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I' fir
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1
txemplaires de cet outrage sur papier de Hollande
lis d la main et sigrUs par les auteurs
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GLOSSAIRE
Etymologique et Historique
DES PUBIS ET DES PAMIRS
DE L'ANJOU
Comprenant le GLOSSAIRE proprement dit
des DIALOGUES, CONTES, R&CITS et NOUVELLES en patois
le FOLK-LORE de la province
PAR
A.-J. YERRIER,) I O
Professeur honorairo
Membre de la Society d'Agriculture, Sciences et Arts
d' Angers
R. ONILLON
Instituteur au Longeron
TOME PREMIER
— jflors qud qu'tit illi as rdpond ?
— Jf ben faillu que j'dise oui !
— Cas yu tort, faut jamais dire ni oui ni non ;
fauillait dire :
Vanquiers, parce que, sais-tu ben, Vanquiers oppose de menqui.
ANGERS
GERMAIN & G. GRASSIN, IMPRIMEURS-&DITEURS
4o, rue du Cornet et rue Saint-Laud
1908
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v. I
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A MES CAMARADES DU COLLEGE DE SAUMUR
(18461856)
A MBS ANGIENS ELEVES DU LYGEE DAVID DANGERS
(1861-1863; 1868-1905)
A.-J. Vkrrier.
A LA MEMOIRE DE MON PERE
DE MES BONNES TANTES ET DE MES GRANDS PARENTS
A MA VIEILLE MERE CHERIE
A MA SCEUR ET A MA FEMME DEVOUEES
Je dtdit ce Here
R. Onillon.
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>ZZ VIVE L'ANJOU !
POLKA CHANTEE
Paroles de M. A. J. VERRIER
Musique de M. X.
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Vi — ve I'ANJOU I Lors - que le so - leil do -re Sur tes co -
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pam-pre rou-gis sant Le sang, Un gai soa — rire
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— cJo - re, Le noir cha — grin Fuit Va - zur
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eWre oa We/i la
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bie - re, Sans ri
*
— pal, dans mo/i eerre,
Ton
S
«n />e* — **7 — le — ra .
Vive VAnjou ! — Lorsque le soleil dore
Sar tes coteaux du pampre rougissant
Le sang,
Un gai sourire en mon co3ur vient eclore,
Le noir chagrin
Fuit Vazur de mon del serein,
Blonde liqueur, tu verses Vesperance
Aux malheureux que le sort jour et nuit
Poursuit ;
Au pauvre Vor f aufaible la puissance :
Devant nos yeux
Lavenir s*ouvre radieux.
Chant ons I le vent, de sa legere haleine,
Emporte au loin par les pres et les bois
Nos voix ;
Nos gais re/rains s'envolent dans la plaine,
Dans les buissons
Les nids ecoutent nos chansons.
Vive VAnjou I Quandje vois dans mon verre
En scintulant la mousse pHiller,
Briller,
Ne sais-je pas le maitre de la terre ?
Oui, sur ma foi,
Je me crois plus heureux qu'un roi.
Salut, pays des joyeuses vendanges,
De la gaiti, des chansons el desjleurs,
Nos chceurs
Ctlebreront d jamais tes louanges ;
Toujours tes vins,
Seront Vhonneur de nos festins.
6
Anjou, salut I salut, douce lumiere :
Salut, vallons , ruisseaux qui, par les pr£s,
Courez ;
Anjou, salut ! A mon heure derniere
Je veux benir
Encor ton charmant souvenir.
REFRAIN (apres cheque couplet)
Oui, boira qui voudra
Le cidre ou bien la biere ;
Sans rival dans mon verre
Ton vin petillera.
A. Verribr.
( Chez tous les luthiers. Piano et Chant, O fr. 50, 6* mille)
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- ,*?
AVANT-PROPOS
COMMENT JE FTJS AMENE A ECRIRE
CE GLOSS AIRE
Le lecteur qui consultera ce Glossaire
s'inqutetera sans doute fort peu de savoir
comment je fus amene a l'^crire ; mais j'ai,
moi, besoin de le raconter, pour expliquer
les imperfections et les lacunes qui pourront
s'y rencontrer. Cest une question de cons-
cience.
II y a quelque trente-cinq ans, M. C. Port,
l'archiviste distingue, Tauteur d'ouvrages si
Audits sur TAnjou, dont j'avais alors Tun des
fils dans ma classe, d'apres la maniere dont je
corrigeais les copies de son fils, me dit un
jour : « Vous me semblez avoir des disposi-
tions pour l'etude de Tetymologie ; procurez-
vous done la Grammaire et le Dictionnaire
Hymologique de Brachet (alors assez r6-
cents, 1869), ils vous inte>esseront. »
Je suivis son conseil et je Jus ces ouvrages
non seulement avec curiosity, mais, je
Tavouerai, avec passion. Peu a peu, j'enri-
chis ma bibliotheque des trails qui parais-
saient sur cette question un peu speciale et je
finis par avoir de cette science — car e'en est
une, actuellement — des notions assez ^ten-
dues, quoique encore bien incompletes, je le
reconnais humblement.
Ces eludes, qui m'inte>essaient si vive-
ment, je crus que, presentees <f une certaine
sorte et a dap tees aux besoins des « gens du
monde », elles ne seraient pas sans interet
pour le grand public.
Cest ainsi que parut, le 10 d6cembre 1896,
dans le Patrwte de VOuest, sous le titre
Voyage autour de ma langue, une serie d'ar-
ticles ou j'expliquais Tetymologie des mots
les plus curieux de notre langue francaise.
Apres le quatorzieme article, M. Narqubt,
qui m'avait introduit au Patriot*, quitta la
direction de ce journal, ou je ne fus pas prte
de continuer ma collaboration.
Tie Petit Courrier m'offrit alors son hospi-
tality. J'y entrai le 20 juillet 1897 et, sous le
titre, un peu modified de Zigzags autour de
ma langue, je continuai ces eludes.
On me permettra de rappeler que j'avais
imagine^ pour me servir d'mterlocuteur, un
certain Brigadier des dotjanes, type assez
bien venu, sans fausse modestie, dont on me
parle souvent encore, quoique j'aie, force-
ment, du le laisser depuis a la surveillance de
son port 1 .
Un beau jour, au n° 53, 15 avril 1901,
j'eus, par hasard, a expliquer quelques mot;
de patois angevin, dont un lecteur me de
mandait le sens. J'eus le bonheur de satis
faire sa curiosity et celle de bien d'autren
personnes, qui m'ecrivirent en m'adressanl
d'autres vocables. « Voila votre voie », mo
disait-on.
Une lettre, entre autres, me decida. Un
vieil abonne me disait : « Ah ! Monsieur, vour.
ne sauriez croire le plaisir que j'ai eu a lire,
dans votre dernier Zigzag, Pexplication du
simple mot : Echilette. II m'a rappete tour,
mes chers souvenirs d'enfance, alors que,
arm6 de ces clochettes, je precedais, en ler>
brandissant joyeusement, la procession des
Rogations par les sentiers de la campagno
que j'habitais ! »
De plus, certains lecteurs me reprochaient
d'apporter trop de science — mettons p6dan-
terie — dans mes explications ; il y avait
m&ne eu des plain tes a ce sujet, adressees au
directeur du journal, mieux que cela, des
menaces de desabonnement. . . II elait si
facile de ne pas me lire ! D'autres, par contre
y prenaient le plus vif plaisir.
Ces excursions dans le domaine, si riche, du
patois seraient peut-etre mieux accueillies.
Une difficulte, toutefois, se presentait ici.
Je ne suis pas un patoisant, on me l'a meme
reproche\ et, je l'avoue, mon fonds personnel
de vocables ne m'eut pas mene bien loin.
Comme j'en parlais dans un cercle d'amis,
Tun d'eux me dit : « J'ai un cousin qui
s'occupe de patois depuis une vingtaine
d'annes ; je lui connaies un superbe manus-
1 Ce numero et les suivants renvoient aux Notes
complementaires placees apres la Preface.
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AVANT-PROPOS
crit, repertoire des mots particuliers a la
region de Montjean. Peut-Stre consentirait-il
a vous le preter. »
J'^crivis a M. Rene" Onillon, qui s'em-
pressa gracieusement de mettre k ma dispo-
sition un manuscrit de 761 pages, grand
in-quarto, calligraphic avec le soin qu'ap-
portent a ces travaux MM. les Instituteurs,
encadrC de filets rouges et richement relie\
Je pouvais me lancer.
De tous cdtes, les renseignements aftlu^rent,
tres int^ressants, tres curieux. A Angers
meme, sur les boulevards, dans les tramways,
dans les rues, des amis, des inconnus m'abor-
daient, et ceux-ci : « C'est vous qui e*tes
M. V., me disaient-ils, connaissez-vous le mot
jamb ion? »
Et le tr&or de mes notes s'enrichissait
chaque semaine. J'ai recueilli, personnelle-
ment, a ce jour, 10.652 fiches (8 avril 1908).
Malheureusement, au d£but, n'ayant nulle-
ment la pensCe de les r^unir et de les publier
plus tard, je n6gligeai de prendre des rensei-
gnements sur les lieux d'origine, la pronon-
ciation, etc. Mes correspondants e*taient, le
plus souvent, anonymes (je dirai plus loin
pourquoi) ; aussi une ou deux centaines de
mots du Glossaire laissent-ils a dCsirer sur ces
points.
Aujourd'hui, j'ai re*uni plus de 20.000 mots,
et je suis loin d'etre complet, je le reconnais.
Mais notre oeuvre ne sera pas inutile a celui
qui, plus tard, voudra essayer de faire mieux.
D'une part, done, de nombreux correspon-
dants patoisants, mais ne pouvant ou ne
voulant rien publier ; de l'autre, moi, assez
ignare en cette matiere, mais tout pr§t et
r£solu a y consacrer mon temps et mon e*tude
et a en faire une ceuvre.
. Gela rappelle la c&ebre fable de YAveugle
et le paralytique de Florian, le premier ne
voyant pas a se conduire, le second incapable
de marcher. lis font soctet6, Tun portant
Tautre. Morale :
Nous vous prSsentons le resultat de cette
collaboration.
. II
DE L'UTILITE DU GLOSSAIRE
M. Littre a defini le patois : « Un dialecte
qui, n'ayant plus de culture litte>aire, sert
seulement aux usages de la vie commune. »
Et M. L. Favre, qui le cite, ajoute : « Cette
definition est tres exacte. Le patois n'est pas
une corruption d'une langue correcte, e'est
une vieille langue abandonee par les classes
supe>ieures de la society et-rest6e dans les
couches interieures de la population. Cette
persistance du vieux langage se remarque
sur tout a la campagne, dans les locality ou
le peuple n'est point en contact avec les
hommes instruits, Cclaires, qui suivent les
modifications et les perfectionnements de la
langue. »
Etait-il bien utile de r6unir et de conserver
tous ces vieux mots de patois, toutes ces
formes de parler connues de nos p6res, dont
plusieurs d£ja ont disparu ou ne se trouvent
plus que dans le souvenir ou sur .les levres
de personnes tres &g6es?
Nous Tavons cru. D'ailleurs, toutes les pro-
vinces de France ont un Glossaire de leur
patois, un Folk-Lore de leurs vieilles
croyances et superstitions. En Anjou, nous
avons seulement l'ceuvre de M. Meniere,
tir£e k fort peu d'exemplaires, peu connue
et introuvable. Elle contient 3.987 mots.
On voit que nous Pavons plus que quin-
tuple. Mais M. Meniere a un grand merite,
e'est d'avoir songe" le premiei* a ce Glossaire.
Nous lui avons fait de nombreux emprunts,
que nous lui attribuerons, d'ailleurs, au
passage.
Nous regrettons de ne pouvoir citer ici une
lettre bien spirituelle — mais un peu longue
— ou Ch. Nodier raille le Conseil d'arrondis-
sement de Cahors d'avoir d^cre'te' la suppres-
sion du patois dans cette region. On la trou-
vera dans le Dictionnaire des termes du vieux
Jran$ais,' par Borel, revu et complete* par
L. Favre, t. II, p. 235, a Niort, chez L. Favre,
1882 (2).
Ill
QUELS MOTS NOUS AVONS AD MIS
Le Glossaire est intitule* : Glossaire des
patois et des parlers de 1' Anjou.
Nous y avons done admis, non seulement
les vocaoles ve>itablement patois, mais la
plus grande partie des vocables franc, ais
de'figure's par une prononciation vicieuse, par
exemple : Russypere pour Erysipele, quoique
ces formes soient rejet6es de plusieurs
ceuvres similaires ; nous avons pense* qu'elles
offraient un v6ritable inte>St. C'est un
curieux tableau de la deformation des
mots (3).
Entre, en principe, dans notre Glossaire,
tout mot qui ne se trouve pas dans le Nouveau
dictionnaire de Pierre Larousse, 1906. Si nous
admettons quelques-uns de ceux-ci, e'est que
Implication que nous en donnons offrira un
inte>§t particulier.
Un Glossaire de patois n'Stant pas un
Dictionnaire des Pr6cieuses, on trouvera
dans le ndtre bon nombre, trop peut-§tre, de
mots qui ne sont pas de la bonne compagnie,
trivials, grossiers m§me. Mais quoi ! un
peintre peut-il oublier, en conscience, une
verrue sur le nez de son modele?
Nous avons cependant banni avec soin
tous les termes obscenes ou pornographiques,
ceux que Ton 6vite de prononcer m£me entre
hommes. Pour les autres — qu'on nous
excuse — nous avons; loyalement, cru bien
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AVANT-PROPOS
XI
faire en les accueillant dans ce repertoire qui
serait, en ve>ite\ incomplet sans eux.
Et nous les avons ecrits integralement,
nous appuyant — s'il le fall ait — sur d'il-
lustres modeles. Que signifie cette fausse
pudeur d'indiquer certains mots par leur
initiale? Ce qui se lit mentalement ne peut-il
s'ecrire? On en voit bien d'autres dans les
livres speciaux de medecine ! Permis a cer-
taines personnes de demander a leur boucher
une indkcence de veau ; nous nous exprimons,
nous, d'autre sorte, sans cependant emprun-
ter a Rabelais ses obsc£nites.
II existe des Dictionnaires <T Argot ; nous
n'avons done fait qu'une place tres res-
treinte a la langue verte, au Slang des
Anglais.
Nous avons accueilli des termes desuets,
mais se trouvant dans de vieux auteurs
angevins.
N. — Tout mot imprime en italiques doit
se trouver dans le Glossaire, sans qu'il ait
besoin d'etre suivi de Vindication : V. c. m.,
ou : Voyez ce mot. On devra egalement y
chercher tous les mots qui ne sont pas du
bon francais.
IV
NOTBB TITRE EST-IL JUSTIFIE ?
Le Glossaire des patois et des parlers de
PAnjou contient des termes envoyes de
333 localites de cette province ; notre titre
est done a peu pres justifle.
Mais nous devons avouer loyalement
encore ici que, si nombre de regions sont
assez completes, d'autres le sont moins et il
y aurait beaucoup a glaner apres nous.
M. R. Onillon a surtout traits les regions
de Montjean, Saint- Paul -du-Bois, Saint-
Augustin, Tout-le-Monde, Le Longeron, etc.,
qu'il a habitues. V. sa note : « Mes Sources »,
a la suite du II e tableau.
Gr&ce a mes correspondants, le Saumu-
rois, le Baugeois, les environs d' Angers, le
Segreen, Lue\ Saint-Aubin-de-Luigne ont
fourni un assez fort contingent a notre
ceuvre. \
Peut-etre un peu trop vendeen au sud, pas
assez angevin au nord. Mais le temps nous
presse. A notre age, e'est folie
De compter sur dix ans de vie.
Puisse cet aveu desarmer la critique.
Pensez aux Supplements du Dictionnaire
de Littrb ; e'est pourtant celui de la langue
francaise, a peu prds flx6e, celle-la.
Songez que le remarquable Glossaire du
Centre de la France, de M. le comte Jaubert,
dont on vient de donner une nouvelle edi-
tion (la deuxieme, de 1864, a 732 pages, sur
deux colonnes, in-4°), a commence par une
tres mince plaquette de 122 pages (1842).
Et, encore une fois, jugez-nous, lecteurs,
nous vous en prions, non par ce qui manque,
mais par ce que vous trouverez dans ce
volume.
Nous n'avions pas a parler des noms de
lieux ; nous ne Pavons fait que rarement ; on
consul tera a ce sujet le Dictionnaire de
M. G. Port.
Nous avons expliqu£ les noms de baptSme
les plus familiers, des abr£viations, ordinai-
re men t.
Les noms propres d'hommes sortaient
aussi de notre cadre : nous avons cependant
recueilli les plus interessants. Dans le
Bulletin de la Societk. des Sciences, Lettres et
Beaux- Arts de Cholet et de Parrondissement
(1889), M. le D r L. Pissot a publie une etude
tres interessante sur les noms propres du
pays choletais, qu'on lira avec plaisir. Elle en
contient environ 500, pages 423 et suivantes
(Cholet, imprimerie de H. Farre, rue du
Verger, 1890).
Celui qui voudra completer notre ceuvre
devra interroger des ouvriers de tous les
corps de metiers pour dresser la liste des noms
patois de tous les outils et de toutes les locu-
tions qu'ils emploient.
Et cela depassera de beaucoup la fameuse
enumeration que fit Homere des vaisseaux
grecs dans son Made.
GHAPITRE V
DE i/ORDRE ALPHABETIQUE OBSERVE
Nous n'avons rien innove. Une seule
remarque : Dans les noms composes, nous
n'avons pas tenu compte de la preposition ou
de Particle simple ou compose qui peuvent
les unir ; nous les considerons comme s'ils
etaient simples, prenant modele sur le Dic-
tionnaire general. Ex. : Garde-mine, Gar-
denia, Garde-noble ; Hautain, Haut-a-bas,
Haut-a-haut.
VI
DE L'ORTHOQRAPHE ADOPTEE
Le meme mot patois nous a ete souvent
envoye sous cinq ou six graphies difterentes.
Et cela s'explique d'apres la facon dont il
est prononce dans chaque region. Le mot
Un, par exemple, se prononce : eun, eune ;
in, ine ; ieun, ieune, etc. Nous avons
accueilli toutes ces formes.
Quant aux mots qui se prononcent sen-
siblement de la meme maniere, nous avons
adopte la graphie qui se rapprochait le plus
de la francaise.
Souvent, ces differences de graphies, pro-
venant de la prononciation, sont jtrds pre-
cieuses pour mettre sur la voie du sens. Je
desesperais de comprendre le mot Aclopin,
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XII
AVANT-PROPOS
lorsque le mot Aplopin m*6claira d'une vive
lumiere en me conduisant a Happelopin, la
vraie forme, que donne Littre.
Sollicites par quelques-uns d' adopter le
systdme Gillibron et Rousselot pour
Timpression de notre Glossaire, nous nous y
sommes nettement refuses. Nous sommes
loin, certes, de le burner ; il offre, par ses
caracteres typographiques particuliers, une
excellente notation de la prononciation et, en
somme, en un quart d'heure, on peut se fami-
liariser avec P&tude de cet alphabet. II est
done tres scientifique.
Mais quelle difficulte* quand il s'agit de
consul ter les Glossaires imprimes d' apres
ce systeme !
Pour trouver un mot, il faut d'abord
savoir ou il se trouve !
Je cherche : Imbecile ; il est not6 Embisil,
avec un accent circonflexe sur TE. Jamais
je n'aurais 6te* le chercher a la lettre E. —
II faut chercher par un W (et il y en a de
deux sortes) : oie, ouailles, oiseau, ouigner —
neil, huis, huileux, huisserie.
Outre le desordre qui en resulte, il y a la
question de frais ; toutes les imprimeries ne
sont pas munies de ces caracteres. II nous
aurait fallu, enfm, toute la science d'investi-
gation et les connaissances approfondies de
M. Gh. Dottin, par exemple, pour oser mar-
cher sur les traces de Imminent auteur des
Parlers du Bas- Maine ou de la commune de
PlichdteL Notre ceuvre est plus modeste et
moins scientifique.
Nous avons, a l'occasion, indiqu6 de notre
mieux, apres le mot, la prononciation pa-
toise ; ainsi, a : berouette nous avons ajoute"
(boe>ou6te). Le gl, cl, etc., est souvent
mouille, nous en pr^venons. Ainsi de suite.
VII
LA MATIERE DE CHAQUE MOT
Apres chaque mot se trouveront : 1° la
provenance (souvent) ; 2° la prononciation,
au besoin ; 3° Pespeee du mot ; 4° son explica-
tion ; 5° ses sens differents ; 6° des exemples a
Tappui ; 7° FStymologie ; 8° Vhistorique.
VIII
PROVENANCE — PRONONCIATION — BSPECE
EXPLICATION — SENS — EXEMPLES
Toutes les fois que nous Pavons pu, nous
avons indique\ en abr6ge\ la provenance du
mot, en notant toutes celles qui nous sont
parvenues. On trouvera plus loin le tableau
de ces abr^viations.
II faudrait bien se garder de croire, d'ail-
leurs, qu'un mot suivi de : (Mj., Lg., Lue\
Sar.) ne soit usit6 qu'a Montjean, au Longe-
ron, a Lue et a Saumur ; il peut Tetre dans
bien d autres locality et m£me dans tout le
d^partement. Cela veut simplement dire qu'il
nous est venu de ces quatre contrees.
La prononciation est figured de notre mieux
quand elle diftere de la facon de parler cor-
recte.
Je n'insiste pas sur Pespeee du mot, le
genre et le nombre ; le genre est inte>essant
a constater, il n'est pas toujours le m6me
qu'en francais.
Pour le sens, & moins <T indication contraire,
il est cCabordy sans que nous le mention-
nions, le meme qu'en francais ; puis nous
6numerons les sens particuliers au patois.
Ge sens est presque toujours corrobor6 par
des exemples.
Quand le mot patois a plusieurs graphies,
nous ne r6p6tons pas a toutes, cela va de soi,
toutes ces explications, nous renvoyons k
celle que nous considerons comme la princi-
pale, quel que soit, d'ailleurs, son ordre
alphabetique.
J'ai pris, dans bien des cas, le parti d'etre
plus explicite, plus clair, plus complet que
cela ne pourra sembler n^cessaire en voyant
le nombre de nos souscripteurs strangers.
(A. V.)
IX
l'etymologib
Ici, j'abandonne le nous collectif et prends
la parole en mon nom personnel.
J'aurais volontiers dit — mais je n'ai pas
6te* enferme dans ce dilemme : Le Glossaire
sera 6tymologique, ou il ne sera pas.
Et, cependant, je m'en rends bien compte,
cette partie 6tait la plus p6rilleuse, la plus
« gandilleuse » a traiter. Cette consideration
ne m'a pas fait reculer.
Prenons, par exemple, le mot Lucet. Si
j'ajoute seulement, comme le font la plu-
part des Glossaires, cette explication :
« Petite porte », je comprends que plus d'un
lecteur ne sera pas satisfait ; sa curiosite* est
6veill6e, il veut en savoir plus long, pourquoi
ce vocable a-t-il ce sens?
Si j'explique que ce mot doit §tre de'doubte,
qu'il est, en r6alit6, compost d'un nom et d'un
article qui ont fini par se souder, comme tant
bV autres exemples pourraient en 6tre donnas,
qu'il est mis pour Pusset, et mieux : Phusset,
pour Thuisset, le petit huis, du latin Ostium ;
si je rappelle, pour corroborer mon dire, que
nos patoisants prononcent Phussier pour
Thuissier, la clart6 se fait et la curiositl est
satisfaite.
La science 6tymologique a fait d'immenses
progres depuis trente ans, gr&ce aux ouvrages
des Brachet, Littre, Diez, Scheler,
Hatzfeld, Thomas et Darmbsteteb,
M. Breal, G. Paris et tant d'autres encore.
Oui, e'est bien ve>itablement une science,
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AVANT-PROPOS
XIII
ayant sa methode et ses regies (voir l'admi-
rable introduction du Dictionnaire general).
Jadis, il fallait, a tout prix, trouver l'ori-
gine d'un mot, on ne reculait devantaucune
absurdity. Notre compatriote Manage s'est
fait une reputation legendaire par ses deduc-
tions in£narrables, d'un comique acheve 1 .
Soit le mot Haricot. II y a, dans la langue
latine, le mot Faba, d'ou feve ; il a du former
le mot haricot, et voici les transformations
successives du mot latin : « Faba, fabarius,
fabaricotus, faricotus, haricot, par le chan-
gement ordinaire de l'f en h : corame en hors,
de foris, en habler, de fabulari. »
Le Dictionnaire gknkral dit : « Origine
inconnue », ce qui est plus honnSte. Parfois,
cependant, on peut se hasarder a en propo-
ser une, sous toutes reserves. Et on a raison,
cela est suggestif et peut mettre sur la voie (a).
Nous n'avons donne que retymologie des
mots vraiment patois, a part quelques excep-
tions pour des termes vraiment bien curieux.
Quand elle est des plus claires, m§me pour
les moins instruits, je la neglige.
Pour m'excuser d'avoir propose parfois
des etymologies incertaines, je citerai ce pas-
sage de G. Paws : « Un Dictionnaire vraiment
etymologique doit suivre l'histoire d'un mot
jusqu'a sa plus ancienne forme connue et
mime supposable. » (Revue des Deux Mondes,
15septembre 1901.)
Au risque de paraltre prolixe et de « che-
vaucher irion dada », je continuerai a citer
Fillustre savant : « Cette continuite et cette
evolution du francais remontent beaucoup
plus haut qu'on ne s'en rend generalement
compte. Le francais moderne, langue litte-
raire et langue commune de la nation, n'est
qu'une variete dialectale — originairement
propre a FIle-de-France — du latin parie.
Le premier monument qu'on ait de ce latin —
devenu a la longue tres different du latin
6crit — est, on le sait, le fameux texte des
serments echanges a Strasbourg, en 842,
entre les fils de Louis-le-Pieux ; mais, pour
n'avoir pas ete note jusque-la par recriture,
le latin parie n'en existait pas moins en
Gaule depuis plusieurs siecles. II avait ete
importe d'ltalie ; mais le fait de cette impor-
tation n'avait produit aucune interruption
dans revolution qu'il poursuivait depuis qu'il
(a) Oserai-je m'appuyer sur l'autorite des auteurs
de I 1 Introduction du Dictionnaire general! « Le
plan que nous nous etions impose nous a forces
plus d*une fois a prendre parti dans des cas
douteux..., la ou retymologie etait incertaine.
Chaque mot est un probleme a resoudre : il fallait
apborter une solution ; quels qu'aient ete nos scru-
pules, on trouvera parfois que nous avons ete t6me-
raires. . . le progrte de la science nous amenera a
corriger sans cesse ce travail incomplet ; telle de nos
assertions sera contredite par la decouverte de
nouveaux faits. Nous ne nous dissimulons done
nulleraent 1'imperfection de notre oeuvre ; notre
seule esperance a ete de nous approcher du but
autant que pouvait le permettre retat actuel des
connaissances philologiques. » (P. XXIII.)
avait, a la suite des armes romaines, conquis
Tltalie, avant de conquerir tout l'Occident
de T Europe. Et on ne peut pas davantaee
s'arreter Id. Ce latin, que propageait la
conquete, avait evolue des siecles innom-
brables avant de franchir les limites du
Latium. II n'etait, a son tour, qu'une variete
dialectale, fort alteree, de 1 idiome jadis
commun aux Indo-Perses, aux Grecs, aux
Slaves, aux Ger mains, aux Celtes et a plu-
sieurs autres peuples. Et, si la comparaison
des langues de ces differents groupes ethniques
permet jamais — ce qui n'est pas encore le
cas — de restaurer la forme qu' avait leur
commun idiome, cette forme sera encore
separee de son point de depart, commun peut-
etre a toutes les langues numaines, par une
evolution d'une incalculable dur6e... »
(Un nouveau Dictionnaire de la langue fran-
caise, l re par tie. Revue des Deux- Mondes, id.)
« . . .On en tend aujourd'hui couramment,
par etymologie, l'assignation d'un mot d'une
langue a un mot d'une autre langue d'ou il
est cense provenir. Litte6 distingue rety-
mologie primaire, « quand il s'agit d'une
« langue a laquelle, historiquement, on ne
« connait point de mere », et retymologie
secondaire, « quand il s'agit d'une langue
« historiquement deriv6e d'une autre ».
Ainsi, retymologie romane et, en particulier,
franchise est secondaire, remontant pour la
plupart des mots au latin, a l'allemand, au
grec, etc. ; puis retymologie latine, ou
grecque, ou allemande, est primaire. » II y a
la une double erreur qu'on ne pouvait guere
eviter de son temps. . .
« La langue francaise n'est pas fille de la
langue latine et, a vrai dire,, il n'y a pas de
langues filles et de langues mires. » (V. au
Glossaire, Arer. A. V.) Le francais, comme
je l'ai deja dit, n'est que le latin parie, sans
aucune solution de continuite, ni rien qui
ressemble a la generation d'un individu par
un autre. Quand un mot appartenant au
vocabulaire du latin parie a passe jusqu'a
nous par une tradition orale ininterrompue, le
ramener a sa forme latine n'est pas en faire, a
proprement parler, retymologie, e'est remon-
ter plus haut dans l'histoire de revolution
qu'il a decrite. II n'y a aucune difference de
relation entre les etats successifs d'un mot
comme consutura, cosutura, costura, costure t
cousture, couture : aucun n'est l'etymologie
de P autre, tous sont des moments dans une
evolution qui consiste eminemment, ici —
comme il arrive le plus souvent — en une
reduction constante. D'autre part, retymo-
logie primaire ne differe de retymologie
secondaire qu'en ce qu'elle manque de docu-
ments (et celle-la aussi en manque souvent).
Disposant de moyens beaucoup moins surs,
elle arrive a retrouver ou a conjecturer des
formes d'un mot latin, grec, etc., plus an-
ciennes que celles qui nous ont ete conservees.
Elle peut aller plus loin et les ramener a des
racines dont elle determine plus ou moins
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XtV
AVANT-PROPOS
vaguement le sons ; mais, au moins, dans la
plupart des cas, le rapport entre la forme et le
sens lui echappe.
Revenons au francais. . Pour les mots qui
appartiennent au fonds he>6ditaire du latin
parte, ce n'est pas leur etymologie qui est a
faire, c'est leur histoire.
II n'y a d'etymologie, non au sens grec,
mais au sens moderne, que pour les mots
empruntes a d'autres langfues. Voila la vraie
distinction entre les deux genres de recherches
que Ton confond sous le nom d'etymologiques.
Littre ne s'en est pas suffisamment rendu
compte. II a souvent omis de remarquer que
des mots francais qui ont une origine latine
n'appartiennent pas, cependant, au fonds
he>eaitaire, qu'ils ont ete repris, a des
epoques varices, au latin litteraire. II ne
distingue pas, par exemple, entre un mot
comme image (anciennement imagene), qui
est le latin imaginem, emprunte au latin vers
le ix e siecle, et le plantain, qui est le latin
plantaginem, transmis de bouche en bouche
depuis un temps immemorial. . . » (Id., ibid.)
«... L'enfant aime a jouer, mais il n'aime
pas moins a casser son jouet pour voir ce
qu'il y a dedans. L'homme fait tient beau-
coup de l'enfant et ce qu'il en garde n'est pas
ce qu'il y a de pire. Le plaisir de posseder, de .
jouir ne le satisfait pas s'il ne se double du
plaisir desavoir. . .
« De toutes les etudes dont le langage
peut etre l'objet, l'etymologie est celle dont
le nom remonte le plus haut ; nous trouvons
le nom chez les Romains, qui le tenaient des
Grecs. . . (Platon, Varron.)
« Le mot est familier a nos trouveres du
xn e siecle... Maitrk Wacb, chanoine de
Bayeux, protege et pensionne par le roi
d'Angleterre Henri II (un Plantagenet
d'Anjou), a ceiebre les exploits des Nor-
mands dans un long poeme connu sous le
nom de Roman de Rou. Or, Maitre Wacb a
tenu a nous expliquer Porigine du mot Nor-
mand et il Fa fait en philologue consomme :
Justez ensemble north et man
Et ensemble dites northman :
Ceo est « huem de north » en romanz ;
De ceo vint li nuns as Normanz.
(D'ou vient Normandie. . .) Mais le bon
chanoine ne nous cache pas que les Francais
— un Normand d'alors ne se considerait pas
comme Frangais — ne voulaient pas accepter
cette etymologie :
Franceis dient que Normendie
Ceo est la gent de north mendie :
Normant — ceo dient en gabant —
Sunt venu del north mendiant
Pur ceo qu'il vindrent d'altre terre
Pur mielz aveir et pur mielz querre.
On voit qu'on avait d£ja de Tesprit
en France au xn c siecle. Et c'ost bien la le
malheur, et qui explique que nous ne tenions
pas le premier rang en philologie : un bon
etymologiste ne doit pas avoir d'esprit...
x La Renaissance. . . un peu de bien et beau-
coup de mat... trop de grec)... Menage
jongle avec les mots (on a contrdie, cepen-
dant, qu'il avait trouve juste soixante-douze
fois sur cent). — Au xix e siecle, Raynouard
a fait fausse route chez nous . . . Mais P Alle-
mand Diez a enfln assis l'etymologie des
langues romanes sur des bases solides (4).
(Antoine Thomas, Preface du Dictionnaire
general.)
On a lu plus haut que les langues mo-
dernes sont sceurs et non pas filles du latin.
Un exemple : Francois : neuf (nouveau): latin,
novus; russe, novy; grec, neos ; allemand, neu ;
anglais, new ; persan, nau ; Sanscrit, nava.
Tous mots ayant vraisemblablement pour
racine la particule demonstrative sanscrite
n«, nii, nu, en grec nun ; latin nunc (main-
tenant).
Et, enfin, quelques lignes sur les lettres
hymologiques dont il est de mode, aujour-
d'hui, de r^clamer la suppression, sous pr6-
texte de simplifier notre orthographe.
« On a dit corps, pour coin, et alors ce mot
ne vient pas du latin corpus, mais du latin
cornu, qui signifie : angle, coin. II aurait
fallu 6cnre corn, ou du moins cor (cf. coins et
cornieres) ; mais on a confondu ais^ment les
deux orthographes. Rien n'est si ordinaire
que ces confusions, de la part des copistes
peu instruits de ces etymologies.
« Nous remarquerons en passant que ces
exemples font sentir 1% necessity de conserver
dans notre orthographe les lettres mSme inu-
tiles a la prononciation. Elles sont comme les
sauvegardes des etymologies et, par conse-
quent, des significations propres. Faute d' at-
tention, on a done dit corps pour cor, corn,
ou coin, dans les passages suivants. (Suivent
des exemples.) La Curne de Sainte-
Palaye. »
Apres cet expose de la question etymolo-
gique, nous osons esperer que le lecteur nous
excusera de Tavoir traitee parfois peut-dtre
un peu trop amplement.
l' HISTOIRE
Nous avons enrichi — ce mot ne nous
semble pas excessif — quand nous l'avons
pu, notre Glossaire de nombreuses citations,
extraites des auteurs du moyen &ge, des
temps modernes ou contemporains (b).
Nous avons donne la preference aux
auteurs angevins, assurement ; mais il nous a
paru curieux de prouver qu'une bonne moitie
de nos mots vraiment patois ont ete employes
par Froissart, Rabelais, Marot, tant d'autres
encore, et, en remontant plus haut, par
rauteur de la Chanson de Roland.
On remarquera, non sans surprise, que plus
d'un vocable — qui, employe par un de nos
(b) « Un dictionnaire sans citations est un sque-
lette. » (Voltaire, Correspondance gene>ale, Lettro
aDuclos, 11 aoutl760.)
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AVANT-PROPOS
xv
paysans, nous fait sourirc — est le mieux
formed le meilleur, le plus conforme a Fety-
mologie et au sens.
Dans les vieux textes, nous avons le plus
souvent respects Forthographe ancienne ;
tout au plus avons- nous ajoutS parfois
quelques accents, pour en faciliter Fmtelli-
gence.
Nous indiquons presque toujours Fauteur
du passage cite, en precisant le passage, ou
tout au moins Fauteur qui le cite, auquel on
est prte de se reporter.
Inv. Arch., t. Ill, E, S., s., 575, 2, b.,
devra fctre lu : Inventaire des Archives d6par-
tementales de Maine-et- Loire, tome III,
lettre E, Supplement, suite, page 575,
2 f colonne, bas (n., haut ; m., milieu).
Rab., P., IV, v, 227. — Rabelais, Pan-
lagruel, livre IV, chapitre v, page 227.)
XI
BBNSEIGNEMENTS SUPPLEMENTAIBES
Le lecteur trouvera ci-apres :
Table des principales abr^viations ;
Table des noms de lieux ;
Table des auteurs cites ;
Table des noms des correspondants (ou de
leurs pseudonymes) ;
Table de quelques termes usuels de figures
de rhetorique et de grammaire.
Apres le Glossaire proprement dit, le Voca-
bulaire ; puis viendront les Zigzags, remits ou
dialogues en patois, qui sont au Vocabu-
laire ce que le corps de Fhomme vivant est au
squelette du trepassg.
Et enfin le Folk-Lore (5).
CONCLUSION
Cette ceuvre repr&ente plus de trente
annees de recherches de M. Rene* Onillon.
Je n'y ai guere consacre\ moi, que ces dix
dernieres annees (1908) ; je ne saurais done
rtclamer la part principale.
Tout ce qui est bien, attribuez-le a mon
collaborateur.
Le reste, je le reclame — et Findulgence
pour Fun et Fautre.
A. -J. Vebbieb.
NOTES COMPLGMENTAIRES
. (1) Ici, Messieurs, je me permettrai une digres-
sion. Je vous assure que, meme pour t les gens du
naonde », un peu d'eHymologie serait souvent
utile.
H y a quelques anne>s, un employ^ d'une'de nos
^ministrations, dont !e fils etait en huitieme, vint
me trouver, un peu trouble* :
— Dans votre dernier article, me dit-il, vous
^ei expliqu^ le mot ingambe par : qui a de bonnes
•rabes, done : leger, alerte, dispos.
— Et, lui dis-je, c'est bien le sens de ce mot.
— C'est que, justement, la veille, notre Direc-
teur, en annoncant la mise a la retraite d'un des
ndtres, avait ajout£ : « Notre excellent collegue, en
eflfet, est devenu absolument ingambe et ne peut
plus continuer son service. »
Et je viens vous demander si, par hasard, vous
ne vous seriez pas trompe\ Car, enfln, dans injuste,
inutile, incapable et tant d'autres, le pr£uxe in
implique negation de ce qui suit. Done : ingambe,
qui n'a pas de jambes.
— Avez-vous, Monsieur, appris jadis les racines
grecques ?
— Je crois bien que oui ; mais, vous savez :
c S'il m'en souvient, il ne m'en souvient guere. »
— Vous vous rappellerez, du moins, le premier
vers :
« « fait un, prive, augmente, admire. »
Or, a F« grec rdpond I'm des Latins ; s'il prive, il
peut aussi augmenter, et c'est le cas pour ingambe.
Le fonctionnaire se retira convaincu. Mais mon
article avait fait l'effet d'un soliveau tombant dans
une mare a grenouilles.
Dernierement, un candidat au brevet supdrieur
ayant a expliquer le mot sauvage, appliquS a la
bSte, le tira du verbe se sauver, parce que ces b§tes
se sauvent devant Fhomme. Ce qui est a la fois une
ineptie et une erreur. Le lion, le tigre, la panthere
ne se sauvent point, que je sache, devant l'nommc ;
ce serait plutdt le contraire. Et sauvage vient du
latin silva, bois, par l'adjectif silvaticum, qui vit
dans les bois ; la terminaison aticum 6tant devenue
age en francais.
N'est-il pas interessant de savoir que le nom du
geranium lui vient de ce que son fruit est compose
de cinq capsules, terminees chacune par une arete,
d'ou resulte une forme en bee de grue t sens du mot
savant t
II est curieux de connattre que le mot sandier
est absolument le m£me que le mot singulier. On a
dit : porcus singular is, pore vivant seul ; le mot
solitaire, d'ailleurs, applique* a un vieux sanglier,
confirme cette etymologic Porcus est tomb6,
singular is est rest6.
Vous remarquerez que, des deux mots, c'est le
moins important qui a surnagd. De m§me, on disait
jadis : des drops linges, e'est-a-dire : de lin ; depuis,
on a dit : du linge.
Et, pour flnir, avez-vous pens6 a ceci, que les
trois noms de fleurs : Souci, Heliotrope et Tourne
sol sont formes absolument d' apres le m6me prin-
cipe et ont le m£me sens? — Souci, ancien francais
Soucie (f6m.), du latin Solsequia y pluriel de Solse-
quium (proprement : qui suit le soleil), pris pour un
feminin singulier, devenu Solsicie, solsie, soussie,
6crit soucie, puis souci, par confusion avec Fautre
vocable : Souci, inquietude. — Heliotrope, compose
avec le grec hklioc, soleil, et tripo, tourner, qui se
tourne vers le soleil. — Enfin, Tournesol, parce que
ses fleurs se tournent vers le soleil. Ce rapproche-
ment est au moins curieux.
Mais peut-6tre quelqu'un m'arrfitera ici. Et ce
mot Souci, inquietude, aurait-il la meme racine?
Non. II vient du verbe Soucier, latin Sollicitare
(Solcider, solcier, soucier). Vous vous rappelez le
passage de Moli&re *.
Chrysale
Et vous n'avez nul soin, nulle sollicitude
Pour. . . .
Phtlaminthe
Ah ! sollicitude a mon oreille est rude.
II pue etrangement son anciennete.
(Fern. Sav., II, 7.)
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XVI
AVANT-PROPOS
(2) Je ne donnerai ici qu'un exemple de l'int£-
rSt offert par ces vocables et locutions en patois :
Vanquiers oppose di men qui.
Quatre mots, tous plus ou moins curieux :
« Vanquiers oppose de mentir. »
Vanquiers, mot aux sens innombrables et assez
mal d6finis, souvent employe sans raison, par
remplissage. Le sens le plus ordinaire est: Peut-dtre,
Je le tire de la contraction de Volontiers ; on pourra
lire mes raisons dans le Glossaire. Je le croirais
volontiers, ventiers> vanquiers. — Oppose, en
patois, a le sens de Empeche ; de, c'est la proposi-
tion de ; menqul, c'est mentir, avec la prononcia-
tion habituelle du ti (comme dans Ventiers), et la
suppression de l'r final a l'infinitif de la deuxieme
conjugaison.
Et, dans ces quatre mots, vous retrouverez la
finesse narquoise de nos paysans. On ne veut point
se compromettre par un oui ou un non catego-
riques. On repond : Venquiers ben ! Et on ne ment
point.
« Vanquiers oppose d£ menqut. »
Dans le dernier numero des Annates poli-
tique* et litteraires (9 juin 1907), on parle d' Andre
Theuriet : « Sa petite patrie, a lui, c'6tait, non
pas celle de sa naissance — un hasard l'avait fait
naltre aux environs de Paris — mais celle de sa
race, de sa jeunesse et de son coeur, cette patrie de
la Lorraine qui va de la Marne a la Meuse, c'est-a-
dire le Barrois et l'Argonne. . . II la cherissait tant
que, lorsque, fix£ a Paris, il s'y maria, il voulut
que ce fut avec une payse, avec La Payse ; et, dans
un touchant poeme, il nous a meme conte com-
ment sa tendresse, qui couvait depuis longtemps,
eclata tout-a-coup, un jour que l'aimee laissa
tomber de sa bouche, avec l'accent lorrain, un
vieux mot du terroir natal. »
Un mot de patois rSunissant deux coeurs et liant
deux existences, cela n'est pas banal et, l'aveu nous
venant d'Andre Theubibt, la caution n'est pas
bourgeoise, comme on disait sous le Grand Roi.
Si j'eusse connu plus tdt cette anecdote, je
1'eusse inseree dans mon Prospectus ; nul doute
qu'elle ne m'eut valu quelques souscriptions de
celibataires dSsireux de convoler.
(3) Permettez-moi ici une citation de H. Es-
tienne (De la conformity du langage francais avec
le grec, livre I, Advertissement, p. 3, Edition
de 1569) :
« Comme il est malaise de faire un banquet ou
il n'y ait trop ni trop peu, mais il vault mieux qu'il
y ait trop, d'autant que ce qui demeure n'est pas
perdu ; ainsi est-il difficile de garder si bien
mesure en traictant tel argument, que rien n'y
soit abondant et que rien n'y defaille. Mais il y a
bon remede a ce qui se trouve estre ici d'abon-
dant ; car les lecteurs n'auront qu'a le laisser.
(4) Un de mes honorables correspond ants
explique le mot Abouieiltt, dans Furoncle about* illi,
par Furoncle en forme de bouteille. Point. Abou-
t£ier est pour Aboutir ; beaucoup de verbes de la
deuxieme conjugaison passent, de cette facon, dans
la premiere. C'est un furoncle muri qui est abouti,
qui va ou est sur le point de crever.
(5) J'ai parte plus haut de correspondants qui
desiraient rester inconnus. Vous n'avez pas l'idee,
chers lecteurs, des ennuis, des persecutions meme
qu'ont eu a subir quelques-uns d'entre eux pour
n 'avoir pas pris la precaution de maintenir leur
anonymat. Je pourrais vous citer une commune
oti l'auteur de plusieurs recits, occupant un
commerce important, fut forc6 de quitter le pays.
Comme on parlait devant lui de ces recits, reelle-
ment bien faits, en se demandant quel pouvait
bien en gtre l'auteur, il ne resista pas a la satisfac-
tion de de>oiler son pseudonyme pour se les attri-
buer. Comme la tortue de La Fontaine :
« II eut beaucoup mieux fait
« De passer son chemin sans dire aucune chose. •
De ce moment, on s'acharna apres lui : « Ah ! c'est
vous qui envoyez des articles a ce monsieur qui
ecrit dans les feuilles T Vous allez nous faire passer
Eour des sauvages. Et, apres tout, j'parlons aussi
en que lui, quand j'voulons ! »
On pourrait croire que j'exagere. Voici ce que je
lis dans la Revue des Patois gaUo-romans. M. I'abb6
Roussblot y a publie une etude sur le patois de
Cellefrouin (Charente). Voici ce qu'il rapporte :
« Au cours de mes explorations, i'ai contracts bien
des dettes de reconnaissance, et le bon accueil que
j'ai rencontre presque partout me fait un devoir
d'oublier l'hostilite ou la defiance dont j'ai 6t6 par-
fois l'objet. Comment, du reste, pouvait-il en dtre
autrement? Une enquete sur le patois, c'est une
chose si singuliere que je devais bien m'attendre a
€tre traits en espion et a voir les batons leves sur
ma t&te, mdme dans mon propre canton et a Tins-
tigation d'un homme de ma propre commune. . . *
Conclusion : Je ne nomme que les correspondants
qui m'y autorisent expressdment.
:< Nous manquerions aux sentiments de la
plus ^mentaire reconnaissance si nous
n*adressions pas ici nos plus sinceres, nos
plus profonds remerciements aux personnes
qui nous ont encourages et soutenus dans I
cette oeuvre considerable ; '
A nos Souscripteurs qui nous ont permis
d'oser entreprendre T^aition de ces deux |
volumes ;
A tous mes Correspondants, en particulier
a M. Bouic, qui a revu tout mon manuscrit, '
la plume a la main, me donnant trois cents
pages de notes, sur 2 . 000 mots ; a M. Pucelle,
qui en a fait autant pour les premieres lettres
et m'eut continue" son aide intelligente et
d6vou6e s'il n'en eut 6t6 emp§ch6 par la pre-
paration d*un examen ; a M. R. de la Perrau-
diire, qui a mis de la meilleure gr&ce a ma
disposition son remarquable ouvrage sur la
Commune de Lu6 ; a M . P. Simon, institu-
tes a Angers, dont j'ai pu consulter le ma-
nuscrit sur La Romagne et le pr^cieux
Recueil de Chansons ; a tous les autres,
depuis ceux qui nTont communique plu-
sieurs centaines de mots (V. le II e Tableau),
jusqu'a ceux qui n'ont pu m'en indiquer
qu'un seul. (A. -J. V.)
A tous les journaux qui se sont empresses
d'annoncer notre ceuvre.
A M. RueU Qui a dessine la jolie vignette
du titre ;
A MM. Germain et G. Grassin, qui m'ont
accords toutes les facilites que je leur ai
demand£es, et a la vaillante equipe des
Typographes, dont la patience a du £tre
mise a une rude kpreuve (c'est le cas de le
dire) par la complication de ce travail.
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AVANT-PROPOS xvii
Je remercie enfln M. Cardi, administra- P.-S. — Nous accueillerons avec empresse-
teur du Petit Courrier, pour 1' hospitality que ment toutes les communications que Ton
j'ai trouv6e dans les colonnes de son journal, voudra bien nous adresser sur ce premier
veritable tribune qui m'a permis de commu- volume ; nous pourrions les utiliser dans le
niquer avec tant de correspondants. second (1). (M. Verrier, 2, rue Michelet ;
Si j'en oublie, qu'ils veuillent m'excuser M. R. ' Onillon, instituteur au Longeron),
ils sont trop, ceux a qui nous sommes rede- Nous nous mettons de m&ne a la disposition
vables. de nos lecteurs pour tous les renseignements
r>«„« ** d r\ n • >» xm qui pourraient nous £tre demands, dans la
Pour M. R. Onillon, voir, ci-apres : Mes JJ^*^ ou nous po urrions y r6p0 ndre.
sources. r r
(1) J'avais identify a tort I^es Ponts-de-CS avec
Angers, 10 avril 1908. le Seium Castrum. Celui-ci est Plessi, canton dr
Gu6m6n6-Penfao, arrondissement de Saint-N*.
saire, Loire- Infeneure. (Communicatiop de M. le
A.-J. Vbbbibb. chanoine Urseau).
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MES CORRESPONDANTS
Noma ou pseudonymes, avec la designation de la locality
d'oti proviennent oes renseignements (A. J. V.)
ABBE (Un)
GALLEAU
Chel.
ALANIC (M"«)
Cht.
GASNAULT
Ag.
ANGEVIN DE PARIS (1')
Aff.
GENEST
Cfig.
ANGEVIN PUR SANG (Un)
Tc.
GOBLET
Sar.
ANJOU HISTORIQUE (V)
Ag.
GOBLOT
Sar.
ANNETTE (Louis)
Vr. t
Chf.
GOIZET
Lpc.
Mb.,
BAC (Daniel) (106 mots)
Bf.,
Bg.
GOUJON
Br., Bf.,
BAHUTIER DE SAUMUR
Sar.
GONTARD DE LAUNAY
Lim.
Cho.
Mg.
BALLU
My.
GRASSET
BEDOUET
Ag.
GREFFIER DU TRIBUNAL
Ag.
BEIGNET (268)
Bf.,
Spl.
GROLLEAU
BERNIER
Mb.
GUIGNARD
Bn.
BLANCH ISSEUSE
Lpc.
HECKER
Bl.
BOENE (143)
Bn.
JAGOT (DO
Ag.
BOISNARD
Shs.
JAUDEAU
Ag.
BONNET
Sou.
, Jm.
JOUBERT
Lpc.
Bf.
BORDEREAU
Segp
JOUBERT
BORDIER
Lme
!, sf.
JOUET
BORfi
Lz.,
Dt.
JUTEAU
Cho.
BOUIC (2000)
L. A.
BOUIC (D')
Ec.
LACROIX
BOUVET
Lfu.,
Mot
LAITIER (Notre)
Lpc
BRAULT
Mu.
LEBRETON
Lpc
BRETAUDEAU (Abb6)
Lpc
LE MOY (sa bonne)
Q.
BRION
Bg.
LEMOTHEUX
CAMUS
Mze*.
LEMOYNE
CHABERT(M>*)
CHARNACE (Bertrand de)
Dt.
LE ROYER
Chm
LEVEQUE
CHEREAU flls
Vh.,
Mb.
MABILLE
Mc
CHfiRUBIN (Un)
Ag.
MAINGAUD
Ba.
CHEVILLER i
Lpc.
MAIRE
By.
CHOUANET
MAISONNEUVE (DO
COINTREAU
Ag.,
Fm.
MALADE AVIDE DE DISTRACTION
CORDON (DO
Lpc.
MARGUERITE (V.)
Ag.
COURRIER (Le Petit)
Ag.
MAYET*(M**)
Ag-
COUTANT (Aug., de Paris)
Ag.
MAYET (Paul) (84)
Ag.
COUTURIERE (Notre)
Vd.
MERCIER
Ag.
CROSNIER (213)
MfiTIVIER
Cra.
C. V. DERIGAL(731)
Sal.
MICHEL
DALAIRE (Abb6)
Mz.,
MICHELET
Lbh.
DAUPHIN
Rf., Gp.
MONPROFIT (DO
Ag.
DEFAIS (C&estine)
OGER
Ag.
DENAIS
Bf.
ORIARD
Ag.
DIVAI
Mze\
OTTO
Ag.
DIVAI (sa bonne)
Spr.
Mop.
PAIX(Cercledela)
Lpc
DROUET
PAVIE
DUREAU
pEan
Do.
ELGfi (109)
Sar.,
Do., Pell.
PfiAN (sa bonne)
Leg.
ESPERONNIERE(M"der)(117) Cnd.
PERRAUDIERE (R. de la) (380) Lu6
ETIENNE **
Rf.
PERRAUDIERE (X. de la)
Lu6
FARCY (de)
Ag.
PEYRE
FERRfi.HAMON
Tr.
PINGUET
Tr.
FORTIN
Ag.
POIRIER (Abbe)
Mj.
FREULON (67)
POTIRON
G... (417) l
Sar.
PRfiAUBERT
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MES CORRESPONDANTS
XIX
PRIEUR
PROUST
Po.
PUCELLE (686)
Lfu.,
QUINCfiEN (Un)
Q.
RIDEAU
Lpz.
RIPAULT
U.
RONTARD
Lpc.
ROUJOUX
Lpc.
ROY
Sar.
ROZIER
Lpc.
Shs.
RUEL
SfiCHET
Cho.
Lme.
SERVAIS
SIMON (150;
Lrm.
SIRAUDEAU
Cho.
SAINT-MALO (M«") (284)
Br., Li.,
SUREAU
Eg.
TAUGOURDEAU
Smv.
THIBAUDEAU
Ti.
THOUARSAIS (Un)
Ths.
TOUBLANC (Abbe)
Sp.
VfiTAULT
Lpc.
VILLEBIOT (de la)
Jm
N. — Un tres grand nombre de correspondants m'ont instamment pri6 de ne les desi-
gner d'aucune facon. J'obeis a regret.
Je me fais un plaisir et un devoir de joindre a ce tableau la tres interessante Note de mon
collaborateur, M. R. Onillon.
MES SOURCES
Je ne puis citer que des sources, et non des
correspondants, car je n'en eus jamais
aucun. Pas un seul des innombrables mots et
locutions que j'ai consignes au Glossaire ne
m'a 6t6 donne par emt. Je les ai recueillis
moi-m£me, au jour le jour, sur les levres de
person nes de toutes conditions et de tous
etats, qui 6taient les representants autorises
de chaque localite indiquee, pour y etre nees
et y avoir grandi, ainsi que je prenais soin
de m'en assurer. II n'y eut a cette regie que
de tres rares exceptions, et je les signalerai.
Ma recolte de vocables et de faits locaux,
commencee vers 1878, je Pai poursuivie
aprement partout ou j'ai passe\ en toute cir-
constance, ordinairement dans des conver-
sations non preparers, rarement dirigees,
tout au plus eclaircies sur quelques points
douteux au moyen de discretes interroga-
tions ; si bien que tel individu de qui le
commerce m'a fourni nombre de documents
precieux ne s'est jamais dout6 cme son parler
m'eut servi de sujet d'etudes. II y a a cette
maniere de proc6der de serieux avantages,
comme il y a de graves inconvenients a pre-
venir les gens que Ton epie leur patois ou
leurs pr^juges. Je n'insiste pas sur ce point.
Dans certains cas seulement — et ceux-la
encore je les indiquerai — je me suis departi
de cette regie ; mais je ne Pai fait qu'a bon
escient, avec des personnes assez intelli-
gentes pour comprendre et apprecier le but
que je poursuivais, assez serieuses pour se
prfiter & me» vues en conscience : encore
n'ai-je jamais neglige de soumettre a un
controle severe les donnees qui m'avaient 6t6
fournies dans ces conditions.
On reconnaltra, je l'espere, que ce sont la
des garanties valables d'authenticite pour la
partie du Glossaire qui est mienne. Je passe
aux details.
C'est Montjean qui a fourni le fonds prin-
cipal de mon ceuvre et, si j'ose dire, de notre
ceuvre. Le hasard qui m'y fit naltre a bien
fait les choses : dans peu de communes on
aurait pu trouver des materiaux aussi riches
et aussi divers. Pays essentiellement agricole,
mais ou la culture est infiniment plus variee
que dans la plupart des regions, Montjean est
aussi un pays industriel par ses mines de
houille (abandonnees par suite d'inondation
en 1892), par ses fours a chaux, par son eta-
blissement de forges, par ses chantiers de
construction de bateaux, par sa marine
fluviale enfin, de beaucoup la plus impor-
tante qui existe tout le long du cours de la
Loire. Chacune de ces branches de Pactivit6
humaine suppose un vocabulaire special
duquel on ne trouverait guere ailleurs les
elements. Le fleuve qui traverse le territoire
montjeannais a fait naitre toute une moisson
de vocables locaux, necessaires a caracten-
ser la physionomie de ses rives, les pheno-
menes qu il provoque, les proced^s des indus-
tries moindres ou majeures au'il nourrit, et
aussi la flore speciale dont u epsemence le
sol des vallees et des fles, flore qui est la
synthese de celle des hauts plateaux.
Descendant d'une vieille famille de labou-
reurs fixes dans le pays depuis trois siecles au
moins, ne dans un village — le Croissement —
a une epoque oil l'invasion du bon francais et
surtout de V argot moderne n'avait pas encore
trop deforme la vieille langue des ancStres,
ayant suce le patois avec le lait maternel, je
songeai, des que la culture classique, avec
l'etude des langues etrangeres, m'en eut
revele la forte beaute et la noblesse originelle,
je songeai, dis-je, a en fixer les traits essen-
tiels en un recueil restreint, mais que je sen-
tais devoir etre quand meme d'un interSt
general. Geux qui ont le culte de la petite
patrie et des souvenirs familiaux me com-
prendront.
Mais, peu a peu, mon programme s'elargit
avec le cercle de mes peregrinations forc^es«
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XX
MES SOURCES
Les lieux ou le hasard me transplantait
avaient, eux aussi, un fonds abondant de
vocables speciaux, curieux par lews attaches
linguistiques, interessants par leur histoire,
desquels, souvent, la rencontre eclairait d'une
vive lumiere l'origine ou le sens de tel mot
enigmatique que je possedais depuis long-
temps dans ma collection : ainsi, du choc de
deux cailloux inertes jaillit une etincelle.
Tout cela etait trop tentant pour un amateur
et, de la sorte, d'annee en ann6e, le modeste
recueil que j'avais r£ve a l'origine s'enfla
jusqu'a des proportions impr^vues : les
fiches s'entasserent sur les fiches, les gloses
chevaucherent sur les gloses et, a la fin, ce
fut un veritable colosse qui sommeilla dans
mes archives :
Monstrum horrendum, informe, ingens, cui
lumen ademption.
Et, de fait, il n'eut jamais vu le jour — mes
ressources personnelles ne m'auraient pas
permis de le publier — sans Taide providen-
tielle qui m'echut, vers 1898, en la personne
d'un collaborates aussi desinteresse qu'en-
thousiaste, aussi fort d'entregent que riche
d'e>udition. II a pris mon ours, il en a fait
son affiau de predilection ; pendant dix ans,
il Ta lech6 et pourlech^ jusqu'a lui donner
formes, proportions et couleurs. Bien plus, il
lui a d^niche toute une lignee de petits cou-
sins qu'il a aussi eieves a la brocnette avec
des soins touchants. Tous ces §tres demi-
sauvages, il ne s'est pas contents de les
degrossir : il a su les dresser a s'accommoder,
a fraterniser entre eux, a se tasser dans leur
cage etroite en harmonieuse intelligence. Et
voici que, a ses risques et perils, il entreprend
de, produire en public notre menagerie, que
nous voulons croire desormais presentable.
Honneur au veritable createur du Glos-
saire, et merci au pere nourricier qui a
insuffle la vie au trentenaire avorton !
Or, maintenant que, duement dibou-
charde, mon rejeton va enfin faire son entree
dans le monde, il me plait de donner ici les
noms de quelques-uns de ceux qui m'aiderent
a le procrSer. J'espere que ses parrains, pas
plus que moi, ne rougiront de notre commune
prog£niture et que nulle protestation ne sur-
gira. Bien que rejouissant pour la galerie, le
spectacle est toujours facheux au fond, d'un
parrainage empoignant, au moment de la
grippe, le pere godard a la crapacine.
Mont jean. — II me faudrait nommer ici
des centaines de personnes. Je n'indiquerai
que ceux a qui je dois le plus. Ce sont :
1° Pour la langue gknkrale : Ma grand'mere
Aunillon (ou Onillon), nee Plumejeau (1779-
1867) ; mes tantes, Michelle et Cecile Onil-
lon ; ma bisaieule maternelle, Marie Bastard,
veuve Augusseau (1780-1877) ; mon grand-
pere, Rene Augusseau (1806-1888), un pur
Quoue-de-Vilais ; ma grand'mere, Michelle
Augusseau, nee Bastard (1801-1889) ; mon
pere, Etienne Onillon (1812-1891) ; ma mere,
nee Marie Augusseau (1829) ; ma soeur,
Marie Onillon ; mes oncles Pichery et Ri-
bault ; ma femme, n6e Jeanne Pichery ; —
tous nos voisins du Croissement : families
Brun, Bouyer, Bourigault, Sauve\ Coiffard,
Leduc, Martineau ; — les families Agoulon
(de Montauban) et Brun (du Salvert) ; —
a Chateaupanne, M. Rethore Jean, mort en
1907, vers 75 ans ; — dans Tile, MM. Maugin,
Fromageau, Monpas, Trottier, Boumier,
Onillon, Chiron, et mes cousins Ribault et
Bastard ; — dans la Valine, MM. Juret,
Voisine, Chesne, Delaunay et Courant ;
— dans les Champs, MM. Jolivet (de la
Chauviniere), Defois (de la Gohardiere),
Sautejau, dit pere Game (de TOrchere),
Viau (de la Boug&trie), Avril (du Gat-
Robin) ; — au Sol-de-Loire, M. Trottier
Jean ; — 2° Pour la langue technique :
MM. Branchereau Pierre, Onillon Pierre et
Rene, Leduc Jean, Leduc Ren6, Huteau,
Milpied, Michel, Jussiaume Eugene, Provost,
Giron, Lebreton, Fromageau, Papin, Ron-
tard, Guais Jean, maltres mariniers ; —
Martin et Tinier Jean, avaleurs ; — Bureau,
Barrault Constant et Meslet, pecheurs ;
— Huet et Rousseau, pecheurs de sable ;
— Durand et Allard, constructeurs de ba-
teaux ; — Rochard et Bellanger, marchands de
bois ; — Burgevin, Verger, Brisset et Ber-
nard, menuisiers ; — Piron et Bretaudiere,
charrons ; — R6veillard et Orthion, tonne-
liers ; — Papin, Leger, Meunier, forgerons ; —
B£guet, Baconnet, Gazeau, Humeau, Pichery,
tourneurs-ajusteurs ; — Humeau, Bourvilie,
Menard freres, Pasquier Jean, Pelletier,
macons ; — Deshayes, couvreur ; — Tou-
blanc Pierre, Rousseau, Courant, carriers ; —
Boisdron Jacques et Martineau pere, ex-
fourneliers ; — Bourmansais, dit la Pie,
Delhumeau et Rochard, mineurs ; — Ces-
bron Victor, S6cher, Defois Jacques, Tou-
blanc Pierre, viticulteurs ; — Toublanc,
Huchon, Bretaud, dit Belle-legume, et
Nouais, jardiniers ; — Delaunay, Mass6,
Bruno, Courant, Petiteau, boulangers ; —
Simon, Joly, Sautejeau, dit le Prince, bou-
chers ; — Barrault Constant, Pichery, char-
cutiers ; — Delaunay, tueur de pores et
greleur ; — Hirbec, huilier-grainetier ;
Gingueneau, Guet et Bernard, meu-
niers, etc., etc.
La Pommeraye. — Les mots de cette Ioca-
lite, je les dois a MM. Rochard, boulanger-
aubergiste ; Courant, grainetier-aubergiste ;
Courant, marchand de boeufs ; Blond, fer-
mier au Haut-Plessis ; Brun, fermier-viti-
culteur ; Benolt, y-n£, actuellement institu-
teur a La Poueze, qui fut mon adjoint a
Saint-Paul-du-Bois (1885-86); Lusson, y-n£,
instituteur a Saint-Crespin ; Belliard, y-n6,
instituteur a Saint- Lauren t-de-la-Plaine ; feu
mon cousin Lusson, horloger et maire de la
commune ; feu mon cousin Louis Chiron, qui
fut longtemps fermier a la Turpiniere ;
Catrou, aubergiste au Pelican ; et aussi k
M me veuve Barre et a M lle Julie Allain, 6pi-
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MES SOURCES
XXI
cieres-mercieres ambulantes, qui, pendant
des ann6es, battirent la campagne mont-
jeannaise en portant sur leur dos leur petite
pacotille.
Chalonnes-sur-Loire. — Le parler de
cette commune differe tres peu de celui de
Montjean. Les quelques mots que j'en ai
releves sont dus surtout a mes cousins : Rene*
Augereau et Coiffard, fermiers aux Aireaux
de GrasignS, et Thomas, fermier au Marais.
Roehefort-sur-Lolre. — G'est mon ami,
M. Houdet, y-ne\ d6c6d6 pharmacien a Cha-
lonnes, qui m'a fait connattre le peu de
vocables que je connaisse de cette locality,
ainsi que quatre ou cinq de ^huard, ou il
allait souvent, y ayant des proprtet^s.
Salnt-Germain-des-Pr&s, la Varanne. —
Ici, ce sont MM. Mingot et Mille, m6geil-
leurs ; Chauvin, marchand-tailleur ; Lebre-
ton, mercier-Spicier , Voisine, fermier, et
mes cousins Lecomte et Gate\ de La Varanne,
qui ont 6t6 principalement mis a contribution.
Ingrandes-sur-Loire. — J'en dois quelques
mots a MM. Simon-Loiseau, charron, Lau-
rence, chaudronnier, et Agoulon, pecheur-
aubergiste.
Le Mesnil. — Mon ami M. Dubois, notaire,
y-ne* ; MM. Courant, macon, Piton, tailleur ;
Blond, sabotier-aubergiste, m'ont fourni
d'assez nombreuses donn^es ; mais je suis
surtout redevable a feu Auguste Branchereau,
y-ne\ qui fut notre fermier, au Croissement,
del882 a 1892.
Beausse. — En 1879-80, feu mon frere,
Etienne Onillon (1855-95), d£buta en ce poste
comme instituteur titulaire. J'eus l'occasion,
a cette epoque, d'y faire plusieurs excursions
et d'y recueillir moi-mSme d'assez nombreux
vocables locaux, en conversant, notamment,
avec MM. Chesne\ aubergiste et maire ;
Cesbron, buraliste ; Chiron, aubergiste et
messager ; Brute, cordonnier, et M me Bezie,
sa belle-mere. Mon frere me signala aussi
quelques locutions qu'il avait not^es a mon
intention, et notre moisson s'6tendit, dans
les m ernes conditions, j usque sur les com-
munes limitrophes de Saint- Qnentln- des-
flauges, Botz et Saint-Laurent-du-Mottay.
Dans cette derniere, je dois signaler
M. Blanche, bourrelier, comme un de nos
principaux informateurs.
La Varenne, Montllllers, La Pon&ze,
€orz6. — Pour ces quatre communes, ou
mon frere Etienne fut successivement insti-
tuteur, de 1800 a 1889, Texpos6 prudent
serait a reproduire en termes presque iden-
tiques. Dans mes visites, je fts causer les indi-
genes ; et les communes voisines, Champ-
toeeaux, Vera, Becon, Saint- Cl£ men t-de-la-
Place, La Fosse-de-Tigne, Seiches Vllleve'qne,
Soueelieg furent explores.
Pouanet. — En avril 1879, j'arrivai dans
cette petite ville comme adjoint de M. Que-
nion, depuis instituteur k Angers (faubourg
Saint-Michel). Inutile de dire que je fis pour
ce coin de l'Anjou, y compris Carbay, La
Previerc et Armaillt, une partie de ce
que je m'eHais proposed Mais mon ceuvre n'en
6tait qu'a ses d6buts : je n'y apportais alors
ni Pardeur, ni surtout l'expe>ience que j'y
ai mises depuis, et ma collecte fut loin d'etre
ce qu'il eut fallu. Je l'ai vivement regrett6
depuis. Je recueillis en m£me temps quelques
mots de Jnignesur-Loire, commune natale
de M. et M me Quenion.
Tiercel — De la, je fus nomm6 adjoint a
Tierc6, chez M. Bompois ; j'eus occasion d'y
faire connaissance avec la jreud, mot du pays
et de circonstance, pendant le terrible hiver
de 1880. Je n'en sou (Iris pas trop, du reste,
grace a l'amabilite' de mon patron et a la
liberality de 1' Administration municipale,
qui disposait d'un budget de plus de 30.000 fr.
M. Bompois, qui etait de Gennes, me fournit
quelques mots de cette locality, et j'en
r6coltai un certain nombre d'autres, soit a
Tierce\ soit dans nos courses aux environs :
Brloilay, Cheffes, E trie he, Chateau nenf-sur-
Sarthe, Mon treuil-sur- Loir et me me Conti-
gne. Mais je dois dire que, pour Briollay, les
donnSes que j'ai pu fournir ne sont absolu-
ment rien en comparaison de Tapport d'un
collaborates beaucoup plus autoris6 que
moi. Pour Tierc6 m£me, ma collecte primi-
tive s'est notablement accrue depuis lors,
grace a M. Belonie, y-ne\ que j'ai trouv6
facteur-receveur au Longeron (main tenant
a Bouchemaine).
Maze. — Le m£me M. BSlonie m'a aussi
quelque peu documents sur Maze\ ou il avait
r6sid6 plusieurs ann^es. Cependant, moi-
m&ne, j'y passai les trois derniers mois de
1'annSe scolaire 1880, comme adjoint de feu
M. Petit, instituteur hors de pair et botaniste
instruit, qui me fit connattre nombre de
plantes par leurs noms vulgaires et scienti-
nques. A cet 6gard, je dois beaucoup a mon
ancien patron pour une des parties les plus
difficiles de notre ceuvre. (Depuis lors, aussi,
pour la determination d'une demi-douzaine
de plantes qui Schappaient a ma compe-
tence, j'ai eu recours aux lumieres de
M. Morandeau, pharmacien a TifTauges,
ancien prSparateur de botanique a l'Ecole
supe>ieure de pharmacie de Nantes. Qu'il me
permette de lui exprimer ici toute ma recon-
naissance pour la parfaite bonne grace avec
laquelle il s'est pr§t6 a mes vues.) Est-il
besom de dire' que Beaufort, Corne\ Corn 1116,
Banne, Gee, Fontalne-Gnerln ne me pro-
curement pas seulement des specimens bota-
niques.
Sainte-Gemmes-snr-Loire. — Dans l'inter-
valle de mes sSjours a Tiered et a Maze\
j'Stais all6 supplier pendant plus d'un mois
M. Supiot, instituteur a Sainte-Gemmes.
Ma rScolte en ce lieu fut maigre, car j'avais
d'autres chats a fouetter, et je crois bien que
je negligeai a peu pres completement les
Ponts-de-Ce\ Mon collaborateur, M. Verrier,
entre deux coups de boules de fort, a, en se
jouant, re*par6 cette grave lacune.
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XXII
MES SOURCES
Saint- Paul-du-Bois. — Aii mois de sep-
tenibre 1880, je m'installais comme institu-
teur titulaire a Saint-Paul-du-Bois : j'y
devais rester exactement huit ann^es. Aussi
le horn de cette commune est-il de ceux qui
figurent presque a toutes les pages du Glos-
saire. La langue locale, peu vartee, parce que
toute industrie fait ctefaut, est cependant
riche de vieux vocables tres curieux ; elle
tient, d'ailleurs, plutdt, par la forme et par la
prononciation, du parler des Mauges que
de celui du Saumurois oudu Poitou, pour tan t
limitrophes. D'antiques et vivaces supersti-
tions fournissent un fonds notable au Folk-
Lore. C'est a Saint-Paul que mon oeuvre
commenca a prendre corps et s'incarna
meme en une premiere Edition, rested manus-
crite, essai bien modeste en regard de Tui-
tion actuelle. Comme pour Montjean, mes
sources furent nombreuses ; je me contente-
rai de citer : MM. Charruau, maire ; Ogeard
et Mace\ tailleurs ; Neau Eugene et Jahan,
forgerons ; Gautreau Pierre, proprtetaire ;
Louis Gourrichon, et Bruneau, macons ;
Veau Pierre et Gautreau, 6piciers ; Voy
Henri, charron ; Voy Jean, charpentier ;
m Poupard et L6on Richard , cordonniers ;
Poiron, tisser'and ; Boudayron, marchand
de vaches ; Boileau Fr6de>ic , boucher ;
Frappereau, greleur ; Bonneau Jules, au-
bergiste ; Herv6 et Mignot, meuniers ;
Glemain pere, Fardeau Pierre, SauvStre
Pierre, Derouineau, Boileau, dit Cul-
rouge, Landreau, Fonteneau et Defois,
cultivateurs-fermiers. Je dois un souvenir
special a M mc veuve Neau, morte en 1886,
vers 75 ans, qui me fit ma popote de garcon
Eendant cinq ann6es. La richesse de son voca-
ulaire 6galait son denouement. Que de fois
elle me dit : « Ben, qui que vous allez man-
ger, k midi? Vous avez de tout ren ! » Et je
l'envoyais a la « pourtifaille ».
Pendant cette pe>iode, les communes voi-
sines furent quelque peu 6pluch6es : La
Plalne, Coron, La Salle-de- Vihiers par moi-
mSme, lors de mes visites a mes collegues,
MM. Bouhiron, Landau, Bourmansais, Bau-
mard ; — Saint- Hilaire-dn-Bois, grace a
M. Aumont, tailleur ; a M. Niveleau, y-ne\
tourneur a Saint-Paul, et aussi a mon
regrett6 collegue et ami, feu M. Caillou ; —
Le Volde, dans mes conversations avec feu
GuifTard, y-ne\ le facteur qui m'apportait
chaque jour mon courrier, brave et joyeux
garcon qui n'engendrait pas la melancolie ; —
Vihiers, lors des voyages quasi bi-hebdoma-
daires que j'y faisais en maniere de distrac-
tion ; pendant la reconstruction, en 1884-85,
de ma maison d'Scole par MM. Cormier,
maltre-macon, Piau, couvreur, Sauvetre,
tailleur de pierres, tous « viguierrois » ; enfin,
grace a mes rapports frequents avec MM. Cor-
mier fils, horloger ; Garreau, cafe tier ; Piau
freres, peintre et plainer ; Turpault et Gorri-
chon, marchands de vin;*et aussi avec
M. Andreau, charron, et M me Chardin, sage-
femme a Saint-Paul, tous deux n4s a Vihiers.
Les documents que je possede sur le parler
de Cerqueux-sous-Passavant, j'en suis rede-
vable surtout a M. et M me Boussion, y-n6s,
facteurs-receveurs au Longeron, et a leurs
parents, MM. Boussion et Boudayron. J'ai
6t6 renseigne" sur Nuell, Passavant et C16r£
un peu par moi-meme et principalement par
M me Eugene Neau, de Saint-Paul, ne'e a Pas-
savant, et par son fr&re, M. Mousseau,
aujourd'hui marchand de bois a Vihiers. Je
tiens mes documentations sur Somioire de
M. et M me Fouchereau, y-n6s, boulangers a
Saint- Paul, ainsi que de M. Henri Debillot,
hongreur, majntenant a Seiches.
Mes ad joints, MM. Benoist, de La Pom me-
raye, Emile Guy, de Distre, et Rivier,
d'Auverse, aujourd'hui instituteur a Va-
rennes-sur- Loire, me fournirent des mat6-
riaux concernant leurs communes respec-
tives. A M. Rivier surtout je dois une recon-
naissance sp6ciale : non seulement il me
procura une r6colte abondante de mots et
d'usages du Baugeois, mais, doue" d'un joli
talent de calligraphe, il contribua de facon
remarquable a Tex^cution de mon manus-
crit primitif. Un adjoint de feu M. Monjoint,
mon colldgue de Somioire, M. X., ne" a Saint-
Macaire-en- Manges, m'apporta aussi quelques
notions sur le patois de sa locality.
Transfer^ a Pellonailles en septembre 1888
je n'y restai que six mois. M. et M me Dubas
mattres-d'hdtel ; M. Isambart ; MM. Cocu
tailleur ; Rouget, menuisier, et Danjou, pro
priGtaire, furent mes informateurs princi
paux. En compagnie de M. Breton fils, ac-
tuellement docteur-me*decin au Plessis-Gram-
moire, j'Studiai cette commune et celle de
Saint-Sylvain . L'occasion se pr£senta aussi
k moi d'apprendre quelque chose du parler
de Montigneies-Rairies, de la part de
M. X., huilier, beau-fr^re de M. Dubas, qui
en 6tait natif.
Des raisons de famille impe'rieuses me rap-
pelaient ; je d^missionnai le l er mars 1889 et
retournai a Montjean. La, pendant treize
ans, en communion plus intime que jamais,
parce que plus attentive, avec la vie rurale,
je m'appliquai a 6tendre et k pre*ciser les
notions que je poss^dais deja sur le dialecte
local. Ce fut pour mon ceuvre Theure de la
croissance decisive, de l'Gpanouissement
id£al.
Ma rentr^e dans Tenseignement, en mai
1902, m'offrit Poccasion de la completer
encore. Pendant pr£s d'un an et demi, a
Saint- Angustin-des-Boig, je piochai la langue
d'Outre-Loire, tres sensiblement diflterente de
cclle des Mauges. J'eus surtout pour pre"cep-
teurs : MM. Chalain, maitre-d'hdtel ; Jou-
bert et Burgevin, aubergistes ; Lardeux,
cantonnier ; Freuion et Rouleau, charrons ;
Angebault, Troispoils, Maingot, fermiers ;
Dupont, marchand de bceufs ; Richard, pro-
prtetaire ; et aussi MM me « Goguelin et Cho-
quet. Saint-Augustin, localite uc *?, insigni-
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MES SOURCES
XXIIT
fiante par elle-m£me, a Favantage d'etre un
carrefour de routes tres passant : les occa-
sions Etaient quo^idiennes d'y converser avec
des gens de Cande, Loir*, Angrie, Chalain-
la- Potherle, Le Lonronx-Beconnais, La Cor-
naaille, Saint-Sigtsmond, Villemoisan, Saint-
Georges - sur - Loire, Saint • Martin - du-Fouil-
loax, Beeon, La Poueze, Grez-Nenviile et
meme Segre. On peut croire que je ne man-
quai pas d'en proflter. Par ailleurs, je me
trouvai \k en rapports avec M. et M me Li-
bault, bouchers, nes k La Jubaudiere,
M Ue Tijou, institutrice, native de Juvardeil ;
M. Lebreton, forgeron, originaire de Lu£, qui,
tous, me flrent connaitre quelque ch6se du
patois de leurs pays respectifs. A noter, tou-
tefois, que la plupart des vocables de Lue et
de Cand6 inscrits au Glossaire proviennent
d'autres sources, qu'il appartient a M. Ver-
rier seulement de designer de facon explicite.
Promu, des septembre 1904, & Tout-le-
Monde, capitate du pays « perraud », je me
retrouvais pour ainsi dire en pays de connais-
sance ; le langage de Tout-le-Monde et La
Cfrllloire est k peu pres celui de Saint-Paul-
du-Bois, qui n'en est guere distant que de
cinq lieues. II y a cependant des particula-
rity locales, des nuances distinctives, aux-
quelles m'initierent principalement : M me Pi-
neau, femme du maire; MM lle ' Cochard et
Besson ; MM. Cochard et Chabosseau, cor-
donniers ; Herv6 et Bachelier, mattres-
d'hdtel ; Gazeau et Aunay, aubergistes ;
Fonteneau, charron ; Germain freres, menui-
siers ; Pionneau, cantonnier ; Laure et Bes-
son, forgerons ; Boussion et Galard, fermiers.
Je ne negligeai pas de me documenter sur les
communes circonvoisines : Taenia?, Chante-
lonp, Nuaillt. MM. Boulord, facteur dela poste,
Bigot, boucher, et Maurat, fabrican t de po terie,
me renseignerent pour Mauievrier ; M. Lan-
dreau, garde-champ§tre, pour Mazieres, son
Says natal ; M. Biotteau, pour La S6guiniere ;
["• Ribe>eau, institutrice, pour La Poite-
Yiniere, ou elle exercait pr6c6demment.
Enfin j'arrivai, en mars 1905, au Longeron,
qui sera, je l'espdre, la derntere 6tape de ma car-
rtere d'instituteur et de lexicologue. Ici, en
d6pit de difficulty sp^ciales, ma recolte a 6t6
copieuse, parce que la langue locale est des
plus riches et des plus interessantes, Parmi les
tres nombreuses personnes de qui la contribu-
tion a mon 03uvre a 6te* plus ou moins volon-
taire, je citerai seulement : MM. Fonteneau*
garde-champStre et sabotier ; Fonteneau, dit
Poulet, maltre-d'hdtel ; Gue>in, marchand
de bois ; Gabard, cordonnier ; Duret fils, bour-
relier ; M. et M me Charrier Pierre, aubergistes;
MM. Girardeau pSre et fils, megeilleurs ;
Soulard pdre et fils, coiffeurs ; Allard pere et
fils, menuisiers ; Brochard freres, charrons-
forgerons ; Viriet , forgeron ; Gue>in et
Piveteau, tisserands; Hullin, boulanger ;
Poirier-Soulard et Brault, 6piciers ; Levron
freres, entrepreneurs ; Davy, Chasse>iau,
macons ; Gilbert et fiiret, charpentiers ;
Lhoumeau, boucher; Retailleau et Cailleau,
sabotiers. Je dois beaucoup k MM. Poirier,
dits Ferrand, bouchers ; mais je suis avant
tout redevable a M. Matecot, fermier aux
Prairies, et & sa famille, une des plus vieilles
du Longeron, dont tous les membres se
sont prdtSs k seconder mes recherches
avec autant d'amabilite" que d'intelligence.
La S&vre, limite de PAnjou, bornait le
champ de mes investigations, et je me suis
fait un scrupule de ne jamais la d^passer.
Mon activite exte>ieure s'est reports uni-
quement sur Torfon, ou MM. Boussion, auber-
giste, Brochard, charron, et Devaux, commer-
$ant» m'ont fourni quelques donn^es ; — sur
La Romagne, ou j'ai ecout^ MM. Griffon,
-messager, Musset, fermier, Babonneau, bou-
cher ; — sur Montfaneon, ou M. Brin, auber-
giste, instruit ses hdtes en les amusant ; —
sur Saint- Crespin, par Fentremise de M. Barrel
y-ne\ cantonnier au Longeron ; — sur La
Seguiniere, au .moyen de M. Benatteau,
y-ne\ tuilier aux Garrieres ; — sur Roussay,
par M. Baumard Rene\ fermier en ladite
commune ; — et sur Til lie rs, grfice k M. Fleu-
rance, y-ne\ buraliste au Longeron, et auss!
gr&ce aux membres de sa famille.
Et voici terminer cette longue Enumera-
tion. Merci k tous, et surtout & ceux qui m'ont
prfcte" une aide consciente et deliber£e. Quant
aux autres, qu'ils ne soient ni surpris, ni
contrist^s de se trouver en aussi nombreuse et
honorable compagnie.
Nos lecteurs se convaincront, je pense, que
c'est ici une ceuvre de bonne foi et de se>ieuse
documentation.
R. Onillon.
Le Longeron, 9 avril 1908.
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EXPRESSIONS TECHNIQUES
employies pour abr6ger une explication
Apocope. — Retranchement d'une lettre,
d'une syllabe finale : Je voi, p. je vois ;
encor, p. encore.
Apherese. — Retranchement d'une lettre
ou d'une syllbae initiale : Las, p. h£las ;
lors, p. alors ; mie, p. amie.
Assimilation. — Action de rendre sem-
blable une lettre a une autre, une consonne a
celle qui la precede ou la suit : Apporter, p.
adporter ; accoutumer, p. adcoutumer.
Cataehrese. — M6taphore qui consiste a
employer un mot dans un sens contraire a sa
signification. Le bee d'une plume. A cheval
sur un baton.
Dissimilation. — Action de changer une
lettre : Quenouille, au lieu de Quelouille
(colucula) ; Boulogne, de Bononia.
Bpenthese. — Consiste a redoubler une
lettre au milieu d'un mot. Juppiter, p.
Jupiter.
Metathese. — Transposition de lettres :
Berloque, p. breloque ; brebis, pour berbis
(vervex).
Metonymie. — La cause pour 1'effeU
Bacchus pour le vin ; le contenant pour le
contenu, une coupe empoisonnge ; le lieu ou
une chose se fait pour la chose elle-m§me, un
elbeuf, pour un drap d'Elbeuf, etc.
Onomatopee. — Formation d'un mot par
imitation d'un son. Crac ! bruit d'une chose
dure ou seche qui se fend ; Olouglou, de la
bouteille.
Hypocorlstlaoe. — Qui attlnue. Fifllle,
p. fille.
Paragoge. — Addition d'une lettre ou
d'une syll. a la fin d'un mot. Avecque, p. avec.
Pejoratif. — Affixe qui donne au mot un
sens de mgpris. Ache, de Bravache.
Permntation. — Changement de place
des lettres d'un mot. V. Metathese.
Prosthese. — Addition d'une lettre ini-
tiale. Arecommencer, p. recommencer.
Syncope. — Retranchement d'une lettre
ou d'une syll. dans un mot. Gatte\ p. gaiety.
Synecdoooe. — Partie pour le tout :
payer tant par t&te ; tout pour la partie :
acheter un castor, un chapeau fait en poil
de castor.
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AUTEURS ET OUVRAGES
cites par ordre alphabitique des Noms et des Abriviations
Adc. th. fr.
Ani. hist.
Aub.
A.V.
Bat.
B. B.
B. D.
B. de V.
Ch. de R.
C. L. C.
Cte J aub.
C. Port.
C. 0.
D' A. Bos.
Darm.
Den.
Alanic (Mathilde) Melle. (Euvres.
Allard j(abb6) N. s. M. Notes sur
Montjean.
Ancien theatre francais.
Anjou historique.
Aubigne (d*) histoires.
A. Verrier
Batard. Essai sur la Flore du departe-
ment de Maine-et- Loire, 1809.
Vve Pavie et fils.
Bazin (Rene), de FAcademie francaise.
(Euvres.
Bon temps- Beaupre. Cite par Meniere.
?
Bibliotheque de l'Ecole de Chartes.
B. de la Monnaye. Noels bourgui-
gnons.
Bodet (Ren6). Grand pelerinage de
Lourdes — au Puy-Notre-Dame.
Bodin (J.). (Euvres.
Bonaventure Desperriers. Contes.
Boreau. Naturaliste.
Borel. Dictionnaire des termes du
vx franc 1882.
Bourdigne (Ch. de). Pierre Faifeu.
Bourdigne (J. de). Chroniques ; His-
toire aggregative.
Bourgeois (H.). — Histoires de la
Grande Guerre.
Brant6me. (Euvres. D. G., Dames
Galantes.
Breal. Essai de Semantique.
Bruneau de Tartifume. Philandino-
polis.
Bucher (G. C). Les Poesies de Ger-
main Colin. Bucher, angevin. Par
J. Denais (Paris, Leon Techener).
Beroalde de Verville. M. de p. Moyen
parvenir.
Castoiement d'un pere a son flls.
Chevin (abbe).
Chanson de Roland.
Charles Leroux-Cesbron. V. Leroux.
Comte Jaubert.
Constans. Chrestomathie de Tanc. fr.
Cotgrave. Dictionnaire.
Celestin Port. V. Port.
Coquillard.
Coutumicr general.
Coutumes d' Anjou — de Poitou.
D r A. Bos. Glossaire de la langue d'oil
(Paris. Maisonneuve).
Dagnet. Le Patois manceau.
Darmesteter. Dictionnaire general.
Deniau (abbe). Histoire de la Vendee.
Delvau. Dictionnaire de la langue
verte.
de Mont De Montesson. Vocabul. du Haut
Maine.
Devillard. Chrestomathie de Tanc.
franc.
Diet. gen. Dictionn. general de la langue fran-
caise, par A. Hatzfeld, A. Darmes-
teter et A. Thomas.
Dott. Dottin. Gloss, des parlers du Bas-
Maine. — Du parler de Plech&tel. '
Du Bell. Du Bellay. Defense et Illustr. de la
lang. franc.
D. C. Du Cange. Glossarium mediae et infi-
mas Iatinitatis.
Eudel (Paul). Locutions nantaises. —
l^e parler blaisois.
Eutrapel. Contes.
Ev. Eveille. Glossaire saintongeois.
Farcy (de).
Fav. Favre. Gloss, du Poitou, de la Sain-
tonge et de I'Aunis.
Ferriere. Etymolog. de 400 prenoms.
Fraysse. Folk- Lore du Baugeois.
Furetiere. Dictionn.
G. C. B. V. Bucher.
Genin. Recreations philologiques. Des
variations du langage francais.
G. G. V. G. de G.
G. de G. Guerlin de Guer. — Le parler popu-
late dans la commune de Thaon. —
Pari, popul. de TYonne (Y). —
Revue des par. popul.
Gl. Glouvet. V. Histoires du vx temps.
Goblet. Contes des coteaux de Sau-
mur.
Godard-Faultrier. L' Anjou et ses mo-
numents.
God. Godefroy. Dictionn. du vx fran$.
Guill. Guillemaut. Diction, patois de la
Bresse louhannaise.
Hanriot. De l'explication des noms
geographiques et des noms de lieux.
Hatzf. Hatzfeld. V. Dictionnaire general.
H. B. V. Bourgeois.
Halphen (L.). Le comte d'Anjou au
xi« siecle.
Hecquet Boucrand. Dictionn. £tymol.
des noms propres d'hommes.
Henri Estienne. La Precellence du
lang. franc.
H~" du vx t. Histoires du vieux temps. Extraits du
manuscrit de Tecuyer Loys de Cus-
sidre, Gentilhomme angevin, revus
et publies par son petit neveu le
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XXVI
AUTEURS ET OUVRAGES
Rab.
R.A.
R.O.
H™ du vx t. Chevalier de Olouvet (Quesnay de P. C.
Beaurepaire) Saumur. Paul Godet, P. Ch.
1866.
Houdebine (abbe). Cite" dans l'Anjou
historique.
I. A. Inv (entaire) des Arch (rves) de
Mai ne-et- Loire.
Intermediate nantais. Aux Bureaux
du Phare de la Loire. Annee 1902.
Jaub. Jaubert (le comte). Glossaire du
Centre de la France (1864).
Jouv. Jouvencel (Le). Roman historiq. du
xv 4 siecle, p. Jean de Bueil.
L. C. La Curae de Sain te- Pal aye. Diet,
historiq. de l'anc. langue fr.
Lapaire. Le patois berrichon.
L. B. ?
L. C. Leroux-Cesbron. (Euvres.
Leroux de Lincy. Proverbes.
Litt. LittrS. Diet, de la lang. franc,,
lior. Lar. Loredan Larchey. — Dictionn. his-
toriq. d'argot. — Nouveau Supple- R. P. G.
ment, id. — Nos vieux proverbes. Schel.
Mai. Malvezin. Dictionn. des racines cel-
tiques.
Marchegay.
Manage.
M£n. Meniere. Gloss, des pat. angev.
Moisy. Gloss, comparatif anglo-nor- Stapp.
mand.
Monet.
Mont. Montaigne. (Euvres.
Mol. Moliere.
N. A. Noels angevins. Trad.
N. E. Notes de l'Editeur, dans la Curne.
N. P. Noels populaires. Vaug.
Olivier de Serres. (Euvres.
Orain. Glossaire pat. d'llle-et-Vilaine.
Oudin. Dictionn.
Pals. Palsgrave. Eclaircissement de la I. fr.
Petit Courrier (Le), journal d* Angers.
Petit Choletais.
Perraudiere (R. de la). Recherches sur
la commune de Lue\ 2« partie.
Pissot (Le D r ). V. Lolk Lore, xi, c.
Port (Celestin). Dictionn. historique
de Maine-et-Loire.
Quicherat. De la formation francaise
des anciens noms de lieu.
Rabelais. Le plus souvent celui de
L. Moland. P. = Pantagmel. —
*G .= Gargantua.
Revue de l'Anjou.
Rene Onillon.
Robert Estienne.
Roland de Denus. Les anc. prov. de la
France. Dictionn. des appellat
ethniques.
Roman de Renart, par D. M. M6on.
Romania.
Ronsard. (Euvres.
Revue des patois gallo-romains.
Scheler. Diction, elymol. franc.
Simon. La Romagne. Monographie
manuscrite. — Recueil de chan-
sons.
Soland (de). Proverbes et Dictons
rimes de l'Anjou.
Straparole. Nuits de . . .
Sudre (Leopold). Cours de gramm.
historiq. de la lang. franc., 3« partie.
Formation des mots et Vie des
mots.
La Tradition, en Poitou et Charentes.
Trevoux. Dictionn.
Vaugelas. Dictionn.
Villon. (Euvres.
Vincelot (abb£). Les noms des oiseaux
expliques par leurs moeurs, ou
Essais etymolog. sur Tornithologie.
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NOMS DE LIEUX
citis dans le Glossaire, par ordre alphabitique cfabriviations
Nota. — Les lettres et les chiffres places a gauche de chaque colonne renvoient a la
Carte de Maine-et- Loire publiee par la maison Oberthur, de Rennes, ci-jointe.
Les lecteurs pourraient la quadriller de la facon suivante :
a) Horizontalement ; la premiere ligne affleurant la partie superieure du mot Angers,
et les autres tracees de deux en deux centimetres au N. et au S. ;
b) Verticalement ; la premiere ligne coupant la boucle du O du m§me mot, et les
autres tracers de deux en deux centimetres, i l'E. et a TO.
Inscrire les lettres de A a J dans les dix colonnes verticales de gauche, et les chiffres
de 1 a 11 en haut des onze colonnes verticales, sans tenir compte dela premiere demi-colonne.
Le aom cherche se trouve a l'intersection des deux colonnes. Ex. : Breze, h 9.
/ 2
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By
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Chambellay
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Chanteloup
Craon
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Cherr*
Corze*
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Canteqay-Epinard
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NOMS DE LIEUX
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Les Alleuds
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Le Bourg-d'Ir6
La Breille
La Boissiere-sur-Evre
La Cornuaille
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La Chapelle-Saint-Florent
Le Champ
Les Cerqueux-sous-Passavant
La Chapelle-sur-Oudon
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La Ferriere
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Le Fuilet. V. Fu.
Le Longeron
La Ou^gnardiere
Le Gu6d^niau
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La Jumelliere
La Jaille-Yvon
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Les Ponts-de-C6. V. P. C.
Le Puiset-Dor6
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Le Pin-en-Mauges
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Nuaill6
g
4
Ny
Neuvy
b
3
Nyu
Nyoiseau
e
12
Pc
Parcay (rare)
e
6
PC
Ponts-de-Ce (Les) V. Lpc
d
c
Pell
Pellouailles
b
2
Po
Pouance
e
6
Pr
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h
7
Pt
Passavant
d
5
Pu
Pruille
g
10
Py
Parnay
f
7
Q
Quinc6
g
6
Rbl
Rablay
1
5
Rf
Rochefort
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NOMS DE LIEUX
XXIX
* 8
Rmn
Rou-Marson
g
9
Soz
Souzay
Saint-Paul-du-Bois (Stp)
h,i 2
Ry
Roussay
i
6
Sp. b
t 4
Sa
Saint-Augustin-des-Bois
Saint- Aubin-de- Luigng
h
4
I p P f
Saint-Georges-du-Puy-de-la-Garde
Saint-Clement-de-la-Place •
/ 5
Sal
d
5
* 9
Sar
Saumur
h
2
Spr
Sain t- Germai n- des- Pres
% 2
Sau
Saint- Lauren t-des-Autels
g
3
Sq.
Saint-Quentin-en-Mauges
s »
Sb
Sable
e
7
Srn
Saint-Mathurin
e 6
Sc
Saint- Jean-de-la-Croix
; g
3
Srt
Saint- Pierre- Montlimart
;.& 9
Scb
Saint-Cyr-en-Bourg
Saint-Cnristophe
*J
7
Ss
Saint-Saturnin
i 3
Sch
e
3
Ssd
Saint-Sigisraond *
/ 8
Scl
Sain t-C16ment-des- Levies
g
1
Ssl
Saint-Sauveur-de-Landemont
<* 7
Scls
Soucelles
d
6
Ssy
Saint- Sylvain
A 1,
2 Sep
Saint-Crespin
e .
4
Sta
Saint-Augustin (V. Sa)
* 5,
6 Sex
Sceaux
i
6
Stp
Saint-Paul (V. Sp)
e 4
Segr
Segre*
1
7, J
& Svi
Saint-Georges-des-sept-Voies
/ 3
Sf
Saint- Florent-le-Vieil
e,f
7
Svr
Saint- R6my-la-Varenne
e 6
Sg
Sain te-Gemmes-sur- Loire
f
5
Svs
Savennteres
c 4
S
Sainte-Gemmes-d'Andigne"
»
»
Sy
Saumoussay
e 4
Saint-Georges-sur-Loire
e
6
Tc.
. Tierc6
i 7
Saint- Hilaire-du-Bois
i
2
Tf
Torfou
£ 2
She
Sain t-Christophe-la-Cou peri e
g
7
Tg
Tigne*
4 2
Shs
Seiches
c
5
Tffn
The
Thorigne*
f 6
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Sain t- Bar th&emy
g
6
Thouarce'
6 5
Sis
Sain t-Martin-du- Bois
g
6
Ths
Thouars
d 2
Sj
Saint-Mars-la- Jaille
i
8
Tif
Tiffauges
c 1
Siv
SI
Saint- Julien-de-Vouvantes
h
2
Tis
Tilliers
e 5
Saint- Lambert-la-Potherie
i
4
Tim
Tout-le-Monde
f,A 7
Slg
Soulanger
g
9
Tq
Turquant ,
6 9
Sll
Saint- Lambert-des- Levies
e
6
Tr
Trllaze
i 4
Sim
Saint- L6ger-du- May
h
4
Ts
Tinmen tines
/ 4
Sip
Saint- Laurent de-la- Place
h
6,
7 Tt
Tr6mont-la-Plaine
/ 6
Sis
Soulaines
g
9
Vas
Varrains
/ 5
Slty
Saint-Lambert-du-Lattay
d
9
Vb
Vieil-Bauge*
/ 9
siy
Saint- Lauren t-du-Mottay
g
9
Vbr
Villebernier
I t
Slz
Saint- Lezin
1
6
Vc
Vauchr6tien
Smb
Saint-Martin-de-Beaupr6au
9
«
Vd
Vended
e 2
-Smc
Saint- Michel et Chanveaux
h
6
Vh
Vihiers
e 5
Smf
Sain t-Martin-du- Fouilloux
h
2
Viu
Villedieu
i 3
Smm
Saint-Macaire-en-Mauges
e
4
Vm
Villemoisan
/ 8
Smp
Saint-Martin-de-la-Place
c
4
Vn
Vern
e 6,
7 Smv
Saint- Jean-des-Mauvrets
f
10
Vni
Vernoil
* 7
Sn
Saint-Georges-Chatelaison
e,t
3
Vr
Varades
4 9
Snc
Saint-Martin-d'Arc6
g
9
Vsl
Varennes-sur- Loire
£ 4
Sne
Sainte-Christine
g
9
Vsm
Varennes-sous-Montsoreau
b 6
See
Soeurdres
i
10
Vts
Vernantes
i »
Soi
Sain t- Georges-sur- Moine
d
7
Vv
Villevdque
i 5
Som
Somloire
h
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Vy
Vaudelnay
e 6
Sorg
Sorges
Soulaire
h
5
Vz
Vezins. >,
<* 6
Sou
i
5
Y
Yzernay
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ABRfiVIATIONS
Grammaticahs, Hittoriquos t Q6ographiqu«s, dto.
a.
actif
ind.
indicatif
S.
Sud
A etC
Adages et Gompar.
inter].
interjection
s. sing.
singulier
adj.
adjectif
inus.
inusite*
8. e.
sous-entendu
adv.
adverbe, bial
irr.
irrepulier
subst.
substantif
aha.
ancien haut allemand
ital.
italien
sqa.
sun.
et les suivants
all.
allemand
1.
ligne
suffixe
am.
allem. moderne
lang.
langue, gage
sup.
supin
ang.
angevin, Angers
lat.
latin
$t
supplement
sytlabe
angl.
anglais
article
loc.
locution
art.
L. p.
latin popul.
syn.
synonyme
b.
bas (de la page)
bas allemand
m.
masculin
syn. et d
. svnon. et doublet
ajouU au radical de
ba.
m. am.
mot a mot
t
bl. BL.
bas latin
m. a.
moyen age
Note ou word
l'adjectif = ment,
Berr.
Berry, ichon.
N.
en fait un adverbe
c-a-d.
e'est-a-dire
n.
neutre
(rare*.
Cf.
Compares
nl
. neerlandais
V.
Voire*:
verbe, bal
Ch.
chose
norm.
normand
v.
ch.-l.
chef-lieu
N.P.
note philologique
Vcm.
Voyez ce mot
class.
classique
0.
Ouest
vha
vieux haut allem.
conj.
conjug.
conjonction
onom.
onomatopee
Vo
Verbo ; voyez ce mot?
conjugaison
or. inc.
origine inconnue
vulg.
vulgaire
contr.
contracted tion
P-
page
vx
vieux
de>.
derive^
part
participe
Z.
Zigzags. V. 2° partie.
Kecits en patois.
dim.
diminutif
pas.
passe
dipht.
diphtongue
pat.
patois
ds
dans
p.-e.
peut-6tre
SlGNBS :
E.
Est
pejor.
pejoratif
ell.
elliptique
pers.
personnel
II
separation de sens.
esp.
espagnol
Pi.
pluriel
4
plus
6t. 6tym
, etymologie
popul.
pren.
populaire
prlnom
egala
ex.
exemple
•
forme supposee
ext
extension
pre>
proposition
•
consonne sonore
express.
expression
pres.
present
o
lettre muette
f.
f6minin
pron.
pronom -inal
1
ou une autre lettre en
fam.
familier
prov.
proverbe
italique dans le
i»g-
figure
prov.
provencal
corps d'un mot in-
F. L.
Folk-Lore
q. qual.
quajificatif
dique un son mouil-
flam.
flamand
qq.
quelque
le.
fr.
francais
qcque
quelconque
T
incertain
fr6q.
frtquentatif
qqch.
quelque chose
(Souvent, quand un
germ,
ha.
ffermanique
naut (de la page)
haut allemand
qqf.
quelque fois
mot important est
rep6t£, fln'estindi-
qu6 que par la
lettre initiate, qqf.
qqn
rac.
quelqu'un
racine
hist.
historique
hypothesc
radic.
radical
hypoth.
ref.
rgflechi
en italique).
inv.
invariable
Rem.
Remarque
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DIRECTION DES VENTS EN ANJOU
lj&s Ye lib fin Aryou./9f»*&y.)
On dit souvent, en Anjou : Le vent est, ou
souffle de' Galerne, de Basse soulaire, etc. J'ai
entendu un marinier s'^crier : Oh ! si le vent
virait s'ment d'un quarquier (quartier), s*i
sautait' de la Galarne & la Haute Galarne ! Et
les opinions varient parfois sur la direction
§ revise de ces points, qui, en efTet, peuvent
ifle>er legerement suivant' les regions. M
Pour en avoir le co3ur net et sollicite' aussi
par quelques lecteurs, je me suis renseigne"
aupres d un de nos bons amis qui, je le
regrette, ne veut pas §tre nomme. II m'a
fourni les figures ci-dessus et les indications
qui suivent. J'ajouterai qu'il est de Briollay,
au N.-E. d' Angers. II resulte de la premiere
figure que :
Le vent haut est de N. N. O.
Galerne : vent d'Ouest.
Haute galerne (a droite) ONO a NO.
Basse galerne (a gauche) OSO a SO.
Mer : Vent du Sud.
Haute mer (a gauche) SSE a SE.
Basse mer (a droite) SSO k SO.
Soulaire : Vent d'E.
Haute soulaire (k gauche) ENE a NE.
Basse soulaire (k droite) ESE k SE.
Dans le langage des pavsans :
Haute soulaire se coniond souvent avec
Bise. k~
soulaire se confond avec Haute
mer.
Haute galerne est k cdte* du Dre* Haut.
Haute mer est vers le Dr6 Haut, en face,
mais c k d'zamain », d'ou la designation
Haute.
Le vent de Haute galerne est oppose 4 ,
face a la Haute mer (NO oppose" a SE).
Ces vocables indiquent la direction du vent,
mais non des points fixes. C'est ce qu'explique
la deuxieme figure.
II est Evident que si, pour le spectateur
place* en A, le vent de galerne vient de A',
pour celui qui est place* en B, il ne viendra
pas de A', mais de B\ de meme pour G, il
viendra de C. S'il y a parfois confusion k ce
sujet c'est que, dans chaque endroit, on se
sert d'un point topograpnique peu eloigne"
pour indiquer d'ou vient le vent. Si le point
ge*ographique est pris tres eloigned il sert
pour toute une contrSe. Ex. : La bu6e de
Nantes, constitute par ces nuages bas, gris,
qui courentrapidementau-dessousdes autres
nuages, venant de 10. ou de TO. S. O. et
qui amenent la pluie. « Le vent qui nous
vient de Nantes sent la pluie. »
A Montsoreau, Bise est le vent du N. ; a
Briollay, le vent de Bise est le vent froid,
piquant, du NE, ou plut6t du N.N.E.
II faut encore faire une distinction.
fin batellerie, sur nos rivteres, Galerne et
Mer n'indiquent pas la direction des Vents,
mais bien la direction du Bateau.
Suivant le courant normal (c'est-&-dire
non alte>6, modifle" par une crue ou une autre
cause), « Vire la piautre en Galarne » veut
dire : Tourne-la vers la droite pour diriger le
bateau vers la gauche. « Vire la piautre en
Mar » : Tourne-la vers la gauche, pour diriger
le bateau vers la droite, le bateau suivant le
courant.
Se queiller (k£-yer), c'est pousser Vdnille du
taugours du gourn&s pour diriger le bateau
vers la gauche. Se serrer, c'est attirer vers soi
l'anille pour la diriger vers la droite (sans
tenir compte, cette fois, de la direction du
courant). On commande : Queille-te' done !
Serre-t6 done !
De meme, les balises, en Loire, branches
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xxxn
DIRECTION DES VENTS EN7ANJOU
mobiles plant6es dans le sable pour indiquer
la place du chenal), sont 6t§t6es (souvent-la
t§te reste penchGe) en mer, c'est-a-dire a
la gauche du chenal, par rapport au courant;
elles sont droites (ou entieres) en galerne, ou
a la droite du chenal.
Sur les rivieres, les balises (qu'on appelle
jalons ou limites) sont des jalons fixes et soli-
dement planted dans un massif de maconne-
rie, pour indiquer le lit de la rivtere lorsque
les prairies sont inond^es. Elles sont peintes
en noir et blanc sur la rive gauche et en rouge
et blanc sur la rive droite. On dit : J'allons
nous pecker a la Balise n° 3 pour passer la
nuit ; — c'est-a- dire : nous ailons prendre,
amarrer notre gabarre a la balise, et la nous
passeronsla nuit. (Quarid la riviere n'est pas
d6bord£e, bien entendu.)
N. — Cet article a 6te* e*crit pour V Angevin
de Paris, dont l'aimable directeur, M. Henry
Coutant, a bien voulu faire ex^cuter le cliche^
de la figure et nous le c6der pour le Glossaire.
Nous ne comptons plus, d'aiueurs, les preuves
de sa sympathique bienveillance. II a 6t6
reproduit dans le Maine-et- Loire et nous a
valu de tres courtoises observations, parues
dans ce journal, de M. E. de Mieulte, qui
m'ont permis de rectifier certains details.
M. de Mieulle termine ainsi :
« Pour flnir, dans le bassin de la Maine se
trouvent des balises fixes, pieces de char-
pente de 5 metres de long (7 metres environ
au-dessus de l'6tiage), dont le pied est noye"
dans une maconnerie ; par une fantaisie sans
doute du peintre charge* de les barbouiller,
car je ne suppose pas que ce soit par ordre de
MM. les Ingenieurs, ces balises sont peintes
en rouge sur la rive droite du chenal et en noir
sur la rive gauche, contrairement aux instruc-
tions du Code international des signaux
fluviaux et maritimes. Tout marin, marinier
ou yacthtman qui remonte a Angers pour la
premiere fois, venant de la Basse-Loire, par
des eaux moyennes couvrant les pr6s, doit
fatalement, sur cette indication erron^e, se
mettre a terre et peut d£molir son bateau ou
ses helices, et cela, parce que les balises,
comme la culotte du roi Dagobert, sont a
1'envers. »
Je suis alle* aux renseignements. Aux
bureaux de 1' Administration ou je me suis
adresse* et ou je fus recu de la fa$on la plus
courtoise, on reconnut Terreur, qui existe en
effet, de la meilleure grace du monde, et Ton
me donna F assurance qu'elle serait repare>
au prochain « vernissage ». Un reglement
du l er septembre 1890 dit que : Pour les ba-
teaux « venant du large » (et de la, probable-
ment, Perreur du Garde des Eaux et Forfits),
les signaux sont I rouges a tribord, ou a
droite, et noirs a babord, ou a gauche. Or,
en seJplacant[dansyeTsensja du courant », la
position estlinverse ; les balises doivent done
etre>noires£ at droite et rouges a gauche.
(N. MaisJle>Code de navigation maritime
regit-il aussi la navigation fluviale, ou Ton se
egle sur le courant?)
Par ailleurs, M . R. Onillon inherit :
« Tout^ce que dit votre correspondant est
vrai, sans doute, pour Briollay et lai region
circonvoisine. Les mariniers de Montjean
protesteraient. Tant il est vrai, comme dit
notre proverbe, que chacun connait midi a
sa porte.
fc* Faisons tourner de 45 degr^s, de'. la
gauche vers la droite, toutes les denomina-
tions de rumbs inscrites autour de la figure
que vous avez donn^e et nous aurons aussitdt
une rose des vents ou les riverains de la Loire
pourront commencer a se reconnaltre. II
subsistera bien quelques differences tegSres,
dans le detail desquelles je ne saurais entrer
ici, mais, en bloc, ce sera ca, comme diraient
nos « avaleurs ».
« D'ou viennent ces divergences de vues
entre les « Moiniers » et les mariniers de la
Loire? C'est que les uns et les autres ont
r^gle* leurs compas d'apres la direction g6n6-
rale de leurs cours d'eau. Sur une carte de la
region, tirons une ligne droite de Montjean a
La M6nitre\ par exemple ; tracons-en une
autre qui soit la bissectrice de Tangle forme*
par la Sarthe et le Loir — les deux arteres
nourricieres de Briollay — et nous consta-
terons aussitdt qu'il sufflrait de rabattre
la seconde sur la premiere de 45 degres envi-
ron pour les faire colncider. Ainsi, tout
s'explique. » (Rent Onillon,)
Je pense que la question est d&ormais
regime, grace a Tinterm^diaire de la presse et
a la bienveillante intervention de M. E. de
Mieulle, a qui j'adresse tous mes remercie-
ments.
A.-J. V.
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>ue ades Chemins de Fer du DepIde MAINE-&-LOIRE
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^-^ N J w -r
• pan
: aux
roux),
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Depo»6
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PREMIERE PARTIE
GLOSSAIRE ETYMOLOGIQUE ET HISTORIQUE
OBSERVATIONS
Nous empmntons a M. le comte Jaubert,
auteur du Glossaire du Centre de la France, son pro*
c£d6 d' Observations dont il parle ainsi : « Un autre
procMe dont je me suis egalement bien trouv6 est
celui des annotations par voie de resumes, qui sont
exclusivement relatives aux modifications des
sons, et que j'ai placees au bas des pages du Glos-
saire, en assujettissant ces annotations a l'ordre
alphabetique. Les unes ont trait aux lettres, les
autres a certaines syllabes. Les premieres de fees
annotations, imitees des g6ne>alites que le Diction-
naire de V Acad&mU a placees en t£te de chaque
lettre, resument avec plus de detail, en ce qui
concerne l'idiome, les particularity de la pronon-
ciation, les rdles divers que les lettres jouent dans
les mots par Tendroit qu'elles y occupent. Les se-
condes se rapportent a des syllabes, la plupart ini-
tiales des mots et qui gouvernent des pages tout
entieres du Glossaire ; plusieurs ont trait a des syl-
labes ou finales ou intercalees qui ne pouvaient
con ven able men t trouver place ni dans l'ordre
alphabetique reserve aux mots, ni dans les anno-
tations des lettres. II existe une evidente connexiU
entre les deux especes d'annotations : aussi sont-
elles reliees par de frequents renvois, comme nous
1'avons fait pour les mots entre eux ; c'est une sorte
de reseau qui embrasse Pceuvre tout entiere. »
Prononciation. — A est souvent long dans la
derniere syllabe de certains mots, ou il rem pi ace
aie, ais ; ha, eld, chind, coutrd, fersd, pour : haie, etc.
(Vieux-Fuilet). — Dans dbre, pour : arbre. — Dans
cdille, a Mj., bref au Lg. — Amourdcher, cdresser.
A final est souvent bref dans le patois, au lieu
d'gtre long comme en francais.
Permutation. — Rem place e : acouter, far/,
cancarf, far, farmier, harbe, Piarre, sargent, vart,
pour : ecouter, etc. •
Est remplace par e : cherrtte, cherge, atUcher.
Devient ai ou 4 : chairpie, cherr&e ; m'est aivis.
Age final devient 4je.
Devient o : ormoire ; ou ou .- poupa, mouman.
Addition. — Par pros these : arecommencer ; ou
par sou dure de Particle : ahaie, amarote, amonition.
(V. les observations a Ar.)
Aphsrese. — Madou, pour : amadou.
DiPHTONOUBS. — Ai devient a : char, iclar ; ou
ke : m&eson, mielre, pour : maison, etc.
^invie d«ent un : procheun — eune — eunement.
Dans La Romagne, se prononce an : pan
matan, pour : pain, matin.
AI devient au : animau, chevau, martchau.
Au devient ou (Fuilet) : ou champs, pour : aux
champs ; alle a mal ou dents.
Remplace 1 : /Vaw, pour : cheval.
Se prononce Ao ; chaosses, caoser (Louroux),
pour : chausses, etc.
An prend un son tres nasal : an-nimal, an-nte.
(V. la note, ace mot.)
Ou bien sonne on (Vihiers) ; panse devient .
ponse.
Eau se prononce kou : coutfou, batkou, coupiou
(Louroux).
A By, ied ; un couttid ; — ou iau : un viau ;
(ChefTes) de Viau, un batiau.
Eau se prononce au, o, bref. — F16au, Ho ; Beau-
pr6au, Beaupro ; — le marquis de Preaux, de Pr6,
6 long. — A Vern, on dit Moumin, pour : maman.
Supplement
— (By.) Les anciens devaient prononcer la ter-
minaison ent de la 3 e pers. plur. du subj. Des vieux
disent encore : Eh ! ben, si n'en voulant, qu'il en
mangegeant done. — Qu'i y viennegeant, s'i pou-
vant. — I v'nant (indie.) d'arriver.
— Angers ; quartier de la Doutre : Remarque
ben la femrae qui passe la ; tu la vois ben s'pas? —
N. L'a des deux premiers la, tres bref ; celui du 3°,
tres long.
A (presque partout). — Pron. f. EUe.
S'emploie devant une consonne. Ex. : A n'a
pas voulu ; a n'ont pas voulu ; o viendra a
d'souer, elle viendra ce soir. — Pour Alle. —
N. On dit aussi £ ; mais cette forme est plus
pr6tentieuse et moins usit£e.
Hist. — Je me marie quand je veux, dit la
virago. Quant a ma pratique, a m'adore. (H. de
Balzac, Char Birotteau, p. 88.)
■ — Soldats de mon pays,
Ne l*dit's pas a ma mere,
Mais dites-lui plut6t
Que je sui-t-a Bordeaux,
Prisonnier des Anglais,
Qu'a n'me verra jamais.
La Trad., p. 369, 1. 24.)
A, verbe. — On dit : y a, y en a, n'y a
l| N'y a pas, s. e. a dire, il faut que cela soit.
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A — ABASSHEURER
— Comment que cette personne a nom, loc,
tr&s usit^e.
Hist. — « Longtemps y a que le prix est gaigne. »
(Joach. du Bellay, Dtf. et III. de la lang. jr., II,
xn, 82.)
— }« Trouveront qu'en mes escripts y a beaucoup
plus de naturelle invention. » (Id., V Olive, p. 72.)
— En toutes langues y en a de bons et de mauvais.
(Id., D. et III., II, m, 36.) — « Regarde principale-
ment qu'en ton vers riy ait rien de dur. » (Id.,
ibid., II, IX, 53.)
A, pr6p. — Suivi d'un adj. ou d'un nom
forme de nombreuses loc. adv. de temps, de
mani&re, etc. — A matin, — ce matin
(Sp.) ; A bonne heure, — de bonne heure ;
A de resstee, — cette apr£s-midi ; A dur, —
durement. — Ex : Alle est morte & matin.
N. Qqs-uns disent : A ce matin.
N. — J'ai vu, rue des Lices (Angers), une femme
ayant recu pour un sou de lait dans son pot, plon-
ger un doigt dedans, le retirer et reverser le lait
dans le vase en fer-blanc de la vendeuse, en
s'£criant, furieuse : « C'est point du lait d'd-matin,
ca ! » — fividemment, il aurait du Stre encore
tiede, et il elait froid.
Hist. — Rab., P., m, 13, emploie : a bonne
heure : « Protestant desjeuner demain a bonne
heure, incontinent apres mes songeailles. »> —
« A fin (en deux mots) que tu ne penses que je me
vueille attribuer les inventions a autruy. » (J. du
Bell., VOlive, p. 68.)
|| De ; marquant possession ou origine.
Ex. : Le livre a Pierre ; le . gars a Jean.
|| D'apres. Ex. : II est rouine, a ce que le
monde disent. Syn. de Sus. \\ A Dieu pas ; —
au revoir ; je ne vous dis pas a Dieu. || Dans ;
Etre a so.n a part, a son pouilloux, — vivre
chez soi. || Sentir a bon ; — sentir bon
(Zig. 151). || A venir; jusqu'a. Ex. : Depuis
le port Lignier d venir au travers de la
rividre. || Au droit, ou Au dret ; du cGte"
droit. || S*emploie apres : mordre, piauer,
dans le sens de : par. On dit : Va pas te raire
mordre aux vormines ; il s'est fait piquer
aux sangsures. || Sur ; A cropetons, —
accroupi, siir sa croupe. || Chez ; dans la loc. :
Aller au m6decin, au jugeux d'eau, au devin.
|| En ; coifltee aux cheveux, — en cheveux*
II Avec. Ex. : Etre a ses croutes, — vivre a
son compte. || Pour ; A venir • — jusqu'a ;
A aller. On dit : y a sept lieues de Champtoc6
a aller Angers, "cine lieue a aller Ingrandes.
Mais on dira : y a deux lieues de Montjean
aller a Chalonnes. || Se supprime, comme on
le voit, par euphqnie, devant les noms de
lieux commengant par une voyelle, et parfois
devant Aller, comme ci-dessus. |j Pour.
Ex. : A toujous, — pour toujours. || Marque
la manidre ; A la bonne da ; a la bige-moi
vite. !| S'emploie pour En, dans certaines
loc. : Couvrir a tuiles ; batir a chaux et &
sable ; ma^onner a pierre seche. Mais on dit :
Couvrir en ardoise, en paille.
Aba«hoter (s') (Mj.), v. r6i. — Se casser,
se vieillir, baisser. Der. de A bas, avec suff.
pejoratif.
Abandonner (s'), v. r£f. — S'abandonner
aux mouches, — ne plus avoir de souci de sa
personne ou de ses inte>&ts ; £tre dSgoute* de
tout ; jeter le manche apr£s la cogn^e.
Abarger (Mj.), v. a. — By. Embarger. —
Mettre en barge, la paille, le foin.
Et. — L'origine de Barge, ou Berge, est incer-
taine, si le sens est clair. La berge est la pente
escarped qui borde une rividre. En terme de ma-
rine : Rochers qui s'dldvent a pic au-dessus de
Teau : Les Berges d'Olonne. — Est-ce par rappro-
chement? — En all., Berg veut dire .- montagne. —
C'est aussi une sorte de Dateau, du lat. Barca. —
« Barge, batiment de transport, pile de foin ou de
paille. Cette derniere signification derive probable-
ment de la premidre, en raison de 1' usage de trans-
porter sur les grands bateaux sans quille de la Cha-
rente les foins qui, amoncel£s sur le bateau, le
cachent completement. » (EvEnxfc..) — Dans
d'autres contr^es, Abarger, Aberger signifient
Action d'abriter, de couvrir. En roman : Alber-
gannen, d'ou Auberge. — Ou encore : Aborder la
berge, arriver. — Nous inclinons a penser que re
mot vient du celtique.
Hist. — v Perrin Adam descendit de dessus le
pailler ou Barge des pailles d'icellui lieu ou il estoit,
tenant en sa main une fourche. » (1453, D. C.) —
Le suppliant avait amass6 ledit foing et mis en une
Barche ou raulon. (1460, Id.)
A-bas (Mj.), s. m. L'Ouest, POccident.
Ex. : Le vent est <Ta-bas. \\ En a-bas a
TOuest. V. Bas. \\ Saint- Laurent d'a-fias —
S.-L.-du-Mottay, bourg situ6 a PO .de Mj. —
V. A-haut. || A Mj., A haut et A-bas servent
a designer l'E. et TO. — N. Dans notre pays
la Loire coule du N.-E. au S.-O. ; amont et
a-bas servent a designer ces points del'horizon
et sont devenus syn. de N.-E. et S.-O. ; ils
les remplacent sur la plupart des plans de
propri6t£s, et constamment on les emploie
dans les actes pour fixer Torientation des
immeubles. C'est ainsi qu'on dit d'un champ
qu'il tient d'amont (N. E.) a..., da* -bas
(S. O.) a..., de solaire (S. E.) a... (De
Montesson). — Furetiere d^signe ainsi le
vent d'O.
Hist. — a Les eaux estoient tellement d£bord£es
que l'^glise de la Trinite" en estoit pleine... ; il
fallut un batteau pour. . . ouvrir les portes d'abas,
qui retenaient Teau. » (Inv. Arch., E, n, p. 148,
col. 2.) — « Tu seras, a-t-il 6te" dit a Melusine, tous
les samedis serpent dte le nombrilen abas. (J eh an
d' Arras. La Trad., 217, 21.) Ici le sens est pour :
bas, simplL
Abasoordell, adj. q. pour Abasourdi.
Et. — De : sourd et de : aba, qui est probable-
men t le meme que dans Abajoue, c.-a-d. form£ de a
et ba y ou be, in^iquant une mauvaise disposition.
Assourdir par un grand bruit. (Litt.) — Absourdi
(absurdum, — itum). — Constans, Chrestomathie.
Cf. Elourdelir, Engourdelir.
Abassheurer (s') Sa.), v. r6f. — S'attarder
le soir. D^r. de Basse-heure. A Mj. on dit dans
le meme sens. Se mettre a la basse-heure, — se
mettre en route fort tard, de fa<?on a n'arriver
que la nuit.
Hist. — « Circa horam nonam bassam, — vers
9 heures du soir (1400). » — « Comme a heure de
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ABAT — ABERNUNTIO !
basse rissue, lui Gosset 6tant a la croix d'icelle
ville de Verneufl. » (Rissue, de Riotte. « Merenda,
le mangier de l'heure de none. » Du verbe Reciner,
Rechigner : Merendam sumere. — Ressiee.) D. C.
Abat (Mj.), s. m. — Longueur sur laquelle
s'abat un arbre. || Hauteur d'un arbre ou
d'un homme. Ex. : Ein grand corps comme
ca, c'a ein abat, l| Force d'un levier resultant
de sa longueur. )| Tomber d*abat, — t. abon-
damment et pesamment, en parlant d'une
pluie bat tan te. Se dit au Lg : II mouille
(Tabat. Un abat d'eau est une grande chute
d'eau. Syn. de Aca, Aqua d'eau. A Ec. on
dit : Tomber d'accas, par accas. || En abat, —
bon a abattre, a 6monder, en parlant du
bois : Vela des teiards qui sont en abat.
i| Abattis, — ragout fait avec les extr6mit6s
d'un animal de boucherie ou d'une volaille :
J'n'avons a vous ofTri que des abats d'oie.
!i Tr. — Partie d^tachee de la .-oche schis-
teuse. Gf. Abatage,
Et. — De A, battre. Du lat. Batuere ou Battuere,
transform^ par le B. L. en battere. Frapper de
facon a faire tomber a terre? (Litt.)
Hist. — « Pour abat de chascun arbre de chesne,
en Tamende de six florins carolus. » (L. G.) —
* Lesquelz merlez avecques la bataille du roy
d'Angleterre en flrent merveilleux abat. » (Bourd.,
Hyst. d'Anj., f° 85.) — « Information contre le
fermier du prieur6 de Brissarthe, pour abat de bois. »
(/. A.,S. 7/., 129, 2, b.)
Abatage (Mj.), s. m. — R6primande
severe, verte semonce. Syn. de Galop, Savon,
Chasse, etc. : « II te illi en a foutu a' ein aba-
ta$e ! » || Tendance a s' abattre, a tomber :
« Ein grand cadabre comme ca, c'a de Yaba-
tage ! || Lg. — Longueur d'un bras [de levier,
pes£e faite au moyen d'un levier du premier
genre, moment d'une force, en m£canique :
« Eine parche de cet6 longueur-la, vous
pensez que c'a de X abatage, V. Abat, || Force
physique, vigueur corporelle, en tant qu'elle
est due k la masse et a la grandeur de l'in-
dividu, plutdt qu'a sa musculature et a sa
nervosity.
Et. — Pour le premier sens on peut dire que
cette feprimande abat celui qui est pris en faute.
(Labch.)
Abfttardlr (Sp.), v. a. ;Ruiner comple-
tement
Et. — L'origine du mot Batard est dou-
teuse. Le Dictionnaire general, dit : Propre-
ment, Engendr6 sur le bat, allusion aux rap-
ports frequents des mule tiers avec les
servantes d'auberge. (Cf. Angl. Bankart,
batard ; proprement engendre" sur le banc.
Hist. — « II y a toujours, dans la vie des femmes,
un quart d'heure ou il suflflt de tendre la main pour
que le fruit y tombe de lui-m§me. » (La fin de
V Amour, de Robert Bbacco, Fantaisie en 4 actes.
i Boufles parisiens. Le personnage du Docteur.)
s C'est ce que nos grands-peres appelaient Theure
du mule tier. » (Chroniq. thedtr. du Temps, Lundi
29 novembre 1904, Ad. Brisson.)
— Fille le Roi Henri de bas,
— Juliane fut apielee. . .
— 8i ot de bas h Roi six fius. (1391.)
— Si alia en Puille a Mainfroi son fils de bas. . .
(D. C.)
A bat- f lanes (Mj), s. m. — V. Bat-flancs.
Abattant (Tr.), s. m. — Ouvrier d'a-bas,
celui qui abat la roche, par opposition a celui
d'a-haut, qui la taille. — V. Loup et Pigrolier,
Abat- vent (Fu.), s. m. — Contrevent.
Abbelon, Abboyon (Svh.), s. m. — Jeune
abbe*. S'emploie ironiquement.
N. — Pour le change merit de 6 en oy, cf. Poiser,
Poine, Regroit, Moitais, etc. V. Aboyant. — Abb6
vient du syriaque Abba, pere. — Abbaiette, dim.
de Abbaye : « Une Abbaiette qui a nom
Maroille. >• (t.C.)
Abbouie (Sa., Lg, Lrm.), s. f. — Abbaye.
N. — Ce nom n'est plus employ^ comme nom
commun, la chose ayant cess6 de l'etre, commune.
Mais il s'est conserve comme nom de lieux. A Sa. et
a Lrm. existent des fermes dites : V Abbouie, qui
furent en effet des abbayes.
Ab-de-erasse (Segr.). — Avoir Ab-de-crasse
avec qqn, c'est etre en dispute. (Men.)
Difficile a expliquer,
Abe<jher (Mj.), v. a. — Donner la becque*e.
Et. — A, Bee. — Vx fr. Abechier, Abeschier,
abecker, Abequer. (God.) — Se trouve dans
Furbtiere. || By. « Haut le bagueneau, que je
Vabiche ./ » V. B ague net,
Abeequerer (Tim.), v. a. — Ruiner.
N. — Ce mot aurait-il du rapport avec Pangl.
Beggar, mendiant ; rdduire a l'etat de mendiant?
(R. O.) — Je trouve dans Jaubert : Abeque,
ereinte, a bout de forces.
Abeillaude, *e (Mj.), adj. aual. — Qui a un
gros ventre, en parlant d'un enfant. V.
AUzardi. De Abeillaud, bourdon, frelon.
Probablement de Abeille. V. cependant,
Beille, Bottle.
Aberier (Mj., Lg), v. a. — Abriter, couvrir.
Forme vieillie. Syn. et doublet de Abrier.
Abernote (Tim., Lg), s. f. — Carvi
terre-noix.
N. — Le nom berrichon est Moison, et ce nom
est un doublet de Moisine. syn. de Anotte. Ges
deux derniers vocables s'appliquent a la gesse tube-
reuse. Ainsi, malgre la difference de sens, Anote et
Abernote sont des doublets, et ceux qui prononcent
Arnottes sont dans le vrai.
— « Anote, sorte de bulbe que ceux qui croient
bien parler nomment : araote. — Eertnote Belgae
vocant quod sonat nucem terrae (Saumaisb).
V. Menage. (Noels bourguigh., Bernard de la Mon-
noye.)
Abernontiot (Sp.), interj. — Exclama-
tion souvent employee par les femmes pour
marquer la surprise, le dugout, l'admiration.
Et. — C'est le lat. Abrenuntio, saisi dans les
prieres liturgiques, estropte par des bouches igno-
rantes et detourn6 de son sens. — Proprement :
Je renonce formellement. « Dans les baptemes
de la primitive Eglise, on demandait au neophyte :
Utrum abrenuntiat Diabolo et pompis ejus? —
II devait repondre : Abrenuntio. — (Eveille. —
V. D. C., ace mot.)
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ABfiROUfi — ABONOTER
Aberoue (Fu.), s. m. — Abreuvoir. V.
Bkrouke a la citation du Fuilet.
Abervtr (Lms.
Abreuver.
Z. 196, Mj.), v. a. —
Abeuloter, v. a. — Disposer en beulots, du
foin, du fumier. V. Abuloter.
Hist. — « £gayez-vous, mes gas, pas de beulo.
— Mot des Chouans qui, pendant le sejour des
Chouans a Laval, etaient charges de disperser les
groupes qui se formaient dans les rues et sur les
places. (Dott.)
Abeurver (Fu.). — Abeurver le persoue\ —
abreuver le pressoir, le remplir cTeau pour
obtenir le gonflement du bois et rendre la
maie 6tanche.
Abeuvrer, v. a. — Couvrir de boue. Pour
Abreuver. V. Abeurver. || By. Abeuvrir la
bu6e. Remplir d'eau une bue, une buie. .
Et. — « Abreuver, Abeuvrer, de Abbeverare, de
Bibere. (Scheler.) — « Abreuver la buie », prepa-
rer la lessive en y versant de l'eau. — Abreuver
un tonneau. V. Abeurver. — « Les pr6s se sont bien
embreuves. » (Jaub.)
Hist. — « Au territoire de Tani les prez sont si
bons qu'on les peut faucher quatre fois Tan,
encores que ce ne soyent prez d'abbruvage. »
(Bien arros£, — de boire. God.)
Abezarde, *e (Sp.), adj. q. — Qui a un
gros ventre. Se dit surtout des enfants.
Et. — La racine Bis se retrouve dans le pat.
BHerot. C'est sans doute la mGme que celle du fp
Bedaine, Bedon. (J'ajouterai Bedouau, blaireau.
A. V.)
Abieher, v. a. — Donner la becqu£e.
V. Abkcher.
Et. — o Abecquer, ab£quer, abicher, formes
extensives de Beequer, prendre ou donner la bee-
quee. » (D r A. Bos.)
A Menage (Chpt.), s. m. — Fagons donn^es
au foin pour le faire s6cber. Ex. : Je ferai
Yabitnage pour le regain. V. Abikner. —
Abandon du regain des prairies a condition
qu'on fumera, fauchera et qu'on fera des
veilloches. (Sgl., Men.)
Abiener (Mj.), v. a. — En parlant du foin,
le faire secher et mettre en meules ; autre-
ment dit : donner a l'berbe fauch^e toutes
les facons n6cessaires pour en faire du foin,
pour menef la rScolte a bien.
Et. — Bonifier, ameliorer, amasser, recueillir.
(God.)
Abimer (Mj), v. a. — Au propre et au fig. —
Abimer qqn, — le d£nigrer, le de>rier, dire
de lui tout le mal possible. || Abimer son
portrait, — se blesser au visage. || Gater,
salir : mettre les pieds dans l'ablme, dans la
bornille. — On a dit : Sodome abyma en une
nuit. (Men.) (| Abimer de coups de pied, de
coups de poing, frapper avec exces. || Abimer
un vetement, — le gater, le d£te>iorer. || Abi-
mer et hacher sont syn. Ex. : Tu vas ou-s'-
(h)acher = tu vas ou-s 1 abimer. — II s'£t
abimet le de\ l| V. r£f. S 1 abimer, — se blesser
grievement
Et. — Lat. Abyssus, sans fond ; Abissimus. La
signification primitive : Precipiter dans un abtme,
s'est g6ne>ahs6e en celle de : ddtruire, an^antir,
ruiner. (Scheler.)
Abjeete, adj. q. V. Difffrente. — Qui est
rejet£e et digne de l'gtre.
Ablettier, s. m. — Pour : ablier, ableret.
Filet destine a prendre des ablettes.
N. — On devrait dire : Albette, albettier, ce mot
venant du lat. Albus, blanc.
Aboilage, s. m. Vx mot. A be ill age. Droit
du seigneur sur les abeilles ^parses du disse-
min^es qui se trouvaient dans les fdrSts de
sa seigneurie. On disait Aboilles pour Abeilles.
Et. — Abollagium. (D. C.) — Un titre de la
maison de Sully dit.: C'est a savoir sur ce que li dis
Messire Pierre avoit pris aboilles en son Bois, qui
appartenait a ladite Dame, pour le droict de la
Chastelenie, etc... Accords fut en jugement en
1' Assise de Chasteau-Meillan . . . que de cecy en
avant ladite Dame prendra et aura ledit aboi-
lage, etc. (Donne le dimanche apres la Saint-
George, Tan de grace 1369. — Menage.)
Abollle (Mj., Fu.), || s. f. Abeille. — La
mere aboille, la reine. — Syn. de Avette.
N. — Ce mot, a Mj. et a Ssl., se prononce
Aboueille, et au Lg. abo-ille, le son naturel de To
6tant conserve.
Abo ml, ie (Mj.), adj. q. — Enfle\ bour-
soufle\ Ne se dit que du visage. — Cf. Amoml-
Rapprocher de Embaumk, ausens de Endormi.
Et. et Hist. — a Abominatio : Nausee, degout de
nourriturc, envie de vomir. »« La mente conforte
l'estomac et donne appetit de mangier et oste abo-
mination. »» — D'ou : Abominable, qui soufffre de
nausees : « Ces malades estoient si despis que les
privez serganz du benoist roy en estoient Abomi-
nables. » — D'ou : Abosmer.
— Moult est en enfermctd grande
Horns qui abostne sa viande. . .
— Et chevauche dolens et Abosmis...
— Dont en furent irrte et Abosmi.
Verbe abosmei; Avoir envie de vomir, avoir mal
au cceur, etre dans l'etat de ceux cjui ont cette
maladie. (Abosme, Abosmi, Abosmie, — triste,
accable. — Abomey, Abomeiz. — D. C.) — Je lis
dans le D r A. Bos : Abosmer — mir : vomir...
Abominare, confondu pour le sens avec Avomi-
tare. L's ajoute\ ph6nomdne des plus frequents —
Dans Godefroy : Abosmer, — accabler, conster-
ner, — avoir du ddgout, de Paversion pour, —
abominer, — s'eflrayer. Plongc dans la douleur,
accabld de chagrin, indign£, r6volte\ — Abosmi,
abomi, aboumi = engourdi, endormi. — Abomi-
nable, — qui inspire ou qui eprouve un sentiment
de repugnance, diversion, de dugout, d'horreur.
N. — J'ai insists sur ces explications ; il y a e>i-
demment un rapport entre : avoir mal au cceur et :
etre enfle\ Mais pourquoi, alors, ce mot ne se dit-il
que du visage?
Abondance (Mj.), s. f. — Sorte de cepage
rouge qui donne beaucoup de raisin.
Aboneter (s'), v. r6f. — Devenir bonne
femme, prendre les allures d'une vieille.
V. S'aboucher et Abonoter.
Cf. Abonir, Abonnir, — declarer bon. (God.)
Abonoter (s'). — Com. Aboniter.
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ABORD — ABOUVER
N. — Dans le Poitou, on dit : Aboun'femm'zir
(s') f vieillir. (Favbe.) V. Abounefemmee.
Abord (Mj.), s. m. — Lieu de la rive ou les
bateaux peuvent aborder ; cale de de^barque-
ment. || Du premier abord, — tout d'abord,
de prime abord. (Par plaisanterie on dit
aqf. : Au second rabord.) || D'abord que, —
ads lors que, vu que, et d'ailieurs. Ex. : Je
ne se* pas pourque tu m'en enveux a cause
de 5a ; d'abord que je ne i'ai jamais dit.
N. — Proprement : Avoir abord* contre une
rivtere, c'est avoir des terres au bord d'une riviere :
■ Est ordonng a un chascuns ayans abords contre la
grande riviere. . . qu'ils ayent a les entretenir. . . »
(L. C.) — t Abord, lieu sur le bord d'une riviere ou
d'un ruisseau, dispose pour laver le linge. (Dott.)
Abordage (Mj.), s. m. — Coup, blessure,
atout. Ex. : II a attrape* ein fameux abordage.
Abordant (Mj., Lg), adj. v. — D'abord
facile. Se dit des personnes seulement.
Ex. : A n'est point abordante, la fumelle !
Aborgnae, s. m. — Un aborgnac, — qqn
qui n'y voit guere. De borgne?
Aborgner (s'), v. r£f. — Regarder avec
attention. Argot de voleurs. On ferme un
ceil pour mieux voir de l'autre.
Abogine (Fu.), adj. q. — Enfle" comme une
bosine, — bousine = vessie.
Abosmer, v. n. — Avoir sommeil. Etre
triste. || V. a. Accabler, consterner. V
Abdmi.
N. — Abasmer, Abysmer. Exprirae la conster-
nation, la douleur profonde dans laquelle un 6v6-
nement malheureux precipite, absorbe notre
ame. (L. C.)
Aboncher, v. a. — S'aboucher, pour : Se
courber sous le poids de l'£ge ou de la peur
(Segr.).
Et. Hist. — Faire tomber en avant (sur la
bouche). Vieilli. {Diet, gin.) — Tomber en devant,
a bouchetons, comme on disait autrefois. (L. C.) —
S'aboucher sur son lit pour pleurer ; Abouchon, —
sur le visage, contre terre, a plat ventre. (Ottill.) —
Aboucher, abouchier, — presser avec la bouche ;
s'abattre, tomber le visage en avant, se renverser la
bouche contre terre et, en g£ne>al, tomber. —
Aboncher un pot, une seille, pour l'6goutter. « Un
tel ne dort jamais sur le dos, il s'abouche. » —
Quand vous retires de Teau un noye, ne Yabouchez
pas. » (God.) — Cf. S'Adenter. — xvi 9 s. « Les
refformes ne peurent faire autre chose que d'emplir
et couvrir les canons, abouches en terre, d'un grand
amas de poudre et y mettre le feu. (D'AubignA,
Hist., I, 157. — Littb£.)
Abonler (Mj.), v. a. — Donner, remettre,
verser. Syn. de Digainer. || V. n. Financer
N. Ce mot est d'introduction r^cente. Argot.
!| Arriver en foule ou en abondance, affluer.
Ex. : Tout le monde aboulaient chez lui.
|| Abattre, jeter, mettre bas. || En terme de
peche, c'est battre, avec un bouloir, les
herbes au bord de 1'eau, pour en faire sortir
le poisson. En fr. Bouiller l'eau, pour :
remuer l'eau avec une bouille ou longue
perche. Boule, en vx fr. signiflait : baton
termine* par un broc, de bulla. (Litt. —
Citat. de M6n.)
Abounefemmee, adj. q. — Vieillie Cf.
Abonher, Abonoter (Bn). — By. Les poumes
de rain-nette c'est ben meilleur quand c'est
un peu abounefemmi (fl^tri, rid6).
Cf. Abonhommer ; prendre les habitudes, la tour-
nure d'un bonhomme ; se faire vieux. Ex. : Depuis
deux ans nout' pere s'est ben abonhomme. »
(Dott.) — Aboun'houm'zir. (Poitou.)
Abourde (Lrm., Tim.) s. f. — B6quilles.
De>. de Bourder. Les abourdes (grandes
bequilles) permettent de bourder, de s'arrS-
ter, de s'appuyer dessus. — N. Qqs-uns
disent : Abourne. I| Jll., Z. 196. V. Appouer.
About (Mj.), s. m. — Fin, terminaison,
bout. || Fig. Dernier mot. Ex. : Cet^ petit
m&tin-la, n'y a pas moyen d'en avoir Yabout.
Et. — About. Bout, extr£mit6. Heritage hypo-
thequ6. (V. D. C. Butum.) — Adboutamentum.
Fonds assign^ a un chancier par tenants et abou-
tissants. « Butum, — bout » (1146. D. C.) — Le
Nord. (God.)
Aboutant (Mj.), part. pr&s. — Aboutissant.
|| Adj. verb, et subst. — Les tenants etles
aboutants. Au propre et au fig.
N. Conjug. irrdg. pour la grammaire, mais natu-
relle (cf. tenir, tenant ; sortir, sortant). C'est le v.
Aboutir sans la syll. iss. — On disait jadis Abouter,
pour : borner, et Aboutant en vient, non de
Aboutir.
Abonttier (s') (Mj., Sal.), v. r6f. — Tirerasa
fin. Se dit d'un abc£s qui se murit, qui est
pr£t a suppurer. Ex. : Ton froncle commence
k s'aboutiier.
Et. — Der. de About, au moyen du suff. inchoa-
tif 6ier. Cf. FoUier, Gaultier, Eclariier, etc. —
« Une charrette abotee est une charrette dont on ne
peut plus se servir. — Un horn me abote est un
nomme qui a perdu toutes ses forces, soit par l'efTet
de l'age, soit par suite de maladie. » (Jaub.) —
Cf. VAraboute. Z. 173.
Abouter (Mj.), v. a. — Mener jusqu'au
bout. Ex. : Les bceufs n'ont jamais pu
abouter la charrue. || Sp. — Abouter la
charrue ; au jeu, faire avec les cartes que Ton
a en main le reste des lev£s. || V. n. Se ter-
miner a. Ex. : Cete" petit chemin-la aboute a
champs, — gad. est une impasse, un cul de
sac.
Et. Hist. — De About. — « Dependant de ladite
paroisse de Saint-Germain, qui par la aboute celle
de Saint-Georges. » (1730, Inv. Arch., S, s, E,
349. 1.) — Sezile (Sicile) qui sur mer aboute. (L. C.)
— Angl. to abut, — aboutir a. (Moky.)
Aboutolr (Mj.), s. m. — Panneau qui
ferme 1'arriere d'une charrette.
Aboutoaner (Lg), v. a. — Boutonner.
Ex. : Aboutoune done ta culotte.
Abouver (Segr.), v. a. — Mettre sous le
joug deux jeunes bceufs.
Et. — Du lat. Bovem. — N. Abouvier : decou-
f)ler les bceufs, les « lacher du joug apres qu'ils ont
aboure, les disjoin dre ». Nicot, cite par God. —
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6,
ABOYANTS — ABREUVOUX
Sens contraire a celui de notre patois. — De meme
L. C. Abouvier, abju^are boves. — Mettre au joug
de jeunes bceufs. (Dott.) — Dans le Poitou (Favre,
comme God).
Aboyants, s. m. — Gens qui viennent voir,
6cornifler s'il n'y a pas qqch. a rapiner, —
qui se pr^sentent, par ex., dans une maison,
au moment du diner. || SV. — Aboyant, —
jeune abbe\ s^minariste. Syn. de Abboyon,
Abbiion. V. Aboyer.
Abo?er (Mj.), v. a. — Au fig. D6vorer du
regard, desirer ardemment, bruler pour.
Ex. : Alle est pon moins marine avec son
harnicou, depuis le temps qu'a Yaboyait !
Et. — Sauf preuve contraire, je tiens ce mot pou r
un compost de A et de Boyer, be>r. Aboyer, c'est
propreraent rester bouche bee, en contemplation de
ce que Ton admire et convoite a la fois (badaread.)
Ainsi fait le chien qui apercoit le gibier ; puis le
desir lui arrache des cris pendant la poursuite.
Abayer, qui est le me'me v. prononce a la mode
normande, signiflait dans l'ancienne jurisprudence :
desirer, poursuivre avec avidite. — « II y a p. -6".
confusion entre : 1° aboyer, donner de la voix, et :
2° aspirer a, de a et beer, forme primitive de bayer. »
« Aboyer apres une place ; un aboyeur de places. »
— De batare (orig. inc.), devenu baer, d'ou beer
(beant) et bayer. Certains auteurs ont employe"
b&iller, pour bayer. Etre grand ouvert, — avoir
la bouche grande ouverte en regardant avidement
qqn ou qqch.
N. — On saisit ici sur le vif un mode de defor-
mation des mots patois par assimilation avec
d'autres mots voisins comme son et comme sens.
Le mot Abbiion, dimin. un peu ironique du fr.
Abb£, est devenu Abboyon par la tendance a allon-
ger 6 en oi. (Cf. Poiser, Regroit, etc.) Puis, tfrace a ce
defaut d'oreille et de prononciation qui fait que les .
gens de la region de Vihiers sont radicalement inca-
pables de distinguer an de on, le mot Abboyon est
devenu Aboyant. (R. O.)
Abr&sement (Mj.), s. m. — Embrasement,
incendie. Ex. : N'y a ieu ein abrasement
dans la Varanne. V. Embrasement.
Hist. — « Les Juifz, voyans cestuy merveilleux
abrasement (du temple de Jerusalem), commen-
cerent a jeter une clameur horrible. » (God.) —
Com se ce fusent x cierges abrases. (D. C.) —
Autre sens : Destruction ; de raser. (Jaub.)
Abr&ser (Mj., Tim.), v. a. — Embraser,
au pr. et au fig. Ex. : II a le corps
abr&st par la boisson. || Fu. — «Ts6 abrdst
de s£, — je suis embras6, mort de soif.
|| V. n. Etre incendie\ subir un incendie.
Ex. : lis ont abrdst dans la nuit de Noel.
|| (Mj., Fu., Trel.). « Tu vas Vabrdser les
dents, — a qqn qui mange la soupe un peu
trop chaude. || Ec. — On dit Ebraser.
N. — Me* me sens dans les autres Gloss., sauf
Jaub. : Raser;
Abre (Mj., Lg, By.), s. m. — Arbre, avec
a long ; qqf. meme Adbe. — Ein grou-t-abre
vert. (By.)
Et. Hist. — Void ce que dit a ce sujet La Curne
de Sainte Palaye : « Abri s'est ecrit Arbri, ce qui
semble indiquer que ce mot est forme d'arbre, que
son acception propre et primitive est le couvert que
procurent les tranches d'un arbre ; et qu'ensuite,
p. ext., Ton a employe abri dans P acception gene-
rate qui lui reste. Nous observerons, d'ailleurs, que
non seulement on a ecrit arbri pour abri, mais que
Ton a aussi ecrit abre pour arbre, ce qui paratt
confirmer doublement l'etvm. que nous proposons.
« L'arbre de fabri » ou de « l'abris », si souvent
rep6t6 dans nos anciennes coutumes, *6tait Parbre
situe a la porte des chateaux, sous lequel on se
mettait a couvert du soleil ou de la pluie.
Derives : Abriement, maison, logement ; s*abrier,
se mettre a Pabri sous un arbre ; abrier, n., arbre de
pressoir.
— Plus la vendange ne geint
Sous Vabrier qui de sa charge
Criant enroue l'estreint. — (Baif. Poesies.)
• — C'etait aussi le baton, le manche ou chevalet
d'une arbalete. — Abrisel, pour : arbrisseau.
— La prononciation popul. Arbre est con dam nee
par Vauoelas, qui remarque qu'elle 6tait com-
mune.
— Dans le departement de l'lndre, une ville
s'appelle Bel&bre (bel arbre).
— Dans les comptes de la Sainte-Chapelle de
Bourges (1402-1405), on lit : « A Gilebert Corbat,
pour un dbre contenant 4 toises emploiees es diz
molins (moulin) de Saint-Prive, a 4 sols la toise. »
(L. C.)
— . . .Elle montit dans in abre
Pr4 voir ses chiens couri,
Carabi ;
La branche elait poi forte,
Et Guillery chesit,
Carabi.
(Hist, veridique de Guillery.)
On retrouve cette prononciation dans de nom-
breux dialectes.
— Pour Tamour du buisson va la brebis a l'abre.
Leroux de Lincy. Prov.)
Variantes : Aubre, aibre, habre. (God.)
Abrel (Mj.), adj. q. in v. — Abrupt, a pic,
escarp^.
Abregeons, s. m. — Courts sillons qui vont
en diminuant. V. Bergeons.
N. — God. cite Abrevier, abregier, — aller en
diminuant.
Abreger. — Je crains que ce mot ne
signifie : abreger les jours, avancer la mort.
Hist. — 1653. Sepultupe de Perrine Bommery,
« deceddee par un sinistre malheur de la morsure
d*un loup enrag6 ; elle est neantmoins morte sans
avoir ^te abrige'e et avec un tres bon jbgement. »
(/. A., II, E, S, 411,2.)
Abrenontio ! — Excl. V. Abernuntio.
Hist. — Abrenoncier, — uncier, — oncer. —
o Abrenuncierent a tot le droit que il avoient et
pooient avoir es dites choses. » (1274, Arch, de
M.-et-L.) God.
Abreuvage (Lg), s. m. — Mare, abreuvoir.
Ex. : J'ai ^te" pecher dans les abreuvages des
fermes.
Abreuver, v. a. — Nettoyer. On abreuv^
le linge sale (Segr.). — Cf. Abeuvri.
Et. — Du lat. Ad, bibere ; bas-lat. abeverare :
vx fr. Abeuvrer, plus pres de retymol. — Abreuver
des tonneaux pour voir s'ils ne fuient pas. (Lrrr.) —
Adbiberare. (Diet, gen.)
Abreovoox (Lg), s. m. — Abreuvoir. Syn.
de Abreuvage.
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ABRI — ABYRINGUE
Abri, s. m. — Cf. Abriu V. Adbre, Abrier,
Et. — Schkller semble adraettre apricum.
Airier (ou Aberier) (Mj., Lg, Sal.), v. a. —
Abriter, couvrir. — DeSr. de Abriu — « Mou-
man, vins don' m'abrier.
Et. — Je vais donner de nombreuses opinions. —
La derivat. par Abrit est illogique, mais celle du
v. Abriter ne Test pas moins. Ou plutdt, ce qui est
illogique, c'est l'orthographe du mot. Abri ; on
aurait du conserver le t final. — « Abrier s'est dit
jusqu'au xvr> s. — Abri, du B. L. abrica, abriga —
du lat apricus, expose au soleil. Les langues ro-
manes ont pris : se mettre a l'abri, pour : se mettre
a couvert, parce que les choses exposees au soleil
sont, en qat sorte, 4 Tabri du froid et du mauvais
temps. — Diez con teste cette 6tym. d (Litt.) —
• Abri vient de Abrier. I/ensemble des formes
romanes indique une forme du lat. popul. Abbre-
&are, d'orig. inconnue. Nombreux exemples. »
{Diet. $e"n.) — « Abri et Apricus ont un sens opposed
Apricus, 6tre a Vouvert, et le ndtre au couvert du
soleil, quasi aperica. — Pour Menace il vient de :
opericus, inus, qu'on a fait d'operio, comme apricus
d'aperio. On a change To en a, com. en Dame et
Damoiselle, de Domina et Dominicella. De me'me,
on change Pa en o quand on dit : ormoire, pour :
| annoire. » — P. Malvezin, dans ses Ratines cel-
tiques, le fait venir de Breg, eminence, pointe.
Transpose de Berg. D'ou briga pour brega, mon-
tagne. . . En fr. nous avons Abriguer, alte>6 auiour-
d'hui en Abriter, placer sous le refuge, sous relega-
tion qui protege. I*e B. L. de Darmesteter n'a pu
exister. Seul Adbrigare est possible, car le pref. est
k\ de mouvement. Apricus est a rejeter. . . »
On voit que la lumiere n'est pas toujours facile a
faire. V., d'autre part, Adbre.
Hist. — Bien le saichiez, chrestiens fideles,
Qui la donra
Charitd soubs ses grands aeles
Vabryera. (Dottin.)
— « Je leur donne loy de me commander de
I m'abrier chau dement. ». (Montaigne.) — « ...Et
n'oubliast de rejecter ma robbe sur son lict, en
maniere qu'elle les abriast touts deux. » (Id., Ess. t
h 20.) — « Si se tapirent et abrierent, eulx et leurs
fhevaulx, dessobz chines et grans arbres. » (Frois-
sakd.)
Abrlfon, s. m. — Voile que Ton met sur la
tete des maries pendant la benediction nup-
tiale.
Et — Abrifol, dans L. C, qui y voit une irre-
verence. — Abrie-fou (de abrier). Cf. Garde-fou,
Essuie-main. (Jaub.)
Hist. — « En tlmoignage de quoi il (Alexandre)
nous montra une belle piece qu'il en avoit apportee;
e'est le r§ts a prendre les anes de baute futaie. Nous
o'entendions point cela, quand il tira de sa manche,
*t nous montra- le beau, saint et gracieux abrifou,
qui catholiquement s'interprdte : le rets a prendre
lescocus.» (Beb, de Vebville. M. de parv. t I, 14.)
khtW (Mj.), s. m. — Pour Abri.
— Variantes : Abric, abril, abris, abrit, arbri.
(L. C)
Hist. — c Mais quand je les vis ainsi bien cou-
▼ers, je m'en allay a eux rendro a Y abrit. » <Rab.,
£,n,32.)
Akten (Sa.), s. m. — T6tine. Ex. : Alle en
a des abrons cete* grande lubrine \k !
Et. — Se rapporte a Brone, Broner. Se rappeler
Penbron, au Croisic (la Pointe du sein, nom expres-
sif de ce promontoire).
Abroutir (Lg), v. a. — Abrutir.
Absent (Vts), adj. q. — Sens curieux.
«Alle a dit des paroles absentes », — elie a
*menti.
Absinthes. — Souvent employe" au masc.
et au fern.
Hist- — « Quand tu la vois si dignement
Adoucir toutcs nos absinthes. »
(Malherbe.)
— « Tout le flel et tout l'absinthe
Dont un amant fut toujours abreuve". »
(Id.)
Absulnment (Mj.), adv. — Absolument.
Absurbe (Mj.), adj. q. — Absurde.
Abuloter (Pell.), v. a. — V. Abeuloler.
Mettre en tas, en bulots. — Avec un seul t.
Aburonner (Sp.), v. a. et n. — Disposer en
petits tas, le foin. Syn. de Abeuloter.
E.t — De Buron. — De bur, encore usit6 en
Norm., qui est emprunt£ du germ, bur, habitation,
cabane. (Diet, gen.) — De Montess. donne un
autre sens : Lavoir ; de Buer, — douet, etc. —
Borel, vx fr., donne : Lieu de retraite ; selon
3qs-uns, ce mot viendrait de : boire, com. qui
irait un beuron.
Abut' (Lg, Tim.), s. m. — Contrefort.
On donne sur tout ce nom k des morceaux de
bois clouis par une extr^mite" aux pieces
diverses du b&ti d'un metier de tisserand, et
qui, de l'autre bout, viennent buter contre
les murs de Tatelier, aftn d'Sviter les trepi-
dations. — Etai. Syn. de Appouet, Accote.
Et. — De A et But. L'angl. a Abutment, —
culee.
Abutant, s. m. — V. Aboutant.
Abuter Abutter (Lg, Tim.), v. a. —
Forcer un animal a se r6fugier, dans un arbre,
par ex. : « II est & but » alors. V. Ferte. || Se
loger, se reTugier ; mettre un support k un
mur ; jeter des palets vers un but pour
savoir k qui jouera }e premier. (God.) —
|| Etayer, appuyer, eHanconner, accoter.
Syn. de Contrebouter. || Lu6. — Arriver au
bout d'un sillon en labourant.
Hist. — « I^esquelz compaignons disnerent en
une taverne . . . et ainsi qu'ils abutoient leur escot... »
(1450. D. C.) — « lis ont bien tire rent coups
d'armes sans avoir abute la cane. » — « Un lundi
matin, qui etait le jour abutf. » (Jaub.) — Garnir
de terre le pied d'un arbre. (Dott.) — Dans la citat.
ci-dessus, le jour abute veut dire : le jour fixe.
(B. de Verv.,i, 84.)
Abutte, (Fu.). — Contrefort. A Montigne*-
sur-Moine : a Les abuttes sont cheres. » —
(Z. 196. — Bpu). — V. Appouer.
Abyringue (Sp.), s. m. — Explication
embrouillee, narration confuse ; au fig,
de*dale.
Et. — C'est le fr. labyrinthe, corrompu et era-
ploy6 mcUphoriquement.
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8
ACABAUDER — ACAMER
Aeabauder (Tim.), v. a. — Abattre, acca-
bler, d^primer, attrister. De>. de Cabaud.
Aeabre (Stre). — Pour : Stre ennuy6.
SoulevS, excite. — Gf. Aeabauder. V. Cdbrer,
Et. Hist. — Je lis dans Eveille : Accabasse.
accabte par la fatigue ou la maladie. En B. L. H
Accabassare signifie : immerger, faire faire un
plongeon. II designait, au moy. age, le traitement
qu'on faisait subir a Bordeaux aux femmes de
mauvaise vie. (V. D. C. a ce mot.) V. Cabasser. —
J'y verrais simplement le mot Accable (A. V. ) .
— « Advint un autre temps qu'estoit Allain Rebr6
Contre Judicael souvent moult accabri
Pour ly royaume avoir. . . (God.)
Semblerait se rapporter ici a Se cabrcr.
Acadagner (s') f — (Sal.) s'affaisser, rester
inerte.
Acadeau, Aecadlau, — s. ra. Averse,
grande cbute d'eau. Devrait s'Scrire en trois
mots : Aca, Acas, Aqua d'eau || Fu. « Ou-1-6
chet des ag&ts.
Et. — De Montesson : Accas, Pluie torrentielle.
Est-ce Occasus (chute)? C'est possible, car le tor-
rent qui court n'est pas un accas, l'eau qui se pre-
cipite, pas davantage. Le nom n'appartient qu'aux
pluies abondantes et dans le moment ou elles
tombent. — Favre et G. de Gueb : Abat d'eau. —
Jaubert : Acadiau. V. Agas d'iau et Agat d'iau.
Abondance d'eau, averse, innondation. V. Aigas
(qui manque, du reste. A Aiger, je trouve : Aige"
d'iau, tremp6 jusqu'aux os.) On lit dans Tbevoux :
a Ragas, inondation causae par pluie violente ou
chute d'un torrent ; on dit aussi : Agarst, agaste. —
Derive de Aqua ; agas formerait done pleonasme
avec : eau. — Agast viendrait du vx mot Agaster,
gater, devaster, ravager. » — N. II faudrait p-e".
alors distinguer Acas et Agdt ; le premier ayant le
sens de Chute et le second de Doramage.
Acagner (s') (Sp.), v. ref. — S'accroupir.
Syn. de s'Amouir, s* Appouguenir. — On
trouve dans God. : Acagnardement, — mol--
lesse, fainSantise. || Acagner (Lrm.). Aplatir.
M£me sens que Ecrapoutir.
Et. — Doubl. de &' Acaigner, avec un sens un peu
different. S'acagner, c'est proprement s'accroupir
comme un chien. — V. Acaignarder. « Se cacher en
se baissant, en s'accroupissant comme un chien :
« J'ai poursuivi cet horn me ; il s'est acAgni. » —
Le pat. norm, a de mdme : s'acatir, se pelotonner a
la maniere du chat. — Cagnard, poltron , meme
origine ; d'ou : cagner, caner, reculer. « Tu canes,
tu cagnes. » (Jaub.)
Acaignarder (Mj.), v. a. — Rendre fai-
neant. || V. ref. ?? acaignarder, s'habituer k
une vie oisive. — Cf. Caignard. Syn. de s'Afai-
gnianter, s'Anianter. Cf. Acaigner, s'Ac&gner.
N. — Voici ce que dit La Curne : « Cagnard, s.
m. — Chenil. Lieu malpropre ; lieu de d^bauche.
Lieu sous les ponts de Paris. — Lieu expose au
so leii. — Podle a mettre de la braise. — Gueux,
paresseux, faineant.
« Toutes ces acceptions, si differentes entre elles,
paraissent cependant partir de la mSme 6tym. et
s'etre eloigners peu a peu, et comme de proche en
proche, en passant du sens propre a un sens fig., et
de ce dernier sens a un autre encore plus d<Hourn6
de Ja signification primitive. Tachons de suivre ce
ftl, selon la methode que 'nous employons le plus
souvent qu'il nous est possible.
« Cagnard s'est dit proprement d'un chenil
(Diet. univ.). Et, en efTet, cagne sign ifi ait : chienne.
II 6tait done fort nature! d'employer le mot
cagnard pour designer un lieu malpropre, une mai-
son pleine de salete 1 et de gueuserie. — Cette der-
niere idee rappelle aussi celle de lieu de d£bauche.
Ces deux dernieres acceptions convenaient fort
bien a un lieu sous les Ponts de Paris, ou les gueux,
tant hommes que femmes, avaient pris l'habitude
de se retirer. (En note : Dans la marine, on designe
ainsi un' lieu contre la pluie et le froid, qu'on
dresse sur le pont et qu'on couvre d'un prelart.)
Les gueux s'y tenaient a rien faire, pour s'y chauffer
au soleii ; et de la les coins de rues, carrefours, etc,
ou les gueux et les faineants venaient se chauffer
au soleii, furent appeles : cagnards. En Languedoc,
on appelle encore cagnard le cdte" de la rue ou le
soleii donne. — Au de*faut du soleii, les gueux fai-
neants se chauffaient au moyen d'une poSle de fer
dans laquelle ils mettaient de la braise. (N. C'est
ainsi que le cirier d&igne son fourneau). Enfln le
nom de cagnard fut donne* aux gueux et aux fai-
neants eux-m6mes. — Ce mot fut donne comme
surnom aux Albigeois (comme qui dirait : les
Gueux de Hollande). — Le mot Cagnard, adj., a
conserve les deux significations de paresseux et de
d^bauche. — Un ecolier fait le cainard quand il
manque d'aller a l'ecole. (On dit en Anjou : faire
cagnade. A. V.) — Cagnard a et6 fait au xvi° s. sur
fitalien cagna, chienne ; c'est, proprement, mener
{a vie faingante d'un chien. Le populaire dit encore :
]1 fait sa cagne. (Note de l'Editeub.)
Hist. — « Jamais en nulle saison
« Ne cagnarde en ta maison,
« Voy les terres estrang^res. » (Ronsard)
— « Vous avez secouru des personnes qui 6toient
dans les rues ou accagnard&es pres du feu ; je vous
demande Taumdne pour des personnes qui ont
servi. » Lettre de Henri IV au Parlement de Paris.
(Eveille.)
— Au mot Contre-hastier. — Ce mot subsiste
pour designer une sorte de grands chenets de cui-
sine. De la, Rabelais, in, 205, appelle : fol contre-
hastier un homme qui s'acagnardit aupres du feu,
qui est toujours pres des contrehatiers. (L. C)
Acaigner (Lg), v. a. — Rendre mou,
paresseux, faineant. Syn. de Aladrer, Anian-
ter, der. de Acagner ; Syn. et doubl. de
Aquenir, Haquenir. || V. r£f. Devenir mou,
languissant, par suite de fatigue ou de
maladie ; se casser en vieillissant.
Et — D6r. du lat, Canis, comme s* Ac&gner,
s* Acaignarder.
Acalfln. — Pour : afin. — Pour moi, c'est
une corruption de : A seule fin. Ex. : J'irai,
a seule fin de voir comment 9a se passera, —
dans le seul but, quand ce ne serait que
pour. . . || Mj. — A celle fin, k seule fin, et
meme : a surfin de, ou que.
N. — De Montesson : Fin (a seule ou a ceule). —
Je crois qu'on devrait dire : A celle fin, ceule e'tant
syn. de celle : cependant. il y a des personnes qui
disent : a la seule fin, et il faut bien, en ce cas,
changer de mot comme d'orthographe. — V.
Anuit, la citat. de Villon.
Aeamer (Mj.), v. a. — Aplatir par com-
pression ; tasser en serrant fortement. Voisin,
comme sens, de Assouler. || Courber, coucher
le ble\
Et. — Paraft venir d'une rac. Cam, signifiant
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ACAPER — AGCOTB
9
incurvation, aplatissement, qui se retrouve dans le
latin Camera et dans notre mot Campiot. (Jaub. a
Acamander.) — Acassimer ; accabler. ^eraser.
(Favre.)
Aeaper (Mj.), v. a. — Drosser, terrae de
marine. Ex. : Le vent nous a acapes le long
de Tile aux Grolles.
Et. — Du fr. Cape. N. On dit aussi, dans le
mGme sens, Border.
Aearlitre, adj. — Se prononce corome
s'il y avait deux c Est francais.
Acts d'ean. — V. Acadeau. A Mj. on dit :
Aqua d'eau, aga d'eau; a S l .-P., laca d'eau,
toujours avec l'a final tres bref.
N. — Borkl cite : Cad d'eau, — chute d'eau ;
grand cad d'eau. Lat. Cade re, tomber, dont une
forme est Casum, et le pre!. A. — Dotttn •• Aka,
amas, flaaue d'eau, de : aka, beaucoup. Cf. laka.
f J'ai mis le pied dans un laka (soudure de 1'article).
— Nous ne partageons pas son sentiment. V. la
note a Acadeau.
Aean, Acou. — Jeu au Cou. Vox vulgaris.
(M*n.) Probablement le jeu au Cut ou a
Cache-cache. II renvoie a Cou.
A cause ? Loc. adv. — Pourquoi? « A cause
que t'as fait ca ? — On rSpond, quand on ne
veut pas s'expliquer : Parce que (pronon-
ciation passeque) ; ou m£me : A cause de
parce que. — Tr£s employe* dans notre
colonie de La Reunion : « A cause vous l'a
pas vouli vini? — Pourquoi n'avez-vous pas
voulu venir? — Cf. l'angl. Because.
Aeca (Mj., Sll.), s. m. — Se dit des Acca
d'eau, — chute d'eau abondante. Syn. de
Agua, Laca.
AeeAMer, v. a. — L'a se prononce tres
long. Cf. C&lice, Cdresser.
Aeealmee (Mj.), s. f. — Accalmie. || A
V accalmie, — k l'abri de. Ex. : Je nous
sommes mis a YaccalmU du vent. V. AmortL
Et. — LiTTRfe. Accalmie ; a, calme.
Aeeanleher (s*) (Segr.) — V. s'Acai-
gnarder.
Aeeaaer (Mj.), v. a. — Drosser, terme de
marine. V. Acaper.
Accent (Mj.), s. m. — Tic nerveux.
Ex. : II ne fait que de berciller ; e'est ein
accent qu'il a comme ca. Sens tres dStourne
du fr.
Aeeiper, v. a. — Recevoir dans ses mains,
un objet lanc£, par ex. au jeu de balle. On
dit a celui a qui on la jette : « Accipe-\Si ! »
Comme Reckper. || Cf. Aspice, regarde, dans
ces vers que les ecoliers inscrivent parfois
sur la premiere page de leurs livres, avec
l'image qui s'y rapporte :
As pice Pierrot pendu,
Qui hunc lib rum n'a pas rendu ;
Si hunc lib rum reddidisset,
Pierrot pendu non fuisset.
' ' — Accipe, mot lat employ^ comme sobriquet
dans ce vers .•
■ Dites-vous vray, Maistre Accipe* 1 » (L. C.)
Acelienter (s*), v. r6f. — Se faire une
clientele (Lg), s'achalander. Syn. de tfApra-
tiquer.
Aecmoder (s'). — Pour : s'accommoder.
Ex. : Vous accmodez-YOUS d'nout'saucaige a
— Vous faites-vous a notre nourriture ? ?
notre cuisine?
Aeeodagner (s'), v. r6f. — S'appliquer avec
une extreme attention a un ouvrage delicat,
a une lecture, s'y acharner, travaiiler
d'arrache-pied,
Et. — Je vois dans ce mot un de>. de s'Accoder,
pour s'Accouder, form6 du nom Code. Representez-
vous, p. ex., un 6colier qui 6tudie sa lecon les deux
coudes appuyes sur la table, les deux mains enfon-
cees dans les cheveux. — Lat Accubitare.
Aeeoder (s') (M.j), v. r6f. — S'accouder.
Cf. Code, Coder, Codiier.
Aeeoler, v. a. — Porter un enfant au cou.
Accomparer, v. a. — Comparer. — « Tu
ne peux pas t' accomparer a moi ! » V. la
Rem. sur Ac
N. — Acc'omparager. (L. C.) — gier. (D. C.)
Hist. — « Dieu en louange l'a accompare aux
preux. » Rab., IV Epistr. (God.)
AeeoBBabsenr (Mj.), s. m. — Connaisseur.
Aceonnaltre (s') (Mj.), v. re*f. — Se con-
naltre, s'entendre a qqch. Ex. : Faut s'y
aceonnaltre. — II s'y acconnalt a pecker les
voiseaux. — Par les uns et par les autres,
on se fait aceonnaltre.
Accord (Mj.), s. m. — < Eter' d'accord », —
£tre en bonne sante\ Ex. : Ma mere n'est pas
ben d'accord depis qqs jours. — Etre mal
d'accord, — mal en gout; fctre indispose*
physique me nt. j| Sp. — Etre par accord, —
Stre fiances. — Accords, — fiancailles.
§ Etre de tous bons accords, — consentir a
tout, §tre tres conciliant
Hist. — « Laquelle pension devait fitre continued
apres le deces de ladite demoiselle de la Maurou-
ziere a Maistre Claude Edme Orosborne, avec lequel
elle e*tait alors en accord de mariage. » (Coust.
d'Anj., n, 1340.) — « Par les statu ts et bulle
patente obtenue de la Quinte. laquelle est de tous
bons accords. » (Rab., P., v, 27, 538.) — Citat de
God. :
«... Car j'ai mainte fois oy dire et conter
c Qu'a noeches et acorpz, pour raison afTermer,
« Doivent li sage gent leurz bons amis mander. »
Accordcr (Mj.), v. a. — Battre en mesure
avec le fteau ; saisir le rythme du mouvement
du battage. Ex. : Je ne sais pas par comment
que 9a se fait, je ne sarais accorder avec lui.
N. — Les machines ont supprimg cette sympho-
nic a 2, 3 ou 4 temps, suivant le nombre des fleaux,
a laquelle elles ont substitu6 un ronflement inhar-
momque. . . et nombre de mains ou de bras ecrases.
Accote (Lg), s. f. Fig. — Occasion de
s'arr&ter, de s'attarder. Ex. : II aura trouve
eine accote. Syn. de Amuse. || Etai, appui.
Syn. de Appouet, Abut. C'est le sens propre.
Fr. Accot. — Pat. norm. Accute.
Et — V. Accotei.
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10
ACCOTER — ACCOUVBR
Aceoter (Mj., Sp., Fu.), v. a. et n. — Abso-
lument : S'arrMer sur un obstacle, en parlant
d'une charrette (V. Accotpot), tel que caillou,
tronc d'arbre. — Ex. : Accote done la reue
de devont. » — « J'avons accotk a la mon-
• t£e», — nous n'avons pas pu gravir la cote.
(Fu.). || Appuyer contre stayer. Aceoter
qqch contre un meuble. V. Tef. & aceoter,
s appuyer contre un mur (Ec, Sal.).
Hist. — « Heurtant contre une porte en pensant
m' aceoter. » (Regn., Sat., x.)
— « . . . Vu que les jeunes s' accoterenU » (Balz,
p. 470.)
— • Ce fut le propre jour que le Retail nerveux
« Accota de son bras tout un mur ruineux,
« Comme on voit aceoter a Vacote puissante
« D'une vieille maison la muraille pendante. »
xv 6 et xvi* s., Poes. franc).
Aeeot-pot, s. m. — Appui-pot. Ce qu'on
met contre un pot pour empScher qu'il ne
verse quand il est sur le feu. (Bobel et L. G.)
Hist. — On trouve dans Rab. : Accode-pot ,
ou Appui-pot — Le vx fr. avait Cote, — appui. —
Aceoter est Soutenir a l'aide d'une cale, de a et
d'un radic. cote ou cotte, qui serait celui du v.
Cotir. Dans le vx fr. il est souvent difficile de dis-
tinguer : aceoter et accouder, qui se disait : acouter.
Aecouassee, adj q. — Se dit d'une poule
qui veut couver. (Z. 145.) Syn. de Couasse.
|| Ec. — La poule est accouasske, il faut la
dtcouasser. La poule est a couer, elle fait la
couasse (elle a besoin de se mettre a couver).
Par ext. : L'eau est accouass6e, — c.-a-d.
dormante (Sal.).
Aeeoubler (Mj., Lg), v. n. — Accoupler-
V. Couble. || Empteger un cheval ; lui
attacher ensemble les deux jambes pour
Tempe'cher de s'eloigner. — N. Les anciens
mouillaient toujours bl ; on le fait encore au
Lg-
Et — De d et couple ; lat. copula, lien.
Hist. — « Excepts le poulce et le doigt in dice,
desquels il accoubla moflement les deux ongles
ensemble. » (Rab., P., m, 20 et passim.)
Aeeouer, v. a. — Accouer a la queue d'un
cheval un bouchon de paille, — cad. attacher.
„ Accouer un cheval a un autre, e'est Fatta-
cher a la queue de celui qui precede.
Et. — De A et coue, pour : queue ; lat. Cauda. —
Ital. Accodare.
Hist. — * Nous n'avons pas fait marche\ en nous
mariant, de nous tenir continuellement accouez
Tun a l'autre. » (Mont., Ess., m, 345.)
Aeouerement, s. m. — Accoutrement.
(MtN.)
Aceource (Lg), s. f. — Raccourci, sen tier
qui 6vite un detour. Syn. de Trutke. De
Accourcer.
Accoureer (Lg), v. a. — Accourcir, raccour-
cir. || V. n. se raccourcir. Ex. : Les jours ne
vont plus guere Accourcer.
Accoureir (Mj.), v. n. — Se raccourcir
Ex. : Les jours commencent a accourcir.
Cf. AUonger* Syn. et d. de Accourcer.
Aecoure (Mj.), s. f. — Etai, appui, cale,
tout ce qui sert a consolider, i accourer.
Syn. de Abut, Encdre, Yot, Yoteau, Poincon.
— C'est le fr. Accore.
Accourer (Mj.), v. a. — Aceoter, Stayer,
appuyer. || Caler, assujettir au moyen d'une
cale ; consolider, mettre d'aplomb. || Tasser,
piler. || V. r6f. s'Accourer % — se tasser, se
piler. — Du fr. Accorer.
Aceeurple (Mj.), s. f. — Syn. de Getfe.
|| Faire a Yaccourpie, — chasser aux canards
sauvages. || Fu. — Jeu d'enfant ou Ton
s'accroupit, pour eviter d'etre pris.
Et — Du germ, kruppa, masse arrondie form ant
un tout ; agglomeration ; qqch. de releve\ faisant
saillie en forme de boule. Cf. Croupion ; a crope-
tons. — Acropie, genuflexion. (EK A. Bos.)
Acceurpir (s'), v. r6f. — S'accroupir,
s'asseoir sur sa croupe ; la plante des pieds
posant a terre, le derridre, la croupe touche
presque aux talons (God.) V. le precedent
Aecourser (s*) (Tim., Lg), v. reT. —
S'habituer, s'accoutumer, s'adonner. Ex. :
Alle est accourske a vendre son beurre a
Cholet. || S'abonner, — avoir un traite* pour
une fourniture. Ex. : Je se* accourst avec
eux pour le beurre. — Syn. de A censer.
Cf. la loc.angl.of course, et la loc. pat. Cours
de maladie. || accoursi, — achalande\
Et. — Vient de : cours, concours. — Hist.
« Ledit exposant eHoit mieux accoursez, e'est assa-
voir mieux achalandez. » (V. D. C, v° Acursus.)
Le marchand account est celui chez lequel il y a
Accours ou affluence de clients.
— « Accoursiers, dans Rab., n, 2, signifle :
marchands, chalands : « Moyennant une sedition
de Balivernes, meue entre les Barragouins et les
Accoursiers pour la rebellion des Souisses. » — On
appelle Accoursiers de la Saintonge les chalands
d'une boutique ou ils sont accoutumea de prendre
sur taille ; d'adcruciare, parce que sur les tailles
chaque dizaine est marquee sur les coches en forme
de croix. (Borbl.) — Opinion cit£e pour son
etrangete. (A. V.) — Accourse, affluence. Acourser,
achalander.
Aeeooster (s 1 ) de (Mj.), v. r6f. — Lier con-
versation avec qqn. Doubl. du fr. Accoster.
Cf. Se commarcer.
Aecoutumant (Mj.), adj. verb. — Ou Ton
peut s'accoutumer ais6ment. Se dit des loca-
fit6s, des lieux d'habitations. Ex. : Noute
maison est ben accoutumante.
Et — A et Coutume. — Voici, par curiosity, la
se>ie des formes. Lat Consuetudinem, costudne,
puis, changement de suffixe, costumne, costume,
coustume, coutume. Cf. Costume. — B. L. COus-
tuma.
Aecouver (s'), v. r6f. — S'accroupir ; lat.
Accubare. — La poule s'accroupit pour cou-
ver. — Rester fixe en m&me place, comme une
poule qui couve ses ceufs.
N. — Accouir, — aftaiser, aecouver. S'emploie
le plus souvent pour la patisserie ou le pain mal
lev6s ou afTaissJs. Ne serait-ce pas alors pour
Anouit, ou Encuit, qui se trouvent dans plusieurs
vx dictionnaires et qui signifiaient : mal cuit? —
Cf. Gras-cuit.
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ACCRAIRE - ACHALINE
1*
Aeerairc (Mj.), v. n. — (Je pr6fererais
Accrue). — Accroire. V. Accreftre. — Ex. :
Tu vSdrais ben m'ou faire accrfre ! — (Fu.)
Hist « En 1703, la prononciation de croire est
crere ; je crais, dit Vaugelas. — II y a eu aussi un
v. Acroire ; ne pas le confondre. — Je creis, je
creyons, je creyais, je creirai, je creirais, que je
ereie, que je cresse. (Jaub.)
— L'Evangile nous fait accrere
Qu'anceis qu'il se mil en Terre (voyage),
Apela treis de ses serjanz. (God.)
Aecraitre, Acereitre (Mj.), v. a. — Ac-
crottre.
N. — MfeNiiRE confond Accrere et Accreftre en
citant ici ces vers d'Epigrammes dial6gues sur la
mort de Richelieu :
« Nenni, tu ne me la feras crere,
Car on dit qu'il faisait accrtre
Que il 6tait mort quand il dormait.
Hist — Un Dictionnaire de 1786 indique la
prononciation a-kre-tr'. — De a et crescere. — Les
vers suivants conflrment cette prononciation :
* Par comparaison done, mon maitre, s'il vous platt,
Comme on voit que la mer, quand Forage s'accroit,
Vient a se courroucer... » (Mol., Dipil am., iv, 2.)
Aeerer her (Lg.), v. a. — Installer a sa
place, une bate a ratable. Ex. : Les boeufs
sont-ils ben accrtchte? — N. Ce mot est qq*
peu vieilli. — Du fr. Creche.
Accrocher (Mj.), v. n. — Rester court. Ex. :
11 vous recite ca comme ein chapelet, il n'ac-
croche jamais. || Fu. — Rester court, mais pas
longtemps ; reciter avec des lapsus, des
reprises. On dit egalement : II a reste ou cro-
chet.
Accroeheter (Sp.), v. a. — Accrocher. —
Der. de Crochet. — Se dit dans La Varanne. x
Cf. Dicrocheter, Emoucheter (Tim.)
N. — Crocheter une porte e'est, non pas la forcer
avec un crochet (Acad.), mais la fermer en l'accro-
chant. (D. C.)
Ace roc noire (Mj.), s. f. — Mentonnet.
Aeeropie (Vv.), s. f. V. Accourpir, Accour-
pie.
Hist. :
« Et auxi les prennent-ilz bien (les lievres)
A V aero u pie avec leur chien. » (God.)
— « Si com le chat qui crout en Taistre...
(I'atre). » MfeNAOE, v° aftre.
— A croupetons (Villon) ; de croupion, et
celui-ci de vropygium (Borel).
Accule (Lg,), part. pas. — Rompu de
fatigue, fourbu, esquinte.
Aecnler, v. a. — Pour : eculer, en parlant
des souliers (Lg.). || Vider un tombereau en
le renversant par Tarriere, le cul.
Hist. — Toujours se veautroy t dans les fanges, se
mascaroyt le nez, se chaffouroyt le visage, acculoyt
ses soliers. ( Rab. , 1, 1 0. )
Acent — « Jouer accut, a cache-cache. On
nomme encore accuts les endroits formant un
angle saillant autour d'une foret ; on y met-
tait des pieges ; on devait y acculer les beles
fauves. V. Cute, Cache (M*n.).
"N. — Dans le premier sens, il faut lire, en
2 mots : a cute ; dans le second : accul ; e'est ,par ex.,
le fond du terrier ou les chiens poussent les renards,
les blaireaux, etc. Le renard est a Vaccul. — God.
cite Cuter, s'Acutir, — se cacher.
Aecutrer (s') (Lg.), v. ref. — S'accroupir,
se pelotonner. Ex. : J'6tions trop dans la voi-
ture ; y en avait trois d'accutrfa sus nos
pieds. — Syn. de s'Ajoupir, s'Amouir.
Et. — II est difficile d'admettre que ce verbe soit
un de>ive\ m£me tres fantaisiste, du fr. Cul, comme
s'Accroupir est le de>. de Croupe. J'y verrais plutdt
un doubl. du fr. s'Accoutrer, dont, selon Hatzf.,
l'origine est incertaine et qui a le sens general de :
arranger.
Acegralser (By), # v. a. — Calmer, arr§ter.
Tres usite. N. Le matin, de bonne heure, les
bonnes femmes vont mener leurs vaches a la
pature. S'il y a de la ros^e ou que Therbe soit
mouill^e par la pluie, les b£tes ne s'arretent
pas a manger, elles ne restent pas tranquilles.
Les bonnes femmes ne sont pas contentes et
disent : « Mais qu6 qu'elles ont done, ces
bougres de vaches-la? Je ne peux pas les
acbgraiser ! Elles ne font que de courre ! » —
P.-e. : assegreser.
Acens (Sa., Segr.), s. m. — Abonnement
du fermier avec le velerinaire, le cribleur, le
taupier, etc. — Ex. : Uacens de noute cheval
est de 13 francs.
N. — Le Diet, gtntr. donne : Acens, — domaine
assujetti a un cens, — redevance. — Terme d'an-
cienne coutume ; terre ou heritage qQque tenu a
cens.
Acenser (Sa.), v. a. — Abonner. Ex. :
J'avons acense tous nos chevaux chez le mare-
chal. (On voit que le sens du pat. differe un
peu du sens ordinaire.)
Aeerer (Mj.), v. a. — Prononciation : AssV£
— Acierer.
N. — Aeerer est : souder de l'acier a du fer ;
rendre piquant, tranchant. — Acierer, e'est :
convertir du fer en acier. — Hist. « Anequino
d'Orlande pro accerier XIIII martellos. » (1413.)
Ac baler (Mj., Sal.), v. a. — Agacer, impa-
tienter. Ex. : Tu m'achales ; e'est ben acha-
lant. — V. Crasse, Richaler. \\ Affaibli,
attrist^. || Ein gars point achali est un garcon
robuste et hardi, un luron qui n'est pas bete
ou ne s'6tonne pas ais^ment. || Une jeune
fille ayant son chapelet a la main et pensant
a autre chose, sa mere lui dit : « Yachales ton
chapelet. » (M£n.) || Est employ^ au Lg. dans
son sens pro pre qui est : ^chauffer. Ex. : Les
bceufs sont ben achalks, ils suont. || Etre
atteint d'un malaise ftevreux, encore le sens
propre.
Et. — Ce mot est forme du pref. A, et d'une
racine Chal, qui se rattache au fr. Chaleur ; lat.
Calor, calescere, calere ; vx fr. Chaloir. Propre-
ment : Etre chaud. Chacun sait que l'impatience
produit une sensation de chaleur a l'epiderme.
Ac ha/1 ne et Achahin6 (Lg.) adj. q. —
Qui a chaud, echauflte. Syn. de Echauf-
fardL Ex. : J'ai marche a ma force, je
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12
ACHE — ACHETRIB1
s6 tout achalinL Doubl. de Echaline et dimin.
de AchalL
Ache, Aehe> (Mi.), s. f. — Lombric, ver
de terre. Se dit qqf. Lachet, avec soudure de
Particle.
Et. — Ach6e. Appat pour la p£che a la ligne ; du
lat. Esca (nourriture). V. Aiche ; nom que les p£-
cheurs donnent aux vers de terre employes comme
appat. Anc. fr. Esche ; il faudrait 6crire : eche
(Litt.) — Le Diet. gin. donne les memes explica-
tions.
— Daonet propose : Ver sans t£te apparente ;
a privatif, et chi, ou chef tete. Le meme que
acephale. C'est ing^nieux, mais inadmissible.
— Du Canoe, v° Allectatio, donne : achement
et achier, — appat, appater. — S'6crit aussi Achet.
Mais voici un autre son de cloche. M. P. Malve-
zin, dans ses Ratines celtiques, bouleverse la plu-
part des etyra. donn£es par Littre et le Diction,
giniral, et, a mon humble avis, il n'a pas tou jours
tort • Ce mot, dit-il, vient de Ac, pointe (celtiq.),
devenu Aque, avec ses autres formes : Ache, Aiche,
ver de terre long, pointu et en meme temps vif, de
* aca, fe"m. de * acos, et non du lat. Esca, nourriture,
donne* par Darmesteter et Thomas, car ce ne peut
aucunement §tre l'emploi par les pecheurs, relati-
vement tres rares, du ver de terre comme amorce
qui a pu donner le nom, ce nom etant celui dont
se servent les habitants des campagnes, les ouvriers
des champs (dans l'Ouest on dit Achee, d'un prece-
dent acata) ; avec le verbe derive" aquer, ou acker,
garnir un hamecon, par ext. amorcer un filet ; et
acinier, Tun des noms vulgaires de l'aubepine,
indiquant un precedent * acinarios, de * acina,
epine. >
Hist. Tu vis par les sillons verds
De petits fourmis et de vers
Ou d'une mousche ou d'une achie. »
(Ronsard, Gaietis, L'alouette.)
— < La mort gist dessoubs les delices, comme le
poisson qui prend l'haim, et Yachee, c'est la mort. »
(L. C.)
— « Li Deable a getey por^ios ravir
Quatre amecons aeschiis de torment. »
(De Montesson.)
— « Mai (de gorge) qu'enleve aussi supGrieure-
ment bien un simple cataplasme d' tickets ou vers de
terre. » {La Trad., p. 249, 1. 4.)
A&ch£e (Tr.), s. f. — Morve au nez. Une mdre
qui veut moucher son poupon : « Vins done
que je te tire tes dchtes / »
Achelette s. f. — Qochette. V. Echilette]
Echelette, Dandin.
Et. — Echelette : On appelle ainsi, en plusieurs
lieux de France, et particulierement sur la riviere
de Loire, ces cloches que les crieurs portent aux
enterrements. De : sciuetta, dimin. de scilla, lequel
se trouve dans cette signification en plusieurs
endroits. Viendrait de rail. Schell. (Menage.) —
Eschelle ; petite cloche, sonnette. Eschilla. —
Achelette ; acillare, movere (agiter). — « Et apres
les crieurs de Paris, qui estoient 24, sonnans cha-
cun son Achelette en sa main. » (D. G.) — Gode-
froy le fait venir de Aiscelle, petite planche. —
N. Quand nous eHioHs gamin, nous nous amusions
avec deux ais, ou deux fragments d'ardoises ou de
faience, a imiter le bruit des castagnettes.
Aehenasser (s") (Lg.), v. r6f. — S'accointer,
en mauvaise part : s acoquiner. Ex. : II s'est
achenasse avec cette fumelle-la. — Pejor. de
& Achener.
Achener (s') (Mj., Sal.), v. r£f. — S'acharner
au pr. et au fig. — Ex. ; Le maudit chien 6tait
acheni apres moi. II est acheni k lire. —
S'enteter k un travail.
Et. — De>. du fr. Chien, avec le pr6f. A. Doublet
de s'Aquiner. Je remarque que, en depit des appa-
rency superflcielles, le v. s' Achener n'est point un
doublet du fr. s'Acharner. S'acharner, s'est s'61an-
cer sur un morceau de chair (carnem), s'entSter a le
d^chirer. & Achener, s*Aquiner, c'est s'elancer
comme un chien (canem), s'entSter a mordre. V.
Aquiner, Amoicer, Amoincer. Cf. Jattb., s'Achiner.
(R. O.) — Cette observation me semble fort juste ;
la confusion requite de la ressemblance des deux
sens.
God. dit : Achenir, — ennir, achiennir (s*),
s'acharner sur. — Normand., s'akiennir, rester
couch6 comme un chien. — Poitou, s'aquenir,
devenir paresseux, manquer de vigueur. — Achi-
ner (s'), s'habituer, se plaire. De>. de chien. (D. C)
— S'achenir, s'acharner sur, — Ital, accannire. A et
chien. (D r A. Bos.) — » II est acheni comme un
chien apres sa proie. » Se dit d'un enfant qui veut
toujours t6ter. (Favre.) — « N'y a pas moyen
d'empecher les poules de venir dans le jardrin ; a illy
sont trop ache flies. » (R. O.) — « 11 est aussi acheni
contre lui com un ors. » xiv* s. — « En ce temps
estoient les Arminaz (Armagnacs) plus achenez
a cruault£ que oncques mais. . . (1420). » — God.
Acher (Fu). — Ablmer. Tres employ 6, aux
Recoins du Fuilet : « lis ont tot acha. » lis
ont tout abime\ — A Mj. et h Ec. on dit
Hacher, comme en fr., avec un h tres aspir6 :
lis ont tout hache\ »
Acher (Ec), s. m. — AachSes. V. Ains,
Champeaux, Cordeaux, Epinoches.
Achet (Fu), s. m. — Lombric. V. Adchee.
Achet* (d') (Lg.), loc. adj. — Que Ton a
achete\ par opposit. k ce qui est fabrique* k la
maison. On dit aussi : <¥ Aehetis.
Acheter (Mj.), v. a. — On prononce Ajeter,
elle ajete. — Acheter a bout de bras, — k vue,
au juge\ || Acheter d'ein travers, — en bloc. ||
A. ein poupon ein drdle, — Gtre enceinte,
accoucher. Ex. : La voisine rondit ben fort,
je pense ben qu'elle achete ein quenau. || A. eine
conduite, — se ranger. || A. k la foire d'em-
poigne, — voler.
Aehetis (Mj.), s. m. — S'emploie dans
Texpression <T Aehetis. — V. AchetL Ex. : La
toile d y aehetis ne vaut pas la toile de manage.
— Les chaussettes tricotees sont meilleures
que les chaussettes £ aehetis, — celles que Ton
achete tou tes faites.
Et. — Accapitare, ad, caput ; prendre pour chef
(capital, cheptel), a bail, a redevance, acheter.
(Litt.) Lat. popul. Accaptare, frequent de Acci-
pere, restreint au sens de : prendre en ^change
d'argent ; acatar, achater, acheter. (Diet, gin.) —
D'aj6, achete. Cf. Achets. (Dott.)
Achetolr, s. m. — Ce avec quoi on achete,
— Targent. Ex. : Tu paries ben ! pour acheter,
il faut avoir des achetoirs. (R. P. G. /?., p. 66).
— Cela r^pond k : Avoir du quibus.
Achetrlbf (Lg.), s. m. V. Enchetribi.
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ACHETS — ACORER
13
Aehets, s. m. V. Agets, AjL Achat.
Hist — « Entre Nau et l'annee
C'est le jour des achets.
— Achest, acquets... de denies a prix
d'argent. (Borsl.)
N. — Voir cependant a Ajet une explication
tout autre de R. 6.
Aehever, Aehover (Lg.), v. a. Casser com-
pletement. Ex. : II y avait trop lourd de
poires, la branche est achovke.
Aehier, s. m. Vx mot qui signifie : ou sont
les ruches d'abeilles.
N. — L'ancienne coutume d'Anjou et du Maine
non imprimle, au titre : De home qui suit Avettes
ou Eps : « Si aucun a avettes, et elles s'enfuient de
son acts. » ... La mSme coutume, imprimge, titre 4,
qui est *. des Amandes : « Celui qui emble avettes en
ruches sur V aehier, ou siege, il doit avoir l'oreille
coupee. » (II faut lire aehier, et non archier, comme
ont les editions), de Apiarium, que Ton trouve dans
Colitmellb. (MiNAOB.) — « Et dire, Sire, j'ai
Gueilly un essaim d'avettes; et cet homme les
avoue, et 1' autre dit : Sire, F essaim est mien : et le
vit partir de mon aichier. » (Id.)
Aehonir (Lg.), v. n. — Abandonner son
nid. Ex. : Va pas toucher a quid nid, ou be* la
m&re achouiraiu — Cf. Hadir ; Ec. Hanguir.
V. Aillir.
Aehoysoo, s. f. — Occasion, cause, motif.
N. — God. cite 30 manieres d'ecrire ce mot.
Hist. — Le quel (seigneur, Bodille ou Landile),
pour legiere achoyson il feist Iyer a un poust (po-
teau) et cruellement battre et fustiger. — Pour
quelle achoison la guerre mut entre le roy de
France et le roy d* Angle terre. (Feoiss.)
Aehner (Fu.), v. a. — Abtmer. « Les chas-
seux ont achuk, ma ptece de choux. »
Acter (Tim.), s. m. — Dans la locut. :
huile d'acier, comme on dit : huile de cotte
rets, de bras, d'ache. V. Huile.
Aeimenter (Mj.), v. a. — Arranger propre-
ment et solidement. Se dit de toute esp£ce
(Touvrage. De>. du fr. Cimenter. Ex. : A y a
mis 6ne ptece a sa culotte; c'est ben acimenU.
Hist. — Voir Rab., G., i, 13, et P., n, 13 : « La
cour le condemne en trois verrassges de caillebottes
assimenties. »
Ae/»gger (Tim.), v. n. — Tomber de lassi-
tude. — Etre fourbu, ereinte\ ext6nue\
Ex. : J'aclasse de dormir, — je tombe de
sommeil. Syn. et d. de Aglasser. On pron.
Aquiasser.
Et. Hist — II est possible qu'en aspirant guttu-
ralement le verbe alasscr, on 1'ait prononc£ et e*crit
aclasser, asclasser : « Ces adnes sont voz : sis ai
menei pur co que vos enfanz les muntent ; ... et
cest vin, que ces en beivent, ki se alasserunt, par
aventure, al desert. » (Livre des Rois.)
— « A ice mot un pou s'asclasse ;
Car de travail s'est endormie. »
(Athis. — Citations de L. C.)
Cet auteur ajoute : s f Aclasser, verbe. Se calmer,
s'assoupir, se reposer. Le mot Acasenient, calme,
assoupissement, pourrait bien faire croire qu'on a
dit Acaser, ou Acassi, et que les orthographes :
quasser, aclasser, etc., sont des variations de cette
orthographe primitive, ne'e du lat, cadere, tomber ;
fig., s'apaiser :
— Celle se coche qui f u lasse
Apres son duel un pot (peu) s'aclasse. (Id.)
— Et les dechace et les consiut (poursuit),
Cum funt li chien le cerf alasse
Qui del tut estanche e aclasse
Et eel qu'il prent oscit maneis. (D. C.)
— Dormf donne : Akaser, Akasi (r°), aclasser,
aftaisser, ^eraser ; s' akasi, s' aftaisser, avoir une
tenue nonchalante et negligee. — God. : Aclasser (s')
— s'apaiser, se calmer, s'assoupir, se reposer, se
mettre au lit ; — n. s'arr§ter de fatigue.
— Est-ce pour : aclacier, du germ, klackjan,
briser. Cf. Esclacier (D r A. Bos.)
Acliner (s'), v. r^f. — Se caliner devant le
feu.
Et. — t Aclin (ad, clinis), penche\ sou mis ;
Aclinouer, lit de repos, canape. »V.D. C, v° Accli-
natorium. — • S'achiner au coin du feu, — de
chien? ou du lat. inclinare. (Jaub.) — C'est, e>i-
demment : ad-clinare.
Aelopin, Aplopin, s. m. — Voyou, malan-
drin, mendiant de mauvaise mine. Tas
d'aclopins, — mauvais sujets qui entratnent
les autres a faire des sottises. Syn. de Har-
quelier. J'ai rencontre* un aclopin qui m'a
entralne* au cabaret. »
Et — Les 6tymoIogistes ont sue" sang et eau
pour expliquer ce mot si simple ; ils ne connais-
saient pas, sans doute, la seconde prononciation.
V. Happe-lopin.
Hist. — Gourmand, fripon qui guette les mor-
ceaux pour les avaler. Eust. Dkschamps :
« A nos amez kappelopin
Sert de brouet et Galopin. »
Ac m eder, v. a. V. Accnioder. Accommoder.
On dit : Ac'moder la salade, la brasser, la
fatiguer.
Aeneutre (s') (Fu), v. r6f. s'acconnattre.
« Faut s'y aeneutre ; — tu t'y acneus point. »
Aeoi miner (s') (Lg.), v. pron. — S'humilier,
prendre un air piteux ou aolent. V. Coiminer.
Aeonnaltre (Mj.), v. a. — Connaltre. Ex. :
Par les uns et par les autres on se fait aeon-
naitre. V. Acconnaitre. On ne pron. qu'un c.
Hist. — « L'ung d'iceulx s'aprocha du maistre
D'hostel et se fit acongnoistre. »
(La repue de Villon et de ses compactions.)
Aeonsent (Mj., Lg.), s. m. — Consente-
ment, accord. S'emploie dans Texpression
Etre d'aconsent. D6r. de Aconsentir. Syn. de
Assent.
Aconsentement (Mj., Lg.), s. m. — Con-
sen tement, adhesion, permission. Syn. de
Assent, Halt, AgrL
Aconsentir (Fu, Mj., Lg.), v.n. — Consentir
Ex. : Is y ont ben aconsenti. — Presque
exclusivement en parlant d'un mariage ou
d'un partage. Ex. : La m6re a pas v'lu acon-
senti.
Acorer, v. a. — Caler ; mettre une cale
pour arrSter une roue.
Et. — L'accore est une piece de bois qu'on
dresse pour Stayer .Les accores sont des etancons
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ACOTONNfi — ADAM
ou fortes pieces de bois qui servent & etayer un
vaisseau en construction, en reparation. De A,
Shore, — rivage, etai. (Lrrr.)
Aeotonne (Lg.), adj. q. — Tres frise" et far-
man t une tignasse £paisse qui ressemble a de
l'ouate. Se dit des cheveux. Syn. de Amate-
lasse. Du fr. Cotton.
A con, — Jouer a cou, a cut, a se cacher.
V. Acut.
Acooer l (s') (Mj.), v. r6f. — Se prendre a
couver. De Ad. cubare.
Acouer * (Lu6), v. a. — Couper une ver-
tebre de la queue aux chevaux ou un muscle
fl£chisseur de la meme parlie.
Acouiner (s*) (Lg.), v. r£f. — Se rencoigner.
Syn. de Racouiner. De>. du fr. Coin.
Aeousse, e> (Mj., Lg.), adj. q. — Mai lev£,
mal cuit, en parlant du pain. || Sans ressort,
sans e^nergie, avachi, en parlant des personnes.
Aeoussi, Ie (Mj.), — Meme sens. || Fig.
Ratatine\ abattu. Se dit, en plaisantant, des
personnes.
Acoutas, s. m. — Etai pour soutenir un
mur.
Et — Acoute ; appuy£, soutenu. Le sens primitif
de ce mot est : Accoude, qu'on ecrivait autrefois
Acoute, de Coute, variation de l'orthographe
Coude. On s'appuie sur les coudes. — Accubitare se.
(L. C.) — Acotas ; appui ; trique qui soutient une
tranche chargee de fruits ou un mur qui penche.
Hist. — Acoter, appuyer. « Qu'il faut reflaire
l'advant mur dudict chastel... et pour acouster
par le rapport desdictz. . . ledict ouvrage. * (God.)
Acouter (Sal.). — Tomber sur le cdte* ; se
faire une entorse.
Aeourt. Accroupi. V. AccouvL
Acoyau (Mj.), s. m. — Coyau. Se trouve
au n° 2 de Hatzf., terme de construction
Syn. et d. de Agoyau. || Ec. Un coyau (co£-iau).
petite corde pour certains filetsde peche.
Aeraser (Auv., Mj.), v. a. — Ecraser. Ex. :
Acraser de sottises, — accabler d'injures,
d'invectives.
N. — Salir, abimer, deteriorer. (Dagnet.)
Acremer (s') (Lg.), v. r6f. — Se couvrir de
creme, en parlant du lait. Ex. : Le lait est
tout frais tir6 ; ii n'a pas eu le temps de
£ acremer.
Acreur (Mj.), s. f. — Acrete\ || Aigreur,
renvoi acide de Testomac. Syn. de Aigrette.
|| Ex. : Les poumes de troche, $'a trop
d'dcreur tout frais cli. — II m'a pris tout
d'ein coup eine dcreur dans la gorge, que je
ne pouvais sement pas causer.
Et. — Lat. Acrem. Aacre est le mot savant ;
aigre le mot popul. — L'accent circonflexe ne
s'explique pas. Acrete, vx fr. Aigrete. (Scheler.)
Acriner (s'), v. r6f. — S'endormir sur la
besogne. V. s'Acliner.
Acrouter (Lg.), v. a. — Encrouter. Je
n'avons pas pu encreter de matinee, la terre
6tait trop acroutie par la groue. »
Aerozlllonne, *e (Mj.), adj. q. — Dispose
en grappes series, en parlant d'un bouquet
de fruits, de fleurs, en trochees ou trochets.
Et. — De : crozille, parce que certains coquillages
se rassemblent sur les pierres en groupes tres
serres, en colonies qui ressemblent a de veritable*
grappes : moubs, etc. Ex. : Si vous voyiez com me
les preunes sont acrozillonntes dans ce preunier-la !
Y en a eine tapee ! — Agruzele ; couvert de bou-
tons, de vermines, d'insectes, comme le groseillier
de ses fruits. (Borel).
AcrozOionnee. (Mj.),s.f. — Amas de fruits,
de fleurs tres series sur une meme branche,
trochee bien fournie. V. le precedent
Acte (Mj.), s. f. — Acte, e'crit constatant
une convention. Ex. : J'ai eine vieille acte qui
dit que le mur est mutuel. Cf. Geste. || Lme.
La grousse acte ; la minute d'un acte (et non
pas la grosse). Difference de genre.
A e-t-heure. Pour : A cette heure. || Main te-
nant ; vieille locut. qui revient souvent dans
la conversation, mSme sans motif. L'orthogr.
varie.
Hist. — « J'ay des pourtraits de ma forme de
vingt-cinq, de trente-cinq ans, je les compose avec
celui d' asteure. Combien de fois ce n'est plus moi ! •
(Mont., m, 13.) — Astheure (Brantome). — • Moy
asteure et moy tantost sommes bien deux. » (Mont.,
in, 9.) — « ...Dit le pore espy tout asteure.
(Baif, p. 315.)
Action (Mj.), s. f. — Activity. Ex. : II a de
taction, il est actif, dSbrouillard.
N. — Actiouneux, se dit de qqn qui est actif, vigi-
lant. — Actiouner qqn, l'activer. (Jaub.)
Actonner, v. a. — Cocasser, b^gayer ; de
la : actonnier, celui qui ne flnit a rien, (M£n.)
N. — De Montesson renvoie a Hoquetonner (de
Hoquet, evidemment) et a Nocter, syn. de mur-
murer. D. C. a Noctare. — Cf. jacquetonner.
A col. Devrait s'6crire Accul. V. Accut.
N. — V accul d'un rocher, sa partie escarpee, la
ou il n'est plus possible de reculer sans se preci-
piter. (L. G.)
Acute et mieux Accule, part. pas. —
Repose" sur Ie cul.
' Aeupert, Encupert, adv. — En queuque
part, qq. part.
N. — Jaub. donne : Enqueupart, Enqueuque
part, Enqupart. — Aeupert.
Aeuroquer (Lg.), v. a. — D6caver ; syn. de
Curer, Roupir, — au jeu. || D6pourvoir com-
pletement, en g6ne>al. V. Cure-oques.
Acut, s. m. — Extr6mit6 d'un pare, d'un
bois. V. Cute, Cache. (M6n.) Doit s'£crire
Accul. V. A cul.
Adam (partout), s. m. — Le mouchoir au
pere Adam, la fourchette du pere Adam, les
doigts de la main considers comme servant
a se moucher ou a saisir les aliments. V.
Pomme. || Ne connattre ni d'Eve ni d'Adam,
une personne, ne la connattre aucunement,
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ADfi - ADEULfi
15
i
mdme en remontant tres loin dans le passed
— Ne pas dire, comme qqs-uns : Ne connaltre
ni des levres, ni des dents.
Ade. Pour Adieu. Au xn e siecle. Adeu.
Hist — « Si se d£partent et s'en vont
Et a Pun r autre commande*
Moult coieraent : Adi, ad*. »
— « En plorant lor a dit adS. »
Adebeau, (Mj.), adj. q. invar. — Ne s'em-
ploie que dans Texpression : Eter ben adebeau,
etre bien agr^able, bien avantageux. Ex. : II
illi en est ben adebeau d'avoir ren a faire. —
Le mot correspondant est Ademal.
Adelaisi, Adlalsl, Adlesl(Mj., Lg., Sal., etc.)
s, m. et adj. q. — Homme peu raisonnable,
[ui fait des farces dignes d'un enfant. Syn
le Manifait, N*a-que- faire. |l Niais, begaud. ||
Oisif.
Et. — Par sa composition, ce mot r£pond exac-
le merit a son syn. N' a- que -faire, car il signifie litte-
ralement : Qui a du temps a perdre. II est mis, en
effet, pour : A du laisi, ou : a du loisir. J 'en trouve
la preuve historique dans Brantome, Dames gal.
{Disc, I, 29.)
Hist. — « L'orfevre etait bien a loisir de s'amu-
ser a faire ces fadezes. » et : « Ce roi 6tait bien de
loisir de donner ainsi app£tit d'une viande nou-
velle, qu'il devait tenir si cnere. » (Id., p. 41.)
N. — A Baug6, on dit : A mon lezi, pour : A mon
loisir. C'est done, bien cl aire men t, celui qui a ou
qui prend le temps de s'amuser aux d£pens des
autres. Nous n' ad met tons pas l'explication de
Du Canoe : lascivus. — G. de Guer est dans le
vrai : ad r licere, §tre tranquille. Rapprocher :
louezi (de licere) et pla6zi (d> placere).
— < Ine moitic de quene a la recherche d'ine
boursaye d'argeont qui lui a 6t6 volee, rencontre
commere Pechalle qui lui dit : « Veux-tu qu'i onge
ocque ta, ma qui se be a men AdeUsisJ » (Borel.)
— « Et Charles et Franceis se colchent a leisir. »
(0. deGuer.)
La conjug. de ce verbe pourra interesser qqs lec-
teurs. — Loisir, leisir, laisir, 4esir, lisir, — v. n.
impers., — 6tre perrais, 6tre loisible. Lat. : licere ;
Indie, pres. : loist, luist, list, leist, laist, — licet ;
Imparf. : loisoit, lisoit, — licebat ;
Parf. : lut, liut (en une syll.), — licuit ;
Fut. : loirat, loera. — Cond. pr. : loiroit, — liceret;
Subj. pres. : loise, luise, lise, — liceat ;
Subj. imp. : leiist, — licuisset ;
Part. pres. : loisant, — licentem ; part. pas. : leu,
— licitum.
L'inflnitif est reste* a l'gtat de subst., comme
plaisir, de placere. — Le sens primitif du v. loisir
est done : licence, permission. || La valeur de: J'ai
la permission ou la faculte d'6crire, s'est r^trecie
en celle de : j'ai le temps libre d'ecrire.
Ademal (Mj.), adj t q. invar. — Ne s'emploie
que dans la loc. : Eter ben ademal, dtre bien
ennuyeux, bien pSnible, bien d^savantageux.
Ex. : 11 va illi en 6ter ben ademal de se lever
de si boune heure.
Et. — A + de 4- mal. C'est le contraire de
Adebeau. — Ademau, Adebea, — a mal, a bien.
(Borel.)
Ademaa (Lg., Fu), adj. q. invar. V. Ademal.
* II illi en est ben ademau a'avoir ren a faire. »
Adementiers, adv. — En attendant, tandis
que, pendant que.
Hist. — « Et demintUres qu'il le prent. »
(Raynouard, a Dementre, sous Mentre.)
Et. — Ad, dum, interea ; dum intra ou interim ;
dum intra ipsum (D r A. ros.)
Adenaisser, v. n. — Passer la nuit : Je me
s^ adenai$sL
Et. — Aden^ser, adneser, faire perdre le temps,
emp£cher de travailler, — s'arr§ter pour bavarder
avec qqn, — s'endormir, se laisser aller a la paresse.
(Dott.) Sens different du ndtre. — J'y verrais le
mot : Ne, nuit.
Adent (Mj., Pell., Sal., etc.), loc. adv. —
Courbe\ pench^ vers la terre, en parlant d'une
personne. A Mj., on dit : Marcher, aller en
a-dent. — A Pell., on dit : Aller a-dent. V.
Adente. || Sur les dents, la face contre terre,
sur la face, a plat ventre.
Hist. — « L'un gist sur l'altre e envers e adenx ! •
(Ch. de Roland, 1624.)
— t Toutes les fois que le roy Sapor mon tail a
cheval, l'empereur Valerian se metoit adens sur les
piedz et mains, et le roy Sapor montoit sur son dbs
et de la montoit sur son cheval. » (Bouchard,
Chroniq. de Bret — God.)
— « Et si li donna tel hurtle (coup)
Des deux eles par mi la face
Qu'il cai as dens sur la place. »
(L. C. — v° hurtee.)
Adenter (s*) (Mj., Sal.)i v. r6f. — Se courber
se tenir penche\ en parlant des personnes. Ex.:
II est tout adente* sur le feu. Se dit a Pell,
comme a Mj. — Voir cependant la note a
Adent. a Adente-tk done ! » dit-on a un enfant
qui mange sa soupe salement ; c.-a-d. penche-
toi done. || Se dit meme en parlant des choses.
Une maison adente, renvers^e par le vent ; le
vent adente les bl6s. — En comparant a une
bouche Touverture, la gueule d'un pot, on a
dit : adenter un pot, pour : le renverser.
Hist. — « Adenta un pot sur les chandelles estans
sur le ventre d'icelle malade, qui fut fait par forme
de ventoise (ventouse) 1425. (L. C.) — S' adenter,
c'est done bien*. se pencher, les dents en avant, ou'
la bouche, au pr. et au fig. — « Adente done le pot a
lait, qu'i s'dgoutte. » — « Se pencher pour regarder
au dessous de soi. »
— « Par la ou il estoit entrez
S'en est issuz tot adentez. » (Renart, 3400)
Et. — Adens est fr. — Vx fr., adenter, — coucher
sur le ventre ; s'adenter, — mots excellents et qu'il
est bien dommage de voir perdus. »(Littre.)
A pour contraire : Sovincr, renverser sur le dos,
coucher le ventre en Pair, abattre, §tendre, tomber
a la renverse, sur le dos... — Etym. Supinare, de
Supinum, (Sovin, le contr. de Adenz.)
Aderssee (Fu), Adressee, s. f — Chemin en
ligne droite pour raccourcir la ligne ordinaire :
J'ai coupe par la piece ; y a eine adersie ; j'ai
arrive avant li. » || Mj., Lg. — Sentier. Ader-
sie est, a Mj., une forme vieillie de Adressee.
Adetre adv. — A droite. Lat. ad., dexter.
Adeule adj. Triste.
Et. — De : se douloir ; je me deuls. Cf. Con-dol-
^ance. — En deuiL
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ADEUZER — ADRESSfiE
Hist. — L'erapereur Charles de la mort de son
beau-frere le comte d'Anjou triste et adeulle... »
(J. de Boxmv., Chron., p. 38 ") — « Si advint que a
l'heure que le tres sainct roi (Louis IX) venoit de
rendre son ame a Dieu, les Francoys, qui de son
d£ces estoient tant adeullez que plus nepovoient... »
(Id., Hist. aggr. II, 24.) — « Laquelle femme ne
trouva pas sa monnoye, dont elle rut moult adoUe
et courrouctee. (1386. — D. C.) — « O Dieu !
Comment voions-nous les jeunes gens adouler et
entrister... » {Christ, de Pis an, dans Constant.) —
Variantes : Adolir, adoloser, — louser. (God.)
Adeozer (s'), v. r6f. — Se mettre a deux ;
se dit ordinairement des unions iltegi times.
Et — A, deux. — « Adouer, adouacer. —
S' adouer, — s'accoupler. (God.)
Hist. — Perdrix s'adouent vers la my-f4vrier
(Diet, gin.) — On trouve aussi : Adouer, adeusser
Dans certaines regions, deux se prononce deusse. —
Se mettre deux ensemble pour f aire une chose qcque.
Adieu. Adieu pas, pour : je ne vous dis pas
adieu, mais : au revoir. — Adieu va, pour :
va a Dieu. Terme de marine et de batellerie.
— Adieu vat* ! — la manoeuvre estfaite.
Adirer (s') (Pell.), v. r£f. — Sparer. || v. a.
Tromper. Ex. : Ce n'est pas la le chemin, vous
nous adirez.
N. — Ce mot est fr., — perdre, egarer, mais n'est
usite qu'en jurisprudence : Adirer une piece. —
Dans les autres sens, il est vx fr., ou des patois
actuels. — Ex. : Pour trouver ma ferme, il n'y a
qu'a aller tout dret ; pas moyen de s* adirer. « —
« Pour venir a ma me*tairie, ce n'est pas adirant, »
cad. : il n'y a pas moyen de s'egarer. — || Adire,
chagrin, elonne, ennuye* du depart de qqn.
— D'adire, de difference. Ex. : II y a ben de
Yadire, — nous sommes loin de nous accorder sur le
prix. Cf. II n'y a pas a dire. — Car, si le sens est
clair, retymol. Test moins. M£nage propose : a
dire, dans le sens de manquer. Ex. : II s'y est trouve"
& dire un ecu. Les diverses formes: endirer, esdirer,
font supposer : dire, et non le lat. ire, aller. (Lrrr.)
Hist — La doulce Vierge adira son tils, lequel
estoit demourg au temple. (L. C.) — « (II est des-
pays) ou les eunuques qui ont les femmes reli-
•gieuses en garde, ont encore le nez et les levres &
dire, pour ne pouvoir estre aymez. (Mont., Ess.,
I, 22.) — « Ce siecle auquel nous vivons, au moins
Four nostre climat, est si plombe, que, je ne dis pas
execution, mais l'imagination, mesme de la vertu
en est & dire. (Id., I, 36.) — t et... quand le jour
disparut et que la lune mit la tdte a son regardoir,
messire de Salvert et sa gent se trouvaient adiris au
milieu de la jolie for§t de Cr6mille, proche Champ-
chevrier. » (H n> * du vx tps, p. 167.)
Adlalsl, Adlesi. V. Adelaisi. || Sar, Do. —
Naif, inoccupe\
N. — Je releve sur un catalogue de livres : « Mi
Usi » (Mes loisirs). Poesies provencales, pat. et fr.,
in-12, 1887. Par Boiixat.
Adomeseher, v. a. — Domes tiquer. En
pari ant d'un chien sauvage : Je l'ai adomeschL
En italien : Addomesticare.
Et. — Domesche vient de : domesticus, avec
l'accent sur l'e. Cf. S'accoquiner, de Coquina, cui-
sine. (L. C.) — Devenir moins dur, plus souple ; se
faire, se prdter a. Ex. : L'mat'las s*adomichera.
(Dott.)
A-don (Lg.), Ioc. adv. — En don, gratuite-
ment. — V. vente de lard, du F. Lore. — Cou-
tumes.
Adophe (Mj.), n. pr. — Adolphe.
Adopter (s') (Mj.), v. r6f. — S'adapter.
Confusion de ces deux mots.
Adorer (Sp.) v. a. Fig. — Faut Yadorer,
il faut en passer par la, Vendurer. — Encore
une confusion de mots.
Adoobage (Lg.), s. m. — Raccommodage,
rhabillage. V. Adouber. \\ Lg. Reduction d'une
luxation ou d'une fracture.
Et — L'adoub est proprement un vgtement
militaire, armure, garmment, — et, vgtement,
habillement, en g4n6ral.
Hist — « Elle alia par devers l'houste du gervis
vert qu'elle dist estre adoubeur, lequel demanda a
Nicolas Desioux s'il aurait son setter d'avoine pour
Vadoubage de la fille qu'il lui avait fait habiUer. >
(1515. God.)
Adouber (Tim.), v. a. et n. — Etirer un
brin de fil pour faire disparattre un maton.
Syn. de EneiUer. ||Lg. — jlemettre un membre
cass^ ou d^mis, recluire une fracture, une
luxation. Syn. de Raccommoder. — C'est le
mot fr. pris dans un sens special. V. Adou-
bage.
Et. — Les 6tymol. sont controversies. La plus
naturelle est du german. Dubban, frapper, d'ou :
dauber, parce qu en efTet dans le c6r6monial, on
frappait le chevalier en l'armant (adouber che-
valier). Cette derniere opinion est confirmee par
l'anc. angl. dub t coup, et to dub, adouber chevalier.
On comprend comment Adouber, cad. toucher a,
frapper a, — a pu donner les sens divers de Adouber
(Lrrr.)
Hist. — « ... a la couturidre qui a vaqque" IV jours
a adoubber les aubes, et aultres draps, linges. ( Jaub.)
— c Leurs chirurgiens et adoubeurs Tavaient si bien
adoube que jamais il ne serai t boiteux. » (Diet, gin.)
— Borel dit : Donner des soins a une fracture,
remettre un membre dlmis. Faire un acte de chi-
rurgie sans en avoir recu le droit par la docte
faculty. — Raccommoder des vieux vgtements, du
linge d6chir6.
Adoobear. Rebouteur. V. Adouber.
Hist. — « lis la menoient a Poictiers, a Yadou-
beur. » 1515. — (God.)
Adoule, adj. q. — Adroit. Etre ben adoute.
— . Je comprends mieux le sens de : chagrin,
triste, donn6 par God. V. AdeuU.
Adresse (Sar.), s. f. — Sentier, raccourci,
— et:
Adressto (Mj., Chem., Lg., Choi.), s. f. —
M£me sens que Adresse. Elle permet de
couper au plus court : « Passe-donc par
Yadressie. » — « Vous prendrez le routin, pour
couper a Yadressie.
N. — C'est l'acception 6tymol., et elle a cours a
Mj. comme au Lg. ; mais a Mj. on donne par ext le
nom d'adressie au sentier lui-meme.
Et — Elle est la mdroe aue celle du v. Adresser,
3ui est formd du pr6f. A et de l'adj. Droit, prononc^
rait ou dret. Uadressie permet d* aller tout drait
ou tout dret — Anciennement : direction vers un
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ADRET — AFFAITG
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eu. — Faire aller droit a un lieu : « Son passage
adrcssait par Luxembourg. » (Diet, ginir.)
Hist. — « Lequel charretier avait men6 du vin en
in char, et en soy retournant prist les adreces a
ravers les champs, sans aucun chemin tenir. »
1414. (D. C ) — a II a pris par les adrets. » Dott.) —
i Ceux qui connaissaient les adresses des chemins
'urent ceux qui echapperent. » (Preface des Conies
ie la Reine de Navarre.) — « Elle arriva par les
idresses, .... par les chemins hordes de feuillages...
usqu'a la grande m^tairie de la Renaudtere. »
Rene Bazin, Types de province.)
— « Mes qant il 1'oT de loing plaindre,
Si s'est mis parmi une adrece
A Malpertuis sa forterece
Ou il ne crient ost ne agait. »
Renart, 10403.
Adret, *te (Mj., Lg.), adj. q. — Adroit, e.
|| prepos. juste en face de. Ex. : II demeure
idret chez nous. » || S'entend non seulement
ie la dexte>it6, mais de Intelligence : « II est
frai adret pour les mals. »
Et. — Du temps de Corneille on prononcait :
idret, adrete, qui est la prononciation norm. — A,
Iroit, Non pas de dexter, mais de : ad, directus,
►roprement, dirig£ vers, adresse\ — V. Dreu
A drette et a gauche. (Fu.)
Adrlgail (Sp., Lg.), s. m. — Attirail, en-
jemble d'objets encombrants ou en desordre,
tout le tralala.
Et. — Favre donne : Drigail, driguay, — le
mobilier d'une ferme, d'une habitation. — Serait-
ce pour : intrigail, du fr. intrigue? Peu probable
V. Adrigant.
Adrlgant (Lg.), adj. q. — Roublard et insi-
nuant, qui sait se tirer des difficultes. Syn. de
Dkpassant.
Et. — Parait Hre une corr. du fr. Intrigant.
Adroisse (Sa., Lg.), s. f. — Adresse. N. Cette
forme vieillie, quoique fort usit£e encore,
correspond au fr. Adroit, de meme que le fr.
Adresse correspond a la forme patoise Adret.
V. Abrit, abrier. Cf. Moitier, etc. — Vx fr.
Adroiz.
A d'soir, Pron. Adsou6, — a ce soir.
Adnber (Lg.), v. a. Remettre, raccommoder
un membre. — Syn. et d. de Adouber.
A do boa x (Lg.), s - m - Empirique qui rac-
commode les membres luxes ou fractures ;
rebouteur. De>. de Aduber.
Aduillmn (Lg.), s. m. — Aiguillon. Pron. :
adu-illan. Corr. du franc.
Aduille (Lg., Fu). — Pron. : adu-ille, s. f.
— Aiguille.
Adnser (Lg.), v. a. Aiguiser. Syn. et doublet
de Aguser.
Adusque jusqu'a. C'est le lat. Ad usque.
Aduyon (Fu.), agu-yon, aiguillon.
« J'foutis mon aguyon dedans,
Ou n'en cheyait qu'des s'nelles. »
(Voir, au F. Lore, la chanson des Mensonges.)
Advarse, adj. pris adv. — « Tu fais tout
idvarse. » Tu fais ton travail a l'envers, le
-ontraire de ce qu'il faudrait
Et. — Ad, versus, — qui est place a 1' opposite
d*une chose, ou tourne" vers elle.
Ad varsity, s. f. — Haine. « I'm'prenit en
advarsite, » en haine.
Afalnianter (Mj.), v. a. — Rendre faineant.
Syn. de Anianter, Avesser, Acaigner, Aladrer,
Acaignarder, Haquenir. Der. de Fainiant.
Afenasser (Mj.), v. a. Jeter en desordre,
brasser comme du foin. Se dit des recoltes,
des cheveux, des vetements. Ex. : Le vent a
tout afenasse le grain.
Et. — Lat. foenum, foin. — Cf. pat. norm.
F(e)nasse, mauvais lit. — V. Affenasser.
Afeoicle (Br.), adj. q. — « Quand les b§tes
ont peur, qu'elles dressent les oreilles, on dit
qu'elles sont afeniclees.
Aferdnrer (La.), v. a. — Refroidir, tran-
sir de froid. Syn. de Efferdiller. || Ec. pron. :
Effoirdure. \\ Aferdure (Fu). V. FerdiUon,
Afferdeiller.
Et. — Pour Afredurer, du fr. Froidure, autrefois
Freidure, par m6tathdse.
Aferouer (Mj.), v. a. Couvrir. || Entasser.
Fixer une plante en terre en tassant la terre
sur la racine.
Et. — Ce mot, qui est le pendant de Difirouer,
est pour Afrouer. II renferme la meme racine : frou,
qui est dans Defrou, Dtfrouer, etc.
Affalbllssant (Mj.), adj. v. — DSbilitant.
Ex. : Le vinaigre est affaiblissant.
Affalgnanter (Sal.), v. a. — Rendre fai-
gnant, faineant.
Affaire (Mj.), s. f. — Avoir affaire de, —
avoir l'occasion ou l'obligation de. Ex. :
J'avais point affaire de y aller. || Id. Avoir
besoin de .Ex. : J' ai point affaire de 16, je n'ai
pas besoin d'elle. || Eter a son affaire, — Stre
a Taise. || Faire t affaire, — convenir. || Faire
son affaire a qqn, — le rosser, le tuer. Syn.
de Regler. || Faire son affaire, — s'enrichir.
II a fait son affaire en dix ans de temps. ||
Etre de la bonne affaire, — etre aimable, conci-
liant, accommodant, obligeant. || Etre d'eine
affaire, — £tre tres affair^, tres occupe\ tres
entiche. Ex. : Alle en est d'eine affaire, avec
sa robe neuve ! || Affaire, — chose, en general.
Ce n'est pas des affaires a dire. C'est eine
affaire que j'en sais point le nom. || C'est
V affaire de..., — cela demandera, exigera.
Ex. : C'est V affaire de dessetrois mois. || Par
affaires, pour affaires. II est venu par affaires.
|| Au pluriel : Effets, objets d'ameublement
ou d'habillement. || Sp., etc. — Avoir ses
affaires, — ses regies. V. Compagnie.
Affalt (Mj.), s. m. — CrSte d'un billon, d'un
sillon, dans un champ laboured V. Affaiter.
Affaite, part. pas. N. Ne pas confondre
avec Affaite. — Gai, eraoustilte, apprivois6.
Cet enfant est bien affaite. || Prepare, dispose.
Et. — Ad, factare, — affecter. Se disait pour :
apprivoiser un oiseau de proie. — Affaiter, vx fr.
Afaitier, bien elev6, courtois. Aflectare signifle :
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18
AFFAITfi — AFFILER
approprier a 1' usage voulu : « Messages (messagers)
aftaittes de ce faire », dans le sens de : Mettre au
fait. Celui qui est dans ce cas est plus debrouillard
qu'un autre. (Schelbb). — Rassaste, repu ; diffi-
cile, d6gout£ ; dress6, faconng, experiments, par6
avec recherche. (Dott.) — Fin, prudent, appris, vif,
remuant. (Borel.)
Hist. — « Pantagruel aperceut certaines petites
andouilles affaictees. (Rab., P., IV, 35.)
— « Mignonne est trop plus affetee,
Plus fretillant, moins arrestee
Que le passeron de Maupas. »
(Mabot. Epigr. 216.)
Affatte, part. pas. — En forme de falte-
V. Rais. Un boisseau de ble est vendu au rais
(au ras du boisseau) ou affaiti, a Vomecfde,
on en fait tenir autant que Ton peut, en falte.
— Une charret6e de foin, de paille, de fumier
est dite affaitie quand elle est remplie au-
dessus des ronches ou des paumelles. (Fu). V.
Affaiter, pour plus de details.
Affatter (Mj.), v. a. — Terminer en fatte,
par le haut, une meule de foin, un tas auel-
conaue. — On dit qu'un pailler est bien
affaiU. — N. On ne fait sonner qu'un f.
affaiti.
Et. — Du fr. Falte, lat. fastigium. — V. Enf alter,
— A Vaffaitte, ou a l'omSchee : « Amonceler.
entasser en forme de cdne ou de pyramide des objets,
qu'on peut compter ou mesurer, p, ex. des cha-
taignes ou des pommes de terre, dans une mesure
de capacity, de maniere a faire bonne mesure : « Un
boisseau affaiti. » — Ecrit a tort affe'ter dans la
citation suivante : « Brandissant avec fureur une
de ces lourdes fourches dont on se sert dans le pays
pour affeter le foin sur les charrettes en temps de
r6colte. » (G. Sand, Valentine, t. II, 17. — Cite par
Jaub.) — « Certaines denizes ne s'enfattent pas,
telles que le b!6, l'orge, on les radure (au rais) —
Jaub.
Hist. — « ... tracassoit, ramassoit,cabossoit,
afestoit, affutoit... » (Rab., P. I, Prol.) — « La
moytte d'une meson qui autresfois fut a fesu et qui
de present est appentiss6e. » (1467.) — « Rares
et pr£cieux sont les artistes qui savent affaiter irr6-
prochablement un pailler, faucher sans que le dail
marque a chaque coup son passage, parer un
fagot... Ii6 de solides riortes. (La Trad., p. 65) —
« Tous vendeurs de drap en detail les aulneront par
les fest, sur peine d'amende arbitraire » ,c-a-d. par
le haut. {La'Cout. d'Anjou, art. 173, v° Fest. —
Menage.)
Affarmer (Mj.), v. a. — "AiTermer.
Ail arm lr (Mj.), v. a. — Affermir.
Alienage (Lg.), s. m. — Le foin, la pansion
que Ton donne aux bestiaux. || Action de
panser les bestiaux, pansage. — Locut. :
Mettre a Yaffenage, — pouryoir de fourrage
un cheval. V. Affener.
Affenasser (Mj.), v. a. — Emmeler, coucher
pele-mMe, comme du foin. Ex. : Le yent a
tout affenasse noute lin. V. Afenasser. N. On
ne prononce qu'un f.
Et. — Ad, foenum, asser, suff. pejor. — Enfe-
nasser, mettre dans du foin, ou mettre du foin dans
qq. objet. On enfenasse des sabots en guise de
semelle pour empecher le froid ou rhumidiU*.
(Jaub.)
Affener (Lme.), v. a. — Mettre en pension,
ou pansion, pour qqs jours, dans une auberge,
une vache, un boeuf. C'est : mettre au foin.
V. Affenasser. \\ Distribuer Yaffenage (ce
qu'on donne de foin a un cheval, etc., pour
son repas) dans les r&teliers. — Se dit aussi
des personnes pour leur nourriture. || Lg. —
Pourvoir de foin, panser les bestiaux.
Hist. — « Estomac bien a point affene etagrene. »
(Rab., Ill, 15). — a Le lendemain, quand il alia
voir ses boeufs au petit jour, tout en les affenant et,
les calinant... » (G. Sand, Pet. Fadette, XX — God.)
Afferdelller (Lg.), v. a. — Transir de froid.
Syn. et doublet de Efferdiller, Aferdurer
(mieux avec 2 f).
Affiage, s. m. — Verger de jeunes arbres
qu'on doit greffer ou deplanter. (Cho.) M6n.
— V. Affier.
Affiau (Sp.), s. m. — Enfant, fils ou fille.
Ex. : C'est ca mes affiaux, — ce sont la mes
enfants, ma prog^niture. V. Affier. Syn. de
Fieux, Queneau.) Queniau, Gosse, Gonse,
Maminoty Loupiot, Moutard, Drdle.
N. — Adfiau, enfant du premier age.nourrisson.
« Une femme avec son adfiau. Renvoie a Adfier.
(Jaub.)
Afficher (s') (Mj.), v. rei. — Faire inscrire
ses bans de mariage. C'est bien : faire con-
naftre par affiches. — De Ad, ficher.
A (He men t, s. m. — Ce que Ton cultive dans
les champs. V. Affier. \\ Semailles, grains de
semence (de Mont.).
Affier (Lu6, Mj., Sp.), v. a. — Planter ;
Semer ; Travailler la terre. Ex. : Vela eine
terre qu'est ben affile, — elle a bonne mine.
— Au Lg. on dit: Affier de la pansion, affier du
vert, — semer du fourrage ; ce n'est done pas
seulement planter. || Lg. — Faire prendre ou
reprendre une plante ; la faire pousser. Ex. :
C'est le mois de septembre qui a tout afffU. ]|
Affier des choux, — les planter, les multiplier
— Un terrain est affU en vignes, c.-a-d. plante.
Provigner par boutures. Ex. : Je vas vous
affier un beau pied de bhukre pour que vous
puissiez vous en oriner (By). — V. Zig. 26«.
Et. — Solon les uns : fier a, confler a, lat. ad.
fidare. — Selon d ? autres : « C'est, 6videmment, de :
ad, ficare, ce v. 6tant, en B. L. syn. de figere, fixer,
piquer. (De Mont.) — Menage cite Ch. Etienne,
qui dit que « figere humo plantas feraces (Virgilb),
c'est ce que le peuple appelle affier, ou afficher, ou
piquer des plantes fertiles. — Se dit des cons-
tructions, des plantations, des animaux, des
hommes. — Elever, nourrir : Adfier, atfier un
enfant, un animal. V. Affiau.
Hist. — « Vrayment, dist Pantagruel, quand je
seray en mon mesnaige..., j'en affieray et enteray en
mon jardin de Touraine... et seront dictes poires de
bon christian... » (IV, 14. ^
Affiler (Mj.), v. n. — Donner son lait sans
difficult^ et d'un jet continu, en parlant d'une
vache. Syn. de s'Alayer.
Hist. — « Parmi Rune se fiert, qui tost cout et
afile. » L'eau qui coule excite l'idee d'un fil tird d'une
maniere continue.
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AFFINER — AFFUT
19
Affiner (Lg.), v. a. — Tromper, duper. ||
Faire affiner, meme sens. Ex. : Tu dis ca pour
m'affiner, ou : pour me faire affiner. — La
Fontaine l'a employe^ et bien d'autres.
Afiquet' (Mj.), s. m. — Petit ustensile
a (Tec tan t la forme d'un sabot lilliputien, que
lesvieilles femmes attachent a le*ur ceinture,et
au fond duquel elles appuient le bout d'une de
leurs aiguilles a tricoter, celle que dirige la
main droite. Les affiquets sont parfois en
argent ; le plus sou vent ils sont faits d'un
noyau de prune ou d'abricot, perce d'un trou
et vide.
Et. — Du lat. Afflxare, soit parce qu'on le fixe a
la ceinture, soit parce qu'on y fixe Pextremit6 de la
broche. — Cf. Colificnet. — C'est le dirain. de
Affique, prononciation picarde de Affiche. — Au
plur., choses menues qu'on fixe, parures de femmes.
— Cf. Affiche, Jaub.
Aflttre, ou Affixtre, s. m. — Grand pieu
garni d'une forte pointe en fer, destin6 a
maintenir un bateau fixe\ L'afTltre etant
enfonce dans le sable, au fond de la riviere,
on le retient au moyen d'une corde qui passe
d'abord en un trou A, entoure une ou deux
fois l'affitre, revient par en dedans en B, et
est maintenue par le terzillon C. (II faudrait
une figure.) Ec. Affltre ferre\ V. Bourde.
Petit affltre, id.
Affllge (Mj.), part, pass. — Infirme, impo-
tent, souffrant. Ex. : II est ben afflige d'eine
main, d'ein eil. V. Jaub.
Affoler (Sp.), v. n. — Devenir fou. V.
FoUier. C'est le v. act. fr.
Hist — c Dites hardiment que j'affoles
Si je dis huy autres paroles. » (Pathelin.)
Affondre, Affondrer (Mj.), v. a. — Faire
couler au fond, submerger. || V. n. Couler au
fond, etre submerged || Fu. « Le bateau a-t-
affondrSy il' tait pien de sabe a falt6e », et non
afTalte.
Et — A, fond. Difference de conjug. — On dit
aussi Enfondrer.
Hist — « Gargantua, du bout de son baston,
enfondra le reste des tripes du villain en Peau. »
(Rab., C, I, 37.) — Je dis ceste vague de Dieu
enfondrera notre nauf. » (Id., P., IV, 19.) — « Car la
medecine commencant a estre maistresse chassa et
enfondra par maniere de dire jusques au fond du
corps la vigueur et force naturelle. » (Amyot. Vie
<FAl. le G.) — « Cest parce que ma nourrice avoit
les tetins molletz ; en la laictant mon nez y enfon-
droit comme dans du beurre. » (Rab., G., XL, I, 79)
— « II prit quand et quand, des prSceptes d'At-
talus, de ne se coucher plus sur des lourdiers qui
enfondrenL » (Mont., Ess., Ill, 13.)
AffeoeU, s. m. — Gf. Effouil.
Hist — « Lesquelles vaches, et Yaffoueil qui en
proviendra, seront gardeea et conservees au mieulx
que faire se pourra en ladicte tie. » (Anj. hist. % 2«
annee, n° 6, mai 1902, p. 505.)
Affearree (Mj.), s. f. — Amas, accumulation.
Ex. : Y en a eine affourrie de fait dans cet6
maison-la I »
Et — Ad, fourrer — Hist Affourer signifiait :
donner du fourrage aux bestia'ux ; de feurre, ou
Sonne (foin on paille, qui a donn6 fourrage.) — Une
affourrte, c'est une grande bouchee. — Un affourr6,
— moissonneur que Ton nourrit (Lapayre.)
Affousse (Mj.), s. f. — Effusion. Ne s'em-
ploie que dans la loc. : S'en aller a Yaffousse
du sang. || Perte de sang, h^morragie incoer-
cible.
Et. — Du lat. Affusum, forme du v. AfTundere ;
ad, fundere, verser de peu haut. (Litt.)
Affranchir (Mj., Lg.), v. a. — Chatrer,
castrer. Syn. de Arranger. Ex. : J'ai
achet6 deux beaux petits gorins, mais ils ne
sont point affranchis. — Disposer un vase,
un poelon, une barrique pour recevoir leur
contenu de maniere qu'ils n'en alterent pas
le gout.
N. — On aflranchit un chaudron neuf en y faisant
bouillir des choux, une poign£e de foin, pour dter le
gout de neuf.
Affranchlsseor (Lg.), s. m. — Ch4treur,
hongreur. Syn. de MSgeilleur.
Afire, s. f. — Horreur. Ex. : II a ein mal,
ca fait affre de voir ca !
Et. — C'est le sens primitif du mot, que le fr.
n'emploie au'au plur. dans le sens d'angoisses :
Les afTres de la mort. Le de>iv6 AfTreux est la
preuve de ce que j'avance. — Manage le derive de
Afer, Africain, — Afrus, afrosus ; les Africains, a
cause de leur couleur, 6tant aflreux. !! — L'etym.
est contests ; il vaut bien mieux Pavouer.
Affre osete (Mj.), s. f. — Horreur. Ex. :
Queune affreuseU qu'eine coiffe pareille !
Affronte (Mj.), adj. q. — EfTront^.
Et. — Ad, frontem. — C'est celui qui se met
impudemment en face de qqn, par insolence, pour
Poutrager, lui faire affront, avec effronterie.
Affroltager (Mj.), Affroiter (Mj.), moins
usite. — Bien planter d'arbres fruitiers en
parlant d'un jardin. De Fruitage. \\ Fu. J'ai
&t6 ouer dans la vigne; ou-l-est ben affrutagie
(charged de fruits).
N. — Affruiter se dit aussi des fruits arrives deja
a une certaine grosseur et mangeables. Amandes,
pommes de terre affruite'es. — Mettre affruiter des
fruits sur la table (Jaub) — Ce poirier, bien tailte,
affruitera. (Litt.) — Achever de murir sur la paille.
« Quand les pommes de terre seront affruite r es t elles
seront meilleures. (Lapayre.)
Affnrer, v. a. Prendre garde. « Affark la
bigeoise pour ; garde la b§te (terme faubou-
rien). MAn. — Je n'ai pu controler ces mots.
Atlftt 1 (Mj., Sal.), s. m. — S'emploie dans
la loc. : Eter tfaffut, — etre bien portant. —
On dit dans le m§me sens : Eter d'accord. ||
C'est ein homme d'aff&t, ing6nieux, fute\
sachant se tirer habilement d'un pas difficile
qu d'une affaire embarrassante. Se dit qqf.
par dSnigrement. || Solide. (Lp^.) || En bonne
disposition : Es-tu tfaff&t de danser.
Et. — De A et Fust, bois. Etre dispose comme
qqn que Pon a, ou qui s'est plac6 derriere un arbre
pour la chasse. (Diet, gin.) — i La signification
particuliere d'affuter, disposer le canon a tirer en le
mettant sur son affut, conduit encore naturelle*
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20
AFFUT — AGATE
meat a la signification g6ne>ale d'aiuster, 6quiper,
disposer. Done : fitre d'aff&t, etre Dien disposed »
(L. C.) — Un gas ben d* affut est un garcon qui sait
bien faire les choses. Un outil, n'importe lequel, est
celui qui est remis en bon 6tat. (De Mont.) Le sens
de ce mot semble se confondre avec le suivant.
Affut * (Mj., Sal.), s. m. — Affutage d'une
scie, d'une hache. V. AfTut \ — Aiguiser.
Et — De : fust, bois, comme le pr6ce*d. — Pro-
% prement : le bois d'un instrument, d'une machine,
done la partie accessoire, la chose de peu de valeur.
— Afluter (autrefois Affuster, et l's se pronon-
$ait), e'est ajuster les outils aux futs qui les main-
tiennent, les mettre en eHat, aiguiser un burin, etc.
(Scheler.)
Hist. — a Parquoi craignant Gargantua que il se
gastat.., feist faire des arboutans a son berceau
bien afustez. > (Rab., P. II, 4.) — « II a besoing de
trop de pieces pour ajuster instement son desseing. »
(Mont. Ess., It, 37.)
Iff Atlas ; Affutiaox (Mj., Sal.), s. m. pl. — -
Ne s'emploie qu'au plur. — Instruments,
outils, objets d'equipement ou d'habillement,
proprieHe" mobiliere qcque.
N. — Le fr. emploie ce mot dans un sens voisin,
au sing. — La syll. au se prononce ao, souvent.
Et. — V. Affut 1 et 2. — Touiours la racine fust,
fut, arbre. D'ou : futaie, futaille, et raeme : jute".
Tous ces mots devraient avoir un accent circonfl.
— a Le mot Affut ayant le sens de : chose de peu de
valeur, affutiau, qui correspond par sa facture a un
diminutif * affutellus, a pu prendre le sens de : chose
futile, bagatelle. » (D r A. Bos.) — Outils. «.Les
ouvriers, dans les campagnes de Parrondissement
de Redon, appellent leurs outils des affutiauz :
« As-tu apporte tes affutiaux pour travailler? »
(Orain.)
A- Hot (Mj.), s. m. — Ce qu'il faut d'eau
pour faire Hotter un bateau.
N. — Afloat. (Moisy. Diet, anglo-norm.)
Afolsance (Mj.), s. f. — Foison.
Et. — A, Foisance. Ex. : Des preunes de Blourde,
y en a eine afoisancc. — Lat. Fusionem, action de
r£pandre en grande quantity. Cf. Boileau :
— « Et des couvreurs grimpes au toit d'une maison
En font pleuvoir l'ardoise ou la tuile a foison. »
— AfToisonner. (L. C.) — Cf. Effusion, profusion.
Agaceao (Lg.), s. m. Acacia. Syn. et dou-
blet de Agacia, Agacid.
Agacer (Mj.), v. a. Emousser, 6br6cher, un
tranchant. || Tim. fig. Ein gars point agace,
— fort et decide^ un luron, un gaillard solide.
V. AchaU. || Agacer les dents, mordre sur
l'6mail des dents, en parlant d'une substance
acide. || Agacer un enfant, — le faire rire en
le chatouillant.
Et. — Douteuse. « Qui fait entendre le cri de la
pie nomme*e agace. » (God).
Agaela (Mj.), s. m. — Acacia, faux robi-
nier. Cf. Gamion, Ganif, Gaboter. || Lg. —
Agacid. Syn. et d. de Agacia, Agaceau. \\ Ec.
De Vbgacia, des tgacids.
Et. — Cnrio.is.». l>u i,'T*e«; \fcakia, defaut de
mechancete\ paroe que ce vegetal, bien que pourvu
d'6pines, fournit de Donnes choses. (Litt.)
Agalgner (Cho.), v. n. — Etre de mau-
vaise humeur. — Probablement pour : Har-
gaigner, Hargu6gner.
N. — Faut-il aussi rapprocher ce mot de Aguei-
gner, pour : guigner, regarder en dessous? « La
dame et la chambriere regardaient d'aguignettu. *
(Bon. Despebriers, Contes et .Deois. — De
MONTESS.) m
Agalerner, v. a. — Le vent s'agalerne s'il
devient sec et dur. La galerne est le N.-O.
(Men.). — Sur les bords de la Loire, e'est le
vent d'E.
Et. — Incert. — En angl. Gale, vent violent.
Celtique ; Gwalarn, de Gal, vent.
N. — A Mj. la galerne est le N., rarement le N.O.,
jamais PE.
A gana ou Agana. — Arroser a gana , en
grand, largement, sans manager l'eau. V.
Gana.
Agapi (Mj.), adj. q. — Se dit d'un vent a
la fois violent, froid et tiumide, de bise. — II
n'y a pas un t final ; il sonnerait fortement,
agapite. || (Lpos.) id.
Et. — « Agapir et Aguapir, gater, corrompre. Du
lat. vapidum? influence' par le germ, hwap? (D r A.
Bos.) — Awapir, gater, effacer, — qui sent le g&te\
— a Hons qui ton cors mes a hontage
Plus es que femme a Dieu des pis,
Dessavorez et agapis.... (God.)
Agas (Fu.), s. m. — Masse d'eau. V. Acas
tfeau,
Agasse, — s. f. Pie.
Et. — Ce mot, qui est tout aussi fr. que pat. se
tire d'ordinaire d'une forme de Paha., soit agalstra,
com. le veut Diez, soit Agaza y suiv. Behrens. —
La forme du B L. Agasia, n'est sans doute qu'un
produit roman latinisi, et ne nous renseigne en rien
sur P6tymol. — Ce n'est d' ail leurs pas du B L. que
sont sorties les langues romanes, mais du lat. popui.
ou du lat vulg. — (G. de Guer. — Y.)
Agaste, s. m. — Accas d'eau. (M6n.)
Et. — De toutes celles que j'ai pu voir, je
conclus : Ag&t vient de A, Gast, gater, lat. vastara
(changement frequent de v en g.) — et Acas, de
cadere, tomber.
A gat (Sp.), s. m. — D6gat, devastation.
Ex. : Cet6 gel6e-la va faire ben de Vag&t. || En
agat, — en d6g§t, — en mauvais 4tat.
Et. — A, Guast, vx mot que le pat. ang. a con •
serve*. V. G&t, et qui se retrouve dans le fr. Gater,
D6gat, et dans le pat. Dtgdter. Lat Vastare., ha.
Wastan. — « Une bete est en agds, quand elle est
dans un champ ensemence\ — Faire de Vag&s, e'est
fouler les r^coltes aux pieds des hommes, des
chevaux. » (Borel.) — Poitou, Vienne, Deux-
S6vres : Agater. « Ses pores avoient 6t6 trouves
agastant la seille et avene de Marque Coursant *
(1473. — God.)
Hist. — « Que leur diet ennemy icy fust avec ses
forces pour les surprendre, ou pour faire le guast
parmi ceste leur isle. » (Rab., P. IV, 35.) — « Mais
si le maltre du bStail nioit que les b§tes eussent M
prises en agast. o {Cout. de Poit.^ I, 239, art. 76.) Cf.
Damage.
Agate (Mj.) s. f. Marbre $ agate. \\ Grosse
bille de verre colore\ ou de matiere moins
commune que les billes de pierre ou de
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AGAULER — AGOUT
21
marbre, servant ordinairement aux jeux des
enfants. — Syn. de : un marbre.
Et. — Curieuse. — Variete de quartz ou de
cristal de roche. Du grec Akhates, fleuve de Sicile
pres duquel cetle pierre abondait. (Litt.) —
D'abord Acate, puis Agate, p. 6. par fausse elyraol.
du grec Agathe, d'ou Agathe, d'ou Agathe, nom
propre l(itteralement : la bonne.)
Agauler (Mj., Lg., Ts, Sal.), v. a. — Dresser.
Ex. : II est ben agaule a travailler, — bien
dresse* au travail. Se dit des personnes aussi
bien que des animaux.
Et. — Der. du fr. Gaule. C'est le baton qui dresse.
Ex.: J'avais des boeulsqui n'Staient pas encore ben
agauUs, — dresses a obeir a l'aiguillon.
Age (Mj., Lg.), s. f. — Ex. : Dix-huit ans,
c'est la belle dge. (Avoir son age, e"tre majeur.)
|| Porter Ydge, — sembler avoir rage. Ex. : II
n'a que dix-huit ans, mais il porte Page de
vingt-cinq. || Absolument, porter Vdge, —
paraitre vieux. || Homme, femme d'dge, —
age, ee. || Les gens d'&ge, — les vieillards. ||
Extrait d'&ge, — extrait de naissance. || D'eiu
age, — du m&ne age.. || Etre dans les ages
de, — £tre k peu pres du me" me dge que,
avoir a peu pres tel dge.
Et. — Du BL. aHaticum, de setas, pour aevitas,
de ffivum ; devrait §tre du teminin, venant de
statem. (Litt.) — (L'est dans notre patois.) —
Fem. aux xvr> et xvn* s. « Cette dge ferree. »
(Malh.) — s Est-ce que nous ne sommes pas de la
meme dge, toi et moi? » (G. Sand. Vol.)
Hist t Les annees encloses entre ceste aage cou-
rante. » (Rab., P. V. Prol. p. 486.) — « Je suppose
qu'elles ne sont toutes d'un aage, mais quel cor-
sage ont-elles? • (Id., ibid, V, 28, 541.)
Ag6 (V), ou Agl (Ghl.), s. m. — Intervalle
entre 1'ameilLage et le veiage ; gestation. Ex. :
Ma vache a 12 jours Wage, ou d'agi. — Les
taures ameillent plus longtemps de devant le
terme que les vaches qu'on a tiroes. Ce mot
est le m£me que YAjet de Tim. et que le sui-
vant »>
Agees (Mj., Sar.), s. f. — Ne s'emploie
3u'au plur. — Les six jours qui s^parent Noel
u 1« de Fan.
N. — Le temps qu'il fait pendant chacun de ces
six jours est cens£ pronostiquer le temps qu'il fera
en moyenne pendant chacun des 6 premiers mois
de l'annee suivante. On croit dans nos campagnes a
cette correspondance.
Et. — D'ou provient ce mot? Je lis dans Dottin :
c Entre Nau et l'annee
C'est le jour des achets. » (V. Achet.)
« C'est en eflfet un peu apres Noel que Ton ajete
les cadeaux pour le l er de l'an et nombre d'objets
utiles dans le menage. Sans doute a cette epoque les
serviteurs de la ferme recoivent leurs gages et les
emploient en acquisitions. On prononce Ajeter,
Four Acheter. Ex. : Ajeter la bride et le licou, —
anneau et la chatne de montre des fiancailles. —
Aghais. March6 a aghais, a termes de paiement et
de livraison, que doit aghaiter, ou observer, celui
qui veut en proflter. Noel etait p. £. un de ces
termes. (D. C.) — Ager, aget, aje... Terre rejetde
hors d'un fosse pour former le terre-plein. II Pot de
vin, enjeu. (Dott.) — N. Toutes explications
doanta & titra do curiosity V* a Ajeu
AgUant (Bg.), adj. q. — Agissant, actif,
adroit, d^brouillard. — Dans le Bas-Maine :
Aguilant.
Aglr (Mj.), v. a. — Agir de malice, de
rubrique, — de, pour : avec. || S*agit — il
s'agit : S'agit de se de*cancher. Cf. Faut.
» Aglyaolee s. f. — Etrennes du jour de Tan.,
V. Aguillanneuf.
Agl&ser ou Egl&ser (Ec), v. a. — Glacer.
» J'viens d'avaler eine grande lamp6e d'eau
& mSme le pichet ; j'en s6 tout iglasie, — j'en
ai le cceur tout bgldsk
Agl&sser (s') (Vn, Sa.), v. r6f. — Se n^gliger,.
se laisser tomber peu & peu en d^conflture.
Syn. de s'Abdtardir, tomber dans la canitude.
N. On pron. souvent s'Aillasser, gl. mouiile.
— Doubl. de Aclasser.
Ag/ate\ (Lg.), adj. q. — Humide, aqueux,
gluant. — Se dit d'un terrain, d'un fruit,
d'une plante racine, d'un pain mal cuit. Syn.
de Aguia, Aguiaque.
Et. — Je note qu'on mouiile ordinairement la
dipht. gl, mais pas tou jours. Cela indique que Jaub.
a raison d'ecrire : Aglati, Glate, et que tres vrai-
semblablement nos mots Aguia, Aguiaque sont
mal Merits et n'appartiennent pas a la farajlle des
mots dont la racine est Aqua, directement, du
moins.
Ag/later, v. a. (Lg.). — Tasser la terre, en
parlant de la pluie. Syn. de Sitrer. De>. de
Aguia ou Aglat.
Agnellns, s. pi. — Laine des agneaux ton-
dus pour la premiere fois. Et. Agnel.
N. — « I n'faut point s'laisser tondre Vaignelin
sus l'echine. » Vx dicton. (Bobkl.)
Agober (Sp.), v. a. — Emousser, 6br6cher
un ttranchant. Ex. Mon couteau est tout
agoisb, il ne coupe pus. — Corr. de Agacer.
A goober (Mj.), v. a. — Accabler. Ex. : Ago-
niser qqn de sottises. — Se dit a. tort.
AgoumI, le (Sp.), adj. a. — Bouffl, tegere-
ment enfle\ en parlant au visage. Syn. de
Abdmi. Der. de Goumer.
Agout (Mj.), s. m. — Egout. || Fig. Plaie
chronique, suppurante. Ex. : II a un agouL ||
k la jambe. || Egouttement. || Exutoire. —
Agoutler.
Et et Hist. — t Les servitudes qui ont cause dis-
continue, comme d'agousts de maisons... s'ac-
quierent par 30 ans. » (Cout. d'Anjou, D. C, v°
Fractellum.) — Agoust ; canal, evier, egout. BL.
Ago turn. — Agotallum, instrument pour vider
l'eau d'un bateau (c'est notre ecope). Agotare,
Agouster, vider cette eau. t Les proprietaires de
tous ces moulins sont tenus d'avoir toute l'annee,
pres deed its moulins, un petit bateau avec des
rames (et ago tall o), afln que si, par malheur, un
horn me tombe dans le Rh6ne, on puisse aller a son
secours avec ledit bateau. — Agout de chambres
privees, Q.-a-d. conduite de latrines, tuyau. (D. C.)
— Fouchard de Rochefort, « Fulcardus de Rupe
forti », donne a Saint-Maurille, « suum ripaticum
de Sacco Fredaldi..., et aguttum super Fossam
Darseriam. » (xr» s., Inv. Arch* S. H., 131, 1, bas.)
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22
AGOUTTER — AGUfiRIABLE
— Contrat d'acqufit paHe vicaire Yves Belliard, de
la tierce partie des eaux et agout appelees les eaux
et agout anciennement des Barbotz. » 1537. {Id.,
G., n, p. 253, c. 2.)
Agoutter (Mj.), v. a. — Egoutter.
Agoottoux (Lg.), s. m. — Vase en terre
cuite perc6 de trous, servant d'egouttoir ou
de passoire pour les legumes cuits, le fro-
mage, etc.
Et. — De>. de Agoutter. Cf. Lavoux, Battoux.
Agoyao (Lg.), s. m. — Coyau. Syn. et d.
de Acoyau.
Agraliant (Lg.), adj. q. — V. Agrdlant.
N. — La coexistence de ces deux formes semble
indiquer que ces vocables viennent non de l'adj.
Gras, raais du v. Grader, Grdler, bien que je ne
puisse voir par quelle association d'idees.
Agraiant, e (Mj., Sal.), adj. q. — AfTriolant,
engageant. Ne s'emploie qu'avec la negation,
ou avec l'adv. guere. Ex. : Pas agrdlant, —
peu abordable, reche, difficile a vivre, d'un
commerce peu agr^able, en parlant des per-
sonnes ; — peu engageant, peu rassurant, en
parlant des choses. . . II est agrdlant comme
une porte de prison.
H. — Agraleur, — flatteur. — « Bel agraleur,
beau nftnteur. » Prov. du XV I* s.
Agrasya, s. m. — Pommier ou poirier non
greffe, qui produit des fruits aigres, d'ou son
nom.
Agrave (Lg.), adj. q. — Dont les pieds sont
meurtris, dont la soquille est us6e par les cail-
loux. Se dit des bdtes a cornes. Syn. et d. de
Egravk. Cf. Jaub.
Agraver (Lg.), v. a. — Pour engraver. Se
dit d'un bateau qui a touchy sur une greve et
s'y trouve retenu.
Et. — Grave, gravelle, graviau, gravier, grain de
sable. Dans le Bordelais, vins de Graves, rScoltes
dans des terrains sees et graveleux, par opposition
aux vins de Palus, marais, terres plus ou moins
humides. — Syn. de Engrever.
Agr6 1 (Mj., Lg.), adj. q. invar. — Com-
mode, agr£able, ais6, facile. Ex. : C'est point
agrk de ifiy aller. En parlant des choses. || Sal.
Une pelle ben a gre. || Sp. En parlant des per-
sonnes, — convenable, de commerce agr£able.
Ex. : II est ben agrk, cet6 jeune homme-la. ||
Adv. Doucement, avec precaution, tran-
quillement, pos^ment. Ex. : Pleume done ta
poire ben agrk. — Je illi ai dit ben agrk ce que
j'avais a illi dire. — Syn. de Pare. \\ Agrk a,
agrk pour, — adroit. || Exactement, tout
juste. — II te illi envoys ca ben agrk dans le
nez. || Etre d'agrk, — bien disposed — V.
Zig. 144.
Et. — Ce mot est, en r6alite\ une loc. adv. A gre\
C'est la rac. du fr. Agr6er, agr 6able. — Lat. Gratum.
Hist. — « II a le vent agrk, il est en equipage. »
(J. DU Bkllay, Les Regrets, p. 214.)
— « i'u vois encor, s'ils te viennent a gri t
Les pieds des ours et les hures fendues
Des vieux sangliers... » (Id., Jeux rustiq, 267.)
«_Puis jo sarons pas au dernier rang, car moi ja
veux vous entendre ben d gri. (La Vendee cathol.,
31 mars 1907, page 2, col. 1.)
Agrt * (Lg.) s. m. — Gre, agr^ment, con-
sentement, assentiment, adhesion. — Syn.
de Hait, Assent.
Agrelant (Mj-)» &dj- v - — Plaisant. Ex. :
C'est ben agrkiant, cet endret-la. — De Agreer
par Spenthese de l'i, — Dans Agr&able, 1*/
ne se prononce pas.
Agreier (Mj.), v. a. — Agreer, plaire a. ||
S'Agreier, v. r6f. se plaire. Ex. : II se illy
agrkie ben. V. Grkier.
Agrtment (Mj.), s. m. — Agr&nent. N. L'e
se pron. tres ouvert. || Faire des agrements a
aqn, — tacher de lui plaire par des avances,
aes bienfaits, des a vantages.
Agre moire. — Une vieille femme, a Doue\
s'appelle la Mere Agrkmoire, parce qu'elle dit
toujours : « fa me siffle sur la poitrine, c'est
mon agrkmoire. » Se rapproche de Aigreur.
— J'ai connu une famille du nom de Lagre-
moire.
Agret (Fu) ou Agr£ (contraire : malagret,
maussade, hargneux, pas commode). Ex. :
II est chS ben agret par le cul de la charte, —
c-a-d. tomb6 juste, tout doucement. — « II
'tait assiette" ben agret par le coute de moi. »
— N. Faut-il un t? sonne-t-il? Ce mot fait-il
agr^te, au tern.?
Agrlcher (Sp. ,Mj.), v. a. et n. — Agripper,
se saisir avidement de .|| Fig. — Griveler,
s'efforcer de faire des profits illicites. — C'est
ce qu'on appelle familierement chiper. Cf.
Grincher, m§me sens en argot.
Agrieheor (Sp., Mj.), s. m. — Celui qui
cherche a agricher. Griveleur. Syn. de Rolleux.
Agrlchonner (Lg.), v. a. — He>isser. Syn.
de Rkgueillisser, Harissonner. || Part pas. —
Agrichonne\ — he>isse\ rabougri. — Syn. de
Aregrickk, Amoueheronnk.
Agrlffer, v. a. — Attirer a soi avec ses
grilles.
Agroaer (Mj.), v. a. — Couvrir. || S'Agrouer
s'accroupir aupres du feu. — Action d'une
poule qui appelle et agroue ses poussins sous
ses ailes. — Der. de Grouer, le m§me que
Accrouer. — (Lg.), id. — Cf. Gukrouke. Doubl.
de Agr^ger.
Hist. — <( Et nous mena en tapinoys et silence
droict a la cayge en laquelle il etoit accrout. » (Hab.,
P.) — D'ou : Grouee, couv£e de poulets, — d*en-
fants. — Prononc. Gue>ou£e. — Etym. On a pro-
pose le celt. Grounn, amas, reunion.
Agrouler (Cho.), v. n. — Baisser. — Cf.
A grouer.
Agna (Mj.), s. m. — Chute d'eau abon-
dante. On dit ins^parablement : Ein agua
d'eau. V. Acadian, Agas, Aqua.
Aguegner (Lg.). V. Agaigner.
Agoerlable (Mj.) t adj. q. — Agreable. —
Forme vieillie. pron. Aguenabe*
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AGUfiRIER — AGUSER
23
Agolrler (Mj., Fu), v. n. — Agreer, forme
vieillie, de Agreier. Ex. : J'nVj aguhiais
poiut, — je ne m'y plaisais point.
A g turner (Mj.), v. a. — Epuiser, amaigrir,
appauvrir. On dit : Bestial aguerni, terre
aguernie ; eler' aguernk de queuque chouse.
— Cf. Greli, agreli (Jaub.)
Et. — Fourni de grain a discretion, repu, rempli.
Le pat. prend done ce mot dans le sens exactement
inveise.
Hist. — t Quand j'ay bien a poinct desjeune\ et
mon estomac est a poinct a (Ten 6 et agrent, encores
pour un besoing... me passerois-je de disner. »
(Rab., P., m, 15, 246.) — « A trouv6 les bleds sepa-
rez du fonds en Faire en laquelle les m6tiviers les
battoient. II les a fait agrener et enlever. » (Coust.
deTAnjou, t. II, col. 68.)
Agoerouer (s*) (Sp.), v. ref. — S'accroupir.
V. s'Amouir. — Rabel. emploie dans le m6me
sens le v. s'Accrouer. V. Agrouer. Syn. de
s'Ecatouir, s' Appouguenir y s'Ajoupir, s' Assou-
trer. || Aguerrer les pommes de terre, e'est
rabattre le sillon, le groas sur le pied. (M6n.)
|| Ec. — Agukrouer des choux, des patates. ||
Faire du gue>et (?)
Aguerrer (Mj.), v. a. — Taquiner, en pa-
roles, un enfant. Ex. : C'est. pas 6tonnant
que les quenaux des bourgs sont si ende-
menes, tout le monde sont k les aguerrer, —
Der. du fr. Guerre ; doubl. de Aguerrir.
Ague user (s'), v. r6f. — Se mettre a vivre
en concubinage. Ex. : II s'est agueusb avec
cet6 peau-la. || Se dit de deux personnes qui
se marient sans fortune.
Et. — De A et Gueuse, aux sens de : 1° fille de
mauvaise reputation ; 2° fille sans fortune.
Agueaslr (s') — v. r6f. Devenir gueux.
AgaU (Mj., Tim., Sp.) ou Aguiaque (Tim.,
Mj.), adj. q. invar. — Aqueux. humide,
imbibe d'eau. Se dit d'un sol labourable.
Et. — Ces mots sont de la famille des mots fr.
Aigue. V. Eau. (Chaudes-Aigues, Aigues-Mortes),
Aiguail. lis se rap portent au lat. Aqua. Ce sont des
formes corrompues, des doublets du fr. Aquatique,
lat. aquaticus, par contract, ou aphertee de la
3» syll. Le syn. Aiveux, de Coron, est, lui, un dou-
blet du fr. Aqueux, lat. Aquosus. || Se dit aussi
d'une pomme de terre, d'un fruit. — N. A Mj. ce
mot est invar. ; a Tim. il fait au f6m. Aguiate. —
« Agliat, e. Terrain argileux qui forme une boue
tenace. Se dit aussi de tout ce qui est gluant. (Bo-
bbl.) — Voir cependant Agl&ti, la note.
Hist. — « Enfln le flls du domestique, du jour-
.nalier, sortait gen^raleraent un pain noir de bail-
arge, ag\at et lourd. » (La Trad., p. 82.)
Agulhre, s. m., Agulbree, s. f. (Ag. Ec).
Chose ennuyeuse, compliqu^e. Ex. : Quel
tourment, quel aguibrk que tout ca ! — Une
apuibree, un attirail, tout un embarras. —
uest clairement un doublet du Mj. Enqui-
brage et du Lg. Enchetribi.
Et. — Douteuse. — « Tout ce qui est n^cessaire
pour faire un voyage. Ce nom vicnt sans doute du
nom de Guibray, ores de Falaise. Tous nos petits
marchands de la Mayenne allaient autrefois a la
foire de Guibray. » (Dorr.) — • V. le suivant.
Aguibrer, (Z. 145) ,v. a. — Organiser,
arranger, disposer. V. Aguibre.
Aguleher, v. a. — Regarcjer du coin de
l'ceil. .
Et. — Guische, guiche, s. f, tromperie, ruse.
Guichart, fin, subtil, avis6 , ruse" , astucieux. Angl.
wise. — Robert Guiscart (PAvisd) D r A. Bos. —
« Entre le dessinateur et la pierreuse des boule-
vards exte'rieurs, frdlant le passant qu'elle
aguiche. * (Le Temps, V Exposition Toulouse-
Lautrec. Mardi 13 dicembre 1904 »
Agnigner (Sp.), v. a. — Guigner, surveiller
du coin de Tceil en attendant Toccasion de
saisir.
Et. — Void celle que je prendre. «. . .Le v. Gui-
gner vient de Guigner, en ecrivant cuin a la picarde,
pour coin, parce que Guigner c'est regarder du coin
de rooil. » (G6nin, R6cr. phil., n, 146.) — « Gui-
gner, faire signe de Pceil en clignant. » (D r A. Bos.)
Hist. — Ronsabd, en pari, de Jupiter qui veut
foudroyer les Titans, dit :
« Mi-courbant son sein en bas,
Et dressant bien haut le bras,
Contre eux guigna la tempeste. »
De nos jours on serait force de dire : lanca la tem-
F6te ; mais quelle difference dans Te'nergie de
image. (Jaub.)
Aguiimnneuf ! Etrennes du jour de Tan.
Et. — Tres discutee. — Les suivantes, sans
doute, inte>esseront le lecteur. « Aguilanneu.
Present du dernier jour de Tan. « Ad viscum,
annus novus » en 4 mots, re'unis en un par le
peuple. (D. C, v°, Apotelesmata.) D'ou Haguignetes,
presents, — que Ton fa is ait aux jeunes gens la
veille de qqs autres jours de Tann6e, pour s'y
diver tir et se re*jouir. (D. C.) - t Au gui ! ne vien-
drait pas de Ad viscum ; ce serait un adoucisse-
ment de Aqui (ecce hie), voici Tan neuf. Ecce hie
s'est presque conserve" intact dans l'exclamation
bretonne : Eguimane. — Quete en Anjou le premier
jour de Tan. (L. C.) = Yanleu, Ghianleu. Qufite
faite pour les pauvres au premier de Tan ; le mot
qu'ils crient pour annoncer leur arrived aux portes.
(Daonet.) — « Une mauvaise e*tymologie aura fait
introduire le gui dans cette expression, avec les
druides et leur pretendu cri pour expliquer une
coutume ou il n'a rien a voir. Le mot celtique
eguinan (plur. eu, e, ai, ou, o, selon les difI6rents
dialectes), qu'on retrouve dans toute la France
sous les formes de : guilannt, guilaneu, guilloneou,
guillont, hoguinano, la guillona, etc., en Espagne,
de aguinaldo, et en Ecosse, de hoginanay, se
retrouve aussi dans le gallois eginyn, et eiginard,
Tirlandais cigean, et le ga6l-6cossais eigin. Sa racine
semble Gtre eg, force, pousse, germe, et ce n'est
qu'avec le temps qu'il a pris la signification de pre-
mices, d'e"trennes.
« Mon opinion, d6ja ancienne a cet ^gard, a recu
la consecration de la plus grande autorite* philolo-
gique de TEurope, Tillustre Jacob Grimm, qui
m'^crivait le 3 aout 1856 : « Vos recherches ont mis
en pleine lumiere que votre eguinane ne peut avoir
rien de commun avec le gui celtique. » Je vois avec
plaisir son jugement adopts par mon savant
confrere, M. le comte Jaubert. » (Hersart de la
Villemarque, Barzaz-Breiz, 8« Edition. Notes de :
La Tournee de l'Aguilaneuf, ou des 6tronnes,
p. 445.)
Agnser (Mj., Fu), v. a. — Aiguiser. De>iv6
du vx fr. Agu, lat. Acutus. — « Aguser un
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24
AHAIE — AIEUX
bou&, faire un piqueron. » (Fu). — Syn. et
d. de Aduser. \\ Ec. Eguser.
Et. Hist. — « Aux xir, xm«, xiv« s., Aguiser.
BL. Acutare, ou piutdt Acutiare. (Litt.) — « Car,
pour ceste heure, j'ay necessite bien urgente de
repaistre : dents agues, ventre vide, gorge seche. »
(Rab., P., n, 9, 137.)
— t La fuz oceis, com me fureur s'aguise,
Par ung souldart qui me veoit rendu. »
(G.-C. Bucher, 244, p. 235.)
Ahaie (Sp.), s. f. Haie. Ex. : II est a charcher
des moures dans les ahaies. — Syn. de Ha.
Et. — Le pref. A provient ici de Tart, la et s'est
ajoute au fr. Haie, par une confusion analogue a
celle qui s'est produite pour les mots fr. et pat. :
Lierre, Lierru, Labbe, Nanse, Niole, Zyeux, etc. —
Du germ. Haga.
Ahanner (Mj.), v. n. et a. — Se dit meme
des choses. « La charte commence a £tre ben
ahanne*e. » V. Odigner. — Crier de fatigue.
Hist. — « Le varlet, les chiens et le cheval, glaces
par leur apre course, ahannaient bien fort au de-
part. » (Hist, du vx tps, p. 268.)
|| Ec. — Se dit des personnes qui executent un
travail qui leur fait faire : Ahan ! comme aux bou-
langers. Travail ahannant. — « II est si gudre bas-
tant ; il ahanne ben a tout ce qu'il fait. »
Hist. — Esventezcesejour.
(Dependant que j' ahanne
A mon bled que je vanne
A la chaleur du jour.
(J. du Bellay, Aux vents, p. 265.)
Ahanneter (Mj.), v. a. — Essoufler. —
Ahanete\ haletant, essoufle\ Syn. et d. de
Ahlnele.
Et. — P.-6. der. de Haneter, Haleter, plutdt que
des onomat. Ahan, Han.
Ahargner (Torf., Lg.), v. a. — Agacer,
taquiner, rendre hargneux. Syn. de Aquiner,
Hargukgner, Chacrogner.
Et. — Der. de Hargnc. Cf. le fr. Hargneux.
A-haut(Mj-), s. m. — L'Est, TOrient. Ex. :
Le vent est d'a-haut. || S'-Laurent (Ta-haut, —
S'-Laurent de-la-Plaine, commune situe> au
S.-E. de Mj., et ainsi designee par opposition
a S l - Laurent d'a-bas. V. A-bas, — Haul.
Hist. — « Quand arrivent les crues d'a-haut. »
(Anj. hist., 2° an., n° 3, 581.) — « A la fin de
l'automne, quand arrivent les grandes eaux
d'd-haut ou d'd-bas, il faut ramener au plus vite les
betes a l'dtable. » (Id., n° 6, mai 1902, p. 578.)
Aheocte (Lg.), part. pas. — Essouflle, hale-
tant. On dit aussi Hcnete. Syn. et d. de Aha-
nelL
Ahonter (Mj.), v. a. — Essay or dt> faire
honte par des reproches bien sentis ; rabrouer,
morigener, tancer.
Et. et Hist. — Honnir et Honte avaient la meme
origine. Ahonter = Ahonir = faire hon, en signe
de mepris pour qqn, p. ext., le rendre honteux en
l'insultant. De rail. Hohnen, moquer. (L. C.)
— t S'ils bruslent nos ehaz chateilz, nous
sommes ars et bruslez : et si nous laissons nos
gardes, nous sommes ahontcz. » (Joinville. —
D.C.)
Ahoubi (Lg.), adj. q. — Amaigri par la
maladie, have, £macie\ Se dit des hommes et
aussi des animaux.
Aheudri, le (Sp.), adj. q. — Ahuri, inter-
loque\ qui a la figure renvers£e, soit d'£ton-
nement, soit de frayeur.
Et. — Ahuri ; a, hure ; proprement : herisse.
L'effroi faisant dresser les cheveux, la tete res-
semble a une hure. (L. C.) Gf. Burra, gros poils,
d'ou : bourru ; hispid us, a forme hisde, hide, d'ou :
hideux, et signifie : herisse. (Scheleb.)
A hue ! (Mj.), interj. Hue ! Sert a exciter
les chevaux, sp^cialement pour les faire
tourner a droite. Cf. Huhau ! hurhau f
Et. et Hist. — « Cri de plusieurs personnes, sur-
tout pour arrSter un criminel... Hus imite le
sifllement pousse contre qqn, — d'ou : huer, huee.
— Hutz ! c.-a-d. Dehors ! (D. C.) — « Hue et crie
est un pursuit de un ayant commis felonie par le
hault chemin. . . et lui commanda de faire hue. » —
Revient a la clameur de Haro. — Faire la hue se dit
des manants que Ton place dans les bois pour faire
lever le gibier. (Id.) — a Hu6r, huier, huir, pour-
suivre de huees, exciter par des cris. Hu, Hui, cri,
clameur. Onomat. (D r A. Bos.)
Ah ust ! — Honte ! — Ahuster, faire honte.
AMer (Mj.), y. a. || v. r6f. — S'aider de, —
se servir de. Ex. : II ne peut pas s ! aider de
son bras. || Fig. Se faire obeTr. Ex. : Cete
sapre* gamin-la, n'y a gens de s'en aider \ —
Se dit aussi d'un animal r6tif dont on ne
peut venir a bout. — « Y a pus d'amain de
s'en aider. » (Z. 10).
Et. — B. L. Adjutare, d'une forme Adjutum, de
Adjuvare. — Hist. « Laquelle a est£ bien quatre
ans sans se aider par ung catarre. » 1567. (Inv.
Arch.,S. 2?., in, 332, 2.) — « Laquelle a est£ l'espace
de vingt et trente ans percluse de pieds et mains,
sens pouvoir un peu s'en ayder. » (1627, Id., ibid.,
385, 2.)
Ale 1 (Lg.), s. f. — Eau. Ex. : II a reste" ben
de Vaie dans les raises. — Forme tres vieillie.
Doubl. de Awe.
lie f ! Excl. — Cri pour exciter les che-
vaux. |! Fu. — Cri pour exciter les vaches :
employe par les toucheux ; tr& rarement
pour les chevaux.
Et. — Do aller? (qu'il aille !) — Du vx fr. Aie,
aide? — Ouoniat.? — N'exprime pas seulement
une douleur physique subite et legdre, comme le dit
Hatzfelo, mais encore la surprise douloureuse,
l'inquietudc, la commiseration, la mefiance, Penvie
de refuser, l'indecision. On dit aussi Alte 1
Aie 3 (Ac.) — Se prononce ds dans les ter-
minaisons de lieux-dits. La Chein-n&s (la
Chenaie). — Les Frein-nas (les Fr£naies), etc.
Aien (Segr.), s. m. Ajonc. V. II again, Jean
Depeigne (Ajonc de peigne). Un balai d'aien
sert a d£boustv les vaches, a enlever le plus
gros ; sert done de peigne?
Et. — B. L. Adjotum. — Aguin, petit houx des
bois. Rus-cus aculeatus. (Orain) — Ajcn, petit
ajonc, — ulex manus. (Dott.)
Aieux, vx mot angevin, s. m. — Sens
inconnu, p.-S. pluies (aive).
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AIGAPI — AIGUILLETTES
25
Hist « II doibt a perp6tuit6 et a jamais fitre
parte de Tan 1615 et 1616 et des maux qui s'en
sont ensuiviz. En 15 les grands aieux et grand
nigez (neiges?), si jamais il s'en est veu an ces
paix. » (Inv. Arch., II, E. S. 417, 2).
Algapi (vent), aigre, piquant. V. Agapi
(Z. 131.)
Algiedon (My.), s. m. Edredon.
Aigne (Lg.), s. f. — Aine.
Algneau (Lg.), s. m. — Agneau. Vx fr.
Aignel, aigniau, — aignelet Syn. de Gud,
Zignd, Igneau.
Aigneler (Lg.), v. n. — Agneler.
Algnelle (LRg.), s. f. — Jeune brebis.
Aigrasse (Mj.), adj. q. — Aigret, aigrelet.
Aigrasseau (Lue, Mj.), s. m. — Arbre sau-
vage, pommier ou poirier non greflfe. Ainsi
nomme de la saveur de ses fruits. Enter des
aigrasseaux. Le fruit lui-meme. V. Egrasseau,
Bat. Mai us communis.
Et. — Lat. Acerbus. — Aigresse, amertume,
aigreur ; Aigrest, raisin aigre, — aigrun, etc.
(D. C.)
Aigrette (Segr., Mj.), s. f. — Aigreur, rap-
port acida
Et. — Lat. Acritudo. — Hist. (G.-C. Buchbr,
135, 161.)
— a Carle regret
Chault et agret
Ne fournist pas a nostre soubzhaiter. »
Aigrio. s. m. — Poirier sauvage*.
Et. — Acrumen. — Hist. « Nul ne peut estre
regratiers a Paris de fruit et d'aigrun, c'est assavoir
de aulx ou ongnons, d'eschallonges et de toute
maniere de tel Egrun. » (D. C.)
Alguaieer (Mj.), v. a. — Rincer du linge a
Teau claire. Syn. de Aiguancer, Guiier. Der. de
Aigue, eau.
Aiguaiiler (Mj.). — V. Egailler.
Aiguailioux (Lg.), adj. q. — Couvert de
ros6e. Syn. de Aivailloux. De>. du fr. Aiguail.
Aignaisser (Mj.). — V. Aiguancer. \\ Fu. —
Rincer a l'eau claire ; mener les chevaux a
Teau, non pour les faire boire, mais pour leur
reposer les jambes.
Aiguancer (Mj.), v. a. Essanger, passer a
Teau, a l'aigue, laver tegerement.
Et. — Ce mot est de la fa mi lie des mots fr.
Aigutere, Aiguail, etc. V. Eau. N. Ne pas confondre
avec Essanger, qui vient de Exsaniare, enlever la
sanie, les taches.
Aigne. — Je donne ici les variantes de ce
mot, par curiosity : aighe, aige, aighue, aegue,
aeghe, aege, eage, egue, ege, esgue, ague,
augue, auge, iaugue, iauge, eve, ewe, esve,
eive, aive, hayve, euve, euwe, yeuve, yeuwe,
ave, awe, ha we, iave, iauve, yauve, yauwe,
hyeuve, iawe, iaiwe, iauwe, hyauwe, eave,
eauve, ive, iwe, eyave, ayawe, ayeuwe,
aiuwe, iau, iaul, ial, ia, e.
Aiguier(Mg), v. a. — Aiguier les choux ;
couper la feuille du bas, toujours en remon-
tant
Et. — Devrait s'ecrire Eg/er, et Eg/er les
choux signifierait : oeilletonner, Vaguer, enlever
les bourgeons des choux. Du lat. Oculus, ceil ;
oculare. — Soit ; d'autant mieux au'en vx fr. Ei ler
voulait dire : Regarder. — N. Ne pas confondre
avec Aiguer, arroser : « Duquel ruisseau icellui
Bernard a accoustume* aiguer ou riguer ses prez. »
(D. C.)
Aiguille. Prcmoncez 6gu-ille (Mj.), s. f. —
Au plur., Geranium, herbe a Robert. || Sp.,
Lg. — Age ou perche de charrue. Vieux. ||
Levier tenseur de hauban. || Pieu pour le
barrage ; chacun des pieux dont la juxtapo-
sition sert a former le genre de barrage appele
Porte (Mayenne, Loir). |[ Fu. — Certaines
pieces du pressoir a long fut. || Mj. Petite
gousse de haricot a peine formed.
Et. — Le geranium, fleur, est ainsi nomine 1 a
cause de la forme de son pistil ; d'un mot grec qui
signifle : bee de grue. — Aiguille. Lat. Acicula, de
Acu, m&me sens. — B. L. acucula. — Timon de
charrette, de charrue •. « Les boeufs d'aiguille sont
les plus forts, les mieux exerces de l'attelage. »
(Jaub.) — Aiguille de berger, ombellifere. Peigne
de V6nus. (Orain.)
Aiguillee (Mj.), s. f. — Sens special : Lon-
gueur de ill, d'une aune environ, que la flleuse
fait en une seule fois, avant de l'enrouler sur
le fuseau.
Aigulllettes (Mj.), s. f. — Pourboire. —
Geranium (Mj., Sp.). — Courir Yaiguillette.
N. — Au premier sens nes'emploiequ'au pluriel.
Petite somme ou pourboire que l'acheteur d'un
boeuf ou d'une vache donne comme gratification au
domestique qui a soigne Tanimal. — Petit gain
occasionnel.
Et. — II est a noter que le fr emploie dans le
me me sens le mot Epingles. Or, on constate que
l'espagnol Aguinaldo signifle Presents de Noel ;
3ue, dans le pat. percheron, on trouve Eguilas ;
ans le pat. haut normand, Eguinttes, ou A gui-
neas ; dans le pat. chartrain, Eguilables, dans le
sens de Etrennes. Notre mot Aiguillettes se rat-
tache 6videmment a ceux-Ia et derive comme eux
du mot Guillanneu ou Guillannke. D'ou il faut
conclure que c'est par. une confusion de mots et seu-
lement par imitation que le mot Epingles est
employ 6 dans le sens d' Aiguillettes, qui, 6tymolo- v
giquement, est le vrai mot, le mot propre. (R. O.)
— a Si M mo la marechale eust bien des esplingues
des esmoluments de Parm6e, son'mary ne faillit
pas encore d'avoir plus richement ses esguillettes.
(Litt.) — Ne serait-ce pas une ancienne habitude
de remettre apres un march6 un paquet d'aiguilles,
de la : aiguillettes ? (MtN.) — Pot de vin. Je me suis
laiss6 dire que les gar^ons bouchers ou charcutiers
fournissaient jadis les petites aiguilles de bois, ou
aiguillettes, necessaires pour dresser la viande, et
que les gratifications qu'ils recevaient en retour en
avaient pris le nom, qui s'Stait ^tendu a tous les
genres de pourboire. C'est a prendre ou a laisser.
(De Mont.) — Je laisse. (A. V.)
Deuxieme sens. Syn. de Aiguilles.
Troisieme sens. « Courir Yaiguillette, c'est avoir
une vie de desordre... II y avait en Anjou des
noueux d aiguillettes ou devins qui, par des mal^-
fices, empfiohaient le rapprochement des jeunes
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AIGUSURE — AIRETTE
6poux. On nouait un lacet en prononcant'certaines
paroles pendant la calibration du mariage. On pas-
sait pour frapper d'impuissance un des conjoints.
(MAN.)
Algasare (Lg.)i s. f. Aiguisage. — Affutage
d'un outil. V. au Folk-Lore.
Ail-i-ia-pie (Lg,), s. m. — Petite liliac^e a
odeur d'ail, trop commune dans les champs.
Syn. de AUlette, Cwe-d-la-grolle. Bat. Allium
vineale.
All-i-tonpet, s. m. — Muscari comosum.
|| Et de Fail ! et plus. Ex. :'Ca m'a coute"
25 pistoles et de Vail. || Lg. — Syn. de AUlette,
Cive-a-la-GroUe.
Allies (Segr.), s. f. — Envoyer tout aux
ailies, — envoyer promener.
N. — Ailee, galop. On disait en ce sens : Bailler
es aiUes a un cneval, — pour : mettre un cheval au
grand galop. (L. C.)
Alletean (Mj.), s. m. — Demi-fronton, en
forme de triangle-rectangle au-dessus d'un
mur ou d'une porte d'appentis. Au Lg. Ale-
teau. — Fr. Aile.
A Ilia a me, s. m. — Inula helenium, plante
a l'odeur ou au gout d'ail (MAn.).
N. — Aillau, aillou. Le m&me que Ail d'aspi.
(Jaub.)
Alllei, s. m. — Ail a la serpent (Mto.).
Hist. — « Comment mangerez-vous cette oye.
A Vaillet ou a la poyvradet (God.)
Alllette (Mj.), s. f. — Petite liliac6e, trop
commune dans les r&joltes. Syn. de Civc a la
groUe et de AU a la pie. Dimin. du fr. AU. V.
Aillou.
N. — L'odeur alliacee de cette plante se retrouve
dans ses graines, qu'il est tres difficile de separer du
bl6 et qui, outre qu'elles communiquent au pain un
gout d6sagr£able, ont i'inconvenient d'engraisser
les meules des moulins
Alllenr, Alear, Hlear (Lu6). — Prime, pr6-
coce. Ex. : Des cerises aUleures, ou primes. —
Syn. de Jouanet. A Ec. on prononce Ailleure,
des fruits ben kiUe&res, — l'a tr&s bref, l'u
tr£s long.
Et. — Vx fr. Ai'er, chaleur?
Hist. — « Bel Accueil qui sentit Yaier
Du brandon, sans plus delaier
M'octroia ung baiser en don. . . »
(Rom. de la Rose.)
— Mayere. Primeurs qui viennent en mai.
» Autre chose est des fruits naturels, comme noix,
foin, mayeres, pommes, poires. » (C. G., n, 389.)
Voila peut-dtre l'explication du mot.
AUUr (Li., Br.), v. n. — Partir, abandonner
sa couvite en parlant d'un oiseau. Un nid
dilli, abandonn£. Ex. : II a e*te* voir le nid, 9a
l'a fait dUli. V. Hadir,.
Allloa, s. m. — Petit ail, oignon k la grolle.
Aillou blanc. Dame d'onze heures. Ornitho-
galum unbellatum (M£n.), Bat.
Aim (partout), s. m. — Hamecon.
Et. — Du lat. hamum. Devrait s'6crire Haim.
Devenu Ain, puis hain, par reaction 6tymologique.
On dit m£me : un naim, par la reunion de Tn de
Particle inddftni. — A Saumur, gamins, nous
disions : Je vas acheter pour un sou de nains.
Alme, Almanl (gtre en ) (Sal.). — Etre
incertain, irr&olu. V. Naime.
Aln (Mj.), s. m. — Alne. Ex. : II a ein dSpto
dans Vain.
Et. — Lat Inguen ; d'ou : eingne, aigne, ain. Cf.
Irain, Chdtain.
AInsI ! (Mj.), interj., 6quivaut a. — Vous
voyez done bien ! Et vous croyez ! — Ex. :
Tu voudrais l'avoir pour 40 6cus, et moi qui
ne le donnerait pas pour 50 ! Ainsi !
Alnt (Z. 153). — Prononciation de Aient,
terminaison de la 3« pers. plur. Ex. : lis bat-
taint, buchaint, — pour : battaient, buchaient
Air, Ar (Mj.), s. f. — Aspect. || Air passant,
— vent coulis.
Et. et Hist. — L'e* tymol. est assez compliauee. —
Fut du f6m. aux XP et xn? s. — Lat. popul. Aera,
devenu femin. a cause de sa terminaison. (Au lieu
de Aerem.) — F6ra. dans la Chanson de Roland.
— « Car son aspect, Yair sereine et acoyse. »
(G.-C. Bucher, 196.)
Aimin (Mj., Fu), s. m. — Laiton, cuivre
jaune. Chaudron d'airain, — ch. a confitures.
— C'est le fr. dans un sens voisin.
Hist. — « Le suppliant, par maniere d'esbate-
ment, vestu d'un surpeliz ou roquet de toile, prinst
un pot d'arain en quoy il avoit de Teau et un vipil-
lon (goupillon) dont il enrosoit en alant par le
chemm les gens qu'il trouvoit. » (D. C.) — Proven-
cal, aram, cuivre. Ital., rame ; i rami, les cuivres
de l'orchestre. Lat. (Eramen. (D r A. Bos.)
Aireau (Sp.) s. m. — 1° Cour qui precede
une ferme. Du fr. Aire; lat. Area. || Syn.
de Echalons. — 2° Sorte de charrue ou
d'araire; aratrum (Sp.). — 3° Syn. de
ErieUe. — 4° Lg. Ensemble des batiments
d'une ferme et cours attenantes. — 5° Nom
de lieux-dits. V. Fock-Lore, Noms propres : A.
Hist. — « Le cinge ne garde poinct la maison
comme un chien ; il ne tire pas Yaroy comme le
boeuf. » (Rab., C, 1, 40.) — Les Aireaux ; nom de
locality fort r£pandu. De>. de Airal, maison, loge-
ment. (Jaub.) Cabane (dans le Centre), terrain de
mediocre qualite. (Sud.) — A Louhans, il y avait la
rue des Aireaux, terrains bas, marecageux. (Guil-
lemaut.)
Airer (Mj.), v. a. — Ae>er (Airer, en bon
franc., veut dire : faire son nid, en parlant de
l'aigle.)
Hist. — « S'aerier, — respirer, prendre Pair.
(D. C, Exaureare.) — « Aire*, Se, — en bel air. Ex. :
Cette maison est bien airke. (Jaub.) — « Ay res ces
dras de paour de vers. » (Palsgbavb, Eclaircisse-
ment de la langue fran^., p. 419.) — « Depuis nous
estre d6barques et fait airer notre navire et le laver
avec de l'eau de mer tous les jours. . . nous jouis-
sions d'une parfaite sante\ » (Moisy.)
Alrette (Vn., Segre*). — Plante-bande dans
le milieu d'un jardin ; petite aire.
N. — On dit a une personne qui n'a que qqs potts
au menton : « Tu as une barbe de jardinier ; les
chiens chient dans les airette** » Ce qui veut dire
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AIRGNfi — AJOPPIR
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que cette personne a la barbe tres clairsem6e et
qu'il y a de petites allies.
Alrgne (Lg.), s. m. — Araign6e. Syn. de
Irain. Cf. ArignL — Pat norm. Eragnie.
Alrlgne, s. f. — Araignee en fer, pour retirer
les sceaux des puits. Lat. Aranea.
Airnetto (Lg.), s. *• — Rainette. Syn. et d.
de Arnette.
Alrnre (Mj.), s. f. — Toute facon donnee a
la terre, labour, binage, hersage, etc. || Par
extension, toute operation agricultural e :
semailles, moisson, taille, attachage, ebour-
geonnage de la vigne, etc. — Pat. norm.
Ereure.
Hist. — « L'achateur sera paye de ses airures. »
(Ood., v° Areure.)
AJs. Cette syllabe se prononce a a S l -Julien-
de-Vouvantes : La Coutanca, pour La Cou-
tancais.
N. — Et en beaucoup d'autres lieux : La
Poexe, etc. Noms de fermes : Gautras, pour Gau-
trais. Cf. Varannas, Quoue de l'ilas.
Ateance (Mj.), s. f. — D'aisance, — ais6-
ment, facilement. Ex. : fa n'allait pas (Tai-
sance.
Et — Incertaine. — (Fu). « Si je r'culions la
tab', ca donnerait berchouse d'aisance (de place).
Alse (point) (Z. 144). — En colere. Pro-
nonce Aizeu. Au N. de la Loire. — Avoir Tair
riint aist. || Mj. Absolument : facile a cultiver
arranger. Ex. : C'est eine terre tout a fait
aisie.
Et. — C'est le part. pas. de 1'ancien v. fr. Aiser,
— facUiter, rendre aise. || Fu. « C*est ben aise" a
faire, ou, c'est ben aise" de faire. »
Aiggne, adj. q. — MSle" d'eau.
Hist. — « Du vin aisgui s6paroient l'eau, comme
l'enseigne Caton. » (Rab., G., i, 24.)
Alsiment (Mj.), adv. — Ais6ment. || Lar'
gement Ex. : Y en a aisiment deux boisseaux-
l| Volontiers. Ex. : Ben aisiment il te illi arait
foutu son poing sus la goule.
Absellto (Mi.). Prononc. Ais'-iee, s. f. —
Brasses, ce qu on peut porter sous le bras.
Ex. : Donne done une aisseUe de choux aux
bceufs, au bodin.
Et — Du fr. AisseUe. Lat Axilla.
Aite ! (Mj.), interj. — Sert a exciter, a
T>ousser un animal. || Syn. de Ale. — Se pro-
nonce en une syllabe.
Aivail (Mj.), s. m. — Aiguail, rosee, serein.
De Awe. Cf. le fr. Aiguail. — Syn. de Ousie.
V. Eau.
Alvailloux (Lg.), adj. q. — Aqueux. Se dit
des fruits, des plantes racines. — Syn. de
Aguia, Aguiaque. Syn. et d. de Aigudilloux. —
De>. de Aive, V. Eau.
Alve, By©, (Sp.), s. f. — Eau. Ce mot, qui a
beaucoup vieilli, est un doubl. du fr. Aigue,
comme Awail est le doubl. de Aiguail, comme
Evier est le deubt de Aiguiere. V* BaUerx
Hist :
« S^chons (soyons) rendus tout dau premay
Pre le besay, pre l'adoray,
Pre chauffer ses drapias,
Pre bufTay son feu, pre tiray
De Y6ve en ses seillas.
{La Trad. — p. 201, 22-25.)
— « Et d'un missel a travers undoyant,
Eaue semblant celeste et assume.
(G.-C. Bucheb, 71, p. 119.) Syn. et doubl. de Aie.
— c Portant deux cruches dans ses mains, elle
s'elait presentee au portail d'entree, gard£ par une
sentinelle qui refusa d'abord de la laisser passer. —
Ou vas-tut lui dit le soldat — Trecher de lVw,
rgpondit la comtesse, laissez-md passer. — Et elle
passa. » (Deniau, Hist, de la Vendee, vi, 591.) —
V. les mots ci-dessous.
Alvee (Sp., Tim., Lg.), s. f. — Temps plu-
vieux, forte averse. — De Awe. V. Eau. \\
Chute d'eau, grande quantity d'eau. Ex. :
II a tombe eine awte d'eau. Syn. de Aca ou
Aqua.
Alveux (Coron), adj. qual. — Aqueux. Ex. :
J'aime pas ben les tdpines, c'est trop aweux.
Syn. de Aiv&illoux. V. Eau.
Ajaeer (Mj.), v. n. — Etre adjacent. Ex. :
Son pre ajace k la riviere. Cf. Jouxter.
Et — Lat. Ad, jacere (gesir).
Ajaneer (s') (Sar.), v. r6f. S'installer. —
Devrait s'ecrire Agencer.
Et. — De A, Qent, adj. ; rendre gent, gen til,
embellir. B. L. gentus, pour genitus.
A Jet (Tim.), s. m. — L6ger excedent de
poids que le marchand ajoute en surplus
d'une pesee. Ex. : 11 est bon vendeur, il met
de Vajet. Cf. Ag6 t Agi. Syn. de Cression, Amen-
dillon.
Et. — Du lat Adjectum, ajoute a. Syn. de
Trait. — N. Je trouve ici l'origine tant et si vaine-
ment cherchee par moi de ce remarquable mot, que
j'ai orthographic Agies, et qui est usite a Mj. eta
Sa., mais non a Tim. — II faut l'ecrire A jets, et les
A jets sont proprement les jours comptementaires
de l'ann£e, laquelle, il ne faut pas l'oublier, finissait
jadis a Noel. Ce sont les Adjectse dies. (R. O.)
N. — « Les Vendeens, ajoute le mftme auteur
(Boubnisbaux), croient que la temperature des
mois de mars, d'avril et de mai depend de celle des
fetes de Noel. S'il fait beau le jour de Noel, le mois
de mars sera beau ; s'il gele le lendemain, le mois
d'avril sera froid ; s'il pieut le jour de la derniere
ffite, le mois de mai sera pluvieux, et vice- versa. lis
appellent ces trois fdtes de Noel les A gets (sic) —
(Deniau, Hist, de la Vendie, I, 83.) — On voit que
ce n'est pas exactement la m£me chose qu'a Mj. et a
Sa.
AJeter (Mj., Sp.), v. a. — Acheter. Ex. :
— c Quand je vois porter des lunettes
A des gens qui s'en passeraient bien,
Je me di« : Faudra qu'j'en ajite
Pour en fair' porter a mon chien ! »
(Chanson popul.)
Ajolndre (Lg.)> v.a. — Aveindre, atteindre.
Syn. de Avoindre, Avrer.
Ajopplr (s') (Sar.), v* ref. s'Accroupir. —
Ajoppi, — accroupi*
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AJOUPIR — ALISE
Ajooplr (s') (Tim.), v. r6f. — S'accroupir.
Syn. de tfAmouir, tfEcatouir, s' Appouguenir t
s'Agu&rouer, s'Assoutrer. (Zigz. 132 et 134.)
Hist. — « Ainsi ajoppSe et bien iav£e. » (B. de
Vebville, M. de parv., n, 2.) — Cependant le sens
n'est pas le me* me : « Anciennement, le mot juppe,
dont a/ op per par ait gtre compost, sign ifi ait en
g£ne>al un vdtement propre a mettre par-dessus
l'habit ou la robe. De la on a pu dire, en parlant
d'une paysanne qui avait mis un garde-robe, espece
d'habillement de toile qui servoit a conserver celui
de dessous, qu'elle 6toit ajoppee. (La Curnb, qui
cite le passage ci-dessus.)
AJooqoer (Lg.), v. a. — Mettre sous le
joug, ds boeufs. Syn. de Lier.
Et. — Du fr. joug. — N. Le durcissement de la
finale de ce verbe conflrme la supposition aue
j'avais faite de l'identit6 de Jouc avec Joug. (R. O.)
Ak ! Exclamat. de dugout. — On dira a un
b^be" : Ak ! ne touche pas a ca, c'est p^kias
(sale). V. Hac avec aspiration.
Aladrer (Lg.), v. a. — Amollir, rendre
paresseux, aveulir. Syn. de Haquenir, Ani-
queler, Avesser, Anianter, Afainianter, Acai-
gner, Acaignarder. De>. de Ladre.
Alarto (Mj.), s. f. — Alerte.
Alayer (s') (Pell.), v. r6f. — Donner de son
lait d'un jet continu, en parlant d'une vache.
Syn. de Affiler, Elaiguier.
Et — Le comte Jaubebt propose Alleviare,
alleger, soulager. Alayer une vache, c'est la disposer
a donner son lait. — Pourquoi ne pas tirer ce mot
d'un verbe tel que : Allactare, allactitars ; de lac,
lait?
Albote (Q. Zig. 171), s. f. — Petite grappe
de raisin pousse" hors de saison.
Alcons, Alecons (Pc). — V. Arsons.
Et. — De Arcus, forme recourse en arc. —
Arcionem, sarment de vigne qu'oh recourbe pour
qu'il donne plus de fruits.
Aleooleux (Lg.), adj. qual. — Alcoolique,
riche en alcool.
Alegaot (Mj.), adj. qual. — Elegant
Aleteaa (Lg.), s. m. — Demi-fronton. Syn.
et doubl. de Aileteau.
Aleto (Sp.), s. m. — S'emploie surtout au
plur. — Grande plante bulbeuse, tres com-
mune dans les bo is, et dont les feuilles pil£es
sont donn6es en p&ture aux cochons. La
Slante fleurit en jum. Cest Tasphodele. Syn.
e Jalets, Pirotes.
Ale user, Alooser (Segr., Craon, Maug.), v.
a. Flatter, mais pour tromper, sens pejoratif.
Et. — Lat. Ad-laudare?
Alfassier (Lu£), s. m. — Terme de m6pris.
V. Herquenier et le suivant :
Alfessier (Pc, Mj., Lg., Sal., etc.), Alfos-
sier (Pell.), s. m. — EscogrifTe, homme mal
b&ti et de mauvaise mine, frelampier. || Cou-
reur de filles. || Vagabond, breulier. Syn. de
Treulier, harquelier, Frelampier.
Eti — Hist — Terme de mepris pour designer un
homme de rien, un Jean-Fesse. (Jaub., Dott.) —
« Mais (cTue pis est) les oultragerent gran dement,
les appelant trop diteux, brechedents,... faict-
n6ants, friandeaux, bustarins, talvassiers... (Rab n
C, i, 25.) Faut-il rapprocher notre mot de
celui de Rabelais T Cest peu probable. — Un de mes
amis me disait qu'il lui connaissait le sens de :
Grand Alfessier ; grand danseur, gauche et degin-
gande* d'une noce de village et rappelait, plaisam-
ment, ce vers de Virgile :
« Saltantes satyros imitabitur Alphxsibaeus. >
— J'y verrais tout simplement le mot Fessier,
avec le pre7.pr6jor. Al; l'homme aux maigres fesses.
Alibartlner (s') (Mj.), v. r6f. — Smarter,
prendre des habitudes de vagabondage et de
sauvagerie, en parlant des animaux domes-
tiques. Ex. : Nous canes s'alibartinaient. Du
fr. libertin, avec la terminaison verbale.
Alicher, Alichonner. V. ces mots par 2 1.
Allehen, s. m. — Cest le francais Alluchon,
dent d'engrenage. •
Hist. — . 1703. Sepulture de Michel Oillet
c lequel 6tant aux moulins de Pons, s'est embar-
rasse entre la roue et les alichons et y a pe>i. •
(Inv. Arch., n, E. S. 408,1)
Aliette (Zig. 155). — Nom de bapteme. V.
F. Lore, xi, c.
Hist. — « Le prieure de la Papillaye, distant
d'une lieue d'Angers, a et£ fonde par un nommi
Herbert et Allicia sa femme. » (Brxjn. de Tarti-
fume, PhU. p. 75.) — Ce pr6nom se trouve dans un
passage des Gtverziou Breiz Izel. Chants populairts
de la Bretagne.) LuzEL.)
Alignage (Ag.), s. m. — Expression des
ouvriers d'a-bas dans les carrieres d'ardoises.
L'alignage de la pierre est Toperation qui
consiste au renversement des blocs de rocher
(Men.). V. Alignoirs.
Alignolrs (Ag.), s. m. — Petits coins qui
servent a d^biter en petits morceaux les
schistes avec un marteau,
Hist — c Deux lievez et un mail et plusieurs pis
etalienouers. (1410. Angers, manuscrit CC 3, f° 145).o
et alignouers. (1410. Angers, manuscrit CC 3,
M45.)
Allnoter (Sp.), v. n. — D6pe>ir, maigrir.
Syn. de PMtrir.
Allron (Cp., Fu), s. m. — Le>ot, liron. On
dit proverbialement : Dormir com me un
liron. — Cest Liron, avec un a prosthelique
peu explicable. Syn. de Rat-liron. Ce dernier
pourrait expliquer Fa.
Et — Du lat. popul. Olironem, loir gris, dit
aussi : le>ot Lat. class. Olirem, d'ou : lere, leir,
loir. Hist — < Soubdain deviennent gras com roe
glirons y ceux qui paravant estoyent maigres comme
picz. » (Rab., P.)
Allse, Allie (Segr.), s. m. — Petit pain ou
petit gateau moins cuit que le pain ordinaire
et peu leve\ (Men.). V. AUL Syn. de Galetua
la foule.
Et et Hist — « Aliz, compact, serr£, d'ou pate
alixe, qui n'est point lev6e. « Ly rois Philippe
establi que les talemelliers (boulangers, pfitissiers)
demourans dedens la banlieue de Paris peussent
vendre leur pain rebautiz, ©'est assavoir lour reffui,
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ALITIERER — ALLER
29
si comme leur pain rate, que rat ou soris ont
entame\ pain trop dur, ou ars (brute), ou echaud£ f
pain trop leve\ pain aliz, pain mestourne\ c.-a-d.
pain trop petit, qu'ilz n'osent mettre a estal. » —
« Les habitants (de S* Belin) peuvent construire
petii fours en leurs hostelz, chacun d'une aune de
Provins de tour, pour cuire flaons et pastes alixes,
sans ce qu'ilz y puissent cuire pastes levees en
forme de pain. » (D. C.) — t Cette galette est toute
alise, alle est boune pour les chiens. » (Bobsl.) —
« L'adjectif alia, e, compact, serre, se trouve dans
le vx. fr. (Voir Roquefort.) — « II y a d'autres
terres qui sont si alisea ou si peu poureuses que
pout ces causes ceux qui en besognent sont con-
train ts d'y mettre du sable. » (Bbbnabd Palissy,
Disc, admit., p. 369.) — Cf. Aliat, compact, du vx.
fr. Allieer, alller, aligner, lier, joindre, unir, en lat.
Alligare, d'ou Alliage. (Evkillb.)
Alitierer (Sa.), v. a. — Garnir de litiere.
Composer comme Aliter, de lit ; lit de paille.
AUanl (Mj.), adj. verb. — Ingambe, dis-
pose a marcher, a sortir, a voyager. Ex. : A
n'est guere allante de cete* temps-la. — Cf.
Faisant, donnant. || Des allants et des ve-
nants, — des haricots cuits !! — Ou plutdt
qui cuisent.
Hist — « Va dans le Bocage, Adelaide, tu es plus
dlante que moi. » (R. Bazin. La Terre qui meurt.)
— « C'elait une grosse et grande creature, fort
allante, couleur de soupe au lait. (S. Simon. Mim.)
AJIaponner (Jll.) — Amonceler en petits
tas.
Alle (partout), pron. pers. — EUe, Elles. —
S'emploie seulement devant une voyelle. Ex. :
AUe entend haut ; Alle ont dit. — N. Cette
forme est exclusivement employee comme
cas sujet. Le cas regime est Ielle et au plur.
Idles, leules, Eulles. || Fu. AUe, elle, sujet.
Les regimes sont : 1° leus. Ex. : y lefts ai ren
dit ; 2° Us. Ex. : Vies ai point vuses ; 3° let,
au sing. — Ex. : J'ous (ca) ai dit qu'a let. ;
4° i, au sing. — Ex. : J'i ai dit qu'a pouvait
venir.
Elle qui, Elles qui, se disent : let qui. « C'est
let qui m'ous a dit ; c'est let qui nous ont dit.
— Enfln (l er ex.) lefts est sou vent mouill6 en
ieux : J'ieux ai ren dit. — Rem. Leus et Les
s'emploient au plur. des deux genres, comme
leurs correspondants francais : leur et les.
I s'emploie aussi au masc. « J'i ai dit qu'i
pouvait venir. »
AUee (Mj.), loc. : D'allee et de venue, — a
Taller et au retour. — A Sp. on dit : D'all6e
3ue de venue ; ellipse pour : tant d'all£e que
e venue.
Alleglr . Prononc. al-gi (Sar, Mj.), v. a. —
AUeger. || Ec. — Etegir. Du lat Alleviare.
Allester (Mj.), v. a. — Amollir par qq.
indisposition, rendre lent. — Partic. pas.
Allenti, peu actif par mollesse naturelle ;
lent, mou, indolent, nonchalant. || Fu. Ne
s'emploie que dans l'expression : Allenti de
se*, mort de soif.
Et — Ad, lent, er ; 1» conj. pour Allentir.
Hist. — c Et le cours du torrent, tombant de la
montagne,
S'allente quelque fois au plain de la campagne. »
(J. DU Bellay. Di*c. au roy, p. 142.)
Aller (Mj.), v. n. — S'en aller, commencer
d'aller, Stre presque. Ex. : Via des poires qui
s'en vont mures. £a s'en va cuit. || Sp. £a ne
illi va, ni ca ne illi veint, — en parlant d'une
personne, cela ne lui va ou ne lui sied pas du
tout — En parlant des choses, — il n'y a
pas de comparaison possible. || Aller hors, —
aller a la selle, se purger.. — Absolument :
Evacuer les excretions alvines. Ex. : Sa rae'de-
cine a ben fait, il a ktk cinq fois. || Aller par
a-bas, — m§mesens. || S'en aller de la poi-
trine. — se mourir de la poitrine. || Aller au
devant, — faire des avances, se montrer pr6-
venant || Aller contre. Ne prend pas de com-
plement Ex. : Vous dites ca, moi je ne vas
pas contre, — je n'en disconviens pas.J|| Aller
contre de, — se refuser a. Ex. : Je ne vas pas
contre de payer, au vis-a-vis de moi. || Pour,
de tout aller, — qui sert tous les jours ordi-
nances, vStements, etc. Ex. : Me faudrait un
casaquin pour tout aller. \\ Qsl vat et 9a veint,
— cela va assez bien (la sant£), — en parlant
du prix de marchandises, etc., — c'est admis-
sible, c'est une difference tolerable. || Souvent
on supprime, apres ce verbe, la proposition a
et devant un mot commencant par une
vovelle : y a eine lieue et demie aller au
Menil (ici il y a une consonne) ; AUer Angers ;
aller Ancenis ; jV<w In gran des. || Aller en
charrue, — charruer. || Tim. Aller tout le pas,
— marcher regulierement, en parlant d'un
travail. || Aller la poste, — tres vite, courir la
poste. || Aller la haquen^e, — Tamble, en
parlant d'un cheval, — Bolter des deux
jambes, en parlant d'une personne. || Fu.
Aller point le galop, — avoir une santo* chan-
celante, une convalescence p^nible. || II n'a
qu'a aller / — il peut s'en aller, c'est ce qu'il
a de mieux a faire. || II n'a que d'aller, — aller
se promener. || Aller a Temprunt, — eraprun-
ter. || Aller k l'^conomie, — Oconomiser. ||
Aller kY^pargne, — Opargner. || Aller axix cham-
pignons, — aux portes (mendier). || S'en aller,
— en parlant d'un liquide qui s'6chappe d'un
vase en bouillant, le lait s'en va. || Aller sur,
— approcher de, en parlant de Tage, du
poids, etc., — il va sur 20 ans. || Aller le
diable, — aller vite. || S'en aUer, — perdre ses
forces, vieillir. || Y aller de, — faire une chose
sans se faire prier, — y aller c^'une tourn6e.
Vas-y d'une chanson. || Ne pas s'en aller sur
eine jambe, — boire un deuxieme verre, une
deuxieme bouteille.
Conjugaison. Je vas,.. j'allons ou je vons,.. il
allont ou i vont — j'allais,.. j'allions,.. il alliont —
J'allis, je fus. — J'allerai, j'irai,... j'irommes,.. il,
all'irant et il revenirant (ils, elles iront et ils revien-
dront) — J'irions. — Q. j'alle. — Que j'allisse.
Verbe interrogatif. Alle-vous? Ex. : Eyou alle-
vous done comme ca? — Cf. A- vous t Sa-vous?
Voule-vous? pour : avez-vous, savez-vous, voulez-
vous? — Remarquez 1' alliance du pron. je avec la
1" pers. du plur. : J'allions, pour : nous allions, —
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so
ALLEUX — ALOSER
je croyions, je grondions. Les courtisans de
Henri III s'exprimaient ainsi. Henri Estienne leur
disait :
« Pensez a vous, 6 courtisans,
Qui, lourdement, barbarisant,
Toujours Yallions, j'venions, »
On dit : Je m'en en vais.
Hist. — « Le quinziesme jour d'aougt Tan 1614,
le Roys Louys et la Royne sa mere besserent en
basteau au devant de ceste abbaye (S. Maur), allant
Angers et a Nantes. » (Inv. Arch,, H I, 214, 2.) —
II n'a (est) que d'aller. Refrain d*une chanson
chantee en Anjou, en vers lyriques, c£16brant la
de>oute de Craon et P agility des Ligueurs :
« Que le malheureux h£relique
Fr6misse au chant de not^e voix,
II n'est <jue d'aller.
Pour sa tyrannie du passe
II n'est que d'aller. » —
— « C'est le cure du Fuilet
Qui a perdu son bonnet ;
II 8' en jut a Bourgneuf
Pour en ajeter un neuf.
Quand il fut de retour il retrouva son vieux.
Oh I oh ! oh I dit-il j'en ai deux.
(Refrain populaire.)
Aliens. — Probablement pour H&leux.
Hist. — (Apres de grandes crues). II est venu un
temps apres fort alleux, qui a tellement retire les
eaux, qu'on a sem£ partout. (Inv. Arch., m, E. S.
8., 252. 1.)
A//I. — Pain ailli, non leve\ V. Alise. Cf.
Aguia, aguiaque, agldtL
Allicher, v. a. — On ne fait sonner qu'une 1.
— Allicher un animal, c'est le rendre gour-
mand ; allicher qqn, c'est chercher a se
mettre bien avec cette personne.
Et. — Deux cloches, deux sons. — « Ne vient pas
de lecher. Lat Allectare ; allicher (Berry) de alii-
cere ; de ad, vers, et licere, pour lacere, prendre
attirer ; lacere est le radic. de laqueus, lacs. (Lrrr.)
— « Licher, autre forme de : lecher, qui se trouve
des le xn« s. — Trivial, lecher. Par ext et absolu-
ment : manger, boire sensuellement : II aime a
licher. — Licheur en derive. — Dans A-licher, le
pr£f. A a le sens de : rendre de telle facon. Cf.
Alleger, etc. (Diet, gen.) — En Anjou on dit : 11 a
eine sroule h lichc, — on voit qu'il est gourmand.
Alllehonner (Mj.), v. a. — G&ter par des
chatteries, bourrer de friandises. V. Allicher.
Hist. :
« J'attendais bien que tes courtoises meurs
Et tes vertus que ta nature alliche
Me feroient plus d'honneurs et de faveurs
Que je n'en suys digne, ne bien mery. *
(G.-C. Bucher, Ep. 66, p. 276.)
Allonge (Tim.), s. f. — Petit bout de fil
dont le tisserand se sert pour raccommoder
les fils de chatne quand ils viennent a casser.
Allongeallle (Lg.) t s. f. — Rallonge. Ex. :
Uoisie c'est ben commode pour faire des
allongeailles de rdrtes.
Allonger (s'), v. r6f. — S'6taler tout de son
long, se coucher, tomber. Syn. de : Prendre
un billet de parterre. || Donner. Ex. : II illi a
allongi eine piece de cent sous. || Lg. Allonger
la chalne des gueux, — se marier entre mis6-
reux. || Prendre par le plus long. || V. n.
Devenir plus long. — Les jours commencent
a allonger.
Allon (Segr.), s. m. — Homme ou animal
ayant un bon app^tit. V. Alouir, AlouL
Et. et Hist. — Allouvi, affame\ acharnl com me
un loup. Allouvi ou Alouvi de faim. S'allouvir.
(L. G.) — Ital. Allupito, du lat, lupus. (D* A. Bos.)
— I mange com me un alouvi, — aloui. (Dott.) —
« Je suis allouvy et affam£. » (Rab., P., iv, 24.) —
Aloubis. Gens anames comme des loups. Vampire.
Les traditions vendeennes le representent sous
Paspect d'un homme maigre, decharn6 et insatiable
qui tratne la misere et la famine a sa suite. (Borkl.)
— Allouvir. Un enfant allouvi se dit d'un enfant du
premier age, qui manifesto le besoin incessant de
manger. Dans les campagnes, on donne sou vent
a ces enfants, pour tromper leur appetit, un mor-
ceau de lard k sucer.
— « Ches meurs de faim de PEspagne allouvie
Qui dans nos camps viennent chercher la vie. »
(Moisy.)
Alloue. — Homme lou6, travaillant k la
journ^e.
Hist. — « Allocatus, qui ad id locatus vel alloca-
tus est ut vicarii vicem agat. » (ConcU. Andeg.,
1269.) MiNiiBE.
1 Allouse (Sp.), s. f. — Louange. Ex. : II fait
de grandes allouses de ses gas.
Allonger (Mj., S l -P.). V. Alouser, v. a. —
Louer, dire du bien de, prdner, vanter.
Et. Hist — Du lat. Allaudare. — « Alose, loue,
renomm6, honore, estim6. — Der. du subst Los :
« II est deux manieres de persecuteurs. . . Pune est
de ceulx qui diffament autruy et le vituperent ;
Pautre est de ceulx qui flactent et alosenu » — « La
gent alosie », c'etait les honnfites gens. Louer et
Aloser different : « Se je vous louoye vous diriez
que ce seroit pour luy aloser. » (L. G.)
Allnmer, v. a. — Terme faubourien. Regar-
der avec attention. || Etre allume\ — com-
mencer a Gtre echauffe par le vin.
Et et Hist. — Au premier sens : Regarder fixe-
ment, voir, observer. Mot a mot : Eclairer de Poeil.
Mot tres ancien. Se trouve avec ce sens dans les
romans du xnr 3 s. « Allume le miston. » — Regarde
sous le nez de Pindividu. — 2« sens : On a dit
d'abord : Allumer des clairs (yeux), puis : allumer,
tout court (Lor. Labchey.)
Al mentations (Mj.), s. f. — Ne s'emploie
qu'au plur. Lamentations, jeremiades. j| Pro-
testations, giries. Ex. : A n'en faisait des
almentations / || By-N. La deformation et la
substitution des mots sont etonnantes. V.
Protestations, Mutation,
Aloge (Lue). — Abrite. Mieux : allog6 ; ad-
locare.
A-loin. Et mieux : la-loin, pour : au loin,
la-bas.
Alongs (By.). Cordes pour maintenir Pan-
creau.
Aloser, €. V. Alouser, Allouser. Un homme
alosk est celui qui s'est acquis des louanges
par son merite, qui a une grande reputation.
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ALOTER — AMAIN
31
Hist — (Castoiement (Tun pere a son fils),
« Beax fils, sui Lion et Dragon,
Ore, Liepart et Escorpion,
La male femme ne sui mie,
Pour lozenge que Ton te die. »
Aloter (Lg.), v. a. — Caler, faire tenir en
equilibre. Syn. et doubl. de Ayoter.
Aloue* (Lg.), adj. qual. — Gourmand,
afTame\ Ex. : Les boaufs ont-ils Tar alouis, d<*
soir ! — Doubl. de Alou, Aloui.
Alonetto, Jeu. V. Folk-Lore, vn.
Aloufs (des), s. m. — Des tromperies (Ag.)
Alouir (Bf.), v. a. et n. — Fatiguer l'es-
tomac. Ex. : Le vin qu'a point cuve\ il alouit ;
c'est pas comme le sien (le sieun), celui qu'a
cuve\
Aloui (Ag., Chv.) adj. qual. Gourmand. V
AUou, Doubl. de Aloui. Ex. : II a 1'air aloui,
— il regarde d'un ceil d'envie ce que nous
mangeons. — A-t-il Fair goulu, ahui /
Aleose (Ag., Mj.), s. f. Alose.
Hist. — «... Molues, merlus, saulmons, alouses. »
Pakb. Lat. Alausa.
Alouser (Lue\ Pc.,- Mg., Sal.), v. a. — V.
Aloser, Allouser. Autre graphie de ce dernier
et Supplement d'article. Flatter, flagorner
qqn. — « II Yalouse toujours ! » — surtout
pour obtenir qqch. || s'alouser, — se faire des
illusions. « Tu V alouses », tu te trompes. — En
parlant d'un excellent vin : Ah ! Monsieur, n'y
a pas besoin dTalouser, i fait ben son eloge
tout seul ! » (Lcp. The.)
Et Hist. — Le mot louer a deux sens, celui de
louage et de louange ; il y a confusion entre Allocare
et Attaudare.
— « Vous ne devez raie par mesdire avanchiez
« Ne pour vous aloser autrui desavanchier. »
— Li faus ami qui servent de losengerie en lieu
de conseil, n'entendent qu'a dechevoir en blandis-
sant (flattant). (D. C.)
A4 oiner (Br.), v. a. — Pour Hannequiner,
s'y prendre a plusieurs fois pour faire qqch.
(Z. 156.) — Doubl. de Haletiner, Halequiner.
A rapprocher de Haleter. — Fr6quentatif de
Ahanner ?|| Fu. — Haleligner, — haleter, tra-
veller par secousses a cause de la difficult de
l'ouvrage. Ex. : Quelle haletignerie, que j'en
se saoul !
Alnettes (Chx, Mj.), s. f. — Sorte de cartes,
entierement differentes des cartes ordinaires.
On joue beaucoup aux cartes d'aluettes aux
environs de Ghamptoceaux, et ce jeu a 6te*
apporte a Mj. par les mariniers.
N. — Termes du jeu : Monsieur, Madame, le
Jorgne, la Vache, Grand-Neuf, Petit-Neuf, Deux
a epee ou Deux d'Scrit ou Deux de chene. Faire un
pourri, Robino, A moi de rien. — Au-dessus, au-
aessus de dessus. — Faire raorguenne. V. Boisse.
(P. Eudel.)
Et. Hist. — II est probable que le nom primitif
de ces cartes 6tait Luettes et non Aluettes et qu'on
oisait : Jouer a luettes, d'ou le nom actuel. Rabelais
fnumerant les jeux de Gargantua (i, 22), dit qu'il
jouait aux luettes : « Des gabarriers jouans aux
luettei sur la grave. » (Id., P., 5, 123.) — C'est le
jeu de la fossette. — « lis n'auraient pas manqu6 . . .
de jouer aux cartes, surtout a ce jeu de luette, venu
d'Espagne aux temps anciens. » (R. Baztn, La
Terre qui meurt, p. 15C,
Alogier et Alller, s. m. — Alisier. — Cra-
taegus torminalis. — Allouchier, — Crataegus
aria (Batabd.)
Alyrose (Mj., Tim.), s. f. — Early rose,
varied de pommes de terre. Corrupt, du mot
anglais.
Imageries (Ss.), s. f. — Choses negligeables, '
des riens, soit comme valeu/, volume, quan-
tity. A Vauchr^tien on dit : « Toi, c'est ren
que t6 ! — Toi, t'es moins cjuVon ! — Toi, t'es
ein mgchant amage, ein mion, ein fetu ! » —
Syn. Bidquilles. — Tracasseries. (Zig. 110.)
Amslgr Alller, (Mj.) v. a. Amaigrir, s'Sma-
cier
Et. — De maigre, lat, macrum, avec termi-
naison incluative, — commencer a maigrir.
Hist — « Qui encraissier veut a droit s'ame
Le core convient amegroier
Escauchierter et roidoiller. » (D. C.)
Amain (partout.), s. m. — Cdte le plus com-
mode pour saisir un objet, porter un fardeau,
exicuter un travail. Ex. : C'est $a mon
amain ; ca n'est point a Y amain. || N'y a
jamais $ amain I — pas possible ! || A l'amain
de, — dans le proche voisinage, a proximity
de. Ex. : Je sommes ben a V amain de la
riviere ; c'est ben a V amain de l'eau. N'aie pas
peur, mon vilain laid, si j'6tais a Vamain de
toi, je te releverais le cul ! || Etre a l'amain de,
— §tre capable de, en Stat de. Ex. : Cete*
mSchante p&gnon-la,j'se pas a Vamain de la
faire craire ! — Je n'ai jamais^ a Vamain de
la faire s'en venir avec moi. — *Fu. — J's6 pas
a Vamain d'ou (cela) faire. j'se" pas en Vamain
— j'se pas en le cas d'ou faire. || De l'autre
amain — de l'autre c6te\ (Zig. 150.)
Et. — A Saint-Paul, on dit dans le m£me sens :
C'est ma main, c'est sa main, c'est la main. Par
suite, il est evident que le mot montjeannais
Amain n'est autre qu'un compost du mot main,
avec le pre7. A, derntere lettre de 1' article Lau
(V. Ahaie.) D'ailleurs, il faut regarder le mot
Amain comme un mot unique, distinct, un vrai
subst, puisqu'on dit : Ein amain, mon amain, son
amain, leux amain, et qu'il a fourni le compose
Disamain. En fin Amain, en d6pit de l'gtymol., est
du masc, puisqu'on dit : Le bon amain, le vrai
amain.
Hist. — « II n'est chose tant facile et tant a
main. » (Rab., P., v,Jl, 490.)
— « Avoir aussy sens, propos, temps, a main
Pour faire chose agr6able aux seigneurs. »
(G.-C. Buchkb, 146, p. 170.)
— « En prenant, se tu es a main.
Porras bien touchier a sa main, a
{Clef d' Amors, p. 33, H. DB G.)
— « N'essayez pas d'ouvrir cette barrtere h
droite, vous la briseriez ; son amain est a gauche. »
(Obain.)
— « M'sieu le tenure^ . . y m'trouve b6-n-en
peine !. . . N'y a pus que vous tchi sejez a la main
de m'tchirer d'ombarras. > (H. Bourgeois, Hist,
de la Grande Guerre \ p. 50.)
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32
AMAINCER — AMEILLE
Amaincer (s') — (Mi.) et non s'Amincer. v,
r6f. — S'entSter, s'acharner dans une mau-
vaise habitude, s'y buter. Ex. : Quand les
poules sont amainchs a passer dans les
jardrins, on dirait que le diable les fait pour y
' aller.
Et. — Si l'on veut bien-se reporter a la se>ie des
sens que j'ai donnes pour Amocer, Amoicer, on
verra que le montj. amaincer n'est qu'un doublet
de ce verbe. II en derive par une forme Amoincer,
maintenant desuete. II y a eu Amorcer, Amocer,
• Amoicer (Amoincer), Amaincer. Le vx pat. usait
beaucoup de la syll. oin. Cf. Commoincer, Guer-
moinseUe, Makouin, Roincer, Coinguer, etc. — On a
suppose com me origine Amain. Je ne vois pas le
lien.
Amallner (Sp., Sa.), v. a. — Rendre malin
ou me"chant II v. re*f. Devenir malin
ou m^chant. Ex. : Cette b£te s'est amalinie.
(Lue\) — Lat. Malignus.
Amar (Ec.) s. m. — Nom de prune, de
pomme. V. Amas-noir, Damas. || Mariolet,
Amariolet ; prune a la peau violate et d'une
saveur tres douce. (P. Eudel.) V. B16s.
Amarer (s.) — (Pell., Mj.) v. r£f. — Se
couvrir, se mettre a la pluie, en parlant du
temps. — Un temps amari. — » Pourrait alors
venir de Mar6e? || Gras, double, en parlant
d'un animal. — (Fu.) Avec un r ou deux r.
Tres vigoureux et de petite taille, en parlant
d'une personne : « II est ben amarrL » Large
d'6paules. — Viendrait d'amarre?
Amarillonn6 (Ag.),adj. q. — Rid6, en
parlant d'une pomme.
A mar on (Ag.), s. m. — Nom vulg. de la
Matricaire camomille, plante d'un gout amer.
Cf. Maroute, Amaroute, Camomille puante ;
Anthemis cotula. (Bataed.) V. Amarote.
Amarote (Lg.), s. f. Maroute. V. Amaron.
Plante de la famille des composers, assez sem-
blable a la camomille, mais d'odeur desa-
grlable. On dit aussi Maroie.
N. — Lesgraines de cette plante, disent les int6-
resses, sont verimeuses ; lorsque, pendant la mois-
son, elles torn bent dans les sabots des travailleurs,
les pieds de ceux-ci se couvrent d'ampoules.
Et. — De Marote, par prosthese d'un A, prove-
nant de Tart. La. Cf. Ahaie.
Amarrer, Ramarrer (Lu6), v. a. — Serrer
. ou faire rentrer, par exemple le b6tail a
ratable. || Ec. Par ext, chez les mariniers,
attacher qqch. — D6marrer, — detacher.
Et. — Du holland. : maaren, et & pr£f. — B. L.
Amarrare. — Rentrer des fruits. (Orain.) — Ra-
masser, recueillir, serrer, rGunir, rassembler, — pre-
parer, arranger.
Amas-noir (Fu). — Des prunes d'amas-
noir, ou simplement : des prunes d'amas. —
A Thouarce" : marre noir. — V. Amont-noir. \\
Ec. — Preines (prunes) de Damas-noir,
pommes de Damas, ou Damas noir, ou violet ;
— On dit : des preines d'a/nar-noir ou (Vamar
violet; de l'amar noir, de Tamar violet, sans
mettre le mot : preines. V. Mars-vioUu
Amassle (Mj.), s. f. — Gros amas, grand
tas, grande quantity. Syn. de Haut-murU,
Affourrie. N. La deuxteme syllabe tres breve.
Hist. — « Amasser bestes. » (Au mot Mass a,
Raynouabd, 4, 164*.) — Amassement de busche.
(D. C.)
Amasser (Mj.), v. a. — Masser, serrer,
agglome>er. 2 e syll. tr£s breve. Derive non de
Amas, mais de Masser. — Terbouecher.
Amatelasser (Mj.), v. act. — Feutrer,
enchevetrer Tun dans Fautre, comme la laine
d'un matelas.
Amateronner (Mj.), v. a. — Mettre en gru-
meaux. || V. r6f. •Se grummeler. V. Ama-
touner.
A mate use (Mj., Lg.), s. f. — Celle qui aime
beaucoup qqch.
Amatonner (Tim.), v. a. — Rassembler en
materons, ou matons, c.-a-d. en masses feu-
tr6es, — la laine d'un matelas, par exemple.
— Syn. de Amatelasser, Amateronner. || Lg.
Grumeler. Ex. : II a mouilte sur les poches,
('a amatouni la farine.
N. — S'amatouner. Se mettre en petits corp-
durs : La soupe s'est amatounte. — La soie s'amas
toune plus facilement qtfe du fil. (Bobel.)
Ambltlonnenr, euse, (Sp., Mj.), adj. qual.
— Convoiteur, ambitieux. || Jaloux.
Et. — Lat. Amb, autour, Ire, aller ; aller autour
des citoyens pour solNciter leurs suffrages, au
propre.
Ambroise (Sa., Tim.). — Plante odorante
de la famille des labtees. Employee dans la
me'decine populaire. — Semble avoir quelque
rapport avec le fr. Ambroisie.
Et. — Hist La Fontaine a dit : Et Tiennette
est Ambroise, Dit son 6poux. (Les Troqueurs.) —
Ambroisie des jardins, un des noms vulg. du Che-
nopode ambrosioide. Du grec Ambrosia, de Ambro-
tos, immortel ; nourriture qui rend immortel.
(Lrrr.) — Ambroise, forme demi- populaire qui,
combined avec la forme savante Ambrosie, a donne
naissance a la forme Ambroisie. (Diet, g&n.)
Ambulance (Lg.), s. f. plur. — Nom col-
lectif sous lequel on design e les pieces acces-
soires ou agres d'une charrette. Syn. de
Ar mures.
Ame, s. f. — Dans la locut. : On ne voit, il
n'y a dme qui vive ; — n'y avait corps d'<fmr,
— personne.
A meter, — V. Amesser.
Ameil {Mj., Lg.), s. m. — Pis d'une vache,
d'une chevre. Syn. de PL
Ameille (Fu.), s. teminin. — On dit : C'est
une taure ameillante qu'il a achetee a Mo*-
vault ; elle a de belles ameilles.
Et. — Hist. — Der. du lat, Mamilla, par la chuU
de I'M initial (V. Amil.). Ce mot est done un doublet
du fr. Mamelle. — Amouille ; nom vulgaire du
premier lait fourni par une vache qui vient tk
veler. (Lrrr.) — Amouilles ; glaires de vache en
v£lage qui annoncent qu'elle va mettre bas. (Geo-
lemant.) — « Ah I si par malheur TafTreux reptil*
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AMEILLANTE — AMESSER
33
all ait sucer le lait d'une brebis, e'en etait fait du
remeuil (pis) ! (La Trad., p. 260.) V. A me Ulan te,
Ameiller. V. le suivant :
Amelllante (Mj., Lg.), adj. verb. — Se dit
d'une vache dont le pis commence a se gonfler
a l'approche du v&lage. Ex. : Noute vache est
ameillanie, a va ben tout faire.
Et. — C'est Padj. verb, de Ameiller. On trouve
dans certains traites d'agriculttire : Vache amouil-
lante. — « ... commencant a rejeter le liquide qui
an nonce le moment de mettre bas.(JAUB.) — Vache
d'ama, — renvoie a Amoyante. (Dott.) — Qqs uns
voient dans ce mot le fr. Mouiller. J'avoue §tre un
peu indecis entre Mouiller et Mamelle.
Ameiller (Mj., Lg.), v. n. — En parlant
d'une vache. Avoir le pis gonfle a l'approche
de la parturition.
Et. — De>. de Ameil. LiTntfc donne Amouiller.
— Variantes: Amuyer, Emmouiller; Amoiller, vx.
fr.,signiflait Mouiller. (Guillkm.) ||Ec.,Mj. — part,
pas. — Ex. : J'avons amen£ nout' vache a la foire ;
alle ne sera a terme que le 25, dans 15 jours. Mais
comme alle n'6tait pas assez ameil lee (le pe\ le pis
n'elait pas assez deve f opp6), on ne Pa pas vendue,
et on Pa ramen£e. — V. Agi.
Amelette (Mj.), s. f. Omelette. — Ec. Une
amelette d'eeufs.
Et. et Hist. — « Omelette, pour : amelette,
forme qui par ait issue par melathese de : alemette,
tir4 de alemelle (a, lamelle) par substitution de suf-
fice, ce mets etant plat comme une lame. » (Diet,
gener.) — Rabelais, Edition de 1553 : haumelaicte.
— « On m'a dit qu'une fois il entra dans sa cuisine :
un laquais y faisait une amelette. » (Tall, des
Reaux ; Hist., 25 et 26.) — (De Montesson.) —
« On d is ait a cette Spoque : une amelette. 11 y a de
braves gens qui pr^ferent encore cette forme gau-
loise. Passez, Messieurs, vous fites de la vieille
roche. » {Hist .du vx. u>mps, p. 174. En note.)
Amellne, V. Chardon-loriot. (Men.)
A menage (Sp., Tim.), s. m. Attirail, arroi. ||
Etalage. || Domaine, propriety. Ex. : J'avons
fait 60 cordes de buches sus Yamenage de
Beaurepaire. || Tout Yamenage, — tout le tra-
lala. || Syn. de Succession.
N. — La peine et les frais pour amener qqch.
(Lrrr.)
Amenager (Mj.), v. a. — Installer qqn dans
son menage. || v. r6f. s'Am^nager, — emme-
nager. C'est le mot fr. dans un sens special. ||
V. n. Ameineger (a-mein-n6-ger), installer son
mein-ndge, ou son manege. (By).
Amendement (Mj.), s. m. — Assaisonne-
ments, condiment. Ex. : As-tu mis de Y amen-
dement dans la salade? — La soupe, a manque
d 1 amendement. N. Inconnu au Lg.
Et. — Du lat. Emendare ; e (extraction), men-
dum (faute), dont on a cor rig 6, enlev£ les fautes.
Amender un mets en l'assaisonnant, c'est corriger
sa fadeur.
Amender (Mj.), v. a. — Assaisonner un mets,
le rendre meilleur par une preparation qcque.
Ex. : Amende done la salade. Inconnu en ce
sens au Lg. — Fu. — « C'est un coin de beurre
qui 6 bon pour amender, t'ou (ca) diras a ta
mere. || Lg. — v. n S'ameliorer, en parlant de
P6tat d'un malade. On dit absolument : fa
illi a-t amende, — il a du mieux.
Amendillon (Choi., Lg.), s. m. — Petite
quantity de lait, en sus de la mesure, que les
m^nageres savent fort bien r^clamer aux fer-
mieres. V. Amender. Cf. Amendon. — Syn. de
Cress ion, A jet
Amendon (Ag., Ec), s. m. — Une petite
auantite de qqch. — V. Ramendon. || By. —
Qqf. Abandon, ce qui est donn£ pa? dessus le
march6 ; c'est la fourniture, le rabvot.
Et. — Amender, ameliorer une mesure en la de-
passant. — « Amendion, amendeilion, Amendillon.
(Favee.)
Amener (Mj.), v. a. — Produire. Ex. : C'est
E'che* d'abattre cet §bre-la ; il amine de trop
elles branches. || Sp., v. r£f. — Venir. |) Ame-
ner a lieu, — mettre sur le tapis, une question.
|| Tendre, donner. Ex. : Tiens, veux-tu la
gache? — Amine. \\ Se dit aussi des animaux.
Si Ton dit : Cet6 poirier-la n' amine jamais de
poires, on dit aussi : La vache a amenL \\ Fu. :
— « Par derrier' chez mon pere
Un oranger lui a (il y a) ;
II amin* tant d' oranges,
D'orang's, qu'il en rompra. »
Amennsir (Mj.), v. a. — Amincir, rendre
menu ou effile. Ex. : Faut ben ineiUer le fil
pour Yamenusir.
Et. et Hist. — Menu, du lat. Minutus, propre-
ment ; diminue\ — « Ensi s'en alloit li oz (Parm^e,
Tost) forment en amenuissant chacun jour. » (Vil«
lehardouin. Conquete de Constantinople, f 101 ;
cite parEvEiLLE.)
Amerlcaln (Mj., etc.), adj. q. — Avoir l'ceil
americain, — vif, provoquant ou perspicace.
Amesser (Auv.), v. a. — C616brer les rele-
vailles d'une femme. Ex. : Vela eine femme
qui veut se faire amesser.
Et. — Hist. — De Missa, messe. — « Nota qu'il
ne fault point amesser les conmeres, qu'il n'y ayt
quinze jours pour le moings qu'eiles soyent en leur
couche. » (1588. — Inv. Arch. F. n, 352, 1.) —
« Pour l'entretien de la messe matin ale des di-
manches, pour amesser les pasteurs pour ailer gar-
der les bestes. » (1551./d., G, 51, 1.) — « De sorte
qu'avand ente>er grans et petis et amesser les
accouchee.. » (1660. Id. S. E. in, 370, 2.) — « Pour
aller amaisser des accouchee audit Nuaill6. » (1660.
Id., ibid.) — « J' ay diet la messe, que j'ay com-
mansee un peu avant midy, pour amesser lesdits
flancez. » (1608. Id., ibid, 426, 1.)
— Amessement ; Taction d'entendre la messe ;
relevailles, dont la messe faisait la principale partie.
— Admissatio. — « Le suppliant avait entention
de tuer ung pourceau et certains chevreaux, qu'il
vouiait abilier pour faire le festaige de Vamesse-
ment d'une sienne fille qui estoit accouchee d'en-
fant, laquelle devait aller le lendemain a la messe. »
(1444.) — Messiare. (D. G.)
N. — (Fu). Amessi, habitue\ « I fera de la belle
ouvrage, quand i s'ra amessi ein p'tit pus. » —
« Faudra t'y amesser. » — Se prononce : ame'ee'.
Nous pensons qu'il doit s'ecrire aussi : am£cer, et
non : amesser. Ce n'est pas le meme mot que celui
d'Auverse. Dans celui-ci, la 2 e syii. est longue; au
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AMEYRANTE — AMORTI
Fuilet, elle est brAve. V. Amaincer, Amoeer. Ce sont
bien deux mots diflterents de sens et d'origine.
Ameysnto, V. Ameillante.
Amicable me nt (Mj.), adv. — Amicalement,
amiablement, a. 1' amiable. L'angl. a Tadj.
Amicable.
Amlgnonner (Mj.). Amignounei (B«\), v. a.
— Caliner, cajoler, caresser, dorloter, flatter,
mignoter qqn. — pour en obtenir qqch. — V.
Ramignonner,
Et. — Douteuse. — Employe* par G. Sand.
Amltleux (La). — Le t est dur. — Se dit
d'un homme aui ne paralt pas aimable, mais
qui comprend l'amitie\ cependant, et en
6prouve vivement le sentiment. « Cet homme-
la est vraiment bon, je vous assure, meilleur
qu'il ne paralt a le voir ; il est vraiment amitieux,
Amltonner (Mj.), v. a. — Amadouer. || v.
re7. — s'amitonner, s'arranger, se mitonner.
Ex. : Ca s'est amitonni, — TafTaire s'est arran-
ged. || Se dit du pain qu'on laisse longtemps
tremper dans le bouillon (une mitonn^e). —
|| Une personne amitonnte, — envelopp^e
chau dement Cf. Emmitouflke.
Et. — Peut-Stre de Mitis, doux. Le chat est un
miton.
A m monition, s. f. — On ne prononce qu'un
m. V. Amonition.
Amnistie (Mj.), s. f.
armistice.
Employ^ pour :
Amoeer (Tim.), v. a. — Taquiner un
chien, Fexciter a mordre. Syn. de Aquiner
PiUer.
Et. — Doubl. du fr. Amorcer, de morsus ; exciter
a mordre.
Amodurer (Mj.), v. a. — Calmer, Amadouer
|| Amodurky — qui a perdu sa fougue, sa
vigueur (Zig. 145). || Domestiquer.
Et. — Du lat. Moderare, pour : mode>er. — Cf.
Amode>er, dans Jaubert. — Amodurer du vin, —
j mettre de Peau. (Lapaybe.)
— « Et au milieu de ces deux est le siege
De deux encor que Dieu, aui tout ouvroit,
fAmode'ra par chaud mesle* de froid. » (Makot.)
Amolcer (Tim.), v. a. — Exciter a mordre ;
syn. de Filler. || Taquiner, agacer un chien,
des bStes quelconques. Syn. de Aquiner. ||
s'Amoicer, s* Amoeer, v. r£f. — S'acharner,
au pr. et au fig. ; syn. de s'Achener. || S'en-
tSter, — syn. de s' Amaincer, s' Amkcer. V.
Amoeer.
Et. — Amoicer ou Amoeer n'est qu'une forme
adoucie du fr. Amorcer. V. pour explications
comple'mentaires : Amaincer, Aquiner, s'Achener.
— Le vx fr. avait Amordre, qui voulait dire :
mordre a. Amorser serait preferable, par un s.
(Litt.)
AmOme, Amdml (Shs.). — Fatigue\ bon a
rien. Cf. Abomi et EmbaumL
Et. — Probablement de Momie, prononce" :
mdmie, avec prosthdse de l'a. — J'ai souvent
entendu dire : « Vas-tu rester la comme une mdmie
d'Egypte? »
A monition, s. f. — Tout ce qui est n6ces
saire pour former la charge d'une arme a feu-
— Angl. : Ammunition. Fr. : Munition. || Ag.
Pain d'amonition, pour : de munition, pain
de troupe. — L' amonitionnaire, Y employ^ de
la Manutention. — D'un bossu on dit : II a un
pain $ amonition dans le dos.
Et. Hist. — « Amunitionner ; pourvoir une place
des munitions n6cessaires. (Litt.) — « Amonitio,
B. L. vivres ; le pain de munition pourrait done en
venir : « Pour la faute du charroy qui estoit k
Stenay et a Mouzon, ou se faisoit Vamonitian, la
famine survint en son camp. » (Du Bellay.) —
Sens plus general : munitions de bouche : « II feit
partir le Seigneur de Lorges avec mille hommes. . .
et quelque charroy de vins et autres amonitions. »
(Id.) — « Au reste, il n'est pas trop vraisemblable
que l'ancien mot lat. Amonitio soit Torigine d'un
mot assez nouveau dans notre langue. On a dit
monition pour munition, en lat. Munitio. De la le
mot compose amonition aura sign i fie : munitions de
guerre ; par extension, munitions de bouche, le
pain de monition. « Le feu s'estoit mis a noz amo-
nitions, en maniere qu'a peine avait-on pu retirer
notre artillerie que les a flu Is ne fussent brulez. <
(Du Bellay.) Citations de L. C. — II y a prosthese
de Fa.
— « Tirant Darriet, du village de la Chaumiere,
s'imagine que e'est avec cette boue que les R6pu-
blicains ont charge* leurs canons ; il s'e*crie, en se
precipitant sur la route : « En avant, les gas, les
« Bleus n'ont pus d'amounitions, li tirant avec de
« la casse. ) (Deniau, Hist, de la V.,t I, p. 339.)
Amont, pr^pos. — Le long de. E*. : II avait
les bras amont li, — le long de lui, ballants,
en parlant d'un pendu (Cht.) — (Ec.) On dit :
de d 1 amont, oppose a aval.
Et. Hist. — « Le vent d'amont se dit, sur les
cdtes ou la terre est au levant, de tout vent qui
souffle de l'un des points compris entre le N.-E. et
le S.-E., en passant par FE. — II souffle de la mon-
tagne. (Litt.) — Le long de, sur, contre : Amont le
mur.
— J'descendrons-t-i le vallon
Ou si j'irons par amontt
{Pastorale, Dotttn.)
— Amont (angl. Among), au milieu de, au t-a-
vers de, sur. Cf. Ami (amid) ; A mi les champ ;
emmi les champs. De : en, mi, in medio. — Met .re
qqn amont les chemins est une locution d'un fre-
3uent usage en Normandie, qui signifie : Faban-
onner, le laisser en proie a la mis^re.
— « Par l'esciele (F£chelle) muntent amunt. »
(Moesy.)
Amont-noir (Mj.), s. m. — S'emploie dans
Fexpression : Preune d'amont noir, vieille
espece de prune dont le nom est, je crois,
Prune de manoir, par corruption. V. A mas
noir.
Amdriilonner (s'), v. r6f. — Se ratatiner, se
rider. Une pomme amdrillonnh, rid£e comme
une morille, champignon plein de trous et de
rides. || By. — Le premier o est tres long.
Amortl (Mj.), part. pas. || s. m. — Un
amorti. Endroit ou un obstacle arr£te le vent
ou le courant. — Syn. de Accalmie. Ex. : Je
vas tendre a V amorti du courant. On dit aussi :
a Vamorti du vent. || Fu. — fiteint. « Le feu
va s'amortir, mets-y done eine fournille. »
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AMORTIR — AMOURETTE
35
Et. — Amortir, c'est : rendre comme mort. Un
navire amorti, — £chou6 pendant la morte eau
(reflux). Diet, ginir. — On disait jadis : Amortir
une chandelle ; on dit encore : la tuer. « Ma chan-
delle est morte*. « (D. C.)|| S. f. Amortie ; endroit de
la riviere ou ii n'y a pas de courant, ou la ferce de
l'eau est amortie. » (Jaub.)
Amortir ° (amorqui) le coeur (Mj.), v. a. —
Enlever Fapp6tit, aonner des nause*es, en par-
lant de certains aliments fades, douceatres.
Extension du sens du mot francais.
AmortI sssnt, e (Mj., Lue), adj. verb. —
Ecoeurant, douceatre, fade, en parlant d'un
mets, d'une boisson. || Lourd, Jnervant, en
parlant du temps.
Amotelonner (z. 128), v. a. — Mettre en
petites mottes, en mottelons.
Et. — Inconnue. — Amotouner se dit d'une
sauce, d'une bouillie qui forme des grumeaux.
(Oracj.) — Amotoner, reunir en tas presse. Cf.
Amochoner, mettre en moche (le beurre), en meule.
(Dottin.)
Amoueeler (Sp., Mj.), v. a. — Amonceler,
par corruption. N. II est a remarquer qu'a
Mj. on ne dit guere Mouceau. — A Sp. et un
peu moins a Tim., la syll. on devient presque
regulierement ou ; ein boun houme, eine
boune femme ; mouceau, boutouner, etc.
Et — Lat. : monticellus, mont' eel, moncel,
monceau. Le peuple dit : mousseau. {Diet, ge'ne'r.)
Amoueher (Lg.), v. a. — Disposer en tas
ou mouche, des fagots. — Cf. Moche, de
beurre.
Amoneheronnt (Mj.), ad. qual. — Dont les
pousses se developpent en touffes drues et
rabougries, recroquevillees ; dru, serre, touffu,
mais non vigoureux. Se dit d'une plante souf-
frante, surtout de la vigne. Syn. de Aregriche,
Agrichonni.
Et. — Cf. Moucheron, bout qui charbonne dans
la meche d'une chandelle allumee ; bout qui reste
en ignition ,quand on vient d'6teindre une chan-
delle. (Diet, ginir.)
Amouff6 (Lg.), adj. qual. — Mousseux,
couvert de mousse, envahi par la mousse. Se
dit des murs, des arbres, des pr6s. Syn. de
Mouffu, Moussu. || Fig. — Tres bien lev6,
tres rebondi, dont la mie est pleine d' alveoles
et possede 1' elasticity de la mousse. Se dit du
pain. Syn. de Mouffu. — Meme racine que ce
dernier mot.
Amouir (s'). — (Cho., Br., Mj.), v. ref. —
S'accroupir. Ex. (a un braconnier qui ne
s'etait pas ensauvb devant le garde-champetre
qui le poursuivait) : « Pisque t'etais pas
vanned pourquoi que tu t'es amoui? » Syn. de
s'Aguirouer, s' Ajoupir, s' Apouguenir, s'As-
soutrer, s'Ecatouir.
Et — Discutable. — Amuir, rendre muet de
stupeur, s'amuir, perdre toute presence d'esprit.
Hist — A tant sont mat et amui,
A tant sont toz esvanui. »
— « Nostre Sire gitaXun deable de cors a un
home et si dit li Evangiles que cil deauble estoit
muz (muet), parce qu'il avoit Tome amui, an cui
cors il estoit. » — Cf. Emutire. (D. C.) — Le son
mu est l'expression naturelle d'un muet qui
s'efTorce de parler. — Amui de'signait un effet natu-
rel de la honte, de la crainte ou de quelque autre
passion violente :
« Porcoi estes si amui
Et por une fdme esbahi? » (L. C.)
Amoulageur, Emmoulageur (Mj., Bz.), s.
m. — Charpentier cjui travaille sp^cialement
a la construction, a l'am^nagement et a la
reparation des moulins. On dit le plus souvent
charpentier amoulageur. « Nicolas Bureau,
charptntier amoulageur ala Boissiniere. »(Fu.)
Et. Hist. — Ce mot renferme la racine Moul, qui
se retrouve dans le fran5ais Moulin. — Amouler, —
passer sur a memle, aiguiser, affiler. (Lnr.) —
« Jacques Barbot, charpentier emmoulageur. »
(1743, Inv. Arch., E, m, 410, 1.)
Amouneter (Tim.), v. a. — R6primander,
chapitrer, admonester, semoncer. Syn. de
Moriginer.
Et. — Ce vieux mot patois est un doublet re-
marq viable par sa forme vraiment francaise du
vocable savant Admonester. — L'ancien francais
avait Amonester, L. popul. : Admonestare, dont le
radical Monest, qui semble se rattacher a Monitus,
n'est pas encore expliqud.
Amour (mal d') (partout). — Mai de dents.
« C'est ein mal qui n'est point plaint », dit
notre proverbe. || Fu. — Faire 1' amour \ —
faire sa cour.
Amouracher (s') (Mj.), v. ref. — Cite* pour
sa prononciation. Cf. Caresser. Se dit des per-
sonnes. Cf. Amoure, pour les animaux.
Amonre (By.). — Se dit des animaux.
Ex. : Mon canard noir pochon blanc est amoure"
avec la cane burelle au gars Boeriau (Gabriel) ; le
canard clar, ou gare, au gas Thureau (Mathurin) est
amoure" avec ma cane ecan-corlettee (ecan, couleur
d'un gris un peu fonc6 ; corlettee, collerettde).
Ainsi parle un cnasseur pour indiquer qu'il ne peut
pas s'en servir comme d'appelants. — Burelle, —
gris presque noir.
Amour en cage, s. m. — Coqueret alke-
kenge (Bat.).
Hist — « Bientdt, M. Maldonne fut distrait par
la vue d'un massif d'alk^kenges, dont on n'avait
pas re'eoltd les fruits. lis pendaient, comme des
oranges minuscules, luisant a travers Penveloppe
fletrie, use"e, de'eoupe'e a jour, qui leur vaut, parmi
le peuple, le joli nom d'amour en cage. M. Maldonne
les aim ait beaucoup. — Des coquerets, dit-il, et on
ne les a pas cueillis ! » — (R. Bazin, La sarcelle
bleue.)
Amourette- (Mj., Ec), s. f. — Nom du
petit lychnis rose des prairies. Syn. de Daniel.
|| Fu. Parfois nom de lieu. Montigne-sur-
Moine, bords de la Moine. V. Folk Lore, XI a.
N. — Petite caryophyllee commune dans les pres,
sorte d'ceillet sauvage portant deux fleurs roses a
cinq petales tres decoup^s. — Cette plante est
toute difT^rente de celle que Ton appelle de ce nom
en frangais et qui est la graminee designee dans
notre patois sous les appellations de Gentil-branle,
Zyeux de pardrix.
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AMOUREUX — ANCHE
Amonrenx (Sp.), s. m. — AraignSe a
grandes pattes appetee a Mj. : vieille. — Fau-
cheux.
N. — Le comte Jaubert dit gu'on l'appelle
ainsi parce qu'on l'emploie dans la divination.
Amoustlller (Sp.), v. a. — fimoustiller.
Et. — E, Moustille, saveur piquante d'un
liquide. De mout, moust? (Diet. ge'ntr.) — « II
semble que frere Jean, aprds avoir demands a
manger des chataignes r6ties avec du vin doux, en
lat. m us turn, reproche aux autres convives leur
repugnance a boire du mout, lorsqu'il dit : Or ca, a
boyre, a boyre 9a. Apporte le fruict. Ce sont chas-
taignes du bois d'Estrocs, avecques bon vin
noveau. . . Vous n'estes encores ceans amoustillez...
(Rab.,i, 40.)
Amoyer, v. n. — Pour Amouiller. V. Ameil-
ler (SegrS).
Amphlbie (Ag.), s. m. — Employe" comme
terme de m^pris, sans que Ton sache souvent
le vrai sens du mot, uniquement a cause de
son 6trangete\ II sonne comme une injure. Le
peuple emploie de . meme Catachrese :
« Vieille catachrdse \ »
Et. — Du grec : Vie double. — Se dit d'un
homme qui prof esse tour a tour des sentiments
contraires. (Litt.)
Amphrlble (Lg.). — Corrupt, du pr6c6dent.
Ampignon (Sar.), s. m. — Le dard d'une
abeille, d'une guepe.
N. — Peut-etre pour .: hampillon. dimin. de
hampe. Du lat. hasta, devenu hanste.
Ampis (d') (Lpz.), pr6pos., adv. — Depuis
(Zig. 146). — Mieux : d'empis.
Ampnter. — Dans cette locution : Le
diable m'ampue.
Et. — « Penser, e'est compter (putare, repu-
tare) ; d'ou calculer : putare rationes, apurer des
comptes. Putare, purum facere, disent Vabron et
Festus. C'etait l'expression consacree pour 1'emon-
dage des arbres et des vignes ; putare vitem,
arbores. Ge mot, en son sens propre, s'est conserve
en vx fr. : poder, pouer a pouer et tailler la vigne »,
chez Olivier db Skrres. Michel Brkal, La Si-
mantique, p. 137. — Cette forme expliquerait
Ampue, pour Ampute.
Amnlonner (Mj.), v. a. — Disposer en
meules, en tas, en mulons.
Hist. — « Le suppliant cueilloit et amulonnoit
foin. » (1387.) — Et les doivent fener et amulon-
ner. (1406, God.)
Amflrgner (s') (Lg.), v. r6f. — Se gtter, se
blottir. || S'accroupir, se replier sur soi-me^me.
— Syn. de : se Gitrer, se Motler, se Boumir,
s'Amouir, s' Apouguenir t etc.
Amuse(Mj.), s. f. — Amusement, amusette.
Circonstance qui retarde. Ex. : T'as done
trouve* de V amuse? — Syn. de Accote. —
Amuse-btgaud, s. m. et f., — amusette
indigne d'un homme serieux. V. Btgaud.
Et. — A et Muser.
Amassment (Lg.), adv. — En s'amusant,
sans peine. Ex. : J'ai fait ca ben amusimenu
A muser (Mj.), v. a. — Amuser le temps, —
perdre ou faire perdre le temps. || A Lu6, dans
le sens de Muser. — On dit correctement :
Amuser la tristesse, la douleur. || Fu. —
Perdre son temps : Tamuse done point en
route. »
Et. — La moins mauvaise est : a et muser. Muser,
e'est tenir le museau tourne et fiche a qqn, ecouter
le nez en 1'ajf . Le verbe s'amuser, admuser, peint
assez plaisamment la stupide attention d'une popu-
lace immobile autour d'un charlatan qu'elle
ecoute :
< Bien sont foulz de la se estre admusez
Sans qu'il leur dist la maniere de user
De la pouldre quelle il leur a vendue. »
(Faifcu, p. 50, L. C.
Amntiner (s') (Mj.), v. r^f. — S'entSter. ,!
Se mutiner, se rebeller.
Et. — Mutin, pour : meutin, muetin, derive de
meute (cf. muette), au sens ancien de : emeute. Tire
de : emouvoir. — Hist. « Ay ant faute d'argent pour
contenter et payer ses soldats, m€me les lansque-
netz amutinez. » (Brantome.) God.
A my dale (Mj.), s. f. — Amygdale.
Aneelee (Pell.), s. f. — Sorte de grosse che-
nille qui passe pour Stre venimeuse. — Cf.
Cru. || Ec. Elle vit surtout surla pommede
terre. Elle donne comme papillon le gros
sphinx tdte de mort (ainsi dit du dessin qui
orne son corselet). La nuit, dans un apparte-
ment, ce papillon, avec son vol lourd et bour-
donnant, fait entendre un cri comme une
plainte qui a qqch. de lugubre. Aussi a-t-il
toujours 6te* considere* comme un animal de
mauvais augxure et sa presence a inspire une
veritable crainte chez les paysans. — || Fu. —
Se dit aussi : 6rancel6e, 6rancelle.
Anc^tre (Lg.), s. m. — Espece. Ex. : C'est
des vrais bons pois ; y a sept a huit ans que
j'ai cet ancetre-\h. — Syn. de Orine.
Anche (Mj., Ssl.), s. f. — Tuyau par ou le
vin s'6eoule du pressoir. || Lg. Tuyau cylin-
drique ou demi-cylindrique, que Ton fixe
dans le bourdonneau d'une panne pour faire
6couler le lessi. Syn. de Quenelle. || Fu. Se dit
uniquement de Vanche du pressoir par ou
s'6coule le vin doux dans la cuve. La cannelle
se met a la barrique. « Tourne done le jau »
— ferme done la auenelle. — Un simple trou
ferm6 d'une fine cneville s'appelleunrfouzt/la
cheville s'appelle un fossk (fausset, fauss^). —
« Je t'ach^te tout ton vin pris a Vanche. »
Et. et Hist. — Aha. Ancha, jambe, tibia, d'ou le
francais : Anche, avec le sens do : tuyau. — Pro-
vincialisme : tirer du vin par Vanche ; — dites : par
la cannelle. (Lrrr.) — Cf. Dousi. — Anche etAn-
cheau se disaient jadis pour la cuve elle-ra£me; |
alors, par synecdoche, la partie pour le tout —
Sorte de canal ou demi-cylindre en bois ou en idle
qui met le cuvier de la lessive en communication
avec la chaudidre ; quelquefois, un canon de fusil
(Jaub.) — « Beaucoup de vin de moyenne qualite ;
...24 livres la pipe, la goutte, bien entendu, k
Vouche, 36 et 40 quelque temps apres. (Inv. Arch.,
E, n, 195, 2.) — « On ne nous epargna pas aussi le
hideux spectacle d'une guillotine ambulant*, de>
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ANCHENEAU — ANGE
37
gouttante de sang, qu'on affectait de faire circuler
au milieu de nous, avec un panier gluant de sang,
com me un panier de vendange qu'on met sous
Yanche d'un pressoir. » (Cit6 par M. l'abbe Bre-
TAUDBAU, p. 139.) — V. Ancheneau.
Anchenean (Mj.), s. m. — Tuyau ou demi"
tuyau par ou le mout s'6coule du pressoir.
V. Anche. '
Hist. — Une petite riviere voisine, dans ia I^oire-
Inferieure, s'appelle l'Acheneau ; c'est le deversoir
du lac de Grandlieu. Ce nom ne serait-il point une
corruption de Ancheneaul (R. O.) — « Avec les
gouttieres qui issoient hors la muraille. . . ou finis-
soient en grands escheneaux qui tous conduisoient
en la riviere par dessous le logis. » (Rab., G., i,
53, 99.)
Anchtre (Sar., Bz.), s. f. — Le bati de
maconnerie sur lequel reposait Tancien pres-
soir, non portatif et d^placable comme il Test
maintenant. II 6tait muni d'un rebord ou
coulait le vin qui, par une anche, se rSpandait
ensuite dans un recipient, souvent un trou
creuse* dans le tuf et cimente\ — Tirer le vin
a ranchlre. V. Anche.
Aneien (Mj.), adj. qual. ou s. m. — Vieux.
« II 6tait d6ja aneien quand il est mort. » ||
Ein horn me aneien, — &ge\ || V aneien temps,
— le vieux temps, le temps jadis. Ex. : Dans
Yancien temps ils voyaient toujours toute
espece de chouses ! || Fu. — « Nous anciens »,
nos vieux parents. — « C'est du bien de nous
anciens, j'voulons point l'vendre. »
Et. — B. L. Antianus, de Ante, avant.
Aneiennete' (d') (Lg.) — Depuis tres long-
temps. Ex. : Ils ont cete* bien la d'anciennetL
Ancioax (Sar.), adj. qual. — Gai.
Anere (a V) (Lg.), loc. adv. — Au d^pourvu.
Ex. : Je s£ a t anere de pansion. — Syn. de :
a Cure-oques, a Pain-querre.
Anerean (Mj.), s. m. — Verveux, engin de
peche en filet, soutenu par des cerceaux que
Ton fixe a demeure au fond de l'eau. Une
large ouverture en entonnoir est b^ante en
aval et conduit le poisson qui s'y engage dans
une sorte de poche d'ou il ne peut plus sortir.
!i Ec. Cest une poche dans l'epervier, le
chalut — Le cut de Fancreau est ferm6 par
une garde (Loire), ou par deux gardes (ri-
vieres), laissant entre elles un espace mi-clos
dit : entre-les-gardes. — Cf. Coyaux (coi-iaux),
dlongs cordes pour le monter), — hart,
enlernes (en trofine), terzilles (bois pour le
maintenir). V. Terzelles.
Et. — Der. du fr. Anere, parce que l'appareil est
pour ainsi dire anere dans le cours d'eau. — Se dit
aussi Ancroc (Lu£). Serait alors : fixe" par un croc, et
devrait prendre un E initial.
Anerer <s'), v. r6f. — S'entSter. — Ancrer
son attention, son esprit, son coeur a un objet,
e'est s'y arr£ter, l'y fixer.
Hist. — « Cil qui s'entencion
Avoit flchie et aencrie
En la Seinte Virge sagree. » (L. C.)
Andllle (Mj.), s. f. — Mauvaise prononcia-
tion de Anguille. On dit de m£me Trantille,
pour : tranquille. || Fu. — Cravate mince et
6troite en forme d'anguille.
Andouille, s. f. — Au propre, syn. de Ange-
de-cheminke. ]| Fig. — Grand niais. Dans ce
cas on dit souvent :. Andouille ficelle, pour
renche>ir. Cf. Ane bate\
Et. Hist. — Personne sans 6nergie, aussi molle
3u'une andouille. (Lor. Labchey.) — Une an-
ouille n'est pas molle ! (A. V.) — II y a dans
Rabelais un saint de ce nom. (G., I, 17.) — Un
hommo tres grand, trds maigre s'appelle qcjf. un
grand dependeur d'andouilles. Comme celles-ci
sont souvent suspendues au plafond, il faut, en
effet, une belle taille pour les aveindre par ses
propres moyens. — Litt. et le Diet. gtn. font venir
ce mot de Inductilis, du v. Inducere, Ducere
(introduire la viande) in (dans le boyau.) — Ce n'est
pas l'avis de P. Malvezin : « Racine celtique and,
aupres, autour, contre, sur, vers. Explique la pre-
miere partie de andouille, gros intestin, grosse
douille (en terme de charcuterie, la douille est le
canal qui conduit les aliments de la bouche a l'estp-
mac), mot venu d'un precedent * andogilla (g dur),
de an, pour and, et de * dogilla, diminutif de doga,
conduit, et non d'un lat. hypoth^tique * inductile,
avance par Darmesteteb, lequel latin, d'ailleurs,
ne serait jamais devenu populaire.
Andoailler (Sp.), v. a. — Mauvaise pronon-
ciat. de Ondoyer. — Lat. Unda.
Andrlen (Mj.), s. m. — Adrien. A vieilli.
Confusion avec Andre*. Syn. de Dirien,
Hist. ' — « Donn6 et fait en nostre manoir de
Saint-Oyn empres Paris, le mardi apres la saint
Andrlen, apostre. » (1315.) — N. II s'agit bien de
saint Andre\ (fnv. Arch., G., p. 164, 2.) — Cf.
VAndrienne de Terence.
Ane, s. m. et f. — Cf. B our din, Ministre.
N. Ce nom est souvent fait du fe*m., sans
acception du sexe. Ex. : II avait eine petite
dne sus sa bagnole. || s. m. Che valet 4 tra-
vailler les douelles. — Littrb donne le sens
de : 6tau.
N. — S'explique par ia forme du chevalet sur
lequel l'ouvrier monte a ane ; ou plutdt parce qu'il
s'ouvre comme la machoire de l'animal.
Proverbes innombrables. — Manger du pain
a Vane, — vivre en faineant. En parlant d'un
homme laborieux, actif : £a n'est pas du pain k
l'ane qu'il mange ! || Mj. — Lg. — Faire Vdne pour
avoir du son, — faire la bfite dans un but int6ress6,
faire l'hypocrite pour se faire bien venir de quel-
qu'un. || Hester en figure d'&ne,' — rester deconte-
nanc6, deconfit, etc., etc.
Anemie (Mj.), adj. qual. — Employe pour :
an£mie\ anemique. Cf. Asme.
Anet (Lg.), adv. — Aujourd'hui. Doubl,
etsyn. de Anuit, Enhuit. Cf. Net, MineU
Mot vieilli.
Anetter (Q., Zig. 171), v. a. — Buvotter,
mettre une bouteille a net
Angsneiel (Chi.) — Pour : Arc-en-ciel. Cf.
Argancier.
Ange (Mj.), s. m. — Lit a Tange, — lit tres
eleve, jadis exclusivement en usage dans nos
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38
ANGELOT' - ANICLER
campagnes. On n'en voit plus guere aujour-
d'hui V. Bateau. \\ Qqf. ange est du fern, a II
est comme eine petite ange. \\ Ange-de-chemi-
nie. V. Andouille.
N. — Le nom du lit lui vient de ce qu'il est sans
colonnes et a rideaux releves, figurant des ailes.
Angelot', (Mj.), s. m. — Enfant que Ton
habille de blanc pour figurer dans une proces-
sion, et qui jette des fleurs devant le dais
(Fu.), id. '
Hist. — Un jeune paige... tant bieri testonne,
tant bien tire, tant bien epoussete, tant honneste
en son maintien, que trop mieux ressembloit
quelque petit angelot qu'un homme. » (Rab., G.,
i,15.)
Ange Tine. — Voir aussi ce mot et Angeine
au Folk -Lore. — Angevine, prononce*
dans tout le Choletais Anjuine, parait
bien etre particulier a l'Anjou (Fu). C'6tait,
c'est encore une date commerciale, une
6ch6ance. Le sanctuajre de Notre-Dame
V Anjuine eHait le Marillais. — La meme fele
en Poitou s'appelle « La Bonne Dame ». || Ec.
Notre-Dame £ Anjuine, dans le nord d' An-
gers. La fete, la foire de V Anjuine, ou il se
vend une sp£cialite\
N. — Ne dites pas : Une Angevine couenneuse,
mais : une angine couenneuse. (A. V.)
Hist. — « G'est a luy (Mgr saint Maurille) fut
divinement revile la feste de la Nativite deNostre-
Dame devoir estre en septembre, 8° jour, celebree;
parquoy la dicte feste de la Nativite print son nom
de Langevine, combien que aucuns alleguent
d'autres raisons. » (J. de Bourd., Chroniq., 17*.)
— Monnaie ; cens annuel. L'opinion de Du Canoe
est que la fete de la Nativite de la Vierge a ete
nommee Angevine, parce qu'en Anjou le payement
des cens et rentes, le payement de Y Angevine se fait
ordinairement le jour de cette fete. » (Cite par
La Curne.) — « U Angevine vaut 120 livres en
evangiles et frairie. Cette annee, je recus 104 me-
sures pendant l'octave et le jour de la feste ; la
depense me couta 65 livres en tout. » Behuard.
(/ne. Arch.,ll, E. 8,315, 1.)
Anglose, adj. qual. — Pour : Angleux, se.
Se dit d'une noix qui s'ouvre mal et se fend
par eVJats. L'amande, enchass6e dans des
angles, des coins, est difficile a extraire. —
Fr. : Anguleux. || Ec. On dit : Eine noix
anglouse, ou tres long.
Angon (Br.), s. m. — Sorte de charrue. —
L'angon laisse une rigole plus profonde que
la raise, pour assainir un terrain cassif. —
Sans doute le Huau ou Vau.
Anguenas (Fe), s. m. — Embarras. — II y
a de Vanguenas, — les choses ne vont pas
toutes seules. — Peut-elre du vx fr. Engei-
gner? Devrait alors s'6crire par un E.
Anguille, s. f. — Prononcez Andille. —
Mouchoir route en forme de serpent ou d'an-
guille, avec lequel les enfants se donnent des
coups en jouant. — Se trouve dans Litt. et
le Diet. gen. || Anguillettes, diminutif. || Ec.
La peau d'anguille servait a attacher le flau
(fliau) a son manche pour les batteries, avant
les batteuses mecaniques. || AnguUle de haie,
— vipere. || Y a anguiUe sous roche, qq.
secret.
N. — La peau d'anguille servait a fouetter les
enfants, nous dit Isidore. (Litt.)
Angnlr (Sar.), v. a. — Faire anguir un nid,
— en faire fuir la mere pour tout a fait V.
Aillir, Hadir.
Angu9tle\ adj. qual. — Etroit
Hist. — « Tous endroits plus ou moins angus-
ties. » (Nouvelles archkol. ; cite par M. 1'abbe Bre-
TAUDEAU.)
Anhnlt' (partout), adv. — Aujourd'hui, et
non pas : cette nuit. — Le breton emploie au
meme sens Hinihue, Hirihue, Hidihue
(R. O.). — V. Enhuit, Anuit. \\ D'anhuit en
jours, — dans qqs jours. || Ec. — Au S. O.,
aux bords de la Loire, surtout, on fait sentir
un t final dans un grand nombre de mots qui
n'en ont pas : icit\ enhuit'. Au N. E., e'est le
contraire : anhui, ici, e'est un fai (fait),
d'meshui. — On dit cependant : d'anhuit' en
huit. — Bords de la Mayenne : d'mes'hS.
Et. Hist. — Littre, v° Anuiter : « Anuit, qui
signiflait : cette nuit, etait un excellent mot, encore
usite dans qqs provinces. «» N. Forme de A^ Hodie
(n euphonique), c*est le hui de : aujourd'hui, avec
addition de t sonore. Done, cela ne sign i fie pas :
cette nuit. (A. V.) — Rappelle la maniere de comp-
ter des Gaulois. (Daguet.) — Non.
— « Aneut a moy, demain a toi.
Anct amy, demain ennemy.
Anil en chere, demain en biere.
Inet roy, demain rin.
(Vieux proverbes. Cit6s par Favre.)
— « Car nos non son certain
Si la mort nos penra o ennui o demain. »
{Poeme vaudois du XV 9 «., Eveille,)
Aniantefr (Mj., Spg.), Aniantir (Lve), v. a.
— Rendre faineant. De n6ant. — Corrupt
de Aniantir, dans un sens special. Syn. de
Afainianter, Avesser, Aladrer, Acaignarder,
Acaigner, Haquenir.
Anieer (Sp.), v. a. -— Amollir. Syn. de
Haquenir, Arosser. \\ Abrutir. Ex. : V sont
anich par la mis^re. || Fu. — Rendre nice,
rendre difficile. « Assaie done a ou (cela, le)
faire ! — Nenni, ou-l-est trop nice. » — « idon
p'tit gas fait qu'braillei, il e nice comme eine
poche^e. » — « Va done, bouguer' de nice
poche ! » V. Anicler.
Et. — Der. du fr. Nice. — La Curne dit :
Anicher, Anieer, — mettre au nid. — (Alors, par
extension, dorloter comme dans un nid? A. V.)
Anicler Aniqueler (Sa., Bn.), v. a, —
finerver, amollir, rendre paresseux. — Syn.
de Anianter, Anieer, Aniantir, Aladrer, etc
V. Anianter. \\ Anicle\ — Gasanier (By).
Est-il tout de meme anicle, la ! jamais on ne
le voit sortir de chez lui ! » — S?anicler. |j
Semble un diminut de Anieer.
Et. — On disait jadis : Adnichiler, en aspirant
fortement l'h et prononcant le ch. — On trouve
dans Marot : anichiler, reduire a rien, ad, nihil. —
« Anicte se dit du ble dont les grains sont re traits,
reduits a rien. » (Jaub.) -^ ■ S'anic/er, perdre ses
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ANILLE — ANTIQUE
39
forces, s'abattre, s'abandonner, s'endormir sur la
besogne, se ramasser au coin du feu, se blottir. » —
A rapprocher, par curiosity, de l'argot moderne :
Avoir les pieds nickel 6s : J'ai les pieds nickeles,
— je ne marche pas.
Anflle (Av., Segr., Ec, Mj., Lu6), s. f. —
Manivelle adapted a un volant, a un arbre de
couche, d'une tarare, d'un hache-paille, etc.,
pour tourner a bras d'homme. || Anille de
puits. || Fer de moulin, mis autour des
moyeux pour les fortifier. || Sar., Doue\ —
Anilles, — b^quilles. « II marche avec des
anilles. |) Bras de rouet, petit treuil. || Poi-
gn6es du gournas, ou gourneau. — Syn. de
Brassail.
E. — « Anc. fr. Aneille ; lat. popul. : anaticula
(D. C), petit canard, puis son bee seulement, puis
tout objet de cette forme, bee de cane, bequilte. «
{Dirt, gin.) — « Baton de vieille ou de vieillard. En
latin : anilis (anus, vieille femme ; etymol. tout
autre). Renvoie a Menage. (L. C.) — « S'aneyer,
vieillir, se vouter, marcher avec des anilles. »
(Dorr.)
Anis (Mj.), s. m. Anis. L'a est tres long.
Annee (Mj.), s. f. — Prononcez An-ne> ;
an, tres nasal. .« Y en a comme par la bonne
ann6e, — il y en a a foison. || A longue d'annte
— toute 1' annee. (Zig. 131). || Pour : annuit,
— aujourd'hui (Segr.). — Alors il faut 6crire
Annet. || R£colte annuelle, revenu d'une
ferme, d'une propria pendant une ann6e.
Ex. : J'arons eine boune demi-annee. Maniere
de parler des paysans qui ne veulent jamais
avouer que 1'annSe sera bonne (Dott.). — ||
Prendre ses annies, — avoir sa date de nais-
sance. Ex. : A prend ses anntes au mois de
juun." || Proverbes : En 1615, Vannke des
gran des eaux ; en 1661, chere annee ;en 1599,
annee vineuse. — Ann6e de vins, deux ann6es
seches, disent les vignerons (Men.).
N. — Ec. — Sur les bords de la I^oire, la ou Ton
a qu — I, par ex. : Vanqute oppose de menqui
(quand on ne veut pas dire la verity, mais ne pas
mentir non plus, on dit : vanquie, peut-etre ; ce
n'est ni oui, ni non), la on prononce An-nee. Au
N.-E., on dit : a-n6e, a bref. — De meme pour an-
niraal, an-nivarsaire. — (Van tiers est pour :
v'lontiers.)
Annelier, adj. qual. — Se dit dans le pro-
verbe : F6vrier annelier. — Dans ce mois les
manages sont nombreux.
Et. Hist. — De Anneau, jadis Anel. — « Ou Ton
voit des anneaux, qui porte des anneaux. — Le
quart (doigt) est appel6 annelier pour ce qu'on met
les anneaux par coustume en cestuy doigt. » (God.)
Cf. Gamelion. — Mois du calendrier ath^nien qui
fut d'abord le premier et qui devint ensuite le
septieme ; il correspondait a partie de Janvier et de
fevrier. — En grec : Gamelion, de Gamelioc, qui a
rapport au manage, de Gamoc, mariage ; ainsi dit
parce que la plupart des manages se faisaient en ce
mois. (Lrrr.) On voit la concordance, au moins
curieuse.
Annimsl (Mj.), s. m. — Prononcer An-ni-
mal, an nasal.
Annlmau (Mj., Lg., Tim.), s. m. — Animal.
*— Prononcei An-mmau (voir note a Annie),
Forme vieillie, surtout a Mj., ou on ne Fem-
ploie plus guere qu'en plaisantant, dans la
locut. : Queun animau vart ! — quel diable,
quelle bSte enraged. — Cf. Jaub., citation.
Anombrer (Tim., Mj.), v. n. — Faire
nombre. Ex. : Des bonhommes comme ca
dans le conseil, ca ne sart qu'a anombrer.
Et. Hist. — Lat. Annumerare, assembler des
nombres. — « Sathanas... enticha David qui il
feist anumbrer ces de Israel. » — C'est le d6nom-
brement. (L. C.) — Enume>er :
— « Nul ne savereit aconter
Ne les miracles anombrer J
Que deus i fait. »
{Vie de saint Thomas de Canterbury, v. 1291/L. C.)
Anote (Ec), s. f. — Plante. Est-ce la joua-
nette? (Une petite ombellifere des prairies,
Tcenanthe, je crois). Son tubercule est bon,
quand il est assaisonni (mur), avec son petit
gout de noisette.
N. — R. O. ne connalt pas ce mot. « Je remarque
la resscmblance de ce mot avec Abernote, qui est
aussi une plante a tubercules ; mais je n'en
conclus pas que ce soit la meme. Je suis m3me per-
suade du contraire, s'il s'agit d'une ombellifere
Jaubert donne : Anottes, gesse tubereuse, c.-a.d.
la plante appelee a Mj. Jognerote, qui est une legu-
mineuse (Gesse tub?rense, lathyrus tuberosus ;
vulgairement Mitrouillet, jagnerote (Batard.), et
non une ombellifere. — Le correspondent d'Ec. se
demande si son Anote ne serai t point la Jouanette,
petite ombellifere des prairies (sans doute celle qui
est appelee a Mj. Pavereau), qui, d'apres lui, serait
une oenanthe. Peut-etre, en tout cas, ce ne serait
pas l'cenanthe safran£, celui qui est appele P&pi ou
Pain-feu.
Anougulere (Pell.), adj. qual. Syn. de
NoguUre.
Anqnlller, Enq oilier. — D'ou vient ce mot?
Ec. — On anquille son pardessus par dessus
son petit veston, et on a Tair habilte.
Ansee (Po), s. f. — Une oie.
Et. Hist. — Lat. Anser. — « Un lict a triple
couche de plume anserine. » (Rab., C, 20.)
Ante, s. f. — Se disait pour : tante, d'apres
Tabb6 Corblet (Men.).
Et. Hist. — Lat. Amita (ma ante, ta ante, sa
ante ; ta ante a donne : tante ; comme m'amie, mon
amie, a donn6 : ma mie, etc.) — Angl. Aunt.
— « II eut un oncle limosin
Qui fut frere de sa belle ante. »
Farce de Pathelin.)
Anteehrisse (Mj.), s. m. — Antichrist.
(Variantes : Antecriz, Andecris, Entrecriz —
dans God.)
Anthrsc (Lg.), s. m. — Anthrax.
Hist. — Un anthrac, vulgairement dit un clou
(God.)
Anti mane her (Segr.), v. a. — Arranger
difficilement une chose mal commencee ;
tenir des propos diffus. || Fu. Emmeler.
J'sais pas comment qu'ou-l-est entimanchk
(Ecrit par un E initial, comme Emmancher).
Antique (d') (Lg.), loc. adv. — Du temps
jadis, V. Leutin au Folk-Lore, IX.
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ANTISSER — APARCfiVANCE
Antisser (Bf.),v. a. — Exciter qqn. || Ec.
Anticher ou Enticher.
Anueher (Segr.), v. a. — Bredasser.* Que
nous anuches-tu la? — que dis-tu? (Men.)
(Favrb) Lire tres mal, ne pouvoir pas dechiffrer
ce qu'on lit.
Anult, Ennuit (Pai'tout). — V. Anhuit
que cet article complete. — Au jour d' anuit,
au joui d' aujourd'hui, a notre 6poque. || Fu.
Anuit, et, plus vieux : Ane y aujourd'hui.
Au Fuilet, le t final n'est pas sonore, excepte*
dans l'expression d'anhuit' en huit, d'anhuit'
en quinze. || Syn. et doubl. de Anet.
Et. Hist. — « Les Gaulois ne comptaient pas par
les jours, ma is par les nuits. Voila pourquoi les
paysans et le peuple disent encore a-nuit, d'a-nuit
en huit, pour dire : aujourd'hui, d'aujourd'hui en
huit. (J. B. — R. h., i, 33.) — N. J'ai tenu a citer
cette opinion de Bodin, mais je ne la partage pas.
Si elle etait fondee, comment se ferait-il aue nos
Bretons, ces survivants directs des Celtes, si
fideles aux coutumes ancestrales, ne comptent pas
par nuits 7 Comment expliquer leur mot Hinihue
ou Hiniwe, qui signifie precisement : aujourd'hui,
et qui n'a pas de rapport avec la nuit? N'est-il
pas plus logique de voir dans ce mot ou bien 1'ori-
gine ouVbien une corruption de notre vocable
Anuit, anhuit, enhuit? (R. O.) — « On a pretendu
que les Allemands, les Francs, les Oaulois comptant
par nuits (preuves nombreuses), ce mot venait de :
hac nocle. Non, mais de in, hodie, en hui, anuit. De
hodie nous avons fait huy, qui est encore en usage
dans le Palais, ou Ton dit : dans huy, pour : dans ce
jour, qui est la m£me chose que aujourd'huy, au
jour de huy. On dit : in hodie, comme on dit : in
de mane, dont nous avons fait en demain, puis
Uendemain, puis lendemain, en incorporant l'article
au mot. » (Lor. Larchey.) — On retrouve ce
double sens de jour et de nuit :
— « Hui ont eu male journee,
Anuit aront male vespree. » (L. C.\
— « II s'en vint a lui tout joyeulx
A celle fin de le tromper,
En disant : Moh voisin, je veux
Vous donner annuyt a souper. »
(Villon, La Repue du Pelletier. — Jaub.)
N. — Par curiosite, je cite ces variantes du mot :
Annuit, anuyt, anuict, annuict, annuyt, anhuy,
enuit, ennuit, ennuyt, henuit, enhuy, enoit, ennoit,
enut, eneut, anheux. — « Ce que tu peux faire
annuit, n'attends pas au lendemain. » (Monluc,
Comm., I, 128. — God.) Cet exemple est-il assez
concluant?
— « Encore aujourd'hui, nos paysans pro-
noncent souvent : en huit, ajoutant un t eupho-
nique, comme ennuit, et faisant sonner le t, ce qui
a fait croire qu'ils voulaient dire : en la nuit, par
suite de I'usage, qu'on a pretendu avoir existe cnez
les Oaulois, de compter le temps non par jours,
mais par nuits. . . II ne faudrait pas cpnfondre En
nuitet A nuit, de nuit, ou cette nuit, avec enhui. —
Selon M. Rathkry, annuit, anuit ont ete employes
souvent dans le sens de : aujourd'hui, sans que
I'idee de nuit intervint. II en est toujours ainsi
dans l'Anjou.
— a Ma fiUe Anne, dep£chez-vous,
Si serez au temple menee ;
A Joachim vous ai menee
Qui ennuit vous epousera. »
(Wace, De la Conception. — Jaub.)
— « En hui, aujourd'hui ; comme on dit : d'hui
en un an. — « Recommandez-vous a lui, et vous y
serez en hui. » (Bon. des Pebiers, Conte 50. — Id.)
— « Mais il me tome a grant anui
Qu'anuit nos somes oblte
Que nos n'avons mie son6
As vespres, ne a la vigile. » (Renart, 21, 493.)
— « Le temps est noir en diable, a nuit, et la
rue pleine de gadoue. » (La scene a lieu vers midi
— Hist, du vx temps, p. 391.)
J'ai cru devoir donner ce developpement a
l'explication d'un mot des plus usites, tres curieux,
et dont l'etymologie est souvent contestee. Le
lecteur, j'ose le croire, n'hesitera plus.
An vain (Segr.), s. m. — Petit reptile inof-
fensif qui se brise facilement. — Cest TOrvet.
— Dans quelques provinces on Tappelle
Anoail, sans doute a cause de la petitesse de
ses yeux. || Ec. : Anvrain (orvet, serpent de
verre). || Syn. et doubl. de Envrun, Envrogne.
Sourd, salamandre? — On connait le pro-
verbe :
Si anvrain voyait
Et sourd entendait,
Jamais homin' vivrait.
Aoir (Lms.), — Z. 196. — Avoir.
Aonillage, s. m. — Ouillage. Voir le sui-
vant :
Aoniller, v. a. — Ouiller. — On dit, a Ec.,
Avouiller, puis : ravouillet. Par ext : a Le pot
au feu qui a 6te* ravouiM ne vaut gu&re. » —
J'en suis ravouiM. »
Et. — « Ouiller, pour : aouiller, aoiller, compost
de A, (Eil, sous sa forme atone ; proprement : rem-
plir jusqu'a l'ocil (la bonde) un tonneau k mesure
qu'il se vide par evaporation. » (Diet, gen.) —
La Curne donne la mSme explication pour : oeiller.
II ajoute : I^e compost : aouiller vient peut-etre
d'adoliare, fait sur dolium (barrique), comme
Entonner a et6 fait sur Tonne. Ulpien donne la
f orme Doliare. (Note de l'Editeur.) — Aceiller,
aoillier, — jouer de la prunelle, jeter les yeux sur ;
...remplir un tonneau jusqu'a la bonde, l'o?il.
Italien : adocchiare. (D r A. Bos.) — Avouiller, —
jeter de l'eau. (Orain.) — Aouillage. (Revue
d'Anjou, aoutl883.)
Aouter, Aouster, v. a. — Moissonner. Le
mot fr. signifie : rendre mur : « Les rameaux
bien aoutes ne craignent pas les rigueurs de
Fhiver. (Ec.)
Et. Hist. — Vient du mois d'Aout, qui mur it Ips
fruits par sa chaleur. Serie des transformations :
Augustum, agostu, aost, aoust, aoiit, oOt. —
a Faucher, fener, aouster, vendenger. » (Cout.-
d'Anjou, n, 105.) — Un Aouteur, Aouteron, — un
moissonneur.
Apadanser (Ag.), v. a. — Suspendre. Cf.
DSpadanser. Pour Appendanser, appendre
une chose. Une apandans^e, dans le Bas-
Maine, est une reunion de plusieurs objets
suspendus ensemble.
Aparelvance (Mj.), s. f — Perspicacity V.
Aparc&vant.
Et. Hist. — Vue, et, fig. action d'apercevoir, sen.
timent que Ton a d'une chose, jugement approxi>
matif qu'on en porte. — « II a une bonne aparce-
vance », pour : II a la vue longue, ou : II a de la
sagacite. » — « Suivant mon a pared" vance, ca fmira
mal. » — « De tant comme il y avoit moins de
peril, de tant y eut-il plus de aparcevance a penser
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APARCfiV^NT — APLAQUERfi
41
ce que besoing seroit. » (God.)« — Projet, dessein,
chose en vue. (My.)
Apareevant (Mj.), adj. verb. — Perspicace.
•| Ombrageux, en parlant d'un cheval. — Ex. :
Le chevau est bon, mais, par exemple, il est
aparcevant. — Corrupt, du fr. — En hippia-
triaue : cheval dont les yeux sont trop en
saillie.
Hist. — « Mon oncle Martineau, de Pellouailles,
n'est pas encore arrive ! Pourvu qu'il n'ait pas eu
un accident en route ; sa jument est si apercevantel »
(C. Leroux-Cesbron, Souvenirs d'un maire de vil-
lage.)
Aparetvoir (Mj.), v. a. — Apercevoir.
A pare a (Mj.), part. pas. — S'emploie dans
l'express. : Se trouver aparcu, — s' apercevoir.
Ex. : Je ne m'en se* point trouve apar^u qu'a-
pres que j'ai 6t6 rendu. || Au Fuilet, on
n'adjoint pas : trouve.
Apart (Mj., Lg.), s. m. — Compte particu-
lier, e*tat contraire a Tindivision ou a la com-
munaute*, existence ind^pendante. Ex. : II
s'est mis a son apart.
Et. — La Curne le derive de : a, par, prepos., a
par (soi), tout seul, s£parement : lat. : per se. . . La
pr£pos. par est une alteration du subst. part. « En
agissant a-par-soi, ou : pour soi, on agit seul, et
pour ainsi dire : a part. On soupconne done que
cette idee particuliere £tant gene>alisee, l'expres-
sion : a-par-soi aura signing : tout seul, separ£ment,
et que la signification de par £tant devenue la
meme que celle du subst. part, on aura substitue
1 e subst. a la pr6pos., laquelle, etant precedee de
a, paraissait elle-meme etre un substantif. Telle
pourrait fltre l'origine ancienne de notre expression:
a-part, a-par-soi. — V. Par.
Apatiner (Tim.), v. a. — Faire des portees,
au jeu de cartes. V. Patiner. (Test : manier
avec ses pattes, — mis ici pour : mains.
Apegnoeher (Lg.), v. a. — Gater, amollir
par trop de soins. — Der. de Ptgnocher.
Apenoter (Tim.), v. a. — Chercher a attirer
par des flatteries ou des ca.'esses ; aguicher.
Syn. de Acquidrer.
Et. — Ne serait-ce pas pour A-peloter, manier
comrae une pelote? On dit : peloter qqn, dans le
m£me sens, pour en obtenir une faveur. Ou de
Pegnaud, Ptgnot, done du franc. Peine?
A peri tear (Ag.), s. m. — Nom donne" a
Televe qui, interroge* le premier aux examens,
devait prononcer un discours. (Anj. histor. y
l re ann6e, n° 1, p. 51.)
Et. — Du lat. Aperire, ouvrir, au sens de : com-
mencer. — Cf. l'aperitif moderne. — Ne pas con-
fondre avec Appariteurs, huissiers ou bedeaux, en
lat. Apparitores, parce qu'ils paraissaient sous les
yeux du magistrat pour lui rendre service. « Ceux-ci
ne sont, proprement parlant, diables d'enfer, ils en
sont apariteurs et ministres. » (Rab., 4, Prol.)
Borel.
Apetisser (Ec), v. a. — On dit : apetisser,
faire des apetissures ; Clever, faire des He-
vures, des icrues. — Une laceuse, — de lacer
(faire des las, des lacs ; laqueos facere). Un
lacet (laqueus). — On dit aussi : mailler, qui
n'est pas syn. de Armender. Lacer, e'est faire
du neuf ; mailler, terme ge'ne'ral ; armender,
e'est raccommoder un engin. \\ Fu., Mj. — v.
n. Devenir plus petit. « II e* point grand ; je
ere qu'il a encore apetissi depuis la darnie>e
fou6 que jTaouais vu. »
Apetissure (Mj.), s. f. — Endroit d'un
ouvrage de tricot ou deux mailles ont ete*
prises ensemble pour n'en faire qu'une seule.
|| Ec. — Eine bonne laceuse compte ben ses
apetissures et ses tcrues ; elle doit choisir son
moule et serrer ben 6gal, pour que son engin
ait toujours autant d'auncs.
Apetltzlr (Lg.), v. a. — Rendre plus petit,
diminuer.
Apette, s. f. — Avette, abeille.
Apgvrer (Lg.), v. a. — Engazonner, enher-
ber. Syn. de Aprlier. — De>. de Pevre. Cf.
Depevrer.
Aphyxier (Mj.), v. n. — Etre asphyxie*. Se
construit comme : 6*touffer. Ex. : J'allons
aphyxier la dedans. || A Ec, on dit : Asphy-
xer.
Apienger, v. a. — Cest faire rentrer les
choux dans le pot quand le bouillon les sou-
Id ve. V. Aplangir.
Et. — J'y verrais : a et p/onger, avec pi mouilte.
Je trouve dans Daonet : Appyenger, enfoncer
dans l'eau (linge, chanvre, etc.) — Dottin donne
aussi ce mot. — V. Aplangir, ou l'etymologie est
meilleure. — Godefroy : Aplaner, Aplaigner.
(Supplement.) |l Ec. — Faire pinger, pour : plonger.
/ £a pinge-t-i ben, un taignoux ! »
Aplees. — V. Appits.
A pillages (Chm.), s. m. — Tous les outils
d'une ferme. « Les apietages ont 6te* estim^s.. »
Charrues, herses, rouleaux, etc. — V. Appiis.
N. — Apye, aplet, — timon qu'on met entre
deux bceufs. — Apyelaj, — ou tillage agricole.
(Dott.)
Apifurer, v. a. — Etre apifure* apr6s qqn,
e'est s'acharner. (M6n., qui le tire de Apis,
abeille.)
Aplnerer (Chi.), a. v. — Saisir. — Cf. Pin-
crer, || Sal. Obtenir, saisir par moyens habiles.
Apiper (Mj.), v. a. — Piper, cajoler, attirer,
sdduire, affrioler, apprivoiser. Ex. : Tu fais
9a pour m'apiper.
Et. — Piper. Lat. popul. Pippare ; classiq. Pi-
pare ; glousser, pousser un petit cri. — Imiter le cri
de la chouette ou celui des oiseaux pour les attirer
et les prendre. (Diet gen.) — Cf. Pipee. — Duper en
s£duisant.
Apipoter (Sal.). — Attirer par des cageo-
leries.
Ap/anglr° (Lg.), v. a. — Aplanir, niveler.
Et. — Pour : aplanchir, der. de Planche. Au
sujet de l'adoucissement de ch en g, cf. Rouget,
pour Rouchet. V. Apienger.
Ap/aquere (Z. 122), adj. qual. — Etendu
comme aplati en forme de plaque. || Fu.
Terre mal travaille'e ; — mal fait, en plaques.
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APLASSER - APPlfiS
Aplasser (Fu), v. a. — Tasser de la terre,
du foin, des objets, pour require la place
occupee et pour consolider.
A plate dr (Lg.), v. a. — Aplatir. — Sol-
vent pi mouilte.
Apologle (Mj.), s. f. — DSbinage, par anti-
phrase.
Apothlquer (Cht), v. a. — Corrupt, du
mot franc. Hypoth6auer, par confusion avec
le mot plus connu : Apothicaito.
Et. — Du grec : hypothekS, mis en gage. — Cf.
Boutiquier. V. Hympothiquer.
Apotichonner (Segr.), v. a. — Mettre dans
un pot, en tas. Syn. d'Abuloter. — Une per-
sonne apotichonnee ou courbee. (M£n.). —
De Pot ou Potiche.
N. — Apotir ; mitonner, laisser cuire, infuser,
epaissir dans un pot. (Jaub.)
Apotir on ner (s') (Fu), v. r6f. — S'accroupir
en formant une boule comme le potiron. —
Syn. de s' Apouguenir.
Apdtrf (Mj.), s. m. — Individu, paroissien.
Ex. : J'sais pas qui que c'est que cet apdtre 14.
Apougnenlr (s') (Mj., Chi.), v. n. — S'ac-
croupir. || Fu. S'Aquenir. Syn. V. S'Amouir.
Apparager (Mj., Lg.), v. a. — Appareiller,
apparier : Apparsonner. Ex. : C'est deux
bceufs ben apparagfo. || Comparer, assimiler.
Ex. : Je ne sarais mieux Vapparager qxi'k
nein fou. — Cf. Parageau.
Et. Hist. — Derive, comme les mots francais
auxquels il r£pond, de Ad, et Par (egal), avec un
sufflxe different. — A rapprocher du breton Com-
paragein, comparer. — I^e vx fr. avait Pairier, d'ou
Pairie. — « L'on demande si, apres le deces du
pere, . . .la mere noble, ou veuve, ou separee, peut
marier et emparager noblement sa fille. » (Coust.
<rAnj.,t. II, col. 26.)
Apparaissanee (Lue\ Lg., Fu., Mj.), s. f. —
Apparence, symptdme. || J'ai entendu ce mot
appliqu£ k la poitrine, tres rebondie, d'une
dame. « Elle a de belles apparaissances. »
D'ailleurs, L. C. donne le sens de : saillie, ce
qui explique le vocable.
Hist. :
« Mon Dieu, je ne vois point encore apparoissance
De pouvoir donner joie a mes langoureux jours.
(Brantome. — Cite par Jaub.)
— « II y a cette an nee une belle apparessence de
recoltes. » (Orain.) — Derive regulierement de
Apparaissant.
Apparege — V. Apparager.
Apparent ment que (Mj., etc.). — II paralt
que.
Apparfts (Ec). Appareils. Les appares
(apparaux), tout ce dont il faut munir un
bateau au moment de partir ; tout Tattirail
de la peche.
Apparsonner (Lg.), v. a. — Apparier, deux
bceufs ; trouver un parsonnier k un bceuf
reste soulcu On dit aussi Apparager.
Appartenance (Lg.), s. f. — Propri6te\
domaine. Ex. : II a eine belle petite apparte-
nance.
N. — Le mot est dans le Diet. gtn. t mais avec un
sens moins etendu.
Appartenement(Sp.), s. m. — Dependances
d'une maison, d'un moulin, etc. || Immeuble
par destination.
N. — Ce mot est collectif et ne s'emploie qu'au
sing,
Et. — Der. de Appartenir. — Dans le Centre :
Appartenue, . ..dependances, enclos d'une cer-
taine elendue.
Appartenir (Mj.), v. a. — Etre du legiti-
mement. — Ex. : II illi appartient pus qu'ca
pour cett travail \k. || Etre le propre de, le
fait de. Ex. : I n* appartient qu a ein sot de
causer comme ca.
Hist :
« Chascun crioit : Villaine charbonniere,
T'appartient-il toy trduver par cheminT •
(Rab., G., I, 2, 8.)
— Dottin : Combien qu'i V 'appartient J (Corn-
bien t'est-ildu?)
Apparution (Mj.), s. f. — Apparition. —
On dit fort bien Comparution.
App&t (Mj.), s. m., — Portee, serie de cartes
preparers dans un jeu. — Syn. de Patin.
N. — (Fu.) Se dit de ce qu'on prepare pour atti-
rer le poisson dans un certain endroit de la riviere,
et non de ce qui se met a l'hamecon, qui est
l'amorce. Par extension, se dit de 'endroit meme
ou le pScheur a coiitume de s'installer. Chaque
pecheur de brSmes, sur l'Erdre ou sue la Moine. a
son app&t respecte des rivaux. || App&t fut£. En-
droit d'ou le poisson s'est 61oigne, parce que le
pecheur y a longtemps fait des prises, ou parce
qu'un pdcheur jaloux l'a fait fuir en Fy troublant
ou en usant de malefices.
App&ter (Mj), v. a. — Faire des app&ts,
des portees de cartes. Syn. de Patiner, Apa-
liner.
App&tnrer (Lg.), v. a. — Panser, les bes-
tiaux, leur donner une^ration de.
Appeler (Mj., Fu), v. a. — Appeler des
noms, donner des surnoms, couvrir d'£pi-
th£tes injurieuses. Ex. : II m'appelle des noms!
dira un ecolier k son maltre en se plaignant
d'un camarade.
Appelenrs (Ec), s. m. — Canards qui
servent aux huttiers pour appeler les canards
sauvages. En fr. : Appelants.
Appends. — Demi comble en auvent
appuy6 k une muraille. (Revue (TAnjou,
aout 1883). Appentis.
Et. — Du flat. Appendicium, de Appendere.
Toit appuye a un mur par sa partie supe>ieure, et
soutenu dans sa partie inferieure par des poteaux.
— Mais, La Curne : « Ce mot semble fait sur :
pente. Appendicium, qui est souvent cit£, aurait
ete, comme les mots en itia, termine en esse ou en
ice. — « La moytie d'une meson qui autresfois fut
a fest, et qui de present est appentissee. (1467.)
Apples (Sa., Lg.), s. m. ou f. plur. — Nom
collectif sous lequel on designe tout le matt-
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APPIQUANT — APPOYER
43
riei agricole, tous les instruments aratoires,
tels que charrues, herses, huaux, journalieres
et m6me : charrettes, jougs, harnais des che-
vaux, etc. — Mot tr£s usite" et tres caract£-
ristique.
Et. Hist. — « J'estime que ce mot doit s'ecrire
Appies ou Appiees. II serait pour Applies ou
Appliees, participe passe pris substantivement
d'un verbe aujourd'hui desuet, Applier, doublet du
fr. Appliquer, comme Abrier est le doublet de
Abriter. Le v. Applier 6tait form6 du lat. Appli-
care, comme le fr. Prier derive de Precari. II devait
avoir le sens de : appliquer, employer, utiliser, en
sorte que le* Applies etaient bien les ustensiles.
Remarquons que ce verbe angevin se retrouve
dans 1'angl. to Apply, qui a le mime sens, et obser-
vers encore que f'angl. en a derive le subst. Ap-
pliances, qui a un sens tres voisin, quoique plus
£tendu, de notre Appies. (R. O.) — « Aplet ou
Appelet, filet pour la peche du hareng. De a et plet,
radical qui se trouve dans em-plet-te. Provencal
Apleg, apleit, outil. Aplet on Aploit signiftait tqute
espece d'outil, ou, comme on oisait, de harnois. »
(Lrrr.) — V. Apietages. — « Du Cangb, v° AploT-
dum, dit : l or sens, filet de peche ; du grec aploos,
simple, d'ou aplots, vestis simplex. D'ou. le filet dit
Aploidum, parce qu'il est maille tres fin. Encore
aujourd'hui, en Normandie, Aplets : « As-tu tous
tes aplets T » tout ce nu'il faut pour pe'cher? —
Prononcez le pi. mouille\ et nous voici a A pies.
(N. — En general, je n'aime pas beaucoup les ety-
mologies tire>s du grec pour expliquer des mots
patois. Mais, ici, le mot etant usite en Provence, on
peut l'admettre ; puis il a M transports par les
marins dans les ports de l'Ocean et de la Manche.
(A. V.) — 2° Terme general, s'appliquant aux har-
nais du bceuf et du cheval : Aplait, Applect, Ap-
piois : « Des forfaitures que les sergants prendront...
de ce qui sera porte a somme, auront la somme et
les bas et Aplait, autrement harnais... (1376.) — »
« Icellui Messent donna d'un Applect a beufs, dont
on lye ou at tele les beufs. — Vide Explectum. —
PL mouille.
AppUquant, adj. verb. — Qui exige beau-
coup d'application, d' attention. Se dit d'un
travail. Syn. de Attentionnant.
Appointment, s. m. — Cadeau.
Et. — Vient de A et Point ; somme qui fait le
solde d'un compte ; salaire annuel d'une place. Ici,
sens special. — Hist. On lit dans un vieux Noel
angevin :
« Pour aller voir l'accouchee
Ce ne fut pas sans present,
Nous ftmes appointement... »
Appointocher (Mj.), V. Appointusir. Corr.
de Appointir. Syn. et doubl. de Appointuser.
J| Fu. Aiguiser une branche, un piquet, une
rime de pois.
N. — Dans le centre de la France, on dit Appoin-
tuser, Appointurer.
Appointuser (Lg.), v. a. — Appointir. Syn.
et doubl. de Appointusir, Appointucher.
Appointusir (Mj., Lg.), v. a. — Rapointir ,
aiguiser. Quelques-uns disent : Appointucher.
— Syn. et doubl. de Appointuser. Forme*
rSgulterement de Pointu.
Apponter, (par tout), v a. — Arranger,
arrimer, etablir, gr6er. Terme de la langue
des mariniers, employe* par eux sans cesse et
en toute occasion. || V. r6f. S? apponter, s'6ta«
blir, s'asseoir commodement pour un travail
une occupation.
Et. Hist — Derive du fr. Pont (de bateau). —
Echafaudage formant une espece de pont. —
« Assurer, afTermir, donner de la stabilite. « Etre
ben apponti », bien (Habli ; s % apponter dans un fau-
teuil, k table ; poser une piece de bois au-dessus
d'un vide quelconque, en forme de pont ; appon-
tement, dernier sens du verbe. »(Jaub.) — « Cesser
de travailler, d'agir, d'dtre en mouvement... »
« Suant d'ahan enfin sans pouvoir m'apponter une
seule minute dans un fauteuil. » (A. Delvau,
Francoise, 18. — Git6 par Favre.)
Appoponde. s. m. et f. — Peu remuant,
corruption incroyable de Hypocondre (Zig.
152). — Cest notre Impopompe de Mj.
Apportit — Vieille forme de parf. d6f. de
verbe de la l re con jug.
N. — Dans tous les verbes, m§me de la 1 M conj.,
le parf. def. de l'indic. avait autrefois pour termi-
naisons : is, is, it, Imes, Ites, irent. On retrouve
encore parfois ces formes vieillies sur les levres de
quelques anciens.
Hist. — « H^rode tui les Innocons. » (N. P.)
Apponer (Lms, Zig. 196), v. a. — Appuyer.
Appouet', s. m., Apponette (Mj., Sal.), s. f.
— Appui, support, 6tai. Diminut. de Appui,
pour : Appuyette. || Appouets de coutUres, —
dans un bateau de marinier, contreforts des
coutie>es, pour que celles-ci ne cedent pas
sous la pression late>ale du mat. Syn. de
Accoure, AbuU V. Appoyettes. \\ Ec. AppouL
Une appouette, support en bois pour stayer
une branche trop charge" e de fruits. — Abourde
(Ljm.). Abutte (Bpu).
Et. — B. L. Appodiare, d'ou : appoyer. — Dans
le Centre : Appouer, s'appouer. — « V n petit banc
sans appois. » (God.)
Appousecocu (Lg.), s. m. — Petite branche
que Ton a soin de laisser au sommet d'un
arbre de haut vent e>Z6 ou elagu6 dans toute
sa longueur.
Et. — V. Appouser. N. Cocu est pour Cocou ou
Coucou. Le sens est done : Perchoir au coucou.
Appouser (s') (Mj.), v. r6f. — Se pose?, en
parlant d'un oiseau ou d'un insecte volant.
Hist. — Vx fr. « Apouser... son saiau (sceau). —
« Pantagruel donna a Homenas neuf pieces de drap
d'or friz6 sus frize pour £tre appoustes au devant de
la fen^tre ferree. » (Rab., P., iv, 54.) Gf. s'Erpouser.
Appoyer (Ec!), v. a. — S'appoyer, s'ap-
puyer. « II peut, a c't'heure, se tenir sans
s'appoyer. — V. Bourde.
Et. Hist. — Vx fr. Apoier ; appodiare, ad,
podium, hauteur, Ovation, d'ou Pui ou Puy. —
Cest proprement donner un appui a. (Litt.) —
La Curne. (Du grec : pouc, podoc ; lat. pes, pedis,
pied. D'ou : podium, soubassement peu eleve et
formant marcne le long du mur d'une chambre ou
d'un batiment. Dans l'amphitheatre, ce soubasse-
ment etait eleve de 18 pieds au-dessus de l'arene.
En architecture, socle, console. (Note de l'Edi-
tetjr.) — D'ou Appodiare, appuyer. Le sens pri-
mitif est done : se soutenir sur les pieds, puis, par
extension, toute autre facon de se soutenir, . . .en
posant la main sur un baton, le coude sur une
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44
APPOYETTES - AQUA
table... — « Le suppliant cuida (pensa) tomber a
terre, et luy convmt soy espuyer d'un genoil et
d'une main a terre. » — « La Damoyselle se leva
sus, d£laissant I.iziart s'apoyant a la fen£tre, la
main a la maiselle (joue, maxilla). » — En somme,
Appuyer, c'est : soutenir au moyen d'un Pui,
9-a-d. de qqch, d'61ev£. (Scheler.)
Appoyettes (Ec), s. f. -— On maintient le
saule de chassefaux Canards. V. F. Lore, II),
avec de bonnes appoyettes. Cf. Appouette. \\
Tous etais, surtout perches fixers avec des
osiers ou des cordes. (On dit : II est couch6 a
VappouS d'un mur.)
Apprallle (Lg.), adj. qual. — Habille, vdtu.
Mai apprdilU, mal mis. Syn. de Qucrtl, TriflL
II Ec. — Ne serait-ce pas Abrailte, forme
comme Debrailte? || Ou Apparent?
Apprentlf (Sp.), s. m. — Apprenti. C'est
la vieille orthographe.
Et. — Du lat. Apprehendivus. F final secondaire
provenant de v latin, persiste lorsqu'il figure dans
un mot provenant d'une forme d'accusatif en
ivum ; apprenditivum, aprantif. (O. de G.) —
Dans Montaigne, on trouve le tern. Apprentice. —
Apprentive. (Jaub.) — L. C. donne Apprentis,
d'ou Apprentissage.
Hist. — « Tres habile homme et qui n'est
apprentif au mestier qu'il faict. » (God.)
Apprrte (My.), s. m. — Osier fendu, tout
pre*t a Stre employ^ par les tonneliers pour
leurs cercles. — Cf. Prete. || Fu. Apprete.
Et. — - Littre explique Appr£t ou Apres par :
Petit coin de bois qui sert aux tonneliers a serrer
les parties d'un tonneau. A, Pres. — Je prefere la
premiere explication.
Apprlver (Mj.), v. a. — Apprivoiser, domes-
tiquer. || Fu. Veut dire surtout : elever. Ex. :
J'ai v'lu apprwer des m&les (merles) ; il (s)
ont cuervet (creve).
Et. — De Ad et d'un adj. fictif Privois, qui
suppose un bas-latin Privensis, de>. de Privus.
(Litt.) — Apprivitiare ; ad, privus, itiare (Diet.
?en.)
Hist. :
« Et toutesfois aye en premier esgard
A Vappriver, sans estre plus esguard,
Et yenir veoir icy la compagnie,
Qui de par moy de bon cueur t'en supplie. »'
(Rab., Epistre a Jehan Bouchet, p. 606.)
Approchcr. — Sens special dans Faire
approcher, — absolument Citer devant la
justice. || Fu. Prononcez Appercher. || Qqfois
Communier. || Mj., S'approcher de, courtiser.
Et. — Lat. Appropinquare. — Hist. « Comme
Jean-Vincent de Barres... soit approuchiez en
nostre cour ou bailliage d'Amiens d'avoir fait raire
(rayer) et fausser par un clerc et alongner une date
de nos lettres. » (1347.) — « Le procureur du roi l'a
fait venir et approchier. » (D. C.)
Approeheurs (Tr.). — Les hottiers, dans les
travaux des ardoisieres, portaient ce nom,
remplac£ aujourd'hui par celui de Bassico-
tiers (Men.).
N. — Ouvrier qui amene le bois a l'endroit ou
Ton construit un train (de bois a flotter). — Litt.
Appnl(Mj), s. m. — Al'appuide, — contre,
le long de .Ex. : II est couch6 a Yappui du
mur. V. Appoueu
Appuie- main (Mj.), s. m. — Main courante,
balustrade. Syn. de Tient-main.
Appnyer (Mj.), v. a. — Lancer, ass^ner,
appliquer avec force. Ex. : II te illi a appuyl
ein maudit coup de pied dans le ventre ! —
Syn. de Astiquer. \\ Lancer, decocher une
saillie, un bon mot, un propos quelconque.
Ex. : Tout ce qu'il a dit, c'6tait ben appuyL [|
Fu. Tenir coup, en terme de charronnage,
appuyer au revers d'une piece, a Taide d'un
lourd marteau, pour que le bois supporte le
choc quand on enfonce un clou, quand on
rive.
Apr atiq tier (Sp.), v. a. — Achalander,
donner sa pratique. — Syn. de Aclienter.
Et. — Lat. Practicus, — habitude de se fournir
chez un marchand.
Apreier (Mj.), v. a. — Transformer en pr6
une terre labourable. On dit dans le merae
sens Mettre a pre\ — Syn. de Apevrer.
Et. — D. C. Appratir. — De A, Pre ; lat. pra-
tum. — Hist. « Seront tenus lesdits preneurs et
chacun pour te tout de icelles terres labourables
labourer, lesdits prez faucher, et appratir deue-
ment tout ce qui n'est pas en nature, nettoyer,
defTricher prez et terres fumer. » — Appratare
(Cartulaire de Saint- Aubin) ; appradare, apradare,
apradir.
A pre men t (Mj.), adv. — Ardemment. Ex. :
Le chambe pousse dprement de ce temps-la.
Et. — C'est le mot francais dans un sens special
et avec la prononciation un peu modified.
Apres (Mj.), prep. — Faire apris, — soi-
gner. Etre apres qqn ou qqch., s'en occuper.
|| Eter, se mettre ou s'emmancher apr&s, —
attaquer, taquiner. — Un 61eve se plaint de
ses camarades : M'sieu, i sont tous aprls moi !
— Mettez-vous derriere eux, r^pond le maltre,
ils seront devant vous. || Un sens bien curieux
est celui-ci : Etre occupy a. Ainsi : Etre aprls
manger, c'est : Etre en train de manger. —
« M. X. est-il visible? — Non, r6pond la
bonne, Monsieur est aprls dejeuner. » On est
tente de dire : Eh ! bien, alors, je puis le voir,
puisqu'il est aprls son dejeuner. || Dire aprls,
— reprimanded tancer. || Etre fachS aprls
qqn., — contre lui, avec lui. Ex. : La paisse
jure aprls toi. || Aprls pus temps, — lorsqu'il
n'est plus temps. || Ec. — Adv. — V. Sans.
Hist. — « Je suis aprls a contractor avec M. de
Racan pour une affaire ou j'ay besoin de prendre
bien mes seuretez. » (1613-15. — Inv. Arch., E,
37 7 f 2.) — « Parquoy il commanda adonc a ceux a
qui il en avoit bailie la charge, qu'ilz se meissent
apres. » (Amyot. V ie d* Alexandre.)
Apnre (Lu6), s. f. — Endroit d'un champ
ou l'eau suinte. — De>. de Purer.
Aqua (Mj., Sp.), s. m. — Prononcez Aca. —
Chute d'eau abondante. — On dit ins6para-
blement : Ein aqua d'eau. Syn. de Laca. V.
Accadiau.
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AQUfiGNY — ARAI
45
Et. — On peut rapporter Aqua et sa forme
adoucie Agua au lat. Aqua, eau. Mais il convient
mieux de les rattacher au lat. Cadere, casum, torn-
ber, chute, et d'ecrire Aca, Aga. L'a final est ires
bref.
Aque*nl (Chi.), adj. qual. — Malade. V.
s' Aqueniller. Doubl. de Haquenir.
N. — « Aquenir, maigrir ; s'aquenir, s'avachir,
devenir paresseux, lache, sans vigueur. (Borel.)
Aquenelller (Lg.), v. a. — Agglomerer en
meches raides le poil, la laine. — Syn. de
Aquenetter, Aqueteiller. — Parait de>. du fr.
QuenouiUe.
Aquenetter (Lg.), v. a. — M£me sens que
le pr6c£dent Syn. de Aqueteiller. — De>. de
Quenette.
Aaueniller (s'). — (Br.), v. r6f. — Se croire
malade, se laisser aller. Ex. : Faut pas vous
aqueniller corame ca ! — V. Aqukgni. — Pour
le suflf. iller, cf. D6gueniller, Decaniller.
Aquenir (s') (Fu., Sal.), v. ref. — Devenir
paresseux, manquer de vigueur. Se dit
presque exclusivement du jeune chat qui,
trop souvent mante par les enfants, perd sa
sauvagerie, mais aussi sa vigueur et sa sante,
son poil lustre^ surtout. Le chaton qui s'est
aqueni nevaut plus rien. En parlant aux
gens : a zY'aquenis done point de meimme
(meme) ; Fmue te done un petit. » || Mj. —
Amollir, abrutir un animal par trop de
caresses. Le menie que Haquenir. Syn. et
doubl. de Acaigner.
Et. — De>. de Quien, fr. Chien. — S'ac&gner.
Aaoermer (Sp.), v. n. — Recommander
tres expr6ss6ment.
Aqutteilier (Lg.), v. a. — Comme Aque-
ne iller. Syn. de Aquenetter. — Parait Stre une
compromission entre Aqueneiller et Aque-
netter.
A qu' faire ? — Pour quoi faire, a quoi bon?
|| Fu. — Distinguer : A qui faire et Pour que
faire? « J'Stais dans l'ouche. — A que faire?
— A qu'ri des murmures. — Pour qui faire?
— Pour les bernotter.
Hist — « A quoy faire fuit-on la servitude des
cours, si on l'entraine jusque dans sa taniere? »
(Mont., Ess., i, 14, et m, 12, 13.) — « A qui faire
me faites-vous ainsi muser? » (Bon. Desperb.,
Contes et devis nouv., XVI 9 .)
Aquiner (Mj., Tim.), et non Attiner, v. a.
— Taauiner, Agacer. Ex. : Tache d'aquiner
les friilons pour qu'i te mordent ! Syn. de
Amoicer.
Et. — En se reportant aux definitions donndes
pour Amoicer , on verra clairement que ce verbe est
un doublet de Achener et que tous deux derivent
du fr. Chien. Seulement Aquiner vient de la forme
normande Quien. On pouvait croire a Attiner, par
l'identite des sons Ti et Qui dans la prononciation
montjeannaise. Le doute n'est plus permis.
D'apres cela, Aquiner n'est point une corruption
de Taquiner ; le contraire serait-il vrai ? A noter
que : &' Aquiner s'emploie tres bien au sens de
s' Achener* — Dottdc : Akdner, taquiner, agacer ;
cf. ek§n (equegne), de mauvaise humeur, rechign6,
taquin, querelleur ; 6kSner, exciter un chien :
6kenri, taquineries. — Acagner. (Jaub.)
Aqninteler (Lg.), v. a. — Disposer en
quinteaux, des gerbes. Cf. Diquinteler.
Ar '. — Pr6flxe, pour Re. — Toute une
sene de mots commencant par Re, en fr.,
prennent le pr6flxe Ar, en patois. C'est la
syllabe iterative par excellence. Nous n'avons
cite que les plus curieux. Une fois pour toutes
on dit : Ardescendre, ar faire, arcommencer,
ardire, pour : redescendre, refaire, recom-
mences redire. — Cf. Er.
Ar * (Mj.), s. m. — Air. || Fig. Eter ben en
Yar, — Itre leger, 6vapor6, 6cervete, peu
rSftechi. || Tourner ein or, — moduler un air.
|| Faux ar, — ressemblance vague. Ex. :
Vous avez un faux ar de voute defunte tan-
tine. || Ar de feu, — emission, eflluve de calo-
rique. Ex. : Ein petit ar de feu s'endure ben
de cete temps-la. || Se donner de Yar, —
prendre des airs, poser. || Mettre a Yar f —
£bruiter, divulguer. || Fu. II a jete ma cas-
siette en Yar : — II a Yar fou !
Hist. — C'est ainsi qu'on prononce le mot Air, a
Montign6 (par ex.) — Un medecin, nouveau venu,
entre dans la chambre d'un malade et commence
par fermer les fenStres qui elaient toutes grandes
ouvertes. Le malade proteste : « J'veux dTar,
me ! » — Aharissement du docteur. La femme
explique : « I veut dT ar, li ! »
Aragnasse (Lg.), adj. qual. — Etale a terre.
Se dit d'une plante rampante. — Du vx mot
Aragne, toile d'araign^e. L' expression fait
image.
Aragne., s. f. — Vx. fr., pour Araignee. On
dit aussi Iragne. Je cite ce mot pour quelques
details curieux.
Et. — L'ancien franc, a Aragne et les formes qui
en dependent et AraignSe. Aragne sign i fie l'animal
meme et vient de Aranea, avec l'accent sur ra ;
araignee, qui ne peut venir de aranea, et qui vient
de araneata, chose faite par l'aragne (accent sur le
3* a), signifie : toile d'araignee. La vieille langue
distinguait done .entre l'aragne et l'araignee ; la
nouvelle langue Vest appauvrie et deflguree en
confondant l'ouvridre et Voeuvre. Vers le xvr* s.
(Litt.) — Variantes : Aragne, aragnee, airaigne,
arigne, iragne, iraigne, araine, etc. — Se rappeler
le vers de La Fontaine (Vceil du maitre) :
« Que coute-t-il d'dter toutes ces araigntesl. »
ou il ne peut §tre question que des toiles. — Avoir
une araignie dans le plafond. Cette nouveau te
remonte tres loin : < Musca in cerebro » est une
locution latine ; il s'agit, il est vrai, d'une mouche.
— « Quern I tali muscam in cerebro nominabant eo
quod plerumque quasi demens videretur. » (Texte
de 1167. Cite par D. C. — Evkille.)
Aral, Arals (Mj.). — Le futur du v. Avoir
est : j'arai, tu aras ou t'aras, il ara ou il arat
j'arons, v. arez, il' (s) aront. — De m§me au
conditionnel ; j'arais, etc.
Hist. — Ah ! que t'es sot, moun ami Blaise !
Fallait nous en appreter in,
L'arions fait veure a nou vouesins,
A tous les gens d'nout' voudsinage,
Et i Yarions fait navigue
Dessus la mare a M'sieu l'Cur6.
{La Trad., p. 381.)
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•46
ARAISONNER — ARCON
Aralsonner (Mj.), v. a. — Raisonner. || v.
t6(. s' Araisonner, — devenir raisonnable. ||
Rendre raisonnable. Ex. : Araisonne-\e done !
— (H devrait y avoir deux r, on n'en prononce
qu'un.
A rankle, s. f. — Fil, toile d'araign^e. V.
Aragne. Cf. Iranteigne, Irancelke.
Et. — De Aranea tela. (Litt.) — Pour Aran toile
(Diet, gen.) — « Et nous disons en Anjou : eran-
taigne et irantaigne, pour dire : une araign£e. Nos
anciens disaient : telles, pour : to0es.
« J'en fus battu com me a ru telles. a
(Villon, Grand Testament. — Ce que Marot
explique par : Comme toiles a ruisseau.) Les pay
sans prononcent encore tele, pour .- toile. (Lor.
Larch.) — « Telles manieres de gens y seroient sou-
ventes fois trompez, car incessamment les aran-
telles tombent du ciel et ne sont point filers des
araignees. » (J. du Fouilloux. — Jaub.) — « De
peur que les hyraignes n'i batissent leurs hyran-
telles. » (Brant., Dames gal., Disc. IV, 128.)
Arbatete (Courre comme eine), Mj. s. f. —
Courir comme une fleche.
Arbaietier (Mj.), s. m. — Arbatetrier, —
piece de charpente.
Et. — Du lat. Arcubalistarius ; Arcus Ballista
(grec : ballein, lancer, au moyen d'un arc). De sa
forme.
Arbander (Sal.), courir a travels champs.
Arboliste, Arboriste. s. m. — Herboriste,
qqf. Herboliste.
Et. — Confusion entre deux mots. Herboriste a
pris le dessus, parce que les herbes sont l'objet plus
particulier de la botanique. La Fontaine emploie
Arboriste.
« Tu veux faire un arboriste
Et ne fus jamais que boucher. »
— « Au lieu d'arboriser, ils visitaient les boutiques
des drogueurs, les herbiers et les apothicaires. »
(Rab.) — Arboliste se trouve en 1499. — « Nos
pdres ont du confondre Arbor et Herba. . . — On
trouve : Arboriser, arboliser, herboriser, herboliser. »
(L. G.)
Are-bceaf., s. m. — Arrdte-boeuf. V. Arque-
bceuf.
Et. — Nom vulgaire de POnonis spinosa. —
< Arreste-bceuf, herbe cognue" du laboureur, par
eux ainsi preincrement appelee pour l'empescne-
ment que les racines lui donnent en labourant,
jusques a arrester les bceufs ; elle est des Grecs dite
Ononis. » (01. de Serres. — Litt.) — C'est la
bugrane. {Diet, gtn.) — Vulg. : Mache noire. —
Corruption singuliere du mot ArrSte. — Variante
Artebeuf, 1553. God. — C'est la transition a notre
mot patois.
Areeau (Lg.), s. m. — Petit monument,
ordinairement surmonte* d'une croix et
comportant une niche on est renferm^e
quelque image de sainted, Sainte Vierge,
saint Joseph, etc. — On en voit beaucoup
dans la region, g£ne>alement aux carrefours
ou virk.es des chemins. Les vieux disaient :
Arcia.
Are-en-eiel.. — V. Folk-Lore (coutumes).
Archand6 (Lg.)., adj. qual. — Monte* sur
fil d'archal. — Se dit d'un hamecon.
Archao (Lg.), s. m. — Fil de fer dont on
ren force le dessus d'un sabot taupL Syn. de
Pionnette.
Et. — Doubl. du fr. Archal et du pat. Arichal.
Cf. Ferquiau.
ArcheI6e, et (Ec), s. f. — Planches formant
le plancher (avec ou sans canches, sauf celle
ou Ton peut vider le bateau avec une saisse).
Les pieces qui maintiennent les bords, for-
mant un angle obtus, dont les deux cdt6s sont
ordinairement droits, s'appellent des courbes.
— Quand on est sur Varchelkt d'un futreau
et qu'on a le che devant soi et la quoue der-
riere, on a le gournd a droite et la gdche a
gauche. — Uarchelee vient d'etre explique ;
le chk, c'est le chef, la tete, l'avant % la quoue,
la queue, l'arriere ; le gournd, c'est le gouver-
nail (avec une forte contraction), ou grande
rame qui se manoeuvre au moyen d'une anUle
ou double poign^e. V. gdche. || Adj. aual. —
Un bateau tout frais archeli, dont le plancher
a 6t£ r6pare\
N. — Arceler ou Archeler, creuser en demi-
cercle, par comparaison avec la courbure int£-
rieure d'un arc. (L C.)
Arc nets (Bf.), s. m. — Terme de vignerons.
Branches laiss^es pour £tre recourses ; on
leur donne aussi le nom de dagues ou cou-
rants (Men.). — V. Arcons.
Archigner (Mj.), v. a. — Rendre rechigne\
maussade, mettre de mauvaise humeur. Ex. :
Pou p'tit gars ! il est d'ein ben mauvais gout ;
tous ses bobos, 9a Yarchigne. Syn. de Bechl-
gner, Harguigner. || Ec. Erchigner.
Et. — Ar et Bechin. V. Ar\ — En vx fr. Rechin
signifiait : maussade, bourru, grondeur. Au xrs.,
un comte d' Anjou, Foulque IV, etait surnomme le
Richin.
Archiner. s. m. — C'est le gouter, repas
entre le dfner et le souper.
Et. — ^Ar egale Re ; done Reciner. C'est notre
Res site.
Architeque, Arehettque (Mj.), s. hi. —
Architecte.
Et. Hist. — Mot a mot : Malt re des charpentiers,
maitre construe teur. — « L'ouvrier s'appelle
M. Simier, architeque a Angers. » (Inv. Arch. t S, E,
m, 314, 1.)
Arcdmion (Mj.), s. m. — Pelargonium.
Corrupt, du mot franc, pour : Pelarc^dmion.
Cf. Giromion, pour Geranium.
Et. — Du grec Pelargoc, cigogne ; allusion a la
forme du fruit, qui rappelle celle d'un bee de ci-
gogne.
Arc on (Pc, Mj.), s. m. — Perche de saule
que Ton pique en terre et que Ton recourbe
en arc pour en attacher la *.ete a des arsons
voisins au moyen de r dries ou harts. On fait
ainsi dans les ties et les valines de la Loire des
haies tres solides appetees Haies d 1 arsons.
On les ren force au moyen de limandes. ||
Pell. Couton de panier. — On dit aussi : Alcons
V. Archets. — (C'est au sens de ce dernier mot
que Jaub, a pu dire : On 6puise la vigne en
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AltDEILLAtf - ARGELAlSEl
4?
faisant trop <T arsons.) || By. — « II est maigre,
le pauvre petit ! On lui compte tous les
arsons (arceaux, les cdtes) ; c'est comme un
esquilette (squelette). »
Ardeillan (Lg.) t s. m. — Aiguillon d'insecte.
Syn. de Pique, Piqueron,
Et. — Corrupt, de Aduillon.
Internment (Mj.), adv. — Vivement, se
dit de Faction des outils tranchants. Ex. :
Vela ein zague qui coupe ardemment. \\
Vigoureusement. Se dit de la vegetation
d'une plante. Syn. de Aprtmenu
Ardears (Mj.), s. f. — D6mangeaisons qui
donnent en vie de se gratter (Zig. 150).
Ardltfe (Sp.), s. f. — Argile, terre glaise.
Et. Hist — Ce mot viendrait du grec Argos,
blanc, mot a mot : la terre blanche. Cf. Argent.
« En VardiUe s'est tooilliez (touill6)
Tant que il estoit toz sooilliez. » (Renart.)
— « Du latin Argilla, ecrit au moy. age Ardilha.
A Forigine le g se prononcait dj, puts di. (L. C. —
Note.) — Terre rouge. . . « A Jacob Gathala, pour
deux jours ou il a vaqu6 avec son animal de bat
pour porter de VardiUe (ardilham) et de la terre
pour /aire lesdites reparations... xiij. sol. iiij de-
niers. » — On appelle aussi Ardillaria un lieu plein
de buissons et d'6pines. On trouve chez les Nor-
mands le mot Ardiliers, du celtique Aerdre (adhoe-
rere), Stre pris, saisi par ces ronces qui vous era-
pechent de marcher dans les sen tiers, (u. C.) — Les
Ardilles, — nom de locality. (Jaub.) — De m6me
en Poitou et en Vendue ; et, ce qui nous touche de
plus pres : « On sait que la grotte d'Absalon 6tait
aupres d'une belle fontaine qu'on a nomm£e des
Ardilliers, parce qu'elle 6tait au pied d'un coteau
couvert d'argile, que le peuple du canton nomme
ardille. » < J. Bodin , R. hist., n, 338.) — A Saumur
legltse de N.-D. des ArdiUiers.
Ardilleux (Sp.), adj. qual. — Argileux. V.
V. Ardille. Syn. et doubl. de Ardrilleux,
Arzileux.
Ardfllon (Sp.), s. m. V. Hardillon.
Ardoise. — V. au F.-Lore. XIX.
Ardoisleres. — Id.
Ardoislne (Sp.), adj. qual. — S'emploie
dans la locut. : Pierre ardoisine, ardoise.
N. — A Mj., on dit le plus ordinairement Pierre
d'ardoise, pour designer la matiere elle-mdme ou
des blocs importants de cette substance. On
reserve le nom d'ardoise aux lames raemes d£bitees
pour les couvertures. — Hist. « Et les aultres de
pierre ardoisine. » (Rab., P., n, 29, 191.)
Ardrille (Pell., Lue), s. f. — Argile, syn. de
Ardille, Arzille.
Et — Ce mot est pour Ardille, doubl. de Arzille,
avec e"penthese d'un r, comme dans Jardrin, Sar-
drine y Ferdrix. — « Le champ de courses d'Even-
tard est ben pus d&sagr6able que celui d'Ecouflant,
parce qu'il y a de V ardrille et, quand il a tomb6 de
I'eau, ca colle aux pieds des chevaux. » Aussi va-t-il
etre abandonn£.
Ardrillenx. (Pell.), adj. qual. — Argileux.
V. Ardrille. Syn. et doubl. de Ardilleux,
ArziUeux.
Areau (Sp., Chi.), s. m. — Gharrue.
Et. Hist. — Lat. Aratrum. Vient d'une forme
* Arellus. — Gharrue sans avant-train, pour Je
labourage des terres legeres.
— « Pour soy n'est rang6 le toreau
Dessous le joug, pour y trainer Vaireau. »^|
(D. C.) — « Araire, charrue sans avant-train, avec
un soc triangulaire, ofTrant deux ailes de faible
dimension et versoir en bois. C est l'ancienne char-
rue du pays, instrument primitif, employ^ encore
pour les terres blanches. (Guillemaut.) — « Autres
a trois couples de renards sous un joug aroient le
rivage areneux et ne perdoient leur semence. »
(Rab., P., J 7 , 22, 526.) — « Pourchacun jouget areau
qu'exercent et exploitent deux betes de labour. »
(Cout. du Poitou, i, 482, art. 193.) — « Passed la
pestilence, cestuy homme. . . aroit un champ grand
et restile (qui produit, qui rapporte tous les ans) et
le semoit de touzelle (bl6 sans barbe). — (Rab., P.,
iv, 45, 433.)
Aregarder (Tim.), v. a. — Regarder. Ex. :
Je sais pas comment qu'i peut m'aregarder en
face. » — « £a vous aregarde pas. || Ec. Ergar-
der. V. Ar K
Aregriehe, ee (Lg.), adj. qual. — Rabougri,
en parlant d'un arbre, d'une plante qcque.
Syn. de RabousinS, Harni, BoudL || Herisse\
recroquevilte, en parlant des branches d'un
arbre. Syn. de Amoucheronni, Agrichonne. A
rapprocher de Gricher et du fr. Grincheux.
Arenter (Mj.), v. a. — Syn. de Aviager, —
fr., mais on ne prononce qu'un r.
Arer.,v. a. — Labourer. Ex. : J'allons arer
nout* champ. — V. Areau.
Et. Hist. — Arare. — En terme de marine, arer
se dit de l'ancre d'un vaisseau lorsque, le temps
6tant mauvais, elle n'y tient point et laboure, en
qq. sorte, la terre. (Litt.) — H. Estiknne (Pre-
cellence du langage francais) regrette ce mot.
— Tel ne veut arer ne semer
Qui veut bien recueillir les fruits.
(Le Moene Alexis — dans ses Feintises.)
— « Celtique : Ara, labourer ; arar, charrue ; —
gallois, arad. — Lat. Arare. Ce qui serait une
preuve de 1'origine commune du celtiq. et du lat.,
qui font partie du groupe des langues indo-euro-
p6ennes. » (Eveille.) — « Pour erer deux fois
quatre ares et demi, 100 s. » {Compte de 1404.)
— « Fai, beau sire, ta paiz crier,
Que li vilain puissent arer y » (Moisy.)
Arganeier (Mj., Lue, Br., Li.), s. m. —
Eglantier. Syn. de Arlantier. — Quelle
deformation ! — V. Eronfier.
N. — « Cet arbuste, surtout quand sa pousse est
rapide, se recourbe souvent en arc ; on peut croire
que son nom vient de cette particularity » (Borel.)
En forme d'arc-en-ciel.
Argelalse (Sp.), s. f. — Pierre a batir, de
nature schisteuse, commune a Vihiers.
Et. — « On a dit de raome Arjalestre, de argil-
lastra (?!). C'est ainsi que nous appelons en Anjou
la terre pleine d'argile. » (Menage.) — Arjaldtre,
arjeletre. (Bas-Maine) ; Argeletre (Haut-Maine). —
« Ce bel ouvrage 6tait en pierre d'Argeasse, pierre
des environs de Saumur, tres blanche et d'un grain
tres fin. — N. J'ai rapproche les deux mots : arge-
laise, que j'ai defini ci-dessus, et argeasse, qui
m'etait inconnu, a cause de leur similitude. Mais,
au fond, ces vocables sont peut-§tre aussi difTerents
au point de vue Unguis tique que le sont en r halite
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48
ARGENT — ARMER
les roches qu'ils symbolisent Vargelaise de Vihiers
est bien une roche schisteuse, argileuse, par conse-
quent grisatre et propre seulement a faire du
moellon. L'argeasse, d£crite plus haut, est une belle
pierre de taille, se prStant mOme a la sculpture,
sans doute un tuf. Et ce tuf est tres blanc. D'ou je
conclus que le vocable Argeasse doit plut6t se rap-
porter au lat. Argentum et au grec Argoc. (R. O.)
Argent, s. f. — (Test de la bdnne argent. \\
Argent mignonne, — argent en reserve,
6pargj*fc, disponible. || Detainer son argent,
— le verser. || Ne point demander Y argent de
son reste, — ne pas demander son reste, ne
pas attendre la suite d'une mauvaise affaire,
s'en tenir la, ne pas insister ni riposter. Ex. :
Je te illi ai foutu eine maudit bagne ! i n'a
point demande* Y argent de son reste. || PScher
a la ligne tfargent, — acheter du poisson, etc.
Argents, adj. qual. — Qui a de Targent,
riche. Argenteux est franc,. — Argentier (L.
C). — On dit, dans le sens contraire : desar-
gente\
N. — t Les soldats sont pas ben argentes. »
(Jaub.)
Argentier (Mj.), s.m. — Potentille anserine
dite aussi Comaret ou Argentine.
Et — Ains^nommee parce qu'elle a le dessous
des feuilles d'un blanc argents.
Argenton — V. au F. Lore. Dictons.
Argot ' (Mj.), s. m. — Ergot, dans le sens
de Ergoter, chicaner. || Lever, Relever de
l'argot, — avoir un bout redresse*. Ex. : Je
me s6 bride* les jambes dans nein bois qui
relevait de Y argot. || Ec. Ein argot de coq. —
II est ben argotS, le gas (d6cide\ sans crainte).
Et. — Inconnue. — Cependant, au premier sens,
pa rait venir du lat. Ergo, — chicaner par des argu-
ments sub tils. (Ergo, formule de raisonnement,
signifie : done et indique la conclusion d'un syllo-
gisme.) — On peut aussi le rapprocher de l'ergot du
coq ; monter sur ses ergots, se rebiflfer.
Argott, 6e. — Adj. q. — Ergote, decide",
delurS, hardi.
Argoter (s*), (Mj.), v. r6f. — Se montrer
d6cidi, hardi, courageux; prendre son cou-
rage .a deux mains.
Et. — Pour s'Ergoter, litteralement : Se mon-
ter sur ses ergots.
Arguelfsse (Mj.), s. m. — Pour Erguelisse.
R6glisse.
Et. — R6glisse, pour : reguelice, requelice (meta-
these de re : erguelisse). De : lequericia (autre meta-
these), du lat. liquihtia, transcription populaire
(sous l'influence de liquor, liqueur), du grec
Glucuridza, proprement : racine douce. {Diet, gen.-
— xu* et xm« s., licorece, reculisses.
Argoennehe (savoir 1') (Sal.), connattre le
moyen secret de faire qqch.
Argaere ! Exclamation. Encore ! — Usite*
dans une foule de circonstances oft il n'a qu'un
sens tres vague. — « C'est toujours la merae
chose, arguiere? » $.-a-d., alors, done. V.
Arri&re, pour plus de details.
ArgulIIon (Cp.), s. m. Aiguillon.
Aria., s. f. — Sens special (Ec) — D6ver-
gonde>. « Qu6e haria que cHe fille.
Arlchal (Mj.), s. m. — Archal, laiton.
Et. — « Fil d'archal est une locut. sou vent
estropiee en : 111 d'arechal, d'arichal, ou meme, du
temps de Vaugelas, en : fil de richar.
Et. — Lat. Aurichalcum, mot a mot : airain de
montagne, ainsi nomm6 a cause de Torigine attri-
bute a cette substance metallique.
Arlemltlaue (Mj.), s. f. — Arithme*tique.
Et. Hist. — Dans le Roman de la Rose : Arism6-
melique, ou l's egale le th du grec. — Souvent Ari-
m^tique. — ' « l/abaque tient l'arimetique. >
(Roman de Thebes, 45. — Constans.)
Arign* (Mj.), s. m. V. Harigne. — Filet a
prendre les oiseaux, tendu entre deux perches
que Ton porte verticalement. Les oiseaux,
chassis des haies ou des arbres par un com-
pere place* du cMe* oppose\ se pr^cipitent dans
Yarignb, et Toiseleur les y enveloppe. Cette
chasse, ou plutot ce braconnage se fait la
nuit. — V. Chavaru || Fu. — Ce mot est bien
du masc, meme au sens de Araign6e, insecte :
Ein grou arignL || Ec. — Beaucoup de mes
condisciples lagaient des araignees (filet) pour
s'en servir pendant les vacances.
Et. — Corrupt, du mot franc. Araignee, prise de
nos iours par m^tonymie (V. Aragne) pour la *oile
qu'elle file. L'arigne' represente bien une grande
toile d'araignee.
Arlmber (Z. 178, Cz.), v. a. Habiller. — A
rapprocher peut-6tre de Arrimer. || Sal. —
Organiser, disposer.
Arte, s. m. — Touffe d'herbe dans laquelle
le poisson se tient cache. (M£n.)
Arjaleatre, s. f. — Terre argileuse, ou d'ar-
doise. Mieux : argealestre. Cf. Argelaise.
Arjnre, s. f. Arcure. — Operation qui con-
siste a recourber avec precaution la vine*e de
mani&re que Tare qu'on veut lui faire d£crire
ait le plus petit rayon possible. (M£n.) V.
Archets.
Arlantler (Sp.), s. m. Eglantier. V. Argan-
cier, Eronfier.
Et. — Eglantier, pour : aiglentier, vx fr. aiglent,
du lat, aquilentum, pour aculentum (cf. aquifo-
lium, houx) ; de acus, aiguille, pointe. (Diet, gift.)
Arm6na (Mj.), s. m. Almanach.
Et. — Douteuse. Calcul pour la m£moire~ (de
l'egyptien) ; compte (hebreu) ; cercle trac6 sur un
cadran solaire (lat. manachus) et servant a indiquer
Tombre pour chaque mois. (Lrrr. et Diet, ge'n.)
Ar mender., v. a. — Raccommoder, un filet
V. Apetissure.
Et. — Supposerait : remender, rgamender. C'est :
boucher et reboucher les trous.
Armer (Mj.), v. a. — Tendre sur ses
enlarmes, un carrelet. || Sp. — Armer eine
charte, garnir une charrette de ses parties
accessoires. — Ce mot ne signifie pas seule-
ment : munir d'armes. V. l'Stym. de Enlarmts.
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ARMURES — ARRAGHERIES
49
Ar mores (Sp.), s. f. — Ne s'emploie qu'au
plur. — Parties accessoires et mobiles a'une
charrette, telles que : fumeroles, echalons,
harasses, etc. — Syn. de Ambulances. V.
Amur.
Arnapee (Sal.)- — Ond6e. V. Naper, Napir.
Arnette (Mj., Fu.), s. f. — Rainette.
Et. — Pour : ranette, par metathese, qui est le
diminutif du vx fr. Rane, lat. Rana, grenouille. —
Syn. de Pissouse, Graisset, Airnette.
Arnolse (Mj.). — Prononcez Arnoueze, s. f.
Corrupt, de Arraoise, plante de la famille de
1* absinthe. Syn. de Remise, Herbe a la remise.
Tres commune sur les bords de la Loire.
Et — Artemisia vulgaris. Du nom grec Artemis
ou Diane. Comme elle secourait les femmes dans
leurs maladies, cette plante, qui passait pour utile
dans ces affections, recut le nom de la deesse.
(Utt.)
Arocher, Arrocher (PL, etc.), v. a. — Jeter,
lancer. Arocher une pierre, c'est la lancer sur
qqn. « Aroches-y done eine pierre, a ce
chien ! » — Se dit meme, de nos jours, en
parlant des confetti. Lancer, en g6ne>al. ||
S'emploie peu, comme v. actif, a Montjean.
— v. r6f. s' Arocher, — faire mine de s'dlancer,
se pr^cipiter d'un air mena^nt. Ex. : J'ai
rencontre ein grand vilain chien qui s'est
arroche sur moi eine secousse, comme s'il
avait voulu m'avaler. — Cf. I'espagnol
Arrojar, m^me sens. — A rapprocher de Gar-
rocher. (Cf. Jaub. a Rocher.) || Au fig. : C'est
eine pierre qu'on illi arroche dans son jardin
(Segre*.) || S' arrocher apivs qqn. Arrocher des
pierres a qqn. (Lu6).
lit. Hist. — Notre compatriote Menage dit : On
se sert de ce mot dans l'Anjou et dans les provinces
voisines pour dire : jetter, comme quand on dit :
arrocher une pierre a la t£te de qqn. — De ruo (ruo,
ruis, ruxi, ructum, rucare : d'ou adrucare, adro-
care). — Menaoe se complait A ces etymologies
fantaisistes. Pourquoi ne pas voir ici le mot Roche,
pierre? lancer une pierre. — La Curne : <i Arocher,
kriser, mettre en pieces, reduire en poudre, saupou-
drer ; accabler. D'ou : accabler qqn en lui jetant des
pierres :
— « Par la grant rue tuit Yarochent;
De verges le batent et le brocent. »
Puis il cite Implication de Menage, qu'il semble
approuver. — Une note de 1'Editeub le corrige :
s Ce mot a sans doute la mdme origin e que : rochet,
qui vient de rail, rocken, fuseau. I^e sens provin-
cial rend cette origine plausible : lancer en tour-
nan t. » — Le D r A Bos. : Arochier, de A et Rochier,
verbe, de Roche. — Evidemment !
— « Coars li Lievres Yarochoit
De loing. que pas nel' aprochoit :
A V arocher qu'a fait coart
i En a crolte le chief Renart. » (Benart, 11.104.)
I Ardder (Tf.), v. n. — R6der.
Arolle (Mj.), adj. qual. — Houleux. Ex. :
11 fait ein vent agapi : l'eau est toute arollee
en dessour du pont.
Et. — Rac. Roller. Des vagues arolUes sont des
values rollees ou routes par le vent.
Hist — G.-C. Bucheb, 97, p. 138.
« Licence vague ,a tous vents aroUe. •
• Aronees (Lu6).
Ronces.
fironces (Mj.), s. f. —
Aronder (Lg.), v. a. — Disposer en ados du
foin s6che\ Syn. de Arrouer. Der. de Rond.
Arosser (Sp.), v. a. — Araollir, 6ne?ver.
Syn. — V. Afainianter.
Et. — Du fr. Rosse, mauvais cheval, puis : per-
sonne qui ne vaut pasgrand'ehose. — Maigrir, deve-
nir a rien. (de Montes.)
Aronage (Gn.), s. m. — Inclinaison des
rayons d'une roue sur le plan de la A>ue.
Aroue (en) (Lu6), loc. adv. — De suite,
imm^diatement.
Arouter (s') (Mj.), v. r£f. — Se mettre
en route, partir. || Fig. s'habituer, se mettre
au courant d'une besogne. || V. a. Acheminer,
engager ou diriger sur une route. || Habituer.
Et. Hist. — A, Route. — « Et c'est chose difficile
de fermer un propos et de le coupper, depuis qu'on
est ar route, (Mont., Ess., I, 9.)
Arootiner (Bn.), v. a. — Habituer, V. ref.
S'Aroutiner (Mj.), — acquerir de la routine.
Syn. de Etre au roule, a la coule. — Cf. Jaub.
Et. — Der. de Routine, et frequent, de Arouter.
Arpions (Mj., etc.), s. m. — Mot d' argot.
Les doigts des pieds. Plomber ou schlinguer
des arpions y — sentir mauvais des pieds.
Et. — Ce mot viendrait-il de : arripere, saisir, ce
qui sert a saisir, la serre des oiseaux, puis, par ext,
le pied de Thomme? — Sous toutes reserves. —
« C'est le vx. mot arpion, — griffe, ongle. Harpon
et Harponner sont restes dans la langue (Lor.
Larch.)
Arprin (Pell.), s. m. — Nerprun, par la
chute de l'n initial. V. Nanse, Anille, etc.
Syn. de Mielprin.
Arpnee-usse (Sal.). — Pidge pour les petits
oiseaux, assez complique\ nceud coulant de
crin pos6 sur une tige mobile, li6e a une pliette
branche souple. La tige mobile, en d6clan-
chant, fait tirer la pliette et serre le noeud.
Arqae-broat (Mj.), s. m. — ArrSte-boeuf..
V. Arc-bceuf. Syn. de Equiopereau, Equiopins,
Picote. Ononis spinosa.
Arquenet (Do, Am.), s. f. — Camisole
(M£n.).
Arqnepincer (Mj.), v. a. — Prendre, pincer
qqn qui est en fraude. Cf. Pincer au demi-
cercle. — Syn. de Chopper, Piger.
Arracheeamp (Mj.), s. m. — Tige de bo is
servant de levier a pince, dont les mariniers
se servent fr£quemment pour degager un cor-
dage inglati, soulever un fardeau, etc.
Et. — Du fr. Arracher et du pat. Camp, fr.
Champ, signifiant la face d'un bloc de pierre ou
d'une bille de bois qui porte sur le sol.
Arracheries (Mj.), s. f. plur. — Arrachage.
Les arracheries de chambe, — V arrachage du
chanvre. C'est un des gros travaux agricoles
dans les lies et les vallees de la Loire, comme
les Batteries, les Semeries. De Abradicare,
enlever jusqu'aux racines.
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50
ARRACHIR — ARRlfiRE
Arrachit.. Part. d6f. de Arracher.
Hist. — « Voicy ce qu'il me falloit. Gest arbre me
servira de bourdon et de lance. Et /'arrac/* i/facile-
mentde terre et osta les rameaux. »(Rab.,G.,i,36.)
Arrais (Bg.), s. f. — Esp&ce d'avoine cul-
tiv6e a Baug6 (M6n.). V. Arrie . *
Arraisonner (Mj.), v. a. — Raisonner. ||
V. r6f. s' Arraisonner, — devenir raisonnable.
Ex. : II va s* arraisonner a vieillir. — Mieux
que Araisonner.
Arrangement (Mj., Lg.). — Dans la locut. :
Eter ben d? arrangement, — £tre conciliant,
accommodant.
Arranger (Lg.), v. a. — Chatrer. Syn. de
Affranchir, Faire, Castrer.
Arre (en) (Mj., Sp.). — Ne s'emploie que
dans la locut. : En &rre, — en arriere. || Fu.
Eter charge" en drre ; ca p6se en arre. —
Arre done ! » — arridre done ! Exclamation
pour faire reculer le cheval. — Aux bceufs,
on dit : « Seu ! seu done ! — en leur tap ant
sur le nez.
Arree 1 (Mj.), s. f. — Attention, reflexion,
adresse due a Intelligence et a la reflexion.
Ex. Voute qu^nau ne court point ; c'est pas
la force qui llli manque, c'est qu'il n'en a pas
Y arrie.
Et. et Hist. — C'est le mot fr. Arr§t. Varrie est
Parr§t de la pensee, c.-a-d. la reflexion. — « II y a
encore d'autres filles qui sont de si ioyeuse com-
plexion, et qui sont si folastres... qu'elles n'ont pas
V arrest d'ouyr, ni songer a autre chose, sinon a
leurs petits esbattements. » (Brant., D. gal., D. iv,
p. 229.)
Arree * (Lu6), s. f. — Orge qu'on donne aux
porcelets ou aux pores a l'engrais. Pour :
Ard6e ou Hardee, lat. Hordeum.
Arret, s. m. — Remblai. « Petit ados qui
coupe une all6e plate en travers pour emp§-
cher que les eaux ne la d£gradent (Litt.). —
Remblai de 7 a 8 m. de hauteur, appuye*
contre un mur en pierre seche (Tr.). M6n.).
. Arr€te (Mj.), adj. verb. — Pose\ se>ieux,
qui fait attention. Ex. : II n'est poin tarreti a
ce qu'il fait. — V. Arrie.
Arrlter (Mj., Lg.), v. a. || V. n. Se tenir
tranquille. Ex. : Je sais pas ce qu'il a a e"tre
si podure; il n'arrete pas. || Ne pas arreter de,
— ne pas cesser de. Ex. : A n'arrete pas de
gouler. || Empecher. Ex. : fa ne Carritait
point de subier (Zig. 156). Syn. de Dicesser,
Relentir.
Arriere (Mj.) (pron. arri£e-re, arguiere),
adv. — Done, main tenant, voila que. Ex. :
Noute vache est arriere malade. || Conjonct
Mais, d'un autre edte\ Ex. : Ces gorins-la
sont pus beaux, arriere, ils sont trop chers. ||
S'emploie aussi comme interj., dans le sens
de : En voila bien d'une autre ! — Ex. :
Je sommes dans la maledringue ; vela a
c't'heure que mon p6re s'est cass6 eine jambe.
— Arriere / || J'vas mettre du son dans l'eau,
arriire, — Main tenant, je ferais bien de. . . ||
Loc. expl6t. souvent employee dans un sens
ind£termine\ || Encore. — Ex. : Vas-tu recom-
mencer, arriere I || (Fu). Pron. : arri6e-re. En
revanche jamais d'autre sens.
Et. et Hist. — La Cctbnb : « On soupconne arrie',
espece d'exclamation vulgaire, et probablement la
meme que Arri en Normandie, d'etre, comme
arriez, une alteration de Padv. arrire ou arriere, et
d'avoir une signification relative a celle de l'ex-
pression « reswardeir ayere » — « Ne nos covient
mies rester et molt moins nos covient ancor res-
wardeir ayere. (S. Bern., Serm.) — Ainsi ce serai t,
avec ellipse, qu'a l'occasion d'une surprise deV
agreable ou agreable les gens du peuple disent :
arrii ou arri, comme s'ils disaient : regardez
arriere ; comme s'ils avertissaient de se tourner
arriere, de tourner la tSte en arriere, de se retourner
pour voir ce qui leur platt ou deplalt et pour en
juger. Lorsqu'a la vue d'une personne ou d'une
chose pour laquelle on se sent de l'aversion et de la
crainte, on en exprime le sentiment en criant :
arriere, arriere de moi la chose qui se presente, ou
la personne qui s'avance, arriire n'est point, comme
on l'a dit, une prepos. II est adv., et signifie, avec
ellipse, allez arriere, retrogradez, reculez, eioignez-
vous de moi en allant arriere... II etait l'expression
d'un 'sentiment d'aversion pour une chose a
craindre lorsqu'on disait : « Arriire ce sera une
mauvaise besoigne. » {Contes de Desperiebs, i, l\.\
— C'est done par imperatif supprime qu'en criant :
arriere, on rompt les chiens en defaut ; que Ton
commande a un homme, a une troupe, a des che-
vaux de ham a is de reculer. — II serai t possible que,
dans les v. rentrer, revenir, retourner et autres de
meme espece, le principe de la particule re fut
l'adv. arrere, que l'on ecrivait arre ; d'ou, vraisem-
blablement, plusieurs v. inus., tels que : araler,
aretourner, dans le sens de arrere-aller, arrere-
retourner. Du moins est-il certain que, dans
nombre de verbes, la particule re, comme arrere
dans nombre d'expressions, signifie que le mouve-
ment design^ par le v. se fait en retrogradantt en
retournant vers un lieu d'ou l'on est parti, etc. Ex. :
« Cumandad David que Turn portast l'arche ariere
en la cited », pour : que Ton reportast. Tres nom-
breux ex. : Demander arre, redemander ; conquerir
arriere, reconquerir ; poser arriere, reposer ; mettre
arriere, remettre. Done, retro explique re de nom-
breux v. lat. francises. (La Curne.)
— Arrie\ arriee, airier, partic, explet. Ainsi,
l'enim vero des Lat, - aussi. — « J'vous fais
c'viau 10 ecus, et vous dites que c'est trop char 1
Vouderiez-vous pas l'avoir pour ren, arritel (Comte
J.) — a S'emploie pour donner plus d'expression a
une epithete desa#r£able. Ex. : C'est core arriere
une sarchee b£te, au respe de vous. » (De Months.)
Et enfin : a Arte, Arrie, — maintenant, certes,
enfin, en efTet, au contraire, sans doute, d'un autre
cott ; , dteormais. I^oc. explet. ; une sorte d'interj. de
sens assez variable ; elle marque aussi l'etonnement,
la mauvaise humeur, l'impatience, le disappoint?*
ment, comme le regret, le retour sur un incident,
pour le blamer ou le regretter. » (Guillkmaut.J
Excellente definition.
— « Enrcre, — locut. ; neanmoins, cependant,
comme ca. Ce mot n'a point de sens precis ; il se
place partout. Lorsqu'on demande a une personne
qqch., ou qu'on la prie de faire une demarche qui la
i'ette dans i'incertitude, elle repond : « Ve m'enuiex
>en enrere. » — Arcre : aussi, d'ailleurs. Dans le
centre de la France, on dit : arrie. Arre, conj. Enfin;
du celtiq. Arre, encore. (Favre.) — Arie. Basse
Bourgogne :« Locution qui equivaut a : a cepen-
dant, malgre cela, tout de meme », selon le cas-
Mais, la plupart du temps, elle n'est ni necessaire
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ARRlfiRE-LEVfiE — ARSOUILLE
51
ni justifiee. Cest un ornement parasite qui ne
laisse pas de donner au disc ours de la couleur et de
la rotondite\ si je puis le dire. Les Grecs ont de ces
parasites, surtout dans la poesie. lis sont au style
ce que les fleurs pari^taires sont a une mine,
qu'elles embellissent plus qu'elles ne consolident. *
(Ch. Nisabd, Curios itis de V Hymol. franc., p. 110.
Arrltre-tavta s. f. — Ensemence* gue le
fermier r^colte apres avoir quittg une ierme.
(MAn.). — Cf. Arriere-foin, regain (Litt.).
Ar rimer (Zig. 155), v. a. — Preparer,
arranger, un plat. — (Test le franc, dans un
autre sens.
N. — Anc. franc. : arrumer, arruner, aruner,
oriner, — mettre en ordre. (Diet, gin.) Etym. dou-
teuse.
Arris t interject. — On excite souvent les •
animaux a aller en avant, en criant : Arri t
arris.
Hist. — On s'en sert en Languedoc et en Italie.
(MfafAQE.)
Arrivade (Mj., Lg.), s. f. — Hasard. Se dit
surtout dans coup a arrivade, coup de hasard.
— Syn. et doubl. de Arrivee.
Arrive (Mj.), s. f. — MGme sens que Arri-
vade. || Arrive- arrive, — au hasard, au petit
bonheur. On dit dans le meme sens : Arrive
qui plante. Ex. : J'ai pSche" dans le tas arrive-
arrive.
Arrive (Mj.), part. pas. — Venu. Ex. :
Dame ! il n'y a pas ete ben arrivk a illi parler
de ces quatre sous la ! — il y a 6te mal venu.
Arrivee (Mj.), s. f. — A Varrivie de, —
environ, pres de. Ex. : II pese a Carrivee de
six-vingts. || Hasard heureux. Ex. : Cest eine
arrivee. — Le bestial ne se vend que par
arrivies. || Coup d'arrivie, — c. de hasara. ||
Reception. — II n'a pas ieu eine belle arrivie.
Arriver, v. actif. — R^ussir. Ex. : J'ai vrai
ben arrive mes confitures. || Absolument Y
arriver. Ex. : II n'y arrive point dans tout ce
qu'il fait — Cf. Jaub.
Arrivolr (arrivoue) (Mj.), s. m. — Point
de la berge ou les bateaux peuvent arriver,
aborder. Syn. de Abord, Rivage.
Et. — Cest le mot franc, pris dans son sens 6ty-
mologique, ad-ripam (are), ar-rive-er.
Arroeher, v. Arocher. — Ajoutez : Cf. angl.
to rock, balancer, agiter, bercer ; derive" :
rocket, fus^e volante (R. O.).
Arroadlr (s'), v. r6f. — « Si l'eau grandit,
elle s'arrondit. » (Men.)
Arroa (Mj., Sal.), s. m. — Monceau de foin
peu elev6 et peu large que Ton dispose dans
toute la longueur du pre\ afln de pouvoir le
Piquer et le charger plus facilement Cest
I'angl : row, rangee. Syn. de Ronde.
Arroucr (Mj., Sal.), v. a. — Disposer en
arrous. Syn. de Aronder. — Cf. Jaub. a Roue.
Arrouser (Mj.), v. a. — Arroser.
Et — Se prononcait encore ainsi au commence-
ment du xvir 3 s. — Se trouve dans Malherbe. —
Vauoelas remarque que la plupart disent et
ecrivent : arrouser, mais recommande arroser. De
Ad et Roser, v. fictif, du lat. ros, ros£e. (Litt.) —
« Arrouser signifle : jetter de l'eau par plusieurs
petites gouttes au coup, comme rousee. » (Nicot.)
— Arrouser un marche", ses galons, le coup (a la
p£che ou au jeu), — boire bouteille.
Hist. — Exemples innombrables; il faut se
borner.
— « De beurre frais, tombant par une housee,
Duquel, quand fut la grand mere arrousie
9 Cria tout haut. . . (Rab., G., i, 2.)
— *« Arrousant la chambre du sang qui d^gouUait
partout. » (Brant., D. gal., Disc. 1, p. 215.)
— « Qui me donra des fontaines de pleur
Pour arrouser, en mourent, mon cercueil ? »
(G.-C. Bucher, 136, 162.)
— « Les bleds ay men t la roused
Dont la plaine est arrousie. »
(J. DIT Bella Y, Complainte du De'sesptri, p. 144.
Arroagolr (arrousouS) (Mj.), s. m. — Arro-
soir.
Arronsoiree (Mj.), ArrousoitSe (Pell.), s. f.
— Le contenu d'un arrosoir.
Et/ — Pour la 2« forme l'r final est devenu muet
suflBxe tee, indiquant la con ten a nee.
Arsillon (Mj.), s. m. — Ardillon, sorte de
boucle. Syn. de Desillon, Tersillon, TerseiUon.
Arsis (Tis.), s. m. — Montant et fruit du
vin. Ex. : Vela du vin qui a ein bon petit
gout a" arsis.
Arsoir — Pour : a ce soir. Autrefois pour :
hier soir
Et. Hist. — De Heri, serum, — hier soir. —
Dans le Haut-Maine : arsoue\ arsoir, hersoir.
— « Mais quand je la revis arsoir
Toute seule en un coin s'assoir. »
(Melon de S.-Gelais, p. 77. Cite par Menage.
— « Arsoir, l'autre soir (comme on disait •
autrier, autre hier), alterum vesperum. « Icelui
Estienne s'adreca contre le suppliant en disant :
Tu me cuidas arsoir faire battre. » (D. C.) — Arsoir,
hiar soir : « Ha ! que je fus afflig6 arsoir, quand ie
ne trouvay plus le subject qui me faisoit trouver le
veiller si doulx ! * {Lettre d* Henri IV & Gabrielle
d'Estrees.) — Marot a ecrit : hersoir, plus rappro-
ch6 de : hier soir :
— c Le juste deuil rerapli de facherie
Qu'efltes hersoir. . . (EUgie, 12. — Jaub.)
Arson (Sp.), s. f. — Sensation de brulure,
de picotement, de d^mangeaison. Ex. : J'ai
des arsons au talon.
Et. Hist. — Vx franc- Arsin. — En termes
d'eaux et forSts, bois arsin, bois ou le feu a pris, de
qq. maniere qu'il y ait £t6 mis. — Arcins (incendie),
xir\ — Arsin, xrir 3 . — « Depuis la destruction et
arsin de la ville. » (Froissard, n, 11, 448. — Lttt.)
— Du v. latin Ardere, bruler ; ars, ards. — Arsion,
chose brulee, embrasSe, incendi6e. Le v. Arderja du
avoir un doublet, Arsir. (L. C.) — ArseKs, arsin,
arson, arsure ; incendie, lieu incendte, chaleur bru-
lante, cuisson, demangeaison, teigne. — En angl. :
arson. (D r A. Bos.) — « Arsion se dit pour : chaleur
excessive en pat. norm, de Guernesey, ou e'est un
subst. f^minin. « I fait done grand cau ? — Vere, il
y a une grande arsion sus la cauchie (chauss^e). »
Moby.
ArsoaUle (Mj.), s. m. — Homme qui
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ARSOUILLER — ARZILLEUX
s'adonne a la ctebauche abjecte, a Fivrognerie
crapuleuse. || Partout.
Et. Hist. — Anagramme du vx mot : souillart,
2ui designait Parsouille du moyen age. (Lor.
arch.) — Jaub. le rapproche de : souillon. —
Selon du Meril, ce mot est une aphe>ese de Gar-
souille : « Viles personas quas garciones vocant. »
Mathieu Paris, cit6 par Guillemaut.)
Arsouiller, (s'>(Mj., etc.), v. r6f. — Mener
une vie de debauch e ; se vautrer dans de
basses orgies. V. Arsouille.
Artaban, s. m. — On dit tres souvent : Fier
comme Artaban. — C'est le he>os du roman
de M lle de Scude>y, le Grand-Cyrus.
Article (Sar., Tm.). — BSte d' article, —
tete de b6tail tar£e ou malade que certains
bouchers ach£tent a vil prix. Ex. : Cest ein
petit bouchaillon qui ne fait que les betes
(Varticle.
Artlere., s. m. — Petit poisson ne grossissant
. pas, servant d'appat pour la pdche (Men.).
N. — Je trouve dans Littre : Art, terme de
peche. Sorte de filet, dit ordinairement : boulier. Y
a-t-il un rapport?
Artif&illes (Ag., Mj.), s. f. — Un tas d'ar-
tifailles, — de frusques, de vetements, avec
une id6e de m^pris.
Et. — Pour Attifailles, du fr. Attifer.
Artlfi, s. m. — Sarcifi-crochet, pour ; sal-
sifis des pres. (Men.). '
Et. — Salsifis. Ital. : sassefrica, orig. inconnue.
— Oudin enregistre : sassefique, sassefrique, sasse-
fy, sassify, sercifi, serquify. — Les botanistes em-
ploient plutdt cercifls que salsifis. — Olivier de
Serres : sercifi. (D. C.)
Artillant (Mj., Sp., Sal.), eux (PI.), oux
(PL, Sp., PL), adj. qual. — Vif, actif, 6veill6,
alerte, entreprenant, travailleur. — A rap-
procher de Ardelion, par curiosity.
Et. Hist. — Au mot Artille : Pourrait venir de :
ars, artis, — art ; d'ou artillum, engin ; artillare,
pourvoir d'engins. L'anc. franc, a : artilleux, dont
l'etymol., qui est : ars, artis, confirme celle d'artil-
ler. (Litt.) « Artilleux se dit en bonne et mauvaise
part :
— « S'est Telamonz, preuz et vaillanz
Et artilleus et combatans. »
— « Ha ! feme, comme es enginneuse,
Et decevants, et artilleuse. » (L. G.)
— « Elle est hardie et artilleuse
Et trop en vie studieuse. » (Bom. de la Rose.)
— « Li goupils (renard) est moult artilleux
Quand il est auques fameilleux. »
(c.-a-d. quand il est un peu affame. — Id. — D. C
Artiste (Mj.), s. m. V6te>inaire dipldme\
par opposition a Megeillcur. — Pas d'autre
sens.
N. — Se trouve dans Lor. Larchey. Excentrici-
tes du langage.
Et. — Ars, artis. N'a pris que vers 1762 le sens
special qu'il a aujoiird'hui. On disait : artiste en
tapL>t-rii*, etc. (I 1 r r.) « c/t«» vdon»* est ben
gate ; faut aller charcher Yartissc. » — « Landry a
du talent pour le bestiau. . . Quand meme on irait
etudier dans les £coles, comme les artistes, cela ne
sert de rien si on n'y est adroit de naissance. »
(G. Sand. La Petite Fadette.) — Tendance de notre
6poque a amplifier les mots ; portiej, concierge ;
perruquier, artiste capillaire ; cuisinier, chef ; 6pi
cier, marchand de denrees coloniales. (Jaub.)
Arton, s. m. — Pain, — terme faubourien.
Et. — De nombreux mots commencent par :
arto, du grec : artoc, pain. — C'est de r argot :
Artif, artie, arfiffe, arton. — Du provencal :
artoun, pain. (Lor. Larch.) — Arton signifie :
pain, dans le Diet, manuscrit de Barb ass ah. —
Artuit, repas. Espdce de droit seigneurial, comme
le droit de glte. Kepas qu'un vassal donnait a son
seigneur. (L. G.)
Ar'tourner, v. n. — Retourner, V. Ar l .
Artusan (Lg.), s. m. — Brucbe des pois. 1
Petit insecte sauteur, col£opt£re a long bee,
qui suce et perfore les feuilles des choux et
navets, et aussi celles du lin. Syn. de Cosson,
Cotisson.
l2t. — Doublet Evident de Artuson, malgre* la
l£gere difference de sens. En somme le patois
designe sons le nom commun de Artusans ou Artu-
sons, les insectes qui perforent, qui pertuis c nt soit
le bois, soit les graines ou les feuilles des plantes, II
apparatt dds lors que ce mot est pour Pertuson ou
Pertusant, du v. Pertuscr. — Variantes : Artuison.
artezon, artuissons, artison, artaison. « II preserve
les fourmages d'estre manges des bestioles,... arm-
sons, mittes. (O. de Serres.) — « Une aumusse
d'escuraulx de Calabre, doublee de menu ver,
artuisonnie. (1514. God.)
Artuson (ML), s. m. — Petit ver qui perfore
le bois et fait la verraoulure. || Lg. Petit
insecte sauteur qui s'attache aux choux. C'est
le cosson de Mj. || Fu. Cosson. « Un trou
d'artuson. » — « L'armoire est toute cosson-
ne'e. » — Syn. de Saillon, Cotisson, Puzon.
Et. et Hist. — Corr. et doubl. de Artison, fr. II y
a eu confusion des deux insectes. — Pourrait etre
pour : pertuson, du fr. pertuis. — « Artuison, c'est
un ver de drap (xvi ; s.) — Ariuson (O. de Serres)
— On a dit jadis : Artoisan, artuison, arte, artre. —
La Curne : Artuis, trou fait par les vers, alteration
de partuis, le meme que pertuis. — Artuis, trou d»
ver, ou ce ver. (Di»t. de Trevoux, a Artisonn£. CL
Tineosus, plein de teignes. — En fin, Scheler:
Artison, Artuison. Lat. termitem, tarmita, a donn&j
tarte ; par apherese : Arte, artre ; d'oii un compos*
arte-toison, artoison, artuison, — uson, — ison. —
V. Artusan.
Arnnter (Mj.), v. a. — Mettre d'aplomb^
caler. Syn. de Ayoter. V. Dlrunter.
Comparez : Arouter, faire route, — suivn
en faisant la m£me route, — mettre a la suit*|
— proposer par ordre, — ordonner, mettil
en ordre, disposer, assembler. (L. C).
Arure (Lg.), s. f. — Toute facon donnee i
la terre et, par ext.; operation culturale quel
conque. Syn. de Airure. || Tout instrument
agricole. Syn. de AppiL
Et. — Doubl. de Airure, avec un sens phi
£tendu.
Arzille (Mj., Mze), , s. f. — Argile, terrl
glaise. V. Ardille, Ardrille.
Arzlllenx (Mj.), ad. qual. -— Argileux, Syj(
et doubl. de Ardilleux, ArdriUeux.
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AS-DE-PIQUE — ASSAYER
53
Aa-de- pique, s. m. — Extr6mit6 du crou-
pion d'une volaille ; ainsi nomm£e de sa forme
C'est le : sot-Fy-laisse. V. Croupignon x Trou-
fignon.
A- see (Mj.), s. m. — Haut-fond, partie d'un
chenal ou Feau est peu profonde.
Et. — Tres claire. — En unseul mot : Assec, dans
Ljttre : periode pendant laqucllc un etang dess£-
che" est livre" a la culture. — t& bateau a rencontre
un assec. (Jaub.)
Asgn£, s. f. — Cigue\ L' article a 6t6 soude
au nom : la cigue\ Lat. Cicuta. La forme popu-
laire £tait : Ceue.
Asile (Mj.). — 1 Absolument, pour : salle
d'asile. Ex. : Je vas mener mon gars a V asile,
5a va me d^cancher.
As me (Lg., Tm.), adj. qual. — Pour :
asthmatique. Ex. : II est ein peu asme. — Cf.
Rhumatisse, Anbmie, Eclipse.
Asparge (Mj.), s. f. — Asperge. Cf. Mar,
Par et Fespagn. Esparrago. || Asperge du
pauvre, — chou vert, brocolis. || Fu. Asparge
de cordonnier, — bette, qui se mange a la
sauce blanche, comme Fasperge. — On dit
aussi : Esparges.
Et. — Hist. — La Curne : Asperague. Ce mot
peut se rapprocher de Asper, en fr. : aspre, apre :
* La coustume fut jadis en Boecie, que les bonnes
et honnestes matrones approuchantes pour devoir
coucher la nouvelle maride luy faisoient un chap-
pellet sur la teste de branches de aspara°es aspres
et mal graoieux, voulans dire qu'il faloit endurer
les rud^sses du mary. » — Le patois se rapproche
plus du lat. que le fr. — L 1 asparagus est line plante
d'ornement que Ton n'ose appeler : asperge. ||
Asperge des gueux, jeunes pousses de houblon.
(Dott.)
Asparges-me (Mj.), s. m. — Le d£but de la
messe, le moment de F aspersion. || Goupillon.
Aspic (fran^ais) ou Uspic. — Lavande. On
dit encore : de Fhuile (T as pic dans le langage
correct, et Ton peut comparer a la fameuse
phrase normande : « Qu'a au'al a qu'a crie?
Al a qu'al a chu ! » Cette pnrase recueillie a
Lu6 : Madame, votre uspic y s'pard, — votre
lavande se perd, c.-a-d. est trop avancjr
pour pouvoir £tre utilised. (M. de la Perr/^
mere.) — Ec. De Feau d'espic, de fir DC
pour : du spic. wespi ,
Et — Forme particultere pour : spic^T
epi. — Lavandula spica, — nee par assJF.* spicus,
confusion avec: aspic. — Onenextrait^ 1IT V ,a .V on j e
rante, Fessence de spic, dite par C( /mehuileodo-
d'a^pic. {Diet, gtn.) — Pseudonard^^P 1 ;/ hull 1 e
tica (Rob. Estienne, Tkesauru& m > "***"*. : cel "
Batard : Lavandula spica.
Asplt' (Li., Bris., Mj.), s. „- f _ ..
lerpent, couleuvre, vipere. <f* %„ h „+ «, £»'
Prononc. Aspi. & Tabat ' 1' Fu -
Et. — Anc. fr. : aspe (popuV , ., , ..
fe asphs, aspidis. - Dans Uf-) «J asmde (savant),
Ip^ * > r J Centre, le t est inso-
AspiM (Mj.), adj. q* Convert de
'oik-Lore, III. * r - S y n - de MaltlL V<
Et. — Cf. Aspidocephale. Terme de zoologie, qui
a la tete couverte de plaques (erec, aspic, boucher,
k£phatf, tete.) — Simplement : tach£ comme un
as nit.
Assaisonner (s'). — (PL, Lg.), v. r£f. —
Murir, en parlant des fruits. — Cf. Aouter.
Ex. : Ces poires-la ne sont pas encore assez
assaisonnees.
Et. — Francais dans les anciens auteurs : Murir.
dans !a saison • A, Saison. Pris dans un sens special
— « L'espic jaunit en grain que le chaud assai-
Sonne. »
(DuBell.,vi : 19.)
— « Fruit vert, pour n'6tre pas assaisonne' encore. »
(D'Aub., Create 5.)
Derive de: sationera, action de semer. Le premier
sens est : mettre a point, a la saison : « Comme ilz se
feussent assemblez pour cueillir et amasser le b!6
qui estoit an dedenz d'icellui champ, combien que
icellui bU ne feust mie pour lors attempres£ ne
assautonnt. » (L. C.) — Assaxonare. (D. C.) — Du
foin bien assaisonne. — « Mais de parler des dattes
entteres mures et assaisonnees, cela est r£serv6 pour
des controls plus chaudes » (S. Francois de Sales.
Trad, de V Amour de Dieu. — Jaub.)
Assaouler v. a. — Alle m'assaoule, —
m'6tourdit. — Cf. Assavoir. — V. Assouler.
Et. — Salullare, sadoler,saoler, saouler, souler.
— Rendre qqn. soul de qqch.. ltii en donner tant
qu'il n'en veuille pas davantage. (Did. gtn.). Ici,
saturer de paroles.
Assassin (Mj.) pour : Assassinat, meurtre.
Ex. : II s'est fait ein assassin a La Pommeraye
Et. — Hist. — De 1'arabe : haschisch, nom de la
poudre de feuilles de chanvre avec laquelle on
prepare le haschisch6. Le prince des Assassins, ou
Scheik, ou Vieux de la Montagne faisait preftdre
du haschisch a certains hommes. Ceux-ci-avaient
des visions qui les transportaiejvV^et qu'on leur
pr^sentait comme ^tanti^^^'jnt-gout du Paradis.
A ce point, ils se tm^rjJejit determiners a tout faire
et le prince )es^J[pi y a jt & tuer des personnages
ennemis. C\^[ ^ n ^ qu'une plante enivrante a
fini par d^nerson nom a 1'assassinat. (Lttt.) -—
^ est J»oubli de la vraie signification de Assassin,
^"Ji^lans le sens d'assassinat l'on a dit : « Qui
IS/ltera Toeil sur les meurtres et assassins que
1es Princes faisaient faire par leurs favoris, etc. »
(Pasquier, Rfch, I, 21, l. c.) — Le bruit court
icv que deux soldats de la mareehauss^e de Sau-
mur ont etc rompus pour avoir fait un assassin.
( 176 J). — Inv. Arch., E. 341, 2„ 12.)
Assaat (Mj., Lue), s. m. — Epreuve, mala-
die, accident. Ex. : II se paratt qu'il a leu ein
fameux assaut ; il a ben manque d'en terzeler.
|| Coup violent recu.
Et. — B. L. Assalire, assaillir. — Assaltum ;
classiq. assultum, assait, assaut. (Diet, gen.)
Assauvager (Mj.), v. a. — Rendre sauvage,
au propre et au fig. .
Et. Sauvage vient de : sylvaticus, qui habite
les bois. — Hist. E. Deschamps. (God.)
— « La domesche par dur gouverneraent
S'assauvagist et mue son usage. »
« Les Evain assauvagissoicnt
Et les Adam aprivoisoient.
Entre les autres en issi (sortit)
Le gorpil (renard), si assauvagi. » (D. C.)
Assayer(Mj., Sp.), v. a. — Essayer. || Fu.
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54
ASSEAU — ASSIRE
Absolument, v. re*f. : Essayer ses forces.
« Veux-tu j'allons nous assayer ? i
Et. — Doublet de la forme frang. — Le bret. a
le v. Asai, et l'angl. le v. to Assay, qui ont le meme
sens. Lat. popul. : exagiare, de : exagium, pesage.
Assean (Mj.), s. m. — Herminette. — (a).
Et. — Marteau a l'usage du couvreur, dont la
te"te est courb£e en portion de cercle. B. L. Asci-
culus, du lat. Asciola, dimin. de Ascia, instrument
de charpentier. — Aisceau, terme de tonnellerie,
instrument qui sert a polir le bois (Litt.). —
« Assetu;. Marteau avec une tete d'un cdt6 et de
l'autre un tranchant large de deux pouces et un
peu recourbe" vers le manche ; les couvreurs s'en
servent pour dresser, couper et clouer les lattes et
les ardoises, et les tonnelliers pour polir et arrondir
les douves des tonneaux. (Diet. gen.). — Asciau.
Outil de charron, espece de hache a fer en forme de
pioche, pres de son attache au manche, commc
V ascia romana graved sur les tombeaux antiques
avec la formule jusqu'a present inexpliquee : sub
ascia (D. C). — Cf. Jaub. Asciau. — N. L' ascia
6tait la truelle de ma<?on ou de briquetier. « Sub
ascia ou Ad asciam dedicare, signifiait : Consacrer
(un monument) sous la truelle, c.-a-d. encore
inacheve" (A. V.).
Asstaher (Lg.), v. a. ~ DessScher. — v. n.
— Se dess^cher. Ex. : Tout asslche par ces
chauds-la.
Assee-onl — Ah ! e'est que oui / — Pour :
oui. Approbation amplified (M£n.).
Asselllonner (Lg.), v. a. — Rechausser, a
Taide du veau ou vuau, les rangers de choux
dans un champ. On dit aussi : Hotter.
Et. — Derive^ de Seillon, pris, comme toujours,
au sens de : billon. — V. Folk- Lore IV, Culture.
Assenser, et mieux Ace user, v. a. — Tr al-
ter a forfait avec un n^creyeur pour payer
en denr6es les soins qu'il doit donner aux
bestiaux. De la : assensement, pour : rede-
vance. (M£n.).
Assent (Mj.), s. m. — Consentemjent,
accord, adhesion. Ne s'emploie que dans .\a
locut. : Eter d? assent, §tre consentant. Syn.v
de Aconsent, AgrS, Bait (Z. 145). — Angl.
Assent, meme sens.
Et. — Hist. — Du lat. Assentire. Cf. Consentir.
— « Les ordonnances touchans le commun pr#ufit
de la ville soient faites... par Vassenz des trois
concistoires (1370. — Assemblee des /Stats. D. C).
— « Car Francois et Bretons seront bientot d' assent
De piller sur vos biens
(Cuv. du GucscUn. — Devili.ard.)
Poitou, Aunis : Y a pas d'assent d'aveuc lui, —
il n'y a rien a attendre de lui. — « Contrainct tou-
tesfois et vaincu des prices du peuple (S.-I^ezin)
fut d'assentement de prendre la charge pastoralle... »
(J. DE £ourd., chron., 30*).
Asseoir (Lue\ etc.), v. a. — Asseoir la lessive
la bu£e. Placer le linge dans la panne, etc.
Et. — Ad, Sedere. — Par ext. : mettre dans une
position fixe et stable, toute esp£ce de maniere de
poser les choses, de les d^poser, de les disposer.
(L. C). — Assir la buee. (Dott.)
Assereaux (Tr.), s. m. — Coupures, divi-
sion du schiste a peu pres horizon tale. (M£n.).
Asser moaner (Lg.), v. a. — Brocarder,
couvrir de lazzis, cribler de lardons,
Asserrer (Tm.), v. a. — Serrer. Cf. Are-
garder, Accomparer. — Au sens de : ramasser
enfermer.
Et. — Du lat. popul. Serrare, — enfermer, de
serra, serrure, verrou. (Classiq. sera, confondu avec
serra, scie.) — Rab., 1. IV. Nouv. Prol. p. 30 : « En
bonne heure de vous rencontre^ (la sant£), sus
l' instant soit par vous asserde. . . soit par vous
saisie et manciple. » (Je pense que ce mot veut
dire : retenir une chose qui 6chappe.)
Asseorement — Assure men t, certaine-
ment.
Hist. — « Luy-m^me commenca a deduire
asseurement son faict. » (Amyot, Marius, 23.) —
xn* s. « Asseurement i va, kar tu la cited prendras.
— L'anc. langue a deux adverbes, asseurement et
asseur^ement ; le premier de l'ancien adject
Asseur, au f6m. ; le aeuxi&me d'asseur£e.
Asses (Mj.). — Se place souvent apres
l'adj. — Ex. : II est grand assez, mais dam il
est sot ! || Tout assez, tant qu'assez, — autant
qu'il faut.
Asshenre-el (Lg.). — Maintenant. Syn. de
Astheure.
Asgieger (s') (Lg.), v. r6f. — S'asseoir. Syn.
de s' Assire, s' Ass titer, se Sitter. Cest le vx
francais. De : siege.
Assient (Lg.), s. m. S£ant. Prononc. : Assi-
in. Pour Ass^ant, du fr. Asseoir.
Assizer (s')» s' Assir (Fu.), v. r6f. s' Asseoir,
se Sietter. — « Siettez-vous done. » — « As-
siette-te done La, par le coute" de moi. » H Mj M
Lg.) — S'emploie surtout a Timperatif. On
dit indiileremment : Assi6tez-vo\is, ou Assisez-
vous. (Ec.)
Assienter Assl6ter. — || Ec. se Sieuter. V.
les precedents. — Assikez-vous done || Sieu-
tez-YOus.
Assientoir (Segr.). Tout ce qui peut servir
pour s'asseoir. Doubl. de Assitoir.
\ Assigner (Mj.) et Assiner, v. n. — Faire de
la l£te un geste affirmatif. Ex. : Alle assignait
avec Je menton. V. plus bas Assiner.
As8imetiter, v. a. — Assaisonner, accom-
moder avec des ingredients. V. Acimenter.
Assiner CMJ.), v. a. — Assiner. || Designer,
indiquer — k>u menacer du doigt.
Et. Hist. — 47/est le lat. Assignare dans son sens
propre, et dans le sens du d£r. fr. Assiner. Les deux
verbes se confondent. Le g ne se prononcait pas au
xvir 3 s. — Cf. u\n sinet. — « Tu trouverais...
assener, pour frapfcer ou on visait, et proprement
d'un coup de main.\» (J. du Bell., D. ct 1U., 1. II
vi, 46.) s
— « Regarde coVn me e ^ e assine
Son amy soubz naubepine. » (God.)
Assire (Lg., Mj., lWi.), v. a. — Se conjugue
comme Lire. — Asieoir, assire la buee, —
preparer la lessive. |iye vas m* assire ; assise-
vous done. — Syn. d\ Assieler. Cf. S*assidre.
(Jaub.) i
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(poogle
ISTANTE — ATfiTER
55
Et. — De>. direct du lat. Assidere, forme* exac-
tement comme le fr. Rire de, Ridere. — Hist,
t Mais si en cest habit je m'assis a table, je boiray
parDieu ! (Rab., G. I, 39.)
Assistant* (Sc). — « J'suis ben assistants »
— Assez fatigued pour m'asseoir, ou : j'aime
a m'asseoir.
Assister (Mj.), v: a. — Accompagner qqn
dans une circonstance importante de son
existence, etc. — Ex. : II ne s'en e>a pas dans
la terre sans que je Vassiste. \\ Assister la
crone, — donner a la qu§te.
Assltoir (Lg.), s. m. — Siege.
Assobrer (Lg.)i v - »• — Assommer, abrutir.
Syn. de Essodir. || Abatt/e, 6craser de sora-
meil. Syn. de Endovrer.
Et. — Du lat. Ad, Superare. Cf. Souverer.
Assodir. (Sp.) v. a. V. Essodir. Assommer,
elourdir par des coups.
N. — Assodd, malade sans ressource ; homme
accable. par la maladie et qui, selon l'expression
vulgaire, ne tient plus comple de soy. (L. C.)
Assolr. Pour : hier soir. V. Arsoir.
Hist. « 1^ vilain d'assem'r a plants ses immon"
danites a notre porte. » (B. de Very., M. de parv.*
Ill 139.)
Assolider (Mj., Lg.), v. a. — Consolider,
rendre solide.
Assort (Zig. 122), s. m. — Position conve-
nable.
Et. — Assortir, fournir, mettre en etat, disposer.
— Assorter, — munir, fortifier (suam cuique sor-
tera assignare). D. C.
As8o*ir° (assoqui) (Mj.), v. a. — Desse*cher,
ratatiner, racornir. — Gf. Aste (Jaub.), s6che-
resse.
Et. — Lat. JEstus ou ^Estas. — V. Sti (Jaub.)
Assourler (s') (Lg.), v. r£f. — Se soucier.
Ex. : Je m'en assoucie pas. Cf. Aboulouner.
' Assoniller (Segr.), v. a. — S'asseoir sur la
paille, se dit des hommes et des animaux
(Mix.).
N. Mettre de la litiere sous les animaux. V. Souil,
poussiere d'un appartement, balayure. (Dott.). Cf.
Ensouillure.
Assofiler (Zig. 145 ; Mj.), v. a. — Presser,
serrer, comprimer, tasser, fouler. — Tasser,
p. ex., dans une poche.
Et. — De>. du fr. Souler, lat. Saturare. Assouler
des objets dans un cofTre, une malle, c'est : saturer
cc colTre, cette malle, les remplir aussi eomplete-
ment que possible. Metaphore expressive. — On a
propose Assolidare. — V. Assaouler comme Ton
prononce a Lue\ Cf. Assoler (Jaub.)
Assontrer (s 1 ) (Lg.), v. r6f. — S'accroupir.
Syn. V. tfamouir. De>. de Soutre.
Astasle, Stasie, et meme Tasie (Mj.), n.
propre. An as tasie.
Astkeure (A c't'heure), adv. — Main tenant,
tout a Pheure, a T instant. Cf. Assheure-ci.
Et Hist — Contraction du fr. t A cette heure,
ou p.-e\ forme directement du lat. : ad istam
horam. — Brant6me emploie souvent ce mot qu'il
dcrit : A sVheure : * A sCheure done je puis bien
dire qu'a hon escient je triomphe de vous. »
(D. gal., D. 1, 35, 25). — « J'en ai assez parle
as th ure, j'en parlerai encore. » (Id., Vie de Mar-
guerite, reine de Navarre.) « Moy asteure et moy
tantost, sommes bien deux. » (Mont., Ess., Ill, 9.)
— k J'ay des pourtraicts de ma forme devingt-cinq
ans, je les compare a celuy a" asteure. » (Id, ibid., 13)
— Asturs (Marbod.)
|| Fu. — Astheure-ci, m^me sens. — II est venu
me charcher, e. pis astheure-ci, i veut pu v'nir. »
Asthme (asme) (Tim.), adj. qual. pour :
Asthmatique. II est asthme. On donne au
malade le nom de la maladie. « II ne peut-
guere travailler, il est asthme. » V. Asme,
Astre.
Et. — D'un mot grec, — respiration.
Astir (de Y) (Sar.), s. m. — Astique (Fu).
s. f. — De T^lastique, du caoutchouc, de la
gomme gutte. || II a perdu Yastique de son
chapeau.
Astlf&iller (Lg.), v. a. — Attifer. Syn. de
Querter. Cf . ArtifdiUes.
Astlquer (Mj.), v. a. — Sens special de :
Appliquer avec vigueur. Ex. : II te illi a asti-
qui un coup de varge de fouet sus la goule ! »
Astre (Asme), s. f. « Ceux qui avaient un
astre sus la poitrine. » (La Trad., 250,36).
At. — 3 P pers. sing, indie, pres. de Avoir.
Ex. : II at ein beau gorin. — Cf. II vat.
Et. — C'est le t regulier de la 3° personne.
Hist. — « Son quiev, que il at coronet,
To lo laiseret recimer. »
(Son chef (sa tete) qu'il a tonsure, il le laissa se
couvrir tout en tier de cheveux. — Vie de S. Ltger.)
Atardlver (s'), v. r6f. — S'attarder, rentrer
tard, Stre longtemps. — De>. de Tardif. —
Syn. de s' Abassheurer.
Ate bite ! — OnomatopSe indiquant T6ter-
nuement. || Fu. — Atichum !
Atelier, (a), (Mj.), s. m. — Atelier. Cf. Cdlice.
Et. — C'est le lieu ou Ton prepare les attelles,
qui sont de petites planches ; en un mot c'est
. l'atelier du menuisier ; de la le sens a passe a toute
espece d'atelier. On a longtemps ecrit : attelier. La
}>rononciation Atelier. . ., a conserve la trace d'une
ettre disparue : astelier : « lis avoyent conclu de
jeter mon hastelier a bas. » (Patjssy, 9. — Litt.)
Atermer (s') (Sp.), v. reX — Murir. Venir
a terme, arriver a maturity complete. Cf.
s'Abouttier.
Atfsser (Lg.), v. a. — Disposer r^guliere-
ment en tas des branches couples pour les
fagoter.
Et. — - Der. de Tesie.
AtSter, Attfter (Mj.), v. a. — Tenir tete a
qqn, l'irriter par son obstination. || V. re*f.
s'Atteter, — s'entSter, s'obstiner. Cf. Enteter.
|| Discuter vivement et passionn£ment avec.
Ex. : Quand il a bu, faut pas Yatteter. De :
tele.
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ATIGOCHE — ATTIGNER
Atigoehe (Mj., PL), s. f. — Excitation, pro-
vocations, agaceries. — V. Attigoche, Aticoche.
Caresses.
Atigocher (Mj., PL), v. a. — Agacer, taqui-
ner. V. Attigocher.
Atlnter (Mj.), v. a. — V. Timer. Enchan-
teler.
Atout (Mj.), s. m. et tern. — Fig. Coup vio-
lent recu, horion. Syn. de Hampane.
N. — En jouant aux cartes on dit qqfois : Atout,
ratout, ratatout, passe mon pique, enfouie M"" la
Pre7ete (a La Membrole. — MtN.). — A Mj., ce
nom est souvent du f^minin ; au Lg., il Test tou-
jours. Ex. : As-tu ine atout ? j'en ai encore yine.
Et. Hist. — Le premier sens semble venir par
analogie du coup port6 au jeu par la carte maltresse.
Dans ce dernier sens : Jouer a-tout, jouer de son
reste, ou nYpargner rien, faire tous ses efforts.
« Quand ils se virent ainsi assiegez, si joudrent
a tout, car ils avoient assez canons et artillerie. »
(Journal de Paris, sous Charles VI et Charles VII.
I, C.)
Attapir, et (s') (Lue). — Se blottir, se mettre
a Labri. V. Tapir. — Syn. de se Boutnir.
Hist. « Et pource que la dart* 4 de ses oevres ne
demeure atapie en omores ne en tenebres. » (Join-
ville. — D. C.)
Attaque (Mj.), s. f. — Dans la locut. Eter
(Tattaque, — §tre solide, capable d'attaquer
ou de se d£fendre, en parlant d'un homme,
d'un animal ; — hv^prochable, en parlant
d'un ouvrage. Ex. : Ein gars <T attaque.
Et. — C'est la prononciation picarde de . atta-
cher. Musicien d'attaque, d'un orchestre ou d'un
chceur, que les autres doivent suivre pour l'attaque
de la note qui commence un passage (Diet gM.).
— « Coupeau marchait de l'air esbrouffeur d'un
citoyen qui est d* attaque. » (Zola.)
Attaquer (Mj.), v. a. — Fig. Interpelle/,
apostropher, adresser la parole a qqn, meme
sans intention agressive. V. Attaque.
Et. Hist. — h Un Picard, mend au gibet, aima
mieux y otre attache", pendu et strangle, que
d'^pouser une fille boiteuse, disant a l'executeur :
« Attaque, attaque, elle cloque (cloche). Menage. —
— Moisy resume bien ces deux sons : * Attaquer,
en dialecte normand, et attacher, en vx fr., signi-
fiaient tout a la fois : assujettir une chose a une
autre et : exercer un acte degression. » Attacher
a perdu ce dernier sens en franc., et cette lanjrue,
f)our 1'exprimer, a emprunte au dialecte normand
e v. attaquer, lequel, en ce dialecte, a conserve les
deux acceptions. Aug!, to tack. — Cf. taque,
taquet.
Atteeher (Lg.). — Attacher. Changement
frequent de Ta en e.
AUeindre (Mj.), f v. a. — Aveindre. — Ex. :
Atteins done les allumettes et me les donne.
Syn. de Avrcr. j| Fig. — Atteindre de loin,
— etre influent, avoir le bras long.
Attelage (Mj.), s. m. — Sens special. Equi-
page, attirail. Syn. de Adrigail. j| Encombre,
embarras. Ex. : Cinq enfants et y eine femme
malade, ca illi en fait d'ein attelage !
Et. — B. L. Astellare. On donnait le nom d'as-
telet au bois du collier des chevaux, de la Atteler.
Ce mot vient done de : as tele, ou, comme nous
eerivons aujourd'hui, attelle. Lat. : hastella, petit
baton, de : hasta, baton, lance (Litt.). — « De Ad
et Telum, au sens non classique de timon, fleche.
(Diet. gtn.).
Attele, part. pas. (Lg.). — Ben atteU, mal
attete, — qui a un bon, un mauvais attelage,
c.-a-d. qui est bien ou mal pourvu d'animaux
d'attelage. Cf. DesattelL || Partout, au fig. —
Mal attett, — engage" dans qq. mauvaise
affaire.
Attelee (Sa.), s. f. — Attelage. Syn. de
Harnais y Charrue.
Attelles (Fu), s. f. — Pieces de bois aux-
quelles on fixait les boaufs pour les faire
tourner le moulin a battre, avant la batteuse
a vapeur.
Atteloire (Sp.), s. f. — Cheville de fer
mobile qui se loge dans un trou du croc ou
proueil, et y fixe la prouilli&re du croc ou
proueil qui precede.
Attendant, e (Mj.). adj. verb. — Qui
attend avec patience. Ex. : Noute jument
n'est point attendanle. Cf. Faisant, etc.
Attendillon (Mj.), s. m. — Petite quantite
de nourriture que Ton prend pour pouvoir
attendre le repas.
Attendis (Sp.), s. m. — S'emploie dans la
locut. adv. A Vattendis, — en attendant. —
A La Romagne, on dit : En attendis. || Fu. id.
Attendre (s') (Segr., Mj.), v. r6f. — Penser.
Ex. : Je m' attends quMl vienne, — je pense
qu'il viendra. || Mj. Je rrtattends qu'il va
venir, — j'espere qu'il viendra.
Et. — S'attendre, avec. le sens d'espe>er, comp-
ter, serait inintellicrible si Ton ne connaissait pas a :
attendre un autre sens que celui qu'il a aujourd'hui.
Ce v. signifiait aussi : faire attention, ce qui en est
le sens propre — S'attendre, o'est done : s'appli-
quer a, tendre son esprit a. IJ'ou le sens actuel.
Attentlonnant, e (Mj.), adj. verb. — Absor-
bant, qui exige beaucoup d'attention. Se dil
d'un travail. Syn. de Appliquant.
Atteter. V. Ateter.
Attibrail (Fu), s. m. — Attirail, tourment
« Quel attibrail ! » Syn. de Enquibrage,
Encfietribi.
Atticoehe-gof he (Mj.), s. f. — Excitation,
provocation. Ex. : A illi fait des atticoches. \\
Agaceries. || Poires d'atticoches, — agaceries.
Atticocher gocher (Mj.), v. a. — Lutiner,
p,*ovoquer, exciter, aguicher. — P.-e\ diminut
du fr. Attaquer. A rapprocber du francais
Asticoter.
Attifalls, Atflfiaux, s. m. — Pour attifets ;
proprement : Ornement de tete pour les
femmes, d'ou : parure en g6ne>al.
Et. — A, TifTer, parer la tete ; du flam, tippen,
con per le bout des cheveux.
Attigner, Attiner (Fu), v. a. — Provoquer,
irriter un animal. Ex. : Ne va pas attiner
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ATTIGOCHE — AU-DESSUS
57
les aboilles, a te mordraient. — I se sont
attines apres li. — Attiner un chien, l'exciter :
Attine-le done point, i va te mordre. || V. ref.
s' Attiner, — s'acharner, s'ent§ter. N. Mieux,
Aquiner. D'ailleurs ti se prononce qui.
Et. Hist — Du Canoe le fait venir du german.
Atia, atya, — lat. odium, haine (angl. to hate).
Atine, Taction d'animer, d'exciter. — « Ledit
J eh an, s'attayna et entra en chaleur et fureur. »
Attainer, — facher, irriter, courroucer. Attaineux,
querelleur.
Attigoche, er (Pell.), v. Atticoche, er.
Attlntor (Mj.), v. n. — V. Timer.
N. — fitablir un objet quelconque sur des tins*
qui sont des pieces de bois horizon tales un peu
inclinees dans le sens de la longueur.
Attrappe-ehlens (Mj), s. m. — Sorte de
demi fermeture dans l'ouverture d'une haie.
(Figure : < ).
Et. — Ainsi appetee parce que les chiens, qui ont
es coutvs de long (proverbe), sont censes ne la pou-
voir franchir. V attrape-chiens laisse un passage
sinueux que l'homme peut franchir de plain-pied,
mais qui arr£te completement les bestiaux. Gf.
Olivette. || Fig. Par jeu de mots : Aller au couvent
de Vattrape (la Trappe), pour : se marier.
Attraper (Mj.), v. a. — Toucher, heurter,
atteindre. Ex. : II m'a atlrapk dans Peil avec
ein bois. || Gagner une maladie. Ex. : Tu vas
attraper ren de bon. — II a altrapk ein velin
d'eau. — Illy a deque* attraper sa mort. —
Attraper du mal. || Attraper ein queneau, —
devenir enceinte. || Attraper des pou6es; des
puces, — etre infests, par contact, de poux,
de puces. l| Invectiver quelqu'un. Syn. de
Engueuler.
Attrichoter (Lg.), v. a. — Attacher en
liasses. Ex. : Attrichoter des oignons. .D6i. de
Trichotee.
km l (Smf., Sar., Po.), pr6p. — Avec. Ex. :
Je l'ai vu prendre ein vipere au les mains. |l
A Mj. mejne, ou ce mot n'est plus employe^ il
s'est conserve dans la vieille locution : Au
respect parte. — V. Gorin, Noble.
Et. — Contraction de Auvec. — Hist. « Vente...
par Jean de Lambe « de tous les frus, esues, quelle-
t*^ o toz les droiz, aucions, convencions que il
avait... en un arpent de vignes. » (1282. Inv.
Arch., G. 46, 2.) — "Ou (au) carrefour de la porte
Angevine, la oti Ton vend la char o le pain. »
(1299. Id, ibid., 48.1.) — Une pidce de vigne et une
pi^ce de terre o les haies qui y appartiennenl. »
(1297. Id., S. //., 54,2.) — « Une meson o le courtil
et o toutes les appartenances a La Barre. * (1322.
Id, ib., 72,2.)
Et. — « Ot, od. o, ob, — pr£pos. avec. — Du
lat. apud, * aput. Le p de * aput s'est adouci en b,
v, et nnalement vocalise en u. — apt, abt, avt, aut,
ot. o ; en sorte- que apud et aut donnent en defini-
tive Tun et Tautre O. — V. O, ovec. — Nous avons
adopts la graphic .4m, a cause du mot Auvec et de
la prononciation. Ovec serait p.-e. preferable.
Au *. — Remplace souvent la terminaison
al au singul. des noms. Un chevau (j'vau), un
animau. Cf. Maufaisant, pour : malfaisant.
Am \ prononcl ao. Chaosses, pour :
chausses ; caoser pour causer, etc. (Le Lou-
roux, Z. 139).
Aubade (Mj.), s. f. — Raclee, rossee, votee
de coupe
Et. — C'est le mot francais pris au figure" et iro-
niqueraent, comme l'indiqueraient ces vers de
Regnabp
. . . Qu'il aille au diable'avec sa serenade,
Je vais songer a lui donner r aubade, raoi,
(La SMnade, Sc. 1.)
— Charivari. (Diet, gdn.)
Aubarge-lsse (Mj.). — Auberge, auber-
giste.
Et. — De l'aha, heriberga, tente de campement,
de heri, armee et bercan, proteger. — Ancienne-
ment, logis : h£berge ; heberger.
Anbepin, s. m. — Aub^pine. Cf. Ebaupin
(Ec), ou Ton dit mSme : du Nbaupin.
Et. — De : aube, pour : albe, de : albus, blanc
et de : spina, epine. On trouve aussi Ebeaupin.
Anc. fr. Aubespin, plus pres du latin. — RfcGNiER,
Stances .
— « Naguere vert, sain et puissant
Comme un aubespin florissant. »
— « Bel aubespin fleurissant, verdissant r
(Ronsard.)
Auberger, pour : h^berger. — V. Aubarge.
Anboor (Mj.), s. m. — Aubier. || Fig.
Duplicity, difficulty, chicane. Ex. : Avec moi
y a pas d'aubour. || Fu. Y a pas d'aubour dans
la filasse. — On montre a M. Gaspard la pho-
tographic de r assassin presume ae M me Gas-
pard. II re*pond : « C'est bien lui, il n'v a pas
d'aubour. » (Le Petit Courrier, 17 avrif 1907.)
Et. — Du lat. Alburnum (Plinb), der. lui-m A me
de Albus, blanc. Cf. I'aube du jour. — N*y a pas
d'aubour, dit-on, quand une alTaire va toute seule,
iu*un marche est completement bon ou fait avec
les gens loyaux et sftrs. » (Raynouard.). — N. Ce
mot est emprunte a la langue des marchands de
bois pour charpentes : ils doivent livrer l'arbre
equarri, d^garni de son ecorce et de son aubour
consider^ comme une tare.
Aabonrfoln, Aoroofouin, s. m. — Bleuet.
Le mot francais est Aubifoin, nom vulgaire
de la centaur^e bleue. — Syn. de Bleu-bleu.
Aubuy, Aaba, Aubus. — Tuf decompose*
plac^ entre la terre et le tuf, a Saumur, a
Thouars. P.-6. de Alba, blanc (M£n.).
Hist. — Les Aubuees, Aubuez, Aubus. Noms de
localites dans l'lndre et dans la Nievre. D^r. p.-^.
de Albus, a cause de leurs terres crayeuses et bian-
chatres ou de leurs plantations d'aubiers (saules).
Jaitb.
Andacer (Mj.), v. a. — Exaspe>er, outrer.
|| V. r6f. S'emporter
Audaeienx (Mj.), adj. qual. — Insolent,
impertinent
An dessds (Lg.), adv. — Au-dessous.
An-dessos (Mj.), adv. || Venir au-dessus de,
— venir k bout de, triompher de, Femporter
sur. Ex. : Vela ein dvrage, je sais pas si je vas
queuquefois en venir au-dessus.
I
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AUDRET — AUSSIT'
Hist. — t . . . La seconde commere
« Vint au dcssus de ce qu'elle entreprit. »
LiA Fontaine, La Gagcure.
Andret (Mj.). — En face. S'emploie seule-
ment avec la pr£pos. de. Ex. : J'6tais audret
de chez ieux. — Je demeurais audret de
sa maison. V. Dret.
Au£. Avec. — Auk le soule\ — avec le
soleil. V. Au (Men.). V. O, Ovec, Auvec.
Anfege (Segr.), adj. qual. — Fier, orgueil-
leux, peu causant. « C't homrae n'est pas
aujkge (M6n.). Cf. Ruff age.
Hist. — Aufaige. Nom de dignity Nos anciens
auteurs, qui dgfigurent les noms orientaux, sup-
posent qu'aufaige est, chez les Sarrazins, le nom
d'une dignity approchant de celle du roi.
t Ne say s'ii est roy ou aufaige. » (L. C.)
Anfrage (Mj.), s. m. — Naufrage.
Et. — C'est le mot franc., avec la chute de l'n
initial. Cette aphe>ese est due a ce que dans Pexpres
sion : un naufrage, l'n du subst. a 6t6 confondu
avec l'n final de Particle. C'est !e contraire de ce
qui s'est produit pour : nanse et tant d'autres mots.
Auge (Lg.), s. f. — Etre ou rester dans
Vauge, — rester en arriere de son travail
vis-a-vis de l'ouvrier avec lequel on maconne
de concert. Langue des m aeons.
Aageon (Mj.), s. m. — Fosse remplie de
fumier et servant de couche pour cultiver les
citrouilles, melons, etc. — Ex. : On voit d6ja
des formes de palourdes dans Yaugeou. —
De>. de Auge. V. Aujou. Syn. de Tombe,
Raganne, Ragdille.
Augment (okman) (Mj.), s. m. — Augmen-
tation, accroissement, extension. — Se trouve
au xvi e s.
Aajord'hal. — Prononc. vicieuse. On dit
mSme, pour renforcer le pteonasme : Au jor
d 1 aujord hui.
AdJod. V. Augeou (Bri). — Fosse qui recoit
le cep de vigne qu'on veut planter. || Qqfois :
gorgeure, a SI. (M£n.). — || Bl. Un aujoux, —
fosse" creusS pour couper les racines d'un
arbre. || Q., Zig. 171. Une tranchee. || Ec.
Pour : au jour.
An mailles (Lg.), adj. qual. plur. — B§tes
aumailles, — betes a comes.
N. — Ce mot, supprim6 par PAcadSmie et
not6 comme vieux par le Dictionn. gene>., est
toujours en usage au Lg.
Et. — Animalia. — Hist « Y ayant tout droit
d'y faire paturer leurs betes aumailles. » (lnv.
Arch., E. S. s., Ill, 172,1.) — « Bestes belines,
aumailles et chevalines. » (God.) — N. Le plur.
neutre Animalia a 6t6 pris pour un f£min. sing.
An mas — Instrument pour la pe'che dans
nos rivieres ; espece de filet. Lorsque les
mailles des filets sont triples, ce sont des :
aum6es en fr. (Men.). — N. Je n'ai pas pu
retrouver la trace de ces mots. Faut-il y voir :
mailles, tramail?
Anmiere (Fu), adj. qual* —* Nozille au*
mitre, — noisette cultive*e, par opposition a
noisette des champs.
Anne i s. m. — Aune des pr6s. (Batabd,
Aun6e, inula helenium.)
Aune * (Ec). Longueur de filet. V. Apciis-
sures.
Anparavant (Mj., etc.), pre>. — Avant.
Ex. : J'^tais rendue ben longtemps aupara-
vant lui. || Auparavant que, ou : que de, —
avant de.
Hist. — « De sorte que son atne\ auquel le fief
est e"chu, venant a d£c6der auparavant luy...
(Cout. du Poitou, II, 217, Art 280.) — Employe
par Corneille. — Vauoelas blame cet emploi.
Anqoeon, anqnenne (Mj.), adj. indeT —
Aucun. I| Auqueune part, — nulle part. Cf.
Ieun, pour : un.
Anqnennement (Mj.), adv. — Aucuneraent
Aure. — Le vendredi aure, — le Vendredi
saint.
Hist. — « Le vendredi 9 avril est dit le Vendredi
saint, alias le Vendredi aurL » {lnv. Arch., I J I,
E. S. 8. p. 424, 2.). — Etym. Adorare, vx. fr. Aore.
Anril, s. f. pour : Oril, oreille.
N. Cf. Orillard, qui a de grandes ore i lies ; oreil-
lette, petite oreille ; oreillon. — Aurillade, coup
sur les oreilles. — Hist. « Icellui Simon dist au
suppliant qu'il lui donrait telle joee (coup sur la
joue) ou aurillade qu'il le feroit cheoir a terre. ■
(D. C.)
Anrlole (Mj.), s. f. — DaphnS laur^ole. I!
Ec. Lauriol.
N. — On peut ici constater l'apherese de 1 initial,
pris pour l'article la. C'est le contraire de ce qui se
produit pour Labbe, Lierre, Ahaie, etc.
Aury. s. m. — Nom vulg. de PHesperis
alliaria. (Men.) — Julienne ailiaire de
Batard. Ailiaire.
Ausanne (Sp.). V. Lausanne,
N. — Je serais tent6 d'6crire Hosanne et de rap-
porter ce mot a l'h£breu Hosannah. II est a remar-
ouer, en effet, que Ausanne et Lausanne designent
deux plantes gui fleurissent au temps de Paques
au temps des Hosannah !
Et. — « Hosanne, Osanne, buis b£nit du dimanche
des Rameaux ; le jour ou le dimanche de VOsanne.
— Au mot Seuzannes : — primevere sans tige ou
a grandes fleurs. P.-e\ pour : hozannes, de hosanna.
le temps de Paques, comme qui dirait Paquerettes.
— Cf. Alleluia, Pentecote (Jaur.). — « Nous estan;
en la Rouchelle vers la fin de 1315 ; au commen-
cement de Tan 1316, environ VOsanne (L. C).
Angst- ben. — D'ailleurs. Ex. : JVirons
point annuit, aussi ben j'n'aurions point le
temps.
Anssit' (Mj.), adv. — Aussi. || Ec. On dit
aussi, sans t sonore. || Cette forme ji>st
employee que lorsque Tadverbe termine la
proposition. Ainsi on dit : J'y 6tais, et ielle
aussit\ — Mais on dira : A illy 6tait aussi
ielle. || Aussi... comme. — Je s£ aussi fort
comme te\ || A la fin d'une phrase, sorte d'in-
terjection marquant le depit. « II arait du
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AUSSITOUT - AVALAGE
59
venir pus tout, aussiC — Dame ! aussi? I tu
n'arais pas pu roe le dire !
Aossltont — Aussitdt.
Aessl yral — Affirmation renforc6e Ex.
I va chk d'la pike arsoir, aussi vrai que j'ai
nom Piarre ! || Vrai de vrai !
Autant (Mj ) — Autant que de, — corres-
pond au franc. : On peut le regarder comme.
Ex. : II est si malade qu'il est ben autant que
de pardu. || Autant... comme, — aussi...
que. || Autant comme autant, — tant et tant,
tant et plus, autant qu'on voudra. Ex. : Des
preunes, y en a c't'annee autant comme
autant. — Je illi en donnerai autant comme
autant. || Autant dire, — c'est comme si on
disait. Ex. : Tu me demandes six-vingts pis-
toles de ta vache, autant dire que tu ne veux
pas me la vendre !
Hist. — « A tes hautes entreprises e*tre autant
favorables, comme envers toy il a este liberal. »
(J. du Bell., Dddic., p. 2.) — * « Autant les indoctes
comme les doctes. (Id., De"j. et III., II, 11, 56.)
— « Le regret que jectea sur ma cendre
Me griefve autant comme il ne vous vault riens. »
(G. C. Bccher, 251, p. 239).
. . . Dins la restanco.
Poudes la faire beure, autant comme vous plai.
(Dans l'ecluse, vous pouvez la faire boire autant
qu'il yous plait. — Mireille, p. 156, 4*.)
Antefois f et (Mj.). — Autrefois, au temps
jadis.
Antel (Mj.), s. f^minin. — Ex. : I disait sa
messe a la grande autel. — Cf. HStel.
Aqte or (Mj.), s. m. — La cause. « JVen
s6 pas Vauteur — ce n'est pas de ma faute. —
« La pie*e est Vauteur que je n'arons guere
de poumes c't'annSe. »
An tor (Mj.), s. f. — S'emploie dans la
locut. : Jouer d'autor, — jouer d'autorite,
c.-a-d sans reprendre de cartes, a l'ecarte. —
On dit aussi : Jouer d'achar-(nement).
A a to or (Mj ). — Autour de, — aux envi-
rons. Ex. : C a vaut autour de 35 sous. Syn.
de : Dans les. || Lg. — Tout autour de, —
tout le long de. Ex. : En faut de la pansion
pour nourrir tren te pieces de betes toutautour
de Tannee !
Autre (Mj.). — S'emploie comme exptetif
dans la locution : Eux autres. Ex. : I
creyant vantiers qu'i n'y en a que pour
eux autres/ — Cf. le franc. Nous, vous
autres. || AH' est morte ces autres ann6es, —
il y a quelques ann^es. (Li., Br.). || Lautre
hier, — avant hier. || Fu. — Uautre ann6e,
— l'ann^e derniere. — Une autre ann6e, —
Fanne'e prochaine, l'annee qui veint (vient).
Autre men t que (Mj.). — Bien plus que.
Ex. : Ses vaches sont autrement belles que les
sieunes (celles) du patron ; a ne illy vont ni a
ne illy veinnent (il n'y a aucune comparaison
a etablir). || 11 est ben raide, mais son frere
est autrement fort. — M. X . . . a ben de que
faire, mais M. Y . . k est ben autrement ricne.
|| Autrement que ca, — sans cela, sinon. Ex.
Pour 40 pistoles, j'en se\ mais autrement que
ca n'y a ren de fait — Cf. Diff&remmenU —
A 6te* employe* par Pascal.
Anvee (Sar.). Avec. — N. Ce mot a vieilli,
mais il est encore assez usite" dans la region ;
moins toutefois que sur les conflns de la
Loire-Inferieure. V. Au, O, Ovec. — Je prete-
errais Ovec.
Hist. — « Du moulin de Bollent ovecques l'estanc
et le cours de l'eau et ovecques les mouvans et
appartenans et tournans audit moulin. » (1405,
Inv. Arch., H, I, p. 259,1.) — « A Estienne Mire-
pais, armeurier, pour faire la coupe d'un bacinet
ouvesque l'estrophe, vn I. » (1377. Id., G, 23, 1.) —
* Pour venir empres nous et ovesques nous en la
guerre de Flandres. * (1312. Charte de Charles III.
P. Marcheoay, p. 37.)
— « Perrin, quarche ton chalumia (bis),
Plante m'y tni tous tes agneas
Per venir ocque nous ;
Vins t'en veure thieute chouse de bin
Que j'allons veure tertous. »
(La Trad., p. 201.)
Auveret (PL), s. m. — Sorte d'oiseau. V.
Ape ret.
Auvin (Lu6), s. m. — Or vet — Cf. Envrun.
Hist. — « Si l'auvet voyait,
Si le sourd entendait,
Nul homme ne vivrait. » (Prov.)
N. Calomnie ; ces deux reptiles sont peu malfai-
sants (de Montes.)
Auvis (Le\ Lg.), s. m. — Etincelle qui s'6-
chappeen p^tillant d'un tison enflamme\ —
Gendarme. — Syn. de Berton, Fombriche.
Auyoo (Lp.). Ou. V. Oyou, Eyou. \\ By.
Eyou que?
Avacher (Mj.), v. a. — Aplatir, abattre,
^eraser, faire tomber, 6crouler, Sbouler. ||
V. n. S'afTaisser, etc. — Syn. de Avdcrer. Pour
Avachir, fran$. — || Fu. S'aftaisser sous la
charge.
N. — Au jeu de saute- mulet, le joueur qui
avacht; perd le coup. — A savoir si le mot, dans ce
sens special, ne vient pas de : vache ; car la vache,
saillie par le taureau, s'aftaisse presque toujours,
si bien qu'on doit la soutenir par deux leviers
croises en X. — « Les Latins appelaient Flaccus
ceux qui avaient les oreilles pendantes et avachies. »
(Du Pinet. Pltne, XI, 37, — God.)
Et. Hist. — Impossible de rattacher ce mot a :
vache. De A, plus le verbe aha, weichjan, enerver ;
all. mod. weich, mou. — «< Je ne cherche qu'a
m'anonchalir et avachir. » (Mont., IV, 76.)
Avftcrer (Sp.), v. n. — Plier, tomber, £tre
Scrase" sous le faix. || S'affaisser, s'6crouler.
Syn. de Combrer et Avacher.
Availles (Lg.), s. f. plur. — Lavures.
N. — On pourrait croire au premier abord que
ce mot est de la famille de Aivee £t der. du lat.
Aqua. C'est une corrupt, de Lavailles, par apherese
de l'initial. Cf. Ausanne, Etanies, Ecomotif.
Avalage (Mj.), s. m. — Pilotage d'un
bateau a la descente de la Loire. — De Aval.
N. — lies avalages sont faits par des mariniers
appeles Toutiers ; c'est une specialite. Chaque
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60
AVALfi — AVEINAGE
avalage de Mj. a Nantes sepaye aujourd'hui 20 fr.,
plus la nourriture a bord. C'est un prix fixe, quelle
que soit la dur£e du voyage.
Hist. — God. cite ce mot (1415-1416.) »
Avate, *e (Mj.) Fig. — fimactf, hale\ amai-
gri, creus6 ; se dit du visage. — Eine figure
avaUe, have, d6cham6e. — Les chairs se sont,
en qq. sorte, retirees en aval.
Et. Hist. — « Descendu, — pendant, en parlant
des parties du corps, joues, oreilles, ventre, croupe.
— Done : amaifrri, s'explique. — « lis ont l'echine
trop plate, le col trop roide et la cuisse trop avalie. »
(Ber. de Vkrv., M. de parv. Jaub.) — D'ou :
Avallouere, oesophage, facilite d'avaler. « C'est
eun houme qu'a eune bonne avalouere. » (Jaub.)
Avaler, v. a. — Avaler sa langue, — rester
muet, ne pouvoir r^pondre ; mourir. Cf.
Tourner de l*oeil.
Avale-toat-ern (Mj.), s. m. — Homme a
mine re*barbative ou dont 1'air est peu propre
a inspirer confiance. Ex. : I veint de passer
ein grand Avalc-tout-cru. || Escogriffe, tranche-
montagne.
Et. — S'explique de soi. — On dit qqfois : un
avaleur de charrettes ferries.
Avance (Mj.). — On dit : A Vavance, pour :
d'avance. Locut. contraire au bon usage. —
Par avance. || Fu. s. f. — Donne m6 de
V avance, j'cours pas si fdr que te\
Avance, £e (Mj), part. pas. — Avanc6e de
veau, en parlant (Tune vache qui touche au
terme de sa gestation. — De m£me, en par-
lant des person nes :
Hist. — « Excusez ma pensee,
Je ne puis la cacher ;
Vous £tes avance" e
Et pre*te d'accoucher. *
(Noels Angev.)
Avaneer (Mj., Lg.), v. n. — Aller, se rendre-
Ex. : J'ai avance j usque chez ieux. — Si t'as
le temps avance done jusque chez mon tonton.
— Eh ! ben, je vas y avaneer.
Avance- Mar (Mj). Avant hier. — Qqf.
Avant-z-hiar, ou Avans-hiar, qui sont meil-
leurs.
Avangeant (Mj), adj. verb. — Qui se fait ou
peut se faire vite, en parlant d'un ouvrage, ou
m§me d'une personne qui avance a la besogne.
Syn. de Epiitant.
Avanger (Mj., Lg), v. n. — Avaneer ou
aller vite en besogne ; faire beaucoup de tra-
vail en peu de temps ; etre avantageux. Syn.
de Epieter. Ex. : Tu n'avanges a ren. || Avanger
a chemin, — faire beaucoup de chemin en peu
de temps. || v. a. Faire aussi vite que, gagner
de vitesse. Ex. : I peut marcher, je Vavange'rai
ben. || Avanger a, — suffire a. Ex. : N'y a gens
d'avanger d illi brocher des chausses a cete*
brise-barrieres-la. Avanger a, — fournir de.
Ex..: On ne sarait avanger d la monnaie.
Bg. « Alle avance a Tdvrage, ma fille, alle
vient d'avoir deux jumeauxapres dix mois de
mariage. || Lue\ — Servir a. « Faut pas pleu-
rer, ca n'avange a ren. »
Et. Hist. — Ce mot, un des plus employes et des
plus caracteristiques du patois, est pour : Avaneer.
Du lat. barbare inusit£ Abiantare ; Pi voyelte
devient consonne. — « Ilz ne peuvent de present
avanger a bovre et leur conviendra espandre le vin
en terre, si d'ailleurs ne leur vient renfort de beu-
veurs. » (Rab., P., PrognosL, p. 585.)
— * Mais gaing n'auras qui A la perte avange. •
(G. C. Bucher, 132, p. 159.)
Avangenx, s. m. — Qui travaille vite |
et bien. Syn. de Avantageux.
Avant ! Interject. — « Avant, les gars !
pour : En avant ! || Mj., Ec. — Pousser avant,
— adv. — remonter a la bourde un bateau
contre le courant. Ex. : J'avons pousse* avant
jusqu'a Chalonnes. || Fu. Devant. « 11 est
avant toi al'ecole, pas vrai? || Ec. — Avant-z-
hiar. V. Avance-hiar. || Avant que de, avant de,
— Employ^ par Boileau, du reste.
Avantageux (Mj.), adj. qual. — Exp£ditif,
en parlant d'une personne. Ex. : Alle est vrai
avantageuse a Pdvrage. || Ec. Avantigeux. —
|| Qui se fait vite, en parlant d'un ouvrage.
Syn. de Epietant. Cf. Avangeant, Avangeux.
Avanteoeur (Sa.), s. m. Sein. Syn. de Fis-
tonneau, Avont-lait, Avant-trains, N6n£.
Hist. — Cf. Avant-scene, meme sens. Quadruple
illusion a leur saillie. « La future est tellement
volumineuse que, lorsqu'elle est au theatre, on ne
voit phi? que les avant-scene. » [Journal le « Gil
Bias », 29 janv., 1885. — Lob. Larch.)
Avant-trains (Mj.). — Les seins d'une
femme. Ne se dit qu'en plaisantant. V. Avant-
cceur.
Avant- tron (Mj.), s. m. — Trou destine a
£ tre elargi.
Avare (Mj.) — L'a, tres long. — Cf. Cdlice,
Atelier.
Avaron (Sp.), s. m. — Celui qui est ardent
au travail, ou qui fait semblant de PStre.
Arde'lion.
N. — Dans Jaub. « Avoirat, — mauvais ouvrier.
Avoirer, — faire negligemment, sans gout, f\ la
hate. — Ce serait le contraire; mais ce n'est p. 6.
pas le mOme mot.
Avartlr (Mj.). — Avertir.
Avartlssement. — Avertissement.
Avee (Mj.). — V. Au, Auvec, O, Ovec. S'em-
ploie dans certaines locutions au lieu de :
contre. Ex. : Alle est ben f£che*e avec moi. j|
Avec ca que, — et puis d'ailleurs. Ex. : Avec
ca que c'est commode de illy aller ! Avec ca
qu'alle est maline ! || Absolument : Avec ca !
exclamation qui marque V incredulity, —
qu'on vienne me dire que... Ex. : Avec ca que
les notaires travaillent pour des bons de
nosettes !
Et. — Forme regulidre, Avoec, de : apud hoc* en
cela.
Aveiller (Lg.), v. a. — Disposer en petits
tas, — du foin, pour le faire s6cner. Syn. exact
de Abeulotter. De>. de Veille.
Avelnage. — Redevance en avoine.
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AVEINDRE - AVETTE
61
Hist. — « Et est entendu ce doublage en la
maniere qui s'ensuit : c'est ^ s$avoir, pos6 que le
subjet, sur qui le devoir sera double^ doive ave-
nages, bled, vin, et plusieurs autres cens et rentes. »
(Cout. cTAnj., Art. 122, p. 86.)
Aveindre. Est francais. Sens un peu special.
(Ec., etc.). — Atteindre avec effort, precau-
tion, quelque difficult^.
Et. Hist — Ne vient pas de Ad-venire, comme
on pourrait le croire et comme le dit Littre, mais
de Abemere, emportef, devenu Avembre, puis, par
substitution de terminaison, aveindre. Cf. Gemere,
devenu : geindre. {Diet, ge'ne'r.). — Part. pas. —
Aveignu, — atteindu.
» Les bras de la croix sont bien haulx,
Autrement n'y peut-on avaindre. » (God.)
Avelne (Mj., Sal.), s. f. — Prononc. nor-
mande de Avoine.
Et. Hist. — Lat. Avena. « Jean, Sire de Ser-
maises, horn me lige de ses Feuries et Ayenages. . .
a 15 jours de garde a Beauge". » (1387. — D. C.)
— c Que la malheureuse avesne
Ne foisonne sur la plaine. »
(J. du Bellamy. Voeux rustiques.)
— c Jules, qui pour Te* tat se donne tant de peine,
Voulut aussi regler mon foin et mon aveine. »
(Bensbrade).
Avelner (Mj.), v. a. — Nourrir copieuse-
ment d'avoine, un cheval. || Par ext., nourrir
largement une personne. — De>. de Aveine
et doublet de Avoiner.
Aveneau (Mj.). — Havenet, s. m. — fipui-
sette, sac en filet pour retirer les poissons de
l'eau. — Syn. de Basse. || Au. — Pochettes a
6crevisses. Syn. de Balances.
Et. — Ce mot viendrait-il de : Aveindre T —
« On appelle ainsi (Aveniaus), outre le filet, des
jeunes gens des environs qui viennent dans une
noce sans gtre invites, prendre part a la danse. »
(Dott.)
Avenir (Mj.), v. n. unipers. — Seoir, aller
bien, £tre convenable. Ex. : Alle a eine coiffe
qui illi aveint vrai ben. — Ses farces ne illi
avennent point. \\ £a illi aveint point, — il
n'est pas bien de sa personne.
Et. Hist. — Du lat. Advenire. Le franc, emploie
J'adj. Avenant, qui n'est autre chose que l'adj.
verb. derive* de ce verbe avec le m£me sens.
— « Chascun doit faire en toutes places
Ce qu'il set qui miex li avient,
Car los et pris et grace en vient. »
{Rom. de la Rose.)
— « Aux femmes aussi mal avient.
Science que bat a un bceuf. » (Marot.)
Avents (Mj)., s. m. plur. — Le patois n'em-
ploie jamais ce mot qu'au pluriel : Les Avents
de Noel.
Et. Hist. — C'est un provincialisme ; il faut le
singulier. Arrived (adventus) de J.-Ch. ; par an to-
nomase, sa naissance ; par catachrese, un certain
temps avant Noel (Lrrr.) — « Et cou fu a l'entrde
des Avents. » {V iUehardouin, p. 34. — Jaub.) —
« D'autant que les frimas avaient 6t6 grands aux
Avents de Noel. » (G. Sand.)
Averet (Au.), s. m. — Volatile, oiseau
oisillon.
Et. — Ce mot est sans doute le diminut. d'un
mot inusite\ Ave, de>. du lat. Avis, Avem, forme*
au moyen du sufllxe eret, comme Dameret. —
« Averans, volailles (poules, canards, oies) d'une
ferme. De Avoir? (Dott.) — <c Ave>as, jeune bSte,
avorton. D. C. Averia, v° Averium.
Averlan (Mj)., s. m. — Individu, croquant,
quidam de mauvaise mine, suspect. Le mot
a vieilli.
Et. Hist. — On a fait venir ce mot de l'all. Haver-
ling, routiers, maquignons, de Hcever, dans le
Limbourg. II a le sens de : ribaud, paillard. (L. Mol-
land.) — « Je vous prie par grace, vous aultres,
mes bons averlans..., montez dessus et me les
amenez. » (Rab., G., I, 3, 11). — Lire Brant6me :
Sur les duels, 325. — « Ceux qui disent : J'ai vu
ceci ou cela autre part, sont des ch£tifs averlans. »
(B. de Verv., M. de p. II, 14.) — Ivrogne, bon
compagnon.
Avernette (Tm.), s. f. Aventure, his-,
toire. Ex. : En vela encore eine avernette ! ||
Me*saventure
Averon, Avron. Folle avoine.
Et. — Avena fatua ( Batard). — Aveneron (Litt. )
H averon (haver-grass), avoine sauvage. — A
remarquer que le mot Havresac veut dire propre-
ment : sac a avoine, du mot altemand. — Aveneron,
haveron. (God.)
Avte (Lg.), s. m. pi. — Petite plante d'or-
nement, bulbeuse et de la famille des liliacSes,
portant en corymbe, au bout d'une hampe de
0,30 a 0,40, des fleurettes blanches tres deli-
cates et tres jolies, mais qui r6pandent une
odeur d'ail.
1 r A vesse (Lg.), s. f. — Mollesse, paresse, fai-
n^antise. Ex. : L' avesse me prend. Syn. de
Flemme. — De>. de Avesser. Cf. DSvesser. —
C'est : la vesse, Gvidemment.
Avesser (Sp., Lg., Tm., Sal.), v. a. — Es-
quinter. || Abrutir de coups — ou de caresses.
I! Acagnarder, rendre paresseux, mou, lache,
faineant, un animal, par des caresses et des
soins excessifs. Dans ce sens c'est un syn. du
mot montj. Haquenir. V. Aniantir, Ajainian-
ter.
t Et. — De>. de Vesse, subst. verb, de Vessir,
ancienne forme de Vesser. Vent qui sort du corps
sans bruit et rSpand une mauvaise odeur. Lat.
popul. : vissire ; class., visire. — Implique l'id6e
de quelque chose de mou et de flasque. — Par
ext. Vesseur, poltron. V. Venette. Anc. franc. Vener,
vesner ; meme racine.
Avette (PI., Sa., Sal. etc.), s. f. — Abeille.
Et. Hist. — C'est le vieux mot francais qu'on
trouve dans les meilleurs auteurs. Lat. Apicula,
dimin. de Apem. — Des les premiers temps du
B. L. on trouve une tendance a substituer le b au p
du mot primitif. Puis le b est ^change* avec le v.
(Litt.) — Lat. popul. Apitam {Diet, genir.).
— « Quand Cupido, cest enfant impudique,
Sur Hymettus desroboit les avettes,
I,es desrobant, l'une tres fort le picque. »
(G. C. Bucher. 129).
— « Car comme les avettes, se voyant surprises du
vent en la campagne, embrassent des pierres pour
se pouvoir balancer en l'air, et n'estre pas si ays6-
ment transports es k la mercy de l'orage. » (S. Fran-
cois de Sales ,p. 550. — Jaub.)
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62
AVEU — AVOUEME
Aveu (Mj.), s. m. — Entremise, bons
offices, protection. Ex. : II a attrape cete
place-la par Vaveu de notre depute, — grace
a ; qqf. a Tinstigation de. || De Vaveu de, —
du consentement de.
Et. — C'est le mot f rancais dans un sens delourn6
?t tres special, le seul, du reste, ou nos paysans
i'emploient. — De Avouer. — Se>ie des sens :
Action de vouer, et proprement de vouer service
feodal ; puis, approbation; puis, reconnaissance de
ce qui est du ; nnalement, confession.
Aveaglette. s. f. — Planche que Ton met
ordinairement devant les yeux des animaux
qui vont pattre. (M£n.).
Avezer (s') (Lg.), v. pron. — S'acoquiner,
s'adonner a de mauvaises fr6quentations.
V. Avesser, son doublet.
Avlager (Mj.), v. a. — Ceder ou acquerir
moyennant une rente viagere. Syn. de Aren-
ter. Cf. Livrer.
Avinasse (Bg.). — Goule avinassee, rougie
par Tabus de la vinasse. Suffixe pejoratif.
Avinoehe. — Qui a trop bu de vinoche.
Avirer (Lg.), v. a. — Ramener, les bestiaux
qui s'ecartent. Ex. : Avire I avire / crient les
berg^res a leurs chiens quand les moutons ou
les vaches sont « passes en demage ». — De :
virer. Cf. Ravirer.
Avte. — Dans la locut. tres usuelle : M'est
avis pour : il me semble, je crois." || Lg. Pour
quel avis, — pour quel motif, a quelle occa-
sion? — Ex. : Pour quel av is est-il venu la?
Et. Hist — A, Vis, de visum, litteralement : ce
qui est vu, ce qui semble. Ce m'est a vis.
— « Deux Angles, vis m'est, me porteront. »
(Castoiement, 55. — De deux borgnes et d'u'n
vilain, et passim.)
... Et ce nous est advis
Qu'heures sont jours et jours pleines annees. »
(Rab., Ep. a J. Bouchet.)
A vision. — Pour : vision. Soudure de Par-
ticie. Cf. Aviso, petit navire eclaireur.
Hist. — « Vysion that appereth in ones slep,
advision. » (Palsqr., p. 285. — God.)
Avlsse (Chi.), s. f. — Syn. et doubl. de
Evis K — Vis.
N. — Cette forme ne s'emploie plus. Je la re-
trouve dans l'inventaire de Brodeau (V. Charlit)
de 1745. « Item, les deux tiers dans un pressoir a
deux avisses de bois. . . » — A ce sujet je remarque
que dans les anciens pressoirs a casse-cou, la poutre
couchee sur le cep n'6tait pas toujours un levier
engage d'un bout entre les jumelles et abaiss£ de
l'autre a l'aide d'un treuil. Dans certains moddles
cette poutre etait percee a ses deux extremites de
trous formant ecrous, ou s'engageaient de grosses
vis de bois a filets triangulares, a I'aide desquelles
on obtenait la pression. (R. O.)
Avivres. Pour Avives. — Engorgement des
glandes parotides du cheval. Anc. fran$.
Vives.
Et. — Vives est devenu Avives par assimilation
avec le v. Aviver. Suivant l'opinion du vulgaire,
le cheval contracte cette affection en buvant des
eaux vives. {Diet, gtn.) Dans l'Anjou on dit Avivres.
— « Jumentum cyclicum, bestes qui a les avives. •
— Var. Avivures. (God.)
Av' page. — V. Aveinage.
F Avoindre (Au.), v. a. — Aveindre. Syn. de
Ajoindre, Aveindre et de Avrer. Cf. Avoine,
aveine. Avrier.
Avoine de ear* (Mj.), s. f. — Moutarde. j.
Fu. — C'est le poivre. ||. Avoine a chapelet
(Segr.) j| Avoine folle. || Parmi les vieilles
especes de poires il y avail autrefois les poires
d'avoine.
Avoine folle (Lg.), s. f. — Folle avoine. Ex.:
L' avoine folle a de grandes piques.
Avolner (Mj.). — V. Aveiner. ^
Avoir, v. a. — N'y a pas, — locut ellipt.
qui signifie : il n'y a rien a faire d'autre, ou :
il faut absolument que je le fasse. Ex. : N*y a
pas, faut que j'y aille. || Bmploye pour Vauxi-
liaire etre. Ex. : II s'a pe>i, — il s'est tue\ —
Je niai coupe\ || Avoir de quoi, et m&me : de
dequoi. — etre a Paise. || N'avoir que de, —
n'avoir qu'a. Ex. : Vous n'avez que de prendre
par Tadress^e.
Conjugaison. Ina\ pres. J'ai, t'as, il at, j'ons ou
j'avons, v's avez, is avont. — Futur : J'arai,
t'aras, etc. Cond. : J'arais. — Subj. pres. : Que
j'aye, que t'ayes, etc. — Inf. pres. : Avrer. — Part
pas. : iu, ieu, e>u. — « Si je n'avais point y 6t6 k sa
r'devance, tu l'arais point ieue. » (Li., Br.). — V.
le v. Etre.
Avoir la peine de (Lu6, etc.), locut. a peu
pres syn. de Falloir. — Ex. : J'arai la peine
de le faire, — il faudra que je le fasse. — Tas
laiss6 tomber ta pieume (plume), Varas la
peine de la ramasser.
Avont- iait (Tm.), s. m. — Seins, Syn. de
AvanUlrains, etc.
Et. — II est possible que, dans ce mot, Avont
soit la preposit. Avant, puisque dans la region on
ne distingue pas Tune de l'autre les voyelles n as ales
an et on ; mais il est possible aussi que ce mot
Avont soit la 3° pers. plur. de Plndic. pres. du v.
Avoir. — Voir la con jug. de ce verbe. — Cf. Appa-
raissances. — LittrA Pexplique ainsi : « Terme de
boucherie. Maniement pair ou double, particulier
a la vache, place a la partie interne de la cuisse, a
la partie superieure du pis, et imm£diatement en
avant des vaisseaux sanguins qui se rendent aux
mamelles ou qui en emanent. Avant, Lait.
Avortonn6 (Mj.), adj. qual. — Faible, grele,
nabot, mal venu, qui a la tournure d'un avor-
ton. Se dit des animaux et des plantes.
Et. — Avorton ; Ab, Orior, — mal naltre.
Avona (Mj.), s. m. — Avou6.
Et. — Lat. Advocatus ; avocat et avoue\
Avonerie (Vr.), s. f. — Servitude, droit
qu'on avoue sur une propriety voisine, un
puits commun, etc. — Ex. : Les enfants ne
veulent pas, dans une succession, avoir
d'avoueries les uns sur les autres.
. Hist. — « Et pour exploicteurs pris en avouer ie,
en appl^gement ou il n'y a eu violence esdits
exploicts n'y aura amende. »{CouLa n Anj.,ArL6,p.l.y
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AVOUILLAGE — AYU
63
Ayouillage (Mj.), s. m. — Ouillage, action
d'ouiller. || Quantity de vin destined ou em-
ployee a Touillage. Ex. : J'avons ieu deux
barriques et de Pavouillage. V. Avouiller.
Hist. — « Pour Vaouillage et d£chi6 de 62 pipes
de vin, Iesquelles furent amends en moustaisons en
leur boillon. » (1399. Inv. Arch., H S., p. 50,2.)
— « Un tiercon et son avouillage. . ., une busse et
son avouillage. » (1710. — Id. E. II, p. 198, 2.)
Avouiller (Mj., Lg., Sal.), v. a. — Ouiller,
I! v. n. Jaillir ou couler abondamment. Ex. :
Le sang ill! avouillait par la bouche. — La
source est bonne, ca avouille. || Mettre de
Teau dans le vin.
Et. — Ouiller, pour : aouiller, aoiller. De A,
(Eil, sous sa forme atone. Remplir un tonneau
jusqu'a l'ceil (la bonde). Diet, girth. — « Je regarde
Ouiller comme une corrupt, du pat. Avouiller, de
mArae que le franc. Oiseau est une corrupt, de
Voiseau (Avicellura).
Hist. — ...et quelques pintes pour Yavouilleu
(1710, Inv. Arch., E. //, 198,2). — a ... 12 quar-
tiers de la Cesarderie . . . qui en ont produit un
quart et quelques pintes pour VavouMer.
AvoaUlette (Mj.), s. f. — Petit entonnoir
servant, par exemple, a verser le lessif de la
bue*e, — ou le vin dans les tonneaux. || Ec.
Vouiilette, vouilloir. || Lg. OuilleUe.
Avour (Cs.)- Pour : ou? Ex. : Avour as-tu
6U? Doubl. de Eyour.
Et. — Nous nous trouvons en presence de deux
sens : « Avoure, dans quel endroit? » — « A pr&ent
maintenant. » En vx franc, oure signifie heure.
Avoure serait syn. de Astheure. — « Sire, me com-
mandastes que je gardasse mon jour et je suis venu
a oure et a temps garder mon jour. » (Assises de
Jtrus, ch. 50. — Cit6 par Eveille). — Mais pour
nous le doute n'est pas permis. Cf. Eyou done? —
et ou done?
A* vous? (Mj.). — Pour : Avez-vous, par
apocope. Cf. Sa' vous, vouP vous, craye' vous,
entende' vous, pense vous, voye' vous? — V.
Jaub. a Ous. — Ex. : A' vous vu mon pere?
Hist. « A* vous mal aux dents, mattre
Pierre 7 »
{Le Testament de Pathelin)
< Et qu'est cecy? nV vous pas honte t » (Id.)
— « Kazan t nos champs, dites, avous point vu
Ceste beauts qui tant me fait la guerre '. -
(Ronsard).
— « Pourqu6y de moy avous done souhaite •
D'estre sacr£e a l'immortalite ? >
(J. du Bell, Les Amours, p.- 186).
— « Avous encore, en mon absence.
De votre Ba'if souvenance ? »
(Baif, 149).
Avras 1 s. m. — L's avras, le menu fretin de
la ferme. Ex. : I 6tant vanquiers faisant apres
Ts avras, — ils sont sans doute occup£s a soi-
gner les poules, canards, etc. — V. Avron. Cf.
Averet (Au). — P. e. pour Averas.
Et. — Du Canoe : Averia, A vera (v° Averium),
tous les animaux qui servent au labourage. — N.
Ce n'est pas notre sens.
Avras * (Lue* t Bg.) — Vermine, venin.
Avrer (Mj., Lg.) Avrier, v. a. — Aveindre,
— prendre un objet pour le presenter ou Tap-
porter. Ex. : Avre (ave>e) done eine cuiller. ||
Tirer, retirer. — 11 a ben 6dign6 pour avrer
le seillot du puits. || Lrm., — id. — Atlirer a
soi, arracher de Teau, enlever de bas en haut.
— V. Avoindre, Ajoindre. || Au Lg., rarement.
N. — Ce mot est Tun des plus frSquemment
usites. — Avre le done. — Je l'ai avri. — J'peux
pas avrer eine piece de 20 sous qu'est dans mon
porte-monnaie. — Av'rr done la tirette. — On a
avre un gosse d'un puits. — Se conjugue : J'avre,
tu avres, etc. Etym. — P.-O. de Abripere.
Avrlllee, s. f. — Vrille>, petite vriltee, clo-
chette, liseron s'attachant aux plantes envi-
ronnantes. (Men.)
Et. — Vrille. Du lat. Viticula, de Vitis, vigne,
devenu : Veticla, vedille, veille, ville, vrille {Diet,
gine-r.).
Avron (Bg.), s. m. — Jeune coehon.
Et. — II faut avoir recours a Du Canoe. « Avere
Forcinum. — Avera lachalis (vache ou chevre que
on peut traire — de lac, lait). — Avere lanutum
(brebis, etc., a laine). La racine de tous ces mots
est le v. Avoir, employ^ comme nom : Yavoir.
Sine avero, sans avoir, surnom souvent donn6.
Galterius sine avero, Gautier sans avoir.
Ayaul6. — Etrennes. V. Aguilanle.
Aye (Mj.) v. a. — C'est le subj. pr6s. de
Avoir. Que j'aye, q. t'ayes, etc., en mouillant
l'y. — Cf. Q. je soye.
Hist. — « Ne croyez pas que cette annee v aie
aultre gouverneur de Tuniversel monde que Dieu
le cr^ateur. » (Rab., P. Prognost., I, p. 586.)
— < N'aye la main prodigue ni sernte. »
(G. C. Bucher, 147, p. 171.)
— « N'ayes point peur, la Dame que regardes
N'est seullement qu'un soulas en paincture. »
(Id., 152, p. 173.)
— t Combien que j 'aye pass£ Y age de mo n enf ance. »
(J. du Bell., L Olive, Ep. au lecteur.)
Ayer. — Pr6coce. V. Ailleur.
Ayoter (a-ioter) (Sp., Lg., Sal.), v. a. — Caler,
mettre d' aplomb, consolider. || v. r6f. — Se
tasser. Syn. de Arunter, Aloter. Ex. : La table
ne yote pas, ayote-\a done, elle est mal cal6e,
ne tient que sur trois pieds, ajuste-la done.
(Cnolet.)V. You
Ayranlts. — Hereau, Heireau. — Maison
rustique avec ses d6pendances.
Et. — Dans Du Canoe : Hayrelium : « Ou temps
passe souloit avoir oudit lieu de Grandschamps
xxn hereaux et manages qui souloient payer
ladicte rente. » (1426). — La Curne. Hereau.
Eiraudus : « Ager, qui nee colitur nee aratur, idem
quod Area. Neque aliud son at Gallicum Eyral
(1455). — « Se meut d£bat et question acause de
certains Eyraulx assis entre le villaige de la Bas-
tide et le villaige de Veyrieres. . . Advint que cer-
tains pruniers estans dedens les-diz Eyraulx, etc.
Ayo (Saff., Tm., Lg.) — Part, passe* de
Avoir. Pour : eu.
N. Cette forme vieillie est encore usit6e a Sa. et
a Tm. Prononc. : a-Ku (Lg.) Ex. : II at &yu eine
belle peur.
Hist. « Via tot le remords que j'ai adjA dau
temps de la Grande Dgierre. » (H. Bourgeois,
Hist, de la Grande Guerre, p. 205).
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64
AZE — BABOUIN
Act. — Terminaison de nombreux noms de
lieux : Maze\ Tr61aze\ Renaze, Chaze\ etc. || De
la terminaison latine : iacus. — « II n'y en a
pas de plus fr^quente, car elle affecte peut-
§tre un vingtieme des noms les plus anciens.
Elle repr&ente un suflixe celtique qui a servi
pour la composition au moins jusqu'au sep-
tieme siecle de notre dre, de sorte que ce suf-
OBSERVATIONS
Pbononciatton. — Bl est le plus souvent
mouille, — bl£, prononce bie.
Permutation. — Remplace j dans bauge, pour ;
jauge ; p dans Couble, accoubler, pour : couple,
accoupler ; v dans Cadabe, chambe, robe, pabot,
rabigoter, pour : cadavre, chanvre, rave, pavot,
ravigoter.
METATHisB. — Bre devient Ber. — Berdasser
pour Bredasser. — V. au Gloss., ainsi que pour
bru ; Beruire pour Bruyere. — Recoit qqf. une
double modification. L'adj. Brun fait au fem.
breune, au lieu de brune, en mettant brtu pour bru.
Puis, au lieu de Breu, on dit Btur, dans Beurnet,
beurnette, pour Brunet, brunette. — A By., Br se
prononce Boer. Ex. : Eine botrouette, pour une
Berouette, Brouette ; — BuercilUr, pour Breciller.
La difllculte de prononcer deux consonnes conse-
cutives, bl, br, fait dire Ebilouir, Ebercht, pour
fiblouir, fibreche. ,
Apocope. — Se retranche dans Obstiner, —
— ostint.
Epenthese. — S'aioute dans Am'icabUmenu
FinabUment, — Amicalement, Finalement.
B. — Etre marque* au B, loc. satirique qui
signifie £tre bigle, borgne, bossu, bancal ou
boiteux. || Ec. S'emploie souvent pour indi-
quer qu'un de ces individus est un malin
loustic. « T'y fie pas, il est marquS au B t »
Intelligent et malin.
Babel ae he (Mj., Lg., Sal.), s. f. — Fanfre-
lucbe ; f6tu ou grain de poussiere qui vole.
Syn. de Bourrier, Boise.
Et. — M£me racine que 1'angl. bawble, bagatelle
et que le fr. Babiole. — Babel, balbel, baubel,
petit joyau, babiole, colifichet. Probablement
d'une rac. Bab, que Ton retrouve dans Babulus
(Apul6e) sot, niais. (D r A. Bos.) — Cf. Ebobeluche
(Sainte), Bobeluchcr, et aussi Bobeluche (Jaub.).
Babel* (Mj.), s. f. — Forme familidre du
prSnom Elisabeth. On dit aussi : Babette
(Segr.). — Pat. norm. id.
Babette (Lg.), s. f. — Orpin, sedum. Syn.
de Tltine-de-sourit\ Misire. f
Babian (By.), s. m. — Niais. On dit aussi
Bobids, Bobiasse. V. Bobeluche, Bajole.
Bablettes (Mj.), s. f. — Ne s'emploie qu'au
plur. Caroncules. Replis rouges de la peau
qui pendent sous le bee du coq et de la poule.
Et. — Pour Barbillettes^dimin. du fr. Barbe. —
Cf. Barbille, Barbillon ; le poisson de ce nom. ||
Peut-dtre de la mfime famille que Babine (Cte J.).
fixe a donne" naissance a une infinite de pro-
duits hybrides par son union avec des radi-
caux latins, et plus tard avec des noms germa-
niques. Ce sumxe s'est modify, suivant les ,
regions : 1° en ac ; 2° en : as, at, a ; 3° en e\ ey f
ay, eu, eux ; 4° en : ec, ex, 5° en : i, y. (J. Qui-
cherat. De la formation francaise des anciens
noms de lieu. 1867. — p. 34, sqq.)
Babllle l (Mj.), s. f. — Babil, bagout. Ex. :
II a eine bonne babille. — Loquacity, facility
d'61ocution, langue bien pendue. Du fr.
Babiller.
Et. — Mot naturel qui se retrouve par tout et
procede des syllabes imitatives : ba, ba, ba,
qu'emet Tenfant en s'efforcant de parler ; cf. en
angl. babble, en all. babbeln, en pec babadzein.
Inutile de recourir a la ville de Babel, avec Nicot,
ni a Bambin, avec Manage.
Babille * (Cbal.), s. f. — Grande renoue*e, ou
plutdt persicaire que Ton cultive comme
plante d ornement. — Bat. Polygonum orien-
tale ; Babillarde.
Babole (Ag.), s. f. — Grande fille betasse,
grue ; — grosse t£te joufllue et sans expression.
V. Babiau, Bobias, Bajole. |j By. S'emploie au
masc. « A-t-i pourtant Fair babole / » Zigz.
134. — Radic. Bab, ci-dessus. || By. Z. 134.
— Grosse t§te, figure joufllue et sans expres-
sion. Voisin de Bobane.
Babone, s. f. — Moue, grimace. Cf. Babu,
Et. et Hist. — P.-§. du germ. Bappe, bouche,
mufle, d'ou : babine. — « Panurge lui* feist la habou
en signe de derision. » (Rab. IV, 238). — « Jouer
a la babou . c.-a-d. se faire reciproquement la moue
(id. I, 95). — « Trouvons en Theocrite qu'une
femme nourrice menace son enfant de la babour et
du marmot ». (Bouchet, Sirees, p. 347.) Voir :
B about n,
Babouln (Mi.), s. m. — Mannequin que Ton
dresse au milieu des champs ou dans les
arbres fruitiers et qui sert d'epouvantail pour
les oiseaux. || Sorte de mitaine en cuir servant
a garantir la main droite des piqures, lorsque
Ton pare les haies d'Spines, moufle ; Syn. de
Poignard. \\ Enfant sale et dont les v§tements
sont en d^sordre. || Vetement de tulle dont
s'enveloppe l'apiculteur pour faire la r£colte
dumiel.ll Id, al usage du«cureuxd'aboueilles»
(Fu). || Lg. Large bandeau de cuir que Ton
fixe au devant des yeux d'un cheval ombra-
geux pour le mettre au pre\ || P. ext. — Garde-
vue des casseurs de macadam, en toile m£tal-
lique.
Et. et Hist. — Rac, Bab., V. Babelurke. « On
n'emploie pas seulement les personnes a chasser les
oiseaux (des chenevidres) mais les choses mortes,
qu'on appelle au pays les babouin*. » (D'Aub.
Fasn. Ill, 15. — Lit.). — « Ah ! le petit babouin '
(La F. I, 19). — « La babouinere etait une espece
de masque cornu et barbu, representant le diable.
Les Sarrasins voulant epouvanter les chevaux de
l'armee de Charlemagne placerent devant eux des
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BABU — BADRfiE
65
(Tens de pied « dont chacun avoit une babouinere
cornue, noire et horrible, ressemblant diables, et
tenoit chacun d'eux tyrapannes dans ses mains
qu'ils heurtoient ensemble J ». (Chron de S. Den. I,
f° 143. L. C). — Dans la langue technique du
moyen Age on nommait baboues ces figures gro-
tesques et grim a$ antes dont on ornait les initiales
des manuscrits, et babouintr etait l'acte de les
dessmer. (Boykb, manuscr. Cte Jaub.) — « On
donnait autrefois a Laval le nom de babouin a des
figures qui jouaient un rdle dans la procession de
la Fete-Dieu ; c'etaient des t£tes de bois a machoire
mobile, mues par des ficelles et que Ton faisait
jouer au passage de la procession. — Babouiner,
action de rerauer souvent les levres sans parler
distinctement. (Dag.)
— « Que vault un horn me, si n'est fin?
On le tient pour un babouin. (Anc. th. jr.)
— * Et sunt sicut babouini qui ponuntur in
terris et pilariis (Scrmones Menoti. D. C.)
— « Le vez-vous (voyez-v.) la cc baboyn t
Vraiement il put tant le vin
Que je sens d'ici son alaine.
(Sermon joyeux de bien boire. Anc. thfi. jr. II,
p. 12.)
— « Par ung esprit qui n'est point babouyn. »
(Ch. Boubdionb, Pierre Faifeu, epitre, p. 5.)
Baba (Mj.), s. m. — Faire babu, — faire
claquer a l'aide d'un doigt la levre inf6rieure
eontre la supeneure, ce qui produit le son :
babu. Jeu d' enfant.
Et. Hist. — Onomatopee. « Panurge lui fit la
babou en signe de derision ». {Rob., P., IV, 56).
Baehas (Mj.), adj. q. et s. m. — Lourdaud,
gauche, hallebreda, balourd. Syn. de Bajole,
dont il me paralt Gtre une corruption. — Cf.
pat. norm. Beja, jeune, cadet. || A rapprocher
de Bejaune? || By. — « Qu6e boickaud / —
sans doute pour : bechaud, bdcheux (lourd
comme un. . ,)paysan sans culture... intel-
lectuelle.
Baehe (Sa., Jb., Lg.), s. f. — Grande blouse
de marchand de bceufs (Torf., Jls, Sa.).
BacheleUe (Lg.), s. f. — Dispute, querelle,
rixe.
Baehelettee (Sp.), s. f. — Grande quantity
kyrielle, ribambelle. Syn. de Echelettie, Fldpte,
Cramassbe, Tourn&e, Bknkdiction, etc.
Et. — Probablement : Ce que peut tenir une
bache. « L'acception : grosse toile dont on recouvre
les voitures » est egalement propre a vache (Lit.
n° 10): elle appariient done probablement a un
homonyme. || Je ne suis pas de cet avis. Le mot
vient de baehelette, rixe, et qui, comme tous les
mots ayant cette acception, implique aussi l'idee
de grand e quantite. Cf. Fldpte, Tournie, etc. —
R. 0.
Bacheletftes. Vx mot angev. — Sens incon-
nu. V. Bachelolle.
Hist. — « ... pour aviser aux moyens les plus
prompts et commodes pour trouver des fonds. . .
soil en vendant des rierges provenant des anciennes
bachelettes. . . » (Anj. Hist., 6° an., n° 6, p. 615.
Paroisse de Tilliers.)
Baeheleter (Cr.), v. n. — Perdre la tete.
Baehelotte. — Sens inconnu. V. Bache-
lettes.
Hist. — « I^e lundy 30 novembre 1735,. . . ledit
outrage a esttf fait et construit des questes de
baehelotte. . . que j'ay faite dans cette isle (Behuard)
et aux Lambardieres. » (Inv. Arch., II, E. S., 315,1)
B&chere (Lg.). V. Bdtiere.
Bachlqne (Mj.), adj. qual. — Ne s'emploie
que dans la loc. manieres bachiques, — ma-
nieres quelque peu extraordinaires, excen-
triques. — Par ext. du sens franc,.
Baehot (Ag.). — Baccalaur^at.
Bacholte, s. f. — Mesure. « II est n6ces-
saire de faire observer aue le boisseau de
charbon est le 1 /4 de la mesure appel^e
bachotte, laquelle comprend 4.624 pouces
cubes, c.-a-d. pres d'un hectolitre. (Anj. hist.
5° an., n°5, p. 506).
Bacler (Mj.), v. a. — Vendre rapidement et
sans marchander un objet de peu d'importance.
Bacon r (Segr.). — Avoir le bacour (et
mieux : batcourt), se dit lorsqu'on est suffoqu^,
qu'on a des palpitations apres une course.
(MfiN.).
Et. — Battement precipite, done court, du
cceur. Cf. Bat-cccur, de Mj., Hal. Batticuore.
Bader (Sp., Lg.). — Veiller, faire attention.
Ex. : Badez-y ben. — o Cest ben de ta faute,
tu n'avais qu'a y bader ; — bade done les
poules. » — || (Auv.). RSprimander, gour-
mander, morig6ner.
Et., Hist. — Vx lat. Badare : 1° ouvrir la bouche;
2° attendre bouche beante, en vain ;aspirera qqch.
— « Stare a bada » prendre garde a (Dante, Enf.
31, 139. Sch.) — En vx fr. bade signifie sentinelle.
Badifoler (Lg.), v. n. — Batifoler. || By.
Syn. de coincer, bruit des gonds qui crient
Badlgoinees (Mj.), s. f. pi. — Les machoires.
|| By. Articulation de la machoire inferieure ;
espace entre la joue et la machoire infe>ieure v
espace entre la joue et la macboire, pres de
cette articulation (chez les singes, abajoues).
Et., Hist. — Cest une corr. de Mdtigoine qiii,
lui, s'emploie aux deux nombres. — « Que signille
ce remuement de badigoinces. (Rab., P., m, 17,
251.) — « La mousse lui en est creue au gosier par
faute de remuer et exercer les badigoinces (id.). *
— Rac. celtiq. bad. etre ouvert, levre (Malv.)
Badigonler (Lg.), s. m. — La machoire
inferieure. Syn. de Mdtigoine, Badigoinces.
Mot vieilli.
Et. — Voisin, ou doublet de ces derniers mots ;
der. de Goule et de Bader ; fr. Beer, Bayer. Lat.
pop. batare.
Badras (Mj., Sal.), s. m. Battoir de blan-
chisseuse. Syn. de Battoux. — Bat-draps
(P. Eudel). — Au Fu. Badras ou Bardras.
Et. — Du celt, bataraz, baton beaucoup plus
gros par un bout que par Tautre. (Fav. v° Battou.)
Badrasser (Mj.), v. a. — Taper a coups de
badras, du linge.
Badree, s. f. — Marmelade de fruits.
Et. — Celtiq. Bad. baigner, plonger ; toute subs-
tance detrempee, delayed. Syn. de Migouriu
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66
BADRELLE — BAHUAUDER
Badrelle (Tim.), s. f. — Espece de cham-
pignon qui, d'apres les uns, serait la m^me
que le potiron, mais, d'apr£s les autres, serait
plus petite, quoique trds ressemblante. Pour
ces derniers, la badrelle est la fumelle (sic) du
potiron. On Tappelle aussi : Potrelle. || Fu. —
Se dit du champignon potiron, lorsqu'il est
ouvert en parapluie. || Sal. — Femme longue
et maigre. « Une grande badrelle. »
Badrion, s. m. — Celui qui se salit. V.
Baudrir. Cf. Badrte. — || Pour : Badrouille,
terme de marine : pelote de vx cordages gou-
dronn^s destined a etre bruise (M£n.).
Badroailler. — Vadrouiller. Courir da
cabarets en cabarets. — Cf. Badree, Badriou,
Baudrir.
Baffer. — « Environ Tan 1550, y avoit (a)
Angiers un marchand nomine" Jehan Baffer,
mari de Ren6e Bruneau, qui ne trafliquoit
que de pruneaux soit en Angleterre, Flandre,
Hespagne et Italic II amassa tant de bien en
ce trafic qu'on disoit lors pour asseurer qu'un
homme estoit tres riche : II est riche comme
Baffer, mais il n'a pas tant de pruneaux.
(Beun. de Tabtip, Philand. p. 330.)
Bafouer (Mj.), v. a. — Rattacher a la cour-
jette au moyen d'une corde qui entourait la
portoire. V. Courjette, Portoire, Somme, etc.
N. Ce mot a vieilli, comme tout ce qui se
rapporte a ce mode de transport.
Hist. — « Ramassoit, cabossoit, baffouoit, cul-
butait, enclouoit. (Rab., P. n, Prol., p. 209.)
Bagne ! (Mj.), interj. — Pan ! On dit aussi :
Pagne ! et Bigne ! — || s. f. — Torgnole, coup
bien appliqu?. Cf. Beigne. — Angl. Bang,
coup de massue.
Et. — Onomatopee.
Bagnole (Mj.), s. f. — Vieille voiture, mau-
vaise charrette. || M6chante baraque, cahute.
— Z. 145. || Sal. Id. et Maison ou tout est
sens dessus dessous.
Et. Hist. — P£joratif de banne, banneau, qui,
comme banaste, banastre, designent en vx fr. les
paniers qu'on met de chaque c6te du dos de l'ane :
« Benna lingua gallica genus vehiculi appellatur. .-
(Festus, cite par Henri Estienne et Est. Pas-
quier, Recherches, vi, 22). — Caton 1'emploie. —
II designe un chariot a quatre roues, fait en osier,
dont la figure est representee sur la colonne de
Marr-Aurele. (Antony Riche. Dirt, des antiq. rom.
— EV.). — P.-e\ du celtiq. ben, creux, ben, benna,
voiture des Gaulois.
Bagnolte (Sal.). — Pleine voiture.
Bagoillard (Lg.), adj. qual. — Grand
bavard. Doubl. de Baroillard.
Bagolller (Lg.), v. n. — Bavarder, jacasser,
jaboter. — Prononc. : ba-go-iller. — Syn. de
Bagouler.
Et. — Parait tenir au fr. Ragout. Le v. Bamiller,
de Sp., pourrait bien etre une corr. de celui-ci.
Bagoul-Bagout — Bavardage, comme*rage.
Un laid chien de bagoftt est une mauvaise
facon de parler. — Z. 141.
Et, Hist. — Ba, particule d6preciative el gueule,
goule. (Lit.) — « Du roman baer, ouvrir la bouche
et goule (ce qui me feraita dmettre la graphie
bagoul, avec l'l final muet). — Ce mot a tie!
d<Hrdn6 par Blague. — Cf. D£bagouler, rendre ce
qu'on a sur l'estomac, ou, au fig. sur le creur.
(Darm.) — Le Cte Jaub. l'explique par Bat-goule.
V. Bagouler.
Bagoniage (Sp.), s. m. — Bavardage.
Bagouler (Sp.), v. n. — Bavarder. ,: M£dire,
gloser. Syn. de Baroiller, Bagoiller, Bour-
dottier. V. Bagoul.
Bague (Mj. Tim.), s. f. — Bourrelet en
forme de bague que le chapeau de certains
champignons, lorsqu'il se d6veloppe, laisse
adherent au p6doncule.
Bagn6 (Mj.), adj. qual. — On disait autre-
fois : Manches baguees, sorte de manches a
petite plis ; manches de tailles, que portaient
autrefois les femmes.et qui formaient comme
une se>ie de bourrelets. || Qui a une bague, en
parlant des champignons.
Et. — Bague. Baguer, terme de tailleur.
Coudre a grands points les doub lures d'un habit,
d'une robe. C'est Tanc. v. baguer, attacher. Cf.
Bagage. (Lit.)
Bague- bergere (Lg.), s. f. — Sorte de jeii
jadis en honneur aux environs de Cholet,
d'aprds Deniau. C'eHait a peu pres le jeu du
furet. V. au Folk-lore.
Hist. — - D'autres fois les jeux de Collin-Mail-
lard, de la baeue-bcrgere, de la Grand'm£re-un-pain,
et au tres semblab les, remplagaient les tours deiorc^
etd'adresse. (Deniau, Histoirf. de la Vcndte, i, 57.)
Bagaenanderie, s. f. — Plaisanterie. Ex. :
Je n'en tends point la baguenauderie. — « Ap-
prenez,Onette (Annette) que la baguenauderie
ne porte point chance, et que j'aurommes du
train quand j's'rommes ensemble. (Angers.)
Bagnenet nau (Z. 145), s. m. — Dessous du
menton. il By. « Haut le baguenau (le'vela
t£te) que je t'abeche (que je puisse te mettre
cela dans la bouche). — Baguenauder signi-
fierait done : Bayer le bee. N. — Ne serait-ce
point plutdt la gorge, la Gaguenette?
Baguer (Lg.), v. a. — Entourer d'une corde,
lier avec une corde. Syn. de Breteler, Breler*
Harner* \\ Ec. — Breteler, aller lentement, sans
but. « Quee feignant que ce grand gars la, il
est toujours a Xagwer(bayer), a breteler (sans
doute parce qu'il fait comme ceux qui vont a
la bretle). \\ Tim. — V. re*fl. — S'acerocher
avec le fil voisin, en parlant d'un fll de chatne.
(Langue des tisserands).
Hist. — Autrefois, lorsque les fariniers tran«%-
portaient a dos de cheval les poche>s de farine, ils
avaient soin de baguer les sacs, c.-a-d. de les atta-
cher ensemble au moyen d'une corde, afin de les
empocher de glisser le long de la bdehere, dans les
passages difficiles. Lg.
Bahaauder (Lg. Sim.). — Aboyer, donner
de la voix, en parlant des chiens qui entourent
la bete presque forcee.
Et — Semble venir de Bahue. P.-d. pour :
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BAHtfE — BAILLETTE
67
boyauder, der. de boyer. V. Aboyer. — « Bahuler,
frequent, de huler, uler. » D r A. B.
Bmhae (Sp. ), s. f. — Confusion, honte.
Et. — Ce mot pourrait dtre une sorte de doublet
fem. de Bahut ot deriverait de Boyer, fr. Bayer.
Un hahut est un coffre beant, quand on leve le
couvercle ; la bahue est la situation d'une personne
<^ui reste beante de confusion. Cf. Bakuauder. —
Cf. Qaie, tromperie, mystification. Rac Bayer,
parce que celui qui donne une baie fait bayer celui
qui la recoit. (Lttt.)
Bahut (Ang.), s. m. — Le Lyc6e, V Institu-
tion, dans la langue des potaches. Cf. Boite.
Et. Hist. — Grand coffre garni de cuir ; huche ;
meuble en general. P. ext. : sejour desagreable. —
« Je te croyais au bahut Rabourdon. Jamais j'au-
rais pense que tYtais devenu potache (collegien,
allusion au chapeau de soie, dit : pot-a-chien,
porte dans les colleges avant le kepi). Et Furet,
as-tu de ses nouvelles? en v'te un bahuteur. II a
fait la moitie des bahuts au Mara is et une douzaine
au moins dans la banlieue. (Les Institutions de
Paris, 58, cite par Dklvau.)
Bahutier (Ag.), s. m. — Lyceen. V. Bahut.
Bahatrer, v. n. — Flaner, perdre son temps.
Bafgne (Mj.), s. m. — Endroit d£barrasse
de glaces, ou les oiseaux aquatiques se
tiennent habitueilement pour y boire et s'y
baigner. — Subst verb, du v. baigner.
Baigner (Mj.), v. a. et n. || Envoyer baigner,
— envoyer promener. Syn. de : Envoyer
chier au Mail, dinguer, paltre. Cette locut.
s'emploie absolument ; mais on dit dans le
meme sens : Envoyer baigner dans eine corde
de buches, — ou dans ein nid de pie.
Baignerles (Mj.), s. f. pi. — Baignades. Cf.
Boirie, Tousserie, Arracherie, etc., pour la for-
mation.
Baignoire (Lg.), s. f. — Lieu pro pre a la
baignade dans le lit d'une riviere.
Bail (Mj.), s. m. — Laps de temps. Ex. :
Vous avez 6t6 six ans domestique cbez ieux ;
ca fait ein bon bail.
Balllages (Mj.), s. m. — Ne s'emploie qii'au
pluriel. Fatras, amas confus d'objets dispa-
rates.
Et. — Du fr. Bailler. II est probable qu'il a
signify d'abord des obiets bailies ou laisses en
heritage — B. lat. bajulare, porter un fardeau,
puis : tenir, donner, garder, gouverner, traiter.
(Litt.)
Baillard (Lg.), s. m. — Brouette plate. Syn.
de Ceviire. L'a est bref.
Balllarge. V. BaiUorge.
Baillaud (Mj., Tim., Lg., Sp., Ec.),s.m. —
Chandelier a r6sine, forme de deux branches
de fer Scartees, dont l'elasticite" maintient
Voribus, la rousine. || Badaud, — celui qui
regarde bouche-bee, ahuri. Syn. de Bdille-
bee, Boie-Bec, Boie-goule, Gobe-Chuchon, Gobe
toon. — || Fu. — Regie que dans l'ancienne
discipline on faisait tenir dans la bouche des
bavards, comme un mors.
Et. — Du franc, bailler ; les deux branches
baillent Formo allongee de Bayer.
Bailie, s. f. — Cuve ou baquet en bois cercle
pour contenir des liquides ; e'est une sorte de
demi-tonneau.
Et., Hist. — D'origine germaniq. ou scand. En
danois, balge. etc. — Racine celtia. bac, baigner,
E longer, — bac, bacot ou bachot, baquet, bac ou
ache ; — bailie, pour baguille, baquille, corresp.
a baquet. (Malv.) — « Sa niaipce y avoit fait son
ordure et laisse aller tout sous elle, en plein pail.
(Ph. de l'Estoilb, Mtm. v, 209.) jjAngl. Pail, seau.
Bailie (Lms., Z. 196.), s. m. — Balle du ble.
V. Ballier.
Bailie- bee (Lg.), s. m. — Nigaud, badaud.
Syn. de Boie-bec, Boie-goule, Bdillaud. La
femme de Grandgousier s'appelait Bade-bec.
Bailee (Mj.), s. f. — Baillement. On cite
souvent ce mot d'un jeune nigaud, Calino de
village, pass6 en proverbe : « Queune grande
bdillke de chien, mon pere, que ma mere fait !
|| Portion d'un cours d'eau que peut enclore
une seine de pecheur ; partie de greve su'r
laquelle on p6che a la seine. || By. — Coup de
pSche fait avec la senne. || La Bdillte des
Filles, aux Ponts-de-Ce. Coup de filet donn6
en l'honneur des filles a la pSche a l'alose.
Ex. : Y a eine belle baillee a la quoue de l'lle
aux Preunes. — V. Filles, au Folk- Lore ; Cou-
tumes. || En 1666 on donnait ce nom a une
mesure. Ex. : Une, bdillke de on^e toises et
demie de long, et dix pieds de large. || Les
pecheurs, en jetant leurs filets, disent qu'ils
jettent une bdillke, g.-a-d. dans la Champagne
qu'ils ont a bail, ou bien forment-ils une
bailie, une barriere. (M6n.)
Et, Hist. — D. v. BSiller. — « La quarantaine
venue (Piques...) on se va promener, les uns
pour..., les aultres pour voir pescher l'alloze,
lancer un quarelet, un espervier, tirer un coup de
ceinne, ou voir faire quelque heureuse badlee.
(Butts, de Tabtif. Phitand., — Distractions des
Angevins, f* J 343.)
Bailler (Mj.), v. a. — Bailler, donner a bail ;
donner, remettre, confier. N. A Montjean on
prononce l'a tres long, exactement comme
dans Bailler, ouvrir la bouche. Cf. Cdlice,
Avdre, etc. II n'en est pas de meme a Tim.
ou l'a, dans ce verbe, se prononce tres bref.
— « Henri V viendra.
La grace nous bftillera.
Et. — De bailler, donner. Et. supposee, Bajulus,
porteur qui, dans la B. L. avait pris le sens de
« custos » ou *« pedagogue ». elargi plus tard en
celui de « procurator, oeconomus, gubernator. ».
BL. Bajulare, offlcium gerere || By. — L'emploi
de ce verbe, francais, est devenu plutdt dialectal.
Baillex-m6 done le piche. »
Balllette, s. f. — Vieux mot angevin.
Hist. — « Le mot baillette £quivaut a un bail a
fief nouveau. qu'un seigneur consent en faveur de
quelque particulier. II sign i ft e proprement le con-
trat qui porte la concession d'un terrain. (D. C.)
— « A regard des bancs qui sont dans l'eglise
(Faveraye), des chaises, billots de pierre et de bois
pour lesquels on ne paye hen, nous ordonnons
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68
BAILLEUX — BAISSETTE
qu'ils seront mis & l'enchere, publies trois di-
manches cons^cutifs et delivr£s aux plus olTrants
et derniers enche>isseurs, et qu'il leur en sera
donn^ des bailletirs qui seront inse>6es sur un
reeristre par le cure... » (Anjou hi?t., 7 e an., n° 1,
juiilet aout 1906, p. 63.)
Balllenx (Lg.), s. m. — Celui qui bailie.
Ex. : Ein bon bdilleux en fait bailler sept. —
Proverbe.
Baillon, s. m. — « Le poisson vient « d
baillon » a l'epoque ou le chanvre a empoi-
sonne I'eau a 1'aide encore de la chaleur. Le
poisson s'approche des bords de la riviere
pour respirer, pour bailler a son aise. Cest
alors que les enfants, a l'aide d'un petit baton
a l'extremite duquel se trouve une pointe,
piquent tres lestement le poisson, au milieu
de la vase et sur les bords de la riviere. (M£n.)
V. Baillonner.
Et. — Du lat. bataculare, batare, Hre beant.
« Une (hultre) s'eHait ouverte et baillant au
soleil. (La Font.)
B&ilionne (Sp.), nart. pas. — Qui a la
giieule liss6e, en parlant d'un loup. V. Lissb,
EncXavelb. Qui a la gueule ouverte, sou vent
par declenchement des machoires.
Et., Hist. — « Bader. On dit que le loup est
neuf jours bade et neuf jours barr£, c.-a-d. que pen-
dant ncuf jours il a la maehoiro libre et manjre tout
ce qu'il trouve et que, pendant les neur jours sui-
vants il ne peut desserrer les dents, il est barr6 et
se trouve condamne a un long jeune. De la notre
loc. prov. : « Faire un repa's de loup », cad.
manger pour 9 jours (Cte Jauh.)
Baillonner, (Mj) v. n. — Bailler a la surface
ou au bord de l'eau, comme fait le poisson
malade. || Etre expirant. V. Baillon.
Et. Bailler. — « Baillotter : haleter. se dit prin-
cipalement des oiseaux de basse-cour lorsqu'ils
soulTrent de la chaleur et restent le bee ouvert.
(C ,e Jaub.)
BAillorge (Lg.), s. f. — Vartete d'orge qui
se seme au printemps. Elle a pour earacteres
d' avoir un 6pi plus blanc, plus petit et
plus plat, des bordes moins fortes et des grains
moins gros que Forge d'hiver.
Bain, s. m. — Bain de pied, — l'excds de
cafe qui se repand dans la soucoupe. || Lg. —
Prendre in bain de lezard, se chaulTer au
soleil.
Baisant (Mj.), adj. verb. — Qui baise, dupe,
attrape, deconfit. Ex. : Cest baisant, tout de
meme, une sale affaire comme ca. || Facile,
ais£ a faire ou a battre. Dans ce sens il ne
s'emploie qu'avec la negation et donne nais-
sance a la curieuse expression : « Point bai-
sant », pas facile a remuer, a faire, a battre.
Gette locution, au premier abord, paralt
presque inexplicable, logiquement. On dit :
« Cest point baisant a remuer, un morceau
comme ca ! — Cest ein gars point baisant, il
est fort comme eine charte ! — Au jeu de
boules, quand celle du premier couvreur
touche le rnaitre : « Via ein coup qu'est point
baisant a approcher ; va falloir tirer.
Et. — Lat. basiare. — Hist. « Tout cela exploite
si coura^eusement que sans la venue* des Anjrlais
Us allaient baiser (atteindre) 1'artillerie. • (D.Au-
bio.n£, Hist., m, 391. — Litt.).
Baiser (bee-zer) (Mj. et partout), v. a. —
Posseder, jouir de. Gf. Biger.|| Fig. Tromper,
attraper, pincer, duper, dindonner, flouer,
mettre dedans. Ex. : « II est baisi comme ein
rat. (Sp.)
N. — Ce mot ne s'emploie jamais dans le sens
simple d'embrasser sur les joues. II est essen-
tiellement grossier et grivois, sauf dans son
acception figured. || Faire une farce : J'te vas
baiser ! || Fu. B6ezer. Langage d'enfant, battre...
J'vas te teeter, tu vas ouere ! — Derive" du sens
duper, attrapper, vaincre. — Au jeu de boules :
« J 'nous sommes fait biezer. » || Effleurer. Deux
pains qui se sont baises dans le four.
Et. — Lat. Basiare. — P.-£. dans le sens figure
ce mot vient-il du vieux fr. boiser, frauder, frus-
trer, ou de provenc. bauzia, trahison. — Bausia,
bausiare, B. L. dans D. C. (Guill.) — S. m. Partie
non cuite d'un pain qui, dans le four, touchait a
un autre pain. (Or.) — * Quai.d y furans arrives
dons tchio pays, v'la qu'l£ Bleus arrivirant faut
dire quasiment tot de suite p'r nous biscr, et la
fusillade quemenca. — » (H. Bourgeois, //*• de
la Grande Guerre, p. 219.)
Balsonlller (Mj.). — Frequent, et pejor. de
Baiser || By-Bisouiller.
Baisser (Mj., etc.), v. a. — En parlant d'un
bateau, le conduire d'amont en aval. « J'a-
vons baisst noutre futreau jusqu'a Cul-de-
Boeuf. » — || A Angers, lors de la foire de la
Saint-Michel : Baisser les rangs, c.-a-d. Des-
cendre du Champ-de-Mars, ou sont les
baraques des forains, a la place des Halles, ou
sont les rangtes de boutiques. Ex. : Si nous (et
m£me : si que nous) baissions les rangs, main-
tenant. || J e vas baisser ma barge de chambe
jusqu'au rouissier des Patures. jl Mj., v. a.
Baisser une vache, — lui attacner de tres
court une corne avec une patte de devant, au
moyen d'une corde fixee au-dessous du genou.
Cest un moyen quelque peu barbare de mater
une bete mechante ou difficile a conduire. ,;
V. n. — Descendre le courant. Tu prendras le
bateau a vapeur qui baisse a neuf heures. —
Cetait eine pihiee quervee qui baissait. Svn.
de Ailer en valanu || Fu. — B6ecer. « Des
hauts qui baissent » — des regions vallonnees
ou, successivement, le terrain se hausse et
s'abaisse. Pays dur au pieton. || Locut. —
Baisser la corne, en parlant des personnes :
Baisser la tete d'un air confus, regarder en
dessous d'un air sournois, honteux, timide,
hypocrite.
Et. — Lat. Bassiare, de bassus, bas. Cf. hausser,
de altiare, de altus, haut. — o Baisser des bois de
Nevers a Orleans. — Baisser un puits, le creuse*.
(C^Jaub.) — « Baissant au cours de l'eau. »( 1712V.
Inv. Arrh. S. s. E., p. 366, col. 1, bas. — «... Qu'on
avait arrets, ches vous, dix batteauxqui baissaient
de Tours pour icy. » (L. B., 74,6.)
BaisscUe (Sp.), s. f. — S'emploie dans la
locut. : Aller d la baissette, — marcher courbe
en deux. V. Double.
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BAISSEUR — B ALTER
69
Baisseur (Mi.), s. f. — Depression, pli de
terrain. Syn. de Canche. || Creux ou Teau de
'pluie se*journe dans une terre labouree. —
De>. du fr. Baisser. || Ec. — Canche, tres
petit golfe, tres petite baie, sinuosite* au bord
d'une riviere. — La Canche a Gillette. — « On
a g£re* lagaliote dans n'eine canche ».
Baissiede, pour Baisstere, s. f. — Lie de
vin, d6pdt d'un liquide quelconque.
Baisstere (Fu.), adj. q. — La barrique est
baisstere, c.-a-d., elle commence a etre tres
bas.
Baisure (be*e-zure) (Mj.), s. f. — Attrape,
duperie, deconvenue, deconfiture. Syn. de
Ripure, Sauture. Ex. : Ben, e'en est ca ieune
d'eine jolie baisure/ »
Bajoie (Sa.), s. f. — Grand dadais, nigaud,
nicodeme. Ex.: A-t-il pourtant ben Fair d'eine
grande bajoie! » V. Babole. Et ces deux mots
doivent se rapprocher de Boyer ; fr. Bayer,
beer. Syn. et d. "de Bachas. Cf. le patois nor-
mand Beja.
Baladeuse, s. f. — Voiture legdre de petit
marchand forain, sur laquelle il tratne ordi-
nairement lui-mSme ses marchandises.
Hist — Le vendredi 7 courant, M. Menard, jar-
dinier a la Roche-d*Ire\ prenait a Segre livraison
d'un parapluie et le deposait sur sa baladeuse.
( Angevin de Paris, n° du 23 decembre 1906, p. 3,
col. 6). — V. Balladeuse. On ne prononce qu'un 1.
BaMfre (Lg.), s. f. — Aphte des tevres. Syn.
de Scorbut, Chancre. || Fu. — Id. Nomine* e
Echauffaison.
BalaL — Donner du balai a qqn., le chasser.
Et. — Du celt. ; bas-bret. balan, genOt. I^e sens
primitif est : Verge, rameau, — gendt (Schfx.)
Balai- de- sorrier e. — Maladie cryptoga-
mique du pin sylvestre.
Balall, s. m. — Balai s'est 6crit balay, et l'y
a peut-dtre amene* cette prononc. dialectique.
Balan (Mj.), s. m. — Tendance a se balan-
cer, defaut d'6quilibre stable. Ex. : Qa ne
liendra pas, c/a trop de balan. || Equilibre.
Tiens ben ton balan. — Va falloir tacher de
mettre cet &bre-la ben en balan sour le diable.
'.[ Balancement. Ex. : Eine petite niole comme
ca, c'a ben du balan. || Fig. Etre en balan, —
etre inde*cis, hesiter. — Syn. de Etre en dbcis.
Ex. : J'e* tais en balan d'aller a la foire.
Et. Ball are, danser. Qui pend et oscille comme
qqn qui danse. (L.itt., Darm.)
Balance (Mj.), s. f. — Pechette a e*crevisses.
C'est un petit cercle de filet tendu sur un cer-
ceau en fil de f er, et soutenu par trois ficelles,
comme le plateau d'une balance.
Et. — Lat. bi-lanx, — deux plateaux.
Balancement (Mj.), s. m. — MSme sens
qu'en fr. De plus : Variation dans la situation
me'te'orologique qui annonce ou amene un
changement de temps.
N. II est admis comme une verite indeniable que
chacune des phases de la lune produit un balance*
me.ni de temps, sinon le jour ou cette phase a lieu;
au moins dans les trois jours qui precedent ou qui
suivent. Que parfois des mois entiers se passent
sans qu'aucun balancement se produise, la chose
est. incontestable : mais cc fait n'inflrme pas la loi
que je viens dVnoncer, car jamais balancement de
temps n'a eu lieu que dans les limites de temps
indiquees ci-dessus.
Balancer (Mj.) || Fig., Envoyer rouler a
terre, bousculer, se d^barrasser de, mettre a
la porte, rosser, battre. || v. ref. Se balancer,
en parlant d'un bateau, se lancer en plein
courant et tournant bout pour bout. Cette
manoeuvre tr6s curieuse, qui se fait au depart
d'un bateau, s'ex^cute de la maniere sui-
vante. Le bateau 6tant amarre" le long de la
rive, la proue en amont, il s'agit de le lancer
au large, la proue en aval, par la seule force
du courant. A cet efTet, une ancre est mouillee
en plein courant, la barre est tournee vers la
rive en grand, et l'amarre est largue"e. Le
bateau prend son erre, se balance comme un
pendule au bout du liage de l'ancre, et quand
il est au bout de sa course, quand il tendrait a
revenir, on leve l'ancre.
Balancoire, s. f. — Chose insignifiante ;
rengatne ; boniment, baliverne, fadaise. Ex. :
En v'la eine balancoire, ein conte que tu nous
fais la. — Ou bien : Envoyer a la balancoire,
— promener.
Balandriner (se) (Mj.), v. r6f. — Se balancer
mollement. || Se promener lentement, se bal-
lader. — Syn. de Loitriner.
Et. — Faut-il voir la un mot hybride, un com-
f>romis entre les v. Balancer et Balladerf — Faut-il
e rapprocher du B. L. palandra, batiment de
transport (Cf. belandre, id., a fond plat, du holland.
bijlsender, qui cdtoie la terre, de bij, pres, et land,
terre? Cette forme expliquerait peut-£tre le balan-
cement?) — Balandrin, faineant, flaneur, tralnant
sa faineantise de c6te et d'autre. (Daqn.) Cf.
Balandran, manteau, dans La Fontaine.
Balayer, -y ares, etc. (By). — Prononcez :
Bali-yer, i-yures.
Balayoux, s. m. — Balayeur. Apres avoir
battu le grain sur l'airee commence le ba-
lay oux. (Men.)
Balet. — Vieux mot angevin. Auvent. V.
Ballet.
Hist. — 1746. « Dans le mois de juin ont ete
f)os» i s et couvers deux balets, «cavoir le grand devant
a porte du cimetieTe. ou il n'y en avait jamais eu..
Mondit sieur abbe a graeieusement accorde tout le
bols qu'il a fallu. » (/m«. Arch., n, E. S., 362, 2.)
Balctte (Fu), s. f. — Pour : Balayette.
Bailer (Mj.), v. a. — Balayer. Ex. : Fau-
drait que tu balierais la place. — Pat. norm,
id.
Et., Hist. — Mauvaise prononciat. et syncope
pour Balayer. — « On faict ascavoir a tous les
habitants de ladicte ville, de quelque qualite et
conditions qu'ils soient, qu'ils aient chacun en
droict soy a nettoyer et ballier bien et deuement
les rues dsquelles passera le jour de demain la pro-
cession gene>alle du saint sacrement. » (O Jaub. )
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70
BAlJETTE — BALLET
— « II faudra faire nostre manage
Et balier nostre maison.
— Bailleray je du foin a 1'oison?
{Farce du Badin, Anc. th. fr. I, 182.)
— *. . Puis me faut aller
Au marche, au re tour filer,
Bailer, faire la lexive.
(Rkmy Belteau, La Reconnue.)
— « D'une robe a longs plis balier le barreau. »
(Boil. Sat. I.)
— « Gens latineux . . . vont grattant dans les
balieures et bourbiers du latin. » (Beb. de Very.,
May. de parv, I, 5.)
Balfette (Mj.), s. f. — Balayette. Cf. Liette,
pour Layette.
Et. — Contr. de Balt-yette. — Pat. norm. id.
Balise, s. f. — Outre le sens ordinaire : (Sp.)
Portion de bois qu'un tacheron est charge de
couper. Syn. de \Banchie. — N. Les balises
de Loire sont de longues gaules de eoudrier
piquets dans le sable sur le bord des chenaux.
Les balises de mar (au midi) sont brise*es et
ont la tete pendante au-dessus de l'eau. || To.
Lot de terrains communaux de cinq boisse-
16es, conc6d6 a chaque chef de famille,
moyennant une tegere redevance et sous cer-
taines obligations, notamment celle d'Shuetter
les peupliers. || Ec. — Balises de Sarthe, vul-
gairement : jalons. Ce sont des poteaux. carres
assez elevens pour que la pointe Emerge dans
les plus grandes eaux, peints blanc et rouge
sur la rive droite, blanc et noir sur la rive
gauche, montes sur maconnerie avec de forts
(Hais a la base. V. F. Lore, II.
Et. — Tres incertaine. Hist. « Quand on ne voit
plus que la t£te des balises qui marquent les bords
de la Sarthe et de la Mayenne. . . » {A. k., 2° an.,
n° 3, 578, 31.)
Balise a a (Sp.), s. m. — Baliveau.
Et. — De>. du fr. Balise. Baliveau semble une
corrupt, de ce mot. Littr£ propose : bajulus, baju-
' livellus, ce qui porte — sans insister. — Syn. de
Balwreau, Montant.
Ballnre (Mj.), s. f. — Mauv. pron. de
Balayure. V. Balier et la citat de Bkroalde. —
Pat/norm, Balieure.
Balivreaa (Sa.), s. m. — Syn. de Baliseau,
Montant.
Et. — C'est le mot fr. avec un r £penthet. comme
dans Jardrin, Sardrine, GadrUle, et dans le fr.
Perdrix, Fronde, Trfeor, etc.
Ballyer (Li., Br. By. Mj.), v. a. — Balayer
V. Balier.
Baliyette (Mj., By.), s. f. — Balayette.
Doubl. de Baliette.
Ballade (Mj.), s. f. — Pe>iode ; un certain
espace de temps. Ex. : Je s6 rest6 a l'attendre
eine bonne ballade. — || Tour de ballade, pro-
menade. — V. Ballade r.
Ballader (se) (Mj), v. r6f. — Se promener,
les bras allonges, ballants, oscillants. N. On
ne fait sentir qu'un 1.
Et. — Ballare, danser. — Du vx v. baler, se
divertir. « Je suis venu me balader sur le trottoir,
ou j 'attends Milie. > (Monselet.)
Balladense (Mj., Lg.), s. f. — Voiture tres
tegere de marchand ambulant de lingerie,,
quincaillerie, etc., et qui se pousse a la main.
— Elle court sans cesse la campagne. (L. L.)
V. Baladeuse.
Balle 1 , s. f. (Mj., Sal.). — Bourre et balle,
— sans choix. Ex. : II a tout avale* ,bourre et
balle, On dit aussi : Bourre et ballier. || Faire
la balle de qqn, lui convenir pr6cis6ment. Ex.:
Ca fait juste ma balle. || Faire sa balk, —
faire des profits, mettre de Pargent de c6te\
Syn. de Faire sa main, son beurre. || Figure,
frimousse, physionomie. Ex. : II a eine bonne
balle. Syn. de Binette, Trombine, Bobine,
Trompette. I| Au regiment : Peau de balle, —
Squival. de : Je m'en moque, ou Rien du tout
Et., Hist. — Du vha. balla, palla, globe, boule,
paquet de forme ronde (Schel.) — Pour le sens de
convenir, emprunt6 au jeu de balle : « Avoir la
balle belle. » — « Les historiens sont ma droite bale,
car ils sont plaisans et. aisez. » (Mont, n, 148). Pour
le sens de : figure, similitude d^ forme. Cf. Boule.
Balle s (Sp.), s. f. — Ar§te de poisson. Syn.
de Boise, Borde. S'expliquerait par la ressem-
blance avec les barbes de l'6pi. Cf. Lat. Arista,
6pi, et arete.
Balleaux (Lg.), s. m. pi. — Lippes, grosses
levres, babines. — V. Ballot.
Bailee (Mj.), Balllne (Sp. Lg.), s. f. -
Matelas rembourre* avec des balles d'avoine.
Syn. de Balliere.
Et., Hist. — Du fr. balle. a Le surplus, mont£
sur des haridelles enharnach£es de balines. s {En
note : Sorte de coussins ou sacs garnis de balle ou
paille legere, etc.). (B. D. 48,8.)
Bailer (Mj., Lg.) — Flotter, surnager. Syn.
de Noter. \\ Pencher ; se dit d'une charrette
charg^e plus d'un bout que de l'autre. (Segr.
— M6n.) II Sal. — Rester sur un liquide, ne
pas s'enfoncer. || By. — Etre suspendu, pen-
diller.
Et, Hist. — Bailer, danser, osciller.
— « Et li vilain qui va balant en T£ve.
(Rom. de Renard, 5922.)
— « Ah ! done bonjour, mon ami Pierre,
J'ai vu la mer et les va J ssiaux ;
O 16 daux grands coffres de bois
Que le faisant bailer sur l'^ve,
O fait daux pets et daux buchails ;
Le vent o bufTe, et pis o vat l
{La Trad., p. 381, 19-25.)
Ballet (My.). — Auvent, toiture, hangar
couvert de paille. — « Ancien logis noble qui
porte encore sur le cintre de la porte, protege
autrefois par un ballet, la date 1668 ». (C
Port. Fontaine-de-1'homme (la). V. Balet.
Et., Hist. — B. L. baletum : « Species porticp
tecti ad nundinas aliasve res quaslibet ab aerh
temperie defendendas. n — « In domo in qua dictus
abbas inhabitat, in quodam tustorio seu baleto
-1385). — « Vindrent deux chapellains dessoubz 1?
balet ou galerie de l'eglise de Saint- Martin de
Coussy. » (1454.)
— a Elle est dehors araon^e (entour£e)
D'un bale qui vet tout entour
S'il qu'entre li bale' et la tour
Sont li rosiers espes plants. »
Rom. de la Rose.
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BALLIER — BANCELLE
71
— a Se dit particulierement d'un auvent, d'un
petit toit plac6 au-dessus de certaines boutiques,
et au-dessus de paliers d'escaliers ; — abris en
genets et en paille situes sur les routes et ou se
refugient les casseurs de pierres. (Dott.)
Balder (Mj., Sal.), s. m. — Balles, enve-
loppes du grain des ce>6ales dans un sens col-
lectif. Syn. de Ventin, Pique riers, Barbillon.
— « Lieu d'une grange ou Ton rassemble
toutes les menues pailles provenant du bat-
tage et du vannage ». (Litt.)
Bailie re, s. f. — Couette de balle d'avoine*
(Lue\) || By. — Id. — Employee pour les
petits enfants qui ne sont pas encore propres
au lit. — Ne pas confondre avec : matelas de
Quincke. — On peut les remplacer sans frais,
en laver Yensouillure et e* viter toute mauvaise
odeur. — Syn. de Bailee, Ballin, Balline.
Ballin, s. m. * — Meme sens. Cette balle est
qqf. remplac^e par la flache, sorte de grande
gramin^e des bois, appel^e : Molinia ccerulea.
(Or.) — Cest notre Guinche.
Balline (Sp., Lg.). — Meme sens.
Ballon ' (Mj.), s. m. — Crinoline. || Fig.
Enlever le ballon a qqn., — le battre, le rosser.
« Inutile de faire remarquer l'analogie qu'il y
a ici entre la partie du corps designee et une
peau gonftee ae vent qu'on relive du pied ».
(Fb. Michel.)
Ballon *, s. in. — Bande en fer coupant*
placee sur le chaput. Terme des ardoisieres ;
les premieres fois on se sert de la queue de la
poele. (Meniere.)
Ballot, s. m. — Les l&vres. « J'avons mau
au ballou Se dit surtout des l&vres 6paisses. V.
Balleaux.
Kt. — Du celt balok, partie du visage au-dessous
de la bouche. (Fav.) — Balot, levre inferieure ; en
vx fr. baulievre. (Ev.)
Ballotte (Sp., Mj.). — Fig. Jouer qqn. a la
ballotte, se jouer de lui, le berner, le faire mar-
cher. — || Au sens fr. : A s'est amuse*e a faire
eine ballotte de cocous. — Celle-ci ne peut se
faire qu'avec une sorte de primeveres, le cou-
cou a ballottes.
Hist. — « Dedans un faulconneau de bronze il
mettoit sur la pouldre de canon. . . une ballotte de
fer bien qualibree. (Rab., P., rv, 72, 463.)
Ballnchon (Sp., Mj.), s. m. — Petit ballot,
paquet d'effets. Z. 145 (Brissac). — Gompre-
nant tous les vetements que les domestiques
possedent lorsqu'ils vont se gager ou qu'ils
quittent leurs maltres (Or). — Ordinaire-
ment contenu dans un mouchoir ou une ser-
viette dont les quatre coins sont nou6s
ensemble. || Fu. — Faire son balluchon, — se
disposer a quitter le pays.
Hist. — « Elle eut constamment la chance de
depister les Bleus, trompes par son air ingenu de
pauvre marchande, geignant le long du chemin
sous le poids d'un lourd bnluchon. (H B., p. 166.)
Balosser (Sar.), v. n. — Bavarder sans
eesse.
Balyerette (Mj.), s. f. — Baverette. Syn. et
d. de Baverette, Bravette, Bravottc.
Balzenx (Mj.), s. m. — Appellation ou inter-
pellation ironique. V. Jacquedale, Lenti-
meche, Frise-Poulet, etc. Nicolas Balzeux.
Et. — Voir : Coco bat l'z ceufs.
Bamboche (Mj., Sal, etc.), s. f. — Vie de*re*-
gle*e. || Pour : Bambocheur, noceur, viveur.
Ex. : Cest eine grande bamboche que cete"
gars-la. || Interpellation familiere que Ton
adresse aux bambins. || Colifichet. V. a l'his-
torique.
Et. t Hist. — Ital, barabocrio, poupee, propre-
ment enfant, de : bambo. Filiation : Grande ma-
rionnette, puis t se livrer a toutes sortes d'amuse-
ments et de plaisirs. — * II (le due d'AngoulSme)
remit, comme a Beaupreau, a presque tous ceux
qui lui furent presentes, de petites fleursdelys en
argent. . . Les paysans appelerent ces fleurs de lys
des bamboches. » (Abbe Bouttujer de Saint-
Andre, cite par Deniau, vr, 255.)
Bame s. m. — Baume.
Et, Hist. — De balsamum, traduisant l'hebreu :
baal, prince et schaman, huile ; huile des princes.
Basme. La Font, disait encore : Ma foi, e'est bame,
— « Mais, tout ainsy qu'on rencherist le basme.
G. C. B., p. 223.
— « Prenant a gre ma mort comme doulx basme.
Id., p. 139.
Bamette (La) (Mj.) s. f. La Baumette, au
s.-o. d:Angers, ancien couvent au bord de la
Maine, ou Rabelais fut moine pendant qq.
temps. — V. C. Port. Diet.
Et. et Hist. — Du B. L. balma (D. C), grotte,
caverne « Et fusmes au lieu de la Basme, en une
roche moult hauit, la on Ton disoit que la sainte
Magdelaine avoit vesqu en hermitage longue espace
de temps. <> (Joenville, p. 118). — « Cest l'ancien
roc de Chanze... Au falte s'etait etabli vers le
xV siecle un hermitage que le roi Rene, hdte habi-
tuel du petit manoir vofain, fit rebatir sur le modele
de la Sainte Baume de Provence. » (C. Port.)
— « Je scay des lieux, a Lyon, a la Basmetle, a
Chaisnon et ailleurs. ou les estables sont au plus
haut du logis. * (Rab., C, i, 12.) — « Aux Corde-
liers de la Basmecte mes deux messelz a 1'usage de
Rome. » (Inv. Arch., G., p. 50, col. 2.) — «. . . pour
la pitance des freres de la Baumette pour lesd(its)
deux moys esquels sont escheuz neuf sabmediz, a
raison de 11 s. 6 d. chacun sabmedi. » {A. h. l ro an.,
n° 5, mars 1901, p. 540.)
Banard, adj. qual. — Enfant qui pleure
sans raison. Syn. de Ouignard. V. Barter.
Banban (Ec), adj. q. — II devient tout
banban ! — tout abeti, presque idiot, gaga.
Banc (Lg.), s. m. — Nimbus, gros nuage
noir qui barre Thorizon. Syn. de Crd, Soutre,
NuaUy Craie, Bane.
Bancelle (Mj., By.), s. f. — Petit banc,
escabeau.
Hist. — « J'ay fait raporter en m£me temps
deux des bancellcs a M m « Pleteau pour mettre de
ses ecoliers dans IVglise (1692). Inv. Arch. H. I,
p. 175, col. 2. — t Tant en rentes foncieres, hypo-
thecates, que celles provenant des bancs et ban-
celles (1769. — Inv. Arch. G. n, p. 287, col. 1.) —
« Nan Us de leurs diverges acquisitions, ces petits
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72
BANCHER — BARATTE
marchands les (Halaient a leur tour, sur des ban-
cellcs dress^es pour la circonstance. » (Den. i, 66.)
Rancher (Sp., Sal., Q., Sr.), v. a. — Publier
les bans de manage de... Ex. : lis Tont banche
a la messe. Z. 134. Syn. de Bannir, Publier.
Et. — Ban, de Bannum, du germ, banvjan, pro-
clamer, edicter. — Ban a fait : bannir et bancher
par confusion avec Banc. — « Marie-toy de par le
diable, marie-toy. . . Des huy au soir fais-en crier
les bancs et le challit. » (Rab., P., m, 20, 274.) —
« L'article 11 de la coutume de Touraine porte que
le sujet qui a achete bled hors le bancage, e'est-a-
dire hors la bannalit£ de son Seigneur. . . » (Cout.
dePoit., i, 128, art. 34.)
Bande (Mj.). — Penture de porte, s. f. —
Syn. de Genevelle. \\ Bande k Minard. V.
Minardy Mina.
Banderole, s. f. — Bande de cuir servant a
porter le fusil en bandoultere, dans l'e*quipe-
ment des volontaires de Maine-et-Loire en
1792-96. (V. R. de VAnj., t. LIV, p. 215).
N. En ce sens le Diet. gSner. donne Ban-
dereau. Je remarque que Banderole explique
notre mot pat. Bandrouliere (en).
Bandoir (Lg.), s. m. — Baton au moyen
duquel on maintient les lames senses contre
les ch asses pour pouvoir ch&sser une paree.
Langue des tisserands. Prononc. BandouS.
Bane. (Lg.) Gros nuage noir, nimbus.
Syn. de Nuau, Crd, Craie, S outre, Banc.
Bane>(Mj.),s. f. — Pleurnicherie. V. Baner.
Baner, v. n. (partout). — Pleurer, pleurni-
cher, larmoyer Cf. Builler, buigner. Crier sans
pleurer. Z. 146. — || Sal. Pleurer avec e*clat.
B. comme un veau.
Et. — A rapprocher de Pigner ,• cf. Tang to.
Pine, et encore mieux rail. Weinen. — « Baner,
mugir, beugler ; la vache ban* ; pleurer avec de
grands cris (Dott.)
Banne (Lg.), s. f. — Fanon du boeuf.
Et. — C'est le m£me que le fr. Banne, prelart,
toile tendue au devant d'une boutique, que Hatz-
feld confond a tort avec Banne, manne, et qui
doit deriver du germ. Ban, banniere. — (Panne,
graisse qui garnit la peau du ventre d'un pore?)
Banneton (Ag.), s. m. — Recipient de
paille on d'osier tresse", dans lequel les boulan-
gers mettent la pate de chaque pain. Syn. de
Paillon. || Ec. Panneton, paillon.
Et. — Dimin. du fr. Benne?
Banniere (Mj.), s. f. — Etre en banniere, en
chemise. L'expression fait image. Syn. de
Coulouette, Nappe. Le mot date du temps ou
notre bannidre <Hait blanche.
Et. — B. L. bandum, bande d\Hoffe ; all. mod.
binden, lier. « Vexillum, quod bandum appellant. »
P. Diacre. II y a eu chute du d.
Bannir (Pron. ba-ni) (Mj., Ec), v. a. —
Publier les bans de mariage de. Ex. : II ne sera
banni qu'eine fois. V. Bancher. Syn. de
Publier.
Et. — De>. regul. du fr. Ban ; autre sens du v.
Bannir. — « De bonne heure on rencontre dans le
latin du moyen age les termes : bannum, bandium
=> edictum, interdictum ; bandire, bannire - edi-
cere, citare, relegare. Orig. germ, bandvjan, desi-
gner, indiquer ; une forme secondaire, sans d.
banvjan, semble avoir determine* la forme romane.
bannir, pour : bandir. » — « I n'vont point tarder
a s'marier, pisque le v'la banni. -» (Dott.)
Bapt€me (Mj.), s. m. — La tSte, le haut de
la t6te, le sinciput. C'est la partie qui re^oit
I'eau, dans le sacrement.
Baptiser du vin ; le mouiller d'eau.
Baptlsse (Mj.), s. m. — Baptiste. Tran-
quille comme Baplisse.
Et. — Est-ce une allusion a saint Jean-Baptiste,
tranquille. doux comme un petit saint Jean? ou
plutdt a cause de ce personnage du nom de Bap-
tiste qui, dans les anciennes farces, avait un role de
niais :
Baqnet de selence (partout) s. m. — Baquet
ou les cordonniers mettent tremper les vieux
cuirs, les vieilles chaussures.
Baqnettee (Mj.), s. f. — Le contenu d'un
baquet. Cf. Soupieree, Mannee, etc.
Et. — Dimin. de Bac, bateau ou auge.
Baquls-baqnlas (Lseg..), adv. — Couci-
couci, tant bien que mal. Syn. de : Comme-ci-
comme ca. \\ Queusi-queumi. || PMe-m§le. Syn.
de Poile-et-moile, Brassis-brassas.
Et. — Corr. de ce dernier mot.
Bar, Bal, Ber. — SyllabesIp6joratives,c.-a.
d. se prenant en mauvaise part ; radical de
divers mots.
Et. — Bis t bes, be, ba, partie. pejor. se modifie
euphoniquement en : ber, bar, bre. Besvue, b£vue ;
ber-touser (tondre avec des inegalites) ; be?-
compte, bes-temps, bes-juger, bes-ivre, bes order.
(Scheler.)
Baranjot (Ag.). — Grand meuble, pas
beau, mais commode ; armoire ; seau a
ordures, etc. || Ec. On dit : barmjote.
Baraquine .Engin en forme de mue pour
Erendre le poisson. Le pdcheur, a Tavant du
ateau, que Ton conduit doucement dans une
boire, plonge la baraquine en maniere d'e*per-
vier dans l'endroit ou il soupconne la presence
du poisson, et saisit celui-ci par l'ouverture
superieure (A Brain-sur-Authion) || Ec. —
Vase en bois, tronconique, plus large au fond
et muni au-dessus de l'ouverture (la goulei de
deux oreilles (ou yeux) permettant de le
porter & deux sur l'e*paule a l'aide d'une barre
de bois (levier). Sert en particulier aux
pecheurs qui sont obliges de transporter leur
poisson a la poissonnerie et souvent de le
verser dans les tines pour le mettre en vente.
Et — Baraque ; hutte, boutique, petite armoire,
Cf. Rcstc, 2- sens.
Baratle (Mj., Lg.). s. f. — Fruit du nenu-
phar. Les enfants s'amusent a battre la pulpe
de ce fruit avec une baguette qu'ils intro-
duisent par l'oeil, soi-disant pour fairre du
beurre. De la cette catachrese.
Et. — Vx fr. barate, confusion, agitation Bas-
breton : baraz, baquet. — I-e sens ci-dessus se
trouve chez Dottin et dk Montksson.
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BARATTE-BOISSEAU — BARBOTER
73
Baratte-- Boissean. — V. F. Lore xvi,
Temps.
Baratte (Auv.), s. m. — Babeurre. Syn. de
Lait-de-beurre, celui qui reste dans la baratte
apres le beurre fait.
Barattte (Mj.), s. f. — Le"contenu d'une
baratte. || Quantity de beurre fabriqu^e en
une fois : Oh ! la belle barattee de lait !
Baratter (Mj.). — Agiter le foret dans le
trou de mine. || Baratter la bourbe dans ses
sabots, — marcher avec ses sabots pleins de
boue. A Saint-Paul, on dit :jt Baratter le
beurre dans ses sabots .
Baratterle (Mj.), s. f. — Travail du barrat-
tage. Ex. : Va falloir que je me leve du matin ;
j'ai ma baratterie a faire. Cf. Laverie, Fauche-
rie$, Batteries, etc.
Barattolre. (Segre\) — Pour : Baratte.
Baratton (Mj.), s. m. — Batte a beurre.
Tige de bois portant a son extrSmite* inte-
rieure un disque perpendiculaire a son axe,
au moyen duquel on iouette la creme dans la
baratte pour faire le beurre.
Barbarle (Mj.), s. m. et f. — Goq ou poule
de petite espece, dite de Barbarie. Ex. : J'ai
achete ein barbarie. || Fu. Turtes de Barbarie.
— Tourterelles 6trangeres, diffe>ant des tour-
terelles indigenes par le plumage et le chant.
— Plumage uni ; chant de deux syllabes : cou
crououou I cou crououou I
Barbe, s. f. — La barbe illi branle, — en
Variant d'une heure qui est pres de sonner. —
d., en parlant d'une femme, — elle est
vieflle. || S'en friper, ou s'en iicher les barbes,
les levres. || Faire la barbe a qqn., — le
vaincre, le n&duire, le mater. || Fu. — Etren-
ner la barbe a qqn., — l'embrasser quand il
est frais rase* et avant tout autre. Le grand
pere dit a son petit-flls : Veins- tu etrenner
ma barbe? || Mj. — En barbe, — en face de,
devant. V. Berbe. || Barbe en, ou a barbe, —
nez a nez.
Hist. — « Mais si tost ne peurent gaigner le
hault qu'ilz ne rencontrassent en barbe Picrochole. »
(Rab.)
— « Lors Tarbelot si arrive
Atout cinq mi lie combattans,
Or en barbe la se trouva. (L. C.)
— « Icellui Estienne dist au suppliant : « Tu
nTas appelle gaudisseur ; avant qu'il soit une
heure je te verrai en barbe. (1475 — D. C.)
Barbe de-bone (Mj.), s. f. — Viorne, syn.
de Vienne.
Et — Cette plante est ainsi nommee a cause des
larges houppes soyeuses dont elle se couvre vers
l'epoque de la fructification. — « Barbe de chienve
(chsvrc, vigane, viorne. La vigane est la clematite
des haies. plante sarmenteuse. Modification de
vigne. Dans TO. la vigane est la vigne sauvajje,
aussi appelee vicane. La clematite s'appelle plus
particulierem^nt vienne. (C° Jaub.)
l| Ec. — Cette clematite donne la viorne dont on
se sert pour les Join's (fascines, fagots tendus pour
prendre des anguilles).
Barbe de loup (Mj.), s. f. — Nigelle des
dames ; plante d'ornement.
Et. — « Ainsi nominee de ce que la corolle, d'un
joli bleu ciel est .debordee par les sepales fins,
f rises et touffus du calice.
Barbee (Mj.), s. f. — Action de frotter la
barbe sur la joue d'une autre personne.
Lorsque la personne a laquelle on donne une
barbee est une jeune ftlle, ou un enfant, elle ne
laisse pas d'en garder pendant quelques ins-
tants un assez cuisa%t souvenir.
Barbelee (My.), s. f. — Petite getee blanche.
Barber (Mj.), v. a. — Barbifler, raser.
Hist. — On disait Barber au xv 6 sidcle. « II se
fit barber. » (Loins XI, Noiw.. 94.) — Barbifler, au
xvn*.
Barbes (Mj.), s. f. pi. — Pans late>aux
d'une goulinette.
Hist. — I^s femmes portaient un lourd bonnet
garni, pique et a fond large : il etait recouvert
d'une coiffure en grosse batiste, parfois en simple
toile, a tres longues barbes ou bandes unies, qu'elles
croisaient audessus de leurs tetes. (D. r, 55.)
Barblehon (Mj.), s. m. — B16 barbu,
6peautre.
Barblilon (Sa.). — Menues pailles, glumes
de ce>6ales, que sSpare le van ou le tarare.
Syn. de Pous, Venailles, Ventin, Gobier, Bal-
lier, Bigaux.
Et. — Der. du fr. Barbe, parce que le Barbillon
renferme les barbes de l'epi.
Bar bin. — V. F. Lore. A. et C. XVIII.
Barbot (Mj., Fu.), s. m. — Gros insecte
coteoptere, dytique qui vit dans le crottin,
les boues, leseaux de mares. || Escarbot. ||
Syn. de Escarbot. || Goutte ou tache d'encre,
pate* sur l'ecriture.
Et. — Ce mot pourrait Mre le fr. Escarbot, d£fi-
gu r 6 : mais, plus probablement il vient de Barboter.
— Hist. — « Si c'est au prin temps, ou este, les
lievres ne se gistent pas au fort a cause des fourmis
et autres barbots, et des serpents et laisards qui les
chassent des forts. (Fouillou^.,
Barbote. (Lg.), s. m. et f. — Interpellation
caressante des meres a leurs enfants. V. Potte.
Barboter (Mj.), v. n. — Radoter. Qu6 que
tu barbote$-\k? Ij D6penser follement. Ex. : II
a barbote" eine dixaine de mille francs. || Voler,
subtiliser, chiper. Ex. : II s'est fait barboter
son porte-monnaie sur le champ de foire. Syn.
de Sourdre.
Et. — Patauger dans la boue et marmotter, bre-
douiller : r association de ces deux mots se com-
prend. le 2* se rapportant au bruit du bouillonne-
ment de Teau occasionne" par le barbottement.
(Scheler.)
. . . entre ses dent3 barbotte
Tout a part luy. . . (C!. Marot.)
— « Barbeter, marmotter dans sa barbe, brc-
douillor ; balbutier, barboter. Et. barbet", dimin.
de barbe. Cf. barbeloter. Le rad. bar <* et£ confondu
aver bor. Borbeter, dimm. de Bourbe, ou, celtiq.
borban, murmure : 1° Borbeter (bourbe), 2° Bar-
boter (barbe), 3° Balbeter (balbum, begue) ont
confondu leurs sens
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74
BARBOUILLER — BARGUIGNER
Barbouiller (Mj.). — Troubler, de>anger,
donner des nauseas, rendre malade. || « Le peu
que j'ai mang6 me barbouille -le coeur *. O
Jaub. — || Cf. Bardouler. || Brouiller. Ex. : Le
temps est tout barbouille.
Barboyer (Mj.), v. n. — Affleurer, venir
juste baigner, ou affleurer a peine. Ex. : L'eau
est barboyante sus la premiere marche ; alle
est venue barboyer dans la cour.
Et. — Barbouiller? De bqr, prejorat. et bouille,
bourbier. — Bouille «= bull*, bulle de l'eau bouil-
lante et, de la, l'eau d'un bourbier. — Le D r A. Bos
Texplique par Barbicare, raser, frequentat. de
* Barbare, barber, dont on nefrouve pas d'exemple,
D'ou Barboier.
Bareaiilons, s. m. — Vieilleries us6es, aban-
donnees. (Segr.) Meniere.
Barce (Mj.), part. pas. — Fig. Accoutume\
habitue\ rompu, dressS des Penfance, des le
berceau. Ex. : Pour faire cet6 m6tier-la, faut
y 6te>e barce'.
Barter (Mj.), v. a. — Bercer.
Barche, s. f. — Mulon. Pour Barge, =
berge.
Et. (incert.). Berge. B. L. Berga (de Tall, bergen,
deTendre). Filiation : Defense, fortification, meule,
bord escarpe\
Barchouse (Sail.). — Beaucoup. V. Ber-
chouse.
Bardeaa (Mj.), s. m. — Barrage en travers
d'un cours d'eau. Syn. de Dechaus, dans la
Varanne de Saint-Germain.
Et. — Cette m^taphore est due sans doute a ce
qu'un D&chaus eveille l'idee d'une digue, d'une
levee. Bardeau - Batardeau. — B. L. barda, bat.
« II pousse son cheval a grand force sur un bardeau
ou bastardeau fait a travers la riviere pour retenir
l'eau. (D'AubignA.)
Bardee (Lg.), s. f. — Exces de boisson,
ivresse totale. II en avait eine bardee I
Syn. de Cuite, Cuvee, Muffee, Tripee, Biture,
ivWe, Suee, Culottee. — V. Embardee. — Rap-
procher : Bordee.
Barder (Mj.), v. a. — Drosser, affaler.
Terme de navigation. || Fu. — fa barde .
£a va rondement.
Ex. : Le vent les a bardis contre la pile du pont,
— le long du chantier du Sol de Loire. — Syn. de
Acaper. — Cf. Embardee. || Pousser de cdte* le bout
d'un arbre, d'une pierre de taille. || Lui faire faire
quartier.
Bardis (Va.), s. m. — Baraque de pieus et
de branches. Syn. de Bardeau.
N. Terme de marine. Separation de planches,
qu'on fait a fond de cale, dans un navire de com-
merce pour charger les bles et autres grains. Meme
rad. que Bardeau.
Bardot, s. m. — V. Bardeau. (Men.)
Bardouler (Mj., Sal., Fu., Li., Br.), v. a. —
Barbouiller le visage. Ex. : Tu n'es que ca bar-
doule! — Vilain bardoule— minaud. — Syn.de
Borer. || Lue\ Terme de m^Dris. Un m^chant
bardouU. Cf. Bouchard. Le contraire est
Dibardouler.
Et., Hist. — Semble une corr. de Barbouill6. —
« La figure bardoulie de sueur. . . » A h. 2* an.
n° 6. mai 1902, p. 578. — « Bardoller, barioler ; —
— des ceufs bardollis, oeufs de Paques ; baton bar-
doll6 y auquel, pour l'enjoliver, les enfants ont
enleve* des spirales d'ecorce. » (Guilt-). — N.. Bar-
douler derive de l'angl. Beard ou de Tall. Bart,
comrae le franc. Barbouiller du lat. Barba. Cf.
Bouchard. — Cf. le russe Boroda. (R. O.)
Bardrassee (Fu). — Racine administr£e aux
enfants.
Bardrasser (Fu.), v. a. — Taper du linge en
le lavant. Battre qqn. a plate couture. Ex. :
Ses qu'naux se sont ennaives, aP leuz a donne
eine bardrassde. — V. Badras.
Barge (Mj.), s. f. — Enorme paquet ou
grand radeau form6 de plusieurs douzaines
de poignees de chanvre, solidement bees
ensemble pour le rouissage. || Tas de fagots ;
Syn. de M&ssiere, Moueche, Mouche (Mze,
ia.) Au Long, ce nom ne s'applique qu'a un tas
de foin ou de paille ; une mouche de fagots.
— Syn. Tielle.
II Ec. — Les poign6es de chambre (chanvre)
qui se comptent par nombres (douzaines)
sont mises en tielles pour le rouissage. La
tielle est charged de pierres (venues presque
toutes du Be" d'Udon (bee de POudon, a son
embouchure dans la Maine, prononc. Mo6ne,
pour Mayenne). Le chanvre roui, on tire la
tielle, on epare le chambre a plat pour le faire
s^cher et blanchir. Chaque jour il faut le virer
(on Pepare encore en chandelier). Quand il est
pr£t, on le lie en poignees, puis on Yenser-
ronne. Un serron est formed de plusieurs poi-
gnees li£es ensemble. — Enfm, apres P avoir
3§m6 (dime) on Pemporte. Qqf. on Pemporte
mouill6 (frais tir£) ; dans ce cas les dimes (les
treiziemes) sont laiss^es a part. — L'hiver on
teille la jumelle et on braye (y mouill6)le male
et le tout-ensemble.
Et. — Douteuse. — Hist. « Vers midi, le feu se
declara dans le fumier et se communiqua a une
barge de bois qui fut presque entierement brulee.
(Ang. de Paris, 10 mars 1907, p. 3, col. 3.)
Barger (Mj.), s. m. — Berger. V. Breger.
Et. — Par corrupt. — Vx fr. brtoier, bergier.
B. L. berbicarius, du B. L. berbix, brebis.
Bargere (Mj.), s. f. — Petite domestique
charged de conduire et de garder le b<Hail,
quel qu'il soit. || Jeune personne, beauts,
amante, pr£tendue, celle que Pon courtise. ||
Terme affectueux et caressant, s'adressant
aux petites filles. || Bergeronnette. Ex. : J'ai
appris ein nid de bargere. — V. Folk- Lore,
chanson populaire : — (V. Barger.) — || Fu.
— S'emploie comme chamberriere (cham-
briere) pour designer familierement une
petite fille.
Barglner, Barglnier. — V. le suivant.
Barguigner, v. n. — Mettre beaucoup de
temps, dire beaucoup de paroles pour une
affaire de peu d'importance. || Marchander.
— (Ce mot est fr.j
Et — Incertaine;p.-d.du B. L* Barcaniare, bar.
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BARILLIER — BARRIQUE
75
pan n fare, marchander ; angl. to bargain. Porter ses
marchandises ca et la, en barque, puis : h^siter,
tergiverser? Ce mot se trouvedans les Capitidaires
de Charles-le-Chauve.
Barilller (Z. 179, Cz.), s. m. — Rat de cave,
petite bougie.
Barlllot (Ec), s. m. — Barilleau. Chien
basset a jambes torses, bon chasseur de lapin.
Barne (Mj.), s. f. — Banne ; piece de toile
que Ton dispose autour de Taire pour recevoir
les grains projet& au loin par le battage au
fleau. — ou la menue pansion (Sal) || Poire de
barne ; anc. esp&ce de poire (Bo) — Z. 145.
Toile pour faire un ballot.
Et. — Ce mot semble Mre le radic. du fr. Berner,
dont le sens primitif est faire sauter a la couverte.
— Berne, vx fr. Be- nie, 6lofTe de iaine grossiere, —
sur laquelle on bernait, faisait sauter qqn en 1 air.
Ijtt.)
Barne an (Mj., Sal.). — Morceau de toile ou
de fllet de corde, de forme carr£e, et muni de
cordes aux quatre coins, dans lequel on
ramasse et emporte les fourrages coupes.
Dimin. de Barne (Mg.) V. Barnot.
Barnee (Mj.), s. f. — Le contenu d'une
Barne. || Fu. — Id. Par ext. : Grande quan-
tity. Manger eine barnee.
Barner (Mj.), v. a. — Garnir, en tourer de
barnes. N. On barne le pourtour d'une air£e
pour recueillir les grains que le battage pro-
jette au loin. || Fu. — Manger son saoul. V.
Barnee.
Barnojot (Lm.), s. m. — Petit vase a mettre
dePeau. — (M6n.). Cf. Baranjot.
Barnot (Lms, Z. 196), s. m. — Filet a
rnailles tr&s larges. — V. Barne, Barneau.
Barolllard (Sp.), adj. qual. — Bredouilleur.
Syn. de BagoiUard, Bedotard, Bacassier } Bou-
billon.
Et Der. de Bar oilier. — « BaroSer, v. n. opposer
en justice des exceptions dilatoires, des barres, BL.
barricare, frequent, de barrarer, barrer. » (D r A.
Bos.)
Barollle (Tim., Sp., Lg.), s. f. — Melisse,
plante labiee, ofTicinale. Syn. de Barouil.
BaroUJer,, Barroyer (Sp.), v. n. et a. — Bre-
douiller, dont il est la corruption. Syn. de
Boubillonner. || Bavarder, causer beaucoup, a
tort et a travers. Syn. de Bagouler, Bagoiller,
Bourdoiller.
Baronfle (Mj.), s. m. — Potin, tapage, va-
carme, tintamare. Syn. de Chahut, Bousin,
Chutrin. N. Ce mot est d'importation r^cente.
ii Fu. — ou Barouf.
Baroull,, s.
Baroille.
(Lg.). — Melisse. Syn. de
Barque (Mj), s. f. — Sorte de grand bateau
de Loire, a un seul mat portant deux voiles.
II n'y en avait pas a Mj., mais on en voyait
souvent passer jusque vers 1850. Ce n'est
plus qu'un souvenir.
Et — Gaeliq. Bare; ou germ. Bark, ecorce
d'arbre. — « Contraction de date ancienne pour
Barica. Nordiq. barkr, bateau fait d'tfeorce.
Barrande (Mj.), s. f. — Gros bloc de tuffeau
mesurant m 60 x m 35 x m 25. — V. Gabar-
riers. — Ce mot indique une dimension com-
merciale de tuffeaux.
Et. — « Pierre a batir plus grande et plus solide
que le tufTeau ordinaire. Ce nom vient de Barrault
(Olivier) qui fit cgnstruire avec cette pierre le logis
Barrault, en 1493. » (MAn.) Est-ce bien sur?
Comment se fait-il alors que les Berrichons aient
le v. Barauder, faire mouvoir sur un centre une
pierre, une poutre? V. Jaub. — On peut pr^tendre,
il est vrai, que ce v. peut venir de notre mot Bar-
raude, transports la-bas avec la chose qu'il repr6-
sente. Mais pourquoi Jaubebt ne signale-t-il pas
le subst. primitif en regard du v. de>W6? (R. O.)
Barre (Mj.), s. f. — Piquer barre sus..., se
diriger vers. || Repiquer barre, — prendre une
nouvelle direction. Ex. : Quand il a vu ca, il a
repique* barre a s'en aller par la-h,aut. || Fig. —
Monde, caste, profession, condition sociale.
Ex. : Ces bourgeois-la, e'est point de noutre
barre, ou : dans noutre barre. \\ Barre a cou-
rir, — Jeu de barres (Lg. — et presque par-
tout.) || (Lg.) Verrou, Syn. de Barroir, Crouil-
let. V. F. Lore. Jeux, vii.
Et. — Le jeu de barres est ainsi nom me de la
barre qui s6pare les deux camps. — Dans le sens
de : Caste, je soupconnerais Bord ; a moins que
cela ne fasse allusion a Tun des deux cotes du jeu.
Barrel oter (Lg.), v. a. — Barioler. Syn. de
Barrificoter, Birrebarreler.
Et. — Dimin. irreg. du fr. Barrer.
Barrer (se) (Lg.), v. r£f. — Se prendre de
glaces, en parlant d'un cours d'eau. Syn. de
$' Emptier. \\ v. a. (Lg., Sp.) Barrer un garde-
chasse, — tracer au devant de lui sur le sol
une ligne qu'il ne doit pas franchir.
N. — La chose a St6 faite encore tout recemment
au Longeron par des braconniers de la « bande-
noire » de Cholet. Un garde qui s'obstinerait a
poursuivre apres avoir Ste" barri recevrait presque
certainement un coup de fusil. A Saint-Paul les
braconniers sont absolument persuades qu'en
canardant un garde barrk ils sont dans leur droit
strict.
B arretted, s. f. — Tuteurs en pierres schis-
teuses servant a e*chalasser les vignes. (Me-
niere.) || (Lg.) Sorte de bigoudis ou d'Spingle
a cbeveux. || Ec. — Piece d^une chaine de
montre ; porte-d^coration.
Barrificoter (Mj.), v. a. — Barioler, bille-
barrer, rayer en tous sens. Syn. de Barre-
loter, Birebarreler.
Et. — Der. du fr. Barre et du lat. facere, avec
une terminaison frequentative. — « Barre\ s'ap-
plique a tout ce qui est bigarre ou tachete\ Cf. Bar6,
Gare, Vair, Brigaille, Bigarriau. (C te Jaub.)
Barrlqne (Mj.). — Syn. de Busse, Poincon.
|| Sens special : Barrique de chaux, — deux
hectolitres et demi, ou cinq cotrets. \\ Lg. —
Monter la barrique dans le prunier, — vider,
boire enti&rement une barrique de vin, aux
noces. — V. Folk-Lore, n, Coutumes.
Et Hist. — Der. de Baril i BL. barillus ; celtiq.
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76
BABfeoiR — BASSE-BEURRE
baril. — « Le sommeiier doit venir avec trois bons
chevaux chargez de bons instruments pour arrouser
le gosier, comme coutrets, barraux, barils, flaccons
et bouteilles. (Founxotrx, Vinerie. Cit6 par L. C.
Barrolr (pron. ba-roue) (Tim., Sp.), s. m. —
Verrou. Syn. de CrouiUet, Barre.
Et. — Du fr. Barre. — « On dit : Barrer une
porte, y mettre la barre. (C* Jaub.)
Bas (Mj.), adj. qual. — Temps bas, —
temps couvert, nuageux. || Le bas, — l'Ouest,
TOccident. Ex. : Le vent est tourn6 du bas. —
N. Cette expression a sa raison d'etre, puisque
la partie aval de la Loire est a l'ouest de
Mont jean. Toutefoiselleest usiteeau Longeron
comme aMj.||Fu, id.||(Sp.). Le Sud. — N. A
Mj., ce point cardinal est appete Mar, tandis
que le bas est l'ouest. — 1| Adv. A cent pieds bas,
— a cent pieds de profondeur. ||Mettre ben au
bas, — abattre, 6puiser. Ex. : Sa puresie l'a
mis ben au bas. || EteV ben au bas, — Stre
bien bas, tres dangereusement malade. ||
Faire ses hauts et ses bas, — se facher et se
raccommoder, s'emporter et se calmer. || Qui
arrive plus t6t que sa date moyenne, en
avance. Ex. : A Paques, haut ou bas, y a tou-
jours des merlauds dans les has. V. Haut. — ||
Rez-de-chauss6e. Ex. : lis demeurent dans
n'ein bas. — Cf. Haul.
Basane (Lg.), s. f. — Bedaine. Syn. de
Beille, Beserot, Paillase, Berdouille. — Doubl.
du fr. Bedaine.
Bas blancs (Lg.), s. m. — Nom dont on a
baptist les bceufs et les chiens qui ont les
pattes blanches. || Fu. Id., et Bas-rouges.
Bas-comptes (Lg., Tim.), s> m. pi. — Toiles
pour mouchoirs de quality inferieure et dont
le tissage est peu r6mune>e, que les fabricants
choletais donnent a faire aux plus mauvais
ouvriers de la region.
Bas-cul, (Mj., Fu.), s. m. — Crapoussin,
nabot, homme de petite taille. Syn. de Cropet,
Crole-cul, Cramolol, Boustrou, Crapasson. —
V. Bat-cul. — Naczin.
Bascule (Mj.), s. f. — Sorte de bateau de
pecheur qui sert de vivier flottant. Boutique.
|| Mettre en bascule, un lit ; enlever la moitie
des barres qui soutiennent la paillasse vers la
t§te. C'est un des tours que les jeunes gens de
la noce jouent volontiers aux maries, quand
ils peuvent decouvrir la chambre nuptiale.
Et. Hist. — Alteration, sous Pinfluence d'une
fausse 6tymol. (bas, adj., et cul) de Bacule, subst.
verb, de l'anc. v. Baculer, frapper le derriere, com-
pose avec battre et cul. — Se trouve dans D'Au-
bign£. — B. L. baculare (D. C). — « Lequel fut
submerge* icy pres en la riviere de Loyre par un
vent tres imp^tueux, estant dans ung bascule char-
ged de lamproyes. 1658. (Inv. Arch. E, n, p. 314,
col. 1.)
Tim. Levier que le tisserand peut fixer sur la
chasse, et au moyen duquel, d'un coup de pouce, il
change de navette, lorsqu'il a a faire des mouchoirs
de couleurs varices.
Bascnler, (Mj.), v. a. — Faire basculer.Ex. :
N'y a qu'a basculer la tomberotee dans le
fousse.
Basilic (Mj.), s. m. — Basilic, herbe odori-
ferante ; labile. || Ec. Prononc. Boaselic. ||
Fu. — Nom de bceuf.
Et. — Corr. du fr. ; basilic = petit roi. Hist.
« Aussi ils auront la senteur de certains da mas.
violettes, marjolaines, baselics, et aultres telles
espdces d'herbes. » (Bern. Palissy. Recepte veri-
table, p. 98. — Cite" par Eveill*.
Bas -flane. — V. Bat-flanc.
Bas-Galarne (Mj.), adj. qual. — Qui vient
du N. O. Se dit du vent. Cf. Galarne, Soulere,
Bise. N. On ne dit guere : Haut-GaJarne. V.
Basse G.
Basilic- des -pres- (Pell.), s. m. — Marjo-
laine. Syn. de Rioleau, Riolet.
Bas-Pe., s. m. — Nom que Ton donne a
Saint-Paul a l'ensemble du pays situe* vers
Fontenay-le-Comte et Lucon, c.-a-d. au
Marais, par opposition a Haut-Pe".
Et. Hist. — PS = Pays. — Provenc., Esp., pais ;
Port, paiz ; ital. paese. Les formes en es, ese,
viennent du lat. pagensis ; les formes en is viennent
de : pagesius, tous deux derives de pagus, canton ;
ager pagensis, ou pagesius, territoire d'un canton,
d'ou, par ext., region, patrie. (Lrrr.) — « Pe-bas ;
P6-haut, On appelle en Vendue Pays-Bas (p6-bas),
ou simplement : le Bas, TO. et le S. O., c.-a-d., pour
Cheraille, les pays de Beaupreau et de Cholet On
appelle Pays-Haut (p6-haut)ou le Haut, 1*E et le
N.-E. ; pour Cheraille" le pays de Vihiers, Thouarce
et, en general, tout le Saumurois. (Revue de VAnjou
septembre et octobre 1904, t. 49. a Sur les ehemins
de Vendie, p. 220. Note. Pierre Gourdon.)
Bassaree.. Traduction des quatre vers
cites par Bourdigne et que j'ai recueillis :
II y a une ville aupres des flots bretons
Che>ie de Ce*res et du dieu Bassare'e ;
Elle a son nom des Grecs ! c'est Angiers honored
Pour e* tre le sejour des puissants rois Sarrons. *
(Bbun. de Tartif, Philand., p. 10.)
Basse (Lg.), s. f. — Epuisette, sac de filet
pour retirer de l'eau le poisson. Syn. de Ave-
neau.
Et. — L'angl. a le vocable Bass, paillasson, qui
pourrait Gtre le meme mot.
Basse-Galaroe (Mj.), s. f. — V. Bas-Ga-
larne. Ex. : Le vent est de la 6asse-galarne. ||
A Saint-Paul le S. O. — N. A Mj. cet azimut
est design^ sous le nom de basse- mar, et la
ftasse-galarne est le N. O. — V. Bas, Galarne.
|| Ec. — Id. — De meme Bas-Pe (on dit le
Po6e-bas, le poee haut) le premier en aval, le
second en amont. V. P6. || Fu. — Oul est ben
noir dans la fozsse-galarne ; j'allons mouiller.
Et. — C'est 1* azimut situe entre le Bas et la
Galarne. — Origine incert. Se rattache p. §. au
radic. de l'angl. Gale, vent violent du N.-O.
Basse- heare (Mj.). — Partie du jour ou le
soleil est pres de se coucher ; une heure avan-
c6e de la soiree. La basse heure va nous
prendre. || A la basse-heure, — sur le tard.
Ex. : II s'est envenu a la &asse-heure. V.
Haute-heure.
Hist. — « Ses chiens le treuvent aussi bien de
haulte heure, comme de basse, etc. » {Chasse de
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BASEILLE — BATAILLE
77
0. PhIsbus.) Locut. usitee dans tous les pedart.
voisins de l'Anjou.
Bassellle (Th.). — Le seuil d'une porte, s.
m. Et. — Le bas seuil. — Basseil, id. (Fav.
Poitou.
Basse- mar (Mj.), s. f. — Le Sud Ouest.
Et. — C'est le point situe entre le Bas et la Mar.
Hist. — (Fu.) La Chapelle-Jftwse-Mar. Village de
la Loire-Inferieure.
Basser (Lg.), v. a. — Prendre dans une
epuisette, un poisson. Ex. : Eine fois qu'eine
breme est bassee, on la tient. De Basse.
Basse- soul* re (Sp.), s. f.
Fu. — Le Sud-Ouest.
Le Sud-Est. |
N. — A Mj. cet azimut est design^ sous le nora
de SouUre ou Haute- Mar. De Bas -f- SouUre.
Basset' (Chx., Sr., Mj., Sal., Fu.), s. m. —
Armoire basse ; buffet || Sorte de huche, mais
plus riche, ornee de poign^es et d'incrusta-
tions de cuivre. Ex. : Aver' done le caquerote
qu'est sous Ybassette, — atteins done le plat
au chat, qui est sous la huche.
Et — Dimin. de bas ; son nom lui vient de son
peu de hauteur. — Hist. — « En ce mois, j'ay fait
faire, impensis meis (a mes frais) le lutrin du enceur,
le basset de la sacristie (1727.) Inv. Arch. E. n, 346,
col. 1.
Bassicot, s. m. — Sorte de caisse qui sert a
l'extraction de Tardoise du fond de la car-
riere sur lesol. V.Fol.Lore, XIX, Ardoisieres.
Et. Hist. — Basse, vaisseau en bois, a oreilles
percees, qui sert a transporter la vendange. D'ou. :
bassin, bassine. Vient sans doute du lat. vas, vasis,
par le changement de v. en b. (O Jaub.)
Basslcotier, s. m. — Ouvrier des ardoi-
sieres qui s'occupe du bassicot ou du baquet
charge de schistes pour etre d6bit6s par les
ouvriers d'a-haut. On donne le nom de con-
duiseurs a ceux qui dirigent l'ascension du
bassicot. Les bassicotiers ont remplac6 les
hottiers, autrefois appeles : approcheurs de
basse. (M£n.)
Bassin, (Mj.), adj. qual. et s. — Ennuyeux
Fersonnage. Syn. de Traine-malaise. Ex. :
' m'a tenu pendant pus d'eine heure ; queu
bassin. !
Et. — Du celt, bac, creux, cavity. Gr&goirk db
Tours employant Bacchinum parait l'indiquer
comme appartenant a la langue du pays. (Lm.) —
Mais par quelle extension s'est produit ce nouveau
sensTCf. Bassiner.
Bassloer (Mj.), v. a. — Ennuyer. Ex. : As-
tu bentout fini de m'bassiner avec tes his-
toires? — Cf. Achaler.
Et. — Est-ce une allusion a Pustensile que Ton
passe et repasse sur les draps de lit? — « EchaufTer
comme une bassinoire : « II me bassine, cet avoue. »
Labiche, cite par Delvau. — « Baciner a e!6
employe autrefois pour : sonner les cloches, de
meme que Bacin pour cloche et tocsin. — Cf . Achaler
— echaufTer.
Basslve (Mj.), adj. qual. — Se dit d'une
genisse qui n'a jamais mis bas et qui n'est pas
pleine. On dit : Eine taure bassive. || Se dit de
meme au Lg., soit d'une genisse, soit d'une
brebis.
Hist — « Que les seigneurs dixmeurs de lainage,
charnage, ne doivent lever le dixme de lainage sur
les vassiveaux et vasswes, c.-a-d. sur les moutons et
brebis dun an. » (J. Chentx, Centurie, question 7 a .
Cit^ par Jaub.)
BassArer (Ec), v. n. — Faire un travail
fatigant, s'acharner a tous les details, et le
plus souvent sans r£sultat satisfaisant. — N.
Peut §tre a rapprocher de Basse-heure; tra-
vailler jusqu'a une heure tres avanc^e.
Bastant (Seg., Lue), adj. qual. — Alerte,
qui. se remue facilement. S'emploie souvent
n^gativement : Je n's6 guere bastant, — Bien
Eortant, de bonne mine. Etre, ou ne pas Gtre
as tan t, — libre de ses membres. Z. 135.
Et. — D'un radical qui signifie soutenir, et qui
se retrouve dans : bM, batir, baton/ — Ital. Bas-
tare, suffire, et aussi Durer. — Baste ! — il sufflt ,
c'est assez. — « Une somme bastante », sufflsante
(La F.)
Bastlen (Mj.), s. m. — Pr^nom d'homme,
Et. — C'est Sebastien, avec apocope de la pre-
miere syllabe. Forme tres usitee jadis, aujourd'hui
vieillie. Cf. Phorien, Stasie. Ec. Prononc. Bassien.
Bastlns (Ag.), s. m. — Madriers plus petits
(0 m 14) que les planches sur lesquelles on
marche (0 m 22) dans les 6chafaudages. Syn. et
doublet de Batin.
Bastrlngae (Mj.), s. m. — Tapage, vacarme.
|| (Mj.), s. f. Charrette ou m^canique d6man-
tibul^e. || Maison mal tenue, p6taudiere. Cf.
Bousin. Syn. de Boite. || Saint-frusquin, mobi-
lier. Ex. : Pour ein moins de ren, je vendrais
toute la bastringue. Syn. de Bazar, Saint-
Crespin. — N. On le fait aussi du masc. aux
sens 3 et 4.
Basvoler ou Bavoler (Seg., Mj.). — Voleter,
se dit de Taction d'un petit volatile qui ne
peut s'elever longtemps ; une oie bavole.
Et. — Voler-bas, voltiger, en parlant de la per-
drix. II est possible que la coiffure appelee bavolet
ait pris ce nom de voltiger.
Hist. — « Ce petit archerot amour,
Bavolant, s'esgayoit un jour,
Dedans les vergers de Cy there. •
Rem. Bklleau.
Bat (Sp.), s. m. — Battement. Cahotement,
bruit rythmS, resultant de la marche, d'une
voiture, d'un cheval. Ex. : Je connais le bat
de sa voiture.
Et. Hist. — De Battre. — « II perdit le bat du
coeur ». — Mesurer un poisson entre ceil et bat
(entre l'ceil et la queue, ce qui bat l'eau.) Darm. —
Bruit que font les chevaux en marchant. « Ouit le
bat de quelques chevaux qui le suivoient : qu'est
la? dit-il ; hola, demeurez un peu ; escoutez ; j'oy
le bat de quelques chevaux. » (Merl. Coccaik). —
Le bat de l'eau, le point ou le flot expire sur le
rivage. (Jaub.)
Batallle(Mj). — Jeu de cartes. Chaque
joueur recouvre la carte de son partenaire ;
quand il abat une carte plus forte, il prend
1 autre et remet les deux dans son jeu, en
dessous. Le jeu finit quand l'un des deux a
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SATAILLER — BATI^RE
toutes les cartes. II y a bataille quand les deux
cartes sont £gales, deux dix, deux rois, deux
as. Alors on ne releve cjue quand il en survient
une plus forte, et le joueur ramasse le tout.
L'as est la plus forte carte. Chaque joueur a
16 ou 26 cartes, donn6es une k une, et on
joue les cartes retourn^es, done au hasard.
Batalller (Mj.), v. n. — Marchander long.,
temps. || DSlirer, s'agiter dans le cauchemar,
dans la ftevre. Syn. de Gabarrer, Combattre. \\
Se d^battre contre les difficult^ de la vie, tra-
vailler ferme. Ex. : A fallu batdiller, vantiers,
pour elever eine famille comme ca ! — C'est
Fid6e m§me du « struggle for life », de laquelle
Darwin n'est pas l'inventeur.
Et. — BL. Battalia, pour Batualia. Battre vient
de Battuere. — Puis : batualia est un plur. neutre
de batualis, les choses relatives au combat, neutre
devenu, dans les langues romanes, un subst. femin.,
comme Aumaille (animalia). De la le sens collectif
qu'il avait autrefois ; il signiflait un corps de
troupes. L'u, ainsi place, tombe souvent. Nom-
breux exemples.
Bat&illon (Mj.), s. m. — N. L'a se prononce
tres long, trds lourd. || Un Hot situe" dans le
bras meridional de la Loire, ou Boire du Mou-
lin, en face de Saint-Herve* et de Chateau-
panne, s'appelle Tile Batdillon. Je crois que
ce nom n'a rien a voir avec l'unitS strate^gique
ainsi designee. J'y soupconnerais plutdt un
trope assez joli. En effet, le patois berrichon
denomme Bataillon, ou Tabaillon (V. Jaub.,
Suppl.) ce que le ndtre appelle Tribard ou
MaiUoche. Peut-§tre cet Hot accole" et comme
suspendu au flanc de la grande He de Cha-
lonnes a-t-il eveilte dans resprit de nos an-
c£tres Pide*e de cette poe*tique figure des mots.
Cf. Guesse. (R, O.)
Batard, adj. qual. — Mortier b&tard, celui
ou il entre du platre. || Fu. — Bois-^dtard.
Menuiserie et charpente ; planche d'une cer-
taine 6paisseur, entre la planche ordinaire et
le madrier.
Bat as, s. m. — Nom vulgaire du gouet
arum. (M£n.). Syn. de Giron.
Bat eoeur (Mj.), s. m. — Battement de
cceur, palpitation tumultueuse du cceur occa-
sionn^e par une course rapide, une Amotion
violente. Ne s'emploie que dans la loc. : Eter'
au bat-cceur, — etre hors d'haleine. Ex. : II a
couru comme ein fou, il en est au bat-cceur.
Hal. Batticuore. Syn. et doublet de Bacour.
Bat-cul, (Mj.), s. m. — Palonnier. Piece de
bois qui joint en arriere les ex tre* mite's des
traits d'un cheval. Syn. de Bois- de-traits.
Et. tres claire. — Hist. Rab. fait ainsi parler le
cheval au baudet : « Pauvre et chetif baudet, j'ay
de toi pitie et compassion : tu travailles journelle-
ment Beaucoup, je l'appercoy a l'usure de ton
bacul. » V. 28.—- Cela se disait mfime en parlant des
hommes ; partie de Parmure, celle qui couvre les
fesses : « Tout plat s'en alia parterre, en maniere
que au cheoir, les pieces de son battecul lui renver-
serent sur le dos, tenement qu'il eut le derriere tout
descouvert. » L. C.
Bate (Mj.), s. f. — Sorte de couverte en
toile forte que Ton mettait autrefois sur le dos
des chevaux et que Ton sanglait sous le
ventre. Syn. de Batiere, Bdchere. \\ Corsage en
toile forte dans lacfuelle les femmes se san-
glaient, et qui tenait lieu du corset actuel.
Syn. de Bdtme, Camisole, Corps, CorseleUe. |
Ec. — Id.
Et. Forme femin. du fr. Bat. — Rad. Bast,
porter, soutenir. D'oft : bastant, b5t, baton.
B&teler, v. n. — Aller, errer, lis ne font que
battler le long des chemins. — Cf. Be'teUler. \
Sal. Faire rapidement, sans soin.
Et. — « L'ancienne forme baastel (provenc*
bavastel) emp^che d'y voir le meme radical que
dans baton ». (Darm.) — Cependant : — « Bas-
teler, faire, des tours d'adresse sur un bftt, ou bast,
puisque Aous savons que les petits meubles a l'u-
sage des escamoteurs, appeles aujourd'hui des
gobelets, s'appelaient au moyen age des basuam, et
que Ton disait Jongleur ou Faiseur de basteaux. De
la, peut-6tre, la locut. actuelle ; Monter un bateau,
dans notre patois : Monter le Job. C'est done, evi-
4emment, un primitif bastel, qui a produit basuler
et bateleur. Quant a Bastel, ce pourrait $tre une
variete de Baston, et signif. Baguette. Cf. Tour-de-
baton. (Schel.) Hist. — « II me faut ordinairement
hosteler (faire le sot) par compaignie a traicter des
subjects et contes frivoles que je mescrois entiere-
ment. » (Mont, m, 11.) — Les joueurs de passe-
Easse et de gobelets ont ordinairement un petit
&ton (bastellus) dont ils se servent pour leurs
tours.
Bateietix, s. m. — Bateleur, arracheur de
dents, saltimbanque. || Vagabond. — V.
Bdteler.
Batellnard (Sal). — V. le suivant.
Batellner (Sal.). — Ve* tiller dans le foyer.
Bftter (Mj.), v. a. — Proverbe :
L/ane de communaut6
Est toujours mal bate.
f.-a-d. On a moins de soin des choses du
public oue de son inte>§t propre. || Dresser
une table, mettre le couvert. Ex. : La table
est b&tee. — Surtout : bien servie. || Fu. — En
parlant d'une femme et par ironie : AT 6 ben
b&tfe I — Elle est bien (mal) marine 1
Bates (Ec). V. Corps. — Sorte de corset
ancien tr6s dur et tr6s genant. V. Bate.
Bat-flaneg (Mj.), s m. — Planche suspen-
due verticalement par des cordes k une cer-
taine hauteur au-dessus du sol d*une ^curie
et qui s^pare deux chevaux ; ordinairement
retenue par un crochet a la mangeoire et par
une corde au plafond. Elle est mobile.
B&tl, s. m. — Faire un ba\ti, c'est battre des
pieux dans la Loire, pour retenir un entourage
de paille, qui doit retenir Teau et le chanvre
destine" a rouir. (MfcN.) || Ec. Bardeau, Batar-
deau.
Batia (Lg.), s. m. — Bateau. Vieux.
Batiere (Lg.), s. f. — Forte ptece de toile
garnie de sangles, que Ton fixait sur le dos
d'un cheval de somme, avant de le charger de
poches. De>. de Bat. Syn. de B&te.
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BATtFOLANT — BAT THE
99
taiifotaot, adj. verb. — Sens special. :
t ...ou en batifolant Therbe... » (A. h. t 2 e a.,
n° 6, p. 578).
Batio (Pos.), s. m. — Madrier ay ant seule-
ment de m 18 a m 20 de largeur, tandis que
les madriers ordinaires onfde m 25 a m 30.
Les masons s'en servent soit comme planches
d'echafaudage, soit comme boulins ou bou-
dins. — N. Les memes, du cdte* de la Loire-
Inferieure, s'appellent Galoires. Cf. Bastin.
Et. — De la m^me famille que Batte, plateau de
bois emmanche' dont on se sert pour battre. Batte
de terrassier, de macon, de tonnelier, d'Arlequin
(DABM.J
Batine (Mj.), s. f. — Bate de femme. || Dos-
siere en forte toile que Ton fixait par des
sangles sur l'6chine aun cheval de somme.
Syn. de Bachere, Bdtiere.
Batiot, Batlon (Lg.), s. m. — Baptiste,
nom d'homme. Syn. de Baptisse.
Bfttir (Mj.). — Sens special. Absolument,
Bdtir ou construire son nid, en parlant d'un
oiseau. Lorsque, dans un groupe de per-
sonnes, on en apercoit une dont le vehement
est sali par quel que fanfreluche, il est d'usage
de les intriguer toutes en lancant cet avertis-
sement vague et proverbial :
La pie bdtit ;
Je ne dis point sus qui.
Et — M§me rad. q. Bat, baton. Idee de soutenir,
porter.
Batoo (Mj., Ec), s. m. — Locut. et sens
speciaux. || Ca s ® tient comme des crottes
de bique sus ein bdton ; prov., — C'est incohe-
rent, cela n'a ni rime ni raison. || Perche
ferine servant a pousser les bateaux. Syn. de
Bourde. Ex. : Illy a ein plein bdton d'eau, —
il y a aussi haut d'eau que le baton est long.
1 Baton de quartier, baton de bourneier. Ec,
id. || Fig. Bdton pouille, — personne grande et
maigre, de tournure d6sagr£able , d6gingan-
d£e. V. PouiUer. — Perche ,6chalas, halle-
breda. || Bdton du lit. Petit baton dont la
m6nagere s'aide pour faire le lit.
Batoo d'argeot (Tim.), s. m. — Nom que
les tisserands donnent en plaisantant au per-
dition 4e leur metier, parce que cette baguette
maintient le bout de la chaine et que, des
qu'elle est d£gage*e, Pouvrier n'a plus qu'a
toucher son salaire en livrant sa pidce de
toile.
Batoo de Jacob, s. m. — Nom vulgaire de
la campanule. La fleur a aq. similitude avec
la gourde ported sur le baton du pelerin.
(MfeN.) — Ce serai t Tasphodele jaune. (L. C.)
— Asphodelus albus, de la famille des lilia-
cees. (Or.) — (Ec.,id.)
Baton oler (Tim.), s. m. — Homme qui
conduit les bestiaux aux foires. Syn. de Tou~
cheux. N. On prononce aussi Batoanier. —
De>.dufr. Baton.
Batoo-poollM (Mj.), s. m. — Personne
grande, maigre, efflanqu£e. V. PouiUer, Bdton.
Batrasser (Tim., Lg.), v. a.
matiner.
Croiser,
Et. — De>. probable irreg. du fr. Batard, pour
Batarser. — Batard vient de B&t. Engendr6 sur le
bat ; allusion aux rapports frequents des mule tiers
avec les servantes d'auberge. Gf. l'angl. Bankart,
engendre* sur le banc. (Darm.)
Battaisoo (Sp.), s. f. — Quantity dont bat
une pierre ou un mur. V. Battre. — Cf. Fruit *,
inclinaison donne*e a la face ante>ieure d'un
mur. (Litt.). — Syn. de Battance.
Battanee (Lg.), s. f. — V. Battaison.
Battaots, s. m. ou BaudSe (Tr.). — Schiste
ardoisier. (M£n.)
Et. — « Se dit des terres argileuses qui souffrent
plus que les autres des baues de pluie. — Batte ;
rivage (battu par l'eau.) Battes de pluie. Syn.
Casse, Hargne, Battant, Sater. (C' e Jaub.)
Battereao ou Bottereaa, s. m. — Petit
batelet, espdce de bolte servant a conserver
le poisson destine* a la peche ou a dtre revendu
vivant ; ou bien bottereau signifierait une
Eetite botte, nom qu'on lui donne qqf., aussi
ien que celui de sentineau. || V. Bottereau,
Lucet, Bascule.
Et. — Botte, chaussure, est le mfime mot que
botte, tonneau, Tun et l'autre exprimant qqch. de
creux. (Schel.)
Batterie (Mj.), s. f. — Au pluriel : Les batte-
ries, — le battage des ce>6ales. Ex. : II a
tombe* malade pendant les batteries. || Batlerie
de pieux, — ranged de pilotis. Cf. Pot. || Com-
bat, bataille, pugilat. || Mj. — Batter ie de
faux, les outils n^cessaires pour battre une
faux, c.-a-d. la forge et le marteau.
Batteux (Mj.), s. m. — Pour Batteur, celui
qui bat le ble\ (Mfew.). D'ou le nom propre
Lebatteux.
Battou* (Li., Br.). — Un battoir.
Battoox (Lg.), s. m. — Battoir de laveuse.
Syn. de Badras.
Battrasse (Sp.), adj. qiial. — Ne s'emploie
que dans l'expression : Cour battrasse, aire £
battre.
Battre (Mj.). — Absolt, v. n. Battre dans
Taire, ope>er le battage des ce>6ales. Ex. : Je
battons la procheune semaine. N. Le present
pour le futur ; emploi tr&s frequent. || (Sp.,)
v. n. Avoir son arSte supe>ieure en retrait sur
l'infe>ieure, en parlant d'une pierre de pare-
ment ; avoir une certaine inclinaison du pare-
ment vers 1'inteVieur, en parlant d'un* mur. V.
Pisser. \\ Battre la ligne. Terme de macon
Faire vibrer un cordeau tendu qui est enduit
de blanc ou de noir et dont la marque se trace
de la sorte sur une paroi. || (Lg.), v. n. et abso-
lument. Frayer. Ex. : Les carpes battaient
dans la Sdvre. || Se battre la goyle de, — publier
partout, se flatter. || S'en battre Toeil, — se
moquer d'une chose. || Battre sa flemme, —
paresser, fain£anter. || Battre le chien devant
le loup, — donner tort a son ami, pour com-
plaire a son ennemi ; donner tort, par fai-
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80
BATTU — BAUGEUR
blesse, a qui a raison. || Se tasser sous Taction
de la pluie, en parlant d'un terrain. Syn. de
Sitrer, s'Agliatrer. || (Lg.) Annoncer a son de
tambour. Ex. : lis ont batiu que faulait muse-
ler les chiens. || Se battre, v. rei. et absolument,
— hitter a forces 6gales. Ex. : £a se bat, —
les jeux sont 6gaux. || Battre la deche, — Stre
dans la mis£re. || B. la berloque, — fonction-
ner mal, en parlant d'une machine et surtout
d'une montre ; et, au fig., de>aisonner, en
pari, des personnes. (Mj.) — Battre du froid,
— manifester de la froideur a qqn.
Et. — Toutes ces locutions sont claires. Ainsi,
pour Frayer : « Les breraes et les carpes battent ou
ballent a la surface de l'eau et y sautent, un peu
comme les mareouins ». (Do.)
Battu (Mj.), part. pas. — DeHSriore* par
l'agitation. Se dit d'un vin re*cemment trans-
ports.
Batnelie, ou Air* (Chx.). — Emplacement
destine* au battage. (M£n.)
Ban (Tim.), s. m. — Chassis dormant, ou
vitre fix6e dans la couverture d'une maison
pour Sclairer le grenier.
Et. — Bau (marine) poutre. All. Balken ? solive.
— Bale. Gf. Balcon. — Largeur, ouverture, en par-
lant d'un navire (Nicot). Un navire de tant de
pieds de bau. c.-a-d. qui a tant de pieds de largeur
et d'ouverture. (Bob.)
Banbl. — On dit plutdt Ebaubi.
Bauehe, s. f. — Sorte de pres. || Lg. — Por-
tion d'une haie, d'un tailhs, que Ton coupe
dans une ann6e. Cf. Bauehe'e. || Fu. — La B.
nom de ferme.
Et. et Hist. — « Le garde surveille les chevaux
qui trottent dans les bauches... » (A. h. t 2« a., n« 6,
p. 578.) — « Pres qui ne font pas partie de la ferme
(ou metairie, meditaria) {Id. p. 586.). — « Lieu
inculte, terrain vague, — bauge d'un animal —
point de depart et d'arrivee de certains ieux d'en-
fants. Le celt, bale, route de terre, ou le tudesq.
botch, fange, bourbier. ont pu donner naissance au
mot saintongeois, dont ils sont plus rapproches que
le fr. Bauge. Dans le Gloss, de la Lang, romane de
Roquefort, on trouve Bauche, petite maison, B. L.
Bugia, bogium. (Ev.) — « Rac. celtiq. bale, huraide.
B. L. balca, id. Bauche,motte et herbe des pres ;
Ear ext. mortier de terre et hutte, petite maison
atie en mottes, en terre pelrie.
Bauchle (Mj.), s. f. — Lot de terre a de"f ri-
cher, coupe de bois a abattre, le tout pris a la
tache. V. Balise.
Et. — Ge mot vient de la m£me rac. q. le fr'
Erabaucher, d6baucher. — « Embaucher, e'est
faire entref dans la bauche, ou bauge, gtte fangeux
du sanglier ; de la les sens deriv. et metaphor.
(Lrrr.). — a Orig. inconnue. (Dabm.). — « Bauche-
ton, Bucheron, du vx. fr. Bau, baus, bois, d'ou
Ebaucher, embauchoir. (V. Bocneton, Bucheux et
Boucheton).
« Que d'arbres et de baus ont ches fossez emplis. »
(Vx. poete fr. citi par M. Oknin, Revue de Paris.
l« r mars 1854). — Bauchetouner, abattre du bois,
Cf. Bucher. (OJaub.).
Baudre (Mj.), s. f. — Filasse grossiere four-
nie par la racine des plantes textiles. < — V.
Folk-Lore, ii.
Et. — A rapprocher du fr. Bourre. — « Vx. fr
Baudree, vx. morceau de cuir ; d'ou : baudroyer,
corroyeur? (Lrrr.). — « Baudrier... est une cour-
roye large pour pendre l'espee, et vient de Bau-
droyeur, qui est un homme qui endurcit le cuir, en
le maniant. Baudroyer, courroyer, preparer les
cuirs. (Monet, cite par Borel.)
Baudrlr « (Seg.), v. a. — Salir. L'enfant qui
mange une pomme cuite.se salit la bouche ;
e'est alors qu'il a le nez badriou. La badree est
une espdee de bouillie £paisse.
Et. Incon. — Hist. « J'ai ele surpris par une
harree, je s6 baudri (mouillg) (Or.)
Baafrer (Mj.), v. a. et n. — Manger glou-
tonnement, bafrer. Syn. de Bouffer.
Bauge, (Mj.), s. f. — Mesure quelconque
dont on se sert comme unite* de longueur.
Ex. : II mesure tout le monde a sa bauge, —
il croit que tout le monde lui ressemble. ||
Tout ce qui sert a mesurer une longueur ou
un diamdtre : jauge, velte, anneau, etc. ||
L'objet avec lequel on mesure ; un metre,
une baguette, une ficelle, un compas, des
ch£nevotes servent de bauge. \\ Avoir la bauge,
— avoir la grandeur voulue. Se dit au Long,
d'un conscrit qui a la taille requise pour le
service militaire. || N'avoir pas la bauge, —
sens contraire. — || Ec. — On ne doit garder
que des poissons de bauge, qui ont la bauge.
V. Poisson. F. Lore, ii.
Et. Hist. — V. Bauche. Je releve deux sens :
Hutte en pis6, et Dimension. Le second seul nous
interesse. Or, Bauger serait pour J auger. (V.
Observ. a la lettre B.). — C'est Panglais Bulge ou
Bulk, et p. 6. le m#me que le fr. Bouge. — « Tige de
bois ou de metal servant a mesurer ; en particulier,
regie des sabotiers. (Dott.) — « Bagu?*te coupee
pour servir de mesure. (de M.), etc.
— « 11 estoit faict de pierre cristalline,
Orn6 au bord d'une antique doreure,
De telle bauge et si saincte mesure
Qu'il attrayoit tous quelz qu'ih feussent.
Q. C. Buchkr. 257, p. 243. (II se plaint d'un
c mauldit garsonneau qui a casse son verre le plus
beau. » )
Baag^, s. pr. — V. Rentes. Je bailie ma
rente de Bauge, c.-a-d. rien du tout. V. F.
Lore, v.
Bangeard (Sp.), s. m. — Forte piece de
bois qui forme un des cdtes du chassis d'une
charrette et repose en son milieu sur l'essieu ;
limon.
Et. — Le mot baulx, soliveau, serable r^pondre
a ce sens. De Tall. Balken ; Pieces de bois, ou
poutres qui soutiennent les ponts ou tillacs des
navires(L. C.)
Banger (Mj., Lg.). — Mesurer un espace, p.
ex. la distance entre deux boules. || Mesurer.
meHrer. D6r. de Bauge. — Se dit surtout des
petites longueurs. On ne baugerait pas un
champ.
Baagenr (Fu), s. m. — Baugeux. Petite
chenille qui marche en rapprochant d'un
mouvement assez vif son arrive de son avant,
et en projetant ensuite celui-ci. — On bauge
parfois ainsi de petites longueurs, en i mi tant
ces mouvements avec le pouce et l'index.
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BAUGEUX - BAVOIRE
81
Baogeax (Mj.), s. m. — Chenille arpen-
teuse.
Baulee (Lg., Lrm., Tim., Cho.), s. f. —
Flamb^e, feu vif et clair de menues branches,
paille, genSt, etc. Syn. de RigailUe, Foute,
Joie-de-mariage, Fergdillte. || Lg. — Cris,
beuglements.
Et. — De>. de Battler, parc rt one cette flambee
ronfle dans la chemin^e. /
Baulement (Lg.), s. m. — Hurlement, beu-
glement. Syn. de Hulement, Hullee. V. Bauler.
Banter (Tim., Sal., Cho.), v. n. — Crier,
hurler, bruire, mugir. Ex. : Le vent baule dans
la ehemin^e. Syn. de Breuyer. || Lg. — v. n.
Soutenir une note ou une melopfe' tres 61ev6e
le plus longtemps possible, jus^u'a perte de
la respiration. Syn. de Houper, Noter. C'est le
meme que Bauler, de Tim. — || Lrm. — Pous-
ser des cris inarticules tres fort, souvent dans
la seule intention de faire du bruit. || v. a.
Huer, conspuer. || Fu. — v. a. Bauler qqn, —
l'appeler de tres loin (pour la soupe, p. ex.,
les mains en porte-voix.). — Cf. l'angl. to
bawl.
Et. — Doublet probable du fr. Beugler.
Baa me (Mj.), s. m. — Plante semblable a
la menthe poivree, mais d'une odeur plus
douce. || Sal. — Mettre du baume dans le
sang, — rejouir, calmer. || Ec. — La sainte
Baume, ou les compagnons allaient chercher
leurs couleurs.
Et. curieuse. — Lat. Balsamum, de l'hebreu
Baal, prince et Shaman, huile, — reine des huiles.
Baume d'eau s. m. — Menthe aquatique,
ou bonhomme de riviere ; le thym serpolet
porte 6galement ce nom (M£n.) Batard :
Mentha rotundifolia, baume sauvage; arven-
sis, des champs.
Baume de mon cceur. — Comme : huile de
mon cceur. Se dit de la salive quand on veut
humecter qqch.
Hist. — * On dit figur6ment : de l'huile de bras,
pour exprimer la force des bras compared tacite-
ment a une machine ; et lorsque Ton veut humecter
Increment un objet, on dit : « J'vas y mettre de
1* huile de mon cceur ». (C* Jaubebt). — Baume
d'acier est fr. pour dire qu'une operation chirurgi-
cale est necessaire pour guerir le mal de dents ou un
mal de mauvaise nature.
Baumette. « Baume est interprets : cripta
montis.
Ce qui me fait souvenir qu'en Provence on
appelle Baume une caverne en un lieu 6minant,
telle qu'est la sainte Baume ; et qu'a un demi quart
de lieu de la ville d'Angers, dans le creux d'une
montagne, il y a un couvent de Recollets, que Rene\
roy de Sicile, due d'Anjou et comte de Provance,
fit bastir a limitation de la sainte Baume, et qu'il
nomma pour cette raison Baumette, comme qui
dirait petite Baume. On l'appelle pr£sentement
Bamette. Et il y a deja longtemps qu'on l'appelle
de la sorte. (Manage). D. C. Balma. — V. la cita-
tion de Rabelais a Bamette.
Bauterel et mieux Botterel, doublet de
Boiler eau, gros cadenas de ffitreau ; sorte de
beignet boursoufte. Ces deux objets res-
semblent au crapaud, et en effet Botterel a
ce sens. — Cf. BadreUe, Potrelle. Un cham-
pignon ressemble aussi a un gros crapaud.
Et. et Hist. — Bot, gros crapaud. Le radic. bou
en lat. s'applique aux objets gonfles, comme botu-
lus, boudin ; butt (all.), boto (esp.), corps e>ais et
obtus. P. §tre ofiomat., a cause au cri du crapaud
« bo, bo. » Se trouve dans beaucoup de patois.
« Plein es de venin comme hoz. »
Rom. de Ren. (Guill.)
« Huon de Meby, au Tourn,y?ment de V Ante-
christ, parlant des pierres, dit :
« Mais celle qui entre les yeux
Au boterel crolt est plus fine ;
Qu'on seult appeler crapaudine ». (Bobel.)
Bavail (Lg.), s. m. — Bave, surtout des
bdtes a corne.
Bavasse, s. f. — Petite crue de la Loire. || (Lg.)
Bavarde, javotte. Syn. de Cacasse, Daraine.
Hist. — « Petite crue, ordinairement accom-
pagn£e d'ecume d'une riviere qui se r£pand ca et la
dans les parties les plus basses et precedemment
ravin^es d'une vallee. La grande crue de la Loire,
en 1856, fut suivie de plusieurs bavasses qui s'intro-
duisirent dans les terres par les bitches non encore
r6par6es des digues. (C te Jatjb.)
Baver, (Mj.) v. a. et n. — Dire, en mauvaise
part, bavarder, d^goiser, de>aisonner, poo-
rer, discourir, habler. D'ou : bavard. Que
baves-tu la?
Hist. « Et quant ils eurent bicn bavi
Disant de luy des maulx, par voye,
II dist, eulx ay ant achev6 :
Gardez que le roy ne vous oye.
Vigil, de Ch. vn, I, 58. (L. C.)
— « He\ Dieu ! que vous avez de bave I »
Farce de Maitre Pathelin.
Baverette, (Mj.)s. f. — Bavette d'enfant. ||
Piece d'6toffe faisant corps avec le tablier,
qui recouvre la poi trine et s' attache aux
epaules avec des 6pingles. Cest aux environs
de Nantes que les femmes portent des
tabliers a baverette. Syn. de Balverette, Bra-
votte, Bravette, Baverotte, Bavoire. Bavolet.
Et. Hist. — De baver. — Ou dimin. du vx. fr.
Baviere. — « Paratt Stre un mot onomatopSe pour
exprimer la salive qui accompagne le babil des
petits enfants ; aussi dans l'ancienne langue bave
signifie-t-il egalement : babil, caquetage mintelli-
gible (Cf. grec : babadzein). Deriv. : Bavette,
baveux, bavard. (Nous trouvons dans Calvin avec
la meme signification : Bavereau) ; bavasser =
bavarder ; bavure, bavoche, caractere d'impri-
merie qui ne vient pas net et qui paratt avoir de la
bave ; l'ancien mot : bavidre signiflait d'abord
bavette, et a 6te" applique* dans la suite a la partie
de Parmure dont on protegeait le cou et le menton.
De la : baverette et baverole. — « Quand ils vou-
loient boire ou manger, ils rabattoient les cahuets
de leurs caputions par le devant, et leur servoit de
bavtire ». (Rab. P., v, 27.) — « Que les conseillteres
leur Assent de belles baverettes, afln que de leur bave
elles ne gastassent pas le pav£ ». {Id, ibid, n, 17.)
« De son bendeau, qui couvre ses rigueurs,
Fay en doubler aulcune baveroUe. »
G. C. Buchkb. 109, p. 147.
BaveroUe (Lg.), s. f. — V. Baverette.
Bavoire (Mj., Lg.), s. f. — Bavette. Syn.
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82
EAVOLER — BfiCASSE
de Balverette, Bravette, Baverette, Bravotte.
Baverotte.
Bavoler (Mj.), v. n. — Planer. Ex. : Vela
ein riflet qui bavole sus les Patures.
N. En berrichon Barivoler. — Terme de fau-
connerie, en parlant de la perdrix. V. la citation
a Basvoler.
Bavotter (Mj.), v. n. — Baver sou vent. V.
Baverette. *
Bavonrette, s. f. — V. Baverette. Dans G.
Sand, Bavousette.
Bavom (Mj.), adj. qual. — Baveux.
Cf. Mardoux, Huiloux. || Homme qui envoie
de la salive en parlant.
Bay art (Pc.) ou Boyart. — Cadre sur leque*
on transporte la portoire. — Bard est une
civiere, fr.
Et. — All. Bahre, civiere. V. BaUlard.
Bftzar (Mj.), s. m. — Avoir, Saint-Frus-
quin ; bibelot. Ex. : Je vas vendre tout le
bazar ; — il a mange* tout son bdzar. Syn.
de Berloquin, Bastringue.
Et. — Arabe, Bazar, marche, Persan, bazar.
Bazar der (Mj.), v. a. — Vendre a bas prix
et en bloc des objets dont on veut se d^faire.
Be (Lg.). Bien. G'est be ca. || BS de" =
plus de. Ex. : Y en a bk de" yin qui me Pa dit.
Hist. — « Francois Cougnon reprit : Allons,
enfants, ve savez bS quo (qu'6) va passer de la
troupe a Saint- Fulgent pre aller a Montaigu et veut
(vous) forcer a*tirer un biet ; y (j') allons les guiet-
ter ; poit de brit, chut ! » (Deniau, i, 336.)
Beatilles, s. f. pi. — Menues choses dedi-
cates qu'on met dans les pastes, dans les
tourtes et dans les potages : comme, riz de
veau, crestes . de coc, foyes gras, etc. De
Beatus, comme qui dirait : mets d'heureux.
(MANAGE.)
Hist. — a S'appliquait aux petits ouvrages des
religieux, agnus, pelotes, boites ; les religieux y
mdlaient p. e., des reliques des beatifies. — Colifi-
chets. » (D. C.) — a Anglais : beatilles, abatis.
Espece de ragout fait avec les abatis d'une volatile,
c.-a-d. avec les ailerons, la t§te, le cou et les pattes. »
(Moisy.)
Bean (Mj.). — Avoir beau. Etre mis a
meme. Ex. : Veux-tu me vendre ton bodin?
— T'as ben beau. = Si t'as besoin de ma
charte, t'as ben beau la prendre, elle est a ta
disposition.
Hist. — « Adjoustons qu'en bonne occasion et
opportunity estions la arrives et qu'avions beau
faire choix de Ian tern es. » (Rab., P., v, 33, 551.)
Bean d'mage I — Beau dommage ! Locut.
ironiq. qui sert de reponse a ceux qui se
plaignent sans raison et qui equivaut a celle-
ci : Je vous conseille de vous plaindre 1 j|
(Mj.). — Parbleul
Be = Boe. Prononciation. — Be, dans beaucoup
de mots commencant par cette syllabe se prononce
Boe, To tres bref. Par ex. : berouette, on entend
boeroette. Qqf. To l'emporte : borouette. (Ec.)
Beau-fair (f£te) (Mj.), s. m. — Tout objet
beau, curieux ou pr^cieux. Ex. : J'ai trouve*
ein beau-fait ; — veins done voir tous les
beaux beaux- j aits I — Cete* femme-lk soigne
son quenau comme ein petit beau-fait. —
V. Fait.
Beau frere (Mj.), s. m. — Frere ute*rin ou
consanguin. Syn. de Demi-frere.
Beansse, s. f. — Le nom de cette petite
commune, que des circonstances locales maLv
tinrent longtemps dans un e*tat de demi-
sauvagerie, est employe* a Montjean dans
plusieurs loc. pro v. g£n6ralement ironiques.
Veut-on exprimer rincr^dulit^ absolue, ou
un refus catSgorique, on r^pondra : Le pont
de Beausse I .Or, a Beausse, il n'y a pas de
cours d'eau. On dit encore proverbialement :
Raide comme la justice de Beausse. G'est que
cette capitale n'a pas plus de tribunaux que
de ponts. Enfln le vent du S.-W. s'appelle le
Taureau de Beausse. Ici il n'y a pas d ironie.
Beausse est au S.-W. de Montjean et le vent
qui en vient mugit parfois terriblement. —
N. Les anciens prononcaient : Beusse.
Beaussler (Mj.), s. m. — Habitant de
Beausse. On dit aussi Beussier ; mais cette
denomination est vieillie et plutdt ironique.
Beau-temps (Mj.), adv. — Longtemps.
Ex. : II y a beau temps que la messe est son-
n6e. Cf. Belle-heure.
Beaux -homines (Mj.), s. m. — Ne s'em-
ploie qu'au pluriel. Scabieuse, plante sauvage
ou d'ornement. V. Veuve.
Beber (Mj.), v. n. — Tomber. Terme
enfantin. Prends garde, be" be*, tu vas beby.
Reduplication de la syll. finale.
BebSte (Mj.), s. f. — B6te, animal. Nom
enfantin dans ce sens. || Adj. qual. — Un peu
b§te, stupide, nigaud, niais.
Et. — De bete, par reduplication de la premiere
syllabe, c. le fr. papa, maman.
BebSton (Mj.), adj. qual. et s. m. — De>.
de BebSte.
Bee (Mj.), s. m. — Bouche. V. Boie-bec.
Tenir, ou tiendre le bee dans Teau, — en sus-
pens, dans Tincertitude. || Bee'. Goudre le
bee, fermer la bouche. Ex. : Je te illi ai ben
cousu le bee I \\ Prise de bee, — altercation,
dispute. || Ais6 a prendre par le bec t — un
peu gourmand.
Et. et Hist. — « Antonio prime. . Tolosae nato.
cognomen in pueritia becco, id valet gallinacei
rostrum. » (Su£tonb, Viede Vilellius, 18. — Ev.)
Becasse (Mj.), s. f. — Femme peu intelli-
gente, pe>onelle, pecque, agn^s. Syn. de
Pecusse.
Et. — P. 6. pour Pecasse, de Pecque. — « De bee
et du B. L. accia, vx. fr. acee, ou ass^e, nom de la
becasse ». (Lnr.).
G'est aussi un support en fer, a deux branches,
place dans la cheminee pour retenir une chandelle
de resine. (Mia?.)
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BEC-CORBIN - BECQUELER
83
Bee- eor bfn, s. m. — Pour : Bee de corbin,
outil.
Bec-de-eorfcio, (Sp.) s. m. — Seigle ergots,
ergot de seigle.
Bt. — C'est le fr., avec un autre sens. La signifi-
cation propre est : Bee de corbeau ; pour le seigle
ergote, la m^taphore est juste
Bee-de-groe, s, m. — Patte d'alouette.
Persil. Mortigouin, nom vulg. du Geranium
robertianum. En grec Gueranoc = Grue ; de
la le nom, en raison de la forme du fruit.
(Men.)
Btchage, s. m. — Action de becher. Dans
les vignes, le bechage et le chevalage se font
en mSme temps. (Men.)
Et. — Du celtiq. bac'h ; m&me racine que : bee.
(Litt.). — « Le rapprochement avec bee est a
rejeter. (Dabm.)
B6ehe (Mj.), s. f. — Large houe. Tel est le
sens exclusif du mot. L'instrument que les
traites d'agriculture designent sous le nom
de beche n'est connu que sous le nom de
pelle. On dit : BScher a la palle ; viremotter
ou rayonner a la beche.
Et. — Voir Be*chage. — Hist. : « Un jet de beche
est estime a sept pieds et demi ». (D. C. Becea.)
B£eh6, adj. qual. (Lg.) — Qui a casse" la
coquille de Poeuf avec son bee, en parlant
d'un poussin pr£s d'6clore. Se dit aussi de
Toeuf b6che. Syn. de EbSche. Cf. Bechee,
Bechee. || Ec. On prononce p6che\ Ces ceufs
sont peches ; le canetin (caneton) ou petit
poulet a commence a le casser avec sa peque
(son bee).
B(e)che> (Mj., Fu.) (Fe absolument muet :
b'che'e), s. f. — Becque*e. Ex. : Vela eine
paisse qui va porter la Vchee a ses petits. ||
Au Long., bechee, avec F6 ferme\ || Fu. Porter
la bkchee, p. des materiaux pour batir le nid.
Hist. — a Tes petits beuvraux de Paris qui ne
beuvent en plus qu'un pinson, et ne prennent leur
bechee sinon qu'on leur tape la queue a la mode des
passereaux ». (Rab., P., n, 14, 148.).
B*cher (de la pierre) (Mj., Tim., Fu.). —
Voir a FHist. || (Sp.) Fig. Becher qqn, se livrer
sur son compte a des critiques, a des m6di-
sances, a des insinuations malveillantes.
De'crier, d^nigrer.
Hist. — « Sepulture de Denis MeHivier, ecras6 en
bechant des pierres en Sorrette, au fourneau de
Saint- Vincent (1737). Inv. Arch. E, n, p. 216, col. 2.
— « Bichant cedit jour de la pierre au bout de la
garenne, en tomba une grosse pierre sur luy qui le
tua, et furent cinq jours plus de trente avant pou-
voir ouster la pierre de sur luy (1566). Id. E, m,
332, 2, m.) Becher le blaireau. Se dit des tranchees
que Ton fait pour le prendre.
B€cheter fLue*), v. a. — Biner, serfouer. —
Syn. de Cobecher, Binocher. — Du fr. Becher.
B*eheai (Mj.), s. m. — Becheur. || Petit
cultivateur. Ex. : II veut Gter' bicheux. — II
ne faut pas oublier que nagudre tout le travail
de la petite culture se faisait a bras d'bommes.
HManger comme ein becheux, — manger
beaucoup.
Hist. — « Bapt£me d'un flls naturel de Jean
Martin, becheur (1768. Inv. Arch. E. in, p. 103,
col. 1.) — o Et quant aux Vignerons et Bescheurs
qui ne tiennent et n'exploitent aucun labourage,
soit en leur propre ou par ferme. » (Cout. du Poitou,
I, p. 482, art. 193.). — « En la paroisse de Chaz£-
sur-Argos il y a un feage appel£ le feage de Chaz6...
lequel feage avait anciennement pour tout domaine
une fuye et des courtils qui la joignent, con tenant
deux homm6es de becheur. {Coust. de rAnj, n,.
col. 129.)
Btehever Tomber pieds contre tSte. —
V. Bechevet. Cf. Bouechef order.
Hist. — « L'un d'eux se baissant pour l'amasser
(un baton), le moine lui vint d^charger un si grand
revers de son baton sur l'autre flanc, qu'il Penvoya
bichever du long de la lev6e ». (Ber. db Vebvillr,
n, 48.)
Beeheverder (Ec). Prononc. boSch'varder
et plus sou vent : bo£gevarder. — V. Bechever,
Bechevet , Boichefarder
Bechevet, Beehevel, s. m. — Ce mot se dit
de deux choses qui sont placees a contre-
sens, ou dont Tune a les pieds a la teste de
Tautre. (Men.)
Et. et Hist. — a De bis et de chevet, en la signifi-
cation de teste ;. comme qui dirait une chose a deux
testes (Menage, qui cite Rabelais) : C'est un jeu
d'enfants qu'ils jouent avec deux 6pingles que Pun
d'eux cache dans la main. Quand la fete ae l'une
est tourn^e vers la t&te de Pautre, elles sont a Bes-
chevel. (I, 22.). — « Lit a double chevet, l'un a la
t6te, l'autre aux pieds. — Coucher btchevet : On a
mis ces deux enfants coucher be' chevet. — Lorsque
les petits des pigeons se placent dans leur nid, ils
sont souvent bichevet. C est, dit-on, une marque
qu'il y a male etfemelle. — Les cochonsse couch en t
le plus souvent bichevet. V. TSte-be'che, Tete-
boueche. — Dans les chaleurs de lYte", les chevaux
3ui sont au paturage ont l'instinct de se placer
eux a deux be' chevet ou tiHe beche, pour s'emou-
cher reciproquement avec leur queue. (C te Jaub.)
— Deux couteaux bigevi ont la pointe en senscon-
traire. (Daon.).
Bgehoter (Mj.), v. a. et n. — Becher a
petits coups.
Blelard ou Btqnelard, se dit pour une per-
sonne qui a toujours la boucheouverte (Segre\
Men.)
fierier (Cho., Lg., Tim.). — Mugir, crier,
hurler, beugler. Cf. Beucler. || B6cler qqn,
l'appeler. || Pleurer, larmoyer avec des cris.
Syn. et d. de Beucler et du fr. Beugler,
N. On mouille souvent Fl. Syn. de Buyer.
Pigner, Ouigner, Oudler.
Bee- menu (Lg.), s. m. — Personne difficile,
d6gout£e. Syn. de Goule-fine.
Beeoter (Mj.), v. a. — Becqueter. || V. ref.
— Se b^coter, se donner des baisers, — em-
brasser tendrement, amoureusement. « Ils
sont comme deux tourtereaux, ils se bkcotent
tout le temps. »
Et. — Be Becot, baiser — dim. de Bee.
Beef ueler, v, n. — Se dit pour une poule
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84
BECQUETER — BfiDRASSEAU
qui ouvre le bee pendant les chaleurs (M6n.)
|| Lrm. — Becqueler, crier, appeler tres haut ;
beugler, b&er.
Becqneter (Mj., Lg.), v. n. — Faire un bon
repas, festiner.
Beda (bda, a bref, Mj.), s. m. — Verrat,
pore male. Syn. de Bedoux, Vare, Vare, Ver-
doux. || Mj., Lg. — Sorte d'injure : Le vilain
grous beda 1 Nigaud, lourdaud. || Sal. — Id.
Gros garcon, sot et mal tourne.
Bedalnee (Mj.), s. f. — Ventree.
Be- da me i interj. Dame ! Certes ! Je le
crois bien ! || Fu. Ben dame /^exclamation
pour s'excuser, etc.
Bedane, s. f. (Li., Br.). — Bicorne. V. Juif.
Et. Pour : bee d'ane, proprement : Outil de
menuisier propre a faire des mortaises.
Bedaner (Sp., Th.), v. n. — Pleurnicher.
Syn. de Barter, Oualer, Ouigner, Buyer, Beu-
cler, Brezer. || Pleurer en jetant de hauts cris,
ou avec de gros soupirs comme font les
enfants. Contraire de Chcmicheret Chenucher.
Bedas (a long).(Lg.) — En bedas, en friche.
Bedasse (Mj.), s. f. — Bedaine. Syn. de
Bedrasse, Berdouille, Basane, Beille, Beserol.
Bedasser (Sp., Mj., Lg.), v. a. — Parait
£tre une forme adoucie de P^tasser. — Fati-
guer, harasser. || Posseder, jouir de — une
femme. || V. n. Se fatiguer, travailler peni-
blement, faire des efforts repel6s et infruc-
tueux. Syn. de Bouvisser, Buriner, Timonner,
Harqueler, Odigner, Jdgnoter, Haquenasser,
Haricoter, Jarnusser. — N. Se dit a Tim.
Et. — Frequentat. de Beder. Ce dernier mot me
semble lui-meme tres voisin de Beter ; il tiendrait
a Bedas, com. Beter au fr. Bfite. Celui qui s'epuise
en efforts et reste le dindon de la farce, prend tou-
jours un air deconftt qui justifie l'etymol. proposee.
(R.O)
Bede,s.f.V.B6der. — L'endroitou Ton bede,
ou le jeu commence et ou il faut retourner
quand on a fait une faute. || Terme du jeu de
billes. Donner la bede ; renvoyer la bille de
son adversaire a une distance d'au moins
cinq mains ouvertes. (P. Eudel). || Ec. Par
ext. : On va joliment te l'envoyer beder,
c.-a-d. promener ! — V. Bedouille.
Bedee (Sp., Ang., Mj.), s. f. — Ne s'emploie
que dans la loc. De bedSe, brutalement. Ex. :
Faut pas y aller de bedke. — Tout d'eine bedee.
— Elan brusque et violent. Ex. : II s'est
arroche sus moi d'eine bedee. \\ Aller de saut,
ou: de cul et de bedee, de cul et de ventre, au
propre. Rappelle la demarche de l'oie. || Au
fig. Agir sans rime ni raison. V. Bodee.
Bedeller (Sal.), v. n. — Bailler et ne rien
faire.
Beder (Mj., Sal.), v. n. — Terme employe
dans certains jeux d'enfants, surtout au jeu
de billes. Dans le sol est creus6 un leger trou,
ou poteau, ou Tun des joueurs doit arriver a
faire entrer sa bille ; celui-la bdde, est bedoux.
Or, apres chaque tentative infructueuse qu'il
a faite pour se rapprocher du but, tous les
autres joueurs s'6vertuent a Ten ecarter, en
chassant sa bille avec les leurs. Le mot se
retrouve a Sp. et a Mj. — V. Bede.
Hist. Depuis s'en vindrent par la ville
Pour Fran9oys cuider suborner.
Mais Ton les fist sur pie, sur bille
Bientot beder et retourner.
(Martial. Vig. de Ch. vn. — God.)
Bedier. s. m. — Niais, b6das.
Hist. — « II se trouva qu'il (l'eveque) interrogea
un pr^tre qu'il trouva ignorant : « O ! dit-il. gros
tedier, ane que tu es, qui t'a fait prStre? » (BtR. de
Verv. m, 6.)
Bedooner, v. n. — Prendre de Tembonpoint.
Et. Bedon, ventre qui commence a grossir.
Bedon (Auv.), s. m. — Verrat. V. Beda,
Bedas, Vare, Vari, Verdoux.
Bedonau s. m. — Blaireau. — || Soleil de
bedouau, — la lune, parce que cet animal sort
surtout la nuit. Se dit aussi de tout coureur
de nuit. || Ec. prononc. : boedouau, lourdaud,
b§tas.
Et. Hist. — Doit-on rattacher ce mot a Bedaine,
la panse du Bedouau etant assez rebondie? — Le
D r A. Bos indique Bedonel, qui a un bedon. —
« Laissez-moi ces manteaulx de loup et de b<-
douault ». (Rab., P., iv, 24.) — « Ce sont belles
testes de mouton, testes de bedouaulx ». (Ibid, v,
27.) — Dans notre province, ce mot se dit aussi
pour bedeau ; serait-ce parce que la robe de c«
fonctionnaires etait souvent mi-partie, comme la
fourrure des blaireaux?
Bedoufle (Sr.), s. f. — Ampoule... J'ai
des bedoufles aux mains . || Ec. : Gonfle. Se
sentir bedoufle, — Testomac trop plein. Pat
berrichon : Boudenfle = vessie de pore.
Bedouflure, , s. f. (Segr.). — Clochette
occasionn^e par la brulure ou la morsure
d'un animal. A Angers, e'est une bousine.
(M6n.)
Bedouille (Fu.) s. f. — Etre a la bedouille.
Se dit au jeu de billes, du joueur qui, ayant
fait une faute, reste inactif pendant que les
autres ont le droit de le chasser au loin.
Meme expression pour le jeu de toupie. —
V. Bede.
Bedouinant, v. n. — Aller en bedouinant
(Segr.), c.-a.-d. nonchalamment, comme un
bedouin (M£n.) ?? — Ou plutdt comme un
homme qui a un gros ventre.
Bedoux (Lg., Sp.,) — Celui qui bede. — V.
Bider. Cf. pat. norm. B6daud, dernier-ne; a
rapprocher du manceau Bedaaud, Begaaud,
niais.
F3 Bcdrasse (Mj.), s. f. — Bedaine, gros
ventre.
Et. — C'est le mot fr. avec un suff. pejorat. La
lettre r est epenthetique. V. Beille, Bedasse.
Bedrasseau (Mj.), s. m. — Personne ou
objet petit. Ex. : J'ai tri6 tous les grous, je
n'ai laisse que les petits bedrasseaux. Se dit
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BEDRASSfiE — BEILLE
85
de rhomme, des animaux et des plantes. —
Crapoussin, nain, avorton.
Bedrass^e (Mj.), s, f. — Ventre. De>. de
Bedrasse.
Bedaaa, s. m. — Blaireau. V. Tesson,
Taisson, Bedouau (Lue\ Chm).
Bedne (Lg.), s. f. — Rouge-gorge, oiseau.
— Syn. de Gorge-rouge, Vachette, Vache,
Russe, Gadille, Reusse.
Begassard (Lg.), s. m. — Begue. — Syn.
de Bkgueur, Macassard. D6r. de Begasser.
Begasse (Lg.), s. f. — BScasse. — V. F. L-
— Chansons. 52,
Begasser (Tim.), v. n. — B6gayer. — Syn.
de Cacosser, Jacquetonner, Beguer, Ma-
casser.
Et. De>. du tr.Btgue, ou plutdt de Biguer.
Begassine (Lg.), s - *• — BScassine. — Syn.
de Roulette.
Btgand, s. m. (Segr.). — Planche ou
£chelle horizontale, attached au plancher
(plafond ?) sur laquelle on place la provision
de pain (M£n.). — (Mj., Lg.), adj. qual. et s.
m. et f. — Nigaud, beta, sot, peu ruse\
Syn. de Niguedouille, Bebete, Benaud. \\
(My.), Fer qui tient la r£sine face a la che-
min6e. Syn. de Bdillaud. \\ (Sr.), Hanneton.
Syn. de Canneton, Meunier. ||Cf. B6gat,JAUB.
Et. — Pour : niais. Probablement pour Beyaud
ou Boyaud, de Boyer, fr. Bayer, Beer. Cf.
Bajole, Bachas. (R. O.) — « De Begue? — Hist.
< Ceux qui n'auront jamais bouge* d'entre les bras
de leurs meres, ne seront que niais et begaux. »
(Apol pour Htrodote, p. 461. — L. C. — « Eh
bien ! grand bigaut, m'as-tu regarded assez, me
veux-tu acheter? » (Noel du Fail. Propos rus-
tiyucs. — C le Jaub.) — « B£gard. he>6tique ; stu-
pide, sot, faineant, hypocrite. — I>es boards,
begauds 6taient de pauvres he>etiques croyant avoir
atteint la perfection. Et. *beggardum, du Germ,
flam, beggen, demander, mendier ; ou p. e\ bkgard
n'est que le pe^orat. de begue, dont l'orig. est
inconnue. (D r A. Bos) — o Badaud qui s'arrGte a
chaque instant pour regarder avec une curiosity
niaise. Cf. Basgoule ; naif qui bailie aux corneilles. »
— Chandelier en bois perce" de trous a diverses
hauteurs et dans lesquels on plante le grichedent,
morceau de fer ou de bois fendu dans lequel on met
le p^toche (rSsine.) Dottdt.
Begaudage (Mj.), s. m. — Sottise, b£tise,
niaiserie. Ex. : (la illi a fait voir son begau-
dage. — Nigauderie.
Begandean (Mj.), s. m. — Petit nigaud.
Syn. de Sottereau, Nigaudeau.
Begauder (Sa.), v. n. — Causer nafvement.
Hist. — « lis vont niaisans, begaudans et s'amu-
sans par les chemins. » Contes d'Eutrapel, p. 306. —
L. C.
Begnote (Lg.), s. f. — Espece de besi assez
semblable aux poires de gaubretiere.
Begaotler (Lg.), s. m. — Sorte de busier ou
poirier demi sauvage.
Begrole (Segr.). — Bobo cause" par un
rasoir malpropre, simulant, a l'aide du nez
(? I ?) le bee de la grole. (M6n.).
Beguer (Lg.), v. n. — Begayer. Syn. de
Begasser, Macasser, Jacquetonner, Cacos-
ser.
Et. — Ce v. est 1'original de la nombreuse famille
de mots a laquelle appartiennent les formes fr.
Begue, B£gayer, et les form. pat. Btgueur, Begasser,
Begassard, ainsi que Macasser et Macassard, qui
ne sont que des alterations de ces derniers. Hatz-
feld declare que l'etym. de ces mots est inconnue.
Pour moi, elle est 6vidente ; ils de>iv. tous du fr.
Bique, ital/ Becco, all. Bock ; b£gayer, b£guer,
begasser, e'est avoir la parole hachee com. le b#le-
ment d'une bique. Tous ces vocables sont done
cousins germains de Biqueter, Bion, Btguion, Bique-
reau, Biquereau, Bigane. (R. O.)
Bcguette (Sp.), s. f. — Chevre, petite
chevre.
Et. — Ce mot qui a la mSme rac. que Bion, Bi-
guion, Bigane, est pour Biquette, dim. de Bique.
Begueur (Lg.), s. m. — Begue. Syn. de
Begassard, Macassard.
Beguin (Mj.). || Fig. La plus tendre
enfance. Ex. : £a l'a prise des le beguin. ||
Attachement passionne. Ex. : II a ein beguin
pour cet6 fille-la. — C'est litte>alement la
foe. fr. : II en est coiffe\
Et. — « Un pre*tre, Lambert le Begue, aurait le
premier preche a des femmes les avantages de la
chaste te ; elles en auraient 6t6 surnommees Bt-
guines. (D. C.) — « B£guine, nom d'une corporation
religieuse fondee par sainte Begge, dont elle aurait
tir6 le nom. D'autres font deriver ce nom, comme
celui des Beguins et Beguards du v. angl. Beg,
mendier, a cause d41a pauvret6 a laquelle ces he>6-
tiques se vouaient. — On se demande encore si la
coiffe de linge, appel£e Btguin, doit, ou a donnd son
nom aux Beguines. (Scheleb.) — Begui, en langue-
doc = coifTe, bonnet. (L. C.)
Beguion (Sp.), s. m. ; — Biquet, chevreau-
Et. — Ce mot est la forme masc, de Biguette.he
nom Bion en est une contraction. — Syn. de Bion,
Biqueton, Biquereau, Btquereau, Biquot.V. Bkguer*
Beigne (Mj.), s. f. — Coup violent. Syn. de
Bagne. Fr. Bigne. Vx. fr. Bugne\ bosse,
tumeur. Attraper eine beigne. — Bosse,
enflure, surtout a la tete. Anciennement :
tumeur, apostume. De>. du celtiq.
Hist. — « Ladite Colette donna un si grand coup
sur Toeil ...que a pou qu'elle ne lui creva, et pour ce
lui fist une grant heugne ou boce sur ledit ceil. (D. C.)
Beille (Boiile) (Mj., Lg.), s. f. — Ventre,
bedaine. N. Beille, qui a qq. peu vieilli, a
une forme masc. Boiile. Cf. Abeillaud, bour-
don, frelon, qui a, en effet, un gros ventre.
Et. Hist. — II pourrait bien avoir la merae rac.
2. le fr. Bedaine. En tout cas, il est certain qu'il a
onne" 1'angl. Belly. — « Telle etait I'enceinte de
la ville de Mur (Saumur) ; et cette portion de l'an-
cienne ville a toujours ete distinguee de la nouvelle
sous le nom de Boele du Chateau... Je remarqueraii
a cette occasion, que le quartier environnant les
chateaux de Dou6 et de Montreuil-Bellay, porte
aussi le nom de Boele ; ce qui peut faire presuraer
que ce nom ,qui signifie : boyau, nous est venu de la
gremidre de ces vflles, qui est la plus ancienne. (J.
odin, R. h. i, 97.) N. philol. — Beille, boiile,
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BEILLER — BELLE-PILLE
boele signiflent non pas : boyau, com me le dit
l'auteur, mais : ventre. J'en ai dit ce qu'il fallait,
mais, ce que je n'avais pas vu, c'est que ce tres
vx. mot est la rac. du fr. Boyau, lequel devrait
s'ecrire Boillau... — Gomme suite a cette note,
j'observe qu'Angers pourrait bien avoir eu son
Boele, tout comrae les villes de Saumur et de Mon-
treuil. Et ce Boele aurait et6 la rue Baudriere, ce
boyau oblique qui contournait les rem parts de la
vieiile cite. N'est-ce pas au bas de cette rue que se
trouvait et que se trouve encore la fameuse fon-
taine Pied-Boulet, ou Pied de Boulet, dont le nom
a tant intrigue le populaire, les historiens et les
etvmologistes? Si raon hypothese est juste, la deno-
mination primitive aurait 6t6 Pied- BoeleL ou Pied
de Boelet. C'est la une simple induction linguis-
tique, et je donne ma d6couverte pour ce qu'elle
peut valoir. Je suis d'avis, en definitive, q. ce mot,
tres curieux et tres vx. est pour Boille f q. je deri-
verais du lat. Bulla. (R. O.). — II y a a Angers une
rue de Beille-BeiUe. — « Portion d'une cloture, qui
force en dehors de son alignement. La bailie dtait
une palissade servant de premiere defense en avant
et en dehors d'une ville. (D. C. Bailleium et Bal-
lium.) — « Boille (angl. bowels), s. f. visceres de
Thomme et des animaux. Dialectes normands
anciens : Buille, Buele, Boels, Boele. — Eboiler,
eventrer, esboellare : « Le ventre lui purfendi, si
que toute la buille a terre chaid. » (Les Rois, p. 198.)
— « Defors son corps veit gesir la buele » (Chanson
de Rol. p. 187.) Patois norm, de Guernesey,
Bouailles. (Moisy.). — Cf. Bullire, bouillir.
— « Gens saphirez qu'un dint de verre esveille,
Ausquelz le boire eschauffe 1'avertin,
N'espar^nez pas le creux de vostre be die,
Pour boire en grec, en flamant, en latin.
G. C. Bucher, 186, p. 192.
Beiller. v. n. — Rester bouche ouverte. «I1
ne fait que beiller de la goule. » — B6er. —
Mieux 6crit : Beyer ou B&er. Cf. Boyer.
Belli ouetter (Lg.), v. n. — V. Beluetter.
Cf. Ebeillouir. Miroiter, scintiller. Fr. Bluette,
V. Beluette.
Belli u (Mj., Lg.), adj. qual. — Ventru. Se
dit surtout des animaux. Ex. : Eine vache
beillue. V. Beille.
Belonner (Sp.), v. n. — V. Bionner, Beion.
V. Beguion, gui mouilte et tres doux.
Belonner (Sp.), v. n. — V. Biouner. Dou-
blet de BHonner. V. Beguion.
Belaud (Tim., Lg.), s. m. — Ver, ou larve
d'insecte qui vit dans certaines cerises.
Syn. de Belin ou Blin. || (Lg.) Belaud !
belaud ! me! Interj. qui sert aux bergeres
pour rappeler leurs moutons. |l Mj., Lg. -
adj. q. — Mignon, gentil. || Noim caressant
que 1 on applique souvent aux enfants ou
aux chiens.
Et. — \je mot Belaud, qui tient a Belin, a signifi6
autrefois : mouton. II ne s'emploie plus que pour
designer la larve de charancon qui attaque les
cerises. Quant a : Me, c'est une onomat., le bele-
ment du mouton. || Cf. Mouton. Jaub. || Dans le
dernier sens, diminutif de Bel, pour Beau.
Belaudl (Lg.), adj. q. — Attaque* par les
belauds. Se dit des cerises.
Belauder (Sp.), v. n. — Plaisanter, de>ai-
sonner. Ex. : Bah ! tu belaudes. — Pour Ber-
lauder. Cf. Berlauderies, Cf. Beluten
Beleau ou Bleau (Sa.), s. m — Oison.
Belitre (Mj.), s. f. — Anse de pertoire,
faite d'une hart d'osier formant boucle. —
Syn. de Be" r iere. II Fu. — Berliere, — se dit
surtout des anses mobiles en osier, rappor-
t6es aux cruches qui ont perdu la leur.
Et. — C'est le fr. Beftere, Anneau auquel est
suspendu le battant d'une cloche. D. C. Belleria ;
flam. Bel, cloche. — « A la charge dudit Chapitre
de fournir en l'acquit de l'evesque les chordes, btU
lieres, batail, etc. — Renvoie a Berleria, d'ou est
rest6 Berliere. — « Item, pour reparer deux ber-
lieres, et pour une neuve, pour la cloche du Cha-
pitre, x x v i i j sols. (1 469. ) D. C.
BeilD 1 (Mj.), s. m. — Larve d'une espece de
charancon qui vit dans les cerises, surtout
dans les bigarreaux. C'est 1* : ortalide du
cerisier. — Berlin, en Berry. Syn. de Belaud.
|| Fu. B'lin.
Belin * (Auv.), s. m. — Nom par lequel les
bergers appellent leurs moutons pour les
reunir. || (Pos.), Mouton secondaire d'un
pressoir. Syn. de Belineau || (Lg.). — Etre en
belin, — £tre en chaleur. Se dit d'une brebis.
Et. — MSme radic. que Belier, avec un sufT. dif-
ferent ; ou Blin, de Bell, clochette, — le mouton a
la sonnette. — « II se prit a pleurer de ce qu'il
savait moins que les belins ». (Amyot, Daphnis et
Chloe'. — C* Jaub.)
— « Qui de la toison de belin
En lieu de manteau sobelin,
Sire, Ysengrin affubleroit
Le loup qui mouton sembleroit ».
R. de la Roe. — (Bob.)
Belineau (Mj.), s. m. — Petit madrier qui
s'interpose entre le mouton et les carreaux
d'un pressoir.
Et. — De Belin, qui s'emploie du reste dans le
mSmc sens. || Enchere, enche et encheneau. (Mis.)
B(e)liner (Mj.), v. n. — VeHiller, lambiner,
perdre le temps.
Et. — De Belin, a cause de la lenteur avec
laquelle.... urine le merinos. On connait le prov. :
Laisser pisser le merinos ?
Belland, e (Mj.)..adj. qual. — Bellot.
Belle, s. f. — s-ent, occasion. — L'avoir
belle a faire une chose. || Faire la belle ; partie
finale entre deux joueurs qui ont gagnt-
chacun une partie ou manche, qui sont :
manche-a (manche). C'est la belle, la bonne
partie qui decide. || (Lg.) Sorte de jeu de
cartes appel^ aussi Trente-et-un, fort en hon-
neur dans les veiltees. || (My.) — Se dit pour :
une femme enceinte. (M£n.)
Belle (de) (Mj.), loc. adv. — Bien. Se dit
ironiquement. Ex. : Q& t'avance de belle !
De pus belle, mieux, de mieux en mieux, aver
plus d'ardeur. Ex. : II a recommence^ de pus
belle.
Belle-ehouse (Mj.), adv. — Beaucoup. On
dit aussi Ber chouse. Syn. de Boun endrtt,
Biaucop.
Belle-fille (Mj., Lg.), s. f. — Fille par
alliance, bru ; ou fille du premier lit d'un con-
joint.
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BELLE-HEURE - BfiQUELfi
*7
Belle- heare (Mj.), adv. — Longtemps. Ex. :
Y a belle heure qu'il est parti. Cf. Beau-temps.
BeUe-soeur (Mj.), s. . — Soeur uterine ou
consanguine. Syn. de Demi-sceur.
Belsamlne (Mj.), s. f. — Balsamine.
Et. — Balsamum, baume.
Belaette (Lg., Mj.), s. f. — Bluette ; berlue ;
6blouissement. || (Lg.). Grain, de neige qui
voltige en Fair.
Btlnetter, (Mj.), v. n. — Papillotter, §tre
incapables de percevoir distinctement les
objets, en parlant des yeux. Ex. : Je ne peux
pas lire a la chandelle, les yeux me beluettent.
— Pour Bluetter, de Bluette. Syn. et d. de
Beillouetter.
E?Et. — Bluette. Probablement le mSme cnie
Berlue ; c.-a-d. compose de la particule Ber, qui a
un sens diminutif, et d'un th£me : luca, de Ulcere,
luire ; petite lumiere, fausse lumiere, d'ou : etin-
celle. (Lrrr.). — Bluette, pour : beluette, du vx. fr.
belue, orig. inconnue — « Le chataignier est un
mauvais bois pour bruler, il fait trop de beluettes ».
(Or.) — Rac. celtiq. Bel. £tre lumineux, d'ou
Belenos, brillant, devenu le nom d'un dieu qui
representait le soleil. (Malv.)
B(e)inter (Fe), v. n. — Radoter, barbotter.
« Tais-te", tu belutes ! » dira-t-on a qqn qui
s'empStre dans la conversation. || Etre fou.
Cf. Belauder.
Bcixtbae (Mj.), s. f. — Sorte d'herbe a
feuilles arrondies, appetee aussi cresson ter-
restre et qui peut Stre le Nasi tort sauvage.
Bat. Thlaspi sativum.
Et. — Belzebuth ; phonic, et h6br. Dieu des
m ouches.
Bembouere. — Le pont de la Bembouere ;
c'est un endroit marScageux, ou il y a un
grand moUet (Fu.)
Ben (Mj.), adv. — Bien, tres, fort. Ex. :
C'est ben fait. || Beaucoup. Ex. : II a ben du
bien. II est a noter que le nom Bien se pro-
nonce com. en fr. || Vraiment (Sp.). Ex. :
N'avez-vous point de lait a me vendre? —
Oh I si ben, j'en ai. — Le mot : ben est ici une
affirmation ou un exptetif dont Femploi rap-
pelle celui de son syn. all. : Wohl. Une alle-
mande rSpondrait :" la, ich habe es wohl. ||
Eter' ben, — £tre a Faise. || Ben s'en faut, —
il s'en faut de beaucoup, a beaucoup pres.
Se rejette a la fin de la phrase. Ex. : Je ne l'ai
pas vendu cete* prix-la, ben s'en faut. || Ben
y a-t-il, — il y en a beaucoup (m£me place).
Ex. : Les rainsins sont mel&s, ben y a-t-il. ||
Syn. et d. de BL
N. — Dans le sens de : parfaitement, on prononce
toujours : ben. Ex. : C'est ben fait pour ielle ; 5a se
pourrait ben. — Dans le sens de : beaucoup, on ne
prononce ben que quand Tadv. n'est pas a la fin de
fa proposition, encore, me*me dans ce cas, on pro-
nonce souvent : bien, c. en fr. Ex. : Y avait bien du
monde, ou : ben du monde a la messe. — Du monde,
y en avait bien (et non ben.) On dit encore : Ni
bien, ni gudre, — ni peu ni prou. Du lat. Bene (d'ou
la graphie Ben, et non Bin.)
Bea-aiie (Mj.), adj* — Pour : bien aise,
satisfait (B'naise). || Fu. — Le bon vin fait la
goule ben-aise.
Benatre (Seg.), s. m. — Pour : benastre.
Carrelet a grosses mailles servant a porter sur
le dos le coupage. (M£n.) || Filet en corde pour
porter foin ou paille.
Et. — Ce mot se rattache au radic. de Banne,
Benne. Syn. de Barneau.
Benaud, e (Lg.), ad. qual. — Benet, niais.
Syn. de Btgaud, etc. Doubl. du fr. Ben St.
Bene. s. m. — Nom vulg. du Sium nodiflo-
rum (M£n.) Batard donne Berle.
B$ne (Mj.), s. f. — Plante des pr6s bas, a
feuilles compose* es. (Le m£me que Bene.)
Benediction (Mj.), s. f. — Fig. Foison,
grand e abondance. Syn. de Foisance, Afoi-
eance, Confusion, Rdpee, Crasse, Flopie, etc.
Ex. : Y a des preunes que e'en est eine
benediction.
Bene!, s. m. (Mj.). — B6n6fice. Syn. de
Benifice. Ex. : J'ai toujours 5a de benef I
Argot.
Benifice (Mj.), s. m. — Pour Be'ne'fice.
Benificer (Mj.), v. n. — B6n6ficier, profiler.
Cf. Officer.
Benisse! (Mj.)Benlssoir(oue). Interj. — Sedit
a ceux qui ^ternuent. C'est une ellipse de la
forraule bien connue : Que Dieu vous b6nisse !
— on ajoute qqf, avec son grand benissoui
(goupillon).
B^nit, e. (Mj.), part. pas. — C'est ein pain
benit. — C'est bien fait. Cette loc. pro v. est
fr. ; mais, a Sp. beaucoup de personnes la
complement en disant : C'est ein pain benit de
LaRochelle. J'ignore l'origine de cette expres-
sion. Sans doute allusion ironique aux Pro-
testants qui n'avaient pas de pain be*nit.
N. — A Auverse, la croyance populaire est que,
si une personne sue beaucoup des mains, il lui
sufnt, pour se guerir de cette affection, de les trera-
per dans l'eau benite. II faut seuleraent que cette
medication ait lieu dans une eglise ou la per-
sonne entre pour la premiere fois.
Beniter (Mj.), v. a. — B6nir, consacrer un
objet.
Et. — Der. regul. du fr. Benit.
Benitler (Mj.), s. m. -*- Menton en bSnitier,
pro^minent de telle sorte que la levre inte-
rieure avance sur la supe>ieure. On voit que
l'image est juste et vive. — N. On dit qqf.
menton en galoche. || Ec. Menton en galoche
et nez en pied de marmite.
Bentout (bintou), adv. — Bientfit. ||
Presque. Ex. : II est bentout aussi char que
F autre. — Alle est bentout aussi bete comme
sa mere . Cf. Tantout. \\ Ec. B6tou, Bitou
(bords de la Loire).
Hist. — a Comme asceure de n'evader que bien
toust ne perdist la vie ». (Rab. P. rv, 38, 422.)
Bequele, adj. qual. - — Lait bequele, qu'on
retire trois ou quatre jours apres la parturi-
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REQUEREAU — BERDANSER
tion de la vache. Syn. de Moucheron, etc.
(Tsf). On dit aussi : Bettele, vetele (vitellus?),
moche 1 . — B6gaud et B6geau (O Jaub\)
Beqnereau (Lg.), s. m. — Biquet, chevreau.
Syn. etd.de Biquereau.
' Beqnillard, s. m. — Celui qui se sert de
b^quilles. (M£n.).
Et. — De : bee, a cause de la traverse.
Beqnot (Lg.), s. m. — Biqueton, Biquet.
— Syn. et d. de Biquot.
Beqnote (Lg.), s. f. — Che valet de sabotier,
Eour scier en travers les billes de bois. La
6quote est une piece de bois longue d'un
metre et grosse comme la cuisse, portant a
terre par une de ses extr^mites, et relev^e a
l'autre d'un pied environ, au moyen de deux
pattes 6cart6es. Au milieu de la longueur et
sur le dos de ce chevalet un trou de vrille
recoit une cheville mobile qui maintient les
troncs a scier.
Beqnoter (Lg.), v. n. — Mettre bas, en par-
lant de la chevre. Syn. de Biquetonner, Bique-
touner, Bionner. Der. de Bequot.
Ber (Fu., Sal.), s. m. — Berceau. V. Bers.
J'ai mes ftlles aux landes,
Deux p'tites et deux grandes ;
Deux qui vont aux champs,
Deux qui poin (t) y vont ;
Deux petites ou ber. (au).
Beralde (Lg.), adv. — Beaucoup. On disait:
Y en a pas bt-raide, t'os apporteras be\ Ce
mot est cUsuet, mais son synon. Bidcop s'em-
ploie encore. Syn. de Berchouse, Belle-chouse.
Beraud, (Seg., Sa.) Dadais, nigaud, nico-
deme. Syn. de Bajole, Bachas. V. Berraud.
Berbe, s. f. — Pour Barbe. On dit bien :
Imberbe. Lat. : Barbe, Barba; Imberbis.
Berbere, s. f. — L'anse du panier, d'un
chaudron (Vendue). Je pense que Meniere
aura mal lu ; e'est berliere. Cf. Berliere.
Berbis, s. f. — Pour Brebis. Se disait au
xi e siecle.
Et. — Lat. Berbix, dans les plus vx textes, de :
vervex, b^licr. Hist.
— Va-t'en a la berbis ta mere,
. . . Les berbis sans garde trouva.
Marie de France, n, 221. (C ,e Jaub.)
Berche, (Mj.) s. f. — BrSche. Forme vieillie.||
Rayon de miel.
Ber, Bes, pour : Bre, presque toujours. By. —
Tous les Ber, mis pour Bre, se prononcent Boe>.
Ceux aui « se parloyent » disent Ber. On dit
Eboercne' ; mais on dit toujours une Brdche.
A Cholet, Quartier de Berloquet pour : du Bre-
loquet.
Et. — Ber, Bes, particule duplicative ou pejora-
tive, indiquant qu'une chose ou action est mau-
vaise, fausse, contrefaite, de travers. — Qqf. Ber,
Bre, pour Bes, Be. — Bis est la forme savante.
Besaigu, — bisacutum ; besaive. besaieul ; besloi,
injustice ; berlue, vue trouble ; b6vue, etc. — Et.
Bis, double, et de h : faux, mauvais. (D r A. Bos.)
Berche- dent. (Mj.) — Breche-dent.
Berehet, (Mj.) s. m. — Br^chet, chez les
oiseaux. || Chez l'homme, partie ind£finie du
corps, dont la chute occasionne des maladies
graves. Tel est, du moins, l'avis qu'6mettent
sans sourciller de certains empiriques qui.s'ils
ignorent Tanatomie, s'entendent d'ailleurs
fort bien a exploiter la credulity des paysans.
Done, pour ctux-ci, avoir le Berchet-chait,
est un accident des plus serieux.
Et. Hist. — D. C. Bruccus, — Angl. Brisket, poi-
trine d'un animal, du kymri : brysced, brisket,
bas-bret, bruchet, poitrine. — Breton de Vannes :
bruste, estomac d'animal. — N. II est juste d'ajou-
ter que, dans l'ancienne me"decine, le mot brechet
d^signait une partie du corps humain. probable-
ment le sternum. Rabelais, medecin lui-m^me.
Temploie a plusieurs reprises. « II resta tout es-
tourdy et meurtry, un ceil poche" au beurre noir.
huit c6tes freuss^es, le bracket enfondre*. » (P., rv,
12.) — « Quaresmeprenant avait le brechet comme
un baldachin. » (P., iv, 21.)
Berchouse (Mj., Sf., Cho., Che., Lrm.), adv.
— Beaucoup. V. Belle-chouse. Ex. : Y en n'a
berchouse. — pas mal, — une grande quantite.
— Y a berchouse de hannetons cette annee.
V. Chouse. Syn. de Biaucop , Boun-endret.
Fu. — « Al 6 riche. I v6draient ben avoir son
bien, berchouse y a-t-i. » — Beaucoup y a-t-il ;
c.-a-d. : ils sont nombreux ceux qui vou-
draient . . .
Berehu (Sa.). — Jeune enfant ayant perdu
une dent. Pour br^chu, breche-dent. Syn. de
Beurche.
Et. — Breche. De 1'aha. brecha, action de briser ;
kym. breg, rupture.
Berefllard, s. m. (Seg.). — Celui qui bercille
des yeux. (Men.).
Berciller (My., Lue\ Bg., Mj.), v. n. —
Ciller, cligner les paupieres, les agiter par un
tic nerveux. Syn. de CXeuter. \\ Sal. — Id. —
Faire une chose sans berciller, c.-a-d. effron-
t^ment.
Et. — Ber, partie. pejor., et Cil. — Cependant :
Bertiller, — scin tiller : Les dtoiles bertillent ; le
soleil bertille a la surface de Teau un peu agite> :
l'eau bertille. » (V« Jaub., qui rapproche ce mot de
FnHiller. — Les Glossaires semblent confondrv
Bersiller et Berciller.
Berdadau, Berdado, Berdadouf, (Mj., Fu.)
interj. — Patatras ! Fort bruit cause par la
chute oul^groulement d'un objet, d'un corps,
Z. 142. — Onomat. — Syn. de Patatrae,
Pitatrac. || Cf. pat. norm. Cha berdindelle,
— ca sonne 6trangement. || Sal. s.m. — Gros
et lourd, mal fait.
Berdanee (Auv.), s. f. — Syn. de Patrassee
ou Petrassee, Terviree. Ex. : 11 est tombe* eine
berdanee !
Et. — Ce mot semble avoir de raffinite* avec
Berdadouf, etc., comme Patrasse'e avec Patatrac ou
Patatras. V. note a Berdadaud.
Berdanser (Seg., Sa., Fu., Bn., Mj.), v. a.
— Agiter, secouer. !| La salade est berdanset
dans le panier ; les domestiques berdaAsent le
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BERDANSONNER — BERDOUILLE
89
panier en allant a la provision. || Fig. Repeter
sans cesse. Syn. de Ressasser. || Reprocher
souvent. Ex. : II est toujours a me berdanser
ca. I| Dandiner. Cf. Berlancer.
(Jatxb.) — D'aucuns Fern vent par un c,
' comme R. O, a cause de Fangl. to Dance.
V. la citation de Dottin. || Sauter, comme
un feu follet. (Segreen, Feneu.)
Et — Ber, preT. pejor. et danser. — Hist. :
— Vous qui quand suis 6s paradis
Moaisement berdancez ma porte. (Dott.)
Ber dans on ner. — V. Berdanser.
Berdassage (Mj.), s. m. — Propos futile ;
action de berdasser. V. Berdasse. Syn. de
Berdasseries.
Berdassard (Mj., Bn.). — Celui qui tient
des propos futiles. Syn. de Berdassier, Ber-
douiUard.
Berdasse (Sa., Lu6, Mj., Fu., etc.), adj.
qual. — Bavard, peu sense. Syn. de Cacasse,
Petasse, Bobote. \\ S. f. -~- Remiz penduline,
sorte de mesange. || Tapette servant a enfon-
cer la bonde ou a la faire sortir en frappant
autour sur les douelles (Pc, Sal.). V. Ber-
dasser.
N. Comme ^de raison (?!) ce mot ne s'emploie
jamais qu'au feminin. Si, par hasard, on veut
lappliquer a un homme, on lui dit : T'es eine
berdasse.
Berdasser (Mj., Lg., Q., Lue., Fu.), v. n. —
Caqueter, bavarder, parler beaucoup et d'une
maniere peu raisonnable. Par suite (Fu.)
perdre son temps. Ex. : Depeche te done, t'e
eine berdasse. \\ Remuer avec bruit : Que
que tu berdasses done la ? || V. Berdanser,
avec lequel on semble le confondre. \\ S'arau-
ser, nijoter, faire des Tiens (M£n.). — Syn. de
Jaboter, Jacasser, Petasser, Boboter, Ber-
douiUer.
N. Berdassement, Bruit incommode resultant,
par ex. d'un remuement de meubles. Le berdasse-
ment est un bruit moins vif et moins subit que le
jrrdasse merit. Des planches berdassent dans une
charrette par les cahots. J'entends ferdasser les
souris dans les feuilles seches (C lc Jaub.). || Ec.
Prononcez tous les mots de cette famille par Boer :
Boerdasser, etc.
Berdasseries (Mj., Sal., Fu.), s. f. — Ne
s'emploie qu'au pluriel. Caquets, bavar-
dages, propos futiles ou peu senses, rado-
tages. Syn. de Berdassages, Bobotages, Petas-
sages.
Berdassler (Mj., Sal., Fu.), s. m. — Celui
qui tient des propos futiles. Syn. de Berdas-
sard.
Berdauder (Sp.), v. n. — Tomber avec
fracas.
Et Der. de Berdadau.
Berdedau. — Autre forme de Berda-
dau, etc.
BerdeUe (Mj.), s. f. — Bretelle. Cf. Ber-
telle.
Et — Corr. du mot fr. par metathese de Fr,
comme dans Berdouiller, Be'ruant, etc., et adou-
cissement de la den tale, comme dans Pou&re,
Poudrelle (Poutre, Poutrelle).
Berdin, fne (Mj., Sal.), adj. qual. et subst.
— Tatillon, frivole, vetilleur. || (Auv.)
Bavard ; qui redit toujours les m£mes
choses ; qui fait peu de besogne en se remuant
beaucoup ; qui manque d'attention ; minu-
tieux. (Lue) || Tatillon. || Simple d'esprit,
niais. || Cf. Bordin, Jaub.
Et. Hist — C'est a la meme racine que se rap-
portent les mots patois Berziner, BerzineU Berdi-
nier, Berdasser et ses derives, et le fr. Bredouiller.
N. Je lis dans la Geographic de VAllier, de
Joanne, page 45 : (k Saint-Menoux) on remarque
le cercueil en pierre de saint Menoux; appele dans
le pays : la Bredinoire, parce que les bredins ou
fous venaient y chercher la guerisori. »
Berdfndaioe (Tim.), s. f. — S'emploie dans
la locut. : En berdindaine, — en noce, en
bombe, en devarine, etc. || Autre locut. :
Charger a la berdindaine, — charger un
objet lourd en le saisissant ^l deux par les
bouts et le balancant a plusieurs reprises
avant de le lancer sur un tas, ou sur une
charrette. V. Trousse, Berdin. Syn. Verdie,
Trinoche,
Et — Der. un peu fantaisiste de Berdin, au
sens ancien de : fou. Faire des folies ; charger en
berdins, en fous.
Berdindin. — Bruit que fait la clochette,
la sonnette d'une porte.
Berdiner (Sa., Sal., Lue, Mj.), v. n. —
Perdre le temps, s'attarder sans raison ; s'oc
cuper de minuties et de futilites ; n'avancer a
rien ; lambiner ; jacasser; rabacher. — Syn. de
Berziner, Berginer, Fouiner, Beliner, Ve-
teiller, Niger, Nivasser. t
Berdinerfes (Mj., Sal.), s. f. — Ne s'em-
ploie qu'au pluriel. Fadaises, billevesees ; oc-
cupations, propos ou choses frivoles. ||
Choses de nulle valeur.
Berdinguette, s. f. — Petite cloche servant
a appeler les enfants a la classe (M6n.). ||
(Bg.) Clochette qui se trouve a la porte
du bas, dans les anciennes epiceries, et qui
an'nonce un client.
Berdinler (Lpm., Sal), adj. qual. — Tatillon,
minutieux et peu serieux dans sa manidre
d'agir. Syn. de Berdin, BerzineU
Berdolrer (Bg.). — Rabacher.
Berdonerer (By., Zig., 183), v. a. — Salir.
P. &. pour Bernoirer, der. de Berner.
Berdouillard (Mj.), adj. qual. et s. — Bre-
douilleur, bavard ; celui qui tient des propos
futiles, peu raison nables. Syn. de Berdasse,
Berdassard, Berdassier, Boubillonnard, Ma-
cassard, Baroillard. — De Bredouiller, dont
Telymol. est douteuse.
Berdouille (Sp., Tim., Sal., Fu.), s. f. —
Bedaine. autre forme de Bedrasse. Pour
Bedrouille qui, comme Bedrasse, a la m6me
racine que Bedaine. Syn. de Basane, Bedasse,
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BERDOUILLE — BERLAIZER
Beille, BSze, Paillasse. — « I s'est dSfonce*
la berdouille » — ne se dit qu'en plaisantant ;
par exemple dans les contes, en parlant du
m^chant loup puni a la fin pour ses mefaits ;
jamais, s'il s'agit r^ellement d'un malheur
(Fu.).
Berdoallle (Mj.), adj. qual. — Syn. de
Berdassc ||(Lrg.), s. f. — Se dit dans : Rap-
porter eine berdouille, — rentrer bredouille.
Et. — Serait-ce le subst. verb, de Bredouiller,
au sens de : se trouver dans Tembarras T
Berdouiller (Mj.), v. a. et n. — Bredouiller.
Syn. de BoubUlonner. \\ Jacasser, bavarder
beaucoup, tenir des propos futiles. Syn. de
Petasser, Boboter, Berdasser.
Berdu (Lue\). — Champ en frjche et cou-
vert d'herbes folles. — Cf. En bedas.
Bergftiller (Mj.), v. n. — Donner souvent
des coups de cornes, frapper de droite et de
gauche avec ses cornes. Se dit des vaches.
Et. — Frequent, de Berguer, pour Breguer,
forme adoucie de Broquer, forme normanno-
picarde de Brocher, de Broc, pour Broque, comme
dans la locut. : de Broc en bouche? (Rab. de broc
en bouc.)
Berge. — Berge de foin, qqf. Barge.
Et. — Douteuse. All. Berg, eminence?
Bergeoo (Mj., Sp.). — Planche plus courte
que les autres, et de forme trap6zoidale, dans
un champ, dont un des cdtes n'est pas paral-
lel au sens du labour.
On dit : £a s 1 abergeonne, — ca s'abrege.
Noms propres : Berjon, Brejon. — Les
sillons vont en s'abr^geant ? — Lms., Z. 196.
M£me sens. || Fu. — S'emploie au fig., en
parlant de tout ouvrage qui va se terminer :
D'ou en £tes-vous ? — Ah ! j'sommes dans
les bergeons. — Plus souvent employe" au
sens propre. || My. — Bon de la noix epluch^e.
Et. — Serait-ce la rac celtiq. Berg, Eminence,
pointe escarpee qui borde une riviere, rochers qui
s'elevent a pic au-dessus de l'eau et, au sens de
chose avancante, le dimin. bergeon, angle d*un
champ, petite pointe de terre. AU. Berg. (Malv.)
— Rebourgeon, Arbourgeon : Sillons de labour
aboutissant a une ligne oblique, et devenant par
consequent d'autant plus courts qu'ils sont traces
plus pres de la limite du champ. (C te Jaub.)
Bergeoooer (Lg.), v. n. — Faire des ber-
geons en labourant.
Bergeounee (Lg.), s. f. — Recoin d'un
champ, partie ou il y a des bergeons.
Bergere l (Br.), s. f. — Bergeronnette.
Cf. Bargere.
Bergere *, s. f. — Provence, herbe a la capu-
cine, vinca minor (M6n.). Pervenche cou-
chee (Bat.).
Bergerie (Lg.), s. f. — L'ensemble des
b§tes a laine. Syn. de Brebiage.
Berginer (Mj.), v. n. — V. Berziner.
Bergle. — Furoncle (M£n.).
Bergot (Mj., Sa., Sp.), s. m. — Frelon. ||
Fig. CoifTe des environs de Champtoceaux,
dont le fond figure Tabdomen d'un frelon.
Ex. : Les Bretonnes sont coiftees en bergots.
Syn. de Burgot. Cette coiffe est pointue et
rappelle un peu les anciens hennins. — S'em-
ploie, en ce sens au pluriel.
Et. — V. Burgot.
Bergoer (Sp., Mj., Sal.), v. a. et n. —
Heurter, s'accrocher. Doubl. de Burguer.
|| v. a. — Piquer. Pour : Breguer, forme
adoucie de Broquer.
Berguette, (Mj.), s. f. — Bout de branche
couple a qq. distance du tronc ou de la
branche principale et formant pointe ou
crochet. Syn. de Berquegnier, Berquegnon,
Briconnier t Broqueton.
Et. — Der. de Berguer ou Burguer, et par conseq.
de Broc, dont il est le diminutif. Au sujet de Tadou-
cissement de cm en gu (Berguette pour Broquette et
Berguer pour Broquer), on peut comparer Beguette
pour Biquette.
Bergnigner (Seg.). — Plaisanter. || Ce
n'est pas la peine de berguigner avec moi.
V. Barguigner, Berginer.
Berimndier (beriangute) (Mj.), s. m. —
Batiment ou hangar ou Ton broie le chanvre,
le lin. Syn. de Braierie.
Et. .— Pour Brayandier, d6r. reg. du part pres.
de Brayer. Pour Broyer.
Berlin (Segr.), s. m. — Pour : begaut
Un gars beriau (M£n.). || Ec. Boe>iau, pour
Gabriel. Frequent.
Berimndier (Br.), s. m. — Voir Beriandier,
m§me sens. « Le feu est au beriaudier I »
Une chandelle a mis le feu aux poussieres
d'6toupes.
Et. — Germ, brekan ; all. mod. brechen, devenu
breier, broyer.
B6rier (Mj.), v. a. — Broyer les plantes
textiles. Syn. et d. de Brayer. Forme
vieillie. || Pour Brayer, se servir de la braie.
Tr£s usit6 dans le canton de Montrevault
(Fu.).
Beriere (Lg., Tim., Sp.), s. f. — Ans*\
Syn. de Nanse. Ex. : Prends done la 6^-
rtire de la marmite et Toute de la cramail-
lere 4 — Fr. B61iere. Cf. Bettire, Babourer.
Berinee (Lg.), s. f. — Le temps qui suit
le diner, les premieres heures de rapres-
midi.
Et. Corr. du Syn. Merinke.
Berioehe (Lg.), s. f. — Broie, instrument
a broyer le lin. Syn. de Braie. — N. Lis
jeunes prononcent : Brioche.
Et. — Pour Brayoche, der. de Braie.
Beriocher (Lg.), v. a. — Broyer, du lin
Syn. de Brayer. On dit aussi Briocher.
Et. — Pour Brayocher, der. de Brayer.
Berlaizer (Lrm.), v. n. — S'occuper de
choses futiles, ne pas travailler serieuse-
ment.
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BERLAN — BERLOQUIN
91
Berlan (Mj., Lg.), s. m. Brelan. Cf. Bt-
ruant. N. On dit toujours : Jouer a berlan, et
non : jouer au berlan. || Mj. — Tenir qqn au
berlan, — gloser sans cesse sur son compte.
Et. et Hist. — Anc. fr. Brelenc, berlenc, de l'aha.
bretlenc, dim in. de brett, planche ; le sens propre
etant la planche, la table sur laquelle on joue. —
« Neanmoins au jeu de cartes ou de dez dans le
berlan ». (Coust. d'Anj. n, col. 821.)
« L'un met sur le berlens son gage,
Et Pautre met argent encontre,
L'un dit de set, 1'autre rencontre,
Cil qui gaaingnent, a eus traient,
Et li perdant orient et braient. » D. C.
Berlaneer, v. a. — Balancer. (M6n.) V.
Ber. Cf. Berdancer.
Berlaud (Sa.), adj. qual. — Qui a Fair
ahuri ou braque. V. Berlots. Semble un dou-
blet de Beraud ou Berraud. || J'ai entendu ce
mot a Nantes, pris dans un sens caressant :
Mon berlaud, pour : Mon che>i. (A. V.). Peut-
etre pour Bellaud.
Et. — Deux explicat. : 1° Serait pour Berluaud
et viendrait de Berlue ; 2° serait un s. verb, de
Berlauder, alter, de Brelan der, hanter les brelans.
Berliner (Sa.).
Balancer.
Rabacher, c. Berdiner.
Berlander.
V. Berlaud.
Berlauderies (Mj.), s. f. — Bagatelle, ba-
biole, brimborion, colifichet. Ex. : Elle met
son argent a acheter cinquante berlauderies.
N. S'emploie surtout au plur. || Fig. Farce un
peu grosse, plaisanterie, gaudriole, grivoi-
serie. Syn. de Boise. V. Berlaud (Sp.) || J'ai
un neveu oui est menuisier, mais, pour
l'heure, i n'fait que des berlauderies (petits
travaux de peu d'importance, brocante)
(Pc.) || Balivernes, baguenaudes, calembre-
daines, fadaises, propos 16gers, fariboles. — "
Cf. Berlaud, dans Jaub.
Berlmudins, s. m. pi. — Ce nom se donne
qqf. par ironie aux habitants de Soulanger.
Beriere (Lg.), s. f. — Anse. Syn. de Nanse,
Berliere.
Beriette (Mj.), s. f. — Petite breme. Syn.
de Berluche, Bermille, Bermaude. || Ec. Bre-
mille (boermille).
Et. — Forme contracted de Bermillette, dimin.
du dimin. Bermille. B. L. Bresmia ; angl. bream, de
Pall. Brachse, Brachsme.
— Un vieux pScheur de Mj., mort en 1890, avait
pour surnom La Beriette. ,
BerIleli$(Seg.). — Gourmand, gourmet. « I*
se berliche la lippe, les levres. » De : ber et de
lecker, friand, mot picard. (M£n.)
Berliere (Me. Lrm.). — Quand la nanse
supe>ieure de la bu6e (V. Buee*) est cass6e,
on la remplace par une autre en corde, par
ex., que ron attache aux deux anses des
cdtes. Cette anse est une berliere. Syn. et
doubl. de Beliere. Biriire. (Beliere, en horlo-
gerie, anneau mobile, de suspension, en ge*n6-
ral. — Sonnette attached au cou du be*lier qui
conduit un troupeau.) Lrm. — Prononcez
Beriere.
Beriingots. -=- s. m. Les berlingots sont une
sorte de gateaux originates de Mantes ; un
moment ils ont remplace*, a Angers, les rigo-
lets pour lesquels on criait : Rigolets chauds.
tout chauds . . . Qu'i en veut des pains au
lait tout chauds, 6-6-6-6? Qu'i en veut des
rigolets?
Beriingue, s. f. — Pour : berlingot (Segr.).
Petite voiture trainee par un chien. Se dit
aussi pour une voiture ayant une forme
ancienne, ayant qq. rapport avec la bour-
soule (Segr.) qui est d'un genre plus distingue*,
(MA it.)
Et. — Berlingot, diminut. pejor. de Berline, de
la ville de Berlin, ou l'on fabriquait cette voiture.
Berlin- peste ou picnte ou poueste, (Mj.) s.
m.
Jeu que Ton fait jouer aux petits enfants. Une
maman rassemble autour d'elle cinq ou six mar-
mots, et, sur son genou, elle fait poser a chacun
l'index de la main droite. Puis, de la main, elle
decrit au-dessus ' des menottes fr£missantes des
cercles de plus en plus resserres, en chantant :
Quand le roi vat a la chasse,
II apporte des becasses,
II en tue, il en fricasse,
II en donne a ses voisins,
Ses voisins n'en voulent point..., etc.
II en donne a ses p'tits chiens
Ses p'tits chiens en voulent bien :
Berlin, berlin, berlin. . . poueste.
A ce mot, un des petits doigts, le moins preste a
se lever, est saisi et ne reprendsa liberty que contre
l'abandon, par son maltre, d'un gage ou d'un bai-
ser. — Se rapporte au Jeu de Pigeon vole. Cf.
Berlin. Jaub.
Beriique berloqae (Mj.) adv. — Cahin-caha.
II Couci-couca.
Et. — G'est le fr. berloque ou breloque, repute,
avec une legere modification dans la desinence. Cf
De brie et de broc, Bredi-breda. — La Breloque est
la batterie de tambour saccadee pour faire rompre
les rangs aux soldats. Analogie avec le mouvement.
de va-et-vient de cette batterie.
Berlis (Sp.), s. m. — Caneton. Cf. Biberi
(Jaub.).
Berloque (Mj., Lg.), s. f. — Vieille montre
de*traqu^e. || Battre la berloque, — d^raison-
ner, radoter. || (Lg.), s. m. — Petit ajutage
en forme de bee ou mamelon, par ou Ton
diverse Teau d'une bue. Ex. : Tas casse* la
berloque de la bue. — Syn. de Bichtouri,
Bichtri, Tinet.
Et. — C'est le fr. : breloque dans un sens voisin.
V. Berliquc-berloque. — De la partic. pejor. bre ou
ber et loque. (LlTT., Darm.)
Berloqner (Lg.), v. a. — Ecorner, 6b richer.
|| (Mj.), v. n. — Marcher cahin-caha, en caho-
tant, comme fait une machine disloqu^e. Syn.
de Joqueter.
Berloquio (Sa.) f s. m. — Saint-frusquin.
Ex. : Ils illy ont vendu tout son berloquin.
Syn. de Bazar.
Et. — Pour : breloquin, der. du fr» Breloques,
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92
BERLOTS — BEROUASSE
pris au sens de : fatras. « Curiosity de peu de prix
petits bijoux qu'on attache aux chaiinesaemontre. »
(Litt.)
Berlots (Mj., Sal.), s. m. pi. — Ne s'emploie
que dans la loc. : Ouvrir des berlots, — ouvrir
de grands yeux. Z. 132. — Cache tes gros
berlots.
Et. — Ce mot paratt se rapprocher de Berlue.
Of. Berneaux. Syn. de Quinquet.
Berluche l (Sp.), s. f. — Alouette lulu, plus
petite que Palouette ordinaire.
Berluche * (Mj.), s. f. — Petite breme. Syn.
de Berlette, Bermaude, Bermille, Bremille.
Et. — Ce mot vient de Berlette, par substitution,
un peu capricieuse, d'un sufflxe, diminutif a l'autre.
Berlue (Lg.), s. f. — Regard fixe et incons-
cient. Syn. de Rouillaud. C'est le mot fr.
dans un sens special.
Berluqne (Lg.), adj. qual. — Bredouille,
qui n'a pas tu6 de gibier.
Beriute (Sp.), s. f. — V. Berluche.
Berlutier, s. m. — Qelui qui aime a prendre
des oiseaux a ses gluaux, avec des oiseaux
aveugle's. (M6n.) Cf. Berluche.
Et. — Berluter : Eblouir, chatoyer. (C te Jaub.)
— Berlue est le mSme mot que le vx fr. bellugue, et
prov. beluga, qui signifie : 6tincelle, et dont le dimi-
nut. est beluette (pat. norm, aussi : berluette), au-
jourd'hui contracts en bluette. L'un et l'autre sont
composes du L. lux, lumiere, et de la partic. pejor.
bis, bes, ber ; le sens foncier est : fausse lueur.
(Schel.) — Berry ; iberluette, ^berluter.
Berlutoooer, (Sa). v. n. — Courir et jouer
autour de. Cf. Se Verlutter.
Betmille (Mj.), s. f. — Petite brSme, sorte
de poisson.
Et. — Pour : brfimille, dimin. du mot fr., par
mStath. de Fe et de l'r. N. On prononce , toutefois:
Breme.
Bernfiche (Mj.), s. f. — Nanan, friandises.
( Auv., Mj., Pc, Br.). — Vin bourru, — nou-
veau, non soutire\ encore trouble et amer. |
Ec. Prononc. Vernache. Presque syn. de
Lectors. — On dit Boire de l'6tdre et non du
Utors.
Hist. — Dante, dans son Purgatoire, fait expier
a un grand personnage son gout pour les anguilles
de Bolsene, accommod£es au vin doux, a la
berndcke :
Dal Torso fu, e purga per digiuno
L'anguilla del Bolsena in la vemaccia.
(Purg., xxiv, 23-24).
Bernanser (Sal.), v. a. — R6peter, redire.
« Tn'a qu'ca a me bernancer. » V. Berdanser,
Bernar-e (Ec), adj. q. — V. au F. Lore IV.
£ tat de certaines perches de saules.
Beroe(Mj.),s.f. — Accotement d'une route,
banquette. || Probablement le meme que le
fr. Berme.
Berneaux (Lue*). — Yeux. V. Berlots.
Bernee (Br., Sa.). — Une bernee de pois, de
haricots, de foin ; charge contenue dans un
drap. Syn. et doublet de Barnee. \\ La pan-
sion, la nourriture aux chiens, aux cochons
(Th.). — Melange de son avec d'autres ali-
ments destine* atlx animaux de basse-cour.
Ce mot vient de Bren, son (de M.). — Berne,
vx fr., manteau d'6toffe grossiere que les
Lat. appelaient : sagum (de la : sagatio, le jeu
de berner) et qui servait a berner. De Hiber-
nia, pays ou il 6tait fabrique" (Schel).
Berner (Tim., Lg.). Le premier e trds bref.
V. n. Mouiller, salir. Ex. : 11 ne porte point
le vin du tout ; des qu'il en a le bee berne,
il ne sait pus ce qu'il dit.
Et. Hist. — Pour Brener, de Bran ou Bren, son.
ou mattere fecale. Du celtiq. : son et : mauvaise
odeur. — Le D r A. Bos renvoie a Embrener, de
Bren (pron. brin), ordure, excrement, boue. . .
Autant en dit un tirelupin de mes livres, mais
bren pour luy. » (Rab., G. t Prol.) C'est le mot de
Cambronne.
Bernicles (Mj.), s. f. — Ne s'emploie qu'au
plur. ; besides, lunettes (Lue* et partout).
Et. Hist. — Vehicle (xvi 8 s.), bericles, besides.
La forme primitive est beriche, forme anciennepour
biryl (6meraude). — Angl. barnacles, mdme sens.
Berniqne ! interj., pour dire : Non, certes,
tu ne I' auras pas ; c'est ce qui te trompe, etc. ;
ou, point du tout. — Au cat^chisme : — Le
Pere est-il Dieu? — Oui, M'sieu l'Cure\ — Le
Fils est-il Dieu? — Ah ! bernique (avec mou-
vement de Tindex de droite a gauche sous le
nez), M. POire* ; quante le Pere sera mort ! >
Authentique a La S^guiniere.
Et. — « Est-ce le ber, p6jor., plus nique? Qqs-uns
y ont vu une alteration de rail, aber nicku mais
non ! LrrTRii rappelle l'ancienne locut. : « envoyer
au bernique t », miner, et conjecture que berni- '
quet se trouvant aVec le sens de : coffre a mettre le
son. le primitif : bernique. a pu signifier : son. une
chose de rjen. Or, bernique serait pour : brenique et
viendrait de bran, bren, son. (Schel.) || Coquillage
des rochers de la Manche qui se colle avec une telle
force qu'il est tres difficile de l'avoir. Bernique.
mot de refus. « Tu voudrais bien me suivre, mais
bernique ! (Or.)
Berniques (Sa.). — Les yeux. || Fu. Lu-
nettes. — J*ai perdu mes berniques, — Cf.
Bernicles.
Bernous (Ac, Fu.). Sale, pour Brenous.
Avoir la goule bernouse ; mes souliers sont
bernous. V. Bren.
Et. Bren : boue, fange, limon ,-son, excrement.
Se trouve souvent dans Rab. (I, 79, etc.).
, « Cidres berneux, qui le ventre amolie. »
Poes. mss. d'E. Des champs.
Bernouser, v. a. (Seg.), sahr. (Ac.) Je me
suis tout bernous t . V. Berner,
BeronaiUer (Mj., Lg.), v. n. — Syn. de
Berouiner, Bersouiner. D6r. de Berouee,
Berouasse, s. f. — Petite jAuie fine et serree,
Z. 125. V. Berouee. V. Berner
Berou... Tous les mots commencant aiusi se
prononcent (By.) boe>ou.
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BEROUASSER - BERTAUD
93
Btroaasser (Mj.), v. n. — Faire du brouil-
lard, brouillasser. (Mj., Lg.). — Syn. de
Berouiner, Bersouiner, Berouailler, Bersouail-
ler. ''
Berouee (Mj., Lrm., Sal.), s. f. — Brouil-
lard, bmine. Ex. : Illy a eine fameuse be'roue'e
a matin. — £a s'est en all6 comme eine
berouee du matin. (Choi., Ch6.). — (Lue\
Faire une berrouee, — s'4brouer). || Fu. Dans
le pays on dit: la Berouee "de l'Epinaie. « J'ai
pris eine kerv6e de grenouilles dans la berouee
de FEpinaie. » Comme il s'agit d'un abreu-
voir, il faut 6videmment ecrire PAbe>oue\
(ToucheleFuilet.)
Et — Se rattache au fr. Brouillard, Bruine. Orig.
incert. — Darm. le de>. de Broue. petit brouillard
blanc ; paralt dtre de la m£me famifle que Brouet :
du sens de : bouillonnement (all. brodeln), on a
passe a celui de vapeur, brouillard. — Malv. le tire
de la rac. celtiq. Berv, m§me sens, identique a
Barv. 6quival. du lat. ferv, fervere ; d'ou : brouir,
brouiller, brusler, bruseler, broue, bruine.
Beroaet, s. m. (Segr.). — Bouillon de la
soupe, pour brouet. Se mettre a son brouet,
a son manage. (M6n.) Cf. Pouilloux.
Et. — . Dimin. du vx fr. breu, bouillon, d'ou|
brouet. B L. brodium, du celtiq. ; bas-bret. bero ou
berv, bouillon ; irl. broth ; gael. brod, ou de l'ah a
brod.
Beroaette (Mj., Lg.), s. f. — Pour Brouet te.
Et. — De bis, deux, et rouette, petite roue. Le
biro turn est un vdhicule a deux roues ; la brouette a
eu deux roues. (Lrrr.) — Primitivement r Chaise
a porteur montee sur deux roues,poussee ou trainee
a bras (Mj., Lg.) Be>ouette. || Ec. — Les pince-
b<^c prononcent Blrouette ; tout le monde
Bo6rouette.
Berouettee (Mj., Lg.), s. f. Brouet t^e.
Berouetter (Mj., Lg.), v. a. — Brouetter.
} Fu. Trimballer, cahoter qqn ; mener rude-
ment, sans 6gards.
Berouine (Sal.), s. f. — Bruine.
BerooJner (Mj., Lg., Sal.), v. n. — Bruiner,
tomber en pluie line. Syn. de Berouasser,
Bersouiner, Beroudiller, Bersouailler. || Fu.
Ou berouine, — ca berouine.
Et — P.-e. du lat. pruina, quoique le passage du
p au b soit rare. G rang agn age le tire du celtique
bru, pluie. — V. BeroiUe.
Berqutgnier (Lg.), s. m. — Bout de branch©
qui n'a pas 6t6 rogn^e auras du tronc ou de la
branche principale. Syn. de Berguette, Ber-
quegnon, Briconnier, Broqueton.
Et. — M. rac, Berq ou Burq, que tous ces mots.
Cf. Broc. Burguer.
Berquegnon (Tim.), s. m. — Branche ou
doigt (Tune fourche, d'un broc. || Meme sens
que Berquegnier. Syn. de Broqueton. || Fig.
Croupion, coccyx. Ex. : Alle est tombed sur
le berquegnon. Syn. de Courpignon. N. On dit
aussi : Bourquegnon.
Et. : De>. de la rac. Berg, Berq, Burg, signiflant
piquer, qui se trouve dans : Bergol, Berguer, Bur got,
vurguer, Broc, Broquer, etc.
Berquille, s. m. (Segr.). — Baton court qui
soutient le vieillard. (M6n.) Pour B6quille.
Et. — De : bee, a cause de la traverse en forme
de bee.
Berq filler (Tim.). — Mousser dans un
verre, en parlant du vin. || P.-£. le m§me que
le Mj. Berciller, malgr6 la difference de sens.
Ou plutdt de Berguer, Burquer.
Et. — A rapprocher de Bersiller, Br&iller, se
require en poudre a force de secheresse. Le bois de
bresil, tres sec. Sec comme bresil. ?
Bemad (Sa.), adj. qual. — Nigaud. Syn.
de Begaud. Pour : berlaud?
Berrauder (Mj.), v. n. — Baguenauder,
bayer aux corneilles, errer avec un air ahuri.
Cf. Berlauder. — V. Berroder, Berraud. Syn.
de Btteiller.
Berrichon (Mj.), s. m. — Roitelet, troglo-
dyte. V. Bourrichon. || Sal. Id. Boe>ichon. V,
Rabertaud.
Et. — « Beurichon. C'est ainsi que les Anfljev.
et les Manceaux appellent le roitelet, de sa couleur
rousse : L. burrus. » (MAn.) — Beri-chon, chet,
chot.
Berrdder (Mj.), v. n. — Rdder, errer,
vaguer.
Et. — Ber -f- rdder. — V. Berrauder, berlauder.
Berrouee (Li., Bg., Sa., Chg., Me., Lue\
Chx.). — Brouillard, pluie fine. Prononcez
Brrou^e. — « Y a ben de la berrouee a matin ;
j'se* toute enfondue. » — D'ou vins-tu done ?
— De la rabette. — Tu d6 t'elre toute guenee.
|| Faire une berrouee, s'6brouer (Lu6). || Une
ferme est nomm^e La Berrouee de TEpinay ;
elle se trouve a un carrefour. (Lme.). V.
Berouee. || Ec. Boerrouee.
Berrouere (Li., Br., Ec, Lu6). — Bruycre.
Syn. et doublet de Brudre.
Bers (Mj., Sal.), s. m. — Berceau d'enfant.
V. Ber. || Dans une charrette, la partie com-
prise entre les ranchers.
Et. Hist. — Bers est la rac. du v. bercer ; berceau
en est le diminutif. B. L. Bersa. claie d'osier, ou
cldture ou Ton renfermait les cerfs et biches d'une
fordt. — « Vous voyez, lore que les enfants...
dorment profond^ment, les nourrices s'en aller
ebattre en liberty. . ., car leur presence autour du
bers sembleroit inutile. » (Rab., P., in, 13.)
— « Ce qu'on apprend au bers
Dure jusques aux vers. » (Dabm.)
Bersouailler (Mj.), v. n. et imp. — V. Ber-
souiner. V. note a Beroudiller.
Bersoainer (Mj.), v. n. — Bruiner. || Faire
de mauvais ouvrage. (Br.). Cf. Sansouiner ;
ber = mal -f" soin. — Syn. de Berouiner,
Berouasser. — Cf. Brasiner (Jaub.).
Et. — Ce mot pourrait etre un compose de Soua-
ner, avec le pref. Ber, qui se retrouve dans Berciller,
etc.
Bertaud (Lg.), s. m. — Petite cheville du
joug sur laquelle on passe la boucle de Textr6-
mit6 de la courroie servant a lier les bceufs.
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94
BERTEAUX - BESAGUE
II y a deux bertauds, un de chaque c6t6 du
court-berton.
Berteaux, s. m. (Li., Br.). — Le rei Ber-
teaux, on bouerrichon, le roitelet. Cf. Raber-
taud. || Fu. J'sais ein nid & berteaux. —
Faut pas le deniger, t'arais les mains
croches !
Et. — Roi-Bertaud. Suivant M. Labnel de la
Salle, ce nom serait derive\ par derision, du roi
Robert de France. (Roubri, Loubri, Roberto.)
C te Jaub.
Bertie, s. f. — Pour : bretelle. Cf. Berdelle.
By. Boertelle.
Et. — Or. dout. — Brethola, dans D. C. — Pa-
tois napolitain : bertola. — Gloss, de Roquep. :
Bertheless.
Berton-onae (Mj.), adj. qual. et s. — Bre-
ton. || Sot-berton, sot-breton, qui ne sait pas
la langue bre tonne. || Ec. Le pere Lebreton
est le pere Boerton, et sa femme est la Boer-
tonne, ou maltresse Boertonne. || Lourdaud,
|| Etincelles qui jaillissent d'un feu p^tillant.
qui cotissent. (Mj., Sal. r Ec). Syn. Buette. \\
Sal. Faire sauterles bertons, — faire jaillir les
6tincelles. || Gendarme, m£me sens. V. Littre
Syn. de Fombriche, Auvis. On dit : fa ber-
tonne.
Bertouner (Lg.), v. n. — Laisser Schapper
des flammeches. Ex. : fa bertoune par la che-
min6e.
Et. — Der. de Berton, elincelle.
Bertreau (Lg., Lseg.), s. m. — Espece de
grande bruyere, dont les tiges tres raides et
constitutes par un bois tres dur, forment des
touffes de la hauteur d'un homme, et plus.
N. Une autre espece plus petite s'appelle
Lande. — Syn. de Bronde, Bronze.
Bertrelle (Lg.), s. f. — Bretelle. Syn. de
Berdelle.
Bertria (Lg.), s. m. — Forme vieillie de
Bertreau.
Beruaot (Mj.), s. m. — Bruant. Cf.
Berouiner, Berton.
Et. — Pour : bruyant. Les nonis de bribri, cla-
meux, crecelle de lepreux, donnas au bruant,
conferment l'^tymol. Toutefois, la forme Bryant,
plus usiWe au xvn? s., s'y rattache difficilement.
(Dabm.)
Beruee (Segr.), s. f. — Brouillard. Ex. : La
beruee est 6paisse a matin. Syn. et doublet de
Bkrouie.
Beruere (Ec). — Bruyere. V. Affier, pour
un exemple. Sfyn. et doublet de Bruere.
Bervocher (Mj., Sal.), v. n. — Buvotter-
Boire souvent et longtemps, pinter, chopiner.
Syn. de Buvrocher, Pomper, Soiffer.
Et. — On retrouve dans ce mot la meme rac.
Berv que dans Emberver, ce qui le rattache au fr.
Breuvage, Abreuver. — De l'anc. forme Boivre,
ou Bevre -(- age, bervage, bevrage.
Berzeau, s. m. (Li., Br.). — Mouche qui
raord les moutons. Cf. Brtzm.
Berzeille (Lg.), adj. qual. — Ivre. Berzele.
Et. — Syn. et Corr- de Verzele. — Nez berztte,
nez d'ivrogne, nez rouge (Bg.), qui a des tapinures.
tavelures, — taches de sang. — Voir la citation de
M m « de SbvignA a Berzi. On a dit d'abord : br£-
zilte, en parlant du teint, du visage ou du nez de
l'ivrogne (bersill6, berzeille), puis, par ext., le mot.
devenu Verzele, a pris le sens de : ivre. V. Berzole,
— Tous ces mots se tiennent.
Berzeler, v. a. — Regarder.
Berzi, s. m. — Sec comme berzi, comme le
bois de Br^sil. (Men.). — Le mSme que Ber~
zille.
Et. — D'aprds D. C, du mdme radic. que Braise,
a cause de la comparaison avec la couleur rouge ou
du feu ; la derivation se serait faite par des v. all.
broezelen, brasseln, rotir en p£tillant. C'est le bois
qui a donn6 son nom au pays. B. L. Brasile, Bre-
zillum. Citat, du xn« s. — M m « de Sevio>e
demande a sa fille si elle n'est pas brisilUe, si elle a
le teint beau (m, 95), et non hale\ brule, de la cou-
leur du bresil (rouge).
Berzillant (Mu.). — Sec, brillant. « La
paille ne va pas Stre berzillante »/ elle sera
molle, — en parlant d'une charret6e de paille
mouiltee. V. Berzi. — Le br£sil 6tait tres sec.
-t- Braise ; ah. bras, feu ; brasen, brQler.
Berzille (Mj.), s. U — Ne s'emploie que
dans la loc : Sec comme berzille, — tres sec.
|| Sec comme Bresil? le bois.
Et. — V. Branseau, bransSUr. — Hist. « Si vous
voyez le postilion allant a tout brisiUer et refuser
un verre de vin. » H. de Balz., Urs. Mirouet, p. 11.
— « Bressilles, Bretilles, — broutilles, menus mor-
ceaux de bois. » C te Jaub. — || Pat. norm . Cha
berzille, — ca s'6miette.
Berzio, (Sa. Lp.), s. m. — Pou du mouton.
N. Ce n'est pas la tique, pourtant qqs-uns le
nomment tacaut. Syn. et d. de Breztn.
Berziner (Mj.), v. n. — VStiller. — Doublet
de Berdiner, Brodiner, Berginer. Cf. Bcr-
souiner.
Berliner (Mj.), s. m. — Homme v^tilleur,
t&tillon, lambin. De>. de Berziner, ou plutdt
il est mis pour Berdinet, dimin. de Berdin.
Berzingue (§tre), s. m. — Etre ivre. j*
Petit pois gris, sec. (Men.). Cf. Verdin-
guette. (en).
Et. — Brinde-zingue. Brinde, altera t. de 1'expres.
all. (Ich) bringe dir's, je te porte une sante\ Etre
dans les brindes, — Stre ivre. (Dabm.)
Berzinier (Mj.), s. m. et adj. — Tatillon,
se noyant dans les petits details sans s'occu-
per des choses essentielles ; peu serieux en
affaires : Berzinet. V. Berziner.
Berzole, adj. qual. — Toque\ Un homme
berzote, dont le cerveau est un peu fele.
Doublet de Berzeille, Verzele.
Bes. — Particule pejorative.
Besague (Lg.), s. f. — Ouvrage gache*. Ex. :
Tu me fais de la besague. Syn. de Guingourage,
Bicoueine.
N. — Cf. Vesague, v' sague, terme de mepris que
Ton applique a toute espece de choses sans vaieur.
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BESAIGRE - BESTOURNfi
95
Ce drap, cette loile, ce ble, c'est de la v'zague]
(C^Jaub.)
Besalgre (Mj.) (besegue), adj. quad. — Aci-
dule, aigret, aigrelet, qui commenec a tourner
k l'aigre. || Ec. — Meme sens et A derai-ivre.
Prononc. Boesaigre. Cf. Beriingue.
Et — Bes + aigre. (Voir Vesague, meme sens, a
Besague.)
Besard (Fu.), s. ra. — Nombril. Cf. Beserot.
Btsenfle. — Qui commence a enfler. (Segr.)
On dit encore Enfte pour enfl6, et enfiure pour
enflure. — PreTixe. Bes.
Beserot' (beserote) (Mj.), s. m. — Ventre,
bedaine. Nom enfantin.
Et Ce mot renferme la mGme rac. q. Bidrasse,
Berdouille, et fr. Bedaine. V. Beillc, Bezard, Abe-
virde.
Besi, Besie 1 (Mj.,) s. f. — Poire sauvage ou
tres petite. Syn. de Boisie. || Fu. — Sauva-
geon, aigrasseau. Des poires de Besi sont des
poires petites, de saveur aigre et d'especes
d'ailleurs diflerentes, obtenues de semis et
non de greffe.
Et — Besi, nom generique cru'on donne a plu-
sieurs especes de poires, en y ajoutant le nom du
pays d'ou elles sont tirees : besi d'Heri, besi Chau-
mootel. (Lrrr.) — D'apres Jaub., bezi = sauva-
fwn. On trouve dans les Qloss. besier, poirier sau-
vage. — N. Heri, Hery, forel de Bretagne entre
Rennes et Nantes, ou ces sortes de poires ont ete
trouvees. C'est parler improprement que de les
ippeler : poires de besie d'Hery. En Bret., en
Anjoo, a Paris, on dit : du besie d'Hery. (Menage.)
Besie * (Sa., Ec), s. m. — Le dernier d'une
<ouvee, d'une famille. Syn. de Chopiot, CaiU
laud, CaiUeraud. — C'est le cldt-cul, sauf vot'
rvspect. — Mot de la famille de Besard,
Beserot, etc. Le sens est : qui a un gros ventre.
On dit d'un petit oiseau a peine emplume :
11 a encore la bouse, — le gros ventre.
BeslUe (Sal.). — Petite poire non greftee,
*che. V. Besie l
BesiUier (Sal.). — Arbre a b&illes. V. Besi-
pier. j
BesiUoox (Mj.), adj. qual. — Chassieux.
Syn. de Ebesille, BiroilU. — De Bouse. V.
Bousilloux.
Beaiier (Sal.), v. n. — Produire un bruit
•lailes (moucbe, cousin). — Faire des riens.
Qu'a-t-il a besiner ? V. Beziner.
*&Nilef (Ec), s. m. — Poirier qui porte
d es poires d'aigrassa ou d'aigrasseau. V.
BesiUier. [|Sp. Poirier qui produit des besis on
ksies. Syn. de Boisiier, Poirasse, Poirassier.
Bwdi (Mj.), s. m. — N. On dit : J'en
avons pas de besoin, et m£me : J'en avons de
ksoin. Mais on dit : J'en avons grand besoin ;
j avons point besoin de ca. || Faire ses besoins,
— aller a la selle. Syn. de se Renettir. On dit
i'issi : Faire ses n6cessit6s. || Vous me faites
ksoin, pour : J'ai besoin de vous (Pc). || Se
'aire besoin de, — 6prouver le besoin de. Ex. :
Si tu pouvais me prdter ta trimbale, je m'en
ferais quasimenL besoin. — Prononc. b'zoin.
|| A Mj. on dirait plutdt : besoin. || Absolu-
ment : Avoir besoin, — avoir faim et soif.
Ex. : Vous devez avoir besoin ; j'allons casser
la crofite. || A son besoin, — a sa faim.
Hist. — « Aussi bien nous fera-t-il ici besoin
pour appreter le souper. » (Mol., Avare, m, 5.) —
« Car tant en prenoit que lui etait de besoin pour se
entretenir et nourrjr. » (Rab., Educat. de G.) —
a II est de besoin en premier poinct aymer, reverer
et craindre Dieu. » (N. do Fail, Propos rustiq.,
iv, 38. — Ev.)
Bessie (Sal.), s. f. — Galette.
Bessonnee (Bs.), s. f. — Portee de jumeaux.
Ex. : Y avait a Somloire ein bonhomme de
82 ans qui s'est marte avec eine petite domes-
tique qu'il avait ; l'ann^e d'apres, ils ont eu
eine bessonnte, deux petites fines qui ressem-
blaient au bonhomme comme deux gouttes
d'eau. De>. de Besson. BL. Bisso, bissonis,
de bis, deux. || Lrm. Bessounee.
Bessons-onnes. — Est francais. Jumeaux-
elles. — Se prononce, au Fuilet, B'ssons ;
ailleurs on fait le plus souvent sentir l'e.
Bessonnee (Lg.), s. f. — V. Bessonnee.
B eg te-m aline. — II est parte de cette beste
k plusieurs reprises dans les registres de
Jarz6.
Hist. — Sepulture de Marie Thourmault, &gee de
11 ans, « laquelle a ete etranglee aujourd'hui par la
maline beste. » {Inv. Arch., m, E, S. s. p. 120,
col. 1.)
Bestial, s. m. — B6tail (Lu6, Mj.).
Et — Le fr. Betail n'est que la corr. de ce mot
patois, qui vient directement du lat. Bestialis.
bestial est couramment employe au sing, et au
plur. Ce plur., Bestiaux, est, par une anomalie sin-
gulidre, usite en fr.
Hist. — « Le bestial endura beaucoup, mesmes le
brebiail (bdtes ovines). » 1564, J. a., S, E, ra, 304,
1, b.) — « 11 prendra Veffoeil, revenu et accrott du
bestial nourri du domame. » (Coust. aVAnj. n,
col. 70.) — « Quant est de Bestial et pastures : pour
icelluy (pays d'Anjou) aucune autre contree n'est
Mieubc fournye de boeufs..., etc. » (J. de Bour-
DIONS, Chron. p. 10*.)
Bestiaux (Ag.), s. m. pi. — Terme irrespec-
tueux applique aux Aleves de TEnseignement
special, les Sp^ciaux. (Est devenu l'Enseigne-
ment secondaire special, puis a e*t6 design^
par des lettres : 6 e , 5 e , 4 e C., etc.)
Besilon (Segr.). — Etre bestion, — bete,
idiot. Ex. : Tu es tout bestion, pour : tout bete.
Bestouinard. — V. Bestouiner. Celui qui
bestouine (Sa.).
Bestouiner. — Faire peu d'ouvrage ma-
nuel, tout en paraissant en faire beaucoup.
V. Bestouinard.
Bestoorne, adj. qual. — Mai tourne, tort,
tors.
>•» Hist. — « Et n'avons, en oultre de tout ce, rien
apperceu ne descovert sur ledict corps. . . fors ung
doigt du pie dextre qui est tors et estrangement
bestourni. » {Hist, du vx tps, p. 497.)
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96
BETAIL — BEUG
— « Le bon homme cuydant trouver sa beste,
Au plus matin, sans faire grand tempeste,
Vint au diet lieu ; lors fut bien estonn6
Et de son sens quasi tout bestourni
D'avoir perdu son poullain que eut tant cher. »
(Ch. BouRDiGNfc, P. Faifeu, 42.)
— De quoy Faifeu fut ung peu estonne
Et si en eut son esprit bestourni.
Id., ibid, p. 68. -
Betail, bestiaux (By.). — JPrononc B£cial,
be*ciaux. Ordinairement au sing., — le B£cial.
Bltas-asse (Mj.), adj. q. et s. — B£ta.
Bttaud, e (Tim.), adj. qual. — B§ta,
Bitas.
Betayer, v. n. — Faire la bete. (Segr.). Je
te dis ga sans betayer, sans plaisanter. || Gin-
guer, Jouasser (M£n.). — Ci. Beteiller.
Bete (Mj.), s. f. — Voir : F. Lore, Adages
et Comparaisons, xvin. || B§te faramine. ||
Aller en bite lasse, — marcher comme qqn qui
est tres fatigue\ || Sp. N'avoir pas fait $a a
b£te morte, — avoir fait une sottise a qan qui
saura s'en venger. || B. a caprices, — individu
capricieux, fantasque. || B. a chagrin, —
facheux, importun. || B. a pain, — imbecile.
C'est la bete qui mange du pain, mais qui
serait digne de manger du foin ou des char-
dons (R. O.). V. Bite-a-pain.
Hist. — Faramine (De fera — ou vermine). Ani-
mal fantastique. Pendant le jour, il habite dans les
nuages ; il ne descend que la nuit sur la terre, pour
manger des serpents et pour troubler, par de mau-
vais reves, le sommeil des enfants.
Bete • miile pifds (Mj., Lg.), s. f. — Mille-
pieds, myriapode.
B€te a-pain (Mj.), s. f. — Imbecile. V.
Bite et Note.
Et. — Je soupconnais : bSte a peindre, quand je
lus ce qui suit dans le Dictionn. d'argot de L. Lar-
chey, Suppl6m., v° Entreteneur : « II se charge du
pain quotidien. » — « On en trouve a gogo, des
betes a pain, quand on sait s'y prendre. » Citat. de
Huysmans. — Le C lc Jaub. cite cette locution et
ajoute : Cf. BHe a manger du foin. || B6te au bon
Dieu, coccinelle.
Bete d enfar (Mj.), s. f. — Sorte de coleop-
tere ou d'h^miptere tres commun en et6 dans
les plates-bandes et parterres des jardins ;
elle s'y tient en colonies nombreuses. Cet
insecte, qui mesure 8 a 9 millimetres, a des
£lytres tres plates, rouges- vif, marquees de
points noirs qui figurent vaguement une face
humaine.
Beteiile (Lg.), s. f. — B<§quille. Syn. de
Abourde. Gf. Feille. Doubl. du mot fr.
• Beteiller (Lg.), v. n. — Vaguer, errer,
baguenauder. Cf. Bateler. Syn. de Berrau-
der.
Et. — D£r. de Bete die, litteralement : aller
comme en se tralnant avec des bequilles.
Beteier (Sal.), v. n. — Tourner a l'aigre.
Lait b<Hele\ — V. Betteler.
Be- temps. — Pour : beau temps, a Chaz6-
sur-Argos (AJ£n.)
BHtr (Sp.), v. n. — Ne pas faire le nombre
de lev6s annonce\ au jeu de la poule ou du
matador. C'est : rester en figure de bete.
Betion, s. m. — Biquet, chevreau (Z. 93* i
P.-e. pour Biquion — ou Bestion, petite b£te.
Betiser, v. n. — Dire ou faire des bGtises?
(Ce mot m'a 6t6 donne* sans explication.)
Ec. et Beteyer.
Betdt (Lg., Ec), adv. — Bientot. Syn. et
doubl. de Bentout. Cf. Be\
Betout (Lg., Ec). — Comme : betdt, ben-
tout. || Ec. On dit m§me : bitout.
Bette- ehampe'tre (Lg.), s. f. — Betterave
fourragere. Syn. de Lisette. N. Le mot a
vieilli.
Betteler (Li., Br., Mj.), v. n. — Tourner,
se prendre en petits grumeaux lorsqu'on
Texpose au feu, en parlant du lait. La chose
se produit lorsque le lait n'est pas parfaite-
ment frais et est d6ja tegerement acide. |, Ec.
Prononc. : boStteler. — Se dit d'une sauce,
et cailler, du lait.
Et. — Ce v. est le dimyi. d'un v. Better, inus.,
mais dont on retrouve la racine Bette ou Botte
dans les mots fr. Caillebotte, caUlebotter. — « Beton*.
nom vulg., mais peu usite\ du lait trouble et epais
contenu dans les mamelles au moment de l'accou-
chement. Le vx v. beter voulait dire : cailler. »
(Lrrr.) — « Colostrum. » — « Sang bet£ se disait
pour : sang caille : « Quand ce-venait sur la garison.
lis jettoient grand foison de sane beti par la bouche
et par le nez, et par dessous, qui moult les £bahb-
soit, et neantmoins personne n'en mouroit. » {Jour-
nal de Paris sous Ch. VI et VII, p. 21 . ) Le mot a ce
sens des le xir 3 s. — Betton, c.a-d. premier laid
d'une accouchee, qui se fait dur et trou6 comm£ une
epbnge. — La mer betie, c'est la mer gel£e. (L. C.)
Betterabe (Mj., Lg.), s. f. — Betterave.
Et. — Compost du fr. Bette et du vx fr. Rabe ou
Rable, lat. Rapa. — Hist. « Et d'une vesne (vessel
qu'il fit, engendra autant de petites femmes accrv-
pies, comme vous en voyez en plusieurs lieux, qu:
tarn a is ne croissent, sinon. . . comme les rabbes de
jymousin, en rond.
|| Betterabe-tcorce, b. a chair tres rouge
dont on se sert pour la cuisine. Ainsi nomme**
parce qu'elle se d^pouille lorsqu'elle est ciu>
au four.
Bettes, s. f. pi. — Les feuilles de cette
plante s'emploient pour pansements, et ce
nom est appliquS a toutes les feuilles vertn
servant a cet usage. || Fu. Id., — pour !**>
v^sicatoires. Elles sont aussi comestibles et
appr£ci6es. Par derision on les appelle sou-
vent asperges de cordonnier. (Cf. Avoine de
cure, — le poivre.) V. Fricol.
Bctume (Mj.), s. m. — Doubl. du fr.
Bitume.
Beiumer (Mj.), v. a. — Bituminer.
Betuo, s. m. (Segr.). — Pour Tabac
Et. — Petun ; ernprunte" du portug. Petun, nwt
de la lang. des indigenes du Bresil.
Beue ! (Mj.), interj. — Exprime le bruit
d'un rot. || Faire beuc, roter. || s. m. Rot,
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BEUGHE — BEUTIERS
97
Eructation. Ex. : II a fait ein grous beue. Ono-
ma t. — Cf. Pangl. Belch, m£me sens.
Beoehe (Li, Br.), s. f. — Une beche.
Beuelee (Mj.), s. f. Cri. || (Sp.) Pleurs,
larmes.
Et — Der. de Beucler — pour Beugler. — Lat.
Bos, bceuf , — buculus — bougie, bugler.
Bender (Sp. Lg.), v. n. — Beugler, crier. ||
Pleurer, larmoyer. Syn. de Buyer, Chemicher
Ckenucher, Oudler, Ouigner, Pigner, Becler.
Et. — Forme plus dure de Beugler. — Hist.
« Tchire (tire) pas ! qu'y beclai encore pus fort. . .
tchire pas !. . . y veux pas t'faire de maux, ma !. . .
m6 dam ! tu sais. . . man fils d'g. . . , si tu tchires, y
vas tchirer aussi ! (H. Bourgeois, p. 220.)
Be d'Udon (Ec). — Bee de l'Oudon, a son
embouhcure dans la Maine (Moene, Mayenne)
Be du Loir. Embouchure du Loir dans la
Sarthe.
Benglosse (PI.), s. f. — Buglosse.
Et. — De deux mots grecs : langue de boeuf ;
borrafcinee.
Bengnet (Mj., Fu.), s. m. — Beignet.
patisserie.
Et. — Dimin, du vx fr. Bingne, Begne, qui est
sans doute le dimin. de Bigne, Beugne, tumeur,
grosseur (mot encore usit6 en diverses provinces), a
cause que le beignet est une pate qui se gonfle en
cuisant Prononciation fautive et provincialisme.
Hist. « Puis grands pastes de venaison, d'al-
louettes..., guasteaux feuilletes, cardes, brides a
veaux, beuignets, tourtes de seize facons, gauftres,
crespes. » (Rab., P., iv, 59.) — « Patissandiere,
Rasfard, Franc-beuignet. » (Rab., P., iv, 40, 425.)
Beoles, s. f. — Tranche^ faite dans un pre"
pour reeoulement des eaux. (M£n.) Syn. de
S ego ire.
Et. — « B. L. Bedale, de Bedum, bief. (V° Besau.
Lrrr.)
Benlot', s. m. (Segr.,Mj., etc.) — Tres
petit tas de foin qu'on roule sur lui-meme
apres le fanage et avant la mise en meule. ||
Petit tas, petit monceau. Syn. Bulot, Baron,
EL — Pour Meulot, dim. du fr. Meule, L. Mola.
On dit aussi Bulot, — de pierres. — Derive peut-
fitre de Boule, plutot.
BeuDe (Lu6), s. f. — Herbe mar^cageuse
Sans doute la m§me que Bene, et Bele (Bat.).
Beuqaer (Mj.), v. n. — Roter. V. Beuc.
Bearehe (Lg.), adj. qual. — Breche-dent,
6breche\ Se dit despersonnes.Corr. de Breche.
Syn. de Berchu.
Beorgne (Lg., Sp.), s. f. — Grande manne
en paille, avec couvercle, dans laquelle on
conservait autrefois les grains et graines
seches.
Et. — Syn. et d. de Burgne. N. II y a la toute une
nombreuse famille de mots (beurgne, burgne, bour-
gnier, bourgnon, etc.), dont je ne vois pas l'etym. A
rapprocher du berrichon Bourole, mdmesens, Jaub.
et de Bourroche.
Be org* on (Sp.
Petite beurgne.
Beorrasser, v. a. — C'est non seulement
6tendre du beurre sur du pain, mais toute
matiere grasse sur un objet, de la boue sur
ses vStements, etc. mdrae des f raises.
Et. — Beurre. L. Butyrum, du grec Bous, boeu%
vache, et turoc, fromage. Plus : asser, suff, pejor.
Beurre (Lg.), s. m. — Chassie, humeur
cireuse qui decoule des yeux raalades. Ex. : II
a du beurre aux yeux, il les a tot biroilles. Syn.
de Ore. \\ (Tim.). Tourner en bmn-e do cane,
— tomber a rien. On dit de meme en fr.
Tourner en eau de boudin. || (Mj.) Au prix
ou est le beurre, e'est-a-dire par le temps de
cherts qui court. || Faire son beurre, — faire
des benefices. || Son beurre ne sent que le pot,
— son affaire est mauvaise, se gate. || Mains
de beurre, — mains molles, qui lachent faci-
lement ce qu'elles tiennent. || Aller au beurre,
— faire l'amour, en parlant de Thomme. —
V. au Folk- Lore, III, croyances. — || Fu.
— Prononcer eu comme dans : ceufs au plu-
riel.
Beurre- bl an e (Mj.), s. m. — Sauce blanche.
Ex. : Le brochet est bon au beurre-blanc. \\ Fu.
— Non, mais du beurre fondu doucement
oppose a beurre roux.
Beurree (Mj.), s. f. — Le sens primitif,
tartine couverte de beurre, est oublie* ; on dit :
beurree de confitures, de merline, de migourit,
de grillons, et mtoe beurree de beurre. Syn.
de Graisse'e.
Beurrer (Ti., Zig, 152), v. a. — Etendre et
faire adherer une matiere poisseuse. Ex. :
Beurrer de Tonguent sus la patte. Syn. de
Graisser.
Beurrerie (Lg.), s. f. — Etablissement
industriel dans lequel on fabrique le beurre
par des proc6des et suivant des m6thodes
scientiflques.
N. — En ces dernieres ann^es (1906), il s'en est
fonde plusieurs dans la region, dont une impor-
tante a Mfc, o;ui draine une grande partie de la prt«
duction fermiere du Lg. — Si la compagnie et aussi
les laitieres y font lew beurre, cela ne fait pas celui
du petit employ^, qui, voyant monter le prix de
V amendemenu trouve que son beurre ne sent que le
pot. V. Beurre.
Beurriebon (Mj.). — Pour Berrichon, roi-
telet. Cf. Bourrique, de burrus, roux.
Beurrier (Ag.), adj. qual. — De beurre. Ex.:
Concours beurrier. (Ang.de Paris, 14 juillet
1907, 2, 3.)
Beusse *, s. f. — Bour Busse, tonneau. Vx
fr. Bosse.
Et. — Busse, sorte de grand tonneau. V. Botte.
(D. G. Butta), outre, vase en cuir ; botte a chaus-
ser ; tonneau, par des assimilations de sens qu'il est
facile de concevoir. (Lrrr.)
Beusse * (Mj.). — V. Beausse.
Beossier (Mj.), s. m. -— V. Beaussier.
Beutlers (PI., etc.), s. m. — Gros sabots
couverts. Syn. de Esclos, Sabots taupSs.
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98
BEZARD - BICANER
Et. — De>. d'un mot Beutte/ doubl. inus. du fr.
Botte. Cf. Breusse.
Bezard (Sa., Tim.), adj. qua!, et s. Ventru,
obese, bedonnant. Syn. de Abeillaude', rac.
de Abezarde-di. V. Beille et Besard.
N. — Ce mot a vieilli. II s'est donn6 jadis comme
surnom. II y avait a Saint-Augustin un pare Bou-
mier Bezard, ventripotent personnage et joyeux
vivant devant l'Eternel, qui mourut aux envirorts
de 1860. — Et. Ce mot, malgr6 les apparences su-
perficielles, n'a pas de rapport avec le fr. Obese. II
faut le rapporter a une rac. Bed, qui se retrouve
dans le fr. Bedaine, Bedon et dans le pat. Beille,
Beserot. — On pourrait y aj outer Beduau, blaireau.
Beze (Tim.), s. f. — Ventre, bedaine. Syn.
de Beille. Et. Voir Bezard. — Mj. Beserot. Cf.
Bouse.
Bezie, s. f. — C'est le gros abdomen d'un
oiseau rScemment 6clos. Z. 137. — (Br.).
Avoir la bezie, c'est ne pas gtre encore bon a
denicher, avoir le gros ventre. Cf. Beze. V.
aussi Besie, et Bouse. || Bss. nom de famille.
Bezioer (b'zin6) (Mj.), v. n. — Siftler, bour-
donner. || Passer en sifflant, comme fait une
pierre lancee avec raideur. Pour V6ziner.
Onomat. : Vzz. — N. On prononce Bzine,
mais Vtziner, Vezouner.
Bezlot, s. m. (Sa., Ba., Bn.). — Le dernier
e*clos d'une couv6e; le dernier n6 d'une nich^e.
Syn. de Caillaud, CaiUeraud, Chopiot. \\
Enfant d61aiss6 par ses parents, petit poulet
abandonne* (Bn.). — || Le dernier ne* d'une
famille. (My.).
Biaeop (Lg.), adv. — Beaucoup. Mot tres
vieilli, mais encore usite\ Syn. de Bt-raide,
Berchouse, Belle-chouse.
Biaiser (Mj.), v. a. — Tailler en biais, en
pointe, les pieces d'une robe. Ex. : Alle a fait
biaiser sa robe.
Biandir (Mt.), v. a. — Garesser, courtiser,
une jeune fllle. — Du lat. Blandiri, flatter?
Cf. Biaudir.
Biftqollles (Sb.). — Menues choses sans
importance, sans valeur, qui restent au fer-
mier quand il a partagS avec le propri6taire
a moitie. || Restes, reliefs, miettes. || V. Bea-
tilles.
N. — « On a dit des vieilles femmes qui se ma-
rient : « Pour le regard des maris, ce leur est une
grande espargne ; il ne leur faut point d'agiots et
biatUles pour les popiner (ajuster, parer) qu'a ces
jeunes 6 ventres ; elles se passent a peu. » {Contes
de ChoMres, L. C, v° Popiner.)
Biarrage (Sa), s. m. — Terrain inculte,
marScageux ou pierreux etencombred'arbres,
buissons, Opines, debris, etc. — On dit aussi
Biarraige. Syn. de Bureau, Masureau, Bua-
reje.
Et. — Ce mot ne viendrait-il point de Biarrel La
toile biarre est une toile grossiere, de mfime que le
bureau est une etoffe grossiere. II y a la un rappro-
chement d'idees et de mots pour le moins curieux.
— Bigarrage? — Cf. Age. Jaub.
Biarraige (Sa.), s. m. — V. Biarrage.
Bi*rre (biare) (Mj.), adj. qual. — Cette
6pith. s'applique a une toile grossiere, achaine
blanche, et a trame bleue dont on fait des
salopettes.
Et. — Probablement pour Bigarre ou Bigam«
doubl. du fr. Bizarre. — Cf. Bigearre. Jaub., ouppl
Biau 1 adj. qual. pour Beau. — Cf. beau-
coup de termin. en eau : coutiau, viau, man-
tiau. || N. Fu. — Biau ne se dit pas dans le
canton de Montrevault, non plus qu'en
Beaupr^au et Saint-Florent. On prononce
toutes les finales en eau comme e-o«, ces deux
dernieres lettres presque muettes : Bateou,
Chape'ou, Busseou. V. Observations a A.
Biau * (Ec), s. m. — Viau, veau. Souvent
Voyeau.
Blaacop. (Lg.), adv. — Beaucoup. Syn. de
Berchouse t cf. Cop. — N. Ce mot a fort vieilli.
Biandir (Mt.), v. n. — Caresser, — sa belle.
Syn. de Gouincer, Biandir (dont il semble une
autre forme).
Et. — Ressemble a s'Ebaudir ; pourrait se tirer
du vx fr. Baud, — gai, folatre.
Biberon (Mj.), s. m. — Bouton, petite pus-
tule. Syn. et doubl. de Buberon.
Et. — Grec : Boubqn, tumeur ; proprement.
atne, parce que ces tumeurs viennent souvent aux
alnes.
Biberonne (Mj.), adj. qual. — Couvert de
boutons, de pustules, de papules, en parlant
du visage.
El. — De>. de Biberon, parce que les grands
buveurs sont sujets a des eruptions cutanees. —
Ou mieux pour : Buberonne\ de Bubon.
Bibi (1). — Pour : boire (Segr.). Terme
enfantin employ^ pour engager les enfants a
boire (M£n.). || (2) Lg. — Tuyau de carton
sur lequel on divide le nl pour faire des epelles.
V. Jaub. a Bi. || (3) s. m. Remplace le pronom
Je ou Moi. Ex. : fa, c'est pour bibi, et bibi,
c'est moi. N. On dit aussi : Bibi lolo . . . de
Saint-Malo.|| (4) Ec. Coiffe a la bibi. V. Bi-
gote.
Bibier (Mj.), s. m. — Canal urethral du
pore male et annexes. Syn. et corr. de Pu-
beyer — de pubis. Dans l'Orne, le bibier du
pore s'appelle : piv^yer. On en graissait
jadis les souliers en guise de cirage. || By. On
dit Pibier, chez les menuisiers, les charpen-
tiers.
Bic-a-bic (Mj.). — Z. 137, c.-a-d. point a
point ; nous avons fini la partie point k point,
sans doute de : bee a bee.
Et. — Vient peut-dtre du jeu de Bique d©
enfants. Quand les deux index des joueurs s?
touchent, ils sont bique-a-bique. Ces index imttent
deux biques qui luttent.
Bicaner i (Sp.), v. n. — Pousser des cris ou
des exlats de rire qui ressemblent aux bSle-
ments d'une bique. — (Bicane, — chicane,
discussion ; Dott.).
Bieaner' (Lg.), v. n. — Bolter, Syn. de
Boitouser.
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BICAUDER - BIDOUNE
99
Blcander (Bg.), v. a. — Abattre et 6bran-
cher les arbres. — Bicauds, — ces bucherons.
(C. Fraysse, p. 69.)
Biehe, s. f. (Lu6). — Chevreuil. || (Mj.). —
Grand insecte coleoptere, a tres longues an-
tennes, a corselet couvert d'asperites, a
elytres chagrin^es, dont la larve vit dans le
bois du ch&ie. Cet insecte est ainsi nomm£
parce qu'il est regard^ a tort com me la femelle
du Cerf ou £arf. A Saint-Paul, cette confu-
sion n'a pas lieu, et Ton l'appelle Diable. —
Capricorne.
Blcher (Mj., Lg.), v. n. et imp. — Agr^er,
aller bien, convenir. Ex. : Je leur ai propose^
de faire eine partie, mais ca ne bichait pas. —
Argot.
Biehete (Tc), adj. qual. — Paillet, se dit
du vin. || Lue\ — Vin rouge tir£ en blanc ; ce
qu'on norame vin gris dans l'Est.
Et. — Du fr. Biche, parce que la couleur du vin
paillet rappelle celle de la robe de cet animal.
Bichetouri (Lg.), s. m. — Bee ou ajutage
par lequel on verse l'eau d'une cruche, d'une
hue. Syn. et d. de Bichtri. Syn. de Berloque,
TineU
Bichette (Mj., Lg.), s. f. — Nom caressant
que Ton donne aux petites filles, aux juments,
et parfois aux vaches.
Bich oilier (Lg.), v. n. — Pleurer a petit
bruit. — Syn. de Chemicker, Ckenucher, etc.
Bichote (Lg.), s. f. — Coeur de chou vert,
— employe* surtout au pluriel. Syn.de Epiau,
Piochon y Binocle.
Bichtri (Tim.), s. m. — Bee d'un pichet,
par ou on verse l'eau. Le syn. Mj. est Tinet.
— Syn. et d. de Bichetouri, Syn. de Berloque.
Et. — Ce mot pourrait §tre une sorte de dimin.
du fr. Bee. Quoi qu'il en soit, il ne me para! t pas
douteux que ce mot remonte fort loin. On peut se
rappeler certains callibistris avec lesquels Panurge
projetait de rebatir les murailles de Paris, et le nom
de ces. . . matenaux n'est autre, evidemment, que
celui de notre Bichtri (pris dans un sens obscene)
accoll au pr6f. peloratif Calli ou Cali, celtique, qui
signifle mauvais. Cf. Calif ourche, Caliborgne, etc.
Blelard (Lg.), adj. qual. et s. — Bigle, qui
louche. Syn. de Calorgne, Bignole. V. Bicler.
Bicler (Sp., Lg.),v. n. — D6visager, regarder
avec insistance, avec impertinence. Syn. de
Bignoler. \\ Ec. Proprement : Fermer un ceil
pour ne regarder que de l'autre afin de viser
juste, en ligne droite, comme font les chas-
seurs. || Fu. — Fermer un ceil, cligner pour
regarder a la de>ob6e, — ouBiquier. D'ail-
leurs le cl est souvent mouilte.
Et — Fr. Bigler, loucher ; ecrit bicle, pour
Wgle. Orig. incert. — Malv. indique la rac. celtiq.
ii* , devier, obliquer ; d'ou : bigueler, bigler, regar-
per obUquement
< Hist. — « Les meres ont raison de tancer leurs
infants quand ils contrefont les borgnes, les botteux
! les bidet. • (Mont., Es$. f n. 25.) — « Estre
ftuche ou bitle : e'est une distorsion contrainte avec
ftegalitt de la vue. • (Ambr. PabA, xv, 5.)
Blcorne (Mj.), s. f. — Pioche a deux comes.
Syn. de Juif. \\ Hoyau. V. Tervon. Du lat.
Bis , cornu. Gf. Bigourner.
Bieouene. s. f. (Segr.). Besogne mal faite,
champ mal tourne\ (M6n.) Syn. de Besague,
Guingourage.
Bicrots, Biquerote. Z. 130. — Petits de la
bique. || Je pr6f6rerais Biquereau, pour cette
raison que le t final se prononcerait a Mj., s'il
existait.
Bidalne (Tim., Sp.,) s. f. — Pecore. Appel-
lation un peu ironique que Ton applique aux
gamines. Ex. : Va done, grande bidame ! —
Se dit surtout, en mauvaise part, des gamines
degingand£es. Ex. : N'y a pas moyen de ren
en faire de cet6 grand bidaine-lk. Syn. att6-
nuat. de Birogue ; syn. de Bougane, Bide lie.
Et. — Tient au fr. Bidet, comme Birogue tient a
Bite ; a moins que le mot ne soit une corr. de
Bigane.
Bldebois (Mj.), s. m. — Petit disque de
bois, de la largeur d'un centime et percS au
centre d'un petit trou. Les enfants achetent
par chapelets de cent ces petits disques et
s'en servent dans leurs jeux comme d'une
monnaie d'acompte. — Cet usage semble
avoir disparu.
Et. — Le mot est pour Bille de bois.
Bidecir (Mj.), s. m. — Syn. de Bidebois.
BldcUe (Sal.), s. f. — Grande fille mal faite.
Bidcr (Pa). — Toucher. Au jeu de boules,
quand deux boules, des deux camps opposes
touchent le Maltre, on dit : fa bide, ou :
Tout bide ; — les deux boules touchent. —
Et alors : Qui a fait, defait ; c.-a-d. que le
camp qui a fait ce coup le dernier, doit jouer
encore, pour le d^faire. Syn. de Serrer.
Et. — Je vois dans des Glossaires : biter (Or.) ;
bitter, toucher 16gerement. (Dott.)
Bidet' (Mj., Lg.), s, m. — Le nume>o un,
au tirage au sort. Ex. : II n'a pas de chance,
il a rapporte bidet'. || Et. Support a trois
pieds auquel les laceuses fixent leur engin
pendant qu'elles travaillent.
Et. — Le premier sens de bidet est : tres petit.
Le n° 1 est le plus petit? — Celitq. bidein, iaible
creature. — GrriLL. mSme sens. — Au second sens,
tres clair.
BIdochc, s. f. — Viande. Mot de la langue
des casernes et d'introduction r^cente.
Bldon i (L., Br., Sp.). — Pinson. || Bidon
de mer, sorte d'oiseau de la famille des passe-
reaux et a peu pres semblable au pinson, sauf
que les plumes du cou sont plus grises.
Bidon * (Vz., Cp.), s. m. — Tisserand. N*
Ce mot est connu, mais a peu pres inusite a
Tim. et a Yzernay.
Bidonnee (Mj.), s. f. — Le contenu d'un
bidon.
Sideline (Vz., Cp.), s. f. — Tisserande. V*
Bidon.
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100
BIDOUNER — BIGER
Bldouner (id.), v. n. — Travailler au metier
de tisserand.
Bidroiller (Lrm.), v. a. — Prononc. Bi-
dro-yer. — Brasser, battre, melanger de
facon a donner a une chose molle un aspect
liquide et peu soign£ comme preparation.
BidroUloox (Sal.), adj. qual. — Yeux
bidroilloux, — qui ont les cils pleins de cire.
V. Biroille.
Bldrou. Z. 134. — Terme de m6pris ; qqf.
employ^ amicalement. || By. Zig. 134, s. m.
— Mauvaise toupie. Syn. et d. de Bidrouille.
Fig. Nabot.
Bidrouille, '(Mj.), s. f. — Syn. de Bigane.
II Fig. Pecore. || Morceau de bois grossiere-
ment taille et muni de quatre pattes qui
repr&sente une chevre ou une vache. — Mor-
ceau de bois informe, vieille toupie hors
d'usage dont les enfants se servent dans
certains jeux. Syn. de Gazouille.
Et. — Ce mot se rattache a la famille des mote :
Bique, biqueton, biquereau, beguette, beillon, bion.
BIdroniller (Chi.) v. n. — Aller de travers.
Bie 1 (Li., Br.). Le ble. — || Chm. — Du
seigle.
Et — Ital. Biada, B. L. bladum, blavum (d'ou ;
emblaver), blava, blavium. — Pron. de bl mouille.
Ble * (Fu.), s. m. — Pour : bief . . . I sont a
curer le bit du Moulin des Touches.
Bielle (Lu., Ec), s. f. — Veste ronde, —
courte, genre breton. V. Carmagnole.
Bien (Mj.), adv. — Beaucoup. H Bien gnia-
t-il il y en a beaucoup. Se dit a la tin
d'une phrase. Ex. : Les hommes ne sont
guere raisonnables, bien y a-t-il. — N. Pris
dans le sens de : beaucoup, ce mot se prononce
a peu pres toujours : bien (et non : ben) sur-
tout lorsqu'il est le dernier mot de la phrase.
il Fu — Se prononce toujours: ben, quelle
que soit sa place. Au Fu., l'expression Ben y
a-t-il est tout a fait inconnue ; on dit, dans
le meme sens : Berchouse y a-t-i.
Bieofalt, s. m. — Cette ancienne * expres-
sion s'employait pour : usufruit. (Men.)
Hist. — « La Coustume tTAnjou, art. 222. — Les
puisnes masles ne sont fondes de tenir et avoir leur
portion d'icelui tiers qu'en bienfaU seulement ;
c'est a scavoir leur vie durant. — De : benefactum.
qu'on a dit pour : beneOcium, mot qui se trouve
dans les Capitulaires de Charlemagne. — De la
aussi les benefices ecclesiastiques possedes par usu-
fruit. » — « Tenir a bienfait, c'est tenir a vie seule-
ment. (L. C.)
Bienveillant (Mj., Fu.), s. m. — Subrog6-
tuteur.
Bier (Lg.), v. a. — Lier, des gerbes ; serrer
' U Billc. Pour : biller. Cf.
!,• ii
;tM liltivriJ
Biere ^Mj.). - C'esL \rds de la peulc uu.re,
— c'est qqn ou qqch. de considerable, qui a
de rimportance.
Biez (Mj.), s. m. — Dans les bateaux de
mariniers, celui des fronteaux qui se trouve
immeiiiatement en avant de la cabane.
Bigabon (Ag.), s. m. — Boudeur,qui bou-
gonne ; personne de mauvaise humeur, ca-
ractere.
Blgalllard (Lg.), s. m. — Petit marchand
de bestiaux, celui qui bigdille.
Bigaille (Ec), s. f. — N'avoir que de It
bigdille, — pas de cartes marquantes au jeu
de luettes, ou d'aluettes. De bonne bigdille,
jeu satisfaisant. — Quand on n'a que de la
bigdille, on dit : C'est a en faire le tour de
gueux ; jT rais ben caca dans la main du
faiseux. V. Bigdiller.
Bigailler (Lg.), v. n. — Faire un petit com-
merce de bestiaux de quality infe>ieure. De>.
de Bigue avec suffixe pejoratif.
Bigaillon (Sal.), s. f. — Personne mal
emmanche'e, — sauteuse. — V. Bigane.
Bigane (Mj.), s. f. V. Bidrouille, Gazouille.
|| Sal. — Sorte de haute toupie. — Sauteuse.
V. Bigaillon.
Blgaoer (Mj.), v. n. — Becher, ou piocher
avec effort et sans grand resultat. Syn. et
corr. de Bigourner. || (Sa). — Disputer, ta-
quiner. Syn. de Haricoter.
Bigarrole, €t (Mj.), adj. qual. — Bigarre.
Et. — Bigarrer vient de : bivariare, pour : bl 5 -
variare. Dans les provinces d'Anjou et du Maine, on
appelle garre une vache pie, et garreau un taureau
Eie, de varius et varellus. — On a aussi appele
igarreau une sorte de cerises, parce qu'elles sont
bigarr^es de noir, de rouge et de blanc. — M. de
Saumaise dit (en latin) que les Franco-Celtes les
appellent : Bigarelles parce qu'elles sont de couleurs
varices. Les Oaulois appellent « bigarrotum » ce qui
est « variegatum ».
Bigarrolures (Mj.), s. f. pi. — Bigarrores,
bariolages.
Hist. — « L'aube au rosin atour.
« Les cieux voisins bigarroit a Tentour. *
A. de Baif, f° 249. (L. C.)
Blgaux (Smc), s. m. pi. — Menues pailles,
balles de ce>6ales. Syn. de Ventin, Gobies,
Barbillon, Pous.
Bigbog, s. f. — Vulg. aristoloche, ctema-
tite (Men.) Bat. — Vulg. Ratelaine.
Bigeoise, adj. et subs. — Bete. Dans nos
faubourgs on dit encore : La pSche est
bigeoise ,pour: la fllle est b£te. (Men.)?!*
Biger (Mj.), v. a. — Baiser, embrasser sur
les joues. || Eter' coiftee a la fcige-moi-vite,
d'une maniere coquette et provocante, en
parlant d'une jeune fille. — N. Quand on
bige un enfant non baptist, on est exempt
pour l'ann^e du mal de dents. Croyanea
populair<\ — !| Bi°er 1p nil a la bonne famm^
on. smi[>I' i nn'iit. <i« j la vi*»illr, ue pas faired^
tave aux cartas - ou ne pas compter un seul
point au jeu de boules. Cela ne se fait pas
effectivement, mais, parfois, il se trouve una
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BIGNE - BILEUX
101
pancarte representant l'objet en question, et
les joueurs malheureux sont contraints d'y
coller leurs levres. Cest la derniere des humi-
liations. || Biger son pouce, — ne rien toucher
pour sa part ou pour sa remuneration. ||
Biger en cur6, — eflleurer a peine les joues du
bout des levres. || Fu. Meme sens : Bige~m6
done un p'tit.
Et. — Doublet de Biser, corruption de Baiser.
A citer la chanson enfantine :
— Quand j'6tais petit
Je n'6tais pas grand ;
Pour biger les filles
J'montais sus ein banc. •
Bigne * (Mj.), s. f. — Bosse, enflure. || Lg.,
s. f. — Quignon, gros morceau de pain. Syn.
de Cargnon, Graiss&e, Beurree, Calot, Pecee,
Paissee. \\ * Interj. V. Bagne /
Hist. — Et une fois si se fit une bigne,
Bien m'en souvient, a 1'estale <run boucher.
Villon.
Bignole (Mj.), adj. qual. — Bigle, qu 1
louche. (Calorgne, Biclard, Bilorgne.) Gette
petite fille est bignole.
Et. — II est probable que ce mot est un doublet
du vx fr. Biscle et du fr. Bigle. II indiquerait que
ces mots de>ivent comme lui du lat. Bis + oculus.
Dans ce cas, les mots fr. Bigle et Bigler ne seraient
que les mots patois Bignole et Bignoler corrompus.
A remarquer cependant que le breton a Bling,
louche. Notre mot Bignole serait-il pour Blignole, —
ou Bling, — ceil. Cf. Campiot.
Bignoler (Mj.), v. n. — Bigler, loucher,
lorgner. || P. ext. v. a. Examiner attenti-
vement autour de soi. Regarder d'une
facon insolente ou indiscrete. Ex. : T'as pas
besoin d'6ter' a bignoler ce qu'on fait. — V.
Bicler. || Lorgner.
Bignon (Lue). — Source d'un champ.
Hist. — Je trouve dans C. Pobt plus de 30 fois ce
nom, et, entre autres, Le Bignon, commune de
Longeron, sur l'emplacement d'un vaste 6tang
aujourd'hui dess6che\ || N. II n'existe pas de
Bignon au Longeron. II y a un Bignon a La Ro-
magne, sur la route de La Seguiniere. — La fon-
taine du Beugnon forme la limite des trois com-
munes de Mj., Le Mesnil et La Pommeraye.
Bfgorneaa (Mj.), s. m. — Petit mollusque
aquatique, du genre limacon, que Ton trouve
fixe sous les pierres, le long aes rives de la
Loire. — Littorine vulg., bis-come ; pour
Bicorneau. Excellent appat pour la p§che.
II Ec. — Bigorneau de mer, tres estime" a
Angers et ailleurs. Cri : Qui veut des
bigourneaux — 6 ; qui veut des bigourneaux ?
Bigot (Sar.), s. m. — Insecte de la cerise.
V. Blin.
Bigote l (Sp.), s. f. — Sorte d'immenses
coiffes a fond plat et extrSmement larges, que
les femmes portent aux environs de Thouars.
|| Ec. La coifTe a la bigote, ou a la bibi, an-
cienne coiffe a bords 6troits et fond plat. On
n'en voit plus. Remplac6e par la coifTe a
plis plats, souvent fond riche. — Citons la
coiffe a tuyaux, se rapprochant de la Ponts-
de-ceKaise. II y a encore la coifTe a la Gueuse
ou Bride-goule, coiffe commune pour le tra-
vail. — II y a toujours un serre-tSte sous la
coiffe. || * Mj. — Ancienne espece de poire.
On emploie encore la comparaison proverb. :
Secouer comme ein poirier de bigote. ||N. Les
Russesdisentproverbialement deleur femme :
Aime-la comme ton ame, mais secoue-la
comme un poirier. || 3 loc. adv. — A bigote,
— k califourchon, comme on porte souvent
les enfants. — Porter a la bichecorne, a la
cabre morte (Rab., Ill, 126). L. G.
On chante souvent ce vieux refrain :
— « J'ai tan t porte la hotte
A bigote
Que j'en ai mal au. . . (dos)
Bigotu. »
— Au jeu de boules, quand une boule est lancee
avec trop de vigueur, on lui crie ironiquement : A
re voir, bigote I — Origine?
Bigonrneau (Mj., Fu.). — V. Bigorneau.
Bigonrner (Mj.), v. n. — Piocher. || Faire
un petit travail de culture avec beaucoup de
lenteur. Cf. Biganer.
Et. Pour : bicorner, de bicorne.
BIgre, s. m. — Pour : aveilleur ou abeilleur
(MfeN.).
Et. — Garde-forestier pour la conservation des
abeilles. B. L. bigrus, bigarus ; form6 du radic.
german. bi (angl. bee ; dan., bie ; all. mod, biene),
abeille, et gar, rad. qui se trouve dans le ha. waren,
garder. — D. C. V° bigrus.
Bigne (Lg.), s. f. — Mauvaise "bfite. Syn. de
Bringue, Biringue, Birogue, Pihie. Probable-
ment d^r. du fr. Bique. || Bique, chevre, cf.
Biqueton. \\ Fig. Animal de peu de valeur,
rosse. || Petite fille ch^tive et mechante. Syn.
de Chivrille, Bidaine.
Bijane. s. f. — Soupe dont le bouillon est
constitue" par du vin. Syn. de Soupe-a-la-pie,
Toutaie, Trempinelte. — N. Ce mot est connu
a Mj., mais il vient de la Varanne, ou il est
end^mique, comme la chose. — (Lros., Sal.,)
id.
Hist. — « Car notez que e'est viande celeste,
manger a desjeuner raisins avec fouace fralche,
mesmement des pineaux, des flers, des musca-
deaux, de la bicane. (Raisin dont on se servait pour
faire du verjus — ?) — Rab., G., i, 25, 51.
Bijau, adj. et subst. (Segr.).) Traitre (M£n.)
Bijoatter (Lg.), s. m. — Nom que Ton
donne par dension aux casseurs de macadam.
Bilbo to. — Z. 137. Tortueux, inegal, rabo-
teux ; un chemin bilbotu. Syn. de Bagotu,
Malplanche.
Blier (se) (Mj.), v. r6f. — Se faire de la bile,
se chagriner, avoir des id6es noires. || Se fati-
guer, travailier beaucoup. On dit aussi dans
ce sens : Se fouler la rate.
Et. — L. bilis ; Tanc. fr. disait : cole, de khol6,
bile (m£lancolie).
Bileui, se (Mj.), adj. qual. — Hypochon-
driaque, atrabilaire, d'humeur triste et mo-
rose* On dit par antiphrase, en parlant d'un
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102
BIUARD — BIOTTfi
joyeux vivant : En vela ieun qui est bileux 1 —
Pour : bilieux. || On dit encore : Eh ! ben, t'es
pas bileux, t6 ! — a qan qui se paye ou qui
desire une fantaisie au-aessus de son 6tat.
Billard (Mj.), s. m. — Piece de bois cylin-
drique qui forme l'axe oblique de la peautre. \\
Jouer au billard anglais, — faire r amour.
Et. — Billard est proprement une crosse a cros-
ser, ei vient de bille, au sens de piece de bois, et le
nom du jeu actuel vient de la queue, qui 6tait et
s'est dite un billard, ou baton. — B. L. Billa,
Billus, xir 3 s. ; branche, tronc d'arbre ; du celtiq.-
irl., bille ; bas-bret., bill, pill. — Voir D. C. Billa.
Hist. — « Je lui donnai en beau don,
Nau, nau,
Mon billard et ma pelotte,
Et Guillot, mon compagnon,
Sa trudienne et sa marotte. »
Noels ang., p. 19.
N. — Billard, trudienne, marotte sont a peu pres
syn.
— « Et un billart de quoy on crosse.
Villon, G. Testament.
— « Viens avec moi, mon cher Coquard,
Et t'appuie sur ton billard. »
Noel ancien.
Bille (Mj., Lg., Fu.) — s. f. Morceau de bois
conique, long de 40 centimetres environ, avec
lequel on serre le lien des gerbes. — V. Billard.
Hist. — « Les plus arrieres les attachaient (le?
bouts de la ceinture de leur culotte) a l'aide de
petits morceaux de bois designes sous le nom de
billes et dont ils se servaient encore qqf. pour leurs
* gilets. » (Deniau, i, 55.)
BUler 1 (Mj.), v. a. — . Lier les gerbes au
moyen de la Bille. — Syn. et d. de Bier.
Biiler \ — Payer un billet. Ex. : Je vais
biller, c.-a-d. je vais payer un billet, ou rece-
voir un pecu de ce que je dois. (M£n.)
Et. — Billet, diminut., du B. L. billa, rescrit,
c£dule, de Tangl. bill, latinis£. Alterat. de bulle,
bulla. La confusion entre bille et bulle est evidente.
Bulle, de Boule, employe pour : sceau, a cause de la
rondeur de la boule de melal appendue au sceau.
Billet (Mj.), s. m. — Prendre un billet de
parterre, — faire une chute. || Je t'en fiche
mon billet, — je te l'assure. — V. BUler.
BUIette (Sp.), s. f. — Syn. de Bille.
Billon * (Mj.), s. m. — Cordelle, cable,
longue corde servant a haler les bateaux. ||
Gorde a elendre la lessive. Syn. de Etendard.
V. Lace.
Billon * (Sp.), s. m. — Grosse bille a jouer.
Syn. de Boulet, Tac. V. Bille.
BiIIonn6e. — Jauneau, clair bassin, ficaria
ranunculoides, ayant racines granuleuses, a
fleurs jaunes. (M£n.) — Petite £claire, petite
chelidoine. (Bat.)
Billot- a-l'oing, s. m. — Piece de bois sur
laquelle on attache un morceau* de cuir, de
peau, pour retenir un peu d'oing ou de
graisse, sur laquelle on frotte Tinstrument qui
sert a la division de Tardoise. (M£n.)
Bilorgne. — Z. 136. — Louche, bignole.
Blnard (Cho.), s. m. — Un buffet
Bine (Lg.). — Gros morceau de pain. Syn.
de Calibier, Guergneau, Cargnon, Calot.
Biner (Mj., Fu., Ec), v. n. — Perdre le
temps, veliller, lambiner. Ex. : Je sais pas ce
que tu bines-Id. || Faire, pris en mauvaise
part. Ex. : Que bines- tu la a boyer la goule, au
lieu de t'en venir? || Passer la tranche (la
houe) dans les cultures, pour sarcler. On bine
les choux, les laitues ; on cabosse la vigne.
Et. — Pour : beliner, au premier sens. Cf.
Binger.
Binette (Mj.), s. f. — Mine, apparence,
physionomie, Se prend en mauvaise part
Syn. de Balle, Trombine, Bobine, Trompette.
Et. — Les perruques de Louis XIV furent dites
binettes, de Binet, premier faiseur du roi apres la
Vienne. (Lrrr.)
Blnenr, s-. m. — Ouvrier qui bine, qui
donne la deuxieme facon aux vignes. (Revue
de VAnjou, aout 1883.)
Binense (Lg.), s. f. — Houe a cheval. Syn.
de Egdilleuse, Trimbale. Du fr. Biner.
Binger (Sp.), v. n. — Syn. de Biner , Beliner.
Binoche (Mj.), s. f. — Binette. V. Binocher.
Syn. de Piochon, Terbechet. || Fu. — Terbiche.
Binocher (Mj.), Lg.). — Biner a plusieurs
reprises, — tegerement. Frequent, de Biner.
Blnochon (Mj., Lg.), s. m. — Petite binette,
serfouette, Syn. de Piochon, Terbechet. Dim.
de Binoche*
Blnocle (Ec). — Piochons, pousses tendres
de choux verts. Syn de Bichote f Epiau.
Bion (Mj., Br.), s. m. — Biquet, chevreau. !
Petit nuage tres noir. || Petite averse. || Petit
lot d'objets mobiliers. Ex. : 11 portait tout son
bion dans ein mouchoir.
Et. — Sync, pour Beillon, ou Biqueton. — Hist
a Chappons, poulles, oysons et biains (1570-
1634. Inv. Arch., m, p. 225, col. 1.) — « Tant for-
mant que seille et avoine, chastaigne, noidz, chap-
pons, poulles, oysons et bians. (xvr* s., Ibid.)
Quand un garcon de ferme quitte sa place, a la
Toussaint, p. ex., des camarades viennent Taider k
emporter son balluchon, son bion, et Ton chante :
S'meiller, vins done... II est venu. Et le torn-
melier apporte du vin dans des arrosoirs. (Mgs.)
— Cela s'appelle aussi : Rouler le bion. (Bf. )
|| Mauvaise prononciation de : bien. On pro-
nonce : le mien — le mieun ; bien peut se prononcer
bieun, proche de bion.
Blonner (Sp.), v. n. — Chevroter, mettre
bas, en parlant de la chevre. II Fig. Desarcon-
ner son cavalier, — en parlant d'un chevld.
V. Pouliner. — Syn. pour le premier sens, de
Biquetonner, Biquetouner.
Bions (Cho.). — Frisettes. Une personne
fris6e dit, quand on Ten complimente : Oui,
j'ai de beaux bions, — de jolies frisettes.
Blot « (Lg.), s. m. — Billot. Contr. dumot
fr. Cf. Cotion, Sion y Evier, Bier.
Biotte. — Cal^, embourbe\ La roue de ma
voiture est biotUe. Syn* de Accotl.
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BIOU - BIRET
103
Blon, s. m. — Petite bique dont le ventri-
cule fournit de la pressure. (M£n.) V. Bion.
Bionner (Sp.), v. n. — V. Bionner.
Blquart (Sh., Lue\ Mj.), s. m. — Petit
domestique destine a garder les bestiaux, sur-
tout les chdvres, dans les champs. — Mieux
que Bicard. V. Bitrou.
Bique (Mj.), s. f. — Fig. Vache maigre. ||
Jeune personne maigre et efllanaue'e. || Faire
bique. Petit jeu oui consiste a cnoquer avec
rextreinite* de 1 index tendu le bout de
1'index d'une autre personne. Ce jeu rappelle
le manege de deux chevres qui se choquent de
la t§te. || Qsl se tient comme des crottes de
bique sus ein baton, — cela n'a ni rime ni
raison. || Bique-d-bique, — ric-a-rac, tout
juste. Ex. : fa y a 6te* bique-a-bique. || Gam ne
sans consequence. || (Lg.) Support en forme
de petite echelle que Ton place sous le timon
d'une charrette, deHetee, pour servir de
chambrtere. || Support en forme d'une grande
selle a trois hautes pattes, sur lequel les
raacons placent leur oiseau, ou cossard, pour
le remplir de chaux et le charger. || Support
en bois destine" a supporter le bois qu'on doit
scier. Che valet. || Sorte de tabouret monte sur
trois pieds. (Br.) : Prends done ta bique, tu
vas tirer les vaches. I| Faire bique : s 6quili-
brer, se compenser. V. Bic-a-bic. || De bique
en coin (Lu6), — diagonalement. V. Bisque-
en-coin. || Us tensile de charpentier en
bateaux qui consiste en un banc de bois,
portant a son extr6mit6 une forte machoire,
que manoeuvrent les pieds de Touvrier au
moyen d'un levier qui traverse la bique. Cet
ustensile sert a mamtenir les morceaux de
bois que Ton travaille a Taide de la plane.
Et. — Malvezin fait venir ce root de la rac.
celtiq. Bic, fuir (comme Beic). U'oii : bicea, pour
beica. dans notre mot bique, chevre, soit : la
fuyante, et le diminutif biquet, chevreau (en namu-
rois : biquet, lievre, meme sens propre de : fuyant,
et dans le paraltele biche, femelle du cerf. — La
plupart des sens ci-dessus proviennent d'une idee
de forme (3 ou 4 pieds), et de support. Cf. Chevalet,
de : cheval ; poutre = jument.
Bique-en-coln (de) (Fu), adv. — Diagona-
lement, de travers. — V. Bisque en coin.
Biquereao (Mj., Sp.), s. m. — Biquet, che-
vreau. — Z. 93.
Biquerie (Sa.), s. f. — Trds petite exploita-
tion rurale, closerie. Syn. de Border ie, Bor-
doge, Valoirie, Loqt^eterie. (Closerie infe>ieure
a cinq hectares (Dorr.). La Biquerie, la
Biqueterie.)
Et. — Du fr. Bique, parce que l'exploitant n'est
cense nourrir que des chevres.
Biqueton (Mj.), s. m. — Biquet, chevreau.
Ex. : A saute comme un bique ion. Syn. de
Biquet, Biquereau, Biquot, B equal. || — (Lg.)
B^te ch^tive. Ex. : Ein m^chant biqueton de
taureau. Cf. Bigue, chivrille. Syn. de Tau-
rdillon. || (Bg.) Les bique tons sont aussi des
ougeurs qui proviennent aux jambes des
femmes qui abusent de la chaufferette trop
ohaude. Cf. Chevre. || Fu. — Le troisieme pied
ae la ch&vre des charpentiers, celui qui est
mobile.
Biquetonner (Auv.). — Syn. de Bionner.
Mettre bas, en parlant de la chevre. || Etre
long a faire une mauvaise besogne. On a fait
biquetonnier. (Seg., Men.)
Biquetonner (Tim., Lg.), v. n. — Syn. de
Biquetonner, Bionner, Bequoter.
Biqnette (Ag.), s. f. — Jeu d'enfants. — Au
jeu de billes. Le joueur, a partir du lieu ou est
places sa bille, fait, de la main gauche, un
empan, distance entre rextrSmite* du pouce et
celle du petit doigt, ^cartes le plus possible.
Puis, ramenant le pouce a la place du petit
doigt, il prend, cette fois, Tintervalle entre le
pouce et Tindex e*cartes. Alors, il place la
main droite, ou se trouve la bille a jouer. —
La premiere phalange du pouce e*tant main-
tenue par les trois derniers doigts replies, la
bille se trouve place* e sur la jointure du
f)ouce et sous la premiere phalange de
'index. Cest le pouce qui, faisant ressort,
doit chasser la bille ; et il ne faut pas poigner
(Cf. zogner), c.-a-d. donner du Doing une
saccade en lancant la bille, mais detendre le
pouce sans remuer le poignet. — Voir :
Poquer, Bouliner, Beder, Poigner.
Ef. — La main, dans ses mouvements pour se
placer, imite la demarche d'une bique?
Biqolard (Lrm.), s. m. — Celui qui biquie.
Biquier l (Lrm.), v. a. — Ajuster, regarder
attentivement en fermant un ceil. Sens p£jo-
ratif. Se dit de ceux qui ont une mauvaise vue
H qui ferment a demi les yeux en regardant,
— ou encore de ceux qui louchent. — Pour
BHer, avec prononciation sp^ciale de cl.
Biquier * (Sa., Tim.), s. m. — Petit valet de
ferme. Syn. de Biquart. — Du franc. Bique, —
parce que ces gamins gardaient autrefois les
biques.
Biquot (Lg.), s. m. — Biquet. Syn. de
Btquot, Biquereau, Biqueton.
Bire (Auv.), s. f. — Anesse, bourrique.
Birebarrelagc (Mj.), s. m. — Bariolage.
Birre pourrait prendre deux r.
Birebarreler (Mj.), v. a. — Barioler, rayer,
z£brer. Syn. de Barrificoter, Barreloter,
Birebarrer.
Et. — Pour : Billebarrer ; de bille (barre, raie) et
barrer. Un habillement billebarre. — Voir D. C. a
Bureaus, sous Birrus, dont il derive.
Birebarrelures (Mj.), s. f. pi. — Bariolage,
rayures, z^brures.
Birer, ette (Mj., Lg.), adj. qual. — Her-
maphrodite. || Impuissant, impropre a la
g6ne>ation, a la reproduction. Se dit des
plantes, des animaux et de Thomme. Syn. de
Mule, Mulet, Varlot. |[ Double, g6mine\ en
parlant d'un fruit monstrueux.
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104
BIRETTE — BISE-GALERNE
• a.
Et. — De>. de Bire, pris au sens de mulet. ■
dans Jaub., Bret, qui n'a qu'un testicule.
Birette, s. f. — Pomme de terre femelle,
sans germes. || Espece d'instrument aratoire
qui sert a l'ensemencement du lin et du
chanvre. (MAn.) || Nous appelons en Anjou :
birette, la cale des quais. (Manage.) ^
Viringue (Lg.), s. f. — Mauvaise bMe. Syn.
de Eigne, Bringue. A rapprocher de Birogue,
Biroquin.
Biritte (Lg.)- — Gros crachat-muqueux et
d£goutant. Syn. de : Caraillas, Calot, Mor-
vias.
Birogue (Mj.) s. f. P6core, rosse. Ce mot
injurieux, mais depourvu de sens precis,
s'applique aux personnes et aux animaux.
Ex. : A rfafJUera pas, tiens, cete grande
birogueAk.
Et. — II est probable que ce mot signifie bour-
rique, et se rattache a Bire, Birot.
Biroille (biro-ille), 6e (Sp.), adj. qual. — Se
dit des yeux rougis ou ternis par les larmes. ||
Mj. — Chassieux. Syn. de Besilloux, Ebesille,
Ebiroilld y Bidroilloux.
Et. — Cette derniere acception est le sens elymo-
logique. En elTet, ce mot est pour : Beurre-oeille,
ainsi que le prouve la loc. longeronnaise : Avoir du
beurre aux yeux.
Blrolller (Sp.), v. a. — Regarder, lorgner
avec insolence ou indiscretion. V. Bicler,
Ecornifler, Bignoler, dont il est le doublet.
Et. — Bireuil, louche, qui regarde de travers.
Du vx fr. Birer, tourner. Lat. virare ?
BirolUoo (Lg.). Pron. biro-illon, s. m. —
Orgelet, compere-loriot. Syn. de Bourguignon,
Hardillon y Grain (Torge, Parpillon.
Et. — De : biroiller. N. C'est probablement par
utie confusion voulue et maligne avec ce mot qu'on
a applique au bobo susdit le nom de Bourguignon.
Cf. Limousin.
Blrole (Mj.), adj. qual. — Bariole\
Biroqne (SaL), s. f. — Mauvaise femme,
coquine. V. Birogue.
Biroquin (Mj.), s. m. — Rosse, haridelle.
Syn. de Carcan. Dimin. de Birogue.
Birot « (Auv., Bg.), s. m. — Ane, bour-
rique. De Bire.
Birou (Mj.), s. m. ou adj. qual. — Bigre,
diable. Ex. : fa, birou ! je peux pas en venir
au-dessus. — Forme attenu^e de Bigre, att£-
nu6 lui-meme de Bougre. V. Garou.
N. — Ne s'emploie guere que dans des exclama-
tions de ce genre : « Ah ! queun birou ! — ah !
bigre t »
Birouiller (Cho.). — Commencer a entre-
voir, — quand on a eu une maladie des yeux.
Doublet de Biroiller.
Biroux s. m.. — Homme ayant les yeux
tourn£s.
Et. — Bis-ojo, louche, double ceil. (Litt.)
Bis 1 Ber, Bes, Bre; Bar. — Particule a sens
pejoratif, qui en fait un syn. de mal. — Bis a
aussi le sens de : deux fois. Ex. : Beluette, anc.
Besluette, berluette, mauvaise petite lumiere
par extension, 6tincelle.
Bis *, — e (Ec). — Couleur jaune sale
Canard bis, cane bise.
Bisaigne (Mj.), s. f. — Besaigue\
Bisbise (Mj., Lg.), s. f. — BisbiUe, diffi-
cult^. Syn. de Chakail. Corr. du mot fr.
Bisealen, s. m. — Grosse bille en marbre,
ou : tac.Syn. de Boulet.
Biscaut, s. m. — Ce nom se donnait aux
prStres qui disaient deux messes de suite, en
Anjou, d'apres Claude Robin. (M£n.)
N. — « C'est s'exprimer mal que de dire : Ce
pr£tre fait le bis, notre vicaire a le bis ; il f aut dire
Ce prStre bine, a la permission de biner. (Lrrr.)
Biscien (Mj.), s. m. — Petit brochet.
Biscornlere (en) (Mj.), loc. adv. et adj. —
De forme anguleuse. || Tout de travers, irr£-
gulier, biscornu.
Et. — C'est le fr. Corniere, avec le preT. Bis, qui
y ajoute une nuance pejorative.
Bise (Mj.), s. f. — Le Nord-Est. Ex. : II fait
du grand vent de bise ; le vent s'est toum£
dans la bise. Cf. Galarne, Bas-galarne, Sou-
Ure. || Adj. qual. — Qui vient du N.-E. Ex. :
Le vent est bise.
Et. — Plusieurs 6tymologistes le font venir de:
bis noir (pain bis). — Hist. :
— « Or puis-je bien le gros bis esmyer,
Car j'ay mange mon pain blanc le premier.
Cbktin, p. 194. (L. C.)
— « Bisium, de : bysseum, couleur de coton. •
(D' A. Bos.)
— « ...Se les femmes blanches et bises
Hantent voulentiers les Eglises,
Rebours de Mathiolus ( ?)
Apres tous deux se tint franchise
Qui ne fut ne brune, ne bise.
. de la Rose.
— «... M'a Diex donne, li rois de gloire
Et povre rente
Et froit au cul quand bise vente.
(Rutebosuf, Le dis de la grieche d'yver. I, p. 95.)
— « . . . Ah ! prelat de Sainte Yglise
Qui por garder les cors de bise
Ne volez aller aus matines.
(Id., Com plaintt d Outre- mer, I, 95.)
— « De bis, chose contraire, mauvaise, fausse ;
d'ou bisa, dans bise, vent froid, mauvais. —
Malv.
Blseau,, s. m. — Ganche. Nom vulgaire de
qqs cype>ac£es, a cause* des feuilles dures.
(MfeN.)
Bise-galerne. — Yeux qui louchent de
facon excentrique. — Et, par extension :
Droite, gauche.
Hist. — Quand le soudard. . . finissait par ren-
contrer le regard de la mignonne drapiere, celle-ci,
se detournant tout aussi tot..., rencon trait de
suite 1'oeil du robin qui, inevitablement, baillait aux
grues de 1'autre cote, car si l'un elait en bise,
1 autre se treuvait en gaUrne, (Hist* du «p temps*
p, 389.)
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BISER - BLAGUER
105
Biser (Mj.), v. a. — Baiser, embrasser sur
les joues. Ai se prononce comme i. Va biser
lantine. Cf. Biger. — || By. Biser en cure\ —
approcher joue contre joue.
Et. — Biser et Biger sont probablement des deri-
ves directs du lat. Basiare. lis seraient done des
doublets et non des corrupt, du fr. Baiser. Tous
deux s'emploient uniquement et exclusivement
dans le sens indique ci-dessus, et jamais dans les
acceptions donnees a Baiser.
Hist. — « L'histoire finie, il faisait embrasser
1'arme a son jeune pensionnaire en lui disant :
< Bise tchio fusil, man p'tit gas ! bise-le !. . . t'en
verras jamais de sa force ! » — (H. Bourgeois,
p. 32.)
Btoet, s. f. — Jeune fllle brune. Vf. Bis,
pour : pain noir.
Et. — Lat. Bisetus, D. C. — « Bisette, comme
Brunette, se disait des femmes au teint brun. »
(L. C.)
Bis«t, s m.
Biset.
Boeuf a robe jaune-noir. V.
Bisqoant (Mj., Lg., Ssl.), adj. verb. —
Vexant, contrariant.
Bisque- en- coin. — Z. 137. — Sans ordre,
sans regular ite\ Un appartement meuble* de
bisque-en-coin. V. Bique, Bistencoin.
Btoaehta (Mj.), s. f. — Le contenu d'un
bissac. — Le fr. emploie : sachee.
Bisaet (Sal.). — Bissexte. Annee du bisset,
— bissextile.
Bfesttre (Lg.), s. m. — Animal imaginaire
qui est le mtoe que le Couard, le Dalut, la
Darue ou Dtrue, le Tarin. N. Aujourd'hui,
au Lg., on ne dit plus guere que le Couard. En
me sign al ant ce vieux mot, on m'a fait cette
remarque tres inte>essante que les anciens
£tablissaient tou jours une correlation entre
le Bissetre et les annees bissextiles. Enten-
daient-ils que, dans ces annees surtout, le Bi-
setre apparaissait, ou qu'il se rnon trait le
jour suppl£mentaire de tevrier? On n'a pu
me prtciser ce point. Mais, d'apres cela, le
mot BissStre est le doublet de Bissextile. —
V. LlTTRE.
Btotaud (Ag.), s. ra. — Petit commis de
magasin, — saute-ruisseau.
Bistencoin (Ag.). — De bistencoin, ou de
Bique en coin ; dans une disposition g&iante.
Ex. : II a range" sa charte devant la # porte, tout
de bistencoin , on ne peut passer.
Et. — « De bic en coin, de biais. Au lieu d'ecrire
dret i va de bic en coin du papier, — d'un angle a
Pautre. » (Dott.) — La partic. Bis est pejorative.
— « Biscois, adj. des deux genres. De travers, ce
qui n'est pas droit ; couture, ourlet biscois, bis-
quois, ou qui va en bisquois. On dit d'une personne
qui parte mal sa langue qu'elle parle biscois. Tout
biscois. » — Un chemin en zigzag est un chemin
tout biscois. Du celtiq. biskeUek, biscornu, irne-
gulier.
Bistoarner (Mj.), v. a. — Brouiller les
ideas, rendre fou a moitte, tourner la cervelle.
— Bis, praf. pejor*
Bistri (By., Z. 145), s. m. — Bagage. Syn.
de Baluchon, Bion.
Bistro (Ag.). — Mot plut6t d'argot. Auber-
giste, patron de cafe, cabaretier, d^bitant.
Syn. de Mastroquet, Mannezingue.
Et. — Corr. de Mastro, abr6v. de Mastroquet.
Bistron. — Syn. de Bicard. V. Bitrou.
Blstronille (Mj.), s. f. — Brouille, difficulty
bisbille. Ex. : lis ne s'entendent guere ; illy a
de la bistrouille. Syn. de Bisbise, Chahail.
Bistroulller, v. a. — Erabrouiller, faire
perdre le fll de see ide*es.
Bitolre (Sp., Mj.), s. f. — Braguette. V.
Pisseton.
Bitrou (Seg.). — Petit gardeur de vaches. ||
(Lu6) Homme laid et sale. — V. Bistrou. \\
Po. — Biquart et Bitrou signifient : gardeur
de vaches ; raais biquart est r expression
lamiliere, commune. Ex. : Mon frere alne est
pitaud ; le jeune est biquart ou bitrou.
, Bitumer (Mj.), v. a. — V. Betumer.
Bitare (Mj.), s. f. Dose de boisson plus que
suffisante. S'emploie dans la loc. : Prendre
eine biture, — s'enivrer, §tre tres ivre. Syn.
de Soulee, Triple, Cuvee, Pistache, Soulaison,
Cuite, Cuisine, Muffte, Nuee, Culotte, Bar dee.
— Nous sommes en Anjou ! || Fu. — Merae
sens ; plus : Grande quantity, en g&ieral. Ex. :
a la p£che : J'avons pris du gardon en masse, i
y en avait une biture.
Et. — Darmesteter en donne une explication
Slus ing^nieuse que probante. « De>. du v. bitter, —
xer le cable de Vancre sur la tSte de la bitte, — et
la bitte e'est l'avant du navire ou se trouve une
piece sur laquelle s'enroulent et s'amarrent les
cables. » — Je prends biture, c.-a-d. j' allonge le
cftble sur le pont, autant qu'il m'en faut; — Au fig.
et trivial : Prendre, se donner une biture de qqch.,
s'en donner tout son soul. — Malvbzin rejette cette
explication et propose la rac. celtiq. Biv, 8tre,
vivre, — forme 6tendue de bi ; d'ou bidoche t viande,
form6 avec la mSme finale que dans brioche, pioche,
taloche, — et biture, repas copieux.
Bivaqner (Mj., Lg.), v. n. — Errer.
Et — C'est le mot fr. pris dans un sens special,
avec prononc. modifiee.
Bizarre (Mj., Lg.), adj. qual. — Tres va-
riable. Se dit surtout du jeu. N. Pas d'autre
sens.
Blxieux. — V. Canard.
BJIte, interj. — Psit ! Pour appeler qqn.
Blague (Mj.), s. f. — Avoir la blague, —
avoir le droit de plaisanter qqn, en le battant
au jeu, par ex. || Entendre la blague, — la
plaisanterie, sans se facher. || Blague dans le
coin, — sans plaisanterie ; ou : hors de blague.
Et. — La plaisanterie serai t-elle comparee a une
blague vide J Horace emploie le- mot : ampullas,
ampoules, dans le mSme sens. (Art. p. 97.)
Blaguer (Mj., Lg.), v. a. — Dire, jaboter.
Ex. : Le monde ont blague" ca. || Plaisanter
qqn. — Ex. i lis l'ont ran blaguil <~ Ni
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106
BLAGUEUR - BLEU
Remarquer ce sens de ren, — rien que $a,
beaucoup. || V. n. — Plaisanter, dire des
fadaises, bavarder, mentir.
Blagueur, ease (Mj.), ad> qual. et s. —
Menteur. || Plaisant, qui airae a plaisanter. ||
Moqueur, goguenard.
Blagueux, s. m. et adj. — V. Blagueur.
Matcher.. — Parler de certaine facon.
Blaiser : prononcer c pour ch, z pour j, t pour
k.etc.
Et. — Se rapporte a Begue, lat. Blaesus. —
Blaise, pr6n. et nom d'homme, syn. de : begue.
Blaln, s. m., ou Belln. — Pour belier. (Sim.)
(M6n.)
Blane,adj.q. (Mj.) Nuit Wancte, — sanssom-
meil. Ex. : J'ai passe eine nuit blanche. \\
Chapelle blanche, — le lit. N. Cest surtout
dans la nuit de Noel que Ton envoie les
enfants dans la chapelle blanche. |j Ne pas
Stre blanc, — §tre dans une mauvaise situa-
tion.
Blanehard (Mj., Lg.), adj. qual. — Blan-
chatre.
Bianeheronne. — Schiste pyriteux dans les
mines, s'effleurit a Tair, forme argile blan-
chatre. (M£n.)
Blanehir (Mj.), v. a. et n. — Ecorcer et
commencer a 6quarrir une piece de bois. ||
Hache a blanehir, — tres lourde et a long
raanche, qui sert a cet objet. — V. Pigrolier.
Blanehirle (Tim.), s. f. — Blanchisserie,
usine de blanchissage des toiles et mouchoirs.
Blanehlssure (Mj.), s. f. — Blanchissage,
action de blanehir. Ex. : Ton mouchoir a ben
gangne sa blanehlssure. Cf. Forbissure.
Blanco, s. m. — Quartz blanc formant des
taches dans le schiste ; on le nomme aussi :
lamproies, mouches. (Tr. — M£n.)
Blancs, s. m. — En 1830, les Blancs
etaient les paysans qui se battaient contre les
militaires, en Vendee, c.-a-d. contre les Bleus.
(MfeN.) — N. Ou en 1793. || Six-blancs
valaient deux sous et demi ; monnait.
Bianc-tendrlllet (Mj.), s. m. — Sorte de
cepage blanc, de mauvase quality et sujet a la
coulure.
Blanouette (Mj.), s. f. — Sorte de sauce qui
se compose d'une liaison de jaunes d'oeufs et
du vinaigre. Sauce poulette. — Sens special.
Blar. — Espece de prune. (Z. 128.) Cf.
B lourde.
Blatee, adj. et subst. — « Annee de gelee,
ann6e blatee », teconde en ble".
Et. — B. L. Bladum, ble.
Blavin (Bg.). — Mouchoir.
Et. — « Dimin. du vx mot : blave, bleu. Les
mouchoirs a carreaux bleus sont encore fort en
usac;e, surtout chez les priseurs. » (L. Labchey.) —
« Blaveole, fleur ainsi appe!6e de sa couleur bleue.
Blavet est la m£me chose que Bluet. Ce mot
(ajoute Manage) signifle deux choses parmi nous :
la fleur appel£e aubifoin et un petit livret couvert
de papier. Et, en ces deux significations, il vient du
mot bleu... Ces livres en furent appeles Bluets.
Cette sorte de papier et le papier jaune etaient fort
a la mode avant l'invention du papier marbre\
invents il n'y a gudre plus de soixante ans. Et,
comme dans ce papier jaune et ce papier bleu on
impriraa autrefois de m£chants contes, nous avons
dit de la des contes bleus et des contes jaunes, pour
dire : de merchants contes. (Men age.) — « Blava,
pierre .bleue que les Gaulois appellent ardoise et
qui sert a couvrir les maisons. — Du germ, blaw,
bleu. — « Blave, comme bloi, dont il n'est proba-
blement que le f£min., — bleu, bl€me, pale, ver-
d&tre ; bleuatre ; blond ; clair ; n'exprime pas une
couleur bien decise. (D r A. Bos.)
Ble, s. m. — Seigle (Mj., Lue)., A Mj. on ne
donne pas d'autre nom a cette cereale et le ble"
est exclusivement designe sous le nom de fro-
raent, ou forraent. V. Seigle. || Fu. — Id. —
Se prononce Bie\ II se coupe vert, comme
fourrage. — On l'appelle encore Grain.
J'avons de beau grain. — J'allons couper
noute grain. — Y a point de grain c'te
an-n^e.
Et. — Bladum. — Hist. « Qua t re boisseaux de
bled, segle et quatre boisseaux avoine. » (Coust.
(TAnjou, n, col. 75.) N. Les anciens prononcaient
Bie.
Bieche (Sar.), adj. q. — Rechigng, renfro-
gn6, malcommode. — Une figure bleche.
Blesse, ce (Mj.), part. pas. — Hernieux,
sens exclusif de ce mot. V. B lesser.
Blesser (Mj.), v. a. — Donner une hernie,
Syn. de Etaiser. Sens special. || V. n. — Se
blesser, s'^corcher. Ex. : je blessais dans mes
souliers neurs (neuL,.
Bieu *, e (Mj., Sp., Lg.), adj. qual. — Fig.
Abasourdi, decontenance, confondu. Ex.:
J'en etais tout bleu, de voir ca. — On dit, a
Sp. : J'en baillais tout bleu. || S. m. Bleu. Fig.
Passer au bleu, — disparattre, §tre subtilisi.
Ex. : Le bonhomme avait de Targent, mais sa
domestique a ben su de la faire passer au
bleu. || Faire voir bleu, — illusionner, faire des
tours de passe-passe, de magie blanche, de
physique amusante. || Gris-pommele, en par-
Ian t d'un cheval. || En vie bleue, — grande
envie. On dit aussi : envie rouge. || Colere
bleue, — ou rouge. || Peur bleue. || S. m. Legere
ecchymose, contusion, 6panchement de sang
par suite d'une contusion accidentelle, d'un
coup de poing, d'un coup de pied. — Ec. Id.
N. — D'ou vient le nom de Bleus donne* qqf. aux
t'eunes soldats? Est-ce une allusion a la blouse
>leue ported par la plupart des recrues (autrefois)
arrivant a la caserne? Leur donne- t-on ce nom A
cause de leur air ahuri, stupe7ait, abasourdi (j'en
suis bleu)! (Ce dernier sens est explique* par une
allusion a la teinte que les sentiments excessifs
amenent sur les figures sanguines. Colere bleue.) —
II paraltrait que le sens de consent, donne a Bleu.
remonte a la Revolution, qui donna des habits
bleus aux volontaires. La vieille infanterie porta
des habits blancs jusqu'a la formation des aemi*
brigades. (L. Larchey, Suppl.)
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BLEU - BOBELUCHE
107
Bleu * (Mj.), s. m. — Dieu. C'est une forme
att£nuative employee dans les jurons. Norn
de bleu. V. Dious, Gouet. Cf. Sacrebleu, Par-
bleu.
Mens. — L'oppos6 de Blancs, en 1793 et
en 1830.
Bleu bleu (Lg.). — Bluet. Syn. de BUu-
vette, Bluvette.
Bleuvette (Lg.), s. f. — Bluet. — Syn. de
Bleu-bleu. On dit aussi Bluvette.
Bleazlr* (Mj., Fu.), v. a. — ' Bieuir. V.
Noirzir. Syn. et d. de Bleudezir.
BUn (Sa., Li., Br. ). — Un ver dans un fruit.
|| Belier. Pour : Belin. || Un vieux, un viei)
horn me (Craon).
Et. — Pour : belier; Balens. On disait Belin,
quand on voulait personnifier le mouton. — « Ou
soot ceux de Thibaut l'aignelet et de Regnault
Belin, qui dorment quand les autres paissent. »
(Rab., P., iv, 8.)DkM.
Blinds (Mj.), part, pas. — Tres ivre. Cest
le mot francais pris au fig. — Syn. de Plein y
Bond, etc. Se dit au Longeron.
Bllneaux, s. m. (Sa.). — Petite piece de
bois carre> qu'on place sous les jumelles d'un
pressoir, lorsque les blins ne suflftsent pas
(M6k.). V. Belineaux.
BUner (Segr., etc.), v. n. — Trembler de la
tete.
Et. Mieux, Beliner, agiter la tfite comme un
mouton, un belin *, blin.
Bloc (Mj.), s. m. — Salle de police. Ex. : II
s'est fait f... quatre jours de bloc. Syn. de
Boite. Pas d' autre sens. — On y est bloqu6?
Blond (Fu.), adj. q. — N'est pas usite" dans
le patois comme ancien mot, et la preuve
c'est que les cheveux blonds, les bles, tout ce
qui, en frangais, reclame cet adj. est autre-
ment design! en patois. On dit : les bles sont
jaunes ; les cheveux sont filasse. Si l'adj. eut
exists en patois, il eut servi dans ces deux
cas, qui sont les plus importants de son
emploi.
Blonde (Mj., Lg.), s. f. — Maitresse, belle.
Syn. de Bonne amie.
Aupres de ma blonde
Qu'il fait bon (ter) dormir.
Chanson pop.
Bloqner (Mj., Lg.), v. a. — Acheter ou
vendre en bloc. Ex.: Je illi ai bloque tout
mon cbambe (chanvre). Syn. de Bdcler.
Blote (Tim.), s. f. — Espece de prune. Ex. :
lis avont ein grand preunier de blote. || Lg.
Espece de petite prune sauvage a peine plus
grosse qu'une prunelle
Et. — Ce mot est probablement le m6me que le
montj. Blourde et que Blar, qui se dit, paralt-il,
vers BrissaaZ. 128.
Blotter une piece de schiste. (Petit Cour-
tier du 15 octobre...) Blot veut dire bloc,
tac. Variante : bloquer, qui donne le sens.
Blon (Sp.), s. m. — S'emploiedans la loc. :
Paire le blou, — Bouder, montrer de la mau-
vaise humeur, ou cet abattement morose qui
annonce la maladie. Cf. Bouc, Choc.
Bloom i XMj.), interj. — Onoraatop6e
exprimant le bruit sourd d'une chute, d un
choc, d'une detonation.
Blon me, s. f. — Blutne, blonde ou Herbe
de Saint-Jean, noms vulg. du bouillon blanc.
(M6n.). Verbascum thapsus (Bat.).
Blourde (Mj.), s. f. — V. Blote. Vieille espece
de prune. Ex. : J'avons serr6 quatre boisseaux
de preunes de blourde. Cf Balourde, Jaub
B looser (se), (Mj.). v r6f. V. S'emblouser.
BlouseUe (Lg.), s. f. Sorte de blouse a cein-
ture analogue au blouson, mais a pans plus
longs. On n'en porte plus. Cf. Palette.
Blouson (Tim., Lg.), s. m. — Sorte de
blouse portant a la hauteur des reins de nom-
breux plis cousus a une bande de mSme 6tofTe
qui forme ceinture. — Tient a Bleuse, Blaude,
vxfr
Blu, e (Sp.), adj. qual. — Bleu. Le mot a
vieilli. C'est ce mot que Tangl. nous a em-
prunte\ Blue. Tres vieilli au Lg.
Bluatre, adj. — Bleuatre.
Blureau (Sh.). — Blaireau. — La piece du
Blureau, lieu-dit. || La piece oux (aux) Blu-
reaux.
Bluter, v. n. — Perdre la t§te, devenir fou.
Z. 69. V. Beluter.
B'n aise, adj. — Bien aise. J'en s6 b'n aise.
Bobane (Ag., Sal.), adj. qual. et s. — BSta,
niais. Eine grande bobane, fille b§tasse, grue,
point fine. Personnt dont la causerie donne
rennui. Syn. de Bobie. — Mot tres angevin. —
|| By. Id. — Bobias, Bobote, — bavarde sotte
et ennuyeuse. || Le masculin Boban existerait.
(Le Petit Choletais, — Propos de la Bonne
femme.) — Chose curieuse, le Russe a :
Bolvane, — nigaud, butor, mannequin.
(R. O.) Cf. Bougane, Bidaine.
Et. — Doit se rattacher a baubes, vx fr., begue,
de balbus, d'ou : baubeter, bauboyer. L'idee de
b^gaiement conduit a celle de sottise.
Bobaner (Bg.). — Ennuyer en causant.
Bobe, te (Mj.), adj. et s. — Grand niais,
sot ; abruti, ahuri. V. Ebobi. Syn. de Ebli. \\
Lue\ — Idiot.
Et. — Dans Tanc. fr., nous trouvons : bobu, qui
veut dire nigaud. — Diez le tire du lat, balbus,
bdgue, et, par ext. faible, sans intelligence. Balbus
a donn6 Baube, en vx fr. — Bobe appartient sans
doute a cette serie. — « Bober, regarder qqn ou
qqch. avec ^tonnement, pendant longtemps, d'un
airstupide. »(Or.) C'est l'angl. Booby.
Bob€ehon (Mj.), s. m. — Tete. S'emploie
dans la loc. : Se monter le bobichon, la tete.
Dimin. du fr. Bob£che.
Bobeluehe (Fu), s. f. — Fetu de paille, brin
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108
BOBI - BOEJEVERRE
d'herbe s£che, balle d'avoine ou de bl6 que le
vent emporte. Jamais Babeluche.
Bobi (grand).
Bobi.
(Sa.) Sot, nigaud. Ebaubi,
Bobillon, s. m. (Segr.) — Bonasse, bSta. ||
Bavard, rabacbeur. — V. Bobi, Boubillon-
ner.
Hist. — Mouskes, parlant de Charles le Chauve,
dit:
D'une feme ki fu gentius
Avoit un ills ki fu soutius ;
Loeys li baubes ot non,
Et sacies k'il ot cest sornon
Pour cou k'il estoit baubeterre,
Mais il n'iert fos, ne abetere. »
B«billonner, BaubiUonner. — Radoter.
Cf. Boubillonner.
Boblne (Cho.) — Fig. — Figure, frimousse.
Se dit ironiquement. Ex. : II a eine bonne
bobinc. Syn. de Trombine, Trompette, Balle,
Binette.
B«Mneor, ease (Lg.) — Celui ou celle qui
fait des bobines, de grosses fusses, pour le
tissage.
Bobotage (ou avec deux t), s. m. (Mj.). —
Commerage, caquetage, bavardage, caquets. '
Syn. de Penassage.
Bobote (Mj.), adj. q. et s. — Cancanier,
caqueteur. — Presque toujours employe" au
tem. || (Fu.) Commere jabote, jacasse, ba-
varde et sotte, vieille fille inintelligente,
bigote et mSdisante — a id6es eHroites, par-
ticulierement en religion. Ex. : Depis que le
vicaire est parti, toutes les bobottes en sont
comrae-t-a n'en sont. Syn de Berdasse,
BerdouiUe, Cacasse, Pitasse
Bohoter (Mj.), v. n. — £aqueter, cancaner,
se livrer a des bavardages pue>ils, faire des
comme>ages. Forme adoucie de Papoter. Syn.
de Racasser, Pbtasser.
Et. — Onomat. tres expressive. On entend le
bruit des levres agitees sans fin Tune contre
Tautre. A rapprocher de I'angl. to babble, merae
sens.
Boear (Mj., Fu.), s. ra.— Bocal. Syn. et d.
de Boucal.
Boequet. — Vx mot, s. m. Fer de pique ou
de lance.
Hist. — La dite lance doibt e*tre de bois d'aulne,
3ue le sergent dudit celerier fournit et pareillement
u boequet qui est au bout, avec une corde de
ficelle. . . » (Abb6 Bretaudeau, p. 64.)
Bodan (Br.). — Un veau. — Cf. Bodin.
N. — « Bodaut (de>. de bode, vache, genisse),
veau. (O Jaub.) — Bodet, petit veau. (Or.)
Bodanee (By.). — D'une bodanee, — brus-
quement. V. Bkdke.
Bode (Lrm., Mj., Fu, Lg., Sal.), s. f. —
Vache, et surtout : genisse. Syn. de Bodicke,
Tauriche, Nogeresse.
Et. — Le rapprochement avec le lat, bovem est
difficile.
Bode (Lg.), adj. qual. — Se dit du lait que
la vache donne aussitdt apres la mise-bas.
Lait bodk, — colostrum. Syn. de Moucheron,
Boucaud, Bougaud, OuUlaud.
Bodeau s,. m. — Veau. — N. Se dit a Mj.,
mais davantage dans la Varan ne et a la
Jubaudiere. Syn. de Bodin, Bodet, Noge,
NogeU — De>. de Bode. || Fu. — Nom fami-
lier sous lequel on designe la vache aux tout
petits enfants. Le cheval est un tutute, le
chien un tet&, tetais.
Bodee (de) (By.). — Brusquement. t Ce
qu'i fait, il le fait tout de bodZe. D'ou, peut-
Stre, bkdanie, bodanee. « Pouvre enfant, il a
torab6 d'une bodanee ! — On prononce sou-
vent : podanke. — V. Bkdee.
Bodele (Mj., Sal., Sh., Sp.), adj. q. —Oblique,
de travers. Chose irr6guli£re ; une assiette
bodele (ou bodelle), qui n'est pas plane et ne
repose pas d'aplomb.
N. — Au jeu de boules, on appelle : bodelle la
boule qui, par I 'usage, s'est un peu delormee.
Quand elle arrive au bout de sa course, elle ne
s'arrGte pas franchement, mais oscille et recule ou
devie (Pc).
Bodeier (Sal.), v. n. — Ne pas§tre d'aplomb.
Se dit surtout d'un objet rond ou cylindrique.
— bouteille, assiette.
Bodet. — A Cholet, un bodet est un petit
taureau. Une bode, e'est une vache accom-
pagn£e de son bodet, ou viau : « Ah ! le joli
petit Bodet ! » || Sa., Lg., — id. — Syn. de
Bodin, Bodeau, Noget, Noge. || Fu. Veau, et
non pas seulement jeune veau. — On dit
seulement : du veau a la boucherie. — Quand
le bodet est plus grand, il devient taureau ou
bouvard, s'il est male, bode, ou taure, s'U est
femelle. — « Quel age as-tu? — j'ai tous les
ans douze mois (mou§s) comm' les autres
bodets. » — « Un bouvard de valine », expres-
sion consacre>.
Bodlehe (Mj., Lg.), s. f. — Jeune genisse.
Syn. de Bode, Tauriche, Nogeresse, Tauruche.
Cf. Boudiche, Jaub.
Bodin (Mj., Gd., Br.). — Veau. Plus em-
ploy 6 que son syn. Bodeau. Cf. Boudi, Jaub.
|| Brailler comme ein bodin, — pleurer comme
un veau. || Jeune garcon un peu nigaud ot
rest6 trop enfant pour son age. Ex. : Regarde-
le done brailler, cet6 grand bodin-Xk ! — Syn.
de Bodet, Bodeau, Noge, Noget. || Boiteux (Le\)
Men.
N. — Se rappeler les vers de La Fontaine :
« Tandis que ce nigaud, comme un 6v§que asse.
Fait le veau sur son ane et pense Hre bien sage. »
|| Fu. — Se dit pour : boudin, et non pour
veau, au moins communSment. Cf. Bousine.
Bodiner (Mj.), v. n. Veler. De>. de Bodm
Boedre. — V. Lege.
Boejeverre. Tete-beche. « Deux enfants
dans le meme lit, Tun au pied l'autre a la tSte.
Ex. : Nous coilcherons les deux enfants dans
U mto« lit; on les mettra boe/toem. —
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BOErUAU - BOILLARD
109
V. BkcheveU — Cf. Bouechefarder. || Ec. —
C'est le Bkcheverde prononc6 a la mode ange-
vine.
Bteruau (Ec.), Gabriel. V. Amoure. (L'o
tr&s bref.)
Boete. s. f. — Ce nom se donnait a un droit
a payer a l'entr^e de la ville. (Prioileg. d' An-
gers. — MicN.) V. Boite des Trespasses.
Hist. — « Elle (la Confrene du Saint-Sacrement),
ses revenus, son administration, sa caisse, dite
Boete du Saint-Sacrement ou Grande Boete.
(M. Bretaudkau, p. 402.) — Sens approchant.
Bo£tte. Appat. — dont se servent les
pScheurs de raorue (et autres) — deformation
du mot anglais bait, appat. (Le Temps du
25 mars 1905.) — Employe par les pScheurs
d' Angers.
Et Hist. — Bete (bait), amorce, appat, de
Tisland, bait, nourriture (Bayeux, Guernesey,
Jersey), d'ou Bfiter :
t J'b6tais hier, d'un long brin d'verm
Un d'mes haims, au large d'Herm.
(Diet, franco- nor mand. — Moisy.)
Bceuf.. — Ce mot s'emploie souvent a Mj.,
Ec, Fu. comme une sorte d'adj. avec le sens
de : 6norme, immense, tr6s grand. Ex. :
J'avons ieu ein plaisir bceuf. N. A. Mj on fait
sentir l'f au sing., mais non au plur. ; a Tim.,
c'est exactement le contraire.
•N. — Noms de Boeufs. — Baladin, Bas-blancs,
Blond, Blondiau, Bouchard, Brun, Brunot, Caba-
ret, Chardounet, Compagnon, Eveilte, Fauviau,
Frise\ Fromentin, Labouroux, Marin, Marjolet,
Matelot, Merlet, Moureau, Noiraud, Pigeon, Rejoui,
Roussot, Taup6 (Lg.) — Fu. — Apijon, Cholet,
Marich£ou (mar^cnal), Mouras, Nobiet (noblet),
Ombiet. Rondeou, Tartare, Verbiet, Vermoit (vers
moiT). On cfcante :
Les gars de la campagne '
Sont sots comm' des pegniers ;
Sont pas comme kiaux des villes
Qui ou fontsan(s) ou d'mander.
Refrain **
Ombiet, Verbiet,
Rondeou, Apigeon, Maricheou,
Tartare et Nobiet,
Moureau et Cholet,
Ah ! ah ! mes valets (...
Bceuf ville* (Mj.), s. m. — Bceuf promeng
par la ville au son de la viole.
Hist. — « Boeuf vk>16 ou vielte. Jeu d'enfants qui
font promener un de leurs camarades ornd de
rubans, a 1 imitation des bouchers d' Angers, qui
menent par la ville un bceuf ainsi par£ pendant les
jours gras. » (M&nage.) — « Et, attendu que la
vache k not re cousin Bouzique est la plus grasse,
l'avons declare boeuf viite. » (Arr6t6 tres connu
d'un ancien maire de Dun-le-Roy, Cher. — (Lap.)
Bogasse (Ec), s. f. — Ligne de fond emm£-
\6e par une anguille de maniere a former une
sorte d'6tui, de bogue. — Bo se prononce BoL
D'ou Bogasser, Debogasser, Embogasser.
Bogasser (By.), v. n. — Action d'emmeler
une ligne.
Bograin. — On prononce : bougrain. Grain
recouvert de la bogue ou enveloppe non trie*e
(Sg.) non vente* ou vanne\ Syn. de EnchapL
Boguet. — Vase en fer blanc servant a
remplir d'eau une barrique (MAn.). || Syn. du
fr. Bogue, cosse de l£guraineuses.
Bogallle (Mj.), s. f. — Cosse de pois, de
haricot, pellicule de grain de raisin. || Peau
qui forme l'enveloppe de la partie farineuse
ae certaines graines, des haricots, par ex. :
Je vas purer les pois pour outer les boguilles.
|| Humeur chassieuse des yeux. (Segr. M6n.)
Boguille, eux, onx. — Person ne qui a les
yeux chassieux. « Elle a les yeux boguiUoux. b
— « Si on essuie de pareils yeux, on dit qu'on
6te son luminaire. » (M£n.), Segre\ Syn. de
Besilloux, BiroilU.
Bogulneries (Ag.). — Choses insignifiantes.
Tout ca c'est des boguineries. Prononciat. de
Bodineries.
Bohalee (Lg.), s. f. — Rafale. Ex. : II est
venu ine bohatte de vent qui a tot 6g&pU les
pirons. Syn. de Bouillard, Hale, Bo u hale.
Et. — Semble form6 du montj. Hale, avec un
pre7. Bo dont je ne vois pas Porigine. — Faut-il en
rapprocher le nom de La Bohalle, bourg tres ventf,
au bord de la Loire ?
Bonn, adj. q. — Borne\ bobia (Seg., Cso.).
V. Bobe.
Boieasse (Mj.), adj. qual. — Boiteux. V.
Boicasser.
Boicasser (Mj.), v. n. — Bolter tegerement.
V. Boitouser. Pour Boitasser, de Boiter,
Boidre (By.), s. m. — Faire du boidre. V.
Boille.
Bole-bee (Mj.), s. ra.. — Syn. de Boie-
goule. || Fu. Tr6s employ^. || By. Prononc.
Bo6e-bec, pour Baye-bec, b£e-bec. D'ou :
Boeyer : — R'garde-le done comme i baye
(bo6e, boeye) la goule ! a-t-il Tar bobiau
(bobia). V. le suivant
Bole-goole (Mj.), s. m. — Celui qui tient la
bouche entr'ouverte, d'un air niais ou curieux.
|| Curieux, indiscret, badaud. — Syn. de
Boie-bec t Bdillaud, B&ille-bec, Gobe-chuchon,
Gobe-itron. *
Et — Boie est pour Bee. Forme du v. Boyer et
de Goule. — L'angl. a le mot Bayard, gobe
mouches.
Boiguet (Boguet). — Graine non tir6e de
sa galne. Z. 124.
Bolinge (bou6e-linge) (Mj.), s. m.— Sorte
d'6toffe grossiere, serge dont la chalne n'est
pas crois^e. || Fu. Prononc. Bou6e-linge.
Droguet ; ne s'achete plus, done ne s'emploie
plus qu'en parlant des choses et des gens d'il
y a 40 ans.
Boillard (PL), adj. q. et s. m. — Qui a un
gros ventre, ventru. Syn. de Abeillaude, Abe-
zardi, Bezard. N. Ce mot doit 6tre le mSme
que le Boillard ou Boyard (tonneau) de Mj.
— Rappelle Mirabeau-Tonneau). || (Mj.)
Tine, sorte de tonneau dont un fond est
ouvert et qui, muni de deux anses, sert aux
macons a porter de l'eau. — De>. de Boille.
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110
BOILLE - BOIS
Boille (PL, Mj., Ec), s. f. — Ventre, be-
daine. — || Qqf. masc. — Le boille (Tune
seine, — ventre ou poche que forme une
seine quand on Yessawe. || Ec. Quand dans
un filet, une senne surtout, une nappe, un
nappereau (tramail, trois-mailles, servant a
revoyer), par suite de la presence d'un corps
stranger, corame une petite branche, des
mailles se prennent, se melent, on dit que
l'engin fait boille, fait du boidre. V. Tramail,
|| s. m. Bulle d'air qui vient crever a la surface
de l'eau. Faire un boille, se dit d'un poisson
qui laisse 6chapper une bulle d'air laquelle
vient crever a la surface, — ou qui fait un
remous violent de l'eau, sans sauter.
E. — V. BeilU, dont ce mot n'est qu'un doublet
com me Aboille Test de Abeille. — Un Abeillaud est
une guepe, un frelon, ainsi dit de son gros ventre. —
L'angl. a Boil, furoncle, qui est le meme mot.
Hist. — En Nivernais, Beuille ; une grosse
beuille. — Boille, visceres des animaux. — Anc.
dialecte normand : buille, buele, boels, boele — se
dit aussi de Thorn me, d'ou Eboiler. — Angl.
Bowels.
— « En airons-ju des vitailles
Quand i viendra l'mardi gras !
Sus les rignons, bus les bouailles
Veyous ! Y en a-t-i du gras !
(Diet, franco-normand. — Moisy.)
V. a Beille la citation de O. C. Buchkb.
BolUhe (Mj.), (bouee-lo-be), s. f. — Plante.
V. Folk-Lore, in. Elle 6garait ceux qui mar-
chaient dessus. Syn. de Herbe a la ditourne,
H. toumante.
Bollobe, ee (Mj.), adj. q. — Qui a marche*
sur la Boilobe.
Bolras (Mj.), s. m. — Buvee, boisson pr6-
paree pour les pores. Der. de Boire, subst.
Bolre 1 (Mj.), s. m. — Boisson pr6par6e
pour les pores. Melange d'eau chaude, de son
ou de choux, de porames de terre. C'est le,
v. fr. employe comme nom. V. Boiras.
Bolre * (Mj.), v. a. et n. — Faire eau, en
parlant d'un bateau. Ex. : Noutre futreau
boit comme un punier. || Sp. Fig. Le soule
boit, — le soleil est voile, 1 air etant charge
de vapeurs condensers qui donnent a l'astre
un aspect blanchatre et terne. Cest un signe
de pluie. || Fort de boire I — difficile a croire.
A Mj. : fort de bois. || Boire sus. . ., boire une
infusion ou une decoction de. Ex. : Faut
boire sus le fumeterre || Boire sus le cotillon,
— se faire payer a boire par les galants de
ses filles. — || Y a a boire et a manger, — il y
a de tout la dedans.
Conjugaison :
Ind. pres. — Je bois..., je boivons, ou je bu-
vons ; v. boivez ou v. buvez ; ils boivent ou ils
buvent.
Imparf. — Je boivais ou je buvais, etc.
Impe>at. — Bois, boivons, boivez.
Subj. pres. — Que je boive ou que je buve, etc.
Au Lg. : Que je boije, etc.
Part, pre*. — Boivant ou buvant. (Pour Mont-
jean.)
Dans le Choletais et a St-Augustin, la 3* pers. du
plur. du pres. indie, esti ils boivont ou : Us buvont.
Subj. — Que je boije..., que je boijions, que
vous boijiez, qu'ils boijiont, ou boijiant
Et. — Du L. bibere. — Hist. « Les mouvements
2ue fait la langue musculeuse, lorsque le boire
essus coule. » (Kab., P., v, 43, 572.)
Boire 3 (bouee-re) (Mj.), s. f. — Sorte de
petit lac ou lagune forme" dans une valine par
l'afTouillement des terres que le flot d'eau,
provenant de la rupture d'une lev6e a empor-
Ues au loin. || Petit bras de Loire, souvent
fernae* en amont par des terres d'alluvion.
— On dit aussi Boireau, pour : petite boire.
— N. Tels sont les sens exacts de ce mot que
le fr. a emprunte" a notre patois, et que beau-
coup d'auteurs emploient sans le bien com-
Erendre. — || Trou servant d'abreuvoir (Sal.,
ue). II Fosse s^parant les prairies qui bordent
les rivieres. (Segr. M6k.). — Exemple : La
Boire de Juigne\ La Boire d'Anjou. V. Foik-
Lore, xi a.
Et. — B. L. Borra, creux plein d'eau. De la
mgme famille que le provenc. Bouiro, bief de mou-
lin.
Hist. — « Accord entre les moines de 8aint-
Maur et ceux de Saint- Aubin sur la propriety d'une
boire dependant de Saint-Remy, « quamdam
beram quae currit per insulam quae dicitur Sancti
Mauri (1110-1130). >Inv.Arch., H, I. p. 63, col. 2. —
« L' Official d'Angers notifle 1' accord conclu au
sujet du pont Sur la boire de Coutances, « facere et
tenere in bono statu pontem super bera pratorum
de Coustances. » (1276. — Id. ibid., p. 144, coL 1.)
— « Chascun pes-cheur escenant sur la turcye
(lev6e) de la boyre doibt demander conge de ce
faire. • (1561. — Id., n, Sup pi., p. 58, col. 2.) —
« Le tout renferm6 entre le bras de la riviere de
Loire et la pescherie ou boire du Chapeau. » (1788.
Inv. Arch., O, p. 16, col. 2.) — Baron nie de Cha-
lonnes-sur- Loire. — La boire ou p£cherie de
Caille... Temporel de l'ev$ch6 d Angers en
1783. — A. h. t m, 431. — « Lore pissa si copieuse-
ment que 1' urine trancha le chemin aux pelerins, et
furent contraincts passer la grande boyre. » (FUb.,
G., I, 38, 75^
Boirichon, s. m. — Un roitelet, un berrichon
(Li., Br.). || Sal. Bouerichon. V. Bourrichon.
Bolrie (Mj.), s. f. — Action de boire. Ex. :
Queune boirie que n'on fait par cete chaud-la !
Bois (Mj.), s. m. — Fig. Bien porter son
bois, etre bien conserve. On dit d'un vieillard
encore vert et alerte. II porte ben son bois.
V. Diroger. \\ Fort de bois, — incroyable,
invraisembiable ; raide, s6v^re ; difficile a
admettre ou a excuser. Cf. Boire*. Syn. de
Violent. \\ Etre du bois dont on fait les flutes,
— se plier a tout, n'avoir pas de volonte. On
dit, dans le m§me sens : dont on fait les
vielles (Lg.). || A La Varenne, on donne ce
nom aux principales cartes du jeu de Trois-
sept. Syn. de Boises, Buches. \\ Faire deux
bois (Lg.). Se dit d'une cheville qui, au lieu
de pen£trer dans le trou qui lui est destine,
s'engage dans I'interstice du tenon et de la
mortaise. La chose arrive quand la cheville
a trop de tire. Langue des charpentiers. || Fu.
Petit morceau de bois* t Va done me qu'ri
un bois que je fasse eine chuille.
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BOIS-BLANC - BOITAS
111
Bote-blane, s. m. — Nomgeneriquedetous
les arbres a tissu tendre et teger ; saule, peu-
plier, tremble.
Bote-de-ehien, s. m. — Nom vulgaire du
Cornouiller a rameaux rouges et fruits noirs
violet. (M4n.) Cornus sanguinea. (Bat.).
BoU-doox s. m. (Mj.). — R^glisse.
Bols-de-rime (Lg.), s. m. — J)ouce-amere.
Et. — Ainsi nomme, probablement, parce que
fr^quemment la plante tapisse les barges de fagots.
V. Rime.
Bote- de- traits (Lg.), s. m. — Palonnier. Syn.
de Bat-cul
Boise (boue-ze), s. f. (Mj., Sal.). — Arele
de poisson. Syn. de BaUe, Borde (Sp.). || Lg.
Grain de poussiere, tetu leger. Ex. : J'ai eine
boise dans mon zyeux. Au Lg. — J'fi ine
boise dans n'in zyeux. — Un enfant qui a
envie de dormir dit : La boune femme me
fout des boises dans les yeux. (Syn. de* Bour*
rier et Babelucke), Tim., m§me sens. || Farce,
plaisanterie , gaudriole. Ex. : II tourne tout
en boises. || Au jeu d'Aluettes, ce sont les
quatre cartes qui se suivent comme valeur,
les cartes dites d'aluette. Ce sont done : le
grand et le petit neuf ; le deux de ch§ne et le
deux d'ecrit. On les appelle aussi Doubles as.
|| Au jeu de Trois-sept, on emploie egalement
ce nom de Boises pour designer les cartes
marquantes ; mais on les design e aussi sous
le nom de Bois, ou Buches.
Et. — Du fr. Bois. Le raeme que le Boise de Mj.,
mais dans un autre sens. — V. plus haut.
Bctele (Tim., Lg.), s. f. — B6si, petite poire
demi-sauvage. Syn. et d. de Besie.
Et. — P.-6. du mot : bois. La boisie serait la poire
des bois.
Boisller (Tim.), s. m. — Poirier demi-
sauvage qui donne des boisies ou besis. Syn.
de Besiquier, Poirasse, Poirassier. Cf. Cassiier.
de Cassis.
B«te-pnnate, s. ra. — V. Bois-de-chien
(M*N.).
Btte-gangnlH, s. m. — Id. (M£n.), Bat.
Bois8e.. — V. Aluettes. Moyenne carte a ce
jetr. II y a des petites et des grandes boisses.
(P. Extdbl). V. Boise.
Boissean, s. m. — Chasser au boisseau, ou
Pannetonner (Mta.). — || Mj. Double deca-
litre. Syn. de Double. || Mesurer a son bois-
teau, — apprecier a sa propre mesure. —
Et. douteuse. || V. Boissid au F. Lobe, ii.
Boisselee, s. f. — Unite de mesure agraire.
A Mj., la boisselee est de 15 a Tbectare, soit
de 6 ares, 66 centiares. — A Sp., il y a deux
boisseUes ; la grande boisselee, dite aussi :
ancienne boisselee, de 12 a Thee tare, soit de
8 ares 33 cent., et la petite boisselee, dite
aussi, probablement dela raaniere de la mesu-
rer, boisselee a la chalne, de 18 a Phectare,
soit de 5 ares, 55 cent. On se sert indifferem-
ment de Tune ou de Tautre. A Auverse, il y
a aussi deux boisselkes en usage ; la grande,
de 10 a Phectare, soit de 10 ares, et la petite
qui est la meme qu'a Montj.; seuleraent cette
aerniere est peu usitee. || Au Long., la bois-
selee est de 10 ares. || A Brissac, 6 ares 60 c.
|| A Dou6, 4 ares 40 c. — On voit que cette
valour est tres variable, m§me autour d' An-
gers, comme celie de Tarpent, du journal
(journau).
Et — Primitivement. ce qu'on peut ensemencer
avec un boisseau. — « Boesseree. Mesure de terre
qui produit ou rend au proprielaire ou seigneur un
boisseau de grain. Boicellus. » D. C. — Hist. « Je
n'av6 pu qu Tune oucbe de 14 boicctees, fermee de
murailles. » (A. d'AubignA, Baron de Foeneste.)
BoJsselle, s. f. — Autrefois Bussel, instru-
ment de pSche ayant quelque rapport avec le
boisseau. — On dit BosseUe.
Et. — Boicellus. Bocella. D. C. — Hist. « Pour-
ront adjoindre boussel d'osier du moule que entre
deux verges Ten puisse partout bouter le petit doit,
tant comme l'ongle se porte. » — t Uii bateau
d'osier nomm£ Bousseau, ouquel avoit certaine
quantity de poisson. » D. C.
Bolsseou (Fu.), s. m. — Boisseau. — Est
maintenantsvn. de double-d6calitre. « Pochee
de six boissiou (x) », individu grognon et
nice. Nice-poche. « II est nice comme eine
pochee. »
Bliss on * (Sp.), s. m. — Bois d'une faible
elendue. || Tf., Lg. — Buisson. || Cf. Nom
de famille.
Et. — De buis, buisson? — Hist .:
— « L'escu ne f u mie de tranble . . .
Ne de boisson estoit-il mie,
Ainz fu faiz d'un os d'olifant »
— c Aussi pris comme lievre en boisson. » L. C.
Boisson l (Mj., Sal.), s. f. — Piquette qui
s'obtient par la maceration et la fermenta-
tion de certains fruits sauvages, notamment
les prunelles, les porames et poires sauvages,
les cormes,etc., ou avec le marc de la vendange,
dans de Teau. || Se boissonner ; boi'e avec
exces, s'enivrer. (Guill.)
Hist. — « Duabus pipis vini et una pipa de
boisson, seu brevatge. (Texte du XV s., cite par
D. C. V° Beuvenda.)
Boisu (Mj.), adj. q. — Boise\ || Ligneux,
boiseux.
Boisure (Mj.), s. f. — Boiseries, revete-
raent en bois, lambris. || Fu. Emboisure.
Hist. — « Avec le couvercle, la ferrure, le tapis,
la boessure, le cadre dore\ » (1734. — Inv. arch. S.
8., E, p. 161, col. 2, haut.) — « J'ai fait commencer
le lambris et boisure du cost£ du Midi. » (1762. Id.,
E,n,p. 268, col. 2.)
Boltas (Mj.), s. m. — Piece de bois que les
mariniers arcboutent a Tangle inferieur de la
voile, au point d'attache de Yecoute, pour
faire prendre le vent.
N. — On cite encore ce couplet d'une vieille chan-
son de marinier :
Allonge 1'ecoute, pese la marne,
Prends ton boitas de galarne,
Boute bas le brai,
Porte la bouline a l*6tai.
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112
BOITE — BOMBE
Boite (partout), s. f. — Boisson (Oi tr£s
bref). Ce mot est francais. Z. 171 (Ec).
Pron. Boete. || Adj. qual. — Un peu ivre. —
Qqf . boisson faite avec le marc de la vendange
mouille d'eau ; — unc deuxi&me cuv6e que
Ton sucre. — Mais a Vihiers, Martigne\ etc.,
c'est du vin d'abondance, provenant d?
c^pages Othello, Folles- Blanches, Gros-Plant,
de 4, 5, 6 degr6s, 7 en 1904, produisant beau-
coup. Vin de manage. Ce n'est pas non plus
1$ Rouget. || Fu. Id., et Ivrognerie. « II est
mort par la boite. »
Et. — De : boire. — « On disait : boitte du ciel,
pour nectar : « Quel vin est cecy T De quel vignoble
est-il? Est-il corse? Est-il greet Est la boitte du
ciel. » (Merlin Coccaib. — L. C.) — « Leur boitte
fut en tirelarigots, vaisseaux beaux et antiques, et
rien ne burent, fors oelaiodes, breuvage assez mal
plaisant en mon gout ; mais en Lanternois, e'est
lottejdeifique. » (Rab., P., v, 33 bis, 554.)
Boite (Mj.), s. f. — Ironiquement Bouche»
Ex. : Forme ta boite, — ferine la bouche.
tais-toi. !| fitablissement du patron, atelier,
dans la langue des ouvriers. Cf. Bahut. \\
Maison, usine, college. Ne se dit qu'en mau-
vaise part. Syn. de Turne. || Salle de police,
prison. — Syn. de Bloc, Clou, Ours, Hosteau.
II a attrape* quatre jours de boite
Et. — B. L. buxida, poxides, d'ou boiste, et
boistia, boissa. (Lrrr.) — Lat. pop. buxta.
Darm.)
Boite (Cho.). — Mouille. « Oh ! la bougre
de quenasse ; y s'en sont tertous venus boitte
jusqu'ou genou ! »
Boitte (Mj., Fu.), s. f. — Le contvnu d'une
boite. Cf. Verrke, Tasske, etc. Ex. : J'ai fait
partir la moiti^d'eine boitie d'allumettes pour
faire ^prendre mon feu.
Bolter (se) (Mj.) v. r6f. — S'enivrer se
pocharder. Syn. de se Cuiter. Der. de Boite.
Bolter 1 (Mj. Sp. Lg.), v. a. — Munir d'une
botte, ou douille d'essieu, le moyeu d'une
roue.
Bolter ■ (By., Zig. 185), v. a. — Frapper
avec un baton, donner une volee de bois vert.
Prononc. Bo-ater. Syn. de Feurter, Scionner.
Et. — Der. du fr. bois.
Botte-a-rae (Sp.), s. m. — Individu bolteux.
Boltier (Sp., Lu6), s. m. — Bucheron, bo-
quillon. || Lg. — Boitiers s. m. plur. — Fer-
miers habitant la region N. E. de la commune,
e'est-a-dire la region des bois dSfriches. ||
Facteur boitier, qui leve les lettres d^posees
dans les boftes.
Hist — t 1706, 21 juillet, sepulture de Michel
Briand, boitier, decide a la teste du bois ou il tra-
vaiUoit. » (Inv. Arch., E, in, 326, c. 1.)
Boltonser (Mj.. Lg., My.), v. n. — Boiter
legerement. De>. de Boitoux. Syn. de Boi-
casser, B leaner. || Fu., id.
Boltouserie (Lg.), s. f. — Boiterie.
Boitoux, se (Mj., Lg., Fu.) adj. q. — Boi-
teux. V. Bouktoux.
Bolt-sans-soif (Mj.), s. m. — Ivrogne, bibe-
ron.
Boitnrailler, v. a. — Boire avec exces. Syn.
de Bervocher. || By. — Expression tres fre-
quemment usit^e (comme la chose designee),
boire et boire encore, pour le plaisir de boire.
— a Qu'ont-ils et£ faire a la foire? — Ren ;
ils n'y avaient qu'faire ; ils ont boUurailU
tout le temps et sont r'venus le soir brules.
(Test tout ce qu'i y ont vu »
Boiture,fs. f. — Boisson. || Tan humide
place dans un baril pour tanner les filets des
pecheurs. (M4n.)
Hist — Nous y ferons male chere,
Puisque bo is tare y est si chere.
(Villon, Grand Testament.
• c Mais las ! Phoebus a la barbe doree
Voyant d'enhaut que son eau voulois prendre
Pour en gouster, sans plus m'alla deffendre
Et prohyber le goust de la boyture.
G.-C. BuCHEB, Prolog., p. 77.
— « Francois !**, visitant Angers, trouva sur son
passage une statue de Bacchus, en juin 1518 :
« Le dieu Bacchus, grand ami de nature,
A tous pions, vrais zglateurs de Tins.
Fait assavoir qu'aux coteaux angevins
II a trouv6 la source de boisture.
(Cite par Mfe.)
Solvable (Mj.), adj. q. — Buvable.
Boivant (Mj.), part. pr. — Buvant.
Boiveux (Mj.), s. m. — Buveur. Ex. : Ein
boiveux de goutte, c'a bentout le corps brule
comme eine savate. — || Fu. — A Saint-
Laurent-des-Autels : Beuveux ou Beveux.
« Y a trois (troufi) beveux qui se sont neyes
dans ma fousse. »
Boivons-ez (Mj.), v. a. — Buvons, buvez ;
l e et 2 e pers. plur. indicat. et impe>at pres.
de Boire. On disait jadis : beuvons, beuvois,
q. v. beuviez, beuvant.
Hist. — Boivons les ondes sacrees
Consacr6es
Au dieu qui nous poinct le cuc.r.
— Du bon Rabelais qui boivoit
Toujours cependant qu'il vivoit
(Ron8abt, cite par Jaub. a Beuver).
Bole (Mj.), s. f. — Bol, coupe sans anse. I
Doubl. du mot fr.
Bolee (Mj.), s. f. — Le contenu d'un bol.
Syn. de Moque.
Et. — Angl. Bowl, jatte, — p.-e\ du celt. gael.;
bol, boil, coupe.
Boliere (Sal.), s. f. — Sorte d'oreille en
osier par ou Ton accroche la portoire au bat
— V. Belikre.
Bolln (Sal.), s. ra. — Le pinson. V. Bidon.
Bombe (Mj.), s. f. — Bombance, noce. On
dit : Faire la bombe, Stre en bombe, parti en
bombe. De la le mot fr. Bombance (a moins
que bombe n'en soit un diminutif.) — \.
Brindezingue, Guinguette, Cigale, Berdin-
daine, Ragalage, Dkvarine, Portemine, Riole,
Bombine.
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BOMBfi - BONIQUE
113
Et. douteuse, Raynouard tire Bombance du lat.
mpa. — Dlez, de Bombus, bruit, fracas, dans le
os de vanterie, bombicus se trouvant en efTet
ec le sens de : fastueux, d'ou : faste, orgueil,
and appareil, puis, dans le langage actuel, large
pas. — Hist. « Perrin Rewerdi appela ledit
)ullart... garcon bobencier et orgueilleux (1383).
D. C.)
Bomb* (Mj.), adj. q. — Bossu.
Bom bine (Lg.), s. f. — Syn. de Bombe.
Bonnie (Bg.). — Grosseur provenant d'un
mp de poing. Gf. Mobule.
Bon, bonne, adj. qual. — A Sp. le temin.
>ti?otme||(Mj.)s.m.Lebon,l'amande; engi-
rt la partie bonne a manger d'un fruit. Un
3n de nozille aumilre. (Fu.) || De bon, pour
8 bon, se>ieuseraent. || Pour tout de bon, —
•es se>ieusement. || A bon, agr6ablement.
e s'emploie que dans l'expression sentir a
m, avoir une odeur agrlable, sentir bon.
ix. : Cet6 bouquet la sent ben a bon. || Le bon
e l'eau, le courant principal, le chenal le plus
rofond pour le passage d'un bateau. V. Toil-
er, Coublage, Touille, Meilleur. \\ Bon a bon,
faut §tre bon avec ceux qui sont bons. || Par
ntiphrase : Qa. pue bon, cela sent bon.
Hist. — < Bien la trouva-t-il, sentant a bon et
•es bien parfumee. > (Brant., D. G., 144, 38.)
Bonasserie (Mj.), s. f. — Bonte\ double
'une simplicity trop grande, pouss^e jusqu'a
I betise. Cr6dulite\
Bonassler (Mj.), adj. q. — Bonasse. Syn.
e Boniface,
Bonbon-notr (Mj.), s. m. — R6glisse. Syn.
e ReguUisse, Erguilisse.
Bon-ehreUen (Poires de).
Et. — Selon une opinion se>ieusement accredi-
?e, ce nom^vient de Francois de Paule, dit : le 4 bon
hrelien, qui apporta ces poires d'ltalie en France.
&HEL.)
Bonde, s. f. (Fu.). — C'est le bouchon
'6toupe que Ton met au bout d'un morceau
e sureau vide" de sa moelle, pour faire une
ute. V. Poussoui, Flute.
Bondoe (Lp.), s. f. — Bataille, combat,
change de horions, ractee. Syn. de Bucherie,
*leumU, Flopke, Roustke, Epluchee. —
r . Bonder.
Bonder (Lp.), v. a. — Battre, gourmer.
ouer de coups. Syn. de Rouster, Frous-
*r, Lauder, Latrer, Fldper. || Donner un coup
e pied dans le derrtere ; Attends un peu, je
as te bonder f
Bondereau (Mj.), s. m. — Petite bonde,
ros bouchon avec lequel on ferme le trou
ratiaue au fond d'un fut pour y insurer la
anneile.
Bon-dlt-on (Bz.), s. m. — Qui n*a pas
'opinion fixe et 6coute volontiers les dit-on.
►endant la pe>iode electorate, chacun 6met
t>n avis ; un 6lecteur, plus prudent, dit : Oh !
^oi, je suis un bon-dit-on. — (Graphie
jpproch^e.) '
Bon dree (Mj.), s. f. — Personne replele
London. Ex. : Queune grousse bondree que
cete* fumelle-la ! Syn. de Trouille.
Bondrollle (Tim.), s. f. — Espece de grosse
prune rouge a noyau adherent, et de qualite
tres inferieure. Ex. : J'avons mang6 des bon-
drollles. (Prononc. bondro-ille.)
Bonfa, s. m. ou Bluet. V. Barbeau. (M£n.)
Je trouve dans Batabd : Bonnes femmes ;
Aquilegia vulgaris.
Bonhomme (Mj.), s. m. || Vieillard. \\
Bonhomme de la leune, ou de la lune, homme
charge" d'un fagot d'6pines, dont les gens de
nos campagnes croient d^couvrir la silhouette
sur le disque de la lune : c'est l'ombre des
montagnes du satellite. || Genou, mot enfan-
tin. || Partie du fond d'unebouteille de verre
qui fait saillie a l'int&rieur. Ex. : II l'a vid6e
i'usqu'au bonhomme. N. A Sp. on dit : Boun-
lomrae. || Lg. Sorte d'orchis. Syn. de Bon-
homme-grille. || Gros nuage noir, cumulus. ||
Senecon jacob6e. Bat. || CrSpide, Syn. de
Grimpard, Cocheu || Tim. Boule que forme le
chapeau d'un champignon qui vient de sortir
de la terre avant son 6panouissement ; par
analogic avec bonhomme (genou). Syn. de
Clonereau. N. Le plur. est Bonhommes et non
Bonshommes. Cf. Monsieurs. || Lue\ — Les
bonhommes, les gens. « Allez qu'ri les bon-
hommes.
Et. — II est a remarquer que les differents sens
6num6res plus haut s'enchalnent en une sene abso-
lument logique. Les vieillards ont, ou sont censes
avoir cette bonhomie que donne l'experience de la
vie. lis sont chauves comme un genou, et c'est une
comparaison proverbiale. Enfln Ta saillie inte>ieure
d'une bouteille rappelle elle-mdme la forme du
genou. || Le pat. norm, a Bouon n'homme, *rcs
nuage moutonneux*
Bon homme-4e- riviere, s. m. ou Menthe
aquatique. V. Baume d'eau, ou marule blanc,
aussi : grand bonhomme. (M4n.) — Marrube
(Bat.)
Bonbomme-grUle (Lg.), s. m. — Espece
d'orchis, assez semblable a la pentecoute (Ec.
Pentecdte), mais plus petit. Les feuilles ne
sont pas tach£es de noir ; les fleurs, petites,
blancnatres et tiquet£es de noir sont tr6s ser-
ies tout le long de la hampe. On l'appelle
aussi simplement : bonhomme.
Bonhommias. — Homme de peu d'impor-
tance.
Hist. — < Or, vien ca, petit bonhommiau. »
(Passion. — XV, Dabm.)
Boniface (Mj.), adj. q. — Candide, ing^nu,
bonasse. Syn. de Bonassier.
Bonifaeement (Mj.), adv. — Avec une sim-
plicity qui confine a la niaiserie. Ex. : II a cru
ca doux comme du lait, tout bonifacemenL
Boniouard, s. m. — Vieux. V. Bonique.
(MtK.)
Bonioue, s. f. — Vieille. Terme faubou-
rien : Remouche done la bonique », regarde
done la vieille. (Mbn,)
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BON-JfiSUS - BORBE
Bon- Jesus (Lg., Fu.), s. m. — Statue ou
image de sainted quelconque. || Faire bon ;
Jesus, geste de priere, joindre les mains.
Bon jour (Mj.), s. m. — Visiere d'une cas-
quette. Syn. de Lisiere. || Interj. Bernique !
Ex. : II crayait ben prendre la pie au nid ; oui,
mais, bonjour !
Bon-moyen. — Fortune, richesse. II a bon
moyen de payer.
Bonne. — Se prononce : bon-ne, la pre-
miere syllabe tres nasale, comme dans : bon-
der, et non bonne. — Mais nona Mj. (Z. 139.)
De mfime : une se prononce un-ne, et non
u-ne (Louroux-Beconnais.) — A Sp. et a
Tim. Boune. || Servante. || Maitresse, belle,
bonne araie. Ex. : II va se promener avec sa
bonne. Syn. de Pritendue.
Bonne-amie (Mj.), s. f. — Maltresse. Syn.
de Blonde. Ex. : II est a voir sa bonne-amie.
Sou vent on dit simplement : sa bonne.
Bonnedn (Mj.), s. f. — Ne s'emploie que
dans la loc. A la bonneda, a la bonne-fran-
quette.
Et. — Cette locut. n'est autre que la loc. ilal.
Alia buona, transported toute vive dans notre
patois mj. et deflguree par la prononc. locale.
(R. O.) Je pensais, moi : A la bonne dame (la
8ainte Vierge). Cest l'idee du O Jaub. — De
Montbsson : « De deux petite membres de phrase :
« il est tout a la bonne, da 1 » on n'en aura fait
qu'un : « il est tout a la bonne da. »
N. — M. R. Onillon maintient son 6tym. :
« Lorsque je signale des rapprochements avec les
a utres langues, je n'entends pas dire, en general,
3ue notre patois ait fait a ces langues des emprunts
irects. Cest meme souvent le contraire, en parti-
culier pour l'anglais, qui doit a notre patois angevin
au moins une centaine de mote importes par les
Plantagenets et leur suite. A la cour de ces rois, on a
parte le francais (aneevin) pendant deux siecles.
Mais il n'en est plus de mdme pour l'italien. II
faut bien savoir que le comte Ren6 de Montjean
fut, sous Francois !•% marechal de France et gou-
verneur de Milan pendant de longues annees. On
s*explique alore cette importation directe de locu-
tions et de mots italiens specialement dans le patois
montj. — Et puis les dues d'Anjou furent rois de
Sidle. (R. O.)
Bonne-fomme (Mj.). — Sage-femme (Les
Anglais disent : Good wife). || Lg. Petit tas
de loin a derai sec que Ton forme sur le pre*
pour acbever la dessiccation. La bonne-femme
est plus petite que la veille. Syn. de Beulot.
Cf. Bonhomme, gros nuage dont la forme rap-
Pelle celle de ces tas de foin. || Bonnes-femmes.
lantago lanceolata, herbe au charpentier ;
tige seche et nuzueuse. Herbe a cinq cdtes,
tfite noire, oreifie de lievre. Ces noms se
donnent aussi a Tancolie vulgaire (M6n.).
Aquilegia vulgaris (Bat.).
Bonne-Louise (Mj.), s. f. — Ou Louise-
bonne, sorte de poire. || By. Cest Bonne
Louise d'Avranches.
Bonneron (Fu.), s. m. — Pour Bonnet-
rond ; coiffe des femmes marines ; oppose a
Coiffe A tuyaux. Mauvaise graphie.
Bonnes, adj. f. — Dans la loc. : Faut qt
seye dans ses bonnes / s. ent., journees,
faut qu'il soit bien dispose.
Bonnes-graces, (Mj.)s. f. pi. — Dans les lits
Fange, on appelait ainsi deux rideaux plao
a la t§te du lit et qui ne se repliaient pas.
Bonnet (Mj.), s. m. — Bonnet a trois pieo
— petit bonnetfd'enfant. || Prendre son J
rouge, — rougir de confusion, de bonte. Syi
de Piquer un feu, un fard, ein soleil. || Prendi
sour son 2?., — imaginer, forger de tout*
pieces, inventer. || Avoir la tete pros du B
— §tre capricieux, colere, emporte, violent.
B. a bouse (Lg ). Cest le petit bonnet a fon
plat, a brides pendantes, que le commerce
Eartout repandu et que portent toutes H
onnes et les jeunes ouvneres. Le nom fa
image. V. Bouse. || Sp. B. rond, coiffe
tuyaux. Syn. de Volant. Cest le contrail
au Fu. V. Bonneron.
Et — « C'6tait certain drap dont on faisait d<
chapeaux ou habillements de teste qui en ont n
tenu le nom et qui ont ete appeles bonnets* de m^m
que nous appelons d'ordinaire castors les chapeau
qui sont faite du poil de cet animal. (M. de Casi
neuve. Cite par Menage.) — Hist. « Un chapelc
de bonnet en sa tdte. » (G. de Lobris.) Nom d
famille frequent
Bonnet-pique (Mj.), s. m. — Sorte d
bonnet ou serre-tdte de linge que les femme
portaient autrefois sous la tavoyolle et qui i
raSme surv£cu assez longtemps a cette de?
niere.
N. — Le bonnet pique" enveloppait et cachai
complement les cheveux, que les femmes, autre
fois, auraient consider comme une honte de laissc
voir, mfime sur le front.
Bonoite (Bg.), s. f. — Bonne femme.
Bon-sang (Mj., Fu.).;interj. Juron att£nu£
s. ent. de Dieu. On dit qqf. Bon -sang de \i
vie ! — ou bon sens ! Indique le depit. || Ec
Id. V. Gout.
Bonsoir (Mj.), adv. et interj. — Va te fain
lanlaire ! Ex. : Je croyais avoir queuqui
chouse, mais bonsoir / || Bonsoir de la vie
Sacre* bonsoir ! Coquin d? bonsoir ' Loc mar
quant le d^pit, employees comme juroot
ben^voles, a cause de ranalogie avec Boi
Dious !
Bonte (Sp.), s. f. — De voutre bonti, de ss
bonti, benevolement, gracieusement. Ex.
Vouderiez-vous, de voutre bontt, me dounei
queuques feuilles de parsil? Formule de civi
lite rustique des plus employees,
Boquet, s. m. — Pour : bousquet, tortu,
botteux (Segr. Men.).
Borbnssoux, adj. (Segr.). — Gouvert de
Borbe. (Men.).
Borne, s. f. (Segr.). Syn. de Bout. De la :
bourboux et bourbassoux.
Et. — Vx fr. borbe, xn» s. — Celtiq. berw, ou
borv (nom gaulois de Bourbon rArchambault, t
cause des eaux qui y bouiUonnent). La bourbe est
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BORD — BORDERIE
115
done, 6tymologiquement, une boue telle qu'on y
toit bouillir Peau en la foulant. (Lttt.) — Borbe,
borbeux, borbier. (L. C.)
Bord (Mj.), s. in. — Galon servant a bor-
der un habit. || Fig. Parti. Se mettre du bord
be qqn, — prendre son parti, prendre fait et
jause pour lui. || Tiendre son bord, — se
defendre, au propre et au fig. || Hors de bord
%%.). Absolument ivre. || Etre susle mdme
Sord, — Stre dans la mSme position qu'aupa-
ravant. Se dit d'un malade dont P6tat ne
I'ameliore pas, d'un ivrogne qui ne dessoule
pas. V. Branle. \\ A bord mouillant. V. Mouil-
mt.
Et — De Vaha. bort, bord d'un vaisseau ; il y a
uissi dans le celt, bord, planche, table. Le bord est
lone propre men t une planche ; et l'etymol. permet
le saisir l'enchalnement des significations. 1° bord
le vaisseau fait en planche ; puis, par melonymie,
» qui borde, ce qui renferme, ce qui limite, ce qui
st k l'extr6mite\ (Lttt.)
Bordage (Mj., Lg.), s. m. — Syn. de Bor-
lerie, Valoirie, Biquerie, Loqueterie. || Bor-
kge porte a cou ou a coup. A Beaupr6au, il
f a des proprie*tes, grandes et petites borde-
ies, ou bordages a cou, a cause de Tusage
xmsacre* de laisser le tenancier sortant de
ion bordage, emporter a son cou et d'un seul
»up, paille, furaier, etc. (MAn.)
Et — Du saxon bord, qui signifie : maison. —
» Borde, poutre, buche, bran don, bequille ; hutte
n bois, chaumiere, cabane ; petite mgtairie ; bord,
>ordure, cdte\ » (D r A. Bos.) — C. Port, dans son
)ictionn., cite pres de cent lieux-dits ou entrent
bs mots : bordage, borde, bordieres, borderies. —
list. « II en achete force metairies, force granges,
orce mas, force hordes et bordieus. » (R., P., prol.
In livre IV.) — « Deeds de Michel Ogereau, « qui
vait demeurg long temps au bordage de la Gilletrie. •
1663, /. a., S., E, in, 369, 1, bas.) — « Tenure par
ordage, si est comme aucune borde est baillie a
ucun pour fere les vils services son seignor : ne
uet l'omme eel flement ne vendre, ne engagier, ne
lonner, et de e'en n'est pas hommage fet. » (D. C.
lordagium, v° Borda.) — c Du 30 septembre : la
jrme de l'Eliniere, le bordage de la Pichonnerie. »
A. h. y m, p. 521, 9.) — « Ivo, tils de Fromond, tils
'Hilger, donne a Saint-Serge « decimam...
njusdam bordagii qui Villena vocatur. » (1080-90,
irca. /. a. S. H., 145, 2, m.) — c II a recu de l'abbe
Valeran . . . son bordage, « bordagium terre quod in
artibus Cruc habetur. » (1100, circa. Id., ibid.,
44, 1, m.)
- « . . . mais sans chandelle ou cierge
Ung jour alloit a l'esbat vers sainct Sierge,
Ou il trouva, en un petit bordage,
Ung beau poullain qui n'avoit pas fort d'eage. •
Ch. BoubdignA, P. Faifeu, 41.
Berdager (Mj., Lg.), s. m. — Syn. de Bor-
der.
Hist. — < Saint-Jean-Desmauvrets est une
aroisse d'Anjou, sise sur le bord de la riviere de
K>ire, vers midy, de laquelle depend le bourg de La
tagueniere, et outre ledit bourg des metairies et
vrdages sur Pautre bord de la riviere, vers le Sep-
•ntrion en vallee. » (Const. d'Anj., t II, col. 262.)
f . B order ie.
BerdAlller (Mj. et Ch.), v. n. — Etre appro-
chant. Ex. : J'ai pas ieu trente pistoles, mais
$a bor da Me.
Et. — De>. du fr. Border.
Bordanser, v. a. — Secouer. « lis sont
venus bordanser ma porte. Syn. et d. de
Berdanser.
N. — « Mettre en branle, faire osciller ; berdan-
siere, — oire, escarpolette. (Dk Montess.)
Bord ant (Sp.), adv. — Environ, appro-
chant, approximativement. Ex. : Illy en a
bordant cinq boissetees. || (Mi.), adj. verb. —
Attenant a, contigu a — de Border.
Borde * (Tim.), s. f. — Ar§te de poisson.
Syn. de Boise, Balle. || (Lg.)*8arbe de ce>6ale.
Borde *, s. f. — Maison champe'tre. V.
Bordage.
Hist. :
« Ce n'est pas tout d'avoir plaisante forme,
Bordes, troupeaux, riche pere et puissant. . . »
Mabot. (GuM.)
Borde* (Ti., Zig. 153), s. f. — Boue,
Bourbe.
Et. — Voir au mot Borbe, dont il est la corrup-
tion.
Bordee (Mj., Sal.), s. f. — Noce, d^bauche
prolonged.
Hist. — « Terrae de marine qui fit d'abord allu-
sion aux conditions dans lesquelles les equipages
des navires vont a terre par bordees, — puis, noce,
debauche. « Quant au troisieme, e'est un rempla-
cant, il est pratique, mais vaillant, et, lorsqu'on Ta
mis a la salle de police pour une borate, on Ten fait
sortir, car il se bat si bien. » (Billet du due d'Au-
male a M. Odier, 1860, Figaro du 30 Janvier 1876.
— Cite par L. Labchey.)
Bordelmise (Mj.), s. f. — Barrique, du genre
de celles qui sont surtout employees dans le
commerce des vins.
N. — Les Bordelaises ont plus de bouge et plus
de jable que les barriques du pays ; comme elles,
elles sont. plus longues et moms grosses que les
barriques nantaises, ou poincons. || Nom, aussi, de
certaines bouteilles. Cf. Champenoises. — Elles
contiennent de 0,60 a 0,65 centil.
Border, v. a. — Border a plat, c-a-d.
charger un bateau de sable ras bord.
Borderie (Mj., Fu.), s. f. — Petite propria
rurale. Cf. Borde. Syn. de Biquerie, Bordage,
Valoirie, Loqueterie.
Et. — C'Stait, proprement, la metairie annexee
a la borde, qui etait la maison des champs du pro-
prietaire. Dans qqs coutumes, ce mot designe une
m£tairie au labourage de laquelle deux boeufs
sufflsent. (L. C.) — « Je, Guillaume des Francs,
escuyer, cognois et confesse et advoue a tenir. . .
une borderie qui contient en soy six sexterees de
terre. » (1409. — D. C.) — « Ancelin de Montjean
« miles de Monte Johannis », donne a Saint-Mau-
rille de Chalonnes une petite borderie outre Loire,
c unam borderiatam parvam ultra Ligerim. »
(xr» s. — Inv. Arch., H, I, p. 131, col. 1.) —
c Diota, uxor Arguinnardi » se donne « in soro-
rem », avec tous ses biens « et tertiam partem bor*
derise terra de Roseria. » (1200, circa. Id., H, i,
L181, col. 2.) — « Et ainsi bordage, bordelage ou
rderie se disoit anciennement, quand un seigneuf
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lie
BORDlER - BOSS1COT
avoit un domaine aux champs, et il le don n ait a un
Laboureur pour luy et les siens, k la charge d'en
payer tous les ans certaine prestation et redevance. »
{CouL de Poitou, I, p. 465, art. 178.)
Bortier (Mj., Lg., Fu.), s. m. — Cultiva-
teur qui exploite une petite proprtete* rurale,
soit comme proprietaire, soit comrae fermier.
Syn. de Bordager.
Hist. — a Manage de Jean Cathelineau, bordier,
avec Marie Boussion, de Melay. » (1767, /. a. S. /?.,
m, 364, 2. m.) — c Mon fr£re a recu, ce jour, des
nouvelles de ches luy par un de ses bordiers qui est
venu icy. » (L. B., 70, 22.) — « Boissinot, mon
oncle maternel. . ., 6tait jardinier et bordier a la
Porte- Baron meme^» (Dbniau, vi, 102, en note.)
— « Cependant qde les vieux bordiers, accotes sur
leur baton de houx, et musses du soleil sous leurs
chapeaux a larges bords ... »
(Hist, duvxtps, 251.)
Bordiere, s. f. — Bande de terre qui existe
le long d'un fosse\ Syn. Pas-d^-bceuf, sabotbe,
semelle, seule. (M£n.). Riverain.
Bortll, s. f. — Touffe du bonnet de coton
(M£n.) Cf. PtteiUe.
B or din, Bordlnier. — V. Berdin et mots de
la meme famille.
Bordodo (Sa.), interj. imitant le bruit que
fait un corps lourd en tombant dans une
excavation profonde. V. Berdadaud.
Bordn (Lg.), adj. aual. — Barbu, qui a de
longues barbes, se ait de certaines ce>6ales
et gramin£es, de certains bles ou 6peautres.
Syn. de Barbichon. De>. de Borde \
B ordure (Mj., Fu.), s. f. — La Bordure, —
les pays riverains de la|Loire. || « Les gars de
la bordure sont reputes pour boire beaucoup
et manger plus de viande aux noces que ceux
des Mauges. Le boucher qui fait la noce sait
cela et agit en consequence. Fu .
Bor£ (Lg.), part. pas. — Qui a le visage
barbouill£ Syn. de Bardoutt, Bouchard. ||
Mj., Ig., Lpos.). Nom de famille.
Borer (Lg.), v. a. — Barbouiller le visage.
Syn. de Bardouler.
Borgne (Mj., Ve.), s. m. — Une des quatre
principales cartes du jeu d'aluette. || Fu. —
Le signe du borgne, — clignement de Toeil
pour avertir son partenaire a la derob^e, a ce
jeu. || Mj., Lg., adj. qual. — Se dit d'une
Jeune plante, surtout des haricots nouvei-
eraent lev6s dont la tigelle est atrophtee. ||
By... et d'un rameau qui ne fleurira pas
(rosier). V. Pois et Rogations au F. Lore, in.
Borlllot (Li., Br.), s. m. — Un chien basset.
Bornille, s. f. — Boue delayed. On dit : se
borniller. — Syn. de Casse.
N. — « Boue plus ou moins delayee, bornais, a
ivtat (1- lm«i«\ Le bornais est une tr»rre ar^rilpuse et
■'i.. ■ -; < • i. I i 2 >Vt •■!<•; r,»v >•»; '1 > m*'l icp
i-i . : i . ' !•■»,!- ^ 5* -nt
ju'j'i,, i |i. u 'iii i,'fis Muauu.tl.iv, qui ae Lrotive en
grandes tenues dans TO. de 1'Indre. Nom de loca
lite : Les Bornais. » (O Jaub.) — En Anjou, nous
avons Les Bournais. Pour BerniUe ou Brenille, der.
du fr. Bren. Cf. Berner, Emberner, Dtberntr.
Boseo, s. m. — Bossu. Syn. de Bossi,
BombL
Bosse (Sp.), s. f. — Futaie au milieu d'un
taillis. Ex. : La Bosse-noire. — Employe"
m£taphoriquement ou comme un derive du
fr. Bois.
Et. — Bos, ancienne forme du mot bois, d'ou est
derive" le nom propre Dubos. (C» e Jaub. ) — * Bos,
bois, — boscum, Dtiscum, qui viendrait du germ,
Buise, materiaux de construction, bois, de bauen,
construire. » (D r A. Bos.)
|| Boutique de pScheur (Crz.). Syn. de
Botte, Bottereau, Bossereau, qui n'en est que
le diminutif. || (Mj.) Rouler sa bosse, errer ;
vivre sans souci, boulotter Texistence, se la
couler douce. || Se f . . . eine bosse de, — se
rassasier de, s'en fourrer jusque-la, au pr. et
au fig. Ex. : « Je me s6 f . . . eine bosse de
soupe a la palourde ; — a s'est f . . . eine bosse
de rire. || Bosses oVumeau. Sorte d*exc*x>is-
sances en forme de vessies ou de bourses,
produitcs sur les jeunes branches de Tor-
meau par la piqure de certains insectes : ces
excroissances renferment un liquide visqueux
qui est le cambium extra vas^ de Farbre sur
lequel nagent les petits moucherons qui ont
occasionnS cette difforraite\ || Rire comme
un bossu s'explique par un des sens ci-dessus.
Et. — B. L. Bocia, bocium. Bas-bret., bos,
bosen, tumeur ; kymri, bdth. (Lrrr.) — c Rac. celt
boc, enfler, 6tre gros, d'ou bocsa, dans notre mot
bosse. (Malv.)
Bosse (Mj., Lg.), part. pas. — Bossue. |-
Bossu. Ex. : J'ai rencontr^ eine petite vilaine
bossU. Syn. : de Bombk. \\ Fu. 11 avait bosse
son chapeau (chap^ou).
Bosselle (Mj.), s. f. — Sorte d'engin de
p§che en osier tout a fait analogue a tan-
creau. || Sorte de bolte en planches, faisant
corps avec un bateau et qui sert de vivier
pour le poisson. (Test ce que les pecheurs de
la Seine et de la Marne appellent Boutique, |
V. B otter eau. || Gros cadenas servant k atta-
cher la chatne d'un Futreau. || By. — Boes-
selle.
Et. — D6r. de la m£me rac. que le fr. Bolte, angL
Box; e'est Tital. Bossolo. — 1. Bocel, barillet;
2. bocel, petite botte ; 3. bocel, flacon, ont 4tf
confondus. Le l or vient de buticellu ; le 2* de bus-
tellu ; le 3« de baucale ( ?). D r A. Bos.
Bosser (Mj.), v. a. — Bosseler, bossuer. V.
Cdmer, Cabliner. || Lg. — Porter sur son dos,
une pierre de taille, une ptece de charpente.
Langue des macons. || Gn. Zig. 187. — Boss**
T6chine, — faire le gros dos. Syn. de faire li
forte 6paule.
Bossctte, s. m. — Cabaret de has £ta£&
On y hoi!, on y ( haute. (M6n.)
Bossieot,, s. m. — Petit bossu. Bosco.
Terme injurieux (MAn.).
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BOSSOIR - BOUBE
117
Bossoira (Mj.), s. m. pi. — Seins d'une
femme. Ex. : Alle en a d'eine paire de bos-
soirs I Syn. de Avant- train, Avont-lait, Nines,
Fistonneaux.
Et. — Jeu de mot sur ce terme de marine.
Boesak est souvent employe* a tort pour :
bossel£. Un vase bossue est un vase (en m6tal)
qui a re$u des bosses ; un vase bosseli est
travailte en bosse. ,
Boston (Mi., Ag.). — Chapeau haut de
forme. Syn. de Capsule, Taf, Tuyau de poele.
Boter, v. a. — Vx mot angevin. Butter?
Hist. — 1742. « ...J'ay aussi fait boter les
bonnes blanches et les treize quartiers. » (Inv.
Arch., n. E. S., p. 398, 2.)
Botte (Sa., Sp.), s. f. — Anneau de fer qui
fixe la faux sur le faux-manche. |1 (Mj.) Au
sens propre : Avoir du foin dans ses bottes, —
§tre riche. || Graisser ses bottes, — recevoir
FExtrSme-Onction. || A Corze\ — boutique
de pecheur, syn. de Bottereau, qui n'en est
que le diminutif. || Lg. Masse de neige ou de
terre qui s' attache aux chaussures. Syn. de
Bott&e, Galochee. || Puisard creuse* dans le tuf,
pourFextraction,aSaint-Cyr-en-Bourg(MAN.)
|| Lg. Gatne qui enveloppe F6pi des ce>6ales
avant l'gpiage. Ex. : L'6pi sort de la botte.
V. Epiier, Degorger. || Chi. Gros cadenas qui
servait a fermer la chalne d'amarrage d'un
futreau.
N. — Mot desuet. On emploie aujourd'hui son
diminutif Bottereau. Je le retrouve dans l'inventaire
de Brodeau de 1745. (V. Charlit): « Item, les deux
tiers. . . d'un futreau avec sa chesne et sa botte... »
V. Dagron.
Et. — Probablement doublet du franc. Botte*
Ga61, bot, etc. — Tous ces mots ont la signiflc. de
outre, vase en cuir, botte a chausser, tonneau, par
des assimilations faciles a concevoir. (Lrrr.)
Botteau, s. m. — Petite botte de foin.
Hist. — « II gisait dans la creche .
Sur un botteau de foin. »
(G. Bible des Noels angevins.) M&N.
— « Graveur, vous deviez avoir soin
De mettre dessus cette teste,
Voyant qu'elle estoit d'une beste,
Le lien d'un botteau de foin. »
RftGNIBB. (C te Jaub.)
Bottle (Mj.), s. f. — Quantity de neige
ou de boue qui s'attache aux chaussures, aux
fere des chevaux. Syn. de Botte, Galochee.
Botteler (Pell.) v. n. — Se grumeler, en
parlant du lait. Doubl. de Betteler, et synon.
— || By. — Souvent prononce* Bo^tteler.
Botteleux (Mj.), s. m. — Botteleur.
Better (Mj., Sp., Lg.), v. n. — S'enfoncer
les pieds dans la boue, prendre a ses chaus-
sures des masses adhe>entes de boue, de
neige, etc. : Ex : On botte par ce defouc-ld. —
Syn. de Patter, Pdtiner, s* Engomber, Galo-
eher, Gaillocher, s 1 Engalocher. \\ Mj., v. a. —
Syn. de chausser, convenir. Ex : Ca me
botte. — Assimilation facile a saisir. || Lg. —
Se dit d'une charrue au versoir de laquelle
adhere la terre trop humide. Ex. : Ma charrue
botte, — alle est bottke. — Syn. de Engouler.
Bottereau 1 (Mj.), s. m. — Boite en planches
perc^e de trous nombreux, que les pecheurs
mettent flotter dans la Loire en la fixant au
moyen d'une chalne de fer, et dans laquelle
ils conservent le poisson vivant. Le botte-
reau differe de la bosselle ou de la cdme en
ce que celles-ci font partie d'un bateau.
Quant a la bascule, c'est un bateau special
servant tout en tier de vivier flottant. D6r.
de Botte. — -Cf. Bossereau. |[Ec — Petite botte.
Onprononcele plus souvent Bolttereau. — Le
bottereau est moins grand que la botte et n'a
qu'une porte en son milieu. La botte, plus
grande, a une porte en son milieu et un da-
gron a son extr£mite\ permettant de faire
glisser le poisson dans le troubleau.
Hist. — « Comme icelui Perrin, qui s'esbatoit
par la riviere, eust advis6 un Boteron ouquel avoit
du poisson. » 1464. (D. G.)
Bottereau f (Sp., Lg.), s. m. — Sorte de
beignet fait avec une p&te lev6e et ferme,
composed de farine que Ton a p6trie avec des
jaunes d'oeufs et du sucre. — Syn. de Mar-
seille. V. Botterid, F. Lore, xn. || Fu. Gateau
frit dans la poele.
Hist. — « Le jour de la Purification ou de la
Chandeleur, et au temps du Carnaval, il etait
d'usage dans toutes les families de virer des crSpes
et des botraux (sic). — Den., i, p. 82.
Bottereau s (Mj.), s. m. — Sorte de chaus-
sure qui monte un peu au-dessus de la che-
ville. On dit aussi : Botton.
Bottereau * (Mj.), s. m. — V. Mottereau.
Botterlft. — V. Bottereau *. Sorte de beignet.
Forme vieillie.
Botton (Mj.). — V. Bottereau ».
Boualler, v. a. — Faire une mauvaise
besogne, la boussacrer (Segr.). M4n. — Cf.
Bousiller et Bohaller. — Syn. de Gourganger.
N. — « Bouaille, boue. V. Bornille : « Tous les
marchez doivent fitre pavez au moins en partie,
pour eviter la bouaille. » (Cathebdjot. Traite de
r architecture. — C* Jaub.) Y a-t-il du rapport?
Boubasse (Sp.), adj. q. — Se dit d'une
terre de mauvaise quality, qui se delite et
coule a la getee, en d^chaussant les racines
des plantes. || A Mj., et au Lg. on dit d'une
telle terre qu'elle breche. V. Brecher. —
Pour Bourbasse?
N. En berrichon Boulaise. O e Jaub. Cf-
Borbe, Borbassoux. Mais vient plutdt du sui-
vant :
Bouhe (Lg.), ad. q. — De consistance
molle et elastique, dont la pulpe, creus^e
d'alve'oles et a demi desse*ch6e, a la texture
de la raie de pain ou du liege. — Syn. de
MichS, LiigL Se dit des plantes racines. ||
Champignon boube, amadouvier, agaric du
chSne. ^
Et Doublet de Bouffe ; voisin de Pouffl et du
fr. Bouffl.
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118
BOUBILLON - BOUCHE
Bouhillon (Mj.), s. m. — Celui qui bre-
douille en parlant. — Syn. de BaroUlard,
Bagoillard. || Auv. — Syn. de Bobote. — Rac.
Balbus, begue. Cf. Bobillon.
Boubillonnard (Mj.), s. m. — Bredouilleur.
Boabillonner (Mj.), v. n. — Bredouiller. ||
Auv. — Syn. de Boboter.
Boabiqae. — Hermaphrodite. Syn. de
Biret. \\ Cidre melange* de pomme et de poire.
Cf. Poii de bique. || Bouc-et-bique.
Booblln (Mj.), s. m. — Sac forme* d'une
sorte de toile d'araignee qui renferme une
niche*e de chenilles. — Syn. de Bourse-de-
cheneUles. || Sac de tulle dont les apiculteurs
s'enveloppent pour curer les ruches. Cf.
s'Embobeliner.
Et — V. Poupee. — MGme rac. que le fr. Bobine.
— Hist. « Romule etoit rataconneur de bobelins. »
(Rab., P., n, 30.) — Cf. Jaub. a Poupelin, et
Bobes, au Supplement.
Boubllne (Mj.), s. f. — V. Boublin. || By.
pour Bobine. On dit : poupee de filasse, d'ou :
poupelier (pron. poupoeiier) fllassier. —
Souvent Boubline, pour Bobline, filasse
apprSteesurla quenouille ; d'ou Emboubliner
ou Embobliner, — entourer de linges, mal
emmaillotter un queniau (Ke*nio et k'no).
— Au figure, entortiller qqn par ses pa-
roles, etc.
Bouboule, s. f. — Pour : boule, terrae
enfantin (M£n.).
Boue (Mj.), s. m. Faire le bouc, — bouder,
montrer de la mauvaise humeur. || Sp. Bar-
biche disgracieuse. || Lp. — Coin ae bois
pour faire e*clater les blocs d'ardoise. || Fu.
— On chante, en se moquant du boudeur.:
— « Bouc ! bouc ! bouc ! veux-tu des choux ?
— Nenni, ma mere, oul est trop tout (tdt).
— Bouc ! bouc ! bouc ! veux-tu du lard?
— Nenni, ma mere, oul est trop tard.
Boueadent (Mj.), adv. — PeJe-raele, sens
dessus dessous, en desordre, en tas, en vrac.
Ex. : Alle a jete* toutes ses ganicelles bou-
eadent. — Syn. de En pagale. || De boueadent
(aller) ne pas suivre la ligne droite, aller en
ti tub ant. || Le vrai sens est tombersur les
dents, toraber en avant. Se dit aussi d'un
vase qui tombe, ou est place" sur son ouver-
ture. Cf. Adenter. — Z. 115. — Bouche a
dents?
N. — Adenter, e'est mettre l'embouchure d'un
vaisseau (vase) en bas, et le cui en haut. Lat. :
indentare, mettre a dents. Ex. : « Si lui mist sur
son ventre trois ou quatre petites chandelles de
cire, qu'elle aluma et les assist sur une crouste de
pain qui estoit sur le ventre de ladite femme et
adenta un pot de terre sur les chandelles estant sur
le ventre d'icelle malade, qui fut fait par forme de
ventoise (ventouse) pour aidier a relever la m arris
(matrice) d'icelle malade. » (D. C.) — Bouc, ou
Bouque, dans Boueadent est bien la corr. du mot :
bouche.
Bouc age (Mj.), s. m. — Bocage. || Lg. —
Plus specialement Le Bocage vendeen*
Boueagln (Lg.), s. m. — Habitant du
Bocage vendeen. N. Je crois savoir que dans
le pays mgme on les designe sous le nom de
Boquins.
Boueahu, n. pr. — Se disait pour une
jeune fille qui allait au bal et qui n'y dansait
pas ; elle 6tait semblable a la femme Bou-
eahu. N. Ce*tait une gardeuse de chaises aux
Cordeliers pour les personnes qui voulaient
assister aux sermons.
« Dansent Tun a dia, l'autre a hu,
Et personne n'est boueahu. »
Bal de Blots. (M*K, )
Boueal (Mj.), s. m. — Bocal. Syn. et d.
de Bocar.
Bauean (Mj., Lg., Sp.). — Individubougon,
reyeche, maussade. || Au sens fr. de Va-
carme. Syn. Bousm, Chahut, Bacchanal,
Chutrin, Rahul, Potin, Rabdt, Menire.
Boneanier (Mi.), s. m. — Docker, debar -
deur du port de Nantes. — N. Nos mari-
niers ont sans cesse ce nom sur les levres.
Boueaul (Mj., Sal.), ad. qual. — Ne
s'emploie que dans la loc. : lait boucaud,
lait moucheron. V. Bougaud. — Premier
lait apres la parturition (SI.) MAn. — I
Autres syn. Ouillaud, Bodi. \\ Boucault
(Lue). Jeune boeuf.
Et. — D6riv6 de bouc ; a cause de Todeur?
Boueaut (Mj.), s. m. — Humeur maus-
sade. Ex. : Queun boueaut qu'il nous fait! —
Syn de Bouc, Blou. \\ Souillon. Ex. : Te
vela emmanchee comme ein vrai boueaut
Syn. de M&caut, Marganeau. \\ Mettre en
boueaut (v. Boucaud) : Ces bourgesses-la
alle ont mis mon reparoir en boueaut. —
De*r. de bouc. — Peut-§tre le m&ne que le
prudent.
Bouc- en-feu (Sp.). s. m. — Chipie, femme
acariatre. — S'explique de soi.
Boachalilbn (Mj.), s. m. — Petit boucher
dont le train d'affaires est peu considerable*
— V. Boucher.
Et. — Primitivement le boucher e"tait le tueur de
boucs (la partie pour le tout). Le provenc. avait
Brecaria, ae berbix, le tueur de brebis. (Litt.) —
Au moyen age, le peuple se nourrissait sur tout de
viande de bouc.
Bouchard, e (Sp.), adj. qual. — Qui a
la figure sale ; mal ctebarbouule. « Tes bou-
chard. » (Li., Br.). — Figure noire, mal-
propre (Sar.). — Syn. de BardoulL \\ Nom
de boeuf ayant le mufle noir.
Boucharde (Lg.), s. f. — Sorte de marteau
a t^tes carries et plates, mais strie^es de
rainures profondes, dont se servent les tail-
leurs de granit. — Syn. de Picote. Cf. Pan-
nard.
Bouc harder (Sar.). —- Salir le visage.
Bouche. — « Outre le droit de pScher
dans son etang, pour leur nourriture, il a
aussi donne aux moines la dime da toutea les
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BOUCHE-FOUR - BOUDINIER
119
inguilles qu'on y prendra, plus une bouthe,
la meilleure qu ils pourront trouver pour
prendre eux-memes des anguilles. » (1062).
— Copie faite sur un texte latin, traduit. P.
Mabcheqay, p. 23. — C'est done un engin
de pdche. Vx mot angevin. Cf. Bosselle.
t«aehe-foiir (Mj.), s. m. — Lame de tdle
en forme de demi-cercle et munie d'un
manche ou d'une poignee qui sert a fermer
un four. — Bouchoir. Syn. de Etoupas.
, Fu. — Se dit : Quertouere (pour cour-
toire). || By. — On dit : i'etoup&s. Avec le
rouable on attire la braise ; avec la nippe on
nettit le four.
toneher (Mj.), v. a. — || En boucher un
coin, reduire a quia, deconfire. Argot, et
recent || Lg. — Absolument : Faire les
haies autour des champs. — Syn. de For-
mer.
Boneherte (Sa., Lue, Bl., Mj.), s. f. —
Bouchee. || Fu. — Bouchee.
Boiehis (Sar.), s. m. — Branches mortes
dont on se sert pour boucher un trou de hate,
i Li. — (Test la calvouillette.
Et — Boucher un pre, une terre, l'entourer
d^pines, de branches de boisson pour en d6fendre
fentree aux bestiaux, — bouchure, haie, — bou-
eheton, Pouvrier qui bouche, — bouchon, petit
fagot d'6pines pour fermer les entries d'une bou-
chure. — Semble venir d'un mot tel que bosc bois
(0* Jaub.) — Vx fr. bousche, faisceau de bran-
chages.
tMehM (Mj.), s. m. — Flocon d'dcume
ou de neige. L'apparition de bouchons d'ecume
a la surface de la Loire annonce les crues et
les accompagne. || Bouchon de foin, — une
petite quantite de foin, une bouchee. Ex. :^
bonne done ein bouchon de foin a la vache. ||
Flocon de neige. Syn. de Bourgeon. || Fu. —
ToufTe de gui, branche de houx, — com me
enseigne d'auberge.
Betehoae. (Li.), s. m. — Le bouchoue du
four, la porte qui le ferme. — Bouchoir.
Syn. de Bouche-four. .
iMder. — Fermer, clore. — Terme de
wlice. || Lg. v. a. — Boucler eine vache.
V. Later.
Hist — « Si de mal encontre n'estoient tous les
trous fermez, clous et bouclez, dit Panurge. •» Rab.
P., n t 3. — Et De : boucle. Du L. buccula, petite
jotie : le sens actuel est une extension du sens pri-
mitif, ay ant pour point de depart l'id6e de chose
arrondie. (Dabm.) — M6taphonquement, terminer,
wnclure, boucler un marche*. « On ne boucle
jamais un marche* dans nos foires sans se taper for-
tement la paume de la main. » (Jaub.)
Imlet' (bouclete ou bouquiete) (Sp.),
s. m. — Trou situe a la partie inferieure et
laterale d'une panne, et qui sert a la vider
du iessif qu'elle contient. Syn. de Cas, Bour-
douneau.
iMdetefto. (Lg.), s. m. — Petite
flbule oui sert a boucler ou later (inflbuler)
les vacnes atteintes de chute de matrice.
Ost un simple brin de 01 de fe? do m 0G a
m 10 de long, portant trois ou cinq boucles
de m 003 de diaraetre, dans lesquelles on
passe des broches.
Bouelette, (Mj.), s. f. — Petite boucle.
lUnelettee (Sp), adj. qual. — Se dit d'une
panne dont le boucle t ou cas est bris6.
V. Boutlet.
Boueqner (Sal., etc.), v. n. — Les veaux
boucquent, donnent des coups de t£te (Li). —
Diguer, a Jumelles ; Doguer (Li.). — « Are-
garde done les vaches diguer. » || Faire bou-
der, rendre jaloux. « Faire boutquer les autres
bourgeoyses. » (Balzac, 458.) — V. Bou-
quer.
Boueqnin. s. m. — Un bouc (Li., Br.). —
C'est le fr. Bouquin.
Boueture. — Mauvaise prononc. de Bouil-
leture.
Boudard, e (Sp., Mj.), adj. qual. — Bou-
deur.
N. — On chante aux enfants boudeurs, pour les
taquiner :
« Accourez done tortous chez nous,
J'avons la v£ze {bis) ;
Accourez done tortous chez nous,
J'avons la v6ze et pis le v6zoux.
Vzzzz ! vzzzz ! vzzzz !
Ou encore :
— Boudi* boudard, veux-tu du lard I
— Nenni, ma mere, car il est trop char,
Vzzz!...
— Boudi, boudard, veux-tu du lait?
— Nenni, ma mere, car il est trop fret.
Vzzz !...
— Boudi, boudard, veux-tu des coups de b&ton?
— Nenni, ma mere, car ils sont trop longs.
Vzzz !
Et. — D'une racine bod, tout ce qui est preemi-
nent, comme les levres ; avancer la ldvre inftrieure.
Boude (PL), ad. q. — Rabougri, mal de-
veloppe\ en parlant d'un fruit. Syn. de
Babousini, Harni, Aregrithe. — Deriv6 de
Bouder.
Beudeau (Sar). — Le ventre. Syn. de
Beille, Beserot.
Et. — Mdme rad. que boudard.
Bonder (Lu6). — Fletrir, dessecher.
Et. — C'est le v. fr. pris dans un sens m^tapho-
rique.
Bon des, Boudeaux. — « Morceaux de
bois tournes qui servent a boucher les bar-
riques. (Bevue de VAnjou, 1883.) II faudrait:
Bondes, Bondeaux. V. Bondereau.
Bou din (Segr.), s. m. — Madrier que Ton
plante dans un mur pour servir de soutien
aux planches d'echafaudage. — Boulin.
Et. — Ce mot est une forme intermediate entre
Boulin et Batin, probablement la forme originelle.
Boudlnier l (Segr.), s. ra. — Le meme que
Boudin.
Boutftnler* (bouguinier) (Mj.). s. ra. —
Sorte de petit entonnoir dont on se sert pour
bourrar les tripes et faire les boudins et les
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120
BOUDINOIR - BOUGANE
saucisses. Syn. de Boudinoir. || Le saucis-
sier, m£me instrument, plus petit, et le sau-
cissonnier, pour faire le saucisson.
Boadlnoir .(Mj.). — Syn. de Boudinier .
Bond re. (Mj., Lg.), s. m. — Forme att6-
nuative de Bougre, dont le sens grossier est
ignore\ mais que Ton regarde comme un
blaspheme ; ce qui ne l'empdche pas , d'ail-
leurs d'Stre fort usite\ || Fu. — Employ^ sur-
tout par les femmes qui ne veulent pas dire
Bougre. Mais on dit : Bougre d'ane, Bougre
d'idiot, etc., — en pronon^ant tres distinc-
tement Bouguert (e nul).
Bondree. Oiseau de proie (My.). — V.
Bondrie. (Peut-etre ai-je pris un n pour un
u. A V.)
Bone-de-menle. — Z. 115. Employee
pour remettre une 6paule lux^e. V. F.
Lore. xiv.
Et. — Cimolee, Terre de Cimohis, tie de l'archi-
pel. — Boue des couteliers, depdt qui est produit
par l'usure des meules a aiguiser et que Ton emploie
qqf. comme resolutif contre les brulures.
Bouee he (Sp.), adj q. — Plac6 t§te-b§che.
Et. — Voir a B&chevet. « BSche est 1'alteration de
Bechef, ou bechevet. Au xvi 8 s., on employ ait
bechevet seul ; puis, ne reconnaissant pas la pre-
sence de chef dans cette expression, on y a intro-
duit T§te = TSte-bSche. » (Dabm.) — V. Tete-et-
boueche.
Boueehefarder (Mj.). — (Q. — Z. 171.)
Placer par tie en un sens contraire. || Beche-
verd^es (Ec.) ou mSme Bejeverd^es, pro-
noncez : bd6ch'vard6es, comme bderdette,
brouette. Pour : B£che-verte\ ou verti ;
tourne* t$te-b£che. || Placer t£te-b£che. ||
Emm§ler. — Cf. Bechever.
Et. — Form6 du patois BouSche, doubl. pat. du
fr. BSche qui est dans t6te-b£che, de m£me qu'on
retrouve BouSche dans Tetiboueche, et d'un verbe
Farder, ayant eu le sens de charger, qui est la
racine des noms Fardeau, Fardier, et que le fr.
emploie encore dans le sens de s'afTaisser sous son
poids, s'ecrouler. — N. Peut-§tre conviendrait-il
d'ecrire : Boiche, Boichefarder, T&te et Boiche.
R. O. — En ttfut cas, on prononce souvent ainsi. —
Cf. pat. norm. Biquevacher.
Boufe (Q., Z. 136., Mj., My.), s. f. —
Groupe, foule, reunion nombreuse. Ex. :
lis sont la-bas toute eine bouee de monde,
a se brandeler ; va done les qu'ri (r.). || Sal.
Tas, amoncellement. « Egaillez-vous done,
vous 6tes tout en bouee. || Fu. — On dit
plutdt Guhrouke. \\ A donne" Tangl. Bevy,
m£me sens.
Et. — Ce mot est probablement pour Mouee,
comme Bottereau pour Mottereau. — Pourrait
venir du vx fr. Bout, hotte ; d'ou Boutee, ce que
peut contenir la hotte, hottee. « Et doivent appor-
ter a leur coust au Mont Saint-Martin, une boutee
de roisins bons et meurs, ou tans ke on vendenge. »
(1283, D. C.) Boute serait une contract, de Boutee?
— Rac. celt, bot, enfler, etre gros ; bouee, pour
boudee, proprement ch. ronde, grosse. (Malv.)
Boueiller, v. a. — Ouvrir, Boeiller la
goule, Z. 152. — C'est Boyer, mal £crit.
BouMlnge (Sal.).
Boner (Lg.), s. m. —
les boeufs a la charrue.
V. Bo Hinge.
L'homme qui touche
Et. — Der. direct du fr. Boeuf, lat. Bovem, grec
Bouc. Doubl. du fr. Bouvier et du n. propre
Bouyer. Cf. Boyer, Jaub., qui cite Rab., i, 25.
Cf. Boer.
Booere(Bl.)s. f. Mare. V. Boire.
Boaet, s. m. — Trou, en Anjou et dans lei
Maine (Manage), de bucetum, de bucca. ;
Trou qui laisse passer le lessif quand on fait
la bu6e. Pro none. Bouee. Voir Bouclet. —
D. C. Bova.
Bonetoux (Choi.). — Bofteux. — Mieux :
Boitoux.
Et. — Wallon, Boisti, ce qui indique 1'etymoL
Boiste (bofte) ; bolte s'employait pour : articula-
tion i deboiter, faire sortir de Tarticulation ; boiter,
avoir mal a 1' articulation.
Bouette(Bg.),s. f. — Lucarne. (C. Fbayss*,
p. 62.)
— « J'ai des pommes a vendre,
Des rouges et des blanches,
J 'en ai tant dans mon grenier
Qu'elles en sortent par les bouettes, etc.
Bonezard, Boizard (Br., Zig. 149), adj. q.
— Ventru ; Syn. et d. de Bezard, syn. de
Abezardi
Bouffarde (Mj.), s. f. — I Pipe, de
Bouffer. Lg. id.
Boufle (Mj.), adj. q. — Bouffi, trop gra:
trop replet, gonfle de mauvaise graisse. Syn.
de Pouf.
Et. — Onomatopee imitant le bruit d'un coop,
surtout sur la joue gonflee, d'ou les sens de coup et
de vent, que Ton retrouve dans sou filet et dans les
d6rives de buffe. Cf. Bouffer, soufller. (D r A. Be*.}
Bouffir, gonfler, bufer, frapper.
Bouffer 1 (Li.), v. a. — Souffler la chandelk
Syn. et d. de Buffer.
Hist. :
a Des vents impelueux qui se bouffent si fort
Qu'a peine l'univers resiste a leur effort »
Roxsabd.
Bouffer * (Sp., Mj.), v. a. — Manger glou
tonnement.
Et. — « Le langage populaire confond bafrer ?t
bouffer : « il bouffe bien », sans doute a cause de U
rondeur des joues, quand la bouche est emplie. >
(Lrrr.) — « Buffare, buccas inflare. » (D. C.) —
Hist. « Pour quoy par testament ne leur ordonnoit
il au moins quelques bribes, quelque bouffaix,
quelque carreleure de ventre? » (Rab., P., m,
23, 265.)
Bouffie (Lg.), s. f. — Elevure a la peau.
Syn. de Bouroille. — Ampoule, phlyctene.
— Du v. Bouffir.
Bouffi ole (Sar.). — Cloque, ampoule, bouf-
fissure. La morsure des moustiques donn?
* des bouffioles. Z. 137. — Syn. de Bouf fie.
Bouffu (Choi.), adj. q. — Bouffi. Syn. de
Bouffe. Cf. Mouffu.
Bougane (Mj.), s. f. — Pe>onelle. Ex. : Ct?
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BOUGAUD - BOUILLARD
121
grande bougane-lk ! Syn. de Bidaine. Cf.
Bobane.
Bongaud (Vv.), adj. qual. — Syn. de
Ouillaud, Bodk, Moucheron, Mousseron. C'est
le m&me que le Mj. Boucaud. Jaub. B6geau,
B6gaud, B6gat.
Bonge (Mj.), s. m. — Endroit d'une
riviere ou l'eau est profonde et tourbillonne,
a rextrSmite* d'un promontoire. La mole, au
contraire, se trouve dans une anse de la
riviere. || Ec. — La bouille et le mollet.
Et. incertaine. P.-e 1 . du celtiq. bolg % enfler. D'ou
bouge, partie bomb£e d'un tonneau. (Malv.) —
Hist. « La rivi&re estoit si grande au'elle ne pou-
voit demeurer en ses bouges. » (Andre de la Vigne,
Voyage de Charles VII. — . L. C.)
Boogie, s. m. — Ex. : J'aimons mieux
faire bruler du bougie que du peHrole (Mj.,
Tim.). — II a laisse" tomber du bougie sus sa
culotte. || Bougie des voyages. — V. Voyage,
Hist. — « Elle (la fabrique) a la permission de
vendre la bougie des voyages, qui se donne ordi-
nairement au plus o (Trail t et dernier ench£ris-
seur. » (An/, hist., 6 e an., n° 6, p. 612. — Paroisse
de Tilfiers.)
Bongrain (Sa., Lue\, By.), s. m. — Menus
grains dont la plupart sont envelopp6s de
leur chape (v. Enchapl), ou glume ; a^chets
du vannage ou du guerlage. Syn. de Qui-
riances, Vendilles, Equiriances, Cochi, Hotton,
Pous y Ventin, Gobier. || By. — Le bougrain
d'avoine est de la balle.
Bougrasser, v. n. — Grogner, prononcer
des Bougres (Segr.). || Sal. — Id., r^criminer,
se plaindre.
Et. — t Bougre, des Bulgares qui, au moyen
age, professaient des doctrines religieuses sem-
blables a celles des Albigeois. » (Lrrr.) — « Bougre
(Bulgare), Ougre (Hongrois), Vandale, sont deve-
nus aii tan t d'£pith6tes injurieuses. Mais il ne faut
pas faire remonter la depravation du sens aux
invasions barbares ; les Ougres et les Bougres par-
tageaient, au moyen age, les erreurs des Albigeois
et leur mauvais renom : on les accusa comme eux
de vices infames. Aussi n'est-il employ^ qu'au
xnp s. j Ha! male gent, bougre desloial, dist li
papes. » (Chron. de Rains, p. 123.) L. C.
Bougre, s. m. — Homme, individu. Peut
Mre pris en bonne ou en mauvaise part. Un
bon, un mauvais bougre. || Adj. qual. « Bougre
de mauvais gars, j'm en vas t'champoyer pus
fort que ca ! »
Bougrement (Mj.), adv. — Tres, fort, sin-
gulterement, diablement, eHonnamment, ter-
riblement. « Cest bougrement mauvais ! »
Syn de Foutrement, V. Bougrasser.
Bougresse (By., Mj., etc.), s. f. — F6min.
de Bougre ; n'est pas toujours pris en mau-
vaise part . « Pauvre bougresse, elle n'est pas
heureuse ! »
Hist. — « Tiens, bougresse, dis-je a la donzelle,
voila des assignats, il me faut de Tor en ^change, et
tu vas ra'en donner a l'instant. » (H. Boubgeois,
p. 86.)
Bougaentte (By.), s. f. — On dit : de la
bouguenite ou des bouguenites. Le chanvre
teilU donne des ch^nevottes ; brayk, il donne
des grettes (ghertes) ; rdche t il donne des
bouguenites. — On peut voir d'e'normes tas
de ghertes et de bouguenites dans les jardins
de M. Louis Leroy (en guise de fumier).
Bonn • (Mj.), interj. — V. Buh ! Onomat.
Bonhier, Bouyer (Mj.). — Laboureur.
Vieux nom de famille. — V. le suivant.
Et. — Boverius, celui qui laboure avec des
bceufs. Bovaria est une m6tairie. (D. C.) — Hist.
« Menassons fort et ferme les bouiers, bergiers et
mestaiers de Seuille\ » (Rab., C, i, 25.)
— « Chasque bouii leu acoumenco
D'enrega sa versano. »
(Chaque laboureur, bientdt, commence a tracer son
sillon.) Mireille, 274, 3. — Doublet de Bouer.
Bonier (Fu.), s. m. — Bouvier. Jeune
valet qui touch e les bceufs, n'6tant pas
assez fort pour tenir la queue de la charrue.
— V. B ouhier.
Bonlfre (Sp.), s. m. — Goujat, ouvrier
qui travaille malproprement, grossierement,
qui gache Fouvrage. Syn. de Boussicre,
Pouacre, Podagre, Poqueton t Saboureau. \\
Nom que Ton donne par decision aux cor-
donniers. Syn. de Gniafe. Cf. Choumacre. \\
Fu. — Bouif, Bouifre, comme Gniafe, d&igne
Touvrier cordonnier, — et non un autre.
Boaillateon (Mj.), s. f. — Chaleur de la
ftevre. Etre en bouillaison (Segr.), c'est avoir
la t§te ou Testomac en feu. — De : bouillir.
Bouillanete (Mj.), s. f. — Petite lessive
de linge que Ton met bouillir dans un chau-
dron. Ex. : Je vas faire une bouillancee de
toute cete* d^frure-la. V. Bouillancer. Syn. de
Bouillure.
Bouillancer (Mj.), v. n. — Bouillir long-
temps. Ex. : J'ai fait bouillancer ce linge-la.
Et. — Cest le fr. Bouillir, avec le sufl. augmentat.
ancer. V. Pouillancer.
Bouillard l (Mj.), s. m. — Reunion, foule,
groupe, grande quantity. — Vela la-bas tout
ein bouillard de monde. — Un bouillard de
bonnes femmes, de vent, de poussiere, etc. —
Un bouillard de vent, c'est une rafale, un
coup de vent. Syn. de BohaUe. Se dit en ce
sens au Lg. — Amas de pousstere ou de
feuillages, soit en tas, soit soulevgs par le
vent. Un bouillard de fum^e. — Ex. : Ouais-
tu pas *tieu bouillard de poussiere la-bas ?
(Ne vois-tu pas ce...) — Tin, la-bas, on
dirait une sourciere. — || Ec. — On dit : Un
bouillard de canards, — une bouillke de
joncs, — une boute de monde (ils sont venus
grand'bouGe), — une guerrouke de poulets
(pour grouse, grouille'e, — pron. gherrou^e).
|| Touffe ou bouquet d'arbres. || Ensemble :
lis z'taint quinze qu'intraint tout d'un
bouillard (Pc). || Bouillard de fret, — se>ie
de jours froids... II pourrait ben venir ein
bouillard de fret. Syn. de Branche.
Bouillard f (Mj.), s. m. — Peuplier noir.
Syn. de Ziard. — || Ec. — Syn. de Liard
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122
BOUILLARD - BOULANGEON
(teyard), k branches cassantes, impropres k
lier.
Et. — ( Je cite, malgr6 la contradiction.) Peuplier
noir, sorte de peuplier a branches flexibles, propres
a faire des liens. De pouple, peuplier (lat. populus),
et Hard, qui peut servir a Her. (C te Jaub.) — Le mot
Uard veut aussi dire : peuplier. — Bobeau cite ce
mot, 1210. — Bat. Populus nigra.
Bonillard * . — Gros nuage annoncant la
pluie (Men.).
Et. — « Longue perche, qui a pour tdte un petit
bloc de bois et qui sert a battre l'eau pour la peche.
Boule, dans le vx fr., signifie baton termini par un
bloc, qui est la bouille ; de bulla. Comme il sert a
troubler l'eau, le sens de nuage aurait pu en venir?»
(Litt.)
Bouillarder (Sp., Sa.), v. n. — Souffler en
rafales, en parlant du vent. — V. Bouil-
lardi.
Bonille 1 (Mj.), v. n. 3« pers. sing. ind. pres.
de Bouillir.
Hist. — < Des Rgpublicains fuir devant des
Brigands ! le drapeau de la liberty se baisser devant
l'6tendard de la Con tre- Revolution !Ah ! le sang
bouille a cette idee. » (Choudieu et Richabd, cites
par Deniau, i, 322.)
Bonille * (Tis., Lg.), s. m. — Fermenta-
tion alcoolique. Ex. : Pour le bouille et la lie
d'eine barrique faut pus de 20 litres d'avouil-
lage.
Bonille 8 (Ec), s. f. — Ampoule ; bulle. —
II s'est 6chaude\ il lui est venu de grosses
bouilles. — Des bouille* aux pieds et aux
mains s'appellent des poulettes. — On
distingue s'Ebouillanter et s' Echaubouillir.
Boulllee (Tim., Lrm., Sar., Lue\ Bn., Lg.).
— Touffe de plantes ou d'arbres. Syn. du
Mj. Bouillerie. || Reunion de tiges d'une
meme plante. Z. 134. || Une touffe d'herbe,
d'oseille, une b. de choux. || C£p6e (de bois)
et groupe (de personnes). On ait aussi une
b. de pigeons, de perdrix, pour : un vol
(Lue\)
Bonlllerte (Mj., Fu.), s. f. — Touffe,
ce*pe*e, bouquet. || La bouillerie k Jeanneton
ou k Jeanne du Quarteron (Mj.), — Tas de
trefle. || Bouillerie de vinette, — touffe de
poils. Cf. Bourgeon.
Et. — Cor. de Bouiltee. Der.'de Bouilles. — Au
Fu. on dit aussi soup6e, pour c6p6e V. Qoupte.
Bouilles (Sp., Mj.), s. f. — Ne s'emploie
qu'au pluriel. Grande quantity. Ex. : II n'a
pas des bouilles d'argent.
Booilletnre (Mj.), s. f. — Sorte de sauce
pour le poisson. Maniere special e de le pre-
parer, assez analogue k la matelote. — De :
bouillir. V. Bouclure
Bonillfe,, s. f. — Dans la locution : Souffler
de la bouillie. Se dit du souffle qui s'^chappe
des levres dans le premier sommeil. Ce n est
pas le ronflement. — A Mi., on dit : BufTer les
choux. V. BouUc
Bouillon * (Mj., Sal.), s. m. — Bouillon
d'onze heures, — breuvage empoisonne.
Ex. : lis illi ont fait prendre ein bouillon
d'onze heures. || Pluie, averse. Ex. : J'allons
avoir du bouillon. \\ B. de guernouille, —
l'eau pure. || Boire le b. de ses f esses, — se
noyer. || Boire un b. — faire une grosse
perte. || B. pointu, clystere, lavement
|| Gober le b. — payer les frais.
Bouillon ', s. m. — Bardane ou glouteron,
plante commune dans les endroits incultes.
Syn. de Poires de chiotte, Poire de rallies. N.
Cette plante a qq. ressemblance avec la
molene ou bouillon mane.
Et. — « Bouillon, parce qu'on emploie les Qeurs
de cette plante comme pectorales ; blanc, parce que
les feuilles, grisdtres, sont revenues d'un duvet
blanc. » (Dabm.) — « Bouillon blanc, molene ;
Bouillon noir, bardane. » (De M.)
Bouillon- noir, s. m. — Bardane, qui porte
6"galement les noms (de) pierre de vallee,
peignerolle, gratteau, lappa ; a des crochets,
des 6cailles sur les fruits. (Men.) Bouillon -
blanc. — Verbascum thapsus (Bat.). — B.
noir : Lappa minor (Id).
Bonillonner, v. n. — Se mettre dans la
boue, se salir. (Men.) Cf. s'Embouillonner.
Bonillonnier, s. m. — Le mot fr. est :
boueur. C'est l'homme charge" d'anlever
chaque matin les bourriers, detritus de cui-
sine, etc., deposes devant chaque maison.
Bonillote (Lg.), s. f. — Ustensile dont les
m6nag§res se servent pour voider la lessive
automatiquement. C'est une sorte d'enton-
noir renverse", perce* tout autour de trous
nombreux et surmonte d'un haut et large
tuyau qu'elargit k son ouverture sup^rieure
une rondelle de fer blanc. L'appareil est pose"
au fond du chaudron et entoure* de linge a
lessiver. C'est la vapeur produite qui refoule
l'eau et l'oblige k venir se d^verser constara-
ment en nappe bouillante.
Bonillotter. (Mj.), v. n. — Bouillir douce-
ment (Mj.). — N. Les Compagnies de Che-
mins de fer ont adopts les Bouwottes.
Boniilnre (Tim.), s. f. — Petite lessive par-
tielle qui se fait en mettant k bouillir du linge
sale dans un chaudron et le lavant aussi t6t
Syn. de Bouillancie.
Boulngre (Mj.), in ten. — Forme attenua-
tive de Bougre. Se dit dans : Bigre de
bouingre /
Bonis, s. m. — Buis.
Et. — Menage constate que bouis est la pro-
nonciation de la cour, et buis celle de la province.
Du lat. buxus.
Hist. — « Peigne de bouis, la mort aux pous ;
C'est la sant6 de la teste |
Et aux enfants faire feste ;
Et guent les chats de la toux.
(Les cris de Paris. — GfTlLL.)
— « Ne deTaut au bouis que la bonne senteur
pour 6 tre du tout qualified » (Olivier de Sbrres,
The" dire d % agriculture.)
Bonlangeon (Mj.), g. m. — Bras ; petit bras
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BOULANGER - BOULIR
123
potele\ Terme enfantin. De ce que les bou-
langers p^trissent leur pate les Dras nus. ||
Fu. — Boulanger.
Boolaoger (Mj.), v. a. — P6trir, manier
sans precaution, froisser. || La bonne Viarge
boulange. Gette expression signifle qu'il tombe
de petites averses Wquentes et que le soleil
dorme en meme temps que tombe la pluie.
Et. — Bulengarius, dans un texte du xir 3 s. —
De boule, forme du pain. Le soldat appelle boule
de son le pain de munition.
Boolard, e, adj.qual.
Boule.
■ Boulot, otte. Du fr.
Boaland,, e (Mj.), adj. qual. — Boulot,
otte.
Boole l (Fu.), s. m. — Bouleau. — Un
balai de boule. Les balais de boule servent a
bouser Taire sur laquelle on va battre le ble\
Apres la batterie, ils servent a mettre en tas
le grain et la balle. || Tim. Id. Je vas faire un
balai avec du boule. A Sp. on dit : Boule. V.
ce mot pour TGtymologie.
Boole * (Sp.,' Fu.), s. f. — Boule d'eau.
Maladie redoutable que diagnostiquent les
rebouteurs, jugeux d'eau et autres empi-
riques g£ne>alement quelconques, chez les
personnes dont le ventre est legerement enfle*
par suite d'hydropisie ou pour toute autre
cause. J'ai connaissance d'un cas ou une gros-
sesse ignore, trait6e comme une boule d'eau
par un de ces praticiens, s'est terminer par
un avortement. || T£te. Ex. : Je cr6 ben que
tu perds la boule, — la tramontane. || Syn.
de Boussole (Mj., Lg.), la tete, comme siege
de la volonte", de la pens6e, de la raison.
Ex. : II n'a pas ca dans la boule, — il ne le
veut pas. Syn. de Mic&meau, Toupet, Ter-
montade, Ciboulot. || Avoir une belle boule en
main, — avoir une position avantageuse,
tous les atouts dans son jeu. Emprunte 1 du
Jeu de boules, sans doute.
Boole (Sp.), s. m. — Bouleau.
Et. — Vx fr. Boul, du lat. betullum, pour be-
tulla, mot gaulois, devenu bedol, beoul, boul. —
Boulliau, 1516. — Hist. « Boul est un arbre dont on
fait les balais pour nettoyer les maisons (xvr 5 ).
D. C. V° boulus. — « Concessimus. . . 700 circulos
de boul ad magna dolia. » D. C.
Bonier (Mj., Fu., Sal.), v. n. — Se tordre,
pouffer. On dit : Bouler de rire, ou Rire a
bouler. — N. En se tordant, le corps se
ramasse en boule. || V. a. Renverser a terre,
terrasser. || Lg., v. n. Ex. : Je nous amusions
a faire bouler des pierres du haut des coteaux
de la S6vre. — Cf. Sabouler. || V. n. Au bil-
lard, pousser deux billes a la fois d'un seul
coup de queue.
Boulesde-feo (Sp.), s. f. — Pivoine. A
cause de la forme quasi sphe>ique et de la
couleur rouge-vif des fleurs. — Cf. Boules-
de-neige.
Boule t (Lg.), s. m. — Grosse bille a jouer,
en pierre et qqf. en fer forge. Syn. de Biscaien.
Boolette (Mj.,) s. f. — La boulette du genou,
la rotule. Syn. de Molette. || Chiendent a bou-
lettes, folle avoine. Syn. de Pdtinoutre. || Fig.
Sottise, bStise, gafTe, b^vue, impair. Ex. :
II a fait eine fameuse boulette. N. La boulette
est moins grave que la brioche. — P.-§. par
allusion aux boulettes de papier que les 6co-
liers s'amusent a rouler et a lancer pendant
que le professeur leur explique en conscience
les arcanes des regies de participes ! || Lg.
Excroissance sphe>ique et de couleur jaune
qui se produit sur les branches du ch£ne.
Syn. de Canette.
Bonlevue (Mj., Fu.), s. f. — Ne s'emploie
que dans la loc. adv. A la boulevue, au ]uge\
presque au hasard. Ex. : Je Tai tir6 a la bou-
levue.
Et. — « Deux sens se pr&entent : sans reflexion
(aussitdt la boule vue), ou avec reflexion (apres la
boule vue). Allusion a un jeu de boule ? » (Lrrr.). —
Hist. — « Attended, ou que votre ennemi se lasse,
ou qu'il vous vienne combattre, et ainsy vous
joures a la boulevue, comme on dit. » (Montluc,
cit6 par L. C).
Booll (Fu., Mj.), s. m. — Bouilli. J'avons
mang^ du bouli et des crepes.
Bou lie (Mj., Fu.), s. f. — Bouillie. || Faire
de la boulie pour les chats, — faire un ouvrage
inutile. || Boulie dor^e, — bouillie ou mar-
melade de potiron. — Cf. Culeree. || On dit
d'un gamin qui veut faire Thomme : « Q'sl
sement pas le nombril sec ; a illi tordre le nez
on en ferait sortir de la boulie ! »
Et. — V. Bouli. Hist. — « Si tu veulz en faire
boulie, si desmelle ta fleur etton laitetdu sel,puis
mets boulir. » (Minagier de Paris, cit6 par Guill.).
Booline, s. f. — Boule. Une bouline noire,
une pilule de goudron (Li., Br.)
Et. — Malvezin pretend que Boule ne vient pas
du lat. bulla, qui a donne* : tulle ; mais de la rac.
celt, bot, enfler, Stre gros ; d'ou bodula, botula, bou-
doule, contract, boule.
Booline ment, s. m. — Action de se rouler,
de se renverser. Z. 132.
Boullner (Sp.), v. n. — Tomber a la ren-
verse, rouler a terre, rouler sur soi-m§me.
Syn. de Deribouler, Rouler les pelotons. || Se
rouler, se trainer dans Therbe (Li., Br.) || Ses
bas boulinent (tombent, se roulent en boule)
sur ses talons. || Sal. Aller en boulinant, —
lentement, gravement. Mj. — en boulottant.
Boolinier, s. m. — ChGne pour 6chafaudage,
(Pris sur une Aftiche de vente, a Angers).
Boulir (Mj., Li.), v. n. — Bouillir. V. Bouli.
— Faire boulir de la seille (du seigle, pronon-
ciat. de gl.).
Et. — « Le lat. Bullire, aurait du donner r6guli£-
rement Boulir. La substitution de i mouill6 a i
simple, a l'infinitif, est due a l'influence des formes
des autres temps, ou le lat. avait un i en hiatus,
comme bullio, fculliam, bullientem. » (Darm.). —
Variantes : Bouli, boule\ boullu ? boulu. — Hist.
* Condamng a raort et a fitre boulu » D. C
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124
BOULIT - BOUQUET'
Boulit' (Sp.), s. m. — Petite fenStre, judas,
petit trou quelconque par lequel on peut
regarder. — Cf. Bau. \\ Fu. et Mj. — Inusite\
Lucarne, en Poitou. — Boulite ! Interj. Cute !
— Faire boulite, — faire cute ; montrer son
nez et disparattre pour amuser les petits
enfants. Fu. —
N. — Mot usite dans le Poitou. — Ailleurs (G' a
Jaub., Lapaibb). Bouinotte ; petite ouverture pra-
tiquee dans une toiture, un mur, un panneau de
porte, une botte, une tire-lire. La bouinotte du
grenier, du confessionnal, du scrutin. « Fourrer le
bulletin dans la bouinotte. » (G. Sand. Le Diable
aux champs. — Jaub.).
B oailter (Sp., My.), v. n. — Regarder par
un petit trou — le trou d'une serrure. —
As-tu bouliti ? — as-tu vu ?
BoDllvarsement (Mj.), s. m. — Boulever-
sement. Syn. de Chavirement, Tervirement,
Bousculement.
Bonlivarser (Mj.), v. a. — Bouleverser. ||
Bousculer, renverser. Mettre sens-dessus
dessous. Syn. de Chahuter.
Boullir. — Bouillir V. Bouli. II non mouil-
16s.
Hist. « Et par Sergeans huyt ou neuf il fut prins.
... Quand l'eurent prins, se tindrent environ
De tous endroitz, tirans a 1'aviron
Le pouvre corps, comme une kme dapmnta
Qui a boullir est desja condampn£e.
Ch. BouBDioNt. P. Faifeu, 82.
Bonlot (Sp.), s. m. — Boule qu'on joue la
premiere. N. On dit ailleurs : le Petit, le
Mattre. || Fu. Ce qu'il y a a boulotter. Faire
un bon boulou — Recent.
Boulotter (Mj.), v. a. — Manger. || V. n.
Aller en boulottant, — aller lentement, a
petits pas, comme font les vieillards. Cf. Bou~
liner. \\ Boulotter Texistence, — se laisser
vivre, vivre en roulant doucement, comme
une boule. || £a boulotte, — ca va comme
ci, comme ca, ni bien, ni mal.
Bourn* (Vr.), ou Poume\ part. pas. —
Blotti. Un lapin est boumi dans une haie. —
Se boumer. Cf. Boumir.
Boomer (Mj.), v. n. — Tonner, en parlant
du canon, d'un petard. Onomat. — Cf. Angl.
to boom, to bum, bourdonner.
Boumir (se) (Mj.), v. r£f. — Se blottir, se
dissimuler. Syn. de se Motter. Cf. Bourne,
Boumer.
Boon, bonne (Sp., Tim.), adj. q. — Bon,
bonne. La forme mascul. ne s'emploie que
devant une voyelle ou un h muet. Un boun
homme, un boun estomac. Mais on dira : un
bon garcon. Au fern, boune, meme devant une
consonne : Une boune fern me, la boune Viarge.
|| En parlant du lieu d'origine ou du domicile
de personnes dont on a a se plaindre, on dira
qu'ri n'en vient : ni bon vent ni bounes gens
(0« Jaub.). || Boun' gent ! Interj. de pitie, de
commiseration. Comme : Ah ! mon Dieu !
Hist. « I somm's de pauvres gens
Boun* gent !
Qui ne mangeons point de rilles ;
Mangeons que des zarengs
Boun* gent !
Rout is dessus la grille. »
(J. Buoeaud. Chants popul. de VOuest, n, 151.
Cite* par Favbb.).
Boune fern me (Lg.), s. f. — V. Bonne
femme.
Bouucndret (Cho., Tf., Lg.). — Syn. de
Belle-chouse, Berchouse. Beaucoup. Ex. : Y
a boun-endret de poires dans cet6 boisiier-la.
Mot tres vieilli. Pour : bon-endroit.
Bonnet (Sp., Li., Br.), s. m. — Bonnet |!
Fig. Avoir le bounet qui couvre tout, — avoir
un mari. Cest la traduction libre de la
maxime juridique : Is pater est quern nuptiae
demonstrant. On dit de menie en fr. : Le
pavilion couvre la marchandise. || Sp.
Bounet rond, — coiffe a tuyaux des femmes.
N. c'est le contraire au Fu. V. Bonnet.
Hist. Apres avoir pris mon bounet,
M'Stre mouche" pour e"tre ben net...
Noels Angevin*.
Boune-vlerge (Lg.)., s. — Andouille. Syn.
de Ange-de-Cheminee.
N. — II nous faut bien recueillir ce mot irres-
pectueux, tres usit6 chez les paysans de vieille
souche, et des plus religieux, et pas seulement par
qq. meiUaud mal embouche\ A ce sujet on conte
l'histoire qui arriva a la ferme du Petit-Goulet, il y
a qq. 40 ans. Un coureux, a qui on avait donne
asile, profit a de 1' absence de la fermidre pour subti-
liser range de cheminie et iui dit en partant :
« Restez dans la grace du bon Dieu, moi je m'en
vas avec la boune vierge. » II 6tait bien loin lors-
3u'on s'apercut du larcin. — Ce comestible, pendu
ans la cnemine'e, a une vague ressemblance avec
une statue informe et mal dggrossie.
Bounhomme (Lg.), s. m. — Bonhomme,
vieillard. Cf. le suivant.
Bounhonme (Sp.), s. m. — Bonhomme.
Cf. le precedent.
Bounot, s. m. — Un vieux bonhomme
(Craon).
Bouqne, s. f. — Douce amere (M&x.). Syn.
de Bois de rime.
Bouqne. V. Bourine. (MfiN.).
Boaqne- ^e(Li., Fu., Br.), adj. q. FAch^. ..
Es-tu encore bouquee ? — Fais-tu encore le
bouc? V. le suivant.
Bonqner (Sp., Q. Z. 136, Sa.). — Frapper
de la tSte, comme un bouc ; encorner, donner
des coups de comes. || Mj. Fig. Bouder, faire
le bouc. || Sal. Id. || Fu. se bouquet, seugner,
V. Boucquer.
Bouquet' (Mj., Fu.), s. m. — Toute espdce
de plante d'ornement, sur pied. Ex. : Vous
plantez done des bouquets. N. De mgme, dans
le Centre, fleur en g6ne>al. Ce pr6 est plein
de bouquets. Semer, planter des 6. (Jaub.) En
pleine terre ou en pot.
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BOUQUETER - BOURDfiE
125
Bouqnetter (Mj.), v. a. — OfTrir un bou-
quet a, — un Stranger. V. Folk.-Lore. II.
Bonqoeture. — Mauvaise prononciation
de Bouilleture (LuG, etc.). || Bouaueture de
lumas : se fait avec des pommes de terre et
une sauce a Tail (Mz.). V. Boucture.
Bonqain (Mj.), s. m. — Fig. Souillon. Dans
ce cas on dit souvent : Bouquin sale\ — Indi-
vidu sale, malpropre, mal tenu. — Cest le
mot fr. dans un sens special. || Bouquin, —
Rej>rimande (MAn.). Je soupconne Boucan.
II Orchis des pres, a odeur desagr6able. Syn.
Bonhomme, Moine (M6n.).
Boar. — Ce pr^fixe est souvent mis pour
Boude. Ex. : Boursoufler est pour Boude-
soufler, ou l'on retrouve dans Boude, le radic.
de Boudin (Sudre), Cours de grammaire his-
torique de la langue fran$aise, 3 e partie,
p. 47).
Bounds (Tim.), s. m. — Habitant du bourg.
On dit aussi Bourgadin, com. a Mj. Le mot
Bourais ne s'emploie jamais seul. On dit :
H aut -60 uraw, Bas-bourais, habitant du haut
ou du bas-bourg.
Bonrasse.
menu bois.
Z. 142.
Broutilles, Opines,
Boarasseaii, s. m. — Petite bounce de
branches d'arbres (Men.). V. Bourasse. || Ec.
Fagot d'e*pines ; — caractere acari&tre (par
comparaison). Cest un vrai bourasseau
d'£pines.
Bouraasier, s. m. Z. 149. Un tablier.
N. — II faudrait deux r. — « Lange, maillot,
couche, morceau de drap de futaine dont on enve-
loppe un tout petit enfant. — Chanvre de la der-
niere quality. Fil, toile de bourrasse. (C' e Jaub.)
Bourfce (Tim. Z. 124), adj. qual. — Ne
s'emploie qu'adverbialement dans la loc. :
Bourbi gras, au dernier degre* de Pembon-
point. Ex. : II a ein bceuf qu'est bourbi gras.
Cf. Pourri mAr.
BoorbeOle (Mj.), s. f. — Ampoule. — Syn.
de GourgueiUe et de Bouroille, intermediate
comme forme entre ces deux mots et proba-
blement doublet de Tun et de l'autre. De la
sorte, ces trois mots se rattacheraient a
Oreueiller, Orgueillir. || Se dit aussi de cette
pellicule qui se forme et s'enfle a la surface
du lait qui bout.
Et. — A rapprocher du bas-bret. bourbo, bour-
bonem. (Ltttr.). — V. Borbe.
Bourblte (Lg., Br.), s. f. — Enfant et sur-
tout gamine malingre, ch6tive. Syn. de Chi-
orille. Ex. : Vas-tu finir, m^chante bourbite,
dira une bonne a une petite fille qui l'agace.
— Done : agacante. /
Boarbiter (Mj., Fu.), v. n. — Agiter un
liquide et souffler dedans, comme fait un
pore dans son auge — ou le canard dans sa
mare. Le petit enfant aime a bourbiter et a se
salir dans le ruisseau. || Fig. Mj., Sal. — Par-
ler entre ses dents, murmurer, marmotter,
grommeler ; causer rapidement, peu distincte-
ment. En ce sens on dit aussi Gourmiter. ||
Agacer qqn en tournant autour de lui. || Cho.
S'amuser a des riens. — Cf. Barboter. Bourbe.
Et. — Douteuse. — Hist. :
« Un droitz marais pour bourbetur les canes. »
Eust. Deschamps.
Boar bit on ner, v. a. — Bavarder, en ressas-
sant, en rab£chant toujours la mGme chose.
Bourbon, s. m. — Joubarbe. Vulg. sem-
pervivum tectorum (MftN.). Syn. de Herbe a
la tounerre.
Bonreatin (Lg.), s. m. — Habitant du
bourg, par opposit. a Villager. Syn. et d. de
Bourgadin et Bourais.
Bourd aider (Mlh.), v. n. — Etre appro xi -
mativement cela. Ex. : Combien pese votre
cochon? Six-vingts? — Oui, 9a bourdaiUe.
Et Pour : bordailler, frequent. Actif du v. border.
V. BordanL
Bourde (Mj.), s. f. — Longue perche, arm6e
a son extre*mite* inf^rieure d'un fer a deux
cornes, dont les mariniers se servent pour
pousser les bateaux. II ne faut pas la con-
fondre avec la gaffe dont une des cornes est
recourse en crochet. || By. — Bourde, ou
baton de quartier, gros baton ferr6-court, a
une pointe pour bourner, bourne'yer, contre-
bouter. — Gaffe, long baton ferr6 a deux
pointes, Tune droite, Tautre recourse pour
repousser et accrocher, employ^ pour pousser
avant (ou de Tavant, pour faire avancer le
bateau) dans les rivieres sablonneuses ou a
fond dur et propre (d^pourvu d'herbes). —
Bdton ferri, a deux dents pour pousser. —
Affitre ferr^e, baton muni d'une longue et
grosse pointe en fer garnie d'une douille, pour
se piquer (fixer le bateau de peche), soit en
pleine eau, a Taide d'une petite corde munie
d'un terzillon, soit a terre, a Taide de la com-
mande. — Petite affitre, baton pointu d'un
bout, servant dans les end »oits vaseux, pour
appoyer (maintenir) le bateau, amarre' d'ail-
leurs a une affitre ferr^e. || Fig. Sottise, fausse
manoeuvre dans la conduite de la vie. Cf.
Boulette, Brioche.
N. — Le fr. donne ce sens au mot : gaffe, et il
est a noter qu'il emploie le mot : bourde (que d'ail-
leurs il ignore dans son sens propre) avec une signi-
ficat. ftgur6e differente de celle que nous lui attri-
buons. Et. — Peu certaine. Dans le vx. fr. le sens
est ceiui de baton, lance. — Hist. « Bourder, jouter
avec le bouhours, baton : a Iceux Jehan et Girart
prinrent chascun d'eux un blanc petit tilleul pel£,
pour en behourder Tun a l'autre, et en eulx ainsi
esbatant et bouhourdant, briserent plusieurs
tilleux Tun contre l'autre. (1375. — D. C). —
Behourder a bien pu donner : bourder. — Puis, de
behort, joute a la lance, on passe, pour le sens, a
joute de paroles, vanterie, mensonge. (L. C).
Bonrd^e (Mj., Lg., Lpos., Sal., Fu.). — Une
moitte de la journ^e. Ex. : J'en ai pour eine
bonne bourdbe a faire 9a. V. RabinSe. || Z. 151.
Bourder, e'est s'arrgter.' Les laboureurs
bourdent deux fois par jour ; une bourdU est
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126
BOURDER — BOURGEOIS
done Tespace entre deux repos (SI.). || A Br.
e'est le repas d'une apres-midi. || Sal. Faire
une bourdke, e'est faire une pose, un arrSt. ||
De bourdie. Loc. adv.- — « T'iras aux champs
de bourdte, dans la soiree, de 4 a 5 heures. »
(Cho.).
N. — Dans le Centre : Bord6e « Temps employe"
au travail dans une matinee par un charretier ou
un laboureur avec ses boeufs. « II a fini sa bordee. »
Une bordSe est d'environ six heures. — Renvoie a
Bourdee. (Jaubebt.)
Boarder (Mj., Lg., Lrm., Fu., Sal.), v. a. —
ArrSter. En parlant d'un taureau : Bourdez-
le. Une vache va trop fort : Bourde-la. || Em-
pecher (Z. 149, 150). Cela ne me bourdera pas
de, — ne m'empechera pas de. || Garantir de.
II l'avait bourde du garou, — d6barrass6 de
(Z. 146). || Boarder un jars, — lui mettre
dans le nez une plume pour 1'empScher de
passer dans une haie ; alors les oies qui le
suivent n'y passent pas non plus. || « lis ont
tombe - dans une molh^re qui les a ben bourdte.
|| Avoir la vue bourdee par un obstacle, bornee.
— Ti., Bourder les berlots, — boucher les
yeux. V. Ang. de Paris, 28 juillet 1907 : Une
vieille histoire. || V. n. — Se reposer, tarder,
s'attarder ; faire halte. Ex. : J'avons bourdi
ein bon moument au Pelican (place d' Angers).
— A n'a pas bourdk a arriver. || S'arreter, —
aussi bien un prldicateur dans son sermon
qu'un ouvrier dans son travail. || Rester sta-
gnate, — en parlant de l'eau. Ex. : L'eau qui
bourde est plus a craindre que l'eau qui court.
|| Etre arrSte* par une orniere. Dans Jattb.
Bordir. || Ti, Z. 203. — Cesser d'Stre present,
bouger. Ex. : Pendant trois jours et trois
nuits i ne bourda point de l'eglise et jeuna
serriment.
Et. — Assez difficile a expliquer. Je propose :
User de la bourde, pour arreter un bateau, avec
extensions. Cf. BournSier. — Hist. « M. de J., gen-
tilhomme manceau, nomm£ depuis peu de temps
f>age de la reine Marie- Antoinette, accompagnait
a voiture de S. M. Cette princesse le chargea de
galoper apres un seigneur qui Tavait saluee en la
croisant et qui s'Sloignait a toute bride. A son
re tour, le page essouftle ne put dire autre chose
que : « Madame, je 1'ai juppS (appeler a haute voix,
hucher), je l'ai voali (id.) ; il n'a jamais voulu
bourder. » — « Que dit-il, demandait la reine? —
Et le page de r£p£ter ; ce fut tout ce qu'on en
obtint. (De Montbsson.). — « Depuis quelque
temps, je me trouvais completement arre*t6 dans
mes travaux... Pour l'instant, j'etais « bourde" •,
comme disent les charretiers du pays, lorsque leur
v6hicule est embourbe au plus prof on cf d'une
orniere. (C. Leeoux-Cesbron. Autoes temps, p. 110,
1. 9.). — < Maugr6oit Dieu comme un cnartier
bourde". » Contes (TEutrapel. (L. C).
Boardln (Sp., Li., Q.), s. m. — Ane, bour-
rique. || Jeune boeuf. Q. Z. 136. || Etre saoul
comme ein bourdin. || Sal. — Gros et court. ||
Syn. de Ministre, Bourricot. V. Folk-Lore,
xiv. || Fu. — Bourricot, — jeune bceuf.
Et — Lat. Burdonem, mulet. — t Bordon -
bourdon, mulet ; baton de pelerin qui lui sert de
mulet pour le voyage. Et. *burdon(e),leproduitdu
cheval et de l'&nesse.
Bourdineau (Mj., Sp.), s. m. — Pivot ou
teton qui soutient une porte et tourne dans
une crapaudine. V. Bourdonneau.
Et — « Bourdonnier, de>. de Bourdon, a cause
de la partie arrondie qui termine le bourdon des
pelerins. Dans les portes qui ne sont point a gonds
ou a charnieres, partie supe>ieure du chardonnet,
pivot arrondi qui s'engage et tourne dans la bour-
donntere du linteau. » (Dabm.). — « Bourdouniau,
piece de bois form ant le cdt£, le montant d'une
porte et tournant sur pivot, comme dans une porte
de grange. V. Crapaud.
Board oilier (Lg.), v. a. et n. — Bredouiller.
Ex. : On n 'en tend point ce qu'il bourdoilie.
Syn. et p.-§. doubl. de Baroiller. || Ec. Boer-
douiller, || £a y-i boerdouille dans le ventre.
Board on (Mj.), s. m. — Baton de que-
nouille. || Fu. et Mj. — Queue d'animal, —
boeuf, vache, veau. || Au fig. Lever le bourdon,
— lever la queue droite comme fait une
vache qui mouche.
Et. — V. Bourdin. — Mais le savant Eccabd fait
venir ce mot de Tall, boeren, porter, sou ten ir, d'ou
bort, bordo, burdo, qui s'apphque aussi bienal'Ane
qu'a un appui qcque.
Board onnesu (Sp., Mj.), s. m. — Crapau-
dine. — Cf. Bourdineau.
Board ounemu (Lg.), s. m. — Ouverture au
bas d'une panne, dans laquelle on fixe
Yanche ou quenelle, et par laquelle s'ecoule le
lessL Syn. ae Cos, BoucleL
Et. — Malgr6 la difference de sens, e'est le m£me
que le Mj. Bourdonncau ou le St paulais Bourdineau.
Le Bourdouneau d'une panne a, en efTet, la forme
d'un gros teton, comme le pivot d'une porte ; ou
bien il rappelle les culs de bouteilles servant de
crapaudines.
Bourdouoer (Lg.), v. n. — Bourdonner. Ex.
La tounerre bourdoune en loin.
Bourgadin (Tim., Lg., Fu.), s. m. — Habi-
tant d'un bourg, par opposition a Paisan.
Syn. de Bourcatin, Bourais. || Habitant du
quartier du Bourg, a Mj., par opposit. a Riva-
geois. — Les gens des bourgs ne se consi-
dered nullement comme des campagnards.
Et. De>. du fr. Bourgade. — Bourg, L. Burgus,
se rattache a 1'aha. Burg, lieu fortifie ; celt borg. —
V. la description d'un bourg dans O. Sand, Valen-
tine, 1. 1, ch. 1.
Boargau (Sal.), s. m. — Grosse mouche
d'un noir brillant, au dard acere\ V. Burgot*
Boarge, esse (Mj.), s. m. et f. — Forme
attenuative du fr. Bougre. V. Boudre.
N. — Elle est tres usit£e par les femmes. A leurs
yeux cette simple m6tathese du g et de l'r enleve
au mot tout caractere de juron ; car telle est bien
et uniquement la signification attribute par elles
au vocable fr., dont le sens propre — ou malpropre
— leur est inconnu. Bourge n'a plus que le sens
plutdt b£nin de Diable, enrag£ coquin, abominable
canaille, etc.
Boar gene, s. f. — Pour Bourdaine, Voir
Nerprun (M*n.). — Rhamnus frangula (Bat.)
Bourgeois (bourjou§)) (Mj., Lg.). —
Homme de la classe ais£e. II Maltre de la mai-
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BOURGEOISE — BOURNrilER
12?
son, chef de la famille. Ex. : Le bourgeois
est-il la? J'arais affaire a lui. || Epoux, mari.
Ex. : Je le disais ben a mon bourgeois. || Fu.
Id., et le Maitre, dans certains jeux de boiile.
Et. Le bourgeois elait un homme du bourg, du
lieu clos et fortified tandis que le villain etait 1' ha-
bitant de la ville (villa) maison de campagne, lieu
ouvert et non fortifte. (Litt.). — Bourg et franchise
etaient synon.
Bourgeoise (Mj.), s. f. — Mattresse de mai-
son. || Eponse, femme. Ex. : Ma bourgeoise
est malade, alle a fait la commere illy a hint
jours. Syn. de Mar tee, Capitaine.
Boorgeoiserie (Mj., Tim.), s. f. — Bour-
geoisie, la classe riche. Doubl. du franc. — Cf.
Princeresse, pour l'insertion de Pr.
Bourgeon (Lg.) f s. m. — Ballot de laine
non fitee. Langue des ouvriers de filature. ||
Petit amas de foin, d'herbe, etc. Ex. : La
sourciere a enleve* des bourgeons de foin a pus
de 200 pieds haut. || Syn. de Bouchon. \\
Flocon de neige.
Bourgne, s. f. — Ouvrage en osier, ber-
ceau, nasse.
Hist. — « S'entendait fort aux ouvrages de gos-
serie, faisant lui-mSme ses charrues, ses dies,
ploy ant des fourches, clissant paniers et melloirs,
pallissonnant grenotes et bourgnes. » (La Tradit.,
p. 64.)- — « Un superbe bebe" pelebois... place dans
une bourgne qui est un chef-d'oeuvre de palisson-
nage. » (Id., p. 71). — « Certains instruments et
engins pour pescher poissons, nommez et appellez
bourgnes, ou Dourgnons. xv°. Cite par D. C. || Mot
cite com me rapprochement avec son doublet
Burgne, Beurgne. — Plutdt poitevin.
Bourgnler, (Tim., Lg.), s. m. — Ruche.
Syn. de Reuche t Runche. De>. de Beurgne.
Et. — « Terme de peche ; sorte de nasse, dite
aussi bourgnon, que Ton place a l'extremitd des
pares ouverts. Et. Borgne, les ^pith. de borgne et
d'aveugle elant donnees a des objets qui n'ont
point d' issue. » (Litt.). — « Bornion, bournion,
essaim d'abeilles. (D r A. Bos.).
Bourgnon (Sp.), s. m. — Petite beurgne.
— Cf. Borgnon, ruche d'abeilles (Jaub.).
Bourgnot' (Sp.), s. m. — Botte de bois
dans laquelle les meres placent debout leurs
petits enfants emmaillottes, pendant qu'elles
vaquent a leurs occupations. — De>. de
Beurgne. A du se faire jadis en osier. V.
Bourgne.
Bourgulgne, s. m. (Segr.). — Broc en bois,
servant a soulever les Opines, et espece de
pince pour saisir la bogue de la chataigne. ||
Peut-Stre de Burguer. Cf. Berqukgnon.
Bourgulgnon (Mj.), s. m. — Chalaze. Syn.
de Grain d'orge, BiroiUon, Hardillon, Far-
pillon.
N. — Pourrait bien fitre un doublet de Berqui*
gnon et Bourquignon. II y a de la ressemblance
entre le compere loriot et le bout d'une branche
?ui n'a pas et£ coupee au ras du tronc. (R..O.) —
ngemeux ! A. V. — Cf. Berton, Bourrichon. —
V. Folk-Lore, III.
Bourgulgnonner, v. n. — Aller d'un
endroit dans un autre avec hesitation.
(MAN.).
Bourl-boura. Z. 136, 142. — Pele-mele,
confus^ment. (Q.). — Personne en 1'air, sans
ordre. (Craon).
B our In (Sar.). Bourrelier. V. Sabourin.
Bourine ou Bougue. — Loge, petite mai-
son de terre et de paille (MAn.).
Bourlner autour de (Craon). — S'occuper
a des petits travaux sans grande importance.
|| Lg., v. n. — Travailler dur. Doubl. de
Buriner. V. Bourriner.
Et. — Bourriner, der. de : bourrier, pris au sens
fig., s'occuper a des riens. — Burra% lat., niaiseries.
Cf. Bousiner. — Hist. « Est-ce que tu souffres
toujoursT — Encore un si peu. .., mais l'ouvrage
n'en soufTre point. Je bourrine dans les batiments
et Sylvain travaille aux champs pour deux.
(G. Sand, Claudie. — O Jaub.)
Bourn age (Mj., Fu.), s. m. — Bornage.
Bourne >, s. f. — Bel exterieur, apparence
avantageuse. — V. Montrie.
Bourne f (Mj., Fu.). Borne. || Qqf. se dit
pour un madner arrondi et pointu, retenu
par une corde dont le marinier se sert pour
conduire un bateau sur la Loire. (Union de
VOuest, vendredi 29 dScembre 1876. MAn.).
Inconnu a Mj. — Pour Bourde? Cependant il
y a Bourniier. — De plus la Bourde n'est pas
attached par une corde ; e'est le baton de
quarlier qui est ainsi retenu a Mj. V. Bourde,
By.
Et. — B. L. Bodina, qui a donn6 bodne, puis
borne. Orig. incert. — Hist. « Mais la ne faut faire
but et bourne. » (Rab., P., iv, 23.) — Angl. Bourn.
— « Et, le 29 octobre 1668, on a plante des bournes
de pierres sur i'eau de lad. saullaie. » (Inv. Arch.,
E, n, p. 222, col. 2.) — « Aussi pour avoir mis et
assis bournes en leur fief sans authorite de leur jus-
tice. . . pour bourne assise, soixante sols tournois. »
(Cout. d'Anjou, art, 3, p. 4.) — Pour le premier sens
de Borne.
B our nee, s. f. — Pluie. || Bruin^e?
Bournelage (Mj.), s. m. — Ensemble des
ranQoires d'un bateau. On dit : Mettre ein
bournkiage a un bateau. Techniquement : les
fargues. || Ce qui sert a bourniier.
Bourneier (Mj.), v. n. — Terme de marine.
ArrSter brusquement un des bouts du bateau
pour Tobliger a tourner sur place d'un cer-
tain angle, lorsqu'il se presente transversale-
ment au courant. La manoeuvre s'ex6cute
au moyen d'une 6norme piece de bois cylin-
drique, ferrGe d'un bout et appele'e : baton de
quarlier, dont le marinier plante dans le
sable la pointe ferr£e, tandis que la t§te en
est arc-boutee dans une des en tattles du bor-
dage appel6es Ran$oires. Jaub. Bornager.
Et. — Der. de Bourne au moyen du suffixe ver-
bal inchoatif et iteratif eier. — N. La bourde ne
saurait servir a bourn 6ier, au sens de Mj.
|| Fig. Se dit d'un ivrogne qui va d'un
cote sur l'autre (Sf.), et cela rappelle bien les
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128
BOURNER - BOURRER
borders que tire le bateau. || Sal. — Se
heurter contre une borne?
Bonrner (Mj.), v. a. — Borner. || Lrm. —
Faire du bruit com me un coup de fusil, un
petard ; r&sonner violemment. — Onoma-
tope*e.
Bonrnler (Lrm.), d'abeilles ou ruche. —
V. Bourgnier.
Et. — Ruche en forme de bourgnon, bourgne,
panier.
Boarnlf&Ule (Mj., Fu.), s. f. — V. Pourti-
f&ille.
Boornlgeoter (Tim.), v. n. — Se livrer a
des occupations futiles ou minutieuses. Syn.
de Bourniger, Nigeoter, Nigeasser. Dimin. de
Bourniger.
Bourniger (Mi., Fu., Sal.), v. a. — S'occu-
per a des futilites, faire qq. travail minutieux
et inutile. || By. On dit : bournicher, et pour-
tant on dit plutdt : d^bourniger (d6couvrir
apres recherches). — Lrm. Prononc. Bour-
gniger, — chercher, fouiller pour peu de chose ;
avoir Tair de s'occuper de choses insigni-
flantes.
Et. — C'est un compost de Niger, forme absolu-
raent comme le fr. Boursou flier Test avec : souffler.
V. Bour.
Boarnigerle (Mj.), s. f. — Occupation futile,
travail minutieux. V. Bourniger. Syn. de
Nigeoterie, Nigeasserie, Nivasserie.
Booroche, s. m. — Chou bouroche. Borago
officinalis (Men.). Prend 2 r. (Bat.).
Boaroille (Mj.) (bouro-ille),s . f. — Am-
poule, elevure a la peau, pustule, phlyctene.
Cf. Brosson. Syn. de Bougie. V. Bourbettle,
Boursolure, Bourselure. || Fu. Enflure resul-
tant d'une piqure d'ortie ou d'insecte. N'est
pas la meme chose que Poulette, ampoule. ||
Lg. — Cloche qui se forme a la surface de
i'eau quand la pluie tombe avec force. Syn.
de Bousine, Bottle. V. Gourgueille. (Che\,
Cho., etc.)
Boar oilier (Mj., Fu., v. n. — Se couvrir
d'ampoules, d'ilevures, en parlant de la
peau. V. Bouroille. Syn. Boursoler, Bourseler.
Bourquegnon (Tim.,), s. m. — V Berqul-
gnon.
Bourraeas (Lg.). V. Bourrage. — Rappelle
le fr. Bouracan, que Hatzf. fait venir de
l'arabe.
Boarrage (Lg.), s.. m. — Nom collectif
sous lequel on d£signe les menus branchages,
les genets, le chaume, les gretes, etc., les
mauvaises herbes qui poussent dans les bles.
— Syn. de Bourraeas, Bourrier.
Bourrasser (Tim., Sp.), v. a. — Bousculer
rudoyer, malmener, bourrer de coups. Syn,
de Rudanger, Halbourrer, Harbeugner. — Du
fr. Bourrer. || Lg. v. a. et n. — Faire un tra-
vail p^nible. Ex. : J'ai bourrassi ca tote
seule. — Syn. de Buriner, Bourriquer,
Ourser.
Et. — De>. de la mSine racine que ces deux pre-
miers ; litte>alement : travailler comme un bourin,
une bourrique.
Bourrassier. — Tablier en grosse toile,
faite d'6toupe de chanvre.
Et. — Semble venir du lat. Burrus, roux, d'un
brun fonc6. Cf. le fr. Bure. — Hist. :
...Quand il doit porter la note,
Ou faire aucun labour de bras,
Ait ung surpelis de bourras,
Qui sa robe honeste luy tiengne.
D. C, Bouratium.)
Bourre l , s. m. Beurre.
Hist. — « Je lairai. . . mon bourre. — D'un vx
mot burre. (N. A., 4, 4.) Lat. Butyrum ; u pro-
noncd out
Bourre * (a la). — (Ec.) — A rebours,
sans ordre. II fait les choses tout a" la bourre,
a l'envers.
Bonrre 3 . Jeu. V. F. Lore, VII.
Bonrrean (Mj.), adj. <j. — Brutal, cruel.
|| Fu. — Bourreau, — id. Qui aime a faire
soufTrir b£tes et gens.
Bonrre et Balle (Mj.). — Loc. adv. En bloc.
Tout prendre, bourre et balle, le bon et le
mauvais (Sf.). — Je illi ai tout vendu, b. et b.
|| Bourre et ballier, avec les im mon dices. II
a tout avate, b. et ballier.
Et. — Bourre ; ital., esp., prov., borra, pour
flocon de laine, du L. burra, sing, inus, de bump,
niaiseries, fadaises. Le sing, presente le sens pro pre,
le pi., le sens melaphorique. (Cf. Floccus, flocon de
laine et bagatelle.) — Bourras, bouras, 6toffe gros-
siere ; bourrer ; bounce, — ade ; bourru ; bour-
reau ; bourrelet ; rebours (rev^che).
Bourree (Mj.), s. f. — Repue, franche-
lipp6e, ingestion d'aliments qui produit
l'extrSme satiele*. || Lg. — Paille ou foin que
Ton met dans les sabots. || (Lg., Tim., Fu.). —
Litiere. Ex. : Va done faire la bourrie aux
boeufs. Syn. de Letiere, RetUre.
Hist. — « Vingt sols pour un cent et demy de
cotterets et un demi-cent de bourree* qui furent
arses ledit jour. » (Cit6 par Ev.)
Exemples de Repue : « II a mang6 eine
satr^e bourrke de lait moucheron, — de
soupe a la palourde. || R6primande. « Si
nous les attrapons, ils seront bien bourris. »
(M mc de Sevigne, 196. ) — || Coups donnes
ou recus. Par assimil. a la bourre que Ton
entasse dans une chose bounce.
Bourrefer (Sa.), v. n. — Faire de la bounce.
Bourrelet (Fu.), s. m. — Sorte de gaine,
remplie de bourre, — se fixe aux hanches
pour retenir le jupon (avant le corset).
Bourrer (Mj.), v. a. — Au propre et au
fig. — Bafrer, manger gloutonnement : — II
en bourre, des calots. — S'empifrer. Syn.
de Bouffer. On dit : se bourrerle fanal ; re'flSchi,
en ce sens. — et dans : || Lg. — Se bourrer
sus, — s'elancer t§te baiss^e sur. Ex. : Le
bouvard a voulu se bourrer sus moi. Tim. —
Perdre au jeu de bourre, §tre bourre.
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BOURRI - BOURSE-A-JUDAS
129
Bourri (Lue.). — Ane. — Abreg6 de Bour-
rique. Cf. Bourriquet, — cot. — Ce serait
Fane male.
Bourri-bonrra (Q., Zig. 136), adv. — Sens
dessus dessous. Syn. de En pagale.
Bourriehon (Mj.), s. m. — Roitelet. Syn-
de Rabertaud.
Et. — Du lat Burrus, roux. Ce mot serait le veri-
table, et Berrichon une forme corrompue.
|| Se monter le bourrichon, — la tSte,
s'emballer, s'enthousiasmer. On assimilerait
la tSte a une bourriche ; « les faubouriens,
dans leur argot, prennent les imbeciles pour
des hultres ». (Delvau.)
Bourrleot (Li., Br., etc.), s. m. — Bourri-
quet. Syn. de Bourdin, Ministre, BourrL
Et. — Du fr. Bourrique. — « Buricus fut a Tori-
nne un petit cheval rouge : « Mannus, quern vulgo
buricum vocant. » (Isid. db Seville. — L. C.) —
c Buricus veut dire rougeatre, nom special, 6tendu,
dans la latinite\ a tous les petits chevaux, quelle que
Cut leur couleur, et flnalement aux anes.
Bourrier (Mj., Sal.), s. m. — F6tu, grain de
poussiere que le vent emporte. Ex. : J'ai ein
bourrier dans ein z yeux. — Syn. de Boise.
De>. de Bourre. || Ne pas faire de bourriers a
qqn, — ne pas mettre les pieds chez lui. — Au
plur. Balayures. || Mauvaises herbes. — Syn.
de Bourrage, Bourracas. — Ex. : Cest ein
vilain bourrier que le chiendent. — Serrer le
bourrier dans un champ (Lue, Ec.)|| R6sidus
du foyer. || Terme usite" aux ardoisieres. (Petit
Courrier du 18 juin 1904). || Ec. Des bourriers,
en particulier tous les debris laiss^s par les
eaux sur les rivages. || Sal. Faire du bourrier,
— soulever beaucoup de poussiere, par suite :
mener grand train. — Ramasse-6ou/vi>rs, —
sorte de pelle a enlever le bourrier. Au Fu. on
dit Cure-Dourrier. A Mj. id. et Serre-bourrier.
Et. — De : bourre. — Hist. « Ce mot se dit en
Touraine, en Anjou, en Bretagne, etc., pour toutes
sortes d'ordures des maisons et pour les mauvaises
herbes, ronces, orties et autres qui croissent dans les
champs. Cest ce qui vole en l'air quand on vanne
le ble\ suivant Menage, et c'est dans ce sens que
Reqnieb l'emploie quand il dit a Dieu :
. . .Cependant, tu vas dardant
Dessus moy ton courroux ardent,
Qui ne suis qu'un bourrier qui vole.
( Vers spirituels, p. 195.) — L. C.
— « Derive" du vx mot : pourriere, qui voulait dire :
poussiere. (D. C, pulvis.) « — Et avait des bour-
riers de chassie ds yeux. » (R. de r Anjou, 1880, 175.)
— « Le diet devra enlever les eaux bourriers. *
1474. Cite" par Menisbb. (Peut-fitre faudrait-il une
virgule apres : les eaux.)
Bourrin, s. m. — Ane, bourrique. S'em-
ploie dans la loc. : Avoir le ventre comme ein
bourrin, — gonfl6, tendu ou gros. Syn. de
Bourdin, Bourricot. Lg. Haridelle, maigre
bete d'espece quelconque. Syn. de Bourro-
chon, Harou.
Et. — Le Bourri a souvent un gros ventre. Peut-
etre aussi est-ce une allusion au poil bourru de cet
animal. jf
Bourrlner (Lrm.), v. n. — Travailler dur.*J
Syn. et doubl. de Buriner ; syn. de Bourrasser,
Ourser, etc. — De>. de Bourrin, — mais non
du fr. Burin, que nos paysans ne connaissent
pas.
Bourrique, s. f. — Personne paresseuse,
ignorante ou ent$t6e. || (Sp., Mj.). Sorte de
jeu de cartes. || Sp., celui qui perfl a ce jeu. ||
Sa. — Trouver la bourrique, — £tre en retard
pour moissonner. II paralt qu'autrefois il
6tait d'usage de poster une bourrique au bout
du champ de celui qui se mattait dans ce
mauvais cas.
Bonrrfquer (Mj.), v. n. — Travailler p6ni-
blement. Syn. de Bourriner, Bourrasser, Our-
ser. || Perdre ou faire perdre au jeu de la
bourrique. || (Mj.), v. n. — Devenir a moitie*
idiot, a demi fou,. tourner en bourrique. —
« Tes toujours ben bourriqui ! »
Bourroehe l (Mj., Sp., Lg.), s. f. — Petit
panier rond a un seul couvercle. || Sp. Fig.
Illy en a encore ieun dans la bourroehe, —
telle femme est grosse encore une fois. || Nasse
Syn. de Nanse. Lg. Nasse a deux ouvertures.
N. La bourroehe se fait en fil de fer. Syn. de
Loup. Cf. Nanse, Chartreau.
Et. — Douteuse. Mais les exemples abondent :
S'ecrivait : berroiche, bourrache, burache, boue-
resche, bouresche, borroche : « item li courgnon
des dices, que Ten dit Bourroiche, ne corra point
en nulles saisons. » (1327.) — « Une borroche de
jonc, pleine de poup^es de lin, et du lin (U6 (1415).
— « Le suppliant print une plaine borroche de
prunes, laquetle il getta a 1' en con t re de son frere. »
(1459.) D. C. — « Bourolle. Grand vase en osier
tresse" qui sert a conserver des grains ou des fruits
sees, — engin de pdche. » (Favbe.)
Bourroehe f (By.), s. f. — Maniere de pro-
noncer le mot bourrache. || Fu. — Chou bour-
roehe, bourrache. — V. par un seul r.
Bourroehon (Lg.), s. m. — Haridelle.
Maigre b£te d'espece quelconque. Syn. de
Bourrin, Harou.
Benrru (Lg.), adj. aual. — Touffu. Ex. :
J'ons cope* des remds dans les chenes les pus
bourrus.
Bourse (Mj.), s. f. — Petite crucifere dont
les siliques sont aplaties et cordiformes. Cest
le thlaspi bourse-a-pasteur. Syn. de Bourse-
&- Judas, Bourse-en-verger. N. L'ancienne
langue avait 27 manieres d'orthographier ce
mot (L. C).
Boarsee (Mj., Fu.), s. f. — Le contenu d'une
bourse. Ex. : II se paralt qu'il a trouve eine
bourske, — magot, tresor. — J'ai point
compte* sa boursie. Syn. de Magousse, Guer-
nouille.
Et. — Bourse, d'un mot lat. tir6 d'un mot $rec
signiQant : cuir, parce que les premieres elaient
faites en cuir.
Bonrse-a-JudM (Mj.), s. f. — Syn. du pr6-
ce"dent et de Bourse-en-verger, Chie-mou. On
ne designe guere sous ce nom le thlaspi bourse
' a pasteur, sans citer le dicton populaire :
I Bourse a Judas, cent ecus-n'y a pas.
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BOURSES-DE-CHENEILLES - BOUSINE
Bourses-de-ehenellles (Lg.), s. f. — Sorte
de sacs que se fllent certaines chenilles sur
les branches des arbres et dans lesquelles elles
vivent en colonies. Syn. de Boubelin.
Bourse-en- verger (Lg.), s. f. — Thlaspi,
bourse a pasteur. Syn. de Bourse, B.~a-Judas m
Bonnier (Tim., Sa., Fu.), adj. aual. —
Enfle* comme une bourse. Ne s'emploie que
dans l'expression Crapaud boursier, — tres
gros crapaud.
Boursiller (Mj.), v. n. — Economises
6pargner de petites sommes, Harder.
Et. — Du fr. Bourse, avec la terminaison ver-
bale diminutive iller. Le mot s'emploie en fr. dans
un autre sens.
Boursillonner (Mj.), v. n. — V. Boursiller.
Boursoler, seler (Lg.), v.' n. — Se couvrir
de papules, de boutons, de phlyctdnes, etc.
en parlant de la peau. Syn. et doubl. de Bou-
ro iller. *
Boorsolore, selore (Lg.), s. f. — Bouton,
papule, ampoule, phlyct&ne. Syn. de Bou-
roille.
Bonrsoole, s. f. — Espece de berlingue.
(M±s.) || Brouette, et aussi : vieille voiture.
Boors oar d (Zig. 137), adj. qual. — Maus-
sade, sournois par habitude.
Bonseulade (Mj.), s. f. — Tohu-bohu de
gens. Cf. Bousculement, Sens different du
francais.
Bouseulement (Mj.), s. m. — V. Bouscu-
lade. || Bouleversement. Syn. de Boulivarse-
menu Chavirement, Tervirement.
Bouse oler (Mj.), v. n. — Tr^bucher forte-
ment, broncher, perdre son 6quilibre, man-
truer de tomber. Ex. : En sortant de Tauberge,
it bousculait. Syn. de Bricholer, Brangeoler.
Boose (Lg.), s. f. — Gros ventre de. petit
oiseau. On ait de petits oiseaux qui n'ont pas
encore de plumes : lis son t tout frais equeillouis
ils n'ont que la bouse. — V. Bouste.
Et. — Je vois dais ce mot un doublet d'un vx
vocable B6ze ou Bede, qui n'existe plus sous cette
. derniere forme (mais Beze existe). II a donn£ au
franc. Bedon, Bedaine et a notre patois : Basane,
Bezard, Beserot, Abizarde", Beille, Boille et leurs
derives. Je suis persuade que Veze est le m§me
mot. Observons que Veze avait jadis pour
syn. Bousine, qui est le derive direct de Bouse.
ttafin ce mot lui-meme est peut-otre le franc.
Bouse. Cf. Bonnet- d-bouse, c.-a-d. Bonnet ventru.
Bowsee, s. f. (Mj.). — Excrement d'animal,
bouse, fiente. Cf. Foiree, Mardie, Pissee. \\
By. — Implique Pid6e de chose abondante et
molle. || Fu. — Une bousie est un rond de
bouse. Si Ton veut designer la matiere, on dit :
de la bouse. Cf. Croitke, crotte (de cheval).
Et. — Incert. — Le bas-bret. beuzel, bouzel,
bouzil est p.-e\ emprunte du franc. — Faut-il le
rattacher a : bcpuf ? — « Bouse, panse, autrement
l'herbier ou le double ventre. En latin, « magnus
venter ». « Se la beste est feme en la bouse, c'est en
la pance, pou sayne, et vient, avec le sang, de
Terbe, et de la viande que la beste aura vtandee. *
— Injure ; « Bouse vous dis, bran de vous ! »
(xnr*s. L. C.)
— Ki de tel viche est embouses,
Se devant mort n'est desbouses,
II muert comme bues en se bouse. *
{Miserere du Beclus de Moliens, xrr 3 s. — Schel.)
D'ou : bouser, bousiller, bousin.
Bonser (Mj., Lg., Fu.), v. a. — Enduire de
bouse delayed. Ex. : J'allais bouser l'alre —
Eour la preparer a recevoir le grain qui y sera
attu. (Li.). — || Fu. Produire de la bouse.
Booses (Fu.). Dames des pres. Les bouses
sont ainsi de'sign^es dans les devinettes (devi-
nailles) et r6bus.
Bonsieot, s. f. — P.-e\ pour Boursicot, petite
bourse. A Segre le bonsieot est la chataigne
cuite a Peau avec son 6corce (M6n.).
Bonsillard, s. m. (Segr.). — Bousilleur.
Bonslller, v. a. — Sens special (La.). — Bou-
siller le feu, tisonner. Syn. de Tiser, FergdMer.
I Booslllonx (Mj.), adj. q. — Besjiloux.
Bousin (Mj.), s. m. — Auberge de bas Stage,
guinguette, cabaret borgne. || Maison de
tolerance. || Lg. — Celui aui travaille grossie-
rement et sans gout. Syn. de Boussicre,
Saboureau, Bouifre. \\ Tapage, vacarme. Syn.
de Boucan, Potin, Chahut, Chutrin, Rabat,
Menere, Rahut.
Et. — Angl. Bowing, cabaret, mauvais lieu,
dans 1'ar^ot des marins, d'apres Ch. Nisabd. (Lttt.)
— Mais je croirais, avec Delvau, que c'est plutdt
r anglais qui nous a emprunte ce mot, qui viendrait
de : bouse (ou bouc), maison const mite avec de la
terre petrie. — Cf. l'angl. bouse, boisson et to
bouse, s'enivrer, ce qui explique le sens de cabaret
li P.-§. pour Boussin, pris au sens de : bouchon,
cabaret. — Cf. Bastringue.
Bonsine (Mj., Lg.), s. f. — Vessie. Ex. :
Faut que j'aille me vider la bousine. || Bulle.
Ex. : Les queneaux s'amusent a enfler des
bousines de savon. La pluie, en tombant,
fait des bousines, — qqf. Bosine. || Am-
poule, elevure a la peau. Syn. de Bouroille,
Bourdeille, GourgueuiUe. || Faire chier la
bousine, — Striper, Scraser, de maniere a
faire sortir les intestins.
II faut remarquer TSnergie de cette expres-
sion pittoresque. || Fig. S'enfler la bousine, —
se gonfler de vanite* ou d'importance. || Fig.
La bousine a quervS ; — les pleurs, longtemos
contenus, ont 6clate\ || A s en faire peter la
bousine, manger au point d'avoir mal au
ventre. || Tu t'en ferais pSter la bousine ; —
tu t'en ferais mourir, tu ne te prives de rien.
N. On dit aussi en ce sens : la sous-ventriere.
|| Lg. — Cloche qui se forme a la surface de
Peau quand la pluie tombe avec force. Syn.
de Bouroille. || Vessie de cochon qui sert de
jouet aux enfants : J'en ai pris ma bousine
Et m'en suis rSjoui.
(Noels Angevins, p. 30).
|| Instrument de musique : « Et se rSgalerent
ensemble au son de la belle bouzine. » (Rab.
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BOUSINER — BOUSTIFAILLEj
131
I t 25. — MAn.). || Tomber sur la bousine se,
crever la vessie.
Et. — Tres discutable. — Hist, c Les vezes,
bouzines et cornemuses sonnerent harmonieuse-
ment. » (Rab., v, 33 bis.) II pourrait bien Stre ques-
tion ici d'un instrument de musique garni d'une
poche a air, d'une vessie enflee, placee a l'extr6-
mite" d'une planchette, maintenue par des cordes de
violon, dont on se servait comme d'un violon ou
d'un violoncelle. On en tirait un son aigu. — •Ins-
trument de musique dont se servent les patres de
divers pays. On le faisait avec une espece cfe vessie :
buccina, d'ou le nom de bousine. (N. ^.,11,2.)
— « Lequel mordit si avant en farine
Et ren contra la vendange si doulce
Que de sa peau il feist une bodine
A tout le peuple admirablement grousse.
(O.-C. Buchbr, 282, page 256.)
N. — Bodine semble tenir le milieu entre Bou-
sine et Boudin.
Boiisiner (Lg., Mg). — Fatiguer, lasser.
Faire grossierement, cochonner un travail. —
Le bousiller, le g&cher (Mj.). Syn. de Boussi-
crer, Sabourer, Zeguiner. || (Mj.) v. n. Former
des cloches sur l'eau. Quand ca bousine sur les
flaques d'eau, au moment ou la pluie com-
mence k tomber, c'est signe que r averse sera
forte et de dur^e.
Bousiqaet' (Sp.), s. m. — Cabriole, culbute.
Syn. de Carpiiole, Piquet, Capiriole.
Bouson (Mj.), s. m. — Excrement humain.
De : bouse. V. Etron. — Voir au Folk- Lore
comment fut fonde* ,par Gargantua, le bourg
de BouzilU. Z., 120.
N. — Etym. — II est certain que ce mot derive
de Bouse pris au sens francais. Mais ce dernier me
paratt fitre le m£me que notre mot patois Bouse,
ventre, pour les raisons que j'ai developp^es. C'est
le contenu pris pour le contenant. Or, de meme,
Bouson a du signifier autrefois : ventre, car il a
Eass6 en anglais sous la forme Bosom (prononc.
ozoum, ou bouzoume), qui signifie : ma trice. On
sait que I'm final, en anglais, remplace souvent
notre n. Cf. Ransom — rancon. J'ajoute que tous
les mots de cette famille viennent bien d'une racine
Bod ou Bed, comme le confirme la forme Bodine -
Bousine, employee par G.-C. Btjcher. (R. O.)
Bonsonner (Segr.). — Lambiner, mal faire*
ne flnir a rien. Syn. Bousiner, Bousiller.
(Men.)
Bobsobx (Mj.), s. m. — Boueur, vidangeur.
|| Saligaud. Du fr. Bouse. || Lg. — Ladre,
pingre. Syn. de Chioux, Chiard, Crassoux. ||
Fu. — Nom meprisant donn6 parfois au
cultivateur par le bourgadin.
Beusqaee (Mj.), s. f. — Bourrasque, grain.
Syn. de Hargne. || Scl. — Echouement d'un
bateau, ou d'un train de bateaux.
Et. — Der. de Bousquer. S'echouer sur un banc
de sable, s'engrever, c'est, en effet, un accident qui
procure aux mariniers l'occasion de travailler dur
et de jurer ferme.
Bousaaer (Mj.), v. n. — Travailler d'ahan.
Syn. de Buriner. || Bouder, §tre f&ch6 (Sa.). —
|| By. Syn. de Brusquer, qqn.
Et. — Littbx l'explique par : Terme de marine :
faire travailler malgre lui un matelot paresseux.
Sans doute pour bouquer, baiser par force, — de ;
bouche, prononce : bouque. » — Cela ne me satis-
fait pas.
Bousquenr (Mj.), s. m.— Celui qui travaille
p&iiblement et avec ardeur. De : bousquer.
Boassaeaer (Lu6). — Bousculer. || GScher.
Boussaerer (Cra.). — Faire mal un tra-
vail. V. Boussacher et Boussicrer. || Z., 124.
— Rudoyer, malmener.
Beussetaud (Mj., Fu, Sal.), s. m. — Tonne-
let, petit fut.
Et. — Pour Bussetaud, dim. de Busse. V.
Mistaud. || Petit bceuf, veau d'un certain age*
(Craon:)
BoBSBlerage (Mj., Fu), s. m. — Action de
boussicrer. || R£sultat de cette action, sajete\
g&chis. || Travail malpropre. Syn. de Guin*
gourage, Besague. Der. de Boussicrer.
BoBssieras (Ag., Mj.). — Besogne gachee,
melange degoutant. V. Boussicrage.
BoBsslere (Mj., Sal.), s. m. — Enfant mal-
propre. || Ouvrier dont le travail est execute
avec peu de soin et sans gout. Syn. de
Bouijre, Bousin. — V. Boussicrer.
Boussicrer (Mj., Fu, Sal.), v. n. — Patau-
ger dans la salete, manipuler des choses sales.
|| V. a. Salir. || Faice sans soin et malpropre-
ment un ouvrage, le saveter, le g&cher. —
Syn. et doub. de Boussacrer.
BobssIb (Mj., Sp.), s. m. — Bouchee. Syn.
de Boucherte. \\ Gfros morceau de pain ou de
viande que Ton va manger. Syn. de Calot,
Goulee, Gouleau. || Bouquet naturel de fleurs.
Syn. de Trochke, TroqueU \\ Amas de chenilles.
Syn. de Boublin.
Et. — Der. du fr. Bouche. — Hist. « Et au
diable le boussin de pain pour s'escurer les dens. »
(Rab., P., rv, Prol., 355.) — « Mais le quintal de
ces quincquailleries ne vault que un boussin de
pain. » (Rab., P., n, 30, p. 195.) — « Bocel, bochel,
petite bouche, bouchee. . . » (D r A. Bos.)
BoBssiaee (Fu.), s. f. — Bouquet de fruits,
trochee de cerises. Syn, de Troquet, Triochie.
Boussole (Mj.), s. f. — TSte, considered
comme siege de la raison. Ex. : II a queuque
chouse de travers dans la boussole. \\ Pardre
la boussole, — la t§te, la raison. Syn. de Pardre
la termontade ou la boule.
BoBgsoard (Z., 132, 137. — Sar.), adj. q.
— Maussade, sournois par habitude, en
dessous, et meme m^chant. — Un homme
boussourd.
Boflssare, s. f. — Pour : bouteille, a Tr6-
laze. (Men.)
Et. — Faut-il le rapprocher de Bocel, petite
bolte, boisseau T — barillet ; bocel, flacon, bocal,
bouteille, cruche. Hal. Boccale. (D r A. B.)
Boasteroa, s. m. — Relever le bousterou
(Segr.), c'est donner le fouet aux enfants.
(Men.) || Cf. Boustrou.
BoBg«faIUe(Mj.,'Fu)(bousquifaille), s. f. —
Mangeaille. V. Pourtifaille, Bournifddle. —
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132
BOUSTIFAILLER - BOUTEILLE DE COUAC
Faveb donne : Bouffetifaille, qui s'explique
mieux. De : bouffer. — Jaub., id.
Boustif&iller (Mj., Fu), (ti = qui,ou th, tres
aspire^, v. n. — S'empiffrer ; manger glouton-
nement. || By. Bouchetifailler.
Boustrou, s. m. — Petite person ne sans
consequence. Ex. : Queun petit imknant
boustrou ! On dit 6galement a Saint-Paul,
aussi bien qu'a Montj. : Boustrou-la-galette. —
S'emploie fr^quemraent comme interpellation
caressante a regard des petits enfants. —
Rappellerait Bouche-trou ? || Ec. — Clot-
cul.
N. — Je lis dans le O Jaubbbt que Boute-roue
signifie une borne pos£e au coin d'un passage pour
^carter les roues. D'apres cela, on saisit immediate-
merit l'origine de cette curieuse expression :
Boustrou-la-galette, qu'il faudrait £crire : Bouste-
roue-la-galette. Kile signifie : Boute-roue molle
comme une galette. D'ailleurs, il est difTlcile
d'admettre que l's de Bouste soit 6penth6tique et
Sue, par consequent, Bouter vienne du germ,
iotan, comme le pretend le Diet, gdneral, qui n'en
paratt pas bien sur. — (R. O.)
H Une grosse boustrou ; — personne grasse,
mais active quand meme.
Bout' (Mj.), s. ra. — Bout. II Bout de temps;
— - moment. || Grous bout, — le derrtere, le
s6ant. || Bout de pain, — morceau de pain. ||
Absolument. Eter ou mettre a bout ; — §tre
ou mettre a bout de forces, Spuiser. il Mettre
a bout, — mettre a quia, a bout de raisonne-
ment. || De l'autre bout ! — interj. En voici
bien d'une autre ! || Bout-ci, bout-\k, — En
desordre, en vrac, en pagale ; c.-a-d., un bout
ici et l'autre la. || Tout le bout de la raize
(Z. 150). — tout le long du sentier. || C'est
tout le bout du monde, — c'est tout au plus.
Ex. : Cest tout le bout du monde si j'en
avons pour jusqu'a la Saint-Georges. || On
dit, a Thouarce" et a DoueMa-Fontaine : Man-
ger un bout, et non une bouch^e, ou bouche-
r6e. — || Eter toujours d'ein bout, — revenir a
tout propos dans la conversation. Ex. : Le
cul est toujours d'ein bout ! — || Bout, par
bout, — bout pour bout. Ex. : Le futreau a
tourne* bout par bout. || Bout du monde, — le
gros intestin d'un pore. || Bout du monde, —
Esplanade du Chateau, a Angers, laquelle
aboutit a un veritable abtme. || Petit bout de
monde, — gamin, crapoussin, nabot. II Sus
bout, — debout. || Prendre du bon bout, —
p. en bonne part. || Payer par le bon bout, —
p. cher. || Lg. Vendre a bout de bras, —
vendre ferme.'Ex. : In cheval comme ca, on
ne le donne pas a l'essai, on le vend a bout de
bras. || A Angers, a Nantes, a Chateau-Gon-
tier, le Bout-du-Monde est rextr^mite* d'une
promenade aboutissant a une brusque depres-
sion sur la Maine, sur la Loire, sur la Mayenne.
Inte>essant a constater. || Prononciation du
t flnal : muet au Fu, excepts dans l'interjec-
tion Boute ! — Sonore sur la rive gauche de
la Loire, — muet, valine de la Sarthe.
Et. — Subst. verb, de : bouter. — Hist. « Apres
lequel eschaffault suyvoyent plusieurs chariots
couverts. . . de belle ramee fresche que Ton renou-
velloit a chaque bout de champ. » (Amyot, Vie
oV Alex.) — « Tant que la moitte de la tour s'en ala
a terre et l'autre demora sus bout. » Fboissabd. —
« Bouter, pousser ; done chose en relief, en saillie ;
— puis, pointe, extr6mite\
Boot'! (Mj., Ssl.), interj. — Bah ! Bast! —
Syn. et d. de Buh / But f
Boataillard (Lg.), adj. q. et s. — Qui ne
travaille que par elans brusques et sans
dur6e, par a-coups, a la boutte, ou par bou-
ties. De>. pejorat. de Bouter.
Bout-eadant (Sar.). — Syn. de Tohu-bohu,
ou plutdt de tSte-beche, t£te en bas. — Voir :
bou-cadan, — cadent, pour une raeilleure
explication.
Boutle (Sp.), s. f. — Poign6e de clous ou
d'^pingles servant d'enjeu au jeu de : CoubU
ou chique. || (Mj.) Chaque reprise que Ton fait
en boutant, en poussant un bateau a la
bourde. || (Mj.) Fig., A coup, boutade, impul-
sion subite. Ex. : II fait tout par bouUes. [,
Lg. — A la boutee, — mSme sens.
Et. — Doubl. du fr. Boutade. — « Du verbe :
bouter, au sens de : mettre ; ce qui a 6t6 mis dans la
main. » (Litt.) — « Le contenu d'une : boute ;
outre ; boite ; barril a tabac ; — emprunte" au
provenc. mod. bouto. L'anc. fr. a bout, qui corres-
pond a l'ital.botte.Cf. BotteetBouteille. >(Darm. )
— « On disait aussi boutie dans le m£me sens que
nous disons : bouffe'e, pour exprimer un mouvement
violent, subit et passager : Boute'e de larmes, pour :
effusion de larmes : « Finissant cestuy-ci en propos,
par une soudaine boutee de larmes qui fut telle
qu'elle luy emplit tout le sein. » (L. C.) — « A
bo u tees, pour : en foule : « De ces deux contrees,
tous les ans a boutees, ces clergaux icy nous
viennent, laissant peres et meres, touts amis et
touts parens. » (Rab., n , 13, note 4.)
Boute-et-hale (Mj.), adj. q. — Hurluberlu,
brouillon, qui agit avec vivacite* et sans
reflexion. || Adv. — A l'aventure, sans pre-
caution. Ex. : 11 a jete ses affaires la, boute et
hale. Syn. de Boucadant, en Pagale.
Et. — Ce mot est formd de Bouter — pousser un
bateau a la perche, et Holer. II marque done la
simultaneity, le melange irrSflechi de deux action*
contraires.
Boute- h org (Mj.), s. m. — Initiative per-
sonnels, entregent. Ex. : Cest ren que de li ;
il n'a pas eine miette de boute-hors.
Et. — « Espece de jeu, qui n'est plus en usage et
ou Ton prenait la place l'un de l'autre. * (Lrrr.) —
« Jeu de la pelote appeie : boute-hors, jeu analogue
a celui du roi d6tr6ne\ « La jouoit : Au flux. . ., a
boute-hors. . . » (Rab., G., I, 22, 43.) — Art de se
produire, de se pousser dans le monde : « II v a bien
des savants au'on n'estime pas parce qu'ils n'ont
pas de boute-hors. (Fubetibbe, Diet.) — « Bouter
nors, e'est expulser ; de la facilite a mettre hors ses
pensees a la faculty de parler ais£ment : « Les uns
ont la facilite et la promptitude, et ce qu'on dit le
boutehors si ais6 qu'a chaque bout de champ Us sont
prcts. » (Mont,, Ess., I, 52.)
Boateille de couac (Lg.), s. f. — Gourde,
courge, cougourde.
N. — On n'a pu me dire, au Lg., ce que c'etait
qu'un couac ; mais une personne des Lande*
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BOUTEILLfiE — BOUTU
133
(Vendue) m'a appris que, dans cette region (10 ki-
cora. du Lg.), on appelle couacs les dissidents dela
Petite Eglise. F. Lore, XIX.
Boutelllee (Mj., Fu), s. f. — Le contenu
d'une bouteille.
Et. — Du lat. Buticula, dim. de Buta, botte,
sorte de tonneau. — « Buticula, bouteiila (1399) :
lnvenerunt dictum clericum . . . quandam bou-
teillam nectaris plenam deferentem. » (D. C.)
Bouteiller (Q., Z. 171). — Faire des bulles
ou bodies en touchant la terre ou l'eau, en
parlant des gouttes de pluie. Syn. de Bousi-
ner, v. n.
|| Fu. — Nom propre r6pandu. Peut-etre
pour Boutillier.
Boatelliler (Mj.), s. m. — Planche a bou-
teilles, porte-bouteilles.
Boatelages (Mj.), s. m. — Ne s'emploie
qu'au plur. Bric-a-brac, objets de rebut,
fatras. Syn. de Bdillages, Harqudilleries.
Des petits bouts de toutes choses ?
Boater (Mj., Lg.), v. a. — Frapper, mettre
avec rudesse. Ex. : A m'a bouti son doigt dans
l'oeil. N. Le mot a vieilli dans ce sens. Cest
lancer le bout en avant. || Se bouter dans la
te'te, — se mettre en t£te. Le sens actif
subsiste dans cette seule locution. II V. n.
Frapper de la tSte, choquer. Ex. : Les taupes
bouient a midi, signe d'eau ; les poissons
boutent dans le boitte de la seine, ou : dans les
chantiers, aux temps de crue. || Lg. — v. n. et
a. Donner des coups de tete comme font les
moutons, les chevres et parfois les bceufs. —
N. Le part. pas. est bouti ou boutu. Ex. : Le
belin m'a boutu. || Fig. Faire ressentir des
elancements douloureux. Ex. : £a me boute
dans le doigt. Dans ce sens, il a pour syn.
Touper et Sacquer. \\ Bouter, — pousser un
bateau a la bourde. « La rividre est trop
creuse pour bouter, il faut ramer. » || Bouter
avant, — remonter le courant a la bourde. ||
Bouter hors, — pousser au large, id. || Bouter
le nez dessus. — N. A Mj., on dit ironique-
ment : Tu t'es bouti le nez e*you que le cnien
avait mis le cul.
Et. — Du germ, botan, frapper, mettre. —
« L'all. bozen rdpond, dans S l Bernakd, a expellere,
impellere, pellere :
« Je ne scavoye ou me bouter,
Car je souffroye plusieurs maulx. »
COQUILLABD.
— Le celtiq. a la rac. hot, commune aux deux
langues.
— « Vous congnoissez la curiale usance,
Cest de bouter tout homme en oubliance. »
G.-C. Bucheb, 231, p. 226.
— « Jean Boutin est ycy boute"
Ou ses parents furent boutez.
Dieu veuille, par sa grande bonte\
Qu'ils ne soient des cieulx deboutez. »
Id., 261, p. 246.
— « Page, de l'eau, boute, mon enfant : eile me
efraischira le foye. » (Rab. G. I, 319, 75.)
— « Voyez-vous, mes comperes, vous n'avez
2u'a vous bouter en le mitan d'une pre"e... » N.
outer, placer. On dit encore : bouteselle et rebou
teur (raccommodeur de membres casses, celui qui
les remet en place).
Histoires du vx temps, p. 238.
|| Bouter le nez dessus. (Segr.) Trouver
juste, arriver du premier coup a un re*sultat.
Ex. : II a bouti le nez dessus, — il a trouve*
juste.
Boat d' homme,, s. m. — Homme de petite
taille.
Boutiehe (Lg.), s. f. — Boutisse. Contraire
de Roti.
Boutique (Sp.), s. f. — Avoir la grousse
boutique, — avoir une hernie inguinale des-
cendue dans le scrotum. || Parties sexuelles.
Ex. : A n'est pas genSe de faire voir toute sa
boutique. Syn. de Numfro. V. Grousse-bou-
tique. || Ensemble d'objets mobiliers, saint-
frusquin. Syn. de Bazar. || Atelier. Une bou-
tique de forgeron. — || Ec. — La boutique a
poisson s'appelle une c6me. || Fu. Se prononce
sou vent bouquique, a Gest6 et aux environs.
« Je titte la bouquique, » — je quitte la bou-
tique — par un singulier ^change.
Et. — Du grec : apothdke, par le latin. Apocope
de l'a. Mot-a-mot : mise en reserve. — Malv. pro-
Eose une rac. celtiq. Bot, enfler, Stre gros ; d'ou
outicle, ballot de marchandises, puis salle ou un
marchand expose et vend ses denrees. Les ballots
ont 6t6 les premieres boutiques. »
Boutiqaer (Fu. Mj.), v. a. Faire, ex6cuter ; ne
s'emploie qu'en mauvaise piart. Ex. : Cest
ben mal boutiquL — Confectionner, condi-
tionner, faconner.
Boutis (Va.),*s. m. — Taupiniere ; boutis
de la taupe. — N. Les taupes boutent.
K out on (Lg.), s. m. — Extr^mite" du
moyeu ; le moyeu lui-meme. Ex. : Ma charte
. a piqu6 jusqu'au bouton.
Boatonnier (Mj., Fu.), adj. q. — V. Pinson.
|| Lg., By., s. m. Bouvreuil. Syn. de Pinson-
boutonnier, Eboutouneux.
Boutouere. s. f. — Baton servant a bouter
quand on est en bateau. Syn. de Bourde.
N. « Les boutouers etaient des machines de
guerre, des beliers, a saper les murailles, dont la
t§te etait un boutoir de sanglier, ou simplement
un bout ferre\ » (L. C.)
Boutouner (Sp., Fu.), v. n. et a. Boutonner.
Boatonnier (Lg.), s. m. — Bouvreuil. Syn.
de Pinson-boutonnier, Casse-boutons, Parse-d-
grous bee, Eboutouneux.
BoatoiMiere (Sp.), s. f. — Boutonniere.
Boutre (Lg.), v. a. — Choquer, frapper de
la t§te, comme font les boucs et les beliers.
Ex. : Prenez garde au mouton, il va vous
boutre. V. Boutu.
Et. — Doubl. de Bouter. Cf. Jutre.
Bouts fins (Lg.), s. m. pi. — D6chets de fils
de coton. Langue des ouvriers de filature.
Boutu (Lg.), part. pas. du v. Bouter ou
plutdt Boutre.
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134
BOUVARD — BRAGARD
Bouvard (Li., Br., Mj.), s. m. — Bouvillon,
taureau. Syn. de Ckassoir.
Et. et Hist. — Der. du lat. bovem. Variantes :
Bou-vart, — deau, — dau, delet. (D. C. Bovetta.)
« xi vaccae, i bovettus mas, iv boviculs fern in oe,
v vituli. » (D. C.)
« Les aigneaux, les chevreaux et les jeunes bou-
veaux. » (J. du Bella y. Epigr. pastoral, p. 306.)
Bouvarder (Tim.), v. a. — Saillir, en par-
lant d'un taureau. Ex. : Ma vache est bou-
vardbe du mois de mars. Syn. de Saisonner,
Sarvir. || Lg. — v. n. Beugler. Syn. de Breu-
yer y Reuyer, Royer,
Bouvardtere (Mj.), adj. q'ual. — Taureliere.
Se dit d'une vache qui a les allures brutales
et la voix grave d'un taureau, par suite de
folie soit hyste>ique, soit consecutive & une
mise-bas. Syn. de Bouvardine.
Bonvardine (Jb.), adj. q. — Taureliere. V.
Bouvardtire.
Bouveter (Mj., Fu), v. a. — Rainer. De>.
du fr. Bouvet, rabot k faire les rainures.
Bourisse (Mj.), adj. qual. — Maladroit,
v^tillard. Syn. de Poqueton. Mot vieilli.
Bouvlsser (Lg.), v. n. — Travailler dur.
Syn. de Buriner, Bidasser, Bouriner, Har-
qutler.
Bouyer (Tis., Fu), s. m. — Garcon de ferme
sp£cialement charge de ramasser la nourri-
ture des bestiaux et de panser les bceufs.
Doublet et & peu pres syn. de Bouer. — N.
Bo6r vient de l'allemand.
Et. — C'est le berrichon Boyer, bouvier, et le
prov. Bouie\ laboureur. Cf. Bouer. N. Le nom,
rendu fameux, de BoCr, vient de Pall. Bauer, pay-
san. soit, ma is Tall. Bauer qui ne saurait
deliver de zu bauen, batir, d'ou vient-il lui-
mfime ? (V. Bouyer au F. Lore. Moms pro pres.)
N'a-t-il pas el6 emprunte" a nos langues latines, — •
francaise et provencale — qui possddent toutes
deux Bouyer, bouer, bouvier, bouiers, derives bien
authenticities du latin Bovem? (V. la citat. de
Mircille a Bouhier.) D'ailleurs la presence parmi
les premiers Boers de nombreux huguenots fran-
^ais expliquerait, comme je 1'avais indique, l'adop-
tion de ce nom, commun a la fois aux langues ger-
raanique et latine. — II y a beaucoup a se dealer
des opinions toutes faites, classiques, courantes,
passees en articles de foi. Pour moi, elles sont essen-
tiellement revisables. Vous devez le reconnaitre
vous-meme de plus en plus. (V. ce que j'ai dit a
Niole, et, dans votre Preface, la citation de G.
Paris ou il recommande « de suivre l'histoire d'un
mot jusqu'a sa plus ancienne forme connue et
meme supposable ». Ch. ix), R. O.
Bouzard (Z. 149). — Ventru. — Du celtiq.
N. Vient de Bouse et devrait s'dcrire Bou-
sard. Syn. et doublet de Bezard.
Bouiiller (Sal.). — V. Bousiller.
Boyard 1 (Mj.), s. m. — Tonneau ouvert par
un bout et muni de deux anses et qui sert a
transporter des liquides.
Et. — Der. de Boyer. Syn. de Loup, Boillard.
Autre forme de Bayart ou BaYart, — de Tall, bahre,
civiere. Hist. — « Les unes seront portees dedans
des vaieteaux de terre, les autres sur certains engine
faits en forme de boyards ou brouettes. • (B.
Palissy — Eveil.)
Boyard *, s. m. — Endroit pierreux sur le
bord de la rivtere, qqf. k sec. — Et me'me sens
que plus haut. (Mg. — M£n.)
I Boy an (Mj.), s. m. — Se rincer les boyaux
de la t§te, — boire d'autant, k gogo, a tire
larigot. On dit aussi : Se rincer le goulot, la
dale.
Et. — « Boel, boiel. Provenc. budeX De Botel-
lum, saucisse ou petit boudin (Martial) ; botelJi,
boyaux, dimin. de botulus, boudin (Aulu-Gkixe).
Boele vient probablement d'un plur. n. botella,
traits com. sing. f6m.
Boy 6. — Laisser le grain dans le boyt, ou
dans un tas frecouvert d'un mauvais drap.
Plutdt : Bogu6, de Bogue. (M6n.) Cf. Ballier.
Boyer (Mj., Sal.), v. a. — Ouvrir la bouche.
Ex. : II n'a point Tar fin, il boye toujours le
bee. || Fu. — L'ouvrir surtout niaisement,
B6er. || Jm. — Y boyaient la goule & Tenconle
de nous, — ils nous devisageaient.
Et. — Bafir, beer, baier, — de Badare, batare.
Diez propose l'onomat. ba y exprimant l'ouverture
de la bouche. — Cf. 1'angl. to Bay. — Hist. — « Les
loups, les renards. . . et aultres bestes, Ton trouvait
par les champs, mortes la gueule baye. (Rab., P., n,
2.)
Boyl (Li., Br.). — Un veau ; d'un 4ge
moyen entre celui du veau et du boeuf. —
Syn. de Noge.
Et. — Lat. bovem. — Ou celtiq. Bov, mugir
(Malv.)
Brache, adj. q. — Chanvre brache\ c.-^-d.
prepare" au bras. Lat. brachium. Cf. le pref.
Brachi. (M£n.)
Bragard, s. m. — Pare, beau, joli ; brave,
hardi ; fier, pr&omptueux ; arrogant, teme-
raire ; debauched — V. ce mot au Folk-Lore,
XIX.
Et. et Hist. — « On dit : les Fluteurs et Joueurs
de paume de Poitiers ; les Danseurs d'O l ; ans; les
Bragards d'Angiers ; les Crottez de Paris, les Beu-
geurs de Pavie ; les Amoureux de Turin, — pour
signifler les o impedimenta » (les non-valeurs)
d'une University. Cependant on dit : Les bons
Estudians de Thoulouse. » — On dit de la ville
d'Angers : « Angers, basse ville, haut clochers :
riches p. . ., pauvres £coliers. Ce qui me fait croire
que le mot Bragard. . . signifle : adonne aux femmes
et qu'il a 6t6 fait de brague, en la signification de
braguette : « Et rencontrant par les rues quelques
mignons braguars, et mieux en point, etc »
Rab. iv, 6. — Cit£ par Manage. — « M. Quiche-
Rat, Histoire du costume, e^rit qu'au temps de
Charles VIII et de Ixmis XII, on appelait bragards
ceux qui laissaient sortir la chemise entre le haut
de chausses et le pourpoint. Ces elegants ctaient
deja plus riches de surnoms que d'£cus : gorriers,
fringants, frisques, freluquets. . . (Cite* par L. C,
Note de VEd.). — Dans le Temps du l er septembre
1905 : Par un recent d^cret, la ville deSaint-Dizier
a 6te dfoor^e de la Legion d'Honneur en souvenir
de la resistance opposee par la cite aux armees de
Charles-Quint, en 1544... Francois I er , quand il
sut quelle avait 616 la bravoure des habitants de la
ville, s'ecria : Braves gars / Le mot fit fortune,
mais on 1' altera en le prononcant, et les habitants
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BRAGUE - BRAITER
-135
de Saint-Dizier s'appeterant des Bragars, puis,
par une derniere corruption des < Bragards . . . » ,
Au banquet, le maire but a « la cit6 bragarde ». —
t Les bragards d' Angers sont les 6coliers. » —
< Grands bragues ils faisaient et flere contennace,
« Mais de sortir en place nully d'eux ne s'avance. »
(J. Marot, p. 112.)
On a propose* le german. braka, faire du bruit,
parader ; d'ou braguard, vaniteux. Wallon, bra-
keler, habler. (D r A. Bos.). — « Brae, ceindre, du
celtique. D'ou : braca, culotte, vehement ceignant
le milieu du corps, mot cit£ par les auteurs lat.
com me 6tant gaulois, et devenu : braga, aujourd.
brague, braguette. (Malv.)
Brague (Sa.), s. f. — Ouverture longitudi-
nale a la partie ante>o-supe>ieure du cotillon
d'une fern me. Syn. de MigailUre, Poche-aux-
puces. || By. — Autrefois : pont de la culotte ;
braguette.
Et. — Du lat. Bracca. V. Bragard. — Cf. Breton :
Bragez, plur. Bragou.
Brmi (Mj.), s. in. — Cordage qui sert a rele-
ver le milieu du bord infe>ieur de la voile,
afin de permettre a rhomme de la barre de
voir ais£ment l'avant du bateau. On l'appelle
aussi Yorde.
Braie * (Mj., Lg.), s. f. — Sorte de pip6e
qui se fait au lever du soleil et pour laquelle
on fixe les gluaux sur une haie. On n'y prend
que des petits oiseaux, surtout des chardon-
nerets.
Et., Hist. — « Brai, vx fr., broi ; p.-e\ de Tall,
bret, planchette. Piege forme" de deux baguettes
de bois, dont Tune s'embotte dans l'autre, de facon
k prendre les oiseaux par les pattes :
« Me cuide il done prendre com me oiselet au
brai. » (Manage). — • Brail, s. m., bois, forfit,
buisson. Le mot breuil subsiste encore en Poitou
en ce sens. II est pris pour : gros buisson a faire la
pip6e, dans l'ancienne traduction de Pierre de
Croissans, citde par D. C, v° Brenexellus : « On
peut aussi prendre oiseaux par autres manieres,
corame est au brail. .. » — Cite* par L. C. qui
ajoute, v° Braiement : L'auteur du Glossaire sur le
Roman de la Rose dit que ce mot signifie : l'appeau
dont on se sert pour attirer les oiseaux dans le piege
qu'on leur a tendu. II a fond6 son explication sur
ces vers :
Tout ainsi comme l'oyseleur
Prend Toysel comme couteleur
Et l'appelle par doulx sonnetz,
Musse dedans les buissonnetz,
Pour le faire a son bray venir
Tant que prins le puisse tenir.
(Roman de la Rose, 22.415, sqq.)
Examinez si Bray, dans ces vers, ne signifie pas
glu, gluyaux, ou peut-dtre un trel)uchet. . . || Brai,
goudron, a pu passer du sens de : corps gluant, a
celui de glu, et par suite gluau, et piege en general.
(Df A. Bos.)
Braie f (Mj., Fu., Sal.), s. f. — Instrument
de bois, a dents, qui sert a broyer le lin ou le
chanvre. De Broyer. — V. Brayer.
Et., Hist. — Rabel, P. m, 50 : Comment doit
Mre pr6par6 le celdbre Pantagrue'lion (qui n'est
autre chose que le chanvre), dit : Quelques Panta-
gruelistes modernes... usent de certains instru-
ments cataractes (broyeurs), composes a la forme
aue Juno la facheuse tenait les doigts de ses mains
Its pour tmpfichtr l'tnianUment dt Alemene,
mere d' Hercules, etc. » C'est la Broue. — Elle est
formed de deux machoires de bois dur.
Braierle (Mj.), s. f. — B&timent ou hangar
ou Ton broie le chanvre, le lin. — De>. de
Brayer. Pour Brayerie.
Bralllard et BrAlllaud, e (Sp., Lrg.), adj-
qual. — Braillard, pleurard, pleurnicheur. V.
Brailler.
Braille (PL), s. f. — Filet d'oiseleur. Syn.
de Arignt, Braitle. — N. Ce mot a le plus
grand rapport avec le Mj. Braie, bien que les
deux genres de braconnage soient tout a fait
diflterents.
Et — Brail, bril, bret sont probablement
diverses formes du m£me mot qui se rattache au
germ. Brittil, enlacer, contract, britl, lacet, d'ou :
bride et a brettan, serrer, d'ou probablement bre-
telle. (D' A. Bos.).
Brailler (Mj.), v. n. — Sens special : Beu-
gler, en parjant des vaches qui ont faim ou
soif. || Brdiller misere, se plaindre tr&s haut. ||
Pleurer avec des cris, — ou m§me en silence.
Syn. de Baner, Chenucher, Ouigner, Pigner,
Vaner. \\ Pleurer avec 6clat. || Fu. — S'em-
ploie toujours et presque uniquement pour
Pleurer. On dit : Brdiller a la force, pour :
pleurer abondamment et avec cris. —
Brdiller su T^chine a qqn, — le poursuivre
de hufees ou Tassommer de recommandations
ou de reproches.
Et. — Paralt form6 de braire, qui avait jadis le
sens g£ne>al de crier, comme criailler vient de
crier. B. L. bragire, hennir ; com. le vx. fr. muire,
de mugire. On retrouve cette racine dans les
langues celtiques. (Lrrr.) — Lat. popul. Bragulare,
d'un type bragere. — On a propose aussi Raire,
avec b initial ; d'un type ragere, onomat., form6
d'apresl'analog.de mugire, rugire,vagire (Schelee .
Braise (Mj.), s. f. — Fig. Argent comptant,
quibus. Syn. de Pipettes, Galette, Monacos ,
Picaillons, Pognon.
Braison (Mj.), s. m. — Petit charbon en
ignition.
Et. — Aha. brasa, cf. am. braten, rdtir. Vx fr.
Brese, meilleure graphic — Braisette. — Malv.
conteste : Du celt. Bras, d^chirer, fendre, briser,
adouci de Brad ; . . . brase et braise, fragments de
bois brQ16 ; . . . nos peres n'ont pas eu besoin d'aller
emprunter ce mot pour designer une chose aussi
commune. Dim. brasil ou braisil.
Braiteler (Sa.), v. a. — En tourer d'un cor-
dage, attacher fortement. Dim. de Braiter. —
V. Breleler.
Braiter (Mj.), v. a. — Barrer, arrSter en
liant. Ex. : Son cotillon illi a braiti les
jambes, $a fait qu'alle a tombe* sus le nez.
Syn. de Brider.
Et. — Angl. to Braid, tresser : A noter encore
que Braiter pourrait s'£crire Brester, Br§ter, et
qu'il est peut-£tre la rac. du fr. Bretelle, dont l'ori-
gine est inconnue selon le Diet, gener. — N. Le
barrage des anciens moulins a eau de Mj. £tait
ddsignd sous le nom de Braiteaux. Les vieillards
racontaient maints accidents arrives sur les Brat-
teaux. Un vicaire y perit vers 1789, av«o touta
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136.
BRAITIE - BRANDIF
une f&troUe de gens son 6pitaphe se voyait encore
au cimettere il y a qqs annees. — Hist. ^j
« N'auray-je rien pour mes lectres en prose jraj
Ny pour reflect de ma juste requesteT... ($1
Monstrez la doncq, que plus ne vous en breste, 'S
Car tant prier, comme je presuppose, i$
Ce ne vous est qu'un rompement de teste. » ?3
G. C. Buchbb, 184, p. 190.
Brmltle (PL), s. f. — Filet d'oiseleur. Cf.
Braille. Syn. de Arignt. — N. Ce mot res-
semble fort au Mj. Braie, et cependant les
deux genres de braconnage sont tout a fait
diffe>ents. — V. Braiteler, de Braiter, Breteler.
Brume (Sa.), adj. q. — Se dit d'un cheval
affecte* de cryptorchidie, d'une jument pr6-
sentant quelques caracteres de masculinity et,
en g6n£ral, d'un animal (espece chevaline) peu
propre a la reproduction. Syn. de Bireu
Bran (Mj.), s. m. — Excrement. — Ne
s'emploie guere que dans la loc. Bran de scie,
— sciure de bois.
Et. et Hist. — C'est le vx fr. Bran, ou Bren,
encore usite com. interj. et qui a donn6 le verbe
Embrener. Le bran de scie est Texcr6ment de la
scie, par catachrese. — Dans le fr. mod. on 6crit
Bren, et on prononce Brin. Telle n'est pas la pro-
nonciation patoise, et celle-ci doit §tre la vraie,
puisque Rabelais (P., n, 19), 6crit : Thaumaste,
de grand ahan, se leva ; mais, en se levant, fit un
gros pet de boulangier : car le bran vint apres. » —
— Bran, excrement, et bran, son, n'ont pas la
m£me origine. lie l er vient du ga61. bran et en bas-
br. brenn ; le 2°, en ga£l. brean, en gall, braen,
signifie mauvaise odeur. — A fait : brener, brenoux.
Brancer, ou = ser (Segr.). — Remuer.
Brancer de la terre et du fumier, afin de les
bien meler ensemble. — On brance les
rilleaux, les noix, les nume>os, au moment de
tirer au sort.
Et. — Pour brasser? Cf. Brasse-bouillon. V.
Branseau.
Branehe, s.
f. (Sp., Mj.).
affiliation, coterie. Ex. : II
Fig. Parti,
est de la branehe.
L'ital. Branco a le mfime sens. || Ami, cama-
rade. Ex. : Tiens, c'est toi, ma vieille branehe.
— N. II est lie" comme la branehe a l'arbre. —
Branched vx mot, compagnon associe* dans
une affaire. Argot.
Branch oler (Tim., Sp.). — Tituber, zigza-
guer. Syn. de Chambranler, Gingeoler Bricoler,
doublet de ce dernier et de Brangeoler, Bran-
slier. — V. Branseau.
Et. — De branehe. S'agiter comme une branehe
au vent? — Cf. Branciller, Jaub.
Branconner (Mj.), v. a. et n. — Bracon-
ner. || Scier au godendard une te"te d'arbre que
Ton ne peut fendre. || Fu. — Bracouner, peu
usite", l er sens.
Et. — Au premier sens : Diriger des chiens
braques, de l'aha. braccho, chien de chasse ; nomi-
nal, brae ; regime, bracon. (Lrrr.) ; 2* sens :
Bracon signifie solive, en vx fr. (Darm.). — Y a-t-il
qq. rapport avec : branc, £pee, sabre, au sens de
scier?
Hranconnier (Mj., Fu.), s. m. — Prononc.
Brancognier. — Braconnier.
**Et. — Primitivement : veneur, celui qui «*
charge du soin des chiens appeles braes. — L«
sens moderne de Braconnier est venu par exten-
sion. Hist. « Jehan des chiens serviteur et bracon-
nier de nostre am6 et feal cousin et chambellan
Guy de la Tremoille. » (1395). — Nombreux
exemples cit6s par D. C. v° Bracco.
PQHist. — « Sepulture de la femme de Pierre Mon-
dain, « pelletier et blanconnier de ce bourg. »
1623 (I. a. S. E. m, 305, 2, m.)
c< Brandeau (Mir), s. m. — Mot dont on a
oublie* le sens et qui s'emploie au jeu de la
marque. || N. La personne qui m'a fourni ce
detail ajoutait que, probablement, autrefois,
celui qui dirigeait le jeu portait a la main un
rameau de brande. C'est assez vraisemblable.
— Brande, orig. incon. — Syn. et d. de
Branseau. || Lg. — Rameau, petite branehe.
Ex. : Ein brandeau b6nit.
Brandelle (de), loc. adv. (Cho.). — De tra-
vers. Ex. : Le cceur me va de brandelle. V.
BrandeUer.
Brandeller (Lp., Chg.), v. a. — Balancer.
V. reX se Brandeller. — Fr. Brandiller. Syn.
et d. de Bransiler, Brandouiller.
Et. — Du germ, brand, tison, puis, par radtaph.,
epee (Cf. Esp. tizona, 6pee, de tizon, tison) ; d'ou
brandir, balancer dans sa main une 6pee, un jave-
lot. — Deux formed, Tune, fr., en lller, Tautre,
dialect, en eler, eller.
r^« Targes, banieres, penonceaux.
■*\ sjjjSelonc ce que les nes (vaisseaux) brandelent
' a '■'' f En mil parties i fretelent. (Cit6 par Lrrr.)
£f On trouve aussi Brander. « Tute la terre brande,
pensez del espleitier. » (Idem.)
Brandes (Lu6), ou Brondes, s. f. — Grandes
bruyeres. Erica scoparia. — V. Brandeau
Syn. de Bertreau, Bertrid.
Hist. — « Dono, unam birotaeam (brouettee).
brandw, sive brueriae ad usum furni. . . ) 1205. D. C.
Brandeseler (Auv.), v. a. — Balancer. Y.
Brandeller.
Brandeselle (Auv.), s. f. — Balancoire. Ex. :
J'ai Ste" a la brandeselle.
Et. — Doubl. de Branselle. Syn. de Brangeoloirt.
Hist. — « La jouoit : au flux, a la prime. . ., a la
brandelle. » (Rab., G. I, 22).
Brandif, — Ive (Sp., Lg.), adj. q. — En tie-
rement suspendu, ne touchant plus terre.
Ex. : II l'a enlev6 tout brandif. || Se balan-
cant, gigottant. || Tout vif, tout entier.
Lx. — Equips, harnache\ pr6pare\ On dit
habituellement : tout brandif (c.-a-d. com.
la personne ou la chose se trouvent). — Cf.
Brandi, Jaub. || By. — J'ai enleve* la palis-
sade brandif. Quand il a monte" le second
(e^eve 1 la maison d'un 2 e 6tage), Tentrepreneur
a enleve 1 (soulev£) la toiture brandif (tout
d'un bloc).
Et. — Brandif est le mot exact (Cf. BaHli, pour
Baillif) ; alteration du vx franc, braidif (orig. inc.),
vif, imp^tueux, due a une confusion avec le radic
du v. brandir. (Darm.). — Hist. Estomac apte
naturellement a moulins a vent tous brand if s
digdrer (Rab., iv, 17).
— < Des manches ou j'entrerions tout brand is,
toi et moi. » (Mol. Le Festin de Pierre, n, 1.)
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BRANDISSOIRB - BRANSEAU
137
Brantlssolre (Lg.), s. f. — Ptece de fer ou
de bois qui embrasse l'essieu au-dessous
d'une charrette et le fixe au beaugeard. On dit
aussi : le Brandissoir.
Brandollle (Lg.), s. f. (L'o conserve le son
naturel.) — Se dit dans : Prune de BrandoiUe,
— espece de prune noire a gros noyau, fort
acide et de qualite* interieure, mais tres
abondante. On l'appelle aussi : Prune de
goret. Probablement la meme que la Preune
d'amont-noir (de monnoir), de Mj.
Brand ouiller (Mj.), v. a. — Brandiller,
brimbaler.
Et. Doubl. du fr. Brandiller. Se rattache a la
rac. Brand. Syn. et d. de Brandeller.
Brandoutllere (en) (Mj., Lg., Fu.) — En
bandouillere. De*r. probablement de Bran-
douiUer.
Brangeoler (Lg.), v. a. et n. — Balancer,
branler, secouer, agiter. — Syn. et d. de
Branskler, Brandeller, Brandouiller, Brancho-
ler ; syn. de Ckambranler, Bricoler, Gingeoler.
Vieilli.
Brangeoloire (Lg.), s. f. — Balancoire,
escarpolette. Vieilli. De>. de Brangeoler. Syn.
de Brandeselle.
Braille (Mj.), s. m. — Mettre en branle, —
susciter une affaire, propager un bruit. ||
Tiendre son branle, — tenir son e'quilibre.
Ex. : Tache de tenir ton branle. || N'aller que
de branle, — ne marcher que par un effort de
volonte\ comme il arrive aux personnes affai-
blies ou surmen^es ; cahin-caha. || Tenir
le branle, — continuer de mener le train
d'une affaire. || Sonner a branle, — a toute
votee. || Ni f outre, ni branle, c.-a-d. rien du
tout. || Etre sus le m£me branle, — dans la
meme situation. Se dit d'un ivrogne qui ne
dessoule pas. Cf. Bord. || Equilibre. || RSsultat
de Taction de branler, de secouer.
Et — De>. du fr. Branler.
Brantee (Mj., Lg.), s. f. — Branle des
cloches, votee. Ex. : lis ont sonne eine branlee.
|| Au Lg., on dit : A qui quelle branlee? —
pour qui sonne-t-on les clocnes?
• Iranler (Sp., Mj.). — Fig. Renter, ressas-
ser, redire sans cesse. || Branler la cramailtere,
— balancer la cr6maill6re. C'est une plaisan-
terie familiere, lorsqu'il s'est passe* qqch.
d'inoul, d'incroyable. Cf. Faire une croix a la
chemin^e. || V. n. Branler dans le manche, —
ne plus §tre solide, §tre pr£t a se disloquer, au
fig. Ex. : L'affaire branle dans le manche. ||
Branler les cloches, — sonner a toute vol6e. ||
Se branler, — se remuer, se mettre en mou-
ment. Syn. de se mouver. \\ By. Faire des
branles, tendre des lignes (de fond ou cord^es)
en faisant des zigzags d'un bord de la riviere
a l'autre. V. Acher. — Ne pas confondre avec :
louvoyer, tirer des borders. Cf. Tendre des
tpinoches.
Et. — Contract, de Brandeler. — Une deuxidme
opinion fait venir ce mot de Branche (com. Tital.
brancolari). N. Ce qui pourrait expliquer le rap-
prochement entre le mot branche et les mots qui
expriment 1' agitation est que je lis, au mot bran-
lette (dans Dottin), cime des arbres, extremity des
branches. « Le nid de pie, il 'tait tout a la bran-
lette; Et' « su la branlette, peu solide, incertain. »
V. Branseau. — Hist.
— « Girart qui bien fut appensez
Saisit l'escu, puis a branUe
La lance. Sur la terre 16e
Va fe>ir le seigneur d'eulx tous. » D. C.
« Cette pierre est si lourde qu'on ne saurait la
branler. (C* Jaub.).
Branles (By.), s. f. — Zigzags que Ton fait
d'un bord a l'autre de la riviere lorsque Ton
tend les cordes, lignes de fond. V. Cham-
peaux, Cordeaux, Epinoches, Virecou, Per-
rons.
Branlolre (Mj.), s. f. — Levier au moyen
duquel le forgeron manoeuvre son soufilet.
Hist. « Le suppliant trouva d'avanture ung
Garrot ou levier, a quoy on levait le branle du
moulin. (Le Garrot est un gros baton) 1461. D. C.
Branseau (branzo), s. m. (Mj.) — Rameau,
ramille, petite branche. Syn. et d. de Bran-
deau.
Et. — Dim. de l'af. Branse, fr. Branche.
N. philolog. — « Ce mot, bien insigniflant en
apparence, est, au fond, tres precieux en ce qu'il
nous r^vele la filiation de toute une famille de mots
francais, dont les Stymologistes sont fort embar-
rasses de retrouver Torigine, ou dont ils n'ont
point soupconne* les liens intimes de parents.
Si dans le mot Branseau on supprime le sufilx*
diminutif, on retrouve le primitif Branse, mot
inusit£, dont le francais Branche n'est 6videmment
que la corruption. Quant a Branse, c'est claire-
ment un de>iv6 de Tall. Brand, tison, et zu brennen,
bruler. Ainsi, quoi qu'en aient certains Stymolo-
gistes, qui ne invent que poesie et ne voient que
m6taphores a l'origine des langues, il faut ici
ecarter les derivations fantaisistes et reconnaltre
que nos ancfitres elaient parfois utilitaires, puis-
qu'ils ont vu dans la branche un tison et non le
bras (bracchium) de l'arbre.
Mais ce n'est pas tout ; Branseau, ou sa forme
ancienne Bransel a, dans le patois, un de>iv6 :
c'est le verbe Branseler qui signifie : vaciller, trem-
bloter, branler, en un mot 6tre agiU comme une
petite branche que secoue le vent. Je remarque ici
en passant qu'a Montjean le verbe Gauteier est
synonyme de Brans&er ; or, Gaul&er est un de>iv6
du francais Gaule, baguette ; c'est, on le voit, la
m§me image, emprunUe au m§me ordre de faits.
Pour revenir a Brans&er, qui ne voit main tenant
que ce mot a donn£ par contraction le fr. Branler,
surtout si Ton remarque que nagudre ce dernier
s'ecrivait Bransler? (branselle, balancoire).
A la racine Brand se rattache encore le fr.
Brande, avec son diminutif Brandon et son verbe
denv6 Brandiller, lequel est precis^ment un syno-
nyme de Branler ; et en outre le fr. Brin, avec son
diminutif Brindille, synonyme de Branche et
Branseau.
Enfln, dans le patois montjeannais, ie releve
cette curieuse expression : « Sec comme bersille »
qui signifie : tres sec, tres inflammable. On peut
voir dans ce mot une corruption de : braisille,
diminutif r6gulier, mais inusit£ du fr. braise, nom
qui, du reste, se rattache a la racine Brand. Pour
moi, je crois plutdt retrouver dans Bersille une
forme alte>6e de Bransille, second doublet, d'ail-
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138
BRANSfiLER - BRAVOTTE
leurs inusite* de Branse. L'existence ancienne de
Bransille semble Stre attests par celle du nom pa-
tois Brossille, autre forme, corrompue, qui a donn6
le verbe de>iv6 Brossiller ; ce mot a, mieux qu'un
autre, garde le cachet de son origine, et, somme
toute : sec comme bersille, veut dire : sec comme
un tison.
• En resume*, les mots francais et patois issus de la
racine allemande Brand, peuvent se ranger dans
les trois classes suivantes :
1° Brande, brandon, brandiller ;
2° Branse, ou branche ; bransel ou branseau ;
branseler, bransler ou branler, branselle (bransille),
bersille ou brossille ; brossiller.
3° Brin, brindille.
A cette famille on peut encore rattacher l'ad-
jectif patois Brandif, dont le sens concorde par-
faitement avec celui de ses congendres. II faut
remarquer en eflet que tous les mots de ce groupe
re*pondent a Tune de ces trois idees etementaires :
bruler, branche, branler, idees qui precedent Tune
de 1* autre par une filiation dont je crois avoir elabli
1' authenticity d'une maniere indiscu table. (R.
Okillon.)
N. Voir, a leur place, tous les vocables cites dans
oette etude.
Fu. — Casser des branseaux, — cueillir des
cerises en brisant les rameaux qui en sont les
plus charge's. — Aux Rameaux, on porte des
branseaux de r'marin.
Branseler (Mj.) (branzeler), v. n. — Trem-
bloter, vaciller, osciller, branler. Syn. et d. de
Brangeoler.
Et. V. Branseau. Cf. GauUier, de : gaule. Syn.
et d. de Brangeoler. — « Se bransiyer, — se bran-
diller sur des branches entrelacees qui tiennent
lieu d'escarpolette. (Dorr.) Cf. Branciller, Jaub.
Branselle (Mj.), s. f. — Balancoire. — V.
Branseau, Bransiler. Syn. et d. de Brande-
selle.
Braqoer (se) (Mj.), v. r6f. — Se poster,
s'installer. Ex. : II s'est braquk a pisser le long
de la bourne. || En parlant d'une voiture k
avant-train, — ne pas tourner librement,
accrocher, par d£faut d'un jeu sufflsant dans
l'appareil.
Bras (Mj.), s. m. — N'avoir pas le bras pus
long que la manche, — £tre peu influent,
avoir peu de credit. || Vendre a tout de bras,
— en bloc. || De bras, — k bras. || Etre en bras
de chemise — en manche de chemise, avoir
enleve* son patelot ou sa blouse.
Brash s. m. — Brasil ; petite braise. — V.
Ebrasiller.
Et. — Voir Branseau. — « Ah. bras, feu ; bra-
sen, bruler ; celtiq. brath, conflagration. » (Lrrr.)
— « B. L. brasa : « Thuribulo cum brasis », un
encensoir avec des braises. » (D. C).
Brassail (Tim., Lg.), s. m. — Manche de
vrille ; manivelle quelconque. Syn. de Anille.
De>. du fr. Bras. || Lg. — Brassard.
Br ftsse (Mj., Fu), part. pas. — Lait brdssi,
fromage blanc d61ay6 avec du lait doux.
Br&sse bouillon (Mj., Fu., By.), adj. q.,
s. m. — Hurluberlu, brouillon, individu qui
agit par boutades, avec vivacite et sans
reflexioni Spa* de Btuts-et-hale, BrigdiUon,
1 Brasse-eorps. — Pour : Bras le corps. II le
prit a bras le corps ; popul., a brasse-corps.
Hist, o II m arena aupres d'iceluy Mahiot, et le
prit a bras de corps, tellement qu'il le rua et le ren-
versa par terre. » L. C.
Brassee (a bref), s. f. — A grand brassie, b
la gra^d brassee, — a pleins bras. Ex. : A le
tenait a grand brassee. || Fu. — Contenu des
bras. « Je viens de donner eine brassie, » — de
fourrage. La brassie est la mesure de pansage
Br&ssee (Mj.), s. f. — Ce que Ton brasses
surtout plat que Ton fait cuire. Ex. : Eine
brassee de choux. (Mj., Fu.) || Tumulte,
m§16e, bagarre. || Se trouver pris dans la
brdssee, — se trouver implique* dans qq.
affaire compromettante.
Brasselee, s.f. — Pour : brassee, de bois ou
de foin. (M£n.)
Brftssement (Mj., Fu.), s. m. — Brassage,
brouillement, remuement. Ex. : C' en ^i
d'ein brdssement d'eau, eine crue comme ca !
Tumulte, confusion, tohu-bohu. Syn. de
Bousculement, Chavirement, TerviremenU —
V. Brassee.
Brftsser (Mj., Fu.), v. a. — Brasser les
cartes, les mSler. Brdsser la salade. || Lrm.,
By. — Faire vite et mal, k grande brassee.
« J'vas te brdsser tout ca ! » || Brdsser la terre,
y passer la charrue plusieurs fois pour l'ae>er,
l'assainir, en enlever Pexces d'humidite.
Et. Ne vient pas de bras, brachium, mais du vx- '
fr. braz, breiz, bres, malt, bl6 prepare" pour faire de
la biere. B. L. bracium ; mot gaulois, d'ou bra
ciare, braxare, brassare. — Punb (xvm, It, 12, 4. i
cite le mot brace comme une espece de bl£ gauloi>
dont on preparait de la biere ; gaeliq. braich, bra-
cha ; corn., brag ; anc. wall, braz, aujourd'hui bra.
grain ferments. II y a probablement communauU
d'origine entre le celt, brace, et le germ, brauen
coquere
Br&ssieotage (Mj., Fu.), s. m. — Action de
brasser souvent. || Melange, amalgame, mace'-
doine. Se prend en mauvaise part. V. Brdsser.
Br&ssleoter (Mj.), v. a. — Brasser souvent.
|| Brouiller. Dimin. et frequent, de Brasser.
Brissls (Mj.), s. m. — Melange. Syn. de
Moilis (mbuelis). De Brasser.
Br&ssis-brftssas (Mj.), adv. — Pele-mele.
Syn. de Poile-et-mele, Baquis-baquias. Cf.
Ganis-ganas, Bourri-bourras.
Braver (Mj.), v. n. — Faire le brave, se
raidir. Ex. : II faisait 9a pour braver, mais U ne
frisait pas. — Syn. de Crdner.
Bravette, s. f. — Bavette. || Fu. — Tablier
a bravette.
Hist. « Le fich u ou mouchoir decou des plus jeu n«
comme des plus agees, elait tou jours recouvert,
sur la poitrine, d'une piece attenante au
tablier, et faite de la m§me 6toffe, appelee bravetu
(bavette). — (Deniau, i, p. 56). — Environs aV
Cholet, sans doute.
Bravotte (Lg.), s. f. — Bavette. Les
tabliers k bavette ont disparu au Lg. comme &
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BRAYAUD - BRfiLER
139
Mj., et partout, sauf vers Champtoceaux. —
Doublet de Bravette, qui est pour Baverette,
par meHathese de IV, syn. de ces deux mots et
de Balvrette.
Brayaod (Sp., Mj., Lg.), s. m. — Sep de
charrue. Bande de fer qui glisse au fond du
sillon et que deux montants verticaux, fai-
sant corps avec elle, rattachent a 1'age, ou
perche, et au versoir ou oreille.
Bra ye (Z. 142), s. f. — Instrument pour
broyer le chanvre, le lin et qui se meut a bras.
V. Brayer, Braie.
Brayer 1 (Mj., Fu., Sal.), v. a. etn. — Broyen
le chamvre et le lin, — le d^cortiquer. || Fu.
Prononc. Be>ier.
Et. C'est le fr., avec la prononc. du xvr* siecle. —
Syn. et d. de Shier. V. Braie. — Hist. « En l'au-
tomne, on va rouyr ses lins et ses chanvres, les
faire brayer. • (Brun. db Tarttf., Philand, p. 346.)
— « Durant les longues veillees de Fhiver, les gens
de service continueront, comme autrefois, de bra-
yer, de tayer le chanvre etle lin. »(A. A., 3 •, 594, 28.).
Brayer *, v. n. — T6ter. Mener le veau a sa
mere pour le faire brayer. « J'vas Tfaire
brayer. » Cf. Broner.
Brayenx (Mi.), s. m. — Celui qui broie le
chanvre ou le lin.
Brayoo (Mj.), s. m. — La moitte supe>ieure
et mobile d'une braie. Diminutif de ce mot.
Brebiage (Lg.), s. m. — Nom collectif sous
lequel on d6signe les bStes ovines. On dit
aussi : la Bergerie. — V. Jaub. Citat. de
G. Sand.
Brebiall , s. m. — V. Bestial. Collectif de
brebis.
Hist pour trois ou quatre
Vielz brebiailles, ou moutons.
[Farce de Pathelin, p. 95.) L. C.
— < En une raaison ou le suppliant tient son
bestail et brebiail ». (1482. — D. C.)
Brebtette (Mj.), s. f. — Petite brebis. Pour
Brebillette, de Brebis, avec le suff. diminut.
Hist. « Ne volt nient prendre de ses hues ne de
ses berbiz, mais fist prendre la berbiette al povre
hume. » (2« Livre des Rois, xn, iv, 158. — Evkille.)
— « Les Pasteurs ont entendu
Que le Sauveur est venu,
Ont laisse* leurs brebillettes.
Noels angev., p. 12.
Breehe (Mj., Fu.), s. f. — Rayon de miel. ||
Fu. — Licher les breches, — sucer les gateaux
de cire quand le gros du miel en a 6te" exprime"
par pression des doigts. « Si tu veux durer
tranquille, tu licheras les br&ches. » Cf. Mau-
durant. || Brlche de noix, ou brou de noix, qui
vient des 6caleaux. (MAn.)
Et. — « Braische. Miel en cire. Brax, dans
S ( Bernard, r6pond au latin : favus. Braische de
Bre =» Ber. — Au commencement ou dans le
corps des mots, cette syllabe subit tres souvent la
vanante par interversion de let tres, ber. II en est
da memo da drt, frt, prt, tn t on. — (Cf. cr$ et gr$»)
miel, pour rayon de miel. « II sent en soy une si
grande ? qu'il n'eut pas voulu avoir le derriere
en des braisckes de miel. » (Merlin Coccaib, n,
191.) — « La parole de Salomon est vraie qui dit :
branches de miel sont parolles bien ordonnees ; car
elles donnent doulceur a l'ame et sant£ au corps. »
Variantes : braische, branche, braxe, bresca, bresce,
bresche, bresco, bresque, brista, brusquem, bruesc.
(D. C. v° brisca.) — « Rac. celtiq. Bres, dechirer,
fendre, briser D'ou : bresque, bresche, gateau de
miel, chose fragile et presentant en m£me temps,
par la multiplication de ses alveoles, qqch. de
divise\ de fractionn^. (Malv.) — « Cloison int6-
rieure dans la ch&taigne. « Les mauvaises cha-
taignes ont beaucoup ae breehe. » (Jaub.)
Briber (Mj., Lg.), v. n. — Se deliter, cou-
ler a la gel^e ou a la pluie, en d£chaussant les
plantes. Se dit de certaines terres. A Mj., au Lg.,
une terre qui breehe est la m§me chose que la
terre boubasse de Saint-Paul.
Et. — Aha, brecha, action de briser ; all. mod.
brechen ; cymr. breg, rupture. — « Brix est un
ancien mot gauldis, ... quod rupturam indicat,
declinatur Brixac, d'ou Brissac, petite ville
d'Anjou, jadis Brochesac. »
Breches. — V. Brkehe. Rayons presses ou
il reste encore du miel. (Fu.) V. Curer. \\
Pantalon. Chier dans ses breches. — Pour
braies?
Br€e holer (Tim.), v. n. — Se prendre en
lagers grumeaux lorsqu'on le chauffe, en par-
lant du lait. — Syn. de Betteler. V. Brickoler.
BreelUer (Sa.). — Cligner des yeux, v. n.
Syn. etd.de Berciller.
Et. — Lat. cilium, cil. pr6f. ber, bre.
Bredasser (pron. Berrdasser). — Bavarder ;
petasser.
Bredoullle (By.). — Se dit Berdouille et se
prononce Boerdouille.
Bref, adj. qual. — Court. Ce chemin est le
plus bref. Angevinisme. (Men.)
Bregeons, s. m. — Plant de vigne. (Revue
£A., aout, 83.) V. Bergeons, autre sens.
Bregeotte, s. f. — Nom vulg. de la bruyere.
(Men.;
Breger (Tim.), s. m. — Berger. V. Barger.
Et. — C'est le mot fr., transforme par la mela-
th6se chere a nos patois.
Hist. « II n'i vint pas come villain bregier. b D. C.
bergerius.
Bregere. — Bergere. Comme on dit : brebis,
pour berbis ; lat. vervex.
Hist. — Li chevaliers :
Or me dites, douce bregitre,
Vauries-vous venir avoec moi...
(Le jeu de Robin et de Marion, 69, 70. (Constans.)
Breilie, Brelller. — Sans doute pour :
Braye, Braie ; Brayer.
Brele, s. f., ou Blele. — Veste ronde. V.
BieU.
N. — Broel, mauvais habit, culotte. (Dott.)
BrMer (Sa.), v. a. — Attacher solidement,
serrer forUment avec une corde. Syn. de
Stuquer*
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40
BREMAILLE - BREUNIR
Et. — Probablement le mdme que Breteler, ou
Braider. || Inconnu au Fu., ou existe Dibreler.
Bremaille (Lg.). — Petite br§me. Syn. de
BermiUe, Berlette, Bremaude, Berluche. || Fu.
— Collectif. On ne dit pas : Une bremaille,
mais : de la bremaille.
Bremier, s. m. — Bailli-maire.
Hist. « Le bailli-maire du Lude tremblait devant
lui com me tous les autres. » N. Le bailli-maire
s'appelait, par contraction, le bremier. {H rc * du vx.
tps. p. 280.
Bremllle (Mj.), s. f. — V. Bermille.
Et. — Viendrait de Tall. Brachsen ; mha.
brahsem. B. L. braximus. — (Lp., etc.).
Brcn (bran) (Lg.). — Son, des ce>6ales«
Syn. de Souvandier. A vieilli en ce sens. ||
Bren de scie, — sciure. — V. Bran. || Fu. —
n'existe plus dans le sens de : ma tier e tecale ;
mais on dit : I s'est tout emberne (embrenn6).
— Avoir la goule bernouse. — Se debernou-
ser. — Bernoux (brenoux), mardeux (mer-
deux) signifient, dans la langue ecoliere :
Gamin, petit rien du tout. Ces mots, ou se
retrouve le mot Bren, sont tres employes.
Hist. — « Un certain Robert 6tait surnomme
• Meslebren », c.-a-d. m£le-son.
— t II parolent et bien et bel,
11 ressemblent le buretel (blutoir)
8elonc l'Escriture devine,
Qui giete la blanche farine
Fors de lui, et retient le bren. » (D. C.)
Brenasserle. — Pour berdasserie, bredas-
serie, bavardages, paroles oiseuses.
Hist. « Terme de meprts ; simagree ridicule*
« Cette brcnasserie de reverences me fasche plus
qu'un jeune diable. » (Rab., iv, p. 44.). — « Jau-
bebt fait venir Brenasser de Bren, son.
Brlnee (Lrm.), s. f. — Faire la brinle, —
dormir apres midi. Syn. et d. de Berinie,
Merinie, Mariennke.
Brener (Lrm.), v. a. — Pron. Berner. —
Salir, en renversant sur soi ou sur d'autres
des choses que Ton devrait porter avec soin et
precaution. V. Bren.
Brenoos (Lrm.), adj. q. — Pron. Bernous.
Celui qui brene, berne. V. Bren, Berner.
Bren de scle (Fu). s. m. — Prononc. nette-
ment Brin, — sciure de bois. V. Bran, Bren.
Breson (Fu), s. m. — Pron. : br^ezon. Petit
charbon en ignition. V. Braison.
Brester, v. a. — Pecker les oiseaux, les
prendre a la glu.
Hist. — « Breste-t-on encore a Croche? deman-
dait le pape Gregoire XI, ancien prieur de la Haie
aux Bonshommes, a des pterins d'Anjou. En sou-
venance et du patois et des jeux angevins, on dit
encore : Aller a la brette. — • Breste. Maniere de
prendre les petits oiseaux avec de la glu et un
apoat. Vx. fr. broi, meme sens. » Cf. Braitle. —
« Qui veult bien faire un bret, il faut qu'il soit fait
de cueur de chesne et de quartier sans nulz (noeuds)
et qu'il soit fait au rabat. — Raynouabd cite la
forme bret dans son lexique et ajoute en note : nous
avons encore la forme breste. — Breulet : deux
batons dont Tun s'enchasse dans 1' autre et arre'te
par le pied l'oiseau amuse par l'appast..... » L. C. —
Le radio, bret viendrait de rail, bret, planche.
(Schblbr.) — Doublet de Braiter.
Brtte. — Piege a prendre les oiseaux. |"
By. — Bretle, Breteler. Cf. Braie.
Breteler (By.), v. n. — Aller a la bretle,
aller prendre ou pecker des petits oiseaux a la
flu ou au tr£bucnet. V. Breste. Cf. Braider.
\y. — Aller de ci, de la, en faineant. Peut-
§tre comme un homme qui va a la bretle ?
Breter (My.). — Mettre un bandage a une
hernie. — Fretter? — V. Baguer, Braiter.
Et. — Du germ, bret tan, serrer? d'ou : bretelle.
Br€Uc (By.), s. f. — Chasse aux petits
oiseaux. V. Brester, Brete, Breteler.
Breu (Mj.), s. f. — Bru. — Et. Aha. brut ;
am. Braut. Le fiance etait le Bruman (man,
homme).
Breull, s. m. — Bois. — Nom de lieu.
Et. et hist. — « Couu cTAnj. art. 36 : « Qui na
forest ou bred de forest, ou longue possession, n'est
■ fonde d'avoir chasse defensable a grosses bestes,
s'il n'est chastelain, pour le moins. Et est repute
bred de forest un grand bois marmenteau ou
taillis, auquel telles grosses bestes ont accousturoe
se retirer ou frequenter. » De brodum ou broilus.
Ces mots se trouvent dans les capitulaires de Char-
lemagne, Charles le Chauve, etc. On trouve aussi :
brolium, briolum. — Vx. mot gaulois brueH.
Menage opte pour brogilum, qui se trouve dans de
vieux auteurs, mot gaulois, de : bro y ager (Cf. Allo-
broges), ager arboribus consitus. Gilum est une
terminaison. Cf. Auteuil, Chasseneuil, Evreuil,
Bonneuil, Verneuil, Mareuil ; de : Autogilum, etf.
(L. C).
Brenie, v. a. — Brul6. « L'viau, la vache
eul boeu, tout ha breuU. » (M£n.)
Et. — B. L. brustulare, brust'lar, brusler, bruler.
Ce serait un frequentatif de ustum, supin de urere,
et le prefixe per, compietement. — Schkleb dit :
Pourquoi ne pas partir de burere (dans comburerej,
bustus, bustulare, avec epen these de r?
Brenller (Ag.), s. m. — Vagabond, homme
mal mis, de mauvaises manteres, aventurier,
ou pis encore. V. Laudier, Treulier. Syn. de
MeUlaud.
Et. — Dans D. C. v* bruillium : Brulier, garde
des biens de la terre. — Nul rapport
Breon, — eune, (Mj.), adj. q. — Brun. —
Doublet du fr. A rapprocher de ieun, ieune. |
Faire breun, — commencer a faire noir. |
Faire grand breun, — faire a peu pr£s nuit. —
Le sens radical de brun est : brule\
Breoner, ou — nner (Pel., Lu6), v. a. et n.
— Teter, sucer. Evidemment, le meme que
BrSmer, Brdner ; cf. Abron.
Et. — Se rattache a un mot bret. «- mamelle
L'extremite d'une petite presqu'ile, vis-a-vis le
Croisic, s'appelle Penn-^ron, trayon, bout du pis ;
mieux : Pomte du sein.
Brennette (Mj.), s. f. — V. Brunette.
Breunlr (Mj.), v. a. et n. — Brunir. V.
Breun.
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BREUSSE - BRICOLI
141
Brensse (Sp.), s. f. — Brosse. — A qq. peu
vieilli. Syn. et d. de Brinsse.
Et. — Du germ, burstja, chose herissee, der. de
borate, poil (de cochon). All. mod. burste.
Brensser (Sp.), v. a. — Brosser.
Brenssons (Z., 110). — Boutons. — Syn.
et d. de Bros son.
Brent (Sp.), s. in. Bruit. V. Brut, Br it
Et. — De : bruire, de ragire? avec b de renfor-
cement. — D'apres un type du lat. pop. brugitum.
Brenfter (Sp.), v. n. — Faire du bruit. V.
Bruter.
Breoyard, ou — Uard (Mj., Fu), adj. q. —
Qui beugle, mugit. Ex. : Un taureau breuyard.
V. Breuu
N. — Breugler (mouiller gl), beugler, breuiller.
(O Jaub.)
Breoysnd (Mj.), s. m. — Gros frelon, bour-
don. De>. de Breuyer. Syn. de Bur got, Freu-
Ion. || Sm. Hanneton. Syn. de Canneton,
Meunier.
Brenyement (Mj.), s. m. — Mugissement,
ronflement, gargouillement, hurlement, rugis-
sement. V. Breut.
Brenyer (Mj.), v. n. — Bourdonner. Ex. :
Illy a eine guSpe qui est venue me breuyer
aux oreilles. || Mugir. Syn. de B aider. Ex. :
Comme le vent breuye, de soir ! — Noutre
vache ne fait que de breuyer. || Gargouiller.
Syn. de Gorgosser. || Fu. — Se dit bien du tau-
reau ; mais la guepe ne breuille pas ; son bour-
donnement n'a pas assez de volume pour Stre
compart au breuyement — ou breuillement du
taureau. Le vent breuye.
Et — Ce v. repond au nom Breut, com. le fr.
Bruire au nom Bruit.
Brevlaire (Mj.), s. m. — Dire son brhiaire
— pour : lire.
Breyer, v. a. — Autre graphie de Brayer.
Breier (Mj.), v. n. — Pleurer, pleurnicher
bruyamment. Syn. de Bkddner, Buyer,
Oudler, Ouigner. Mot vieilli.
BreziUer, v. n. — V. Berziller. (S'Scrit par
c ou deux ss.) Cligner des yeux devant une
vive lumiere. Cf. Breciller, Berciller.
Breiin (Vn.). s. m. — Tique, insecte aptere
qui s'attache aux bceufs. Syn. de : Pagot,
Pague, Passe, Baigne, Baine, Tacaut. Cf.
Berzeau.
Brie el de Broe (de). — De ca et de la,
nMmporte comment.
Et. — N'est pas forme par onomat., mais des
rac. brie, brec, brae, briser, en celtiq., et veut dire :
de morceaux et de fragments.
Briehel (Sal.), s. m. — Luette. — N.
J'aurais pense a Br^chet. A. V.
Briehale, Brieole, s. f. — 1. Lait tourne,
granule. || 2. Bri signifie recoupe des pierres
qu'on tattle, objet sans valeur. || 3. Une ligne
dormante attached a un pieu est une bricole.
(MiN.) V. Bricholer.
Et. — Au 3« sens, D. C. vercolenum. Se>ie des
sens ; Machine a lancer des pierres ; puis le bond
que fait la pierre lancee ; puis les coraes et flcelles
qui servent, comme dans la machine, a qq. ope-
ration.
Brlc holer (Sp., Br.), v. n. — Se cailler, se
prendre en grumeaux, tourner, en pari ant du
fait. V. Bricholer. Syn. de BeUeler. V. Brickole.
|| Sal. — Id. — Et : etre ivre. « II est bri-
cholL » Ou encore : II va mourir.
Et. — Briche, fragment, petit morceau, miette.
Germ, brechen ; celt, breg, rupture.
Brieolage (Mj.), s. m. — JfBesogne sans
importance ou sans profit. || Fu. — Id., —
mais surtout besogne mal d£finie, comprenant
plusieurs sous-besognes di verses et de peu
d'importance. || Manoeuvre compliqu^e pour
un mince rGsultat. V. Brichole, Bricoler.
Brieoie (Mj., Fu., Sal.), s. f. — Vetille,
affaire, ouvrage de peu d'importance. ||
Ouvrage peu avantageux a faire, ou qui rap-
porte peu de benefice. || Reparations de peu
d'importance ; remettre trois ou quatre
briques, par exemple, qqs trueltees de
chaux, etc. || Jouer de bricole, — jouer peu
regulierement, avec des subtilites destinies a
tromper Tadversaire. || Reunion de plusieurs
ouvriers travaillant a la m§me besogne. ||
Aller de ou en bricole, aller de c6te et d'autre,
de travers, comme un homme ivre. || Au
Fig. — Tergiversations, intrigues, machina-
tions, manigances.
Et. — V. Bricholer. — « Dans le sens de : menees
sourdes, tour et detour des choses, comme, au jeu
de paume, la balle, au jeu de billard, la bille, qui
touchent la muraille ou la bande avant d'aller
frapper le but. (V. Brichole). Pour les petits tra-
vaux, je croirais que ce sont ceux qui se peuvent
faire simplement par un homme et sa bricole, sans
neeessiter, par ex., un cheval.
Brleder(Mj.,Fu,Sal.),v.n.eta. — S'occuper
de petites affaires, d'ouvrages nombreux et
peu importants ; p. ex., pour un macon,
remettre deux ou trois carreaux. (V. Bricole.)
|| Faire toute sorte de petits commerces mal
cUfinis, rechercher les petits gains eventuels.
— (Sp.) Ex. : Je sais pas trop ce qu'il fait, je
crois qu'il bricole les chevaux. || Sp. — Titu-
ber. Syn. de Brancholer, Brangeoler, Cham-
branler, Gingeoler.
Hist. « J'allais bricolant sans chandelle et tom-
bant de c6t6 et d'autre, comme un homme qui
serait ivre de vin. » (Bern. Palissy. Cit6 par
E. Jonvbaux. H n de trois potiers cttebres, p. 82.). —
V. Brichole, Bricole.
|| Manigancer. Qu6 que tu bricoles done la?
Brleoienr (Mj., Lg.), s. m. — Celui qui
bricole. V. Bricoler. Syn. de Tdlonnard.
Brie oil. — T&tes en bouton des vartetes du
Brassica oleracea. (Mj.) || By. — II y a une
difference entre les choux-fleurs et les choux-
brocolis (pron. bricolis).
Et. — Brocoli, chou d'ltalie ; petit rejeton que
le tronc d'un vx. chou pousse apres Thiver. —
Ital., broccoli, plur. de broccolo, tendron, rejeton,
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142
BRICONNIER - BRIMER
de brocco, proprement branche pointue, pique, de
mSme radic. que broche.
Brleonnler (Lg.), s - m - — Bout de branche
qui n*a pas 6t6 rognee au ras de la branche
principate ou du tronc. Syn. de Berguette,
Bourqutgnon, Berquignon, Berquegnier. Doubl.
de ce dernier.
Bride (Mj.), s. f. — Morceau de cuir qui
recouvre un sabot. || Au plur., Points-arrStes
qui forment le bord d'un tricot. On appelle
aussi de ce nom les jetes. || Fu. — 1° Morceau
de cuir qui recouvre imparfaitement le sabot
de femme. Le sabot d brides est par destina-
tion le sabot de femme. Le sabot & bonhomme
est le gros sabot de bois pour les hommes et
les garcons. — 2° Petite boutonniere flot-
tante, ou berliere en fil que font les coutu-
rteres aux vfctements de femmes. — 3° Bride
de chapeau, — jugulaire en tissu elastique.
V. Brider.
Et. — Peut-Stre du celtiq. Brid, d6chirer, fendre,
briser. Var. de bred, d'ou brida, dans notre root
bride - brede ; laniere, coupure de cuir (bride de
sabot, de cheval, de chapeau). — (Malv.) — Germ,
brida. (Dabh.)
Bride-eul (Mj.), s. m. — Cordage en fil~3e
fer qui, dans les bateaux a peautre, 6tait fixe*,
d'une part, a l'arriere du bateau et, de
l'autre, au billard de peautre, afin d'empecher
celui-ci de glisser suivant son axe dans
Yentournure. Le bride-cul des grands bateaux
n'etait autre chose que Vecoursoire des
futreaux actuels. II 6tait situe* dans un meme
plan vertical avec le billard de peautre.
D'ailleurs, il 6tait seconds' par deux autres
cordages appeles Becoussoires.
Bride- goule, s. m. — Bonnet de femme
dont les brides couvrent les joues.
Brider (Mj.), v. a. — Mettre des brides a
des sabots. || Lier, en s'entortillant. Ex. : La
corde m'a bridi les jambes, et pis ca m'a f . . .
en pagale. Syn. de Braiter, Breter. \\
Frapper violemment, fouetter, en parlant
d'un corps elastique. Ex. : La branche
illi a bridk, la goule. || Fig. Avoir le nez
bride de, — voir ou observer qqch., Stre
mis au courant. Ex. : Si je prenons du cafe\
les voisins n'ont pas besoin d'en avoir le nez
bridL || Pell. — En parlant d'une boule de
fort, couper brusquement son 61an, perdre
son erre, et ronder. C'est comme si la boule
avait une bride et qu'elle ob&t a uhe action.
On dit, en ce sens : Aller de bride.
Brlfe-avotee (Sp., Sal.), s. f. — Elan. Ne
s'emploie que dans la loc. D'eine brife avolee,
d'un grand 61an, a bride abattue, ventre &
terre. Ex. : Alle arrivait d'eine brife-avolle. \\
Lg. — D'ine brife abattue, — d'un elan, a
grande vitesse, etc.
N. — Ce mot est la rac. du pat. Ebrivi. Hist.
« Et couraient a fcr«fe-avallee, pour les prendre
s'ilz eussent pu. » (Rab., P., n, 25, 178.). — II y a,
6videmment, confusion avec Bride. — On a essay 6
d*y rattacher le mot BrifTaut. nom sou vent donne
aux chiens de chasse ; mais celui-ci vient de brifler,
manger goulument ; style popul. Baffrer. Signifie
aussi : le Pilleur. — Italien Abrivo.
Brlgiillon, onne (Sp.), adj. q. — Brouillon,
vif, 6tourdi, hurluberlu. Syn. de Brasse-
bouillon.
Et. — Du vx. fr. Brigue, querelle ?
Brigandlnler, — Blgsndlne. — Termes de
la vieille langue des montres feodales du
xv e s., que je relive dans des citations inin-
telligibles de la Bev. de VAnj. (t. LIV, 311-12).
(R. O.)
Brlgbog, s. f. — Nom vulg. de l'aristo-
loche. (M6n.) Syn. de Bdtelaine. — Devrait
s'^crire : Briguebogue, form6 du fr. Bogue
et de Brigue = Burgue. Le sens est : Bogue
piquante, tr£s certainement. Or le fruit de
l'aristoloche ou rdtelaine est lisse. II a du y
avoir erreur ou confusion, et ce nom doit
s'appliquer au datura qui, en effet, s' appelle
a Mj. Guillebogue.
Brim (Sal.). — V. Brime.
Brimbaloire (Cho.), s. f. — Balancoire, du
fr. Brimbaler. Syn. de Brangeoloire, Brandt-
selle.
Brime, s. m. et f. — (Au Lg., ce mot est du
masc. ; a Mj. m£me, beaucoup le font du
fem. ; a St- Aug., c'est g6ne>al.) — Toute
maladie des arbres fruitiers ou des legumes
qui les fait dejperir dans leurs fruits ou dans
leurs feuilles. Rien de moins nettement d^fini
que cette affection, dont les cultivateurs
parlent sans cesse. D'apres eux, le brime
tombe avec la pluie ou la bruine. — Peut-etre
s'agit-il d'une maladie parasitaire occasion-
n6e par des champignons microscopiques
dont les germes seraient apportes du sein de
l'atmosphere par les eaux pluviales. — V.
Br inter. || Lu6. — Brim. — Brouillard et
gel^e. V. Frime. Se retrouve dans Brimer.
Raisin brim6, marque" de taches. || Fu. —
Brim, brime , s. m. — N. Tr£s different du
brouillard et de la gel6e, le brime n'a pas
d'existence sensible ; on le reconnait a ses
efTets. On dit tres bien : Le vent a brim 6 mes
pois (pou^s) ,ou : La gele*e a brim^ les pois. II
faut, 6videmment, dans ce dernier cas, que la
gel6e n'ait pas eu ses efTets ordinaires parti-
culiers. — Le brime se r6v61e par une roussis-
sure de la feuille et du fruit qui compromet la
r^colte. || By. « C't6 nuit, il a fait fret, y a de
la brime partout ; (les pointes des rameaux,
les feuilles tendres sont bruises, — se des-
sechent et noircissent apres la gel6e) — tout
est brime\
Hist. — « II parut pourtant quelques lames, mais
la brime les ruina (1709.) — Inv. Arch. E. n, p. 198.
col. 1. — « Cette annee a 6t6 une annee de brunt, et
le peu de ceps qui ^taient restes, assez bien maraues
d'abord, mais les lames tomberent. » 1710. — Ibid..
p. 198, col. 2. — t Le froment reprit vigueur en
quelques lieux, mais quand il fut en grains, il viol
une brime qui l'acheva de perdre (1709. — 1. a. 5.
s.E. 198, col. 1, h.)
Brimer (Mj.), v. a. — Frapper de brime. U
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BRIN - BROC
143
V. n. Etre atieint par le brime. || Greler.
(My.) || Lue\ Ftetrir.
Et. — Prononciat. dialectale pour Brumer, de>.
de Brume. Lat Bruma. — Brouir. vx. fr. Bruir,
bruler, du ha. bruejen. 8e dit de Taction du soleil
sur les plantes attendries par la gelee blanche. On
letroave dans ces mots l'idee de vapeur, con ten ue
aussi dans Brouet et Bruine. — Hist. — « A 1'egard
du vin, les vignes promettoient beaucoup, mais
les lames coulerent et brimerent. » (1725. — /. a. S.
t.E. 199,1,6.).
— « Quand la vigne est gelee
La brime est chassee. — (My.)
Ce mot remonte loin : « Et eo anno quodam die
Martii XX et in nocte exeunte mensis Aprilis venit
brina magna, ita quod vine» exsiccate sunt. Et die
VIII exeunte Apnli venit alia nix et brina frigida,
ita quod vinese penitus brinaoerunt (1236. — D. C.)
Brin l (Mj.), s. m. — Filasse longue et fine
obtenue par le peonage, par opposition k
Rcparoru || Fu. — Id. — Cest la filasse de
choix. On distingue le Brin, — le Tout-aller,
— la T£te (ces deux derniers formant le
Grous). V. Reparon. || Fig. Tres petite quan-
tity. Ex. : N'y avait pas ein brin de feu. V.
Miettc. || Cest ein beau brin de fille. || Brin de
scorbut, — aphte, petit ulcere en dedans de la
levre, qui n'a d'aUleurs aucun rapport avec le
scorbut. On dit mieux : Grains de scorbut. ||
Ein brin, — un peu. Ex. : II est fou, toc-toc
ein brin. || Faire ein brin de conduite, — faire
un bout de conduite, reconduire k qq. dis-
tance.
Et. — Incertaine. — Malvezin rattache ce mot
4 la rac. celtiq. brind, dechirer, diviser ; pour :
brind, branche, tige menue, petite parcelle ; ...
forme feminine : brinde, brindille. — Hist. « L'en-
. treprise qu'il maintient ne m'est nul brin agreable. »
I — « Luy qui n'estoit un seul brin beste. » (Cit6 par
L. C).
Brla \ s. m. — Voyez Bran, Bren. || Fu. —
Brin de scie. V. Bren de scie, — Bran de scie.
Brlaehe (Mj.), s. f. Reste de vin impur et
trouble au fond d'un tonneau, baissieres. ||
(Pell.) Seconde tirU d'huile k chaud. || Au
plur. Residu de rillettes, petits morceaux ou
debris de viandes qui se trouvent au fond des
plats. (Tc.) V. Brunche. || By. — Id. — D6p6t
gris dans les pot£es de sain (axonge).
Brindexingne (Mj., Fu.), s. m. — Ne
semploie que dans la loc. En brindezingue, —
en brindes, en goguette. — Syn. de Bombe,
Guingueite. || Adj. q. Ivre. Syn. de Blinde,
Brossonni, Paf, Trinoche, Plein, Rond,
VerzeU, ZinguL — Brinde est franc.
^t — Brinde, alteration de l'express. allem.
dch) bringe dir's, je te porte une sant£. » (Darm.)
— Hist : « Ces grands hommes flrent tant de
brindes a votre sant6 et a la nostre qu'ils en pis-
s^rent plus de dix fois. » [Lettre curie use envoy fa au
cardinal Mazarin par ses ntices. Paris, 1651. —
Cite par Lob. Lakchey.)
triage* (Lu6), adj. q. — Couleur de vache
a poils roux metee de traits noirs.
Et — De>. de Brun, breun. — Hist. « Pour un
anneau bringi, 30 s., achate a la m£me foire. »
AngL brinded, mouchete. (Moisy.)
P? Bringue 1 (Mj.), s. f. — Connivence. Ne
s'emploie guere que dans Texpress. : Etre
de bringue, — s' en tend re dans un but peu
louable. Syn. de Meche.
Bringue * (Mj., Fu.), s. f. — Mauvaise bate. ||
Mj. — BSte raal b&tie. || Femme, fille, fillette
d6gingand6e ou mechante. On dit : Une
grande bringuc.
Et. douteuse. — • Parmi les synon. que possede
ce mot dans notre patois : Birogue, Biringue, Bigue,
Bique, qui correspondent tous a son sens primitif,
nous pouvons distinguer deux families de mots :
Bigue et Bique, d'une part ; et d'autre part :
Bringue, Biringue, Birogue. Ce dernier nous meme
a Biroquin, dont la rac. est Bire. (R. O.) — Par
ailleurs, ce mot paralt dtre le m6me que l'ital.
Branco, aui nous a donn6 le pat. Branche. II serait
done un doublet de ce dernier. La quasi identity de
ces deux mots paraltra encore plus vraisemblable
si Ton observe que le patois emploie sou vent le mot
Bringue, toujours prec6d6 de l'adj. grand, pour
caracteriser une femme, une fille seche et mature.
Une grande bringue est une grande perche. Ici ll y
a eu confusion de sens avec le fr. Branche, mot du
reste tout different du pat. Branche. (R. O.)
Brinsse (Chg.), s. f. — Brosse. Syn. et doubl.
de Breusse.
Brioche, s. f. — Faute grave (differe du fr.).
« II avait fait des brioches, les gendarmes 1'ont
fourre dedans.
Brifoage (Mj., Lg., Ju.), s. m. — Brique-
tage.
N. — Le mot pat. est mieux form 6 que le mot fr.
puisqu'il vient de Brique, et non de Briquette.
Briqnee (Lg.), s. f. — Rainure irr6guliere,
bien que sensiblement droite, que le tailleur
de pierre creuse avec sa pioche pour esse^
miller un bloc de granit.
Brlfuer (Mj., Lg.), v. a. et n. — Maconner
en briques ; briqueter.
Br ise- bar r teres (Mj., Fu.), s. m. — Brise-
tout. Syn. de Jupitar.
Brise-fer, s. m. — Se dit d'un enfant qui
casse tout. || Fu. — Brise-far.
Brisqne. — On dit d'un vieil employe :
Une vieille brisque, par comparaison avec le
galon chevronne indiquant un vieux soldat.
Brll° (Lg.), s. m. — Bruit. Ex. : II en fait
dd brit, cet6 galopin-lk. — Doubl. de Brut
Brlve-abattue (k) (Pell.). — Corr. de : k
bride abattue ; brusquement, sans prepara-
tion ; s'elancer, agir a brive-abattue. V. Brife.
Broe (Mj., Fu.), s. m. — Fourche en fer, k
deux cornes.
Et. — Ce mot a probablement la mSme origine
que le fr. Broche. (Jaub. suppl. : Broque.) —
« Erreur d'orthogr. pour Broque, forme normanno-
picarde de broche. » (Darm.) — « De brocchum,
broccum (Plaute et Varron), dent pointue, d'ou :
broche. (D r A. Bos.) — Hist. « Un broc ou fourche
de fer, a charger foing. » 1465. (D. C.) — « Aux
derniers rangs venaient les piques, les faulx a
1' en vers, les brocs, les fourches, armes terribles... »
(Boutiixirb de Saint Andrb, cite par DBNiAtr
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144
BROCANTE - BRONER
n, p. 125.) — « On portait des brocs ou fourches de
fer avec des armes a feu. *(A. h. rv«, 628, 7.)*
Brocante (Fu), s. f. — Action de brocanter ;
se dit aussi d'un meuble de hasard, d'un
objet d6te>iore* achete* chez le fripier. — Bro-
canter est francais.
Et. — c On trouve dans un manuscrit des plaids
d'Edouard III, le mot abb roca men turn, en angl.
abrochement, avec le sens d'achat en gros pour
revendre en detail. Le fr. l'a empruntS sans doute a
l'angl. to broke, faire des affaires. (L. C.)
Broehe (Mj., Lg.), s. f. — Aiguille k trico-
ter. V. Broc. || Fu. — Jeu de broches, — cinq
aiguilles.
Broche-eol (Lg.), s. m. — Sorte de jeu de
soci6t£ » qui consiste k picjuer le derriere de
son adversaire avec la pomte d'un fuseau.
Voir les details au Folk-Lore, Jeux, VII.
Et — Pour Broque-cul, de>. de Broquer.
Brochee (Mj.), s. f. — Points de tricot qui
sont sur une m£me aiguille, ou broehe.
Brother (Mj., Lg., Fu.), v. n. eta. — Trico-
ter. Ex. : Je vas me brocher ein cotillon de
dessour. V. Broehe.
Hist. — • Si Ton tournait le fuseau, Ton brochait
les gilets de laine. » (En note : Les aiguilles a tri-
coter s'appellent encore des broches, d'ou : brocher,
— La Trad., p. 259, 1. 4.) — V. Z. 149.
Brocherie (Mj., Fu.), s. f. — Tricot. Z. 149.
V. Brocher. Ex. : T'as tout saft6 ma brocherie,
— tu as laisse* trainer mon tricot (Jm.). V.
Sajeter. || Qqf. Bronchite, par corr.
Brocket (Z. 118), s. m. — Bouture de
vigne, en forme de broehe.
Broeheton, (Lg.) s. m. — Fig. Blanc-bec
be*jaune, 6cervele\ bee cornu. On dit aussi :
Brochon. || By.
Broefeetoaaean (By.) Un tout petit brochet.
Broehette (Mj.), s. f. — Plant de vigne non
racing. Cf. Brochet.
Brock, s. m. — Son, bruit, tapage. « Avec
les paturons tu fais du brock. » (Ex. fr.) MAn.
Brftmean (Po.), s. m. — Nouet de linge
dans lequel on enferme du sucre en poudre et
que Ton donne a sucer aux petits enfants. —
V. Brdner, Breuner.
Et. Bron, poi trine, mamelle, surtout de la biche.
(D. C. bronia.)
Brdmer 1 (Po.), v. a. — Sucer, teHer. V,
Brdner. — A Nantes : breuner.
Bromer,' o bref, v. n. (Sp.). — Pleurer,
crier, en parlant d'un enfant. || Mj. — R6son-
ner, retentir, ronfler. Ex. : Tout en bromait. \\
Sa. — Ronfler, en parlant d'une toupie qui
tourne. || Fu. — Id. — Une pierre lancee avec
force brome.
Et. — C'est le fr. Bramer. Aha. breman, mugir.
— Je lis dans VInterme'diaire Nantais, ann6e 1902 :
« Faire romer la poSle. » Autrefois, a Monnieres et
dans les autres paroisess des rives de la Sdvre, on se
rendait sur les hauteurs, a la Saint-Jean et a
Noel. Non seulement on allumait les feux de joie,
mais on faisait romer (resonner) la poele, une grande
poele de cuivre, avec des brins de jonc qu'on
appuyait sur les bords du bassin. II en resultait un
bruit 6 trance, se rtpercutant au loin, a la bruyante
joie des assistants.
Cette coutume subsiste encore dans les environs
de Blain, mais on dit : faire breuyer la poele. — Le
mot romer, veritable onomatop£e, est plus sug-
gestif, en ce qu'il rappelle assez bien les sons de la
poele en vibrations. Le soir du 23 juin nous avons
encore assists a ce bizarre concert, dont les divers
executants, sgpares par une distance de plusieurs
kilometres, se r6pondaient d'un village a Pautre,
ou s'accompagnaient en s'inggniant a tirer de leurs
primitifs instruments des sons graves ou aigus
A lAg6 cet usage existe toujours... on dit -.
bromer % et non romer la poele... Cette coutume a 6 te
institute en souvenir de la Decollation de saint
Jean- Bap tiste, dont la tfite fut apportee dans un
bassin, a la demande de Salome, fine d'Herodiade.
Romer, bromer ne seraient-ils pas une corrupUoo
du verbe Bramer T...
Oui, de bramer, vx. fr. brasmer, crier fortement
(Suit la description de la cergmonie au village de la
Menerais en Puceul.) « Quand il bras mo it, deman-
dant a boyre, a boyre, a boyre. (Rab., G., vn.) —
Bramer, bromer, broumer, cri du boauf , du Sanscrit
bru, parler, faire du bruit ; grec bremeln, ha.
breman, celt. bram. (Pages : 151, 166, 173, 237,
249.). — < Mugir, rendre le son de l'airain quand
il f remit. » (Favbs.)
Broncher (Tim.), v. n. — Perdre ses plumes,
en parlant d'une poule.
Et. — C'est le fr., d6tourn6 de son sens. Les
m£nageres ont du dire d'abord : Mes poules
bronchent, c.-a-d. cessent de pondre ; puis, par
concomitance, l'ld^e est devenue celle que je not*
ici. — « Se heurter contre une bronche (tronc,
souche, branchage, buisson) ; de broccus, avec n
inse>6 ; ou de Paha, bruck, flam, brok, fragment,
broehe cassee, souche. Nota. Dans le sens de muer,
il y avait un autre verbe : bronchier, bronchir;
etre morne, triste, soucieux. Qerm. brutschen,
Gtre morne TT
Broaehlqne (Mj.), s. f. — Bronchite (Li.,
Br., etc.). V. Brocher U.
Hist. — c Elle vient de partir a la ferine,
M. R6my, rapport au poupon de Mathieu, qu'a
une bronchique. » (M. Alanic, Ma cousine. AnnaL,
p. et litt., n° 943, p. 47, col. 3.)
Bronde (Z. 142), s. f. — Grande bruy^re.
Pour Brande? — « Erica scoparia. » Mbk.
Syn. et d. de Bronze.
Brdne (Sa.), s. f. — Te*tin, to* tine, trayon. —
A rapprocher de : Abron, Broneau, Brdner,
Brdmeau. || By. — O bref. Surtout les
trayons du pis de la vache.
Broneau, s. m. — Le mfcme que BrSmeau.
Brdner (Sa.), v. n. et a. — T6ter. V. Abron,
Brdne, etc. Cf. Brayer*, 6 long.
Et. — Du celt. Bronn, qui sianifie en mSme
temps : mamelle, mamelon et colline ; ou vronn.
« Er vronn », les mamelons ou les collines, d'o*
est venu, dit-on, le nom de Evron, ville de la
Mayenne, tout entouree de collines. (Daokbt.) —
« Broner se dit encore des personnes qui ont l'ba
bitude de mouvoir la langue et les Id v res, coram*
font les enfants tetant leur mere, ou encore de
ceux qui sucent leurs doigts. Pour faire honte am
enfants de cette habitude, on chante :
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BRONER — BROUEE
145
Et tandis qu'il bronnera
L'on chantera
La bron, bron, bron,
La bron, bron, brette,
II bronne, bron ne, bronne. (Dottin.)
(Je rappelle (v. Breuner) qu'au Croisic se trouve
la pointe de Pen- Bron, Penn-Bronn, la pointe du
Sein).
Kroner (The. By.), v. n. — Beugler, mugir.
Syn. et d. de Bromer, Browner. O. bref.
Urease (Tc), s. f. — Grande bruyere. Syn.
et doubl. de Bronde ; syn. de Bertreau, Ber-
trid.
Bro^amrd (Tim.), s. m. — Bois ou andouil-
ler de cerf. — Der. de Broc, Broquer.
Brtqaee (Mj., Fu.), s. f. — La quantite de
foin ou de paille que Ton enleve en une fois
avec une fourche. Syn. de Fourchee. — De :
broc, broquer. Ex. : Amene done eine broquie
de foin pour affalter la veilloche. || Coup de
come. Syn. de BroqueUe.
Iroqner (Mj.), v. a. — Frapper, heurter,
accrocher avec un objet fourchu. Ex. : Prends
garde, la vache va te broquer avec ses cornes.
Doubl. de Berguer, Burguer. Les Ecossais ont
le mot Brog, pointe, et to Brog, piquer. Syn.
de Embrocher, Encorner.
Br*caet6e, s. f. (Lue, Fu.), — Fourchee. De
Broc, Broquer. Syn. de Broquie.
Brtoueton, s. m. (Mj., Fu.). — Bout de
brancbe pointu, qui n'a pas ete coupe au ras
du tronc de Tarbre ou de la branche maltresse.
V. Berquegrwn. Berguette, Briconnier, Ber~
quignier. — Der. de Broc.
BrHoetonnu (Mj.), adj. q. — Tout herisse
de broquetons, de ramilles, en parlant d'un
arbre, a'un arbuste, etc., tres branchu, tres
fourchu. || By. — Broquetonneux.
Hist. — Brochonnu : « Le suppliant, d'un gros
baston de pommier brosson neux... frappa icelui
Matinot. » — « Un baston noullu a plusieurs broz »,
c.a-d. noeuds 1479. — D. G.
Brocaette (Fu), s. f. — Petite branche
fourchue. Tres employe.
Broaain (Mj., Fu), s. m. — Brodequin.
Et. — Du flam, broseken, anciennement broskin.
Dans le vx. fr., e'etait une sorte de cuir. » (Lrrr.)
— La forme actuelle paralt due a l'influence de :
broder.
Broward (Lue). — Chene. Espece : Quercus
1 tauza. — A rapprocher de : Broussailles,
Brossailles, Brousse. || By. — Id. — Bat.
ecritToza.
trtue, s. f. — Locut. : (la fait brosse, —
esperance de$ue. Cf. Se brosser le ventre.
f (Mi5.) || Brosses, bruyeres. II y a beaucoup de
, localites appelees Les Brosses. || By. — Pour :
hrossard. Un balai de brosse.
trmee (Mj., Fu.), s. f. Volee de coups.
- Syn. de Danse, DigeUe, Pile, B&pie,
Trtmpt, Tripotie, Tannic, Peignle, Rincie,
Bcurie, RouUe, Torchee, Tatouille.
Brosser (Mj.), v. a. — Frapper, rosser qqn.
Syn. de Rouster, Rincer. || V. ref. Absolument:
se passer de tout, n'avoir rien pour sa part.
On dit dans le raeme sens : Se brosser le
ventre, — on ajoute qqf. : avec eine brique.
Brossler, adj. q. — Qui sert a faire des
brosses ; andropogon ischoemum (M4n.).
BrossIUe (Mj., Lg., Sa., Fu., Sal.), s. f. —
Brindille, ramille. Cf. Branseau. — Petit brin
de bois. Syn. de Broustille. \\ Fu. — Brindille
seche. Le Branseau est vert et feuillu. Mj., id.
*JEt. — V. Branche. — « Broce, brosse, vx. fr.,
bois, forSt, broussaille. — Cf. Bressille ( Jaub.)
Bros8llIer (Mj.), v. n. — Ramasser des brin-
dlles de bois. Syn. de Buchier.
Brosson (Mj., Lg., Fu., Sal.), s. m. — Papule,
bouton sur la peau. Syn. de Puron, Puret. Cf.
Brosson.
Et. — Broca ; vx. fr. broz, noeud, done : endure.
(D. C). — « Broconner, bourgeonner ; augment,
de Broc, brocon. — » (D r A. Bos.) — On dit : un
nez bourgeonne.
Bros8onne, ee (Mj., Fu.), adj. qual. — Cou-
vert de papules, de boutons, en parlant
de Tepiderme. Syn. de Puroti. || Lg., au
fig. Ivre. Syn. de VerzeU, Blindi, etc. — V.
Brosson. — Part. pas. de Brossonner. Fu. —
Sal. — Boutonner, en parlant de la peau.
Brossoone (Lg.), adj. q. — V. BrossonnL
Bron, s. m. — Lierre. V. Brout. (Segr.)
Et. — c Decimam de exartis et de edera et^de
brusto. »1163. D. C.
Brooallle, v. imp. (Var.) — II brouaille, il
tombe une petite pluie fine. V. Brouie.
Et. — De brouillasser, par contract. — Cf.
Berouasser, Beroudiller.
Bronasser (Fu.), v. n. — Meme sens que
Brouaille. || C'est Bbrouasser.
Et. — Broas, brouas ; brou6e, brume, brouillard.
— Dibz le rattache au german. ; Anglo-sax. brodh ;
Scandin., broth ; All. mod. broden, vapeur chaude.
— Cf. Breu, brou, bouillon ; bruhen, verser de
Teau bouillante, dchauder. D'ou : brouet.
Bronee (Fu.), s. f. — V. Berouke. Brouillard,
pluie fine.
Et. — V. Brouasser. — Le sens de : bouillir
s'explique peut-6tre par allusion aux petites
gouttes d'eau aui s'e'levent et tombent en forme de
pluie lorsque l'eau est vivement poussee par la
chaleur du feu. — C'est un brouillard qui se redout
en une petite pluie fine. (L. C.) — Hist. — « Toute
brouie attire la gele'e. » — « Mais quand je consi-
der que tous honneurs mondains ne sont que vent
et brouie. » (J. DE BoUBD., H n aggrigat. I, 271.) —
« Trembiement de terre en la ville d' Angers et
es environs... et apparessoit le soulail, fors qu'il
fist lore ung peu de breu&e, laquelle tan to us t
apres... se departit. » (14 mars 1485 N. S. —
C. Pobt. Inventaire, p. 12.) — Dans les vers sui-
vants il est question de notre compatriote Puy-
charic :
« On le compare au potiron (champignon)
Qui nous vient en unne nuictee,
II n'est jamais sans compaignon,
Tous deux enfants d'une brouie.
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146
BROUETTE — BRRR
lis sont fraiz a la matinee,
Au soir flaytris, veillent ou non. >
(Bbun. db Tabtif, Phiiandin., p. 489. Pique-
mouche cit6. V. Hustaud.)
Bronette (Ec). — Se prononce borouette,
ou mieux boeroette. — Z. 171. || Fu. et
Mj. Berouette.
Bronillasse, — ssoux (Mj., Fu.), adj. q. —
Un peu brouille, en pari ant du temps. || Un
peu trouble, en parlant des liquides.
Et. — « Brouillas et Brouas elaient plus usit^s
que Brouillard, qui pourtant est seul rested De
meme rac. que Brouie. (Litt.).
Brouille, s. m. (Mj., Fu.). — Ex. : II se
paralt qu'ils ont ieu du brouille en faisant
feux partage. Syn. de Bistrouille, Chahail,
Distinguo. || Brouillamini. Ex. : II y a du
brouille dans les affaires.
Breulller (Mj., Fu.), v. n. Delirer, battre
la campagne. Syn. de Gabarer. || fa me brouille
sur le coeur, — barbouiller. || Extravaguer,
deraisonner.
Broulne, s. f. — Brume. (My.)
Et — Bruine. Se rattache a broute, modifie
sous l'influence du lat. pruina. — Cf. Brume
du lat. Bruma, solstice d'niver. Les 6tymol. lat.
tirent : bruma de brevissuma dies, brev-u-ma,
le jour le plus court. On concoit comment bruma,
l'hiver, a donne son nom a la brume. Hist. « II
faisoit si grant bruine que on ne pooit veoir ung
demi bonnier de terre loing. » (Froissart. » (L. C.
Note Edit.). — « Malv. indiq. le celtiq. bru t pluie ;
afr. brofne, de brodh, vapeur. — Bruir, faire du
brouillard, mot champenois.
Brouli. — Brime, gr&e. (G. Port. Revue
de CAnjou, 1880, p. 173.)
Et. — Brouir. Dessecher et bruler les jeunes
pousses atteintes par une gel£e blanche. « Le soleil
a broui les feuilles des arbres. » (Lrrr.) — « ha.
bruejen, germ, bruhen, enflammer.
Bronmement, s. m. — Orage continu. (Sar.)
— V. Brdmer.
Broumer, v. n. (Sa.). — Faire de Forage,
tonner. V. Brdmer. || Sal. Ou bromer. Une
pierre, rapidement lancee, une toupie broume,
c.-a-d. fr^mit et fait sonner l'air ambiant.
BronsiUe (Sa.), s. f. — Menu bois, broutille.
|| By. Brandilles, brindilles, dont on fait de la
bounce. Syn. de Dessourage. Doubl. du fr.
Broutilles et du pat. Brossilles. — De BrouU
Brousser (Sp.), v. n. — Passer en froissant
des branches, des feuilles. Se dit du gibier.
Syn. de Ferter. || Passer rapidement. Syn. et
d. de Brouster. || Fu. — V. a. — Chasser qqn
le balai dans les reins. Syn. Poster.
Et — < On appelle, dans les colonies franc.
d'Afrique (Bourbon), et d'Ameriaue (Antilles)
brousse les taillis et forfits vierges de l'interieur qui
servaient de refuge aux esclaves marrons ; le Ian-
gage Creole est archaique, comme celui des pro-
vinces, et les marins de l'Etat disent : courir la
brousse, au fig., la campagne, pour : §tre en bordee,
manquer a l'appel. (L. C. Note Ed.) — Angl., to
Brush. — c Brosser, se dit en terme de veneris,
du bruit que fait le cerf en froissant les bran*
chages. » — « Une brousse de boys assis en U
paroisse de Mesnil-Selant. »
« Car tu as, mon Nemond, en broussant des premiers
Les halliers epineux, fait la place aux derniers. •
(Citations de Moby.)
Broust, s. m. Broustille, s. f. — Brous
Hist. ... Li sainglers encraisse
De nois, de gland et de farine,
Le brost desdaigne et la racine.
Broaste ! (Mj.), interj. — Sorte d'onoma-
top£e par laquelle on exprime un passage
rapide, une envol6e subite. Ex. : « Brouste J
vela le voiseau parti ! »
Brouster (Mj.), v. n. — Marcher ou passer
vivement, filer vite. J| V. a. Exp&iier vive-
ment une besogne. De>iv6 de Brouste ! —
Voir aussi : Brousser. || Fu., Sal. — Chasser
avec des mots violents.
Br^nstflles, s. f. (Li.). — Bois mort dans les
haies. — Syn. de Brossilles.
^Brout (Mj., Fu.), s. m. — Feuilles grug£es a
la main pour la nourriture des bestiaux. ||
Sp., Fu., Lg. — Lierre.[Syn. de #e>ace, Lierru.
N. — A Saint-Paul, la plante n'est guere
designee que sous le nom de Broui, le mot
Herace elant beaucoup moins usite. Le nom
de Lierre est parfaitement inconnu. L'appel-
lation de Brout, appliauee au lierre, vient de
ce que, en hiver, quana le fourrage fait defaut,
les cultivateurs nourrissent leurs bestiaux avec
les feuilles de cette plante, tres commune dans
ce pays bois6, et qu'ils se gardent bien de detruire.
— Brout est done le subst. verb, de brouter ; il est
francais, d'ailleurs ; nous l'avons cit£ pour le sens
special de Lierre. || Plus souvent employe que
Horace (Mm., Mfc.) || Syn. de Hierru, Hierre.
K. Broatard (Z. 124), s. m. — Bouvillon,
jeune boauf. — Syn. de Noge.
Et. — « Jeune b6te a comes qui ne bronne (tette)
plus, et qui commence a brouter ; jeune taureau
qui b route les jeunes pousses des arbres ; t d'un an.
(Dorr.)
Brente (Mj. , Lg.), s. f. — Mangeaille.
PJN. — Je verrais encore dans ce mot un souvenir
de l'invasion allemande en 1815. Les Prussiens
avaient souvent a la bouche le mot Brod, Brot,
pain ; et des Angevins, jeunes encore a cett*
6poque, l'ont re ten u. (A. V.) — Cependant voyez :
Brouter ein calo*
Brouter (Mj.), v. a. — Manger. Ex. : On
va brouter ein calot
Brrr ! — Ceux qui conduisent les boeufs a
la charrue font souvent entendre le son brrr...
Bru. — Prononciation. — t Bru recoit qqf. une
double modification. L'adi. brun, p, ex., fait au
fern, breune, au lieu de : brune, en mettant breu
pour bru ; et, dans les derives, brunet, brunette,
que nous disons breunet, breunette t nous faisons
souvent subir a la syll. breu une interversion ana*
logue a celle dont il a etc fait mention a Bre. Ainsi.
au lieu de breu, nous disons beur : beurnet, btur-
nette. Qqch. de semblable se remarque dans le mot .
beru&re, pour bruyere. (JaUbzbt.) |J By. — Au lieu
de eu, on mettrait e. — Brinette.
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BRUCHER — BSAGUE
147
Onomat. || Fu. — Figurerait tres mal le bruit
2 lie font les bouviers des Mauges. Le point de
6part est le son t ; les levres tremblent en
pronon$ant u. Le son serait plutdt trrru, ou
tbbbu.
Brother, v. a. (Br.). — Nettoyer. Brucher
les choux pour en faire la soupe.
Bruere (Mj.), s. f. — Bruyere.
Hist. — c Nous, prieure des Loges, avons donn£
charge a Urbain Bossin, de nous faire un millier de
bruere dedans les bois de M. le comte de Monso-
reau. » (/. a., S. s y E, 296, 1, m.). D'un mot gaulois
Bruga. B. L. Brugaria.
Brolsnt (Mj.) , adj. verb. — Se dit des terres
siliceuses et peu profondes.
Brolasser (Mj.), v. n. et a. — Bruler 16ge-
rement, superflciellement. Syn. de Brulonner.
Brute (Mj., Fu.), part. pas. — S'emploie
adverbialement avec un adjectif qu'il porte
au superlatif. Ex. : La terre est brulke seche ;
il est bruli sofll ; tres seche, completement
ivre. || By. — Au mois de mai, le b6tial 6tait
inabordable, il 6tait bruit cher ; mais, aujour-
d'hui (octobre), e'est pus pareil (a cause du
manque de pansion). || S'emploie dans la loc.
fig. Sentir le brule, — s'annoncer comme un
echec, comme une d^confiture. Ex. : Son
affaire sent le bruli. — Souvenir, sans doute,
de FInquisition, sentir le fagot. || Lue\ — Les
cbevaux, cette ann6e, sont brute-chers.
Brolee (Mj.), s. f. — Ross6e, vol6e de coups.
Ex. : lis se sont f . . . eine brulie que le poil en
volait, — en fumait, — que le cul illi en trai-
nait par terre. — Syn. de Bondie, Digelke,
Fleauple, Latrie, Laudee, Pleumbe, Rdclee,
Rdpee, RousUe, SuSe y Tatouille, etc.
Brole- meehe (Mj.), s. m. — Ustensile v
outil form6 d'un fil de fer recourb^ flx6 a une
bonde, auquel on accroche une meche sou-
fr6e, pour la faire bruler dans un fut.
Bruler (Mj., Fu.), v. a. — Distiller. Ex. :
J'ai eine barrique de vin qui n'est pas fa-
meuse ; je vas la faire bruler pour faire de
Teau-de-vie. || Fig. — Bruler le cul a qqn, —
le gagner de vitesse, le dSpasser ; qaf. lui
couper l'herbe sous le pied, le planter la, lui
i'ouer un mauvais tour, un pied de cochon. ||
^rm. Id. — Laisser dans Pembarras qqn qui
vous attend ; vulgairement : poser un lapin. ||
Le torchon brule, — il y a de la discorde dans
le manage. || Bruler la politesse a qqn, — le
laisser en plan, disparattre sans dire gare. ||
Bruler k feu mort. V. Feu. \\ Bruler (Lg.) en
meurtre. V. Meurtre. || S'approcher d'un
objet ou d'une personne que Ton cherche ; au
jeu de Cut, les enfants disent au patient : Tu
brules, quand il est pres de Fob jet de ses
recherches.
Broleox (Mj.), s. m. — Le bruleux d'eau-
de-vie, le bouilleur de cm ; distillateur
ambulant.
Broils, s. m. — Amas de feuilles destine k
Itre brule dans les champs. (Mfctf.) — Fu.
Hist. — t Quand ce vint le lendemain que le feu
fut estainct, le roy alia veoir le brulis qui avoit
bien demie-lieue de 16 (large). L. C. — < Terrain
essart£ et brul£. C'est l'6cobuage. » ( Jaub.)
Brfiloo , s. m. — Dans la valine de Montjean,
on donne ce nom a des carres de terrain ou le
sable domine et ou les recoltes brulent sou-
vent dans les ann6es de s6cheresse. — Ch. 1.
de canton, Sarthe.
Brulonner (Mj.), v. a. — Bruler tegerement
k la surface, charbonner par endroits. Syn. de
Brulasser.
Brulot (Lg.), s. m. — Feu d'herbes seches,
de tiges de pommes de terre, de chavoilles de
haricots que Ton allume en plein champ.
Chalibaude. || Fu. — Punch.
Bruo, Brunette, etc. (By.). — Prononc.
Brein, brunette.
Brooches, s. f. — Brunches de cire, de
pore. Se dit aussi pour : rillettes. V. Brinche. ||
By. — N'est pas synon. de rillettes.
Et. — Breunches. On appelle ainsi en Anjou
et dans qqs autres provinces la lie de l'huile.
(Menagb). Breche, residu, quel qu'il soit, qui se
forme au fond d'un vase pres du feu. (Dott.). —
« Der. de bren, qui signifiait un residu quelconque T
(db Mont.) Cf. le fr. Suif en branches.
Broodier (Sa.), v. n. — Commencer a faire
nuit. Ex. : Va falloir laisser ce travail -\k, il
commence k brunbier.
Et. — De>. du fr. Brun, avec suff. inchoat. 4ier-
Cf. GauUier. — V. Embreunc. Hist. « II y avoit
un pauvre chaudronnier qui cherchoit logis, mais
parce qu'il bruntoit, il ne pouvoit veoir de chemin,
joint qu'il avoit nege\ » (L. C.)
Broner, Brenner. — TeHer sa langue. V,
Breuner, Broner. Syn. de Noguier ou Noiller.
Brunette (Mj.), s. f. — Charogne, bate
creve^e. V. Qukrie. Syn. de Prd, Pihke,
Pivie, Qubquie.
Brooeslr ° (Lg.), v. a. et n. — Brunir. Syn.
de Breunir. *
Bros8on, s. m. — Pour : bouton (a Sou-
laire). Syn. et d. de Brosson.
Brut' (brute) (Mj.), s. m. — Bruit (Lue\ etc.)
— Mener du brut, — faire du bruit. On dit de
meme, en fr. : Mener grand tapage. V. Breut. ||
Fu. — Queu brut °. V. Chie brut °.
Brnter (Sp.), v. n. — Faire du bruit. V,
Bru, Breuter. De : brut.
Bryere , s. f. — Bruyere, bucane, bregedte,
erica cinerea. (M6n.) Cf. Bruere.
Et. — Celtiq. brwg, brugen. Bl. Briera. — His.;
« J'la trouvis faisant du feu
« A tou (avec) d'la briere. »
(Chans, norm.)
c La plante, dit Malvezik, devrait s'appeler
Brugue ou Bruge, et le terrain ou elle pousse :
bruguere, brugiere. La cressonnidre n'est pas le
cresson. Cf. Garanciere, liniere, sapiniere. »
Bssgoe, s. m. — Mauvais vin. (Segr.), mau-
vaise boisson. (Mto.) V. Besaigre, bisaigre*
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148
BU — BUEE
( Vesague, v'sague . . . , bis aigre. Arrache-cou.
C le Jaub.)
Et. — Bis, pejorat. et aigre.
Bu, part, pas. — Etre bu> Stre ivre. Cf.
Fourbu.
Et. Hist. — Au moyen age, on disait, sans abr6-
viation : oultrebu, qui a bu outre mesure. « Le
suppliant, qui estoit tout yvre... par temptation
de l'ennemi, com me horn me oultrebeu, etc. (1410.
— D. G.) — Fourbu, vient de : forboire, boire avec
exces, ou mal a propos. La fourbure 6tait attribute
a ce que le cheval buvait avec exces (foris) ou a
con tre- temps.
Buander (Mj.), v. a. — Lessiver, passer le
linge a la bu6e.
Et. Der. de Buee. De la Buanderie.
Buandler, Buandlste, s. m. — L'bomme
qui fait la lessive.
Hist. — « Un 6veque, faisant sa tourn^e, trouva
un cur6 qui lavoit sa lessive, et lui dit : Tu laves
ta lessive? es-tu devenu buandier f est-ce l'estat
d'un prestre? (Contes de B. dks Perriers, i, 228.)
Board (Mj.), s. m. — Grand vase de gres,
muni d'une seule anse sur le cdte\ dans lequel
on conserve l'eau potable. — Bue. || Ssl. —
Ancienne mesure pour le vin ; douzieme de la
barriaue. || Fu. — Grande crucbe en usage
dans les pressoirs et servant uniquement a
entonner le vin qu'on recueille a Tanche.
Et. — De buie, ancient buhe ; represente une
forme du B. L. buca, empruntee p. d. de Paha.
buh (ma. buch ; all. bauch) ventre ; la buie 6tant
un recipient ventru.
Buareje. — Un terrain couvert de ronces
depuis longtemps. — « Si vous voulez entrer
dans ce buarije-Xk. » (Pour chasser. —
Feneu.) Cf. Biarrage.
Buberons, s. m. (Jm.). — Des boutons sur
le visage. Syn. et doublet de Biberon.
Et. — Bube, bouton, ampoule, de Bubon ; d'un
mot grec qui signifte : aine, parce que les bubons
viennent souvent aux aines.
'Bubule (Mj., Fu), s. m. — Feu. Terme
enfantin.
Et. — Form6 du v. fr. Brule, par reduplication
de la premiere syll. adoucie, elimination de l'r,
5ui donne une articulation trop rude. Cf. N4naine %
*£pere, Mimite.
Butane, s. m. — Nom vulg. de l'erica vul-
garis. (M£n.) Bruyere.
Buche (La Varenne), s. f. — On donne ce
nom aux principales cartes du jeu de Trois-
sept. Syn. de Bois, Boises. || By. — Allu-
mette.
Buche, 6e (Mj., Fu.), adj. q. — Coriace,
dur, ligneux, dont la pulpe renferme des
parties dures ou filamenteuses. Se dit des
fruits et des plantes racines. — De Buche.
Ex. : « Les naveaux valent ren c't'annSe, i
sont b&chis. »
Boeher, v. a. (Li.). — Battre. « J'vas te
bdcher t si tu n'ob^is pas. Svn. de Fleaupcr,
Douener. || (Mj.) Fig. — Backer un naveau,
— achopper. — Proprement, d^grossir une
piece de bois. || Fu. — Id. Equarrir, terme
de charpente. || Ag. — B&cher son dess. —
Ecole des Arts ; travailler a fond la par tie du
dessin.
Et. — De Tall, bosc, bois. — Vx. fr. buchier,
frapper. — Boscairare, D. C.
Bueherie (Mj., Fu.), s. f. — Bataille, com-
bat, lutte, exchange de coups, bagarre. Syn.
Bondbe, Plumie.
Buehenr (Mj., Ag.), s. m. — Enfant,
homme tres laborieux.
Bucheux (Mj.), s. m. — Bucheron, celui qui
travaille le bois.
Buehler (Lg.), v. n. — Ramasser de menus
morceaux de bois. Syn. de Brosiller.
But hot' (Mj.), s. m. — Petite buche, bu-
che tte. Syn. de Sochon. Bosseite.
Buchoter (Mj.), v. n. — S'amuser a tra-
vailler le bois. Syn. de Gosser.
Budhler (Z. 147). — Endroit ou Ton
depose la bue, vx fr. buhe. — Pour Buier.
Buc l (Lg., Tim., Lrm., rare a Mj., Chem.,
Choi., etc.), s. f. — Vase en terre cuite muni
de trois anses, dont une au- dess us du goulot,
et destin6 h contenir de Teau potable pour la
boisson et pour la cuisine. Syn. de Buh. \
Sal. — Id. — Je vois ben le dousi par ou la
bue gate.
Et. — C'est la rac. du fr. Buire, B. L. burie-
tarius, D. C. ; d'ou burette. — Malvezix : rac
celtiq. Buc, creuser, percer. D'ou... buca, B. L.
buga, dans bue, buhe, etc., pour : bugue. Diminut.
buhot.
Hist. — « Pour la bue de l'eglise, 5 sols. (1525. —
Inv. Arch. G, n, p. 207, col. 1.) — « Ung jeune
Jiomme, nomm6 Sorin, avait rompu et casse une
buhe ou cruche de terre. » (1448. — D. C.)
Bue * (Mj.), s. f. — Voie d'eau dans un
bateau ; ouverture provenant d'une cheville
enlevSe, ou de la disjonction de deux planches. |
— On la rSpare par un paldtre.
Buec (partout), s. f. — M§me sens que But-
|| Lessive || Sp., syn. de BuLr, Evier. || Buie
de la mort, lessive que Ton fait aussitdt apres
qu'il s'est produit un d^ces dans la maison.
|| Lg. Buie de la belle, lessive lave*e un jourde
Eluie. N. On sait que, d*apres le proverbe, les
elles femmes ont toujours mauvais temps
pour la buie. \\ Lg. Le contenu d'une bue.
N. A Mj. une buie est indifTeremment la buire
ou son contenu ; au Lg., la Bue est le vase,
et la Buie le contenu. G'est plus logique. || Fu.
— Cruche fabriqu^e en grande quantity dans
le pays. — Au sens de : lessive : Emmancheri
la buie. — Faire la buie, laver la buie, faire
s^cher la buie. — V. Zigzags, n" 167 et sui-
vants.
Et. et hist. — « On tire ce mot de Tital. buca,
trou ; bucare, flltrer (vx. fr. buher). Ne peut venir
du lat. buere (imbuere) imbiber. » (Lrrr.). — « Du
german. bukon (all. bauchen) vapeur d'eau, sur le*
vitres. » (Darm.) — « De Bucata, tire de : buca.
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BUETTE — BULOT
149
trou, parce que la lessive se coule par le trou d'une
cuve, ou, comme nous disons en Anjou, d'une
panne :
< La pluie nous a buez et lavez. »
(Villon. Ballade de lui et de ses compagnons
pendus. Cite par Menage.)
c Son san fl po le genre humen En imanse buie
(c.-a-d. Le sang de N. 8. J. Ch. fit pour le genre
humain une immense lessive.) — La Monnoyb.
Noels bourguignons.)
— « Confessions nous doit buer,
Et puis penitence essuer ». (D. C.)
— c Le jour de la saint Thoumas,
Fais tuer ton couchon gras,
Fais ta buie, lave tes draps.
Dans trois jours Noel t'auras. (Id.)
« A Dijon on disait : linge maubui, mal lave*,
sale, (de Mont.) — « E quand n'i a proux per
la bugado, (et quand il y en a assez pour la lessive.
Mire die, v. 230.) — « D'abord les buies ou buires
en terre cuite. Elles servent a porter aux pgcheurs
et aux moissonneurs l'eau qui les desaltdre. Elles
sont, pour la plupart, munies d'une ou deux paires
d'anses late>ales. » {La Trad., p. 77, 1. 23.) — « Et
quand il veit, entrant dedans l'estuve, les bassins,
les bagnoueres, les buyes, les phioles et bouettes
aux parfums. » (Amyot, Alex, le G. p. 14.) —
« Entendismes un bruit strident et divers, comme
si fussent femmes lavant la buie. » (Rab., P. v, 31,
550.) — « Luy conseilla qu'elle ne se mist point en
ce hazard de laver la buie brimballatoire sans
premier allumer le papier. » (Ibid, n, 142.) —
« Matabrune, lavandiere de buies. » (Ibid. 30,
p. 193.) — On dit : Assire la buie, buander.
Boette (Z. 149. By.), s. f. — Bluette. Petit
charbon incandescent. V. Beluette. || Etin-
celle ou flammeche qui vole, gendarme. Syn.
de Berton, Auvis, Fombrlche. C'est le fr.
Bluette.
Hist. « Je sens d'amour encor une estincelle
Qui me bluette a l'entour de mon coeur. (L. C.)
BaffaU (Ag.). — s. m. Nom connu depuis
Fintroduction des tramways. C'est la voi-
ture, non munie de moteurs, qui est remor-
que> par le tram. Imports d'Ame>ique.
Hist. — Lundi matin, une charrette de foin est
entree en collision avec le buffalo du tram ouvrier.
Ballard (Mj.), s. m. — Soufllet. V. Buffet,
Buffer. Ne se dit que par plaisanterie.
Bnffart, s. m. — Futaille, en Aniou. (Men.)
N. Je crois qu'on a pu confondre les deux ss
avec deux flf, les s ayant autrefois la forme
de Ff, moins le petit trait horizontal, et je
lirais bussart. (A. V.). De : busse.
Et. Hist. — « En Anjou, une demi-pipe. —
Butta, buza, du francais bouts ou boutz : « Mines
a mensurer bled, bous a mesurer vin, proprement
o utres en peau, enduites de poix, ou l'on conserve
le vin et autres liquides que Ton emporte dans les
pays ou lieux escarpes et impraticables aux chars.
— « Le suppliant et Michelet s'en alerent en
I'ostel de une femme, ou Hz estoient logiez, pour
lui dire qu'elle leur gardast ung bussart de vin,
qu'ilz faisoient venir pour fener, et le mist en sa
maison. » (D. C.)
Bailee (Mj.), s. f. — Bouftte.
Bailer (Mj., Lg., Tim., Cho., Fu., Sal.), v. a.
— Souffler, chasser Fair des ppumons. ||
Souffler, le feu, pour Faviver. || Eteindre en
soufllant. Ex. : Buffe done la chandelle. ||
N'attendre ni a buffer ni a ferdir, n'avoir pas
la patience de souffler, sur la soupe, p. ex.,
pour la refroidir, ni attendre qu'elle se refroi-
disse naturellement. || Buffer les choux,
ronfler en serrant les levres. On dit aussi :
Souffler la bouillie. || On dit, par maniere de
plaisanterie : Buffe le feu, Fanfois (Francois).
Mais, mon pere, pas de feu, pas de bois. Buffe
tout de menie. (Tim., Mj., Ag.) || A Cbolet,
au regiment, pendant une r^pe'tition de
musique. Le sous-chef s'adresse a un musi-
cien clarinettiste : « Pourquoi ne jouez-vous
pas? — J'peux pas buffer dans c'te pibole-la,
chef. (Authentique.)
Et. Hist. — De : boufler, enfler les joues. B. L.
Buffare. Onomatopee. Bruit que produisent des
joues gonflees qui se d£gonflent sous Faction d'un
coup. — « Icellui Taillefer dist a Texposant qu'il
buffast, et qu'il lui donrrait une buffe ; icellui
exposant buffast, et lors ledit Taillefer lui donna
deux buffes. (1395. D. G.) — « S'il buffoit, e'estoient
choux a Thuile. » (Rab., P., rv, 32.) — « Chut ! mi
bons ami... Quau se trufo, Responde lou viei, Dieu
lou bufo. » (Chut, mes bons amis, celui qui raille,
rdpondit le vieillard, Dieu le soufile. » (Mireille,
p. 16, str. 1.)
« Je n'eus point la bouche amdre
Pour buffer au chalumeau,
Nau, nau. (Noels ang. p. 18.)
« Tous les mots de cette famille ont une origine
germ, ou scand. ; en holl. puffen, pofTen - souffler ;
en angl. to puff. L'all. puffen a le sens d'etre gonfl^,
boufil. B et P s'6changent. (EvkillA.)
Ballet', (Sp.), s. m. — Souffle. On dit d'un
homme 6puis6 ou agonisant : II n'a pus que
le buffet, il n'a plus que le souffle. V. Buffer,
Buffard. V. Aive, Bailer. || Fu. t muet.
N. — « Le buffon 6tait l'instrument domestique
employ^ en Poitou avant le soufflet, pour buffer,
c.-a-d. pour souffler le feu. — C'6tait un long tube,
semblable a un tuyau d'orgue ,et p. e\ le buffet
d'orgue est le nom de la partie etendue au tout.
Bogle, s. f. — Petite bugle. Lycopsis
arvensis. (Bat.) M6n. — Petite buglose.
(Bat.)
Et. — Emprunt6 du lat. bugula, employ^ par
Marcelltjs Empibicus. Labile. (Dabm.) — Herbe
de saint Laurent : a Qui a du bugle et du sanicle,
fait au chirurgien la nique. » L. C. — Note Ed.
Boh ! (Mj.). — Interj. Bah ! Baste.
Exprime Fimpatience ou le d6dain. On dit
aussi : But ! et Bouh ! — Onomat. — Cf.
angl. Pugh ! Pooh ! || Fu. — Buh ! Bute !
Bouh ! — Bah ! Baste !
#
Buhard (Mj.), s. m. — B6huard, lie et
commune du canton de Saint-Georges-sur-
Loire. N. 11 est d' usage de dire : En Buhuard,
et non A Buhard.
Baler (Tim., Lg.), s. m. — Evier, endroit
ou Fon depose les bues. Cf. Budhier.
Buignaud, s. m. — guard. — Enfant qui
pleure toujours. Syn. de Brdillaud.
Baigoer, ou Ballier (Sg.), v. n. — Pleurer.
V. Buyer.
Balol (Seg., Lue, Jm., L6, Bg., Pell., Sa.).
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150
BUME — BUSSON
— Petit tas, monceau, de sable, de foin,
quand il a 6te ringailU. II est arrondi en
forme de boule? Syn. et doubl. de Beulot
|| Sal. Mettre ses hardes en bulot.
Borne, et :
Burner (Mj., By.), v. a. — Boire. Mot
enfantin. On dit : k bume, k boire. Gf. Mamer,
mante, manger.
Boon (Pell.), s. m. — Sorte de cruche en
gres ou Ton met de l'huile. — De : hue.
Borais (Lg.), v. a. — Boirais. Cond. pr6s.
de boire.
Boralisse (Mj.), s. m. — Buraliste.
Boreao l (Mj.), s. m. — Terrain inculte, ou
la pierre est k fleur de terre. Syn. de Gut-
ruette, Rochette, Biarrage, Masuredu, Gruau,
Buariie. || Lg. Sorte de dartre ou de teigne
de la barbe ; mentagre.
N. — J'ai signal^ au mot Biarrage le remarquable
rapport qui existe entre ces deux vocables. Or un
rapport analogue existe aussi entre Bureau et
Masureau. Dans le patois normand G. G. cite Bur6,
toit a pore (262,2) et rappelle en note que Buron a
le sens de : cabane, selon Dottin, et le Dictionn.
general. C'est aussi le sens etymolog. de Masureau,
Et. '— - Sans doute le fr. Bureau, etoffe grossiere,
prise au sens metaphorique.
Boreao Velle (Ec.) — Gris, presque noir.
V. Amouri.
Buret' l (Mj.), s. m. — Morceau de bois de
la grosseur d'une buche moyenne, que Ton
fixe au bout de la vouilUe, pour servir de
boue*e flottante et signaler de loin Tappareil.
Buret *, s. m. — Petit pain k demi sph6-
rique, ainsi dit de sa couleur sombre, de
bure ; bis.
Bnrgandiere (Lg.), s. f. — Guepier. Syn.
de Guepere, Guepiire. Der. de Bur got, Bur-
gaud.
Burger (se) (Sp., Jm., Le*, Bl., Lue\). — Se
cacher, se dissimuler, se blottir dans qq. trou.
Se dit du gibier. V. se Boumir. || Se Durger
dans les e* pines, (k Brion.) Syn. de se Motter.
« Les perdrix sont burgees. »
Et. — De Tall. Burg, forteresse T
Borgoe (Sm.), s. f. — V. Beurgne.
Borgooo (Sp.), s. m. — V. Beurgnon.
Bnrgot (Tim.), s. ra. — Fr§lon. Doubl. de
Bergot. Syn. de Freulon, Breuyaud. Der. de
Burguer.
Borgots (Mj.), s. m. pi. — Coiffe pointue
des Nantaises. V. Bergots.
Borgoe (Lg.), s. f. — Epine. Ex. : La frago-
nelle, c'a des burgues. » Syn. de Pique,
Piqueron. Der. de : Burguer.
Burguer (Tim., Lrra., Sp.), v. a. et n. —
Piquer, frapper avec une pointe, un aiguillon,
le boutTd'un baton. || Fu. Donner des coups
de cornes. Le taureau burgue ou cosse. Toute-
fois cosser se dit du choc d'un front sans
ornes, et plus spdcialement du mouton.
Et. — Ce mot doit avoir la mSme ratine que
Broc ; il est la souche de : Berguette, Bergot on
BurgoU
Boroe (Sm., Tim.), s. f. — Grande cor-
beille de paille. Syn. et d. de Bourgne,
Beurgne. || Fig. Scrotum et testicules, au
pluriel.
Boron (Sp., Li., Br.), s. m. — Syn. de
Beulot. Cf. Veilloche.
N. — Dans plusieurs regions : petite maison.
cabane, lavoir. Le Buron, nom de lieu.
Borriner (Mj., Tim., Lg., Sal.). — Et. non
Buriner, v. n. Travailler p^niblement Syn.
de Bourrasser, Biganer, Bourriquer, Ourser,
|| Lrm. Bourriner. V. Jaub. k Bouriner.
Et. — Ne vient pas de Burin, nous le repetons,
mais de Bourrin, litteralement : travailler com me
un bourrin, bourdin, bourricot.
N. — Qqf. Sens contradictoire de : faire des
riens. Confusion avec Berdiner, Bidasser.
Base, s. f. — Pour Bussc. \\ Li., Br. — La
busse est pieune ; la barrique est pleine.
Busot ? — Syn. de Buse?
Bosqoe, s. m. — Prononc. de Busc. S^cri-
vait ainsi au xvi e si&cle. On dit aussi : buste.
Bossart, s. m. — Voyez BuffarL
Basse 1 , s. f. (Sp., Sal., etc.). — Barrique,
fut contenant de 220 k 230 litres. || By. —
Tonneau court et gros, usite* dans la contree
de Brissac. Barrique, tonneau plus allonge,
de contenance variable suivant pays, de 218
a 250 litres.
Et., discutable. All. Bussa, tonneau ; B. L
buza, botte, tonneau, barrique. — Celtiq. : buc,
enfler, ^tre gros, touffu. D'ou : busca, qui a donne :
busse, outre, tonneau. — Hist. — « M. Le Massu a
vendu en 1768 une busse de vin de 1766... 306
livres. » {Inv. Arch. E. m, p. 224, col. 1.) — « Une
busse et son avouillage. » (1710. — Id. ibid. E. n.
p. 198, col. 2.) — « Une busse, quatre jallais et
30 pintes de vin (1735. Id. G. p. 148, col. 2.).
— « Ecoutez, Monsieur de Mathault,
L'oeuvre est de la fin coronnee ;
Une busse de vin me fault
Par promesse de Paultre annee. »
O. G. Bucher, 81, p. 126.
Je n'en ay vue que... 17 barrique de vin... aprfe
en avoir envoyer huit buse a Beaupreau. » (Lettre
de Denais, commissaire des vivres de rarmee
chretienne. — C. Port. Ugende de Catheiineau,
p. 247.) — « Contre Mathurin Drouineau, tonnelier,
pour defaut de fournitures de pipes et busses de
vin (1498. — xvm* siecle.) /. a. S. E. 251, 2, 31.)
Basse *, adj. q. — Avoine busse ; maladie
causae par un champignon. (Segr. — M6n.)
Basserie (Mj.), s. f. — Cercle moyen pour
barriques ou busses. De : busse l . Merrain.
Boss on (Mj.), s. m. — Petit Hot couvert
d'arbres. V. Hd. Cf. Russeau. || Buisson.
Corr. du mot francais.
Hist. « Ma mye m'a donn£ un boucquet
De violecte et de muguet
De verte marjolaine ;
Oardez vostre honneur et le myen
Et vou» serez ma mye»
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BUSSONNlfiRE — BZI
151
Ma mye m'a donn£ un baston ;
I C'est pour en battre les buczons,
| Les oisseaux n'y sont mye.
Gardez, etc.
Ma mye m'a donne* un basteau
Cest pour aller jouer sup Fyeau.
Sup l'hepbette jolie ;
Oardez.. .
(Ino. Arch. H. I, p. 117, col. 1.)
« Laisserent lesd. ballaiz et allerent en vent et
tourment par le tuau d'icelle (chemin£e) a travers
hays et bussons, telle men t qu'il y avoit si tres
grand bruit de vent pap ou ils passoient, qu'il
sembloit que le vent en em port ait haye et busson. »
(1508. — lnv. Arch. G. p. 84, col. 2.)
Bo88onnlere (Mj.), adj. q. — Se dit dans s
Faire PScole bussonniere. Cf. Chouiner.
But'* (Mj. ,SsL). — Interj. V. Buh I Bah !
Bast! Put!
But° * (Mj.), s. m. — Morceau de bois ou
de paille servant a butter. || Fu. I d., e t Trace f ai te
sur le sol, pour marquer la place ou le joueur
doit raettre le pied. — t muet. || Terme de la
gestation chez les animaux. Ex. : Noutre
vache sera a son but dans huit jours. — Autre
forme de Bout. Subst. verb, de buter, autre
forme de : bouter.
Bnt&Uler (Mj.), v. n. — Buter souvent, a
plusieurs reprises. Frequent, de Buter. Ex. :
II s'en allait en butdillant. Syn. de Crabucher.
.'! By. — N'est pas syn. de Crapucher ni de
D6crapucher.
Baler (Mj., Fu.), v. n. et a. — Mesurer avec
soin les distances au jeu de boules ou de
palets, pour decider d'un coup douteux. Ex. :
J'allons buter 9a. — On dit aussi : rabuter.
Syn. de B auger. — De : but.
Balls (Mj.), s. m. — Avoir, bien. Ex. : II a
amasse ein petit butin ; i\ portait tout son
butin dans ein mouchoir. — II s'6tait marie
avec eine marraine qui avait ein bon petit
butin.
Et — C'est le fr. Butin, pris dans un sens spe-
cial, peu different, en somme, de son sens propre.
Nos grands-peres ont compris il y a longtemps que
tout avoir s'acquiert par le travail ou pap droit
de conqudte dans la lutte pour la vie, et ils ont
exprirag nettement cette idee par deux mots
typiques : l'avoir est du Fait ou du Butin. (R. O.)
Hist. Je suis pauvre et n'ai pour butin
Qu'un peu de bois que ce matin
J'ai serri dans le voisinage.
Noels angev. p. 91.
Bottard (Lg.), s. m. — Goteau, tertre. Ex. :
Y a ine croix sus le buttard du Petit-Goulet.
De butte.
Butt* (Mj.), adj. qual. — In6gal, raboteux.
Se dit d'un terrain, d'un chemin. Syn. de
Malplanche.
Buttereaux (Mj.), s. m. pi. — Lais de terres
alluviales le long des rives de la Loire for-
mes de buttes et de trous.
Et — De>. du fr. — Butte, au moyen du sufllxe
diminutif ereau. Ces alluvions sont, en general,
fortement ondulees et bossu£es.
Hist. : « Baux d'tlots et budas en Loire (S* Maur)
1585-1609. — lnv. Arch. H I, p. 220, col. 2.
Buttes (Mj.), s. f. — Retourner sur les
buttes de derriere, revenir sur ce qui a ete dit
ou fait.
Bovanto (Mj.), s. f. — Tonneau tou jours
en vidanges, ou Ton prend la boisson pour la
consummation du bord. Terme de marine.
(Boire, buvant.)
N. — LrrTRft cite Buvande, un des noms provin-
ciaux de la piquette ; de bibenda, qui doit dtre
bu ; et le Diction, ginir., le mSme mot, vin de
dlpense, vin de valets. C'est la piquette.
Buve, ent. — Boive,-vent. (Ec). Subj.
pres. du v. Boire, avec forme Buver.
Hist. — « Ilz ne vivent que de vent. Rien ne
beuvent, rien ne mangent sinon vent. » (Rab., P.,
iv, 43, 429.)
Buvetto. 1° (Mj., Lg.). — Sorte de chasse
aux petits oiseaux, qui se pratique en tendant
des gluaux sur les buissons entourant la mare
ou ils viennent boire. || 2° (Tim., Nu.). Dia-
bete, maladie. Ex. : II est mort de la buvette.
N. Les diabetiques soufifrent en efTet d'une
soif inextinguible. || 3° Petite tasse contenant
de l'eau pour desalte>er les oiseaux qui sont
en cage.
Bovroeher (Lg.), v. n. — Boire du vin sans
besoin et par passe-temps, pinter. Syn. de
Bervocher, Soiffer, Pomper. || Fu. Buvocher.
Buyer (Lpc., Z. 139). — Brailler. Ex. : Que
j's6 achate de Tentendre buyer ! \\ Po. — id.,
pleurer, pleurnicher, larmoyer. Syn. de Che-
nucher, Chemicher, Beueler, Oudler, Ouigner>
Pigner.
y Bii, s. m. — Pour bezi. Poire non greftee
dont on fait une boisson tres alcoolique. —
D6beziller, sortir de r6bri£t6. — V. BesL
OBSERVATIONS
Pbononoation. — C est souvent muet a la fin
des mots ; avec°, bee , arsenic , aspic , coq°, —
av6, b£, apseni, aspi, co.
PBBanxTATioN. — C devient t : aspic, charcu-
tier, — as pit, chairtutier.
C remplace ch : cbercher devient cercher.
C est remplace" par ch : chaUlou, ichaler, pour :
caillou, Scaler.
C devient g : aplangir, rouget, agacia, ganif,
gabotagc, pour : aplanchir, poucnet, acacia, canif,
cabotage.
C remplace g : cangrigne, pour : gangrene.
C remplac^ par j : ajeter, boijevarder, pour :
acheter, becheverter.
C remplace p : aectembre, pour : septembre.
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152
CA — GABAUD
Mbtathese. — Cre devienl ker : crever, kerver*
crier, kirier.
Crou devient cor : corpion, pour : croupion.
Grotjpes db lbttres. — CI se prononce qui :
clabard, quiabard ; clarce, quiarce ; clarcer, quiarcer ;
clincailler, quincailUr.
CI est sou vent mouille (ce qui rentre un peu dans
le precedent) — clair, clou, clouter, — d-liair,
cl-liou, cl-liouter.
Che? devient chui : cheville, chuille.
Co devient cou : colon, colorer, connaltre, —
coition, coulorer, counattre.
Ch rem place s : chtcher, pour : secher.
Ch remplac£ par c : cercher, pour : chercher.
CI remplace fl : clean,, pour : H6au.
Ch devient j : un fvau, pour : un cheval.
Ca. — Prtflxe, ayant une signification
pejorative. II se trouve dans Calorgne ; dans
le pro venial calucs, de ca et de luc, voir. Cf.
re-luq-uer. — Formes diverses : cal, calo, cali
(fourchon). — L. Sudbe. Cows de Gram. hisL
de la lang. /r., 3« par tie. Nous renverrons a ce
pr^fixe.
(Ja. — Pron. d^monstr. Se substitue sou-
vent au pron. il, surtout lorsqu'il s'agit des
m6t£ores. Ex. : Qa g&e ben dur ; fa mouillait
a plein temps. || DSsigne souvent un efTet,
une action . Ex. : Qa coule, — le terrain est
Slissant ; tn fonce, — le terrain est mou. ||
b. — Qa que, pour : ce que. Ex. : On fait
pas Qa qu'on veut, on fait en qu'on peut. ||
Par m£pris : Qa mange, et ca ne travaille pas !
|| Souvent suivi de qui. C'est en qui est beau,
bon ! || Locut. vicieuses, mais claires : Quoique
ca, avec ca. Vous sortez sans parapluie ?
aved pa que le temps est beau ! || II a de pa,
il est riche (on fait qqf. le geste pour compter
de l'argent). — En parlant d'une femme : Elle
a de pa — des appas. || Pour afflrmer. Ce
sera comme en. || Pour interrog. — C'est
com me pa ? eh ! ben, on va voir ! —
Et — Contract, de : cela.
Caba, s. m. — Raisin perle, sorte de c6-
page blanc, cultiv6 en treilles, dont les grains
ires gros et ovoldes ont un gout fortement
musque. — Distinct de Cabas. — On dit :
raisin caba.
Cabagetis, s. m. (Mj.). — V. Cabigit, Gagi-
bit, CabagiU
Hist — « II se trouve a droite une longue
galerie en briques . . . terminee par un cabajoutis
orne de sonnettes en bois et d'ceufs rouges. »
(H. de Balzac, Ursule Mirouet, p. 100.)
Cabagit (Lg., Fu.), s. m. — Cahute, tau-
dion. Syn. de Cabaghis, Cabourne, Cahurne,
Quernaillere. Syn. et d. de Cabigit, CagibiL
Cabane (Mj., By.), s. f. — Sorte de chambre
en bois m6nag6e a l'arrtere des bateaux de
mariniers et qui est 1'unique habitation de
ceux-ci pendant leurs voyages. || By. — Sou-
vent les pecheurs 6tablissent leur cabane
sur le futreau au moyen de leur voile repltee
sous la coue (arriere) du bateau et main ten ue
par deux gros noeuds. Elle repose sur le baton,
maintenu a une extr6mite par un pied fourchu
et reposant de l'autre sur les jopettes. || Mj,
Partie d'un sabot couoert qui recouvre 1*
dessus du pied. Ex. : La roue de la chart*
a 6cramoui la cabane de mon sabot || V.
F&treau.
Et Hist — Cast le fr. cabine. — B. L. Capanna ;
du celtiq. caban, de cab, hutte. — Hist -. « II
descendait en cabane de Saumur pour aller k
Nantes et fut transports de sa cabane a l'auberge
des Trois-Maures. » 1761. — (N. II s'agit sans
doute d'un de ces bateaux de la Vienne qui trans-
portent les pruneaux de Touraine et qui sont de
veritables cabanes flottantes. R. O.) — Inv. Areh^
E,n, p. 280, col. 1.
Cabaner (By.), v. r6f. — Faire la Cabane ;
ou v. n. : Rester dans la cabane du bateau.
Cabanier (Br., Zig., 183), s. m. — Rou-\
lottier, forain, saltimbanque.
Cabaret 4es oiseaux, s. m. — Peigne, cu*
vette de V6nus, dipsacus sylvestris ( Batabd)
— Ce serai t le : nardus sylvestris, dit Manage,
qui ajoute : « Ch. Etiennb le derive de
Bacchar, par m^tathese et apocope ».
Cabas, (Mj.), s. m. — Manteau, houppe-
lande ; doubl. de : caban.
Cabas, eabasse. — Appellation injurieuse.
Eust. Dkschamps appelle une femme de
mauvaise vie : cabas enfum6 ; — battre le
cabas — sens obscene (Menage). — Cabasse,
adressS a un enfant, signifie simplement :
babillarde.
€abass6, ee (Z. 136, Li., Br.). Une personne
ag6e, courb^e, vieillie, us£e, lassie, est dite :
cabass&e.
Cabasse men t, (Mj.), s. m. — Fatigue. —
V. Cabasser.
Cabasser (Mj., By., Sal.), v. a. — Fatiguer.
— « Qu'as-tu done a te cabasser F imagina-
tion ? » || v. r6f. Se cabasser. Se donner du
tintouin.
Et Hist — La Curne l'explique ainsi : entasser
dans son cabas ; de la •• voler ; puis, tourmenter :
Jeannette, Marie, Guillemette,
Pour quelque peine que je mette
A cabasser et ramasser,
Nous ne pouvons rien amasser. »
(Pathelin.) — Voila pour le deuxidme sens :
. . . Et tant le cabasserent
Qu'ilpritreveil...
Voila pour le troisieme-
— Jaubert : Secouer , Jv cauas (Acad.), ven-
ture a Tancienne mode. — « Canabasser : Exami-
ner avec soin. » Rab., n, 10, dit : « Et le priarent
vouloir le proces canabasser et grabeler a poinct. <
Canabasser un proces c'est en voir et revoir les
pieces avec autant d'exactitude qu'un ouvrier en
tapisserie s'applique a compter et a recompter les
fils de son canevas. (Le Duchat, dans ses Notes
sur Rabelais.) Et de la : Canabassement, examea
curieux, curiosa essaminatione, dit le Diet, fr.-iud.
d'OuDDf — Cite par Borel. — Cf. Cabasso, dans
Mireille, doublet de cabosser, cabocher, camocher,
cagnocher. (R. O.)
Cabasserle (By.). — Bavardage, discours
long et confus. — V. Cabas.
Caband (Tim.), adj. q. — Triste, d6prime\
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CABfiCHE — CABOURNE
153
abattu, accabll, au moral et au physique.
C'est le contraire de Vioge, qui se ait a Tim.
comme a Sp.
Et. — Ren ferine p.-§. le mSme radic. que le v.
accabler.
Cabeehe (Mj., Fu.), s. f. — T§te. Ne se dit
qu'en plaisantant. Doublet du fr. Gaboche.
Cabestan, s. m. — II est monte sur son
cabestan, $ad. sur ses grands chevaux.
(Ag.) || Mj. Nabot avec une grosse tSte.
Et — Emprunte sans doute a un terme de ma-
rine ; on montait sur le cabestan pour le manoeu-
vres — Esp. Cabrestante, chevre debout. On sait
que, dans beaucoup de langues, la chevre et le bouc
oat pr§te leur nom a des machines servant a soule-
ver des fardeaux.
Cablehe, s. f. — Cabane (MAn.) — || By.
C'est : Cabine. V. Cabane.
Cablglt (Mj.), s. m. — M6chante cabane,
cahute, bicoque, petit retrait quelconque.
V. Cagibit, Cabagttis. Syn. et d. de Cabagiu
Et. — Petite cage? logement aussi elroit qu'une
cage?
Cabinet (Segr., Lg.), s. m. — Armoire pour
serrer le fait d'une servante, a une seule
porte. — Pour le garcon, c'est le coffre. —
De cabine. — || Chi. — Sorte d'armoire
etroite. Ce mot ne s'emploie plus, que je
sache, dans la region de Chi. Je leretrouve
dans Tinventaire de Brodeau. (F. Loeb, xi b.)
de 1745. V. Charlit : « Item un cabinet a
deux ouvertures de different bois fermant a
clef. . . » N. Le mot est tou jours en usage
auLg.
Cablroiate (Mj.), s. f. — GalimafrSe ;
ragout complexe, soit de viandes, soit de
legumes.
Et Hist. — Pour capitolade, sauce toaisse
recouvrant la viande comme une sorte de chape-
ron (en espagn., capirote, capirotada ; le plat au
chaperon. — « Le pot pourry estoit plein de po-
tages d'especes di verses, sallades, fricassees, saul-
grenees, cabirotades, rousty, bouilly. » (Rab., P.,
v, 23, 529.) — « Vous trouverez qu'il n'y a rien si
fade, entre tous les mets de vostre table, que ce bel
entretien de son arae et que son discours et inten-
tion ne valent pas votre capirotade. » (Mont.,
Ess., nr, 306.)
Cablenr (Ag.), s. m. — Ouvrier qui tra-
vaille a la confection des cables.
Hist. — « Un ouvrier cdbleur de l'usine du Mail,
Julien Raoul, decrochait une longe cordeau, lors-
qu'il s'est fait une coupure a la main gauche. »
(Petit Courrier du 29 mai 1906, p. 2, col. 6).
Cabiiner (Mj.), v. a. — Bossuer. Ex. : Alle
a tout cablini le seillot. V. Cabossei
Et — J*y verrais le pref. pejor. Ca et Bliner,
en f oncer avec le blin, beJier, lourde masse pour
en f oncer les pieux ; faute de mieux. Je ne puis le
rapprocher de Caboche, Cabosser, Cabocher, etc.,
sinon par le sens. — P.-e\ Cabeliner.
Caboche (Mj., Fu., By.), s. f.— TGte. Syn.
de Ciboulot. || Lrm., By. — Qous pour mettre
sous les sabots de bois. V. Cabosses.
Et et Hist — « Mot burlesque pour designer la
t§te ; de Pital. capocchia, employ^ encore pour la
tfite d*un clou, d'une epingle, etc. — Primit capo,
t§te, de caput. » (Schel.) — Oche, suff. pejorat —
« Ayans ceste persuasion en leurs caboches, elles
feront leurs mariz coquz infailliblement » (Rab.,
P., m, 34, 291.) — « Et n'eust est6 qu'ils s'estoient
tres bien antidotez le coeur, l'estomach et le pot au
vin, lequel on nomme la caboche. » (Rab., 2, 33.
Cite par M&nage.) — « D'autant qu'il n'avait pas
beaucoup de cervelle en sa caboche. » (ffuits de
Straparole.)
« Qu'ainz perdreit chascon la caboce
S'il en aveit poeir et force. »
(Chron. des dues de Norm., 22-298. — D. C.)
Cabocher (Mj., By.), v. a. — V. Cabosser.
Et. — Rac fr. Caboche. Cabocher a du signifier
d*abord : meurtrir la tfite.
€abolUan4 (Pell.), s. m. — Enfant qui a un
gros ventre. Ex. : II est com. ein petit caboiU
laud : il n'a que la boille. Syn. de Beillu. De>.
de Boille, Beille, avec le pr6f. p^jor. Ca. Cf.
Camillaud, se Canicher, Cdnigeot. — Cf. Cabil-
laud, nom donne a la morue, qui a un gros
ventre.
Cabosse 1 (Mj., Fu., By.), s. f. — Clou tres
court et a grosse tSte dont on garni t la se-
melle des chaussures. C'est le fr. Caboche,
cabochon.
Et. — Du lat cap(ut) + oche. Ou du celtiq.
Kab, Ute, qui a fait le vx fr. cab, t§te, bout, extre-
mite, — d*ou caboche, dans le langage familier.
« Portant sur ma caboche un coffin de Hollande. »
Coffin : corbeille.
Saint- Amant. (Evbillk.)
Cabosse f , s. f. — Bluet. V. Barbeau (MAn.).
Batabd appelle Barbeau la Nigella damas-
cena et la Centaurea cyanus. Syn. de Bleuvette.
C'est le m§me que le pr6c6dent, pris au fig. ;
le bluet a une grosse t§te.
Cabosser (Mj., Q., Zig. 136, Fu.), v. a. —
Bossuer. V. Cabiiner, Cabosse. || Le Mesnil,
v. n. Casser les mottes avec un maillet. Syn.
de Dlbattre. || Lrm., Fu. — Mettre des ca-
bosses.
Et. Hist. — Deformer la tlte, puis, par ext,
d*autres objets. — « Diogenes y roulla le tonneau
fictil (en terre) qui pour maison lui estoit contre les
injures du ciel, et... le tournoit, viroit..., tra-
cassoit, ramassoit, cabossoit. (Rab., P., Prol.)
|| Rabattre la partie supe>ieure d'un sillon
qu'on vient de Wcher (MAn.) || Fu. — Faire
un deuxteme labour, un binage, pour sarcler ;
on cabosse la vigne. A Mj. c'est Rtgdiller.
Cabot (Mj., Lg., etc.), s. m. — Caporal.
Syn. de Capiston. Argot de caserne || Chien,
roquet. Syn. de Toutou.
Cabourne (Mj.),s. f. — M6chante cabane, tau-
dis, cahute, mesure. N. II y a le village des
Cabournes, dans la commune de Jallais. On
Fa baptise* r6cemment Notre- Dame des
Mauges. — Syn. de Cahurne, Turne, Taugnon,
Quern&illi&re.
Et. — Dans le pat poitev., ce mot designe un
objet creux qui resonne en le frappant Se dit sur-
tout d'arbres creux. (L. C.) — Creux et vide comme
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154
CABOURNEAU — CADUER
une caverne. Mot d'orig. celt. Kav, comme en bas-
breton. (Guill.)
Cabonrnean (Lg.), s. m. — Ruelle 6troite
et montante.
Cabre. — Vieux mot angevin. Cache*
Hist. — (Un noble homme est tu6 d'un coup de
pistolled « et n'estant que deux cabrez ou (au)
taillis contre la maison. » (Inv. Arch., E, S, s. 333,
1. — Com. de Drain.)
Cabrer (Mj.), v. n. — V. Combrer, s'af-
faisser, s'^crouler. — 1| Lue\ La voute de la
cave a cdbrL || By. Cabrer, a bref. D'ou
Encabrer.
Hist. — « Lequel, bechant de la terre forte aux
Terres-Rouges, la terre a casbrt sur luy, dont il est
mort. » 1673. — /. a., S, E, m, 157, 1, m. —
Ce mot viendrait-il de cabra, se dresser comme une
chevre ?
Caea (Mi., Fu.), adj. a. — Sale . « Ne touche
pas a $a, (rest caca. || M6chant. Ex. : T'es ben
caca d'avoir fait du mal a ton petit frere.
Terme exclusiveraent enfantin. Syn. de
Pequias. || By. Faire son -caque.
Et. Hist. — « Quand vous verrez les autres
venir et qu'ils auront avails (mis bas) leurs
chausses et retroussS leurs chemises pour faire la
caque, vous sortirez doucement de votre embus-
cade. » (L. C.) Lat. Cacare.
Caeaphonie. — Pour cacophonie.
Caeas (Lg.), s. m. — Pomme. Terme enfan-
tin. (Jaub. Quecas.)
Caeasse, s. f. — Grive qui Emigre. V. Traie.
|| Fu. — Pie || (Li., Br.) || Maze\ — Jacasse,
jabote, personne bavarde et sotte. Syn. de
Berdace, Bobote, Petasse. Cf. Quiaquiasse, et
aussi Cacosser.
Cacasser (Lg.), v. n. Croasser. Syn. de ce
mot. || Mj., Lg. — Caqueter, en parlant des
poules et, au fig., des femmes. Syn. de Daras-
ser, Darainer. || By. Se dit surtout de la pie.
Caeaudes (Sal., etc.), s. f. — Dents. V.
Quenottes. Mot enfantin. Cf. Caquine.
Cache, s. f. — L'enveloppe de la noix
(M6n.) II By. — On dit : chale ou exhale,
d'ou 6chaler des noix, — et aussi des ch&-
taignes. La bogue de la chataigne est T6-
corce ; la deuxieme est la pelure ; et cepen-
dant on dit qqf. : Eboguer des chataignes,
pour : 6chalei.
CacM (Mj., By., Fu.), part. pas. — Etre
mal cache, — Stre en raauvaise posture, dans
une situation dangereuse. Ex. : II est ben
mal cachk avec cet6 mal la. — (Lu6) id. Je
le vois ben mal cachk. — Syn. de mal tendu.
Cache-cache, s. f. — Jeu d'enfants. On
cache, p. ex. : un mouchoir, qu'il s'agit de
retrouver. — Un enfant peut se cacher lui-
mSme. Cf. Keute, Vise.
Cache- mlsere (Mj., By., Fu.), s. m. —
Vehement exte>ieur, d'apparence conve-
nable, destine a dissimuler des loques.
Cacher* v. a. — Ensevelir (Li., Br,). II M4.
Cacher qqn., cacher ses vices, ses Jredaines,
ses fautes, le couvrir. || Lrm. — Peser,
appuyer.
Et. — * Coacticare, proprement : rassembler
sous un petit volume, quad' car, qualchier,
cacher. (Darm.) — Coa a donn6 Ca ou Qua,
comme Coagulare a donn£ Cailler ; ct devient ch,
flectere, flechir. De cogere, cum agere. (Lm.) —
Cf. Ecacher. — Rac. celtiq. Cac, couvrir. (Malv.)
Caehette de (Mj.). — En cachette.
Cachlgnard (Tim.), adj. q. — Qui aime a
marchander longuement, qui n'est pas rond
en affaires. Syn. de Tirant, Haricotier, Pisse-
fred. Cf. Fafignard, Jaub.
Cacosser (Mj. f Q., Zig. 136, Bry., Sal.), v. n.
— Bdgayer. Syn. de Jacquetonner, Begasser,
Macasser, Beguer.
Cadabre (cadabe) (Mj., Br., By., Zig. 185),
s. m. — Grand corps, mal b&ti. Ex. : II en a
d'ein caddbre cete* grand animal-la ! || By. —
On dit : encabrer, enfouir un cadavre d'ani-
mal, — du chambre.
Et. — Cest le fr. cadavre ; mais le nom s'ap-
plique aussi bien aux corps vivants qu'aux corps
morts.
Cadavant (Lg.), interj. — L'enfant s'en sert
au jeu pour signifier qu'il entend jouer l'avant
dernier. Cf. Codergne, Cateprome, Catesigue.
Cadaver. — Cest le mot lat. Cadaver,
cadavre. Probablement employ4 pour :
Licence d'enterrer un mort dans certaines
conditions, — de mort violente ou de cause
inconnue ; accident.
Hist. — « 1606. La dite delunte a 6U trouvee en
la riviere du moulin de Goues et en est morte, telle-
ment que pour faire la sepulture il m'a 6t& n£ces-
saire d'avoir ung cadaver, ce que j'ay obteneutz de
M. le pSnitansier. » (Inv. Arch., t. Ill, E, S, s, 425,
2, b. — Saint- Pierre-Maulimart)
Cadet (Mj.), s. m. — Fig, Crane luron,
solide gaillard. || Cest le cadet de raes soucis,
— le moindre.
Et. — La premiere acception vient sans dout*
de ce qu'autrefois les cadets de noblesse, destines A
la carriere des armes, avaient ou affectaient
l'allure d^cidee, Tair bravache de gens qui ne
comptaient que sur leu»- 6p6e pour se pousser dans
le monde. — Du B. L. capittetus (capdet), le petit
chef ; Taln6 est le grand chef. — « Une caricature
de 1830 poi'te cette legende : « Cest de fameux
cadets ; ils ont trouv6 le moyen de faire de la panade
avec du pain. » — « Apres la dite desconfiture, ils
se ralierent et vinrent devant une place nominee
Melaunoy, dedans laquelle estoit un capitain?
gascon nomm£ le capdet Remounent. Cest le
meme sens que catpal, dans, captal de Buch.
— || Derrtere. Veux-tu biger cadet ?
CAdre (Mj., By., Fu.), s. m. — Un tableau,
une gravure, m§me non encadrte. Cest la
partie prise pour le tout.
Cadrer (Mj.), v. n. — Cadrer. L'a se pro-
nonce tres long.
Cadner (se) (Mj.), v. r6f. — Se casser,
devenir d6cr6pit, caduc. Semble de>iver de
ce dernier mot, que le patois ignore.
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CADUILE — CABEURGNER
*55
Kt, — Dii lat caducus, de cadere, tomlter. —
Dans le Centre : Cadaire, flStrir, faner ; afTaiblir,
faire tomber. (Jaub.) — De ca + ducere, duire.
(A. V.)
Ca4oile (By.), s. t — On appelle : pommes
de Caduile (prononc£ qqf. Cadeville) les
pommes de Calville.
Ca4ulr° se (Lg.), v. pron. — V. Caduer.
Cae* ? Interrog. Quoi ? (Z. 144) par cor-
ruption. Segr. Cae? de cae? || By. — Ke\
de k6?
Cafe (Pr., By.). — Boir.e son cafk debout,
9a fait trembler quand on est mort. » dit-on
a une personne qui ne veut pas s'asseoir pour
boire son cafe*. C'est l'engager a « s'assire
ein moument ». || Lupin k feuilles Stroites.
Les graines torreTi£es sont souvent m§16es
au cafe\ (Mj., Fu.) — By. — Lupin ; le cafe
fran^ais, le caf6 du pauvre. Je Tai vu employ^
seul (et ce n'est pas bon !) ou mele* a du
cafe. On ne le cultive plus guere.
Et — Arabe : qahvah, vin, puis boisson de baies
cuites. — Ou Kaffa, nom d'une contree d'Afrique.
(Schel.) — N. Depuis qqs ann£es (1906), on voit, a
Angers et dans tout le departement : le Planteur
de Kaffa, ma is on de cafes, dont les vendeurs cir-
culent en ville, portantleur produitdansdes caisses
montees sur roues.
Cafeton (Mi.. Fu., By.), s. m. — Petite
tasse de cafe tres faible. Ex. : Si je prenions
ein cafeton ? — « £a, du cafe ! du cafeton, du
vrai lessif || Cafe, 6tablissement de bas
etagt.
Cafre (Mj.), s. f. — Trou dans les terres
labourables ou dans les pr£s, surtout trou
plein d'eau. — Syn. de Mdcre, Sourdille.
Cafrenx (Sa.), adj. q. — Mouilfe, aqueux.
Se dit d'un terrain. Syn de M aqueux.
fagane> (Lg.), s - f- — Averse de pluie
fouettante. Syn et d. de Cimbalie, Qdlie.
Corrupt, de Cingalese ou Cigalke.
Cage-fcasse (Lg.), s. f. — Sorte de piege
en osier a prendre les petits oiseaux ; genre
de tr^buchet. Syn. de Tombereau. || By. —
N'est appefe que : tombereau, prononce* qqf.
timbereau.
Cageolois, s. m. — Petite cage, cachet te.
Caglblt (Auv., Fu., Mj.), s. m. — Syn. de
Cabigu. || By. — Ce dernier, inconnu.
Cagloft (Lu£), — Porcelet. On le tient en-
fernfe dans une cage a claire-voie. C est ce
que Ton appelle a Mj. : Cochon de punier.
Cagnade (faire). — Faire l'£cole buisson-
niere. Voir Caignard, au sens de pares-
seux. Syn. de Chouiner.
Cagnard, s. m. — R6chaud en fer. || Pares-
seux. V. Caignard.
Et — Faut-il, au premier sens, le rapprocher de :
cagneux, a cause de la forme de ses pieds, se rap-
prochant de ceux du basset? Canis, d'ou cagna, en
ital. chienne. — Sorte de fourneau du cirier. (Litt.)
— A signifle : chenil : « Mais, en ces voyages, vous
serez arrests miserablement en un caignard ou tout
vous manquera. » (Mont., m, 19.) || Au sens de :
faineant t Cagnard, en lang. romane, est un mur
ou le soleil donne, et un cagnardier un faineant,
passant son temps couche le long d'un cagnard. —
Cagnarder, montrer de la lachete :
« Done, si quelque honneur vous poingt,
Soldars, ne cagnardez point :
Suivez le train de vos peres. — Ronsard.
— Cagner ; avoir peur, reculer : « Tu cagnes ! »
(Jaub.) — De Cagne, mauvais chien. « Jamais
cagnard ne feit beau fait. » (Sentence du xvp s.) —
Cagner, s'enfoncer dans un lieu chaud -. Cagne- to i
done dans ton lit. — Cagniard : lieu expose au
oleil. (Borkl.)
« Le pet, comme le champagne,
Avec Druit pousse un bouchon ;
La vesse a le cceur plus cagne,
C'est l'image du poltron.
(Vieille chanson. — Favbk.)
— « Y^nus, l a bonne cagne, aux paillards appetits. »
( Saint- Amant. — Le Melon. — Guill.)
Le nom de cet ustensile pourrait venir aussi de ce
que, comme/le chien, il est to u jours accroupi dans
le coin du foyer.
CEgneui, ease (Sp.), adj. q. — Celui qui
ne paye pas volontiers son 6cot, ladre,
pince-maille.
Et. — C'est le fr. Cagneux, dont le sens est trans-
ports du physique au moral, exactement comme
pour le fr. Ladre. — De cagne, chien ; il a les
jambes comme celles du chien-basset.
Cagnoehe (Mj., By.), s. f. — - Maillet de bois.
|| Fig. Grosse t£te, fete dure, caboche.
Cagnoeher (Mj.), v. a. — - Frapper avec un
maillet, une cagnoehe. || Frapper ou battre
en g£n£ral. Cagnoeher la goule k qqn. —
N. Se dit & Tim., c. k Montj. — A Mj. on dit
6galement Camocher
Cagot, s. m. — Recipient en bois ou en
m6tal (Z. 69). On dit aussi Cagot'. (Craon.) '
Cagnenas (Mj., Fu., By.). — Corr. du mot
fr. — A final tres bref.
Et. — EmpruntS du prov. Cadenat, de>iv6 de
Cadena, chalne (lat. Catena) ; proprement : serrure
en forme de chatne. Autrefois, le cadenas avait une
petite chalne, au lieu de 1'anse ou anneau actuel.
(Schel.)
Cagnenasser (Mj., By., Fu.), v. a. — Cade-
nasser. V. Caguenas. || By. — S'enfermer
(v. re7.), se crouiller, crouiller sa porte en
dedans. V. F. Lobe : Langage VIII.
Qaguenee (Lg.) s. f. V. Qaganke.
Cagnenette (Sa.), s. f. — Fascicule de ra-
tines. Ex. : Le pkpk a des ratines par cague-
nettes, tout comme le Canada, — il a des ra-
tines fascicules.
Et. Hist. — C'est le fr. Cadenette. Cf. Caguenas.
— Cadene, chatne ; cadenette, tresse de cheveux.
— « Un long flocon de poil natte
En petits anneaux frisottes
Pris au bout de tresse vermeille
Descendoit de sa gauche oreille. »
Chanson de 1628. — L. C.
Caheurgner (Sp.), v. n. — Tousser forte-
ment. Syn. de Cahuter, Cahurner i Cra-
ho une r, Tquyen
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156
CAHIET — CAILLE
Et. — « Cahuler. Du chien qui crie de douleur. »
(Jaub.)
Cablet' (Mj), s. m. — Cahier.
N. — Ce mot, comrae Tabaf, jeut', etc., montre
bien la propension qu'a le pat. a ajouter un t a la
fin des mots.
Et — Lat. pop. * quaternum (classiq. quater-
nio), proprement : cahier de quatre feuilles, de-
venu : cadern, caern. (D. C, quaternus.) Lea Hal.
disent Quaderno pour la feuille pliee en quatre
feuillets et Duerno pour la feuille pliee en deux
feuillets.
Cahln-caha. — N. « J ai assemble cent ecus
qu'ahu qu'aha. » — II est venu qu'ahu qu'aha
— tant bien que mal, par ci par la, avec
peine. — (Bobel.) Serait-ce pour : tant qu'a
a hue que a aha ?
Cahottee, s. f. — Ghargement de divers
objets (Craon).
Cahuet. — Vx. mot angevin. Sorte de
coiffe.
Hist — (On a repeche le corps d'un noy6 qui a
6t6 reconnu), « pour avoir recongnu une poche sur
la teste en fascon de cahuet, qu'il avoit lorsqu'il
tomba. . . » 1636. Inv. Arch., n, E, S, p. 286, 1.
Cahuette, s. f. — Petite cabane. (Revue
de VAnjou, 83, 22.) On trouve ce mot dans
Calvin et dans la Satire Menipp£e. ||JSans doute
Cahutte, employ^ pour : hutte* et petite
cabane.
Cahurne (Mj.), s. f. — Canute, dont il est
une corrupt. Syn. de Turne, Taugnon, Ca-
bourne, Quern&illere.
Et — « Canute, anciennement : cahutte,
cahuette (holl. kajuit, cabine d'un navire). Cahute
serait une contract, de cahuette, et le primit. serait
Cahue, B. L. cahua, et rgpondrait a Tall. Kaue,
r£duit L'anc. fr. et certains pat emploient cahuet
pour capuchon ; cela fournit un nouvel exemple de
ce rapport ideologique entre les mots exprimant :
maison et habillement. Cf. caban, chasuble,
casaque. (Schbl.)
Cahurner (Mj.). — Tousser beaucoup. Syn.
de Teuyer, Cahuter. Syn. et d. de Caheurgner,
Crahouner.
Cahuter (Mj.), v. n. — Tousser fortement
Voir les syn. k Cahurner.
N. — On a la relation : Caheurgner, de cahurne ;
Cahuter, de cahute. De fait, c'est dans les Canutes
mal closes que les rhumes tiennent leurs assises.
(R. O.)
Calgnard, de (Mj.). adj. q. — Cagnard,
faineant, paresseux, mou, atone, veule.
Syn. de Fainiant, Niant, Fointroux. || Couard,
lache. || s. m. R6chaud, petit fourneau,
g6ne*ralement en terre cuite. Ainsi nomm6
parce qu'on le laissait toujours dans le coin
de l*atre. On en faisait autrefois en tuf-
feau.
Et — V. Cagnard. — D6riv6 de Cagne, par
compar. avec le chien qui s'accroupit au coin du
feu. « Faineant, paresseux com me un chien.
Lieu sous les ponts de Paris, ou les gueux, tant
hommes que femmes, avaient pris l'habitude de se
retirer pour se chauffer au soleil. En Languedoc on
appelle encore Cagnard le c6te de la rue ou le soleil
donne. Du lieu, le nom passa aux faineants eux
m§mes. — Cagnard a M fait au xvP s., sur Vital
cagna, chienne ; c'est, proprement, mener la vie
faineante d'un chien. Le populaire dit encore : II
fait sa cagne, quelle cagne !
« Jamais en nulle saison
Ne cagnarde en ta maison :
Voy les terres estrangeres.
Ronsabd. (L. C.)
Caignarder (Mj.), v. n. — Cagnarder.
Caignardlse (Mj.), s. f. — Cagnardise.
V. Caignard.
Et — Qui a la faineantise du chien, qui aime
trop son foyer, com me lui. Cf. s' Acaignarder. — Le
mot Caignard - coin, rester dans son coin. (Lttt.)
Call * (Mj.), s. m. — Somme, sommeil pro-
fond. Ex. : II a fait ein bon cail de ressite.
Et — P.-S. a rapprocher de l'angl. to Quail,
abattre, dompter. — P.-fi. pour Cagne, sommeil du
chien.
€afl f , ou Callle (Tim.), s. m. — Nom de
sens ind&lni, oui s'emploie dsla loc. : S'ef-
forcer a en renare le cail, — c^d. au point de
se donner une hernie. — A Mj., on dit : a en
chier la bousine. || By. — Ne serait-ce point
aussi a en ramener (vomir) le caillet (la cail-
lette) partie de Testomac du bceuf, prise
pour Pestomac, comme on dit : le livre pour :
le feuillet ?
Et — Cail doit avoir ici le sens de boyau, par
extens. du sens de : estomac, et par allusion a la
caillette des animaux ruminants. De coagulare,
coaglare, coailler (xir 3 ), cailler. (Lrrr.) — Caille =
ventre, surtout en pari ant des jeunes oiseaux.
« Cet oiseau n'a que la caille », il n'a pas encore de
plumes, il est tout ventre, tout jabot. (Jaub.)
Caiila (Choi., Fu.). — Lait cailte. —
J'mangerons dou caiUa. V. Cailli et CaiL
Calllade, s. m. — Ecole buissonniere.
Et. — On a propose : courir a travers champs,
comme la caille (M4n.) ; — faire la cane, caner.
s'enfuir. || Je suppose qu'il faut ecrire Cagnade.
Voir ce mot
CaUlasse (Sp.), s. f. — Lait cailte. — V.
Caily Caiila, Cailli.
Calliand (Mj., Fu.), s. m. — Le plus petit
etle plus faible (Tune couv^e. Syn. de Chdpwt*
Chaupiot y Cailleraudy RinoU \\ Fig. Le dernier
ne d'une famille. Cf. Pangl. Callow, qui n'a
pas encore de plumes.
Caille * (Lg., Mj., Sa., Pa tres long.). —
Caille, oiseau. — (Mj.)- Nourrir la caille, —
avoir termini le dernier, dans un voisinage,
un genre de travail agricole : d£chaussement
des vignes, moisson, etc. II est probabk
que cette plaisanterie s'est lanc^e d^abord a
propos du retard dans la moisson. (Ce re-
tard donne a la caille le temps de grandir).
II (Sa). PScher la cdille, est, au contraire,
achever la fauchaison. || By. — Nourrir la
caille est une pratique. — Une parcelle dt
prairie 6tant fauchee apr^s toutes les autres,
ou m§me n'eHant pas fauch6e du tout, les
cailles s'y remisent, et le proprie"taire chas-
seur y trouve son compte.
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CAILLE — CAILLOUTE
157
Et. — B. L. quacola, quae* la, caille ; neerl.
kwakkel.
Caille \ s. f. — Fressure de Testomac du
veau, qu'on mSle a la farine d'avoine et du
sel, le tout renferme* dans un boyau de mou-
ton en forme de saucisse. Pour : caillette
(Men.) — || Pour : caillebotte. A Mj. Yk se
prononce long, tan d is qu'a Tim. il est tres
bref. || Grumeau de sang. || Caillette de veau
ou de chevreau (Lg.) — || Rendre la caille.
V. Cail. J'ai travail^ a en rendre la caille.
II Sal. — Lait 6pais, aigre, sans creme.
Epaisseur d'un liquide (lait, sang).
Et C'est le quatrieme estomac des ruminants.
le seul developpe chez les petits qui tettent encore;
Caille % (Auv.), adj. q. — Dont la robe est
blanche et noire, en parlant d'un animal.
Ex. : Cheval caille, gris pommele\ Syn. de
Garre. || By. N'est pas tout a fait syn. de
Garre. Celui-ci est : fond blanc, avec taches
larges de noir, ou fond noir avec larges taches
de blanc.
CftUean (Cf., Zig. 187), s. m. — Logis.
Se dit dans : Garder le cdilleau, — rester chez
soi. Syn. de Carrke.
Caillefcotte (Mj.), s. f. — Lait cailte et
rendu consistant par la chardonnette et la
cuisson. — V. Hallebotte. || By. — Mets
angevin tres populaire autant et peut-Gtre
plus que la milUre. || V. F. Lore, XII, nour-
riture.
Et. Hist. — Comme qui dirait : une botte (bout,
morceau) de lait caille. — « Soubdain, vous verrez
l'eau prinse comme si fussent caillebottes. » (Rab.,
P., m, 51.)
Callefcotte (By.), part. pas. — Couvert de
nuages distincts, semblables a des cubes de
caillebotte, en parlant du ciel. C'est signe de
vent (Ag.)
CaUeoottor (se) (Mj., By.), v. r6f. — Se
cailler, se grumeler. Syn. de BeUeler.
CABler (Mj., By.), v. a. et n. — Fig. Cdiller
de l'drage, amonceler de Tdraga. Ex. : Le
soule* est trop chaud ; il est ben sur de cdiller
de l'drage. — Remarquer le pittoresque de
Texpression. || Cdiller des ous6es, m£me
sens.
Cailleraud (Tim., Lg.), s. m. — Le plus
faible d'une couv6e, le dernier n6 d une
faraille. Syn. de Caillaud, Rinou Dim. et d.
de Caillard. V. Caille 2. Chdpiot (Lg). Cf.
Clos-cuL
Calllereaux (Choi.), s. m. — Marchands
des Quatre-Saisons qui viennent, des bords
et d'au dela de la Sevre, vendre leurs pro-
duits a Cholet Appellation d6risoire. Le mot
est probablt le mSme q. Cailleraud.
Calllerote (Lg.), s. f. — La derniere n6e
d'une famille . N. On e*crit Cailleraud, Per-
raud, parce que la finale est longue, et
Caillerote, Perrote, parce que la finale est
breve.
N Ce mot est la forme feminine de Caillereau,
qu'il conviendrait sans doute d'ecrire : Cailleraud.
Cf. Perraud, per role.
Caillette, s, f. — Bavarde. || By. Petite
caille. v
Et. — Qui gazouille comme une caille. —
« Nom propre. Caillette, boufton celebre au xvi 6 s.,
devenu femin. sous l'influence de la terminaison.
Personne d'esprit frivole. (Dabm.) — Hist. : « Ce
n'est pas sans raison que les autres nations nous
appellent caillettes, puis que, comme pauvres
cailles coiff6es et trop cr^dufes, les pr^dicateurs et
sorbonnistes, par leurs caille Is (appeaux) enchan-
teurs, nous ont fait donner dans les retz des
tyrans. » (Satyre Minippie.) \\ By. Es-tu ben la,
ma mignonne? t'es chaude comme eine petite
caillette.
Caiill (Tf.). — Lait caille\ Syn. de Cailla.
Caillirand (Lg.), s. m. — V. Cailleraud.
CaUlon 1 (Mj., Fu., Zig. 196), s. m. —
Caillou. Syn. de Chaillou. || Sal. Id., et Grosse
bille de marbre. Syn. de Boulei.
Et. — Caillou, forme norman-pic. pour : chaillou,
de chail, calculum en latin, calcium, caelum, chail.
(Da^m.) — D'apres Malv., du celtiq. Cal, §tre dur.
D'ou * calos, caliavos, * caliovos, * caliouos, —
caillou, pour : caliou.
Calilon f (My.), s. m. — Coiffe.
Et. Der. de CaU ou Caille = boyau, avec exten-
sion au sens de ventre. Cf. Bonnet a Bouse.
N. — « Calotte piquee. V. Cayenne. Calotte a
large fond carr6 servant de charpente a la coiffe des
paysannes dans le B as- Berry et composed de deux
morceaux de toile entre lesquels on met une couche
de chanvre ou d'ouate que Ton pique a tres petits
carreaux pour lui donner de la consistance. — G.
Sand en parle dans la Petite Fadette. (Jaub.)
Caiiionner (se) (Sal), v. r6f. — Se battre a
coups de caillons * Syn. de se Garrocher. Cf.
Calonner.
Caillot-rosat, s. m. -— Sorte de poires, ainsi
appel^es de leur durete\ et de leur blancheur,
et de leur gout de rose... Nous les appelons en
Anjou Cailleaunozat, caillorosar. (MAnage.)
— Francais.
N. — « Caillau-pepin. C'est le m§me que le
Chaillouel du Roman de la Rose et le Caillouel du
R. du Renard. — Son nom est celui du lieu m£me,
dans le Noyonnais, appele Caillouel. » (En note :
On distingue encore le caillot-rosat, qui est pier-
reux et a un gout de rose). — Caillouel, poire de
caillou. (L. C.)
Caillou (Tim., Fu.) — T£te chauve. Syn. de
Genou, Chou-pomme. « N'avoir pas de mousse
sus le caillou ; §tre chauve. || Lg. Silex. Cette
sorte de pierre, rare dans la contr^e, est d6si-
gnee sp^cialement sous ce nom par opposition
aux autres roches. || TSte dure. Ex. : C'est pas
aise* de leur fourrer cela dans le caillou. —
Syn. de Ciboulot ; Cdbosse.
Cailloarne (Mj.), s. f. — Grosse poulie, en
terme de marine. || Mouflle.
Cailionte, s. f. — Maladie des piqueurs de
meules en Anjou, appel^e pneumonoconiose,
ou pneumochalicose, phtisie professionnelle.
(Petit de Julleville, vm, p. 813. H n de
la Liu. jr.)
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158
CAIMANDER — CALEUIL
Et. — L. calculus, calcolus, callocus, fr. caillou,
cailleu, — ou : calculus, caculus, caclus (chute de
1»1 tres admissible), d'ou : chail, cail, caille — les
suffixes : ol, ou, eul, ot. (Schel.)
Caimander, v. a. — QuMer, mendier, qu£-
mander. — Cest qu£mander.
Et. — Hist. — Origine incertaine. Hist.
« Puisque pauvre et caimande on voit la po6sie. »
Regnier, Sat., 4.
— « Un homme querant et demandant l'aumosne
qui estoit vestuz d'un manteau tout plein de pale-
teaux (piece recouvrant un trou) corarae un coquin
de caimand. — Caimander, mendier, gueuser.
(L. C.) — a Quod quaeritur. « Survint un Caymant
avecques une jeune femme muette, laquelle ledit
Caymant dit estre sa femme espous£e (1220). » —
Ung coquin ou caymant et homme vacabont.
(V° Quaesta, p. 590*. D. G.)
« Quand T616phe et Pele*, bannis et caimandans,
S'efforcent d'6mouvoir le coeur des regardans. »
Vauquelin de la Fr., Art pott. (Jaub.)
Cain (c dur). — Locut. employee par les
enfants pour faire ouvrir le bee aux oiseaux
pour leur donner la b6ch£e (M£n.) — N. Ne
serai t-ce pas : Tiens, prononce* Quiens?
Caisson (Mj., Fu.), s. m. — La t§te. Se
faire sauter le caisson, se bruler la cervelle.
Cf. Calebasse.
Cal (By.). — Mieux : Qual, pour quel,
queue, quid,
Calais (Mj.), s. f. — Calais, ville de l'Artois.
Ce nom entre dans les deux loc. prov. sui-
vantes : On aurait cru a les voir que c'eHait
Cdlais et ses bouteilles ; ils representaient
Cdlais et ses bouteilles, — on les aurait crus,
ils paraissaient riches. — Cette curieuse
expression doit faire allusion a qq. fait histo-
rique que j'ignore.
Caleiner (Lu6). — Durcir. Des pierres
mises dans une orniere se calcinent par le
passage des voitures.
Cale. — Dans le patelin de Thouars, on
cale beaucoup : Cale femme, coul homme,
cette femme, cet homme. — Cale fille, cou gas
as-tu vu? Qu'et bceufs, avec cale charte, avec
cette charrette. — N. Serai t mieux 6crit
Qual. Cf. Quel, Quid, Quiou.
Cale (Mj., Tf., Fu.). — part. pas. Fig. Fort a
son aise ; tres instruit.
Et — De cale, terme de marine ; avoir assez de
bien pour remplir sa cale ; — ou de caler, assujettir,
donner de la solidity au moyen de cales. (Jaub.) —
Rac. celtiq. cal, dur ; f£m. cale, coin en bois faisant
fonction de pierre, chose dure que Ton place sous un
objet pour le faire tenir d'aplomb. (Malv.)
Caleaa (Fu.), s. m. — Morceau de pain.
Quand TAngelus sonne et que Pouvrier va
prendre un repas : « Via la mort aux caleaux,
dit-il. Syn. de Cargnon, gros morceau de pain
a Saint-Lambert. || Ce qui sert a caler une
charge. || Pour : Scale, brou de noix. (Men.) —
V. Calot 1, 2, 3. || Fu. — Morceau de pain
ayant un talon rond, tandis qu'une leche de
Eain prise au milieu, sans croute, est une
eurree. La cloche de midi sonne « le trepas-
sement des caleaux* »
N. — Doit venir de cale, morceau de bois ser-
vant a caler. Le peuple dit : Je vas me caler l'esto-
mac, pour : je vas manger. Tres pittoresque.
Caleanx (Sp.), s. m. — Ne s'emploie qu'au
plur. —- Noix, fruit du noyer. Les enfants ne
connaissent guere ce fruit sous son nom
fran$ais. Se rattache au fr. Ecaler.
Calebasse (a tr£s bref) (Mj., Sal., Fu.)., s f.
— S'emploie dans la loc. : Vendre la cale-
basse ; syn. de v. la miche. Livrer un secret.
On dit aussi : se faire sauter la calebasse. V.
Caisson.
Et. — Esp. Calabaca, cucurbitacee dont le fruit»
vide* et s6cne\ est employe en guise de vase. —
D'ourtSte.
CftMe (Lg.), s. f. — Averse de pluie fouet-
tante. Syn. et d. deCimbalie et Caganee;
corr. de Cingalbe et Cigalee.
Caieii. — Chaleil, lampion.
Hist. — « Le baston a quoy Ton pend le chaUiJ
ou crasset les soirs pour alumer en la maison
(1475. Note de l'Ed.) — « Apres que icelle Margue-
rite eut alume son chare il ou croissieu. » (1456.) —
On dit encore, en Poitou : chaleuil, chareil, cha-
reuil. — Chouloil. Mot breton. On lit, au Catho-
licon Armoricum : Lumidre ou chandelle a veiller d?
nuit ; ou chouloil, ou engasse, bri tan nice : creuseul.
(L. C. et Editeur.)
Calemboar (Mj.), s. m. — Calembredaine,
faribole, rocambole. Ex. : II nous conte de
beaux calembours / (sans qu'il soit question
de jeux de mots.)
Et. — Viendrait du nom de Tabbe" de Calemberjr-
personnage plaisant de contes allemands. Cf.
Espi^gle, pour la derivation. (Ijtt.) — Dabm. le
decompose en : calem (la particule pejorative cali
nasalisee devant la labiale) et berdaine, ou bour-
daine, de bourde.
Calend6rier (Mj., Fu.), s. m. — Calendrier.
Forme vieillie.
Caler (Mj., Sp., Ti., By., Sal., Fu.), v.n.—
Reculer, fleohir, avoir peur. Syn. de Flancher,
Plancher. Doubl. de Caner = faire la Cane.
|| Mj., v. a. — Pousser dans un coin, accuier.
jj Fig. Mettre a quia, v. n. — Rabattre de
ses pretentions : Caler doux.
Et. — Ne vient pas de caler, mettre une cale:
mais de caler, terme de marine, baisser, en parlant
des basses vergues, des mats de hune ou de perro-
quet. Fig. et familierement : II fut oblige de caler la
voile, et simplement : caler, rabattre de ses pre-
tentions, c£der. Lat chalare, grec chalann, abais*
ser, lacher. Peut nous Gtre venu, cette fois, du grec,
par les marins de la M6diterran6e. (Lrrr.)
« Par Mehain, voy justice morte
Quand honneur veult voile caller. >
Ch. d'Obl. Ballad*. — L. C.
Calette. — Petite lampe a huile qui s'accro-
chait dans la cheminee autrefois pour passer
la veiliee. (Un Thouarsais.) V. Caleil.
Et — « II y a dans le provenc. calina, chaleur,
et dans le vx fr. chaline.
Caleail, s. m. (Sar.). — Personne qui louche.
Cf. Calorgne. Syn. de Bignole, Biclard.
Et. - iCa, pref. pejor., et ceil, avec 1 de liai-
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V
CALEUX — CALOT
159
son. » (Lrrr. V° ca.) — Triors, dans ses Recherches
tolosaines, appelle, dans un sens figure, les yeux
des calcils.
Caleax,-onx (By.). — Celui qui cale. Syn. de
Piteux.
CalfoolQet, s. m., et mieux Calvouillette. —
Petite barriere de bois ou d'6pines, au bout
d'un sentier, k travers des champs clos. On
enjambe la calvouillette, on file tout dret par la
rotte (sentier) et Ton creve, ou Ton tourne au
bout dans la route ou le chemin communal. Li.
Et. — P.-§. pour CaXe-voyette, ce qui cale, ou
cldt un petit chemin. — Voir Calvouillette.
Call bier (Lg., Fu.) s. m. — Gros morceau
de pain. Syn. de Calot, Cargnon, Bine, Guer-
gneau.
Callfcorgne (Lme,) adj. q. — Bigle. Syn.
de BignoU, Ccdorgne, Caleuil, Biclard.
Et. — C'est le fr. Borgne, avec le j>reT. pejor.
Cali ou Gali, que Ton retrouve dans u&e foule de
mots fr. et patois.
Cilice (Mj., Fu.), s. m. — Galice ; &, tres
long.
Cmllfoarehe (Mj.), s. f. — V. Califourchette
plus usite\
Et. — C'est la rac. du fr. a calif ourchon.
Califourchette (Mf., Fu.), s. f. — La jonc-
tion des cuisses et du buste, la region pe>i-
n6ale. Syn. de Vteeu
Et. — B. L. Calofurcium, fourches, gibet*
Fourche et le prel. Cali. — « Aler acaleforcnie. »
(xir».)
Callfoornie (Mj., Fu.). — Corr. du mot
Galifornie.
Callmatlas, s. m. — Corr. de Galimatias.
Calls (a bref) (By). — Patelin. Faire son
calin.
Et. incertaine. — « Galino est le dimin. du vx fr.
Calin (niais). » On le trouve dans Tatj.kmant dbs
Rraui (t. IV, 351). Lor. Larchby. — « Calains,
faineant, indolent, paresseux. . . » Le mot calin est
encore d' usage. En picard, caliner signifie : faire
reposer les moutons dans un champ pour le fumer,
{>our r^chauffer. Ghaline a le sens de chaleur dans
a Chroniq. des dues de Normandie :
« Ainz que l'soleil deust epandre
Ses raiz a'amunt et sa choline. »
Calin serait done : celui qui se chauffe au soleil, au
lieu de s'evertuer. (N. E. — L. C.) — J'en conclus
Sue, caliner, c'est se r6chauffer au sein materne'
f. Caleil. — Cdline. *
CAllne (Mi., Lg., By., Fu.), s. f. — Capeline,
coiffure de femme. Syn. de Fausse-coiffe. || k
longue barbe (Sa.) — se nouant sous le men-
ton. || Bg. — CoifTe en flanelle blanche, qui se
met par-dessus la coiffe de linge. || By. Coif-
fure de femme a larges contours (Angers et
les environs, surtout vers le nord), en calico t
blanc pour les dimanches. La cdline grise, en
tissu chaud, pour tous les jours. La cdline
noire, ou la blanche avec ruban noir pour le
deuil. — La cdline de Recuse en jrkenelle
(flanelle) ecrue (on disait aussi : en molleton
6cru, tres beau tissu leger) 6tait caracte>is-
tique, comme la coiffe des Pontsdec&aises. —
Calinette, pour : Collinette ou Collerette. ||
Sal. Grande coiffe de vieille.
Et. — C'est le mot franc. Capeline, par contract;
et ce mot fr. est un dimin. du vx fr. Chapel, ou
Capel, lat., Capellus. Or, Capel a du de bonne
Leure se contracter en un mot Cal, ou Caul, rac.
du mot pat. Cdline, et qui est devenu l'angl. Caul,
Cowl. — Qqs-uns le rapprochent du prov. calina,
chaleur, anc. fr. ch aline. Voir la citation a Calin.
Hist. — t Toutefois, la cdline de mariee des envi-
rons de 1840, avec ses lexers pans de den telle,
marque... » (La Trad., p. 49, 1. 1.) — « Voici
d'abord la vaste cdline du Thouarsais, dont le
montage absorbe quatre quarterons d'epingles et
qui se porte de Tn6nezay a Montreuil-Bellay. »
(Id., p. 50.)
Caliner (a bref) (Fu., By.), v. n. — Action
de faire son calin. \\ v. r6f. se caliner. Prendre
un soin excessif de sa personne, de sa sante\
|| By. — Cdliner, a long. Cet enfant aime k se
faire cdliner, dorloter. Mj. id.
Calistrade (Sal.), s. f. — Courir la calistrade,
loin, sans raison. Syn. et d. de Galistrade.
Caller (Sal.), v. n. — Bien faire, aller bien.
Langue des tailleurs. — Cet habit me calle
bien.
Calmee, s. f. — Temps calme apres Torage.
Accalmie, du vx. v. Calmir. Cf. Accalmie.
Et. — En Esp. et en Prov , calma signifie aussi la
partie de la journee ou le soleil est le plus ardent, ce
3ui donne lieu a voir dans calma une transformat
u B. L. cauma, amende par l'influence du mot
calor. La partie du jour ou le soleil est le plus chaud
entraine Tid6e de cessation de travail, de repos, de
tranquillity ; aussi le mot : chdmer, pour choumer,
chaumer, n'est-il (Diez) qu'une modification de :
calmer.
Calolseao (Rf., Bd.), s. m. — Cardamine.
Syn. de Marguerite.
Calon, s. m. — Noix encore pourvue de son
brou. V. Chaler, Caleau, Caleau. — Cf. Ecale.
Calonner (Mj.). — Forme souvent employee
pour canonner, v. a. Lapider. Ex. : lis se sont
calonnis a coups de pierres. Syn. de Garrocher.
Cf. Canecon. Cf. Caillonner.
N. — « Calonidre, pour : canonniere. Petit
tuyau de sureau ou d* autre bois creux, en forme de
sarbacane, dont se servent les enfants. Cf. Cli-
foire. » (L. C.)
Caiorgne (Q. Z. 136 ; Sa., By., Mj.), adj. q.
— Louche, bilorgne, bigle. Syn. de Bignole,
Caliborgne, Caleuil, Biclard,
Et — Contract, de Caliborgne : cali, pref. pejor;
Hist. : « Et se tu as en ton couvent
D'enfans un qui soit difforme,
J a ne seray de toy ame\
S'il est bossu, ou s'il est borgne.
Boiteus, contrefaitou caWgne. »
Eust. Dbsch., PoSsies. (L. C.)
Calorgner (Mj.), v. n. — Bigler, loucher. ||
v. a. — Fixer insolemment. Syn. de Bignoler y
Bicler ; Ecornifler.
Calot' 1 (Mj., Lg., Lrm., Z. 149), s. m. —
Morceau de pain, tartine. || Aller au calot,
mendier son pain. || Gros morceau coagule de
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160
CALOT — GAMELOT
mucus nasal. Ex. : II crachait des calots. \\
Jurer des calots, — vomir des blasphemes. V.
TremblemenU || Grosse motte. Ex. : La
charrue enleve des calots. Syn. de Louabre. —
Au sens de : mucus. Syn. Morvias, Biritte,
Camillas. — V. Caleau \ — || By. — J'^cri-
rais Caleau. On dit aussi Calier : « Qu6e calier
de pain t'emportes \k\ — La charrue enleve
des caleaux de terre.
Calot * (Li., Sp.), s. m. — Noix, fruit du
noyer. Les enfants ne connaissent guere ce
fruit sous son nom francais. || Mj. — Je pr6-
fere Caleau. — S'il y avait un t final, il son-
nerait & Saint-Paul.
Et. — Pour : Ecaleaux. Cf. Ecaler. — Hist. :
« Un moulin a calau (noix) servant de jouet. »
(La Trad., p. 81.) — N. Qu'est-ce que ce jouet que
f abriquent les enfants T . . . Apres avoir evide une
noix (sans la briser, au moyen d'un trou pratique
a cet effet), ils la traversent d'une petite barre,
portant a un bout quatre petites planchettes,
imitant les ailes d'un moulin. Une ficelle, attachee
a la barre et sortant par une ouverture perpendicu-
laire a la premiere, enroulee autour dudit axe et
tiree rapiaement, puis s'enroulant de nouveau
d'elle-meme quand on cdde, et ainsi de suite, agite
ce petit moulin et le met en branle. (A. V.) —
« De>. d'une forme dialect, cale, pour : ecale ; aha.
skala ; goth. skalja, tuile (cf. ecaille) .. forme nor-
m anno- pic, echale. (Dakm.)
Calot *, s. m. — Masse de pierre qu'on tire
brute d'une ardoisiere. (Petit Courrier du
18 juin 1904.)
Hist. — « Un carrier poussait un calot dans un
bassicot lorsqu'il se fit prendre le pouce droit entre
ce morceau ae pierre et le bassicot. » (Petit Cour-
rier du mardi 10 juillet 1906. i — L'infoftun6 car-
rier enlevait des callots ou fragments d'ardoise,
afln de placer des mines. » (1906, Angev. de Paris ,
n° 34, p. 2, col. 3.) Avrilte.
Calot *. — (Auv.), s. m. Vx. cheval, rosse.
|| Lg. adj. qr. — Se dit d'un vx boeuf dont les
comes ont la pointe tourn6e vers la terre. ||
Nom propre, souvent appliquS aux bceufs qui
se distinguent par cette conformation.
Calotter (Mj., Fu., By.), v. a. — Donner
une calotte k. || Se calotter, v. rtf. S'6claircir,
se d6couvrir, en parlant du temps. Syn. de
s'Eparer.
Et. — « Diminut. de caU\ dans le sens de coiffure
de femme, en forme de bonnet plat par en haut,
couvrant les oreilles, et echancrS par devant, avec
une petite bordure de velours. » D. C. Calestra. —
Puis bonnet d'homme en forme ronde et plate,
couvrant seulement le haut de la t§te. (Litt.)
Caipigienne, adj. q. — Grande femme mal
bfttie. « Quelle grande caipigienne I » (Angers)
Et. — Je n'ose pas proposer le mot Gallipyge,
epithete de Venus, au beau... seant, pour expli-
quer ce mot, que j'ai entendu moi-m§me. (A. V.)
falure, ou-ret, s. m. — Calotte, coiffure.
Cf. Galurin.
Calureaux (Sp.), s. m. — Ne s'emploie
guere qu'au pluriel. Vagabonds, boh^miens,
gipsies. Syn. de Galapias, Meillaud, Hdlos,
Camillaud. \\ By. Prononcez Galureaux.
Cains (Mj.), s. m. — Cal, durillon. C'est le
mot fr. avec & long.
CalvCn er (Mj.), s. m. — Homme de mau-
vaise mine, truand, malandrin. Syn. de Hap-
pelopin, Alfessier, Meillaud, HcUos, Calu-
reaux, Camillaud.
Et. — Je trouve dans Jaubebt : « Cavarnier ou
Cavernier, batteur en grange. Le supplement au
Diction, de VAcad. donne le nom de calponier a
Touvrier qui arrange les gerbes dans la grange. —
Dans Trbvoux, m§me sens. — Cavarniere ou
Cavemiere, celle qui donne a boire et a manger. . . ,
corrupt de taverniere... Dans qqs localites'
Cavarnier, ouvrier a tout faire. » — Extension et
peroration de sens.
Calvonlllette — (52« Z. LL). — Petite bar-
riere de bois ou d'epines a travers des champs
clos. V. Calfouillctte.
N. — Je ne crois pas me tromper en rapportant
ce terme a la famille du mot lat. clavis, clef. Clover,
pour fermer a clef, est tres connu (autoclave) : on
dit aussi : clayer. Par metathese, clavouillette a
donne calvouillette, petite barriere servant a claver.
Cf. Cheville, de • clavicule.
Camamine (Mj., Fu.), s. f. — Camomille.
Et. Hist. — De deux mots grecs, pom me-a- terre,
a cause de l'odeur de pomme des fleurs de l'anthe-
mis. — c Si li getez dedanz trois gouttes de huille
rosat, avec autres trois gouttes de huille de
camarnilles tiedes, meslez trestout ensemble. >
(Chasse de Gaston Phibus. — L. C.)
Cambres (Mj.), s. f. plur. — Cordelettes
qui, fixers au bord inf6rieur d'un ^pervier, au
voisinage des plombs, se rattachent par leur
extr^mit^ superieure k la partie moyenne de
Pengin, formant ainsi une partie ventrue, un
giron, ou le poisson se trouve pris et retenu.
Cf. le syn. Canques.
Et. — Pour moi, il est evident que ce mot vient
du lat. Camera (chambre). Les cambres, relevant
le bord inferieur de l'6pervier, forment un ventre,
un giron, une chambre, qui i*ecueille le poisson. De
la le fr. Cambrer : cambrer la taille, c'est tendre les
muscles lombaires comme les cambres d'un 6per-
vier. — Camerare, courbc en voute.
Cambuse (Mj., Sal., Fu.), s. f. — Maison,
en mauvaise part. Syn. de Canfouine, Turne.
|| C'est, g6ne>alement une cave ou plusieurs
ouvriers se mettent ensemble pour y deposer
leur vin et leurs v§tements de travail. (Z. 141)
|| By. — Syn. de Cabane ; cabine en mauvais
etat.
Et — Du holl. Kabuys, cuisine de navire mar-
chand. Introduit dans la marine vers le milieu du
xvnr s.
C?a-me-grle-41ere (Ch.). — Qa ne me plait
guere. Qa. ne m'agrie, ou m'agr^e gudre
(dhyere, par prononciat. particul. du g.)
N. — A rapprocher de : simagree, coir, de Fane,
formule : si m'agrge (ainsi m'agrie), provenance
affect6e. obs6quiosit6. (Lrrr.) — « La repetition de
ces mots : si m'agree, denote une obs^quiosiU fas-
tidieuse, une courtoisie affectee. (Sch.) — Cf.
« Brigadier, vous avez raison ! »
Camelot (Mj.), s. m. — Marchand ambu-
lant qui vend sur les places publiques des
marchandises de qualite inferieure. Syn. de
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CAMELOTAINE — CAMPIOT
161
kbaUeur. || Employ 6 des magasins de nou-
tautes, de rouennerie, de mercerie.
Cametotaine, s. f. — Entendu dans cette
irase : € J'allons leux faire danser la camelo-
ine / « Des per&eux, en pari ant de leurs
itrons. Syn. ae Malaiske.
Et — Gamelote. Ltttre l'explique, d'abord, par
lat camelus, chameau, parce que le camelot,
offe, 6tait fait de poil de chameau. Puis, dans le
ipplement, par l'arabe : seil el kernel, qui est le
»m de la cnevre angora ; il cite un article du
\urnal Officiel du 12 mai 1874.
Caml (Sm.), part pas. — Cached a I s'est
imL » Cf. se Carrier.
Camlllsac (Mi.), s. m. — Vagabond, boh6-
ien. Syn. de Calureaux, H&los. — Rappro-
ler : chemineau. (Fu.) |l Sal. Gueux mal vetu.
*re emmanche comme un camilleau.
Et — De Meillaud, avec le pref. pejor. ca. L. C.
Dane le v. Caminer, cheminer. — V. aussi Galopin.
Camlaet, s. m. — Non vulg. de V Erica
jtralix (MxN.)Bruyerea quatre faces. (Bat.)
Camfeard (Sp.), s. m. — Membre de la
*etde Eglise.
Et Hist. — Cast le nom que portaient autrefois
e pro tea tan ts des CSvennes resistant aux Dra-
onnades. — Du lat Garaisa, chemise, que Ton
ortait sur son armure dans une attaque de nuit,
>it pour se reconnaitre, soit pour se deguiser. —
Nous donnames l'escalade tous en camisades. »
Hontluc. — L. C.) — « Rac. celtiq. Gam, habiller;
'ou Camisia, que saint Gebome donne comme
esignant un vdtement des soldats gaulois. »
Malt.,
Camisole (Lg., Fu.), s. f. — Sorte de corset
trimitif, que portaient autrefois les femmes ;
& raeme que le corps ou la bdtine de Mj. — ||
ly. — Sorte de taille ajustee, en toile, sans
taleines, remplacant le corset, employee
urtout par les vieilles femmes. On prononce
ouvent Gamisole, comme Garmo^gnole, pour
Carmagnole, nomvulgaire encore du vehement
ourt <f homme, autrefois garni de deux rangs
erres de boutons brUlants (mode bretonne) ;
»mme Gane$on, pour Calecon.
CiMoeher (Sp., Mj., Fu.), v. a. — Frapper,
neurtrir, contusionner ; cogner, faire des
tosses a. Ex. : II illi a tout camockb la tdte.
\ Fu. Id. Meurtrir la terre a coups de poings.
Et — Corr. du fr. Cabocher, pat Cabosser. Ce
mot semble fitre le trait-d'union entre Cabocher et
Another. — « Camoissie, meurtri, contusionne ;
propreraent : meurtri par les mailles d'un camois
ImaiUes d'une cotte d'armes), — puis, meurtri, en
&$neral. On lit, au sujet du jeune roi Philippe, fils
ie Louis VI, qu'un pore, s'6tant jete dans les
jambes du cheval de ce prince, « le fit trebucher et
ius le pavement en telle maniere que sa teste fu
loute dlbrisiee et camoissiie, et mourust tantdt ».
(L C) V. Camosser. Cf. Camborser. Jaub.
Caattser, v. a. — Frapper du manche de
la lame, meurtrir, etc. dit le D r A. Bos, au mot
Chamoisier. Le derive de chamois, au sens de :
manche de la lame recouvert de peau ; coup
porte avec ce manche. De>iv6 de chamois. —
V. Camocher, a l'etymol.
Camoofle (Ag., Mj., Fu.), s. f. — Ghandelle,
de suif ou de resine.
Et. — Ltttre explique Camouflet par : fumee
6paisse qu'on souffle malicieusement dans le nez de
qqn avec un cornet de papier allum6. On lit :
« Qui dormira, qu'on le reveille,
Ou qu'on lui donne un chault moufflet,
Ou hardiement un grand soufflet. »
xv 6 s. — Mystere.
Camp (By.), s. m. Champ. — Ce mot ne
s'emploie que dans certaines locut. || Foutre
le camp, s'en aller. || De camp, sur champ. (Mj.)
Et. — Camp est la prononc. picarde pour :
champ, avec acception speciale. (Renvoi a Ge*nin,
Ricriations philology pour le mot Foutre, qui n'a
pas le sens que Ton croit )
Campagne (Mj., By., Fu.), s. f. — En cam-
pagne, a la campagne, par opposit a : en
ville. On dit ironiquement de qqn qui pose
pour le malin : II est ben trop fort pour Stre
en campagne. On dit aussi : Cest ein farceur
de campagne, qui fait ses farces en ville.
Campane, adj. q. — Garni de campanes,
ornement en forme de cloche.
Et. Hist. — Lat. Campana, cloche. — Deux
ctymol. sont proposees : 1° les premieres cloches
furent fabriquees a Nole, en Campanie (L. C.) ;
2° Campania, balance a un plateau, romaine
(regione Itali® nomen accepit — Isidore). Les
premieres cloches n'etaient qu'un plateau rond,
metallique, sur lequel on frappait, et ressemblaient
tout a fait a un plateau de balance, d'ou, probable-
men t, le passage du sens de plateau de balance a
celui de cloche. » (D p A. Bos.) — « Son pere avoit
empourte les campanes de Nostre-Dame pour atta-
cher au col de sa jument » (Rab., n, 7.) — Favbb.
Camp* (Fu.), adj. q. — Place avantageu-
sement ; e'est aussi le v. camper, poster. Se
camper, au jeu de boules, e'est se placer, plus
ou moins, sur la pente, avant de rouler ; ce
3ui detruit, en partie, 1'effet du fort, la boule
evant traverser le jeu, et amortit sa force.
|| Fu. Bien solide sur ses jambes.
Camper (Mj., By., Fu.), v. a. — Deposer
un peu brusquement Ex. : Alle a campS son
queneau a bas eine secousse ! || Appliquer un
coup. Syn. de Astiquer. || Lancer une saillie,
decocher un trait mordant, dire son fait a
qqn. Ex. : II te illi a campi ca de premiere ! ||
Lg. se Camper, aller se coucher. Syn. de : se
Motter, se Pagnoter. || Becon. Les ouvriers de
carrieres de granit, leur paye recue, achetent
du vin ou de Feau-de-vie dont ils remplissent
des dames- jean nes, et vont dans une prairie.
La, ils campent, et boivent jusqu'a la consom-
mation complete du liquide. || Mj., By. —
Camper la, abandonner, laisser en plan.
Campet (Lpos.). — Botteux. V. Campiou
Camphree sanvage. — Polycndme des
champs. (B.) Ment4be. — Camphorosma
monspelica. L. -Littbe.)
Campiot, e. (Mj.) adj. q. — Boiteux. D6r.
de Campioter.
Et — Du bret Cam, boiteux, et du lat pedem,
pied. — Faute de mieux. Voir Campioter.
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162
CAMPIOTER — CANET
Campioter (Mj. f Sal.), v. n. — Boiter,
clocher.
Et. — Je regarde ce mot com me une forme plus
dure de Oambilloter, dim in. inus. de GambUier.
Canada (Mj., Fu.), s. m. — Topinambour.
Syn. de TSpine. || By. Canada. Des Canadas,
ou pataches du Canada.
Et. — Vient du Bresil ; mais nos paysans n'y
regardent pas de si pres. — V. F. Lore. Langage,
VIII.
finaillerie (Mj., Fu., By.), s. f. — Gredi-
nerie, coquinerie, proceaSs dignes d'une
canaille.
Et. — De cane, chien; Vital, dit Canaglia, le
vx fr. Chienaille, pour Canaille.
Cananee (Fu.), s. f. — Pour canonnSe.
Longueur, grande quantity (comme de coups
de canon). Une canantede temps. V. Canonnbe.
Canard 1 (Mj., Fu., By.), s. m. — Gloria.
Goutte d'eau-de-vie sucree que Ton prend
apr£s le cafe*, et dans la tasse meme ou on Pa
bu. Syn. de Pousse-caf 6, Rincette. Cf. Pigeon,
\\ Canard-de-gueux. Plat compose* de pommes
de terre et de prunes cuites dans la graisse.
C'est la sauce classique du canard... absent.
|| Bv. — On distingue les canards de maison
et les canes de chasse (animaux domes-
tiques). Les canards sont ranges en trois cate-
gories : les canards, les menus, les sarcelles.
Le canard 6tant Punite\ 3 menus valent
2 canards et 1 canard vaut 2 sarcelles. Les
noms vulgaires des principaux menus sont :
le molleton, le digeon ou dijon, le bizieux, le
pointard, le rouget. — Les jodelles et les
ioulques ne sont pas des canards, mais des
poules d'eau. V. au F. Lore, chasse aux
Canards. Coutumes, n.
Et. — Le sucre est tremp6 comme le canard
dans l'eau. (Lm.) B. L. Canardus, sorte de navire.
— || (Mj., Fu., By.), s. m. — Cane, s. f.
Terme d'amitie, applique* aux enfants, sans
distinction de sexe. Ex. : Tiens, ma petite
cane ! Cf. Connin.
Canasson (Mj., Lg., By.), s. m. — Rosse,
haridelle. Syn. de Guinguin, Carabi, Roqueton,
Haguin.
Caneanage (Mj.), s. m. — Cancans, giries.
Ex. : II s'en est fait d'ein caneanage a cause
de tout ca ! Syn. Raff At, Rapidmus, Bobotage,
Dtcis, DUibM.
Et. — Onomat. tiree du cri du canard, comme :
caqueter, de celui de la poule. (Schel.) — On
trouve aussi dans le vx fr. Caquehan, assemble
tumultueuse, tapage, querelle. D. C. Caquus — et
taquehan.
Canearf (Mj.), s. m. — Cancer, carcinome.
Et — Cancer, lat, veut dire : crabe, a cause des
bosselures et des veines qui l'ont fait grossierement
comparer a un crabe. — L'f final s'est ajout6, a
cause de l'assonance avec le mot Qarf.
Canearveni, ease (Mj.), adj. qual. —
Cancereux, carcinomateux.
Canehe (Mj., Fu.), 8. f. — Depression dans
un terrain. || A La Se*guin. Azimut, rum!
Ex. : Le vent a toujours eine doutance de i
tourner dans cete* canche-lk. || Sal. — Espa<
e*troit. D'ou Encancher, embarrasser ; Decai
cher, de*barrasser. || Fu. — Region, cdte\ I
chasseur dira : J'avons ftni par tomber dai
eine bonne canehe, — dans un canU
giboyeux. || By. — Petite ondulation en dera
cercle du rivage, petit golfe. « La canehe
Cillette. » — Mettre le bateau a Pabii dai
eine canehe. ( V. Jaub. — Conche). — Canehe
Cavites dans un bateau, forme* es par le vie
entre les courbes, des planches de tarchelet i
bord. La Canehe, qu'elle soit le long du boi
ou en travers du Dateau, ou on peut jet
l'eau avec la sesse, est dite cantilre.
Et — Concha, coquille, d'ou conque, — grai
vase, bassin. — A Roy an, conche. — Sens pli
6tendu de golfe. — Hist : « Le tout mit pied
terre, pres Zerbi, en une conche nominee Roche 11
ou les galeres ont accoutum£ de faire aigade.
(D'Aubign*. — L. C.) — Le nom subsiste comn
nom de lieu dans plusieurs d^partements. L'oi
gine en est p.-§. un repli du sol ou un terra
coquilUer. (L. C.) — Cf. Pesp. Zanja, fosse, foss^.
Caneher (Lu6), v. a. — M£me sens qi
Crouiller. Cf. Encancher.
Cane, s. f. — Faire la cane, au jeu ; fail
semblant de courir vers un but et, par ui
feinte habile, tromper son adversalre. A«
Barres, p. ex.
Et. — Comme la cane fait un plongeon et rep
rait plus loin. — Du lat. : anas, canard, av
epen these du c. ; vx fr. Ane.
Caneeon (Mj., Fu., By.), s. m. — Corr. <3
mot. fr. Calecon. Cf. Gallon. || Fig. Copaii
camarade, ami. « Eh ! ben, quoi, raon vieu
caneeon I Syn. de Branche || (Mj., Lg., Li., Br
Et — l er sens. B. L. calcio, chausson, chausse. -
Au 2«, ce nom viendrait de Canasson, nom famito
donne a leurs chevaux par les cochers de Pans. -
Delvau Pexplique par : cane-a-son ; se nourrit <
son aussi bien que d'avoine. Mais cane ?
Canepln (Fu., By.), s. m. — Corr. de Cal<
pin. Cf. Caneeon.
Et — De Ambroise Calepin, savant italien c
Pordre des Augustins (1435-1511), auteur d'u
vocabulaire polyglotte. Dictionnaire, puis Agenda
Caner (Sp., By.), v. n. — Caler, reculei
avoir peur. Syn. de Flancher, Planchei
Flanchir, Qu&ner. Caler, Pker. — En Berrj
cagner V. Cane.
Hist. — « II cane, le patron. » (Labiche (
Martin, Le Voyage de M. Perrichon, iv, 5.) -
a Par Dieu ! aui fera la cane de vous aultres, je ra
donne au diable si je ne le fais moyne. » (Bab
Garg. % i, 42.) — « Laurent de Medicis... assi<
geant Mondolphe. . . veovant mettre le feu a un
piece qui le regardoit, bien luy servit de faire I
cane ; car aultrement le coup, gui ne luy rasa qu
le dessus de la teste, luy donnoit dans Pestomac
(Montaigne, Ess. I, xn.) — Cest done, propw
ment, faire le plongeon. Cf. Cagner, Jaub.
Canet° (Sp., Lc., Fu.). — Caneton, jeuw
canard. Dimin. de cane. N., m. a Sp. f . a Lc
|| By. — On dit presque eiclusivement cane
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CANETfi — CANNIER
163
tin. || Fu. — Nom d'amitie donne aux petits
infants. « Mon canet, mon canard. » Tres
employe.
Canette (Sp.), s. f. — Syn. de Ndtille,
Wdteille, KnilUe.
Et — Der. de Canet, parce que les canes bar-
potent au milieu de cette herbe. LentiUe d'eau.
Canelflle (By.), s. f. — Conferves. — V.
CaneUe.
Canelon, eanetln (By.), s. m. — Tout petit
canard.
Hist.:
Les canes, les cam tons,
Les canes de mon pere dans les marais s'en vont. »
R. Bazin, La Terre qui meurt, p. 215.
CaneUe 1 (Mj., Fu., By.), s. f. — Petite
excroissance spherique que produit sur les
branches du chdne la piqure d'un insecte. Les
enfants s'en servent en guise de billes a
jouer. || Sp. — Bille a jouer. Syn. de Marbre,
Boulette, Petit-dien. Cf. Poume de chine. ||
By. — Canette de bois. Ne pas confondre avec
Pomme de chene ou noix de galle.
Et. — Pour Quesnette, de Quesne, forme norm,
du fr. Chene ; lat Quercina?
Canette *, s. f. — Bobine. Dans le metier
du tisserand. Les Lyonnais disent. Canut
(Choi.). Devrait s'ecrire par 2 n.
Et. — Du B. L. Canna, roseau ? — Dans le sens
francais, de petite cruche, cette citat. curieuse :
« Tant va la canne a Tiaue qu'en le fin est bri-
sians. » (Nord de la Fr. — Schkleb.)
Canfoutne (Mj., Sp., Craon, Fu., Z. 142,
Br.), s. f. — Cahutte, vieille masure, aambuse,
chaumi£re, petite cabane, maison deiabree,
bicoque, taudis. — Syn. de Cabourne,
Cahurne, Cabigit, Cabagktis, Turne, Boite.
Et. — Corr. de Capharnaum? — Jaub. donne
Caforgnau et cite G. Sand : « II s'etait fait donner
un petit lit dans le capharnion. C'6tait l'endroit de
la grange voisin des stables, ou Ton serre les jougs,
les chalnes, les ferrages et epelettes de toute espece
qui servent aux betes de labour. » (La Petite
FadeUe.)
Cangregne (Mj.), s. f. — Gangrene.
Cingregner (Mj.), v. a. — Gangrener.
Cangrtgneux (Mj.), adj. q. — Gangreneux.
Canieher (se). (Sp.), v. r6fl. — Se blottir, se
cacher. V. DkeanUer. || Ti., Zig. 203. Se
rencoigner, s'installer dans un coin. Cf.
Canigeot, Diquenicher.
Canlgeot', (Mj.). s. m. — Petit nid, terrier,
retrait quelconque. V. Dicaniger, Dlque*
nicker, Canieher.
Et — Der. de Nieeot, avec le pre7. p6joratif, Ca.
Cf. Camillaud, CaboUlaud.
Canlgeoler (Z. 132.), v. a. — Cacher,
abriter, garer du froid.
Canlgot, ou Caglal. — Cachette. V.
CanigeoU
Canillar4* adj. q. (Sar.). — Celui qui
ganille.
Caniller, v. n. (Sar.). — Flaner, s'en aller,
flairant partout, a la maniere des chiens. Cf.
Decaniller, decamper, sortir du chenil, canil.
Canllua'e, (Sa.), s. f. — D6ch6ance, deca-
dence, decrepitude. Ex. : lis sont tombes dans
la canitude.
Et. — Du lat. : Canitudo, de canus, blanc, en
parlant des cheveux.
Canne (Fu.), s. f. —Pipette pour tirer le
vin par la bonde auand la barrique n'est pas
encore perc£e. — V. Cannelle.
Cinne-jlloire, petoire (Lue, By.). — Jouet
fait d'un morceau de sureau avec lequel les
enfants lancent des balles de fllasse ou de
l'eau. La raoelle a ete enlevee et Ton fabrique
un piston avec un morceau de bois muni
d'etoupe a un bout, pour assurer le frotte-
ment. — Ciifoire. Syn. de Chiquoire
Et. — Canna, roseau.
Cannelle, Cannelle, Quenelle (Mj., By.,
Fu.), s. f. — Ajutage ou tuyau qu'on fixe
dans le cas d'une panne, pour l'ecoulement
du lessif. || Petit instrument qui sert a canner
le vin. Perce de deux ouvertures etroites a
ses extremites supe>ieure et inferieure. II sert
a retirer par la bonde d'un fiit une petite
quantite de vin pour le gouter.
Et. — Dimin. du fr. Canne, lat Canna, petit
tuyau. — « La Curne dit que ce mot (Canne) est,
en Anjou, aussi usite pour signifier une espece de
{>etite pompe de fer blanc, avec laquelle on pompe
e vin par la bonde d'un tonneau. Cette pompe
forme un petit cylindre d'a peu pres la grosseur
d'un roseau, ce qui me feroit croire que e'est par
similitude que les Angevins la nomment canne. » —
« Les joyeux buveurs s'associent pour boire aux
frairies d'aout une ou deux barriques entieres, et
celui d'entre eux qui les a achetees porte, comme
insigne d'honneur, la cannelle au chapeau. > (La
Trad., p. 329.)
Canner (Mj., Fu.), v. a. — Tirer par la
bonde d'un ffit, au moyen de la cannelle, une
petite quantite de liquide pour la gouter.
Et. — Der. du fr. canne, du lat, canna, parce
qu'on s'est evidemment servi d'abord d'un mor-
ceau de canne ou de roseau.
Cannelure (Lg.), s. f. — Machine a faire
les Spelles.
Et — Du fr. Canne, parce que les epelles ont ete
faites primitivement sur des brins de roseau.
Cannelon (Sp.), s. m. — Hanneton. Syn.
de Meunier, Breuyaud, Btgaud.
Et — Corr. du mot fr., l'h initial etant rempla-
c6 par une gutturale plus forte. — Et Hanneton
vient de 1'aU. Hahn, coq, et dans Tall, dialect Han-
neton. Cf. le nom de Poule d'arbre donne au hanne-
ton en Limousin ; Grianneau, dimin. de Orian, mot
du pat. de la Suisse fr., emprunte de Tall, dialectal
Grigelhan, de grigeln, crier, et hahn, coq, petit coq
de bruyere. (Dabm.)
Cannetle (Mj.), s. f . — V. Cannelle.
Cannier (Sp., Li., By.), s. m. — Sorte de
grand roseau, de bambou, montant a 3 et
4 metres, que Ton cultive dans les jardins. — -
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164
CANONNEE — CAPRICE
De canne, lat. canna. || Roseau a balais. Li.,
By.
Canonnee (Mj.), s. f. — S'emploie dans la
roc. Canonnkt de temps, un temps assez long.
— par comparaison avec le nombre des coups
de canons tir&s? Cf. tous les mots design ant
une quantity, com. Tiriaulie, etc. V. Cananie.
Canonner (Mj.), v. a. — Lapider. Ex. : lis
Font canonni a coups de pierres. Syn. de
Garroter, Garrocher, Calonner, Caillonner.
Canqnes (Mj.), s. f. pi. — Cordelettes qui
rattachent les plombs de l'epervier aux
mailles superieures et qui, en relevant le
maitre, forment le giron de l'engin.V. Cambres.
Et — P.-e\ pour Cancres, parce que l'ensemble
de ces cordelettes figure les tentacules d'un crabe ?
— Sous toutes reserves.
Canthalides, s. f. — Moucbes cantbarides.
Cf. Tartar ine.
Cantlere (Mj.), s. f. — Espace vide qui se
trouve dans l'intervalle de deux courbes,
entre le bordage d'un futreau et les plancbes
qui en garnissent le fond. V. Canche. Devrait
s'ecrire Canquiere?
Et. — Tient p.-e. a Canche ; p.-6. aussi a l'angl.
Can thus, angle de l'oeil, parce que la can ti ere est
dans Tangle du fond du bateau? — N. Cf. Gode-
fboy : Canchier, au sens de : prison (?) — « Et puis
sera boute en canchier. * In Prophtc. de Merlin. —
Lequel semble se rattacher a Cancellum. Une
forme Canticaria, relevee dans une charte du depar-
tement de la Somme, au sens probable de : terri-
to ire, merite au moins d'etre mentionnee, car elle
aurait cet avantage de nous offrir un type latin
d'ou proviendrait normalement et regulierement
notre mot Canchiere. — V. Dottin : Chansiere,
lisiere d'un champ ; — si lion fait le long d'une haie
a I'extr6mit6 et en travers des autres sillons.
(G. deG., p. 317.)
Canton, s. m. (Tr.). — Canton d'ardoise,
lieu 61eve\ ou l'ardoise est disposed, en atten-
dant la livraison. (Men.) || Fu. — Coin,
region, canche. — J'avons trouv6 ein bon
canton plein de nozilles.
Et. — D'un radical commun a beaucoup de
langues, Cant, coin. — Hist. : « Maurette se blottit
dans un canton, c.-a-d. un coin du foyer, sur une de
ces banquettes tressees de jonc, qui, en Perigord,
garnissent les larges cheminces d' autrefois. (E. Lb
Roy, La Belle Couteliere.)
Canneon (Lg.), s. m. Calecon. — Se dit
parfois a Mj. Syn. et d. de Canecon, Ganecon.
Cannier (Mj., Fu., By.), v. a. — Ennuyer,
importuner. Syn. de Bassiner. Cf. Lavement.
Et. — De>. du fr. Canule (qui devrait s'6crire
Cannule, de Canne).
Cadtehone (Mj., Fu.), s. m. — Caoutchouc.
L'd est tres long. Cf. Otil, Obli, Ovrir, etc.
Capelage (Mj.), s. m. — Ensemble de
boucles, de tours de cordes, par lesquels les
haubans sont fixes k la tSte du mat. —
V. Capeler.
Et. — Proprement : recouvrir d'un chapeau, ce
que Ton pose sur la tite d'un mat, sur le bout d'une
vergue.
Capeler (Mj.), v. a. — Enrouler un cibl
et l'attacher solidement a demeure autou
d'un mat, d'un massif quelconque. V. Capt
lage.
Caperiole (Mj., Lg.), s. f. — Cabriole, cul
bute. Angl. capriole. || By. Capriole, Cai
poeiole.
Et. — Pour capriole, doubl. du fr. Cabriole ; d
lat. Capra, chevre. On dit aussi Carpiiole.
Caplstron (Lg., etc.), s. m. — Caporal. Syx
de CaboL Argot de caserne.
Capltaine (Mj., Chi.), s. m. — Femmc
Spouse. Ex. : Mon capitaine m' attend. Syc
de Bourgeoise, Mar He
Capltanerle, s. f. — Xommandement d'un
place forte. Mot du xvi« Steele. — Desuet -
N. Le mot Capitainerie a un sens different
Hist. — Lettre du due d'Anjou (Henri III) i
M. de la Tremoille. — 8 mars 1577. — « Mon cou
sin, j'ai est6 adverty que le seigneur de Vauboy
seau a remis au cappitaine de la Coudre la cappita
nerie du chateau de Rochefort (sur Loire). » —
Revue de VAnjou, t 54, p. 31 5t
Capot' (Mj., Fu., By., Sal., Fu.), s. m. —
Sorte de large capuchon d'^toflfe noire, que
portaient autrefois toutes les femmes et meme
les petites filles. Cette coiffure n'est plus
port^e que par les tr& vieilles femmes, com me
vehement ae deuil, et par quelques congre-
gations religieuses. (Lue. Le t est muet). X.
le n° ii du F. Lore. || Sal. — En soie
Et. — Dimin. du fr. Cape, doubl. du fr. CapoU,
der. du lat. Caput. — Cape est la prononc picarde
de Chape. — Hist. : « Les femmes, couvertes d*
leur long capot d'6toffe noire, restaient a genoux
accroupis (sic) au centre de la nef. » (Dkniau, i, 3<
N. II s'agit ici de la coiffe noire, plut6t que du ca i
proprement dit, lequel ne couvrait que la t£te.
capot vrai est encore port6 par qqs religiei
notamment par les soeurs de Saint-Chane
« Pendant la nuit, l'une d'elles, au risque de .
sur la place, se couvre de son long capot noir et
glisse vers une breche,. » (Id., rv, 529.) — Capo\
chenu. — « La sixieme vitrine renferme deu
exemplaires du capot de Marans, la plus larg
d'entre nos coifTes. Le capot chenu, ou coiffe dl
dimanches et fGtes ordinaires. (La Trad., p. 52.)
Capote (Mj., By.), s. f. — Faire capote
capoter, chavirer, en parlant d'un bateau
elre retourn^ par le vent, en pari, d'un pi
pluie ; §tre renversee sens dessus dessous,
parlant d'une voiture.
Et. — On est pris sous le bateau com me sous ui
cape, chape? — Faire capoter, en parlant du v<
Capoter (Sal., etc.), v. n. — Tomber ci
par dessus t§te — et sens analogues.
Capont (Ag., Mj.). — Ce mot est un vesti)
de l'invasion allemande ; il veut dire : moi
tue*, a qui on a coupe la t§te. — Faire capoi
tomber mort, ou com. mort. En all. : « Er is
caput gegangen. »
Caprice (Mj., Fu.), s. m. — N'avoir pa
dans son caprice, dans son idee, ne pa<
vouloir. || Faire caprice, plaire, inspirer um
passion.
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CAPRIOLET — CARCLER
165
Caarlolet (Ag., By., Fu.), s. m. — Cabriolet.
Et — « Voiture dont les bonds sur les paves rap-
>elleat ceux de la chevre, capra, vu sa legeretd. »
Lttt.) — < On a hesite jusqu'a la fin du xvn° s.
sntre capriole et cabriole.
Capsule (Mj.), s. f. — Chapeau haut de
brme. Syn. de Boston, Taf, Tube, Tuyau de
wele, GcUurin.
Caqne (By.), s. f. — Dent de lait des
infants. — On dit encore Cacaudes et
?aquines.
Et. — « Caquer, c'est preparer le poisson, c.-a-d,
ui dter les ouies pour le mettre en caque. Holland.
tCaaken, du m§me mot, subst., ouies, machoires.
mis, mettre en tonneau. C'est ainsi cju'un mot
dgniflant machoires en est venu a signifler : ton-
leau. » (Lttt.) — Schxlbb pretend que ces deux
tens proviennent de deux mots differents.
Ca^nenande (Vz.), s. f. — Roseau de la
Passion. Syn. de Quenouille.
Et — Pourrait bien §tre compose d'un doublet
le ce dernier mot, avec le pref. pejor. Ca. — T —
Bat. — Typha latifolia.
Caooerote (Sp.), s. m. — Tesson, vieille
Quelle fe!6e, pot casse\ || Vase quelconque. ||
3p., s. f. Le crane, la t§te ; le meme mot, pris
ju fig. avec changement de genre. || Mg. —
Pichet, assiette cass£e. || Pell. Chardon-
Roland. Syn. de CJu-roulant. Doit Stre le
meme que la caquerote de Sp., prise au sens
ie : t£te, parce que les sommitis de la plante
figurent des teles armies de piquants. Cf.
Chabossle.
Et — II faudrait dire Caquerolle, et encore
tnieux : casserolle, tout bonnement. Ce mot est
smploye dans le sens de ecaille : < Eschylus, ce non
Dbstant, par mine fut tue et cheute d'une caque-
*olU de tortue. » (Rab., P., iv, 17, 388.) — Casse-
rolle derive de casse, emprunU du provenc. cassa,
jui suppose un type latin : cattia, sans doute
orme par le radical de : catinum, plat. Dimin.,
jassette. — Une casse a yaue (eau).
Caoaln (Sp., Sa.), s. m. — Syn. de Chape*
able grossier. On r£pand du caquin (Bri.)
lans les allies. || (Mj.) Mulette, ou Moulette,
noil usque bivalve, ressemblant a une grosse
noule, qui trace des sillons sur les graves de
a Loire recouvertes d'un peu d'eau. Une tres
prosse esp£ce habite a Sp., ou elle est aussi
lesignee sous le nom de caquin. || Sp., oeuf,
10m enfantin. ||Bg. — Petits cailloux en
brme de billes.
Caaalne (Mi., Lg., Segr.), s. f. — Quenotte,
lent de lait. Nom enfantin. Cf. Cacaude. V.
?aque, Catine.
Carat! (Mj., Fu.), s. m. — M6chant cheval,
naigre rosse, haridelle. Syn. de Carcan,
Vafuin, Harou, Canasson, Bourrin, Biroquin,
Zuinguin, Ricard. Rochon.
CaraMn, s. m. — Pour Sarrazin, ou ble* ne>
noir) (Segr.). — M£n. et By.
Et — Corr. de Calabrin,q. vient de laCalabre.
Caralllas (Lg.), s. m. -— Gros crachat
nucjueux et degoutant; graillon. Syn. de
Viritu, CaloL, Morviasi
Et — Onomat ; Crrr, bruit que Ton fait en-
tendre en essayant d'arracher ce mucus. — Craier,
Crat (Jaub.)
Caramboler (Mj., Fu.), v. a. — Atteindre
et briser ou faire tomber un objet. || Frapper,
rosser, battre, gourmer une personne. ||
Bousculer, mettre en d&ordre. Syn. de
Chambarder, Chahuter. || Ex. : Je vas te
caramboler, te flanquer une tripotte. (Li., Br.)
Et. — Scheleb pretend que Carambola serai t
la bille rouge qui se joue au billard ; puis la partie
qui se joue avec cette bille ?
Caramels l (Mj.), s. m. pi. — Gigues. Syn.
de Guiboles. Ex. : lis sont dans le pre" a se
routeler, a lever les caramels. || Fu. — Caran-
melles. — .Lever les caran-melles, faire des
culbutes, se rouler dans des attitudes peu
convenables.
Caramels % . — Confiserie. V. F. Lore xn,
nourriture.
Carke (Mj.), s. f. — Garde, nervure m6diane
de la feuille de bette ou poire*e. Par corrupt.
|| By. Garde. Nervure du cardon de la rnu-
barbe comestible.
Et. — B. L. Cardo, instrument a carder, de car-
duus, chardon.
Carblehon (a) (Z. 156). — A califourchon.
|| By. — A carbilleau, a cheval, les jambes
6cart6es. « I m'a fait la courboisselle et je
m'se* mis a carboUleau su le mur. — II a les
pattes tortes et va a carboUleau.
Carfcllleaa. — V. Carbichon.
CarblUette (Mj.), s. f. — S'emploie dans la
loc. A la carbillette, a califourchon, les jambes
£cart6es.
Et — Ce mot a la mfime rac. que s'EcarbUler,
s* Ecar/Ulonner, Carfignon, etc.
Carcan (Mj., Lg., Fu., Le*., Ag., Lue\). —
Rosse, au propre et au fi£.; haridelle. Syn. de
Carabi, Canasson, Haquin, Roqueton, etc. V.
Carabi.
Et — Aha. Querca ; scand. querk, cou, gosier.
(Lrrr.) — Explique le sens de : collier servant a
attacher les criminels au pilori ; ainsi, collier vient
de col. Le sens de : rosse en viendrait en partie, et
aussi de ses rapports avec carca (carcasse,. corps
d'animal, charogne). — « Un carca d'oie est fort
bonne chose en rillons. > (Jaub.)
Careanmille (By.), s. f. — Bluet. Quelle
manie elles ont de forcer leur linge en bleu !
c'est comme de la carcaumille. — Bluet des
champs, qui pousse en abondance dans les
bles avec la mieUle (nielle).
Carchlgnard, s. m. — Homme d'un carac-
tere difficile, re* chin, rechigneux. (M6n.). —
Cf. Cachignard.
Et. — Rechigner ; re -f- kinan, germ an., faire la
grimace pour une chose a laquelle on a peine a se
decider. (Dabm.) — Et enfin, pref. Ca, pejorat
Carcle (Mj., Fu., By.), s. m. — Cercle.
Carder (By., Mj.), v. a.-- Garnir de cercle6 une
. euve, une busse. — Et Ton dit Sercler, pour
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166
CARCLIER — CARNE
Sarcler eine planche de chicorSe ou de choux
diocres (d'York).
Carcller (Fu.), s. m. — Les carcliers de
Saint-Re*my-en-Mauges. — Les jeunes gens
de Saint-R6my-en-Mauges sont en grand
nombre macons en 6t6 et farcliers en niver,
c.-a-d. ouvriers en cercles, parce que les
coteaux de l'Evre sont planted de chatai-
gneraies quand la pente du terrain empSche
la culture.
Carcueil (Mj., By.), s. m. — Cercueil.
Carcul (Mj., Bg.), s. m. — Calcul.
Et. — Lat. Calculus, caillou ; on comptait par
petits cailloux.
Carenler (Mj., By.), v. a. — Calculer.
Carder Mj. etc.), v. a. — Carder la peau a
qqn. lui administrer une votee, le rosser.
Et. — .Peigner avec des cardes ; card a, chardon ;
t8te epineuse de la cardere, ou chardon a foulon. ||
Poursuivre, mordre, tirailler. Se dit surtout des
chiens qui se bat tent entre eux : « Les autres
chiens Pont cardi. » (Jaub.) V. Fougaler.
Care, s. m. — Repos. V. Couarer, et Cail.
Card me (feu de) (Mj.), s. m. — Maigre feu.
Ciresse (Mj., Fu.), s. f. — Caresse. Cf.
Cdrosse. || By. — a bref.
Caresser (Mj., Fu.), v. a. — Caresser. Cf.
Amourdcher, Ants, Cdlice. || By. — a bref.
Carf, Carfnll, Carimounie, etc. || A pour e
— Le carf est le cerf -volant, insecte. V. Can-
$arf. || Fu. — Cerf.
Carfignon, Car fill on (Mj.), adj. q. ets. m. —
Bancroche. Qui a les jambes ou les pattes
tortes ou 6cart6es (Cf. Carbillette) et inftechies
en dehors.
Carflgnonner,-ilonner (Mj.), v. n. — Mar-
cher comme qqn. qui est carfignon. On dit
surtout : Aller en carfillonnanL
Cargnao de pain. — Syn. de Caleau, Calou
Cargne (Sp., Fu., By.), s. f. — Charogne,
b£te crev^e. || Viande de mauvaise quality.
|| S'adresse comme interpellation injurieuse
aux animaux et meme aux personnes. Syn.
de Querrie, Qutquee, Guigane, Digane, Digue.
Et. — Charogne, d'un lat. flctif caronia, der. de
caro. Cargne en est la contraction.
Cargner, v. a. — Deraciner, p. ex. des
navets. (Vr.)
Et. — Est-ce le mdme que Carguer, charger
(carguer les voiles, en faire une charge, un paquet)?
Peut-etre le franc. Cerner — creuser; qui a donne"
Cerneau Cf. Carnote = fontaine.
Cargo on (Sp., Lg., Fu.), s. m. — Gros
morceau de pain ou de viande. Syn. de
Guergneau, Calot, Bigne, Bine, Calibier,
Pessee, Paissle. || Gros fragment de pierre.
|| Amas 6pais et concrete* de mucus nasal ou
pulmonaire. Craehat degoutant. V. Morvias.
(Test le fr. Quignon.
Et* -* Peut m d^rirer do Cargne, franc. Came*
Mais pourrait tout aussi bien 6tre pour Guergnoq
de Guergne, Grcgne ou Grigne. Cf. le syn. Guergnea*
Et. — Quignon, alte>6 de Coignon, coin. — Hist. : « L
fils du fermier aise" tirant du pochet un superbe i
blanc cdgnon de pain de froment. (La Trad., p. 82J
Carlllonnee (Mj.), s. f. — Chaque re prist
d'un carillon. V. au Folk-Lore, carillonne
ment, n. Cf., pour la prononciation, Cdresst
Cdrolte.
Cirlllonner (Mj., Fu., By.), v. a. et n. —
L'a est tres long.
Carllngots (Mj.), s. m. pi. — Longrine
assez analogues a la carlingue, et fixers a\
nombre de deux, parallelement a celle-ci.
Carllngne (Mj.), s. f. — Solide longrin*
fixe^e sur les rabes d'un bateau et suivant soi
axe, pour servir de support au pied du mat
N. Maintenant on met de preference un<
conduite. Le mot est employe* en fr. dans m
sens assez voisin. || By. Les rabies d'ui
bateau.
Carlit, s. m. — Bois de lit. Fr. Chalit. U
sens primitif fut : lit de parade. Cf. Ckarlit
Et. — Catalectum (chadalit, chaalit, chalit). Mot
hybride ; du grec kata et du lat. tectum, lit. Cf
Catafalque et Chafaud.
Carmagnole (Fu.), s. f. — Veste courte
Syn. de Gilet-rond. — En drap, pour lej
dimanches. « Prendre sa carmagnole, a
preparer pour aller a une f£te. || By. — Car
mo&gnole, veste d^fralchie, us6e. V. B telle.
Carmelite (Sa.), s. m. et f. — Enfanl
trouve\ pupille de l'Assistancs publique
Ex. : Son domestique, c'est un carmklite.
Et. — Ce mot, qui commence a tomber ei
desuetude, est, sans nul doute, le fr. Carmelite
parce que les religieuses Carmelites auront et*
prepose*es au tour de Thospice.
Carmognole (Mj., Lg.), s. f. — Carmagnole
Carnage (Mj., Fu., By.), s. m. — Saccage
Ex. : Les poules en ont fait d'ein carnage dan
le jardin ! || D6sordre, pillage, d6gat. Ex. : L
greie en a fait d'ein carnage dans les vignes
|| Tapage, tintamarre. Syn. de Chahui
Barouffle, Bousin.
Et. — B. L. Carnaticum, tas de chair ; temps 01
Ton mange de la chair ; de la le sens de tuerie el
par ext., de saccage et de bruit.
Carnassier (Mj., Fu.), adj. q. — Avide
friand, gourmand. Ex. : Je ne s6 pas bei
carnassier de lait. — La legume, j'en se* pa
ben carnassier.
Et. — Le mot fr., detournS de son sens.
Carnaval, s. m. (Sp., Fu.). — Masque di
Mardi gros. || (Mj.) Fig. On dit d'une vieill
e* den tee : « Son nez fait carnaval avec soi
men ton, » || By. id. Mais : un carnavau, de
carnavaux, masques.
Et. — D. C. Carnelevamen, temps ou I'oi
enteve l'usage de la viande. — Par extension.
Carne (By.), s. f. — Mauvaise viande servi*
a manger* « £a 1 e'est pas da la viande, e'et
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CARNIGEOT — CARROI
167
to la came / » || Injure : Oh ! la vieille carne /»
By. V. Game.
Carnlgeot (Sal.), s. m. — Petite cache.
r . Canigot.
Carnlgeetee (Sal.), s. f. — Ce que contient
n camigeot.
Carnote (Li., Br.), s. f. — Une fontaine.
Carnem (Sp.), s. m. — V. Qarnure.
Carnne (Mj.), s. f. — V. Qamure. Syn. de
'arnoux, Nouke, Eternue, Tenue. C'est
Agrostis blanche.
Carnnre (Mj.), s. f. — Sorte de gramin6e
ux tiges grSles et rampantes, prenant racine
tous les nceuds, et formant des toufTes
paisses a peu pres impossibles a deHruire
lans les terres cultive^es. Syn. de Cernue,
krnoux, Cemouille, Tenue, Eternue, Nouee.
Et. — Pour Cernure, du fr. Cerner, parce que
ette plante vigoureuse entoure et eloufte les autres
egetaux herbaces ; elle les cerne.
Cirollne (Mj.), s. f. — Coronille, plante
I'ornement. Corr. du fr. Cf. Victor, Charlotte.
Carotte (Mj., By.). — Mensonge, conte.
Pirer ou pousser une carotte, mentir. Obtenir
le l'argent de qqn. pour une raison menson-
;ere. || Tim., Lg., Fu. — Garotte, a tres long.
— Jouer la c&rotte, tricher au jeu, ou, du
noins, employer des proc£des peu r^guliers.
\ ex., au billard, ne pas livrer de jeu.
N. — « . . . Au lieu de : tirer une carotte, Titalien
lit : planter ou flcher des carottes. L'origine de cette
aeon de parler, c'est que, dans un sol meuble et
loux, image de la cr£dulite, la carotte acquiert un
leveloppement admirable ; l'expression italienne
*arr£te a 1' intention de : semeur de carottes ; le fr.
onsidere le precede" qui les r^colte. » (G£nin,
Ucre'at., I, 319.) — D'autre part, la carotte 6tant
onsider^e comme chose de peu de prix, vivre de
arottes «= vivre mesquinement ; jouer la carotte —
ouer chichement, en ne hasardant que le moins
ossible. (Litt.)
Carotter (Mj., By.), v. a. — Chiper, voler.
Sx. : II m'a carouk cent sous. || Tricher, ou
ouer serr6 au jeu. V. Carotte
Carottier (Mj., By.), s. m. — Celui qui
arotte ; menteur, tricheur. || (Mj.). Adj. q.
t s. Syn. de Menteux.
Carailller (Sp., Mj., Fu.), v. n. — Crever,
aourir. || By. et Kerpailler. Syn. Claquer.
Et — Pour crepailler, de>. du lat. Crepare, qui
donn6 le fr. Crever, avec le suff. p6jor. ailler. —
e proposerais aussi : Tourner de l*oeil comme une
arpe sortie de l'eau. — Carpaille (Jaub.), petitesse
u mauvaise quality de la carpe.
Carriole (Mj.), s. f. — Cabriole qui consiste
faire un tour complet sur soi-m£me en s'ap-
uyant la t&te sur le sol, culbute. On dit :
'aire la carpkiole. V. Capbriole, Capriole.
Et. — Par m£tath. pour Capriole, fr. Cabriole.
Carpiau, s. m. — Petite carpe, ou carpe de
lauvaise quality.
Hist — t Nus (nul) poissonnier ne autre ne
uet ne ne doit vendre barbiaus, tenchiaus,
cuerpiaus et anguillestes, des quex les quatre ne
valent un denier au moins. (Liore des Me" tiers.)
Carrage (Lg.), s. m. — Mise au jeu, enjeu,
valeur de la fiche. Ex. : Avec ein carrage d'in
sou on peut b6 perdre dix francs dans sa
soiree. V. Se carrer.
Carrayeur,-eux (Lg.), s. m. — Carrier.
Syn. de Perrayeur. V. Carreyer. — Ou Car*
reyeur.
Carree, s. f. (Lg., Mj., Fu., By.). — Balda-
quin ; ciel de lit de forme rectangulaire ; par
ext., ciel de lit de forme qcque. || (Mj.) Place
ou Ton fait le feu dans la cabane d'un bateau
de marinier ; par ext, la cabane elle-m§me.
|| Espece d'ardoise ; carree fine, c. forte. || Sar.
— Espece de petite place devantla porte des
caves. || Fu. — Terme d'argot. La carrle, la
chambre a coucher. || Lg. — La maison, le
home. Ex. : Chez mon pere j'Stiomes sept-z-
enfants ; point de travail ; il ne faisait pas
toujours ton a la carree. Syn. Cdilleau.
Carrefonr (Sp.). — Fig.s. m. La region pen-
n6ale. On dit aussi : le carrefour Briton. Syn.
de Califourche, Califourchette.
Et. — On disait autrefois : carrefous de chemin,
de quatre fourcs (quadrifurcus), c.-a-d. quatre
embranchements. L. C.
Carrelenr en enlr. — Vx. fr. — Savetier.
V. Recarreler, Recarrelage, R^carrelure.
Hist — 1701, 22 juin. — Sepulture de Pierre
Foucault, « mattre carreleur en cuir, de la paroisse
de la Trinity d' Angers, ayant e!6 mordu d'un chien
enrage^ et pour cest effet alloit veoir la mer. »
(Inv. Arch, n, E, S. 345, 1.)
Carrer (se) (Lg.), v. r6f. — Faire une mise,
augmenter l'enjeu, a certains jeux de cartes,
sp^cialement a la belle. Ex. : Je me carre de
deux sous.
Carreyer (My.), v. a. — Jeter des pierres.
Cf. Garrocher (MAn.).
Et — II y a le celt Cair - pierre. Lat Qua-
draria, carriere ; quadratarius, tailleur de pierres,
il leur donne une forme carree.
Carrlbot (My.), s. m. — Parcelle de terrain.
Dimin. du fr. Carre. Syn. de Morcillon.
Carrlboton (Mj.), s. m. — Petit carre\
petit morceau de terrain.
Carrie (Lg., Sp.), s. f. — Chassis formant
Tencadrement d'une porte ; dormant.
Carrol, Carroll (Pron. ka-roueil.) (Lg., Tim.,
Sp.). — Carrefour. || A Mj. Cour de ferme,
syn. de Rue. || Fu. — Non propre de ferme.
Et. Hist, et Notes. — Du lat Quadraticulum.
dim. de Quadratum. Aux environs de Saumur
(Distre), lorsque plusieurs personnes, par une belle
soiree d'e!6, sont r^unies pour prendre le frais dans
unjcarrefour, on dit qu'elles sont en Carroi (pron.
carou6). Ceci semble indiquer que le mot Carroil
est l'origine du mot Guerou6e l qm n'en seraitqu'une
corruption. (?) L'orthogr. primit est Quarroi.
. En haste s'en alloit
Par maint carroy, par maint canton et place.
(Marot.)
Comme les marches se tiennent sur les places
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168
CARROSSE — CASENNES
publiques, ou caroia, on a dit : jour de car roues,
pour : jour de marched — « Item, ung hostel assis
a Mehun au Carroy aux Barbiers (1458). » — C'est
le pave du Roy. — « Que nulz. . . ne soit si hardiz
de raettre ou faire roettre fuerre, ftenz... sur les
Carreaux du Roy. » (L. C.) — Du Canoe explique
Quarroy par : Via carraria, seu publica (Route ou il
passe des charrettes. — Quarrum). — Nous ne
partageons pas son avis, malgre Texemple • « Le
suppliant estant seul soubz un arbre en la place, ou
Querroy de Saint-Ligier. . . (1416) — « Et a este
enterre. . . sur le bord de la petite pree, aupres d'un
petit carroir, vis-a-vis le chemin qui conduit aux
Croisettes. (1696.) Inv. Arch., p. 282, col. 1, E, m.
— « Sepulture d'un enfant de 12 ans, devore par la
bfite feroce a Ten tree des bois d'Aigrefoin, sur le
chemin qui conduit d' Angers a un petit carroir
(1697). Inv. Arch., E, m, p. 282, col. 1. — « On
quel temps les fouassiers de Lerne passoient le
grand carroy, menant dix ou douze charges de
fouaces a la ville. » (Rab., G., i, 25, 51.) — « II y a
plusieurs places publiques : le Pilori, la Place-
Neuve et le quarroi de la Turcie. » (Dcscript. de la
ville d? Angers, par Barth. Roger, xvn* s. — A. h.,
i, 100, 24.) — « Comme ils s'en retournoient, .le
m£decin gaussa sa femme, et ainsi qu'ils furent en
un carroi, ou il y a de grands arbres, il lui dit : . . . »
(B. DB Vebvillb, Moy. de pan:, m, 2.) — Add. —
Au Lg. on pron. carroui, et Ton dit aussi : CarrouL
Carrosse, s. m. (Craon.) — Caisse en bois
dans laquelle les lessiveuses se mettent a
genoux pour ne pas se mouiller.
Carronl (Lg.), s. m. — V. Carroi.
Carroux (faire). — « On trinqua Tun a
l'autre, on fit carroux. (B. de Very., M. de p.
i, 34.). Comme carroi, place publique ou se
tiennent les marched et ou Von boit pour
conclure les affaires.
Cartaln (Mj., Fu., By.), adj. q. — Certain.
On dit : sur et curtain.
Cartalnement que (Mj., By., Fu.). — Loc.
conj. II est certain que.
Carte (Mj., Fu.), s. f. — Perdre la carte, p.
la tSte, la tramontane, la boussole, devenir
fou, comme un navigateur qui ne s'y recon-
nalt plus sur la carte. || Carte ou Quarte? —
Pe>iode ou se>ie (Lu6). Une carte de beau
temps. — Lat. Charta, papier.
Cartelette (Tr.), s. f. — Le plus petit modele
d'ardoise marchande. — Devrait s'6crire :
Quartelette, le quart d'un modele plus grand.
Cartelle (Mj., Fu.), s. f. — Ne s'emploie
qu'au sing. — Les cotyledons d'une plante.
|| Scl. Une des joues triangulaires de l'avant
du bordage d'un bateau a levie. — Quartelle?
|| Lg. — Une des moittes de l'amande d'une
noix. || Fu. — Morceau de fruit, d'amande,
d'orange. Syn. de Quartier, Cuisse, Quesse.
V. Jaub. a Carquille.
Carteron (Tim.), s. m. — Baguette trans-
versale la plus eloigned du rouleau qui porte
les fils de chalne et de part et d' autre de
laquelle ceux-ci passent alternativement par
paires (Lang, des tisserands.)
Vartlficat (Mj., Fu.), s. m. — Certificat.
Cartificatde bonne conduite, maladie d'...avi
ri6, ou accident consScutif.
Certifier (Mj., Fu., By.), v. a. — Qartifk
comme par le quel, certifier comme quoi -
N. C'est la formule consacre*e, officielle, sU
r6otyp6e. — Ex. : Tu vas me donner un ecri
comme par lequel tu certifies me devoir ce*
^cus.
Cartonffe, s. f. — Pomme de terre. Ex.
Elle va quant e* li, la loin, dans le champ au
cartouffes. — Souvenir de I'invasion de 1811
De Fall. Kartoffel, plur. eln. (Ag.)
Carvean, $arrelle (Mj., Fu., By.). — Pour
cerveau, cervelle. On dit : Estropie* de cut
velle, niais, imbecile.
Cas, s. m. || Auv. — Importance. S'emploi
en ce sens dans la loc. : C'est guere de cm
c'est peu de chose, c'est de pcu d'importana
|| Mj. Possibility. S'emploie en ce sens dans le
locut. : Eter' en le cos, 6ter' pas en le cos, §tr
capable ou incapable. On dit m£me alors
p'en le cos (Z. 142.) II est p'en le cos de I
faire. || Lue\ — C'est peu de cas, peu de choa
|| Question. — De quoi est-y cos ? qu' all ore
nous faire? — Ce qui 6tait cas, ce de quoi
s'agissait. — V. Penlecas, Pas-cos. || (Mj. ) Tro
plac£ a la partie late>ale et interieure d'un
panne, pour faire 6couler le lessif. Syn. d
Bouclet, Bourdouneau. Dans ce dernier sen
c'est le vx. fr. Cos, qui designait les organ*
genitaux urinaires, surtout chez la femim
V. Bbant6me, Vies des Dames Galantes, di$
n, p. 179. || Ne pas faire cos de soi, ne pit
s'occuper de sa personne ni de ses affaires, e
parlant d'un malade que le mal affaisse.
Cisaooe (Mj.), s. f. — A tres long. Tourn<
casaque, tourner les talons, s'enfuir, dgtalei
d^guerpir. On voit que cette expression n'
pas tout a fait le mSme sens qu'en fr. || Bv. -
A bref.
Et — B. L. Casula, signifie a la fois petite ca<
et vttement. L'idee d'abri, de protection, relie 1<
deux acceptions. (Schel.)
Casarne (Mj., Fu., By.), s. f. — Caserne.
Casarner (Mj.), v. a. — Caserner. || Rer
fermer, isoler. Ex. : II s'est casarne chez lu
on ne le voit plus. || Mj., v. re7., m€me sen 1
Syn. de se Casemater t se calfeutrer.
Casavet' (Mj.), s. m. — Petit casaquin
|| By. Casavet*. || Sal. — Id. — Sorte de taill
dont les plis tombent sur les hanches et pai
dessus laquelle on lie le devanteau.
Et. — Ce mot est probablement pour Casaquel
dimin. du fr. Casaque. II est a noter que la langu
russe nous l'a emprunte, en yadjoignantla termin
ka. Casaquin, en russe, c'est Katsaveika.
Casemater (se) (Mj.), v. re7. — Rentrer a h
maison, s'y renfermer. Syn. de se Casarner.
Casennes (Chm.), s. f. pi. — Nattes, tresse
faites a la queue des chevaux, cadenes, cade
nettes, catenae. Syn. et d. de Gazenne. || By
— Gazennes, et Gazenner, mettreengazennes
Et — Cadenette, meme sens. « Honore d'Albret
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CASQUER — CASSER
169
seigneur de Cadenet (sous Louis XIII), tres recom-
mande par cette tresse de cheveux, dite alors
moustacne, lui donna son nom. » (LjttrA.) — J'y
aurais vu, moi, le lat. Catena, chatne, — tresse.
Casqner (Mj., Fu.), v. a. — Payer, finan-
ces verser de l'argent, s'ex^cuter. Cf. Angl.
Cash, argent comptant.
Et — Dblvau demande si ce mot rappelle le
casque de B&isaire !
Caajuette, s. f. (Sp.). — Eter' casquette,
avoir la tdte un peu f£16e, 6tre legerement
pris de boisson.
Et. — De easque. S'en donner dans le casque,
c.-a-d. dans la tete. — Cf. Avoir son plumet. —
M. le marquis di V... me rappelait qu'un piai-
sant avait propose^, pour l'etymol. de casque :
ca(pitis)s(alus)qu(otidiana). C'est bien joli !
Casse x (Mj., Fu.). — Vase de terre plat, de
forme rectangulaire, pour faire cuire au four
gigots, volailles, gibier ou fruits. || Lg. C&sse,
cassiau, cAssereau, avec k long, s. m. Frag-
ment de poterie bris6e. Syn. de Tegot.
Et. Hist. — B. L. Caza, cazia, cazeola, catiola, de
l'aha. chezi ; all. mod. Kessel, chaudron. (Lrrr.) —
Le provenc. cassa suppose * cattia, m£me rac. que
catinum, plat. (Cf. Casserolle.) (Dabm.) — < Caisse,
coffre ; puis, sorte de caisse, comme une poele ou
{>oelon, et Ton a nomm£ casse une sorte de poelon a
ongue queue servant a puiser Teau dans l' Anjou ;
leche-frite. Cf. Oodet. (L. C.) — P.-e\ contraction
de coquasse, cocasse, ustensile de cuisine. Le pre-
mier sens est : coquille ; on a dit : « cocasses de
limas. » (R6my Bbllbau.) — Au sens de vase,
Rab. a dit : « Les paelles, paellons, chauldrons,
coquasses, liche-frittes. » Peut-dtre cet ustensile
avait- il la forme d'une coquille... » (L. C.) —
« Casse, vase plat pour recevoir le jus des viandes
qu'on fait rfitir, lechefrite. » — Trou plein d'eau
sale ou de vase. — La casse a flan est le trou du
fumier. Dans le dernier sens on dit aussi cassouil. . .
En lat cassus, creux, vide ; cassa nux, noix vide.
(Plautb.)...
« Olles, chauderons, casses de cuivre.
(Texte du xv« s. D. C. — Citat. de Guill.)
— « Agamemnon 6toit liche-casse. » (Rab., P.)
— « En ceste isle seule naissent ces belles poires. . .
Si on les cuisoit en casserons par quartiers, avec un
peu de vin, ce seroit viande tres salubre. » (Rab.,
P., iv, 54, 450.) — « Item, unam cassam cupri cum
pedibus. » (D. C. 1379.)
Casse " (Fu., By., Lrm., S' P., Chm., etc.)
(a tres bref), s. f. — Boue, salete\ ordure.
Petite flaque d'eau. Ex. : II a tombe le cul
dans la casse.
Et. — L'eau d'une mare est contenue dans une
sorte de creux, d'encaissement. — Ce sens se
confond avec celui de Casse K — Et ce mot, dont le
sens implicate celui d'humidite, a aussi celui de
secheresse. Une terre casse. (Jaubebt.) — Alors il
est a rapprocher de la rac. celtiq. Cac (Malvezdj),
pressor, fouler. Dans : casse, durci, en parlant du
bord d'un pain qui a e!6 serr6 au four par un autre
pain ; et, en parlant d'une terre picHinee, foulee,
mot du Centre et de l'Ouest... Cf. Casser et
Acasser : « On ne doit pas marcher sur une terre
semee, on doit eviter de r acasser. »
Add. — C'est un des mots les plus usuels, surtout
dans le Choletais. II est presque inconnu a Mj.
(Sa.), part. pas. — D6chirf.
Casse-fcoutoBg (Sp.), s. m. — Bouvreuil.
Syn. de Parse-d-grous-bec, Pinson boutonnier.
Boutounier.
Et — Cet oiseau casse les boutons des arbres
fruitiers, surtout des pruniers.
Boutounier.
Casse-eol, s. m. — S« Jean. — Cheri vul-
garis, v6g6tant sur les rochers, les vieux
murs. Pour la prendre on peut se casser .le
cou. (Je cite Mbniebb.)
Casse-eoo (Mj.), s. m. — Jeu de colin-
maillard. || Persoir k casse-coxi, ancien sys-
teme de pressoirs k levier, dont la manoeuvre
^tait fort dangereuse. V. Coucher, Jumelles,
Maribe.
N. — Le jeu est ainsi appele parce au'on crie :
Casse-cou a celui qui a les yeux ban des, lorsqu'il
s'avance vers un endroit dangereux. S'il saisit un
des joueurs, il crie aussi : Casse-cou. On lui r^pond :
Sus qui? — A lui de trouver. — Syn. Oueille-
bandie, Alouette bandit, Mapou, Casse-croute,
Chapifou, Lapou.
Casse-eroAte (Lg.), s. m. — Colin-maillard.
V. Casse-cou, pour TexDlic. et les synon.
Ajouter : Cousin-maillard.
Cassta \ (Mj.). s. f. — Ce que peut contenir
une casse. Une cass£e de pommes cuites (Mgs,
Fu.)
Cassee *. — La terre est cass^e quand,
apres une forte pluie, elle est croutee par la
secheresse. V. Casse *.
Casse-guenle (Lg.), s. m. — Travail dan-
gereux.
Casse- pierre (Mj.), s. m. — Iris, plante. V.
Flambe.
Et. Hist. — Cette plante se platt et prospere
dans les endroits pierreux.
Casser (Mj., Lg., By.), v. a. — Casser la
croute, manger, prendre son repas. || Casser
le verre de sa montre, tomber sur le derriere.
|| En casser, abattre de la besogne. Ex. : II
n'en casse guere. || Casser un 6cu sur un
raarche\ le diminuer. || Casser, faire la
monnaie. J'ai cassi une piece de cent sous
(Fu.) || Je t'en casse ! exclamation qui
marque rincr6dulite\ || Casser le cou k une
bouteille, la boire gaillardement. Cette locut.
provient sans doute de ce que, le tire-bouchon
manquant, on fait sauter le goulot en le
frappant d'un coup sec, de bas en haut, avec
un corps dur. || Lue. « Cest ainsi au'il y a des
gens qui croient qu'on n'a pas le droit de
casser le bte (2 e par tie, note de la page 74.)
V. F. Lore, n. || Un enfant casse son pan-
talon, il le d^chire. || On dit : la cassure de
Juign4, pour designer un endroit sous les
fondations d'un ancien pont qu'on attribue
aux Romains, sur les bords de la Loire.
(M4n.) II Mj. Casser sa pipe, mourir. Syn. de
Tourner de l'ceil. Avaler sa langue. || Lg.
Casser les buchettes, se trouver en tiers dans
la compagnie de deux amoureux. N. En cette
gSnante occurrence, on n'a guere d' autre res-
source, pour dissimuler son embarras, que de
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170
CASSIF — CASTROLB
briser en menusr morceaux des brindUles de
bois qui n'ea peuvent mais. || Lg. Casser les
pots. V. Pot.
Hist. — Au sens de : manger. ,« Casser une croute,
parce que ce verbe signifle : briser, et qu'en man-
§eant on brise les morceaux avec les dents. « Oui-
a, dit-il, messieurs, je le ferai, mais que (des que)
j'aye disn6, et cassoit toujours. » (Des Perriers,
Conte, 105. — L. C.) — By. — Mais que, — des que.
Tres usite\
Cassif, ive (Mj.), adj. q. — Boueux, mare-
cageux. Casse \ Ex. : Eine terre cassive, trop
humide. Syn. de Cassoux.
Et. — Der. de Casse », qui ne s'emploie pas a Mj.
mais qui est d'usage courant a Sp. '
Cassiier (Mj.), s. m. — Arbuste qui produit
le cassis.
Casslne (Mj., Fu.), s. f. — Petite maison,
Canute. Ne se dit qu'en mauvaise part et
ironiquement. Syn. de Cambuse, Turned
Et. Hist. — B. L. Cassina, -de cassa, pour •
casa. L'ital. a Casino.
« Or, voila le tr6sor de ma pauvre cassine. »
(R. Belleau, Bergeries.
— « Et ces braves palais, dont le temps s'est fait
n . , t (maistre,
cassines de pasteurs ont 6te* quelquefois.
J. du Bella y, Antiq. de Rome, p. 244.
— « Par les colombiers de leurs cassines. » (Rab.
P; rv 3, 361.) -_ . Et 14 trouvai les plus beaux
lieux du monde, belles galeries. . . et une infinite de
cassines a la mode italique. » (Rab.) ;:
Cassis « (Mj., Tim., Lg.), s. m. - Caniveau,
petit canal pave pour l'ecoulement des eaux.
— Terme de Ponts-et-Chauss6es.
V nSi'i~~ ? 6r ; du fr \ Casser > Pa^ce que le profil trans-
versal a la forme d'une ligne bris6e, d'un V tres
ouvert. — Dabm. l'explique par : petit ruisseau
empierr6. . . De : casser, proprement, ruisseau de
pierres cassees. Cf. Cailloutis, de Caillouter. || Je lis
??J?? journal Le Temps, mercredi 19 septembre
iy06, Causer us scientifiques, de Max de Nan-
souty, 4° colonne : Ce nom vient « des d^parte-
ments des Bouches-du-Rh6ne et du Var, ou on en
lit tout d abord avec des pierres dures dites a pierres
de Cassis », du nom de la locality ou on les exploite. »
Cassis * (Mj.), s. m. pi. — Debris de chaux
cassee, detached a coups de marteau de la
surface des cruaux. Ce sont des femmes qui
font ce travail dans la gueule des fourneaux,
moyennant trois sous par hectolitre de
cassis. Elles peuvent gagner 1 fr. 50 par jour.
Cassis 3 (By.), s. m. — Chose brisee.
Casson (Lu6). — Morceau de sucre. On dit
aussi : pierre de sucre, et les Angevins sont
fortement railtes d'employer cette expression.
II Debris de poterie, tesson.
Et. Hist. — « Pain informe de sucre fin, sucre en
cassons pour .-caissons : du caisson ou on le met.
(Litt.) D ou Cassonnade. — Cependant, le sens
semblerait se rapporter a casser, comme l'explique
Uarm. : Sucre brut brise" grossterement. — Motte :
« Le suppliant getta un casson de terre ou pierre a
icellui Micheu. » (L. C.)
Cassoux (Lg., Tim., Fu., Mg., Lrm.), adj. q.
— Boueux, bourbeux. Syn. de Cassif,
Et. — De Casse *. — Chemin ou il y a des casses
d'eau, trous ou l'eau se^ourne. Vx fr. Cassard.
« Des poissons. . . qui se sont engendres dedans cer-
tains cassards ou receptacles d'eau. » (B. Paijssy,
Disc, admir., p. 337. — Cite par Guill.)
Cassnre, s. f. — Rupture d'une lev6e. Syn.
de Rompure.
Hist « En ceste annee 1595 a est£ reprinse la
cassure d'entre les Ponts-de-Ce" et le bourg de
Juign6 ; et estoit icelle cassure telle et sy grande
que beaucoup du fleuve et riviere de Loyre tom-
boit et descendoit dans le Loiret ou Louet... i
(Int>. Arch., t II, E, S, 282, 1.) — 1636, 8 sep.
tembre. Sepulture de Clement Delaunay, « qui
estoit tomb6 dans l'eau a la casseure de Juigne u
(Id:— ibid., 262, 1.)
Castaaia (Mj.), s. f. — Blennorrhea, syphilis.
Castant, ou taud (Mj., Ag., Fu.), s. m. —
Un rustre, un pSteux ; paysan. Syn. de
D&bre, Chasse-pie, Cope-choux, V ire -bouse,
Pic, Pampre, Pitois.
N. — C'est le nom que, par derision, les mari-
niers donnent aux paysans qui, en revanche, les
appellent : mariniasses, tratne-bdtons, ptteux, selon
le grade. « Donne-m'en, je t'en donnerai. »
Caste, s. f. (Chg.). — Pour : Casse, d'eau.
Castille (Mj., Fu., By.), s. f. — Fruit du
groseillier a grappes. V. GuermoiseUe. Le
mot : groseille est r6serv6 au fruit du gr. a
maquereau. || Lue\ id, et aussi : dispute.
Et. — Incert. — Le Breton a Castilez, me* me
sens. Le Gonidec pense qu'il nous vient de son
pays d'origine, la Castille.
Cas Miller (casquilte) (Mj., Fu., By.), s. m.
— Groseiller a grappes. V. Castille.
Castiner (se) (Mj.), v. r6f. — S'agglomerer,
s'agglutiner.
Et. — Paralt venir de Castine, fondant pierreux,
pierre calcaire que Ton melange au minerai de fer
pour en faciliter la fusion. AH. Kalkstein, pierre k
chaux. (Litt.) — Hist. : « Les fourneaux y sont
pour fondre la mine de fer avec l'aide d'une matiere
appel£e Castine, qui est : terre pierre. (Guy
Coquille. — Jaub.) — Bernard Paijssy emploie :
castille, en ce sens.
Castonade (Mj., Lg., Fu., By.), s. f. —
Cassonade. V. Casson. Comme on dit : caste-
rolle.
N. — « Le grand usage est pour castonnade, et
non pour cassonnade, qui est pourtant le veritable
mot. Je dirois done castonnade, mais sans blamer
cassonnade. » (Menaoe, Observ. sur la lang. fr.)
Castounade (Sp., Lg.), s. f. — Doublet de
Castonnade.
Castreau (Mj.), s. m. — Sorte de bofte ou
vient s'encastrer le pied du mat d'un bateau.
Et. — Probablement pour Cassereau, dimin.
r6g. de Casse K Cf. le v. Encastrer, qui a supplants
le vx fr. Enchastrer, Enchatrer. — P.-fl. du rad.
germ., aha, chasto, am. kasten, caisse ; chaton
d'une bague.
Castrer (Mj., Sa., Fu.), v. a. — Ghatrer.
Mot de la langue des m^geilleurs.
Et. — Doubl. de Chntrer ; lat. Castrare, Castus.
Castrole (Z, 149. Fu., By., Mj.), s. t. —
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CASUEL — CAUSE
171
Casserole. De casse l . N. Le russe nous a
emprunt£ ce mot fr. sous cette forme : Kas-
trioulia. || Fig, Chapeau de fern me. Se dit
ironiquement. || By. — Id. — V. Lucarne.
Hist. :
« Saumon, turbot, brochet, alose, truite et sole,
« Soient frits au courbouillon, en ragout, en
castrole. »
(QuiNAULT, UAmant indiscret, t. II. — Men.)
Casuel, le (Li., Fu., By., Mi.), adj. q. —
Fragile, qui peut £tre casse. « Cest solide, ca
n'est pas cdsuel. — Pat. norm. Susceptible,
de saute* delicate : Casouel.
Et. — Mauvaise prononc. et erreur de format.
Confusion avec Casuel, qui depend des cas ; droits
casuels, fortuits, le revenu casuel oppose^ au droit
fixe.
Cataeois (Mj.), s. m. — Catogan, queue de
cheveux, comme les hommes en portaient a
la fin du siecle dernier ; cadenette.
Cataehrese, s. f. (Segr.). — Terme d'injure.
« Oh ! la vieille cataehrese ! »
Et. — Figure de rhetorique prise dans le sens
d'injure, a cause de V aspect sauvage du nom.
Cata»lame,-ou-»laine, ou-alasse (Mj., By.),
s. m. — Pour Cataplasme. Syn. de Pdteau.
Et. — Form6 regulierement par la chute de Ts et
1' allonge men t de la voyelle prScedente. Cf. Cati-
chime.
Hist. — « Lore y faudrait appliquer et cata pla-
nter l'onguent. • (Fouilloux. — L. C.) De deux
mots grecs *. appliquer sur.
Cateau (Mj.), s. f. — Syn. de Catuche. V
Cathau.
Et. — Fille de ferme ou d'auberge, malpropre, et
souvent de mauvaise vie ; dimin. de Catherine, —
devrait s'ecrire Cathau. — Hist. :
« Notre cathau toute de caeur
Nous suit et porte avec bonheur
Ces fruits, du lait, un peu de fleurs. »
(Grande Biblioth. de Noels angev., p. 91.)
Cateeaime (Mj., Lg., Ti., Fu., By., Jum.),
s. m. — Catechisme. Syn. de Caterchisse. Cf.
Catapldme. || Lg. Les catkchimes, les cat6-
chistes, les enfants du cat^chisme. Syn. de
Catichisse, Caterchisse.
Cateehlsse (Mj.), s. m. — CatSchisme. Syn.
de Catichime, Caterchisse.
Cateprome (Lg.). — Interj. L'enfant s'en
sert au jeu pour signifier qu'il en tend jouer
le premier. Cf. Catesigue, Cadavant, Coder gne.
Et. — Prome, premier.
Caterchisse (Sp.), s. m. — Cat6chisme. V.
CaUchime. Syn. de Catechisse.
Catesegue ! (Lg.). Interj. — L'enfant s'en
sert au jeu pour signifier qu'il entend jouer le
second. Cf. Cateprome, Cadavant, Codergne.
Et. — Segue, second.
Catharreuse (Do.). — Fille catharreuse,
disposee a la de\bauche (Men.)
Et. — Je ne vois pas le rapport et il faudrait
catarrheuse.
Cathau. — V* CaUau
Catholiaoe (Mj., Fu.), adj. q. — Conve-
nable, honn§te, loyal. Syn. de Fiscal, Fidile>
Solvable. Ex. : « £a n'est pas catholique> ce
que vous faites-la. » En dehors de toute idee
religieuse.
Cattfaillons (en) (By.) Loc. adv. — En
catimini, sans faire de bruit. V. F. Lore.
Veiltee du Teillage r V. F. Lore, I, et chut-chut.
Catllller (Mj.), s. m. — Lieu, endroit,
parage, region. Ex. : Ein sale cdtUlier. \\
S'emploie mieux au plur. comme nom col-
lect f design ant la campagne en g6ne>al. Ex. :
Courre par les cdtilliers, battre la campagne.
|| Sal. Broussailles. Petits objets en desordre.
Catln (Mj., Lg.), s. f. — A peu pres inusite
dans le sens de : femme de mauvaise vie. V.
Cateau, Catuche, Peau, Pupute. (Fu., By.) ||
PoupSe d'enfant. Ex. : Que t'as eine belle
catin, ma petite fille ! || Linge qu'on entor-
tille autour d'un doigt malade. Syn. de Deyot.
Et. — Abrev. de Catherine, « un mot charmant
3ui est devenu souvent une injure — dans V argot
u peuple qui a bien le droit de s'en servir apres
Voltaire, Diderot et M"* de S6vign6 elle-m§me. —
N. Dans le pat. normand, Catin est une forme
hypocoristique de Catherine, sans nuance d6pre-
ciative.
Catine (Mj.), Prononcez Caquine. — V.
Observations a la lettre t, et Caquine.
N. — Nique, dans Jaub., a le m§me sens. .11 le
tire de Ctenes, — urn, dents de devant. Catine en
viendrait. (R. O.) — J'en doute. (A. V.
Catlner (By.), v. n. — S'amuser a la catin,
au sens de poupee ; faire des poup^es avec des
guenilles.
Catoehe (Mj.), s. f. — V. Catin ; prostituee.
Syn. de Cateau, Diane, Poufiasse, Pupute.
Cansant, e (Li., Br., Fu., Mj.), adj. q. —
Bavard. Ex. : Alle est ben causante, elle parle
volontiers k tout le monde.
Et. — Lat. Causari, faire un proces, d'ou :
disputer, reprocher, et simplement causer. — Se
trouve dans M™ db Sevione.
Cause (Mj.), s. m. et f. — Action de causer,
causerie, conversation. Ex. : Je ne sais pas ce
que illy avait, mais ils 6taient d'ein cause
tous deux ! || Eter d'ein grand cause, aimer a
causer. || s. f. Cause, occasion, origine.
(Lisiere du Maine, By.) On dit : J'en suis-t-y
cause, mou6? Prononcez : ca-ause. || (Fu., etc.)
A cause que, loc. conj. parce que. On Tem-
ploie aussi interrogativement dans le sens de
Pourquoi? Ex. : A cause que tu ne veux pas
illy venir? || A cause ? Loc. adv. interr. « Tu
ne veux pas illy venir ! A cause ? Ellipse pour :
a cause de quoi? — Et alors on repond qqf.
A cause de pasque, c.-a-d. : a cause de parce
que, sans s'expliquer plus clairement. La
r^ponse complete serait, p. ex. : parce que je
ne peux pas. || By. — On dit : A cadse de ka6?
— Ben, a cadse d6 pass' que. Ou : d^ qu6
(nord et ouest de PAnjou.)
. Hist. — II menteit dessus un autre <;haval, pour
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172
CAUSER — CEMETlfiRB
espargner Bucephal, a cause qu'il estoit desja un
peu vieil. » (Amyot, Vie <T AlexAe-Gr.)
Causer (caouser), v. n. — Parler. Ex. : I
cdouse ben, les paroles lui tomb en t du bee
com. les crottes du cul d'une bique. || (Mj.)
Emettre des paroles. Ex. : Mon queneau com-
mence a causer. « — « Le bonhomme est en
enfance, il cause tout par li (tout seul). » ||
Causer a, parler a. Ex. : Je vas illi causer ; —
a ra'a causi. || Causer de, parler de. Ex. : J'y
ai causi de ca ; je vas illi en causer deux mots.
N. A Mj., au Lg., Tim., Sp., Sa., on prononce :
edser. || A By., on prononce : J'ai affaire a y-i
cadser.
Cavaler (Lg.), v. a. et n. — Couvrir,
grimper sur le dos des autres animaux. Se dit
de certains boeufs (V. Chevalard), des vaches
en chaleur. Syn. de Chevaler, Chaucher. || Mj.,
By. — v. ref. Se cavaler, s'en aller, escamper.
Argot. Syn. de s'Esbigner.
Cave (Tim., Lg.), s. f. — Local ou travaille
un tisserand. || Fu. — Caves, ou trous,
endroits profonds de la riviere, au pied de
rochers a pic. Cf. Goure. Se dit dans toutes les
communes riveraines de FEvre.
N. — Autrefois, en effet, les tisserands travail-
laient to u jours dans des locaux a demi-souterrains ;
aujourd'hui, ils travaillent tous dans des ateliers de
rez-de-chaussee, de plain-pied avec le sol ,ou m£me
un peu sureleves. Cos ateliers sont sees et bien
eclairea et l'hygiene de la profession est aussi
bonne que celle de toute autre. Je veux noter seu-
lement qu'en ce pays, ou le vin est rare, le sens
propre du mot cave est celui que j'indique. — Lat.
Cava, creux. Cf. Concave.
Cavee (Mj.), s. f. — Le contenu d'une cave.
Ex. : II a eine belle cavie de vin.
Caverean (Mj., Fu., By.), s. m. — Caveau.
Et. et Hist. — Dimin. du fr. Cave. Cette forme
est reguliere, car l'epenthese de la syll. er avant la
termin. diminut. eau est frequente en francais.
— « Armoise de Lautrec recluse
Lft gist dans cy cavearot cluse. » L. C.
— « Pour donner jour au cavereau ou revestiere de
realise. » (xvr s. — Ino. Arch., II, I, p. 4, col. 2.) —
« On a mis son corps dans un petit cavereau devant
la porte du Chapitre. » 1684. — Id, S, h, 4, 2.)
Carter (Mj.), adj. q. — S'emploie dans :
Moulin cavier, genre de moulin a vent dont la
masse, conique et presque pleine, livre seule-
ment passage a l'arbre vertical. Les meules
et tout le mecanisme sont dans une chambre,
au ras du sol.
C?a-y-est-y? — Est-ce convenu? (Fu., By.)
Ce. Pr. d6m. — Syn. de Quiou, Quieu. || Au
Lg. on Pemploie toujours et tres logiquement
devant le relatif : que, dans la loc. Ne savoir
ce que faire, ce que dire.
Ce (Mj.), s. m. — Cep, souche de vigne. ||
Fu. Id. V. Cep.
Ceeilien (Ag.), s. m. — Membre de la
soci6t6 musicale : la Sainte-C6cile.
Hist. — M. de Romain, cedant aux instances
des Ciciliens, accepta la presidence d'honneur
en 1888. (Le Petit Courrier, 16 juilL, 1907, 2, 5.)
Cecal* (c'gue) (Mj.), s. f. — CiguS. Cegue
(xm e siecle) ; segue. || By. — J)e la z'gufi, ou
de l'ez'gue.
Celntnrer, v. a. (Mj., By.). — Entourer
d'une ceinture, ceindre, sangler.
CeJefcral (Mj., By.), adj. q. — Cerebral.
Ex. : Alle est morte d'eine fievre cilibrale. —
Cf. Retiire, Rabourer.
Celeement, adv. — Sans etre vu. Syn. de
CachimenU
Hist. — « Lors le senechal du contf de Hay*
nault. . . s'en vint droit a Mothays. . . et de nuit y
arriva si ctteiment qu'il ne fut appercu d'aucun qui
le congneut. » (J.'de Boubd., HisU aggr. % n, 52.)
De : celerr
Celer (Sp.), v. rel. — Se taire, tenir sa
langue, garder ses secrets. Ex. : II n'est pas
capable de se celer : faut ne illi dire que ce
qu'on veut pardre. » || v. n. Sp., Lg. — Etre
etanche, ne pas fuir. Ex. : Mon quart a boite
ne cele point.
Celle (By.), s. f. — Machine a roulettes,
espece de cage dans laquelle on place un
jeune enfant qui ne marcne pas encore seul,
et avec le secours de laquelle il peut s'exercer
a former ses premiers pas. De : cella, petit
logement. — Origine de plusieurs noms de
lieux. (Jaub.). — On devrait ecrire : selle. A
Mj. Chdrte.
Hist. — « Mais il chut, en cheant sur elle
De deux celles le cul a terre. »
Eust. Desch., Pots its. (L. C.)
C ell t- fin (a) (Mj., By.), dans 1' intention de.
Hist. — « II s'en vint a lui tout joyeulx,
A celle fin de le tromper,
En disant : Mon voisin, je veulx
Vous donner annuy t a souper. >
Villon, La Bepue de PelUtier.
Et non : a seule fin. || By. Les deux se disent
Cellererle, s. f. — Lieu m6nag£ pour con-
tenir le vin, les provisions.
Et — De cellier, cellarium. — Hist. ; t Le petit
corps de logis appele la CelUrerie, qui est separe da
grand corps de logis, convient a loger le cure et ses
vicaires. » (Lettre de M. F.-L. Fbrrb, curt de
Saint-Serge, au prefet de Maine-et- Loire. — An}.
HisU, 5« an., n° 6, mai 1905, p. 617.)
Cellese-1* (Mj.), pr. dem. f. plur. — Celles-
la. Syn. de Quelli-ld. — A vieilli.
Celui (Mj.). — On dit souvent : Tout cdui
qui, pour : tous ceux qui, quiconque.
Ce metier e (Mj.), s. m. — Cimetiere. Syn.
de QoumitUre. On pron. cemekiere. || By.
Com'tiere, ^om'quiere.
Et. Hist. — Lat. csemeterium, lieu de repos, oi
Ton dort. — « Et fayre fermer le cemetiere, pour
empescher que les hestes ni antre. > (1601.) In*.
Arch., E, in, p. 245, col. 1. — « Benediction d'un
nouveau semptiere. * (1745.) — Id., S, s, E, 192, 1.
Boutique d'un libraire : « Le Semetierre des vivants
et des morts. » (Saumaizb, QicL des PricUwet,
p. 43.
« Veau mal cuict et poules creuds
Font cemetierres bossus. »
(Cotgb. — Dictionru — Moby.)
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CENDRAILLOUX — CERNfilER
173
CendrftilUnx, se (Lg.), adj. qual. — Se dit
d'un terrain trop teger, forme de debris de
granit, pauvre en argile, et qui a la consis-
tance de la cendre. Syn. de PouvrdiUoux. Cf.
Peule.
Cendronx (Lg.), &dj. q. — Cendreux. Cf.
MorvouXy etc.
Cenelll (Mj.), adj. q. — Dont les grains sont
restes petits et durs, en parlant du raisin qui
a souffert de la secheresse.
Et. — Du fr. Cenelle, fruit de l'aubepine, le
mdme que Senelle. Trois explicat : 1° contract, de
Coccinella (cf. Cochenille), forme denvee du lat.
coccura, kermes, fruit ainsi nomine* a cause de sa
couleur rouge (Lrrr.) ; 2° p.-§. d'une forme altered
du lat. popul. * cinella, pour * acinella, dimin. de
acinum, baie ; 3° orig. tudesque ; sleha, prunelle.
Hist — Et cherchoyent par ces buissons
Boutons et meures, et prunelles,
Framboizes, frezes et cenelles.
Rom. de la Rose.
Cener, v. a. — Briser, d£chirer ; ch&trer.
II faut 6crire Sener.
Hist. — « U faut que tout de moi tenez
Qu'ils ne sont chastres ne senez. »
CI. Mabot, 2« dial. cCErasme.
C£ne>«lre (Mj.), s. m. — Cineraire, plante
d'ornement.
Cense (Mj., Fu., By.), adv. — Censiment,
presque, quasi. Ex. : II est cense aussi grand
que son frere.
Censiment (Mj., By.), adv. — Presque,
quasi, k peu pres. Ex. : C'est censiment la
meme chouse. — « S' adjoint auxcomparaisons
pour les appuyer, quand elles sont e*nonc6es,
ou pour les indiquer, quand elles sont sous-
entendues : « Cet homme est venu censiment
comme s'il voulait travailler » — ou bien: « II
est venu travailler censiment ». c.-&-d. en
apparence. (Jaub.)
Centime (Mj., By.), s. f. — Ex. : Je ne veux
pas mettre eine centime de pus. — Je ne vous
en mens pas d'eine centime. Syn. de Miette.
|| Fu. — Eine centime pourrie, qui n'a aucune
valeur. £a ne vaut pas eine centime pourrie.
|| By. — Eine centime, c'est pas grand'chouse,
mais c'est tout de m&me de la boune argent.
Et — Centesimus, centieme. La terminaison a
conduit a le faire feminin.
Centime *. — Le mdme que Centime.
Centlne *, s. f. — Esp^ce de petit bateau
ou nacelle sur la Loire. — Peut-Gtre Sentine.
Cf. Sentineau.
Hist — « Ilx pescherent environ cinquante
enguilles, au'ilz mirent dedans une centine, qui
estoit estacnee audit chalan et icelle emmenerent
iusques aux fuennes ( ?) pres de la porte de la fou-
lerie dudit Bloys. (1409.) Var. Sentaine, Sentine,
Sentene (d. c.)
Ccp (cepe) (Mj., Sal.), s. m. — Tas de raisin
soumis k faction du pressoir. V. Ci. || Fu. Id.
V. Boite. La matiere dont est formee le cipe
est le rdpier. Se dit aussi des debris de pommes
qui ont fait le cidre. On indique dans ce cas :
iu ropier de poumes.
N. — On mystifte souvent les gens simples et cr6-
dules en les envoy ant chercher en hate la vrille a
percer le cep, ou la corde a tourner, a virer le vent
Ce sont la des attrape-nigauds classiques a la cam-
pagne.
Cepee, s. f. — Haie, palissade, cldture,
cloison.
Ceqnere ! (Mj.), interj. C'est que.. ! Ex. :
Ciquire je ne sais pas ! Cf. Pacequire, Pis-
quire. || Fu. — C6queu, c'est que, dame !
« Ah ! dame ! ciqueu va f after s'en r'veni(r),
oul-e temps ! »
Cequeyer, v. a. — Secouer (Secouiller).
V. SiqueiUer. Lg.
N. — J'ai entendu ce vocable a Tile de la Reu-
nion :
« Sacouicz pas si fort, Madeleine,
La case a l'e pas nous. . . etc. »
(La case n'est pas a nous.) Chanson criole.
Cere her, v. a. — Chercher.
Hist — « Nature a dispose* toutes choses, et
leur a donn£ le premier mouvement, a la fin
qu'elles doivent cercher. » (Sagesse de Charbon,
n, 251.)
Et. — Du lat. circare, faire le tour de. Au sens
litteral de son radical, il se rencontre en ancien dia-
lecte normand :
— (Les mere) cerckent le monde et ceignent
(Ben. — Chron. des Dues de Norm. — Moisy.)
Ceriment (Craon), adv. — Vite, en se
d^pechant. V. Sirimenu
Ctrlmonle (Mj., By.), s. f. — Ce>£monie.
Et. — Le lat a les deux formes : csremonia et
csrimonia. — On trouve Ce>imonie au xnr* s.
(Dabm.) — Hist ': « Au moyen de quoy allans
devers Alexandre, apres qu'il eut achev6 ses
cerimonies . . . » (Amyot, Vie £ Alex.-le-Gr.) —
« Par coscinomantie, jadis tant religieusement
observee entre les cerimonies des Romains. »
(Rab., P., m, 25, 271.) — « Pour donnez a entendre
a MM. de Sain te- Croix dud. Montsoreau les siri-
monyes et manyeres de ferre le service divin. »
(Inv. Arch., G, n, p. 205. col. 1.)
« Si je monte au palais je n'i trouve qu'orgueil,
Que vice deguis6, qu'une drimonie,
Qu'un bruit de tabourins. . .
J. du Bella y, Les Regrets, p. 224.
Cerises, s. f — « Une personne ayant la
figure marquee de variole, on dit ironique-
ment qu'elle a couche* sur des noyaux de
cerises (Segr. — Men.)
Cerfees-alleures, c.-a-d. pr^coces.V. Ailleur.
A bref.
Cerne (Lg.), s. m. — Cercle. || Cerne d'eau.
halo lumineux. Syn. de Roue de chdrte, (Eil de
bceuf. — Du fr. Cerner. V. Cerneau.
Cernean (Lg.), s. m. — Halo. Syn.' de Roue-
de-Ch&rte, (Eil de bceuf. V. Cerne.
Cerneler (Va.), v. a. — Cerner, en tourer,
enclore. || By. Cern&er, -eyer, -oyer. — Cher-
cher a, prendre des soins pour. Comme :
tournoyer. V. Riooyer.
Et — D6r. de Cerner. Pour le suff. Cf. Rondiier,
GauUier, Edariier, etc. — Par le lat, d*un mot
grec qui signifle compas. — Hist : « En ce tens fist
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M4
CBJftNE-ONGLE — CHABOSSEAU
li rois Chilperic establir a Paris et a Soissons une
maniere de geus, qui sont a p pel 6s Ciraues. . . si
vaut autant comme Cernes, qui est fait a la roonde,
dedens lequel li chival courent sans issir hors des
bonnes qui y sont mises. » (D. C.) — « Et voyant
3ue tous estoyent dedans le cerne de chordes, sou-
ain crya : Vyre, Vyre. » (Rab., P., n, 25.)
Cerne- ongle (Lg.), s. m. — Sorte de panaris
superficiel a la base d'un ongle. Syn. de
Tourne-ongle, Tourneux, Virouneau.
Cerner (Lg.), v. n. — Tournar. Ex. : J'ons
cerni a la viree de TElinierl, des Quatre-
Cherains. Cest le mot fr. dans un sens special.
Cernia (Lg.), s. m. — V. Cerneau.
Cernonille (Tim.,) s. f. — Sorte de gra-
min6e a tiges greles et rampantes. Syn. et D.
du Mj., Qarnure, Qarnue, Cernoux, Cernure,
Tenue, Eternue. Cest Tagrostis blanche.
Cernoose (Lg.). — Le m§me q. CernouMe.
Ceruglen, s. m. — Chirurgien. Sururgien,
a Segr6 (Men.)
N. — Anc. formes : Sururgien, Surgien. — Cf.
angl. Surgeon.
Ces (Mj., Pm.), interj. dont se servent les
bouviers pour faire reculer leurs boeufs. Ex. :
Hola ! c&s, mes boeufs ! Syn. de Ceusse (Du
lat. Cessare?) N. Oche-hold / sert plutdt a les
arr§ter.
Cese-la (Mj., Fu.), pr. dem. — Ceuxla.
Syn. de Ceuse-ld, Quellhld, Cellesi-ld.
Cesse (By.), s. f. — Ecope, pelle a jeter
Feau. — CTest plutdt Saisse, fr. Sasse.
Cessoire, s. f. (Segr.). — Du v. cesser, se
taire. Je vais te mcttre sur la cessoire. » (Men.)
— J'enregistre.
Cete (Mj., Lg., Fu., By.), adj. d6m. m. et f.
— Ne s'emploie qu'au sing. Ex. : D'eiou
veint-il ceti sot-la? — . Ceti vache-la est-elle
vendue?
Cetelle-ia (Mj., Fu., By.), pr. d6m. Fern,
de Ceti-ld,, celle-la.
Cetl-la (Mj., Fu., By.), pr. dem. — Celui-la.
Et. — Cest le vx fr. Cestuy-la. Nous pourrions
citer de nombreux exemples. Restons dans notre
Anjou :
— « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un bon
voyage.
Ou, comme cestuy-ld qui conquit la toison. . .
J. DU Bkllay, Sonnet d f Anjou.
— « Cestuy-ld l'a dit. » (Id., Dkj. et Illustr., L.II,
ch. n, p. 34.) — « Ce que j'ay diet, cestuy-cy l'a diet
encor' et cestuy-ld,. » (Id., LOlive, p. 73.)
— < Je ne croy point cestuy-ld, sans lumiere
Qui de Tare use a son franc arbitraige. »
G.-C. BucHEB, 27, p. 95.
Cette-la (Mj., Fu.), pr. dem. f. — Celle-la.
V. Ceti-ld. Syn. de Quelle-ld.
Hist. — « Or est bien une peine perdue
De faire tant pour ceste-ld
Que jamais a moi ne parla. »
O.-C Bucheb, 150, chap, cxvl
Ceo ! (Fu.). — Interj. pour faire reculer les
bceufe. — Est toujours accompagnee d'un
y.), pr. d£m.
5aint-Paul on le fait sou-
coup de gaule sur le front de ranimal. — Ceu %
ceu / ceu done ! V. Ces, Ceusse.
Cense, Mj., Q., Zig. 136,_Fu., By.), ]
m. pi. — Ceux. A i
vent prec^der de Particle : « Cest ben sou vent
les ceuse cjui se crayent les pus malins, qui se
font le mieux baiser. || Ceuse-la, Ceux-la. On
dit aussi : Cese-la, et au tem. on n'emploie que
cette derniere forme. Syn. de Clse-la, Quelle-
Id. || Souvent on prononce Ceusse.
Ceusse (Lg.). Interj. dont les bouviers —
se servent pour faire reculer les boeufs. Syn.
de Ces, Ceu.
Ceusser (Lg.), v. n. ArrSter ou reculer,
stopper, en parlant des bceufs. Du lat. Ces-
sare. Doubl. du fr. Cesser. — Cf. Cis ! Ceusse.
Ceusses, pr. d6m. m. pi. — Ceux. « Ceusses
qui vous ont dit ca ont menti. » On appuie
sur les deux ss. V. Ceuse.
Ceveree (Mj., Fu.), s. f. — Ce qu'on peut
porter sur une civiere. V. Ceviire. \\ Cevcrec
de chaux ; ancienne mesure pour la livraison
de la chaux, sur laquelle je n ai pas de notion
exacte, ma is qui devait etre analogue au
cotret. — On dit aussi : C6vie>ee. || Fu. Syn.
de Brouettie.
Cevlere (Mj.), s. f. — Civiere. || Brouette
plate. La brouette est en effet une civiere
dont la roue remplace un des porteurs. j| By.
Tf. — Grande bolte carr^e suspendue par des
chalnes au-dessous des charrettes de mar-
chands de pores, moutons et veaux.
N. — Pour distinguer, la civiere ordinaire est
toujours appelde Ceviere d bras. Or, il en etait de
meme au xvi 9 siecle, comme le prouve la citation
de Rabelais : « Quaresmeprenant. . . avoit les
espaules comme une civiere a bras. » (P., iv, 31,
410.) Que penser alors de la brouette de Pascal!
Est-ce une legende ?
Ceyer (My.), v. a. — Scier. Mieux: Sever.
|| By. — Ecrit Sceyer. Sceyer le bte ; sciyer de
long. D'ou Sceyeux de long.
Et. Hist. — « Du lat. secare, derenu seiier, soier,
sier (arbitrairt : scier). Furbtibre remarque que
qas-uns disent : soyer ou seier, au sens de : couper
le me*. — Sexier, seier. (Jaxjb.)
Chabanals (Mj., etc.), s. m. — Tapage,
vacarme, potin. — Syn. de Bousin, Boucan,
Bachanal, Chahut, Rahut, Chutrin, Rabat,
Menire.
Chabtron (Sp.), s. m. — Sorte de guStre en
cuir qui tient lieu de bas. Les chabirons ont
une demi-semelle s'6tendant seulement sous
le talon ; ils recouvrent tout le pied et
s'agrafTent sur le cdt6 de la jambe. Syn. de
Sabiron, Sabaron, Clopette. || Sal. Ou en boi*
linge.
Chabosseau (Mj., Fu.), s. m. — Chevenne,
sorte de poisson a grosse t£te. Syn. de Cha-
veneau. \\ Tim. Nom de famille. || By. — Vul-
gairement : ein ch'fau ; la chevenne ; en qqs,
lieux le chaveneau. On desigue sous le nom
de chaboisseau, grosse t§te, un tout petit
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CHABOSSfiE — CHAGOUET
475
poisson, vivant avec les petites lottes, et
remarquable par sa grosse tSte.
Et — Chabot, pour Ghevot, dimin. de chef,
tSte.
Chafcossee (Lg., Mj.), s. f. — Syn. de
Bureau, Tete de fer, Tetes de trifle. C'est la
centaurle jac£e.
Chafcosson (Mj.), s. m. — Moitie* ou partie
d'une airke. Ex. : De resstee, je battrons cete*
chabosson-Xk.
Chabot, s. m. — Toupie, pour Echabot.
Et — « On appelle chabot, en Anjou, et a Paris
sabot, une toupie, a cause de sa grosse t£te.
(Manage.) — Le jeu consiste a faire sortir, avec
son chabot, ceux de ses adversaires du cercle ou ils
sont places.
Cbabraque (Vr.), s. f. — Brouette.
Chabraquee (Vr.), s. f. — Contenu de la
Chabraque.
Chabot' (Sp., Li., Sal., Br., Th.," Bl.), s. m.
— Crochet de fer qui retient le seau au bout
de la corde k puits. Syn. de Fargeot, Clenche.
Chaeasse (Sar.), s. f. — Jacasse ; la pie.
Et — Subst verb, de Jacasser, qui semble
derive du nom propre Jacques, dont le dimin.
Jacquette est donn£ plaisamment a la pie. On pour-
rait citer de nombreux noms d'hommes donnes aux
animaux : M argot, Martin, Robin.
Chieeller (Lg.), v. n. — Se faufiler, se
glisser furtivement, errer en se each ant. Ex. :
In chien qui tombe enrage* ne mord pas ses
maltres ; if quitte la ferrae et s'en va en chd-
cellant par les creux chemins. — Vieilli.
Chaeoter (Bg., Sal.), v. a. Gratter. — Se
chaeoter une dent avec son cure-dent ou un
autre engin. || Mj. — Fouiller, piquer a plu-
sieurs reprises avec une pointe. Ddchiqueter.
Syn. de Chacrogner. || Z. 153, Sar., By., Fu.,
Mj., Ti., Z. 151, Sal. — Au fig. Ennuyer,
taquiner. ,
Chacotln (Mj.). s. m. — Menus debris d'un
corps pulverise, d6chiquete\ V. Chaeoter. Ex. :
Le tonnerre a tomb£ sus ein abre, ca l'a mis
en chacotin, r£duit en miettes.
Et — M6me rac. que Chiquet, et le fr. Dechi-
queter. L'Espagnol a : chico - petit.
Chaeonra, s. m. Vesce. — V. Pied de grolle.
M*n.
Chacourrole, ou rrale. — Pied-court, patte
de pigeon, nerf de bceuf, nom vulg. de la
potentille argentee, a cause de ses tiges nom-
breuses, filiformes, longues, etc. (MAn.) Syn.
de Argentier.
Chacrogner (Lg.), v. a. — Irriter en
piquant, en grattant, une plaie. Syn. de
Chaeoter ; Chactdiller, Echarigner. || Fig. —
Agacer, taquiner, un animal. Syn. de Aquiner,
Harguegner, Ahargner.
Ch - j. (By.) On dit : ajeter/pour : acheter, et
niger, pour : nicher.
Chactallle (Br., Zig., 183), s. f. — Noise,
querelle, chicane. Ex. : Chercher chactaiUe.
V. ChaquetaiUer, Chaeoter. Syn. de Picas-
series, CastUle.
Chacon. — En Anjou on dit volontiers Un
chacun, et m§me Tout un chacun. Cette locut,
etait tres usitee autrefois (MouAbb, Male-
BRANCHE, CALVIN).
Hist — « Pensant qu'il falloit a ung chaseun
faire droict » (Rab., P.)
Chafaud (Mj., Fu.), s. m. — Echafaud. V.
Chauffau (By.)
Et — « Du lat popul. * Catafalicum, compose
hybride, fait avec le grec kata et le lat. fala, tour de
bois elevee dans un cirque pour certains specta-
teurs, devenu * catafalcum, * cadafale, chaafalt,
chafaud. Cf. Catafalque et Echafaud. —
xir 5 s. Forteresses et caafaus. » (Darm.) — a Chau
farium, Chauffaut. — Lesquelz charpen tiers
n'avoient chauffaut que d'un bout, parce qu'ilz
n'avoient de quoy cnauffauder; et leur convint
deschauffauder ledit bout chauffaud6. » —
« Tour de bois servant dans les sieges : — Ceux du
chastel decliquerent quatre martinets qu'ils
avoient faits nouvellement, pour remedier contre
lesdits chau ff aux. Ces quatre martinets gettoient si
grosses pierres et si souvent sur ces chauffaux qu'ils
furent bientost froisses. (Fboissabd.)
Chafander (Mj., Fu.), v. a. — Echafauder.
V. Chafaud.
Chaffourer (Mj., Lg., Lue\ Fu.), v. a. —
Donner la chasse a, mettre en fuite. ||
Fouiller, chercher partout, fourrager, boule-
verser. || v. r6f. Se couvrir, se g&ter, en par-
lant du ciel. Syn. de Chagrigner. Ex..: Vela
le temps qui se chaffoure, j'allons avoir du
bouillon (Sal. id.) || Syn. de Fouineter, Fur-
gdiUer, Fourgdiller au sens de Fouiller. || By.
Plus souvent Echaffourrer, donner la cbasse.
Chaffourrer, fouiller. || Chercher jusque dans
les recoins.a Sal.
Et — A rapprocher du fr. Echauffour^e. —
Hist. : « D'abundant en ont chaffourri leur robi-
lardique loy G alius... et quelques autres... »
(Rab., G., i, 3.) — « Toujours se vaultroit par les
fanges, se mascaroit le nez, se chaffourroit le
visage. » (Id., ibid, I, 11.)
Chftgne (Lg.), s. m. — Chene. Mot vieilli.
V. Chigne.
Chagneau (Sp.), s. m. — Nuque, partie
infe>ieure de Tocciput, region* poste>o-sup6-
rieure du cou. On dit inse\>arar>lement : Le
chdgneau du cou. Syn. de Chdgnon, Chignon.
Cf. Chagouet.
Et — A rapprocher du fr. Chignon. — Lat.
popul. * Catenionem, de>. de catena, chalne. Cf.
Chatnon. Vieilli. La jonction du cou avec le der-
riere de la tSte. — xps. « El col un caeignon. »
(Roland.) — xm 8 s. Cui Renoars brisa le chaaignon.
— Le sens de : chevelure relev^e, par ext.
Chignon (Lg.), s. m. — Nuque. Syn. et d.
de Chdgneau, Chignon.
Chagotar (Sp.), v. a. — V. Chaeoter.
Chagouet (Sp., Lg.), s. m. — Partie ant£-
rieure et supgrieure du cou ; pomme d'Adam,
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176
larynx. Cf. Chdgneau, Chdgnon. Cf. Cacouet,
Jattb.
Chagralgnant (Bl., Fu.). — Triste. || By.
Attristant. || Mj. Chagrignan-
Et. douteuse. — Le mot chagrin ne se montre
qu'au xv« s., dans 01. Bassblin (xl).
« II faut laisser le chalgrin importun
A tout le moins a la table buvant. -
CHAGRAIGNANT — CHAINTRB
v. a.
Attrister ;
Chagralgner (By.),
ennuyer.
Chagrlgner (Mj.), v. a. — Chagriner. || y.
r6f. Se Chagrigner, secouvrir,segater,devenir
pluvieux, en parlant du temps. Syn. de Se
chaffourrer. || V. ChagraignanL
Et. — Corr. du mot fr. Cf. Chanoigne, Echigner.
Chahall, s. m. — Au Lg., corame a Sp., , ce
mot, inconnu a Mj. signifie : grabuge, diffi-
culte, chicane. || Mais de plus, au Lg., u a le
sens de : grande quantity foison, surtout de
choses cassSes ou abattues, telles que :
branches d'6monde, feuilles de betteraves, etc.
Et — En ce dernier sens, on dit aussi, au Lg. :
Hachail, qui paralt 6tre etymologiquement le vrai
mot. II semble done que Chahail soit une corrupt,
de Hachail, par metathese des syllabes. Cf. Gobur,
PUpou, etc. — Et Chavoil, k son tour, pourrait
bien etre un doublet de Chahail.
Chahon (Li., Br., Lg.), s. m. — Chat-huant.
II Lg., Sep. Bloc de bois perce de quatre trous
ou s'engagent les bouts des enlarmes ou
remelles du carrelet, et d'un cinquieme, ou
passe une ficelle qui le rattache a la perche. ||
Hibou. Syn. de Chohon, employe en ce sens
au Lg.
Et. — Doublet de chohon (au 2* sens), parce
que la forme de ce bloc rappelle la tournure d'un
hibou. — « B. L. Cavannum ; se rattache au germ.
Kawa, qui a donne l'a. fr. choe et qui se retrouve
dans les der. Chouart et Chouette. Chat-huant est
une alteration arbitraire de chouan, & cause du en
de cet oiseau (huer) et de aa. ressemblance entre sa
t6te et celle d'un chat.
Chaheuets (Mj.), s. m. pi. — Fanes, tiges
seches des pois, haricots, pommes de terre.
Syn. de Cholailles. Syn. et d. de Chavodlts.
Chahat (partout), s. m. — Potin, vacarme.
(Argot). Syn. de Bousin, Boucan, Bacchanal,
Rahut, Potin, Rabdt, Chutrin, Mtnere, Cham-
bard, Chabanais.
Chahotage (Lg.), s. m. — V. Chahuterie.
Chahater (Mj.), v. n. — Faire du tapage, du
vacarme. || v. a. Bousculer, houspiller : Ne me
chahute done pas. || Mettre en d&ordre.
Chahuterie (Lg.), s. !. — Tapage, bou*™.
lade, jeu de mains. Syn. de Chahuta^^.
ChaUle l (Sa.), s. !. — Glume, enveloppe du
grain des cereales. Syn. de BaUe, Piqulriers.
Et. — Doubl. de Echale, de Echaler. Pour
Vapherese de l'e initial, cf. Caleaux. — A donne
l'angl. Shell, ecale, ecaille, coquille
ChaUle *, v. n. (Lz., Segr.). — Qui a de
rimportance. Ex. : Ca ne chaiXU pas, une
chose n'est pas plus pressee qu'une autre.
Et. — Chaloir, du lat Calere, avoir de la cha-
leur, avoir de Tint6r§t pour qqn.
« J'en suis d'avis, non pourtant qu'il m'en ehaUU. •
La Font., Conies. La Gageure.
C'est le subj. employe pour Tindic. — N. J'ai
entendu a Saint-Malo un chiffonnier crier :« Qui a
d'guire chaut a vendre ! » c.-a-d. des choses dont il
ne lui chaut gudre.
Chailleax, s. m. — Quartzite dans les
ardoises. (M4n.)
Et — Chail, pierre, caillou, du lat. calculum,
calceum, caelum, chail ; forme fern, chaille ; rognon
siliceux qu'on rencontre dans certaines couches de
terrain jurassique. (Dabm.)
Challlou (Sa., By.), s. m. — Caillou. Syn.
de Caillon. || Plus sp^cialement : silex. —
Forme normanno-picarde. V. Chailleux. Nom
de famille tres commun. || By. — D'ou :
Chaillouere ; la Chalouere, faubourg d' Angers.
Et. — Der. de Chaille, forme fem. de Chail, du
lat Calculum, devenu Calcium, caelum, chail. —
Le produit Chaillou est la forme originairement
franc., a laqueUe la langue a pr£fer6 la forme norm.
Caillou. (G. dsG. — Y.) On trouve dans un de nos
plus anciens poetes ce joli distique :
« Aigue perce dur chaillou
Por qu'ades y fiere. »
qui rappelle cet autre :
c L'eau qui tombe goute a goute
Perce le plus dur rocher. »
et enfln Ovide, qu'ils traduisent :
« Outta cavat lapidem, non vi, sed s»pe cadendo. •
Les poires de Chaillou sont notre Caillot —
RosaL « Poires de Chaillou et nois fresches. »
(L. C.) — N. On nous a communique ce couplet
d'une vieille chanson :
— Beau cantonnier, beau cantonnier,
Tu fais la un f . . .ichu metier,
Dit un' dam' qui vint a passer :
Tu roules — des tas de chaiUoux — (ter)
Pour mettre sus 1' passage des roues.
— Si nous roulions (c) a ross' comm' vous,
Nous n'roulerions pas des chaiUoux,
Conclusion : Le peuple n'a pas toujours tort de
prononcer certains mots comme le faisaient nos
ateux. Apprentif vaut bien : apprenti ; et le peil,
pour : le poil, se trouve dans la Chanson de Roland.
Chain, s. m. — Espece de bol ferrugineux.
A Aubigne\ Tign^, dimin. de Chainasse, terre
argileuse (MAn.), m^l^e de sable quartzeux
(Litt.)
Chalaee, s. f. — Mesure de terrain equi-
valant a la perche, ou centieme partie de
Tarpent (M4n.)
Chatnement (Mj., Sp., Fu., By.), s. m. —
Armature de tiges de fer destinies a relier et
a consolider les murs d'un batiment
Chalner (Mj., Spb., Fu., By.), v. a. — Faire
un chatnement.
Chainte (Fu.), s. f. — Pour Chaintre. Aller
a la chainte, mener paltre une vache tenue en
main au bout d'une corde, le long des haies,
afln qu'elle n'aille pas « en d'mage » (en
dommage)
Chaintre, Cheintre (Mj., By., Sal.), s. f. —
Espace compris entre la haie et la t6te du
sillon ; 2 metres. || Passage le long d'un bois
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CHAINTRE - CHAIZE
177
(Lue\ Li., Br., etc.) (Ti., Zig. 203),, s. f. Fig.
Mauvais cas, difficult^. Ex. : Mais, mon
pouvre ami, dans quelle chaintre t'es-tu
fourr6?
Et — C'est une autre prononciation de ceintre,
pour cintre. B. L. Cintrum, xm» s. — De cingere?
ceindre ; cincturare? Obscur. — Hist. :
« J'avais encore en 1'aloiere (gibeciere)
Que je porte a ma chainture. »
Po&ies de Feoissabd.
— « item, ma chaintre de pre\ laquelle j'ai en
la dite rividre, laquelle contient en soy demi journal
ou environ. » (1405. D. C.)
Chaintre (Z. 150, By.). — Etre mal chain-
tre ; Stre mal a son aise.
Chalntrer (Sal.), v. a. — Les vaches, les
mener paltre les chaintres. V. Cheintrer.
Chair * l (Mj., Fu., By.), v. n. — Choir,
tomber. Syn. de Ckeier.
Et — L'a. fr. avait Cheoir, en deux syllabes ;
lat. cadere, e long, 2 s conj., au lieu de la vraie conj.
lat cadere, e bref, qui eut produit Chedre. — C'est
la prononc. du xvr> s. — N. Ce mot est a peu pres
tombe* en desuetude ; il n'y a plus que les tres
vieilles gens qui disent aux enfants : Prends garde
de chair, Le part. pas. est Chait, e.
Chair % (Lmy., Cho.), s. f. — S'emploie dans
la loc. Pierre de chair, sorte de pierre a batir
qui a des surfaces de clivage. Par opposition
a Pierre de pineau.
Chaire niterie (By.), s. f. pour Charcuterie.
Et — D'abord Charcuitier, de>. de Char, anc.
forme de Chair, et cuite. — Cf. Chartuterie.
Cb aire a tier, s. m. pour Charcutier. — On
dit aussi Chartutier.
Et — L'orthogr. et la prononc. ont longtemps
vane" entre Charcutier et Chaircutier. — Hist. :
« II te faut des chaircutiers et des rotisseurs. »
J.- J. Rousseau. Emile II. (Litt.)
« En caresme est de saison
La mar6e et le sermon ;
Se faire en ce temps chaircuitier,
On n'y proflte d'un denier. »
(Lincy. Prov. fr., p. 96, v° Cardme.)
Chaire, s. f. — Chaise (Z. 142, Lue\ By., Li.,
Br., Mj.)
ilt Hist — « Du temps de Vaugelas, l'identit6
de Chaire et de Chaise etait encore si presente qu'il
indique les cas ou il faut se servir de Tun ou de
1' autre. Lat Cathedra ; a. f. Chaere, en trois syl-
labes. » — « Et qu'il soit fait une chaiire de boys
honneste pres et entre le tronc qui y est et l'autel,
pour asseoir les chapelains ct autres. » (1492.) —
Inv. Arch., G, 50, 1. — « Apportez-moi a ce bout de
table une chaire. » (Rab., P., m, 35, 293.) —
« Cadiero (dans Mireille, d'ou le fr. Chaiere,
xiv* s.) » — « S'accoterent au coin de leurs chaires. »
(Balz., 470.) — « La plus belle chaire ou s'asseoir
n'est jamais qu'un morceau de bois mort »
(Hist, du vx tps, p. 428.)
Chairean (Segr6), s. m. — Tabouret en bois
pour supporter les pieds et asseoir les enfants
a la campagne (M£x.) Syn. de BanceUe.
Chairte, s. f. — Charr6e. Mieux CherrU.
Cendre qui reste sur le cuvier apres le lessi-
vage du linge. De cinerata? cenarta? (Litt.)
|| Ec. — Chairke, Cherrke, Charrie. — Cendres
3ui restent sur Yencherrier (ou encherroue")
ans la panne (pan-ne) apres avoir servi a la
lessive.
N. — On assit la bu6e. On chaufTe la lessive ou
la bu6e. On voille (voi-lle, vou-ille) par-dessus les
cendres. Le jus qui sort par le canon (T ajutage est
wi'dinairement un canon de fusil) est du lessif
vpfononce souvent lesst). V. Zigzag 167 sqq. Lai
Chairler (Mj., By.), s. m. ' — Fabricant de
chaires.
Chairaie (By.), s. m. — Pour Charpie.
Et Hist. — Ancien v. Charpir (charpir la laine,
R. de la Rose), mettre en loques, elauftler, par
changement de conjug. de Carpere, couper, tonare.
— « La femme Pempereur par nom Josaphat
.nanda Narses ceste injure que ele le feroit filer o
(avec) ses esclaves et charpiner la laine. » (L. C.)
Chaise (Mi.), s. f. — Chaire a prScher. || Lg.
Jeu de marelle, celui aue Ton appelle ailleurs :
tire-poil, mais non celui qui est appel6 pied-
pourri ou chaudron. \\ Fu. — Place du milieu
au jeu de tire-poil.
N. — Tous les patoisants appellent chaire un
siege, et qqs disent : la chaise a precher. On verra
par Thistor. que cette confusion des deux doublets
remonte loin. — Hist : « Le quatrieme jour
d'avril 1688, fulminant un monitoire a la requests
de madame la mar^chale de Grammont. . . , sortant
de la chaize avant d'avoir pris la chasuble, la
foudre du ciel tomba dans Peglise. . . ladite chaize
parut en feu. » (/. a., S, E, m, 165, 2, b.) — « Sous
une tombe qui est pres la chesse a faire le prosne. »
(1629. Id., ibid., 243, 1, m.)
Chalsler (Sp.), s. m. — V. Chairier.
Chalt, t (Mj., By.), part. pas. — Chu,
tombe\ V. Chair 1 .
Hist. — « D'un vieil molin choist, vaque et rui-
neux, appel6 vulgaument le Moulin Dolent, en la
paroisse de Bousse. » (1460. — Inv. Arch., p. 259,
c. 1.)
— « Mais quand la vigne est vendangeable et
(meure,
< Et qu'on n'en cueille en la saison le fruict,
« Le raisin chiet ou tourne en pourri tu re. »
O.-C. Buchee, 199, p. 201.
— « Quand l'amant et la dame
« Veullent changer l'ung a 1' autre leur arme
< Et le mary chet entre eulx en sursault »
Id., 210, p. 210.
- « La beaute chet comme la flonture. »
Id., 266, p. 215.
N. — Dans ces dernieres citations, Chet est
i'indic. pres., 3° p. sing.
Chalte (Mj., Fu.), s. f. — Tombed, chute.
Ce mot, qui a vieilli, ne s'emploie plus que
dans certaines expressions. || A la chaite du
jour, — a la tomb6e de la nuit. || A la chaite
de l'anche, — au sortir du pressoir. Ex. : Je
illi ai vendu eine barrique de vin prise a la
chaite de Vanche. \\ Ec. — Chaite. — Moment
ou Teau, ayant baisse" de manidre a laisser les
prairies a d^couvert, s^coule dans la riviere
par les fosses. — II faut profiter de la chaite
pour prendre du poisson.
Chaiie — V. Chaire, a prdcher.
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in
CHALAND — CHAMARAN
Chaland (Mj.), s. m. — Dans les trains de
bateaux d'autrefois, qui se composaient de
5, 6 et m§me 7 bateaux, le l er s'appelait le
chaland, le 2 e le tirot, et le 3 e le soube, ou sour
tirot, Les autres n'avaient pas de noms sp6-
ciaux. || Ec. S'emploie aujourd'hui pour un
bateau trains par un remorqueur.
Et. — Incertaine. — Hist. : « Du trepas [(droit
de passage) de Loire : Pour chalant portant mai-
son, 4 sol., pour sentaine (sen tine) portant mar-
chandises ou autres choses, 2 sol., pour chalan
portant le double ou plus, 6 sol. » (Regestum Ludo-
vici ducts Andegav., p. 40. — D. C.) — Hist. : 1670,
26 decembre, sepulture du < passager du port » de
Sorges, « et fut mene en un chalon jusques aupres
du ciraetiere a cause des grandes eaux, qui estoient
partout et en l'Sglise ». Inv. Arch., E, S, t II,
p. 294, 2.
Chalaadoux (Mj.), s. m. — Marinier d'eau
douce. Les mariniers se design en t d'eux-
m§mes sous ce nom. Cf. Mariniasse, P&teux,
Pirrier,
Chftlee (Tim., Fu.), s. f. — Leger ados de
terre, qui marque le passage d'une galerie de
taupe creus^e a fleur de sol. || Cho. Trace du
passage d'un gibier. Syn. de TruUe. Le meme
que Chdl&e, avec a bref. || Fu. — Trace de
hmace ou d'animal rampant. Cf. Chdler.
Et. — « Lat. callis, petit sentier. Lorsque la
neige couvre la terre, on y fait une chalte pour faci-
liter les abords des batiments. » (Jaub.)
Chalel. — « On lit au Catbolicum armo-
ricum : Lumiere ou chandelle a veiller de
nuit, ou chouloil, ou engasse, britannice
Creuseul (L. C. v° engasse.)
Chafer, v. a. — Gauler, comrae le prouve
la citation suivante de Rabelais, ou le sens
est delermin6 par la suite du discours, ou Ton
dit que les metayers accoururent avec leurs
grandes gaules. || Ec. — On dit plutdt Gau-
ler, pour : abattre les noix, et echaler pour :
enlever le brou, l'echale. On n'aime guere
cette operation ; elle met les mains trop
noires et pour trop longtemps. N. L'a est bref.
Hist — < Les mestaiers qui la aupres estoient
challoiertt les noix. » (Rab., i, 18.)
Chaler (Lg., Tim.), v. n. — Fouir une
galerie a fleur de terre, en soulevant un leger
ados qui en marque la trace. Se dit d'une
taupe. Ex. : Y a eine taupe qui a chalk dans
le jardin. || Ec. — Id. — On dit : fouger. Les
taupes ont ben fouge apres la petite pluie ;
partout on voit leus fougis. || Sal. S'avancer
doucement en rampant. || Lg. Nager a fleur
d'eau, en parlant du poisson.
Et — Contract, de Chevalerl Cf. Cltevau de
terre.
Chal6tre,-altre (Mj.), s. m. — Constitution,
complexion, temperament. Ex. : II est d'ein
bon chaletre.
ChaUbande, s. f. — Syn. de Brulot. Se dit
aux environs d' Angers, mais non a Montjean.
— Tas de mauvaises herbes ou de d6bris de
plantes qu'on fait bruler en pleins champs.
|| Ec — Ce mot evoque l'idee de fetes et de
danses autour du feu, avec ou sans mais
(prononc. me). — La destruction des mau-
vaises herbes et des bourriers se fait par des
hrulis et non par des chalibaudes.
Et. — Ce mot me paratt des plus curieux. J't
vois la rac. Chal, du lat. Calere, fr. Chaleur, et le
mot Baude, pour Baudre. En sorte que ce mot
signifierait litte>alement : Feu de bourre ou de
bourrier. Mais ce n'est pas tout Chalibaude pour-
rait bien fitre devenu : Chalbaude, Chaubaude,
Caubaude, Caubue et en fin Ecobue. D'ou le fr.
Ecobuer. Je livre cette hypothese aux critiques des
linguistes. (R. O.) — L'assemblee de Champigne
est dite : la Chalibaude. II paratt qu'on y allumait
des feux de joie (feux de la Saint-Jean). EUe se
tient au commencement de juillet, le 6, en 1902.
Et — Un exemple des hypotheses de MiXAGE :
« Calidus, calidivus, calidivaldus, calivaldus,
calibaldus, calibalda, chalibaude. >
• Hist. — « Sur la rive opposee, la chalibaude
flambe joyeusement. » En note : < Feu de fagots
traditionnel dans la valine de la Loire. » (M. Ala-
NIC, Ma cousine.)
Chal in, s. m. (Mj.). — Ecorce de noixpour
la teinture. De Chaler. — Dimin. de Cnale,
ecale, brou de noix. ]
Chalipre, adj. q. — Choye. On chalipre une
trute, pour : On ne choie rien du tout (Express,
faubour.) (MAn.)?
Chalolgne (By.), s. m. — Chanoine.
Chalolr, v. n. S'inquieter de.
Et — - De calere. V. ChaihV. Cf. Cela ne me fait
ni chaud ni froid. — Hist :
« Bref, tout conclud ne luy chaUoit de rien. »
Ch. BouRDiQNi, P. Faifeu, p. 67.
« Car tant ont peur le veoir en telle sorte
Qu'il ne leur chault lequel de eux premier sorte. » I
Id., ibid., p. 69.
« Je ne scay pas si se fut au mardy,
Mais toutesfois de la jour nee ne chaUle. »
Id., ibid., p. 75.
« Mais ne li caut de Hens qu'il oie,
Par Blanceflor qu'il n'a s'amie
En non caloir a mis sa vie.
(Chanson du C* d'Anjou. — D. C)
Chalonnee, s. f. — Petite charretee de terre
qui fut d'abord en usage a Chalonnes, puis a
Angers, en 1506. || V. Ch&rte. Pour Chalan-
dr6e ou Chalondree, et non de Chalonnes. R.
O. — V. Citation a Chdrtie.
Chalonnes. — N. II y a trois parlers dif-
ferents : 1° T^te de Tile ; 2° Trois kilometres
plus loin ; 3° La campagne.
Chalnfcert (Ag.), s. m. — Larve d'insecte
propre a la pSche. || Ag. — Larve de libellule.
|| Ec. — Prononc. Chalibert ; ou porte-bois ;
vulgairement : charge-faix (pron. charchefe).
Larve vivant dans un tube au'elle se fabrique
avec des parcelles de bois, oVherbe, de debris
de coquillages, de sable, etc. V. Folk-Lore, n.
Chalnte (Li., By.). — Cf. Chabute, s. m.
Chamaran, s. m. — Nom vulg. de l'An-
themis (Mto.) — Camomille. V. Chaminettf*
Et. — « Chamaras, — Oermandree aquatique ;
de Chameedrys, — Chamssrops?
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CHAMAROU - CHAMPEAU
179
Chamarou (By.), adj. q. — Injure. Vieux
chamarou / Vieux hibou ! e*tre solitaire et
grognon. || Sa. — Faire le chamarou ; f. grise
mine ; grommeler. A Mj. Chamirou.
Cham bard (Mj.), s. m. — Tapage, vacarme,
potin, desordre. — Syn. de Boucan, Bousin,
Chahut, Chutrin, Mknlre, Rahul, Rabdt, Bac-
chanal, Chabanais.
Chambardement (Mj.), s. m. — Branle-bas,
bouleversement, bousculade, desordre, vio-
lence, billebaude. Syn. de Chahutage.
Chambarder (Mj.), v. a. — Bouleverser,
briser, bousculer, jeter a la porte. Syn. de
Chahuter.
Chambe (Mj., Fu.), s. ra. — Chanvre. || Ec.
Chambre.
N. — II faut remarquer que, pour cette plante, on
ne manque jamais de confondre les sexes. On ap-
pelle males les pieds qui portent les graines et
femelles ceux qui n'en portent pas. Cette erreur
vient sans doute de ce que les premiers ont, en
effet, un aspect plus trapu, plus robuste, plus mas*
culin, en un mot, que les v^ri tables pieds males,
dont la gracilis rappelle plutdt le sexe faible.
Rabelais commettait deja cette confusion : « En
ceste herbe y a masle, qui ne porte fleur aucune,
mais abonde en sentence ; et femelle, qui foisonne
en petites fleurs blanchastres, inutiles, et ne porte
seme nee qui vaille. p (P., m, 49, 326.)
Et. — Du lat. Cannabis. Le mot patois en est
plus pres que le mot f r. ; il a conserve le b ; l'ital.
en a fait un p, canapa; le russe pi. Konoplia; l'esp.
un m, canama ; le fr. un v + r. — Deux formes,
en lat. : Cannabem, fern., et Cannabum, plus
rare, masc. — Hist. : « Son droit de dime sur
« blez, vins, potages, lins, chanves, laines et ai-
gneaux. * (1412. — Inv. Arch,, S, H, 251, 1, bas.)
— Cf. l'angl. Hemp, meme sens.
Chamberier (No.), s. m. — Domestique de
ferme qui reside chez lui et non chez son
patron. Pour Chambrier, de Chambre. Lat.
Camera ou Camara, toit voute\ Camerarius.
Chamberlere (Chpt., Fu., By., Mj.). —
1° Chambriere, dans les diverses acceptions
de ce mot. || 2° Morceau de ruban embrassant
le baton de quenouille et fix6 a T6paule de la
fileuse au moyen d'une Spingle. Syn. de Teinu
que no Me. || By. chamboe>iere.
Et. — C'est une metaphore semblable a celle qui
a fait donner le m£me nom au morceau de bo is qui
soutient une charrette detelee. De mdme, les
menuisiers appellent valet l'ustensile en fer qui sert
a fixer solidement sur l'etabli la piece a travailler.
Chambourl (Lg.), s. m. — V. Chambouron.
Chamboaron (Lg.), s. m. — Mot de sens
ind&ini, ou plutdt oublte, dont on se sert dans
la comparaison usuelle : « Agrichonne comme
ein chambouron, ou c. ein chambouri.
Chambranltr (Mj., By., Fu.), v. n. —
Osciller, tituber, Fcsionner,. On joue souvent
sur ce mot, en disant des ivrognes qu'ils font
des portes a chambranle. Syn. de Brancho-
ler, Bricoler, Gingeoler, Flasnoler. Cf. Cha-
branler, Jaub., et Chambroller.
Chambre l (Mj.), s. f. — Mairie/Ex. : lis se
sont maries a la chambre, C'est le mariage
civil. || Tim. Au plur. Les chambres, case rec-
tangulaire du jeu de marelle, divis6e en deux
compartiments, interm6diaire entre le chau-
dron et le ccsur. En executant les figures du
jeu, les enfants doivent sauter a cloche-pied
par-dessus les chambres. Ailleurs on appelle
cette case : le diable. V. Chaudron t Cceur.
Chambre * (By), s. m. — Chanvre. || By.
On distingue : 1° le male ; 2° la fumelie
(temelle) ; 3° le melange des deux : le tout
ensemble.
Chambrere (Th.). — Servante de cam-
pagne. V. ChamblrUre
Chambrier (Sa.), s. m. — Journalier.
Et. — Du fr. Chambre, parce que le journalier
n'a d' autre domaine que la chambre qui lui sert de
domicile. V. Chambirier.
Chambrteres (Mj.), s. f. — Simples batons,
de 4 a 6 centim. de diaraetre, que Ton cou-
chait imm^diatement au nombre de deux sur
le cep, et sous les carreaux.
Chaminetee, s. f. — Nom vulg. de TAn-
themis, se donne a plusieurs especes (M6n.).
V. Chamaran,
Chamirou (Mj.), s. m. et interj. — Cha-
meau, interpellation ou designation qui
marque le depit. Ex. : II est pus sot qu'il n'est
grous, cet6 chamirou-Xk !
Champ (Mj.), s. m. — Les champs, les
terres hautes, par opposition aux valUes et
aux lies. || Champ de courbes, intervalle
entre deux courbes, dans un bateau. || En
champ, dans les champs, au pre\ Ex. : Va
falloir mener les vaches en champ.
Champagne (Tc, By., Crz., Ag.), s. f. —
Section de riviere amodiee, afferm^e a un
pecheur, canton de p§che. || Pays plat; La
Champagne de Montreuil-Bellay.
Et. — Campagne. prononc. picarde de cham-
pagne ; plaine, par lie plane. (Cf. La fine Cham-
pagne, des Charentes.) — Du lat. popul. Campa-
nia, plur. n. de l'adj. Campanius. devenu femi.
sing. — « II sembloit que toute la champaigne fust
coverte de batailles... » (Villbhabdouin —
autour de Constantinople. — Jaub.)
ChampagnUatlon (Sar.), s. f. — Action de
champagniser le vin.
Hist — M. Combrouse. — Comment dosez-vous
le sucre pour la champagnisation 7 (Ang. de Paris,
19 mai 1907, 2, 4.)
Champagniser (Sar.), v. a. — Transformer
un vin ordinaire en vin mousseux, analogue
au champagne.
Champagnisenr (Sar,), s. m. — Industrial
qui s'occupe de la champagnisation du vin.
Champean (Mj.), s. m. — Brin de fll, fixe a
Yipinoche et qui supporte un hamecon. Syn.
de Cordillette.
Ec — Ne pas confondre Champeau et Cordeau,
ipinoche et hamecon. — Le champeau, a quatre
brins de fll, sert a attacher les aims^ (haims,
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180
CHAMPfiTRE - CHANCRE
hamecons). Le cordeau, a deux brins, servait pour
les Spinoches, dans la p§che a 1'anguille. Tous deux
s'attachent a l'aide d'une simple boucle, se
bouclent sur la ligne. — Les lignes sont de longues
cordelettes que Ton tend sous le nom de : lignes,
trainees, cord£es. Une trainee peut avoir un kilo-
metre et plus. Dans les petits cours d'eau, les
cord&es sont souvent tendues du rivage. Les name-
cons ont partout remplac£ les ipinoches. L'6pinoche
<kait une racine d'aub£pine munie de son mince
rameau, coup6 a une longueur egale a l'6pine. —
Les quatre brins du champeau se cordent a l'aide
d'une machine d corder. V. Cordeau. — On pou-
moye (paumoye) les lignes dans des mannequins, en
ayant soin d'y fixer par un virecou, de distance en
distance, des perrons pour les maintenir au fond de
l'eau, surtout dans le courant, lorsqu'en ten dan t on
fait des b ranks. || Ti., Tr., — Zig. 203. — Dans la
locut : Avoir le champeau (gosier?) en devalant, —
aimer a boire.
Champetre (le) (Mj., Tim., Fu., By.), s, m.
et absolument le garde champelre. Cf. Le
municipal, et meme le Cipal. V .Champi-
gnole.
Champignole (Sp., Mj.), adj. qual. Superbe.
Ne s'emploie qu'avec le nom : affaire. Ex. :
Ah ben ! les gars, T affaire est champignole,
bonne, avantageuse ; cela va bien. N. On dit
aussi dans le meme sens : L'afTaire est cham-
petre.
Champignon (Mj., Fu.), s. m. — Sorte de
cancer, tumeur canc6reuse, fongus.
N. — Dans nos campagnes, toutes les affections
canclreuses sont attributes a des vegetations, ou
m§me a des animaux parasites, qui se d6veloppe-
raient au sein des tissus et les rongeraientT Cette
croyance est entretenue par le fait que certains
empiriques gu£rissent le cancer en faisant se deta-
cher, au moyen de caustiques violents, les parties
de chair frapp£es de d6g6nerescence ; et ce sont ces
lambeaux que la croyance populaire prend pour
1'animal lui-meme. Les fibres, souvent assez
longues, qui y appendent sont regard£es comme les
pattes, les tentacules de la bfite ou les racines de la
plante. Aussi beaucoup de personnes prennent-
elles soin de nourrir le prgtendu animal en appli-
2uant de la viande sur la plaie cancereuse ; on peut
ire que c'est la un traitement rationnel, smon
peut-ltre raisonnable. II peut se faire que cette
th^orie de la nature parasitaire du cancer ne soit
pas fausse au fond : le nom m£me indique qu'elle a
ete de tout temps en honneur ; il ne lui manque,
pour Stre de son siecle, que d'etre raraen6e a la
th^orie microbienne. (R. O.)
Champnaa (chan-na) (Mj.), s. m. — Habi-
tant des terres hautes, par opposition a ceux
des valines et des lies. V. Champ.
Champoyer (Mj.), v. a. — Conduire et
garder au paturage. || Soigner des bestiaux.
|| Chasser d'un champ, ou, en g6ne>al : « Je
l'ai joliment champoyl de chez moi. || Admo-
nester fortement. || Ti., Zig. 151. — Taquiner,
Syn. de Chacoter. || Ec. N'a que le sens de :
chasser, pourchasser. || Sal. — Conduire aux
champs, mener pattre. Champoyer des pirons
conduire d'un lieu a un autre; envoyer
pattre qqn.
Et. Hist. — 1«» sens : Faire pattre dans les
champs, Champeare. « Guillaume de Bougey,
bouvier et garde d'une charue de certain nombre
de buefs, avoit fait champoier et degaster en graot
{>artie l'erbe desdites fauch6es de pre... par
esdits buefs, et que, a champoyer et degaster ainsi
ladite herbe... il estoit coustumier. . . (1480. —
D. G.) — « Les habitants des villes et villages
peuvent mener et faire mener leurs bGtes grosses et
menues c ham payer et pasturer es lieux de vaine
pasture. » (Lrrr.) — « L'article 155 de la Coutume
d'Orteans en a une disposition expresse, que patu-
rer, champayer et faire passer betail sur l'heritage
d'autruy par tolerance et sans titre, n'attribue
aucun droit. » {CouL du Poitou, I, p. 481, art. 193)
— 2° sens : « Jehannin Manecier et iceilui Talart
champoyaientVun contre l'autre. » (D. C.)
Champ-le-pope, s. m. — L'homme qui
s'occupe du manage, de la popote. (M£n.) —
Ne serai t-ce pas plutdt : Jean? V. Manette.
Champ-de-tabae (Lg-)» s. m. — Cimetiere.
Syn. de C&metiere y Cimentere, Qoumitiire,
Ouche des mottes, Ouche des morts, Ouche-de-
tend-cuL || Ec. — En Anjou, [ou on ne cul-
tive pas le tabac, on dit : Champ de navets,
ou de naveaux. Cimetiere, ou Ton va manger
des pissenlits par la racine.
Champtoceaux. — Ce mot est mal traduit
de : Castrum celsum », dit P. Mabcheoay,
p. 24 .Note.
Hist. — « Au temps de 1'evSque Pient, l'eglise de
Poitiers perdit l'e veche du chateau de Gels (Champ-
toceaux). — Chroniq. de Saint- MaixenL Citee par
VAnj. Hist., 6 8 an., n° 6, 586, note.
Champtocelals (Mj.), s. m. — Habitants
de la commune de Champtocd (Comme on
doit dire Pontsdec&ais).
Chancard (Mj., By.), adj. a. et s. m. —
Chanceux. Syn. de Chanceur, Veinard.
Et. — Chance. B. L. Cadentia, du L. cadens, ce
qui tombe, de cadere, choir. Cf. Cadence.
Chance (Mj., Spb,), s. f. — Cheptel vif,
ensemble des bestiaux d'une ferme. Ex. : La
maladie de poitrine s'est emmanch^e chez li,
il a pardu toute sa chance.
Et. — Contract, du fr. Chevance, le bien qu'on a.
Meme rad. que chevir (disposer de qqn, en venir a
bout), c.-a-d. chef. La chevance est ce dont on est
venu a chef, ce qui sert, ce que Ton possede. — Cf.
Cheptel, de capitale, capital. — « Nous ne saurions
en chevir. » (Molebre, Don Juan, rv, 3.)
Chance (Z. 131. Fu.). — Qui a des bestiaux.
V. Chance. || Fu. Pourvu.
Chanceler (Sp.), v. a. — Pour : chancer;
Enger, munir ae qa. espece bonne ou mau-
vaise. — Syn. de Engeancer, Oriner, Ndtir,
Engknouir
Chancer (Mj.), v. a. V. Chanceler. Munir
d'une espece de plantes ou d'animaux.
Oriner, etc. || Fu. Pourvoir.
Chanceur (Sp., Mj.), adj. q. — Chanceux,
veinard, et s. m. — Syn. de Chancard.
Chancre (Lg.), s. m. — Deuxieme pellicula
de la chataigne, de couleur jaune, et qui
adhere a la partie comestible. || Aphte, ulc£-
ration des levres. Syn. de Baldfre, ScorbuL
|| Depdt blanchatre sur la muqueuse buccale
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CHANCRELLE - CHANTENAU
181
des petits enfants (Mj.) || Fu. — Petit crabe
parasite des moules. || Ec. — Non vulg. du
cancer, du crabe. Maladie des arbres, en par-
ticulier du pecher.
Chanerelle (Mj.) s. f. — Herbe a tiges ram-
pan tes, a fleurs jaunes, a feuilles o vales
op poshes, qui forme des to u fifes £tal£es dans
les terres fortes et humides des valines,
surtout au bord des fosses et des haies. Le
decocte" s'emploie pour lotionner les vaches
enchancr&es. Tres probablement la lysimaque
ou chasse-bosses. Bat. Lysimachia vulgaris.
Chmndall. — « Les nommis... ont 6te" mis
en 6tat d'arrestation... sous l'inculpation de
vol... de treize tricots dits « chandails »,
estimes 80 francs. (Le Petit Courrier, 24 d6-
cembre 1905). Mot nouveau. Catalogue du
Bon-Marche\ du Louvre.
Chandelier (Mj.), s. m. — Syn. de Tourette.
|| Moulin a chandelier. V. Moulin. Sorte de
moulin a vent dont tous les tournants et
virants sont enferm^s dans une chambre de
bois porte*e sur un fort pivot au-dessus d'un
massif de maconnerie. || Fig. Quatre poignSes
de lin mises debout la t#te en bas et rappro-
ch£es par la racine, avec une cinquierne pos6e
dessus en travers et horizon talement. || Ec. Id.
Hist. — « Un autre y a plants un moulin sur
Seulle, un de ces moulins qu'on appelle a Chan-
delier. » (Coust. de VAnj., n, col." 98.) — « On ne
peut done pas, en la province d'Anjou, dire que le
moulin a vent, ou plants en terre, ou assis sur une
seule, ou le moulin a chandelier, puisse 6tre tenu
pour meuble. » (Ibid., col. 100.)
Chandelie (Mj., Fu.). — Quand, par hasard,
trois chandelles se trouvent allumees a la
fois, on dit : « Trois chandelles allumees,
enterrement d'un chat. » || Fig. — Aiguille
ou stalactite de glace qui pend au bord d'un
tolt a la suite d'un dggel partiel. || Filet de
morve qui sort des narines d'un enfant mal-
propre. Syn. de Cloche. A ce sens au Lg., syn.
de Gnd. || Curieux, badaud indiscret et
genant. Syn. de Ecornifleur. || Sp. Etai. Syn.
de Appouet, Abut, Poincon.
Chandelours. — Pour Chandeleur.
< Si fait beaux et luit Chandelours,
Six semaines se cache Tours. »
L. de Lincy, Prov., p. 96.
Chandorler (Lg.), v. a. — Caliner, dorloter.
Syn. de Amignonner, Pouponner.
Et. — Ce mot, tres vieux et <jui commence a
s'oublier, me paralt des plus curieux. Je crois y
reconnaltre une racine Dorter, dont le fr. Dorloter
serait le diminutif. Mais qu'est-ce que e'est que le
prei. Chan? Viendrait-il de Chanter? Dorloter en
chantant? C'est peu probable.
ChanfrefD (Ag.), s. m. — Regarder en
chanfrein, en dessous.
Change (Lg.), s. m. — Echange. Ex. : Je
conneus pas le prix de quelle vache : je l'ai
pas ajetee, j'ai fait in change.
Changeailler (Mj.), v. n. — Changer sou-
vent N. On dit mieux Changeoter.
Changement (Mj., L.g), s. m. — Retour
d'age.
Changeotard (Lg.), s. m. — Qui aime a
changer sou vent. Syn. de Changeotoux t Chan-
geotier.
Changeoter (Mj., Lg., By.), v. n. — Chan-
ger sou vent. Cf. Nageoter. V. Changediller.
Et. — B. L. Cambiare, changer, du L. Cambire.
Changeotler (Mj.), adf. q. et s. — V. Chan-
geotard.
Changeotoux (Lg.), adj. q. et s. — V. Chan-
geotard.
Changer (Mj., By.). Locut. — Changer son
fusil d'6paule, changer de parti, retourner sa
veste. || Ch. son cheval borgne pour un
aveugle, ou : son couteau pour une goudrille y
laisser le meilleur pour le pire. || (Fu.) Abso-
lument : Changer le linge, ou le vehement de
qqn. Ex. : MSchant galopin, il s'est enfondu
des pieds a la t£te, va falloir que je le change
de tout en tout Mj. id.
Chaniller, v. n. (Segr.). — Tricher au jeu
(Mtv.)
ChanlaUe (Sp., By.), s. f. — Planches fixes,
ou panneaux aui garnissent le fond d'une
charrette. || Volige. plus 6paisse sur un bord
que sur l'autre, en biseau.
Et. — Latte mise de champ.
Chanolgne (Mj.), s. m. — Chanoine. Cf.
Cangregne. On trouve : Chenoigne, dans une
charte de 1252. D. C. V. Chaloigne.
Chantean (Mj.), s. m. — En terme de ton-
nellerie, douelle en forme de segment de
cercle, formant un des bords du fond d'un
fut. Ce sens est une meHaphore, ces douelles
ont en effet la forme d'un chanteau de pain-
|| Fu. Outre le sens fr. : Bouquet de noisettes
soud£ par les cupules.
Et. — B. L. Cantellus, de Cantus, coin, c6t6,
d'ou : chant, mieux que champ. — On disait : En
chantel, en cantiel, pour : en cdt6, en travers.
Chanielonqnals (Tim.), s. m. — Habitant
de Chanteloup, commune limitrophe au N. E.
Ex. : Les Chantelouquais n'ont point le m&ne
patois qu'a Tim. ; ils causent encore ben plus
mal.
Chantenan (Mj., Sp.), s. m. — Present de
noces que fait un parrain ou une marraine a
sa filleule. Cf. Cochelin.
Et — Compost de Chante-Nau, Noel, parce que
c'est une joie de recevoir ce cadeau? — Hist. :
« Les cadeaux faits par les parrains et raarraines
des marite s'appelaient edteaux ou chanteneaux (sic);
ils devaient depasser de beaucoup les autres en
valeur. » (Deniau, i, p. 73.) — « Chantene\
Chanteneau, Chante-Noftl, raiche, pain de Noel. II
£tait donn6 par les mattres a leurs domestiques, et
ceux-ci emportaient le Chante-Nofil dans la
famille ou ils allaient passer la ffita de Noel. .
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182
CHANTER - CHAPEAU
(Dotttn.) — C'est, evidemment, le sens priraitif,
fautre n'en est qu'une extension.
Chanter (M}.)» v. a. et n. — Faire entendre
un bruit si Slant. Ex. : £a illi ckante sus l'es-
tomat. Syn. de Jarziler. \\ Chanter le... chanter
c. qqn. Ex. : Toute poule qui chante le jau
est bonne a jeter a Veau. || Chanter pertin-
taine. V. ce m.
Chanterelle (Mj.), s. f. — Trach^e-artere
desoiseaux.
Et — C'est la que se forme le chant. — En Ital.,
cantarella; oiseau servant d'appeau.
Chanterle (Mj.), s. f. — Le chceur d'une
6glise. Ce mot n'est plus usit£ ; mais il 6tait
employ^ a Mj., au xvi e ou au xvn e siecle,
ainsi qu'en t^moigne un document cite par
l'abb£ Allard dans ses Notes sur Montjean
Angl. Chantery.
Chanteroler (Mj.), v. n. — Chan ton ner.
Chantier (Chanquier), s. m. (Sp., Fu.) 1. —
Piece de bois reposant a terre et qui soutient
' une piece de travail en cours d'ex&mtion.
(Mj., Sp., Fu.) 2. Besogne, occupation. Ex :
Je vas me mettre en chantier de laver la vais-
selle. — Alle 6tait en chantier de me conter
ce qu'alle a vu. ||Zig. 151. — Embarras. C'en
est d'ein chantier / — Entreprise. Y en avait
d'ein chantier la dedans ; c'eHait a ne pas
savoir par crueun bout s'y prendre. || 3. Rive,
berge de la Loire. Ex. : Le chantier est ben d
bref. Syn. de Tartre. — « L'eau commence a
monter par-dessus le chantier des Vernettes.
|| By. — 3 e sens ; bord de la riviere, lorsqu'il
est presque a pic et surtout lorsau'il y a un
trottier sous l'eau. En g6ne>al, bord de la
riviere, au niveau de la prairie.
Et. — 1 er sens : Canterium, proprement cheval
hongre, puis piece de support. Pour la ra^taphore.
Cf. Chevalet, poutre (litteralement : jument). Ces
deux sens se retrouvent en latin. (Dabm.) —
« Canterius est l'arbaletrier, dans la charpente
d'un toit ; le sens primitif est done : piece de bois
inclinee, ensemble de pieces de bois couch ^es,
comme on en trouve dans les celiiers. || 3« sens :
B. L. Canterium, quartier de terre ; Chanterium,
lieu entoure de murs, etc. Tous ces sens se ram&nent
a Cant, coin, bord. II y a eu confusion avec le sens
premier. — « La Loire coule a plein chantier. Ne se
dit plus que des bords, ou on construit des bateaux,
et, par ext., de tout atelier en plein air, ou les
ouvriers sont reunis en certain nombre. » ( Jaub.) —
« Les rivieres quand elles sont grosses a plein
chantier , — a borde chantier : « Joyeuse sauta du
chantier dans le Tar et s'y noya. » (D'Aubion±. —
L. C.) — « En cette annee 1689, il y a eu de tres
grands d£bordements d'eaux... qui ont cause de
tres grands dommages par les ruptures des chan-
tiers. » (Inv. Arch., E, in, p. 325, col. 2.) — « Et
doit demeurer pour constant que les moulins a
eau, assis en bateaux, qui ne sont attachez aux
rades, bancs ou chantiers, pour perpetuelle de-
meure... sont meubles. » (Coust. d? Anj., n, col.
418.) — « On pousse par les chantiers les boeufs et
les chevaux qui marchent avec lenteur. » {A. h.,
2«an., n°3,578, 21.)
Chantit (Mj., Fu., By.). — Pour : chanta.
Les
de
Hist
; anciens faisaient tous les passes d^finis
lMndicat. en is, it. Je chantis, j'allis, etc.
« Quand la belle fut tiree,
S'enfutalamaison,
Se mit a la fendtre,
Chantit une chanson. »
(Ronde maratchine, citee par R. Baztk, La
Terre qui meurt, p. 217.)
Chantoceaa, — Hist.
« Qui voudroit Chantoceau prendre,
II faudroit du ciel descendre.
(MiNAGE, Diet. Hymol.)
Chanvrais, s. m. — « Les Da^uenais, les
Bohallais, et les Saint-Mathurinais sont tous
chanvrais. Dicton (M6n.). Terrains d' alluvion
de la Loire, fer tiles en chanvre.
Chanvre, s. m. — Ann^e de chanvre (Mt5.)
Chanvre d'eau, s. m. — Norn vulg. du
Lycopus Europaeus (M£n.). — Marmbe
aquatique, de Batard, qui nomme Chanvrr
aquatique le Bidens tripartita.
Chanvre-folle, s. f. — Sariette sauvage. Le
Galeopsis ladanum (M6n.). — Vulg. Ortie
rouge (Bat.)
Chanvrlere, s. f. — V. ChamberUre *.
Chaon (Sal.). — Mieux Chahon. Chat-
huant.
Chaosse (Lx., Zig. 143), s. f. — Bas. — V.
Chausse.
Chaparder (By.), v. a. — Voler.
Et. — Champartir, champarter, lever le droit de
champart ; saccager, voler, chaparder. Le chain-
part, c'est le : campi partem. — Corrupt, popul.
Chape (Mj., Lg.), s. f. — - 1° Balle, glume,
galne qui enveloppe la graine des ce>6ales.
Cf. Enchape.
Et. — B. L. Chapa ; com. Cape, par assimilation
a ce vehement qui enveloppe le corps. Ble chapt.
qui, battu et crible, a conserve ses balles.
2° (Sp., Tim., Lg.). Sorte de sable grossier
et de mauvaise qualite que Ton extrait du
sol. Ce sable n'est autre chose que des debris
de feldspath d6sagre*g6 par l'eau, de*bris
n^cessairement melanges d'une forte quan-
tity d'argile. || Feldspath. Cf. FAngl. to chap,
se crevasser, se fendiller. Cf. Chapel ure. |. A '
Maul^vrier, a Yzernay on de^signe ainsi la
tete d'un rocher en decomposition (Mftx.).
|| Syn. de Caauin. Au Lg. souvent prononce
Chaple. Semble un mot distinct du n° 1.
Et. — Chapeler ; capulare. Tailler en enlevant le
dessus, d'ou le sens de debris.
3° (Lg.) Paupiere supe>ieure.
4° (Mj.) Morceau de cuir qui embrasss
Textr&nite de la verge du fteau et la relie aa
virolet. N. C'est encore une enveloppe.
Chapean (Mj.), s. m. — Chaperon, cou-
ronnement d'un mur. || Les mariniers
designent ainsi les plantes et les feu i lies
vivant a la surface de l'eau. Cette couverture
sert de refuge aux poissons (Mftx.) || Lorsqu«
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ogle
CHAPEAU-BORDfi — CHAPIN
183
le vin nouveau est mis en tonneau et que les
grains se reunissent a la bonde, il y a la un
chapeau ; de caput, t£te (Id.)
Chapeao- horde (Mj.), s. m. — Graine de
genouillke, qui se retrouve m&16e a celle du lin.
Et. — De la forme de cette graine.
Chapeau de vlgnes. — Vignes en pente ; la
partie supe>ieure d'une colline (M£n.)
Chapel et (Mj., Fu.), s. m. — Fig. Maladie
des enfants en bas &ge, qui se manifesterait
par un amaigrissement considerable et par la
saillie sous la peau des ganglions du mesen-
tdre. Je tiens d'un docteur-m^decin que cette
maladie, pour la gue>ison de laquelle cer-
taines commeres sont des spe*cialistes distin-
guees, que cette maladie du chape let, dis-je,
n'existe pas. II n'en est pas de mSme, ajou-
tait-il, du carreau, qui est Tatrophie mesen-
te>ique. || DeTiler son chapelet a qqn., lui dire
ses 36 ve>ites.
Et. — Engorgement ganglionnaire dispose en
forme de chapelet. — Hist. : « Si nos savants doc-
teurs entendaient parler du chape ou c ha pie, assu-
r£ment. ils n'y comprendraient rien ! Cependant, a
l'inspection, ils constateraient qu'il s'agit ici de
certaines glandes au cou et au sein. {La Trad.,
p. 257, L 8.) — N. On voit que le chapelet, ou
chaplet de Mj. est un peu different. Je crois que la
seconde orthogr. serait la meilleure, vu le mot
poitevin.
Chapeletlere (Sar.), s. f. — Ouvriere qui
fait des chapelets. Industrie locale. V. Cha-
pelettier.
Hist. — Publication de manages du 10 au
1 6 mai. « E. B., fumiste. . . , et M. V., chapeletlere. »
{Ang. de Paris,! 9 mai 1907, 4, 2.)
Chapelets, s. m. ou Pas de boeufs (Choi.). —
Trace de leurs pas dans une terre grasse.
Hist. — « On rencon trait encore, ca et la, des
endroits diflfciles, appel£s chapelets, a cause d'une
longue suite de petits trous et de tegers monticules,
sym«Hriquement pratiques par le pietinement des
bestiaux : ces passages retardaient considerable-
men t la marche du voyageur. » (Deniau, i, 20.)
Chapeletter (Mj., By.), v. n. — Dire des
chapelets. Cf. Fourchetter. || (Lg.). Fermenter
leg&rement, en parlant du vin en bouteilles.
Et. — La mdme pour le 2° sens que pour le l 9r ;
parce que les bulles de gaz qui se degagent se
suivent comme les grains d'un chapelet entre les
doigts d'une devote.
Chapelettler-lere (Sar.), s. m. et f. —
Ouvrier,-ere qui fabrique des chapelets. Cf.
AUumettier. V. Citation a Chapeletiere.
N. — Voila un mot bien angevin et mdme bien
saumurois. On sait que Saumur (faubourg de
Fenet, surtout) est le grand centre de la fabrication
des chapelets. Cette industrie y aurait ete intro-
duce par les p rotes tan ts, a la suite de la revocation
de l'Edit de Nantes, en t£moignage de leur reconci-
liation avec les fils de saint Dominique.. . II
para! trait qu'ils en faisaient, du reste, plus qu'ils
n'en disaient, et leurs successeurs, les chapelettiers
actuels, ont conserve, dit-on, cette tradition, si Ton
s'en rapporte au proverbe local, qui n'a pas varie.
Sous toutes reserves. (R. O *
Chapelle 1 , s. f. (Tim.). — Partie du m6tier
de tisserand ou se tient Pouvrier. Elle est
ainsi nommee parce qu'elle forme comme une
chambre a claire-voie. || Sa. — Petite cons-
truction voutee qui surmonte un puits. || Mj.,
Lg., By., Fu. — Mettre dans la chapelle
blanche ; mettre au lit un enfant qui a la
pretention d'aller a la messe de minuit.
Et. — B. L. Capella, dimin. de Capa, chape.
Se>ie des sens : petite chape, chapelle, conserved
dans le palais des rois et sur laquelle se prdtaient
les serments ; puis le lieu, dans le palais, ou cette
chape 6tait gardle (d'ou : AixAsi'Chapelle, d'uile
chapelle de ce genre qui e*tait dans le palais de
Charlemagne), en fin tout edifice ou il y avait des
reliques. (Lrrr.)
Chapelle * (faire). — Se chauffer devant la
chemin^e en relevant ses jupes jusqu'a mi-
jambes. — Ou faire courtine.
Hist, -t— N. — Faire petite chapelle. Se chauffer
comme ont la pernicieuse habitude de le faire les
femmes du peuple, qui s'exposent ainsi a des mala-
dies variqueuses. — Faire du papier marbrc*.
Avoir la mauvaise habitude de se chauffer les pieds
sur un gueux, dans l' argot du peuple, qui a eu
maintes fois l'occasion de constater les mconve*-
nients variqueux de cette habitude, familiere aux
marchandes en plein vent, aux portieres et, genera-
lement, a toutes les femmes trop pauvres pour
employer un autre mode de chaunage. (Delvau.)
— Le terme propre est Ep Ml ides, ign£ales, taches
qui se d6veloppent a la partie interne des jambes et
des cuisses chez les femmes qui font usage de chauf-
ferettes tres chaudes. Du grec : epihdlioQ, cause par
le soleil. — Par extension. V. Chtvres.
Chapelures (Sal.), s. f. — Oignons, persil,
etc., coupes en petits morceaux.
Chaperon (Lg.), s. m. — La masse des
muscles du cou chez le pore. Lang, des char-
cu tiers.
Chaperonnease, s. f. — Chaperon propre
aux Angevines.
Hist. — « Le suppliant demanda a uns campai-
gn on sMl n'avoit point veu une jeune fllle qui
portast chaperonneuse d'Anjou ; ...lequel lui
dist. . . qu'il avait veu une jeune fllle, . . .qui avoit
une robe de bureau jusques a my cuisse et ung mes-
chant chapeau. » D. C.
Chapift (Lg.), s. m. — Chapeau. Vieux.
Chapiau (By.), s. m. — Chapeau. Cf.
CoutiaUy etc. Vieux a Mj.
Chaplet (Chpt., By.), s. m. — Le chapelet.
Chapienx (Lg.), adj. q. — De la nature du
chape, qui renferme du chape. Se dit d'une
roche, d un terrain.
Chaplfou, s. m. — Colin -Maillard. Syn. de
Casse-cou, Oueille bandke^ Alouette.
Hist. — « Bon avis est bon devis ; bonne amitie
est de crier : gare, comme au jeu que vous savez,
quand on va se cogner sans y voir. » (Note. Jeu de
Colin- Maillard, qui s'appelait alors le chapifou.)
Hist, du vx tps, p. 392.
Chapin (Mj., By.), s. m. — Miettes ; pous-
stere de bois tourne\ ou provenant de la taille
du tufTeau, avec laquelle on garnit les plan-
chers, ou Terrasse. — Cf. Chape. Ex. : Du
chapin de touffeau. »
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184
CHAPITRE — CHARBONNIER
Chapitre (Mj., Fu.), s. m. — Deliberation,
colloque, discussion. Ex. : lis en ont fait tout
ein chapitre. » — Syn. de Decis, Dkiibkrk. Tr£s
voisin du sens ou ce mot est pris en fr. ds la
loc. Etre sur le chapitre de...
€hap/e. (Lg.), s. m. — V. Chape. L'a est
bref.
Chap/eux (Lg.), adj. q. — V. Chapieux.
ChapAere (Lg.), s. f. — Carrtere de chape
ou chaple.
Chapon (By.), s. m. K — Croute de pain
frott£e d'ail que Ton melange a la salade.
Et. — Mot forme ironiquement, d'apres Bigarne
(patois de Beaune) ; la frottee d'ail etant souvn*
le plat principal, le chapon du pauvre paysan :
« Si tu te trouves sans chapon,
Sois content de pain et d'oignon
Diet, des Prov. franc. — GuiLL.)
2° Partie tres estimSe du pore. C'est la
graisse qui se trouve sur le dos ou le cou des
pores. — V. Chaponneau.
Chaponneau (Mj., Fu.), s. m. — Morceau
de pore d&icat et sans os, forme des muscles
qui tapissent interieurement la colonne ver-
tebrale. Filet de pore. V. Chapon.
Chapoteau (Mj.), s. m. — Ustensile de
charpentier en bateaux, consistant en un
billot de bois de la grosseur de la cuisse, que
trois pattes maintiennent verticalement et
sur la tranche superieure duquel Touvrier
aiguise ses chevilles et ses cales.
Et. — Chapoter, degrossir le bois avec une
plane. Radic. Chap, qui se retrouve dans Chapuiser,
tailler, couper, et qui, d'apres Dibz, est le radic. de
Cap-o, cap-us, chapon. D'ou, esp. et port., chapar,
chitrer. Chapotin, l'instrument ; chapuis, billot,
D. C. chapuisare ; Chaput, billot de bois pour
equarir les ardoises. (V. Ckapu.) Lrrr.
Chapus (Lp., Z. 141), s. m. — Outil dont
les carriers se servaient autrefois pour echan-
tillonner l'ardoise, lui donner la largeur
voulue. || Sorte d'enclume k bord tranchant
sur laquelle on place l'ardoise pour requarrir
k l'aide du Dolleau (Z. 141.). — V. Chapoteau.
Et. — Je l'ecris avec une s a cause du v. Chapu-
ser. — Hist. :
— « Princesse, las ! selon ce contenu,
Mourir m'en vois, le chief sur le chapuis,
Les yeux bandez, a force detenu,
Puisque de vous approcher je ne puis. »
Al. Chartieb, Po., p. 805.
Chapuser (Lg., Tim.), v. a. et n. — Tailler
du bois, menuiser, charpenter ; coupiller.
Syn. de Gosser. V. Chapoteau , Chapus.
Et. — Voir Chapoteau. — Hist. :
— « Tant flert, tant chaple, tant chapuse
Que les Persans enfin reuse (repousse). »
Parton. de Blois. (L. C.)
— « Lequel boys le suppliant (1st abattre... et
icellui charpenter et chappuser a ses propres coutz
et despens. » (1466.) L. C. — La citation suivante se
rapproche le mieux de notre sens : « Le suppliant
en buvant prist par sa merencolie a chapucier et
doler de son coustel la table, qui estoit devant la
compaignie. » 1396. (D. G.)
Chftque (Mj., Fu.), pr. ind. — Chacun. Ex. :
lis cou tent 10 sous chdque ; chdque lasieune.
N. Ce dernier emploi est plus rare.
Chaquetalller (Mj.), v. a. — Frequentat
et syn. de Chacoter, Chacrogner. Pat. norm.
Dechiquet&iller. V. Chactailler.
€hiqueun,-eune (Mj.), pr. ind. — Chacun.
^x. : Chdqueun le sieun.
Char * (Mj., Fu., By.), s. f. Chair. — V. Au.
Hist. — « Qui servoient devant le roy et la
royne de char, de vin et de pain. » (Joinville. —
J. B., R. H. % I, 341.)
« De quatre choses Dieu me garde :
C'est de petit disner qui tarde,
De char salee sans mou tarde,
De toute femme qui se farde
Et de varlet qui se regarde. »
Cite par Roquefort, v° Disgner. (Jaub.)
Char % there (Mj., Fu., By.), adj. q. — Cher.
N. — Le tern, est : chere, quand l'adj. termine la
proposition, et : chare, lorsqu'il est suivi d'un nom.
Ex. : N'y a que la premiere fois de chere, ma chart
amie. — N. L'e plutdt ferme et tres long a la fin
« Oui, ma chare amie, ta livre de beurre est troj-
chire. * || Char vendeur, — celui qui vend cher
habituellement.
Charablas (Mj., Sal., Fu., By.), s. m. Cha-
rabia. Cf. Betas, Patiras. — Avec un s ; a
long.
Et. — Applique surtout au patois des Auver-
gnats, a cause de 1' habitude qu'ils ont de prononcer
la lettre c comme ch, comme dans cette phrase que
Ton prgte a un Auvergnat dans une histoire popu- |
laire : Che n'est pas que cha choit chale, mais chest
que cha tient de la plache. » (Jaub.) — Le Diet,
einir. le tire de l'esp. algarabia, proprement : U
lanffue arabe ; puis, par ext, toute maniere de ]
parler inintelligible. Le mot espagn. est la trans-
cription de l'arabe « al arabia » (avec a aspire), U
langue arabe.
Charant, e (Sp.), adj. q. — Qui vend cher.
V. Char.
Charbon (Mj.), s. m. — Fig. Affection a
laquelle sont sujettes qqs, personnes, et qui
consiste en une extravasation subite et spon-
tanea du sang sous la peau imitant une
ecchymose. Nom scientif. Enchymose.
Charbon- blanc, s. m. — Nom d'une ferme
de la commune de Saint-Augus tin -des- Bois.
Charbonnee (Mj.), s. f. — (V. les Z. sur
VAraboute, 173-178.). Preparation culinaire
que font les m6nag£res le jour ou Ton tue un
pore, et dans laquelle elles font entrer les
menus morceaux de la b£te, surtout la chair
d6chiquet6e prise aux bords de la saignee.
|| Charge de charbon introduite dans le four
k chaux.
Hist. — Rabelais donne a ce mets un autre
nom : « Belles tripes frites, belles carbonnades,
beaux jambons. » (G., I, 21, 41.)
Charbonnier, s. m. (Ve., Mj.). — Petit
oiseau a gorge noire qui fait son nid a terre
dans les pr^s (ceufs bleus), probablement une
fauvette. Cf. Charbonniere.
N* — Nom vulg. de la granda meaange (panu
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CHARBONJJlfiRE — CHARLIT
185
major) ; petite charbonniere (parus ater). Litt. —
Nom donng a divers animaux de couleur noire.
(Dabm.)
Charbonnlere (Sp., Tim.), s. f. — Tas de
hois que Ton fait bruler a feu mart pour fabri-
quer du charbon. On dit aussi : charbouniere.
|| Mj. — Magasin en plein air ou Ton depose
la provision de charbon pour les fours-a-
chaux. || Ec. — Espece de bergeronnette.
Charbouner (Sp.), v. a. — Charbonner.
Charbounier (Sp.), s. m. — Charbonnier.
Charbouniere (Sp., Lg.), s. f. — V. Char-
bonni&re.
Charcher (Mj., By., Fu.), v. a. — Chercher.
!j Charcher midi a quatorze heures, ch. pouille,
querelle. || Sp. Ch. la pierre a casser les oeufs,
ch. r occasion de boire et de s'enivrer. || v. n.
Absolument, Mendier. || Ch. qqn. lui chercher
noise, le quereller, l'attaquer.
Et. — Lat. Cicare, faire le tour de, parcourir, de
Circus, cercle. Le sens primitif est : parcourir pour
trouver. Vx fr. Cercher. — Hist. :
« En tel ennuy, pour me cuyder retraire,
Charche chemin. » — {Faifeu, p. 16. — L. C.)
— « Tetegu6 ! v'la justement l'homme qu'il nous
faut, allons vite le charcher. » (Mol., Midecin m.
lui, I. v.)
Chsrehenx (Mj.), s. m. — Mendiant. V.
Charcher. || Ec. — Charcheux de pain, id.
Charcois (Sp.), s. m. — La masse du corps,
la chair et les os. On dit proverbialement d'un
vieux mur recrepi : II est comme le renard, la
peau en vaut mieux que le charcois. || Car-
casse. || Le prov. ci-dessus se dit aussi d'une
personne bien habill£e, mais qui a une mau-
vaise reputation (By.). || Fu. — La masse de
chair et d'os d'un animal mort. || Ec. — id.
Et. — De Char. || De Carchesium, vase, d'ou
cofTre a mettre des Heches, — et a contenir le corps
de l'animal. (D r A. Bos.) — Hist. :
« Si croi, si Diex me beneie,
Que fame qui ainsi se lie
Et se deguise,
Et son charcois tant aime et prise,
N'est pas de grant honte esprise
Dedens le cceur. » (L. C.)
II vaut mieux dans son petit doigt
Que toi dans tout ton charcois. » (Jaub.)
Chmrder (Lg.), v, a. — Carder, ou plut6t
retirer le poil d'une etoffe.
Chmrdear (Lg.), s. m. — Ouvrier cardeur,
ou plutdt qui charde.
Chardon, s. m. — « Chardonnet sauvage,
onopordum acanthium ; le chardon-loriot ou
centauree laineuse ; chardon conard, cirsium
lanceolatum ; chardon roulant, poinchau,
fouasse a l'&ne, erlache, relache ou eryngium
campestre. Le chardon loriot a lui seul porte
plusieurs noms : ameline, chardon serinette,
chardon benit, chausse-quasse, centauree
laineuse, chardon etaile\ piquegneux, chardon
crapu. Chardon more, nom vulg. du silybium
marianum (M6n.) || (Lg.) Scolyme d'Espagne.
Chardonnet' (chardonete) (Mj., By.), s. m.
— Chardonneret. Syn. de Chardounet (Li.,
Br.)
Et. — « Ce mot suppose un mot flctif : chardon-
ner, chardonnier, qui fr^quente les chardons. »
(Litt.) V. Jaub., cit. de Marot.
Chardon-roulant (Mj.), s. m. — Chardon-
Roland.
Et. — La dfriominat. pat. de cette plante parait
de beaucoup la plus logique et la plus significative
a qui a vu les tGtes de cette centaury roulees sur le
sol par le vent d'hiver. Syn. de Fouace d Vdne. —
Eryngium campestre. (Bat.)
Chardounet (Sp., Lg.). — Chardonneret.
^yn. de Chardounet. Cf. Bounet.
Chardron (Mj.), s. m. — Chardon. Forme
assez rare. Se retrouve dans le pat. normand.
Charge, s. f.(Sp., Mj. By.). — Etre en charge,
avoir son chargement bien equilibre\ en par-
lant d'une charrette. || Mettre en charge, dis-
poser de telle sorte qu'il n'y ait plus qu'a
charger. || (PL) Prendre a la charge, une boule
de fort, tacher d'atteindre le but en dirigeant
sa boule par les bandes. V. Porte- jeu. \\ Lg. —
Ancienne mesure pour les grains dont on n'a
pu me preciser la valeur exacte, mais qui
consistait en un certain nombre de boisseaux.
C^tait probablement la m§me chose que le
sier ou septier de Mj.|| Eter a charge, elre fati-
gant, insupportable, ennuyeux. || Prendre,
ou avoir ses charges, pr. a sa charge.
Et. — Charger, de Carricare, de carrus ; propre-
ment : Mettre sur un chariot.
Charge (Mj.), part. pas. — Charge de tra-
vers, ivre. — On disait jadis : charge yvre,
pour : charge* de vin (Oudin) || Ec. — II est
charge, pour du coup !
Charger, v. a. (Pell., Ag., By.). — Au jeu
de boules de fort, lancer sa boule de maniere
qu'elle monte sur le rebord arrondi du jeu, le
fort 6tant de ce cdt$, ce qui amortit sa force.
|| (Mj.) Charger sur le cceur, donner des
nausSes. || Etre charge de coute, ou de travers,
tituber par suite d'ivresse.
Charlbaude, s. f. — Pour : chalibaude. Feu
de joie.
Chiriolee (Vm.), s. f. — Le contenu d'une
voiture, d'un cabriolet, d'une cariole. V.
Charriotie.
Hist. — « Chariolle, « chariot a faire marcher les
petits enfants. » (Oudin.)
Chiriotee (Ec.) ,s. f. — Plein un chariot. V.
Charriolee.
Charir (Mj.), v. a. — Caliner, cajoler,
caresser. — C'est le fr. Che>ir. || Se faire
charir par qqn., etre sa meltresse, en parlant
d'une femme.
Charissant (Mj., Fu.), adj. v. — Caressant.
Ex. : Cet6 petit chien la il est vrai charissant.
Charite (Mj., By.), s. f. — De charile, par
charity. || Etre dans les charith, £tre inscrit
au Bureau de bienfaisance.
Charlit. — > « Confiscation des lits, charlits,
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186
CHARLOT — CHARREAU
tables et autres ustensiles de mesnage de tous
les protestants demeurant en ville... »
D4c. 1585. — C. Port. Invent. 55. || Chi. s. m.
Chftlit, bois de lit
N. — Mot desuet. Je le trouve dans Pinventaire
de Brodeau, fait le 16 aout 1745, par Louis-Joseph
MeHivier, notaire royal a Chalonnes, a la requite de
Francois Plumejeau, mon quadrisaieul maternel.
On y lit : « Item, un charlit de bois de chesne garni
d'une paillasse, une coette. . . »
Et. — Doubl. du fran$., avec r epenthltique.
Chariot (Lg.), s. m. — Diminut. fa mil. de
Charles. Cf. Tiennot.
Charlote (Lg., Tim.), s. f. — Echalote. Corr.
du mot fr., par confusion avec le pre* no m
Charlotte. Cf. Victor, C&rolitu,.
Charlotte (Lg.), s. f. — Sorte de bonnet a
bouse, mais dSpourvu de bride:
Charmante, s. f. ou Galante (By). — Avoir
la charmante, c'est avoir la gale. « Qui ne Ta
pas l'attrape ; <jui Pa la-gratte. » (Dicton.
Mix.). Par antiphrase. N. Autrefois : Mai
de Saint-M6en.
Charme, s. m. — Charmille.
Charmille (f. au Lg., m. a Sp.). — Charme
arbre. Ex. : J'avons fagots du charmille.
Char miter (Mj.), v. a. — Cajoler, de : char-
mer. Vieilli. J| Sal. Dire des douceurs. Se
laisser char miter.
Charnat, s. m. (S6gr.). — Le bourbillon
d'un furoncle. ||Ec. — On dit : le lumas. || V.
Materon, Mater*.
Charnier \ s. m. (Lue\ Mj., Fu., By., etc.).
— Grand vase de gr6s ou de bois, dans lequel
est sale* et garde* le lar~
Et. — Carnarium. — Hist. : « Et le visage leur
reluisoit comme la claveure d'un vieil charnUr. » —
(Rab., P., Prol.)
« Bacons raal sales
En charnier empire,
A dist li vilains. »
Prov. du Vil.
Charnier ,* s. m. — Echalas, perche, pais-
seau, etc.
Et. — Sans doute du lat. pop. * cardinarium,
der. de Cardo, cardinis, gond, l'eciialas qui soutient
la vigne ayant 6t6 compart au gond qui soutient la
porte. (Dabm.)
Charnier * (Sar.), s. m. — Chemin charnier.
Nom d'un chemin a Saumur, sans doute pour
charrier. V. Charrilre.
Charoyere (Tc, Etr.), s. f. — Sorte de bac
destine^ a transporter d'une rive a l'autre des
charrois de bestiaux et de voitures (Petit
Courrier du 12 mai 1903.). — Devrait prendre
deux r.
Et. — Charrover, autre forme de Charrier. De
carricare ; deux formes d'un meme mot. — Hist. :
« II se trouvait la dans un terrain vague, servant de
Charroyere a beaucoup de fermiers de la plaine. »
(R. Bazxn, Les OberUs, 3« partie, ch. vu.)
Charpl (Mj., Fu., By.), s. m. — Charpie.
Et. — Charpi est pour : linge charpi ; de meow
que le fr. Charpie est pour : toile charpie. V. Char,
pir. Du lat. carpere, couper, tondre, devenu carpire,
par chang. de con jug.
Charpiller (Sa.), v. a. — Require en char-
pie. Syn. de Charpir. || By. — Echarpiller,
effilocher.
Charpir (Mf.), v. au — Effilocher. || Fig.
Tortiller, d^chirer. D6faire un tissu, d^tordre
des flls de laine ; e*tendre, 6tirer, desenche-
vStrer de la laine feutrSe. Pour T^tym. V.
Charpi.
Charquois, s. m. — V. Charcois.
Charrai (Mj., Fu.), s. m. — Charroi. V.
Charoy&re. A vieilli. Prononc. du xvi e siecle.
|| Ec. — et pour : Passage par ou on charraye
(charrai-ye), mots tres journellement em-
ployes aujour,d'hui. — Le charrai au milieu
des champs et des prairies est qqf. assez trial
d£flni ; il n'est pas entretenu ; ce n'est qu'une
grande rotte par ou on passe avec des cn&rtes
pour faire les charrois a certaines gpoques.
Charraierles (Lg.), s. f. pi. — Travaux et
6poques des charrois d'automne : fumiers,
composts, etc. Cf. Slmeries, Faucheries, Arm-
cheries.
Charrand (Tim.), s. m. — Orntere. Syn. de
Rou&re. Du fr. char. || Fu. Charreau. « I s'est
ennSve* dans les charreaux.
Charrayage (Mj., Fu.), s. m. — Syn. de
Charrai, Charraieries.
Charrayer (Mj., Lx., Zig. 143 Fu., By.,) v.
a. — Charroyer. || Fig. Malmener. Ex. : Ah !
il te Fa charreyke / a ne savait pas si c'e*tait du
lard ou du cochon ! || Tourmenter, en parlant
d'une maladie. Ex. : La maladie l'a pris hiar
de nuit, et il est mort enhuit : ca te Va char-
reyi ! || Mener rondement, reconduire un peu
vivement. Renvoyer brutalement, pour-
chasser, faire de*camper. On dit dans le meme
sens : Mener par des petite chemins, et sou-
vent on ajoute : ou n'y a point de pierres.
« I* n'a qu'a venir par la ; je te vas le char-
rayer ! — On charraye les poules. Syn. de
Pergaler. V. Charreyer (Mj., Fu.)
Charrayeux (Mj.), s. m. — Roulier.
Charre (Mj.), s. f. — Sorte de baton de
quartier qui, comme le baton de quartier
ordinaire, sert a bournkier. II en difitere en ce
que, destine* a arrSter le bateau moins brus-
quement que ce dernier, il se manoeuvre d'une
facon un peu differente et rev6t une forme
approprtee a son emploi. Comme son conge-
ndre, e'est un solide fut tronconique de bois,
ferre* a son extr^mite" interieure ; seulement
il est plus long et plus l£ger ; de plus, il n'a
pas de varveau. Enfin, au lieu de s'arcbouter
dans les rancoires, il est maintenu a son
extr^mite* supe>ieure par une estroppe frappit
que le marinier mollit ou freye peu a peu sur
un marmouset.
Charreau (Lg., Fu.), s. m. — Chemin de
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CHARRfiE — CHARTE
187
charrettes le long d'un champ. Syn. de Char-
riire. || Orntere. Syn. de Royire, Rouere.
Et. — De : char. — Hist. : « Le charrau qui
conduit de Beauvoir a Bourgneuf est traverse^ par
plusieurs canaux. » (Deniatt, iv, 52.)
Charree, s. f. (Lue\ By., Mj.). — Cendre qui
reste au cuvier apres la lessive coulee, et
Charrier, drap de grosse toile sur lequel on
met cette cendre quand on coule la lessive.
V. Chair U. Francais. Donne" comme r6fe*-
rence pour d'autres mots.
Et. — Littbe le fait venir de : cinerata, cendree ;
mais Scheler ne peut admettre cette elym., a
cause du ch. — Hist. : « Pren de bonnes cendres et
mets avec de l'eaue et fais comme charrie. » —
« Leur deffend icelle chambre jetter de leurs mai-
sons, par les fenestres, ordures, urines, charries t
infections. » [Ordonnances.)
— « pres d'eus fu le foss6 a l'eve,
Qui celi jour iert (6tait) aussi trouble
Comme charrie, ou plus au double. » (L. C.)
C barret Is (Sp., Fu.), s. m. — V. Chdrtis.
Chassis d'une charrette.
Hist. — « Comme les exposans ostassent les
roes d'un tomberel. . . pour icelles roes remettre ou
(au) charrety d'une charrette. » (1365.) L. C.
— « Puis a veu, en un cortil,
Gesir un grant vieil charretil ;
Encontre la maison le drece. » (L. C.)
Charrey (Lu6), s. m. — Charroi. Mauvaise
graphic de Charrau
Charreyer (Segr., Fu., Lue\ By.), v. a. —
Transporter qqch. avec une voiture, une
charrette. Charreyer du bois. Cf. Charrayer.
Chmrrle, s. f. — La charrie 6?alait 41 m.,
87 c, se d^composant en 300 games ; ancienne
mesure de terrain. — La corvee que Ton doit
en charroi. De carrerium (Men.)
Charriere (Mj., Fu., Sal.), s. f. — Chemin
d' exploitation trace* & travers un bois. ||
Chemin temporaire 6tabli dans un champ ou
dans un pre" pour le charroi des fumiers ou
V enlevement des r^coltes. Syn. de Char-
reau, || Bac pour les charrettes. || Fu. —
Chemin tr^ce* en pleins champs, sans haies
de chaque cdte\ || Ec. — On dit plus souvent :
chemin chartier, voie chartiere.
N. — « Les sentiers doivent avoir cinq pieds de
large, les cfiarrieres dix pieds. » (Monteil, Hist,
des Francais\ xvr 3 s. Cit6 par Meniere.)
Et. — La charriere est le chemin par ou peut
passer un char : carreria. II signifiait : rue : Carre-
ria Palatii, de Ponte, Fustari® ; Rue du Palais, du
Pont, de la Menuiserie. (D. C.) — « II a difference
entre erre et charriire ; quar erre est par quoi Pen
puet aler a pie et cheval sans plus ; charriere est par
quoi Ten puet amener char ou charrette. » (Digeste,
f° 105.) — « Lesse (largeur) de charriere donee tient
en atendue onze pieds. » (Livre de Justice, 142. —
Litt.) — Hist. : « Agnes, veuve de Pierre de Sac6,
a abaodonne toute reclamation sur le don fait,
sans son consentement, par son mari, au Louroux,
de : quamdam charreriam, quam per prata abbatis...,
et monasterii, que (quae) vocantur prata de Chapil.
habere dicebatur idem Petrus. » (1240. — Inv,
Arch., H, I, p. 201, col. 2.) — « Enfin les egorgeurs,
guides toujours par Porcher, arrivent dans la
charroyire qui n'estqu'acinquante pas de l'hdpital.
(Deniau, rv, 330.) — « La Charitire de Saint-
Jacques. » La voie lactee. (Dott.) — Bac. ■ Comme
Bouchart de Lisle, seigneur de l'isle Bouchart et de
Roche f or t-sur- Loire, eust fait faire un grant et
notable bac, ou charriire t en la riviere de Loire,
pour passer charroiz. » — Employ^ In Gestis
Guillelmi Majoris, Episc. Andegav., c. 27.
Ch&rrioiee (Vm.), s. f. — Le contenu d'une
voiture, d'un cabriolet, etc. Ex. : J'avais eine
fameuse ch&riolke de monde. Cf. Tomberolie.
De>. de Chariot. Cf. Chariolie.
Charroi (Sal.). — Etre dans un vilain
charroi, Stre gravement malade ; dans une
affaire difficile, desagre'able.
Charroyire (Tc, Etr.), s. f. — Grand
bateau plat de la Sarthe, pour passer les
bestiaux, les foins, etc. — V. le Drame du
moulin d'lvray (Petit Choletais). V. Char-
riire, Charrey&re. || Ec. Charreydre.
Hist. — « L'hiver, la charroiire est remisle
derridre le pavilion du Port. » (Abb6 Houdebine,
Anj. Hist. t 2« an., p. 578.) — « A vendre ou a louer
un bac dit charroyire, de 14 m. de longueur, avec
ses deux ponts d'embarquement. » (Petit Courrier
du mardi 18 avril 1905.) — « II se trouvait la dans
un terrain vague, servant de charroyire a beaucoup
de fermiers de la plaine. » (R. Bazin, Les OberUs,
3° partie.)
Charrue (a couvrir) (8p.), s. f. — Sorte de
charrue dont on se sert pour enterrer les
semences. V. Grand-pas. || Fig. Charrue,
attelage de boeufs. Ex. : II a la pus belle
charrue de boeufs qu'il est rare de voir. — Cf.
Harnais, Attelle. — On dit : une m^tairie de
3 ou 4 charrues, c.-fc-d. une grande m^tairie.
|| Ferme (Torfou). « Le marquis det avoir
astheure 54 charrues.
Et. — Lat. Carruca, voiture, dont le nora gene-
ral a pass6 specialement a la machine ^ roues dite
charrue.
Charruer (Ec.) (Pron. Cheruer). — Labou-
rer & la charrue. || Fu. Charruer.
Hist. — « Comme je suivais un jour de Foeil un
de ces oiseaux (l'alouette) qui s'elevait en chantant
dans les airs, un vieux laboureur, qui charruait a
quelques pas de raoi, s'arrdte... » (Abbe Vince-
lot, p. 259.
« L'autre jour vi un charruier,
Bien pres du pont de Charenton,
Charruiant. » (Eust. Deschamps. — L. C.)
« Une brebis, une chievre, un cheval
Qui charruoient en une grant ar6e. »
Charruerle8 (Mj.), s. f. — pi. Labours a la
charrue. Cf. Slmeries, Arracneries.
Et. — Der. de Charruer. Cf. Semeries. Arrache-
ries, Batteries.
Charruls (Mj.), s. m. — Terrain charrue\
Chirte (Mj., Lg., Lue\, Fu.), s. f. — Char-
rette. Faire ch&rte, suffire. Ex. : ?a ne fera pas
chdrte t ce ne sera pas suffisant. N. J'ai entendu
dire en ce sens : Qa ne veut pas dire : char-
rette (A. V.). || Tomber pa' le cul de la chdrte,
Gtre ruine\ || Lg. — Ch&rte a Malbrou, grande
charrette & fumier. || Machine a roulettes
dans laquelle on place un jeune enfant pour
lui apprendre a marcher. Ex. : II est si brasse-
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188
CHARTE — CHASSE-GALLERY
bouillon qu'il a d£vir£ cul par* sus t6te avec
sa chdrte, » || Ec. — Chdrte : grande charrette
de laboureur pour les gros travaux. — Char-
rette, petit v^hicule ou carriole pour trans-
ports lagers. On dit : une chdrtie de foin, et :
on va mener queuques boisseaux de pataches
dans noute charrette. Une petite carriolee de
pommes de terre. Une chdrte a bceufs. Et
aussi la petite machine a roulettes pour b£b6s.
Et. — Contraction de : charrette. — Hist, r
« Quand j'estoys malade et deffaict,
Vous me veniez assez veoir,
Et quand je suys sain et reflfaict
Charrete et beufs ne vous faict mouvoir. »
G.-C. Buchkr, 77, p. 123.
— « La chdrte de paille de froment a est6 vendue
4 livres. » (1564.) Irw. Arch., S, E, in, 304, 2, h. —
« « Trouve" mort par 1'accident d'une charte, char-
ged de deux pipes de vin, qui a tomb6 sur luy. »
(1634. — Id., S, s, E, 418, 2, haut.) — t Deux
heures apres fut em men ^e par le mestayer des
Ervaux, son mari, en sa charte, en son logis. »
(1624. — Inv. Arch., E, in, p. 279, col. 1.) — « Vou-
dront bien me doner avis du vin qui doit leur etre
rendu chez eux venant de Saint- Florent. Je leur
cere" forte oblige . . . de doner un cheval . . . pour
aller a Nevy et Sain te-Cris tine, pour en faire passer
une charte a Chemille\ » (Lettre de Denais, com-
missaire des vivres de l'arm£e chrelienne. —
C. Port, La Ugende de Caihelineau, p. 248.) —
Par Equivoque peu spirituelle, avec : charte,
papier :
— « Le cas qui est cy dessus recite"
En une charte, ou en ung tombereau.
Faifeu, p. 34. (L. C.)
Chart* (Mj., By.), s. f. — Cherete\
Hist. — « Charte 1 de tous biens, fors le lard, pour
la glan qui a este\ * 1584. {Inv. Arch., S, E, sup., A.
126, p. 2, 1.)
« Ce nonobstant qu'il fut charte" de vin. »
Charge (Mj., Lg., Fu.), s. f. — Le contenu
d'une chdrte.
Hist. — « Chascun pescheur doibt mettre sur
ladicte turcye (levee) chacun an deux challon-
dries de groys de chacune deux charUes. » 1561.
(Inv. Arch., H, supp., p. 58, col. 2.) — N. Challon-
drie, — le contenu d'un ch aland ou chalon, souvent
usit6 a cette dpoque, desuet aujourd'hui, tant
comme radical que comme derive*.
— « Assez pour en charger quatre gran des chartees. »
J. du Bellay, Trad, d'une tpistre latine, p. 164.
Chftrtls (Sp.), m. — Chassis d'une char-
rette, le corps de la ch. sans les roues
Hist. :
« Que le paysan recueille, remplissant a milliers
Greniers, granges, chartis et caves et celliers. »
Reonier, Sat., xv.
Chartreau (Lg.), s. m. — Ouverture ou
goulot d'une bourroche. N. La bourroche a
deux chartreaux. Dimin. du fr. chartre,
prison.
Chartuter (Mj.), v. a. — Charcuter.
Chartuterie (Mj.), s. f. — Charcuterie
Chartntier (Mj.), s. m. — Charcutier.
Chas (Mj., Tim , Lrm., Fu.), s. m. — Sorte
de bouillie dont les tisserands enduisent les
His de chatne.
Et. — Ce mot est sans doute la rac. du fr
Chassie, chassieux. — « Colle de faiine. » ( Jaub.) —
« Chasier, panier ou armoire a dgoutter le fromagp
Caseum. » (D r A. Bos.) — Voulait dire, jadis :
cuisine. (Voir D. C. Chassum.) — Chasier, sorte de
panier pour faire egoutter le fromage. Casearius.
Chasse » (Mj., Lg., By.), s. f. — Chaleur r
£tat d'une femelle qui desire le male. Oa
dit : Eter en chasse, entrer en chasse. V.
Saison, Ravaut, Saut. || Fig. F une chasse,
pourchasser, poursuivre, donner un galop,
tancer. Syn. de Abattage, Poil, Savon, Suif.
Et. — Dans cet 6tat, les chiennes sont suivies
d'une troupe de chiens, ce qui rappelle l'idee d'une
meute chassant.
Chasse *, s. f. — Enveloppe du ble\
Et. — Du lat. capsa, caisse. (M6n.)
Chasse (Tim.), s. f. — Organe du metier de
tisserand qui porte le rdt, et que rouvrier
balance pour f rapper les duites de 111 de trame
et les serrer les unes contre les autres. || Lg.
Pluriel.
Et. — C'est le fr. Chasse, et ce nom a du signifier
d'abord l'encadrement du rout, ou r6t, qui n'est
qu'une partie de ce battant C'est une litote.
Et. — Lat. Capsa.
Chasse- bosse, s. f. — Nom vulg. du Lysi-
machia. V. Chancrelle.
Et. — De deux mots grecs : qui apaise uq
combat, gue>it une douleur ; a cause de la vertu
qu'on lui attribuait dans les contusions. (Lot.) —
Bosse £tait l'ancien nom de la peste. (Darm.)
Chasse-eouslns (Mj.), s. m. — Petit vin
vert. Syn. de Sigournet, Piqueton.
Et. — « Tout ce qui est propre a eloigner les
parasites. Cousin est ici pour .- qui abuse du titre de
parent pour s'inviter trop souvent » (Lrrr.)
Chasse-femme (Mj., Fu.), s. f. — Sage-
femme. Beaucoup prononcent ainsi, en plai-
santant et mSme sans plaisanter. Syn. de
Marchande de poupons, Bonne femme.
Chasse- galants (Mj., By., Lg., Fu.), s. m. —
Toiles d'araign^e dans une maison. Cela
indique le d&ordre et chasse les prStendants
a la main de la fille.
N. — « Tison dont Tun des bouts 16ve le nez dans
le feu ou qui, bien que retire\ continue a bruler.
Signe de peu d'6conomie. » (Jaub.) Rappelle la
Buche-debout du Lg. F, Lore, n.
Chasse- Gallery (Sp.), s. f. — V. Chasse-
Hennequin.
N. — « Je me contenterai de vous rappeler qu'uo
sire de Gallery, en expiation de la faute qu'il avait
commise de chasser un dimanche, pendant la
grand'messe, fut condamne" a chasser de nuit dans
les plaines ethe>£es jusqu'a la consommation des
siecles. Sa meute endiablee descend quelquefois
sur la terre et se repatt du corps des voyageurs. •
{La Trad., p. 252.) — N. P. Ce dernier trait est
inconnu a Saint-Paul (Chasse-Galerie), comme a
Montjean (Chasse Hannequin). L'auteur, qui le
cite (M. Casimir Puichard, conseiller d'arrondisse-
ment de Bressuire), dit, comme moi, que la Chasse
Gallery pourrait bien n'Stre qu'un passage d'oi-
seaux migrateurs ; mais il cite eertains faits qui
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CHASSE-HANNEQUIN - CHATELET
189
indiquent qu'elle fut bien souvent une poursuite
de loups par des chiens, ou reciproquement. Et
cela explique la croyance qu'il relate.
Chasse- Hannequln (Mj.), s. f. — Chasse
ae>ienne et nocturne faite par une meute
invisible, dont on entend les aboiements. La
croyance a la Chasse- Hanneauin, appetee a
Sp., Chasse-Galerie, est rSpanaue dans toutes
nos campagnes. On la retrouve en Norman-
die. Des personnes dignes de foi m'ont affirme
avoir entendu ces myste>ieux aboiements.
Je Fai entendue une fois. II s'agit bien du
passage nocturne d'une bande d'oiseaux
migrateurs. R. O.
Chasse- messe, s. f. — Piece d'artillerie
appartenant aux huguenots, qui leur fut
prise par Lemaire, en 1585? (M£n.)
Chasse- morte (Bg.), s. f. — Pour indiquer
qu'une affaire est terminer et qu'il n'y a
plus a y revenir, on dit, dans le Baugeois, que
c'est une chasse-morte.
Et. — Terme du jeu de paume. Le lieu ou la
balle finit son premier bond. Chasse morte, — coup
perdu. — Figur6 et familidrement : affaire com-
menced que Ton ne poursuit pas. — Limit, au
8 e sens. ....
Chasse- pies (Mj.), s. m. — Norn que les
gens de metier donnent, par derision, au
paysan, de m§me que les mariniers l'appellent
castaud. II est vrai que Jacques Bonnomme,
qui n'a pas toujours la langue dans sa poche
prend sa revanche en appelant les uns 6vi-
riaux et les autres mariniasses ou pirriers,
piteux ou traine-hdton. — Syn. de Castaud,
Cope-choux, Ddbre, Vire-bouse, Pitois,
Pampre.
Chasse-pointe (Mj., Fu, By.), s. m. —
Tige de fer avec laquelle on enfonce une
pointe dans l'epaisseur d'une piece de bois,
ou au travers d'une planche.
Chftaser (Tim., Lrm.), v. a. — Enduire de
chds, un park, dans le langage des tisserands.
Chasserlau, s. f. — Chasseur qui n'a pas
Thabitude de la chasse. Syn. de Tue-rien.
(Segr.) (M6n.)
Chasse- vache, s. m. — Nom de l'astraga-
lus et du rSglisse. (M*n.) Astragalus glycy-
phyllos. (Bat.)
Chasse- vehln, s. f. — V. Lait de couleuvre.
(MAN.)
ChassiA (Lg.), s. m. — Syn. de Chdssion.
C'est la spergulaire. Syn. de Genouiilke.
Chasslfflan ou Hot (Mj., Bn.), s. m. —
Arri&re-bouche, pharynx et fosses nasales. —
Larynx, plutdt. — Ex. : Je ne sais pas ce qui
me tient dans le chassiffiau ; je ne sarais se-
men t prendre mon respir. — CEsophage de
l'oie ; gosier. || Ec. — Ou Sassiffieau, ou le
sublet, subte (sifflet). Quand on souffle dans
le chassiffieau d'une oie, on reproduit son
chant.
Et. — J'estime que ce mot a pour radical Sifflau,
ou Sif/feau, du fr. Sillier, avec le pr6flxe Cha, pour :
Cal, cali, qui n'est pas seulement pejoratif, mais
aussi augmentatif. Le Chassiffiau, c'est le grand
sifflet, la grande voie respiratoire.
Ch&ssion (Lg.), s. m. — Mauvaise herbe
des terres legeres, la me* me que la Genouiilke
de Mj. — C'est la spergulaire, spergularia
arvensis (caryophylle'e). — N. Qqs-uns disent :
chassid.
Chassoir (Sa.), pron. Chassoue\ s. m. —
Jeune taureau qui fait la saillie. Syn. de
Bouvard. V. Chasse.
Chat' ' (Mj.). — Fig. Avoir un chat dans la
forge, — Stre enrhume*, enroue\ || Sp. —
Importer le chat, — partir sans repondre. ||
(Mj.). Se jeter le chat aux jambes, — s'ac-
cuser reciproquement. || Garder le chat, —
attendre un enfant a naltre, un accouche-
ment. Syn. de Tendre des cordes. || Chat
grille", — enfant cheHif, malingre. Syn. de
Chivrille. || Lg. — Guetter le chat. Syn. de
Garder le chat (ci-dessus). || Ec. — Ben oui,
c'est le chat ! — N'en crois rien. — Tres sou-
vent, quand un m6fait a Ste* commis dans une
maison, on en accuse le chat, qui n'est pas
toujours le coupable. (V. La Fontaine,
Bertrand et Raton.)
Et. — D'origine celtiq. plutdt que latine. Lat.
popul., Cattum, cattam. «
Chfttalgnea (Fu.), s. f. — Poign^e de chd-
taignes. Secousse violente, ressentie dans la
main de celui qui a frappe* avec un baton et
dont le coup a ports a faux. || By. — id. —
V. Chdtain.
Chitain l (Mj.), s. f. — Chataigne, marron.
|| Fig. Poignke de chatains, — commotion
violente recue dans l'interieur de la main,
lorsque, par ex., on frappe un coup de baton
qui porte a faux. — Rappelle le fourmilie-
ment produit, com me par la bogue Spineuse
de la chataigne, ou par les chataignes graces.
Et. — Castanea. De noms de villes de la Thessa-
lie et du Pont. — V. Chdtaignes.
Ch&taln * (Fu.) n. c. m. Nom donne* au bceuf
dont la robe est de la couleur de la chataigne.
Chateau (Mj.), s. m. Chdteau d'orage,
amoncellement de nu£es orageuses, avant-
coureurs de la piuie et de Forage. ||(Pc.) —
Chdteau de nuages, m§me sens. || Chdteau-
branlant. Nom donne* aux b£b£s qui com-
mencent a marcher et semblent toujours sur
le point de tomber.
Chat-ecnreuii (Mj.), s. m. — Ecureuil. Cf.
Chat-fouin. Syn. de Chaude-perche, Fouquet.
Hist. — « Tu montes sur les arbres comme un
vrai chat-kcurieux. » (O. Sand, La Petite Fadette. —
Jaub.)
Ch&teiet (Lg.), s. m. — DeVidoir a axe ver-
tical, sur lequel on met les 6cheveaux de fll
pour les divider enbobines sur les quenelleson
kpelles. || Fu. — 1° Trochke de nozilles ;
2° Jouet fait d'une noisette perc6e, a travers
laquelle passe un arbre vertical alourdi
d'une pomme de terre pour faire le volant et
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CHAT-FOUIN — CHAUCHER
qu'on met en mouvement k Faide d'une
ficelle enroutee. —
Et. — L'instrument est ainsi appele* a cause de sa
construction elev6e et de ses angles qui simulent
des tours. (Jaub., v° Travouil.) — Le fil ainsi mis
en echeveaux sur le chdtelet est donn6 au blanchis-
sage ou a la teinture. Les echeveaux blanchis ou
teints sont mis sur le travou6, sorte de devidoir
vertical, et le fil est devid£ en volu pour servir au
tissage. (Dorr.)
Chat-fouin (Mj.), s. m. — Fouine. Petit
carnivore plantigrade. || Puer comme ein
Chat-fouin, — exhaler une odeur forte et
d6sagr6able. V. Fouin. || Fran$. Chafouin.
Et — Fouin est le masc. de : fouine, animal qui
se platt dans les hStres ; de /ou, lat. fagum. (Cf.
Fou, fouteau.) (Dabm.) — Cf. Cha>huant, chat-
pard. L'idee commune est celle d'un animal ay ant
qq. rapport avec le chat. C'est le proc£d6 de la
nomenclature linngenne : felis leo, felis tigris, canis
lupus, canis vulpes. (Jaub.)
Chat-grille (Mj., Fu.), s. m.— Enfant che-
tif, malingre. Syn. de Chivrille, Petit-grUU.
Chatguene, s. m. — Hargaignoux, rechi-
gnoux. (Segr. — M4n.) — Serait-ce Chat
Suenky mouille\ ce qui le rend de mauvaise
umeur?
Chatlere (Mj.), s. f. — Ouverture longitudi-
nale k la partie *upe>ieure et ante>ieure d'un
cotillon. Syn. de Poche-aux- puces, Fergdil-
litre, FerndilUre, MigdilUre.
Chatln (Lu6). — Debris de tuffeau. V.
Moche. — Cf. Chape, Chapin.
Chatoo, s. m. — Herbe aux hSmorrofdes,
sedum reflexum, k cause de la forme arrondie
de cette plante, qui ressemble aux t^tines de
souris. . . (M£n.) — a Lg. — Aller en chaton,
— marcher k quatre pattes. || Ec. — id.
Et. — Par coraparaison avec la queue du chat.
Chatoooee (Mj., Fu.), s. f. — Portee de
petite chats. || Sp. Fig. — Ribambelle ;
grouillement, grand nombre d'Stres animus. ||
Chatonnie de rhume, — *ros rhume de poi-
trine. — V. Chat (dans la gorge). De>. de
Chatonner. Cf. Tetie.
Chatonner (Mj., Fu.), v. n. — Mettre bas,
chatter, en parlant de la chatte. || Fig. —
S'avancer furtivement, avec Failure circons-
pecte et le pus 16ger d'un chat. || £a illi cha-
tonne sus la poitrine, — ca lui siflle. || Ec. —
Marcher k Failure d'un chasseur qui s'avance
doucement, en se c^ssimulant de son mieux,
pour ne pas §tre apercu par le gibier qu'il
veut surprendre. — Pat. norm. Catuner, —
marcher en s' aidant des mains. — Aller k
la baissette.
Chat de perche (Sa.), s. m. — Ecureuil.
Syn. de Chat-lcureuil, Fouquet, Perche-
branche.
Chitrage (Lg.), s. m. — Action de ch&trer,
une roue. L'6t6 est sec, va y avoir des chd-
trages k faire.
Chaft-ravaa (Vr.), s. m. — Chat voleur,
Fe
qui saute sur les tables, etc., partout ou
peut ravir qq. victuaille. — Ravaut = ravis-
seur, du lat. rapere?
Chatte, s. f. (Sp., Mj.). — Faire pSter la ckatte,
— en parlant d une fileuse, faire rendre a son
fuseau un son rude et eclatant, en le faisant
tourner avec raideur vers la fin de FaiguQlee.
|| Chatte noire ; ce nom se donne k Fempirique
ou k la sorciere qui s'occupe de maladies.
(Segr. M6n.)
Chatte- gratte (Lg.), s. m. — Sorte de jeu ou
d'exercice de gvmnastique qui se pratique de
la maniere suivante. Deux joueurs se sai-
sissent k bras le corps, poitrine contre poi-
trine, de sorte que Fun ait les jambes en Fair
lorsque Fautre est debout. Celui-ci se pen-
chant en arriere, son partenaire prend pied et
le souldve k son tour de la mfime facon. Et
ainsi de suite. Quelquefois, les athletes bas-
culent sur le dos d'un ou deux autres joueurs
qui font pied-de-selle et qui ont tout loisir de
gratter la terre de ieurs ongles. De \k le nom
de ce jeu, appete, en Berry : Virer les couStes.
(Jaub.)
N. — Je connais une autre maniere de pratiquer
ce jeu. Les joueurs sont dos a dos et Fun d'eux
[)asse ses bras sous les bras de Fautre. Cela rappelle
e branle d'une cloche. (A. V.)
Chan (PL), s. m. — S'emploie dans
F expression : Chau de noix, — brou de noix.
Et — Ce mot est la rac de Chal ou Cal, qui sf
retrouve dans le v. Ecaler. A ce titre il est des plus
curieux. V. Chaler.
Chaubenir (Lg.), v. n. — Moisir. Doubl. et
syn. de Chaumir, Chauguenir. Cf. Chaubu
Chaubi, adj. q. (Sj., Ac). — Echaubi, g&te,
en parlant de la viande, p. ex. — Echaufte?
Chaueher (Sp.), v. n. Colter. || Courir Foie,
— se dit du jars.(Sar.) Lorsque Fon menait
les oies aux jars, on leur donnait une poignee
d'avoine pour les faire chaueher. || Ec. —
Chausser, pour le canard.
Et. Hist. — « Caucher est un anc v. qui veut
dire : presser, serrer. Cf. Cdcher. Ne peut venir de :
coq. — Du lat. Calcare (Cf. Cauchemar). 11 faut
faire sentir Faccent circonflexe (Litt.). — N. J'ai
entendu : Cauquer, a File de la Reunion. A. V. —
« Si ay-je, dist Panurge, n'a gueres icy veu une
abbegesse a blanc plumage, laquelle vaudrait
mieux chevaucher que mener en main. » (Rab.,
P., v, 8.) — « Fouler, presser. — De Faveyne il y a
16 boisseaux en Fesmine, que Fon mesure au
comble ; et chauche-Yon une fots. > (ConL de Boure.)
De la on em ploy ait ce mot pour designer Facte du
coq avec la poule : « Le coq qui cauquoit les poulles
a petit semblant. » II faut lire Chauchoit, en bon
francais (B. de Verv., Moy. de porv., p. 221.) De
mSme pour les differents oiseaux : (le rossignol).
— « Sa femelle, et puis errant,
Qu'il a cauquit, sauvage
S'en va, et si va sifllant
Un texte de S l Bernard i'explique par Calcare-
— « Que je Famoie durement (le coq).
Par ce que menu et sovent
Les (poules) me chauchoit Fune apres Fautre.
(L. C). — « Les engoulevents se perche nt rare-
ment, et, lorsque cela leur arrive, non en travers
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CHAUCIMER — CHAUFFE
191
com me les autres oiseaux, mais longitudinalement
sur la branche, qu'ils semblent docker ou cocker,
com me le coq fait de sa poule, et de la le nom
de Chauche-branche qu'on donne a cet oiseau en
Sologne. » (Bupfon, cit6 par Jaub.) — « Ce jars,
presents sur la table d'un seigneur, lequel en cher-
cha Tame, et ne la trouvant, appela le cuisinier :
Ou est Tame de cette oie? C'est un jars qui a tant
chauchi sa mere, que lediable a manggson ame. »
(B. de Vbrv., M. de p. m, 11.) || Jaub. — Caucher.
Chaueimer (Mj.), v. a. — Chauler. Syn. de
Chaumer, Chaumenter. De : chaux. || Ec. —
Chauc.umer, V. Chaussumer.
N. — Cf. Chaussine. Houille seche propre a la
euisson de la chaux (Lnr.)
Chsuelner (Sal.), v. a. — Mouiller d'eau de
chaux le grain qu'on doit semer.
Chaud 1 , e(Mj.), adj. q. — Fig. A moiti6 ivre.
On dit : II 6tait ben chaud; ou encore: II com-
mencait a avoir la goule ben chaudc. || Retors,
ruse\ dans un but d'inte>£t. Ex. : Tu es
chaud, toi — dit-on a qqn qui cherche a vous
en tor tiller, — tu es pus chaud que la braise. ||
Que Ton a a coeur. Ex. : II avait ca chaud,
vantiers, de venir me le dire ! — On dit iro-
niquement a qqn, en lui refusant ce qu'il
demande : Si tu n'as que ca de chaud, tu ne te
bruleras pas. || Chaud de, qui affectionne,
feru, entiche\ — Ex. : Vous n'avez jamais vu
un horn me si chaud de ses enfants. || Excessi-
vement cher. « Dix pistoles? fichtre, c'est
chaud ! » || Chaud de la pince, — porte &
l'amour, ardent au plaisir cythe>6en. || Et lui
chaud I — dit-on en parlant de qqn qui a
refuse' de s'engager dans une mauvaies affaire.
Si Ec. — Chaud a, — port6 a.
EL — Pour le sens propre, celui de chaleur.
le latin Calidus, et pour le sens de : retors, rus6,
le lat. CaUidus f Dans ce dernier sens il devrait
s'ecrire chaut, car c'est l'a fr. Caut. caute\ lat.
Cautus. II est vrai que le f6m. est chaude. Cela
prouve seulement que la confusion est aujourd'hui
complete entre ces deux mots, pourtant si (life-
rents. La citation suivante montre, par 1'orthogr.
da mot Cauld, que cette confusion commencait a
s etablir du temps de Rabelais : « L'un est un fin
et cauld Renard. » (P., iv, Prol.) — Hist.
— « Le feu qu'au pied d'un chene auparavant
Avoyent laiss£ les peu cautes berg^res...
J. du Bella y. Les Amours, p. 187.
— « Tous hommes sont par toi circonvenus,
Cauit ou non caultz. »
G.-C. Bucher, 38, 101.
Add. || Pier re- chaude. Sour is- chaude.
Chaud (Mj., Fu., By.), s. f.— Chaleur, tem-
perature torrid e.
Ex : Queune chaud qu'il fait ! — j'ai eine
chaud I
Et — Cest Padj. pris substantivement.
Chaudasse, adj. q. (Tr., Ag.). — Frequent,
ou dim in. de Chaud, dans le sens de : legdre-
ment ivre. Syn. de Chaudet, Chaudonnet.
Claude (Mj., Sp., By.), s. f. — Chauffe,
forgee. Se dit dans : Forger un fer (a cheval)
en deux chaudes. — Calda. || Fu. — Ivresse.
— II avait attrape eine chaude. Syn. deCuite,
Chaudet (Mj. ), adj. q. — Un peu ivre, 6 mgchg.
Hist. « Vous trouviez-vous point ckaudelet,
Ay ant les fievres en la teste? • L. C.
Chaudlere (Mj.), s. f. — Vase de fer-blanc
ou de zinc avec lequel on puise l'eau. —
Caldaria. || Fu. — Pour traire les vaches. —
Alambic de bouilleur de cru.
Chaudleree (Mj., By., Fu.), s. f. — Le
contenu d'une chaudiere, ou plutdt d'un
seau. Syn. de SeiUotke. V. Chaudi&re.
Chaudif (Lpm.), adj. a. — Qui achaud ais6-
ment, ou qui transpire beaucoup. Ex. : II est
chaudif de la tele, — sa tGte se congestionne
ais^menU
Chaudliion (Lg.), s. m. — Petite chaude,
prSparatoire pour commencer a souder un
lopin. Langue des forgerons. || Fu. — Un peu
gris. Dimin. de Chaud. Syn. de Chaudet.
Chaudln, s. m. (Lg.). — Estomac du pore.
Syn. de Giron, Port-Girault. || Fu. — Dabon,
lange de laine qu'on met aux pieds des petits
enfants en hiver.
Chaudonnet (Sal.), adj. q. — Un peu chaud,
gris. Syn. de Chaudet, Chaudasse, Chaudillon.
Chaud-referdi (Mj., Fu), s. m. — Chaud et
froid. Ex. : II a attrap£ ein chaud-referdi, qu'il
a manque" d'en terseler. || Ec. — Chaud
refoerdi, — fro^di, — et m£me foerdi.
Chaudron l (Tim., By.), s. m. — Jeu de
marelle, le m$me qui est appete ailleurs
Pied-pourri ; plus specialement la case
extreme de la figure sur laquelle se joue le
jeu, parce que cette case a la forme d'un
demi-cercle. Syn. de Pisse-gogue.
Chaudron *, s. m. (Sp., Fu.). — Sorte de
tulipe sauvage qui fleurit au prin temps dans
les pr6s humides. Syn. de Lausanne, Clocane,
Gogane. || Nom vulg. du narcisse, du faux
narcisse, qu'on nomme marteau-porillon,
n. jaune, a cause de sa couleur, quand il est
en fleurs (Bat.) || Fu. — Narcisse de couleur
violate brune, stride de noir. || Ec. —
Damier, gogane, coqu ?cigrolle.
Chaudronnee (Mj., By.), s. f. — Contenu
d'un chaudron. Cf. Verree, SeilUe, etc. || Fu.
— Compose* de pommes de terre et d'orge
pour les pores. « J'avions eine chaudronnie
sus l'feu ; j'pouvions pas nous en aller. »
Hist — « Chaque dimanche de carSme, une
ckaudronnie de fevettes. » (1769. — Inv. Arch. H I
p. 3, col. 2.)
Chaudronner (Mj., By.), v. n. — Faire la
cuisine ; re*curer les casseroles.
Chauff an, s. m. — Echafaud. V. Chafaud.
Hist. — Frais de construction « des troys
estaiges du chauffault de MM. les maire et esche-
vins de la ville estant au pare ouquel nagueres
a est6 jou6 le mistere de madame Sain te Cathe-
rine. » (C. Poet, Invent, p. 14.)
Chauffe s. f. — Gras, mis en boule, desa-
greg6 et r&luit en grumeaux in^aux, dont
les plus gros sont a peine de la dimension d'un
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192
CHAUFROIDIE — GHAUX DE FONDS
grain de groseille. (Fabricat, de l'huile de
noix. Saumur.)
Chaufroidie, s. f. — Pleuresie, ou Chaud-
referdi. Syn. de Purksie.
Chaufumiers, s. m. — Les mariniers qui
viennent chercher la chaux et Temportent
sur leurs bateaux. Different de Chaufournier,
ouvrier qui fait la chaux. — Chaufour, —
calidus furnus.
Cbaugueni (Fu.), s. m. — Du chaugueni. Du
moisi. Tr£s employe\ comme le suivant.
Chauguenlr (Lg., Sp., Fu.), v. n. — Moisir.
— Syn. de Vairir, Voirir, Mudir, Heurdrir,
Ouerir, Veurir. Doubl. de Chaumenir. Cf.
ChaubL — Part. pas. « Pain chaugueni. »
Et — Chaumeni, plein de chaume. Hist, « Si tu
les gardes longtemps, tu trouveras qu'elles chaume-
nironu » (B. Paussy. — L. C.) — « Mais, pour chas-
cune passade, ilz n'en ont qu'une nazarde, et, sus
le soir, quelque morceau de pain chaume ny. >
(Rab., P.,n, 30.)
Chan mas (Mj.), s. m. — In6galit6s dans le
fond d'un cours d'eau, ondulations a la sur-
face d'une grSve submerged.
Chau masse, 6e (Mj.), adj. q. — Mamelonne\
Se dit d'une gr£ve couverte d'eau. V. Chau-
mas.
Chaume, que j'cois. — Je crois que oui.
(Chpt.) Chaumk qu'nenni, — je crois que
non. (Z. 77.) — Pour Sd me* = selon moi.
Chaumenir (Mj.), v. n. — Moisir. — Syn.
de Mudir, Hturdir, Voirir, Veurir, Vairir,
Ouirir ou Vouirir, Chauguenir. Voir ce dernier.
Chaumenter (Mj.), v. a. — Se dit par qqs
personnes pour Chaucimer.
Chau me- perdu, s. m. — C.-a-d. rez-terre.
On le brule, ou on le couvre de terre. (M6n.)
^haumer (Lg., Fu.), v. a. — Chauler, du
ble\ Syn. de Chaucimer, Chaumenter.
Chaumler (Mj., By.), s. m. — Meule ou tas
de chaume. || By. — Un b6be* gras et bien
portant. Qu6e grous Chaumierf Syn. de
Daubier.
Et. — Lat. Calamus. — « Ghaumier, p. e\ pail-
lasse. II paratt que, de ce mot chaumier, nos tapis-
siers ont fait le mot sommier : < II romp sa lance
contre la muraille, ou la flche dans le ventre d'un
chaumier. » (Merlin Coccaie, i, 57.) — En note :
Sommier a signing d'abord bdte de somme, puis :
poutre ou matelas portant une charge anira6e ou
inanim£e (L. C. et Note de l'Sditeur, en correction.)
|| Un village de la Pommeraye porte ce nom.
V. F. Lore, xi, a.
Chaumir (Lg.), v. n. — Moisir. On dit
aussi : Chaubenir. Voir Chaumenir pour les
synon.
Chaupetit (Lg.), loc. adv. — Peu a peu. Le
m&me que A chk. petit.
Et. — Form6 du fr. Petit et du pre7. Chau, dans
lequel je vois un doublet de Col, Cali, Gali. Cf.
Chaupiot.
Chaupiot' (Mj.), s. m. — Le plus faible
d'une nich6e d'oiseaux. || Le dernier-ne* d'une
famille. Syn. de Rinot, CaiUeau, CaiUereau.
Et. — Pour Chaupetiot, de Petiot et du pref.
p^jor. Chau. V. Chaupetit
Chausse (Fu., By., Mj.), s. f. — Bas, vehe-
ment qui couvre le pied et la jambe. Ex. : Je
vas me brocher des chausses. Souvent pro-
nonce* chaosse.
Et. — Lat. calceus, devanu Um. dans les lang.
romanes. (Lttt.) — Calcia (Darm.) - Le vx. fr.
employait ce mot, et le 7r. moderne a le dimin.
Chaussette. — Hist. — « J'ay ouy raconter d'une
tres grande princesse de par le monde, laquelle
aimoit une de ses dames par-dessus toutes les
siennes, seulement parce qu'elle lui ttroit ses
chausses si bien tendues et mettoit si proprement
sa jarretidre. » (Brant., D. gal., Disc, in, p. 148.)
— « L'on brochait les gilets de laine, Ton tricotait
les chauses. » (La Trad., p. 259.) — On dit : lirer
ses chauses, pour : les quitter ; rhabiller ses ch.,
pour -. les raccommoder.
« Donnerent de la Tannerie
Mottes a faire feu,
Et la rue Normandie
Un petit linceul
Puis bonnets, chausses, mitaines...
Noels angev., p. 61.
Chausse-quasse, s. m. — Centaury. Voir
Chardon-lorioL (M£n.) — Plutdt fern.
Chausser (Mj., Fu.), v. a. — Chausser une
plante, — la butter. || Fig. — Convenir,
plaire, agre^r a. Syn. de Botter, Haiter. || Ec.
V. Chaucher.
Chausses- aux-eoeus (Lg.), s. f. p,. — Prime-
vere jaune. Syn. de Cocou, Marteaux.
Et. — Le nom vient de ce que le calice de cette
fleur, dont la corolle est jaune, imite assez bien
une culotte bouffante.
Cbausson (Lg.), s. m. — Pierre de remplis-
sage pos£e en long au milieu d'un mur.
Langue des m aeons.
Chaussumer, v. a. — Fumer un champ
avec la chaux. || Craon. — Repandre du
sulfate de cuivre sur du froment, pour semer.
Et. — De * chaussum, de>. de : chaux, et un suff.
umen, mot que Ton ne retrouve pas directement,
raais que Ton retrouve dans chaussumier, nom
dialectal du chaufournier. Cf. Chaucimer.
Chaut v. irr. — Chaloir. Ne me chain ou,
— peu m'importe ou . . .
Hist. — Ne me chaud ou je me fourre
Pour voir le doux Messiau,
Nau, nau.
{Noels anc. et mod., it.)
Chauvarder, v. n. — Rire d'une maniere
force* e, con train te (Segr. M6n.).
N. Dott. : Rire ironiquement, se moquer de.
Chauve, s. f. — D^faut ; veine blanche
dans une carriere d'ardoises (Petit Courritr
du 18 juin 1904).
ChauvenI (Lg.), part. pas. — Gate\ tourne ;
moisi. V. Chauguenir, Chaumenir, Chaubenir.
Chaux de Foods. — Ce mot est un contre-
sens, ce nom de lieu doit s"6crire Ckaudes-
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CHAVARI — CHEMIN
193
Fonts, Chaudes Fontaines, sources d'eaux
chaudes. *
Chavari (Sp.), s. m. — Filet pour prendre
les oiseaux. || Chasse ou braconnage au moyen
de cet engin. V. ArignL
Chaveneau (Tim., Lg.), s. m. — Sorte de
poisson que Ton p£che parfois dans les ruis-
seaux de la con tree.
C'est le Chevenne ; syn. de Chabosseau.
Chavirement (Mj., Lg., Fu., By.), s. m. —
Bouleversement, chavirade, tohu-bohu. Syn.
de Boulivarsement, Bousculement. Tervirement.
Chavoilles (Lg.), s. f. pi. — Fanes de
pommes de terre. Syn. de Fonces, Feuillies.
N. L'o conserve son son naturel : chavo-illes.
— S'emploie aussi au masc. et au sing, sous
la forme Chavoil. — Fanes de pois, de hari-
cots, etc. || By. — On dit : fayes (y mouilte).
— Cf. Jebiche, Jaub.
Et. — Ce mot est certainement le m£me que
Chahouet, qui s'emploie a Sp. dans un sens voi
sin.
Che\ — Pour chez. On dit : chi ielle = chez
elle.
Ch6 (Lg.), s. m. — Chien. Mot tres vieilli,
presque oublie\ ma is seul en usage ii y a cin-
quante ans. Cf. Bk, pour : bien. Syn. de Quien.
Cheeher (Lg). v. a. et n. — S6cher. N. Cou-
rant au Lg., qqf. employ^ a Mj.
Cheehiquette (Sh.), s. f. — Petite quantity.
S'emploie dans la loc. : A la chkehiquette. Ex. :
.. ne me donnait ca qu'a la chtchiquette, par
petites quantites a la fois. — V. Chiqueu —
Cf. D6cniqueter.
Et. — C f est le pat. Chiquet, avec redoublement
de la premiere syllabe. — La rac. semble etre la
mdme que pour chiche, avare. — Le vx fr. avait
chiqueter, couper, decouper (L. C).
Chef (Mj., By.), s. m. — Lev6e, partie
ant^rieure d'un futreau, formant un plan
incline*. || Ironiquement Chef d'eve, — chef-
d'oeuvre, accident cause* par la maladresse ou
la sottise d'une person ne. || Lg. La p&te, telle
3 u' elle est boulang^e la premiere fois. Langue
es boulangers. Cf. Rafraichi. || Chacune des
parois verticales d'une carriere d'ardoises
(la t§te, le bout par lequel on commence
T extraction?)
Et. — Du lat, caput, tStD. avec 17 muet, comme
dans chef d'ceuvre et clef. V. Si. — Hist, c C'est
une Industrie fort int&ressaute a 6tudier que celle
de Pextraction de i'ardoise. soit qu'on envisage
le cdte* purement technique... le mode d'exploi-
tation du Chef ». Le Chef est la couche de schiste
exploited telle qu'elle se presente dans la carriere
soit. . . (LKB.-CESBR. UElrangere).
De son bon ch<.f ou de son chef, de sa
propre initiative, de sa bonne volonte\ de lui-
mdme. a II a livre\ de son chef, aux baion-
nettes de ses volontaires, les prisonniers faits
a Noirmoutiers. » (Dbniau, IV, 59.)
Chegaasses (Lg.)i s. f. pi. — Toufife da reje-
tons de chene, qui poussent sur un tronc
coupe* au ras de terre. — De>. de chegne.
Chtgne (Lg.), s. m. — Chene. Cf. Cragne.
Mot vieilli. Cest la prononc. actuelle. Les
anciens disaient Chagne. || Fairele chegne dret,
— se tenir la t§te en bas et les jambes rap-
proche'es. || Faire le chz%ne fourchu, — id.,
mais les jambes 6cart6es. || On distingue le
chegne blanc et le chegne rouge. Ce dernier est
le Doussier ou le Doucier de Mj. — N. Chegne
rouge pourrait bien-Gtre pou~ chene-rouvre*
Chegniot ou Chenot (Fu.), s. m. — Jeune
chien. V. Cheneau.
Chehon (Fu.), s. f. — Chat-huant. V. Cho-
hon.
Cheier, v. n. — Choir, tomber. A vieilli.
Forme inchoative de Chair .
Chelntre (Mj., Tim., Lg.), s. f. — Lisiere
d'un champ, bande de terre inculte et gazon-
n6e, situ6e le long des haies et qui forme
comme la ceinture des terres labourers. || Au
Lg., ce mot a le me*me sens qui est le plus
g£ne>al, mais de plus il signifie la bande de
terre que le laboureur retourne a la charrue
perpendiculairement et a l'extr^mite* des
sillons, ce que Ton appelle ailleurs : Tour-
ndilles, Etourndilles, Dttourndilles, Traver-
saine. — S'6crit aussi Chaintre. Voir ce mot.
Et — Double du fr. Ceinture. Lat. Cinctura.
Hist. — « La dite disme faisoit leur revenu avec
douze boisselees de la Chaintre joignant le bois
(1739). Inv. Arch. E. n, p. 315, col. 2.) — c Elle
s'en alia courbe>, rapide pour tan t, le long de la
Cheintre. * (R. Bazin. La Terre qui meurt, p. 14). »
— « Accord passe par Raoul, 6vSque d' Angers. . .
au sujet de la mairie de Villebernier « super
majona de Villa Bernonis », et diverses autres
pretentions « scilicet custodiam pratorum et
Chentram que (quae) ipsis pratis adjacet. » {Inv.
Arch. G., 107, 2.) — « lis s'dtaient Stendus sur
1'herbe de la ckintre (sic), et pres d'eux rangers le
long du talus, les betes soufflaient comme leurs
mattres. (R. Bazin. Les Trois gars de la Haus-
siere, dans le Pays Bleu, n° 1.)
Cheintrer (Mj.), v. a. — Faire pacager sur
une cheintre ou sur la bordure d un chemin
||(Lg.Mj.). Fig. Flatter, en tourer desoins,cher-
cher & circonvenir, k empaumer, & emba-
bouiner. Ex. : II ara beau cheintrer le bon-
homme, il n'ara pas la fille. »
Chelinguer (Mj., By.), v. n. — Puer. || Che- '
linguer du goulot, — sentir mauvais de la
bouche, Hre atteint d'ozSne. — Argot.
Che mi (Sjv.), s. m. — Chemin.
Et. — Du celtiq. Cam, pas ; camen, chemin.
Chemleher (Mj.), v. n. — Sangloter, pleurer ,
silencieusement. || Pleurnicher. Syn. ae Che-
nucher, Pigner, Ouigner, Brizer, Bichoiller.
Et. — Dim. de Chimer, dont le sens primitif est :
pleurer.
Chemin (Mj.), s. m. Fig. Ne pas y aller par
quatre chemins, — aller droit au but, ne pas
garder de managements, dire nettement les
choses, ne pas tergiverser. || N'en faire qu'ein
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CHEMINEAU - CHENNETER
chemin, — y aller par la mfcme occasion. ||
Mener par des petits chemins ou n'y a point
de pierres, — mener rondement. V. Chemi. \\
Aller dret son chemin, son petit bonhomme de
chemin (Segr.) — loyalement. || Ecartement
que Ton donne aux dents d'une scie, de part
et d'autre du plan de la lame.
Chemlneau (Fu., etc.), s. m. — L'ouvrier
qui travaille aux terrassements, en g6ne>al
et des chemins, de fer en particulier. || Ec.
Mendiant, vagabond. Syn. de MeillawL
Chemlnee (Mj., Fu.), s. f. — Faire la che-
minie. Se tenir les jambes droites en l'air, la
t£te et les mains 6tant poshes k terre et for-
mant trSpied. Jeu d'enfants. Cest ce que
Brantfyne appelle : Faire l'arbre fourchu. —
— N. Ce serait plutdt le chfcne dret. V. Chegne.
Chemineresse, — Chanson que le paysan
chante en marchant (M£n.).
Cheminet (Mj., Fu.), s. m. — Petit chemin,
sentier. Syn. de Voyette, Adresske, TruUe.
Chemlns-ferres s. m. — Ch. macadamises,
ou du moins k surface dure.
Hist — « A tant fet et a tant err6
Qu'il entre en un chemin ferre\
R. du Renart, v. 764.
Chemlas pealgeaax, s* m. — Ch. peagers.
V. Peaugeau.
Hist — Le grand chemin piageau doit avoir
14 pieds de large pour le moins. (Couu d'Anjou.)
Chemise (en). — (Li., By.). — Les oeufs en
chemise, pond us sans coque. — Cf. Pommes
de terre en robe de chamore.
Chenagonille (Craon), s. f. — Gorge.
Chenard (Vh.), s. m. — Syn. de Coeur de
touffeau. — Voir Rairie. || Lue\ — Pierrailles
ou'on trouve dans le sol. || En Berry, l'adj.
cnenard a signifie* : noir&tre, gris de cendre.
V. Jaub.
Chenarde, s. f. — Colchique d'automne,
veilleuse, safran, flamine nue. K. canis ardens;
tue-chien, qqf. (MAn.).
Chen&rum (Ec). V. Chenorum.
Chtnas (Fu.), Lieu plants de chfines. Plutdt
Ch§n&, s. fem. Cf. Hd % Vd\ Pra\ etc.
Cheoasserle (Pell., Sp., Fu.), s. f. — Vice
de celui qui est chenassier ; priapisme. Ex. :
Cest de la chenasserie toute pure. Syn. de
Vesserie. Paillardise. || Reunion de paillards.
|| Syn. de Chiennerie, Putasserie.
Cheaassier (Pell., Mj., Sp., Lg., Fu.), adj.
q. — Paillard, libertin, qui a des penchants
erotiques. Syn. de Vessier, Putassier, Chien,
Fumellier, FouaiUeur.
Ch€ne (Lu6), s. m. — Chrysantheme.
Cheaeaa (Mj., Lg., Fu., Br.), s. m. — Jeune
chien. || Fig. Faire des cheneaux, — vomir k
la suite d'exces de boisson. — Syn. de Chenne-
Ion, ChegnioU
Chftne franc (Cnd.), s. m. — Espece de
chdne propre a faire du charbon, par opposi-
tion k Douceau.
CheoeUle (Lg.), s. f. — Chenille. Cf. FciUe,
Fauceille, etc.
Hist — < Tu periras,
Maudit pataud,
Comme la cheneiUe
La patte en haut »
(Deniau, n, p. 297.)
€h€ae-marln (Mj., Fu., By.), s. m. — Chry-
santheme, plante d'ornement. La feuille rap-
pelle celle au ch&ie.
N. — Le flcolde vesiculeux et plusieurs de ses
vartetes. (Lttt.)
Cheaevit (Sp., By.), s. m. — Che'nevis.
Et — Chenevis, pour Chenevuis, der. de
Cheneve, forme fr. tres ancienne de chanvre. —
Cannabiscum. — Hist : « Certaines drogues, les-
quelles rendent l'homme refroidy, maleficte et
impotent k generation. L'experience y est en
nymphea heraclia, ameline, same, chkneoi.
Chtnler (chegnier), s. m. (Br., Mj.). Grabat,
mauvais lit. On dit inseparablement : Ein
m£chant chenier de lit. — V. Vergnasse, Ver-
sailles. Bois de lit en chene.
Et — Der. du fr. Chene, comme Vernasse de
Verne ou Vergne f Mite.
Chtniere (Mj.), s. f. — Grand bateau d'au-
trefois, du temps des trains de bateaux, c-a-d.
au plus tard du premier quart de ce Steele
(xix e ). lis e*taient, paratt-il, de construction
peu solide, sans doute dans le genre des
sapines. Je ne les ai pas vus, et je crois que
les vieux mariniers qui en parlent les ont a
peine connus. Ce n'est plus qu'un souvenir.A
noter qu'on ne les d6signait guere que sous
le nom quasi inseparable de Grandes-chi>
nitres. Ce mot est k rapprocher de chenier, ou
Grand-ch&nier, par lequel on designe un mau-
vais bois de lit. II venait sans doute de chene,
comme Sapine de Sapin.
Chenille (Mj.), s. f. — Personne laide et
m&hante. || Ec. — Enfant malingre. Syn. de
Chwrille.
Chealller, v. n. — Tricher au jeu.
N. — Dans le Centre : Chavigner. (Jaub.)
Chenillette (Mj., Fu.), s. f. — Sorte de mau-
vaise herbe. A Saint-Paul on l'appelle Harbe-
grasse. C'est 1' amaranth us prostratus, ou une
plante t*es voisine ; p.-6. rarroche blanche,
chenopodium album. Du reste il y en a plu-
sieurs especes. || M4n. renvoie k Matricaire.
— Syn. ae Grdseline.
N. — Nom vulg. du senecon, a cause des che-
nilles z6brees de jaune et de noir qui sont les para-
sites de cette plante. (Jaub.)
Chenlt (t final muet ou sonore) (Mj.), s, m.
— Chenil.
Cheoaette (Lg.), s. f. — Portte de petits
chiens.
Cheaaefter (Lg.), v. n. — Mettre bas, en
parlant d'une chienne.
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CHENNETON - GHET
195
Chenneton (Lg.), s. m. — Jeune chien.
5yn. de Cheneau, Chenot, ChegnioU
Cheaoram (Mj.), s. m. — Sorte de jeu de
tartes. N. Ce n'est plus quun souvenir. Se
ouait encore vers 1860.
Chenot (Chi., By.), s. m. — Jeune chien.
/. Cheneau. Fig. Faire des chenots, — vomir
i la suite d'exces de boisson. Le nom de
'animal peut varier puisque Ton dit : Piquer
in ou des renards.
Cheou, e (Mj., Lg., Z. 134, Fu.), adj. q. —
Beau, bon, bien, remarquable, superbe. oyn.
leHurf, Chic, Chicard, Chicocandard, Rupin. \\
It., By. — Qui a du jion, du cachet. Ne s'em-
)loie qu'ironiquement, ou avec la negation,
i'est du ckenu ! Cf. Frais.
Et — « Dans la lang. popul. chenu se dit pour :
ucellent, fort, riche, a cause que ce qui est vieux
/est amelior£. Chenu : tout blanc de vieillesse ;
at. Canutus, de Canus, pour Casnus. (Lrrr.). —
t Via de bon cidre, c'est du chenu. (Obain).
Chenueher (Sr, By Segr.) Pigner, pleurer,
r. n. || Sa. Pleurer silencieusement, soupirer
lout bas. Doubl. et syn. de : Chemicher. Syn.
ie Ouigner, Pigner, BrSzer, etc.
N. Le patois norm, a les deux formes Jimer et
Zhouiner qui signifient egalement : pleurer. A la
premiere se rattachent nos deux mots Chimer et
Vkemicher ; a la deuxieme, notre mot Chenueher,
pour Chouinucher. || Sal. — Pleurer, larmoyer,
>rdinairement sans raison.
Chenulard, e (Li., Br.), adj. q. — Qui pleure
jouvent, pleurnichard. Syn. de Ouignard.
Chenuler (Li., Br.), v. n. — Pleurer. Cf.
Chenueher, Chemicher. Pour Chouinuler.
Cheolr, tomber ; Conjugaison : Ind. pr6s.
Je ch6e, il chet, il cheut, ils cheent ; — imperf.
Je cheiais (je chexliais, Cz.). — Fut. .: Je cher-
rai. — Condit. Je cherrais. — Subj. pr. : Que
je ch6e ou ch&e. — Part. pass, chu, chute ;
cheut, cheute. V. Chair, Chiier, Cheyer.
Chepetlt (a) (Tim.), loc. adv. — Peu a peu,
par petites quantites. Corr. de Chaupetiu
Chtrante, adj. q. — Qui vend chei. « C'te
marchande de beurre-la, a n'est point chi-
rante. » (Sp.) V. CharanU
Cherke-sauvage, s. f. — Voir Chanvre-jolle
ou Galeopsis, chercbe a bourru ou euphraise
tardive, qqf, queue de renard. (Mto.).
N. Charbe, Chanvre (Cherve, Charve). Jaub.
Chercbe (a) (Fu., etc.). — Au jeu. Avoir
dix a cherche. Avoir 10 points quand Padver-
saire cherche encore le premier, p. ex.
Cherehenz de pain (Sr., By., Fu.). — Men-
diant V. Charcheuz.
Chereutler s. m. — Charcutier. V. Chair-
cutier, Chartutier.
Chere (Fu.). — Chaise. Autre prononciation
de Chain.
CheremeDft (Mj.). Elever ben ch&rement, —
fetre aux petits soins pour un enfant qu'on
Aleve.
Cherettes, s. f. — Vases de la pharmacie de
FHdpital de Baug6 {Journal de 2?., 2 juillet
1904).
Et. — Chevrette, pot a Canon (en pharmacie).
On nomme pots-a-cancm ceux qui serve nt a con-
server les ^lectuaires. On nomme ChevrcUes ceux
qui ont un bee au-dessus du ventre ; ils lerraient
autrefois, chez les apothicaires, k couerrer les
sirops et les huiles ; mais aujourd'hui il n'y a que
les 6pfciers qui s'en serve nt . {Diet, des Arts et
Me* tiers, Amsterd., 1767 v° Apothicaire, Lttt. —
On a dit aussi Chevre et Cnievre pour la peau
de chdvre ; i'outre qui servait a renfermer Thuile
d'olive : « La cnievre d'oille (d'huile) doit 2 den.
le cent » (Anc Cout d'Orteans.)
< II fist par dedens, et hors oauvre
Les couvrir de chevres d'olive. »
VigUes de Ck. vn, n, 107. — L. C.
N. — Ces pots auraient-ils Tapparence d'une
petite chevre dressee sur ses pattes de derriere,
avec une grosse panse, et peut-#tre des anses en
forme de cornes ? — On appelle bien choon une
grosse bouteille de gres con tenant de 15 a 20 litres.
Corrupt, du mot Ghat-huant, en vx fr. Chauant
A Auverse et dans le Maine on dit Chouan. Les
bouteilles de gres dont il est question sont ainsi
appetees parce que leur goulot tres court, sur une
panse rebondie, les fait ressembler a de gros
niboux. V. Choon.
Cherfenille (Sa.), s. m. — Chevrefeuille.
Syn. de Main-de-bon-Dieu. Contract, du mot
fr. || D'autres lui donnent le sens de Cerfeuil.
Cherge (Craon, Li.), s. f. — Une charge ;
un plein tablier d'herbe, p. ex.
Cherie, s. f. — Nom vulgaire du lithosper-
mum ou gremil (M4n.).
Cheroae, s. m. — Pour : Encherroul, En-
cherrier.
Cherpouiet (Lg.), s. m. — Serpolet Cf.
Cherfeuil.
Cherre (Fu.). — Choir.
Cherree (Mj., Fu., Lg., By., My., Ti.). —
Charr6e, cendres lessiv£es. Corr. du mot fr. —
Cf. Cherrue, Cherruer.
Et. — Hist Du lat. Cinerata. — « En un cher-
rier a couvrir la lessive ou serait entre* trois aulnes
de toile a raison d'onze sols Taulne, cy xxxiij sols. »
(D. C.)
Cherrl^r (Ec.), s. m. — Encherrier (en-
cherrou6), grande et forte toile pour recevoir
les cendres, dans les en droits ou on met les
les cendres en dessus du lin?e dans la panne ;
ou pour les recouvrir, dans les endroits ou on
met les cendres au fond de la panne et le linge
par-dessus (usage ^tabli pour la facilite de la
vouill&e).
Cherrae (Va., By., Lu^), s. f. — Charrue.
Cherruer (Va, By.), v. a. et n. — Charmer.
Cherukin, s. m. — Voir ArdoisUres. Fils du
maltre fendeur d'ardoises sur les carrieres,
Chet ( My.). V. Cheoir. \\ Fu. Chet, chete-
Hist — « J'ai la vue faible et le jour cheU t
(Balz, 469) :
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196 '
CHETfiAUPANE - CHEVAU
« Tant ayme on Dieu qu'on suit l'Eglise,
Tant donne on qu'emprunter convient,
Tant tourne vent qu'il chiet en bise,
Tant crie Ton Nod qu'il vient. •
(Villon. Pois. divers. Ballade des Proverhes.)
Cheteaupanne. V. F. Lore (Mj). XI, a.
Chltlf, ve (Mj.) (L'f est muet et le t se pro-
nonce mouilte, ch^qui). — Fu. Ch6ti. By.
Qui a Fair souffrant.H Sp. M6chant, malicieux,
en parlant des personnes ; mau vais, en parlant
des choses. — || Malingre, maladif. || Vaurien ;
chetif gars, mauvais garnement. On dit pro-
verbialement d'une association de deux gar-
nements : Cest cheti avec vauren. — || Lue\
— Mesquin, miserable ; My. de peu de valeur.
N. —- A Sp., ce mot n'est employ^ que dans le
sens de : m6chant, mauvais, et se prononce regu-
lierement. aMj.,il n'est employ^ que dans les deux
premiers sens, celui du fr., et : qui a Pair soufTrant
et se prononce tou jours ch£qui, sans distinction de
genre.
Et. — Du lat. Gaptivus, captif, prisonnier, et de
la : faible, miserable. Vx. fr. caitif, chaiti. — Hal.
Cattivo ; Angl. caitiff, m. ss. V. Jaub. a Chaitis,
citation.
ChttlveM (Tim.), s. f. — M6chancete\ ma-
lice. Ex. : II a sa pleine peau de chetiveti
Et. — Lat Captivitatem. — Hist. « II en est des
prdtres comme des femmes, qui sont toute bonte
ou toute chitiveU. » (G. Sand. Francois le Champi.)
— « Que Jhesus Christ en haut montant
Mena notre chaitivete". » (Jaub.)
Chttre (en). — Etre en chetre, c'est §tre mal
en train. (Segr. — M4n.) Cf. Chaintre.
Et. — Serait-ce une contraction de chevetre t
Hist. : « Ma chdre dame, j'ay un maistre
Un grand bourgeois sy mal chevestre
Que je ne puys a lui durer. »
(Mir. de Sainte Genevieve. — Litt.)
Ici le sens pourrait §tre : acariatre. Lat. Capis-
trum, de Capere, prendre. Cf. Enchevfitrer. Mais
c'est plutdt pour Cneintre\ V. Chintrer.
Chengne, s. f. — Quand qqn a chaud, on
dit qu'il a la cheugne (Th.).
Et. — Je trouve ds D. C. cheugner, donner un
mauvais coup, blesser.
Cheat, v. n. imp. — II cheut de l'eau. V.
Cheoir (Lp.).
Chente, s. f. — Chute. Cf. Chaile.
Hist. — « Extrait de la relation de ce qui s'est
passe a la prise du village de La Pointe a la cheute
de la riviere. » (Paris, 1612, in-4°.) — « Monsieur
estoit camp£ sur un petit ruisseau, dans lequel un
estang faisait sa cheutte. » (D'Aub., Hist., I, 287.)
Lrrr.
Cheux, pr£p. Chez.
Et. — Cest le lat. casa, devenu regult. chiese,
puis reduit a chies, ches, chez. (Dabm.) — « Vau-
oelas note et condamne la prononciation cheux
vous, cheuz moi, cheuz lui, dont la cour usait.
Hist. :
« Mon Dieu, je n'avons pas 6tugu6 comme vous,
Et je parlons tout dret comme on parle cheux nous. »
(Mol., Femm. sav.)
Le mot casa signifle : la maison ; chez est ellip-
tique, et on a la locut. complete dans le vx. fr. a
ches, en chies, qui signifle exactement a la maison.
— < Et de la suyvit tant le chevalier la puceHe,
qu'il la trouva cheux une sienne cousine. » (Perce-
forest. — L. C.)
Chevalage, s. m. — Labour donne* avec le
pic entre les rangs des vignes avant le d6-
chaussage, (Mto.). — V. Chevau, Chevaler.
Chevalard (Lg.), adj. q. — Qui est ports' a
chevaler, a grimper sur le dos des autres
aumailles. — Se ait d'un boeuf, d'une vache.
Chevalao, s. m. — Espdce de poisson. (M4k.
— Voir Chevalin, Chevau ".
Chevaler, (Mj.),v. n. — Ouvrir un chenal
au moyen du chevau. || Grimper a cheval sur
le dos des autres vaches, comme font les
vaches en chaleur. || Se recouvrir, empteter
(Mj., Lg.). Ses dents chevalent les eunes sur les
autres. — Je saispas comment ca se fait,
mais les dettes chevalent toujours d'eine annexe
sus 1' autre. »
Et. — Der. de -. cheval ; syn. de cavaler. |!
L'ancre, solidement retenue au fond de l'eau,
chevaie. || v. a. Chevaler les vignes, cad. les becher
en laissant derriere soi la terre en dos d'ane.
(M4k.) — V. Chevalage.
Chevalerie (Sp., Mj. ), s.f . — Nom collectif sous
lequel on designe les b§tes de Tespece cheva-
line. Ex. : Toute la chevalerie est malade. —
Fr. Cavalerie. Syn. de Chevaline.
Chevaleux (Mj.), s. m. — Hommes qni
manoeuvrent le chevau pour ouvrir un chenal.
N. — Cf. Chevalets, especes de chevaux de frise
en travers des rivieres.
Chevalier adj. q. — Celui qui garde les
chevaux.
Hist. — < Alors, pendant la saison, un garde
bouvier et chevalier, comme on disait autrefois, s'en
va de pres en pres. » (Abbe Houdkbink. Anj.
Hist., deuxieme an., p. 578.)
Chevalin (Mj.), s. m. — Jeune gardon. —
V. Chevalau, Chevau l .
Chevaline (Lg.), s. f. V. Chevalerie.
Chevalls (Mj.), s. m. — Chenal ouvert a
travers une grdve, au moyen du chevau. —
V. Chevaler.
Chevau l (Mj., Lg., Br.), s. m. — Cheval,
Cf. Gevau, Chuau. || Bv. — Prononc. : ein j'vau
des j'vaux, ou : ein en* fau, des ch'faux. Aller
a ch'vau, a dos d' chevau. || Ados, terme de
culture.
On dit : Becher, mettre la terre en chevaux,
disposer la terre en ados. || Instrument qui sert a
ouvrir un chenal a travers une greve. fi'est une
sorte de grande pelle, ou bdche, dont la lame, en
bois garni de fer, n'a que la hauteur habituelle,
mais mesure environ l m 50 de largeur. Une equipe
de chevaleux se compose de quatre ou cinq hommes.
Le chef tient le manche et enfonce l'outil dans le
sable, tandis que les autres, au moyen d'une
corde flxee au centre de resistance, halent 1' instru-
ment, et entralnent ainsi le sable vers les bords du
chenal.
N. — A Mj. on dit : Ein chevau , des chevaux ;
et au I^g. on ne manque jamais de dire : ein che-
vau, des chevals. — Hist. < Rab., enume>ant les
jeux de Qargantua, dit qu'il jouait au chevau
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CHEVAU - CHEZ
197
• fondu. » (G., i, 22.) — || Lue. — Le chevau est
tombe\
Chevau *, s. m. — Chabosseau, sorte de
poisson.
Et. — Ce mot est probablement une contract,
de Cheveneau, mot inusite, qui serai t un dimin.
de Chevenne. Ce dernier vocable est le nom offi-
ciel du Chevau ou Chabosseau. — N. A Tim. et au
Lg., ce poisson s'appelle Chaveneau. Du reste,
on peut, et m£me on doit regarder ce mot Chevau
com me un derive direct du fr. Chef, lat. caput.
(a cause de sa grosse tSte). C'est done un vocable
tout different de Chevau, cheval, lat. caballus.
Chevtehe, s. f. — Espece de chouette.
N. — « La comparaison du provenc. Chavesca
montre que le mot n'est pas un de>iv6 de chef,
tSte. II faut y voir sans doute un deriv6 du rad.
Chav, qui se trouve dans Chavan, forme primitive
de chat-huant. — xm 8 , chevoiche. (Abbe Vin-
celot, p. 23.)
Cheveille (Lg.), s. f. — Cheville. Syn. et d.
de ChuiUe. Cf. FeiUe, FourneiUe, Bkteille, etc
Chevelller (Lg.), v. a. — Cheviller. — Garnir
de clous le groin <Tun pore. Syn. de Chuiller,
FormaUUr.
Cheveneaa (Fu.).
V. Chaveneau.
-Chabosseau, Chevenne,
Chevetre (Mj.), s. f. — Corde flx6e aux
deux bords du futreau et attached, au moyen
d'un nceud coulant k la partie ante>ieure et
supe>ieure de la potre ou peautre pour la main-
tenir lat&ralement.
Et. — Lat. Capistrum, de capere, saisir. —
« Licou, bride (cavestrum). .. Cavettre, Cavestre,
Chevestre, Chevecier, etc., elaient de grosses
injures, repondant a Pendard, qui merite la corde :
t Le suppliant dit a Guerard des Potes qu'il estoit
mauvais horns ou chevestre, de batre ainsi sa
femme. » (1395). — Jaub.
Cheveu (Mj.), s. m. — Souvent prononce* :
chueu. Avoir les cheveux creux, — §tre jaloux,
en parlant d'un £poux. — || Se faire des che-
veux, — avoir des soucis, des inquietudes, des
chagrins. (P.-e\ Se faire des cheveux blancs
ou gris.)
Cheveux ou Chevelnre de V6nus (Ec.)
Nigelle. Cuscuta major (Bat.). Ne pas con-
fondre avec la nielle des bles. — Vulg. Epi-
thyme. V. Fit d'alouette.
Hist. — « D'autant que cette herbe embellit
les cheveux ; et parce que les anciens peignoient
leur d£esse Venus avec belle chevelure, ce mot de
Venus y est ajoute\ » (O. de Serres, 611. —
Lttt.)
Cheville (By.), s. f. — Se dit toujours
Chullle, cheviller, chufller.
Chevir, v. n. — Venir k chef, k bout. (Mo-
LIEBE).
Et — N'est pas le B. L. Cheviare, mais le lat.
>opul. Capire, pour Capere. (O. de G. — Y.) —
Flist. — «... Ceux qui faillent a rompre la dite
juintaine a cheval dedans trois coups,. . . doibvent
i leur seigneur soixante sols un denier d'amende,
m 60 boisseaux d'avoyne, au chevir (choix) du
eigneur. » Abbe Bret., 65.
— « Depuis qu'une femme a jur6 : par la merci
de Dieu, je suis femme de bien de mon corps ;
on n'en sauroit plus chevir ; on ne lui ose plus rien
dire. » (Beroaldb de Verv, M. de p. //, 141.)
Chevre (Mj., Fu.),.s. f. — Instrument sur
lequel les scieurs de long hissent les troncs
d'arbres qu'ils veulent de*biter. II est forme*
d'une forte poutre reposant k terre par une
de ses extr£mites et soutenue k l' autre bout
par deux pieds solides. || Sp. — Fig. Croutes
noiratres produites sur les cuisses des femmes
par r usage immode>£ de la chaufTerette. (Mj.)
M6taphore expressive. Syn. de Chevrottes. ||
Dans les anciens bateaux k peautre, soutien
forme* par deux fortes perches reposant sur
le pont d'arriere ou carrke et qui, se
croisant vers leur extr^mite* supe>ieure et
maintenues k cet endroit par des ligatures de
cordage, recevaient dans TX ainsi forme
Textrimite" ante>o-supe>ieure du billard de
peautre, qu'elles empSchaient ainsi de bas-
culer en avant. De plus, la chivre contribuait
avec les recoussoires k maintenir le billard
de peautre dans son plan vertical. — V. Bique-
ton. Fu.
Chevre-feallle (By) ou Vionne et Viorne.
Les tiges du chevre-feuille sauvage sont
employees sous ce nom pour servir de liens,
surtout pour les fkcines (fascines, fagots qu'on
tend pour prendre des anguilles).
Chevrette (Sp.), s. f. — Petit morecau de
bois pointu des deux bouts que Ton fixe sur
le timon des charrettes a bceufs, pour Tatte-
lage. || (Mj.) Petit dispositif pour la manoeuvre
d'une scie de long II est constitu6 par deux
pitons de bois appeles montants de chevrette,
fiches dans le bord supe>ieur du cadre de la
scie et portant une poignSe transversale que
manoeuvre le scieur mont6 sur la piece de
bois & dSbiter. La chevrette et ses montants
sont dans le plan du cadre. V. Renard. || Lg.
Ephe"lides aux cuisses. Syn. de Chivres, Che-
vrottes. Produites sur les cuisses des femmes
par Tabus de la chaufTerette.
Chevroante, s. f. — Reunion de plusieurs
chevrons (Men.)
Et. — Les lat, appelaient un chevron : capreolus.
Chevrotte, s. f. — Nom vulgaire du Stachis
annua. (Men.) — Epiaire annuelle (Bat.)
Chevrottes (Lg.), s. f. pi. — Croutes noi-
ratres produites sur les cuisses des femmes
par Tabus de la chaufTerette. — V. Ch&vres,
Chevrettes. — || Ec. Biques.
Cheyer (Chpt., Cho., TL), v. n. — Choir,
tomber. Ex. : II a cfu.ye ; elle est chette. —
Apres la messe i cheyait de la ptee comme si
u'on Teut jet6e avec une pelle. || Mj. Parf.
M. je cheyis, de la forme Chai (r), fr. Choir.
Forme desuete en usage il y a un siecle. —
Part. pas. Ch6yu. — J) a chtyu de la ptee.
Encore usite\
Chez (de) (Mj., Fu.). — Etre ben de chez
soi, — Stre personnellement k Taise, avoir du
bien de famille.
I
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1*8
CHI - CHIEN
N. — Au jeu de manille, on fait la question :
Etes-vous bten de la maison ? avez-vous des
atouts ?
|| Fu. — Chez ielle, chez le, chez li, ch6 m6,
chez te, chez enternous.
cy. — radical indiquant souvent un dimi-
nutif.
N. — Se trouve dans : chiguet, chique, chiche.
P. 6. de la meme famille que Titalien cica, chose de
rien, Tesp. chico, petit. V° Chiffe. On trouve dans
le vx. fr. Chipe-lambeau, qui est le mdme mot que
l'angl. chip, copeau. (Darm.)
ChlAlllsge (Mj.), s. m. — Quantity insigni-
fiante. V. Chiailler. — (En parlant de toute
chose de rebut : Ce n'est que de la chiasse.
Dabm.)
ChiAWsrd (Lg.), adj. q. et s. m. — Ladre,
chiche, interesse\ Syn. de Chiard, Rouge-
couenne, Tacarin.
Chi&fller (Mj.), v. n. — Aller souvent a la
selle. Cf. Va-vite, Courante, Debord.
Et. — Frequent du v. chier, avec un suffixe.
Cblaflloux (Tf.), s. m. — Pleutre. — De
chier. Cf. Chiard.
Chlsnt (Mj., Fu.), part, pr., adj. verb. —
Tres ennuyeux, vexant, emmerdant. En
frang. mitige on dit : sciant, embgtant. Syn.
de Foutant, Foutimassant, CanulanU
Chiard, e (Sp.), adj. q. — Foireux, mer-
deux. || Fig. — Lache, poltron. || Ladre, peu
?ene>eux. Syn. de Chiailloux. || Mj., Lg. —
Qui va souvent a la selle.
Hist. — « Escoutez dit notre retraict aux flan-
teurs : Ckiart, foirart, petart, brenous. » (Ras., G.,
i, 13.)
Cliias (Mj.), s. m. — Syn. de Chiure.
Chiasse (Mj., Sp., Lg., Fu.), s. f. — Foire,
flux de ventre. Syn. de Va-vite. || Gour-
mand, rejeton vigoureux et inutile qui pousse
au pied d'un arbre. V. Chiasser. Syn. de Jiton,
Jicton, Guesson. || 26 e Z. — « Je vais, si
vous voulez, vous oriner de mes chiasses. »
|| Ec. — Avoir la chiasse, — la foire. ||
Chiasses de mouches. || Gourmand d'un
arbuste (Allonnes). — A By., on dit un jit, ou
un rejlt.
Chiasser (Mj., Sp., Lg.,) v. n. — Aller sou-
vent a la selle, avoir le flux de ventre. || Sp.,
Fig. — Pousser des gourmands, en parlant
d'un arbre. V. Chiasse. Syn. de Jitouner.
Et — Hist. : C'est le frequentat. pejorat. de
chier. « Bren, c'est merde a Rouan. Tant chiasser
et ureniller. » (Rab., P., rv, 10.) — « L'orme
chiaule beaucoup, ainsi que 1' acacia, repine noire,
le peuplier blanc, etc. »
Add. — « Les lilas, c'est ennuyeux ; on a
beau les dechiasser, ca rechiasse toujours. —
Madame, voudriez-vous ben m'oriner d'une
de vos chiasses de glycerine? »
Chlbonfliis, s. m. — Ornements de
tulle, etc., enroules autour d'une colonne.
(Ag.)
Chic l (Mj , s. m. — Art, adresse. Ex. : Alk
a le chic pour dresser les coi ffes.
Chic \ chique (partout), adj. q. — Beau,
remarquable. Ex. : T'as point vu la fete?
C'Stait chic ! — Syn. de Hurf, Chicocandard,
Chicard, Chenu, Rupin.
Chicard (Mj.), adj. q. — Beau, remar-
quable. Syn. V. Chic. N. Argot.
Chiehe (Mj., Fu.), interj. — D6fi jeteaune
personne de lancer l'objet dont elle vous
menace en plaisantant. — N. Les Russes
emploient cette mSme interj. dans le meme
sens. — Com me qui dirait : Si tu ne le fais
pas, tu agiras chichement? — MtmiBB dit
que, dans certains villages, k F6poque de
Paques, les enfants se jettent des ceufs apres
un deH. On dit : Chiche d' ceufs !
Chieoeandard (Partout). — V. Chic. -
Argot.
Chieoioe, s. f. — Gifle. V. GiroufUe.
Chleoire, s. f. — Chinchoire. Tabatiere.
Fu., Mj. Seringue en bois de sureau. || Sal. —
Id. PStoire. V. Chiquoire.
Chleotin ou Arum, servant k faire des vesi-
catoires. — || Amer comme chicotin.
N. Sue extrait de l'aloes. || Sue amer extrait
de la coloquinte. Mot alte>6 pour Sucotrin,
nom d'une espece d' aloes, ainsi nommee de
Hie de Socotora, || By. Id. — Fu. Chocolaten
soupe, par plaisanterie.
Chleonree (Mj., Fu.), s. f. — Chicoree.
Chie (Mj.), s. f. — V. Pile.
Chle~brat° (Fu.). — Individu tapageur. V.
Brut. Syn. de Potineur
Chiee (Mj., Fu.), s. f. — Quantity insigni-
fiante. S'emploie ironiquement . . . Une belle
chiee que ca! — Cf. Chidillage. || Ec. Svn. de
Chinchle (Mj.).
Chie-moa (Mj.), s. m. — Thlaspi-bour
sette, petite crucifere appel£e vulgairement
Tabouret, Bourse a berger, B. a pasteur, Ma-
lette. Syn. de Bourse. N. II est a croire que
cette plan te possede des proprtetes laxatives.
— || Va. Graminee qui pousse pres des haies
et donne un fourrage mou et peu estime.
Epillet lache, tige haute et grosse. Ce doit
§tre la flouve ou une houque.
Chieo (Mj., Sp., Fu.), s. m. — Homme
port6 aux plaisirs venenens, paillard. Syn. de
Chenassier, Fumellier, FouaUleur, Puta$$ur
Vessier. || Individu peu gene>eux, ladre. Syn.
de Crasseux, Requiet. || Eeau de vie commune.
Syn. de Tiaule, Schnick. On va bo ire un petit
coup de chien pour se rechaler. || Faire des
chiens, — vomir a la suite d'exces de boisson.
Cf. Piquer un renard (Lg.). V. Cheneau. |f Sp.
Faire le chien et le loup, — dtre l'horome de
deux partis. || Mj. Etre c. chien et loup. — Eire
ennemis jures. || Suivre en chien battu, — a
longue distance, d'un air soumis et craintif.
Jeter sa jambe au chien, — faueher en mar-
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CHIENDENT - CHILLOU
199
chant. || Tim. Declic du eric d'un taiUeU
Langue des tisserands. — P. -6. a cause de sa
forme. || Mj.Garder ein chien desa chienne, —
garder rancune. || (Lg.) Mon chien a vu ein
loup. — il y a qqch. de nouveau, il y a anguille
sous roche. || Mj. Nepasvaloirlesquatrefers
d'ein chien, — done, ne rien valoir. || Jeu de
chien, — jeu qui risque fort de degenerer en
rixe. || Vin de chien, — ivresse querelleuse.
Ex. : lis etaient en vin de chien ; ils se sont
foutu une fldpee. || Faire du chien, — faire
beaucoup de toilette, fctre evaporee, eval-
tonnee, en parlant d'une jeune personne. ||
Mettre la marmite au chien, — l'accrocher a
la cremaillere de telle sorte qu'elle presente
deux pattes en avant. ||Lg.,id.Maldec&ien, —
peine extreme, grande difficult^. Ex. : J'ai
teu ein mal de chien a en venir a bout. || Ec.
A la chien. — Ramer, nager a la chien, — par
mouvements alternatifs des deux bras. || Sens
special : Un chien est un bourgeon quand il
estseul, le bourgeon radical (Z. 26«).
Chiendent (Mi., Fu.), s. m. — Chiendent-k-
boulettes, — foile avoine. Syn. de P&tinoutrc.
|| Fig. — Difficulty malentendu. Ex. : Cest
justement ca qui fait le chiendent / — le hie.
!| Ch. a bosses (Lg.). Ch. a chapelet. Syn. de
Pdtinous, MaquiUe.
Et — Triticum repens? Les chiens malades ont
beaucoup de gout pour cette plante. D'ou le
nom.
Chiendent A bosses (Lg.), s. m. — Chien-
dent a chapelets. Syn. de Maquille, Pdtinous,
Chiendent a boulettes, ch. couiuu.
Chiendent eouillu (Sa., Sp.), s. m. — Syn.
de Chiendent a boulettes et de Pdtinoutre. Folle
avoine. A cause des renflements de la racine.
Oraminee, encore appelee Maquille.
Chiendent-ronnart (Mj.), s. m. — Sorte de
chiendent a tiges souterraines plus grosses
Sue celles du chiendent ordinaire. Pousse
ans les terrains sableux. Syn. de Ergot-de-joc.
Chien- fou, ou gate (Mj., Fu.), enraged
Chien gale enrag6 (galeux?)
Chien gate, mechant, chitif, enrage.
N. — « On croyait par la prendre les precautions
necessaires pour qu'it ne devtnt ni chitif chin, ni
chin g&tf. ( La Trad., p. 259.)
Chiennerie (Mj.), s. f. — Grapule, abjec-
tion. || Gens crapuleux, abjects. || Vie crapu-
leuse, debauchee, dereglee. — Syn. de Vie de
chien. Vie de S arras in. || Rassemblement de
chiens, au propre. — Cf. Cynique.
Hist — c De cestuy monde rien ne prestant,
ne sera qu'une chiennerie. . . qu'une diablerie,
plus confuse que celle des jeux de Doue\ (Rab.,
P., m, 3, 221.)
Chlens-hlanes (Lg.), s. m. pi. — La gelee
blanche. Ex. : Les petits chiens blancs mordant,
& matin. Cf. Geau, Jument blanche.
Chien de terre (Sa.), s. m. — Courtiliere,
taupe-grillon. Syn. de Fumerole t Jardiniire %
Taupe- jardrinier*. lou.
Chle-po mines. — Vieillard petit, recourb£.
(Mto.)
Chler (Mj.), v. a. — Chier la bousine. V.
Bousine. || Fig. Chier la guenille, — £tre effi-
loque, eraille, en parlant d'un vehement. ||
Sp. — Faire chier, — causer un sentiment de
degoflt, de repulsion (Syn. de Faire suer,
faire pisser le sang) d' ennui, d'exasperation.
|| Chier dans le son, renoncer a une entreprise
2u'on juge au-dessus de ses forces. || Sp., Mj.
'hier desyeux. — Pleurer, larmoyer, ||Mj. v. n.
et a. Produire une eruption cutanee. Ex. :
La fievre illi a chii autour de la bouche. ||
Envoyer chier, c-a-d. promener. N. On dit
souvent dans le m&ne sens : Envoyer chier
au Mail. || Faire, Ex. : Que chies-tu la? ||
Avoir chii dans les bottes de qqn, — lui avoir
fait qq. grosse sottise, se l'Stre rendu hostile,
Tavour indispose. || Lg. — Qsl va chier, ca
chiait, — il va se passer, il se passait aqch.,
une algarade. || By. — Ce vStement ekie la
penette (poenette), la penille, la guenille ; U
ne vaut guere la peine d'etre rhabill£ (rac*-
mode). T'as beau essayer de le rabiscouder, tu
ne feras guere que le dabonner.
Chlerie (Mj.), s. f. — Action de chier. Ex. :
Ils n'en font d'eine chierie, ces gorins-la ! Cf.
Boirie, Pisserie. \\ By. — Cause d'ennui.
« Quee chierie que d'etre oblige de. . . » Syn.
de Chiasse.
Chiette (Sp., Lg., Fu.), s. f. — Syn. de
Chiotte, Latrines, lieux d'aisances, prives.
Syn. de Communs, Numiro cent.
Chlffe Pour : chiftonn6.
Chiffon (Sp.). — Fig. Souillon, petite ffile
malpropre, mal tenue.
Chiffoanier (Lg.), s. m. — Chiffonnier. Syn.
de GueniUoux, Gueneilloux, Guenillonnier. ||
Fu. — Chiffonnier, on nasal.
Chignon dn eon (le). (Z. 151 By.) Le der-
riere de la tHe. Cf. Chdgnon, Chdgneau.
Et. — Le m&me que Chatnon, par compar. du
chatnon d'une chatne avec les nodosites des ver-
tebres. Lat. pop. Catenionem ; cadegnon, chae-
gnon, che^non, chignon. — Cf. Chatnon. (Darm.)
— Se disait il y a longtemps :
— Si corut Ysengnn ferir
Parmi le chaaingnon dou col.
Renart, 24.471.
Chigremine (Tim.), s. m. et f. — Individu
maigre et chetif. Syn. de Maigremine, Chi-
vrille.
Et. — Je ne puis la voir nettement; mais je
remarque que ce mot tient le milieu entre les deux
syn. indiques.
Chigrlpie, s. f. — Augmentat. de Chipie
(Segr. — Men.).
Et — Chipie semble deliver du rad. de Chipoter,
celle qui fait la renche^ie sur toutes choses. Vx.
fr. Chipe, lambeau. Cf. Chicoter.
Chillou, s. m. — Caillou.
Et. — Cest une d£format. du mot. V. Chail*
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200
CHIMBRANLER — CHIPOTER
Chlmbranler, v. n. — Se dit k Segre" pour
Chambranler.
Chimer (Lg.), v. n. — Laisser suinter par
sa tranche la seve ou Phumidite* qu'il contient.
en parlant du bois que Ton met au feu. ||
Suinter, en parlant de Thumidite* d'un tison,
— Le pat. berric. a Simer, pleurer, s'infiitrer
(Jaub.).
Chlmere (Mj.), s. m. — Chagrin, soucis,
ide*es noires. Ex. : II se fait ben du chimere.
N. Ne s'emploie que dans le sens figure* spe-
cial que j'indique, et seulement au singulier.
Et. — D'un mot grec, chevre ; animal mytho-
logique.
Chimler (Lg.), s. m. — Cimier, morceau de
la croupe d'un animal. Syn. de Couard.
Chin (Ti., Zig. 153, Lx.), s. m. — Chien. Cf.
Che.
Chinehte (Mj., Fu., Lg., Seg.), s. f. — Petit
coup de vin, petite prise de tabac. Ex. :
Allons, encore eine petite chinchke ; on ne s'en
va pas comme ca sus eine jambe. || Au Lg.,
cependant, ce mot a le sens d'une quantity
assez considerable. || Qqf. Supplement, syn.
de Amandon.
Et. — « L'angl. a le v. to Chinze, calfater. II
apparalt que ce mot vient d'un vx v. Chincher,
qui aurait eu le m&me sens, et qui a donn6 Chin-
ch te. Une chinchee fut d'abord une prise de tabac
dont on se bourre le nez. » (Litt.) — « Echanson
schancio en BL., Schenck, en all., d'ou Schenker
aujourd'hui : delaillant, cab are tier, vient du pri-
mitif Schenken, verser a boire, chinquer, en vx
fr. (Baron de Coston, Origine, Hymol. et signific.
des noms propres.)
Chlnehoire, s. f. — Tabatiere en forme de
poire (Segr.) M6n. || En e*corce de cerisier ou
de bouleau quelquefois ; alors elle a la forme
d'une petite bolte ellipsoide et s'appelle aussi
Queue de rat.
N. — La chinchoire est une petite fiole (gourde)
a orifice etroit, ferm6e par une cheville . . . Pour
prendre une chinchee on 6te la chevillette, on
secoue la chinchoire x V orifice en bas, on fait tomber
le tabac sur le dessus de la main, dans un creux
produit entre le pouce et l'index, et Ton aspire.
Chlnchon, s. f. — Pr6fe>6e,« le petit chin-
chon », le Benjamin (Segr. M£n.). || Sar. —
Chinchon ou Chouchou.
Chine (Mj., Fu.), s. f. — Quemanderie. ||
Colportage. V. Chiner.
Et. — Der. de Echine, porter sur l'£chine. ||
Ironiquement. Tabac de Chine, — tabac qu£mande.
V. Permission.
Chiner (Mj., Fu., By.), v. a. — QuSmander.
|| Ex. : « C'est un harquelier qui venait pour
chiner Monsieur. » (Explication d'un domes-
tique qui a vai t refuse* TentrSe a un qu^mandeur.
|| Colporter. || Taquiner, turlupiner || DSnigrer.
debiner, d6pr6cier. || Vendre des denies de
porte en porte. || Se dit des gens qui vont de
ferme en ferme, la hotte sur le dos, chercher
des ceufs, des poules, etc., pour les revendre.
|| Lue\ — Les vagabonds vont chiner de ferme
en ferme et demandent k coucher k l'Hdtel
du Boeuf, c.-k-d. k l'etable.
Chlnenr (Mj., Fu.), s. m. — Qu£mandeur
|| Colporteur. Syn. de Contreporteur. X. Chiner.
|| Taquin, turlupin, satirique, moqueur.
Chios (Lg.). Prepos. — Chez. Forme
devenue rare. Cf. Cheux.
Chlntre, s. f. — V. Cheintre, Chaintre.
Espace laisse* libre entre les sillons et la haie,
Chlntrer, Cheintrer, Chaintrer. v. a. — Ti.,
Zigz. 150. — Mai chintri, — mal & son aise.
mal en point, en mauvaise posture. Syn. de
Mal tendu. V. Chaintrer. Cf. ChetrL
Chloire (chi-oire), Sp., s. f. — Sorte de
trappe ou planche mobile & Tarriere et a
l'avant du fond d'une charrette, que Ton
enl&ve pour faire tomber plus facilement le
chargement de fumier ou ae terre. De Chier.
Chlotte (Mj., Fu., By.), s. f. — Lieux <Tai-
sance. || Ironiquement M6chante baraque.
Syn. et d. de Chiette.
Chioax (Lg.), adj. q. — Pingre, ladre.
Doubl. de Chieux. Syn. de Chiard, Bousoux,
Crasseux, Crassoux.
Chipaad (Mj.), adj. q. r — Qui chipote, qui
marchande, qui hesite. Syn. de Nemeur. Ex. :
Lui, point chipaud, il illi rendu son coup de
poing. — Ma vache n'est point chipaude de
coups de cornes, — elle ne les marchande pas.
Chlper (Mj., Fu.), v. a. — De>ober, voler.
Fig. Attraper, occasionner une deception,
desappointer.
Et. — De chipe, lambeau, chose de mince
valeur. — Prendre de menus objets, les attraper
subtilement ; est forme p. e\ sur le vieux francais
chipe, qui semble apparent^ avec l'angl. chip,
mais non avec l'island. kippa. (G. de G. — >'.)
Cf. Chiffe. Les couturieres appellent : chippes ce
qu'elles volent a leurs pratiques. Cf. Angl. Chip,
copeau.
Chipet (Mj.), s. m. — Qqs-uns emploient
ce mot au lieu de Chiquet, dans la loc. Chi-
quet k chiquet.
Et. — Ce mot doit §tre la rac. du pat. Chipoter,
tandis que Chiquet est la rac. du fr. Dechiqueter.
Cf. Angl. -. Sippet, trempette, mouillette.
Chipotage (Mj., Fu.), s. m. — Un rien, une
petite quantity.
Et. — Du fr. Chipoter. V. Chiper. Syn. de
Chidillage.
Chipote, s. f. — V. Ddrte.
Chipoter (Mj., Lg., Sal., Fu.), v. n. —
Liarder, 16siner, marchander, barguigner,
hesiter, tergiverser. V. Chiper.
Et. — Le rad. est chiffe ou chippe. Proprement
dScouper en petits morceaux, le mdme que chi-
coter, qui est la vraie orthographe. » (L. C.) —
« Chat. Les chats du Poitou etoient aussi une
espece de monnaie marquee au chat (erreur ; cVtait
un leopard. N. E.). De la, selon D. C. on a dit
livre chapotois, pour livre en monnaie appelt*
chats du Poitou. (Gloss. Int. aux mots Chapotenstf
moneta et Chipotenses.) Si c'est de la, comme ilya
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CHIPOTERIE - CHOHON
201
apparence, qu'est venu notre mot chipoter, il
faliait que cette monnoie fut de bien peu de
valeur. » (L. C.) — R. O. propose I'angl. Sippet,
petite tranche de pain, trempee dans qqch., trem-
pette, mouillette, ct Sipper, celui qui boit a petits
coups ; d'ou Sipoter et Sippoter.
Chipoterle (Mj., Lg.), s. f. — Discussion
futile, taquinerie mesquine, difficultes aue
fait un tapinier pour conclure un marcne.
De chipoter.
Chique l (Sp.), s. f. — Morceau, assez
gros, de pain. Ex. : Eine chique de pain
grousse com me les deux poings. || (Mj.) Cou-
per la chique (fig.) couper la parole, interlo-
per, deconcerter. || Poser sa chiaue, — mou-
rir. Syn. de Tourner de Vceil, Avaler sa langue,
Casser sa pipe. — N. Qqf. simplement, se
taire : « Pose ta chique et fais le mort, —
Dans le premier sens : Avaler sa chique.
Et. — Primitivement, chose de peu d'impoT-
tance. Ciccum, en lat. est la pellicule interieure
d'une grenade. Plaute a dit : « Ciccum non inter-
duim, je n'en donnerais pas un zeste.
Chique * (Sp.), adj. q. — Impair. Syn. de
Soule. || double ou chique, — pair ou impair.
C'est un jeu d'enfants qui consiste a faire
deviner si le nombre d'epingles qu'on tient
cachees dans sa main est pair ou impair. V.
Chiquette, Couble.
Chique *! Interj. — Fameux ! etc.
Chique * (Sp.). — Syn. de Chiche.
ChiquemeDt (Mj., Lg.), adv. — Remar-
quablement .Ex. : C'est chiquement ben fait !
Syn. de Chouettement.
Chlqaet', s. m. (Cho., Sa., Sal., Mj.). —
Usite surtout dans la loc. Chiquet-d-chiquet,
morceau a morceau, par lambeaux, petit a
petit. V. Chichiquette. Syn. de Chipet, et
p.-e. corrupt, de ce mot. Cf. Chipoter. A
regret, comme donne un avare. — Chiche,
ladre (Sal.).
Hist. — ... Et alors le pauvre drapier reprit,
chiquet d chiquet, ses esprits qui s'egaraient a telle
musique. » ( n n * du vx tps, p. 392 et note.)
Chlquette (Sp.), s. f. — S'emploie dans la
loc. : Jouer a la chiquette, — jouer a pair ou
impair. Cf. Chique *.
Chiquoire (Mj.), s. f. — Clifoire, V. Giloire.
Et. — Je regarde ce mot comme une corrupt, de
Jicloire, d6r. inus. de Jicler. Le fait suivant vient
a l'appui de ma proposition ; a Auverse, le syn. est
Giloire. Ce peut §tre aussi un doublet de Sigoire,
Essigoire, Essaivoir, car la chiquoire sert unique-
ment a lancer de Teau. Cf. Chique-foire, dans
Jaubebt. II Fu. Bien distinguer la chiquoire et la
flute. V. Chicoire.
Hist. — Rabelais : glyphouere. Variantes :
Ficfouere, Chiasse, Chie-foire ; Flictouere, Jille.
Chirat, s. m. — V. Chiron.
Chiron, s. m. — Pierre de gres ; bloc ou
quartier de rocher (dans tout TAnjou, surtout
entre Gonnord et Vihiers. — Sp., Tim.) —
Bloc ou quartier de rocher dans un champ et
attenant au sol.
Et. — Hist. Note. Ce mot n'est plus connu, ou
du moins compris au Lg. ; cependant il a du y dtre
usite, car il s'est conserve^ comme nom de lieu. Un
des champs de la ferme de la Rouliere s'appelle
Champ des Chirons. — Jaubebt : Tas de pierres
ram assies en rond dans les champs, dans les
vignes. — Et il l'explique d'une facon bien natura-
liste : Chie-rond. — Se dit aussi Chirat. « Jehan
Loys estant en ung Chiron de pierres, des quels il
prenoit et mettoit en son saing. » 1459. — (L. C.) —
« Le sol du Bocage est humide et argileux . . . ; aux
abords de la Sevre, et principalement de Chatillon
a Clisson, il est sabloneux, pierreux et parsem£ de
blocs de granit. — En note : Dans le pays ces blocs
de granit s'appellent Chirons (Deniau, i, 15). —
« D^riverait de l'auverjjnat Cheire, qui signifle :
coulee basaltique. « II existe d'autres regions ou Ton
peut rencontrer ces trous glaces ; par exemple,
dans les magnifiques c he ires basaltiques d'Aydat. »
(H. DE Pabville. Annal not. et Int., 946, 94, 1.
R. O.) — « A quelques pas d'elle, sa chevre dressee
contre un gros tas de pierre, ou cheyron (Journal
Le Temps). — « Dans Mireille, 228, 3 :
« Vincen, comme un quciroun, aplante de terrour
(Vincent, comme un quartier de pierre aplati de
terreur.) — Chircu, nom donn^ a des entassements
de grosses pierres, au sommet du Pilat, non loin
de Saint-Etienne. — Chiron s'est corrompu en
Chignon, puis Chinon ; de la le nom de la ville
de Chateau-Chinon, en Morvan ; les habitants
prononcent le plus souvent Chateau-Chignon.
(Jaub.) — « Un Jac Chiron etait cure de Cerqueux-
sous-Passavant en 1728. (Men.)
Chlraglen (Fu.). Chirurgien.
Chistoihie (Segre). — Un verre de cognac
(Men.)?
Chlnre (Mj., Fu.), s. f. — Tache produite
par des excrements. Ex. : Les rideaux sont
pleins de chiures de mouches. Syn. de Chios.
Chlvrilie (Mj., Chi., Sal.), s. f. — Enfant
chetif, malingre. On dit habituellement : Qa.
n'est qu'eine m^chante chivrille. Cf. Bique.
— Syn. de Chat-grilte, Petit-grilte, Bourbite t
Muserine. — A donn6 1'angl. Cheveril, chevreau
— || By. Chenille, miserite, queree. — Petite
chevre?
Chief (Fu.), s. m. — Faire chlof, dormir,
faire marguenne.
Et. — De Tall Schlafen ? Souvenir de l'invasion
de 1815. (Marguenne ; merienne, moerienne, moer-
dienne, pour : meridienne. (By.)
Chobllle (Segr.). — Gardeuse de vaches,
petite fillette (Men.). Cf. Chiorille.
Choc (Mj., Fu.), s. m — S'emploie dans
l'expression : Faire le choc, — se herisser,
avoir Fair renfrogn^ ou malade. Se dit des
poules et, p. ext, des malades. Syn. de Rehi.
N. — Qqs uns disent : Faire le joe. P.e\ sont-ils
dans le vrai, car ce mot pourrait bien avoir quelq.
affinity avec Jau.
Chogrer (Sp.), v. n. — S'ennuyer a attendre,
faire le pied de grue, croquer le marmot. Syn.
de Droguer.
Chohon (Mj.), s. m. — Chat-huant, hibou.
Cf. Chahon. \\ Grosse bouteille de gres, con-
tenant de 15 a 20 litres. V. Chevrettes.
Et. — Corrupt du fr. • Chat-huant, vx fr.
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202
CHOHONNER - CHOPE
Gbwutnt A Auverse et dans le Maine on dit
Cheman. Les bouteilles de gres sont ainsi appelees
parce que leur goulot tres court sur une panse
rebondie les fait ressembler a de gros hiboux. —
Hist. « Aucuns le dirent, estant ieugne aignelet
par quelque aigle ou due ckauant la ravy, s'estre
entre les buissons saulve. » (Rab., P., iv, 57.)
Breton : Kaouen, meme sens.
Chohonner (Sp., Mj,. Fu.), v. n. — Se tenir
assis et replte sur soi-mSme, le coil rentr^
dans les epaules, d'un air ennuye ou grognon.
|| Bouder. || Se dissimuler.
Et — Der. du pat Choon. Chohonner ou Chdner,
c'est avoir la pose habitueUe et l'air maussade d'un
hibou, d'un chohon.
Choin (Lu6), s. m. — Chat-huant — Mieux
unouin. || By. Prononciat. locale de chouan.
On pron. les chouens, la chouennerie.
Chotne, s. m. — Sorte de pain. Vieux mot
angevin.
Et. — Hist. < Ce mot se trouve dans Rabelais
(iv, 59), pain blanc. On dit en Anjou et en Nor-
mandie : « 11 a mange son chotne le premier », ce
3ui fait voir que ce pain etait un pain blanc et
elicat — Je croy que ce mot a ete fait de Cano-
nius, et qu'il a signifie primitivement : pain de
chanoine, pain de chapitre. » (M&nage.) — « Le-
quel suppliant. . . prinst trois pains blans, appelez
choesnes. N. E. 1885. (L. C.) — « Offrirent a Dieu,
ouvrans leurs corbeilles et leurs marmites : hypo-
eras blanc avec la tendre roustie seiche, pain blanc,
pain mollet, choine (Rab. P., iv, 59). — « Les
gars acheterent un chotne qu'ils couperent en
tranches egales... » N. Gateau gross ier (?) que
je crois special a TAnjou. • (H ws du vx tps, 582.)
Choir, v. n. — V. Cheoir. — Choir, chu, qui
est presque inusitt maintenant, est reste*
assez employe* k Lu6. V. Chair.
Cholsir (Mj., Fu.), v. a. — Choisir son
monde, — manifester de Faversion ou de la
crainte pour certaines personnes, pour les
inconnus, comme font les petits enfants.
Et. — Du gothiq. kausjan, gouter, essayer ;
aha. Chiosan, voir, choisir ; cette signification,
dans le vx fr. est la principale, j usque dans le
xvp siecie (Lrrr.).
Chelx (Mj.), s. m. — Faire choix, elablir
une difference. Ex. : Je fais ben choix des
deux freres, N. Ce n'est pas la le sens de
r expression francaise. || Sp. — lily a ben
choix ; — il y a une grande difference. || Sp.
— Etre k choix, — fctre mis & mgme. Ex. :
J'e*tais ben a choix de me gager. || Mettre a
choix, — laisser libre de choisir. — V. Choisir.
Choi* ! (Lg.). — Interject. Sert k arrSter
les boeufs. Syn. de Oche I Ces 1
Cholaliles (a tres bref). (Sp. Sal.), s. f. —
Ne s'emploie qu'au pluriel. Feuilles. Syn.
de Talie. — || Fanes de la pomme de terre.
Syn. de Fonces, Chahouet, Chavoilles. Cholons.
Cf. le berrichon Chalons (Jaub.) et Chalas.
Et. — Der. du vx fr. Choi, chou. V. Cholette.
Lat Caulis. Ds le vx fr. li chols (singul. nominat).
ou : chos, chous : regime : le chol ; au plur. nomin,
li choLj teg. le ehels, ends, chous. (Lrrr.,.-
Cholastlqne (Mj.), s. f. — Scholastique,
nom propre.
Chole (Sal.). — Heureux. Etre bien cholL
Mais ironique.
Cholet (Fu.). — Boeuf de la Vendee, ainsi
appele* de son principal lieu de vente. Grand
marche.
Cholette (Mj., Fu.), s. f. — Jeune plant de
choux. De la cholette. Syn. de Cholon. Voir
Gouet, Cholailles.
Et. — Du vx fr. Cholet. ; lat. caulis ; angl cole,
dans cole- wort — Breton, kaol.
Choiettlere (Mj., Fu.), s. f. — Terrain ot
Ton 6}eve la cholette ; semis de choux. Syn.
de Cholonnihe. V. Cholette.
Cholon (Tim., Lg.), s.m. — Jeune plant de
choux. Syn. de Cholette.
Cholonnlere (Tim., Lg.), s. f. — Terrain oi
Ton seme et eleve du plant de choux. Syn. de
Chokaiere.
Chttona (Sp.), s. m. — • Ne s'emploie qu'au
plur. Fanes de pommes de terre. V. Cho-
lailles, Fonces.
Chomant (Mj.), adj. verb. — Urgent
Chomer (o bref) (Mj.„ By.), v. n. ou Chom-
mer (Lu6). Tarder, pressor. Ex. : Tu peux
ben attend* e pour arracher ton chambe;
ca ne chome pas. || Chomer de, — manouer
de, avoir un besoin urgent de. On dit aun
facheux : II pouvait ben rester, je ne chomions
pas de lui. || By. Id. J'chom' de* tout, pou?'
malheureux ! || Sal. Chdmer, o long, au sens
de : tarder . £a chdme. || Fu. Arriver en
retard... Vous allez chomer, le Sanctus est
sonne. »
Et. — C'est le fr. Chdmer, mais il s'emploie
uniquement dans le sens ci-dessus. — Hist « Mais,
dist-il, que faict cependant la part de notre arme*
qui desconfit ce vilain humeux Orangousier ? —
lis ne choument pas, dirent-ils, nous le rencontre-
rons tantost » (Rab., G., i, 33). Du lat. popuL
Caumare, proprement se reposer pendant la cha-
leur (du gr. kauma, chaleur.).
Chdner (Sp.), v. n. — Chohonner. — V.
Choon.
Choon, s. m. — Chouette, hibou, chat,
huant. — V. Chohon, Choonner. Bret, Coan-
Gohana (Morbihan).
Chope (By., Sal., Ag.), adj. q. — Trop mur.
La prononciation dans le CholeUk
presente des particularity tres remarquables. -
Ti et Di, se pron. ghy (h tres aspire). II est mighj.
— midi ; on t'a men ghy, — menti. — Impossible
de flgurer mieux cette prononciation ; on en tend
presque un d : il est midghy. — > Et, au contraire, <nu
se pron. ti ; Tranquille, pron. trantille || A Goo
nord, Trementines : Qui te Ta ghy, — dit ! ea
tratnant — C'est ghy vrai ? Cest-il vrai ? -
Autres exemples : Aiguille, aig'hyille ; un dit-on,
g'hjiton ; anguille, ang'hyille ; GuilUm, G'hjilioo ;
du gui, du gu'hji ; Lyon, ^» G'iyon.
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CHOPER - CHOUANBR
203
Cf. Blety blette. — Les nefles, comme les
cormes et les alises ca n'est bon que auand
c'est chope. Une poire chope, choppe, chopie.
V. Chopir, Chop- per.
Et Se dit des poires, des nefles parvenues a un
certain degre de maturity ou de decomposition.
— Cormes choppe*. — Du v. Choppir. — V.
Chopper.
Choper (Mj., Lg., Spb., Fu.), v. a. — Pincer,
surprendre, prendre sur le fait, arrfcter. Syn.
de Piger, Arquepincer. V. Chopper, Baiser.
Et. — Heurter du pied contre qq. ch. en mar-
chant. Vx fr. Chope, souche ; heurter une souche.
— Done, par ext., meurtrir (un fruit). — « Qui
chope et ne tombe pas, Adjoute a son pas. » (L. C.)
P. 6. du germaniq. Schupfen, shoppen, pousser,
heurter, frapper, hotter.
Chft-pettt (a) (Lg., Tim.). — Peu k peu. Le
mdme que : k chi-petit. De choir. Mieux :
Chaupetit {k).
Choplnesn (Lue\ Fu., Mj., By.), s. m. —
Burette pour le service de la messe.
Et. — Chopine ; se rattache a Pall, schopfen,
puiser. — Rabelais dit : Chopine de tripes. —
Hist « On donne a l'orfevre deux petiz chopi-
neaulx d'argent (1556.). — Inv. Arch. G. p. 103,
col. 2. — « Sa chapelle,. . . composee de chasuble
de satin roge, calice, chopines et boueste d'argent
a mettre le pain a chanter » (1572). Id. E, p. 195,
col. 1. — « A i'Egiise d'Angiers la propriety de ma
chapelle a dire messe, s'est assavoir mon calixe
dore, mon chandelier d'argent et choppines (1502).
— Id. G. p. 50, col 2. — « Les autres 120 livres ont
servi, pour le bien de la fabrique, a payer deux
chopineaux et un plateau d'argent » (1782). Id. •
S. s. E, 265, 2.
Choplnette (Mj., Fu., By.), s. f. — Petite
chojoine. Ex. : Si on buvait eine chopinette?
— Ou m§me : Si qu'on buvait. . .
Choplr (Q., Z. 171, Lue, By.). — Mollir.
Ex. : £a ne chopit pas, la vendange, dans les
portoueres ; ca ne s 6crabouillera pas.
Et. — V. Choper ; heurter, frapper un fruit, qui
se ramollit au lieu du choc. Cela n'implique nul-
lement l'idee de pourriture. Ne pas confondre,
d'ailleurs, chope avec : blet, blette. On ne mange la
nefle que quand elle est blette.
Chopper (Sp., Lg., Mj., Fu.), v. a. — V.
choper, meme sens. Surprendre sur le fait. ||
Attraper, tromper. Syn. de Baiser. || Enle-
ver, voler, subtiliser. Syn. de Soulever. ||
Prendre, arreter. Ex. : Le garde-peche Pa
choppL Syn. de Piger, Arquepincer, Baiser.
— On dit, dans le # m&me sens, Subiter. Qui
m'a subite* mes ciseaux?
Chequer (Mj.), v. n. — Donner des coups
de tGte, comme font les beliers, les boucs, les
veaux qui tettent. || Dans le langage des mari-
niers, freyer par secousses et non d Y un mouve-
ment continu et r^gulier. V. Choc.
Et. — Pour le rapport avec Souche, cf. Choque-
tage, pour Souchetage, verification apres une
coupe, d'aprds les souches, du nombre et de la qua-
lite des arbres abattus. (Darm.)
Choreaa (partout).
Ou chorau.
Enfant de choaur.
Et. — Du lat. Chorus, ehoeur d'eglise. — Hist,
c Ne savez-vous pas qu'il y a des ^glises ou les
chanoines ont des vicaires qui font pour eux et
sont dits choriaux t » (Bfta. de Vbbvills, Moy.
de parv.) — J'ai jou^a la gaulette quand j'etais
choro anssi moi. — I*a Vendie catholique, 31 mars
1907, 1, 6.
Chdrlr , Chdrter (Sp., Lg.), v. n. — Sourire.
Corr. du franc.
Chorlsse (corice) (Mj.), s. m. — Syn. de
" Choreau.
Et. — C*est le fr. Choriste, pris dan un sens
voisin.
Chose (Ec, etc.), s. f. — Terme trivial
dont on se sert lorsque le mot propre manque
k la m&noire. On dit aussi : macnin. || Etre
tout chose, tout je ne sais comment ; malade ;
trouble. — j| D'ou choser — faire une chose,
sens impr^cis.
Hist. — t II faut rire de tout, aussi bien ne
(peut-on.
Changer chose en Virgile, ou bien Tautre
(en Platon.
(Rsonixb, Sat. x.)
« Depuis un tour de temps, notre Sylvain est
tout chose, comme contrarie, comme chagrine. »
(G. Sakd. Claudie.)
Choa s. m. (Fu.). — Chou-poume, — chou
pomme. || Sp. fig. Chou poume, t§te chauve.
Syn. de Genou. || Chou naveau, — chou navet.
|| Chou-boule, — chou-rave. || Sp. Chou- vache
— grand chou vert commun. || Sp. — Faire
ses choux gras de qqch., — s'en pourlecher les
levres. || Ssl. Apporter le chou, — venir faire
un accouchement. Se dit d'une ; mire tape a
la porte. || Expression employee comme terme
d'amitie* k regard des enfants. — Enfant
ch^ri, cajole, g&te\ Le mot se redouble :
Chouchou. Par allusion (?) au chou sous
lequel on pretend les avoir trouves.
N. — Noms de diverges especes de choux :
Ch. brocolis ; Ch. dioc, pour : d f York ; Ch. minet,
a feuille brune, plus lisse ; Ch. pancalier ; Ch.
piochon, — cceur de chou ; (Ch. radigonne, trop
CU't).
Chottan, s. m. — Chat-huant (Lu6). ||
dhouan, paysan des guerres de Vendue.
Et. — Hist. (Au l* r sens) « Et ca et la se mfi-
laient a eux des crapauda de terre et des crapauds
volants, des chouans. » (H ra du vx tps, 469.) —
(2* sens) . < Peut-Stre de Chouan, oiseau de proie
nocturne, par comparaison avec les habitudes noc-
turnes de ces bandes (ou parce que le signe de ral-
liement etait le cri de i-et animal, a. V ) — De
Jean Chouan, un de leurs chefs. S'il est difficile de
determiner l'origine de chouan, forme presque de
notre temps, on comprend combien d'autres deno-
minations plus anciennes sont res tees obscures.
(Lttt.) — « Lat. du moy. a : Cavannum ; germ.
Kawa, qui a donne le vx fr. Choe, et qui se retrouve
dans Chouart et Chouette.
Chonaner (Sp.), v. n. — Se cacher dans
les bois et y vivre en bandits, en parlant des
r^fractaires k la conscription. Cf. Chouiner.
Hist. — « Et, dans la crainte d'etre enrdles de
force, ils ne voulajent pas rentrer dans les fermes
et restaient a ehouanner sur les grands cheminst
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204
CHOUANERIE — CHRfiTIEN
(Page 47. LoFfficiAL, represent, du peuple. Jour-
nal (Tun Conventional en Vendue. D6c. 1794,
juillet 1795, publte par G. Leroux-Cesbron). —
« Le 20 mars il assura au Comite de Salut public
que le projet des Chouans 6tait d'affamer les villes
pour les faire soulever, de s'emparer des arsenaux
et de faire chouanner par toute la France. »
{Deniau, v, 185.)
Choaaoerie, s. f. — Les Guerres de Ven-
due. || Les partis reaction naires. || (Sp.). Le
genre de vie des consents r^fractaires. V.
Chouanner.
Chouan (Fu., Mj.), s. m. — Cheval et che-
vaux. Cf. Chevau.
Choo-bourroehe (Mj., Fu.), s. f. — Bour-
rache. — Bat. Borrago officinalis.
Et. — Lat. du moy. age : borrago, alteration de
l'arabe : abou, rach, le pere de la sueur. La forme
la plus usit£e pendant le xvi* s. et une grande
partie du xvn* est bourroche.
Choncolat (Mj.), s. m. — Corr. de Chocolat.
Chouehte (Mj.), s. m. — S'emploie dans la
loc. : Eter comme un chouchie, — rester les
bras ballants comme une personne h6b6t6e,
qui ne veut pas se donner de mouvement ou
qui ne sait a quoi se prendre.
Et. — Trop claire ; mou comme un chou-
chie.
Chouehoo (Mj.), s. m. — Personne che>ie,
enfant gate\
Et. — RSduplicat. du mot Chou, mSme sens.
Chooehouter (Mj.), v. a. — Gater par
des cajoleries, un enfant. Syn. de Ap&gnoter.
Chouee, s. f. — Platte de choux cuits.
Choaette (Mj., By., Fu., Sal.), adj. q. —
Beau, remarquable. Syn. de Chenu, Rupin,
Hurf.. — D'ou l'adv. Chouettement.
Et. — Dimin. de Choue, d'un radic. all. chouch
(cf. Choucas). — Hist. « Ma femme sera coincte
(gracieuse) et jolye comme une belle petite chouettc. »
(Rab., P., in, 14.)
ChoniB (Lg.), s. m. Chouan.
Choulner (Sp.), v. n. — V. Chouaner. || Lg.
Faire F6coIe buissonntere.
Chooipe (Lg.), s. f. — Chouette.
Chouliere (Lu6) ou Machouliere. Champ de
choux.
Chon-macre (s. m.). — M. Meniere n*a pas
compris ce mot. Encore un reste de Tinva-
sion allemande. II veut dire : cordonnier, fai-
seur de chaussures (Schumacher). || Grosse
injure : Bouifre, Pierrot, Pleutre.
N. — « Mots provenant de l'invasion, en 1815
(Bourgogne). Schlof, de schlafen, va te coucher. —
Oufte, ouste, corruption de Aufstehen, leve-toi. —
Chlaguer, schlagen, battre. — Gandrou, de Wan-
derer, vagabond. — Incre, criard, t6tu, de Ein
schrener, id. — Choumac, Schulzmacher, cordon-
nier — Sacramenteurteche, sacrament der Teufel. — .
Quaiseurlique teche. Injures, parmi les enf'ants.
(Ch. Nisard. Curiositis de Vitym. franc., p.
XLVI) ».
Choa-reke (Lg.), s. m. — Chou rave. Pour :
chourabe. Cf. Beue-rabe.
Choose (Mj., Lg., Tc, Fu., By.), s. f. —
Chose. || Illy a ben des chouses dans un chou-
sier. — les choses ne sont pas aussi simples
qu'elles semblent de prime abord. || Belle-
chouse, — beaucoup. « J'ai pris ben des
poissons, mais illy en a beUc-chouse qui ne
sont pas fameux. — Cf. Berchouse. || Avoir
Tar chouse, e*ter tout chouse, — avoir un air
strange, ahuri ou nigaud. || Individu £tonne\
interloque\ Ex. : II en est reste" tout chose. |
Un, une pas grand chouse, — homme ou
femme dont on fait peu de cas.
Hist. — N'fites-vous pas de bien grands fous
De dire chouse au lieu de chose ? »
(H. Estienne.)
— « Je suis qui suis, j'ay parfait toute chouse,
Je suis le Dieu qui ay Tame jalouse. »
« Le bon pere Pavault m'a appris qu'U y avait
trois sortes de chouses dont il se faut garder... »
(B. de Very.) — « S'ensuit la declaration de la
vescelle, et aultres chouses d' argent dore. » (1438.
Inv. Arch. G., p. 2, col. 2.) — « Tant pour pain,
espexes, confitures, poisson, voirres, comme pour
autres chouses achatees par ledit censier. » (1388.
Id., H., Suppi., p. 49, col. 2.) — « C'est la decla-
ration des chouses hSritaux, cens, rentes , dixmes,
et oultres chouses que nous les doyen, chanoines et
chappitre de l'eglise collegiale fondee de Nostre-
Dame... tenons et advouons tenir. » {Id., E,
p. 96, col. 1.) — « Calices, croix, draps d*or et pto-
sieurs autres chouses. » (1391. Inv. Arch. G. n.
p. 210, col. 1.) — « Ce fut fet a Angiere, sauve
notre dreiture en toutes chouses, le mercredi davant
la Chandeloz, Tan de grace rail CCLXI. » {Ibid.,
H, i, p. 9, col. 2.)
Add. — On dit quhjehouse, pour quelque
chose (Jm.). Mj, queuque chouse.
Chooser (Mj., By.,), v. a. — Faire une
action indeHerminte. On se sert de ce terme
vague toutes les fois qu'on ne trouve pas le
mot propre pour exprimer sa pensee. V.
Chouse. Syn. de Machiner.
Chousetrac (Mj.), s. m. — Appellation
d^daigneuse que Ton applique a qqn aue Ton
ne veut pas ou que Ton ne peut pas designer
plus expressSment. Syn. de Machin-chouette,
Chousinet. De>. de Chouse.
Chousler, (Mj.) s. m. — V. Chouse.
Hist. « Je scay grand chose en un chosier. •
1560. Cite par Dabm.
ChoDsiner (Mj., By.), v. a. — Syn. de
Chouser. || Sal. Remuer, brasser.
Chousinet, ette (Mj.), chose ; personne ouon
ne peut designer plus exactement (Men.)
Syn. de Chouse, Chousetrac, Machin-chouetk.
Chou vert. — Brocolis ; dit : asperge du
pauvre. (Sf., Me.)
Chou de vlgoe, s. m. — Pied de poulain, ou
pas d'ane. (Men.)
Choux dioes, s. m. pi. — Ou Choux diocres ;
pour d'York. || By. — Choux pancaliers,
pour Choux de Milan.
Chretien (cre*quien, * Kerkien. * ch'rquiep),
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CHUALER - CILLE
205
(Mj) s. m. — Homme, en general, quidam,
individu. Ex. : Je n'ai jamais de ma vie vu un
chritien si laid. || Mj., Fu. — Marde de chri-
tien, — excrement humain, par opposition &
ceux des animaux. || Adj. q. Du vin bon chri-
tien, — mouille, qui a 6te* m61ang6 d'eau. V.
Baptiser. || Syn. de : Citoyen, Client, Indien,
(k>erier, Type, Gibier, Oiseau, Moineau, Aver-
Ian, Paroissien.
Hist. — MoLifeBE Pa employ^ en ce sens :
« Ses regards m'ont fait peur, mais une peur hor-
(rible,
■ Et je ne vis jamais un plus hideux chritien. »
Ecole des Femmes, II
« II faut parler chritien, si vous voulez que je
tous ecoute. » Mol., Pric. ridic. Sc. 7.
< II s'en va , comme il gargoulille !
Mais que diable est-ce qu'il barboullle ?
Sainte Dame, comme il barbote !
Par le corps-bieu il barbelote
Ses mots tant qu'on n'y en tend rien ;
11 ne parte pas Chrestien,
Ne nul langage qui appere.
Farce de Pathelin. (Bobel.)
Ck'tl, (Fu.), ChHtou (Cho.), adj. q. — Chaif.
Oh ! le cKti gas. Ne veut pas dire ici : ma-
lingre, mais : m tenant, chenapan.
Choaler (Fu.), v. a. — Couvrir, en parlant
du male. Les grenouilles chualent au prin-
temps. Pour Chevaler.
Chaaa (Mj.), s. m. — Cheval. V. Chevau,
Gevau.
Chaeheiln, adj. q. — Difficile a Clever,
t Ces dindons-14 sont ben chuchelins. » (Le*.)
Cf. Pichelin.
Choehon (Sa., Li., By., Fu., Mj.). — Mou-
cheron, moustique, petit insecte. — V.
Suchon, Sucon, Senucon, Guibet, Guibot.
Et — Du lat. culicem. On a dit : cheusson,
chucon, avec le suff. dimin. on. — Hist. « Toutes-
foys sus le milieu de Fest6 sera a re doubter quelque
venue de pusses noyres et cheussons de la Devi-
nieTe. (Rab., P., Prognost., vi, 589.) Cf. l'esp.
Jejen, moustique.
Chuille (Mj., Fu.), s. f. — Cheville. || Slz.—
Se dit d'un cheval plac6 au milieu, sur trois
chevaux places en fleche. I| Mj. La chuille, — le
n° 1 au tirage des consents. Syn. de Bidet. Au
Fuilet — Le laurier, le plus haut nume>o du
canton, a qui on offrait un laurier, un houx
gigantesque, reserve depuis longtemps pour
cet usage. La possession du laurier donnait
lieu & des batailles en regie. Aujourd'hui, le
drapeau a remplac6 le laurier ; mais, il y a
dix ans, le drapeau tricolore 6tait mal vu
dans les Mauges. || Ec. — Prononc. Chui-ille.
Et. — Lat. Clavicula, clavicla, cavicla ; petite
clef, de clavis. — Hist. Voir Rabelals, P., m.,
Prol., p. 212.
Chillier (Mj., Fu.), v. a. — Cheviller. |(
ChuiUer ein gorin, — lui enfoncer des clous
dans le groin pour Tempficher de fouger. Syn.
de Formailler, Clouter, Cheveiller. || Ou lui
passer un anneau dans le groin. Ec.
Chofiron, s. m. Reste de cheveuxsurlatete.
(Segr. — Mta.)
Chut'- e hot' ! (Mj.) s. m. — S'emploie dans
la loc. En chut-chut, — a la sourdine, a la
de*robe>, en catimini, en grand secret. Ex. :
Ca s'est fait en chut-chut. || Ec. chute-chute.
Et. — De chut, onomat, par reduplication. —
Hist. Dans Mire die : cauta-cauto. avec prudence ;
p. 62, str. 4. — « II fit ses preparatifs a la chut-
chut, pour ne pas 6veiller Tattention. » (M e Lor-
dent, de M. C L. C, p. 234, 1. 29.) V. Catifaillons.
Chuter (Lue\ Mj.), v. n. — Tomber, choir.
Chntrin (Mj., Ag., Fu.). — Vieux lit. Gale-
tas, chambre miserable. Cf. Cagibi. || Mj., Ag.
— S. m. Potin, tapage, vacarme. — N. II est
remarquable que ce mot, en patois berrichon,
a le sens de : petite maison (Jaub.), de m&me
que son syn. Bousin = petite auberge. Syn.
ae Chahut, Chambard, Men&re, Rahut, Bou-
can, Chabanais.
Chuye. — Sens peu clair, dans cette phrase
de notre compatriote, Bruneau de Tabti-
fume : « Je ne veux pas dire que le pais
d'Anjou fut plus chuyk que les autves... »
(Philandin, p. 566.)— Choy6? Chey6=chu ?
Ciarge (Mj., Fu), s. m. — Cierge.
Cibot (Sar.), s. m. — Lizard vert. Syn. de
Liavard.
Cibonlot (Lg., Fu.), s. m. — La Ute, consi-
de>6e comme stege de la pens£e et de la
volonte\ Ex. : Quand il s'est mis qu6q' chose
dans le ciboulot. . . Syn. de : Caillou, Micd-
meau, Toupet,
Et. — Du fr. Ciboule (allium flstulosum) par
analogie de forme.
Cibrer (Ec), v. n. — Aspirer vioiemment.
Ou Sibrer, mieux; du lat. Sibilare, d. de
Subler.
Cler. — Du ble\ Mieux : Seler, Sexier.
Hist. — 1707. « Le 19 juillet la challeur fut au
dernier degrg ; ce qui causa en bien des en droits
des morts subittes. II mourut en ce jour-la quan-
tity de personnes, les unes ciant du ble\ » (Inv.
Arch., E. S. n, 398, 1.)
Clgsle (en) (Lg.), s. f. — S'emploie dans la
locution : En cigale, — en brindes, en go-
guette, un peu ivre. V. Brindezingue, Bombe,
Guinguette.
Et. — C'est un proche parent de Cingalie,
Cigalie ; du lat Cingulare. A Mj. m§me on dit
fort bien d'un individu tres ivre : II en a d'eine
cingalee /
Clgalee (Sp., BL), s. f. — Syn. de Cingalie.
Averse.
Clgaler (Lg.), v. n. — Boire du vin avec
exces. Syn. de Pomper, Soiffer.
Clgnslller, v. a. — Couper malproprement
un objet (Seg . — M6n.). — Pour : Cisailler.
Cf. Sigdiller, Zigdiller, Cisdgner.
CHer (Sal.), v. n. — Jaillir, jicler. Le sang
illi a cile \ — Onomat. Syn. de Jiler.
Cllle (Mj.), s. f. — Cime du mil k balais, la
partie dont on fait les balais.
Et — Gil ;lat cilium (Cf. ciller, dessiller, sourcrl).
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206
CILLETTB — CITROLLE
Sorte de poil soyeux qui borde certaines parties des
vegltaux. FeuiUes cihees.
Cillette (Ec, Mj.). — Abreviat. de Fran-
cillette. (Francois, Francoise, Francine, Fran-
cillet, Francillette). V. CiUon.
Clllon (Lg., Fu.)« — Francoise, pr^nom de
femme. Forme vieUlie. Syn. de Cillette. Abre>.
de Francillon.
Cimbal6e (Lg.), s. f. — Averse de pluie
fouettante. Syn. et d. de Qaganke\ Q&lle.
Corr. de Cingalke, Cigalhe.
Cimentere (Lg.), s. m. — Cimetiere. — N.
Ainsi disaient les anciens ; mais le mot est
totalement desuet. — Syn. et d. de Ckme-
tiere t QoumitUre ; Syn. de Ouche-des-mottes. ||
Ec. Som'tiere. V. Jaub., & Cemetidre.
Clmoln (Lg.), s. m. — Bandeau de linee,
orne* sur les bords d'une dentelle, que les
ferames se mettaient autrefois sur le som-
met de la t&te, & mfime sur les cheveux, en
l'attachant sous le chignon par des cordons et
auquel elles fixaient leur coiffe, ou dormeuse,
avec des epingles. On n*en porte plus au
Long., mais, sur Pautre rive de la s^vre, k
Saint- Aubin-des-Ormeaux, les femmes fixent
encore leu rs saccots k des cimoins d'6toffe
noire. — De>. du fr. Cime.
Cimolner (Lg.), v. n. — Mettre ou porter
un cimoin, ou bandeau. Le mot a vieilli et est
presque oublie\ car les femmes ne cimoinent
plus.
Clneenelle (Mi.), s. f. — Sorte de cordage
de la grosseur du petit doigt. V. Fouineau.
Terme de marine. — Littb* dit : « Pour
h&ler les bateaux sur les rivieres; — pour
faire glisser, au moyen d'une poulie, un bac
d'une rive k Tautre. » — Le lat. avait : cin-
cinnum, boucle de cheveux.
Clnetharine (Li., Br.), s. f. — La cantha-
ride.
Et — D'une rac. qui signifie : briller. Cf. Tar.
Utririe.
Cingalee (Mj.), s. f. — Averse de pluie, de
neige ou de grele qui fouette. Syn. de Qaga-
nee, CimbaUe, Qdlie, CigaUe.
Et — Lat cingulare, cingler, sangler.
Citteoante (Mj., Fu., By.), adj. num. —
S'emploie com me adj. ind. dans le sens de :
maint, une foule de. Ex. : II voyait toujours
cinquante chouses.
N. — Nous disons : mille ; les Lat disaient
600.
Ctntltme (Mj., By.), adj. num. ord. —
Cinquieme. Voir note sur le t montj. —
Qqs-uns, qui se croient des puristes, pro-
noncent afnsi. — Cf. Chartutier. || Fu. —
Mesure bien connue des buveurs d'eau-de-
vie.
ClqUflre (Lg., Tim.), s. f. — Canon de
sureau. Doubl. de Chiquoire, avec un sens
Ms voisin. Syn. de Pitoirt % Flaquoire,
Faquoire. V. Chiquoire.
Bt — Clifoire, pour Cliquefoire ; de clique,
impe'raiif de Pa. v. cliquer, faire du bruit (cf.
Cliqueter) ei foire, impe'rat du v. foirer. —
xvr* Olyphouoire. (Rab. iv, 30.) — 1611, Clique-
foire (Dabm.)
Cire (Mj., Fu.), s. f. — Stearine. || Chassie.
Syn. de Beurre. H Hj. et Lg. — Cire de cor-
donnier, — poix. Syn. de Gemme.
Clr6 (Mj., Fu.), part. pas. — • Couvert d'une
boue rendue luisante par le frottement Se
dit du bas d'un pantalon. R Etim£, luisant
d'usure, en parlant d'un vehement || S. m.
Un ciri. VStement en toile ciree des picheurs
et des marins.
Clrer (Fu.), v. a. — On lui a ciri ses bottes
cette nuit ; — on lui a donne* l'extr&ne-
onction. (Li., Br.)
Cirounette (Lg.), s. f. — Cuscute du trefle
ou de la luzerne. Ex. : La cirounette veint
par tapins. Syn. de Teigne, FU cTalouette.
N. — La cuscute du lin s'appelle FUouse.
Ciroax (Lg.), adj. q. — Sale, graisseux.
Der. du f. Cireux.
Clrurgien Clrngien (Lg., By.), s. m. —
Chirurgien. On dit aussi : Qurigien.
Clsagner (Fu.), v. a. — Essayer de couper
avec des outils mal aiguises ; couper malpro-
prement. Doubl. du fr. Cisailler. C*. Tirdgncr
Syn. de Sig&iller, Zig&iller, Cignailler.
Ciseau (Mj.), s. m. — Herbe qui pousse en
touffes epaisses le long des berges de la Loire
et dont les feuilles longues, Stroites et solides,
servent & faire des liens pour attacher le
chanvre. Syn. de Pointe d'ipie. Laiche,
carex arenaria, probablement : laiche des
sables. — Carex paludosa. (Bat.)
Et — Ces feuilles, linemen t dentelees sur leurs
bords, coupent la peau avec la plus g.*ande faci-
lity.
CiUrne (Mj., By.), s. f. — Citerne.
Citoyen (Mj., Fu.), s. m. — Individu. Syn.
de Indien, Client, Chretien. Voir ce dernier.
Citre (Mj., Lg., Fu., By.), s. m. — Pour
Cidre. ]
Et — Du lat, Cicera ; grec cikera, venant d'un
mot h6breu : boisson enivrante. Hist : {
« De nous se rit le Francois,
Mais vrayement, quoi qu'il en die,
Le sildre de Normandie,
Vault bien son vin quelquefois. »
Sassbun. Vau de Virt.
Cltrce (Fu), s. f. — Pluie abondante. V.
Sitrer.
CUrer (Mj.), v. — > Sitrer. Masser et durcir
la terre k la surface, comme fait une forte
pluie suivie d'une secheresse.
Cltrolle (Lg., Cho., Fu.), s. f. — Citrouille
Syn. de Citron, Palourde.
Et — « Du lat. citrus, citron, a cause de sa
couleur, qui est jaune. » Histor. — iLe citre est
une autre espece de citrouille qu'on esleve, prin-
cipalement pour la graine, servant en m6decine. * >,
(O. db Sbbbbs. — Lttt.)
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CITRON - CLAIT^E
207
Citron, s. m. (Tc). — Citrouille. Syn. de
•itrolle, Palourdc. || Fu. — La tfcte, le cibou-
>t, la trogne.
Clve-i-la-groil© (Mj., Fu.), s. f. — Plante
ulbeuse nuisible, tres commune dans les bles,
t dont Fodeur rappelle celle de Fail. V.
[illettr. Liliac6e. Syn. de Ail-d-la-pie. || Fu. —
)onne du gout au beurre quana les vaches
d mangent la tige. — Allium vineale. (Bat.)
Et — Lat. C»va, oignon. — Notre civet de
ipin en vient. Proprement : plat a l'oignon,
eepatum ; ce mot, part. pas. a donne : ciW, com.
matum a donne : aime. — Hist. :
D'aulx et cwots aui causent fort aleine,
fen mangeassent bise crouste frottee. »
VnxoN. Contredits de Franc- Go ntier. (LlTT.)
- < Fortes sausses, oingnons ne aulx,
•Ms aguz, poivre ne graigne
le uses, car trop font mal et paivre.
(D. C. Note de FEd.)
Clvelle (Mj., Lg., Fu., By.), s. f. — Frai
i'anguilles. Les civellcs remontent la Loire au
rintemps et forment le long des rives un
ordon qui a souvent plus d'un kilometre de
Migueur. — Le lamproyon. (Litt., Suppl.)
Jret. : Silien, anguille. || Sal. — Se dit des
lersonnes minces.
Civier, (Mj.) s. m. — Plate-bande de cives.
5x. : En tevrier, bonhomme, fais ton civier.
y ro9.
Civlere (Lu6), s. f. — Brouette. V. Clvtire.
Et Du BL. coeno-vehum, de : coenum, boue,
t vehere, porter. Elle servait ordinairement a
orter le fumier. (Lrrr.) — « Lat pop. cibaria,
e cibum, nourriture, proprement : vehicule
our porter les provisions. (Darm.) « Brancard
our porter ou rouler des fardeaux. C'est notre
iviere, et aussi une brouette. On trouve : Civi&re
>uleresse, ou a bras, dans le < Moyen de parvenir. »
L C.) — « D. C. Tragula, Coenovehum, Ceno-
exia, Cenovectarium. — Hist. : « Un laquais
ai roulle une civtire et une malle verte dessus. »
)'Aubignb. — L. C.-N. E.)
CIA (Z. 142. Mj.), s. f. — Claie, sorte de
arriere grossiere, semblable k une Schelle,
ui ferme Fentr^e d'un champ. Ne pas
)nfondre avec F6chalier, qui est fixe, tandis
ue la cl& est mobile et s'ouvre comme une
arte. Une eld soignee roule sur un pivot et
(t 6quilibree par un contre-poids ; les plus
>mmunes sont retenues par des harts d'osier
i de ch&ne k un poteau autour duquel elles
mrnent. || On dit : Ferme la eld. || Plateau de
annerie sur lequel on fait s6cher les fruits et
irtout des pruneaux. — V. Bourgne.
Et Gorr. de Cloie. Cf. Pra, Va. — DeT. du B. L.
ida, clia, dans les Lois des Barb ares et dans de
t Gloss. ; du celtiq. ; anc. iri., cliath ; kymri,
wyd ; cornouaill., cluit ; bas-bret, cloued
ITT.)
N. — By. CIA, pour Claie. Prononciation nor-
ale qui se rencontre partout comme finale. Une
uld y une saulaie ; les Frein-ndj les Frenaies.
. Clon. i| Fu. On mouille CI. On dit aussi, et plus
nvent, claie, toujours G mouilles.
Clabar* > (Sp.), Ctobmt (Ag.), s. m. — S'em-
ioie dans F express. : Sonner le clabard, —
sonner le f$le\ en parlant des sabots. V. 7>a-
quenard.
Et — Comparer le wallon, clabot, clochette
pendue au cou des animaux ; du germ. : boll.
Klappen ; all. Kloeften, bavarder. Cf. Glapir,
Clabauder.
Clafcard * (pron. Quiabard) (Mj.), adj. qual.
— Se dit du lait gcreme* et a demi tourne\
Clafcoter (Mj.), v. n. — Qapoter. || Gar-
gouiller. Syn. et d. de Liagosstr.
Et. — All. Klappen, faire du bruit. Cf. Clapet,
du bruit que cette soupape fait en s'ouvrant et en
se fermant. V. Clagoter.
Clabot (Fu). — Toupie. On reserve le nom
de toupie pour le grand cl&bot a longue
queue, qui est toupie de luxe. V. Echabou
Clagoter (Sp.), v. n. — Clapoter. || Faire
des glouglous. — V. Claboter. Cf. Flaboter,
Flagoter. (Jaub.)
Claietee (Fu.), s. f. — Contenu d'une claie.
« Une claieUe de prunes, de poires, de
pommes. » V. Claitie, Cldtte.
Claie- voir. — Mauvaise prononciation de
Claire- voie. Ouvertures de murs ferm£es seu-
lement de barreaux — ressemblant k des
claies — de sorte qu'elles laissent la liberty de
jouir de la vue. Cf. Clar-voir.
Clalner (Segr.), v. n. — Se dit par ironie,
quand on prend une route opposed k celle
qu'on doit suivre. (Mbk.)
Et. — « Clain, biseau que le tonnelier forme sur
Fepaisseur de chaque douve. Pour din, sans doute,
de cliner, inns, mais qu'on retrouve dans : incliner,
decliner.
Clair-kassln, s. m. — Renoncule Acre et la
plupart des autres especes du genre. Surtout
la ficaire renoncule. — Petite Eclaire. (Bat.)
Claireer (quierc£) (Sp., Tim.). — Sarcler ;
eclaircir un semis. — On prononce aussi
Quiarcer (Fu).
Et — « Si ce mot est mis pour 3arcler, l'etymol.
est sarculare (sarculum, ratissoire, houe a deux
dents, sarcloir). Mais if peut bien 6tre pour :
eclaircir et alors c'est un deriv£ irreg. de clair, et
le 2* c. par alt du a Finfluence de : eclaircir.
Clalrln (qqf. Quierin) (Lg., Sp.). — Son-
naille ; sorte de sonnette aplatie dont on
farnit le collier des chevaux. || Lg. — S. m.
acinthe sauvage, a fleurs bleues. Syn. de
Clefs de Paradis. Le m&me que ci-dessus, pris
au sens fig.
Et — Du fr. clair, a cause du timbre clair et
argents de ces sonnettes. — Cf. Clairon. — Hist
« Landis li connestables. . . au col de son cheval
pendi un clarain, autel com Fon atache au coulx de
ces bestes, qui vont en pastures ein bocages. »
(D. C. V. Clarasius.)
, Clalrtt (Mj., Lg.), Clairete\ s. f. —
Clarte\ || De clairte de jour, — pendant qu'i
fait jour.
Et — Du fr. Clair. — Hist c C'est belle chose
voir la clairti du soleil. » (Rab., m. Prol.)
Claltte, Clitte (Mj.), s. f . — Ce qui peut
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208
CLAMPIN — CLAVETTE
*enir sur une claie. Ex. : Eine claitie de
preunes. Cf. Haitke. V. Cld. V. ClaieUe.
Clampln (Mj.), s. m. — Gamin, galopin,
marmouset. Syn. de Moutard, Gosse, Mar-
deux.
Et. — Terme militaire. Soldat Tetardataire,
trainard, ecloppe ; faineant ; botteux. (Lrrr.)
Clan (Sa., Segr.), s. m. — Petite barriere,
petite porte tegere qui ferme une cour. Syn.
de Lucet. || Lue\ — Porte a claire-voie.
Et. — Pour Clon, contract de Cloyon, dimin.
de Cloie ou Cld. — Hist. « Bonjour, mes enfants !
dit le bonhomme, en poussant le clan de sa vigne. »
(R. Bazdt. La Sarcelle bleue, 231.)
Claque (Mj., By.), s. f. — Au plur. Sabots
plats. || Sabots formed d'une semelle
en bois et d'une empeigne de cuir. Ces sabots
sont appetes, a Sp., sabots russes et, au Lg.,
Talonnettes. || Fig. Prendre ses cliques et ses
claques ; — prendre ses jambes a son cou,
s'enfuir, deHaler, dScamper. — II y avait un
v. cliquer, faire du bruit.
Claquer (Mj., Ti., Zig. 146, Lg., Fu., By.)
v. n. — Fig. Crever, mourir.
Et. — Par ext. du sens de claquer, faire entendre
un bruit sec d'un sac qui creve. — Syn. de Quercir,
Terbtlir, Carpdiller.
Clar, Claire (Mj., Fu., By.), adj. q. — Bril-
lant, bien cire, bien astique. Ex. : Ses meubles
ne sont guere clairs. || Propre, bien blanc, en
parlant du linge. || Clair. — II ne fait pas clar
de soir. || Clarte*. — I fait ein beau clar de
leune. || Voir clar, — avoir la vue bonne, per-
cante, — au propre et au fig. || Entendre
clar, — avoir 1 ouie fine. || Entendre clar, —
prater volontiers l'oreille a une proposition
avantageuse. || Claire, — a demi use'e, en
parlant d'une toile.
Clarand (Mj.), adj. q. — Un peu clair, un
peu liquide ; clairseme\ en parlant d'une
emblavure, d'un semis. Ex. : Son lin est ein
petit claraud. — Cf. Vardaud.
Clatte (quiarce) (Tim., Fu), s. f. — Cercle
surtout debarrique.
Et. — C'est le fr. Cercle, deflgure par une
curieuse ra6tathese des articulations. On n'en
doutera pas, si Ton re marque que le fr. Sarcler est
devenu dans notre patois Clarcer, ou vice-versa,
ou Quiarcer. Cf. Gobier, Paumoyer, Maupoyer, etc
Clareer et C/arcer (quiarcer) (Mj., Tim.)
v. a. — Eclaircir un plant trop dm. || Sarcler.
Et. — II se pourrait que notre mot patois fut
un derive du lat. Clarus, un doubl. de Claircir, ou
Eclaircir, et le fr. Sarcler enserait alors une corrupt,
par m£tathese. Clarcer, ou Claircer, c'est propre-
ment Eclaircir un semis, une plantation.
Claris, s. m. — V. Clairin.
Clar- de- leune (Jum.). — Clair de lune. —
A By. : lenne.
Clartt (Mj.), s. f. — On dit aussi Clairti.
De clank de jour ; de vue et de jour, — pen-
dant qu'il fait encore jour.
Clar- voir (Mj.), s. m. — Grillage de cld-'
ture, sur un mur. Corr. pour Claire-voie. Cf.
Claies-voir.
CZAs 1 (Lg., Fu.), s. m. — Glas. Syn. de
Tripassement. Doubl. du mot fr*
Et. — 1° Classicum, sonnerie de trompette,
devenu classium, d'ou : dais, glais, sonnerie de
toutes les cloches d'une eglise, puis tinteroent lent
d'une colche pour annoncer l'agonie ou la mort
de qqn. (Dabm.) — 2° « Classicum aurait donne
Clocne, comnie persicum, p§che. Clas, glas n'est
{)robablement qu'une onomat. qu'on retrouve dans
e celtique, glas, son, plainte, et j usque dans le
Sanscrit kias, retentir.
CIAs *, s. m. — Branche de chene morte
deHach^e. (M6n.) — P.-e\ parce qu'on en fait
des claies, clas.
Classe (Mj., Lg.), s. f. — Faire ses classes, —
faire des etudes secondares. || Homme de la
m§me conscription. Ex. : Tiens, te vela, la
classe ! Syn. de Consent.
C/atee, C/altte (Mj.), s. f. — La quantite de
prunes, de poires qui peut tenir sur une cla,
ou claie. V. Cld.
CHttonT(Mj.), s. m. — Petite claie d'osier
servant a faire s^cher les fruits. — V. Cla\
Cf. Kdtie.
Clan. — Petite porte basse a claire-voie.
(V. Cleau, Clan.)
Et. — P. § de Clos, cld ture ; a moins que ce n^
soit une corr. de Claie, cla. — (Le lat flagellum
a fait fleau, et, par le changement de fl. en cl.
qui est frequent dans l'ouest, clau. Ne pas confondre
les deux mots.)
Clavelonx (Bi.), adj. q. — Linge daoeloux
linge sale. Cf. le fr. Clavel^e.
Claver (Mj.), C/aver (quiaver) (Lg.). v. a. —
Saisir, pincer, au fig. Syn. de Piger, Arque-
pincer. || Lue\ Sal. — Fermer a clef. D6claver,
ouvrir. La porte est d6clav6e. || Lg. — Plan-
ter des clous dans le groin d'un pore pour
1'empScher de fouger. Syn. de Clouter,
Chuiller, Formdiller.
Et. — Le mfime que le : claver de Mj., avec ua
sens un peu different. — Le sens primitif est :
Mettre sous clef ; du lat. Clavis. — En terme 4€
marine, Stre clavi, c'est dtre serre dans une ban-
quise ; se dit parmi les marins de Terre-Neuve
— Claver est un vx v. frangais.
Clavereau, C/avereao (quia vera) (Lg).
s. m. — Clou que Ton fixe dans le groin du
pore pour l'emp§cher de fouger. || Mj. —
Vrille a cuiller ; sorte de percnge. — Pour
Cavereau? de caver, percer? || Fu. — Pro-
nonc. C/aver6ou. Percage, tari^re.
Ciaveret (quiaveret) (Rg.), s. m. — Gros
hamecon.
Et. — D^r. de Claver, ou du latin Clavus. Syn.
de Haim. V. Citation a ce mot. — Dans le Peri-
gord, un hamecon est un clou.
Clavette (Mj.), s. f. — Espece d'oie sau-
vage, plus petite que l'oie ordinaire et qui
Emigre plus tard qu'elle vers le sud, en
d6cembre seulement. Ce doit Stre l'oie rieuse,
anas albifrons.
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)
CLAVIOT — CLOCHE
209
Clariot,, s. m. (Craon). — Genre de crachat
epais. Cf. Caraillas, Birilte, Morvias.
Clavore, s. f. — Fermeture.
Hist. — «... Car en faisant le signe de croix
sur lhuys de la chartre (prison), les serrures et
claveures de la porte, et les fers dont les prisonniers
estoient enchesngs rompirent en pieces. (Saint-
Lezin. — J. de Boubdignb. Chroniq. 31 *) —
< Clefs desquelles il ouvroit a trente et deux cla-
veures, et quatorze cathenatz, une fenestre de fer
bien barree (Rab., tv, 206). — « Plus rouill6 que
ia claveure d'un vieil oharnier. » Rab. V. Charnier.
Clayon, s. m. — Ruche a miel en paille,
sans Stre enduite de terre glaise, ou panier k
mouches. (Mbn.)
Clayot' (Li., Br.), s. m. — « Ouv'er' done
le clayotte », — le portail du jardin. —
Dimin. de Claie, Clove, Cld.
Clean (clo ou quio) (Sp.), s. m. — F16au,
instrument qui sert k battre le ble\ V. Clau.
Cf. Cleumer, pour Fleumer. || Fu. — J'avons
battu ou cleaux.
Ciel (Mj., By.), s. f. — Avoir la clef du four,
ou de la marmite, — avoir une tache de char-
bon ou de suie au visage.
Clef- «e- par ad Is (Mj., By., Fu., Sal., Mm.,
Sal.), s. f. — Jacinthe sauvage. Syn. de
Clairin. Bat. Scilla nutans.
Et. — A cause de la forme et de la couleur bleu-
celeste de cette fleur.
CleJan (Bg.), s. m. — Un lopjuet (clef). ||
Une petite barriere mobile. (Claie). V. Clan,
Cleient, Clients, m. (Bl. Mj., Lg.). — Quidam,
paroissien, individu ; terme de mipris pour
caracteriser un homme oui a mauvaise mine
et qui n'est pas estime. — Ex. : J'avais
jamais vu cet6 client-Xk.
Et. Client et mauvais client. A Rome, pteb&en
qui etait sous le patronage d'un patricien.
Clenche (Sa.), s. f. — Syn. de Fargeot ou
Chabut.
Et — C'est le mot fr. pris dans un sens special.
— Declencher. — « Emprunte et der. de Tall,
klinke, proprement : ce qui fait du bruit, de Klingen
sonner (cf. Clinquant). Piece du loquet d*une
porte qu'on leve ou qu'on abaisse sur le mentonnet
pour ouvrir ou fermer.
« On ne puet entrer es osteus.
< Sans buscier le clenque. »
Rutebeuf, in? s.
Clere, s. m. — Contremaltre dans les
ardoisieres. Clerc d'4-bas, dans les travaux
de mine. || Mj. — Clerc de macon, manoeuvre.
Ironique.
Et — Primitivement : clerc, par opposition a
lalque, puis de nombreuses extensions.
Cleamer (cleume ou quieum£) (Sp.), v. n. —
Flamber. Syn. et d. de Fleumer, que je
retrouve au Lg., — ainsi que du Mj., (Admer.
Et — Pour Fleumer ou Flammer. Ce dernier
mot, employe dans le Haut-Poitou, est un derive"
direct du lat Flam mare, Flamma, et un doubl.
du fr. Flamber. Quant au changement de 1' articu-
lation fl en cl, on peut comparer avec Cleau, RicleL
C/enter (Kieuter), v. n. (Lg.), — Cligner
clignoter. On dit : Cleuter des yeux. Syn. de
Berciller.
Client (Mj.), s. m. — V. CUient. — Syn. de
Citoyen, Indien, Chretien. V. ce dernier.
Cllfolrt, s. f. — a On appelle ainsi, a Angers et
a Bourges, ce que Ton appelle a Paris une calon-
niere, et en Normandie une saquebute, qui est ce
petit canon de sureau avec lequel les petits
en f ants et les badins jettent de l'eau aunesdes
pass ants. D'ocu/i feria, pour lequel on a dit ocli-
feria ; qui se trouve dans l'6pttre 33 de SfcNfcQUB...
Les Manceaux l'appellent : cannepitoire (M6naoe).
On reconnatt bien la les etymolog. fantaisistes de
notre compatriote ; oculiferius veut dire : qui
frappe les regards, Stale pour la montre. — V.
Chiquoire, clisoirt.
Clin, s. m. — V. Clain.
Clinesiller, ou Trincaliler (Ec), v. n. — "
Faire un bruit de.
CUnfalllerle, s. m. — Quincaillerie.
Et — All. klinken, klingen, sonner, tinter,
rendre un son metallique. Clincaille, ustensiles de
manage en metal, alte>6 en quincaille.
Clones (Mj.), s. f. — V. Claques, Grippe.
Cllr ° (Mj.), v. a. — Cueillir, r6colter. Ex. :
Les parrains sont k clir du lin. L'imparf. de
l'indic. est : Je clisais. — Contract, du v.
Cueillir. || Clir du lin, Tarracher (Chpt., Fu.)
Clboire, Cltoolre. Petite seringue en sureau
ou en roseau avec laquelle les en f ants font
jaillir de l'eau. Cf. Chiquoire et Clifoire.
Et — Faut-il rapprocher / ce mot de : clyso-
pompe T Clysoir, du grec kludzeln, iaver. — Dans
Jaubeet : Clichouere, rigole par ou l'eau s'ecoule-
6vier.
Hist — «... II puissent.'.. faire dichoueres
(infra, clichouere) une ou plusieurs se il leur
plait, pour essyauer par un fosse ou l'yaue
s'en va derriere ledit torgoir. » (1308.) — « En
bourguignon : Chiccle, du bruit qu'elles font
lorsque cette liqueur est poussee. De la l'inftn.
chicclai, pour : faire jaillir, et le nom Chicclo,
pour jet (B. de la Monnoyb.) — Cf. Jicler.
Cllsse (Lg.), s. f. — Sorte d'armoire basse,
de basset, dans laquelle on serre le lait. || Ec.
Oaie. Cl. mouilles.
Et — II est probable qu'autrefois les clisses
etaient faites d 'osier tress6. — Eclisse ?
Clo, s. m. — Fleau. V. Clau. \\ Fu. —
J'allons battre au cld.
Et — V. Clau. M. Mxk. le tire de Claudicare,
clocher.
Cloeane (Sp.), s. f. — Tulipe sauvage,
commune dans les pres humides. Syn. et d. de
Go sane. || Digitale pourpr6e. Bat. Fritillaria
meleagris.
Et. — D6r. du lat. Cloca, parce aue ces deux
plantes ont des flours en forme de cloches.
Ctoehe (Mj.), s, f. — Fig. — Bulle qui se
forme a la surface d'un liquide. || Mj. — Au
plur. Filets de morve qui, chez les enfants
malpropres, d^coulent du nez sur les levres.
Expression pittoresque : Ces filets rappellent
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210
CLOCHETTE — CLOUETTER
les cordes des cloches qui pendent du clo-
cher. Syn. de Gnd, Chandelle. || Au plur.
Ancolie. Se dit a Saint- Au^ustin et k Beau-
pr6au. || Lg. — Sabot de frein.
Cloehette (L$.), s. f. — Jacinthe sauvage.
— Syn. de Clairin, Clefs de paradis. — Scilla
nutans. Bat.
Clole (Sp.), pron. cloie ou quioie, s. f. —
Claie. V. CIA. — Rac. du fr. CloySre.
Et. — De>. du lat. Claudere, fr. Clore. La cloie,
ou cla est proprement une fermeture, une cldture.
Le squelette de la claie ou cla en vannerie repr£-
sente exactement une cloie ou cla de champ.
Clolson, s. f. — Taxe paye*e par les mar-
chands qui frequentaient la Loire, imposes
sous Louis XII, pour faire les cloisons ou fer-
metures.l(M6N., qui ne cite pas la source.)
Hist — Droit de cloison. « Les droits et privi-
leges qui leur furent attribues, furent. . . l'impo-
sition et la perception du droit de cloison. . . »
lAnj. Hist., 6« an., n° 6. — Abb* Raxgbabd.)
Clomee (Mj.), s. f. — Flamb^e. Syn. de
Baulie, Rigaillie. — N. Souvent on mouille l'l.
|| Fu. — L*o est bref.
Clomer (Mj.), v. n. — Flamber. A beaucoup
vieilli. Le mfime que Cleumer et Fleumer. —
N. Souvent on mouille l'l. — Fu. — Qsl
clome, — o bref.
Clon (Auv.), Clan (Sa.), s. m. — Porte a
claire- voie. Syn. de Cloie.
Ec. — Petite porte mobile, a loquet, en
dehors de la porte d'entre'e d'une maison. —
Qqf., petite porte mobile k claire- voie pour
fermer un passage pres d'une maison. — V.
Lucct, Clan.
Et. — Contract- de Cloyon, inus., dimin. de
Cloie. Cf. Plon.
CMaereau (Co.), s. m. — Champignon non
encore d6velopp6 dont le chapeau est ra-
mass6 en boule. Syn. de Bonhomme. (Tim.)
Clopette (Tim.), s. f. — Sorte de chaussure
ou gufctre en cuir, syn. de Chabiron. Ce der-
nier est de beaucoup le plus usite\ N. On pro-
nonce C/bpette.
Et. — Du fr. Cloper. C'est que les porteurs de
ces chaussures rustiques ne sauraient §tre des plus
ingambes et ne pourraient, sans qq. desavantage,
figurer au bal de rOpera, avec l'illustre Chicard. —
B L. Cloppus, botteux ; vx fr. eloper, d'ou : clopin-
dopant.
Clos-enl, s. m. — Le dernier n6, 6clos.
N. — « Nos paysans d'Anjou appellent Closcu
le poulet qui est le dernier eclos de la couv^e,
l'oeuf dont u est 6clos fermant le cu de la poule.
... Nos anciens disaient Quloqul. — Du
TnxBT, au chapitre de Philippe de Valois : « La
quatriesme, M"* Blanche de France, religieuse a
Lonchamp, y mo unit le 26 avril 1358. Est ecrit sur
son tombeau « qu'elle 6tait fllle Quloqul des d its
Roi et Reine ; parce qu'apres elle ils n'eurent
enfants. On a dit aussi Closcu au. Belon, livTe I de
son Histoire des Oiseaux, chap. 17 : « Encore dure
une opinion entre les pals ants de nostre temps,
conforme a celle du temps d'Aristote, que les
oyseaux qui font beaucoup de petits, ne nour-
rissent le dernier esclos. Et de nom francais, Toot
voulu appeler le Closcuau. — Au Maine on dit .-
Eclocu, pour Closcu. Syn. de Rinot, Caillaud,
Caillereau. Cf. Crtlc-cul.
Cloeler, s. m. — Celui qui tient une clo-
serie (francais), un bordage.
Et. — La closerie est une petite exploitation
rurale ou il n'y a pas de bceurs de labour. De .
clos ; B. L. Clausaria. — On dit qqf Clous, Clousier,
Hist. — « Mais le dousier pour faire fin de
[compte.
De son parler il ne tint pas grant conte
Ch. Boubdigne, P. Faifleu, p. 4l[
Clot*. — « Nous appelons ainsi, dans
l'Anjou, un trou. » Dans le Languedoc, clot,
c'est une fosse pour ensevelir un mort. De
crypta, qui a fait : grotte . . . , puis Clot, d'ou
le v. Clotir, se clotir, c'est se cacher. Se dit
des animaux qui se cachent dans leurs
tanieres. (Manage.) || Sal. F16au a battre le
bl6. V. Cleau.
Clotayer, v. n. — Fermer, rendre clos.
C/ott (quiot6) (Mj.), adj. q. — Rebondi,
bien lev6, perce* de trous nombreux, en par-
lant du pain. On dit : Pain clote menu, pain
bien cloU. Le mot a vieilli. Syn. de Moufiu.
V.CloL
Et. — Le sens propre du mot doit fitre : dont la
Pate est bien travaiuee, et j'identifle ce mot avec
angl. Clotty, grumeleux, cattle (R. O.) — J?
retrouve le mot Clot. (A. V.)
Clotlan, s. m. (Segr.). — Petit enclos, voi-
sin de la maison, destine au potager. Pour :
closeau ; autrefois : cloteau. (Men.)
Hist. « Ainsi la perriere du Petit- Bencornu allail
jusqu'a la haie du petit cloteau. » (1553). De Clau-
dere. (Cit6 par Men.)
Clotoyage, s. m. — Objet (?) servant a,
enclore les terres des colons. (Men.)
Cldtoyer (Lg., Pos.), v. a. — Cr6pir, un
mur. Syn. de Gobeter, Regobeter. — Pour
Clouettoyer, fr6q. de ClouetUr.
N. — Ce n'est pas : enduire, mais seulement
garnir les joints et les creux des pierres. — Hist
« Item, clotoyer et habiller la muraille de la douve
de la grosse tour. » (1523. Inv. Arch. G. p. 19,
col. 2.)
Clou (Mj., etc.), s. m. — Fig. — Mont-de-
Ptete\ || Salle de police, prison. Syn. de Ours,
Boite, Hosteau.
Clone (11 est souvent mouillg), s. m. (Mj.).
— Sorte de rainette brunatre ou de petit cra-
paud, qui, par les belles nuits d 6t6, fait
entendre un chant ou gloussement tres doui,
qui lui a valu son nom. On l'appelle aussi
GuernouseUe, GraisscL — Se dit k Sa. || Sorte
de petit crapaud. Syn. de Crapuchon, Rdil*
lon t R&illard, Crapiche, Crapichon, Roillard.
doner (Mj.), v. a. — Clore. Ex. : £a te flli
joliment clout le bee. ,
Et. — Doubl. de Cloure et du fr. Clore. Lat.
Claudere.
Clonetter (Lg.), v. n. — Garnir de petite!
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CLOURE — COBLANCES
211
pierres les interstices des gros moellons sur le
parement d'un mur. — Der. de Clouer.
CUnre (Mj., By.), v. a. — Clore, fermer. On
dit mieux Clouer.
Hist — « Lesquelz, pour oster tout doubte de
fiction et fraulde occulte la faisoient despouiller
toute noe, et luy faisoient cloure la bouche et le
nez. • (Rab. P., IV, 58, 456.) — Vx. fir. Clouz,
au part. pas.
CI#bs (Mj., Fu., By.), part. pass. ets. m. —
Qos. Ex. : Je n'ai jamais clous l'eil de la nuit.
— Ein beau clous ae vigne. — V. Cloure.
Hist. — « Quand Penie sa regente se met en
voye, la part qu'eUe va, tous parlemens sont clous,
tons edictz muti, toutes ordonnances vaines. »
(Rab., P. , rv, 57, 456.) — « Colin de Menoaie. . .
bailie a Saint-Serge... les courtils dou clous
da Fresne. » (1302. — Inv. Arch. H i, p. 269, col. 2)
— « Si, de malencontre, n'estoient tous les trous
fcrmes, dous et boucles. > (Rab., P., m, 9, 231.)
— « Vente par Droet de Maacon, bourgeys d'An-
pers..., d'un quartier de vigne seant ou (au)
dous Saiot-Aoustin (1297. Inv. Arch. H, I, p. 171,
col 2.) — c Guillaume de Rezay, « de la paroisse
de Ceaux », Tend « a frere Guillaume, prior de
Ceaux, 2 sols de surcens « sur un quartier de vigne
sis au dous du Cbastelet. » (1287. Id. S. H, 158, 1).
— « Le tout clous a foussez et aupres desqueulx
foussez a de present une court. » (1530. — Id. G,
9,2.)
— • Ensi conme la voie change
Lez un essart delez un dous.
Ileuc dut Renart estre enclous.
Ren. 539. — (Essart, champ
inculte, rempli de broussailles. — Ileuc, la, en
cet en droit.)
CUaserie (Sa., By.), s. f. — Tres petite
exploitation rurale, closerie. Syn. de l£or-
derie, Biquerie, Bordage, Valoirie.
Hist. « Marie, femme veuve 6tait Dame de deux
Heux (nous les appelons clouseriesi peu fertiles
entre ses mains. » {Cousu d*Anj., n, col. 435).
Claosier (Mj.), s. m. — Petit fermier exploi-
tant une closerie ou clouserie. Syn. de Bor-
dager, Bordier.
Hist « Berriers, bouviers, vachiers, porchiers
oizilleurs, jardiniere, grangiers, doisiers. • (Rab.,
P., PrognosL V, p. 589.)
Clcuser, v. n. — Pour Glousser. Se dit
d'une poule qui veut couver (Segr. — Mta.).
Et L. pop., glociare (class, glocire) devenu
glocier, glocer, ecrit arbitrairement : glosser,
glousser. Hist « Se douce, se rapiele tres tous ses
poullonchiaus. » (xiv*. — Dakm.)
Ctovter (Mj., By., etc.), v. a. — Clouer. ||
Clouter ein gorin, — enfoncer et fixer dans le
groin d'un pore des clous, pour l'empecher
de fouger. V. Gorin. Syn. de Chuiller, For-
mdiller. — Doublet de clouer.
N. — Clouter, pour clouer, cloure, clous, pour Qort
Qos, sont des mots mal prononces et non pas dee
motsxspeciaux, mdme pour ceux qui les emploiens
dans leur langage et qui cependant les ecrivent
correctement if en est de m6me pour presque
toutes les defectuosites de prononciation. Ex. : on
dit toujours : Les prees de YOuords, et on ecrira :
ks pres de la Rouvraie, et on marque d'un R les
MUs qui doivent y paltre.
C'mande (Ec), s. f. — Une commande.
Cmander (Fu., Mj., By.), v. a. — Pour com-
mander. — Dans la formule de politesse,
p. ex. : Sans vous c'mander, quel age done
que vous pouvez ben avoir?
C'meneement (Lg., Mj., Fu.), s. m. — Com-
mencement.
Hist : « P'r ma, via qu'd6 Yquemencement
dau combat y m'sentchis (sentis) pris d'ein maux
dau ventre. . . qu'y pouvas faut dure pus rester en
piace . . . Y essayas m d'me r'tenir, me d y avait
pas moyen... ol 6tait pus fort que ma!... Y
avas beau m* t'rvirer a totes les mains ; pus qu'y
m't'rviras, pus qu'6 cressait » (H. Boubobois.
H~ de la Grande Guerre, p. 21 9. )
C'meneer (Mj., Lg.), v. a. et n. — Commen-
ces Cf. (T mincer y Commoincer.
C'menae (By., Fu.), s. f. — Commune. —
On dit : la Cmcnne, pour : les biens commu-
naux ou vont paltre les bestiaux.
Et. — Lat popul. Communa ; class. Communia.
C'mlncement (Fu.). — Commencement.
€' mincer (Fu.). — Commences (Zig. 145,
196. Br.) — Cf. Cmencer, Commoincer.
C'mo^le (Mj., Fu.), s. f.— Commodite. |
Au plur., Water-closet, n° 100, — Communs.
Co»x. — Coac. V. Cornille, pour corbeau..
(Mbn.)
CoW? (Lg., Fu.), adv. — Combien? Syn. et
d. de Cohen. Cf. Be. V. Cohen.
€o»6che (Sa., Segr.), s. f. — Serfouette.
Syn. de Binetle, Binochon, Piochette, Piochon,
Terhtchet, Trkbtchet. || Sal. — Meurtrissure.
V. Cobiche.
Et. — Du fr. B£che, et d'un pr6f. Co, qui se
retrouve dans Colimacon.
C^Meher (Sa.), v. a. — Biner. Syn. de
Binocher, Piochonner, Terbecher. || Sal. —
Egratigner, dter de petits morceaux.
Cobea (Mj., Fu.), adv. — Combien. N.
II est souvent suivi de la conjonct. que, sauf
quand il termine la phrase. Ex. : Coben qu'ils
seront de monde? — Je sais pas coben. — V.
Cobe.
CoMehe (Mj.), s. f. — Bosse produite par
un coup. || Coupure, entaille. V. Coubiche.
Et — Vx fr. Cob, coup.
Coblr (Mj.), v. a. — Coffir, Bossuer. Syn.
de Cabocher, Cabliner, Cdmer.
Et. — Hist. — « Cobbir. Ecraser, ecacher : « Elle
luy cobbit toute la teste, si que la cervelle en
tumba. » (Rab., rv, 58.) — En Anjou et en Tou-
raine, on dit d'un fruit meurtri ou pourri qu'il est
cobbi. La Quhttcntb dit : cotti et M4naob cite
coffl. — Proprement : cotir ou cottir, — heurter de
la tete comme les moutons... De cobe, coup,
petit coup, cobeter, heurter, frapper a petits coups. »
(L. C.) — « Cette casserole est toute cobie ; — une
poire cobie. » (Jaub.).
CoUanees, s. f. — Bandeaux de cheveux
qui descendent jusque sur les oreilles ; se di*
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212
COC — COCHER
sait a Angers, alors que les dames portaient
des bonnets en denteues. (Z. 138.)
, Et. — On a dit, a peu pres dans le m§me sens des
Steinkerque ; ce mot viendrait-il d'une mode im-
ports de Coblentz, par Immigration ?
Coc! (Mj.), intcj. — Toe ! — Exp-ime le
bruit d'un coup 16ger, celui que produit le
choc de deux corps durs, ou encore celui
d'une enveloppe dure, qui delate sous la
pression. — Onomat.
Coeilller (Sp.), s. m. — Coauetier, mar-
chand d'eeufs et de volailles. V. Coconier. \\
Ironiquement. Homme eflfemine\ se plaisant
aux travaux de femmes. Syn. de Manette. Cf.
Cocassier. Ex. : Faire le cocdiller, faire la
Jeannette. — Sal. Id. — II d^niche les ceufs
des poules.
Et. — Du fr. Coq, ou du patois : Coco,
Coeambine, s. f. — Topinambour (Li.). Cf.
T opine. (Coc en hie, autre sens.)
Coeane. — Fritillaire. Voir Qochette. (Men.
Bat. Goganne, Fritillaria meleagris.
Cocanean (Pt.), s. m. — Syn. de Gogane,
Clocane. — Fleur en forme de cloche.
i Et. — Pour Clocaneau, dim in. de Clocane. On
voit que ce mot est intermediate entre le mot de
Sp., Clocane, et le nom Mj., Gogane. II justifie la
derivat. que j'ai donnee de ce mot.
Coearde (Mj., Fu.), s. f. — Fig. T§te ; syn.
de Bap time. Ex. : Du petit sigournet comme
ca, 5a tape tout de m&me sus la coearde ! —
cela monte a la t£te, enivre.
Et. — Dit de la cr£te du coq. Extens. de sens.
Coeassement, s. m. — Pour Coassement ;
gloussement. (Mj.)
Cocasser (Mj.), v. n. — Caqueter ; chanter
apres avoir pondu, en parlant des poules.
(Luigne\) || Sal. — Id. Se dit aussi de ceux
qui chantent imm6diatement les nouvelles.
Et. — Du mot coq, ou onomat
Coeassier (Lg., Mj.), s. m. — V. Cocdiller,
Coconier. Marchand d'oeufs et de volailles,
coquetier. || Mj. — Fig. Nigaud, imbecile. ||
Grand cocassier, — vStilleur et nigaud.
Et. — De Coco, pris au sens de : ceuf ; et au sens
de nigaud, de coq, sot, vaniteux. — Cf. Cocasse.
Coc en Me, s. f. (Th.). — Sorte de soupe.
Mettre du pain chaud dans du vin ; manger
de la coc-en-bie. N. A Mj., Soupe & la pie. ||
By. — La soupe a la pie se fait avec du cidre.
Coeeitrl (Mj., Lg.), s. m. — Petits ceufs
sans coquille, que pondent parfois les poules
fatigu^es et que Ton regarde, a la campagne,
comme des ceufs de jau. J| Fig. — Homme
e£f6min6, sans 6nergie. — Angl. Cokatrice,
basilic.
Et. et Hist. — « Objet de superstitions popu-
lates et que Furbttbbe dit une espece de basilic,
Sui s'engendre dans les cavernes et les puits. »
. C. Cocatrix. Abreviat. de Crocodilus. (Litt.) —
Cela me semble bien extraordinaire ! (A. V.) —
« Cocatris. — Tbippault, au. mot coquart, dit que
cocatris signifle un basilic, parce qu'on croit que U
basilic natt de l'oeuf d'un coq. II y a une rue, a
Paris, appelee la rue Cocatris : laquelle. apparem-
ment, aura 6t6 appel£e de la sorte parce qu'il y
avait dans cette rue une maison ou pendait pour
enseigne un basilic. » (Menage.) — « Cocatrix,
basilic. En Poitou, e'est un ceuf gate" a la ponte. ■
(L. C.) — « Cocadrille, reptile fantastique et mal-
faisant qu'on suppose n6 d'un o3uf de jau. Sur la
route d'Orleans, entre Arpajon et Etrechy, se
trouve une montee appel£e Cocatrix. • — « Coqua-
tris. Basilic, animal aquatique, amphibie, dont 00
peut voir l'histoire naturelle dans la 135 e r£ponse du
fivre de Sidbac » « Je trouvai un ceuf de serpent,
duquel froiss£ sortit un poulet basilic diet coqua-
trix. » (L. C.) — Cocatrix, — basilic, crocodile :
« Li cocatrix est beste fierfe
Et maint ades en la riviere
De ce fleuve que Nil a nom. »
N. — Le mot cocadrille, cite* plus haut. se rap-
proche de : crocodile, prononc6 qqf. cocodriUe.
Coeeigrole, s. f. — Fritillaire. V. Clochette.
— N « II y a une plante appel6e Coccigrja, en
fr. Fustet, dont la graine est fort petite relative
ment a l'arbrisseau. ( En note : En Norm, et ea
Berry, e'est le nom de la Bugrane gluante.) L. C
Coeeolgeo ! (Mj., Fu.), interj. — Cocorico.
Onomat. qui repr&ente le chant du coq. V.
Tuyau.
Coehais, s. m. — Des pissenlits. (ChpL, Fu.).
Hist. — Cochet : a En tevrier et en mars, ils
vont aux viandis, aux chatons des saules e:
courdes, aux bleds verdz, et dedans les pre* au
cochet et aux boutons du mort bois, comme che-
vrefeuil, bouleau et leurs semblables. » (Foctl-
loux. Vin., fol. 28. — L. C.) — « Les feuilles sont
denies en forme de coches. — Bat. Taraxacum
dens leonis.
Coche, ou Cochet (Pell.), s. m. — B16 mal
nettoyS, dont les grains sont encore recou- 1
verts de leur glume. Syn. de Enchape\ Hotton,
Quiriances t Bougrain,, Ecriiances. \\ Coche de I
noix, — amandes de noix 6pluch6es, pour
faire de l'huile.
Coehelet, s. m. — Nom vulg. du melam- j
pyrum. Aussi : sariette, morelle, langeole,
queue de renard. (Men.) j
Coehelin, s. m. — Cadeau que les parrains I
et les marraines faisaient aux maries ; usten- J
siles de manage, etc. (Men.) Cf. Chantenauu |
N. — Cochet, conchet. Present en viande, vin,
ou en argent que donnait un nouveau raari£ a se*
compagnons. Probablement, on donnait d'abord
un coq. » (Jaub.) — Explicat. contraire a celle do
Men.
Coeher l (Sp.), v. a. — Dr6ger, s6parer les
fibres textiles des fragments ligneux qui y
sont restes adherents apres le broyage. V.
Rdger t Paisseler.
Et. — Cdcher et * Coeher. Pour : caucher, du Ut
C ale are, fouler. La forme reguUere (elle existe dans
le patois, A. V.) serait chaucher (1564). Elle a eU
remplacee par caucher, soit sous l'influence de U
forme picarde : cauquer, soit par une sorte de dissi-
milation. (Cf. Cauchemar.) L'orthogr. paro est du*
a une fausse etymol., le mot ay ant 6t6 pris pour un
derive de coq. — Des oeufs cocfUs, fecondes.'
(Dabm.)
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COCHER — COCU
213
C«eher * (Mj., Fu., By.), v. a. — Marquer,
au moyen (Tune coche, un pain. V. Cochi. \\
V. n. Compter pour qqch., Stre d'impor-
tance, au propre et au figure\ Ex. : II a he>it£
de dix mille francs, ca coche. — On dit aussi :
ca cube. — A rapprocher de la coche des bou-
(angers. — II se croit queuque chouse, mai$
il ne coche pas aupres de M. Un tel. — Je ne
cochons gudre aupres de cet6 monde-la. —
Ein cruart de vin, ca ne coche guere. || II nous
a cocM ein pain de trop. || By. — Id. — V.
F. Lore, n, Coutumes.
Coehet », s. m. (Sa., Lu6). — Le bon de la
noix ; la noix, cass£e, d6barrass6e de la
coquille et de Tentre-deux. || lnte>ieur du
grain des ce>£ales. (Lue\)
Ceehet' * (Mj., Fu.), s. m. — Pissenlit. ||
Lg. — Cr6pide. Syn. de Bonhomme, Grim-
pard, Grimpor. — A rapprocher de Cocu, a
cause de la proche parents et de la grande
ressemblance de cette plante avec le pissen-
lit.
Et — Les feuilles sont dentel^es comme par des
coches. V. Coehais.
Coeboir (cochouS) (Sp.), s. m. — Instru-
ment crui sert a dreger. Syn. de Rdget, Pais-
seau. V. Cocher, 1 et 2.
Cof bonnier, ere (Mj.), adj. qual. — Qui se
plait dans la salete\ sale, ordurier. On dit
dun mal 61ev6 : Je sais pas qui illi a appris la
civility cochonniere. || Lg. — S. m. Tueur de
cochons.
Coehonniere (Lg., By.). — Grande char-
rette de marchand de pores, avec, a l'arriere,
un vaste compartiment a claire-voie, fer-
mant par une porte a coulisse.
Coco (Mj., Fu., By.), s. m. — (Euf, mot
en fan tin. || Fig. Individu qui a Tair nigaud,
nicodeme. Ex. : A-t-il tout de meme un ar
coco ! Vilain coco, joli coco, — vilain, joli
monsieur. Ironique et d^daigneux. Syn. de
Dedais, Jaudais, Jeannot, Colas. || Ventre.
Ex v . : II s'en est fourre" dans le coco ! — Syn.
de Cornet, Fusil. || Terme de tendresse :
Pleure pas, mon coco. — Cf. Poulet, Pou-
lette, Poulot, Poule. || Sal. — II n'a pas coupe"
la patte a coco, — c-a-d., il n'est pas malin.
Et. — Ce mot doit se rattacher au fr. Coque*
U a donn£ en fr. Coquetier, Cocasse, et en patois
Coconier, Cocdiller. A noter que la langue verte
emploie Coco dans le sens de : Individu quel-
conque, mais avec une pointe d'ironie. — Coco, au
sens de ventre, est peut-Gtre emprunte au fruit du
coco tier.
Coet-bat-l'z-oenfs (By., Sal., etc.), s. m. —
Homme qui est porte a remplir le rdle de la
femme et a battre les oeufs pour que celle-ci
a'ait plus qu'a faire cuire l'omelette, ou, en
patois, I'amelette.
Coeerfrllle, s. m. — Cf. Cocatrix. — Cro-
codile.
Hist — « Le capitaine CocodriUe est nomme
Uns la Satire Mt nip pic. » P. 246 et 308.
Coeombe (Mj., Fu., By.), s. f. — Concombre.
— Queune belle coeombe! (Lue\ Cocombre.)
Et., Hist. — De l'accus. lat. cucumerem. En
1668, un grammairien fait remarquer que beau-
ceup disent .- cocombres, et d'autres : concombres,
mais que cocombre est le meilleur. « Cocombres
sont froides et moistes au secont degr6. » (xm°. —
Lrrr.)
Cocon (Li., Br.), s. m. — Le coucou.
Et. — Onomat. ; lat., Cuculus ; grec Kokkux ;
all., Kuckuk.
Cocdnier (Mj., Lp.), s. m. — V. Cocotier.
Marchand d'oeufs et de volailles. Syn. de
Coquassier, Cocailler. || Coquetier, — petit
vase ou Ton met un oeuf a la cocme ; coque-
tier. Syn. de Cocotier, Cotier. || By. — Les
2 o brefs. — Seule expression.
Coeote (Mj., Fu., By.), s. f. — Fievre
aphteuse.
Coeotler (Mj., Fu.), s. m. — Coquetier.
Syn. de Cocdnier, Cotier. || Coco, — petite
boite en forme d'eeuf pour renfermer un cha-
pelet — ordinairement fafte d'un fruit du
cocotier (cueilli avant maturity, autrement
d'aucuns, comme celui des Seychelles, pour-
raient contenir douze douzaines de rosaires).
Et. — Au premier sens, de coq, par Pinterm6-
diaire d'une forme cocot, d'ou coeote.
Cocon (Mj., Ti., Zig. 159, Fu.), s. m. —
Coucou, sorte d'oiseau. On dit proverbiale-
ment de qqn qui a les yeux malades : 11 a les
yeux rouges comme ein cocou. || Primevere.
Syn. de Chausse au cocu. On l'appelle aussi
Cocou jaune, pour le distinguer du suivant.
|| Cocou bleu, pulmonaire. Syn. de Poumo-
nique. || Sp. — Cocou lausanne, — prime-
vere. On distingue aussi plus sp6cialement
la varied dont les fleurs sont porters chacune
sur un p6doncule distinct. On l'appelle aussi
simplement Ausanne ou Lausane. Le nom
Cocou, sans 6pith., distingue la vartete" a
fleurs en grappes. Chose curieuse, cette der-
niere est la seule qui existe a Mj. a l'6tat
sauvage. — Ces deux dernieres agnomina-
tions proviennent de ce que la plante fleurit
a l'Spoque ou Ton chante dans les 6glises le
Hosannah. || By. — Nom donne" vulgairement
au Bouton d'or. Parmi les primeveres, ce
nom d^signe surtout la primevere sauvage a
corymbes, qu'on appelle le coucou a ballottes.
— Pat. norm. Cucu, primevere. G. de G.
N. — II importe d'avoir qq. argent dans sa
poche la premiere fois de l'annee qu'on en tend le
coucou chanter, parce qu'on peut fitre assure que,
dans ce cas, on aura le gousset bien garni tout le
reste de l'ann6e. Croyance populaire.
Cocu * (Mj.), s. m. — Pissenlit. Syn. de
Cochet. || By. Inconnu a TO. et au N. d* An-
gers. Signals' vers Als.
Et. — Le pissenlit est appel6 : Cocu, a cause da
la couleur jaune de ses fleurs ; cette couleur 6tant,
on le sait, l'attribut de ceux que la colere des dieux
a destines a ctre, comme dit Balzac, minotau-
rises.
N. — « Primevere, ou brayes de cocu. De la
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214
COCU — COFIN
cette allusion qu'EusT. Dbschamfs fait a cette
plante, lorsqu'il fait dire a une femme resolue
a se venger des infidelites de son mari :
« Je lui feray, sans jardirier,
Avoir cocus en son mesnaige,
Si j'en puis nullement finer. » (L. C.)
Cocn *, s. m. — Pour Clos-cul. (M£n.)
Coeusseao, s. m. — Vulg. Ellebore fetide.
(MAN.)
Coeutlere (Als). — Marchande de pissen-
lits. — Prononcez : cocuquiere. — V'la la
cocutiire. V. note a Cocu l .
Codilller (Lg.), v. n. — Faiie des hearts en
labourant a la charrue ; tracer un sillon
sinueux, faire des Uteres. — Proprement :
faire des coudes.
Et. — Frequent, pejor. de Coder, fr A Couder.
Code, s. m. — Coude (Li., Fu., M j.) Alle m'a
donn6 ein coup de code.
Coder (Mj.), v. a. — Couder. || Fu. — - De
code en code, de genoye en genoye ; les codes
en saignaient, les* genoyes en 6corchaient.
Et. — Lat. cubitus. — Variantes : Coute, cute,
keute.
Codergne! (Lg.), interj. — L'enfant s'en
sert au jeu pour indiquer qu'il entend jouer
le dernier. Cf. Cateprome, Catesegue, Cada-
vant (et Dargne, dans Jaub.).
Codeyer (Mj.), v. a. — Coudoyer, pousser
du coude. Doubl. du v. fr.
Codone (Mj.), s. f. — Coing. || Sal. Codogne.
Et. — Du lat. Malum cotoneum, pomme coton-
neuse ou couverte de duvet. Codone est done un
doubl. du fr. Coing, doubl. beaucoup plus rap-
proch6 de la racine Tatine. — Cf. Pangl. Quiddany,
Cotignac, ainsi que ce dernier mot. — Autre
explication. « Du lat. Cydonia, du gr. Kuddnion,
de Cydon, ville de Crete d'ou provient le cognas-
sier. Coing est une contract, de Pane. fr. cooin,
repondant a Cydonium. Cognassier se disait
autrefois : Coigner. » (Lrrr.). — Mais le Diet,
gintr. donne cotoneum, devenu codonyo, codoin,
cooin (xn«), coin. L'orthog. coing, destinee a
marauer fortement, en anc. fr., le son nasal in,
a eife conserved ou r^tablie dans ce mot pour le
distinguer de Coin. (Cest le mSme que Cydonius.)
— || C. Port. Cydoneum.
Codonnier (Mj., Sal., Fu.), s. m. — Cognas-
sier. V. Codone.
Ccetil, s. f. — Pour : coutil. (M*n.)
Et. Lat. culcita (colcta, coilte, coite). L'orthogr.
couete (puis couette, par suite d'une confusion
avec couette \ petite queue, cauda - coe) n'est que
la notation de l'ancienne prononciation de la
diphtongue oi. D 'autre part l'anc. fr. a poss6d6 une
forme secondaire, coute (cf. coutil) issue du lat.
pop. colta, pour colcta, particulierement usitee
dans Texpression coute-pointe. Plus tard, dans
cette express., le sens de coite ayant et6 perdu de
vue, le mot a et6 bizarrement altere en contre,
courte.
Cceor (Mj.), s. m. — Mettre le cosur sus le ca r -
reau, — vomir. Jeu de mots emprunte au jeu
de cartes. || Caeur de poulet, — individu trop
sensible a la douleur physique. Syn. de
Pichelin. || Mj. — Porter au caeur, — ravi-
goter. Ex. : Eine goutte de tiaule, ca porte au
cosur. || Au contraire, faire tomber en de-
faillance. Ex. : Je me se fait eine coupe au
doigt que 9a m'en a porte au cosur. N. On
voit que le sens general est : Impressionner
vivement, au physique. || By. — « Pouv'
p'tit mStin, il a des ves (vers intestinaux) ; i
sent qu'ca y i pisse au cosur. » || Mj. Cosur de
toufleau, — coquillage p6trifi6, noyau tres
dur dans la masse d'un tuffeau. Syn. de
Chenard. \\ Avoir contre son cosur, — avoir
a contre-cceur. || Lg. — Fertility, force pro-
ductive. Ex. : Cest eine terre qui n'a point de
cosur. || Mj. Tirer du cosur, — vomir, ou iaire des
haut le corps pour vomir. Syn. de Cosurasser. [
Tim. — La case centrale de la figure sur
laquelle se joue le jeu de marelle. EUe est
carree et partagee par des diagonales en
2uatre compartiments. V. Chaudron, Chambre.
f. Semaine.
fflECD
Ccenrasser (Mj.), v. n. — Faire des haut-
le-corps, avoir mal au coeur.
Coenr-de- Marie (Tim., Fu.), s. m. — Diely-
tra spectabilis, fleur d'ornement. Syn. de
Coeurs- pendants.
Cceor-de- pigeon (Mj., Lg., Fu.), s. m. —
Fruit du cerisier bigarreau.
Cceor-de- poulet (Mj., Lg. ), s. m. — indi-
vidu trop sensible a la douleur physique.
Ccenrenx (Mj.), adj. q. — Qui a du corps,
de la force, en parlant du vin. || Qui a du
cceur, c.-a-d. qui a le cceur fendill6, en par-
lant d'un arbre.
Cceor- hanete (Mj.) (h fortement aspir6), s.
m. — PrSle, plante de la famille des Squise-
tacSes. Syn. de Genetrole, Queue de poulain,
Quoue de rat, Pinier. De cceur -f haneter. —
Qqs disent : Tire-hanete, qui semble bien £tre
le vrai mot.
Copors- pendants (Mj.), s. m. — Ne s'em-
ploie qu'au pluriel. V. Cozur-de- Marie. A
cause de ses fleurs cordiformes. — Dielytra
ou Dielytra spectabilis. — Le joli vocable
patois i
Crcoro (Z. 137). — Courageux, qui a du
cceur.
Cofln (Lrm.). — Coflfre.
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COFFINE — COINE
215
Caflne (Mj.), s. f. — Ecuelle de terre tron-
conique et evasee. || Lp. — Ardoise bomb^e.
De>. de Coffir. V. Cofine.
Et. Lat cophinus, panier. — « Etui plein d'eau
ou est une pierre a aiguiser et que le faucheur
porte a sa cemture. Coffin signifiait un petit coffre,
un petit panier. — Coffine, espece d'ardoise convexe
cofnner, courber, vouter ; cofflnet, petit coffre.
(Litt.). — « Sorte de vase de bois ou de cuiller
en forme de pipe, qui sert a puiser l'eau dans un
seau, et dont le manche, creus6 comme un tuyau,
ne laisse couler l'eau qu'en petite quantity. (Jaub.).
— Notre Go<L
Cofllr (Mj., My., Lue, Li., Br., Sal., Segr.),
v. a. — Bossuer, meurtrir. — On dit aussi
Cobir. — Syn. de Cabliner, CSmer. \\ Deformer.
— Ecraser, d6te>iorer un objet qcque ;
coffir une poire, la macher. || Faire des ren-
foncements : II a tout coffi son chapeau.
(Z. 149.) || By. — Serre pas c'te peche-la, tu
vas la coffir, — Ma castrotle, elle a tombe, elle
est toute coffie.
Et. — Douteuse. Cophe signifiait : creux (D. C). '
En fr. familierement on dit : Escoffier. — Hist.
« De mode qu'elle lui cobbit toute la teste, si que
la cervelle en tomba pres de la croix Osanniere. »
(Rab., P., iv, 13.) C. Port propose Conficere.
Coffissare (Lue, By.), s. f. — Plaie contuse,
meurtrissure.
Coffre (Mj., Fu., By.), s. m. — Fig. — Esto-
mac, poitrine. || Par ext. — Constitution
vigoureuse. — II a le coffre solide.
Cofine, s. f. — Etui du faucheur. Syn. de
Couiller, Coxier. V. Coffine.
Cofrescheor (Mj.), s. m. — Mot inusitg et
oublie aujourd'hui, mais que Ton retrouve a
chaque instant dans les vieux actes. Le
cofrescheur 6tait un fermier, responsable pour
tous les autres fermiers du mSme domaine,
qqch. comme un Parsonnier. Ce genre de
contrat qst encore en usage au Lg., pour deux
fermiers tout au moins. II 6tait impose* du
temps du comte Walsh a tous les fermiers de
Serrant. — Cf. Frirdgeur, Frerescheur. V.
ce dernier.
Coger (Lg., Pm., Chi., Bg., Sp.), v. a. —
Obliger, forcer, contraindre. || V. r6f. Se
coger, — se contraindre, se resoudre avec
peine, se resigner. « Je vas me coger a mettre
encore cent sous ; je vois ben que faut que je
m'y coge. » — Syn. de Mincher. — II faut
vous coger a le faire.
Et. — Du lat. Coge*e, mdme sens. — Hist.
« Quand les rentiers voudront faire le court
De payer rentes deubs a Penfermerye.
On leur pourra mettre termes a court
Et les cogez payer sans asnerye. (1522.)
{Inv. Arch., H. I, p. 28, col. 2.)
Cognard, s. m. — Petit brochet d'un an,
ayant la forme d'un coin. (MAn.)
Et. — Lat. Cuneus. Vx fr. coignet, petit coin.
Cognassou, s. m. — Petite souche bonne a
bruler. (M*n.)
Cogue (Mj.) s. m. — Gendarme. V. Grippe-
Jesus.
Cogner (Fu., By., Z. 146). — Frapper, sur-
tout a la porte.
Et. — Lat pop. Cuniare (class, cuneare), pro-
prement : fendre en frappant sur un coin.
Colcand (Mj.), s. m. — Nigaud, nicodeme,
claude, jocrisse. — Syn. de Colas, Nigue-
douille, DSdais, Jaudais, Jeannot, Begaud. —
Nom propre.
Cole, s. f. — La coie, pour corbeau. De
coasser. (MIbn.) — Ou : coua, onomat.
Colffage (Mj., Fu.), s. m. — Genre de
coifTure de femmes. Ex. : J'aime mieux le
colffage de Saint-Paul que celui des Cer-
queux. Syn. de CoiffL
Et. — Douteuse. — Lat. pop. cofea ; paratt se
rattacher au mSme radic. german. q. Kopf, t6te.
On a ecrit : cofiffe. || Se Coueffer de vin, pour :
s'enivrer. « On dit encore en Anjou, en parlant
d'une femme qui s'enivre, qu'elle se coiffe sans
6pingle. » (L. C.)
Coiffe (Me.), s. m. — Genre de coifTure de
femme. Ex. : J'aime cote* coifflAk. Syn. de
Colffage.
Coiffe- noire (Lg.), s. f. — Sorte de vehe-
ment noir que les femmes portaient autrefois
et dont la mode n'a disparu que vers 1860.
C'^tait a la fois une coiffe ou capeline, enser-
rant la tete,et un manteau descendant au
moins jusqu'aux genoux.
Colffls. — V. Virer.
Col miner (Lg.), v. n. — Prendre un air
humble. Ex. : II est venu en coiminani me
demander si je voulais illi servir de t^moin.
Et. — D6r. du fr. Coi + Mine, Fadj. coi 6tant
pris au sens de : humble ou piteux.
Coin (Mj., Fu.), s. m. — Coin de beurre, —
motte de beurre. V. Forme, Facon. \\ La
connaltre dans les coins, — Stre tres au fait,
tres averti, tres re tors. || Blague dans le coin,
— sans plaisanterie. (Lat. amoto joco.) By.
Id. Cf. Blague a part. || Dans tous les coins-
cornieres, — dans tous les coins. || En boucher
ein coin a qqn, — lui fermer la bouche, le
confondre. Ex. : Hein ! ca t'en bouche ein
coin, mon vieux canecon. || De bique, ou de
bisque en coin, — de biais, en biais.
Hist. — c Le bon Bringuenarille (h^las !)
mourut estrange, mange ant un coing de beurre
frais a la gueule d'un four chaud, par ordon nance
des m6decins. » (Rab., P., rv, 17.) — « Tous les ans
les fermiers devaient ap porter des rede varices a
leurs seigneurs et mattres « Messieurs de Saint-
\ubin > ' 150 livres de beurre net et loyal en pot
ou en coing, < 4 coinga beaux et honnestes aux
quatre festes de Pan. » (A. h. II, 3°, 586, 2-3.)
Coineee (Ti., Zig. 159), s. f. — Cri de dou-
leur, hurlement. Syn. et doubl. de Coinquie,
Rouincke.
Coloeer (By.), v. a. — Enfoncer des coins,
assolider avec des coins, des chevilles. V.
Qoincer, Coinquer, Cointer.
Colne. — V. Couine. (Cho.) Crotin de che-
val.
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216
COINQUEE — COLIN-TAMPON
Colnqnee (Z. 132, Fu., My.), s. f. — Cri de
celui qui a peur ou a qui Ton fait mal ; gro-
gnement, braiement. Syn. et d. de Coincee.
Coinqner (Pell., Li., Br., Fu., By., Sa., Th.).
— Crier d'6moi ou de souffrance ; a rappro-
cher du cri du canard : coin -coin. — Pousser
un cri percant ; se dit surtout du canard et du
lapin. — J'ai entendu le gorin coinquer tandis
qu'on le tuait. — Laisse done ton petit frere
tranquille, ne le fais pas coinquer. || By. —
Coinquer indique le cri de la cane ; siffler,
celui du canard. Bruit de planches qui se
desunissent, craquent. V. Qoincer y Coincer.
Coins, s. m. (Li.). — Des chevreaux.
Colnter (Lg.), v. a. — Fixer a Taide d'un
coin. V. Coincer.
Cofp!r° (Mj.), v. a. — Rabattre. — Ne
s'emploie que dans la loc. : Coipir des
oreilles. Se dit, au propre, d'un cheval qui
s'apprSte a ruer ou a mordre et, au fig., d'une
personne qui courbe la te*te sous une humilia-
tion ou une rgprimande. || Ec. — On dit : rire
des oreilles. « Faut s'de^ier d'ein j'vau qui rit
d's oreilles, je'est qu'i mord. » V. Rire.
Et. — Serai t-ce une corrup. de Chauvir ? Chau-
vir de l'oreille, dresser (le contraire de rabattre.
A. V.), l'oreille, en parlant des chevaux, des fines.
Rabelais dit Chauver ou Chouer, ce qui rend tres
probable que Chauvir, Chauver ou Chouer viennent
de Chowe, ou choe, ancien nom de la chouette,
et d6signent ce mouvement des plumes, parti-
culier a la chouette, qui figure des oreilles com.
celles du chat. (Litt.). Hist. — « Seulement
baislans aux mousches, chovans des oreilles comme
un asne d'Arcadie au chant des musiciens. *
(Rab., P., v, Prol. p. 487.) — « Quand les garcons
d'es table criblaient, il leur chauvoit des oreilles,
leur signiflant qu'il ne la mangeroit que trop sans
cribler. » (Rab., P., v, 7, p. 449.)
CoiranJ, e (Lg., Sp.), adj. q. — Penaud,
quinaud, pantois, qui a Fair confus et piteux,
d6contenance\ || s. ra. (Lg.) Bceuf a Pengrais.
Le mot est vieilli. V. citation de Rabelais a
Gourbilleaux.
Et. — 1 M sens. Proven?. Coart ; ital., codardo ;
du lat. cauda, queue, qui est de la queue, c.-a.-d.
qui se tient en arriere, ou qui porte la queue basse
com. les animaiix qui ont peur. Coart est le nom du
lievre dans le Roman de Renari. — « Hist. « Es-
coute, c... mignon, c... moignon, c... coyrault,
etc. » (Rab., P. in, 26.)
Coissin (Mj., By.), s. m. — Coussin.
Et. — 1° Gene v. coissin ; bourg. edssin, etc.
M§me origine que couette, culcita, par un diminut.
culcitinum. » (Litt.) — 2° Du lat. pop. coxinum,
der. de coxa, cuisse, devenu r6gulierement en anc.
fr. coissin, et coussin, sous l'influence de couette. »
(Darm.) — « Puis avec son braquemart fendit la
coitte et coissin en deux, et par les fenestres
mettoit la plume au vent. » (Rab., P., v, 15, 513.)
— « II luy respondit que tres bien et que sa bonne
et grasse chair luy avoit fait grand bien. « Pour le
moins, dit-elle, avez-vous couru la poste sans
emprunter de coissinet. » (Brant., D. gal., u,
p. 165.) — « Ung coissin a porter en croppe. »
Comptes de menage de Jeanne de Laval. (.4. h..
I, 532, 15.)
Coite, s. f. — Couette. V. Ccetil.
Hist. — Et quant par nuit dormir voloient,
En leu de coites aportoient
En lor casiaus monceaus de gerbes.
La Rose, v. 8438. — (L. C. — N. E.)
Colx (Fu., Zig. 196), s. f. — Croix.
Col (Mj., Fu., By.), s. m. — Se pousser du
col, — prendre des airs avantageux.
Colaqnin (Mj.), s. m. — Coloquinte. j| By
— Caloquine.
Colas (Mj.), s. m. — Pouf, enfant joufflu. 1
Imbecile, niais, nicod^me. Syn. de Coco,
Dkdais, Jaudais, Jeannot, Coicaud. || Sp. —
Sorte de pichet. || Auv. — Corneille, corbeau.
|| Jocrisse. Ex. : Je n'en vois point iun avoir
Tar si colas comme cet6 pouvre Mataud-\k. g
Colas est venu, — avertissement ironique que
Ton donne a celui qui, en mangeant, a laisse
tomber de la sauce sur son vStement. Cette
express. (Mj.) s'explique par la definition
precSdente. Cf. Epinglette. || Petit r£chaud.
Et. — C'est le fr. Colas, abreviat. de Nicolas.
Ce dernier nom paratt avoir, comme Nicoddme, k
privilege de designer un imbecile et ils le doivent
sans doute a ce qu'ils se rapprochent, comme
forme, du mot Nigaud.
Cotee (By.), s. f. — Perdre une colee, c'est
perdre la force qu'on peut obtenir en pous-
sant un bateau avec un baton que Ton
appuie a T6paule ou au collet. (M£#.) — V.
Collie, meilleure graphic
Colereox, ease (Mj., By., Fu., Sal.), adj. q.
— Coldre, irascible, emporte\
Et. — Du lat. cholera, bile, colere ; du grec
kholera, qui signifle non pas : bile, mais : cholera
Colere n'est entre qu'assez tard dans la langue ;
le mot habituel dans les Sges anciens ^tait : ire :
puis est venu : chole, bile, grec kole ; chaude cole.
pour : emportement, a ete longtemps usite.
Collbert, s. m. (Lu6). — Autre genre de
pierre que les cosses.
Colidor (Fu., By., etc.), s. m. — Pour :
corridor ; comme on dit dangeleux pour :
dangereux. (M£n.) V. Collidor.
Et. — De correre, courir ; l'endroit ou Too
court, ou Von passe. Vx fr. Courridour. Cf. Cour
toirc. — On trouve la forme singultere Curritoire :
r Comme il fut sur l'entree d'un petit curritoir?
qai conduit a sa chambre. » (Litt. — Sup pi.)
Colin (Lg.), adj. q. — Calin, caressant.
Mignon, cnen. Terme d'amiti6 que Ton
adresse aux petits enfants. — N. C'est peut-
§tre ce mot que j*avais saisi sur les levres
d'une m^re qui caressait son enfant. J'avais
cru entendre : Connin. (R. O.) — Pourquoi
pas? mon petit lapin. V. Connin.
Colin- Tampon (By., etc.), s. m. — Homm e
qui touche a tout, qui s'occupe de la cuisin e
et des details du manage. || On dit aussi : J e
m'en fiche comme de Colin-Tampon.
Et. — Batterie des tambours suisses. (Tampon,
tympanum, tambour ? Cela vaudrait done dire,
au deuxieme sens : ne pas se soucier de cet appel d*
tambour. A. V.) — Colin, abrege de Nicolin, ae'rivt
de Nicolas.
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COLLATION — COMBATTRE
217
Collation (Mj., Lg., By.), s. masc. — Ex. :
On va faire ein collation sus l'herbe. || « C'est
comme ein collation de chien, 5a vint ben loin
a loin. » — Entendu ce propos d'un peoheur
d'aloses, a qui je demanaais des nouvelles de
sa p£che.
Coll© (Mj., Fu., By.), s. f. — Mensonge. Syn«
de Craque, Carotte, Veurte.
Et. — Ainsi dite parce qu'une attrape est
comparer a une chose qui colle. — Cf. Etre colle
au pied du mur — par un examinateur qui vous
pose une colle. — Etre tangent a une colle, —
etre menace d'un simulacre d'examen
Collte (Mj.), s. f. — Effort, specialement
pour soulever un fardeau, pour pousser un
bateau & la bourde. Ex. : Y a eine bonne
collie a prendre pour charger ein sier de grain.
1 1 Fig. — Manquer eine bonne collie, — man-
quer une bonne occasion. — V. Colie.
Et. — Du fr. col, parce que, dans le genre d'ef-
fort designe par le mot coltee, ce sont les muscles
du cou et des epaules qui fatigue nt.
Coller (Mj., By.), v. a. — En coller, — en
faire accroire. — Tu voudrais bien m'en
coller, — Mentir, tromper. || Etre a coller
contre les murs, — §tre e*tique. || Lg. — Dor-
loter, pouponner un enfant pour le consoler.
Litteralement, le prendre a son col, cou.
Coller 6e (Mj.), s. f. — Pelleted de terre for-
mant une motte compacte. De colle.
Collerette (Mj., Fu.), s. f. — La collerette a
Jeanne du Quarteron, — l'as de trifle. —
On l'appelle aussi : la bouillere'e a Jeanneton.
Colleretter (Mj.), v. a. — Orner d'une colle*
rette. « T'es collerettke tout de travers. » ^
Collet (Mj.), s. m. — Cou. Charger a collet,
— charger sur l'6paule, sans s'aider de rien.
Syn. de Trousse. || Gros cou, comme celui
d'un homme vigoureux et bien muscle*.
College, s. f. — Collets attaches a une
ficelle, en crins, pour prendre les alouettes, —
ou colleti&res. (M£n.)
Colleger (Mj., Lg., Fu.), v. n. — Tendre des
collets. || V. a. Prendre au collet, — du gibier.
I| Lg., v. a. — Munir, £quiper d'un collier
bien adapte*. « N'y a pas in bourrelier comme
lui pour colleter in cheval. »
Colleteur (Lg., Fu.), s. m. — Celui qui tend
des collets.
Colletiere (Sp.), s. f. — Corde portant des
collets. V. Colletie. || By. — Collets, etc.,
qu'on tend le long d'une g6n£tiere.
Coileture (Sa.), s. f. — Enroulement,
embrassement, tour d'une hart sur elle-
meme. ChevStre.
Collibert, s. m. — Vieux mot angevin.
Esp&ce de serviteur a gages.
Et. — « Au moyen age, espece de serfs. Actuel-
lement miserables habitants d'une partie de
l'Aunis et du Poitou. Collibertus — franc, ou
aftranchi — ensemble. Mais, comme les affranchisse-
menu no donnaient pas toujours la pleine liberte,
les colliberts furent de bonne heure des especes de
serfs d'une condition mitigee et ils flnirent, dans la
Coutume d'Anjou, par §tre simplement le nom
des serfs. C'est de collibertus que vient culvert ou
cuivert, terme d'injure si souvent usite dans les
poemes. » (Litt., Suppl.) — « Nom donne a des
Poitevins emigres au xn 6 s. dans les marecages de
la Basse-Sevre, qui passaient pour descendre des
Wisigoths, defaits par Clovis a la bataille de
Vouille (507) ; persecutes pendant plusieurs siecles,
les descendants de ces etrangers furent obliges de
vivre a Tecart des autres habitants. Connus dans
le Bordelais sous le nom de Gahets, dans le midi
de Cagots, en Bretagne de Cacous, on les designe
dans le Poitou et l'Aunis par le nom de Collibert,
qui signifle en vx fr. vassal, ou plutdt co-vassal,
compagnon d'affranchissement. Lat. co-libertus.
(EveiliJ:.)
Collldor (Mj., Fu.), s. m. — Corridor. V,
Colidor.
Hist. — « Et outre le carre, les deux collidors
a cdte, et aussi la chapelle de Saint-Ouinefort. »
(1740. — Inv. Arch. E, n, p. 67, col. 2.) — « Un
batiment compose d'un petit colydor. . . d'une
petite boulangerie. » (1768. — Id. — S E, in,
138, 2.)
Colllneau, s. m. — Habitant de la colline,
du coteau. (MAn.)
Colombage (Mj., Lg., By., Fu.), s. m. —
Cloison en bousillage. || Fu. . ., ou non.
Et. — Der. de colombe.
Colo m be (Mj.), s. f. — Outil dont les ton-
neliers se serverit pour dresser le bord des
douelles. C'est une sorte de tres longue et
large varlope mont^e sur trois pieds, le tran-
chant de la lame en dessus. || Lg. — Colonne
de bois dans un parpaing ou une cloison de
bousillage. De la le fr. Colombage. — II Pied-
droit d'une porte de barrage dans un cours
d'eau. || (Sceaux). Table de nuit. V. Zigz. 184.
Ici, pour Colonne.
Colombia, s. m. — Poser un colombin, —
se soulager d'une facon abondante apres un
bon repas.
Et. — Colombine, fiente de pigeons ; terme
d'agriculture, engrais de fiente de volailles. Cf.
Colombage.
Colostre (By.), s. m. — Colosse.
Colta (Mi., Fu.), s. m. — Coaltar.
Et. — De : coal, charbon, et : tar, goudron.
Goudron provenant de la distillation de la houille
Coltazer (Mj.), v. a. — Enduire de coaltar ;
coaltarer. || By. — Coltasser, Coltaquer.
Combat, (Mj., Fu.), s. m. — Action de se
d^battre. Ex. : II brouille ; il est d'ein com-
bat ! || Fatigue, tracas, — Ex. : Alle a ben du
combat apres lui ; il illi donne ben du combat. \\
Lue\ — Peine. Avoir ben du combat.
Combattant (Mj.), adj. verb. — Turbu-
lent, fatigant, k cause de sa petulance. Ex. :
Je n'ai jamais vu ein quenau si combattant.
Hist. « Lui (de Canimont) qui estoit renomme
d'estre divers et combateux et en avoir battu plu-
sieurs. » 1406. — (Jaub.)
CombaUre (Mj., Fu., By.), v. ref. — Se
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218
COMBATTU — COMME
combattre, — se debattre en alieguant. Ex. :
II a ieu beau se combattre que 9a n'etait point
lui. || S'agiter dans la ftevre. || Solliciter avec
insistence. Ex. : II m'a pus combattu que je ne
sais pas que, pour que je m'en aille avec lui.
Combattu, e (Mj.), part. pas. — Fatigue,
rompu, harass^.
. Combe (Lg., Fu.), s. f. — Depression, m§me
de peu d'etendue, dans un pre, dans un
champ. Un des champs de la ferme de
Toucnar€te s'appelle le champ de la
Combe. — N. Ce n'est pas tout a fait le sens
donne par Dabm. — Syn. de Baisseur,
Canche. || Tf. — Champ qui presente en son
milieu une depression longitudinale. Le p£re
Besson, de la Grande Inchere, me le deflnis-
sait : C'est in champ qui fait la tuile.
Et. — Hatzf, donne ce mot comme dialectal*
Je ne l'ai jamais rencontre ailleurs qu'au Lg. et a
Tf. Doit §tre rapproche du b. 1. Cumba, d'origine
celtique, mais qui se rattacherait aussi au grec
Kumbos, par exception. — (G. de O. — Y.)
Comble (Mj., By.), s. m. — Excedent de
hauteur d'un plan d'eau sur un autre. Ex. :
Illy a deux pieds de comble a. la porte. || Faire
le comble, — dans la langue des mariniers,
c'est faire la manoeuvre necessaire pour pas-
ser de Paval a Pamont d'un pont. Ex.>:
J'avons fait le comble du pont d'Ancenis. ||
Faire le comble, dans la langue des chau-
fourniers, c'est remplir de calcaire le four
d'ou Ton vient de tirer de la chaux. || Faite
d'une maison. || Absolument : Etre au
comble, — de ses vceux, du bonheur, au
sum mum, au pinacle de la feiicite. || Au
comble, — tr£s enfie. Ex. : Dans la journ6e, il
s'etait pique a eine mauvaise epine en
plessant, le soir, il avait la main au comble.
(Lg.) || Fu. — Hauteur du bie au-dessus du
plan des bords, dans le boisseau. Le contraire
est Ras. || By. — Quand on vend au boisseau,
on vend ras ou comble.
Et. Hist. — Lat. Cumulus ou Culmen, selon le
sens. « Droit de mouture est true les meuniers
doivent rendre du res (mesure ae grain rase) le
comble (mesure de farine comble). Lrrr.
ComMir ° (Mj., Fu.). — Combler, boucher,
faire un terrassement, remblayer.
Combrer (Mj.), v. n. — S'ecrouler, s'effon-
drer. || S'affaisser.
Et. — Ce mot est un doublet <lu fr. Combler. II
derive du lat. Cumulare, former un cumulus, un
monceau, par apherese de Fu, changement de la
liquide de I en la liquide r, et 6penthese du b,
necessitee par la rencontre de Fn avec Fr. C'est la
racine des mots fr. Decombres, Encombre. On dit
aussi : Cdbrer ; syn. de Av&crer. — Hist. « Et
mesmes il s'est faict trois rupptures... la troi-
sidme au meilleu dudit bourg qui a fait casbrer et
emmene le logis de 1' hospital dudit Saint-Mathu-
rin. (1669: — Inv. Arch., E, n, p. 303, col. 1.) —
« En Fan 1818 arriva une grande chute et cabre-
ment (a la carriere de Champrobert). » 1620. Id.
S, s, H, 65, 2.)
CO mo * (Mj.), s. f. — * Bosso ou creux pro-
duit par un coup sur un objet metallique ou
sur le corps humain. (Cdmer.)
Cftme * (Mj., Fu.), s. f. — Coffre oik Ton
conserve le poisson vivanU V. Bottereau,
Bascule. || Avoir ein bachot en cSme, — avoir
un bachot attache le long des flancs du grand
bateau et remorque par lui. Terme de marine.
V. Lucet, Futreau. || By. — Compartiment
menage dans un bateau de pdche pour y
conserver (momentanement du moins) le
poisson vivant, et non : coffre independant
du bateau. Ce serait alors une Botte ou un
Bottereau.
Cdme ■ (Mj.), s. m. — Butor. || S. f. Sorte
de chouette de grande espece.
Cdmer (Mj., Lg.). — Bossuer, cabosser. —
Syn. de Cabliner, Coffir, Cabocher. || Fu. —
Coumer, bossuer. Se dit aussi du pli qu'on
donne k une gaule, a un brin d'osier qui se
trouve ainsi demi-brise et qui a perdu sa
flexibilite. || Lrm. — Deteriorer un objet en
frappant dessus, en le heurtant de maniere a
produire des renfoncements et des bosses. ||
Sal. — Donner un faux pli.
Comeie (Mj., Fu.), s. f. — Syn. de : Etoile
k grande queue. || Tirer des plans sus la
co mite, — faire des projets chimeriques.
Comenue (Fu.), s. f. — Commune. On ne
fait sentir qu'un m, et u se prononce eu,
comme dans meule. V. Cmeune, CTmenne.
Com moo de (Mj.), s. f. — De commande, —
sur commande. Ex. : Je pense qu'il est fait de
commande pour faire ficher. || Amarre, —
terme'de marine. Grosse corde qui, pour ainsi
dire, commande le temps d'arret.
Hist. — Ronsabd 6crit :
Permets que je coupe
Sous heureux sort la commande qui tient
Ma nef au bord. (L. C. — N. E.)
Commarcer (se) (Mj., Fu., By.), v. ref. —
Commercer, faire des affaires. Ex. : C*est
ein gibier qui se commarce. Cf. Sfaccouster. ij
Se commarcer de, — faire commerce de. Ex. :
II se commarce de boeufs. || V. a. Meme sens :
II commarce les gorins.
Comme 1 , v. a. 3 e pers. du sing. — Commer. \\
s. m.
Hist. — Bruneau de Tabttfumb a un chapitre
intitule : Des Commes usites (a) Angers et pa>*s
d'Anjou. II commence par citer toutes les compa-
risons du Cantique des Cantiques et de nom-
breux auteurs de Tantiquite. — Ce Olossaire en
contiendra un grand nombre sous le titre : Ada%n
et Comparaisons.
Comme * (Mj., Fu., By.), conj. — Sert sou-
vent de relatif & l'adv. Aussi, apr^s un corapa-
ratif. Ex. : II est aussi grand comme son pere.
|| C'est tout comme, — c'est la m£me chose,
cela re vient au m£me. S'emploie absolument
|| Sens varies : Je lTrai aussi ben comme (que)
vous ; je n'se point aussi grand comme li ; il
est fort comme tout (extrdmement) ; il est
mignon comme tout, comme un coeur. || Avec,
en mdme temps que, — Jo se arrive comme
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COMME QA - COMPAGNEE
219
ielle. II Lg. — Comme que, — com me. Ex. :
On fait comme qu'on peut. A Montj., on
dirait : On fait comment-on peut, ou : comme
n'on peut. N. Comme, devant une voyelle, est
suivi d'un t paragogique. Ex. : A fait comme-
t-a peut. || Fu. — A signaler : Comme-t-i faut,
— comme il faut. || Comme si que, pour :
comme si, gouverne le conditionnel. Ex. :
11 me regarde de travers, c'est comme si que
j'arais mangg ein pain de sa fournee. ||
Comme qui, — comme si Ton. Ex. : C'est
comme qui pisserait dans n'ein violon pour
illi donner du son. — Comme qui dirait, — a.
peu pres comme. Ex. : C'est comme qui dirait
eine maniere de lizard. || Comme de, — comme
pour. Ex. : A me regarde comme de dire :
veins done te promener.
Comme ea (Mi., Fu., By.). — Couci-couci.
On dit encore : Comme ci, comme 5a.
Comme de tan entendu (Mj., Fu., By.). —
Comme cela est clair, evident ; cela ne se dis-
cute pas. — I m'a cassi§ ein carreau, j'gui
frai payer, comme de ben entendu.
Comme de Juste (Fu., By.). — Selon la
justice, bien entendu, evidemment.
Comme par lequel que (Mj., By.). —
Comme quoi. Vous me ferez un billet comme
par lequel que vous me devrez cent 6cus. ||
Fu. — On ait : Comme par lequel ou laquelle
que. By., id.
Commene (Tc), s. f. — Commune. L'o est
a peu pres muet et Ton prononce C'm6ne. V.
Cmenne, Cmeune, Comeune.
Comment (Mj., By.). — Comment que, par
comment que, — comment. Ex. : Je peux pas
comprendre par comment que ca se fait.
Commer, v. n. — Employer des compa-
raisons ou entre le motVcomme. V. Comme.
Hist — « Si je ne comme bien, qu'un aultre
comme pour moy. » (Mont., i, 20.) Une Edition
porte : « St je ne conte pas bien, qu'un aultre conte
pour moi. » A tort : « Si j'emploie des exemples qui
ne conviennent pas au sujet que je traite, qu'un
autre y en substitue de plus convenables. » —
« Des vaches, dans un pr£, ne paissent pas et
regardent vaguement. Elles comment. (Tr61az6.)
N. — Je comprendrais : elles choment, chdment.
Commerce (Fu), s. m. — Occupation, dans
un sens pe* joratif : « Qu6 sapristi ti' commerce
fait-y la? » Par ex., en entendant, au pre-
mier Stage, un bruit insolite, bizarre fait par
le locataire du second.
Commere (Mj., Lg., Fu., By.). — Nouvelle
accouchee. C'est le sens unique du mot. ||
Faire la commlre, — accoucher. Syn. de
Coum&re.
Et — Regulierement, la marraine, de co +
mere, la deuxieme mdre, la m&re spirituelle. —
Extension de sens. — Hist. « Nota qu'il ne faut
point amesser les conmires au'il n'y ayt quinze
jours pour le moings qu 'elles soy en t en leur
couche. » (1588. — Inv. Arch., E, n, p. 352, col. 1.)
— « Et estoit presque tous les jours de banquet,
de festin, de nopces, de commer age, de relevailles,
et en la taverne. » (Rab., P., in, 41, 308.) —
« Lucas Bestier. . . donne, entre autres legs, a la
fabrique de Thouarce\ « sa grande robe de drap
noir paree de taffetas, pour servir et en faire un
manteau a mener et conduire les comme' res k
Teglise. » (1551.) Inv. Arch., E, p, p. 179, coL 1.)
— « Si nous allons cet enfant voir,
De le servir feray devoir.
De bon cceur servirons la mere,
Je crois qu'elle est belle commire. »
Skr la NativiU. (L. C.)
Commeun-eune (Mj , Lg.), adj. q. — Com-
mun. Ex. : L' argent n'est pas ben commeune.
Cf. Auqueun. || (Mj., fey.) A commeun,
— en commun. Ex. : Le puits est k commeun
avec les voisins. || S. f. Commune. || S. m. pi.
Communs, — commodites, lieux d'aisances,
Drives. Syn. de Chiotte, Chiette, Numfro Cent.
V. Commun. || De commeun, — en commu-
naut6.. || S. m. — Terrain communal. Ex. : lis
mettent leux vache dans les commeuns de
Champtoce\
Commissalre, s. m. — Dans le faubourg
Saint- Jacques, en 1820, on donnait ce nom a
celui qui s'occupait des travaux en retard
causes par la maladie d'un voisin. (Aff.
d'Ang., 1826, n° 70. — MAn.)
Commls-Toyagenr (Mj.), s. m. — Les
enfants donnent ce nom a l'epi d'une sorte de
gramin^e, qui a des barbes fortes, rudes et
elastiaues, et que, apres Tavoir introduit
dans la mancbe de leur chemise, ils font
remonter vers T6paule en secouant le bras.
ۥ01 mode (Mj., Fu., By.) (c'mode, que-
mode), adj. q. — Point commode, — pas le
moins du monde, pas du tout, il n'en est rien.
Ex. : A' vous vendu voute gorin pour c'te
prix-la? — Point commode. — C'est point
c'mode, c'est ben c'mode ! — Loc. tres usitee. ||
C'est ben commode, — loc. exptet., qui signifie
a peu pres : De plus, mieux encore. Ex. : Et
pis, c'est ben commode, je ne sais s'ment pas
s'il va venir. || Etre fait commode pour, —
6tre fait expres pour. Ex. : II est fait com-
mode pour faire enrager les autres, celui-la. ! —
D'autres disent : Etre fait de commande
gour. II y a confusion de sens et de mots. —
1. Abboyon, Aboyant.
C(om)modltes (Z. 155, Fu.), s. f.— Latrines.
Commoineer, C'moineer (Mj.), v. n. et a. —
Commencer. Forme tres vieillie. Cf. Cmencer,
Cmincer, Coumoincer.
Commotion, s. f. (Li., Br.). — Congestion.
Communiaux (Les). — Terrain apparte-
nant a. la commune.
Commons (Mj., Lg.), s. m. pi. — Commo-
dites, lieux d'aisance, prives. — Syn. de
Chiotte, Chiette, NunUro Cent, Cmodith.
Compagnee (Mj., Ti., Zig. 157), s. f. —
Compagnie.
Hist. — « Deces de Francois Ollivier, « lequel
estoit soudard en la compagnie de M. du Plessis de
Juigne. » (1615i *- Inv. Arch., S, s, E, 239, 2.)
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220
COMPAGNIE — CONASSES
« Vous souhaitons le bonjour,
Madame la mariee,
Vous souhaitons le bonjour
A toute la compagnie. »
(La Trad., p. 390.) — V. F. Lore. Langage, vm.
Compagnle (Mj., Fu., By.), s. f. — La for-
mule de politesse rustique en abordant un
groupe ou en entrant dans une maison est de
dire : Bonjour la compagnie. — Qqs-uns
m£me disent : Bonjour, tout le monde et la
compagnie. || Sp. — Avoir de la compagnie.
Avoir ses regies. Euph^misme tres usit6 entre
femmes. — Syn. Trahu, Affaires, Mardi-gras.
Compagnon (Mj.), s. m. — Faire passer
compagnon, — faire baiser son derrtere k qqn.
N. On croit que c'est de la sorte que les
compagnons du tour de France sont recus
dans le devoir. Cf. Tonton.
Et. — Cum-panis ; qui mange le m6me pain. —
« Dans le psaume 40, 10 ; — Homo pads meae, qui
edebat panem mecum », c.-a-d. : socius meus.
(MANAGE.)
Comparisons (Z. 152). — Te\ t'es plate
com me eine douelle ! — Voir, dans ce Glos-
saire, toute une partie, sous ce titre. — Folk-
Lore XVIII.
Compasser (Mj.), v. n. — Transiger, traiter,
faire des concessions, partager le differend. ||
Compenser.
Et. — Compasser, plus clair pour le peuple, a un
autre sens, cum 4- passus, litteralement : mesurer
au compas. (Darm.) — Compenser, cum + pen-
sare, peser. (Litt.)
Compere, s. m. (Lg.). — Taille courte,
sorte de vehement de dessous que les femmes
portaient autrefois en guise de corset. Au
bord interieur, a hauteur des reins, 6tait cousu
un bourrelet qui soutenait les cotillons.
N. — Ce mot n'est plus qu'un souvenir. Cepen-
dant, les gamines du cru s'exercent encore a
reciter, sans prendre haleine, la petite scie sui-
vante : J'ai 6te trouver le tailleur, brodeur, berlifi-
coteur, pour le prier de tailler, broder, berlificoter
mon compere. Le tailleur, brodeur, berlificoteur
m'a dit qu'il ne voulait pas tailler, broder, berlifi-
coter mon compere. Je m'en se venue en taillant,
brodant, berliflcotant mon compere. II etait aussi
ben tu:lie\ brode\ berlificote comme si le tailleur,
brodeur, berlificoteur avait taille, brode, berlificote
mon compdre. — Excellent exercice pour delier les
langucs des commeres futures. Cf. Pisseur.
Complice (Mj.), s. m. — Complice, ou
plutftt Complicity ou Complot. Ce mot, en
effet, s'emploie toujours avec de. « Etre de
complice. » V. Esploter. N. On a du aussi dire
autrefois : Etre a complice, car l'angl. a le
subst. Accomplice, — complice.
Complimenteux (Mj.), adj. q. — Compli-
menteur.
Crtm porta nee (Lg.), s. f. — Etat de la
sant6 Syn. de Portement.
N — Pour les anciens, la formule de politesse
rusti.(ue, apres avoir souhaite le bonjour, consiste
a ajouter : Et la comportancet c.-a-d. : Comment
vous portez-vous?
Com porter (se) (Lg.), v. pron. — Se porter.
Ex. : Comment vous comportez-vous?
N. — Cette formule de politesse, fort en hon-
neur autrefois, n'est plus en usage.
Compdse (Mj.), s. f. — Ne s'emploie que
dans : Poires de compdse, poires de compote,
qui ne sont bonnes que quand elles sont
cuites ou en compote. Corrupt, du mot fr.
Comprendre (Mj.), v. a. — C'est a ne pas
illi comprendre, — c'est a n'y rien comprendre.
Comprenoire (Mj., Fu., By.), s. f. — Intelli-
gence, comprehension. « II n'a pas la compre-
noire facile. Cf. Devinoire, Entendoire.
Comprets. — Pressoir pour presser la lie du
vin. De : comprimere. Voir Tadmission a faire
le chef-d'oeuvre du vinaigrier, t. XXVIII,
p. 86. (M6n.)?
Comprls (Mj.), prep. — Ex. : II a tout
achete, compris le meubilier, — y compris,
inclus.
Compte, s. f. — Tant qu'a bon compu.
V. VirL || (Mj.) Faire compte, — compter,
espe>er. Ex. : Je faisais compte qu'a serait
venue me voir. || En avoir, ou en tenir pour
son compte, — avoir son compte, §tre suffi-
samment battu ou malade. || Uq certain
nombre. Ex. : lis ont ein compte d'hectolitres
de pierre chaude a tirer par jour. || Donner,
ou f outre son compte a qqn, — le renvoyer, le
cong^dier. || Faire le compte, suffire. — Qa
fait le compte. \\ Mj., Lg. — Rendre ses
comptes, — vomir, en parlant d'un ivrogne. f
Sens special aux potiers du Fuilet ; une cer-
taine quantity ou valeur de poterie. Un
compte, e'est un pot, ou deux, ou trois, ou
quatre, etc., suivant leur taille.
Comptee, s. f. — « Preliminaire de tous les
jeux d'enfants pour savoir aui sera dessous.
Ces enfants formant le rond, celui qui fait
la comptte se met au milieu et met successi-
vement la main sur chaque enfant, en pro-
noncant une syllabe de certaines formules. Le
dernier mot de la formule designe le chat, ou
sert a eliminer successivement tous les
joueurs jusqu'a ce qu'il ne reste plus que le
chat. Voici quelques formules : Une poule
sur un mur — Qui picote du pain dur —
Picoti, picota — Leve ta queue et puis Ten
va. — Ou encore : Petit ciseau d'or et
d' argent — Ta mere t'appelle au bout du
champ — Pour y manger du lait caillS —
Que les souris ont barbottd — Va t'en, ta
mdre t' attend. (Dottin.) V. Folk-Lore. For-
mulettes, i.
Compter (sans) que (Mj., By.). — Car.
assur^ment, certainement. — Ex. : J'irai
d'main au marche\ sans compter que j'ai ben
des commissions a faire. — Sans compter que
vous ferez bien. — Ellipse : J'ai bien des rai-
sons pour aller au marchS, sans compter
celle-ci, que j'ai.. .
Conasses (Mj.), s. f. pi. — Anneaux de fer
fixes les uns sur 1'etambot d'un bateau, les
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CONCfiVOIR — CONFONDRE
221
autres sur le gouvernail et que traverse l'axe
de celui-ci.
Conce>olr (Mj., By.), v. a. et n. — Avec
T6 ferme\ et non muet. Concevoir, comprendre
Cf. Rec&voir.
Conehier (Sp.), v. a. — Enger, infester
Ex. : C'est tout conchii de picote.
Hist. — « Ce qu'il fait (le cinge) est tout conehier
et degaster, qui est la cause pourquoy, de tous
repcoit bastonnades. » (Rab., 6., i, 40.) — « lis
^rippent tout, devorent tout et conchient tout. »
(Id., P., v, 11.)
Concrlr ° (se), v. ref. (Mj., Sp.). — Se pro-
duire, nattre spontanSment. Ex. : Les vers se
concrissent dans la viande. — Mot inconnu au
N. — L'idee de la generation spontanee des
bestioles de toute sorte est universelle dans nos
campagnes. — Cum-creare? ou mieux : cura-
crescere.
Et. Hist. — « Concreer (se), se former, §tre
forme : « En Inde, il se trouve du miel, soit qu'il
vienne de la ros6e, soit qu'il se concrie d'une
humeur douce. » (Malherbe, Lexiq. Edit. Lalanne.
— Lrrr., Sup pi.) — « Nus hom n'est concriez sans
semence d'autre hom me. » (L. C.) — « Concrer,
concrire. Engendrer, former. « Le mauvais air
concre les maladies ; Thimeur de la terre concrie les
champignons. » On dit que « la flente de pore,
lorsque Ton s'en sert comme d'engrais, concrie les
courtilteres ». On dit aussi que « manger des cha-
taisnes crues concre des poux ». — Ge n'est pas le
meme que : concreer, creer ensemble. — V. ref. —
e La grele se concre dans Pair ; les hannetons se
concrient dans la terre ; les chenilles se concrient
sur les « bouchetures », a la suite des berouees
chaudes. » — Vient de concrescere, employe en ce
sens par Vibgilb :
. . . Ut his exordia primis
« Omnia et ipse tener mundi concre verit orbis. »
(Jaub.) — Concrire : Se dit des objets qui se
forment dans la terre, y durcissent ou y fermentent
et des animaux qui s'y engendrent. On dit de beau-
coup d'insectes qu'ils se concrient ou se concrillent
dans la terre ; les scarabees, et particulierement
le hanneton. La concretion est un subst. f. qui doit
correspondre a concrire. (De Montesson.)
Condition, (Mj.) s. f. — Aeine condition que,
— a condition que. || Aller en condition, —
comme domestique.
Conditionnel (Fu., etc.). — Emploi de ce
mode. « Je voudrais ben que ca s'rait comme
ca. j>
Condor (Mj.), s. m. — Talus de sable for-
mant chacun des rebords d'un chevalis.
N. — Condol. — Amas de terre : releve d'un
fosse, terre relevee entre deux sillons. — Hist.
« Lequel vigneron estoit sur un condot d'une our-
diere (orniere) de charrette sur le chemin. » (1417.
— L. C. — N. E.) — On trouve condol ou condot,
rendu en latin par le mot : porca, dans D. C. V°
Con d is.
Conduire (se) (Mj., Fu., By.), v. ref. — Se
diriger. Ex. : C'est ben juste s'il voit se
conduire.
Condnisenr (Tr.), s. m. — Ouvrier charge
de recevoir les blocs d'ardoise a rorifice du
puits et de les, repartir sur les chan tiers.
Hist. — « Les conduiseurs desdites b&tes et
charroy seront tenus de l'amender. » (1371. —
L. C. — N. E.) — Dorenavant, les ouvriers d'a-bas
n'entendent pas payer les journaliers, les condui-
seux et tous les ouvriers qui ne sont pas employes
exclusivement a l'extraction. {Petit Courrier, 6 f6v.
1905, 2, 4.)
Condulte (Mj., Fu.), s. f. — Regie de
conduite. On dit ironiquement d'un noceur
qui se range : II s'est done achete eine
conduite? — Apprendre a se mieux conduire,
se corriger. || Accompagnement avec cer6-
monie. || Conduite de Grenoble, — action de
reconduire a coups de baton. C'est sans
doute une allusion a qq. conduite de compa-
gnons restee legendaire. || Conduite de onze
heures, — gourdin solide qui permet de
voyager la nuit avec qq. securite. || Dans un
bateau de marinier, on donne ce nom a une
forte piece de bois, de 2 m. de long environ,
boulonnee sur les rabes du fond et qui sup-
porte le pied du mat. La conduite a remplace*
la carlingue, qui etait beaucoup plus longue. ||
By. — Conduite de 11 heures ; syn. de Per-
mission de 10 heures ou de minuit. Grosse
canne.
Coner, v. a. — Priser ; se servir de la taba-
tiere appeiee chinchoire, qui a la forme d'un
cone (?). || By. — Cdner, o long. Priser beau-
coup, se bourrer le cdne (le nez). — « II cdne
tellement que toujours sa touine est vide
(peu importe la forme de la bolte ou taba-
tiere).
Confee (Mj.), s. f. — Consoude. Plante de la
fa mill e des borraginees. || Lu6. — Id. Plante
des pr6s humides ; Delphinium consolida. —
Syn. de Consdre. \\ Se dit a Pell. || Oreille
d'ane. (M6n.)
Confesse (Mj., Fu.), s. f. — (Francais.)
S'emploie dans la loc. : Aller en confesse, — k
confesse
Et. Hist. — C'est le f6m. de l'anc. partic. confes,
qui signifle : celui qui s'est confesse.
— « L'ennemi (le d6mon) qui nous caupresse
Ne het tant riens come confesse. (Vers 1300.)
Confessionlste s. m. (Ros.). — Celui qui
va habituellement a confesse. (M6n.)
Conflanee (Mj., Fu.), s. f. — En confiance,
avec confiance. Ex. : Je illi donnerais ma
bourse en confiance. \\ Id. — confidentielle-
ment. Ex. : « Moi qui illi disais ga en
confiance ! » Ou : de confiance.
Conflrmer (Mj., Fu., By.), v. a. — Giffler,
calotter. — Allusion au signe « sensible » du
sacrement.
Confondre (By., Mj.), v. a. — Ablmer,
gater, deteriorer. Ex. : Sa culotte est confon-
due. — Syn. de Rouiner. Tu vas confondre tes
souliers. || Lg. — Esquinter, tuer de fatigue.
Ex. : Je se confondu, — rompu, fourbu. Nout'
chevau etait confondu. \\ Lue\ — V. Enfondu.
|| (Mj.) V. r6f. Se confondre, — faire con-
fusion, se tromper.
Et. Hist. — « Des choses qui sont fondues
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m
CONFONDO -^ CONSEILLER
ensemble n'existent plus, en qq. sorte : « Voyant...
mon herbe confondue, perdue . . . , siie ne dit mot. »
(P. L. Coubbibr. — Litt.) — « Finablement, la
plus grande partie de ladite porte fut confondue,
et cheut tout a plat. » (L. C.)
ConfonJn (Mj., Lg., Lx., Br.), part. pas. —
De Confondre. Sali, gate\ abime\ dStSriore' : Sa
culotte est confondue, || Lg. — Rompu de
fatigue, ejpuise\ fourbu. Syn. de Griml \\
Fu. — Infests : Cest confondu de chiendent.
Syn. de Efoisi, Guerpi. V. Confondre.
Confrftrte (Mj.), s. f. — Confre>ie ; PS tres
long.
Hist. — « Ceux qui retiennent des papiers
concernant la fabrique, les confrairies et revenus
de l'eglise ne les ont point rendus. » {Anj. Hist.,
6 e an., n° 6, 614. — Paroisse de Tilliers.)
Confusian (Mj., Fu.), s. f. — Grande quan-
tity, foison, grande abondance. Syn. de
Benediction, Foisance, Tournke. Ex. : V a des
poume\ a c't'anne*e, que e'en est eine
confusion. — Y a eine confusion de vip£res,
c't'ann^e.
Hist — « La nymphe porte un vase d'ou
tombent en confusion des pieces de monnaie. »
(Fbnelon, xix, 461.) — « Abondance de choses
placees pSle-mfle. » (Daem.)
Coniller, v. a. — Faire comme les conils
(lapins), qui se d^robent au moindre bruit.
Et. Hist. — Lat. Cuniculus. « Le fr. avait le v.
coniller pour dire : user de fuites ,de subterfuges, se
tapir. » (Litt.) — Cette facon de parler est fort en
usage dans l'Anjou. (Mbnagb.) — En parlant de la
mort : « Je cherche a conniller et a me derober de ce
passage. » (Mont., m, 349.)
Ctnjorer (Lue\ Fu., By.), v. a. — Guenr un
mal par sortilege.
Conjureur, .s m. (Lue\ Fu.). — Sorcier. —
V. Conjureux.
N. — Le conjureur de viperes arrfite le venin en
prononcant des paroles cabalistiques aussitdt qu'on
fui a parte de la personne mordue. Plus heureux
que le m6decin, if n'a pas besoin d'examiner les
gens pour les guerir. 11 ordonne tout de m§me des
remeaes, du senecon et je ne sais trop quelles
autres herbes. — On assure que les gens soignes de
la sorte se ressentent des effete de la morsure toute
leur vie ; mais e'est egal ; le conjureur s*y entend,
le medecin n'y connalt rien. » (Jl., Br.)
Canjurenx (Mj., Fu.), s. m. — Conjurateur,
sorcier qui fait des incantations pour guerir
certains maux. V. Conjureur.
N. — II est presque inutile de dire qu'on a la
plus grande foi dans les conjureux, dont les pra-
tiques et les formules mysterieuses se trans-
mettent de generation en generation, comme des
secrets importants. II y a des gens qui conjurent les
brulures, d'autres les entorses, d' autres le mal de
ventre, d'autres les morsures de viperes, les
anthrax, appeles vartaupes (Fu), etc., et il ne
manque pas de personnes qui vous a Airmen t
serieusement qu'elles ont dprouve elles-mSmes un
notable soulagement a la suite des invocations des
conjureux, sans que ceux-ci aient, d'ailleurs, pra-
tique aucune manoeuvre, applique aucun remede.
Seulement, la condition essentielle du succes est
une foi robuste de la part du patient. Cest la, en
effet, le point important Ceux qui savent a quel
degre le moral peut reagir sur le physique ne dou-
teront pas que ces affirmations sont sincere* autant
qu'elles sont desinteressees. . .
Connalssaaee (Mj., Fu.), s. f. — Mattresse,
bonne amie.
Connerie (Mj., Lg., Tlm^ Fu., partout). —
B&tise, sottise, niaiserie, nigauderie. Syn. de
Blgaudage. Ex. : Tas encor fait 14 eine belle
connerie \ || Mauvaise farce.
Canneatre (Lg., Fu.), v. a. — Constttre.
Doubl. du vx fr. et de Quene&tre.
Connia (Lg.). — V. Colin. « Mon petit
connin, — mon petit lapin. » Angl. Cony :
lapin.
Connom. — Pour : prSnom. Vx mot
Hist. — « Cest ici le papier et ensignement ou
est contenu. . . tous les noms, connoms des peres e\
meres. . ., etc. > Le Longeron (dans toutle registry
(Inv. Arch., t. m, E, S, 6., 384, 2.)
Conrayer, v. a. — AfTuter une faux en
frappant dessus avec un marteau nomine*
Rifflain. V. Forge, Batterie de faux.
Et. — « Se disait de la preparation de diverses
choses, particulierement de celles qui exigeaieot
d'fitre petries, battues. (Conregere, corrigere.) Du
pain mal conrte, mal petri. Cette acception pou-
vait bien venir de la preparation qu'on donnait aux
Cuirs, qui consistait surtout a les battre, a les petrir.
On nommait cette preparation courroi, du mot lat
corium, cuir. De la, couroyer, mot qui, par 1'aHe.
ration de son orthographe, se confondit aisement
avec conrker. S'applique aussi a la preparat des
draps, etc.
Conrto (Lu6), s. f. — Courroie.
Conrole (By.). — Ou Conraie. Courroie.
Conroye (Chateau de la ). — Ainsi nomme
Sarce qu'il fut construit sur un emplacemnet
'autant de terre (jue les conroyes d*un cuyr
de thoreau pouvaient circuir et environner
(par Henoistus lb Saxon — Jean db Boub-
dignb, 18 l ).
Et. — Lat. corrigia, fouet, de corrigere, corriger.
Vx fr. Curgie, corgie, corgiere. (Litt.) — Soit •.
mais Conroi signifie aussi : argile, marne argileuse-
Db Montesson.I
Coasarve (Mj., Fu), s. f. — Conserve. —
De consarve, qui se conserve longtemps, — se
dit des fruits.
Coasarver (Mj., Fu), v. a. — Conserver.
Conscience (Mj.), s. f. — Faire conscience,
— donner du remords, exciter les reproches
de la conscience. || En conscience, — en v6rit&
|| By. — En v6rit6 conscience, — affirmation
se>ieuse.
Consertt (Tim., Lg., Fu.), s. m. — Homme
de la mdme conscription. Ex. : Vous eHes
mon conscrU ; je sommes tous deux de la
classe 74. — Syn. de Classe. || Fu. — Se dit
aussi des filles qui ont le m&me age que les
consents d'une m€me annee.
ConseiUer (se) (Mj.), v. pron. — Demander
conseil, se consul ter. Ex. : II s'kait conseM
a des gens qui s'y aconnajssent.
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CONSENT - CONTRE
223
Consent (Tim., Sa., Lg.), adj. q. — Consen-
lant Ex. : Si ca s'est fait, c'est ou'il etait ben
consent. — AUe en etait consent. N. Ce mot est
invariable. || A Mj. et au Fu., on dit : d' Aeon-
sent ; k By. et Mj., Stre <T assent.
Hist. — Tres employe en ce sens au xvP s.
• Pour ce firent tous d'un commun consent. »
(Al. Chabtier. — L. C.) — BrantGmb a dit, en
pari ant d'une revolte : « II y en avoit qui n'estoient
Dullement de consent, qui n'y consentoient pas. »
{CapU. fr. H, 248.)
Conseqnent (Mj., Lx., Zig. 154, Fu.), adj. q.
— De consequence, important. Ex. : Cest
eine somme consiquente ; — une ferme
consiquente, — considerable. — Ne se dit que
des en oses.
N. — Consequent, "pour : considerable est un
barbarisme que beaucoup de gens commettent et
con Ire lequel il faut mettre en garde. Une conse-
quence est une conclusion deduite d'une proposi-
tion. — On est consequent avec soi-m§me quand
on agit com me on pense et comme on parle.
(Lrrr.)
Conslgne (Mj., Fu.), s. f. — Manger la
consigne, — ne pas executer Tordre recu, ne
pas tenir la promesse donnee.
Consister (Mj., Fu.), v. n. — Le pat.
n'emploie ce mot que dans la loc. : £a ne
consiste en ren, — cela n'a pas d'importance
ou pas de sens, cela est insignifiant.
Et — Cest le sens le plus etymologique ; cum-|-
sistere, fixer.
Console (Sp.), s. f. — Consoude, V.
Consore. Sans doute pour : Consode ; comme :
code pour coude. Syn. de Conjee. Bat. Sym-
phitum officinale.
Hist — € Ou la rose ou la violette,
Ou la consaude joliette. » Fboissart.
— t Je ne me doi retraire (cesser) de loer
La flour des flours , prisier et honnourer,
Car elle fait moult a recommender.
Cest la consaude, ensi la vceil nommer,
Et qui lui voelt son propre nom donner '
On ne lui poet ni toliir, ni embler ;
Car en francois a nom, c'est tout cler,
La margherite. (Froissart.)
Variantes : consaude, consolde, consoulde,
eonsourde.
Coasdre (Mj.), s. f. — Consoude. Plante de
la famille des Borraginees. Syn. de Conjee,
Console.
Et — Les mots Console et Consdre sont Tun
et I'autre des doublets du fr. Consoude, der.,
comme ce dernier, du lat Consolidare. — Hist.
'Puis me torchay de mercuriale, de persiguiere,
d'orties, de consolde ; mais j'en eus la cacque-
wngue de Lombard. » (Rab., G., i, 13.)
Coate l (Mj., Fu., By.), s. m. — Pour expri-
mer l'incredulite, on dit : Cest ca des conies k
Robert mon oncle. || Au conte de X, —
d'apres ce que dit Un tel. Ex. : A son conte,
c'est lui qui a raison. — Se rapproche de
Compte ; mais il y a une nuance : A ce qu'il
raconte.
Et — Les deux mots, d'ailleurs, viennent de
computare et sont souvent confondus.
Conte * (Fu.), prepos. — Contre, k cdte de.
Ex. : II demeure conte chez moi. || Se pro-
nonce souvent Cotte, au Fuilet. On dfit :
Conte chez le cure, ou bien Cotte chez . . .
Conte (Z. 150). — A cdte de. Conti le, k
c6te d'elle. || Se prononce presque conteure,
ou contere. || On dit aussi Quante, Quante ;
quante moi.
Content, e (Fu.), adj. q. — Entralne l'idee
de saturation : Je suis content, potr : j'ai
bien dejeune. — V'l& nos gorins ben contents,
— rassasies, repus. || By. — J'ai entendu:Me
v'la cdre ben content pour k c'te heure, Ghiou
marci (Dieu merci) la voutre ; (s. e. bonte,
amabilite). — Ce n'est pas du langage usuel.
Hist — « Nous avons pourtant
Tout nostre content
De mets pour notre repas.
(Basseun. — L. C. — N. E.)
Conter, Contere (Mj., Fu., Zig. 196), prepos.
— Contre. || Pres de, k c6te de. V. Conte *.
Conterportenr (Mj.), s. m. — Colporteur.
Corr. du fr.
Et. — Hist « Colporteur. Sans doute de col+
porter, porter sur son cou. Cependant la forme
ancienne est : comporter, qu'on peut expliquer en
disant qu'elle est pour : comporter, les syllabes on
et ou .se confondant facilement dans rancienne
prononciation. Quoi qu'il en soit, Conporter reste
et rappelle le lat. comportare. On trouve aussi au
xvr 3 s. contreporter. « Les revendeurs de livres,
qui les portent a leur col par la ville, sont appelez
contre porteurs, d'un mot corrompu, au lieu de
colporteurs. » (L. C. — Littrb.)
Conteryentlon (Mj., Fu , By.), s. f. —
Contravention. Le Genevois dit Contreven-
tion, de Contrevenir. || Fu. Id. Ou Contre-
vention.
Contain (Lg.), s. m. — Conteur. Se dit
dans : Conteux de menteries, — menteur.
Contiendre (Mj., Fu.., By.), v. a. — Conte-
nir. Cf. Tiendre, Soutiendre, Retiendre.
Contlent (Mj.), part. pas. — Contenu.
Contlnu, s. m. et adj. (Sa., By.). — Au
continu, — k proportion, proportionnelle-
ment. Ex. : II etait tout k fait grand, et puis
grous au continu. || Au continu de, — k 1 ave
nant, & proportion de, relativement a.
N. — Ces deux locutions, inconnues a Mj., sont des
plus employees a Sa. — || Lg. Au continu, — au
prorata.
Continuant (Lg.), part. pr. — Dans ein
continuant, — par la suite, k la longue. || Au
continuant, m§me sens
Contraire (Mj., By.), adj. q. et s. — Ben
du contraire, — tout au contraire.
Contre (Mj., By.), prep. — Aupres de, k
cdte de. II demeure contre chez nous. — II est
venu se mettre contre moi k la messe. || Je ne
vais pas contre, — je ne dis pas le contraire, je
n'y contredis pas. || Ne pas aller contre de, —
ne pas se refuser a. Ex. : Je ne vas pas
contre de payer ce que faut || II n'y a pas k
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224
CONTREBAS — COPIEURS
aller contre, — c'est incontestable. || Sp. —
De contre, — aupres, a c6te\ Ex. : L* autre est
venu se mettre de contre ; je me trouvais
de contre. || Sp. — Au contre, — au contraire,
a l'opposS, en opposition avec. || Faire tout
au contre de, — faire le contraire de. || Mj. Avoir
contre son coeur, — avoir a contre-cceur. ||
S. m. — Le contraire. Ex. : C'est tout le
contre de ce que je pensais.
Hist. — « Dymanche 22 aougst 1568, a Valletz,
contre le bourg, sur le soyr, se trouv&rent l'un
contre l'autre M. de la Debaudiere . . . et M. de la
PoCze. » {Inv. Arch., S. E., in, 333, 1.)
Contrebas (Mj., Fu., By.). — En contre-bas,
plus bas. Un pre* est en contre-bas d'un autre.
De m£me : En contre-haut.
Contre- boater (Mj., By.), v. a. — Contre-
dire, contrecarrer. Par extens. V. Contre-
pointer.
Contre- guetter (Mj.), v. a. — Chercher a
arrSter, en se portant au devant d'elle, une
b£te 6chapp6e. || Rattraper au vol un objet
lance\ Syn. de Reciper, Reciper.
Contre- marche (Tim.), s. f. — Forte
baguette de bois articulee d'un bout sur le
bati du metier de tisserand et de l'autre bout
sur I'extr6mit6 libre de la marche, qu'elle
rencontre a angle droit. Participant a tous
les mouvements de celle-ci, elle l'oblige a
monter et a descendre, suivant une surface
conique qui se rapproche d'un plan vertical.
Contre- moi. — Pour : avec moi ; se dit
d'accompagner qqn. « Viens-tu contre moi ?
M'accompagnes-tu? » — Voir Conte.
Contre-peste, s. m. — Tussilago petasites.
grand bonnet. Autrefois, les m^decins qui.
visitaient les pestife>es se couvraient la t§te
d'un grand bonnet. (MAn.) — Bat.
Contre-poison s. m. — Pied de griffon.
Vulg. Hellebore tetide. (M6n.) Bat.
Contrepointer (Tim., By.), v. a. — Contre-
carrer. || Contredire. Syn. de Contrebouter.
Proprement : Piquer une 6toffe des deux
cdtes.
Contreportenr (Mj.), s. m. — Colporteur.
V. Conterporteur. Syn. de Marcelot.
Contretlrer (Mj., By.), v. n. — Tirer obli-
quement et irr^gulierement. Se dit d'un cor-
dage, d'une piece de vStement mal assemble.
Contrevents (Lg.), s. m. — Favoris, barbe
qui couvre les joues. On les appelle aussi ;
Tiges.
Contrftle (Mj.) s. m. (L'o tres bref). —
L'enregistrement.
Controler (Mj.), v. a. — Contrdler. || Enre-
gistrer.
Conyarsatlon (Mj., Fu., By.), s. f. —
Conversation.
Convarsion (Mj.), s. f. — Conversion.
Convartlr (Mj.), v. a. — Convertir.
Conveint (Mj., Fu.), part. pas. — Con venu.
Ex. : C'est le jour que j'avions conoeirtL
Conyenance (Mj., Lg., By.), s. f. —
Convention. Ex. : £a depend des convenances
que n'on a ensemble. lis avaient des conve-
nances entre eux.
Convenir (Mj., Fu.), v. a. — Convenir de,
fixer, designer d'un commun accord. Ex. :
Faut convenir ein jour pour nous rencontrer.
Le part. pas. est : conveint. N. On dit Conve-
nir et Conviendre ; Conveint et Convient.
Convlent (Mj., Lg.), part. pas. — Con venu.
Cop, s. m. — Coup a boire. || On voit dans
la loi salique (£dit. Eccabd, t. II, art 7) :
« Usque ad tres cop pas », trois coups pour
punition. (C'est un autre sens. A. V.) Ou de
Co pari us (^chanson), qui est a copis vel
poculis (D. C.) — On ache ta it une cope de
sel ; copa, mensura vinaria, olearia et salina-
ria. — B. L. colpus, de la Loi Salique, de
colapus, colaphus, qui se trouve dans le sens
general de coup ; du lat. colaphus, .coup de
poing, soufflet. — Coup de vin, ce qu'on boit
en un coup, en une fois. (Litt.)
— a Et quant raffrechi fut l'abb6 a son talent,
Et il ot bu un cop de ce riche piraent. •
(Chroniq. manuscr. de Bebtb. du Gubsclin. —
MAN.)
— « Avant le cop, j f ay profonde ble^eure. »
O.C.BucHKB,i:3.
|j Add. — Tim. — Cop, coup. — Mai d'un
cop, tout d'un coup (Mireille, 42, 4.)
Copage (Lg., Tim.), s. m. — Fourrage vert,
tel que le seigle, trefle, luzerne, jarrosse,
vesceau, etc.
Et — Syn. et d. de Coupage. De>. de Coper.
' Copay, s. m. (Craon). — Estomac d'un
animal.
N. — Copa, estomac (Orain). — Kop6, — k
gros intestin, le boyau superieur des ruminants
(Dottin). V. CopeL
Cope (Lg.), s. f. — Coupe. || Castration.
Syn. de Coupe, \\ Trace de la castration as
flanc d'une truie. Syn. de Senure.
Cope-ehonx (Lg.), s. m. — Nom que Toq
donne ironiquement aux paysans. — 0-
Castaud, Chasse-pie, Dab re, V ire-bouse, PiV,
Pampre, Pitois.
Coper (Tim., Lg.), v. a. — Couper ; forme
vieillie, mais encore en usage.
Et. — Doublet du mot fr. — A noter quedecetu
forme vient le fr. Copeau, tandis que le paU«
angevin emploie le s. Coupeau.
Copet, s. m. — Estomac (Segr.). Avoir mi\
au copet. (MAn.) — V. Copay. || Mj., R|
Petit coup, a boire. Ex. : Si je boivions eis
petit copet. Syn. etd.de Coupeu
Copieurs, s. m. — Railleurs.
N. — « II y a une espece de raillerie qui consist*
a imiter et contrefaire les personnes. . . Et de li ;
Copieurs de la Fldche (Mknaok). — Copie, ta.1-
lerie, brocard. Peut venir de Cop, dans le seas
de Coup de langue, ou de Copia, au sens d'imi-
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COPIEUX - CORCI
225
tation moqueuse : t Voici qu'il y avait une vieille
accroupie au coin d'une muraille qui lui vint
donner sa conic en lui disant en son vieillois, etc. .
{Contes de' Des Perriers, i, 28, 178.) — Copier.
Nous avons parle des copieux de la Fleche les-
<piels ont dit avoir 6te si terribles gaudisseurs que
jamais horn me n'y passait qui n'eut son lardon ;
je vous dirai d'un grand seigneur qui entreprint
d'y jpasser, sans §tre copi6. » (Id, ibid., p. 177.)
— Coppier vient assez clairement de Cop, coup
de langue, bon mot, plaisanterie, dans le passage
snivant : « Quand nous eusmes bien coppie".
^t bien lard6, et devise\ etc.
COQUILLARD, p. 158.
Copieur, railleur, moqueur, plaisant. — L'ety-
mologie de Le Dhchat, sur Rabelais, i, 178,
tiree de copier, contrefaire, ne vaut rien du tout.
Vient de Cop, coup de langue : « Copieux ont et6
nommes pour leurs gaudisseries. » (Des Pee-
rtkbs). — « Mille et mille autres petits contes
faisait ce copieux cur6 a ses paroissiens, alTin de les
engarder de dormir en ses sermons. » (Ibid.) —
On disait en proverbe : Copieux d' Angers (Diet.
de Cotobavb), Copieux de la Fleche (Conte de
Des Pekriebs). — (Tire de La Curne.) —
Kopyoe. Qui copie, qui imite les gestes et les
facons des autres. (Dottin.)
Copieux (Mj.), adj. qual. — Remarquable,
admirable, merveilleux. — Pas d'autre sens.
Copin, et mieux Copain. — Compagnon ;
vx fr. compaing. — Qui mange le m§me pain.
Coquarder, v. n. (Segr.). — Se dit d'un
chant particulier de la poule au moment ou
elle doit pondre. (M£n.) Cf. Cocasser.
Coqoart — Sot, niais (L6). Ne serait-ce
pas le diminutif de Coquillard, qui signifie :
mari trompe" par sa femme (Amiens) ou sim-
plement de Cocu ou de Coquet? (Men.)
Et. — Hist. — Vieux coq ; — fou, benSt. « Icel-
lui Bernart dist audit Duchesne : . . .Va-t-en hors
de ma maison, Coquart ; lequel Duchesne respondi
audit Bernart qu il n'estoit point Coquart, mais
que ledit Bernard estoit bien Coquart, bernart et
tout sos : car il n'estoit si mauvaise Couardie que
sotie. — Coquillard, Coquebin, Coquebers. »
(D. C.)
Coqoatre, s. m. — Demi-chapon, poulet
chaponnS k moitte. On dit d'un homme qui
chante mal qu'il a une voix de coqudtre.
Et — Coq-|-atre, suff. pejor. (Litt.)
Coqnand (Mj., Lg.), s. m. — (Euf. Terme
enfantin. Syn. de Coquet. N. J'ai 6crit ailleurs
Coco, parce qu'on le trouve ainsi ortho-
graphic au sens de : nigaud ; mais l'orthogr.
ci-aessus est plus conforme a la prononcia-
tion.
Coque (Mj., By.), s. f. — Ovaire de poisson
rempli d'eeufs. || Enroulement, repli tres
court d'un fil de fer. || Lg. — Partie d un bloc
de granit circonscrite par une fissure et qui
saute aisement & la taille. || Sa. — Coque a
l'Avent, coque du Levant. || Grande coque\
ou cigue major ; cocue, cigue, segue, cerfeuil.
(Men.) II By. On dit : de la z'gue\ 1'ezguS.
Coqae (Mj.), adj. q. — Se dit d'un poisson
dont l'ovaire est plein d'oaufs, oeuve\
Coqoeelgrollefl (By.), s. f. — Maigre nour-
riture. Syn. de Coquecigrues. — N. J'ai
entendu dire en ce sens : Des coquecigrues et
des papillons rdtis.
Coqaeloarde, s. f. — Vulg. anemone pulsa-
tille. (M6n.) Bat.
Coqaer (Mj., By.), v. n. — Eclater avec un
bruit sec. Ex. : Je vas te tuer tes pou£es
(poux), je vas les faire coquer. || Se heurter
avec bruit. — De : coc ! onomatop. || Prends
garde, la bouteille va coquer. (Li., Br.) ||
(Mj.) Se boursoufler. Ex. : Les mnches font
de mauvais murs ; ca fait coquer l'enduit. ||
V. a. Sifller, lamper, lluter, avaler d'un trait.
Ex. : C'est lui qui a bentout fait de coquer
eine verr^e de vin. — N. De coc ! k cause du
bruit que fait le gosier de celui qui avale de la
sorte. || Chaucker ; le coq coque ou coche sa
poule.
Coquereau (Mi.), s. m. — Jeune coq,
cochet. Dimin. regul. du fr. Coq. — Syn. de
Jaulet, Jolct. Cf. angl. Cockerell .
Coquerets. — V. Amour en cage. (R. Ba-
zin, La SarceUe bLue, p. 256.) Coquerelles, de
Bat.?
Coquet (Lg.), s. m. — (Euf. Svn. de Coco,
Coquaud. De la le fr. Coauetier. Terme enfan-
tin. ILSal. — Limacon, ^ cause de sa coque.
Syn. de Luma, Limas.
Coquette, (Mj.), s. f. — Saxifrage, plante
d'ornement.
CooDille (Pell., By.), s. f. — Copeau mince,
enlev6 par le riflard ou le rabot. Syn. de
Rifle, Frison.
Et. — Du lat. Conchylia, plur. n. de Conchy-
lium (on trouve conquilium dans un vx Glossaire)
du grec. — Ou de : coque, der. de : concha, avec la
forme diminut. ille. Cf. Flotte, flottille. (Litt.)
Coquolre (By.), s. f. — Pour : P^toire. Tige
de sureau vid6e de sa moelle, dont les en f ants
font une sorte de canon. (BL). V. Chiquoire.
Cor — Pour : Encore. « Si c'tait cor vrai !
— encore, si c'6tait vrai! — En voul' vous
cor ? »
Corbeau, s. m. (Sp.). — Bout de rondin
incompletement carbonis^. Terme de la
langue des charbonniers. || Fossoyeur.
Hist. — 1367 : « La nuit d'entre le 14 et 15 e jour
d'apvril a est6 ensepultur£ dans le cimetiere par
des corbeaux le corps de Michel Petart ; lequel est
mort de peste. » (Inv. Arch., n, E. S. p. 364, 1.)
Corbeillon. (By.), s. m. — Panier dans
lequel on distribuait le pain b^nit.
Corbelet (Lg.), s. m. — Piece de bois ou de
pierre en saillie, encastr^e dans un mur et qui
soutient le manteau d'une chemin^e ; console,
corbeau.
Et — Dimin. de Corbeau. De ces mots vient le
ranc. Encorbellement.
Corel (Ba., Dc, By.). — Durci, surtout en
pari ant des aliments, un artichaut, des
legumes : « C'est tout corci. » — Ne fais pas
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226
CORDE — GMtLETTfi
trop cuire les rillettes, ca les ferait corcir. —
Cf. Corner.
Corde, s. f. — Mesure de solidity pour les
bois de chauffage, buches ou rondins. A
Montjean, la corde a 8 pieds de couche, sur
4 pieds 2 pouces de hauteur, et les- buches
do i vent mesurer 32 pouces ; ce qui donne un
cube de 3,24 stores. || A Saint-Paul, on
envoie promener les importuns en les priant
d'aller se baigner dans eine corde de buches.
Fu., id. || Au premier avril, on envoie les
simples d'esprit chercher la corde k virer le
vent. || By. — Ancienne mesure agraire, de
63 au quartier.
Et. — On prenait cette mesure avec une corde ;
les fagots, au con tr aire, se vendent au nombre.
Lat. chorda, boyau, puis corde a boyau, et corde
en g£ne>al. Elle contient environ quatre steres ;
3 st., 30. — || V. Citation des Coustumes (TAnjou, au
mot Somme.
Cord*, 6e (Mj., Fu.), part. pas. — Colique
cordie, — colique de miserere. Ainsi appeUe
parce que, dans la croyance populaire, elle
proviendrait de ce aue les intestins se
nouent ou s'entortillent les uns avec les autres.
|| Point cordk, sorte de point de tricot. La
maille, prise k revere, est enroutee sur elle-
m&me.
N. — By. — II faut bien faire attention a la "fin
de la cuisson des rillauds ; un coup de feu mal re'gle'
et les rillauds (et les rillettes) sont cordis (sans
doute pour : corrtis). — Les carottes, les choux-
raves, les navels, en vieillissant, deviennent cordis,
ou miches (l'un ou 1' autre). — Filandreux.
Cordeau (Lg.). — Au plur. : RSnes, guides
d'un cheval. || Ec. — Cest la corde avec
laquelle on m£ne les chevaux k l'abreuvoir,
par exemple, ou avec laquelle on les attache
a Tecurie, — mais non les renes. || Fu. —
Ficelle poudre*e de blanc d'Espagne ou de
noir de paille pour tracer les traits de char-
pente. — Cordee pour la peche k Panguille.
Les cordelettes qui portent hamecon s'ap-
pellent cordillettes. || By. — Cordeaux. Lignes
de fond k deux brins. Elles servaient a sup-
porter les tpinoches, monies pour la peche de
ranguille au printemps. — V. Champeaux,
Virecou, Perrons, Branles.
Cordta (Lg., Dt.), s. f. — Ligne de fond
dormante portant plusieurs hamecons atta-
ches k des cordelettes ; elle sert pour la peche
k Tanguille. V. Cordeau.
Hist. — Proces-verbal pour pdcher a la cordee
contre L. M., etc. (Ang. de Paris, 23 juin 1907,
3, 3.)
Cordeler (Sa., Va.), v. a. — Arpenter.
Hist. — Desquelles vignes en a est£ faict cor*
delaige et arpentaige par Fe menu. » (1614. — lnv.
Archie. G. 31, 1.)
By. — Faire une petite corde ou une cor-
delle pour mettre & la patte des canards de
chasse, — ou au bout du fouet.
Cordelenr, s. m. — Celui qui mesure la
ierre k la corde et pour celui qui mesurait
ainsi le bois. (C. D.) La corde 6tait de 25 pieds
de cdte\ un peu plus de 66 centiares. (Mix.) —
Se trouve aux Coutumes d*Anjov
Cordelle (Pell., Crz., Luc*). — Chierident
Et. — De>. dimin. de Corde, pour raison evi-
dente. Qqf. petite corde pour le halage des bateaux.
|| By. et Mj. — Cest un Billon, en ce sens.
Corde A quooe (Mj.), s. f. — Cordage qui
sert a amarrer l'arrtere d'un bateau k la rive.
V. Queue ou Coue.
Corder (Lg., Fu.), v. a. — Rempailler une
chaise. Syn. lie Joncer, Foncer, Fesser. || By.
— Machine k corder les fils de Champeaux.
Elle consiste en une boule en bois surmontee
d'une tige en bois, munie d'un crochet On
attache deux fils k ce crochet, puis, d'un coup
sec, le pecheur roule la tige sur sa cuisse ; la
boule entretient le mouvement et les fils se
cordenu
Cordes-de-ehat, s. f. — Filon de quarU
blanc au milieu des schistes. (Tr. — Mis.)
Cordense (Lg.), s. f. — Rempailleuse de
chaises.
Et — De>. de Corder.
CordllleUc (Lg., Fu.), s. f. — Petite ficelle
attachee k une cordie et qui porte un hamecon
k son extr6mite\ Syn. de Champeau.
CordllloD (Tim.), s. m. — Cordelette qui
soutient Yyitre, ou pennon du metier de tisse-
rand. Chaque cordillon, tendu en son milieu
par une marionnette, se rattache par son
extr6mit£ supe>ieure k une courroie de cuir
passant sur un rouleau de bois que support*?
le porte-chaine et, par cette courroie, au
cordillon du pennon opposed
Cdre (Mj., Ti., Zig. 153, Fu., Z. 196, By.),
adv. — Encore. Ex. : A n'est cdre pas venue.
Cest le fr., avec aphe>ese de la premiere syl-
labe. V. Cor.
Corean, et mieux Chorean (By.), s. m. —
Enfant de choeur.
Hist. — « Cureaux — Choralis — t Item, les
petite enffens, e'est assavoir les petix curemk,
ne doivent pas seoir ne es taller es chaeses haultes
ne basses, mes Us doivent estre en estant es petii
releiz du cueur en manidre de station. » (D. C)
Corellas — Mot inexplique\
Hist — « Comme les gabeleurs (gabelous)
— en terme vulgaire — et les contrebandiers sont
deux corellas ; d6truisant les premiers, ont d^troit
une grande quantiU de voleurs. > (Cahiers de la
Romagne.)
Corer (My.), v. a. — ArrSter une roue avec j
un obstacle. Caler. Cf. Accourer. || By. — |
Cdrer, ou plutot Accdrer.
Corgne (Lg.), adj. 3. — Traltre, brutal. gyn
de Trique. Mot vieilli.
Corgnere (Mj., Fu., Zig. 196), s. f. — Cor-
ni6re. !
CorletM v *e, adj. q. (Ec). — Une cane j
cortettie (collerettee), aui a comme une colle^ |
rette de plumes de couleur blanche tranchanV
avec le reste. V. AmourL
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CORKAGE - CORNI&RE
227
Carnage (Tim., Fu.)> s. m. — Maniere dont
j comes sont disposees. Ex. : G'etait un bon
euf, mais il q' avail point un beau cornage.
Cornaige. — V. Cornage.
Corn&lllard, e (Mj.), adj. q. et s. m. et f. —
) dit d'une be* te bovine qui aime a cornailler.
Cornilller (Mj.), v. n. — Donner des coups
i comes de tout cdte\ V. Diguer. Ex. : Cete
)ugresse-la, a ne fait que de corndiller dans
>n piquet ! || Po., Als. — V. rSciproq. —
utter Tune contre l'autre en s'attaquant
rec les cornes. t Mes vaches a s' corndillenL »
Cornard l (Mj., Sp., Fu.), s. m. — Mari
umpe\ || Auv. — Cferf, insecte coleoptere. ||
[j. — Bateaux de la Maine, appeles aussi
obs, Mainiers ou Moiniers, caracterises par
3ux longues perches fix^es verticalement au
jrdage, a droite et a gauche de l'avant
Et. — Au premier sens. Les cornes ont 6t6 de
tat temps un symbole de moquerie et ce sens est
es ancien :
— S'est plus cornars qu'uns cers rames
Riches hons qui cuide estre ames.
(Roman de la Rose.)
Et dans un acte de 1400 : < Renoul dist audit
oursaut qu'il estoit un grand Cornart, qui vault
itant a dire, selon la coustume du pals, comme
a grand coux. » (L. C. — N. E.)
Cornard ' (Mj., By.), adj. q. — Corneur,
oussif, atteint de cornage, en parlant d'un
aeval.
Et. — D'apres le bruit, compare* a celui d'une
>rne dans laquelle on souffle.
Come (Mj., Fu.), s. f. — Bigne, bosse au
ont. || Baisser la corne, — baisser le front
>mme un coupable ou un enfant timide. ||
>e corne en coin, — en ligne diagonale.
Et. — Du lat. pop. corna, pour : comua, pluri
i n. cornu, employe c. f. s. — Au 2* sens : « Lors-
I'on fut venu a bout, en 1412, de r£primer les
teordres et pilleries des Anglais : « Fut toute
tern, et frontieres des dits Anglois, esmeute, et
eine de rumeurs, et tant qu'us se retrahirent
utes leurs cornes abaissees, mais dedans brief
mps recommenceront. » (L. C.) — N. — La
irnette, Itendard, a eU dite ainsi a cause de sa
rme.
Corne-ee, adj. q. (Ld., Br.). — Qui sent
lauvais, De l'eau cornie.
Et — Hist — On disait aussi : corner pour :
ntir mauvais, se corrompre, en parlant du poisson
du gibier. Cette acception nalt de 1' us age de
lblier au son de la trompette le poisson que Ton
roit de la peine a vendre : « Je ne scay ... si
itrefois en Poictou on n'a point vendu le poisson
i son, et cry de cornet, qui servoit de tintinnabule,
rat usoient les Orecs, en la vente de leur poisson.
ir on dit, en ce pais, que le poisson corne, quand
est gaste, puant et corrompu. » (Bouchbt, Si-
», i, 231.) Ainsi corner ne signifie pas absolument
proprement : sentir mauvais. . . II n'a eu cette
gnification que parce qu'on a pris le signe pour
chose mdme, et c'est de la que vient Tabus du
bt corner, en parlant du gibier qui se corrompt,
ipiqu*on en publiat la vente a son de trompe.
lis ne trouvoient bon le gibier sinon qu'il cornast
1 peu, c'est-a-dire sans d^guiser les matieres,
qu'il ne fut un peu puant » (Apologie pour Hiro-
dote, p. 442. — L. G.)
Cornean l (Mj., Fu.), s. m. — Sorte d'alose
de forme plus allongee et de qualite tres infe-
rieure, qui remonte la Loire par bandes tres
nombreuses dans le courant de mai. Les rive-
rains la pechent la nuit, au carrelet a revers.
On l'appelle aussi Couvart ou Couoerte. — Le
corneau a une 16g6re 6chancrure au milieu de
la machoire supe>ieure. II n'a pas de dents, ce
Sui le distingue de la finte. v. Ratouillard. \\
iy. V. Zigzags, Suppl. 2.
Corneas ' (By.), s. m. — Lieux d'aisance.
Syn. de Gogueneau, etc.
Et — Corneau paralt 6tre une erreur pour
Creneau. Tuyau de plomb, de bois, servant au
passage des ordures proven ant de la bouteille ou
de la poulaine (communs .de l'equipage). V. Car-
neau, autre forme de Creneau. (Dabm. V. Cre-
neau.). V. aussi Corne*.
Corne- de- car f (Mj.), s. f. — Herbe a odeur
forte que d'aucuns cultivent dans les jardins.
— M6ni±eb la nomme (a tort) : Licochet, ou
laitue vivace. Thlaspi sativum, nasitort,
cresson alenois. Bat. || Sorte de patisserie
(Ba.), d'apres sa forme.
Corneals (Mz.), s. m. — Habitant de
Corn6.
CorneiUe. — V. Chasse-bosse. (MiN.)
L]Et — Emprunt6 du radic. de Corn^ole ; lat
du m. a corneola. Orig. incert. (Lysimachie,
chasse-bosse, corneille, gendt des teinturiers.)
Dabm. — Corneole, CornaJine, Corniole. (L. C.)
£. Corner 1 (Segr.), v. n. — Se dit en parlant
d'un fruit qui est plus que mur, sans §tre
gat6 ; une poire cornie, une poire dont l'int£-
rieur est mou. Syn. de Chope, Blette. || V. n.
Devenir tres dur(ce qui est tout le contraire
du sens ci-dessus) sous l'influence de la seche-
resse. (Mj.) Se dit de la viande cuite sur un
feu trop vif et de certaines terres argileuses.
Se corner, meme sens.
Corner *. — Crier tres haut aux oreilles ;
repeter, ressasser. || Bourdonner. « Les oreilles
me cornent; il m'est ad vis que je oy Proserpine
bruyante. » (Rab., P., ra, 17, 251.) || By.—
Ein beau ch'fal ; c'est- v dommage au'i corne ;
il a le chassifiau trop etret — Soumer forte-
ment
Cornet (Li., Br.), s. m. — Un carnet. || Mj.,
Lg. — Estomac, ventre. Ex. : Je n'ai ren
dans le cornet. V. Fusil, Sifflet, Coco.
Cornette (Mj., By.), s. f. — Vari6t^ de
chicoree a larges feuilles ; sorte de scarole.
Et. — Par analogie de forme. Nom vulg. de la
m^lampyre des champs. (Plumelle, queue de
renard.) Dabm.
Corniere (Mj., Fu., By.), s. f. — Coin. — On
dit : Dans tous les coins-cornieres, dans tous
les recoins. || Regarder de corniere, — regar-
der du coin de l'oeil, regarder de travers.
N. — La corniere d'un bois, en Berry, est le
coin d'un bois. — Angl. Corner, coin, angle.
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228
CORNIFLART — CORTfi
Corniflart — Pour : Ecornifleur. Celui qui
vient en cachette 6couter ce qui se dit, e*cor-
ner les phrases (Tune conversation. (M£x.) —
Ecornifleur, le renard, dans La Fontaine. ||
Fu. Corniflart.
Corntlle (Auv., Segr.), s. f. — Corneille,
grolle, gros corbeau ; choucas. V. Joquaru
Cornon (Mj.), s. m. — Petite corne. I|
Pointe de pioche. Ex. : J'ai casse" ieun des
cornons de ma pioche. Syn. de Piochon, Pique,
PicoU
Cornon, s. m. — V. Corneau 1 .
Cornnehet (Lg.), s. m. — Sorte de jeu de
boules qui est a peu pres le m&ne que celui
de la Marque, de Tim., et de Mautevrier. Voir
au Folk-Lore, vn.
Cornaelle (By.), s. f. — Poutre prolonged
au nez d'un bateau. — V. F.-Lore. — Cou-
tumes (bateaux), n.
Corn are, s. f. — Sonnerie de cor, de trompe.
Hist. « Hardouin de Fontaine-Gue>in, composa
un Traits de v6nerie, laborieux poeme de 2.000
vers, ou il enseigne sortes de cornures ou sonneries.
(Anj. hist., 2° an., n° 1, p. 93.)
. . . Qui se fera ordonner
De justement et droit corner
Les quatorze cornures dites, etc.
II y en avait une qui s'appeloit : D'appel de
chiens la cornure. (L. C.)
Corplon (Mj., Fu.), s. m. — V. Courpion
Corr. de Croupion.
Corpore, ee (Mj., Fu.), adi. q. — Tailte, bati,
bien decouple^ en parlant d'un homme. Ex. :
Ben corpore, — bien pris dans sa taille.
Corporenee (Mj., By.), s. f. — Corpulence.
|| Taille, maniere d'etre, habitude du corps.
Hist. — Le genevois dit Corporance, usite aussi
au xvr s. :
Car on diet, vu sa corporance,
Que e'eust este un maistre boeuf . . .
(Mabot. Epitre de Jehan le Veau.)
— « II se fait adorer et sait mieux aimer que
n'aiment les gens d'une irreprochable corporenee. »
(H. de Balzac. Cisar Birotteau, p. 108.) — « II
n'est pas surprenant que M. le Cardinal dans l'obs-
curite ait pu prendre la fllle d'Oliva pour la reine,
m@me corporenee, m6me peau..» {Annales pol.
et litt., 946, 90, 1.)
Corps (cdr) (Mj., By.), s. m. — Tomber a
corps mort, — faire une chute violente, sans
avoir le temps de se garantir avec les mains. ||
Se donner le corps a la peine, — trimer. || Fu.,
Mj. — Homme, individu en g£ne>al, avec une
nuance de d£dain ou de commiseration, sur-
tout personne miserable et soufTrante. Ex. :
Jamais on n'a vu si hire que c't6 pouvre corps-
la ! || Fu. — Se prononce Caure, au Long., en
ce sens. Pauvre corps, pauvre here. On dit
parfois : Pauvre corps du Seigneur ! || Lms. —
« Mon pauvre corps. » Mon pauvre bon-
homme ! — Zig. 196. Pouvre corps mordu de
puces. || Mj. Corps d'ame, — personne. Ex. :
Je n'ai vu corps d'ame, &me qui vive. ||
Foutre par le corps, — accorder subitement
apres un lon£ d£bat. || Crier sus le corps, —
h§ler, invectiver, menacer de loin. || Lg. —
Se prendre de corps, — avoir une rixe, un<
querelle ou une dispute. || Sorte de corse
primitif. Syn. de Camisole, Corselette.
N. — On appelait jadis : corps, b&tes ou bitines
des especes de corsets que les femmes se confection
naient elles-memes, ou faisaient faire par le<
ouvrieres du pays. lis elaient formes de toil*
epaisse, mise en double et piquee, mais non ren
forces par une armature de baleines ou de lames
d'acier. Le corset parisien a remplace tout cela
et ces mots sont maintenant hors d' usage, comm<
la chose qu'ils rappellent. || By. — N. La chow
qu'ils representent est encore tres usitee, et or
lui donne le nom de taille (Segr 6) ou de camisolt
(By.) — Les vieux corsets, grands et dure, son!
designes sous le nom de Bdtes.
Corroie, s. f. — Courroie. V. Couraie*
Et. — Lat. corrigia, courroie, fouet, de corrigere,
corriger . (Litt.) — L. C. le tire de corium, cuir;
ceinture de cuir, et bourse de cuir qui y 6Uit
attachee.
Hist. — « J'aurai a ces quaremiaus (quaresme)
Abit pour moi renouveller,
Corsie, espee et boqueler (bouclier).
(Fboissabt.) L C
Corrompre (Mj., By.), v. a. — Mitiger,
att^nuer ; corriger la saveur de, rem6dier
aux propri6tes pernicieuses de, tempe>er,
assainir. Ex. : Ein petit de vin — de vinaigre
— ca corrompt l'eau. — On prononce Cor-
rompe. Cf. Dompter. — « C'a bonne envie d«
geler toutes les nuits, mais heureusement qui
n'y a eine petite b6rou6e le matin qui cor-
rompt ca. »
Et. — Corrumpere, rompre l'ensemble. — Mo-
difler dans sa substance ou sa forme. Corrompre 1*
cuir, l'assouplir ; la cire ; le fer. (Dabm.)
Corr om pare, s. f. — Corruption.
Corselette (Lg.), s. f. — Sorte de corset —
Voir Corps, le dernier sens. — Ajouter :
muni d' Epaulettes.
Corset, — Pour : Corse\ qui a du corps.
On corse le vin en y ajoutant de l'aloool. « "~
vin est corsete. » — On a supprimi le
itymol. de corps.
Corsetter (Mj., By.), v. a. — Sangler danl
un corset.
Et. — Corps, cors, corset.
Corslere (By.). — V. Cossards.
COrs-de- ventre. (Mj., By.), s. m. — Court
de ventre, diarrhee. Syn. de Couranu
Va-vite, Dkbord.
Cort* (queurte) (Fu., etc.), adj. q. — V}
eine petite fllle bien cortke, bien mise, bia
attiffee, a qui ses v£tements vont bien
« En vela-t-il ieun qui passe qui est bid
querte ! » Cf. Querter.
Et. — De accort, accorte, avec suppression j
i f a initial ? Le sens primitif serait : qui est 4
gentil esprit, avise\ gracieux, puis : insinaai
flatteur. Ital. accorto, meme sens. Le sens s'ai
etendu de l'esprit a la physipnomie, puis au <#
tume. Ds Montssson propose Crite, propre, b«
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d lv
CORVEIER — COSSON
229
mis : < La dispense que mesme des hommes,
ecclesiastiques et des plus crestez % jouissent en ce
siecle. » (Mont. Ess. m, 5.) Cf. ArrSter. — Orner,
parer. CrSter, c'est Svidemment : faire la crete.
D. C. au mot Cresta, lui donne le sens de peigner,
mais, comme expression populaire, syn. de Mal-
traiter. « Vrayment, tu es bien accrestG a ce matin. •
(Rab., O., xxv.) — « Accreste* a la mode antique. »
(/</., P., n, 1. — Le lecteur choisira.
Cornier, s. m. — L'homme qui travaille
a la corvee.
Et. — Corrogata, corroata, corrovata, corvada,
corvede, corvee. L. class, corrogare, prier plusieurs
person nes en m£me temps. La : corrogata (opera)
est a l'origine une ceuvre collective demands aux
vassaux. (Dabm.) — Corvayer ; qui doit la corvee
(L. C.)
Cosaquin (Mj., Fu., By.), s. m. — Casaquin.
Et. — Casaque de : casa, v&tement de maison.
Dibs cite a 1'appui le B. L. casula qui, signiflant :
petite maison, a pris le sens de cape, et, a 1'appui
du suffixe (cas-acca), l'ital. guarn-acca, robe de
chambre. Ajoutez a ces arguments le B. L. cazeta,
sorte de vehement. (Lrrr.) — Orig. incert. (Dabm.)
Cf. Cdsaque.
Cessard(Lmy., Cho., Fu), s. m. — Oiseau
de macon, dans la langue de ces ouvriers.
Forme masc. de Cossarde, || Grosse corde de
la seine. By.
N. — II y a confusion (By.). Les costards sont les
lieges enfiles dans Tune des deux grosses cordes
de la senne. Ces deux cordes, qui bordent la senne,
Tune portant les lieges, ou cossards, 1' autre les
plombs ou les ardoises, s'appellent des Corsieres.
Dans les petits engins, nappes, nappereaux, tra-
raails, elles s'appellent des pli&res. Ces cordes, de
differentes grosseurs, suivant l'importance de leur
emploi, doivent §tre faites avec du time" (cordages
fabriques avec du chanvre male teilli et simple-
ment ibaudri. L'ame des cables se fait surtout avec
la baudre du teille\ V. Tramail, Mche, Ltge.
Cossarde (Mj., Lg.), s. f. — Oiseau de proie
diurne d'assez grande taille, qui doit Stre le
busard. — Fu., Buse. || By. — Epervier.
Hist. — « Pour les preserver des atteintes des
hobereaux, cossardes, e"perviers ou autres. (La
Trad., p. 265.)
Cossardta (Lg.), s. f. — Le contenu d'un
cossard, d'un oiseau de macon.
Cosse 1 (Mj.), s. f. — Sorte de pierre schis-
teuse ; premiere couche d'une ardoisiere. ||
Lue\ By. — Roches coquillieres. || Lg. —
Rocher, promontoire rocheux. N. Le m§me
que le mot Mj., avec un sens tegerement diffe-
rent. || Lg. — Souche. Ex. : J'ai fendu mes
cosses cet apres-midi. || Lg., Segr. — Moule a
courber les tuiles. Syn. de Qubau. V. Cossette.
Cosse * (Mj.), s. f. — Garniture de tdle qui
renforce la boucle forme*e a chaque angle
supe>ieur de Vencourre ou ralingue d'une
voile. — Anneau de fer plat qui, recourbe" sur
les bords, presente une cannelure propre a
recevoir et a maintenir un cordage dont on
I'entoure. (Litt.)
C#sse. — Nom de lieu.
Et* — J'extrais les ourieuses explications sui-
vantes de l'ouvrage de M. Sudre : Cours de Gram-
maire historique, in 6 partie. Formation des mots
et vie des mots. — « Consid6rons un mfime type
de noms, Cautiacum ; il deviendra suivant les
lieux : Cussac, Cuisia, Cussat, Cuissai, Cussay,
Cosse (Maine-et- Loire), Cusset, Cussy, Cuissy,
Coisy, Choisey, Chouzy, Chouze\ Choisy. Ainsi
s'est formed cette quantity considerable de noms
de lieux (hameaux, villages, vjjles) qui, pour la
plupart, sont a l'origine des noms de fermes,
de domaines ruraux, gallo-romains. — Le sufl. ac-u
est d'origine gauloise. Apres la conqudte de la
Oaule, Auguste (27 Av. J.-C.) y elablit Tim-
pot foncier ; la propriete* fonciere n'existait pas
alors dans ce pays, la terre appartenant a la
commune, au pagus. L'6tablissement de cet
impdt transforma la propria communale en
propri6t6 priv6e ; les grands person n ages de la
commune devinrent proprielaires soumis a l'im-
{>ot et durent exploiter les terres qui devenaient
eurs domaines. II fallait designer ces domaines
et cre*er une quantity de noms de lieux. On recou-
rut a un moyen bien simple qui consista a a j outer
au nom du proprie*taire le suffixe gaulois ac qui
signifie : relatif d, et repond a peu pres a notre
sun*, ier. Si ce propria taire 6*tait barbare, on ajou-
tait acum a son nom simple : Camarus, Camar-
acum; Eburus, Eburacum; Turnus, Turnacum.
Si, au contraire, il 6tait devenu citoyen romain,
professeur d'un gentilice ou nom de famille, le
suffixe acum s'ajoutait a ce gentilice, qui 6tait
toujours termini par un i : Quintus, Quinti-
acum ; Paulius, Pauli-acum ; Sabinius, Sabini-
acum. — Ainsi se formdrent deux series de noms
propres en acum et iacum. lis subirent des modifi-
cations diverses suivant les regions. . . »
Cosser (Lu6, My., Fu.), v. n. — Lutter avec
la tfcte, comme les bceufs. Ex. : Via deux
viaux qui s'cossent. Syn. de Corndiller.
Et. — Hist. « D'apres Dibz, du lat. co-icere
jeter avec, partie. coictus, d'ou l'ital. a fait :
cozzare, comme de : directus il a fait : dirizzare. —
(Litt.) — P. 6. de mSme rac. que Cotir, heurter du
front. (Dabm.) — En parlant d'un faon, Ron-
sabd dit :
« Saute a l'entour de moy et de sa corne essaye
De cosser brusquement mon mastin quil'abbaye.»
— Meurtrir, dechirer. Cosser une pomme, e'est
ce que font les enfants pour boire le jus d'une
pomme qui n'est pas mure, sans la peler. lis la
frappent tout autour d'une multitude de coups de
manche de couteau ou d'un morceau de bois.
(Jaub.)
Cossette* (Tim.), s. f. pi. — Fragments de
souches, Eclats de bois. Syn. de Souchottes.
Dim. de Cosse.
Co8slne, s. f. — Alouette cossine. Cette
alouette reste dans le pays et se nourrit de
pois. .. (M£n.)
Co8son (Mj.), s. m. — B ruche, petit insecte
coteoptere sauteur, qui ronge les feuilles des
plantes et surtout celles des cruciferes. II est
de la famille des charancons. V. Cotisson. —
II ronge les pois a l'interieur. De>iv6 de
Cotir. V. ce mot et Saillon. Syn. de Artuson,
Puzon. || Fu. Artuson, ronge le bois.
Et. — Hist. Lat. Cossus, insecte du bois. —
Cosset, sorte d'insecte dans le patois breton
(D. C. Cossi.) L. C. — « C'est, or de par le diable-
la, respondit Panurge, un cosson noir, ne d'une
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COSSONNER - COUAILLIfi
febve blanche, or de par le diable-la, par le trou
qu'il avait fait la rongeant. » (Rab., P., v, 13.)
Cossonner, Cossouner (Lg.), v. n. — Etre
infects de pucerons, en parlant des plantes. ||
Etre atteint de vermoulure, en pari, du bois.
C088Q8 (By.)- — Larve de papillon, vul-
gairement appele" Cossus-taille-bois, ou Bom-
byx, feuille morte.
Costant (Ag.), s. m. — Homme trapu, un
peu lourdaud. On dit aussi : Castauu
CGIe (Fu., By.), s. f. — Avoir les cdtes en
long. Se dit d'un homme qui ne prend pas la
peine de se baisser pour saluer ou pour tra-
vailler. Dans Topimon des gens de la cam-
pagne, cette disposition des cdtes est, dit-on,
propre aux loups, ce qui les oblige a se retour-
ner tout d'une piece. — Cf. Avoir un poil
dans la main. V. Coute.
Cftte-mol. — A cdte de moi. Viens done
cdti moi. — (Test : Quant et moi. V. Cotret, —
curieux.
N. — Coste. On supprimait qgf. l'article de
ou la preposition en, et Ton disait par ellipse :
Coste ou Couste moi, pour : a cot6 de moi. — Hist. :
« Si trouvay amour coste moi
Qui dit -. regardez que je voy. — (L. G.)
COte- noire (Lg.), s. f. — Chacune des cdtes
anterieures du boeuf. Langue des bouchers.
N. La viande de cette region est, en effet, de
couleur plus fonc^e.
Coterie (Mi., Sp., etc.), s. f. — Camarade,
ami intime. Eh ben ! la coterie, buvons-nous
ein litre? Syn. de Branche, Canecon.
Et. — Hist. Mot ancien qui signifiait un cer-
tain nombre de paysans, unis ensemble pour tenir
les terres d'un seigneur. D. C. Coteria. — B. L.
Coteria, de Cota, cabane (Cf. Cottage). — (Litt.)
— « Item, xxxvi mencaudees de terre ou environ,
tenues en coterie du seigneur de la Falesque
(1376. — L. C.) — Cf. Bandes de paysans r^voltes
sous le nom de Cottereaux.
Cotler (Mj., Lg.), s. m. — Goquetier, petit
vase ou Ton met un ceuf a la coque. Syn. de
Cocdnier, Cocotier.
Cotillon (Mi.), s. m. — Boire sus le cotillon,
— boire aux frais des pre" tendants, en parlant
d'un p&re qui a une Me a marier.
Et. — Dimin. de Cotte. On devrait 6crire cot-
tillon. Celtiq., cot ; angl. coat. B. L. Cotta, coU
tus, dans un texte du ix« s. — (Lrrr.)
Cotlon (Lg.), s. m. — Cotillon. Se prononce
en deux syilabes. Le t est dur.
Cotlr° (Sp., Lg., Sa., Fu., Bl., Li., By.,
Lue\ Pell.), v. n. — Sauter, jaillir. Faire
cotir de l'eau ; en frappant du pied, d'une
pierre dans une casse d'eau, on fait cotir
reau, on la projette sur les cdtes. — La ros6e
cotit sur ton cotillon. Eclabousser. — Une
poire est cotie, c.-a-d. blette. || By. —
Faire cotir, — faire une souiltee. Cela me fait
penser a faire une beurrie, lancer une
ardoise sur l'eau, de mantere a la faire glisser
en sautillant sur la surface. || Sal. — Sauter,
danser. Usite* en ce sens a Mj.
Et. — Hist Au dernier sens : Meurtrir. U
pr§le a coti ces fruits, ces poires. II est vraisem-
blable que cotir est le simple qui se trouve et
composition dans le provenc. per-cutir, da lat
percutere ; dans l'esp. re-cudir, recodir, dulat recu-
tere.(LiTT.) — N.On voit que le sensaeleetendu;
l'eau ne cotit pas, mais quand elle est cotie, elk
jaillit et eclabousse. — « Ledit Lorrain dist pour-
quoy il l'avait feru et coti la tSte au mur. ■ (1377).
Cotis. Fruits meurtris, comme les poires Wp&s.
(L. C. — N. E.) V. Citat. Jaub.
Cotlsson (Spr), s. m. — V. Cosson.
Et. Der. de Cotir. t Cotissure, meurtrissure qui
n'entame pas le fruit. > Dabm.
Coton (Mj.), s. m. — Fig. Profit, benefice.
Ex. : Je n'ai pas fait ein grous coton dans
cet6 gorin-la. || Mj. Fu. — Filer ein mauvais
coton, — Stre en mauvaise posture, dans un
mauvais cas, dans un 6 tat de sant£ precaire.
(Tim., etc.) — Tablature. Syn. de ChahaiL
Et. — De l'arabe ; gothon, ou, avec rartide,
al gothon.
Cfttoyenx (Lg.), adj. q. — Accidents, se dit
d'un chemin.
Cotret, (Mj.), s. m. — Sorte de manne ea
osier, munie sur les cdtes de deux fort*
anses, dans lesquelles on passe des perches
qui servent a les porter. (Test au moyen de
cotrets que Ton dScharge la chaux et le char-
bon des bateaux. Un cotret compte pour ui
demi-hectolitre, en sorte qu'il faut cin||
cotrets pour faire une barrique de chaux. V,
Barrique.
Et. — Le sens francais est tout different : fagot
de bois. B. L. Cos tere turn, qui signifie une charge,
un panier, une botte (1295). < Chacune manck
(manne) de merlan ou poisson doit deux deniers,
et s'ils sont en ceteris, chacun costeret doit deui
deniers. » Ce costeretum vient de costa, dans k
sens de panier, botte : une coste de raisins (1379s
costa circulorum, une botte de cercles. On peut
sans beaucoup de peine, passer de l'idee de botte
a celle de fagot. — La locality de Villiers-Cottt*
rets, se decompose en : Coste-Retz, aupres <k
Retz (Litt.). — Huile de cotret, coups de batot
(Dabm.).
Collin (Th.). — Cigue\ V. Cegue.
Cod ! (Mj., Rg., By.), s. m. — Prendre
porter au cou, c' est porter sur le bras, ub
enfant. || Rg. ,Fu. — Etre a cou, — 6treport«
sur le bras. || Casser le cou a une bouteille ; li
boire tout entiere. — Proprement, e'est cas-
ser le goulot, en faisant sauter le collier d«
verre d'un coup sec, faute de tire-bouchon.
Cod * ! (By., etc.). — Exclamation. Cri <nie
fait au jeu de Cut Tenfant qui annonce qui
est cach6 et que celui qui attend, a la sam%
peut le chercher. Qqf. Coucou. Du cri de
roiseau?
Cod j , pr. d6monstr. — Celui-ci, celuila
(Cho.) Ex. : CTcst i cou qui t'a vok ton cha
peau?
N. — Vx fr. fou ; ce, cela, celui. — £ou temps.
en ce temps. Etes-vous cou ? est-ce vous T (L. C,
Doublet et syn. de Quiou, Quid.
CoDallllt, adj. — Celui qui tue le temps.
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COUANE — COUBLER
231
pareaseux, preneur de cailles, les coailliers.
V. f. de Coisier, ou quoisier, se reposer ; de
quiescere. (Mta.) — Cf. Ck)i, tranquille.
N Dans L. C. Couailler, remuer la queue.
Caeaae (Mj., Fu.), adj. q. — Sot, nigaud.
Ex. : II avait Var pus couane ! || S. f. Individu
qui a Pair sot, nigaud, embarrass^ de sa per-
sonne. Ex. : II n'a Tar que d'eine grande
couane. || Mj., Lg. — Mou, lache, stupide.
Ex. : M'a-t-il Tar couane ! Terme de mepris.
Et. — Couenne . (Var. : Couane, coane, coinne.)
Orig. obscure (en tout cas il est question de la
peatu du cochon raclee). — Picard : quouane,
nSte, poltron. — Semble venir de Cutis, peau,
mais le sufflxe n'est pas expliqug (Lrrr.). — L. pop.
Cutinna (deriv. anomale du lat. class, cutem,
peau, devenu : Codenne, coenne, couenne). —
R. O. propose le breton : Oan, Ooan, Koan,
faible. Angl. Wan, bleme. — Cf. le benichon
Cagne (Jaub.). — Et Coueme, Jaub.
Caaaae* (Fu.), s. f. — Crottin de cheval en
tas. — Par opposition a Crottke, qui est
r6pandue en longueur par le cheval en
marche.
Coaaraat, adj. q. — « II s'en est venu tout
couarant, en parlant de qqn qui s'approche
mine de rien, pour .vous surprendre. —
Comme le renard, qui se rase, la queue entre
les jambes.
Caaard (Mj.), s. et adj. — V. Quouard. —
Queue. || Cimier, en terme de boucherie. Der.
de Coue. Syn. de Chimier. || Lg. — S. m.
Cest le Dalut de Mj., le Tar in, la Darut ou
Derue, le Bissitre, d'ailleurs, b§te fabuleuse,
du nom de laquelle on se sert pour mystifier
les imbeciles.
Et. — Cauda, queue. Le sens est autre en
franc. En langage heraldique, on appelle lion
couard celui qui porte sa queue retroussee entre ses
jambes.
Caaarer (Mj.), v. n. — Dormir au soleil. —
Cf. Angl. to Cower, se blottir, s'accroupir. —
« En mars, on coudre, le paysan se repose. —
Syn. de Soulailler, Souleiller. — Se trouve
dans les Proverbes de M. de Soland : ;
N. — Dans le mois de Mars
On care (6tat de somnolence).
Dans le mois d'Avril,
On dort un petit.
Dans le mois de Mai,
On dort malgre* se.
Dans le mois de Juillet,
On dort un petit houpet.
Dans le mois d'Aotit,
On ne dort pas du tout.
Est-ce pour : couarder, faire le faineant ? —
R. O. rapproche le Breton : Ar hoar, a Taise ;
Ar men coar, a mon aise ; Ar ha goar, a ton aise ;
At hou coar, a votre aise. — L'h, le g, le c peuvent
s'echanger.
Caaasse (Mj., Lg., Fu., By.), adj. q.— Qui
couve, ou veut couver ; couvasse. Ex. : Eine
poule couasse. || Sp. — Fig., s. f. Femme qui
a beaucoup d'enfants ; mere Gigogne. || Au
plur., Enfants, marmaille. || By. — Dans la
direction du Mans, une pie se dit : une
couasse. De Couer. ,
Coaasser (Mj., Lg., By.). — Couver.
S'obstiner a vouloir couver, en parlant d'une
poule. Ex. : A ne fait que couasser, cete
birogueAk ! — Couvasser. || Autre sens. —
Lg. — Croasser. Ex. : Les grolles couassent a
matin ; c'est signe de pieue. Syn. de Cacasser.
Coaassla (Mj., By.), s. m. — V. Coissin.
Et. — Ce mot est probablement un doublet ou
un diminut. du fr. Couette. L'un et 1' autre semblent
der. du lat. Cubare, par l'apher&se du b ou du v,
comme dans Couer. — « Genev., Berry, — Coissin.
Lat. Culcita (v. Couette), dimin. culcitinum.
(Litt.). — « Du lat pop. coxinum, de coxa
cuisse, devenu regulierement en vx fr. coissin.
La forme : coussin, qui a flni par supplanter
l' autre, paralt due a 1 influence de : coute, var. de
couette.
Coubarbier (Lg.), s. m. — S'emploie dans
la loc. : Et6 du coubarbier, — periode de cha-
leurs, retour d'ete, qui se produit ordinaire-
ment en octobre ou fin septembre. C'est ce
qu'on appelle, a Mj., l'ete des Egobleaux.
N. — II y a a TifTauges un village nomm6 le
Coubarbier. || II y aurait \k une ^pigramme devenue
historique sur d'anciens fermiers du « Coubarbier »
qui trouvaient tou jours le temps de battre leurs
recoltes a la fin de Pete". On sait que dans toutes
nos regions le battage en grange est mconnu.
Coobe (Fu.), s. m. — Couple, paire. « Qa
m'a cout6 un coube de sous. » — Lms, Zig.
196. Id.
Conbeehe (Sa.), s. f. — Coupure, entaille.
Syn. de Coubiche t Cobiche.
Coabiche (Mj.), s. f. — Coupure, entaille,
taillade. Ex. : II avait eine fameuse coubiche
au front. V. Cobiche, Cobiche.
Et. — Pour Coupiche, s. verb. inus. de Cou-
picker, dim. de Couper.
Coablage (Mj.), s. m. — Paire de bateaux
lies bord a bord et que les mariniers ma-
noauvrent ensemble, — surtout quand ils
baissent ou d&valenL
Et. — Du lat. Copula, lien. — D. C. cupla.
Coublt (Mj., Sp., Fu.), s. m. et f. — Couple.
|| Adj. q. Pair. j| Sp. — Jouer a couble ou
chique, — a pair ou impair. V. Chiqw. ||
Lg. — Couble ou Soule. \\ N. On prononce
aussi : Coube. || Fu. — Branche recourbee en
crochet pour puiser de Teau. La courbure est
maintenue par un omblet. (Mm.)
Hist. — « Le cor Dieu, il prend plus de plaisir
quand on luy fait present d'un oon couble de
boeufs. » (Rab., G., i, 39.) — « Et lui demande au
retour, un couble de boisseaux de froment. *
(1709. Inv. Arch., E., p. 181, col. 2.)
Coab/er, (Mj., Sp.), v. a. — Accoupler, lier
ensemble deux objets. Fr. Coupler. —
Coubler du linge, attacher ensemble deux
pieces semblables, deux torchons, deux ser-
viettes. || By. — Id.
Hist. — « Comme de masle et de femelle, coubUs
ensemblement. » (Rab., P., m, 20, 258.) >
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232
COUBLET' — COUE
Conblet' (Mj.), s. m. — Couplet. V. Couble,
Coubler.
Conblolre, 8. f. — Peau d'anguille servant
a coubler le manche au fle*au. (MAn.)
Conehe (Mj.), s. f. — « En avoir eine
eouche ! » sous-entendu de bStise. || Seg. —
Appoint qu'on met sur la table a jouer. —
On dit : se carrer. (M£n.)
Et. — Le Duchat dit que c'est une melaphore
empruntee des jeux ou on parie une sorame au
dela d'une autre qu'on eouche sur la carte.
Coucher (Mj., Fu.), v. a. et n. — Coucher
ein persoir, — serrer un pressoir. || Coucher
en retour, — comme dans un lit qui n'a pas
6t6 fait, remue\ brasse\
N. — Premier sens. — Cette expression vient
de ce qu'autrefois on se servait uniquement d'im-
menses pressoirs, dits a Casse-cou, dans lesquels
la pression s N obtenait a l'aide d'une 6norme poutre
agissant comme levier du second genre que Ton
couchait sur le cep. V expression est to u jours en
usage, mSme pour sigmfier la manceuvre des
pressoirs a vis, qui ont par tout remplace I'ancienne
et dangereuse machine. || Par ext., on dit d'un
pressoir qu'il peut coucher telle quantite de vin,
Q.-a.-d. presser en une fois cette quantite.
C'est ein petit persoir (pressoir) a coucher
trois barriques. || Coucher de l'argent, —
d^poser l'argent, gage d'un pari, d'un enjeu.
Ex. : Je eouche cent sous. || Coucher dehors, —
rester abandonne* dehors pendant la nuit, en
pari ant des objets inanimes. Ex. : Ma hache
a eouche dehors, alle arait ben pu trouver des
jambes (m'Stre votee). || Envoyer coucher, —
envoyer promener. || Couchk ! interj., — se
dit k un chien. — Peut-£tre : Couchez !
Couche-toi! Ou : Reste eouche*. A Mj. Couchel
Et. — Du lat. collocare, mettre, poser ; de col,
pour cum, et locare, placer. Le sens g£ne>al de
placer a etc" r6duit au sens .particulier de mettre
dans un lit, ou dans une position analogue a celle
qu'on a dans le lit. On a dit : Coucher une lance
en arr6t (Ljtt.).
Coueheux (Mj.), s. m. — Coucheur.
Couehls (Lg., By.), s. m. — Lattes de bois
aui recouvrent un cintre et soutiennent
1 intrados d'une voute. — Lang, des macons.
CoueoD (Z. 153. Sal., Fu.). — Quand on
entend le coucou pour la premiere fois de
1'annSe, il est bon d'avoir de l'argent dans sa
poche ; 9a porte chance, on en aura toute
l'ann6e. || Faire Coucou. V. Cou? || S. m. Nom
vulg. du primev&re ; primula officinalis. Les
enfants en font des balles a jouer en r6unis-
sant les fleurs au moyen d'un gros fll. (Dott.)
|| Coucou / Ah ! le voila ! — Jeu de b6be\ La
maman se couvre la figure de son tablier et se
de*couvre a ce cri, a la grande joie de I'enfant.
|| Qqfois Cocou.
Condaigre (Tim.), s. m. — Ancienne espece
de pomme. Ex. : Les pommes de coudaigre,
n'y a point meilleur pour faire du melage.
Et. — J'y vois le mot aigre. Cf. Coup d'ceil.
Coudant (Lg.). — Cousant Part. pr. de
Goudre.
Condoane (Sp.), s. f. — Coing. V. Codone
Coudounler (Sp.), s. m. — Cognassier. V,
Codonnier.
Coudre (Mj., Fu.) t v. a. — Coudre le bee
fermer la bouche a qqn, le require au silenca
— Ex. : Qa illi a ben cousu ie bee. — N. On di
dans le m§me sens : Cloure ou Clouer le bee
Condrer (Mj.), v. n. — Se desse*cher un pe«
au soleil. On fait, par ex., ccudrer le cisea*
(carex) avant d'en faire des liens pour l«
chanvre. || By. — On ne se sert pas de ciseau,
mais de paille, pour lier le chanvre. On fait
dans bien des cas usage de jonc. S'il est vert,
U faut, avant de l'employer, Ie laisser
s'k'ner (s'6tonner), syn. de Coudrer, que je ne
connais pas.
Condrie s. f. — Ouvrage de couture. (Li.,
Br., Fu.). Elle a apporte\ sa coudrie y son
ouvrage. — Comme forme, on peut le rap-
procher de : Brocherie, Rdserie, Battene.
Slmerie, etc.
Et. — B. L. Cucire ; de consuere ; cum, avec.
et suere, coudre (d'oti : suture). La forme est tr&
contracte, mais reguliere ; consuere donne court
et, par l'attraction de la den tale par Fr, coudre -
puis, dans les temps primitifs, reparalt Ts, j*
cousais. — Coudrie est populaire (Lrrr.) — Cou
durier, tailleur. D. C. Codurerius (L. C).
Condrler (Fu., etc.). — « La baguette divi-
natoire pour d^couvrir les sources et les tre-
sors est en coudrier. Elle a la forme d'un V:
les deux branches ont une longueur d'envi
ron m 15. Pour s'en servir, on place a chaquel
bout de la fourche l'index de cnaque main et |
on la tient suspendue de facon que le noeuo
soit suspendu en bas. Le noeud est attire* vers
le point ou est la source ou le tresor, comm^
le fer est attire* par l'aimant. (Dott.)
Coada, part. pas. (Fu.). — Cousu. N. Cette
forme est employee par qqs-uns a Mj. et par
tous au Lg. — Au Lg., 1'imparf. est : je cou
dais. V. Coudant.
Cone (Mj.), s. f. — Queue. || Qa n'a ni cout
ni pattes, — ni queue ni t£te, cela ne rime a
rien. — V. Quoue (By.). — La coue d'une fie,
d'un bateau. La coue du Pre* de Tile aux
chevaux, — la pointe qui est en aval. — La
coue d'un bateau, c'est la poupe.
Et. — Lat. Cauda. Hist. :
« Ma vache, qui n'est pas sotte,
Au tribunal se rend.
EU' retrousse sa coue,
Et s'assit sur un banc. »
(La Trad. p. 370.)
Con*. — Pour Couve\ Un ceuf coue, gate.
|| By. — Ne pas confondre Coui et Coui. In
ceuf coue est un ceuf couve* et un ceuf coui un
ceuf gate\
Et. — Couvi. (Euf gate soit par un commence
ment de couvaison, soit pour avoir 6t£ trop long-
temps garde. Berry, Coui (Lttt.). — « Ortho^r
fautive pour Couvis ; xm* s. un ceuf couvk*
(Darm.).
Hist. « Quant Ten un oef couveis prent,
Ne n'est pas couvez a son terme,
S'il est brisiez, Ten voit U germe. » (L. C.)
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COUfiE — COUILLAUT
233
Couee (Mj., Lg., Fu., By., Sal.). — Couvte.
V. Coxier. || Famille, ribambelle d'enfants.
Ex. : « Alle en a eine couie de qu£neaux ! » —
« Je ne veux pas manger des oeufs, puisque la
couke (les enfants) de la maison n'en mangent
pas. »
Et. — Cest la syncope de couv6e. Hist. :
s Couv6e a le sens de : multitude dans ce passage.
11 viendra d'estrange terre par mer une grande
couvee de fortes et merveilleuses gens en la grant
Bretaigne qui toute la terre mettra en sa sub-
gection. » (L. C.)
Coutffe (Fu.), s. f. — Goiffe. L'6 est ferm6
et tralnant.
Et. — Lat. pop. cofea, devenu cofye, coife,
coifle. Paralt se rattacher au mfime radic. germ.
3ue Tall Kopf, tfite. L'Acad6mie a ecrit cogffe
e 1694 a 1740 (Dabm.).
Couelles, s. m. — Paysans ; derivant p. -6.
de couellier (Segr.). — Et couellier? M&ni£be
ne le dit pas. Voir Couittt.
Cou€ue (Smm.), s. f. — Crottin, fiente de
cheval. — Coudne, Coine.
Cou6uer (Tim., Sp.), v. n. — Crier, faire
entendre un son aigre et aigu ; craquer, en
parlant des souliers. Syn. de Couinquer,
Couiquer, Rouincer, Couiller.
Coueane s. f. — Faineante. Pour Couane.
Couer l (Mj., Li., Br., Sal., Fu., Lg., My.,
Cra. ), v. a. et n. — Couver. — Se dit mSme d'une
femme. || Couer le feu, — se tenir au coin du
feu. || Couer le lit, se tenir au lit. || Couer eine
maladie, — Stre souffrant, §tre atteint d'une
maladie qui n'est pas encore d6clar6e. || Gf.
Acouasser.
Et. — Cest le fr. Couver ; lat. Cubare, avec
aphe>ese du v., comme dans le fr. Couette, Douelle.
Cf. avec le pat. Douet, Mouie
Cooer * (Lg.), s. m. — Petite bolte, autre-
fois de bois et maintenant de fer-blanc, que
le faucheur porte suspendue en avant et ou
trempe la pierre a aiguiser la faux.
Et. — Syn. et contract, de Couiller. — Syn. de
Peurrier.
Couet 1 (Mj.), s. m. — V. Quouet. Quantity
de tiges de chanvre ou de lin que Touvrier
arrache et maintient sous son aisselle avant
de la d^poser a terre. II faut plusieurs couets
f)our faire une poignke. j| Nom donne\ dans
e M.-et-L., a un rameau de vigne, dit aussi
vin6e, courbe" en arc de cercle et attache* au
cep au moyen d'un lien d'osier. (Litt.,
Suppl.) Cest Couet * pris au fig. || Poign^e de
filasse. Ex. : J'ai pus ren qu'un couet de
chambe a rdger. || By. — Un couet de che-
veux, — partie de la gazenn
Couet * (Quoue ou Quouet, Counter ou
QuoueHer). — Queue.
Hist. — « Chacun de ses moutons lui passait
par les mains ; elle leur aiustait, un par un, la
quouette (queue) sur la sellette, et, d'un coup de
hache, elle en rognait un petit bout. » (La Trad.,
p. 263.)
Couefter, v* n. — V* Quouker*
Couttll (By., Fu.), s. m. — Coutil. De
Couette, par l'interm6diaire du vx fr. Keute.
Hist. — « Remarquons l'immense lit de la reine :
il est en plume et « en couetil de Flandre. » (Comptes
de manage de Jibavxtc db Laval. Anj. hist., i, 530,
Couette > (Mj., Fu., By.), s. f. — Francais,
dans le sens de Lit de plumes. || Au plur.
Pieces de bois trans versales formantcbantiers
sur lesquelles on 6tablit le fond d'un bateau
en construction. || Lg. — Le soleil brasse sa
couette, — il se couche dans un lit de nuages.
Et. — Du lat. Culcita, devenu colcta, coilte,
coite. L'orthog. couete (puis couette, par suite
d'une confusion avec couette ', petite queue)
n'est mie la notation de l'ancienne prononciation
de la aiphtongue oi. D'autre part, l'af. a poss6d6
une forme secondaire coute (cf. coutil) issue du
lat. pop.* colta, pour colcta, particulierement
usitee dans l'express. coute-pointe ; plus tard,
dans cette expression, le sens de coite ayant M
perdu de vue, le mot a 616 bizarrement altera en
contre ou courte-pointe (Dabm.).
Couette * (Lg.), s. f. — Mortaise pratique^
dans le baugeard d'une cbarrette, ou boucle
de fer qui y est flx6e et dans laquelle s'en-
castre la membrure des ridelles.
Couettil (Mj., Fu.), s. m. — Toile de
co ton tres 6paisse dont on se sert pour faire
l'enveloppe des couettes : coutil.
— Voir Couette. L'l final pourrait bien n'avoir
6te mis que pour les besoins de la cause, pour
rapprocher Coutil du lat. Consutile (R. O.). II
me paratt plus que probable que le francais Coutil
n'est qu'une corruption de ce mot. La vraie ortho-
graphe pourrait bien 6tre Couettis ; car il est a
noter que l'l final, que j'ai mis pour concordance
avec l'orthographe francaise, n'existe pas dans la
prononciation, pas plus du reste que dans celle du
francais Coutil. Pour cet 1, voir ci-dessus.
Cougner (Sp., Lg.), v. a. et n. — Cogner.
Coui (Mj., Fu.), adj. q. — Couvi, gat6. Se
dit d'un ceuf ; il est coui, parce qu'il a 6t6
couve\ || RatatinS, dess^che" a demi. Se dit
des plantes. || S. m. Sentir le coui, — avoir
une odeur nidoreuse, de relent, sentir le
faguenas. || Qui a longtemps trempe\ Ex. : Je
n'aime point la salade couie, mac6r6e. || Abruti,
d6prime\ — Ex. : On est moitie" coui a force
d'etre sus le feu. Syn. de Acoussk.
Hist. — V. Citation a Gauleite. Cf. Coui.
Couie! (Mj., Fu.), interj. — Accompagne
le geste de piquer, de frapper du bout du
doigt pour chatouiller. || Faire couie ; —
porter rapidement le bout du doigt sur qqn
pour le chatouiller. — Onomat.
CouMard (Lg.). — Qui pousse de petits cris.
— De Couiller, verbe.
Couillard (Sp., Fu.), adj. q..— Non chatre.
Ex. : Ein ane couillard.
Hist. — « Voyant une asne couillart qui mangeoit
des chardons. » (Rab., G., i, 20, 38.)
Couiilardin (Sp.), s. m. — Coion.
Couillaut* si ra, «■* Valet*
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**
COOTLLER - GOULON
Hist. — « A ce mot roagique de « Matheas »,
le couillaut bondit sur place et se signa. » — En
note : « J 'en suis fache : c'etait le nom exclusif et
special des valets des chanoines du Chapitre
d* Angers. » (/T" du vx tps., 446.) — Et De Colli-
berti (V. Colliberl). C'est l'explic. de M4nage.
mais eile ne me satisfait pas, encore qu'il ajoute ,
« De collibertus on a fan : colliertus, colliartus:
couillart, pour lequel, par derision, on a dit ensuite
Couillaut. > — Et voila !
CoiUler, (Mj., Fu.), s. m. — Peurier, appa-
reil que les faucheurs portent a la ceinture.
V. Couer .
Coulller (Coui-iller) (Lff.), v. n. — Pousser
de petite cris ataus et piaintifs, comme fait
un animal blesse ou pris au piege. Syn. de
Couener, Couinquer, Couiquer, Couister.
N. — (Nous avons omis ici un assez grand
nombre de mots formes d'un vocable qui b lesser ait
les oreilles dedicates.)
Cooineer (By.), v. n. — V. Couiner. Ne pas
confondre avec Coincer.
Couiner, v. n. — Crier, gemir, grogner. Cf.
Couener. On prononce Couigner. Ec.
Conlnne (Mj.), s. f. — Couenne.
Couinquer (Mj.), Coafqaer (Mj., Fu.), v. n.
Pousser un petit cri aigu. || Hurler de dou-
leur. De Couic. Syn. de Couiquer, Couener,
Couiller. Angl. to Quack, to Squeak.
Coolr° (Mj.), v. n. — Tremper, mace>er,
fermenter. Ex. : Que veux-tu faire laisser cet6
salade-la a couir dans le saladier? || By. — La
salade s'amortit, se conflt ; on dit : de la
salade confie, pour : conflte. — De la salade
fanee avant cT§tre faite serait : maufie ou
maufite.
Et. Couvir ; de couver, par extens. de sens.
Coulster (Bg.), v. n. — Pousser des cris de
douleur, de frayeur. Syn. de Couener, Couiquer.
Conlange (Mj.), s. f. — Etat d'une barrique
que Ton a commence a vider. Eine barrique
en coulange, — en vidange. — Cf. Vidage et
Vidange. — Coulage.
Et. — Colare, faire passer au flltre, de colum,
nitre.
Coulant, e (Mj.), adj. verb. — Glissant. ||
Fig. Qui presente peu de cdtes, en pari, d'une
route. || Faut sou vent mettre du coulant
dans les affaire!. By.
Coulantage, s. m.
Hist. — « Jusqu'au point ou aboutit le coulan-
tage, comme l'appellent les mineurs, c.-a.-d. la
principale artere par ou s'ecoule, au moyen des bassi-
cots, toute l'ardoise extraite de la mine. » (Le-
boux-Cbsbbon, LEtrangire.)
Coale (Mj., Fu.), s. f. — Ne s'emploie que
dans la loc. : A la coule, — au courant. Ex. :
II est tout a fait & la coule ; il etait ben d la
coule de son commarce. Syn. de : A la rou-
lette, au route.
Hist, t E li gorpils commence a core.
Quant voit que prendre nel porra,
Porpense soi qu el criera :
« Harou I » esorie a pleine goule,
Li vilein, qui sont a la coule ,
Quant il olent que cele bret,
Testuit se sont cele part tret,
Si li demandent que die a...
{Rom. de Reman.)
Coulee (Mj.), s. f. — Pente couverte de
vignes. Ex. : La couUe de Serrant — clos
fameux de la commune de Savennieres, qui
passe pour etre le premier cru de PAnjou.
Par pfaisanterie, les riverains de la Loire
appellent l'eau du fleuve : le vin de la coulk
d Orleans. || Depression dans une prairie ou
un champ. V. Canche, Fondrie. || Fu ; id.
Vallee de ruisseau. « J'irons apres vepres
ramasser des nozilles dans la couUe du
Moulin-Pichon. » || Sal. — Id. — Un ruis-
seau y coulait primitivement. D'ou : Decou-
liner, descendre en pente ; Decoulinee, pente,
|| Mi. Action de laisser couler une pou£//e>aufil
de 1 eau, sur une certaine longaeur de riviere,
„ Portion du courant de la Loire, le long desj
chantiers, ou la peche au carrelet a revers est
facile et productive. || By. — Une couUe de
lessive, — Taction de faire cette lessive.
Coale ment (Lg.), adv. — Couramment
Ex. : A ne sait pas lire coulhnenL
Coaler (Fu., By., etc.) la buee, la lessive.—
Verser sur le linge mis dans une panne de
Teau chaude qui dissout la cherrU, les cendres,
et forme le less if. C'est bien le sens de Colare,
faire passer au flltre. || (Mj.), v. n. Faire des
glissades. II a coulk sus la glace. Les que-
neaux sont a couler sus la glace. || Etre glis-
sant, — £a coule, dans ce chemin-la. || Se la
couler douce, — mener une vie exempte de
soucis. || Fig., v. a. — Insinuer. Ex. : Je illi
ai coulk ca dans le tuyau de Foreille. || En cou
ler a qqn. Lui en faire accroire.
Couleur (Mj.), s. f. — Couleur de diable
enrhume, — couleur deplaisante a la vue.
Caf6 aux trois couleurs, — additionne a la
fois de cognac, de rhum et de kirsch. — II est
en grand honneur parmi les bons fermiers et
gros marchands de bceufs.
Coaleurer (Mj. t Fu., By.,) v. ac — Colorer.
Ex. : Faut mettre du tachant pour coule urerU
vin. Syn. et d. de Coulorer.
Coullne, s. f. — Pour colline.
Conllnee (Mj.), s. f. — Eralure du terrain,
trace d'une glissade. V. Couliner. || Glissade.
Syn. de Glissbc.
Couliner (Mj., By.), v. n. — Glisser. V.
Coulee.
Et. — Semble deriver de Couler, au sens de :
faire couler le long de la tige (Darm.).
Couloir (Mj., Fu.), s. m. — Couloire, pas
soire. Pron. CoulouS. || Fu. — Id. — Taroi?
fin, ou linge pour passer le lait et le d^barras
ser de ses impuretes. Syn. de Couloux.
Couloire (Sa.), s. f. — Tuyau de descent*
d'une gouttiere. — V. Coulouere.
Coulon (Mj.), s. m. — Petit cultivateur qui
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GOULORER — COUPE
t35
sous-loue quelques parcelles de terre d'un
gros fermier.
EL — Doubl. ou corr. du fr. Colon,
Coolorer (Mj.), v. a.
Cf. Couleurer.
Colorer. || Colorier.
Coulone s. m. — Une passoire a lait ;
petit tamis pour nettoyer le lait apres avoir
trait et arrSter le poil tombe* de la vache. —
Pour Couloir.
Coulonere (Sa.)> s. f. — Tuyau de dessente
d'une gouttiere. V. Couloire.
Coaloaette (Mj.), s. f. — Queue de chemise.
Pour Couette, ou Quouette, dimin. de
Quoue. Syn. de Banni&re, Nappe.
Et. — Le patois berrichon (Jaub., Suppl.) a
Quhue et m£me Quheue, pour Queue. II est done
plus que probable que notre mot Quoue ou Coue
s'est prononc6 autrefois Quouhoue qu Couhoue.
Le vocable Coulouette est le dimin. regul., avec
T 1 epenthelique.
Couloux (Lg.), s. m. — Petit tamis a passer
le lait. Syn. de Couloir.
Coumere (Sp., Fu.), s. f. — Accouched. ||
Faire la coumere, accoucher. || Messe de
coumere, m. de relevailles. — Doubl. de
commere. || Commere (Sp., Lg.). — Ne
s'emploie plus en ce sens. Pourtant au Lg. on
chante encore :
« Ma coumire, quand je danse,
Mon cotillon fait-il bien ?
Fait-il le rond comme la ronde
Et comme les ailes du moulin ? »
Cest une variante de la vieille chanson que j'ai
citee a CoUte, ou peut-6tre en est-ce un autre
couplet.
foamltlere, Ctmetlere (Mj.), s. m. —
Cimetiere.
Hist. — « Super duabus domibus sitis in cymiterio
de Gorchamp. »fl252. Inv. Arch. S. H., 51, 2.)
— « Cum mineta terre sita juxta vetus cymiterium. »
(1239. — Id, ibid, 129, 1.) Cf. Cimentire.
Coamoineer (Lg.), v. a . et n. — Com-
mencer. Syn. et doub. de Quemencer,
Cmencer.
Couaaille (Cho.). — Bonnet
Couoaitre (Sp., Tim.). — Connaltre. Syn.
et d. de Queneutre. •
Coup' (Mj.), s. m. — Porter du coup,
§tre avantageux, ou d'un bon usage. Ex. :
Cete" fournee-la nous a ported ben du coup,
alle a dur6 longtemps. || De coup, — tout
a coup, brusquement. Ex. : £a Pa pris
ben de coup. || Eter aux cent coups, —
§tre outre\ tres irrit6 || Lg. — Eter aux cent
coups de sa vie, — £tre tres desempare\ ou
tres furieux. || (Mj.). — Coup de temps, —
circonstance, occurrence. Ex. : II est arriv6
sus cet6 coup de temps-la, — sur ces entre-
faites. — Ev6nement imprevu. En vela
ein coup de temps ! || Avoir fait les cent
dix neuf coups, — s'§tre livre a toutes sortes
de debauches; faire le diable a quatre.
|| Coup de chien, — bagarre. || Coup
de renfoncement, — mauvais coup, atout*
horion, coup violent. || Coup de main, —
aide- passage re. || Donner ein coup de pied
chez, ou jusqu'a. . ., se rendre chez, ou jus-
qu'a. || Coup de tampon (se foutre ein), —
se battre. || Coup de soul£, — ivresse. N. II
y a peut §tre ici un jeu de mots, entre souUe
et soleil. Coup de Trafalgar, — catastrophe.
Allusion a notre d6faite navale. || Ein coup
que, — une fois que, des que. Ex. : Ein coup
qu'il a 6te a son pouilloux, il a bentout ieu
fait de manger son saint Crespin. || Dans n'ein
coup pres, — dans une circonstance donn£e,
pour un moment. Ex. : Qa peut sarvir dans
n'ein coup pres. — II n'est pas grous, mais
il donnerait eine bonne collee dans n'ein
coup pres. || Ein coup, — une fois. Ex. : Ein
coup la Toussaint pass£e. || Tenir coup, —
tenir bon, ferme, resister. || Cest pas le
coup, — ce n'est pas TafTaire. || Coup de
mistrac, — menee ou aventure myste'rieuse,
suspecte, compromettante. || Ne pas foutre
ein coup, — ne rien faire. || Du coup, — a
Tinstant m§me. || Pour le coup, — a cette
fois. [I Sus le coup de, telle heure, sus le coup
de midi, — a midi precis. || Sus le coup, —
dans Tinstant. Ex. : II est arriv£ sus le coup.
|| A tout coup, — pourtant. Ex. : A Tentend'
causer, y s'donne ben du mal, mais d tout
coup, y n'fait ren. — V. Cop. \\ Ein coup, ein
jnaudit coup, — avec force, brutalement.
Ex. : 11 Ta foutu ein maudit coup par terre,
que les deux bouts en ont relevfe ! || Lg. —
Endroit de la riviere ou un pecheur appate
et tend ses lignes. Ex. : Quand e'est ben
appate, le poisson se tient sus le coup. || Le
coup n'est que dans l'^paule. Jeu de mots.
Se dit, au jeu de boules lorsque l'un des deux
camps, qui pourrait faire facilement 3 ou 4
points, n en fait qu'un seul, par maladresse.
Alors le coup n'est pas grave . . . ; le cou n'est
que dans l'6paule.
Et. — B. L. Colpus, dans la Loi salique ; de
colapus, colaphus, qui se trouve dans le sens
general de coup ; du lat. colaphus, coup de poing,
soufflet (Lrrr.). — Colapum ; colepo, colpo, colp,
coup (Dabm.). — Add. Avoir un coup de marteau,
de soleil, — 6tre un peu fou, timbrel
Coapage, (Mj., Fu., By.), s. m. — Toute
espece de fourrage vert que Ton coupe a la
faucille ou a la faux. — V. Copage. On pro-
nonce qqf. Coupaige. (Segr.) — Vesceau,
trefle, etc.
CoapAiller (Lg., Fu., By.), v. a. — Couper
en menus morceaux, d6chiqueter. || DScouper
profondement. Ex. : Cest eine harbe qui a les
leu ill es ben coupaillies. Syn. de Coupicker.
Frequent de Couper. Cf. Cisdgner. \\ By. —
Couper maladroitement et sans ordre, cou-
piller ; d'ou Coupillage.
ConpaDche, s. m. — V. Qupanche et Qoupke.
Espece de vigne. Corr. de Cepage, de Cep.
Coupe l (Mj.), s. f. — Castration. Ex. :
Nos petits gorins sont gu^ris de la coupe. ||
Coupure, entaille. t Ex. II s'est fait eine
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236
COUPE - COURANTE
fameuse coupe a la main. Syn. de Encisure.
|| Pr6s de coupe, ou pr6s gras (Tim., Lg.,
Gho.) — Pres fertiles et bien arrosSs ou Ton
peut faire plusieurs coupes.
Coupe *! (By., etc.), interj. — Cri usit6
dans certains jeux d'enfants, lorsque Tun
des joueurs veut cesser de jouer pour un
motif quelconque. — Vient de ce aue dans
ce jeu ( le Loup coup6), lorsque Tun des
joueurs est poursuivi, si un troisieme joueur
passe entre lui et le poursuivant, coupe, en
qq. sorte, la piste, le premier joueur est
hbre, le troisieme a pris sa place. Cf. Escaru
Coupe- as perges (Mj., Fu.), s. H. — Couteau
special pour couper les asperges.
Coupeau (Mj., Lg., Li., Fu., By.), s. m. —
Copeau. De : couper. — V. Orfeuvres.
Et. — Vx fr. Coipeau, jusqu'au xvi 8 s., puis
Coupeau aux xvp et xvn 8 s. — Hist. — « Le
voyans au dehors, et l'estiraans par l'exterieure
ap pare nee, n'en eussiez donne un coupeau d'oi-
gnon. p (Rab., G., Prol.)
— « Ceux de sur le port. . .
(Donnerent) De coupeaux deux grandes charges
Pour chauffer l'enfant. »
Noels anc. et nouv. p. 61.
Coupe- blseau (Lg.), s. m. — Petit couteau
dont les sabotiers se servent pour abattre
le biseau d'un talon de sabot, ou celui de
dessus d'un sabot taupL
Coup d'eehappe (Fu., By., etc.). — Quand,
au jeu de billes, la canette e*chappe a un
joueur, s'il a le temps de crier : Coup oVk-
chappe ! avant les autres joueurs, il a le
droit de recommencer le coup.
Coupee, s. f. — Cep6e. Syn. de Jarrie.
Et. — Ce mot a du Stre d'abord : Cupee, pour
C6pee, comme Qupanche est pour Cepage, et
suparer pour separer. — Du reste on ait aussi
£oupanche, mais £up6e est inusite. — De Cep.
Coupe-Jen ! (Fu., By., etc.). — Voir
Coupe l .
Coupe- mare (Mj.), s. m. — Syn. de Volant.
Coupe- pate (Mj., Lg.), s. m. — Petit
outil dont les boulangers se servent pour
couper la p&te.
Couper (Mj., Fu., By.), v. a. — Chatrer,
Castrer. V. Afftanchir. || Couper la figure,
la goule, — se dit d'un vent tr£s froid. ||
Couper le sifflet, la chique, — couper
la parole, interloquer, confondre. || Ne
pas y couper, — ne pas pouvoir 6chapper
. a une chose. « Tu n'y couperas pas ! » dit
un soldat a un camarade qui vient de se
mettre en faute de facon a attraper quatre
jours de clou. || Couper dans le pont — don-
ner dans le panneau. || Couper fa gueule, —
3tre tres vert, tres acide. Ex. : Cet6 raudit
piqueton-la, il coupe la gueule a quinze
pas ; faut se tenir au bord de la table pour
f'avaler. || Couper par, — prendre un rac-
courci. Ex. : Vous n'avez qu'a couper par les
pieces de la Gohardiere*
Coupet (Mj.), s m. — Petit coup a boire.
Ex. : Le bonhomme aime ben boire son
petit coupet. Syn. et doubl. de Copeu
Coupi (Lg.), adj. q. — TStu, entSte*.
Coupichage (Mj.), s. m. — Action de cou-
per en menus fragments. || Menus morceaux.
— Coupicher.
Coupieher (Mj.), v. a. — Couper en menus
morceaux, couvrir d'entailles nombreuses,
taillader. — || Sal., id. — avec un mechant
instrument. Syn. de Coupdiller, Cisdgner.
Cod- du- pled (Mj.), s. m. — Coude-pied.
Et. — 1° « Cou de pied. On ne doit pas ecrire
coude-pied ; non pas qu'il n'y ait pas de coude,
puisqu il n'a pas non plus de cou, mais parce qu* 1
cou-de-pied est Vancienne locution, et que e'est
ellectivement a un cou que nos anciens ont com-
part cette •articulation (LittrA). — 2° On disait :
le coulde du bras, pour i le coude; comme si on
eut voulu distinguer le coude du bras du coud>
du pied. Cette expression peut servir 4 appuyer
l*opinion de ceux qui prelendent que coude-pied
vient non de : cou de pied, nuais de : coude du
pied, dependant on lit :
t Un grand sollers aveit, ke uns freres li porta;
Entur le col delpti a nuals les laca.
(L. C. — N. E.)
Coup-d'oBil, (Bo.), s.m. — Poire de coup-
d'ceil. Ancienne espece de poire. Cf. Cou-
daigre.
Couplage, s. m. — V. Coublage.
Courage (Mj., Fu.), s. m. — Aplomb,
toupet. Ex, : T'as point honte de mentir
comme 9a ! Ten as d'ein courage / Syn. de
CuloU
Courageux (Mj.), adj. q. — Ardent au
travail. Syn. de Volontier.
Couraie (Cs.), s. f. — Lacet pour atta-
cher les sabarons (chabirons), gu§tres, cour-
roie. N. Mieux avec 2 r. V. Courraie.
Courall (Lg.), s. m. — Verrou. Syn. de
Barroir, Couroil, Cour&illet, CrouilleL —
Mot tres vieilli.
Couraiiler 1 (Mj., Fu., By.), v. n. — Courir
de $a et de la.
Courftiller , (Lg.), v. a. — Verrouiller. —
Syn, de Crouiller, Barrer. N. Alors qu'a
Mj., le vocable Crouiller et ses derives :
Crouillet\ DicrouiUer, continuent d'Stre tres
usit6s, les doublets longeronnais de ces mots
sont entierement tomb6s en desuetude
depuis un demi-siecle, a tel point que les
jeunes gens ne les connaissent plus. On dit
maintenant : Barrer, Dkbarrer, Barroir.
Couraillet (Lg.), s. m. — Verrou. Tres
vieux. Syn. de Crouillet, Barroir. De>. de
CourdiUer.
Courance (Mj.), s. f. — Tige rampante:
stolon de fraisier. Syn. de Filongue. V. Cou-
rants.
Et. — Du fr. Courant, part. pres. de Courir.
Courante (Mj., Fu., By.), s. f. — Foire,
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COURANTIN - COURCIBOT
237
flux de ventre, diarrhe*e. Me*taphore ana-
logue a celle qui a cr6e* Va-vite. fcette indis-
position fait courir. . . aux Cmoditks. Syn.
Treule, Trop-chie, Chiasse, Dkbord.
Hist. « Ne roangeoint les poures gens que prunes
et fruictz, car s'estoit la saison ; dont la courance
se preist dans Tost (l'arm^e) et y moururent
beaucoup de nos gens. » (L. C.)
Add. — || Autrefois, danse villageoise :
— « Et devant ly donsirant
la courante de village. » — N. P.
Courantln (Mj. Fu.) s. m. — Coureur, va-
gabond. Saute-ruisseau.
Courantine, s. et adj. — Faire la couran-
tine, se dit des serv antes aim ant a faire les
courses (Men.).
Hist. — « Un bachelier courant est celui qui fait
son cours en courant les rues. Equivoque entre
courir, faire son cours, et courir les rues, perdre
son temps. » (L. C).
Co oralis, s. m. — D agues ou archets.
Branches laissees par les vignerons pour &tre
recourb6es. (Bf. — Men.) — || By. — Pour :
co ul ants, — de fraisiers. Syn. de Courance.
Courard (Mj., Lue\ etc.). — Pore adulte et
maigre, que Ton achate pour Pengraisser.
Ainsi nomm£s parce qu'on les laisse courir
en liberte" dans les champs, surtout au nord
de la Loire. Syn. de Coureux. V. Laitons.
Hist. — « Les cowards valaient de 40 a 50 fr. et
trouvaient difficilement acheteurs. » (Petit Cour-
rier du 13 novembre 1903.)
Couratier, ere*. — Personne qui court pour
apprendre ou colporter des nouvelles. Syn. de
Porte- venettes, Porte-et-va-querir.
Hist. — « Couratiere, entremetleuse. C'est
proprement le fem. de Courratier, ou Corratier,
courtier, messager « pour ce que telles gens
co u rent tantdt a Tune des parties, tantdt a l'autre,
pour moyenner. » (L. C.) — « Courandidre, Cou-
rater, Couraterie, Courateux, Couratier ; Mar-
chand forain, courtier, coureur, vagabond. Prend
qqf deux r (Jaub.).
Conrratter. — Commencer a courir.
Hist. « De couratier au sabat. » Balz, p. 508 T
Conraudoire. s. f. — Gf. Courdoire.
N. — Couradoux. Terme de marine. Espace
renferme entre les deux ponts d'un batiment
(Lrrr.).
Conrbatrasse. (Craon), s. f. — Aire au ble\
Et — Cour a battre ? V. Battrasse.
Courbe (Mj., By.), s. f. — Piece de bois
cou dee, a angle presque droit, qui sert a
former la membrure <run futreau, d'un ba-
teau quelconque a fond plat, et qui permet
de rattacher solidement le fond avec le bor-
dage. || Courbe a varneau, — forte courbe qui,
dans certains bateaux, remplace la car-
lingue ou la conduite, et supporte le pied du
mat. Elle est ainsi nomm6e parce qu'elle est
ras le varneau. || Sp. — Tumeur qui se d6ve-
loppe au jarret des boeufs, a la suite de
fatigues. Cf. le fr. Courbature.
: Et. — Lat. Curvus. — Hist. — « Contre les
courbes (des chevaux) faut employer cataplasme
fait de sauge. » (O. de Sebres.) Courbature ne
Eeut pas venir de Courbe, mais de court-battu,
attu de court, a bras raccourci. Dans les environs
de Paris on dit : la fievre de courbat » (Litt.)
Conrbe-tehelle. (Lpc). — Se faire la courbe-
e^helle. (Syn. de Pied-de- Selle). Expliqu6 par
la note.
N. — « Faire a qqn la courte-echelle, disposer
les mains de maniere a lui offrir un appui sur
lequel il pose un pied pour monter de la sur les
6paules. » Au propre et au fig. (Daem.). — « Ceux
qui croient que dans Rabelais combrecelle est la
m£me chose que culbute se trompent Rabelais
qui, par une mauvaise orthographe, corrompt sou-
vent divers mots, a mal ecrit combrecelle, pour
combreselle, mot compost de combre et de selle.
On dit combre pour comble, ce qui se reconnatt dans
decombres, pour decombles, en ce que ddcombrer
n'est autre chose que d6barrasser un lieu combl6
de platras et de demolitions. Combreselle est done
une selle comblee, c-a.-d. chargee du cavalier.
Ainsi lorsque Pan urge invite la dame de Paris a
lui faire la combreselle, c'est comme s'il invitait
la selle a recevoir le cavalier. » (B. de la Mon-
noyb.) — « Sinon qu'en vostre tour vous me
fassiez dehait la combre-ichelle. » (Rab., n, 22.) —
« Faire la combreselle ou contreselle, se baisser
en avant, tendre le dos pour y faire monter qqn,
et faire la courte echelle. » (Jaub.)
|| By. — On dit Courbesselle, Courboesselle,
ou Courte echelle.
Conrbejan (Me.), s. m. — Gros oiseau de
passage a long bee, de la grosseur d'un
canard. C'est un des noms du Courlis.
Et. — Corbijeau ; proprt Corbeau-coq, du rad.
de corbeau, et de geau, jau, coq. — xvr? corbi-
geaux. Rab., iv, 59 (Darm.).
Courbes (Ec). — V. Archelet.
Conrbeton (Mj.), s. m. — Petite courbe du
chef d'un futreau. V. Courbe. \\ (Sa). — Le
Court-berton de Sp.
Et — « Courbaton, emprunt6 de Vespagn.
courvaton, de courvo, courbe. Souvent e^rit,
par fausse etymol., court-baton. Piece de bois
courb£e servant de contrefort. — || Courbeton.
D^r. de courbet. Le mot, recueilli au xvnp s.
par Tbevoux, et mal saisi, a 6U 6crit d'une fagon
absurde : court-bouton, et figure dans tons les diet,
sous cette forme. Cheville de bois recourbee ser-
vant, dans l'attelage des boeufs, a fixer le joug au
timon (Dabm.). — || Fu. Grande cheville de bois
a laquelle on adopte une branche courbee, qui sert
a attacher les boeufs, conjointement avec l'ambiet.
|| D. C. Corbesson, v. Corba. » (De Montesson.) ||
By. — Prononc. . . Courboeton, Courba6rton.
CooremUlette (Mj., Fu.), s. f. — Caille. "
Appeau a cailler. Fran^. Courcaillet.
Hist. « Les hommes ont invente certains petits
instruments de cuir et d'os, nommez courcaillets,
qui peuvent imiter la voix de la caille. Laquelle,
ayant le courcaillet, pensant que ce soit les femelles
et voulant les venir trouver, tombent dans les
fillets. » (Belon. Lwre des Oiseaux, cite par
Menace.)
Conrelbot. (Bg), s. m. — Homme de petite
taille. Syn. de Bas-cul.
Et — Homme gros et court Cf. Courtiban ou
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238
COURDOIRE - COURIR
Courtibau, tunique ou chasuble courte que por-
taient autrefois les diacres et sous-diacres en
officiant (D. C. Corabella, Cortiballus.) V° Court.
— Courte-botte (L. C. ).
Coardoire (Slg., Sa.), s. f. — Chemin par
lequel on descend aux caves servant d'na-
bitation.
Et. — « De la m8me famille que corridor ; vx fr.
courridour. Renvoie a Couraudoire. » (Lttt.)
« Corridor.; ital. corridore, de correre, courir.
On a hesite, a la fin du xvr s. et au commencement
du xvtP entre : courridour, corridour et corridor ;
aujourd'hui, une forme populaire tres repandue
est : collidor, par dissimilation (Darm.). » —
« Corradoux, courradoux ; terme de marine.
Espace compris entre les deux ponts d'un vais-
seau. Anc. forme de corridor (Lrrr.). »
Coarse (Lu6), s. f. — Partie interne du
pore.
Et. — « Le poumon de la cfite. Bourguignon et
Berrichon, v. Jaub. Corte. Du lat. cor, coeur. »
(Lrrr.) — « Coraille, entrailles. C'est pro pre men t
ce que nous nommons, dans les animaux, la fres-
sure, et que, dans quelques provinces, on nomme
encore la courraye. (N. On prononce maintenant
courte.) On lit dans Perceforest, f° 143 : « Feru
d'une lance parmi le corps, si que la coree lui en
sailloit ».
t — Testot l*a pourfendu desci qu'a la corie. »
(D. C. Corallum.)
« — As levriers a donne lor droit
Et le poumon et la coraille. (L. C. — N. E.)
(Roman de RenarL)
Intestins, fressure, rate ou mesentere. D. C.
Corallum, corata. — < Le cure lui manda qu'il
serait le bien venu, et incontinent s'en va acheter
force courSes de veau et de mouton. » (Bona v. Dbs-
pebbisbs. Conies et Devis, Nouv. xxxvi.) Cite
par De Montbsson.
Conrette. s. f. — Courroie. J'ai rompu
ma courette. Mieux : Courrette. V. Couraie,
Courraie.
Courenx (Mj., By., Lg., Br., Zig. 183, Fu.),s,
m. — Coureur, celui qui aime k vagabonder.
Chemineau, trimardeur, batteur d'estrade,
Ex. : Je vas te faire ramasser par les coureux.
—*■ dit-on aux enfants d6sob&ssants. — Syn.
de Hdlos, Meillauds. || Lg. — Cochon adulte,
par oppos. k Laiton. Syn. de Courard. Ainsi
nommes parce qu'on envoie ces cochons
maigres paturer dans les champs. || (Lg.),
adj. q. et subst. — Animal male qui sert
k la reproduction. Ex. : Ein belin, c est ein
mouton coureux,
Et. — Curritorem, coureur ; forme supposee
par Ta. f. coreor. Tous nos subst. de ce genre, en
eur, dement d'une forme en eor, de 1'anc. langue.
Conrge l , s. f. — Bronde, bourge, perce-
pierre, herbe k la carte ou douce amere. Ce
nom de courge lui vient de ses tiges allon-
gees. V. suppl.
Et. — Lat Cucurbita ; Fa. f. est de trois syl-
labes, coourde, choourde, coucourde, cougourde
(Lrrr.). — Cucurbita : cogorbede, cogorbde,
coorde, couourde, courde.
Conrge * (Lg.), s. f. — Petite perche ayant
des encoches aux extremites, avec laquelle
on porte des seaux d'eau sur F6paule v un en
ayant, Fautre en arrtere. Cf. Joug., Courjette.
|| Lg. Pierre ou piece de bois pos6e en porte k
faux au-dessus du corbelet et qui sou tie nt direc-
tement un manteau de chemm6e. || Lg. — Ins-
trument primitif dont on se sert pour tirer
Feau des puits. C'est une perche mince,
fendue en deux au gros bout sur line cer-
taine longueur. Les deux morceaux sont eux-
mSmes perce*s vers leur ex tr Smite" d'un trou
de la grosseur du pouce, perpendiculairement
au plan de la fente. Dans cette fente on engage
l'anse du seau ou de la buSe et on la maintient
au moyen d'une cheville de bois passes dans
le trou. — II est probable "que la courge fut
autrefois une laniere de cuir.
Conrge 3 , s. f. — Partie de la touffe du
fouet, en fil-fouet. (Segr., By.) ou lacet des
souliers en cuir. Les anciens comptes 6taient
« couzus avec des courgeois de cuir ou papier. »
(Journal des travaux, en 1563.) Mftsr.
Et — Ecourgee, escourgee. De e (ex) et Fa. fr.
popul. cor lata, laniere de cuir. Fouet fait de
plusieurs courroies ; coup donn£ avec Fescourgee.
Conrgee. (Mj.), s. f. — Averse de grele.
Et — Ce mot me paratt Stre pour le fr. Escour-
gee, pris au sens flgurl ; l'averse fouet te le visage.
|| Long. — Le contenu de deux seaux.
Ex. : Va done que>ir (cri) eine courgie d'eau.
Sens vieilli.
Et. — Voir : Courge *. Ajoutex : • Courge
Gourde. On portait ce vase au bout d'un baton, et
de la peut-fitre ces batons avaient aussi pris le
nom de Co urges, qui a passe aux batons qu'on
mettait sur les 6paules pour porter les « sceaux »
a la riviere. — - Nicot croit cependant que ces
batons s'appelaient courges, au lieu de courbes,
parce qu'ils elaient courbes. — Courge peut venir
d'une forme : curvium, curuium, curjum, courge. »
« Pour deux seaulx et une courge ferrez, pour porter
l'eaue es chambres de Madame Ysabel et madame
Jehanne de France. » (L. C.)
|| Z. 145, Spb. — Trace laissee sur la peau
par un coup de lani&re, de courgeon. V.
Courjke.
Cenrgeon (Z. 124, Fu., By.). — Laniere
de cuir tres e*troite. V. Courge * || Lacet des
souliers, mais en cuir. V. Courge K — L' at-
tache du manche au fteau (M£n.). Pays des
Mauges. || Sert k fixer une canne au poighet.
(Baton des marchands de boeufs. — By.)
|| Fu. — La tabattere en 6corce de cerisier
s'appelle Queue de rat k cause du Courgeon
du oout de cuir qui sert a lever le couvercle.
Conrgeonner. (Lg.), v. a. — Munir d'un
courgeon.*
Conrll (Fu.), s. m. — Verrou. V. CouraiL
Conrlller (Fu.), v. a. — Verrouiller. Crouiller
(encore tr6s usit&s). V. CouraiUer.
Courir. v. n. — Sens speciaux.
|| II lui a donne* son : Veux-tu courir, — il
Fa renvoye\ chasse\ mis k la porte. || Mj. et
Lg. — Voir courir, — avoir une fringale de. —
Les asparges, je les voir courir. On dit dans
le meme sens : La langue m'en va en proces-
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COURJfiE — COURSfi
239
on. || Lg., v. a. — Couvrir, saillir, feconder.
. Encourir (s').
Cosrjee (Sp.), s. f. — Zebrure, ou sillon
>uge&tre laissi sur la peau par un coup
b fouet. V. Courgee, fin. — Le g est meil-
« r.
Et. — De Corrigia. Cependant D. C. donne
coriata et Scorgiata. — Mais Corium et Scrotum
at le m&me sens : cuir. — « Un fouet compose de
nq escorgee*. » (Msbun Coccate.)
Courjetto (Mi-), s. f. — Morceau de bois
n forme de ccmi-cercle et termine a ses
eux extr^mite^ par des crochets. On le
lettait a cheval, en travers du bat, et on y
ccrochait les belieres des portoires, que Ton
afouait, pour plus de surety. — V. Somme
'our gee, Courge *. — Mi eux par un g.
Ceurjon (Mj., Fu.), s. m. — Petite courroie
ui sert a attacher les souliers ou a fixer
ne canne au poignet. V. Courgeon. — Mieux
»ar ge.
Courtis (Lg.), s - m « — Courlis. Pron. cour-
1s.
Conroil (Couro-ye) (Lg.), s. m. — Verrou.
Pres vieilli, comme son doublet Courail. N.
je son naturel de To est conserved Gf. CouriL
Couronoe (Mi., By.), s. f. — Partie sup6-
ieure et cent rale d'un 6pervier, celle qui, ne
aisant pas partie du giron, est tortiltee,
rouill&e par le pecheur pendant qu'il releve
'engin. || Lc. — Couronne de marite. Perven-
he. Syn. de Province. N. C'est une plante
oute differente qui est designee sous ce nom
i Montjean.
Courpe (Tim.), s. f. — Croupe. Doubl. du
not fr. par metathese. V. Corpion. || By. —
Courpe, courpiere). — On dit Crope,
ropidre, pour : croupe, croupiere (partie de
'atteiage d'un cheval qu'on lui passe sous
at queue).
Conrp6gnon, (Tf.), s. m. — Croupion„
occyx. — V. Corpion, Cropion, Courpe, Crope.
Cewrplere, (Mj., Lg., By., Fu.), s. f. — Crou-
riere. On dit proverbialement d'une femme
ntStee : t C'est pas ais6 de illi mettre la
ourpUre. » Metathese de Pr.
Cowrpigoon (Tim.), s. m. — Croupion.
lyn. et tres voisin du Montj. Corpion,
lourpion. V. Courpe, CourpSgnon.
Courploo (Mj., Fu.), s. m. — Croupion. —
Vest le mot fr. avec m£tath. de Pr, comme
lans Querehe (creche), Bercket (br^chet).
f. Corpion,
Conrral (Mi.), s. m. — Le fond du sillon ;
e dessus de la terre non remuee en dessous
lu gue>et; la terre qu'on t comprim6e,
vrroyie le soc et le sep, ou bien le fer de la
>eche, de la houe. — Du fr. Corroyer.
Cenrrmle. — V. Couraie. || Fu. — Courroie.
Courrmil (Th.), a. m. — Le verrou. V.
lourail.
Et. — Hist. — « Correau, barre de porte.
Monet dit : « Barre coulisse et travers ante de
f)orte. » — Nicot : t Courreaux de quoy on ferme
as portes » et il cite Amyot. — On trouve le
« courrail de l'huys », dans Rabelais.
— . . . Le corrail de nostre porte.
Qui Pautre jour fut adire (egare 1
Je comant qu'il soit bien garde. »
On dit encore le « courray de la porte > pour le
verrou. II y a lieu de croire que ce mot vient de
courroyer. Cette etym. me semble plus naturelle
que celle de Manage, qui la tire de : rouler, aussi
bien que celle de : verrouil. — « Dans un acte
de 1471, on lit : Icellui Ouionnet de toute sa force
frappa audit huys, tenement qu*il rompit le cour-
reit d'icellui et se ouvrist ledist huys. » — Dans
un autre (1459) on lit : verroul ou croil, d*ou
derive le verbe crouiller. — « S'il vous plait,
dist Pan urge, m*en vendrez-ung, j'en seray bien
fort tenu au courrail de votre huys. » (Rab., P.,
rv, 6.) — L. C. Vient de Curriculum, course, objet
qui court T (D r A. Bos.).
Conrre, v. n. — Courir. (Lue\ Mj., Fu.,
Bv., Lx.). — Courre a, — aller chercher en
hate. Ex. : N'y a qu'a ben courre au mgdecin.
|| V. a. Aller chercher, aller en quele de,
Ex. : Courre les violettes, le cocous, les ceufs
de Paques. || Courre la galistrade, — c. la
guinevisU. \\ Courre la poste, — aller vite,
se hater. Ex. : A n'est pas pour courre la
poste, a son age. — Une bonne, a qui Ton
reproche sa lenteur : « J'peux pas courre^
ca m'fait soufF ! » Je ne peux pas courir, cela
me fait souffler, m'essouffle. (Chm.)
Et. — C'est le vrai derive de Currere, d'ou le
futur, je courrai ; s'il venait de courir, il ferait :
ie courirai. Courir provient d'un changement de
la con jug. latine, currire, pour : currere, ce qui n'est
pas rare.
Hist. — Je vis le soleil eclore ; (ecloure ?)
Que t'en semble Colinet T
Nau, nau.
Ne penses-tu point a courre T (corre ?)
{Noels anc. et nouv., p. 18.)
Courrerle (Mj., Fu.), s. f. — Course, galo-
pade. Ex. : Queune courrerie qu'il fait, cet6
mechant galopin-la ! II ne sarait durer tran-
quille. » %
Coorrol (Tim.), s. m. — Couche de glaise
battue, corroySe. — A rapprocher de Conroi
et de Conrayer, Conreyer. Pour Corroi, du
v. corroyer.
Hist. — « Sur cette premiere couche, on trouve '
un corroi de cinq a six centimetres d'epaisseur,
compose de terre glaise. » (J. Bodin. R. h. —
Tome I, p. 59.)
Cours, (Mj.), s. m. — Etre, ou se mettre
au cours, au courant. || V. Cdrs de ventre.
Fu . — Cours. || Cours de maladie, epidemie
(Lg.).
Hist. — f Et en y moru de la boche et de cours
ou flu de ventre plus de vingt mille personnes. »
(L. C.)
Course (Sa., By.), adj. q. — Ecourte\
rendu court. Ex. : « Le semis a besoin d'Stre
hcoursL » (Mto.)
N. — « Courson, branches taillees courtes, par
opposit a d'autres taillees longues. » (Lrrr.)
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240 ,
COURSlfiRE — COUSSOUNfi
Courslere (Lg.), s. f. — Fournisseuse ordi-
naire de denrees agricoles. Ex. : « Ma cour-
stire m'a apporte* du beurre. » Cf. S' Ac-
courser.
Court (Mj.), adj. q. || s. m. — Le court et le
long, — tout le detail, tons les tenants et
aboutissants. Ex. : A ben fallu qu'alle en
save le court et le long. || Les courts jours, —
les jours d'hiver.
Court- b&ton (Mi. et Lg.), s. m. — Sorte de
jeu de force et d'adresse cjui se joue de la
maniere suivante. Deux jeunes gens s'as-
soient a terre, en face Tun de Tautre, la
plante des pieds se touchant. Tous d<mx
empoignent par le milieu un court et sclide
b&ton qu'ils tiennent transversalement entre
eux, et, s'arc-boutant contre les pieds Tun et
l'autre, ils s'efTorcent de se soulever rScipro-
quement de terre. — On dit tirer au court-
b&ton.
Hist — t La jouoit au flux, a la prime... au
court-baston. » (Rab., I, 22.)
Court- berton (Sp., Lg.), s. m. — Morceau
de bois ou de fer, passe* dans le Joug des
bceufs et ou s'attache Yomblee. Cf. Cour-
beton.
Courte-eehelle. (Mj.), s. f. — V. Courbe-
ichelle.
Conrtln (Mj.), adj. q. — Un peu court,
courtaud. || Vehement un peu court, s. m. —
Le tern, n'est pas employed || Fu. — Ou :
Petit courtin ; Petit troisteme. Court jupon
de dessous. || By. — Jupon court, et non
jupon un peu court.
Courtines (Mj., Fu., Lg., Bg.), s. f. — Ne
s'emploie qu'au plur. et seulement dans
Pexpress. : Faire courtines, — relever ses
robes jusqu'aux genoux, afin de se chauffer
largement les cuisses devant un bon feu. Les
femmes aiment a faire courtines. V. Cha-
pelle, etc.
N. — Le mot fr. Courtines designe les rideaux
d'un lit, la locut. ci-dessus vient de ce que les
robes relevges formant une esptee d'alcdve font
VefTet de courtines. Image vive et pittoresque. —
Mais cet usage est antihygidnique. Voir : Chapelle
(faire).
Court-au-lit (Mj.), s. m. — Petit bout de
chandelle. Le t est muet.
N. — On est oblige de courir, quand on va se
coucher, avec ce court luminaire, ou bien il sera
consume avant qu'on soit au lit. Tres pittoresque.
Coartoire (Cour-tou6e-re) (Mj., Lg.), s. f.
— Couvercle de marmite. Contract, de
Couvertoire, doublet inus. du fr. Couverture.
Syn. et doubl. de Quertoire. || Lrm. — Cour-
touere, id. || Fu. — id. Quertoire. || By. —
V. F. Lore, xn. Nourriture.
Court-i-qaeae, (Mj., Lg., By.), s. m. —
Qui a la queue courte ou coupe*e, en par-
lant d'un animal ; — dont les basques sont
courtes, en parlant d'un habit. — N. Le t
sonne fortement — Pour courte-queue.
Coarae (Mj.), s. f. — S'emploie dans Tex-
press. A la courue, a la de'pdche-compagnon.
— Syn. de Galope, Galopie. || By. — Id. On
dit aussi : A l'^galope sans doute pour :
au galop, car Egaloper a le sens de Pour-
chasser.
Courvee (Mj.), s. f. — Corvee.
Court- venettes (Lg.)» s. f. — Personne
qui va de tous cdtes s'informer de ce qui se
passe. Le mot est naturellement du fern.
Cf. Venettes, Porte- venettes, Porte-et-va-quirir,
Courcuier.
CousiUer (Mj.),v. n. — Faire qq. petit ouvrage
de couture.
Coaslllonner (Mj), v. n. — Comme cou-
siller. — Coudre maladroitement et sans
goat.
Cousin (Mj.), s. m. — Cousin du coute* de la
cuisse, — c. par alliance, r6gul. ou irregul. —
|| Le cousin remue ou ernU de germain est
le Ills du cousin ou de la cousine germaine, ce
que Ton appelle : neveux a la mode de Br*-
tagne. || Ne pas fitre cousins, — etre en mau-
vais termes. V. Chasse-cousins. — V. Remit*.
|| Fu. — Cousin erme* de germain, — ce qui
expliquerait erme.
Et. — B. L. Cossofrenus, dans un Gloss, da
vn* s., du lat. Consobrinus, de cum, avec, *t
sobrinus, cousin. — « Cousin apres germain, pour
issu de germain. — « Cousin gervais remu£ d'um
busche de moule », 6tait une plaisanterie sur k
mot cousin remue' de germain. EUe s'employait
en parlant « d'un cousin de si loin, que, coram*
on parle, il s'en fallait un cent de fagots qu'ils
fussent de m6me branche. » (L. C.)
Couslne, (Mj.), s. f. — Au plur. Femmes d?
mauvaise vie\ Ex. : II a e'te' voir ses cousines,
il s'est fait... avarier..
Cousiner (se), v. r6f. — C'est , en mar-
chant, frotter les deux chevilles, ce qui use
les pantalons a cet endroit.
. Cousin- milliard (Auv.), s. m. — Colin-
Maillard. Syn. de Casse-cou, Mapou, Ouedle-
bandie, Alouette bandke, Casse-croute.
Cousins de la foire du Sacre ou de la Saints
Martin (By), se dit pour les strangers qd
se rendent a Angers a cette 6poque, soft
parents, amis, et amis des amis. (Mix.)
Hist. — « Durant les octaves du Sacre, il n'y &
(a) Angiers que resjouissances, bonnes cheres...,
faites a ceux qu'on appelle cousins du Sacre.
(Br. de Tartifume. — Philandin, 345.)
Cousoux (Segr. Fu.), s. m. — Petit tai«
leur allant a la journee sur la campagnfc
(Segr. — M6n.)
Cousse (By.), — Mai leve\ mal cuit, gras, -
en parlant du pain. — V. AccoussL
Cousser (Pell.), v. a. — V. Accousser.
Coussoune (Lg.), adj. g. — Attaqu6 p*
les bruches. Se dit d'un pois. De>. de Cosson.
Se dit aussi du bois echaufte, un peu poura
Syn. de Pouffi.
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COUTAN — COUVfi
241
Coutan (Lg.), s. m. — V. Coupon.
Codte (Mj., By.), s. f. — Cdte. — Ex. :
Ma commere, quand je danse,
Mon cotillon fait-il bien ?
— II fait le tour, il fait le pond,
Cest comm' les co&tes de nout' chien.
N. — Les chiens passent pour avoir les cdtes
tlong.
Coitt (Mj., Tr., Zig. 141, Fu., By.), s. m —
!6te\ || Sp. — Faire passer de court, — sup-
rimer, faire disparaftre. || Par le court de,
- a cdte* de. Ex. : « Alle e* tait assise par le
ourt de moi. p || En court, — late>alement. I|
Hist. — « Relev6 deux grands vitres dans une
&urme, pres l'autel du court des femmes (1599).
nv. Arch., H, suppl., p. 62, col. 2. — « Frere Jean
» regard oit de cousrt, comme un chien qui
mporte un plumail. » (Rab., P., iv, 51, 443.)
- « Avec la lettre de chacun pseaulme du couste
u n'a hystoire. » (Compt. de J. de Laval, Anj.
isL, i, 404, 17.)
— « Suspicion se vire
Toujours du cousU pire. »
G. C. Bucher, 129, p. 157.
Couteau (Sp.), s. m. — Couteau a deux
ames, homme hypocrite dont la conduite est
ouche, qui est rempli de duplicite* ; fourbe.
5yn. de Ficelle, de Porte a deux jetees. \\
Mj.) Couteau a deux manches, — plane,
lorte d'outil.
Couteau, (Mj.), s. m. — Coteau. Cf. Coute.
Ex. : M. Leclerc est enterre* au bout des cou-
eaux de Chalonnes.
Et. — Hist. — On devrait dire : cdteau, mais
'accent a disparu de la prononciation et de
'orthos^r. — « Et deriva tout le pissat au gu6
le Vede, et tant Penfla devers le fil de l'eau, que
»ute ceste bande des ennemis furent en grande
lorreur noyes, excepts aulcuns qui avoient pris
e chemin vers les cousteaux, a gauche. » (Rab.,
?., i, 36.) — « Envoya le due Phrontiste pour
id mon ester Gargantua a ce qu'il avanceast pour
jaigner le cousteau a la gauche. » (R. G., I, 48, 92.)
— « Qui a fait enlever les terres du couteau de
Jel-Essort. » (1688. Inv. Arch., S. s, E. 222,
th.)
Coutelee (Mj., Lg.), s. f. — Motte de terre,
ev6e avec le pic en d^chaussant la vigne. —
Bnlev6e avec le coutel. — « Couteler t frapper
i coups de couteau. » (Dabm.)
Coitolette (Mj.), s. f. — Cdtelette.
CoAtl (Rg.), s. m. — Cdte. Doublet de
nutL
Coutla (Lg.), s. m. — Couteau. Vieux.
Contiau, s. m. — Couteau.
Hist. — « II tenait trois coutiaux en son poing,
lont Tun en trait au manche de l'autre. » (Join-
ollb, p. 259.)
— Et ae coutiaux tranchants et de hache 6moulue
K maint sarrazin eut la cervelle espandue. »
(Chanson d'Antioche, publico par P. Paris, xnP
t. Citations de Mbxiebb.)
Coutieres (Mj.), s. f. plur. — Solides pieces
de bois fixers horizontalement au nombre de
deux d'une part sur le varneau d'un bateau,
ftt de Pautre sur la t§te de deux solides
madriers verticaux appeles pieds-drets. Elles
laissent entre elles un passage de la grosseur
du m£t, et servent a maintenir celui-ci dans
le plan axial et vertical du bateau, lorsqu'il
se coucbe ou se releve, et que les haubans se
trouvent dStendus. — Court. — (Pr.) C6-
tieres.
Coutiilon (Lg.), s. m. — Apophvse ver-
tebrate. Langue des bouchers. f)im. de
Codte.
Coutou (Mj., Lg.), s. m. — Branche de
saule arqu^e qui forme la carcasse d'un panier
|| ^u. — Co&tons ; pieces de bois qui sont la
charpente flexible du panier ou de la « hour-
roche » ; g6ne>alement coudrier fendu. ||
(Mj.) Nervure m£diane de certaines feuilles,
carde. Ex. : Des coutons de bette. Dim. de
Coute. || Lue\ — Quignon de pain. Sans doute
pour Crouton. Syn. de Cargnon. •
N. On trouve Coston au sens.de tige, trognon,
en vx fr. — Plumes rudimentaires qui restent a
arracher quand on a plum£ la volatile. — Em-
prunt£ du provenc. mod. Coustoun, coutoun,
der. de Coste, cdte (Dakm.). — Couton. Bas de la
tige d'un vegetal ; grosse nervure d'une feuille,
p. ex. de chou, de betterave. Cf. Cdton (Jaub.).
Coutrion (Lg., Tim.), s. m. — Second
coutre qui, dans certaines charrues, est plac6
en arriere du coutre proprement dit. II en
difTere en ce que son extremity interieure est
engaged et fixee dans le soc. Syn. de Tendille,
Sd.
Et. — Lat. Culter, coutre.
Couture, — « S'employait pour culture,
de cultura, d'ou : champ cultive. A Paris
la rue Culture Sainte-Catherine. — Maine-
et- Loire, nom de lieu (L. C). Un quartier de
terrains au midi du bourg de Montjean s'ap-
pelle les Coutures.
Couvart (Mj., By.), s. m. — Couvercle. ||
Sorte de poisson, appel6 aussi Corneau et
Ratouillard. || Anneau qui, place* au bout
de la chalne de puits, tient le seau (Bn). Syn.
de Fargeot, Chabut. — || Adj. q. Couvert
(Jum.). — (Mj., By.). — Parler en paroles
couvartes, — p. de facon a n'fitre compris que
de certaines personnes, ou employer des mots
a double sens.
Et. Lat. Cooperire, couvrir.
Couvarture (Fu., By.), s. f. — Couverture.
Couve(Ag.),s. m. — Un couvi, ou couvet,
vase en terre avec anse et couverture percee
de trous, pour chaufferette. Syn. de Mar*
motte. N. Couvet (Dabm.). || By. — Inconnu
au N. d* Angers, tres connu en « Champagne ».
On dit ici une seille a feu, ou simplement une
settle, que le vase ait, ou non, une couverture.
|| Cf. Couer le feu.
Et. — Mfime mot que Couvoir, qui est devenu
Couvet par une substitution de sufflxe due en
partie a la prononciation populaire couwS (Dabm.).
— Couvre-cendre, se dit en parlant d'une femme
qui, pour se garantir du froid, a toujours du feu
sous elle, qui reste toujours aupres du feu sans
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242
COUVERT - CRACHAT
rien faire (L. C). — Couvet, en parlant du feu, fitre
cache, couche sous la cendre. (Le feu couve sous
la cendre. D'ou : chaufferette (D r A. Bos.).
Convert, (Mj.) (pron. Couvart), part. pas. —
Qqs-uns disent : Couvri. II faut noter en
outre qu'on dit regulierement : Couvert en
ardoises, en chaume, ou Couvart d'ardoises,
de chaume, tandis que Ton dit toujours
Couvert d tuiles. || Fu. — Pays de tuiles :
Couvert en tuiles.
Convert*, (Mj., By.), s. f. — Couverture
de cheval. Le mot est fr. dans un autre
sens.
Hist. — « Si elles sont couchees en leurs beaux
lits, ne pouvants endurer ny couvertcs, ny linceux. »
(Be. Die, i, 131, 30.)
« Fismes un lict sans plume ne couverte. »
Du Fouilloux.
« Donne mon pere la couverte
Qui est sus mon cheval morel. » Fables mss.
Convl, adj. q. Cf. Coui. (Euf gate (My.).
Convle, s. m. — Peurier servant aux fau-
cheurs pour mettre a tremper dans l'eau leur
pierre a (aiguiser). — M4n.
Convrallles (Fu., Mj.), s. f. — Ne s'em-
ploie qu'au plur. Les semailles. De>. du fr
Couvrir qui, dans le patois, s'emploie abso-
lument au sens de : faire les semailles. Syn.
de Emblayures. On dit : Dans les couvrdilles,
pour designer TSpoque de Tann^e ou Ton
seme.
N. — Rappelez-vous la fable de La Fontaine :
UhirondeUe et les petits oiseaux :
. . . Des que vous verrez que la terre
Sera couverte..
Couverte, c.-a.-d. ensemencee. « Le mot couvert,
pris dans ce sens-la, est un terme d'agriculture
assez usite a la campagne, mais qui n'est pas fort
connu dans les grandes villes. » (Coste.) — La Fon-
taine parle ailleurs de couvrir un champ de :
touselle. Dans qqs provinces , le mot couvraille
designe encore l'ensemencement des terres. (Edi-
tion annotee par E. Thibion. Hachette.)
Add. — On dit : D6battre de la couvraille, —
lorsque les paysans semen t le ble et cassent
les mottes.
Coavrer (Lg.), v.Ta. — Faire les semailles
(semeries, couvrailles, emb/ayures) ; emblaver
Et. — Doubl. du fr. Couvrir.
Couvri (Mj.), part. pas. — De couvrir. V.
CouverU
Conyer (Fu.), s. m. — Petit ustensile de
bois ou de cuivre, dans leauel les faucheurs
mettent leur pierre a aiguiser. Cf. Couiller,
Couer, Peurrier.
Et. — Lat. Cotarius, aui est relatif a la pierre' a
aiguiser, ou queux, du lat. cos, cotis. — Coyer,
d'apres la. forme Co. (Cf. prov. mod. Coudie.
(Darm).
Conyevre (Li., Br.), s. f. — Couleuvre.
Et. — Lat. Colubra.
Ceyau, s. m. — Cordelette. V. Acoyau,
Saule. V. Ancreau. || By. — Ne pas confondre
Coyau et Coyet. Prononc. : coi-iau, coi-ie\
Coyau, morceau ajout6 (rente) au bout d'un
chevron, pour relever la pente ou sera place*
la gouttiere. Sur les coyaux s'appuie une
chanlatte, planchette genre volige (voliche),
taill£e en biseau dans le sens de sa longueur.
Coyet, cordelette fermant le fond (vulgaire-
ment le cul) d'un ancreau et portant le mer
(prononc. entre me> et mar), c.-a.-d. h
marque du propria taire et au bout de laquellf
on attachera le perron.
Coyet — V. Coyau. Dimin. de Coue t Queue.
Cra (Mj.), s. f. — Gros nuage noir, nimbus.
Ex. : II va mouiller, y a eine fameuse cri
dans la galarne. Syn. de Crave, Soutre, Nuau,
Bane, Banc.
Crabasste (Sp.), s. f. — Forte averse, de-
luge. Ex. : II a tombe* eine crabassee d'eau.
Syn. de Laca, Aqua, Agua. Cf. Cra mass ie.
N. — Vx fr. Crabacier, tomber, s'ecrouler. —
D'ou le sens de : chose qui tombe avec force. —
Inconnu au Fuilet ; mais on y emploie souvent
Decrabasser pour : Tomber avec fracas ou abon-
dance ( person nes ou choses). A Loudun on dit
que la pluie tombe a* crab as.
Crafeosse, adj. q. — Ecraboui, 6crabouilk
exrase* Syn. de Ecramoui.
Crabuehage (Mj.), s. m. — Action d>
Crabucher. Ex. : II n'en fait d'un crabu-
chage avec ses sabots neurs. — Syn. dc
Traquemardage, Cramdillage.
Crabueher (Mj., Fu.), v. n. — Tr^bucher.
Corr. du mot fr.
SfCrabnt (Lg.), s. m. — Heurt, choc, col-
ision. Ex. : Dans le crabut, y a eu deux
hommes de tues.
Crabntter (Lg.), v. n. — Se heurter,
entrer en collision. Ex. : Les deux automo-
biles ont crabuttS Tine dans 1' autre. Cf. Cra-
bucher.
Crac s. m. — Crapaud (Segr.) par onoma-
top6e (Men.). || Sa. — Gros crapaud. N. Les
petits s'appellent Cloucs. Onom.
Craeassage (Lg.), s. m. — Craquement,
6clat de la foudre.
Cratasser (Lg.), v. n. — Faire entendre m
bruit de craquement, surtout en parlant <Jfl
la foudre, lorsau'un coup delate a courte d*
tance. Ex.: j'aime pou quand ca craeasU
tot a coute\
Craehat ou Craehe-de-cecea (Mj.), s. f. -
Flocons d'un liquide mousseux et p. %. ma
queux, qui ressemble a de la bave ou a a
craehat de salive, et que Ton voit souved
au prin temps sur toutes les parties des plant*
sans acception d'espece. On attribue For
gine de ces flocons 6cumeux au couc«
parce qu'il se trouve qu'il commence
chanter vers l'Spoque ou on les observe. I
crois qu'en r^alite* e'est la bave d'une espec
de chenille. V. Crache et Thion au Folk
Lore, 'in. || By. — C'est la bave d'une Ian
— mais pas du tout chenille — d'une sori
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CRACHE - CRAISSET
243
d'altise, vulgairement appel£e Gilbert, nom
donn£ a plusieurs insectes qui ne se res-
semblent pas, entre autres a Tinsecte qui
replie les feuilles de vigne en cigares pour y
d^poser ses oeufe, trois, je crois, par cigare.
Et. — « Ecume de terre, ou 6cume printaniere,
dite aussi Crachat de coucou, crachat de grenouille,
ecume dont s'enveloppe la larve d'un insecte
hemiptere (l'aphrophore ecumeuse). On a donn6
le nom d'ecumes prin tan teres a ces amas de ma-
tieres mousseuses qu'on voit au printemps sur les
herbes des prairies ; le peuple, qui en ignore la
vraie nature, les prend pour des crachats de
differents animaux. » (Litt. V° Ecume.) — « Cra-
chat, plaque ecumeuse qui vient sur les feuilles des
vegetaux attaques par la larve du cercope. »
(Dabm.) — « Flocon d'ecume qu'exhale de son
corps un insecte, espece de puceron, qui vit sur les
gen&ts pTincipalement. » (Orain.) Quant au mot
Crachat, il vient du germ. ; anc. scand. Kraki,
salive ; anglo-sax. hroekan. La forme germ, avec
Th devant rr explique a la fois Cracher et Racher,
qui sont le mdme mot. II est probable que le lat.
Screare renferme un radic. commun a celui des
lang. germ, (scr - hr), mais il ne peut rendre rai-
sbn des formes romanes ; il aurait donn6 Escreler.
Crache (Fu., By.), s. f. — 8alive. 8ubst.
verb, de cracher.
Crache- lento (Lra.), s. m. — Le cheVal qui
crache perd de sa valeur (Mta.).
Crache- pain, (N. d* Angers), s. m. — Mets
assez peu ragoutant. Ou fait cuire, avec des
pommes de terre, des petite poissons (qui
n'ont pas la bauge), le tout se r6duit en une
sorte de bouillie, et, comme les ar§tes y
sont melees, on les crache a mesure. D'ou le
nom.
Crache- au- pet, s. m. — Vieillard caco-
chyme qui se tient pres du foyer, tout
courbe.
Craehet' (Mj.). — Crachat, salive.
Craehetage (Mj.), s. m. — Crachotement
Syn. de Crachoterie.
Crseheterle (Mj., By.), s. f. — Action de
crachoter ; crachotement Syn. de Cracho*
tage.
Cragne (Mj.), s. m. et adj. Crdne.
Cragne ment (Mj.), adv. — Cr&nement
Craheaner (Lg.), v. n. — Tousser creux,
avoir une toux profonde. Syn. de Cahuter,
Cahurner, Battre-les-pieux, Teuyer.
Et — DoubL de Cahurner, par m6tath. de l'r.
CreJe (Mj.), s. f. — V. Crd, qui est plus
employ^.
Crailler (Sar., Tir.), v. n. — Crier, appeler. ||
V. r£f. 'E s'est crdill&e, — elle s*est ecrtee
(Z. 150). || Li., Br. — On les entendait
crailler.
N. — Se dit du cri de la corneille. Onomat —
Extens. de sens. — Croailler. (Lrrr.) — « Un
craiUard d'oie, la trachee-artere, l'organe qui sert
a crailler. Les enfants s'en servent pour produire
un son peu agreable. » (JaTtb.) — V. Ckassifiau, —
« C'est une chose facheuse et malplaisante que
d'oulr une poule croqueter et une corneille crailler
et, toutefois, celui qui contrefait la poule croque-
tante et la corneille craillante nous plait » (Amyot.
(E. de Plutarq. 5» livre des Propos de table. Quest.
l w . (Db Montesson.)
Cralndre (Mj., By.), v. a. — Craindre sa
peine, — plaindre sa peine.
Crainte (Mj., By.), s. f. — Crainte de, crainte
que, s'emploie elliptiquement pour : de
crainte que, ou de. Ex. : Fin comme Gri-
bouille, qui se jetait dans l'eau, crainte de se
mouiller. — II avait tout mis dans le nom de
ses enfants, crainte que sa femme serait
morte avant lui. || Pousser la crainte, — ins-
pirer la crainte. || En crainte, — craintive-
ment, timidement Ex. II ne illi parlait qu'en
crainte.
Et — Craindre. Du lat. Tremere, trembler, et
aussi Craindre. L'articulat tr s'est changee facile-
ment en cr. Cremir r^pond a une conjug. changee,
tremire. — Hist < Le present papier ayant ^te
ost^ de Teglise, crainte que les gens de guerre ne le
brulassent » (1652. — Inv. Arch., S, s, E, p. 364-
col. 2.) — « Devore par la fievre, en proie aux tour-
ments de la soif et de la faim, il n ose, crainte de
surprise, aller demander dans les mltairies la nour-
riture dont il a besoin. » (Dbniau, Hist, de la
Vendee, v, 504.)
Crafnt- peine (Mj., Bf.), s. m. — Celui
qui plaint sa peine. Syn. de Tire-a-cuL
Craldtpennete, (Bf.), s. f. — Action de
craindre sa peine, peur de se donner du mal.
V. Pelbrette.
Craien (Cr^-on) (Mj., By.), s. m. — Crayon.
Cf. Bruire.
Cralre (Mj., By., Fu.), v. a. — Croire* ||
Obeir. Ex. : N*y a gens de le faire craire,
cet6 sapre* graissoux-la ! — || Absolument
Se craire, — avoir de soi-meme une haute
opinion, §tre orgueilleux. || Si je me crayais,
— si je ni'en croyais. — Prononc. Creere.
Et. — Credere, creidre, creire, croire. — On
disait autrefois : crere, je crais ; prononc inauguree
au xvr* s.
Cralslr, v. n. — On pron. Kersir ; — mourir,
expirer. (By.)
Craissant (Mj., By., Fu.), s. m. — Croissant.
Du fr. Craitre.
Craisset, s. to. — Lampe, chandelle ; fer
bifurque qui soutient la lysine allumee
(M6n.).
Et. — « Creuset. — Alt6rat. du vx fr. Croisuel,
devenu Croieet par substitution de suffixe, et
Creuset, par un rapprochement arbitraire avec
Creux. » — L'a. f. signine aussi : lampe, et le sens
primitif paratt §tre •. « lampe a meches croisecs »,
Croisel etant un der. de Croix. (Cf. B. L. Crucibu-
lum.) Oudin donne encore, en 1643, Creeeul et
Cruzeul, a c6te de : creuset :
« Ki a croisuel toute nuit veille. » D. C. (Dabm.)
— « Cracet, espece de lampe. (Cf. Chareil et Cha-
led. — Lucubrum, crasset, gallice. — Variantes :
Cracet, crasset, craisset, craisses, crichet, gracet
grassot, creuseul, croissol. — Crassier, marchand
de graisse ; eras, pour : gras. (Nombreux ex. de o
mis pour g.) » (La Cubwx.) — Crasset, Lampe,
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244 l
CRAISSU - CRAPACINE
vaisseau propre a faire brtiler de l'huile ou de la
Fraisse pour 6clairer. Crassa ! : « Le baston a quoy
en pend le chaleil ou crasset les soirs, pour alu-
mer en la maison. » 1356. — Crucibulum, quod
cruciet bolum, id est, bolum sepit. (En note :
risum contine, comme qui dirait : Gardez votre
serieux, et il v a de quoi. ) — L'auteur admet
l'dtymol. : en forme de croix. — II propose aussi :
Crassa, seu Adeps, de la graisse qu on y brule en
guise d'huile. (D. C.)
Resume" : 3 origines : Crasset, de crassa, graisse ;
Crucet, de crux, crucis, croix ; Creusset, de creux,
creuset.
Schelkr : Creuset. Ce mot et tons ceux de ce
genre (croisel, croiseul, etc.) d6riv. du mha. Krus
(nha. Kraus) pot, cruche, jatte. Le B. L. Crucibu-
lum est une extension arbitraire du radical germ.,
oper£e p.-e\ sous 1'influence de Crux, a cause des
meches croisdes de certaines lampes. — Les formes
picardes : crachet, crechet, et angl. cresset, lampe,
sont independantes de notre mot et tiennent a
crache, graisse, suif.
Craissn, (Mj., Lg., Fu.), part. pas. — Crti f
de crattre. N. Au Lg., cette forme est d' usage
courant ; a Mj., elle a vieilli et ne s'emploie
guere qu'en plaisantant. — Cf. Torsu. ||
Fu. creecu.
Cralt (Mj., Fu.), s. m. — En vie, petite
portion de peau qui se de"tache et se souldve
pres de la base des ongles. Der. de Crattre,
parce que ce petit d^collement (\e la peau
est attribue* a la croissance. Syn. de Recu*
Ions et de Echarde. || Mj., Lg. — Croissance.
Ex. : Ce queneau-la n'a pas encore fini son
crait.
Crattre (Mi., Lg., Fu.), v. n. — Croltre,
grandir. Et Lat. Crescere, creis're, creistre,
croistre, croltre. — Au xvn« s. plusieurs
prononcaient : crattre, qui rim ait avec les
sons en altre. Cf. Crkre, de Credere, croire.
Cramail (Sa., Fu.), s. m. — Sauter au
cramail de qqn ; lui sauter sur le dos, le
prendre a la gorge. || By. — Crama, Cr6ma.
Et. — Peut-on le rapprocher de cramignole
sorte de bonnet, toque? (L. C.) Je note encore
Cramaculum, d'orig. incert., peut-fitre de>ive du
neerl. Kram, crampon, qui figure dans les Capitu-
laires de Charlemagne ; d'ou : cramaillere. — V. Cra-
mas.
Cramftillage (Mj.), s. m. — Action de
cram&iller, bruit de sabots claquant sur le
sol. Syn. de Traquemardage, Crabuchage.
Cramalller (Mj.), v. n. — Faire du bruit
avec les pieds, trainer ses sabots, les faire
reason ner.
Et. — Nul rapport aVec : cramaillere ; p.-§. un
a-peu-pres pour Traquemarder.
Cramaillere (Mj., Ti., Zig. 150, By.), s. f. —
Cramaillere. Branler la cramdilUre. On dit
en plaisantant qu'il faut branler la era-
m&illere, lorsqu'il se produit qq. e've'nement
heureux, inespe>e* et a peine croyable,
lorsque qqn a pris une bonne resolution qu'il
aura peine a tenir, execute* un acte dont on
ne l'aurait pas cru capable. A Sp. on dit, dans
les mSmes circonstances : faire une croix a
la cheminee. || Quand on s'installe dans une
maison neuve, on pend la cramdilllre; on
r£unit ses parents et ses amis dans un festin
d'inauguration. || Fu. — A bref.
Et. — Voir au mot Cramail. B. L. Cramaculus,
du xrr 3 s., cremasculus, cremasclus, du xrv«. —
Hist. « Quaresmeprenant. . . a les pores ureUres
comme une cramaillere. * (Rab., P., iv, 409.)
— o CramiUUe de fer
Et grassot (lampe) en yver. >
Fables mss. L. C.
CramallioD (Mj., Lg., By.), s. m. — Petit
crochet de fer, que Ton suspend par une
boucle au crochet de la cramaillere pour la
rallonger.
Et. — Dimin. irr. de Cramaillire. || Fu. — A bref.
Cramas (Bg.), s. m. — Le crane. V. Cra-
mail.
Et. — A rapprocher de Cresmail. Espece de bon-
net qu'on mettait sur la tdte des catechumenes
apres leur bapteme. Chris male.
Crama8see (Lg.), s. f. — Grande quantity
Ex. : Y a eine cramassie de boisis cette
ann^e. Syn. de Affour&e, Fouaillle, Tournb,
Rdpke, etc. Cf. Crabassie.
Cramasser (By.), v. n. — Sauter avec
fureur sur aqn. — Vient de Cramas, comme
Cramailler de Cramail.
Cramollot (Sp.), s. m. — Crapoussin.
V. Crapaud. Syn. de Crole-cul, Boustrou,
Crapasson, Bas-cul.
CramaoDDer (se) — (Mj., Lg.), v. recipr. —
Se saisir a bras le corps, s'empoigner pour se
battre, lutter. — Se dit absolument.
Cramase (crammpse), adj. q. Mort. (Ag.)
11 est crampst, — il est mort.
Et. — Est-ce la derniere crampe, celle qui
amene la rigidiU? — Je trouve, dans L. Labchey.
Cramser, mouvoir, pour crapser, et celui-ci pour
clapser. — Mais, clapser? Et claque?
Crane (Mj.), s. m.
N. — On prononce souvent : cragne. A noter que
Ton n'emploie jamais ce mot que dans la loc. :
Crane de la tSte. Ex. : fa illi a defonc^ le crane de
la t£te. Cf. Poignet du bras, Chignon du cou,
Chuille du pied. || Mj., Lg., adj. q. — Hautain,
de^daigneux. Ex. : 11 se tient cr&ne, depuis qu'il a
mouiUe dans son assiette (qu'il est devenu riche).
Craner (Mi.), v. n. — Faire le crane, le
brave. Syn. de Braver.
Cranoux, oase (Sp.), adj. q. — Mor-
veux.
Craouer (Cho.), v. n. — Cracher diffici-
lement.
Et. — Onomatopee (M4n.). Rappelle le son Cm,
qui se produit quand on arracne le mucus. V.
Crahouner.
Crapaeine (Mj.), s. f. — Ne s'emploie que
dans Texpression : Se prendre a la crapaeine,
— s'empoigner, se saisir en se battant J
Endroit qcque par ou on peut saisir une
personne.
Et. — Ce mot se rattache a la rac. Orap, Grip,
2ui indique Taction de saisir. II est voisin du fr-
rampon, Cramponner.
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CRAPASSER — CRE
<-245
Crapasser (se) — (By.), v. r6f. — Se tenir
fortement. — D'ou Dicrapasser (se), tomber,
apr£s avoir l&che* la poign&e.
Craaaason (Lg.), s. m. — Crapoussin.
Doubl. de Crapuchon, Crapichon et du mot fr.
— Syn. de Bas-cul, Crdle-cul, Cropet, Cra-
molot, Boustrou.
Crspsad (Mj.), s. m. — Eborgneux de
crapauds, — nom sous lequel les cultivateurs
se designent eux-memes par plaisanterie.
|| Fig. Avoir les mains comme des crapauds,
— les avoir endues. || Sp., By., — Fig. Cra-
poussin, gamin, marmot. || * Id. — Magot,
bourse pleine. On dit de me'me en fr. : la
grenouille. — Dans ce sens, LittbA : petite
bourse de soie dans laquelle les hommes
enfermaient leurs cheveux par derriere. ||
Z. 141. — II a de l'esprit comme un crapaud
a de la pieume (plume), c.-a.-d. qu'il en
manque comt>16tement. || Les ouvriers de nos
ardoisieres donnent ce nom aux plates-
formes destinies a recevoir le bassicot ou
baquet et (qui) permettent de le pousser jus-
qu'a Fextr^mite* de chaque banc au fond des
carrteres nouvellement ouvertes (Men.).
Et. — Incert. — B. L. crapaldus, crapollus. —
Anglo-sax., creopan ; frison, kriapa ; holl. kruipen.
Crapaud iere, Corr. de Crapaudine. — Hist.
— R. J., file use a l'Ecce Homo, a eu la main
gauche prise entre la crapaudiere et la balance
de son metier (Ang. de Paris, 13 dScembre
1907, 3, 2.)
N. — II fallait Crapaudine, plaque qui sert de
support et de coussinet a une tige verticale ayant
un mouvement de rotation. Balance, expression
impropre, pour Chariot. C'est un appareil qui se
deplace verticalement sur une hauteur de 0,25 a
0, 30 centim., par un mouvement regulier montant
et descendant. (M. P. . . Usine Bessonneau.)
Crapaud- boursier (Fu.). — Gros cra-
paud. — V. Boursier.
Crapaud- pisseux (Id.). — Vartete* de cra-
paud.
Crapaudine (Mj.), s. f. — Sorte de lichen
qui, applique" sur une contusion, fait sortir le
sang a travers la peau.
Et. — Ainsi nomme parce qu'il ressemble a la
peau du crapaud.
Crape, s. f. — Crampe. V. Goutte-Grampe.
Et. — Anc. all. Krampf, mSme radic. que
Crampon. Crampe, cranche, crance, grampe et
m£me g[rappe, sont toutes formes d'un m§me mot,
qui 6tait adj. — Etre crampe, avoir les membres
contracted, engourdis, avoir la goutte- crampe.
(Lrrr.)
Crapiche (Lg.), s. f. — Petit crapaud. ||
Sorte de rainette a peau jaune-brunatre. Syn.
de Crapichon, Crapuchon, Clouc.
Crapichon (Lg.), s. m. — Comme Cra-
piche.
Crapousser (Lg.), v. a
culer.
Pousser, bous-
Et. — Si Ton compare ce verbe avec le Mj.
-Crabucher, on se rend compte que le prei. Car
represente le fr. Tre, Tres, lat. Trans, avec id6e
d'au-dela. — Syn. de Poussarder, Pauficher.
Crapueher, (se) — (By.). — Empoigner
qqch. et s'y maintenir^fortement. D'ou
Dhrapucher,* tomber.^;, ^ _ :;;X j*-^^
Crapuchon (Sp., Mj.), — '.Petit crapaud.
Syn. de Crapiche, Crapichon,^ R&illon,*Rdil-
lard, Roillard, Clouc. \\ Fig. Crapoussin.
Syn. de Cropet, Cramolot, Crdle-cul. Bous-
trou, Bascul, Crapasson.
Craquereau, ou rot (Sar.), s. m. — Tesson de
vaisselle. — V. Cdquerot.
Cras8e (Mj.), s. f. — Grande quantity.
Ex. : Des poumes, illy en a eine crasse, cette
ann^e (pron. : stan-n6e).
Et. — Lat. crassus, epais, d'ou : grande quan-
tity. On dit bien : II n'y en a pas epais, — en par-
lant, p. ex., de gens d'esprit. — Syn. de Confusion,
Benediction, Flo pie.
|| Proce*des bas, indelicate. « II m'a fait
eine crasse, mais il ne la portera pas en
paradis. » (Lg., Mj., Fu., By.) || Ecnauffer
la crasse, — impatienter, agacer. On dit de
me'me, en fr. : Echauffer les oreilles. — Cf.
Achaler.
Crassenx (Mj., Lg., By., Fu.), adj. q. —
Ladre, pingre, avare.
N." — Dans le me'me ordre d'idees, on dit en fr. :
II est d'une avarice sordide.
Crassouilloux, adj. q. — « Dans un rap-
port d'experts : Attendu que le temps e*tant
trop crassouilloux et trop patouilloux, l'ex-
pertise a du §tre remise. (Lpc). — Temps
pluvieux, rendant les chemins impraticables.
Cf. Gassoilloux.
Crassoux (Lg., By., Mj.), adj. q. et s. —
Crasseux.
Et. — Ce suffixe, oux, est tou jours signe de
mepris.
Crau, s. m. — Pierre celtique (Mix.).
N. — Probablement pierre, meme non celtique.
— Moky : Crom (angl. Crag), pierre provenant des
premieres couches d'une carriere. Du celt, craig,
pierre, roche. Cray ou Gray, en Basse- Normandie.
a Nous appelons ici cray ou gray le menu caillouage
qui se trouve aux carrieres, avant que Ton ren-
contre la bonne pierre. » (Moisant de Bbibux.)
Crayable (Mj., By., Fu.), adj. q. — Croy able.
Cf. Craire, crayant.
Crayais, v. a. — Je croyais (Jum., Fu.,
By.). — Je crayais. V. Crere.
Crayanee (Mj., By.), s. f. — Croyance.
Doublet du fr. Cr^ance.
Crayant (Mj.), part. pr. — Croyant. J|
Adj. verb. Cr6*dule.
Craye-vous ? (Mj., etc.), v. interr. —
Croyez-vous ? — Cf. Sa-vous ? Entende-
vous ? Pense-vous ? Voye-vous ? A vous ?
V. Crez-vous ? Cre-vous ?
Crt (Mj., By., Fu.), adj. q. — S'emploie
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246
CRfi — CRESCENT
dans les jurons comme abreViat. et attenua-
tion. Apherese, pour Sacre\ Cri m&tin !
cri coquin !
Cr# (Mj., By., Fu.), s. m. — Crepe, bande
d'6toffe noire que Ton porte au chapeau en
signe de deuil.
Et — Du lat. Crispus. Dans Pa. langue, crespe
est un adj. signifiant : crepu, fris6. Cette etoiTe est
frisee.
Creature (Fu., etc.), (creature, criature,
keViature), s. f. — Terme injurieux. C'est
eine crliaturc I en pari ant d'une femme
galante.
Hist. — « Et voila que la pauvre criyature en est
devenue jaune comme un coin. » (Mol., Le Midec.
malgri lui. n, 1.) — Sainte Marie Egyptienne dit,
en pari ant d'elle-me'me
« Jou ne li os (je ne lui ose) tourner mon vis,
Ne li os torner ma faiture (taille),
Car je sui une criature. » (L. C.)
Creehe (Mj.), s. f. — Dans une vigne d6-
chaussee, espace entre deux dlchaus, formant
un sillon au milieu duquel se trouve la ranged
de ceps.
N. — On prononce tres souvent Querche.
Et. — Orig. german. All. Krippe ; dan. Krybbe ;
angl. crib ; celtiq., irl. grib.
Creere (By.), pour Croire. Cf. Craitre, pour
Croltre. — || Alors il faut Craire ?
Cregnasse (Sp.), s. f. — Tignasse. Cheve-
lure en d&ordre.
Et. — Der. du lat. Crinis, avec le suff, pejor.
asse. II est probable que le fr. Tignasse n'est qu'une
corr. de ce mot patois. V. Tignasse. Cf. l'esp.
Grena, m£me sens.
Cregniere (Mj.), s. f. — Criniere.
Crtiaiees (Lg.), s. f. pi. — D6chets du
criblage des grains. Mot vieilli et peu usite\
Syn. de GratteiUes, Ecriiances, Quittances.
Creiateire (Mj.), s. f. — Creature. S'em-
ploie seulement en plaisantant. Cf. Cria-
ture, Criiature.
Cretatare (Ag.), s. f. — Mauvaise pronon-
ciation de Creature.
Hist. — Renart le voit, si s'est dreciez,
Sire, flt-il, bien veigniez-vos,
Seez-vos si de joste nos,
Lez ceste lasse criature. . .
Crimean, — Vx mot angevin. CoifTe ;
Vase.
Hist. — a II y a trois calices, un soleil de ver-
meil, un ciboire, une custode et des crimeaux y le
tout d' argent. . . * (Anj. Hist., 7* an., n° l, juill.-
aout 1906). — « Beguin, coiffe. C'est, proprement,
le bonnet qu'on met sur la t§te de l'enfant apres
qu'il a recu le baptfime. » (L. C.) — C'est aussi le
vase ou se conservent les saintes huiles : « Un
cresmeau a trois tournelles, dont le pied est en
facon de boette pour mettre le pain a chanter.
(Piece de 1492. Du Canob.) — En 1416, on trouve :
Item, un cresmier d' argent vere a trois estiuz, pour
mettre le Saint-Cresme. (L. C. — N. E.) D'ou le
nom. — Vere\ vaire\ ouvragd. V. Cramas.
Crime* (a peu pres partout), s. m. — Lai-
tage fait avec de la creme, au moment ou eUe
va tourner au beurre dans la baratte.
Crimette (Mj.), s. f. — Syn. de Harbe au
beurre. Der. de Creme, Cramer. C'est la
croisette.
Cremon (Craon), s. m. — Crachat ver-
d&tre. Syn. de Morvias, Biritte, Camillas.
Cf. Quernon.
Creneau, s. m. — V. Bas-flancs, Bat
flancs. C'est un Bas-flanc fixe. Creche d'6-
tables. Rappelle les cr&ieaux des fortifica-
tions. Criniau. Cf. Quernon.
Crenlau (Z. 69.), s. m. — Creche datable.
Et — De cran, d'apresl'anc. forme Cren. —
Crena se trouve dans Pline (lecon douteuse). Le
b. all. a Karn, entaille. — Les batons de la creche
la font ressembler a des creneaux.
Creionlile, s. m. — Voir Barbeau. M4*.
Bat. donne Cr6conille, Centaurea, Cyanus,
Bluet, Aubifoin, Casse-lunettes.
Creen (Craon, Fu., By.), s. m. — Crayon.
V. Craion.
Et. — De : creta, craie. — On trouve Crew
en 1554.
Cripe (Mj.), s. f. — Fig. Ennui, desagrt-
ment, d^confiture, entreprise manqu£e. « En
\e\k d'eine belle crepe I » V. G alette. || Virer la
crepe, c'est mourir (Segr.). — Etre de la
crepe, ou en de*bauche. (Id) Mftx.
Crepe (Mj., Fu.), s. f. — Cr&te. Ex. : Vela
eine poule qui va bentout pondre, alle a la
cripe ben rouge. || Fig. Se sauter, se prendre
a la cripe, — s'&ancer l'un sur Tautre, se
battre. Se dit des personnes, aussi bien que
des coqs, dont les combats ont donne* nais-
sance a cette m^taphore. — Se criper le
chignon, se rap porte k crepe ci-dessus.
Crispus, crispare. || Rabattre la cripe k qqn.,
l'humilier.
Crtpc-de-eoq. (Mj., Fu.), s. f. — Crfcte de
coa, rhinante ou celosie ; amaranthus crista
galli.
Cripee (Th.) s. f. — Galette faite au four
de campagne.
Crftpelier, adj. q. — Des crepes, ou Ton
fait des crGpes. A Sa., com. k Mj., il y a un
dimanche crepelier (celui de la sexag&sime),
un jeudi crepelier. La semaine crepelilre est
celle qui precede la semaine grasse.
Crepine (Sa.), s. f. — Pe>itoine. Syn. de
Dentelle.
Et. — C'est le fr. Crepine, peut-elre dans son
sens propre. — Le pe>itoine est cre'pele', crisp£,
frise. C'est la petite toile de graisse qui couvre la
panse de l'agneau et qu'on etend sur les rognons
quand celui-ci est habille.
Creptssage (Lg., By., Fu.), s. m. — Cre-
pissure, crepi, enduit.
Crere, v. a. — Croire. || Ob&r. V. Craire.
Ec. — Creye-vous ? Croyez-vous ?
Creaeeit (Jum., IA). — Le Croissant,
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CRfiSOT — CRIBLER
247
>le premier quartier de la lune. Comme en
anglais. || Lue\ — poussant et profitant, en
parlant de plantes ou d'animaux. || Fu. —
Craissant
Et Lat Crescere, croltre ; part. pr. Crescentem.
Cr&at, s. m. — Lampe en fer a suspension.
V. CraisseU
Crtealon (Lg-), s. m. — Petite quantite
de marchandise que Ton ajoute a une mesure*
a une pesee. Syn. de Amendillon, Ajet,
TraiU
Et. — Der. de Craitre. || By. — On dit Amen-
don — qu'on prononce souvent Aliandon — pour
diverses marcnandises ; RavouUlon, pour le tait ;
Peson, pour le pain ; Rabiot, etc.
CresMnere (Mj.), s. f. — V. Scresson&re.
Cressaoaette, s. m. — Cresson des pres,
des vignes ; noms vulg. de TEresymum
praecox (M£n.). — Nom de lieu. Fu.
CresMii des pres, s. m. — Vulgaire carda-
mine des pres (M£n.).
Et — Probablement de Crescere, croltre, a
cause de la rapidite avec laquelle crott cette
plante.
Cressu (Z. 139), part. pas. — Cru, grandi.
Et mieux : Cresu. V. Craissu.
Cresii, part. pas. de Crottre, craitre. Cru,
qui a pris de la croissance. « Oh ! nout ! jeune
maitresse, comme v'z avez crisu et enfu-
rieusi ! » || By. — Cresu et enfoe>ieusi.
Cretelle. s. f. Ou : queue de chien : cyno-
surus cristatus. (MtN.) Assez commune dans
les prairies et les bo is et qui fournit un foin
de bonne qualite. Dimin. de Crete. (Bat.).
Crttien (Lg. — t dur), s. m. — Bande de
terrain en 6teule, ou en kouble, large de 15 a
20 centim., que le laboureur laisse entre deux
sillons consecutifs, lorsqu'il retourne une
eteule vers la fin de l'6te\
Et — De : crete. — N. Les labours de fin d'ete
se font soit en Uvdilles, soit en cretions. Labourer en
levailles, c'est retourner toute la surface du champ,
et alors on le laisse ainsi, sans l'ensemencer,
jusqu'au prin temps. Dans l'autre cas, on y trace
des billons paralleles formes de deux billons
adosses et separes par des cretions qui servent a
couvrer ou a encriter lorsqu'on emblaye ou emblave
i l'automne.
Crttre, — Autre graph je de Craitre,
croltre.
Creoser (By., Mj., etc.), v. a. et n. — Donner
de Tappetit. || Absolument. Vider son verre.
Ex. : vous ne creusez point ? Faut creuser ein
petit ! || Lg. — Creuser les abeilles, — dter
le miel des ruches. Syn. de Curer.
Creasenr (Lg.), s. f. — Profondeur.
Crenslot Fruit alte>e\ depourri. (Segr. —
MtN.) — De : creux ? V. Cureau, Curat.
Creasot l . — Plante, ou tiges, ou feuilles
baignees par l'eau, qui ne touchent pas
entierement a la surface de l'eau et forment
one espece d'arc (M*n.).
Creuset * (Cho.), s. m. — Lampe dont les
tisse rands se servaient autrefois pour s*6-
clairer dans leur travail. Celait un petit
ustensile en fer battu, non elame\ en forme
de cdne tronqu6, muni d'une boucle a son
sommet et portant un bee lateral vers sa base.
La se trouvaient deux reservoirs superposes,
Tun supe>ieur, contenant Thuile, ou trem-
pait la meche ; Tautre inferieur, servant de
trop-plein, ou se d£versait Thuile, lorsque
Touvrier, par megarde, penchait trop son
creuset. — Du franc. Creux. V. Craisset.
Creux, se (Mj., By.), adj. q. — Avoir le
nez creux. V. Nez. \\ Avoir les cheveux creux.
— etre jaloux. || Sonner le creux, — sonner
creux. || Voix creuse t — v. sourde. || Tousser
creux, — avoir une toux profonde. || Trou
(Li., Br.). Une bonne femme donne une
casserole a raccommoder et dit a T6ta-
meur : « Vdlez-vous me boucher mon
creux ? »
Crevaison, s. f. — Mort des animaux.
Terme injurieux a regard des hommes
malades. — Etre a la crevaison (MfeN.). Pron.
Kervaison. || Fu. — id.
Crevant (Fu.), part. pres. — Fatigant. Un
ouvrage crevant. \\ Mj., Id., et : tres drdle.
Syn. de Tordant.
Crevasse (Lg.), s. f. — Ouverture dans
une haie, produite par Tarrachage d*un arbre
ou par le passage de gens qui ont bris6 les
Opines. Syn. de Pas.
Creve-ehien, s. f. — Ou morelle noire. On
la dit susceptible d'empoisonner les animaux.
C'est une erreur. — Solan urn nigrum, Bat.
Creve-eccur (Sp.), s. m. — S'emploie dans
la locution : Charger a creve-coeur. Pour
charger une poch^e & crlve-cceur, on s'appuie
le creux de Testomac sur l'extrtoit^ sup£-
rieure de la poch^e et, se penchant au-
dessus, on Tembrasse au milieu, et on la
fait basculer sur Tepaule a la force des bras.
L'expression s'explique d'elle-mfime. A Mj.,V
on dit : Charger a collet. Au Lg. : en trousse.
Crevou (Th.). — Petite cruche a huile.
V. Craisset.
Crez-vous, Cr6-vous? (By., Zig. 183.), v.
interr. — Croyez-vous? Contraction de Crayez-
vous ?
Crlblolt (Lg.), adj. q. — Braque, a demi
idiot. Syn. de Maboule, Toc-toc, Timbri,
Tiquk, Criqui.
Et. — Pour Crib/ole, dimin. de Cribte, part pas.
de CribUr, dont le sens est : Rendre infirme. Amsi,
Crib/ole signifie : Un peu inflrme (du cerveau).
CrlMer (Mj.), v. a. — Fig. Estropier. Ex. :
Dans ces travaux-la, y a de qu6 se faire
cribler dix fois par jour. — Cf. l'angl. to
Cripple, estropier.
Et. — Le crible 6tant un instrument perce de
trous, le sens est venu de : dtre percd comme un
crible. — Mur crible de coups de canon. — Lat.
cribrum.
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248
CRIBLEUR — CROCHE-PIED
Cribleur (Fu., By.). — Guerieux, — Crible
— guerle. « .J'vas faire guerler mon grain ;
ou-r-6 temps. »
Crlc (By.), s. m. — On dit proverbialement
fort comme un eric. || Tim, — Roue a rochet
dont est muni le taillet d'un metier de tisse-
rand. Le cric est main ten u par le chien. \\
By. — Crt. — Mais, que le crique me croque.
Et. — Dans ce dernier sens, Cric est p.-e\ p. Clic,
inus., qui serait la rac. du fr. Cliguet, Cliqueter.
N. — J'ai connu, a Sp., un homme dont le juron
favori 6tait : « Que le cric me croque ! » — L'asso-
nance de cric et de croque 6tait sans doute pour
• beaucoup dans l'atloption de cette sentence, que
je croyais alors d^pourvue de sens ; mais je vois
que les dents du cric Vexpliquent sufflsamment. —
Cette exclamation est tres usitee et employee
surtout pour designer une chose impossible. Ex. :
Si j'y comprends ren, — si jamais je vas chez li, je
veux ben que le cric me croque ! — A. V. || Fu. Id'.
Crieasser (a tres bref) — (Sp., Fu.), v. n. —
Faire entendre le bruit de qqch. qui craque ;
craqueter. Ex. : Comme 9a cricasse ! — se dit
lorsque le tonnerre gronde. Syn. de Cracasser.
|| Mj. CrSpiter, craqueter. Ex. : Quand on
le remuait, avec sa jambe cass6e, <?a iili
faisait crieasser les rouckets. || Se craqueler,
se fendiller. Ex. : La potine est toute cri-
cassie ; ein bol tout cricassk, dont Ismail
est craquele\ || V. a. Feler.
Et. — Onomat. Cric, exprimant le bruit d'une
chose qu'on casse, qu'on dSchire. Cric-crac.
— N. La syll. cas est tres breve.
Crieassnre (Mj., Sp.), s. tem. — Craque-
lure, fente tegere, felure.
€ri-eri (Mj., By.), s. m. — Grillon. Syn. de
Guerlet y Guerzillon, \\ By. — Chant du grillon ;
Tanimal se nomme Grezillon (gherzillon).
Crier (Mj., Fu.), v. n. — Crier a la force,
— crier au secours. || Crier au vinaigre,
— crier de douleur. V. Vinaigre. \\ Crier sus le
dos, sus le corps, — huer, invectiver, menacer
de loin. || Crier apres qq'un, — l'invectiver. ||
Ec. — Crier, forcer la voix, pousser des cris ;
pron. cri-er. — Pleurer, se plaindre^; pron.
Ke>ier.
Et. — Diez le rattache a Tancienne elymol. lat.
Quiritare, appeler les Quirites, les citoyens a son
secours. L'i bref a facilement disparu ; H est reste"
Kritare, qui a donne 1 sans peine : crier. — Hist.
« Nous ne cesserons de crier apres vous, comme un
aveugle qui a perdu son baston. » (Rab., C, i,
19, 38.)
CrigDssse, s. f. — Chevelure en d^sordre.
(Segr.). Cf. Teignasse, Crlgnasse (MfeN.).
By. — Id.
Et. Hist. — Crigne, chevelure, criniere. « Avoit
ledit coursier la creigne, le toupet et la queue tout
de fil d'or. »
« Trait ses crignels pleines ses mains amsdous. »
II tire ses cheveux a plein ses deux mains. —
Chans, de RoL, st. 204, v. 15. (L. C.)
Crilloire, s. f. — Cave d'habitation a Sou-
lange\ En langue romane on disait une ava-
louere pour designer un objet en pente
(a-val) ; pour descendre dans la carrie, on des*
cend par la cr Moire. Crilloire et Carrie sVro-
ploient Tun pour l'autre. II y avait un sd
gneur de La Crilloire a Lambiniere (a Tin-
men tines). — MfiNi&RB, cite* textuellement.
|| A Tim., ancien chateau et paroisse qui,
avant la Revolution, £tait distincte de Mau-
tevrier. On dit encore en plaisantant : T. le JL
et la Crilloire.
Clique, e> (Mj.), adj. q. — A moitie* too,
qui a la tete qq. peu f$16e ; timbrel Syn. d*
CribioU, Maboule, Toe-toe, Tiqui.
Et. — Ce mot est le part. pas. d'un v. ciiquer
inus., doubl. du fr. Craquer, et qui a donne k
dimin. Crieasser. — « Criquer, se fendiller, en par-
lant de Vacier qui se fendille lore du refroidiss*-
ment. De crique, fente, crevasse. (Lrrr.)
Crlr (By., Fu., etc.), v. a. — Contract, de
Que>ir ; Kri. Chercher. Va done kri la bu*.
Ne se conjugue qu'avec le v. aller. Signifie :
aller chercher, aller prendre, et rapporter.
Cristau (Mj. Fu., By.), s. m. — Sous-car-
bonate de soude ; cristaux de soude. Ex. :
Me faut du cristau pour mettre dans ma
bu6e.
Et. — C'est, si Ton veut, un doubl. du fr. cristaL
mais plutdt le plur. cristaux, ramene 1 au sin;
Cette substance se vend en cristaux.
Cristau- fil. Verre d'eau de vie (Segr. —
M4n.). V. Chistophie.
Criticant, e (Mir.), adj. q. — Difficile, en
parlant d'un chemin. Ex. : C'est eine route
criticante.
Croart (Q. Z. 136.), s. m. — Vieil arbre.
en grande partie mort. Syn. de Crdnier, Sicoi
Et. — Probablement du vx fr. Cro, creux. 0a
disait : escrouser, creuser.
Cross, s. m. — V. Groas ; gravier et Crau.
Et. — Greve, du lat. pop. grava, d'orig. celtique.
En Anjou, nom de plusieurs lieux : La Grouv
(commune des Alleuds), Les Grouas (commuM
d'Andard), etc. — Cf. Guerouas. — Fu. Ooeroua.
Croc' (Mj. t By.), s. m. — Dans la loc.II
f iut avoir du croc, de la fermete\ de F^nergie.
|| Au plur., dents. || Fig. Avoir le croc dur, —
§tre severe, mordant, reveche. || - Croc-dur,
s. m. — Person ne se>6re, r^barbative,
hargneuse-. || Lg. — C muet. — Plume d'oi
seau qui commence a se de>elopper. N. k
mot ne s'emploie guere qu'au plur., et je ne
saurais garantir Texistence du c final.
Z. 156. Endroit d'un arbre d'ou partent des
branches. || Sp. — Synon. de Proueil. Pietfj
de bois servant a l'attelage de la charrue. On
distingue dans le croc : le Tapon ou Atteloiw;
la Tatoire, Tritoire, Tratoire ; la Retrain
Retresse ; le Cheveilleau ; la Prouill&re.
Et. — Rad. germ, et celt. — Lat. pop. Ooccug,
d'or. incertaine, qui paratt avoir signifie : choe
recourse ; cf. Crosse. (Darm.) — Rac. celt Cor,
courber. A donn6 * coroccos, contracts en • crc*-
cos, f£m. crocca, n. croccon ; croc, instrument d-
forme courbe (en bret. Krok, Krdg ; corniq. croc
— croche, — croce, crosse, — creux. (Malvezi>
Croche-pied (a) (Mj., Fu.), loc. adv. —A
cloche-pied.
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CROCHET — CROLLE
249
Et. — Cette loc. doit Stre prise a la lettre ; elle
peint exactement ce qu'elle exprime. Elle ne sau-
rait Stre regardee comme une simple alteration de
la loc. fr., qui est une ima^e beaucoup moins
juste. Qu'il y ait eu confusion entre les mots
Cloche et Croche, le'fait n'est pas douteux. Mais
a-t-on dit d'abord : a Cloche-Died (pied qui cloche,
claudicare), ou bien : a Crocne-pied (pied, jambe
croche)? C'est cette derniere opinion qui me pa-
raft la plus plausible, par la raison que j'ai donnee
plus haut, et aussi parce que les regies les plus
generates de la derivation nous indiquent que les
consonnes fortes s'adoucissent ordinairement. Ce
serait done le patois qui aurait conserve le vrai
mot. (R. O.) — On dit : jambes croches, genou
croche, avoir la main croche. (Litt.) — A cloche-
pied, de clocher, cloppicare, dont le rad., d'orig.
incert., se retrouve dans : clopin, dopant, clopiner,
ecloper. (Darm.
|| By. — On dit seulement A cloche pied.
Creehet (croch^te) — (Mj.), s. m. — Ba-
lance romaine. ]| Rester au crochet, — en
narlant d'une dette, rester impaySe. — Ou :
Rester au milieu d'une phrase sans pouvoL*
trouver une suite. || By. — Pour Crochet ||
Fig. et ironiquement Dent. Ex. : Je ne veux
Eas illi rincer les crochets, — lui payer a
oire.
Et. — Peson, romaine, est la signification
propre et primitive de ce mot. « Pareillement a
este ordonne que Ton use par tout le pais et duche
d'un mesme pois, et croc de quoy la livre contienne
six onces. » Ordonn. des dues de Bretagne. — L. C.
Creehetee-de- cerises (By.). — Pour :
troche t^e. Vcm.
Et. — Trochee, der. de troche. Faisceau de
pousses que donne un arbre qu'on a coupe un peu
au-dessus du sol. — Troche : faisceau, assemblage
d'obiets de mdme nature. — Doublet de torche ? —
Trocnet (la forme feminine : trochete, se trouve
des 1302), sorte de bouquet naturel de fruits, de
fleurs, queporte une tige. » (Darm.) — Croche, terme
de chasse, probablement pour : troch6 ; crochure,
pour trochure, les trois ou quatre epois (cors) qui
sont au sommet de la tfite d'un cerf. (L. C.) —
Crochets ; trochet, grappe (de castilles, de cerises).
Dottin. — Le mot fr. est : trochet.
Croeheter (Sp., By.), v. a. — Accrocher,
fixer a Paide d'un crochet. Ex. : Faudrait
croeheter la porte en sortant. || Mj., Pell. —
S'accrocher rune l'autre, en parlant de deux
roues de voiture. || (Mj.), v. ref. — S'empoi-
gner a bras le corps pour se battre. Ex. :
Apres qu'ils se sont ieu ben engueutes, ils se
sont crochetis, le poil en volait !
N. — Veut dire ordinairement : ouvrir avec un
crochet, comme on ouvrait autrefois les serrures ;
ici, fermer.
Croc he ton (Mj.), s. m. — Petit croc, petit
crochet. || Employ^ dans les vetements de
femmes (Fu.).
Croehette (Lg.), s. f. — Pierre de taille
pour une ouverture, qui se place en bou-
tiche. Contraire de Lancis.
Crocodile, s. m. — Scie pour les pierres
demi-dures, d'apres ses dents.
Croise (Mj., By.), part. pas. — Dont les
pennes se croisent sur le dos, en parlant d'un
canard ou d'un oison adulte. -
Croisette- noire. — Grosse croisette, vulg.
Gallium mollugo, galet (gailleO "^UMait
(Men.).
N. — Gaillet crude (Lttt.). — Croix de Saint-
Andrei (Darm.) — « Prenez une poignee d'herbe
nommee la Croisette, ou cruciate, une poignee de
rue, etc. (Salnovr, Venerie. — L. C.) Bat. Valan-
tia cruciata.
Croix (Mj. Fu. ), s. f . — Fig. Traverses, peines,
Spreuves. Ex. : Faut n' n' avoir des croix
dans la vie ! || Croix auree. V. Aurie. — Croix-
Orie, de Saint- Pierre de Beaufort ; qui se
trouve sur la limite, Yorie d'un bois, d'une
for§t. || Vendredi de la Croix aour&e, le Ven-
dredi Saint (Aorer, prier, adorare).
Hist. — « M^diocrite a est6 par les sages an-
ciens dicte aurie, e'est-a-dire precieuse. * (Rab.,
P., iv, Prol., 347.) — « Vente des arbres de la place
du Chateau (Baug6) ; suppression des portes de la
ville, Erection de la croix Orie (1775. — Inv.Arch.,
E, in, p. 3, col. 2). — « Le 28 juillet 1764, je benis
la croix stationnale du champ de foire de Saint-
Pierre... et, le dimanche de la Passion de cette
ann6e, j'ai aussi b6ni la croix Maure, appelee la
Croix-stationnale ou Croix-OrSe de Saint- Pierre. »
(Beaufort. — Inv. Arch., E, in, p. 109, col. 2.)
Crdle (Sp., Fu., Lx., Zig. 154.), s. f. —
Ecuelle. Syn. de'jCrone.
N. — Crdne ; pour Crosne (cf. crosnel, dans
God.), origine incon. — Excavation produite par
les eaux sous une berge. (Darm.) V. Crdlle.
Crdle- e al (Sp.), s. m. — Crapoussin, galo-
pin, marmot. Cf. Crdler. Syn. de Boustrou,
Cramolot, Crap as son, Cropet, Bas-cul. Cf.
Clos-cul.
Et. — Croler, se dit des oiseaux de proie, pour :
flenter, se vider par le bas. Sans doute de : crouler:
ou croler, qui s'est dit pour : agiter, et qui exprime
ici les mouvements de l'oiseau dans la defecation.
(Lttt.) — Crouler, secouer. « Le faucon croule (on
6crit souvent crolle ou crole et, par erreur, croile,
fait ses excrements). (Syn. : Emeutir.) Darm.
Crdlee (Sp., Fu.), s. f. — Le contenu d'une
Ecuelle. V Crdle,
Crdler (Sp.), v. a. — Agiter, secouer,
branler. Patois : Grouler, doubl. de Grouiller.
— V. Cr6le-cul.
Et. — C'est l'a. fr. Crousler, qui avait le m&rae
sens ; fr. moderne Crouler. Du lat. pop. * Crotulare,
devenu * crotlar, crodler, croller, crouler. Ce mot
representait Corrotulare, compost de cum et de
rotulus, rouleau. (Darm.) — « Rac. celt, cor,
courber. — A forme croter, frequent, croteler,
devenu croller, et crouler, rouler. Crouler un navire,
c'est le faire glisser sur des coulisses pour lui faire
{>rendre la mer ; par ext., tomber en debris, en par-
ant d'une construction. (Malv.V
— Et Renart fet semblant de mort,
Qu'il ne se crole ni remuv.
Renart, 30, 005.
Crolette, s. f. — Rouille, vulg. Drapa
•sylvestris, petite crolle, fleurs en sorte de
corymbe (MAn.). — Batard donne Draba.
Crdlle, Crolle, s. J. — Ecuelle, — de
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250
CRONE - CROTTfi
chaufTe-pied, petit recipient. — Vase en
bois a fond plat. V. Cr6le> que nous pr£fe>ons,
parce que c'est le subst. verb, de Crouler,
Cr6ler t et parce que To est toujours tres
long.
Crftne (Mj.), s. f. — Petite 6cuelle, petit
vase. V. Crdle. Plat de terre, Quelle gros-
siere. || S6bile, vase servant a faire la quSte.
— Crdle est le vrai mot.
Crdnee (Mj.), s. f. — Le contenu d'une
crdne.
Crftner (Mj.), v. n. — Agiter Teau pour
eilrayer le poisson, qui se rSfugie sous les
racines ou entre les pierres, ou on le prend
ensuite a la main. Syn. de Gouener, Lurer. ||
QuSter avec une crdne.
Et. — Der. de Crdne. Ce mot a du signifier autre-
fois les trous de la rive ou se cache le poisson, bien
2u'il ne soit plus employe" dans ce sens. V. Gouene,
ouener. Voir la N. a Crdle. — Pour : crdler, doubl.
de : crouler. — « Crdne : un endroit au fond de
l'eau, garni de racines d'arbres, de grands her-
biers, etc., dans lequel les poissons se retirent
(MANAGE.)
Crdnier (Lg.), s. m. — Chicot, vieille dent
g&t6e. Syn. de Sicot. || Tesson, Scuelle 6br£-
ch6e, pot casse\ Syn. de Tigot. Ceci nous ra-
mene au Mj. Crdne. || Souche creuse. Syn. de
Croart, Sicot.
Et. — Probablement pour -. Crdlier, de>. de
CrSler, branler. Cf. Crdne, Crdner.
Cropet' (Mj., By.), s. m. — Petite crotte,
bouson. On dit a un enfant : Allons, fais ton
petit cropet, mon cheri, pour l'exciter a se
servir de sa chaise percee. || Fig. Crapoussin.
Tout petit enfant. Terme caressant. Ex. :
Ein petit m^chant cropet. — Te vela, m^chant
cropet / — Syn. de Boustrou, Crdle-cul,
Cramolot, Bas-cul, Crapasson. || Nabot.
« Revenchez-vous, vous lairiez-vous (lais-
seriez-v.) battre a cestui cropet ? » (L. C).
Et. — Probablement dimin. de Croupe ; les
petits enfants sont ordinairement assis a crope-
tons. — Rac. celt. Cor, courber. Crope, forme de
Croupe ; Croper, croupir (dans la misere), s'accrou-
pir, etc. — Cropet, personne de petite taille. —
Grope ton, le derriere d'un petit enfant. — Se cro-
per, s'accroper, — ir, — prendre une forme courbe,
ronde. (Malv.)
Cropion, eorpion (Mj.), s. m. — Croupion,
croupe.
Hist. :
« II lui mist sur le chef la croppe Saturnale,
Puis dessus l'estomac assit la Quirinale,
Sur le ventre il planta 1' antique Palatin.
(J. DU Bellay, Antiq. de Rome, p. 241.)
V. Z. 146. — By. — Corpeion.
CropHon, Cropeton — A cropetons t — en
s'accroupissant. || By. — Id.
Hist. — « Or, regardez, ils veulent pondre. Veez
com me ilz sont a croupetons. » (L. C. r
— « Ainsi le bon temps regretons
Entre nous, pauvres vieilles sottes,
Assises bas a croppe tons
Tout en ung tas comme pelottes.
A petit feu de chenevottes. »
Villon, Les Regrets.
Croqnant, s. m. — Nom sous lequel les
mariniers de Montjean designent par (ten-
sion les mariniers du pays haut. Ceux-d
en revanche, appellent les ndtres : PirrLtn.
Une politesse en vaut une autre. V. Pttem.
Et — o On appela croquants les paysans de
Guyenne, r6voltes en 1594, parce que Ieur cri de
rallieraent elait : « 8us aux croquants ! » c-a-d
Sus a ceux qui croquent (mangent) le peuple.
(Darh.)
Croqae-aa-sel (Mj., Ag., Fu., By.), s. f. —
Assaisonnement sommaire avec quelques
grains de sel. Ex. : II mangeait des lumas a k
croque-au-sel. — On dit aux enfants, pour leur
faire peur : Je te vas manger a la croque-au
sel, ou : la pirre au vinaigre.
Croquet (Mj., By.), s. f. — Dentee, coup
de croc, morsure. || Fig. Raillerie mordante,
propos incisif.
Crowe (Mj., Ssl., Fu.), adj. q. — Se dit
d'une poule qui crosse K V. Crosser. Elle es:
alors eoourifTee et sauvage. Syn. de Couasst
N. — Cf. l'angl. Cross, qui signifie : de mauvak
humeur. — Crousse. (Jaub.)
Crosser 1 (Mj., By.), v. a. — Houspiller,
malmener, au propre et au fig. — « Attends,
va, je te vas crosser ! » — Mj. — Frapper a
coups de baton. Fig. Rabrouer, tancer.
Lg. , v. r6f. — Se ramasser, se replier sur
soi-mgme comme une crosse. Cf. Crosson.
Et. — Du fr. Crosse, pris au sans de b&ton ou dt
gourdin. Crosser est pourchasser en f rap pan L
Crosser * (Mj., Ssl., Fu.), v. n. — Glousser:
cesser de pondre, et se disposer a couver, en
parlant d'une poule. La poule crosse fait
entendre un son rauque particulier. Syn. At
Couasser.
Crossier (Mj., Lms., Zig. 196., Fu.), s. m. —
Lieu escarp^ et rocheux, talus pierreux et
couvert de broussailles. — Syn. Tdore.
Et — Cf. Cosse, causse. — Lat. Calx, calcis,
Avec 6penthese de l'r. — Langue d'oc, Oorsa.
Crosson (Mi.,), s. m. — Etat d'une per-
sonne ramassee et replied sur elle-mdme, les
genoux au menton et le dos vout6. : II se tieni
tout en crosson ; il est amoui.
Et. — Courbe en crosse ; crux ; B. L. Croeia,
crocia, crossa, croceus.
Crossonere (Fu.). — Voir Scorsonere.
Crotte (Mj., By.), s. f. — Faire crotte, —
faire banqueroute. || Punier a crottes, — le
derriere. || Fig. — Petit morceau. « Eine
crotte de sucre. » Syn. de Pierre. || Fu., Mj. —
Aller a la crotte, — aller ramasser le crottin
sur les routes.
Et. — Malv. le fait venir du celtiq. Cor, cour-
ber ; une crotte de chevre, de mouton, etc., eUnt
une chose ronde.
Crotte, ee part. pas. — Riche. Ex. : Alle a
l'darriere crote, — elle est riche. (Li., Br.). —
On dit aussi : terroux. Elle a du bien, dt*
♦erres.
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CROTTfiE - CRUCHER
251
€r«ttte (Mj., Fu.) # s. f. — Quantity de
otte qu'un animal flente en une fois.
Crofter, v. m — L&cher des crottes. On
t proverbialement, en parlant de qqn a
li 1 on en veut pour une mauvaise farce : II
en crotlera pas plus menu. Cf. Pisser
Crrtton (Mj.), s. m. — Petite crotte.
Croo s. m. — Pour : croc. Crochet double
stine a attirer le bloc des ardoises (Trel., —
to.).
Cronast, s. m. — V. Croas. La m^tairie
!S Croats, sur Saint-Germain des Pres (M4n).
. Crau, Gravat, Crossier.
Croalilt, s. m. — Verrou. « As-tu pousse"
crouilli? » (Bg., By.). — V. m Crouiller,
p ouillet.
Croalller (Ag.; Fu., Sal., Bg., Lue\, Mj.), v
— Verrouiller, former une porte. Syn. de
mrdiller, Cancher, Barrer. By. — Couriller.
Et. — C'est probablement 6crouiller, mettre
rriere la porte la barre de bois ou de fer, l'ecrou.
Fermer a clef, de Kroul, verrou, en bas-bret. —
est une contract, de l'a. f. courailler, ou cou-
nter, fermer la porte au courail, au coureil ou au
uroil. Le couroil, coureau, correau (rad. courir)
iit une barre de fer qui form ait verrou en pas-
nt par des anneaux ; une branche verticale avait
t pontet qui s'encastrait dans l'ouverture d'une
rrure et empSchait le coureil de courir, le pene de
sermre elant pass6 sous le pontet. . . II en est
crouiller comme de : clever. On sait qu'une ser-
re s'appelait autrefois : clavure, et que les rues
tes de la Clavurerie elaient eel les ou se trou-
tient les ateliers des serruriers ou clavuriers. »
larche du patois dans le pays de la Mie, de
cide Lebotjx, dans V Intermidiaire Nantais,
mee 1902, p. 236.) — Hist. :
« C'est le corail de nostre oprte
Que l'autre jour fut adire" (perdu).
Je command qu'il soit bien gard£...
Je voil qu'il soit arriere mis. » (L. C. — N. E.)
|| Fu. — Couriller.
Crouillet' (Bg., Lue\, Sal., Mj.), s. m. —
errou. Syn. de Barroir, Courail, Courdillet.
N « C'est ainsi qu'on appelle le verrou il dans
(provinces d'Anjou et du Maine. (Manage.)
nais il faict un grand bruit dedans ratable, et puis
En poussant le crouillet de sa come ouvre l'huis. »
(Ronsabd. — Cit6 par Jaub.)
CroapioD (By.). — Se prononce Cropion.
Creusllle (By.), s. f. — Coquille. « La fon-
ine crousilleuse. » C. Port, Diet, n, 159. —
rn. et doublet de Crozille. Voir ce mot.
Crouste s. f. — Croute. Aux Tuffeaux on
>nne le nom de croute aux pierres d6ta-
t6es qui se^ournent a la surface des car-
ires (M6n.).
Et. — Crusta, tout ce qui enveloppe.
Croagtillonner (Mj.), v. a. — Croustiller.
By. — Manger le crouton ou crouston, en
Qportant le pain a la maison.
Crouston (Mj., By.), s. m. — L'extr6mit6
i pain, ou il y a le plus de croute. On dit
issi Crouton.
N. — Je me rappeUe que, dans mon enfance, au
college de Saumur, c'&feit a qui aurait le crouston,
lorsque le garcon servait le pain au relectoire. Rien
n'elait trop dur, a cette epoq*«, pour nos dents
dejeunes loups. A.V. — C'est le vx mot franc.,dont
l's s'est conserve dans la prononciation.
Croft te (Mj., By.), s. f. — Etre, ou se mettre
a ses croutes, — Gtre ou se mettre a son
compte. Syn. de : a son pouUloux. || Casser
la cro&te, manger, faire un repas. || Fig.
Niais, imbecile. Syn. de Cruchon, Cornichon,
Patachon, Niguedouille.
Croftter (se) (Mj., By.), v. r6f. — Se recou-
vrir d'une croute.
Crosiile (My., Mj.), s. f. — Coquille, coquil-
lage. On dit aussi : crouzille, crousille.
N. — Je lis dans la Geogr. de M.-et- Loire, par
M. Vannieb, p. 2, col. 2 : « La fontaine Crousil-
leuse, commune de Saint-Clement-de-la-Place,
rejette, surtout au printemps, de petites coquilles
fossiles. -=— Et. Hist. L'6tym. est douteuse : Le
D r A. Bos dit : Cruise, cruie, cruche..., coquille.
Germ. Krus, Kruyse ; celt, crwe, sceau. Crasilles.
Debris de coquiflages. A Genets, locality pres
d'Avranches, les crasilles de coques se vendent le
demi-prix des coques vivantes ; elles sont achetdes
pour faire pondre les poules. » (Litt. — Suppl.) —
Cruche de Voistre, coquille de l'huttre ; Croises de
noix, coquilles de noix :
Et es croises de nois feu mistrent
O (avec) li feu flrent ens repondre.
{Roman de Brut. — L C.)
— Crozille ; copeau sorti du rabot ; crouzille, restes,
retailles ; — coquilles de bois, frisures. (Jaub.) —
Creuse, coquille de noix ou de noisette. (Gutlle-
maut.)
Cru (Mj., Lg.), s. m. — Douleur sourde
dans les gencives et dans les muscles des
machoires, que Ton attribue a la croissance.
|| Inflammation tegere du pis, chez la vache.
Ex. : La vache a du cru dans Yameil ; ce bceuf
a du cru, il est l£gerement enfle\ || Maladie des
bovides qui se manifeste par la presence de
mucosites dans leurs dejections. Ces muco-
sites elles-mSmes ; substance glaireuse. ||
Gourme des chevaux.
Et. — Croltre.
Cra ! (Lg.), adj. q. — D6couvert et froid,
en parlant du temps. Ex. : Si le temps est
cru de soir ? je pourrions ben avoir de la gel6e
quette-net. || Lg. — Pansion crue t — fourrage
mouilte et froid. Du lat. Crudus.
Cra * (Mj.), s. m. — Grosse chenille qui se
trouve dans l'herbe. Elle serait tres veni-
meuse, et on pretend que, inge>6e par les
bestiaux, elle les indispose gravement. N. Je
ne sais si c'est la mSme que VAncelee de Pel-
louailles.
Crnau (Mj.), s. m. — Rognon calcaire qui
ne cuit pas au feu du four a chaux. — N. On
dit aussi QuSruau. Du fr. Cru.
Cruche (Fu., Lms., Zig. 196), part. pas. —
Monte, grimpe\ juch6, perche\ — R'garde
done eillou qu' te v'la cruchi /
Crueller (Mj., By., Fu.), v. n. — Grimper,
se hucher, sauter sur ; ctecrucher, tomber.
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-252
CRUGHON - CUILLERI
Syn. de s'Encrucher. Ex. : Quin ! les queniaux
qui cruchent ! (Sa., Lue\ Li., Br.), v. re"fl. Se
crucher.
Rac. — All. zu Kriechen ; d'oii denve l'angl.
to Crouch, qui, tous deux, signifient ramper.
L'action de grimper (a un arhre) ressemble beau-
coup a la reptation.
«... Comme un nouvel essaim
Au retour du printeraps qui se jetle et se cruche,
Dans un arbre feuillu au sortir de la ruche.
(R. Bellbau.)
Crachon (Mj., By.), adj. q. — Niais, imbe-
cile. Syn. de Bkgaud, Cornichon, Nigue-
douille, Patachon, Moult. || S. m. Volet
blanc, plante (MAn.). Bat. Nymphea alba.
Cruel (Mj., By.), adj. q. — En voir de
cruelles, — Sprouver des afflictions, des dif-
ficultes graves. — En faire voir. . . V. Merdes.
Cru-noir (Lg.), s. m. — Sorte de clou ou
de furoncle qui se gue>it ordinair. sans sup-
purer.
Croon (My.). — Cellier. || Petite cruche.
N. — Crujon, cruon, dimin. de Cruye. « Icelle
Jeanne print sa cruye ou bouteille pour aler k
l'eau en une fontaine. » — Le Poitevin emploie
crugon et cryon. On trouve aussi : crugeon : « Denis
du Vergier vint querir de l'uyle... et en s'en
retournant ung crugeon d'uylle en un sac a son col. »
(L. C. — N. E.)
Cms renommSs ou cites. — V. F. Lore.
N. — « ... lis s'en viennent le soir, a la brune, au
Port-de-VIle, boire une choppe de vin des Assis, de
Mai peine ou du Pauloup... » « ...Souvent, aux
vins d'AvrilU ils prelerent le vin de vingt sous des
grands cms des cotes de la Loire ou du Layon. »
(Abb6 Houdkblne, Anj. Hist., 2* an., p. 578.)
Et. — Terroir conside>e* comme ce qui fait
croltre les vegetaux et leurs produits. — Devrait
avoir un accent circonflexe. (Litt.) — En lat. :
Crescentia et Crementum. D. C.
Crosson (Lg.), s. m. — Cresson. Cf. Grune,
Sumer.
Crussonuiere (Lg.), s. f. — Cressonniere.
Crystere (Mj.), s. m. — Qystere.
Et. — D'un v. grec qui signifte laver et se
retrouve dans clysopompe.
C'te (By.). — Ce. — Cti-la ; celui-la. —
Cte-la, c'telle-la; celle-la. — Ceuse-la ;
ceux-la. — C'telles-la ; celles-la. — Ceusse
qui ; les siens qui, ceux qui. — Celles qui ;
les siennes qui ; celles qui.
C't-l-lA — Pour Celui-la.
Cu d'snehere (Q., Z. 171), ou anche.
Cuve qui recoit le vin a la sortie du pres-
soir.
Cuard, s. m. — Un quart ; baquet rond,
demi-barrique ; cuvier (Li., Br., Sa., Bl.).
P. e\ pour Cuvard, de Cuve. Cf. Cuette.
Cufcer (Mj., Fu., By.), v. n. — Former une
valeur ou un total important. Ex. : Dix
mille francs, ca cube / — V. Cocher.
Cubresaut (Sar.), s. m. — Culbute. Syn.
de Bousiquet, Carptiole, Capiriole. Lat.
Capr© saltus.
Cuehet, s. m. — Brin de jeune bois i
vigne, auquel on laisse un talon de via
bois(MicN.).
Cue (Sa.), s. f. — Cuve. Cf. Doue, Cuette.
Et. — Cupa. Cf. Coupe, vase. — Cue, Quai
Vaisseau a mettre du vin. Var. Cueue. — Grtsa
futaille (Queue) de la contenance de 350 a 530iitn
suiv. les pays. (L. C.)
Cflc, cute! (Lg., By., Fu.), interj. — U
enfants s'en servent au jeu de cache-cad
pour s'avertir qu'ils sont caches et que la
peutles chercher. On dit aussi a Mj. Kute, du
le m^rae sens.
Et. — Der. de Kuter, ou Keuter, mot qui, cba
a noter, est inconnu au Longeron.
CueillaisoD — C'est le fr. Cueillette.
Cueton, s. m. — Tonneau d6fonce d's
bout. Cf. Cuette. Dimin. de Cue.
Cuette, (Mj.), s. f. — Cuve.
Et. — Cuette est pour Cuvette, dimin. de Cm
II y a eu apherese du v, com. dans Cm
Douet, Mouee, Douelle, Couette, Bower. V. Cue.
Cueurt*, e> (Li., Br.), adj. q. — Qui a
bien fait de sa personne et habill£e elegaa
ment. « Alle est ben cueurtee. » — Accorte
Syn. et doublet de Querte, Corti.
$ui-el (Lg.), pron. d^monstr. — Celun
(Jui-la (Lg.), pr. d6m. — Celui-la. X.
dit meme souvent : £ui-la-la.
CuOlar (Jum., By.), s. f. — Cuiller.
Et. — Du lat. Cochleare, de cochlea par com]
de la cuiller avec la coquille du limacon.
Cullle part., pas. — « SMI pleut le prema
mai, les coings sont cuiltts », g.-a.-d. au terai
de la cueillaison (M£n.). — N. Je comprew
autrement : la rScolte des coings est perdu*
c'est comme s'ils etaient cueifiis. — By. -
Le v. Cueillir et par suite le part pas. CueiB
se prononcent Cuilli (cu-Qll) ; les forms
cueiller (cueu-iller) et cueiUe" se trouvent sui
tout en Champagne. V. Clier.
CuUler (Tim., Mj.).— 1| Cuiller a pot, oucufl
ler potagere, — Louche, par opposit. a : cuills
a bouche. || Fig. La main ouverte, la paun*
Ex. : On s'est touchy la cuiller, — on ses
donne* une poign^e de mains. — Cf. La fan
chette du pere Adam, les doigts, — les gea
primitifs negligent la fourchette.
Cullleri (Tim.), s. m. — Planchette horizon
tale ayant a son bord des 6chancrures dan
lesquelles, apr£s le repas, chacun des habi
tants d'une ferme suspend son couvert
dOment essuy6 a la nappe, quand il y en i
une. Cet usage, jadis g6ne>al, existe enc«i
bien quMl tende a disparaltre, ainsi que lem^
lui-m§me. N. Qqs-uns disent : Guilleri. -
De Cuiller, 6videmment. Voici une m&
curieuse de R. O. Je lis dans Jaubert J
Essoriller : « Le seul souvenir que rapp$
cette rue (ancienne rue de la Vannerie. i
Paris) est celui du carrefour Guilleri. a
milieu duquel s'elevait jadis un pilori *«
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CUINARD - CUL
253
uel se faisait 1' execution de l'essorille-
nt. » N. Le Cuilleri ou Guilleri de nos
mes consiste ordinairement en une plan-
»tte entaill£e d'6chancrures sur un de ses
•ds ; mais souvent aussi c'est une laniere
cuir clou6e lachement sur une poutre
>se, de mani&re a former des boucles dans
juelles on passe cuillers et fourchettes.
j ustensiles ainsi suspendus rappellent les
es des condamnes passe*es dans les car cans
pilori ; ou plutdt c'est la r^ciproque qui
vraie, et de la sans doute 6tait venue la
lomination du carrefour Guilleri
(R. O.)
Dolnard (Sar.), s. m. — Gros baton noueux
jc une Biboule, grosse t£te au bas de ce
ton.
Outrages (Lg.), s. m. pi. — Ensemble des
rStements de cuir dont se munit l'ouvrier
i pare les haies d'epine et qui fait des four-
les. V. Equipage de fourneille au Folk-
re, n.
St. — Der. du fp. Cuir ; voisin du fr. Cuirasse.
Cnlr de brauette (Mj., Fu., By.). — Cest
bois.
N. — ... d'une part glsait sa gibeciere, de F autre
i chaperon, de V autre ses souliers en cuir de
uette (done, en bois, ses sabots). — //"* du vx
ips, p. 252.)
Coir- faint (Mj., By.), s. m. — Cuir de laine,
rte d' 6 to fie tres 6paisse.
Cuisine (Mj., Fu., By.) (Cusine), s. f. —
its. — J'allons manger de la bonne cuU
\e. || Cuisine de poisson, friture. Ex. : II
iportait toute eine cuisine d'anguilles qu'il
ait prises a la vermle. Syn. de Fricassee. ||
avoir pas lourd de cuisine, — Gtre maigre
petit, fluet. || Ivresse complete. Ex. :
en avait eine cuisine / Syn. de Triple,
ue, Culottle, Muffle, etc. A.Mj., pronon-
ition re*guliere.
Et. — Coquina, de coquere, cuire ; et cocina,
te a cdte de coquina. «= Une cuisine de gou-
ts de Loire, par raetonymie (Jaub.)
Culsiner (Mj.), v. a. — Faire cuire.
Cnlsinier (Lg.), s. m. — Fig. Homme qui
ne a se tenir a la maison, k s'occuper du
toage et de la cuisine. Syn. de Manette,
co-bat- Vz-ceufs, Jeannette. On dit : Sapr6
isinier / terjours a la maison, voir si les
nmes tombant point dans le feu !
ColsiDier ((Z. 144.), s. m. — Tablier de
osse toile. Se prononce Cuisinieu.
Cnlssart, ard, s. m. — B rochet gros com me
cuisse. II y a le poignard et le jambart
to.).
Et — Cox a, cuisse; os de la hanche.
Cuisse (Mj., Fu.), s. f. — Cuisse de noix, —
des quatre lobes ou segments de l'amande
me noix. De la cette enigme, souvent pro-
see : Quatre cuisses dans n'ein lit, ein
tit zizi dans le milieu. — Syn. de Cartelle.
Cntsslere (Mj., Fu.), s. f. — L'une des
jambes d'un pantalon, d'un calecon, formant
un fourreau qui enveloppe la cuisse.
Coisn, e (Mj., Fu.), part. pas. du v. Cuire. —
Ne s'emploie qu'avec l'auxil. avoir, et sur-
tout au sens neutre. Ainsi on dira : De cete*
fois, le pain a ben cuisu. — Mais on dit : le
pain est ben cuit. — V. Nuisu, Nousu, Taisu.
Coil, e (Mj., By.), part. pas. — .Fig. Perdu
sans espoir, condamne\ Ex. : II est si malade
qu'il est ben autant que de cuit. V. Cuisu. —
n est cuit, — il est flambl. Syn. de Foutu,
Fichu, Frit, Rousti, Fumi, RincL
Cnite (Mj., Fu., By.), s. f. — Exces de
boisson, ivresse. Ex. : II a sa cuite. — Syn.
de Bardie, Biture, Cuisine, Culottie, Muffle,
Petle, Tripotle. Allusion a la quantity de
liquide qui chaufTe Testomac de Tivrogne,
par compar. a la cuite donnSe au platre, a
la poterie.
Colter (Mj., Fu.), v. n. — Faire entendre
un cri faible, mais aigu ou strident. Se dit
des oiseaux et des insectes. — Pe*pier,
gazouiller, piailler. — Onomat. — N. On
prononce Cu-Iter et Quiter. || By. — Et
Cuiker.
Colter (se),) (Mj.), v. r6f. — S'enivrer.
V. Cuite.
Cnl (Mj., Spb., Sa., Tim., Lg. , Fu., etc.)
s. m. — Les personnes collet-monte n'em
Eloient jamais ce mot et demandent a leur
oucher : une ind^cence de veau, etc. —
Locut. innombrables. || A cul plat, — sur
le derriere nu. Ex. : Le poupon est assis a cul-
plat, cu/-su-bout. || Sp. — Eter de cul, —
Stre sur le derriere, assis. || Cul par-sus-
t§te, — c. par-dessus tfcte. Exprime la ma-
nure dont se fait parfois la culbute d'une
personne qui tombe. V. Parsus. (| Cul par-
sus pointe, — mdme sens. || La tfite a emporU
le cul, — se dit d'une personne qui est tomb6e
a la renverse. || Sp. — A cul rSjoui, syn. de
A cul-plat. Ex. : Alle avait assis sa fumelle a
cul r^joui sus eine formitilre, fall ait voir si
le queneau rouincait ! || Lever le cul, — ruer,
lancer des coups de pied. || Relever le cul, —
donner des coups de pied au derriere. Ex. :
Attends, je vas te relever le cul d*ein cran ! ||
Secouer le cul, mSme sens. || Enlever le cul, —
rosser. Cf. Enlever le ballon. || En avoir son
plein cul, — en avoir assez pour ses forces.
|| Sp. — Etre com. cul et chemise, — Stre
amis inseparables. || Sp. — Tirer au cul
quelqu'un, — le jouer, le duper, le mettre
dedans. || Sp. — Trainer a Tecorche-ca/, —
trainer de maniere que les f esses frottent par
terre. || Sp. — Tirer a T6corche-cu/, — tirer
chacun de son cdte\ || Mj., Fig. — Cul, fond d'un
vase, arriere d'une cnarrette, d'un bateau.
Ex. : Le cul du bateau est engreve\ || Aller
a cul, — basculer ; mettre a cul, — faire bas-
culer. || N'avoir que son cul et sa chemise, —
n'avoir pas de dot, en parlant d'une jeune
fille a marier. || La galarne ouvre le cul, —
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254
CULASSE - CULLERfiE
le ciel s'eclaircit vers le nord, presage du
beau temps. || Tirer a cul, — faire resistance,
tirer en arriere, renuter, au pr. et au fig. Une
boule de fort tire a cul lorsque reflet produit
par le fort est trop considerable, qu'il se
produit trop tdt. || S'Stre leve le cul le pre-
mier, — etre de fort mauvaise humeur, de
mauvais gout, d'un mauvais tour. V. Gout,
Tour. Ex. : Que qu'il a done a faire le bouc ?
i s'est leve le cul le premier, ben sur ! || D'ein
cul fumant, — avec precipitation. Ex. II
est arrive d'ein cul fumant. || Prendre son
cul pour sa chemise, — se tromper. || Etre
a cul, — etre a bout de ressources. || Etre &
vire-ca/, — etre en tres mauvais termes. ||
Tomber par le cul de la chdrte, — §tre mine,
faire faillite. |j S'en aller ein pouce au cul,
Tautre a Toreille, —r s'en aller tout deconfit,
tout penaud, avoir eprouve une decon venue.
|| Bruler le cul a qqn, — Tatteindre et le
depasser. || Etre du cul, — etre porte aux
plaisirs veneriens. || Mj. — Pendre au cul,
a l'oreille, — attendre, menacer. Ex. : £a ill!
pend au cul comme ein sifflet de deux Hards. ||
Foutre au cul, — accorder subitement apres
un long debat. V. Foutre par le corps. || II
veut peter plus haut qu'il n'a le cul, — il
veut vivre au-dessus de ses moyens ; il a
des pretentions exagerees. || La goule illi
decouvre le cul, — il est si gourmand, ou
tellement ivrogne, qu'il n'a pas de quoi
s'habiller convenablement. || N'y a pas a
tortiller ni du cul ni des fesses, — il n'y a pas
a tergiverser, a hesiter. || Aller de cul et de
bedee (ventre), marcher en portant son ventre
ou son derriere dans des mouvements sac-
cades. || Avoir qqn au cul, — le mepriser ou
le hair. On dit plus congrument et dans le
m§me sens: Avoir qgn queuque part, sans plus
Sreciser. || Le. Faire cul, — reculer. || Mj.
[ordre dans le cul a qqn, lui lancer des
propos mordants. || Grous cul, — personnage
important. Syn. de Grousse-Ugumc, Magnis-
magnas. || Absolument. — Pleutre, pied-
plat, paltoquet, cuistre. Ex. : C'est ein cul,
que ton Monsieur ! || Coucher a l'hdtel du
cul tourne, — avec une femme en coiere. Cf.
Soufflet. || Prov., c'est la marmite qui re-
proche au chaudron qu'il a le cul noir, —
reprocher a un autre son propre vice. || Cul
de four, — la partie d'un four la plus eioignee
de l'ouverture ; la masse de ma$onnerie, g6-
neralement ronde, qui renferme un four .
Ex. : Ein joli trou que cete bourg-la ; y a
quatre maisons et ein cul de four. || Biser le
cul de la vieille, ou de la bonne femme, —
ne pas prendre un seul point dans une partie,
de boules, surtout. N. Evidemment la chose
ne se passe pas a la lettre, mais il faut
entendre les quolibets des gagnants ! « Va
done kri la mere Une telle ! . . . » ordinaire-
ment la plus laide et la plus orde de l'endroit,
etc., etc. — || A cul, — se dit du blaireau
accuie (Tim.). — Une charrette est k-cul
quand elle repose sur sa partie posterieure,
les brancards en Fair. || A cul devire (Z. 122).
En mauvaise intelligence. Syn. de A vin
cul.
Supplement. — By. — II y a de ia M
ioubarbe sus le cul du four. — Le culi
l'ancreau, — le cul de la senne (le pare&tf
— le cul du bateau ; — rimer su\ cul, — ram*
en sens inverse pour arrfiter le bateau. -
Le j'vau a ete oblige de rimer su cul poa
empdeher la ch&rte de devaller. — Si le
anguilles s'emboigassent, c'est que, se sa
tant piquees, elles riment su cul et se vrillen
avec la ligne, etc.
Culasse (partout), s. f. — Sac de farid
de 157 kilogs. Cest une unite de compt
traditionnellement employee dans le cob
merce de la meunerie et de la boulangeri*
Mais on tend de plus en plus a abandons
la culasse, trop lourde pour le quintal nt
trique. Les generations baissent.
Hist. — Ce mot figure a la revue des marche
article Saumur, dans V Angevin de Pari*, 7 Jul
1907. — Ne se trouve ni dans le petit Littre.i
dans le Diet, general.
Cul- Mane — Ou hirondelle des fenetm
(Mtor.). || By. — Petit pluvier, et je crois, ob
espece de traquet.
€al-et-de -bedee (aller de). — Marck
comme une oie, en avancant pas saccada I
ventre et le derriere. V. BkdU ; bedaine.
By. — De cul et de bodU (boedee) ou : i
t§te et de bodee.
Cul-su-bot || Fu. — Cul-sur-bout Metto
sens dessus dessous, un tonneau sur le food
Caiee (Mj., By., Lpc, Segr.), s. f. — RaciM
d'un arbre abattu qui res tent en terre <«
que Ton en retirera pour les fendre et a
faire des buches. Syn. de Dkbotture.
N. — La culte du cuir est la partie la plus proci
de la queue de 1' animal.
Cul-geit (Mj.), s. m. — Individu tsi
frileux. Ex. : Fourre-te done dans le feu
sapre cul-geU /
Cal-de-greve (Mj., By.), s. m. — E*
profonde en aval d'une greve (partout).
N. — Les sables de la Loire, routes sans caa
par le courant, forment des greves etendu*
E lanes et presque a fleur d'eau, qui aboutissei
rusauement en aval a une sorte de gouflre, pi
une declivite abrupte qui en est le talus naturd
Cette disposition, bien connue des riverains, es
souvent la cause d* accidents deplorables ; les t*
gneurs strangers, a oui elle n'est pas famiWn
s'aventurent avec connance sur ce tapis de sabl
moelleux, dans cette nappe d'eau d'une profai
deur uniforme. Tout a coup le sol manque sous tos
pas, ils sont tombes dans le cul-de- greve. En tbi
essayent-ils de remonter, le courant les repousa «
le sable glisse sous leurs pieds, les enlise, s'ite °
sont pas assez bons nageurs pour regagner la rra
ils sont perdus.
Hist. — « Puis il rechercha le jeune Lamar*
mais il ne le decouvrit au fond du cul-de-t**
qu' apres avoir plong6 a plusieurs reprises. (P**
Courrier, 30 juillet 1907 ; 2, 4.)
Cnileree ( 11 non mouill6s), (Mj.), s. I *
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CUL-LOURD - CtJRlEUX
25*5
•e contenu d'une cuiller. Corr. du fr. Cuii-
>r6e. Cf. Boulie pour : bouillie.
Col-loori (Mj.), s. m. — Individu peu
ste, peu agile
Col-ie-molet (Tim.), s. m. — Espece de
omme.
Colot (Mj., By.), s. m. — Fig. Aplomb,
Dupet. Terme d'argot d'importation r6-
ente. « Eh ! ben, t'en as d'un culot ! » Syn.
e SanU. Argot.
Calotte (Mj., By.), s. f. — Porter la cu-
ytte, Stre la maitresse ds le manage, en
variant d'une femme. || Fu., By. — Culotte
r pont. V. Pont. || Sp. — Fig. Exces de
oisson. V. Cuite, Culottte.
Colottee (Mj., By., Fu.), s. f. — Ivresse
otale. Syn. de Cuite, Pkte, Triple, Muffle,
hture, Bardie, Cuisine, etc.
Cof-Perrioe s. m. — Fais done le cul~
*errine. Cest boire en renversant la tete»
n arriere, de maniere a vider le verre jus-
[u*a la derniere goutte. — Allusion aux
anards qui font le plongeon ? Cest alors le
rerre qui les imiterait.
Col-ie-pore (Mj.), s. m. — Sorte de nceud,
!e plus simple de tous. Terme de marine.
Col-pot (cupute), (Mj.), s. m. — Interpel-
ation naturaliste adress^e aux enfants mal-
>ropres. || Fig. M6chant enfant, detestable
ramin, garnement.
Col-rouge (Mj., By.), s. m. — Fauvette
les murailles (M6n.). || A Sp., c'6tait le sur-
10m du pere Boileau , de la Revelette, qui
ivait refuse de chouiner en 1832 et avait
)r£fe>£ faire ein soldat.
Cul-de- terre (Mj.), s. m. — Syn. de CuU
fe-grlve.
^ Copaoehe (Mj.), s. m. — V. Qoupanche.
It. Sument, Suminaire, Suparer. — Corr. de
Jepage, espece de vigne.
N. — Dans les anciennes vignes, il y avait,
utre le pinot, une foule de cepages blancs, que le
ihylloxera a achev£ depuis quinze ans de faire
lisparattre : fie\ gouas, blanc-tendrillet, kartells,
grustaud, etc. J'ai encore connu les trois premiers.
- « £upin, sans doute pour : cepin, de cep, pied
le vigne. Voila un bon cupin. » (Jaub.)
forage, s. m. — Nom vulg. de la renoue*
>ersicane. V. Pied-noir (M6n.). Polygonum
ivdropiper (Bat.).
Corateor (Mj.), s. m. — SubrogS-tuteur.
Hist. — Puisque la confection de Tinventaire
St remise aux tuteurs et curateurs datifs. (Coust.
!' Anjou, II, col. 63). — « La veuve demanda au
urateur de l'enfant du premier lit l'ente>inement
le son don. > (Ibid., col. 322.)
Corfclehon (Car-Corbichon). — (Sar.) —
Uler a curbichon, — a calif ourchon.
Coreao (Sa.), s. m. — Cureau de pomme,
a partie inte>ieure d'une pomme mordue. ||
'omme pe!6e, re*duite en morceaux pour
faire de la boisson (M4n.). — On 6crit aussi :
Curot. — V. Curer.
N. — Curon (Berry). Ce qui reste d'un fruit apres
qu'on Fa curt ou rong6 ; un curon de pomme
(Jaub.).
Core-boorrier (Mj., Fu.), s. m. — Syn. de
Ser,e-bourrier, Ramasse-bourrier.
Core- bourse (Mj.), s. m. — Celui dont
les vacations sont tres couteuses. Ex. : Les
notaires, e'est des vrai cure-bourse.
Core-oooes (a) (Lg.), loc. adv. — Au
d6pourvu. Ex. : Je sommes a cure-oques de
foin, — nous n'avons plus de foin. Syn. de :
d Vancre, a pain-querre* — Image tr&s vive ;
celui qui est a cure-oques (ongles), cure ses
ongles pour y retrouver qqs miettes. — N.
Le mot : oques n'est plus connu au Lg. —
Cf. Acuroquer.
Core-pieis (Mj.), s. m. — D6crottoir.
Carer (Fu., By.), v. a. — Curer, vider,
nettoyer. Curer une mare (francais). || (Sal.).
C. Les raises. || Mais on dit : Curer une pomme
enlever, en rongeant, la pulpe de la pomme
jusqu'aux pepins. || Curer les bestiaux.
(Mj., By., Lue\). — Enlever le fumier de
1 etable. N. Fombrayer \\ Curer les aboiUes, les
aboueilles. (Mj., Fu.), e'est enlever le miel des
ruches. Quand on a ramasse le miel en pres-
sant les rayons, les enfants viennent : lieher
les breaches, ces rayons, ou il reste encore du
miel. Syn. de Creuser. || (Mj.,). — Fig. Syn.
de Roup, Acuroquer. — D6caver, gagner
tout F avoir de qqn.
N. — (Berry). Curer se dit d'une maniere
absolue en parlant des noix : tirer le noyau des
noix pour en faire de l'huile. Cest une fete que
d'aller Curer ; on reunit le soir un grand nomfcre
de Cureux, et Ton chante pendant qu'on se livre a
cette occupation (Jaub.).
Curette (Mj.,. Lg., By.), s. f. — Spatule,
petite palette de bois ou de fer, servant a
nettoyer un outil de labour de la terre qui
y est attached. — On nettoie de m&me les
pelles, les sabots. Syn. de Digouet, Digou-
hire, Dlbottoire.
Hist. — c Ainsi que le suppliant ot lie" ses boeufs
a la charrue, apperceut qu'il avoit oublte son curet,
dont il curoit sa terre et sa charrue. » — Curetel,
6curoir pour les pieds des chevaux. (L. C.)
Coreor (Mj.), s. m. — Cureur de gadoues,
vidangeur. || Cureur d'aboilles, — celui qui
fait la r^colte du miel.
Cureux (Mj., Fu.), s. m. — V. Cureur.
Corieox (Mj., By., Fu.), adj. q. — Soi-
gneux. Amateur. Ex. : II est curieux pour son
jardin ; il soigne son jardin en amateur. ||
Desireux, avide. Ex. : Je ne s6 pas curieux
d'aller m'y faire casser la goule. — Sens tres
£tymologique. Curiosus veut dire : Qui a du
gout pour.
N. — « II est curieux de la boisson, — il aime
trop le vin. — Une fiUe est curieuse de la danse, —
de se marier (Jaub.) - Eire curieux de ses arbres,
de ses bestiaux, de ses recoltes (Moist).
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256
CURIGIEN — CZARIENNE
(tariglen (Lg.), s. m. — Chirurgien. On
dit aussi : Cirugien et Cirurgien. N. Pour
la me" ta these des voyelles, voyez Geouri-
file.
Curot (By.), s. m. — Trognon de pomme
dont on a enleve" la pulpe, surtout avec les
dents. V. Cureau. \\ Lg. Morceau de poire ou
de pomme que Ton a creuse* pour les vider
des p^pins et des parties ve>euses.
Caroler (By.), v. a. — Gratter la pulpe
d'une pomme avec un couteau, tout en m6-
nageant (mein-n^-geant) la peau, et la r6-
duire en bouillie. Ex. : J'ai pus de dents,
j'peux pus croquer les* pommes (ou : mordre
dans n'eine poume) ; j's6 obligee de les
curoter.
Cosser (Bg.), v. n. — Reculer, se d6rober. ||
(Ti). — Gronder, ronchonner entre les dents
(Zig. 157).
Cnssoter, v. n. — Tousser fr6quemment,
sans violence : « Qui cussote, vivote ». Pour :
toussote, Assimilation du c et du t. Cf. Char-
tulier. V. Pignocher.
Cote- cache, s. f. — Jeu d'enfant. Celui
qui est cach6 crie : Cute ! pour avertir celui
qui doit le chercher. Ce dernier, apres avoir
visk son ou ses camarades caches i (vise pour
un tel, derriere le pommier !) doit courir et
revenir a la sauve avant les autres. Le premier
vis6 est alors dessous et remplace le cama-
rade qui 6tait a la sauve. Cf. Keute, Vise.
Hist. — Rabelais : i, 152. — Le Duchat croit
que ce mot vient de Cutis, peau, et aue c'est
le jeu qu'en Lorraine on appelle : cacnemains,
parce qu'on est oblige de cacher ses mains, a peine
de recevoir des coups de verges (L. C). C'est peu
probable.
Add. (Ec, Lue.), mSme sens. || Z. 146. Se
poster. || Fu. — Se blottir.dans un coin,
sous un meuble : « II Hait cuti sour le pont,
je l'avons chafour6 (ou chacote) avec une
reme (rame) de pois.
Hist. — Mucer, cuter ne povon mie
Car nous sommes en sa baillie.
Mais ne s'i sevent si esduire
Ne en eel leu cutter ne fuire.
(L. C. — N. E.) - « Le suppliant et autres set
complices avoient esU par nuit... en une cult
laquelle estoit en la vine de Cond6... et icelte
cute avoient rompue et emporte aucuns biens qu«
ilz y avoient trouv6. » — « Ordennons que nuli
regrattiers... achattent denrees... iucques
l'heure devant dite, (ne) en prive hors du march£,
n'en lieu rebot ou en cute (L. C. — N. E.). — D. C
Du celt. Cuz. - Malvezjn : Rac-celt. Cut, couvrt:
(var. de cue) ; d'ou cuta*, cutta, dans cute, ca-
chette, lieu retire, et cuter ; se cuter dans un trou*
En bret., Kuz, cachet te.
Cuter (se) (Ti., Z. 153), v. r6f. — St|
cacher. V. Renter.
Cuton, s. m. L'homme s'occupant du me-
nage, ou Coconier, ou le Champ-le-pope
(Longue*). (Men.)
Cnvee (Mj.), s. f. — Fig. Avoir eine cuvte,
— §tre ivre. Syn. de : Avoir sa cuite. V. Cui-
sine, etc.
Covert, s. m. — Serf. V. Coliberl.
Hist. — « L'ancienne coutume manuscrite
d'Anjou et du Maine, au titre de : l'homme es-
trange (Stranger) et cuvert : « Si Qentishoms a
homes cuvert en sa terre, et il se muert, le Gentis-
homs aura la moitte de ses meubles... etc (Me-
nace). - « Cuiver8 y serfs. — En Anjou, ils sont
ranges parmi les serfs. Ils doivent des services
personnels deflnis, des corvees ; ils habitent un
domaine dit fiscus colliberti, qu'ils transmettent
a leurs descendants. Generalement ils pay en t une
redevance annuelle de 4 deniers, d'ou leur nora
de servi II II denariorum. On se declarait collibert
en placant sur sa t£te ces quatre deniers, que le
Seigneur faisait tomber pour vous affranchir. lis
formaient une classe, puisque le fils heritait de
la condition paternelle ; cependant ils ne sont pas
serfs, puisque dans les Car tul aires de Saint-Pere de
Chartres et de Venddme, des actes d'affranchisse-
ment transforment des serfs en colliberts (L. C. —
N. E.).
Cuvette 4e V6nos, s. f. — Cabaret des
oiseaux, peigne. Dipsacus sylvestris (Men.).
Bat.
Czarlenne. — Vx mot angev. inexplique.
Hist. — 1723. t A la F§te-Dieu cette ann£e
nous nous somme donne les deux chap pes cxa-
riennes rouge et blanche ; coutent 240 livres. »
(Inv. Arch., n, E. S. f 292, 2.)
OBSERVATIONS
Prononciation. — Au N. de la Loire Di (Cf.
Ti) se prononce regulierement. A Mj. et aux envi-
rons, c'est a peu pres le son de illi, dans Boullie.
11 en serait de m&me vers Gonnord et Tremen-
tines. — A Sp. et aux environs, prononciation a
peu pres reguliere. — Autour de Cholet (Tim.,
Lg., etc.) di se prononce dji, avec le son ji tres
marque. Cette prononciation, d'ailleurs, est impos-
sible a indiquer ; les indigenes seuls la possedent.
Elle rappelle le fameux Shiboleth de la Bible. —
Qui te Pa dit, — ghy, en tralnant. — II est midi, —
midghy.
Permutation, Metathsse. — Dre, initial ou
medial, se prononce habitu elle ment Der. Ex. ■
Dresser, Redresser, — derser, rederser. — Rem-
place t. Descente de vient descende ; lente (d*
pou) lende. — Remplace 1. Piauder, Miauder,
pour : piauler, miauler.
Addition. — S'intercale entre deux voyelles
pour eviter Phiatus. Je cridiais, pour : je creiais ;
budhier, p. buhier. — Des, syllabe initiale sous-
tractive : Disattacher, p. detacher, pron. d*x atU-
cher.
Apocope. — Davi, p. David.
Epenthsse. — Enchardir, p. encherir.
Syncope. — Prenre t p. prendre.
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DA - DALE
25?
Da (Mj., By., Sal.), s. f. — Ne s'emploie
le dans la loc. : A la bonne da — simple-
ent a la bonne franquette. || Interj. ; oui-
i nenm-dd renforce raffirm. ou la n6gat.
f. Na. — V. Bonneda.
Et — 1° « De deux petits membres de phrase :
II est tout a la bonne, da », on n'en aura fait
fun : « II est tout a la bonne da » (Dott.). —
A la bonne dague. » (D. C.) Dagha, plaisanterie.
■ 2* « Confusion : 1° da, de diva, pour : dis va, qui
tit deux imperatifs contractus en : dea, puis -. da
• 2° Dame, de dominus, dame Dieu, le seigneur
ieu. » (Lrrr.)
Da We (Lue\ By., Li., Br.), s. f. — Forte
rerse. « Tu vas en attraper d'eine dabee ! —
I va pleuvoir tu seras trempe jusqu'aux os.
- V. Daber. Syn. de Trempe, Enfondure.
Et. — « Dauber ? De l'ah. dubban, frapper. »
Daber (Pell.) v. n. — Tremper a fond
imbiber. Ex. : En vela ein laca d'eau : la
jrre va-t-elle daber ! || Terre dabie impr6-
nee d'eau ; aguia. || Lue\ — Une forte pluie
the la terre qui est alors cacle c.-a-d. crou-
te. — Mieux : cassee, de Casse. || By. —
|uand on fait des semis defeats, faut toujou
ailler, ca oppose la terre de se daber a Tarro-
ige ou a la pluie qui che d'acas.
EL — Voir Dabie. — Cf. Angl. to Dable, meme
?as, syn. de Enfondre.
Daaon (Mj., Lg., Bg., By., Cho., Sar., Sal.),
. m. — Lange d' enfant. Ce mot semble etre
ne forme aaoucie de Tapon. On dit plutdt
)abon a Cholet et Tapon a Saumur. || Lange
ul sert a envelopper un enfant au maillot.
k ar ext. : La lune est dans son dabon,
- pour exprimer qu'elle est couverte de
uages. (M6n.) || Tas de linge (Bg.) — V.
'upon. || Piece Z. 149. — Sal. — « Sa culotte
e tient que de dabons et de morceaux. »
Et. — Semble 6tre un de>. de Daber. A noter
ussi q. l'Angl. Dab signifie morceau, lambeau,
uenille. Cela parai trait indiquer qu'il y aurait
n dans notre patois angevin une forme Dabe,
ojourd'hui desuete , qui a donn6 le mot anglais.
Dafcoaaer (Sar., Q. Z. 149), v. a. — Rapi-
er un vehement. || Mettre pieces sur pieces,
ans faire attention si 6 sont pareilles (de
leme etoflfe ou de meme couleur). By. —
iyn. de Taponner, Rapicoter.
Dikre (Be), s. m. — Paysan, par de>ision,
tans le langage des ouvriers, surtout des car-
ters. Syn. de Castaud, Chasse-pies, Cope-
koux, Pic, V ire-bouse, Pampre, Pitois, Cr&nais.
Daehe ! Mj. interj. — Marque Tincr^dulite
unique ou un refus dMaigneux.
N*. — « Dans I'lndre, on dit : c Travailler pour
>archis, ni paye, ni nourri. » (Jaub.) v° Travailler).
5U par curiosity.
Dagtte (Ag.), s. m. — Homme bavard.
Test un dagote Syn. de Daras.
Dagoter (Ag.), v. n. — Bavarder. || Segr. —
timer a contrarier. || (Mj., By.), v. ref. ou
eciproq . — Se harpailler, se disputer, se ta-
[uiner, se chamailler. Syn. de se Grabucher,
e Gringoter, se Niagrer.
Et — Ailleurs on dit dans le m&me sens se
digoter. Ce mot a des af unites avec le nom Diguet,
et derive de la rac. Dag, Dig, qui a donne* le fr.
Dague, le patois Diguet et l'angl. to Dig. Se
dagoter, e'est au fig., se piquer reciproquement. —
|| Dagoter, frapper a petits coups, se dit en parlant
du poisson qui attaque mollement l'appat. — (a
me dagotait dans le genou. || Parler a tort et a
travers. || Contredire qqn pour l'agacer (Dott). —
Lrrntfc cite le celtiq., bas-bret. Dag, dager =
dague, 6p6e.
Dagron (By.), s. m. — Porte mobile de la
Botte.
N. — Les pScheurs a la ligne et les amateurs
ont, pour conserver le poisson, une cSme dans leur
bateau et, quand on veut en conserver une grande
quantity on le fait dans des bascules ou dans des
mues.
Les boutiques a poissons que les p6cheurs de
profession ont avec eux quand ils font la pe*che,
et ou ils met tent leurs poissons en reserve sont des
Bottes ou des Bottereaux. La Botte a une longueur
moyenne d'environ 8 pieds, et le Bottereau de
4 pieds a 4 pieds 1 /2.
Dans le Bottereau on conserve surtout l'an-
guille, et, comme il n'est pas long, il n'a qu'une
porte au milieu. Dans la Botte on conserve les
autres poissons, et, comme elle est longue et
qu'il ne faut pas fatiguer le poisson, quand on
veut Ten retirer, elle est munie en son milieu d'une
porte a charniere et, a Tune de ses extremites, d'une
porte mobile permetttant de lavider dans une sorte
de grand filet semi-circulaire appele T rouble au ou
on peut tirer la marie a l'aise. La mar6e designe
les lots pour la vente. On dit : faire sa maree.
La botte oflfre un peu l'ap pare nee d'un chapeau
de gendarme ; elle est amarree au bateau par des
cordes appelees commandes (c'mandes).
Un dagron serait done une planche faconnee
pour servir de porte ou fermeture mobile a Tun
des bouts d'une botte.
On remarquera que l'un des cdtes de la botte
est dret (rectiligne) et que le bord exterieur va en
s'evasant, le fond etant plus 6troit que le dessus.
C'est par ce bord dret qu'on amarre la botte a
Yappoui du bord (en l'appuyant le long du bord du
bateau).
Pendant la pSche on chuflle (cbeville la porte),
mais quand le poisson est en reserve, on la cague-
nasse (cadenasse) ainsi que le dagron, ce qui n'em-
pfiche pas les vols d'etre frequents.
c fa ne vaut rien de farfouiller dans les bottes,
9a fatiUe (fatigue) le poesson et le fait kerver. Quand
il a l'z oules blancs, il n'est pas mangeable. »
Dague (Mj.), s. f. — Obliquity de l'axe d'un
bateau sur le courant ou sur sa propre direc-
tion ; tendance a faire des embardees.
Daguenette (Mj.), s. f. — V. Gaguenette.
Dag uea s. f. — Branches laissees par les
vignerons pour §tre recourses. — Archets ou
courants. (Bf.) M6n.
D'a-haot (Tr.), loc. adv. — Ouvriers qui
travaillent sur les carrieres et non dans le
fond (d'a-bas).
Dais felt (Mj., Lg., By.), v. a. et n. —
Dois, doit, du v. Devoir, 1", 2° et 3« pers. s.
ind. pres. — N. Ces formes ont beaucoup
vieilb a Mj.
Dale (Mj., By., Lg.), s. f — Gouttiere. V.
Dalle.
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258
DALfiE — DANGELER
Et. — Pourrait se rattacher a l'all. Thai., valine.
La dale est thalweg du toit — Angl. Dale, vallee.
|| Evier (Dott.).
Dalee (Mj., Lg., Sal.), s. f. — PissSe abon-
dante. V. Ddler. Syn. de Drinke.
N. — Flaque d'eau, averse ; mare d'urine (Dott.)
— « Queu daU quiau drole veint de faire dans ma
dome ! » (Favbb.) a. D&be, Jaub.
Dftler (Auv., By., Sal.), v. n. — Pisser
abondamment. Syn. de Driner.
N. — Ge v. n'est pas employ 6 a Mj. — || On dit
phitdt Faire une dalSe (By.).
Dalet (Lg.), s. m. — Sorte de sillon ou de
gouttiere que forment en arriere le fond
d'une dormeuse et le rebord de dentelle qui
recouvre la nuque. Au fond de ce sillon est la
coulisse destinee a serrer la coiffe.
Et — Dimin. de Dale. — Trou par oti a lieu
recoufoment de l'eau (Daoust). — Garniture d'un
bonnet de femme (Obain). — Bavolet, partie de
la coiffure des femmes qui descend sur le chignon.
— Trou ou tuyau pour faire ecouler un liquide
(Dott).
Daleter (Mj., Li., Br., Lg.), v. a. et n. —
Battre des ailes. « L'oie va daleter. » || Fig. —
Daleter les bras, ou des bras, — battre Fair
avec les bras, les agiter. — V. Saleter, Essa-
leter, GaUter.
Et. — Der. du lat. De ala, aile, avec la termi-
naison verbale, eter. — || Ing£nieux, plus que
solide. A V.
Dalle (Mg., By.), s. f. — Ch6neau, gout-
ttere. Cf. Ddler. || Fig. — S'arrouser, se rincer
la dalle du cou, — boire un coup. Syn. de
Goulot. || Sa. — Rigole, saign6e dans un pre\
Syn. de Essaivoir. V. Dale.
Et — V. DaUe. — Pourrait venir ( T) d'un mot
arabe sign ifi ant conduire, par l'espagn. a-dala.
(Litt., v° daleau ; renvoie a : dalot ; picard :
ruisseau, egout) — Pierre d'evier.
Hist — c L'eau des dalles insufflsantes tomba
par paquets sur les vitres. » {La Trad., p. 142.)
— c Arrousons-nous la dalle, la dalle,
Arrousons-nous la dalle du cou. »
(Chans, pop.)
Dallee s. f. — Ce qui peut couvrir une
dalle.
Data? (Mj.), s. m. — Ce mot a perdu a
Mj. son sens primitif, du moins pour la plu-
part des gens ; cependant, on l'emploie sou-
vent sans se rendre compte de sa significa-
tion. Pour exprimer qu'on ne croit pas aux
paroles de (juelqu'un, on r6pond couram-
ment : « Oui, le Dalut ! » — Le Dalut, e'est
la Darue de Saint-Paul. — Syn. de Darue,
Dkrue, Couard, Tarin, Bissetre. Cf. Dalu.
Jaub.
Da mas (Ec), s. m. — Pomme ou prune.
V. Amas-noir. — Les plus connues de ce
genre sont le Damas noir et le Damas violet.
On dit : Amar. Des preines d'Amar noir ou
d'Amar violet, ou simplement de TAmar noir
ou de l'Amar violet. V. Amar, Amort.
Dame 1 1 (partout). — Exclam. signifiant :
Certes, e'est pourtant comme cela ! — Dame
si, dame oui, dame non ; ou : si, dame, etc
By. — Ben dame, pour : cependant et sa
doute. — A Chemilte : Mein dame / — Tan4
que Dame oui signifie : Ben sur que oui.
Dame * (CfT., Z. 187), s. f. — Haut ton
espace assez grand laisse* comme t£moin p
la drague.
Dame d'oase henret s. f. — Aillon blac
petit aillet. Ornithogalum umbellatum. (Mia
N. — Se trouve ds Littr£, au n° 1 4.
Damerette (Mj.), s. f. — Petite dame 4
mince condition. Syn. de Damette.
Et. — Dameret, exprime le gout de se pan
comme une petite dame (Litt.).
Dames ou Damtet. — « Femmes mariai
Les dames distingu^es demeuraient autn
fois dans le Damier, a Angers. (Menagia*
Cite par Men.)
Damette (Lg.), s. f. — Petite dame I
mince condition sociale. Syn. de Damertut.
Damler s. m. — Quartier des dames bod
geoises, a Angers. || Goganne, coccigrolle, fi
tillaire. (MAn.) — By.
D'amont (de) (Ec). — Pour : d'Amont G
Debas (de). || De alamort, pour : En amoa
en remontant ; comme : De d'bas, pour
En aval, en baissant, en valant. — Ex. : I
est de tfamont (par la-haut) ; il est de d'bi
(par la-bas). — II va de tfamont, il monte, i
remonte ; il va de d'bas, il baisse, il va a
valant, vers l'aval. Toutes expressioi
usit6es. Cf. De deld.
DanJin s. m. — Sonnette que Ton met a
cou des animaux qu'on laisse seuls dans le
champs. (Men.)
Et — Hist. « Desquelles bestes a laine en arod
une qui avoit un dandin ou cloche tte peodi
au cou. » (xrv« s.) D. C. Sonailla. Le sens primiti
de ce mot est : qui se balance, qui va et vient, set
conserve en : dandiner. — Cf. Dig-din-don (Lmj
— Au Lg., un ecolier de 6 ans, a qui je demandaj
ce que e'est qu'un clocher, me repondit : C'est <*
qu'y a des dindons.
Dangeler (Sa.), v. n. — Se degouter, eW
6cceure\ Ex. : « Leurs rillots, ils m'araieiri
ben donn6 de tout pour y go titer ; j'y da*
gelais. || Je ne me dangelle pas de vous, — je
n'ai pas peur de vous. Cest un autre seni
|| A Mj., on dit dans le premier sens : Prendn^
danger. — On dit : Dangeler a, — se degont*
de. — Syn. de se Requittir. || Un gal ant croqt*
dans une pomme et pis, la presentant a w*
fille : « Si tu te dangelles point de moe\ mange
mon morguignas, et dis-moi que tu m'aimes. t
— A quoi elle peut r^pondre : « DSporte -\£>
de moe, va, car j6 n'veux point d'te\ (By). {
N. — Je lis dans Oodsfbot : Bret, C6tes-dv
Nord, dongierous, qui a de la repuffnance, da
dugout (On dit a qqn qui ne veut pas boire aprrf
un autre : Tu as danger de moi. — Dangcros~e&.
adj. — Difficile, qui fait des difficulty, sevete...
t Ne demoura gaires que la dame empira d*
car. . . et fu dangereuse de viandes, lors aper^al
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DANGELEUX - DARfiE
259
ille fu enchainte. » — Dangier. Faire dangier
[qn, le rebuter.
II n'est dame ne chastellaine
Que je ne tenisse a villaine
S'elle faisoit de lui dangier. (God.)
t — Ainsi Dangeler vient du fr. Danger, pris
;ens de dugout. — Ou bien : avoir de l'inquie-
i au sujet de qqn.
tangelenx adj. — Pour : dangereux. Cite*
M£nx£bb comme usit6 au xvn e s. Je n'en
>as trouve* trace. Cf. cependant : Dangeler.
danger (Mj., Lg.), s. m. — Dugout, r6pul-
1. || Prendre danger, — Sprouver du
put. Syn. de Dangeler. Cf. Fdche.
list. — « Combien que la peste y fust par la
i grande part des maisons, ils entroient par-
t, ravissoient tout ce qu'estoit dedans, et
iais nul n'en print dangier. » (Rab., G. t I, 27
— || « Iras-tu avec y-eux ? — Ben, pas de
ger (certes non). » — Mfime sens : .« Aie pas
r, j'y-irai pas, j'ai poin'envie d6 m'lasser pour
. > By.
> anger em, ease (pron. dangeureux) (Mj.,
.), adj. q. — Difficile, degoute\
fit. — B. L. Dangerium « Comme iceulx parti-
iers ay ant une tres grande et dangereuse cause en
tre parlement. » (1388. D. C. — Au sens fr.)
Dangenreugement (Mj.), adv. — Dange-
isement.
Daniel (Lg.), s. m. — Petit ceillet sauvage
leux fleurs roses. Syn. de Amourette.
Danjon (Mj.), s. m. — Listere de glace que
Loire laisse attached a ses bords, lors-
'elle charrie des glacons. C'est une ban-
ise, une lisi&re continue, d'une largeur de
i 2 m. et plus, que la Loire depose par les
inds froids le long de ses rives.
Dans(Mj., By.),pr6p. — Dans les, — environ,
eu pres. Ex. : Ils sont dans les vingt a trente.
oa'a coute* dans les 25 pistoles. || A peu pres
— Ex. : C'est ein homme dans voutre
He, dans voutre mode. || S'emploie pour :
lans les loc. suivantes et autres analogues :
oir ses sabots dans ses pieds ; — la nanse
punier eHait passed dans son bras.
list. — « N'avoir pas de souliers a se mettre
a les pieds. » R. P. G. R., qq.
Danse — « Les troupes diverses, joyeuse-
nt, se m^lerent et dans£rent un branle de
itou ou chacun a son tour recite un couplet
va se placer au milieu du rond. » (Hist.
9x tps. 157.)
Danse ee (Mj.), adj. q. — Les femmes gra-
ent volontiers de cette 6pithete les per-
ines ou les animaux qu'elles apostrophent
jc colore. Ex. : Attends, va, mon dansi
tin ! »
li, — Danse est un a peu pres pour Damne,
it l'emploi est regard^ comme coupable, le mot,
is 1' esprit des com meres, constituant un bias-
ime enorme. V. Dions, Bleu, etc.
Hanger (Mj.), v. n. et a. — Faire danser la
daisee, — battre, rouer de coups ; infliger
e souffrance qcque. || Se dit en parlant de
parturition.
Dante (Craon), adj. q. — Apaise*, calme*.
Ex. : Mon cheval est dante depuis ce jour-la.
— Du fr. Dompter?
Daralne (Lg.), s. f. — Bavarde, javotte.
Syn. de Bavasse, Caeasse. || Se dit d'une poule
qui glousse. V. Darainer.
Darainer (Lg.), v. n. — Glousser, caqueter.
Syn. de Darasser. || Fig. — Bavarder, jacas-
ser.
Da ras (Sal.) — Bavard. Syn. de Dagote.
Darasser (Mj., Lg.), v. n. — Glousser,
caqueter, claqpueter, comme font les poules
lorsque qqch. les inqutete. Syn. de Darainer.
Et. — En bret. de Vannes : Darascl, grive. —
Simple rapprochement. — Les pies darassent.
Dart (partout), s. m. — Sorte de poisson
de Loire, tres commun dans la Maine et ses
affluents, appel6 ailleurs vandoise, aux
formes sveltes, aux allures vives et rapides,
ainsi nomm6 parce que, a la moindre alerte,
il file comme une fleche entre deux eaux. ||
Sp., Lg. — Faux, outil pour couper l'herbe.
Syn. de Dardine, Darine, Lambardine. N. Les
Angl. emploient dans le m§me sens : Dart ;
The Death's dart , — la faux de la mort. Le
fr. a : Dail, faux. Oublie* a Mj.
Et. — « C'est surtout le fer de la faux. Dalha
— dail, daille, dart. — « J eh an des Ouches, qui por-
tait un dart a faucher, appareillg et 6molu de nou-
vel (1398). — « Deux faulx ou dartz, desquelx les
dessu ditz avoient faulche ladite herbe estant
audit pre. » (1481. — L. C.) — « C'est un poisson
grand comme un dar de Loyre. >» (Rab., P., iv, 3.)
— « La mort six jours apfes, le rencontrant sans
coingnee, avec son dail Veust fauche et cercl6
de ce monde. » (Id., ibid, iv. Prol.) — « Pour
cinq douzaines et demie de dars et de gardons
et pour beurre pour les frire, 7 s. 2 d. (1403. Inv.
Arch., H. suppl., p. 30, col. 1.) — Deputation sur
la requite des fermiers de Bouchemaine, pour
mettre le prix aux dards, suivant la coutume de
la Poissonnerie. » (1695. — Id. G. p. 142, col 1.)
Dardine (Sp.), s. f. — Faux a faucher. On
dit plus souvent : darine. Dimin. de Dard.
N. — Dans PIndre : sardine, nom tire de la
forme allongee de l'instrument, qui lui donne une
sorte de ressemblance avec le poisson de ce nom.
Cf. la sardine, les galons des caporaux (Jaub.).
Dardonne (Sa.), adj. q. — Se dit d'une
vache de petite espece, telle que les vaches
bretonnes.
N. — Une vache dardonne, ne serai t-ce point une
vache de Redon.
Darean (Rf.), s. m. — Tablier. « Je prends
mon dareau et je d£bouille » (et je m'en vas).
Cf. Dome.
Dtree (Mj., Lg., Ag., Pell.), s. f. — DenrSe.
|| Ne pas y aller a la petite darke, — ne pas y
aller a petits frais, ne rien manager, au pr. et
au fig. — On dit de m§me : Ne pas y aller a la
petite chipote. Cf. Ndtir. || Un paquet, — une
ddrie de choux, de feuilles de choux, de
piochons. (By.)
Et. — Hist « Denree ; Berry, darree ; proven?,
denairada ; esp. dinerada j itaL derrata ; du B. L<
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260
DARGNIER - DATER
denariata, la valeur d'un denier. Denree a signing
primitivement ce qui vaut un denier, ce qui s'ac-
quiert par denier, par argent : « S'il sanglouttoyt*
c'estoyent denries de cresson. » (Rab., i\, iv,
32 Lrrr.)
— « Et j*ay bien mengie sept denries
De nouvel miel en fresches rees. » (Renart.)
— t Et donra Ten a chascun povre, qui y sera,
deux deniers, ou deux denries de pain (1319. Tes-
tament de Jeanne de Bourgogne, fern me du roi Phi-
lippe-le-Grand.) — Denries de pain, de vin, de
cire, de paste (D. C). — « Et por ce qu'ele veut que
li povres y puist aussi bien avenir comme li
riches, elle me dit que j'en feisse denries ; car teiz
(tel)a 1 denier en sa borce, qui n'y a pas v livres. »
(Rutkbextf, le diz de Verberie.) — « Quiconque
vend chanvre a Bourges, il doibt du quarteron
une obole parisis, et s'il n'en a que 4 denries, il ne
doibt rien, et en sont francs tuitz li habitans de
Bourges. * (Anc. cont. de Bo urges.)
— « Lore dit le queus a son ribaut :
Compains, or voi-je bien de plain
Que d'une denrie de pain
Souleroie tous mes amis
Je n'en ai nul, ce m'est avis,
Ne je n'ai en nului fiance
Fors en la roine de France. »
Chroniq. de Saint- M agio ire, publiee par l'abb6
Lbbceuf, t. II, p. 143.) — Citations de Lapairk.
Dargnler (Fu., Zig. 196, Mj.), adj. q. —
Dernier. || En dargnier, loc, adv. — A la fin,
finalement. Ex. : En dargnier, il ne savait
pus que dire. V. Darnier.
Darlere s. m. — Pour : derriere.
Et. — Hist. De de + retro, qui a subsists dans
Tanc. fr. : riere (Lttt.). — t Devisant avec elle,
luy persuada de monter darrtire lui en crouppe. »
(Rab., P., V, 7.)
Darin (Segr.), s. m. — Ventre. L'enfant a
mal a son darin. (M£n.)
Darlne (Sp., Lg.), s. f. — Faux a faucher.
Dim. irr. de Dard. Pour Dardine. Syn: de ces
mots et de Lambardine.
Darlner (Sal.), v. n. — Faire des riens.
Cf. D&ronner.
Darin] er (Sal.), s. m. — Gelui qui d&rine.
Dariole. — Gateau le*ger, sorte de flan.
(God.)
Dame s. f. — Le m§me que Dale.
Darnier, lere (Mj., By.), adj. q. — Dernier.
|| En darnier, — en dernier lieu, finalement.
V. Dargnier.
Et. — Hist. « Dernier ; derrenier, der. de l'a.
fr. derrain, contract, de deerrain, forme eupho-
nique de dererain, du lat. pop. deretranum, der.
de retro, derriere (tous les autres). Dabm. — La
Curnk, cite 31 manieres d'ecrire ce mot. — Vx
fr. Darrenier.
Darnierement (Mj.), adv. — Derniere-
ment.
Damn (Craon, Ag., Bl., Bg., By.), s. m. —
Radoteur ; musard, qui se met en retard, qui
n'avance a rien ; tatulon. || Ti., Zig. 153. —
Adj. q. et s. m. — Lambin. Syn. de Ddron-
nier, Lambinier.
D&ronner (Q., Ag., Mj., By.), v. n. —
Lambiner, s'attarder en chemin ; elre tr
minutieux ; musarder ; s'arreler dans la r
a causer. V. Ddriner.
Et. — On propose : Taronner, der. irr. du
Tard. Cf. Darine, pour Dardine. — Cf. au
Tarinier.
Daronnler £re (Mj.), adj. q. — Lambi
Doubl. et syn. de Tarinier. V. Darinier.
Dtrre (Lg.), adv. — Derriere. || Adj.
De derriere. Ex. : Touche les boeufs ! les dei
ddrre ils ne tirant point. — Cf. Derre.
Darte, Derte. s. f. — Dartre. V. Enderx.
Et. — De herpetem, epenthese du d. Pron. dart
(By.).
Dame (Sp., Sal.), s. f. — Animal imaginai
dont le nom sert aux loustics pour mystifi
les nigauds. Quelque jeune domestique <
ferme parait-il peu delur6 et suffisamma
cr^dule, les jeunes gens de la maison I
van tent a l'envi les charmes d'une chas
nocturne a la Darue et, quand ils le void
suftisamment allume, ils l'emm£nent quelqi
beau soir « courre la Darue b. II s'agit, «
eflet, d'une chasse a courre. La victim
munie d'un sac (car le fin du fin est I
prendre l'animal vivant), est postee, a?
injonction de n'en point bouger, au coin i
quelque champ, prds d'un Pas, ou Roue, \
la b£te doit 6videmment passer. Les auta
font qu£ter les chiens. La Darue, ou un liew
quelconque, est leve"e dans le voisinage:!
chasse fait quelques randonnees, puis s'eloigi
et les malins vont se coucher, en remettai
au lendemain les gorges-chaudes. Cependafil
le malheureux mystifte, soutenu par une &
robuste, souvent pendant une partie de I
nuit, guette a la Rotte la Darue qui s'obsW
ne pas venir. Syn. de Dirue, Dalut, Cotwi
Tar in, Bissetre. Y aurait-il du rapport aw
le Tarande dont parle Rabelais (Pant., fl
2, 359)? || Sal. — Fantdme, rien, r§ve irrea
lise\ Prendre la darue, — ne rien prendre.
Hist. — A le sens de fort :
« Regarde ; est-ce bien fort feru ?
Ne say vilain, tant soit daru t \
Qui n'en fust rompt. » (God.)
Darn, Darut (Li., Br.), s. m. — Meme sens
« Quin, veins-tu prande le daru ? i — Mesj
explication. Le correspondant ajoute : t D'autm
plus intelligents, aussitdt seuls, retournent a i
maison et ceux qui croyaient les attraperj
trouvent eux-mSmes fort attrapes d'y tronTer
premiers rendus avent eux et de voir leur n
dejouee. »
Dater (Mj., Lg., By.), v. n. — Se compof
comme une personne riche ou d'un n
eleve. Se distinguer. S'emploie dans la k*
Dater du grand, — §tre ou sembler rid
hautain ou magnifique. Se dit des personi
et des choses. On ait parfois simplemenl
Dater. |J Avoir de l'importance, de V
rence. Ex. : Vous ne parlez pas ! ein chat!
comme il s'en fait b&tir ieun, ca date ! > Sj
de Noter.
Et. — Date ; du plur. data, choses donnees (W
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J
DAU - DfiBAGOULER
261
• Data (littera), premier mot de la formule qui
diquait l'epoque ou un acte avait ete rddige. —
ater, faire epoque.
Dan (Lrm.). — Du. — Dau pain, dau lait,
- du pain, du lait. V. D6.
Danbanne (Segr.), s. m. — - Homme dSbau-
\L (M6n.)
Dau be, s. f. — Recevoir une daube, ou une
«s6e. (Men.)
Et. — 1° All. Dubban, frapper. Cf. Adouber
a chevalier), lui donner un coup en l'armant.
jtt.), Darm. nie cette origine; Dealbare, rev§tir
un enduit blanc, crepir. Le passage du sens de :
epir, a celui de frapper s'expliquerait facilement
ip la facon de travailler de rouvrier qui crepit.
Daukee (By.). V. Daube.
Da abler (Mj.), s. m. — Boulot, enfant gras
; joufllu. Ex. : Queu grous daubier de
u£nau !
Bt. — Daubiere, terme de cuisine ; vase dans
quel on cuit une daube (Litt.) T — Syn. de
ochon, Maloquais, Pape, P&tf, Tourieau.
Daomoise (Mj.), s. f. — Donzelle, p£ro-
elle, p^core.
Et. — C'est une abrSviation du vx fr. Damoi-
tile, avec allongement de la premiere syllabe.
aumoise est done le doublet du fr. Donzelle et
emoiselle. — Domnizelle (x«), Damiselle (xr).
. L. Dominicella.
Davant (Lg.), s. m. — Celui qui precede.
ix. : II allait le davant. \\ Davant de, — loc.
rep., devant. Ex. : Alle 6tait assise davant
e moi. Syn. et doubl. de Devant
Davantlau (Ti., Zig. 159), s. m. — Tablier.
yn. et d. de Devanteau. || Manteau ou hotte
e chemin^e, bord de cette hotte. C'est le
oubl. de Devanteau, pris au fig.
D'da (By., Zig. 183), s. m. — Dieu. —
brme hypocoristique dans les jurons. Ex. :
ave-vous ben que le nom d'da de bounhomme
n'est point c'mode ! — N. A Mj. : Nom de
tla. V. au Glossaire.
De ( M j ., By. ), pre* p. — Marque le temps. Ex. :
te soir, de ressiee, de matinee, — ce soir, dans
apres-midi, dans la matinee. || Sp. — De
if, de genoux, — sur le derriere, a genoux. ||
ntre dans un grand nombre de loc, pour
tarquer la relation entre le verbe et l'ins-
mment : On dit : Travailler de bras, de tSte ;
ler de son pied, se mettre de genoux. —
(ettons-nous de geneil. N. P. — A Sa., Sp.,
lm., de s'emploie invariablement et illogi-
uement dans certaines loc. : Je sommes
Dint de parents, — nous ne sommes point
arents. — J'en ai vendu de la moitie*, — la
ioitie\ || Redondant : de de chez. — Je veins
? de chez li. || Se place toujours devant les
ron. interrogat. qui, que, auoi? Ex. : De
ui est ca? De quoi que tu ais? N. On pro-
once di et non deu. || A Mj., on Temploie
>ujours devant le mot : besoin. Ex. : En
5-tu de besoin? — J'en ai point de besoin. ||
iiotismes remarquables. A Mj., comme a
lm., on Temploie toujours apres savoir,
suivi de Tinfinitif : II sait de lire et d'6crire. ||
Sp., Tim., de joint toujours le nom gars au
nom de famille : « C'est le gars de Gazeau. »
II pourrait sembler d'abord qu'il n'y ait rien
la que de naturel ; mais il faut observer que
Ton dit : « C'est le gars de Jules Gazeau », si
le fils s'appelle Jules, alors m§me que le
pere aurait nom Mathurin. || Depuis. « II est
mari^ de la semaine derniere ; aUe est enter-
r6e de dimanche. || Dans, a. — II est ben
afllige* des yeux, <T eine main. || De bon, pour
de bon, si&rieusement ; de d'la, de la ; de
d'pis, depuis ; de juste, comme de juste,
comme il est juste ; de vrai, vraiment ; de
roule, conduire une barrique de roule, en la
faisant rouler ; de c't'heure, a cette heure ;
(f gui dire : N'y a point de (a) gui dire ; de
cul et de be'de'e ; de rire, pour de rire, non
se>ieusement. || (Lg.) Devant de, — devant.
Ex. : II marchait devant de moi. || De, dans
Texpression : Tu n'as que <f aller, n'est nulle-
ment une addition euphonique. N'avoir que
de, — n'avoir qu'a. Ex. : Tu n'avais que de
faire comme 6je t'avais dit. || L'emploi abu-
sif de de est frequent. De matinee (ce matin) ;
de moeriennee (ce midi) ; de ressiee (ce soir) ; k
de soir (a ce soir) ; de depuis, de* d'pis...
huchqu'a. . . ; de meshui (desormais, d'ores
en avant). — A Feneu, on pron. d'meshe ; a
Neuville, d'mesheu) ; (Tavec (d* accord avec),
etc. — « Tte Ta accrase d'sottises, i'ya ren
rest6 a y-i dire ; il Ta traits de d'pis Patar
huchqu'a- Amen. » — De rebours (pron. sou-
vent de* r'bou), de mauvaise humeur, misan-
thrope). — « Dk d'pis Saint- Berth^l'my
huchqu'a Terlaz6, par au vis-a-vis de Pigne-
rolles, on en fait-i des crochets ! » — « i>'avant
que de faire quSque chose, faut ben se gu6-
manter. » — De qui e'est-i? (qui est-ce)? —
De d'bon, d6 bon ; pour de d'bon (vraiment,
et non pour rire). By.
De, pr6fixe. — Soustraction ou apposi-
tion ; dkboutonner ; ou, au contr., augmenta-
tion, dSmarcher. — N. Nous n'avons pas
indique' une centaine de mots commen$ant
par ce pr^fixe. Chercher le mot simple.
D6 (Mj., Lg., By.), s. m. — Doigt, en g6n6
ral. || Plus sp6cialement l'index. Ex. : Mon
trer avec le dk, prendre avec le di et le pouce
N. Cette forme a vieilli, m§me dans notre
eatois. Toutefois, elle est rested en fr. dans
>e* a coudre.
Et. — Anc. fr. deel, du lat. pop. ditale (pour
digitale) de digitus, doigt. Auratt du aboutir a
Deau ; s'est confondu avec dk a jouer au xv* s.
(Darm.)
Deamplonne (Sal.). — Etre deampionne,
se mal tenir. Cf. EhampionnL
Deau, s. m. — Doigt. « Nous disons, en
Anjou : Deau, pour : de* », dit Manage, ce qui
corrobore l'6tym. ci-dessus.
Debagouler (By.), v. a. — Bavarder de
choses inutiles et ennuyeuses : « Qu6 va-t-P
c6re avoir a nous dSbagouler? (II y a du
bagout la-dedans.)
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262
DfiBAILLER — DfiBfiTER
Debafller (Lg.), v. a. — Se dit dans :
Dkbdiller les dents, — desserrer les dents,
parler. Syn. de Dkbdillonner.
Debafllonner (Sp., Mj.), v. a. — Ne s'em-
ploie que dans la loc. : Ne pas dkbdillonner les
dents, — ne pas desserrer les dents, ne pas
ouvrir la bouche pour parler, ne pas souffler
mot. V. Bdillonner. Syn. de Dkbdiller.
Dtbalaneer (By.), v. a. — Pour Balancer,
ou : se D6balancer. — V. Balancer.
Deballer (Mj., Lg., By.), v. n. — D6camper,
dealer, de*guerpir, vider les lieux. — D6 -j-
balle, paquet. Syn. de Dkcarrer.
D6baUeur (Mj.), s. m. — Marchand qui va
vendre des marchandises d6mod6es sur les
places publiques, camelot.
Debarbonfller (Mj., By.), v. a. — DSbrouil-
ler. Ex. : « II se dkbarbouillera s'il peut. » N.
Le verbe n'a jamais le m£me sens qu'il a en
fr. — V. Dkbardouler t Dkboucharder y Bar-
bouiller.
DebarbouUlette (Lg.), s. f. — Linge dont
on se sert pour se d^barbouiller. Syn. de
Dkbardouloir.
Debardoufller (se), v. r6f. — Pour : Debar-
bouiller ; se d6p£trer.
Debardouler (Bl., Mj.), v. a. — D6bar-
bouiller. Cf. Bardouler. Syn. de Dtboreer,
Dkboucharder, Debernachouser. || By. — Va
done te dkbardouler, mon p'tit gars. Ou as-tu
eH6 te bardouler comme 5a ?
Debardoulolr (By.) pron. lou6), s. m. —
Linge dont on se sert pour se d^barbouiller,
d^barbouiloir. De>. de Dkbardouler. Syn. de
Dkbarbouillelte.
Debargouler, v. a. — Laver la figure ou la
goule de l'enfant. V. Dkbardouler.
Debarrasse (Lg.), s. f. — DSbarras. Ex. :
II est parti? Bonne dkbarrasse \ Syn. de
Dkcanche.
Debarrasse (By.), part. pas. — J'ai sou-
vent entendu cette exclamation : Sancte
dkbarrassk \ en parlant d'une personne ge-
nante qui se decide enfin a partir. Gela fait
partie des Litanies mondaines.
Debas (de) (Ec). — On dira : Ce que tu
cherches se trouve de debas (en aval), ou en
damont (en amont). || D6bas (Mj.), s. m. —
Bas d'une cdte, vallon profond, pli de ter-
rain. Ex. : II de>iboul6 jusque dans le dkbas.
— Leur maison est tout dans ein dkbas. \\
Un pr6 dans le dkbas (Li., Br.), dans la partie
basse, au pied d'une butte.
Debater (Mj., By.), v. a. — Enlever la
garniture d'une table, dter le couvert, des-
servir. V. Bdter.
Debattre (Mj., Sp., Lg.), v. n. — Emotter,
casser les mottes. Ex. : lis sont a dibattre
dans leux grande ouche. V. Couvr&ille. || V.
r6f. Se dkbattre que, — * afflrmer ou nier avec
6nergie ; r6p6ter ; alteguer avec insistanc*
protester. Ex. : II a ieu beau se dibattre <$
c'6tait pas lui.
Debauehement (Mj., By.), s. m. — Cba
gement du temps lorsqu'il se met a la pluj
Ex. : S'il veint ein dkbauchement de temps, <
ne sait pas quand e'est qu'on pourra faire I
semeries. Der. de se Debaucher.
Et. — D6 -f bauche, vx mot qui a le sens di
lieu de travail, atelier. — Orig. inc. — Vi
Debaucher.
Debaucher (Mj., Lg.), v. a. — Faire quitt
a un ouvrier son travail ou son patron.
Fig. — Dkbaucher le temps, — mettre
temps a la pluie. Ex. : Cete* grand vent-la M
dkbaucher le temps. — By.
Et. — « Bauche est un vx mot qui signifiei
boutique ; ital., botega ; grec, apotheca, Erabu
cher, mettre qqn en boutique ; debaucher, tirerqqi
de la boutigue ou il travaille, le dtttourner de sa
exercice (Menage). — « Bauche, en Saintonge, H
une tache ; debaucher, interrompre une UcH
(N.-E.). Mais, dans plusieurs provinces, au c<*
traire, engager dans qq. entrepnse : i
« Granz genz aveuc lui se debauchent,
Droit vers Lille en Flandre chevauchent. » (L. Cl
Debellois, s. m. — Dompte\ vaimu
(MfiN.)
Et. — Debeller, vaincre, reduire ; de , marq*
la fin, et bellum, guerre (Litt.).
Debercfller (By.), v. n. — Le mdme q
Berciller, pron. boerciller. — Sans berciller,
sans d^berciller.
D6berdancer (By.), v. n. — Tomber av^l
fracas. De Bredancer, pron. boerdancfr.
remuer avec bruit. V. Dkbricocher.
Deberdele (Jm., Li.), adj. q. — Casse\
Deberloquer (Mj., Lg.), v. a. — D6manti-
buler, disloquer. Syn. de Dkcaguenasser
Dkferloquer, Dkndler, Dkharndcher^ Demem-
broler, Dkpatraquer. — De>. de Berloque, pour
Breloaue. || Fu. — D6berloque, — de^gonte,
dSmoli, — ou mieux : disloque.
Debernachouser (se) (Ac). — Se dibtr-
nachouser la goule, — se la laver. V. Btr-
nache. Syn. de Dkbardouler \ Dkborer.
Debernancer, v. n. (Cz.). — D^gringole?
avec bruit, p. ex., une pile d'assiettes torn-
bant d'une Stagere.
Deberner (Lg.), v. a. — Nettover, debar-
rasser de la boue, des ordures. N. La syll. ber
se prononce breve et ferm6e. — Ne s'emplort
pas au fig. — De>. de Berner.
Debernonser, v. a. (Chpt.). — Debar-
bouiller ; surtout en parlant d'un enfant Cf.
Breneux y Brenoux. V. Debernachouser.
DebesIUer (se), v. r6f. — Prendre in
regard assure\ || Au fig., se d6niaiser, en par-
lant d'un enfant. — Cf. Ebesillk, BesUloux.
Debater (Mj.), v. a. — Rendre moins bete,
raffiner. On dit d'un nigaud : II n'est pas tout
dkbetk. — D6niaiser, degourdir. V. DebesiUtr.
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DfiBIFFfi — DfiBOTTOIRE
263
D6biff6. — Her. — D61ustrer, perdre sa
fclcheur. (Q., Br., Zig. 134.) — Chiffonner,
Scatir. Syn. de Fdpir.
Et — De* + biffer — Mettre en mauvais .6 tat. —
rap d£bifT6. (Froissa&d, dans Godxf., suppl.)
Dtblgofeer (Sal.), v. a. — Cancaner.
Dtblller (Mi., By.), v. a. — D6v§tir,
on tract, de D&habiller. Syn. de Dikaner,
^ipreter.
Et. — « Detacher (les chevaux de halage qui
rent un bateau). D6 -f bille (roorceau de bois
i s'attachent les cordes du halage). — Sens dif-
;nt
Hist. — Desbillier, v. a., enlever, en parlant
un habit.
— II est quitte de desbiller
Son habit, il est bien atout. (God.)
Se dit aussi dans la Haute- Norm an die, valine
'Hyeres et pays de Bray.
Dtblne (Mi., Lg.), s. f. — D^bauche, d6-
ortement. Ex. : Quand il a vu ca, il s'est mis
ans la dkbine. Syn. de D&hane, D&varine,
terdindaine.
Et. — Rouchi ou Wallon : Biner, fuir.
Dtblner, v. a. — Ruiner.
Dtblroter (Lu6). — Renverser, v. a. et n. Se
it d'une voiture.
Et. — Pour : De>iroter (et non de : bis 4- rota).
Debtee ou Dtbisse (Tim.), s. f. — Poire, ou
omme s^chee au four, pomme tap6e.
Dtbite, s. f. — La dkbite du timbre, endroit
u Ton dkbite le papier timbre\ (M£n.)
D6biftme, s. m. (Mj.). — Excuse, d^faite,
aux-fuyant, justification. Syn. de Dfaise.
Et — Du fr. Bl&me, avec le pre!. De\ Un
ibl&me, c'est ce qui empfiche, ce qui prGvient le
lame.
Hist — t Ledit due de Bretagne fist dire et
roposer ses excusations et deblasmes en la pr£-
mce dudit M. de Bourgogne. * (1394). — Vienne,
•eux-Sevres, Vendue. « Que dira-t-eil per san
Ibl&me t » (God.)
Dtble (Vendue), s. m. — Diable. Au
m° Deable.
Mbloyer (Mj., By.), v. a. — D6combrer.
\ Rembloyer.
N. — Desbleer, desblaer, debleer, deblaer,
wbloier, debloier, — yer. RScolter les bl&, mois-
mner. — Sens different : « A tenir, exploiter,
fTruictier, debloyer ledit heritage pour ledit pre-
but. » (1388). Emblaer et Desblaer (1382) God.
Dtbogasser, v. a. (By.). — D£faire une
igasse (pron. bo^gasse). L'anguille, prise a la
*aln6e, s'entoure souvent, comme d'une
ogue, de la ligne qu'elle enroule et emmSle
utour d'eile avec des herbes ; ainsi serr^e,
lie est morte quand on l&ve la ligne ; la peau
e l'anguille 6tant visqueuse, on la tire assez
icilement de la bogasse, qu'on d£m§le ensuite
e son mieux. V. Rimer sw cuL Cf. Dkpecasser.
DtboMrer (d£bou6e-dr6) (Mj.), v. n. —
teborder d'un vase, en parlant d'un liquide ;
6chapper de ses enveloppes, en parlant du
contenu d'un paquet, d'un panier, d'une
caisse, etc
Et. — On peut voir dans ce mot une corr. du
fr. D6border, par mltathese du d et de Tr, et
allongement de To en la dipht. oi . — Pour moi
j'inchnerai plutdt a y voir une corr. anal, de
Dlbondret*
D6bofeer (d6-bou6-z6) (Mj.), v. a. — Man-
ger, avaler. Le mot ne s'emploie que dans le
sens ironique ou plaisant. Ex. : Vous n'avez
que de illi en donner, il se chargera ben de les
dtboiser. || Eplucher les arStes d'un poisson,
les boises. || Manger goulumetit : II a tentout
ieu fait de dkboiser son pot de rillots. || Dkboi-
ser la monnaie, — d^penser, prodiguer
l'argent || Fig. — Dissiper, dilapider, un bien,
un heritage.
Et. — Du pre"f. De\ et du pat. Boise. D'apres
son 6tymol., ce mot ne devrait Stre employe qu'en
parlant du poisson ; il s'emploie n6anmoms pour
toute espece de victuailles.
Dekonde> (Mj., By.), s. f. — Flot qui
d6bonde. — Se dira d'un enfant qui fait une
selle liquide et copieuse : En vela eine
dkbondU ! V. D&bondrte.
Dtboniemeiit, s. m. — D6bordement de
Teau sortant par une bonde. (M4n.)
Dtbonier (Mj., Lg.), v. n. — S'6chapper,
jaillir, en parlant d'un liquide. || Lg. — Se
dkbonder, — se mettre a la pluie, en parlant
du temps. Syn. de se Dkbaucher. — C'est le
mot francais.
D6bondre> (Mj.), s. f. — Flot qui s'echappe,
au pr. et au fig. || Forte Evacuation alvine.
V. Dkbondke.
Dlfeondrer (Mj.), v. n. — Sortir a flots, au
pr. et au fig. ; s'6pancher brusquement.
D6 -f- bonde. Syn. et d. de Dkbonder.
Mhori (Sp., By.), s. m. — Flux de ventre.
Ne s'emploie que dans la loc. : Etre au dibord,
— avoir la foire ; elle a le dibord. Syn. Trevde y
Courante, Trop-chie, Va-vite.
Hist — c Ni l'esbranler des vents impetueux,
Ni le debord de ce dieu tortueux
Qui tant de fois t'a couvert de son onde. »
(J. du Bella y. — Antiq. de Rome, p. 244.)
Dtborer (Lg., Som.), v. a. — DSbarbouiller.
— Syn. de D&bardoulv, Dtbernouser, D&ber-
nachouser, Diboucharder. A vieilli au Lg.
Etym. — De>. de Borer.
Dtborner (Mj., By.), v. n. — Chercher et
marquer les bornes. Ex. : Vela les faucheries
qui arrivent ; va falloir dkborner dans les
Vernettes.
Hist. « Les bourgeois dudit lieu doivent des*
borner les pasquiers, les chemins et les communes
(1346) God.
Dtbotter (Lg., By.), v. a. — D6barrasser de
la boue qui y adhere, des chaussures, une
charrue (a la gorge et au versoir). Syn. de
Dkgouer, Digouler.
D6bottoire (Lg.), s. f. — Petit outil de bois
ou de fer avec lequel le cultivateur enldve la
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264
DfiBOTTURE — DfiBOUTINER
terre qui adhere a sa charnie. — Syn. de
Curette, Digouet, Digouloire.
Dtbottnre (Lg.), s. f. — Terre, neige qui
adhe>ait aux chaussures et que Ton a enlevee.
Syn. de Galockie. || Partie interieure d'un
tronc d'arbre que Ton enleve a la scie. Syn.
de Culie.
Et. — V. Debotter.
Dtboueharder (Sp., My., Sa.), v. a. —
D6barbouiller. V. Bouchard, Syn. de Debar-
douler, Debargouler, Dtbernouser, Deborer
Une jeune fille qui a des dartres farineuses
re^oit le conseil d'user d'eau de Cologne :
« Quand je me deboucharde avec de l'eau de
Cologne, 5a me cuit encore pus dur »,
dit-elle. (Do.)
. Deboaehonner (se), v. r£f. (Z. 118.). — Se
mettre a pousser.
Dtbonier (Mj., By., Lg.), v. a. — Faire
cesser de bouder. Syn. de Debouquer, D6ra-
ter. || Se dSbouder. (By.)
Dtbouiiner (Lg.), v. n. — V. Deboutiner,
dont ce mot est une forme adoucie.
Dtbontdrer, v. n. (Mi., Lg.). — Se r6-
pandre au dehors en s'echappant par-dessus
les bords ou a travers les parois d'un vase,
d'une enveloppe. Ex. : La pate a debouedri du
paillon. Syn. de Ebouedrer. Se dit aussi d'une
fusee.
Debouller (Lg.)» v. a. — D6cheveler. Syn.
de Ecrener. De>. de Ebou&ler.
Dtbonfller (Lrm.), v. a. — Meier en de>ou-
lant ; d6rouler, d^faire en d&ordre ; tomber
ou faire tomber qqch. de haut en bas avec
d&ordre.
D6boufllir (Lg.), v. a. — Faire bouillir
pendant cinq ou six heures du coton pour le
pr6parer a prendre la teinture. — N. Ce n'est
pas tout a fait le sens donn£ par Hatzfeld.
Lang, des ouvriers de filature.
Dtbouletter (Lg., Mj.), v. a. — Luxer,
d£sarticuler, dSmolir une articulation. Ex. :
A s'est dkbouletti la cuisse. || Syn. de Dkmou-
letter, Dimoletter. De>. de Boulette.
Et. — Boulet. Eminence arrondie qui forme
chez le cheval 1' articulation du canon avec le
paturon.
Deboallner (Auv., Sa., My.), v. n. — D6-
gringoler. Syn. de Dkribouler, Dkcrimbaler,
Dicrabasser, Dtgroler, Dkribouler, Tribouler,
Dhcrdler. V. Bouliner. C'est tomber en rou-
Jant comme une boule.
Deboolissage, >. m. — « Operation de la
premiere gomme mise pour les flls a tisser
pour l'encollage, ou deuxieme gomme. »
(MAN.) — Debouillissage. V. Boulir.
Debouquer (Mj., Lg.), v. a. — Rasse>6ner,
remettre de bonne humeur, celui qui bou-
dait, qui faisait le bouc. Syn. de Debtuder,
Dlrater.
fet; — Der. de Bouc y Bouqutri
Debourder (Li., Br.,), v. a. — Tirer de I
boue. — Je comprendrais De*bourber. O
pendant, il y a le v. Bourder, s'arrfcter. U
enfant qui s'arrGte, hesite en r^citant s
lecon : bourde. Debourder s'explique don
b =d.
Deboorner (Mj., By.), v. a. et n. — Enleve
les bornes de. || Rechercher les bornes seps
ratives. Cf. Bourne, D&borner.
Debourniger (Mj., Lg.), v. a. — DSbusquei
d^nicher ; dicouvrir ce qui est cach6 ou dissl
mute ; alier chercher au fond d'une cachet te.
Lrm. — Prononc. DSbourgniger. — Fair
sortir d'une cachette, trouver qqn ou qqd
dans un endroit retired Ex. : Dibourgniger u
lievre. || Sal. — Dicouvrir une chose enfor
c6e, — Dibourniger un carnigeot. || Fu. -
MSmes sens, — apres beaucoup de recherche
« J'avons dkbournigk, ein lapin sour I
mouche de fournilles. » Syn. de Dhnagasinet
Et. — Ce mot n'est pas un der. de Bournitt
mais bien de Niger, compose avec les pref. I
et Bour. Ce mot, Niger, est une corr. du fr. Niche
Quant au pref. Bour, ce serait le lat. Per.
N. — Chose curieuse, notre autre verbe ->itf
(Nugari), se compose lui aussi avec ce meme pn
fixe, Bour, pour former un verbe : Bourniger.
semble que ce pref. Bour, qui est plutdt un am
mentat. qu'un pcjorat,. soit pour Ber, du lat. Pel
V. a ce sujet, Embournicler. \\ Dibournicher (ByJ
Debourrer (partout), v. a. — D6barrass«
de ses enveloppes, dicouvrir. || D£maillot*
— Cf. Embourrer, dont il est le correlaul
comme D6velopper et D6baller le sont d
Envelopper et de Emballer. — Du t
Bourre.
Debourrlchonner v. a. et r6f. — Se debout
richonner, c'est se d£niaiser, sortir de 1
gaucherie, de l'enfance, comme le papillo
sort de l'enveloppe qui emprisonnait la chrj
salide. V. Dkbeter, Debesiller.
Debourrure rrage, s. m. (My.). — Faco
des vignes a une grande profondeur, surtoi
au bas du cep. (M£n.)
Debout, adv. (Sp.). — Fig. — Eine parol
debout, — parole breve et reNche. || Sa., By. -
Trouver la porte debout, — trouver la port
ferm^e, ou : visage de bois. || Lg. — Pari<
debout, — parler avec maussaderie.
Debouter (Mj.), v. n. — Expulser, suj
planter. — N. C'est le terme de jurispn
dence pris dans un sens special, Bouter-dc
jeter hors de. || Lg. — V. a. — Enlever 1
terre que les labours amassent a la longue ve
le bout des champs, afin de permettre l'ecoi
lement des eaux. Cf. Deboutter. N. Ceci noi
ramene au franQ. Bout et non Butte. Tant
est difficile de determiner les (Hyraol. les ph
simples en apparence.
Debootiner (d^bouquiner) (Mj.), v. n. -
S'eYhapper par le bout, passer par-dessi
1'obstacle qui le retenait. Se dit, p. ox., d'u
pelolon de ill ou de laine, d'un bandage *
tinge dont les spires s« d^veloppent — fit-
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DfiBOUTOUNER - DfiCABLER
265
Ma fus&e est toute d&boutinte. Syn. et doubl.
de Dkboudiner. Cf. Dtbouedrer.
Et. — D6 + bout + suff. dimin. iner. || D6bou-
quiner, com me Deboucher ou Debousquer. G. Port.
Dtboatouner (Sp., Lg.), v. a. — Del>ou-
tonner.
Deboutter (Lg.), v. a. — Aplanir. Syn. de
Aplangir. Doubl. de Dibutter. Toutefois. V.
Dkbouter.
Debrague, part. pas. (By.). — Dont les
vStements inferieurs sont mal soutenus. Reste
du temps ou la brogue (culotte) e*tait a bra-
guette (a pont). Le pan talon a pisseton ne date
que d'un demi-siecle et on voit encore de ces
culottes a pont. En Anjou, le pont 6tait
large et maintenu par trois boutons et il arri-
vait souvent qu'un bouton de coin manquait
ou n'6tait pas boutonne" ; d'ou : dkbraguk,
brsque la culotte est mal boutonn^e ou mal
soutenue a la ceinture. — Le fr. a DSbr&ille'.
Dtbragnenasser (Lg.), v. a. — D6culotter,
ou plutdt : ouvrir la braguette d'une culotte.
Syn. de Ebraguenasser, Dibraguetter.
Et. — Du lat. Bracca, braie. Provenc. Braga.
Debraguetter (Mj.), v. a. — DSculotter. ||
D6brailler. Cf. Dkbraguk, Ebraguenassk. —
D6braguette\ — dont la braguette est ouverte.
Par ext., d6braille\ dSpoitrailte, dont les
vetements sont en desordre.
Debrandelle, — olrc (By.), s. f. — Balan-
$oire, escarpolette.
Debrandeller (se), v. r6f. — Se balancer. ||
V. a. Faire osciller de ca et de la. On cite ce
couplet (Ti. Z. 150). — De Brandir.
— t Perrine, viens-t'en dtner.
— Je m'd6brandelle, je m'dkbrandelle.
— Perrine, viens-t'en diner.
— J'aime mieux me dkbrandeller.
|| By. — Se balancer a la dkbrandeUe.
Debrandelouere (By., Zig. 197), s. f. —
Balancoire.
DtbranNer (Bi.), v. a. et r6f. — Se balan-
cer. (MAn.)
Deb rawer (Segr.), v. a. — Se dScouvrir les
bras quand on est au lit. (MJsn.)
Hist. — Desbrasser (se). Laisser tomber les bras.
« A Tune foys me trouyent descouverte
Me desbrassant de pleurs toute couverte. »
(God.).
Debreger, v. n. (Bri.). — Se d^battre.
(Men.)
Debreler (Fu), v. p. — D6faire un vehe-
ment tenu par des cordons. Ne s'emploie
qu'au passif. — J'se* tot dkbrklk, mes vete-
ments ne tiennent plus, on les a tirailles. V.
Breler, Dkbrener.
Debr€ner (Lg.), v. a. — DSnouer, d^pStrer,
d^meler. Syn. de Dknouquer, Dkmoiler.
Et.. — M. rac. q. Embrener.
Debrleoeher (Mi.jJSp.), v. ri. — fcchapper a
Son point d'appui! Bjrn; de Dtripir. || Dee-
per. || Degringoler. S'6chapper brusquement
et tomber. — Syn. et d. de Dkricocher. Syn.
de Dktribouler, Dkribouler, Dkbouliner, Dk-
crimbaler, Dkcrabaler, Dkcrabasser, Tribouler,
Dkcroler, Dkberdancer..
Dgbrldage, s. m. — En battant la faulx, on
enleve qqf. des esquilles de fer ; la faulx est
alors dkbridke. (Men.)
DebrUtee (Mj.), s. f. — Ce que Ton paye
pour le repas d'un cheval a rhdtelier. ||
Detour ou le vent, resserre" par un obstacle,
souffle avec violence. Ex. : II se trouvait a la
dkbridke du vent.
Debrider (Mj.), v. a. — Debrider eine gifle,
— lancer une gifle a la votee. Ex. : II te illi
dkbridk eine sacrSe maudit beigne ! || D6co-
cher, detacher.
Dgbrler (Sp., Mj., Lg.), v. a. — D6couvrir,
6ter l'enveloppe de.
Et. — Le mot est un compose de Abrier, avec le
pre!. De", ou Des ; il est pour Desabrier, comme
DibMer est pour DSshabiller. || Priver d'abri :
Hist. — Nud, ne desdbrii,
Mort de faim ou de soif,
Ne d'ostel desbrii. (God.)
D6brlngu6 (By.), adj. q. — Qui a une
tournure mauvaise, n6glig6e, nonchalante. —
Alle est toute dkbringuke, — elle a Pair d'une
grande bringue Cf. Dkbraguk.
Debrouiller (se), v. r6f. (Rf.). — S'en
aller. V. Dareau.
Debut (Mj., By.), s. m. — Ne s'emploie que
dans la loc. : Du premier dkbut, — tout
d'abord. Ex. : Du premier dkbut, ca n'6tait
pas grand' chouse. — Le dkbut, c'est, au jeu
de boules, Taction de tirer de but, du lieu ou
est le but ; de la le sens de : commencement.
Debutte (Mj.), s. f. — PreHexte peu admis-
sible, Schappatoire ; mauvaise raison ; bou-
tade, caprice ; entreprise de>aisonnable, in-
vention. || Pretention absurde, projet peu
recommandable. Ex. : En vela d'eine dkbutke
de vouloir s'en aller de soir par un temps
pareil !
Debater, v. n. — Mot dont se servent les
enfants dans leurs jeux.
N. — « Pour savoir qui d6butera, c.-a-d. qui sera
le premier a jouer, ce qui est souvent un a vantage,
on s'y prend de differentes manieres. En voici une.
Deux joueurs se mettent en face a quelque dis-
tance. Chacun d'eux pose successivement le talon
d'un pied a l'extremite de l'autre, jusqu'a ce que
les pieds des deux debutants se rencontrent. A ce
moment, celui dont le pied a le dessus est declare
le premier. II est le prem* a delmter. S'il y a plus de
deux joueurs, ce premier recommence avec un
troisieme, et ainsi de suite (P. Eudel. Vocabul.
Blaisois).
Debatter (Mj., Spb.), v. a. — Aplanir,
niveler, dresser. Svn. de Dkboutter, Aplangir.
— De>. du fr. Butte.
Decabler (Lg.), v. a. — DSbarrasser du
cable qui la retientj ■=* un charg#m«nt«
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266
DECACHER — DfiCANlLLER
Dtcaeher (Mj., Lg., By.), v. a. — D6cou-
vrir. Ex. : Faudra dicacher la salade. || V. ref.
Se montrer. Ex. : Le soute ne s'est pas
dicache de la resstee. || Se dScouvrir les bras
ou le buste dans son lit. (By.) V. Dibrasser.
Hist. — Descacher, v. a., devoiler.
— « Car je ne puis son mauvais bruy t cacher
Si seurement qu'elle ne le descache
Comme inconstant. » (Mabot, n, 165. — God.)
Decade (Mj.), s. f. — S'emploie dans la
loc. adv. : En decade, — dans un 6tat anor-
mal. Ainsi, on dira d'un individu qui fait la
noce pendant qqs jours, qui est en bombe : II
est en decade. On en dira autant d'un homme
6nerve\ exaspe>e\ en fureur, qui ne se connalt
plu~.
Et. — Cette loc. est evidemment un souvenir du
Decadi republicain ; mais le Decadi lui-mfime est
parfaitement oublte.
Decadent nee (Pell.), adj. q. — En d6-
sordre, d6braill6 ; originairement : Decade-
nassl. V. Cadenas. Syn. et d. de Dicague-
nasst.
Decadir (Ti., Zig. 159), v. a. — D^catir.
Syn. de Dibiffer. V. FSpir.
Deeagnenasser (Mj., Lg., By.), v. a. —
D6mantibuler, disloquer, dSmolir. Ex. : Ton
gilet est tout dkcaguenassk. — La chaire est
toute decaguenassee. Cf. D&quenailler, Digue-
nattier. — Syn. de Diferloquer, Deroquer,
Diberloquer, D&n&ler, Dimembroler.
Et. — Form6 du pr6f. De et du pat. Caguena, fr.
Cadenas ; lat. Catena. Le sens s'accorde avec celui
de l'original lat., Chatne, lien.
Oecahiner (Mj.), v. n. — DSgringoler.
Et. — Cf. Cahin, dans Cahin-caha (qui semble.
Stre une alteration des mots lat : qua hinc, qua
hac. Darm.)
Dccahoter (By.), v. a. — Faire sortir de.
Syn. de D leant ger.
Deealaferage s. m. — L'ouvrier qui
s'occupe du dlcalabrage est celui qui sur-
veille les excavations susceptibles de se deta-
cher. (MAn.) Dans les carrieres.
Deealaferer (Ag.), v. a. — Renverser avec
des leviers des blocs d'ardoise.
N. — « II arrive souvent que qqs pierres (des car-
rieres d'ardoises) se deli tent naturellement et
peuvent, avec le temps, tomber seules ; presque
tous les mois le clerc d'a-bas (celui qui a la direction
des travaux du fond) fait reconnattre les flancs du
rocher, depuis le haut jusqu'au fond. Pour cela,
des ouvriers, s'attachant au bout d'un cordage et
munis d'une barre de fer, sont descendus par leurs
camarades le long du rocher souvent incline et
m£me vertical, sur 300 pieds de hauteur. lis ren-
versent avec leurs barres tous les blocs qui n'ont
pas une solidite suffisante. Cette operation s'ap-
pelle (ttcalabrer (Annuaire statistique de M.-et-L.,
1837, p. 175),
Dealer (Mj., By., Ti., Zig. 159), v. a. —
S'emploie dans la loc. : Dicaler des yeux, —
ouvrir de grands yeux, faire de gros yeux,
regarder avec yeux flamboyants, irrites,
lancer des regards terribles. V. Dechausser.
Et. — Ce mot doit venir de Ecaler ou Echakr
(les noix), les degarnir de l'ecale, forme norm an no-
picarde du fr. echale. — C'est une loc fig., usit*>
aussi a Sa. — Z. 153.
Dtcalotter (Mj., Lg., By.), v. a. — Enlever
la calotte de, d6coiffer. || Enlever le falte
de. Ex. : Le vent a tout dlcalotU les veil-
loches. || Lg. Retourner un parapluie, en par-
lant du vent.
Deeampe, s. f. (Mj., Lg.). — Ne s'emploie
que dans la loc. : Prendre sa deeampe, —
prendre la fuite, de^camper. Ex. : AUe a pris
sa deeampe a s'en aller. On dit aussi par
confusion : Prendre sa decanche, ou : prendre
Jean des Loges. || Tournure, allure. Syn. de
Digaine.
Decamper, (Lg.), v. n. — Avoir une tour-
nure, une allure. — II deeampe ben mal, —
il a bien mauvaise tournure. — Syn. de
Dkgoter.
Deeanehe (Mj.), s. f. — DSbarras. Ex. :
Qu'il aille ; bonne decanche ! Syn. de Dtbar-
rasse. || Allure, tournure, dSgatne. Ex. : II a
eine vilaine decanche. (Q. Z. 134.) || Prendre
sa dkcanche, — escamper, s'enfuir, se hater.
Syn. de Deeampe.
Deeaneher (Mj., Lg., Do., Lue\ Z. 150, By.),
v. a. — D6barrasser, ctegager, d^p&trer. Ex. :
Donnez m'donc une purgation pour me
dicancher, — pour me degager les intestins.
By. Id. — II m'a ide" (aid6) a me dicancher.
Aller vite en besogne, et aussi, comme on
vient de le voir, d6boucher, desobs truer, i
|) V. r6f. Se dSbarrasser, se d6p£trer. || Se
hater, se diligenter. || Faire deguerpir ; delo-
ger, dSbusquer. Syn. de D&caniger, avec
lequel il semble qu il y a eu qq. confusion.
Ex. : Je te vas dicancher de deia. || Faire
filer. Ex. : Je te vas deeaneher a 1'ecole. '
V. r£f. Filer, s'en aller vivement, se hater.
Ex. : Faut que je me dkcanche a m'en aller. —
D&canche-toi a rager cet6 couet de lin-la. —
Cf. Encancher.
Et. — Jaub. cite Canche, mare. Cf. Conche. O
mot signifierait done : Degager d'une canche t
Deeanleher (Mj.), v. a. — Faire d6guerpir.
faire sortir qqn d'une cachette ou il etait
blotti, — d'un nid, d'un terrier, d'un retrait
qcque. De*loger, d^busquer. Syn. de Decan-
cher, Decahuter. \\ V. n. et r6f. — D£guerpir,
sortir d'une cachette. — Cf. Se Canicher. Syn.
de s 1 Evern&iller .
Et. — LiTTRi cite Decaniller. — « S'arracner
avec regret de son lit ou d'un lieu de paresse :
Attends, je vas te dScaniller tout a l'neure. »
Orain.
Decanlger (Mj., By.), v. a. — Voir le prece-
dent.
Et. — Du pref. De, et d'un s. Canige, inus., qui a
donn£ le dimin. Canigeot.
Decaniller (Mj.), v. n. — DScliner. Ex. :
lis ont H6 ben riches, mais c'a toujours et^
en decanillant, dans cet6 familla-la. On dit
aussi Diqueniller. Syn. de Dkvarier. \\ Z. 145.
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DfiCAPELER - DECHEYER
267
— Sortir du lit, de la chambre, d'une cache. ||
D&cantiUer. (By.) || Sar., Do. — V. a. —
Corr. de D&canicher, — faire lever de son lit.
Syn. de : se Dicancher.
Et. — « S'en alter malgre soi, avec aqs rebuf-
fades (Litt.). — De caner f = Se rattacne p. fi. a
canis, chien. Cf. le pat. de la Creuse : se aeicho-
nilla, se deprendre et s'enfuir, en parlant d'un
chien et d'une chienne accouples (Dabm.)
D6eapeler (Mj.), v. a. — De>ouler une
corde qui 6tait enroul6e sur un marmouset,
un guinegau, etc. || By. Id. Sur un marmout,
un guind&s (pr. guindeau).
Et — Oter de la tete d'un mat ou du bout d'une
vergue tous les cordages qu'on y avait capeles. De
Capel, pour Chapel, ou chapeau.
Deeaper (Lg.), v. a. — Enlever toute la
couche superficielle de, un terrain.
Et. — C'est le mot fr., pris dans un sens special,
qui doit dtre le sens primitif.
Dtcaplter (se) (Sp., Mj., Lg.), v. ref. —
Entrer dans une violente colere, bouillir
d'impatience ou de d6pit, £tre exaspere\
Ex. : Vous crayez tout de meme que n'y a
pas de quoi se dlcapiter? || Lg., v. a. — Exas-
perer, mettre hors de soi. Ex. : £a me deca-
pite, quand je vois ca.
Et. — Simple jeu de mots entre : se depiter et
decapiter. Ce dernier, quoique peu usite, n est pas
un inconnu pour les patoisants.
Deeareasse (Mj., By.), adj. q. — D6poi-
trailte. || Syn. de Ebaveretti, EbalvrettL
Dec arc ass er (By.), v. a. — Dechirer les
vetements dans une batterie ; faire voir sa
carcasse. (M£n.)
Deearrer (Sp., Lg., Mj.), v. n. — DStaler,
s'enfuir. Syn. de Deballer.
Et. — Litt. renvoie a se Carrer. — Dabm.
explique : se carrer, par : developper toute sa car-
rure.
Deearrir v. a. — Vendre un coin de terre
qui modifie la forme reguliere, carr£e d'une
propriety. — Cf. le fr. Equarrir.
DeeatI (Craon, By.), adj. q. — Us6 ;
affaibli. Etre ben dkcati, etre bien affaibli par
Tage ou la maladie. — Cad.
Et — Catir, ou : vx. fr. Quatir, du lat. pop.*
Coactire, tire de Coactus, de Cogere, presser.
Presser (le drap, les etoffes de laine) pour donner
de la ferine t6 et du lustre. Une etoffe catie. (Darm.)
Done, decatie, qui a perdu sa fermete et son lustre,
par un long usage.
De c(e) que (By.), — Tellement. Ex. :
J'pouvions pus grouler de 6* que j'Stions las.
Decesser (Mj., Lg., By.), v. n. — Cesser.
Ex. : II a mouilte trois jours sans dkcesser,
sans desemparer. Syn. de Relendr, Reldcher,
Arreter. Locut. : I xCdtcesse point de —
Gros barbarisme.
Dechafaoder (Mj., Lg.), v. n. — DSfaire
un echafaudage. — Cf. Chafauder. || By. —
Dechauffauder.
Deehafrer (Lue\ Bl., Segr.), v. a. — Dechi-
rer, dSchiqueter. Syn. de Dessafrer, Essafrer. \\
By. Dechafrer. || TL, Zig. 159. — V. a. Devo-
rer a belles dents. Ex. : Les queniaux ils
d&chdfrent de bons calots de pain. — Qqs-uns
Tecrivent avec deux ff.
N. — « Chaffrer, deteriorer. ChafTre se dit de qqn
dont le corps ou les v§tements sont delabres. On
trouve dans Trevoux : chafTourer, defigurer, bar-
bouiller. » (Jaub.) Cf. Dessafrer.
Bechance (Mj.), s. f. — Malchance, de-
veine. Syn. de Maledringue, M alette.
De chancer (Mj., Lg.), v. a. — D6munir
d'une espece de plantes ou d'animaux. Syn.
de Dhsoriner. Cf. Chancer, Chance. N. Malgre"
leur grande ressemblance de forme et de sens,
Dkchancer et D6geancer ne paraissent pas
§tre le m£me verbe ; le premier se dit en
bonne part et le deuxieme seulement en
mauvaise part.
Deehargee (Lg.), part. pas. — Qui a mis
bas, qui a v£le\ Syn. de Vdlie, Velee, Renou-
velee.
Et. — P.-e\ de Chevance, de chevir (cap ire,
prendre) Gtre maltre, disposer de. Dechevancer.
Deeharger (Lg.), v. n. — Mettre bas, v&er.
Syn. de Faire. Vdler. || Lg — V. a. — Faire
veler. Ex. : Venez done b6 vite dicharger ine
vache a la Petitiere.
Deehargeure (Lg.). s f — Mise bas-
velage Ex : Nout vache avait ben du lait a
la dhhargeure. Syn. de Velure. V&lure. N.
Prononcez : decharjure.
Decharrayer (Mj.). v. n. — Cartayer,
quitter les ornieres, en parlant d'une char-
rette. V. Charrayer.
Dcchansscr (Mj.) v. a. — Fig. Ecarquiller.
Dechausser des yeux ; — faire les gros yeux,
ou regarder fixement d'un air effront6 ou
hostile. Ex. : II m'a dkchaussk eine paire de
zyeux ! Syn. de Dicaler.
Dec ban i (Mj., Sal.), s. m. — Ados form6
entre deux rangs de vigne par la terre enleve>
au pied des ceps en les d^chaussant ou d6co-
tant.
Et — Par ext. de Enlever la chaussure.
Deche (Mj., Lg.), s. f. — Tare h6r6ditaire,
maladie congenitale ; atteinte, reste d'une
maladie. Ex. : II a eine deche de sa mere. ||
Ruine ; pauvrete\ || Rester en deche, — ne
pouvoir payer. || Battre la d&che, — d^cliner,
sentir la misere, la dech^ance.
Et — P.-S. Dechoir, ce qui tombe, se perd. —
Syn. de Relique, au 1" sens. Breton, Deiche ou
Teiche, defaut
Dee net (Mj.), s. m. — Cit6 pour la pro-
nonc. Le premier e est absolument nul et le
mot n'a qu'une syllabe. Cf. PecfU || By. —
Dechet.
IWchevelller (Lg.), v. a. — Decheviller.
Syn. et doubl. de Dechuiller. Ex. : Noutre
goret s'est dichkveille. — Syn. de Dbclaveler.
Decheyer (se) (Mj.), v. r6f. — Donner du
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268
DfiCHIASSER — DfiCOSSISSAGE
dechet, perdre. Au fut. : fa se dkcherra, pour :
ca se decheyera.
Et. — Doublet ou forme inchoative du v. Dk-
choir.
IHchiasscr (AIL), v. a. — V. Chiasser.
Dtehifarner (Mj.), v. a. — Faire dispa-
raltre l'enchifrenement. Cf. Enchifarner.
Dtehlntrer, v. a. — Defaire une chintre,
cheintre, chainlre.
Deehlqueter (Sp.), v. a. — Debiner, d6ni-
grer, decrier, chercher a discrediter par des
propos malveillants. — N. Le mot ne s'em-
ploie pas dans son sens propre ; mais quelle
energique image dans cette acception figu-
red !
Et. — De\ au sens augraentatif, et Chiqueter,
qui veut dire : decouper en petites dents.
Rehire (Mj., Lg.), part. pas. — Pas trop
dichirie, — assez jolie, assez presentable. Se
dit d'une jeune fille. Virgile disait de m£me :
Non sum adeo informis.
Et. — Mot hybride ; <U + aha, skerran, mdme
sens.
Deehlrette (Lg.), s. f. — Dechirure, accroc.
Deehulller (Mj., By.), v. a. — Oter les
chevilles de. Cf. Chuiller. Mauvaise prononc.
de Cheville. Syn. et d. de DSchiveiller.
Et. — Lat. clavicula. Syn. de DScftfveilUr. Pron.
D6chui-ller.
Decl (Mj.), adv.
deci et deli.
Deca. Ex. : II allait
Deride (Mj.), s. m. — Debat, discussion.
Ex. : lis en ont fait ein grand dlcidl. Syn. de
Dicis, Dkjail, DUibM, Chapitre.
Et. — De + csedere, couper. De Tid6e de tran-
cher on passe a celle de decider ; une decision etant
ce qui tranche une question.
Defilement, s. m. — Consentement. Ex. :
II faut aller chercher son dicidement. (M£n.)
Syn. de Hait, Assent.
Deris (Mj., Sp.), s. m. — Deliberation,
debat, discussion ; conference, commentaire ;
conversation au sujet de qqn ou de qqch.
Ex. : lis en ont fait tout em dicis ; — ils
etaient d'ein grand dkcis. — On dit aussi :
tout ein decide tout ein dkiibkrk. Autres syn. :
Raffut, Pot-pourri, Chapitre. || Mj., By. — En
decis, — indecis, dans l'indecision, hesitant ;
en discussion avec un autre ou avec soi-
mSme. Syn. de Neme. Ex. : Je se en dicis de
vendre ma taure. — N. Cette locut., tres
usitee, est remarquable.
Et. — « Participe fait sur Decisum. Pris substan-
tivement. « J'approuve sans aucun doubte et fais
profession de tout ce qui a este <UcU t determine et
declare* par les saints canons et conciles eeneraux. »
(L. C.)
Derialrer (Lg., By.), v. a. — Declarer.
Declarer (Sp.), v. a. — Declarer quarante.
V. ce mot. j| V. ref. Se manifester, apparaitre.
— Ex. : Les lames vont ben tout se declarer.
fit — Anc. form* 1 D#alair#r, rendre daih
Dec/a veler (Lg.), v. a. — Enlever les clous
du groin d'un pore. V. Claveler. Syn. de
Dichuiller y Dlcheveiller.
Dtelouter (Mj., Lg., By.), v. a. — D6clouer.
Decoenr (Mj.), s. m. — Dugout, repu-
gnance physique ou morale. || Prendre a
dkeceur, — prendre en aversion. ,
Et. — Pref. di + coeur. Toute affection est
cens£e resider dans le coeur. || c Chose qui lui estoit
fort a des-evcur », — a contre-coeur (God.)
Dt coeur able (Mj.), adj. q. — Ecceurant,
degoutant. Der. de D6cceur. Syn. de Ecceur-
dant.
Deeoln (Mj., By.), s. m. — Coin, angle,
d6tour. || Recoin. N. Dicoin se dit surtout
d'un angle saillant et Racoin d'un angle
rentrant.
Decompose (Sp.), part. pas. — S. m. Acide
chlorydriaue neutralise en partie par le zinc,
dont les cnaudronniers se servent pour deca-
per les surfaces a souder.
Deconfeaser (Mj., Sp., By.), v. n. — S'em-
ploie dans la loc. : Faire deconfesser, — faire
damner. || Scandaliser.
Hist. — « Mais dites-moi, qui n'a ne prestre, ne
Cautnii,
SMI meurt desconfesscs qeus conrois iert de lui !
(God.)
Deeonforter (Mj., Lg.), v. a. — Oter le
confort, le courage.
Hist. — « Ne croyez que plus pitoyable fut le
diconfort des Lacedemoniens, quand... (Rab.,
P., m, 48, 323.)
DeeonnalssaMe (Mj., By.), adj. q. —
Meconnaissable.
Et. — D£r. d'un v. Deconnaitre, inus., d'ou
vient egalement Diconnu.
Deeonnu (Mj., Sa.), adj. q. — Prononc
dec-nu. Desoriente. Ex. : A va se trouver
bien diconnue dans cete grande maison-la. V.
D&connaissable.
Deeon venue (partout), s. f. — Defaite,
pretexte. Ex. : De dkconvenue, j'ai demande
eine vache a acheter. — Faux-fuyant,
echappatoire.
N. — Le mot ne s'emploie pas dans le sens du fr.
Et. — Ce qui ne convient pas ; mauvaise aven-
ture.
Hist. — L'achison vous doy-je bien dire,
La cause est la desconvenue
Par quoy a vous m'en suis venue. (God.)
DeeoquIUer, v. a. — Decoquiller une
lettre, p. ex., e'est enlever Tenveloppe, tout
objet qui embourre.
Decossir (Mj.), v. a. — Decrasser.
Et. — Probablement pour Decassir, forme de
Casse, Cosse, Encossir.
Dteosslrle (Mj.), s. f. — Decrassement, les-
sive soignee. Ex. : J'avais fait eine fameuse
dicossirie. Syn. da Dtcossissage, D&crassage.
Decosslssage (Mi.), s. m. — Dfrrassage.
Syn. de Bkcouirii. Der. de Dlcossir*
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DfiCOTER - DfiCROCHETER
269
Deeoter (Mj., Lg., Sal., By.), v. n. —
Quitter la place. Ce v. est toujours precede
de la pr^pos. sans : Sans dtcoter, — sans
desemparer. Ex. : II a travails toute la
ressiee sans dicoter. || V. a. Faire quitter la
place. || Ramener avec le pic la terre qui est
au pied des ceps sur le milieu du Dtchaux.
Syn. de DSchausser. || A Segr6, prendre la
place de qqn. (MAn.) Syn. de Dkgoter.
Et. — Selon R. O., ce v. est formS du pre!. Di et
du nom Ecot, soci£t£ de buveurs. Logiquement il
ne devTait s'employer que dans cette loc. tres
usuelle : lis ont bu six heures d'affil£e sans dicoter.
V usage lui a donn£ une signification plus generate.
Le fr. Degoter est une foime adoucie de ce mot. —
J'y verrais la me* me rac. que dans Accoter ; enlever
l'appui, le soutien, TobsUcle, d'ou: faire d^guerpir,
partir. — « Ce maudit gars ne dicote pas d'Stre en
malice, et je ne sais qui serait capable de le gou-
verner. » (G. Sand. Les Maitres sonneurs. —
Jaubebt.)
Deeouasser (Ec., Li., Br., By., Q., Lg.),
v. a. — Le contraire de Accouasser ; emp§-
cher de couver. V. D&couer, Dicrosser.
Et. — De" 4- couv + asser. — t Pour dicouasser
unepoule, on la plonge dans Peau. » (Lap.). || By.
— Pour dicouasser eine poule, y a pas qu'ein
moyen, mais l'meilleux, c'est cdre de y-i tremper
la ponnoire (ponnouere) dans l'eau.
Deeoueher (Mj.), v. a. — Desserrer, un
pressoir. V. Coucher.
Decoodn (Lg.), part. pas. — Decousu.
Deeooer (Mj. Lg.), v. a. — Faire passer
l'envie de couver a une poule. Syn. de
Dicrosser, Dicouasser. Pour D6-couv-er. ||
V. ref. — Se dkcouer, — cesser de couver,
quitter ses ceufs, en parlant d'une poule
couveuse.
Et. — D6r. de Couer. C'est le pendant de
s'Acouer. Cf. Dicouasser. — Jaub.
Deeoolenrer, Deeoolorer (Mj., Lg.), v. a. —
Decolorer.
N. — Descolorable. — Discolor, descoulorable.
(Petit vocabulaire francais du xnr siecle). Decou-
lourables, descoulourable .(God.)
DecooUner (TreX, Bg., Mj., By.), v. n. —
Decouler. || Glisser sur une pente. Giisser sur
le derriere, en hiver, sur la glace. Jeu d'en-
fants. || Tomber goutte a goutte, — une
source, un vase trop plein. Syn. et d. de
Dbgouliner. \\ Fu. — Couliner. Se laisser glis-
ser le long d'une colline. || V. F. Lore.
Langage. By.
Et. — Dimin. de D6couier. V. Couliner.
Deeonpe ! interj. — V. Coupe.
D6eouper (Mj., Lg.), v. n. — Absolument.
Recouvrir le joint des deux pierres sous-
jacentes, en parlant d'une pierre de pare-
ment. Lang, des macons. — V. Rate-cuL
Deeoorage (Mj., Lg.), s. m. — Decoura-
gement. Ex. : Quand je vois ca, le decourage
me prend. Forme avec : courage, com me
Degout avec : gout.
Deeour&lller (Lg.), v. a. — Deverrouiller.
Tres vieux. V. Cour&iller. Doubl. de Z)£-
crouiller.
Deeooronn6 (Z. 139), part. pas. — Pour le
simple : Couronne\
Decooronner (Lx., Zig. 143), v. a. —
Couronner, un cheval. — Prononc. : decou-
ronneu.
Deeoors (Li., Br., Jm., Mj.), s. m. — Fig. :
Les affaires ne sont jamais mises en dlcours,
— c.-a-d. : la renomm6e am pi i fie toujours les
nouvelles. — On prononce souvent : D'cours,
au sens de : le dernier quartier de la lune
(By.) - Id.
Toutesfois ils ne se mouvent, mais nous par le
decours du bateau. (Rab., P., v, xxvi, 537). —
Et, comme le prudent m^decin. voyant par les
signes pronosticz son malade entrer en decours de
mort. (Id., P., iv, xxvn, 404.)
Deeout (Segr.), s. m. — Pour Decours.
(M6n.)
Deeouyertnre (Tr.), s. f. — Action d'enle-
ver la terre aui couvre le schiste, pour
decouvrir la rocne.
Deeoavrir (Mj.), v. a. — On dit d'un gour-
mand, d'un ivrogne : La goule illi dkcouvre
le cul. (C.-a-d. : ses depenses a table ou au
cabaret ne lui permettent pas d'acheter des
vdtements.) || Dkcouvrir son four, ou son cul
de four, — marier son filleul, sa filleule.
Cette locut. vient probablement de ce que le
parrain et la marraine sont obliges de faire,
en cette occasion, un present important, de
payer un Chantenau.
Deerabailer (Mj.), v. n. — Tomber en rou-
lant ou en glissant. Degringoler. V. Dlcrim-
bailer. Syn. de Dhcrabasser, Tribouler, Dktri-
bouler, D&ribouUr, Dtboulinrr, Digrdler, Dk-
crdler, Dkbricocher.
Et — Ce mot est compose du pref. Di et d'une
rac. Crab ou Grab gui se retrouve aans le fr. Gravir,
et dans l'angl. to Climb.
Deerabasser (Sa., Fu., Zig. 196), v. n. —
Degringoler. V. DherimbaUer. Autres synon. :
DibouliJier, D&grdler, Dicrdler, Dlribouler,
Dbtribouler, Tribouler, Dicraballer. || Fu. —
V. Crabasske
Deeraltre (Mj., By.), v. n. — Decrottre. Cf.
Craitre, Recraitre, Rkcraitre
Deerapasser (Ag.), v. n. — Descendre. Cf.
Dtcrabasser. \\ By. — V. Folk-Lore, vin.
Decrapoeher (By.). — Degringoler. V. F.-
Lore. Langage, 38.
Deertplr (Sal.), v. n. — Defrafchir. Se dit
des person nes. Cf. Dkcatir.
Deerlmballer (Mj., By.), v. n. — V. DScra>
bailer.
Deeroeher (Mj.), v. a. — Fig. DSgoiser,
ejaculer. Ex. : Ben ! il en a dkcrochi queuques
tout-en>travers. (Jurons ; N. de D.)
Deeroeheter (Va.), v. a. — D6crocheter. Cf.
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270
D^CROLER — D£FENDRE
Accrocheter. || En d6crocheter. Lg., — en
ejaculer, en degoiser.
Dfordler (Sp.), v. n. — D6gringoler. V.
Crdler. Syn. de Dbcraballer, Dicrimballer,
Dicrabasser, etc.
Decrosser (Mj., Ssl.), v. a. — Faire passer
a une poule l'envie de crosser. N. Le traite-
ment consiste a les tenir a jeun sous une ter-
rine renvers^e. V. Dicouer, Dtcouasser.
Decrouiller (Mj., Lue\ By.), v. a. — Oter le
verrou, dSverrouiller. V. Crouiller. — Syn.
de Dicour&iller, Dibarrer. V. aussi : Crouillet.
\\ Descendre un objet encrouilte, comme un
jambon. (Segr.) MAn.
Hist. — Descoreillier, descrouiller.
« D6j^l deux fois le Dieu a la perruque blonde,
« Pour r'ajeunir le teinct de ia face du Monde,
« Avoit descrouUU l'huis de Testable au Taureau,
« Pour en mettre dehors ie plaisant Renouveau.
(God.)
Dforofiter (Mj.), v. a. — Oter la croute,
desquamer. || Fig. — Degrossir Intelligence
de.
Dearucher (Mj.), v. a. — Dejucher ; fairc
descendre un peu brutalement, faire degrin-
goler. Ex. : Attends ein petit, je te vas
(Ucrucher de la-haut. — V. Crucher. Syn. de
DMiucher, Dijouquer.
Decnler (Mi., Lg.), v. a. — Couper la
culie (la souche) de, — un arbre. Syn. de
Ringeoler.
Deeuiotter, v. a. — Fig. (Sp., Mj.) Sup-
planter, d6gommer, dSgoter. || Sans se
diculotter, — sans se gtmer, sans efforts
extraordinaires.
Dedals (Mj.), s. m. — Dadais. Niais, mot
enfantin. — Queu grand didais ! — Syn. de
Colas, Coco, Coquassier, Btgaud, Jaudais,
Jeannot.
Dedc (Mj., Sp.), pr6p. — De. S'emploie
devant certains mots, comme : Que\ pron.
relat., et les adv. You, La. Ex. : Illy a ben
dide qu6 faire ; je s6 pas dide you qu'il est ;
c'est dide-Xk que tu veins? — Redoublement
du fr. De. — Illy a ben dide que* se facher. ||
Se joint au pron. interr. Ex. : Dide qu6
c'est il qui griche les dents quand on entre a
la maison? — La cramaillere. (Devinaille
traditionnelle.) || Dide que\ — adverbe.
Qu'est-ce? qu'y a-t-il?
Dede (Lg.), s. m. — Diminut. famil. du
pron. Andre\
De-debas (By.). — V. VAmont.
Dedela (Sp., Lg.), adv. — La, dans cet
endroit-la, ici, tout pres. Ex. : Eyour qu'est
ton petit frere? — II est dideld. || Dans la
forme adoucie du juron : Non dedela, ou :
de dela! (By.) V. Dela. N.Dideld indique un
endroit plus pres que : Drela. (Bl.)
Ded(e)mager (Mj., Lg.), v. a. — D6dom-
mager. E nul.
Ded(e)magement (Mj., Lg.), s. m. -
D6dommagement.
Dtdepuis, Dedepis (Mj.), pr6p. et adv. —
Depuis. Syn. de Dempuis, Dude puis, Dupuis.
Et. Hist. — Form6 du fr. Puis, et du pref. Dede.
— a Et mourut encore du depuis trois de leurs
enfants. » (1627. — Inv. Arch. E. m, p. 279, col 1.)
— « Un esclat de tonnaire qui p£n£tra du depuis le
hault jusques a bas de ladicte tour. (1626. — Id.,
ibid, p. 385, col. 2.) — « Du depuys, ay entendu
dire qu'il a est6 enterrS au cymetiere de Saint-
Pierre d' Angers (1630. — Id., Ss. E, 285, 2.) —
« Sc, avoir est de la cresee de depuis la chere jusques
au grand autel. » (1611. — Jnv. Arch., E n, p. 302,
col. 1.) - La raison, parce qu'encore qu'un acte
nul dans son commencement ne prenne pas de
force par le temps qui s'ecoule du depuis (Com.
du Poitou. 1. 1, p. 726, art. 225.)
— « Six mois y a, j'allay mon cueur lascher
Par devers toy, pucelle gente et coincte,
Mais du depuys, je croy qu'il desapoincte. •
(G. C. Buchkb. V. p. 81.)
Of del, s. m. — Petit doigt.
Dedins, adv. — Dedans.
Dedlre (Mj.), v. a. — D6dire qqn, — lui
refuser ce qu'il demande.
Def alliance (Mj., By.), s. f. — Le premier a,
tres long. — Tomber dans les difdillances, —
perdre ses forces, devenir an^mique.
Defaire (Pc), v. n. — Dans la loc. : Qui a
fait, difaiu N. Au jeu de boules, si un joueur
a fait toucher le maitre par deux boules, dont
une de son camp et une du camp adverse,
son camp doit jouer encore le coup suivant II
a fait un coup nul, son camp doit le defaire,
ou essayer. || V. r6f. Se difaire, — quitter
sa toilette de viile, se deshabiller.
Defaix, s. m. — Avoir du dcjaix ou du
def ait, c'est ne pas recevoir la totality qui est
due. (MAN.) — Deficit?? V. Deffaix.
Et. Hist. — « Deffaix, vx mot qui signifie
defense, lieu defendu, et qui se trouve en ceite
signification dans la coutume d'Anjou, art. 92. —
« Si le sujet pesche les estangs ou deffaix de son
seigneur, et prend ses connils de jour en ses
garennes, il fait amende arbitraire. De deffesus,
Eour : defensus. (Manage.)* — « Def ay. Tern,
ois, garenne ou 6tang dont l'usage n'est permis
qu'a ceux auxquels le proprietaire 1'accorde. —
Deffaia, Defay, Deffois. « Trois charetes charged,
attelees de buefs trespassans parmi certaines terres
labourers et cultivees, et en lieu de deffois, ou il
n'avoit point de chemin. » De : defensus (1374.
D. C.)
Defatiguer (Ag., By.), v. a. — Dgasser.
Defatiquer (Mj., Lg.), v. a. — Delasser.
Syn. et doubl. de Difatiguer.
DeiaaMer (Mj., By.), v. a. — Efaufiler. ;
V. r6f. Se dSfaufller, — se tirer de difficultes.
Et. — Faufiler. Alteration par etymologie pop.,
de : forfller, fors -f filer.
D6fanpir° (Mj., Lg., v. a. — Unir une 6 to fie,
une toile, en faisant disparaitre les plis. Syn.
de Diricasser, Diliser. V. Faupir, Fdpir.
Defendre (Sp.). — D6fendre de non, —
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DtiFENDU - DfiFORMER
271
d£fendre de. Ex. : Je illi ai difendu de non
aller avec les gars.
Hist. — « Je voudroy' bien que... tous rois et
princes... d&fcndissenU.. de non mettre en lumiere. »
(J. du Bbllay. Dif. et 111., p. 56.)
Dtfendu (Mj., By., Lg.), part. pas. —
Impossible. Ex. : £a illi est difendu comme le
Pater aux anes. Prov.
Deferioquer (Sp.), v. a. — Disloquer,
ebranler, d6molir ; detraquer ; mettre en
pieces. Syn. de Dicaguenasser, Diroquer,
Diberloquer, Din&ler, Disloqueter, Dipatra-
quer.
Et. — Je crois que ce mot est pour Deberloquer,
dont la rac. serai t le fr. Brelogue. — Deferler,
marine ; deployer les voiles qui elaient ferl£es ;
en pari, des vagues, se derouler en nappe ecumante.
— Ferler, c'est plier une voile. Orig. incon.
Deferouer (Mj.), v. a. — Defricher. Syn. de
Difouer, Difrocquer, Difrichir, Digdter. Cf.
Afirouer, Difrou.
Et. — Le vx. fr. a Frouer, briser ; Frou. —
Hist. — « Plan des froux de Ooueze, dans la
paroisse de Gouis, contenant une vue de l'abbaye
de Chaloche. » (Jnv., Arch., E, p. 59, col. 2.) —
« Dont il sera faict cy apres mension des noms
et surnoms et de ceux qui les ont de] routs et
deraisses. (II s'agit des « novales », ou terres nou-
vellement detachers.) 1495. — Id. G. n, p. 256.
col. 2. « Extrait et m£moire de ceux qui n'ont
assists a la curree des froux de Beaufort. » (1638.
Id. S. H, 172, 2.) — Note. Un frou (ferum?) ou
gat (lat. vastum) etait une friche, une lande.
De la : fUferouer, ou difrouer, et digdter. II est clair
que les froux de Beaufort avaient 6te lotis, et que
certains habitants, qui se trouvaient leses, recla-
maient leur part de la cur6e. » R. O. — « II savait
les merites de chaque sol, saisissait le moment
precis ou il convient de labourer, ensemencer,
outer ou sarcler cette terre froide, ce feroux r£frac-
taire, cette legere groie (La Trad., p. 63.)
Deffalx, s. m. — V. Defaix. — Defense,
prohibition. Lieu ou Ton ne pouvait aller
sans droit particulier. (L. C.)
Hist — « En applegement de saisine brisee, sur
refus de pl£ge d' avoir chasse en la garenne, ou
pesche en l'etang ou deffaix de son seigneur... »
(Cout. d'Anj. Art. 7. p. 7-8.)
Delficile (Mj.), adj. q. — Difficile. — Peu
usite. — Cf. Diligent
Deft (Mj.), s, m. — A defi, loc. adv. Au
defi. Ex. : Faut jamais mettre les fous & difi.
Prov.
Defflongee (A., Mj., Sal., Z. 136), s. f. —
Longue suite ; ranged de personnes qui se
suivent, file, kyrieile. Syn. de Filongie,
Sequiee.
ftefinltif (Sp., Mj., Lg.), s. m. — R&ultat,
issue, consequence, dernier mot. Ex. : Je
voudrais ben savoir le difinitif de tout ca. —
C'est Fadj. fr. pris substantivement. || Loc.
adv. — En difinitif, pour : En definitive. ||
By. Au difinitif.
t Definition, s. f. — Fin. — Ah ! ca, ca
n'aura done point de definition, c't'affaire la?
It Syn. de Finissemenu || By. Finition.
Hist. — « Diffinition. Fin, cessation : » Si par la
seule guerre et violence ceste con tro verse eut eu a
recepvoir diffinition. » (L. C.)
N. — « Au xvm* siecle, le developpement inoul
des sciences naturelles amene une quantity infinie
de mots grecs. On prend de tous cdtes, sous toutes
les formes, des mots simples ou composes, et m£me
des radicaux grecs combines en mots nouveaux
suivant les lois de la composition grecque. Quel-
auefois on ajoute a des radicaux latins ou francais
es prefixes ou des suffixes grecs, et cette masse de
mots etrangers fait penetrer dans notre langue des
procodes de formation conformes a son genie
« Cette langue savante reste en grande partie
etrangere aux gens qui ne connaissent pas le latin.
Le peuple, qui ne peut parler qu'une langue intelli-
gible pour lui, Tignore, ou, s'il en adopte quelques
expressions, les rapproche, au prix des plus singu-
lieres deformations des mots qu'il conn ait : ainsi,
definition devient pour lui synon. de : fin ; un
travail qui n'a pas de definition ; dilibirer, de :
liberer : un homme deliber6 du service. Les mots
se deforment non seulement dans leur signification,
mais dans leur aspect exterieur : le « carbonate de
soude » devient « de la carbonado » ; le « stra-
pontin » d'un fiacre devient a le serpen tin » ; le
« diabete » se change en « diablette » ; le « lau-
danum » en « lait d'anon » ; la goutte « sciatique »,
en goutte « asiatique », etc. C'est ce qu'on appelle
l'etymologie populaire.
Le peuple, et en cela on ne peut lui en vouloir,
ne se decide pas a r£p£ter les mots qu'il ne com-
prend pas ; il faut qu'il etablisse, d'une facon
ou d'une autre, un rapport entre ces mots et ceux
qui lui sont familiers. Quant a la langue commune
et a la langue litteraire, elles se penetrant de plus
en plus de ces mots savants. »
(L. Sudrb. 129 ; 94, 95).
Dtfoirer (se), v. r£f. — Se defoirer, c'est
sortir du marchg de la foire pour aller rece-
voir le prix d'une vente. (Men.) || V. a. Lg. —
Retirer d'un champ de foire des b§tes
invendues.
Et. — Foire ; lat. : feria, proprement jour ferie,
puis jour de march£.
Defonceux (Mj.), s. m. — Celui qui
defonce. Ne s'emploie guere que dans la
compar. proverb. : Coiffi§ comme ein difon-
ceux de portes ouvertes, — coiffe* en arriere,
ce qui donne une allure delur6e, batailleuse
et provocatrice.
Defondrer (Mj.), v. a. — En parlant d'une
barge de chanvre, la d£charger lorsqu'elle est
rouie, pour qu'elie remonte & la surface de
l'eau. C'est le contraire de Affondrer, comme
Dkbiller est le contraire de Habiller. Difondrer
veut done dire : enlever une partie du sable
ou tout le sable qui leste la barge et l'abaisse
vers le fond. || Remettre & flot un bateau
couie bas, renflouer. Le faire monter du fond.
— By., id.
Et. — Enfondrer, pour Enfonder. L'epenthese
de l'r, tres ancienne est probablement due a
l'influence de Fondre. — Vieilli, pour Effondrer ;
faire manquer par le fond, en surchargeant.
Alors Defondrer est tres clair, c'est relever par le
fond, en dechargeant (Darm.)
Defdpir. V. Difaupir.
Mformer (Mj.), v. a. — Ouvrir la porte a ;
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272
DEFOUER - DEGAINE
pour : ctefermer. V. Former. Ex. : II avait
diformS le gorin et pis il a foutu le camp; —
Syn. de Dksenfermer. || De*faire la cldture de.
Defouer, v. a. — D6faire. « Les laboureurs
d^fouerent les landes des haies » — sous
Foulques-le-Bon. (J. de Botxbdigne. Cite
par Meniere.) P. -6. pour DSfrouer ; p.-e\
aussi pour De*fouir, du franc. Fouir, — lat.
Fodere.
Defourni (Lg.), s. m. — Creux a la surface
d'un bloc de granit. Syn. de Fldche. Lang, des
tailleurs de pierre. Cf. Dkgarni.
Defrechir (Mj.), v. a. — Corr. du v. f.
D6fricher. Syn. de Dtjbouer, Digdter. II y a
m£tath£se.
Et. — Menage le tire de Defruticare, frutices
avellere. Cf. DSfreucher, Jaub.
Defrener (Pell., Lue\ Le\), v. n. — DScli-
ner, s'affaiblir, s'6tioler. Syn. de Alinoter,
s'Abdchoter. — D6frener, a Lue* ; D6fr£ner, a
Longue* — ou Ton dit : « Quand i pleut le
jour de Paques, la r^colte s'en vas en dSfre-
nant, — en diminuant. || By. — Ne pas pous-
ser, tomber en langueur de maladie. Les
plantes cessent de venter normalement,
puis, peu a peu, se dessechent et finissent par
mourir, ou du moins par ne pas du tout pros-
per ; a moins que, pour une cause ou pour
une autre, elles ne reprennent plus tard le
dessus. o Les bricolis (choux-fleurs, brocolis)
ont ben dkfrlnb c'te annee. Par ces chaleurs,
tout difrine dans les champs. » Se dit aussi
Four les personnes. — Cela arrive toujours a
automne pour les chicons et les chicories.
Defrocquer. — Vieux mot angevin. D6fri-
cher. V. Difrouer, Dlf hotter, Digdter.
Hist. « 1728. — A ete difrocqui cette annee le
bois de la Sonnerie... con ten ant environ six sep-
terees. » (Inv. Arch., E. S. s., in, 222, 1.) V. Di-
frouer.
Deirdler (Mj.), v. n. — Se remuer, se tor-
tiller, comme fait une personne qui a des
d£mangeaisons dans le dos.
Et. — « Orig. incert. — Qqs-uns ecrivent Frauler,
frotter legerement des graines qu'on veut semer,
pour enlever des parceues de fleur restees adh6-
rentes. (Dabm.)
Dtfroii (Mj.), s. m. — Terre nouvellement
d6frich£e.
N. — Ce mot, peu employ^ aujourd'hui, et pour
cause, s'est conserve comme nom propre de cer-
taines terres labourables. Ainsi il y a une piece
dite le Difrout a la Queue de Tile de Montj., et les
actes orthographient ce nom avec un t. C'est a
tort, selon moi, car le t final sonnerait dans la
conversation, s'il existait ; et en outre Difrou
vient surement de Difrouer, ou Difirouer. Cf.
Jaub., Freux, Defreuche.
Defrouer (Mj., Sal.), v. a. — V. Dkflrouer.
Defrnre (Mj.), s. f. — D6froques, d6-
pouilles, nippes, vgtements que Ton quitte.
Ex. : Petit sagouin, je vas etre obligee de
illi laver toute sa defrure. || Par ext : Eplu-
chures, abats, detritus, decombres. — On dit
aussi Dtfures. (Ag.)
N. — C'est peut-Stre ce dernier sens qui est le
sens primitif, car le mot pourrait bien gtre pour
Difrouurc, de D&frouer, ou Difirouer.
Defuble (Lu6), part. pas. — Deshabille
Pour : d6s-affuble\
Et. — Affubler, a. f. Afibler, agrafer. Du lat
popul.* afllbulare, de ad + fibula, boucle. —
Couvrir (d'un vGtement). — Darm. — DeTuler
son chapeau, son bonnet. D. C. Difilbulare. Nous
disons en Anjou : dexubler (Menage.) — Defeubler,
m£me sens ; d. son bonnet, — saluer. (L. C.) —
Defluber, 6ter le manteau. (D. C). — Hist. Des-
fubler.
< II defubla son mantel sebelin. »
(Gabin lb Loh. — God.)
Defumage (Ag.), s. m. — Action de d6fu-
mer une chemine'e.
Hist. — Aux annonces du Petit Courrier, n° du
l ar nov. 1906, je lis : « Platrerie. — Fumisterie. —
Plus de cheminees qui fument Tous dtfumages
garantis. — M. P..., etc.
Defumer (Lg., By.), v. a. — Arranger de
telle sorte qu'elle ne fume plus, une cheminee.
Defunter (Mj.), v. n. — Mourir. Ne se dit
qu'en plaisantant. Syn. de Carpdiller.
Et. — Du lat. defunctus, proprement : qui s'est
acquitte (cf. fonction) s. e. de la vie. Hist — Noble
messire Hue d'Anthoing, chevalier, et Philippe,
sa fern me cUfunctee (1261. — God.)
Defures, s. f. pi. — Detritus poussieres ;
surtout : Spluchures de legumes. — V.
Difrures.
Deg ab&ree, (Lg.), s. f. — Grande quantity
abondance. Ex. : Y avait ine d&gabarte de
beurre sur le marche* anuit. — Syn. de Foi-
sance, Afoisance, Tapie, etc.
Degabarer (se) v. r6f. — Sortir d'un mau-
vais pas. (Men.). — Probablement en par-
lant d'une gabare engrev^e. — Cf. : Qu'alfait-
il faire dans cette galere?
Degaeer (Mj., Lg., By.), v. a. — Aiguiser ce
qui eHait agace\ Ne se dit guere que des dents.
Ex. : Veins done boire ein coup de mon petit
sigournet, ca va te d&gacer les dents. || Faire
disparaltre Tagacement ou r&hauffement
produit par une nourriture trop seche. Syn.
de Dkroter. V. Agacer.
Et. — Pour Desapacer, du fr. Agacer, com.
DibilUr, pour Deshabiller.
Hist. — c Avait- il mang£ des prunes aigres sans
peler? Avait-il les dents esguass&es. (Rab., P., nr,
Prol.)
Degalne (Mj., Lg., By.), s. f. — Tournure,
allure. Ex. : Queun animau vart, a-t-il
ponmoins eine vilaine digatne ! || Tenue, au
sens m^prisant. Quelle digaine !
Et. — Un homme, empechg dans ses habits et
ne se remuant pas, est compare a un objet dans
sa gaine, et, quand il se meut, il a l'air de se
detainer ; d'ou Temploi figure de dU gaine. Lat.
vagina, exemple du changement frequent de v en g.
(Lrrr.). — « Proprement : attitude de celui qui
se met en garde (en tirant son epee de sa gaine),
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DEGAINER — DfiGOUER
273
is, par ext. toumure (ridicule), maniere, main-
n (Sghbl). — Le lecteur choisira.
Oegatner (Mj.), v. a. — Proferer. Ex. : A
nous a jamais digaini eine parole. — C'est
mot fr. pris dans un sens fig. et tres sp6-
tl. || Verser, d6bourser. Ex. : C'est pas ais6
illi faire digainer son argent. — Syn. de
fouler. V. Digaine.
Dtgaloeher (Mj.), v. a. — Enlever la boue
s chaussures. || Curer les dents. || A pour
ndant Engalocher, de Galoche. Vcm., et
lilloches, E galoche. || Curer une charrue.
n. de Dibotter, Digouler, Digouer. V. Jaub.,
;at. de G. Sand.
Dt garni (Mj.), part. pas. — S. m. Creux,
de. Cf. Difourni.
DtgAter (Sp., Lg.), v. a. — DSfricher.
t. — Form6 du pref. Di et du fr. G&ter, pris
ins le sens de son origine lat. Vastare, et
rtout de la racine de celui-ci : Vastus, vaste,
sole*, abandonne\ V. G&t, Agdu Syn. de
ifrichir, Difirouer, Difouer, Difrocquer.
Et. — Littr£ confirme la ndtre. Vastare, veut
re ravager (v - g), rendre vaste. Cependant il
a un mot germaniq. Wastjan, ravager, qui a
i contribuer a changer le v. fat. en g ou gu,mais
li aurait donne plutdt gastir (qui a exists en
'et, voyez le plateau de Gatine). — Digdter, c'est
>nc, en effet, detacher une terre en friche.
Hist. ^ « Giraud Berlay a donn6 aux moines de
Vbsie, « fratibus (sic) de Absia... totum gastum..,
bosco suo (1150, circa). — Inv. Arch., S. H.
>2, 1, b.) — « Arrenteraent par l'abbaye de Saint-
ubin d'une piece de gas appellee vulgaument
s Vignes au feu Bertran. » (1405. — Id., ibid, 259,
6) — « Poitou. — Mon valet m'a digdtai trois
>isselaies de mauvaise terre. » (Abb 6 Rousseau.
God.)
Dtgauehir (Mj., Sp., Lg., By.), v. a. —
ans le langage des macons, digauchir un
ur, examiner s'il est bien tout entier dans
i m&me plan. || V. r6f. Se digauchir, — §tre
ins un mSme plan. || V. a. Fig. — Voler.
x. : II illi a digauchi son porte-monnaie. —
ibtiliser, flibuster. Syn. de Sourdre, Soulever.
Et. — Le sens fr. est tout autre. Cependant, au
n? siecle, on trouve : gauche avec le sens de :
omperie (Palsgrave, p. 289, au mot Wyle.
D(e)gaute (Mj.) (l'e ne se prononce pas),
m. — Au pluriel. — Mauvais fruits, dScnets.
Au sing. Kogaton.
Dtgeaneer (Mj., By.), v. a. — D6barrasser
& qq. engeance. Pour DSsengeancer. V.
ngeancer. Syn. de Denenger, Diginouir. Voir
note a Dichancer. Gf. le fr. Enger et le pat.
nenger.
Et. — Desengeancer, de Dis Engeance, de
n*er, anciennement pourvoir d'un plant, d'une
srbe. Contract, de Aenger, a fr. Aengier ; orig.
cert.
D4gele> (Cra.), s. f. — Grande quantity de.
'aurons c't'ann^e eine digeUe de poumes.
Degenonir (Lg.), v. a. — DStruire une raau-
fcise engeance ; ctebarrasser d'une engeance.
ft. : C'est pas ais£ de diginouir la veurglie 1
Syn. de Digeancer, Dinenger. Cf. Enginouir.
— L'orig. est incert. — A rapprocher du lat.
Genus.
Degerer (Mj.), v. a. — Dige>er. Cf. Dili-
gent, Diminuer, pour Diligent, Diminuer.
Degtter (Lg.), v. a. — Faire sortir d'un
gtte, cUnicher. Syn. et doubl. de Digitrer, syn.
de Diniger, Dkbourniger, Dimagasiner.
Degltrer (LPm., By.), v. a. — Faire
d^guerpir d'un gtte. Cf. : Se gitrer. V. Digiter.
Et. — B. L. Gistum, gtte, du v. Gesir.
Deglatlr (Mj.), v* a. — D^gager, des-
serrer, un cordage. C'est le contr. de Englatir.
L'un et l'autre mot sont de la langue des
mariniers.
Dtglinde (Bg.), s. f. — Une maison, une
sante" en diglinde, — en d^gringolade. D6clin ?
Et. — Degringoler? orig. incert. (II v a le mot
Gringole, gouttiere, corrupt, de gargouille.)
Dtgober (Pell., Sa.), v. n. — Vomin. Syn. de
DigobiUer, Houer, Jiamener, Digueuler.
Et. — D6 + gober, avaler sans savourer, sans
macher ; on eobe une hultre. Parait appartenir
au celt Gob, Douche.
Degobilier (Mj., Lg.), v. n. — Vomir.
V. Digober, avec terminaison diminutive.
Degobiliis (By., Zg. 83), s. m. — Matieres
vomies. Syn. de Vdmi.
Degotner (Lg.), v. a. — De"chirer, mettre en
lambeaux, au propre et au figure. Syn. et d.
de Digoiner,
Degomber (Mj.), v. a. — Retirer ou d6bar-
rasser de la boue ; d6bourber, d^crotter. Cf.
Engomber. V. Digouer.
Degonder (Lg.), v. a. — V. Degonter.
Degonter (Mj., By., Fu.), v. a. — Ebranler
les gonds de. Ex. : II a fait eine foudre de
vent qui a tout digonti la porte du jar din.
Et. — Compose de Gontcr. Syn. de Digonder.
Du fr. gond. — Hist. « Es aultres demoulloit les
reins, avalloit le nez, poschoit les yeux, ...desgondoit
les ischies. » (Rab., G., i, 25, 56.) — « Comme les
mouvements d'un horloge digontcz se font viste-
ment. » (Contes d' Eutbafel, p. 141.)
Dtgorger (Mj.), v. n. — Fig. Monter en
6pis, en parlant du bl^. — Syn. de Epeier. —
Pron. Epier (By.)
Degoter (Sp., Lg., Mj., By.), v. n. —
Avoir une tournure avenante, — ou disgra-
cieuse. Ex. : Qui est-ce grand galvaudeux-la?
II digote ben mal ! || Prendre la place de.
o Hein ! mon vieux, ca te digote? » — Plus
vulgairement : ca te la coupe. Syn. de Dicoier.
|| Surpasser, primer, distancer, l'emporter sur.
Degonbiller (Auv., By., Pell.), v. n. — V.
Digobiller. Digober. \\ Vx. fr., couper la gorge.
Degouer (Sp., Lg.), v. a. — Degorger,
d6barrasser, une charrue de la terre, des
herbes et racines qui se sont attaches au soc
et au versoir pendant le labour. Ce mot a la
meme rac. que le fr. Engouer, dont il est le
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274
DfiOOUET — DfiGRINGOUlLLER
Sendant. P.-§. pour : D&engouer, comme
Chiller pour Deshabiller. Cf. Digomber. Syn.
de Digouler, Dkbotter.
Et. — Engouer, obs truer le gosier. De en + gav.,
qui se trouve dans gavion. (Le passage du sens
pro pre au sens figure consiste en ce que 1' esprit est
occupe par qqcn., comme le cosier par ce qui
l'engoue). Cf. Gave, le jabot des oiseaux ; d'ou
gaver. (Litt.)
Degouet (Sp.), s. m. — Petite palette de
bois ou de fer servant a nettoyer la charrue.
V. Degouer. Syn. de Curette, DSgouloire,
Dkbottoire.
Degouler (Mj., By.), v. a. — DSgorger,
rejeter, 6pancher, d^gueuler. || V. n. S'Span-
cher, sortir k flot. — Ex. : L'eau digoulait a
plein par le tuyau de la dalle. V. Dkcouliner.
|| V. a. (Lg.) D6barrasser de la boue qui
adhere k la gorge et au versoir, une charrue.
Syn. de Dibotter, Digouer.
Et. — Der. de Goule. Cf. Rcgouler, Gouler.
Degoullner (Sar., Mj., Sal.), v. n. — D6cou-
ler, s'^pancher. Ex. : L'eau me degoulinait
dans Techine. — L'eau digouline du toit. —
Frequent, de Digouler. C'est surtout tomber
lentement et goutte k goutte. V. Dkcouliner.
Hist. — c Saint Laurent au logis revint
Lachant des soupirs plus de vingt,
Fleurs de ses yeux dtgoulinerent.
(Cite par EvEnxft.)
Degouloire (Lg.), s. f. — Petit instrument
de fer ou de bois qui sert k d^barrasser une
charrue de la boue qui y adhere. Syn. de
Curette, Degouet.
Degourdell (Lu6). — M'est donne* avec le
sens de : qui a les mains gourdes, engourdies
par le froid. V. Engourdies. — J'aurais cru
le contraire. || Au fig. — Homme d^gourdi,
qui sait se tirer d'affaire. — By.
Et. — D6 -jr gourd, du lat. gurdus, qui, d'apres
S*n4qub, 6tait un mot espagnol.
Degourdelir (Mj., By.), v. a. — D^ourdir.
— C'est le mot fr. avec la termin. eTir, sp6-
ciale k notre patois. V. Engourdtlir, Etour-
dilir. Ne s'emploie qu'au propre k Mj.
D4gourmer ((Mj.), v. a. — De*barrasser de
Tinflammation du pis, une vache ; la traire,
lorsque son pis est trop gonfle* de lait. — Se
dit aussi des femmes. Syn. de Dironfler. —
Cf. Engourmer.
Degofit (Mj., Lg., By.), s. m. — Mauvais
gout. Ex. : C'est du petit sigournet, mais il n'a
point de dkgouu
Degoutation (Mj., Lg., By.), s. f. — Chose
d£goutante, au pr. et au fig. Ex. : Queune
digoutation qu'ein temps pareil. — C'est
eine vraie degoutation que c't'affaire-l^i. —
Syn. de Purle.
Degouter (Lg., By.), v. a. — Avoir le
dugout de. Ex. : Moi, je d&goute les choux.
Syn. de Ripugner. Cf. Dangeler.
Degouttiere (Mj., By.), s. f. — En droit
par ou l'eau d6goutte, gouttiere.
Hist. — « En maisons et autres amasemens 4
se font et eminent de pan les unes coutre les ana
et entre parties, Ton doit laisser pour degousturti
couverture d'estrain deux pieds et demy, et (
couverture de thuile, pied et demy. » (L. C).
Dtgrabonlller (Mj., Lg., Lrm.), v. a. -J
Raviner, d^gravoyer, de*grader. — Cest 4
doubl. du fr. Degravoyer, forme* comme k
de la race allemande Grab, dont le sens est
fouiiler, creuser, laquelle a donne* \'<i\4
Grave, fosse. || Cho. — V. n. Degringoler. i
Cf. Gravats. V. Dkbouiller.
Et. — Rac. Grav., gravier ; degravoyer, ca
enlever le gravier au moyen de qq. courant d>^
D6gravotment, eflet d'une eau couranU ?
d£chausse un mur, un pilotis. (Litt.)
Degraduer (Lue\ Mj., By.), v. a. — Degn
der, de* te*riorer, endommager. Corr. du fr.
Et. — Proprement : depouiller qqn de son grav
faire descendre (de-gradus, degr£) — abattrepirl
pied. '
Hist. — « II (le tonnerre) p6n£tra ensuite dd
la chambre ou reposait M. de Piedouault.j
digradua les murs autour de son lit. (Ex trait q
Afflches (T Angers. — Anj. hist., nr 5 an., 138, 4.t
Degraduir (Lg.), v. a. — Syn. et d. I
Digraduer.
Dtgraisserle (Mj., By.), s. f. — Dans hi
lessive, on appelle ainsi tous les objets i
laine ou de couleur. Ex. : Toute la d£grais&*
est lave*e ; ca nous d^canche ben. Syn. i
Grousseries.
Dtgrammatlser (Sa.), v. a. — Ablmer. Ei
II en a d'eine figure degrammatisie ! j Se i
de la vieille chaux tombant d'un mur. — B
au fig., on a l'estomac dtgrammatise. (Mi?)
Et. — Ou nos bons pay sans ont-ils bien pu ^
pecher un mot si savant? On le re trouve ailk*
— D6gramatiser, v. a. Degrader. Enlever Fecte
d'un mur. « Ces enfants dtgramatisent tout U
la maison. » (Oeatn, Ille-et-Vilaine.) — FaUei
par une longue course ; extenug par des n-i
qcques. (Daonet, Gloss. Manceau.) — Donn
Bas- Maine, donne ces deux sens : Degrabatsa
d^graboliser, digramatiscr. — Le cite dans tf
Gloss, de Plechfttel.
Degravoultler (Mg.), v. n. — Tomber e
coulant. Pour DigrabouMer.
Degrever (Mj., By.), v. a. — Renflottf
un bateau engrevL
Degrigner (Craon, By., Sal., Cho., Ses?
v. n. — Grimacer avec detain ; degrigner
un plat, signe de dugout. Cf. Grincher, gn<
des dents. || By. Faire le degoute\ || Chei
^ d6pr6cier qqn. a C'est eine mau\
langue, al' n'aime qu'^i digrigner Vs au
Syn. de Dichiqueter. j
Et. — Au mot Grignoter. — Qrigner, vxj
montrer les dents ; ana Grinan ; am. Oreufl
grincer des dents (Litt.). — « Montrer les deri
se dit d'un chien qui grogne. (Orain.)
Degringer (Segr.). — V. Digrigner. Mis
Degringoler. — V. Folk-Lore. Lan^
vm
D^gringonlller (Mj.), v. n. — Degringd
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DtiGRlNGUEBALER — DfiJA
275
djt en plaisantant. Syn. de Dicraballer,
trimballer, Dbcrapucher.
>€g r In gne baler (Auv.), v. n. — D6taler,
amper, fuir. Syn. de Dkcarrer, A rappro-
r de DSglinde (du fr. Gregues, dans la loc. :
er ses gregues) et aussi de Degringoler.
Mgrdier (Mj.), v. n. — V. Dlcroler,
Xringoler. — (Lue\) D6groler, — tomber de
it. — Syn. de Dtcrimbaler, Decrabaler,
*>ouliner t Dlcrabasser, Ditribouler, Tri-
ler y Dibricocher, Dicrapucher.
It. — Paralt Stre un de>. de CrSler, crouler. Le
t fr. pourrait bien en venir, par reduplication
a syll. fondamentale.
(tegrouillard (Lg.), adj. q. — D6brouillard-
[tegroulller (se) (Lg.), v. r6f. — S'agiter, se
iuer, se d^brouiller. Syn. de se Dimerder.
Wgronsslr (Mj., By.), v. a. — D£grossir,
propre.
Dlgrneher (Sar.), v. a. et n. — Descendre.
. : Je Fai fait digrucher de dessus son
re. Syn. et d. de Dicrucher. || By., id.
D6gaenalller (By.), v. a. et n. — Require
: Etre & P6tat de guenilie, — d6chire\
penailte.
Dtgnenlade (Mj.), s. f. — Matieres vomies.
Degnlgner, v. n. — Faire des grimaces.
£n.) Pour Dbgrigner.
Dtgulser (Mj., Lg., By.), v. a. — Enlaidir,
parer. Ex. : Ses dents la dtguisent ben ! —
Se dit des personnes et des choses.
3t. — Changer la guise, de maniere qu'il soit
flcile de reconnaltre. — Aha, wisa, maniere ;
. weise. (Litt. — Contraire a l'ancienne mode,
it. — « Et qui voudra avoir robes cUguisies
tres que la commune et ancienne guise. » (L. C.)
D£hagne (Ag.), s. f. — La foire, le dkbord,
cours de ventre. Doubl. et voisin du sens
Dkhane.
Dthagae (By.). — V. F.-Lore. Langage,
i.
D6 hair e men t. — Vieux mot angevin.
[list. — « (Une femme elant morte de la peste, il
se trouva personne pour tenir sa fllle sur les
ds) « et y pouvoit avoir du peril a la toucher,
e que nous differames a la quarantaine, en
endant le dihairement. » (/np. Arch. t E. S. n,
5, 2.) V. Haire, Hairer.
Dthalte (Mj.), s. f. — Aversion, haine,
gout. S'empioie surtout dans la loc. :
endre en dkhaite, prendre en grippe. Hait.
Et. — De + vx fr. Hait, joie, plaisir, gre\
aheur ; sant6 ; bonne humeur, bon caractere ;
irage, ardeur ; bon espoir, dfeir, envie, souhait.
Du gennan. hait, heit : promesse, V03U, esp6-
ice. — D6 est ici privatif.
Hist. — « La noble besongne
Joseph pas n'entend,
A peu qu'il n'en gronde,
Pas n'en est content ;
Mais l'Ange celeste
Lui dit en dormant
Qu'il ne s'en dihaite,
Car Dieu est r enfant. »
NoU$ anger., p. 16.
Dthane (Mj.), s. f. — Chose, chance
contraire, se>ie de re vers, adversity, deca-
dence, mauvaise fortune, d£clin, deconfiture,
cours de mauvaises affaires. S'empioie dans
la loc. : Etre en dbhane, — aller en deolinant,
s'enfoncer. V.- : Se dShaner. Syn. de Male-
chance, Maledringue, Maletrie. — Cf. Dihait. ||
Mj. — Qqf. et m§me assez souvent syn. de
Bombe, Berdindaine, Divarine, Dkvarinade y
Dkbine y Guinguette, Riole, Cigale, Ripom-
pette.
Et. — P.-?. Deliale ; se dShaler, reculer par une
manoeuvre contraire au h&lage, et, populairement :
sortir d'une mauvaise position (Litt.). — Je ne
crois pas. (R. O.) V. le suivant.
Dehaner (se) (Mj., Lg.), v. r6f. — Se
d^shabiller. — Ce mot signifie proprement :
quitter son pan talon.
Et. — Dehane, Dghaner. La rac. de ces mots est
un vocable Hane, qui s'empioie, ou du moins s'em-
ployait autrefois dans la region de Varades, Ance-
nis, Cand6, avec le sens de Culotte. Et je note que
ce tres vx mot, Hane y que j'ai encore entendu
employer en plaisantant, pourrait bien 6tre le
m§me que 1'angl. Gown, robe, et que le lat. Vagina,
done un doubl. de GaSne. L'existence du vocable
Degaine, tournure, allure, n'est pas pour innrmer
cette opinion. (R. O.).
N. — D6haner, dGhener, deculotter. Au fig.,
digoter, avoir facilement le dessus, et cette expres-
sion implique la couardise ou la faiblesse ae la
personne en question. (Dottin. a Ern6e.). — Syn.
de Dibiller, Diharndcher, Diprcter.
Deharnseher (Lg.), v. a. — Le deuxieme a
tres long. || V. r6f. Se disloouer, se demolir,
en parlant d'une chaise, a'une charrette,
d'un meuble. Cf. Dlsharn&cher. Syn. de
Dtberloquer, etc. || (Mj.), v. a. — Desharna-
cher ; par ext., d^shabfller. Syn. de Dihaner. ||
V. r6f. — (By.) Quitter ses vStements de
ce>e*monie (du dimanche, pour prendre ceux
de tous les jours, de travail)
Deharponne, adj. q. (Ag.). — D6chire\
d6chiquete\ « II est tout diharponnL » — De :
harpon, avec extension de sens assez claire.
Dehors (Mj., Lg.), adv. — Aller dehors, — *•
a. a la selle. — N. On dit aussi : Aller hors.
Dehaeher (Sar., By.), v. a. et n. — Des-
cendre. V. Digrucher (Sp., Mj.). Faire d^grin-
goler, pr6cipiter, faire tomber de haut, ren-
verser. Syn. de Dksencrucher, Dbcrucher. Pro-
bablement pour D^jucher, du fr. Jucher. ||
V. n. DSgringoler, tomber
Et. — Dejucher, faire sortir du juchoir, et, par
ext., d'un lieu, d'une retraite, d'un poste. (Lrrr.).
Cf. D6gucher. (Jaub.).
Dell (Mj., By.), s. m. — Deuil. A vieilli.
Cf. EU, Feille, etc
Et. Lat. Dolium, detdolere, avoir de la douleur.
Delllot (Mj., By.), s. m. — Petit sfcc de
toile ou de cuir dont on enveloppe le bout
d'un doigt blesse\ doigtier. — On 6crit :
D&au, Dayot, Deyot. V. Deau. Syn. de
Colin,
Deja (Mj., Lg., By.), adv. — D'ailleurs, du
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276
DfiJAIL — DfiLIGENCE
reste. Ex. : II n'est pas dija si commode ;
c'est dija point si beau de sa part.
Dejall (Sp.), s. m. — Conversation, confe-
rence, pourparler, discussion, contestation.
Syn. de Dialogue, Dicis, Dtcidi, DtlibM,
Raffut, Chapitre.
D6|eter (Mj., Lg., By.), v. a. — Mepriser,
tenir ou laisser k recart, traiter de haut,
n' avoir pas d'egards pour qqn. Ex. : (En par-
lant d'une jeune fille, d'une personne que Von
tourne en ridicule). Alle n'est deja point si
dkjetU.
Et. — Le mot est fr., jeter de cdt6 ; avec ext. de
sens. — Deformer une ch. de facon qu'elle porte
plus d'un cdte que de l'autre.
D4 Jointer (Lg.), v. a. — Dejoindre, dis-
joindre. || By. — Enlever les joints (macon-
nerie).
Hist. — Trois des quarrials d'un contrefors
virent dejointies et quasses. (God.)
Dejoue (Mj., Sal.), s. m. — Degei, debacle
des glaces. Lg. Syn. de Dkjouquke.
N. — Je ne saurais voir dans ce mot une simple
corruption du fr. Degel. II y a, selon moi, une
figure, tres vive et tres juste. Le d&jouc est cette
phase des saisons ou le givre et le verglas sont
dijuchis, dejouqute des branches d'arbres, des
toits ou ils etaient comme perches. En un mot,
Dtjouc est le derive du v. Dijouquer.
Hist. — « Chan tons Noel, tant au soir qu'au
des juc. 9
Cl. Mabot, Ball, n, 76 (Eveill£.)
Dejouqute (Mi., Lg., Ssl.), s. f. — Le mo-
ment ou les poules quittent leur perchoir, la
pointe du jour. S'emploie dans la loc. adv.
A la dkjouquke, — a l'aube, au saut du lit. V.
Dejouquer. || SaUId. || By. — On dit plutdt :
Sitout souie lev6. *
Et. — « Ne peut guere denver du lat. jugum,
comme on Pa dit. Je lis dans le Gloss, du D r A. Bos :
Juc, joe, juchoir, perchoir, reposoir. On dit encore :
i'oc, pour : repos du moulin... Le Normand a :
luchier dans le sens de : faire le pied de grue,
attendre, rester sans rien faire, se coucher, et Diez
le rapprocne de Tallem. Hocken ; holl., hukken,
s'accroupir, se blottir. L'Academie a rejete juc et
conserve : d6juc, moment du matin ou les poules
quittent le juchoir. — Notre compatriote Manage.
joq. Ce mot se dit des moulins qui ne travaillent
point, par faute de vent ou d'eau, ou par quelque
autre accident On dit : Ce moulin est a joq. Et de
la le v. joquer : « Cela est capable de faire joquer le
moulin. (Vera. — Dijocquee).
Dejouquer (Mj., Lg., Ssl., Sal.), v. a. —
Oter, ou faire descendre du perchoir, deju-
cher. || V. r6f. Descendre du perchoir. — Rac.
jouquer.
Hist. — « Vient as chapons, si les desjoches,
L'un en manjue, au cuer li toche. »
Rom. de Renart. v. 15229.
Dtjutfer, v. a. — C'est Dejuguer, ecrit
comme on le prononce souvent, comme s'il y
avait deux 11 mouiltees. — Detacher du joug.
Dejuner (Mj., Lg.), v. n. — Dejeuner. —
N. Beaucoup prononcent ainsi.
Et. — Le genevois, l'ital., le provenc. ont u, et
non eu, conformement a retymol. — Vx. fr. I
juner, du lat. pop. Disiunare, ou Face, toniq. t
sur Tu. — En Langued., dejeuner signifie : jeui
et : lou dejeun, le jeune. — Hist. « L'on payedo
sols et a des juner au cure ou viquaire de Maxifce
(1660- Inv. Arch., S E, m, 370, 2.).
Dela (Mj., Lg., By.), s. m. — Dieu. Fori
attenuative, usitee seulement dans les jure
d'enfants : Nom de Dela, bon Dela.\.L
Dious, Gouet, D'da, etc
Delalde (Mj., Lg.), s. f. — Adelaide. I
Risti, Gustine.
Delalier (se) (Lg.), v. r6f. — Se retreur,
parlant d'une piece de toile ou d'etoffei
cours de fabrication. Langue des tisserands.
Et. — Du fr. laize. — Lat. pop.* latia, de Uti
large.
Delayat, s. m. — Boue d61ay6e. Expra
vulg. (Mbn.)
Et. — Delayer ; lat. dilatare, etendre, allonrt
en eflet, pour delayer, il faut etendre, allongerji
un liquide.
Delecter (Mj., By.), v. a. — Degouri
deiasser. Ex. : Je vas me promener, ca val
dilecter les jambes. C'est le mot fr., dans
sens special.
Et. — Lat Delectare, fr£quentat. de Dfh.ii
(d'ou Devices), extens. de sens. — Delicire;tit
lacire, faire tomber dans un lacs.
Defiance (Mj.), s. f. — Doieance, pea
Ex. : A m'a conte toute sa dklkhance, — td
sa peine. — Corr. du fr.
Et. — Ital., doglienza, du lat. dolere; pan
pres. doleant, a. forme de : dolent. — Pour : dofca
(Cf. Orliens, pour Orleans), de doliant, part i
douloir.
Dellber6 (Mj.), s. m. — Syn. de Dkis
Par ext., : Resultat, solution definite
decision. Ex. : Faut que j'en save le delib^.
Deliberation. Ex. : lis en ont fait tout 3
dUMrL — Conference, commentaire. Sfl
de Deeis, Dkcidi, Raff&t, Pot-pourri, ZWj
Chapitre, Rapidmus, Rapplaudis. || Autre a
Deiivre : DtlibM du service militaire. —
|| En parlant d'une fille alerte. (My., By.)
Et. — D6 4- liberare, peser. Enlever le poids.
IWIIWrer (Mj., Sp., Lg.), v. n. ; a. —LI
rer, remettre en liberty, d^barrasser, delit
remettre. Ex. : II a fini son cong^, il
dklibkrk, de tout.
Et. — De>. du fr. Liberer ; doubl. du fr. Deli^
Delicat' (e nul, Dlicate) (Mj.), adj. q-
D61icat. || By. — De temperament fa3
difficile a nourrir, rien ne flat tant Fapp^
degoute.
Dellces, s. m. — Poires cuites ; po-
deiicieuses, excellentes. (Mg.) M6n. —
Dklecler. V. Dtbise.
D«licol(e)ter (se). v. *ef. (Mg.). — S'enM
le licou. — Balzac, p. 465 : « Se delicti
les bras. »
Deligence (Mj., By.), s. f. — Diligence
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DELIGENT — DEMAISHI
277
Hist. Se trouve dans les Ordonnances des rois de
unce. t. in, p. 469. (L. C).
Diligent (Mj.), adj. q. — Diligent. Cf.
iminuer, Dfriger.
N. — « Marguerite Buffet, Ohserv., p. 33, en
,6R, signale la mauvaise prononciat. • diligent :
Soient les maistres deli gens de veoir les tiltres. »
-donn. des r. de Fr. t vn, 776 (xrv* siecle).
Deligoy* (By.). — D61ure\ — On dit :
>rigogue\ — « Cest ein homme ben se>ieux
rave dans ses attitudes et ses relations) ;
mrtant, a Toccasion, quand V connatt ben
n monde, V r'fuse pas d'se decider, il est
erne ben derigogue (gatte* et plaisanterie de
m aloi). » N. Ce mot d6riverait-il de
eride\ de>ideille\ dendoilte? — Doubl. de
krigogue, D&rigodi.
Delinqaer (Lg.), v. n. — Manquer a l'appel,
illir, disparaftre. Ex. : « J'etions quinze
>aux-freres et belles-sceurs, je ne s61<pus
n que tout seul ; tous les autres ont delin-
tL » — Mot vieilli. N. Pron. Dlinquer.
Et. ' — C'est ie fr. Delinquer, au sens etymol :
t. Delinquere.
Dellnqueter (Lg.), v. n. — DScliner, se
ire vieux, se casser, en parlant des per-
mnes. Syn. de s'Abachoter. || Se fatiguer, se
isser, s'user, en pari, des choses. — Cf.
iuB., a Delinquer.
D^llser (Cho.), v. a. — Unir et lustrer, une
offe, en dtfaisant les plis ; catir. Syn. de
iricasser, Difaupir.
Et. — C'est le fr. Delisser, avec un leger chan-
ment, de sens.
Deliseur (Cho.), s. m. et f. — - Ouvrier, ere
ji travaille au delisoir.
Dtlisoir (Cho.), s. m. — Appareii qui sert
dttiser.
Delisseose, s. f. — Ouvriere s^parant les
rapeaux ou chiffons destines a faire du
apier. (M£n.)
Et. — Parce qu'elle enleve, au moyen d*un ins-
•ument, aux chiffons destines a faire du papier,
s coutures et autres accessoires (et les rend
ises.) Litt.
Dellts, s. m. — Plans de rupture de quartz
a de charbon bien accentu^s dans l'exploi-
ition des schistes ; les principaux delits sont :
t torsin, les chefs, les erures ou rerabrayures,
js feuilletis, les chauves, les assereaux, les
>rdes de chat ; les chauves sont des veines en
izeau c£dant facilement, des veines noires,
olorSes. (M6n.)
Et. — Ce qui est hors de son lit, de sa position
tguliere. (Litt.).
Delivranee (Mj., Lg.), s. f. — Arriere-faix. ||
\y. D61ivre.
Et. — C'est la chose expulsee pour Taction
i£me. Syn. de Mire, Emirure.
Dell Tree (Mj., Lg.), part. pas. — - En par-
int d'une vache. Qui a rejete* l'arrtere-faix.
Deiivrer (Mj., Lg.), v. n. — Et absolu-
ment : Rejeter l'arriere-faix. Ex. : Noutf
vache n'a point n'encore delivrt. — Syn. de
'Emkrer.
Delivres, — antes, s. f. pi. (Mj., Lg., Ag.).
— D^combres. « A la charge d'enlever les
delivres. » || By. Au sing. Arriere-faix.
Delosse (Bg.), adj. q. — DtoantibuW. Un
futreau est delosse quand les planches dis-
jointes laissent passer l'eau. — « J ai la
machoire dtlossle. » || By. — On dit : < Uossl,
pour tout objet fatigue\ desarticule. Cf.
Elosser, Elocher.
Deluge (Mj.), s. m. — Fig. — Individu
turbulent, brise-tout. Ex. : Je n'ai jamais yu
ein deluge de gars pareil. — On dit aussi :
Deluge tout. Syn. de Brise-barri&res, Jupitar.
Hist. — « Lesdits Bretons rompirent l'uys du
jrrenier du chapitre et college, et baiiloient le bie
des mesdits sieurs a leurs chevaux, et en faisaient
grand deluge (1490. — Inv. Arch., G, p. 193, col. 2.)
Deloger (Mj.), v. a. — Casser, briser,
dStruire, ravager, abtmer, gater, d6t6norer.
Delore (My.). — D6gage\
Et. — De 4- leurre. Celui qui ne se laisse plus
piper par le leurre. (Litt.).
Demachlner (Mj.), v. a. — Detaire. — De
Machiner.
Demftconiier (se) (Scl., Mj.), v. ref. — Se
casser Pavant ou la Uvet, en parlant d un
bateau. Cf. Dlmaquegner. — V. M&choire.
Et. — La racine de ce mot qui est pour : se
Demacouiner, est la mftme que celle de M&eouiner,
Mdcouinette. De fait, la levie d'un bateau a qq,
analogic de forme et de position avec la machoire
inferieure de Thomme ou des animaux.
Demagasiner (Mj.), v. a. — Retirer d'un
magasin. || (Lg.) Eparpiller soulever et
sdparer les brins de, — un fagot. &x. :
Dimagasine done pas quelle fourneille, a
flamberait trop vite. || Lg., Lcq. Faire d6guer-
pir. Syn. de Dicancher, Dlcaniger.
D(e)mage (Mj., Sp., Lg.„ By.), s. m. —
Dommage. || Passer, aller, §tre en demage, —
passer, aller, §tre sur les terres des voisms, en
parlant des bestiaux. || Grand demage ! mterj.,
-- Parbleu ! — Ex. : lis font invito des noces?
— Tiens ! grand demage !
Et. — Se trouve dans les Ordonnances des rois
de France (L. C). — Hist. « En permettant aux
proprietaires de se saisir des b§tes trcmyees en
dommage. » {Cont. du PoiU, I, p. 237, art. 75.)
Demain (a) (Lg., Mnl.), loc. adv. — Syn.
de : a disamain ; du c6t6 le moms commode.
N. — A la demain (Jaub.). — Id., 6tre mal
a son aise pour enlever un fardeau ; c.-a-d. d la
dimain, agir avec la main gauche. Se dit aussi
d'un lieu situe a une certaine distance du clumiin
que Ton suit : « Aga, y ne passerai pouet pre la, o 16
trop a ma dimain. » (Favbb.)
Demalshe (Mj., Lg.), adv. — D^sormais,
dorSnavant. — Forme vieillie de DemaishuiU
Demaishi (Lg.), adv. — D&ormais. Syn.
et d. de Demaiske, Demaishuit ; syn. de
Dormaishi, Dormaishuiu
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278
DEMAISHUir — DfiME
Demaishuit' (dem6e-zuite) (Mj., Sal.),
adv. — Desormais, dorSnavant. — Syn. et d.
de Demaishi, Demaishi, etc.
Et. Hist. — Des mots lat. De-magis-hodie,
litt£ralement : « De ce jour en avant. Demaishuit
est done form6 avec : hodie. com. le fr. Desormais
Test avec : hora. — « Les perdrix nous mangeront
les oreiles mesouan. (Rab., G., i, 39, 77.). — * II
n'y a plus meshuv de ces femmes si charitables, qui
veulent aller de leur gre dans la fosse avant leurs
marys, ni les suivre. » (Bbantome ; D. gal., Disc.
i, p. 45, 1. 4). — « Debarrassez-m'-z en b£ vite, p'r
que VHomme sons te*te y m'laisse d'mtsi, tront-
chille. «(H.BouBG.,H rcs de la Grande Guerre, p. 55.)
Btmalaiser (se) (Mj.), v. ref. — S'Smou-
voir, se mettre en mouveraent, s'occuper
activement de. — Ex. : II est ben temps de
s'en dbmalaiser, $a chome. Syn. de se Dima-
ler, se Dbmarrer, s'Emover, s'Emouver, se
Dbmerder, se Dbgrouiller, se Dbgabarer.
Et. — Der. du fr. Malaise, pris au sens de Non-
chalance. — « Guerir, faire cesser le mal-£tre.
— « Quand telz ennuiz dimalayser j'efforce,
Je suis surpris d'une amoureuse force,
Qui en langueur redouble mes tourments. »
(La Curne.)
Demaler (se) (Lg.). — S'inquteter, se tour-
men ter ; s'agiter. Syn. de s'Emover, s'Emou-
ver, se Dbmalaiser, se Dbmarrer.
Hist. — « La reine se dimedoit
Et dementoit et ert dolente.
— « On peut boire s'il a talent,
Mais ll se va moult demalent.
(Renard contrefait. — God.)
Demaoeher (Mj., Lg., By.), v. a. — Fig.
Luxer, un membre. Ex. : II s'est demanchb
eine jambe. Syn. de DSmoletter, Dbmouletter,
Debouletter. || DSmantibuler, demolir, dislo-
quer, d^faire. Ex. : Je vas dbmancher ces
vieilles chausses-la. — Syn. de Dbmolitwn-
ner, Disloqueter, Dkberloquer, Dbferloquer.
Et. — Claire. C'est se separer de son manche.
Hist. — « Desmanchei vos chalumeaux. »
(J. DU Bellay. Ode pastor., p. 134.)
— Au son de la bourse commenceront tous les
chats fourres jouer des griphes, comme si fussent
violons desmanch&s. » (Rab., P., v, 13, 509.). — « A
un des records fut le bras droit de7aucill6, a Paultre,
fut demanchke la mandibule superieure. » {Id,
ibid., iv, 15, 383.). — « Voudrois-tu faire retro-
grader les plantes? demancher toutes les spheres
celestes? {Id., ibid., m, 2, 278.).
Demande (Mj., By.). — « Queune de-
mand*, Monsieur le Cur6 ! » — En voila une
demande ! que me demandez-vous la? l| A la
demande, — selon que Texige la disposition
des lieux ou des objets. Ex. : Faudra que la
bande de porte seye faite a la demande.
Et — De 4- mandare, confler, remettre ; puis,
au fig., confler a l'oreille, a Tesprit, done : faire une
demande. (Lrrr.)
Demander (Mj.), v. a. — Ne pas demander
r argent de son reste, — en avoir assez. ||
Demander sa demission, — donner sa demis-
sion. || Exiger, falloir. — Ex. : £a demande
Paques avant que j'ayons du beau temps. ||
By. — Mendier.
Demanier (se) (Mj.), v. r£f. — Se hater,
d^brouiller. — Syn. : se Dkmalaistr,
Dbmaler, se Dbmerder, se Dbgrouiller.
Demaqnegner (se) (Lg.), v. pron. — Gj
mencer a profiler, a se ctevelopper; se
nouer. Se dit d'un enfant, d'un jeune anic
d'une plante qui 6taient malingres, kari
noues.
Et. — Paralt elre un doubl. de : se Demdeon
L'elymol. donnee pour ce dernier mot serait a
p. 3. un peu fantaisiste.
Demarcher (By.), v. n. — Commence
marcher ; en pari, d'un enfant. Syn.
C our re.
Et. — Sens tres etymol. ; la d-marche est le |
qu'on commence a faire quand on veut aller en \
lieu ou en sortir.
Demarder (Mj.), v. a. — Nettoyer de I
excrements. || Fig., v. r6f. — Se debrouiller.
De mar rant (Lg.), adj. verb. — Qui se fl
volontiers en mouvement, vif, pressed aled
S'emploie surtout avec la negation. * II nr
guere dbmarrant. » Syn. de Pressant.
Demarrer (se) (Lg.), v. r6f. — Se d^broi
ler. Syn. de se Dbmerder, se Dicancher,
Dbgabarer. || Se mettre en mouvement,
presser, se hater. Syn. de s'Emover, s*£m|
ver, se Dbmaler, se Dbmalaiser. i| Segr.
Sortir avec difficult^ d'un mollet, d'l
mare. (Men., qui ajoute :) En terme
marine : amarrer ; amarre signifie cable.
Cette etymol. me semble meilleure que a
de : mare. A. V. || Sal. — V. a. Tirer d'l
orniere, etc., id. || By. v. n. Sens special :
mettre en mouvement : « V n'dbmarre f
(il ne part pas) le jour qu'il embarque!
c.-a-d. : il n'en finit point. — c Vas-tu b*
tout dbmarrer? » — te decider a agir. — L'
est bref. || Mj. Bouger; s'en aller.
Dtmateronner (Mj.), v. a. — DSfaire les
grumeaux. Ce mot est le contraire de Ana-
teronner, de>iv6 comme lui de Materon. Syn.
de Dbmatouner.
Et. — Maton ; rad. mat, qui se retrouve daai
rail, dialect, matte, lait caille\ Gf. Pate mate, raJ
levee. (Dabm.)
Dematouner (Lg.), v. a. — Defaire ks
grumeaux. Doubl. et syn. de DcmateronRrr,
de>. de Maton.
DSme (Mj.), s. f. — Doubl. du fr. Dime, i
(By.), s. f. Redevance ; demes, l'objet du.
Mots employes par les rouisseux qui prenner.1
pour salaire de leur travail la treizaine ;U
treizieme poign^e de chanvre, quand fls ^
remettent roui au propria taire). D'oil :
demer.
Et. Hist. — Provenc. : desme, deime, de deciffi^
la 10 6 partie d'une chose. — « Tot ce qe il aveytrt
poeyt aver a prendre en la deyme de Braact*. ■
(1262. — Inv. Arch. If i, p. 266, col. 2.). -
« Vendent a Robert de la Plesse « prioul de G *s
(Gouis) tote lor partie et la porcion de lerrape. *
deisme de bl6 et de vin. » (1296. Id., ibid., p. '*
col. 2.). — « Ce sont les demes de Saint MirU
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DEMEAU — DfiMOILER
279
^ngiers receus par la main Colin de Brie (1343.).
« Testament de Jean Savary, « saignour de
•ncourcon », portant legs de 100 s. de rente « sus
stre deeme que nous avons en la paroisse de
►arce. » (1303. — Id., ibid., G, 48, 2, bas.). —
Che sunt les desmes deen (du doyen) et chapitre
int Martin d'Angiers, deues a Bourc et recheues
t mo lis our Richart Chemel, prestre, en Tan de
&ce mil CCC cinquante et dous. » (1352. — Id,
iH., p. 157, col. 2.). — « Guill. de Corlon bailie et
troie au prieur de Gouis « sa desme que il a en
paroises de la Chapelle d'Aligne. » (1274. —
L, S, Hi, p. 54, col. 1.).
Demean (Mj.), s. m. — Ancienne mesure de
tpacit£ pour les grains. Les vieux actes en
nt mention et le mot est encore parfois
oploye' par les anciens du pays. lis pro-
>ncent Demeau ou Deumeau. || Zigz. 69. —
ouble decalitre, boisseau.
Et. — Ce vocable me semble derive de Deme,
emer, parce que le Demeau servait a prelever la
me, a demer. — En usage a Chateaugontier,
namptoce\ Daon (Anjou hist. 4 e ann., n° 5, p. 397.)
- Demiaus... moitie, (dimidium) du boisseau.
Cinq demiaus de froment, un denier sus Guffroy
enart, un demiaus de froment sus Pierre Chois-
;t. ». — « Item, tres demeUos seu demiaus fru-
enti et unum denarium super Droctum. » (L. G.
- N. E.). — Demidus (Demellus) ; Demion
>emionus). Le 1" de dimidium, le 2* de Demi -f
ius, mot hybride ; la moitie d'une chopine. « L'un
eulx dist cju'il failloit avoir demion de vin, et le
ippliant dist que ce serait peu et qu'il en con-
jnoit avoir chopine. » (1452). — D. C.. — Dans
kUBEBT : Ameau (Suppl.). — Demeau (demya (o),
esure pour les grains valant actuellement un
yuble decalitre (boisseau ordinaire), ou un quart
hectolitre (boisseau d'Ernee) ; le mot demiau
t usite surtout dans Tarrondissement de
ayenne. Anciennes valeurs du demeau : a Mayenne,
) 1. 782; a Villaines, Lassay, 40 1. 183 ; a Chateau-
>ntier, 10, 923 ; a Craon, Cuille, 10, 686. (Dottin.).
- Demel (God.).
Demembroler (Mj., Lg., Sal.), v. a. —
•emolir, demantibuler, disloquer. Syn. de
>iferloquer, DSberloquer, Dindler, Dkhar-
dcker, Dindfrer, Dkroquer. Dim. du fr.
•emembrer. || Sal. — Brouette demembrolie.
Demenager (Mj., By.), v. n. — Perdre la
uson, devenir fou. — Syn. de Foliier. —
'est la raison qui demSnage. || D^guerpir. ||
'. a. Faire d^guerpir, jeter a la porte. Syn. de
>imagasiner, Dicancher, Dimurailler.
Dementer (se) (Guemanter), v. ref. — Se cha-
riner, se plaindre, se lamenter, se preoccu-
er, se tracasser.
Et. — Ce v. a deux sens : s'emporter, devenir
irieux, et : se tourmenter, se lamenter. — Le sens
ropre est : perdre le sens (D. C. Ementare). — Se
imanter, ou : se guementer se dit pour : se meler
lal a propos d'une chose. « Apres soupper il se
omplaigny et dementa d'acheter vin en la ville de
'imes a ladite Marguerite. » — « Esquelles estuves
lelle Martinette se feust dementee du chapperon
a fllle, que elle avoit perdu. » (L. C. — N. E.). —
)ementare. « Laquelle Emmelot se commenca
noult a d&menter, a pleindre et a doulouser, et
voit mout d'angoisse. » (1390. — D. G.).
D£mer (Mj., By.), v. n. — Pr61ever la
lime. V. Deme.
Demerder (se) (Lg.). — Fig., v. ref. Se d^bar-
rasser d'un importun, se tirer des difficulty,
et, p. ext., se hater, faire diligence. Syn. de :
se Dimarrer, se Dicancher.
Demesui, Demeshui, Demaishait Demais-
huit (Z. 127, By.), adv. — Aujourd'hui. ||
Desormais : a Demeshui je suis perdu. || Tu ne
feras jamais ren de ben demeshuit. » || Lrm. —
Ou dor'meshui. Desormais, dor^navant.
Demi (Mj., By.). — Cest a-demi, loc.
prov., ce n'est ni bien ni mal. || A demi Tun, a
demi l'autre, — tantdt Tun, tantdt l'autre.
Ex. : lis illy travaillaient a demi Tun, a
demi l'autre. || De demi en demi les jours, —
de deux jours l'un. Cf. Demit-en-jour. || By.—
Alle a la fievre de demi en demi les jours. || En
demi, m§me sens, mais moins usite\ || A
demi, loc, pr6p., de deux Fun. Ex. : Y a des
choux poumes a demi les rangs. k_^ ;
Demi-doable (Sp., By.), s. m. — Mesure
d'un decalitre. — C'est la moitte du Double. '£
Demi-ele (Mj.), s. f. — Sorte de noeud, ou
plutdt de ligature, que les mariniers pra-
tiquent en enroulant une amarre sur le col
d'un marmouset.
Deml-frere (Mj., By.. Ag., Lg.), s. m. —
Frere consanguin ou ute>in. Syn. de Beau-
fr&re. On dit aussi : Frere de pere, ou de mere.
Deminaer (Mj., By.), v. n. et a. — Dimi-
nuer. Cf. Diligent, Deriger. || V. a. et n. Bais-
ser de prix. Ex. : lis ont diminui le beurre a
matin.
Et. — Di-minuere, rendre moindre. Cf. Menn.
Avant le xiv* s. on trouve : demenuiser (xn 9 ).
Deminution (Mj.), s. f. — Diminution. V.
Dkminuer. || Baisse de prix. Ex. : Y a ben de
la diminution sus les oeufs.
Demi-rez, ou Comble. — Voir Mi-rez.
(Mto.)
Demi-route (Lg.), s. f. — Chemin vicinal.
Demi-sargent (Mj.), s. m. — Espece
ancienne de poire. (Poire de bon-sergent?)
Deml-sceur (Mj., Lg.), s. f. — Sceur consan-
guine ou uterine. Syn. de Belle-sceur. On dit
aussi : Soeur de p6re ou de mere.
Demlt-en-Jonr (Segr.). — Pour : moiti^ du
jour. « Venez done chez moi demit-en-jour. »
— Cf. Demi.
N. — Mal ecrit et mal interprets. Cest : de
mitan jour, c.-a-d. dans le milieu du jour. A Mj., on
dit en ce sens : Sus le haut du jour. Par ailleurs on
dit : Dans les nutans jours (s. e. de la semaine).
Ex. : J'erons vous voir dans les mitans jours, c.-a-d.
mercredi ou jeudi. V. Mitan. II y aurait lieu sou-
vent de rectifier les donnees de certains correspon-
dants qui n'ont vraiment pas assez le sens de leur
patois. (R.O.).
Demi- Tin. — Voir Boite. Cf. Mfoin.
Demoiler (Mj., Lg.). Pron. de-mou§-ler,
v. a. — D^meler. Mot tres vieilli a Mj. ; syn.
de Dkbrener. De>. de Moiler.
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280
DfiMOISILLON — DENTIER
^t — Lat pop. misculare, mes'clar, raesler,
meler. (Dabm.).
Demolsillon (Lg.). V. le suivant.
Demoisillonne (Mj.), s. f. — Jeune demoi-
selle, jeune personne.
Et. — Dimin. du fr. Demoiselle. Cf. Damerette.
Ltttr6 donne Demoisillon. || Damoiselette. God.
Dtmoietter (Mj., Lg., By.), v. a. — Luxer,
d^botter, d6mettre un membre, d&articuler.
Syn. de Dkbouletter, Dimouletter, Dlmancher.
Se dit surtout du genou, mais aussi de toute
autre articulation.
Et. — Forme du pref. Di et du fr. Molette, pris
dans le sens de sa rac. lat. Mola, meule. Les extr£-
mites des os dans les articulations s'embottent et
f rot tent Tune sur r autre a la maniere des meules
antiques. Hist. — « Demolier, d6botter : « Tombe
a la renverse, et cheant sur l'eschine il se dimole la
cheville du pied et se rompt le cropion. » — « Es
aultres demolloit les reins. » (Rab., i, 193 et note.).
— L. C. — Autre explication : De -f- moler — mou-
ler, faconner (modulare, modler, mosler, moller),
mouier, faconner ; ...prendre la forme de, fait au
moule ; bien fait. (D r A. Bos.). Et alors ceia vou-
drait dire : dSmouler, d£faconner. — Je pr6fere la
premiere.
Demolir. — Mot d'enfant. « Pourquoi
as-tu dimoli ta poup^e? » — « Je vas la
remolir. » rgpond la flllette. — M. Bebxieb.
Demolitionner (Mj.), v. a. — D6raolir.
Tir6 de Demolition, comme Infectionner de
Infection.
Dtmordre (Lg.), v. n. — DSmanger. Ex. :
fa me dlmord au grous-t-ortail.
De moselle, s. f. — Demoiselle.
Demouletter (Lg.), v. a. — Desarticuler,
luxer. Syn. de Dtmancher, DkbouleUer,
Dimoletter, sorte de compromis entre ces
deux derniers.
Dempis (Mj., Lg.), adv. et prep. — V.
Dempuis. Cf. Pis, Pisqiu.
Et. — De + in + post. — Hist. • 01 6 p* t' fit b6
n-a caose de tchieu qu' V homme-sons-tfite y r'vint
m'rabatter dempis tchi£que temps ? »
(H. Boubo., H™ de la Grande Guerre, p. 53.).
Dempuis (Mj.), adv. et pr6p. — Depuis.
V. Dempis. Syn. de Didepuis.
Hist. — Sepulture de Michel Chartier « Lom-
balais, lequel dempuys .peu de temps s'estoit retire
en ce bourg de Loroux. » (1613. — Inv., Arch., S. s.
£, p. 239, 1, bas.). — Ordonnance des dues de Bre-
tagne (L. C).
Dtmnleter (Sp., Lg.), v. a. — FSconder
une femme rest6e jusque-14 sterile. V. Mule,
Mulct.
Demur&IUer (Lg.), v. a. — Faire d6guerpir.
Syn. de Dicancher, Dkmagasiner, Dkmknager,
Dkcaniger. || V. r6f. — Se d^mur&iller, —
d^guerpir.
Den&frer (Mj., Lg.), v. a. — D6chiqueter,
mettre en lambeaux, en pieces, lace>er. Pour
D6navrer, compost du fr. Navrer, pris dans
son sens ancien. Syn. de Dindler, Dkjerlo-
quer ; E chaff re r.
Et. — Anc. fr. Navrer et Nafrer, der. du t4
german. Nary ou narf, cicatrice. (Dabm.).
Denaltre (Tim.), v. n. — Enrager, se dep
ter. Ex, : Tu le fais denattre, cete" pouvre gai
la, — tu le fais enrager.
N. — Denaistre, v. n. Cesser d'exister. • Sal
cette petite creature qui me ravage le tempi
ment, e'est les sept peches capitaux ! Elle me H
dinaitre ! Imaginez-vous... » (A. Lbo. Mvi^
scandaleux, p. 33. — God.).
Den filer (Lir., Lg.), v. a. — Dislwnn
dSmolir. || D6chirer, dgcoudre. Syn.
Eraler, Dindfrer, Dkberloquer, Diferhqu
Dimembroler, Diroquer, Diharndcher.
Denantlr (By.). — V. ChatUre.
Denelger (Sp.), v. n. — Enlever la neige.
Denenger (Sp.), v. a. — D6barrasser
quelque engeance. Syn. de Dtgeancer,
nouir.
Et. — On peut regarder ce mot com. un dem*
direct du fr. Enger ; sa forme regul. serait aka
Desenger. Mais on peut y voir aussi un compas
du patois Enenger, mis pour Desen enger, raf
apherese d'une syll., com. D6plir, pour Desemptr.
Dibiller> pour Deshabiller. Cette aerniere opima
me paratt la plus plausible.
— Enger, pourvoir £*un plant, d'une herbt
(2 a sens : embarrasser). — Enge - race, esp#f.
Orig. incert.
Denier (partout), s. m. — Absolumect
pour : Denier a Dieu, arrhes donnees a c
domestique. Ex. : II a rendu son denier.
Deniger (Mj., Lg., By.), v. a. — DSnicher.
— V. Niger. De : nid.
Hist. — « Denigeant des passereaux, prenaot <W
cailles, peschant aux grenoilles et escrevisses, *
(Rab., P., i, 24.). — a Lucifer se desliera et.. vosIj
dra deniger des cieulx tous les dieux. ■ (Id., fJ
m, 3, 220.). — « Pour done se soulager de mal tt
apporter son curedens, et... vous denigea bw
messieurs les pelerins, » (R., C, i, 38, 74.).
Denouqner (Lg.), v. a. — Denouer. Syn. di
Dkbrener. De>. de Nouquer.
Denree, s. f. — V. Darke.
Hist. — « Les p'erp6tuelles m6disances (de Tb-
baut de Champagne) rtduisirent teUemeat li
nombre de ses amis qu'il les eut facile ment noorre
avec a une denrke » de pain. — La valeur dui
denier. (Cite par M.. Levbaui/t. — Le* Own
littSraires. La Satire, p. 23.).
Dent (Mj., By.), s. f. — Avoir eine dent
loc. prov. ; avoir une rancune, une hain?
contre qqn. Syn. de Rogne. || Parler de li
grousse dent, — parler d un ton severe.
Dent6 (Mj., By.), adj. q. — Par apheris*
pour : Endente\ garni de dents. Ex. : Alle »
ben mal dentSe, ca la deguise ben. — Syn. 6
DenteUe.
Den tele (Lg.), part, pass. — Qui a de
dents, endente\ — Se dit des personne
comme des choses. V. DenU.
DenteUe (Mj., Lg., By.), — Fig. Pentoiw
Syn. de Crepine, Pirentoine.
Den tier (Mj., Lg.), s. m. — Gencive. Ex,
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DENTISSE — DfiPENANCfi
281
Alle a des brins de scorbut sus les den tiers
Syn. de Gendive. Sens voisin de celui que
donne Hatzfeld.
Hist. — « Ceux qui 6taient mordus au dentier
ou aux yeux en mouraient. * Lkhorbau, 1712.
(Anj. histor., rv, 628, 14.).
Dentisse (Mj., By.), s. m. — Dentiste. Cf.
Eblnisse, etc.
Dents (a) (Mj., By.), loc. adv. — - Tout
penche*, courts ou cass6 en deux, en parlant
des personnes.
Et. — Ce mot, un peu vieilli, mais encore tres
usit£, ainsi que son de>iv£ s'Adenter, a une etyro.
evklente, et fait image, surtout pour qui a vu les
vieux vignerons d' autrefois, marchant pour ainsi
dire la face contre terre, sur les dents.
D6nue\ e> (Lg.)» part. pas. — Se dit d'un
sol, d'une terre qui a e*te* laiss£e en friche
depuis qqs ann6es.
Et. — On pourrait voir la un doubl. du fr. D6-
ride\ lat Denudatus. Toutefois Jaubbrt a Desan-
na6 (avec a nasal — du lat. annus). Propria qui
ne produit plus rien depuis plusieurs ann6es, faute
de soins et d'entretien.
D6nuer (Lg.), v. a. — D6pouiller, d^nuder.
Ex. : La navine s'est dinuie de feuilles.
N. — C'est le sens propre du v., que le fr. n'em-
ploie qu'au fig.
Den nit (By.), s. m. — Ce qui se porte la
nuit, toilette de nuit. On dit : un denuit ; je
ne trouve pas mon denuit (s. e. vGtement).
Cf. Tous-les-jours, Dimanches.
Dtpadanser, v. a. — Couper, dScrocher,
faire tomber. Ex. : Dipadansez done les
colliers des chevaux. — je vas dlpadancer
des chardons. Cf. Apadanser, Apendanser. —
Dependanser. Cest d£pendre ce qui pend.
By. De*pendancer, d6crocher, faire tomber.
Dtpanner (Mj., By.) (d6-pan-ner ; pan, tres
nasal), v. a. et n. — Retirer le linge lessive*
de la panne. Ex. : Va falloir dipanner la bu£e.
— Cf. Empanner.
N. — Ne pas confondre avec : d£panne\ d6gue-
nille, ddchirt (lat. pannus), ce qui est en lambeaux.
— « La peussiez voir tant vtes dras dipannts,
Et tant grande'barbe, et tant ci6s hurpes. »
{Le Roman de la conqueste (tOutremer.) D. C.
Depapoter (Ag.), v. a. — DScoller. Ex. :
La bande est dkpapotke. Langue des fabri-
cants de billards.
Depaqnetter (Mj.), v. a. — Depaqueter.
Cf. Empaquetter, Rempaquetter, ou les deux tt
sonnent.
D6 pare her, v. a. — Cest enlever les parches
ou perches qui servaient a ramer les pois.
D'ou le proverbe : On ne dSparche pas les pois
qui n'ont pas de parches. — On ne peut pas
faire une chose impossible.
Et — Pertica, perche.
Of part (Mj., By.), s. m. — Eter sus le, sus
son depart, — §tre sur le point de partir.
Departement (Mj., By.), s. m. — Fig.
Employe pour donner Yidte d une chose tres
grande, vdtement, vase, etc. Ex. : Queuns
souliers ! e'est des dipartements ! Cf. Bateau,
pour indiquer des souliers trop larges.
De passant, e (Mj., By.), adj. v. — Qui sait
se tirer d' affaire en toute circonstance, qui a
de Pentregent. Cf. se Dkpasser. Syn. de Adri-
gant.
Depasser (se) (Mj., Lg., By.), v. re*f. — Se
tirer d affaire, faire son chemin.
Dtpatoniller (Mj., Lg.), v. a. — De'barras-
ser de ce qui entrave ou retient les pieds (les
pattes). Syn. de Dicancher. || V. r6f. Se
d^barrasser des obstacles quelconques. ||
Fig. Se hater. || Se d^bourber, se tirer ou se
de*barrasser de la boue. — Autres syn. : se
D&barbouiller, se D&manier, se D&marder.
Et. — Le Dictionn. general, au mot Patrouiller,
renvoie a Patrouiller, de>. de patte, pieliner dans
la boue. Cf. Patauger, der. de pataud, de patte. Vx
fr. patoyer. — La Curnb : se D£patrouiller, se
depetrer. « Mille personnes veulent assommer
Balde, tombe" sous mille pierres, mais il se despa-
trouille habilement de dessoubs le monceau de
pierre. »
Dtpatraquer (Mj.), v .a. — Disloquer,
require a 1 6tat de patraque. Syn. de Dkber-
loquer, DSferloquer. — De>. du fr. Patraque.
Depauner (Lg.), v. a. — Retirer de la
Eaune ou panne le linge lessive*. Syn. et dou-
let de Dlpanner.
Deplcasser (Mj.), v. a. — De*barrasser de
qq. substance poisseuse, nettoyer de la boue
qui s'est attached. || Se dkpbcasser les dents, —
les nettoyer des bribes d'aliments qui sont
rest6es prises dans les interstices ; les curer.
Et. — Form6 du pr6f. DS et de la rac. allem.
Pechs, lat. Pix, fr. Poix, avec terminais. verbale
pejorative. V. Empicasser. Cf. Dtbogasscr.
Depelgne (Jean), s. m. (Segr6). — Pour
Ajonc de peigne. V. Aien t Haguin, Hudin,
Jaunets. — II faudrait lire Jonc.
Dtpelonner (Tim.), v. a. — De*pouiller de
sa couche de terre gazonnSe, un pre\
Et. — Pour D6pelonner, inus., qui a pour rac.
Pelon. Syn. de Depevrer.
Depenalllt (Sal.), a. q. Re'duit en guenilles,
en loques. Se dit des choses. V. Citat. de
Sully au suivant. Cf. DtpenUli.
Depenance (Z. 146, By.), adj. q. — Triste,
dSfait, mal fichu. Ex. : Tas la goule toute
dipenancie !
Et. — Depenailte ; d6 + penaille, du vx fr. pene
ou pane, drap, £toffe. — Le vx fr. disait : despen6,
despane, mis en lambeaux (Litt.). — « Vx fr.
depan6 ; d6 -f- P an » lambeau. II paratt y avoir eu
confusion entre d6pan6 et despene, deplum6 ; de la
depcnailtt au lieu de d6panaill6. (Dabm.). — « Ce
terme s'appliquait d'abord aux oiseaux dans le
sens de deglum6, ou plutdt : qui a le plumage en
d6sordre. (B. L. Depenare, deplume* ; de penne, lat.
penna, plume) ; ou bien c'est un d£r. du vx fr.
d6pane\ d^chire*. (B. L. Depanare), de pannus,
morceau, lambeau, pan. Le mot penaille parle en
faveur de la 2° etymol. (Schelkr.). — Depenaill^ ;
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282
DfiPENDEUR — DfiPOUICHER
« Leurs grands panaches blancs et noire, tout
brises, dipenaiU6s. » (Sully, M6moires. — EvEiLLi:. )
Dependeur d'andouilles (partout). —
Homme grand, maigre, mauvais sujet, a qui
sa haute taille permet de d^pendre, c.-a-d.
d'enlever les saucissons ou andouilles que
les charcutiers suspendent devant leurs bou-
tiques pour leur servir d'enseignes ; — se dit
d'un niais, grand imbecile. (Guillbmaut.)
Depenilll (Ag., By.), adj. q. — II, elle est
toute cUpendlie ; ses vStements sont tout en
loques, effrang&s. — On dit aussi : D6pe-
naille\ Cf. DiguenailU. V. DiponardL
Et. — Voir Dipenanci.
Depense, s. f. — Prodigue, Dans cette
locut. : AUe est ben de d&pense. (Li., Br., Mj.,
By.)
Deperrayer (Mj.), v. a. — Enlever un per-
rayage. || Oter la garniture de pierres d'un
filet. V. Perrayer, PerrL
DepSvrer (Lg.), v. a. — DSgarnir de gazon,
d'herbe, un terrain. Cf. Dipelouner, Apivrer.
Et — Der. de Pevre.
Deplauter, v. a. — Enlever la peau, — d'un
lapin. (Ag., Lue\ By.), — d'une anguille ;
d6pouiller, Scorcher. Syn. de Epiauler.
Et. — D6 -f- piau, forme dialect, de peau. — N.
Au fig. Parlant du livre de E. Brat sur V. Hugo,
Gaston Deschamps ecrit : « On le fouille, on le
deshabille, on le dtpiaute. » (Journal Le Temps,
6 decembre 1903.).
Designer (Mj.), v. n. et a. — DSptgner des
dents ou les dents, — d^couvrir les dents par
un rictus force, faire une grimace de dugout.
Ex. : Tas pas besoin de (Upigner les dents sus
de la bonne bernache comme ca. Syn. de
Gricher, Grincher.
Et. — Du pre!. Di et de Peigne. Designer les
dents, c'est montrer son peigne. Le vieil Homere
parlait de la « barriere » des dents. — Pignocher,
alterat. de Epinocher, sous rinfluence de Peigner,
manger du bout des dents. — Manger de l'epinoche,
en prenant beaucoup de precautions, a cause des
aretes. — Epines. (Darm.)
Deplle (Mj.), s. m. — Debacle des glaces.
V. se Dip iter.
Et. — Depiler, abattre des piliers (dans une
mine). Darm.
Depiler (se) (Mj.), v. rdf. — Se d£b&der,
devenir libre de glaces, en parlant d'un
fleuve. V. Empiler. Du fr. Pile.
Hist. — Descir6 l'ont et depillU. (Renart le
Nouveau, 6181. — God.)
Depiqner (Mj., By.), v. a. — D6planter,
arracher. V. Piquer.
Depiqnetter (Mj.), v. a. — Arracher le
piquet qui retient dans un pre* une vache.
Ex. : Voutre taure s'est dipiquettte ; a
mouche. V. Empiquetter.
Depls (Mj.), pr6p. et adv. — Depuis. V.
Dempis.
Hist. — < Vacat a cause des troubles, car depys
le 28 septembre 1567 j'ay este a Blain. » {Inv. Arch.,
E, n, p. 7, col. 2.)
DGptt (Mj.), s. m. — Faire d6pit, causer du
d6pit, vexer. « £a fait grand dip it de voir ca. •
Depitant (Mj., By.), adj. verb. — Qui
cause du d6pit, vexant.
Et, — Despectus (de-spec tare), regarder de baut
en bas, m6priser.
Deplter (se) (Mj., By.), v. r6f. — Se d^piter
a, — s enrager a, s'acharner a. Ex. : II se
dipite a trav&iller ; a se dipite a faire tout a
revers du bon sens.
Dtplaneher (Lg.), v. a. et n. — Rejeter la
terre vers l'exte*rieur de Pespace que circons-
crit le parcours de la charrue ; commencer le
labour par les bords du champ, pour finir au
milieu. Cf. Plancher.
Dep/eumer (Mj.), v. a. — D6plumer. Cf.
Pleume. Le pi est souvent mouille\ || By. —
pi distinct.
Dep/eyer (Lg.), v. a. — D6ployer, d£plier.
Cf. Pleyer. || By. PL distinct.
Depllr (Mj.), v. a. — Desemplir, vider. Cf.
DkbiUer.
Depommer (Lg.), v. a. — DSbarrasser
d'une pomme, d'un navet, Toesophage d'un
ruminant. C'est le pendant de s'Empoumtr.
Langue des m£geiUeurs.
Deponarde (Ag.), adj. q. — Dechire\
N. — Deponasser ; d^truire un nid d'oiseau.
1' arracher, le briser. (Orain.) || Morv., depondre
quitter, lacher, cesser d'etre, joint ou uni a. —
Forez et Lyon., id., dechirer, degueniller. — Fr.
Comte, Suisse rom., id., — disjoindre, detacher,
discontinues Cf. DipenaiUi, DipeniUS.
Depone (Ag.), adj. q. — D6chir6. II est
tout depone*. — Cf. Penilles, Epiner.
Deponter (Mj.), v. a. — Enlever le pon-
tage, ou les appontements de, d'un bateau ;
fr. Pont'
D6 porter (Mj., By.), v. a. — Exonerer,
d^grever, d6charger. Ex. : Je vas me faire
dbporter de mes prestations. Syn. de Desim-
poser, Dkposer. || Rayer. Ex. : II s'est fait
dkporter de sus la liste. — II s'est fait diporter
du conseil. || Se Reporter, — renoncer a, un
heritage, une amoureuse.
Et. — C'est le mot fr., employe" uniquement
dans ces sens speoiaux.
Hist. — « Et ne vous faschera, si pour le present
je m'en deporte. » (Rab., C, i, 1.)
Deposer (Lg.), v. a. — Exone>er, d'un
impdt, d^grever. Ex. : Je veux me faire
diposer de mes prestations. — Syn. de
D&simposer, Diporter.
Depoter (Li., Br., Mj., By.), v .a. — Trans-
border. « On va nous dkpoter », nous chan-
ger de train, — a Ecouflant, p. ex. || V. n.
Absolument : Changer de voiture, de train.
Transvaser.
Depoaieher (Bg.), v. n. — « La chemise
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DEPRESSER — DERASSER
283
dkpouicht, — se montre entre le pantalon et
le gilet.
Itepresser (se) (Mj.), v. r6f. — Se d^barras-
ser des ouvrages pressants. Ex. : J'6rons vous
voir quand je serons ein petit dbpressbs.
D6pr£ter (se) (Lg.), v. r6f. — Se d^shabiller,
pour : se d6sappr£ter. Syn. de se Dkbiller, se
Dlhaner, se Diharnacher*
Iteprler, v. a. — Vx mot. Faire declara-
tion de marchandises ou denies qui doivent
p6age. (Litt.)
Hist. — « Si aucun marchand ou autre trespasse
(passe outre) aucun peage sans acquitter, et il
retourne par la coustumiere qu'il a trespassee, le
seigneur d'icelle le peut contraindre a payer
soixante sols d'amende et la coustume, et n'aura
point de confiscation pour ce qu'il n'a plus de den-
ree, et pareillement en usera Ton au regard des
nobles et autres privileges s'ils faillent a diprier. »
(L. C.)
Dtprlse (Mj.), s. f. — DScollement. S'em-
ploie dans l'expression : Avoir eine diprise
d'ongle, — avoir un ongle souleve* et s6par6
de la chair sous-jacente. — De D6prendre.
Dtprocher, v. a. — Joli mot d'enfant :
« Be*be, tu t'es trop approche" de la table ! »
— « Eh ! ben alors, grand-p6re, deproche-moi
done ! » (Mebcieb, Jean.)
Depots (du). — Pour Depuis. Se trouve
dans la Satire Mknipple, Regnieb, Cor-
neille, G. Sand, etc. .
Hist. — 1692. Sepulture d'honnSte fille Margue-
rite du Temple, « laquelle actuellement et du depuis
trois ans servoit en qualite de fille de chambre. . . »
(Inv. Arch., n,E, 8,291,2.)
Dtpulanter (Mj.), .v a. — Enlever la mau-
vaise odeur. V. Empulanter, Pulantie. Syn.
de D&pester, Disempester, D&sinfectionner.
D6pulantir (By.), et m&me D6sempulantir.
— On entend aussi Dipulanter et Desempu-
lanter.
Dequ6? Dedeque? (Mj ), adv. interr. —
Quoi? Qu'est-ce?
Ittqnenieher (Mj.), v. a. — Faire sortir
d'un retrait, d'une cachette, faire d^guerpir.
V. Enquenicher. Corr. de Dkcaniger, Dbcani-
cher. \. Canicher. Syn. de Dimurailler.
Dtqneniller (Mj.), v. n. — V. Dtcaniller.
Deqnenn (Sa.), adj. q. — Prive\ s6par&
qui ne sait ou rechercher, ou prendre. Ex. ,
Pau' petit chaton ! il braille parce qu'il est
dlquenu de son frere ; je l'avons donne\ V.
Dtconnu. || Absolument : Isole*, abandonne\
Hist. — Desquenoitre. V. Desconoistre.
— « Quar ge l'ai trai et vendu
Et du tot l'ai desquenu. »
(Passion D. N. — God.)
Dequeroutr (Mj.), v. n. — Se dScrocher,
tomber. Ex. : Faire diqidrouer des poumes.
Syn. de Dicrimbaler
Et. — P. -6. le contr. de Ecrouer (Equerouer),
ecrou. De Vail. Schraube.vis. Cf. Encroui.
Deqaeuter (Mj., By.), v. n. — S'emploie
dans la loc. : Sans dlqueuter, — sans desem-
parer. Ex. : II a fait dix carambolages sans
dbrueuter, c.-a-d. sans quitter la queue, au
billard. — Par ext, on emploie cette expres-
sion en toute circonstance. Ex. : lis ont
joue* cinq heures aux cartes, sans dtqueuter.
Et. — Der. du fr. Queue (de billard). — II y a,
lorsque le mot n'est pas pris dans le sens propre, qq.
confusion avec Dtcoter.
Dequiller, v. a. — Chasser d'une place.
Et. — Expression empruntee du jeu de quille.
< Duras, voulant prendre sa place, l'accusa...,
le desquilla facilement. (Agr. d'Aubione, Hist,
univers., n, 222. — Eveille.) Syn. de Digoter.
Dequinteier (Lg.), v. a. — D^faire les
quinteaux de gerbes. Cf. Aquinteler.
Der! exclam. — Apocope de Dergne, lui-
meme de Dernier. A certains jeux, cri pousse
pour indiquer que Ton veut jouer le dernier.
Cf. Preum, Seg, Avant dergne.
Derabioler (Mj.), v. n. — Delirer, di vaguer,
extravaguer, de>aisonner.
. Et. — Di, et une rac. Rab, qui se re trouve dans
le lat. Rabies, Rabidus, et dans le fr. RSve. On dit
aussi : DerSbioler.
Deragotonner, v. a. et n. (Segr.). — Aller
chercher, fouiner partout.
Et. — De ragaton, pour rogaton? Aller chercher
les rogatons, de : rogatum, chose demandee, —
objet sans valeur, bribe. — P.-§. pour Derabaton-
ner, de Rabdter.
Dfral (Lg.), v. a. — Futur du v. dire. Ex. :
J'y derai b6, — je lui dirai bien. Forme
vieillie.
Deraillard (partout). — « On d&igne sous
le nom de Petit Dbraillard le petit chemin de
fer d6partemental de l'Anjou. La denomina-
tion est peu justified.
Et. — Angl. Rail, proprement Barre. — On
devrait dire Derailer (d6r§ler).
Deralller (Mj.), v. n. — Fig. De>aisonner.
Ex. : II a beau £tre plein corame ein boudin,
il ne dtrdille point.
Deramer (Mj.), v. n. — Ramer a revers,
pour faire reculer ou tourner un bateau. ||
(By.), v. n. Ramer a revers pour rimer su
cul ; ramer a revers d'une main et a Tendret
de Tautre pour faire deux bouts (faire demi-
tour).
Derammaille (Ti., Zig. 159), adj. q. — Qui
est de travers, qui louche. Se dit des yeux.
« II a les yeux tout dbrammailUs. » Cf.
Dlgrammatiser.
Deraser (Lg.), v. a. — Se dit dans : Dkraser
ine roue, — aplanir les jantes au ras du cercle
de fer qui entoure la roue. || By. — Se dit
toutes les fois qu'on veut mettre de niveau
deux parties accotees d'un objet.
Derasser (Z. 145, Br.), v. n. — Caqueter,
glousseo en parlant d'une poule qui veut
couver. Cf. D&couasser. V. Darasser. Syn. de
Darainer.
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284
DERATELIS — DfiRINSER
Deratelis (Mj., By.), s. m. — Intervaile ou
hauteur du mur entre le sol (Tun grenier et la
naissance du toit. Syn. de Rdtelis.
Et. — D6 +le fr. Rateau. V. Rdteliires.
Debater (Mj.), v. a. — Remettre en 6tat
de fonctionner, un mecanisme qui s'e'tait
brouilte ou ratt. || Mj., Lg. — Fig. — Faire
cesser de bouder, surtout un enfant pleurard.
Syn. de Dkbouder, Dibouquer.
Deraver (Mj.), v. a. — D6garnir de terre,
les racines d'un arbre. Form6 du fr. Rave,
indiquant ici la maltresse ratine, le pivot de
l'arbre, qu'on appelle en patois Naveau.
Derayer (Mj., Lg., By.), v. a. — De>anger
qqn de sa besogne. || V. r6f. Quitter son tra-
vail.
Et. — Der. du pref. Di et du fr. Raie. Ce v. est
le pendant de Enrayer. — Hist. « Les tabourineurs
avaient deTon<?6 leurs tabourins d'un cost6 pour les
remplir de raisins ; les trompettes estoient chargdes
de moussines ; chascun estoit desraye. » (R., P., I,
27.)
|| V. n. Cesser. Sans dirayer, sans cesser.
Syn. de Dkcoter, Diqueuter. — Raie = sillon ;
sans dkrayer, sans quitter le sillon qu'on
laboure.
Derdtler (Lg., Sp. Z. 158, Tim.), v. n. —
Trembler menu, de peur, frissonner. Syn.
de Fribler, qui se dit egalement.
Et. — Probablement pour Dard&er, du fr. Dard,
parce que la personne qui tremble vibre toute
comme une fleche qui a frapp£ le but. 7 — Jaub.
donne Dardeler. — « Dardai, le rayonnement. *
{Mireille, 308, 3.) - v j
Derdlner (By.), v. n. — Derdiner de la
t£te, — trembler de la tele. V. Derduner,
Derdumer.
Derdumer (Ti., Zig. 159), v. n. — Trembler,
frissonner. Syn. de Derdtier, Fribler.
Derduaer (Z. 158), v. n. — Trembler de
peur. — V. Derdiner, Deribioler.
Dergbioler (Mj.), v. n. — Delirer, devenir
fou. Ex. : Veux-tu ben te taire, tu dlrebioles.
V. Dirabioler, Deribioler.
Et. — Der. de Ribioler. — D6raisonner, dire des
folies, extravaguer.
Derenarder (Lg.), v. n. — Elever la pre-
miere lev6e d'un mur, soit au-dessus du sol
des fondations, soit au-dessus du niveau d'un
6chafaudage.
Derlnavant, ad. — Dor6navant.
Dergne ! — Voir Dern. Pour : dernier. Cf.
Prem, Segue, etc.
Et. — Le picard dit : dergner, et le berr. : dergne.
D*rl (Ti., Zig. 157), adj. q. — Avance\
delur6, a la roulette. Abr6v. de Dirigohie.
Deriber (Lp.), v. n. — Deliver. L'eau, en
grandissant, se deribe. (M6n.) Doub. de
Dkriper.
Deribioler (Sal.), v. n. — Deraisonner. II
ne fait plus que d&ribioler. V. Dirabioler.
Deribouler, v. n. (Z. 142, M^.). — « Tomber
en roulant comme une boule, d^gringoler. V.
Ribouler. Syn. de Dkbouliner, Dibricocher,
Dtcrabasser, Decrabaler, Decrimbaler, Deero-
ler, Degrdler, Ditribouler, Tribouler.
Deriboaiiner (Sal.), v. n. — Rouler du haut
en bas sur une pente. V. Diribouler.
Deiicasser (Lg.), v. a. — Unir une ^toCfe,
une toiie, en d^faisant les plis. Pendant de
Aricasser. Syn. de Difaupir, Dkliser.
Dericocher (Mj., By.), v. n. — -. S'Schapper
de son point d'appui, se de"crocher et tomber.
V. Dkbricocher, Dkriper.
Derldaler, v. n. (Craon). — Tomber.
Dtrlen (Lg.), s. m. — Adrien. Syn. de
Andrien.
Dtrigalll6 ou gahie (Tc). — Matois, ruse\
d^brouillard. V. Dirigogui, Derigodi.
Derigaodt (Ag., By.), adj. q. — En
desordre, d6mantibule\ — (Test tout dlri-
gande, ca ne tient plus. — Une femme
dtrigandee est celle qui a une trds mauvaise
tournure. — V. Dtrigodk. || Ti., Zig. 157. —
D6vergond6e. V. Dhigodk.
Derlger, (Mj.), v. a. — Diriger. Cf. Dili-
gent.
Derlgode (Mj.), adj. q. — Tourne\ campe.
Se dit des choses, en bonne ou en mauvaise
part. Ex. : C'est ben derigodi, — cela a bonne
tournure. — (Test toujours ben oueuque
chose qui est ben mal dkrigodL — Mai fait
Et. — Ce mot est plutdt le part. pas. d'un verbe
Dengoder qui n'existe plus. Si Ton r^flechit que,
dans notre patois : Tourner un air, signifie : modu-
ler un air, on saisira aussitot le rapport qui exist*
entre DirigocU et Tourner. De fait, Dtrigoder a da
signifier d'abord : Moduler ou tourner un Rigodon-
Et pourtant, chose curieuse, ce mot ne s'emploie
plus qu'en parlant des formes, des apparences,
jamais en parlant d'un air de musique. (R. O.)
Derlgogue, — gohie, — golUI* (Ti., Zig.
157). — 1° (Bg.) Mal derigogue, mal mis. —
2° (Tc:) D'humeur enjouSe. II est ben dirt-
gohiL Ce qui s'explique ; il est d'un bon tour.
|| Sal. — De>igoye\ || V. Diri. Doubl. de
Dkrigodk.
Derlgouliner (Sal.), v. n. — M§me sens que
Diribouliner. — Suivre la rigole.
Derlmer (Mj.), v. n. — De>aisonner,
n'avoir pas le sens commun, tenir des propos
peu senses. Ex. : Tais-te\ tiens, tu dfrimes. —
Cf. : N'avoir ni rime ni raison. || Autre sens :
Faire disparaltre les gercures de Rime =
gercure.Lat. Rima. — fente, fissure, sillon.
Sortir du sillon. Cf. D61ivrer.
Dtringne, s. f. (Craon). — Redingote.
Et. — Faut-il voir la une metathese, pour :
R^dingue ?
Derioser (Mj., Lu6, Mnl., By., Tc, Bi.),
v. a. — Deraciner. — - (Chf., Lue\) Dhinser
des naveU. — V. Defrouer. || Oter la terre
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DfiRIPfiE — DEROTER
285
autour (Tun gros arbre ou d'une grosse pierre
pour l'arracher. (Sar.)
Et. — Ce verbe n'est nulleraent une corrupt, du
v. D6raciner ; il est pour De>isser, d6r. dir. du pat.
Risser, de Ris, et doit s'ecrire avec un s et non un c.
On dit : « II a foncS pour couper les ris des frSnes
qui mangeaient toute sa terre. * P.-5. de la meme
online que le grec Ridza, racine. — Dans le Haut-
Maine : couper les epines d'une haie en laissant le
bois franc. Sans doute, ici, pour D6roncer. — Hist.
« Dont il sera faict cy apres mension des noms et
surnoms de ceulx qui les ont d6frou6s et cUraissis.
(II s'agit de froux ou gats, transformed en novales
c.-a-d. en terres nouvellement d6frich6es. » (1415.
— Inv. Arch., G, n, p. 256, col. 2.)
Deripee (a la), loc. adv. — Sur le point de
tomber, d§ de>aper. — V. Dfriper.
Dtriper (Mj., Lg., By.), v. n. — Quitter
brusquement son point d'appui, s'6chapper,
en parlant d'un obiet inanime\ — Doubl. du
fr. De>aper. Syn. de D&bricocher, Dfaicocher,
Eriper. \\ D6vier de sa route ; comme : deli-
ver, dSvier de sa rive. (M£n.) || D6valer, des-
cendre rapidement.
Et. — Deraper, D6 + holland. rapen, saisir
(l'ancre saisit le fond). Litt. — « Tu fais passer ta
charrette trop pres du fosse\ la roue diripera et tu
verseras. » (Jaub., qui le tire de Ripa, rive.) —
Deraper et Denver n'ont pas le m§me sens. Le
bateau, apres avoir de>ape, peut deriver. — Cf.
l'angl. to Drive, pousser. La forme primit. Dri-
ver, employee jadis et qu'on retrouve encore en
1700, a 6t6 remplac^e par Dtriver, sous l'influence
de Deriver, au sens de : Faire sortir une eau cou-
rante de son lit. (Darm.) Gf. Devier, sortir de sa
route.
Dtrlre. — Prosthese de Rire. Ex. : C'est
pour dfrire que je vous dis 5a. — Les enfants,
dans leurs jeux, emploient ce vocable et
Topposent a : pour-de-bon, alors j'Scrirais :
pour-de-rire. « Si tu veux, on va jouer pour
de rire, pas pour de bon. » — By., id.
Hist. — Se moquer de. « Les unes choses doit-on
atarger, les autres derire et despire, les autres
apaisier. » ( J. le Bel. — Oop.)
D6rife, s. m. — Les eaux du deris. Les
grandes eaux qui de>ivent sur les prairies, —
qui les couvrent. (M6n.) V. Dkriver.
Derision, s. f. — Abondance. C't'annSe,
j'avons des pommes comme par dhision, —
que e'en est ridicule. || By. En derision...
qu'e'en est eine dirision.
Deriver (Lg.), v. n. — D6border, en par-
lant d'un cours d'eau. — Peu usite*. || Se
deriver (Sa.), v. r6f. — Avoir la corne du
sabot us6e jusqu'a la chair, en parlant d'une
be"te bovine. Syn. de s'Egraver.
Et. — Du fr. Rive, parce que c'est le bord du
pied qui s'use d'abord. — De'rwer. Limer la rivure
d'un clou pour le faire sortir de son trou. Se
deriver, perdre sa rivure.
Oerlindlner (Mj., Lg.), v. n. — Sonner,
tinter, vibrer avec un son clair, comme une
sonne tte, une vitre. Pour Drelin diner, du fr.
Drelin, onomat. — Syn. Dinder.
Hist. — « Un tintinnabulement de grelots
argentins drelindina dans la valine. » (Ebolb Ber-
gerat. — Annates pol. et litt., n° 279, p. 263, col. 2.)
Derliner, v. n. — Comme Derlindiner.
Dermaishuit, adv. — D6sormais. V. De-
misui, Demeshuiy Demeshuit, Dormeshui, etc.
Deroeher (Mj.), v. a. — Raviner, afTouiller,
creuser, de>aciner. Syn. de DSgrabouiller,
D&gravouiller. Ex. : L'ous6e a tout dirochk le
chemin. || Mj., Lg. D6terrer, exhumer, sur-
tout un animal. Cf. Enrocher, Dkroquer,
Roche.
Et. — Compose* du pat. Roche, fosse. Etymolo-
giquement parlant, DSrocher a done le m§me sens
littoral que Digrabouiller. II a pour contraire Enro-
cher. — On peut aussi admettre l'explication •
detacher un roc en le minant, par affouillement. —
Hist, o Finablement, trouverent une raontjoye
d'ordure. Lors les pionniers frapperent sus pour la
desrocher.. » (Rab., P., n, 33.)
Deroger (Mi., By.), v. n. — De>aisonner,
tomber en enfance. Ex. : Le bonhomme est
ben vieux, mais il porte ben son bois, et pis
qui ne diroge pas d'eine petite miette. ||
Perdre la tete, bafouiller.
Et. — Au propre : Prendre des dispositions qui
sont difterentes de dispositious antgrieures ou qui
y sont contraires. — De -f- rogare (porter une loi.)
D6ro offer (Lg.), v. a. — Traire une vache
dont le pis est distendu par le lait, surtout
pour la premiere fois apres le velage. Se dit
aussi d une femelle quelconque et des
femmes. Syn. de Degourmer.
Et. — D6r. du fr. Enfler, Render. Cf. Enronfler.
C'est done Desenfler, De>enfler.
Dtronftare (Lg.), s. f. — Action de traire
une vache pour la premiere fois apres le
velage. Ex. : Alle a ieu ben du lait a sa
cUronflure. V. Dironfier.
Deroquer (Lg., By.), v. n. — S'emploie
dans la locution : Sans dbroauer, — sans se
de>anger, d'affitee. Ex. : II a du six verres de
vin sans dhoquer. Syn. de Dkqueuter. || Sa. —
De>anger, bousculer. Ex. : « Tu vas tout
dkroquer dans l'armoire. — Le Diroquer du
Lg. est le m&me que celui de Saint- Aug. et
avec le mSme sens, doubl. du Mj. Dhocher.
Et. — Paralt venir du fr. Roc. — Cf. Roquer,
au ieu d'echecs. — Jeter en bas d'une roche, faire
rouler d'en haut. (Darm.)
Derdrter (Mj.), v. a. — D^faire la hart, la
rdrte, d'un fagot, le delier. V. Rdrter. Se dit
au Lg., mais on dit plus sou vent Diroter.
Et. — Desriote\ Ce mot est form6 de Rote,
Riote, ou Riorte, lien de fagot. II vient de Route
ou Roupte, du lat. Ruptus, une branche rompue
ou coupee dont on se sert pour lier les fagots. »
(L. C). — Plutdt de Retortus. V. Rdrte. R. O. —
Hist. « Pour ce que la chose tte, faicte a Tembtee,
entre deux huys, a travers les degres, darrtere la
tapisserie, en tapinois, sus un fagot desroU, plus
plait a la deesse de Cypre. » (Rab., P., in, 18.)
Dtroter (Lg.), v. a. — D^lier la hart de, un
fagot, une limande. \\ Lg. — Rafralchir, faire
Easser Tagacement et la constipation d'une
dte bovine enrotie. Syn. de Dkgacer
Et. — D6r. de Rote ; doubl. de DirSrter,
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286
DfiROUINE — DESCENDRIE
Deroulne (Sp., Mj.), s. f. — Sorte de hotte,
en forme de chaise, sur laquelle les chaudron-
niers vitriers portent leurs marchandises et
leurs outils lorsqu'ils vont chiner. || Machine
a repasser les ciseaux se mettant en mouve-
ment avec le pied ; se dit aussi pour vrai
moulin a paroles (Segr.), vx fr. Deresne, chi-
cane. (M£n.) Donnerait 1'eH. de Darainer.
Et. — All premier sens, paratt tir6 de Dere,
derriere. — D'autre part je vois que le pat. nor-
mand a T§rouine, peau de cochon dont sont recou-
verts les colliers de la charrue ou Tarriere-selle. Or
je remarque que la dtrouinc du r6tameur est ordi-
nairement recouverte d'une peau garni e de ses
poils. Ge doit §tre la vraie etymologie et la racine
est le fr. Truie. Du Teste ce mot doit nous 6tre venu
directement de Normandie. II y a cinquante ans
presque tous nos chaudronniers elaient du d6par-
tement de la Manche. R. O.
Deroosi (Cho.), s. m. — Salete\ Ex. : « Des
couvreurs jettent les dScombres et disent, en
les voyant : Quel dirousi / Quelle salete* !
Deronte (Mj.), s. f. — Alerte, grande hate.
Ex. : Fallait qu'ils aillent prendre le train de
huit heures ; us en ont ieu d'eine de" route ! \\
Echauffour^e.
Derre (Sa., By.), s. m. — Derrtere, arriere.
Ex. : J'avions mis les gorets dans le derre de
la charte. || Par derre, par derriere. — N. Cet
adv. s'emploie aTVij., mais c'est une expres-
sion vieillie.
Hist. — « Derere » dans la Chanson de Roland.
— « Quand je vis tcheu, y passis p'r ddr U cama-
rades, et y descondjis dans n-in p-tchit pr6 tot
contre le pont de Roch'terviere. Y me cachis
quemm't'y pus le long d'ine ahaie, et, sauf vout'
respect, y mis bas ma tchulotte, avec man fusjl a
coflW de m&. » ( H. Boubg., H nm de la Grande Guefre,
p. 219.) Cf. Ddrre.
Derrriere (Mj., By.), s. m. et pr6p. —
Retourner sus les buttes de derriere, revenir
sur ce qui a 6te dit.
Derser (Lg., Mj., By.), v. a. — Dresser. ||
Repasser du linge. — Cette prononc. est
mam tenant desuete a Mj.
Dertre (Mj.), s. f. — Dartre. Vieux. — Syn.
de Enderse. || By. Derte.
Et. — Manage cite cette prononc. — P. S. du
celtiq. — Rad. tarz, Eruption ; Sanscrit Dardru,
dartre (Litt.).
Derne (Sp.), s. f. — V. Darue.
Derunter (Mj.), v. a. — De>anger, d6truire
l'Squilibre, la stability ou la solidity de. Syn.
de D&yoter. Gf. Arunter.
Dtsafttrier (Lg.), v. a. — V. Desabrier.
Desabrier (Lg.), v. a. — D6couvrir, dter ce
qui couvre. Syn. de Dbbrier.
Et. — Forme du pr6f. Des et de Abrier. On pro-
nonce souvent Dksabe'rUr et, By., desaboerier. —
Sans abri, nu :
— « Nud, ne desabrU
Mort de faim ou de soif
Ne d'ostel desbrU. » (L. C).
Desagrelab, adj. q. — Desagreable. — By.
Desagriment (Mj.), s. m. — Le 2 e e tres
long.
D&agneriable (Mj.) adj. q. — DSsagreable.
Forme vieillie. Cj. Agrkiable, s' Agriier.
Des alter (Mj.), v. n. et a. Deserter. — Cf.
Essalter.
Dtoamain (ou D'zamain) a (Mj., By.), Loc.
adv. — Du c6t6 le moins commode. V.
Amain. En sens contraire de l'amain. Syn.
de Domain.
Dtsaquer, v. a. — D6faire la laine tricots
pour la retricoter de nouveau (Segr.). Ne
serai t-ce pas : d6faire un sac sous forme de
bas, ou tirer d'un sac? (M£n.).
Desargoter (Lg.), v. a. — Enlever les
onglons de, un pore. Ex. : Pour desargoter in
goret, on illi fait routir les soteilles. || V. n. Des-
soler. Perdre ses onglons par d£collement, com.
il arrive aux boeufs et aux vaches dans certaines
maladies. Syn. de Dessaboter, DessoquiUer.
Et. — De>. de Argot, fr. Ergot
Desart (By.), s. m. — Desert. N. Une
grande ferme de Chalonnes-sur- Loire, dans
les pres, s'appelle Desart ou Desart. A du etre
jadis un vaste desert.
Desarter (Mj.), v. n. et a. — Deserter. On
prononce souvent Dbsalter. — By.
Des at tele (Lg.), adj. v. — Dont les b£tes
d'attelage sont peu nombreuses ou en mau-
vais 6tat ; qui n a pas une bonne charrue, un
bon harnais de boeufs.
Desaubee, adj, q. (Br., Li.). — Ta taille est
toute dksaubke, ton corsage est tout d6chire\
Et. — Desauber : 1° Oter la robe blanche (alba)
que Ton mettait aux catechumenes le jour de leur
baptSme ; 2° Oter les aubes d'un bateau a vapeur
qui peut aller a la voile. (Litt.).
Desbagouler, v. a. — D6goiser, raconter.
« Desbagouler ses jolis propos. » (Balz.).
Et. — Tir6 du mot Ooule. Rac. Bagou, oa
Bagout. — V. Bagoul.
Desbonler, v. n. — DSbucher, culbuter.
Et. — Rouler du haut en bas com me une boule.
— Tirer un lapin au d6bouie\ au moment oti il
s'61ance hors du terrier d'ou l'a fait fuir un furet
Deseende, s. f. — Descente (Lg.). Pente.
On va plus vite a la deseende qu'a la montee.
Syn. de Descended.
Degcendee (Mj., By.), s. f. — Descente. —
C6te, rampe. || By. Id. — La montee et la
descended. — Aux carrieres on dit : a la des-
cended, et non pas a la descente, par similitude
sans doute avec : la montee. — Syn. de Des-
eende.
Descendre (Lu6), v. n. — Digger.
Deseendrle (Mj., Tr.), s. f. — Puits vertical
ou galerie en pente, pour la descente des
ouvriers dans les mines par le moyen des
Schelles.
N. — < L' autre, le puits de « descendrie >, sert,
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D&SENCRUCHER — DESSOURCELER
W
com me son nom l'indique, exclusivement aux
ouvriers a descendre au fond de la mine. »
(Leboux-Cesbron. UEtrangere.)
Dtsencrucher (Lg.), v. a. — Faire des-
cendre, dejucher. Ex. : Attends, va, j'te vas
disencrucher de quel tuilloler (tchuilloler,
tilleul) ! Syn. de Deerucher, Dihucher. Cf.
s'Encrucher, Crueher.
D&enfarger, v. a. (ou-ferger, Long.). —
Desentraver. || By. Pron. Desenfoerger,
feurger.
Et. — Oter les Enferges, les Enfarges des pieds
des chevaux. En vx fr. on trouve DefTerger, Def-
farger, et dans Montaigne Desenfarger avec le
m£me sens.
— « Et saint Lienart qui deffarge
Les prisonniers bien repentants. »
(Rom. de la Rose.)
— \ Le plaisir qu'il (Socrate) eut a gratter sa
jambe apres que les fers en furent hors, accuse-il
pas une pareille doulceur et joye en son ame pour
estre desenfargS des incommodites passes. »
(Mont., Ess., n, 11, 142.). — C'est un coureux de
femmes, une tSte a Tevent, un poulain desen-
forgS. » (G. Sand. Claudie). Eveille.
Dtsennier (Lg.), v. a. — Desennuyer. —
Ex. : Je vas me promener, ca me desenniera.
Cf. Ennier.
Dtseniwl (Mj., By.), s. m. — Ce qui desen-
nuie, distraction. Ex. : Qsl n'est qu'ein desen-
nui de cheintrer les vaches, la resstee. Vx. fr.
Dtaennniement (Tim., Z. 146), s. m. — Ce
qui est capable de desennuyer, distraction,
recreation, dlsennui (qui n'est pas fr.).
Dtoenorter (Craon), v. n. — Se promener.
Dc serrant. — Si le temps est froid et sec,
on dit que M. de Serrant est arrive^ (Men.).
Cf . Ecacher, Jean des Loges.
Desiiion (Mj.), s. m. — Ardillon, petite
piece de bois attached par le milieu au bout
d'une corde, et qu'il suffit de passer dans la
boucle d'une autre corde pour rabouter Tune
avec 1* autre ; tresillon. Franc,. Etresillon. —
Syn. et corr. de Tersillon, Arsillon, Terseillon.
. Et. — Tresillon. V. Etresillon, pour : estesillon,
du vx fr. Esteser, tendre, vx fr. teser,' du lat. pop.
tensare (cf. Entoiser). — On trouve aussi Tre-
sillon, primitivement Tesillon, morceau de bois
dont on se sert pour serrer deux cordages ensemble
au moyen d'une ligature. » (Darm.).
Desole (Sp.), s. m. — Desolation. — Ex. :
Je l'avais jamais vue dans ein d^sole pareil. —
Desespoir.
Et. — Desoler ; de 4- solus, rendre seul, desert.
(Tandis que Consoler, de cum -f solari). Puis il y a
eu reaction de Tun sur l'autre. Le radio, est le
ra§me, d'ailleurs (Lrrr.).
Desorlner (Mj.), v. a. — DSmunir d'une
espece de plantes ou d'animaux. Ex. : Je s6
dksorinU de lapins. Syn. de Dichancer. || adj.
verb. D6g6ne>6, en parlant d'une plante ou
d'un animal. V. Oriner.
Deso oilier (Mj.), v. a. — Faire passer le
degout amene* par une satiate* excessive. Ex. :
Je vas boire un coup pour me disouiUer. V.
Outlier.
Dessaboter (se) (Sa.), v. r6f. — Perdre son
sabot, avoir la come du pied d6coll6e, en
parlant d'un cheval, se dessoler. Syn. de
Dessoquiller, Desargoter.
Dessafrer (Lg.)» v. a. — DSchirer, d6chi-
queter. Syn. de Essafrer ; doubl. et syn. de
Deehafrer.
Et. — Me paratt derive du fr. Safre. Essafrer,
Dessafrer c'est dechirer gloutonnement sa proie.
Deehafrer ne serai t qu'une forme corrompue dans
laquelle la chuintante a rem place la sifllante.
Dessaisonner (Fu.), v. a. — Cueillir avant
maturity, pour exp^dier en Angleterre, p. ex.
— « La poire de Milan est meilleure quand
al e" dessaisonnke. » || (Mj.) Semer une plante
hors de la saison convenable.
Dessart (Mj.), s. m. — Dessert. — By.
Dessarvlr (Mj.), v. a. — Desservir.
Dessemeneer (Mj.), v. a. — D6garnir (un
champ) de son emblavure, en parlant des
intempe>ies ou de la vermine. Ex. : Les
Bureaux sont tout dessemeneis, rapport au
varm6nier. C'est le pendant du fr. Ense-
mencer.
Dessent&ie (Mj.), s. f. — Dyssenterie. Syn.
et doublet de Dyssenterie. || By. — Par : L
Desser?iteurs, s. m. — Autrefois vicaires
des paroisses. (MisN.) Actuell. Desservants. —
Vx fr. Desservitorerie.
Dessetrois (Mj., By.), adj. num. — Deux
ou trois. || Adj. inde^f. — J'ai dessetrois pa-
taches ; — poids de chanvre ; — a vendre. ||
Quelques.
Dessident (Sp.), s. m. — Nom que Ton
donne aux membres de la Petite Eglise. Syn.
de Camisard, Petil-Elu. — Corr. de Dissident.
Et. — Dis, separation : sedere, §tre assis. Celui
qui s'ecarte des regies d'une Eglise.
Dessoquiller (se) (Sa.), v. r6f. — Perdre la
come du pied par d^collement, en parlant
d'un boeuf, d'une vache. Se dessoler. De>. de
Soquille. Syn. de Dessaboter, Disargoter.
Dessos (Lg.), adv. — Dessous. Syn. et d.
de Dessour. || Pr6p. Sous. Syn. de Sour. Ex. :
Le chat est dessos le lit.
Dessour (Mj., By.), adv. et subst. m. —
Dessous. || Le dessour, — le cdt6 ou la partie
aval. Terme de navigation. || Du dessour,
dans le dessour, en dessour, — en aval. V.
Sour. || Aller en dessour, voir ses affaires
dSciiner, de*choir. — Syn. et d. de Dessos. \\
Mj. — Au dessour, — au dessous. — Au
dessour de, — en aval de. En ce sens, on dit
mieux : En dessour de.
Dessourage (Pell., By., Lu6), s. m. — Sous-
bois. || Bounces. || Action de dessourer. Syn.
de Brousille.
Dessoneeler (Mj.),
desenguignonner.
v. a. Desensorceler,
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288
DESSOURDINE — DEUL
Et. — D6s, avec le radic. Source, qui se trouve
dans Sourcier, Ensourceler. Cf. D 6b tiler, Diplir.
Dessourdine (Sp.), s. f. — Ne s'emploie que
dans la loc. : A la dessourdine, — a la sour-
dine, en tapinois, en cachette. Syn. de : En
cache-cache.
Dessonrer (Pell.), v. n. — Nettoyer un bois,
couper les sous-bois, faire des bounces.
V. Dessour.
Dessur s. m. — Dessus. Syn. : d'sur, sus. Le
dessur du panier. || (Mj.), Pr6p. Sur. N. Peu
usite, sauf dans les chansons, quand la
mesure l'exige. C'est le pendant de Dessour.
Dessnroter, v. a. (Ag., By.). — Prendre.
— « Je cherche mon dl ; ben sur, on me l'a
dessurotL Cf. Subiter, etc.
Dessus (Mj.), adv. et subst. || Cdte" ou par-
tie amont. Du dessus, dans le dessus, en
dessus, — locut., pour : En amont.
Desvee, s. f. — Etre en desvie, folle, extra-
vagante. Se disait au xm e s. V. Endevke.
(M*N.)
Et. — Endever. II faut rejeter l'explic. par de-
ex-viare. — Dibz propose Dissipare, simple con-
jecture. — V. Dive.
Desver, v. n. — Devenir comme fou. —
Variantes : Derver, dierver, dever (God.).
V. Dive.
DeV (Lu6), s. m. — Doigt. — Digitus/^'
D6 tarder (Sp.), v. n. — Tarder. || V. a.
Retarder. V. Tarder.
Detelee, s. f. (Lu6). — Une ditelee est le
travail que Ton fait en labourant sans d6te-
ler.
Deteler (Lg.), v. n. — Fig. Abandonner le
travail, laisser sa besogne. Ex. : Les macons
ont dltett de bonne heure, anhuit. || Se ran-
ger, cesser une vie de>6gl6e. « A votre &ge, il
serait temps de diteler. Cf. : Etre gue>i du
galop, mGme sens.
DetSter (Lg.), v. a.. — Faire passer le mal
de tete a. Ex. : Je prise un peu pour me
diteter. Cf. Enteter.
Detortre (Mj., By.), v. a. — DeHordre. Le t
est Stymol. fat. Detortum. Tourner d'un
autre cdte\
Detour (Mj.), s. m. — Moment ; conjonc-
ture. Ex. : Je le rebaiserai a queuque dktour.
Detournaliles (Mj., Sp.), s. f. pi. — Syn.
de Etourndilles, Tourndilles, Traversaines.
Dttourne (Sa.), s. f. — V. Harbe, Herbe a la
ditourne.
Detrancher (Sp., Mj.), v. a. — Donner a la
terre laboured d'un jardin une seconde
facon au moyen du pic ou de la houe, de la
tranche, sorte de bScne (truncare, * trincare).
N. — Lrrntfc donne : Detranger, bouleverser la
terre pour faire la guerre aux taupes. — Cela
semble une corrupt, de notre mot patois. A moins
auej'on n'y voie, avec Dabm., D6 -f- Etranger,
eloigner.
Detraqneter (Mj.), v. a. — DStraquer. [;
D&nantibuler. Cf. Dicrocheter. Syn. de
Diferloquer.
Et. — De" -f traquer ; proprement : D6tourner de
la trace, — traque, prononc. picarde. — « Trac, a
deux sens : 1° allure du cheval (rac. trac, aller,
marcher, qui se rencontre dans presque toutes les
langues germaniques ; cf. Tracasser) ; 2° trace,
piste. (Scheler.)
\ Detrayer, v. a. (Mj.). — Sevrer un erifant,
oppose a traire. Syn. et d. de Dktrier.
Et. -f D6trier, retirer de nourrice : « Les Juifs ne
les Romains ne les sevroient, ne detrioient qu'ils
n'eussent trois ans. (Bouchbt. Siries, n, 322. —
L. C.) — Delrier, D6terier. Renvoie a Trier, sepa-
rer. (Jaub.) — Sevrer. D. C. Districare, pour
Extricare. Lat. Districare. « Notre hostesse de
nourrice, ayant bien remarque* ce qui avoit este
dit pour faire tarir les nourrices, va demander
combien de temps on devait laisser teter un petit
enfant. A qui il fust respondu qu'on trouvait aux
Machabees et 6s lois romaines que les Juifs... »
(Comme plus haut. G. Bouchet. — Gutllemaut)
P'jDetre. — Droite. Le deHrier est le boeuf
attete a la droite de la charrue. (M4n.) — C'est
le fr. Destrier. Dextre et Senestre ; droite et
gauche.
Detre, adj. q. — Avant d'avoir le droit
d'etre nomme* perreyeurs, il faut £tre detri
au prix de 150 francs. (MAn.) — Je suppose :
Gu§tr6, muni de la guetre ou des guenilles
fix6es autour de la jambe qui protegent le
fendeur d'ardoises.
Detre mper (Mj., By.), v. a. — Delayer. |)
V. n. Se delayer. Ex. : £a me breuye dans le
ventre ; c'est la foire qui ditrempe. Pro v.
Delribonler (Lg.), v. n. — Degringoler,
tomber d'une certaine hauteur en roulant sur
soi-mSme. Syn. de TribouUr, DkribouUr,
Dicrimbaler, Dicrabasser, Dicrabaler, Dtgro-
ler, Dkbricocher, Dicrapucher.
Detrler (Mj., Lg., Q., Do.), v. a. — Sevrer,
un nourrisson. Je vas detrier mon poupon. ||
Fig. D&habituer. Syn. de Etrier. Cf. Detrayer
et Trier. — Jaub. — V. le suivant.
De trill er (Sal.). — Faire perdre une habi-
tude. Se dit surtout pour le lait. DitrUkr un
enfant, un jeune veau. — Je pr6fere DitrUr.
Detrnire (se) (Mj., Lg.), v. ref. — Se suici-
der.
Deugnet (Lg.), adj. q. — Difficile, ddlicat,
d6goute\ Ex. : La grand vache jaune alle est
deugnette pour boire. Syn. de Dangeureux.
Et. — Doublet du fr. Douillet, mais avec un sens
different.
Deal (Lue\ By.), s. m. — Deuil, chagrin. —
Tu me fais ben du deul. — Cf. Deil.
Et. Hist. — xp, doel ; xn», duel ; xiv*, deul ;
xvr\ dueil. (Lrrr.) — Lat. Dolium.
< Femme n'aras pas a ton eulx
Mais diverse et de dur langage ;
A done te croistra tes deuls. >
(E. Dbschamps, f° 242. — L. C, qui cite 25 ma-
meres d'orthographier ce mot)
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DEUMEAU — DfiVARINE
289
V.
Deo mean (Mj.), s. m. — V. Demeau.
Dear meal (Craon). — D6sormais.
Demeshui, etc.
Deasse (Mj.), adj., n. c. — Mauvaise pro-
noDC. de deux. — Cf. Dessetrois.
Deaaio (Mj.), adv. — Secundo, deuxte-
mement. Ne se dit qu'en plaisantant, par
corapar. avec Primo.
Deva, v. n. (Lm.). — Un malade qui
s'afTaiblit : deva ; il s'en va. (Test : aller mal
(Men.)
Devalaat, part. pres. — En devalant, en
descendant du cdte du val, — une pente. —
By.
Hist. — t La haie ou bois en devalant l'eau, sous
le moulin des Essarts, form ait la departie des
paroisses de Loir6 et d'Angrie, en 1765. » (Mkn.)
Devalue (Mj., Lg., Lu6), s. f. — Pente, des-
cents — On dit : A la divaUe, ou : a la cTvalte,
a la descente. Ex. : £a va le diable a la
devaUe. — Au fig. : £a va trop vite, en pari.,
p. ex., d'un liquide qui bout, d'une chose qui
se fait trop fort. (Ag.) — La rue qui longe le
Jardin des Plantes est surtout connue sous le
nom de la D'valU Saint-Samson, ou sim-
plement : La D'vatee. (By.) — Mieux :
VavaUe, — elle descend. Mais non : la vallee,
comme on le pense.
DevaJer (Ag., Lue\ Sar., Th., By.), v. n. —
Descendre. || Sal. — Descendre en suivant le
courant. || Lrm. — Descendre une cdte, c'est
devaler
Hist. — Ronsabd, Ode, m, 1. IV.
— « Ne scais^tu pas qu'a (tout) chacun
Le port d'enfer est commun,
Et qu'une a me imperiale
Aussytost la-bas devote.
• On luy attachoyt un casble en queique haulte
tour pendant en terre. Par iceluy avecques deux
mains montoyt puis devaloyt si roidement. . . que
plus ne pourriez parmy un pr6 bien egual6. •
(Rab., C, i, 23.) — « Et puis le voir de la en trois
jours dkvaUer. » (J. du Bella y.) — Se trouve dans
Villon, Balzac. — « Je semble au mort qu'en la
fosse on divale. » (Ronsabd.) — Dans une morality,
Dieu le pere s'adresse ainsi a Raphael :
« Rapha#l, il me vient a gre
Du povre ladre visiter ;
Pour ce te convient dtvaller.
La-bas a lui incontinent. »
(La qU du mauvais riche. — Guillebcaut. )
A la devance, au devant
6t6 a leux devance. Syn. de
Redivance, Eredkvance (premier e nul).
DevaaJrade (Segr.), s. — Etre en devani-
rode, c'est se mettre en bamboche. (Men.)
V. Dharine.
Devant (Mi.), s. m. — Celui qui precede.
Ex. : II allait le devant. Syn. et d. ae Davant. \\
Pour : devanteau, devantiere, ou devantere,
devantier. (Men.) || (Mj.) En devant, loc.
adv., — devant, par devant. Ex. : Alle allait
toute seule en devant. || En devant de, — loc.
prep., devant. Ex. : J'eHais assis en devant de
Devance (Lg.).
de. Ex. : J'ai 61
ieux. || De devant, — d'avant. Ex. : Le
dimanche de devant la Pentecoute. (Lg., By.)
|| D'auparavant. Ex. : Je nous sommes
martes dans la semaine de devant. || Devant
soi, — a sa disposition. Ex. : II a de Targent
devant lui. || Lg. — On f *it suivre ce mot de la
prSpos. de. Ex. : II allait devant de moi. ||
Devant de chemin^e (pirtout), s. m. Pan-
neau mobile dont on bouch iu;:e chemine'e. —
By.
De vantage (Mz., Rg.). — De vantage de, —
plus de.
Devanteau (Mj., By., Lg., Lue\ Sal.), s. m.
— Tablier, devantier .(Li., Br.) Id., avec
corsage.
Et. Hist. — Der. de Devant. — Syn. de Dome,
Devantiere, Gorinier. — a Je vis qu'elle deschaussa
un de ses esclos (nous les nommons sabotz), mit
son devanteau sus sa t§te. . . » (Rab., P., in, 17.) —
« Ceux qui, parmi les jeux, refusent les opinions
serieuses, font, diet quelqu'un, comme celui qui
craint d'adorer la statue d'un saint, si elle est sans
devantiere. » (Mont., Ess., m, 359.) Litt. — t Tire
de sa sarcote quelques pieces recousues et plus
sales que le devantail d'un cuisinier. » D. C. V°
Perizonium. — « Si Melusine nous est d'abord
apparue dans la clarte lunaire, c'est encore ainsi
que le peuple se Test representee, portant dans sa
« dome », dans son devanteau de mousseline les
raateriaux qui lui sont necessaires. » {La Tradit.,
p. 216, 1. 17.)
« Ton devanteau.
Ma tieusiniere,
Ton devanteau,
II est salaud.
II faut d'la cendr', i faut d'la sau (du sel)
Pour laver ta devantiere,
II faut d'la cendre, i faut d'la sau
Pour laver ton devanteau. »
(Vieille chansonnelte. — Guillbmaut.
|| Devanteau (a My.).
Devantlau (Sar.). — V. Devanteau.
Devantiere (Sp., Lg., Lu6), s. f. — Tablier
de femme, devantier. Le fr. emploie ce mot
dans un sens qq. peu different. V. Devan-
teau y Dome. — Prononcer : devanqute,
devanqui&re. || Ne pas confondre avec
Devant hier, ou Ton fait sonner le t, Devan-
tiere, avant hier.
Hist. — a Qu'est-ce mitrons? 6 pauvres igno-
rants ! les garcons boulangers sont ainsi nommes
parce qu'ils n'ont point de haut de chausses, mais
seulement une devantiere... et le devanteau. »
(Beb. db Vbbvillb, M. de parv., n, 28. — Jaub/
Devant que de, loc. conj. Devant que cf
veni (r), — avant de venir. Voir Devant.
Devarier (Lg.), v. n. — DScliner. Se dit des
personnes, des bestiaux, des rexoltes. Ex. : La
trefle a b6 devartt dempis quinze jours. Syn.
de Dicaniller, Dequeniller.
Devarlgonder (Lg.), v. a. — Devergonder.
Cf. Variglas.
Et. — Plus rapproch6 que le mot fr. de l'origin.
lat. : de-verecundia, enlever le sentiment de la
honte, de la vergoj?ne.
Dtvarine (Z. 139., Sa.), s. f. — S'emploie
19
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290
DfiVARTIR — DEVIN
dans la loc. : Etre en divarine, — £tre en noce,
faire la noce. Syn. de : Etre en bombe, Ber-
dindaine, Dihane, D&bine, Divanirade, Guin-
guette, Riole, Cigale, Dondaine, Verdie, Tri-
noche. || Lx. Zfg. 149. — D6sordre. Mettre a
la divarine, — mettre en desordre, a feu et a
sang, a quatre.
Dlvartir (Mj.), v. a. — V. Divartir.
DtYartlssement (Mj.), s. m. — Divertisse-
ment.
DS?e (Mj., Sp.), s. f. — S'emploie surtout
dans l'expression : Faire la deve, — faire le
diable a quatre, faire du tapage ; badiner,
batifoler, folatrer avec bruit. || Que la dive, —
en grande quantity. Ex. : Y a des poumes que
la dive, cette ann6e, — que e'en est une deri-
sion. Syn. de : Que le didble. — N. A noter que
Endimeni (de D6mon) a le m&me sens que
endevi.
Et. discutee. — Est-ce un doubl. du fr. Diable ;
Hal. Diavolo ; lat. Diabolus ; all. Teufel ; angl.
Devil T II est la rac. du fr. Endfiver. — Diez a pro-
f»os£ Dissipare. V. Desvie. — C. Poet afflrme Diva,
ndivare. Kepondrait a Enthousiasmer (theoc).
DtvenanceVJMj.), s. f. — Flot de liquide.
Dtvenaneer (Br., ' Mj., Sal.), v. a. —
R6pandre, verser, laisser 6chapper le contenu,
deverser. || Tomber (By.).
Deveair (Mj.), v. n. — S'emploie g6ne>a-
lement avec a. Devenir a, en venir a. Ex. : II
va devenir a ne pus entendre. £a va devenir &
ren. || Venir. — Ex. : Irez-vous a la ville? —
J'en deviens. Sens inconnu a Mj. || Lue\ —
D6pe>ir. || Mai venir, s'amoindrir ; se deleter.
II est tout divenu (e ferine*) par les fieuvres.
De venter (Sp.), v. a. — Presenter au vent
la tranche des ailes d'un moulin.
Dtver. — Qui a form6 Enddver. V. Dive.
Et. Hist. — Perdre le sens : • Cil chastelains est
des veil ; se nous le voulons croire, il nous fera tous
mourir de male mort. » — « Atant se parti du r6i
com me une desvie. » (Blanche de Castille.)
« Au roi Charboucle est venu la novele,
Con il en tend qu'a poi il ne desve. »
(L. C.) — « Desvier — deviare : « Bone gens, ares-
tes ; quelle cose vous est avenue T Pourquoy vous
desvyez-voua ensit (Egarer, troubler. — Fbois-
8 art.) — Desipere, de-ex- ri pare (aller a la derive,
corarae : delirare, sortir du sillon, delirer.) D T A.
Bos. — Desve, diswitted :
« Respunt irez Charles li reis,
Si tres marriz et si desvez,
Por poi ne s'est toz forsenez. »
Ben., Chron. de Norm. — Moisy, qui le fait venir
du vx norm, desveer, devoyer. Via a donn6 au fr.
voie, d'ou : devoyer, et au norm, veie, d'ou :
desv&er, desveer.
« Bien ressemble femme desvie
Tote enragiee, eschevelee.
(Benott de Sainte-Maubb, Roman de Troie.)
« Diva, feit-elle, es-tu desvez
Ou de ton sens si forsenez
Que tu n'as mes (plus) cure de toi T » Id.
(Devillabd.) — Dibz : de desipit - desve, d'ou
un nouv. verbe, desver, derver. (Constans.)
Devers (Mj.), s. m. — Pente, cdte, flanc
d'une colline. Ex. : Noutre vigne est dans ein
divers a regarder en galarne, alle est ben
gelante. || Tendance a se renverser, manque
d'aplomb. Subst. verb.de Diverser. Ex. : La
poudre (poutre) a du divers. || Inclinaison. tl
ttenivellation. || Gontre-bas, escarpement,
revers. || (Bv., Sal.) Tenir le divers, empecher
de verser, de tomber sur le c6te\ Ex. : Tiens
ben le divers / || Divers de main, claque
envoye'e subitement a qqn qui ne s'en d£fiait
pas. V. V ire-main. Mj. A citer la vieille chan-
son de deux ivrognes :
Tiens ben le divers-en
Jamais je ne mangerons tout. bis.
Ma femme est some, eu
*3t moi je ne tiens pas debout bis.
Et. et Hist. — Divers, qui n'est ni droit, ni
d'aplomb. Un mur divers. || Terme de charpente.
Le divers d'une piece de bois en est le gauchisse-
ment ou la pente. II faut marquer ce bois suivant
son divers. (Lrrr.) — Le divers d'un rail, exces de
hauteur du rail exterieur sur le rail interieur, qui
incline le train en dedans de la courbe pour com-
battre la force centrifuge. (Dabm.) — Cette char-
rette de foin versera, si vous ne tenez pas le divert
avec vos fourchots. (Jaub.) — Deversus, tourni
d'un cdte. D'ou Deverser, pencher, inciiner.
(Schelbb.) — Autre mot V. Devers.
« Puis s'augmenter devers la fin du jour. »
J. DU Bellat, Les Amours, p. 187.
Devers (Mj.). — Prepos. Le 1" e muet. —
Vers. Ex. : £a sera devers lundi de Tautre
semaine que je ferons tuer noutre gourin. !
Comme devers, a peu pres vers. Ex. : Cest
comme devers Paques, qu'elle est morte. — II
est devers onze heures. V. Divers, s. m.
Deverser (D6vers6, ou DSvarser.') (Mj.),
v. a. — Renverser, retourner, culbuter. ||
Faire tomber. Ex. : Je te l'ai dioersi les quatre
fers en Tar ! — Y a ieun des soulauds qui a
diversi Pautre dans le fousse.
Et. — Cest le mot fr. pris dans un sens special.
— N. On prononce la 2« syllabe tres breve.
Devesser (Sp.), v. a. — Reprimander,
morig^ner, gronder, rabrouer. V. Vesst.
Devlander (se) (Lg.), v. prpn. — Maigrir,
d6pe>ir. Se dit surtout des animaux.
Devlauler (Cz.), v. r6f. — Vas-tu bentout
te diviauler, cesser de fain^anter ; par ex. a
n qui reste trop tard au lit. Cest ne plus
'aire le vieau, le veau. Cf. La Foktaike :
« Tandis que ce nigaud comme un 6v6que
assis,
• Fait le veau sur son ane et pense 6tre bien
sage. »
Devldette (Lg.), s. f. — Sorte de cannetUre
a faire les ipelles mgcaniquement. Langue des
tisseurs. Du fr. Divider.
Devln (Lg.), s. m. — Sorcier. Syn. de Sour*
ever.
Et. — Divinus, celui qui a des clartes divines.
(Lrrr.) — Theologien ; savant en divinity, efl
th6ologie. (L. C) — Hist. « Des qu'on voit une
personne atteinte d'une maladie un peu extraordi
naire, on court chez le devin, on le conjure de sou
aq
fai
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DEVINAILLE — DIABLE
291
lager le malade. » (Boubnisbau, cite par Dexiau,
Hist, de la Vendie, I, 49.)
Devi nai lie (Mj., By.), s. f. — Enigme. Ex. :
Devine, devindillle ; Qui pond sur la paille?
— Ge distique sert toujours d'entree en
matiere. — V. au Folk-Lore, vni.
Devi nee (d'vin^e) (Mj., By.), s. f. — Lubie,
id6e ou dessin peu raisonnable. Ex. : En vela
eine devineef || By. N'avoir guere de devinee,
— d'idee, d'intelligence. Syn. de Devinoire.
N. A Mj. on dirait plutdt presque : dfoinee.
DeTinoire (Mj., By.), s. f. — Ing6niosite\
esprit d'invention, penetration. — Syn. de
Gingin, lngknie. Cf. Comprenoire, Pensoire.
Devir (Sp.), v. a. — Devoir, §tre rede-
vable de. Ne s'emploie qu'en ce sens. — A
vieilli. De>. dir. du lat. Debere.
Devlratlon, s. f. — Sens dessus dessous,
bouleversement. « lis ont tout mis en devi-
ration chez moi.
Devlre (a la) (Lue). — Sens dessus dessous.
Devlre- main, s. m. — Une gifle. J'vas t'en-
voyer un divire-main / — V. Divers.
Decrement (Mj.), s. m. — Billebaude,
confusion, desordre.
Devirer (Lu6, My., By.), v. a. — Chavirer,
renverser. Ex. : 11 Pa dkvirk. cul par sus
pointe, — les quatre fers en Pair, || Retourner.
— Ex. :I1 a deviri ses poches. — I dkvirait les
yeux. || Dkvirer ses guetres, mourir, passer de
vie a tr^pas. || v. ref. Se renverser, tomber. ||
Se retourner brusquement. Ex. : I s'est dlvirl
sus moi eine secousse, Pen ai ieu peur. || v. n.
Tomber a la renverse. Fr. Virer. || Bousculer,
de>anger.
Et. — Augment de Virer. — Retourner sens
dessus dessous. — Ditrevirer, m§me sens. — Aucun
mot du fr. moderne ne peut rendre exactement
cette expression. Tre virer signifle : tourner sens
dessus dessous. La syllabe <U y dans cette circons-
tance, devient augmentative, au lieu d'etre,
com me dans une foule de mots, sous tractive ou
oppositive. La signification de Ditrevirt est done
facile a saisir, sinon a rendre. C'est un, esprit a
Penvers, un ills de famille dissipateur, un zouave
qui ne conn alt que le plaisir et le combat, ou bien
un poete qui se met a genoux devant une fleiir. On
voit que Ditreviri peut toucher a Pideal et s'applU
quer a Pftme qui se tourne vers le del, ou a celle qui
ne s' attache qu'aux plaisirs les plus grossiers. —
Ditrtviri signifle aussi : met tre a Penvers. Ainsi, la
culotte du roi Dagobert etait dStrevirie. (Beauchet-
Fillbau, de Chef- Bou tonne, cite par Favbb.)
Dtvtroler (Mj.), v. a. — Renverser. || v. n.
Tomber. Dimin. de Divirer. Culbuter.
Devise (Mj., By.), s. f. — Sorte de bonbon
en forme de cornet au fond duouel est fix6e
une petite bande de papier roufee qui porte
impnme un distique en vers, aussi mauvais
que la pate du bonbon. || Lg. — Malice, sub-
terfuge, preHexte invents pour tromper.
Syn. de Rubrique, Debldme.
Devise (Lue), s. f. — Jalon.
Et — Devise, de Division ; d'ou idee de tracer,
de dessiner. — Un jalon porte ordinaire ment un
carre avec des divisions. — Peut-£tre aussi de ce
que le geometre vise un but par ce moyen. Confu-
sion entre les deux. (Litt.). — Cailloux servant de
limites ; borne qui sert de limite aux champs.
(G. de Gubb.)
Dtvltorser (Sp.), v. a. — Lancer avec
raideur, par un mouvement de torsion parti-
culier du bras. Ex. : 11 illi a dhitorse eine
tape par la goule. — II a jet6 sa boule en
divitorsant.
Et. — Je vois bien la rac. de Torser (torquere,
torsum) ; mais Devi? Devier?
Devoir, s. m. (Mj.). — En devoir de, en
train de. Ex. : Alle 6tait en dfooir de tirer ses
vaches. — A Sp., on dit dans le meme sens :
En chantier de.
Devoree (Sa.), s. f. — Grand repas, festin,
bombance. Se dit qq. peu a Mj. — Syn. de
Gueuleton.
Devorer (se) (Lg.), v. r6f. — Eprouver de
vives demangeaisons.
Devot' (MJ.). — D<§vot. Cf. Delicat* N. —
La l re syllabe est muette.
Devotieux, (Mj.), adj. q. — Devot. || By, e.
Devober (Sar.), v. a. — Divider, dSpelo-
tonner.
N. — Devouyer (ouiller), tourner rapidement
un travouil ; derouler une corde, depelotonner du
fil. — By.
Devouiller (Craon). — Aller vite. Une
fois commence^ ca va devouiller. Cf. Travouil.
V. Divouer. Cf. Devrouiller.
De vral. — Loc adv. Vraiment ; ce que je
dis est la verite*. Interrog. De vrai ? V. Vrai.
Deyot (Bl., Mj.), s. m. — Petit linge dont
on enveloppe un doigt malade, brule\ coupg.
V. Deillou N. Le t final est sou vent sonore.
Deyoter (Sp., Lg.), v. a. — Dealer,
d^truire P6quilibre de, de>anger de son
aplomb. Contraire de Ayoter ; compost,
comme lui, de Yot, Yoter. Syn. de Dkrunter.
Dezubler, v. a. — « Dezubler son chapeau,
c'est mettre son chapeau. R. difflbulare, —
et affibulare, c.-a-d. s'affubler de son chapeau.
(MAN.). V. Dexubler, DefublL
D'hlc el de hoe. loc. adv. (Q.). — Avec
difficulty cahin, caha ; comme qui dirait : de
ci, de 9a.
D'hui, Dui. — Pour : aujourd'hui.
Diabete (Mj.), s. f. — Ex. : II avait la dia-
bete. N. On prononce sou vent Diabete. Syn.
de Buvette.
DUble (Mj., Sp., By.), s. m. — Sorte de
vase de terre avec couvercle dans lequel
on fait cuire a P6touff6e des marrons ou des
pommes de terre. « Ainsi nomine* parce
qu'il concentre la chaleur et constitue une
sorte d'enfer. (Guillem). » || Grand insecte
coteoptere, appete a Mj., Biche. || Petit
vehicule tres bas pour le transport des
pierres de taille, des barriques plemes, etc.
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292
DIABLEMENT — DIFFAMER
Dans ce dernier cas on Pappelle aussi Poulain.
|| Et, au contraire, chariot a roues tres hautes
pour le transport des troncs d'arbres. || Pell.
— Syn. de Erussoire. || Mj., Sorte de herse,
form&e de dents tres courtes fixers au-dessous
d'une botte oblongue que Ton remplit de
pierres et qui est trainee perpendiculairement
a sa longueur. || Que le diable, loc. adv. —
beaucoup, fort, extrSmement. Ex. : Va y
avoir du vin que le diable. Syn. de : Que la
dive, tant que la dive. \\ Pas diable, — pas
merveilleux (Lg.). Ex. : II n'est pas diable,
quid vin. || Le diable m'ampute ! Pron.
m'ampue. || Le diable me brule ! || Sorte de
juron. || II criait comme si le diable 6tait apnte
li. || Nombreux proverbes : Vaut mieux tuer
le diable que le diable vous tue ; — On ne peut
pas peigner un diable qui n'a point de
cheveux ; — fa va le diable a la d'val&e, etc.
|| Syn. de Grattaud, PipeU
Di&blement (Mj.). adv. Tres. — C'est did-
blement bon, mauvais.
Dl Abler (Mj.), v. a. — Suspendre sous un
diable, une piece de bois. || Herser, avec un
diable y une piece de terre.
Di&felerie. — « La diablerie de Saumur,
c.-a-d. la passion a personnages, ainsi appetee
apparemment par rapport a cinq ou six
demons qui y jouent un r61e. » (Lk Duchat,
Notes sur Rabelais, t. IV, p. 58.). II en
derive le pro v. : Faire le diable a quatre. —
La Diablerie de Dou6, — id. iv, 60, note 9.
Diablo ton (Mj.), s. m. — Diablo tin.
DMbresse (Mj.), s. f. — Diablesse. Forme
attenuative, r6guli£rement employee par les
femmes.
Diache (Mj.), s. m. et interj. — Diable,
diantre, bigre. Ex. : Cet6 didche de gamin -la.
Syn. de Didtre.
Et. — C'est une corr. du fr. Diable, c. Diantre,
un-de ces jurons attenues si communs dans le
patois. V. Dis, Dious, Bleu, Gouet, Dougre, SarcM.
Diaere, s. m. — Plante qui crolt au milieu
des prairies. V. Roulke.
Dialogue (Mj.), s. m. — Discours, com men -
taire. Ex. : « II a cause* pus d'eine heure de
temps tout seul; il en a faitd'ein dialogue! »
— Syn. de Dilibiri, Chapitre, Dijail.
N. — Bernard de la Monnoye, dans son edi-
tion des Noels bourguignons, rapporte qu'un doc-
teur faisait venir ce mot du nom de 1 anesse de
Balaam, nommee Logos, parce qu'elle parla lorsque
son maltre, la battant de toute sa force, lui criait
Dia pour la faire avancer. (Paris, Lavigne. 1842,
ou, comme le dit la traduction : Cheu stu don j'ai-
mon be le ju, — chez celui dont nous aimons bien
le jus.)
Diamant (Tr.). — Cristaux de sulfure de
cuivre que Ton trouve incrustes dans certains
echantiilons d'ardoise.
Diane (Tim.), s. f. — fMaitresse, catin,
, ribaude, femme de mauvaise vie. Syn.
e Pouffiasse, Catau. Prononc. Yane ou
Guiane. N. Serait-ce un souvenir de Diane de
Poitiers?
Diares. — Patisserie faite au sucre, en
vogue vers 1820. (Affiches a" Angers, 1820).
Serait-ce une id6e de denr6e? (MtN.). — Non,
c'est le Guillaret, de Nantes, connu chez nous.
Di&tre (Lg.), s. m. — Forme attenuative
pour Diable. Ex. : Quio didtre de gars ! DoubL
de Didche et du fr. Diantre, adj. q. —
MSchant, endiable\ Syn. de Endevi.
Dieter (Mj., By.), v. a: — R6diger, ecrire.
Ex. : La lettre 6tait vrai ben dictee, tres bien
tourn6&
Hist. — « Et luy monstrerent le dicti de Rami-
nagrobis. Pantagmel Tavoir leu et releu, dist.. »
(Rab., P., in, 29, 280.).
« J'ai veu rescript tres docte et entendu
« Que m'as mande pour me mesler aux dieux,
t Mais pas n'est tien, l'as pris en d'aultres iieux,
« Va, va le rendre a l'homme vertueux
« Qui Fa dicti...
(G. G. Bucher, 237, p. 321.)
— « Car mort ne va les ceuvres abbatant
o Et mortel est cestuy-la qui les diae. »
(Cl. Mabot, p. 231.)
— « Je me suis entremis de dieter et croniquer
cette histoire. » (Fboissakt, in, p. 1. (L. C).
— * « I endyte, i write. — Write thou, and i will
endyte : tu escriras et je composeray, ou : je die-
teray, ou je coucheray le langaige (Palsgbaye.)
Composer, rediger, exprimer sa pensee par ecrit
Horace a dit : Dictare versus, pour : composer des
vers, et Suetone : dictare actionem, pour : com-
poser un plaidoyer. On dit en pat. norm. : VoUi
une lettre bien dictfe. » — « Je ne sais dieter un*
lettre. » Au moy. age, on -appelait dicUe un recit,
une histoire, etc., recueillis par ecrit :
« Je parole a la riche gent
« Ki ont les rentes et 1' argent,
« Quer por els sunt li livres fez.
« E bien ditez et bien retrez.
(Wacb, Roman de Rou.)
— « E si n'estoit homme vivant
« Mielx dictant ne mielx escrivant. »
(Pet. poemes du Mont Saint- Michel. — Moist.).
Die tons sur l'Anjou. Voir au Folk-Lore, V.
Didi, Didit' (guiguite) (Mj.), s. m. — Petit
doigt d'enfant. Mot enfantin, form6 par redu-
plication de la premiere syll. du lat. Digitus,
doigf.
Die (Mj., By.), s. m. — Dieu. Par dU, pour:
par Dieu. Par dii oui. — Prononc. souvent
Pargute. (Lg.). — Syn. de Zieux, Dien, Du,
Bleu, Gouet, Dious, Zik, Zien, Gouatte.
Dien (Lg., Tim.), 8. m. — Dieu. Form*
attenuative employee dans les jurons. Ex. :
Nom de Dien. — Le montj. Dienne en est la
forme temin. — Cf. Bleu, etc. — Sacridiennt.
Dien (Mj.). — Dieu de Dieu ! Exclamation
tres employee pour marquer le d£pit, 1' impa-
tience, la surprise. Elle n'est pas considere*
c. un jurement
Difiamer, v. a. (Mj.). — Rendre affreux.
horrible, au physique. || Blesser affreusement
ablmer.
N. — C'est le fr. Diffamer, dont la signification
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DIFFfiREMMENT — DIRE
293
a ele" transports d'une tr£s curieuse manure du
moral au physique.
Et. — Di, qui marque retranchement, et fama,
reputation, avec a long.
Hist. — « Decide 1 de cette nuict demiere de mort
pitoyable, pour avoir este diffame" en le visage par
un chien enrage\ (1648. — Inv. Arch". E, n, p. 228,
col. 1.). — « Et voyla l'ouvrage gast6 et diffame. »
(Rab., P., n, 15, 152.)
D liter em meat (Mj.). — Diffe>emment que
5a, — sans cela. Ex. : Faudra mettre deux
pistoles ; diffSremment que pa, j'allons point
iaire afTaire. — Cf. Autremenu
Differente (Pc, By.), adj. — Indifferente,
« C'te fille-la n'est point diffirente », c-a-d.
elle n'est pas desagr^able k voir. Dans le
roeme sens : A n'est point abjecte.
N. — II y a ellipse : Elle n'est point different*
d'une autre qui est bien. — A moins que, tout
simplement, la premiere syll. de : indiflterente se
soit soudde a la derniere de point.
Digane (Sp., Do.), s. f. — Charogue. ||
Viande de mauvaise quality. Syn. de Querrke.
C'est le montj. Guegane. Cf. Digue, Digoiner.
Dlgeon-Jon (By.). — V. Canard.
Dlgoine (Sal.), s. f. — Etre en digoine. —
Avoir le desir de briser, de mordre. On dit,
en un seul mot : e"tre endigoine\
Digoiner (Tim.), v. a. — Lacerer, dSchi-
queter, arracher par lambeaux, dSvorer a
belles dents. Ex. : II a bentout ieu fait de
digoiner son calot. — Syn. et d. de Digoiner,
Ligoiner. Cf. Mdcouiner. || Lg., Se digoiner, se
disputer. Syn. de se Dagoter, se Diguendiller.
Et. — Cotgrave enregistre Dignoner, piquer,
comme un mot normand. Cf. Digon et Digot, tige
de fer pour retirer les coquillages du sable, ou : fer
barbele adapts a une perche pour harponner le
poisson. — GoDEFROY : Digart, Speron. — Dorm* ;
Digonner, quereller continuellement. — Diguer,
piquer ; diguet, bois pointu (O. de Guer.). || Der.
de Diguer, comme le prouve le pat. norm. Digun-
ner, piquer, pousser.
Digue (Lg.), s. f. — Charogne, carne. Syn.
de Cargne, Digane, Gukgane, Querrle, Qukquke.
Abre>. ou rac. de Digane.
Diguenalller (guiguenailler (Mj.), v. a. —
Tirailler, secouer violemment en tous sens.
II v. r6f. Se tirailler. || Sp. — • Fig. — Se dis-
puter, discuter avec violence. Syn. de se
Dagoter, se Digoiner. || My. — Diguenaille\
deguenille\ Cf. DepenailU, nilli.
Et. — Ce mot me paralt Stre pour Ditenailler,
form6 du pr6f. Dis, qui marque division, separa-
tion, et du fr. Tenailler. La substitution de la gut-
turale gue a la dentale paraitra moins impro-
bable si Ton rapproche Diguenailler de D6caque-
nasser, dans lequel cette meme substitution paratt
ind£niable. — Toutefois il est plus probable que
c'est un fr^quentatif de Digoiner, et qu'il vient de
Digane ou Guegane.
Diguer (Auv., Jm.), v. n. — Broquer,
donner des coups de cornes, en parlant (Tune
vache. Syn. de Cornailler. — Voisin de l'angl.
to Dig. — Cf. Dagoter. Daguer? Digoiner.
N. — Diguer (to dig. to dygge, Palsor.) aiguil-
lonner, piquer avec le diguet, nom donn6 en patois
a un morceau de bois tres court, taille en pointe,
dont on se sert pour faire avancer les &nes. » —
« I faut crere que ch'est Satan qui V digue. » — Le
fr£quentat. est Digonner. « N'eurent les mouches...
moyen de la (jument) poindre ni digonner. » A
Guernesey les fabricants d'eperons s'appellent
Digards. (Moisy.).
Diguet (diguete) ou Dillet (Sp., Mj.). —
Morceau de bois pointu ; plantoir. V. Diguer.
Piquet qcque.
Hist. — « Alors, dist Gargantua, qu'on fist de
vostre nez une dille pour tirer un muy de merde ».
(Rab., P., 1, 11, 27.). — « Autant que vous en
tirerez par la dille, autant en entonneray par le
bondon. » (Id., ibid., in, Prol, p. 212.).
Dimanehe (Mj.). — Au plur. Habits des
dimanches. Ex. : II e*tait encore dans ses
dimanches quand le feu a 6pris ; il s'est con-
fondu. — Cf. Tous-les-jours, Denuit.
Dinddles, s. f. — Petites cloches qu on
placait dans les clochers ; c'e*tait le dinde*lier
qui les sonnait. || On donne ce nom a deux
clochettes qu'on agite d'une mantere particu-
lidre en tete de la procession dans les cam-
pagnes. Ce mot est forme" par onomatop^e.
V. Echelettes.
Dlnder, v. n. — Envoyer dinder, ou pro-
mener. Meniere, qui le tire du lat. inde, contre
toute vraisemblance. — Mis pour Dinsuer. \\
Lg., Tf. — v. n. Sonner, vibrer. Se ait des
cloches, de la vaisselle, des vitres. Syn. de
Derlindiner.
Hist. — « Gens saphirez, qu'un dint de verre
esveille (G. C. Bucher, p. 192.
Dindon (Lg.), s. m. — Son de cloches. || P.
ext., les cloches elles-mSmes, grelot, — dans
le langage des enfants. Cf. Dandin. De Dinder.
Dinguer (Sp., Mf., Ag., By.), v. n. — Ne
s'emploie que dans l'expression, tres usitSe,
d'ailleurs : Envoyer dinguer, e. promener ;
lancer au loin. || Argot.
Dious (Mj.), s. m. — Dieu. Cette forme
n'est usitSe que dans les jurons : Nom de
Dious, bon Dious ! Cf. Dis, Dien, DU, Bleu,
Zieux, Gouet, Ziou.
Dire (guire) (Mj.), v. a. || v. n. — En dire,
clabauder. || Dire apres qqn, lui faire des
reproches ou des r^primandes. || Le cceur
ne m'en dit pas, je n'en ai pas envie.
|| Dis done, 6coute done. || N'y a pas a
dire, malgr6 tout. N. On ajoute qqf. : mon
bel ami. || Y en a pas pour dire, il n'y en a
qu'une qantite* insignifiante ; ce n'est pas la
peine d'en parler. || Dire sus, critiquer, cen-
surer, gloser de. Ex. : Ielle, qui est toujours a
dire sus les autres, a ne se voit done point? ||
Absolument. — Plaire, agr6er, convenir.
Ex. : Sa mere voulait la faire marier, mais ca
ne illi disait pas. || En dire long, durer,
fournir longtemps, abondamment. Syn. de
Suctier. Ex. : Vela eine lampe qui ne va pas
en dire ben long demais-huit. — Vela ein
poupeau de filasse qui en a dit ben long. ||
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294
DIRIES — D'JARNI
Redites de ce mot : I me dit, dit-i ; qu'i m'a
dit, dit-i — N. On conjugue : Je dis, tu dis, il
dit, je disons, v. disez, 2s disent. || Gronder,
trouver k redire : « T'as pas fini de dire ? »
|| Faire dire, taquiner.
Diries (Mj., Sp. Segr., By.), s. f. — Ne
.s'emploie guSre qu'au plur. — Dires, discours,
propos, clabauderies. Ex. : Si on voulait
Scouter les diries du monde ! — N. C'est
peut-6tre ce mot qui, avec une 16g£re aspi-
ration, est devenu dries dans la bouche du
populaire parisien. C'est la prononc. chole-
taise. — Tout ga c'est des diries, des bavar-
dages, des cancans sans valeur.
Hist — « Telle fut done sa dirie, issue des gloses
antiques du pays de Segre\.. » {W du vx tps,
p. 240).
Dis' (Mj.). — Dieu. Cette forme n'est guere
.employee que par les enfants, dans les jurons
att6nu6s : Nom de Dis ! bon Dis ! — Corr. de
Dious. Cf. Dien, Bleu, Zieux, DM, Gouet.
Discampette (Sp.), s. f. — Ne s'emploie que
dans la locution : Prendre sa discampette, p.
la fuite, de* camper, escamper, dealer. Syn.
de D&campe, Dbcanche, et de Jean des Loges
(deloger).
Et. — Ce mot est un dimin. de Discampe, doubl.
inus. de De'campe, qui repond au fr. Decamper. Le
fr. emploie : Prendre la poudre d'escampette ;
dans cette locut. les deux derniers mots pourraient
bien n'Stre qu'une corruption du pat. Discampette,
malgrg l'existence d'un v. Escamper, probable-
ment forme aprds coup, par influence du mot
Escampette (R. O.). — LittrA. V. Escampette.
Vx fr. Escampe, Escamper, de : es -f champ,
prendre les champs.
Discipline, s. f. — Pour Bicyclette ! Mais
j'ai toute confiance en mon correspondant.
(A. V.) (Li., Br.) || Je l'ai bien entendu,
k Mj., appeler Berniclette, par des vieux qui
ne l'avaient vue au'& travers leurs lunettes,
ou bernicles. (R. O.)
Dlscre (Mj.), adj. q. invar. — C'est une
forme att6nu6e du fr. Sacre\ employ^ comme
juron. Les femmes font de cet euph6misme
un frequent usage. Ex. : Attends, va, mon
discrk, cochon ! Syn. de Sarche, Sapre, SatrL
— Oh ! la discrk. piv6e ! — Oh ! la sacre*
pihtee! (Fu.) || (By.) Tr£s usite\ Une grand
discre piatrSe, pour : une platSe au comble,
tout fin plein son plat, de soupe, p. ex. N'est
pas connu k By. com. syn. de Sarchi, etc.,
pour : sacre\
Diseux (Mj., By.), s. m. — Diseur.
Dfegr&cieux (Mj., By.), adj. qual. — Desa-
gr^able, f&cheux, contrariant, dSplaisant.
Disloqueter (Mj.), v. a. — Disloauer. Cf.
Accrocheter. Syn. de Diberloquer, Dqerloquer.
Et. — Dis -f- locare, de locus, lieu ; chasser de
son lieu ; separat. violente de parties jointes.
Dlsparser (Mj., By.), v. a. — Disperser.
Plus pres de son orig. lat. Di-spargere, dis-
parsus.
Disputard (Mj.), adj. q. et s. m. — Bougon,
quereileur.
Disputer (Li., Br. t Mj.), v. a. et n. — Tu vas
te faire disputer, nom de Gouatte ! || Faire
de vifs reproches, invectiver.
Dissiper (se) (Lu6), v. r6f. — S'amuser.
Et — Lat. dis (marquant dispersion) et le tx
lat. supare, jeter. C'est, proprement : faire eva-
nouir en disseminant, en dispersant. Se dissiper,
c'est disperser son esprit au lieu de l'attacher a nn
seul objet.
Distinguier (Mj.), v. a. — Distinguer. Cf. j
Seringuier.
Distinguo, s. m. (Mj., Lg.,) — Contestation,
Ne s'emploie crue dans la loc. : Avoir du dis- i
tinguo, avoir au difTe>end, des difficulty, de
la bisbille. Syn. de Bisbise, Chalail.
Et. — Terme d'argumentation scolastique, i
signifiant : je distingue, et qu'on emploie poor
indiquer que, dans une proposition, Ton accords
une partie (concedo) et me V autre (nego), cm
simplement que Ton fait une distinction. — Hist
c Distinguo, mademoieslle ; dans ce qui ne regard*
point sa possession, concedo ; mais dans ce qui la
regarde, nego. » (Moli&be, Mai. imag., n, 7. —
Lirrais.) I
Distribution (Mj.), s. f, || Fig. Fessee,
r&cl6e, vol6e de coups. Ex. : II te Uli a fouto
eine sacree distribution que le cul illi en I
tratnait par terre. || Grande quantity, abon-
dance. Ex. : Y en a eine distribution de poires,
cette ann^e. — Syn. de Fou&iUke y RdpU. i
Tournee, etc.
IN ton (Mj., By.), s. m. — Dicton, proverbe,
adage, locution. C'est un diton.
Et. — C'est le fr. Dicton, dans lequel le v. a pre
sa forme moderne par la chute du c ; du lat.
Dictum.
IHvars', e (Mj., Sp., Lue\), adj. q. — Frivole,
Stourdi, 16ger, changeant, ondoyant, sans
consistance dans les id6es ou dans les sen-
timents, sans esprit de suite dans la conduite,
fantasque. || En pari, d'un enfant, 6tourdL
16ger, turbulent surtout, difficile de caractere.
— N. L's final sonne, m§me au masc.
Et. — Di -f- versus, tourn4 vers (different*
objets). — Divers. Plein de m^chancete : « Estoit
Fred^gonde diverse et de grant cruaute. » V. CiUt
a Dcul.
Dlvartir (Mj.), v. a. Divertir. J| Dissiper
dilapider, prodiguer. Ex. : II sait ben de
divartir la monnaie || v. r6f. Se divartir.
Divers' (Craon, By., Ag.), adj. q. — Se dit
d'un enfant grognon et difficile a elever.
Etourdi, vif.
Divertir, v. a. — DStourner, soustraire. V.
Mins.
Dix-hnit (Mj., By.), adj. num. || s. m. —
Se mettre sur son dix-huit, faire toilette,
s'endimancher. Syn. de Trente et un.
Et. — LonfeDAN Larchey demande si c*est un
jeu de mots sur : deux fois neuf ; habill£ a neuf.
D'JarnJ. — « Juron. Pour : Je renie. — A
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D'JARNILLER — DOMAINE
295
Segre\ rarement. D'Jarnicoton. Coton elait
le confesseur de Henri IV. Ce j&uite 6tait
tres en faveur ; il devint le confesseur de
Louis XIII. Comme il 6tait dangereux dans
ses rapports, le renier ou ne pas l'ecouter,
c'etait une faute. (Extrait de la Soci6t6
d'emulation du Doubs. Glossaire de Tissot,
patois des Fourgs, arrondissement de Pon-
tarlier. — Cite par MtaiftRB.).
D'Jarnlller, ▼• a« — Pour : renier. V-
D'jami. (Men.). — Je pense qu'il faut D'jar-
nigue\ je renie Dieu.
D'mage (By.), s. m. — Prononciation de
Dommage. C'est grand damage ! || Beau
d'mage / il ne manquerait plus que cela.
D'meshuit' (By), adv. — Desormais.
Avec le t sonore, se dit dans la vallee de
la Loire ; D'm&hui, valine de la Sarthe ;
D' mesne" et D'mesheu, valine de la Mayenne.
Dt (Lg.), art. compose^. — Du. Ex. : £a,
c'est do bon vin. — N. On dit aussi : dou.
Dotor, v. a. — Frapper a coups de poing
sur le dos. V. Dauber.
N. — Jaub. l'explique aussi par le mot dos.
Cela me surprend.
Dodilller (Lg.), v. n. — Somnoler. Fr6-
quentatif de Doder.
Dodas (Mj.), s. m. — Petit garcon. Forme
adoucie de Gogas. V. Gas. Ces reduplications
enfan tines sont de tous les instants.
N. — On a beaucoup ri, jadis, a Mj., d'une
maman quelque peu manieree qui repetait a son
affiau : Memarche, mon petit doaas, sus tes petites
papattes, dans ta petite chocharte.
Doder (Mj., Lg.), v. n. — Dormir profon-
dement, faire un somme, sans fitre couche" ;
roupiller. Syn. de Doddiller. || Segr. Com-
mencer a dormir, 6prouyer les premiers symp-
tdraes du sommeil (Mkn.).
Et — Denve du fr. Dodo et il a comme derives
les v. f. Dodiner et Dodeliner. A donne l'angl. to
Doze, m^me sens ; holland. Dutten ; island. Dotta.
V. a Redotard.
Dodiner. — Bercer un enfant, et, par ext.,
le caresser. N'a pas le meme sens que le fr.
Dodeliner.
Et. — Sens propre : Remuer, d'un radic. possible
Dod, balancement. Cf. l'angl. to dodale, se laisser
aller nonchalamment. — Ou de Dodo, forme par la
reduplication de la premiere syll. de Dormir. —
Dodeliner, Bercer. « Dodeliner de la teste se dit en
Anjou pour : remuer de la t£te. (Manage.) » —
« Ainsi marmottant de la bouche et dodelinant de
la teste, alloit voir prendre quelque connil (lievre)
aux filets. » (Rab., i, 39.) — a Vin par trop prins
trouble, rougit les yeux et affoiblit la vue et le
chief et fait dodiner et trembler. »
», s. m. — C'est le lit d'un enfant, ou
encore le mot enfan tin signiflant le sommeil.
Redoublement de la l re syll. de Dormir.
Dogner (Li., Br.), v. n. — Faire entrer de
1'eau dans ses sabots. Cf. Noguant. || Sar.,
Lue, Luigne\ — Donner des coups de cornes.
se dit des vaches. V. Boucquer.
Dolgt (Li., Br.), s. m. — Un de* a coudre.
Cf. Dk.
Doille (Tim.). — Pron. do-ille, s. f. Douille.
Doubl. du mot fr. || Douelles, planches du
tonneau.C. Poet. Revue de C -4n/V>tt,1880,p.l95.
Dolt. — V. Douet (Sal.).
Hist. — « Sepulture d'un inconnu... qu'on a
troupe noy6 dans un doit... appele le Doit de
T Angevine. . . » (Inv. Arch., t. in, E, S, s., p. 344, 1.)
Doite, Dottte, s. f. — C'est une bonne
doitte », se dit en parlant d'aiguilles. « Je
n'en ai point de cette doitteAk. » Sans doute :
grosseur, num^ro. (Ag.). — Se dit plutdt du
Et. — Doite. Terme qui sert a comparer la gros-
seur, regality du fll dans un m£me ou plusieurs
echeveaux, etc. « Voila deux pelotons qui pa-
raissent de la mfime doite, tandis que ce troisieme
est d'une doite plus grosse. — Ce que vous fllez la
est d'une jolie doite. (Lbooarant.) — De : doigt.
(Lrrr.) — La grosseur du fll s'apprecie avec les
doigts? (Dakm.) — Doettes, s. f. pi., flls.
« Et leurs robes estoient si nettes
Que Ton comptoit bien les doettes. »
Filer a longues douettes ; flier en laissant le fusean
suspendu a un long fll. — « Les filles d'autre part,
leurs quenouilles sur la hanche, flloient, les unes
assises en lieu plus elev£..., sur une huche, ou
met, a longues douettes, afln de faire plus gorgiase-
ment pirouetter leurs fuseaux. » (Contes d'Eutra-
pel, p. 135.) — On dit encore, a Brest : une douette
de fll. Aiileurs, on dit Doitee. (L. C. et N. E.) —
L'etymol. par Doigt est indiscutable. La fileuse
obtient une grosseur de fll plus ou moins conside-
rable suivant que son doigt r allonge plus ou moins
en tirant sur la fllasse. Ne peut se dire des aiguilles,
comme l'a pense mon correspondant, sinon par
une extension facile a expliauer. || R. O. y voit
plutdt un doublet du fr. technique Duite. — V.
Hatzfeld. — Douette, doitee. Brasse, quantity
de fll, — a la longueur de bras d'une fileuse.
(Dotton, Plechatel.) Cf. AiguilUe.
Dolean (Lp.), s. m. — Outil assez semblable
a la doloire des tonneliers, dont les carriers
se servaient autrefois pour tailler Pardoise.
Et. — De : doler ; aplanir, unir avec la doloire.
Lat. Dolare, m&rae sens.
Dolleau (Z. 141.), s. m. — V. Doleau. Sorte
de grand couteau tres lourd servant a 6quar-
rir les ardoises. V. Chappu. Ces deux outils,
d'ailleurs, *ne servent plus depius une ving-
taine d'ann^es ; l'ardoise se taule maintenant
a la m£canique. — Le Dolleau faisait cisaille
avec le rebord meHallique du billot ou chaput
(Men.)
Doler (se) (Lu6), v. r6f. — Se plaindre, se
lamenter. Lat. Dolere. Cf. Doulasser.
Dolette (Cht), s. f. — On dit : Gueux
comme la dolette.
Et. — Rac. Dol, — dolor, douleur? Peut-elre
surnom d'une mendiante.
Domaine ,adj. q. — Vieux mot angevin qui
semble signifler que Ton a la propri6t6 du
sol et non pas seulement le revenu.
Hist — (Revenus consistant en). . . 14 journaux
de vignes demaine>>. (Anj. Hist., ©• annee,
n<> 6, 610.)
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296>
DOMINER — DORMAILLER
Do miner (Mj., By.), v. a. — R^volter,
irriter, exaspe>er, faire bouillir de colore.
Ex. : Quand je vois des affaires comme ga, 9a
me domine. Syn. de Audaccr. Pas d'autre
sens. C'est le fr. pris dans un autre sens.
Do m mage (damage) (Mj., Lg.). — Aller, ou
passer en dominate, en pari, des bestiaux,
aller sur le champ du voisin. || Beau dommage!
Affirmation ironique : Parbleu, il ne man-
querait plus que ga ! Ex. : Un enfant, gronde*
pour avoir cass6 un carreau, s'excuse en
disant qu'il ne l'a pas fait d Vexpris. « Beau
dommage / » lui r^plique-t-on. V. Damage.
Dompter (Mj., Lg.), v. a.
N. — Je donne ce verbe, qui n'a pas d'autre sens
qu'en franc., parce que je dois faire remarquer que
le p s'y fait toujours tres fortement sentir, comme
dans le compose : indomptable. Nous retrouvons la
encore (voir aux citations de Bodin) une preuve
evidente de la ftdelite de notre patois a la pronon-
ciation ancienne. Car, si Ton n'avait pas prononce
de la sorte, il n'y aurait en aucune rais'on etymolo-
gique d' adopter l'orthographe en usage. Obser-
vons qu'au rebours, comme en fr., le p est muet
dans Compter. (R. O.) || By. Le p est muet.
N. — Et nous arrivons a ce resultat singulier
que le p sonne dans dompter, venant de Doraitare,
qui n*en a pas, — et qu'il est muet dans Compter,
venant de Com pu tare, qui en a un. Le p n'est pas
etymol. dans Dompter ; il provient d'une vicieuse
tendance qu'avait le moy. £ge a mettre un p apres
un m ou un n, d'ou, p. ex., temptation, qui est
rest6 en anglais. (A. V., d'apres Lrrntfe.)
Don also n (Mj., By.), s. f. — Donation.
Doublet du fr.
N. — On peut remarquer que la forme en est
bien francaise et que, par la derivation, il est abso-
lument semblable au fr. Raison, oraison, inclinai-
son. II a ete conserve de l'anc. langue juridique du
xvn? s. — Le breton Ta conserve comme notre
Eatois : Donoeson, — don, present. || (Lu6).
onnaison. || Hist. — La donayson de Teglise de
Saint-Brevein (1103-1109. — Inv. Arch., p. 250,
col. 2). — « Ce sont les choses que le priour et
'freres de la maison Dieu ont acquit tant par
donations comme les ont achetG. . . » xvi° s., Id.,
S, s, H, 15, 2, 29.) — « J'voulons parler a monsieur
le notaire, point a d'autre, rapport a une donation
5ue veut nous faire nout* mere. » (C.-L. C. —
tattre Lardent, p. 69.)
Done (Mj.), conj. — Mot intercal£. — Quel
done mois que j'sommes? Pour : En quel
mois sommes-nous done. Dans les phrases
interrogatives.
Dondaine (Sp.), s. f. — Bombance, ripaille.
Faire la dondaine, godailler. Syn. de Bombe,
Cigale, Dkvarine, \\ Sal. Humeur bonne ou
mauvaise. « Elle est en dondaine apres son
homme.
Et. — Onomatopee. Mot qui s'applique encore
a des refrains de chansons triviales et qui est ordi-
nairement accole au mot Dondon ; la Faridon-
daine, la faridondon. — On appelle aussi Dondon
une fille, une femme qui a beaucoup d'embonpoint.
Queune grousse dondon !
Doonee (Mj., By.), s. f. — Action de
donner, don, cadeau. Ex. : C'est eine vraie
donnkc, dit-on, lorsque dans une vente les
objets sont adjuge^s a vil prix. || Donnee de
pain, distribution de pain que les families
aisles tiennent a honneur de faire faire aux
pauvres, a la suite du service d'un de leurs
membres. C'est une tres vieille coutume
locale. On donne aussi de F argent.
Hist. — « Ses discussions se faisaient interav-
nables sur le plus ou moins de droits de tel ou tel a
Earticiper aux donnees de pain ou aux donnSes de
ois. » (C. Lbroux-Cbsbbok, p. 97, 1. 24.) —
« J'exigeais simplement que le dimanche, a la
sortie de la messe, le garde-champfitre, gTimpe sur
la borne aux publications, annoncat qu'il strait
fait une donnie de pain au nom de M. Un Tel.
(Id., p. 281, 1. 18.) — «Le maximum de la condam
nation consistait en une dontUe de pain am
pauvres de la commune, {id., p. 281, 1. 13.) —
Souvenirs (Tun mairt de village.
Donner (Mj., By.), v. r6f. — Se donner
chez, s'attacher a la maison de. Ex. : Cest
ein chat qui s'est donnk chez nous ; je ne sais
pas d6de you qu'il est venu. || Se donner a.
s'abandonner aux soins de qqn, contre
cession de son avoir, en parlant d'un vieillard.
|| Se donner a, s'adonner a. Ex. : II s'est donnt
a boire. || Se donner le corps a la peine, se
donner du mal, prendre de la peine. V. Corps.
Se donner, e'tre contagieux. « La vdrette,
ca se donne. \\ Se donner, se procurer. Ex. :
A n'a jamais su se donner sement eine dou-
zaine de chemises. || v. a. et n. — Donner du
nez, allonger le nez pour voir ; se rSfugier.
Ex. : II ne sait pas eyou donner du nez.
Suppurer. Ex. : Son froncle a ben donnt.
Syn. de Rendre. || Z. 149. — Ne pas donner
ses morillettes, vendre cher. || Donner sus les
ongles, r^primander, rabrouer. || £>. sus If
nez, humilier.
Dont (MJ., By.), pr. relat. — A noter que
ce mot, assez usite\ semble n' avoir par lui-
mime aucun sens dans les loc. ou il entre. II
est toujours suivi de la conj. que. Ex. : Cest
le meunier dont que le gars s'est tue\ || Dont
que, loc. conj. qui sert k relier deux membre>
de phrase, mais sans y ajouter aucune ide>
particulidre ; c'est une simple formule de
transition. Ainsi on dira : lis avaient £t* es
farme a Brodeau, dont qu y i\s illy sont rest^
pus de cinquante ans. || Dont il y a, pour : il
y a. (C. Poet, Rev. de VAnj., 1880, p. 180.
Dont auquel. C'est l'homme dont auquH j*
vous parlais.
Dore. — Ce mot, ajbut6 a un nom de u>u
semble mis pour : d'or^e, et indique qu'il se
trouve a l'or^e d'un bois, a la lisiere d*un
champ. || La venelle est l'opposS du dori dt
lit, le devant (Mkn.).
Doreau, s. m. — Piece d'or. « Aux ardoi-
sieres on dit : Tu vas toucher le doreau, moi
j'aurai le sac en toile », pour, je recevrai 1-
cuivre. (MfiN.).
Dori per. — Pour : de>iper.
Dorlse, s. f. — Femme ridicule.
Dofmalller (Mj., By.), v. n. — Dormir cr
peu, d'un sommeil interrompu, somnoler.
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DORMAISHI _ DOUCARD
297
Dormaishl (Lg.), adv. — Desormais, dor6-
avant. Syn. et d. de Dormaishui ; syn. de
)emalshuit, Demaishk.
Dormaishui (Sp., Lg.), adv. — V. Demais-
uit, Demeshui, etc.
Dormant, s. m. (Sp.). — Le temps du
>mmeil.
« Fais-moi voir en mon dormant
« Celui qu* j'arai en mon vivant. »
Dormeshui adv. — Desormais. V. Demais-
uit. S'6crit aussi : Dormesuit, Dormesuite.
N. — Je lis dans le Castoiement d'un pire & son
Is, xnr* s. :
« Au jouvencel vient, si li dit :
« Qe ne vueil mais des ore attendre. »
(Le Jugement de VhuUle qui jut prise en garde,
42-3.)
Dor mease (Lg.), s. f. — Coiffe des femmes
u Longeron. Elle rappelle assez la coiffe nan-
use, mode de la Varenne et de Champto-
jaux, en ce sens que c'est aussi une sorte de
ennin ; mais elle en differe en ce que le fond
?t moins long, avec une incurvation concave
ir le d33sus. En somme, ces coiffes ont exac-
iment la forme du sabot couvert, ou sabot
\upk. Par ex., on se demande a quel propos
5 nom de dormeuses, et comment il serait
Dssible de dormir avec ces appendices sans
s require a l'6tat de bonnets a bouses. —
yn. Queue-de-pie.
Dormeax (Mj., By.), adj. q. — Dormeur.
Dormir (Mj., By.), v. n. — Dormir en gen-
arme, ne dormir que d'un ceil. || D. dur,
tre difficile a rSveifler. || Tourner sans que
>n axe oscille et si vite que sa rotation soit a
?ihe perceptible, en parlant d'un ichabot.
n dit alors qu'il ronfle.
Dormirie (Mj., By.), s. f. — Action de
>rmir. Ex. : II n'en fait d'eine dormirie, cete*
lien-la ! Cf. Tousserie, Chierie, Pisserie, etc.
Dormitoir (Mj.), s. m. — Ne s'emploie
je dans la loc. : Aller au dormitoir, aller se
>ucher. Angl. Dormitory, dortoir.
Dormiton (Mj., By.), s. m. — Celui qui
me a dormir, dormeur.
Dome (Sp., Tim.), s. f. — Tablier de
mme, devantier. Syn. de Devanteau, Devan-
hre. Ce mot a qq. peu vieilli. || Autre sens :
orne de puits (Z. 116.), pierre placed debout
J'entrSe d'un puits et par-dessus laquelle
i puise l'eau. Ce n'est pas la margelle, qui
t le bord horizontal ; elle forme bien :
hjier. N. Au Lg. cette derniere acception
t la seule en usage ; le sens primitif du mot
t completement oublie\ Habent sua fata...
Le sens de tablier couvrant les genoux s'est
endu a celui de genoux meme, giron. La
6re dit : Vins done sur ma dome. (Cho.).
Hist. — « Le giron, espace depuis la ceinture
iqu'aux genoux quand on est assis. La chanson
i Lendemain de noces, cit£e par M. J. Bugeaud,
ssipe les dernieres illusions de la mariee, en lui
tsant toucher la triste r^aliU. Elle lui dit :
« Vs aurez le cotillon cendroux,
€ L'devant d'vot' dome pissoux. »
(Favre.) — « II y a des vocables qui sont francais
naturels, qui sentent le vieux, mais le libre et le
francais, comme : tenue, empour, dome, bouger, et
autres de telle sorte. » (Agb. d'Aubignb, Conseils
de Ronsabd & ses disciples.)
Dornee (Lg., Sp.), s. f. — Le contenu d'une
dome, d'un tablier. — N. Chose curieuse, ce
mot est encore usite" au Lg., alors q. Dome,
dans son sens propre, est oublte. — Syn. de
GironnSe. \\ Fig. Ventre^. On dit d'une femme
grosse, d'une chienne pleine : Alle en a ine
dornie !
Dor on (Bg.), s. m. — Un causeur
ennuyeux.
Doronner (Bg.), v. n. — Causer de facon
a g^ner, ennuyer. Cf. Ddronner.
Dorothe (Mj.), s. f. — Mauvaise femme,
chipie, Pour Doroth^e? qui vient de deux
mots grecs : don de Dieu ! P. 6. a rapprocher
de Darasser,* Dkrasser. Ce serait une femme
querelleuse, disputeuse.
Dornres (Mj., By.), s. f. pi. — Bijoux.
Ex. : A ne manque pas de dorures. lis ont 6te*
a jeter leux dorures.
Doras* (Segr.), adj. q. — Dore\ (Men.)
Ddsse (Sa. ), adj. au comparatif ? S'emploie
dans la locut. Aller de pire en ddsse, aller de
pire en pire, de mieux en mieux, de plus fort
en plus fort. — Je ne sais pas quel peut dtre
le sens propre, ni l'origine de ce mot. || Mj.,
Lg. — s. f. Dose.
Dosslere (Mj., By.), s. f. — Courroie de
cuir qui fait partie du harnais d'un cheval et
qui, passant sous la sellette, soutient les
brancards de la voiture.
Et — Der. du fr. Dos ; doublet fem. de Dossier.
Doo (Lg.), art. composed — Du. V. Do, et
citations, k Clous.
Don blag e (Sa., Sf., Mj.), s. m. — Cloison
qui s^pare les stalles des chevaux dans une
ecurie. Syn. de Rasage.
Hist. — « Abatre et raser le donion du chasteau
du cost£ de la ville . . . parpains de doublaiges et
toutes autres maczonneries qui se trouveront
esdites tours. (1592. — Inv. Arch., E, n, p. 17,
col. 1.)
Doable (Sp., By.), s. m. — Double deca-
litre. Ex. : J'ai achete' six doubles de bte de
semence. || (Mj.) Aller en double, marcher
courb6 en deux. || Gangner le triple et le
double, faire de gros benefices. || A double
guindas. V. Guindas. Se pron. avec bl mouiltes
(Lg.) ou : doubel, e presque nul, ailleurs : J'en
ai le doub'l de vous.
Et. — Du (duo) — plex (plicare), pli6 en deux.
Doublt, oe (Mj.), adj. q. — Gras, 6tofT6,
r&ble\ en parlant d'un animal. Syn. de Ponnet.
Doubleau (Lg.), s. m. — Pierre de taille
qui en double une autre pour former une
assise.
Doutard, e (Mj.), adj. q. — Douce&tre* _/
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298
DOUCE — DOUOfi
Et — Fran?. Doux, suit, ard, comme dans
Blanchard, Qrisard.
Donee (Mj.), s. f. — Chacune des deux
Slanches les plus exteneures du fond plat
'un bateau, dans le langage des charpen-
tiers. C'est sur les douces que sont cheviltees
les varges. || adj. q. — Terre douce (Lu6) — t.
lggere et sablonneuse. || Non satee. On crie la
sardine : A la fralche, a la douce / || loc. adv.
A la douce, doucement, cahin-caha. En
parlant de la sante\ £a va-t-a la douce.
Doueemo (Cnd.), s. m. — Espece de cheiie,
impropre a faire du charbon.
Et. — Der. du fr. Doux, parce que les branches
de cette espece de ch§ne sont douces, liantes,
flexibles. Syn. de Doucier.
Doaeereox (Mj., By.), — Syn. de Doucin.
|| Douceatre. Ex. : Les rillots sont ein petit
trop doucereux.
Doaeet (Mj.), adj. q. — Doucereux. Ne se
dit que des personnes. Syn. de Doucin.
Et. — De>. du fr. Doux. Cf. Grandet, Jeunet.
La Fontaine :
« . . .ce doucet est un chat
« Qui, sous son minois hypocrite,
« Contre toute ta parents
« D'un mauvais vouloir est porte. »
Doueettement (Mj., By.), adv. — Tres
doucement.
Hist. — « Seulement tira Panurge a part, et
doueettement lui remontra que... » (Rab., P.,
m, 2, 216.) — « Et le sort, par apres advenant,
soit plus doueettement portl des parties condem-
ned. » (Id., ibid., 140, 306-7.)
Doueeur (Mj.), s. f. — Legere humidity.
|| En douceur, avec lenteur et precaution.
Ex. : Je ill! coule ca en douceur dans le tuyau
de Toreille. Laisse venir le mat en douceur.
(By. id.).
Doucier (Mj.), s. m. — Espece de ch&ie qui
se distingue par les caracteres suivants : pas
ou peu de glands ; branches tres droites et
Elus grosses que dans les autres especes ;
ois de tres mauvaise quality, meme pour le
chauffage, car il s'6chauffe et se pique tres
vite, et, dans le feu, il regarde noir. Syn. de
Douceau. C'est, je crois, le chene rouvre.
Et. — Du mot Doux, au sens de /flexible ; ses
rameaux sont plus flexibles que ceux des autres
chSnes.
Doucin -e (Mj.), adj. q. — Doucet, douce-
reux, delicat ; hypocrite. Se dit de la figure
ou des man id res d'une personne. || -Sal. adj.
fern. Doucine, doucereux, mais fade.
Doncineux (Lg.), adj. q. — Douceatre.
Ex. : L'eau de la Fontaine-Brutee 6tait
doucineuse. V. F. Lore, xi a, Suppl.
Done (Sp., Ma., Z. 205), s. f. — Douvc
Et. — C'est le fr. avec Taphe>ese frequente du
v. V. Douet, Couer, Mouke. V. Douille.
Hist. — a Sommes tenuz a soutenir les doez
desdiz moulins a nos propres couz et despens a
toujourz. (1306. — L. C.)
DoueUe (By.), s. f. -*• Douve ou planehe
dotee qui forme le corps des ouvrages de ton-
nellerie. V. Douille. || Ag. — Ca bout sous
doueUe. M6taph. tiree du vin ; ca se prepare,
9a se manigance en dessous. Ex. : • Y a ua
mariage qui doit bouillir sous doueUe » si
preparer secretement. Variante de Douve.
Hist. — c Le suppliant avecques une doeUe d*
pippe rompit le morillon de la claveure de li
nucne. » (1*50. L. C.) — C'est un d6riv6 du vx fr
doue, variante de douve, du lat. doga, et non dova.
(G. DB GlTEE.).
Douener (Mj.), v. a. — Dauber, battre
com. platre. C'est p. G. une corr. de Tauner,
Tanner. En effet, la loc. Tanner la peau est
souvent employee ds le menae sens. Syn,
Rouster, L&trer, Lauder, Bondrer, Fl6per,
Feurter, J Abler, Roter, Scionner, Touroiller.
Et. — Cf. Bret. Donein, battre, de Dorn, main.
— Hist, « Mais je lui baiUis si vert dronos (coups)
sur les doigts... »*(R., P., n, 14, 150.) — « Si quel-
qu'un de sa vieille cognoissance lui crioit : 1 Ha,
frere Jean, mon ami, frere Jean, je me rends ! »-
soubdaln lui donnoit dronos. » (Rab., G.,i,%1, 56. \
Ce sont plutdt des rapprochements.
Douet (Th., Mj., Sal.), s. m. — Mare, abreu-
voir, lavoir. || Lrm. Lavoir.
Et. — II y a deux courants, breton et latin. -
D'apres M. Godard-Faultrieb (VAnjou et $*
monuments), ce mot serait d'origine celtique. Nt
serait-il pas plus simple de le regarder comme n»
Sour Douvet, dimin. regrul. du fr. Douve, au sera
e : fosse? L'aphSrese du v n'a rien d'extraordi-
naire. V. Doue. — Littbe, v° Doit, Dois. Petit
cours d'eau, du lat. Ductus, de ducere, conduire;
et Douet : « II s'en va porter un faix de drapeaai
(langes) a un douet qui estoit sur le chemin. »
(Dbspebb,, Contes, 36.).
« Au renouveau de la doucour d'estt,
« Que resclaircit li doix en la fontaine,
t Et que sont vert bois et vergier. »
En Bret, et en Norm, on prononce : doue, q*
designe aussi les lavoirs : en Poitou, la forme est *|
douet. Le nom est employ^ dans les noms de lieux
Saint Jean du Doigt (Finistere). Variantes gra-
phiques nombreuses (L. C). — « Un homo*]
mcognu, ...qu'on a trouv6 noye dans un doit, epe
est dans le grand pr6 de la mltairie de la Job4
lerie, appete Le Doit de l'Angevine- » (1712. -'
Ino. Arch., E, m, p. 345, col. 1.). — « Avons trouve
le s< Rousselot ...qui tarissoit un douet. » (1795. —
Anj. hist., m* an., 534, 24.).
Douge, adj. q. ou Douget' (Mj.). — FS
tres fin, fil6 a la main pour coiffes, etc. — N-
II ne s'en fait plus et le mot est presquf
oublie\
Et. Hist. — « On appelle ainsi en Anjoa ...ct|
qui est deiie et fin. Ainsi on dit -. du ftl dougi, de U
toile dougte. Ronsabt, au livre n de ses Amonrs,
au poeme intitule La Quenouille :
t Aussi je ne voudrois, que toy, Quenouille, fait*
« En nostre Vendomois (ou le peuple regrette
« Le jour qui passe en vain) all asses en Anjoa,
Pour demeurer oisive et demeurer au clou.
Je te puis assurer que sa main delicate
t Filera doueiment quelque drap d'ecarlate. »
Sur lequel endroit Belleau a fait cette not*
Doug6ment : subtilement, a filets prins, et nwc£-
Dougk est un mot d*Anjou et de Vendon**
propre aux Filandidres, qui filent le fll de letf
fuseau tenu et menu. — Au Roman de la Rose :
« Le corps est droit, gent et dougi. >
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DOUGET — DOUZIL
299
9 mot, com me celui de delie, a 6te fait de Delica-
is. (M&nage.) — « Elle... avait amasse des
jtites pellicules legeres, comme celles des poules
iugees et dedicates. » (B. de Vebville, i, 18.) —
Prgdicat dit que cette eau venoit filant douge
nince, menue) comme petits filets de soie. »
d., M. de pare., I, 169.) — Dougk comme foing, —
imrae un saz, — comme soye. (Brun. de Tartif.,
kil., 525.) — Toile douge. (1480. God.)
Douget (Tr.), s. m. — Instrument k fendre
s ardoises, qui sert apres le passe-parteau.
itix. ). — Douge.
Dougre,-esse (Mj.), s. f. — Bougre,-esse.
'est une forme att^nuative du mot fr.,
mploy^e surtout par les femmes. Cf. Bour-
tsse, SarcfU, SatrS, Dious, Gouet, etc.
Douillet, s. m. — Gilet de tricot.
Doujl (Sal.), s. m. Fente. — Dousil. — Je
ois ben le douji par ou la bue g§te, c.-&-d., le
etaut de PafTaire, de quoi il retourne.
Doulasser (Lg., Tim.), v. n. — Faire mal,
souffrir, poindre, s'elancer. Ex. : Qsl me
mlasse dans le coute* de la t§te.
Et. — Forme frequent. der. du vx fr. Douloir,
t. Dolere. V. citat. a Dimenter, in fine.
Douloureux (Mj.), adj. q. — Douloureux.
It. — De>. direct de Douleur. Cf. les mots fr.
haleureux, Peureux, etc.
Hist. — « Et crient comme diables a ce sentement
! solution, laquelle leur est doloreuse en diable. »
Ub., i>.,m, 23, 266.)
— « Ung doloreux et dur gemissement. . .
— « Ou t'en vas-tu, mon cueur si doloreux. . .
J.-C. Bucheb, p. 81 et 282.) — Cites comme rap-
rochement.
Doumoire. — Vieux mot angevin. Sens
iconnu. Dalmatique ?
Hist. — Don d'une chazuble, une chappe, ung
mmaire..., deux fanons de ostade noire... »
W. Arch., n, E, S, 367, 1. — Allencon.)
Dounalson (Z. 131), s. f. — Donaison,
onation.
Douner (Sp., Tim., Lg.), v. a. — Donner.
e vas te \esdouner.
Hist. — « Sais poue si l'Bleu m'ontondjit ; tot
qu' Fa que (tout ce qu'il y a que, c'est que)
metchit a couri' avec les adtres, tchi filiant
ueunne daux enrages p'r douner la chasse aux
ovaux. » (H. Boubgeois, Hist, de la G. Guerre
. 220.)
Dourcher (Lg.), v. a. — Toucher. || Aiguil-
>nner. Syn. et d. de Durcher.
Dousil. — Au sens de « petite branche de
oudrier taill^e en cdne, qui sert a boucher
is trous perces dans un tonneau », ne repre*-
;nte pas directement le latin Duciculus,
'ou est sorti le vx fr. Dois, Doisil, du fr.
loderne, et dousil, dosil, deuzi, du fr.
ialectal, n'en sont que des de>iv6s. » (G.
e Guer. — Y.).
Don table (Lg., Mj.), adj. q. — Douteux.
ouvent bl mouillSs.
Doutance (Mj., Lg., Lue\, By.), s. f. —
)oute, ide"* vague, soupcon, pressentiment*
« J'en ai comme eine doutance. — J'avais
eine doutance que c'6tait comme ca..|| (Lseg.).
Tendance, hesitation. Ex. : Le vent a toujours
eine doutance de se tourner dans cote* canche-
la. — Citat. dans Jaub.
Doute (ML, By.), s. m. — Soupcon. ||
Hesitation. Ex. : J'ai 6t6 en doute de illy
aller. Syn. de En dScis, en Neme ; c.-&-d.
J'ai eu un moment l'id<§e d'y aller. || Demi-
intention. Ex. Je s6 en doute si je ne vas point
le vendre. || N'y a pas de doute, ce n'est pas
douteux, c'est certain. || Etre en doute de,
m§me sens. Ex. : J'6tais en doute d'avancer
jusque la-bas.
Douter (Mj., By.), v. n. — Soupconner,
avoir des soupcons. Ex. : Je doute Den fort
sus lui, je le soupconne fortement. || v. a.
Croire reconnaltre, sans Stre sur de son fait.
Ex. : Je l'ai pourtant doutke, mais j'e*tais pas
ben sur que c'6tait ielle. || Redouter. Ex. :
Je ne le crains ni ne le doute. (Lg.) || Lx.
Douter de.
Hist. — M. J . . . , fermier a Motron (Lx), s'etait
apercu que des colzas qui se trouvaient dans un
champ disparaissaient. Doutant de la personne qui
le volait, if avertit la gendarmerie. {Aug. de Paris,
7 avril 1907, 3, 3.)
Douve, s. f. — Plante. Petite d., ranunculus
flammula ; grande d., r. lingua. — Elle crott
ordinairement dans les douves. (Men.) Bat.
Doux (Mj., Lg.), adj. q. — Humide, en
pari, du linge, des habitations, etc. Ex. : Vous
avez eine maison qui a Tar ben douce. Cf.
Rude. || Pluvieux. E!n temps doux. \\ Mpnter
k doux, monter un cheval sans selle, ni cou-
verte. Sans doute par antiphrase. || Tout k
la douce, tout doucement. Ex. : Vas-y tout a
la douce, comme les marchands de sardine, de
cerises. V. Douce. \\ Filer du doux, flier doux.
I! Moder6, dans les prix doux, pas cher, || s. m,
Liqueur douce, de dame. Un verre de doux,
anisette, creme de noyau, etc. ||adj. a. —
Liant, fibreux, en pari, du bois. Ex. : Vela du
rioyer qui est doux comme ein 6tain. Compar.
proverb. — Du fer doux. I| Se la couler douce,
vivre sans soucis. || Qui flatte le toucher par
un contact sans asperity.
Doux d'argent (Mj., Tim., By.), s. m. —
Ancienne esp6ce de pommes ainsi nominee
parce qu'elle est douce au gout et tres
blanche de pelure.
Douzil (Lue\ By.), s. m. — Fausset de bar-
rique, ou plut6t : trou du fausset. || By. qqf.
Doizil, pron. douzl.
Et. — B. L. Duciculus (D. C), dimin. de dux,
qui conduit, petit tuyau ; le nom ayant ete* trans-
ports du trou a la cheville qui le bouche. (Litt.) —
Doisil, du vx fr. Dois, source, — m£me 6tym.
(Dabm.) — Dousil (1 final muet, comme dans
fusil). Petit morceau de bois de coudrier, et plus
ordinairement d'osier (d'ou son nom), taille en
Eointe ou en cdne, dont on se sert pour former ou
oucher un tonneau. C'est tantdt un fausset...,
tantdt une cannelle. » — « II faudra tordre le
douzil, et bouche close i » (Rab., G. F*) — « Et 9a,
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300
DOUZILLER — DRET-HAUT
de par le diable ! ca, dit-il, le douzil est en la pinte. »
(Bonav. dbs P6riees, Contes. — Cites par Jaub.,
dont nous* contestons l'dtymologie.) — Moisy le
fait venir du celt. Doul, pour : dour, eau, et de sil,
passoire.
Douziller, v. n. — Se servir du douzil. ||
Segr. — Prendre de l'eau et allonger un
liquide avec. — V» Jaub a Dousiller ; citat.
de Remy Belleau. Cf. Doziller.
Douzit' (Mj.), s. m. — Petit trou par ou
s'6coule un liquide. || La cheville qui bouche
ce trou. — V. Douzil || Douzit de la panne
a bue*e ; (Craon) conduit de cuve a lessive.
Doyau, s. m. — Linge qui enveloppe un
doigt malade. — Pour, ou comme Dkyau.
Doziller (Mj.), v. n. — Tomber goutte a
goutte, s'6couler lentement, en parlant d'un
liquide. Pour Douziller. de>. de Douzil, ou
Douzit. — Voyez ces mots pour l'Historique.
Dragee (Mj., By.), s. f. — Cracher la dragie,
lancer en parlant des goutetlettes de salive.
V. Postilion.
Et. — B. L. Dragata ; Tragemata, de ce mot
grec signif. friandises.
Dragelioe, s. f. — V. Matricaire (Men.).
Dragon-rouge (Lg.), s. m. — Sang-dragon,
sorte de parelle a nervures rouges.
Draguee (Lg.), s. f. — Le contenu d'une
drague.
Et. — Angl. drag, crochet, filet ; to drag, tirer.
Draguene> (Bg.), s. f. — Aller a la dra-
guenke, marcher de travers comme un horn me
ivre. Gf. Haquenke, Traquemard.
Dralllee (Segr.), s. f. — Donn6e une draillte,
ou : donner le fouet. (Men.). Cf. Dramee
Dramee (Mj.), s. f. — S'emploie dans la
loc. Battre la dramke. C'est a la fin des bat-
teries, lorsque la derniere air6e est 6gren6e, se
mettre a battre tous a la fois, a grands coups
de fteau non rythm^s. Amusement tradi-
tionnel.
Et. — Ce mot semble avoir de l'affinit6 avec
l'angl. Drum, tambour.
|| Lg. — Ross6e, vol6e de coups. Syn. de
L&trte. Cf. Draillke.
Drap' (Mj.), s. m. — Drap de corps, drap
iont on recouvre le cercueil d'un mort. || Mj.
— Ne pas etre dans de beaux draps, Stre en
mauvaise situation, en f&cheuse posture.
Drapeau (Mj., Sal.), s. m. — Usit^ surtout
au pluriel dans le sens de Langes d'enfants.
C'est un petit drap.
Hist. — « Quoi done, Colin, ne sais-tu pas
« Que Dieu vient de nattre ici-bas?
« Qu'il est loge dans une etable?
« 11 n'a ni lange, ni drapeau,
« Et dans cet 6tat miserable
« On ne peut rien voir de plus beau. »
(Vx Noels.)
— « ... Et en ces ords cuveaux
« Ou nourrices essangent leurs drappeaux.
(Villon.)
— « Vous verrez deux animaux
Qui <tehauffent ses drapcaux* »
(Noels anc et nouv., p. 74.)
— « Ta mer* all* e pou6 14,
All' 6 a la riviere
A laver tes drap las. »
(Chanson locale. — Lrm.)
Draper (Tim.), v. a. — Rouer de coup
|| Sp. — Fouetter, en pari, de la pluie.
Dregues (Chal.), s. f. — VStements.
Et. — Pour Gregues, vStements. Autre forme d
Grecque. (Cf. Gregeois, Grieche, Grive.) Culotl
sans braguette, autrefois. La forme indique u
emprunt au provenc. Grega, ou a l'esp. Grie*i
Cotqbave d6finit Gregues par : grand haut d
chausses gascon ou espagnol, gallogascoines, e
angl. Galligaskins. — 11 y avait alors des chausa
a la grecque, a l'italienne, a la napolitaine. I
Dre la (Cho., Sar., By.), loc. adv. La bai
tout droit. — Drela, Dedla, Dret la (My.
« Ou done qu'tu vas? » — « J'vas drb-tiL » e
montrant le lieu, tout pres. — V. Drez,
Drelller (Z. 115.), v. n. — B6cher en sillom
Vient de raie, rayon. C'est bScber de raie.
Dresser (Lue\ Mj.), v. a. et n. — Repass*
au fer chaud, du linge. Ex. : Va falloir que j
prenne la lingere, j'ai pus de coiffes de dressm
C'est unir, aplanir, rendre droit || Plutot
Mettre debout, dresser, en 6tat d'etre port*
empeser, parer, ou repasser du linge (C. Poet.
Dret' drete (Mj., Lg., Lrm., Sal.), adj. q
— Droit. Cf. Fret, Adret, Maladret, Etr*
pour le changement de oit en et. || Lricile
permis. Ex. : II n'est point dret de manger d
fa viande anhuit. — On dit aussi, par ellipse
II n'est point dret de viande. || Au dret d«
vis a vis de, en face de. Ex. : II demeure e\
dret de chez nous. || Au dret de soi, en ce qa
le concerne. Ex. : Chacun paiera au dret &
soi, sa quote part. V. Vis-a-vis. || Ec -
Tenir au dret ; maintenir le bateau dans b
bonne direction avec le gournd (gourneaul
quand il va a la voile ou a la h&lee. Pron. drt
— By.
Hist. — « A la Rompure, au droicldel* Pierre*
Drain, Veau estant grande, vollant passer la dfe
rompure. » (1568. — Inv. Arch., E, in, p. 332-3) -
« Donn6 a Angiers, sauf notre drcit, le sem*&
empres l'an noef Tan de grace M. CC quatre via
diez et noef. » (1299. — Id., H, I, p. 10, col. 1.) -
— « Ce fut donn6 a Angiers, sauf nostre dreit et *
tous autres, le mercredi empres Noel, Tan de grajc*
mil dous cenz e quatre. » (1204. — Inv. Ar&,
p. 171, col. 2.) — « Donn6 a Anders, sauf not»
dreit, le jeudi empreis la saint HiUaire, I'm *
grace MCC quatre vinz deiz e noef. » (1299. — 1^
H, i, p. 171, c. 2.) — « Et ainsi qu'il fut au dn*
d'entre eux, il luy demanda... » (Rab., P-, ft
9, 134.) — « L'encolure d'un cygne, eflQlee et \m
drette. » (Mol., Les Fdcheux, n, 7.)
Et. — C'est l'ancienne prononc. de Directus. -
Cette diphtongue oi, dit H. Estibnne, a el£ cha^
gee en e, comme es mots dret et endret, pour dw*
et endroit. » (H. Estibnnb, Dialog, du now. IsH-
jr. italianisL — Cite par EveillA.)
Dret-haut (By.). V. Galerne.
Hist. — « Dreit haut. « Lorsque le veat pas?* 5 *
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DREITIER — DRRR !
301
e la galerne au nord devient dreit haut. » (Anj.
i$t. — Abb6 Houdebine, 2« an., n° 6, p. 579.)
Dretier,lere (Mj., L^., By.), adj. q. Droitier.
Dre« (Lg., Mj.), pr6p. — S'employait uni-
uement dans l'express. : Drez-la, par la, la.
[a bisaieule, Mane Bastard, veuve Angus-
;au, morte en 1877, a 1'age de 96 ans, n'em-
loyait jamais d'autre expression, non plus
ue les personnes de sa generation. Le mot a
ujourd hui deTmitivement disparu. (R. O.).
N. — On pourrait p.-e\ Scrire Dr6e-la, car c'est
nsi que le mot se prononcait ; ma is je ne crois
as que Ton puisse admettre Dret-ld, car, alors, le t
Dal aurait sonne infaillibleraent. — A rapprocher
breton : Dr6-men, par ici ; dre-ze, par la ; dr6-
rehan, par ou T — All. Durch ; angl. Through. (R. 0. )
0rl ! (Mj.), interj. — Cri dont les charretiers
5 servent pour faire arrdter ou reculer les
hevaux. Abr6v. de Driire, Derriere.
Drier e! (Mj.). — V. Dri. Corr. de Derriere.
Drigal (Fu). s. m. — Saint-Frusquin.
!x. : II ont charrey6 son pauvre drigal a
latin. » V. AdrigaiL « Le matin, j'en
nissons point d'eter apres nout' drigal. »
Drlgue (Segr.), s. f. — Cours de ventre. En
icard : dringuer, ou jaillir. (Men.). G. Va-vite.
Drigen, s. m. — Sans soin (Men.). —
trigou?
Driguer (Sp.), v. n. — Agir ou marcher
vec vivacity. Cf. Driner.
N. — Ce mot a sans doute la m£me rac. que
hinguet. V. a Drucher.
Et. — Driller ; courir. Voir Oodefboy. Orig.
icon. — (Dabm.) — Driller, sau tiller, se sauver
romptement. «'Au trot, je drille comme un che-
al. » (L. C.)
Drinard (Sp.), s. m. — Enfant pisseux.
Fig. Gringalet, homme petit et fluet.
Driner (Segr., Mj., By.), v. n. — Se hater,
B dSpecher, courir, trimer. Syn. de Driguer.
Pisser. || Ex. Ou done que tu vas driner par
I? || Lcq., Sp., id.
Et. — « Driller, courir. Gf. Angl. to drill, percer,
Schapper. » (Lrrr.) — Dabm. con teste. — C'est
ft v. qui est devenu l'angl. to Drain, 6goutter, et
ui nous est revenu sous la forme Drainer. (R. O.)
Driogne (Lg., By.), s. f. — Grande per-
onne mal b&tie ou mechante. Bringue. — Se
it aussi des b£tes. Cf. Drogue.
Dringuet, ette (Mj., Sal.), adj. q. — Vif,
lerte. || Bien tourne\ bien campe\ || Soigneux
e sa personne, coquet sans exces. Cf. Dri-
uer. || Pimpant, semillant. Syn. de Mus-
adin.
Et. — Der. de Driguer, c. Ginguet de Gigue. Le
ftns primitif a du 6tre : vif, alerte.
Drlt (Li.), s. m. — Le drit, rhumidite\
Drogue (Mj., By.), s. f. — B£te ou personne
nechante. Ex. : Oh ! la vilaine drogue / —
Test eine mauvaise drogue, c'est une harpie.
- Cf. breton : Droug, Drouc, mauvais, mal.
Drogtoer (Partout), v. n. — S'ennuyer a
attendre, faire le pied de grue, croquer le
marmot, se morfondre.
Et. — Ne vient pas de Drogue, ingredient, mais
de Drogue, jeu, ou le perdant porte sur le nez un
{>etit morceau de bois fendu, qui le g§ne fort. On
e garde jusqu'a ce qu'on gagne. (Litt. et Dabm.).
Droit (Mj.), s. m. — Se prononce le plus
souvent Dret, mais non, du moins a P6poque
actuelle, dans Pexpress. suivante : Au droit
de soi, en ce qui le concerne. Ex. : Chacun
paiera au droit de soi, sa quote-part. || Lu6.
Se trouver au droit, rencontrer. Mettre au
droit, atteindre en tirant. || Droit comme mon
bras quand je me mouche, dit-on par deci-
sion, p. ex. a un enfant qui a trac6 une ligne
de travers et qui pretend qu'elle est droite.
Hist. — « Ainsi doncques, toutes les choses que
la nature a cr6ees, tous les arts et sciences... sont
chacune endroit soy une mesme chose. » (J. du
Bella y. — Dif. et III. L. i, ch. i, p. 4.).
Drdle (Li., Br.), adj. q. — « Elle est ben
drdle, elle a une jolie taille, sa toilette lui
va bien. || Autre sens. (Lg., Sp.), s. m.
Enfant, dans le sens Je plus g6ne>al. || Plus
sp^cialement petit garcon. Syn. de Queneau,
Races. (Th.). Mon drdle est malade.
Et. — Peu satisfaisante. — Hist. « ...qui d&igne
tantdt le drdle, ou petit gars, comme en Poitou. »
{La TradU., p. 72, 1. 2.).
« Tous les drolles, mes compagnons,
« Quand d'eux me viendra souvenir
« Auront part en mes oraisons. »
(Basselin, LUI.).
Drdlerie, des Ponts-de-C6. — V. au Folk-
Lore, Dictons, V.
Drdlet, ette (Mj., By.), adj. q. — Assez
drdle, avenant, gentil. |J Drolette (Ch6).
Chanson grossiere et satirique, change pour
danser, endormir les enfants. (Men.).
Drdlichon (Mj.), adj. q. — Drdle, assez
drdle. Cf. le fr. Folichon.
Hist. « Mon ami Drolichon, qui n'est pas une b£te t
« Obtient pour quelque argent un arrSt sur requete.
(Racine, Les Plaidcurs. I. 7, 211-12.)
Drdllere (Sp., Lg., My.), s. f. — Petite
fille. V. Drdle (Th.) Drolliere. — Syn. de
Queugne.
Drome (Mj.), s. f. — Train de pieces de
bois flotte\ La drome et Vechaduau sont au
fond une me'me chose, mais ce dernier 6tait
beaucoup plus important et construit d'une
facon bien plus solide en, vue du long voyage
qu'il avait a faire pour venir de la Nievre.
La drome est formee de bois du pays, assem-
bles sommairement pour un trajet de qqs
lieues. N. L'o se prononce tres bref, commme
dans le mot : homme.
Drouillard (Lu6), s. m. — Sorte de chGne
de quality inferieure. Quercus cerris.
N. — Drouille, chene blanc, aussi appele chfine
drouillard. En ffrec Drue. || Meniebe l'appelle
chdne rouge, et le tire de derw, mot celtique, ou
du vieux gaulois. — Je conteste l'6tym. grecque.
Drrr! Interj. — Pour arrSter ou faire
reculer les chevaux.
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302
DRU - DURER
Drn, e (Mj., By.), adj. qual. — Fort,
vigoureux, bien portant, gaillard. — Le mot
a vieilli a Mj. || Auv. — Fort, croisS, adulte.
Se dit des canetons, des oisillons. || By. Dru
com. p£re et mere.
Et. — Sens primit., herbe drue ; p. ext. s'est
applique aux personnes. — Du celtiq.T hardi,
volontaire ; beaucoup, gras. (Lrrr.). — Constahs
lui donne deux sens : 1° ami, amant. — 2° serr£,
t dens drus, petis. — dents petites et serrees. —
Malvbzin : « Dru, fort, solide, vigoureux — racine
celtiq. — D'ou* drutos, qui se retrouve dans le
?:allois drud, autrefois drut, audacieux, brave,
ort ; le gaeliq. druth, volontaire, petulant ; le
corniq. dru, beaucoup, et le fr. dru, pour drut,
abondant, epais : bU dru, pluie drue, herbe drue
Employe com. preflxe, dru donne un sens aug-
mentat. : druida, pour druvida (de vid, savoir,
selon d'Abbois de Jubainville et Holder) ; en
fr. druide t proprement tres sage, superieur par le
savoir. — Hist. — « En peu d'annees vous y
voiriez les sainctz plus druz, plus miraclificques...
que ne sons tous ceux des neuf evesches de Bre-
taigne, excepts seulement sainct Ives. (Rab., P.,
m, 4, 222.). N. Ainsi le mot avait bien au xvr* s. le
sens que notre pat. lui a conserved
— Arbre plante chevelu
Pousse dru.
Qui seme dru recolte menu ;
Qui seme menu recolte dru. » (Men.).
Draeher (Segr.), v. n. — Sauter. Ex. :
Vous venez trop tard a la chasse. II faut
arriver a la pique du jour ; les lievres dru-
chant avec les cheval. » — Vx fr. Druge, fuite,
retraite? Cf. Driguer.
Druglr (Auv., By.), v. n. — Devenir fort,
se developper. Se ait des canetons, des oisil-
lons. De>. de Dru.
N. — « Druger. Etre ardent au plaisir. Du celt.
drujal, folatrer. — Drupe, leste de corps, actif
d'esprit. Du celt, drud, fringant, robuste, brave. —
Drugesse, activity d'esprit, etc. (Moist.).
Drorir (By.). — Devenir Dru. — V.
Drugir.
D'gour, s. m. — Un tfsour. (Bl., By.). Un
vehement de dessous. Gf. le fr. Pardessus.
DO, part. pas. (Mj., By.). — Avoir du,
avoir failli. Ex. : II a dd en terseler, il a failli
en mourir. || Donne\ Ex. : G'est pas- da a tout
le monde d'etre riche.
Dueheque (Lg.), prep. — Jusque. C'est
une corr. du mot fr. — Se rapproche du
latin : De-usque. Dueheque -\h, jusque la.
Cf . Tucheque Hucheque, Enj usque.
Doehese (Mj.), s. f. — Duchesse.
Dudepuig (Lg.), prep, et adv. — Depuis.
Cf. Dupuis, Dempis, Dedepuis.
Dolt (Mj.) s. m. — Petit barrage en
branches de saule, pour diriger le poisson
vers les names ou ancreaux. || Petite jetee,
petit eperon de pierre le long d'un chantier.
Et. — Lat. Ductum. — Cf. Angl. Duct, conduit,
canal. •
|| Petit lavoir. Syn. de Douet. Pas a Mj.
Duiter (Tim.), v. n. — Lancer le fil de
trame au moyen de la navette, afin de fair
une duite.
Et Der. du fr. Duite. — Ductum, de ducen
Dupe (Mj.), s. f. — Ne s'emploie qu'ave
la prepos. dans, ce qui forme 1 express, sui
vante, tres usit6e, mais logiquement inexpli
cable : Se trouver, Etre dans la dupe, etr
dupe, Etre la vie time, subir les consequence
facneuses, payer les pots casses. — Dupe
ici, est employ^ dans le sens de duperie ; d
meme : Etre dans les dettes de qqn. — Ex.
Avec tout ca, c'est moi qui en se* dans k
dupe, qui suis le dindon dela farce.
Et. — Ce mot a et£ le nom de la huppe, oiseai
qui passe pour Tun des plus niais. De la sorte
la huppe ou la duppe fut prise, dans le jargot
ou argot du temps, pour une personne aisle i
tromper, sens que « pigeon » a de nos jours. Mai
duppe, ou dupe est-il une alteration de huppe!
Cela est possible, mais non certain. (Litt.).
Dupuis (Lg.), pr6p. et adv. — Depuis
Syn. de Depis, Didepis, Dempis, Dudepuis.
Dor (Mj., By.), adj. q. — Dur a son mal
peu sensible a la souffrance, stolque. || s. m
Liqueur forte. Un verre de dur (rhum, eao-
de-vie, etc.). V. Doux. || Entendre dur, eta
un peu sourd.
Durant (Mj.), preg. (Mj.). — Tout durant,
tout le temps de. Ex. : II n'a fait que di
grouler tout durant la messe, cet£ mechajil
galopin-la.
Duraud (Sa.), adj. q. — Un peu due
Durfcasse (Tim.), s. f. — Lobe d'une tete
de ch&ne mousard. — N. Les vieilles tet^
de chenes mousards ne sont pas simples, maa
se composent de plusieurs durbasses, vieilles
branches d^monde qui ont grossi jusqu'i
devenir Snormes.
Dureher (Lg., Tim.), v. a. — Toucher,!
dans tous les sens. Syn. de Dourcher. I
Dorean (Mj.), s. m. — Centaur£e jacee,
grande centaurie. De>. du fr. Dur. Les tig«H
de la plante, dess6ch6es, sont tres dures etj
m£16es au foin, elles le d^precient. Syn. to\
Chabossie, Tetes de fer, Tetes de trifle.
Durement (Mj.), adv. — Peu vigoureaj
sement. Ex. : Veli des naveaux qui poussen*
durement. — Se dit des plantes ou des ara^
maux dont la croissance est penible. &
TendrtmenU
Dnrer (Ag., Mj.), v. n. — Absolument :
Rester tranquille. Ex. : Vous n'avez jamai^
vu ein queneau si combattant ; il ne dun
point. — Allons, dure done ! — II ne dure ai
en lieu ni en place. || v. a. Endurer, supporter
« On till mettrait ben ein emplatre d*
mouches, mais il ne le durera point — Fadj
ben durer ce qu'on ne sarait empficher. — J*
ne vas point durer ca ben longtemps ! — D
n'a pas pu durer son pdteau de moutarde. •
|| Paraltre long, en parlant du temps.
Et. — Serie des sens : Etre dur contre les caii**
de destruction, continuer d'gtre, persister a *tt
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DURE? - fi
30$
•anquille) (Lttt.). — Cest le : « durare nequeo in
libus » de Plaute ; Je ne puis durer a la maison,
a-d. y rester. Cite par Jaub. — Evbillb.)- —
ist. « En sorte que le diable n'y eut pas duri. »
:ab., P., n, 16, 156.).
Voila, mon cher Morel, corabien le temps me dure
Loin de France et de toy... »
. DU BxLLAY. Les Regrets \ p. 220.).
— « Treves pour Dieu ! de ce jaloux
f Qui est si maussade et fascheux
f Qu'on ne peult durer avec luy,
« Car il y a trop moins d'ennuy
« En purgatoire qu'en ces jeux. »
(O. C. Buchkb, 235, p. 229.)
Dnret (Tim.), s. m. — Troene. Syn. de
erzelle. Pour qqs wis c'est, corame a Sp., le
•oene, ou verzelle ; pour d'autres, c'est
arbuste appele a Mj. garais. || Au Lg., on
istiogue le duret blanc, qui est le duret de
p. et de Tim., la verzelle de Mj., c.-a-d. le
•oene, et le duret rouge, qui est l'arbrisseau
ppete a Mj., pied-jut Le garais porte le
leme nom qu'a Mj. || Batard : Verzelle,
ligustrum vulgare ; Garais, evonimus euro-
peeus.
Dnretal, pour Durtal, en Anjou. On dit,
quaid une femme a la tSte dure, qu'elle a 6t6
faite a Duretal (Men.).
Burger (Lg.), v. n. — Durer. Ex. : O fait
trop beau temps, 9a veut pas durger.
Dnrion, s. m. — Durou jaune. Vulg.
Chondrilla juncea, ou Durou.
Dnriillon (Mj.), s. m. — Durillon. De
Durzir.
Dnriir ° (Mj.), v. n. — Durcir. Corr. du
mot fr. — Au sujet de Tadoucissement du c
en z, cf. Noirzir.
Dnslte* — Pour Dusil, Douzit. (Men.).
D'valant (Ec). — V. ValanU
DysseoMrie (Mj.), s. f. — Dyssenterie.
Syn. et doublet de Dessenterie.
D»inr. — Dessus.
OBSERVATIONS
Pbokonciation. — E muet devient 6 ; concevoir,
icevoir, — concivoir, recivoir. — Er, e finals
eviennent en (Gn). — Flamber, flambee, aise, —
zmbeu, aiseu, — E devient 06; merienne, —
xoirienne. Mais les Elegants disent : merienne pour
leridienne, revenir, ervinir, former, foermer (By.).
- E , d se prononcent ee ; Stre, c'est, qu'est, mais,
- ietre, &ie, au'ie, mie (Vern.). — E ouvert
evient eu, — fievre, ltevre, — fieuvre, lieuvre. —
ievient 6 ferm6 et tratnant dans la pi u part des
nales en dre, pere, mere, — piere, mkere ; mfime
evient meinme, avec nasalisation.
Ei. — Devient i ; oreiller, veiller, reveiller, —
'Uler, viller, riv tiler, — remplace oi : accroire,
roitre, — accreire, creitre.
(E, Eu. — Devient y£ ; couleuvre, couyhre. —
11 u, — seulement, — sument, a peu pres, pleu-
Ssie, — c pu pres, plurisie. — Ou ei : deuil, ceil,
turtle, — deil, eil, fcilU. — Ou ou : peuplier, —
ouplier.
Pebmutation. — E devient tres souvent a ; —
)mmercer, cher, cuiller, conserve, elegant, s'ali-
trtiner, enche>ir, rencherir, — commarcer, char,
lillar, consarve, aligant, s'alibartiner, enchardir,
mchardir. — E ferme\ de mdme ; — chercher,
erge, trelmcher, — char cher, ciarge, crabucher. —
*, au contraire E, fi rempjacent a ; ramer, rame
Iviennent : rimer, rime, rois rimards. — Epar-
*er, sarcler, sarment, — ipergner, sercler, ser-
tut — E remplace i : diligence, — diligence ;
Ifal, regalant, — rigal, rigalant. — E devient
p pri&fet, precaution, — profet, precaution ; fermer,
> former. — E devient ou : pepie, p£pin, —
Upie, poupin. — Ou in : mercredi, — mmkerdL —
I oi : peser, regret, — poiser, regroit. — E de-
mt u : semer, s6minaire, separer, cresson,
panche, — sumer, suminaire, suparer, crusson,
panche. — 15, es — deviennent in, ins ; 6duquer,
fcentiel, — induquer, inssentiel. Au contraire, es
toplace ins : installer, — estaller.
Addition. — E s'ajoute a l'interieur d*un mot :
tablier, — tabelier; oublier, crier, — obelier,
querier. — Par prosthese, euphoniquement, aux
mots commencant par s suivi de certaines consonnes
statue, — estatue. v., asa place, l'observation a Es.
Retbakchembnt. — Aph6rese. Ecrabosse, —
craboosi. — Chetif, — ch y tu
Mbtathxse. — Re devient presque toujours
er ; redresser, erdreser ; s'entreregarder, s'cnter-
garder,
Gboupes de lbttres. — Eau — se prononce
le plus souvent iau ; couteau, chapeau, veau, etc.,
— coutiauy chapiau. viau. — Mais aussi id. V. au
F. L. xi, a, Tarticle Chatiaupannc. — Dans les
mots termines par eau, a Cho., Che\, on appuie
sur l'e ; marteau, ciseau, — martiau, cisiau. — II
ne faut pas dire, d'ailleurs, que eau intercale un i.
D'abord, cette prononciation est devenue rare
partout. D' autre part, les anciens, les vrais pa-
toisants, ne prononcaient pas ieau, mais euau,
en une seule Amission de voix. Et, dans cette diph-
tongue, eu n'etait autre chose que l'e des termi-
naisons en el ; tandis que au representait l'l
final, l'l lourd, tel que le prononcent encore les
Anglais. C'est done une redondance d'6crire
ieau. II faut adopter carrement iau (ou euau).
Iau, a Saint-Julien de Vouv antes
Eau se prononce iou a Mot., Sf., Bpu. — J'ai
toujours vu ecrit, dans les < paysanneries », viau,
bat iau, etc. Cette prononciation est inconnue dans
les Mauges du Nord. On dit viou, batiou, chapiou,
mantiou. Si bien que j'ai longtemps consider^ les
oeuvres ou ce langage etait employ^, comme imi-
tant mal le patois. En realite on choisit la pro-
nonciation : batiau, coutiau, parce qu'elle est plus
facile, qu'au theatre Tacteur l'accepte mieux et
qu'elle est plus sonore, plus a eflet que Tautre ;
elle difT6rencie mieux, en apparence, le patois du
francais (Fu.).
Eau, devient 6 (Lrm.) ; beau, — bi. Lg. id.
En, devient oin ; commencer, — commoincer,
c'moincer ; et ein (Saumur) : einfeint, pour enfant.
Elet, let, devient iet ; chapelet, sifflet, — cha*
piet, subiet.
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304
E - EAU
% Er. — Dans la region de la Poueze, Becon,
le Louroux-Beconnais, le son 4, surtout aux fi-
nales, se change en eu. On dit Preu, Labbeu, pour
Pre, Labbe (abb6). Tous les infinitifs de la premiere
conjugaison se terminent en eu : Mangeu, Alleu, etc.
On dit aussi : Eulle, pour Elle. — Dans cette
m£me region le son e, se change en be tres long.
On prononce Gutere, Ptere, Meere, MSe, £e, pour
Guere, Pere , Mere, Mais, Est (il en est de m§me
a Mj.) ; de plus toutes les finales en ais des verbes
sont prononc£es en ie : Je faisie,')e disee, etc.
Er devient tier a l'infin. de certains verbes :
Cerner, gauler, ponder, eelairer, deviennent : Cer-
tifier, gauUier, rondtier, iclariier.
Sur les bords de la Mayenne Er devient aussi
eu (v. plus haut) : Cuisinier, 6trier, — Cuisinieu,
itrieu. — Devient ier dans les noms de profession :
Boulangier, bouchier. Lg. Horlogier.
Eur devient eux, oux (pejoratif ) ; baveur, ba-
veux, oux ; greleur, greleux, oux.
Et remplace oit : droit, etroit, froid, — dret,
itret, fret.
Grc\ — Dans des mots comme Greier, gr§le
(tamis), devient Gher qui se prononce dur : gherler,
gherle. Le bl6 a besoin d'etre gherU par le gher-
leux.
N. — Voir d'autres observations dans le Glos-
saire, a leur place, et aussi les mots cites ci dessus.
E. (Mj.). Pron. pers. f. s. et pi. Elle, elles.
Ex. : £ veint d'arriver ; k sortent de partir.
Syn. et d. de A, Alle.
Eau (Mj.), s.f. — Urine. S'emploie en cesens
dans la locut. : Gater de Yeau, uriner. — By.
— Id. — J'ai entendu : Pancher (Spancher)
de l'eau, — m§me sens. A S l Crepin, on dit :
s'Sgoutter, pour : prendre ses precautions, le
soir, avant d'aller se coucher. || Mj. Au plur.
Eaux, — urines. Ex. : Le m^decin qui a vu
de ses eaux a dit qu'il 'tait ben malade. ||
Jugeux d y eau, — empirique qui traite d'apres
Texamen des urines. || Sp. Juge a Yeau, mtoe
sens. || Mj., Lg. Tirer a Veau, — Stre fort, et
charge^ d'humidit6, en parlant du vent. || Eau
de lait, — petit lait. || Mj. Zsauar-fortes, — s. f.
plur. Toutes les solutions de drogues chimiques
aux afftnites energiques, et non pas seulement
Feau forte. Ex. : (Test fait avec des eaux-
fortes. || Eau rouiltee, — eau ferrugineuse. ||
Mettre par eau, une seine, — la deployer dans
Feau. || Morte-eaa, — eau qui dort, remous.
Ex. : Faut tendre en morte-eaw. — By. C'est
le moment ou il n'y a pas de courant,
ou bien, lorsqu'il y a du courant dans le
lit principal, Fendroit ou le courant ne se fait
as du tout sentir, ce qui constitue un mollet ;
e remous est un contre-courant.
Etym. — Comme j'aurai de nombrtuses occa-
sions, dans le Glossaire, de renvoyer a ce mot, ie
vais en traiter l'gtymologie d'une facon tres
detaill6e.
Eau vient du mot lat. Aqua, qui s'est d6form6
de bien des manidres, depuis dix-neuf siecles, et
est devenu successivement : Ague, aigue, egue,
awe, ewe, eve, iave, iaue, eau. De la viennent :
Aiguade, aiguail, aiguayer (devenu, a Angers,
guayer, ghe-hyer), aigue- marine, aiguiere.
Aix. Toutes les villes de ce nom, ou coraposees
avec ce nom, indiquent des stations d'eaux ther-
males : Aix-les-Bams, Aix-la-Chapelle, etc. Nous
I
avons a Angers la rue des Aix. — Aigues-Mortes,
Aigues-Vives. — Le grand Aix, autre men t dit
Hay, commune de Marc£, moulin a eau. Dans k
mdme ordre d'idees citons ici les Eaux- Bonnes, et
chez nous, Bonnes-Eaux.
Chaudesaigues, Eaux-chaudes, evidemment —
Chaudefonds, canton de Chalonnes, que Ton ecrit
quelquefois, bien a tort, Chaux de fonds, sarii
aoute a cause des carrteres de pierre a chaux qui s j
trouvent, signifle : Fontaine chaude (du nom (fe
la fontaine Sainte-Madeleine, qui a longtemps
passe* pour thermale. C. Port).
Ancolie. Plante renonculacee, dite Gant Notre*
Dame. Corrupt du lat. des botanistes Aquilegu,
qui recueille Veau a cause de ses petales dispose
en urnes.
Aquarium, aquatile, aquatique, aqueux, aquo-
site\ aquifere, aqueduc ; terraqueV
Antraigues, Entragues, Antraygues. Noms propre
de personnes ou de lieux. Qui se trouve entoui?
d'eau, a l'origine.
Rapprochons : Bo ilea u, Boisleve. « Ces surnoms
fac£tieux plaisaient fort a nos peres. II nous sou-
vient d'avoir vu, au bas d'une ancienne chart?
latine, un tgmoin qui s'appelait Non bibens aquaa
(ne buvant pas d'eau). Nous avons des Boileau et
nombre ; mais il n'y a plus un seul Ne bo it Traa.
J'ai grand beur que le Ne ne soit reste en route.
(LOR&DAN LaBCHER.)
Aquitaine. Cette province devait son nos
a la grande quantity d'eaux thermales qu'elk
con ten ait.
Serdeau. La forme ancienne est Sert de l'eau. II
est done impossible de n'y pas voir un officier,
ou un domestique qui, primitivement, servait l'eau.
— Officier qui recevait des mains des gentik
hommes servants les plats que Ton desservait de
la table royale. Lieu ou Ton portait cette <ks-
serte.
Verseau, pour Verse-eau. Traduction des mots
latins et grecs qui designent ce signe du zodiaqw
(entre le 20 Janvier et le 20 fevrier) (Dabjl). -
JiiTTBt ne donne pas ce sens ; il l'explique par
Retourner ; 6poque ou il faut verser, retourner U
terre.
Evier. Le peuple dit souvent 16vier, un levier.
UEvtire ou VEsviere. U^ qu artier de la vilk
d' Angers porte ce nom. Dans les chartes du moves
age Aquaria. « Le tuyau d'6gout des anciens bairn
se voit rue de la Blancheraie. Y avait-il Ik um
source, des bains, un lavoir ? I^a partie de cet
egout qui traversait la rue se trouve sans doute
encore, d'un seul morceau, dans la cour de U
maison qui est en face. » (Corbksp. db By.)
Acadeau, accadiau* Essever, Esseooire, Enht.
V. Gloss.
Guyenne (La). — J'aurais pu aj outer, plus haut
f Du mot Aquitania, Aquitaine.se forma peu ap?&
le mot Aguienne, dans lequel il est facile de recoo-
nattre encore le mot Aqua, sous la forme AgvJ
et que Ton s'habitua insensiblement a ecrire U
Guyenne, au lieu de l'Aguienne, comme le deroao-
dait son origin e, et comme le voulait le boo
sens »
Aigoual (D, un pic, est de la m£me familk,
ainsi que le :
Credo, qu'il faut e'erire le CreUoVeau.
Aiguardentier, s'est dit a Gendve, au xvi* sieck
pour Fabricant d'eau-de-vie, — eau ardente.
Fontainebleau. 11 serait ten tan t d'expliouer
ce mot par Fontaine-belle-eau. Mais ce mot vwoi
de Fontem-Bitaldi, sans doute La Fontaine fo
Bleau, du nom du seigneur de la contree.
On connait les innombrables proverbes ou entr»
le mot Eau.
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fiBAFFER — fiBESILLfi
305
Dautres noms de personnes t
Trinauelague, nom d'une famille titr^e par
mis A VI II, et synon. de Boileau, Dring-WaUr
angl., Bevilacqua en italien. On retrouve dans
mot fr. le y. all . Trinken, boire, d'ou Trinquer.
Morteau, s'explique tout seul. Cf. Mortemart.
Et tous les Daix, Daiix, Dclage, Deleau !
Aigue perse, aqua sparsa, eau versee. Faut-il
ter : Aquapuncturer, Aqua-tinta, Aqua-forte,
]uarelle — et Water-closet ?
J'allais oublier Caldagues. Voici un nom qui
! doit pas venir des Flandres ! Eaux-Chaudes.
Et Soda-water, et Kirsch-wasser, mots etran-
irs, devenus francais. Et tous les mots tires
i grec (udor, hydor, hydr) ; plus de trente, dont
vous fais jrrace.
Je vous dirai ici une bien jolie explication du
iot lat. aqua, lui-mflme. Je la trouve dans Lrrniie,
j mot Epinard. Un vieil elymologiste, Jean
AUHnf, fait venir ce mot du grec Spanios, rare,
parce que, ajoutait-il en latin, les m^decins en
sent rarement ». Et Littbb : « ce qui rappelle la
imeuse etyraologie Aqua, a qua vivimus, dont
ous vivons ! »
Pour finir, voulez-vous conn alt re les diverses
lanitres d'orthographier ce mot chez nos peres 1
r oir le mot Aigue.
Et, dans les patois : Aigue, aiguy, aigua, eygua,
igue, ivoue, igoue, ive, if.
Voir Cochkbjs. Nom de lieux t pages 7 a 22.
ftapitre des plus interessants.
Racine A p. L'Aff (Morbihan), TAvon, TAvario
A*eyron), TAvera (Avron, affl. du Cher).
Rac. Eve. Eve, Evelle, Evaux, Esves le Mou-
Ser, Esvres, Evian, Ayvaille sur TEmbleve, Deux
Evailles, Longueve, Believe, Megeve, Ambleve,
Entreves, — Glandeve, Lodeve. — Aibes, Aveline,
fcyvelles, Auvegny, Avouze, Avigneau, Albeuve,
Morteuve, Euvy, Enencourt l'Eage, Yvette,
Mere, Yvoine, Yvuy, Yvory, Yvoy le Pre, la
Rogive, Saint- Pierre des Ifs. — Azay (Indre-et-
Loire, de Essia, Assia.)
En Sanscrit, la rac. Av. est Tun des signes du
nouvement.
Rappelons la racine celtique Aa, riviere, eau
durante qui, en France et dans d'autres pays,
tonne des noms de riviere, TAa, l'Aar.
Staffer (Mj.), v. a. — Ebahir, ahurir, effa-
rer. — Ebafte, le part. passe\ mdmes sens. —
Essouffle*, 6pouffe\ haletant.
fi»»g* (Z. 142), adj. q. — Egare\ qui a pris
a clef des champs.
ftftfcir (§•) (By.) f v. r<*f. — S'evanouir.
v. F. Lore. Langage, vm, 39.
fifcaller (Sa.), v. a. — Egrener || v. n. —
f^grener. Ex. : Le grain n'&balle point de ce
pmps-la. || Pour : s'^baller, sortir de la balle.
i Et — Du lat. E, et du fr. Balle, glume dont on
pt les ballins.
fibalmettt (Mj.), adj. q. — Corr. de Eba-
ftfcarantfer (Th.), v. a. — Ebrancher un
pre. || Ebarrauder (By), de barraude, solive
possiere mise sous les parquets (tranche
huarrie).
*baa»in (Mj., Lg., Li., Br.), s. m. — Aub6-
lue. Corrupt, du mot fr. par m6tathese des
Relies, avec termin. mascul. || Ebaupin de
Mere. Reine des pres (Lg.), ainsi nomm6e a
cause d'une vague ressemblance entre la
fleur de cette plante et celle de Taub6pine. ||
Nom vulg. du n^flier (MfiN.) — || Lg. Nom
d'une ferme. || By. — De YSbaupin, et meme
du tebaupin, pour aubepine. L'epine noire est
appetee souvent de l'aubepine noire. La reine
des pr6s est d6sign6e sous le nom de frenelle
(fre*e-nelle). Les mots : n^flier et nefle ne sont
pas connusjon dit le metier et lcmele.||Sal. id.
fibauvelee (Craon), adj. q. — Personne un
peu en Pair, — qui n'a pas froid aux yeux.
fibaverette (Mj.), adj. qual. — Decollete,
Sui a le cou et la poi trine a nu. V. Ebalveretti.
>e>. de Baverette.
fibeeher (Mj.), v. n. — Sortir de la coquille,
la percer avec son bee. Ex. Les petits poulets
sont kbechks. De : E, ex, hors de, et de Bee.
V. BtchU. Commencer a 6clore. Ex. : J'avons
ein poulet d'tbeche. Cf. BechL — C'est, de
fait, le bee qui sort le premier. || By. — On
dit : pe'eher. « Les petits cane tins vont bentou
e"cloure, les oeufs sont tout p&ch&s, — Les
Setits commencent a briser la coque, coquille
e Pceuf avec leur p6que (s. f., la peque, pour :
le bee.) Le petit peche Poeuf ; l'ceuf est pech6,
mais non le petit.
fibecquett (Mj.), adj. q. — Qui a le cou
mince et le museau allonge et pointu, en
parlant des animaux. Se dit aussi des per*
sonnes qui ont une phvsionomie du meme
genre. — Le he>on au long bee, emmanche
d'un long cou.
fi»eilloolr° (Mj., Lg.), v. a. — Eblouir. Syn.
et d. de Eb&ouir. Forme vieillie a Mj. — Cf.
Equeillouir, Beillouelter.
fibeillonlsgement (Mj.), s. m.— Eblouisse-
ment.
fibtlobe (Z. 142, Li., Br., By.). — Faible
d'esprit, ahuri, a demi fou, dement. — Syn.
de Bobl, Bobane, Boban, Maboule. — || Etre
el)elobe\ — £tre pris d'un teger 6tourdisse-
ment. Cf. Ebobe.
Et — Pour Eboilobe, der. de BoilobS.
fibelouir (Mj.). v. a. — V. Ebeillouir.
Remarquez la (Unlcult^ de prononcer deux
consonnes cons^cutives, Eblouir. Cf. Eberche,
6breche.|| By. Pron. Ebo61ouir.
fiberche (Mj.), part. pas. — Eberehn. —
Pour : Ebr6che\ On est iberchi quand il
manque une dent, ce qui fait breche. || By.
— Eboerch^.
Et. — Aha, brecha, de brechen, rompre.
fiberlnM, adj. q. — Niais, stupide.
Et. — Berlue, de Bis, particule pejorative, et
lue, se rattachant a : lucem, lumiere, mauvaise
lumiere. — || Ebloui. (Jaub., qui renvoie a Ber-
luter.) || By. Eberlure\
fiber zeler (s') — (Sal.), v. r6f. — Crier avec
effort. « 1 s'iberzelle des coups ! » V. s'Equer-
ziler, s'Eterzeler.
fibeslllt (Mj.), adj. q. — Qui a les yeux
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306
fiBESILLER — fiBOUILLANTBR
chassieux. De>. de la m£me rac. que Besil-
loux.
fibeslller (Sar., By.), v. a. — Eventrer une
volaille. || By. Prononcer : Ebo6siller et Ebou-
siller, — Eventrer malproprement, maladroite-
ment, une volaille, un poisson ; ^eraser. « Le
pouv' chien a 6te* kbousiUi sous la roue de la
charte. »
Et. — Cf. dans Lrmtfc : Eberpuer le poisson ;
prendre les monies vivantes, ouvnr le ventre et en
extraire les entrailles. — || M6me rac. B«, que
dans Biserot, Abkzardtr. V. Beille, Bouse.
fibleante (Sp.), s. f. — Cri strident, bruyant
eclat de rire. De>. de s'Ebicaner.
fibieaner (s') — (Sp.), v. r. — Pousser des
cris ou des Eclats de rire aigus. V. Bicaner.
Syn. de Picrasser, s' Equerztler, s'Eterztter.
fibiehoter (Lg.), v. a. — Gueiller les coeurs
de choux verts. D. de Bichote.
Eblgoroer (Segr., By.), v. a. — Ebigorner
un animal ; tuer en sucant. La belette ibi-
gorne la poule en sucant le sang a la gorge
(M6n.). Der. de Bigourner. Cf. EpihorgnL
fiblroillt (Lg.), adj. q. — Rouge et chas-
sieux. Se dit des yeux. — Syn. et compost de
BiroillL
fible, s. m. — Euble. Norn vulg. du sam-
bucus ebulus (MAn.). || By. On dit de l'yeble,
et, m&me, du z'y^ble. Fr. hieble.
£ble (Chi., Mj., Sal., By.), adj. q. — Idiot,
imbecile, qui a Fair 6gare\ h6b6t6, abruti, k
demi inconscient. — || Etourdi, 6vapor6 ;
vx fr esblouir, du Iat lux, lumiere (M6n ) ||
Ebloui? || Individu dont la vue est trouble,
au physiq. ou au moral. || Dans le pat. man-
ceau, je trouve : (Eble\ qui se frotte les yeux
pour s'assurer de — confirme la supposition
de Ebloui, — Syn de Bobi, EboU, Ebelobi.
fibobt (Mi., Lg., Ag., Sal.), adj. q. — Qui a
Fair nigaud, ahuri, 6baubi. De>. de Bobi.
Svn. de EbU. « Alle ouvre toujours la bouche,
alle est comme une 6baub6e. » Ebaubi, en
franc.
fibobeloche (Mj.), s. f. — Sainte imagi-
naire, qui a la sp6cialit£ (Tenlever le temps.
C'est la commere de sainte Guenette et de saint
Guernuchon. N. — Subst. verb, derive" du
suivant qui est oublte a Mj.
Ebobelucher (Tim.), v. a. Eplucher, au
ropre et au fig. Cf. sainte Ebobeluche. De>.
e Bdbeluche.
Ebogler (Mj.), v. Ecosser. Ex. Ebogler des
pois. || Enlever la drupe d'un fruit. Ex. : Ebo-
gler des noix, — 6ter le brou. — Contract,
pour EboguiUer, qui serait le d&\ r6gul. de
Boguille, et Bogue. J'6crirais Ebogueler. —
Syn. de Egobler, Epelouner. V. Eboguer.
Et — Bogue. P. 6. de Tall. Balg., enveloppe,
balle, — de ch&taigne, et aussi : enveloppe conte-
nant la graine de certaines plantes.
fiboglores (Mj ), s f — Ne s'emploie qu'au
S
plur ; cosses, drupes enlev^es k des frui
— De>. de Ebogler.
fibogoer (Auv., By., Sar.), v. a. — Eooss*
V. Ebogler. De>. de Bogue. — Oter les coqu
picjuantes des chataignes. || Craon. — Re<
voir des coups. Syn. de Ecoper.
fiboguiller (s') — (By.), v. r£f. — S'eb
guiller les yeux, en enlever Thumeur ch«
sieuse, — peut-Stre comme on enteve
bogue des chataignes, etc. || Segr. Eboguil
les feves, Scosse les feves, enleve les cosses d
feves. — By.
Eborgoeur d'&checs (s. m.). — Labouret
novice qui cherrue mal. Cf. Eborgneux (
moches.
fiborgnenx (Mj., By.), s. m. — Celui q
Sborgne. Les cultivateurs se donnent k eu:
m6mes le nom d' Eborgneux de crapauds. -
V. Eb. d'ach^e. — V. Crapaud. || Eb. t
moches. Se dit d'un mauvais ouvrier k qui c
ne peut confier que des moches — morceau i
tuffeau, de moellon peu utilisable. Dans tout*
ces expressions satiriques, le mot Eborgneu
est synon. de Maladroit. || A Pl&h&tel, Eb&
gneux de mottes, de crapauds. — tourner k
crapauds a revers, labourer. Dott.
fiboorflner (s') (Tim.), v. r6f. — Se dtfain
en parlant d'une fusee de ill, d'un pelo ton. -
Syn. de s'Ebou&ler, Dibouliner. Paralt eiq
une corr. du dernier mot.
fibonMrte, fibooMr&lllte (Lg.), adj. q. -
Se dit d'une femme un peu grosse, qui n
pas de corset et dont les seins ballottent Sji
de Ebouilke, Ebousle. || By. — On dit : fcpoi
traill^e ou depoitraill^e. Prononc : 6poi
trfiill^e.
fibouMrer (Mj., Lg.), v. n. — S^bouler.
S'e*chapper par le bout du fuseau, en pari, d
fil. — Syn. de EbouiUer, Eboueler, Dibout
drer. || Lg. S'6craser, en pari, d'un fruit pourri
fibonelt (Mj.), Dart. pas. — fiboule\ecroul<
|| AfTaisse*, avacni, d^form^. Se dit d'uri
femme dont les seins ne sont pas content
par un corset. Ex. : Queune grousse va "
A ne prendrait sement pas ein corset.
n'est que ca ibouilee / — Syn. de Ebo
Ebouldrdilli, Ebous&e, EpoitrdillL
Et. — « Anc. fr. Esboueler, Eventrer ; de
ex, et bouel, forme anc. de boyau. Pour le p;
du sens primitif au sens actuel, cf. : le mur
ventre, menace de s'6bouler.
Eboueler (Li., Mj.), v. n. — S'^bouler.
En pari, du fil, s'6chapper par les bouts <
fuseau. || V. ref., mdme sens || v. a. — Fad
^bouler, faire 6crouler. || Ebou^ler son paiUK
— accoucher. V. Diboutiner. || Tu vas Aoui
eine p6tare*e, — tu vas tomber brusquemei
|| Sal. Ecraser. Ebou&er une roue. V. Ebom
pr. Ma. Id. Syn. de Ecramouir, Ecraboun
Ebouillaoter (By), v. a. — Nettoyer ul
barrique, un vase en terre, avec de l'ej
bouillante. || By. Bruler avec un liquii
bouillant, ibouillanter qqn. ; s'iboutilanter.
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fiBOUILLER — fiCACHER
307
fiboulller (Lg.), v. a. et n. — Ebouler. Syn.
t d. de Ebou&er. || Ebouiller son pailler, —
voucher.
tiboulevaocee (Sal.), s. f. — Cancanage.
fiboulevancer (Sal.), — Faire une 6bou-
vanc6e, — repandre tout d'un coup un
tcret. Gancaner en grand.
Ebourrer (Bg.), v. a. — Ebourrer son gueux
hauffe-pied) avec une clef ; remuer la
jndre de sa chaufferette, pour ramener les
raises a la surface, en s'y prenant par la
rconference. — C'est le contraire de Em-
)urrer, garnir de ce qui bourre. Syn. de
brdsiller.
|| A By., le gueux s'appelle : settle, seille a
u, chaufferette en terre avec une anse.
fibousee (Lg.), adj. q. — Dont les chairs
»ht dSbordantes et les seins ballotants, en
irlant d'une grosse dondon.Syn.de Eboukike,
boutdrie, Ebouldr&illle, Epoitrdttlie.
Et. — Der. de Bouse. Litteralement : elalee
mrae une bouse.
fiboutooneox (Li.,Sp., Br.),s. m. de Casse-
utons. Oiseau aui arrache les boutons des
bres fruitiers, des pruniers surtout.
Pour Eboutonneur, der. du fr. Bouton. ||
j. — Pinson boutonnier.
Et. — Eboutonneur, eux. — Le bouvreuil s'at-
che aux boutons des arbres fruitiers.
Ebomiller (By.), v. a. — V. EbraziUer.
bouziller le feu ; farfouiller avec la palle et
5 pinces pour le ranimer. — Ebouziller un
>bo, gratter l'escarre. Syn. de Echarigner. \\
). — Syn. de Ebourrer sa chaufferette,
ouver ou 6mouver le feu. || Li., Br. —
lesser. — I va Yibouziller avec sa fourche.
Ce sens n'est pas connu de mes autres cor-
spondants. C'est le mSme, alors, que Ebe-
] ler ; crever le ventre, ou bouse.
fiboyer (Rf.), v. a. — Ecraser « Je me
is iboyi le doigt. » Est-ce EboguS? enlever
piderme, qui est comme la bogue du doigt.
Et Ebouiller. Jaub. renvoie a Ecrabouiller.
fibragnenasse (Lg.), adj. q. — D6boutonne,
braill6, d6poitraill6. Syn. de Debraguetti.
Et — Der. de Brague, braie ; lat. Bracca.
fibrillar (s') — (Segr., By., Mj.), v. r£f. —
6crier, brailler. Syn. des' Epicrasser, s'Equer-
!er, s EterzUer, s'Ebicaner, tfEberzkler.
fibraneher (Mj.), v. a. — Echarper. « N'ap-
oche pas, sinon je Vebranche / »
fibraser (Segr., By.), v. a. — Etre 6brase\
bruler. Au fig. Etre 6brase* de soif, Stre
016 de soif (M£n.).
Et. — Le sens fr. est autre. — Le vx fr. a Esbra-
•, — mettre en braise. Cf. AbraaL
tibr&slller (Sp., Z. 149, Li., By.), v. n. —
smuer la braise, pour raviver le feu. — Pour
fraisiller, de>. du fr. Braise. Syn. de Ebour-
r.
Et — Aha. brasa ; alL mod. braten, rOtir. —
A. f. brese, regulier. — L'a est du a Pinfluence de
brasier et de embraser.
fibreter (s') — (Z. 153, Ti.), v. re7. Se
f&cher (Craon). Crier. — S'animer, s'exciter,
Clever la voix, s'emporter (Ag., By.). Faut
pas Vibriter », dit-on a qqn qui se met en
colore. V. Ebruter. || Peut-etre pour Ebreuter.
fibrive (Mj.), s. f. — Elan, escousse, erre
d'un bateau. || Au fig. On dit du chanvre, du
lin dont la croissance s'arrSte subitement : II
a pardu son thrive. N. On prononce qqf.
Ebrife. || Ex. : Astheure, avec les tape-nez,
ein bateau fait le comble d'ein pont sans
pardre son kbrive.
Ebrive, 6e (Mj.), adj. q. — Bien lance\ qui
marche avec entrain, a une allure vive et
delibe>6e. De>. de Brife. L'ital. Abbrivo
signifie : elan. || Lpc. — Joy eux, tres gai.
« As-tu l'air kbrivk / »
fibriver, v. n. — Ebriver sur le tard, — se
presser. || Lg. — v. r6f. — S'elancer, se mettre
en marche a une vive allure. De>. de Brife,
Ebrive.
Ebroquiner (Lpz., Zig. 146), v. a. — Ecor-
cher, dipouiller, vider, un animal. Syn. de
Epiauler, Effondrer.
fibroquinee (Z. 146), adj. q. — Ecorch6e.
N. — Jaub. : Ebroquer, Ebrecher. — Ebroquer
une assiette. — Renvoie a Broque, cassant Cf.
Angl., Breack.
Ebruter (Mj., By.), v. a. — Ebruiter. ||
Publier, proclamer, annoncer. Ex. : lis
kbruient le vin ben char. Cf. Ebreter.
N. — Les Bas-Norm. disent : Ebriter, de brit,
pour bruit. (Manage.) V. Eboulevancer.
fibuer (Mj.), v. a. — Ebarber, de>aser.
Ainsi : kbuer une pierre, c'est la casser a
coups de marteau, jusqu'au ras du mur dont
elle fait partie ; kbuer une ptece de bois, c'est
la de>aser a l'herminette jusqu'a l'affleure-
ment du bordage ou elle est fixee.
fieaboeher, v. a. — Meurtrir la t§te, y faire
un trou, une caboche. Caboche, t6te dure.
(Mto.). Cf. Camocher.
Ecaboolr (Pell., Sa., By., Sar., Lu6), v. a.
— Syn. de Ecramouir. Ecraser, aplatir. Se
rapproche de Acamer. || By. — Ecabouir,
c'est : ^eraser complement. Ecrabouir. —
plus completement. EcarbouMer, — encore
f)lus. Ecrabouiller, id. « J'ai pdche*
pris) eine taupe, faut-i Ylcrapouti (r) comme
un crapaud, ou l'elinguer au bout d'eine
branche? »
Et. — Ecrabouiller. Bruxelles : scrabouilles,
le residu du charbon non entierement consume.
(Marine, escarbilles), de Excarbunculare, reduire
en charbon, et, par la, mettre en pieces. V. Escar-
boucle.
fieaeher (Sp., Lg., Tim.), v. a. — Serrer
fortement, saisir, pincer. || Fig. £a ecache dur
a matin, — le froid est vif. — Cf. ital. Schiac-
ciare. Angl. to squash, ^eraser, aplatir; to
squeeze, serrer, exprimer. — Jaub. Escacher.
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[le
SOS
fiGACHI — fiCARRURE
Et. — Le simple : cacher, se trouve dans Ron-
sard :
«... a pieds descheaux cache le vin nouveau. »
Et. incert. ; p. e\ se rattache au lat. Coactus,
serrer, presser (Litt.). — Briser, froisser : L. C.
« Terre, mere de nous, que ja tiens ecachez
« Tant de braves mortels , que Fage a fait dissoudre,
< Dy moy, les as-tu tous faict retourner en poudre,
« Si tost qu'ils on est6 dans ton giron couchez. » —
— « Ne Fa tribl^e tfesquachie (une racine),
« Aincois la menja sans tribler. \
(Renart, 25.106.)
— eta flum (fleuve) est toujours trouble, dont
caus du pats qui boire en vuelent, vers le soir en
le prennent et esquachent quatre amendes ou quatre
feves, et lendemain est si bonne a boire. » (Join-
villk, H n de Saint Louie.) Le sens est : appuyer
forte men t, aplatir en Icrasant. (De : calcare,
auatere, ou quaxare.) — Bupfon Femploie : « lis
. es elephants) ecachent et detruisent dix fois plus
de plantes avec leurs pieds qu'ils n'en consom-
ment. » (L. C.) — Une maison d'Ecachebouton,
« unam domum in vico de Cacheboton. (1282. Inv.
Arch., S. H. f 11, 1, A.) « II ( Jarre t de fer) ne faisait
usage de son fusil qu'a la derniere extr^mite. D'or-
dinaire, ses deux poings lui sufflsaient pour. . .
teacher les Bleus. . . Mais il les dcachait si bien ...»
(H. Bourgeois. H n ' de la Grande Guerre, p. 195).
f Quand on donne bled net et cure\ le Meusnier
doit rendre du boisseau de bled rez un comble de
farine ; et de deux boisseaux, Fun de la dite farine
empli, cachi et presse avec les deux mains en croix,
et de rechef comble. » {Cout. du Poit. % u /, p. 132,
art. 36.)
fieaehl (Sar.), part. pas. Ecrase\ V. Ecacher.
fieafeter (Mj.), v. a. — Arracher en d6chi-
rant. Ex. : II a 6cafete eine branche de pom-
mier. || DSchirer. Ex. : J'ai icafete la cuissiere
de ma culotte. Syn. de Ecaler t Eclafer.
Et. — Pour Eclafeter, dim. de Eclafer. Syn. de
Elosser, Egl&sser. — Ecaffer. Terme de vannier.
Partager Fosier en deux dans le sens de son 6pais-
seur. (Lrrr.) — Ecafer, forme norm-pic. de>. du
vx fr. eschafe, coquille, ecaille. (Cf. le provenc.
moderne Escaiadou, outil a fendre Fosier, de
Escaia, proprement Ecailler.) Le vx fr. Eschafe
est le lat. scapha, qui, du sens de barque, a pass6,
au m. age, au sens de cosse, coquille (Darm.).
Eealgner (Segr.), v. a. — Ecaigner un mal,
gad. le taquiner ; de mfime que grabotter un
mal. On icaigne un chien en F excitant a la
colere (M4n.). — De canis? chien. Doublet de
Aquiner, syn. de Echarigner, Ebouziller.
fieailier (Ag.), v. a. — Ecailler le feu, le
remuer. Ne serait-ce pas plutdt l'lgailler.
V. Dibourrer, Ebourrer, Ebrdsiller.
fiealeanx (Di.), s. m. — Ne s'emploie qu'au
plur. — Noix. Syn. de Caleaux. N.^Ce mot
forme le trait-d'union entre son synon.
Caleaux et le v. Echaler, duquel tous deux
de>ivent. V. Ecalot.
Et. — Ecale. Enveloppe. Enveloppe qui couvre
la coque des noix. Le meme que Ecaille. (Litt.). —
Hall. Skalia, se rattache au goth. Skalja, tuile
(Cf. Ecaille), pour Echale (Dabm.). — Echaleau.
On appelle ainsi en Anjou une noix qui commence
a secner (Mbnaob.)
Scaler (Mj.), v. a. — Detacher par arra-
chement Ex. : Le vent a kcalk une branche
de tilleulier. Syn. de Eclafer. — Ecaler \
noix. V. Caleaux.
Et. — Ecaller, de squallare. V. Ecaille. M.
la Qutntinyk : Ecaler se dit des poix et des \$\
qu'on ecosse, c.-a.-d. qu'on sort de leur cosse
(Mbnaob.) — Oter Fecale des fruits a co<
dure. S'applique par ext. a des fruits, des legui
dont Fenveloppe est tendre, des pois. Dans
cas, le fr. emploie : ecosser. Cf. Echaler, Egous
(Jaub.)
fiealmooehee (Mj., Sal.), s. f. — Frasqi
Squip^e, entreprise annoncee a grand frac
et qui 6choue mise>ablement. Ex. : H ec
fait la eine belle hcalmouchte / — Syn.
Effarouchee, Esgarade. — Semble tenir
fr. Escarmouche.
fiealot (My.) s. m. — Noix 6pluch4
coquille de noix Scale. V. Ecaleaux.
N. — « En des escalles, cuire leur viande,
(Bodik. Preuvee. Saumur, note 26.)
fieamoulr (Jl.) v. a. — Ecraser. Syn.
Ecramouir. Doubl. de Ecabouir.
Ecan (Ec. By.), adj. q. — Couleur d'i
gris un peu fonce\ V. AmourL || By. — S'a
plique aux canards. Une cane tcan.
Ecarbeiller (Segr., Bv.), v. a. — Ecart
les jambes. — Ecarbeillard, cheval ayant I
jambes 6cart6es. — Corbeillard, celui qui
frotte les genoux en marchant. Voir Es*
quillL Molibre a dit : « lis marchent esq
quiltes comme des volants. » (M*w.). — !
serait-ce pas Ecarquiller, de Ecartiller, a^
ti prononcG qui? || By. — Prononc Ea
boeiller. D'ou la locut. : a carboeillon (d
boeillon). S'assire a carboeillon su einechai
(ch^ere, chaise). Ecarboeiller les jambes, oi
s'Scarboeiller.
Et. — « Ecarquiller, ecartiller (vx), pour e\n»
tiller, ex- quart- iller ; mettre en quatre (a id
d'ouvrir), yeux ou jambes. (Dabm.) i
ficarfciller (s'). — (Ag., By., Sal., Mj.),
r6f. — Ecarter les jambes. Syn. de s\
fillonner, Ecarbeiller, Ecarqukgner. — V.
billette. || Sal. II icarbille les yeux comnW
quatre-bphe (quaterpe"e) qui chie des mat
ficarflgooooer ou ficarfllloooer (v. r^f.
(Mj.) Ecarter largement les jambes. V.
fignon. Syn. de s 1 Ecarquegner.
Et — Ce v. semble 6tre un dimin. de s'J
quigner ; d* autre part, il est evidemment com]
de CarfUlon. D'ou il faut conclure que ce del
mot et 8'Ecarbiller ont une rac commune,
i.
F6tym. a Ecarbeiller.
Eearqntgner (Lg.), v. a. — Ecarter lai
ment. || & Ecarquegner, v. rif. f E. large m
les jambes. Syn. de s'Ecarfillonner, s ""*
biUer. C'est le fr. Ecarquider. — V. Ecarb
|| By. Cicarquigner.
fiearrare (Mj.), s. f. — Carrure. || Bv,
On entend me*me : Ecarrissage, pour B
rure. « Dame oui, qu'elle est forieuse (
rieuse. V. Furieux), elle en a d'un ecarrissJ
Carf, dont je ne vois bien ni le sens, ni les atUi
avec les Langues voisines. — Voir cepeni
A
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ECART — fiCHALER
309
— C'est vrai ; mais si elle est groussiere
grosse) de cdrps, elle est ligeare (16gere) d'es-
>rit. Comme bonte* et comme savoir, elle est
ten r&le (rare), ein coeur de promiere, ma
:he>e. » — C'est du genre de : protestations,
M>ur : prestations ; la maladie du pere Antoine
K>ur : une pe>itonite ; un rhododendron cire
aune, pour : Sir John Broughton.
fieart (Mj.), s. m. — Ferme ou village 61oi-
;ne* des routes. Ex. : Le postilion est en retard
I ara ieu des icarts a faire. » || Lg. — Les
artes qui rentrent, et non pas seulement
elles que Ton e*carte. Ex. : J'ai fait in bel
eart. Syn. de Ricart, Rentrie.
Et. — LittrA, au sens 8, dit que c'est du mot
Jarte et de l'Ecart aux cartes que sont venus
ous les sens de Ecarter. — L. C. dit que Escarre
aut mieux com. orthogr. ; ce sont les fragments
'une commune. (N. E. — que nous nc pouvons
dopter.) « Les habitants des villes et villages qui
nt leurs finages contigus, et joignant Tun de
autre, sans moyen, ni privilege, peuvent mener
mrs bestes, grosses et menues, l'un sur l'autre,
n vaine pasture, jusques aux Squares des clochers
es eglises. » (Cout. de Verdun.) — Equare indique
£tymol. V. Escort.
fieartant (Lg., Sep.), adj. v. Qui fourvoie,
u Ton s'e*gare. Se dit d'un chemin. Ex. : La
oute n'est point icartante. » Syn. de Egarant.
fiearttler (Sb.), v. n. — - Suivre la voie
harrettere en s'6cartant des ornteres. Syn. de
)icharrayer.
Et — Cartayer, p. 6. pour Carre tayer (cf. char-
ier, pour charretier), de>. de carrette, forme
orman-pic, — pour charrette. Eviter les or-
teres en dirigeant les roues de la voiture dans l'in-
srvalle qui les s6pare. (Darm.)
fiearteler (Mj., By.), v. a. — Fendre. Ex. :
le chante done pas comme ca, tu m'ecarteles
i t§te. || V. n. Se fendre. — Ex. : Ta
ulotte est toute icarlelee. — Syn. de Encar-
tler. — C'est le v. fr. dans un sens plus g£ne>al.
Et. — Ex -f quartellus, dim. de quartus. C'est
artager en quatre. Nous devrions ecrire Equar-
*ler, com. les Ital. squartare, de quartus (et
jar tare, de carta, ecarter.) Lrrr.
fiearttlis (Mj.), s. m. — Ancien cSpage
lane gui a disparu. II 6tait d'ailleurs de
lauvaise quality. V. Qupanche.
fieartelnre (Mj.,), s. f. — Fente, 16zarde.
yn. et d. de Encarttture. — Du fr. Ecarteler.
Ecarter (Tim.), v. a. — Etendre et aplatir,
n morceau de fer avec la panne d'un mar-
$au.
fiearterle (Lg.), s. f. — Atelier ou Ton
irde le coton, la laine.
Et. — Pour Carderie, par confusion avec
carter.
£ ear to. — Nom de plusieurs fermes, lieux-
its ; reunion de m6tairies. V. Ecaru
fieatonlr (s') — (Sp., Cho.), v. r6f. —
'accroupir. Syn. de s'Amouir, s' Appou-
tenir, s' Ajoupir, s' Assoutrer, s' AguSrouer,
Brait-ca- l'angl. to squat?
ficaufcn (Segr.), s. m. — EspSce de taudis
sans chemin^e. . . (M£n.). — V. Ecobue.
Et. Ecobuage. Operation qui consiste a enlever
la couche superflcielle du terrain avec l'ecobut —
terme angevin — et a bruler sur place les ma-
tieres organiques qu'elle contient Je pense que
MiNiiBE a confondu.
Eec*tfra (Mj., By.). — Adv. Pour Et
ccetera. — Difficulte* de prononcer deux con-
sonnes difterentes cons6cutives, d'ou assimi-
lation de la premiere a la seconde. Les ga-
mins (dont je fus) ajoutent souvent : pan-
toufle — que je ne chercherai pas a expliquer.
fice (Mj., By.), pron. d6m. — Ce. Cette
forme s'emploie surtout apres les propositions
avec, par, pour. Ex : Avec ice qu'elle a, a
peut ben vivre. — Pour ice que je veux en
Faire, c'est encdre trop bon !
ficetf (Mj., By.), adj. d6m. — Ce, cet,
cette. Forme employee surtout apres les pr6-
pos. avec, par, pour. Ex. : N'y a qu'a aller
par iceti voyette-la. Syn. et d. de Ceti. || Ma
fille n'est point pour eceti gars-la. — Je
connais ren de mSchant comme eceti fumelle-
la. — V. Ceti.
fiehabot' (Mj.), s. m. — Toupie. Syn. de
Moine, Pibole, Pibot, Piffre, Chabot. || By.,
t final muet, o tr£s bref.
Et. — Ce mot a pour rac. Chabot qui a forme le
dimin. Chabosseau, et qui d6r. du lat. Caput (grosse)
tele. Jaub. Sibot.
fiehadnan (Mj.), s. m. — Brelle. Grand
train de bois, comme il en descendait autre-
fois de la Haute-Loire a destination de
Nantes. L'6chaduau portait une cabane oti
les mariniers logeaient et faisaient leur cui-
sine. On n'en voit plus passer.
fichaflrer (Bg.), v. a. — Dexhirer, dSchi-
queter, mettre en guenilles. Des gens qui se
battent s'ichaffrent. Syn. de Dindfrer. || By.
— Dichaffrer.
fichale (Pell., By.), s. f. — Coquille de
noix. Doubl. de Chaille, malgre* la difference
de sens. Ecale. — D'ou Echaler.
Et. — All. Schalle, m6me sens ; angl. Shell.
fiehaleao s. m. — Noix qui commence a
sScher. — V. Ecalot, Ecaleaux, Caleaux.
Echaler (Sar., By.), v. a. — Oter le brou des
noix. Ecaler. — Double du frangais Ecailler,
du lat. Scala, Scaille. A donn6 les noms Eca-
leaux, Caleaux, Echaleau. De>. de Echale, et
doubl. de Ecaler. — On echale aussi les
amandes. — Syn. de Ebogler. \\ Vichaler, v.
ret. Se dess^cher, s'exfolier, se desquamer. Se
dit d'un bobo superficiel, etc. — Ex. : Ton
fromage commence a s' echaler (Lg.)
Et. — V. Echale. Hist. « Cenendant les mes-
taiers, qui la aupres challoient les noix, accou-
rurent avec leurs grandes gaules. » (Rab. G., I,
25.) — « Comme on avalle les huytres en escalle. »
(Id., P., m, 18.) — « Le due. . . commanda a ses
gens achettcr toutes les noix qu'ils pourroient finer,
at des escallea cuire leur viande , ainsi fut fait» i
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,310
fiCH ALETTE — ECHANTILLONNAGE
(Ottat. des Chroniq. de Norm. — J. B. — R. h. I.,
420.) « (Defense) ea deux milliers et demy oistres
escallees, et demv cent non escaltt, 31 s. » (1556. —
Inp. Arch. S. s.' H, 57, 2, 41.) — A donn6 l'angl.
to sheal, mSme sens, ainsi que les noms : shal,
shell, ecaille.
Echalette (Lg.), s. f. — Grande claie ou
ridelle a claire-voie que Ton implante a Tun
des bouts d'une charrette pour maintenir le
charge me nt. || Par ext. : Assemblage de
tringles qui soutiennent les tablettes ou
rayons d'une boutique. — Syn. de Echalon,
Echilon. Dimin. du fr. Echelle, pat. Echalle.
By. — Echelette.
fiehaleure-ee (Mj.), adj. q. — Echauffe\ en
nage (ou en age), en sueur. || Qui n'est pas
sensible au froid. || Pris subst., Echaleurie, —
su£e, transpiration.
fichalier s. ml (By., Sal., Sp., Tim., Sar.»
Mj., Sa.), s. m. — Escalier. Pas a Mj. ||
Barrtere fixe qu'on enjambe pour entrer
dans un champ.
By. — Fermeture de l'entree d'un enclos, for*
mee de deux barres de bois, fixees horizontalement
par leurs bouts, Tune au-dessous de l'autre, a
deux pouteaux (poteaux ou pieux) verticaux
Pour passer un ichalier, on met un pied, le gauche,
Far ex., sur la barre inferieure, et on enjambe
autre, en appuyant le pied droit sur la m6me
barre inferieure, pendant qu'on passe la jambe
gauche. — Souvent la barre inferieure est rera-
placee par des branches epineuses ou des ills de
fer a pomtes, qui bouchent completementle dessous.
N. — Petite echelle double et basse appuyee des
deux cdtes d'ure haie (boucheture, bouchure)
au point d'intersection d'un sentier avec la haie,
afin de donner aux pietons le moyen d'enj amber.
Souvent l'echelle est simple et n'existe par conse-
quent que d'un cdte ; Ton se con ten te alors de
planter de l'autre un pau, ou une petite fourche
saillante d'un ou deux decimetres au-dessus du
sol, et servant de point d'appui au passant pour
son pied droit, tandis que le gauche est encore
engage sur l'echelle. La partfe de la haie qui cor-
respond a l'6chalier est soigneusement cordeUe,
pour que les vfitements ne s'y accrochent pas.
Dans les pays ou il existe des bancs de pierre cal-
caire, plats et minces, on en dresse en guise dV-
chalier des fragments pourvus de part et d' autre
des points d'appui ci-dessus decrits. — CordeUe, —
entrelacee. Ce mot s'emploie en parlant des haies
faites avec de grandes branches flexibles, genera-
lement de saule, tressees horizontalement autour
de paux (pieux) fixes en terre de distance en dis-
tance, et destines a la consolider. La haie cordelee
est comme une 6toffe dont les paux sont la chatne
et les branches forment la trame. {Vocabul. du
Berry, 1842.)
Et. — Hist. Echelle, lat. scala.
f . . . L'une part du pont fondi,
« Par ne sais quele mescheance,
« En tel sens que li rois de France
t Vint a l'yaue, sans eschaliers. » (L. C.)
— Mais l'entree habitueUe des enclos de la
Gatine et du Bocage... consiste d'ordinaire en
un ichalier fixe qui barre le sentier. » (La Trad.,
p. J5, 1. 2.)
« Notaire du Perche, passe plus d'tchaliers que
de contrats. » Livre des Prop. fr. I, 380. — « En
ce pire 6 tat de choses, les pistons, pour che miner
plus facilement, se frayaient d'etroits sentiers
par les champs, le long des haies, et escaladatefl
a chaque cldture, des tchaliers trds Aleves. » (Di
niau. H™ de la V. t I, 20.)
Eehalln (Sar.), s. m. — La premiere env<
loppe de la noix. Cf. Echaler.
Eeha/ln6 et Eehahint (Lg.), adj. q. -
V. AchalirU.
Eehailner, fichallliner (Lg.), v. a. -
Echauffer, mettre en sueur, une personw
Syn. de Echauffarder, mettre en nage.
Et. — Der. de la meme rac. Choi, qui se retrou*
dans Achates et dans le fr. Chaleur.
Echalle (Bl., Mj., Fu., Zig. 196), s. f. -
Echelle. Forme vieillie a Mj. — Gf. Paik
Lat. scala, d'ou : escalader. — N. Ainsi s
prononce vulgairement le mot echelle, qui
crivent correctement ceux mdmes qui 1
prononcent mal. V. Echelle de meunier. By
Hist. « S'ensuit ce que Gregoyre le TaillandM
a declare au gibet des Melonnieres, luy estant a|
pi6 de Ytchalle d'iceluy gibet. b (1501. Inv. Artk\
G, p. 84, col.l.)
fichalon (Sp., Sa..), s. m. — S'emploie sur
tout au plur. — Sorte de grandes claies qnj
Ton place a l'avant et a Tarriere des charl
rettes pour en retenir le chargement. Dimto
du fr. Echelle, comme Echalier. Syn. de Eeha\
lette, Echilon. || Cest aussi le cMe* a claire
voie d'une charrette. Syn. aussi de Ranches
Et. — De EcheUe, ou du pat. Echalle ; ridelW
Hist. « Mon petit mignon, ou nous menez-vous I
— A Testable, dist-il, de mes grands chevauli
Nous y sommes tantost ; montons seulement oA
eschallons. » (Rab., C, /, 12.) — « Lequel ch?n\
lier tenait en sa main, par contenance un eschill^
de charrette. » (D. C.)
Eehalot (Sar.), s. m. — Noix 6challee.
N. — Noix d6pourvue de son brou. (Jaub.) j
fiehambotl (BL, Ag.), adj. q. — Enfant dJ
quatre ou cina ans, qui peut se passer de s^
mere. || II est ben venu, vout' queniau, il ed
tout ichamboti, — il marche et est tout a fait
d6brouille.
Echambotir (Z. 136, Q.), v. n. — Prendre
de Page, de la force. || By., v. reX, id. o^
reprendre, etc.
fiehaoge (Mj.), s. m. — Faire ein ichan^t
Marier en meme temps le frere et la soeu:
avec la sceur et le fr£re d'une autre familk-
Echanger (Mj., By.), v. a. — Essangtf,
tremper le linge dans l'eau.
Et. — Barbarisme, tres usit6 parmi les Mat
chisseuses, et n6 de l'assimilation avec essang*.
le seul correct. Enlever la sanie ; lat stmts.
Exsaniare. (Lrrr.)
Gchantillonnage (Bg., Sgl.), s. m. — Norn
donne" a l'6tat de lieux dress£ en jouissan:?
d'un moulin, soit moulin tournant, virant et
travaillant (M6n.).
Et. — Echantil, mot qui s'est dit autrefcas
pour 6talon de mesure ; de E, Es, et un dimir
de Cant, coin, morceau (Lrrr.). — Alteration *
Echandillon (sous l'influence de Chant *, chanteao
mot qui se rattache a la m§me racine que le prov. :
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fiCHAPPE — fiCHAUDfi
311
pcandilh, peson, jauge, l'ital. scandaglio, sonde,
ic., c.-a.-d. au lat. scandere (cf. scander.).
I fiehappe (Mj., By.), s. f. — S'emploie dans
la loc. : Coup d'tchappe, — coup donn6 par
negarde, echappade. Ainsi un enfant, au jeu
fce biiles, laisse Echapper la sienne au lieu de
a lancer, il s' eerie : Coup d*ichappe / c-a-d.
ta ne compte pas, j'ai le droit de recommen-
pr. || Mj. adj. q. — D61ivre\ hors de danger,
adenine, sain et sauf.
Et. — II y a deux formes : echapper, sortir
le la chappe, la cape, se mettre a d£couvert, —
tt escamper, sortir du champ, s'en alter. — (Lrrr.)
fiehappee (Mj., By.), s. f. — Elan que
)rend un enfant lorsqu'il 6chappe aux mains
jui le soutiennent pour faire seul ses premiers
»as. — C'est le mot fr. dans un sens special.
Bchappement, s. m. — V. Echappe.
fiehapper (Mj , By.), v. n. — Disparaltre
mx regards. Ex. : Je l'ai aparcu comme t il
■chap pa it. || V. a. Preserver, conserver. Ex. :
?resque toutes mes laitures ont pe>i; j'ai vu
'heure aue je n'en kchapperais pas ieune. —
Je dit aes poulets, des lapins, des jeunes
)lantes. Les tirer d'affaire, reussir a les elever.
J Laisser echapper. — J'ai bchappk ein point
le ma brocherie.
fiehartfe (Mj.), s. f. — Ecaille de poisson.
if. Echarder. || Lg. — Envie, pellicule qui se
I6tache de la peau a la base d un ongle. Syn.
le Crait, Reculons.
Et. — Proprement : piquant de chard on, de
Sx ou Es + carduus (Lrrr.). — Anc. fr. Escharde,
- Ecaille et 6clat de bois ; a. f. escharder, fendre
lu bois ; mot d'orig. germ. ; n6erl. schaard, all.
charte, anc. partic. du v. scheren, fendre. Le mot
ictuel tcharde est identique a l'a. (. escharde ; le
ens de piquant de chardon a 6te* imagine* pour
expliquer. » (Dabm.) — Nicot dit que c'est cette
etite eclature en troncon de festu qui s'eleve
uand oq fent du bois. De cardus, dit pour car-
uus... on a fait excardare, d'ou Echarder et
cbarde. Les Angevins disent 6jarder et jarde.
HjNAQB.)
fiehartfer (Mj.), v. a. — Ecailler, un poisson.
Lg. — Carder. Lang, des ouvriers fileurs. Cf.
'carterie.
On dit : ejarder, — 6ter le jard, les Scailles
'un poisson.
fiehar dense (Lg.), s. f. — Machine qui
rrache et fait ressortir les poils d'un tissu de
)ton ou de laine, de maniere a le rendre pelu-
leux. — MSme rac. que le franc. Carde,
irdere, chardon.
fiehargean, s. m. — Charge de planches de
ipin qui payait cinq sols, selon le tarif des
•oits de Boete. (M4n.). V. Boite.
fieharlgner (Mj.), v. a. — Egratigner, d6chi-
ieter avecles ongles, remettre a vif une plaie
icienne en enlevant les croutes qui se sont
rmees. C'est proprement mettre la chair, la
or au vif. — Syn. de Egracigner, Chacrogner,
SouziUer, doubl. de Echarner. Cf. Ecaigner.
6 der. de Eschare.
fieharpigoer (Lg.), v. a. — Require en
charpie, lace>er, mettre en pieces. V. Echar-
pUler.
ficharplller (Ag., By.), v. a. — V. Echar>
pigner.
Et. — B 4" charper «- charpir (diviser le crin,
la laine) puis, mettre en pieces, — lat. carpire,
carpere.
Eciaufconiltt (Segr., By.), part. pas. —
Etre ichaubouUli, Stre en transpiration, avoir
tres chaud. (M£n.). || By. Echaubouilli.
Et. — Echauboulure. Alterat. de chaude bouil-
lure, proprement : bulle (cf. bouillon), ampoule
chaude, c.-a.-d. produite par la chaleur. La subs-
titution de 1 simple a ill paratt due a l'influence de
boule, et l'addit. de l'e initial a celle de 6chauder,
echaudure, echauffure. — Eschaubouillure (1549.
Dabm.)
« De ton mouchoir, piqu6 de gent ouvrage,
« Par ces chemins je m'alloys eventant,
« Un feu plus vif de ce mouchoir sortant
< Me chaubouilloit col et sein et visage. »
{Pots, de 3 acq. Tahubbau. — L. C.)
fiehaaboaillore (My., By.), s. f. — Ampoule
faite par l'eau bouillante. V. Echaubouiul.
Et. — Echauboulure. De caleo et bulla, on a dit :
excalbullare, d'ou : echaubouler, 6chauboul6 :
< qui cutim papulis exasperatam habet », a dit
Nicot. Les Angevins prononcent : ichaubouUU.
(MANAGE.)
fiehauboordlr (Tim.), v. a. — Tuer de
chaleur. Ex. : Queule chaleur ! J'en se toute
ichaubourdie ! Se rapproche du fr. Echau-
boulure. l| Mzs., Lrm. Frapper d'insolation.
Eehaocrner (Lg.), v. a. — Havir, cuire
rapidement et superficiellement. Syn. et d.
du mot Echauqu&rouer.
N. — Cette forme longeronnaise indique a mon
sens, l'origine des deux mots ci-dessus. lis vien-
draient du fr. Chaud et Cru.
Eeiantfe 1 (Lg.), part. pas. Dess^che* dans
l'e'pi par la chaleur avant la maturity. Se dit
du bl6. Syn. de Halni. || By. — EchaudouL
Echautfe' (Ag.), s. m. — Sorte de gateau
sec, fait avec de la pate non lev£e, du safran
.et qqf. du beurre. Je ne trouve pas cette
patisserie mentionn^e dans le fameux Noel
Angevin : O merveille des merveilles. ||
Gateau fait de blanc d'ceuf surtout, dont ii
est fait une grande consommation pour les
petits oiseaux de voliere, les serins principa-
lement.
Et. — Hist. Ainsi nomine* de ce qu'il reste envi-
ron vingt minutes dans l'eau (Litt.). — Petite
patisserie legdre faite de pate ichawUe (passed a
l'eau chaude), d'oeufs, de beurre et de sel (Dabm.).
— Escaldati (panes) (Manage). — Escaudis. Et
leur escaudis et tout autre pain qui est tournez
pour vendre. — Escaudisseur. Boulanger qui cuit
ces pains . — Eschaude". < Nus tameliers (nul bou-
langer) ne puet cuire au jour de la feste aux mors,
se ce ne sont eschaudts a donner por Dieu. (Live
dps M <?/wv«, 4.) — L. C. — Pain tegerement cuit
Hescaudel. 1329. — < Item, a la Saint- Rem y,
42 deniers. Item demy Hescaudel. — « Concesse-
runt singulis diebus unam michiam in pistrino •
suo, vel unum Escaudetum in festis, item duas
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fiCHAUDOUIR - fiCHELLE DE MEUNIER
justas vini. » — « I-o jour de la feste de saincte
Geneviefve, qui est es foiries de Noel, si ont li
peagier de petit pont et le Prevost de Paris a
chascune feste 12 sestiers de vin et 12 Eschaudez,
et 2 sols et 1 2 Eschaudez petits. ( D. C.) — «... Fu-
RBTifcRE dit qu'il 6tait fait en forme de triangle
ou de coaur. — Les ichaudh manceaux ont conserve
cette forme. — Robert Fstienne traduit par :
crustulum bicorne. — D. C. indique Cornuyau
comme synon., sous Cornuta. (De Montksson.) —
Gateau sec, sans levain, qui se fait en Vendue, dans
la commune de F6aule. Ce gateau est I'objet d'une
grande consommation dans les foires de la Vendue
et des Deux-Sevres. Qqs antiquaires ont cherch6
a trouver dans la forme circulaire de l'6chaud£ un
svrabole de la fecondite\ Leurs dissertations sont
plus ingenieuses que vraies. (Favre.) — ...Ce
? gateau ne se vend gudre qu'a Laval et on n'en
abrique que dans le Cardme :
« Et d'Asti!16 les tessiers
t De leur farine
« Lui feront des ichaudis
« De beau safran tout dorcs. »
(Noel du ComU de Laval. — Dottin.)
fiehautfotiir (s'), v. r6f. — Ce verbe s'em-
ploie quand le soleil chauffe les noix de ma-
il i ere a les faire echaler. (Men.). || V. a. —
Faire murir trop promptement, bruler ou
dess^cher a moitte un fruit, en parlant du
soleil. By.). — Cf. le fr. Echauder. || Sal.
G&ter par la chaleur venant apres la pluie.
B16 ichaudouL Mj. Echauduir.
fiehauffaisoo (By.), s. f. — Maladie
in flam ma to ire, pleuresie* Chaud-refroidi. On
dit : Attraper une ichauffaison. || (Mj., By.).
Echauffement du corps se manifestant par de
la constipation.
fiebanffartfee (Mj.), s. f. — Su6e, transpi-
ration. Ex. : J'en ai attrap6 d'eine kchauf-
jardU a courre apres lui ! Syn. de Echaleurie.
Eehanffarder (Sp., Mj.), v. a. — Mettre en
sueur, en nage. Ex. : Tu as couru ; te vela ben
echauffardi. — || V. r6f. S^chauffer. || Fu. —
Echauffardi et Chaudillon se disent de celui
qui a bu un coup, qui est legerement pris de
vin. = N. Au suj. du suff. pejor. arder, cf.se
Poussarder. || Syn. Echaliner.
fieaauffees (Bri., By.), s. f. pi. — o Prendre
des kchauffkes, se dit lorsque le sang monte a
la tSte. » (Men.). V. Echauffardte.
fie banker (Mj., By.), v. a. — EchaulTer les
oreilles, la peau, la crasse, — agacer, impa-
tienter. || EchaufTer le cceur, — donner des
nauseas. Cf. Achaler.
fichaupiard (Lg.), adj. q. — Qui aime a
observer, a 6pier, k espionner, qui se tient
aux e"coutes. Syn. de Fouinard. V. Echaupier.
fiebaupier (Sp., Lg.), v. a. — fipier, obser-
ver avec une curiosity indiscrete, espionner.
— Syn. de Rafouiner. Cf. Echaupion. Doubl.
du fr. Epier et de Echaupir, Espier.
fichauplon (Sp.), s. m. — Espion. || Obser-
vateur indiscret. V. Echaupier. Doubl. Evi-
dent du fr. Espion.
fiehaupioDDer (Sp.)) v. a. *— Espionner,
epier. De>. de Echaupion ; doubl. de Espion*
ner.
fichanpir (Sp.), v. a. — V. Echaupier.
Ecbauqaeroaer (Mj.), v. a. — Havir, cuirt
seulement a la surface. Ex. : De la viandt
kehauqukrouke. \\ Blanchir mal, du linge ou di
fil, comme il arrive lorsqu'on chauffe trop
fortement la lessive, le blanchir une premier*
fois. — De>. irr6g. de Chaud, chauffer. |
Faire rissoler ; Syn. de Routillonner. V. Eckau-
cruer.
fichausse (Mj.), s. f. — Echasse. Syn. da
Egaloches, Equerioche.
fiehavollier (Lg.), v. a. — Effeuiller, lei
navets, les betteraves. Syn. de Effouiller. Der.
de Chavoil.
fiehe, Echais (Segr.), part. pas. — Etre
mal kchk> mal tombe\ Rac. Cheoir. S'emplok
au moral. (Men.).
Erhelette i (Sp., Mj., Sa., Sal.), s. f. —Son-
nette. Ex. : Le sacrisse sonnait les tchelettes i
la f&te de la procession, — a la Saint-Marc,
aux Rogations. — Aux Ponts-de-Ce" : Echi-
lettes. || By. V. Echiletles, Achelette.
Et. Hist. — (Lrrr. et Daem. donnent un sens
tout autre.) || Echelette et Echilette. On appell?
ainsi, en plusieurs lieux de France, et particuliere-
ment sur la riviere de Loire, ces cloches que l«s
crieurs portent aux enterrements. De : scilletti,
dimin. de scilla, lequel se trouve en cette signifies*
tion en plusieurs endroits. De Tall. : schell. Dans la
loi salique : « Si quis skeUam de caballis furaverit. i
— Durandus : De divinis ofFciis : .. . II y a trot
especes de cloches dont on se sert dans realise. . .. I
sqailla, cvmbalum, etc. — Squilla pulsatur is
triclinio, id est, refectario. » — « Schellam cabaUi -
est interpret par : « tintinnabulum quo utuntur
equi onerarii. » — Des grelos ont remplac£ le pics
souyent ces sonnettes aux coliers des chevau^
(Menage.) — Escalette, Escheletes :
« Et li poitrax fu a or estele*.
« Tot environ & escheletes ovr6 ;
f Quand li chevax a un petit alei,
« L'or retentit et a un son gete\ »
{AgolanL)
— Eschiele. — « Li abbes les mena en refroit<mr
. (r^fectoire), ou li premiers signes de YeschieUe fU
sonez. » — Et encore : Eschille. (L. C.) — D. C dit
que Ton appelle, en Anjou: EschilUtus de petite
cloches que Ton peut tenir et porter a la main. -
Clochettes a manche, portees aux processions. -
Dans un inventaire du 12 messidor an II : ... 6* den
tchelettes. » Cit6 par : abb6 Bretaudeatj, p. 2S2.
Echelette * (By.), s. f. — Petite echefl?-
« Les enfants, en falsant passer un jeune
oiseau d'un de leurs doigts sur Pautre, lui
font monter Xkchelette. » (MftN.). Cf. IcheUttt.
Echelettee (Sp.), s. f. — Ribambelle.
kyrielle, grande quantity. Syn. de Bark**
lettie, Cramasske, Btn&diction, Fldpke. N. L*
m§me, sans dcute, que Bacheleitie.
fiehelier, ,s. m. — Echalier.
fichelle it meunler (Mj.), s. f. — EcheQe J
larges echelons, qui est fixSe a demeure et sert
a monter au grenier. Elle tient lieu d'escalkr
dans beaucoup de fermefit || By. — * Pronoat
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ECHELLE A POISSONS — fiCLATOIRE
313
Echalle. Sorte de civile sur laquelle les
pecheurs poumoyent (paumoyent) leur senne
ipres une b&illbe et qu ils tirent k travers sur
les bords du futreau, pour en ope>er le trans-
port. Serai t mieux k Echalle, tout court.
fiehelle i poissons, s. (. Goursier d'usine,
voie d'eau passant entre deux rangs de pilotis.
Defense d'y pecher (M4n.),
fie hem melee (Lg.), s. f. — Couche bien
rangee de tiges de cereales sur une aire pour
le battage. Syn. de Vargie. V. Gaule.
Et — Je pense que ce mot est pour Enchemmta,
etjelerattache k Enchemme, parce que lesEchem-
melees forment une sorte d'assemblage en se
recouvrant comme les rang6es d'ardoises d'un toit.
fiehevrote (Lg.), s. f. — Muflier sauvage, k
fleurs rouges, coramun dans les terres cul-
tivates.
fichiche (Mj., By.), adj. q. — Pauvre, qui
vit chichement. || Etrique\ en parlant d'un
vehement. || Z. 124. — Maigre, petit, qui
manque d'ampleur. Du fr. Ghiche.
Et — Cf. Italien, cica, chose de rien ; esp. chico,
petit
fichicher (Sal.). Donner peu et de mauvais
gre\
fiehlgner (Mj., By.), v. a. — Echiner dans
ses divers sens. || Fig. v. r6f. — Se fatiguer
beaucoup, se rompre T6chine : « A qu' faire
s'tehigner le temperament? » — Du fr. Echine.
Et. — Echigner est la prononc. popul. —
Echine, celt chein ; bas-bret kein, qui ont pu faci-
lement devenir : eschein, skein. (Lrrr.) — La forme
popul. echigner paratt due a une confusion avec
l'anc. v. escnigner, syn. de : rechigner. (Darm.) —
< Je ne veux pas que vous alliez vous faire ichigner
mal a propos a la contrescarpe. » {Lettrc de J.
Racine d Boileau. — Eveill£.)
fiehllettes (Ec, Lue\ By., Po.), s. f. —
« Ces cloche ttes sont au nombre de deux, que
Ton tient, une de chaque main, en les levant
alternativement. Elles sont un peu grosses et
de timbres differents. Le manche est assez
long. » || A Montsoreau, aux Rogations, on
dit:
« Quand on entend les 6chilettes,
« On dit que les guigues verdellent. »
(26 e Z.) = || On ne dit pas : sonner, mais
branler les 6chilettes. — || On obtient un cer-
tain rythme special. — V. Echeletus (Po.),
Achelette, surtout.
Eebllon (Sa.), s. m. — V. Echalon.
fieblrer (Lg.), v. a. — D6chirer.
fichu, e (Mj., By.), part, pas. — Issu, ne\
Ex. : II n'a pas besoin de vouloir tant dater
du grand, on sait ben qu'il n'est pas tchu
d'ein prince.
Et. — C'est le fr. : 6chu, confondu avec : issu, a
cause de l'assonnance, sans doute. Cf. Vu.
fielafer (Mj.), v. a. — Detacher par eclate-
ment ou arrachement, une branche, un ra-
meau, uue bouture. || V. r£f. — S'arracher.
Ex. : La branche a iclafi. Syn. de Ecafeter,
Eolafettr, Elossor; Egldsser.
Et. — Ce v. paratt e"tre le mSrae que le fr. Eclater.
La Fontaine a dit : « Le premier qui les vit de rire
s'eclata. » — Aujourd'hui, on dirait : s'esclafTa. |)
V° Eclabousser. — La plus anc. forme est : escla-
boter, qui paratt une transformation irre*gul. de
Esclafer, oui veut dire : faire eclater, et dont le
radic. Claf ou Clif se trouve sans doute dans
Clifoire.
fielafeter (Mj.), v. a. — V. Eclafer.
fielafnre (Mi.), s. f. — Eclat, bouture, petite
branche d£tach6e par eclatement ou arrache-
ment. Ex. : Alle a plants des eclafurcs d'eil-
lets. V. Eclafer.
Eclair e-eol (Lg., Jb.), s. m. — Ver-luisant.
Et — C'est, en effet, Farrtere- train de l'insecte
qui e*met une lueur phosphorescente.
fielarelr (By), v. a. — Pour eclaircir, —
eine planche de carottes (ou autre semis); sar-
cler (sercler) et de>aincer (arracher) ce qu'il
y en a de trop. Syn. et d. de Eclarzir.
ficlarelant (Mj.), adj. verb. — Brillant,
reluisant. Syn. de Eclarescent.
fielareler (Mj.), v. n. — Reluire. Ex. : Tes
souliers xCkclarkient guere. — Der. k forme
inchoative de Eclarer.
ficlarer (Mj.), v. a. || V. n. — Faire des
Eclairs. Ex. : II iclare k faire peur. — Syn
de Eparer. Der. de Clar, doubl. du fr. Eclairer.
Hist. — < Le ciel tonner de hault, fouldroyer.
esclairer, pleuvoir, gresler. » (Rab., P., rv, 18, 390. \
fielareseent (Mj.), adj. q. — Reluisant.
Syn. de Eclartiant. — Fr. Eclairer.
ficlarzie (Mj., Lg.), s. f. — Eclaircie. Syn.
de Eparie. || Lg. — A Viclarzie, — k la pointe
du jour. Syn. de A la dbjouqute.
fielariir (Mi.), v. a. — Eclaircir, rendre
clair. — Doubl. de Eclaircir, der. de Clar.
Pour la terminaison, compar. avec Noirzir
N. — L. C. donne un sens contraire : « Esclarzir
(s'), s'6clipser. < Aussitost comme Tame issi du
corps, li solail s'esclarzi, et la lune et les esteilles
perdirent lur clartd, por sept jors. » (Hist, de la
Saints Croix.) — « Est tomb6 en obscurity aussi
difficile a esclarcir. » (J. DU Bbllay, D4f. et JIL
n, 2, 34.) — « Pour toutes fois vostre doubte,
esclarcir. » (Rab., P., in, 21, 260.) — t Regarde au
ciel quand il est esclarcy. »
(*t-C. Buchbb, xi, p. 103.)
« Qui pourtraira sur blanc marbre esclarcy
f De ceste nymphe et tant belle deosse
« L'excellent corps et visage fulcy ? »
(Id., 73, p. 104.)
« Mais c'est affin qu'elle soit esclarcie
< Par ton scavoir des nuaux d'ignorance. »
(Id., Epistre, 76, p. 283.)
fielaterles, s. f. pi. — Chemin des Eclater its,
pres d' Angers, donnant route des Ponts-de-
C^. Rempli, au moins originairement,d'eclats
de schiste provenant des carrieres d'ardoises.
Et — Aha. skleiz&n, rompre ; am. schleissen.
ficlatolre 9 s. f. — Prendre des petits oiseaux
k Vlclatoire, dans une meule, dans un buisson,
le soir, avec une lanterne, en recouvrant le
tout avad tin filet (Mi*.)* **- Vj Bckttoirn
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314
fiCLIPSE - fiCOMOBINE
Eclipse (Lg.), s. f. — Cf. Esclipe. || adj. a.
Eclipse. Ex. : Le soleil est tclipse. — Cf.
Asme.
N. — Partout on dit : Le soleil a fait Mipae.'on
esclipe, pour : II y a eu une eclipse de soleil. V,
Eclipse de soleil au F.-L., m.
£ellr° (Mj.), v. n. — Eclater, se briser;
tressauter. Se dit des muscles lorsque, par
suite d'un faux mouvement, ils se derange nt
ou se d6chirent en produisant une sensation
de douleur vive et, pour ainsi dire, fulgu-
rante. Ex. : (a m'a tcli dans le bras.
Et — Ecli. Terme de marine ; languette de bois
eclate. — Ecli6, Eclisse. Aha. kliozan, fend re.
(Litt.) — Ecli, s. verb, de Eclier, mSme origine
que eclisser. Du francique Slitan.
Sells (Mj., By.), s. m. — Eclisse, Scharde,
e*clat de bois. Der. de Eclir, et doubl. du fr.
Eclisse.
N. — Breton : Asclceden, p,. Asclrede, 6clat de
bois. — Hist, t Le tonnerre n'a caus6 d'autre
degdt que d'avoir enleve quelques ardoises et
emporte qqs Mia de bois de la porte d'une petite
cour. » (Afflches d* Angers.) — 1781. Anj. Histor.,
3« an., 148, 31.
ficlisser (By). — Casser sans precaution,
de manidre k produire des exlis.
fieloeher (Segr.), v. a. — Ecorcher. « Les
ronces kclochent les doigts. » (Mte.). Ex +
cortex ; Excorticare.
fie/operean (Equiopereau) (Sp.), s. m. —
S'emploie surtout au plur. Arr£te-bceuf, Ono-
nis spinosa. Syn. de Arque-bceuf. Der. du fr.
Ecloper. La plante est arm6e de fortes Spines
et qui s'y frotte s'y pique. — V. Equiopin. .
Et. — Es + anc. adj. Clop. Cf. Clopin-clopant.
Eclore, v. n. — V. citation k Eclouer.
fielost (SI.), adj. q. — Champignon qui
vient d'Sclore (M4n.).
Et. — Ex + cludere (claudere, clore), fermer
hors de (Lrrr.). Mieux : De-fermer.
fielosaer (Z. 158, Ti.), v. a. — Casser la tete,
au fig. — Ils nous tclossent la tSte. — Double
de Aclasser.
Eelottolr (Chm.), s. m. — Filet a prendre
les oiseaux (comme riraignSe), de nuit ; on
6claire le filet. — V. Eclatgire.
fielouer (Sp.), v. n. — Eclore. Der. de
Cloure ; doubl. de Ecloure. Cf. Clouer.
Hist. — < C'est pour faveur que les elements
portent aux alcyons... qui pour lors ponent et
esdouent leurs petits lez le rivage. » (Rab., P., v, 6.)
— f C'estoit un pigeon prins on colombier de
Gargantua, esclouant ses petits. » (Id., P., rv
3, 360.)
— < a 1'heure du plein minuit
« Je vis le soleil More
c Que t'en semble, Colinet,
< Nau, nau,
« Ne penses-tu point a courret »
(Noels Ang.y p. 18. — Eclore rime avec courre et
devait se prononcer : ecloure.) V. le suivant.
fieloore (By.), v. n. — Eclore. — Part,
pas. Eclous, pour t 6clos. V. Eclouer.
Eeobne s. f. — Espeoe de pelle en fer,
16g6rement courbe, servant k enlever le
gazon pour l'&obuage (M&n.). — Employ^
par R. Bazin (Angers et VAnjou, p. 1).
Helas ! j'ai vu la charrue coucher k terre les
derniers gen£ts du Craonais, il y a quelques
annees, dans un petit champ qui s appelle
YEcobu... *
fiedfcns (Mi., Sp.), s. m. — Ne s'emploie
qu'au plur. Champs 6cobu&.
N. — II est a noter que roperation agriculturale
de l'ecobuage est auiourd'hui totalement inconnue
a Sp., aussi bien qu'a Mj. Mais elle a du Stre prati-
quee autrefois, car, a Sp., plusieurs champs s* ap-
pellant encore les EcSbus ; et, d 'autre pari, a. Mj.,
c'est une loc. pro v. de dire : Je f unions comme des
tcobus ; c.-a-d., il fume beau coup dans la maison.
Cette expression, tres usit6e, n'est pas comprise de
ceux qui l'emploient. — On a ecobue, jadis, au Lg.
— Syn. de Jeannoille, Taupineau. V. Ecobue.
fieoehe (Sp.), s. m. — Grain de cereale qui
est reste* enchassS dans sa glume apres le
battage. Syn. de Enchape, Encochl, Coche.
ficoeur * (Sp.), s. m. — V. Ecaeurde.
fieoeur * ou Squeal (By.). Voir ce dernier.
— Toujours precedes de : tout « II a aval6 ca
tout ecceur t ou bqueul, — vivement, sans
macher ni gouter. — Faute de mieux, je
soupconne : tout et quel (queul), — tel qu'il
est? || Syn. et d. de Ecueil.
Eeoeurdant (Sp.), adj. verb. — Ecoeurant,
d^goutant. Syn. de Dccceurable.
ficoBurde (Sp.), s. m. — S'emploie dans la
loc. Faire icceurde, Scceurer. V. Ecceurder.
Ecoeorder (Sp.), v. a. — Ecoeurer. Le d
vient du lat. Cor, cordis — par 6penthese.
fieoeurt (Lg.), adj. verb. — Tr&s fatigue" et
affame\ — Nous sommes loin du sens fran-
cais. Et cependant on dit : J'ai une faim, que
j'en ai mal au cceur !
ficogailler (s'). — (Lg.), v. r6f. — Crier, a
s'arracher la gorge. Syn. de Picrasssr, s*Epi-
crasser, s' Equerziler, s'Ebicaner. s f EeopaHler.
fieolte (Li.,), s. f. — Torchon de four. V-
Ecouvillon. — On le passe dans le four chaud
pour enlever le reste des cendres la issues par
la raclette. Syn. de Nippe. Pour Ecouette.
Et. — Ecouvette ; a. fr. Escouve, balai (lat
scopa), ecouvillon de boulanger. (Dabm.) — Efco-
bat ; battu d'une escoube, d'un balai de verges.
« L'an 1364, le pilori fut dress£. . et ung homme t
fust fo6t6 ou escobat. » Chroniq. de MontpeUitr.
(L. C.) Peut-fitre, primitivement, le torchon 6tait-U
un balai.
tittle (Mj., By.), s. f. — Mettre, Stre aux
ecoles, mettre, gtre en pension dans un 6ta-
blissement d'enseignement prim aire supe-
rieur, secondaire ou superieur.
£eolleter (Mj.), v. a. — DScolleter. Ex. :
Alle avait une robe toute icoUetke.
fieomoMoe (Sa.), s. f. ■— Automobile.
Cf. AutomabouU.
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fiCOMOTIF — fiGOULETTE )
31fr
fceomotlf (ChL, Z. 142, Mj.), s. f. — Loco-
motive !!! — Cf. Etanies, pr Litanies, — On
consent parfois a dire Ecoraotive. || Cf. By.
— Le fil estrt (c), pour : le fil electrique.
fieopalller (s') — (Segr.), v. r6f. — Faire
beaucoup de bruit en Sternuant, ou bien,
gour marquersa surprise, en grondant. (M£n.)
f. s'Ecog&iller.
fieoper (Mj., By.), v. n. — Recevoir un
horion, une rSprimande, une avarie. Syn. de.
Etrenner. || Etre la victime, e*tre condamne 1 a
payer les pots cassis, — toute une tourn^e de
consommations. — Ex. : J'ai bcopk de quatre
jours de boite. Syn. de Gober, Trinquer.
Et. — Vider avec l'Scope. Allusion a l'ennuyeuse
corvee de canotage qui consiste a vider 1'eau d'un
bateau au moyen d'une ecope.
£eo perche (Mj., Lg., Sa.), s. f. — Perche
d'gchafaudage, dans le lang. des macons.
Et Le mot Goberge, que donne LittrA dans
un sens voisin. doit Gtre une corrupt, de celui-ci. —
A. f. Escot, baton, morceau de bois et perche. D. C.
Escoparius. (Litt.) || Pat. norm. Etamperche.
Cette forme, qui est la plus correcte, nous fournit la
veritable 6tymol. de ce mot : Stan tern perticam.
Notre mot angevin n'est qu'une corruption du mot
normand et le franc. Goberge une corruption du
ndtre. (R. O.)
fieoqnelueher (Sar.), v. a. — Ecoquer.
Est-ce enlever la coque? J'ai recu le mot sur
une liste, sans explication. C. Ebobelucher.
fieorbigner (s') — (Ag.), v. r6f. — S'6cor-
cber, surtout le nez, en y introduisant le
doigt. — Un tufTeau est kcorbignk si une de
ses aretes est tcornie. Cf. Echarigner.
fieoree (Mj.), s. f. — Betterdbe-icorce. Variete*
de betterave dont la chair et le jus sont tres
rouges et qui se cultive pour les usages culi-
naires.
Eeorehard (Lg.), s. m. — Equarisseur. Syn.
de Zeguin, Zien.
ffcorehe-enl (Sp.), s. m. — S'empioie dans
les locutions : Trainer a V kcorche-cul, tr. de
maniere que le derriere frotte a terre. Tirer
a 1' icorche-culy chercher a 6chapper, a s'ar-
racher de l'6treinte d'un adversaire.
Hist. — « Ainsi estoit traisnS a ecorche-cul par la
poultre (jument), tous jours multipliante ses
ruades contre luy. » (Rab., P., iv, 13, 380.) — « II
le jeta en arridre a jambes rebindaines, et vous le
train oit ainsi a Yescorche-cid plus d'un traict d'arc. >
{ Id., ibid., n, 29, 190.)
fieorner (Mj.), v. a. — Fig. Blesser de qq.
maniere. Syn. de Ehamper. Ex. : En vela
ieun tfkcornL || Ecloper, infliger un horion,
en g£ne>al.
fieornifler, ficornifler (Ag., Z. 137. By.,
Mj.), v. a. et n. — Regarder ou Scouter avec
une curiosity indiscrete et g§nante, espionner,
reluquer, moucharder. Du fr. Ecornifler, dans
un autre sens. Syn. de Bicler, Bignoler, Echau-
pionner, Echaupir, Echaupier.
Et. — Au sens franc. Ecornifler est une deriv-
ing, et plaisante de Ecomer. Ecomer son bien,
c'est, en qq. sorte, en prendre une come, un coin.
D'ou Ecomer le bien des autres, se faire donner ca
et la de l'argent, un dtner. Par extension. (Litt.)
fieorniflenr (Mj., By.), s. m. — Celui qui
icornifle. Syn. de ChandeUe, Echaupion.
fieorvailler (Recu ce mot sur une liste,
sans explication. Angers.)
fieot (Mj., Lg., Sar., By.), s. m. — Frag-
ment d'un tuyau de plume qui reste adherent
a la peau de 1 oiseau plume\ — || Petite plume
dont la penne n'est pas encore d6velopp6e,
chez les jeunes oiseaux. || Par analogie, le
chaume ou le pied de l'herbe qui reste apres
la moisson ou la fauchaison. Dans ce sens, le
mot ne s'emploie que dans la ioc. : Avoir eine
rScolte, cereale ou foin, sus Ykcot, c.-a-d.
eparpiltee dans le champ ou on l'a coupee et
exposed a la pluie. Syn. de Eteule, Etouble. ||
Lue. Ecot y de ble\ Champ moissonne dont les
gerbes et le chaume ont 616 enieves. || Pied
de gen£t prive" de ses branches. (MAk ). —
|| Ec. — Ecots. Voir Piron. |||| Ranger les
icots ; operation qui consiste a enlever le
talon d'une masse cle schiste a peu pres regu-
Here et qui empecherait l'abatage de la piece
suivante, si on ne l'enlevait. (M6n.).
Et. — All. schiessen, pousser des rejetons. (Lrrr.)
— Aba., skot. ; am. scnoss, pousse, rejeton.
footer (Segr.), v. n. — Enlever la racine
des genets coupes (MAn.). Syn. de Glouer.
fieouailles (Lg.), s. f. pi. — Laine du ventre
du mouton.
fieoubelle. s. f. — Ecoubette jaune. Vul-
gaire Chondrilla juncea. (MAn.).
fieouette (Sar.), s, f. — Chiffon mouilte
avec lequel on nettoie le four. — Cf. Ecouvil-
lon, Ecoite, Ecoulette. Syn. de Nippe.
Et. — Ecouvette. De Fa. fr. Escoube, balai. Lat.
Scopa. (Litt.)
— « Et le deust-on vif brusler
« Comme un chevaucheur d'escouvette. »
(Villon. — Comme un sorcier qui chevauche un
balai.) — II y a, a Paris, une me qui s'appelle la rue
des Ecoufes ; on y vendait sans doute des balays. »
(MANAGE.) — Escoube. « Une grant escoube, ou
balay, dont Pen nettoye le bl6 batu en l'aree. »
Les marins disent encore : 6coupe. — Escouvette.
Excudia (1252. — L. C). Crins d'une queue de
cheval attaches a un manche, dont on se sert pour
6moucher les chevaux pendant qu'on les ferre.
(Jaub.)
fieouetter (Sar.), v. a. — Nettoyer le four
avec l'6couette. Syn. de Nipper.
Ccoilflant. — J'ai entendu expliquer ce mot par :
La roche qui pleure. Non. C'est la traduction de
Confluentem, confluent. Ce bourg se trouve au
confluent de la Sarthe et de la Maine. Villa Conflen-
tis (396-1010), Capellania d'Escoflain (1190), et
CI. Port. || By. — S'ecrit Ecouflant ; s'ecri-
vait Ecouflans, Confluentem (vicus ou pagus). Le
village de pe'eheurs, dependant autrefois de Can-
tenay, 6tait bati entre les confluents du Loir et de
la Sarthe, de la Sarthe et de la Maine (appelee
aujourd'hui Mayenne).
fieonlette, s. f. — Petit balai. (MftN.). Voir
Ecoite, Ecouette, etc.
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316
fiCOULORGNER — ECRASABLEMENT
fieonlorgner, v. n. Manage dit : Mot ange-
vin qui signifie : tomber en glissant. Ecolorger
traduit Elabi, dans le Diction. lat.-fr. du
P. Labb6.
fieonronner (Mj., By.), v. a. — Couronner
xin cheval. || Couper la tfcte de, 6monder pour
la premtere fois, un arbre, 6cimer.
fieonrre (Lg.), v. a. — Laisser Scouler l'eau
de, — un 6tang. D6r. de Courre.
fieonrsoire (Mj.), s. f. — Corde qui retient
la peautre d'un futreau et l'empfiche de giisser
en arridre suivant son axe. Dans les bateaux
de mariniers, Ylcoursoirc 6tait une forte
chalne. — De>. du fr. Course, parce que T6-
eoursoire limite la course de la peautre. ||
By. — Sur les rivteres, le futreau n'a pas de
peautre, ii se guide au gourneau (gournas).
fieonrtt, 6© (Li., By.), part. pas. — Trop
court. Des robes icourties, trop courtes. Sens
un peu different du francais.
Aeonrnes (Mj.), s. f. — Temps pendant
lequel on met a sec une portion de canal. ||
Etat de la rivtere lorsqu'on ouvre les portes des
barrages et qu'on laisse courir les eaux.
Et — De>. de Ecourre. — Hist. (Ch. Bourdign6,
P. Faifeu, E pit re. — A la suite d'une famine.) —
« Mesgresse faict ainsi ses escourues. »
N. — By. Action d'ouvrir lea portes marimeres*
pertuis, Pluses sur les rivieres, au mois d'aout, pour
laisser courir, couler l'eau et amener une baisse
aussi grande que possible, afln que l'administration
des Ponts et Chaussees puisse faire les travaux
utiles et les reparations des divers ouvrages in teres-
sant ces rivieres. — Ecourue, — Chdmage des
rivieres et canaux. — Ce mot, adopts par les Ponts
et Chaussees et qui figure dans les Afllches offl-
cielles de notre region, ne se trouve pas au Diction -
naire general. On l'emploie sur tout au pluriel. —
Hist. Voici maintenant le tableau des heures
d'ouverture des portes marinieres ou pertuis situls
dans le d^partement pour servir a 1 execution de
Yfcourue g£ne>ale prescrite par le pr6c6dent
air€t6. {Ang. de Paris, 16 juin 1907, 2, 6.)
fieonter (s*) (Mj., By.), v. r6f. — Veiller de
tr6s pr£s sur sa sante\ avoir qq. maladie ima-
ginaire ; e"tre un peu pichelin.
Et. — Lat. Auscultare. P.-e*. form£ de Aus, an-
cienne forme, oreille, et cultare, ou clutare, fr6-
quentat. de Cluere, entendre, — entendre par
roreille.
fieontes (Li., Br., By.), s. f. — Ne s'emploie
qu'au piur. — Quand on n'a rien a donner a
manger a des hotes de passage, on leur sert
des Ecoutes. On n'a rien ; alors on 6coute . . .
ce qui va venir ou tomber des nues.
fieoate s'l pleat (Ag.), s. m. — Niaiseries,
mauvaises explications. « Tout ca, c'est des
Ecoute 8*i pleut ! »
fieontenx (Mj., By.), s. m. — Ecouteur.
fieoavlllon (Ag.), s. m. — Un homme trds
grand et tr6s maigre. « Queu grand IcouvUlon.
— Ceia fait image. Ulcouvillon est le paquet
de guenilles, longuement emmanche\ dont on
fourgonne le four* — V. Ecouette. Cf. Manche
a balaii
Hist — « Sec et noir comme escouQiUon. »
(Villon. Petit Testament.)
fierabonl (Ch.), adj. q. — Ecrasl. — Un
objet kcraboui conserve encore sa forme ; un
objet 6cras6 n'est plus reconnaissable? — V.
Ecabouir.
fieraboulller (Li., Br., Ch., Sal.), v. a. —
Ecraser completement, mettre en bouillie, en
marmelade. D6r. irr. de Ecraser. — A Auverse ]
Ecramouir, Ecrabouir (r fin. muet). V. Eca-
bouir. Fran$. Ecarbouiiler.
Et. — On pourrait y voir un compose* de Ecra-
ser et de Bouillie. — Obain dit que c est ecraser de
telle facon qu'il y ait un jet de sang ou de matiere
qcque. Ecraser un limacon avec le pied, c'est
YicrabouUler.
Hist. — « Ny plus ni moins que font ceux qui
sont mordus de l'escorpion : le plus souverain
remede qu'ils ont, c'est de le prendre, tuer ou de
Yescarbouiller et l'appliquer sur la mors u re ou
playe qu'il a faite. » (Brantomb, Dam. gaL,
D, i, p. 47, 1. 30.) — D. C. Esboeilare, Esboeler,
Esboueler :
— « Si tu la porte ne nous ouvres,
« T esboueler ai comme un chien. •
Escrabouiller. La bouele, c'est le ventre, les
boyaux. V. EboiUUr.
Ecrabouir (Auv.), v. a. — Ecraser. V.
Ecramouir, Ecabouir, Ecraboutir, Epoutdir.
fierabooslller (Sal.), v. a. — Ecraser en
projetant de c6t£ et d'autre les debris d'une
chose molle. V. Ecabouir, Ecrasiller.
fieraboatlr (r fin. muet). — (Mj.), v. a. —
Ecraser. De>. irr. de ce mot. V. Ecrabouir.
fieralller (s') — (Sar.), v. r£f. — Criafller,
s'6crier, s*4gosiller. V. s'Ecog&iller.
fieralt (Mj., By.), s. m. — Partie dont un
terrain s'est agrandi par des apports d' allu-
vions. De>. de Ecraitre. || Lais, atterrissements.
Cf. Le Craissement, nom de lieu.
Et. — Crottre avait une seconde forme -. crattre.
Ecraitre (Mj.), v. a. — Agrandir, accroltre,
augmenter. Corr. de Accraltre, pour Accrottre
du lat. Accrescere. V. Craitre. || By. Accraltre.
fieramaillt (Li.), adj. q. — Ecorche\ Ex. :
T'as la goule toute icramailUe. MSme rac. q.
dans Ecraboui? etc. Cf. DkrammaiUL
fieramonlr (Mj.), v. a. — Ecraser. || Fig.
Pet icramoui, — vesse, pet silencieux, Syn.
de Ouesse, Vessie. Corr. de Ecrabouir, qui se
rattache a Ecraboutir Syn. de Epoutelir,
Avdcrer, Ecamouir, Ecabouir, Ecrapoutir,
Ecrimouir, Ecrabousiller, Acrdser.
N. — Faudrait-il voir, dans qqs-uns de ces
vocables, l'adj. maul
fierapoailr (Lg.), v. a. — Ecraser. Syn.
et d. de Ecraboutir, V. Ecramouir. || Lrm. —
Ecrapoutchir, id, aplatir. V. Ecabouir, etc
^erasable (Lg.), adj. q. — Abominable,
Ex. : II a eine cuite icrasable. Cf. Escrasabk.
N. Bl. est souvent mouilte.
ficrasableiuent (Lg.), advi ^ Prodigious*-
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fiCRASER — EFFANT
317
ment. Ex. : Les poiriers sont prepares &cra-
sablemcnt cette anne*e. Cf. Escrasable.
ficraser (Mj., By.), v. a. — Rayer. Ex. : II
a tout Scrase* la table avec son ongle. — N. Le
sens patois est sans doute la signification
primitive du fr. Ecraser. Ce mot semble,
en effet, derive* du iat. E + Cratere?
Et — Anc. scand. Krassa, broyer, briser.
ficrasiller (Sal.). — V. Ecrabousiller, etc.
fierelanees (Sp.), s. f. — Ne s'emploie qu'au
piur. Syn. de Qu&riances. Ce mot me paratt
etre employe* pour Ecribiances, ou Ecri-
blances (bl mouilies), d6r. du fr. Cribler. —
|| Th. — Ecu^riances. Le d^chet du moulin.
Syn. de Crbiances, Gratelles.
Et. — Crible ; lat. Cribrum.
fiertimoiiir (Lg.), v. a. — V. Ecramouir.
fiertner (Lg.), v. a. — Deoheveler. Syn.
de Diboutter, Ecrigner, Ecriner.
Et. — Doubl. de Ecriner , der. du lat. Crinem.
Le pat. norm, a Decringneu, raal coiffe.
fiereTlche (Mj., By.), s. f. — Ecrevisse.
Syn. et d. de Equerviche. .
fierier (s*) — (Sp.), v. r6f. — Se publier,
se r^pandre, — en parlant d'un bruit. Ex. :
£a s'est icrU qu'il allait Stre saisi.
fierlgner (Sal., By.), v. a. — Echeveler.
Svn. et d. de Ecriner, Ecriner. — Crin, cri-
mere.
fierlner (Mj.), v. a. — D6cheveler. Syn. et
d. de Ecriner.
fieri! (Mj., By.), s. m. — Un kcrix, — un
papier, une assignation. || Ein mot d'lcn't,
3qs mots. Ex. : A nous a envoye* ein mot
'icrit avant-z-hiar.
fierlteur (Lx., Zig. 154), s. m. — Ecrivain,
comptable, bureaucrate, piumitif.
fierttnre (Mj., By.), s. f. — Ecriture de
plume, de main, — texte manuscrit. Ex. :
Je sais point de lire Vicriture de plume.
fierot (Lg.), s. m. — Plume qui n'est pas
encore dlveioppSe. Syn. et d. de Ecou N. Le
mot a vieilli.
fieraes (Ec, By.), s. f. — V. Apetissurcs.
fieo (Lue\ Mj., By.), s. m. — On compte
encore souvent par 6cus de 3 francs. || De-
mander mille icus, — d. miile excuses. Jeu
de mots qui fait tou jours rire. || Compter les
icus, pour les enfants, exprime le mouve-
ment de t§te du hanneton qui se dispose a
s'envoier, et, plus particulierement la dilata-
tion des antennes. (M£n.).
Et. — Lat. Scutum ; grec skutoc, peau et bou-
clier ; radic. sanscr. sku, couvrir. Le Douclier pri-
mitif etait en bois couvert de cuir. — La monnaie,
ainsi nominee parce que, sur une des faces, elle
port ait, comme un icu de blason, trois fleurs de lis.
— N. Ecuyer, en vient, celui qui porte Vicu du
chevalier ; mais non Equitation, de equus, che-
vaL — Confusion f requente.
Eenell, He (Mj.), adj. q. — Apparent,
visible, qui surnage. Ex. : C'est de la graisse
toute icueille.
Et. — Y aurait-il qa. rapport avec le fr. Ecueil,
s. m. T C'est peu probable. — II y a bien, outre le
sens de : rocher, scopulus, celui de : rassembler,
excolligere, vx fr. escueil. — Serait-ce le laU
Oculus? On dit que la graisse, le beurre font des
yeux sur le bouillon.
fieult' (Mj.), s. m. — Etui. Corr. du mot fr.
Cf. Tuile, Tuyau.
Et. — La plus vraisemblable est celle de Dabm.
Estui, s. verb, de l'a. v. Estuier, renfermer. Orig.
inconnue. — Nie celle de Litt. Mha, Stuche
(d*apres Dibz), sorte de galne ; am. Stauchen,
entonner.
fieuil^e (Mj., By.), s. f. — Ecuell^e.
Et. — Lat. scutella, dimin. de scuta. — Hist.
« Plus de Fabius, preteur romain, lequel mourut
sufToque d'un poil de chevre, mangeant une
esculie de laict. » (Rab., P., rv, 17.) — « On devait
autrefois, trois icuUies de farine sur trois boisseaux
de meteil, droit de mouturage ; ces trois icuUies
pesaient 6 livres 3 quarterons. » (M&x.)
fieurleux (Lue*), s. m. — Ecureuil.
Et — Vx fr. escurel, escuriaus, — escurieu
(xvi* s.) B. L. squiriolus, scuriolus ; lat. sciurus ;
grec skiouroc; de skia, ombre, et oura, queue, —
l'animal qui se fait de l'ombre avec sa queue.
(Lrrr.) Syn. de Ecuroil, Chat-ecureuil, FouqueL
fieuroil (Ecuro-Il) — (Lg.), s. m. — Ecu-
reuil. Syn. de Chat-icureuU, Chat de perche,
Ecurieux, Fouquet. — N. Dans la dern. syll.
To conserve son son naturel.
fiensser v. a. — Fendre en deux.
Et. — Ecuisser, faire eclater le tronc d'un arbre
en l'abattant. E, es — cuisse; couper les ciiisses.
Hist. — c Laidement (il) t'a ton chapel trait ;
« Par poi qu'il ne t*a escuissii. »
(Par poi que «- peu s'en faut que. — Renart,
v. 10431.) (Litt.) — Ce sens ne paratt qu'au
xvr s., par confusion, sans doute, avec : eclisser.
(Dabm.)
fidftler (Mj.), v. a. — Disjoindre les douves
ou douelles d'un fut, en parlant de la s6che-
resse. — Probablement'pour Edoueller du
fr. Douelle.
fifenalll^e (Mj.), s. f. — Eparpillement de
foin (lat. fenum). V. Efenailler. — Mieux par
deux ff, ainsi que le suivant.
fifen&lller (Cho., Mj., By.), v. a. — Epar-
piller du foin ; r^pandre ou disseminer des
graines, des objets lagers, foin, paille, menues
branches, linge, papiers. Syn. de Epirdiller t
Egdpler.
fifestoal (Br., Mb. Sar., Do.), adj. q. —
Gai, en f§te. « Les petites sont ben ifestouies. »
— Evestoui. \\ By. Evoestoui. V. Effestoui. Cf.
RhestouL
Et. Hist. — c Enfest6, qui aime les fdtes. »
— « Mais soit tou jours pros de ma coste,
« Sinon pour aller au moustier
« Quant au jour qu'il sera mestier
« Et qui ne soit pas enfestee
« Ne de saillir a la volee. »
(E. Deschamts. — L. C )
Effant, s. m. — Enfant*
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Sl8
EFFARER - EFFOEL
Bt. Hist. — Bourg., elan ; pic, effant ; prov.
effan ; du lat. in-fantem, celui qui ne parle pas.
(Lrrr.) — « Un vers (verrat) ochist (occit, tua) un
effant. . . en le rue S. Gille, pour lequel fait et par
grant deliberation de conseil, on trayna et pendi
ledit vers, et fu pendus par les pies et en sonna on
les trois cloches la vegiile S. Vinchent el raois de
jenvier Tan 1323. » (L. C. — N. E.)
« Come l'z 6 j ants d' Laval,
« Qui c'mencant ben et fln'ssant mal. »
(Dorm*.)
Effarer (Lg.,) v. a. — Decouvrir, — le
temps ; dissiper les nuages. Syn. de Eparer,
Eviailler, Ebobelucher.
Effarouche, 6e (Mj.), part. pas. — Fig.
Evapor6, 6valtonne\ qui a des manieres un
geu extravagantes, en parlant d'une jeune
lie. || S. f. Equip^e. Syn. de Ecalmouchke.
Et. — De>. du fr. Effaroucher, par confus. avec le
fr. EchaufTour6e. II y a eu melathese syllabique
comme dans Ebaupin, Maupoyer, etc. Syn. de
Esgarade. — Farouche. Lat. pop. * feroticum, de
ferocem, devenu feroche, ferouche, farouche. Cf.
silvaticum, sauvage. (Dabm.)
Effenaliler (Sal.), v. a. — Jeter, disperser,
— *du foin. — Lat. fenum. Voir par un f.
Bffenlller (Z. 124, By.), v. a. — Eparpiller.
V. EfenaUler. — Led deux ff sont preterables,
mais la prononciat. n'en indique qu'un. ||
Sar., Do. — Lace>er, dechirer, mettre en
feuilles. V. Effeuiller.
N. — < Effeniller de la paille humide pour la faire
secher, c'est Fecarter en la secouant comme du
foin, la rejeter hors du fenil. — Lat. fenum. (Jattb.)
Efferdiller (Mj., Sal.), v. a. — Transir de
froid. Syn. de Afferdurer, Afferdeiller. —
Efferdilll, — adj. verb. — Frileux, transi de
froid. Syn. de FerdeiUoux, EfferdurL || By.
Pron. Effoerdiller.
fifferdure, ee (Lg., Jum.), adj. q. — Qui
craint le froid. o All* est ben efferdurte. »
Et. — Lat. frigidus, de frigus ; all. frieren, froi-
dure ; vx fr. fridore ; ital. freddura. — II faut deux
f, quoique un seul se fasse sentir. || By. — Effoir-
dure, pour Effroidure. V. Efferdiller.
Effestoni (Sar.). — V. Efestoui, Evestoul \\
By. Evestoui, Svoestoui. || Mj. Rhestouu
Effet (Mj., By.), s. m. — Occasion, cause.
Ex. : C'est la boisson qui a 6t6 Veffet de son
malheur. || D' effet, comme <T effet, — en effet,
effectivement. || Faire effet, — produire
de l'effet. || Faire de Veffet, — frapper,
impressionner. || En effet de, — en fait de.
Ex. : Ce que j'eume le mieux, en effet de frui-
tages, c'est des guermoiselles. || Si c'elait ein
effet de voute bont6,de voute complaisance,
— si vous 6tiez assez bon, assez complaisant.
Formule de politesse rustique des plus
usuelles.
Bffleller (Ag., Mj., By.), v. a. — Crever la
vesicule biliaire de. Ex. : Tu vas effondrer ces
riissons-la, et pis tache de ne pas les effieUer.
Au fig. EffieUer une bouteille de vin, — la
boire. Cf. Effioler. — EffieUer des huttres, — les
manger et laisser les coquilles. || By. — t Tu vas
habiller ces poissons-la, ejarde-les ben, les
6bousille pas trop et surtout prends garde dene
pas les effieUer. — Sa* vous ce que c'est que d'e/-
fieller des huttres? — Sont-elles bonnes, les
hultres? — Oh ! j'en s£ ben sur, je les ai
touV effielUes. — Sont-elles bonnes, ces allu-
mettes-la? Tu sais que les darnieres ne
valaient ren. — Oh ! c'te fois, y a ren a
craindre, je les ai tout effiellies (essayees).
Bffil (Chal.), s. m. — Bois scte en long.
N. Mot desuet. Je le retrouve dans rinventaire
de Brodeau, 1745. (V. CharlU.) « Item, six planches
ou effll de 16ard. . . » Et, ailleurs : « Item, dix-sept
morceaux de cerizier sy6 tant en effU qu'en carrk •
C'est : dans le sens du fil. (R. O.)
EfflUsser (Mj.), v. a. — Eflilocher, eflilo-
quer.
Et. — Ef , pour : es, et fil, fllasse.
Bf filer (Sa.), v. a. — Rompre la colonne
vert^brale a une vache. Ex. : lis ont effiU
leux vache quand alle a vele\ V. Equastiler.
Et. — Cest le fr. E filler, de fil, parce qu'il y a
rupture de la moelle 6piniere. — E filler, 2* sens,
Enerver, fatiguer. Es + fll, dans le sens : de
tranchant ; comme on ne donne le fll qu'en limant,
diminuant, e filler a pris le sens de : user, fatiguer.
(Lttt.) — Affaiblir en donnant moins de corps. Cf
ExUnuer. Epuiser de fatigue, les chiens, en les fai-
sant courir trop jeunes. V. Fil (des reins).
Effioler (Ag.), v. a. — Vider une Hole. Cf.
EffieUer.
Ef flandri (Seg.), s. m. — Personne de haute
taille et sans tournure ; syn. de : grand flan-
drin, fluet, 61ance\ Syn. de Flamand.
Et. — Flandrin, — de Flandre. Sobriquet pejo-
ratif donne aux gens grands et fluets, a cause de la
haute taille qui est ordinaire chez les Flamands.
Effleorer (Mj.), v. a. — Ecremer. C'est la
une image tres jolie et tres juste ; la creme est
la fleur du lait. Au Lg., a Tim., elle en est la
lie. V. Lie-de-lait.
Efflenrolr (pr. effleurou6) — (Mj.), s. m. —
Vase dans lequel on conserve la creme. V.
Effleurer.
Etflaante, adj. q. — Agite\
Et. — Effluent. Terme de physique : fluant hors,
lat. Effluens. — Ce serait bien savant pour nos
paysans. Voir Effuanter.
Bffoel (Segr.), s. m. — L'accroit du tatail.
V. EffouU. « Le seigneur a la moitie des
effoils. »
Et. Hist. — EflfoPil. t Et si peut le seigneur de
flef prendre et lever Yeffoil, revenu et accroist dudit
bestail, nourri du domaine et mestairie tenue de
lui. * (Couu cTAnjou, 103.) De Exfolium, comme
Effouiller de : Exfoliare, Effeuiller la vigne, c'est :
vitem pampinare. (MiNAOE.) — Effoueil. Part,
Eortde, profit et crolt du betail. (L. C.) — EffouU,
engfice obtenu par la vente de ce oue Ton a de
trop en eclaircissant un taillis ; — benefice sur la
vente du bois, des bestiaux : « J'avons pus de
cinquante pistoles d'effouil ren qu'su les viaux. >
(Dottin.) — De ; ex, folium, a cause qu'on les
nourrit des feuilles des arbres et herbes. (Bobbl.) —
Je ne le crois pas ; je prtfere rexplicattoa de
Dottik.
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EFFONDRER - ^GAILL^E
319
BffonJrer (Mj.), v. a. — Ouvrir et vider
un animal. || (Z. 146). — Un cheval effondri,
use, fatigu^, e>einte\ Syn. Ebroquiner, Epiau-
ler.
Et — Lrrrofc, au 3« sens. Ef, pour Es -f fond.
L'r est epenth6tique. Le proven?, ne Fa pas :
Esfondar. — « Fay effordrer la paux, et vuider, et
tres bien laver. » (L. C.)
Eflfore (Sar.), s. m. — Dernier vin qui coule
du pressoir. Cf. Liters.
Effonanter (Mi.), v. a. — Epouvanter,
effrayer, effaroucher. Syn. de Effouracher. V.
Effuanter.
Bffanll, s. m. — Effanille (Pell.), s. f. — Ne
s'emploie qu'au sing.— B6n6fices accessoires;
realises sur Televe du b£tail. Ex. : lis font ben
de Yeffouille sur le bestail dans cote* ferme-la.
Et — C'est le subst. verb, correspondant a
EffouiUer, pris dans un sens melaphorique. —
Hist « Elte (la coutume) ajoute qu'il prendra
Yeffoeil, etc. (Voir ce mot) — « Lesquelles vaches '
et Yaffoueil qui en proviendra seront gardees et
conservees au mieulx que faire se pourra en ladicte
isle. > (Bail de File Saint- Aubin, 1594.) — Anf.
HUl, 2» an., n° 3, 585, 24-25.) — Des boeufs
d'cffouU — ou d'effouage — nes sur la ferme, qu'on
n'a pas achetes. — V. Effoel.
Effauiller (Mc, By., Segr.), v. a. — Effeuii-
ler du brout. || (Lue\ By.). Ef* les choux, la
vigne, et aussi : vendre des animaux sans § tre
oblige* d'en racheter. [| (Mj.). Ne se dit q^i'en
parlant des plantes dont les feuilles servent
de fourrage. On dit : EffouiUer des choux, des
betteraves, des carottes ; on ne dirait pas :
EffouiUer eine rose. Pour les feuilles des
arbres, on dit Groger. || Br. — Enlever les
jits qui poussent au' pied, au prin temps. ||
Lpos. — id.
Bflfonilleter (Pc), v. a. — Enlever les feuilles
pour la pans ion.
Effouracher (Lg., Tim.), v. a. — ElTarou-
cher. Syn. de Effouanter. Doubl. par meta-
these du mot fr. Cf. Gobier, GeounfUe, Quri-
gien.
Effrftgner (Tim.), v. a. — Egratigner,
excorier, trader. De>. de Frdgner.
Effranger (Mj., By.), v. a. — D6chirer,
entr'ouvrir sur une grande longueur, — d6chi-
rer en general.
Et — Der. direct du lat. Ex-frangere, ou
EfTringere. — Frange. Du lat fimbria, par transpo-
sition de l'r, frimbia, ou bi (cf. plonger) se change
en g doux, a Tex. de mi, dans slmius, singe. Var-
bon rapproche fimbria de flbra, fibre.
Effraageare (Mj.), s. f. — Longue de*chi-
mre. De effranger ; c. Gageure, de Gager.
Effreuer (Sp.), v. a. — Effriter. || V. r$f.
— S'efTriter, s effleurir. N. Ce mot semble se
rapprocher du fr. Froisser, af. Freusser, du
lat Fricare. Syn. et d. de Ef riser.
Et — Berry, freusser (faire du bruit a travers les
branches). Probablement de : frustum, morceau,
d'ou, barbarement t frustare, mettre en morceaux.
On trouve dans le B. L. : frussura domus, bris de
maison ; frussura, terra mise en culture ; frustrare
racier, mettre en pieces ; frustura terra, morceau
de terre, ou encore : fraustrum, f rostrum. — Bt
non de : frendere ou frictiare. (Lrrr.) — Effriter,
2« sens ; e + r ad. de friable, avec intercal. d'un t,
due a effriter, 1" sens. (Comme Lnrafc. — Dabm.)
Effrlehon (Lg.), s. m. — L6ger flocon de
neige. Ex. : II tombe des effrichons. Syn. de
Gremillages, Bouchon.
Et. + Pour : effrison, der. de effriser. C'est done
le synon. exact de Grimillages.
Effriser (Lg.), v. n. — Effriter, 6mietter.
Syn. de Effreuser.
Et — Effriter. S'en aller en poussidre. Rien ne
paratt justifter ce sens. — Eff miter, dter le fruit,
rendre incapable de fruit est le sens originel ;
Es-fruit Veffritementy c'est l'6puisement d'une
terre par le re tour de certaines cultures. (Lrrr.) —
V. Effreuser.
Effrit (Sar.), part. pas. — Etre effrit, avoir
froid, frissonner.
Effrite (Po.), s. f. — Effrayant
Et. — Af. esfreer ; ex + germ, frida ; am. friede,
paix. M. a m. faire sortir de l'elat de tranquillity.
(Dabm.)
Effuanter (Lg., Sar., Sal.), v. a. — Effarou-
cher, mettre en fuite. V. Effouanter.
Effumeler (By.), v. a. — Enlever la femelle
du chanvre, en laissant le male qui nourrira sa
graine, le chenevie.
Et. — Fumelle, au xv* s. ; femella, dimin. de
femina. (Lttt.)
Effomer (s') — (Mj., By.), v. ref. — Fumer
avant de flamber.
Et — Du prif. E, qui marque emission, et du
lat. Fumare.
Efotee (Lg.)i adj. q. — Qui a assez et trop,
a foison. Ex. : Des carottes, j'en se ifoisL \\
Infeste. Ex. : Je sommes ijoisis de vipdres.
Syn. de Guerpi, Confondu.
Egaeer (Z. 124, By., Ti., Zig. 159), v. a. —
Rebuter ; agacer.
Egaeher (Segr.), v. a. — Ecraser. P.-e\ pour
Ecacher?
Et. Hist — Ecacher, ^eraser. Dans ce sens, le
simple, cacher. est dans Ronsabd :
— «... A pieds deschaux cache le vin nouveau. »
Tir£ probablement du lat. Coactus, serre\
Egaela (Ec., By.), V. Agacia.
Egall (Lrm., etc.), s. m. — Rosea. Voir Eau.
V. Recarreler. C'est le franc Aiguaii.
N. — Un prov. vendeen dit d'une chose qui est
tres tendre : « Tendre queme igail. » Nous disons,
nous, tendre comme la rousee. || A Mj., on dit :
Comme ein aiguaii.
Hist. — 1788. Cette annee, le aouvernement a
commence* a etablir dans tout le royaume les
assemblers provinciales ou municipales..., dont
les fonctions seront VSgail des impositions, (/np.
Arch., n, E, S, p. 358, 1.) Ici, le sens est : distribu-
tion, repartition.
Egaillee (Mi.,] s. f. — Objets disperses. Ex.:
En vela eine Zf&LUe de preunes ! — V. Egdil-
hr. || Eparpillement. || By. — A Yigait, a
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320
fiGAILLBR - GGAPLER
YledillU (EparpillEe). Eparpiller de la paille
k YkgdiUU, pour la faire sEcher. Ce n'est pas
le syn. de Etendre. — a bref dans Egail.
fig&IIIer (E-gail-ler). — (Mj., Sal., By.), v.
a. — DissEminer, Eparpiller, disperser. Ex. :
Egaillez-vous, les gars. — Ce commandement
des chefs vendEens, que Phistoire a recueiili,
a rendu fameux notre v. E^ailler. II resume
une tactique heureuse et mtelligente dont
usErent maintes fois les Chouans pour se sous-
traire aux feux de peioton ou a la canonnade
des Bleus. || Ec. Egaillez-vous, les gars des
Echaubrognes. || Lg. — Biner avec la houe
k cheval. Syn. de Trimbaler. || Etendre. —
Egdiller la nuEe, — Etendre le linge de la
lessive. || A Yegaillee (LuE), en dEsordre. || Se
mouiller de rosEe (Th.). Tu vas Vegailler. \\
Li., Br. — Bg. — MEmes sens.
Et. — Cest se rEpandre comme l'Egail, l'ai-
guail (de aqua. — V. Eau). — Hist « Rapport de
Colbert, Archives d*Anjo*!, p. Ill : « Un rejet de
120.000 livres, qui serait igailU sur toutes les
Elections. » — « Composition arrestee a 700 livres
qui ont EtE motiE par motiE igailUes sur les col-
lides es annEes 1701 et 1702 » (1696? Inv. Arch.,
E, n, p. 397, col. 2.) — « Roolle et igail fait sur le
general des paroissiens, manants et habitants de
hazE- Henri, pour 1'annEe 1735, de la sorame de
2.000 livres du principal de la taille, taillon. . . »
(1735. — Id., G, n, p. 253, col. 2.) — « Taux et
igail de Timpdt du sel en la paroisse de Coutures,
pour 1'annEe 1695. (Ibid., E, n, p. 10, col. 1. —
Egail - repartement.) — D. C. Gajardus. || « Le
jour oil le Saint- Esprit s'est igailU sus' l's apdtres,
tu n'y Etais point, mon pauv' gas. » (De Mont.) —
« Ainsi troussEe, la banae s'igailla dans la vallEe. »
(Hist, du vx tps, 270, et N.) [| Via l'soleil qui
s'montre. faut aller igailler le foin. — isgay'-vous,
les gas (disait Jean Cnouan a ses hommes), pas de
hulot. V. Hugo, dans 93, commet une amusante
erreur sur le sens de ce mot. (Dorr.) — « Tous
deux (Cathelineau et Perdriau), aprEs avoir
{)lacE leurs trois prisonniers au premier rang pour
es ( 7) protEger, s'avancent vers le feu des coule-
vrines ; ils igaillent leurs hommes dans les jardins
qui bordent la petite riviEre. » (Deniau, i, 269.) —
« Entre tout, un ormeau qui devant lui se panche,
« Et sVgaiile ombrageux de mainte verte branche. »
(Baip. — L. C.)
La forme et l'Etymol. se refusent a l'explicat. du
D r A. Bos, que je cite souvent : Egailler, Egaliser ;
Etendre Egalement, rEpandre uniformEment. It
Eguagliare. Etym. * Ecqualiare, d'aequalem, Egal,
v. f. lvel. — Eguer, Egaliser. Cf. iver, de eqvare,
pour equare.
N. — Ne pas confondre avec Aiguailler, tremper
du linge dans l'eau.
figalllettos (Pc), s. f. — Echasses. Cf. Ega-
loche, N. On y a vu le rad. du mot Eau ; les
Echasses permettent d'aller k sec dans les lieux
mouillEs.
fig&IUeuse (Ljg.)i s. f. — Houe a cheval. Syn.
de Bineuse, Trimbale,
figalrer (Lg.), v. a. — Egarer.
figatoser (Sa., Mj.),^v. a. — Syn. de
Aiguancer,, Gueiller. W^Eguesser (s'). || By.
— Gaicher (ghee — cher).
figal (Mj.), adj. q. c Avoir tous igcdi portion,
avoir tous part Egale. || Cest egal f — quand
m£me, tout de mime. Locut trEs usueUe qui
sert de conclusion k un discours, et de tran
sition k un autre sujet. — Ex. : Cest Egai,
j'arais jamais cm ca de lui. || Adv., — Egale-
ment. Ex. : J'avons payE tortous igaL
figalettte (Mj.), s. f. — Amas de matiere
molie, demi-liquide, largement EtalEe k terre,
flaque.Syn.de EguerUe,V£serie.V. s'Egaletter.
figaletter (s'> — (Mj.), v. rEf. — S'Etaler en
plaque, s'apiatir, comme fait une matiEre
moile et p&teuse qui tombe d'une certain*
hauteur. || V. a. Aplatir, Etaler. — De galette.
Et. — Galet, l« p sens. Caillou poli et arrondi
aux angles ; d'ort : palette, par assimilation de
forme. A. f. Gal, caillou ; bas-bret. kalet, dur;
gael. gal, caillou.
figaifureher (Lg.), v. n. — Faire un violent,
Ecart des jambes dans une glissade imprEvue.
Et. — Pour Ecalifourcher, dEr. de Califourche,
' Califourchette, mots qui, cependant, sont oubl&
au Lg.
Egaliser (Mj., Tim.), v. a. — LEgaliser. Ex.:
Y a eine signature k egaliser.
figaloehe (Mj., By.), s. f. — Echasse. Syn.
de EgaiUette, Equirioche, Echausse. Ne s'em-
ploie en ce sensqu'auplur. ||Sortedequilleque|
ron place debout devant le poteau, dans certains
i'eux de palet analogues au jeu bien connu du
>ouchon. Syn. de Mire. DEr. du fr. Galoche,
signiflant dans le pat. tout ce qui rehausse la
chaussure. V. Gailloche, Gaillocher, Galocher,
Digalocher, s' Engalocher, Galochhe.
Et. — Galoche vient p.-E. de Gallics, sorte <k
chaussure gauloise. II Sar. — On appelle encore
ainsi un gros amas de neige sous les pieds.
figaneer (Mj., Sal.), v. a. — V. Egaisser,
Aiguancer, Eau. Laver k grande eau, du linge.
figandrliler (Mj.), v. a. — Effiloquer, effilo-
cher, Erailler sur les bords. Ex. : Sa robe est
toute igandrilUe.
Et. — La rac. de ce mot, Gand, a probablement
qq. rapport avec le fr. Ganse.
fig&piller (Tim.), v. a. — Disperser,
rEpandre. Syn. de Egdiller, Egdziller, Epi-
gdiller, Egdpler.
Et. — Le mot est tres curieux en ce qu'il est un
doubl. certain du Mj. Egdziller, Epigdiuer et qu'ft
rattache ensemble les deux mots. Ce dernier, eo
effet, n'est qu'une mEtathese de Egftpiller. Cf.i
Maupoyer, Gobier, etc. Et, d'un autre cdtE, il vient |
singuliErement troubler les idEes que nous avions
fu nous former sur l'Etymologie de ces divers mots.
1 paralt bien que, malgrE leur ressemblance ext«-
rieure, ils appartiennent a deux families distinct^
par leur origme : 1° Egdiller, Aivdiller ou EvdiUer,
du lat Aqua, Aive. V. Eau ; 2° Egdziller, Egdpiller,
Epigdiller, qui, en considErant les deux dernier*
comme des corruptions du premier, pourraieot
Etre des dEriv. du fat Vasum. — Sinon, »1 faudrait
admettre que Egdpiller et son sosie Epigailler ap-
Sartiennent a une troisiEme famille, celle du franf.
raspiller, dont ils seraient un composE. (R. O .
figftp/er (Lg.), v. a. — DissEminer, fanerj
Eparpiller. Syn. de Egdpiller, Effendiller,
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fiGAPI - fiGOURBAIL
321
gailler, Awdiller. Doublet du premier. N.
n mouille souvent l'l.
figapi (Sar.), adj. q. — Sentir Vigapi, le
Lte\ le relent. || Si, a 1 6poque des vendanges
raisin a 6t6 longtemps expose a Fair avant
£tre mis au pressoir, le vm prend un gout
£vent tres prononc6 qu'on assign e sous le
)m d'igappi. (M4n.). — Cf. Agapi (vent).
figaranee (Sp.), s. f. — Ne s'emploie que
ins qqs loc. pro v. — Pardre figaranee, —
jrdre de vue. || Trouver tftgarance, s'aper-
evoir qu'on a perdu, ne plus trouver.
Et. — Egarer. De E, es + garer, du ha. waron,
•endre garde ; celt, kimry, gwara,d6fendrel'acces
» palissades ; bas-br. gwarer (garenne, garer).
arder, aha. warten, prendre garde ; rad. war,
nsiderer. (Lrrr.) — II se peut que l'elymol. pri-
it. ait 6t6 : Perdre de carence. En e*Tet, ce mot
ridique 6tait jadis tres r6pandu, mfrme dans le
ngage commun. II y aurait eu plus tard confusion,
t. O.) — Et cela me rappelle l'erreur rejouissante
\ ce scribe qui orthographiait : Proces-verbal de
ranee, — parce qu'ille copiait sur papier de cou-
ar rouge. (A. V.)
figarant (Mj.), adi. verb. Qui fourvoie, qui
fare. Se dit d'un chemin. Syn.de Ecartant.
figarsille, s. f. — S'emploie dans la loc. A
Igdrzille, — a la dSbandade, en d&ordre.
x. : Les mo u tons s'en allaient a Ykgdrsille.
Et. — De>. de EgasilUr. — N. L'a est long.
Egasllle (Mj.), s. f. — Action d'egdsiller,
6parpiller. Ne s'emploie que dans la loc.
iv. : A Ybgasille, de ci et de la, de droite et de
luche. V. Egdsiller, Egdrsille. N< L'a est bref
ins Egasille, bien qu il soit long dans Egd-
tier.
figftsiller (Mj., Sp., Sal.), v. a. — Eparpiller,
pandre, diss6mmer, disperser. Syn. de
fdiller, Egdpiller, Epig&iller, Egd pier. —
§r. du lat. E + vas? — || Je le tirerais plu-
t de la racine de Eau, Aiguasiiler. || V. r6f.
p.), s'6baudir, se donner de Fair, du mouve-
snt, de 1'exercice, de la distraction.
£ge remplace souvent la terminaison age.
S'il aimant ben l'fruitege, qu'i n'en pren-
ant done. — (By.)
fighuier (Cho.), v. a. — Enlever les feuilles
bas, — des choux. « Eghuier troais fagas
choux dans le chon (champ) du Moulin. »
Ta, gas Pierre, t'e>as fomberdhier et pis
re\ til prendras la bianche, et pis t'e>as
ireher de la pansion. — Aiguier, 6ghier.
1 dit : 16guer a Chaudefonds. — V. Egler.
IglAier (By.), v. a. — Glacer. V. Agldser.
Ig/4aser (Lg.), v. a. — Detacher par arra-
tment, une branche. Syn. de Elosser,
lifer, Eclafeter, Ecafeter. — P6jor. de Egler.
Ig/er (Sar., Mj., Sal.), v. a. — (EUIetonner.
laguer. Syn. de Eguerter, Elouetter, Epler.
Ebrancher un jeune arbre. Cf. Aiguier.
tt. — • Du lat. Oculare, oculus. || La Curnb,
fcr : regarder; oailler; dans Oudin. C'est done
I : enlever les ce ill e tons, sorte de bourgeon
allonge qui se dSveloppe tan tot a l'aisselle d'une
feuille, comme dans l'ananas, tantdt au collet de la
racine d'une plante vivace, comme dans l'arti-
chaut. (Petit Larive et Flbury.)
figlese, s. f. — Vieille forme angevine du
xmesiecle. V. Revue deV An jou, t. LIV, p. 308.
Tres voisin du latin Ecclesia.
figllse (Mj.), s. f. — N'avoir pas couche*
dans l'ejglise, — Stre un imbecile. V. Saint-
Esprit. On dit : S'ii a couch6 dans T^glise, il a
6te" ben honnSte (il n'a pas vote le Saint-
Esprit) (By.). — V. Petite Eglise.
figluau (Mj.), s. m. — Gluau.
Et. — Lat. Olutem.
fignelle (Lg., Sp., By.), s. f. — Jeune brebis.'
V. Agneau, Isnelle. Pour Agnelle, f6m. du fr.
Agneau ; vx fr. Agnei.
figobleaux (Mj.), s. m. — Ne s'emploie
qu'au plur., et seulement dans Texpression :
L'Gte' des Igobleaux. V. Gobeaux.
N. — On appelle ainsi une pe>iode de chaleur qui
se produit vers la mi-septembre, c.-a-d. au mo-
ment ou Ton 6pluche les noix. On dit aussi TEt6 des
gobeaux. — Le mot Egobleaux est une melathese
pour Ebogleauy, de>. de Ebogler. C'est la mSme
transposition de son q. dans Gobver, Gobassc. —
Oter la bogue. Cf. Coubarbirr.
figobier (Mj.), v. a. — Ecaler des noix.
Syn. de Echaler. Pour Ebogler, du pat. :
bogue. Cf. Gobier.
figolgner (Mj., By.), v. a. — Couper mal,
en d^chirant, couper avec un outil mal affiled
Syn. de Sddigner.
Et. — Egolne, ou egohine. — Orig. incon.
figolne (Mj.), s. f. — Petite scie a la main.
|| By. — Outil de jardinier. — Ne pas con-
fondre avec zague, petite scie a la main, outil
de charpentier. — L 6gome prend en attirant ;
la zague prend en poussant.
N. — Dans D. C. Goia, Legoy, Ooye - Serpe.
figolsse (Mj., By.), adj. q. — Egoiste.
Ego Slim. — Comment se forme ou se deforme
un mot. || Aux Ponts-de-Ce\ a la Sociel6 de la Paix,
jouant a la boule, nous 6tions 6 points a 9. Je ioue
le dernier et, par une chance inespe>ee, le maitre,
legerement pousse en avant, donne 3 points a mon
camp. — « Qui done l'animal qui a jou6 ce coup-la T »
s'ecrie notre excellent copam et parajot L...,
celui que nous appelons l'lngenieur de la machine a
eau. — « C'est moi, dis-je. » Et, la caque sentant
toujours le hareng, je me crois oblige 1 d'ajouter en
bon latin : Ego sum (s. a. qui feci). — « Je com-
prends bien, allez, me dit-il : c'est pas malin. (a
veut dire : J'sommes igauz, 9 a 9, pas vraiT » —
« Tout juste. » — Ego sum est en train de devenir
legendaire dans < l'tle ». Et, dans cinquante ans,
sans cet article, on pourrait se demander comment
Ego sum peut se traduiro par : J'sommes egaux. Je
l'ai 6crit pour :
« Aux Saumaises futurs 6pargner des tortures. »
comme dit l'autre. (Boileau.)
figourball (Tim.), s. m. — Desordre. Ex. :
Ah ! quel tgourbail qu£ y a dans quio bers 1 »
Comme tout est sens dessus dessous dans ce
berceau ! — Mot vieilli.
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322
GGOURNER — GGRETTER
figourner (Lg.), v. a. — Egrener. || Emier,
Smietter. On dit aussi : Egorner, Egueurner,
Eguerner.
Et. — Doubl. du fr. Egrener. Est pour Egruner
Cf. Grune.
figonsser (Mj., By.), v. a. — Ecosser, cosser.
D6r. de Gousse ; orig. inc. — Cf. Cosse.
figracigner, ou figrassigner (Li., Br., By.
Mj.), v. a. — Egratigner. V. Egraciner.
Et. — E, es + gratiner, de gratter ; pic. 6grafi-
gner.
— « Toujours le chardon et l'ortie
« Puisse esgrafigner son torn beau. » (Roxsard.)
Dans D. C. Ingratina.re. — Le D r A. Bos l'explique
ainsi : De Graphe, 1, poincon, stylet a 6crire, petit
poignard ; et Graphe, 2, croc, griffe, par l'intermg-
diaire d'un dimin. grafln (?) ; mais il est plus pro-
bable que graulgnier, qui ne date que du xv* s.,
vient directement du provenc. Grafinar, beau coup
plus ancien.
figraeignure (Mj., By.), s. f. — Egratignure.
figraeiner (Lg., By.), v. a. — Egratigner.
Doubl. de Egracigner.
figralneher (Segr.), v. a. — Pour Egrigner ;
Egrainer. Tige 6gr6n6e. (MAn.).
£grandeiir° (Sp.), v. a. — Agrandir. V.
E grand ir. Pron. Egran-dzi. — N. Au sujet
du pref. E au lieu de A, cf. Ecraitre.
figrandir (Mj., By.), v. a. — Agrandir.
Corr. du mot fr. V. Egrandezir, et la note.
figrandissement (Mj., By.), s. m. — Agran-
dissement.
figrassean (Mj., By.), s. m. — Egrain,
6grin ou aigrin, — poirier ou pommier sau-
vage. || Chi. — Tige d'une plante qui pousse
au-dessous de la grefTe. — Syn. Sauvageau.
Et. Hist. — J'ecrirais Aigrasseau, Aigrin, tirant
ces mots de Aigre. — Du Canoe donne Egre,
comme Aigre, Aigrat, raisin aigre, qui n'est pas
dacs sa maturity, Acerba. — Le C to Jaub. : Aigras-
seau. Fruit du pommier et du poirier sauvage,
ainsi nomme a cause de sa saveur. L'arbre lui-
m£me : « Enter des aigrasseaux. » S'ecrit aussi
Egrasseau. — Egrin, dit le Diet, giniral, voir egrin
et mieux aigrin. Lat. pop. acrumen ; vx fr. aigrun,
par confus. de sufflxe. — Mbniebb dit qu'en 1783
on disait aigraflaux, de graiffe, graiffer. — N'y
aurait-il point confusion typographique T l'ss
double et I'ff double avaient autrefois oeaucoup
de rapport. — Se prononce qqf. Egrasyao. —
« Et se plaint d'un sien voisin, lequel couppoit les
branches de ses arbres et deroboit les aigrasseaux
de sa p^piniere. » (CousL d'Anf., t. n, col. 501.) —
« A une bonne famme d'Avrilld, pour 11 boues-
seaux de pommes sauvages, pour faire esgraz. »
(1406. //ip. Arch., S, s, H, 50, 2, 21.)
figrate (a V) — (Z. 128), loc. adv. Au loin,
en 6parpil)ant.
figraver (Mj., By.), v. a. — Faire mal a la
plante des pieds en y imprimant ses saillies,
comme font les bas, surtout de coton, a la
suite d'une longue marche. — Fr. Graver.
Syn. et d. de A graver. || Mj., Lue\ By. — Un
animal est 6grav6 quand il a le pied meurtri
par la marche excessive. — Rac, Gravier,
sans doute, par suite d'un gravier introdui
dans le sabot? || My. — V. ref. — Se faire de
ampoules aux pieds et aux mains.
Et — Gravats, gravois ; de : greve. (Cf. gravdle
gravier, greve.) Lat pop. Grava, d'orig. ccltiq
(Darm.) — « Je lis dans le Dictionn. des Sciences &
prtvat-Deschaxbl et Focnxox : Aggra^
(MMecine v<H6rinaire), maladie que Ton obsem
aux pieds des animaux qui ont marche longtemps
surtout sur un sol dur et graveleux, etc » —
Hist. — « Sur le marbre des cieux
« Engraveront trop mieux
« Le vif de ta memoire. »
(.f. du BELLAY, Au seigneur de la Haye, p. 139-1
— « Et engravoit en ses monnoyes les victoira
qu'il avoit gaignees. » (Amyot, Alex.-U-G., p. 4)-
« Escrite, voire certes insculpee et engravkt on pos-
tgrieur ventricule de mon cerveau. » (Rab., P*
rv, 4, 362.) — « Ensemble la male tache y demon.
roit perpetuellement,
« Si enormement engrave*
« En 1'ame, en corps et renommee,
« Que le diable ne reust ostee. »
(Rab., P., n, 16, 157.) — « Vangravure de la piem
mise sur la fousse, x sols. » (xvi* s. I no. Arch., E,
408, 1, 38.)
N. — J'ai recueilli ces citations. Toutefois, I
ne faudrait pas confondre Graver, tracer sur am
mature dure, au moyen d'un burin, d'un ciseai
(une figure, une inscription), de l'aha. grab an. am
graben, — avec Grave, de la famille de Greve, gre-
vier, d'orig. celt. Voir ci-dessus.
figremlller (Mj., By.), v. a. — Egrener
tres menu, Smietter. Pour Egreniller, dimia
du fr. Egrener.
Et. — Du pr6f. E, et d'un v. Gremiller, inusit*
auquel repond le subst. Gremillage. — Semble teoi
au fr. Qrumeau, — « Gremil. Paratt compose de
mil, millet et d'un premier element de sens iocef
tain. » — Nom propre : Oremillon.
Egreneaux, figrenote (Z. 136, Q., Mj., By.i
s. m. pi. Syn. de Greneaux. || Par tgrencau^
— par petites quantites a la fois ; disperse]
en petits groupes ou isotement. Ex. Le mon^
s'en revenaient de Saint-M6en par kgrtneaux.
— a la d6bandade — comme des grains qui
Ton de* tache de la silique, de la cosse, de ^
bogue. || Lue\ — Premieres ch&taignes top
b^es. = « Premieres graines ou premiers fruiB
murs qui tombent avant la r6coite ; ce soDt^
peu pres exclusivement les ch&taignes et Ifl
marrons ainsi recueillis qui portent ce nom.
N. — By. — Ne devrait-on pas ecrire Ep*j
neaux T Ne pas confondre avec des Graineani ^
Greneaux, qui sont des pois de mai (nom vulf^l
des haricots) ecosses avant leur maturiU. Mj- ^
figren^e (By.), s. f. — Une Sgrenee de p;
V. Egremiller. (M4n.). Pain que Ton a redi
en miettes en le froissant dans ses mains,
le faire tremper dans du lait, par ex.
figrenlaux (Segr.), s. m. — CMtaigne toa
b6e de l'arbre sans sa bogue (Miff.). — *
Egreneaux.
figreUer (By.). — Pour Egherter ; enlMf
par la rache les grettes (ghertes) du chamtt
qui a ete* braye* . Syn. Rdcher, Roger. || Enk^
a la serpe les brindilies d'unebranchecocpi
— ou les brindilies qui poussent sur le trm
d'un arbre. V. Eguerter.
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fiGRIGNfi - fiHAMPINER
323
£grlgn6 (Do.), part. pas. — Abime.
figrolgner (Mj.), v. a. — Effriter, detacher
ar le frottement les grains d'une pierre. ||
rafler la peau. || Eraiuer, user. — V. Eguer-
%er. Syn. de Effreuser, Effriser. Cf. Eguk-
dnchL
figron (Craon), s. m. — H6ron. V. Hlgron.
Et. — Berry, Aigueron, aigron, de l'aha. Heigero,
i6d., H eager. (Litt.) — Pour Hairon, de * Hagiro-
sm, forme latinisee de l'aha. Heirir. — Vx fr.
[aigron, aigron (conforme a l'e'tymoT.)- (Dabm.) —
aub. l'explique par : oiseau du bord de l'eau
tigueron, de Aigue). — Inggnieux.
figronsser (Mj.), v. a. — Essanger. || Faire
i'une faconsommaire, superflcielle, un travail
cque.
Et. — De>. de Grous. C'est, proprement, enlever
> grous de la crasse. || Faire d'une facon superfl-
ielle, sommaire, un travail. || By. — On dit
)egrousser et Degroussir, au i«* sens.
figroner (Sp.), v. Egruger, require en gra-
lules. V. Egroigner. || Sp. — Egrener. Doubl.
lu mot fr. et de Egourner. Syn. de Egorncr,
Zgueurner, Eguerner.
Et. — E, es -f- gniger ; du ba. grusen, ecraser.
Lttt.) — Gruger paralt dtre pour : gruiser, em*
>runt6 du holl. gruizen, ecraser ; rad. gruis, grain.
Darm.) — Grumus salis, pour : un grumelet de sel
e trouve dans Plinb, l. 33, 4. — Egrumeler,
txgrumellare. (Mbxaqb.) — Esgruner. Require en
>oudre. V° Temperare. (D. C.) — Esgrumer,
■tduire en fragments, en morceaux, grumeaux,
igruger, morceler, 6mietter, broyer, ecraser, 6grai-
ter, 6brecher. Ital. sgrumare. Etym. * exgrumare,
le : grumum, petit tas de terre, fragment, gru-
neau. — Esgruner. Qrumu donne Grum ou Grun.
D* A. Bos.)
figrnsUnd (Mj.), s. m. — Ancien cepage
)lanc, qui a disparu. V. Qupanche.
figueiller (Lg.), v. a. — Etirer, un brin de fil
i demi tordu, pour defaire les matons ou tries.
Jyn. de Eneiller.
Et. — Der. de Guie, Guciller, parce que les doigts
ont l'office d'une guie.
fignenalUer (Lg.), v. a. — Eparpiller. Syn.
le Egailler, Eg&rziUer, Epigdiller, Egdpiller,
Miller, etc.
Et. — Sorte de frequentat. de Eg&iller; ou, p.-6.,
er. de Guine, comme Egailler Test de Aive.
figaenelll* (Lg.), adj. q. — V. EguenillL
figueni (Ssl.), adj. q. — V. EguenUXL "
figuenllte, ee (Z. 171. Q., Mj., By.), adj. q.
- Dont les grains sont peu nombreux et
cartes en parlant d'un fruit en grappes. Cf.
r. Guenille. Syn. de Egueneille, Egueni.
Egnergner (Sp.), v. a. — Syn. de Egroigner.
*- Ce mot est pour figr^gner, par la m^tath.
abituelle de la voyelle et de Pr dans les
[mbles articulations. Egrcgner et son doubl.
grolgner sont des corr. du fr. Egrener.
figaerlee (Lg.), s. f. — Flaque de matiere
tmi-liquide, largement etal^e. Ex. : Le bceuf
& a chi6 d'eine iguerlke / Syn. de EgaletUe,
^erie.
Et. — Der. de Guerle, Guerler. Une eguerlee a du
signifler d'abord les menus grains projetes par
dessus les bords de la guerle.
figoermelller (Lg.), v. a. — Triturer,
ecraser, pilonner, — de la vendange, par ex.
Syn. de Guermoirer. Der. de Guermeille.
figuerner (Lg.), v. a. — V. Egourner.
fignerolnehe (Segr.), adj. q. — Objet
rugueux, bris6 avec une tenaille. (M4k.). Cf.
Egroigner.
figneroaalller (Mj., By.), v. a. — Epar-
piller, disperser. V. Guerouie.
Et. — Grouiller ; prov. mod. groux T — grouiller
et couver, frayer, engendrer. (Dabm.) — Une
guerouee, ou grouse serait alors une couvee (idee de
nombre), et : eguerouer, disperser, la grouee.
figuerre, figaire, s. f. — / Vartete" de lvco-
pode qui a la mauvaise reputation de faire
perdre la mSmoire de leur cbemin aux per-
sonnes qui marcbent dessus. Vient done de
Egairer, mauvaise prononc. de Egarer. Cf.
Boilobe, Herbe & la ditourne.
figoerter (Mj.), v. a. — Elaguer, enlever les
menues branches le long d'une jeune tige
d'arbre ; 6ter les Opines. || Enlever les bour-
geons (Z. 118). Syn. de Elouetter, Egltr, Epler.
Et. — Der. de Guerte, pris ici au fig., dans le sens
de : petite branche, 6pine. V. Egretter.
figuerieler (s'), v. r£f. — S' Verier, pousser
des cris percants, clamer. Syn. de s'Epicrasser,
€Equerziler, a'Eterziler, s'Ebicaner.
Et. — Forme adoucie de s'EqueritUr, der. du fr.
Crenelle.
fignesser (s') — (Fu.), v. r6f. — Se dit d'un
cheval qui se baigne dans un gxi^. V. Egaisser.
A rapprocher de Aigue, Egue, V. Eau.
figueorner (Lg.), v. a. — V. Egourner.
figues, s. f. — Eaux. — « Le juge des
Egues et des fordts. »j(Db Boubdignb. Chron.
p. 10.) V. Eau.
figa^yer (Partout), v. a. — Baigner, laver
le linge, le passer a l'eau avant de le tordre.
Cf. Gueyer (gh6-yer). — De Egue, Aigue. —
V. Eau.
fignle (Mot transmis sans explication).
figuilieite. — V. AiguiUette.
Hist. — 1603, 22 mars, requite de S6bastien
Herv6 et de Jacquine Roche, qui se sont maries a
Saint-Evroult d' Angers, pour eviter le noument de
YesguilleUe ou autres maUfices dont on les mena-
coit aux Ponts-de-C4. (Inv. Arch., t. II, E, S,
p. 271-2.)
fignser (Ec, By.), v. a. — V. Aguser.
fihmmper (Sp.), v. a. — Ecloper. Syn. de
Ecorner, Ehampionner, Ehaupionner, Epi-
horgner, Ehampiner, Ebigorner.
Et. — Paralt de>. du fr. Hampe, pris oar m6-
taph. au sens de jambe. V. Hampane. (if. dans
Jaub. Aramp6.
fihamplier (Tim.), v. a. — Ecloper,
affliger de qq. bobo.
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324
EH AMPIONNER — fiLAITER
Et — De>. de E hamper, dont il est le synon.
Ehamplonner (Mj.), v. a. — V. E hamper.
Ehaneher (s') — (Mj., Lg., By.), v. r6f. —
Se luxer Participation coxo-f6morale, en par-
lant d'un animal. Cf. s'Epauler.
Ehannetonner (Sar.), v. a. — Enlever les
hannetons, les vers qui doivent les produire.
(MAN.).
Et — De Tall. Hahn, coq ; en angl. cock-chafer,
coq, scarabee.
Ehanplonne e>, (Sp.) adj. q. Blesse\ de
qq. facon que ce soit. Ex. : II est tou jours
ehaupionni d'un bout ou de Tautre.
Et — Pour : ghampionng, dim. de : ihampS.
Eh ! ben ... « Eh / ben, que done, eh ! ben
que* done ! » — Que vouiez-vous que j'y fasse?
Que voulez-vous done? (Bg., By. et ailleurs).
N. — Expression aui se r£pdte deux fois, vive-
ment, pour exprimer la surprise, l'ennui, ou plutdt
la part que Ton prend a l'ennui, au chagrin. L'6 de
Que est plus que ferme\ dans le lang. baugeois.
Ei — s'emploie souvent pour : oi : creltre,
pour : crottre, etc. (By.).
Elard (Mj.), s. m. — Peuplier. Ce mot, qui
est pour L6ard, ne s'emploie guere qu'au
plur. Beaucoup de personnes disent : Ein
l&ard, des' liards. Cf. Ziard. — Du bois de
leiard, des l&ards.
EH (Mj., By.), s. m. — (Eil. Ex. : J'ai
attrape 5 ein bourrier dans Veil. Le plur. est
Zyeux. || Regarder d'un bei eil, — regarder
d'un bon ceil, avec sympathie. || Avoir un eil
qui regarde de bise et l'autre de galarne, —
ou : Avoir un eil qui dit marde a l'autre, —
loucher. V. Pcrtoire.
Hist — t Qui jamais ne sent en son eil
< Couler l'emmielte sommeil. »
(J. DU Bellay, Contre Us avaricieux, p. 129.)
« La semblait que nature et Tart eussent pris peine
c D 'assembler en un lieu tous les plaisirs de Vail,
< Et la s'oyoit un bruit incitant au sommeil. »
(/<£., Songe ou Vision sur Rome, p. 254. (Eil rime
avec : sommeil.)
« Quand Gylon vient chez moy, fust-il nuyct noire,
« Toute chose y reluits comme le beau soleil ;
« Et quand elle s'en va, flt-il cler comme yvoire,
■ Tout y devient obscur et t6n£breux a Yceil. »
(G.-C. Buchbb, 23, p. 92.)
Billet (By.). CEillet.
Eillosser. — Transmis sans explication.
Elosser? Eglasser?
Ein, el nc (Mj., By.), adj. num. et art. ind6f.
Un, une. S'emploie exclusivement avec un
nom. V. /can. Ex. : J'ai achete" ren qu'em
gorin, et pis quand m§me j'en ai trouve* ren
que ieun aui me convenait, c'est encore eine
cnance. || N'Stre gu'ein, — §tre tout couvert
de. Ex. : II n'6tait au'ein sang. — A n'Stait
qu'eine casse des pieas a la t§te.
N. — C'est la corr. du fr. Un. — 11 importe de
noter que, dans le pat, le mot fr. Un a deux equi-
valents, absolu merit distincts et qui ne s'emploient
jamais Tun pour r autre, l'usage qu'on en fait etant
t trictement soumis a la regie indiquee plus haut
Hist — < In onge avecque daux plumats {bis)
t Vaint de m'avreti au*a minet
< 01 est n6 chez Colas
« Su8 de la paille, dans son tet,
t Daux enfants le pus bias. »
{La Trad,, p. 20i, i<M4.)
Ein petit (G.-C. Bucher, p. 221 ) : un peu.
« Je n'en scauroys rien perdre que la peine
« Et ung petit de jaulne de ma bourse. »
Elou (Mj., Fu., By.), adv. Pour : ou done.
« EioH all' vous done? — EioiL vas-tu? -
Eyou vaut mieux. V. toutefois EoiL
El ilon, s. m. — Nom vulg. d'un osier (MAn.)
Ejambee (Lg.), s. f. — Enjambee.
Ejamber (Lg.). Enjamber. On dit encore:
Ajamber.
Ejarder (By.), v. a. — Oter le jard du
poisson. V. Echarder (pour P6tymol.).
Et. — Echarde, piquant du chardon. (Lrrr.) -
Non. — Hist. :
«... Que se garde
« Du poisson qui a dure eseharde. » L. C
fije (Mj., Lg.), pron. pers. Je. Cf. le lat :
Ego, Fall. Ich.
N. — « Autrefois, les gamins du Longeron
s'amusaient traditionnellement a se proposer
l'enigme suivante : « Jouc eje t'd dis, jouc 4je t'6
noume ; ie peux pas mieux t'd dire que de t'5
fourrer dans la goule. » — Et, si l'interrog6 s'ati-
sait de dire : « C'est ein jouc a poules », Pautre iui
r£pondait : « Merde dans ta goule. >
Ejonc (Fu., Mj., By.), s. m. — Ajonc. —
C'est aussi un nom de lieu, a cause de la cul
ture d'ajoncs qui y 6tait faite. L'ajonc pil£ se
donnait aux chevaux.
N. — L'anc. forme fr. elait Ajoou, ajou : sembk
avoir 6t6 modiflee sous l'influence de jonc
Ek. Contract, pour Et que, pour quoi. —
Veux-tu v'ni icit I — «Ekier? » Et pourquoi
faire?
Elalguier (Mj., By.), v. a. — Elaguer. Syn.
de Elouetter, Eguerter, Egler, Llguer.
Et. — Doubl. du mot fr. — « Alayer un arbre. »
Est-ce une simple forme euphonique ? Cependant
Roquefort cite dans le m§me sens : « Allagayer,
allayer, elaeuer, re tranche r (en lat : alleviaiH
alleger ; et allegier, soulager, rendre leger ». «
qui mettrait sur la voie de la loc. suiv. : Alayer w
vache, la disposer a donner son lait (Jaub.)
Elalmant (Mj., By.), s. m. — Aimant X
On dit dans le m§me sens : Pierre d'elaimant-
Ex. : C'est pacequ6 n'y a de YHaimant U-
dedans. — Magn^tisme, force magnStique.
Ex. : Y a de V Claimant dans son couteau.
N. — Je ne crois pas qu'il y ait eu confusion avK
le fr. Element, mot abs trait, parfaitement incooau
de nos paysans. J'estime qu'il y a eu simplemeot
agglutination de Particle et de la voyelle e, de U
pr^p. de. On a dit : Paimant, puis : laimant, k
laimant, 1' 61 aimant (R. O.).
Et. — Aimant, Adamantem, acier, diamacL
d'o»\ : adamant, adement, aement, aimant, aimant
Elaiter (Mj., Li., By.), v. a. — Faire sortir
le lait qui reste dans le beurre apres le bara-
tage.
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fiLAIZE — EMAGINfi
325
filalze (Mj., By.), s. f. — Laize. || Bord irre*-
gul. d'une planche que Ton a enleve* d'un
trait de scie. || Planchette longue et 6troite
erne Ton accoie au bord d'une planche pour
1 elargir. Cf. Egluau. || Bande d'Stoffe que Ton
rapporte pour elargir un vitement. || N'avoir
guere d'e* laize, — ne pas suffire, ne pas durer
longtemps. Ex. : Quand faut aller k la bou-
cherie, eine piece de quarante sous, ca n'a
gue>e d' Maize.
Et. — Laize. Lat. pop.* latia, de latum, large*
Cf. L£. — N. — Est-ce elaise ou tlese ? bande
etroite (dont un cdle est irregulier et contient
Taubour — ou Taubier) qu'on a detachee d'une
planche rectiflee avec la scie. De le, prononcez
fe, ou lais, presque toujours remplace par lese ou
laise. — Au sens de lisiere : Pour tenir ses chausses
(bas) elle fait toujours ses jarreteltfres avec des
laises de drap. (By.)
filanee (Mj.), part. pas. Fig. Lanc6 tres en
dehors, un peu viveur. || Absolument : qui
marche k une vive allure. Ex. : Vous vel&
ponraoins Hand/ Syn. de Ebrivt, EmbromL
|| N. II est d' usage, lorsqu'on rencontre une
personne, mfcme inconnue, de lui dire en
passant : Vous velk parti !
Slarge (Lg., By.), s. f. — Espace. Ex. :
J'avais point d'tlarge dans le guernier pour
botteler le foin. Syn. de Elargisse.
fil&rger (Lg., By.), v. a. — Elargir. Ex. :
On met des harasses pour ttarger les chartes.
|| V. n. s' Elargir. Ex. : Le bois fend ; je vois le
trou ilarger quand je cogne sus la cheveille.
filargisse (Mj.), s. f. — Elargissement,
agrandissement, espace additionnel. Ex. : Qa
va donner del* Hargisse. Syn. de Elarge.
fiteve-pape (Lg.), s. m. — Eleve ecclesias-
tique. Se dit par une douce ironie. On dit
aussi : Apprenti-pape. Usage tres frequent.
Cf. le die ton sur le soldat aui porte dans sa
giberne le b&ton de marshal.
filever (Mj., By.), v. n. — Dans un ouvrage
de tricot, faire deux mailles sur une seule.
filevore (Mj., By.), s. f. — Endroit d'un
ouvrage de tricot ou l'on a eleve*. V. Appe-
lissures (By.).
fillet (El, mouilte) — (Mj., By.), s. m. —
(Eillet. Cf. Eil.
fillngner (Mj., By.), v. a. — Hisser ou des-
cendre k Paide d'un palan fixe* au bout d'une
vergue. Syn. de Palanquer. || Attacher un
objet avec une corde. V. Ecabouir.
Et. — Elingue. Corde aui a un noeud coulant
i chaque bout, et qui sert a en tourer les fardeaux
pour les mettre dans les vaisseaux, ou hors des
vaisseaux. — D. C. a Fundibule. — Angl., sling,
dingue et fronie. (Litt.) — Aha. slinga ; am.
schlinge (Dabm.). — En norm., petit baton fendu
par un bout, dont les enfants se serve nt pour jeter
des pierres. (MAnaoe.)
Elle (Mj.), pron. pers. — Le, la. C'est le cas
reg. ou accusatif. — Ex. : Vel& eine palourde,
ya falloir elle emporter. — Si le chevau galope,
je vas pas pouvoir elle arrSter* — V. Le. On
double PI parce qu'il se prononce tres lourd.
— N. Je verrais ici la prosthese d'un e; je ne
peux pas (e) i'arrSter. A. V.
Eliegir° (Mj., By.), v. a. — Alleger. Dou-
blet de AUegir. Cf. Soulegir. || Lg. — Ellegir
un trou de boulin, — manager un trou de
boulin au-dessus de l'arasement d'une iev6e
de mur, en commencant la lev6e suivante.
filllou (Mj.), adj. qual. invar. — De l'oeil.
Ne s'emploie qu'avec le mot dent. Ex. : Dents
elliou y — dents de i'ceil. On appelie ainsi les
deux canines superieures, dont la racine
p6netre en effet dans les os de la face, tres
pres de l'orbite de i'ceil. — Eil. || By., 6-ilio,
eillot.
filoeher (Mi.), v. a. — Locher, ebranler un
piquet, un arbre, une dent, un objet aui est
plants, pique. Mais on ne dira pas : elocher
ein mur, erne porte. — Double de Elosser.
Et. — Elocher, vx mot qui signifle : dter de sa
place, renverser. Ebranler une plante com. si on
voulait Parracher. Lat. ftctif : ex-locare, deplacer.
(Lira) — « Locher, mot d'orig. germ. ; am.
locker, mha, loger, qui branle. » (Dabm.) — Es-
locher. Secouer, ebranler. Branler, remuer. De-
bolter, disloquer. — « Pour ce que le suppliant
vit que le petit Jehan s'efforcoit de courir sus a
icellui Nicolin, il eslocha ledit espieu, et en frappa
le petit Jehan (1447). — « Les clous.de quoy les
planches de la nef estoient attachiez estoient tous
eslochez. » (Joenvillk.)
— « Neptune s'en venoit, d'un souffle vehement,
« De la terre elocher le massif fondement. »
(Baip.) — Citations de L. C.
— « Sont de leurs lieux esquelz souloient gesir
« Tant deslochez et haultement ravis
e Que...
(Rab., Epistre A Jehan Bouchet, 604.)
|| Diez propose le mha lucke, branlant ; Scheler,
le germ, loc, mod. locke, boucle, meche de che-
veux ; lochier serait ainsi : faire flotter les cheveux,
et, p. ext., agiter. — Je propose Tall. Loch, trou.
(R. O.)
Eloquence (Z. 139), s. f. — Avoir de V elo-
quence, e'est crier tres fort. V. Lo que nee.
filosser (Ag., Lue\ By., Z. 150, Lg.), v. a.
— MSmes sens que Elocher, || Lg. — Deta-
cher par arrachement, une branche. Syn. de
Eglasser, Eclajer, Eclafeter, Ecafeter. Doubl.
de Elocher, avec un sens voisin. Ou p. e*. corr.
de Egldsser. — || By. — C'est : Ebranler afin
de pouvoir arracher.
filonetter (Te.), v. a. — Elaguer, couper les
menues branches le long de la tige d'un arbre.
Ex. : Je m'en vas Uouetter dans ma balls e. —
Syn. de Eguerter, Egler, Ep\er, Elaiguier.
imaginable (Sp., By.), adj. q. — 1 imagi-
nable, incroyable. Ex. : J'ai ieu eine peine
imaginable k passer. — Corr. du mot fr.
fimaglnant (Lg.), adj. verb. — Etonnant,
incroyable. — Ex. : C'est imaginant si c'est
vrai.
fimaglnatioQ (Mj., By.), s. f. — Imagina-
tion.
fimagine (Mj., Lg.), part. pas. — * Imaging
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326
EMAGINER — EMBARGER
Lg. — Devant un adj. sert a former une sorte
de superlatif. Ex. : CStait in boeuf imaging
bon, — parfaitement bon. — Cf. Fini, Par-
Ian.
fimaglner (Mj., By.), v. a. — Imaginer. ||
V. r6f. Sfimaginer de, — imaginer, inventer.
Ex. : Tu ne V&magines de ren. || Lg. — Eton-
ner. Ex. : £a itibmagine, s'il en veint a bout.
firaaglneux (Che.), adj. q. — En parlant
d*un cheval ombrageux. V. Aparcevant.
fi magi noire (Mj., By.), s. f. — Imagination.
Cf. Comprenoire.
fimafer (s 9 ) 9 v. ref. — S'inquteter, s'lmoyer.
Cf. Emayer.
Et — Wall., 6maT, bourg, 6meger. Mot hy-
bride, es + aha magan, pouvoir, Stre fort; action
d'dter force et pouvoir. Esmoi est la forme pic.
esmai la f. directe, venue de Tall. Vx. fr. : esmai,
esmay, esmoy. (Lttt.). — Emoi, pour : esmoi,
subst verb, de l'anc. v. esmoyer (Montaigne),
pour : esmayer. Confus. de suff. (Dabm.) —
t Et che esmaia dure me nt chiaux de la ville. »
(FbOISS. — SCHELBB.)
— « Fol est qui tant pour un bouclier s'esmaie,
« J'ai bien jett6 le mien dans une haye. »
(Amyot. <E. de Pluu, Dits notables des Lac6demon.
— dk Montbss.) — Nul rapport avec le lat.
Emovere.
fimanleant (Lg.), adj. q. — Impotent, in-
flrme, manchot, bancal. — Syn. de Manicanu
fimarder (Sp.), v. a. — Nettoyer, torcher
un jeune enfant. || Passer a Peau, essanger
des langes pour en enlever les ordures. || Mj.
Fig. Emarder une personne, — m^dire (Telle,
gloser sur elle, pubher ses d£fauts ou ses vices,
la d^biner; d6crier, calomnier, desservir.
Ex. : lis on t etc" nous imarder par tout. —
Pour Emerder, du fr. merde. — Tympaniser.
N. — Cette energique et pittoresque expression
ne rappelle-t-elle pas invinciblement le mot de
Napol6on I" : t II faut laver son linge sale en
famille f >
fimayer (a*), v. r6f. — Pour : s'imoyer. V.
Emaier.
Embabouiner (Tim., Lg.), v. a. — Enve-
lopper, entourer d'un bandage. Syn. de Em-
bourrer. || Embarrasser, ligoter. — Lrm., id.
Et. — De>. de Babouin. Or, ce mot n'est qu'une
autre forme du pat. Boubelin ou Boublin, et du
fr. Bobine. II en resulte que Embabouiner est un
doubl. du fr. Embobiner, ou Embobeliner, lequel
a, au fond, mdme signification (R. O.}. — Enlacer
comme la bobine avec le fll (Lot. ). — En +babouin.
Prendre par des singeries, de fausses demonstra-
tions (Dabm.). — Embaboine : « Dont a diet l'a-
postre, que ceux qui se laissent embabouiner a
cette passion et cupidite, font naufrage et s'es-
garent de la foy et s'embarrassent en diverses
peines. » (N. E. — Sagesse de Charron, I, 21.) —
Esbaboyner, tromper : « Icellui Perrin dist au
suppliant que il n'estoit que un fatroulleur, et le
cuidoit ainsi esbaboyner, et que tout ce qu'il disoit
estoit mensonge. » (L. C.) — Envelopper la fi-
gure, t II est tout embabovine % on ne lui voit que
le bout du nez. » (Jaub.)
Emballe (Mj., By., Lrm.), adj. q. et s. m.
ou f. — Olibrius, ard&ion, qui fait rempresse
et se mSle de tout sans n6cessite\ qui aime I
s'inge>er dans ce qui ne le regarde pas. Syn,
de EmbousL || Lue. — Fanfaron, vantard. —
Cest la mouche du coche. || Ag. — Marie-
quatre-emballes, — personne qui fait del
embarras, qui se donne une importanoi
qu'elie n'a pas. — Syn. Tabousse.
Et. — Mkkagb derive ce mot de bale, sac, pa-
3uet. La succession des idees est claire : 1° mettre
es objets en balle pour les expgdier ; 2° les expe-
dier ; 3° exp^dier qqn, le faire partir ; 4 C s'emballer,
au fig., sortir de son calme, se laisser en trainer a
qq. b£vue, s'emporter, se passionner pour qqch*
Embalm (Tim.), part pas. — S'emploie
dans la loc. : Voix embalUe — voix voilee,
assourdie.
Et. — Cest le v. s'emballer, pris au fi&. — La
cause de l'enrouement est rapportee a une balle, a
un obstacle qcque fix6 dans la gorge.
Emballer (s f ) — (Sp.), v. r6f. — Syn. de
s'Emboiser. — || (Mj., By.). — Se meler de.
Ex. : A s'est embaUie de vouloir les marier.
Emballeur (Sp., Mj.), adj. q. et s. — V.
t Emballe. Syn. de Tabousse.
Embfime (Mj.), s. f. — Ne s'emploie que
dans la loc. : Sentir eine emb&me, — sentir
bon, embaumer. On emploie aussi dans cette
loc. la forme modernised : Embaume.
Et. — D6r. du lat Balsamus, — vx fr. basme.
Hist. — « Prenant a gr6 ma mort comme doulx
basme. »
G. C. Buchkb, 98, p. 139.)
« Et n'y a basme
t Perle ny gemme
< Qui sceust doulcir son amer. »
(Id., 139/ p. 165.,
Embam6 (Lg.), adj. q. — S'emploie dans
la loc. : Embdmi de dormir, — qui a tres
grande envie de dormir, mort de sommeil.
N. — Ce mot est nrobablement un double du
mtj. abaumi, qui signifiait : enfle\ Celui qui a grande
envie de dormir a les traits gonfles et les yeux
gros de sommeil.
Embamer (Mj.), v. a. — Embaumer. Du
vx fr. Basme ; lat. Balsamum.
Hist. — « La chair en est tant delicate et tant
friande que e'est basme. » (Rab., P., IV, 7.)
« Embasme de son odeur
« Leverthonneurdelapree. »
J. du Bella Y. Chant de V amour, p. 273.)
Embarbonill6 (Ag., By.), part. pas. — Bar-
bouille\
N. — « Se salir ; se couvrir, en pari, du temps ;
avoir le coeur embarbouilte, dispose a vomir;
faire perdre a qqn le fll de ses idees : v. re7. s'em-
barbouiller, s'embrouiller, se perdre dans ce qu*on
dit — « Ne embarboyUez vostre neuve robe, je
vous prie. » (Palsob., p. 549. — Quillbm.)
Embarbouiiler (Mj., By.), v. a. — Em-
brouiller. Syn. de Emberlificoter. Cf. Dibar-
bouiller. — V. le prudent
Embarger (Sa., By.), v. a. — Disposer en
barge, entasser, — des fagots. || Mj., Lff. —
Disposer en grosses meules, du foin, de la
paille. Da Barge. \\ Ec. *- V* Abarger*
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EMBARLIFICOTER — EMBERVER
327
Bmbaxlifleoter, v. a. — Entortiller, era-
barrasser par ses raisonnements, embrouiller.
Cf. Emberlificoter.
Et — Mot de fantaisie (Lrrr.). — Id. Serable
Jtre une variante, faite a plaisir, de emberluco-
quer, s'enUHer ridiculement (d'une id6e). Orig.
acert (Dakm.). — Hist. — « Qu'est-ce que la vie ?
Un sen tier heriss£ de ronces et d'6pines on Ton ne
peut faire un pas sans s'embarlificoter les jambes. »
(Werther, ou les Egarements d'un coeur sensible.
Vaudeville. Jaub.)
Embarras (Mj.), s. m. — Qsl n'est pas Vent-
harras, — ou (ailleurs) $ embarras, — loc. fami-
liere, employee k tout propos et d'une signifi-
cation presque nulle, souvent. — Effective-
ment, etc. Ex. : « Je crais ben qu'ii est fou. — £a
n'est pas C embarras / » c.-a-d. C'est bien pos-
sible, ma foi. — Cette formuie approbative
est des plus employees a Mj. — La final se
prononce tres bref.
Et. — En + barre.
BmbarrasseV(Mj., Sp., Lg., By.),adj. q. —
Se dit d'une fille enceinte.
Hist. — « Ma fiancee, qui avait peur que je ne
revinsse pas, etant d6ja embarras see, pensa mourir
de tristesse et de regret de sa noce perdue. »
(P. L. Courrier. Pamphlets.)
Bmbarraaser (Mj., Sp., Lg.), v. a. —
Rendre enceinte. Syn. de Enguernousir,
E nee inter. || Se dkbarrasser, accoucher.
Embaase (Mj., Lg.), s. f. — Embase, emba-
sement.
Bmbftter (Sp., Mj.), v. a. — Syn. de Euros-
ser, Embiroquer. Ex. : ; Est-il pourtant ben
embdte, pouvre corps ! avec cete* grousse
trouille-la 8 — || V. r6f. se meler. Ex. : II s'est
emb&ti de vouloir la marier. Syn. de s'Em-
bailer , s'Embouser.
Et — Charger d'un bat.
Entbatoir (Sp., Tim.), s. m. — Fosse e* troite
et remplie d'eau, dans iaquelle on plonge une
roue des qu'on Fa embatue.
Et — De>. du fr. Embatre que l'Acad^mie ecrit
avec un seul t, tan d is qu'elle 6crit avec deux t le
v. battre.
Embattre (s') — (Mj.), v. r6f. — Se recou-
vrir en partie, en pari, de deux objets, de
deux planches, p. ex. Syn. de Chevaler. || V. a.
— Engager partiellement Tun sur l'autre. ||
Sp. Mettre un cercle de fer sur les jantes
d une roue.
Embanehe (Mj., By.), s. f. — Embauchage,
embauchement. Ex. : II est parti chercher de
V embauche ; ii a trouve* eine bonne embauche.
Et — En -)- bauche. Embaucher, commencer ;
e'est faire entrer dans la bauche, ou bauge.
Enbanehe, part. p. — Se dit du temps,
quand il est a la pluie. N. A Mj. on dit en ce
sens : Dibauchi. By., id.
Enbaueher (Mj.), v. a. — Entreprendre.
Ex. : II en embauche pus qu'il ne peut en san-
gler.
Embanchoux (Mj.), adj. q. — Embaucheur.
|) Mtre-embaucheuse, — femme qui est un peu
boute-en-train.
Em baa me (Mj.), s. f. — V. Embame.
Em banner (Lue*), v. a. — Mettre sur la
figure d'un cheval des oeilteres pour l'empfi-
cxer de voir ce qui pourrait l'effrayer. || Au
fig., s'embauner de qqn., — ne voir que ses
quality. Ex. : Eiie s'est embaun&e de cette
personne », c.-a-d. elle ne voit qu'elle ; des
ceiiieres lui couvrent les yeux quand ii s'agit
de ses dSfauts. V. EmboinL Cf. Emb4mL
Embaynre (An-ba-iure). — (Mj.), s. f. —
Sorte de nceud. Terme de marine.
Embeaudeiir (Tim.), v. a. et n. — Embeilir.
De*r. irre*g. du fr. Beau. Embellezir.
Embeeasse (Segr.), part, pas. Ennuye. «
Get homme m'embicasse », pour dire : J ai
assez de son bee. — Une fille embecassee, ou
amoureuse. (M£n.). — V. Empecasser, bien
pr6fe*rable, sous tous les rapports.
Embedoufle (By.), adj. q. — Haletant,
oppress^, qui a l'estomac (la bedoufle) trop
pfein. Syn. de Gonfle, Guide.
Embegulne, part. pas. — Coiffe\ || Au fig.
gtre coiffe de qqn, avoir un b6guin pour une
personne.
Et. — Beguin. Coiffe de Beguine. De>. de Lam-
bert le Begue, fondateur au xir* s. du premier
couvent de Beguines (Darm.).
Embelieilr* (Tim.), v. a. et n. — Embeilir.
Cf. Embeaudezir .
Embeneiir° (Mj.), v. a. — Am&iorer. || V.
n . — S'am&iorer. Vieux.
Et — De>. irr. de Embonnir, dont il est aussi le
synon. — Syn. de Embonnezir.
Emberlifieoter (Mj.), v. a. — Embrouiller,
embarrasser ; troubler, entortiller. || Ennuyer,
V. Embarlificoter. || By. — Pron. Emboerhfi-
coter.
Hist — « Ha, pour grace, n'emburelucoquez
jamais vos esprite de ces vaines pens^es. » (Rab.,
C, 1> 7, 16.) — Rapprochement
Embernaeh* (Segr.), adj. q. — Empfitre.
« Not'vieau etait embernache dans son licou. »
Syn. de EmbrelL By. Emboernache.
Embernlele (Mj.), adj. q. — Enchifrene\
Et Je ne vois pas bien l'origine de ce mot On
pourrait croire qu'il vient de Bernicle, par une
metaph. un peu forte. ,Mais l'existence du doublet
Emboumifik vient a l'encontre de cette hypothese.
En effet, on doit remarquer que toujours c'est
l'articulation cl qui s'est substitute a fl. (V. CUau,
Cleumer, Bidet), tandis que la reciproque n'est
pas vraie. II faut done admettre que Embernicle
est pour Embournifle. (R. O.)
Embernouse (Th.), adj. q. — Couvert de
boue des pieds a la t&te. — De Bren, Brenoux.
Emberver (Mj.,) v. a. — Combuger, remplir
d'eau, un fut sec, pour le rendre 6tanche.
Corr.du fr. Abreuver. — Emberver, Em-
beurver, Embrever,. \\ Lg. — Infester. Ex. :
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328
EMBESOGNfi - EMBORDOUFLfi
II est embervl de gale. — Cf. Embeurver.
Jaub.
Embesogn6 (Lg.), adj. q. — Indisponible,
en pari, des choses. Ex. : Qa fait b6 de l'argent
embesogni. — Ne se dit, en franc, que des per-
sonnes.
Embetant (Partout), adj. verb. — En-
nuyeux, agacant. Syn. de Habitant, Chiant,
Canulant.
Emblement (Mj., By.), s. m. — Ennui.
Syn. de Hkbktement.
Embtter (Mi., By.), v. a. — Rendre b6te,
abSth;, mystiner. || Ennuyer, importuner,
agacer. — Syn. de Hbbher.
Embeurree (Mj.), s. f. — Plat de legume
copieusement assaisonn£ avec du beurre.
« Eine embeurrie de choux. » Mot d'importa-
tion r^cente.
Em be nrrer (By.). — Etendre du beurre
sur du pain, ou etendre des riilettes, des con-
fitures, des f raises 6cras6es. Syn. de Graisser.
Emblaisons (Tim.), s. f. plur. — Semailles.
Syn. de Slmeries, Couvr&illes.
Et, — Ce mot est 6videmment pour Emb/aisons,
avec / mouilld, et vient de bl6 (que les vieux pro-
noncent Bi6), lat. Bladus. II est voisin du fr.
Emblavure. V. Emblayer. — « Pour Emblavaison. »
Au propre : raettre en ble\ puis, au fig., embarrasser,
parce que la recolte sur pied encombre le champ ;
de mSme que D6blaver (delayer) a signi^6 :
dter la recolte ; puis : dter ce qui encombre.
Embiber (Mj.), v. a. — Imbiber. Cf. Enever.
Embleiller. — Transmis sans explication.
P.-§. rendre imb^cilie ; c. Emb§ter, rendre
bate.
Embiroquer (Mj. ), v. a. — Syn. de Enros-
ser, Embdter.
Et. — Form6 de En et de Birogue ; correspond
exactement, c. sens et c. forme, a Enrosser.
EmblstrouiUer (Ag., By., Mj.), v. a. —
Engager dans qq. difficult^. || Fig. — Em-
brouiller, embarrasser, interioquer. || Agacer,
ennuyer, embeter. — V. Emberlificoter. \\
Embobiner. || Faire perdre le fil de ses idees.
— Syn. de Enquiquiner,
Et. — En Bistrouiller. « Ex. : II est arrivd tout
embistrouiltt, — tout saisi. »
Em b /also ns (Tim )s. f. pi. Emblavures.
rtyn. de Semaisons, Couvrailles, V. Embiaison.
Emb/ayer (Lg., Tim.), v. a. — Emblaver,
ensemencer surtout en ble\ — On prononce :
Embteyer. — Ce mot a vieiili. — V. Embiai-
sons.
Emb/ayures (Lg.), s. f. — Emblavures. Syn.
de Emblaisons, Semaisons, Couvrailles, Pro-
nonc. : Embie'yures.
Emblouser (Sp., M.), v. a. — Blouser,
duper, tromper, mettre dedans. || V. r6f. se
tromper, etc., faire erreur. On dit aussi : Se
blouser.
Et. — Der. de la blouso des jeux de billard.
Embobellner — Emboubeliner (Mj.), v. a
— Enjdler, circonvenir qqn, persuader av<*
astuce. || Envelopper, — d'un manteau
d'une fourrure ; un doigt, un membre malade
d'un linge.
Et. — De bobine ; on Tentoure d'un fd : da
m§me, la personne est circonvenue par les cajo-
leries, les (latteries, les compliments. — Hist, (qui
suppose Popin ou Poupin) : V. Boublin.
« Se vest et lace et enpopine
« Plus acesmez que une reTne. » (xm, Lrrr.)
Embocage, 6e, (Mj.), adj. q. — Boise\ con
vert d'arbres, en pari, d'un champ, d'un
pays. — Bocage.
Emboeager (ou Emboucager) — (Mj.), v*
a. — Couvrir, ombrager, 6toufTer, en parL
des haies, des arbres. Ex. : C'est eine terra
qui est trop embocagie. il n'y veint ren;
cete* vigne est embocagke || P. ext., masquer,
cacher. Ex. : II a fait ein grand hangar que
ben emboucagi sa maison. » — Bocage.
Embogaaser (s') — (By.). — Prononc
Emboe'gasser. — L'anguille se sen tan t piquee
et retenue par l'hamecon, rime su cut, cnerche
a se degager en s'enroulant la queue a tout ce
qu'elle rencontre, de l'herbe, la ligne elle-
mSme, se tord et se vrilie cent fois sur place
et s'entortille tres serre* , corde et herbe, autour
du corps ; elie s'emboeasse et s' strangle. — II
faut la dSbogasser. II suffit souvent de tirer
dessus d'une maniere convenable pour la
sortir et enfin on d6fait la bogasse (bo^gassei
en la dSmSlant de son mieux. Le pScheur
apporte ainsi des mortes et des yives (s. e.
anguilles). De>. de Bogue.
Bmbolne (Q. Z. 171), adj. q. — Enthou-
siasme\ V. EmbaunL
Embolser (s') — (em-bou-fc-ze*) — (Mj.,
By.), v. ref. — Avalerpar megarde une arete
de poisson, qui se fixe dans la gorge. — Boise.
— Syn. de s Emballer.
Emboisnre (Lg., By.), s. f. — Cadre de
menuiserie ou de charpente servant de mon-
ture a une scie, a un rouleau k battre, etc
Cadre d'une fenStre. — De>. de Boisure.
Embondezir ° (Lg.), v. a . — Am&iorer.
Syn. de Embonnir.
Bmbonneilr ° (Sp., Tim., Lg.) ou Embai-
nezir °, v. a. et n. — Ameliorer, abonnir. V.
Embonnir, Embenezir. Cf. Embellezir, Egran-
dezir, Salezir.
Embonnir ° (Mj., By.), v. a. — Ameliorer
|| V. n. et r6f. — S'am&iorer. Syn. de Embon-
nir, Embonnezir, Embenezir. — « Oh ! nout*
jeune maltresse, comme v'z avez krezu (cri
grandi) et embonni (profit^) ! (Dott.). || Li.,
Br. — Embeilir. || — On n'embonnit point a
vieuzir.
Et. — En + bon. — Hist. « H fait comme nous
tous, il n'embonnit point a vieillir. » (M. Alaxic
Ma cousine. Annal, p. et /., n* 939, p. 399.)
Embordoufie (Ag.), adj. q. — Etstuifi
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EMBORNIFLfi — EMBRfiNER
329
Arriver en courant, tout embordoufll, — hale-
tant. V. le suivant. || By., Emboerdoufte.
Embornlfe (Ag.), adj. q. — Enchifrene\
enrhum£ du cerveau. Syn. et d. de Embour-
niflL
Embotter (Lg.), v. n. — Prendre l'eau ou
la boue dans ses chaussures. Syn. de s'Enai-
ver, s* Embouillonner, Poicher. || E. une poule,
c'est lui attacher aux pattes un linge afin de
l'empScher de gratter ; on croit que, dans ces
conditions, la poule ne doit pas pouvoir
pondre. (MAn.).
Embonbellner (Mj.), v. a. — Envelopper,
en tourer de linges ou de vetements, erapa-
queter avec soin, emmitoufler. |] V. r. Se cou-
vrir avec exces. V. Embobeliner.
Emboueage (Mj., Lg.), adj. q. — V. Embo-
cagL || Fu. — Se dit d'un lieu embroussaille\
ou il est difficile de pSnetrer. — De Boucage,
bocage.
Emboneager (Mj., Lg.), v. a. — En tourer
d'arbres nombreux et epais, assombrir. Cf.
Boucage.
Embonainer (Craon, By.), v. a. — Mettre
la viande dans le boyau.
Emboae (Sar.). V. EmbouL
Embonlller (a'). — V. Tramail.
EmboollloDner (a') — (Sp., By., Sa., Th.),
v. rel. — Prendre i'eau dans ses chaussures.
Syn. de s'Enaiver. De Bouillon. — On dit
aussi s'Embouiliouner. — Embotter.
Emboanlr (Lg.)> v. a. — Abonnir, ame-
liorer. || V. n. — Devenir meilleur ou plus
fort, plus gras. Syn. et d. de Embonnir, Em-
bonnezir.
Em boar diner (Sal.), v. a. — Bourdonner
autour. Embourdiner les oreilles.
Emboarnleler (Mj.), v. a. — Enchifrener*
EmbourniMer (Chf.), corrupt, du precedent.
V. Embernicli. Syn. de Enchifarner, Enre-
nifler.
Et. — Compost d'une racine Nifl qui tient au
rerbe Nipper, au s. Nippee, au fran$. Renifler,
avec les pref. En et Bour. Ce dernier, qui se trouve
ians Bourniger et prend les formes Bor dans Em-
SordoufU, EmbornifU, ou Ber dans EmbernicU,
parait dtre le latin Per, employe comme augraen-
tatif ou pejoratif. (R. O.)
Embonrniger (Chf.). — Corrupt, de Em-
bournicler. V. EmbernicU.
Emboarraa (Mj.), s. m. — Enveloppe. Ex. :
Y avait ein grous-t-emfouraw. — De Em-
bourrer. Cf. Remarias. — Jaub. a Embour-
*asser.
Emboorrer (Mj., By.), v. a. — Envelopper,
lans le sens le plus general. D'ailleurs, on
n'emploie pas d'autre mot. || Fig. — Avoir
e cceur embourrl, — 6prouver de Tinapp6-
tence avec nausees. — C'est le mot fr. avec
extension. || Lu6. — Enterrer ; ou : couvrir
ie vStements* || Sar. — Couvrir le feu* dea
ordures, un petit tas. J| Ti., Zig. 203. — Fig.
Duper, rouler. Ex. : Si ben que le diable fut
embour re. Syn. de Baiser, Rincer.
Hist. — « Qu'on aille vite me chercher des
feuilles de lierre. II faut Yembourrer dans du lierre,
ca gardera mieux la chaleur. » (C. Leboux-Ces-
BBON. — Souvenirs y p. 101,- 21.)
Embanse (Mj.), adj. q. — Empresse sans
n^cessite, qui se m§le de ce qui ne le regarde
pas. Ardelion. Syn. de Emballe. De En -f- bouse,
Embonaer (a') — (Mj., By.), v. ref. — Se
salir de bouse. || Fig. S'empresser sans en
dtre prte, se meler de ce qui ne vous regarde
pas; s'inge>er. Syn. de & y Emb&ter,s'Emballer.
Et. — Bouse. V. Bouser. — Hist, t Car sa barbe
est presque toute embousie. » (Rab., G. t I, 2.)
Embonson, s. f. — Etre un embouson, c'est
faire ses embarras ; de bousare, en bret., qui
signifie : assourdir. (M6n.). V. Embouse.
Embonsonner, v. a. — V. Embouson.
Embouaslerer (Spb., By., Sal.), v. ref. — Se
salir les mains avec un corps gras, epais. V.
Boussacrer, Boussicre.
Em bo at (Chm.), s. m. — Sorte d'entonnoir
au moven duquel on gave, on embout (du
v. Embouter) les oies pour augmenter leur
foie.
Et. — D. C. Embutum, vx fr. Embut. De in
et butis, tonneau. — Emboquer. Mettre de la
mangeaille dans la bouche des animaux. De en
-f bo que, bouque, pour bouche (Lrrr.). — Le sens
est different. — V. Embut.
Embouveter (Mj.), v. a. — Encastrer dans
une rainure. Der. du fr. Bouvet.
Et. — Bouvet Jeune bceuf, et Rabot & faire
les mortaises, — com. le bceuf creuse le sillon.
(Darm.).
Embrasement (Mj.), s. m. — Incendie.
Beaucoup disent : Abrasement
N. — « On appeloit « maistres des embrase-
meats » ceux qui ont inspection sur la police qui
regarde les incendies. » (L. C.)
Embraseur, s. m. — Incendiaire (M£n.).
Embrayer (Mj.), v. n. — Ne s'emploie que
dans la loc. Aiguille k embrayer, — grosse
aiguille qui sert a. coudre les cordes, encou-
res, etc. Elle est aplatie et recourbee vers la
pointe. N. Le mot embrayer n'a pas d'autre
emploi ni aucun sens deflni.
Embr€ehemente (Mj.), s. m. — ;Ne s'em-
ploie qu'au piur. — Complications, obstacles,
difficultes inattendues. V. Rembrechements,
Emb riches.
Embreehes (Mj. ), s. f. V. Embreehe-
ments.
Em artier (Lg.), v. a. — 1° Engager,
emp§trer, entortilier. De>. de Breler ; Brau
teler. Syn. de Embricocher. — 2° Empfctrer,
entraver. Syn. de Brider. Doubl. et syn. de
Embrener. Cf. Embernacht.
Embrener (Lg., Sp.), v. a. — EmpStrer,
entraver: Bx. : Je me se embrink dans eine
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330
EMBREUNE — EMMANCHfi
rdrte, et pis j'ai fait le bousiquet. — Doit
Gtre pour Embreler. V. Breler, Braiteler.
Braiter. Syn. de Embricocher. Cf. Debrener.
|| Lrm. — Embr^ner. Enchev&trer des brins,
des Ills, des tiges minces. Ex. : Un Scheveau
embrini, c.-a-d. emm61e\ mal pr6pare\
Embreune (Mj.), s.f. — Cr^puscule, brune,
chute du jour. De Breun, breune. || La grousse
embreune, — la nuit tomb ante. — Cf. le fr. se
Rembrunir.
Hist.:
«... Les traictz de sa face
« Qui chacune aultre embrunist et efface. »
G. C. Buchbb, 83, p. 128.)
Embreunlro (s*) — (Mj., By.), v. r6f. —
S'embrunir, se couvrir, en pari, du temps. De
Breun, breune, p. brun, brune.
Embrever (Sal.). Abreuver. Mettre de
l'eau dans les futs pour faire gonfler le bois.
Embricocher (Mj.), v. a. — Engager, em-
pStrer, entortiller. Syn. de Embrener, Embre-
ler. Cf. Debricocher et Embernachk.
Embroeher (Lg., By.), v. a. — Frapper
avec ses comes. Syn. de Encorner, Broquer.
Embrome, ee (Sp.), adj. q. — Pressed
empresse\ h4te\ — De>. de Bromer, ronfler, k
cause du bruissement ou ronflement que pro-
duit la marche d'une personne qui se hate.
D'ailleurs, on dit proverbialement : II va, que
tout en brome. Syn. de Eland, Ebrivl.
Embroaille (Mj., By.), s. f. — Embrouille-
ment, confusion, chaos. || Brouille, defaut
d'entente, difficulty contestation, malen-
tendu. — Fr. Embrouiller. Syn. de Bistrouille.
Cf. Tital. Imbroglio, devenu fr. || Ni vu, ni
connu, je Vembrouille. Se dit apres un tour
d'adresse ou de passe-passe. Et on ajoute
meme un geste ; on tourne ses mains rune
autour de rautre pour imiter la vivacity du
tour. — Cela peint la rapidite* d'un acte et la
difficult^ de l'expliquer.
EmbruDche, s. f. — Nom vulg. d'une eu-
phorbe dont les tiges forment une ombelle.
(M4n.). — Donne encore : Embrunchie. Cf.
Embrunchun.
Embronches (Lg.), s. f. pi. — Filets de
resine fondue que laisse couler un oribus, sur-
tout lorsque le temps est a la pluie. Ex. : Le
rousinard est a la pleue, il fait des embrunches.
Et. — Pour Rambrunches, parce que ces filets
rappellent les tiges de la vigne sauvage. — Lat.
Labrusca.
Em brunch un (Rf.), s. m. — Tithymale
reveille-matin. Syn. de Homblet, Embrunche,
Embrunchie. Bat. Euphorbia helioscopia.
Embu (Sp., By.), s. m. — Reploiement ou
froncement insensible de rstoffe, au moyen
duquel un tailleur regagne et annule la diffe-
rence de longueur de deux morceaux d'e'tofTe
qui se cousent bord a bord.
Et. — Embu, part, pas, d*emboire. Marine.
Une toile a voile a de Vembu quand on l'a fait boire,
c.-a.-d. quand on l*a cousue l&che a sa ralingut
(Lrrr.). — Embuer, mettre la lessive, la bue, dans
le cuvier. De buee, qui vient lui-mdme d'un radic
lat. Buere, imbiber, qui se trouve dans Imbuere.
Embuches (Mj., By.), s. f. pi. — Traverses,
impechements, obstacles, difficultes quel-
conques, d&xmvenues, anicroche, contre-
temps, encombre.
N. — C'est le mot fr., dans un sens special et fig-
— Pas d'autre sens.
Et. — Embusquer. En + bosc (bois) ; anc.
forme, embuscher.
Emburonner (Z. 124), v. a. — Mettre le foin
en petits tas, en burons. Syn. de Abeulotter.
Embut (Fe.), s. m. — Entonnoir. — Em-
bout.
Hist. — « On ne faisoit que luy entonner vio en
forge avec un embut. » (Rab., P., n, 27.). —
)t. — De In et buttum, pour butta, bouteille,. —
N. De tonne, nous avons fait entonnoir.
Emtche, cc (Partout), adj. q. — Legere-
ment pris de boisson. Gris. Syn. de Pom-
pette, etc.
Et. — « On meche (on assainit) un fut en y
brOlant une meche (bout de sangle enduit de
soufre.) Darm. t Comparaison de riYro*M
\ la meche ravivee d'une chandelle : « Quand je
rentre un peu Snitch* apres minuit, elle n>e dit
• La cruche est dans le coin, 6teins-toi. • (Mos
selet. Cite par L. I^archby.) — J'y vois, en effet
une comparaison avec la meche d'une lampe qui
est imbibee d'huile, etc.
Emelllaude (Lg.), adj q — Loqueteux, en
haillons. Syn. de Impenailli, GueneilU, Gut-
nilloux. De>. de MeUlaud.
EmeUler (s») — (Lu6). — S'Smoyer, se
tourmenter, s'inquteter. V. Emaier.
Emener (s') (Sar.), v. r6f.— Sortir d'un
engourdissement en donnant du mouvement
a ses jambes.
£ merer (Lg.), v. n. — Reieter Tarriere-faix.
Syn. de Rendre la Mere, Delwrer.
Emerure (Lg.), s. f. — Arridrc-faix ; enve-
loppes du foetus. Syn. de DHivrance. V. Erne-
rer.
Emlaque (Li., Br.), adj. — Pourri, 6crase.
Les potterres sont tout Imiaqukes. »
Et. — De macher, sans doute, avec sens pejorat
Masticare, macher, machurer : pre7. E. (Dabx.)
Em Nation (Mj.), s. f. — Imitation.
E miter (Mj., By.), v. a. — Imiter. O.
Emaginer.
Emmanche (Mj., By.), s. f. — Arrangement
maniere dont plusieurs objets sont attaches
ajustes, enchevStres. Ne s'emploie quen
mauvaise part, et jamais dans le sens pr..
qu'exigerait T6tymologie. Ex. : En veli
d'eine emmanche / || Conjoncture singuliere,
coincidence strange, aventure louche, imbro-
glio. — En + manche.
Emmanche (Mj., By.), part. pas. — Mis.
habille\ v£tu. Ex. : Tes ben mal emmanek
avec cet6 culotte-la ! Syn. de Qutrti.
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EMMANCHEMENT — fiMOUCHETTE
331
Bmmanchement (Mj., By.), s. m. — V.
Emmanche. Combinaison, m£canisme.
Emmancher (Mi., By.), v. a. — Mettre,
irranger, ajuster. Ex. : Que vela ein lit qu'est
nal emmanchi t || V. r6f. — S'ajuster, se
nettre, se parer. Ex. : Je n'ai toujours ben
a ma is vu eine fille savoir si mal de s'emman-
:ker. (Sal.). || S' emmancher apres qqn, ou apres
la culotte, — entreprendre qqn., s'attaquer
i lui, le malmener. Ex. : Les mariniers se
>ont-ils pas emmanches apres sa culotte ; ils
lli en ont dit depis Patar jusqu'a Amen. ||
V emmancher apres qqch., — se mettre a, y
Lravailler. || Compter aes frais, faire une note.
Ex. : Les medecins ont ben tout fait de nous
m emmancher pour ben de Pargent.
Emmaoehure (Mj., By.), s. f. — Syn. de
Emmanche et Emmanchement. || Circonstance,
jonjoncture. || Combinaison, me'canisme. ||
Haniere dont un outil est emmanchi. || Fig.
imbroglio.
Emmantlbuler (Sal.), v. a. — Organiser,
lisposer, — plutdt mal, sans ordre. Contr. de
Demantibuler. Syn. de Emmancher, Apponter.
Emmarehement (Lg.), s. m. — Disposition
les marches d'un escalier ; surtout hauteur
les inarches, dans la langue des macons.
Em mar dee (Mj.), s. f. — Excrements dont
in enfant s'est sali. V. Mardke.
Em mar dement (Mj., Lg., By.), s. m. —
Ennui, agacement, sujet d'irritation.
Emmarder (Mj., Lg., By.), v. a. — Emmer-
ier. Ennuyer, agacer, importuner ; d^daigner
iouverainement. Syn. de Enquiquiner, EnquU
%equiner t Emmieller, Enzuter, Enrousiner,
Enrhumer, Bassiner, Cannier.
Emmarrer (Lg.), v. a. — Embarrasser.
Jyn. de Encancher.
Emm^ehanter (Sar.), v. a. — Rendre
nSchant.
Emmttrer (Mj., Lg.), v. a. — Disposer en
as r£guliers d'un metre cube, du macadam.
Emmlauler (Lg.), v. a. — Enjdler, chercher
i circonvenir, a s^duire par de douces paroles.
3oubl. du fr. Emmieller.
Et. — Jaub. propose : de la voix doucereuse du
hat, lorsqu'il sollirite sa femelle.
Emmieller (Mj., By.), v. a. — Par euph6-
nisme pour Emmarder. V. ce mot pour les
ynon.
Emmoller (s'). — (Lg., Sal.),v. pron. — S'em-
>ourber. Syn. de s 'Emmolletter, s 1 Emmolliner,
?Engomber. || Prendre la boue dans ses chaus-
ures. Syn. de s'Enaiver.
Emmoilettt (Segr., Mj.), part. pas. — Em-
K>urbe\ enfonce" dans une fondrtere. || Sa.,
idj. q. — Boueux, bourbeux, en pari, d'un
-errain. Syn. de Mdqueux. — V. Mollet, de :
nou, mol.
Emmolletter (§') — (Mj., Sal.), v. r<*f. —
i'embourber, s' en f oncer dans une fondriere,
dans un mollet. Syn. de s* Emmolliner, s y Em-
moller.
Emmolliner (s') — (Sp.), v. re*f. — S'em-
bourber, V. Mollin, Emmolletter.
Emmortolser (Mj., By.), v. a. — Emmor-
taiser. Cf. Mortoise.
Emmoulageur (Mj.), s. m. — Faiseur de
moulins.
Hist. — c Jacques Barbot, charpentier emmou*
lageur, a certifte que... » (1743. — Inv. Arch.,
S. E., m, 410, 1, h.) — 8yn. et d. de Amoulageur.
Emmuraiiler (Mj.), v. a. — Murailler ;
envelopper, encastrer dans une masse de
maconnerie. — Emmurer. Ex. : Y a eine
panne emmurdilUe, — differe d'une panne
fibre.
Hist. — « Qui la (ville de Paris) voudroit emmu-
raiiler, comme Strasbourg, Orleans ou Ferrare. »
(Rab., P., n, 15, 152.)
fimoler. — V. Emaier.
fimolement, s. m., der. de Emoier.
N. — Esmoi est la forme pic, et esraai la forme
directe, venue de Tall.
fimoade (Mj.), s. f. — Emondage. S'emploie
surtout dans la loc. : Bois d'emonde, —
e*mondes, bois provenant de l^mondage des
arbres.
Et. — E + mundus, propre. — Cf. Truisses.
fimorehe (Mj.), s. f. — t Amorce. || Herbe a
Saltre. Ex. : Y a de Ylmorche dans cete* previa,
doublet du fr. — C'est le sens propre du mot ;
ce que Ton peut mordre. Syn. de Pevre,
Picage, Pais sage, Pdnage.
Hist. — «En 1'aultre, un fouzilgarny d'esmorcke,
d'allumettes, de pierres a feu. » (Kab., P., n,
16, 156.) — Autre citation assez malpropre, G. i, 13,
29.
fimoreher (Mj.), v. n. — Tondre Fherbe,
paitre, en parlant d'une vache. Doubl. du fr.
Amorcer, pris dans le sens de sa rac. lat.
Mordere, morsare.
fimotteler (Lg.), v. a. — Epandre, defaire
les mottes de — le fumier. Ex. : Apr£s qu'on
a egaple le fumier dans les champs, on Vemot-
telle. — De>. du fr. Emotter.
fimoueheronner (Sar.), v. a. — Casser la
pomte de...
fimoueheter (Mj., By.), v. a. — Emoucher,
chasser les mouches. — N. Le fr. a un autre
sens.
His. — c Luy d is ant qu'il esmouchast bien sa
playe, que les mousches n'y Assent ordure. »
(Rab., P., n, 15, 152.)
fimoueheUe (Sp., By.), s. f. — Petit baton
portant a son extremite un pinceau de longs
crins, dont on se sert pour chasser les mouches
qui piquent les chevaux pendant qu'on les
ferre. || (Lg.)- Bandeau de genets ou de
menus branchages que Ton suspend en et6
sur le fronteau des Doeufs pour chasser les
mouches* Syn. de Emouchoir*. || Li., Br. —
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332
fiMOUCHOIRB — EMPATOUILLER
Petit oiseau de proie. C'est le fr. mis au
teminin. || My. — Meche de fil fouet.
— fimouchoire (Lg.), s. f. — V. Emouchette.
fimouler (Sp.), v. a. — Ecraser, broyer,
briser, fracturer. — Doubl. de Emoudre.
Et. — Pr6f . E -f lat. mola, avec termin. verbale.
— Ex-molere. Le composant Mouler est done
un doubl. inus. du fr. Moudre. — Hist. — «Es uns
escarbouilloit la cervelle... es aultres demoulloit
les reins, avalloit le nez, poschoit les yeux. »
(Rab., C, i, 27.)
fimousard (Ssl.), s. m. — Tdtard, arbre,
que Ton 6monde k intervalles fixes et dont la
t§te est couple. Syn. de Mousard, Tetaud,
Truisse, Trouesse, Troignard, Hurard.
fi mo user (Fu., Zig. 196), v. a. Emonder,
un arbre. Cf. Mousard.
Hist. — 1608. Sepulture d'Et. Marsauit, « qui
etoit a ebrancher ou imouser des aunes des sautes
sur les bies ou rivere du moulin de Troys Houers ;
et est tombe" . . . » {Inv. Arch., t. Ill, E. S. *., L. 26,
1, A. — Saint-Pierre Maulimart.)
£ mousse (Craon), s. f. — Soucbe de bois.
N. — « Chgne que Ton a coupe" a qqs metres au-
dessus du sol, pour lui faire rapporter les 6mondes
que le fermier coupe tous les six ans. » (Dott.)
Syn. de Mousard, Truisse.
fimoatl (Segr.), s. m. — Tomber en imouti,
— le bois, la pierre qui tombent en poussiere,
— comme s'ils avaient 6t6 moulus. (Men.).
fimouturer (Mj., Lg.), v. n. — Prelever la
mouture sur un sac de bl£. Ex. : Les meu-
niers Imouturent ben dur. — Fr. Mouture.
fimouvation (Mi.), s. f. — Surexcitation
nerveuse. Ex. : Alle 6tait d'une imouvation
qu'a ne se sentait pas. — On dit aussi : Emo-
vation. — V. Emouver. || By. Syn. de Emou-
vette.
fimouver (Mj.), v. a. — Surexciter, emous-
tiller. On dit aussi : E mover. — Lat. Emo-
vere. — Doubl. du fr. Emouvoir. || Remuer,
activer, chasser. « J'vas vous imouver de
dela. » — (Z. 149). « Emotive done le feu de
ta chaufferette avec cet6 clef-la. » || S'6mou-
ver, — se remuer, se presser.
fimouvette (Mj., By.), s. f. — Ne s'emploie
que dans les loc: Mettre en imouvette, etre
en L — Surexciter ou Gtre surexcite\ — V.
Emovette. — Z. 142. Emoi, effervescence.
£ mo vation, fimovt, £ mover, fimovette
(Mj.). Voir ces mots avec la syll. ou.
fimoyanee (Mj., By.,) s. f. — Transe, appre-
hension, trouble, inquietude, effroi, §moi.
Ex. : 11 ne sent plus son mal de dent, c'est
Yimoyanee au'il a de se la faire arracher. —
Emoyer. — Ex. : Vtmoyance c'est de brayer.
fimoyant (Sar., Mj., By.), adj. q. — In-
quietant, tourmentant. « C'est ben imoyant
ae s&er le bte de cet£ chaud la.
fimoye (Z. 134. Q., Mj. By.), part. pas.
— Inquiet, trouble, tourmente, — qui craint.
fimoyer (Mj., Lg., Sar., By ; Th.), v. a. -"
Mettre en 6moi,inqui6ter,troubler. ||8'6moyer
s'inquteter.
N. — Ce mot si expressif, un des plus usita
du patois ang-evin, meriterait de passer dans ia
langue francaise classique, qui poss£de deja 1<
de>iv6 : 6moi. || Jaub. S'ameger.
Et. — Ne vient pas du lat. emovere, com* oi\
serai t tent6 de le croire. — V. Emaier. Je rap-
pelle : Els, ex (privatif) et le german. magan, 6th
apte, pouvoir ; rest6 en angl. anc. : to amay ; mod.
dismay, epouvanter (D T A. Bos.). — De Unmagen]
vha ; all. mod. unmacht, delaillance (mal orthogr.
ohnmacht). — Scheler, qui, lui aussi, repouss*
Emovere.
Hist. « Gylon soubzrit, Amours commence 4 rire,
« Gylon s'esmoye, Amours est soucieux. »
G. C. Bucher, 76, p. 123.)
— « C'est nostre Roy, nostre chef, s*il a mau<
« Chascun membre s'en esmoye. »
(Id., 278, p. 254.)
Empaffe (Mj.), adj. q. — Ivre. De>. de Pa/.
N. — Empiflrer, enivrer || Tromper. Jaub. —
|| Mj. — Somnolent. Syn. de End&vri, Embtime, on
Embaumt de dormir.
Empanner (Mj.). — (Em-pan (tres nasal)
ner), v. a. — Entasser dans une panne, du
linge. Cf. Dtpanner.
Empannure (Mj.), s. f. — Ensemble des
planches qui formaient la lame de la peautre.
Vieille marine. N. — L'a est bref. non nasal.
— Pour empennure, du lat. Penna. Cf. Empe-
non.
Empaquetter (Mj.), v. a. — Empaqueter.
Cf. Rempaquetter, Dipaquetter.
Empar (Mj., By.), pr6p. — A partir de.
Ex. : £a prend $ empar la. || Empar icit, s'em-
ploie dans la loc. : Empar icit de, — de ce
cdt6-ci de, en decA de. Ex. : II demeure ein
petit empar icit de la Poumeraye. — Brodeau
est ben empar icit de la Basse-He. (By., id.).
|| Vers, du cdte" de. Ex. : lis demeurent empar
les Orcheres.
Et. — Du fr. En + par- Cf. Emprh % Empour.
Em pas i (Lg., Sp., Mj., By.), s. m. — Em-
pan. Syn. de Empon.
Em pas ■ (Lg., Sp.), s. m. — Ne s'emploie
qu'au plur. Maladie du cheval, caract&risee
par des aphtes, des boutons qui apparaissent
sur les gencives de 1'animal et 1 empechent
de manger. — Cf. Jaub. a Lampas ; il cite :
Hist. :
« Et durera ce temps de passe-passe.
« Jusques a temps que Mars ait les empas.
(Rab., G. n.)
Empater (Z. 134, Q., Mj.), v. r6f. — S'em-
pater, s'6tendre, s'elargir. — V. Empatur.
N. — « Epater. Donner a un ouvrage d'art
moins de hauteur qu'il ne faudrait, eu egard i
sa base. De 6 + patte ; priver de patte, rendre plus
petit, — ecraser, aplatir (Litt.). — Aplatir en
elargissant la base. Nez 6pate (Dabm.).
Empiter. (Lg.), v. a. — App&ter.
Empatouiller (g') (Mj.), v. r6f. — S'enfoncer
dans la boue, patauger. Syn. de tfEntombtr*
De>. de Patouil. V; Patouiikn
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EMPATTE.-r EMPILER
33a
lEmpatte (Mj.), 8. f. — Pose, embarras.
femploie dans la loc. : Faire de Yempatte ou
bs empattes, poser, chercher k e pater. Cf.
Ipate, Flafla.
i Et. — Epater. Rom pre le pied d'un verre.
frivialement, faire tomber sur les 4 pattes, et,
g., 6tonner, deconcerter.
Empattt, ee (Mj., By.), adj. q. — Large et
>eu preeminent, en pari ant d'un abc£s ; qui
intend largement sous la peau, en parlant
Tun bobo, d'un furoncle. || Camus, en par-
ant d'un nez. || Qui a une large base, ou les
>attes tr6s divergentes, en pari, d'un vase,
l'un billot, d'un chevalet, etc. || Pris sous les
>attes. || Qui a de grosses et larges pattes. —
Epater.
Hist. — < Et estoient largement pattfs, comme
ont les oyes. » (Rab., P., iv, 41.)
Em patter (Mj.), v. a. — Saisir avec les
>attes, comme essayent de faire certains che-
raux vicieux. || Fig. — Empaumer, s'emparer
le l'esprit de. || Sp. — Monopoliser. || V. ref.
Poser, chercher a etonner, a Epater. || S'in-
j6rer, se meler des affaires d'autrui, se
nettre en avant. — V. Emp&ter.
Empatteur (Mj.), s. m. — Poseur, celui qui
iherche k Epater. Syn. de Epateur.
Empaumer. V. Empommer.
Empteasser (Mj.), v. a. — Salir de qq.
jubstance poisseuse. || V. ref. — S'embourber
[Sal.).
Et — Du pref. En et de la rac. aU. Pechs, laU
Wx, picis, poix. V. Dipicasser. Syn. de Engriboter.
- V. Embicassl
Empteher (Mj., By.), v. a. — Dans la loc. :
N'emp§che que, — il n'en est pas moins vrai
}ue. Ex. : II a beau etre riche, n'empeche que
i'est un sot. — II y a ellipse. — || En empfi-
;her, — empScher cela, s'y opposer, y obvier.
Sx. : Ca s'est fait parce que" que je n'ai pas pu
n empecher. — V. Empiger.
r Et. — Du mot lat. pes, pedis, pied ; in pedem-
care. Obstacle plac6 devant le pied ; piege, lat.
tedica. Cf. Prsedicare, prgche
Empeger (Tim.), v. a. — Embarrasser,
mpdcher. Ex. : Je me se trouve ben empigL
Et — Pour : empieger, du fr. piege. II y a une
mtre explication : « Pris, embarrass^, arrfite
omme par de la glu ou de la poix ». « Vous me
emblez a une souris empeig&e, tant plus elle s'ef-
orce soy d£pestrer de la poix, tant plus elle s'en
mbrene. » (Rab., P.) — c Empiger, graisser,
nduire de poix. V° Gema : « Iceile Cardine de-
noura avec son frere oudit pressouer pour lui
idier a goutrenner (goudronner) et empiger la
aeth d'icellui pressouer. » (1457, D. C.) — Empai-
ement. Litteralement : Position de ce qui est pris
ans la poix ou pai (D. C. Impechementum. —
>e Mont.). || Empaiger : Poisser, prendre dans la
oil, empdtrer, embarrasser. « Et par ce moyen
emeuroit empestrl comme une souris empeigie.
Rab., P., n, 3. — Id.) — (La sangsue a vos
ambes) s'empega (se colle). Mireille, 32, 4.) —
Conclusion : Ne pas confondre Empe'cher et
Impigcr, dont le sens se rapproche parfois. « Et le
at coupa un jour la maille qui empiegeait le lion. »
(Diderot.) Ici, c'est bien le sens de piege ; lat.
pddica, lien aux pieds.
Empelgne (Ag., Mj., By.), s. f. — Ooule
ou gueule d'empeigne, — langue bien pendue,
grand bavard. Ex. : II a eine gueule d'em-
peigne ; queune gueule d'empeigne que cet
indien-Xk !
Et. — Rappelle l'ouverture b£ante du Soulier.
B. L. Impedia ; in + P«s, pedis. — Ce qui est sur
le pied ?
Empendancer (Lue, By.), v. a. — Pendre,
accrocher un objet qui reste pendant.
Empenons, ou Emplons (Mj.), s. m. pi. —
Rayons de la nageoire dorsale de certains
Poissons. Le 2 est une corrupt, du 1. — ||
lanches qui, dans les peautres des grands
bateaux d' autrefois, formaient la lame trian-
gulaire ou le corps de la peautre. Elles etaient
encastrees en aessus dans le billard de la
peautre et fixees en dessous a la barre, qui ne
correspondait nullement k la barre des gou-
vernails actuels. Cf. E/npannure.
Et. — Ce mot est pour Empennons, voisin du
fr. Empenng, et de>. c. lui du lat. Penna. Les
Empenons sont tout a fait analogues aux
pennes des oiseaux. — Hist — « Extendant
toute la main comme une aisle d'oiseau ou une
pinne de poisson. » (Rab., P., n, 19, 166.)
Emperlque (Tf.), s. m. — Empirique, |hon-
greur. Syn. de Megeilleur.
Empesseler (Lue), v. a. — Mettre des
echalas.
Et. — Paisseau. L. pop. paxellum (class, paxil-
lum), paissel paisseau. — D. C. Paisselare.
Empestiferer (Mj., By.), v. a. — Empester.
Et. — In, pestis, ferre.
Empetchie (le t sonore) — (Mj.), adj. q. —
Empresse sans necessity, qui se mSle de ce qui
ne le regarde pas.
N. — Si Ton remarque que ce mot ne s'emploie
que par ironie, que d'ailleurs il est invariable, on
comprendra ss peine que ce soi-disant adj. est
l'6quivalent, plus naturaliste encore, de Embouse\
et qu'au fond il n'est autre qu'une loc adv. :
En pet chie. — Olissons, n'appuyons pas.
Empetouser (Segr.), v. n. — Faire des em-
barras. (M4n.). Cf. Empetchtt, Embouse.
Empeurenr (Mj.), s. m. — Empereur.
Empiatre (Li., Br., By.), s. f. — Empl&tre,
avec le pi mouille.
Empicore (Mj.), adj. q. — Endiabl6, qui a
le diable au corps. Syn. de End&ment, Ende-
menl, Ensalb&ni, Endive. || Sal. — Empi-
coure.
Et. — Du fr. Pecore t T
Empletation, s. f. — Action d'empieter sur
un terrain voisin.
Empiiee (Mj., By.), s. f. — Tas d'objets
^mpiles, entassement.
Empiler (s') — (Mj.). v. ref. — S'embacler,
s'obstruer ou se prendre de glaces, comme il
arrive parfois a la Loire. On se rappelle le
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334
EMPILLER — EMPRfiS
glacier de Sauraur en Janvier 1880. La m&me
chose se produisit et se produit souvent a
Montjean, ou le fleuve est particulierement
eHroit. || Fig. Ne plus pouvoir avaler, faute
de boisson. — Syn. de Barrer. Cf. Embacle
(By.).
Et. — Du fr. pile (lat. pila, colon ne), parce que
les riacons, non seulement se soudent par lew*
boras, mais chevauchent les uns sur les autres et
foment des piles ou amas enormes.
Hist. — « Le 16 decembre commenca l'hiver, et
la glace se fist en la riviere de la Loire le samedy
ensuivant et s'arresta, condensa et epaissit en
sorte la nuit entre le 29 et 30 dudit mois, qu'elle
fut toute prise et empU6e. » (1660. — Inv. Arch.,
E., n, p. 314, col. 1.)
Empiller (Segr.), v. n. — / Animal qui a trop
mang£ de trefle (M4n.). — C'est le pr6ce*dent.
Emplquetter (Mj.), v. a. — Mettre au
piquet une vache. Syn. de Enfetter, Enfuner.
Cf. Dipiquetter.
Empfeater (Lg.), v. a. — La trefle verte
est mal emplanue, alle est trop claire.
Et. — Doublet , plus veritablement francais, du
mot franc. Implanter.
Emplitre (Mj., By.), s. f. — II a Tar d'eine
grande empldtre. || Fig. Individu gauche, niais,
avachi, ganache. — Cf. Empidtre.
N. Lorsqu'on rencontre un cavalier, une plai-
santerie courante consiste a lui dire : Tu reveins
de chez le vetlrinaire ? ou : Ton chevau est tou-
jours ben malade ! Seuls les jeunes nigauds
s'y font prendre, et s'ils se laissent aller a demander
pourquoi, on leur sert la reponse flatteuse : Pas-
qu'il a eih empldtre ! (Mj.)
Empllr ° (Mj., By.), v. a. — FSconder. Syn.
de Garnir.
Emplons (Mj.), s. m. pi. — V. Empenons.
Empocher (Mj.), v. a. — Empocher des
gogues, — introduire dans leurs enveloppes
le sang de pore et le hachis de lard et de
bettes qui y est raelange\ — V. Gogue, et, au
Folk-Lore, la Afor* du Gorin. || Jouer a empo-
cher, a mettre les gains en poche. — Autre-
ment l'argent du gain pourrait §tre consacre*
& payer les consommations. C'est une conven-
tion a etablir avant de jouer. || By., id.
Empocheux, s. m. pi. (Mj.). — Bandits
dont la tradition a conserve' le souvenir terri-
fiant et qui, a une 6poque lointaine et ind§-
terminee, faisaient disparattre les gens en les
jetant a l'eau cousus dans des sacs. — V.
Folk-Lore, x. (Mj., By.).
Empolgne (Mj., By.), s. f. — Se dit dans
Foire d'empoigne, le vol. Ex. : II a achet6 ca
a la foire dempoigne. — En -f poing.
Hist. — c Les tableaux du capitaine Cluseret ont
ete achetes a la foire d'empoigne. » (Moniteur,
31 mai 1872. — L. Labchey.)
Empoisoaner (Sp.), v. a. — Empoisonner.
Empommer (s') — (By.), v. r£f. — M&cher a
moitie, de maniere que la porame, la poire,
le topinambour, etc., reste & moitie de 1 ceso-
phage, sans pouvoir avancer ni reculer.
dit des animaux.
Empommier, s. m. — Instrument destini
a refouler la pomme de r animal empommL
Empon (Lg.), s. m. — Empan. Syn. <k|
Empas.
Emponter (Lg.), v. a. — Couvrir avec
main 6tendue, comme lorsqu'on mesure oaj
empan.
Et. — Est p.-e\ pour Empanner (Cf. Jaub^
ou vient du fr. Pont. La main forme en efTet comma
un pont au-dessus de Fob jet ainsi mesure. — Je kl
tirerais simplement de Empon.
Emportant, e (Mj., Lg., By.), adj. q. -I
Emporte\ irascible ; colere. Syn. de CoUrtuz\
Em porter (Mj.), v. a. — Emporterle chat
— partir sans r^pondre. || E. la savate, —
s'en aller d'une noce sans avoir danse.
N. — Jaub. explique ainsi la premiere locut
Demenager completement et d'une maniere fur-
tive ; le chat 6tant, de tous les animaux dome-
tiques, le plus fidele au logis.
Emporture (Tim.), s. f. — De'chirure pro
duite sur le bord d'une piece de toile par unr
tension trop Snergique, au moyen de la
temple. On ait : Eine emporture de temple.
Em pot* (Z. 124, By.), adj. q. — Embar
rass£, maladroit ; comme s'il avait les mains
ou les pieds engages dans un pot. — Quel
empoti ! Syn. de Impopompe.
Bmpougner (Tim., Sp.), v. a. — Empoi-
gner. Cf. Pougneu
Empoumer (s') — (Mj., By.), v. ref. -
Avaler une pomme, un fruit quelconaue, m
navet, une pomme de terre qui s'arreie dans
l'oesophage et, en comprimant la trachee-
artere, produit la suffocation. Se dit des
b&tes bovines. De Poume, pour Pomme. CL
S y empommer, etc.
Empour (Mi., Lg. By.), adv. et prep. —A
la place, en exchange. Ex. : Je illi ai donne eia
sou empour. \\ Empour que, loc conj. -
parce que, a raison de ce que. Ex. : II a ien
eine image empour qu'il a et£ ben sage. || Sp.
— A V empour, loc. adv. — Syn. de Empour.
— En -f pour, pour cela.
Empres (Mj., Lg.), pr6p. — Pres de, aupr«
de. Ex. : Je me trouvais tout empris lul .
Adv. — pres, aupres. — En + pres, pres d*
cela. — N. Les vieillards font souvent cett*
reflexion melancolique : « Je serais ben mienx
en terre qu'en pri. — C'est un jeu de mots
sur Empris » Ex. : II s'en allait tout
empris la haie. || D'empris — d'aupres.
Hist. — « Ce fut donne a Angiers,. . . le ma*
credi empris Nod-Pan de grayce mil dous cem *
quatre. » (1204. — Inv. Arch., H., I, p. 171, col ii
— « Donne a Angiers, sauf nostre dreit, le j«*
empreis la Saint- Hillaire, Tan de gravce *Ci
quatre vinz deiz e noef. » (1299. — Id., ibid., p. !*]■
c. 2.) — « Ce fut donn6 a Angiers le mercre4
empris le dimanche que Ton chante Judica d*
(1314. Id., G, p. 44, coL 1.) — « Ce fut doawj
Saumur le jour de mardi empris le diminc*
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EMPRfeT — EN
935
uquel Ten chante en saincte eglise Oculi mei, en
an de grace mil dous cenz quatre-vinz-dez et
yt. » (1298. — Id., ibid., p. 54, c. 1.) — « Donn6
n nostre maner des Ulmes, le samedi empres la
»te saincte Scolaice virge. » (1315. — Id., ibid.,
». 164, c. 2.) — «... Pour aider a faire « le pillier
u chevreau d'empris Bonne voisine, 100 s. >
1388. — Id., S. 5. H., 49, 2, 31.)
< Si je ne t'ai visits tous ces jours
< Dame tres honored,
; C'est qu*emprc8 toy estoient cent mille Amours
Jui ont ma mort juree. »
(G. C Bucheb, 59, 113.)
Emprtt (Sp., By.), s. m. — Emprunt.
Vmen6 par : prSter.
Et. — Tres compliquee. — A. f. Emprest.
i Celui de qui la chose est, et a qui Ton la requiert
i emprest, ne la prestera ja se fl ne viaut (veut).
Assises de Jirus, I, 193.)
Emprlter (Sp., By.), v .a. — Emprunter.
Et. — Corr. du mot fr., par confus. avec le v.
PrSter.
Empnlanter (Mj.), v. a. — Empuantir. V.
Pidantie, Dlpulanter, Empulantir.
Et. — C'est le v. fr. avec un 1 6penth6tique et
an changement de terminaison.
Empnlantlr ° (Lue\ By.), v. a. — Empuan-
tir. V. Empulanter.
Hist. : « Si grans pueurs fors en issoit,
« Tout rair en empullentissoit. *
(D. C. — N. E.)
Empnnalser, v. a. — I nf ester de punaises.
Et. — < Punaise, de punais. Semble venir du
lat. pop * puttinasium, pour : putidinasium
(putiaus, puant, nasus, nez), devenu putnais
(Darm.)- — « Que desdittes boucheries soient tou-
jours issues grans punaisies et ordures... tene-
ment que les lieux d'environ en ont est6 toujours
corrompuz etempunawUz. » (D. C. 1391.)
Emput' (Mj.), v. a. — Emporte. C'est une
forme irregul. de la 3 e p. du sing, du subj.
prte. du v. Emporter, dans le juron tres
usite* : Que le diable m' emput 1 ! — juron tres
att£nu£ corome bien d'autres. || Au Lg. on
dit : Que le diable s 1 emput' ! ce qui est encore
moins compromettant.
Et. — Pourquoi ne pas y voir le verbe fr. Am-
puter T — Emputer, premier sens : imputer,
accuser, denoncer; — amateur, calomniateur (ce
qui va bien avec le sens de : diable). Lat. : imputare.
2° Emputeur de gens ; qui blesse ou qui tue les
Kens. Gloss. Tribulare > « Icellui Conte, qui estoit
nomrae tres rioteux, emputeur de gens et tribou-
leur... » (1382. — D. C.)
N. — Dans Emput le t est sonore ou muet. —
A By., il est muet ; on dit : le diable m'empu. —
c J'ai supprimd l'e final, car, a Mj., ou Ton aim©
pourtant a appuyer sur le t, on le supprime sou-
vent dans ce mot. Rabelais a ecrit : « Je n'y vays
pas. Diable m' cm port si j'y vais. > (Rab., P., m,
23, 264.) Le t est muet, et il s'agit bien ici de
Emporter et non de Amputer. (R. O.)
Emotion (Lg.), s. f. — Emotion. || Excita-
tion. Syn. de Emouvette, Emovette.
En * (By., Mj., etc.), prep. — S'emploie au
lieu du fr. a ou de apres plusieurs verbes, pour
gouverner le compl. indirect. On dit : Penser
en, R^ver en, surtout lorsque le compl. est un
nom de personne. Du reste, le fr. a Croire en
Dieu. || De raeme dans une foule de loc. —
On dit : En nuit, en jour, en loin, pour : De
nuit, de jour, de ou au loin. Ex. : Je n'aime
guere voyager en nuit ; — je le voyais en
loin, qui venait a moi. On dit aussi : Sus jour,
mais non sus nuit. || Mj. — En premier, en
darnier, au commencement, a la fin. Ex. :
En premier, il prenait ca pour rire, mais en
darnier il ne savait pus guere si c'e*tait du
lard ou du cochon. || De tout en tout, — entte-
rement. Ex. : II etait enfondu, a fallu qu'il
change de tout en tout. || De tout en tout,
— du tout au tout, — Ex. : II a change
de tout en tout, depis qu'il est malade ; il est
aussi maigre comme-t-il etait gras. || S'em-
ploie toujours devant certains noms de lieux,
au lieu de a. Ex. : En Buhuard (Beliuard), en
Blaison, en Saint-Laud, en Brodeau, en
Margerie (lieux-dits de Ftle de Chalonnes), etc.
— || En un, en deux, en trois, — un, deux,
trois ; — a divers jeux d'enfants, par ex.
quand il s'agit de sauter, on prend 3 fois son
elan — ou d'eliminer : En un, en deux, en
trois, du bois (un joueur sort ; en quatre, en
cinq, en six, du bis (id.) ; en sept, en nuit, en
neuf, du boeuf. — 1| Lg. — En Cholet. || Vers,
du c6t6 de. Ex. : La maison regarde en midi,
en mar ; — le four est en galarne ; la cave est
en a haut ; le tet aux vaches est en basse mar ;
la ruette est en a bas. || Remplace Dans.
S'6veiller en peur t Stre en doute. || En tout, —
du tout. Ren en tout, — rien du tout. — ||
Locut. nombreuses : En apres, apres, ensuite ;
— En derridre, par derriere ; — En dr^ture,
directement, franchement ; — En erriere, en
arri^re ; — En gu^rouage, 6gar6 ; — En piace
de, au lieu de ; — En conscience, conscien-
cieusement. — En r^, en raie, en moyenne ;
En saison, en rut ; — En suivant, a la suite ;
En lieu de, au lieu de.
En *. Pron. indSf. pour : on. Ex. : « L'en
m'a dit », on m'a dit. (By.)
En ', prononc^ (e) nn\ — Ex. : Faudrait
nn'avoir. II faudrait en avoir (Mj., By.).
« En, 6quivaut a An. — Le son nasal s'est
conserve chez nous dans : nen-ni, hen-nir, que le fr.
actuel prononce : na-iy, ha-nir. Nous prononcons
aussi en-ivrer, an-ivrer. D'autres dictionn. sont
d' accord avec nous ; l'Acad. ne se prononce pas. . .
En prend le son nasal Ein dans ennemi, einnemu —
En (ayant le son in) se substitue dans qqs mots a
ien. Ainsi Ton dit : ben (adv.), ren, vauren, le men %
le ten, le sen, pour : bien, rien , vaurien, le mien, le
tien, le sien. Nous avons h£sit£ dans l'ecriture de
ben, men, ten, sen, dont la prononciation se serait
fait comprendre sans explication a titre de syncope
d'une des voyelles formant diph tongue en fr.,
par bin, min, tin, sin ; mais nous avons considers
que : men, ten, sen, font au fern, menne, tenne,
senne, et non pas : minne, etc. Le lecteur est averti.
— Cette espece de syncope d'une des voyelles
formant dipnt. en fr., se rencontre dans qqs can-
tons dans le mot chien, rare men t dans bien
(subst) et jamais dans chre'tien, qui se prononce
chrequien, ou kerkien.
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336
fiNAFRER - ENCAVER
N. — Enn\ a l'initiale, ou apres une consonne
et devant une voyelle. « Faut gagner de Pargent
pour enn* avoir. — Enn* a-t-y s'ment ? (En a-t-il,
seulement T) — Comben y enn* a-t-y t — J* enn*
ai ieu. — I /m'ont (lis en ont) — Inn* a ieu. —
J'vas nn* avoir. — S' enn 1 alter. — A' /in' a tout ce
Su'a peut en faire apres ses queniaux (Dorr.). —
n conjugue : Je nn'ai, tu nn'as, i nn'a, nous »#Ta-
vons, vous nn'avez, i nn'ont. — (db Mont.)
tinafrer (Lg.), v. a. — D6chirer, ctechique-
ter, lace>er, mettre en lambeaux. Ex. : Leux
chien a manque* de m'en&frer. Cf. D&ndffer^syn.
Et. — Pour 'Enavrer, de>. du fr. Navrer.
finals (Fu., Mj.), part. pas. — Qui a pris
l'eau dans ses chaussures ; il n'y a pas d* autre
expression usit6e. U Fig. — Un peu ivre.
Syn. de Emichi, Vinaigri. V. E naive r.
finalver (s') — (Mj., Sp.), v. re*f. — Prendre
l'eau dans ses chaussures. — De Aive. V. Eau.
Prononc. : s'en-eve\ — Syn. de s'Embouil-
lonner, Embotter.
finaler (Lg.), v. a. — Syn. de Din&ler.
Enaller (s') — (By., Mj.), v.r^f.-— L'em-
ploi de cette expression prouve que, pour nog
paysans, il n'y a pas la deux mots, mais un
seul. || Mourir lentement : A s'est enallie de
la poitrine.
Hist. — « Qu'est-ce que peuvent bien faire,
pour gagner leur vie elles-mSmes, les fllles de la
petite ou mGme de la grande bourgeoisie quand le
chef de famille s'est en alii. . . / (Fr. Sabcby. Annal.
p. et I. n° 614, p. 194, col. 3, ligne 12.) — La poesie
des demeures abandonees, ou toutes choses sont
revenues a 1 4tat sauvage, et ou Ton sent errer
Tame des hdtes en allis. » (A. THEURiET.Fron-
tiires * halve, Id, n° 929, 228, 2.)
« Mardi gras,
NTen va pas,
JTrons des cr§p\ tu en mang'ras.
« Mardi gras s*est enalU,
« J'avons fait des cr§p\ i n"n a point mange\ »
(Refrain populaire.)
c Quand Joseph eut appercu
« Que sa femme avait concu,
« II ne s'en con ten ta mie,
« Fftchd fort contre Marie,
€ Et s'en voulut enaller.
« Joseph est bien marte.
(Noels ang., p. 11.)
finalise (Z. 123, By.), adj. q. — Dont
Panse est cass6e. V. Nanse.
finanseter (Mj.), v. a. — Casser Fanse de.
V. Nanse. Ex. : Alle a inanseU le pichet, cet6
pagnon-la. V. Nanse.
Enargle (Mj., By.), s. f. — Energie.
Eneabaner (Mj.), v. a. — Engoncer. Cou-
vrir presque completement le visage, en par-
lant d'une coiffure trop large. Mot tres
expressif. Sens tout autre que celui du fr.
Eneabrer (Cho., By., Segr.), v. a. — Mettre
dans un trou, enterrer, enfouir, — un chien,
et meme un homme. Syn. de Enrocher. || By.
— E. un caddbre d'animal.
Encaguenasser (Mj.), v. a. — Museler un
chien. || By. — Fermer solideraent, avec un
caguenas.
Et. — Der. du pat. Caguenas, fr. Cadenas;
lat. Catena. Ici encore on retrouve le sens primitif :
chalne, lien. V. Dicaguenasser.
Eneaissement (Mj., Lg., By.), s. m. —
Couche de macadam qui recouvre une chaus-
s6e.
Eneaisser (Mj., Lg., By.), v. a. — Encaisser
un chemin, — le recouvrir de macadam.
1 Eneameloter (Sp.), v. a. — Ensorceler.
Syn. de Ensourceler, Ensabbater, Ensavaicr.
Et — Camelot. De>. de chameau ; la forme
vraiment fr. est Chamelot, employee par Jow-
villb. Orosse 6toffe qu'on fabriquait dans le
Levant avec du poil de chameau ou de chevre, —
tout objet de pacotille, — faconner com. le camelot
— D'ou : Embobeliner qan par des boniments
semblables a ceux dont use le camelot pour placer
sa marchandise.
Encanehe (Mj., By.), s. f. — V. Dicanche,
Encancher. Obstacle, d&agr6ment, embarras.
Et. — Canche, Mare. En Artois, c'est une
?iviere d'un cours lent, qui transforme la vallee
en une vaste canche.
Encancher (Mj., Lg., By.), v. a. — Embar-
rasser. || Engager, bien ou mal, un travail.
Fig. Surprendre, pincer, prendre sur le fait
Ex. : Qu'il tache que je l'y encanehe a me voler
mes choux ! Syn. de Piger. || V. r6f. — S'em-
barrasser, au pr. et au fig. — le pied dans
une racine, — dans une entreprise ardue. |
S'engager dans un passage e*troit ou difficile.
Syn. de s'Emmarer. || Lu6. — Boucher,
embarrasser.
Encanllle, Enqoenilie (Segr.), — Avoir le
nez enque-nill6, embarrass^, bouch^ (Mty.).
Bnearblchoaner (Br., Z. 145), v. a. — En-
jamber. Cf. Carfignon, Carbilletle, s'EcarbiUer.
De>. de Carbichon (a).
Encarteler (Mj., Tim.), v. a. — Ecarteler,
fendre.
Et. — Ecarteler pour 'Ecarterer, de e\ ex, et
quartier. Partager en quatre quartiers (Dabil).
Eneartelure (Mj., Tim., Sp.), s. f.— Fente
Syn. et d. de Ecartelure.
Encastine, adj. q. — Sec et dur comme la
castine.
Et — Castine. Alterat, de Tall. Kalkstein,
Kalk, chaux, et stein, pierre.
Eneatiner (Lg., By.), v. a. — Envelopper
le bout de, — un doigt. V. Colin.
En cause, loc. adv. — Etre bien en cause,
c'est parler facilement. On dit de mSme. Etre
bien en parler (qui devrait s'6crire en un seal
mot : emparte). || By. Encause\ Emparle\ —
qui cause volontiers, pas fiar. V. En parli.
Encaver (Mj.), v. a. — Laisser en contrebas*
masquer. Ex. : Tous ces haussements la, ca
va encaver ta maison. || (Tim.). Encaver Tou-
vrage. — Abaisser le tailU de fusee le long des
montants du metier, de maniere a rendit
horizontal le pare de la piece de toile- — V.
Tasseau. Langue des tisserands.
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ENCEINTEft — ENCISELER
93)
Rneelnter, v. a. ~- Rendre grosse. Syn. de
'mbarrasser, Enguernousir.
N. — On trouve enceintee dans les Lois de
uiliaume, 35. De in, privatif, et ceinture ; pro-
rement. Qui ne porte pas de ceinture ?
Eneenser (Mj., By.), v. a. — || V. n. —
ecouer la tSte de haut en bas, en pari, d'un
heval. Le mot fait image.
Et. — Encens ; du lat. Incensum, brule. Gf.
icendie.
Enehancre (Mj.), adj. q. — Qui a des
hancres au fondement. Se dit des animaux
e l'espece bovine. Cf. Chancrelle.
Enehantement (Mj.), s. m. — Infatuation,
ngouement, entichement.
Et. — LriTRfc, 4« sens. Satisfaction, joie vive.
at. Incantare ; ope>er par des chants magiques.
- On dit de qqn. : II a Pair enchants de lui, —
mvent par ironie.
Enchanter (Mj.,) v. a. — Infatuer, ember-
lcoquer, enticher.
Enehapt, ee (Mj., Lg.), adj. q. — EcocfU.
e dit d'un grain de ce>6ale qui est rest£
aferme' dans sa balle, meme aprds le battage
t le vannage. || S. m. — Grain couvert de sa
lume. Syn. de Cochk. — Du fr. Chape.
N. — Terme de commerce. Enfermer un baril
e vin ou de marchandise dans un second baril.
In + chape.
Enehariir ° (Mj.), v. n. — Renche>ir, deve-
ir plus cber. Gf. Rencharzir. Syn. et doub. de
Incherdir. || By. — Enchardir, renchardir.
Enche, Eneheneau, s. m. — V. Anchc,
\ncheneau.
Et. — Enchenot. Syn. d'Echeno. V. Echeneau.
envoi a 'Echenal. — *Gouttiere en bois pour rece-
3ir l'eau des toits. — De Cheneau (Litt.). —
ha. Ancha, tibia et tuyau. Cf. le lat. Tibia, os
3 la jambe et flute (Dabm.). — Borbl dit que ce
ot sign i fie Canal de pressoir, sens subsist ant en
njou et en Normandie.
Enehemme (Mj.), s. f. — Assemblage de
bux pieces de bois : mortaise, rainure,
ible, etc., et tenon, ou ptece correspondante.
e mot est de la langue des mariniers. ||
artie du bordage d'un bateau qui d6passe
fond en dessous. On dit aussi Encheume.
N. — Cf. Angl. Enseame, couture ; all. Insieme,
isemble.
Encherdir <> (Lg., By.), v. a. — Enche>ir,
lgmenter de prix.
Enchtre (Mj., By.), s. f. — Porter la folle
xchire d'une chose, — en subir les consc-
iences, en porter indument la responsabi-
te% en payer les pots cassis.
Hist. — « Pour fin je concluray que si nous fai-
ps des maux... a ces pauvres cocus, nous en
frtons bien la folle enchfre, comme Ton dit, et en
ons les triples interGts. » (Brant., D. G., i,
% 20.)
Eneherrler (Lue\ Z. 151, By., Ti., Zig. 153,
I, Br., Mj.), s. m. — V. Encherroir. Toile de
Bsivage, celle que Ton met dans la panne,
F
sur le linge, et qui recoit les cendres, la cher-
r6e. Elle a la forme d'un grand drap de lit.
Et. — Ltttbe, Svprtl. — Encharron ; nom
en Normandie..., meme sens. — N'admet pas
comme sftre la d6riv. par Cendre, et en propose une
autre plus discutable.
Enehenme (Mj.), s. f. — V. Enehemme.
Encherroir (ench6e-rou6), s. m. — Drap de
lit dont on couvre le linge mis dans la panne
et qui retient les cendres de la lessive, ou
charred, lorsque Ton voide. \\ Bois cylindrique
qui retient la lessive sur la panne. (M6n.). N.
ft confond avec les sarches. = || Piece de toile
qui sert k changer les abeilles de ruches. (Id.).
N. — La Curne. Charrier, grosse toile : charree.
Ce mot qui subsiste en terme de blanchisseuse pour
designer le canevas sur lequel on met la cendre
quand on coule la lessive, a 6t6 employe^ dans un
sens moins determine, pour une espece de grosse
toile, par Fa vin, qui dit, en parlant des Mexi-
cains : « Le commun populaire n'usoit de chaus-
sure. . . et ne se pouvait habiller que de « nequen,
c.-a.-d. de bourras, de charrier et d'estoupes. —
On dit aussi Charrier, pour Charrie, cendre de
lessive. — On lit dans Pare : « Puis faut passer les
dites choses par dedans un charrier double ou
autre toile... Puis coulerez le tout au travers
d*une grosse nappe, ou charrier. — Cendrie r :
charrier. G'est le sens propre. On a nomm£ Cen-
drier la toile ou canevas qu'on met sur le cuvier
de lessive parce qu'elle soutient les cendres. On
l'appelle en Anjou Encherroir. — De la, toute
toile grosse et forte.
« L'eau est 5 la cendre meslee,
« Mais elle est paravant coulee
« Sur le cendrier, si que ne passe. »
(Et. Deschamps.)
Langes, suaire, nnceul.
EnchetriM (Lg.), s. m. — M6canisme com-
pliqu6, disposition de piece, — en mauvaise
part. Syn. de Enquibrage. — N. Terminai-
sons mises a part je vois un seul et m§me mot
dans ces deux vocables. — Syn. et d. de
Achetribi.
Enchevelis (Mj.), s. m. — Nceud coulant.
N. — Ce mot semble de>iv6 du lat. Capere, par
rinterm6diaire d'un der. de ce v., voisin de celui qui
a donne Chevctre.
Enchevelnre (Z. 118), s. f. — Maniere de
passer le lien pour arr§ter Tattache. || By. —
Sorte de noeud.
Enehifarner (Mj., Lg.), v. a. — Enchifrener.
Syn. de Embournifler, Embournicler, Enreni*
fler. || By. — Pron. Enchifoerne\
Euehlz, s. m. — Meurtre commis sur une
femme enceinte (M6n.).
Et. — Hist. Manage dit : « L'ancienne coutume
d'Anjou et du Maine, non imprimee : « I«e Baron
a en sa terre le meurtre, le rapt et Vencis. . . Rapt,
si e'est femme forcee. Encis, si est quand Ten flert
femme enceinte, et elle et l'enfant se meurent. . . »
Et la nouvelle, °rt. 4 1 • « . . . et c!t encis ; si est de
meurtrir femme enceinte ou son enfant au ventre. »
De incisium, de incidere, intus coedere.
Enciseier (Craon, Sar., By.), v. a. — Fendre
faire une entaille, inciser. — || By. — Faire
des enciselures (incisions), en particulier aux
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338
ENCISER — ENDfiMENfi
poissons qu'on veut faire frire, et surtout aux
anguUles, qu'on coupe ensuite par wantons
(troncons).
Baeiser (Mj.), v. a. — Inciser, couper,
entailler. — Cf. Embiber, Enflammation.
Hist. — « Le mantel e les dras tresqu'al cuir
tncisa (jusqu'au cuir). — L. C.
Enelsure (Mi.), s. f. — Incision, coupe,
coupure, entaille.
Hist. — « II s'arma d'une brave et gal ante bra-
guette, faicte de feuille de figuier, lesquelles sont
naifves, et du tout commodes en durete\ incisure,
frizure, polissure. . . » (Rab., P., in, 8, 230.)
Enc/aveie (Lg.). — Pron. En-quia-veU,
part. pas. — Completement ferm6 et comrae
cloue\ Syn. de LissL Ex. : Le loup avait la
goule enclavelie. — V. au Folk-Lore. — D. de
Claver.
Enelenme (Mj., By.), s. f. — Enclume.
Vieilli.
Et — Du lat pop.* Includinem, alte>at du lat
class. Incudem (alter, due d'une part a Tinfluence
de Includere, inclure, et, de l'autre, a celle des
noms en udo, udinis), devenu, par substitution
de suff. Inclumine, enclume. || Cf. EnfUume.
Enellquetage (Mj.), s. m. — Roue a rochet,
avec declic.
Et — En 4- ctiquet, de : cliquer, faire du bruit,
prim it if de cliqueter. Cf. Clinquant, clique, cli-
quetis, cliquette.
Enclous (Mj., By.), 8. m. — Enclos. V.
Clous. Se trouve dans le Roman de Renart,
xm* siecle. — On disait Cloure, pour Qore.
Encontre (Li.), loc. prep, dans : A Ten-
contre de, le long de. « Alle est A Vencontre
du mur.»|| Adv. — Je ne vas pas d Vencontre,
— je ne dis pas le contraire. Ag.
Encorelr ° (Bg., Ag., By.), v. a. — Salir,
encrasser. II est encorci de poussiere. Un
tablier encorci. Syn. et doub. de Encossir.
Encorder (Mj., Lg., By.), v. a. — Mettre en
corde, du bois de chauffage. V. Corde. || Lue\
— Autre sens. Se dit d'un animal atteint d'os-
teoclastie.
EneOre (Z. 136, Q.), s. f. — La cale mise
pour arrSter une roue. Syn. et d. de Accoure. ||
(Mj.). — Adv. Encore.
Et. — Premier sens : Accore, alter, de Ecore,
pour Escore, de Pangl, Score (aujourd'hui Shore),
rivage, etai. Accorer un navire.
Eneornalller (Sal.), v. a. — Aftlcher les
bans de mariage. || V. r6f. — Se faire afficher.
Et. — Douteuse. Se mettre les cornes sous le
joug, com. les boeufs ; — publier a son de corne ;
— allusion au sort qui attend qqs maris ? P. 6. pour
Accordailler; du fr. Accordailles.
Encornaillee (faire). Sal. — Faire afficher
pour le mariage (Mettre dans les cornes?)
Encorner (Lg., Hy.), v. a. — Frapper avec
ses cornes. Syn. de Embrocher, Broquer.
Encossir (r fin. muet) — (Mj.), v. a. —
Encrasser. Syn. et doub. do Encorcir.
Et. — Com. son pendant Decossir, ce ma
semble 6tre un deriv. de Casse, boue. II serait poi
Encassir.
Eneoublere (Pell.), s. m. — Sorte d'arrete
boeuf sans Opines. — Medicago falcata. Bat
Encoure (Mj.), s. f. — Grosse corde qo
forme la bordure d'une voile, ralingue.
Encourer (Mj.), v. a. — Border d'un cor
dage, d'une ralingue, une voile. V. Encoun
Encourir ° (s')_-- (Mj., By.), v. r£f. — S'ea
sa force.
fuir, se sauver. Ex. : II s'est encouru a tout
Encourrc (s') — (Mj., By.), v. tM. — S£*
courir, s'enfuir, se sauver.
Hist — « Tous les prebstres, devins et propheta
qui lore estoyent en Ephese. . . s'cn coururent comm
forcenez par la ville. » (Amyot, Vie tTAln
le Grand,) — « Adonc Alexandre s*en coure*
vers le cheval, le prit par la bride. » — In., ibid.
Enerais (By.). — V. Folk-Lore. Langage,
vm, 32.
Enertter (Lg.), v. a. — Labourer en b3
Ions. On encrete un champ avant de le cowm
|| Recouvrir jusqu'au fafte les billons embJ*
ves, avec la terre des cretions. L'ope>ation a
fait au moyen de la rabale (can, huau).
Der. du fr. Crete. Cf. VireUcher, Plancher.
Encrfner (s') — (Sa.), v. rM. S'inv^terer 4
s'aggraver, en parlant d'un mal aigu. || Fast
des dettes de plus en plus criardes, s'enfonci
dans la g§ne par trop de defenses. || Sea
barrasser, au propre et au fig. — de dettes a
de v6tements.
fincroiser (Lg.), v. a. — Entrecroiser. Syi
de Enterbouecher.
Eneros, s. m. — Engin, nasse a prendre I
poisson. (Pa). V. Foudret, Ancro. || By. -
Ancreau, Encreau. — Engin en fil, app<*
verveux, a peu pres de la forme de la hxx*
(boisselle) et de la nasse (nanse) qui sont i
osier.
Encroulller (Segr.), v. a. — Endependax*
dans une cheminee, a un clou ; Decrouiller^
le contraire. — V. Crouiller.
Encrucher (s') — (Lg.), v. rif. — Grimpi
se jucher ; s' engager dans un passage. El
N'allez pas vous encrucher dans quid cheni
Syn. de Crucher, s'Enquiller, JEniM
s 1 Enquenicher.
Et. — D. C. Incrocare. — Accrocher un ol
dans les branches d'un arbre ou sur un fl
eleve.
Endahonner (Bg., By., Mj.), v. a. — Met
un enfant dans un dabon, Penveiopper
langes.
Endemager (Mj., By.), v. a. — Endomd
ger. Cf. D'mage.
Endemene (Lg., Sa.), adj. q. — V. £r
meni.
Endemene (Ag., Do., Segr., Br., Mj.),fM
pas. — Endiabte, turbulent, peHulant J
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BNDEMENTIERS — ENDOVRER
339
e donne du mal, qui s'agite : « Comme vous
tes endimenie / » — comme vous vous d§me-
ez. || Presse\ — Je se* ben endimeni. » By. —
•ron. End'mine\
Et. — Hist. On pourrait croire que ce mot
6rive du v. fr. se D6mener. Je ne le pense pas, et
j qui, a mon avis, milite contre cette opinion,
est l'existence du syn. ital. Indemoniato. II est
lair que les deux mots de>iv. du lat. In et Daemon
)rec : En et Daimdn). — Syn. de Empicori ;
ndemine" (Sa.). — Littr£. En, demener, s'agiter
iolemment. — < Cest fleur d'aage est fort cha-
>uilleuse et endimenie a prendre tous ses plaisirs. »
taiYOT, Plut., Com. on nourrit les enfant*.) —
u'atroce blessure) endemounio lou brau — rend
i taureau d6moniaque, l'endiable. — (Mireille,
54, 3.) — Cf. Endivi.
Endementiers (adv,). — Vieux mot ang. —
lependant, en attendant.
Et. — Manage : in-de-interim. — « Advint
ue endementiers que ledit Taupin jouoit... »
ntrementiers, — Entretant (D. C.)
Et prist treves endementiers
c Entre dix jours et vint entiers. »
(Rom, de la Rose.)
Endependancer, v. a. — Pendre, suspendre
r . Encrouiller.
Enderse (Lg.), s. f. — Dartre. Syn. de
)ertre. N. Dans la syll. Der, 1*6 est ferme\
Et. — Pour -. enderte, ou endertre, der. de :
ertre. — « Quand le sel de tartare (tartre) est
lis en lieu humide, il se rgduit en huile de tartare,
t plusieurs guerissent les enderces dudit huile,
arce qu'il est corrosif. » (B. Palissy. — Jaub.)
En-dessonr (Mj.), adv. — Au dessous, en
val. || Aller en des sour, — d^cliner dans ses
ff aires.
En-devant (Mj., By.), adv. — Devant,surle
evant. Ex. : Alle 'tait assise en-devant. ||
oc. pr6p. — Par en-devant de, — par devant.
!x. : J'ai passe 1 par en-devant de la maison.
Endever (Sar., Li., Br., Mj., Chi., Craon,
ue"), v. n. — Faire facher, taquiner, irriter.
- Le partic. passe" a, bien entendu, les mSmes
ms. — Syn. de Empicori. Form6 de Dive.
ndiable\ A Saint Paul : Faire la d£ve, faire
diable a quatre, du tapage ; badiner, bati-
ler, folAtrer avec bruit. — Est francais ; je
donne cependant, parce que j'y renvoie
esv&e, Desver y Diver.
Et. — Le sens est clair ; Tetymol. Test moins.
tt&s : En + desver. Diez rejette De-ex-viare,
i aurait donne Desvoier, et propose dissipare,
nple conjecture. — Gachet propose : diable ;
core une simple hypothese : — il le rapproche
l'angl. Endeavour, s'eflorcer. — Ital. Indiavolare,
diabler. — Diet. Gintr. : En + desver, perdre la
ison ; — ou derver. Orig. incon. — L. C. — « Je
Tay prins que ce matin, mais deja yendesve,
rbsilfe d'estre marte. » (Rab., P., in, 7. —
) — Jaubkbt : Fou, insensl, terrible, enrage,
isve — bore de la voie. || Impatienter, faire
nner au diable. Le b de diable s'est change en
dans l'ital. diavolo, et dans l'angl. devil, de
Jme que dans endever — Schslxb : De toutes les
pm. proposees, une seule est a retenir, celle de
iz: t On s'est servi d'abord de la d* pen. sing.
we, qui repond correctement au U desipit (il
est fou) ; puis, de la forme du pres. desve, on a
d6gag6 un infinitif pres. desver, et un part. pas.
desvi. — Bobel. Forcener. De indivare, a Deo,
vel demone corripi ; c.-a.-d. 6tre espris de fureur
divine, com. les Sybilles et ceux a qui on faisait
rendre les oracles ; car ils devenaient tous trans-
ported (Virgile, En. VI.) Ou bien : indeviare, s'ega-
rer de sa voie. GuiLL:«Ons'ennuyait quand vous
n'aviez plus personne a faire endtver. » Rousseau ;
La N. Hiloise. — Menage : Indeviare, deviare,
extra viam ire ; aller hors de la voie. (Contests ;
voir plus haut). On dit de meme : Delirer, qui
signifie litUralement : Sortir du sillon ; De lira
arare. — Nous lisons dans un tres anc. texte t
t Por poi qu'il ne s'en est desvi.
(Peu s'en faut qu'il ne s'en affolle.) || VEndi-
vorie 6tait un ancien jeu. L'enfant qui devait Atre
endovey se couchait sur le dos, ayant les pieds nus ;
celui qui devait proc6der a l'invocation lui intro-
duisait d'abord dans le nez Vendovoir, c-a.-d.
I* Achillea a mille feuilles, et lui criait : Endevi, etc.
— Apres avoir rempli les narines et mis entre les
doigts 1' Achillea, puis sur un caillou plac£ pres de
sa t&te, un de ses camarades frappe a coups re-
doubles, en criant : Endive'. — Les autres se re-
tirent. Voila l'en f ant endivi, qui fait des diable-
ries. » (Men.) — Dans le Castoiement d?un pire a
son file .
« Nostre maistre par lunoisons
« A en la teste estordisons,
« Le sens perd, devient desvez.
{Du taiUeur le Roy et de son Sergeant, p. 27, 50-
51. — Desverie, p. 27, vers 149.) — « Et de m§me
qu'elle n'eut jamais songe a regarder un faucon*
nier entre mille, de ra§me elle endivait de voir
celui-la parce qu'il 6tait invisible. — En N. —
Endever de, desirer vivement, au point d'fitre en
colere. » (H n du vx tps, p. 101.) — «... Bien
entendu qu'ils ne manquaient jamais de se trouver
sur la meme route et de se g§ner gtrangement ;
et si le soudard endevait... » (Jd. t 387.) — En
resume : 1° Indeviare ; 2° Indivinare ; 3° Diabolus ;
4° Desipere — quatre 6tym. entre lesquelles je me
prononcerai pour la deuxieme. Cf. Enddmeni t et
V. Dtve et l'explication de C. Port, surtout.
Endodeliner (By.), v. a. — Tromper ;
comme Endodiner, endormir quelqu'un
avec des paroles trompeuses. (Men.). — Cf.
Embobeliner.
Endodiner, v. a. — Comme Endodeliner.
Endormi (1'). — Paresseux, nonchalant.
Ce nom se donne aux animaux occupes au
labour, comme : la Blanche, la Grise, la Fai-
n^ante, la Pailleuse, le Roujeau, le Gaille\ le
Caillet^, le Levreau, le Ch&tain, le Marjolet,
le Moureau (noir et blanc), le Verme* (pour :
vermeil). (Men.)
Endormir (Mj., Lg.), v. a. — Engourdir,
paralyser, rendre insensible, en parlant de la
fatigue. Ex. : J'en ai le bras tout endormi a
force de cogner.
Enddve (Sp.), adj. q. — V. EndSvrL
Endftvrt, ee (Mj.), part. p. — Endormi,
somnolent, engourdi, apathique, qui manque
d'activite\ de ressort. Syn. de Enddvi, Em-
paffl.
Et. — P.-§. pour Endrdve, dont la rac. Drdve
aurait donne l'angl. Drowsy, m6me sens.
EndOvrer (Mj.), v. a. — Rendre somnolent,
endormir, abrutir.
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340
ENDftAlT — BNPAftGfcg
Endralt (Mj., By.), s. m. et f. — Endroit.
V. Dret, Drait et Endret.
Et — Proprement : en droit, ce qui est droit,
c.-fc.-d. oppose a envers, et, au sens de : locality,
ce qui est dans ie droit chemin, sur la route, dans
la direction de. (Lrrr.) — Qqf. pour M6tairie,
closerie.
Endremer (44« Z., Ec, By., Mj.), v. a. —
Endrimer un bateau, le faire passer juste dans
un chenal, sous une arche de pont, surtout
par un mauvais temps. — Embouquer. —
« Par un coup de fort temps pareil, c'est pas
facile d'endrimer un pont. » || Bien mettre le
travail en train. — My. || S'engager dans qq.
passage 6troit ou difficile* || Engager, faire
p6ne*trer. — Enquiller.
Et. — En dret mener ? — Le prei. en et le bret.
Dremeine, Tremeine, passer T — je prefdre la
premiere. || R. O. preiere la deuxteme ; le patois
n'aurait pas laiss£ tomber la syllabe finale de me-
ner. V. Endemener.
Endret' (Mj.), s. f. et m.— Endroit. Ex.: lis
demeurent dans eine vilaine endret. — T'as
point mis 9a dans la bonne endret. — N. II
existe a Mj. un lieu dit : La Petite Endret. —
(Lue\ etc.) V. Endrait. Etymol.
Et. — C'est le fr. Endroit. Cf. Dret. — A noter
que le b re ton nous a empruntd ce mot : Andret,
endroit. — Hist. — (Je nVen viendrais, moi, la
♦reine, aux Baux) moun paure endri (mon pauvre
pays.) (Mireille, p. 94, str., 2.) — Pavs natal.
« La vue de son cher endroit. .. » (G. Sand. Le
p&chfi de M. Antoine, vol., II, ch. 18.)
Endowment (Lrm.). — Traitement? ce qui
est du?
Hist. — 2° « Sera aussi suppliee Sa Majesty de
sup primer tous les financiers..., et de substituer
dans leurs places un receveur dans la capitalle de
chaque province a qui on assignerait un endue-
ment fixe. . . » (Cahier des plaintes et doliances de la
paroisse de la Romagne.) A donn6 l'angl. Endowe-
ment = dotation.
Endurer (Lg., By.), v. n. — Absolument:
Souffrir. Ex. 2 C'est des choux qui ont endurS
pour la secheresse. » || Supporter, avec Tid6e
d'un bien-etre resultant d'une souffrance
eA'ite*e. — (Mj.). On endure ben ein petit ar de
feu par eine fret' pareille. || By. — Vendure-
rais oen ein manteau tellement qu'i fait fret'.
Eneilier (Mj.), v. a. — Etirer le 111 pour
l'amincir et le regularises comme font les
fileuses. Syn. de Egueiller.
Et. — Ce mot est pour Enoeuiller, d6faire les
nceuds, doubl. du fr. Enucleer.
Enenger (En-neng6) — (Sp.), v. a. — Enger,
embarrasser de qq. engeance, bonne ou mau-
vaise. Fr. Enger. — V. Engeancer, Dtgeancer,
Dinenger, Enginouir.
Enerter. Manage dit : Nos paysans d'An-
jou disent : Enerier un lieu, pour dire : Y
planter des arbres. P.-e. d'inarbustare. =
Tres forts, nos paysans. Syn. de Affler.
Et. — « Enherter. Semer, preparer pour ense-
mencer, mettre une terre en valeur, en prod u it.
Ertaye ou Ertoye, d&igne une terre inculte.
(D. G. Hertemus.) En hers, le produit quelconque
donne par ce labour. (D. G. Adhaerere, 4), fieri
mus, champ qui ne peut §tre ni cultive, ni labou
en fr. Ertaye, ou Hertaye, Hertoye : « Trois denk
assis sur demi-arpent de terre ou environ... j(
gnant a la terre et hertaye feu Estienne Cornflka
d'autre part a V ertaye de Ouion le Bouyer. ■
Enever, ou Entver (Mj.). — V. Enaiet
v. a. — Mouiller. — || V. r6f. Se mouiller I
pieds, faire entrer Teau dans sa chaussuf
On s'eneVe en passant un ruisseau, en sen
bourbant dans un mollet (mauvais pa
endroit boueux dans un chemin detremf
par la pluie). Prononc. En-n§ver.
Entafouiner (Sal.), v. a. — Embarrasser
gSner les mouvements. Avoir la t§te e*jt
fouinie, — avoir mal k la t§te.
Enfalteau (Mj., By.), s. m. — Tuile doi
on recouvre le faltage (Tun toit. Syn. de ¥i
teau.
Enfanee (Mj., By.), s. f. — Sfoilitt. El
II commence &ne pusguere savoir ce qu'H di
il diroge souvent ; y a de Yenfance. || D'a
fance, — des Tenfance.
Enfantln (Sp., By.), s. m. — Crasse ja*
n&tre qui se forme sur le cuir chevelu d^
jeunes enfants. Syn. de Rdche, Rage. !
N. — Pour rien au monde les meres ne cons*
tiraient a enlever cette crasse de la tete de tad
enfants, pas plus qu'elles ne voudraient J«d
rogner les ongles ou les cheveux dans le cr-ea
de la premiere ann6e. A leurs yeux, Yenfw
la rache est pour leurs nourrissons un signe et ;
gage de bonne sante\ Tel n'est pas I'avis des 1
decins hygieuistes.
Enfar (Mj., By.), s. m. — Enfer. || Bel
d'enfar — petit col6optere k elytres roui
marquees de points noirs.
Enfarger (Mj.), v. a. — Mettre des enfa
a, entraver. || Fig. Etre enfargS, — avoir a
lourdes chaussures, qui entravent la ma
Et. — Ce mot est forme de la prep. En, et da
v. Farger, inus., d6r. de Far, fer. V. Forged t
Fergon. — || By. — Pron. Enfoerger, Enfeuif«
C. Port, le derive plus justement de Fahna
comme Forge et Farge. Cf. Enforger.
Enlarges (Mj.), s. f. — Ne s'emploie qin
plur. Entraves formers de deux anneaux i
fer reunis par une chaine, dans lesquels 1
engage les pieds de devant d'un cheval V]
Enfarger. || By. Pron. Enfoerges, Enfeun;
Hist. — « Le suppliant donna a iceUui F
ung coup des mailles des enferges dont ;"
enferger et Iyer ladite jument » (1472.]
forgez des pieds et des mains. (Moht., i, K"J
— < Ceux qui, faibles de corps, ont 1' esprit gns4j
fort et puissant, est-ce pas grand dommag^ *
les enferger et garrotter, a la chair et au maritf,
comme Ton fait les bestes a Testable. * (Chaim*j
178.) — Grelots et effarges de mulets de ch*rb*j
nier. » {La Trad., p. 80, /. 18.) — « Pour no *>«
paroissiens, il (le cure* ) fit une recommandatioa ta
en son pMne : II y a un honndte homme qui ^
mis sa cavale enfargte en ses fosses. Messieurs I
paroissiens, on lui a pris les enfarget avec use I
rure a bosse. (Cf. Bosselle). II vous prie, MesfiN
de lui rendre lesdits enfarges, et pour votre p«
de par Dieu, que la bosse vous demeure.
de Vs&villb, M. de p. z, 113.)
OlniP^
il TDd$
t.) - *i
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ENFEL — ENFONDRE
341
Bnfel, Ienfel (Do.), adj. q. — II est enfel ;
nM. — P.-S. doit-on prononcer : enfl, enfle.
Enfener (Mj.), v. a. — Attacher dans un
re* une vache a un piquet, au moyen d'une
ne, ou corde. Lat. : Funis.
Enteaouiller (Ag.), v. a. — Porter au coeur
imme ferait Podeur du fenouil. Ex. : Les
idis, je les aime ben ; mais les bonbons, ca
'enfenouille.
Enfcrdciiro (s') — (Lg.), v. reX — Se
froidir. Ne se dit que du temps ou du vent.
Enferdir ° (s') — (Mj.), v. r6f. — Se refroi-
r. Ex. : Le vent s'enferdit ; il va venir a
ouiller. || By. S'enfoerdir.
Et. — Pour s'Enfroidir, de : froid. V. Ferdir, se
mferdir. — Syn. de Enfridezir.
Enferdure, adj. q. — Qui a froid.
Enferger (Lue\ Sar.), v. a. — V. Enfarger.
atraver au moyen de fers.
Et. — Du Canoe : Disferiare, Inferrare. t Entre
Scythes, quand les devins avoient failli de ren-
atrer, on les couchoit enforgez de pieds et de
lins sur des charriotes pleines de bruyere. »
ont., Ess., i, 30.) — « I)u plaisir qu'il sent a
itter sa jambe apres que les fers en furent hors,
2use-t.il pas une pareille doulceur en son ftme.
ur St re dteenfor&e des incommoditez passees. »
>., n, 11.)
Enferges (Lg.), s. f. pi. — V. Enfarges.
Enfermier, inflrmier, s. m. — Mot desuet
i avait encore, au xvn e siecle, cours en
ijou.
Hist. — En 1625 il (Madelon Claude de Saint-
fange) etait enfermier (inflrmier) et profes de
lite abbaye (de Saint-Maur). — (Revue de VAnj.,
jrs-avril, 1907, t. LIV, p. 183.)
Enfernailler (Craon, Ac), v. a. — Mettre
5 pointes ou du HI de fee dans le groin d'un
re pour l'empecher de fouiller la terre. Syn.
FormdiUer. \\ E. un taureau, lui mettre
e pince au nez. — Qqs-uns disent : Enfer-
Jller.
Safer tier, v. a. — Mettre un fertyao.
St — Frette. Orig. inc. — Cercle, virole de fer,
it on garnit un mat, le moyeu d'une roue, la tete
n pilotis, le manche d'un outil, le bois d'une
ce, d'une Heche, etc., pour l'empdcher de se
dre (Dabm.). — En Anjou, cercle pour les
ots. V. Ferquiau, Ferteau.
Bnfllte (Mj., By.), s. f. — Enfilade.
Snfller (Mj.), v. a. — Rejoindre, sur une
tsoire, celui qui s'est lanc6 en avant.
Snlletto (Lg-), s. f. — Sorte de longue
uille sans pointe et port ant un chas, ou
, a chacune de ses extr6mit£s. Elle sert aux
heurs pour passer la cordillette dans les
es des petits poissons servant d'appat. —
fr. Enfiler. || By. — Souvent en baleine.
inflammant (Mj), adj. verb. — In flam -
ble. Syn. de Eprenant.
Inflammation (Mj., By.), s< f» **- Inflam-
ifteoi
Et. — D6r. logique du fr. Enflammer. Cf. Enciser,
Embuer.
Enflamber (Lu6), v. a. — Enflammer.
Enfle (1*)! (Mj.). — Exclam. Interpellation
amicale ou ironique. Ex. : Te vela, te\ Venfli t
— la personne fut-elle maigre comme une
percbe.
Enfler (Mj., By.), fig., v. r6f. — S'enfler, —
s'emporter, se mettre en colore. Ex. : I s'est
enfle comme eine soupe au lait. || S'enfler la
bousine, se gonfler d'importance, s'enorgueil-
lir. || Sp. — S'enfler le nez, — meme sens. ||
N'avoir pas la t§te ben enflee de, — n'Stre pas
tres enthousiaste, enchants cu entiche* de.
Et. — In flare ; souffler dans.
Enf/esse (Tim.), s. f. — Enflure, oed&me.
Syn. de Enflun, Enfleume. N. On pron.
Enfiesse.
Enfleume, Enflume,Enflan (Mj.). — Comme
Enfiesse. — S. f. — Enflure, oeddme.
Enfolie, s. f. — Mode special de peuple-
ment et d'entretien des vignes surtout usite*
dans Tarrondissement de Saumur. Un jeune
cep est abandonne* a lui -meme et sans &tre
taille" jusqu'a la 3« et m£me la 4 e ann6e. A
cette 6poque, on coupait, au printemps, toute
la t§te de la jeune souche, pour laisser un
petit sarment appel£ Queue de rat comme
amorce de v6g6tation et preservatif d'apo-
plexie foudroyante . . . Le viticulteur obtient
autour de la section la sortie de 4 ou 8 gour-
mands vigoureux. L'hiver suivant, ces sar-
ments sont etales sur le sol, ranges comme les
rais d'une roue de voiture et recou verts, a
leur centre, d'un mamelon de terre, de m 60
a m 80 de base, et de m 40 a m 50 de haut a
son centre. Les sarments sortent autour de la
base de cette motte et sont rognes a deux
yeux francs hors de terre. On appelle cette
operation Enfolier une souche, mettre une
souche en enfolie. Du lat. Infoliare, enfeuiller..
(Sur la viticulture du N.-O. de la France.
Rapport & S. E. M. de Forcade la Roquette,
ministre de P Agriculture, par le D r Jules uuyot
Paris, imprimerie impe>iale, 1867). = Qqs-uns
expliquent par : en folie ; e'est une folic de
tattler ainsi un cep qui, de ce fait, est perdu.
— Je pr^fere Infoliare.
Enfolie (Lue), part. pas. — V. Enfolie.
Enfolier (Lu6), v. a. — V. Enfolie.
Enfoneer (Mj., By.), v. a. — Enfoncer qqn,
le miner, le couler. || R6duire a quia. || V. r6f.
Se ruiner peu a peu.
Bnfondre (Mj., Lg., Sal., By.), v. a. —
Mouiller completement, tremper les v§te-
ments. || V. n. — Avoir ses v§tements trem-
pes par la pluie. Ex. : J'ai enfondu en m'en
venant. — Cf. Daber.
Et. — Lat. Infundere. — C'est : mouiller jus-
qu'au fond, aux os. — Hist. :
« Mais ce qui est en ton cueur enfondu
t Ne nous est pas monstre ny entendu.
l&. Gi BcwntML, 119, P4194.)
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342
ENFONDU — ENGONCE
Enfondu (By., Li., Br., By., Sar., Mj.),
part. pas. — Trempe\ mouille completement
a fond. « J's6 tout enfondu, — de pluie, d'iau.
— Cf. Confondu.
Hist. — « Icelle Gernesote pour se evader de la
voye se mist en une mare, ou il y avoit beaucoup
d'eaue ;. . . ils allument du feu pour lui seicher ses
habillements qui estoient tous enfondus d'eaue
(1473. — L. C). »
« Maigres, velluz et morfonduz
« Chausses courtes, robbe rongnee,
« Gelez, meurtriz et enfonduz.
(Fr. Villon. Petit Test. — st. 30. — Eveille.)
Enfondare (Mj.), s. f. — Pluie dont on est
trempe\ Syn. de Saucle. Ex. : Alle a attrap6
eine belle enfondure, le temps de ramener ses
vaches. || Mj. — Etat de celui qui est tremp6
par la pluie. Syn. de Trempe, Trempte, Trent-
pure.
Enforger (Li., Br.), v. a. — Entraver.
Enforger un cheval, c'est lui mettre des fers
speciaux pour l'empScher de courir. V. En-
farges, etc.
Enfornalller, v. a. — Le meme que Enfer-
nailler.
Enformer (Mj.), v. a. — Enfermer.
Enfourner (Mj., By.), v. a. — Fourrer dans
la bouche, ingurgiter, avaler.
Et. — En + four, autrefois : forn.
Enlr* (Segr.), adj. q. — Pour : enferrS,
sans doute. « Quand une jeune fille se marie,
on dit qu'elle est enfree, ou enfergie (Men.).
Eniredezir ° (Lg.), v. a. — v. a. et n. —
Refroidir, se refroidir. Syn. de Enferdir.
Engailloeher (g') — (Li., Br.), v. r6f. —
S'enfoncer dans la boue, avoir des bottes de
boue.
Et. — D. de Galochea.
Engalipoter (Sal.). — Embarrasser les
mains dans qqch. de collant, comme la pate,
la boue. Du franc. Galipot. Syn. de Empe-
casser.
Engaloeher (g») — (Mj.), v. r6f. — Salir de
boue ses chaussures. — Galocher. Syn. de
s'Engomber, Bolter, Patter, Pdtiner, s'Emmo-
ler t s Emmolliner, s'Emmolleter.
Engarder (s') — (Mj.), v. re7. — Se garder,
prendre garde. Ex, : II s'est ben engardi de
venir. || Etre engardk,, — 6tre dans l'impossi-
bilit6 de. || V. a. — EmpScher, mettre dans
TimpossibilitS de. Ex. : Alle eHait ben engar-
dke (Ty aller.
Et. — En -f- garde. — Hist. — « Et envoyoit
peu de gens a P assault pour engarder seulement les
Ty riens de pouvoir reposer. » (Amyot. Vie d A-
lexandre le Grand.) Poms tenoit toujours ses 616-
phans sur l'aultre rive en bataille, les testes tour-
nees devers les ennemis pour les engarder de passer,
(Id. ibid . p. 25.) — « Faulte de chiffre m'en-
garde vous en escrire davantage. » (Rab., Lettre
a M. de Maillezais, p. 612.) — « J'advoue Dieu,
si j'eusse esU au temps de Jesuchrist, j'eusse bien
eniardi que les Juifs ne l'eusent prins au jardin
d'Olivit. » (Rab., G. t n, 89, 76.) — < N« voy«r-
vous, dist Panurge, que les chastaignes qn*on ftkt
cuire au feu, si elles sont entieres, elles petent
que e'est raige ; et pour les engarder de peter, l'oa
les entame. » (R. P., n, 31, 197.) — « Non qui
engardast les diets theologiens sorbonicques d*
chopiner. » (Rab., P., n, 10, 137.)
Engendrt (Mj.), part. pas. — Constitue.
condition^. Ex. : C'est toujous ben da
sabots qui sont ben mal engendris ! ■
Et. — In + gener, generare.
Engenonir ° (Lg.), v. a. — Enger, embar-
rasser d'une mauvaise engeance. Ex. : Mod
jardin est tout engtnoui de mdrion. — Syn
de Engeancer, Enenger. — In, genus.
Engin (Ec, By.), s. m. — Filet. V. Apeti*
sures.
Englponne, adj. q. — Enjuponne.
Engironne (Mj.), adj. q. ou part. pas. Pre
emprisonn6 dans le giron d'un £pervier. &
dit du poisson.
Engivane (Mj., By.), s. f. — Ingeniosite
esprit inventif. — V. s' Engivaner. || Craoc
Sorcellerie populaire.
* Engivauement (Bg.). s. m. — Corvee desa-
gr^able. V. $ Engivaner.
Engivaner (s') — (Mj.), v. r6f. — S'in^
nier. Ex. : II ne sait pas de queune sottis*
s'engivaner. || Bg. — Se charger d'une com-
mission desagrSable ; faire mauvaise society
Et. — Corrupt, du vx fr. Engeigner.
« Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner antra
« Qui souvent s'engeigne soi-rneme. b
(La Font. — Im Grenouille et le rat. Ce Yerte
a ici le sens : de tromper ; cf. Engin, de ingeoion^
Englvase, adj. q. — Etre engivasi, dais
Tembarras, le bourbier, la boue, la vase.
(MfiN.).
Englatir ° (*') — (Mj.), v. t6L — S'emba.--
rasser, s'engager. Terme de marine. Ex. . : L»
glane s'est englatie dans le rias du potdw*
Engldtir ° (Mj.), v. a. — Engloutir. G-
MSron.
Et. — En -f- radic. de glouton. Lat gluto, i
glutus, gosier.
Engolser (Lg.), v. a. — Engouer.
Engomber (s') — (Mj.), v. r6f. — SVn-
bourber. Cf. Dkgomber. Syn. de £EngaW&
Bolter, Patter, Pdtiner, s'EmmoUer, s'Enutw*
ner, s' Emmolleter.
Et. — Ital. Ingombrare, de in 4- combri, »
cumbri, amas de bois abattu. Cumbrus s'est #
pour Cumbius, lequel est une forme barbate &
lat. Cumulus, comble. (Lm.)
Engonce (Ag.), part. pas. — Mal vetu,
Engoncer.
Et. — La Curne : « Conche, coquille, — bas*
— ajustement. Et alors il vient de l'ital. : aco»*
suivant Pasquier, et, en remontant plus hi?-
du lat. Concinnus. II ne servait gu^re que i'*
ces expressions ( en bonne conche, mal en coa*
et semblables : « L'hdtesse le voyant (^
pcemen) <si laid et mal en conche presuma q«< J
fut qualqu'un del gem du oapltaine qui tat w*
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ENGOULER — ENJAQUETER
343
nvoye devant, si lui fit fendre bragardement
lu bois. » — S'enconcer.
Engouler (Mj., By.), v. a. — Saisir avec sa
;ueule. Ex. : Le chien illi a engoulk. le mollet.
| Avaler. N. Le fr. a le compos? Engoulevent.
- Fig., Accaparer. || Lg. — V. r6f., se bourrer
I'herbes arrachSes, en pari ant de la gorge
Tune charrue. A Mj., on ait dans le m&me sens
t'Engorger. = Se dit encore (au neutre), en
>arlant d'une charrue au versoir de laquelle
a terre trop humide s' attache, adhere. Ex. :
tia charrue engoule ; alle est engoulie. On dit
mssi B otter.
Engonrdellr ° (Mj., By.), v. a. — Engourdir
)ar le froid. (Lu6). — V. Gourd.
Et — Hist. :
t La pensee ont vers Dieu si froide
« Qu'il sont engordeli et roide
« Plus que ne soit poil en fouache. »
(D. C.) — Sens primitif : obtus, inepte, sot. »
cellui Boyn commenca & desmentir le suppliant
»t l'appeller villain Gordin. » — D'ou : Engordeli,
mgourdeli, engourdi. (Id.). — Forme diminut.
lu fr. — Pour la terminals. Cf. EtourdHir.
Hist — « Dis, c... flatry, c. moisy, c. en-
\ourddy. » (Rab., P., in, 28, 278.)
Engourdelissement (Mj., By.), s. m. —
Engourdissement.
Eogourmee (Mj), adj. q. — Dont le pis ou
e sein est gonfl£, soit par un exces de lait,
wit par Finflammation. Syn. de EnronflU.
Du fr. Gourme ; orig. inc. — Cf. Dlgourmer.
Engouttt, adj. q. — Qui a de la goutte. —
La tegende .de Saint-Lubin. — A Thouarce
>n soutient que tous les cures de ce lieu
mront la goutte, tant que la statue de saint
Lubin ne sera pas remise en sa chapelle.
M6n.).
Engralneur (Lu6), s. m. — L'homme qui
mgage les herbes dans la machine a battre.
Et. — En + Grain. V. Engreneur. Supp.
Engrave (Mj.), adj. q. — Animal dans le
labot duquel une pierre s'est introduite. N.
}n dit plutdt Egravl. Cf. Agravk.
Et. — De en + grav., rad. de : gravier. Le
neme q. Greve. . — Bas-bret. : grouan, sable ;
iimry, grou ; sanscr., gravan, pierre. (Ne pas
onfondre avec Graver, faire des gravures, de
'all. Graben, creuser.)
Engrtlare (Tim.), s. f. — Entre-deux de
ulle dans une broderie.
Et. de Grele ou Guerle, parce que cet ornement
appelle le fond d'une guerle.
Engrener (Lg.), v. n. — Verser le grain
lans un tarare. (Test le mot fr. dans un sens
;p£cial.
list. : « Prince, combien qu'on ait envye
t D 1 engrener quand le moulin moult,
« Si force et puissance devie,
< II ne faict pas ce tour qui veult. »
(J. MAROT. — EvEILLfe.)
Engrever (g') — (Mj., By.), v. r6f. — S'en-
rxaver, toucher sur un banc de sable, en par-
ant d'un bateau. V. Engraver. — » De Grave*
2'est i'6chou6r<
Engrlboter (Mj.), v. a. — Salir, souillar.
Ex. : J'ai les mains tout engribotles de p&te.
Syn. de Empicasser, Engalipoter. — Cf. Gri-
baud, Gribot, tache d'encre.
Engnergueter (Mj.), v. a. — V. Engouer.
Engorgeter, de Gorge. V. Gorgoton.
Enguerlucher (g') — (Vr., Chf.), v. r6f.
S'erabrasser. || En argot Greluchon est:amant.
Enguernousir ° (Sp., Mj.). Rendre enceinte
une femme, et surtout une fille. S'emploie
par plaisanterie. Pour Engarnousir, de Garnir.
Syn. de Embarrasser. Enceinter. V. Abernote
au Suppl.
Engueulade (Mj.), s. f. — Engueulement,
prise de bee. || Semonce. Syn. de Abattage,
Savon, Suif, Poil.
Engueuser (Segr.), v. a. — Se Jaire engueu-
ser, e'est faire une mauvaise affaire. (M6n.).
Et. — Un ex. du xv* s. prouve que gueux a
signing : cuisinier, et est une autre forme de :
queux. Ce mot a passe, par denigrement, des
marmi tons aux mendiants, aux mauvais sujets. —
Les Gueux de Hollande viennent p. G. du holl.
Guit, coquin, independant du mot fr. — Schtllmb
les appelle ce pendant Die Geusen, ce qui appuie
fortement Tetymol. fr. (l.rrr.) Cf. Gueux, recnaud,
chaufferette.
Engnlberdl. V. AguibrL
Engalcher (Ag., Sal., Mj.), v. a. — - Faire;
feutrer. Ainsi, en frottant dans Feau les bas
de laine blanche surtout, les lavandieres les
enguichent de telle sorte qu'ils se r6tr6cissent,
se durcissent et qu'il serait presque impos-
sible de les d^faire. = Ex. : C'est de la laine
enguichke, a n'est pas ais6 a charpir. — Syn.
de Amatclasser. La laine d'un matelas tres
emm§16e est enguichSe. \\ S'enguicher, v. r6f.
Se feutrer. || S'engager dans un passage
6troit Syn. de [s'Enquenicher, s'Enquiller.
Enhonter (Fu.). — Se moquer de. Ex. :
*• Les gars ! enhontez-\e done ; il a piss6 dans
sa culotte. » Syn. de Ahonter. \
Enhalt' (anuite). — (Partout), adv. —
Aujourd'hui. || By. — On dit anhui ; mais on
dit : d'anhui-t-en huit, en quinze. Demaishui,
sans t final.
Et. — Ce mot, Tun des plus couramment em-
ployes, est, selon moi, formd de la prlpos. En
(prononcee com. dans les mots * Enivrer, Ennoblir,
Enorgueillir), et de l'adv. fr. Hui, avec le t final,
dont raddition est dans le genie m£me du patois
angevin. V. DemaishuiV, fahat\ ,'eut\ etc. —
Le sens litteral est : dans ce jour, in hoc die. —
Peut-Stre pourrait-on rapprocher ce mot de la loc.
A matin, et y voir la prepo^. A, relive a l'adv.
Hui par un n euphonkjue. Cf. A n'ein. (R. O.)
Par curiosity je cite les variantes suivantes.
t Ennui, enhuy, ennuy, ennuict, ennuyt, annuit,
enuit, aenqui, ancui, encui, enquenuit, anquenuit,
encornuyt, encornuit, encorenuit. — Pour les
formes ayant un c . hanc horam hodie. (L. C.)
Enjaqueter (Pell., By.), v. a. et n. — En-
S oncer, gener les mouvements du torse et des
ras. Ex. i Cast trop injaquttant d'avolr ein
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344
ENJAVELER — ENOMBRER
gros gilet brochS. — En + jaquette. || V. r6f.
(Bg.). S'habiller de vStements qui engoncent.
Enjaveler (Mj., By.), v. a. — R6unir les
javelles en gerbes (et non : mettre le bl6 en
javelles).
Et. — Javel, monceau, en vx fr.
En joint ure (Mj., By.), s. f. — Jointure*
articulation.
Enjoui, adj. q. — IJnjoue\ — Une etofTe
qui a de belles couleurs est enjouie, c.-a-d.
qu'elle rejouit les yeux. (Men.).
Enjusque (Sp., Mj.), pr6p. — Jusque. Ex. :
Je vas aller enjusquk la cloie du champ. — .
N. Rare a Mj., tres usit6 a Sp.
Enlaidezir ° (Lg.), v. a. et n. — Enlaidir.
En Pair (Tim.), s. m. — Pr^texte. N. Ce
mot, qui s'emploie surtout au plur., a bien le
sens que ie lui attribue, et non celui de :
propos en Tair. Syn. de Diconvenue, Debldme.
Enlarme (Sal.). — Pour : Enarme. Bois
des carrelets. — 1| (Mj., Long.). — Branche de
saule arqu^e qui soutierit un des coins du
carrelet. Pour armer un carrelet il faut done
quatre enlarmes, dont les extr6mit6s sont
fixers dans les quatre trous de la Tete de
morl. Syn. de Bemelle.
N. — « L'6cu, c'est le bouclier chevaleresque.
II peut couvrir un homme debout, depuis la tete
jusqu'aux pieds. II est en bois cambre\ couvert d'un
cuir plus ou moins orn6 et peint, le tout solide-
ment relie" par une armature de bandes dc metal
u'on faisait concourir a son ornement. II est muni
enarmea y ou d'anses, dans lesquelles le chevalier
passe le bras.
Ex. : — « L'Escu au col par les Enarmes tint. . .
« lis s'enheurtent et de cors et de pis
t Que les Enarmes se font des poins saillir. »
(lis s'entreheurtent et de corps et de poi trine
(a tel point) qu'ils se font sauter les enarmes des
poings.) — Ne pas croire, comme quelques-uns,
que « armes » ici veuille dire des « armes », c'est
le mot. lat armus qui veut dire : bras. C'est done
sxible que Ton ajoute au ver
3
bien la branche flexible que Ton ajoute au verveux,
et rappelant les anses dans lesquelles le chevalier
passait le bras. Littre n'a pas compris ce mot ; <
il le rattache a « larme ». Enlarmcr un filet ; faire
de grandes mailles a cot6 du filet avec de la
ficelle. — Terme de p£che. Mettre de petites
branches le long d'un verveux. Etym. En et larme;
ces mailles elant semees comme des larmes. — II
est vrai qu'il se corrige dans le supplement, mais
pour retomber dans une autre faute. II l'ex-
plique par armes. Ce n'est pas : arma, armorum ;
c'est armus, armi. En angl. et en all. : arm, bras.
Le Diet, gtner. dit aussi que Enlarmes est une
alteration popul. de Enarme, courroie pour passer
le bouclier au bras ; subst. verb, de Enarmer, du
lat. pop. Inarmare. passer a son bras : in, armus.
— On dit Enlarme dans Trevoux ; Branche flexible
nliee en cerceau que Ton ajoute au verveux. —
La Curne : Enarme ; anse, courroie par laquelle
on tenait Tecu ou bouclier.
L'escu par les enarme* prant. »
Encrm* voulait dire : Qui a de fortes epaules.
Enter nes (Ec). — V. Ancreau, Enlarmes.
Enievee (Mj.)> s. f. — Enlevement, rafle,
nroapfirpm*nt, rAquWMnm Ev, i III ont fait
eine fameuse enievee de jeunes gens. i| U
marchands de vin d' Angers en ont fait eil
enlevke du coute de Thouarce\ — « Les On
letais ont fait toute eine enlevke de foin* »
Enlever (Mi., By.), v. a. — Fig. Enlever U
cul a qqn, — le rosser, le rouer de coups. SynJ
Enlever le ballon, || V. r6f. S'enteper, —
s'^claircir, devenir serein, en pari, du temp&
|| Se dissiper, en pari, d'un brouillard. >J
gonfler et dSborder, par suite d'une trop vive
Ebullition, com. fait le lait. || S'emporter, s*
mettre en colore. On dit proverbial emen)
d'un homme irascible : II s'enleve comme ein«
soupe au lait. || Enlever le temps, — r^clairxir.
Ex. : Cet6 vent-la va enlever le temps.
Eniignement (Mj., By.), s. m. — Aligns
ment.
Enligner (Mj.), v. a. — Aligner. Viser.
Enlitrer (Lg.), v. a. — Faire perdre un litre
a un joueur. Ex. Te vela enlitrl, mon gars ! —
dit-on au perdant — tu vas £tre rofficier
payeur.
Enlourdeier (Mj.), v. n. — S'alourdir, aug-
menter de poids. Ex. : II a ben craissu et
enlourdeie. N. Vieille forme qui ne s'emploie
plus qu'en plaisantant.
Enionrdir ° (Mj., By.), v. a. — Alourdir. \
V. n. — S'alourdir. — Cf. Enligner.
En'n'a. — Abr^viation de Elle en a. —
En' n'a, du fait.
Enni (Lg.), s. m. — Ennui. Syn. de En-
nuyance.
Hist. : .
< Uns petiz bien vaut mieux, si Diex me voie,
« Qu'on fait courtoisement,
« Que cent greignor fait ennieusemenu »
(L. C. — N. E. — Greignor, plus grand.)
Ennier. (Lg. ) v. a. Ennuyer. Cf. Essuer,
Evier.
Ennait' (Lrm.), adv. — Aujourd'hui. V.
Enhuit.
Hist. — Du Canoe cite Ennutigium,* Ignite-
gium, couvre-feu, extinction des feux ; — le soir,
noctanter. — Mais a le sens de : Aujourd'hui dans
des Lettres de remission de 1390. — « Je reny
Dieu, se tu ne le comperras ennuit qulque part
que tu ailles... Colin Raoulliaus, oncle de Ba-
rigot, lui dit : Beau neveu, va t'en, tu es bien
1341114 de faire ennuit une grant folic * — A Lrm.
on fait aussi fortement sonner le t, — comme qui
dirait : aujourd'huite.
— a Ennuit la chose me plaira,
Et demain il m'en de'plaira.
(Pierre Gringore ou Oringoire. Le feu du
Prince des sots el Mere sotte % joue" aux Halles de
Paris, le mardi gras de Tan 1511.)
Ennuyanee (Mj. By.), s. f. — Ennui. Syn.
de Enni. Angl. Annoyance. Form6 de En-
nuyant.
Et. — In, odio. On dit en proven?, mod. :
Md venes en odi ; tu nVennuies. (Litt., SuppL)
. Enombrer (g*) f v. r6fi *-* Se mettre i
1'embrt, ** r*nf<irm«n
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ENOULfiE — ENRAIE
345
Hist. — t Enumbrier, dans Saint Bernard,
*6pond au lat. Obumbrare. || « La fumee qui de
mix et de leurs chevaulx yssoit, les enumbroit tel-
ement, qu'il sembloit qu'ik fussent en une nuee.
Perceforest, v, f° 17 b.) — « Ce mot se dit de J.-C.
juand il a pris la forme humaine dans le sein de la
/ierge : « Et de toutes rentes qui nous appartien-
Iroient. . . pour cause de ioeluy royaume de
[herusalem, lesquelles seroient ou notre Seigneur
mumbra en la glorieuse Vierge Marie. » (1383. —
L C.) — « En une Vierge s'enombra. »
(Noels Angev., 1, 3.)
fiaaolee (Bg., Au.), s. f. — Faire P6noutee;
passer les noix pour en retirer l'amande et
faire l'huile. || Operation de l'epluchage des
loix.
N. — Pour cette circonstance, on invite les voi-
iins et amis a donner un coup de main, quitte a
eur rendre ensuite le m§me service, et le travail
le fait a la veillee et en nombreuse et joyeuse
lompagnie. V. Guirouee, Enouler. Lat. Enu-
sleare.
finanler (Auv.), v. a. — Casser et 6plucher
es noix destinies a la fabrication de l'huile.
Et — Enucleare, dter le noyau ; de e, hors de,
\t nucleus, noyau. — Ft. 'Enucleer, extirper une
umeur (Litt.). — Hist. :
— t L'hiver vient-il ? les noix lors on inoule,
i Et l'huile etre in te hors de la presse coule. »
(Baif.)
En parte, Locut. — Etre bien en parte,
ivoir la parole facile, et en abuser. II est bien
m parlt. Se dit plutdt ironiquement.
N. — On devrait dire, en un seul mot : Emparli.
-*es exemples abondent. « Si emparU et si sage
itait en paroles, qu'il sembloit que ce fust ung
jrant clere et un grant maistre. » (Chroniq. de
Saint-Denis.) — « Thelamon, qui etoit le plus em-
larli, dist tout hault. . . » (Percef.) — « Femmes
Pop emparlies. »
— « Donnez pour Dieu , soiez po emparUe,
« A vo man ferme et ob&ssant,
« Sobre, en tous cas, prude femme trovee. »
(E. Deschamps.)
— « Icellui Mac6, qui estoit homme noiseux,
mparli et moqueux. » (1453. — N. E.) — Et les
nots : Emparlerie, office d'avocat. — Emparleur,
■raquet de moulin. — Emparlier, avocat. D. C.
trnparlarii et Prelocutor. — « Les advocats
stoient anciennement appellez amperliers, qui
>arloient pour les parties, sous tenoient et ctefen-
loient leurs droicts et causes, et lors, comme j'ay
>bserve" en mon vieil praticien , les parties ne plai-
loient par procureurs, ainz parloient et plaidoient
eurs causes par amparliers.* (Citations de L. C.)
w n pour (Partout), loc. adv. — En ^change.
■ Qu6 qu'tu m'donneras en pour? — En pour
le qu6?
Hist. — Vo trdqud le s6jor des ainges
Anpor quoi ?
(La Monnoye. Noels Bourguignons.)
i Prisonniere la-bas, mais princesse la-haut.
■ Elle changea son trosne em pour un eschaftaut. »
Agr. d'Aubionb, Tragiq., t. IV, I. IV, p. 155.)
Bveille. — Tres usite au m.-age ;
« Empor tei, filz, m'en estoie penez. »
(G'est pour toi, mon ftls, que je m'elais donng la
)eine d'en prendre soin. — Vie de saint Alexis.)
Enqneaieher (Mj.), v. a. — Engager, intro-
luirt dan* qq» racoia ou dana un pMMgt
6troit. Pour Encanicher, pendant de Dicani-
cher. De>. de Canicher. Syn. de Enquiller,
EndrSmer, Musser, Encrucher.
Enqneniite, Eneanilte (Segr.). — Avoir le
nez embarrass^. (Men.)
Enqnenailte (Segr.), adj. q. — Accute dans
un coin ; se dit pour un animal.
Enqnibrage (Mj.), s. m. — M6canisme>
dispositif, combinaison de pieces, en mau-
vaise part. || Brie a brae, encombrement. Ex.:
En vela d'ein enquibragge / Cf. Aguibrie. Syn.
de Enchetribi, Machicatoire.
Enquiller (Lg., Sp., Mj.), v. a. — Enfiler,
engager, introduire, insurer. — Syn. de En-
quenicher, Endrtmer, Musser.
Et. — « Dans l'argot : Cacher entre ses jambes.
Ou : entrer, m. a m. jouer des quilles dans. »
Enqnioeqnlner (Mj., Lme.), v. a. — En-
nuyer, embSter, agacer. V. Enquiquiner. —
N. Cette forme, qui est la vraie, est employee
au Mesnil et a Mj. par beaucoup de person nes.
Syn. de Bassiner, Canute r. || Se moquer de,
d&daigner.
Enqnlnteher (Segr.), v. a. — Mettre les
gerbes par cinq, l'6pi en haut, et dont la cin-
Juieme recouvre le tout, F6pi en bas. Rac.
luinque. — Dans les Mauges, mettre les
gerbes en quintuaux; on a 40, 50 quintuaux
de bte. (M6n.)
Enquiquiner (Mj., By.), v. a. — Ennuyer,
agacer. Ex. : Tais-toi, tu nous enquiquines. ||
Se moquer de. Ex. : Et pis, s'il n'est pas
content, je Yenquiquine. V. Enquinequiner,
forme vraie.
Et. — Mam. : Maculer, sou ill er. Forme redou-
blee du vx mot Inquiner, lat. Inquinare (le lat.
vient lui-mGme de In, coenum, boue ; et coenum
du v. Cunio, aller a la selle.) — kyn. de Enrousiner,
Emmieller, Bassiner, Enrhumcr, Emmarder, En-
zuter. — Guillemaut propose le vx mot fr.
Quine, grimace, d'ou quiner, faire mauvaise mine.
La Fontaine a cree le v. Enquinauder, que n'ad-
met point l'Academie. Le mot popul. Enqui-
quiner a 6t6 form6 avec redoublement, comme dans
ces termes enfantins : Beb3te, Pepere. — Je pre-
fere la premiere explication.
Enrager (Tim., Sp.), fig. v. n. — Quitter
son service avant le terme convenu, en par-
lant d'un domestique de ferme. || Mj. By. —
Enrager sa vie, — se d^piter. || Fermenter
tumultueusement en parlant du vin nouveau.
|| Etre tourmente* d'un violent d6sir. Ex. :
Vela des poules qui enragent de chier: a n*ont
ren dans le ventre !
Et. — Au premier sens, serait-ce pour Enrayer T
Retenir les roues en barrant les rais avec un baton ;
s'arr§ter ? — Ou Enriager, s'arrSter au milieu du
riage.
Borate, En re, En rei (By.). — J'ai cru
comprendre que cette expression signifiait :
en moyenne. Vendre son bte en raie, a tel
prix, Fun dans Fautre. V. Raie.
N. — Cependant ! •*- « Au mot Enfatter. — *
Ramplir paf«de^iii 1«# bordi r ajtuttf ft un« ml'
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346
ENRAILLER - ENROSSER
sure deja pleine ce que Ton peut y faire tenir de
denrees seches. « Enfafter un boisseau d'avoine,
de pommes, de noix, etc. » Certaines denies ne
6'enfaltent pas, telles que le ble\ forge, on les
radure, avec la radoire ; d'ort : Radurer, rader,
niveler le b\i dans le boisseau. — Rez, mesure
qcque remplie. — Raire, de Radere, au ras, au
niveau i( J aub.). — Vendre en rate, serait-ce user
de ce procSde ? (Non. R. O.) — Comme la raie est
aussi le sillon, serait-ce vendre le bl6 encore dans
le' sillon, sur pied, avant la moisson ?
EnrAiller (Q., Do., Sar., By., Zig. 134), v.
a. — Enrhumer. Ex. : J'se" ben moins enrdillie.
— RaiUe, enrouement. Syn. et doub. de En-
roudiller.
Et. — « EtofTe e>aill£e, dont les flls s'ecartent.
Etym. incert. Ltttb* propose : es -f- rallum, r&cloir,
ce qui conviendrait bien a notre sens. S'Erailler,
c'est faire des efforts violents, se racier la gorge,
pour en faire sortir les mucosites. — 'Erailler,
pour Esraailler, ancient Esroeiller ; e -f- roeiller,
proprement rouler en dehors. L'a. f. se rattache
au lat. rotare, rouler, par Pinterm6diaire du lat.
pop. Rotelliare, devenu Rodeillier, roeiller. Des
yeux trailtts, dont le bord est retourne\ — D6t6-
riorer, en ecartant les flls, les mailles ; — la voix,
en rdclant, en qq. sorte le gosier. » (Darm.)
EnrAteler (Tim.), v. a. — Engager entre les
dents d'un rateau, par demi- ponies, les flls
de chaine d'une ptece de toile, pour la mon-
ter sur le metier. — En + rateau.
Enrayer (Mj., Lg., By., Sal., My., Craon,
Sar.), v. n. et a. — Commencer un travail.
Ex. : J'ai enrayi eine paire de chausses. —
J'avons enrayi en huit a battre dans l'aire. ||
Commencer sa journ^e. Mai enrayer, c'est :
mal commencer (Z. 141.) — || En sep-
tembre on enraye les labours. A douze mois
les quenaux enrayent a courre (c. a marcher).
Saint-Paul. || Faire un demi labour, les deux
premieres raies ; les dernieres se font plus
tard. (Dott.) — || V. r6f. — & enrayer a, —
commencer k, se mettre a.
Ce mot a un sens tout oppose*, celui de :
fmir, terminer, arreter. (Lue\) 1° Commencer,
comme la charrue qui fait une raie, un rayon ;
2° plus rarement, s'arreter. En voici Impli-
cation.
Et. — Schei.fr distingue tres bien : 1° Enrayer,
retenir les roues en barrant les rai* (radius).* Cf.
Desenrayer ; — 2° Tracer le premier sillon dans un
champ qu'on veut labourer ; de roie, raie (lat.
Riga) entrc deux sillons, puis : sillon. Cf. Rif^ole.
Enrechir ° (Mj., By.), v. a. et n. — Enrichir.
Ex. : N'y a ren de pus sufTisant qu'ein gueux
enrechL
Enrftnement (Ag.), s. m. — Action de
mettre les nines.
Hist. — « Claude s'entendit appeler par M. Inof-
ficial, qui Start all6 presider lui-mAme a Venre-
nement du cheval. > (R. Bazin. La Sarcelle bkue,
v. 235.)
Enrenlfler (Lg.), v. a. — Enchifrener. Syn.
de Enchifarner, Embournifler, Embournicler.
Earetourner (s') (Mi., By., Lg.), v. ref. —
S'en retourner, s'en aller. Ex. : Je mo se enre-
tourni eomme j'etais venu ; — A i'est $nr$*
tournie des dans le soir. — Syn. de se Rtn*
tourner.
Enrevenlr (s') — (Mj., By.), v. ref. — S*ei
revenir. Ex. : II ne s'est point enrevcnu qu*
matin, que le lendemain. Cf. s' Enretourner i
en Envouloir, etc. || Pour vous enrevenir j
mon histoire, dit-on apres avoir 6t£ inteN
rompu. || Revenir de. Ex. : II s'est enrevenn
de la foire d'Ingrandes avec eine belle taure;
|| Absolument : Revenir a son £tat normal,
Ex. : Les vignes ont ieu ein petit de mal,
mais s'il faisait queuques jours de beau temps,
5a s'enreveindrait ben. || Se ramollir. Ex. : Li
pain Jest dur, mais n'y a qu'a le mettre dam
la cave, il s\nreveindra ben. N. Les cuisiniert
font s'enrevenir un morceau de viande, des
legumes sur le feu.
Enrevers (4 T), loc. adv. — V. Virer.
Enrheomer (By.), v. n. — S'enrhumer.
Et. — Lat. rheuma ; grec, id. — xra* s. reume.
Le patois est done conforme a Tetymol.
Enrhumer (Mj.), v. a. — Fig. Ennuyer,
agacer, embSter. Euphe*misme frequent pour :
Emmerder, Emmieller y Emmardtr, Enqui
quincr, Enrousiner. || V. n. — S'enrhumer.
Enrlage, e> (Sp.), adj. q. — Qui est en
retard. Prend un complement avec de. Ex. :
Je s6 enriagi de dormir.
Et. — Du pre7. En, et du pat. Riage. Enriagi
signifle m. a m. : Qui est dans le riage, alors qu'il
devrait Stre au bout.
Enriere (Z. 127. Sal.), adv. — Au contraire.
|| Lg. — Mais, d'un autre cdte\ Ex. : A ne
serait pas trop laide, enriire alle est point
fine. Syn. et d. de Arriire.
Enrioche (Tim.), adj. q. — Rieur, enjoue\
Et. — Der. de Riocher. \\ Sal. — Parti a rire.
Enrocher (Mj., Lg., My., By.), v. a. —
Enterrer,inhumer. Ne se dit que des animaux.
Quand il se dit d'un]homme, c'est par m^pris.
C'est mettre dans un trou un cadavre. De
Roche. Syn. de Encabrer.
Hist. — « Qui, en enrochant un pore mort de
peste. . . » (1708. — Inv. Arch., E, n. p. 251, c. 1.)
Enroaf/ee (Lg.), part. pas. — Dont le pis
ou le sein est gonfle\ soit par exces de lait,
soit par inflammation. Syn. de EngourmU.
Enronf/er (Lg.), v. n. — Etre atteinte
d'une inflammation, d'une induration de la
mamclle ou du sein. Se dit d'une vache, d'une
femme, etc.
Et. Pour : Enrenfler, d6r. du fr. Enfler, Rentier.
Cf. Dironfier.
Enronf/nre (Lg.), s. f. — Inflammation,
engorgement, induration de la mamelle chez
une femelle qui nourrit. — De Enronfler.
Enrosser (Mj.), v. a. — Munir d'une mau*
vaise b6te ou d'une m^chante femme. Ex. :
II a pris eine fllle riche, mais n'empeche qu'il
s'est ben fait enrosser. — Du fr. Rosse. Litt6-
ralement, munir d'une rosse. Cf. Embdter.
Syn. de Embiroqmr (By., id.).
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ENROTER — ENT
347
Earoter (Lg.), v. n. — Etre atteint d'6chauf-
fement et d'agacement par suite d'abus des
four rages sees, en pari, d'une bSte bovine.
Une bfite enrotke rouge (ronge) le bois, le linge
qu'elle peut saisir, elle est constip£e et mai-
grit. V. Dlroterau Folk- Lore. XIV. || Devenir
anemique, en parlant du bStail. N. Un bceuf
enrote marche en titubant comme un homme
ivre.
Enronalller (Mj., Lg., By.), v. a. — Enrouer
V. Roudille. Cf. EnrdilU.
Et. — En 4- raucus, rauque.
Earonser (Sp.), v. a. — Arroser. Syn. de
Arrouser.
Enronsiner (Bg., Mj., By.), v. a. — En-
nuyer, agacer, embeter. Syn. de Enquiqui-
ner, Enrhumer, Bassiner. « Tais-toi, tu nous
enrousines. » || Se moquer de : Et pis, s'i n'est
pas content, je Yenrousine.
Et. — Engluer comme par de la poix, do la
resine, de la routine. — Autre explication : Piquer
avec des ronces, enrossiner, de Runciae : « Lequel
Hue fery leditJehan de la pointe de son espee
en la joue, jusques a bien petit effusion de sang,
ainsi comme s'il se fut enrossini d'une ronce
tant seulement. » (1403. D. C.) — On trouve,
au mSme sens : Enronciner. — Troisieme sens :
Enrosin+, couvert de rosine, dimin. de rosee.
(D r A. Bos.)
Enron zone (Li., Br.), s. m. — Arrosoir.
Ensabbate, ee (Sp., Lg.), , part, passe. —
Endiabl£, poss6de\ ensorcele\ — Cf. Ensour-
celer; qqs-uns disent : Ensavater. Syn. de
Endevb et du suivant :
Ensalbine, ee (Mj.), adj. q. — Corr. de
Ensabbati. Syn. de Empicori, Endevl.
Ensalboiner (Sal.), v. a. — Ensorceler pour
de bon. Cf. Ensourdiganer. V. Ensavater.
Ensaqneter (Mj\ By.), v. a. — Ensacher.
Cf. Epuceter, etc.
Et. — Der. du fr. Sac, par l'interm^diaire d'un
v. inusite Ensaquer, doubl. du fr. Ensacher. Cf.
Saqueter, Saquetec, Saqueton.
Ensauver (s') — (Lu6,!By., Mj.), v. ref. —
Se sauver, s'enfuir. Ex. s*S*il veut me battre,
je m'ensauverai. V. s' Enretourner.
Ensavater (Lg.), v. a. — V. Ensabbater.
Corrupt, produite par une confusion du radic.
avec le fr. Savate. Syn. de Ensourceler,
Encameloter, Ensalboiner, Ensourdiganer.
Enseigner (Mj., By.), v. a. — Prescrire. Ex.:
Le megeilleur a enseignt de illi faire ein
pateau d'harbes fortes et de illi mettre sus le
pk. (pis). — B. L. In, signare.
Ensemble meat (Tc). — Ensemble.
Ensemenee (Mj., By.), s. m. — Gue>ets
ensemences, emblavure ; r^colte qui y crolt.
Ex. : Vela ein temps qui va faire grand bien
aux ensemences. — Ces gelees-la, ca fait ben
du mal aux ensemencks.
N. S'emploie surtout au plur* — Syn. de
Embiaisons, Emblayur$s*
Enserronner (By.). — V. Serran.
Ensommellle (Sar.), adj. q. — End&rmi.
Ensoucler (g») — (Lg., By.), v. r6f. — Se
soucier. Ex. : Je ne m'en ensoucie poiu Cf.
s' Enretourner \ s y E nailer, &* Ensauver.
Ensoul (Chm.), adj. q. — Un lapin tir6 de
tres pres et cribte de grains de plomb est
ensoul. — N. Du franc. Souil, pat. Soue. Un
lapin ensoul est un lapin tir£ dans son souil,
dans son gtte.
Ensouiller (Mj.), v. a. — Bourrer, faire
entrer de la laine ou de la plume dans l'enve-
loppe d'un matelas, d'une couette, d'un oreil-
ler. — Souille. || Ailleurs : Ensouiller.
Ensoulllure (Z. 145, M.j, By.), s. f. — Enve-
loppe d'une couette, d'un oreiller.
Et. — Hist. : « Entoyer, couvrir d'une toile. »
« Un treillis nuef a entoyer un lit. » (L. C. — N. E.)
— Enveloppe d'un matelas, taie d'oreiller. De
touaille, ou touaillai. C'elaient des nappes, des
serviettes, de la toile. — D. C. Toacula :
« Quand tu auras tes mains lavees
« Et a la toaille essuiees. »
Nappes d'autel, linges servant pour la cali-
bration de la messe : « Tres tuellas, unam ster-
nendam super altare, aliam sub libro, tertiam ad
tegendas manus. » (de Montes.) — N. — Je ne
saurais ad mettre que Ensouiller soit le m&me que
Entoyer ou Entouailler, nique Souille = Touaille.
— Souille a essentiellement le sens d'enveloppe,
tandis que Touaille, du germanique : twanan,
laver, a le sens d'essuie-mains. Les citations ne
sont pas du tout concluantes. Je m'en tiens a
Sepeliculum = Souille. (R. O.) — Dont acte.
(A. V.)
Ensooreeler (Mj.), v. a. — Ensorceler.
V. Sourcier. Syn. de Ensabbater, Ensavater,
Encameloter. P. -6. aussi sous l'influence du
mot Source ; les sorciers pr^tendaient pou-
voir les d^couvrir. V. le suivant
Ensourdiganer (Sal.), v. a. — Ensorceler,
mais moins fort que Ensalboiner. « Je se
ensourdigank, ren ne me re^ussit. »
N. — Ce mot vient evidemment de Sourdigue,
pour Sourdille. Ainsi Ensourdiganer e'est le fait du
simple sourcier, de celui qui ne sait que faire
tourner la baguette de coudrier pour decouvrir les
sourdilles, et n'a a *es ordres que des petitsdiablo-
tins de rien du tout ; tandis qu'au vrai sorcier,
qui va faire le sabbat avec le choeur des puissances
infernales et est familier avec Belzebuth et Asta-
roth, il appartient d'ensabbater, d' ensavater, d' en-
salboiner ou ensalbdner bStes et gens (R. O.)
Ensoalrer (Mj.), v. a. — Mettre dans son
suaire, un mort ; l'ensevelir.
Et. — Sudarium, rendu par Suaire, d'apres
Suer. (Dies irae : Sudarium et vestes.)
Ensomeneer (Lg.), v. a. — Ensemencer.
V. Sumer, Sumence.
Eni (By.) Terminaison de la troisieme per-
sonne plur. — Les anciens devaient la prononcer.
lis disent encore : ST n'en voulant, qu' i' n'en
mangegeant done. — Eh ! ben, qu'i viennegeant,
s'i pouvant. — J'venant — ou vennegeant (indie.)
d'arriver. — .1 fesiant ben. — Eh ! ben, qu'i feg'
geant done (qu'ils fassent done). || Encore dans .
tout le Choletais, mais pas aMj. ent devient tantdt
ant* tantdtont
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348
ENTABLER — ENTIAR
Entabler (Lm., Mj., By.), v. n. — Jouer la
premtere carte. N'a pas tout k fait le m§me
sens que Etablir. — C'est poser la carte sur
la table.
Entaille (d') — (My.), loc. adv. — Avec
ordre. — En -f taille, d'apres la taiUe.
EnUrder (Lg.), v. a. — Attarder. Cf. Enli-
gner.
Eateaiiiler (s') — (Mj., Sp., Lg., Sa.,
Tim.), v. pron. — Saisir et maintenir solide-
ment un morceau de fer avec des tenailles.
Langue des forgerons. Ex. : Le plus difficile
pour un apprenti, c'est de s'entendiller.
Entend (s 1 ) — (Partout). — Locut. ellipt.
souvent employee en mantere de parenth&se
et qui signifle : ou plutdt, c'est-a-dire. On
dit aussi : Qui $ y entend. Sert pour se reprendre,
quand on s'est trompe* : « Je l'ai vendu dix
pistoles. . ., dix pistoles et un 6cu, qui s' en-
tend. » — a Cest le gars, s'entend, qu'avait
fait ca. »
Eatendement (Mj., By.), s. m. — Entente,
accord, conciliation. Ex. : N'y a point d'en-
tendement avec li, avec ieux, avec du monde
comme ca.
Hist. — « En ce premier article, Messieurs les
R6formateurs commencent leur trait6 par la de-
claration et entendement des Justices... du pays
d'Anjou. » (Coust. d'Anj., t. n, col. 3.)
Entende-vons? (Mj.) v. interr. — Enten-
dez-vous? Cf. Voye-vous? Sa-vous? y etc.
Enteadoire (— douere) — (By. Mj.), s. f . —
Entendement, intelligence. Ne se dit qu'en
plaisantant. Ex. : I' n'a pas Yentendoire facile.
Cf. Comprenoire. || Mj. — Oute.
Hist. — « J'ay assez belle entendouoire, voire. »
(Rab., P., iv, .17, 405.)
Entendre (Mj., By.), v. a. — Entendre
haut, dur, — avoir l'oreille dure. || Ne pas
entendre de cette oreille-la, — ne pas l'en-
tendre ainsi, refuser de consentir. || N'e/i-
tendre ni a hue, ni a dia, — ne tenir aucun
compte des observations, ne pas entendre
raison. || Wentends ke*t' — je ne comprends
pas. Loc. imported par les bretons ; k6t est la
negation.
Entendn (Partout), part. pas. — Compris»
admis. Ex. : Convenu et entendu : trente-
six fesses font dix-huit culs. Prov. || Comme
de ben entendu, — cela va sans dire, bien
entendu (Mj., By.).
Eater' (Mj., Sp., Lg., By.), pre> Pour :
entre. ||Loc. :,Enter deux : «La trouves-tu ben
belle? — Enter* deux. — Ni jolie, ni laide.
N. — Voir l'observat. a Tre. C'est l'inter du
lat., que le fr. a gard£ dans Interdire, interposer.
On dit : Enter prendre , entercouper, entermis, Ve
nul.
Eater (Long.), v. a. — Refaire un pied k
un bas use\ Syn. de Renter. \\ Enter ine porte,
— rallonger une porte.
Enterboudchtr (Mj., Lg.), v. a. — Entre*
lac«r, eneh«vttr«r, tmmtitn D4r. &% Tw
bouecher. Syn. de Encroiser. — L'e, de enter,
presque nul, ainsi que dans les mots suivants.
Enterbourder (s') — (Sa.), v. re*f. S'arrMer
de temps k autre de travailler, se reposer par
intervalles. — V. Bourder.
Enterbfleher (s'), Entr'bucher (s*) — (Ti.,
Zig. 153), v. re*cipr. Se battre, se rosser.
Enterdormir (s') — (Lg.), v. pron. S'endor-
mir k demi. Syn. de s'Entr'endormir.
Entermalgre (Mj.), adj. q. — Entrelarde T
ni maigre, ni gras. Entre, maigre (entre-gras).
Entermange (Mj.), adj. q. — Variable,
incertain, changeant. Ne se dit que du temps
qu'il fait.
Enterals e (Mj., Lg., Sal.), adj. q. — Qui
agit avec decision, d'un air delibere' ; delure%
remuant, actif, petulant. Corr. du fr. Entre-
mis, qui sait s'entremettre. — Cf. Qui a de
Tentregent.
Enteraerge (Lg.). V. Enterniage. Syn. et <L
de Enterniar. De>. de Nerge.
Enter niage (Mj.), adj. a. — Livide, violace\
Ne se dit que de la peau bleuie parle froid ou
par un coup. Ex. : Ah ! que t'as grand fret !
T'en es tout enterniage ! — Syn. de Enter-
nirge.
Enterniar (Mj.), adj. q. — V. Enterniage.
Enterrer (Mj., Lrm.), v. a. — Fig. Enivrer
completement qqn en buvant au de*fi avec lui.
Entertealr (s') — (Mj., By.),v . pron. S'en-
tre tenir. V. s y Entretiendre. Forme vieillie. |j
Se tenir Tun 1'autre, ne pas aller tout seul.
Ex. : Qsl va ben s'entertenir pour qu'il s'en
retire dans sa farme.
Enterver (Sp.), v. a. — Comprendre, saisir,
s'expliquer. Corr. du v. fr. En tre voir. Cf.
1'angL Interview. || Entendre.
Hist. — Cit6 par L. C. qui l'explique par :
regarder, considerer, suivi d un point d'interro-
gation ? — Enterveux, dans Villon, p. 105, et,
en marge, Entreveux : {Jargon, 17.)
« Si grupez estes des carieux,
« Rebignez-moi tost ces enteroeux. »
— Cependant Bouchbt, dans ses Series, avait
dit : Entrever x c'est entendre et M. A. Longnon, daos
sa belle Edition des ceuvres completes de Villon
(Lemerre, 1891), l'explique ainsi.
Entervioiet, ett© (Sp.), adj. q. — Violace\
Syn. de Enterniage. De entre (k demi) et
violet. Syn. de Violetl.
Eatftas (Sa.), s. m. — Bout d'un sillon. En
+ tete. || Le fatte, le sommet d'un billon ou
d'une planche de terre.
Entfter (Partout), v. a. — Donner des
maux de t&te. Ex. : Cete* bouquet-la, ca
m'entete. Cf. Ateter.
Ent'eargarder (s') — (Ti., Zig. 153), v.
r6cipr. — Se regarder Tun Pautre.
Entlar, ere (Mi., By.), adj. q. — En tier. ||
Fig. -* 4 dtml aaruttt ua ptu rator. || NW
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ENTIARfiMENT - ENTREM1S
349
chalant, apathique, sans ressort, sans initia-
tive.
Entlartment. (Mj., By.) adv. Enticement.
N. On dit ordinairement : Tout entiare-
ment.
Entome (Mj., Lg.), s. f. — Entamure, en-
taille, coupure, incision. D6r. de Entomer.
Et. — Lat. Attaminare, mettre la main sur
qqch. — Cf. Con tarn iner (Lrrr.). — Intaminare,
proprement souiller, pap ext, : atteindre dans son
integrity. (Darm.) — Manage : « Le verbe grec
qui signifie couper, prend un o a Tune de ses
formes, entomefn. Et Maltre Fr. Rabelais (qui
savait le grec) a vis6 sans doute a cette etymo-
logic, lorsqu'il a fait le nom de Frere Jean des
Entommeures, au lieu de Des Entamures. —
Sghelrb : ln-taminare, pour at-taminare, rad.
tamen, — tagmen (rac. tag, tang, toucher). —
|| Tout cela n'est pas concluant ; nous ecartons le
grec, au moins directement Souiller ne peut
amener le sens de couper.
Entomer. (Mj., Lg., Lrm, Sal.) v. a. En-
tamer.
Et. — « Ce mot derive du $rec En, tomoc. II
est done plus voisin de sa racine que le doublet
fr., lequel n'en est qu'une corruption. (R. O.) —
Jo n'admets ces sources grecques que faute de
mieux. (A. V.) V. Entome.
Hist. — c Mais vistes-vous oncques chien ren-
contrant quelque os meduUare ? Si veu l'avez,
vous avez pu noter de quelle devotion il le guette...,
de quelle prudence il Ventommc. » (Rab., G.\Prol.) —
« Riendu blanc sacrosainct barbouille ne fut...,
ne entomni. » (Rab., P., iv, 52.) — « Fit un son tel
que font les chataignes jetties en la braze sans
e3tre entommies lorsque s'esclatent. » (Rab., P.,
iv, 56, 483.)
Entomure(Mj., Sar.), s.f. — L'entame d'un
pain, d'un fruit, etc. Voir Entome, Entomer.
Hist. — « Va , ladre vert, respondit Frere Jean,
a tous les millions de diables, qui te puissent ana-
tomiser la cervelle et en faire des entommeures. »
(Rab., P., rv., 66, 472.) — Prend un ou deux m ;
le patois n*en fait sonner qu'un.
Entors, se (Mj., By.), adj. q. — Tordu,
de'mis. Ge mot est hors d' usage, sauf dans la
loc. : Avoir la pirre entorse et le jabot de tra-
vel's. — Se dit en pari, de qqn. qui se plaint,
k tort, d'un mal imaginaire. Ici, entorse est
mis pour : torse, tordue. La pirre, e'est le
poumon.
Et. — Part. pas. du vx v. Entordre.
Hist. :
« Dont l'heur d'Angiers semble manchot,
« Les droits entors et indispos. »
(G. C. Bucheb, 285, 257.)
Entorte (Segr.), adj. q. — Pour Entortille\
Qqf. Entourtie* (Mi*.).
Et. — De Pa. v. Entordre ; tordre scire* et non
regulierement.
Entortlller (Mi., By.), v. a. — Circonvenir
qqn., le mettre dedans, le duper.
Entonrner, v. a. — Couvrir un objet en
tournant autour. — Cf. Contourner. (M6n.)
Et. — De>. de Entour, d'apres la forme primi-
live Entorn.
Entonrnnre (Mj.), s. f. — Dans les anciens
bateaux a peautre, exhancrure demi-circu*
laire pratique^ sur le bord supe>ieur de l'ar-
rtere du bateau et qui recevait le billard de
peautre, auquel elle servait de coussinet. —
N. C'est le mot fr. en un sens special.
Entralnasse, ee (Mj.), adj. a. — Languis-
sant, atteint d'une maladie de langueur. D6r.
de Trainctsser. Syn. de Malageux, Mala-
geoux.
Entr'apareevoir (Mj., By.), v. a. — Aper-
cevoir d'une maniere peu distincte. Ex. :
J'ai cru V entr'apareevoir comme alle Schap-
pait.
Et — Compost du v. Apercevoir, ecrit comme
il se prononce dans le patois, avec la prep. Entre,
qui, en composit, a le sens de : a demi.
Enlre (Prononc. Entre ou entire). — Pr£-
pos.
N. — A Saint-Paul, et c'est la une des carac-
Uristiques du patois de la localite et des environs,
cette prepos. s emploie devant la plupart des pron.
pers., auxquels elle s'unit ins6parablement lors-
qu'ils sont pris com. complement d'une proposi-
tion. Ainsi on ne manquera jamais de dire ;
Avec entre eux, chez entre nous, aupris (Ventre vous
et mSme : entre entre eux. — N. — On retrouve cet
emploi, mais p. d. moins general dans la plus grande
partie des Mauges et jusqu'a.laPommeraye, mais
non a Montjean.
Hist. — « Mais soudain je m' advise de mes
lardons, et les jettois au milieu (Ventre eux. (Rab.,
P., n, 14, 151.) — « Je vous les exposerais selon
la relation (Ventre eux-mfimes. » (Rab., P., n,
20, 169.) — « Et ainsi qu'il fut au droit (Ventre
eux, il luy demanda. . . » (R., P., n, 9, 134.)
Entr'attendre (s') — (Mj., By.), v. r6f. —
S'attendre l'un 1' autre. Cf. s'Entr'envoyer, etc.
Entree hamper (Sar.), v. a. — Placer alter-
nativement divers objets les uns a cdt6 des
autres. Cf. Enterbouecher.
Entreci (pron- entreci ou enterci) — (Mj.,
Sp.), pre* p. — D'ici a, sous. Ex. : J'e*rons vous
voir entreci huit jours, — d'ici & huit jours,
sous, dans les huit jours.
Entre- euisse, s. m. — Partie seche qui
se*pare la partie charnue de la noix, (M£n.).
Cf. Cuisse.
Entredem (Lg.), s. m. — Cloison oui
se*pare deux stalles ou boxes dans une stable.
N. — Dans chaque stalle on met une couple de
boeufs, les deux parsonniers ou parageaux.
Entreflns (Lg.), s. m. — Morceau de viande
de boucherie constitue* par les muscles du
diaphragme. On en fait des biftecks. Les bou-
chers nomment aussi ce morceau : Rampe.
Entrejeter (s') — (Mj., Bk.), v. r6cip. —
Se jeter l'un a 1' autre. & entrejeter le chat aux
jambes. V. Chat. On dit aussi : se jeter...
Entre mis (Mj., Tim., Lg.), adj. q. — De*cid6,
touche a tout ; qui se m§le de tout, ard&ion.
Syn. de Emballe. || DSbrouillard. V. Enter mis.
Et. — Du fr. s'Entremettre, pris au sens de :
Se mdler de tout, se fourrer partout.
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350
ENTR'ENDORMIR — ENVERRURE
Entr'endormir ° (s') — (Mj.), v. r6f. — S'en-
dormir a moitte, s'assoupir. Syn. de s' Enter-
dormir.
Entr'engneiiler (s') — (Mj., By.), v. r6ci-
proque. Se jeter r^ciproquement k la tSte des
grossteretes et des injures.
Entr'enrouloir (s') — (Mj., By.), v. r6ci-
proq. — S'en vouloir rSciproquement. — V.
Envouloir.
Entr'envoyer (s') — (Mj., By.), v. r^cipr. —
S'envoyer Tun Pautre. Ex. : Le monde s'en-
tr'envoyaient voir 9a.
Entrepas, s. m. — A demi-pas, a petits pas.
Et. — L'intervalle entre les deux pas ; 1' amble.
Hist. — « Eh ! oui, je vais tout Y entrepas. »
Entreponrehasser (s Y ), Ent'ponrehasser (s 1 )
— (Ti., Zig. 173), v. rScipr. — Se pourchasser
Pun Pautre.
Bntreprendre (Mj., By.), v. a; — Entre-
prendre qqn., lui intenter un proces ; assi-
gnor en justice de paix. « J'vas Ventre prendre.
|| Essay er de gue>ir qqn.. Ex. : Le m6decin
n'a pas voulu Yentreprendre. »
Hist. — « M. le Prieur de Lasse a gagne" un gros
proces contre M. d'Oysonville, son frere et sa
soeur, et qqs habitants qui l'avoient voulu entre-
prendre pour de pr£tendues reparations. » (1739.
— /ne., Arch., S. E. % m, 238, 1. h.)
Entrer, v. — On dit a Pimpe>at. : Enter'-
don (ent'r). — (Ec).
Etitreliendre (s') — (Mj.), v. r6f. — Se
tenir Tun Pautre, d^pendre Pun de Pautre. ||
Printer des difficult^. Ex. : £a s'entretient
ben pour vivre avec cA. De Tiendre.
Entrevire (Lg.), s. f. — La masse des intes-
tins d'un bceuf, dans la lang. des bouchers.
V. Sagourne.
Entribarder (Mj., Sal.), v. a. — Mettre un
tribard. || Entraver. || Embarrasser, d'une
maniere qcque, les iambes d'un homme ou
d'une b§te. || V. r6f. S' embarrasser les jambes
dans qq. obstacle. V. Tribard. || (Lg.). Entri-
berder. || Cf. Entrimarder.
Entrifeoleher (Ag.), v. a. — Entrem§ler.
P. ex., dans un breack les person nes qui se
font vis-a-vis entriboichent, entrecroisent leurs
genoux. Rapprocher TS te-bSche. V. Terboicher.
Entrimarder (Sal.), v. a. — Empdcher, —
mettre dans un trimard. Cf. Entribarder.
Entrtnasst (Mj.), adj. q. — Entralnasse\
Pe*jorat. de Entrainer.
Entrtner (Mj.), v. a. — Entratner. Cf.
Triner, Giner.
Eatr'dvrir ° (Mj.), v' a. — Entr'ouvrir. Cf.
Ovrir.
Entrare (Mj., By.), s. f. — Se dit dans :
Ensure du soc, — profondeur a laquelle
p^netre le soc. On la regie au moyen de la
jauge. Syn. de Goule.
Entures (Li., Br., By.), s. f. — Greffons de
poirier, de pommier.
Et. — Du lat pop. Emputa, plur. neutre.
devenu fern, sing., qui est le grec Emphyton,
plants dans, devenu Empte, Ente.
Entarlopiner (Mj., By.), v. a. — Taquiner,
agacer, ennuyer. || Se moquer de. Syn. de
Enquiquiner. V. Turlupiner.
Entnrlnte (Mj.), s. f. — S'emploie dans la
loc. : Avoir Yenturlute, n' avoir que des cartes
de m§me espdce au jeu de moucne. Ex. : Ah 3
dame, de cete fois, j'ai eine belle enturlute.
Et. — Littr& donne le mot Lanturelu, ou Lan-
turlu, refrain de chanson et jeu de la bSte. Le pat
Enturlute est probablement le m§me mot, et, men
qu'il ne d&igne jamais un refrain de chanson, il
parait deriv. de Turluter et Turlututu.
finntile (Mj., By.), adj. q. — Inutile.
Et. — Doubl. du mot fr. — Pour la forme
cf. le fr. Ennemi (du lat. Inimicus), aue, par paren-
these, il serait plus logique d'ecrire ^Enemi.
finutilement (Mj.), adv. — Inutilement
Enveillochcr (Sa., By.), v. a. — Disposer en
veilles, du foin, en meules. — De VeiUoche.
Et. — Enveilloter. — Rassembler le foin coupe
et le mettre en petits tas. En veillote, non expli-
que. (Litt.)
Enveier (s') — (Sp.), v. r6f. — S'envoiler,
se gauchir. || Lg. — S'enveler, e muet - Syn.
de s'Envoler.
Et. — Se courber, se gauchir, en pari, du fer,
de Pacier, lorsqu'on les trempe. Les limes s y en-
voile nt qqf.a la trempe. En -f- voile, par compar.
a la courbure d'une voile que gonfle le vent
Envelimer(Mj.), v. a. — Envenimer||v.n.—
S'envenimer. De Velin. Syn. et d. de Enveri-
mer.
Et. — In, vencnum. Au xir* s. Velin, pour
venin. Hist. — « Survint une appostume ou bosse
audit GefTroy, laquele il fit fendre et flamer a un
barbier qui se envellma telement qu'il n'en pot estre
gueri. » — Au fig. Irrit6 (contre). — L. C.
■ Alexandre, qui tant feist de hemee,
« Qui voulut veoir I'estoille pouciniere,
« Sa personne par moy fut enplimee.
(Villon. Ballade au nom de la Fortune.)
Envener (By.), v. a. — Faire, lacer le voin.
Envenlr ° (s*) — (By.). « Vous envienne-
vous de chez vous? — Vous envenez-vous. j,
Mj. — A s'est envenuc comme-t-alle a pu.
Enverimer (Lg., Tim.), v. n. — S'enveni-
mer. — Doubl. du mot fr. et de Envelimer.
Envtroneille (Mj.), s. f. — Orvet ; — le
sourd, c'est la salamandre. — Syn. de Nielle.
Syn. et d. de Envrain, Envrun, Envrogne,
Envrougne.
Et. — Der. de Envrouiller, parce qu'on troute
ordinaireraent Panimal enroule sur lui-me'me ea
spirale. — « Envoye. Un des noms vulg. du ser-
pent qu'on nomme aussi : orvet et aveugle (Angui*
fragilis.) Ljtt.
Enverrer (Sa.), v. a. — Vitrer. Ex. : lis ont
fait enverrer leur fen^tre. — De Verre.
Enverrnre (Li., Br.), s. f. — Verrue.
Et — Lat. verruca . Syn. de Verrure. Pour le
prefixe. Cf. Enderse.
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ENVERS — ENVROUILLER
351
Buyers prep, (prononc. envars). — (Mj.).
— En comparaison de. Ex. : II est ben fort,
mais c'est ren envers son frdre.| — Ceti-la n'est
pas char envers l'autre. || Envars se dit peu.
N. — Le picard dit : A m' vCenvers, a mon egard.
Le fr. dirait : A mon endroit.
Eavearg/er (Lg.), v. a. v. a. — Enrouler,
enlacer. Syn. et d. de Envrouiller. Der. de
Veurgler.
En veu x- to, en volla. — Grande quantity.
Y a des poumes, c't' annexe, en veux-tu, en
voM. (By., etc.).
Eaviant (Mj.), adj. veb. — Enviable, desi-
rable, capable de tenter, altechant.
Envie (Mj., By.), s. f. — Souvent m. —
Avoir Yenvie bon ; avoir grand envie. || Avoir
eine envie bleue, eine envie rouge, — avoir un
tr6s grand desir. || Absolument. Avoir l'envie
bon, — avoir envie de bien faire, se montrer
travailleur et actif, en pari, d'un jeune gar-
con. || Cf. Une peur bleue.
Et. — Individia ; in, videre, fixer les yeux sur,
com. fait l'envieux. — Hist. « Georgette avait eu
une envie rouge d'etre carrgment malhonn£te
pour couper court a ses assiduity. » (C. Leboux-
Cesbron. Maitre Lardent, p. 73, /.12.)
Envieuse (Lg.), adj. q. — Se dit d'une
femme grosse qui a des envies.
Enviemlr ° (Mj.), v. a. et n. — Devenir
vieux ; envieillir. Cf. Vieusir. Lat. Vetustare.
Envloux, oase (Mj., Lg.), adj. q. — En-
vieux. || D6sireux. Syn. de Ambitionneux.
Environ (Lpm., Seer-* By., Lu6), pr6p. —
Autour de, alentour de. Ex. : II est toujours
environ ielle. — Ne sourn^ge done pas tout le
temps environ moi. (Segr.) — « Comme je
sais faire un peu de cuisine, les vendangeurs
voulaient me charger des repas, mais j'aimais
mieux §tre environ (m'occuper de) mes busses.
Et. — Hist. — L'Acad. ne l'admet pas comme
preposit., mais ce mot a Ite employ^ en ce sens
par de trop bons auteurs pour qu'on le rejette. De
En, viron (de virer, autour).
«... C'est a dire environ le temps
« Que tout aime dans la nature. »
(La Font., rv, 22. — Litt.)
— € S'esveilloit done Gargantua environ quatre
heures du matin. » (Rab., G., i, 23, 45.) — « En
l'annee 1664, environ le milieu de decembre, parut
au ciel une commete. » (1664. — Inv. Arch., E, n,
p. 194, col. 1.) — « Le testament que fit Hardouin
Brehier, le 28 juillet 1501, le codicille du 28 Jan-
vier 1506, ou il parle de sa sceur Anne, qui « a pris,
dit-il, grande peine environ moy pendant ma ma-
ladie », sont conserves a la Bibliotheque d* Angers
(mss. 635, n° 105.) — Note aux (Euvres de G.
C. Buchsb, p. 23.
Environnolr. — Morceau de linge servant
a envelopper le corps de Tenfant nouveau-n6
V. Testron.
Envaierai, Envoyeral (Mj., By.). — Fut. du
v. Envoyer.
En voter (s') — (Mj.), v. r6f. — S'envoiler,
se gauchir. Syn. et d. de s'Enviler, s'Enveler. ||
By. — S'anvoiler. C'est le franc, mal 6crit.
Envoulolr (Mj., By.), v. n. — Avoir de la
rancune, de la haine. S'emploie avec en. Ex. :
II m'en enveut ben ; ils nous en envoulent tout
plein.
Envoyer (Mj., By.), v. a. — Envoyer aux
preunes, — e. promener. || E. dinguer, au
petard, chier, cnier au Mail, a l'epluche, —
mSme sens. || Lancer, decocher, un bon mot,
un lazzi, une saillie ; un air, un couplet, une
romance. — C'est ben envoy L Fut. J'envoie-
rai.
Et. — In, via. — Hist. — « Luy disant, si elle
en avait un fils, qu'elle luy envoyeroiu » (Brant.,
D. G., vi, 300, 32.) — « Et les envoy erons joyeux
a leurs domiciles. » (Rab., G., i, 29.) — « Fut
conclud en baralipton que Ton envoiroit le plus
vieux et le plus suffisanl de la faculte theologale
vers Gargantua. » (R., G., i, 17, 36.)
— « Trop et trop tost la Parque
« T'envoira prisonnier
« Dedans l'avare barque
« Du vieillard nautonnier. »
(J. du Bellay. A Salmon Macrin, p. 95.) '
— « ITnpoyra jusqu'au ciel le bruit de ton renom.
(Id. — Sur la mort de Sylvia Mirandola, 194.)
— « Tres volontiers et girofles et roses
« Je Venvoyrais... (G. C. Bucheb, 88, 132.)
— « Je Venvoyrai flam me si chaleureuse. »
(Id., 45, 168.)
Envraia (By.), s. m. — Orvet, reptile inof-
fensif. — Cf. Le Sourd, ou sourd-gars, qua-
terpie ou salamandre. V. Envrun .
Et. — Je vois dans ce mot une corr. de Envr inter,
qui envrime. Gar une croyance popul. presente ces
Gtres comme tres dangereux, bien a tort :
« Si un envrain voyait
« Si un sourd-gars entendait,
« La fin du monde viendrait. »
Voir un article interessant dans Laboussb,
tome XIV, p. 100.
Envrime (Z. 130), part. pas. — Envenime.
Serait mieux 6crit Enverime". || By. — On dit
plutdt Envelime", de /Velin (e nul). Un velin,
c'est une vip&re. Du Velin, pour : du poison,
du venin, — et m§me bobo a l'6tat d'mflam-
mation aigue\„
Envragne (Sp.), s. f. — Orvet. V. En-
vrougne, Enviroueille. Syn. de Nielle, Anvain.
N. — II est clair que ces trois vocables sont des
doublets tres voisins et, en somme, un seul et
mdme mot. J'avais pens§ que la vraie forme elait :
EnviroueiUe, que je derivais de Envrouiller,
VrouilUr. Cette opinion, assez plausible, vu les
mceurs de l'Orvet, me paralt maintenant discu-
table. La forme primitive pourrait bien dtre
Envrogne, et der. du breton Amprehon, qui d6-
signe je ne sais quel reptile ou insecte, et qui
semble avoir donne, outre notre mot patois, le fr.
lamproie. R. O. || Ce n'est pas Tavis de LrrrKB.
Envrougne (Sp.), s. f. — Orvet. V. En-
vrogne. Env&roueille.
EnvroulUe (Lrm.), s. f. — Couleuvre.
Envrouiller (Mj., By.), v. a. — Entortiller.
Et. — A rattacher au lat Inverticulare, de
Invertere, et non a Veruculum. — Hist. (Leurs
gran des cornes, trois fois) envertouiado. {MireUU.)
— V. Vrouiller, Veurgler*
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852
ENVRUN — fiPAULE
finvrnn (Pell.), s. m. — Orvet Syn. de
Enveroueille, Envrougne, et doubl. de ce der-
nier, ainsi que de Anvain, Envrogne, Envrain.
Enznter (Mj.), v. a. — Ennuyer, agacer,
impatienter. Ex. : II m'enzute, avec ses contes.
|| D£daigner completement. Ex. : Le patron,
on Yenzute. Syn. de Emmarder, Emmieller,
Enquiquiner. De zut.
fipaffer (Mj.), v. a. — Epouffer, essouffler.
fipais (Partout), adj. q. — Nombreux, en
grande quantity. Y en a pas ipais. II n'y en a
pas beaucoup. || — (Mj.). Couvert, nuageux,
en parlant du temps. || Sale, encrasse\ en par-
Ian t d'un verre a boire, d'un verre de lampe.
|| Charged, en parlant de la langue. || s. f. —
Epaisseur.
Et. — Lat. spissus. — Hist « Nul ne peut faire
construire latrines ou chambres aisees en son he-
ritage pres l'heritage de son voisin, si non qu'il y
ait entre deux un mur de deux pieds et demi d'tpois,
a chaux et a sable. » (CouL <VAnj y Art. 516, p. 366.)
fipaiss r (s') — (Mj.), v. r6f. — Se couvrir,
devenir nuageux en parlant du temps.
fipamer (s*) — (Lg.)i v. r6f. — Se pamer,
s'6vanouir. — Conforme a l'6tymol.
Et. — Lat. pop * Pasmare, pour Spasmare,
proprement : Avoir un spa&me.
Epampler (By.), v. a. — Enlever les
pampres de la vigne. Lat. Pampinus.
fiparee (Mj., Sal.), s. f. — Eclaircie, em-
bellie. Syn. de Eclarzie. — V. Eparer. || 2° By.
— Ensemble d'objets 6tendus a terre. Syn. de
Egdiltte, EpirdilUe.
Et. — De : epartir t e, partiri, parfager.
Sparer (Lue\ Sal., By., My., Mj.), v. a. —
Etendre du linge pour qu'il seche. Syn. de
Egdiller. || Ti., Zig. 151. — S'eparer, v. r£f.
— S'Staler a terre, tomber tout de son long. ||
Achever de chauffer au rouge blanc, un four.
|| De*barrasser, desencombrer, d&xmvrir. Ex. :
Ca t'a ben tpari la figure de te faire couper les
cheveux. || V. r6f. — Se d^couvrir, s'Sclaircir,
devenir serein, en pari, du ciel. Ex. : Vela le
temps qui s'epare. — Cete" petit vent-la va
ben iparer le temps. Syn. de Evidiller et de
Effarer. || Sp., v. n. — Faire des Eclairs. Ex. :
II bpare dans la galarne, j'allons avoir de
Torage. V. Eclarer.
Et. — Epartir, devenu de la premiere conju-
gaison T — De E, et du vx fr. partir, partager.
— Hist. :
« Car c'est lui qui repand la neige a pleines mains ;
« Comme flocons de laine il l'oblige a descendre ;
« La bruine a son choix s'ipart sur les humains,
« Comme s'tpartirait la cendre.
(Coeneille, Psaumes.)
— « Car, comme le blanc exteriorement dis-
grege et espart la veue. » (Rab., G., i, 10,24.) —
f Je voy le ciel du cousU de la, Trans montane qui
commence a s'esparer. » (R. P., iv, 22, 396.)
« Sont tes vertuz qu'il espart et desmontre
f Jusques aux desers pour les faire produyre. »
(G. C. Bucheb, 160, p. 177.)
fipargnant (Mj., Lg.), adj. verb. Qui
s'Spargne, que Ton mange par petites bou-
ch6es, en parlant d'un mets. Cf. Dormant
cUlant, etc. Ex. : La moutarde, c*est ben 6par-
gnant.
Et. — Lrrntfc donne un sens different — Ik
Tall, sparen, ou du lat. parcere T
Epargne (a 1') — (Mj., By.), loc adv. -
Parcimonieusement. Aller a Vbpargne, —
faire le moins de frais possible.
fiparg, fipart (Z. 118, Sp., Lg., Sal., By.),
s. m. — Eclair. V. Eparer, || Eg. — Au mo-
ment d'un coup de vent, on dirait un oragar^
mais non : N'y a ren que des orages tpars de
coute* et d'autre. — Expliquerait ce mot aa
sens de eclairs.
Et. — « Epars, se dit de petits eclairs qui ne
sont pas suivis de coups de tonnerre. A. fr. Espars,
eclair ; espadre, eclairer, mot qui coincide pour la
forme avec Espardre, disperser (spargere), l'es-
pars etant ainsi dit de la dispersion de la lumiere
dans le ciel. — xnr 3 s. (Lrrr.). — Epart, subst
verb, de Epartir, au sens intransit de : faire des
eclairs, proprement : se fendre, en parlant du del
(Darm.). — Hist. — « En celle par tie ou Tost
(l'arm6e) le roi Clothaires estoit logies, ne venta
point, ne ni chai yaue, ne nuz signes d y espart, ne
de tonnoire. » D'oii le v. Es partir. « Le suppliant
veant grant et horrible horage de temps..., en
plouvant, greslant, tonnant, ventant et espar-
tissant telement que a peine ne povoit horn me
cognoistre 1'autre. » (L. C.) — Eparnir, nuif,
eclairer. (Jaub.). AgL Spar = rayon; Spark =
6tincelle.
\ ^fiparvler (Mj., By.), s. m. — Epervier. Syn.
de Esparvier, Riffle^ Riclet.
Et. — Aha, Sparvari, epervier ; all. Sperber .
goth. Sparva, moineau ; all. Sperling ; angl;
Sparrow, les noms d'animaux permutant souvent
de Tun £ 1'autre. — Hist. — « Qerfaux, autours,
sacres, laniers, faucons, esparviers, esmerillonf. •
(Rab., G., i, 55, 102.) — « Sns le poing mignonne-
ment engantel£ portoient chascune ou un espar-
vier ou un laneret » (Ibid., 57, 105.)
fipastronlller (Mj., By.), v. a. — Epater,
Conner.
fipate (Mj., By.), s. f. — Pose, embarras,
forfanterie, piaffe. S'emploie dans la loc
Faire de Vbpate, — poser, chercher a Epater.
Syn. de Empatte, Flafkt.
Et. — Faire tomber sur les quatre pattes, et,
fig. Stonner, d6concerter. Cf. Tomber 4 la renverse
(Lrrr.). — Epater, chercher a ebahir qqn par qqch.
de renversant.
^patear (Mj., By.), s. m. — Poseur, piaffeur,
forfante ; celui qui cherche a Epater. Syn. de
Estrabrouf}eur> Empatteur,
fipaneanUe (Segr.), s. f. — Se dit d'une
femme aux allures masculines (Mftx.).
fipanle (Mj., By.), s. f. — Avoir les mains
comme des Spaules de mouton, — c.-a-d.
larges et fortes. || Fig. Faire la forte tpaule*
— f. le gros dos, comme qqn qui s' attend a
recevoir des coups, ou qui e*prouve un senti-
ment d'effroi en voyant une personne sur le
point de faire une chute ou d'etre victime
d'un accident qcque.
Et — Lat spathula, omoplate, dim. de spatha,
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EPAVE — EPICOTOIR
353
>atule, ainsi dite a cause de la forme large de cet
>. Anc. forme : Espalde.
fipave (Mj.), s. f. — Ne s'emploie que dans
. loc. adv. D'&pave, — isol6ment, seul de sa
>ctete\ de sa bande, d6bande\ Ex. : Y a ein
QBuf qui s'en va cfipave sus la route.
Et. — B. L. Espavus, espava ; du lat. expavidus*
fraye\ ecarte" par la peur (parce que ce mot s'est
t d'abord des betes effray6es et 6garees). Ex 4-
avidus (Litt.)- =» « Ce mot a donne" a aucuns
ir£tiens de facile cr6ance de s'adresser par priere
saint Antoine de Padoue... pour recouvrer les
loses egarees : parce que, en ancien langage ita-
jn, on appelait Pava ce qu'on appelle aujour-
hui Padoua : en laquelle ville repose et est gran-
?ment vene>6 le corps de saint Antoine, dit de
adoue, ou de Pade, que d'anciennetS on appelait
lint Antoine de Pave. » (Coquille. Institutions
i Droit franc a is. Chap. Des Droits de justice en
unmun. — Manage.) — t Vespave 6tant un
ien errant et egarg. . . Ce n'est pas le Seigneur qui
rend et trouve des bStes 6gar6es ou autre espave
ans son territoire. » {Cout. du Poitou, n, p. 390-1,
rt. 303.)
Epee, s. f. — Couteau en bois ou en buis
;rvant aux tisseurs pour serrer les fils de
ssage. || Plante, Scandix pecten. (Bat.).
Et. — Spatha est le nom d'une longue 6pee chez
s Gaulois et, par hasard, conforme avec le lat.
)atha, outil de tisserand (Lttt.).
£p6guiller (Mj.), v. a. — Manipuler, manier
elicatement du bout des doigts.
Et. — Pour Epoguiller, de>. de Poguilles ; et
*eguiller.
$pelere, s. m. — Oiseau, Epeiche.
N. — « Les paysans de l'Anjou disent ipeicre (au
eu de epeiche). Oiseau qui gravit par les arbres
>mme un pivert, dont il est une espece. De Spicare
iquer. (Menage). — « Espec, lat. Apiaster ; il
tange les abeilles (L. C).
£peier (Lg.), v. n. — Epier,monteren 6pis.
yn. de Degorger. On dit aussi en ce sens :
'6pi sort de la botte.
fipeigaer (Mj), v. a. — Casser une douelle
a jable, en briser le peigne. Syn. et doubl. de
plner,
fipeignoir (Tim.), s. m. — Couteau dont le
sserand se sert pour couper ses bouts de fils.
e>. de Peigne. Cf. Epelloir.
fipelle (Lg., Tim.), s. f. — Petite bobine
iarg6e du fil de trame, que le tisserand met
ins sa navette. Cf. l'Angl. Spindle, fuseau,
•oche de filature.
fipeileter. — Mot communique sans expli-
ition. V. EpeUoir?
Epelloir, fipeloir (Cho.), s. m. — Couteau
>nt les tisserands se servent pour couper
urs fils. Prononc. Ep£loue\ Cf. Epeignoir.
Et. — Peut se de>iver de Epelle, mais tient peut-
re plutdt au francais Peler. L'ep61oir sert, en
fet, a rogner les bouts de Ills qui forment comme
le toison, une pelure, sur la toile, apr& le tissage.
fipelonner (Lg.), v. a. — D6barrasser de
>n enveloppe 6pineuse, une chataigne. Syn.
» Egobler. u6t. de Pelon.
fipeneille (Lg.), adj. q. — D6penaille\ d6-
guenill6, loqueteux. — Syn. de Peneilloux,
Penailloux, PendilU, Guenilloux, Gueneilloux.
De>. de Peneille.
fiptner (Sp.), v. a. — S'emploie dans la loc:
Epiner un fut, en casser les jables. N. Ne
s'emploie que dans ce sens particulier. —
Doubl. et syn. de Epeigner.
fipenilte (Ag., By.), adj. q. — V.EpeneillL
II est tout ipenilUy — ses vet<*nv>nts sont en
loques, effrang£s. Cf. DipenilU. V. Epeniller.
fipeniller (Segr., By.), v. a. — DSfaire de
lalaine tricotSe (Men.) — et D6peniller (Po.).
Effiler un vieux tissu de laine avant de T6car-
der (de la carder) pour la refiler ; d'ou Epe-
niltt et Dipenille, — se dit du bas d'un vehe-
ment use* et frange\ Celui qui le porte est
dipenaiUi. || Sal. — Disperser en petites par- *
ties, — mettre en p6nilles (guenilles).
N. — « Epeniller le fumier. Le diviser avec des
fourches, souvent me* me avec les mains, pour le
repandre d'une maniere plus £gale sur toutes les
Earties d'un champ. — De Penilles (mauvaises
ardes, guenilles ; — d'ou 6penaill6). Jaub.
fipenter (Segr.). — Meme sens qu'a la note
de Epeniller (Men.).
fiperaillee (a V) — loc. adv. (Sp.). ga et la.
— C'est EpirdUlte.
fipergne (Lg., By.), s. f. — Epargne. || Aller
a Viper gne y — 6pargner. || A Viper gne, —
parcimonieusement. Ex. : II panse k V&pergne,
les bceufs n'en ont pas leux souc.
fipergner (Lg., By.), v. a. et n. — Epar-
gner.
fiperon, s. m. — Tige adjacente a une tige
de ronces destined a faire des harts. (MAn.).
Et. — Aha. sporo, sporon ; a. mod. Sporn.
fipeyer (Lg., By.), v. n. — Epier, monter
en 6pis. Lat. spica, e*pi.
fipiau (Auv.), s. m. — TSte ou cceur de
chou commun. Dimin. du fr. Epi, par ext.
V. Epiyer, Epier. Syn. de Bichote. — Berry :
Epiot, Epijot, — petit 6pi qui se de*veloppe
mal. || C'est le piochon.
fipiauier (Mj., By.), v. a. — Echarder ;
enlever la peau, pat. pieau. || Z. 146. — Un
cheval 6piaule\ ecorche\ Cf. Epiauter. Syn.
Effondrer, Ebroquiner.
Epiauter (Jum., By.), v. a. — DSpouiller
un lapin, lui enlever la pieau.
fipiboeher (s') (Br., Sar., By.), v. r£f. —
S'Scorcher. As-tu bentdt fini de t'Spibocher
les doigts? de te les Scorcher. || Se dit aussi de
la figure, et surtout des envies, des craits. On
dit encore Pibocher. V. Epigrogner (Sar.).
|| P.-§. pour Epib^cher, s'e'plucher avec le
bee (Sar.) se dit des poules.
N. — Epigocher, — irriter (un bouton, avec les
ongles) ; s'6pigocher, se taquiner. (Dott.). — By.
fipleotolr (Cre\), s. m. — Grible pour passer
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G6ogIe
354
fiPICRAILLER — EPINOCHES
le grain, les Spicots ou Spigots. V. Epigou
(MEN.).
fipieralller (s') — (Z. 145, By.), v. r£f. —
Crier d'une voix, d'un ton percant ; s' eerier.
Syn. de s' Epicrasser, s'Equerztter, &' Eterztter,
s'Ebicaner.
Epicrasser (s') — (Mj.), v. r6f. — S'6crier.
Syn. de s'Ebicaner, tfEquerzkler, s'Ebr&iUer,
s'Eterziler, s' Ecogdiller. Der. de Picrasser,
Picras. || Sal. — Crier de voix de tSte.
fipi d'eau. Potamogeton natans (Men.,
Bat.).
fiple (Mj.), part. pas. — Verrure kpile, —
crevasse^e, dont 1' aspect rappelle celui d'un
6pi de ble\
Epler, fipeier (Lg.), v. a. — Detacher a la
main les brindilles garnies de feuilles de cer-
tains arbres, surtout du fr§ne ou du chfine,
pour les faire manger aux bestiaux. Syn. de
Groger, Eruffer, Erusser. — Du fr. Epi ; de la
Epiot ; Epiau, coeur du chou casse a la main.
N. — Epier n'est pas tout a fait le syn. exact des
deux derniers mots. On ipie ou tpeye le chdne ou
le fr6ne, en cassant les menues ramilles ; on iruffe
l'ormeau en passant la main le long des branches
pour arracher les feuilles. Dans les deux cas on
fait du brout. Le Mj. Groger correspond a la fois a
Epier et a Erufler. — || By. — On dit : Erusser,
surtout en parlant des umeaux (ormeaux), pour en
faire manger les feuilles aux bdtee. On dit : Effeiller
pour : arracher les feuilles inutiles. Serrer les choux,
c'est les effeiller pour avoir de la pansion. De cette
facon les choux sont Effouilles, — dSbarrasses de
leurs basses feuilles.
fipletant (Mj.), part. pres. de Epiiter, adj.
verb. — Avantageux, qui se fait ou peut se
faire vite, en pari, d un travail. Syn. de
Avangeant. || Qui va vite en besogne, en par-
lant des personnes. Syn. de Avantageux,
fiplete (Mj.), s. f. — Faculty de travailler
vite, d'etre avantageux, adroit et actif a la
besogne. Ex. : II a de Ykpitoe. V. Epikxer.
fipleter * (Mj., Lg.). Devrait s'ecrire Eple*-
ter (pi mouilte) ; v. n. — Avancer, aller vite
en besogne. Syn. de Avanger. Doublet du
franc. Exploiter. — Cf. Jaxtb. a Epteter. ||
Sal. — Alter vite. — C'est epiUant, — facile.
— MANURE dit que Epi6ter veut dire a Cholet
supporter avec patience, tandis qu'a Segre*
c'est le sens de Mj., — Quelques-uns y ont vu
un de>iv6 de Pied. Cf. Ptetiner (comme forme,
non comme sens), Empi6ter.
fipleter f (Lg.), v. a. — Enlever avec un
balai la couche de balles,de glumes d^tachees
qui recouvre le grain, apres le battage au
rouleau. De>. de Epi. Syn. et doubl. de Epio*
ler.
fipienr, s. m. — || M. X, kpUur a Beaupr^au
(Le Petit Courrier, 25 Janvier 1904). Semble
vouloir dire : Ouvrier en toile ; mais quel
rdle ? Cf. Epelle, Epelloir.
fipigoeher, v. a. — Prendre malpropre-
ment du beurre, par exemple. (Men.). V. Epi-
bocher.
fiplgotis (Segr.), s. m. — D6chet du bat-
tage d'orge, d'avoine, etc. (Men.). V. Epi
gots. — Spica.
fipigots (Segr.), s. m. — Enveloppe du fr^
ment, du ble. On 6crit aussi EpigauL (Mix.).
N. — Epigeaux. Epis qui echappent a Paction di
battage et qu'on retrouve ensuite dans la paiQe
sortie de l'aire ou de la machine a battre. (Faybs
Bplgrogner V. Epibocher, m&me sens (Sar.t
fiplhorgne, ee (Mj.), adj. q. — Eclope,
blesse* de qq. maniere. Syn. de Ekaupionri,
Ehampi, EcornL V. Champi. Corr. ae Bt
gornb, litte>alement : qui a les deux corny
fipiloguer, v. n. — Donner un tas de maa
vaises raisons comme excuses. — As-tu bee-
tout fini d'lpiloguer ?
Et — De 2 mots grecs ; petit discours recite p?
l'auteur a la fin de la piftce. — P. ext TrouTer
redire sur ce que qqn fait ou dit :
— c Et pourquoi, s'il vous plait,
« Lui bailler un savant qui sans cesse tptiogue? <
(Mol. F. S. v, 3.)
Mot tres savant emprunt£ par le peuple.
Epine, s. f. (Sp., Mj.). Fig. — Mauvaa
ipine, — ennemi acharne\ cr^ancier techem
homme dangereux dont il faut se defier.
Epine blanche, aubepine. V. Ebaupin. (| Epitt
noire, — prunellier. || Epine du aos, — epie
dorsale. Syn. de Rdteau de l'6chine.
N. — Certaines piqures d'epines sont fort dil
ciles a gu6rir ; aussi, dans nos campagnes, on ad
qu'il y a des mauvaises opines, des Opines «fc
meuses y sans acception de plante. Cette nocivf.i
Sarticuliere est attribute a la presence d'un rept&
'un celin qui aurait elu domicile au pied de b
souche.
fipine-nere, s. f. — Epine noire. Vuif
prunier sauvage.
Eplner (Mj., Lg.), v. a. — Garnir d'epine
Ex. : J'ai ipini la rotte pour que le monde nj
passent point. || Meniere donne un sens tod
oppose : enlever les Spines.
Hist. — « Car il est un peu chatouilleuL tti
peine y toucheriez-vous sans vous espiner. (Rab~
P., iv, 11, 376.)
fipiagles (Lg.), s. f. pi. — Gratification
pourboire que Ton donne aux valets de fens*
ou aux toucheure a l'occasion d'une yente i ;
bestiaux. Syn. de Aiguillettes. — Se pr>
nonce qqf. Epingues.
fiplnglette (Sp.), s. f. — Fig. — Tache *
graisse qu'on a laissee tomber par megarfc
sur ses vfitements. V. Colas.
fipinoehes (By.), s. f. — Epines d'aub^
pine monies pour la pGche de ranguille m
printemps. Voir : Champeaux, Cordnm
virecou, Perrons, Branles, Achies.
N. — Voici comment on se sert de Pepinoche. *>
attache \ecordeau au coude de 1'epine, en le rem-w
tant du cdt6 de la pointe de celle-ci. Puis on iotn-
duit le ver, coupe a cet efTet, sur le bois, d*aba?i
puis sur lupine et la corde. L'anguille avale le k*
et, en se sentant piquee et resistant, s'aocrocb* *
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fiPIOC — EPOUTELIR
355
las en plus. On ne se sert de rgpinoche que pour
s petites anguilles ; les grosses casseraient PepU
oche au coude et se dggageraient On tend au fond
e ream, surtout pendant les crues, les lignes dor-
ian tes ainsi pre'par&s (Mj.)- — Syn. de Cord^e.
Tendre des Ipinoches, — aller en titubant. Pro-
ablement par allusion au pecheur <jui ne les tend
as en lignes tres droites. Syn. de Faire des portes
chambranle, des paraphes.
tiptoe, fiploque (Ag.), s. m. ou f. ; adj. q.
- Qui n'a aucun merite a faire ce qu'il fait.
2x. — On parle d'une femme tres econome,
t Ton vante en elle cette aualite\ — « Ah !
ui, vous r6plique-t-on, aile est ipioque ;
uand alle a bu, a n'a plus soif. » — Elle ne
eut pas faire autrement, soit que les moyens
xi manquent, soit que, comme je le croirais
lutot, quand elle est satisfaite, elle s'arrfcte.
J'ai recueilli moi-mSme ce mot, dans les meilleures
traditions d' authenticity. A. V. — « Je comprends
ette expression autrement. Sens laudatif, — et je
ecris : Et pi hoc, — et puis voila, et puis c'est ca.
'arlant de cette femme econome, on dira : De ce
lit-la, vois-tu, c'est une femme et pi hoc, — je ne
9 dis que ca. On l'eraploie aussi en plaisantant. —
!h ! ben oui, c'est un nomme et pi hoc ; quand il a
u, il a pus soef. — J'veux ben, c'est eine femme et
i hoc, — apres ielle y a pus qu'a tirer la corde, ou
echalle.
fipiot (Mj.) f s. m. — Nom collectif par
jquel on entend tous les episd6tach6s qui
estent sur Faire apres le battage, et lorsque
is pailles sont levees. || Lg. — Petit 6pi mal
£veloppe\
fipioter (Mj.), v. n. — Enlever Vipiot de
airee. — Syn. et doub. de Epiiter.
fiplr&IUee (Mj.), s. f. — Eparpillement.
iyn. de Pafalie. V. Epirdiller. || Sal. — D6-
ordre d'objets jetes a terre. Syn. de EparU.
Splriiller , v. a. — Eparpiller. Syn. de
tfen&iller, EgdiUer, Eg&siUer, Eg&pUler.
Et. — Ce mot peut avoir pour racine le pat
'iron au sens de javelle. II signifierait proprement :
>e7aire les pirons. On peut aussi y voir une corr.
u fr. Eparpiller ; mais le contraire est peut-dtre
lutot vrai.
fipistolier vieux mot angevin. Secretaire ?
Hist = < Deux ipis toilers... > Etat du clerge*
8 la cathgdrale. (Anj. hist, 6 e an., n° 6, p. 576.
bbe* Ranoiabd.)
fip/er (LgO» v. a. — Elaguer. Syn. de Egler,
louetttr, Eguerter.)
Et — Je considere que ce mot est pour Epeler,
>mpos6 du fr. Peler, regerement dgtourne* de son
tns. Subsdquemment l'e radical est tombe" et 1'on
mouille l'l (on nron. epier), que Ton raouille m£me
requ'on est oolige ae retablir l'e devant une
uette finale. C'est ainsi que Ton conjugue :
J'6peille, t'6peilles, il Ipeille, j'lpions, vous epiez,
i gpeillent Toutefois c'est p.-e. le mdme que
pier ou Ephjer.
flSplaehe (Mi.), 8. f. — Ne s'emploie que
ans la loc. : Envoyer a Yipluche, — envoyer
romener. V. Mail, Pktard. — Orig. incert
fiplnchee (Mj., By.), s. f. — Epluchage,
ction ti'eplucher, ce que Ton 6plucne, quan-
tity d'objets epluches. || Fig. Destruction.
Ex. : £'en a fait eine Ipluchke de monde, cete*
maladie-la ! || Vol6e de coups, ross6e. Ex. :
lis te illi ont foutu eine ipluchie ! — Syn. de
Digelie, Roustle, Laudie, Pleumie. By.,
Zig. 183
fiplnchores (Mj.), s. f. pi. — Dans la loc. —
t C'est ce que gnia de bon dans les ipluchures! »
En parlant d'un vaurien. Cf. Dans le royaume
des aveugles un borgne est roi.
£pogass6 adj. q. (Ag.). — Qui n'est point
re*veilli. Syn. de Enddvrb.
flSpondoire (Mj.), s. f. — Sorte de trident ou
croc k trois dents recourses, qui sert a retirer
la litiere souillee de dejections de sous les
pieds des bestiaux et a arranger les fumiers.
V. Fombrbier.
Et — P.-6. pour Epandoire, parce que Pinstru-
ment sert parfois a e'pandre les fumiers dans les
champs. — Le vx fr. a Epoindre, piquer.
fipopondre, s. m. — Perclus (Pour : hypo-
condriaque) ; paralytique. || Infirme ; mala-
droit ; imb6cile, sot, brutal. — On dit encore :
Ipopondre, Epopontre. « I va comme ein Ipo-
pontre. » Syn. et doubl. de Impopompe, Impo-
pondre.
Et — De deux mots frees, sous les cartilages des
cdtes, siege suppose de I'hypocondrie.
fipoulailler (Segr., By.), v. a. — Renvoyer
la poulaille, les poules, de Pendroit ou il y a
du grain. (M4n.). Syn. de Pergaler.
Et — Pulla, f. de pullus, petit d'un animal, et
poule a du designer pnmitivement une jeune poule,
avant de supplanter Geline, au sens de : femelle du
coq.
fipoumoanage (Nt, Vh., The, By.), s. m.
— Facon donn^e k la vigne.
Et — Ce nom lui viendrait-il de ce qu'elle est
tres dure, fatigante ?
fipoumoaalre (Dr., Cho.), s. f. — Pulmo-
naire. Syn. de Cocou-bUu.
| fipoorchasser (s') — (Mj.), v. r6f. — Gagner
sa vie, se d6brouiller, se tirer d'affaire. S'em-
ploie absolument. — Cf. Powchas.
N. — Les Italiens disent dans le m6me sens : Pro-
cacciarsi di che vivere. C'est le m^me mot.
fiponser (Mj.), v. a. — Marier.
Et. — LtttrA, 3 s sens ; lat sponsare. Vx fr.
Espouser, marier. - Hist. « M. de Mon chant, pres-
tres, les a espouse z a Saint-Jean (1602. Inv. Arch.,
S. s. E. t 298, 2, b). — « Furent espouse z ensemble
par un cordelier nomme Chevreuse. » (1593. Id.
Ibid., 329, 2, b).
|| Sp., v. n. — S'6pouser, se marier legale-
ment Ex. : lb ipousent de soir a la mairerie.
— S'emploie par opposit a Marier.
fipoossl^rer (Mj., By.), v. a. — Epoudrer,
^pousseter.
fipoutdiro (Sar., Pr.), v. a. — Ecraser, 4ca-
bouir; s'en aller en lambeaux, en bouillie.
Ex. : Nout'chien s'est fait ipoutlir par le
chemin de far. || By., Zig. 183, id. — Syn. de
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356
fiPOUVANTAS - fiQUIQUETTE
Ecramouir, Ecraboutir. || Ecrouler. Syn. de
Av&crer.
fipouvantas (Mj.), s. m. — Epou van tail.
fiprenant (Mj.), adj. verb. — Inflammable.
Syn. de Enflammant.
^prendre (Mj.By.) — (qqf. Eprenre), v.n. —
S'allumer, s'embraser, en pari, du feu. Ex. :
Le feu a ipris dans n'ein pailler. || v. reX —
M£me sens.
Hist. — (G. C. Bucher, 15, 87.)
« Mais ceste dame-cy est plus dure et plus grave
« Que fer, aymant, ni roc, car pour veoir flammees-
(prendre,
« Pour larmes ny pour pleurs dont ma face se lave,
« Ny pour mon sang coulant, doulce ne se veult
(rendre. »
fipreux (By.). — Eperons.
fipris (Mj., Lg., By.), part. pas. — Pris,
enflamme\ Se dit du feu lui-m£me ou du bois
qui flambe. || Epris d'eau, — tres pluvieux.
Ex. : Le temps est ben kpris d'eau.
Hist. — « Se precipita pour penser esteindre le
feu qui estoit esprins en la maison de la Bauldoui-
niere. » (1638. — Inv. Arch. E. m, p. 280, c. 1.)
— « Mais tes vertus sans plus me font transy
« Et telle amour en mon cueur ont esrrise
« Que je n'ay rien, fors toy seule, en sbucy. »
(G. C. Bucher, i, p. 78.)
fipueeter (Mj., By.), v. a. — Epucer ; d6-
barrasser des puces. Ex. : Le chien a ben assez
a faire de s'kpuceter Cf. Emoucheter. — Puce,
lat. pulicem.
fipuzer (Lg.), v. a. — Syn. de Epuceter.
fiquaslller (Sa., Lg.), v. a. — Rompre la co-
lonne vertSbrale, a une vache. Syn. de Effller.
Et. — Derive" de Quasi, terme de boucherie,
parce que, lors des mises-bas difliciles, c'est dans la
region lombaire, ou du quasi, que se produit par-
fois cette rupture. «= « Se dit du bceuf dont les
muscles et tendons se dechirent quand il tombe
sous le coup du marteau. II arrive tres souvent que
le boeuf, violemment dtourdi, tombe les jambes de
derridre 4cart6es et, suivant l'expression consacr^e
dans* la boucherie, il s'tquasillc, c.-a-d. que les
muscles et les tendons se dechirent par la violence
de la chute et causent dans l'interieur des cuisses
de ^graves desordres qui font que la viande est
moms bonne. » (Journal Official, 21 mai, 187**. —
Cit6 par Ltttbe, Suppl.). — Le auasi est un mor-
ceau de la cuisse.
flSanelilonlr ° (Lg.), v. n. — Eclore. Pour
Eclouir, doubl. de Eclouer, avec allongement
de cl en queil et terminaison en ir au lieu
de er. Syn. de Ecloure.
Et. — Esp. et port. : excluir ; ex-cludere pour
les formes en u), et de ex-claudere (pour les formes
en o et en au). — Litt.
fiquerioehe (Auv.), s. f. — Echasse. Corr.
de Egalocke ; syn. de Echausse.
fiqnerviehe, s. f. — Ecrevisse. Forme
vieillie. Syn. et d. de Ecreviche.
fiquerzeler (s*) — (Mj.), v. re*f. — S'e'crier
avec une voix rauque ou percante. Syn. de
s'Ebicaner, s* Epicrasser, s'Ebrailler, s'Eco-
gdiller. D6r. de Querziler. V. s'Eterziler.
fiqueul (Sar., By.). — Tout entier. — G
doit Ure le meme q. Ecueil. A Mj., cet adj.
est toujours pr6ce*de* de : tout. Tout kueil
fiqnenme- — mer (Mj.), s. f. — Verbe. -
Ecume, Scumer. Mot vieilli. — Cf. Lcunt,
Pre une,
Et. — Ecume ne vient pas du lat. spuma, le c da
fr. s'y oppose, mais du germ an., aha, skdm, all
schaum ; gael. sgum.
fiqnlangle (Ag., Cho.), adj. q. — Fig., EgaL
indifferent. Ex. : £a m'est 6quiangle. Syn. de
Equilateral, Infirieur.
fiquier (Tim.), v. n. — Tressauter, se
dSchirer par suite d'un effort, en parlant
d'un muscle. Syn. de Eclir. — Mot vieilli, qui
devrait s'Scrire Ec/er, doubl. de Eclir. Cl
Quier. Ex. : £a m'a bquik dans les reins. — Ct
Eclisse.
Equilateral (Ag., Cho.), adj. q. — Fig. -
Indifferent. Ca m'est iquilaUraL Syn. d?
Equiangle, InfSrieur.
fiqullibre (Mj.), s. m. — Etre sus Vequi-
libre, — £tre dans 1'incertitude, dans Fat-
tente.
fiquiller (Mj., By.), v. a. — Au jeu de
boules, de billes, de palet ; jouer un coup pn-
liminaire dont le r^sultat doit r^gler la com
position des deux partis et l'ordre dans lequd
on jouera. Quitter, Abuter. V. EsquillL
Et. — Jeter une quille en visant a la placer pra 1
de la boule pour savoir qui jouera le premier, eU.
Quille, de l'aha : kegil ; all. kegel, objet allonge «|
forme conique. — N. Jette-t-on bien une quills?
m6me au jeu de quilles? Je n'ai jamais vu equHfc
qu'avec des billes, des boules, des palets. Je prefer
l'explication par Esquiller, tacher de conaueririi
premiere place par son adresse. (Angl. Skill). 11 re
semble que le sens est bien plus general et aug-
ment satisfaisant pour 1'espnt. — (R. O.)
fiquiopereau (Sp.), s. m. — V. Ec\opem%
fiquiopin (Tim.), s. m. — Arrfcte-boeuf, Oik-
nis spinosa. Syn. de Equiopereau, Arqat-
bceufs, Picote.
Et. — Du fr. Ecloper, comme Equiopereau, <p.
devait s'ecrire par cl mouille, comme Equiopin.
fiqniper (Z. 146). v. a. — Atteler, || By. -
Preparer tous les objets n£cessaires a b
p§cne.
fiqnfpier (Pc), s. m. — Joueur faisaat
Eartie d'une 6quipe dans un Concours d*
oules de fort.
Hist. — Le cercle de TOrdre, des Ponts-de-Ce
invite... a un vin d'honneur... MM. les £f*
piers qui ont participe au Concours de la Coa^
Cointreau. {Ang.de Paris, 2 juin 1907, 1,5.)
Equiquette (Li., Br.), s. f. — Un affiqtff
Noyau d'abricot perc6 d'un trou. Nos grand)
meres fixaient ce noyau a leur ceinture "*
tricotaient en y appuyant une des aiguUW:
On ne se sert plus gudre d'affiqfuet de n-^l
jours.
Et. — Affigere,fixeraT a. RicUt = Riflei
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ERACE — ERGUELISSE
357
firace (de F), Lrm. — Du lierre. — Mieux
be>ace.
fraehee (Sa.), s. f. — Eraflure. Semble
Ie>. de Rdche, Rdcher, Rdjer. Erussie paralt
Itre une corrupt, ou un doublet de ce mot.
V. Rdchage.
firacher (Segr.), v. a. — Er. les epines.
Mettre une haie a nu ; ch£ne ou ormeau, on
ae laisse que la souche. — Lupine noire,
blanche, les genets sont hdchte tous les
^uatre ou cinq ans, au moyen d'une vouge,
jerpe a grand manche, en forme de croissant.
V. Rdcher.
Et. — Eradicare? — Cela voudrait dire plutdt
ieraciner, et ce n'est pas le sens.
firaflee (By.), s. f. — Eraflure. Syn. de
Erdchie. Cf. Eralette.
firal, erals (Mj.), v. n. — Fut. de Find, et
sond. pr6s. du v. Aller. Ex. : J 1 irons demain
nix noces. N. On prononce : 6e-rai, 6e-rais.
firaigne s. f. — V. Iraigne. C'est un grapin,
i plusieurs branches, une araignSe.
N. — Litt. donne Erigne, petite pince arraee de
crochets (pour la chirurgie).
firailler (s') — (Mj., By.), v. re. — Faire
les efforts pour d^barrasser la gorge des
nucosites aui Fobstruent ; chasser violem-
nent Fair aes poumons. Syn. de Rdgonner.
Heme rac. que Rdillonner et Rdgonner. Fr.
clale, raler.
Et. — Probablement de Es et Rallum, racloir.
4e peut venir de arracher. (Lrrr.) Dans son Suppl.
jmKk ajoute : Exradiculare, de radere, com me
bdiculare, fouiller, de fodere. - Schelkb : D'un
ype lat. exrallare, tire\.. du subst rallum,
acloir. Un type E-radulare, de radula, merae sens,
«t egalement admissible.
firaler (Sp., Mj.), v. a. — Casser les jambes
i, rendre bolteux. Ex. Chaire kralke, — chaise
>o!teuse. — V. Rale, qu'on retrouvera dans
Idloire. \\ (Lg.). — Par ext, et au fig., d6chi-
er. Ex. : J'ai irali ma culotte dans les Frondes.
— N. A rapprocher du v. Erailler. — Jaub.
Iraler.
firalette (Lg.), s. f. — Eraflure. On dit
>roverbialement : II n'est pas fort ; pour
harger eine gearbe il fait trois trous et eine
ralette, — c.-a-d. qu'apres avoir piqu6 sa
ourche (2 trous), il est oblige d'appuyer le
aanche a terre, ce qui fait un 3 e trou, et
ncore ce manche, en glissant, 6corche le sol.
- De Eraler. || DSchirure, accroc. Syn. de
Zchirette.
Er- — (By.) Observations. « L'interversion Er,
BmplacantRe,se rencontre dans une foule de mots;
lie est aussi fr^quente que les syll. bre, ere, dre, fre
ont communes dans notre langue. Mais une con-
ition est n^cessaire, e'est que Fe de re soit bref
u presque muet. S'il est long ou trainant, com.
ans Greler y frelon, l'interversion n'est plus pos-
ible. Ainsi Fermer, fait f renter (Jaub.). — Fuilet,
ty., Ercommencer, erjoindre, ermarcier, erdes-
tndre t erveni (r) % etc. — VenderdL Bat*
Erancelees (Sar., By.), s. f. — Toiles d'arai-
gn6es. V. lrancelkes. || By. Rare. On dit :
Irantegnes, d'ou : irant^gner.
Eraneeler (Ec, By.), v. a. et n. — Abattre
les toiles d'araignSes, les e>ignees ou iraignSes.
V. Irancelies. Syn. de Irantigner.
firaneolant (en) — (Lg.), ioc. adv. — En
trainant la jambe ; s'emploie avec : aller,
marcher.
firaonfr (Segr.), v. a. — Etoufler. (M6n.)
Erboueher (Segr.) du nez. V. n. — Faire la
moue. (M6n.) Cf. Remuser, Rimoucher.
Erbrasser (Segr.), v. a. — Relever les
manches de sa chemise (M6n.) — De : bras.
Ereeper (Par tout), v. a. — Recevoir. On
dit Erc6per une ballote. — Reciper ; reci-
pere.
Erehlgner (Ec, By.), v. n. — V. Archigner.
Erelamer, v. a. — Reclamer.
Ercoiter (Segr.), v. a. — Ercoiter un gre-
nier ; Sparer en terre glaise, m§16e de bouse
de vache, le sol d'un grenier. De couette, espece.
de matelas. (M6n.) — V. Couette.
Erdaler, v. a. — Syn. de Ridaler.
Erdevanee (Mj., By.), s. f. — Redbvance ;
aller a Yerdbvance de qqn, — a sa rencontre,
au devant de lui.
Erdevancer (Mj.), v. a. — Devancer.
Erdhieter (Cho.), v. a. — Attraper au vol,
saisir, empScher de tomber (rec^per, :eguet-
ter). Ex. : Y s'penchait su la dome du puits ;
si j'Favais pas r'dhietti, y chSdhiait (chSait,
tombait) dedans. »
Et. — Guetter ; Pic, vater ; wall., waiti ; aha,
wathan, veiller, garder. — P. ext., saisir qqn que
Fon guette.
Erfonreher (Segr.), v. a. — Deuxieme labou-
rage a la cobeche ou a la tranche ; 2 e travail
a la fourche. (M6n.).
Erganeier (Sal.). — Eglantier. Rosier-sau-
vage portant ce qu'on appelle la rose de chien.
V. Argancier, Arlantier.
Ergarder (Zig. 203. By.), y. a. — Regarder.
V. Aregarder.
Ergot-de-Joe (Pell.), s. m. — Chiendent
roquart. — Mdtaph. tres expressive. V. Joe,
Ergnellie (Z. 134, Q., By.), adj. q. — Irrite,
envenime'. Le verbe : Ergueiller.
Erguelllir (s') — (Br., Zig. 134), v. r6f. —
S'irriter, s'envenimer, se gonfler. Syn. et d.
de s'Orgueillir.
Ergneiilisser (Mj.), v. a. — V. Regueillisser,
qui est le mdme mot, avec mGtath. de Fr et
de Fe, tres fr^quente. Voyez Er, Note. Se
rapproche de Orgueillir. — He>isser, 6bour-
riffer. Syn. de Harissonner, V. ErguelissL
Ergoellsse (Mj., By.), s. m. — Reglisse
Corr. de Reguklisse.
Et. — Pour t reguelice, requelice^ sort! par
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358
ERGUfiLISSER — ERRfi
m£tath. de lequerice, du lat. liquiritia, transcrip-
tion popul. (sous l'influence de liquor, liqueur) du
grec glukurridza, proprement : racine douce. Aux
xn*, xm 8 , liquorece, reculisses.
Ergoelisser (Mi., By.), v. n. — He>isser, en
parlant par ex. des cheveux. Cf. Ergueillisser.
Et. — P.-§. du lat. hericius, he>isson ; (hericio-
nem, forme augmented). — Non. Corrupt, de Er-
gueilliasi, RegueiMast, dont la rac. est Guie ou
GueilU.
firib* (Sp.), s. m. — V. GirbL Coupe-
bourgeon.
firielle (Mi.), s. f. — T§te ou borne de bois
flx6e au bordage d'un bateau pour l'amarrage
des cordes de manoeuvre. Ex. : Eine irielle de
bouline. V. Rielle.
firifler, v. a. — Erafler. Egratigner. On dit
aussi Erofler. On trifle l'eau en jetant des
ardoises a la surface de l'eau (M£n.). —
Ricochets.
Erlgaees, Iralgnees (Ec, By.), s. f. pi. —
AraignSes ; toiles d'araignSes.
firipeanx (Lx.), s. m. Oreillons. Pour Ori-
peaux? Syn. de Jottereaux, Goumons, On-
peaux.
Erlper (Lg., By.), v. n. — S'6chapper par
le bord ; 6chapper brusquement a son point
d'appui ; d6raper. Plus employ^ au Lg. que
son syn. Diriper. Syn. de Dibricoler > D&rico-
cher.
Et. — Deraper ; de* -j- germ.; holl., rapen ; su6d.,
rappa ; all., raffen, saisir. C'est : ne plus saisir.
Erlache, s. m. — V. Chardon.
Erlache, Erlacher (By.). — Relache, rela-
cher. V. Erlantler apres Erriere.
Erliqaette, s. f. — Un reste, un reliquat.
a J'avons ben tertous eune erliquette de
bonnes chouses a vous marquer. . . » (M. V4-
tault, Angevin de Paris.)
Erlnlre (Mj.), v. n. — Reluire. Ex. : Tes
sabots ne sont guere erluisants. Syn. de
Reluiser.
Et. — Mot picard ; paralt elre d'orig. german.
Cf. Pangl. to look.
Er marque (Mj.), s. f. — Marque, point de
repere. Doubl. de Remarque.
Erin 6 adj. q. ou part. pas. — V. RemL
Ermlnette (Bg.), s. f. — Goule d'erminette ;
visage, maigre.
Et. — Erminette, ou herminette, espece de hache
a tranchant lunaire convexe, pour planer et doler
le bois. De : hermine, parce qu'on a compare la
partie recourbee de l'erminette au museau de l'her-
mine.
Ermenae, s. m. — Almanach. Syn. et doubl.
de Armina.
Ermolre (Ec, By.), s. f. — V. Ormoire.
Ernafler (Segr., By.), v. n. — Aspirer
bruyamment ; se dit d'un animal qui a peur.
Pour : renifler. — On donne une erniflee de
tabac, pour i une prise. (Mto.)*
Et Re + nifler ; souffler par le nez ; d'un i
germ. q. signifie : bee, nez.
Erne (Li., Br.), s. m. — Vent d'Est Efc
sous l'erne. Cf. Galerne et SouUre. Quand
vent est sous la Galerne, les aspics court
aux champs ; mais quand il est sous rem
les aspics restent dans leurs trous. "
Et. — Bas-bret. Gwalarn, galerne ; de gal, yta\
et? V. Erne au supplement.
fironee (Lue*, By.,), s. f. — Ronce.
Et — Lat Rumicem. V. Eronde, Eronse.
Eronde (Sp.), s. f. — Ronce. V. Eronce. Ni
pas confondre avec : Queue d'6ronde, term*
de menuiserie (Mj.), oti Fronde vient du lat
Hirundo, hirondelle.
Eronder (Lg.), v. a. — Piquer avec ds
ronces. Syn. et d. de Eronzer. De>. de Eronk
Eronfier (Lg., Fu.), s. m. — Eglantier.
N. — Ce mot est syn. de Argancier y ArUuitier
Argancier, Ergancier. II en est aussi tres probt-
blement un doublet, aussi bien que du mot fr. -
A noter toutefois qu'il se rapproche par sa form?
de Eronde, Eronze, Eronzier.
fironie (Fu., Mj.), s. f. — Ronce. V. Eronde
Ex. : II e chet dans les ironzes ; il a la goule
toute 6gracignee. » I
Eronzer (s') — (Mj.), v. r6f. — Se piquer
a des ronces. De>. de Eronze. Syn. et d. d?,
Eronder.
Eronzier (Mj.), s. m. — Ronceraie, hallier
de ronces — de Eronze. \
Eronere (Sm.), s. f. — V. Rouire.
Erpecre, s. m. — Reveche (Mto.), Je sup-
pose : Air pecre, picras, pdque.
Et. — Pecque. Emprunte* du prov. mod. pM
f6m. de pec, sot. Lat. pecus. — Employ^ par Mo-
lidre.
N. — « Je le ferais venir de Pecque, pour B«.
Un coq en colore est redou table par ses ergots;
mais la plupart des oiseaux, lorsqu'ils se dependent
donnent des coups de pdque dont il faut se d^fitf
Avez-vousvu un h6ron, un cormoran, une pook
d'eau, etc. en colere? Tout coup de pdque fait trot.
II faudrait ecrire Erpecque (By.). — Je m'en tiens
a la premiere e*tym. (A. V.) f RO. a la 2».
Erpresenter (Mj.), v. a. — V. Representer.
Erqu* (Craon), adj. q. — Las. — Recru?
ErquelIer(Ag.,Cnd.,Segr.),s.m.— Vauriec
paresseux. Se dit aussi Harquelier. || By. pour
ce dernier.
N. — db Mont, cite : Erquanier, Erqueaser,
Arquanier.
Erqueuper (Po.), v. n. — Redoubler, s*
presser. — Recoper?
Erre\ adj. q. — Mois qui a un r dans sob
nom. || By. — Les hultres et les moules soat
dangereuses dans les mois qui ne sont p*
erres. V. Trefle verte, au F. Lore, m, SuppJ
— < Si les mois ne sont pas erres,
« Le poisson ne mangerez. • (Prov. Mix
— « Boire eau point ne devez
« Aux mois ou R trouverez. »
(Li Root db Ldtct).
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ERREUR — ESBROUFE
359
Les Anciens disaient :
• Mensibus erratis, ad solem ne sedeatis. »
Ne vous asseyei pas au soleil dans les mois erres.
— Mensibus erratis medicus probat ostrea sumi.
Errenr (Mj., By.), s. f. — Se mettre en
\rreur avec qqn, — Gtre en disaccord, en bis-
)ille, avoir un difterend.
Errltae (Mj. ), s. m. An iere En errilre. || Interj*
ErrUre I — Les charretiers s'en servent pour
Taire reculer leurs chevaux. — Cf. Derrwu t
Arre.
Erlsntier (Li., Br.). — Eglantier.
Et. — Norm., Argancier ; Berry, arlantier. La
forme primit. est Pane. fr. Aiglent. — Diez le tire
ie Aculeus, aiguillon. Syn. de Eronfier , Arlantier,
Argancier, ErgancUr.
Eratte, s. f. — Erussee.
firafer, Ernf/er (Lg.), v. a. et n. — Cueillir
les feuilles d'arbres, en les detach ant au
moyen de la main passed en rebroussant le
long des branches. Doubl. du v. f. Erafler.
Syn. de Groger ; Erusser, qui semble bien Stre
le mdme mot et en est syn. k Auverse ; Epler,
Epier, Epiier.
Brassage, s. m. — V. Erussie.
Ernsse, s. m. — Rembrayures. Espeoes de
delits qui ne sont jamais accompagnes d'au-
cun derangement de la couche schisteuse.
(MftN.)
Erussee (Mj., By.), s. f. — Grand travail,
grande fatigue, accident ou maladie grave.
Ex. : II en a attrapS d'eine irusske t || Auv. —
Action de gruger le chanvre. Cest la le sens
propre du mot. Ce sens, comme la chose elle-
meme, est inconnu a Mj., ou Ton broie tou-
jours le chanvre. Dans la region d' Auverse, le
travail de Yerussie se fait dans les veiltees,
appetees elles-mSmes Erussies, auxquelles on
convoque les voisins. V. Enoulies. || Epreuve
cruelle. || Tr. — Plan de glissement des
schistes par une masse de rocher plus ou
moins considerable qui tend a tomber dans
une carridre, c.-&-d. k s'lrusser. (Mix.).
Grosser (Tc, Lue\ By., Sar., Mj.), v. a. —
Ecorcher, gratter fortement, comme fait un
corps rugueux. Ex. : La corde m'a irussk les
mains. || User, e>ailler. Ex. : Tu as joliment
hussk ta culotte a te trainer sur les genoux. ||
Se servir de, porter pour la premiere fois un
objet neuf. Ex. : Cest moi qui ai irussh ces
chemises-la. || Auv. — Gruger, d^pouiller de
ses graines, le chanvre. Extraire la graine
(Tune plante en la faisant glisser entre deux
corps durs, sans d^truire la tige. — Syn. de
Eruffer, Groger, Epler, Epeier. — On irusse des
feuilles de vigne, d'orme, etc. pour les vaches ;
de Favoine folle pour les oisons. — Ti.,
Zig. 150, id. Erusser de la feuille, la detacher
a la main. Syn. de Groger. || Mj. — Fig.
Erusser ein confesseur, — se confesser la pre-
miere a lui. || V. r6f . — S'adoucir, se polir par
l'usure.
Et — Par curiosite je citerai Mbnaqi j « Belon,
livre 3 de son Ornithologie, ch. vm, parlant de
l'oiseau appele* lievre : Sa queue est ronde comme
celle des oiseaux de riviere. Mais la voyant errussU
par le bout, avons eu occasion de penser qu'il se
perche et fait son nid par les rochers et sur les
arbres. » — Nous disons en Anjou : « trusscr le
chanvre », pour dire : arracher la graine du chanvre
avec un certain baton fendu. Peut estre d'Eruo,
emsso, erussare, Erusser. Dans le passage de Belon
erruss6 semble Gtre dit pour he>issee » «■ Dottin,
propose : Emonder une « rus », vieille gmousse,
souche. — Tout cela est peu concluant.
firossolre (Pell.), s. f. — Instrument qui
sert a 6grener le chanvre. On l'appelle aussi
Diable (a Pell.). II est constitue" par un pan-
neau en planches, maintenu verticalement,
dont le rebord supe>ieur est garni de pointes
tr£s rapproch^es.
firut (My.), s. m. — L'^rut Le lierre. Syn.
de Lierru, Hirace, Erdce.
Esbaubi — V. EbaubL
Esbigner (s') — (Mj., By.), v. r6f. — S'en-
fuir, s'esquiver avec Fid6e de le faire en se
dissimulant. Syn. de se Cavaler, prendre sa
discampette. Argot.
Et. — Littbe, Suppl. — « Gftxm le derive de
bigne, pioche, et, trouvant dans le dialecte napoli-
tam « sbignare », dans le mdme sens que le mot fr.,
veut qu'il ait et6 introduit a Naples par les soldats
de Charles VIII. Erreur ; le mot est d'origine ita-
lienne et se trouve dans les « Donne curiose » de
Goldoni (n, 23) ; Arlequin s'y sert de cette expres-
sion qui, par consequent, n'appartenait pas seule-
ment au dialecte de Naples, mais aussi a celui de
Bergame (ou p.-6. de Bologne, oh la scene se passe).
L'auteur (ou l^diteur) l'explique par « svigno »,
3ue le dictionnaire de Butttjba traduit ainsi :
ecamper, sortir de la vigne (probablement comme
un maraudeur). Buttuba donne un exemple tir6
du Malmantile. Le mot est done originairement
italien et l'origine pleinement eclaircie. (Ftux
Bovet.)
— « Et l'amant qui s'sent morveux
« 8*esbigne en disant : Si j'tarde,
« Si j'm'amuse a la moutarde,
« Nous la gobons tous les deux. »
(Dksauoiebs, Parodie de la V estate, II, 7* couplet.
Jaubebt qui renvoie a Gendt, RicriaL philol. II,
104.)
Esblner (s'), v. r6f. — V. S'esbigner.
Esbroufe (Partout), s. f. — Embarras, airs
pr^tentieux. Ex. : Faire de Yesbroufe ou des
esbroufes, — faire de F embarras, se donner
des airs importants. — Syn. de Epate, Em-
patte, Es carts.
Et. — On choisira. — Lrrr. « Ch. Nisabd (Revue
de VInstr. publ., 2 aout 1860), trouvant dans des
textes anciens « esboufer », pour -. 6clater, rejaillir,
pense que e'est le m£me mot ; cela est possible,
Et — Observations. — Els (sifllant) s'emploie
qqf. pour s simple, au commencement des mots,
comme dans Escandale, Escabieuse, Esp&cial,
Esquelette, E statue, Estomachique, Estudieux, etc.
— Es est une intervention de la syllabe se, dans
Escouer, Escomse, pour Secouer, Secousee. •— Voir
Observ. a &
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360
ESBROUFEUR — ESCOLTER
bien que Pepenthese de Pr au milieu fasse difficult^.
— Au Suppl. : Vol a Yesbroufe, ou des comperes
bousculent une personne qui vient de toucher de
Pargent et la volent. » = Diet. gtn. « Emprunte du
prov. mod. esbroufa, proprement s'6brouer ; — il
sort une certaine vapeur (brouee) de la narine du
cheval, quand il s'Sbroue. » » Du vx mot italien
Sbruffo, eclaboussure. SbrufTare, Sclabousser, cor-
respond a notre provenc. Esbroufar (dbrouer, en
parlantdes chevaux, c.-a-d. soufller avec force en
eclaboussant.) L. Larchey.
Esbronfenr (Mj., By.), s. m. — Celui qui
fait de Yesbroufe. Syn. de Epateur, Empatteur,
Estrabroufeur.
Escablense. — Scabieuse. — Voir Es. Note.
Et. — Lat. du m. age Scabiosa, de scabies, gale ;
on employait autrefois la scabieuse des champs
centre la gale. Syn. de Bcaux-hommcs, Veuve.
Escaehe-breton. — «... et vindrent les
enfants du due et leurs gens au pied du chas-
teau d' Angers, jusques a la tour qui, depuis,
fut nommee escaehe-breton. » J. db Bourd.,
C.L. 1,212. — V.Ecacher.
^seandale, Eseandaliser, Eseariatine, etc.
Voir Es. Observations. Note. — (Mj., By.).
Escarboufflas (Ps.), s. m. — Plaques de bou-
tons sur le visage. N. Inconnu a Mj., pour
Escarbouf/as = escarbouc/as. (Cf. Riclet =
riflet; Qeau = fteau, etc.) qui est le fran$.
Escarboucle avec termin. pejor., du lat. Car-
bunculus.
Escargot (Lg.), s. m. — ScarabSe ; tout
gros coteoptere. Syn. de Barbot. Corr. du fr.
Escarbot.
N. -— De la sorte, au Lg., les escargots volent
tres bien. || By. — Limacon. Son nom vulgaire est :
lumds. Pour designer les scarabees et autres gros
col£opteres, surtout les hydrophiles, on dit : un
g*iboi, qqf. barbot.
Escarnonfler (Sal.), v. a. — Scandaliser.
(Ironique)
Escarpiller, v. a., les yeux. — P. Ecarquil-
ler.
Et. — Vx. fr. Ecartiller, — la prononc. ti « qui,
a donne Ecarquiller. De E-J- quart + iller. Propre-
ment : mettre en quatre, a force d'ouvrir.
Escart (Mj., By.), s. m. — R6pit. treve. Ce
mot est employe* par les enfants dans les jeux
de barres, de vise, du loup. Cf. Coupe.
N. — Lorsqu'un des joueurs, poursuivi de pres,
se sent fatigue, il demande : De Vescart, c.-a-d. un
moment pour reprendre haleine.
Et. — C'est le vx fr. Escart, avec Pancienne pro-
nonciation ; fr. mod. Ecart. « Cest de Yecart aux
cartes que sont venus tous les sens de ecarter.
LnTRt, qui cite Escart. Terme d'ecolier. Au jeu
de barres, avance sur Padversaire, dans la course
3u*on doit fournir. Demander de Vescart. Sans
oute le meme que : 6cart. - « Soy amusant a Yes-
cart de la compagnic. » (Rab., Sciom., p. 596.)
Escarts (Sp.), s. m. — Ne s'emploie qu'au
plur. dans la loc. Faire ses escarts, — f. de la
piaffe, des embarras. Syn. de Esbroufe. Sans
doute le m§me que le pr6c6dent, pris au fig.
— V. Epate, Entpatu. Gf, Verier.
Esehabouillure, s. f. — Ampoule prov*
nant d'une brulure. Franc. Echauboulure.
Eschelettes, Eschllettes (Sar.), s. f. -
V. Echelette, Eckalette.
Hist. — « En 1598 mourut la dame du jeu <fc
paulme du Pelican. . . les Angevins en dressewol
aussy Pordre du convoy de cette sorte : Et premier t
Les sonneurs d* eschelettes. . . (Br. de Tarto, PhU
landin, 510). « Campanelle.
— « Frains seurorez, et compenelles,
« Et eschelettes, et lorains. »
(G. Guiart. — L. C.)
Esclcotter, Scicotter (Sar.), v. a. — Coupef
avec difficult^ ; alors viendrait de scie ; et
6ter les tuyaux a la volaille, de sicou
Esclande (Bl.), s. m. — Esclandre, Scan-
dale. — Lat. Scandalum.
Esclipe (Mj.), s. f. — Eclipse. Ex. : La
leune a fait esclipe, — il y a eu Eclipse de
lune.
Et. — Corr. du mot fr. par une de ces metatheses
familteres au patois. « C'est le jour ou le soule a
fait esclipe. »
Esclopie, adj. q. — Eclope\ Cf. Qopin,
dopant.
Esclos, Esclops, Esclots (Sp., By.), s.
m. — Gros sabots, appetes a Mj. Sabots cou-
verts, et ailleurs : beuttiers. « Et portant lous
esclops ferrats », et portent leurs sabots ferres.
N. P. — Syn. Sabots taupis, cu ataupes.
Et. — LiTTRfi, Suppl. « Esclot. Nom, en Dauphin*
d*une espdee de sabot, tout en bois, d'une seul?
piece. A. fr. Esclo, trace, vestige des pas ; pro-
venc., esclau, qui viennent d'apres Draz, de Paha.
Slag, corrompu en Sclag, am. Schlag, coup. — Es-
clotier, le fabriquant. —Rab., Ill, 17, parlantde
la Sybylle de Panzoust. — « Depuis je vis qu'elle
d^chaussa un de ses esclos : nous les appelons sabots :
mit son devanteau sur sa teste ... » — Au ch. xxvn
du 1. V, il appelle Isle des Esclots, Pisle des religieu*
qui portent des socques. — Y aurait-il du rapport
avec Soccus ? Douteux. — la Curnr ; Buche. —
Souliers de buche, pour : sabots : « Souliers de
buche (alias des sabots) qu'ils disent en ce pays-14
(a Toulouse), des esclops, si bien m'en sou vient,
les quels esclops ils font pointus par le bout, pour
la bravete\ » (Contes de Des Pbrriers). -» ■ Le
reste emplissans d'eau, comme font les Limosios i
belz esclotz, charroyans les vins d'Argenton. »
(Rab., P., m, 52, 332.) — Se trouve dans Daudet.
Souvenirs d'un homme de lettres. (Notes sur Paris)
— a Les nounous ». — Les nourrices arrivent, par
fournees de huit ou dix, pietinent et s'alignent
soumises, leur enfant au bras, avec un bruit d«-
dots, de souliers a clous. * — V. Roman de Renart,
7895. — D. C. v° Esclaux. — Bonav. des Pbb-
riebs. C. et J. devis, 81. — Rapprocher Eclop&,
— de la difficulty de marcher avec des edops . on
va clopin-clopant. (Ch. Nisard, 315.)
Escoffler (Mj., Lg., Sal., By.), v. a. — Tuer.
Syn. de Estourbir.
Et. — Ex conficere (achever, tuer). tir£ lui-
meme de cum (avec), ficere (faire). Cf. Confire.
Ital. Sconfiggere. — Hist. — « Vous allez peut
etre ben vous faire escoffier. (La Vendue catho-
lique, 31 mars 1907, p. 2, col. 1.)
Escolter (Mj., Lg., Li., Br.), v. a. — Escor-
t*r, accompagnftr. CI Dataller, Kssalur*
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ESCORBUT — ESPLICATION
361
Et. — Ex, corrigere, dinger. — Ital. scorta,
iction de dinger.
Eseorbut (Mj., By.), s. m. — Scorbut. V.
?s. || Grain d'escorbut, — aphte.
Eseouble? — « Jaune comme pied d'es-
ouble. » (Br. de Tabtip, Phil. 528.)
N. — C'est tout bonnement soit une corruption,
oit une mauvaise orthographe, en tout cas, un
loublet du vx pat. Estouble, devenu Etouble
u Lg., et en franc. Eteule. La comparaison est
res juste. (R. O.)
Eseonrgeon, s. m. — Laniere de cuir ser-
r ant de lien pour un fl6au.
Et. — Escourgees. Fouet fait de plusieurs la-
teres de cuir. Forme de Gorgie, avec renforcement
ie Es prosthetique ; le me* me que courroie. De
uir ; lat. corium. Cf. Courgeon.
N. — Pour faconner ces liens on se servait de
eaux d'anguilles (By.). — Hatz. le donne a
bourgeon.
Eserabe (By., Als), adj. q. — Execrable.
J. F. Lore, Langage, 32.
Eserasable (Mj.), adj. q. — Abominable,
ffreux, hideux, physiquement ou raorale-
aent. — Du vx fr. Escraser, devenu Ecraser.
)oubl. de Ecrasable.
Esculpter (Mj.) — Voir Es. Note.
Escuse (Mj., By.), s. f. — Excuse. || Faites
scuse, — ou simplement Escuse f — excusez-
(io i, pardonnez-moi, pardon. || Demander
scuse, — demander pardon. — N. Loc.
rizarre. Faites excuse veut dire : Faites des
xcuses, litte>alement. — J'ai entendu dire a
a fois : Pardon -excuse.
Et — xir 3 s. escuser, — xm* s. id. — xiv 6 , ex-
user. Du lat. Excusare. II faut voir Felym. donnee
e Accuser. Excuser, accuser, c'est tirer de cause,
lettre en cause ; causa paralt done bien §tre dans
) mot. Mais, d'autre part, causa se rattache a
udere, frapper, pousser, dont le frequentatif cu-
are est admis par les 6tymol. latins, com. radic.
e accusare et de excusare ; causa se rapportant
our la forme a cudere, comme clausa a cluaere.et,
our le sens signifiant : ce qui pousse, et figurement,
ffaire juridique.
Escuser (Mj., By.). — Escusez / — interj..
chtre, diantre. Marque la surprise et Fironie,
Ix. : Ren que ca qu'alle est triftee ! Escusez /
me se mouche pas du pied, comme les poules.
- On dit aussi : Escusez du peu ! — V. Escuse.
Esgall. — V. Eau, EgaiL — Repartition.
Hist. — « ... de fasson qu'il leur est inutille
t n'ont aucun moyen de fournir aux charges
rd in aires ausquelles ledit revenu est des-
ne, en quoy votre service est de jour a autre
>tard6 avecq beaucoup d'incomodite\ et telle que
il n'est question que de fournir dix escuz, soit
our racoustrer Tune des portes de la ville, faire
ne bariere ou autre menue defence, mesmes pour
s fraiz d'un messaiger, Ton est contrainct de pro-
uder par esgail et departement, a faulte de deniers
>mmuns. » (Requete adressee par Pierre de Dona-
ieu a Henri IV. — P. Mabchegay, p. 4). —
Commission pour faire egail de la somme de
).000 li vres reclamee par le roi pour subvenir
ax frais occasionnes par les troubles. » (C. Port,
went. p» 30.)
Esgarade (Mj.), s. f. — Equip^e. || Eter* en
esgarade, — en colore. — Syn. de Escalmou-
cJUe, Effarouch&e, au premier sens.
Et. — Ce mot parait 6tre un de>. du vx fr.
Esgarer, fr. mod. Egarer. D'un autre cot6 il res-
semble un peu au fr. Algarade, avec lequel il n'est
pas sans avoir une certaine analogic de sens. —
E, garer.
Espacanage (By.., Che\), s. m. — Espace
compris entre deux jeunes arbres, de 0,60
(Men.).
Espadronner (Segr.), v. re*f. — Faire le
beau, le fler (Men.).
Et. — Espadon, de 1'ital. spadone, augment, do
spada, 6pee. — Espadonner, manier cette epee. — ?
Espartlse (Mj., By.), s. f. — Expertise.
Espar?ler (Sp., Li., Br.), s. m. — Epervier.
V. Riflet, Riclet.
Et. — C'est, avec la prononciation pat., pour la
2« syll., le vieux fr. Espervier, angl. Sparrow.
Espece de . . . — Loc. qui commence toutes
les injures. Esplce de vieux sot, d'imbScile,
de propre a rien, etc. — || Mj., Lg. — BSte
d'esg&ce, — bSte de race pure. Ex. : N'y a pas
eine mauvaise vache, mais a n'est point d es-
p&ce. || Esplce ! — absolument. — Exclama-
tion marquant le detain, avec le sens de :
nigaud ou mauvais sujet.
Espeetacle (Mj., By.), s. m. — V. Es, note.
— Ex. : C'est ein bel espeetacle.
Espedlent, Espedler (By.). — Expe-
dient, etc.
Esperer (By.), v. a. — Attendre. Ex. :
Esperez-moi une minute.
N. Jaubert : « S'emploie m§me en pari ant de
choses facheuses. « On espire encore une crue,
disaient les riverains de la Loire, apres le desastre
du 31 mai 1856. » — Virgile dit : (En., iv, 149).
« Hunc ego si potui tantum sperare dolorem. »
— « Adonc fusmes tous esbahiz plus que devant
et espirions tous §tre en peril de mort. » (Joinv.
Histoire de saint Ij>uis.)
Esperienee (Mj., By.). — Experience.
Espert (Mj., By.). — Expert. De m§me :
Espertise, Espartise.
Espic (Ec, By.). V. Aspi. — Eau d'espic,
ou de spic. — Alcoolat de lavande.
Espiegre (Lg.), adj. q. — Rechigne\ de
mauvaise humeur, de caractere difficile,
r^barbatif. Syn. de Rechignoux, Rech&gnoux,
Hargnoux, Hargukgnoux. C'est le mot fr.
Esptegle, d^tourne* de son sens et estropte.
Espier (Mj., By.), v. a. — Epier, observer.
Syn. de Echaupir, Echaupionner.
N. — Cette forme, employee naguere encore par
quelques vieillards est maintenant hors d'usage. —
Aha spehon, all. spahen ; angl. to spy. Cf. lat. Spi-
cere ; grec, skopein. — Voir.
EspirUuel. — V. Es, note. (Mj.).
Espllefttlon (Mj.), s. f. — Explication. ||
Au plur. Discours alambiques, pretentieux.
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ESPLIQUER — ESSAIVER
Espllquer (s') -*- (Mj.). — Absolument :
Parler (Tune mantere pr6tentieuse et p6dante,
avec afTectation ; employer des mots recher-
che^, le plus souvent mal compris.
Et. — Lat. Ex, plicare ; proprement : deployer.
La forme d'origine est : esployer (Cf. Eploye).
Expliquer a 6t6 refait sur le latin. — Ital., esplicare.
Esploter (Mj., By.), v. a. — Exploiter.
Et. — D'un frequentatif flctif : explicitare, de
explicare, lequel ay ant le sens d'achever, terminer,
a donne toutes les acceptions du v. exploiter. —
N. Cette forme patoise, dont 1' assonance avec le
franc. Comploter est frappante, m'amene imme-
diatement a etablir l'origine de ce dernier. Hatzf.
dit : Comploter vient de complot, mais l'origine de
ce dernier est inconnue. J'ose dire au contraire :
Complot est le subst. verb, de comploter, et com-
ploter vient du lat. flctif Complicitare ; Exploter
de Explicitare. D'ailleurs complicitare vient de
complex, — icis, qui a donne le franc. Complice. Et
qui complote (complicitat) sinon des complices
(complices)? A noter aussi que nos paysans disent
toujours : Etre de complice, comme qui dirait : Etre
de complicity, de complot. II y aurait lieu de recher-
cher si Ton n'a pas dit autrefois Comploiter, comme
on a dit Emploite pour Emplette, comme on dit
encore Exploiter. La diphtongue oi est la tran^or-
mation naturelle de l'i latin. (R. O.)
Espofle (Segr.), part. pas. — Blesse* l^gere-
ment, tandis que Escofi6 = tue\ (M£n.).
Esponton (Ag., By.), s. f. — Se dit d'une
petite apprentie maladroite. « Quelle espon-
ton / »
Et. — (Par curiosit6.) — Bourguign. : Se tenir
comme un 6 ponton, — se tenir droit et ebahi ; de
1'ital. puntone, pointe; de punto, piqure; du lat.
punctum. L'esponton, demi-pique que portaient
autrefois les offlciers d'infanterie (Litt.). — Cf.
Droit comme un cierge. — II marche raide comme
s'il portait le Saint-Sacrement. — II a aval6 sa
canne. A. V.
Esposant, — ser — si Hon (By., etc.). —
Exposant, etc. V. Exposition pour un sens
special.
Espres .(Mj., By.), adv. — Expres. || A
Vespr&s, — expres, de propos d61ibe>e\ avec
intention. Ex. : Je ne l'ai pas fait a Vesprte. \\
Par esprte, — au supreme degre* . — Ex. : Alle
est sotte par espr&s.
N. — Par expres est une loc. pop. que le bon
usage rejette et qu'il faut eviter, mais le vx fr.
nous montre que ce n'est pas une faute en soi,
mais un archaisme. II faut meme remarquer que
l'adv. expres s'explique par l'ellipse de :par,devant
l'adj. expres, pris substantivement. — Lat. ex-
pressus, part, de exprimere, ex-premere, presser
hors : « Qui est exprim6 de facon a ne laisser
aucun doute possible. »
Espress (Lg., Mj., s. m. et f. — Le train
express. — Ex. : Vespress a n'est petdtre
sement pas arrived.
Esprit (Sp., By., Mj.), s. m. — N'avoir pas
vole* le Saint-Esprit, — Stre b£te. Cf. Eglise.
|| Oribus, — chandelle de resine (Sp., by.).
Syn. de Rousillarde, Rousinard.
Esproprier (Mj., By.), v. a. — Exproprier'
Mettre hors de sa propri6te\
Esquelette (Mj., By.), s. m. — Squelett^
Cf. Estatue. V. Es.
Esquille, ee (Mj.), adj. q. — Adroit, au
prop, et au fig. — N. II est impossible de ne
pas reconnaltre ici l'angl. skilled, de Skill,
adresse. || EsquUler (Mj.), v. n. — Ancienne
forme de Equiller.
Esqulnte — -er (Mj., By.), part. pas. et
verbe a. — Qui a les reins cass& ; assomme\
|| Tr6s fatigue", recru, moulu, rendu, fourbu.
« J's6 ben esquintU. — Je suis bien lasse. J|
V. a. — Casser les reins, assommer, || Fati-
guer beaucoup ; — se dit des person nes, des
animaux et des choses.
Et. — Meme rac. que le fr. Echine. — n faut
rejeterlelat. Spinai — Provenc., Esquina ;esp., Es-
2uena. — ha. skina. — Celtiq. — cornwal., cbein.
os ; bas-bret. Kein, qui ont pu devenir eskein,
ou skein, — (Lrrr.). — « Du pro v. mod. EsquinU.
propr. : Partager en cinq ; du lat. pop* exquintare-
Esqulntement (Mj., By.), s. m. — Ce qui
esquinte, ce qui fatigue k Texces. Syn. de
Tue-homme, Tue-gens, Tuerie, Tuette, Tue-
menu || Grande fatigue. Syn. de Esquintun.
Esquinture (Mj.),s. f. — Fatigue excessive.
Esquipot (Craon), s. m. — Tasse, petit
vase || ou Estipot. Enjeu, a Segre* ; k Choiet,
stipot, corbeille qui sert a mettre Tenieu,
pour : petit pot? (Mbn.). — Cagnotte. (P. Er-
DBL.)
Et. — Sorte de tire-lire ; pot, avec un pref.
inconnu. (Litt.) — « « C'est done le tronc des
chirurgiens ; c.-a.-d. une petite bolte faite en form*
du tronc des quSteuses, dans laquelle on met oe
que gagnent les garcons chirurgiens et qui est
ensuite partage entre eux et leurs m ait res. M. u
Noble, dans sa Fradine :
a Et qui de V esquipot hureusement tiree
« Du lit d'un Maltotier tu te vois honoree. »
Par corr. pour Estipot, forme de stipus. qu'on a
dit pour stipes ; c.-a-d. un tronc. » (M4naoe.)
Essafrer (Lg.), v. a. — De"chirer, d^chique-
ter. Syn. de Dessafrer, Dtchaffrer.
Essaffe (Pell.), s. f. — Canal d'Scoulement
pour les eaux ; saign6e ou drain dans un ter-
rain. Syn. de Sbgoire, Essigoire.
Et. — Der. de Essaiver, avec durcissement de
l'aspiree labiale. — V. Eau. || By. — J'ecrirais
Essef (fin de la b&iltte) ; esseve, l'endroit ou Tod
esseve Une baillee.
Essailter (Sar.), v. a. — Couper Tafle d'un
volatile. V. Essaleter.
Essaimls, s. m. — Petit essaim d'abeilles.
(MtN.).
Essaiver (Mj.), v. a. — Tirer hors de Teau,
la seine. Terme de p§che. — V. Eau, || By. —
Esse'ver.
Et. — Essaver. Tirer aveoune pelle l'eau d'on
foss6 ou celle d'un ruisseau qu'on a barre. — D. C
Essavare Et + eve, iave. — Exaquare.
Hist. — « Quod segetes suas exaquare non pre-
sent, quia qua parte aquam demitterent non babe-
rent. » (1143. — Inv. Arch., H, I, p. 38, col. 1.)-
i Chaioun pescheur 9$c$nant but la turcye (Ut^I
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ESSAIVOIR — ESSOTIR
363
le la loyre doibt demander conge de ce faire, sur
>enne que sa sayne sera conflsquee aux pauvres. »
1561. — Inv. Arch. H, suppl. p. 58, col. 2). — N.
Sscensr (esseiner) vient de seine, que l'auteur 6crit
ayne. J'ai cru devoir relever ce mot quand meme.
I est clair que le mot patois actuel Essainer pro-
ient d'une confusion produite par Passonance
ivec cet ancien vocable ; car Essaiver vient indu-
»i tablemen t de Aive, temoins : Essaivoir, Sigoire.
Pel est le sort des vocables patois, qui ne sont pas
ixes par Pecriture. (R. O.). — « Essaiver une seine
ne semble fort bien dit ; c'est la sortir de Peau. —
e ne puis verifier le texte cit6 ; mais je croirais
ort que Ton a lu un n la ou il y avait un u pour un
, dans Escenant. (A. V.).
Essaivoir (Sp.), s. m. — Fossg d'6coule-
aent pour les eaux ; rigole d'assainissement.
— De Essaiver. V. Eau. Syn. de Essaife,
Vssigoire, Sigoire. V. ce dernier pour P6ty-
lol.
Essalter (Mj.), v. a. — Blesser grievementt
>royer a demi, echarper. Cf. Ebrancher. || By.
u Essaleter (pron. esselter. V. Essailter) :
friser une aile d'un oiseau a la chasse ; lu*
ouper une aile ou les perines d'une aile pour
'empecher de voler. V. Daleter, Saleter, Gale-
ir.
Et. — De Essartcr? ecobuer, dechirer. B. L»
xartare, du v. fictif exsarittare, de ex + sarrire,
arcler. — Discutable. — Pourquoi pas de Ala, aile t
Essanger, v. a. — Tremper le linge dans
'eau avant de le mettre dans la panne a les-
ive.
N. — Est francais. N*a aucun rapport avec le
not Eau. Vient de Ex-saniare, proprement :
"aire sortir la sanie.
Essart (Pell.), s. m. — Branche d'arbre qui
'a qu'un an de pousse. G'est la rac. du fr.
Sssarter.
Et. — B. L. Exsartum. Champ qui 6tait en friche
t couvert de bois, et qui est defriche et pret a
lettre en culture (Lrrr.). - Exsartum, frequent
ans les lois barb ares, est le subst. participial de
Ixsarrire (class. Sarrire), sarcler, issu d'une confu-
ion entre sarritum, part, de sarrire, sarcler
t sartum, part, de sarcire, raccommoder
Dabm.). - Lieu delriche* ou a d6f richer. Essarter,
.rracher, d 6f richer, detruire, dSchirer. (L. C.) -
lorn de lieu, — de famille. Des Ess arts. (Jaub.).
Essarver (Mj.), v. n. — Manoeuvrer avec
ne rame de mantere a empScher Pavant du
ateau d'aborder trop rapidement la rive,
►e Ex, servare? Cf. Obsarver.
Essayer (Mj.), v. a. — Essayer qqn., Pat-
iquer.
Esse! (Chm„ Lu6), s. m. — V. Essigoires.
igole pratique^ dans un champ pour Pecou-
ment de Peau. — V. Eau. Anc. fr. Esseau,
rier. V. Essaife. || By. — Fin de la bdillte.
Essemeau (Fu., Sal., Mj.), s. m. — Essaim
'abeilles. Pour Essaimeau, dimin. du fr.
fesaim. V. Essemer. Syn. et d. de Essumeau.
Essemer (Mj.), v. n. — Essaimer. Corr. du
lot fr. — Syn. et d. de Essumer.
Bssemlller (Lg.)» v. a. — Ebaucher una
face plane a la surface d'un bloc de granit.
On ess^mille par s tries paralleles ou briquees,
creus^es a la pioche de carrier. — C'est le fr.
Smiller.
Essener v. n. — Goudre a grands points ;
aller trop vite.
Essermenter (My.), v. a. — Emporter les
sarments tailtes. Revue deVAnjou, 1883. Aout.
Cf. Sarmenter.
Esserplllere, s. f. — Serpilliere.
Essever, v. n. — V. Essaiver.
N. Lrrntft, Suppl. — Lait essevi. Dans le Calva-
dos, nom du la it ecrem6 ; ainsi dit parce qu'on
Aomme Sdve du lait la creme. Es + sdve. — Sens
autre, cite par curiosity.
Esseve, Esse voir (By.). — V. Essaiver,
Essaivoir (Segr.). Une Esseve, tranchee pour
que Peau puissejfcourir dans les fosses,
quand le bl6 est seme et le dos du
sillon route dans le sens de la pente. « As-tu
reniti Cessevouk ? — Cf. Essaife, Essef.
Esseai, s. m. — V. Mouilleul. Essieu. Ues-
seul de la roue est cass£.
Et. — Lat. Axi cuius, dimin. de Axis, axe ; xn° s.
Aissel, xm* essiau, aisil — xvp aixieu.
Esslef, Vx mot ang., s. m. — Etalon servant
de point de comparaison pour les mesures.
Hist. — « Ont aussi lesdits moyens Justiciers
droit de bailler mesures a bled et a vin du patron
et essief du Seigneur, dont ils tiennent leur justice. »
{Couu d'Anj. Art. XIV, p. 11).
Essigoire (Lg.), s. f. — V. Essaivoir, Sigoire*
forme de transition entre les deux. || Pour
faciliter P6coulement des eaux, on pratique
ggneralement dans les m&ques des rigoles en
diagonale qu'on nomme Essigoires. V. Essef,
Essaife, Ess&ve.
Hist. — « Icelui Servatu saichant lesdiz deux
champs... estre moult chargiez d'eaues,... vinl
a leurs diz champs aiant une pelle ferree en sa
main, et faisant voie et essaigouere aux eaues. »
(1400. — L. C).
Essllle (Z. 124), s. f. — Residu de nourriture
laiss£ par le bltail.
Essodlr (Mj., Sp.), v. a. — Assommer. ||
Etourdir par des coups. Syn. de Essotir que
cite Jaub.
Essorliler (Mj.), v. a. — Essorer tegerement.
|| Dessecher, griller 16gerement a la surface. ||
Etroit (Ag., By.). Un bonnet est essorilli,
quand il ne couvre pas les oreilles.
Et. — De deux sortes. Au l w sens : Essorer,
6goutter, secher ; exaurare, mettre a Pair pour
secher :
« Et apres qu'elle ara este
« Un jour et une nuit d'est£
« Trample en celle yauve sus heure,
« On le doit traire, sans demeure,
« Et mettre en tel lieu essorer
« Que l'yauve n'y puist demorer. » L. C.
2* sens, fix, sans, auris, oreille.
Essotir (Lg.), v. a. — Etourdir, assomme:
en portant un coup a la t£te. || Fig. Abrutir
Doubl. do Essodirk Syn. de Assobrer*
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364
ESSOUCHER - ESTOMAC
Essoneher (Sp.)i v. n. — Couper a la hache
les t6tes des souches dans les bois taillis, apres
Tabatage des cep^es.
N. On fabrique ainsi des souchottes. Les boitiers,
ou bucherons, dont ces souchottes sont un gain
supplementaire, professent que l'operation non
settlement n'est pas nuisible aux taillis, mats encore
qu'elle leur est utile en ce que, les surfaces des
souches 6tant rajeunies et aviv^es, les jarries ou
c£pces nouvelles doivent pousser plus drues et plus
vigoureuses. Quelques proprtetaires de bois, mal
convaincus de la justesse de cette theorie, qu'ils
trouvent plus inte>ess6e que sgduisante, inter-
disent la pratique de I'essouchage ; la plupart la
tolerent. — V. Souche.
Essourlter (Lg., Tim.), v. a. — Moucher,
pincer, battre qqn ; au fig., lui infliger une
d^faite morale, une dSconvenue p^nible.
Et. — Le Diet, ginir. donne : Essourisser, de ex
et souris ; fendre la souris, cartilage des naseaux
pour emp&cher le cheval de hennir bruyamment.
- Ou de Sourit', pris au sens de penis?
Essueau (Sp.), s. m. — Torchon, essuie-
mains. De Essuer. Syn. de Essue-mains.
Essne- mains (Mj., Lg., By.), s. m. —
Essuie-mains. Syn. de Essueau. V. Essuer,
Essuer (Mj., Lg., By.), v. a. — Essuyer.
Cf. Ennier.
Et. — Du lat. Ex-succare, enlever le sue, l'hu-
midit6. Provenc. Eisugar ; ital. Asciugare. xm s,
essuer. — xvp s. : « Ilz commencarent cryer.
myault, myault, feignan cependant s' essuer les
ceUz comme s'ilz eussent plour6. » (Rab. P., rv, 54).
— « Et cessoient ordinairement lors que suoient
parmy le corps, ou estoient autrement las. Adonc
estoient tres bien essuis et frottes. » (Rab., O., i,
23).
Essuette (Lg.), s. f. — Torchon a essuyer la
vaisselle. De Essuer, Ess aim is.
Essuiffer (Lg.), v. a. — D6barrasser de son
suif, dSgraisser. || Fig. Battre, rosser. Syn.
de Fldper, Rouster, Estamper.
Et. — Lat. Sebum, devenu : siu, sui, suif.
Egsumeati (Lg.), s. m. — Essaim. Syn. et
d. de Essemeau. Cf. Sumer, Essaimis.
Ess timer (Lg., By.), v. a. — - Essaimer-
Doubl. de Essemer.
Essuyon s. m. — Torchon. V. Essuer.
Estable (Mj.), adj. q. — Stable, durable. ||
Fixe\ — V. Es, note.
Estallation (Mj., Lg.), s. f. — Installation.
Ct. Induquer y Insentiel.
Estaller * (Mj., Lg.), v. a. — Installer. ||
Camper, poser. Ex. : II s'est estaltt a pisser le
long d'une bourne. Syn. de se Braquer. ||
Absolument v. r6f., S' estaller, tomber sur le
derriere. Syn. de Attraper ein tape-cul ; casser
son verre de montre.
Estaller * vx mot ang., v. a. — Etaler.
Hist. — « Le dimanche 21« jour de fevrier...,
la riviere esiallee aux champs..., a si fortement
poussd par dessous la glace... » (1711. — Inv,
Arch., S. E t in, 98, 1, h).
Estame, s. f. — Se dit d'un travail de lai-
nage surtout; une bonne estame, un boa
tricot.
Et. — Stamen, fil de la quenouille. - Stamina,
plur. n. pris pour une f£m. sing. En ang . SUmim.
force de resistance, vigueur naturelle.
Estamper (Mj.), v. a. — Gourmer, rosser,
battre. Syn. de Fldper, Rouster, Essuifjer,
Douener. C'est le v. fr. dans un sens special.
Et. — Norm., Estamper, broyer ; aha stamfoa
frapper du pied ; all. stampfen. — On estampe h
monnaie avec le balancier. (Lrrr.).
Estar miner (Mj., Bk.), v.a. — Exterminer.
Estftse (Mj., By.), s. f. — Extase. De deui
mots grecs : transport.
Estatue (Mj., By.), s. f. — Statue. V. £>.
note.
Hist. — « Ny plus ny moins que firent jadu
aucuns des conjurateurs de la mort de Cesar, le-
quels, ainsi qu'ils alloient faire leurs coups, se tour
nerent vers V estatue de Pompee. » (Bract, D. G.
vi, 336, 31.)
Estataer (s') — (Mj., By.), v. r6f. — S<
baser, prendre comme point de repere, comm*
terme de comparaison. Ex. : Faut pas sVffci
tuer la-dessus, fr. — Statuer. V. Es, note.
Estau (Mj.), s. m. — Rocher qui forme la
voute d'une galerie de mine et limite la veiQr
de charbon a sa partie supe>ieure. Ce mot e>:
de la langue des mineurs. Travailler sous
estau, e'est travailler directement sous It
rocher.
Et. — Le m6me que Etau. Etym. dout — t Tir
de eloc, ou le c ne se prononcait pas devant Xv-
ecrit : 6tau par confusion entre itocs et itaux, pkr
de 6tal. Par ext. — N. J'ai deja pense bien des fw
que ce mot devait s'ecrire Estoc, avec c muet, x*
3u*il n'est autre que le mot franc, pris a peu pr*
ans le sens ou on 1'emploie le plushabituellemen:
D'estoc et de taille. Dans les mines de charbon tlj
a la paroi verticale que le mineur abat : e'est k
front de taille. N'est-il pas naturel d'appeler £***
la votite que la pointe de Toutil vient menacer »
chaque coup? (R. O.).
Esteque (Ts., Mir.), s. f. — Outil de potitf
consistant en une lame de bois ou de metal
avec la tranche de laquelle Touvrier abat 1*
bavures et les irr^gularites de la piece quS
vient de tourner.
Et — All. Stecken, baton. (Lrrr.). Plutot S*
chen, piquer.
Estipot s. m. — V. Esquipot.
Hist. — « M. Press ac, dans le Glossaire qui *•
compagne les poesies patoises de l'Abb6 GusnK
dit que V estipot « est un coffret 6troit, en bois, pltf*
au dedans d'un coffre, a la partie superieure &
c6te" droit et dont le couvercle relev6 sert a ma*"-
tenir ouvert le coffre, tou jours muni d'au motf*
un estipot, car souvent il en a deux. C'est la q« <
met l'argent, que la mattresse du logis renfenw "
qu'elle a de plus pre*cieux. » (Favrs.)
Estomac, Estomal, Estomat' (Mj.), s. &
Estomac. J|| Toute la region thoraciqv
interne et externe. Ex. : £a iUi chante s?
V estomac, »— il a la respiration sifflante
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ESTOPPER — ETABLIR
365
[lb. — Avoir Vestomal a bas ; la sorciere le
•eleve avec un peigne b6nit, par un mouve-
nent de bas en naut. || Sein. — N. Quelques-
jns disent : Estumal.
Et. — Lat. stomachus, du grec stomakoc, de
itoma, bouche ; — gorge, pharynx, qui tient a la
)ouche. C'est dans le lat. que, de pharynx, sto-
nachus a glissS au sens de gaster, ventre.
Hist. — « Voulant Gylon estouffer une puce
« Qui menoit guerre a son bel estomac
« Et ne pensant qu'on la vist a la muce,
« Son sain descouvre et meet la puce a sac. »
(G. C. Buchbr, 148.)
— « De Vestomach de ma belle maitresse. »
(G. C. Buchbr, 199, 202.)
— a Mon estomac, gros de ce dieu qui vole. »
(J. DU Bell. Sonnets de Vhonn. amour ; 190.)
— « Son estomac, enfle* divinement.
» Devient rassis...
Id. Les Amours, p. 184.)
« Ladite Chasseboeuce se defferma sa robe et se
pessa soubz les esselles en Yestomac. »
{Inv. Arch., G. p, 84, col. 2.)
Estopper (Mj., By.), v. a. — Passer a Pai-
pjille de la laine dans l'inte>ieur du talon
Tun bas, afin d'6paissir et de renforcer cette
>artie. || Lg. — Faire une reprise a un bas.
Et. — Etouper ; lat. stuppa et stupa. Cf . Estofer,
fstofe. — Cf. rail. Stoff, e"toffe ; l'angl. Stuff, id.,
'espagn. Estop a, eloupe, et Stop, boucher et par
:onseq. le fr. Etoffe s'y rapporte.
Estoppure (Mj., Lg., By.), s. f. — Doublure
aite a l'interieur du talon d'un bas avec des
>rins de laine passes a l'aiguille. || Lg. Reprise
aite a un bas. Syn. de Passis.
Estoumae (Lg., By., Mj., Tim.), s. m. —
/. Estomac. || Poitrine, thorax. || Les seins.
Hist. — « Et les d its loups qui lui mangdrent la
ase et Vestoumac. » (1598. Inv. Arch., S. E., m,
24, 1, b).
On dit aussi Estoumal (Mj., Tim.) et Estumal
Mj., By.).
Estourbir (Mj., By.), v. a. — Tuer, Assom-
ner. Syn. de Escofier. — || Etourdir (Bg.,
)o.). « Ne me flanque pas la balle dans la
§te, tu vas m'estourbir. — Cf. pat. norm.
Zteurbue, instrument servant a Smietter les
lottes.
Estra (Mj., By.), adv. — Extra. — Cest
e V estra, — du luxe.
Estrabouffenr (Lg.), s. m. — Forfante,
idividu qui fait beaucoup d'embarras. Syn.
e Esbrouffeur, Epatteur % Empatteur. V.
? ,sbroufe.
Estrader (Mj.), v. n. — Battre l'estrade,
aguer, rdder, courir la campagne, aller k
a venture. || Z. 115. — Traverser.
Et. — L'estrade, c'est la voie, strada, du lat.
:rata, voie pav6e. L'a fr. avait estree, route,
attre l'estrade, c'est battre les routes. Cf. All.
trasze ; angl. Street ; ital. Strada. V. Galis trade.
'esp. a Estrada, chausse*e.
Hist. — « Et feray voulen tiers courir
< Et estragner toute la ville
c Pour savoir ou est vostre fllle. »
(G. C. Bucheb, 195, 198.)
— « J'ai au talons les mules
« Par quoi je n'y puis plus trotter,
c Prises m'ont les froidures
« En allant estraquer.
{Noels angevins, p. 30.)
Pat. norm. Etrat, sentier dans la neige.
Estranger (s'), v. r^f. — Se tenir eloigne* de.
Et. — Du lat. fictif * Extranearius, de extra-
neus, de extra, hors. Beaucoup de dialectes ont
cet s. — xnr 5 s. Estrangier, Eloigner d'un lieu.
Ital. Straniare. (Lrrr.) — Hist. « Ce desseing n'a
jamais este" que pour me satisfaire et m'estranger
de l*oysivet6 que peut causer une fayngantise. »
(Brun. de Tart., Philand., Prif.) — « Une petito
somme itrange celui qui l'emprunte, une grande
le rend ennemi. » (Malhbrbb, Lexiq. Edit. La-
lanne.) — « . . .ceux que la devotion, la religion et
la pi^te* estrangent de leurs foyers pour faire pa-
roistre en aultres lieux les scintilles de leur charitl.
(Br. dr Tart., Phil., 97.)
Estrangoolller-gODyer (Ag., Mj., Sp.). —
Etrangler. — Ne se dit qu'en plaisantant :
Que le diable m'estrangouille /
Et. — Lat. strangulare, d'un mot grec qui veut
dire : serrer. — Cf. Estranguillon, angme qui
attaque le bceuf et le cheval. — Poire d'elranguil-
Ion, d'un gout tres apre. (Litt.). — Cf. Jaub.,
Estringoler.
Estraqner, v. a. — Chasser l'oiseau.
Et. — Traquer ; orig. incert — Hist : V. Estra-
der.
Estrope (Mj.), s. f. — Bout de cordage fixe*
a demeure en quelque point du bateau, et
dont I'extr6mit6 libre peut se frapper sur un
autre cordage, sur une charre, etc. — Doubl.
de Etrieu et de l'angl. Stirrup.
Et. — Lat. Stroppus, corde, lien. Estroper une x
poulie.
Estropi^ (Mj.). — On dit : EstropU de cer-
velle ! — imbecile, nigaud.
Estroplsle (Mj.), s. f. — Hydropisie. C'est
le mot fr. absolument estropi^.
Et. — Du grec : accumulation d'eau. — Hist :
c Contre Vhystropisie, l'hypocrisie ou hydropisie,
nos paysans font encore usage d'un joli petit
topique. » (La Trad., p. 248, 1. 31.)
Estaberla , Estubutu, , Hustuberiu. s. m. —
Corr. de Hurluberlu. — On dit encore : Hutu-
butu.
Estamal (Mj.), s. m. — V. Estoumal.
Esvlere (P). — V. Eau.
Et. Conjonct.
N. — Comme en fr. on ne fait jamais sentir le t,
mais on ajoute a la suite un son mouillg eupho-
nique devant les voyelles, du moins en certaines
circonstances. Ainsi les vieux disaient : A t6 et y a
m6, je ferions ben 9a. — On dit tou jours : En trop
et y en point, y a point de mesure. — A faire et y a
de7aire; y a tou jours de 1'dvrage. — A pied et y a
cheval. — Sur et y assure. — II avait eine vache et
y eine belle (Mj.) — II M£nikre dit : Le Et, a Segre,
c'est le consentement du maltre. On dit : Je vous
vends cet objet, sauf le et de not' maltre. — Erreur.
C'est le hait qu'on trouve dans le mot Souhait
Etablir (Mj.), v. a. — Jouer le premier aux
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$66
fiTAGUE — &TAURE
cartes ; jouer une premiere carte. Ex. : Teta-
blis carreau. Dans ce sens, syn. de Entailer.
Et. — Du lat. Act. Stabilescere, de Stabilire, de
Stabilis, stable.
fitagae (Mj.), s. f. — Corde qui soutient la
vergue et qui sert k hisser la voile. — Cf. EtaL
Hist. — « Voyez la roideur des es tails, des
utacques et des escoutes. » (Rab., P., iv, 65, 470.)
fitai, s. m. — Corde qui soutient le m&t en
avant et sert k Tabaisser ou k l'elever.
N. — Dans les bateaux de mariniers; le mat
n'est pas fixe com me ceux des navires. II est n£ces-
saire qu'il soit mobile; parce que la hauteur qu'on
est oblige* de lui donner nepermettrait pasde passer
sous les ponts. A cet effet, la base du mat est recue
dans une sorte de forte bolte verticale, situ^e au
milieu du bateau et que Ton appelle Castreau.
Cette bolte, ferm6e en avant et sur les cdtes, est
ouverte en arriere, si bien que le mat, retenu d'ail-
leurs par des haubans, ne peut s'incliner en avant,
ni late>alement, mais peut se coucher entierement
sur l'arriere du bateau, en pivotant autour de sa
base, laquelle est taiil6e en biseau tegerement
arrondi.
Et. — Du flam. Staede, staye, appui. (Litt.)
Hist. Voir la citat. a Etague.
fitalser (Mj.), v. a. — Produire ou donner
une hernie. || V. re*f. — Se donner une hernie.
|| part. pass6 Etaisi, — hernieux, qui a une
hernie. Syn. de Blesser.
Et. — Ce mot est forme* du pre7. E et du fr. Taie,
pris dans le sens de : membrane. La hernie est le
resultat de la dechirure du pe>itoine.
N. — Les commissions de revision des consents
ont constate que la proportion des hernieux est tres
forte parmi les riverains de la Loire, tant parmi la
population agricole que parmi les mariniers. La
raison en est que mariniers et laboureurs, ceux-la
pour la manoeuvre des bateaux engrevte, ceux-ci
pour la mise a Peau du chanvre, ont k execute r des
travaux pgnibles et qui n6cessitent de violents
efforts, etant plonges dans l'eau souvent jusqu'aux
aisselles, et cela pendant des heures entieres. Le
relachement des parois abdominales qui en r&ulte
est la cajise de ces hernies frequentes.
fitalsore (Mj.), s. f. — Hernie. V. Etaiser m
Staler (P.C., Mj., By.), v. a. — ArrSter
1'elan de, — surtout un bateau. Lorsque
l'ancre a mordu, le bateau tire sur le cAble et
kale, reste immobile. By., — Le commande-
ment d^taler abrege le mot : y taT tout! ||
V. r6f. S'italer, — rompre son erre. — Crue
qui s'&tale, qui s'arrSte. Cf. Etau.
Et. — On disait en ce sens, iadis : Faire estal,
resister, tenir tfite (LiTT.). » Aha, Stal, place. Cf.
Stalle, Ptedestal. — Mer 6tale, stationnaire.
fitalon (Lg,), s. m. — Se dit de tout animal
destine k la reproduction, mSme d'un tau-
reau, d'un verrat, etc.
Et. — Loi des Visigoths : equus ad stallum, du
B. L. Stalla ou Stallum, ecurie ; c.-a-d. cheval tenu
a Tecurie et non soumis au travail, pour €tre
employe* a la reproduction. — xm* s. Estaloun.
fiUmer (Mj., By., Lg.), v. a. || v. n. —
Commencer a s^cher, se ramollir sous Taction
de la chaleur. Se dit d'une feuille verte et
tendre exposed k un soleil brulant ou a us
feu vif. Ex. : Fais done btarher eine feuille <k
bette, de chou || v. a. — Rendre mate et
molle une feuille verte, en pari, de la chaleur,
du feu. || Fig. — Faire murir un abces, fairs
blanchir la peau qui le recouvre, en pari, d'as
emplatre. || Se trouve dans le sens de Essuyer
pour faire s&sher, dans un passage de Bk
de Vbbv., Moyen de parv. y I, 162, qui w
peut, en ve>ite\ 6tre cite.
N. — By. — Le linge Spare commence a 8 % etam&,
s'essorer. On dit : Si tu veux que les joncs fras
coupes ne soient pas cassants, il faut les Uisss
s'eTner au souU (les 6 tendre au soleil et les base
se faner. En ce sens : Coudrer (Mj.) V. Etonner.
Et. — Un objet itami est recouvert d'une surfaa
blanche. — Etain. — Lat. Stannum, de Stagnm
suppose. Les mots romans ont un g ; m - n. C
Venimeux, de venin. (Litt.).
fiUnchelette (Mj.), s. f. — V. TancheUet
et Poil d'as pit, ou PoueiL (TaspiL
Stanies (Mj.), s. f. — Litanies. Corr. di
mot fr. — Pour Litanies, cjui se dit egalt-
ment, avec chute de VI initial. Cf. Ecomotii
Et. — Lat. eccl£siasti<jue, litania ; grec, litaneu,
priere. — Par ext. — Hist. « La fut decree qu '*
feroient une belle procession, renforcee de beaux
preschans et tetanies contra hostium insidia
(contre les embuches des ennemis). » (Rab., G., \
27.)
fitarnel (Mj., By.), adj. q. || s. f. pi. -
Etarnelles, vari6t6 d'immortelles k petite
fleurs jaunes. — Elychrysum stoechas (Bat f
fitarnlte (Mj., By.), s. f. — Eternity.
fitarnaer (Mj., By.), v. n. — Eternuer.
fiUrquer (Mj.), v. a. — Etendre et asss-
jettir fortement sur la vergue, une voile.
Et. — Etarque : haut, tout a fait hissl, en par-
d'une voile. Orig. inc.
fitat' (Mj., By.), s. m. — Faire 6tat de, -
faire attention k. Ex. : II est ben au bas, mos
pouvre bonhomme ; je illi ai raonW son rip-
loir par-dessus le pied du lit, il n'en a poir*
fait d'itat. || Etre dans tous ses toots, — kte
hors de soi. || Gens d'etat, — artisans, pa;
oppos. aux cultivateurs et aux bourgeois.
fitau (Mj., By.), adj. q. invar. — Etak,
qui ne monte ni ne baisse, en parlant de 1'eai
Ex. : L'eau est itau ; faut esperer que falte
avoir du rabais. || Par ext., immobile, a
g£ne>al. Rester itau, — ne plus bouger, rester
coi, d6concerte\ d^conflt, confondu, interdit
interloque*, a quia. Ex. : Alle est restee b&
Syn. de Coiraud. « Pourquoi que tu rests
etau, au lieu de courir , — de te sauver?
N. — C'est le franc, etal, sous une autre fore*
Jatxbert cite Esto et le derive de stare ; c'est p*
sible. — Hist. « L'anguille y est et en cest os.
musse. » (Rab., G., i, 2.)
— o Et si le pleur n'est a la perte esgau
« Ne souffre pas toutevoye
« Que les soupirs du Roy tiennent estam
■ Ny que la France a duett soit prove. »
(Q. C. BtrcHKi, 278, p. JSii
fitaure, fitors, fitort (Li., Br., BL, By.\ i
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fiTAURER — fiTOUBLE
367
m. — De l'etaure, du vin qui se fait, qui n'a
pas encore bouilli. — ^ V. Etor. Cf. lAtors,
Berndche. || Sal. — Vin qui sort le dernier
d'un cep presse\
fitaurer (s') — (Sar.), v. r6f. — Avoir des
pandiculations, s'6tendre. — C'est un raouve-
ment par lequel on renverse la t§te en arrtere
en 6tirant ses membres. — Serait-ce pour
s'Etirer?
fitansser, v. a. — Etausser un arbre, couper
les branches de la partie sup£rieure, se dit
principalement pour les muriers. V. Tttards
(Sits.). Syn. de Emouser.
Et — Etau, souche morte, en picard. Semble se
rapporter a estoc, tige, baton. PluWt de>iv6 du lat.
E. -f-Tunsare.
fitelndre (Mj.), v. a. — Combiner avec de
l'eau, la chaux. Ex. : J'avons vingt hecto-
litres de chaux a iteindre.
Et. — Exstinguere, 6ter en appuyant.
fiteint > (Mj.), part. pas. — Fait au tern,
eteinze. Cf. Etreint, 6treinze.
fitelnt * (Mj.), s. m. — Charbon ou nielle
du bl6, ou plutdt ble nielli, 6pi qui a coule* k
fa floraison. Ex. : Y a de Ylteint dans cete*
forment-l&. N. Ne pas confondre avec la
Fouedre. C'est le part. pas. de Eteindre, pris
subs tan tivement.
fiteloa (Mj.), s. m. — Etalon, syn. de Pou-
lain.
titendard (Lg.), s. m. — Corde tendue sur
des piquets et qui sert a faire s^cher le linge.
Syn. de Billon. — De>. du fr. Etendre.
Steadier, s. m. — Poteau enfonce* dans le
mur et soutenant les bouliniers. — Releve" sur
nne afilche de vente, a Angers.
lheadure (Mj.), s. f. — Etendue, immen-
sity. Ex. : Illy en avait eine itendure d'eau !
— - N. Pour Tepenthese de l'r, cf. Sangsure.
fifer* (6tcre) (Mj.), v. subst. Etre. — Ever'
pour, — etre sur le point de. Ex. : J'eHions
pour partir qttand il est arrive. || By. — Et',
it'. V. Eteur, Etre.
Itorcer (Lg.), v. a. — Etre*cir. Syn. et d.
de Etercir.
Iterelr (Mj., By.), v. a. — Etrdcir. V.
Etercer.
titernue (Sa.), s. f. — Sorte de graminta k
tiges gr&les et rampantes, appetee ailleurs
Cernue ou Cernoux. C'est l'agrostis blanche.
N. — N'a aucun rapport de sens avec Eternuer.
Rac. Sternere, 6tendre (ramper;
tterseler (s') — (Mj.), s. r6f. — S'6crier.
Autre forme de Equerziler. Syn. de s' Epic ras-
ter, s'Ebrddler, s'EcogdiUer. Cf. Terziler,
TerbUir.
files (v') — V ete ben emoye*. Vous Gtes.
fittter (Mj., By.), v. a. — EtSter ses choux ;
marier les cadets de ses enfants avant les
alnes.
N. — c En Anjou, quand le plus jeune se marie
avant son a!ne\ on appelle cela iteter les choux ;
aussi, au dessert, cet alne\ non marte, apporte a
l'6poux un gros chou a vache, et l'epoux casse la
tfite du chou, aux applaudissements de toute la
noce. » (Dkniau, His to ire de la V., I, 77.)
fiftenr' (By., etc.). — Etre. Eur, trds bref.
V. Eter\
Etei (By., Zig. 203). — V. §tre ; 2« pers.
plur. ind. pres. Ex. : Mais vous ktk (6tez) pas
sans connaltre la mere Y.
Ethaler (Sal.), v. a. — Oter les feuilles
(igler) des choux. Du grec thalloc, feuille,
thale, mot employed. Cf. Talle.
£ilant (Tim., By.). — Verbe Etre, k la
3« pers. du plur. de Pindic. imp. — A T. le M.,
cette forme est toujours en usage, et d'ailleurs
toutes les 3 e pers. du plur. en aient se pro-
noncent iant : ils disiant, ils faisiant.
Hist. — « Mez tote noutre assombtee
« lour dissit que les raves en la Judee
c n'Hiant guere estimie. (Noels pop.)
fitUIer, £*tiiller (Ds.), v. n. — Au jeu ;
tirer pour savoir k qui jouera le premier.
Equiller, c'est approcner le plus pres de la
quille. Cf. Rabuter.
fitlmager (Mj.), v. a. ou Estimager, c'est
estimer ce que peut peser un recipient, en
faire l'estime.
N. — Ager est un suffixe comme : oyer, eyer,
6ier. — On prononce souvent, a la montjeannaise,
Equimager.
Hist. — « Proces-verbal d'e'timagement de la
contenance de la mesure dite guibourg (17 # ou
18° s. Inv. Arch. G., p. 114, col. 1.)
£toi!e,s.f. — Etoile k grand -queue, come te.
(M., Sp.) — Celles oui sont populaires : L'e\ du
berger, V6nus ; la PoussiniSre, les Pleiades ;
la Char'te du roi David, la Grande Ourse ; le
Chemin de Saint-Jacaues ou Valine de Josa-
phat, la Voie lact6e ; les Trois rois mages, le
feaudrier d'Orion.
fitonner (By.), v. a. — Pron. : Et'ner. V.
Coudrer. Expression technique exprimant :
faire agir la chaleur pour produire des
fissures ou pour preparer la fusion. — V. ref.
s'Etonner. V. Etamer pour la definition.
fitor, fitors. (Pc). — Premier vin exprime*,
l'6tor, Tutors {Angevin de Paris, n° 2). V.
Etaure, IMors, Berndche.
Et., Hist. — Estorse. L'action de retirer du sue
en pressant. — Extortura (D. C). « Ce sont les cou-
tumes des pressors de Charronne : 1° Qui aura au
presseor le marc d'un tonel de vin creu en vigne,
qui doit dime et prainte, il doit avoir de la seconde
estorse, ou de la tierche, deus setiere de vin. » (Id.)
Eton, adv. pour Itou, aussi. Et moi etou,
et moi aussi. A rapprocher du lat. Item, m§me
sens.
fitoable (Lg.), s, f. — Eteule ou ^teuble.
Syn. de Ecou Cf. Etrouble (Jaub.)
Et — Du lat. pop. * stupila (class, stipula),
■ " " Me. — <"
devenu estoble, 6toubl<
Chaume qui reste suf
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368
fiTONNER — fiTRE
le champ apres la moisson. — Stipuler. Chez les
Romains : contracter par la paille. « II est curieux
de suivre la biographic d'un symbole. . . comment
l'herbe, suivantle cours de la vegetation juridique,
devient paille, stipula ; comment, la formule rem-
placant le symbole et se perdant elle-mdme dans
une locut. vulgaire, le souvenir de cette paille nous
reste en un mot : stipuler. (Michelet. Origines du
droit jr. Introd. 112.) — Plus tard, toute trace de
symbole s'etant effacee, stipuler, c'est contracter,
en form ant le contrat par Techange d'une interro-
gation et d'une reponse effectives dans des formes
et avec des paroles solennelles. — Aujourd'hui,
Snoncer express^ment dans un acte qq. condition
obligatoire. « Dicta stipulatio a stipula ; ve teres
enim, quando sibi aliquid promittebant, stipulam
frangentes frangebant ; quam iterum jungentes,
sponsiones suas agnoscebant. » (Isid. Hispal.,
Orig.,v, 24.). — Stipula, dimin. de stipa, paille.
Se rattache a stare, se dresser. (Dabm.) - En Berry,
estrouble, avec l'r epenth., comme dans jardrin.
— « Tout ainsi que la flamme est plus viteattachee
t A Vestouble, du vent et du soleil seichee,
« Qu'a l'herbe verdoyante . . .
(Db Monchbestien. Jaub.)
fitouner (Sp., Tim.), v. a. — Etonner.
Et. — Ex, tonare. Ebranler comme par un coup
de tonnerre.
fitoupas (Li., Jum., By), s. m. — Piece de
tdle qui sert a fermer lefour. — V. Etouper.
Syn. de Bouche-four. || By. Toupas.
N. — « Pour fermer hermeliquement le four, on
entoure l'eloupas de fiente de vache que Ton petrit
a pleines mains. » (Dott.)
fitouper (Chm., By.), v. a. — Boucher. Ex.:
Le toulon est 6toupe\ bouche par des fascines,
des Opines. || Lue\ — Boucher, etouper la
breche d'une haie avec des bounces d'6pines,
= ou en rabattant les branches vertes. Syn.
de Former, Epiner.
Et. — Le BL. a s tup pare, dans la Loi des Alle-
mands. — Lat. stuppa, 6toupe, la partie de l'ecorce
du chanvre la plus voisine du tronc (grec, stupoc ;
lat. stipes). — P. ext. boucher, (Litt.) — Hist,
c Ores est a sea voir si ce trou par ceste cheville
peut entierement estre estouppL » (Rab., P., iv, 9.)
— < Cette menace... m'estouppa de maniere le
gosier que je ne sceus avaller une seule goutte. »
(Mont. — Ess., n, 17. — De Mont.)
fitourdeli (Mj., By.), s. et adj. q. — Pour :
Etourdi ; qui a des vertiges. Ne se dit pas au
figured
Et — On suppose comme rac. le mot turdus,
grive, prise ici pour un type de sottise, comme
retourneau Test lui-meme. D'ou Estourdir. L'esp.
et le port, ont Aturdir. — (Litt.). « Orig. incert.
S'applique surtout, en vx fr., a Taction du vin sur
le cerveau, ce que semble appuyer l'opinion de
ceux qui y voient un compose avec la partie. E et
tourd, grive. (Cf. la loc. Soul comme une grive.)
fitourdeilr (Mj., By.), v. a. — Etourdir. Cf.
pour la terrain. Engourdelir.
fitourdellssement (Mj., By.), — s. m.
— Etourdissement, vertige. V. Etourdill
Syn. de EtourdUition.
Etourdellssons (Pc, By.), s. m. — Etour-
aissements.
fitourdelltlon (Mj.), s. f. — Etourdisse-
ment, vertige. V. les mots pr6c6dents.
fitournftllles (Sm.)l s. f. — V. Tourndilks,
Dltourn&illes, Traversaine. || Sal. — Bout du
champ non cultiv6 en droite ligne, ou Tatte-
lage tourne.
fitourneau, s. m. (Tim.). — Couleur hour-
neau, — c. bringSe, en pari, d'un cheval. Syn.
de Pichard. — Lat. Sturnus, sturnellus.
fitrange, part. pass. « Le moine vint dans
la salle ou etoit le roi (Louis XI), lequel le
voyant demeura fort 6tonn6 et lui sembloit
avoir devant lui le spectacle hideux de Fame
monachale, HrangU de son triste corps. •
(B. de Verv., M. de parv., t. Ill, 66.) Y.
Etranger (II croyait que le moine 6tait morU
fitranger (Lp., Mj., Lg.), v. a. — Rebuter
Eloigner de soi. Ex. : Faut pas Stranger k
monde quand on arrive dans un pays pou?
faire des affaires. || Etriller (en affaires!,
6gorger. = Oh ! ma chere, comme tu mV-
tranges I — dit par une femme, au marcM
sur une de nos plages, a une compatriote qui
lui vendait du poisson. J'avais compris :
Traiter en Stranger. Pour peu que Ton frc-
quente les stations balnSaires ou autres, ob
me comprendra. V. Estranger. — Angl. to
Estrange. || V. r6fl. — M&ne sens.
Hist. « Ma bonne amour que tu as ofTensee
« Rompra l'Enfer comme toute incensee
« Et s'en ira tes plaisirs estranger. •
(G. C. Bucheb, 169.)
— « Etrangez-vous de ces pifres presomptueui.
qui, voyant les bonnes personnes desireuses de *.
calfeutrer le cerveau d'un peu de bonne lecture «
profitable, s'en scandalisent. » (B. de Vebt., M
de P., I, 42.)
fitranges, adj. q. — Pour : Strangers.
Etranges pays, pays strangers. — Balz, 367.
fitrangfcr (Mj.) (e*-tran-iller), v. a. — Ab
pr. et au fig. Cf. S angle, Liiner, com. pronont
Etre (Pron. eUre), v. s. || (Mj.). — Em
pour — &tre destine a. Ex. : Apres ein assaot
comme 5a, il iCest pas pour §tre queuquefos
ben portant. || Etre pour, etre capable de*
Ex. : Avec le butin qu'il a, il tfest pas pour
vivre de ses rentes. || Y §tre, — Stre pret f
es-tu? || Y Stre, — etre fait. Ex. : Qa y est
(Mj., By.). Etre de, — 6tre sous le coup de, ei
proie a. — Ex. : Alle ttait cfeine impatience!
— R&tait d'un pki-mou / || Mj. Cest pasde,-
il n'y a pas a, — ce n'est pas un moyen.— Ex^
Pour dresser ein chien, c'est pas de trop 1?
battre. || C'est pas de refus. — VouP vous els
verre de vin? — Cest pas de refus, par h
chaud qu'y fait. — || Etre a son amain, — V
Amain.
Hist. — « Lorsque les brigands prirent Saumc
et Angers, et furent pour attaquer Nantes, » (Intrf
rogat. de Rene Mercier par la municipal d'l:
grandes. — C. Port. — Ligende de Cathdimea
p. 323.) — « Madame, qui, a ce que j*entends> »
pour s'en aller bien tost es pays de Monseigneur t
due son mary. » (J. du Bellay, Lettre au *x*
Jean de Morel, p. 322.)
Conjugaison du verbe Etre en Anjou, d'aprt* &
Notes de M. Puceixb, profeeseur au Lycee. H. I
De By., et R. Onillon.
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372
N. Telles sont les formes notables du v. Gtre
(et en mfime temps du v. avoir) dans les localites
indiquees. II est entendu que les formes Montjean-
naises se retrouvent au Lg. et a Tim. toutes les
fois que le contraire n'est pas sp6cifie\ II faut
remarquer que la forme en omes, de la l w pers. du
plur., tend a disparaitre, bien qu'elle soit encore
employee par nombre de vieillards (R. O.)
J'ajoute quelques observations qui m'ont et6
communiquees de diffe>ents cdtes.
« ...Je ne sais ou j'ai entendu dire couram-
men t — je crois bien que c'est en Anjou, cdte
Craonnais — je sommes, nous sont, et surtout :
j'allons, nous vont. II y a une nuance. Dans : je
sommes, le sujet parte surtout de lui-meme ; dans :
nous sont, le sujet parte au nom de tous (ce qui
suppose qu'ils sont en grand'ftoi^tf (nombre)...
On aime beaucoup le futur compost ; au lieu de :
je serai, on dit voton tiers : j'vas e"tre. . . — A l'im-
pe>atif : mon gas, &6e toujours bon sujet ;. . . seyez
de bons travailleurs . . . J'ai entendu sou vent dis-
tinguer : Faut-il qu'il s6 (seye) assez lache pour. . .
au present — et : Fallait-il qu'il seille (seye)...
pour : qu'il fut, temps passe\ || Au Lg., il n'y a pas
de nuance entre Je vons et J'allons.
Et je completerai cet article par des citations de
phrases sur chacun de ces temps ; elles en 6clairci-
ront le sens.
Indicatif present
J'se oen iass6 — J's6 t'i ben comme ca? T'e trop
grand pour Id — E'tu pre? — II 6 riche comme un
p U jts Al 6 pu riche que li — E' t'i v'nu chez t6?
— J'sommes pardus ! — J'sommes t'i bentou ren-
dus? V's Gtes s'ment pas a moqui6 ch'min. — I
sont sour la grange, a faire marienne. — A* sont
tojou a s'prom'ner. Sont elles encore ou (aux)
champs? On dit encore, interrogativement :
Alle est-elle? Us sont-ils? — E sont toujou', sont-e
core aux champs?
Indicatif imparfait
J'tais pas la — Ah ! j'en n'tais-t-i soul ! —
T'etais ou lit quand j'avons parti. — 'tait-elle ou
noces? Etait-ou poisse ben dur? (C'6tait-i coll6
bien dur?) — Oul'tait trop lourd, j'ous ai laisse a
bas. (II, cela 6tait. . ., je l'ai. . .) — J'tions quaf
gars et quaf filles. — J'tions t'i a ton gout? —
vous 'tiez rouges comme des c'rises. — Ir 'taient
rendus avant enter nous. (Enter, prononcez enterr,
est expletif ). Al' 'taient coueffees en bounet rond.
Indie, parf. cUfini
J'guy (j'y) fus de ou matin. — A'guy fut (elle y
fut) tout de suite. — J*guy fumes var la Saint-
Indicat. parf. indep.ni
J'ai ete malade. — J'ai t'i ete longtemps? —
T'as 6te rampre (tout aupres) d'ehez li t'as s'ment
oas entre. — As-tu ete a la fouerre? — II a ete a la
chasse su Saint-Remi. — A t'i ete avec enter vous.
— Al* a ete chamberriere (femme de cnambre)
pendant quinze ans. — J'avons 6te pas pu d'deux
heures a faire nouf tour. — J'avons-ti ete pu fort
Renter vous? — II (s) ont tertou ete malades. —
Al (s) ont ete Dimanche a l'assemblee de Morvault.
A By., au lieu de rampre, — cont'. chez li ;
ell' au lieu de al.
Indie, parf. indif. compost
— Quand j'ai iu ete rendu, je me se" r'pousd. —
Quand t'as iu ete pris, t'as point asseyedten
sauver? — Quand al'a iu ete mariee, ca 6te fini,
al'a jame recommence a chanter. — De(s) que
j'avons iu ete ou lit, la piee s'6 mise a che (la plme
s'est mise a tomber). — S'tout qu' vous avec iu ete
CONJUGAISON DU VERBE fiTRE
partis, al'a arriv6. — Apr6 qu'il (s) on (t) iu £tt
r'venus, ca leus a pris.
Indicat. p. q.parf. composS
— Si j'avai(s) iu 6te la, il (s) arraient rin dit, —
Si t'avai(s) iu 6td la, t'arrais jdliment ri. — Si
al'avait iu ete pu riche, il en a'rrait ben v'lu
(voulu). — Si j'avion(s) iu 6td avartis a temps, oo
(cela) n'arrait poin(t) arrive. — Si j'y avions iu et*
ensemble, queu brut qu'j'arrions m'ne ! (quel bruit
nous aurions fait). — Si il(s) avaient iu ete la, il{s»
ous arraient point souffart. — Si al' avaient iu eU
eiou qu'a d'v^ient eler, al' arraient rin attrape.
Futur simple
J' s'rai prd quand tu vindras. — J' s'rai-t'i
invite de c'te noce-la? — I s'ra b'n aise dans c'te
meson-la. — A' s'ra point pour td, t'as pas besom
d'y aller.
Ce m€me futur, employ^ sp^cialement comme
interrogatif dubitatif. Meme emploi a Mj.
N. — Tu s'ras dans une bonne place, pas vrair
(Sans doute es-tu la dans une bonne place, n'est-re
pas?) _ I' s'ra la dans. . . — Vous s'rez ben pay£,
payes la d'dans? (J' suis sflr que v's Ues ben pare
la dedans.) — V s'ront riches, ces gars-la? A*
s'ront riches, ces filles-la (Sans doute, Us, elles
sont riches...)
Futur anterieur
Quand j'y arrai (t) ete\ j'ouerrai. (Apres y Stre
a!16, je verrai). — Quand tu y arras 6td, tu nous
diras ce que t'en penses. — Quand t'arras tit
pined une bonne foue, tu r'vindras pu. — De
qu' al' arra ete la, al' arra ben vu qu'ou (il) y
faisait point bon. (Dubitatif et interrogatif : Pro-
bablement, en arrivant la, elle aura vu qu'il n'y
faisait pas bon). — T'ous arras quand oul arra eti
arrange. (Tu 1' auras quand cela aura 6t6 arrange
— Quand j'y arrons ete, j'ouerrons. (Lorsqu*
nous y serons altes, nous verrons). — Quand vous
arrez 6te pris, vous r'commencerez pu.
By. — Quan' j'y arrons et6, ou quant* c'est que
j'y-i arrons ete, j'varrons.
Conditionnel present
J'y vas pas, j's'rais p'teT point ben r'cu ! —
I s'rait b'n aise de fouerre (de te voir). — A s'rait
b'n aise... — J'serions ben betes de faire atten-
tion a li. . ., a le. — J'serions t'i pas ben mieux la,
a l'ombe ! — I s'raient ben a minme (a mdme) si i
v'laient.
Conditionnel passe"
J'arrai(s) 6te rendu 1* premier, si j'avais via
courre a ma force. — J'arrai(s) t'i 6te ben attrape .
(comme i'aurais 6t6 bien attrape!) — T'arraim
ete ben fln ! (Ironique : Vraiment, si tu avais fait
cela, tu aurais ete...) — Si a s'etait mariee, al
arrai(t) 6te comm' les autes (sous-entendu : eli^
aurait 6prouv6 le m§me sort). — J'arrion(s) etc
ben bfites d'ou crere (de vous croire).— etc. . . *
Au Long., cela signiflerait : de le croire.
Sabjonctif present
Faut que j'seye rendu a huit heures. — Faut-i
que j'seye la, aussi moi? — Mee qu'tu seyes rendu
k midi, t'arras le temps. (Pourvu que tu...> —
J'avons pas besoin d'aller fdrt, mee que j'seyons
rendus a midi", 9a s'ra ben assez tout. — Faut au i
seent fous pour dire ca. — Faut qu'a sdent foUes
pour precher comme ca.
Subjonctif imparfait
Faudrait que j'fuje rendu des l'matin, oj
jour, etc
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CONJUGAISON DU VERBE fiTRE — EVAILLER
373
/n fin it if present
— Veux-tu 6ter le parrain d'mon p'tit gars? —
Faut eter fou pour aller courre par un temps
pareil ! — Eter si pr6 d'gagner, et pi parde I
(perdre).
Jnfinitif passe*
Aoue 6td (Avoir et6).
Additions. — Plus-que-parfa.it de Vindicatif
(Auxiliaire altered
J'aouai(s) 6t6, t'aouai(s), il aou£, j'avions, vous
aviei, U(s) aouaient ete.
£trelnt,-ie (Mj.) — Etreint, te — part.
pas. — Ex. : A s'est itreinze ben dur, a n'en
chier la bousine. Cf. Plaint, plainze. — Lat.
Stringere.
fitrenner (Mj.), v. a. et n. — Fig. Recevoir
un horion. Syn. de Ecoper.
fitret, *te (Mj., Lg., By.), adj. q. — Etroit.
Cf. DreL
Hist. :
« Demoiselle belette, au corps long et fluet,
« Entra dans un grenier par un trou fort etret. »
(La Fontaine, m, 17.)
« Echappe* d'un filet qui d'une attache estrctte
« Les tenoyt enserrez, chacun fait sa retraite. »
(J. DB MONTLYARD, au XVP S. — MEN.)
Gtreteiir ° (Lg.), v. a. — EtrScir. Vieilli.
titrler (Lg.), v. a. — Sevrer un enfant, un
jeune animal. Syn. de Dhrier, seul employe*
a Mj., et qui se dit aussi, mais plus rarement
au Lg.
fitiiea (Mj., Lg.), s. m. — Etrier. Cf. Etrou.
Et — Assez confuse. Le radic. semble avoir
Pid6e de Appuyer avec effort. — L'elrier paralt
avoir d'abord 6te la courroie qui, main tenant,
soutient Pelrier proprement dit. — V. fr. Estrier,
com me notre patois. De meme, on a dit Angieus,
Poitieus, pour : Angiers, Poitiers. • — L'angl.
stirrup est un compose de Stigan, monter, et rope,
corde. — Der. Estriviere. — Vx verbe: Desestriver,
renverser des etriers, desarconner. N. Je ne le crois
pas. Stirrup — Estrope — Etrieu — Etrou.
fitrillear (Ag.), s. m. — Ouvrier qui polit
les cordes avec un Raidat.
Hist. — A Pusine Delahaye-Bougere, M. V... t
itriUeur, portait un fardeau forsqu'il tomba sur les
genoux. (Ang. de Paris, 21 juillet 1907, 3, 2.)
fitrlper (Mj., By.), v. a. — Enlever les
tripes.
H. — Cite par Rab., P., ra, 28, 278.
Etroog/er (Lg.), v. a. — Etrangler.
fitron (Mj., By.), s. m. — Tolet, boucle
hosier flx6e dans un trou pratique* au rebord
du futreau et dans laquelle on engage le
manche de la rame, ou taugourt de gdche. ||
Dansles autres bateauxon remplace Vitrou par
le tolet.
Et. — Etrope, pour Estrope. Corde qui attache
l'aviron au tolet. (Darm.) Doubl. de Etrieu.
Ettaehe (Lg.), s. f. — Attache, lien. Mais
on dit : Attacner et non Ettacher.
fruit', s. m. — Etui. — N. Se prononce qqf.
Ecuit.
fituler (s') — (Mj., Sa.), v. r6f. — S'amincir,
s'elancer, devenir grele, en parlant de la tige
d'un arbre; s'amaigrir, en parlant d'un plant
trop 6pais. — Doubl. du fr. s'Etioler.
Et. — Etioler, de Eteule, pousser en chaume. —
du lat. stipula, paille.
fiturgeon (Mj., By.), s. m. — Esturgeon.
N. Ce poisson remonte parfois, quoique rare-
ment la Loire ; il en fut pris un, d'une cen-
taine de livres, a Chalonnes (1900).
N. — II est remarquable que le pat. ait, dans ce
mot, supprim£ Ps. Cf. les mots Etude, Etoile, etc.
Et. — Aha. sturio. — Eturgeon se trouve dans
Retz, i, 2.
Euble, s. m. — V. Eble, sureau.
Et. — Euble, hieble. Lat. Ebulum. Cf. Hible.
Bales (Mj.), pron. f. plur. — Elles. Ou
Eulles. — Cf. IeUe, Ieulles.
Earner (Mj.), v. a. — Aimer.
Eon,eune, (Ti., Tc, Zig. 203), adj. de*term,
et adj. nume>. — Un, une. Syn. et d. de Ein.
In, Ieun, Yin. — By. Dans n'eine colore.
Eusse (Mj., By.). Pron. pers. Eux. — N.
C'est une prononc. affected qui nous est,
venue re*cemment des villes. Les vrais patoi-
sants n'en usent pas.
fivailler (Segr., Craon, Mj.), v. a. — Syn.
de Egailler.
Eu. — Observations. — Eu remplace e dans :
chez, — cheux nous. — Est remplacS par u dans :
hurter, kureux, malhureux, et par e dans fine, jeune,
avegle y aveugle (Lg.). — Eux remplace souvent la
terminaison eur : lab our eux, flatteux, leux. Cette
particularity est restreinte aux adjectifs en general
et aux subst, qui indiquent une profession ou
peuvent prendre la forme femin., comme ven-
dangeur, — geuse. Les autres subst., cceur, odeur,
seigneur, ne subissent point cette modification.
(Jaub.) — Inutile de la signaler partout. V. plus
bas : Eun.
Eur. — Prononciation de : re dans les mots
comme s'Entreregarder, — s'entr'eurgarder.
Eux. — Prononciation de Eur.
N. — En moyen francais, Pr final de eur dispa-
rut de la prononc. popul. et mSme dans celle des
classes elevees. On disait : un menteu, un porteu
d'eau, un coupeu de bourses, un arracheu de
dents, etc. — Nous trouvons une trace de cette
prononciat. dans le vers de La Fontaine :
« Mon bon Monsieur, (eu)
« Apprenez que tout flatteur (eu)
« Vit aux depens de celui qui Pecoute. »
— L'r reparut dans la prononciation de la bour-
geoisie dans le milieu du xvm° s. Toutefois, Pon
dit encore faucheux a cdte de faucheur (araignee
des champs), baveux, pour baveur, etc. C'est sur-
tout dans la langue popul. que la prononciat. par
eux s'est maintenue de facon a amener une confu-
sion avec le suff. eux, cusc. C'est en r6alite un
sufflxe different de celui-ci et pejoratif ; les parta-
geux, pour : les partageurs. C'est ainsi que Pon a
dit : les Communcux, pour : les Communards. A la
meme origine se rattachent d'autres termes de
mepris, comme les Gommeux, etc. (L. Sudrb.
H., 129, p. 83.)
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374
EVANGILE — EVIS
Ei. — Semble de>. de A wail (v. Eau), comme
EgdUler du fr. Aiguail. En sorte qu'aux doublets
Aivail et Aiguail, Tun purement patois et Pautre
ad mis en fr., correspondraient les deux doubl.
pat. EvdiUer et Egdiller. II est a noter que, dans
Tun et dans 1 autre, Pa se prononce tres long, tres
lourd, tandis qu'il est tres bref dans Aivail, aussi
bien que dans Aiguail. — Se rapproche de Eve,
ivier. — EvSiller du foin, du furaier, Prendre. ||
Z. 139. Etendre, allonger.
fivangile, s. f. — Ex. : lis ont lu la grande
ivangile.
fivangiler (Fu., Mj.), v. a. — Lire P6van-
gile sur qqn, be"nir, faire des prteres religieuses
sur. Les femmes, a leurs relevailles, se font
ivangiler par le cure" ; on fait aussi ivangiler
les petits enfants le jour de la Saint-Jean. ||
Sp. — Ironiquement : Ex^cuter, saisir. — Ex.
L huissier a ivangili ein tel.
By as (Lg.), s. m. — Evasement. Ex. :
Vivas d'une porte, d'une fenStre. Langue
des ouvriers du batiment.
five. — Eau. Mais aussi Jument. Dans le
premier cas, il vient de Aqua ; dans le second,
de Equa. Se lit dans Pane. Coutume d'Anjou
et du Maine, non imprim^e. Le Hers est
pendu quand ils emblent chevaux ne eves. »
— Les Gascons disent Eques.
15?6e (Chem. Cha.), s. f. — Abondance de
pluie. Cf. Aivie.
fiveltle-fou, s. m. — Ce son se donnait a
la cloche des moines indolents. D'apres
MfiNAOB : « a cause de la cloche qui sonnait
les ma tines ». Dans une Charte de l'Hotel-
Dieu d'Angers (1183) on lit : « Tintinnabulum
quod evigUans stultum dicitur. » Au contraire,
sur la cloche du r6fectoire il y avait ce vers :
o Vox mea, vox grata est, quia prandia dico
(parata. »
Que ce son est doux, quand elle me dit que
le repas est pr&t. (M6n.)
fivenouir (Z. 139, Lx., Zig. 143), v. n. —
S'6vanouir. Elle a ivinoui ; — elle s'est 6va-
nouie.
fi?ente (Lg., By.), part. pas. — Gout
d'6vente\ gout d6sagr6able que prend le lard
trop avance\ Syn. de gout de venL
fiventer (Mj.), v. a. — Dans le langage de
vignerons, iventer une piece, c'est en rogner
i'extre'mite. Ainsi le blanc tendrillet coule
i^gulierement a la floraison, si on Vevente. ||
Lg. — Ouvrir la panse de, une bete bovine,
au moyen du trocart ou d'un couteau, en
cas de memorisation. Langue des m^geilleurs.
N. Et non Eventrer.
Et. — Du franc? . Vent, parce que les gaz
s'6chappent par la plaie.
Et. — LiTTRfe, sens 4 et 5. Eventer un ceil,
approcher la coupe tres pres de cet ceil ; Sventcr
la seve, faire de trop grandes plaies aux arbres.
C'est : alte>er par Pexposition a Pair.
fivernaiiler (s') — (Sp.), v. re7. — Sortir
d'une cachette, se montrer subitement. Syn.
de seDibourniger, se Dicanicher. \\ Ma» Zw 205.
— Se secouer, se r«§veiller, faire montn
d'6nergie.
fiverrer, v. a. — Couper le filet de la langm
pour preserver un animal de la rage.
N. — Enlever sous la langue des chiens un peti
nerf qu'on a pris pour un ver occasionnant ll
rage. (Lrrr.) V. Everter.
fi verier (Lg.), v. a. — Extraire de la cer-
velle d'un mo u ton atteint du tournis ou aven
tin le ver qui occasionne la maladie.
Et. — Evidemment d£riv6 du fr. Ver. II ad
d'ailleurs tres vraisemblable que c'est de ce rod
que vient le fr. Avertin, et non du lat. Averted
comme le pretend Hatzfeld.
fiverzlile (Li., Br.), adj. q. — Avise\ 3iJ
petite est bien iverzillie.
fives tool (Sar., Li., Br., Lg., By.), adj. q.
— Gai, rejoui, d61ure\ gaillard, ruse". MoJ^
fars est ben 6vestoui. Cf. RivestouL || By.
Ivoestoui.
fiveuveter (Lg., Sp.), v. n. — V. Veuvettr,
Veuver.
Gvialllor (Mj., Tim., Sal.), v. a. — Decou-
vrir, mettre au beau, rasse>imer, en parlant
du temps. Syn. de Eparer, Effarer, Ebobe-
lucher. — Du fr. Vie? || v. a. — R6jouir.
ragaillardir, 6gayer, rasse>6ner le caractere.
— C'est le m£me mot qu'a Mj., dans un sens
tres voisin. || V. r6f. S'lvidiller ; se donner du
mouvement, de la gaite\ en parlant des per-
sonnes.
Evier (Lg.), s. m. — Evier. L'e se pronono^
tres ouvert, conform^ment a l'6tymol. Aive.
On devrait meme 6crire Aivier. Eve existe
toutefois. V. Eau. || Br. Ee-vier, 6e-vier.
Et. — Lai. Aquarium. — Le peuple dit souveni:
un levier, par suture de Particle.
Evier (Lg.), v. a. — Eveiller. Cf. Vier,
Viie, Cotion. — Lat. Evigilare. || By. Ev'iller,
ill, dur.
Evis 1 (Mj., Z. 149, Sal., Chl.),s. m. — Avis,
opinion. Ex. : II m'etait ben ivis que j'avais
entendu queuque chouse. || Conscience,
notion des choses exteVieures, perception
r^flechie. On dit d'un petit enfant : Vivis va
le prendre, c.-a-d. la conscience va se d£ve-
lopper en lui. || Sembler ivis t — sembler,
paraltre, etre avis. Ex. : Me semblait ben
evis que je Pavais d6ja vue queuque part,
mais je n'eHais penlecas de illi mettre un nom
sus la figure. — N. Cette loc. pleonastique est
en usage a Tim., comme a Mj. — II me semble
evis que, — n'est autre chose qu'un amalgame
assez illogique des locut. : 11 me semble
que..., etc. II m'est avis que... — Cf.
Tacher moyen, dans : Tachez moyen d'aller,
plus vite. II Fu. — II n'est pas ivis corame
c'est difficile, — on ne saurait croire, s'inu-
giner combien c'est diflicile, Mj., id..
Et. — Avis. De a -f vx fr. vis, lat. visum. **
qui est vu. On a dit d'abord : Ce m'est d pis, pus-
ce m'est avis j enfln i c'est mon avis*
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fiVIS — EXTRAIT D'AGE
375
Hist. — « Ay ant perdu la connaissance et ad vis
du monde, rendit son ame a Dieu. » (1619. —
Inv. Arch., S. E, m, 305, 1, m.)
— « Ny plus ne moins qu'a ceux qui sont sur l'eau
c Passans d'un lieu k l'aultre par basteau.
« II semble ad vis, a cause du rivage
« Et des grands flotz, les arbres du rivage
« Se remuer, cheminer et danser. »
(Rab., Epit. a Jehan Bouchet, p. 605.)
— Voir : Avis.
HviB • (Mj.) (Evice), s. f. — Vis, machine
simple. Corr. du mot francais. Cf. Avisse.
fivlter (Mj., By.), v. a. — Ne pas inviter.
Se dit en plaisantant. Ex. : lis ont invito les
autres, mais moi ils m'ont foitb. — Invitare,
EvUare.
fivrole, s. f. — Ampoule ou vessie qui vient
sur la peau. De Eve. V. Eau. Syn. de Bouffie.
N. — 1564. Eaurolle, aerole. — Aquariola.
c Un rateau mal rang£, pourses dents, paraissoit
• Oule chanvreetlarouilleenmonceauxs'amassoit
« Dont pour lors je connus, grondant quelques
i (paroles,
« Qu'expert il en scavoit crever ses Sveroles. »
(FtSGNIER, Sat., x.)
On dit EvroUy en Anjou. — Manage.
Examiner (Mj.), v. pr. — S'examiner, —
s'user, s'erailler, se faire mince, en parlant
du linge ou d'une eloffe. Ex. : Vela eine che-
mise qui commence ben a s'examiner.
Et. — Examen ; proprement, l'aiguille de la
balance qui denonce P6quilibre ; de la : action de
peser, d'examiner, pour : Exagmen, de Exigere, ou
Exagere, require a. (Litt.) — Examine, d'oA :
us6, tourmente' : « Car voirement du temps pass6
(ce pays) avoit est£ trop fort examine" et traveilte
de tallies. » (L. C.) — Je lis au mot Essaimer,
maigrir, s'en aller peu a peu. En parlant de la
sante, Montaigne (n, 22) dit : « II nous la faut
essimer et abattre. » — « J'aimerois presque
egalement qu'on m'ostast la vie, que si on me
icssimoit. » (in, 10.) — Si Essimer est pour Essai-
mer, corame Examiner est de la mSme famille,
p.-£. faudrait-il voir la une identity de sens.
(Voir Montaigne et son Gloss. — De Mont.) —
Examiner (to examine), d^courager, accabler,
eprouver. — Du lat. Exanimare, consterner,
inquirer ; litte>alement : dter la vie. Par m6ta-
these, en ce sens, pour Exanimer. « La duree de
cette playe fut longue... afin... que Dieu resti-
tuast (pourvut) sa terre de peuple tout nouvel,
examine" par adversity. (Al. Chart., UEsp., p. 321.
— Cite par Moisy.) || R. O. propose s'Etaminer,
du fr. Etaraine. Vx fr. Estamme.
Bxareer, Exareiee (Mj.)- — Exercer, Exer-
cice.
Hist. — Les habitants de Saint-Aubin avaient
demand^ « que l'eglise de Sint-Aubin en set
commune leur fut ouverte pour par eus y Stre
exarcer leur culte ». (Cite par abb6 Bektaudeau,
p. 182.)
Exces (By.), adv. — Trop. Ex. : N'y a
point d'exces. II n'y a rien de trop. — Exces-
sus, de excedere.
Ex. — Ce pr6flxe, devant une consonne, se
prononce toujours Es. On dit Espres, exploiter >
topoter, estate, etc. (Mj., By.)
Excuses, s. f. — Faites excuses, — excusez-
moi. Cf. Escuse.
N. — Cette loc. est a rejeter ; le sens rigoureux
serait qu'on demande a son interlocuteur qu'il
fasse ses excuses ; com me dans : Exiger des excuses.
C'est le contraire de ce que Ton veut dire.
Exemple (Mj., By.), s. f. — Ex. : Dame !
e'en est ieune qui donne de belles exemples a
ses quenaux !
Et. — AM fait du f6m. (Reonieb.) L'est
encore qqf., sans raison, dans exemple d'ecriture.
(Litt.) — N. Les plur. neutres, en lat., elant ter-
miner en a, comme beaucoup de noms f£m. sing.,
furent ass i mil 6s souvent a ceux-ci. Tel : Exemple.
Exiler (Sp.), v. a. — Detourner, distraire,
subtiliser. || v. ref. — S'isoler, s'ecarter, se
tenir a distance. — C'est le fr. Exiler, con-
fondu sans doute avec Isoler, et pris dans des
sens speciaux.
Exister (Lg.), v. n. — Mener large et
joyeuse vie, se donner du bon temps. Ex. :
C'est ein homme qui a existk.
Expedient, e (Mj., By.), adj. q. — Exp6-
ditif, vif, prompt, en parlant des personnes. ||
Expeditif, simple, facile, eftlcace, en parlant
des choses. Ex. : Je crais que c'est le pus
expedient de faire comme ca. — Pratique.
Et. — Der., comme le fr. Expeditif, du lat. Expe-
dire. Ex, pes, pedis ; degager, tirer le pied hors. —
« Aultres sont par le monde qui, estant grande-
ment aflliges du mal de dents..., n'ont trouve
remede plus expedient que de mettre... » (Rab.,
P., n, Prol.) — « Le mome du Moulin, toutefois,
accorde qu'ils peuvent faire ad dictum... Mais
il semble qu'il trouve plus expedient que... »
{Coust. d y Anjou, t. n, col. 89.)
Exposant (Mj., By.), adj, verb. — Dange-
reux, perilleux. Syn. de Risquable. C'est ben
exposant I »
Exposition (Pa, Mj.), s. f. — Peril, danger,
risque. Au jeu de boules : « N'y a point
^exposition a s'appuyer sur, a pousser le
maltre. » Sous-entendu : nous avons une boule
devant, ca ne peut que nous faire un point
de plus.
Expres (Espres) — (Mj., By.), adv. — Ex..
C'est fait expres, comme les chiens pour
mordre le monde. || A l'expres, — mSme sens
— je ne i'ai pas fait a Vexpres. || C'est comme
un fait expris, je voulais sortir et y tombe de
la piee a verse. || Lg., s. m. pi. — L'ou tillage.
Ex. : Pour bucher, faudrait avoir les expr&s.
• Et. — Qui est exprimc de fa$on a n'avoir aucun
doute possible.
Extenuer, v. a. — « II cherche a m'exti-
nuer, a me faire du tort, a diminuer ma clien-
tele, en me prenant mes clients. » Entendu
ce mot d'une personne elrangere a 1' Anjou ;
mais comme il est expressif ! — Cf. Attenuer.
Et. — Ex tenuis, rendre plus petit, plus tenu.
Extrait d'ftge (Mj., By.), s. m. — Acte de
naissance.
Hist. « Qui avait refuse de delivrer son extrait
d'dge. »(1743. — /np. Arch.* E., in, p. 410, eol. 1),
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376
EYON — FAGUENAT
fiyon (Sp.). — V. Yon.
fiyod (Ec, Mj., By.), adv. — Ou. Marque
le lieu. Ex. : Eyou est-il? — V. You. — Eyou
done qu* tu vas? D'eyou done qu'tu viens? ||
Et m§me : <Tyou done qu'tu viens ? ||
Y a eyou, — il y a de quoi. Ex. : S'ii n'y a pas
eyou en tourner ! — s'il n'y a pas de quoi en
perdre la tSte ! — N. Apres Eyou on emploie
ordinairement que. Ex. : Je ne sais pas eyou
que e'est. — Sou vent aussi on ajoute un s para-
gogique. — Ex. : Je sais pas eyous que e'est
— N. A Mj., on dit indiflteremment : £y<i
You, Eyous, Yous, Oyou, oyous. — Dans If
Choletais (Sp., Tim., Lg.). Eyour, Your.
fiyour (Sp.), adv. — Ou. — Marque V
lieu. Ex. : Je sais pas eyour qu'il est;
je l'ai mis, je sais pas eyour. — Cf. Your,
Eyou.
fiyoos' (l's final se prononce fortement)
Comme Eyou, Eyour. Je sais pas eyous qui
est, (Mj., By.)
OBSERVATIONS
Voir, a leur ordre alphabdtique, et en note
diverses remarques. De plus :
Fl se prononce souvent CI ; ex. : Fleau, clcau,
fleumer, cleumer ; riflet, riclet.
F devient r: neufs, neurs; remplace v : dtn&frer.
Ne se prononce pas a la fin des mots : ch£tif °,
ch'ti.
F. — Indique une monnaie frapp^e a
Angers. N. Voir au Mus6e des antiquitgs a
Angers. . . 5° un denier tournois de Henri III,
frappe" a Angers, lettre F. (Abb* Bretaud.
p. 9, note.)
Fabriqnenr, s. m. — Membre de la fa-
brique d'une 6glise. (Bbossier, t. II. — Mbn.)
Face (Mj., Ag.) s. f. — En face, loc. pr6p.
— en face de, vis a vis de. Ex. : II demeure
en face chez nous.
Hist. — Son cadavre a £16 retrouvS en face la
Baumette. (P. Courrier, 30 juill. 1907, 2, 4.)
Faces, s. f. — Grand cdte* des bancs de
schistes, tandis que les petits c6tes, ou chefs,
ne servaient pas a marquer les fonc^es (Tr.).
Men.
FAche (Mj., Lg.), s. f. — D6gout, Scceure-
ment. Ne s'emploie que dans Texpress. :
Prendre fdche, se degouter, etre 6coeure\
Ex. : J'y prenais fdche sus leux cuisine. —
Syn. de Prendre danger, Dangeler.
|| By. — Facherie plus grave. — Des
p' tit's facheries d'abord ; e'est anhui eine
vrai' fdche entre-y-eux ; d'meshui i' s'ront
toujou a couteaux tires.
^t. — a Le lat. Fastidium n'a pu donner direc-
tement facher. Provenc. fasticar, — gar ; facher.
Ce v. denve de Fastic, Fastig, qui, conform^ment
au g6nie de la langue provenc., repr&ente le lat.
Fastidium. Facher est done proprement : donner
du dugout, de 1'ennui.
Facon (Sp.), s. f. — Facon de beurre, motte
de beurre. Syn. de Coin, Forme. || Sens e>o-
tique. Cf. Faction, Alter au beurre.
Et. — Du lat. factionem. pouvoir de faire.
Faconnier (Sa., Mot), s. m. — Bucheron
qui fait des fagots a la tache. — V. Facon.
Faction (Mj.), s. f. — Prendre en foam.
— pr. sur le fait. || Etre en faction, — sens
erotique. — V. Facon.
Fade (Mj., By.), adj. q. — Amer. Ex. : Ces:
fade comme de la suU (suie). — A Mj., \t
mot n'a pas d'autre sens, et Amer est incooflu
— A Sp. on emploie les deux mots dans leir
vrai sens. || Lue\ id.
Et. — Lat. fatuus, insipide. Cf. Fat. (LrrT.t -
Lat. vapidum, 6vent6, devenu fapidum, fapde.
fade. (Darm.)
Hist
« Par un seui mot on y pourroit pourvoir
« Et faire miel le fade de mon coeur. »
(G.-C. BucHEB, 134, 160.)
Fftdeier (Mj.), v. n. — Devenir amer. Ex.:
Vela eine cocombre qui va bentout fadlier.
Et. — Du fr. Fade, pris au sens patois, avec Is
saff. inchoatif : 6ier. — V. Fade.
Fadi (Sar.). — Voir Fade.
Fadnchet (Segr.), s. m. — Petit avortor,
frSie, ch^tif ; faible, debile, difficile a nourrir.
V. Faluchet.
Fagas (Cho.), s. m. — V. Faguenat.
Fagotage (Lg.), s. m. — Nom collectif
sous lequel on d&igne les fagots, la bourn*
la fournille ou fourneiUe. Ex. : Cobe le fop
tage paye-t-il d'entree a Cholet?
Fagotier (Auv.), s. m. — Tas de fagots.
Syn. de Massiere, Moueche.
Fa go ton (Mj.), s. m. — Petit fagot
Fagots (Th.). — Quand le vent est au Y,
on dit qu'il est dans les fagots.
Fagot' (Li., Mj., Br.). — C'est le root
Fagot, avec le t final sonore.
Faguenat s m. — Moisi., ou Faguenas.
Et — Orig. incert — Faguenas. Terme famihff
et vieilli. Odeur rebutante qui sort d'un corp
echaufte ; odeur d'hdpital. « Odeur de crochetrcr
echau«76 », dit La a!onnoye. (Gloss. de$ A»
bourguign.) — (Littrb.) Odeur de gousse. « l f
faguenat des Hespaignols, par Fra Inigo. » (Rab-
i, 72.) — Y aurait-il du rapport avec : fan**-
fangeas, — bourbier, mare, — faignes et fag*? 1
dans le Luxembourg?
— « Une mare, un fangeas qui n'a rive at toad •
(Bblleau,8T.
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FAIGNANT — FAIRE
377
— Staguenat, saguenat, s. m., urine qui croupit
(Favkb.) — La l n forme rappelle Stagnant. —
« II est yrai que le cas de celles qui font des enfants
est toujours faguenant et mal odorant. » (B. db
Vertille, M. de p., in, 83, 4.)
Faignant (Partout), s. m. — Faineant.
Et. — « On prend, d'ordinaire, feignant pour une
corrupt, de faineant ; mais Oenin a soutenu que
c'est le part, du v. feindre, ou se feindre, ayant
eu le sens de : hesiter, reculer. Cette manidre de
voir est appuyee sur feintise, prise au sens de
fain6antise. (Lttt.) — N. L'existence de notre v. se
Foindre et.de l'adj. Fointroux vient appuyer l'opi-
nion de Genin. — Faingnant ; chiche, avare, —
aujourd'hui syn. de paresseux, — part, de faindre.
« De vous me guermente, et plain,
« Du plus faingnant et faux et mauvais villain
c Qui oncques fu. * — (Deschamps.) L. C.
— Se faindre, se manager, travailler nonchalam-
raent :
• Car amors ne se faint niant. » (D. C.) —
Schelsb donnera la conclusion : « II faut distin-
guer, comme l'observe fort bien Genin, le mot
faineant, qui ne fait rien, de feignant, mot popu-
late signifiant : qui ne va pas de tout cceur au tra-
vail, ou plutdt qui, n'osant pas avouer sa paresse,
accept e le travail sans le recnercher. Ce feignant la
vient de : se feindre, hesiter, faire difficult^, se
soustraire au travail.
Faignante (Sp.), s. f. — Si&ge de roulier,
forme* d'une bande de forte toile que sup-
portent, en avant de la roue, deux pitons en
bois fixes dans le limon de gauche de la char-
rette.
Et. — Corrupt, de l'adj. fr. Faineante, pris
substantivement et m6taphoriquement.
Faigne (Lg.), s, f. — Patrouillis, ordure
demi-liquide, boue, fange. Ex. : J'ons sement
pas de la bourrie (littere) ; les b§tes sont dans
la faigne. Syn. de Pitroil, Pitoil, Patouille.
Falgnonx (Lg.), adj. q. — Boueux, fan-
geux, plein d'ordure. Syn. de Patouilleux,
Pitroilloux. De Faigne.
Falje (Tim., Lg.). False (Mj.), fasse (que
je), subj. pres. du v. faire. — II faut que je
faije, ou Faise.
Fallialt, imparf. de Falloir, et Faillu, part
pas. Mj. — Pour : fallait, fallu. — On dit encore :
Fa ilia it ben, a ben faillu ; mais ces formes ont
vieilli. || Z. 152. Faullait, pron. fauyait (By.,
id. et faillu, pron. fauillu). — Se confond avec
Failli. Ex. : II ne s'en est gudre faillu qu'il
tombe dans le puits.
Hist. — « Voyant que natureliement sus vos
vieulx jours, etiez constip6 du ventre et que,
journellement, vous failloit au cul fourrer un
apothycaire, je dis un clistere. » (Rab., P., rv, 67,
474.) — « Ce jourd'huy jeudy. . . que l'eau estoit
par les rues de ceste paroisse et failloit y aller par
batteaux. » (1623. — Inv. Arch., S, s., E. 284, 2, in.)
Fallttte (Lg.), s. f. — Faiiiite.
Failli (Lue\ Sal., Mj., Lg.), adj. q. — Terme
de m^pris et sens vulgaire. — Failli gars, —
mauvais garnement. || Malade, qui d6pe*rit :
« II est bien failli , — il a bien mauvaise mine.
— - Syn. et d. de Fdli. (Lrm., id.) || By., a tres
long.
Et. — Failiir, de fallere, faillire (a produit faillir
et falloir). Le lat. fallere a passe ais^raent du sens
de tromper a celui de faillir. — On disait : failli de
cceur, cceur failli, — l&che, sans cceur. (Lrrr.) —
Jehan de Bourgeauviile dist au suppliant qu'il
batroit bien un si failli et si foireux chevalier
comme il estoit. » (1388.) L. C.
Faillir (Mj.). — Falloir. N. Ces deux yerbes
sont sans cesse confondus. Meme orig. —
Fallere, Fallire. V. Failli. || By. — Pron.
Fauiller.
Failloir (Mj., Lg.), v. n. — Falloir. Forme
tres vieillie. Cf. Vailloir. V. Faillir.
Hist. :
« Vis a vis, de Tautre coste\
S'assit le segineur de Phostel,
Et eurent du vin, Dieu sait quel,
II ne failloit poinct demander. »
Villon, les Repues f ranches. — Jaub.
Faillu (Mj.), Part. pas. de Falloir. — Vieilli
|| By. fauillu.
Hist — « En Tan 1593, il a faillu a Pasques,
pour accommunier le peuple de la paroisse de
Cuon. » (Inv. Arch., S, E, 111, 2, h.)
Faim-ealle, s. f. — Faim valle.
Et. — De faim et du celto-breton gwal , mau-
vais. Cette 6tymol., corrobor^e par l'express. ana-
logue Male-faim, explique aussi les formes acces-
soires : faim -gall, faim-calle et fraimgalle, fringale.
Faine (Segr.), adj. — N'ltre pas faine,
c'est : n'^tre pas embarrasse" ; — p.-§. fai-
neant (M6n.). Angl. Fain, contraint.
Fai niant, Fainlanter, Falniantlse. Pour :
Faineant, fain^anter, fain^antise. (Partout).
V. Faignant.
N. — Le gallo-roman a perdu la particule in qui
s'unissait aux subst. et aux adj. pour leur donner
une valeur negative et Pa remplacee, dans 1'anc.
fr., par : neenl, nient. D'ou : fainient. Le peuple ne
prononce deja pas si incorrectement ce mot.
Faire (Mj., Spb., Lg., By.), v. a. — Sens
innombrables. || Proposer en vente pour un
certain prix. Ex. : II m'a fait sa vache vingt-
cinq pistoles. — A m'a fait ses codones dix-
huit sous le quarteron. || Faire son, faire le.
Ex. : II a fait son sot, fais done pas ton sot. —
Faire son rococo, son pidoux. \\ v. n. Absolu-
ment. — Mettre bas. Ex. : Je crais que la
jument va faire cet6 nuit. || Tendre, pecher.
Ex. : J*ai fait la pendant pus d'eine heure, je
n'ai point vu mordre. || Absolument. Faire,
— sufflre. By. Ex. : Ce que j'avais de grain
ne fera pas, ou ben 9a fera bique a bique. —
Vingt 6cus, ca ne fera pas pour payer mes
quatre laitons. — Les Angl. disent de mSme :
That wont do, cela ne suffira pas. || Avoir de
que" faire, avoir ben de que* faire, — e^re a
raise, Stre riche. || Sp. — par ellipse. Avoir
de que\ — mSme sens. Ex. : C'est des gens
qui ont ben de que\ || Faire pour, — se pre-
parer a. Ex. : Faut faire pour nous en aller.
Als. || Faire apres, soigner. By. Ex. : Ein
homme puissant comme 9a, qui est en para-
16sie, je vous r6ponds que sa femme a du
tabut a faire apres. || Cultiver. Ex. : C'est eine
terre point commode a faire. \\ Atteindre a
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37$
FAISANT - FAISE-ENT
un poids, a un volume, a une dimension. Ex. :
Cete* corde-la ne fait pas quatre pieds et demi.
— Ton gorin ne fait pas sept-vingts. || Pro-
duire son effet. — Ex. : Sa m^decine a ben
fait. — Faut donner le temps a la medecine
de faire. \\ Faire des souflrances, — soufTrir,
p&tir. Ex. : II a fallu qu'alle en faise des souf-
frances pour mourir. || Faire fracture, —
casser qqch., f. effraction. || Faire frayeur, —
eflfrayer, 6pouvanter. || Donner les cartes. —
Ex. : C'est a moi de faire. || Tant faire de ses
pieds et de ses mains que . . . , — en faire tant,
agir avec tant d'ardeur, que. || v. n. — AfTec-
ter, impressionner. Ex. : £a ill! fait ben que
son chien a querci. || Absolt. Illy faire, —
avoir qq. eflfet, Stre de qq. importance. Ex. :
Je ne crais point que ca illy fail. — Qsl illy
fait comme ein cautere sur eine jambe de
bois, — au pied comme a la jambe, c.a.d.
rien. || N'avoir que faire de. — Hist. « Car,
comme elle, pensant luy faire plaisir, luy
envoyoit tous les jours force viandes
exquises..., il luy manda qu'il n'en avait
que faire. (Amyot. Vie a" Alex, le G.) — || N'y
a que faire de, — il est inutile de s'y att&ter
(entSter), 9a ne sarvira a ren. || Que faire que?
pourquoi? Ex. : Que faire que tu illi parlais?
Ben, que" faire veux-tu te lever? || N. — Faire
est souvent rejete* a la fin de la proposition.
Ex. : Que illi parlais-tu faire? — Que veux-tu
l'attacher faire? || Faire de l'homme, — faire
Thomme. — || Faire du chien, — f. beaucoup
de toilette, en parlant d'une jeune fille. || V.
n. — Mesurer, avoir une longueur, une lar-
geur, une grosseur de, — Ex. : J'ai tue" ein
vipere qui faisait ben ein m&tre. |] Faire cons-
cience, — donner desscrupules, Ex : £a me fai-
sait conscience de illi prendre si char. || Faire\&
vie, — mener une vie de de*bauche. || Faire
vieux, — avoir Pair vieux, et, au fig., paraitre
abattu, h&ve, d6fait ou d6confit. || Faire du
jeu, — faire bon jeu, amuser beaucoup. ||
Faire du retour, — durer, suftire longtemps.
Ex. : Eine ptece de cent sous, ca ne fait guere
de retour, ca n'a guere d'elaize (de" laise). —
Syn. de Suckier. || Y faire, — avoir de l'in-
fluence. Ex. : La lune, ca illy fait ben pour le
temps. || Absolument. Faire a, — Pecher, ou,
plus exactement, essayer de pecher, tendre.
On fait a la ligne, a la sine, a la trouble ; on
fait a la vermes, au vif, et (au Long.), au
fleure" ; on fait a la ligne de fond, a la ligne
volante ; on fait au goujon, au gardon, au
brochet, etc. — On fait, on fait ; mais on a
beau faire, on ne peche pas souvent. || Faire
de que\ impressionner. Ex. : £a m'a ben fait
de que\ de le voir comme ca. || Faire aflre. —
V. Affre. || Faire canne, — porter une canne,
se pavaner avec une canne. || Faire caprice,
— inspirer un caprice, une passion. || Faire
danger, — d^gouter. || Faire eine mort,
mourir. On dit : faire eine belle, eine bonne,
eine triste mort. || N'avoir que faire de,
— s'occuper vainement de, — Ex. : il n'a
que faire de la demander, ce n'est point
pour lui. || Fair$ divorce* — - divorcer*
— « Un linot depuis peu, charme* de vol
(not)
A fait divorce avecque sa linote. »
(Pellison. — Cite par Jaub. a Linot) —
A voir faire (Lg.) — d'apres ce que Ton I
— Ex. : J'en ai demande des nouvellesj
voir faire, il n'a pas si grand mal comme f
s'est dit. || Se sufflre, vivre, v. n. — Ei
Avec cent francs par mois et Vjuatre enfanti
vous pensez ben qu'ils ont ben du mal a fain
|| Lue\ — II fait de la ptee, — il pleut, || Fain
sa poire ou sa merde, — s'en faire accroire
se pavaner. || Faire de l'herbe, — en cueillir.
|| On fait une haie, on ne Vimouse pas. (Fu.1
— || Z. 141. — II n'y a guere ou en faire,-
en parlant d'un mauvais ouvrier qui ne tra-
vaille pas. II est comme la mauvaise pienf
dont on ne peut tirer d'ardoise.
|| Faire affaire, — conclure un raarrhe.
Ex. : Eh ben, as-tu fait affaire avec ton mar
chand de gorins? || Ben faire (Mj.), v. a. eta.
— Suflire. Ex. : £a c'mence a ben faire, -
en voila assez. || Qu'ca peut-i faire? — qa >>t
ce que cela peut faire. I est mis pour : il. *
non pour y. Ce n'est pas comme dans : V-
n'y fait ren. Tous les rem^des 9a n'y fait ren
y pour : a lui, au malade, ou : a elle. a
la maladie. || Faire sa religion, — la pra
tiquer. || Faire son jubile\ sa mission, -
suivre les exercices d'un jubile*, d'une mb-
sion. || Se faire besoin de, — avoir besoin <K
desirer. — Et : Vous me faites besoin, — j'ai
besoin de vous, de vos services. || Etre M
mourir, — £tre mis a mort. — N. En parlant
de canards, une femme disait : Je vas fa -*
mon bonhomme les tuer, pour : je vas 1*
faire tuer par mon bonhomme. || Fain u».
taureau, — le chatrer. Langue des m^eil
leurs. || Lg. — Faire un boeuf, une vache, -
abattre et d^pecer. Lang, des bouchers.
Hist. — Proust, ce cruel maire de Jou£-Eti3i
qui fit £gorger un si grand nombre d'habitants &
sa commune..., a fait une mort des plus effrayanl^
(Deniau, Hist, de la V., t. VI, 157.)
Faisant (Mj.), adj. verb. — Actif, lat^
rieux, travailleur. || My. — Domestiqu^
(M£n.)
Faiseinage, s. m. — Fascinage. Usage <j-
fascines placets dans l'eau pour arr£ter >
poisson — 1772 — sorte de barrage. (Mis.'
Et. — Lat. fascina, de fascis, faisceau. — F^j
sine, sorte de panier d'osier propre a la pecht —
Fessina. En fr. Faisse, ou Fesse, « vimen tortum
jonc tordu.
Faiscine (By.), s. f. — Prononc. Fee-da -.
Fagot a deux liens d'ormeau ou de frfc-*
garni de pierres, que Ton tend pour la p^~-
des anguilles.
Faise-ent, — Subj. pr£s. du v. faire (U-
Br., Mj.).
N. — Les enfants et nombre de grandes p£
sonnes conjuguent comme suit le prte. de Pind. *■
v. faire : Je fais, tu fais, il fait, je faisons. vf*
faisez, ils faisent. — On dit aussi, a Pimpcr*'-
fais, faisons, faisei. Pour tout le monde i l**
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FAISEUX — FAIX
379
pr&s, le subj. a la forme : Que je faise, que tu
'aise(s), qu'i faise, que je faisions, que vous faisiez,
ju'ils faisent. — Ex. : Que voul'vous que Yfaiset —
3yn. et d. de Faije. || By. « Qu'i faigegeant, — qu'ils
'assent. » •
Faiseux (Mj.), s. m. — Faiseur. Ex. : C'est
*in grand faiseux d'embarras. || Faiseux de
jueux, — exploiteur.
Falsselle, s. f. — Vase en terre, perc6 de
tous dans le fond, pour laisser egoutter le
>etit lait du fromage, qui s'y s6pare de la
)artie cas^euse et coagutee. — Panier d'osier,
jorbeille ou paillasson ayant la m§me desti-
lation. || By. — Pron. Fraisselle (fr6e-celle).
Et. — Lat. fiscella, de flscus, panier (d'ou notre
not fisc.) — D. C. Piscina. « Par les trous des
aisselles ou esclisses les fourmages s'egoutteront «.
O. de Sbrres.) Litt. — Dans Jaubert : Fesce de
loulc a fro mages en forme de petite caisse ou de
>yramide tronqu^es, mont6 sur deux petites ba-
ruettes attachdes en croix, relev&es et reliees entre
lies par des brins de paille de choix.
— a Tunc fiscella levi detexta est viraine junci
« Raraque per nexus est via facta sero. »
(Tibitlle, n, 3, 17.)
— « Li saut (sort) a grans gros la cervelle,
« Si comme fait de la foissclle
« Le lait quand on fait le fromage. »
(Anc. traduct. d'OviDE, citee par de Laborde.)
- « Cumque jam celare non posset, sumpsit
iscrtfamscirpeam,etlinivit earn bitumine ac pice.
La corbeille ou fut expose^ Moise. — Exodc, i et n
- Fiscella, dans Virgile, EgL, x, 71.
Fait (fete) — (Partout), s. m. — Ne s'em-
doie qu'au sing. — Avoir, biens, possessions.
3x. : Cet6 gars-la a du bon fait. — II ont
out mange* leur fait. || Effets d'habillement
Ex. : Ne va pas salir ton fait. j| Beaufait. ||
-ue\ — id. — II a emport6 tout son fait, —
outes ses affaires, tout ce qui lui apparte-
ait. || Z. 151. — Ce mot ne d^signe pas seu-
jment le mobilier (linge, etc.) garnissant une
laison ; il signifie aussi : chose. Ex. : Un tas
e fait, — un tas de choses. || Z. 150. Et
iSme : propos, histoires. — On dit ein tas de
jit sur son compte. || Sar. — id. — Lg. —
'arfaitement mur, — adj. q. — en parlant
'un fruit. || Fermente a point, en parlant
'un fromage. |l Bistourne\ chatre, en par-
ent d'un bouvilion.
N. — L'emploidece mot au sens d'avoir denote une
ens^e vraiment philosophique, a savoir que tout
ien, toute utilite est un produit de 1'activite
uraaine. C'est le principe sur lequel se basent les
lonomistes pour soutenir le droit de propria.
*. 0.) Cf. But in.
II Petit fait (Lue\ Mj., By.), s. m. — C'est
n petit fait, — un propre a rien, un pares-
mx. I| Se dit d'une personne insignifiante,
ms valeur morale ni physique. Ex. : II a
ne marraine qui est ben petit fait.
Et. — Littre, 12° sens,: La part qui revient a
lacun. On a partage* la succession, chacun a eu
in fait. — 13 e sens : Le bien, la fortune de qqn.
- « Bienheureux qui a tout son fait bien place. »
4ol., L'Avare, I, 4.)
— « Elle est modeste, elle prend soin
c De son fait, bonne m£nag6re. »
(Rimy Bblbxau.)
Fait (Sp.), s. m. — Dos, 6chine d'un ani-
mal, bSte de somme ou autre.
Et. — Faix. Anc. fr. Fest, devenu fdt, ecrit faix,
par confus. avec faix (charge, de fascem, faisceau).
— V. Falteau.
Falte (Mj.), s. f. — Donne, main, — aux
cartes.
Fafteau (Mj.), s. m. — Tuile pos6e sur le
fattage d'un toit. On dit aussi Enfaiteau ; fr.
Falte. || By. — Prononc. Feeto, enteeto,
enteetio, — o bref.
Et. — Ne peut venir de Fastigium. De Paha.
Firste ; am. First, devenu ferste, feste, 6crit plus
recemment : faiste (puis fatte), par fausse 6tymol.
avec : fastigium, pignon, sommet. L'a. f. dit .- feste,
s. f., ou : fest, s. m. La langue actuelle a conserve
le l er mot en lui donnant par confus. le genre du 2« ;
et on trouve le 2* ecrit a tort : faix.
Hist. :
« Toutesfois 1'eau plus haute
a Cceuvre le fest et par dessus lui saute. »
(Marot.)
Fait-faire (de) — (Lg.), loc. adj. — Que
Ton fait faire sp^cialement pour la maison,
ou a la maison, ou avec des matieres pre-
mieres fournies par la maison. Ex. : De la
toile de fail- faire. Syn. de Faiticier.
Faiticier — issler (Ag.,), adj. fait a la
maison, par opposit. a ce qui est achetG tout
fait. || Mb. — Adroit de ses mains. « Mon gas,
il est ben faitissier, il a fait un baquet a
cochons de sa t£te, — c.-a-d. tout seul, sans
conseil. »
N. — M. E. Pavie (nom cher aux Angevins) me
racqpte cette anecdote. Son pdre avait connu &
Paris Alex. Dumas p£re. Celui-ci, passant par
Angers, alia le voir a son imprimerie, rue Saiat-
Laud, lui demanda a dejeuner et resta m£me au
diner. Apercevant une pi£ce de patisserie sur le
bufTet. comme le dessert touchait a sa fin, il
demanda pourquoi on ne la servait pas : « Ah !
Monsieur, r£pondit la cuisiniere, j'avais fait ce
pate pour vous, mais je l'ai manqud ; et puis ca
n'est qu'un gateau faiticier, on aurait mieux fait
d'en avoir un d'achetis de chez le patissier ! J'en
s6 ben confuse, allez ! » — Dumas se fit expliquer
ces locutions du pays, puis, pour consoler la cuisi-
niere : « Servez le gateau faiticier, la bonne ; les
gateaux rates ont une saveur particuliere, croyez-
moi. * — Menaoe : Faitissier ; comme quand on
dit : Serge faitissiere, — qui est un mot fort usit6
dans la province d'Anjou. De factitiarius : a la
difference des £toffes 6trangeres. On a dit aussi :
faitis, de factitius. Le drapier, dans la Farce de
Pathelin, parlant de son drap :
« Je l'ai faire tout faitis
« Ainsi des laines de mes bestes. »
— La Curne. . ., ce qui se faisait a la main, de la
maison, pour 6viter de l'acheter au marche\ —
Fet icier, qui cuit le pain a son four. (Berry.)
Faix (Mj., By.), s. m. Fig. — Avoir tout
son faix a, — avoir toutes les peines du monde
a. . . Ex. : J'avais tout mon faix a m'empS-
cher de rire. || Fu. — Prononc. f£. Un faix
de choux se porte sur le dos, au moyen d'une
rdrte. — Zig. 196.
Et. — Lat. fascis t xr» s., fais.
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380
FALANGE — FARAMINE
Falange (Mj.), s. f. — Diaphragme des
animaux. Terme de boucherie. Syn. de
Rampe, Hampe y Entrevire.
Fall, e (Mj.), adj. q. — Have, d^fait, amai-
gri. || MSchant, malnonnSte. Ex. : Cesl un
grand fdli gars. || Mauvais, de peu de valeur.
Ex. : J'ai trouve" un fdli couteau. — Corr. du
fr. Failli. — Cf. bret, Fal, mauvais.
Falimeuehe (By.), 's. f. — V. Falmeuche,
pour Falimeche ; famble, iris des lavandieres ;
pron. qqf. famb-y (e), id. pour flamme. Syn.
de Casse-pierre.
Fallenehere (Chi., Ag.), s. f. — Folle en-
ch^re. Fig. — Ten auras la fallenchire, — tu
en supporteras les consequences.
Faller (Fu., Zig. 196), v. n. — Falloir.
Fallo. — V. Faillu.
Falmeoehe (Segr.), s. f. — Flammeche.
(M6n.). II On dit : falimeuehe, pour falimlche.
Faluehet, ette (Mj.), adj. a. — D6bile, mal
portant, gringalet. Dimin. ae Fdli. Syn. de
Muserin.
Fambe (Li., Br.), s. f. — L'iris. — On dit
aussi Famble (Z. 151) — pour Flambe et
Flamme. Syn. de Casse-pierre, Falimeuche.
Et. — Corr. du fr. Flamme ; iat. flammula. —
Au xrv« s. « Yreos (iris) est flambe qui a la fleur
blanche. » (H. de Mondbvdxb. — Lrrr.)
Famble. V. Fambe. || By. — Pron. qqf.
famb-ye. Se dit' aussi pour : flamme, d'ou :
flamber, pron. souv. fambler, et m§me fam-
bier et fiamber.
Fambler (Mj., By.), v. n. — Flamber. Syn.
de Cleumer. Par mStathese de l'l. V. Fafnbe.
— Pat. norm. Fambler. — V. Fambb:
Fa m bray s. m. — Fumier.
Et. — « Ferabroi, fremboi, femeroi ; fumier.
B. L. * fimaretu, de * flmarium, de fimum, fien,
fumier que Ton trouve aussi sous la forme de
fembrier. (D r A. Bos.) — Femeri, femeria ; purin :
« Y ne fo po 16chi corre la femeria au tarau de la
rua. » 11 ne faut pas laisser le purin courir (se
perdre) au fosse de la route. (Guill.)
Fambrayer -breler (Li., Br., Sar., Lg.), v.
a. — Nettoyer. Oter le fumier et mettre de la
litiere fralche. || Fombreier.
Et. — Voir Fambray. — Dans de nombreux
exemples, j'ai trouve" le sens de : fumer les terres,
sous les formes : fambrer, fiambrer, fembrofer. —
Dott., ce m§me sens : plus : nettoyer les stables.
Fameusement (Partout), adv. — Tres, fort,
extrSmement. Ex. : II est fameusement grand ;
c'est fameusement bon. — V. Fameux.
Famenx, se (Partout). — Grand, gros, fort,
vigoureux. Ex. : Vela-t-il ein queneau qui est
fameux pour son age ! — Se dit des personnes
et des choses. || Z. 146.
N. — C'est le mot fr., deHourne de son sens
propre. Dans le patois, il n'a que la signific. ci-
dessus.
Famine (Va.), s. f. — Fig. — Sorte de gra-
mine^e du genre brize, ainsi nominee pare*
qu'elle fait le plus grand tort aux ce>£ales.
Fanal (Mj., Sp.), s. m. — Le ventre, Teste-
mac. S'emploie, en plaisantant dans la loc. :
Se bourrer le fanal, — manger, se repaltrt
s'empiffrer. — Ne rien avoir a se coller daa
le fanal. Cf. Fusil, Cornet, Sifflet, Coco.
Et. — B. L. Fanale. Cf. le grec phcenoc, briflinv
Fanehette (By.). — Pr6nom. — Fanchoa
Fancine, Fanie pour Franchise. (M£k.)
Fanfois (Mj., By.), s. m. — Francois, torn*
enfantine, caressante et parfois ironique. \
Bouffer.
N. — J'ai souvent entendu dire, par plaisa*
terie : « Foufle le feu, Fanfois, — souffle le feu.
Probablement par moquerie d'une prononciatks
fautive. — Forme hypocoristique. 1! By. -
L'enfant re*pond : Mouman, i famb-ye.
Faqain (Mj., Lg., By.), adj. q. — Faraud.
Syn. de M us cad in, Dringuet, RagoL
Hits. — t Leurs gilets... laissaient lew d*-
mise former a l'exte>ieur un bourrelet peu F*
cieux ; mais les faquins, aux jours de fSle, aTai?ft
soin de la cacher sous une ceinture de moucha?
artistement plisse'e. » (Deniau, Hist, de la W. i
55.)
Faquoir, (Lg.), s. m. — Tige de boisqa
sert a pousser les balles d'un canon de sureaa.
Syn. de Poussoir. Cf. Faquoire, Ficoire.
Et. — P.-e\ pour Flaquoir, d e Fla quer, jetr
avec force un liquide. (La Bbuy*bb.) — &•
flac !
Faqooire (Lg.), s. f. — Canon de sum*
clifoire. Syn. de Chiquoire, PeteroU, P&"*
N. — Jaub. donne Fic-foire, du fr. Foire et -Is
lat. ficare. — Pour Flaquoire.
Far (Mj., By.), s. m. Fer. — Au phir. «
mot se prononce comme en francais. -
D'ou : Farblantier. Mj.
Fara (Bl.). — Celui qui est effraye ; brd
qui effraye. || Sal. Faraud.
Faralchier. — V. Frescheur.
N. — L. C. — Frerescheurs, s. m. p . Cote*
tiers, copartageurs. — Frarescheurs. (Cwm*
giniral.)
Faramine (Mi., Lg.), adj. q. — Horrid
e>ouvan table. Ne s'emploie que dans 1 expres-
sion : Bete faramine.
N. — L' argot emploie en ce sens le mot Fa*
mineux, — <Honnant, merveilleux. C'est /o«*
mux / _ Animal fantastique, a craindre et qtf
Ton poursuit. « On dit quia bSte faramine re«"
mence a courre ; l'gas ne l'a-t-il point vue d^
l'chemin de Saint- Bervin, ca quNttait grous *•&■
une busse et ca roulait d'vant li, et ca qu'a otspjn
dans la periere. » (Dottin.) — Vermine qui 9
multiplie. « Ceux qui ont les chiens et les enp» J
prendre les mauvaises bestes, et sa farami*^'
destruisent les bestes, et les nourritures q«< »
bonnes gens nourrissent. * (Anc. CouL de Brei''
L. C. — Ferain, bete sauvage. Feramen. « ^*
forestis nostris nemo feramina nostra fc^
audeat.» (802.)
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FARAUDER — FAUSSE-COUCHE
381
• t Ciers i mist et bisses, et dains,
t Puis counins, lievres et ferains
t Et manure de sauvagine. • (813. D. C.)
- LtttrA. Supp . — Pharamineux. Etonnant,
erveilleux (mot qui paratt avoir 6te en usage a la
>ur de Louis XV et qui n'est usite aujourd'hui
i'en certaines contrdes). — « Aussitdt qu'ils (les
mvulsionnaires de Saint-Mddard) le voyaient
•river (le chancelier de Folard) dans leur cime-
ftre ou dans leur galetas, les cris pharamineux, les
mds, les sauts de carpe et les con torsions y
ntuplaient d'ardeur et d'activite fren^tique. »
- LtttrA ajoute : orig. inconnue. — D. C. nous la
)ime plus haut. — Cite de Dkcourchamp. —
tuvenirs de la marquise de Cr&quy, n, 11.)
Faraoder (Mj., By.), v. n. — Fairele faraud,
>queter, mugueter. — Syn. de Fionner.
Farce, s. f. — Entendre la farce (Mj.). Eter*
en de la farce (Sp., By.), — entendre la
laisanterie.
Et. — M6me origine que farce, terme de cuisine,
at. farsus, part. pas. de farcire. Parce que la
arce 6tait, ou, comme la farce de la cuisine, qqch.
i melange et d'agreable, c.-a-d. une espece de
ivue de sujets divers, ou une piece farcie. La. Fon-
UNE :
« Le recit en farce en fut fait ;
« On l'appela le Pot au lait. »
Fard (Ag., Mj.), s. m. — Piquer ein fard,
- rougir de confusion. Cf. Feu, soleiL
Farfadete (Sal.) — Apparition merveil-
tuse de feux pendant la nuit.
Farfoniller (Sal.), v. n. — Rechercher
lsque dans les coins. Sens francais. || By. —
ttaquer, creuser, etc. « Comme la buche,
•op longue, mise en travers dans le feu, n'en
nissait point de se couper (se rompre en
eux morceaux), impatience, eile farfouil-
lit le charbon avec les pinces (pincettes).
Fargeot (farjote) — (Mj.), s. m. — Crochet
b fer, avec fermeture a ressort, fixe au bout
3 la corde d'un puits, et dans lequel on
igage l'anse du seau qu'on veut y des-
mdre.
Et. — Dimin. de far, fer ; comme Enfarge. V.
knche, Chabut, GerfauU
Farlne-nei (Tim., Lg., Fu.), s. m. — Nom-
)nt on baptise souvent les boeufs blancs.
. Garelle.
Farinler (Sp.), s. m. — Garcon meunier,
us spgcialement charge de la fabrication de
farine. V. Porte- poches. || Nom qu'on donne
«uvent aux boeufs qui ont le pelage blanc.
. Farink.
Hist. — « lis s'acheminent vers un moulin a
;nt pour demander encore du pain. Le far inter
ur en donne. » (Deniau, Hist, de la V. t t. IV,
505.)
Far me (Mj.), adj. q. — Frais, non orageux.
5 dit du temps, du vent, etc. — Pour :
rme. || Ferme, solide. (By.) « la grande
laleur vous rend mou ; par les frais du matin
i se sent forme et dispose* au travail. — Le
imps se tient farme. || s. — Farme, far-
der, — pour : ferme, fermier.
Farmer (Mj.), v. a. — Fermer. Syn. et d.,
de Former, Fromer.
Farmier (Mj.), s. m. — Fermier.
Farois (Segr.), s. m. — Sentir le farois, ou
une odeur forte, en pari, d'un animal sau-
vage. On dit aussi le farouan (MAn.) — Cf,
Faguenas.
Fare (Mj., Lg., By.), s. m. — Farce, hachis
de viande, de mie de pain et d'herbe dont on
garni t Tinte>ieur d'une voiaille, etc. — Farce.
Des ceufs au fars. Oseille cuite. — « Eine
br£me d'ein coub' d6 livres, c'est vrai bon,
avec ein fars. Les petites br6milles (boer-
railles), ca n'vaut ren, 9a n'est qu' du bois. »
Fatiqoe (Mj., By.), s. f. — Fatigue (pron.
faquique). Le bret. nous a pris cette forme :
faticq.
Et. — Lat. fatigare. — D'un radic. fat, fass ou
fess (fessus, las ; fatiscere, se lasser), et un sufT.
igare (de agere? pousser). Ita . Faticare. — Se dit
surtout de l'estomac qui reclame a manger.
Fadqaer (Mj., By.) (faquiquer), v. a. —
Fatiguer || v. r£f. V. Fatique.
Faueeille (Lg.), s. f. — Faucilie. Cf. Biteille,
Feille, Pendeiller, etc, Cheveille. Lat. Falci-
cula.
Faaeh6e 9 s. f. — Ce qu'un homme peut
faucher dans une journ£e. (M6n.)
Faoeheries (Mj., By.), s. f. plur. — M3me
sens que Fauches. La fauchaison. Cf. Batte-
ries, Arracheries.
Faoches (Sp., Lg., Tim.), s. f. pi. — Fau-
chaison, fenaison. Ex. : II est mort au mois
de juun, dans le temps des fauches. V. Fau-
cheries.
Faucheux, Feneax (By., Mj.). — Fau-
cheur. « Les faucheux et les feneax se mettent
a Tceuvre. » (Anj. Hist., n° 3, p. 577, 1. 18).
Faneilier (Mj.), v. a. — Couper a la fau-
cilie.
Fanlait (Lg.), v. imp. — Fallait, 3« pers.,
s. ind. imparf. de Falloir. — Cf. FaUlanu |J
By. — Fauillait.
Faolo (Lg.), part. pas. de Falloir, pour :
Fallu. V. Faillu.
Fanpi (Segr.), adj. q. — Chiffonne\
Et. — Foupir, pr. feupir, felpir, du rad. felp
(orig. inc.), qui se trouve dans f riper ; — frepe.
ferpe, felpe, — guenille.
Fanpir (fdpi), v. a. — Froisser. Se dit des
6toffes, du hnge. — (Choi., Sar., By., Mj.,
My.). — Chiffonner. — V. Faupi, Fdpir. Syn,
Aricasser
Hist. — « Monstrans leurs paniers rompus,
leurs bonnetz foupis, leurs robes dessirees. »
(Rab., G., 1, 26.)
Fansse-ehftsse (Mj.), s. f. — Catafalque.
Lat. Capsa. — Fausse parce que vide.
Fansse-eoaehe (Mj.), s. f. — Fig. Avorton,
ni fait ni a refaire.
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382
FAUSSE-GORGE — FEILLARDER
Fa nsse- gorge (Mj., By.), s. f. — Larynx,
tracheae artere.
Faut, Faudra, Faodrait. — Impers. em ploy 6
sans le pron. il. — A'faliu. — (Mj., By., etc.)
Hist. :
« . . . O sentences abstruses,
« Quand mourir fault a jour non rev£16. »
(G.-C. Buchbr, 255.)
« Et fault qu'amour tue son feu
« Quand le bon sang n'est secourable. »
(Id., 99.)
— « L'id£e de laquelle faudroit tirer l'exemple.
(J. du Bella Y, Dtf. et Illustr., i, 11, 28.) — « A ce
propos, faut se souvenir que M. Blanchet, qui m'a
precede'... »(1699/m>. Arch., E,m, p. 184, col. 1.) —
« Et celles qui etoient un peu eleveos, a fallu les
couper par le pied. » (1709. — Id., ibid., p. 252,
col. 1.)
Paute (Mj., By.). — Locutions : Par faute
de, — faute de, par d6faut de, par manque de.
— Ex. : II est mort par faute d'haleine. Plai-
santerie proverb. — || Faire faute, — man-
quer, faire de*faut.
Et. — Lat. pop. * fallita, subst. partic. de fallere,
— devenu : falte, faute.
Fautell (Mj., By.), s. m. — Fauteuil. Cf.
Eil y Seil, FeiUe.
Et. — B. L. Faldistorium, ou-tolium, de Taha^
faltstual, de falten, plier, et stuol, siege, am-
stuhl.
Paot-ll°!(f6ti!)(Mj.,By.), in terj.— Marque
le regret, la pitte, la douleur. — Faut-il
qu'i soye bSte ! — Mon Dieu, faut-il / faut-il f
Fauveau, s. m. — Nom nonne aux bceufs
de couleur fauve.
Et. — Rad. german. falw (a. m. falb.). II faut
rejeter le lat. fulvus et flavus.
Hist. — a Voicy trippes de jeu, goudebillaux
d'enuy, de ce faulveau a la raie noire. » (Rab., G.,
v.) — t Ce fauve au a la raie noire doit souvent
bien estre estrille\ » (R., P., iv, 9.)
Faux 1 (Li.), s. m. — Le terrier du renard.
N. — Faux-a-connils. Terriers de lapins. —
Hist. : « Noble homme peut faire en sa terre, ou
fief noble, faux a con nils, au cas qu'il n*y aurait
garenne a autre seigneur es lieux prochains. »
fL. C.)
Faux * (Mj., By.), adv. — Faussement.
« II n'est point faux nomme\ »
Faux-cordon (Mj., By.), s. m. — Large
bande de percale, unie ou brod6e, dont les
femmes couvrent les cordons qui retiennent
et fixent la coiffe.
Faux-euL s. m. — Tournure, pieoe de toi-
lette feminine suppliant a une nature ingrate.
(Partout, helas !)
Faux-manehe (Mj., Lg.), s. m. — Manche
de faux. Syn. de Hampier.
Faux-rond (Mj., Sp., Lg.), s. m. — Excen-
tricite\ Ex. : La meule a du faux-rond, —
elle est mal centred. || Qqf., par abus, on
design e sous ce nom les oscillations de part
et d'autre de son plan de rotation, que fait
une roue qui n'est pas perpendiculaire a son
axe.
Faveur (Mj.), s. f. — Saveur app&issant?
Ex. : Quand les pois-sucre s'en vont sees, Hi
n'ont plus guere de faveur Syn. de RetorUom
N. — Bien que l'angl. ait le mot Flavour, iU
forme tres voisine et de sens identique, je n4
pense pas que les deux vocables n'en f assent ou'urL
Je suis piutdt porte a croire qu'il y a eu confusion
entre les deux mots : Saveur et Faveur, confusion
qui daterait de Pepoque ou, dans les livres impri-
mis, les lettres s et f ^taient ais£ment pris*^
Tune pour l'autre... G'est un curieux ex. M
confusion par Tceil. Toutefois. Cf. FUger = Feft
= Figer. (R. O.) || Mc. — » VouP vous nfpar*
mettre d'e>usser des feuilles de coudrier? ■ —
« J'creyais qu'on n'6russait que Tumeau (l'umiad^
— « C'est par la faveur de la raret£. »
Fayan, s. m- — Fauteau, hetre. — Lat.
fagus.
Hist. — « Plusieurs verriers, de ceux qui font
les verres de vitre, se servent de la cendre de bots
de fay an en lieu de salicor. » (Palissy.) — CL
Foyard. On le tire de : fou, un des noms vul^r.
du hStre. (Fouteau, de fagitellus, dim. de fagus.) -^
Fou, de fagus. (L. G. V° Fayard.)
Fayaux, Fayots (Mj., Lg., By.), s. m. pi.
— Haricots. Syn. de Feuvette, Mougette.
Et. — Fayo(l). — Alte>at. de faseole, — xv* s .
faisole. — xvi° s., fazeols. — Lat. faseolus, &i
grec phazeloc, qui = aussi : barque. Le nom a
p.-e\ H& donn6 au fruit a cause de sa forme. (Litt.i
Hist. — L'exemple y est manifesto en pois.
faseolz, noix... (Rab., P., in, 8, 229.)
Fayes (By.), s. !. — Branches de pots
(fayots), apres la rexolte. Syn. Chavoilles.
Fay- Feu, n. pr. — Pierre Fay-Feu elait
recommandable par ses faceHies ; on dit :
c'est un Fay-Feu, d'apres Tartifume, pour
Celui qui aime la plaisanterie. (MfiK.). —
Souvent cite dans ce Glossaire.
Feeine (By.), s. f. — Fascine, fagot tendu
pour prendre les anguilles. V. Barbe de bow,
ChlvrefeuiUe. V. Faiscine.
F6e (Avoir ben du) — (Lms., Z. 196). Locut.
— Avoir tout son fie a. . ., avoir de la peir*
a obtenir un r&ultat, y mettre toutes ses
forces ; en avoir autant qu'on en peut porter,
— d'un fardeau. Pour faix.
Feger, v. a. et n. — Figer. — Qqf. FUger. '
By., Mj. — tou jours.
Et. — LrrrKfe : De figere (e bref), devenu (Ure^
(e long). V. Sangofigie (le mot manque). — Diet..
gin. : Pour : fegier ; du lat pop. fidicare, de fidicum.
f oie ; proprement •• faire ressembler au foie. {Cf:
Fa. all. geliberet, caille, de leber, foie.) — Hist
« lis s'embatirent en ung lieu oO le pore avoit
rendu estal. . . et trouverent grand plants de sang
fege. (L. C.)
Feillage (Mj., By.), s. m. — Feuillage. -
On a dit Fueille et FeiUe.
Feignant (Lu6), s. m. — V. FaignictoL
Feillard (Mj., By.), s. m. — Pour : feuillani
(bois ou tdle).
Feillarder (By.), v. n. — Frouf router dao?
les feuilles seches, comme font les reptile
Syn. de Ferter, Ferdasser. D6r. de FeiUarde
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FEILLARDES — FENER
383
Feiilardes (Mj.), s. f. pi. — Feuilles scenes.
Branches garnies de leurs feuilles seches. ||
JourrSes. Syn. Fournille, Fourneille.
Et . — Pour Feuillardes, du fr. feuille. Syn. et
. de FouiUardes. Hist. :
— « O vous, mes vers, qui volez par le monde
« Com me feuillars esparpillez au vent. »
(J. DU Bbllay. — Sonnets deVhonn. amour., 199)
- « (Les vents) croulent son tronc d'une horrible
(menace,
< Et de feuillars pavent toute la place. »
(Id., iv, 19.)
Feillardoux^(Lg.), adj. q. — Qui a beau-
oup de feuilles, feuillu. || Qui garde long-
emps ses feuilles. Ex. : « Le chegne rouge
st feillardoux. — De>. de Feiilardes.
Feille l (Mj., By.), s. f. — Feuille. Cf. SeU,
m. Syn. et d. de Foille.
Hist. — « Au mitan de laquelle y a une figure
e grand arbre, duquel feillages et fleurs... »
1596. Inv. Arch., S, s, H, 82, 2, 2.) — « . . .Et y
p'rcus in portefeille avec daux papiers d'toV
ian teres. » (H. Bourgeois, Hist, de la Gr. Guerre.
.53.)
Pcllle * (Lg.), s. f. — Fille. Ex. : Alle est b<*
otte cet6 feille-ld ou : quelle feille.
Feill* (Lg., By.), adj. q. — Feuillu. De :
eille.
Feillte (Lg.), s. f. — Feuillee, ensemble de
euilles, feuillage. Ex. : La navine s'est
tenure de feiUie, a n'a pas ein saccage de
eilUe.
Feillet l (Lg.), s. m. — Petite scie a main
vec monture. || By.
Et. — C'est le pat. Feiliet, fr. Feuillet : Une
cie n'est qu'une bande de t61e, ou feUlard, avec
lonture a cadre.
Feillet ', Feilleter, Feilieton, Feillette, pr.
"euillet, etc. (Mj.). — Le dernier, un des
stomacs des ruminants, le 3* feuillet.
Hist. — « Extraict d'un livre relte en bois cou-
ert de cuir, escript en parchemin, contenant cin-
uante feilleu escriptz. . . commencant au premier
>Ulet par ces mots... » (xvn« s. Inv. Arch., H-
171, col. 1.)
Fein (Lg.), s. m. — Foin. Ex. : A faulu
ouner dd fein aux aumailles. — Forme tres
ieillie. Lat. foenum. V. citat. a Fener.
Feindre (se), v. r6fl. — Sans point m'y feindre
- sans hesiter, sans dissimuler. Et aussi : se
ontraindre, par extens. naturelle du sens
rimitif. L'hypocrite se contraint a faire
lontre de sentiments qu'il n'a pas. De suite
n apercoit que le mot Faint, signal^ par
ItN. dans le Segr^en, et dont j'ai indiqu6
identity avec l'angl. Faint, n'est autre que
; part. pas. de ce verbe. II est encore Evident
ue Feindroux, du Lg., et son syn. montj.
? ointroux en viennent directement et que le
. se Foindre en est le doublet. Le Feindroux,
? ointroux 9 Faignani ou Feignant, autrement
it le paresseux, se feint, se foint, cad. ne tra-
aille que contraint et forced II n'est pas
mpossifcle m§me que le v. se Refreindre, de
Sp., soit un compost de celui-ci, avec r 6pen-
tbetique. (R. O.)
Et. — Fingere. Dans le vx fr. Se feindre, —
souvent : ne pas vouloir, hesiter a. Le sens primit.
du rad. fig. est : toucher. Ainsi, le sens propre de
figere est : faconner, puis : feindre, — faconner une
apparence. De ce qui n'a qu'une apparence et qui
est vide, faible, on en est venu au sens de hesiter,
craindre. (Litt.) — Dans les Noels angev., 4,
In trod. :
c Au saint Nau chanterai sans point m'y feindre. »
Feindroux (Lg.), adj. q. — Paresseux, fai-
neant. Syn. et d. de Fointroux. Mot vieilli.
Feint (Mj.), s. m. — Fissure, veine dans la
pierre qui en favorise r6clatement. On dit :
Ein feint de pierre. Ce mot est de la lang. des
perreyeurs.
Et. — Findere, fendre. — Bourg., l'arbre se
foint. (Lrrr.) — Doubl. masc. du fr. Fente? —
P.-§. Fin. Cf. Fine.
Feinte (Mj., Lg., By., Sal.), s. f. — Foi. Ne
s'emploie que dans la loc. affirm, ou negat.
Ma feinte, — ma foi. Ex. : Ma feinte, j'en sais
de ren ; ma feinte, oui, ma feinte, non. V.
Finte.
Felnet (Tim.), adj. q. — Faible et ma-
lingre. Syn. de Falucheu Les deux mots
paraissent etre des diminut. de Fdli.
Femme » (Sp.), Fig. — Feve.
Et. — Lat. faba. — Souvent prononce Feuve. ||
ML, By., feuve. Mais, ici, Tetym. est tout autre ;
allusion a l'empreinte.
Fern mes f . — Une bu6e a quatre femmes
(Z. 151) est celle ou Ton emploie quatre
femmes, done bu6e importante. — By., id.
Fenasse (Lg.), s. f. — Mauvaise herbe
commune dans les gue>ets, sorte de gramin^e.
Et. — Un des noms vulg. du sainfouin. Foin ou
Fain, avec la desin. pejor. asse. (Lrrr.) — Agrostis,
et autres. (Jaub.) Cf. Fein, Fener, Afenasser.
Fendi (Tr., Zig. 141), s. m. — Action de
fendre Tardoise. — Mieux : fendis, semble-
t-il.
Fendre (Mj., Lg.), v. n. — Se fendre. Ex. :
Vela du bois qui fend ben. — J'ai eine
migraine que la t§te m'en fend. \\ Se fendre
(By., etc.), v. r6f. — Se livrer a une prodigality
peu habituelle. — « Je me s6 fendu de vingt
sous pour aller a eine baraque de la foire.
Fendure (Mj., By.), s. f. — Fente. De>. mal
form6 du v. fendre.
Hist — « Parmi les f endures (ouvertures) des
barrteres. » (Fboissart. — L. C.)
Fend- vent (Sal.), s. m. — Poseur, fat.
Fene (Mj.), s. f. — Corde servant a con-
duire les vaches au pr6 et a les enfener. —
Lat. Funis. Syn. Ndche.
Fener (fner) — (Mj., Lg., Chpt., By., Sal.),
v. a. — Faner, tourner et retourner l'herbe
pour la faire sScher. Vx fr. Fein. — L'e est
nul. — V. Fenasse. || By. fner. Etendre a
plat le foin coupe\ || Cf. Fein, Fenasse.
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FfiNfiRAlLLE - FERGANE
Et. — Doubl. du v. fr., plus rapproche que lui
de la rac. foenum. — Hist :
— « Si plein de fein, de fourment et de vin. »
(J. DU Bell., A CSris, & Bacchus, p. 216.)
Ffneraille (Mj., By.), s. t. — V.Funerailles.
« Au palier la feneraille. » C.-a-d. quand le
paillier (la meule de paille) sera fini, nous
ferons la f£te. — Dans palier, Fa est tres
bref, tandis que cette voyelle est ordinaire-
ment tres longue.
Et. — Funeralia ; pi. n. de Funeralis, de>. de
funus, obseques. — Quel changement de sens !
Fineries (Mj.), s. f. pi. — Fenaison, 6poque
ou Ton fane ; travaux de la rScolte des foins.
Cf. S&meries, Arracheries, Batteries, etc. || By.
foenerie.
Feneox (Mj.). — V. Faucheux. By. f neux.
Fenir (Br., Zig. 134), v. a. et ri. — Faner,
se faner. Syn. et d. de Fener.
Fenlt* (Mj.), s. f. — Fenil. Cf. Chenif. \\
By. F'nt.
Et. — Fcenile. — Hist. :« On congnoist grant
sanglier du jeune a trois signes : le l er si est par
les trasses, le 2 e par le lit, et le 3* est au fenil. » —
« lis descouvrirent dedans le fenil de son logis,
sous de la paille et du foing. » (L. C.)
Fenoil (Lg.), s. m. — Fenouil. N. Le son
naturel de To est conserve* : fe-no-tt.
Ftnouille (Lg.), s. f. — Ce nom s'applique
a la plupart des herbes aquatiques qui ne
sont pas la parielle (nenuphar) ou des gra-
min£es, et sp^cialement, par confusion, k la
renoncule aquatique a fleurs blanches.
Et. — Doubl. f6m. du fr. Fenouil, parce que cer-
taines herbes aquatiques ont une vague ressem-
blance avec cette plante.
Fenouillet. — Menage nomme ainsi « une
sorte de pomme, venue d'Anjou a Paris,
ainsi appel£e du gout de son eau. « Le fenouil-
let gris, dit M. Merlet, ou pomme d'anis, est
une bonne pomme, qui ne sent point : et en
la mangeant il semble que Ton mange du
fenouil, ou de Fanis musque\ »
Et. — Fenouil, de foeniculum, petit foin. (Cf.
Oenouil, de genuculum.)
N. — Fenouillet anise*. II est difficile d'en trou-
ver aujourd'hui aux environs d'Angers, ou cette
pomme 6tait connue autrefois. On pourrait,
paratt-il, s'en procurer des greffes aux environs
de Chalonnes. — V. au F.-Lore, la Veillee du vil-
lage. J 'en ai vu maintes fois a Mj. (R. O.)
Fenouillette (Sal.). — Dans la loc. : Etre
en fenouillette, — §tre agite\ V. Fenouillon.
Fenooillon (Mj.), s. m. — Colere sourde,
rage concentred. S'emploie dans la loc. En
fenouillon. — Surexcitation. Syn. de Pete-
mou, Vezon, Fenouillette.
Ferdaine (Mj.), s. f. — Fredaine. || M6sa-
F#T. — Interversion de Fre, syll. initiale ou in-
tercalaire. || By. Foer. — Dans presque tousles
mots commencant ainsi.
« II illi arrive toujour]
Syn. de Sornette, Avtr\
venture, m6chef. —
queuques ferdaines.
nette, Bachelette.
Ferdasser (Lg., Mj., By., Tim.), v. n. H
Frouf router ; faire entendre un bruit comnw
de feuilles, de branches seches ou d'6toff«
froiss6es. Ex. : Y a un v(e)rin qui ferdas*
dans la haie (frdace). Syn. Feillarder.
Et. — Pour Fertasser, de>. de Ferter. — N. L*
Poitevins ont encore adouci ce mot da van tag?
ils disent : Frelasser.
Ferdeilloux (Tim., By.), adj. q. — Frileuii
Syn. de FfferdeillL Meme rac. que ce dern<
mot. Mis pour Ferdilloux, de Ferdir.
Et. — Froidir. Berry : fr^dir, ferdir, fr^dearj
Froid ; lat. frigid urn ; norm, la fred ; Berry, h
fret ; ital. freddo. — Frileux ; Berry, fr^diileui^
ferdUleux. * Frigidulosus, de Frigidulus. (kn.)
Ferdeler (Mj.), v. a. — En tourer un grca
cordage, ouun objet cylindrique qcque d'una
cordelette mince appetee fertage, enroulee ed
une helice dont les spires se toucbent. (Marii
niers.)
Et. — Ce mot est pour Fert&er, dim. d'un v.
Ferter, inus., qui est la rac. de Fertage. Tous cesi
mots de>. de Fretter. — V. Ferteau. — Dbi|
voit dans Frette une contract, pour Ferrette, petit
morceau de fer.
Ferdir (Mj., By.), v. n. — Froidir. -
Refroidir. Ex. : La soupe ferdit (frdi) pen-
dant ce temps-la. || N'attendre ni a buffer ni
a ferdir, — £tre tres impatient. V. Buffer. —
C.-a-d. manger sa soupe trop chaude, sans
avoir la patience de souffler dessus ou de
Fattendre a froidir.
Et. — Pr. Fr6dir, qui est le fr. Froidir, avec la
prononc. du xvT» s. — V. Fret, Dret.
Fergaillec (Mj., By.), s. f. — Flambe>, fea
vif et clair qui ne dure que peu de temps. Ex. :
J'allons faire eine fergaillee pour nous r£cha-
ler. Syn. de Rigdillee, Rigalke, BauUe, Fouk,
Frisie, Joie de mariage. — V. Fergdiller.
Fergftilier (Mj.), v. a. et n. — Fourgonner,
aviver le feu dans un four au moyen du four-
gon. || Aviver le feu, en general, remuer la
braise. De>. de Fergon. Frequent irr. de Fer-
gonner.
Et. — Fourgon, longue perche garnie de to
pour remuer la braise dans le four. De fourth* ;
esp. hurgon ; ital. forcone. — On a dit : tevr&er
dents, pour : curer les dents. — Lat. furca. (Lrrr.t
— Fourgon, de>. du m§me rad. que Fa. v. fourgier,
fourger, fouiller, fourgonner. Du lat. pop. foricare.
de forare, percer.
Fergftillere (Tim.), s. f. — Poche de cote, a
une robe de femme. Syn. de Poche-aui-
puces, Migdillire, ChatUre. De>. de Fergdiller-
Syn. de FerndilUre.
Ferganeer (Mj., By.), v. n. — Nettoyer,
faire le nettovage d'une maison, d'un manage-
Syn. et d. de Fourgancer. Cf. Fergon, Fer-
gdiller. Syn. de Fertoirer.
Fergane (Z. 153, Sar., Sal., Mj., By),
s. f. — La bouche ouverte. Ex. : II dvrait einc
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FERGON — FERSAIE
385
rgane k illy fourrer ein bon sabot. Syn. de
>eu, Ganache, Four. V. Fourgon. — By.,
oerganne. — Sal. Tendre la fergane, —
railler haut et clair, en ouvrant grandement
i bouche.
Fergon (Mj., By., Sal.), s. m. — Fourgon.
istrument qui sert k aviver le feu dans le
>ur. Cor. du fr. Fourgon. V. Freu. || By.
orgon.
Fergonner (Mj., By., Sal.), v. n. — Four-
)nner. V. Fergon. — || Fergouner (Bl.). ||
y. Forgonner. || Frotter, nettoyer (Sal.).
Fergonnette (Sal.), s. f. — Arbuste k fruits
>uges, gpineux. — Sans doute le Ruscus
culeatus, de Bataed ; petit Houx, Houdin,
ourgon, Houx frelon. V. le suivant.
Fergon nieres (Mj.), s. f. — Ne s'emploie
u'au plur. — Fragonntere ou petit houx.
vn. de Fragonnelle, Hudin, Fringounelle. V.
ergonnette.
Et. — Fragon, m£me sens, ruscus aculeatus.
». C. Froncina; orig. inc. — La forme la plus
ocienne est Fregon.
Ferland (Sar., By.), adj. q. — Friand,
urieux*
Et. — C'est, comme l*a vu Manage, le part. pres.
u v. Frire, avec le changement du t en d, puisque
> fgmin. est friande. (Cf. Oalande, de Galant)
;ui flatte le palais (en pari, des ch.), en le flattant
omme qqch. qui est frit ; — person ne vive, —
omme ce qui frit. — Lat. frigere (Litt.). — Id.
'roprement : qui grille (d'impatience), — sens act.
u pass., — qui alleche ou est all£ch6.
Ferlan, vx mot angev., adj. q. — De fete.
Et. — Ferial ; de fena, jour de tete ; terte,
Hiatus.
Hist. — « Car le jour est feriau,
Nau, nau, nau. »
(Noels ang. t 4, In trod.)
Ferler (Lg.), s. m. — Nom d'une ancienne
spece de poires. Poires de jhier. V. Feurrier.
Ferieose (Z. 145), adj. q. pour Furieuse,
- grosse, belle.
Ferieosement (Mj.), adv. — Enorme'ment,
Kcessivement. — V. Ftrieux.
Ferleui (Segr., Sar., BL, Mi.), adj. q. —
Iros, eras, fort, bien venu ; enorme. || By.
Ton. ioerieux, et plus sou vent forieux, syn.
e : fort, en bonne sante\ || Sp. — Flrieuse,
- grosse, enceinte, en parlant d'une femme.
'est le sens exclusif de ce mot k Sp., il ne l'a
as k Mj. — || On dit : Vout' gars est devenu
en fSrieux pour : il a pris de la force.
Ferlampler (Lg.), s. m. — Frelampier.
aconnu k Mj. || Sal. Petit faraud.
Ferlimottsse (By.), s. f. — Firlimousse. V.
rimous8e. Orig. douteuse, — de Frime. ||
|y. Foerlimousse.
Ferlachei (Pc, By.), adj. q. — Mince,
p§le. Freluquet. V. Falucheu \\ By. Foerlu-
aet
Et — Freluquet, — celui qui porte des fre-
luches, petite houppe de soie, sortant d'un bouton,
d'un gland. D. C. Flocus. — (De : loque, et d'un
preT. fre, fer, fra?)
Ferine (Lg.), adj. q. — Froid et sec. Se dit
du temps, par oppos. k mou. — Cf. Malade.
Fermi (Mj., Lg.), s. m. et f. — Fourmi.
Syn. et d. de Formi> Fromi, FrtmL N. Au Lg.
une ancienne espece de poire s'appelle : poire
de fermi.
Fermi£re (Lg.), s. f. — Fourmilttre. Syn.
de Formitiire. N. La premidre syll. se pro-
nonce ferm^e et tres breve ; la seconde tres
ferm^e (comme 4e) et tratnante. D6r. de
Fermi ; doubl. de Formiire.
Fer m oyer (Ac), v. a. — Charrier du
fumier. Cf. Fambreyer, Fombreyer.
Fer more, s. f. — Fermeture d'un pre\ d'une
barriere. — Cf. Formure.
Fernacul (Mj., Sal.), s. m. — Freluquet,
godelureau, mirliflore. — Queu pauv' p'tit
fernacul /
Fernailler (Fu.), v. a. — Clouer le nez d'un
pore pour Tempdcher de fouger. V. Formdiller.
Fernftillere (Lg.), s. f. — Ouverture longi-
tudinale sur le c6t6 ou au devant d'un cotillon
et qui sert aux femmes pour certains soins
intimes. — Syn. de Ferg&illlre, Migdilllre,
Poche-aux-puce8 t Chati&re.
Et. — Pour Fourn&illere, de Fourn&iller. Ce
n'est done pas un doubl. de Fergdillire.
Ferouard, e (Mj.), adj. q. et s. — Plante ou
branche qui a pousse" trop vigoureusement,
gourmand. Ex. Du chambe f&rouard, —
chanvre qui a pouss6 trop vite et dont la
filasse est de mauvaise quality.
Ferquiau (ferkiao), s. m. — Freteau, frette,
petit cercle de fer qui sert de lien & un mor-
ceau de bois ; p. ex. k des sabots pour les
empecher de fendre, — k une roue, etc. —
Var. : Fertiau, Frettiau. Frette.
Ferrallloox (Lg,), s. m. — Marchand de
ferraille ambulant.
Ferrer (Sp., By.), v. a. — Empierrer, maca-
damiser. — Ex. : Le chemin n^est pas ferrL
Syn. Encaisser. \\ (Mj.) Ferrer uu bateau, —
6touper les joints et maintenir avec du ferris.
Ferrets (Mj.), s. m. pi. — Grosses guertes
provenant de la racine du lin ou du chanvre.
Et. — De>. probablement du fr. Fer, parce
qu'elles sont plus dures que les guertes qui pro-
viennent de la tige et rappellent le ferret d'une
aiguille tte.
Ferris (Mj.), s. m. — Garniture de gavk, qui
se place k la ligne de jonction du fond avec
les bords d'un futreau, k Yenchemme. \\ De
Ferrer.
Fersaie (Z. 130, Sal., Mj.) — Pour Fresaie.
Espece de chouette. — Ou EfTraie. V. Fend.
S'ecrit par s ou z. By. — Foerzaie ou Foerz&.
Et — En Poitou : Presaie, d'apres M£nagx,
que cette forme conduit au lat Praesaga avis,
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386
FERSILLER — FESSETURE
Poiseau qui donne des presages. — D'autres ont
tir6 son nom d'une maniere de f raise qu'il a autour
du cou. (Litt.)
Fersiller, v. n. — Se dit pour un liquide qui
commence & bouillir. — Lat. Fritillare.
Et. *— Freliller? — Berry : fertiller ; prov.
frezilhar. D. C. donne Fritillare, piler du poivre
dans un mortier, et Fritillum, Fratillum, mortier
a piler du poivre ; c'est le mouvement de va et
vient du pilon qui a donne Fr6 tiller. Quant a
Fratillum, il est dans Isidore sous la forme plus
intacte de Fract ilium, ce qui conduit a Fractum,
supin de frangere, briser, le pilon etant considere
comme instrument qui brise. (Litt.)
FerUge (Mj.), s. m. — Cordelette dont on
se sert pour ferdeler. — Ferter, fretter.
Ferte ou Feurte (Chm.), s. f. — Baton pour
la chasse a la martre, p. ex., avec chiens sp6-
ciaux, la nuit. lis n'aboient que sur cet ani-
mal qui, poursuivi, grimpe dans un arbre. La,
la martre est abutie. Les chiens aboient au
pied. La ferte sert a battre les buissons. ||
Lu4, Segr., — M£me sens. Grand baton pour
aller a l'affut — qqf. ferre*. || By. — Foerte.
V. Trite.
N. — Dotttn. — Ferte, frette, long baton, dont
Tun des bouts est garni de fer, qqf. mfime d'une
petite fourche en fer. On s'en sert pour franchir
les fosses larges et profonds et les naies elevens.
Dans les commencements de la chouannerie, un
certain nombre d'insurges n'avaient que la frette
pour se defendre et attaquer, mais ils la ma-
niaient habilement.
Ferteao (Mj.), s. m. — Frette, anneau de
fer qui enserre la t£te d'un pieu. — P. Fret-
teau, dim. du fr. Frette.
Ferter (Mj., By.), v. n. — Produire un
bruit 16ger en froissant des feuilles ou des
branchages sees, comme fait un reptile dans
une haie. ||
Et. — Je le rapproche de Fretiller (fertiller),
qui en serait le diminutif. || Dans gqs.' regions :
Feigner le chanvre. — V. Fertoirer. Ce v. est pour
Feurter, de Feurie, branche. Cf. Feuillarder et
FeuUlard. || Pron. foerter (By.), syn. de fureter,
chercher dans tous les coins, — Fur'ter, c'est
chasser au furet.
Fertis (Mj.), s. m. — fitoupe, corde d6faite
pour calfats. Pour Frettis. Tient au fr. Fretter
Cf. Fertage, Ferteau, FerdSler.
Fertoirer (Mj.), v. n. — Travailler a net-
toyer, k mettre tout en place dans le manage.
Syn. de Fergancer.
Et. — Pour Fretoirer ou Frottoirer, sorte de
frgquentatif de Frotter. Notre patois a du avoir
un verbe Fr6ter, ou Fretter, qui a donne l'angl.
to Fret, frotter, user en frottant. Et rafime j'ose
dire que ce v. existe encore. C'est notre v. Ferter.
Fertoae (Seer.), s. m. — Petite herse ser-
vant k verser les grosses mottes (M4n.)
Fertonper, v. a. — Frapper dur et long-
temps... (M4n.) Cf. Touper, Vartaupe.
Feral (Auv., Li., Br.), s. f. — Fresaie,
chouette, Orfraie. — On dit aussi Ferzaie,
Ferz6e. Pour la termin. Cf. Cld, Prd. — V.
Feseraie, Fersaie*
N. — Oiseau nocturne de sinistra presage. Elk
vient chercher qqn dans la maison aupres de U
quelle elle a chante.
Feaerale (Mj.), s. f. — Pour Fersaie, par
interversion des consonnes. V. FerzJL
Fessee (Mj.), 8. f. — Grande quantity, abon-
dance. Ex. : Y a eine fessee de meles cett*
ann£e. Syn. de Tapie, Tournke y Crammet.
Foisske, Fouke.
Et. — Je comprendrais Faiscee. Un « fais ■ de
foin, c'est ce qui peut entrer en un lien de bl£. -
Fboissabt dit : t Grand faiz de chevaux », -
grande quantity. (L. C.) — Fessel, faisceai,
fagot; Fessellus, faisceau, gerbe. — Fessus est]
traduit par : tas. — P.-S. faut-il y voir simple-
ment un rapprochement avec le grand nombre »J*
coups donnes dans une fessSe. Cf. Tapie, Fttpte
J'ai remarque* ailleurs que beaucoup de mots sign,
flant : volee de coups ont aussi le sens de : grand*
quantite. |
Fesse- merle (Ang.), s. m. — Nom donot
par les paysans a l'epervier, parce quO
« chasse les merles ». (Ab. Vihcklot, p. 60.)
V. Foisse-mele.
Fesser (Sp.), v. a. — Rempailler une cbais*.
Syn. de F oncer, J oncer, C order. Cf. Fesseter.
Segr. — Se dit en parlant du bois. * J'a:
fesse dur ce bois ; j'ai eu du mal k le fesser. ■
— J'ai frappG dur, j'ai eu du mal k le fendre.
— || By. — Syn. de Battre et de Frapper
sur : « Oui, je me fais honte, j'ai fessS (foesse 1
mouman ; c'est vrai que^ j'6tais sou (saouli-
— Ein' brut' ; i foessait sus son j'vau (cbevalt i
avec le manche de son fouet ! »
Et. Obakoaonaoe cite dans le wallon fest.
entrelacer de Poster ; a. w. fesse, latte. — Dm
fitse, baguette ; bavar. fitzen, frapper avec ae?
verge. — (Lrrr.l — Faisse, s. f., baton : « Leqoa
suppliant tenoit un petit baston, appele* fcisst,
aussi comme un petit paisseau d*une haie. » (1350-'
— Ecrit aussi : fesse. Faisselle, feisselle, foiseDe, -
chaseret de bois ou d'osier pour les fromages -.
« Je lui porteray mon formage
« Dans cette feisselle de ion. » (Noel.)
(L. C.) — Fascia, lien, bande. Un faissier, c'est ui
vannier. (Schl.) — Fesser, battre ; ruer ; travaiB?r
dur, frapper. (Dott.) — Ne signifie pas seulemet.
fouetter, mais frapper sur n'importe quoi e;
n'importe comment. (Ds Mont.) Cf. FaiscelU.
Fesseter (Lg.), v. n. et a. — Entrelacer
des branches couples pour former une bat*
seche.
N. — Lorsqu'il s'agit d'une haie vive, on to
Messer. || Tresser, clisser un panier, faire on <m-
vrage de vannerie. — N. En ce sens on dit pla
sou vent Pfisser.
Et. — Frequent, ou dimin. de notre v. p«-
Fesser, qui derive probablement du laU Fasc*
Par ailleurs, Fesseter a donne* l'angl. to FasUr.
qui signifie : attacher, fermer. II est probata
encore que notre v. F oncer (rempailler) ne dern»
pas de Fond, mais qu'il vient directement, comr*
Fesser, d'une forme primit Fascer ou Fasser. V
Fesser.
Fessetore (Lg.), s. f. — Haie seche, fai*
de branchages coupes et entrelaces. De>. i*
Fesseter.
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FESSIER — FEUVETTE
387
Fessler (Mj., By.), s. m. — Ne s'emploie
qu'au singulier. Grosses f esses. || Lg. — Indi-
vidu a grosses fesses.
Fessoir s. m. — Esp&ce de houe.
Et. — Fessou, Fessouet. Houe triangulaire aigue.
Alterat du vx fr. Fossouer, instrument pour fouir.
Lat Fodere. — Cf. Fossoyer. (Lrrr.) — Fesseur, —
oir, — ooir. . . Fessoir a fouir vignes. « Fossorium
dictum, quod foveam faciat, — cum quo fodi-
tur. » — «... Fossierres et autres instruments a
fossier, et fait faire fossez. . . » (1360. — D. C.)
Feste, s. m. — Falte, sommet.
Et. — La Coutume d'Anjou, art. 173 : Tous ven-
deurs de drap en detail les aulneront par le jest,
sur peine d'amende arbitraire, c.-a-d. par le haut.
De fastum, inusitg, dont : fastigium. » (M6naqb.)
Fel (Br.), s. m. — V. Faiu Bien, vehement,
Fftftages. vx mot ang.
Hist. — « . . . Le clerg6 de ces eglises conserva
1' usage des cloltres, des repas, des distributions
communes. Les /Stages mftmes, quoique convertis
en distributions pecuniaires, en 6taient encore une
image sensible. » {An/. Hist., 6* an., n° 574. Abbe
Ranoeabd.)
Ffcto (Lg.)» s. f. — Au jeu de manille, les
atouts, la maison. Ex. : Etes-vous ben de la
fete?
Flte-Dieu. — Pour la Procession de la
FSte-Dieu, lire : Anjou Historique, 6 e an.,
n° 6, 187. Extrait de PAbb* Rangeabd.
F^ter (Mj., By.). — Absolument, v. n. —
Chdmer une t$\e. Ex. : Demain on va feter :
c'est la Saint-Jean.
Fetons. — Fitons de Paques, ou ceufs au
lait (Men.)
Feu (Mj., By.), s. m. — Pierre a feu, —
pierre a fusil, silex. || Fig. — Rougeur de la
figure, avec sensation de chaleur occasionn£e
par Fafllux du sang. Ex. : J'ai ein feu dans la
figure ! || Gout de feu, — gout particulier du
vin pousse*. On dit de ce vin qu'il a gout de
feu, ou qu'il a du feu. || Sp. — Feu sec, —
sorte d'eruption cutanea. || Avoir gout de feu,
£tre trop chaud, en parlant d'un mets. (Lg.)
— Plaisanterie. || Mj. Bruler a feu mort, — se
consumer lentement. || Feu guerzais. ||Ardeur
v£ne>ietine chez un animal femelle. Se dit
surtout des chiennes. Syn. de Lice, Marois,
Saison. Ex. : Eine chienne en feu. By., id. \\
Avoir du feu dans le tison, Stre encore vert,
plein d'ardeur. || Au feu / — Appel pour se
rendre a un incendie, || Piquer ein feu, —
rough* de confusion. Cf. Fard, Soleil. || Faire
\feu, produire de Peffet. || Faire feu des quatre
fers, loc. prov., fulminer.
Et — Du lat. focus, foyer, qui a remplace le
lat. popul. ignis. Devenu : fou. — Hist. : On lit
•ur un regis tre de 1336 : < Clamando et alta voce
dicendo : a foe a foe. » (L. C.)
Feoger (Segr.), v. a. — Se dit des pores
quand Us cherchent dans la boue : « Les
pores feugenL »
Et — Fouger, de Fodicare, fodere, creuser,
fouir. (Lrrr.) — Les sangliera ont 6te aux feuges
quand ils « ont fait grans fossez, et ont fouy bien
en parfont en terre pour avoir une racine aui est
appel6 feuges ». Feugage, — droit pay6 pour laisser
les pores fouir la terre. (L. C.)
Feuiilard (Sp.), s. m. — Tdle mince. De
Feuille. V. Feillard.
Feuille. — Prononc6 Feille. By.
Feuiliees (Lg.), s. f. pi. — Fanes de pommes
•de terre. Syn. de ChavoUles, Fonces. C'est le
mot fr. en un sens special.
Fenillet, s. m. || Sa., By. — Feuillet de foie,
— lobe du foie. Le foie a quatre feuillets.
Feuilletls (Tr.), s. m. — Especes de debits
qui ne contiennent pas d'amandes quart*
zeuses. (Men.)
Et — Endroit ou l'ardoise est facile a diviser
en feuillets. (Litt.)
Fenillette (Mj.), s. f. — Feuillet. Troisieme
estomac des ruminants. Syn. de Livre.
Fearleux, adj. q. — Mauvaise prononc. de
Furieux.
Feorqniaa (Segr., Cht.), s. m. — Prononc.
pat. de Fortiaut. Bande de fer blanc pour
consolider le dessus des sabots. — Fretter.
Fen 46 r'culee (By.). — V. Ravite.
Fearrier (Lg.), s. m. — Nom d'une espece
de petite poire commune dans les grands
poiners des haies. Des poires de feurrier.
Miirit assez tard. V. Fkrier.
Fearrier (Lg.), s. f. — Verge, branche
menue et souple. Syn. de Scion. V. Ferte.
Feorte (Lg.), s. f. Branche, rameau. Dou-
blet de Ferte, avec un sens plus g6ne>al. Syn.
de Branseau, Scion.
Et. — Pour Frite, de>. du lat Fractum. De fait;
la feurte est la branche delachee de l'arbre, jamais
celle qui tient au tronc. A cet egard on pourrait
peut-etre faire un rapprochement avec le fr. Scion,
der. possible du lat. gfecare, scier. (R. O.)
Feurter (Lg.), v. a. — Fouetter avec une
verge. Syn. de Scionner, Roter. Der. de
Feurte.
Feuve (Li., Br., By., Mj.), s. f. — Feve.
Syn. de Femme.
Et. — Lat. Faba. — Hist. : « En cette annee il y
a cherts de bleds ; le froment xx sols, le seigle
xvn sols, feubves xvn. * (1583. Inv. Arch.) — t Le
Eremier jour d*avril, le fourmant valoit lxx sols le
oisseau, le seigle Lxnn sols, et le boisseau d'orge
et feubves xlv sols. (1630. — Inv. Arch., E, n
164, 1.) — « S'ensuivent les cens, devoirs et rentes
tant par deniers que par fromens, seilles, avoennes,
poys, feuves, chappons, poullez, vin, vendenge, que
eyre deux chaincun an au prieur. » (1467. Id., O.
p. 135, col. 2.)
Fenverler (Mj.), s. m. V. Feuvrier.
Feavette (Mj., By.), s. f. — Haricot blanc.
Et. — Dimin. de feuve. Le haricot est l'image
rgduite de la feve. Syn. de Mougette, Fayots, ou
F6vettes. A Tr61aze, les perreyeux disaient
fevette pour f auvette.
Hist — t Aux prisonniers et aux renfermes
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388
FEUVRIER — FICTER
dans les prisons..., chaque dimanche de cargme,
une chaudronnee de feoeues. » (1769. — Inv. Arch.,
H, I, p. 8, col. 2.)
Feavrler (Mj., By.). — Fevrier. N. Les
vieux disent Feuvtrier, Fhirier.
Et — Februarius, de februare, faire des expia-
tions, mot sab in, suivant Vabron, et non de
febris, flevre. (Litt.) — Febrarium. (Dabm.) —
Hist : « Le 10» jour de feubvrier 1644, les cloches du
Plessis ont e&U refecte par le procureur et le cur6,
corame il est ecrit sur ycelles. > (Inv. Arch., 8,
8, E, 163, 1, bas.) — Le dernier jour de feuvrier feut
faict un accord de M. Chabot, due de Rohan, avec
le marechal d'Ocquincourt (1639. Id., ih., 164,
2, m.)
. Feyenee (Mj., By.), s. f. — Fayence.
Et. — De Faenza, bourg d'ltalie, ou cette pote-
rie a 6t£ inventee. Dfniau raconte qu'apres la
bataille de Torfou, les paysans vendeens, grists
par le succes inespe>6 qu'ils avaient remporte sur
Kleber, coururent jusqu'a Cholet raconter qu'ils
avaient battu l'armee de faience (Mayence).
Pise ! (By.), interj. — Exprime le bruit que
fait un corps qui tombe dans l'eau ou dans
la boue.
Flaeher (Li.), v. n. — Les cochons fiachenu
Se vautrent.
Et. — Flache (5 e sens), mare d'eau dans un bois
dont le sol est argileux. — CI «* Fi. (Litt.) — Lat
Flaccus. (Darm.)
Fiambee (Lue), s. f. — Prononc. de Fiam-
bee.
Flamber (Lue), v. n. — Flamber.
Fiance (Lar., Tim.), s. f. — Conflance,
surety. Syn. de Ftite, Fiemenu — Der. du fr.
se Fier. Tis. Fiancailles (vieux).
Et. — Fidere. — Hist. : < Le cinquiesme ad vis
que je donne icy a se bien conduire aux affaires, est
un temperament et mediocrity, entre une trop
grande fiance et defiance. » (Sagesse de Chabon.) —
Au sens de fiancailles : « . . . Notre promoteur nous
a remontre que... on continual t * faire des
fiances et manages apres les heures reglees par les
ordonnances... » (Anj. Hist., 6 e an., n° 6, 614.
Paroisse de Tilliers.)
Fiar (Bl., Mj., By.), adj. q. — Fier. fern,
fiere. Lat. Ferns.
Flarant (Mj.), adj. q.
flerot.
Un peu fier;
Fiarte (Mj.), s. f. — Fierte.
Ficelle (Sp., Mj., By.), s. f. — Homme faux
et hypocrite, individu madre, retors, fourbe.
Syn. de Sac-a-diable, Couteau-a-deux-manches.
Porte -a-deux-jeties, Planche.
Et — Allusion aux fils qui font mouvoir des
pantins. Tenir, voir la ficelle. Connaltre les ficelles
d'un metier. Diaz le tire de fllicellum, comme cer-
velle de cerebellum, avec changement de genre.
Cest possible. Mais le mot s'est ecrit : flscelle et
paratt avoir ete rapproche de flscella, petit panier
tresse de jonc ou d'osier. — Dblvau :
— t Cadet Rousselle a trois garcons,
« L'un est voleur, I'autre est fripon,
c Le troisieme est un peu ficelle. . . »
Flebant (Mj.), adj. verb. — Forme atte-
nuative de : foutaru. — Ennuyeux, desa-
greable. Cest fichant / Syn. de ChianL
Flehe (Mj., By.), s. f. — Axe d'une port*
d'armoire dans les meubles de style local
ancien. Ces axes, ou tiges de fer cylindriques,
qui avaient la meme hauteur que la porte, lui
etaient exterieurs et constituaient un orne-
ment qui ne manquait pas d'un certain
cachet, mais qui necessitait des soins cons-
tants d'entretien. || v. a. — Forme abr£gee
de : ficher. Ex. : Va te faire fiche I — va t*
f. lanlaire.
Hist — « Dans les cabinets (armoires) les plus
anciens, le van tail s'ouvre sur une tig« de fer
placee a l'exterieur et nominee fiche, dont la mena-
gere entre tient soigne usement le poli. > (La Trad.,
p. 43,1.30.)
Fieher (Mj., By.), v. a. — S'emploie comme
forme attenuative dans tous les sens de
Foutre. Ex. : Je te vas ficher mon pied dans
le cul. — II n' a Tar que de se ficher du monde,
— N. On dit aussi a l'inflnitif : fiche. Ex. :
II n'a Tar que de s'en fiche. — II y a deux
participes passes, fiche et fichu. Ce dernier
est le plus usite. II a 6te employe* par asson-
nance avec : foutu, dont il a tous les sens, ce
qui n'est pas vrai pour l'autre.
Et — V° Fichage. — A eu le sens de faire une
chose avec vivacite* : c Quand les gens le conte
virent ce, ils lessirent Tost et se fieherent par-dessus
la lice et coururent sus aux Sarrazins 4 pie. •
(Jonnr. — Ltttrb.) — Des la fin du xrv« s., ficher
se trouve dans le c Livre du marechal de Bouci
caut » : Quand Chateaumorant, avec la compai-
gnee des autres prisonniers, feurent arrivex i
Venise, adonc on les ficha en forte prison. » —
Sens innombrables : Jeter, placer, donner, faire,
au diable (allez vous faire fiche /), se mettre a,
s'habiller, se poster, se moquer, tromper, etc
(L. Labchby.) — Ne peut venir directement de
Figere, mais d'un type Figicare. (Cf. fodicare, de
fodere ; vellicare, de vellere.) (Schslke.)
Fichear (Mj.), adj. q. — Syn. de Fouieur.
Der. de Ficher, Moqueur.
Fiehu (Mj., By.), part. pas. du v. Ficher.
— Capable. Ex. : T'es pas fichu de sauter
cete fousse-la. — N. Ficnl n'a jamais cette
acception. — Syn. attenuat. de Foutu. fi
Lance, jete. || Lue. — Terme de mepra et
sens vulg. || Mai fichu, — mal portant, indis-
pose; ou mal vfitu. — || Se moquer. — II s'est
fichu de moi.
Fiebument (Mj., By.), adv. — Beaucoup, a
l'exces (en bien et en mal.) — Vela du vin
Su'est fichument bon, — ou mauvais. Syn.
e Foutrement, Foutument, BougremenL
Flere (My.), adj. q. — Creux.
Fleter (Mj.), v. n. — Godiller, faire avancer
un bateau a l'aide de l'aviron. || Inconnu a
By. ou Ton godille a l'aide d'un aviron droit
special pour cette manoeuvre.
N. — Cest la une manoeuvre toute speaak et
peu connue, qui ne ressemble en rien a 1'actioa
de ramer. L'aviron est passe dans une boude en
corde, fixee sur la partie mediane de rarriire du
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FI-DE-QUATRE-fiPfiES — FlfiVRE
389
bateau, et plonge dans l'eau sous un angle de 40
a 60°. Lorsqu'il est dans sa position initiate,
c.-4-d. situe dans un plan vertical et 1'intersection
de sa lame avec l'eau 6tant perpendiculaire a
l'axe du bateau, le marinier lui im prime un leger
mouvement de rotation sur son axe propre, de
maniere que Pintersection de la lame avec le plan
d'eau devienne oblique a l'axe du bateau. En m§me
temps, il incline Paviron vers la gauche ou vers la
droite, selon que la rotation a 6" te « dextrorsum » ou
« sinistrorsum » ; c-a-d. que ce mouvement late-
ral est calcule* de sorte que Taction oblique de la
lame sur l'eau repousse celle-ci en arriere. Avant
de ramener Paviron d'un angle egal sur l'autre c6te
du plan vertical, il lui im prime sur son axe un mou-
vement de rotation inverse. De cette maniere, le
manche de Paviron, tout en tournant alternative-
ment sur lui-m6me, execute un mouvement pen-
dulaire, d'une amplitude totale de 70 a 80° de part
et d' autre du plan vertical passant par l'axe du
bateau.
Ce mouvement a lieu dans un plan dont Pinter-
section avec le plan d'eau est perpendiculaire au
plan axial du bateau, mais est en mfirae temps
incline sur Phorizontale de 45 a 60°. Or, si le manche
est situe* dans ce plan que, pour Pexplication,
P appelle plan pendulaire, on remarque que la
lame, par suite de la rotation alternative que j'ai
indiquee, est sans cesse obliaue a ce plan, dans
lequel se meut son axe de figure. II suit de la
qu'elle exerce sur Peau, par son mouvement
lateral ou pendulaire, une pression dont les reac-
tions produisent :
1« un mouvement pendulaire du bateau autour
d'une verticale menle sur le milieu de son axe ;
2° un mouvement pendulaire du bateau autour de
son axe horizontal, en raison de son elevation au-
dessus de cet axe, de la boucle qui est le point
d'ap plication des reactions ; 8° enfln et sur tout un
mouvement de propulsion du bateau suivant son
axe.
Ce dernier mouvement est encore favorise
par ce fait que le marinier ne fait pas, en reality,
mouvoir le manche de Paviron dans ce que j'ai
appall le plan pendulaire, mais bien sur la surface
d'un conolde, ayant son sommet a la boucle,
conolde dont la generatrice, situ^e dans le plan
vertical, est inclinee de 45° environ sur Phorizontale
et passe, pour les positions late* rales extremes de
Paviron, a une inclinaison de 60° a peu pres.
En resume*, Paction de Paviron tient a la fois de
celle de la rame et de celle des propulseurs heli-
cofdaux, et le bateau, en meme temps qu'il recoit
un mouvement de roulis, progresse dans la direc-
tion de son axe longitudinal, son avant et son
arriere decrivant une ligne sinueuse, aux inflexions
inverses, de part et d'autre de cet axe.
On comprend que cette manoeuvre ne peut se
pratiquer que sur ces bateaux ledgers qu'on appelle
baehota. Les mariniers de la Loire y sont fort
habiles et elle leur est d'autant plus prlcieuse
qu'elle permet a un seul homme de mener un ba-
teau a son gre. La vitesse obtenue en flctant est au
moins egale, malgre* les reactions nuisibles, a celle
que Ton obtient par celle plus directe de la rame.
En outre, le bachot une fois lance, il sufflt au mari-
nier, pour le dinger, de ramener la lame de Paviron
dans le plan vertical, ce qui en fait un veritable
gouvernail. (R. O.)
Fi-de-tuatre-e^es (Z. 135), s. m. — Va-
ried de lizard. — V. Quaterple.
Fidtle (Mi.), adj. q. — HonnSte, integre,
loyal. Syn. de Fiscal, Catholique, Solvable.
FI6 (Mj.), s. m. — Sorte de cepage blanc.
V. Fiers.
Fiel (Mj., By.), Fig., s. m. — Toupet,
aplomb. On dit d'un individu qu'il a du flel
quand il fait, sans sourciller, des propositions
inacceptables. — Eh ! ben, tu ne manques
pas de fiel, te ! — On dit aussi : T'es pas
bileux ! — Remarquer la concordance. Syn.
de Culot, SanU.
Flel-de-terre (Sp.), s. m. — Petite cen-
taury, ainsi appelle a cause de son amertume.
— Fumaria officinalis. Bat.
Pie ment (Sp., Z. 145, Mi., Tim., By.), s. m.
— Conflance. Syn. de Filte, Fiance. || Secu-
rity. Ex. : Y a point de fitment a illi prfcter
son argent; — a champoyer eine bfite de
m§me (une b6te aussi me'chante). || En
fiement, — en toute conflance, en toute secu-
rity. Ex. : Moi qui illi avais donnl ca en fit-
ment. — Du fr. se Fier.
Flenge, s. f. — Fiente.
Et. — Fiente. Le sens propre est fumier; la
forme anc. est Fien, du lat. : flmus,' fumier ; d'ou
on a tire un nom f6m. avec P6p en these d'un t, aide
en cela par le lat. flmetum, lieu rempli de fumier,
qui a un t (Lrrr.) — Lat. pop. * femita, de>. du
lat. pop. femur, femoris. (Class, flmus, i.)
Fler (se) (Mj., By.), v. r. -- Se fier en qqn.
Hist — c Se fiant en eux, nous serions trop
elongnez de la victoire. » (J. du Bill., D4f. et III.,
n.2,34.)
Fiers, s. m. — Sorte de raisin. V. FiL
Et. Hist. — Fien, sorte de raisin, appelez autre-
ment des fumez : « Car notez que c'est viande
celeste a desjeuner raisins avec fouaces fratches :
mesmement des pineaux, des fiers, des musca-
deaux, de la bicane et des foyrards. » On prononce,
en Anjou : fiez ; mais on dit : flgers en Poitou : ce
qui me fait croire que ce mot de fiers a ele" forme
de ficarii et qu'on appelle ces raisins de la sorte a
cause de leur douceur, qui approche de celle de la
figue ; et, ce qui me conflrme dans cette creance,
c'est ce que ait M. Borrel, qu'on les appelle, a
Montauban, des raisins goust de figue. (Manage.)
Fiette, FWte, Fiement (Tc, Z. 146, 149, By.,
Mi.), sf. — m. — Conflance, se*curite. Ex. :
N y a point de fUte a le laisser tout par li. —
V. Fiement, Fiance. — On a trop llosse' cet
arbre ; n'y a pas de fiette a passer dessous.
Henvre (By.). — Pour Ftevre. — Cf.
Feuve. d. fdve.
Fieax (Mj.), s. m. — Fils. Ne s'emploie
gu£re qu'en plaisantant. — Doubl. du fr. Fils.
Vieilli. Syn. de Affiaux.
Hist. — « Par ma foy, nos fieulx, j'aimerais
mieulx voir un bon et gras oison en broche. » —
Employe par La Fontaine.
Ftevre (Mj., Lg., By.), pron. fUoe. — ||
Absolument : Avoir les fUvres, — avoir les
Jtivres de marais intermittentes, communes
dans la valine de la Loire. || Les grands
fUvres, — la fidvre tyhpoide. || Filvre mu-
tueuse, ou muteuse, — f. muqueuse. I| Filvre
celebrale, — filvre cerlbrale. || Ftivre mi-
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390
FIFILLB — FIL-FERRfi
nante, — filore sourde. || Les mauvaises
ftivres, — typhus, jUvre typholde, fi&vre
muqueuse.
N. — A Sp., pour faire passer les fldvres inter-
mittentes, on va enterrer dans une fourmilidre une
douzaine d'oeufs et on les y abandonne. On aura
peine a croire a cette affirmation et, cependant,
rien n'est plus vrai. En fait de superstition, Hen
ne doit- etonner. L'efTet de cette medication phara-
mineuse est, on le pense bien, immanquable. A
Montjean, le malade doit, chaque matin, a jeun,
aller mordre dans l'ecorce d'un pdcher ; quand
l'arbre est mort (car, disent les coin meres, il
gagne la maladie), le malade est gueri. Cette pra-
tique, au moins, est logique, le pecher etant un
amer et un febrifuge energique ; mais on pourrait
appliquer ce remdde d'une manidre plus commode,
et Vexplication que Ton donne des effete tres reels
qu'il produit est absurde et confine a la supersti-
tion.
Flfille (Mj.), s. f. — Fille. Forme cares-
sante.
Plllnc (Mj., By.), s. f. — Josephine, pr£-
nora feminin. Forme hypocoristique, farai-
liere et caressante, par reduplication de la
derniere syllabe.
Fi-de-garse ! (By., etc.). — Interj. expri-
mant simplement la surprise, sans idee d in-
jure ; tres employee.
Et. — Garce n'avait autrefois aucun sens
deshonorant ; c'etait simplement le fem. de gar-
con et signiflait jeune fille. Le sens ancien s'est
conserve dans qqs localites. « C'est une fameuse
garce » est un eioge peu compris que recueillit
M mo de Stael dans un petit canton du Vendomois. »
(Honore db Balzac, Les Chouans.) — Cette ten-
dance a prendre les mots en mauvaise part produit
de facheux elTets. Garce avait un sens tres Don, on
Fa rendu deshonngte ; il a fallu prendre fille.
Aujourd'hui, fille est devenu deshonndte en cer-
tains cas ; on ne peut plus dire : une pension de
filles ; il faut dire : de jeunes filles, ou : de jeunes
personnes. Ou s'arrgtera-t-on ?
Flfrelin (Ag.), s. m. — Tres petite quantity,
presque imponderable. Ce mot est de la
langue des potards.
Flgnoler (Mj., Sp., By.), v. n. et a. — Faire
un ouvrage remarquable, le parfaire avec
soin. || Se distinguer par un travail tres soigne,
une tenue affectee, un langage recherche. « II
a fait ca pour fignoler ; il a voulu fignoier. »
Et. — Trbvoux ecrit : flgnoler, ou finioler, ce
qui le rattacherait a : fin, fine ; rafflner. — Grand-
oaonaoe : fignon, == elegant, pirn pant ; propose
dubitativement comme primitif le mha. Fin, am.
fein, etc., fin, deiicat, joli. L'angl. fine, beau, et
Texpress. all. SchOnthun, cajoler, mignoter,
appuient cette supposition. Pour la consonne gn,
on peut alieguer Cligner, pr. cliner, et le vx fr.
Crigne, du lat. Crinis.
Figore (Mj., By.), s. f. — Figure de papier
mache, — figure have, defaite. || Figure de
sot, et, absolument Figure, — imbecile.
Fll (Mj., By.), s, m. — Avoir un fil, — se
dit d'un homme qui parte beaucoup avec
aplomb. Cela revient a dire : II a la langue
bien pendue, il a du bagout. Syn. alors de i
Losse, Babille, Platine, Tapette. V. Filoux. |
Par le menu, dans le detail (Mj.). II m'a Urol
conte de fil en aiguille, — de point en point
Sens different du franc. || Alliance en or,
tres mince ; jonc, anneau de mariage.
Fil d'alonette (Auv.), s. m. — Cuscute,
plante parasite des trefles, des luzernes et du
tin. Syn. de Teigne, Cirounette, Filouse.
FlUndalnes (Sgp.), s. f. plur. — Fils d'arai*
gnees que Ton voit tendus sur Fherbe des
pres, sur les chaumes, etc., en septembre,
octobre. Elles jpassent pour donner la torn
aux bestiaux. On les appelle aussi semailles,
mais ce dernier terme a vieilli. A Sa., on les
nomme Semeuses. || Sa., au sing. Stolon de
fraisier, syn. de Courance, FUongue. || Segr.
— Aiguiliee de fil, de laine, outre le sens pre*
cedent. (M6n.).
Et. — Ce mot tient au fr. Filandres, au pal
FUongue et Filondrie. — Filandre, pour Fuande,
de Filer.
FlUndreanx (Lg.), s. m. pi. — Fils de la
Vierge, fils d'araignee qui flottent en Fair ou
qui s'attachent aux plantes et aux guereU
par certaines journees d'automne. Syn. d«
Semailles, Semeuses, FUandaines.
Fllanza (Li.. Br.), s. m. — L 1 influenza. Syn.
Flute en Var.
Fllasse (Sal.), s. f. — Avoir du gout * comme
a manger de la filasse », c-a-d. n' a voir pas
d'appetit.
Fll de bergere (Vendee). — Gros fil obtenu
des etoupes de Un (M£n.).
Fll de kceuf (Segr.), s, m. — Plaie rongeante
au pied d'un bceuf qu'on guerit par l'herbe i
fil ; le guerisseur prend une feuille de plantain
dans sa poche, la suspend a un arbre, le #
s'en va. (M6n.)
FHee (Mj.), s, f. — File, enfilade, range* ;
suite de personnes ou d'objets places a U
file.
Flier (Mj., By.), v. a. — Filer son noeud,
— filer, passer, s'en aller sans rien dire, ! i
v. n. — Filer du doux, — mettre les pouces,
baisser le ton, n'oser repliquer, se faire
humble. — Filer doux. || Filer ein mauvais
coton. V. Coton.
Fllerle (Mj.), s. f. — Action de filer. CL
Brocherie, etc.
Filet' (Mj.), s. m. — Petit brin de fil. "
Couper le filet, — inciser le frein de la langue,
lorsqu'il est trop court. || Pardre son filet, —
baver, en parlant d'une person ne. || V. Lignou.
Hist. — « L'ung contrefaisant le ladre, s'esUnt
lie la gorge avec ung filet, • (Noel du Fail, Pre?*
rustiques, ch. vn. — JAUB.)
Fllfar (Mj.), s. m. — Fil de fer.
Fll-ferre (a) — (Ag., By.), s. m. — L'a#
ferre. — Pieu avec pointe de fer. Serait, ct
semble, mieux ecrit : Affil ferrt. Corrupt
evidente de AffUn ferre,
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FIL-FOUET — FIN
391
I Fil-fooet (Mj., By.), s. m. — Sorte de
; petite ficelle dont on fait les meches de fouet ;
, iouet
Fllleres (By.). — V. Cossards.
FlUAtre (fiatre) — (Sp., Lg.), s. m. — Beau-
fils, garcon n6 d'un premier lit du conjoint. ||
s. f. — Belle-fille.
Et. — De>. du fr. Fils, Fillc, qui correspond a
Paratre et a Mar&tre. Ital. flgliastro.
Hist. — c II m'est tombe 1 en m6moire que nos
ancestres par un honneste silence furent trop
plus copieux es paroles de consanguinity et affinity
que nous autres... » (Manage.) — L. C. (Chan-
son de RoL, v. 743.)
« Guesnes respunt : Rollanz, cist miens fillastre. »
FIHes (BAHlee des). V. Folk- Lore. II. Cou-
tumes.
FUlette (Lue\ By., Ag., Cho.). — Demi-
bouteille de vin bouche\ soit environ 0,30 cent.
|| Les fillettes de Beaufort. Ce nom se donnait
a sept paroisses qui dependaient autrefois de
Beaufort ou succursales. La Possonniere, dit
Manage, 6tait la fUlette de Savennieres.
(Affickes cT Angers, 1821). Mbn.
Et. — Au 1« sens. Pour Feuillette, de l'ital.
foglieta ; qui signifle aussi une mesure de vin.
P.-e\ les Ital., au contr., ont-ils emprunt£ ce mot
au francais. — La queue de vin, mesure et jauge
de Dijon, contient 2 muids, ou poissons, le muid
2 fillettes, la fUlette 9 stiers, le stier 8 pintes, par
ainsi la queue contient 288 pintes. » (L. C.) —
Folietta ; feuillette, fUlette ; demi-pinte, vulgo
chopine, a flala, ou phiala. (D. C.) — La pinte de
Bourgogne (voir plus haut) dquivalait a 1 litre
33 centil. (Guillemaut.) — Schbler refute l'6tym.
de D. C. phiala.
Hist. — « La journ^e de mercredi (des Cendres)
a 6t6 humide et froide. .. Les bateaux n'ont fait
Sue des voyages tres m6diocres... Les trams
'Erigne et de Tr^lazd ont eu un peu plus de
chance et un assez grand nombre de voyageurs ont
brave* quand m6me les averses. . . pour aller par-
tager le pot de rillettes et boire la demiere fillette
du carnaval. [Petit Courrier, 14 fevr. 1907, 2, 3.)
Fllleo (Mj., By.), s. m. — Filleul.
Flloehee (Mj., By.), s. f. — Grand nombre
d'objets enfiles. Ex. : II avait eine belle filo-
chke de guernouilles, — de dards, — y en
avait eine belle cuisine. — Enfilade.
Fllolr (fllouS) — (Mj.), s. m.), s. m. — Syn.
de Guinegau. De>. du v. Filer, parce que c'est
sur cet organe que Ton file ou que Ton freye
un cable.
FUondree (Fu., Mj.), s. f. — File, enfilade,
sene, s&juelle, procession ; personnes ou
choses qui se suivent a la queue leu-leu. Ex. :
Illy avait toute une fUondree de monde. —
Pour Filandr6e, de>. du fr. Filandre.
Fllongee. V. Defilongie.
FUongues (Sp.), s. f. — Filandre. || Tige
rampante du fraisier. Syn. de Courances.
Corr. du mot fr. — V. Filandaines.
Filosellle (Mj., By.), s. f. — Filoselle.
Et. — Ital. filosello, alterat., sous l'influence de
111, de folisello, du lat. pop. follicellus (class, folli •
cuius), proprement, enveloppe, cocon de ver a soie.
(C'est la soie irrSguI. ou bourre qui entoure les
cocons v6ri tables.)
Fllon, Flloux, onsc (Lue, Mj., By.), adj.
q. — Trompeur et flatteur. Patelin, patte-
pelu, papelard, c&lin avec une arriere-pensee
(Tinte>§t, flagorneur.
N. — Du mot : fil? Etre flloux, c'est mettre sa
langue bien affile au service de ses intents. Filou,
voleur, et flloux, flatteur, seraient le m6me mot.
Le premier ne derive pas de Filer ; un voleur ordi-
naire file, sans doute, et se sauve ; un Filoux, non.
(R. O.) — « II existe un arret du Parlement en date
du 16 aout 1623, dans lcquel les voleurs sont qua-
Hfle* d'hommes hardis, se disant filous. — A do fitre,
a l'origine, le voleur qui file (suit) le pigeon, comme
l'agent de police le file lui-meme. (L. CI.)
Flloose (Lg.), s. f. — Cuscute du lin. Ex. :
La filouse rend le lin pelassoux, rdchoux. Syn.
de Fil (Valouette. Cf. Cirounette, Teigne. —
Du fr. Filer, parce que les tiges de cette
plante sont longues et tenues.
Fllouser (Mj., By.), v. a. — Cftliner par
inte>£t, flagorner. — V. Filoux. || Chercher k
se concilier par des flatteries. Syn. Filouter.
FUonter (Sp.), v. a. — V. Filouser.
Fll de plerre. — Direction d'une couche de
schiste. La galerie est faite dans la direction
du fil de pierre (Men.). — By.
Fil-terre (Sa.), s. m. — Chiendent commun.
Fil-en-trois (Mj., By.), s. m. — Melange
d'eau-de-vie et d'eau sucrSe ; grog., syn. de
Canard, Pigeon. P.-§. de ce qu'u y entre deux
tiers d'alcool et un tiers d'eau. — Non. II y
a trois ingredients : eau, eau-de-vie, sucre.
Fin (Sp., Mj., Sa., By.), s. f. — Locutions.
— A la fin des fins, — par renforcement de
sens : « Vas-tu te taire, a la fin des fins / »
Marque l'irapatience, rirritation. || Avoir la
fin de, — venir a bout de. On dit aussi avoir
l'about de. || By. A cette fin, — dans le but
de, pour. Et non pas : a seule fin. V. A^alfin.
V. le suivant. Mj. A seule fin, a surfin. Bret.
Acel fln*= afin que.
Fin, e (St-P., Mj., St-A.), adj. a. — Fin
comme de la toile a quatre sous raune, —
tres sotte, en parlant d'un personne. || S'em-
ploie adverbialement devant un adj., en
6tant lui-mSme pr6c6d6 de l'adj. tout, et
prend neanmoins le genre de l'adj. Alors il
signifie : absolument, exactement. Ex. :
C'est tout fin pareil ; cet6 poule-la est toute
fine pareille a l'autre. || Dire le fin mot, —
dire le fond de l'affaire. || La fine pointe, —
l'extrdme pointe. || A fine fin de, a fine force
de, — Ex. : A fine force de le supplimenter, il
a tout de mGme aconsenti. A fine force de
hanetiner, j'ai tout de mSme dvri la cl&. ||
Tout fin, toute fine, — Ex. : II 6tait tout fin
Elein de pouSes ; alle est toute fine pleine de
rossons. (Voir ci-dessus). V. Fincan. Le
seillot est tout fin plein. || Lu6. — Tout-a-fait.
C'est fin plein. V. le precedent.
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392
FINABLEMENT — FISTON
Et — Dibz le tire, par apocope, de finitus, flni,
achevl, parfait. — L'or fln, c'est Top flni, parfait ;
puis viennent les sens d 'excellence, de perfection ;
puis celui de svelte, menu, delte, — fig. spirituel,
rus6. (Lrrr.)
Hist — « Jamais, jamais, au grand fin jamais. »
(Rab., P., in, xi, 236.) — «Si me Ta voulez laisser, je
vous 8acrifiray un bon et grand pot de laict, tout
fin couvert de belles frayres. * (Id., P., iv, Prol.,
353.) — Les femmes et les filles vont s'assemblant
au beau soleil, afln d'y faire leurs ouvrages, ou bien
vont cueillans les violettes de mars & cellefin d'en
faire des bouquets... » (Brun. de Tabttf.,
Philand., 344.) — c Le roy feist oster la couverture
du temple de Saint- Denis, qui estoit d'argent, a
cellefin d'en ayder les plus necessiteux. » (En 649,
Louis II, dans une famine. — Id., Ibid., 566.) —
« A celle fin que nous soyons plus assures du fait. »
(Bonav. Dbspbb., C. m., p. 39.)
Finablement (Mj.), adv. Finalement.
Flncan (Mj., Sa.), adj. q. — C'est une sorte
de forme superlative invar, de l'adj. fin ;
forme qui ne s'emploie que dans la loc. adv.
Tout fincan, et seuiement devant 1'adi. plein.
Ex. : Son jardin est tout fincan plein de sene-
con.
Fine (Av.), s. f. — Fissure dans une ardoi-
siere.
Hist — « A son avis, c'est une fine, ou fissure
horizontale, invisible a l'ceil nu, qui a 6t6 la cause
de la mort de O. . . » (1906. Ang. de Paris, n° 34,
2, 3.) Gf. Feint. Cela donne a croire qu'il faudrait
ecrire : Fin ce dernier.
Finer (Lue), v. a. — Mener a bout (D'ou :
maufiner, mal tourner). || Finir, mourir. —
Ainsi fina le conte d'Anjou (Odoacre) sans
laisser aucuns enfans (495 environ). J. de
Boubdignb.
Finette (Mj., By.), s. f. — Sorte de flanelle
trts line. Ex. : Je illi ai fait faire deux gilets de
peau en finette.
Flni, le (Mj., By.), part. pas. — Parfait,
complet, absolu. Ex. : A nous a fait ein mal
fini avec sa mauvaise langue. — || Adverbia-
lement, trte. Ex. : C'est fini bon. — || C'est
ein soulard fini, eine souane finie. || Z. 146. —
V. Fin, Vrai f Raide, Parfait, Franc.
Finir °. — (Z. 153.)
Flnlssement (Mj., Lg., Tim: By.), s. m. —
Fin, terminaison, conclusion, achievement.
Hist. — xrv-xv* s. « . . .Dieu. . . Et qui jamais
n'avra finissemenu » (Eust. Dssch.) — Ces affaires-
la ne prendront done pas finissement. (G. Sand,
Claudie. — Jaub.) Esp. Fenecimiento = id.
Flnltton (By.), s. f. — Fin. Ex. : Qa n'aura
done point de finition, c't'afTaire-la?
Finoehe (L&), s. m. — Fin, ruse (Mix.).
Flnte (Segr., Lms, Sal., Z. 196, By.), s. f.
— Foi. Dans ces locut. : Ma finte oui, — ma
foi oui — II fait un temps superbe, aujour-
d'hui. Ma finte oui. V. Feinte.
Et. — M£xage lui donne, sans raison, une origine
obscene que desapprouve L. C. Ce mot remplace :
foi, que Ton hesitait a prononcer trop souvent. —
« Par ma finte, ou : En bonne finte, par ma foy,
Jamais' ces gens, <jui font tant la petite bouche, n
furent qu 'hypocrites, ils jurent pur ma finie ; H
n'osent proferer le mauvais, ils ne scavent dire la
choses par leur nom. » (Bbb, db Vkbv., i, 149. -
L. C.) — On a dit : ma Ague, ma fine.
Flo, s. m. — Pour Fteau.
Et — Fiau. Lat. Flagellum, dimin. de Flagrum.
Radic. Flag ou Fli$ (Af-fligere), — frapper, blesser,
appuyer sur. — Fieau vaut mieux que Fio. fl By.
Flo,fle-iau. || Mj. Fleau, Cleau.
Floe — Interj. — V. Floue, Fiae.
Flole (Mj., By.), s. f. — Figure. — S'em-
ploie en ce sens dans la loc : c Se foutre de
la fiole de qqn, se payer sa fiole, — se moaner
de lui. o Te payes-tu ma fiole, par hasard? ■
— Lat. phiala, autrefois : phiole. — Syn. de
Trombine, Bobine. Binette.
Fion (Mj., By.), s. m. — Air affects, genre,
coquetterie. Ex. II fait du fion. || Coup de
fion, derntere main mise a 1'ouvrage. — d
l'angl. Fashion, et le v. Fignoler. || (Sa.). —
Sorte de jeu d'enfants, assez analogue au jeu
de Saute- poulain, de Ligne, ou du cheval-
fondu. V. F. Lore, vn.
Flonner (Mj.) v. n Coqueter, mugueter.
Syn. de Farauder.
Et. — Fignoler pourrait Stre pour Finioler et s«
rattacher a fln. V. Fion.
Florae, FloQ^oe ! Interj. V. Fioc.
Flqneter (Sal.), v. n. — Godiller. V. Ficter.
FlqueUe. — V. Fixe.
Firll mousse, s. f. — Figure. — V. Frimousst
(M*N.).
Flseal,e (Ag., Mj., By.), adj. q. — HonnMe,
probe, digne de confiance, loyal. En parlant
d'une personne dont la conduite n'est pas
sans reproche, surtout au point de vue de
l'honnfctete, on dit : II n'est gu£re fiscal. —
Syn. de Fid&le, Catholique, Solvable.
Et — C'est, proprement, 6tre ze!6 pour le fisc.
fitre exempt de fraude. Fisc, panier dans leque!
les collecteurs d'impdts mettaient l'argent — J acb.
Regulier, legal. Le procureur fiscal, Pavocat fiscal,
le fiscal, com me on disait par abreviation, etaieot.
sous l'ancien regime, les representants de la loi dans
nos campagnes. De la a faire du fiscal le represto-
tant de la legality, il n'y a pas loin. — Ne s'emploie
guere qu'avec la negation : « Cette affaire n'est
pas bien fiscale », c-a-d., il y a du louche. Et, par
une extension encore plus singuliere .* En bon etat
bien portant. — « Depuis sa derniere maladie, il
n'est pas bien fiscal. » — Ce poincon n'est pas bet
fiscal. » — Et meme : « Le temps n'est pas fiscal. •
(P. Eudkl. Le vocab. bUsois.)
Flslcle. — Vx mot ang. — Physique, pour
M6decine.
Hist — « Car fisicle le me defent » — Kenan,
7316.
Fisquer (By.), v. a. pr. Fixer. — Fisque,
pr Fixe !.
Flston (Mj., By.), s. m. — Fils. S'empion
comme interpellation araicale Ex. : Oui, moa
fiston. Dimin. de Fils.
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FISTONNEAUX — FLANCHER
393
Fiston Beaux (Sp.), s. m. — Ne s'emploie
lu'au plur. Les seins d'une femme. Mot
Sgrillard. Syn. de Nlnis, Avant-train, Avont-
ait, Bossoirs, Fristonneaux.
Fixer (Mj.), v. a. — Regarder Axemen t, en
ace et avec insolence, devisager. V. Fisquer.
N. — Grosse faute ; fixer qqn, c'est le rendre
Ixe ; fixus, de figere.
Fiac t (Mj.), interj. — Represente le bruit
rae fait un corps tombant dans l'eau ou
lans la boue. On prononce souvent Fiac !
)nomat Cf. Fioc, Fiouc.
Hist « Au branle du navire et an flot des
'agues de ia mer, l'eau e entroit dedens par la
>assee, tout a fiac. » (L. C.)
Fliche (Lg., Mj., Sp., By.), s. m. — Defaut,
*mcavite dans une piece de bois ou une
>ierre de taille. Syn. de Dtfourni. V. L&che.
N. — Jaub. : « Se dit de l*6tat de depression
I'une surface, d'un creux : ainsi les fldches d'une
oute. || Partie du bois £quarri que la hache ou la
cie n'ont point atteinte et qui est en dessous du
ilan ou de l'ardte d'6quarissage : « Ce soliveau a
Jen du fldche. % De>. de Flechir. — ? — S. et adj.
iu lat. flacceo ; exacte traduction de Flaccus
jreilles pendantes). Cf. Flasque. Ang. Flaw, meme
ens ; esp. Flaco, maigre.
Flic hen i (Mj., Lg., Sh., By.), adj. q. — Qui
du fldche, ou- des flaches, en parlant d'un
ladrier.
Flafla (Mi., By.), s. m. — Etalage, ostenta-
ion. Syn. de Epate, Empatte.
Flageole (Mj.), s. m. — On dit : insepa-
iblement, pois flageole, — flageolet, espece
e haricot.
Et — Barbarisme. II faudrait dire : Fageolet*
u lat phaseolus, haricot ; dimin. de fageol. (Litt.)
- Lat. pop. fabeolum, alterat. du lat class,
iseolum, sous l'influence de faba, feve. Cf.
tseole. (Dabm.) — Mbnagb pretend que tous les
ots de cette famille viennent de flare, sou flier.
Flagoter (Lg.), v. n. — Qapoter. Syn. et
sublet de Clagoter. N. Une fois de plus on
mstate l'gquivalence des articulations fl et
dans notre patois. Cf. Cleau, Cleumer,
iclet, etc. — Cf. aussi Jaubebt k Flaboter.
n tenant compte de ce dernier mot, on a la
Tie des formes, tant franchises que patoises :
lapoter, Flaboter, Flagoter, Clagoter. Flabo-
r c'est : Rendre un son comme celui d'un
|uide dans une bouteille qui n'est pas pleine
qu'on remue, d'une amande ou d'une noix
che, dans sa coque seche, de l'eau que Ton
prise dans son sabot en marchant.
Flaltre, adj. q. — Fletri. Syn. et d. de Fldtre.
Et. — Berry, flatrir. — Diez a, adj. flaistre,
stre, fane\ qu'il tire d'une forme : flaccaster, de
iccere, $tre flasque. — Du lat flaccidum (flaisde,
iste, flaistre.) Dabm.
Fiamacen s. m. (Sp.). — Franc-macon.
¥l> — Ces deux lettres sont souvent mouillees :
mber, pron. flamber.
Flamand (Mj.), s. m. — Flandrin, halle-
breda, individu grand, fluet et degingande.
Et. — C'est le fr. Flamand, habitant des
Flandres. II est curieux de constater aue le fr. et
le pat attribuent aux habitants des Flandres le
meme defaut de conformation. Pourquoi cette
epigramme pass6e dans notre langue et de quelle
epoque date-t-elle? Probablement du temps de
Phihppe-de Valois ou de Charles VI.
Flamaant-Dtof (By., etc.). — Tout neuf
(habit, chapeau, casquette, gilet), si neufs,
jetant tant d'eclat qu'ils en flambent (Jaub.).
— Cf. Un chapeau a huit reflets. V. Rouge.
Flam bard (Mj., By.), s. m. — Individu qui
fait de l'embarras. || Petit mattre, coa de
village. || Vaniteux et manier6, affects dans
sa tenue. || Bella tre, piafTeur. Syn. de Epateur,
Fernacul, Emballeur. Der. du fr. Flamber,
syn. de Briller.
Flambe (Mj., Lg., Sal.), s. f. — Flamme.
Ex. : Je n'avons ni feu i}i flambe. || Fig. — Le
grand flot, le maximum d'une crue. Ex. :
C'est la grande flambe de la crue qui passe.
On dit aussi : la houee ou la vouke de la crue.
|| Mj. Nom vulg. de l'iris de nos marais, a
fleurs jaunes, et non de l'iris germanica, a
fleurs bleues, appele Casse-pierre. V. Fambe.
Et. — Flamma ; m - b. Cf. Marmor, marbre.
L'iris est ainsi nomme de ses couleurs qui rap-
pellent celles de 1' arc-en -ciel et aussi de ses feuilles
qui ressemblent a des langues de feu. (Cf. Gladio-
lus, petit glaive, glafeul.) — (Traduit de Ch.
Etiennb, dans son De re hortensi. Iris, sive
flammula : des flambes. (Mknaob.) — Flambe, pour
Flamble, lat. flammula. (Schbl.) — Hist : « Car
la vehemence de la flambe du feu avait porte" quan-
tity de cendres contre mes pieces. » (B. de Paussy,
cite* par R. Jaonaux, Hist, de la Chimie, t. II,
p. 444, 1. 11.) — « Comme si tu coupois de travers
avec ton bragmard une flambe de feu ardent. •
(Rab., P., m, 23, 266.) — i La partie ligneuse,
laquelle est inutile, fors qu'a faire flambe lumi-
neuse. » (Id., ibid., m, 50, 326.) — « Et ne voyoit-
on autour que feu, flambe et fumee. » (Rab.,
Sciomachie, 598.)
Flambe (By., Mj.), part. pas. — Fig. —
Perdu completemen t. Syn. de Frit, Cuit, Fum6.
Flambee (Tim., By.), s. f. — Soulee com-
plete. Syn. de Tripotee, Culottle, Muffie,
Cuite, etc. — Cf. Btre brule soul.
Flamber des yeox (Mj.). — Avoir des yeux
etincelants. || On prononce souvent Fambler,
etmemeFambier et Fiamber. j| Grez-Neuville :
Flambe, flamber. — Flambeu.
Flam me- Due, s. f. — Voir Chenarde, col-
chique d'automne (Men.), Batard : Petite
flambe, — gladiolus communis. Flambe, —
Iris germanica.
Flammee, s. f. — Pour Flambee, flammeche
(Men.).
Flaneher (Mj., Lg., By.), v. n. — Flechir,
Plier, ceder. Syn. de Caler, Carter, Quiner.
Et. — Paratt Gtre un doubl. du v. Flechir. En
tout cas, c'est le meme que l'angl. to Flinch,
meme sens. Syn. et d. de Planeher. — Jaub.
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394
FLANCHIR — FLEMME
i;
Franchir, francher. — Diez tire le mot : flanc du
lat flaccus, mou, faible, avec l'£penthese de l'n
(com me dans ancolie, pour acolie) ; mais d'autres
le tirent de l'aha. lancha, hlancha, flanc. D. C.
flanchus. — Ce serai t : tourner par le flanc, ne plus
faire face.
Flanehlr (Mj.), v. n. — V. Flancher.
Flandre (Tim.), s. f. — Iris. Syn. de Flambe,
Casse-pierre. — Corr. de Flambe.
Flaner (Mj., By.), v. n. — L'a est tres bref.
Pour Flaner.
Flanquer (Mj., By.), v. a. — Donner, jeter,
appliquer, infliger. Syn. plus convenable de
Foutre et de Ficher, Fiche. On dit : Je m'en
s£ flanqui eine bosse ; tu t'es flanqui a bas ;
]e nous sommes flanqui des coups de poings;
e caporal illi a flanqui quatre jours de bloc.
— Cest le v. fr. en un sens local.
Et. — Flanquer (2« sens). Lancer un coup. Ce
paratt dtre le v. flaquer, avec intercalation d'une
nasale. Cependant, on # cite le scand. flengja, frap-
per ; angl. to fling, lancer. — Hist. : « Manasses lui
va flaquer ce fourmage mou dans le bagoulier, si
proprement qu'il entra tout et que rien n'en sort it. »
(B. db Vbbv., p. 258.)
FianqoeUe (By., etc.), s. f. — Dans la loc.
A la bonne flanquette, c.-a-d. simplement,
sans ce>6monie. Syn. de Bonneda.
Et. — Franquette, de franc, forme picarde. La
forme fr. serai t : franchette.
F/aquer (Mj., Lg.), v. a. — Lancer avec
force une matidre molle qui se plaque sur
Tobjet atteint. Ex. : II te illi a flaqui eine
bouse de vache sus la goule ! » — De fiac, fiac.
Pron. Fiacjuer, a bref. — Anglais to Flash,
faire jaillir, frapper Peau, 6clabousser. —
Onomat. de Flac ! — N. Une flaque d'eau
viendrait du flam, vlacke, lagune.
F/aqooir (Lg.), s. ra. — V. Faquoir.
N. — Jaub. : Flictouere, — Fic-foudre. Seringue
faite avec un morceau de branche de sureau, qui
sert de .jouet aux enfants et avec laquelle lis
s'amusent a flaquer de l'eau aux passants.
F/aquoire (Lg.), s. f. — V. Faquoire. — On
mouille souvent fl. — De>. de Fiac.
Flasqae (Lp.), s. f. — Pour Flaque.
Et. — Flasque. B. L. flaco, du fl. vlacke, lieu
bas au bord de la mer ou il se forme des mares
apres la mar£e. (Lrrr.) — « Tous poissons de
vivier, d'estang ou d'une fosse entour d'une for-
teresse, sont tenus pour heritage, et tous autres
poissons... comme des vuez, de flasques ou de
rivieres, sont tenus pour meubles. » (L. C,
Flitre (Mj., Sal.), adj. q. — Ftetri, a derai-
dess6che\ V. Fldtrir. || Z. 149. — Flasque,
ratatine*. Cf. FUtre, Flaitre..
Flfttrlr* (Mj.), v. a. — Ftetrir. || v. n. Se
fldtrir, se dess£cher a demi.
Et. — Orig. germ. ; angl. flat, plat ; dan. flad ;
a. scand. fletia, rendre plat. Le sens propre est :
jeter a plat, d'ou frapper a plat, marquer d'un fer
chaud. La forme flastrir est la plus ancienne.
(Lrrr.) — Le vx fr. flastrir, tomber a plat, est pro-
bablement distinct de : Flaistrir (d'ou : fletrir, —
ternir, decolorer) et a laisse sa trace dans flatrer,
appliquer un fer chaud a un animal mordu, x
flatrer, se mettre sur le ventre (terme de venerea
Scheler.
Hist. — < Et pour ledit cas, fut flastri au fmv
le poing coupp£. . . » (L. C.) — < Ilz en restoieri
tous effiles, tous evirte, tous enerves et flatri*. »
(Rab., P., 6, 226.)
Flatteor (Mj.), adj. q. — On dit aussi dais
ce sens : Flatteux. || s. m. — Vantard. Das
ce sens on fait sonner l'r final.
Flau (flo) — (Ec), s. m. — V. AnguUk.
Flaupee (Do., By., Z. 136, Q., Mj.), s. f. -
R&ctee, ross6e, votee de coups. Ex. : Ik «
sont foutu eine sacr6e flaupie, le poil en volaii
— Syn. de Pile, Bondie, Roustie, L&trke, Ut-
die. || Grande quantity. Syn. Tournee, etc
Flanper (Mj., By.), v. a. — Rosser, fouette,
battre, rouer de coups. Je Tai flaupi ; i s' sod
flaupis. Syn. de Douener, Rouster, Bondtr t
Lauder, Ldtrer.
Et. — « Fldpe, tout vdtement long et larf-
comme une redingote, une soutane, etc — FM>i«r ■
Rosser, rouer de coups. On dit encore, aujc*
d'hui, qu'on a donne sur la friperie de qqn, pos
dire qu^on l'a battu ; or, friperie et flesperie [p
est quasi flosperie) etaient synon. — Ing£nitf3
plus que concluant.
Flautre (Che\). — EtofTe de laine servas!
a Sgoutter la pate destined a faire du papa
(M4n.)
Fleau (Do., Mj., By.), pron. flo, s. m. :
F16au, instrument qui sert a battre le ML N<
s'emploie pas au figure. V. Cieau. Cf. B&r
preau, Marpeau.
N. — Le fleau, ou deau, se compose d'un fc*a
ou mane he et d'une verge. Celle-ci, qui est unelaa
6paisse de bois de frSne, e* tait, autrefois, un smfl
houssin, de la son nom. La verge est rattachee i
toulot par un virolet que des peaux d'aa#ai<
relient a la chape. \\ Au plur. Grande bate* I
peser les denrees agricoles.
Et — Lat Flagelium. Dans Marot, fleaa ^
monosyllabe.
Finger (Mj., By.), v. n. — Se figer. Ex. : IJ
graisse est toute fligie. Corr. du mot fr. -
V. Figer, Fliger.
Hist. — « Manage dit que la ville de La Fl*i
est appelee, dans les vx titres latins : Castrumi*
il ajoute qu'on y a inse>6 un 1. Et, a ce prop*. 1
est a remarquer, dit-il, que les Angevins i rf
FUger, pour Figer.
Fie g me s. m. — Pour paresse. Corr.
Flemme.
Et. — Vx fr. Fleume, flume, timidity ma5
d'6nergie. — Pituite ; du crec phlegm a, pit'
proprement, ce qui est brriU, ce qui n'a pl^
vertu. (Ljtt.) — Schelbb : lymphe, lymphatic
caract^re froid, calme.
Flemmard, e (Mj., Sy., By.), adj. q-
Paresseux, nonchalant, mou, sans £n«t:'
Syn. de Vesse, Niant, Fointroux. — V. Fief 9
Flemme (Mj., By.), s. f. — Paresse, H
chalance, mollesse, manque d'6nergie. ?
— Fig. Alarme, peur, venette. Ex. : D *
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FLETRE — FLUX
395
onne* la flemme, avec son histoire ! || Battre
i flemme, — paresser, fain^anter.
Et. — Corrupt, de Flegme, malgre la difference
a sens et de genre. V. Flegme.
|| Mj. Individu paresseux, un faineant,
x. : Cete* gars-la, c'est eine grande flemme
- et ienne souane.
Hist. — « Flemme est froide et moiste. » (Bru-
it-to Latini, Le « Trevor », xnP s.)
Fletre (Do.). — Ftetri. V. Flaitre.
F/eomer (Lg.)i ▼• n. — Flamber.Syn. et d.
b C/eumer, C/dmer.
Fieomenette s. f. — V. Houdin (M&n.).
Flear (Mj.), s. f. — Loc. A fleur — & fleur
e. On dit : A fleur peau, — a fleur terre. « Les
icines de frene ca file k fleur terre. » Mais : k
tur d'eau. N. A Sp., les anciens raouillaient
I. Ex. : Alle est morte & la f/eur de soun age
i bref).
Fleur de lalt (Lg.), s. f — Crdme. Syn. de
ie de laiu
Fleort (Lg.), s. m. — S'eraploie dans la loc.
echer au fleuri, — p. k la ligne volante en
isant courir une mouche a fleur d'eau.
Et. — C'est le part, pas., pris substantivement
i v. fr. Fleurer, employ^ au sens de Eflleurer.
Fleuret' (Mj.), s. m. — Petites plantes du
mre champignon qui se d6veloppent sur
s vins mal Douches et qui affectent la forme
j petites lamelles rondes et blanches.
Et. — Dimin. de Fleur; doubl. du fr. fleurette.
Flenr! (Lg.), part. pas. — Dont la robe est
*rsem6e de taches blanches. Se dit des b&tes
>vines. Est souvent appliqu6 comrae nom
•opre aux bceufs de ce pelage. — Syn. de
irre. Prononc. Fieuri.
Fleorir (Mj., Lg.). — De la loc. Faire
mrir les cartes, les escamoter, faire des tours
» cartes. || By. — Les vagues fleurissent. —
a hiver, pendant les grandes eaux, quand
i vagues d£ferlent au large, on dit qu'elles
wrissent.
Fliae! (Mj.), interj. — Exprime un bruit
; clapotis dans l'eau ou dans la boue. Doubl.
> Floe, FlouCj Ploc, etc.
Fllger (By.), v. n. — Pour Figer. V. Figer,
l&ger.
FUngot s. m. — Fusil. Mot d'argot qui
►us vient probableraent de TAllemand. —
Sal. Id. Angl. Fling., silex, pierre a feu.
Flip ou Fllpe (Sp., Segr.), s. m. — Grog
aud. Melange sucre* d'eau et d'eau-de-vie,
qqf. d'eau-de-vie et de cidre. V. Pirre. Syn.
Maquereau. — Angl. Flip, boisson cordiale.
Hist. — « Pendant que la m£nag6re surveillera
soupe a la pire. . . prgparera le flip ou les cha-
ignes. . . » (Anj. His tor., 2« an., p. 594).
Fldpe (Mj.), s. f. — Grande redingote*
amploie ironiquement. — V. FlaupU.
Flopec (Lue\ Sal., Mj.)s. f. — V. FlaupU.
Se . . . ftche eine fldp£e, — se rosser. Syn.
DrailUe, DramU.
Fldper (Mj., Sal.), v. a. — V. Flauper. Cf.
l'angl. to Flap, frapper, battre.
Floqaette.-Nev. — Nom vulg. du coucou.
(M6n.).
Florence (Mj., Lg.), s. f. — Pour : Crin de
florence.
Florlr° — Dans la loc. Faire florir les
gourdes, — faire des embarras (By.).
Flottes (Mj., By.), s. f. — Au fig. — Grande
quantity ; se dit surtout au plur. Ex. y a pas
des flottes de patades, cette ann£e ; — gn'y ara
des flottes de vin. || Engin de peche form£
d'un morceau de bois flottant auquel est
suspendue une ligne. C'est le francais pris
dans un sens special.
Et. — Flote, dans le vx fr., ainsi que les roots
congendres des langues romanes, signifie : multi-
tude et vient du lat. fluctus, flot, pris metaphori-
quement pour : abondance. L'a. f. ne s'en servait
pas pour designer une reunion de vaisseaux, mais
de : estoire. On a dit : flotte de nefs, comme flotte de
gens. — Mais les lang. germ, ont un mot qui signi-
fie : reunion de vaisseaux ; noil., vloot ; su£d.,
flotta ; anglo-sax., diet ; angl., fleet. Ce dernier
mot a fourni flete, directement, comme on peut le
voir a l'historique : « Apres, avironna (rama) le
suppliant et mena la flette du cdte du port. » D. C.
V° Avirunatus. — Dans tous les cas, les mots ger-
man. ont agi sur flotte, multitude, pour y deter-
miner le sens de : reunion de vaisseaux. (Litt.)
Flottes (Li., Br.), adj. q. — Molles. Des
pommes de terre flottes, flasques. Gf. Fldtre.
Flouc ! (Mj.), interj. V. Fiouc, Ploc. — Cf.
l'angl. Flowk.
Flochsia (Mj. By.), s. m. — Fuchsia, plante
d'ornement.
Et. — Du nom de Leonard Fuchs, botaniste
bavarois du xvi* s.
Flumatiqoe s, m. — Vulg. Geum urba-
num (Mta.). Benoite commune (Bat.).
Flustrer v. a. (Mj.). — Frustrer, depouiller,
voler. — Cf. Flamafon, Escolter.
Flute (Mj., By.), s. I. — Fig. et ironique-
ment. Jambe longue et maigre. || Se tirer des
flutes, — dScamper, dSguerpir, s'esquiver.
V. Pied. || Interj. zut ! || Fu. — Canon de
sureau, jeu d'enfants. Voir Bonde, Poussoui,
Ficoire. || Flute en bas, influenza (Lg., mais non
Mj., ni Tim. ou Ton dit : Flute en Car.) || Au
sens de D£caraper : Syn. s'Esbigner, se Cavaler,
Prendre sa discampette.
Fluter (Mj., By.), v. n. — Jouer de la flute.
Hist. — J. du Bell., Epigr. pastor., p. 306.
— « Tant Perot fluste bien, fredonne et sonne icy
« Du flageol, du rebec et du cornet aussi. »
Flux (Lg.), s. f. — Ancien jeu de cartes
encore en usage dans le pays il y a une ving-
taine d'anne*es«
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396
FLUXION — FOIRER
N. — Rabelais mentionne ce jeu parmi ceux
de Gargantua. — Jaub., au mot Beuverie, cite :
« Combien des vostres voit on plus
« A qui le ieu des dez ou flus,
« Le long veiller, les beuveries
« Ont engendre des resveries
« Et des fureurs... »
CI. Marot, l« r CoUoq. (TErasme.
Flo xion (Mj.), s, m. — Ironiquement. —
Fluxion de pave\ — ecchymose a la face pro-
duite par une chute sur le pave\
Et Fluxionem, de fluere, couler.
Foee s. f. — V. Fouie. — Du lat Focata,
de focum, feu.
Fol,s. f. || Mj.. Anneau a large chaton que
les femmes portaient autrefois (il y a cin-
cpante ans) au petit doigt, tandis que l'al-
liance, ou fil, se portait a l'annulaire. || Sp. —
Ma grand foi, Ma grand foi jur£e, — sur ma
parole, en ve>ite\ || Tim. — Foi de la messe,
— la seconde sonnerie de cloches, a neuf
heures, qui, le dimanche, annonce la grand' -
messe. C est ce qu'a Mj. on appelle le second
son. — LaCFidem.
Foidre (By.), s. f. — « Foudre, maladie du
bU par laquelle les grains sont reduits en
poussiere noire comme du charbon. Cf.
Fouidre. — On con fond sous ce nom la Tilletia
caries et l'Ustilage segetum (Dott.).
N. — « Foudre ne signifie pas du tout que cette
maladie envahisse le ble avec la rapidity de la
foudre, comme on le dit qqf. et comme on serait, en
eflet, tenU de le croire, d'apres l'effet indique.
L'epi devenant noir comme du charbon, il faut
rapporter l'etym. a Faude, que Ton trouve dans
le 01. de D. C, sous Faida, 1. » (Db Mont.) —
Pourquoi pas : noirci comme un objet frappe de la
foudre? (A. V.)
Foidre, part. pas. — V. Foidre.
Hist. — « « Le seigle 4'une quality admirable, le
froment foidri. » (1783. — Inv. Arch., S, s, E,
p. 358, col. 1, mil.)
Foidrer (Sal.), v. n. — Mai ftnir, — sens
moral. Syn. Maufiner. || S'effondrer. Tout a
foidri, — tout s'est Reroute.
Fole (Sp., Lg.) f s. f. — Les foies, — les
poumons. V. Pyre, Pirre.
N. — A Sp., on evite que les moutons mangent
des glands, parce que, dit-on, cela leur pique les
foies. || Lg. — Foie dur, — foie. || Foie mou, —
poumons, pirre*
Et. Hist. — « Du lat. flea turn, proprement :
jecur (foie d'oie) flcatum (engraisse avec des
figues) :
« Pinguibus et ficis pastum Jecur anseris albi. »
(Horace, Sat., n, vm, 88.) — Ce mot, flcatum, qui
etait, chez les Latins, un terme de cuisine, est
devenu, dans toutes les langues romanes, le nom
du foie et a fait disparaftre completement le mot
propre jecur. — Nombreux exemples de ce fait.
(Lttt.) — Lat. pop. fidicum, pour flcatum, devenu :
fedigo, fedio, fedjo, feie, foie. (Darm.) — Cf.
Truie, trojanus porcus; soie, seta serica, echeveau
de soie ; reverbere, Ian tern e a reverbere. » (Schbl.)
« Ladite beste I' a tout a fait mange, fors les
joys et quelques petits os. (1697. In? Arch., E. m,
282, 1.)
Foi* \ s. f. — Pour : Foi. Ma foii oui(Mfe,
Follle (Sa.), s. f. — Feuille. — Cf. Foists
Poiser, Adroisse, Regroiu Doubl. du fr. &
Mj. Feille. Du lat. folium.
Hist. — « Couci, xm* s. (L. C.)
« Quand li estes et la donee
« Font foille et flor et les pres reverdir. i
Foilln (Sa), adj. q. — Feuillu. V. FoQk
Fein (Mj., By., etc.), s. m. — Avoir du/ta
dans ses bottes, etre riche. On dit aussi en a
sens : avoir du pain sur la planche.
Et. — Fcenum, devenu : frain, fain, fein, fainp
foing.
Foindre (Mtl.), v. n. — Craindre, avot
peur, se contraindre. Ex. : A joint de cause:;
— elle a peur de parler, elle s'y contraint.
N. — Je releve ce verbe, qui est encore empN
a Montrelais, pres d'Ingrandes, bien que c?l
locality ne fasse pas partie de l'Anjoa. J'esUa
qu'il a du appartenir a notre patois montj., canii
a laisse un derive, Fointroux, bien vieilli ic
m§me et desormais presque inusite. — Rapps
cher Feindre. — Cf. se Feindre, Feignant, Fam
Fointroux, ouse (Mj., Sal.), adj. q. — Fa
n6ant, indolent, depourvu d*6nergie (vieitt^
mou, veule, paresseux. Syn. de Flemmvi
Niant. — Cf. fr. Faitardise. V. Littb*.
Foirard, e (Mj.), adj. q. — Foireux ?
Foirer.
Et. Hist. — Du lat. foria. — Scauoer l'expfci
§ar l'adv. foras, dehors, < quia stercora lkjs
iora facile feruntur foras », ajoute Mbbagx
— « Renard fait comme pute beste :
« Quand il li fu de sus la teste,
« Drece la queue et aller lease
« Tot contreval une grant lease
« De foire clere a cul overt,
a Tout le vilain en a covert. >
Roman de Renart. (Delta?
Foire (Mj.), s. f. — Foire, marche. j| P*
de foire, — petit cadeau que le pere rapport
de la foire pour les en f ants qui sont restes
la maison. || Foire d'empoigne, — vol
dit d'un objet vote qu'il a e*t6 achete a I
foire d'empoigne. Cela rappelle cette plais*
terie : £a t'a coute cher, ce coutiau? — Nos
le marchand n'etait pas la quand je ft
ieu. || J'peux pas sortir aujourd'hui, j*ai I
foire chez moi. — Plaisan terie. || On ditpr
verbialement de deux obiets d^parefllfc r
en a ieun de la foire et i'autre du ma/ck
— de deux paroisses.
Et. — Lat. Feria. Lane. lang. avait k ***
Foirer, chdmer. — On distingue les Foirtt miif"
qui ont lieu dans le courant du Careme, et les /»*
grasses, ou Ton expose principalement en vtatM
betail gras ; elles precedent le earn aval, ou otti^
a Paques. || Lg. — Tiff., Ch. — Foires grassy
FolrSe (Mj.), s. f. — Flaque d'excremtfi
demi-liquides. Cf. Bousee, fdardke. || U, -
Ce qu'il y a de bestiaux dans une f*
Ex. : Y en avait ine foirke de boeufs a Q»W1
pus de 1.500 pieces de betes.
Foirer (Lg., Craon). v. a. —
mettre en vente sur un champ de te*
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FOIREUX — FOLS
397
t. : Y avait pus de boeufs de foiris que ie
avais pense. || Avoir la foire, le cours de
intre, ou, au Fig. Rester en affront.
Foireux, s. m. — Ceux qui vont k la foire.
Foireux.
Folrlees (Sp.), s. f. — Ne s'emploie qu'au
ur. Grande foire. Ex. : Les Foiriies de la
>ussaint, k Vihiers.
Et. — Du lat. Ferie, dont le nombre meme s'est
nservg.
Hist — Noels angevins, p. 27.
— « Au Saint Nau
« Chantira sans point m'y feindre,
« Je n'en daignerois rien craindre,
« Gar le jour estftriau,
« Nau, Nau, Nau. »
Foeries de Penthecouste, — de Paques, — de
)61 ; — foirUes de NoSl. (1390. L. C.) — « Lequel
bitre... en pourra ordener... toutesfois que il
plaira k jour foirte ou non foirie. (1314. — D. C.)
Citation a Marion.
Foiriens s. m. — Marchands 6talagistes.
Foironx (Mj., Lg.), adj. q. — Foireux.
Foirard. || Ceux qui vont k la foire ou
li en reviennent. Plaisanterie basee sur un
a de mots. Syn. et d. de Foireux.. — Cf.
o$oux.
Fote (Mj. f By.), s. f. — Locut. Des fois
te, — si toutefois, si parfois. Ex. : Dame !
s fois qu'a voudrait , ca pourrait tout de
Sme se faire. — Dame ! des fois que ga
rait vrai, pourtant ! — Des fois qu'y ferait
au dimanche, j'pourrions aller voir nout'
usin. — Des fois qu'il arriverait k matin
il arrivait ce matin). — Cf. Queuquefois. \\
litre sens ; parfois. || Mj. — Par les fois,
c. adv. — Parfois. Ex. : Sa femme est-elle
n eumable ? — Par les fois, quand le diable
berce. — Plaisanterie courante.
Et. — Le provenc. et le vx fr. pr&entent deux
•mes, Tune : fois, vetz ; 1' autre : feiede, fof6e,
b, fie, vegada. La premidre vient du lat. vices,
s, avec chaugement du v en f. dans le fr., et
ime, pour une seule forme : fetz, dans le prov. ;
deuxieme en est dlrivee, comme si le lat. vices
ait donne vicata. (Lrrr.) — « Et si ce n'est trop
*e, il y a mesme des fois que je ne voudrais pas
'il fut arrive autrement. » (Voitubb.) — A des
s, il s'imaginait voir et entendre son besson. »
. Sand, La Petite Fadette.) — Jaub.
Folsanee (Mj.), s. f. — Foison, abondance.
r n. de Afoisance, Flaupie, Binidiction,
-amassie, FoissU, FouailUe, DigabdrSe.
Et. — Lat fusionem, de fusum, de fundere,
id re. La foison est ce qui se repand en abon-
nee. (Cf. Il y en a une confusion.) Lrrr. — Fui-
», plus pres du latin. « Un grant fuison d'annees. »
loissard. (L. C.)
Folssat s. m. — Verge, baton pour frap-
r. (M*n.) Syn. Scion, Feurte.
rotate (Sa. t Mj., By.), s. f. — FessSe,
tUe de coups. Cf. Moitier. || Grande quan-
ta de. Syn. de FouailUe, etc. — N. Le mot
vieilli, surtout au sens propre. V. FessU.
Polsse-mftle (Sa.), s. m. — Oiseau de proie
diurne qui, pour la plupart, est l'Spervier
ou riflet, et, pour d'autres, le tiercelet. V.
Fesse-merle.
Et. — Foisser et Merle. Propre me nt : Qui fesse
les merles, qui bat le merle, chasseur de merle.
Foisser (Mj., By.), v. a. — Fesser. A vieilli.
Cf. Moitier.
Folssls, s. m. pi. — Brancbages verts, ser-
vant k retenir les quelles de chanvre dans la
Loire (MAn.). — Quelles. = Tielles. Cf.
Fesser, Fesseter.
FolalslOB (Lg.), s. f. — Accds de folie,
aftolement. *
Folalson (Bu., Tim.,), s. f. — S'emploie
dans la loc. : Etre en folaison, — faire des
folies, des extravagances. C'est le syn.
exact de la loc. de Tim. : Etre en berdin-
daine.
Et — Bas-bret. foil. ; B. L. follis (ix« s.), soufflet,
ballon, le fou etant compare* a un ballon, a une
vessie gonfl^e. D'ailleurs, Fol se trouve aussi au
sens de : soufflet : xm* s. Li fous a fevre (le soufflet
de forgeron), 8 deniers et li doi (les deux) foel a
fevre 16 deniers. » (Lrrr.) — Schxler : B. L.
follus. — L. Follere, se remuer ca et la, qui vient du
lat. Follis, soufflet, pour : qqch. qui est toujours en
mouvement de va-et-vient. Cette idee de mouve-
ment, de ballottement etait encore propre a l'a.
v. foler, folier, errer ca et la, marcher de cdte et
d'autre, flotter, puis : extravajruer, errer, etc. —
D'autres insistent moins sur 1'idee de remuement
que sur celle gonfle* de vent. Affaire de goat.
Folasse (Lg.), adj. q. — FolAtre, folichon.
Folayer, Foleyer, Foltler (By., Mj.), v. n. —
Devenir fou. V. Affoler, Perdre la boussole, la
termontade.
Et. — De fol, avec le suff. verb, inchoat, eier. —
L. C. Folier, f oloyer
— « ...tropdoluser
« Est racine de foloier. »
— D. C. — « Infollare, proprie est buccam inflare ;
et quia folies inflantur quasi quadam re inani,
inde est, quod follis dicitur stultus, superbus,
vanus, inflatus. »
— « Car plus qu'aultre homme se desroie
« Unq sages horns quand il folio U. •
— « Quelquefois, le sage faict ce qui est da la
folie, non pour ce qu'il folaye, mais pour ce qu'il est
homme. » (Br. de Tabtif., Phil., p. 458.) — Le
manant. . . contempla vaguement ces vapeurs
fantastiques. Et son imagination chancel ante
dominee par 1'efTrayante assurance de son compa-
gnon, il foleya devant ce brouillard familier : il vit!...
Aussi, torn bant a genoux. . . » {Hist, du vx tps, p.
445.)
Follet, s. m. — M4ni&rib dit que : a Au-
trefois le follet etait le chef de ces bandes
de jeunes gens qui visitaient les paroissiens
pour obtenir d'eux des secours pour le lumi-
naire de Pecole paroissiaie, et qui 6taient
employes en debauches, banquets, etc.
(Statuts de Ch. Mibon.)
Fois. — a Les fois, chez Beaumont »,
prov. popul. faisant allusion k la gaiete et
fol&tre humeur de Rene Bault et de sa fa-
mille, — ancien echevin d' Angers. (1«* mai
1564), MAnbbbb.
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398
FOMBRAYER — FONTAISIE
FoBbrayer (Segr., My., Craon), v. a — Se
dit en pari ant des etables ; enlever le fumier
de dessous les bestiaux : a As-tu fombraye
les etables ? — as-tu nettoye les etables. ||
Fu. — Fomberrier, Fombrier, — faire la
litiere. — V. Fombriier, — breyer. || Lrm.
Rouler le fumier, la terre ; transporter a
la charrette ou a la brouette un engrais
quelconque. || Sal. — Nettoyer.
Et. — Fim(a)retu, de fimarium, de fimum, lien.
On trouve aussi : ferobrier, fumier ; et les verbes :
fembrer, fembrofer. (D r A. Bos.)
Fomfcreehe (Mj.), s. f. — Flammeche,
etincelle qu'emporte le vent. — Syn. Buette.
Et. — Ce mot pourrait bien fitre tout simple-
ment une corr. et un doubl. du fr. Flammeche, de-
venu Flambeche et Fambliche. II n'est pas rare
d'entendre prononcer : Fambler, pour Flamber.
— Syn. deBerton, Auvis.
Fombreler, Fombreyler (Mb., Mj.), v. a.
et n. — Comme Fembrayer. « Je m'en vas
fombrkier les vaches. || Nettoyer, en general ;
enlever les ordures. || Fig. — Jeter a la porte,
gem. Ex. : II n'a qu'a venir icit\ le te vas
joliment le jombrkier. || Cho. — On pron.
Fombredier, Fomberdhier.
Et. — V. Fombrayer. Le b est epentheliq. et
amene par la rencontre de I'm et de Pr, suite de
l'apherese de Pa, exactement comme dans Font'
briche. La termin. est inchoative. Cf. Foltier.
FoDCftUles (Sp.)* s. f. — Ne s'emploie
qu'au plur. Planches ou panneaux qui gar-
nissent le fond d'une charrette. — V. Foncer. \\
Lg. — Fond de culotte ; chacune des pidces
qui torment le fond d'un pantalon. Lang,
aes taill. et des couturieres. — C'est le mot
fr. dans un sens special.
Et. — Lat. fondus ; vx fr. fons, — fond, fonds ;
fonsaille.
N. — « L's final etant considers comme radic, le
der. fonser, foncer, est tout naturel.
Foneee (Mj., By.), s. f. — Appro fondisse-
ment d'un puits de mine, d'une carriere. ||
M*n. : « Faire une foncSe dans une carriere,
c.-a.-d. 3 metres de profondeur. On dit qu'une
carriere a tant de foncies (ce que Ton voit sur
les faces ou grands cdtes des bancs de
schistes, et non sur les chefs, ou petits
cdtes.) Trelaze. — Vx mot. Enfoncee. V.
Foncer.
Hist. — < Par la faute de la troupe et Pinsou-
ciance de Pancienne municipality, le presbytere
Maurille est completement devaste, les portes
sont fancies. » — Cite par ab. Brbtaudbau, 155.
Foncer (Mj., By.), v. a. — Mettre un fond.
|| Rempailler une chaise. Syn. de Fesser,
J oncer, Corder. Cf. Fesseter. || V. n. S'en fon-
cer dans la boue. || Ceder sous les pas. Ex. :
Ne va pas par 14, ca fonce. || Foncer un ter-
rain, — le defoncer. V. Foncke.
Hist. — Lorsqu'il a fait bastir une maison et
detacher et foncer a quatre pieds de terrain.
(1777. Ino. Arch., E, m, p. 262, col. 2, m.)
Ponces (Mj.), s. f. plur. — Fanes de la
pomme de terre. Syn. de Cholailles, Cho-
lone, FeuilUes, ChaooUe, Four nee.
Foneeor (Av., Tr.), s. m. — Ouvrier qui
travaille a Pextraction de l'ardoise, qd
Pabat au fond d'une carriere.
Hist. — « II etait 10 h. 25 quand les foncem
A. et P. L., occupes a Pabatage, entendirent ur
craquement. » (1906. Ang. de Paris, n° 34, 2, 3.) -
« M. P. account t et, accompagne de M. M., fonce ur
se mit a la poursuite de E. (Id., 12 mai 1907, 3, i|
Foneenx (Mj.), s. m. — Journalier employe
a deloncer un terrain. V. Foncer.
Foneis (Mj.), s. m. — Terrain nouvelk-
ment defonc£ ; novale.
Fond (Mj., By.), s. m. — Aller a fond, -,
couler, sorabrer, etre submerge. || Piquet
en fond, — s'enfoncer. Ex. : Les racind
d'umeau, ca court a fleur terre, mais les
sieunes de chSne, ca pique en fond.
Et. — Vx fr. fonz, fons ; du lat. pop. fundus
fundoris (class, fundus, i). Dabm.
Fondement (Mj.), s. m. — Anus. Ex. :
Qsl me mord au fondement, je vas manger <te
la bonne soupe de soir . Prov. — || Avoir dts
ipreuntes (demangeaisons) au fondement, —
Ag., By.
Fondls (Lue), s. m. — Endroit bas et em-
broussailte.
Et. — De : fondre, — s'afTaisser. Eboulement di
sol dans une carriere ou un Edifice. (Darm.)
Fondree (Lg.), s. f. — Depression longi-
tudinale et assez etendue dans un terrain.
Syn. de Coulie, Canche. || Endroit d'un champ
ou, dans une depression du roc, la couche d*
terre arable est plus epaisse qu'ailleurs.
Et. — Filiation des sens : fundere, fondre^
repandre, d'ou, d'une part, rendre liquide, mttirt
en fusion ; — d'autre part, verser, renverser,
tomber, se precipiter. (D r A. Bos.)
Fondrlilon (Mi.), s. m. — Ce qui reste d'un
mets au fond d un plat ou d'une casserole,
effondrilles. ||.Ce qui reste d'un peloton dont
la plus grande partie est employee. || Petit
bouchon de papier oude linge, objet quel-
conque cjui fait le noyau d'un peloton. R On
dit aussi Fondrilles, au premier sens.
Hist. — « Espoincter les fuseaulx, . . .calumnit;
les bobines, . . .condemnor les frondrilhns, defikr
les pelotons des Parces. » (Rab., P., m, 28, 278.)
Fonds (Mj., By.), s. m. pi. — En fonds,
c.-a-d. comme propriete fonciere, par opp^
sition a : en usufruit. Ex. : C'est a lui en fonds
mais sa mere en a Yusurfruiu
Fontaine (Lg.), s. f. — Depression que 1*
bourrelier pratique dans le rerabourrag* du
collier d'un cheval blessed pour que la garni-
ture ne porte pas sur la plaie. || Fu. — V.
Baratte. Mj. Fontanelle, chez les enfants.
FonUUne-brulee (Lg.), s. f. — V. Douei-
neux.
Fontalsle (Mj., By.), s. f. — Exaspera-
tion, colere violente et muette. Ex. : Alk
etait d'eine fontaisie I Syn. de Veeon^ Fouie-
foute, FenouiUon, Fouequenette, FoulilUn.
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FOPIR — FORIEUX
399
Et. — Con. du fr. Fantaisie, d£tourn£ de son
as. — Du grec phantasia, action de se montrer,
)parition, — autrefois : imagination, — d'ou :
ins r£alit6 ; — esprit, pensee, idee, — volonte
issagere, — caprice, boutade.
Fdplr (fdpi) — (Mj., By.), v. a. — Froissert
tiiffonner, foupir. — Syn. Aricasser. V. Faw
ir.
Et — Foupir, — pour : feupir, felpir, du rad.
lp, d'origine incert., qui se trouve dans : f riper 1 .
FerkI (Mj.), part. pas. || s. m. — Saint-
•usquin, saint - crespin , avoir. Ex. : II a
iang6 tout son forbi Syn. de Bdzar. || En-
>mble d'objets mobiliers. Ex. : A fallu
emSnager tout le forbi. || Histoire, aventure.
!x. : En vela d'ein forbi / Syn. Averneite.
For»lr° — (Mj., By.), v. a. — Fourbir. || Sp.,
1m. Forbir la marmite, — en pari ant des
arents d'une jeune fille, aller faire un repas
tiez les parents d'un jeune homme qui s est
ose* en soupirant, afln de constater de visit
6tat de la maison qui recevra l'6pous6e et de
^gler les conditions du mariage. C'est le pr£-
minaire oblige de toute noce et ce n'est qu'a
i suite de cette d-marche que les futurs sont
Sputes Gtre : par accord. En un mot, ce sont
is accordances.
Et. — Aba. furban nettoyer. xr» s. furbir ; xir>,
>rbir.
Hist. — « Avaient-
'un pr&endant), on
ppelait < l'entree de
tre de la marmite »
eres, soeurs, oncles
assemblaient et qui
& la future mariee.
*.)
ils bonne parole (les parents
faisait au plus tot ce qu'on
la maison », ou « la fourbis-
, c.-a-d. un repas ou meres,
et tantes des deux parties
6tait donn£ dans la maison
» (Dbniau, Hist, de la V. t I,
Forbissore (Mj.), s. f. — Action de fourbir.
!x. : Le chaudron a ben gangne* sa forbissure,
- c.-a-d. il est assez sale pour avoir besoin
'Stre fourbi.
Portable (Lg.), adj. q. — Qui exige beau-
nip de travail et d'efforts. Syn. de Forcant,
ravdUlant || s. m. — Le moment le plus
Snible, celui ou on est le plus pressed Ex. :
e mois de juillet, c'est le forcible pour m6ti-
sr.
Foreaat, e (Mj., Tim.), adj. verb. — P6-
ible, fatigant, qui exige beaucoup de force,
t dit d'un travail. Ex. : Cest ben forcant de
onter eine piece de toile. — C'est eine
frage ben forcante pour toi. Syn. Forcible.
Force (Mj.), s. f. — A la force I — au secours
Taide ; cri que jette un homme assailli par
» ennemis. V. Crier. || Sp. — D'eine force f
- a la fois, d'un coup. Ex. : J'avaiscinq a touts
eine force. || Lue\ Mj., By. — Obligation.
- II n ; y a pas force. — T'en feras ce que tu
mdras, n'y a point de force. || Mj. Trou
j force, — trou produit dans une 6toffe par
1 accroc, d^chirure. || Ensemble. Ex. : Ils
For* — Interversion de : fro j formage, pour :
jm age, etc.
sont arrives trois d'eine force pour faire la
VeillSe. || Mj. — A fine force de, — a force de.
|| Dans la force de, — dans le fort de. Ex. :
Je serons dans la force des forages. By. ||
Etre en force, — §tre fort, valide. Ex. : Ses
§ars vont commencer a §tre en force ; ca va
li tirer la faim du cou. || A toute force, —
malgre* tout.
Et. — B. L. fortia, forcia, de fortis ; ma is plur.
neutre pris pour un f^m. sing, sans doute. — Hist. :
« Et la vouioit embrasser, raais elle fit semblant de
se mettre a la fenestre pour appeler les voisins a la
force. » (Rab., P., n, 21, 170.) — « Meschante,
c'estoit on dortouoir, pourquoy ne criois-tu a la
force! » (Rab., P., in, 19, 257.) — « Et nous
vouioit pareillement les pieds baiser a toutes
forces. » (Rab., P., rv, 48, 439.)
Forcer (Mj., By.), v. a. et n. — Forcer a,
mettre avec abondance, employer en exces.
Ex. : Faudra forcer au beurre. || Absolument.
Abonder. Ex. : La peche est bonne? — Ca ne
force pas. || Insister. Ex. : Je forcuis pour
nous en aller.
Forces (Mj., Lg., By.), s. f. pi. — Sorte de
grands ciseaux sans ressort, et que Ton
manoeuvre des deux mains. Servent a tondre
les haies. — Sens un peu different du fr.
Et. — Lat. forflces, ciseaux. (Litt.) — L.
forpices, plur. de forpex. Cf. herse, de hirpex-icis.
(Schblbb.)
For*. — Vx mot angevin. — Forain?
Hist. — « Jehanne. . ., fille de Targentier fori. »
— Dans une ^pitaphe. Citat. de Tab. Bbbtaudbau,
258.
Forgaoe (Bg., By.), s. f. — La figure ; la
bouche. — « J't'y ai envoye* une mandale par
la forgane / » V. Fergane.
N. — « Fourgane, fourgonne. Arriere-bouche ou
pharynx. Dans notre ididme, toutes les parties du
corps ou il y a bifurcation ou simplement jonction
portent un nom qui se rapporte a fourche ou four-
chu. La rencontre du larynx et de l'cesoDhage a
cr6^ fourgane, qui se donne, par ext, a la bouche,
au palais, au visage, a la gueule d'un animal. »
(Db Mont.)
Forge (Mj., Lg.), s. f. — Sorte de petite
enclume portative, que le faucheur peut
enfoncer au milieu du pre\ et sur laquelle il
bat de temps a autre la lame de sa faux pour
en amincir le tranchant, avant de Taiguiser.
Et. — Du lat. fabricia ; prov. forga. fitym.
incontestable et appuyee sur de nombreux
exemples. Dans un texte de 1790, Forges, hameau
de Tarrondissement de Loches, est dit rabriciffi. —
Forge est la forme presque regul. pour Fabrica ;
il n'y a que la chute du b d'irreguliere. Mais, ica
se rendant par : ge (pedica, — piege), le b est
devenu incompatible ; il ne pouvait y avoir
fabrge, et le b est tombg.
Forger (Mj., By.), v. a. — Fig. — Forger
dans la t&te, — faire entrer dans la t@te une
chose, a force de la renter. || v. n. — Heur-
ter ses fers les uns contre les autres, en trot-
tant. Se dit d'un cheval. || Souffler longtemps
le feu.
Forleni (TL, Zig. 152), adj. q. — V. Ft-
rieux.
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400
FORMAGE - FORTERESSE
Formage (Mj.), s. m. — Fromage. Vieilli.
Et. — Lat. Formaticum, de : formare; ce a quoi
on a donne* une forme, le fromage sc faisant dans
des formes d'osier. — Le patois est plus pros du
lat
Hist. — « Le pot pourry estoit plein de potages
d'especes diverses, sallades, fricassees..., for-
mages, joncades, gelees, fruicts de toutes sortes. »
(Rab., P., v, 23.) — J. du Bell., Moretum,
p. 260 :
— « Mais seulement le rond d'un vieux fourmage
« Par le milieu traverse d'un gendt » «
Formalge (By.), s. m. — Fromage. — V.
Formage,
Formailler (Mj.), v. a. — Planter des clous
dans. Qarnir de clous le groin d'un pore pour
Pemp&cher de fouger. Ex. : Faut que je raise
formailler ce gorin-la, n'y a gens de 1'empS-
cher de fouger. Syn. de Clouter, Chuiller,
Claver, Quiaoer, Chheiller, Enformailler,
EnfornaiUer, Fernailler.
Formatore (Mj.), s. f. — Fermeture, clo-
ture. Syn. de Formure. De ; former, pour ;
former.
Forme (Sp.), s. f. — Motte de beurre. Syn.
de Facon, Coin. || (Mj.) Fruits des cucurbi-
tac£es, lorsqu'ils commencent a nouer. Ex. :
Y a des formes de palourdes dans le palour-
dier. || Lg., Tf. — Raisin avant la floraison.
Syn. de Lame. || Forme de fumier : Tas de
fumier (By.). Syn. et d. de Fourme.
Forment (Mj.), s. m. — Froment.
N. — Cette forme, uniquement employee il y a
cinquante ans, a vieilli aujourd'hui. — Cf. For-
mage, Corp ion.
Et. — Lat. frumentum, contract, pour : frugi-
mentum, se rapportant a : fruges.
Hist. — « Le premier jour d'avril, le fourmant
valoit lxx sols le boisseau. » (1630. — Inv. Arch.,
E, n, p. 164.) — J. DU Bell., Moretum, p. 259 :
« D'un morcelet de fourment il va prendre
« Autant que peut la mesure com prendre. »
— « Si plein de fein, de fourment et de vin. »
(Id., A Cires, d Bacch., p. 266.)
Former (Mj.), v. a. — Fermer. || Plier et
attacher ensemble les tiges d'arbrisseaux
dans les haies, de maniere a fermer les pas.
Syn. de Plesser ou Piesser. || Entourer d'une
cloture. Doublet de : fermer. Par m6tath. on
dit aussi Fromer. || By. Foermer.
Forml (Li., Br., Mj., By.), s. m., rarement
f6m. — Fourmi. — On dit encore : Fremi,
Fromi f Froumu — Qqf., mais rarement
Formif || Lg., s. f. — Nom d'une espece de
poire. Ex. : Les poires de formi, a sont
grousses assez, mais a sont guermeillouses.
Et. — Lat Formica ; esp. Hormiga. — Hist :
« Le formy est ainsi nom me pour ce qu'il porte des
grains de Froment » (Jaub.)
Formlere (Mj., Tim. Lg.), s. f. — Fourmi-
liere. On dit aussi FormitUre a Mj. Der. dir.
de Formi.
Formit' (Mj.), s. m. — V. Formi. Ex. :
C'est un formiC rouge qui l'a mordu. Par
m£tath., on dit aussi Fromit.
Formlteo (Mj.), s. f. — Grouillement Syn
de GroulonnU. Cf. Formiter, FormitUre.
For miter (Mj.), v. n. — Faire eprouver un<
sensation de fourmillement. Ex. : fa nn
formite dans le poignet du bras.
Formitiere (Mj.), s. f. — Fourmilidre. Syn
de FormUre. — De>. de FormiC. Syn. &
Formiire.
For more (Mj.), s. f. — Fermeture, cloture
V. Former. Syn. de Formature.
Fort, e (Mj., By.), adj. q. — II est fori
comme eine ch&rte. || Fort pour, — tres portt
a. Ex. : II est fort pour se moquer du monde.
|| Fort sus, — qui aime beaucoup, tres habile
a : 1° II est fort sus la boite ; alle est forte sus
le poisson ; 2° II est fort sus le violon. || Fon
de bois, — invraisemblable, difficilement ad-
missible ; e ton nan t, inoul, incroyable. On dit
aussi : Fort de cafe, fort de moka, fort de chi-
cor6e, — difficile a avaler. || C'est pus fort
que de jouer au bouchon avec des pains a
cache ter par un temps de neige. || Ca, c'est
§as fort, ce que tu dis la, — pas malin. || Eo
ire de fortes, — des plaisanteries plus quo
gauloises, tres 6pic6es ou peu croyables. || Fort
temps, — tempgte, ouragan, au propre ; et, an
fig. — difficultes, grabuge. N. long. || s. m. —
Gout de fort, — gout de ranee, pour le beurre,
le lard ; gout fort et desagr^able dans le lait
des vaches qui approchent de leur terme on
qui sont noyeres. || s. m. — Le cOte le plus
bombe* et le plus lourd d'une bottle de fort h
Prendre son fort, — s'incliner duc0t6du fort en
parlant de cette boule. || Prendre son fort
a Ten vers. — Excepts dans certains coups
de tirage ou de charge, le fort doit gtre en
dehors (et le faible, la partie concave, en
dedans du jeu). Le prendre a l'envers, par
distraction, c'est se tromper lourdement, et
les quolibets pleuvent dru sur le joueur. || Lt
boule de fort, dont un c6t6 est plus bomb*
que l'autre, est opposed a la boule ronde. i
Trop dru, — se dit d'un semis trop e*pais. N. |
L'o est assez bref, excepts dans : Un f6rt
temps. Mj. — Point fort, — non seulement :
faible, mais aussi : soufTrant, mal portant,
malade. Ex. : Mon pere n'est point fort da |
cete temps-la, il a comme eine maniere <k (
chaud referdi.
Portage, s. f. — Vieille corde goudronneaj
utilised dans les bateaux. (M£n.) V. FertagsJi
Fortaa, s. f. — Lien cylindrique en fa
qu'on met aux brancards d'une cnarrette I
laquelle on attelle les boeufs, pour consolidei
une piece de bois qu'on ajoute a rextremit^
(Mix.) — Freter, frette. — Cf. Ferquiau.
Fori en liable (Ag.), s. m. — fitoffe re&is*
tante fabriquee a Rouen sous ce nom. -
(P. Eudkl). Je crois qu'on la nomme auss
Peau de taupe. — Du fort en diable.
Forteresse (Lg.), s. f. — Dispute, explka^
tion vive. || Faire des fortresses, — faire del
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FORTOUPER — FOUDRE DE VENT
401
£nes violentes, du tapage. — C'est le mot
. dans un sens special.
Fortonper, v. a. — Crosser. Ne serait-ce
as Tauper, pour : taper fort? (Men.). V.
ertouper. ,
Fdrl-temps, s. m. — V. Fort.
Hist. — « A cause du fort temps qui est sur la-
icte riviere, n'ont peu passer pour aller a l'eglise
I Sainte-Gemme. (1628. — Inv. Arch., S, 8, E,
J5, 1, m.)
Fortaaer (Lue), v. n. — R6ussir.
Et. — Fortune ne devrait jamais 6tre pris podr :
che. (Fortune, dans Pa. langue, avait aussi bien
sens de malheureux que celui d'heureux, en
tison du double sens qu avait fortune.) Litt. —
>ans Malhbbbe, traduct. de Senbque, de
knefieiis, iv, 35, fortune* veut dire : avoir la for-
me contraire.
Poo, folle (Mj.), adj. q. — Fou, dement. ||
diot, imbecile, cretin. || Mj., By. — EnragS,
ydrophobe. Ex. : Illy a des chiens fous. || Mj.
iter comme ein piron fou, — £tre comme un
tu, s'agiter comme un insense\ || Porter la
ylle enchlre. || Lg. — Folle, se dit d'une
aanille accompagnee d'un trop grand nombre
le cartes de la meme couleur pour avoir des
hances de passer. Ex. : J'ai eine maneille,
lie est folle. || Lg. — Mouton fou, — atteint
le l'avertin ou tournis. — V. Folaison,
?oUier.
Fonaee (Partout), s. f. — Galette. || Lg. —
2adeau que les parrains et marraines des
tpoux leur font le jour de leurs noces. V. au
^oik-Lore II, Syn. de Chantenau. || Interj.
- Zut ! Syn. Fldte,Miel t Ust, Ut. — V. Foua-
Ures.
Et. — B. L. Focacius, cuit au foyer, focus. —
). C. Fouhacea. (Lrrr.) — Focacia (pasta). Darm.
- On fait, a Lernay, paroisse du roitou, « une
•pece de galette ou tourteau cuit au feu, que ceux
lu pals appellent f ounce, et ceux du Languedoc
lisent fougace, et le petit peuple de Touraine
ouee, dans la meme signification ». (Le Duchat.)
- Cuite sous la cendre. (L. C.) — « Cinere coctus et
e versa tus est et focacius. » (Isid. de Seville, xx.)
- Plike distingue le « pan is focacius », cuit dans
'atre, de « panis fornaceus », cuit au four (xvm, 2).
- Evxille.
Foaaee-a-rAne (Sp.), s. f. — Chardon-
toland. Syn de Chardon-roulant. Eryngium
iampestre. Bat.
Foaacier (Mj.), s. m. — Mauve. — Malva
ylvestris. Bat. — N. Ainsi appelee parce que
es graines, en forme de petits disques, res-
emblent k des fouaces. Les gamins s amusent
t les croquer.
Foaaeleres (Les). — Nom de lieu. Banlieue
1' Angers, ou Ton fabriquait sp£cialement les
buaces. — Dans l'expression : La rotte a la
ouace (Als, Msu). « Tiens, c'a encore 6t6 dans
a rotte a la fouace, — voila que j'ai encore
ivate de travers, et je tousse.
FoailUee (Mj.), s. f. — Grande quantity,
ibondance. Syn. de Taple, Cramasste, Tour-
nee. V. Fessie, Fouie. || Volee de coups,
ross6e. C'est le sens propre. Syn. Roustle.
N. — Jaub. cite Une fouailUe de poulets ;
couvee. V. Grouie.
Fouftlller (Mj.), v. a. — Fouetter un enfant.
|| v. n. — Fouetter. Ex. : La p/ee foudille, —
il fait une pluie battante. Syn. de Draper. \\
S'adonner aux plaisirs vene>iens ; colter. —
Frequent, de fouetter.
FonAilleur (Mj.), s. m. et adj. q. — Paillard,
coureur d'aventures galantes. Syn. de Chien,
Chenassier, Vessier, Fumellier, Putassier,
Marrainier, SaillanL
Foucade (Mj., Sal., By.), s. f. — Fougasse,
emportement, frendsie, acces de colere subit
et violent, Syn. de : Fenouillon, Veson,
Foute-foute, Fousquenette, FusseguenS, Fou-
tillon. || Coup de tete.
Et. — « Fougade a signifie une mine, et, par une
metaphore ais£e a saisir, un coup de tete. — Meme
mot que fougasse, pour le radical. — Focus,
foyer. — Foucade (fouk *, fulke *, folk, la foule,
le monde ; flock, troupeau, bande. Ces quatre mots
sont cong6neres et possedent la m6me acception
§6nerale), s. f. Course desordonnee d'un troupeau
e moutons, de boBufs, etc., laisses en liberte dans
les patures, espece de panique et d'effarouchement
dont la cause n'apparatt pas toujours. — Se dit
aussi, par metaphore, pour : coup de tSte, action
irrefl^chie. — EfTouquer (m. rac), effaroucher,
effrayer. S'applique particulierement aux ani-
maux domestiques reunis en bandes. EfTouquer,
c'est, a proprement parler, disperser une troupe
d'animaux en les elTrayant, ce que Ton appelle, en
pat. norm., causer une foucade. (Moby.) — Folc,
troupe, multitude :
— « Cum folc en aut grand adunet
« Lo regne prist a devaster. » (x« s.)
Lorsqu'il en eut r£uni une grande multitude, il
se mit a devaster le royaume. — Vie de saint
Liger. (Constans.)
Foucadler (Eg.), adj. q. — « Mon chien est
moins foucadier que Tan dernier, — moins
jouasse.
Foucage, s. m. — Travail particulier oper6
par les ouvriers d'a-bas dans le fond des car-
rieres : c'est l'ouverture d'une rigole ayant
3 m 33 de profondeur, coraposee entre aeux
chefs de regie qui limitent la carridre dans le
sens du ill de la pierre ou de la longueur.
Chaque ban ouvert porte le nom de fonc6e.
Ce travail se fait k la poudre et k la pointe,
espece de pique dont un seul bout est ace>e.
(Travail sur les Ardoisieres, par M. Blaviee.
Cite par Meniere.)
Fouchet (Lg.), s. m. — Maladie des mou-
tons qui les fait boiter. Elle consiste dans une
inflammation dont le siege est entre les
soteiUes ou onglons. Probablement le pie tin.
Foudon, s. m. — V. Reliques.
Fondre de veat (Mj.), s. ra. — Cyclone.
Et. — Fulgur, mfime radic. que fulgere, briller. —
Fouldre de mer, — horrible tempgte : « Si avoit si
grant suytte de chevaliers, d'une partie, et d'autre,
que ce sembloit fouldre de mer de la fum£e, et de la
poussiere que tous les chevaux faisoient. • (Per-
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402
FOUDRER — FOUIN
ceforest. — L. C.) — « Ce desastre epouvan table,
cause par la foudre des vents opposes les uns aux
autres... » (1751. — Inv. Arch., S, s, E, p. 170,
2,m.)
Foodrer (se) — (Lg-), v. pron. — Se baj-
gner dans la poussiere, corame font les oiseaux
et spScialement les poules.
Foodret (Pc), s. ra. — Se dit au lieu de
Encros, dans le Pays-haut.
Fontdre (Mj., By.), s. ra. — Carie du
ble\ 616 carte. Maladie qui donne au grain des
ce>6ales une odeur de sardine. — N. Ne pas
confondre avec VEteinU V. Foidre. — Causee
par un champignon.
Foatdre (Mj.), adj. <|. — Carte, en pari, du
ble\ du froment, du seigle. — V. Foidre.
Fouee (Auv., Mj., By., Lu6, etc.), s. f. —
Feu vif et clair, qui ne dure que peu de temps
et s'eleve subitement. Syn. de Rigalie, Ri-
g&iltee, Ferg&ill&e, Frisie, BauUe, RicailUe
(Bg.). || Galette mince que Ton met au four
avant le pain et qui cuit tres rapideraent. —
A Mj., on appelle cette mSme galette : Ga-
leae a la fouke. Syn. de Gdte-mdche. || Sensa-
tion subite de chaleur a la tGte ; — ressentie
surtout par les femmes au commencement de
TAge critique. || Chaleur de bonne femme. —
Chpt. || Lg. — Grande quantity, abondance.
Syn. de Fouaillee, Fess&e, Tapke, Tournke, etc.
Et. — Focata. V. Fouace. — L. C. Fagots de
chauffage. — En Norm., une fouke, — flambee.
Fouesser (se) — (Zig. 151), v. r6f. — Se
fouesser la goule a bas. — J'v verrais Patte*-
nuation du mot grossier froutre. — V.
Fouetter. || Ti., Zig. 153, v. a. — Fesser. || v.
n. — Cogner, heurter. Ex. : Le queniau
fouessait sus eine castrolle. || Ti., Zig. 159 v. n.
Fouesser ou Foisser. Frapper. Ex. : fa foues-
sait dans la porte. Doubl. du fr. Fesser.
Fouetter (Mj., By.), v. a. — Forme att6-
nuative de Foutre, dans un grand nombre
depressions. Ex. : Je te vas fouetter ma
main sur la goule ; il s'est fouetU a bas. —
II ne faut done pas y voir le v. fouetter, se
servir d'un fouet. Cf. Flanquer, Ficher.
FongeAIUer (Lg., By.), v. n. — Bouleverser,
retourner sa litiere, en parlant des animaux
et surtout du pore : fouger. || Par ext. Cher-
cher partout en bouleversant les objets. Syn.
de Furg&iller, Fouineter, Rafouiner, Chaf-
fourrer. Frequent, de Fouger.
Fooge-marde (Sp.), s. m. — Stercoraire,
gros insecte coleoptere qui creuse des galeries
dans les fumiers. || Gsp. Fermier, ouvrier
agricole qui a l'habitude de travailler jusque
dans la nuit, comme les vidangeurs. Syn. de
Tard-d-jouc.
Et — De fouger -f- merde. Ce mot exprime la
meme idee que Stercoraire, mais d'une maniere
plus pittoresque.
Fouger (Z. 149, etc.), v. a. — Vermiller. ||
Fouiller le sol avec son groin. — By., Sal.
id. — V. Chdler.
Et. — Lat Fodicare. — « Se dit des pourceaui
3u'il est deffendu de laisser aller dans les prei vj
ans les etangs vuides, par ce qu'ils mangent k
fray et les oeufs du poisson qui se conservent sos*
le fimon. » (L. C.) — Fogerare, — humum roslf
fodere. (D. C.) — « Ce que faisans, sembfoat it
coquins de villaige qui feugent et escharbotent »
(Rab., P.)
Fongere-katarde (Lg.), s. f. — Scolo-j
pendre. Syn. de Herbe-a-la-rate.
Et. — Du lat. Filix, developpe, a Taide d'ou
suffixe, en une forme non latino rilicaria.
Fougis (Mj., Lg., By.), s. m. — Bouleverse-
ment, fouillis, chaos. — V. Fouger. — By.
Fougis.
Foulgneter, Fouineter (Mj.), v. n. — Far.
fouiller. Syn. de FurgdiUer, FougediUer.
Et. — P. -6. pour Fouilleter, dim. de Fouiller.
P. -6. de la m&me famille que Fouser. — Ptotfc
deriv6 de Foiiine ; comme fait la fouin*. V.
Fouinard.
Fouillard (Mj.), s. m. — Feuillard. V. £/-
fouiller. — V. TroleU
FonllUrdes (Mj.), s. f. pi. Syn. et d. dt
Feillardes. — Branches seches garnies d»
feuilles. Pour Feuillardes, inus. du fr. Feuilk
Cf. Effouiller, Foille. — Lat. folium.
Fouillee (By., Zig. 179), s. f. — Range* d<
branches coupees figurant des arbres, uc
bocage, pour la chasse aux canards. DoubL
du fr. Feuillee, voisin de Fouillis. V. Chass*
au canard. F. Lore, n.
Fouiller (se) — v. r6f. — Expr. vulg. ■ Tt
peux te fouiller ! » — ce que tu pourras fain
ou dire est inutile, tu ne trouveras rien.
Foolllct 1 (Z. 124), s. m. — Feuilles,
graines et menus debris de foin.
Fooillet f (Mj.), adj. a. — Follet. — Se dit
dans : Poil fouiUet. — V. PoulioL
Fonlllouse (Mj.), s. f. — Poche d'un vet*
ment, surtout consideree comme renfermaat
Targent de poche. — Ne se dit qu'en plaisaa-
tant. Syn. de Profonde, Mallette, Pochette.
Et. — Der. de Fouiller.
« Richelieu et Chastellerault
« Avecque Foye la Vinouze
« Qui avian t bain dos metaux
« Dos peces dans lou fouiilouse. »
NoHs popmL
Ainsi, ce mot d'arrot est emprunte 4 notre t**v
Fatois. — < Car il arrapoit run par les jambfe
aultre par les espaules, Paultre par la bests
l'au It re par la fouillouze. • (Rab., C, i, 38, *4- -;
« Plus d'aubert n'estoit en la fouiilouse poursoJ-
citer et poursuivre. » (Rab., P., in, 41, 309.)
Foullloux (By.), adj. q. — Feuillu. ~
Saint-Martin-du-Foai^oMx (en Anjou). — ^
trouve aussi dans rarrondissement de U«
(Dott.).
Fouin, s. m. — Putois. — Dans le R<#"*\
de Renart : foinez, v. 9046. — (Li., Br., L*
Mj.) Fouine. V. Chat-fouin || Au fig- Indite
malpropre. Ex. : Hue ! le petit vilain /««'
|| Inter], de mSpris et de aegout, mal ecnt
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FOUINAGE - FOURCER
403
join / "|| Sal., id. et, en geue>al, les b£tes qui
dlvalisent les basses-cours. — Puer corame
ein fouin (blaireau).
Et — La forme primit. elait Faine (xm? s.), ce
(jui donne fagina pour elymol., faine, fruit du
hStre. En effet, la fouine se nomme : martre des
hgtres. (Lrrr.)
Hist — G.-C. Bttcheb, 181, p. 189.
« Mais elle sent le muse etle binjouin
« Et toy tu es puant comrae un fouin. »
Fooinage (Lg.), s. m. — Pluie tegere. Syn.
de Vent-vole, Serinie. || Pluie frequente. Syn.
de Mou Masse. De>. de Fouiner.
Foolnard, e (Mj., By.), adj. q. — T&tillon.
|| Lambin. — Berdin, Berginier, Berzinier,
Berdinier. — V. Fouiner. || Lutin, espiegle. |J
Celui qui va furetant dans tous les coins, qui
6pie. Syn. de Rafouin, Echaupiard. La fouine
entre dans un poulailler corame elle s'en
derobe, avec ruse et rapidity. (L. Labchey.)
Foaise (Mj., By.), s. f. — Sorte de trident
avec lequel on prend des anguilles dans la
vase.
Et — Lat fuscina, trident (Lrrr.) — Dimin.
de Furca. (Dabm.) — Remarquez les trois vieux
mots : a) foine, fouine, faine, faine, — fouine,
l'animal ; — b) foine, fouine, action de creuser,
fouille, tranche, de fodina, de fodere ; — c) foine,
fouine. — fourche, de fuscina. (D r A. Bos.)
Hist — « Qu'il attrape la flevre a piquer des
anguilles avec la fouine. • (R. Bazin, La Terre
qui meurt, 43.)-
FoaiBtso (Mj.), s. m. — Sorte de cordage
de la grosseur du petit doigt. V. Cincenelle.
Terme de marine.
Foninee (Lg.), s. f. — Bruine, 16gere averse.
Syn. de Serinie, Pissie de guernouille, Foui-
nage, Vent- vole.
Foolner (Mj., Sal., By.), v. n. — T&til-
lonner. J] Lambiner, vStiller. Syn. de Berdi-
ner. || Pecher a. la fouine, fouiller la vase
avec la fouine pour pecher des anguilles. ||
S'attarder. Ex. : Que fouine nt-i\s corame 5a,
qu'ils ne s'en vennent point ? — Qu'as-tu k
fouiner par tout ? fureter. || Syn. de Birouiner,
Bersouiner, Birouasser, Seriner, Serinoter,
Serindiller. V. Fouine, pour l'etymol.
Fouiaeter (Mj.), v. n. — V. Fouigneter.
Foulr (Lg.), v. a. et n. — Fuir.
Foule, s. f. — PScher a la foule, en foulant
le sable avec les pieds. (Men.). Surtout pour
les goujons.
Et — D'un radic. lat. qui se trouve dans Fullo,
foulon, et Fulcire, appuyer.
Foolyard (Lg.), adj. q. — Fuyard.
Fooler (Mj.), v. a. — Foule de monde. Ex. :
C'etait pas fouli de monde, — il n'y avait pas
foule. || Fouli d'dvrage, — accable* de besogne.
|| Ein pas (enjamb6e) fouli, l'autre mou, —
sans se presser. Ex. : Le vela qui s'en veint
la-bas, em pas fouli, l'autre mou. || Sp., Lg. —
Fouler qqn, — le charger devant la justice,
apporter contre lui des t£moignages acca-
blants. || v. re7. — Se fouler la rate, ou sim-
plement se fouler, se la fouler, — se donner de
la peine. Ex. : II ne se foule pas la rate, il se la
coule douce. Mj., By. — Surcharger deposi-
tions, de frais. Ex. : Si chacun payait son du,
parsonne ne serait fouli. || By. — Fouler des
ach6es, — les faire lever ou sortir de terre,
en foulant la terre avec les pieds.
Hist. — « Et en la Province ; temperant les difte*
rends qui naissent de la diversity des jugemenU
precedents, et afin que personne ne soit excessive-
ment fouli. (Cousu tTAnj., t II, col.
Fonl^ne (By.). — V. Canard.
Fooitita4e (Mj.), s. f. — Foule, multitude.
Et. — Ce mot, d'importation recente, est un
hybride des deux mots qu'il synthetise.
Foopir v. a. — Chiffonner, froisser, en
parlant d'6toffes, de papier, etc. V. Faupir,
Fdpir.
Et. — Fourpir, dont foupir est une alteration,
de l'anc. fr. Ferpe, felpe, qui est le mot actuel
Fripe (orig. obsc.). Lrrr. — Hist. : « Bonnetx
foupiz, — bonnets fripes. » (Rab., G., 36.)
Fooqoet (Auv.), s. m. — Ecureuil. Syn. de
Chat-icureuil, Chat de perche, Ecuroil. || Jeu
qui consiste a Steindre avec son nez un flam-
beau allurae\ — Rabelais en parle (G., I, 22,
43), — et La Curne en donne la description.
N. — Ce nom est inconnu a Montjean et a Sp.
Par un leu de mots frequent dans la science heral-
dique, le celebre surintendant Fouquet l'avait
choisi pour embleme, avec cette devise : Qud non
ascendam T
Et. — Dimin. de Foulque, nom propre. Cf.
Martin, Robin, etc.
Four (Mj., By.), s. m. — La bouche ouverte.
Syn. de Freu, Fergane. — Lat. furnus.
Fourbi (By., Sal., etc.), s. m. — L'avoir,
le bien, ce qu'on possede. Syn. de Bdzar. \\
Affaires compliquees, desagr6ables. — Bien
faire son fourbi, — bien tirer son Spingle du
jeu. V. Forbi.
Et. — a Se fourbir se dit des soldats de cavalerie
cuirassiers, p. ex., qui nettoient leur armure. »
Le cuirassier a tant par jour pour se nourrir, se
fourbir. De l'aha. f urban, nettoyer.
« Vous avez tuit bouche a court ;
« Mais Ton vous fait d'avoir gaiges le sourt
« Et si n'avei rien pour fourbir vos dens
« Fors bouche a court, sans rien mettre dedans* #
(Eust Dbschamps, xv« s. — Littr*.)
— Piege, malice, dans l'argot du peuple, qui ne
sait pourtant pas que le fourby (le Tromp6) 6tait
un des 214 jeux de Oargantua. Connaltre le fourbi,
fitre malin. (Delvau.) — Cf. Polisson, de polir, et
Filou, de flier? (Schel.)
Foorftis (Sal.), s. m. — Nettoyage. De
Fourbir. V. Fourbi.
Foorcelle (Segr.), s. f. — Avoir la fourcelle
a bas ; quand on a mal k l'estomac, on releve
la fourcelle avec un peigne b6nit. (Men.) V.
Brichet. Ce mot est mis pour fourchette.
Fooreer v. n. — Frayer (Le Petit Courrier
du 20 fev. 1908, 2, 2).
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404
FOURCHE — FOURNES
Et. Hist. — « Fourcer », v. Frayer. (Bouteillkr,
Somme, rurale, p. 507 ; Cotoravb). « Fource », s.
m. et f. Frai, action de frayer : « Qu'aucuns ne
prennent secquetaux (poissons sees) du fource
de 1'annee. » (Nouveau Coutumier gintral, II, p.
150 a.)
Les trois meres, pour le peuple 6difler,
Qui mortes sont, est Franchise premiere ;
Raison aussi, pour tout fructifler :
Et Justice est auques la derreniere ;
Et la fourse est du peuple la matiere
Que Ten destruit pour les tenir roit.
(Eustache Des champs, 138 a.) L. C
Mais d'ou vient ce mot? Frayer est form6 du
latin Fricare, frotter. En parlant de la femelle du
poisson, deposer ses ceufs, — ce qu'elle fait le plus
souvent en frottant son ventre contre le sable, les
herbes, pour faciliter remission. En parlant du
male, feconder les ceufs en passant dessus.
II eHait temeraire de rattacher directement
Fourcer a Fricare, frayer.
Ce vocable 6tait-il une corruption de Forcer, des
efforts faits pour 6mettre les ceufs? C'etait pos-
sible.
J'aime mieux le rattacher a Froisser, — vieux
francais Frouesser, Froissier, Fruissier, du latin
frictiare, fr£quentatif de fricare. On disait :
« Frouesser son serment », manquer a son serment.
(Ancien Coutumier de Bretagne, folio 86 a.)
Rom main queurent a la rescousse ;
Qui lance porte, tost la frousse. . .
{Roman de Brut, folio 91 d.)
Cette explication par Frictiare est proposed,
sous reserves, par le D r A. Bos. « Mais cela ne rend
pas compte de ui ou oi qui appartiennent a ce
verbe. Les deux ss paraissent indiquer st, comme
dans Brosse (bas-latin brustia ; ancien haut-alle-
mand burst, brusta ; allem. moderne Burste).
V. Effreuser, ou les mots B. L. indiquent, ce
semble, que fruisser ou froisser provient du lat.
frustum, morceau, d'ou, barbarement, frustare,
mettre en morceaux ; heurter, comprimer brusque-
ment ; friper brusquement (froisser du papier). Le
Dictionnaire giniral est de cet avis.
Fonreht (Mj.), s. m. — Sorte de fourche
ayant une come tres longue, droite et dans
Faxe du manche, et une autre corne, tres
courte, oblique a la premiere. On s'en sert
pour porter des faix de four rage. Syn. de
Paufourche. Lat. Furca.
Hist. — « Lettre du fermier de Treves, portant
plainte au superieur de Cunaud, de la mauvaise
facon dont lui a et6 servie, l'annee precedente, la
redevance d'une ptece de bceuf « presentee par je
ne scay quel gardeux de bois, embrochee dans un
fourchay, comme pour faire la curee a des chiens. »
(1657. /zip. Arch., G, 123, 1.) — Li dous fourcat
fan pas' no gibo. — Les deux araires ne font pas
une inflexion. (Mireille, 350, 3.) Le bati de l'araire
primitif n'etait autre qu'une sorte de fourche ou
fourche'.
Foorchee (Mj., By.), s. f. — La quantity
de foin, de paille, de fourrage qu'on peut
porter avec une fourche. Syn. de Broqube.
Fourche-ferree, s. f. — Centaur^e noire
(M6n.).
Fourchette (Mj., Lg., By.), s. f. — La bifur-
cation des jambes. Syn. de Vezet, Carrefour-
Briton. On dit aussi Calif our chette. || Marquer
a la fourchette, — marqder plus qu'il n'est du.
(Vient, je pense, de ce qu'avec une fourche, a
2 ou a 4 dents, on marquerait 2 ou 4 fois la
somme due ; comme font ces Aleves qui
£crivent un pensum avec deux plumes).
Sorte d'enjohvement en forme de fourcheue
sur un bas, a la hauteur de la cheville du
pied. || Fourchette du pere Adam, les cinq
doigts. || Aux cartes, avoir la fourchette —
2 cartes, telles que le roi et le valet, qui pren-
dront forcSment la dame et Fas, ou le dix de
Fadversaire jouant le premier.
Fourehetter (Mj.), v. n. — Manier sa four-
chette. Ex. : Faut savoir de fourehetter pour
aller manger de la grand viande avec le>
monsieurs.
Fourgailier, v. a. — Nettoyer le four avec
le fourgon (M6n.). V. Fergdilier.
Et. — Fourgon, meme radic. que l'a. v. fourgier,
fourger (fouiller, fourgon ner) ; lat. pop., foricare,
tir6 de forare. (Darm.) — Prov. : La pelle se moque
du fourgon. Se dit de deux personnes egalement
ridicules qui se moquent Tune de l'autre, sans
valoir mieux qu'elle.
Fourganeer (Tim.), v. n. — Nettoyer dans
une raaison, faire le nettoyage. Syn. de Fer-
gancer, Fertoirer.
Fourgane, s. f. — V. Forgone.
Fourme (Auv., Mo.), s. f. — Tas de fumier
Corr. du fr. Forme, fosse a fumier. — V-
Frome, Forme.
Et. — Fumarium? pour Fimariura. — Ou plu-
tot doublet de Forme, motte de beurre. La fourme
est une motte de fumier. Lat. Forma.
Fourment, s. m. — Froment.
Fourn&iller (Mj.), v. n. — Activer le feu,
surtout dans un four ; tisonner. Syn. de Fer-
gdilier,
Et. — Du fr. Four, et mieux du lat Fumes-
Gf. Dorm&iller, Tourndiller.
Hist. — « La contrainte de fournoyer a aucun
four, depend des droits de basse juridictioo. *
(Cout. du Poitou, t. I, 149, 46.)
Fourneille (Lg.), s. f. — Fagot de menu*
branches, bourree. Syn. et d. de FournUU, S.
de Rdchage t Serpage. Cf. Feille t CheveMe.
Fournelier (Mj., Sal.), s. m. — Chaufour-
nier.
Et. — Der. du fr. Fourneau, a, f. Fournei. —
N. P.-0. faut-il distinguer le fournelier, ouvrier
pr£parant le bois ou fournil qu'on met dans le
fourneau pour faire la chaux, du Chaufourmer,
fabricant de chaux. (MAN.) — V. FourniL —
M6nidre a raison et tort. Le fournelier est birt
l'ouvrier chaufournier, et le patron s*appelle df ci
dernier nom, jamais fournelier. Mais celui-ci aa
prepare pas la fournille, vu que Ton chauffe excla-
sivement au charbon de terre. 11 Fa peut-Stre pri-
paree autrefois, il y a deux siecles. D'apres If. Poefi
e'est un Clemanceau de la Lande qui le premtefj
a Mj., chauflfa a la houille les fours a chaux, m
xvnr 3 s. — En tout cas, il est inutile de faire inte^
venir Fournille pour expliquer Fournelier, qui «J
le de>iv6 direct et regulier du vx fr. Fournei |
Sal. — Specialement celui qui tire la chaux a ft
goule du four.
Fournes (Sal.), s. f. — Feuilles de pommd
de terre. Syn. Fonces f Chavoil, ChahoueU
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FOURNIL ■— FOUTEAU
405
Fournil, s. m. — Fagot d'epines destine a
chauffer le four. S'emploie aux deux genres
dit M£n., mais au fern, il doit prendre la
forme Fournille.
Et. — De four, par l'anc. forme forn ou fourn. —
D. C. cite : fornilia, fourniiles. V. Fournelier.
Fournille (Mj., Lg., Sal.), s. f. — Bourrees,
bo is pro pre a chauffer le four ; fagot de brin-
dilles, de ronces, d'aub^pines, etc. V. Fournil,
Fourneille.
Hist. — t Le feu fut mis avec une quenouille
d'honneur aux fagots de fournille qui garnissaient
le haut mai plants au bord de la route. » (Semaine
Relig. d'Ang., 42« an., n° 43, p. 1162, mil.)
Fourniller (Segr.), v. a. — Heurter, Fureter
(MfcN.).
Four ni men ts (Sp.), s. m. plur. — Les
quantites de marchandises qui complement
les unites commerciales usuelles. Ainsi il est
d'usage de livrer 105 fagots au cent, 105
livres de foin au cent, soit 21 pour 20. Gette
quantity de 21 est ce qu'on appelle a Mont-
jean Fourniture. A Sp., les livres ou unites
quelconques complementaires sont les Four-
niments. — (Eufs, 13 pour 12. (Jadis, pout-
ed tre ; mais pas de nos jours !) — V. Fournir.
— By., id.
Fournir (Mj., Lg.), v. a. — Egaler de
vitesse dans PexScution d'un ouvrage. Ex. :
Je ne pouvais le fournir a motiver. || v. n. —
Avancer, aller assez vite en besogne. Ex. : Je
ne sarais fournir a ramasser les preunes. Syn.
de Avanger. By., id. || Mj. — Fournir a, —
fournir de. Ex. : Je ne sais pas qui pourrait
fournir a la monnaie. || Mj., Lg., v. n. —
Abonder, foisonner, donner un ren dement
abondant. Syn. de Sueiier, Souciier. Faire
du souces, Repondre, Ranger. || Au sens, ci-
dessus, de Avancer (Y'peux pas fournir a le
tenir propre, cet6 sapreluci far-la) on dit pro-
verbialement au Lg. : II est comme la misere,
il fournit partout.
Et. — Germ, frunjan, devenu : fromir, formir,
fornir, fournir. (Darm.)
Fourniture (Lue). V. Molle (MJ., Lg.).
Nombre de 21 objets. Cest une unite souvent
employee dans le commerce local. V. Four-
miments. Fourniture de chaux, 21 barriques,
soit 52,5 ou 47,25, ou m£me 42 hectol.,
selon les localites ou la chaux est livree.
Hist. — « La fourniture se compose de 22 pipes
de 42 boisseaux chaque. » {Anj. Hist., 5 e an., n° 5,
p. 507.)
Fournoyer, v. a. — Faire cuire une fournee
de pain au four (M£x.). V. Fourndiller.
Fourragere (Sp.), s. f. — Partie mobile que
Ton fixe au rebord supeneur des ridelles
d'une charrette, et au-dessus des roues,
quand on veut y charger du foin. || (Lg.). —
Claies mobiles placees a l'avant et a l'arriere
d'une charrette.
Et. — Feurre, foere, foure, — paille, qui avait
donne* fourrer, d'ou fourrage*
Fourt! — Interj. pour chasser, un chat, un
chien. — De Tall. Fort ! Souvenir de 1814. —
Cf. le lat. Foras, par curiosity. — Simple
onomatopee. Cf. Foute-foute.
Fousquenette (Tim.), s. f. — Colere subite
et breve. Syn. de Foucade, Foute-foule,
Foutillon, Vezon, Rondon. V. FusseguenL
Pousse (Mj., Lg., By.), s. f. — Fosse. V.
Fousse. || Chpt. — Reservoir au milieu d'un
grand jardin.
Hist. — « Et pensoient qu'on les eust mis en
quelque basse fousse des prisons. » (Rab., G., i, 38.)
— « Icy davant, en ceste large fousse,
« Gist le mortel, ennemy de famine,
« Qu'on appelloit maistre Jehan~Malesfousse. »
(G.-C. Bucher, 282, p. 255.)
— o Veux-tu scavoir ou sera mon tombeauf*
« Apres ma mort? non point en terre doulce,
« Non point en l'air, encores moins en l'eau,
« Mais je feray en tes membres ma fosse. »
(Id., 114, p. 149. — Fosse rime avec doulce.)
Fousse (Lue, Lg., Mj., By.,) s. m. — jl V.
Clous.
Hist. — « Thibaud de Mathefelon et de Durtal
de*savoue ses sergents qui ont pris « dedenz la
cloison des murs et des foussez dou priorre de Goiz
(Gouis) des chevaus, qui estoient a rabe\ » (1282.
Inv. Arch., H, I, p. 54, col. 2.) — « Fortiffier son
dit prieure" et y faire muralles cr6nel6es et autres
barbecanes, pons levis et foussez. » (1437. — Id.,
ibid., p. 37, col. 2.) — « Lui donne conge" et licence
de fortifier et remparer sa maison des Noyers-
Ourceau « de murs, tours, foussis, portes, pons
leveys. . . » (1445. — Id., G, 185, 2.) — « Sepulture
dans realise (Saint- Aignan) « d'un cappitaine
nomine* Le Fresne, lequel... estoit tomb6 dedans
les foussez du chasteau. » (1585. Id., S, E, sup. A,
55, 1, b.)
Fousset (Lg., Sal.), s. m. — Fausset, che-
ville de bois qui bouche le trou perc6 au cul
d'une barrique. || Sorte de clef en bois pour
tirer le vin.
Fousseyeur (Mj.), s. m. — Fossoyeur.
Hist. — « Si preincrement ils n'avoient en leurs
prop res pastifz foussoyi et beche\ » (Rab., P.,
m, 5, 224.)
Foutaise (Sp., By.), s. f. — Chose sans
importance. « Tas pardu cent sous? Eine
belle foutaise / » Syn. Chiie.
Foutant (Mj., By.), adj. verb. — Ennuyant,
vexant, embStant. — Syn. de Chiant, FichanU
FoutimassanU
Hist. — « Ce fut le mot de Pierrerit lorsqu'il
apprit le rejet de son pourvoi : Cest foutant de
mourir lorsqu'on a amassd tant de bien, dit-il.
(V. Le drame du Moulin cT Yvray, par L. BfcCHET,
in fine.)
Foutard, e (Mj.), adj. q. — Moqueur. Syn.
de Moquard, Fouteur, Moqueret.
Fouteau (Bg., By.), s. m. — Hetre. — Ce
mot est francais. — Cit6 pour la note de
MANAGE.
N. — o Les Parisiens et les Normands croiraient
Jire une ordure en disant fouteau. Je rapporteray
ici, a ce propos, un conte que fait Montagns tou-
chant a cetto obc^nitd prdtandue. II est plaisant*
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406
FOUTE-FOUTE — FOUTRE
Le voicy : « Nous dressons les fllles, des l'enfance,
aux entremises de l'amour. Leur grftce, leur attifure
leur science, leur parole, toute leur instruction ne
regarde qu'a ce but. Leurs gouvernantes ne leur
impriment autre chose que le visage de l'amour :
ne fust qu'en le leur representant continuellement
pour les en degouster. Ma fllle ; c'est tout ce que
j'ay d'enfans ; est en age auxquelles les Loix
excuse nt les plus echauffees de se marier. Elle est
d'une complexion tardive, mince et molle ; et a 6t6
par sa mere 61ev6e demesme : d'une forme retiree
et particuliere ; si qu'elle ne commence encore
qu'a se desniaiser de la naivete de l'enfance. Elle
lisoit un livre Francois devant moy. Le mot de
Fouteau s'y rencontra : nom d'un arbre connu. La
femme qu'elle a pour sa conduite, l'arresta tout
court un peu rudement : et la fist passer par
dessus ce mauvais pas. Je la laissay faire, pour ne
troubler leurs reigles : car je ne m'empesche aucune-
ment de ce gouvernement. La police feminime a
un train mysterieux. II faut le leur quitter. Mais,
si je ne me trompe, le commerce de vint laquais
n'eust su imprimer en sa fantaisie, de six mois,
Tintelligence et usage, et toutes les consequences du
son de ces syllabes sc616rates, comme fist cette
bonne vieille par sa reprimande et son interdic-
tion. » (Mont., Ill, ch. v.)
Et — « Le fagitellus, de Littb&, est inadmis-
sible ; mieux vaut, avec Diez, voir dans Fouteau
une variety de forme, avec t intercalaire, du
rouchi foiau (fagellus *). A l'appui de cette expli-
cation, on peut citer le norm. Foutille, fatne.
Pour l'emploi du t dans un but de derivation, cf.
Clou tier, de clou ; Feu tier, de feu. » (Schbl.) —
c La furie des viperes expire par l'attouchement
d'un rameau de fouteau. » (Rab., P., rv, 62.)
« Or, puisqu'il faut chanter, allon sous le feuillage
« De ce large fouteau qui rend si doux ombrage. »
(R6my Belle a u. — Berg., l w journ., t. I.)
Foute-foufo (Mi.), s. m. — Virevouste,
mouvement desordonne\ || En toute-foute, —
en colore. — Onomat. — Syn. de Vezon, P&ti-
rtwi, Fontaisie, Fenoudlon, Fousquenette, Fus-
seguerU, Foutillon, Rondon. — || Exclam.
employee pour mettre en fuite un chat.
Fouteur (Mj.), adj. q. et s. m. — Moqueur.
On dit aussi Foulard, comme on dit Moquard.
Voir une citation de Rabelais, par trop gau-
loise. (P., v, 29, 546.)
Foutillon (Sal.), s. m. — Etre en foutillon,
de mauvaise humeur, jeter tout par les places.
Foutimassant (Mj.), adj. q. — Tout a fait
vexant. Ex. : Si c'est pas foutimassant de
voir son pouvre fait se pardre sans £tre en le
cas d'en empScher. — Fichumassant. — Syn.
de Foutant.
Foutimasser (Mj.), v. n. et a. — Faire peu
de travail et le mal faire ; mettre en d&ordre,
s'occuper de riens, dire des niaiseries. « Que
j outimasses -tu la? » (Dorr.) || Hist. — - Apres
beaucoup de telles foutimasseries capitulaires,
il fut resolu... » (B. db Vbbville. M. de
parv.)
Foutre (Partout). — Avant d'expliauer ce
mot je demande a nos lecteurs de lire la note
suivante de G±nin (Recreations philologiques,
t. II, p. 153).
N» — GiNiHt mis au defl d'expliquer ce mot, de
mauvaise compagnie, r£pliqua : « Et pourqad
non? La science purifle tout ce au'elle touch*.
Est-ce qu'il y a des obctaites dans la m&iecine tt
l'anatomie?... C'est le but qui decide de tout.
Si vous vous adressez aux sens, l'expression It
plus innocente devient incendiaire. Si vous n«
voulez parler qu'a la raison, a Tintelligence, It
purete ae l'intention calme et refroidit la matiem
et des hauteurs de la philosophie il n'est de d£UJ
qu'on ne puisse examiner sans p6ril de souillure..,
(je resume la suite. A. V.) — Le mot Foutu est de If
m6me famille que fiat et fiauti. Au mot Fidditax,
D. C. dit que fouU s'employait pour signifier la Id
juree, le serment pr§t6 au suzerain. De la le mofl
foutu, pour designer celui qui avait trahi ce se&
ment. Ce mot, devenu, par longueur de tempq
banal et vague, 6tait, dans l'origine, une injun
precise et la plus sanglante de toutes. « Cela devai
etre, puisque tout l'6diflce flodal reposait sur 1
principe de la foi reciproque entre le vassal et hf
suzerain. » Nous trouvons dans des lettres d»
grace de 1416 : « Berthelemy Gen til dist de Mao-
giron d'Estissac qu'il estoit un faulx, maavab,
traistre et faitif et foutu chevalier. ■ (D. C V*
fldelitas.) . . .On finit par dire : un foutu savetier, bc
foutu gredin, sans y ajouter d'autre idee que ceflt
de l'abjection et du m6pris... « Une Equivoque
accrut encore cette Anergic et contribua au succe?
de l'expression. Cet adj., issu du subst, foot?
6tait, pour la forme, identique au part, passe* d'an
vx v. fr. forme* du lat. futuere (qui a, en effet, or
sens obscene), mais qui n'a rien a voir dans en
locut. : un foutu soldat, il a foutu le camp : c-M .
c'est un soldat parjure, il a trahi le camp, il i
deserts. D'ou : Fous-moi le camp, — sauve-to*
au plus vite, honteusement, comme le soldat qm
deserte... Et, malgre l'erreur ou Ton est sur la
veritable racine, le peuple a maintenu la direct***
du sens originel. Qu'est-ce qu'un Jean-Fouirt* un
debauch^? Nullement ; c'est un lache, tout ce quii
y a de plus abject dans la lachete\ un homm? a
foutre (trahir) le camp, s'il elait soldat. . . — Toat
ce qui prlcgde peut se resumer en cinq mots qui
presentent l'ordre des deductions depuis le mot?:
age jusqu'a nous : Foi, — parjure, — desertion, —
lachet£, — m£pris. « Un malheureux hasard i
voulu que l'identitg de deux formes, dont te
racines n'avaient d'ailleurs rien de commun. at
fait prendre le change et, par suite de cette confu
sion, repandu sur tout un groupe de locut ejwft-
lentes une odeur de grossieret£ desonnais indrt-
bile. » — Cf. fiefte ; — un maraud fieffe\ — «a
fieffe voleur, — une coquette fie flee. — L'Acade-
mie, en repoussant ces mots de son asyle. s'fst
jointe a la fortune, pour achever d'accabler U
vertu malheureuse et le merite meconnu. •
Ce mot, quelle qu'en soit l'origine, est trop
employ^ pour qu'on puisse l'omettre dans u
glossaire.
V. a. — Colter, faire l'amour. || Jeter,
lancer. || Foutre sus ou par la goule, la gueuk
— battre, rosser. || Sp. — Foutre par, sus 1-
nez a qqn. — Thumilier. || Foutre a Tair, —
Sp. — Jeter dehors un objet hors d* usage.
|| Sp. — Foutre par le corps, — accorder iao-
§in6ment a Tacheteur, pour le prix qu'il vietit
e promettre, l'objet marchand^. Ex. : n
m'a dit 30 6cus de mon gorin ; ma feinte y
illi ai foutu par le corps. || Aller, se fam
foutre, — aller au diable. Ex. : Qu'il aille rf
faire foutre. || Envoyer faire foutre, — - envoy**
au diable, promenen Syn. d* Envoyer ti*
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FOUTREAU — FRAISIER
407
Kr, baigner, pattre. || Se f outre dedans, — se
mper. || Interj. Diable !
Hist. — « Pompons la goutte,
c Pompons-la souvent,
« Envoy ant faire foute
« Ceux qui n'sont pas contents. »
(nefr. pop id.)
— Donnons une lettre que recurent Lombardel et
l(oseph) Clemanceau d'un frere de celui-ci, qui
,'etait d^baptise et avait pris le nom romain de
Probus. Probus Clemanceau ecrit done, le 30 de-
»mbre 1793, de Montjean, ou il s'^tait refugie :
i . . . J'ai eu une peur bougre que ces honorables
nessieurs ne vous eussent foutu la patte sur le
jorps. » (Anj. Hist., I, 712, 29.) En note : « Joseph
^manceau de la Lande, ne" a Montjean, merabre
le la Legislative, president du Comite revolution-
laire de Cholet, membre du Conseil des Cinq
Zenta, juge de paix de Saint- Flore nt-le-Vieil sous
'empire, mort a Mj. en? »
Foutreau, s. m. — Cest le jeu de bourrique
i Montrelais et a Saint-Pierre-Quiberon.
N. — Je cite ce mot parce que, Montrelais
ftant a la limite mSme de l'Anjou, il est probable
]u'il sera usite" dans qqs-unes de nos communes
roisines de la Bretagne.
Foutrcment (Mj., By.), adv. — Diable-
nent, terriblement, extraordinairement. Ex. :
Cest foutrement difficile. Syn. de Fouiument,
Bougrement. V. Fouire.
Foutu, e (Mj., By.), part. pas. — Perdu
>ans espoir. || Capable. Ex. : T'es pas foutu
ie porter ca. || Se joint & une appellation
injurieuse. Ex. : Cest ein foutu sot, eine
f outue bSte, — e'est un fieffe" sot, une fichue
De 4 te. — V. Foutre. || Lue\ — Terme de mSpris
;t sens vulgaire. || Mai foutu, — difforme, ou
mal portant. || Foutu comme quatre sous, tres
nal v£tu, tres mal fait.
Hist. — « As-tu recite\ chaque soir, la priere que
e t'avais indiqueet — Oui !. . . Me rin n'y fait !. . .
{ s6 ine homme foutu. * (H. Bourgeois, Hist, de la
Jr. Guerre.) — Foutu chevalier. D. C. — Parjure a
on serment de fidelite. (V° Fidelitas.)
Foutu ment (Mj.), adv. — Diablement,
emblement, diantrement. Ex. : II est foutu-
nent sot. Syn. de Foutrement, Bougrement,
?ichument.
Fouyer (Le\, Mj., Lg.), s. m. — Foyer,
tre. || Chpt. — Foyers d'un puits, — les
leux jambages en maconnerie qui avancent
e part et d'autre de rouverture et sur les-
uels on dispose les seaux. — Lat. Focarium.
Fracture (Mj., By.), s. f. — Bris, effraction.
Je s'emploie que dans la loc. : Faire fracture,
lire effraction ; casser, briser qqch. — Cest
s mot francais, avec extension.
Et. — Lat. Frangere, fractum, fractura.
Fragile (Mj., Lg., By.), adj. g. — De sante*
hancelante. || Lg. — Incertain, changeant,
n parlant du temps. — Cest le fr. pris au
g. et dans un sens special.
Prague (Lg.), s. m. — Frfine. Forme tres
ieiilie. Aujourd'hui on dit Fregne. Cf.
'hdgne. Lat. fraxinus.
Fragntr (Mj.), v. a. — Frdler, frotter 16ge-
rement, trailer. || v. r£f. — Se frotter, se
gratter. — Corr. du fr. Frdler. Cf. Tirdgner,
pour tirailler.
N. — L'l s'est mouille* d'abord, puis a passe a
i articulation gn. Le changement de 6 long en
a long et lourd n'inflrme pas cette explication.
Fragonelle (Lg.), s. f. — Fragon, petit
houx. Syn. de Fergonniere, Fringounelle,
Hud in. — La forme la plus anc. est Fregon.
Fraleheur (Mj.), s. f. — A la fralcheur, —
quand il fait frais, le soir. Ex. : Je nous sommes
envenus a la fralcheur. By., id. — Au plur.
Des fraicheurs, — un chaud et froid. Ex. : II
a attrape* des fraicheurs.
Et. — Frais. De Paha, frisc ; am. frisch.
Fralehun (Mj.), s. m. — Fumet particulier
des tripes fratches. — Jaub. Fratchin.
Cf. « Su8 la fruchaia que trelimo. » — (Sur lea
visceres palpitants. — Mireille, 246, 2.)
Fralde (By.), adj. q. — Froide. — V, Fred,
Fret.
Frailler, v. a. — Frotter en se salissant, sa
robe (Mg.). Mto.
Et. — Fraler, froler, frofir, frier, — frotter. Lat.
Fricare.
Frairies (Cho., Mg.), s. f. — S'emploie sur-
tout au plur. — FSte patronale. Re rm esse,
Assemble. — Vogue. — Syn. Prevail,
Prheil, Per vail ou Patinous.
Et. — Cest le mot fr., par ext — B. L. Fratria,
college, corporation (en grec : phratria, tribu),
m£me rad. que frater, frere. Le sens propre est :
assemble ; de la : f£te, gala. — Fete, regal. De la-
en parlant de qqn dont les doigts sont gras et mal-
nropres : « Les doigts comme landiers de frarie. »
(Rab., iv, 134.) L. C. — « Un loup etant de frairie,
(La Fontainb.) — « Si gens crEglise, Frairies
(confreries), communautez, ou autres Mains-
mortes, acquierent. . . » (Cout. d*Anj., art. 131,
p. 91.) — « L* assemble du village. Ce sont les
memes types . . . dans le decor d'une ballade ou
frairie. » {La Trad., p. 58, 1. 41.) — « Les assem-
blies, prevails, frairies, bachelleries, ballades (car
elles portent, en Poitou et en Angoumois, ces
noms varies) represented... » (Id., p. 328,
1. 17.)
Frais, fratehe (Mj., By.), adj. q. — Fig. En
bel 6 tat. Dans ce sens, il ne s'emploie qu'iro-
niquement ou avec la negation. Ex. : Eh !
bien, te vela frais ! — dans de beaux draps.
— Je ne te vois pas frais ! — || Frais comme
ein petit gardon. || Ironiquement. II est frais
le coco ! || II est frais comme ein petit cochon
qui a la teigne. || Adverbialement ; — nou-
vellement, rlcemment. Ex. : Frais fait, frais
arrive\ frais pont (pondu), frais 6clous.
Fralsenne, s. f. — Pour Freselle. V. Fais-
selle.
Fraisler (Mi.), s. m. — Potentille ou Quin-
tefeuille. N. Cette rosacea est, en effet, tres
voisine du fraisier.
Et. — Fragum, par rintermediaire d'un type
Fragea.
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408
FRAISIER-SAUVAGE — FRECHE
Fraisier-sanvage (Sp.), s. m. — Potentille.
V. Fraisier. — Potentilla fragaria.
Fraissure, s. f. — « La jraissure est en
Vendue un mets fort goute\ fait avec le sang
du pore fratchement tue\ {Revue de VAnjou,
t XXXXIX, p. 228.) V. F. Lore, xn, et
Fressure, plus loin.
Frail. — Pour : froid. V. Fret, fred.
Framinous, s. m. — Freres mineurs.
Hist. — « Fibres mineurs, fratres minores. »
(Lettre de Ren6 d'Anjou, 20 juin 1453.) Anj.
Hist., 2« an., n° 4, janv. 1902, p. 370, note. —
Freres menus. Les Freres Mineurs ou Cordeliers ;
d'ou, par corr., on les appelle, en Languedoc,
« Ix>us Framenous ». — Mehun, au Codicille, dit :
« J'ay mes petits enfants, k qui ie suis tenus
• « Plus qu'aux poures Estrangiers ne qu'aux
Freres- Menus. (Borel)
Frane, ehe (Mj., By.), adj. q. — Brave.
Deux hommes qui se provoquent ne manquent
pas de s'adresser ce d6fi : Avance done si t'es
franc. || Sain, non pourri. On dit ironique-
ment de qqn qui manque de franchise, de
loyaut6 ou de courage : 11 est franc comme
eine poume pourrie. || Franc du collier, — se
dit d'un cheval de trait plein de feu et qui
tire sans plaindre ses efforts. || S'emploie
adverbialement devant certains adj. dans le
sens de : tres, fort, tout a fait. Ex. : C'est
franc bon, franc beau, franc use\ — Bien
qu'adverbe, il s'accorde avec Tadjectif ou le
partic. Ex. : Vela eine culotte qu'est franche
us6e. V. Fin, Raide, Vrai, Fini, Parfait. —
On dit : Franc-toMe ou Franche~fo\\e.
Francais, e (Mj., By.), adj. q. — Franc,
loyal, probe. || Sp. — Brave, hardi. — Le
mot fr. a un sens un peu different. || Pour
• Francois. — Bords de la Loire (M4n., By.).
Franehipane s. f. — Frangipane.
Franeine. Pre*nom ; Francoise.
Franeormier, s. m. — Vulg. Aigremoine
Empotoire (M£n.). — Aigremoine eupatoire.
Batabd.
Frandooiller (Segr.), v. a. — Rincer une
barrique. (M£n.).
Franger (By.), v. a. — Require le bas de
sa robe a l'Stat de f range. Syn. Eff ranger.
Et. — Frange. Du lat. fimbria, par transpos. de
l*r, frimbia, ou bi se change en g doux (cf. Plonger),
comme mi se change en g doux : simius, singe. —
On a dit : frianger.
Frangin (Mj.), s. m. Frere. — Mot d'argot
assez usite\
Frapialasse (Segr.), s. f. — Grand nombre.
Cette femme a une frapialasse d'enfants.
(M6n.).
Frappage (Tr.), s. m. — Travail particulier
des ouvriers d'a-bas dans les ardoisieres.
(M6n.)
Frapper (Mj.), v. a. — Dans la langue des
mariniers : fixer^ assujettir tres solidement
un^cordage.
Frappette (Bss.), s. f. — Sorte de d
nocturne aux oiseaux. — N. Je n'ai pas
details sur la maniere dont elle se prai "
mais tout semble indiquer aue c'est It m<
que la Tapette de Saint-Paul.
Frappeur- devant (Mj., Lg., Spb.), s. m.
Aide d'un forgeron.
Fraouedale (Mj.), adv. — Bredi-bi
dare-dare, brusquement.
Frase, s. f. — Fraise. Corr. du fr. Lat pod
Frasa, tir6 de : frasum, pour fragum.
Frisier (Sp.), s. m. — Fraisier. V. Frase.
Frasil (Br., By., Mj.), s, m. — Fraidj
poussier* d'escarbilles.
Et. — Fraisil, pour : fraisil, du lat. facem, torcfc
tison. Repond a un type du lat pop. : facfle,)
long.
Fratres (fratrece) — (Mj., By.), s. m. -
Barbier. On dit : Je vais chez le fratres.
Et. — Vient peut-dtre des anciens moines ci*
rurgiens ; garcon chir., puis : chir. ; puis : barbie:
Hist. — « Par moy Denys Chenuau, f rater cki-
rurgien. » (1678. — - Im. Arch., S, E, m, V>%
2,b.)
Frayant (Mj.), adj. q. — Affriolant. j Spr
— Ou Therbe pousse drue. Se dit d'un pr£.
Et. — Douteuse. De frai, de Fa. v. froter, U'J
fricare? — De frire, friand. Proprement : qa
grille d'impatience? Syn. Gouleyanu
Frayer (Mj., By.), v. n. — S'unir pour Ui
tecondation. Ne se dit pas que des poissonsJ
V. Loche. || Frayer avec, — hanter. — Lit
Fricare.
Frayeur (Mj., By.), s. f. — Ne s'emptok
guere que dans la loc. : Faire frayeur, — far*
peur. Ex. : £a faisait frayeur de voir ca. CI
Faire affre.
Et. — Lat. fragorem, bruit violent De boa*
heure il a pris le sens actuel, par confus. at*
esfreor, de>. de : esfreer. (Dabm.) — Lrrrai prv-
pose : frigorem (de frigidus, froid), frigdoreE-
' Provenc. esfreidar.
Frayon (Sp.), s. m. — Bande de fer appU
qu6e late>alement le long du sep d'une char
rue, pour la garantir de Tusure. — Syn. &
Gorde.
Et. — Piece de bois qui forme chapeau sor V
gros fer d'un moulin. De frayer, — frotter coat*
de fricare, qui devait former : frier. — Friofl, -
au sens de notre patois. (Lrrr.)
Fraziller (By.), v. a. — FrdziUer, le fee
Le d^faire, le curer pour prendre les brat*
et les mettre dans la chaufferette. CL FrfrL
Freehe (Auv., Pc, By.), s. f. — Friche.
Et — Doubl. du fr. et rac. de D^fretkir. -
Friche, B. L. friscum, fractitium, champ auqad^
a donn6 le labour pour la premiere fois, de : fr*
turn, bris6 ; cela a pu donner : friex ou frtctt
Fre. — Syllabe initiale et intercalate ; ink
version de : Ter, dans : fremer, renfremer, etc Ca
le eontrairt de Fer, pour Fre*
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FRED — FRESSURE
409-
mais comment friche ou frictum en ont-ils pu
naltreT — Douteux.
Fre*, Fre4e (Mj.), adj. q. Froid. — Lat.
Frigidus.
Hist — < Cellarium quod dicitur Freide Ecuelle...
in feodo prioratus eorura de Thorigne. » (1264. —
/up. Arch., S, H, 157, 1, bas.)
Fret-an-eul (Lg.), s. m. — Gelui qui
manque de decision, individu pusillanime,
surtout en affaires. Ex. : Je ne veux pas illi
vendre mes boeufs, c'est ein vrai jred~au-cul.
Fredennes (Do.), s. f. — Sorte de beignets
creux. On decoupe la pate avec Torince d'un
verre, par ex. pour qu'elles aient toutes la
meme forme. V. Bottereau.
Fredorler, adj. q. — Qui est trop sensible
au froid. Syn. Efferdilli, Ferdeilloux.
Frtgne (Lg.), s. m. — Syn. etd.de Frdgne.
Fregnelle (Lg.), s. f. — Sorte d'herbe com-
mune dans les pr6s et les haies, de laquelle
les tiges creuses sont employees par les tisse-
rands pour y envider leurs trames ou ipellcs.
Frelnnts (Les) — (By.), n. pr. — Les FrS-
naies ; frein, tres nasal et a long.
Fremer, v. a. — Fermer. V. la Remarque a
Fremis et Fre (en note).
Freml,-mte (Mj.), s. f. et m. — Fourmi par
metathese. Cf. Fromit, Formiu
Hist. — c Plus tost en un tas depaille,
« Si ra'aist Dieu et Saint Remi,
« Trouveroit un oef de fremi. »
Rom. de la Rose. 14872.
Freaelle (Mj., By.), s. f. — Flanelle.
Doubl. du mot fr. Cf. l'esp. Franela, m£me
sens. || Sorte d'eloffe de drap grossier dont
on faisait jadis des robes, des pan talons. —
C'est le mot fr., mais avec un sens un peu
different. || By. Reine des pres. — Spiraea
ulmaria. Bat. Syn. Ebaupin de rivi&re.
Et. — Dabm. propose l'angl. flamel, emprunte' du
gallois gwalen. Cf. Frignelle. Tout simplement
parce que les feuilles sont d^coupees comme celles
du frgne, ou fregne.
Presenter (Mj.), s. m. — Tisserand qui
fabrique de la frinelle. N. Cette industrie a
aujourd'hui disparu, et le nom n'est plus
qu'un souvenir.
Frepette (Mj.), s. f. — Jeune fille qui fait
trop la mijauree ; petite ouvriere trop pincee,
trop coquette. Syn. de P&cusse, Pince -jesses,
Pince-cuL
Et — P.-e\ de Friquet, — un galant, un amou-
reux. Friquenelle ou Friquette, « jeune coquette
qui suivait la cour ». (1560. — Borel.) — De fri-
quet, passereau, moineau, diminut. de frique, gai,
vif ; vx fr., — anglo-sax. free, vif.
Frequenter (Mj., By.), v. a. — Courtiser,
une jeune fille.
Frere (Mi., By.), s. m. — Frere quatre bras.
Frere de la Doctrine chretienne. lis sont
ainsi nommes a cause du manteau qui fait
partie de leur uniforme, et dont les manches
restent toujour* flottantes. || Lue. — Se dit
pour Beau-frere et Sceur pour Belle-Soeur.
Et. — Frater, proprement : celui qui porte, qui
soutient la soeur, du rad. bahr, porter. 4
Fresehe, s. f. — Vieux terme de droit cou-
tumier que Ton retrouve a chaque instant
dans les anciens actes et quittances, ainsi que
ses derives frescheur, cofrescheur, frerescheur,
cofrerescheur.
N. — Partout, dans les actes de vendition du
xvm* s., on lit que l'acquereur devra payer les
cens et devoirs feodaux et seigneuriaux « en
frcsche ou hors fresche ». Les quittances de fermages
Sui furent deJivrees a mon quadrisaieul Mathurin
astard (V. Trepas de Loire) par les procureurs de
la mense e*piscopale, M6zeray, Voisin, Fleury, pour
la ferme de Brodeau qu'il tenait de I*6v6ch6 (1756
a 1789) portent in variable men t la mention :
c Done quitte sans prejudice de la solidite. »
Que faut-il entendre par ces termes? La solidite',
c'Stait la solidarity entre cofrescheurs ou fermiers du
mSme domaine, responsables les uns pour les
autres. La fresche, c'dtait le statut m§me des co-
frescheurs, ou ce mode de fermage impose* abusi-
vement par les seigneurs a leurs tenanciers et qui
etablissait entre ceux-ci la soliditi ou responsa-
bilit6 collective.
Je possede un < Ex trait de la remambrance de la
tenue des assises de la chatellenie de Champtoce*
en 1774 », qui fixe bien le sens que j'ai donne\ II y
est dit qu'a ces assises (23 aoQt) « a comparu sieur
Francois Trottier, marchand fermier, demeurant
au bourg et paroisse de Montjean, lequel s'est
avoue sujet censitaire imm£diat de cette chatel-
lenie de ChamptocS pour raison » de divers biens
situes en Tile Hazard qu'il avait acquis indiviso-
ment avec plusieurs autres. « Pour raison de quelles
choses ledit sieur Trottier audit nom a reconnu et
confesse qu'il est du chacun an au terme de Tous-
saint a la recette de cette cour six deniers de cens
et quatorze livres de rente foncidre annuelle et
perp£tuelle en fresche des autres cy-dessus denom-
mes propria taires du Surplus de ladite Isle Ha-
zard. » Ces assises avaient 6t6 tenues par Louis-
Francois Papin, avocat au Parlement de Bretagne,
s£n6chal. J'ajoute que ce sieur Francois Trottier
fut mon trisaYeul dans la ligne paternelle et qu'il
fut aussi le grand-pere de M. Trottier, fondateur
des fameuses forges d'Hennebont, ou une rue
porte son nom. (R. O.)
Freseheurs. — Cohe>itiers.
Et. — Frerescheurs, s. m. pi. Cohe>i tiers, copar-
tageans. Terme coutumier qui subsiste dans qqs
provinces. On trouve : « partage de coheritiers et
frarescheurs » dans le Coutum. gine'ral. (L. C.) —
Fre>ageux. — Cofrerescheur, dans un acte de
notaire du xvir 5 s., au Blanc. (Jaub.) — Fraresche,
freresche, — heritage entre freres, — fratrestica,
fratraticum, de fratrem. (D* A. Bos.) — Fraterni-
tas, — fratriagium, frareschia, — frairescam, —
fraireschiam, — frarescheurs. (D. C.)
Fressore (Lg., Tim., Sp., Sal.), s. f. — Pre-
paration culinaire qui consiste en une sorte
de bouillie de sang et de graisse de pore
melanges de mie de pain, dont on se regale
lorsqu'on tue le noble. On la cuit longuement
dans un vaste chaudron ou on la remue sans
cesse. La preparation de cet amalgame indi-
geste est une fe*te de famille ; on invite les
amis a y assister et a venir brasser !a fressure. *
^- Vi au Folk- Lore un ires curieux article de
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410
FRET - FRICASSfi
M. Ch. Leroux-Cksbbon, hymae an rhoo-
neur de ce mets. — V. Fraissure et, aux
Remits, la Mort du gorin.
Hist. — Les visceres. « II fist mettre un orfevre
en l'eschiele a Cezaire, en braies et en chemise, les
boiaus et la fressure d'un pore en tour le col. »
(Joinv., § 685.) — Rabelais cite les fressures
parmi les mets que les Gastrolatres o /Trent a leur
dieu Manduce. (P., iv, 59.) — « Depuis le matin,
a la grande cheminee cuisait la fressure, mets gati-
nais compost de sang, de chair, de pain et de graisse
bouillis ensemble. » (La Trad., p. 228, 1. 27.) —
On dansait aussi quand il y avait reunion pour
brasser la fraissure. » (Deniau, Hist, de la V, t I,
58.)
Fret' (Mj., By., Sal.), adj. q. et s. m. et f. —
Froid. Lorsau'on l'emploie comme subst. on
le fait indifleremment des deux genres. Ex. :
II fait eine fret a matin ! — Y fait frette a
nuit ; le vent est haute galarne. — Queune
fret qu'y fait ! — Syn. et d. de Freud.
Et. — C'est le fr. Froid, avec la pronoc. du xvP s.
et la finale forte.
Freteau, s. m. — Cercle en fer ajoute* a un
maillet pour Tempecher de se fendre. On
prononce foerteau. II est destine a fendre le
reparton. (M£n.). — Cf. Forteau, Ferquiau.
Et — Fretter ; garnir d'une frette, p.-6. contract,
de ferrette, petit morceau de fer.
Hist. — « La hanste est de pumier fretee,
« Ne puet brisier, tant est bendee. »
(Partonopex, v. 3007. — L. C.)
— « ...Et estoit cauchies d'un housiax et d'un
sollers de buef fretis de tille d usque deseure le
genol. * (II elait chauss6 de houseaux et de souliers
en cuir de bceuf garni d'^corce de tilleul jusqu'au-
dessus du genou. » {Aureus in et Nicolette.)
Frettolr (Craon), s. m. — ' Herse. Lat.
Fractor ?
Frea (Mj.), s. m. — Bouche ouverte. Ex. :
II dvrait ein freu a illy fourrer ein moyen
sabot. Syn. de Ganache y Fergane, Four. Corr.
de Four.
Freud (Tc), s. m. — Froid. Syn. et d. de
Fretj Fred.
Freuler (Bg., By.), v. a. — Frdler. || Segr.
— Se dit quand qqn. ne sait pas commencer
la conversation. (M6n.).
Freulon, FrAlon (Mj., By.), s. m. — FrSlon.
Syn. de Bergot, Burgot, Breuyaud. Cf. Feuve,
Orfeuve.
Et. — Pour : frulon, furion ; du lat. pop. fur-
lonem (Isid. de Seville), qui paraJt compost de :
fur, voleur, nom donn6 au frelon dans Varron, et
de : leonem, lion. (Cf. Fourmi-lion, et cette glose du
vnr s., crabrones : furs leones.) Darm.
Freyer (Mj.), v. n. et a. — Dans la langue
des mariniers, laisser filer doucement une
amarre enroul£e a plusieurs tours sur un point
d'attache fixe, en retenant a la main Textr£-
mite* libre.
Et — P.-e\ de l'all. Freien, lib^rer. Serait-ce le
m£me que Frayer? — Fricare.
Frland (Tj., Zig. 153), adj. q. — V. FrayanL
GouUydnL Bert de superlat. (Z. 153, By.) II
est loot frimmd neul,
meuT.
• Sya. de Toat
Et. — Partic. pr. de frire. — Applique aux ama-
teurs de chere fine et delicate, au pr. et au fig. :
« Si tu vois que le faucon est bien f riant a la char
et qu'il mengue bien volontiers. » — Appliqul aux
mets et boissons delicats qui semblent irire sur la
langue : ,
« II n'est si bonne armeure que de ce vin friant
« Et de ces pastez-la qui vont souez flairant. >
L. C
Friaiee (fribtee ou fribi^e) — (Sp.), s. f . —
Frisson. V. Fribion. De>. de Fribler.
Frlaler (fribler ou fribier) — (Mj., Sp. t Lg. t
Sal.), v. n. — Frissonner. Angl. to Fribble.
Et. — Friller, frissonner. — On lit dans un glos^.
du fonds Saint-Germain : Frigutire, soy demener
ou traveiller pour le froit ; friller, frilleux. (L. C)
Frla/on (Mj., Lg., Sp.), s. m. — Frisson. V.
Fribler. On prononce le plus souvent Fribion.
Syn. et <i. de Frilon.
Fria/oaner (Lg.), v. n. — Frissonner. Syn.
de Fribler. De>. de Fribion.
Frlaolte (Lg.), s. f. — Bonne ecuellee, boa
plat. Syn. de Migolke. || R6gal, r£galade.
N. — Doubl. du mot FriboUre de Sp., mais
dans un sens different, quoique voisin.
Friaelere-(Sp.), s. f. — Grande reunion de
fermiers et de feurs attelages pour un charroi.
|| Sens primitif : Grand repas, grands pr^pa-
ratifs.
N. — Jadis, dans tout le pays, au bon vteux
temps ou chacun cousinait avec la paroisse entiert
— et quibusdam aliis — il 4tait d' usage de se
r6unir pour faire en commun et gratuitement cer-
tains ouvrages, comme essarter un champ de genets,
battre et peigner le lin, faire un transport de mate-
riaux, etc. Le fermier pour lequel se r^unissait U
friboUre, qui faisait la fribolere, devait regaler s^
ouvriers volontaires et leur rendre le mdme ser-
vice a i'occasion. Cet usage patriarcal a presqur
disparu. Seuls, les boulangers et les charrons font
encore des friboleres et in vi tent leurs clients a
venir faire leurs transports de bois. Aux environ^
de Cholet, ces reunions prenaient le nom d>
Guerouees. A Auverse, on en use encore ainsi pour
l'^grenage du chanvre et Pepluchage des noix. V
EnouUe. — Friboler, dans Jaub.
Et. — Par curiosity : t Frigoler, faire griller.
Ce mot s'applique surtout a la cuisson des marroas
et chataignes. — Frigole\ grilled — Vx fr. frigoler,
faire des fritures. — Frigoloire, po£le ou casse
percee de trous dans laquelle on fait griller d«
marrons. — De Frigere, frire. (Guillem.) — P.-£.
les marrons — ou les fritures — faisaient-ifc !•
fond de ces repas. — Friboler, voltiger, papillon-
ner, par contr. de fariboler ; a de l'analogie avec
Frivole. (Jaub.)
Frleasse-a-frt (Fu.). — Nom de lieu.
Frieasst (pain), ad-, q. — Lorsque la noix
destined a faire de rhuile a £te* ecrasee sou5
la meule, on la met dans une chaudiere pou*
la chauffer. Lorsqu'on la retire, il reste dan<
le fond un gras, dans lequel on roule des Uehe*
de pain, assez agr^ables au gout
N. — On prend une ou plusieurs miches tr&
fralches (quatre, c'est assei) et on les fend dint
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FRICASSfiE - FRIPE
411
»ur longueur en huit morceaux egaux. On les met
lans la pofile et l'ouvrier continue de brasser la
hauffe. Apris cinq minutes, le pain est fricasse* ;
1 s'est leg&retnent approprie tout ce qu'il a pu
u gras et de la chaune. On le bat a deux ou trois
sis sur une pelle pour le debarrasser de ce qu'il
urait pris de trop et Von sert chaud et bouillanL
I'est un regal pour les entente. (Galleau. Vhuile
e noix. Article paru dans le Petit Courrier.)
Fricassee (Mj., Lg., By.), s. f. — Ce qui est
u doit Stre fricasse\ Ex. : Je vas ramasser
ine fricasske de pourre*e. || La quantity de
►oisson qu'un pecneur a pris, sans prejudice
le la sauce a laquelle ils seront mangel. —
Jyn. de Cuisine. || Fr. de museaux, — une
mbrassade.
Frieasser (Mj., By.), v. a. — Frotter d'une
nantere re*pe*t6e. Ex. : J'ai beau me fricasser
es mains, je peux pas me les r£chaler. || Sens
ig. — D6vorer. Ex. : Son pere illi avait laisse*
le bon fait, mais il sl ben tout ieu fricasse tout.
— Syn. de Friper, 9 Fricoter.
Et. — De>. du lat. Fricare, qui a donn6 Tital.
Yegare, employe dans le m£me sens : Fregare le
lani.
Prleher. — Vx mot ang. DSfricher.
Hist. — 1662, 27 f6vrier, sepulture de la femme
le Ren6 Morin, « lequel 6tait venu pour abattre
t fricher la chaisnaie de la Haulte-Roche ». (Inv.
irch.,n, E, S, 353, 1.)
Frlehtl (Mj., By.), s. m. — Fricot. Mot d'ar-
;ot imports. — Cf. Tall. Fruhstuck, dejeuner.
Frleot, (Mj., By.), s. m. — Tout ce oui se
oange avec le pain. Syn. Fripe \\ Bl. —
ISme rad. que iricasser. — Orig. incert. —
I Fu. — Fricot de treus de bettes ! — Au
ig. — mauvais ouvrage, ou : histoire, aven-
ure peu honorable. « Queu fricot de treus
troncs) de bettes ! — En effet, ce mets
erait peu gouleyant. N. Mais treu est mal
raduit par tronc. II s'agit des cdtes. Tronc
st le doublet de Trou, Treu, mais non
Equivalent. Ce fricot est tres bon quand il
st bien prepare" ; ce sont : les asperges de
ordonnier,
Fricoter, v. a. — D6vorer, son bien. Syn.
le Fricasser, Friper.
Frleoton (Mj., By.), s. m. — Petit fricot.
Fridolln (Ag.), adj. q. — Sensible au froid.
iyn. et voisin de FerdeiUoux, Fredurier.
Frigousse (Segr.), s. f. — Aimer ou sentir
i frigousse, c'est Stre gourmand (Men.).
Et. — Frigge *, culotte de bceuf ou de mouton,
f. viande en ragout. La desin. ousse indique un
jns pejoratif, comme dans le mot pop. frimousse.
Frilon (Csp.), s. m. — Frisson. Syn. et d.
e Frihlon.
Frlloux, se, adj. q. — Frileux.
Et. — Frileux; frigorosum, friolos, friuleus,
rieleus, frileus, frileux. (Dabm.) — Frillousement,
rigorose ; frillousete\ frigorositas. (L. C.)
Frlme (Sa., Lue\ By.), s. f. — Getee blanche
[ui s'attache aux branches des arbresj Jrivre\
— Fr. Frimas. « Y a beaucoup dc frime >.
matin. » — || Ruses.
Et. — Anc. fr. frimer, geler : de Fa. scand.
hrim ; angl. rime ; le h - f :
« En eel temps ke voi frimer
c Les arbres et blanchoier. »
(Avant 1300. L. C.)
— Dans le sens de : ruses :
« Renart qui scet de toutes frumes
« Luy esracha quatre des plumes. »
(Rom. de Renart. — Delvau.)
— Frim6, gate" par le brouillard, les frimas :
Bled frinU. — Frimer, se couvrir de frimas.
(L. C.)
Fringant (Mj.), adj. q. — Chatouilleux, en
partem t d'une personne. || Tres sensible au
fouet, en parlant d'un cheval. — C'est le mot
fr. dans un sens voisin. || S6millant. Syn. de
Dringuet. Cf. Fringuenette.
Et. — Lat. Frigere, sauter. bondir, avec intercal.
de la nasale n. (Litt.) — V. fr. Fringuer.
Fringouneile (Lg.), s. f. — Fragon, petit
houx. Syn. de Fergoniire,Haguin, Fragonncllc,
Hudin. Ruscus aculeatus. Bat. .
Fringuenette (Sal.), adj. — L6ger, sautil-
lant. Pense^e fringuenette. V. Fringant.
Frinquis (Lg.), s. m. — Action de battre
pour la premiere fois la surface d'une air6e.
On dit : faire le frinquis ; le frinquis est battu.
C'est ce qu'on appelle, a Mj., rompre Pair6e.
Et. — D. du lat. Frangere.
Fripe (Sp., By., etc.), s. f. — Tout ce qui se
mange sur le pain. Syn. de Fricot. || Frian-
dises : beurre, creme, confitures.
N. — Genin, Ricriat. philolog, i, 409. * La
frippe 6tait. . . de la friandise, beurre, creme, confi-
ture. » Voila de la frippe, terme aujourd'hui
vivant en Anjou. (Et il cite un passage de Balzac :
Euginie Grandet.) — Orandet dit a Nanon qu'il y
aura suffisamment de pain... « D'ailleurs, ces
jeunes gens de Paris, tu verras que ca ne mange
point de pain. — (a mange done de la frippcl dit
Nanon. » — En Anjou, la frippe, mot du lexiq.
popul., exprime l'accompagnement du pain,
depuis le beurre £tendu sur la tartine, frippe vul-
gaire, jusqu'aux confitures d'alberge, la plus
distingu6e des frippes. Et tous ceux qui, dans leur
enfance, ont I6ch£ la frippe et laisse* le pain com-
prendront la ported de cette locution. » — Tallk-
mant dit de M me de Puisieux : « Jamais il n'y eut
une si grande friande... Elle endetta le couvent
des Dix-Vertus d'une somme considerable, et cela
pour des friponneries, car le p&tissier seul demanda
^eaucoup. » — Je vois dans Trevoux que des
bottes de cotignac d'Orlgans s'appelaient des
Iripons. Cela s'explique tout seul par l'e'tymol.
fripe, mais il paralt difficile d'en rendre raison a
l'aide des fripiers. — (Pr^c^demment, GAnin avait
6crit : ) « A propos de fripiers, je trouve dans
Touvrage de M. Louis Delatre (Des rapports du
franfais avec le Sanscrit)... une explication du
mot fripon que je crois absolument fausse :
« Fripon, dans l'origine, designait un homme cou-
vert de fripes, ou guenilles ; mdme racine que
fripier. » — Oui (dit OAnin), mSme rac. que fripier,
j'y consens, mais non pasace que fripe ait jamais
signing guenille, ni fripon un homme deguenilte. »
— Scheler pense que friper aurait pour acception
originelle chiffonner, de l£ gater par usure, consu-
mer, erifin i nianger goulument.
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412
FRIPfiE — FRITEUR
Fripee (Mj.), s. f. — Petite quantity de
matiere 6tendue sur une surface. — V. Friper.
Syn. de LiehU.
Friper (Mj., By.), v. a. — Essuyer avec le
doigt le reste d'une sauce, la creme adh6-
rente au vase, pour la techer. || Lecher. Sal.
— Prendre le dessus de qqch. — Friper sa
beurr^e, le gratin. — Embrasser. Friper la'
goule a qan. || S'en friper les barbes, — s'en
teener les ldvres. || Manger avec gourmandise
et completement. Ex. : II a tout fripi ben net.
|| Friper son pouce, — n'avoir rien pour sa
part.
Et. — C'est le fr. Friper, avec une extens. de sens
tres logiquement dgduits les unsdes autres. Le fr.
emploie Fripe-sauce.
Hist. — « Trajan estoit pescheur de grenoilles, —
Hector estoit /r*>e-saulce. » (Rab., P., n, 30,
193.) — GfcuN, Hicriat. phil., I, 409-410, cite
FuretiAre. « Fripper, manger goulument (il eut
mieux dit : sensuellement). II y avait k ce fesiin
assez de quoi fripper. Et, en ce mGme sens, on
appelle des goulus, des parasites, des frippe-sauces.
Fripl (Li., Br.), part. pas. — L6che\ C'est
ben fripi.
Friponner (Mj., By.), v. n. — Faire le
fripon, le gourmand.
Et. — G£nin, R6cr. phil., I, 410. — « Friper, de
notre temps, n'est plus qu'un syn. de chiffonner :
du linge frip6 ; mais, au xvn? s., il signifiait :
de>ober en cachette, a la facon des ecoliers qui
derobent des friandises. . . FubettAre reproche a
Charpentier son embonpoint, son parasitisme et
surtout une prodigieuse avarice : « Son cabinet
m&me n'£tait rempli que de livres donnes ou
frippte. » — Dans son Dictionn., il explique :
friponner : « Manger en cachette ou hors des repas
quelque friandise. « Les femmes ont toujours en
poche de quoi friponner. » — « Ce galand a tou-
jours dans son cabinet quelque langue de boeuf,
quelques confitures pour friponner. »
Cette acception s'est tout a fait perdue ; nous
n'avons conserve a fripon et friponner que le sens
derive du primitif et qui s'apphque a une probite
douteuse. En effet, de convoiter la fripe a la dero-
ber, il n'y a qu'un tour de main. Voleur est le gros
mot ; fripon en est un aimable diminutif. —
Fripon, — derive^ de friper, teener avec sa langue
la sauce d'un plat, en Berry. Le sens primitif
est done : gourmand. — Friponner, — bien
manger.
< Feste n'est que de vieux chappons,
« Comme dient tous bons fripons. »
(Leboux db Lincy, I, 155.
Frlponnier, ere (Mj., By., Sal.), adj. q. —
Fripe-sauce, goinfre, goulu, gourmand. De
Friper, — Cf. Lambinier.
Fripouitle (Mj., Lg.), s. f. — Canaille, vau-
rien, crapule.
Et. — C'est probablement un de>. irreg. du fr.
Fripon. — Frape ; frapaille, s. f. — frap ; frapin ;
frapail ; frapon, s. m., — coup, verge ; bagarre ;
foule, vile multitude, populace, canaille ; goujats
qui servent les soldats. Etymol. ? — On derive ordi-
nairement tous ces mots de fraper, dont on ne
trouve des exemples qu'a partir du xiv* s., tandis
que ces mots sont plus anciens. Frape, de fraper,
frapper, aurait passe du sens de coup a celui de
foule, comme foule et prose, de fouler et presser. -~
Frape est aussi une autre forme de frepe, ferpe,
felpe, qui signifie hailion ; de la pourrait venir W
sens de : foule deguenillee. (D r A. Bos.) — Fra-
paille (frape *, assembled, reunion de person nes),
s. f., bande, troupe de valets d'armee, de goujats.
Terme de mepris. (Moisy.)
Frippe (Zig. 50), s. f. — V. Fripe.
Friqaet (Lue\ Sar., Mj., Lrm., Sal.), s. mu
— Ecumoire.
Frlse> (Mj.), s. f. — Flamb^e. Syn. d«
Fouke, Joie de mariage, Baulhe, Rigalie %
Rigdillie, Ferg&iilke. — Feu vif et clair. Ex. d
J'allons faire eine frisie pour nous rechaler.
Et. — Du v. f riser. Le mot fait image, \sm
copeaux, les rifles de menuisier se recroquevillent ;
de*ja frises par eux-memes, ils semblent se friper
dans la flamme. — Cf. le rad. germ. Frisie, crepu.
Frise-pouiet (Mi., By.), s. m. — Appella-
tion ou interpellation ironique que l'on
adresse parfois a un gamin sans consequenre.
Syn. de Jaquedale, Jacquot-Pignard.
Friser (Mj., By.), v. n. — Friser comme des
baguettes de tambour, Hre raides et liss*^
en parlant des cheveux. || Friser comme ein
gubion, — avoir les cbeveux lisses. j| Ne pas
friser, — §tre penaud, avoir peur, n'elre pas
fier, rassure* ; n'en pas mener large. || Frist*
a plat, — meme sens.
Prison (Mj., Lg., By.), s. m. — Copean
mince et frise\ enleve* par le riflard, la var-
lope ou le rabot. Syn. de Rifle, Coquille. |
Mdche de cbeveux frisks. || Surnom donn6 am
enfants qui ont les cheveux frises.
Hist. — (II y a une herbe que nous nommons
l'erbeto di frisoun, — I'herbette aux boucle*.
MireiU*, 170, 3.) — « Elle avait cache le cadavre
de son enfant sous des frilons. » (Le Petit CourrUr.
11 faut lire Prisons, sans doute.)
Frisouelande (Mj.), s. f. — Nom d'une
ancienne espece de poire.
Fristonneau (Lg.), s. m. — Sein. Syn. de
Fistonneau, Ntnk, Bossoir, Avant-train, AwM
lait. N. Une jeune personne tres avantagt*
sous ce rapport port ait naguere le nom de
Fristonneaux dores.
Frisnre (Tim.), s. f. — Partie ante>ieure et
tuyaut^e d'une coiffe.
Frit (By.), part. pas. Au fig. — Perdu.
ruine\ Syn. de Cuit, Flambi, Fumi.
Hist:
« Muchez-vous tost en quelque lieu,
« S'il vous trouve, vous Stes friL »
{Farce de frcre Guillebert. Anc. th. fr., I, 3IS-
EvElLLt.
Friteur, s. m. (Agi). — fitablissemeni
annexe a un d£bit de vin, ou Ton fait frirv
« A c£der apres d6c£s. — Tres presse\ Bm
d^bit et friteur. — H6tel garni. Tres bonn*
conditions. S'adresser place de la R. • -
Annonce du Petit Courrier, 18 juillet 1905.
Et. — De frire. — Cuisinier charge sp^cialem^i
des fritures* Lat. frigere. (Lrrr.)
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FROGNE - FROUX
413
Frogne (Sal.), s. f. — Air sournois. Cf. Ren-
rogne\
Frold (Mj., Lg., By.), adj. q. et s. — Ma-
onner a froid, — sans mortier. || Mur en
•ierre froide, — en pierre sdche.
Froit' (Gs). — La froit ne tiendra pas, —
ie continuera pas. V. Fret.
Frdlte (Lg.), s. f. — Votee de coups. Syn.
Ie Pile, RousUe, Laudte, L&trhe, Bond&e,
legelie, Aubade.
Et. — Berry, frdler, battre. — Pour : frotler,
imin. de frotter. (Litt.)
Frdler (se) — (Lg.), v. re*f. — Se remuer,
e tortiller com me qqn qui a des dgmangeai-
ons dans le dos. Cf. Dtfrdler.
Frontage de forme (Z. 130), s. m. — Gruy&re.
- V. Formage.
Fro me (Pell., By.), s. f. — Tas de fumier.
f. Fourme, Forme.
Et. — Gorr. du fr. Forme.
Froment s. m. — « Porte difiterents noms vul-
aires .* le poulard, ble" poulard et aubron rouge,
poment petit-roux. L' aubron, la gouape differe
u precedent par ses epis Man chat res ; la gouape
ans barbe, ou gros ble sans barbe ; le p6tonielle ou
poment renfle, ou bl6 poulard ; ble a six carres.
aubron, goua, gouape, goise, gloise, goile, gros. —
& mot gouape, d'apres Desvaux, viendrait d'un
lot celtique qui voudrait dire faucille, en raison de
i disposition courbe de l'6pi. Ble* a mailloche, bl6
e miracle ou froment renfle\ rameux froment de
rois mo is, ble* tremois, petit froment blanc, barba
u froment barbu tremois, ble joanet, ble barbu,
roment gris a barbe, froment gris, froment breton
lane, barbichon ou froment barbu rouge, froment
ouge ou froment sans barbe gros grains, bl6 de
aint-Laud, de Saint-Nazaire ou froment sans
arbe, ble* sans barbe, froment trique, froment
aque ou raze, petit froment grilled petit rouge,
etit breton sans barbe, froment rouge, ble tri-
uet, rouge ou froment d' Alsace sans barbe, fro-
ient renfle* ou gouape, ble souris, ble a mailloche
ultive a Saint-Florent, le tremois, cultive" a Beau-
r6au, et le talaver, cultive* a Saumur, Beau-
r6au, Segre\ {Mimoire de Desvaux. Soc. industr.-
.V, p. 117, n° 4.) Meniere. V. F. Lore, rv, pour
ompteter ou rectifier.
Fro mental, s. m. — Vulg. A vena elatior
yant du rapport avec le froment. (M£n.,
Ut.)
Fromenteau (Mi., By.), s, m. — Grande
ramin^e a e*pi lache, qui crott sur les berges
le la Loire, dans les lucettes. Hauteur, 2 m.
)n dit aussi : Herbe-Jromenteau. — De fro-
aent.
Fromer (Mj.), v. a. — Fermer. || En tourer
'une cl6ture. Pour Former, par metath. de
r. Cf. Fromit. — V. Fro. Note.
Fromit (Mj., By.), s. m. — Fourmi. Par
ie* tath. pour Formit. On dit aussi Frimi. My.
Hist. — « Dist la fromiz : or chante a mei. »
(Mabie, Fables, n, 124. — L. C.)
For, Frou. — Interversion de For, Four. — Ex.
?romi y froumi, fromiUiire.
Fronele (Mj., Lg., By.), pron. fronque.—
s. m. — Furoncle.
Et. — Lat. furunculus, de fur, larron, ainsi dit
par une plaisanterie don Umain tenant on ne peut
plus voir que vaguement le sens.
i Front (a) — (Lg.), loc. adv. — S'applique
au mode d'attelage de deux bceufs qui, seuls,
tralnent une charrette, une charrue.
Fronteau (Mj.), s. m. — Cloison transver-
sale dans un bateau de marinier. V. Biez.
Fro nte vault Pour Fontevrault.
Et. — De Fons-Ebraldi, ce qui explique la pro-
nonciation ci-dessus . . . Mais il faut dire Fron-
tevaux avec les peuples d'Anjou et du Poitou. . . On
y a insure" un r comme dans fronde, de funda.
Frontitre (Mj.), s. f. — Sus les frontieres de
Ponet, — au Diable-Vauvert.
N. — Ponet est un lieu dit sans importance situe
au bord septentrional de la boire de Ghamptocl, a
mi-chemin de ce bourg a Ingrandes. G'est, d'ail-
leurs maintenant un lieu tres fr6quente\ puisque
la grande ligne^ferr^e Angers-Nantes y passe.
Mais e'est le cas de le dire : Habent sua fata libelli,
— les blagues ont leurs destinies.
|| Lg. — Solive dans laquelle est encastre*
un lincoir. || Lg. — Front d'un boeuf. Ex. :
Noute petit veau a eine lune a la frontiire.
N. — L'ancien sens de : frontidre est : front de
bataille, d'une troupe, — faire frontiire, — se
mettre en bataille pour combattre, se d&endre, et
comme on faisait fronticre particulierement sur les
limites d'un pays, le mot a pris le sens d'Etat a
Etat. (Lrrr.) — II y avait le v. frontier, confiner.
Frote-Penil. — « Curage du ruisseau de
Frote-Penil. — (Petit Courrier du 13 octobre
1901). — Le penil est la partie de Tabdomen
situ£e au devant de la symphise pubienne.
Frottte (Mj., By.), s. f. — Ractee, rosse*e,
votee de coups. Syn. de Ldtrie, Rachkc, Bon-
die, Roustee, Frdlee, Triffouillte, Aubade. -
Frotter (Mj., By.), v. a. — F. les oreilles a
qqn, le giffler. || Fr. du linge, — Vessanger.
Syn. de Echanger.
Frou, s. m. — Cheintre. V. Defrou.
Frouchement (Sar.), s. m. — Bruissement
Cf. Frou-frou.
Froussard (Lg.), adj. q. — Peureux, lache.
V. Frousse.
Fronsse (Craon, Mj., Lg., By., etc.), s. f.
— Peur, frayeur, venette. Avoir la frousse.
— Semble pouvoir Gtre rapproche' de Fris-
son. Syn. de Pou t Trac.
Frouster (Lg.), v. a. — Battre, donner une
votee de coups. Syn. de Rouster, L&trer, etc
Et. — Pourrait venir d'une forme de Fruci-
tare ou Fricitare, fre*quentat. du lat. Fricare.
II serai t le prototype du fr. Frotter, dont Hatzfhld
declare Porig. inc. — D'autre part, il est bien vrai-
semblable que le montj. Rouster en est une alte-
ration.
From, vx mot angev. — En friche.
Hist. — « Le 2 mai 1706 a este" benite la croix de
pierre donnee en l'honneur de Saint-Pierre, situee
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414
FRUITAGE - FURET
en l'extre'mite' des landes froux de cette paroissej
(Inv. Arch., n, E, S, 250, 1.) Syn. Gdt, Vaste.
Fruitage (Mj.), s. m. — Fruits, en g£ne>al.
Ex. : De ce temps chaud-la, je ne mangerais
que du fruitage. || Au plur. Les fruits, pris
collectiveroent. Ex. : Faut pas manger des
fruitages quand on a la va-vite. Rac. de Affrui-
tagl. || By. Du frutege.
Hist — c De bledz, de fruitages et legu mages
on n'en veit oncques tant, si les soubhaytz des
pauvres gens sont oufe. » (Rab., P., Prognost,
iv, 588.)
— « Oranges, citrons, fruitages
« Raye seche et merlan. »
(Noels angev., p. 61.)
— c Et haissoit laict, cerises et pommes
« Figues, raisins et tout aultre fruytaige. »
(G.-C. Bucher, 248, 237.)
— i Lore scavoir est que les hu mains plus copieu-
sement usent de fruictages qu'en aultre saison. »
(Rab., P., in, 13, 244.)
Fruitier (Mj.), s. m. — Arbre fruitier. Ex. :
Y a de beaux fruithers dans son jardin. || By.
Frutiers.
N. — Fruitiere, mime sens. Verger. « Planter
fruitiire. » L. C.
Frulon (Mj., By.), s. m. — V. Freulon.
Frusques (Mj., By., Sal.), s. f. pi. — Nippes,
habits, vStements ; qqf. meubles ou collection
de biens meubles. S emploie le plus sou vent
dans le sens pejoratif.
Et. — Ce mot doit avoir la mdme rac. que
Difrure, et cette racine est probablement le mot
Froc. — Frusaues est le rad. des mots fr. Frus-
quin et Saint Frusquin, dont le sens a passe, au
moyen de l'assonnance, au mot Saint Crespin.
Fu*e t s. f. — Mauv. prononc. de Fouke.
Fume (Mj., By.), part. pas. — Fig. Com-
plement perdu ; pres de mourir. Syn. de
Cuit, Foutu, Flambe, Frit
Fumelle (Mj., By.), s. f. et adj. q. —
Femelle. || Personne du sexe Um., femme ou
fille. Corr. du mot fr. — Syn. de Pissouse. —
Surtout en mauvaise part. || Enlever la
fumelle du chanvre, c'est TefTumeler. (M£n.).
Hist — « Arrive depuis trois jours en ceste pa-
roisse, mallade, avec une fumelle soy disant sa
femme. » (1647. — Inv. Arch., E, n, 288, 1.) —
« Li royaumes de Franche est bien si nobles que
il ne doie mie aller a fumelle, ne par consequence a
fll de fumelle. » (Fboissabt.)
Fumellier (Sp., By., Mj.), adj. q. et s. m. —
D6bauche\ qui aime trop les femmes, pail-
lard. Syn. de Vessier, Chenassier, Foudilleur,
Chien, PutassSer, Saillant, Marrainier.
Fnmereau (Mj., By.), s. m. — Fumeron,
tison qui fi|me. || Ironiquement. Grand
fumeur. En ce sens on dit aussi : Fumier.
Fu merle (Mj.), s. f. — Action de fumer.
F tuner ole l (Mj., Sp., Sal.), s. f. — Planche
qui forme un des rebords d'une charrctte.
Lorsque le rebord est a claire-voie, on le
nomme Rancher, ou Echaton, Echilon.
Et — La fumerole s'adapte a la charrette,
surtout pour transporter le fumier, d'ou son nom.
Fumerole * (Mj.), s. f. — Courtiltere ou
Taupe-grillon. Syn. de Jardiniere, Ckien 4
terre, Taupe-jmrdiniere. — Tire son nom 4
ce qu'elle se plait surtout dans les terrain
bien fumes. — Le meine que le precedent
e*tymologiquement.
Fumefterre. — Francais, mats du masculii
Fumeux (Mj).~s. m. — Fumeur.
Fumier (Mj.), s. m. — Ironiquemenl
Grand fumeuf. || Personne tres meprisabli
crapule. — Au l 61 " sens, syn. de Fumereau.
Fumoue (Do., By.), s. m. — Tison enflamifl
fumant. Syn. de Pumereau.
Fune, s. f. — Corde. V. Fine.
Et. — Du lat. funis. — « Item, cordage, appell
fune, pour encorder bestes a mettre en pastor*
pe».era une livre et demie, et aura sin brasses.
(C. Port., Inv., p. 332.)
Funer, Fun Icier, v. a. — Attacher avec ua
fune. Cf. Enfener.
Funer all, s. m. — V. le suivant.
Funcraille (Lue\ By., Mj., etc.), s. f. -
S'emploie au sing, et au plur. — Grande ce>f
monie quelconque, aussi bien pour une not*
que pour un enterrement. On dit d'un rep#
ae noces que c'6taient de grandes fun&railte.
V. Fenerailles.
N. — Les Anglais emploient leur mot Funeri
dans ce mfime sens gtoe'ral. Je lisais dernieremer*
dans le Strand Magazine de tevrier 1902, n° IK
une Nouvelle de Richard Mabsh, intitulee
Breaking the ice (La glace rompue). Une jeune fiil*
et son amoureux ont 6te* faire une partie de patt
nage : la glace s'est rompue et la demoiselle a pn>
un bain froid, qu'a partage' le jeune homme n
sauvant sa belle, ainsi qu'il sied. Dans cette mat*
lote, cuisin6e selon la formule, je n'ai trouve & |
piquant que le mot de la fin. L'h^rolne, qui er.
aussi la narratrice, raconte qu'au retour son frfc*
Dick leur fit un singulier compliment : c Well. £i
man, you have escaped one funeral, but you >
booked for another, — that *s a cart t • The opi-
nions wich brothers allow themselves to utter of
their sisters are astonishing. Fancy Dick calling m*
a funeral! » (R. O.)
Funieler v. a. — V. Funer.
Furet 1 i s. m. — Appareil place* a Fextre-
mite" d'une. perche et qui sert a effrayer k
poisson ; a Vextr6mit6 se trouvent quau*
anneaux en fer qu'on agite pour chasser k
poisson, au moment ou on leve le filet (Mix*-
Et. — Furet. Lat pop. furittum, dimin. de for,
le petit voleur.
Furet *, s. m. — Jeu d'enfants.
N. — Ainsi decrit par JIub. « Les personnes qv*
jouent au furon (Berry) sont rangees en cerck tf
tiennent un cordon formant une chafne sans fit,
{>ass4 dans un anneau qui est le furon. Les jooeon
e faisant glisser le long du cordon, se le passed
vivement les uns aux autres, en ayant soin d* ^
cacher autant que possible avec leurs mains et «
chan tant les paroles suivantes :
• II court, il court, le furon,
< Le furon du bois, mesdames,
t II court, il court, le furon,
« II a pass6 par ici,
« Le furon du bois joli . . .
« II court, il court. . . »
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FURGAILLER - FUTREAtJ
415
Cependant, Fun des joueurs, place en penitent au
milieu du cercle, cherche a saisir le furon. S'il y
Sarvient, il est recu dans le rond, et celui dans les
oigts duouel il a saisi le furon donne un gage et
prend sa place. — Quelquefois, la corde et l'anneau
sont remplaces par un simple morceau de bois, ou
un mouchoir route, etc.
PnrgtUIer (Lg.), v. n. — Remuer la braise
dans un four ou dans un foyer. Syn. de Fer-
gdiller. || Par extension, — chercher partout
en bouleversant les objets. — Syn. ae Fou-
gediller, Fouineter, Rafouiner, Chaflourrer. \\
Froufrou ter. Syn. de Ferter, Ferdasser, Guer-
gnoter.
Et. — Furger, mSme sens. — Furgon : « Un
b as ton appellc furgon de four. » L. C.
Furieux (By., etc.), adj. q. — Gros, bien
venu, solide. « Ah ! il est furieux (feurieux)
son petit gars, et point d&icat, mais diverse
(Bl.). — V. Firieux. N. Furieusement sert de
superlatif. — Voir, pour la discussion de cet
emploi, le mot infiniment, dans Litte*. —
— Enfeurieusir, devenir gros. « Gomme il
enfeurieusit ! » — || Un homme tr&s furieux,
— tres gras (Craon). — || By. Forieux ou
fo^rieux.
Fusee || Sp. — Fig. Vomissement d'ivrogne.
Et. — Lat. Fundere, fusura, fusus ; lat. pop.
Fusata.
Faseller, s. m. (Mj.). — Planchette perche,
placed a demeure dans la chemin£e sur
lacjuelle la fileuse fiche ses fusses pour les
faire s^cher.
Et — Der. du vx fr. Fusel ; fr. mod. Fuseau.
Fusil (Mj.), s. m. — Pour exprimer Pincr6-
dulite 1 ou signifier un refus, on r^pond ironi-
quement : Oui, mon fusil / V. Sabot || Pierre
a fusil, silex. || N. On dit de certains vins,
pousses sur les gres et sujets a jaunir, qu'ils
ont le gout de pierre a fusil. || Estomac,
ventre. By. Ex. : Je n'ai ren dans le fusil. V.
Cornet, sifflet, Coco, Fanal. Etre a jeun. ||
Pierre a aiguiser. || Changer son fusil d'6paule,
— changer de parti, changer sa ligne de con-
duite.
Fnsotier (Gn.), s. m. — Le fusotier, Tarti-
ficier.
Fnsseguen^ (Tim.). — S'emploie dans la
loc. : En Jusseguene, — en colere. Syn. de
Foucade. Doubl. de Fousquenette.V. Vezon.
FAt, s. m. || Sp. — Bois sur lequel sont
fixers les dents d'un r&teau. || Lpos. — Poutre
qui formait le levier principal de Tancien
pressoir a casse-cou.
Et. — Fustaille signifiait autrefois : tout ce qui
est de bois. . . « Quiconque veut 6tre escuelliers a
Paris, c'est a savoir venderes de auges, fourches,
peles, beesches, pesteuc et toute autre fustaille,
estre le pu et franchement. *(Lwredes MHiers, 112.)
Pat. — Du verbe Etre. Tres usit6 dans la
locut. : Un temps jut, — Autrefois. — By., Mj.
— Fu.
Fat* (BL), adj. q. — Ftetri. Cf. Raliroui,
Rou&te ou Rouetre. || Mj. — Defiant. || By.
Degoute* de. Syn. Ratatouille.
J" Et — « FutS, en Norm., se dit d'un corps poli,
terni par un souffle, par une fum6e : les carreaux
sont futes, on ne saurait voir a travers. » — A
Dives (Calvados), rassaste : « Je n'ai jamais e"te*
futi d'huttres. » — Le sens propre de fut6 est :
battu, du v. fuster, qui, tres employe, signifiait :
battre, placer a rafrut, fouiller, piller. — De :
battu, il a pass6 au sens de : rebattu, las, fatigue,
ennuy£ ; en fin, de : rebattu, il en est venu a signi-
fier : qui a de Texp6rience, habile, rusk On a qqch.
de semblable dans les acceptions de : rou4. (Ljtt.)
— Fustetz : Dans L. C. :
« As oi com Girars contre toi gronce et parle !
« Tu es li plus fustetz, li plus deshonorez,
« Se celz or vilz Bourgoins n'est par toi acorez. »
— Fut, bois coup6, arbre...l° Futaie ; 2° Fu-
taille ; 3° Fuster, f us tiger ; se dit en venerie de
l'oiseau qui s'echappe des bois, c.-a-d. de la trappe ;
de la I'expression : fute\ fin, ruse ; 4° Aflfuter,
affut ; 5° Futier, anciennement Charpentier, etc.
(8CH9LER.) — Ennuy6, — d'une personne ou d'une
chose. Ex. : J'avons tant mange* d'naviots qu'j'en
sommes futrs.
Futeau (Lg.), s. m. — Se dit dans : ChSne
de futeau, — ch§ne a haut vent, marmenteau.
Du fr. Futaie. — Lat. fustis.
Fftfor, v. a. (Sal., By., etc.). — Donner au
vin le gout de fut. || Fig. Rendre defiant. V.
FuU. N. Le fr. emploie le part. pas. de ce
verbe soi-disant comme adj. dans un sens
tr&s voisin de celui-ci. Cf. l'angl. Fusty.
Futreau -(Fustreau) (Mj., Sal.), s. m. —
Petit bateau des riverains de la Loire, aux
extr6mit6s trap^zoidales et relev^es. — Aussi:
Futereau. || By. — C'est une grande galiotte
a deux levies ; il se manoeuvre avec une ou
deux gdches munies d'une palle de gache et
avec le gournds, muni de son taugourt ou
manche.
Hist. — ...Un jeune gars des Aireaux, 6ner-
gique et robuste, qui manie son futreau avec
adresse et le dirige vers les points ou Emerge un
naufrag£. (Angev. de Paris, 18 aout 1907, 1, 4.)
Et. — Fuste. Long batiment qui va a voiles et
a rames. — B. L. Fusta, merrain, et aussi fuste, ou
fut, bois. (Lot.) — Manage l'explique ainsi : De
fusta, dit pour : fustis ,» qui signifie toute sorte de
bois. De fusta, nous avons fait fuste, pour une
espece de vaisseau de mer de bas bord a rames. De
fusta, on a dit (T I) fustarus, et ensuite fustarellus,
dont nous avons fait fustereau, mot angevin, qui
signifie un bateau. — Hist. : Le passeur « dirige a
la godille ou a la perche le futreau des pistons. »
(Anf. Hist., 2« an., n® 3, 579, 26.) — N. Le futreau
de Mj., muni d'une pdtre, ne saurait se mener qu'a
la perche (bourde) ou a la rame (gftche). On ne
godille (ficte) qu'en bachot. Le futreau des Varan-
nas se mene au gournd. (R. O.) — Navires, galleres,
gallions, brigantins, fustes et aultres vaisseaux de
son arsenac de Thalasse. » (Rab., P., m, 334, 52.)
— Le suppliant et icelui toutefoy entrerent en-
semble en certain vaisseau ou fustereau. » (1 459.) —
Fusterie. Chantier de bois. (L. G.)
— « Ces jours passez en certain navigage
« Les chevaliers bardiz, francs et robustes
c Ont envesty de rame et de courage
« Sans perdre un seul de leurs gens quatre
{fustes. »
(G.-C. Buchkb, 280.)
— t Groy qu'il y a tant de fustes sur mer.
\ii., 280.)
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416
FUTROLfiE - GABOTAGE
N. — Notre mot f&treau elant le dimin. de ce
mot fuste, il faudrait l'ecrire Fustereau, F bureau.
Ffttrolee (Mj., By.), s. f. — Ce que peut
contenir ou porter uu futreau. — Pour
Futretee, de>. reg. de Futreau. Cf. Tomberolie.
Fuyard (Mj.), adj. q. — Farouche, sauvage.
Ex. : La fumelle n'est pas juyarde.
Et. — Du mot Fuie, colombier, de fugia, dit par
metaplasme pour : fugium, refugium. La Fuie est to
refuge des pigeons, ou, comme parlaient les aa-
ciens, le refui. Les pigeons fuiards, les pigeons de
fuie, a la difference des pigeons domestiques. —
« (a, que Ton se depesche, garcon, au vio. an poula-
lier, au crochet, a la fuye, serviettes blancnes. •
{Moy. de parv., p. 323.)
OBSERVATIONS
Pbononciation. — Souvent muet a la fin des
mots. Se prononce qqf. comme c ; joug, jouc. —
Gu, son dur, de Gh ; Guerlage, Gherlage.
kbmutation. — Remplace :
b % v. — Le g dur remplace qqf. le b et le v,*deux
lettres qui efies-me'mes se permutent ailment
" ne faut pas trop s'etonner si nous faisons
Gariau, Garreau et Barri de Varius, et Garaud de
Varus, de meme que Gudpe vient de Vespa.
c. — Dans : Ganif, DifflgulU, Segond, Segret,
Segritaire.
ch. — Dtniger, p. Denicher.
d. — Giries, p. Diries ; Guiette, Diete.
g. doux, ou le son j. — Garbe, pour Gearbe,
gerbe.
h. — Giquet, p. Hiquet, Hoquet ; Gouspiller.
n. — Gnaise, p. niaise ; Ginau, Gntice.
-*. — Fatique, pour Fatigue. (Ici q remplace g).
w. Germanique. — Guinche , de winden j
Guindas, pour Vindas, de winden.
z. — Bigearrt, p. Bizarre.
Addition. — Par prosthese : Gingin, p. Engin ;
Giron, p. Arum ; Gniau, pour Niau. Par epen these :
Pignier, p. Panier.
Caracterise le subjonctif : Que je veinge (vienne) ;
que je sege (sois).
Sert d' aspiration : Gourgueille, de Orgueillir.
Rbtbanchbhent. — Par apherese. Biarre, pour
Bigarre.
Notes particulieres, a leur place. — Ghi ; Gl ;
Gn ; Ore ; Guer ; Gui.
Gabarage (Mi.), s. m. — Action de gabdrer.
|| Toue de gabarage y — gabare, petit bateau
servant a decharger et a charger les grands.
V. Gabdrer. || Fig. — Course, tracas. — Ex. :
lis en ont fait d'ein gabdrage par le jardin
pour repdcher cet6 pome-la I
Et. — Inconn. — On lit.Gabarotus (1399). —
« Ung autre gabarrier... lequel amarra sa gabarre
joignant celle du suppliant. »X1478. D. C.)
Gaaarean-rot (Mj.), s. m. — Grande toue
de gabarage. V. Gabdrer.
Gabarer (Mj.), v. a. et n. — Conduire un
bateau en marinier inexpe>imente\ || Fig. —
Pourchasser. Ex. : Gabdre done les poules qui
sont dans le jardin. (Fu.), id. — J'te rai
gabdrre, fallait vouerre ! || Syn. Pergaler. \\
Transporter a petite distance, au moyen de
toues de gabarage. Ex. : lis eabdrenl la chaux.
|| v. n. — Faire des voyages frequents, aller et
venir. || Tourner de c6t6 et d'autre, en parlant
du vent. Ex. : Le vent ne fait que de gabdrer
enhuit. || Fig. — Delirer. Se deoattre dans le
cauchemar ou dans la fievre. Syn. de BataUkr.
|| Q., Ag. — Marcher en zigzags, d'un cote
de la route sur r autre. Cf. Bourneyer ; —
rappelle la manoeuvre d'une gabare en des-
cendant le courant. — V. F.-Lore. Phrases,
vm, 67. || Fu. — Errer, courir, ne rien faire.
Gabarier (Mj., By.), s. m. — Marinier qui
conduit une toue de gabarage. || Tuffeaux
d'une certaine dimension, ainsi nommes
parce qu'on les transportait par gabares. V.
Barreaudes, Gabdrage.
Gabegle-gte (Mj., By.), s. m. ou f. — Diffi
culte\ malentendu, brouille, bisbille. Syn. de
Chahail. || Manoeuvre louche, frauduleuse ;
machination, manigance. Ex. : Y a du
jabegie la-dedans. — Quelle gabegie ! — fu-
misterie, tromperie, escroquene. V. Galbazou.
Et. — Paratt tenir au v. Gaber. Du scand.
gabb, raillerie, qui a p.-e\ un rapport avec le rad-
gav, du lat. gaudere, se rejouir. (Lrrr.) — P.-&
apparent^ a Grabuee. Vx fr. Gabuser, tromper.
(Darm.) — Gab, raillerie, plaisanterie ; moouerie |;
tromperie, fausset£. (L. C.) — A rapprocner d«
provenc. Galejade. — « En proven^., un coq est,
comme vous savez, un gal, et un petit coq un gaU.
Et gateja, dans l'esprit ou ce mot est employe ici,
donne bien, en effet, 1' impression de celui qui fait,
a une personne, des manieres de petit coq. — Lors-
Su'on dit dun jeune homme : qu6 gaUja une jeun*
lie, cela veut dire qu'il lui conte fleurette, qu'fl
joue, aupres d'elle, le r61e de coq sautillant autour
de sa poule. D'une facon generate, son syn. en fr.
n'est-il pas : c plaisanterie inoffensive » t — En toot
cas, les galejades sont, ici, quelque chose de leger,
de riant et d'aimable. N'est-ce pas bien meridio-
nal, avant d'Gtre francais? » {Annates poL et liL,
n<> 1120, Dim. 11 dec. 1904.)
N. — Est tou jours masc. a Mj., Gabegis. — Le
rapprochement avec Galejade me paralt force.
La galejade est la plaisanterie, la fanfaronade
inoffensive et sans consequence. — Le gabegis est!
la machination louche et meme,et surtout, la chi-
cane, la brouille, le grabuge. C'est de ce dernier mot
autrefois garb uge, qu'il convient de le deriver. (R. 0. j
Gabionner (se) — (Bg.), v. rif. — Se bien
couvrir.
Et. — Gabion ; proprement : grand panier,
grande cage, de Gabbia, cage. — Rac. Gab. sai&ir,
prendre. — « lis avaient en partie (par la vertu des
femmes qui se gabionnoient de corps morts) repousse
l'ennemi. » (D'Aub., H, i, 50.)
Gaborias (Gho), s. m. — MMe-cassis.
Ga»oUge (Mj.), s. m. — Transports flu-
viaux a courte distance. — Ne s^mploie
qu'au sing.
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GABOTER — GADILLOUX
41?
Et. — C'est le fr. Cabotage, pris dans un sens
>isin. Cf. Gamion, Ganif. — De Cabo, forme
pagn. du mot Cap. — Proprement : aller de cap
cap.
tiafcoter (Mj.) # v. a. — Transporter par
iteau a petite distance. Ex. : II gabote la
laux. V. Gabotage.
tiabri (Lg.), s. m. — Dimin. de Gabriel, ou
\y.) Gabrielle et Be>iaud (Boe>id) Gabriel,
asc.
Cache 1 (Ec, Mj., By.), s. f. — Rame
anceuvr^e sur le c6t6 du futreau. — Ex. :
sisse done le taugourt de gdche dans VHrou.
Et. — Aha. waskan, laver ; waschen • angl. to
ash. Le sens propre est : Instrument a battre
au. « Jehan, qui estoit a un port de la riviere de
>ire, print un aviron nomm6 gaiche. » (D. C. —
ichum.) Cit6 par Littre. — « Guasche sera dit
iviron, parce que ceux qui voguent es vaisseaux
\ rame batten t et froissent l'eau avec les rames ;
guascher, pour brouiller parmy l'eau : comme on
t Guascher du platre. » (Manage.) — « Le sup-
iant et icellui Toutefoy entrdrent ensemble en un
rtain vaisseau ou fustereau... ayant une
sche. . . pour aider a menir ledit fustereau. »
459. — L. C.) — « Guaische, gaische, guasche,
iche, gace, wace, — gdche ; instrument a battre
>au, battoir ; aviron, rame, godille ; bourbier,
ichis ; tas d'ordures ; flaque d'eau, marlcage,
arais. — Et. Subst. verb, de Guaschier. Germ,
ask an, laver. (D r A. Bos.)
|| Tim. — C'est dans ce dernier sens qu'il
emploie dans la loc. « Laisser le cul dans la
iche, — c.-a-d. laisser dans une situation
itique et embarrassed. Correspond a la loc.
jig. : Laisser dans la panade, dans la pur£e.
Lg. — Attraper la gdche. Syn. de Gdcher.
By. — La gdche est une rame composed de
nix parties, le manche, ou taugourt, et la
ille (palle), lame mince de ch§ne fendu
nerrain de chdne, de forme pentagonale, a
mx cdt^s paralleles et clou6e par son angle
gu sur le bout du manche. N. La rame pro-
•ement dite est d'un seul morceau.
Gftehe * (Lg., Sp.), s. f. — Galette, gateau.
Et. — Du v. fr. gacher, qui signifle : delayer,
trir.
Cliche a (Li., Br.), adj. a. — Frais. « Je
iux du pain ben g&che, — men frais.
daehe- mitre (r muet) — (Sp.), s. f. —
>rte de galette, appel^e a Auverse : FouSe, et
Mj. Galette a la joule.
Et. — De Gdche * et de i'adj. pat. mdtre ; parce
'en eflet, cette sorte de galette est molle et
sque. — Oeain donne a Gdche le sens de : pain
il cuit, plat, mou.
Oicher (Sp., Lg.), v. n. — Etre surpris par
pluie au moment ou Ton bat le bl6 dans
ire. A Mj. on dit dans le me'me sens :
traper la galette. Ainsi, a Mj. et a Sp., la
Ime d^convenue est exprim^e par la merae
Haphore, bien qu'avec des mots difterents.
By. — Manceuvrer la gache, ou les deux
ches. Manceuvrer le gourneau (gournas)
mme une longue rame se dit : gourner ; le
anceuvrer comme gouvernail se dit : tenir
au droit (au dr6), a l'aide de deux mouve*
ments qu'on d&igne par : se serrer et se
que Me r.
ttiehette (Lg.), s. f. — Petite trappe qui
ferme un tape-cul. C'est le mot fr. en un sens
special.
Gade, s. f. — Jeu d'enfants (Ag.).
N. — On commence par rabuter, pour savoir
qui sera dessous, en lancant un palet ou une pierre
vers le but, la gade, sorte de quille placed dans un
rond de 0, 50 c. de diam. — Celui dont le palet
est le plus eloign^ de la gade se place aupres de celle-
ci, pret a la relever quand elle sera abattue. Avant
que le jeu commence, il faut qu'il ait touchy du
pied son palet. 11 s'agit, pour les autres joueurs,
d'abattre la gade, puis de revenir avec son palet vers
la sauve sans €tre pris. Celui qui est dessous, lorsque
la gade a et£ abattue, doit d abord la relever et la
faire tenir debout, puis courir aprds l'un des
joueurs, qu'il doit toucher avant qu'il arrive a la
sauve. Si, pendant qu'il le poursuit, la gade tombe,
soit qu'elle ait et6 mal plac^e, soit abattue par
un joueur, il doit revenir la relever. Pendant ce
temps-la Jes autres joueurs cherchent, gvidemment,
a l'abattre. Si, en jouant, on touche de son palet le
Salet d'un autre joueur, les deux joueurs sont
glivres et peuvent revenir a la sauve sans 6tre
poursuivis. Celui qui est pris prend la place du
perdant. — V. Galette. — Faut-il rapprocher ce
mot du vx fr. Gadel, s. m., chdvre, chevreauf
N. Probablement le mdme que Got, Gau, par ext
desens. V. k Galette..
Gadtlle (gaguille) — (Li., Br., SI. Mi., By.), s.
f. : 1° Rouge-gorge, petit oiseau des haies.
Syn. de Vache. || 2° Roupie, goutte de mucus
nasal. Syn. de Reusse. = L'oiseau est la Mota-
cilla rubecula. V. GadrUle, Vachetie, Bedue,
Gorge-rouge, Russe. \\ Br. Bergeronnette, =
|| (Do.), Berrichon, Bourichon, roitelet. || Lu6.
— Petit oiseau tel aue : Rouge-gorge, mou-
chet, roitelet, troglodyte.
N. — « Fauvette rouge-gorge. Cette fauvette,
ia plus r^pandue de toutes et la seule aui soit
s^dentaire en Anjou, est presque meprisee dans
toutes les contr^es qu'elle habite. Le nom popu-
laire qui lui est donn£ dans plusieurs campagnes
vient ajouter encore au ridicule attach^ a sa triste
existence. On l'appelle godille. Cette denomination,
cependant, comme le nom commun et le nom scien-
tiftque du rouge-gorge, est fondee sur le plastron
rouge qui couvre sa poitrine, en remontant jusqu'a
la gorge. En efTet, a'apres Manage, gadille derive
de rubiadilla, rubjadilla, jadilla, gadilla ; des lore
la racine, dont la terminaison seule aurait pr^-
valu, serait : rubia, « rouge », ce qui expliquerait
pourquoi godille est syn. de « roupie. » Bblon dit
qu'on appelle le rouge-gorge la roupie ou la
gadille, parce qu'on voit cet oiseau venir aux
villes et aux villages lorsque les « roupies > pendent
au nez des personnes ; ce qui signiflerait que ces
oiseaux voltigent meme pendant les plus grands
froids, qui font rougir le nez des villageois. » (Abb6
Vincelot, p. 202.)
Hist. :
« Philomele en avril ses plaintes y j argon ne ;
« L'arondelle l'est6, le ramier en automne ;
a Le pinson en tout temps, la gadille en hyver. »
Ronsabd, 297.
Gadillonx (By.), adj. q. — Qui a la gadille,
la roupie, la morve au nez.
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GADOLAINE — GALANDAGE
Gadolaine (Mj., Lg.), s. f. — Hallebreda,
grande fille mal batie, perche. On dit tou-
jours : grande gadolaine. || Molle, sans 6ner-
gie. || — Faut-ii rapprocher ce mot de Gade ?
— de Gondotee?
Gadones (Mj., By.), s. f. pi. — Lieux d'ai-
sances. || Sal. — Eau sale et boueuse.
Et. — « Gadoue ; prostitute, entremetteuse. En
B. L., Gadalis a eu le m£me sens. « Similiter de
gadalibus et meretricibus volumus ut apud
quemque invents fuerint, ab iis portantur ad
mercatum, ubi flagellanda? sunt. » — En bas-bret.,
Gadal, entremetteuse. La veritable origine de ce
mot, applique aux femmes de mauvaise vie de la
plus basse condition, parait etre le wallon Gadau,
jus de fumier, et le vx fr. Gadoue, matiere tecale,
3ui avait encore ce sens au xvur 5 s. — Richelet
eflnit Gadoue, ordures et excrements qu'on tire
des lieux. Gadouard, vidangeur. (Diet, fr. Edit,
de 1680.) — Mercike l'a employe dans le meme
sens. Tableau de Paris. (EvmLLfc.)
Gadouiiler, v. a. — Agiter l'eau avec une
rame (MAn.).
Gadrale (Z. 136, Q.), s. f. — Mauvaise
chaussure.
Gadras (Mj., By.), s. m. — Grand parleur,
bavard. S'emploie surtout dans la loc. : Gou-
ler comme ein gadras. Mot vieilli. — Serait-ce
le nom de qq. oiseau sauvage? A rapprocber
de l'angl. Gander, jars.
Gadriile (Sa.), s. f. — Rouge -gorge. Syn.
de Gadille, Vache, Reusse, Russe, e'est le mot
Mj. Gadille, avec epenthese d'un r, comme
dans Jardrin, Sardrine.
Gadrllloux (Tim.), adj. q. — Boueux, en
pari, d'un cbemin. Le meme que le mtj.
Godilloux, avec Epenthese, d'un r. Cf. Jar~
drin, etc.
Et. — Pour : gaudrilloux, de Gaudrer.
Gadrotlloux (Lg.), adj. q. — Pluvieux.
Syn. de MouilU, Mouillasseux, Mouillassoux,
Gassoilloux, Gadrilloux, Godilloux. Cf. Gau-
droux ; Jaub., Suppl. — Pour Gaudrilloux,
de>. de Gaudrer.
Gadron (Do.), s. m. — Mauvaise chandelle
de resine. V. Rousillarde, Oribus, Esprit.
Gaffe (By.), s. f. — V. Bourde.
Gageas (Mj.), s. m. — Gageure. Ne s'em-
Floie que dans la loc. adv. En gageas, — a
envi, par gageure.
Et. — Deux etym. probables. La t* latine ; vas,
vadis, repondant, caution, garant ; 2« germ., goth.
vadi ; aha. wetti ; frison, ved, gage, caution, pro-
messe. II est probable que les deux etymol. ont
concouru pour former le mot roman. (Litt.)
Gagerie (Lg., By.), s. f. — Foire ou se
gagent les domestiques. Syn. de Louerie.
G'est le mot fr. dans un sens special. || Louage
des domestiques. Ex. : Eine foire de gagerie.
Gagne (Ag., By.), s. f. — Dans la loc.
Avoir la gagne (pron. : gangne), — avoir le
dernier mot, Temporter. « Ten auras pas
la gagne ; on n'peut pas 'n n'avoir la gagne de
ce failli gas-la 1
Et. — Curieuse. — Gagner, de Paha, weidas
jan, faire paltre ; weida, pa tu rage, sens qui Cctp
dans Gangnage. Du sens rural de paltre, la lantro
d'oil a pass6 au sens rural de : labourer ; pui? J
profit fait par la culture a design^ toutes sortes d
profits, le gagner, ce qui est le seul sens rest
aujourd'hui en usage. — Au xvi* s. t gaigner. -
« Le subst. Gain temoigne de la vie agricole de do
ancetres. Gagner (gaaignier), c'elait : faire paitre
un gagnage, e'etait un paturage ; le gaigneur etai
le cultivateur ; le gain (gain) £tait la recolte. II «
est demeure un temoin qui n'a pas varte : e'est \
regain. Quant au simple gar:, a mesure que U vs
s'est compliquee, il a etendu sa signification il i
design^ le produit obtenu par toute espece d
travail, et meme celui qui est acquis sans travai..
(Michel Br&al, Essai de Simantique, p. 129.)
Gagner son avoiae. — Se dit d'un chevi
qui se roule dans les champs. || By. — Gao
gner. V. Gagne.
Gaguenette (Mj.), s. f. — Canal poo:
l'^coulement des eaux.
Et. — DeTall. Gange, issue! — Peu probate
Se rapproche du fr. Goguenot
Gaigner Pour Gagner.
Hist. — o En dehors des gens qui vont et q»
viennent en tout temps dans rile pour travail*
et gaigner, il en vient d'autres au beau temps... »
(Anj. Hist., 2« an., p. 579. — Vile Saint- Aub-K
M. I'abb6 Houdebink.)
Gailleret (Fu, Zig. 196), s. m. — Nom dq
bceuf. Dim. du fr. Gaillard.
Gaiilert (Lms, Zig. 196). V. GaiUereL
Gaiiloeher (Sp.), v. n. — Syn. de Galorhtr.
V. Galoche.
Gailloehes (Sp.), s. f. — Ne s'emploie quai
plur. Neige qui s'attache sous la semelle d»
chaussures. Syn. de Gahchie. V. Egalocke.
Et — Corr. du fr. Galoche.
Gain (Li., Br.), s. m. — Du gain, e'est rtr
gland ; par suite de la prononc. de gl mouiite
|| Lg. — Regain, herbe qui repousse dans e:;
pr6 apres la fauchaison.
Et. — Regain, pour : regain, regain), subst \t&
de l'anc. v. regatner, repousser. De re + waim-
dernier mot parait corresponds au lat rcfc
vuadimen, ou se trouve le rad. germ, de : gage*?.
V. Gagne.
Gaine (Sal.), s. f. — Ros£e dans l'herbe. S*
gainer, se mouiller de gaine. V. Gulne.
Gain-gain (Mj.), s. m. — Raisin, motenfea |
tin.
Et. — C'est le fr. Grain, debarrasse de I'r. &&
Farticulation est trop dure pour les petits entefc
et repute. — Ou tout simplement la derniere >\-
de Raisin, modifiee. Ien, ien.
Galandage (Tim.), s. m. — Action de cob:
tiser une jeune fille, galanterie. — De>. &
Galander.
Qal. — Syll. pr6fixe d' origine celtiq., donna**
presque tous les mots auxquels elle est associ& •*■
signification injurieuse et depreciante. V. Bv
Ber.
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GALANDER — GALEAU-LOT
419
Et. — Vx fr. Gale, d'ou Fa. v. Galer, se rejouir,
ire la noce, mener du train. — Orig. vha. Geil:
xurians, libidinosus. Le sens foncier est done ,
aisir, joie. Dans tous les mots de cette famille se
ssine le culte de la femme dans ce qu'il a de noble
d'elev6, aussi bien que dans ce qu'il presente
sensuel. (Voyez a ce sujet le Diet, phil. de
>ltaibe, au mot Galant.) Toutes ces acceptions
rapportent, en dernier ressort, aux relations de
lomme avec la femme. » (Scheler.)
Galander (Mj.), v. a. ' — Courtiser, galan-
>er. Ex. : Cest eine marraine qui aime ben
faire galander.
Galants (Fu.). — Faire venir les galants.
! dit d'une fille bonne m^nagere qui fait
nfler le fuseau, ce qui indique qu'elle est
tive et digne d'etre recherche^ en mariage.
Sal. — On se fait craquer les articulations
s doigts pour compter ses galants.
Galaaias (Mj., By. /Sal.), s. m. — Batteur
sstrade, vagabond, chemineau, trimar-
ur. Ne se dit qu'en mauvaise part. Syn. de
dureauz, Hdlots, etc.
Et. — Pour Galopias, du fr. Galoper, avec le sens
mitif de vagabonded rdder — P.-e\ forme pejor.
Galopin.
Galarne (Partout), s. f. — Le Nord. Ex. :
ait du grand vent de galarne. || Mj. Avoir un
de bise et Tautre de galarne, — bigler,
icher. V. Pertoire. || La Galarne. — Tout
pays au N. de la Loire. On dit proverbiale-
int d'un d^pensier : « I mangerait ben
larne et tout ce qui en reveint. » || Sp. —
larne L'Ouest. || fey. — La Galarne, valine
la Mayenne et de POudon. Vers le N. Cest
Pays-haut (pai-gut haut, valine de la
•the). — La valine dela Loire estlePays-bas.
Erne.
L — Ainsi, on appelle, a Sp., Galarne ce qui, a
, s* appelle Le Bas ; et le point cardinal, appell,
j., Galarne, s'appelle, a Sp., le Haut.
It. — Cest le fr. Galerne, qui designe le vent du
d-ouest. V. Bise. — Bas-bret. Gwalarn ; Gal.
t.
list. — « Le vent de Galerne, dist Panurge,
it done Ian tern 6 leur mdre. » (Rab., P., iv, 9.)
Ilz ne se con ten tent de sante*, d'abondan't ilz
laitent gaing, voire les escuz de Gadaigne.
b., P., iv, Prol. 355.)
. — Ceci nous donne l'explication de la locu-
curieuse : II mangerait ben galarne et tout ce
en reveint. Evidemment, Galarne a ete" pris
confusion pour Gadaigne, personniflcation du
l, de la richesse, — lat. Guadagnare. (R. O.)
icois de Gadagne, financier du temps, prfcta
argent a Francois I 9 ', prisonnier. (A. V.)
lalarne (Mj.), adj. q. — Qui vient du Nord.
lit du vent. Cf. Bas-Galarne, Soullre, Bise.
y. — Galarne, prononciation de Galerne,
\ N. O., d'ou : le vent va se galarner, pour :
alerner.
ialarnols (Mj.), s. m. — Habitant du pays
Vord de la Loire.
. — Ce n'est jamais sans une pointe d'ironie
in Montjeannais pur sang parle des G alar no is.
tiens de M. Bompois, instituteur a Tierce et
natif de Gennes, que, dans cette derniere locality,
le m§me sentiment existe vis-a-vis des voisins de la
rive droite.) Ilsemoquera volontiers de leur langage,
de leur costume, de leurs usages, ce qu'il ne fera
gudre pour les habitants de la rive gauche, m6me
pour ceux qui habitent loin dans l'inte>ieur des
terres. Ceux-ci seront pour lui des chouans, comme
il est pour eux un pataud. Mais r antipathic des
riverains des deux bords de la Loire est plus pro-
fonde, date de plus loin et est d'ailleurs g£ne>ale
dans notre d£partement. Elle ne tient pas simple-
men t a des dissentiments politiques ; elle provient
d'une rivaliW de races et de pays. L'habitant de la
rive gauche a plus de sang celtique et romain ; c'est
un homme de langue d'oc, par les ailinites, tout
au moins.
L'habitant de la rive droite est un francais de ,
langue d'oil, de sang germain et normand. Celui-ci
a ^te l'envahisseur, le conquerant ; et, si le vaincu,
l'homme de la rive gauche, ignore auiourd'hui que
la Loire a forme iadis les Marches de r Aquitaine et
de la Neustrie, if a malgre' tout conserve, sinon le
ressouvenir, au moins le ressentiment vivace,
ins tine tif et, pour ainsi dire, inn6 des luttes, des
pillages et des cruautes de jadis. Du reste, cette
antipathic tend tous les jours a s'effacer et, bien-
tdt, il n'en demeurera plus de traces. — V. Mar-
peau. (R. O.)
Galas (Mj., By.), s. m. Bombance. C'est le
fr. Gala, mais qui s'emploie isol6ment et abso-
lument dans le sens indique\ le seul que notre
patois lui attribue.
Et. — V. Galandage.
Galatas (Mj., By.), s. m. — Galetas, grenier
perdu. Se rapproche le plus du mot Galata,
d'ou il vient.
Et. — Galathas a (He* le nom donne a une tour
de Constantinople ; puis le nom d'un apparte-
ment dans la maison des Templiers, etc. — Com-
ment en est-il venu a signifler une chambre sous
les comb les? (Lrrntfc.) — Au xiv* s., le haut de
tout Edifice important.
Galau (Cho.), s. m. — (Euf (ou noix?) —
Doublet de Caleau, CaloU
Hist — « M6me qu'une fois on avait jete" sur la
tSte de la mere Fanchette un vieux galau qu'elle
nous avait donne*. » — N. II s'agit d'une niche de
choraux quAtant les ceufs de Paques. (La V. catho-
liq., 31 mars 1907, 1, 6.)
Gal bazoo (Do.), s. m. — Brouille. —
Inconnu a Mj. — Mais nous voici revenus a
Garbuge, Grabuge et Gabegis, qui est synon.
Gallon (By., Zig. 189), s. m. — Calecon. Cf-
Ganif, Gamion.
Gale (Mj., By.), s. f. — Squame, eschare,
croute, exfoliation 6pidermique du genre de
celles que produit la gale, quelle, d ailleurs,
qu'en soit la cause. || M6chant comme la
gale, — tres m^chant. || Mauvaise eale, —
personne m^chante, harpie. Syn. de Chipie.
Et. — Littrx en propose cinq et penche pour la
5* : Galla, galle des arbres, maladie des vegetaux
qu'on a transported aux hommes et aux ani-
maux.
Gale, e© (Mj.), part. pas. — Squameux,
recouvert de croutes, en pari, d'une plaie.
Galeau-lot (Lg.), s. m. — Perche dont
on se sert pour porter de la paille. N. Deux
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420
GALfiE — GALICHETTE
vuleaux portes par deux hommes forment une
a Me de civiere. Syn. de Pau, P6u
Et. — A p.-e\ qq. rapport avec le fr. Galee,
planchette dont se servent les imprimeurs.
Galee (Lg.), s. f. — Quantity de paille que
Ton peut porter sur deux galots ou galeaux.
Galege (Segr.), s. f. — N'avoir pas assez de
gallge, c.-a-d. pas assez d'espace pour faire
tourner une charrette. (M6n.) — Garage? ||
By. — Garage.
Galen6e (Lg.), s. f. — Porche d'une 6glise,
auvent plac6 en avant de la grande porte,
comme ll en existait partout autrefois. N.
Pron. Gained.
Et. — Galilee, — porche d'eglise. « Et ils es-
gardent si com ils issoient de I'iglise ; si voient
devant la porte du mostier de fors la galilee un
perron tot care. » D. C. Galiloea. (Cit6 par L. C.) —
N. By. — Est-ce la m§me chose que le Ballet ?
Galer (se) (Mj.), v. r6f. — Se couvrir de
croutes, en parlant, d'une plaie, d'une
eschare. N. Littr6 donne ce mot avec un sens
voisin : se gratter.
Galer (Sa.), v. n. — Se gercer, se fendiller.
|| By., id., produire des galures ou geales
(a bref). V. Folk-Lore. Remed. popul. XIV.
Et. — Cf. l'angl. to Gal, Scorcher, blesser, — et
le mot fr. Gale, parce que les galeux se frottent
continuellement. — Terre galee, gerc^e par la
chaleur.
Galore (pron. gateere). — (Mj., By.), s. m.
— Galere. || Fig. — Petite exploitation ou le
fermier travaille beaucoup pour ne riengagner.
On dit : Cest ein petit galhre. || Direction
dans le fll de la pierre qu'on approprie pour
fendre les ardoises. (M6n.)
Et. — Nora d'un batiment a rames et a voiles,
Parait derive du m§me rad. que Galee, me me
sens. — Eraprunte du B.-grec Galaia, petit navire
— « Elle n'a (la galee) qu'une ranged de 25 a
32 rames par bande ou bord. » (L. C.)
Galerne (Li., Br.), s. f. — Vent d'ouest.
Etre sous la galerne. — Cf. Galarne, Erne. \\
Lue\ Vent du Nord. || Th. — Quand le vent
est a l'Est, on dit qu'il est dans la galerne. —
N. La direction varie done suivant les
regions. || Haute et Basse Galerne, — Sud-
Ouest, Nord-Est. (Tierce\) || Sal. — Occident.
N.-O. — G&s de la galarne ; le vent vient de
galarne. Vire la piautre en galarne.
Et. — Lboonidec l'explique par : Gwall, mau-
vais, mechant, et Arn6, orage. — Dans le Berry,
e'est le vent d'est. — Hist : Lorsque le vent,
f>assant de la galerne au nord, devient dreit haut,
orsque le froid pique. . . » (Anj. Hist., 2« an.,
n° 3, 379, 3, 4.) — N. P. — 11 est clair que, pour
l'auteur (M. l'abbe Houdeblne), la galerne est le
N. W., tandis qu'a Mj. e'est le Nord ; mais il prend
haut, comme nous, dans le sens de E., ou au moins
N.-E. — « Avoir £chapp£ a tant de dangers dans
la Galerne et venir se faire prendre a sa porte ! »
(D«niau. H. de la V., t. IV, p. 512.) — « On sait
ou le soleil s'est lev6, ou le soir il se couchera, que
le nord et Test, « pays haut », sont plus riches et
moins religieux que le sud ; le « pays bas »,
devenant poitevin a des gens d'humeur moins
alerte ; volontiers on le regarde comme legei
ment arriere\ Reste l'ouest ; e'est la galerne d*
viennent les boeufs maigres et les mauvais vents
(P. Gourdon, Le Pays des Mauges. Corresponds
n° du 25 avril 1907.) — Region de 1'Ouest. * At
tant de galerne. » Designation de bornage- (
Eudel. V. Bles.)
Galerne^ (Pell.), s. f. — Pluie froide. (
Maree
Galerner (se) — (Mj., Pell.), v. r£f.
Tourner au N., en pari, du vent.
Galeter (garter, ghel'ter) — (By., ) v. a. •
Battre Tair avec les bras, en proie a une sufl
cation violente. V. Daleter, Saleter, Essaleu
Galette (Mj., By.), s. f. — Galette a la fou€
— galette peu 6paisse, que Ton met cui
rapidement dans un four tres chaud et qi
Ton mange brulante. On en fait aussi de
Soupe d la pie, soupe au cidre. Se servent dai
des bols. || Fig. — Averse subite qui su
prend les batteurs et mouille le ble" £tend
sur Taire. On dit : Attraper la galette, -
Stre ainsi surpris. V. Gdcher. || Sp. — fig. -
B6vue, impair, lapsus. || Mj., Sp., By. -
Fig. — Individu depourvu d'6nergie physiqi
ou morale, poule mouHtee, ganache. |j Quibu*
especes sonnantes, argent comptant Syn. d
Braise, Ptpettes, Monacos, Poignon.
Et. — De Galet, par assimilation de forme. V
fr. Gal, caiilou ; du celt. ; B.-br. Kalet, dur ; gal
Gal, caiilou.
N. — Gal faisait au plur. Gaux. « Nos enfants 4
pellent gals ou gaux deux pierres plan tees et posei
en telle distance que Ton veut, dans quelqi
grande place ou ils jouent avec des crosses, doot i
frappent et poussent une balle, ou autre chose : e|
partant proraptement du lieu ou est leur jra
tachent de la pousser jusqu'a i'autre gal, ce qu*i|
peuyent faire, sans que les compagnons qui jourt
contre eux les empe'ehent; cela s'appelle : avoir
gagner le gal ; c.-a-d., gagner la partie. .. II fi
presentement parler de l'origine du mot GaL
vient de Calculus, callus, gallus, gal : call
calli, galli, gaux. On a dit : difoter, pour
commencer a pousser cette balle dont il
d'etre parte. Et, dans notre province d'Anj)
.quand celui qui la pousse est sur le point de
pousser, il crie aux autres joueurs : Digot sen '
et les autres joueurs lui r£pondent : Quand il 1
dra : ce qui montre que ce Gaux a 4t6 aussi ap
Got. » (MANAGE.) De la You Ayotcr, Deyoter.
Galettier (Lg.), s. m. — Syn. de Golem
N. Au Lg. on fait sur tout des gaieties
farine de mil.
Galettoire (Mj., Cra., Segr., Ag.), s, f. ■
Vase de fonte, large et tres peu pro fond, N
tenu par trois pieds et ressemblant a un d
vercle de marmite renverse\ dans lequel(
fait cuire les galettes de ble* noir.
Galeux (Mj., By.), adj. q. — Fig. — Chic
pingre. Dans le mdme sens, le fr. empl
Ladre. Syn. Nacre, Chiard, R&choux.
Galifcaades (Bg.), s. f. pi. — Gibouli
gresit. II tombe des galibaudes.
Gallchette. — « Bravo, la galiehetui
Dans Particle La Fressure, de M. Ch. LuA
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GALIfiRE — GALOPE
421
esbron. — Angevin de Paris. — || Ne serait-
? point un nom propre? J'ai connu des per-
mnes de ce nom, a Sp. R. O.
GaJtere (Bg., Pell., Sa.), s. f. — Veste,
irmagnole, blouse, souquenille. — Apportez-
oi ma galtire. — Ce mot a vieilli. Syvn. Bdche.
Galiet, s. m. — Contraction de Caille-lait.
• Lat. Galium ; de la famille dse Rubiacees.
Gall mac he (Sp.)* s. f. — La bouche.
Et. — Der. du pr6f. Gali et du fr. Macher, dont
£at. fait souvent Pa bref. V. Macher. — Le fr.
mafree paralt avoir qq. rapport avec ce mot.
Galimatias (Mj., By.), s. m. — Melange
coherent de toutes sortes de matieres, gali-
afr^e.
Et. — Incertaine. — Pr6f. Gali.
Galinette (Sp.), s. f. — Ne s'emploie que
ins la loc. : Se mettre en galinette ; — se
svetir presque complete men t, surtout le
rse, pour se livrer a un travail p^nible de
ilture. || Galigneue (My.). — Etat d'une
srsonne qui ne conserve que sa chemise et,
ir consequent, peu g£n£e.
N. — Gallinet (Stre en). Favre, Poitou.
Galiote (Jv., Bch., Lpc, By.), s. f. — Yole,
ichot. || (Mj.). — Faltage qui soutient les
inneaux du pontage d'un bateau a leur bord
pe>ieur. V. Hiloire, Gatere.
Hist. — En une minute ils embarquent dans la
liote de mon beau-pere. (Ang. de Paris, 18 aout
07, 1, 2.) — Une galiote a et6 volee dans la nuit
samedi a dimanche a M. C. . ., pecheur a Bou-
emaine. (Id., 7 avril 1907, 3, 3.)
N. — La galiote a une lev6e force sur le baton et
>nge. Elle a une cSme et une cabane. A l'arriere
commande (c'mande), corde pour s'amarrer. —
i galiote a deux levies va dans les deux sens ;
e est bien nageante au baton. — Ce mot est
:onnu a Mj.
Gallpettes (Sp.), s. f. — Ne s'emploie qu'au
ur. et seulement dans la loc. Virer des gali-
ties. Sens obscene.
Hist. — «Puis c'Stait le Noel des Pastoureaux,
patois poitevin, lequel commencait ainsi :
€ Voisin Colas, dame o 16 a thio cot
« Qu'o faut prindre en mains ses deux bots ;
« Et pis courir le trot,
t Le trot et la galipotte
< Sans soiilay, ni bots, ni bottes,
« Per veure dans la grange a Guillot
« Un Dieu dans un maillot. »
{La Trad., p. 193, 1. 14.)
oisin Colas, dame, c'est a ce coup, Qu'il faut
sndre en mains ses deux sabots. . . etc. — Gali-
te veut dire ici Aller au galop, du celt. Galoupa.)
Galipot (Lg., By.), s. m. — Noeud coulant
le Ton fait avec la corde ou fine autour du
ufle d'un boeuf, d'une vache, pour les main-
nir plus facilement. Syn. de Lipot. || Brissac.
i tdte.
Et. — Etant donne que Pot, dans notre patois
-nifle : moue; on peut voir dans Galipot ce vo-
ble avec le pre!. p6jor. Gali ; et alors le mtj.
pot en serait une corrupt. Ou bien, puisque
pot signifie aussi Levre, on peut admettre quo
Galipot est pour Galilipot, et il faudrait l'ecrire
Gallipot
Galipoter (Ag., By.), v. a. — Manier, avec
une id£e de dugout.
Et. — Galipot. Te>6bentine impure ; mastic
particulier a la marine, compost de resine et do
matieres grasses. Galipoter, c'est done : enduire de
galipot. — De>. de Tall. V. Schelbr a ce mot.
Galistrade (Mj., By.), s. f. — Ne s'emploie
que dans la loc. : Courre la galistrade, —
courre la pertentaine, le guilledou.
Et. — Ce mot est forme du celt. Gali, Gal,
Gwal, mauvais, et d'une rac. Strad, qui se retrouve
dans le fr. Estrade, le pat. Es trader, l'ital. Strada,
l'angl. Street, Tall. Strasze. Galistrade signifie
litUralement : Mauvaise voie.
Galivage (Mj.), s. m. — Litte>alement :
Action d'errer. Ce mot ne s'emploie que dans
qqs loc. prov. || Etre en galivage, — courir la
pretentaine, etc. || Envoyer au galivage,
envoyer qqn au loin pour s'en d^barrasser,
envoyer promener.
Et. — Du prefixe Gali et du lat. Vagus. Cf.
Galistrade. — Jaub. Gallouage.
Galltee. vx mot ang. Probablement Calice,
mal 6crit, avec adoucissement de c en g, com.
dans Gam ion.
Hist. — Inventaire du mobilier de I'eglise de
Montjean (Montejehan). — c l<> La grande croix
et les deux gall is es, le tout d' argent dore. » (Inv.
Arch.,t III, E, S,s,445, 2, m.)
Gal masse u i, se (Mj ), adj. q. — Dont l'6corce
est irr^guliere, rugueuse, crevass^e.
Galoehe, s. f. — Jeu d'enfants. — C'est le
jeu de bouchon. || Neige incrust6e a la semelle
des sabots. || By. — De plus : Galoches, syn.
de Echasses. V. Egaloche.
Galochee (Mj., By.), s. f. — Neige ou boue
qui s'est attacnee aux chaussures. Syn. de
Gailloches, Galocher, Dibotture, Belie, Bottle.
Et. — Probablement de Gallic®, sorte de chau-
sure gauloise. V. L. Curne et D. C., v° Galochia,
1382. (Litt.) — Dabm. pref^re : Lat. pop. Galopia,
de>iv6 de Galopus, — podos, transcription du
grec Kalopous, — podos (Cf. calopodes soleae,
galoches, dans un scohaste d' Horace). Proprement :
pied de bois. — Ne pas confondre le s. Kalon, bois,
et l'adj. Kaloc, beau. — c Cum gallicis et lacerna
concurristi. » Cic£r., 2% Philip p. (Evbills.)
Galoeher (Mj.), v. n. — Prendre de la boue
ou de la neige k ses chaussures. || Patauger
dans la boue. V. Galochle, Egaloche, Gail-
loches, Gaillocher, Engalocher, Digalocher,
Galoche*
Galop (Mj.). — Dans la loc. : Etre gueri du
?alop, — ne plus songer a courir (au sens de :
aire la noce, la fSte.)
Galope (Sp., Mj.), s. f. — S'emploie dans la
loc. adv. : A la galope, — tres vite, a la h&te ;
sans soin. V. GalopU. || Li., Br. — II est tou-
jours en galope, il ne reste jamais tranquille.
|| Galope-chopine (Cho., By.). Gobeloteur. ||
Galope la fripe, — gourmand, parasite, cher-
chant de bons repas. — C'est le sens primitif.
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422
GALOPfiE - GAMMER
Galopte (Mj.), s. f. — A la galop6e, — a la
hate, sans precaution, a la d6peche-compa-
gnon. Ex. : On voit ben que ca 6te* fait a la
galop be. || By. — On dit : A l'^galope, a
fggalopee, com me on dit : 6galoper, pour :
galoper, pourchasser.
Galoper (Mj.), v. n. — Courir de ca et de
la, vaguer, errer. || v. a. — Poursuivre, pour-
chasser, Ex. :
Galopez, galopez, galopez,
Galopez-moi ce moine,
Galopez-moi ce moine-la.
{Refrain connu.)
Galopias, s. m. — Pour : galopin. V. Ga-
lope. II Lg. — Vagabond. Syn. de Vacabond,
Galapias, Galopin, Meillaud. Cf. Jaub. &
Vallaupien.
Galopin (Fu., Lg., Msm.), s. m. — Mendiant,
bohemien, vagabond, trimardeur. Ex. : II a
pass6 eine charted de galop ins. Syn. V. Galo-
pias, CamiUaud, Halot. || Lg., By. — Pleutre,
syn. de Plat-cul.
Galot° (Lg.), s. m. — V. Galeau.
Galonx (Mj., By.), adj. q. — Galeux. Cf.
Morooux, Mardoux.
Hist. — « Item pour oile, ointg vieil et ceufs
achetes... pour faire oingture a oingdre lesdits
chiens qui estaient galoux, 4 sous. » (1365. — Inv.
Arch., E, p. 100, col. 2.)
Gaiter (Sa.), v. a. — Chasser, envoyer pro-
mener, pourchasser. Ex. : Qu'ils ne illy re-
viennent pas, ces boh£miens-la, je te les gal-
terais I Patois norm. : remuer, trembler.
N. — Notre v. Daleter n'est p. -e\ qu'une corrupt,
de celui-ci. — « Cf. Jor. : Gaiter, se choquer, en
pari, des fendtres des portes agit6es par le vent ;
claquer, en pari ant des dents, et, par ext, trem-
bler. — Dottin, — se tordre dans l'agonie, s'agiter
convulsivement. — God., — galetage, carillon
produit avec des galets. Et la note : « Dans la
campagne de Saint- Ld, on dit encore Galleter pour :
carillonner. » (G. db G.: p. 298, Note.) — By. —
Est employe* seulement dans le sens de : trembler,
fitre en convulsions. V. Galeter.
Galore (Sa., Va., Tr., Zig. 138, By.), s. f. —
Fente, craquelure, gercure aux mains. Syn.
de Partissure || Engelure. Syn. de Geale,
Pigeonneau, P&chon. — Tc. V. Pechon. || Terre
gerc£e par la s6cheresse. By.
Et. — Semble venir de Geale, avec durcisse-
ment de la consonne initiale. Cf. Garbe = Gerbe.
Galnrln (Bg., Mj., By.), s. m. — Chapeau
et surtout chapeau haute forme. Argot. Iro^
nique. V. Taf, Capsule, Tube, etc.
Et. — Dblvau le rapproche de Galea, casque, ou
mieux de Galerum, chapeau. — Borbl, de Galerus,
a cause de sa figure de bateau. — Hist. : « Bient6t,
les tailles broae*es de velours, les capots et les
coiffes disparattront, pour. . . le plus grand profit
des fabricants de galurins a 4 fr. 80 et le triomphe
de la laideur universelle. » (Angev. de Par., l« r sept.
1907, 1, 5.)
Galvander (Lu., Mi., By.), v. n. — Vagabon-
ded Syn. de Courre la gal is trade. || ||Regarder
son ouvrage et ne pas le faire, ou le faire mal.
|| Sal. — - Gambader de ci et de la.
Et. — Incon. — Dans le Berry : Balvauder
Ce n'est pas tout a fait le sens du v. francais.
Galvandenr (Lg., Sal.), s. m. — V. Gai«i
deux,
Galvaadeax (Mj., Sal., By.), s. m* — Ini
vidu aux allures suspectes, vagabond sj
aveu. Syn. de Galvaudeur, Halos, Medki
CamiUaud, Galopin, Galopias, Trimardeur.
Et. — Viendrait-il du pre7. Gal, Gab et de
racine qui se trouve dans le v. lat. Vadere, aT
De l'idle de vagabonder a celle du francais Gi
Dishonorer, il n'y a pas loin. V. Galistradt
stage.
Gamaehe (Lg., Sal., SI.), s. f. — Guetrei
toile sans sous-pied, a mettre par-dessus le
sabots. Le m§me que les Gaffignons du Bern
(Jaub.). — On n'en porte plus. Se dit souvef
au plur. || Tim. — Sorte de gudtre en cuir.t
sous-pied. A e*te* remplacee par le Chabira
ou Clopette. || Pom. ~ Sorte de guetres,
Et. — 1° Bl. Gamba, jambe. — 2° Empruntf p
l'interm6diaire du pro v. Garamacha, galomac'.
de l'espagn. Guadamaci, sorte de cuir; proo*
ment : Cuir de Gadames (ville de l'Etat de Trifwfc.
Hist. — t Le pan talon a d^nnitivement ^
la place des culottes et des gamaches. » (La Tn*
p. 61,1. 42.)
G a matte (Lg.), s. f. — Auge, botte ou l*c:
place le mortier pour les macons. Voisin a
Gamotte et du fr. Gamelle.
Gamber (se) — (Sal.), v. r6f. — Se mouillr
surtout les jambes.
Gambillard (Mj., By.), s. m. — Celui d
gambille. Individu boiteux. — V. Gamb&\
— Cf. Gambi (Jaub.).
Gambtller (Mj., By.), v. n. — Marcher avK
un mouvement des jambes extraordinaK
qq. dShanchement particulier. — Boiter.
Et. — Pour : gambeyer, empruntl de PiUl
gambeggiare, qui correspond a l'a. fr. jambeier. -
Du lat. Gamba, jambe. — Cf. Ingambe.
Hist. — « . . .Se gambayoit, penadoit et paiJk*-
doit parray le lict. » (Rab., i, 21.) — Rac celt*
(Tamb, courber, fle*chir ; proprement : le memt*
qui fait flexion.
Gamlon (Mj., By.), s. m. — Camion. Co",
du mot fr. — Cf. Ganif, pour Canif.
Hist. — « Le suppliant chargoit ladite ierrtn
ung gamion que le filz de Pierre Pageon fai^ 1
mener a son cheval. • (1455. — L. C.)
Gamlon near (Mj.), s. m. — Camionneur.
Gamioft' (Mj.), s. m. — Vilebrequin.
Et. — Probablement de Guimblot, doobl In
Guimblet. Syn. Guimberlet, Vireberquin.
Gimme (Mj., By.), s. f. — Acces de r#
chez un chien ; de violente colore chez a
horn me. — « Quand la gamme le prend, fl *
se connatt pas. »
Et. — De la 3* lettre de l'alphabet grec, Gam^
qui, au xp s., commencait une se*rie de sons, «fc*
la notation musicale, elle a donne son nom 4 c ,J
s6rie.
Gammer (Mj.), v. n. — Eager: V; Qa*t&
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GAMOTTE
GANIF
423
Gamotte (Mj.), s. f. — Sorte de marraite
conique a couvercle. || Syn. moins usite* de
Marmotte. Cf. Gamatte.
Gana (a) — (Mj., By., Sal.), loc. adv. — A
l'abandon, en de*sordre. || Z. 149. — sans pre-
caution, sans apprdt, en pagale. On ait :
Etre a gana, — tout est par les places.
Ganaehe (Mj.), s. f. — Vieille savate, vieille
chaussure. Syn. de Pavane. || Sp. — La bouche
grande ouverte. V. Freu.
Et. — Le l er sens n'est du qu'a l'assonance du
mot avec Galoche. — Pour le 2«, il se rapproche
du pat. Galimache. — Une vieille savate est
lam entablement b6ante comme une machoire. —
Ital. Ganascia. — A rapprocher soit du lat. Gena
4- ascia (sufl. pejor. — Litt.), soit du grec Gna-
thoc, machoire. — Pat. norm. Gognache, t£te,
allure, physionomie.
Ganacher (Mj.), v. n. — Patauger. Syn. de
PatouiUer, Paguenecher. — Pour Galocher. V.
Galochie ; Ganouillcr,
Et. — Der. prob. de Guene-
Ganafiat (Li., Br.), s. m. — Un gamin. —
Galapiat ? Syn. Moutard, Gosse.
dan e he, s. f. — Nom vulg. de Tiris des
marais, et cype*rac6es a feuilles dures. (M6n.)
Cf. Guinche.
Gand4 (Segr.), pa^t. pas. Gante\ Un ouvrier
travaille mal s'il est gandi. (M6n.).
Gandillenx, se (Li., Bri., Mj.), adj. q. —
Scabreux, hasardeux, chanceux, aleatoire ;
6pineux. — Qqs-uns disent : Gandrilloux.
Et. — Guandie, 6chappatoire, subterfuge. Part.
pas. f6m. de Guandir, s'enfuir, se sauver. Germ.
Wantjan, aller, s'en aller. — Guandiller est le
frequent, de Guandir. (D r A. Bos.)
|| Ex. : C'est gandilleux.. ., Hum! c'est
ben gandilleux, c't'afTaire-la, — cela demande
reflexion.
Gandlo, s. f. — Vulg. Digitale pourpr^e, —
gant de Dieu (M6n.). — Gant de Notre-Dame
(Darm.) Batard appelle Gant Notre-Dame
la Campanula trachelium et l'aquilegia vul-
garis.
Et — Pour Gantiau, dimin. de Gant
Gandole (Mj.), adj. q. — Cagneux. Gondola.
Et. — Gondole, petit bateau long et plat dont
les extrdmites se relevent. — Gondola, — dejet6.
Gandrillenx (Mj.), adj. q. — V. Gandilleux.
Gands, s. m. — Nom vulg. de PAncolie
commune ; bonnes femmes (M£n.). II faut
lire Gants. V. Gandio.
Gangnant (Mj., By.), part. pr6s. — Ga-
gnant. || Adj. verb. Avantageux, lucratif,
qui permet de gagner beaucoup. Ex. : C'est
ein metier ben gangnant. V. Gangner.
Gangne (Mj., Lg.), s. f. — Ne s'emploie que.
dans la loc. : Avoir la gangne, — avoir le
dessus, triompher, Pemporter, pr^valoir.
N'y a gens d'en avoir la gangne, de ce sapre
queniau-la 1 — Cependant, & Angers, il s'em*
ploie comme subst. masc, au sens de : gain,
salaire. Ex. : J'irai point prendre sus mon
gangne pour ill! payer ine bicycletta. Lg.,
Sep. id. De>. de Gangner doubl. du fr. Gain
et de Gangne, f6m.
Gangne- pain (Mj.), s. m. — Gagne-pain.
Gangner (Mi.), v. a. et n. — Gagner. ||
Gangner qqn, loc. prov. — araener qqn au
mariage, faire sa conquSte par des avances,
des provenances, des petits soins, des faveurs
accorde*es. Ex. : Pouvre fille ! alle espe>ait
toujours le gangner. || By. — Gangner Pavoine
— se rouler sur le dos, les quatre fers en Pair,
comme font les chevaux et les anes ; par ext.
tomber a la renverse, en pari, d'une personne.
|| Decider, convaincre. || S6duire, enjdler. ||
Venir au-dessus de, se tirer de — une maladie.
V. Suscomber. Ex. : C'est eine mantere de
pur6sie qu'il a ; il ara ben du mal a gangne
£a. || Gangner le vent debout, — loc. prov.
ironiquement, — ne rien gagner du tout,
faire des pertes.
Et. — V. G&gne. — Le pat. fait longue la pre-
miere syll. de ce verbe ; Pancien fr. faisait de meme
Guaigner, par contract des deux prem. syll. dn
B. L. Guadagnare.
Hist:
« Point ne luy fault flammeaux, dartz ou gui
sarmes
< Pour les amans gangner et conqu£rir. »
(G.-C. Bucher, vm, p. 83.)
— « II y perdra ses aelles dont il bat,
« Et gangneras son arc, flesches et trousse. »
(Id., 60, 113.)
— « Qui gangner a, qui sera le vaincqueur? »
(Id., 140, 166.)
— « Puis, a tout son baston de croix, guaingna la
bresche qu'avaient faicte les ennemis. » R. G.,
I, 27, 57.) — (Etat et profession des habitants des
Ponts-de-C6.) «... Voiturid qui gangne leur vie
a fairre des voitures pour le public. » (Cite" par
l'abbg Bbetaudeau, p. 109.)
Gangnerie, s. f. — Nom d'un village de
La Pommeraye, a la limite de Mj. Ce mot est
encore usit6 en Berry, comme syn. de Bor-
der ie, C loser ie. V. Jaub. a Gagnage. — N.
J'ai connu, vers 1850, a Saumur, une excel-
lente famille de ce nom. A. V.'
Hist — « Icellui Jehan avoit certaine maison...,
joignant une petite gangnerie ou mestairie. »
1482. — L.C.)
Ganieelles (Bg, Mj., By.), s. f. plur. —
Loques, nippes ; Pensemble des ve'tements ou
de la literie, avec le sens pe*joratif. Ex. : lis
illi ont vendu toutes ses ganieelles. Syn. de
Frusques. || ChifTons. Tas de choses, de v£te-
ments de peu de valeur. « Ramasse done tes
ganieelles. — Syn. de Hanicelles, Nampilles,
Pernampilles, Penilles, Rdpioles. — A rap-
procher de Guenilles. — Qqf. Ganielle.
Ganlf (Mj., Lg., By.), s. m. — Canif. Cf.
Gan'welle, Gamion. — Les Bretons disent de
meme.
Et. — Canif (vx fr. Ganif) ; du nordiq. Knifr.
(Cf. Canivet) — 1441, Quenif, ds un texte de
l'Anjou. Voir Godefroy, Suppl. — Hist. « Dont
tout le monde commerica a bruire et parler de ton
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424
GANI-GANAS — GARDE-A-M ANGER
scavoir si merveilleux, jusques es bonnes femmes
lavandieres, courratieres . . . , ganivettteres, et
aultres. » (Rab., P., n, 10, 138.) Faiseuses de canifs.
Gani-ganas (a) (Va.), loc. adv. — Syn. de
A gana.
Ganlvelle (Mj.), s. f. — Bois fendu, pour
faire des cldtures, des palis, des ( paisseaux
des 6chalas.
N. — « On appelle ainsi le bois d6bit6 en merrain,
de forme oblique, com me un ganif , et qui, ne r6unis-
sant pas certaines conditions requises, est admis
seulement dans une proportion d£terminee et pour
ainsi dire comme appoint dans les livraisons du
merrain destine* a la fabrication des tonneaux. »
(Jaub.)
Ganne (Lg.), s. f. — On appelle Ganne,
lorsqu'elle est verte, cette m^rae herbe que
Ton nomme Guinche lorsqu'elle est s£che et
qui, ailleurs, prend le nom de Paleine.
Hist. — « Dans le pays (Gholet), on appelle :
ganne un roseau tres fluet et qu'on emploie a faire
les tuyaux des trames de tisse rands ou des (Ileuses
de laine. » (Dbniau, H. de la V., i, 283. * — Gan-
n»au, roseau comraun, de>. de Ganne, par le chang.
de c en g ;cf. Ganif.
Ganouille (Mj., By.), s. f. — Ros6e, serein,
eau de pluie d6pos£e sur l'herbe, etc. ; toute
eau considered comme pouvant mouiller les
personnes. Ex. : Ne va pas dans la ganouille.
Cf. Ganouiller.
Et. — Dim. de Gusnc.
Ganouiller (Bl., Mj., By.), v. a. et n. —
Mouiller, couvrir d'eau ou de boue. Syn. de
Touiller, Gaudrer, Gunner, || Patauger. Syn.
de Ganacher. Cf. Gane, dans Jaubert. —
Ex. : T'avais ben besoin d'aller ganouiller
dans les pres ! || By. Se ganouiller.
Et. — De>. de Guener, avec suff. p£joratif.
Ganoullloux (Mj.), adj. q. — Mouilte,
boueux. De>. de Ganouille, Ganouiller. —
Syn. de GassoiUoux, Gassouilloux, Pitroil-
loux, PatouUleux, Cassoux.
Gapl. — V. Agapi.
Gaplers (Sar.), s. m. pi. — Balles, dSchets
de battages. V. Boquets, Cosses, Pigriers,
Epigots. (Men.) — On dit d'une personne qui
va difflcilement qu'elle va « comme un limas
dans les gapiers ». (Jaub.) Syn. et d. de
Gobier. || Lm. — Tu ne viendras pas piler —
ou pisser — sus mon gdpier, — c.-a-d. Nous
n'aurons plus de rapports ensemble.
Garals (Mj., Sa.), s. m. — Fusain d'Eu-
rope, dit aussi Bonnet carre* ou Bonnet de
pretre. Syn. de Garas. — Evonimus euro-
paeus de Bat., qui l'appelle encore Bois
carr6, Bois a lardoire.
Garanee. — Un scribe, ayant a copier un
proems- verbal de carence et ne comprenant
pas ce mot, comme il se servait d'une
chemise rouge pour envelopper son manus-
crit, crut mieux faire d'ecrire : garanee.
(Authentique. A. V.)
Garanne (Mj.J, s. f. -^ Terrier de lapin. ||
Cavite souterraindi
Et. — C'est le fr. Garenne. B. L. Warenna :
meme rad. que Garer (garenne sign ifi ait propre-
ment : lieu reserve. Cf. Varanne. — Hist : « Autc-
risation de £diffier et faire 6difller garannei et
murgis tant en son gast que a Pentour de sa mat-
son de Bignon. » (1478/ — Inv. Arch., H, I, p. 90»
col. 2.) — « Aveux rendus a la baronnie de Cha-
lonnes... pour l'oustel, garannes, boys, terres da
Bruflfieres, en Sainte-Christine. » (1555. Id., G,
p. 14, col. 2.)
Garant (Mj.), s. m. — Mettre au garant,
— mettre en surety. — Der. de Pall, weren,
garantir.
Garantl (Mj.), s. m. — Garant, garantie,
abri, couvert. Ex. : Eine haie d'arcons, ca
fait ein garanti contre les vimaires d'eau.
Garantir (en) (Mj.), v. n. — Se faire fort, se
porter garant, — en r^pondre.
Garas (Lg), s. m. — V. Garais.
Garatas. — V. Galatas.
Garbansos, s. m. — Pois chiche (Meu.)
Garbe, s. f. — Gerbe. || By. — V. Gearbe;
d'ou Engearber, pour : engerber.
Et. — C'est la graphie pic. et norm, de gerbe.
Aha. garba ; am. garbe. On peut le rapprocher du
lat. carpere, cueillir. — Hist. : « On n'avoit nnis
fourages, bI6s, ne avaines en garbes ne en estrains.
(Froiss. , vi, 235.)
Garcailie s. f. (Ae\). — Petit garcon ou
petite fllle. Syn. Queneau.
Et. — Garcon. Orig. incert. — Voir a Fi-de*
garse. — Cf. le sort du mot Fille. (Litt.)
Garcon (Mj., By.), s. m. — Faire le garcon,
— s'amuser avec les garcons de son age. Ex .:
Tiens, te vela cent sous pour faire le garcon.
Garcouniere (Lg.), adj. q. — Se dit d'une
jeune fille un peu 6vapor£e, qui aime trop la
sociele* des garcons.
Garde (Ec, Mj.), s. f. — V. Ancreau.
Se donner de garde de, — se garder de.
Ex. : Donne t6 ben de garde de tomber.
Sorte de boucle ou d'embrasse que les
femmes font avec rextr^mite" du fil sur Teche-
veau, pour 1'empScher de s'embrouiller ou
de se dSfaire. Syn. de Tontaine. || Garniture
ou doublage solide form6 d'une planche de
chene de*coup6e et fix6e au rebord externe du
bordage d'un fOtreau, sur la pointe triangu-
laire qui est chevillSe avec la levee. | Prendre,
avoir en garde, — p., a. sous sa garde, sous
sa surveillance. Ex. : A me reclame sa tie:
ma foi, je ne l'ai point en garde. \\ By. —
Etre de bonne garde, etre soigneux. || S*
donner a garde, — prendre garde. Syn. de
Se donner de garde, mais moins employe.
Etre en garde de, — etre dans l'impossibilite
de. On dit aussi : Etre engarde^ de.
Et. — Aha. Warten, prendre garde.
Garde-ean (Mj.), s. f. — Anneau ou ron-
delle de cuir dont lesperrayeursentourentleur
foret pour empecher de jaillir Teau dont le
trou de mine est humecte\
Garde- a- manger (Lg.), s» m. Mj. Gard*-
manger.
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GARDER — GARGATON
425
Garder (Mj.), v. a. — Garder le vent, -—
Stre gar^ en attendant le vent favorable
Marine. || Garder le chat. V. Chat. || V. r6f.
Se garder, se conserver. Ex. : Les gogues,
ca ne se garde guere. || Se garder a, — conser-
ver des cartes maltresses de la couleur de. —
Ex. : Je me garde a pique. — Qui se garde a
carreau n'est jamais capot. Prov. || En ge-
neral ; se garder a carreau, conserver une
garantie derniere. — By.
Gardeax (Mj.), s. m. — Gardeur.
Garde- ville (Tf.), s. m. — Sergent de ville.
Gardlataire, GardMtalre (Mj., By.), s. m.
— Gardien, dSpositaire. — On trouve en-
core Gardataire.
Et. — De Garder. — Hist. : Je retrouve ce mot,
qui pourrait bien avoir appartenu a l'ancienne
langue du droit, dans un ordre du jour de d'Elbee,
cite en note par M. Port, dans la Legcn dede Cathe-
lineau, p. 132. — « Les scelles furent apposes et
Dutertre etabli gardiataire . . . • (Anj. Hist.,
5\an., p. 284.) — Gardataire. (Id., p. 228.)
Gardon (Sp.), s. m. — Vairon, ou veron,
sorte de petit poisson, long au plus de 5 a
6 cent, et gros comme un fort brin de chaume,
qui abonde dans les petits ruisseaux de la
region. A Vihiers et au Voide, on le nomme
Gueion. II est inconnu a Mj., ou Ton ne
trouve dans la Loire que le veritable gardon.
|| By. — On distingue bien : a) le Gardon,
b) la Rosse (ou gardon de Briollay), c) le
Vairon, petit poisson que Ton ne trouve pas
dans les rivieres parcourues par les brochets,
perches et autres carnassiers, mais dans les
ruisseaux. J'en ai vu, l'6te\ dans certains
passages de la Grume, petit affluent de la
S£vre, a Tiffauges, en telle quantity qu'il y
avait presque autant de poisson que d'eau.
(Que dirait le Marseillais?) et d) le Goueion,
prononciation de : goujon. Certaines per-
sonnes appellent : sap ids tous les petits pois-
sons, sans distinction.
Et. — B. L. Gardio ; — orig. incert. — Hist. :
t Nus (nul) poissoniers ne autre ne puet ne ne doit
vendre gardons freans (frayant) ; c'est assavoir
pardons entre le mi avril et le mi moi. » (Livre des
Metiers.) On dit : Frais, ou Sain comme un gardon.
Gare. — V. Gareau (Sal.), adj. q. — Blanc
et noir. On dit : La pie saute plus longtemps
gare (quand elle est bigarrde) que pas. —
S'applique aux personnes qui grisonnent.
(Sal.) V. Garre.
Gareau, s. m. — De couleur pie.
Et. — « Nos paysans d'Anjou, en parlant a un
boeuf bigarre, l'appellent Gareau. De Varellus,
dimin. de varus, varius. Cf. Bigarreau. — Au mot
Bigarrer : On appelle Garre une vache pie, — de
Bis, variare. — Sorte de cerises bigarrees de noir,
rouge et blanc.
Gireler (Sp.), v. a. — Suivre en zigzaguant.
On dit d'un ivrogne : II s'en allait en gdrliant
la route, la riote.
Gareille, adj. q. (Segr.). — Temps nuageux,
seme* d'6claircies* moutonnei (Mjn.)
Garelle (Lms, Fu., Zig. 196), s. f. et adj. —
Nom de vache. Cf. Garde, Gare. Syn. de
Garretle. Bigarre*, piguenote\ || Gdrelle se dit
au Fu. des vaches a robe rouge tach6e de
bandes blanches. Souvent employe - comme
nom propre : « Te\ te* , t6, ravire done Gdrellel »
Lorsque les taches sont petites et que la robe
en a une de couleur grise, la vache ou le boeuf
s'appelle fr^quemment Farinet.
Garenne (Mj.), s. f. — C'est le nom, a Mj.,
d'une colline situ6e a TO. du bourg et qui a
e*te* de tout temps un veritable nid a lapin. ||
Galerie de lapins. Halot. || Toute galerie
6troite et profonde. || Terrier, rabouiltere. —
V. Becker.
' Et. — B. L. Warenna. M£me rad. que Guerir et
Garer. — «... Celtiq. gware, plur. gwarenou. —
culture au milieu des forSts. — Gaeliq. Gwara.
B.-bret. gwarer, — defendre l'acces d'un lieu clos.
« Qui est trouve tendant aux perdrix en pays de
garenne, il chet en amende de 10 livres, et le har-
nas perdu. » (Bouteiller, Somme rural, n, 40,
xrv° s. — Eveille.)
Garer (Mi., By.), v. a. — Ranger de cdte*.
Ex. : Gare done ta tSte, que je voye. — Syn.
de Parer.
Garetie (Sal.). ■— V. Garelle. Cf. Cerise de
bigarreau, blanche et rouge.
Garfooiller (Lg., Lseg.), v. a. et n. — Far-
fouiller, tripoter, patauger. Syn. de Gassoter,
, Gassoiller, Gassouiller.
Et. — Me semble derive du fr. Fouiller et d'un
pref. Gar, qui serait le m§me que Gal ou Gali. II
n'est pas 'impossible que le fr. Farfouiller (V.
Hatzfeld) soit un doubl. de ce mot. En efTet, le
pref. Gal ou Gar devient souvent Hal, ou Ha»i.
Cf. Halbourrer, Harbeugner, Haribauder, et de
cette forme aspiree a Yf il n'y a qu'un pas. Par ail-
leurs il est evident que le montjean. Grafougner est
aussi un doublet de ce mot, l'articulation gn rem-
placant souvent ill.
Gargamelle (Mj.), s. f. — La gorge. Mot
vieilli et qui ne se dit qu'en plaisantant.
Et. — D'un rad. Garg, qui se trouve avec le sens
de gosier dans plusieurs langues et dialectes. Cf.
Gargouille, Gargantua. — « L'element de ce mot
se trouve dans le vx fr. Gargate. — V. Gargoter,
pr Gargater, — faire du bruit en bouillonnant.
D'ou : Gargote, restaurant de bas 6tage, ou Ton
mange malproprement. — Cf. Gargariser, d'un mot
grec, — la luette. (Darm.) — « Le suppliant
coppa la gorge audit Guillaume, ou quoy que ce
soit, la gargamelle ou gosier. » (1468. — L. C.) —
«... Probableraent une onomatopee, du bruit que
Ton fait dans la gorge en se gargarisant. . ., ou
bien Gar serait une corr. de Gor, dans Gurges,
goufTre, comme semble l'indiquer l'ital. Gorgo-
gliare et Gargagliare, qui ont le m£me sens de :
couler en faisant glouglou : de gurgulio, de gurges.
(D r A. Bos.)
Gargantols (Mj.), — Prononciat. de Gar-
gantua.
Gargarl (Mj., By.), s. m. — Gargarisme.
Cf. Gargamelle.
Chirgaton (By.), s. m. — La gorge. — •
S'esgargafcer; g'egosilleri -*- Vi Gargotton.
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426
GARGNE - GAS
Hist. — « La mauvis et l'alouette
« Chante si gay, et s'esgarguete. »
{H. des Trois Maries. — L. C.)
Gargne (Mj.), s. f. et interj. V. Game.
Gargoftton (Z. 153, Ti., By.), s. m. — Gosier.
V. Gargaton. Cf. Gorgosser.
Hist. :
< O grant couteaulx et o coingnies
a Lor ont les gargaites trench ies. » (L. C
On trouve dans Wace : Gar gates pour : gorger V.
Jatjb. a Qarganet.
Gariller. (Mj.), v. a. — Jeter des pierres.
Serait-ce pour Gareier, obliger un animal a se
garer en lui lancant des pierres? — Syn. de
Garrocher.
Et. — Guarfer, garier, warier, — persecutes
Ital. Angariare?
Game (Sp., Mj.), s. f. et interj. — Forme
attgnuative de Garce, qui est consider^
comme un juron. Cela n empeche pas que
Tun et Tautre mot sont sans cesse employes
a Sp. par les femmes et meme par les jeunes
filles. || By. — Carne.
N. — On 1'accole au nom d'une person ne ou
d*un animal, ou bien on 1'emploie comme interpel-
lation pour marquer la mauvaise humeur. Ce mot
entre encore dans I'exclam. ; Queun game ! — qui
marque une surprise plut6t desagrtable, la co-
lore, etc. — A Mj., le pere Game, un bon metayer
de TO., mort vers 1000, avait gagne son surnom
par I'usage qu'il faisait de cette exclamation inof-
fensive.
Garnli (Mj.), s. m.
seine, engin de p§che.
Sorte de petite
Garnir (Mj.), v. a. — F6conder. Ex. : Je
vas mener ma taure au bouvard pour la
faire garnir. Syn. de Emplir.
Garniture (Lg.), s. f. — - Vingt bobines de
fil de coton, a retordre. Lang, des ouvriers
fileurs. || (Mj., Jui.) Bande de linge dont les
femmes se servent pour certains soins intimes.
|| Dans les marches, unites donnSes en plus.
Par ex., 13 oeufs pour 12 ; 104 cottrets pour
100. Gf. Fourniment.
Garou (Mj.), s. m. — Ne s'emploie que dans
la loc. interject., marquant l^tonnement ou
le d£pit : Queun garou ! — diable, diantre,
fichtre ! — C'est toujours ben le garou que ca
vilain ! — V. Birou. || Do. — Le diable,
Satan. || Mj. On dit aussi Garou de Garoutage.
Et. — Le mot Garou signifte a lui seul : Loup-
garou, et est emprunte de Tanglo-saxon Verewolf,
proprement : Homme loup. Cf. LycantNrope. —
xir s. Oarwalf. — Hist « Advenante la lumtfre
du clair soleil disparent touts lut : ns, Urves, le-
mures, guaroux. » (Rab., in, 134 ) — d«e garou est
une personne condamnee par Satan a prendre la
forme d'un animal et a parcourir sept communes
dans la nuit de sa transformation. A l'aube, elle est
chez - elle, a moins d'accident mortel. La plus l£c*ere
atteinte d'une arme ou d'un projectile bmit la
ramene a sa forme vaie. » {La Trad., p. 238.) —
N. P. — La croyance au Loup-garou, tant a Mj.
qu'a Tim., est a peu pres identique a celle exposee
ci-dessus. A Mj., on croit aussi au pouvoif des
balles benites pour arracher la victime a son ensor-
cellement. A Tim:, ce detail superstitieux est
-uiblie. On se contente de mettre une Guee sur les
echaliers pour que le loup-garou s'y pique et soi:
delivre. — On dit : II fait un froid de Garou
Giro oil, s. m. — Mais zea. (M±n.).
Garre (Mj.), adj. q. — Dont la robe est
marquee de taches blanches. Se dit des ani-
maux de l'espSce bovine. Syn. de FleurL V.
Gare, Gareau. || By. — Se dit de tous les ani-
maux, vaches, chiens, canes, etc.
Hist. — t Un tas de villaines, immondes, pes-
tilentes bestes, noires, guarres, fauves, blanche*
cendr^es, grivolees. . . » (Rab., P., m, 22.) — « En
temps garri et bigarrS re$u. » (Id., ibid., v, 1,
490.)
N. — Rabelais pourrait bien avoir ecrit garre et
bigarre, car les accents sont dus a Tediteur. Ce qui
a tromp6 celui-ci, c'est que le fr. n'a plus que
bigarre\ Bigarre, dans notre patois, par la chut*
du g, est devenu Biarre. — « II parla a ses bceufs :
« Garreau, fromentin, brichet, chatan. » (Bos. dej
PAr. — C. et et j. devis, nouvelle 238. — Eveillm
Garret-etto (Mj., Lg.), adj. q. — Syn. de
Garre. H S. m. et f. Nom souvent donne* aux
animaux de ce pelage. V. Gare, Garelle.
Garre.
Garrocher (Sa., Lg., Sp.), v. a. — Frapper.
rouer de coups. — S'6crit parfois et se pro-
nonce Gdrocher. — Ex. : lis le gdrochaient a
coups de pierres. || Lg. — Lancer des pierres.
Ex. : lis se sont gdroche des pierres. — Der.
de Gdrot. — Autre forme de Garroter. Syn. d*
Gariller. Cf. Arrocher, et Jaub. a Guarreyer.
V. r£f. — Se battre, se frapper.
Garrot (Mj.), s. m. — Baton, gourdin.
Et. C'est le fr. Garrot dans le sens primit. — Es^
Garrote, b&ton, trique.
Garroter (Tim.), v. a. — Frapper a coups
de baton. || Improprement : Frapper d'urtf
facon quelconque. Ex. : II l'a garrotte a coups
de pierres. Syn. de Garrocher. \\ Z. 139. —
Lancer.
Hist. — « Le suppliant trouva d'avanture un?
garrot ou levier a quoy on levoit le branie du raou
fin. » (1461. — L. CD — « Et. — Vient probabk
ment de la meme racine que Garret, jarrel, d:
celt. Gar, tibia, os de la jambe, jarret. (D r A. Bos.
Garrooaige (Bg.), s. m. — Etre en gar-
rouaige, — dtre en bordee, en partie de plai-
sir dans des lieux suspects. De>. de Garou.
« Que Jupiter 6tait en garouage.
« De quoi Junon 6tait en grande rage. »
(La Fontadtc.)
Gars (Do., Lue, etc.), s. m. — Garcon.
Et. — C'est Tancien nominatif du mot di>o'
Garcon 6tait le regime.
Hist. — « Le masle est gars a quatorze ans
« Et la femelle est garce a dou2e. *
(Montfaucon. Tolosain. Dits moraux. — Bobil-
— « La plupart sont des gars d'Epinard ou d'Ec^ *.
flant. » (Anj. Hist., 2« an., p. 57.) — Et. « Cc--
§tre superieur. Variante de Vars, mAme sens. -
D'oft gars, gargon, proprement : male. (Le fto-
Garse et son dimin. Garcette sont posterieurs.) —
Gcs et Jars, male de l'oie. » (Malvbzis.)
Gas (By.), s. m. — • Autre prononc de Gars
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GASPfiNADE — GAUBRETlfiRE
427
Bt. — P.-6. le bas-bret. Gwas, latinis6 en la
forme vassus, garcon, serviteur, d'ou vassal.
N. — * Un p'tit gds, — raon gds (mon fils, mon
ami), — un vieux gds, — un vx garcon. — On ne
nomme pas un jeune homme sans faire prfa^der
son nom du mot gds : Ygds Pierre. — Pour neler un
bande de jeunes gens, on crie : hfi ! les gds ' »
(Dott.)
Gasp6nade (Tim.), s. f. — S'emploie dans
la loc. Etre en gaspinade, — £tre en route, en
train de courir par monts et par vaux ; Stre a
courre la gal is trade. V. Gaspinier.
Gaspinier (Tim.), s. m. — Coureur, celui
qui aime les voyages, les courses fatigantes.
Et. — Ce mot et son correspond ant Gaspenade
doivent venir d'un v. Gasp6ner ou Gaspiner, que
je n'ai pas entendu employer, mais qui, malgre la
legere difference de sens, pourrait bien Stre le
montj. Jaspiner.
Gasgteon, Gassexonner (Lg.). — Gascon,
gasconner.
Gasserote (Lg.), s. f. — Mare ou flaque
d'eau bourbeuse.
Et. — Tient a Gassoter, Gassouiller, et a Tall.
Wasser, eau.
Gassoll (Lg.), gas-so-ille, s. m. — V.
Gassouil.
Gassoiller (Lg.), v. n. — V. Gassouiller.
N. — Le son naturel de To est conserved || Lrm.
— Gater, faire tomber, repandre de l'eau maladroi-
tement sur soi et autour de soi.
GassoIUom (Lg.), adj. q. — Sale, boueux
(pron. gas-so -illoux). Se dit d'un chemin.
Syn. de Cassoux, Pitroilloux. — Syn. et d.
de Gassouilleux, de>. de Gassoil.
Gassoter (Mj.), v. n. — Tapoter dans l'eau
ou dans la boue, comme font les petits en-
fants.
Et. — P.-6. de l'all. Wasser, eau, le w devenant
g en fr. — On peut remarquer qu'il y a entre
Gassoter et Gassouiller le mdme rapport de forme
au'entre Griboter (By.) et le fr. Gribouiller. — Syn.
ae Gour ganger. — Cf. Jaub., a Gassot.
Gassouil (Mj.), s. m. — Ordure, salete\ eau
r^pandue, boue delayed, liquide sale et
trouble. — N. L'angl. a Wassail, boisson
faite avec des pommes, du sucre et de la
biere ; un vrai gassouil.
Et. — V. Gassouiller. — Hist. : « Je n'ay point
aucun baschot ni vaisseau, comme vous avez le
vostre, dans lequel je jette un gassouil de pollu-
tion et d'ordure. » (Brant., D. C, i, 38, 2.)
Gassouille (Bg.), s. f. — Flaque d'eau ;
mauvaise auberge. V. Gassouil. || Sal. —
Faire de la gassouille ; jeter de l'eau de tout
cote hors de propos, — Gassouiller.
Gassouiller (Mj.), v. a. et n. — V. Gassoter.
|| Bg. — Patouiller, faire de mauvaise cui-
sine.
Et. — Guassier, Guaschier, — laver, agiter ds
Peau, etc. — Germ. Waskan, laver. (D r A. Bos.) —
Gassouiller, augment, de souiller ; salir, gater,
dete>iorer. « Voila pourquoi il ne faut se vanter de
nous gassouiller de vos ordures. » (Brant., Z>« G.)
I, 38, 15.) Gas, en Norm., bourbier, fumier. Gasse-
rotte, — petite mare d'eau bourbeuse. Gassouillat,
Gassouillis. (Jaub.) — « Farfouiller avec la main
ou avec un baton dans une eau fangeuse, dans un
ruisseau, p. ex. — Gassouillat est cette eau ou ce
ruisseau. Ce mot est emprunt£ a l'italien : guazza-
toio, mare, guazzabuho, tripotage. C'est le :
quassare des Latins. » (Ch. Nisabd, 123.)
Gassooilleox (Mj.), adj. q. — Boueux,
bourbeux. Syn. de Gassoilloux, Pitroilloux,
Cassoux, Ganouilloux. — V. Gassouil.
Gast, s. m. — Friche. « Defense de laisser
les vignes et terres en gast. » (Cout. d'Anj.,
art. 107, p. 75.) V. Gat.
Et. — Gater. Du lat. vastare, ravager de vastus,
vaste, — rendre vaste, desert, desoler. — Cepen-
dant, il y a un mot german. Wastjan, ravager, qui
a pu contribuer a changer le v. latin en g ou gu,
mais qui aurait donn£ plutdt gastir (qui a exists
en effet). Plateau de Gatine.
Gastis, s. m. et Gatis. — Bois pourri. V.
Gast.
N. — Gastis, le mdme que Gastine, friche. « Tout
le pays estoit tourng en gastine ; nul n'estoit qui
osat les terres labourer. » (L. C.)
Gastrie (Mj.), s. f. — Gastrite.
Git (Mj.), s. m. — Terrain inculte, lande,
bruyere. Cf. Vaste.
Et. — V. Gast. — Rac. du v. Dtgdter. Du reste,
on ne Pemploie plus isolement, mais on le retrouve
dans le nom de certains villages, de certaines
'fermes, de certains champs. Ainsi, il y a, a Mont-
t'ean, le village du Gdt-Robin ; et, pres de Saint-
> aul-du-Bois, dans la commune de Gere, la ferme
du Gdt-Guitton. A Sp., les Pr&s-Gdts sont un lot
de pr£s de mauvaise qualite, anciennes landes,
situ 6s au midi du bourg. — V. Garanne.
Hist. — Autorisation de ediffier et faire Sdiffler
garannes et murgis tant a son gast que est a l'entour
de sa maison de Bignon. (1478. Inv. Arch., H, 1,
90, 2.)
Gftte, e> (Mj., By.), part. pas. — Verse\
r^pandu. || Fig. Enrage", hydrophobe, en
pari, d'un chien.
Gateau (Auv.), s. m. — Present de noces.
V. Chanteneau. || Lg., au plur., m. ss.
Et. — Mha. Wastel, gateau. — Peut-on rappro-
cher ce mot de Gater? aurait-il et6 dit : farine
perdue,, a cause de la defense qu'il causait? Nous
connaissons le pain perdu, ou : pain de chasseur.
Gftter (Mj., By.), v. a. — Verser, repandre.
Ex. : La vache ne faisait que de ginguer ; a
m'a tout fait gater la moisson. \\ Gater de
Teau, uriner. || Gdter la sauce, — gater les
affaires. Ex. : C*est son mariage qui a gdt&
la sauce.
Hist. — « . . .Avec de la brande a perte de vue
(a peine un buissonnet pour se cacher a gdter de
l'eau). » (Hist, du vx tps, 251.) — V. Gast.
Gaoaeher (Fu.), v. n. — Marcher les
jambes nues dans l'eau. « L6 gars ! allons
gauacher ! » Syn. et d. de Guecher ; syn. de
Gauiller.
Ganbretlere (Lg.), s. f. — S'emploie dans :
Poires dd Gaubretieres, ^=* esp^ce de poire
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428
GAUCHE - GAVOUILLON
tres petite, mais assez estim^e, analogue aux
poires de Saint-Quentin, qui vient en abon-
dance dans les grands poiriers des haies, sur
la lisiere des champs.
Et. — C'est p.-§. le nom de la Gaubretiere,
bourg de Vendee, distant d'une douzaine de kilom.
Toutefois l'omission de l'article rend la chose dou-
teuse.
Gauehe (Tim.), s. f. et adj. q. — Garce.
« Fils de gauche ! est une sorte de juron
att£nu£ tres usite\ — Syn. de Game.
Gaudin, ine (Li., Br.), s. f. — Une oie. Gf.
Pall. Gans? V. Godine.
Gaudrer (Tim., Lg., Fu.), v. a. — Salir,
couvrir de boue, embourber. « Je vas joli-
ment me gaudrer a aller dans le jardin. » ||
V. n. — Se salir, se mouiller, s'embourber.
Gaofrler (Mj., By.), s. m. — Outil de lin-
gere servant k gaufrer le linge. — Godron,
Gaufre. — petit fer a un doigt pour tuyauter
les bonnets.
Et. — Gaufre. Proprement : rayon, gateau de
miel ; patisserie cuite entre deux fers, par compar.
avec le rayon ; facon qu'on donne a une etoffe avec
un fer chaud. — B. L. Gafrum. (D. C. Gaufra) ; de
mOme rad. que Wabe, ruche a miel ; all. WafTel ;
angl. Wafer.
Gaugognard (Lg.), adj. q. — Qui plonge
avideraent dans le plat. || Fig. — Gouailleur,
goguenard. V. Gaugogner. Doubl. du fr.
Goguenard.
Gaugogner (Lg.), v. n. — Plonger avide-
ment, patauger. Ex. : As-tu fini de gaugo-
gner dans la soupiere ! — Syn. de Tinguer. ||
Fig. — Taquiner, lancer des propos piquants,
gouailler, goguenarder.
Et. — Ce verbe paralt Gtre de la mSme famille
que Gourganger. Dans Tun et l'autre on distingue
un pre!, pejor. Gau (Gal, Gali), ou Gour, et un radi-
cal Gogner, Ganger, qui pourrait se rattacher a
Guener, Ganouiller, ou p.-e. a Gauiller. C'est tres
probablement la vraie racine du fr. Goguenarder et
de Goguenot.
Gauiller (Chpx.), v. n. — Marcher dans
l'eau jusqu'a mi-jambes. « Les gars ont
gauiltt », — ils ont les pieds mouilles. Syn. de
Guecher, Gouacher. — Ce mot signifie aussi :
faire T6cole buissonniere. Cf. Grabouiller.
Et. — Guaer, gafcr, gaier, wagr, — gu6er ;
baigner, tremper, mouiller, plonger, laver dans
l'eau ; mouiller ; passer a gue, gueer. — Germ.
Watan, mouiller. Gueer, c'est passer en se mouil-
lant. Gu6 ; lat. vadum, de : vadere, aller ; influence
par le germ, vat, gue (de watan). Cf. Jaub., a
Gauger, Gouiller.
Gaule (Lg.), s. f. — Instrument dont on se
servait autrefois en guise de fteau, pour battre
le ble\ || Lg. — Ancienne mesure agraire en
usage autrefois dans la region. Je n'ai pu
avoir dedication sur la contenance.
Et. — Du lat. v alius, pieu. Celtiq., bret. gwalen.
N. — Au premier sens. C'6tait une longue
branche de chene dont la pointe avait ele repliee
et rattachee a la verge, de maniere a former une
large boucle plate ou raquette, que garnissaient des
entrelacs d'osier. On aimait mieux battre a la
gaule qu'au fleau, duquel il semble qu'on ne savait
guere se servir. Les batteurs, ranges cote a cote,
frappaient tous a la fois I'airee du plat de leure
gaulis et chacun d'eux menait son iehemmeUe.
On voit que ce mode de battage difterait tr£s noU-
blement du battage au fl£au, ou c/eau, dans leqoel
les batteurs frappent alternativement et en mesure
sur la mdme vargie.
Gaule- a-eoudre (Tim.), s. f. — Baguette a
laquelle on fixe Fextr£mit6 des fils de chalne
d'une ptece de toile lorsque celle-ci louche a
sa fin, pour la terminer et y rattacher
ensuite la chalne de la ptece suivante, qui,
de la sorte, se trouve monte*e sur le metier.
Gauleler-eyer (Sf.), v. n. — Se dit d'un
ivrogne qui va d'un gaulis sur F autre. V.
Bournkyer. || Bg. — Plier. — Le vent fait
gauleyer les branches des arbres. || (Mj.,
By.) Osciller, trembloter, vaciller, comme
une branche agitee par le vent. Ex. : Queune
hale de vent ! la chandelle ne fait que de
gauttier. — De Gaule. — V. Branseau. Syn.
de Houssiner, Var getter.
Gaulette (Sal.), s. f. — Petite gaule. — Jeu
de la gaulette. II consiste a casser des o?uf>
les yeux banded, avec une petite gaule.
Gaopeler-pier (Li., By., Sal.), v. a. —
Prendre la meilleure partie d'une chose. —
II ne faut pas gaupleri* soupe, commencer a
la manger ou a la servir par le milieu de la
soupiere, mais par le bord. — Tu fais que
saupler les pommes, — tu ne ramasses que
les plus belles. || Bg. — Cueillir, a la derobee,
des fruits, des recoltes. || Se dit des gens pen
travailleurs qui, d'un travail, ne font que la
partie la plus facile. V. GSpler.
Gav£ (Mj., By.), s. m. — Latte tres etroik,
qui sert aux charpen tiers en bateaux a fair?
les jerris. Voisin de GaniveUe.
Gavignole (Lue), s. f. — Etre en gavi-
gnole, avoir bu plus que de raison ; eut
chaud, em6che\ en ribote, Brindezingue.
Gavoehe. — Jeu. V. au F.-Lore.
Gavotter (Mj., Lg.), v. n. — SifDoter ou
chantonner Fair d'une danse, pour remplacer
Torchestre absent.
Et. — 1° « Gavotte, danse origin aire des Gavofc.
habitants du pays de Gap. » (Lttt.) — 2° « Ya
rien a voir avec la ville de Gap ; est plutdt app*-
rente a Gavoehe ; esp. Gavacho, terme de mepr^
appliqug aux montagnards des Pyr6n6es surtout
Hist. — « Quand ii n'y avait pas de violon dis-
ponible, une personne, une ou deux ftlles , le pit-
sou vent, gavotaient avec la langue. » (Desiax
Hist.de la Vendue, I, SS.)
Gavoulllon (Mj.), s. m. — Sorte de bachot
N. — Au temps ou florissait 1'industrie d»
transports fluviaux, tuee par les chemins de fer, '.*
Loire etait sillonnee de trains de bateaux, portal
chacun de 70 a 80 tonnes. Les patrons des trai^
montants embauchaient des manoeuvres supple
mentaires, ou gobeux, qu'ils licenciaient a OrteaB^
Gien ou NeversJ Ces mariniers oongMies, p*s;
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GAYON - GEMME
429
retourner vers Nantes, achetaient, en se cotisant,
un bateau leger, appele Gavouillon, avec lequel, en
aqs jours, ils redescendaient la Loire et qu'ils ven-
aaient a l'arrivee. Ils baissaient en gavouillon. La
loc. a vieilli, comrae 1' usage qu'elle rappelle.
Gayon (Bg.), s. m. — Frison. Gayonne\
frise\ en pari, des cheveux. V. Gueillon.
Gaz (Mj.), s. m. — Essence de pStrole. ||
Sp. — Fig. Ivresse. « II a du gaz », — il est
ivre, ^m^che*. Syn. de Vent dans les voiles.
Gazenne (By.), s. f. — Tresse, natte de
cheveux, en trois torons. « Faut y-i gazenner
les cheveux, a ta fille, pour pas qu'i s'melent. »
Gazenne (Mg., By.), adj. q. — Tresse\
N. — « Gazaner, gazener, gazoner, — tresser.
Gazen, gazin, gazon, — tresse, natte. — Petite
queue de cheveux li£e sur le dos que les hommes
portaient autrefois. » (Dott.) — A rapprocher de
Cadenne, cadenette?
Gazenner (Ti., Zig. 151), v. a. -- Tresser
les cheveux en gazenne. — GazennSe. Se dit
d'une jeune fille dont les cheveux sont ser-
ies sur le front.
Gazon (Mj.), s. m. — Glacon flottant. Corr.
du mot fr. || By. Pron. Gl&zon. Cf. Egldser.
Gazoullle (Sp.), s. f. — Vieille toupie hors
d'usage, ou morceau de bois grossierement
arrondi, dont les enfants se servent dans cer-
tains jeux. Syn. de Bigane, Bidrouille.
Et. — C'est une sorte de dimin. du poitev.
Gazeau, bourrique, doubl. du fr. Gazelle, qui s'est
conserve en Anjou com me nom de famille. Pour
bien comprendre comment ce nom a 6te applique a
une vieille toupie, il faut observer que partout les
enfants s'amusent a fabriquer des vaches, biques
ou bourriques avec des morceaux de bois informes,
et souvent m£me des citrouilles ou des concombres
auxquels ils adaptent quatre brins de bois en guise
de pattes, plus un cinquieme pour flgurer la queue.
Geai (Mj.), s. m. — Fig. Individu ridicule,
ou peu redoutable par sa force physique. Ex. :
Ein beau geai I — V. Ricard.
Gealse (Sp.), s. f. — Noulet, noue ou gout-
ttere placed a Intersection de deux toits ou a
Th6berge de deux batiments. V. Gesse. || Mj.,
Sp. Caniveau. Syn. Cassis.
^ Geale (Mj., Lg., By.), s. f. — Engelure. —
N. Ne se dit au Lg. qu'au plur. — Syn. de
Rouges-bceufs (partissure).
Et, — Pour Gele, du v. Geler.
Gearne (By., Mj., Sp.), s. f. — Gerbe. —
D'ou : Engearber, mettre en gearbes.
Gearb6e (Sp., By.), s. f. — Ranged de
gerbes dans un champ. — Pour Gerb6e.
Et. — Aha. garba ; am. Garbe. On peut le rap-
procher du lat. carpere, couper, cueillir.
Gearne (Sp., Tim., Lg.), s. m. — Germe.
By., Gearme, gearmer.
Gearner (Lg.), v. n. — Germer.
Gearnon (Sp., Tim.), s. m. — Germe, gem-
mule, plantule.
N. — « Gearme, Gearmer, Gearner, Gearne,
Gearnon : « Les bles vont sortir de terre, ils
montrent deja le gearnon. — « Un gearnon de noix,
de chataigne, de gland. » ( Jaub.)
Gean * (Li., Br.,) ou Jau, s. m. — Un cog.
Geaa " (Lg.), s. m. — Getee. Ex. : Y a du
geau blanc, a matin, — il y a de la getee
blanche. — Vieux.
Et. — Doubl. du fr. Gel. II est probable aussi
qu'il y a la une sorte de jeu de mots sur Jau, car
nos ancdtres aimaient a personnifier le Gel. Cf.
Chiens-blancs, 'J ument-blanche.
GegSne (Mj., By.), s. m. — Forme enfan-
tine et caressante du pr6n. Eugene. — J'ai
entendu dire, aux Ponts-de-C6 : Y6yene.
Gegler (Li., Br., By.), s. m. — Le g6sier.
V. Gigier.
Et. — Le g se trouve dans beaucoup de pro-
vinces. Lat. Gigeria, entrailles de poule.
Ueignee (P.C., Mj., By.), s. f. — Asthme. ||
Avoir la geignke, — e^tre asthmatique. jj
Simplement : Se plaindre.
Et. — Tir6 du part, pres. du v. Geindre ; lat.
gemere ; g6mir vient d'une forme barbare :
gem ire.
Geiant, e (Mj., By.), adj. verb. — Trds
froid, en parlant du temps, du vent, de la
pluie. || Ou les plantes g&lent facilement, en
pari. d*un terrain. || Qui gele facilement, sen-
sible a la gel^e, en pari, d'une plante.
^Gelasser (Sp., Mj.), v. impers. — Geler
I6g6rement.
Gelif, ve (Mj., By.), adj. q. — Dent gelive,
— dent sensible non seulement au froid, mais,
en g6n6ral. || Temps, arbres, pierres, — gelif s.
Gellnage, s. f. — V. Gilinier. (M4n.)
Et. — Lat. Gallina, poule, der. de Gallus, coq,
qui veut dire : chanteur ; il est pour Garlus.
(Cf. Garrulus.)
Gelinier, s. m. — Poulailler. « Dans le
gelinier, une poule pond par le bee, c.-a-d.
qu'il faut bien la nourrir. (MtN.)
Hist. — « Le suppliant monta en un gelinier, ou
il y avoit deux gelines, lesquelles il tua. » (1399.
L. C.)
Gellerat, n. pr. — Si le temps est a la gel£e,
on dit que M. Gellerat va arriver. — In-
fluence de respect et de crainte exerce*e par la
famille Gellerat sur Chalonnes et les environs
et, plus tard, sur Angers. — Tous ont dis-
paru.
Gellerlt (Sp.), s. m. — Gringalet, avorton.
Syn. de Rinot, Riclet, Muserin, Chivrille.
Gemme (Mj., Lg., By.), s. f. — Sorte d'on-
guent tres poisseux, fofm^ de cire et de r6sine.
|| Terre glaise tr6s tenace. || Toute substance
poisseuse et tenace. || Poix de cordonnier. —
Cf. Cire.
Et. — Gemer, eemmer, — couler, faire couler
par des entailles la resine des pins ,» enduire de
poix.
Gemme, s. f. — Bourgeons places sur les
branches de la vigne, sur le rameau princi-
pal. (MAN.)
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430
G^NANCE — GENS
Et. — Le lat. Gemma veut dire : pierre precieuse
et bourgeon.
Geuanee (Mj., By.), s. f. — Geme physique,
sensation de constriction, d'oppresswn. Ex. :
J'ai de l&genance sur Pestomat, — j'Sprouve
de la difficult^ a respirer, de l'oppression
dans la poitrine.
Et. — G6ne. — 1° Contr. de G6henne ; propre-
ment : valine pres de Jerusalem, ou les Juifs
brulaient leurs tils et leurs filles en 1'honneur des
idoles. — Puis, Enfer, en style de l'Ecriture. —
H6breu : Geia Hinnon, — valine de Hannon.
(Litt.) — 2° G^ne est pour : geine, plus ancienne-
ment gehine, de l'a. v. gehir, avouer ; orig. germ. :
aha. jehan, declarer. Le subst. gehine a 6t6
confondu de bonne heure avec : gehenne. Aveu
arrach^ par la torture ; puis : torture. Cf. Ques-
tion. (Dabm.)
GGnante s. f. — Avoir la genante, ou la
colique, loc. vulg. (M£n.)
Gendarme (Mj., By.), s. m. — Fig. Hareng-
saur.
N. — C'est une ellipse, pour : Pied de gendarme,
nom que Ton applique egalement au hareng-saur,
sans doute parce que l'odeur forte de ce poisson,
duquel, d'ailleurs, la forme est celle d'un pied
d'homme, est censee analogue a celle de l'essence
Sue distillent les abattis de nos braves Pandores.
n s ait que la science a denomm^ cette essence :
protoxyde de gendarmium et lui a donne la for-
mule : 100 H O 7 H O. Rien de Wtirtz.
Dormir en gendarme, avoir un sommeil tr£s
16ger, ne dormir que d'un ceil. || Fig. Femme
hommasse, ou rev§che, ou autoritaire. V.
Cogne, Grippe-Jesus. — By.
Genderme (Lg., By.). — Corr. de Gen-
darme. Syn. de Cogne, Grippe-Jksus.
Gendive (Lg.), s. f. — Gencive. Syn. de
Dentier. Le mot a vieilli. — Lat. Gingiva.
G€ne, s. f. — On donne ce nom a un ban-
dage herniaire. || Sp. — Au plur. Id. — Syn.
de RetreinL
GGnfc, €t (Mj.), part. pas. — Oppressed
G6ner (Lg.), v. a. — V. Giner. || Forcer,
obliger. Ex. : T'as tombe7 C'est be" fait !
TStais pas gene de courir.
Generation (Mj.), s. m. — Engeance. ||
Ge^alogie, filiation.
Genetal (Sp.), s. m. — Champ de genet.
Genetlere (By.), s. f. — Disposition de
genfct, de chaume, etc., pour prendre les
alouettes au collet.
Gentit-renls (Mj.), s. m. — Sorte de petit
genet, employe* dans la m^decine des cam-
pagnes. V. Genet sauvage.
Genetrole (Mj.), s. f. — Prele, plante de la
famille des equis6tac6es. Syn. de Cceur-
hankie, Quoue-de-poulain, Quoue-de-rat, Tire-
hankte, Pinier.
Et. — Cette plante est ainsi nommee sans doute
a cause de la ressembiance vague qu'elle a avec
le genfit. GinetroU est, en eflet, le dimin. du fr.
Gen&t ; c'est le meme mot que le fr. Genestrole ;
mais ce dernier nom designe une plante toute diffe-
rente, qui est le Genista tine tori a, ou GenSt des
teinturiers, appel£ a Mj. Genet-renis.
Genet-ganrage (Pell.), s. m. — Gen fit des
teinturiers. V. Genet-renis.
Generelle (Lg. et environs), s. f. — Pen-
ture de porte. Syn. de Bande.
Et. — Paratt etre pour Genuelle, de>iv6 de Gtnw.
La coexistence de ces deux mots me paralt indi-
quer que j'ai eu raison de driver le dernier du
lat. Janua.
Genie (Mj., Lg.), s. f. — Dimin. famil. du
pre*nom Eugenie. Se confond avec Jenny. On
dit aussi Uginie, Ninie. || By. — Jenny, pour
Jeanne.
Genoa (Mj., By.), s. m. — Fig. Tdte chauve.
Syn. de Chou-poume. || Couper com me ein
genou, comme ein genou de nonne, — couper
tres mal, §tre 6mousse\ || CoifTe* comme ein
genou, ou comme ein genou malade, — mal
coifTe\ || De genoux, — a genoux, — Vx fr.
Genouil. V. Genoil.
Et. — Lat. Geniculum, dim. de Genu. — Hist. :
La Sainte Vierge tenant son petit Jesus..., plus
deux anges de genouil. • (Inv. Arch., H, I, p. 72.
c, 2.)
Genouil, s. m. — G6ne>ation, degre* de
parents : « Le lignage se tient au 6* genouil. »
(L. C.) V. Genou.
Genoalllee (Mj.), s. f. — Petite plante
rampante, de la famille des caryophylfees, a
tige herbac£e, noueuse, coud6e et ramifiee ;
a feuilles lineaires, acicul6es, epaisses et un
peu grasses, dispos6es en verticilles autour des
noeuds, d'ou les rameaux partent a angle
droit. Commune dans les values de la Loire.
La graine est appetee Chapeau-bonU. Syn.
de Ckdssion. C'est la spergulaire, spergularia
arvensis.
Et. — Plantes genou ille uses, celles qui ont des
racines epaisses, peu enfonc£es dans la terre et
faites de plusieurs pieces jointes ensemble comme
la jambe et la cuisse le sont par le genou.
Gens, s. m. et f. (By.). — Bonnes gens. —
Ces mots sont souvent joints a un nom ou a
un pronom, soit sing., soit plur. Cette oppo-
sition marque une commiseration reelle on
ironique. Ex. : II fait ben de son mieux,
bonnes gens, encore il ne illy arrive point —
A Mj. et partout, cette exclamation, a sens
plus vague, revient sans cesse dans la conver-
sation. Ex. : 11 crayait ben faire, bonne gens.
|| Nos gens, le maltre et la maltresse, le fer-
mier et la fermiere. || Craon. Le p£re et la
mere. Je vais chez mes gens, — chez mes
parents. — C'est bien la Gens, des Latins, la
famille. || Chpt. — Nous gens, — nos voisins.
|| Nous gens, au sens de : famille, ne se dit
guere a Mj., mais tr6s bien dans toute la
Vendue, a partir de La Pommeraye. Ex. :
Vous tombez ben mal ; nous gens ne sont
Soint la, ils sont tortous partis au pervail. —
'est la familia, au sens le plus large, tous les
gens de la maison, de la ferme. || Mj. Loc. remar.
quable : N'y a gens de, — il est impossible de*
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GENT — OERNON
4$1
Ex. : N'y a gens d'entendre ce qu'il dit. Cette
loc, tres usit^e, est une ellipse pour : II n'y
a pas de gens capables de. || By. — Qu'ein
potin, — ou : qu'eine odeur ! n'y a gens a y-i
register. On dit dans le mSme sens: N'y a pas
de gens de, — n'y a parsonne de. || Fu. —
N'y a de gens d'avanger a illi brocher des
chausses, a c'te brise-barriere-la ! — Ag. —
N'y a gens de tenir dans ma cuisine, par la
chaud qu'y fait. (Une cuisiniere, rue Bressi-
£ny«) II « I a gen de pibo ! » (II n'y a point de
peuplier.) Mireille. || On dit, a tort : Gens
3ui branlent, pour designer l'harbe a la per-
rix. V. Gentil-branle, prononc. Genqui-
branle.
Hist Holos, Holos, dist. Graddgousier: qu'est
cecy, bonnes gens ? R., G.. I, 27, 58.
— Au sens n^gatif :
« Vers mun seignur le rei n'i at giens de
huntage. » (II n'y a aucune honte pour mon-
seigneur le roi.) Voyage de Charlemagne &
Jerusalem. Cite par Devillard, 68, dernier
vers.
Et. — Oenti-um, ou mieux gen-us, corame si
Ton disait : non genus, non gentium, minime
gentium , nullement. Cf. Person ne avec la negat.
D' A. Bos.
Gent (Lue\ Z., 152), s. f. — Une gent, c'est
une bonne gent, se dit aussi bien d'un homme
que d'une femme. || D6cancher une gent, —
(febarrasser une personne. || Ti. — On dit :
Eune gent, — une personne.
Gente, s. f. — Petite charrette a bras, ou
pour un petit attelage. (Men.)
Gentil* (Sp., By., Mj.), adj. q. — Fluet,
mince de la taille.
N. — Au masc, 1*1 final est absolument muet,
corame dans Filleu(l) ; au f6m., il n*est pas mouilie,
Gentile, ce qui explique le fr. Qentiment. — Leux
petite fille est vrai gentile.
Et — Lat. gentilis, qui est de bonne race. —
Hist.:
« Nymphes des jardins fertiles,
t Hamadryades gentiles. »
(J. DU Bbllay, Louanges d* Anjou, p. 104.)
« Une belle, courtoise et gentile mattresse. »
{Id., Les Regrets, p. 214.)
dentil- bra nle (Lpm.), s. m. — Syn. de
Harbe & la pardrix et de Zyeux de pardrix. Se
prononce Genquibranle et s'6crit, a tort :
Gens qui branle. C'est l'amourette brize
moyenne. Cf. en fr. Bois-gentil ; daphne. —
Batabd : Briza media, — Amourette, Herbe
tremblante, Pain d'oiseau.
N. — Un correspondant avait propose : Champ
qui branle. R. O. r^pond : Cela est inacceptable
pour plusieurs raisons. D'abord, on ne prononce
pas Chan, mais Jan. Ensuite, personne n'a vu un
champ plein de Zyeux de pardrix se balancant au
souffle de la brise. C'est une graminee assez rare
et dont il est mdme difficile de trouver assez pour
faire un bouquet de la grosseur du poignet. V.
Zyeux de pardrix.
<Senue (Mj. f By., Lms, Z. 196), s. f. — Pas-
sage etroit, petite fendtre ; petite ouverture,
guiche, trou dans un mur ; jour de cave. V.
GineveUe.
Et. — Aucune n*est satisfaisante. — Hist. :
« Voyant que ce bois 6tait transfe're vis-a-vis et
au-dessous d'une ginue mal fermante et d'ouver-
ture infiniment facile par dehors... » (Extrait
des Arch, du Greffe de la Cour d'appel d* Angers.
— Anj. Hist., 5 e an., n° 3, nov. 1904, p. 283,
1. 16 et 33.) — Cependant, je proposerais le lat.
Janua, porte.
Gtnusse (Craon). — Le m§me que Ginue.
George (Mj.), adj. q. — Se dit d'une espece
de noix tr&s grosses. Des noix georges. Cf.
Noix- muscat.
Et. — « Je soupconne Gau^e : noix gauge,
grosse noix, par opposit. aux noisettes, ou petites
noix. Germ, walan, wale, walsch, — gtrangere,
welche. En all., wallnuss. Angl. walnut, ou ganica,
* galja. » (D r A. Bos.) — Scheleb, m6me explic.
— « Grollier. La noix que Rabelais nomme grol-
liere est celle qu'ailleurs on nomme noigobe...
Elle est beaucoup plus grosse que la noix commune
et, comme sa coquille est beaucoup plus tendre que
celle des autres noix, il se peut qu'on l'aura nom-
inee grolliere a cause que la grole, espece de cor-
neille, qui en est fort friande, trouve le moyen de
Tentamer de son bee. » (Le Duchat, sur Rabelais,
i, 242.)
Geoorifl^e (Mj., Lg., By.), s. f. — Giroflee.
Et. — Forme assez frequente, quoique moins
usitee, de GiroufUe, resultant de l'interversion des
voyeUes dans les deux premieres syllabes de ce
mot. Cf. Qurigien. — De Girofle. C'est Podeur qui
a fait donner le nom a ces fleurs. En lat. : caryo-
phyllum ; grec : karuon', noyer, et phullon, feuille.
|| By., id. et Girouflee et m6me Girouflere.
Gerbier (Lme., Ch6., Mj., Ts.), s. m. — Tas
de gerbes. Syn. de Mouche, Moukche.
Hist. — « Guischart Traffoy. . . s'en alia en ung
champ... ou estoient quatre gerbiers... esquelz
il mist le feu. » (1460. — L. C.) — Tous les gerbiers
qu'on avait dans difterents endroits sont transpor-
ts icy, et mis dans la cy-devant eglise de Saint-
Pierre, pour les battre, et les grains me seront
ensuite livres. » (L. B., 98, 18.) — « Des voisins ont
averti M. B. . . que son gerbier etait en feu. {Ang.
de Paris, l w sept. 1907, 3, 5.) Ag. — nom de famil.
Gerfaat (Fu.), s. m. — Le gerfaut est le
bee, le crochet avec un ressort qui sert a
accrocher la bu6e (ou bue) que Ton descend
dans le puits. Syn. de Chabut, Clenche, Far-
geoU
Gerle (Guerle, Gherle) (Sal.), s. f. — Ins-
trument en peau trouee, ou grillage. Dessous,
le grain tombe comme gr§le. — N. Mais grSle
n'a pas forme Gerle. V. Guerle.
Gerler (Guerler) (Sal.), v. a. — Passer a la
guerle le bl6 du guernier (grenier) pour le
nettoyer.
Geroer (Lg.), v. n. — Germer. Syn. et d.
de Gearner.
Et. — Lat. Germinare. || Puisque la lettre n se
trouve dans le latin, ne pourrait-on pas supposer
que le berrichon l'a conservee de prere>ence am?
La m&me observ. s'appliquerait alors a Sener, de :
seminare. (Jaub.)
Gernon (Lg.), s. m. — Germe. Syn. et d.
de Gearnon. V. Gerner.
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432
GfiROMION — GILER
GerOmlon (Tim.), s. m. — Geranium. V.
Girdmion. || By. Ge>oraiomm, giroraiomm, les
o brefs.
Et. — Geranium. Du grec, par le latin, — bee de
grue. Le fruit est forme de cinq capsules termin£es
chacune par une arfite, d'ou resulte une forme en
bee de grue
Gesses, s. f. pi. Gouttiere. — Cf. Geaise.
Hist. — « Goutiere ou gesse, pour porter les
eaux communes. » (L. C.)
Gessonner (Chpt.), v. n. — Drageonner.
V'nez 6t6ter nos choux pour les faire gesson-
ner. » Cf. Guesson, Guesser.
Geste (Mj.), s. f. — Acte ,action. Ex. : Tu
fais de belles gestes ! — agir de facon ridicule,
avoir une conduite deplorable.
Et. — C'est le plur. n. de Gestum, gesta, actions
memorables. N. On peut remarquer que notre
patois a conserve a ce mot son sens pnmitif, de
meme que le fr. dans la loc. : Faits et eestes. Du
reste il redevient fort a la mode dans la litt^ra-
tuie contemporaine.
G£te> (Mj.). s. f. — Chasse aux canards
sauvages, qui se fait en restant longtemps a
TafTut, accroupi, ou couche* dans les lucettes,
Sour guetter le passage de ce gibier defiant.
>n dit : Faire a la getie. Syn. de Accourpie.
Et — Du fr. Gesir, Stre couche.
Getro. m. pi. — Glandes qui viennent au
cou des enfants. V. Jottereaux.
Gevaa. — Prononc. vicieuse de Chevau,
pour Cheval, au sing. ; mon gcvau. (Ti., Zig.
159 ; J'vau, Lx., Zig. 143. — By.) Cf. Chevau.
Chuau.
Glker (Sp., Mj., Lg.), v. n. — Ruer, lancer
des coups de pied ; regimber. Syn. de Gin-
guer.
Et. — Ce mot a la mdme rac. qui se retrouve, un
peu alio n gee, dans le fr. Regimber. Cf. Giper.
(Jaub.)
Gibier (Mj., By.), s. m. — Individu, en
mauvaise part, particulier, paroissien. Ex. :
Je ne sarais me remettre 6iou que je Tai vu,
cete* gibier-\k. \\ Gibier de malheur, — indi-
vidu qui n'apporta pas la chance avec lui ; un
facheux. || Gaillard. Ex. : Queun gibier pour
faire rire. || J'ai rencontre* ein gibier qui avait
point Tar trop catholique. — Je ne sais pas
de qui est cete gibier-\k, — ce particulier-la.
Et. — La locut. primordial e est : Aller en gibier ;
c'est done untnom verbal d'un verbe : gibeer,
giboyer. On a les formes du B. L. Gibicere . . . , ou
on tfouve un radic. Gib (cf. Gibet), sorte de baton,
d'arme, d'engin. Faut-il entendre que Gibicere,
gibeer, c'est chasser avec la Gibe? (Lrrr.)
t Un jour d'aoust, apres mangier,
« Allerent tous trois en gibier. »
QM. — Prononciat. assez frgquente de di entrant
dans la composit. d'une diphtongue. Ex. : Diablo,
pron. Ghidble, Ghidbe. — Et mSme dans Midi, —
mighi (mais cette graphic n'en donne qu'une idee
imparfaite). — Y allez-vous? — Ghi all' vous? —
1'ghi dis, — je lui dis.
Gibe, sorte de serpe : « Baton ferre en forme dfl
serpe ou pays de Perigort, dont on coupe la
mates heroes des champs. » (1451. — L. C.) Qqs-uoi
le derivent de Cibarium (nourriture). D. C.
Gifcroa (Auv.), s. m. — Marmelade di
prunes.
Glelee. (Mj.), s. f. — Jet de liquide. De>. da
fr. Gicler. || By. Gil6e.
G Icier. — a Vira la bano au giscle. » —
tourner la come au vent, a l'embrun. (Dau*
det. Lettres de mon moulin. La Camargue.) —
Devrait s'Scrire par un j, jicler, lat. jaculare.
(Lor. Lab.) By. Giler.
GIdelle (Bg., Li., By.), s. f. — Une jatte.
— Plat dans lequel on prepare le beurre en
sortant de la baratte. Syn. Jide.
Hist. — « La femme tomb a. . . dans sa gidtlU,
sur son beurre. » (B. de Very., M. de p., n, 13.)
— Glgier (Mj., By.), s. m. — G&ier, estomac
des oiseaux. — Corr. du mot fr. — V. Gtgier,
— Pat. norm. Gisier.
Glgoagner (S.-P.), v. n. — Gigotter.
Doubl. de Gigouiller. Cf. Tirdgner.
Gigoalller (Mj., By., Sal.). — V. Gigougner.
Remuer vivement les jambes, les gigues. Syn.
de Giguendiller.
Et. — Scheler dit : « Je suis porte a croire,
sans dtre a mSme de le demontrer, que de la rac.
germ. Gig, se remuer, s'est produit d'abord ;
gigue, jambe ; d'ou gigot, jambon ; gigotter, se
remuer ; giguer, faire aller les jambes, danser, et
que de ce giguer s'est degagl le fr. gigue, danse,
puis air de danse, et enfin instrument de musique
pour faire danser. »
Gigoailletto (Mj., Lg.), s. f. — Sorte de
danse. De>. de Gigouiller, Cf. le fr. Gigue.
Hist. — La Gigouillette ne se danse pas. . ., elle
se gigouille, — elle se chante aussi. (Ang. de Porn,
du 24 fev. 1907, p. 1, col. 3.) — « Ce fut le signal
des danses. . ., valses, polkas, schottishes, et ausa
la fretillante gigouillette, la danse anravine si
caracteristique.. . » (Ang. de Paris, 16 dec 1906,
1,3.)
GIgoure (Va.), s. m. — Purin. Syn. de Gi-
gourit, Suint, Juin, Pus.
Gigoarit, s. m. — V. Jigourit.
3igaenftlller (Lg.), v. n. — Gigoter. Syn.
de Gigouiller, Gigougner.
Gilbert (Mj.), s. m. — V. GirbL
Gilee (Mj.), s. f. — Se dit dans : GiUe de
vent, — courant d'air, vent coulis. Ex. : n
fait eine gilee de vent qui n'est point chaude.
V. Giler. || Filet de liquide qui jaillit. Syn. de
Giclie, Guichie. By., id.
Oiler (Mj.), v. n. — Jaiilir, pisser, en pari,
d'un liquide. Syn. Guicher. || Envoyer un
liquide par pression. Faire giler de l'eau. —
En faisant giler du lait de femme dans
Toreille, on gue>it du mal d'oreille. (Croyance
populaire.) V. F.-Lore, xrv, Lait
Et. — C'est un doubl. de Gicler ou Jicler et, par
conseq., un der. du lat. Jaculare et un doubt da
fr. Jaiilir.
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GtLET — GIRONNfiE
433
Gilet (Mj., By.), s. m. — Gilet rond, — sorte
veste courte aue portaient les paysans il y
me centaine d annees. Ce n'elait nullement
gilet, mais bien un vehement dans le genre
la carmagnole. || Mj. — Gilet de peau, —
et de flanelle.
Et. — Ou de : Gille le niais ( person nage de la
re), qui portait une sorte de veste sans manche ;
du nom du premier fabricant de gilets, Oille,
•on. (Lrrr.)
Gillebers. — V. Haiu
Gille (Mj.), s. m. — Sorte de jeu de cartes. ||
lui qui perd a ce jeu. || Paillasse, pierrot,
>wn. Ex. : Faire le Gille, — faire Tidiot. ||
sster ou se trouver Gille, — rester ou se
>uver nigaud. — By.
Et. — Gille, nom propre, corrompu de Egidius.
>rigine du proverbe est obscure.
Glloire (Auv.), s. f. — Clifoire. Syn. de
icoire.
Glnanee (Mj.), s. f. — Genance.
Gine(Mj.),s.f. — Gene.
Glner (Mj.), v. a. — GGner. — Cf. Licher.
Hist. — « Si curieusement reglee, ou plus tost
9 et geinnie. » (J. du Bbllay, Dif. et III., u,
18.)
GIngeoIer (Lg.), v. n. — Branler, se balan-
p. Ex. : Le vergne gingeole, il va betdt
nber. || Tituber. Syn. de Brancholer.
St. — Doit tenir a la rac. Gigue et dtre un dimin.
Ginguer. — Gigue.
Giagin (Mj.), s. m. — Ingeniosite\ esprit
nvention, intelligence. Syn. de Engivane,
%knie. || By. — Avoir du ginein, c'est Stre
renieux. Avoir de 1' engin, c est avoir les
truments propres a la peche ou a la chasse
: r^quipage), sans compter les autres sens
engin, — piege, arme, machine.
St. — Der. du lat. Ingenium, par reduplication
g, s'ajoutant comme augment avant la premiere
. Syn. de Inginie, Devinoire. — Hist. :
!t toutesfois je n'en approuve pas
'ant seulement la mesure ou commas
)e son beau corps, ny les trayctz de sa face
»ui chascune aultre embrunist et efface,
lais quand et quand V engin et bonnes meurs
'estime tant que pour elle je meurs. »
(G.-C. Buchib, 83, 128.)
'. — j e remarque en passant l'express. *. quand
uand, qui sigmfle : bien plutdt, et j'observe que
t le bret. : quentoh quent, — le plus tdt pos-
5.
renez y tous, rois, dues, rocs et pions,
nseignement qn'engin vaut mieux que force. »
(Rab., P., ii, 27, 182.)
Ingooret (Segr.), s. m. — Jus noir du fu-
r coulant dans une cour. (M4n.) — Cf.
twit.
Ingoer (Mj., Lg.), v. n. — Gigotter. ||
tr, lancer des coups de pied. || Regimber. ||
— Se tirer des difflcultes a force d'ener-
|| By. — Gin-gher, jouer en se bouscu-
L Syn. de Gouincer.
fcoet (gikiete) (Mj.), s. m. — Hoquet.
Et. — A Auv., on dit Hiquet. Giquet est le
mdme mot dans lequel la guttural e g remplace la
gutturale h. C'est l'angl. Hiccup et le fr. Hoquet.
Girard, s. m. — Nom vulg. de la mache.
(M4n.)
Glrande, s. f. — Giraude de moine. V.
Goueu (M6n.)
Olrbe (Mj.), s. m. — Coupe-bourgeon,
petit insecte coleoptere qui pond ses oeufs
dans les jeunes pousses des poiriers et incise
ensuite ces mSmes pousses d'un trait circu-
laire, fait avec son bee fort et pointu. C'est
un rhynchite, ou bruche. A Sp., on Tappelle
EribL Syn. de Gilbert, Girbire. — N. C'est
le Durbec de Jaub., qui cite aussi Urbet.
Oirbere (Mj.), s. m. — V. Girbe.
Oirle, s. f. — Mauvaise raison, mensonge,
tromperie. S'emploie surtout au plur. : Tout
ca, c'est des giries. || By. Chirie.
Hist. — « Aussi tdt nous avons fait une perqui-
sition dans les meubles et effete, et nous sommes
empares de plusieurs drogues et giries sacerdo-
tales. » (Anj. Hist. y 6« an., n° 6, p. &43.) Cf. Dirics.
Giroflee A cinq branches (Sal., etc.), s. f. —
Giffle. Ce sont les cinq doigts de la main.
« J'vas te donner une giroflUk cinq branches! »
V. Girouflie. Syn. Mandate, Ognon.
GirOmiome (Li., Br.), s. m. — Geranium.
V. Girdmion,
Gird m Ion (Mj.), id.
GIron (Mj.), s. m. — Gouet ; arum macula-
turn. || La partie infeneure d'un epervier, qui,
relev6e par les cambres, forme une sorte de
ventre ou de chambre ou le poisson se trouve
emprisonn6. || Estomac du pore. Sans doute
parce que la concavite de cet organe rappelle
un giron. Syn. de Port-Girault, Chaudin.
Et. — Au 2 s sens : < 1° Giron, pan coup6 obli-
quement en pointe, en forme de triangle : pan de
la robe, de la tunique ou du haubert. . ., — partie
du corps qui va de la taille aux genoux, la per-
sonne 6tant assise. Aha. Gerd, ace. G§run. A.
frison : Gar, de Ger, pointe de lance. — 2° Tour,
rond, cercle ; ce aui entoure, ce qui est rond :
§iron, sein, lit, tablier, ceinture, jupon, bord, bor-
ure ; revers de bottes ; tuile ronde. — Augmentat.
de Gire. (Lat. Gyrum, cercle. Cf. Oirer.) — Ces
deux mots, qui avaient deux sens bien differents,
Tun de pan en pointe, l'autre d'objet en rond, et
dont le premier est beau coup plus ancien, ont ftni
par confondre leurs sens ; p. ex., le sens de tablier
peut aussi bien venir de giron 1, vehement qui
occupe les flancs, que de giron 2, vStement qui
entoure la taille. Giron et Sein ont fini par gtre
Equivalents.
Gironnee (Mj., By.), s. f. — Ce qui peut
tenir dans le giron ou dans le tablier d une
femme. Ex. : Je vas aller clir eine gironnie
de pois de mai. — Une eironnle de choux.
Tout plein et : tout fin plein son* devanteau.
— V. Giron. Syn. de Dornke.
Hist. — < Icellui Roussel qui avait une gironnie
de cailloux, en suiant le suppliant. » (1405. — L. C)
< Et leur pleine gironnie
c De lour bain ilgs baillerant. » (Noels nop.)
(Et leur pleine gironnee De leur bien Us baillerent. »
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434
GIROUFLfiE — GLIEUVE
Girouflee (Mj., By.), s. f. — Giroftee. ||
Girouflie k cinq feuilles, ou k cinq branches,
ou simplement Girouftee, — soufllet, calotte
bien applique* e. Ex. : Je t'ai illi envoy 6 eine
giroufUe k cinq branches qu'il n'en a vu que
des chandelles. Syn. de Ognon, Mandate. —
N. On dit aussi Geourifl&e.
Gironnee (Lg., By., Sp.), s. f. — Plein le
giron. J'ai toute une girounhe de choux, — un
plein tablier. (Li., Br.) V. Gironnie.
Gissant (Lg.), part. pres. — Se dit dans :
Meule gissante, — pour gisante.
Gllre (Lue\ By.), s. m. — Gtte.
Et. — B. L. Gistrum, du v. Gesir.
Gitrer (se) (Lue\ Mj., By.), v. re7. — Se
gtter, se cacher, se tapir, se blottir. — Syn. de
S*amurgner, se Boumir.
G/ace (Mj., Lg.), s. f. — Glace. Cette forme
avec gl mouille' a vieilli k Mj.
Glaelve (Lu6), adj. q. — Terre glacive, —
forte et argileuse. — Comme on dit Gelif,
gelive. — Syn. de Boubasse.
G/acon (Lg.), s. m. — Gla$on. Syn. et
doubl. de Gdzon, Glazon.
Glaine (gtene), s. f. — Pour Glane. V.
Glane, GUne.
Et. incert. — Hist. t Icelle Mabille avoit
embl6 et fait ses glennes en temps d'aoust. » (1377.)
— « Ainsi que le suppliant batoit un pou de
glaincs ou gerbes de bl£. » (1427. — L. C.)
G/an4 (Mj., S.-A.), s. m. — Gland. || S.
fSrain. Glands, comme nourriture. Ex. :
Notre gorin veint ben mieux dempis qu'il
mange de la gland. — Pour gl mouille*, cf. GU-
ner> LUner. — V. Chartk.
Et. — Lat., glandem, fem. — Hist. : « Les
ann£es ou il y avait de la gland es bois. » (Anj.
HisU, n, 3«, 585, 29.)
Glandee (By.), s. f. — Re*colte du gland,
dans la Coutume d % Anjou, art. 497. — « Les
pores vont k la gland£e, manger des glands
sous les chines. » (M6n.)
Glandoleose, ,adj. q. — Annexe glandu-
leuse, produisant beaucoup de glands. Voir :
hannetonneuse. (M&N.)
Glane (Mj.), s. f. — Corde, ftlin, haussiere,
grelin. Terme de marine. || Glane, poign6e
d'6pis ramass6e en glanant. V. GUne.
Et. — La Glane, ou GUne, au \ w sens, est le rond
d'un cordage roule sur lui-mdme. (Dabm.)
Glande (By.). — Prononciation vicieuse
de Claude, dans : prunes de Reine-Glaude,
sans mouiller le gl.
Glaxon, s. m. — Glacon. Cf. Gdzon.
Hist. — < A cause que les glazons courent a
Ql. — Le gl est souvent mouille, de mfime que
dans la langue italienne ; ainsi : gland, glotte,
sonnent a peu pres comme la syU. finale de :
aillant, papillote.
plein eau par la rivyere. » (1628. — Irw. An
S, s, E, 285, 1, m.) Cf. AglA$er.
Gfcoe (Mj., Lg.), s. f. — Glane. V. Glaii
Glane. Cf. Likne. || By. Glene, gfener, g
neuse. || Fig. Collecte que faisaient autre fo
dans la paroisse, les sacristains et les chantr
Pris au figured Rappelle la Poign6e d'£]
(glane) ramassee en glanant.
Hist. — a Pour le partage de la glene cntre
chapelain et le vicaire. » (Corne, xvm # s. — li
Arch., G, p. 89, 2.)
— Sal. — GUne, et plus souvent Liene, e
la petite gerbe cueillie apres la moisso
Limner, e'est ramasser les 6* pis echappes ai
moissonneurs.
Glenee. — Vx mot. Cf. Galenke.
Hist. — Sepulture d'un enfant sous la glenrt <
Teglise. (1669. Inv. Arch., m, E, S, s, 416, 2.)
G/ener (Mj., By., Lg.), v. a. — Glaner.
Hist. — « Et si ne soit si hardis gleneres on pi
neresses ki voist a camp glener en. jour de feste ne i
diemence sous le forf ait de cinq sols. » — Glesne
(L. C.) — t Et si la cour n*y donne ordre, il f«
aussi mal glener cette annee. » (Rab.)
G/eaeox (Mj., Lg.), s. m. — Glaneur. G
LUneux, Glenoux. V. Jaub., a Glaneur.
G/enot (Lg.), s. m. — Petite glane.
G/enoux, se (Lg.), s. m. et f. — Glaneur
euse.
Gletron (Li., Br.), s. m. — Cardon sauvagi
Et. — Glaiteron ; nora vulg. du Grateron. L
m§me que Glouteron. La bardane ; ou le : cailk
lait accrochant. — Altere de Gletteron, de>. lui
mdme de Ta. fr. Gleton, der. de l'ahau ChletU
ace. chlettun, glouteron.
N. — R. O. rectifie : 1° Ne serait-ce point pluMl
la Cardere, ou chardon a foulon, celle qu'a Mj. «
appelle Peignel (Batard nomme peigne la c»
dere sauvage, Dipsacus sylvestris et le Scandu
pecten.) Je ne connais pas de Cardon sauvagq
tandis que la Cardere est commune par tout. -
2° II est vrai que GlHron, Glaiteron, Gratertw
Glouteron sont le mdme mot au point de vue ety
mol. ; mais ils designent plusieurs plantes accn
chantes distinctes. Deja, en franc, (v. Hatif.) 1
forme Glouteron a le sens special et exclusif sd
de Bardane, soit de Gailiet ou CaiUe4ait, <ko3
plantes accrochantes, mais qui ne se ressembk*
nullement : Tune est une composee et Tautre \xu
rubiacee. II est vrai que le cardon, si cardon il y I
et la cardire sont aussi des coraposees, mab on ■
saurait dire que e'est le rodme que la bardane, I
surtout que le gaillet. — (Batard donne le notf
de Glouton a la Lappa minor, bardane a peUH
t$te.)
G/eu (Mj.), s. f. — Glu. N. Gl. parfoil
mouille*.
Et. — Lat. Glu tern, ace. de Glus.
G/eorooi (Lg.), adj. q. — Glaireux, \"i*-
Sueux. Syn. et d. de Liogroux et du fh
laireux.
GIleoTe s. f. — Pour Glteve, Li^vre.
Hist. — « J'ai trouve le git du glieuoe,
« Mais le glieuve n'y etait pas ;
< Le matin, quand il se leuve,
« II emporte tous les draps. ■
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GLISSBE — GOBALE
435
Talbbbt, Ronde du pays angevin, tire" du
tyogue, p. 37. — Meniere.)
CUssee (Mj., By.), s. f. — Glissade.
Et. — Le mot le plus ancien est non pas Glisser,
- : s Glacier, qui vient de Glace ; xn« s. (S. Beb-
d.) Lrrr. — A. f. Glier, emprunte de l'aha.
; am. gleiten, devenu reguherement : glider,
it, — puis glisser, par rinfluence de : glacer
s anciennement : glacier), gliier, xm* s. (Darm.)
CMisalre, s. f. — Pour : clissoire.
N. — Glisoiree, con ten u d'une clissoire. (L. C.)
Glake (Mj.), s. m. — Manchon de verre
ous lequel on conserve les couronnes des
nariees. — C'est le mot fr. dans un sens tres
^cial et d'ailleurs unique. || By. Plus : bou-
quets artiflciels, etc.
Et. — Lat. globus ; a rapprocher de Gleba,
8*be, et de Glomerare, pelotonner. On trouve le
nmin. Globeau au xv 9 s.
Glogner (Do.), v. a. — Ghiooter. Cf. Gnd-
piard.
Glalre, pr. glouere (Mj., Lg., By.), s. f. —
iranite. || Coquetterie. — Vx fr. Glorie (lat.
Sloria). Ex. : Ces petites fumelles-la, la
Notre les prend aussitout aue ca peut gouler.
I Chanter la gloire, — cnanter comme un
fomme ivre.
Giond, gl m. (Lg), s. m. — Gland.
Glarlenx (Mj , Lg., By.), adj. q. — Vain,
raniteux. || Coquet, faraud.
Gloss*, adj. q. — V. Lait glosse.
Gfoner, gl. m. (Lg.), v. a. — Faucber, le
chaume. Le mot a vieQli parce qu'on ne fait
plus de chaume. — N. On prononce en une
seule syllabe : youer.
tint (Lg., Th.), s. m. — - Agneau. — Par
apherese de la 1 M syll. de Aigneau. Syn. de
Zegnd y Aigneau, Igneau. || Fig. — Morve qui
pend au nez. Svn. de Cloche, Chandelle,
Licoche.
€»affe (Lg.), s. m. — Nez, museau, figure.
Ex. : Je te illi ai envoye" ein coup de poing
*us le gnaffe !
Gnagnar* (Sp.), adj. q. — Hesitant, ind6-
cis, sans volonte arrGtSe, lambin. — Cf.
Gnangnan, meme sens. Ononiat. rendant bien
la mollesse d'une personne sans Anergic ||
Qui marchande longtemps. Syn. de Fred-au-
cul, Chipoteur, Ckipaud. Cf. Ghgner.
Goatee, adj q. — Nonchalante (Ad.). Ex. :
Ah ! mamzelle, vous avez Tar beji gnaise, a
matin.' Syn. NianU
Et Pron. vicieuse de : niaise. — Lat. nidacem,
de nidum, nid, — qui n*a pas encore quittg le
aid.
Gnangnan (By., Ag.), s. m. et f. — Fai-
neant, indolent, mou. V. Gndgnard, Niant.
Oil. — Dans un grand nombre de mots, n prend
le son nasal de gn. Ainsi, nous disons : commugnion,
magnier, pagnier, preugnUr, gniau, faignianl,
r '£/^, pour : communion, etc. (Jaub.) — By. id.
Et. — Par redoublement du vx mot Niant, qui
est : n£ant, et signifiait : rien. (Litt.)
Gniafe (Mj., Lg., By., etc.), s. m. — Cor-
donnier, ou plutdt savetier de bas 6tage. Ce
nom ne s'emploie qu'en goguenardant.
Et. — Incert. — Se trouve avant 1300. (Lttt.) —
Paralt 6tre une onomatop^e imitant le bruit du
ch£gros que tire le savetier. (Darm.) — La Curnb
signale les van antes : Gnaf, gnof, gnauf, gnif,
•nouf. — A rapprocher de l'angl. Knave. flrAle,
coquin, fripon, valet ; all. Knabe, garcon.
N. — A d£faut d'etym. serieuse, on peut citer
celle que donnent les plaisants. D'apres eux, ce
sont les chiens qui ont baptise* les gniafes, et voici
dans quelle circonstance. Au temps jadis, un
membre besogneux de l'honorable corporation
des savetiers, manquant de cuir, avisa un veau
creve\ une brunette, que la Loire avait reiet6 sur
une grdve, et se mit en devoir d*en enlever fa peau.
Mais, comme on sait, chaque corporation <Hait
jalouse de ses privileges. Aussi les chiens du voisi-
nage, furieux de se voir disputer leur proie, se
mirent a poursuivre le pauvre diable en raccom-
pagnant de leurs aboiements : gniafe ! gniafe !
gniafe ! Le nom lui en resta et passa a tous les
chevaliers du tranchet, ses confreres. (R. O.) —
Sal. — Du latin Ignavus, paresseux, faignant.
(C'est ing6nieux !)
Gniau (Mj., Lg., My., By.), s. m. — V.
Niau.
Gnlece (By., xMj.), s. f. — Niece.
Gniole, s. m. ou f. — Sot, imbecile. — Une
grande gniole. — A rapprocher de Gnangnan,
Gnognat (Lg.), adj. q. — Niais, nigaud.
Syn. de N iguedouille, Bigaud, Gniole.
Gnognote (Mj., Lg., By.), s. f. — Ne s'em-
ploie qu'au sing. — Fadaises, chose sans
valeur, sans importance, sans inter&t. Ex. :
Tout ca, c'est de la gnognote. — Vin de qua-
1U6 inferieure. — Ou, avec une negation :
Fichtre t ce vin -la, c'est pas de la gnognote !
Et. — Cf. Niant, neant, rien.
Gnon (Mj., By.), comme dans oignon, s. m.
— Horion, atout, torgnole, gourmade, mor-
nifle. Ex. : J'y ai flanque ein gnon ! — Syn.
de Hampane, Mandate, Ognon.
Go (By.). Dans la loc. Tout de go.
Et. — On dit encore : Tout de gob. Subst. verb,
du v. Oober, — tout d'un trait : « II l'avala tout de
gob, sans macher. » (Dabm.)
GO. — V. Jeu. F.-Lore, vn.
Goaage (Mj.), s. m. — Aubaine, bejieilce,
gain, chape-chute, revenant-bon, heritage,
surtout inattendu. Ex. : Leux tonton est
mort, ils vont faire ein bon gob age. — De
Gober.
Goaaille, s. f. — Aller a la gob a Me, a la
gob6e, a la suite d'un bapt§me, attraper des
drag^es ou des liards. (Mto.) V. Grippe,
Graltaille.
Goaale (Lg., Lrm.), s. f. — Coquille de noix.
N. C'est bien la coque, et non l'enveloppe
verte.
Et. — Tient, malgrg la legere difference de sens,
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436
GOBASSE — GODET
au franc. Bogue et a notre v. pat. E gobier. Pour
Bogale.
Gftfeasse (Sp.), s. f. — Syn. de Gobier et
de Bogue. Pour Bogasse.
Gofeeaui (Mj.), s. m. — V. Egobleaux.
Gobe-ehuehon (By., Mj.), s. m., ou Gobe-
suchon. — Le suchon, ou chuchon, est le
nom donn6 au cousin, culex. || Sp. — Celui
qui tient la bouche ouverte, (Tun air niais.
Syn. de Boie-goule, Gobe-ttron. — Gobe
mouches.
Gobe-etron (Mj.), s. m. — Individu qui
tient habituellement la bouche ouverte. Syn.
de Gobe-chuchon, Boie-bec, Boie-goule. \\
Dadais, nicodeme. || Gobe-mouches.
Gobe- fi goes (Mj.), s. m. — Petit instru-
ment qui sert a cueillir les Agues. C'est un
petit goblet de fer-blanc, a rebords dentes et
muni en dessous d'une douille, au moyen de
laquelle on le fixe au bout d'une perche
iongue et tegere.
GobeJettee (Mj.), s. f. — Le contenu d'un
gobelet.
Gober (Mj., By.), v. a. — Fig. Saisir, arrSter,
pincer, surprendre. Syn. Piger. || Attraper,
duper. || Absolument : La gober, — subir les
consequences. Ex. : II va la gober, — il va en
payer les pots casses. Syn. de Porter la folle-
encfUre. — « A ben fallu la gober. » — Avec
tout ca, va falloir que ca seye moi qui la
fobe ! — Syn. de Ecoper, Adorer. || Lue\ —
tecevoir des coups, o Tu vas gober ! » ||
Gober qqn, — le trouver absolument de son
gout, en Stre infatue\ || V. r6f. Se gober , —
etre infatu6 de soi-m$me.
Et. — « Gob, saisir, prendre. Variante de Gab.
Dans le gaeliq. gob, le gallois gwp, bouche, — et le
fr. gober, manger, avec ses derives : gob, bouchee
(avaler tout de gob, d'un seul trait, d'une seule
bouchee). — gobet, petite bouchee ; ^obeter,
erepir en faisant entrer le platre ou le mortier dans
les joints. — J'ajoute Gobel, avec son dimin.
Gobelet, et Jobe, pour Gobe, au sens de niais, qui
croit tout exactement, qui gobe tout, avec son aug-
ment. Jobard, pourGobard. » (Malv.)
Gobeter (Mj.), v. a. — Cr6pir grosstere-
ment un mur neuf. Syn. de Cldtoyer. On dit
aussi Regobeter.
Et. — Voir celle de Gober.
Gftbenr (Mj.), s. m. — V. Gobeux.
Gobenx (Mj.), s. m. pi. — Ouvriers mari-
niers qui, jadis, flanaient sur les ports de la
Loire, offrant leurs services aux bateaux de
passage pour les manoeuvres lourdes, telles
que le comble des ponts. Aux Ponts-de-C6, en
particulier, il y en avait toujours de relais. —
Ainsi nommes parce qu'ils faisaient des Go-
bages. — On dit aussi Gobeurs.
N. — Cette espece n'existe plus ; mais, autrefois,
aux abords des ponts, qui alors etaient bien rares
sur la Loire, comme a Nantes, Ancenis et aux
Ponts-de-Ce, les maltres mariniers etaient surs de
trouver des gobeurs qui les aidaient a faire le
comble des ponts. Aujourd'hui, les Gobeurs ont ete
remplaces par les tape-nez, et surtout par k
remorqueurs. Ceci a tue cela. — Cite en ce sens pa
Littre\
Gobier (Mj., Sal.), s. m. — Glumes, enve
loppes du grain des cereales, debris de ct
enveloppes. Syn. de Ventin, Pous, Bigaui
Barbillon. — Jaub. Gapier.
Et. — Ce mot est pour Boguier, der. inus. <l
Bogue, par melathese du b et du g, et oett
transposition s'est produite dans presque tous la
mots de cette famille : Gobasse, Gobeau, Egohltcv
Goeheter, v. a. — Avaler. Faire le mouve
ment de deglutition. (M6n.) Probablemei
pour Gorgeter.
Godan, s. m. — Un veau. — Pour Bodan
bodin.
Et. — « Gode : vieille brebis. » L. C.
Godard (Sp., Do.), s. m. — Jars, male tfe
Poie. Syn. de Jarc. || Lg. — La plus grand*
des neuf quilles d'un jeu. || Faire le godard (Sp.)
6tre pere d'un nouveau-ne\
Et. — A rapprocher de Tall. Ganse, de 1'asd
Goose.
N. — « Serve* Godard, sa femme est en couches
Facon de parler pour refuser qqch. a un imptrc-
nent qui veut se faire servir en maitre, ou bien i -j
impatient. — Cette loc. se rattache a une vieille^.
bizarre coutume, trouvee en beaucoup de pav?,
d'apres laquelle le mari d'une femme en couches*
mettait au lit pour recevoir les visites de ^
parents et prenait ainsi ses aises pendant plusieun
jours.
Hist. — « Mole leur a dit : Ergo glu !
« Servez Godard, sa femme accouche !
« Ce ne sera pas par ma bouche
c Que Tedit sera lu, s'il Test :
« II ne me plait pas. *
(Courrier burlesque, 1650, 2* partie. — Lost™
Larch.)
Godendart (Mj.. Lue\ Do.), s. m. — Gran^
scie a d£biter les troncs d'arbres en bills.
|| By. — Ou en planches : les gros blocs &j
pierre.
Et. — Godendac, ou Godendart. Anne 4 ham?'
dont le fer porte une pointe, un croc et un \rv
chant. Du flam. Gooden, bon, et de Dae, jour - ■«*
soldatesque de cette arme avec laquelle les Fl*
mands donnaient le bonjour a Pennemi.
Hist. — c A grans bastons pesans ferrex ,
« A un long fer agu devant
c Vont ceux de France recevant I
« Tiexbaston qu'ils portent en goaf
« Ont nom godendac en la terre. 1
c Godendac, c'est, bon jour, a dire, I
« Qui en francais le veut descrire. •
(1298. L. G>
Godet l (By.), s. m. — T£tard de grenouil
Ex. : Y a ben des godets dans les fousses. Sti
de Tete, Tite-d'dne. || Sal. — Gars godet,
qui a des manieres de filie. A donne son n4
au suivant.
Godet * (Auv., Lue\ By.), s. m. — Ustens
servant a puiser de l'eau dans un seau. C
un vase en bois avec un long manche pen
d'un trou qui va s'ouvrir au fond du vase I
par lequel s'6couie l'eau qu'on a puise>. <
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GODETEE - GONELLE
437
On dit : Boire au godet, c.-a-d., directement,
sans verser dans un verre.
Godetle (Auv., By.), s. f. — Le contenu
d'un godet.
€to<& (gogui) (Mj., By.), s. m. — Godet,
rempli fait a retofTe d'une robe, d'une
manche, et qui permet de rallonger le vdte-
ment en dSfaisant la couture. — Ge pli est
fait surtout en vue de la croissance d'un
enfant. || By. G6di. || Syn. Rentrait, Remploi.
Et. — De Goder, faire un pli un peu rond (res-
semblant a un godet) la ou I'eloiTe doit dtre a droit
til. (Litt.) — Ooder paratt 6tre pour Gauder, qui
se deduit tres reguherement du goth. waltjan,
am. walzen. rouler. — Pli rond. (Scheleb.)
CUxflche (goguiche) (Mj., Sal., By.), adj. q.
— Gauche, niais, qui a un maintien ou une
tournure ridicule. Syn. de Bachas, Bajole. Cf.
Godet.
Et. — A p.-§. la m£me rac. que Godard, Godine,
jars. oie. P.-§. aussi est-ce le meme que le berri-
chon Goudiche, sorte de palette. — Je remarque, a
ce sujet, que Tourte prend le sens de niais : T'as
Pair d'eine tourte. — Du radic. de Godon, forme
hypocoristique de Claude, qui se dit aussi pour :
nigaud. — Cf. pat. norm. La Godiche, jeu de bou-
chon. || Se prononce regulierement a By.
Ctodille (Sp.), s. f. — Ne s'emploie qu'au
sing. — Ramille, pointe des branches de tail-
lis. || Fagot fait avec ces branches.
QodiMoui, onse (goguilloux) (Mj.), adj. q.
— Mouill6, boueux, en parlant d'un chemin.
— Syn. de Poquerassoux, Gadrilloux. \\
Mouille\ couvert de boue, en parlant des
vStements. || Pluyieux, en parlant du temps.
Cf. Gaudrer. || By. Gh^ghilloux.
Oodlbe > (Sp.), s. f. — Oie.
Et. — C'est la forme temin. de Godard.
Godine *, s. f. — Une femme riche.
« On dit qu'elle est de Dou6,
« Car elle est bien godine. »
Nous avons la carriere du Grand-Godinet, a
Chalonnes. (Men.)
Et. — Godinette, grisette. De Godin, joli, mi-
gnon. P.-e\ de l'anc. v. Coder. Du celtiq. God,
lux ure, exuberance. (Litt.)-
Godron (Mj., By.), s. m. — Goudron. V.
Godronner.
Et. — De l'arabe Kathran, ou, avec l'article,
alkathran, de kathara, couler goutte a goutte.
(Litt.) — Venu sans doute par les croisades.
Godronner (Mj., By.), v. a. — Goudronner.
N. — Goildronner est employ^ par Rabelais, au
Prol. du L. Ill de Pant.
Gogane (Mj., By., Sal.), s. f. — Tulipe sau-
vage, commune dans les pres humiaes, au
prin temps. Syn. de Clocane, Lausane, Au-
sane. || Fig. — Noeud de ruban au-dessus
d'une coifle. || By. Damier, chaudron.
Et. — Corr. de Clocane. — Bat. — Fritillaria
meleagris.
Gogars, Gogas (Mj., By.), s. m. — Petit
garcon. Forme enfantine et caressante de
Gars. Cf. Dodos.
Gogu, nS (Sp ), adj. q. — Gai, r^joui. Syn.
de Rbvestoui.
Et. — De Gogue, pour Gode. — Hist. : « Un
jour li prince de Galles 6tait en goges. » (Froiss.,
vn, 245.) Cf. Goguette. (L. C.) Voisin du fr.
Goguelu.
Gogne (Mj.), s. f. — Preparation culinaire. .
Les gogues se font avec Testomac et les gros
intestins du pore, aue Ton bourre du sang
de 1' animal, melange de morceaux de lard et
de poir^e ou bette hach^e menu. Le tout est
cuit a Teau bouillante. Pour manger les
gogues, on les d^coupe par tranches que Ton
fait rdtir sur le gril. (V. Zigz. 162, sqq.) ||
Fig. Triple menton. On dit d'un homme gras
et sanguin : II en a eine gogue I || Bg., Segr.,
By. — T§te : II s'est mis cela dans la gogue.
Syn. de Ciboulot, Micdmeau. N. Les gogues
d' Angers sont cel^bres ; eiles sont encore un
mets traditionnel de P&aues. On les fait
meilleures en campague qu'en ville.
Et. — Incert. — Hist. : « Et quand vous auray-je
dignement lou4 les membres internes, les espaules,
les esclanges..., le foye, la ra telle, les trippes, la
gogue, la vessie. . . » (Kab., P., rv, 7.) — « Au son
des vezes et pi boles, des goguez et des vessies. »
(Rab., P., iv, 36, 418.) — Le bret. a Goed, sang.
N. P.-§. pour Glogue, du lat. Cloca, de mgme que
Gogane = Clocane. V. Gogutier.
Gogneier (Mj., Sa.), v. n. — j Se boursoufler,
se couvrir d'^levures, d'ampoules, de phlyc-
tdnes, de cloches.
Et. — De gogue, avec la termin. verb, inchoat.
eier.
Gogu6iure (Mj.), s. f. — Ampoule, ^levure a
la peau. V. Gogukier.
Gogneneau- — not (partout), s. m. — Ba-
quet a ordures. Syn. Jules. \\ Au plur.,
Latrines.
Et. — Incert.
Golncer (Li., Br.), v. n. — S'amuser. Ce que
Ton va goincer ! — Les jeunes gens ont ben
goinck. — V. Gouincer.
Golse (Mj.), s. f. — B16 barbu, froment de
miracle, variete a farine rude et grossiere.
Epeautre. — Gouape.
Gomme. . . peloire.
Hist. — « J'aimais macher de la gomme 61as-
tique et imiter le bruit de la puce qu'on ecrase avec
le petit ballon que Ton fait saillir de la gomme bien
machee. » (Coquelin Cadet. — Quelques souvenirs.
La pension Taverne. — Annal. pol. et litt. dim.
16 juillet 1905, p. 38, col. 3.) — Et nous aussi,
au college de Saumur, vers 1850-60, nous connais-
sions ce jeu, peu ragoutant.
Gonder (Lg.), v. a. — Munir de gonds, une
porte, un volet. Doubl. de Gonter.
Good- pan melle, s. m. (Do.). — Le gond
assez long pour qu'il faille se servir de la
paume de la main pour ouvrir une porte.
(Men.) — Explication peu satisfaisante.
Goneile, s. f. — Casaque d'homme.
Et. — Du celt. Gwn, robe? — Hist, r « Les cha-
noines lesjplus robustes de leur eglise revdtus de
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GONFLB — GORGOSSER
leur gonne. . . prirent le corps sur leurs Spaules. . . »
(Celui de Pevftque d'Angers, Nicolas Gel lent. —
Anj. Hist., 2» an., p. 136.) — Grisegonneile : sur-
nom de Geoffroy, comte d'Anjou. Gonnelle, de
Gunella, dimin. de Guna. (Manage.) — Cette
gonelle de Geoffroy etait faite de la fourrure d'un
animal nomm6 (Griseum, Grisium) en franc;. Vair.
C'etait aussi un cotillon de femme.
a Em piez s'en drece dam Simon de Paris,
« Grise gonnelle, un due de molt haut pris. »
— V* 5 Griseum. — « Gaufridus comes indutus
tunica illius panni quern Franci Grisetum vocant. *
(J78. — D. t.) — Gottcs longues jusqu'au bas des
jambes, sans manches, faites de soye et blason-
nees des armes des chevaliers. (Borbl.) Cf. Hane.
Gonfie (gonfe) (Mj.), adj. q. — G6n6 par
une sensation de gonflement & la suite d'une
ingestion d'aliments lourds et indigestes,
ballonne. — By. || Syn. Guide, Embedouftt.
Et. — Provincialisme a eviter. — Lat. Conflare,
soufller avec, et, dans les bas temps, gonfler
(intestina conflata).
— « Deja sur le figuier la ftgue s'engrossit
« Pleine et go n fie de lait. . . » (R6my Bblleau.)
Gonse (Mj.), s. m. — Gamin, galopin. Syn.
de Moutard, G ana fiat, Maminot.
N. — Ce mot est peu employe 1 , a Tinverse de sa
forme fern. Gonzesse : il est delaisse pour son dou-
blet Gosse. Toutefois, je n'oserais dire qu'il n*ap-
partient pas au fond meme de notre patois.
Gonter (Mj., By.), v. a. — Monter sur
gonds, munir de gonds. Doubl. de Gonder.
Gonzesse (Mj., Lg.), s. f. — Gamine, petite
fille. || Jeune fille, en mauvaise part ; dr6-
lesse.
Et. — Ce mot, de formation ou d'importation
recente, mais assez couramment employe^ der.
de Gonse.
Gdpler (Mj.), v. a. — Manier, manipuler
sans precaution. || Abimer ; 6cremer, d^florer.
|| Prendre le dessus du plat ; choisir les bons
morceaux. || Sp., v. n. badiner, folatrer. Syn.
de Gouincer. — V. Gaupler.
Et. — Je regarde ce verbe comme un doubl. de
Pogler, form6 par metath. du p et du g, analogue
a celle qui s'est produite pour Gohier, Maupoyer.
Gorde (Som., Lg.), s. f. — Syn. de Frayon.
Bande de fer flx6e sur le cdt4 externe, droit, du
sep ou brayaud d'une charrue, pour en em-
pecher Pusure.
Et. — Corr. du fr. Garde, parce que cette bande
de fer garde, prot.ege le sep.
GorMlleanx, GourMUeaux (Sal.), s. m. —
Gras- double. V. Gourbilleaux.
Goreau. — Mot trouve\ sans explication,
sur une liste dont Pauteur est d6c£de\ —
Sans doute le meme que Goret.
Goret (Tim., By., Lrm.), s. m. — Pore. ||
Preune de goret, — espece de prune. || Lg. —
Celui qui lance la gorette, au jeu de ce nom
By. Goret, petit pore ; gorin, pore adulte.
Et. — Vx fr. Gore, truie ; bourg., Gouri ; berry,
Gouret. — Au xv s., on trouve : Gorin, goron,
fforeau, goreton. — Diez le tire de Tall, gurren,
gorren, — grogner, et il cite Gorre, cavale, mau.
vaise jument. — Angl. Gore, — boue, limon.
(Lrrr.) — Le peu pie de Paris appelait Isabeau &
Baviere : la Grand' Gore. (Jaub.)
Gorette (Mj., Lg.), s. f. — Jeune truie. :
Sp. — Cloporte. Syn. de Trke. N. II est
marquable que cet annete a recu, a Mj., et
Sp., deux noms totalement diflferents
ayant cependant le meme sens propre. Lg., id.
V. Gdcher. || Lg. — S'emploie dans la loc. :j
Ami de la gorette, — paillard, amateur du
sexe. Syn. de Ves$ier. || Lg., s. f. Boule dont
on se sert au jeu du mdme nom. V. au|
Folk-Lore, vn.
Et. — Fern, du fr. Goret. V. Gorin.
Goretter (Lg.), v. n. — Mettre bas, en
pari, d'une truie. — Syn. de Gorichonner,
Goriner.
Gorgane, s. f. — Pour Gourgane, Feve de
marais.
Gorge (Sp.), s. f. — Donner de la gorge, —
avancer la perche ou age d'une charrue snr
Pavant-train, de maniere que le soc piqu?
moins profond^ment. On regie cet avante-
ment au moyen du hardier et de la jauge. V.
Hardier, Jauge, Jauger, Entrure.
Et. — Lat. Gurges, goufTre ; la gorge ayant eV
comparee a une ouverture beante. — L. pop
Gorga.
Gorgeolre (Mj., Lg.), s. f. — Trachee-
artere et larynx. Cf. Pesp. Garguero, gosier.
Hist. — a I^ur male angine, qui leur sufToquast
le gorgeron avec Tepiglotide. » (Rab., P., v, 19,
521.)
Gorgeoa (Mj.), s. m. — Petite gorge*.
Gorgeonner (Vr.), v. n. — Comme Pid-
chonner ; macher longtemps et du bout des
dents qqch. qui ne passe pas, qui ne platt
pas. Syn. de Miacher.
Gorgeot (Mj.), s. m. — Partie ante>ieure du
cou. Syn. de Gorgit. — Fr. Gorge.
Gorge-rouge (Lg.), s. f. — Rouge-gorge,
oiseau. Syn. de Bedue, Vachette, Vackt,
Reusse, Russe, Gadille, Gadrilie.
Gorgette (Mj.), s. f. — Petit oiseau A
gorge bleue, qui vit au bord de Peau et fait
son nid dans les lucettes. C'est, je crois, It
gorge-bleue, fauvette du genre rubiette.
groupe des bees-fins, motacilla suecica. *
Lg. — Le gosier. Syn. de Gorgeoire.
N. — Nom vulg. (Gorgerette) de la fauvette »
t£te noire. — Gorgeret, — gobe-rauuenes, oise«u
(Litt.)
Gorgit' (Mj., Sal.), s. m. — La gorge ex
terne et le sein. — Syn. de Gorgeot.
Gorgossage (Mj.), s. m. — Gargouilleroent,
gargouillis. Cf. Borborygme.
Gorgosser (Mj.), v. n. — Gargouiller, fain*
entendre des glouglous. Se dit des liquids.
Ex. ; fa me gorgosse dans le ventre, — j ai oVs
borborygmes. — Syn. de RagouilUr. Cf
Pesp. Gargajear, cracher avec force.
Et. — II est probable que ce root et son syn.
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GORGOTON — GOUfiPE
439
fr. GargouHler ont la meme rac. ei que tous deux
der. du fr. Gorge. Syn. BoerdouiUer.
N. — Je lis dans la Gtographie de VOise, par
Joanmts, p. 12 : « La TroSne. . . sort de la fontaine
de la Gourgoussoire, a Neuville-Bosc. »
Gorgoton (Sar., Ag.), s. m. — La trachee-
artere. Cf. Gorgette. Syn. Fausse-gorge.
Gorlehon (Bg.), s. m. — Cochon de lait. ii
Sp., Vh. — Et Gourichon. Noms de famille.
Gorlehonner (Auv.), v. n. — Cochonner.
Syn. de Goretter, Goriner. — De>. de Gori-
chon, de>. lui-meme du fr. Goret et de Gorin.
Gorin (partout), s. m. — Pore, cochon.
Et. — Ce mot est com me le fr. Goret, un dim.
d'un vx mot Gore, auquel doit se rattacher le fr.
Verrat. et qui a donne de nombreux derives :
Goret, Gorette, Gouron, Gorine, Goriner ', Gorinier.
Gouronner, Gouronniire, Gorichon, Gonnas.
N. — Gorin, e'est le male ; Gorine, la femelle ;
Goret, le jeune. — Hist. : « En 1' hostel J eh an Rous-
seau avoieni este trouvez sept go r ins ou cochons
de laict. »1451. — L. C. — Espagnol, Gorrino.
Goriniille (Sa., By.), s. f. sing. — Les betes
porcines prises collectivement.
Gortnas, s. m. — Pore. (By.) V. Gorin.
Gorine (Mj., By.), s. f. — Trilie, Trie.
Goriner (Mj., By.), v. n. — Mettre bas, en
pari, de la truie. Svn. de Gorichonner, Goret-
ter. || Do. — Travailler grossierement.
Gorinier (Auv., Bg., By.), s. m. — Tablier
de toile tres grossiere dont les filles de ferme
se raunissent pour faire le pansage des co-
chons. || Par ext. — Tablier en g6ne>al. Syn.
de Devanteau, Dome.
Gorinlere (By., Zig. 188), s. f. — Toit &
pores. Syn. de Soue.
Gosse (Mj., By., Lg.), s. m. ~ Gamin,
galopin. Syn. de Gonse, Moutard, M amino L
N. — Le suSdois a ce mdme mot avec le me" me
sens. V. Ganafiat.
Gosser (Sp., Lg., My.), v. n. — Bucher,
s'amuser a travailler le bois avec un couteau.
Syn. de Chapuser. — V. Bourgne.
Got (Sal.), s. m. — Trou en terre, spSciale-
ment pour planter la vigne. || Trou pour le
pirli, — ou pour la balie au got, ou au pot. —
V. F.-Lore, Jeux, vn.
Goter (Sal.), v. n. — Faire des gots.
Gothlile, n. pr. — Dimin. de Marguerite.
Goton (Mj.), s. f. — Ribaude. || Souillon. ||
Pecore. || Mattresse, concubine. V. Dorothea,
Pouffiasse, Diane. || Dimin. famil. ou plutdt
meprisant de Margot, Marguerite, Margoton.
\> if s' est ruin6 pour sa Goton. — By., id.
Gouftille (Mj., Lg., By.), s. f. — Plaisanterie.
Ex. : II entend ben la goudille. Goguenarderie.
Et. — C'est le s. verb, de Gouailler, qui est recu
en fr. — Orig. incert. Lat. caviilare? — Hist. :
« Les bons paysans vendeens, dit encore Bouk-
xbeau, ont presque tous une naivete* affectee dont
il faut prendre garde d'etre la dupe. Tel les croit
imbeciles qui ne s'apercoit pas qu'ils se moquent
de lui : ils appellent ce genre de moquerie : la
gouaille. Il« y sont fort adonnes et aiment a gouail-
ler m&me dans les occasions les plus graves. . . La
plus grande politesse qu'un noble puisse faire a
son metayer, c'est de le gouailler et de s'en laisser
gouailler. » (Deniau, Hist, de la V., I, 39.)
Gonnpe (Lg.), s. f. — Homme, ou femme
peu recommandable, propre a rien. || By.
Gou&pe, gouaper ; gouepe, er.
Gouapeur (Lg.), s. m. — Syn. de Gouape,
Gouepe, Souane, Souaneur. || Voleur. Syn.
de Gouepeur.
Gonas (Mj.), s. m. — Sorte de cgpage
blanc, dont le raisin a des grains arrondis,
peu nombreux, dor^s par le soleil a la matu-
rity et poss^dant une saveur tres sucree et
tegerement musqu^e. || Z. 141. — Tr. Pous-
siere bleuatre tres fine qui provient de la
taille de l'ardoise.
N. — Gouais (Goet, Gouais). VariSte' de raisin
mediocre. (Litt.) — « Sorte de raisin si peu estime
qu'une ordonnance d'un due de Bourgogne pros-
crivit cette espece de vigne sous peine de 3 livres
d'amende pour chaque cep conserve. » ( Jaub.)
Gouoelet (Li., Sp., Tim.), s. m. — - Gobelet.
Hist. — « Gargantua se pignoit (peignait) d'un
goubelet. (Rab.)
GouMn (Do.), s. m. — Un tres petit mor-
ceau de pain. Pour Gobin, du fr. Gober.
Goudrillard (Mj., By.), s. m. — Syn. de
Goudrille. De>. de Goudriller.
Gondrille (Mj., Sp., By., Sal.), s. f. — Vieux
couteau disloquS et 6br6che. Syn. de Senard,
Gourdeille , Guerne , Guillaume , Guiaume,
Surin. || Sp. — Changer son couteau contre
eine goudrille, — chancer son cheval borgne
pour un aveugle, le meilleur — ou le mauvais
— pour le pire. || Do. — Couteau de six liards.
|| Sal. — Pierre la goudrille, — sobriquet.
Goudriller (Mj., By.), v. n. — Etre dislo-
cru6, en pari, d'un couteau ; Stre r^duit &
1 etat de goudrille.
Gone (By., Ag.). — Pour : Dieu, dans
les jurons att^nues. Nom de Gout. V. Gouet.
Go ne'e he (Mj.), adj. q. — Feuve-goueche.
Varied de feve a grains tres gros et aplatis.
Gonefle (Sp., Mj.), adj. q. — Legerement
enfle\ || Sp. — Dont le biseau est peu affiled en
{>arlant d'un instrument tranchant. N. C'est
e fr. Goffe.
Gouine (Auv.), s. f. — Excavation dans le
lit ou dans les rives d'un ruisseau. Doubl. de
Gouine. V. Goure y Gourde, Ragot, Ragane.
Goulner (Auv.), v. n. — Prendre k la
main les poissons qui se sont r6fugi6s dans les
excavations des rives. Syn. de Croner. Doubl.
de Gouiner. V. Gouine.
Gou€no (Mj.), s. m. — Guano.
Goulpe (Mj.), s. f. — Viveur, noceur. ||
Voleur. V. Gouape. — Sal., id.
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440
GOUfiPER — GOULE
Et. — C'est Tesp. Quapo, — brave, bien mis,
gal ant.
GouCper (Mj., Sa ), v. a. — Voler. Cf.
Sourdre, Soulever, D&gauchir.
Goulpeur — penx (Mj.), adj q. — Voleur.
Syn. et d. de Gouapeur.
fiouet l (partout), s. m. — Dieu. V. Gout.
Nom de Gouetl — Cf. Tall. Gott, l'angl.
God, le bret. Doue\
Gouet *, s. m. — Arum macula turn.
Gouet 8 , ou Gouette (Sp., Bl., My., Sal.), s.
m., f. — Couteau a lame forte et recourse,
servant dans les stables a fendre les bette-
raves, navets, tiges de choux, etc., destines
a la nourriture des bestiaux. || Petite ser-
pette pour tailler les arbres au lieu de seca-
teur.
Et. — Dimin. du vx fr. Goi. (V. Gouge.) B. L.
Guvia, Gubia, etc. (Litt.) — Goe, goil, goiz, goy.
« Icellui Jehan. . . a roing6 de toutes icelles tasses
de chascune un pou d'argent a un hostil (outil)
appele gouet. » (1382. — L. C.) — Cf. Egohine,
m. rac. (Jaub.) — Elle devait avoir une partie
convexe au dos : « Le suppliant feri ung coup d'un
Goy, autrement appele vougesse, dequoy Ton
arrache les buissons, de la louppe, qui est devers le
dos d'icellui Goy, sur le front audit Jehan. » (D. C.)
— M6chant petit couteau camus qui ne ferme point
et que, pour cette raison, on pend a la ceinture des
enfants, qui, dans la saison, se servent de ces
goueu & cerner les noix. » (Rab.) — V° Gouisd.,
« Nom apparemment venu de Nogent-le-Rotrou,
capitale au Perche-GouW, ou Ton travaille beau-
coup en coutellerie. » (B. de la Monnayb.)
Hist. — « Savez-vous de quels ferremens? A
beaux gouets, qui sont petits demi couteaus dont
les petits enfants de notre pay is cement les nois. »
(Rab., i, 27.) Qqs Editions ont Gouvets ; Oouet est
plus correct.
Geugette (Sp., Mj.), s. f. — Poche de vehe-
ment. Vieux. — Cf. Bougette, dont les Angl.
ont fait Budget, qui nous est revenu. — V.
Goujette.
Hist. — « Ha, mon amy, dist-il, je Ten prie, et
ce faisant je te donne ma bougette ; tiens, vois la
la : il y a six cens seraphiz dedans. » (Rab., P.,
n, 14, 149.) — En son saye avoit plus de vingt et
six petites bougttus et fasques. » (Id., ib., n,
16, 156.)
Gougettte (Mj., Sp.), s. f. — Le contenu
d'une pocbe de vehement. Syn. de Pochettie,
MalletUe.
Gouincer (Z. 137, Sp.), v. n. — Batifoler,
badiner, folatrer, entre garcons et fllles. Syn*
de Grincher, Gopler. — Se lutiner. || Do. —
Jouer en pincant, Want, lutinant. C'est le
flirt aux champs. || Crier, comme un ricard
auquel on arrache les pieumes. (Dott.) ||
Bl. — S'amuser en ennuyant les autres. —
Syn. de Badifoler.
Gonine (Sp., Sa.), s. f. — Gouje, ribaude.
Syn. Goton, Pouffiasse. || Souillon. || (Mj.)
Braconnage du poisson. Ne s'emploie que dans
la loc. : Aller a la gouine. — V. Gouiner.
Et. — P.-d. de l'angl. Quean, femme de mau-
▼aise vie. (Lrrr.) — Semble derive du rad. de
Gouje (cf. Goujat), me 1 me sens. (Dabm.) — Femm?
de mauvaise vie dans Rab. (i, 14). L'origine pent
§tre Godine, par la chute du d. — Oodine, jeun»
fllle qui court les bois et les godins. — Godin, bri-
gand qui vit dans les gauts, ou bois. — Anglo-sax.
cwen, femme, et even, prostitute. En aiuj. mod.
quean, id, et, par un rapprochement malheureui
queen, reine. — Roquefort pense que Gouine
vient de Gohine, nom que porta une pnncesse tres
mechante dans le roman de Tristan de Uonois. —
xvn* s. — C'est une franche gouine. (Richelxt,
Diet. fr. — Citat. de Eveillb.)
Gonlner (Mj.), v. a. et n. — Braconner le
poisson. On dit aussi : Aller a la gouine. V.
Gouiner. Cf. Giner.
Goals. — Locality pr£s de Durtal. On dit
(Ponts-de-Ce*, Cercle de la Paix) : Aller a
Gouis, quand on a lance" sa boule trop loin.
« II va a Goui8 y manger des pattes de feraaie. •
Goujar (Bl.), adj. q. — Qui n'est pas rai-
sonnable.
Goujat (Lg.), s. m. et adj. — Goinfre, glou-
ton, gourmand. Syn. de Goulif t Pocheion,
Porchard, Happaud. C'est le mot fr. d£tourne
de son sens.
Et. — Or. incert. — Semble le masc. de Gouje.
Gonlage (Mj.), s. m. — V. Goulerie.
Goulard, e (Li., Br., By., Mj.), adj. q. —
Bavard, gueulard.
Goularie (Lg.), s. f. — Hotte de chemine*.
f| Ouverture servant d'abat-foin. De>. de
Goule.
Goulaasage (Mj.), s. m. — Bavardage. Syn.
de Goulasserie, Goulage. V. Goulasser.
Goulasser (Mj., By.,) v. n. — Bavarder,
cancaner. De Gouler, — suff, pe*jor. asser.
Goulasserics (Mj.), s. f. — Ne s'emploie
gudre qu'au plur. — Bavardages, cancans,
caquets, com mirages.
Goulayant (Lue\ By., Sal.), adj. q. —
App6tissant, friand. || Sal. Qu'on aimerait a
embrasser. V. Goul&iant.
Goule (Mj., Sp., By.), s. f. — Ouverture
d'un vase, d'un puits, d'un fourneau ; gueu-
lard. || Bouche de l'homme, gueule des ani-
maux. || Tendre la goule, — crier, pleurer.
Avoir la goule ben chaude, — etre a demi
ivre. || Sp. — Se battre la goule de, ou que, —
bavarder, se vanter. Ex. : II s'est battu la
goule qu'il allait illi foutre eine tatouille. V.
Bagouler. || Visage, figure, face. — Ex. :
Veins que je te lave la goule ; — Je illi ai foutu
par, ou sus la goule. || Tortre la goule, — pleu-
rer, faire la grimace, sur un plat, un mets.
Tendre la, ou sa goule sus, — regarder d'une
facon indiscrete. Syn. de Bignoler. || Foutre
sus, ou par la goule, — gifler, battre, dauber,
rosser. || Se foutre la goule a l'envers, — torn-
ber, en pari, d'une personne. || Sp. Se foutre
la eoule au bas, — meme sens. || Ovrir la goule.
de la foule, — pleurer, crier. || Goule douce, —
individu difficile, d6goute\ Goule fine, meme
sens. Syn. Bee-menu. || Goule enfarine'e. Ne se
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GOULEAU — GOUPILLEAU
441
dit que dans la loc. : II est arrive^ la avec sa
goule enfarinee, — comme un curieux, ou
comme un indiscret ; — mais il a 6t6 d6cu. ||
Se faire la goule ben aise, — se payer des dou-
ceurs. || Lg. — Tourner la goule, — ne pas
faire attention aux reproches, aux repri-
m an des. || Donner la goule, — meme sens. ||
Mj. — Taire sa goule, — se taire. On dit :
Tais. ta goule, pour : Tais-toi. || Th. — La
bouche. || Avoir de la goule, — c.-a-d. une
parole audacieuse. — Z. 141. || Goule d'er-
minette, visage maigre. || M\\\e-goules, —
bavard. Syn. de Gueulard, Goulard. || Lg.
Profdndeur a laquelle la charrue pSnetre
dans le sol. Ex. : La charrue n'a pas assez
de goule. Syn. de Entrure. \\ Goule de corneau
bouilli, — injure. || Sal. La goule y en pete, —
indique un vif d6sir.
Et. — C'est le fr. Ooule, dans un sens plus
general. Lat. Oula : fr. Oueule. L'ital. Oola s'era-
ploie exactement dans le mfime sens que notre
mot pat. Ooule, m§me dans le style soutenu.
Goaleau (Lg.), s. m. — Bouch6e ; gobet.
Ex. : Je vas manger ein gouleau. Syn. de
GouUe, Boueherie, Goubin, Goulin.
Goalee (Mj., By.), s. f. — Morceau, gobet,
petite quantity de nourriture. Ex. : J'allons
manger eine goulee ; donne done eine goulee
aux vaches ; — a n'avait point mang£ que
dessetrois gouUes de soupe. || Un b6be\ a
table, a un autre, qui cause : « N'perds done
point ta goulee. — Toute brebis qui bele perd
sa gouUe. (Dottin.) || Tenir la goulie, — ne
pas lacher prise. || Emporter la goulee, —
emporter le morceau. || Causer a la grand
gouUe, — ne pas bien articuler ses paroles.
Gonleiant (Bg.), ajd. q. — V. Goulayant-
Qui flatte la goule, agr^able au gout. Syn-
Fray ant, || Sar. — Toute chose savoureuse,
delicieuse. Ex. : Le vin de 93. Se dit aussi
des personnes ; ainsi, une belle fille est une
fille gouUiante.
Gonler (Mj., By.), v. n. — Bavarder, caque*
ter, cancaner. Cf. Goulasser.
Gonlerle (Mj), s. f. — Bavardages, cancans*
caquets ; giries, commerages. Syn. de Gueu-
lerie, Gueulage. — N. A noter, toutefois, que
ces deux derniers se prennent en mauvaise
part, mais non Goulerie et Goulage ; la nuance
est tres marquee.
Gonlif (Mj., By.), adj. q. — Goulu, goinfre,
gourmand ; piffre ; plus souvent, Goulifre.
Syn. de Happaud, Pocheton, P orchard, Gou-
jau — V. Jaub., a GalafTre.
Gonlin (Sp.), s. m. — Bouche"e. Syn. de
Boussin, Boucherke, GouUe, Gouleau. — N. Au
Croisic, on nomme Gueulin Tappat plac6 sur
Thamecon pour la peche au maquereau.
Gouline (Sp., By., Bg., Mj.), s. f. — Visage,
figure, frimousse. Terme caressant. Ex. :
Donne, que je bise gouline. — Bisez gouline,
— embrassez-moi, dit-on a un b6be\
Gonlinette (Mj., By ), s. f. — Sorte de
coiffe de femme, sans tuyaux, qui serre 6troi-
tement les tempes, avec des brides aui
s'attachent sous le menton. Elle se porte les
jours ordinaires. Cf. Bride-goule.
N. — On peut regarder ce mot comme un dimin*
de Gouline et de Ooule. Mais c'est p.-e". plutdt une
corr. de Cdlinette, aui serai t le dimin. reg. de
Cdlinfi. II est probable qu'il y a la une de ces
confusions de racines amenees par une ressem-
blance vague de son et de sens, confusions com-
munes dans le patois et dont le fr. classique lui-
m£me oflfre des exemples.
Gonlipate. — Mot inconnu de moi, signale
comme angevin par Jaubert. Gourmand,
goinfre.
Goulot (Mj., By.), s. m. — Fig. Le gosier. —
Rincer le goulot a qqn, — lui payer & boire. ||
Chelinguer du goulot. Sentir mauvais de la
bouche, avoir une haleine tetide.
Gonlu (Mj., By.), s. m. — Crampe doulou-
reuse des doigts et de la main, produite par
la fatigue, un effort. (Ouvriers menuisiers,
charrons, etc.)
N. — Pour Tempficher, on se met un brin de
laine autour du poignet. De meme, un brin de
laine attache au bas de la jambe passe pour emp§-
cher de se blesser la cheville avec le bout du sabot
en march ant jambes nues. Enftn, une ficelle de
chanvre portee a nu sur la peau autour de.la taille
previent infailliblement les maux de reins et guerit
les courbatures. Les ficelles de pains de sucre sont
tout particulierement souveraines pour cet objet.
Goumer (Mj.), v. n. — Se rentier, se gonfler.
|| Devenir turgescent, en pari. d*une bouture
qui va 6mettre des rejets ou des racines. Ex. :
Je vas faire goumer mon plant de vigne. ||
V. re"f. Se goumer, m§me sens.
Et. — Du lat. Gemma, bourgeon ; gemmare,
bourgeonner? — Douteux.
Gonmitte (Mj.), s. f. — Ratatouille, gali-
mafr^e. Syn. de Mazarinke. Cf. Gormiter
(Jaub.)
Go urn me, s. f. — Gorame.*
Go among (Ec, By.), s. m. pi. — Oreillons,
oripeaux. « Pauv* petite, alle est malade, alle
a les goumons. » Syn. de Jottereaux, Eri-
peaux, Oripeaux.
Goomonner (Lg.), v. n. — S'enfler, se
gonfler. || Part. pas. — Mouton goumounk,, —
atteint de la pourriture, — dont la maxhoire
inferieure est gonftee par l'inflammation. —
De Goumer.
Goaner (Auv.), v. n. — Prendre Teau dans
ses chausses. Syn. de s'Enaiver.
Et. — Der. de Gouene et d. de Gouener. M£me
rac. que Gutne, Ganouiller.
Goupllleau, s. m. — Goupillon.
Et. — Goupil, renard. Le goupillon fut d'abord
une queue de renard, ou etait assimile a une
queue de renard. Norm., vipillon. Lat. Vulpes,
vulpis, par Tinterm^d. de qq. diroinut. vulpillus,
(Litt.) — Cette etym. est contestee. — Vulpiculum.
lat. popul. ; lat. class, vulpecula, n'a pas forme
Goupillon. — Alteration, par etymol. popul., de
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442
GOUPILLER - GOURGUEUILLE
Guipillon, deriv6 du rad. Guip qui se trouve dans
Guipon. — MfcNAOB mentionne Guipillon. —
xra* s. Guipillon, aspergitorjum. — D'un rad. ba.
wipp, se mouvoir, proprement : ce qu'on agite pour
asperger, frotter. — Qqf. altere en Gipon.
« Quatre guippons a yaue benoite. »
(God. — V° Guippon. — Cite par Darm.)
— « Item, donne aux amans enfermes (inflrmes)
« A leurs chevetz, de pleurs et lermes
« T res tout fin plain ung benoistier
« Et ung petit brin d'esglantier
« En tout temps vert pour goupillon. »
(Vluon. G. Testament.)
— « Un benoist (benitier) d'estain aver, le gipellon. »
(L. C.) — Paris repousse Petym. par Goupil et
identifte le mot avec le vx fr. Guespeillon (propre-
ment : Chasse-guepes). Notez cependant que
Pane, langue presente aussi Guipillon et qu'il se
pourrait bien que les etymol. vulpeculus et guespa
se fussent rencontrees dans Goupillon. » (Scheler.)
Go n pi Her (se) (Mj., By.), v. pron. —
S'arranger, se manigancer. Ex. : Si e'est
comme $a que 9a se goupille !
Et. — Der. du vx fr. Goupil, renard. Cest par les
gens renarfo que les affaires se goupilleni. — Mais
Littr6 dit : Le mot fr. et le v. Goupiller, — garnir
de goupilles ; Genev. coupille, du lat. cuspicula ;
dimm. de cuspis, pointe. — PreTenbh A t'etym.
par Goupil, de Dibz.
door. — PrSfixe. N. En breton, Goal est
Padv. qui sert, avec Forh, ou Bras, a former
le superlat. des adj. « II faut remarquer que
Goal se met mieux quand Padj. exprime une
mauvaise quality. » (Guillome.)
Gonrbeille (Mj., Lg.), s. f. — Corbeille. Cf.
Gamion, Ganif. — Doubl. du fr. — Proven^.
Gourbiho. || By. — Gourbeillon, pron. gour-
boeillon, corbeille pour le pain benit.
Et. — Lat. Corbicula, de Corbem.
Gourblilaux (Mj.), s. m. — Ne s'emploie
qu'au plur. Tripes de bceuf ou de vache. ||
F. ext., Tripes, intestins, entrailles, boyaux
quelconques. — V. Gorbillaux.
Et. — Der. de Beille, avec le pref. pejor. Gour.
Angl. Gorbelly ; belly, — ventre. Le pref. pejor.
Gour se rctrouve dans Gourveil, Gourveiller,
Gourmdcher. — A rapprocher aussi de l'angl.
Garbage, Garbidge, boyaux.
Gourd, c (Pell.), adj. q. — Jeu gourd, —
jeu (de boules de fort) dont la sole est molle,
peu e*lastique et roule mal. || Lue\ Mj. —
Engourdi par le froid. V. Engourdeli et Dl-
fourdeli. — A la fois syncope et apocope de
Ingourdi. — By., Sal., id.
Et. — Lat. Gurdus, mot espagn., d'apres
QuiNTiLrEN : « Et gurdos quos pro stolidis accipit
vulgus et Hispania duxisse originem audivi. »
(Litt.) — Ble gourd, enfle par l'humiditc, — qui
n'est pas suffisamment sec. — Avoir les mains
gourdes, — engourdies par le froid.
Gourde (Sp., By.), s. f. — Gourde, courge,
cougourde. || Sp. — Depression dans le lit
d'un ruisseau, ou Peau reste stagnante en e'te'.
|| Mj., By. — Individu balourd, gauche et
niais. Ex. : T'as Pair d'eine gourde. || Lg.
Anse au bord d'une riviere. Syn. de Molle,
Mouille. — N. II y a 6videmment confusion
entre les mots fr. Gourde, subst., et GowJ?
adj. — Syn. de Goure.
Et. — Lat. Cucurbita. Gourde est une contracts
de Cougourde, usite jusqu'au xvii e s. — Dan? k
pat. berr., Gorle, trou dans un arbre. V. Jaub. —
En russe, Gorlo, gorge, gosier.
Gourdellle (Lg.), s. f. — Vieux couteau us£
et disloque\ Syn. de Goudrille, Senard.
Et. — Doubl, de GoudrUle. Pour la term in. «
eille. Cf . BcteUlc, Feille. II y a meUth. de 1'r et du i
Gourdier, s. m. — Plante qui produit la
gourde. N. Plutdt la tombe ou couche ou Ion
seme les gourdes. Cf. Palourdier, Chier,
Melonniere.
N. — « Si tu veux avoir un bon gourdier,
« Seme-le en fevrier. » — (M&n.)
Goure (Sp.), s. f. — V. Gourde. Depression
dans le lit d'un ruisseau, ou Peau reste stag-
nante en e'te". || Lg. — Bief, partie du coursdc
la Sevre, entre deux cbaussees de moulins
cons^cutives. Ex. : La goure de Gallard est
belle et quelle a Jean-Marie aussi ; mais e'est
ren que quelle-la du moulin de la Berrie.
Et. — Corr. de Gourde. Syn. de Bogota Qagane
Gouene.
Gourfoule (en) (Lg.), loc. adv. — En foul*
compacte. Ex. :.Le monde arrivent en gour- ]
joule. || Foule, cohue, s. f. Ex. : La gourfoult
est passed.
Gourf outer (Mj.), v. a. — Froisser, presser
au point de meurtrir, contusionner ; contondre
un bobo ; fouler, un membre, une articuU
tion. Cf. Gourmdcher. || Lg. — Gourjouler df
pansion un animal, — lui donner plus d*
fourrage qu'il n'en faut. || Ex. pour pressor :
Faudra faire attention de ne pas gourfcider
cet6 mal-la, pasqu'il s'envelimeraiL
Et. — Du fr. Fouler et du pref. Gour. V. £»*'•
mdcher. — « Laquelle chamberiere bailla sur it
teste au suppliant trois ou quatre coups le plus for*.
qu'elle peut. Et quand le varlet vit qu'elle le &>v
fouloit aussi fort. . . » (1453.) — « Icellui suppUm:
voyant ledit Estienne enormement batu *i
gourf oult. » (1462. — L. C.) — Garfouler. — L^
svll. gas, gat, gar entrent souvent dans la comp*
tion des mots qui indiquent une idee soit de d*
truction, soit de plaisanterie burlesque. (Garf«
tua, Gourf ouler, Degater, Gatine.) Jactb.
Gourfoulure (Do., By., Mj.) t s. f. — Fou-
lure, contusion, machure. Syn. de Refoulnr*.
— Cest Penflure qui se produit a une artku-
lation foul6e.
Gourgandin (Sal.). — Coureux. Syn. H& -
Gourganes (Bg., Mj., By.), s. f. pi. — Fev^
|| Sal. Gourgane, — grande goule. Cf. Ferg**f
Gourganger (Sp.), v. n. et a. — Barbot-r
se vautrer dans la boue. Syn. de Gassoter.
Fig. Cochonner, saveter, un travail. I 1 V. 1
Tripoter salement. Syn. de Griboter
Et. — Je ne vois pas Porigine, quoiqu'ot *
distingue le pref. Gour. Mais il semble que I* &
Gourgandine en derive. Toutefois Cf. Ganachr**
Gourgueullle (Auv.), s. f. — Ampoules-
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GOURIN — GOUSPILLER
443
vure k la peau. V. Orgueilli. Syn. de Bou~
roille, Bouffie. Syn. et d. de Bourbeille.
Et. — De>. de Orgueillir, avec aspiration ini-
tiate qui a pass6 a la gutturale.
Gonrin (Tf.), s. m. — Cochon de lait. Doubl.
de Gorin, Gouron. Syn. de Goret.
Gonriniere (Sal.), s. f. — Trie, — truie
pour reproduction. Syn. de Lubrine.
Gourit' (Li., Mj.), s. m. — Un jeune pore,
gorin, goreL
EL — Doubl. du fr. Goret, de>. du prim. Gore.
V. Gorin, Gouron, etc.
Gonriton (Mj.), s. m. — Goret, petit co-
chon.
Geurmfteher (Mj.), v. a. — Serrer, secouer,
brutaliser, rudoyer ; fouler, contusionner. ||
Tourmenter, angoisser, soit physiquement,
soit moralement. Ex. : II savait ben ce qu'il
avait fait et faut ben craire que ca le gour-
m&chait ben fort.
Et. — Du fr. Macher, pris dans le sens de
Ecraser, froisser ; et du pr6f. Gour, qui se retrouve
dans le svnon. Gourf outer et dans les mots fr-
Crourmand, Gourmander. Ce pref. exprime, evi-
demment, une idee pejor. ; e'estsans doute le pat.
Gour ci-dessus et le celtiq. Gwr.
Gonrme (Lg.), s. f. — Ne s'emploie que
dans la loc. : Faire la gourme, — se gourmer,
prendre des airs hautains, pincers, d^daigneux.
— Syn. de : Faire sa poire, Faire sa merde.
Genrmeler (Mj., By.), v. n. — Grommeler,
maugreer. Syn. de Gourmiter, Groumkler,
Ratouner, Mogonner, Mohonner, Grognasser,
Gourmouler. — V. Jaub., a Grommeler.
Et. — Du german. Groumen, mOme sens, —
aa. grummeln ; flam, grommelen; angl. to grumble.
Gonrmitage (Mj.), s. m. — Grommellement.
Go or miter (Mj.), v. n. et a. — Grommeler,
pester, murmurer, marmonner, bougonner.
Syn. de Gourmeler, Mohonner, Mogonner,
Groumkler, Grognasser, Grimonner, Grimou-
ner, Ratouner. — V. Jaub. a Gormiter.
Gourmouler (Sar., Do.), v. n. — Gromme-
ler. V. Gourmeler. Syn. Bourbiter.
GoQrnaigon (Mj.), s. f. — Tendance et faci-
lity a obelr au gouvernail. || N'avoir pas de
gournaison, — gouverner mal. — V. Gourner.
Gournard (Vz., Co.), s. m. — Buveur,
ivrogne, soulard. — De>. de Gourner,
Gournas (Mj., Va., By.), s. m. — Large
rame, dont le taugourt, ou manche, muni k
son extr^mite" d'une sorte de bSquille (anille),
est passe" dans un dtrou fixe" sur un des cdt£s
et vers Tarriere du futreau. Le gournas sert
a la fois, ou plutot alternativement, de pro-
pulseur et de gouvernail.
Et. — Der. de Gourner et doubl. du fr. Gouver-
nail.
N. — Ne pas confondre avec une godille.
Gourner (Sp., Vz., Co.), v. n. — Boire,
pinter, se souier.
Et — Probablement par contract, de Gouronner,
boire comme un gouron, un cochon. — N. Dans
Pete, il fait grand chaud et les hommes boivent.
« Gourne done pas comme ca, tu vas te rendre
malade. » — Le dimanche, Phomme va au bourg
passer la soiree a la Soctete" avec ses amis. « I^es
v'la partis, va; quand vont-ils ervenir? Ah! lis vont
en gourner du vin toute la soirde. Ben 6ur ils
vont r'arriver saouls, tertous. — Voir le suivant.
Gourner (Mj.), v. a. et n. — Gouverner,
diriger au moyen du gournas ou du gouvernail.
Par contract. I| By. C'est manoeuvrer le
gournas comme rame, et non gouverner. —
Terme de petite batellerie ; — manier le
gournds (ou gourneau), longue gache. V. ce
mot. On s'en sert comme rame ou bien comme
gouvernail. N. Lorsque le bateau va k la
voile, ou est tir6 a la hatee, deux mouve-
ments : se queiller et se serrer. — N. La mere
D. 6tait forte comme deux hommes : « Quand
j'ai mis mes deux poignes sur Tanille du
gournas, disait-elle, ils ont beau gdcher, je les
d6fie ben de faire deux bouts », c.-a-d. de
faire tourner le bateau.
Gouron (Sp., Lg., Chpt, Th.), s. m. —
Pore, cochon. || Fig. Salaud. — De>. du pri-
mit. inus. Gore. V. Gorin.
Gouronniere (Mj., By.), adj. q. — Se dit
d'une truie portiere, que Ton appelle Tr6e
gouronniere. V. Gouron, Gorinilre, Lubrine.
Hist. — « 1^ bail de i625 (He Saint-Aubin) dit
que le fermier pourra avoir. . . deux truyes gou-
ronnieres. » {Anj. Hist., n, 3», 585, 32.)
Gonrouner (Sp.), v. n. — Mettre bas, en
pari, d'une truie. || Fig. Cochonner, saveter,
faire mal un ouvrage. V. Gouron.
Gourrl! interj. — Cri pour appeler les
cochons.
Gourt (de) (Mj.), loc. adv. — Brutalement,
maladroitement. — Syn. de De bkdbe. || Tenir
de gourt, — tenir de court, laisser peu de
liberty.
Gourvegner (Segr.), v. a. — Dominer.* On
est gourvignt par le mal. » — De gubernare,
gouverner, dominer, diriger. (M6n.) — V.
Gourveiller, mieux dit.
Gourveil (Mj., Lg.), s. m. — Fatigue exces-
sive, 6puisement produit par des veilles pro-
longed. Ex. : II n'a point de maladie, il a
du Gourveil. V. Gourveiller. — Gourveille (Sal.),
s. f. Avoir de la gourveille, — §tre fatigue* par
des veilles prolonged.
Gourveillage (Lg.), s. m. — Veilles pro-
longed, manque de sommeil. Syn. de Gour-
veil, — veille.
Gourveiller (Mj.), v. n. — Se fatiguer k
veiller.
Et. — Du fr. Veiller, avec le pre*f. pejor. Gour.
Goospiller (Mj., Lg., By.), v. a. — Dechi-
queter, ablmer. Syn. de Sodigner, Gouziller.
Et. — Houspiller ; alte>. de houspigner, plus
anciennement houspignier, de hous^e et pignier,
pour peigner ; proprement : peigner le manteau,
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444
GOUSSAUT — GRABOTTER
battre. — Maltraiter qqn en le secouani ; malme-
ner, en faisant des reproches.
Gonssaut, n. pr. pris pour n. c. — Un sot.
Hist. — « M. Bautru avait de l'esprit et ses
reparties vives et plaisantes rejouissaient beau-
coup la Cour et surtout la reine. Un jour qu'il
avait mal ecart£ au piquet, il dit : a Je suis un vrai
Goussaut ! » — Un abbe de ce nom, aui se ren-
contra la par hasard, s'imaginant que M. Bautru
avait voulu 1'insulter, lui ripondit qu'il etait un
sot de parler ainsi ; a quoi Bautru, qui se douta
que l'abbe s'appelait Goussaut, repondit sans
hesiter : « C'est aussi, M. l'Abbe, ce que j'ai voulu
dire. » — En Anjou, Goussaut signifie : un sot.
(Andegavania. Anj. Hist., 4* an., n° 6, mai 1904.)
Gousse, s. f. — (Enanthe fistulosa. (M6n.)
Gousseau (Mj.), s. m. — Gousse ; petite
gousse. || Champ de pois en gousse (Am.). —
Gousse- pain (Sar.), s. m. — Mauvais sujet,
sans souci, demi-bohSme. C f. Galopin.
Goassear. — Pour Gausseur. Celui qui
compte des gausses.
Goasson (Mj.), s. m. — Gousset, piece
carr6e placee sous l'aissel.e, entre la manche et
ie corps de la chemise.
Et. — Gousset. Dimin. de Gousse, le creux de
l'aisselle ayant et6 compare a une gousse. Cepen-
dant, on a cite le celtiq. gaeliq. Guiseid, poche ;
kimry, cwysed. Cf. le bret. Gazal, aisselle.
Hist. — « Poursa chemise furent levies neuf cents
aulnes de toille de Chasteleraud, et deux cens pour
les coussons, en sorte de carreaux, lesquelz on mis
sous les ess ell es. » Rab. G., i, 8, 18.
Goat (Mj M By.), s. m. — Fig. Eter en
go&t, — §tre bien portant ou de bonne hu-
meur. || Ne pas dtre en gout, ou de gout, —
§tre de mauvaise humeur, ou indispose. —
f II n'est guere agralant, il est d'ein vrai
mauvais gout. V. Tour. || Etre mal en gout.
(Lu6), — §tre indispose, physiquement. Ex. :
C'est pas que je seye malade, mais je m'sens
mal en gout — Etre de mouas gout, ou de
mauvaise humeur. Z. 153. || Mj. En gout de, —
en humeur de, dispose a. Ex. : Je ne s6 point
en go&t de trav&iller, de rire. — Mj. Hauts
go&ts, — saveurs tres marauSes, sauces tres
Ipic6es. Ex. : II n'eume que les hmts-gouts.
Goute, e (Mj., By.), adj. q. — Savoureux.
Syn. de Gouteux. Ce poulet est tres go&ie.
Goater (Lg.), v. a. — N'avoir pas goute de
boire, — n'avoir pas bu du tout, n'avoir pas
goute au vin.
Gouteux (Lg.), adj. q. — Savoureux. Syn.
ae Goutl
Goutte (Mj., By.), s. f. — Le premier vin
qui s'6coule du pressoir avant tout serrage.
, M&re-goutte, mout, vin non cuve\ || Au plur.
Les gouttes, — la goutte, maladie. Ex. : II a
les gouttes dans n'eine main. — By., id. \\ Lg.
Avoir la goutte au nez, la roupie. Svn. Reusse,
Gadille.
Et. — C'est le m£me mot (au 2° sens) que le mot :
goutte (d'eau). On attribuait la goutte a des gouttes
d'une humeur victee qui arrivaient aux artkula
. tions.
Goutte- grampe s. f. — V. Goutte- grappe.
Hist. — « Les Angevins disent : Goutte- grappa
et qqs a u tres provinciaux disent : GouUe-crampr
II faut dire GouUe-Grampe :
« Quand nous fusmes dans Etampe,
« Nous parlasmes fort de vous.
« J'en soupirai quatre coups
« Et j'en u la goutte- gram pe. »
(Voitubk. — Cite par Msvacjm
Goutte- grappe (Mj.), s. f. — Crampe, on
contraction douloureuse des muscles de la
main ou du poignet. Ex. : Je s6 pourtant si
lasse de filer ! J'en ai la gouUe- grappe. V.
Goulu, Goutte- grampe.
Hist. — « D'autres ai-je ouy dire qui roidissent
et tendent si violemment leurs nerfs, arteres et
membres, qu'ils engendrent la goute-crampe ■.
(Brant, D. G., vn, 382). — « Les taureaux furieui
et forcenes approchans des flguiers sauvages diets
caprifices se apprivoisent et res tent comme
grampes et immoDiles. » (Rab., P. iv, 62, 454.) —
Goutte- Grampe se trouve dans Voitubb. — Gomtt-
crappe : dans J. Marot, p. 227 ; Faifeu, p. 26:
Cotobave. — (L. C).
Gaatter (Mj., Lg., By.), v. n. — Degoutter.
Gouttes (Mj.), s. f. plur. — La goutte, ma
ladie.
Hist. — a La racine d'icelle, cuicte en eau. remd-
lit les nerfs retires, les joinctures contractus, \n
podagres quirrhotiques et les gouttes nouees. •
(Rab., P., in, 51, 330). — « Ledit Hardouin elant
lors diHenu au lit de la douleur et maladie de*
gouttes. » {CousL d'Anj., t. II, col. 397.) — Aiosi
preschoit & Sinays un caphart, que sainct Antoiat
mettoit le feu es jambes ; sainct Eutrope faisoit
les hydropiques ; saint Qildas les fols, sainct Genou.
es gouttes. (Rab., G., I, 45, 86).
Gouttier (Mj.), s. m. — Ivrogne, buveur de
gouttes.
Gouvet, s. m. — Couteau. V. GoueL
Hist. — « Voir la citat. de Rab. a Gouet i -
Gouyer. « Icellui Mathe print ung gouyer, et ft
frappa ledict Pessoul deux cops sur la teste. ■ (114*^
— L. C.) - Icellui Perrot prist un Gouet qui estoii
a sa courroye. » (1405. D. C.).
Gouzllier (Do., My., By., Sal.), v. a. -
Couper en petite morceaux malproprement
Coupiller avec une goudrille. — Gaspiller «?
coupant. Cf. Gouspiller.
Goyer (go-iller) (Sal.). — Le bl£ goyi est
celui qui Spaissit en yessant. V. Yesser.
Grabotte (Mj.), s. f. — Capsule qui contien:
les graines du lin.
Et. — Grabeau, — repond a l'a. v. GrabeW
eplucher. B. L. Garbellare, passer au crible, et Grr
botum, ce qui est rejete du van. — Cf. Jaub. 4 Gr»
boter.
Grafeottee, s. f. — De l'eau et du pain le-
nient une grabottte. (MAn.) || By. Des o&ufc J
la grabottke, brouillls. Cf. Griboter.
Grabotter (Do., Ag., By.), v. n. — Agitr?
Teau avec ses mains. — Des oeufs gro&otth
brouill^s. Cf. Griboter.
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GRABOUILLER — GRAIN D'ORGE
445
Grabonlller, v. n. — Agiter et troubler
l'eau avec ses pieds ou ses mains.
Ormbneher (se) (Lg.), v. rSciproq. — Se
chamailler. Syn. de se Dagoter, se Gringoter.
Pour : se Grabuger, du fr. Grabuge.
Griee (Mj.). — En grdce, — par grace. Ex.:
Alle l'a suppliment? en grace, — elle l'a
conjured || Bonnes- graces. Vcm.
Gricleusement (Mj., By.), adv. — G6ne>eu"
sement, libe>alement. Ex. : Me semble que
c'est paye* ben grdcieusement.
Et. — C'est le fr., dans un sens voisin. A rappro-
cher de Grassement.
Ctrmcigoer (Sp., By.), v. a. — Egratigner.
V. Egracigner.
Et. — Pour : Grattigner, dimin. de Gratter. On a
dit jadis Egratiner.
Ormeiner (Lg.), v. a. et n. — Egratigner.
Doubl. de Gracigner.
Grafongner (Mj., Sp.), v. a. — Gratter for-
tement ; fouiller avec ses ongles, creuser avec
ses doigts, fouir ; tatonner.
Et. — Derive probablement de Tall, zu greifen,
et du fr. Gratter, par une confusion analogue a celle
que j'ai signalee pour Goulinette. C'est ainsi que le
fr. Haut derive a la fois du lat. Altus et
de Tall. Hoch. V. Egracigner, Gracigner et
les citations suivantes (R. O.). - Grafignier. Et.?
Grafe >, poincon, stylet a ecrire, petit poignard ; et
Grafe *, croc, grifTe, par l'intermldiaire d'un
dimin. Grafln. — P. S. du provenc. Grafinar, beau-
coup plus ancien que Grafllgnier qui ne date que
du xv« s. J> A. Bos.
CSrmfngner (Lg.), v. n. — Essayer de gravir
avec beaucoup d'efforts une pente abrupte ou
t bouleuse.
Et. — Doubl. de Gravougner, et p. G. corrupt de
ce mot, par 1'influence de Pall, zu greifen et de :
Grafougner. De fait, Gravougner vient indiscuta-
blerinent du fr. Gravir.Or, quoi qu'en dise Hat/.peld,
ce dernier mot doit deriv. de la rac. lat. Grad, par
Graduare, ainsi qu'en tdmoigne notre doublet pat:
Graver. (R. O.)
.Grageline, s. f. — Matricaire ; Lampsana
minima. (MIen.) — Lampsane ; espece d'herbe
a feuilles velues que Ton mange en salade.
(Jaub.) — Grasse geline. (Favbb.) Ce qui est
curieux. || By. Grangeline. V. Grdseline.
Gfilllard (Mj.), adj. q. — Ne s'emploie que
dans la loc. : Routi grdillard, — r6ti cuit a
r^toufTee au fond (Tune marmite et sans
grande surveillance. Cuisine de marinier.
Et. — « De l'a. fr. graille - grille, gril. Scheler
y verrait (dans graillon) une contr. de : gratillon,
ce qu'on gratte au fond de la marmite. » (Lrrr.) -
Etym. peu vraisemblable, dit Darm, Graillon etant
trop recent. - Graviller, Graelier, Griller :
« Touts vifs les faisoit escorcher
« Puis mettre es rez et graailler
« Pour sa grande ire saouler. »
Brut. f° 26».
Graillon (By.), s. m. — Eau de vaissplle, a
I'odeur fade. — Sentir le graillon, avoir gout
de graillon.
Or ftlllo linage (By.), s. m. — Restes de
repas bons pour le fumier, a I'odeur ranee.
« Qsl sent le graillonnage. »
Grain (Mj., By., Fu ), s. m. — Froment.
Ex. : J'allons motiver noute grain. || Grain
d'eau, — goutte d'eau. Ex. : II c'mence a
tomber des grains d'eau. || Avoir ecras£ un
grain (de raisin), — etre un peu ivre. || Lu6. —
Ce mot designe le froment ; le ble" d^signe sou-
vent le seigle. || Mj. Avoir ein grain, — Stre
un peu fou, a demi toqu6,
Hist. — « M. de la Forest levoit les rentes en
grain qui lui sont dues par ses vassaux et sujets a
une mesure plus forte que celle d'Angers. » (Coust.
cTAnjou, t. II, col. 1226.) — t Certaines annees la
?luie a este excessive et nayoit le grain. » (Rab.,
►., iv, 61,462.)
Gralnard (Mj.), adi. q. — Qui a leve de
graine, en parlant d'un arbre. Ex. : Ein
l^iard grainard. \\ Spr. — Qui donne beau-
coup de grain. Se dit du ble\
draine (Mj.), s. f. — Fig. — Graine de
culotte, — les enfants. || Fig. Rester a
graine, — n'etre pas admis a faire sa premiere
communion, en parlant d'un enfant. —
N. De m£me, en fr., on dit d'une vieille ftlle
qu'elle est mont£e en graine. \\ Graine de
patience, — patience. Besogne minutieuse et
longue. N. II y a ici probablement un jeu de
mots sur la patience -p&reMe. \\ Tim. — Au
plur. Testicules. Syn. de Rouleaux, Mar-
teaux. || Tim. — Eine graine, — un petit
verre d'eau-de-vie. || Lg. — Ecraser eine
graine, — boire un coup de vin. Avoir ecrase
eine graine, — etre ivre. || Lg. — Pas la
graine, — pas du tout, pas le moins du
monde. — Cette loc. a vieilh.
Et. — Lat. Grana, plur. n. de Granum, pris pour
un f . s.
drain eau x (Mj.), s. m. — Ne s'emploie
qu'au plur. — Graines de pois, de haricots
6coss6s. — On pron. sou vent Greneaux. \\
By. Prononc. Greneaux. Se dit de haricots
6coss6s, mais non de pois. Des greneaux,
c'est des graines de « pois de mai » en vert.
Gralaeg-aui-douleurg (Mj.), s. f. plur. —
Baies d'un rose vif, que Ton voit, a l'entr^e
de l'hiver, suspendues en grappes dans les
haies, le long de tiges minces et dess£ch£es. Ce
sont les fruits de la bryone, ou Grous-naveau
ou Naveau-puant.
Et. — Dans nos campagnes ces fruits sont em-
ployes contre les douleurs rhumatismales, sur les-
quelles elles agissent plutdt comme palliatif que
com me remede, grace au principe narcotique
qu'elles renferment, la bryonine.
Qralnlf (Mouzillon), adj. q. — Qui produit
beaucoup de raisins. Ex. : J'avons pris les
greffons sus les ceps les pus grainifs. — N.
Mouzillon est de la Loire-Infe>ieure, mais
limitrophe de Tilliers, ou ce mot est sans
doute usite\
Qrainon, s. m. — Choux en bouton. (My.)
Grain d'orge (Mj., By.), s. m. — Orgelet,
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446
ORAISSAGE — ORANDIR
chalaze, compere loriot. Syn. de Hardillon,
Bourguignon, Parpillon, Biroillon, Derzillon.
Et. — Comme le fr. Orgelet et le pat. Ardillon ou
Hardillon, ce mot est employ^ par catachrese.
Graissage (Mj.), s. m. — Sauce ou la
graisse domine.
Et. — Oras. Lat. Crassus, BL. grassus. Lat,
pop. Crassia.
Gralssas (Mj.), s. m. — V. Graissage. Pr6"
paration culinaire trop grasse. *
Graisse (Mj., By.), s. f. — Graisse de cceur ;
rancceur, rancune, haine. Ex. : II a toujours
ieu eine graisse de coeur contre moi. Syn. de
Rogne. || Net de graisse, — sobriquet que Ton
applique a un individu tr6s maigre. || Graisse
d aveugle, — remplissage de mastic destine"
a masquer qq. deTaut d'un bois d'ceuvre.
Gratsste (Lg.), s. f. — Tartine recouverte
d'une couche de matteres comestibles quel-
conques. Ine graiss&e de beurre. Syn. de
Beurrte. V. Graisser.
Graisser (Mj., By.), v. a. — Fumer une
terre. V. Graissier. || Tim., Lg. — Battre a
plate couture, au jeu. Syn. de Baiser, Rincer,
Rouler. || Mj. Graisser la patte, — donner
un pourboire ou un pot de vin. || Graisser
avec du fumier d'alouette, — loc. pro v., ne
pas fumer, ses terres. || Syn. Beurrer, Em-
beurrer, au sens de : Faire une graissie.
Etendre, faire adherer une mattere moHe
quelconque. Ex. : Attends que je te graisse
ta beurr^e avec des confitures. — Quelle
alliance de mots !
Graisset (Mj., Sa., Pell., By.), s. m. —
Sorte de rainette. Syn. de Clouc, Arnette,
Pissouse, Rdillard, Rdillon, Crapuchon, Cra-
piche, Roillard.
Et. — En all. rainette se dit : laubfrosch (gre-
nouille de feuillage) et aussi Grasfrosch ; on serai t
autoris£ a penser a Tall. Gras, herbe, ou plutdt a
I'angl. Grass.
Gralssette (Lg.), s, f. — Brosse de bruySre
ou de crin aui sert a lisser une parte lorsque le
ch&s est secne\ Langue des tisserands.
Graissier (Sp.), s. m. — Engrais, fumier.
Syn. de Mdnis.
Gralssln (Lg.), s. m. — ToufTe d'berbe dans
un regain beaucoup plus drue et plus vigou-
reuse que le reste au pr6, parce que la place a
6te" fum^e par la fiente des animaux au
pacage. Ex. : Les chevaux ramassent ben les
graissins ; les vaches ne voulant pas y
mordre.
Gralssoux, se (Mj., By.), adj. q. — Grais-
seux. || Poisseux. || Boueux. Ex. : Les ; che-
mins sont ben graissoux. || S. m. Gamin,
galopin. Ex. : Attends, mon m£chant grais-
soux ! — Cf. Huiloux, Morvoux.
Graler (Mj., Lg.), v. n. — R6tir a demi sous
la cendre. Ex. : Des patades gr&lbes; des cha-
tains grdlkes. || Cuire ou faire cuire, des de-
tains, sur une flamme claire, dans une
po£le dont le fond est perc6 de trous. N. On
dit aussi Greler. V. plus bas, note de MireiUe.\
Se se*cher un peu au soleil, en pari, des motto
de terre. || Grete, — dont les vetemenU
annoncent la misere. V. Guerler. || Grelk se dit
aussi des personnes dont la figure est mar
cjue'e de petite ve>ole, couverte de depressions
imitant les trous de la greloire.
N. — A Royan, i'ai entendu : £a va gr&ler tanttt
— il va faire chaud cette apres-midi. || By. Gherier.
Et. — Anc. verbe Grailler, crier comme la cor-
neille (BL. gracula, fern, de graculus, dimin.de gn-
cus, auquel on compare Tall. KrShe, comeille ( Lm. i
— « C'est dans le BL. Craticula qu'il faut cherchet
la racine des mots : Grafle, graloir, gr&ler, greloir,
gril, griller. Par analogie : Pofile percee de trous. <<
faire rdtir les chataignes (Jaub.) - Gralier le bk
le passer au crible (id.). - Hist. « Le vieux bon-
homme Grandgousier, son pere, qui atteodant
graisler des chastaignes, escript au foyer avec an
baston brusle d'un bout. » (Rab., G. i, 28). - (Les
cigales) que grasihavo I'herbo caudo (que griiU:t
Therbe chaude. — Mire die, 308, 3). — N. GriUer
ou Greler est pour Grailler, v. inus. qui a dono<>
le fr. Graillon (gout de); or Grailler est une con-
tract, de Grasiller, identique a la forme provencal?
ci-dessus.
Grftlolr (Lg.), s. m. — V. Gr&loire.
Gr&loire (Tim.), s. f. — Poele dont le fond
est perce* de trous et qui sert a faire r6Ur des
marrons. Syn. de Graloir, Grdloux. || By.
Gherloire; V. Greloire.
Grftloux (Lg.), s. m. — V. Graloire.
Gr a mater (By.), v. n. — Farfouiller. V.
Conversations, au F.-L., 24. Cf. Degramaiiser.
Grand (Mj., By.), adj. q. — Grand et
ample, — largement. Ex. : Yen a tant que
n'en faut, ce que illi en faut, grand et ample. ,
En grand, — completement ; juste. Ex. :
Laisse venir le mat en grand. — Qb. *N' £
tombe* en grand sus la tdte. || Grande, —
haute, d6bord6e, en pari, de Peau. — Ex. :
La riviere 6tait grande. || A son grand, — en
grand, entierement. Ex. : La porte est a sob
grand dvarte. j| Mj. — Avoir grand de terror.
— avoir une bonne 6tendue de terres.
Graadet (Mj., Lg., By.), adj. q. — Un pen
grand, d6ja grand, grandelet. Cf. Jeunet.
Grondezir (T. le M., Lg.), v. n. — Gran
dir. Cf. Apetitezir.
Grand- Goerre (Mj.), s. f. — Guerre de
Vendue. V. Chouan.
Grand- grand- mere (Mj.), s. f. — Arriere-
grand-m£re.
Grand- grand- per e (Mj., By.), s. m. —
Arriere-grand-pere.
Grandiliet (Mj., By.), adj. q. — Un pen
grand, deja grand. V. Grandeu
Grandillon (Mj., By.), adj. q. — V. Gran-
det y Grandiliet.
Grandir (Mj., By.), v. n. — Monter.
croltre, en pari, de Teau.
N. — Tu ne grandiras plus. — « S'il ad vie at q«
aucun ou aucune engambe par-dessus un petit
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ORANDISSlNE — GRATTOGNER
44?
enfant, sachiez que jamais plus ne croistra, se
cellui ou celle mesmes ne rengambe an con tr aire et
retourne par dessus. » {Les Evangiles des que-
nouilles, 1™ journee, ch. xxiv. — Cite par Gh.
Nisabd, 244). Se dit et se croit en Anjou.
Grandtesine (Mj.), adj. q. super. — Gran-
dissime.
Grand- Levant (Sar.), s. m. — Tablier atta-
che" aux quatre coins servant a porter le four-
rage sur les epaules. Pour : Grand -de van teau.
(M&N.) Syn. ae Barneau.
Grand'mere, s. f. — R6s6da jaune. (M£n.) ||
Tf. Vieille truie portiere. Syn. de Trie-gou-
ronnitre, Lubrine. || Grand'mere un pain, —
s. f. Sorte de jeu de soci6te\ jadis en usage aux
environs de Cholet, d'apr&s Deniatj. — V.
Citations a Bague-berg&re. V. au Folk -Lore :
Pain-chaud. Jeux, vn.
Grand- magnet (Lg.), s. m. — V. Muguet.
Grand- pas (Sp.,), s. m. — Sorte de
charrue dont on se sert pour enterrer les
semences. On Tappelle aussi Charrue a cou-
vrir. || Lg. Avant-train de charrue a roues
ecartees.
Et . — Ainsi nommee a cause du grand ecarte-
ment des ruclles qui la soutiennent.
Graphlgner, v. a. — V. Grafougner. —
Egratigner. De>. de Gratter, par chang. de t
en f. Cf. Eclafer et Eclater. — By. — Egras-
signer.
Hist. — Les pet its chiens de son pere (a Gargan-
tua) mangeoient a son escuelle. . . il leur mordoit
les oreilles, ilz luy graphinoient le nez. (Ra'b.
Garg. 1,11).
Grappa ode r (Mj.), v. a. — Grappiller.
Grappe s. f. — V. Grippe. || Lg. — s. f.
Engourdissement des mains. Ex. : J'ai la
grappe. Cf. Goutte-grappe. || Poigne, force de
la main. Ex. : II a eine bonne grappe. || Adj.
q. Gourd, engourdi des mains. Ex. : Je $6
grappe. Syn. de Pogne, EngourdUi, Gourd.
Et. — Grippe, ba. gripan ; ha. grifan.
Grappellle (Lg.), s. f. — Grappille. Syn. de
Grappiche. Cf. Feille, Btteille.
Grapper (Mj., By.), v. n. — Grappiller. ||
Sal. — Ramasser les grappes, apres la ven-
dange.
Et. — BL. Grapa, Grappa, aha. chrapfo, crochet;
am. Krappen. Ainsi appelee parce qu'elle a qqch.
de crochu, d'accroche. — Hist. « Qui grappent au
moins mal qu'ils peuvent. . . et qui. . . vendangent
leclos. (Rab., P. v, 16, 517).
Grappiche (Lg.), s. f. — Grappille. V. Grap-
pe Me.
Grappille, s. f. (Do.). — La chair de poule,
le frisson. — Ex. : Quand i fait grand fret,
j'ai la grappille. — Cf. Goutte-grappe, pour
Crampe, Crampille. Syn. de Peau d'oie.
Gras, grasse (Mj., By.), adj. q. — Boueux.
Ex. : Les chemins sont ben gras. || Poisseux. ||
Avoir la poitrine grasse, — expectorer beau-
coup. || Terre grasse, argile. || Y a gras, — il y
fait bon. Ex. : Y a pas gras a s'y frotter. —
N. De la, p.-e., l'adj. Agrdlant? \\ Gras de
jambe, — mollet. || Faire ses choux gras de, —
se contenter, se delecter de. || En parlant d'un
bien 16ger profit obtenu par qqn. : £a lui
fai tun beau grasde jambe! — il est bien avanc6!
|| Tim. — Poume de gras, — vieille espece
de pomme. || Mj., s. m. Exces d'6paisseur, de
matiere, dans la coupe d'une pierre, d'une
piece de bois, d'un assemblage. Cf. Maisre. \\
Sar. — Nom que prend le cochet quand il a
6t6 6crase\ On fait un, deux, trois gras. II
forme alors un tout compact et malleable, qui
a a peu pres la consistance de la pate a faire
le pain, au moment ou elle va sortir du p6trin.
(Fabrication de Thuile de noix.)
Et. — Lat. Crassum, devenu Gras sous l'influence
de Gros.
Gras-cuit (Mj., By., Ag.), adj. q. — V.
Bacoui. (Z. 130.) On dit : du pain gras cuit. Et,
en effet, le pain ainsi mal cuit a une apparence
de gras et manque de fermet<§. Le pain gras-
cuit est d6sagr6able a manger, surtout dans le
potage, la soupe, ou il donne la sensation de
qqch. de gluant. || En pari, d'un ceuf a la
coque : Cuit de telle sorte que le jaune ne soit
plus liquide, sans §tre dur. || Mal dit, pour
Bacoui.
Gras de Jambe (Mj.), s. m. — Mollet. —
Ex. : II s'est fourre eine 6pine dans le gras
de jambe. — N. On dit aussi : Le gras de la
jambe. V. Gras.
Graseline (Pell.), s. f. — Syn. de Che-
nillette. A Tim., on dit Grdsine. Mauvaise
herbe commune dans les rScoltes. || Au Long.,
Grasseline, Grassine. — Chenopodium, dans
ses di verses |vari6t£s. Syn. de Herbe-grasse,
Chenillette. \\ V. Matricaire. (M6n.)
Grasine, s. f. — Plante. Chenopodium.
N. Ilyalatouteune famille demots : Grassine,
Graseline, Grasseline, herbe grasse, qui re-
pr^sentent tous les Chenopodium, ou Che-
nillette de Mj. II est probame que Grageline
n'est qu'une corrupt, de ce mot, bien que,
d'apres M6n., il repr^sente une plante toute
differente. — Toutes ces formes sont oubltees.
Graslee, s. f. — Pour Gretee. Une grastee,
gr&14e de marrons. V. Grdler.
Grassigner, v. a. — V. Gracigner, Grafu-
gner, etc. || By. Plutdt Egrassigner.
Grattaille (Auv.), s. f. — Distribution de
drag^es et de gros sous que les parrains et
marraines jettent aux enfants a Tissue d'un
baptSme. Syn. de Grippe, Gobaille.
Grattaud (Mj., Lg., Do., By.), n. pr. —
Le diable, Lucifer, Belz^buth. Syn. de
Pipet.
Gratteilles (Lg.), s. f. pi. — Menus grains,
grains 6chappes, d6chets du criblage. Syn.
de Quhiances, Creiances, Ecriiances
Grattdgner (Mj.), v. n. — Gratter fr^quem-
ment.
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44ft
GRATTON — GRELEAO
Gratton l (Mj., Lg., Fu.), s. ra. — Gratin.
Syn. de Rdchon, Rdclon, GriUon, Rdgettes,
Rimettes. « Licher le gratton. »
Gratton *, s. m. — Gratteron.
Et. — « On donne ce nom aux calices, globuleux
et crochus a la maturity, de la bard an e ou glouteron
ei qui s'attachent aux habits, et aux graines du
gratteron, ou gaillet accrochant. » (Jaub.)
Grattounee (Lg.),s . f. — Pain trempe* dans
la graisse fondue qui reste au fond de fa chau-
didre ou Ton a cuit les rillots. — De>. de
Gratton,
Grave, s. f. — Sable, terrain sablonneux. ||
By. Terrain de sable et de cailloux. Tirer de
la grave, s^parer les cailloux pour empierrer
les chemins.
Et. — Le m£me q. greve. Rad. Grav. ou Grau,
Zui se trouve dans le b. bret. Grouan, sable. —
i. pop. Grava, d'orig. celtiq. - Hist. « Se mist sur
mer et devint a Bordeaulx, auquel lieu ne trouva
grand exercice, sinon des gabariers jouant aux
fuettes sur la grave. » (Rab. II, 36, 37.) - Cf. Les
vins de Grave, par opposit. aux vins de Pal us,
recoltes dans les terres plus ou moins humides. =
c Ce matin (5 avril 1905), vers 10 h., M. B. etait
cocup£ a tirer de la grave dans la carriere de La
Vallee (Durtal), quand en desagregeant un bloc de
pierre, il se produisit un eboulement de 5 a 6 m. de
pierres et de sable, qui ensevelit le malheureux. »
(Le Petit Courrier du vendredi 7 avril 1905).
Graver (Cho., Mj., Lg., Lrm.), v. n. —
Grimper, gravir. Doubl. du fr. — Syn. de
Grafugner, Gravougner.
Hist. — « Si quelqu'un gravoit en un arbre pen-
sant y fitre en surete, iceluy de son baston empa-
loit par le fondement. » (Rab., G. 27.) — < Issant
de l'eau, roidement montait encontre la montagne
et devalloit aussi franchement, gravoit es arbres
com me un chat. » (/Jab., G., i, 23.)
Gravette (Mj.), s. f. — Grimpereau, oiseau
qui grimpe le long des arbres. — V. Graver.
Gravogoer (Sal.), v. n. — Ne faire que peu
de chose.
Gravongoer (Mj.), v. n. — Essayer de
grimper. V. Graver. || Syn. et d. de Grafu-
gner et Gravouiller.
Gravoalller (Ag.), v. n. — Chatouiller. —
C'est, non pas Gratter, mais plutdt Stre
d6mang6, ce qui excite a se gratter. « Je sens
eune b6te qui me gravouille le long des
jambes. » — Apres avoir pris une purgation,
ca vous gravouille dans le ventre, ca vous
gargouille dans les boy aux. — By., id. —
By. Gravouiller, c'est grimper. Les enfants
aiment a gravouiller dans les dbres pour
d£niger des nids. — Je sens eine bete,
eine puce qui me gravouille le long de la
jambe.
Et. — All. Grabeln, ramper en tatonnant.
(Schel.). — Se dit, en particulier, d'un animal
enferme vivant dans un sac ; — agiter l'eau avec
la vase ou le gravier ; gratter la terre ; — chatouil-
ler ; se dit particulierement des insectes qui courent
sur la peau (Dott.). — Agiter l'eau avec la vase ou
a grave (de Montess.).
Gr$ (Mj., By.), s. m. — A gre\ loc. adj., —
convenable, comme il faut, accommodant, en
parlani des personnes ; commode, en pari,
des ch. — Ex. : C'est ein homme qui est ben
a grk. — Cest point n'a grk de faire comme
ca. N. La loc. ital. : A grado, a exactement le
mSme sens. || A grk, loc. adv. — soigneuse-
ment, avec precaution. Ex. : Mets done ca
la ben a gre. Syn . Pari, SainemenL
Grefferies (Mj., By.), s. f. pi. — Les tra-
vaux du greffage de la vigne. De>. du v.
Greffer. A noter que ce mot, comme la chose,
ne date que d'une dizaine d'aune'es et qu'il
est sans doute appele" a disparaltre bientot. II
a 6ie* forme" sur le module de Batteries, Arra-
cheries, etc. || Au sing. Atelier de grefTage de
la vigne. Cf. Raserie.
Et. — Grefe etait un mot tres usite dans Tan
cienne langue et signiftait : poincon a ecrire. Du
grec : graphem (LiTT.)
— « Les uns se prennent a escrire
« De greffes en tables de cire,
a Les autres suivent la coustume
« De fourmer lettres a la plume. ■ D. C.
— Enchalnement logique : 1° Greffe, instrument ;
2° greffer avec cet instrument; 3° Greffe, nom
de i*ope>ation.
Gregne (Mj., Sp.), s. f. — Bout d'un pain,
crouton. I| Donner la grigne, — passer a un
autre l'obligation de faire Foffrande du pain
b6nit. || Au fig. — Lorsqu'une femme est
accouched, on dit qu'elle a donne" la grigne a
celle de ses voisines dont T6tat fait pre>oir
qu'elle sera bientot mere a son tour. — Autre i
forme de Grigne, qui se dit a By. || V. Gri-
gnoter.
Greier (Mj., By.), v. a. — Gr£er. || Instal-
ler, disposer, organiser, arranger, en general.
Cf. Agriier. — Ex. : Te v'la ben greie, — il
ne te manque rien. — Grbier un cheval.
Et. — Neerl.Gereide.gerei, appareil ; all.jrereiten,
preparer, mots de>. d'un rad. red ou re it, disposer
GreJe (Lue\ Lg.), s. f. — Un crible. — Syn.
et d. de Gucrle. V. Grkleur. || By. Ce mot
et les suiv. se pron. Gherle, etc.
Gr61e, ee (Mj.), part. pas. — Rdti, cuit
dans la greloire. Syn. Grdlk. || Dont les habits
annoncent la misere. || Marqu6 de petite
vSrole. Syn. de PicoU.
N. — On dit commun£ment de qqn dont la petite
verole a gat6 le visage, qu'il est greie, et l'on consi-
dere cette express, comme le part. pas. du v. Greter,
qui indique Taction de la grele. — GreJe ne pourrait-
il pas aussi bien se rapporter 4 grSle (crible), puis-
qu'on dit de ceux qui sont fortement marques par
la maladie en question qu'ils sont « cribles • T —
Ore. — Beaucoup de mots commencant par Gre
se prononcent habituellement comme Gueur. (V.
Observat. a Bre), et meme comme Gher, gh>,
gheur. Nous aurions mSme prefer* l'orthogr. par
gh, comme exprimant mieux ce que cette pronon-
tciaion a de sec et en qq. sorte d'aspird ou de gut-
tural, si elle ne nous eut point semblg parfois tres
bizarre. (V. Guer et Gueur.) Jaub.
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GRfiLER — GRIBAUD
449
^ur les marrons, est-ce parce que la poeie est
►ercee de trous, comme un grSle, ou si c'est parce que
rreil etait syn. de Gril? — D. C. Graticula (Mon-
«s).
Grelemn (Mj.), s. m. — Petit crible. Dim.
le Guerle, Grtle.
Greler (Mj., By.), v. a. — Rdtir au feu,
les marrons. Ex. : J'ai achete" pour deux
ous de ch&tains grtlk.es. — Doubl. de
Ir&ler. \\ Greler le temps, — perdre ou tuer le
emps. II Cribler. — Dans ce sens on emploie
►eaucoup plus sou vent Guerler. II n'en est
»as de meme pour les acceptions suivantes :
wreler des chataignes, — les rdtir superficiel-
ement, a feu nu, dans une poeie dont le fond
st perce* de trous comme un crible, comme
tne guerle. On dit aussi, dans ce .sens, Grdler.
- On prononce qqf. Greyer et Guierler.
Hist. — V. la cit. de Rab. a Graler.
— c Aussi viendront de Quelaines
« En grand nombre les fouassiers ;
< Peuton doara des chataignes
t Pour grdler a pleins panie s. »
{Noel du comti de Laval. — Dottin.)
Greleor (By.), s. m. — L'ouvrier qui ta-
nise le grain a la gr&e.
Hist. — c On dit en Anjou : Greler de Tavoine,
;ui signifie ce qu'on dit a Paris : cribler de I'avome.
st Grele, en Anjou, c'est le crible. Dans la recette
le la PrgvosU d' Angers, imprimee a la fin de la
y <outume de V Anjou : « Tous marchands de sas et
le greles. — De cribulum et decribulare (Manage.)
GreJenx (By.), s. m. — V. Greleur. || On
lit : Le temps est greleux, — a la grele.
Grtlolre (By.), s. f. — Poele perc^e de
rous tres rapproches et dans laquelle on fait
6tir les marrons. V. Grdloire.
Grelenx (Lg., By.), s. m. — Celui qui crible
) ble\ Syn. et d. de Guerleux, de>. de Grkle. \\
W. Pauvre, avare. Les enfants, apr&s un
aptgme, crient : Parrain, marraine greloux !
>rsqu'on ne leur jette pas assez de drag^es ou
e sous.
Grtmi (Z. 152, Ti.), adj. q. — Rompu de
itigue, fourbu.
Gremll, s. m. — Vulg. Lithospermum. Du
>K. Graun, grain, et mil, pierre. (Men.)
Gremlilage (Mj., Lg.), s. m. — Petites
iettes. || Gresil fin, petite pluie fine et tres
m abondante. Ex. : U tombe des grSniillages.
- Ne s'emploie guere qu'au plur. Cf. Egre-
Wer.
fit. — De granum milii, grain de mil? (Litt.)
Gremilles (Mj., By.), s. f. pi. — Petits
kins ou granules nombreux, Syn. moins
U de Grkmillages. || Z. 142. — Tout petit
irceau, miette, Gremillon ; petite quan-
i formed de plusieurs miettes ou gri-
lles rassembtees. — V. Jaub., a Grume.
ttremillenx (Lg.), adj. q. — Granuleux.
ftremllloB (Sa., By.,) s. m. — Petit gru-
Itu, petite miette. Syn. de Gremillage. \\
l plur. — Rillots ; flocons de neige. (Do.)
Grenadier, (Mj., Lg., By.), s. m. (guerna-
dier). — Au fig. Pou. Ex. : Illy a des grena-
diers dans cette t£gnasse-la. Syn. de Pouee,
PoueiL Loup, Loulou, Groulaud, Guin. Gf
Noble. Ministre, Monsieur. || Sp. — Tirer
au grenadier, — s'esquiver.
Et. — De Grenade ; Granatum (malum), pomme
a grains. — G enade, sorte d'obus, — insigne de
compagnies d'elite, dans Tarmee. — Serait-ce des
pous... d'elite? Cf. Garnison (et : punaises,
troupes. . . de couverture.)
Greneaux, Grenots, s. m. pi. (Lue\ Ag.,
By.: etc.). — Pois ou haricots que Ton mange
en grains verts, par opposit. a ceux dont on
mange la gousse. — De Grain. V. Graineaux.
Greslllon (Lu6), s. m. — Grillon. V. Guer-
zillon (Li., Br.) ; au pluriel, Grelots. — Cf.
Guerlet, — etter.
Et. — Diez tire ce mot du lat. Gryllus, grillon,
gr£-sillon, comme Oi-sillon, d'avis, et pu-celle de
pulla ; avis a donne avicellus, d'ou : oisel, et dimi-
nut. second aire oisillon ; pulla, pullicella, pucelle ;
gryllus, gryllicellus, grisel, gresillon. — Grillon
vient de Gryllus (Litt.)
/ — « Le gresillon aux pres rejargonnoit,
*" J « Percant, criard, crime voix egrissante. »
"■] (L. C.)
■*' — « Les Poitevins disent : un greiet, les Ange-
vins disent un : gresillon, et les Normands un :
criet. II faut dire un : grillon, avec les Parisiens
(MENAGE).
Grete (Lg). — V. Guerte.
Gretonx, onse (Lg.), adj. q. — Se dit du
lin, de la filasse dans lesquels il est reste* des
gr&tes. Cf. Guertes.
Greune (Sp.), s. f. — Graine. V. Grune.
Corr. du mot fr.
Greuselle (Lg.), s. f. — Groseille. Syn. et d.
de Gruselle, Groiselle, Guiroiselle, Guer*
moiselle, Guermoinselle.
Et. — Du germ. ha. krausbeere, Krauselbeere,
Eroprement fruit cr§p6 ; de Kraus, crgpe\ et beere,
aie. L'all. dit Grosselbeere, m. a m. baie du grossel ;
c'est de la que vient le Grossulus des botanistes.
Cf. le celt. Groseid ; irl., Groseid, emprunte au fr.,
selon Diez.
Grezeller (Do.), v. n. — Grelotter. Syn.
de Guerletter. — Sans doute pour Gresiller,* de
Gresillon. Cf. la loc. montj. : Trembler comme
ein Guerlet, et aussi Guerletter. A rapprocher
de Grezou. V. aussi Guerzeler.
Grezlllt (By.), adj. q. — Gele" par le gr6sil.
Grez- Neville (Mj.), n. pr. — Grez-Neuville.
L'e de la syll. ne se prononce a peine. V
Nevy. N. Cf. Grenevelle, petite grenouille des
pr£s. (Favre.) — By. On dit Grez-Neuville et
on distingue Neuville et Grez. Natif de Neu-
ville ; aller a Grez. Ce sont deux pays difte-
rents, quoique, « a c't'heure », un pont les
relie.
Grezou (Do.), adi. q. — Frileux. — Faire
le grezou, — trembloter. Cf. Grezeller.
Grlbavd, s. m. — Tache d'encre sur le
papier. Faire des gribauds en e*crivant. ||
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450
GRIBICHE — GRIGOCHER
By. — Je pr^fere Gribot, d'ou Griboter. P6-
trir de la boue, comme font les enfants, se dit
Graboter, d'ou Grabotage. (R. O. est du
meme avis.)
Et. — Gribouiller ? — Du holland. Krabbelen,
griffonner, de Krabben, gratter, meme mot que le
ha. graben, creuser ; lat. scribere.
Grlblche s. f. — Personne aigre et que-
relleuse. Syn. Griche-midi, Harguignoux.
Gribot, 8. m. — V. Gribaud. || By. — Insecte
aquatique, l'hydrophile, et, par ext., tous
gpos insectes, coteopteres et autres ; en par-
ticulier les cafards ou blattes. Cf. Barbol.
Gribotage (Mj., By.), s. m. — Salete\ gri-
bouillage. V. Griboter..
Gribotas (Mj., By.), s. m. — V. Gribotage.
Cf. Graissas.
Griboter (Mj., By.), v. n. — Tapoter dans
l'eau, pStrir de la boue, comme le lont volon-
tiers les enfants. || V. a. Salir. Ex. : II a tout
griboti la table. — Ce mot a des analogies
avec le fr. Gribouiller. — Syn. de Gassouiller,
Gassoter, Gour ganger. Syn. et d. de Graboter.
Pour Hatzf. les v. fr. Gribouiller, Barboter,
Barbouiller, qui sont des chefs de families,
ont des origines inconnues. Or, avec l'aide
de notre patois, nous pouvons etablir deux
lignees parfaitement symelriaues.
Barbouiller Gribouiller
Barboter Griboter
Barbol Gribot
dont les deux termes primitifs sont des syn.
exacts et p. §. des doublets (R. O.)
Gribotier (Mj., By.), s. m. — Qui aime a
barboter dans l'eau, a patauger dans la
salete\ V. Griboter.
Griche- dents (My., By., Mj.), s. m. —
Grince-dents. (Revue a" Anjou, 1880, p. 182.
Ctf. Port.)
Hist. — « Et il gela le jour de saint Ren6 si fort
que toute la terre estoit couverte de neige, et les
raisins estoient comme *s'ils eussent este deux fois
dans le four, et comme cela n'estoit point mur, ils
ne rendoient point de vin ; il falloit dix ou douze
sommes pour faire une pippe, non pas de vin mais
de verjus. Ceux qui avoient vendange avant la
gelde furent les plus heureux ; leurs vins ne furent
pas roux comme les autres ; mais tout cela ne fut
pas bon, au contraire tres mauvais, et aussi on a
nomme le vin de cette annee 1692, le vin griche-
dents. »
Grichee (Mj., Lg., By., Sa.., Bl., Do.), s. f.
— Grimace, contorsion acque du visage. Ex. :
A fait des vilaines grichees. || Sp. — Cri, hur-
lement, aboiement. V. Gricher. || Fu. — I
m'faisait des grichees pendant la messe. ||
Pat. norm. Gng6e, froncis a la taille d'une
jupe.
Griche- midi (Ag., By., Sal.), s. m. — Har-
gneux, mauvais caractere, qui n'est jamais
content et rechigne sur tout. Cf. Gribiche.
Gricher (Mj., Lg., Do., Li., Br., By., Sal.),
v. a. — En pari, des dents, les decouvrir en
relevant les levres, comme fait un homme ou
un animal en colore. — On dit : Gricher les
dents, ou : des dents. « II griche des dents «, —
il se f&che. — Syn. et d. de Grincher. Syn. de
DbpXgner.
Et. — Ce mot a une certaine analogic avec k
fr. Grincher et Grinchdux ; il en a aussi avec le latin
Rictus, qui est passe en fran$ais. — Syn. et d. de
Grincher.
Griehenx (Do.), adj. q. — Dur et calleui.
en parlant d'une surface.
N. — Grincher ; se dit du pain, dont la chaleur
du four fait trop lever la croute. Probablement k
mOme que grincer.
Griesche. — « Nous tenons, en Anjou, que
ce fut Rene, roy de Sicile, qui les (perdnx
griesches, rouges) apporta en Anjou, et qu'on
les lui avait envoyees de Grlce. » (MtNAor)
Griette (Sa.), adj. q. — V. Gidriette.
Griffee (Mj., By.), s. f. — Coup de grille.
grifTade. Syn. de Oquerke.
Et. — Griffer. All. greifen ; aha, grifan ; goth.,
greipan ; angl. to gripe. — Grille, all. Griff.
Grigne (Mj., Tc, By.), s. f. — Endroit par
ou Ton peut saisir. Ne s'emploie en ce sens
que dans Texpress. : la grigne du cul. Ex. .
Attends, mon mechant clampin ; si je t'em-
poigne par la grigne du cul, je te vas faire pir-
voler a pus de trois pas loin. || By. La grigne
du cou. || Grignon, le bout d'un pain. |! Gros
morceau de pain b6nit que le donateur du
jour ofTre a la personne qu'il presume etre
disposed a ofTrir le pain b6nit la fois suivante.
V. Grigne. C'est une invitation directe a
faire cette offrande, et celui qui acceple s'y
engage par le fait mSme. — Ce mot est h
rac. du fr. Grignon. — Syn. et d. de Grigne,
Guergne. \\ S'emploie dans la loc. : Chercher
grigne, — chercner noise, querelle. Syn. fc
Niagre, N argue.
Et. — Aucune de celles que j'ai vues n'est accep-
table.
Hist. — « A regard du pain b^nit, il fut pnteenW
premierement au celebrant et a son diacre. 4 Taut'.
secondement a lui en particulier, la grigne seuk-
sur le panier. » (Livre des Procureurs, a la fift, et
Bullet, histor. et monumental, 2* serie, tome II , p. ^'
— Cite par 1' Abb* Bretaudeau, p. 94.)
Grignoler (Jm.), v. n. — Gronder. V. Gr*
gnasser.
Grignote (Lg.), s. f. — Bribe de viande, au
fond d'un plat.
Grignoter (Mj.), v. n. — Remuer sans cess^.
s'agiter, avoir de petits mouvements brusau»
d'impatience, se tr6mousser. N. Ne s'empJoi? |
pas dans le sens du fr. Grignoter, dont Tequi
valent est Rddigner. Syn. et d. de Guergnot*
V. Grigne.
Grigocher (Lg.), v. n. — Crisser. Syn. &
Riqueter, Grincher, Ricoiner. Ex. :
c J'ai vu eine anguille
« Qui coifTait sa nlle,
c Ein vilain hareng
a Qui grigoch* des dents. •
( VieWe ch<tn< •« )
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GRILLE — GRIPPE
451
Grille (Mj., By.), s. f. — Gril. Ex. : Mets
done les gogues sus la grille.
Et. — Grille est la forme temin. de Gril. Grille est
pour Graille, et vient du B. L. graticula, corr. de
craticula, dimin. de crates, claie, grille.
Grille, s. m. — Coup de soleil sur la ven-
dange. (M£n.)
Griller (Mj.), v. n. — Eprouver une sensa-
tion de chaleur a l'^piderme, causae par
Timpatience, Tappr^hension, r^moi.
Grillettes (Sp.), s. f. plur. — Rillettes. Syn.
de Grillons.
Et. — De>. du fr. Griller. Le mot fr. Rillettes est
une corr. de ce mot. V. Rillots. - Dabm. tire Ril-
lette du vx fr. Rille, tranche, d'orig. incert.
GriUonnee (Z. 149«, Br.), s. f. — Rillettes.
Grillons (Tim., Sp.), s. f. plur. — Rillettes.
Syn. de Grillettes, Rille. Der. du fr. Griller.
L'existence de ce mot semble prouver que
Rillettes et sa rac. Rille sont pour Grillettes,
Grille. || Grillon, — Lg. — S. m. Portion d'un
mets qui s'est attached au fond d'une cas-
serole et qui a partiellement rdti ; gratin.
Syn. de Gratton, Rdchon, Rdclon, Rimettes.
GrlUonnnee (Lg.), s. f. — D6p6t plus riche
en parcelles de viande et plus pauvre en
graisse, qui se trouve au fond des pots de
rillettes ou grillons.
Grimaud (Do.), adj. q. — Grognon.
Et. — De>. de Grime. Grimaud a deux sens, celui
de mauvaise humeur, qui se rapporte a Grimer. —
Se peindre des rides, — ital. grimo, rid6, que Diez
tire de Tana Grim, colore, furieux, avec le front
ride\ — Aha. Grimmizdn, Gtre courroucd (Rrrr).
Darm. y voit la rac. de Grimoire, pour Gra-
moire, variante dialectale de Grammaire (latine,
in intelligible au m. a pour le vulgaire). — A rap-
procher du latin Acrimonia, me propose- t-on.
Hum !
Grimbolerie (Ag.), s. f. — Gens sans aveu.
Cest de la grimbolerie, du mauvais peuple.
Syn. de Pouillerie, Meillauderie, Hdlosserie.
Grim oner (Cp.), v. n. — Faire des efforts
rentes, se fatiguer beaucoup. Syn. de
Odigner, Bedasser. || Sp., Sar., Do., By. —
V. a. Gronder, rSprimander, rabrouer. ||
V. n. Manifester son mdcontentement ; gron-
der, se f&cher. — Syn. de Grimouner, Gro-
gnasser, Gourmeler, Gourmiter, Ratouner,
Mogonner, Mohonner, Groumeler, Grignoler,
Gourmouler. « J'vas grimoner apres t6 », dit
une grand'mere a son petit-fils, qui fait le
me* chant. — Cf. Grimaud.
Grl moaner (My., Do.). — V. Grimoner.
Grommeler.
Grimpard (Mj.), s. m. — Cre*pide vireuse,
herbe commune dans les pr6s, assez sem-
blable au pissenlit et qui est une chicorac^e
lactuc^e. Syn. de Bonhomme, Cochet.
Grim per, (Mj.) v. n. Hisser. — Forme
nasalised de Gripper, s'accrocher en grim-
pant. Ex. : Alle avait grimpe son queneau
sup eine chaire.
Grimpor (Pell.), s. m. — Syn. de Grim-
pard.
Grinche (Sa.), adj. q. — Pierreux, sablon-
neux et formd de granit de>,ompose\ en pari,
du sol, de la terre. Syn. de Gueriette, Griette.
N. Le fr. Grinchu, grincheux, pourrait bien
£tre rapprochS de ce mot.
Grincher (Lg.), v. n. — Batifoler, folatrer,
se faire des agaceries entre garcons et lilies.
Syn. de Gouincer. j| Lg. — Grincer, crisser.
Ex. : Le bceuf grinche des dents. Syn. de
Riqueter, Grigocher, Ricoiner.
Et. — Doubl. du fr. Grincer ; a donn£ directe-
ment le fr. Grincheux. || Lg. — Decouvrir dans un
rictus les dents. Syn. et d. de Gricher et du fr.
Grincer, entre lesquels il forme la transition. -
Malvezen y voit la rac. celt Ger, produire un son,
un cri. Grel et Grelot, insecte crieur et petite boule
creuse qui resonne. — Grillon, insecte crieur. Grin-
cer et Grincher, rechigner, criailler, en parlant des
personnes, et racier sur la pierre ou autres corps
durs, en parlant des choses. Grincheux, qui est
d'humeur desagreable. Grin joter, pousser de' petits
cris, en parlant des oiseaux. V. Grmgoter.
Grlngoter, v. n. — Chantonner, gazouiller.
|| Lg. — V. a. Taquiner. Syn. de Atticocher.
Ex. : N'y a pas a le gringoter, car il n'est point
mangeant. (Noter le jeu de mots.) — Doubl.
de Grignoter, avec un sens voisin. || Lg., v.
r£cipr. se Gringoter, — se harpailler, se cha-
mailler. Syn. de se Dagoter, se Grabucher.,
V. Boiis ine.
Hist. — « As-tu oui le rossignolet
« Tant joliet qui g ringottait. »
(Noels angev., 11, 2).
Gringuenette (L^.), s. f. — Gringuenaude.
ToufTe de poils agglome>e*s par de la fiente.
Gringaenotes (Do.), s. f. pi. — Petites
friandises, menus objets de frivolity, de toi-
lette.
Grloehe (Sa.), s. f. — Sorte de b6zi, ou
poire sauvage. On prononce souvent Gu6-
rioche.
Et. — Griotte. La forme premidre est Agriote et
semble venir du grec Agrioc, sauvage.
Grionnee (Br., Zig. 149.) V. Grillonnie.
Gripon, s. m. — Vulg. Crucianella rubia a
feuilles rudes. V. Grippon.
Grippe (Mj.), s. f. — Action de gripper, de
saisir avidement et adroitement.
N. — A Tissue d'un bapteme il est d' us age que
le parrain et la marraine jettent des poignees de
dragees et de menue monnaie aux enfants qui se
bousculent pour les ramasser. Cela s'appelle Jeter
a la grippe. — By., id.
Syn. de Grattaille, Gobaille. || De grippe et de
grappe, — en grappillant de droite et de
gauche. Ex. : II a ramass6 ca de grippe et de
grappe, — de brie et de broc.
Et. — Grippe vient du fr. Gripper, all. zu greifen,
saisir. — Dans l'express. : de grippe et de grappe,
ce, dernier mot est amend par une certaine asso-
nance qui n'exclut pas une grande analogic de
sens, temoin le fr. Grappiller. Du reste Grappe a
p. e. la mdme origine que Grippe. V. Gouite-grappe
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452
GRIPPE-jfiSUS - GROISELLE
— Cf. Prendre ses cliques et ses claques ; de brie
et de broc.
Grlppe-jesus (Tim.), s. m. — Gendarme.
Syn. de Cogne, Gender me.
Hist. — Norn donne* aux gendarmes parce qu'ils
arrGtent mime des innocents et qu'ils n'ont pas
mSme £pargn£ J6sus. » (Ch. Nisard, p. 108).
Gripper (Li., Br., By.), v. a. — « Tu vas te
faire gripper », — attraper par les aspics. ||
By . . . par les e*pines, et meme par le garde,
le gendarme ou le propricHaire. Syn. Piger.
Grippe- tout- no (Lg.), s. f. — Sage-femme.
Syn. de Bonne -femme, Boune femme, Mar-
chande de poupons, Mere tape a la porte.
Grippon (Pell., By.), s. m. — Bardane.
Syn. de Poires de vallie, Poires de chiottes, de
chiots. V. Gripon. || Insecte dont on se de*-
barrasse au moyen de certain onguent gris.
Et. — Du fr. Gripper, parce que les fruits, heris-
s6s de crochets, s'agrippent aux vGtements et aux
cheveux.
Grisard, (Mj.), adj. q. — Grisatre. V.
Blanchard.
Et. — B. L. Griseus, du ix? s. ; du germ., anc.
sax. Gris, qui a les cheveux blancs ; am. Greis,
vieillard.
Gris© (Li., Br.), s. f. — Une grive. Orlg.
incert.
Grise-goneiie, s. f. — Surnom de Geoffroy,
comte d'Anjou. V. Gonelle.
Grisette (Lg., By.), s. f. — EtofTe grisatre,
a chafne, (11 et trame coton, qui se fabrique a
Gallard. Tres solide, elle sert a faire des dou-
blures. Elle se faisait autrefois de couleur gris
uni ; aujourd'hui, elle est plutdt bleue.
Grison (Mj., By.), s. m. — Granit gris de
B6con. || Lg. — Granit.
Hist. — « 1657, 28 avril, sepulture de Rend Guit-
teau. . . qui estoit de present a travailler la pierre
de grison. (Inv. Arch., E III, 393, c. 2). — « C'estoit
de pierres de gryson, dont un esclat coupa la gorge
tout oultre a Epistemon. • (Rab., P., II, 29, 198).
— « II y a dans le cimetiere de cette paroisse une
pierre, qu'on appelle du grizon, qui sert de tombe. ».
(1736, Inv. Arch., E II, '353, 2). — « Thibault
Chaussee, sieur de la Guisterie, fit planter une croix
de grison pres le verger de Villemoisant. » (1583,
Id., S. s. E, 253, 1, h). — « Au mois d'octobre 1775,
un particulier bechant un champ du sieur Cellier*
en la paroisse de ChSnehutte, decouvrit un tom-
beau en pierre, connue sous le nom de grison, car-
riere de Dou6. . . (Extrait des Affiches d' Angers.
An], hist., 111° an., 137, 7). — Avec le granit ou
grison de la Gatine et du Bocage. » (La Trad., p. 38,
1. 8).
Grison nier (Lg.), s. m. — Ouvrier qui taille
le granit. — V. Grison.
Gris-sourit (Mj.), adj. q. — D'un gris qui
rappelle le pelage de la souris.
Grivelln, s. m. — Nom vulg. du chene a
grappe. (M4n.)
Gri?ole (Lg.), adj. q. — Bringe\ Se dit du
poil d'un animal. Syn. de Pigarrett, Pivarl,
Tapink. || By. Grivele\ verdele\ pive>e\
Et. — Grivele ; melange de gris et de blanc ; de
Grive, dont e'est la couleur.
Groas, s. m. — Gravier, sable. — On dit
aussi Croas. Croas de Martign6; terrain sa-
blonneux mele* de gravier. V. Grave. —
Grohan, Guerouas.
Grocer, Grosser, v. n. — Grogner, gronder.
V. Grosser. || By. — Crosser.
Et. et Hist. — Grognir, gronir, grunir grondir,
groindre, gondre; — gromir, — er ; groncier, grocier,
groucier, v. n. Grogner, gronder, grommeler, etc.
— Lat. Grunnire, grundire. Germ. Grumen. —
Grunzen - groucier.
Groger (Mj., Sal.), v. a. — Cueillir, deta-
cher, — les feuUles des arbres. Ex. : Groger
du brout. Syn. de Erufer, Erufler.
Et. — Corr. du fr. Groger. Du ba.grusen, ecraser ;
holl. gruisen ; rad. gruis, grain. — Groger du sel.
Grognasser (Mj., Lg., By.), v. n. — Grom-
meler souvent, bougonner. Syn. de Grimon-
ner, Grignoler, Ratourner. Cf. Jaub.
Et. — Pr£quent. du fr. Grogner. L. Grunnirr.
Cf. Paha. Grunt ; angl. groan ; kymri, grwn. La
forme regul. est Grunir, xn 6 s.
Grogner (Mj., By.), v. a. — Gronder. Ex. :
La mdre Fa grognee quand alle a arrive\
Grognonx, oase (Lg., By.), adj. q. — Gro-
gnon.
Grohan, s. m. — Sable. V. Grave, Groas,
Guerouas, Croas.
Hist. — « ... et dit-on pour v£rit6 que Cesar
estant au pays d'Anjou fist ediffier et construire
un chasteau et theatre pour sa demeure hors la
ville d'Angiers et prez tun des portaulx dicelle.
lequel est a present en ruyne et est en langage
angevin appete grohan (BourdionA, 16*) — t Dans
un des faubourgs de la ville d'Angers, appeie le
faubourg de Bressigne, il y a une hotelerie appelee
la C6te de Baleine ; ou il y a un jardin ; et aupres
de ce jardin il y avoit une vigne, il y a cinquante
ans, dans le milieu de laquelle il y avoit une place
en ovale, ou Ton voyait des restes d'un amphi-
theatre ancien, qu'on appeloit Grohan... du mot B.
bretgrowan,qui signifie encore aujourd'hui sable...
on appelait Arenes la plupart des amphitheatres...
oemme il paratt par la rue des Arenes, voisine de
cet amphitheatre lorsqu'il existait. » (M*nageU
N. II serait curieux que Tune des cfltes de baleine
qui se trouvent au Musee provlnt de 1'hdteUerie
ci-dessus designee. (A. V.) - « Vente d'une petite
perriere, en 1642, avec buttes, grois et rochers qui
sont aux environs d'icelle. « Buttes, rochers et vieux
groys, a Tr£laze, a la carriere de I'Aireau. » —
Grouas, commune des Alleuds ; — la groaie, la
grouaie ; en 1342 ; Locus qui dicitur Les Grots en
1239. — Les croies a Chaloches, en 1244. (Cit£ par
M£ni&re).
Grolselle, Gneroiselle (Mj., By.), s. f. —
Groseille a maquereau. Cf. Castille. Syn. et d.
de Gruselle, GuermoiseUe, Guermoinselle.
Et. — All. Krausel, dans Krauselbeere. Le radk.
kraus, crepu ; la groseille (a maquereau) a la sur-
face crepue et epineuse (all. stachelbeere, baie a
Spines). Le nom s'est communique a la petite gro
seille, qui vient par grappes (en Anjou, castille)
Hist. — « S'ensuit la mise et despense pour. . .
le pain a faire l'aumdne..., en gros boy*, fagods
et menaige, 8 sous ; en groiselles, 12 s. G d ; en
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GROISELLIER — GROUS
453
serises, 10 d. (1536. — Ino. Arch. G. II, 296, 1). —
« En groyseilles, 12 d., en sucre candy pour deux
pauvres debiles, 6 d. (1553, ibid., H. Suppl., 57,1).
« Barbier, or viennent les groiseles,
« Li groiselier sont bou tonne. »
(Rutebeuf, 215.)
Groisellier (Mj., By.), s. m. — Groseillier
a maquereau.
Grfties (Bg.), s. f. — Savates. J'vas-t-y
ben me mettre dans mes grolesl Syn. Pavanes.
Grolle i (Br., Bv.), s. f. — Plante ; Ie da-
mier ; Turnera aphrodisia.
Grolle *, s. f. — Jeu d'enfants. Marelle.
V. au Folk-Lore, vn. V. Tire-poil, Chaudron,
Pied-pourri.
Grolle 8 (Li., Br., Do., By., Lue\ Mj.), s. f.
— Corbeau.
Et. — D.apres Dibz, Graculus ou Gracula; acul
don n ant d 'ordinaire ail, il est vrai, mais aussi ol
ou eul, com. dans l'a f. Seule, desseculum.
Grolle l (Mj.), s. f. — Pic de mineur k
manche court et n'ayant qu'une seule pointe.
— Le mSme que le precedent, au f}gure\
Grolleau (Mj.), s. m. — Corneille. Dim. de
Grolle.. || Mj. — Grolleau, Gros-lot. Sorte de
cepage rouge k jus peu colore, de maturite
h&tive et tres productif, mais de quality
infe>iuere.
Gronehe (Bo.), s. f. — Ne se dit que dans :
Poire de Gronehe, — ancienne espece de poire.
Groseilles. — Chant des groseilles. Paquet
d'eeufs de grenouilles, ressemblant k des
grappes de groseilles, castilles, cassis (Segr6).
Les paysans soutiennent mordicus que le
chant entendu provient de ces ceufs. Cf.
Guerndselle. II y a eu confusion avec ce mot
et Guermoiselle.
Gros-iait — V. Lait glossL
Grosser (Z. 141, By.), v. n. — V. Grocer. Ni
grosser, ni musser ; ni remuer, ni faire le
moindre bruit. || Mj. — Bouger, remuer. L'o
est tres bref. Ex. : I n'en grossait pas. || Mur-
murer. \\ By. On dit plutdt Grosser.
Hist. — « Aucun de ses familiers groussoient de
ce que il fesoit de si larges aumosnes. » (Saint Louis.
Joinville). — Greugia, gravamen. Gall. Grief.
« Et se gens encontre moi zwcent
• Qu< se tormentent et se corrocent. »
(Rom. de la Rose.)
Grosserle (Lg.), s. f. — Les gros ouvrages,
les travaux peu delicats. Nom collectif. Ex. :
Dans la forge, e'est la grosserie qui rapporte
le pus. || By. Grousserie.
Grossier (Lg.), s. m. — Marchand en gros #
Grooe (Lg.), s. f. — Forte gel6e. De>. de
Grouer. Ex. : Y a de la groue k matin.
N. — Chose curieuse, je retrouve ici ce mot qui
vient de Grouer, verbe usite a Saint- Michel et
Chanveaux, mais inconnu au Longeron et a Mont-
jean.
Grouee \ s. f. — V. Groue. — V. aussi
A grouer.
Groaee *. Pron. Guerouee (Do., Bg., Bv.) t
s. f. — Grande quantity d'enfants, — d oi-
seaux ; couvee. — Reunion nombreuse.
Grouer ' (Do.), v. n. — Couver. Se dit d'une
poule qui cache ses poussins sous son aile.
Grouer 4 (Smc), v. n. — Geler. — A Saint-
Mars-la- Jaille (Loire-lnf.), on pron. Gue-
rouer.
Grouin (Mj., By.), s. m. — Groin.
Et. — De : grogner ; lat. grunnire. Bourg. groi-
gnft ; prov. groing, grong, et au f6m. groingna ;
ital. grugno.
Groulaud (Mj.), s. m. — Larve aquatique
du cousin. || Pou. Syn. de Pouee, Poueil,
Grenadier, Guin, Loulou.
Et. — Du pat. Grouler, parce que ces larves, par
bandes innombrables, vont et viennent sans cesse,
en se tortillant sur elles-mdmes en spirales, du
fond a la surface des eaux stagnantes.
Grouler (Mj., Lg., By., Sal., Cho., Li., Br.)»
v. n. — Bouger, remuer. Ex. : J'avais eine
peur que je n'ousais grouler. || V. a. Remuer,
mouvoir. || £a groule dans la coque ! — Cri
des marchandes d'hultres. V. Grouiller.
Et. — Ce mot est une forme adoucie du vx fr.
Crousler, fr. mod. Crouler. C'est done un doublet de
CrSler, et du fr. Grouiller. Cf. Boulir, pour Bouillir.
— Hist. — Parlant a un homme qui a le mal v6n6-
rien : « Vous n'avez dent qui n'en grole. » (L. C). —
t Ung autre jour s'exercoit a la hache, laquelle tant
bien croulloyt qu'il feut pass 6 chevalier d'armes en
campaigne. » (Kab., G. y 23.).
Groulonnee (Mj.), s.' f. — Grouillement.
Ex. : II a eine groulonnee de pouees. || Four-
millement, cohue.
Groulonner (Mj.), v. n. — Remuer, bou-
ger un peu. || Grouiller, fourmiller.
Groumeier (Lg.), v. n. — Grommeler. Syn.
et d. de Gourmiler.
Grous — ousse (Mj., By.), adj. q. — Gros. ||
Grousse-gorge, — goitre. || Grous-bout, —
gros bout, et, au fig., le derriere. Ex. : II m'a
tourn6 le grous-bout. \\ Sp. — Avoir le grous
ventre, — etre grosse, enceinte. || Fig. —
Prendre queuque chouse ben au grous, — en
Stre tres affects. « J'en ai grous su' Tcoeur. —
II a pris ca ben au grous. N. Cet adj., devant
une voyelle, est toujours suivi d'un t eupho-
nique : Ein groM5-t-homme. || Syn. de Magni-
magnas, Grousse-tegume. Grous-cu\, gros bon-
net, personnage d'importance. || Lg. — S. m.
La partie la plus grossiere de la filasse pei-
gn^e. Syn. de Reparon. Ex. : Toile de grous. \\
Mj. — Grous riche, — richard. Syn. de Ri-
chaud. || Mj. — Grous de la grousse, — per-
sonnage considerable. || A la grousse, — gros-
sierement, sans soin, grosso-modo. || N'avoir
pas grousse mine, — n'avoir pas Pair bien por-
tant. || A grous, — par grosses bouch^es, lar-
gement, sans retenue. On dit : Manger k
grous, se moquer k grous, mentir k grous, etc.
||Sp.Lalettreen est ben grousse, — cen'est pas
complique\ pas difiicile k faire ou k com-
prendre. (De meme qu'il est facile de lire dans
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454
GROUS-NAVEAU — GUfiCHER
un livre imprim6 en gros carac teres.) || N.
C'est une croyance populaire qu'il ne faut
pas entamer un oeuf a la coque autrement que
par le gros bout ; entamer le petit bout, c'est
s'exposer a emp&cher les poules de pondre.
Hist. — « Et rencontra la vendange si doulce
« Que de sa peau il feist une bodine
« A tout le peuple admirablement grousse
(G, C. Bucher, 282, p. 256.)
— « Aveux rendus a la baronnie de Chalonnes...
par Ren6 de la Jumelliere, pour son hostel, cour,
douves, jardrins . . . , chesnayes de grous bois. » ( Inv.
Arch., G. 14, 2). — « Mon grand-pere autrefois lisa
« Dans in grous livre. »
(La Trad., p. 202, 1. 33).
Grous- navean (Mj., By.,) s. m. — Bryone :
plante cucurbitac6e dont la tige longue et
grele s'accroche par des vrilles aux arbres et
arbustes. Syn. de Naveau-puant, Naveau-
bourge, Pare. Ses fruits sont appel6s : Graines
aux douleurs.
Et. — Cette plante est ainsi nommee a cause du
volume de sa racine, qui atteint souvent la grosseur
de la cuisse. V. les mots Grous et Naveau.
Grousse- gorge (Mj., By.), s. f. — Goitre.
V. Grous.
Groosse- itgo me (Mj., By.), s. f. — Person-
nage d'importance. Syn. de Grous-cul, Magni-
magnas, Grous de la Grousse. V. Grous.
Gronsseries (Lg.), s. f. pi. — Tous les efTets
de laine, de coton, de couleur, dans une les-
sive, par opposition au linge. Lang, des la-
vandieres. Syn. de Digraisserie. V. Grosserie.
Grousseor (Mj., By.), s. f. — Grosseur.
Groossier (Mj., By.), adj. q. — Grossier. ||
Z. 146. — Frais et gras, en parlant d'enfant.
— A un enfant qui revient du college : « Ah !
comme v's £tes groussier (devenu gras, profi-
ted, mais v's etes plus 16ger d'esprit (plus ins-
truit). » — Morannes.
Groussierement (Mj., By.), adv. — Gros-
sierement.
Gronssiniere (Sp.), s. f. — Nom d'un vil-
lage de la commune de Saint-Maurice-la-
Fougereuse, situ6 a la limite des Deux-Sevres
et du Maine-et-Loire et distant de Saint-
Paul de trois kilometres. || Fait a la Groussi-
niere, — loc. prov., — fait a la grosse, sans
soin. Cette expression, tres usuelle, est un
jeu de mots local. — Fr. Passer au gros sas.
Groussir (Mj., By.), v. a. et n. — Grossir. ||
V. re*f. se Groussir, — se couvrir de nuages, en
parlant du temps.
Groosson, s. f. — Mamelle gonftee de lait.
— Vx mot angev.
— « Une couverture de laine,
« Mais elle n'a pas de grousson
« La Vierge et mere du poupon. »
(Vieux Noels:)
Groosteau (Mj.), s. m. — Ancien cepage de
mauvaise quality. — N. C'6tait sans aoute le
m6me que V Egrustaud.
Groos trenfle (valines d'alluvions de la
Loire), s. m. — Appele* aussi Roulie. Vartete
de trefle a fleurs jaunes, a feuilles tach£es de
noir, a gousses garnies de crochets et enrou-
16es en helices, dont les longues tiges, cou-
chees et li6es entre elles par des vrilles,
forment comme un immense tapis mouvant.
II fait le d^sespoir des faucheurs, qui ne sau-
raient en arracher leurs dards, et aussi celui
des proprtetaires, car il d6pr6cie consid6ra-
blement les foins. (Ren6 Onillon, De V exploi-
tation des terrains allupiaux du vol de Loire.
M6moire couronn6 par la Soctete' Industrielle
et Agricole d' Angers, le 29 septembre 1907.)
Grous- ventre (Lg.), s. m. — Maladie des
lapins, caracte>is6e par l'enflure du ventre.
V. au F.-Lore, xvi. || Sp. — Avoir le grous
ventre, — etre enceinte. V. Grous.
Graau (Lg.), s. m. — Terrain tres rocail-
leux et ou la couche de terre labourable est
peu Spaisse. Syn. de Gueruetie, Rochetu,
Bureau. Cf. Griette, Gulriette.
Et. — C'est le radic. de Gueruette ; il tient au fr.
Gravois. V. Groas.
Gracher (Sar., Gp.), v. a. — Jucher, — un
pot sur une planche ; le placer en relevant. —
Hucher? Syn. et d. de Crucher. — Grimper, —
sur les toits. (Li., Br., By.) || Monter, — (Lue.)
Grue (Ag.), s. f. — Femme de mauvaise vie,
prostitute. Syn. Peau, Pouffiasse.
Grue re (Mj., By.), s. m. — Gruyere. Cf.
Bruire, Craion (crai-on).
Grnesche, s. f. — Jeu de volant, ou de la
gruesche.
Et. — « Le volant etait pare des plumes des ailes
de perdrix grieches. » — Rab., G., dit : des Griesckes
(MfeNAOE).
Gruglr (By.), v. n. — Si le bl6 est en pousse,
le soleil le fait grugir, c.-a-d. secher, se dorer.
(M£y.) — Cf. Drugir.
Grone (Sp.), s. f. — Graine. N. Ce mot a
vieilli ; on dit mieux, aujourd'hui, Greune.
Gruseile (Sp.), s. f. — Groseille.
Et. — Doubl. du mot fr. et de Gutroiselle, Gutr-
mo is elle y Guermotnselle, Groiselle, G re us elle.
Gruseliier (Sp.), s. m. — Groseillier a ma-
quereau.
Guaisser (Z. 137, By.), v. n. — V. Guesstr.
Se dit des plantes qui poussent en e*talant
leur pied, en bouses, en bouiltees.
Guana (a) (By.), loc. ad. — Arroser a
guana, — en grand, largement, sans mana-
ger l'eau. V. Gana (a).
Gnarlr, v. a. — Gue>ir.
Hist.
Par£.
<t Je le pansai, Dieu le guard, t Ambs
Goayer v. a. — Agiter le linge dans l'eau
en le lavant. || By. Guayer, guiecher, gue"ne ;
pron. : gh^yer, gh66-cher, gh6ne\
Et. — P. *\ pour Aiguayer, de Aigue. V. £e*
Gufyer.
Catcher (Br., Pa, By., Do., Mj.), v. n. -
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GUfiDE - GUENEILLON
455
Marcher dans l'eau jusqu'a mi-jambe, ou
plus haut ; passer a gue, gueer. Syn. de
GauUler. — Patouiller dans Teau. || Prendre
de l'eau dans sa chaussure en passant un gu6.
!! Mb. — S'embotter de boue, avoir les pieds
trempes. || Sal., Gu£cher.
Et. — Germ. Waskan, laver. — Cf. Jaub. a
Gaujer. Esp. Esguazar.
Gnede (Sp., Mj.), s. f. — S'emploie dans
Fexpress. : Soul comme eine guide, — com-
pletement rassasie, tout a fait ivre. || Adj. q.
— Ag. — Je suis guide, — je n'ai plus faim. ||
Lg. — Gonfte, ballonn6. Se dit derhomme et
des animaux. Syn. de Gonfle, Embedouflt.
Et. — Gueder, rassasier, est : Traiter le corps
comme le teinturier traite une 6tofTe qu'il guide,
en la plongeant dans la guide, pastel, teignant en
bleu foncc. Aha weil ; all. Weid. (Litt.). - « Va.
weidon ; am. weiden, pattre. « Dont je me suis tant
gutdfi et remply que j'en crdve. » StaparoU. (Eveil-
le.)) — Bat. Isatis tinctoria. — V. Uuesdon.
Guede (Sp.), adj. q. — Completement
perdu, condamn6 par les m^decins. — A rap-
procher de Guide. — Manage cite ce mot,
dont il declare ignorer l'origine. Syn. de
Cult, Frit, Foutu, RoustL
Gate 1 (Mj.), s. f. — Petit peigne a carder.
La guie est un petit seran. — P.-e\ pour
Gueille, de>. de Gueiller, comme Pouie est
pour PoueiL
Gnee * (By., Zig. 197), s. f. — Espace non
glac6 au milieu des marais ou des prairies.
Guegane (Mj.), s. f. — Charogne. Doubl. de
Digane.
Gueille 1 (Z. 145, Br.), adj. — Frisee. On dit
d'un enfant fris6 naturellement que ses che-
veux gueillonnent.
Gueille * (Lg.), s. f. — Pan de vehement
par lequel on tient une personne. On dira d'un
enfant qui suit sa mere en tenant le coin de
son tablier, qu'il la suit a la gueille. — Se
suivre a la gueille, c'est se suivre a la queue
leu-leu. || Filaments enchevetres. Ex. : Quelle
laine est par matons, a se tient toute par
la gueille . || Au figur6 se tenir par la
gueille, — etre intimement li6, assocte,
etre de connivence. A Mj., on dit dans le
meme sens : lis se tiennent pa' le cul comme
des hannetons.
Et. — Je proposerais le lat. Caudicula, dimin.
de Cauda. D'ailleurs il me paratt Evident que ce
mot a donne le Mj. Gueiller (et non GutHer) et par
suite Gute, pour Gueille (R. G.).
Lg. — S. f. plur. — Frusques, hardes.
Ex. : Si t'as fret aux des, fourre tes mains
sous tes gueilles.
Et. — Probablement contr. et d. du fr. Guenille,
et par conseq. de GueneUU, Ganicelle, Hanicelle,
Hinicelle.
Gueiller (Sp., Lg.), v. a. — Carder. || Rin-
cer, essanger. Syn. de Aiguancer, Tantouiller,
Aiguaicer. || Pell. — Rincer du linge a l'eau
claire. Corr. et abr^viat. de Aiguayer. Syn.
de Egaisser.
GnelUon (Mj.), s. m. — Petite guke.
N. — La signification propre de ce mot, que je
viens d'indiquer d'apres l'etymol.,est oubliee, et i
ne s'emploie plus que dans la loc. pr. Fris6 com. ein
gueillon, — se dit de qqn qui n'est pas frise.Cette
comparaison est plaisante par l'antinomie qu'elle
comporte. V. Friser. Cf. Frise comme des baguettes
de tambour. || adj. q. — H6riss6, 6bouriff6. Ex :
Eine poule gueillonne. C'est le nom, pris adjecti-
vement.
Gaeillonner (Ag.), v. n. — Friser, en pari,
des cheveux, poils, plumes.
Guelon (LVo.), s. m. — Syn. de Gardon,
Vairon. — De>. probablement du fr. Gu6,
parce que ce petit poisson ne vit que dans les
parties peu profondes des cours d*eau.
Guelfte (Ag.), s. f. — Remise sur une mar-
chandise d6fralchie, que le patron fait au
commis lorsque celui-ci r^ussit a la vendre
au-dessus du prix de liquidation.
Guelte (Ag.), adj. q. — Se dit d'un article
delralchi et mis en liquidation, dans la
langue des commis de magasin. V. Guelte.
Et. — Geld, argent, en all. ?
Guemanter (se) (Bg., By., Ag., Sal.), v. ref.
— S'informer, se renseigner. || Qqf. Se
plaindre. Syn. de Guimenter {se). V. Guer-
menter.
Et. — Tres douteuse. — Manage le fait venir du
lat. Quaerere ; cite Rab. : « Et toujours se gut-
mente a tous estrangiers de la venue des coqueci-
grues. » (G. I, 49\ — Au sens de : se plaindre,
du lat. queri. — On trouve Guermenter. de Qu se-
nt a re (Menage) = Guaimenter, de Finterjection
Guai, Wai, exprimant le malheur, la douleur ;
aujourd'hui Ouais ! sur le patron de Lamenter. —
— La forme Gairmenter, Guermenter, Garmenter,
se rattache probablement au celtique Gairm,
Garmi, — crier. (D r A. Bos.) - * B. L. Gementare
dim. de Gemere. Se guermanter est rest 6 dans le
pat. norm, avec le sens de : se tourmenter, se pr6oc-
cuper. Dans Cotgravb : s'enquerir, s'informer
(outre Tautre sens). — Moisy.
Goene (Lu6, Mj.), s. f. — Humidite, eau
provenant de la pluie ou du brouillard. Ro-
s6e, aiguail. — V. Aivail. Qt. Gane, dans
Jaub. — Gouttelettes d'eau suspendues aux
brins d'herbe. C'est un nom collectif toujours
employ^ au singulier. Ex. : T'as ete te pro-
mener dans la guine, te voila tout enfondu.
V. Guener. || Li., Br. — Id. — Tu vas dans la
guine, ca cottit sus ton cotillon.
Gnen6 (Z. 136, By., Ag., Mj.), part. pas. —
Mouille, trempe\ || Lue. — De rosee, ou par les
herbes humides, — plutdt que par la pluie. ||
Fig. Ivre. Syn. de Inondi, Vinaigri, Verzili
etc.
Guenelile (Lg.), s. f.
Biteille.
Guenille. Cf. Feille,
Guenelile (Lg.), adj. qual. — Loqueteux.
Syn. de Guenilloux, Pindillier. V. Gueneille.
Guenelller (Lg.), v. n. — S'occuper a des
futilites, perdre son temps. De Gueneille.
Guenelllon (Lg.), s. m. — Guenillon.
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456
GUENEILLOUX - GUERLAGE
Goeneillonx (Lg.), adj. q. — Locjueteux.
Syn. de Impendillk, Gueneiltt, EmeillaudL \\
S. m. Marchand de guenilles. Syn. de Guenil-
lonnier.
Outlier (Mj., By., Lrm.), v. a. — Mouiller,
en pari, de la pluie ou de la ros6e. || V. n.
Etre trempe\ mouilte. Ex. : J'ai guini ein
petit en men venant. || Cho. — Crotter.
Gnenette (Mj., By.), s. f. — Sainte imagi-
naire qui a pour fonction de fesser les vieilles
lilies. V. Ebobeluche, Guernuchon. || By. Sainte
Ghenette.
Gnenllle s. f. (Ag.). — La voile. « T'amene-
ras la guenille. » Batellerie.
Gneniilon (Mj., By.), s. m. — Petite gue-
nille, mechant torchon. || By. Ghenillon.
Goenilionnler (Mj.), s. m. — Marchand de
guenilles. Syn. de Guenillouv, Gueneilloux.
GueniUonx (Tim., By., Mj., Sp.), s. m. —
Marchand de guenilles. Syn. de Guenillon-
nier. || S. et adj. q. Loqueteux, pauvre
diable dont les vStements sont d6chir6s. Syn.
de Impending Erne Maude*, GueneilU.
Gnenon (Lg.), s. m. — Mechant gamin. Ne
se dit que des garcons. Ex. : Attends, mon
vilain guenon. — (Test le mot fr. detournS de
son sens.
Et. — MAnaoe le fait venir de Genone, ablatif
de l'inusit6 Geno, qui a de grandes joues ; de meme :
Naso, qui a un grand nez; Capito, une grosse te"te;
Labeo, grosses levres ; Den to, de grandes dents. -
ScHELEBle tire du vha Quena, femme : angl. auean.
Cf. ital. Monna, m§me sens, contract, de Madonna.
GulnoDX (Lg.), adj. q. — Mouill6, humide.
Syn. de GuinL || Boueux. — Syn. de Cas-
80ux, Ganouilleux, Gassoilloux, Pitroillour.
Gnennehe (Lg.), s. f. — M£chante ga-
mine. Ex. : Attends, va, ma petite guenuche !
Diminut. fantaisiste de Guenon.
Gutiper (Tim.), v. a. et n. — Piquer, taqui-
ner qq^n. le faire monter a T^chelle. On dit
aussi, improprement : Faire gueper, — faire
enrager. — N. Beaucoup pron. Guimper.
Et. — GuGpe. L. Vespa, p. -6. avec influence du
germ., aha Wafsa ; am. Wespe, comme le temoi-
gnerait le gu, si toutefois le mot all. ne vient pas du
lat. (Lit.).
Gntpere (Lg.), s. f. — GuSpier. V. Gue-
ptire.
Gntplere (Lg.), s. f. — Guepier. V. Gue-
plre, Syn. de Burgaudilre.
Gutpiner (Leg.), v. a. — Taquiner.« Une
telle me reprend parce que je ne parle pas
bien ; elle ne fait que de me guepiner. V.
Gueper.
Gutrehe (Li., Br.), s. f. — La creche. Syn
et d. de Querche.
Guerehette (Li., Br.), s. f. — Un roitelet.
Syn. de Bourrichon, Rabertaud. Doubl. de
Gorgette? N. Plutdt pour Grieschette, dim. de
Griesche, parce que le plumage de cet oiseau
rappelle celui de la perdrix.
Gnerdeau (Segr.), s. m. — Mauvais lit ou
galetas. Le guerdon 6tait le lit qu'on donnait
au soldat pour se reposer pendant qu'il 6tait
en campagne. (Men.) Syn. CMnier.
Gnerdln (Mj.), s. m. — Gredin. 1! Pell. —
Lepte automnal. Syn. de Rouget, Rougeon, —
C'est le mot fr. prononce" a Tangevine (V.
Guer) et pris a Pell, au fig. || Lg. — Adj. q.
et s. Grigou, avare, ladre, pingre. Pas d'autre
sens. Syn. de Rdpin, Rdehoux, Tacarin,
C'est le mot fr. pris dans un sens special.
Et. — Gredin. Du germ., a. scand. Grad, faim ;
goth. Gr£dus ; angl. Greed. l ar sens : mendiant
Guerdon, s. m. — Recompense.
Danse.
My
- Se dit sou vent pour Or. Guerdin, guer-
no utile, pour Gredin, grenouille. — Se pron. aussi
Gueur. (V. G et Ore.) S'est £crit par Gn. — Jean
Gherdeau. Syll. initialeou intercalate (Jaub.) l( By
— PrefereGher,
Et. — BL. Widerdonum sous Charles-le-Chauve
— Suivant Diez, le mot german. d'ou guerredoa
derive est l'aha widarldn, de widar, en retour,
contre, et 16n recompense, avec cette remarque que
le lat. donum, don, a indue sur la forme du mot. U
est, en effet, tr£s probable que c'est donum <^ui a
donne le d dans toutes les langues romanes (Litt.)
- « Pour ce que je ne vueil que nulz face jamais
bien pour le guerredon de paradis avoir, ne pour la
poour d'enfer, mais proprement pour Pamour de
Dieu avoir, qui tant vaut, et qui tout le bien nous
puet faire. » {JoinviUe. — L. C.)
Goere, adj. — Peu. On dit, a tort : pas
guere, pour pas beaucoup, peu : ■ Je n'en
ai pas gulre, — signifle re>llement: je n'en ai
pas peu, done : beaucoup
Et. — Le mha a unweiger, pas beaucoup, qui
suppose un simple : weiger, beaucoup. Le w - g.
Guerger (Z. 152, Ti.), v. a. — Gruger,
^eraser, 6mietter. Cf. Egroigner. Du fr.
Gruger.
Guergne (Lg.), s. f. — V. Gr&gne, Grigne.
Goergneau (Lg.), s. m. — Gros morceau
de pain. Syn. ae Calibier, Bine, Cargnon,
Calot.
Et. — Pour Gregneau, dim. de Grtgnt. C'est pro-
bablement le doubl. de Cargnon,.
Guergnoter (Lg.), v. n. — Rerauer sans
cesse, fr6tiller. Syn. et d. de Grignoter.
Grignoter. Syn. de Rddigner.
Guerlette (Sa.), adj. q. — Pierreuse,
caillouteuse, en pari, d'une terre. On dit aussi
Terre griette. Syn. de Grinche. Cf. Gruau.
Et. — Sous sa forme Griette, ce mot pourrait se
rapprocher de Grinche. Le subst. Mj. Gutruetie est
un doubl. de cet adj.
Gnerioehe (Sa.), s. f. — V. Grioche.
Guerlage (By., Mj.), s. m. — Pron. Gher-
lage, pour Grelage, nettoyage a Paide de la
guerle. — Guerler, Guerleux, pour Grele,
Greler, GrSleux (gu = gh). — On dit aussi :
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GUERLE — GUERNE
457
un greleux ou un guerleux. — C'est le cri-
blage. a
Gaerle (Lue\ Mj., etc.), s. f. — Crible pour
le ble ; un tamis, une grele (Bl.)
Hist. — « Pour r achat d'une grHe pour nectaier les
bledx.» (1439. — Ino. Arch., H. Suppl., 51, 2).
Gnerlean (Mj., By.), s. m. — Sorte de
pjterle a larges trous ronds, qui laissent passer
Fe grain et retiennent les pierres. On Tap-
pelle aussi : Rond. V. Guerle.
Goerier (Mi.), v. a. et n. — Cribler. Cf
Greler. De la, probablement, l'angl. to
whirl, faire tourner, faire tourbillonner. Le w
angl. remplace tr6s sou vent notre gu. (R. O.)
Hist. — t Recette de M. Faultrier l'atn6 des
rentes qui sont dues au prieur6 de Juign6-la-Pree,
paroisse de Morannes, nettes et greUes, mesure de
Morannes, rendues audit prieure. » (1776. — Inv.
Arch., H I, 147, 2.) — « Aporter les bledz des gre-
niers en l'aire et iceulx faire greler. » (1467. — Id.
H. Suppl., 54, 2). — « Plain te contre le fermier du
temporel qui pretend lui payer le gros qui lui est
du « net de poussiere seulement », et non • net et
greU > comme l'obligent la pratique et les aveux. »
(1729. — Id. G, 30, 2, mil) — « Pour le sallaire de
six hommes mis... a apporter les blez des gre-
niers en Paire et iceulx faire greler. » (1467. — Id.,
8, s. H, 54, 2, 30). — V. F.-Lore. Langage, vm.
Guerler Teau : c'est retirer la seine sans
prendre de poisson ; il y a qq. rapport avec
grale, greler. (M6n.) || Als. — « Mon gars est
lache et mou comme si le guiabe (diable)
l'avait gherU. »
Goerier (Mj.), s. m. — Grillon domestique-
\\ Trembler comme un guerlet, — tr6s fort-
Syn. de Guerzillon, Cri-cri. N. On sait que le
grillon est trds frileux et qu'il se tient le plus
qu'il peut dans les foyers des maisons. || Lg.
— Trou dans une chaussSe qui laisse couler
l'eau. Syn. de Pissoux, Renard. — Cf. Jaub.,
a Grelet. || By. GherU, petit gibier, genre
canard.
Et. — Pour Grelet, doubl. du fr. Grillon.
L'express. proverb, citee ci-dessus est curieuse, car
elle indique, selon moi, que le verbe Grelotter der.
de Guerlet ou Grelet Le nom fr. Grelot est un de-
rive et non le rad. de Grelotter. (R. O.)
Goer letter (Mj.), v. n. — Grelotter, trem-
bler menu. V. Guerlet. Syn. de Grezeller.
Guerleux (Mj., Lg.), s. m. — Individu qui
crible le bl6. — N. Au Lg., on dit plutdt
Greleur.
Guerloftter (Lg.), v. n. — Grelotter. Syn.
et d. de Guerle iter.
Guermellle (Lg.), s. f. — Grain, miette, petit
fragment dur d'un corps 6mince\ petit
nodule dur dans un fruit. — Doubl. et syn.
de Grkmille.
N. — Nous avons, dans notre patois, toute une
serie de mots appartenant a cette famille : Grt-
mille, Guermille, GuermeUloux, G re" m Mages. Le fr.
lui-mSme en a au moins un, Gremil, plante borra-
ginee, a graines lisses et dures, duquel Hatzfeld
croit devoir rattacher le nom au fr. Mil, avec un
Jref. Gre, d'origine indeflnie. J'estime, pour ma
Eart, que tous ces vocables denvent d'un mot
ypothetique Gremicella, ou Gramicella, pour
Granicella, dimin. du lat. Granum. Autre chose. La
forme Guermeille nous ramene directement a ce
vx mot Mj. si curieux : Guermoiselle ou Guermoin-
stile, qui s'est altered en Gu+roiselle, Groiselle,Gru~
sclle, Greuselle, et qui, j'ose le dire maintenant, est
le prototype du fr. Groseille. Ce dernier vocable est
deriv6 par Hatzfeld de rail. Kraus. On me per-
mettra de mettre en doute la valeur de cette ety-
mologic, en presence de la filiation si nette, du
pedigree si authentiaue que je viens de decouvrir.
Est-il, du reste, un fruit plus Guermilloux que la
Groseille, la Guermoiselle, la Gremicella? (R. O.)
Gaermeillonx, ouse (Lg.), adj. q. — Gra-
nuleux. || Dont la pulpe renferme des nodules
ligneux et durs sous la dent. Se dit des fruits,
et sp6cialement des poires. Syn. de Pierreux.
De>. de Guermeille. Pour GrSmilloux, de>.
de Grimilles.
Gnermenter V. Guementer.
Et. — Ce verbe presente deux sens : Se plaindre,
s'occuper, se donner des soins. - « Guermenter,
Garmenter. Se plaindre. « Laquelle Jehannette qui
moult s'etait guermentie et complainte audit Jehan-
nin, demoura et ne les voult plus suyr. » (L. C.) —
Querimoniare. Se garmenter, se guermentir. — Se
plaindre. « Jehan Bressaict ayant trouve un jeune
nomme, qui se garmentoit estre herbergte en un
hostel ou il n'eut point de jeu, etc. (t 389). — ■ Apres
que la suppliante sceut que sa maltresse se gar-
memo it iceulx biens avoir perduz, les rendi... »
(1145). — Desirer, marquer de Tempressement. —
Se donner des soins. « L'empereur se guermenta
d'aller voir la royne ; si luy mena le roy. » (1375.)
— « Lesquelz six compagnons se garmentoient de
trouver du vin et vivres pour leurs mattres. » (1375)
— « Lequel Jehan dist a yceulx gens d'armes, qui
se garmentoient d'avoir des femmes, que Colin avoit
une ribaude a un village pres d'illec. » (D. C.)
Guermoinselle (Mj.), s. f. — V. Guermoi-
selle.
Gaermoirer (Mj.), v. a. — Etreindre,
pe^trir, ^eraser, fouler. Ex. : Guermoirer la
vendange. Syn. et tres voisin de Eguermeiller.
|| Manier sans precaution. Ex. : Son petit
frere n'aime point du tout qu'a le prenne a
son cou, pasqu'a le guermoire trop fort. Syn.
de BoulangeY, Harbeugner.
Guermoiselle (Mj.), s. f. — Groseille a ma-
quereau. Syn. et d. de Guermoinselle, Groi-
selle, GruseUe. Cf. Guermeille. Bret. Grenozel.
Gnermoisellier, Guermoinseilier (Mj.), s.
m. — Groseillier a maquereau.
Guern&selle (Auv.), s. f. — Syn. de Pou~
poute, Longue-haleine.
Et. — Ce mot est pour Orenaselle, qui est
presque un doubl. du fr. Grenouille. En effet,
Guernaselle ou Grenaselle derive d'un diminut.
Ranuncella, du lat. Rana, tres voisin du dim.
Ranuncula, qui a donne Grenouille.
N. — Pour ne pas avoir de puces dans Tannee, il
suftlt, la premiere fois. qu'on entend la Guern&-
selle, de frapper sur unlit qqs coups de baguette.
Telle est, du moins a Auverse, la croyance popu-
late. Cf. Groseille.
Goerne (Do.), s. f. — Mauvais couteau,
Syn. de Goudrille, Senard.
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458
GUERNETTE — GUEROUEE
Guernette (Mj., Lg.), s. f. — Rainette.
Doubl. de Arnette. \\ Sal. II est guernette, — il
a bu un coup. Syn. Verzele, Pompette.
Guernier (Mj., By.), s. m. — Grenier. — Cf.
Angl. Garner.
Hist. « Monsieur l'cure, cirez vous bottes
« Pour venir m'y marier,
a Car dans mon cceiir l'amour gatope
« C'est com' des rats dans n'ein guernier.
Guerniilonnler, s. m. — Marchand de gue-
nilles. Syn. de Guenilloux. De>. de Gue-
nilloux. V. Guenillonnicr.
Guernollle. — Bruit qu'on obtient en pres-
sant sur le ventre d'un animal qui a trop bu.
(M6n.) L'eau est sou vent appel6e : jus de
grenouille. V. Guernouille, Guernouiller. \\
Lg. — Grenouille.
Gnernoiselle s. f. — Triton aquatiaue. —
Signe de beau temps lorsqu'il chante le soir.
(C. Frayssb, p. 146.) Cf. le doubl. Guer-
n&selle.
Gueraouilie (Mj., By.), s. f. — Grenouille.
V. Guer. || Piss6e de guernouillcs, — averse
insignifiante. || Bouillon de guernouille, eau
pure. || Fig. — Magot, tremor. Syn. de Cra-
paud, Magousse y Bourske. N. A Mj., comme
au Lg., on dit, proverbialement, d'un nigaud :
C'est pas de sa faute si les guernouilles n'ont
point de queue ! V. Guernoille.
Guernouiller (Z. 145, Br., By., Mj.,) v. n. —
Faire un bruit ressemblant au coassement de
la grenouille, en parlant des boyaux, — des
borborygmes. Ex. : fa me guernouille dans le
ventre. || Br. Zig. 145. — V. a. — Guer-
nouiller les boyaux, les secouer. || Barboter.
Gaernouiilere (By.), s. f. — Marecage
peupl£ de grenouilles. — Un quartier de
Montjean, la partie basse du Rivage, situ£e
immediatement au pied du coteau, s'appelle
la GuernouilUre. Non sans raison, car ce fut
certaineraent et pendant longtemps un mare*-
cage.
Hist. — « Si je ne boy, je suis a sec, me voila
mort. Mon ame s'enfuira en quelque grenoillere. »
(Rab. G. 1, 5. 13.)
Gnernooseile (Sa.), s. f. — Rainette, ou
sorte de petit crapaud. Syn. de Clouc, Grais-
set, Guerndzelle. Doubl. de Guerno izelle.
Gnernucher (Do.), v. n. — Boire avec bruit
dans un vase. || Sal. — Remuer Teau sans
raison, — ou les levres sans boire.
Guerols. — V. Afbrouer.
Goeroisean (Sp.), s. m. — GrSsil. Pour
Groiseau, qui est un doubl. du mot fr.
Gueroiseller (Mj.), s. m. — Groseiller a
maquereau.
Gueroiselle (Mj.), s. f. — Groseille a ma-
quereau. V. Castille. Corr. du fr. Groseille.
Syn. et d. de Gruselle, Groiselle, Guermoiselle,
Guermoinselle. V. Guermeille.
Gnerou&illage (Mj.), s. m. — Menus gra-
vois ; dimin. de Guerouas,
Gueroualller (Sp.), v. a. — V. Egukrouml-
ler.
Guerouas (Mj.), s. m. — Pierre cass&? en
morceaux de diverses grosseurs, dont on se
sert pour remblayer. On d^signe surtout sous
ce nom les d£blais des carrieres et des fours a
chaux. || Fu. — Guerouat, — groas. — Terr*»
pierreuse qu'on retire au-dessus de la bonne
pierre, quand on veut ouvrir une carriere.
Et. — Corr. du fr. Gravois. — Hist. — « Chacuo
pescheur doibt mettre sur ladite turcye (leve**>
chacun an deux challondrees de groy* de chaouiej
deux chartees. » (1561. — Inv. Arrh. t H., Supp t
p. 58, col. 2.)
N. — Challondr6e. I^e contenu d'un chaland ou
chalon. Cette derntere forme, souvent usitee vers
les xv* et xvr' s., a disparu, aussi bien que sondfri-i
ve : challondree. || Ordinairement Grouas. Groa«,
Grohan. [/amphitheatre de Grohan, a Angers. NjI
rapport d'6tym. avec gravier. C. Port.
Gneroue-boullU (By.), — « Quand, dans
une famille, une jeune fille n'est pas 6conomt\
on dit d'elle : « A verra, quand a s>a a son
gukrout-bouilli, » — c.-i-d. a son manage, k
son comptc, a ses coches. (Pc.) Cette lor,uL
est expliqu^e par la prononciation Gukriau-
bouilli, — ou Gue>iau est pour Gruau. Syn.
de Pouilloux.
Gueroaee (Mb., My., Mj., Sal., By., Cho. t
Lue\ Z. 136), s. f. — Rassemblement, fouK
amas de personnes ou d'animaux. Aux envi-
rons de Cholet, ce mot est syn. de Fribolirr.
V. Carroil. || Aller en guerouee, — pour arra-
cher les genets. (Mb.) Les fermiers venaient
en nombre et prenaient chacun trois sillons
dans toute la longueur du champ. Celui am
arrivait le premier apres avoir arraoh^ 1^
genets 6tait victorieux. || Prononcez G'roueV.
— Mon correspondant donne comme ex. •
Une boule qui n'a plus de vitessp s'arret*\
elle est g'rouec. — Ce n'est plus le m£me sens.
V. Guhouer. \\ Guerouee, Bouillard, Bouill^.
(Bri.) II y a des nuances. On dit: \Jnpgtirtnue
de poulets ; ils sont r6unis en tas, autour d**
vous ; — un bouillard de canards ; ils sont
eloigned et un peu dispenses ; — une bouiltif
de joncs, — une liasse de joncs. Ces trois mo!>
ne vont pas Tun pour l'autre. (By.) \\ Une
couve*e. || Une grande cmantite de n'importe
quoi. || V. a Sarper la citat. de Deniac.
Et. — Gutrouec est pour Grouee et me paratt ^
rattacher a la rac. lat. Greg, de Grex, fcregis. trou-
f>eau, par Gregatam, part. pas. de 6re#are. L»
orme primitive a du §tre Grevete, puis Greuete H
enfin Grouse, et Gue>ouee, par la chute du t
Agrouer serait le d. du fr. Agreger (R. O.).
Hist — « Tot de m§me, fallut bd faire quernm*
16-z aotres, et y partchis avec tote ine grouee dan
pays qu'etchiant (qui n'elaientt ja pus deride
que ma (H. Bourgeois. Histoires de la Grant*
Guerre, p. 219.) — « Alors les paysans organisai^'''
une guerouee, c.-a-d. une reunion de travailleur« i
laquelle etaient convoques une vingtaine de gar*
des plus vitfoureux. . . S'agissait-il encore de broy.-r
ou de nettoyer le lin? une guerouee de ftlles se r**
semblait aussi tot. . . les gueroures etaient teUeme^t
a la mode qu'on en convoquait toujours quelqu'up
quand il s'agissait d'un travail important. • (Di*
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GUEROUER — GUERZILLON
459
iau, Histoire de la V., t. I, p. 60, 61). — « Le
eudi saint, la mere Victoire avec toute la guerrouie
e ses petits enfants revenait de visiter le paradis
e Chanteloup (Vendue Cath., 31 mars, 1907,1, 6).
Guerouer (Z. 102), v. n. — Engourdir, par
j froid. || Fr., Cnd. — Geler. — V. Gukroute.
juand une boule s'arr&te, faate de vitosse, on
it qu'elle est gu'rou6e. || Z. 102. Cajoler, ber-
er. — Bg. || V. Guerrouer et Grouer.
Goeronet, adj. q. — Cache* (Bl.) Les oi-
*aux sont guerouit sous les ailes de leur mere.
T . Guerouee. — T final du lat. Gregatum.
Goerpi, le (Mj.), adj. q. — InfestS; grouil-
m t. Ex. : Alle est guerpie de poue'es, cet6
agnon-la. — Vela ein volier qui est guerpi
e rainsins. Syn. de Confondu, EfoisL
Et. — Je trouve bien : guerpi, vx m. fr. inusite\
isser, abandonner, — d'ou Deguerpir. De Tall,
erpen, jeter, B L. werpire (MAnaob) : mais je ne
ois pas le rapport avec le sens de notre patois. —
• Mj. — L'origine de ce mot est, en efTet, bien
bscure, surtout a cause de ses synon. et voisins :
uertu, Guerti, Guersi. Si Ton s'en tenait a la forme
iontj., on pourrait le rapprocher de l'angl. Warp,
laine, tou6e, ou Wharf, entrepdt. magasin. Mais
s a u tres formes se rapportent plutdt a Guerte.
our Guerpi il y a encore le fr. Crepi ??
Gnerpins (Z. 26 c , Als:), s. m. pi. — Ai-
uilles de sapin, tomb6es a terre. . . Pourrait
tre pour Guerte de pins. V. Raviee, By.
Guerrouer. V. Guhouer, Grouer. Avoir les
lains guerrouees, e'est les avoir glace>s. — Le
nge est guerroue, gele\ (Segr.) — On dit alors
ue M. de Serrant a pass6 par la. — La terre
Jt guerrouie.
Gaerseler (Tim.), v. n. — Faire entendre
n 16ger bruit. Ce mot a probablement la
leme rac. que Guerzillon. || Se trouver inter-
it, rester sans r^ponse a une observation.
>egr.) — M£ot&re.
Guersille (a) loc. pr. — En abondance. —
e pommier a des pommes & guersille. —
uersill^e, grande quantity. — A guerzi,
foison. || By. Ghersille.
Guergiller (Lg.), v. n. — PeHiller. Se dit du
u. C'est le fr. Gr6siller, dans un sens local. ||
y. Gherziller.
Guerte (Mj.. By., Sal.), s. f. — Fragment
ameux de la tige du lin ou du chanvre que
>n a broye\ Ex. : Je vas chauffer le four avec
*s guertes. — N. Ne s'emploie guere qu'au
luriel. — V. Crete. || Pell. — Petit chien-
?nt, chiendent roquart? || Bg. V. PiquerUes.
nveloppe du grain dans ripi de ble\ d'a-
>ine, de seigle, etc. || By. Gherte.
N. — Parait 5tre le m§me que l'angl. Hards,
urds, — ch^nevbttes.
Guerti (Bg., By.), adj. q. — Bonde\ farci,
mvert. Etre guerti de vermine, de pou£es ;
> dettes. — va n Vest guerti, — e'en est
ein. V. Guerpi, Guersi, Guerlu. || By.
herti.
Goertu (Pell.), adj. q. — Tout infests, tout
grouillant, garni, couvert, rempli. Syn. de
Guerpi, Guerti, etc.
Goeroette (Sa.), s. f. — Outil de labour
assez semblable au huau, ou vau, et servant
e*galement a ouvrir les raizes; mais la Gub-
ruette a des versoirs he'licoidaux en fonte,
tandis que ceux du huau, ou vau, sont plans
et formes de simples planches. La Gue-
ruette est un huau perfectionne\
Gneruettes (Mj.), s. f. plur. — Terrain tres
pierreux. Ex. La vigne veint vrai ben dans
ces guiruettes-\k. — Cf. Griettes, Guerielte,
Masureau, Gruau, Rochette, Bureaux.
Et. — Ce mot est, par metathese tres commune*
pour Grevette, Gravette (Cf. les Graves du
Bordelais). C'est ce mot, Grave, qui a donne Gra-
vois ou Guerouas. Quant aux formes Gueriette et
Griette ce sont des corruptions de Gutruette.
Gnerzais (Mj., Lg.), adj. q. — Ne s'emploie
que dans la loc. : Feu guerzais, — feu follet,
eflluve lumineuse, lueur phosphorescente.
Le mot est vieux et de sens peu precis. —
Ce vocable curieux est pour GrSzais, GrGgeais,
Gr£geois.
Guerzelller (T., Zig. 203). v. n. -— Trembler
de froid. Syn. de Fribler, Guerletter.
Gnerzeier (Bri, By.), v. n. — Pour Gr^zeler,
de gre*sil. Comme Aguerrouer, pour agrouer
(ager, agri) ; be>ouette (bo6rouette), pour
brouette ; quercir pour : cr6cir, cr6vir. Cf.
Occire. || Bg. — C'est une nouvelle que j'ai
entendue querzeler, — raconter a voix basse. ||
Z. 155. — Attraper froid. || Tim. — Faire
entendre un I6ger bruit. || By. Gherzeler.
Attraper froid, avoir des frissons. || V. Gre-
zeller. — Guersiller, Guerzeler, Guerzeiller.
Ces trois doublets sont aussi des syn. Je
n'admets pas Texplication par GrtsiL Je
je les derive du fr. Crenelle, que je ferais
venir du lat. Granicella..Les sens de Tim.
et du Lg. viennent a l'appui de ma these.
V. Guerzillon (R. O.)
Guerzlile (Mj.), s. f. — S'emploie dans la
loc. : Poire de guerzille, — ancienne espece de
poire a peau tres brune et ayant la forme
d'une pomme. Cf. Guersille (a).
N. — Varicte de besis ou poires a demi-sauva^es
qui ont pour caractere d'etre tres pierreuses (Mj.).
Et. — Je regarde ce mot comme un doublet
indiscutable du fr. Groseille, pat. Groiselle \Greuselle,
Gruselle, Guiroisellc, Guernoiselle, que je derive du
jat. Gramicella, Gremicelle. V. Guermeille.
Guerzillon (Mj.), s. m. — Grillon des
champs. Syn. de Guerlet. || Fig. — Petit
jouet d'enfant, hochet, forme* d'un grelot en-
ferm6 dans un petit tambour ajoure\ sup-
ports par un manche. || On designe aussi sous
ce nom, a cause de la forme du calice, une
herbe commune le long des chemins ; tige
carr£e haute de n, 30 ; feuilles penninerv^es,
simples, denies, opposes d6cuss6es ; fleurs
jaunes a calice gamosSpale, renfte en bourse,
ou grelot, et aplati ; 4 divisions ; corolle ga-
mopStale irreguliere ; la levre superieure a
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'i60
GUERZOU — GUEULE DE LION
2 lobes peu marque's, l'interieure a 3 lobes
egaux ; 4 examines epigynes r^unies par leurs
antheres ; ovaire aplati, surmont6 d'un long
style. Lorsqu'elle est abondante dans un pre\
elle en d6pr6cie le foin, car elle passe pour
v6n6neuse. (Va.) — N. Peut-etre le Rhi-
nanthus major. Encore , nomine" Cocriste,
CrSte de coq (Alectorolophos). Famille des
Person£es ou Scrofulartees, tribu des Melam-
pyr^es. Toutes celles-ci sont semi -parasites et
certaines radicelles s'implantent dans les
racines des v6g6taux voisms. En particulier,
Melampyrum arvense (vulgo ; rougeole, bl6
rouge, ble* de vache, rougette, queue de
renard). . . cause du ravage dans les champs
de bl6 des terrains calcaires en 6puisant la
plante. — Plutdt : silene.
Et. — Corr. de Grillon. — Hist. — « Les gre-
zillons de devotion. » (Rab., P. II, 7). — « Au cricri
cadenc£ et monotone des guersillons. » (Anj. hi<t.,
2«ann., n°3, 578.)
N. — Hatzf. derive le fr. Grillon d'une forme
popul. Grillionem, et du lat. class. Grillus, tout en
observant que le fr. popul. dit Grelet ou Gresillon.
En Anjou, nous disons en efTet Guerlet et Guerzillon.
Or, malgr6 tout, je suis tenU de croire que c'est
cette dernidre forme qui a donne* le fr. Grillon.
J'observe, en effet, que nous ne donnons pas seule-
ment le nom de Guerzillon a l'insecte de nos foyers,
mais aussi au hochet des petits enfants, sorte de
tambour dans lequel dansent des graines (granicella)
sonores. Ce serai t par un trope que le nom aurait
passe a l'insecte, comme il a pass£ aussi a une
plante dont le calice est renfl6 en forme de tambour
(silene) II a pu, du reste, y avoir rencontre et
contamination de deux formes, Tune de>iv6e de
Grillum, Grillionem, Tuatre de Grenicella. En tout
cas je ne puis plus admettre que Guerzillon soit
une corr. du fr. Grillon (R. O.).
Guerzou (Li., Br.), s. m. — Maladie des
poules. « La poule a le guerzou ; c»lle est triste
au rSveil, ne cherche pas a mang<*r. » V. Choc
Guesde, s. f. — Plante tinctoriale. V.
Guide, Guesdon.
Gues^on, s. m. — Id. « Nous disons, en
Anjou, Guesdon, herbe dont se servent les
teinturiers. »
Et. — De Guastum ou Guasdum (Pline, xxn»
1 ). Cit6 par Mewaoe. — Bat. Isatis tinctoria, pastel
des teinturiers. Guide.
Guesse, s. f. — Ce nom se donne aux Hots
boises de la haute et basse Loire. B. Gue\
(Men.) V. Guesser.
Guesser (Mj., Lg., By.), v. n. — Taller,
drageonner, produire des rejets, des tiges
secondaires. Syn. de Jitouner. — Cf. Jaub., a
G&cher. || Cho. — V. a. Mettre en terre une
plante pour la faire taller.
N. — De la, Guesson, dimin. tres usit£ de Guesse-
Ce dernier, derive direct de Guesser, n'est pas em-
ploye comme nom commun, mais il existe comme
nom propre a Montjean et a Chalonnes. L'tle de
la Guesse, a Mj., est un petit Hot secondaire, lateral
a la grande ile et situe" dans la boire du Moulin. A
Chalonnes, la Guesse est un village et un lieu dit qui,
font partie de la grande tie. Mais celle-ci est formed
tres evidemment d'une foule d'tlots que des atter-
rissements ont soudes les uns aux autres. —
Guesse.
Gaesson (Mj., Lg.), s. m. — Rejet, tai
oeilleton, pousse au pied d'une plante.
Chiasse, Nule, Jiton.
Guetin (Lg.), s. m. — Dimin. familier
pr6nom Augustin. Syn. de Gustin, Tintin.
Guetrage, s. m. — Reception d'un corap
gnon qui n'avait le droit de porter des feuti
aux jambes pour son travail aux ardoisiei
qu'apres avoir <H6 guStr^ par un ouvrier. J
moment du guetrage, le parrain faisait av
un clou une croix sur fa gu§tre, puis,
4 e point, ofTrait l'outil destined a l'apprenti
c'est alors que le vin blanc coulait a flof
(Meniere.)
Guttre (Mj., By.), s. f. — Trainer
guetres, — rdder, errer, vagabonder. || De*
rer ses guetres, — mourir. On dit dans
m£me sens : Tourner de 1'ceil.
Guttron, s. m. V. Houdin.
Guette (a la) (Lg.). — Etre a la guette. -J
au guet.
Gnette-ft-ehemln (Sp.), s. m. — Bandit]
voleur de grand chemin ; Guetter a chemin.
Hist. — « La nous fut diet fitre une maniere <fc
gens, lesquels ils nommaient gueueurs de ck*m:u\
et batteurs de paves. » (Rab., P., v, 36.)
Guette- guette (Ag.). — Dans la loc
Etre en guette-guette, dans Tattente, da'
l'anxi6te\
Guetter (Mj., Lg., By.), v. a. — Barrer H
chemin a, empScher de passer. Ex. : J'ai m*
un lusset a la cour pour guetter les poule*.
Guetter le chat. V. Chat
Et. — Aha. Wathan, veiller, garder.
Gueulage (Mj.), s. m. — V. Gueulerie.
Gueuiard (Mj., By.), adj. q. — Bava:--
C'est un syn. de Goulard, mais qui ne se p^frl
qu'en tres mauvaise part. Un goulard est o-.
bavard bon enfant, qui cause pour causer •-!
sans penser a mal. Un gueulard est un I*
vard indiscret, frondeur et insolent.
Gneule- (ou Goule) d'empeigue (By., etc.,
s. f. — Mauvaise langue. « Queu w* 1 '*
d'empeigne ! » By. — Plutdt : goule. || Se <fci
aussi d'un ivrogne invite* re" : « Parce qw.
a force de boire, on s'est endurci la gueule * .
maniere de cuir d'empeigne ; on est blind?. •
(Lor. Larch.) — Au mot Gueule, je rel« i >«-
cette singuliere expression : « Se faire fetrr
la gueule, — s'embrasser. (Pc.) FauUl
comprendre : jotter, c.-a-d. se faire frotterl*
gueule sur une joue, lat. gauta. Cf. J«&-
Joltereaux.
Gueule de lion (Lg., Mj., By.), s. f. — fetr
muflier a fleurs jaunes, mauvaise heri**
commune dans les champs. C'est une desd*r*
plantes appetees, a Mj., Homblet. X. 11 (**•
noter qu'a cdte" de l'espece ci-dessus, la seai-
connue a Mj., il existe au Lg. un autre »■--
i
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GUEULERIE — GUIBOUR
461
r ou gueule de lion, qui est plus commun
ore. Elle a le m§me port que sa cong^ndre,
is la plante est plus forte et les fleurs sont
laches. || Gueule de hup, fleur d'orne-
tii.
[ist. — a Avec ses allies de buis borders, tout
Mig, de touffes de girofl6es, de gueules de lion,
illets saignant dans la verdure. » (C. Lbboux-
bbon. M. Lardent, p. 226.)
taeuierie (Mj.), s. f. — Bavardage, can-
i. S'emploie surtout au plur. — Syn. de
wlage, Goulerie.
taeoleton (Mj., By.), s. m. — Bon repas'
Lin, bombance. Syn. de Dhorie.
Soeuletonner (Mj., By.), v. n. — Se'gober-
, faire un bon repas* faire bombance, fes-
er. Syn. de Becqueter.
loeurgne, Gnergne (Lg.), s. f. — Le bout
n pain. Syn. et d. de Grigne, Gr&gne. Syn.
Guergneau.
Joeusard (Mj., By.), s. m. — Gueux, fri-
i, miserable, coquin. S'emploie comme
erpellation bienveillante et amicale, sur-
it avec les enfants. Ex. : Te vela, petit
'usard ! V. Fouinard. — Un pdre, en pari,
son fils, qui vient d'avoir un succes mes-
^ : « II en a eine chance, le gueusard ! »
5t. — Un exemple du xv« siecle prouve que ce
t a signing : cuisinier et est une autre forme de
;ux (coquus). Ce mot a pass£, par d^nigre-
nt, des marmitons aux mendiants, aux mau-
s sujets (Litt.) - G. Paris rejette queux. Le
s serait, non pas : mendiant, mais •. compagnon,
rappelle le : gayeux, employe* avec le m£me
s dans le Jargon de Villon (Scheler).
Juenx (Bg.), s. m. — Ecuelle de chaufTe-
d. — Pot de terre dont le dessus est perce*
trous (p.-e. comme les guenilles d'un
mx). — A moins que Ton n'y voie le merae
. que 'dans queux (coquus). || By. —
gueux se dit : une Settle a feu, ou : une
Ue. || Mj., Marmotte.
lawyer v. a. — Mettre le linge a tremper,
is une eau courante surtout, avant de le
er. P.-e. pour Guayer, guailler, avec aphe*-
? de re* de ^guailler, aiguail. V; Eau. —
tutres proposent : laver au courant du
. V. Egaisser, Aiguancer.
list. — « Gu6yer, passer l'eau a gue\ « Aucuns
f>osoient que des que les ennemis entendroient
re arrived, ils passeroient la riviere de la Dou
Beam, pour ce qu'elle estoit fort basse et se
foit en plusieurs lieux. » (Mem. de Montluc). —
er un cneval, le laver en le passant par la riviere,
er un linge, un drap, le laver legerement
i rividre. — Abreuver. — Gayer les chevaux
C).
aeyons (Z. 130). s. m. — Petits poissons,
jons. — Parce quMls se tiennent dans la
tie la plus basse, le gue* d'un cours d'eau?
Plutdt : vairons = gar dons.
lagusse (Mj.), s. m. — Diminutif fami-
du pr6nom Auguste. Syn. de Dudu,
\usse.
Galapin, s. m. — Vulg. Genista anglica.
V. Haguin. (Men.)
Gulare (Fu., Zig. 196, Lms.), adv. — Guere.
G alanine \ n. pr. — En une seule syll.,
Guillaume.
Gniaome* (Lg.), s. m. — Couteau. V.
Guillaume. Cf. Biot, Vier.
tinlavard (Bl.), s. m. — Iris d'eau. C'est
Liavard, prononcS avec l'l mouille\ — Bat.
Iris pseudacorus, liaverd.
Gnibet (Lu6), s. m. — Moucheron., Syn.
de Chuchon, Suchon, Su$on, Guibol.
Et. — Gibelet, alte>at. de guibelet, guimbelet,
Gf. Angl. wimble, vilebrequin, foret. L'insecte
aurait-il pris son nom de l'outil? (Darm.) - 11 est
probable que Guibet, cousin, et Guiblet, Guimbelet,
tariere, ont la mSme origine, du Germ. Flam, weme,
wemel, a cause de la Douche de ces insectes, en
forme de tariere. (D r A. Bos.) - Bibet, moucheron,
maringouin. Du lat. Bibere. Suiv. Cotoravb, le
mot est d'origine normande. Bibet signifle littera-
lement : petit insecte qui boit, c.-a-d. qui pompe
le sang au moyen de sa trompe. L'idee de buveur
et celle du moucheron se rencontrent de me" me
associees dans le latin Bibio. — En vx dial. norm,
la forme etait wibez ou wibet. — Hist.
« L'araigne, tous les ans,
« Faisoit son nid dedans,
c Avec mouches et bibets
« Qu'elle prenoit en ses rets. »
(Anc. charts, norm. — Moist.)
Gal bole (Mj., By.), s. f. — Gigue, jambe.
Syn. de Rale, Quiolle, Caramelle. Surtout
longue et maigre. Sal.
Et. — Ce mot semble se rattacher au v. Giber, et
celui-ci pourrait bien §tre une autre forme de Gin-
guer, pour Giguer. En efTet, le v. rem place facile-
men t te g, et le b remplace le v. On peut supposer
que Giguer est devenu successivement Giver, puis
Giber, d'ou Guibole. Cette hypothese parattra
moins risqu£e si Ton veut bien remarquer qu'il
semble nous 6tre rest6 une trace de la forme inter-
mediate Giver ou Guiver dans le nom Guiore. —
La forme Guibon se trouve fr6quemment au
xviir 5 siecle dans le mime sens, jambe. (Darm.).
Guibot (Bg.), s. m. — Moustique. V. Gui-
bet.
Guibonr — Vieux mot angevin. Mesure.
Hist. — « Le prieur6 de Pruniers depend de
l'abbayo de Saint- Aubin d' Angers... a droit de
prendre, au temps des vendanges, sur chaque
3uartier de vigne, en son fief... guibour de ven-
ange, qui est une tres grande mesure pour ceux
qui font faire les vignes. (Br. deTart.,P«i/.,p. 75.)
— « 1246, quatuor summas vindemie ad quandam
Qui (Z. 70). — Prononciation de di dans le Cho-
letais. « Gui s'emploie pour di toutes les fois que
celui-ci fait partie d'une diphtongue. On prononce :
Guieu, guidble, ituguier, salaguier, pour : Dieu, etc.
Nous n'avons pas mentions dans te Gloss, tous les
mots ou cette prononciation se fait plus ou moins
sentir. » (Jaub.) En dehors des diphtongues, di,
se prononce dghi, avec une nuance impossible a
rendre par lettres ; il faut entendre un Gholetais
dire : II est midi. — Ce mot pourrait remplacer le
Schiboleth des H6breux.
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462
GUICHE - GUILLAUME
mensuram que vocatur GuiborU » (//if. Arch., G I,
113, 2, h).
Goiehe (Lty., Sp., SI., Sal.), s. f. — Petit
passage sous une haie, par ou se faufile le
gibier. Syn. de Musse. Le fr. Guichet est le
dimin. de ce mot. (Angl. wicket), rac. de
Enguicher, — p.-e. de Aguicher.
Et. — A scand. vik, reduit, cachette (Guichet).
petite porte pratique^ dans une grande (Litt.) =
Manage y voit un dimin. de huis. Ital. usciette
(usset, Yusset.).
Gnlehee (Lg.), s. f. — Filet de liquide qui
jaillit. Syn. de Gilie. V. Guicher.
Guicher (Sp., Sal.), v. n. — Passer par une
guiche, spScialement dans les haies, se musser,
se glisser par une ouVerture, un passage
6troit, entre des difficulty. || Se Guicher, v.
refl. Se cacher. V. Guiche. Cf. pat. norm.
Guichet, de tonneau, etGuichon, pot a cidre. ||
Guicher (Lg.), v. n. — Jaillir, gicler. Syn. de
Giler.
Guideao, s. m. — En 1772, aux Ponts-de-
C6, on prenait les saumons au guideau, espece
de carrelet. (M£n.) — Littre donne le meme
sens.
Guidon,fs. m. — Celui qui guidait autrefois
ceux qui portaient les torches aux proces-
sions au Sacre. Douze torches, ou plutdt
douze pavilions, sur lesquels on representait
les scenes de TAncien et du Nouveau Testa-
ment. (M6n.)
Et. — A. fr. Guier, du goth. witan, proprement :
remarquer. Guider s'est substitue a Guier sous
'influence du prov. Guidar, et de l'ital. Guidare.
Gniener (Vr.), v. a. — Glaner. V. Liener.
G alette — Vx mot angev., s. f. Diete.
Hist. — (Apres une annee de famine) 1771.
« Cela nous fait connaltre qu'il est de la prudence
de faire des provisions. . . afln de ne pas se mettre
dans le cas de faire guiette malgre soi. * (Inv. Arch.,
E. S. s, t. Ill, 224, 1), suivent des renseignements
tres curieux sur les prix des vins, oeufs,ble,poulets,
poulardes, etc. Chalonnes sous-le-Lude.
Gulf (Li., Br.), adj. q. — Desert. « Cest
ben guif. » || Guiffe, s. m. Un passage dan-
gereux est un guif, a Montreuil-Bellay.
(MAN.)
Golgne. — Mot fr. — Je le cite parce que
cette espece de cerise sert a faire la liqueur
connue sous le nora de Guignolet, celebre en
Anjou. V. Guignier.
Et. — Borel pretend que ce mot vient de
Guyenne, nom du pays ou abonde ce fruit, que les
lat. appelaient : cerasa aquitanica.
Hist.
«Le verre est le pinceau duquel on t'enlumine,
a Le vin est la couleur
« Dont on t'a peint ainsi plus rouge qu'une guigne
« En beuvant du meilleur. »
(O. Basselin, Vau de Vim, 6.)
Guigner (Do., Lu6, By.), v. a. — Regarder
a travers un trou de serrure. — Simplement :
regarder. — Vieilli. || By., et Aguigner.
Et. — c V° Guingoi. — De Guigner, qui vient de
Cuigner, en ecrivant cuin a la picarde, pour : con,
parce que Guigner, c'est regarder du coin de l\ii
cette facon de regarder du coin de V»*i
attribute a l'envie, a de tout temps £te regard*
comme une fascination qui portait malheur :
« Non istic obliquo oculo mea commoda quisquai
« Limat. . . (Horace, Epist. I, 14.)
La m£me superstition regne aujourd'hui a
Espagne. — Guignon en vient. Porte guignon, -
porte malheur. (B. db la Monnaye).
Guignetto (Mj.), s. f. — Serpette, sorte d*
petit couteau a lame courbe, qui sert a ven-
danger.
Et. — Ce mot est evidemment un dimin. du w
fr. Gouet. II est pour Gouegnette. V. la citat as
mot Gouette. - Guignette, traduit par Depilatoriua
dans un Glossaire. N. Le pat. berrich. a Gueiuni.,
coup qui laisse une trace profonde. Jaub.
Gnignler (Sa.), s. m. — Cerisier sauvage. V.
Guigne.
Hist. — Sepulture de Francois Gazeau « <?.>
morut en tombant d'un guignier. • (1*\44. — h.
Arch.. S. E 111,49, 1, h.)
Guignoche, s. f. — Baton... Guignr.k
petit baton perc6 ou Ton suspend ait ks
petites balances. (M£n.)
Guignolant, e (Mj., By.), adj. q. — Gui-
gnonnant. Du fr. Guignon.
Et. — Esp. guinon, signe de Poeil. Guignon wall
de Guigner, et se rapporte a qq. idee de mauv^
o?il qui ensorcelle, porte-guignon. Cependant ^
trouve aussi Guillon (Litt.).
Gullanlen, Gailanneo, Guilannee, GaUaatt
GolUineaf (Mj., Lg.), s. m. — Cadeau cjuel
marguilliers allaient, iadis, au premier &
Tan, quSmander pour la fabrique ou pour >
cur6... On dit encore : Gourre la guiUan>>
dans le sens de : Queter des cadeaux de pr«-
mier de Tan, comme font les enfants. — As
Lg., le mot est presque oublie\ comme li
chose. V. Aguilanneuf.
Et. — Hist. — Notes. - Voir dans De la Vnir
marque (Barzaz-Breiz) une longue dissertation >."
ce mot. II con teste l'explicat. par Au gui 1'an ir.t
— Voir un long recit de cette f£te celebr£e h M ••
laix le dernier jour de Tan. — Renvoie a AguiLia!*i
(Menage). = « Qui s'estoient assembles jusqut- n
nombre de trois, six, neuf, dix, pour aller a Va**"*-
laneuf, le premier trou de Tan. » (Rab. P.. II, !t •
— Pour exciter les garcons et fllles de la par,?;**
d'aller a la guillanleu, aflln de ramasser quelqi.^
deniers pour emplover a l'entretien du lurainj:r*
deladiteeglize. »(1691. — Inc. Arch.,0. II, 2;5, l
— Pour Yaguilanleu des serjans du rov Lovs, 10 v
(1403. — Id., H. Suppl., 50, 1). — Don de 30 s. ai\
officiers et aux serviteurs pour Yaguilanleu, « i*
is to anno novo a guilanleu. » (1486. Id. G. 105 i
h.). — Etienne Oger a baill6 a Jacques PeUeU*ri«
somme de 7 1. t. qu'il deb voit pour ung Jko^uuM-
neuf qu'il avoit achepte de la paroisse de YlK
moysant (1603. — Id. S. s. E, 253, 1, 6).
Gulliaret (Ti., Zig. 159), s. m. — Sort* c
gateau sec, en p^te pliee en forme d'em-
loppe de lettre. Je crois qu'il nous vient :*
Nantes, ou il est tres connu.
Gnlilaume (Lg.), s. m. — Couteau. Syn. >
Goudrille, Gourdeille, Senard. N. On pronop.f :
souvent Guiaume, en une syll.
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GUILLEBOGUE — GUINDAS
463
Et. — Cest !e mot franc, dans un sens local. Cf.
Eustache.
Guiilebogne (Pell.), s. f. — Datura, stra-
moine, pomme 6pineuse. Syn. de Pomme du
liable.
Et. — Ce mot, inconnu a Mj. et a Sp. est un des
plus curieux du patois angevin. On y trouve indu-
i)itablement le mot Bogue, et par consequent une
rac. Guille, que je ne re trouve dans aucun mot fran-
jais, qui doit indiquer qqch. de piquant. Faudrait-
3 ecrire Dillebogue (car notre prononciation le per-
mettrait) et voir dans Dille la rac. de Dillet ou
Diguet t
Guillerl (Tim.), s. m. — V. Cuilleri.
Golmander (se) (Craon), v. n. — Se tour-
menter. V. Se Guemanter, ou — der. — On dit
lussi : se Guimanter. V. se Guimenter.
Goimande. — Pour Guimauve.
Gnimau?e(Mj.),s.m.etf. — Ex.: Je sais pas
jyou que je vas prendre du guimauve pour
aire ein pateau.
Guimbarde (Tim., By.), s. f. — Meghan te
roiture. || Faire la guimbarde, — faire le ta-
)age. P.-3. par comparaison avec le bruit de
erraille de la guimbarde.
Gal m bar re (Mj.), s. m. — Vacarme, bruit,
;apage, tintamarre. Ex : Voulez-vous ben
inir de faire le guimbarre ! — V. Guimbarde.
Gnlmbarrer (Mj.), v. n. — Faire du tapage-
V. Guimbarre. Syn. de Chahuter.
Gnlmberlet (Sal., Lg.), s. m. — Perce-vin.
/. Guimblet.
Gnimblet (Lg., Tim.), s m. — Vrille, et sur-
out petite vrille. Syn. de Vrillette, Percette.
Et. — Dimin. d'un vx mot Guimble,qui semble
ivoir disparu. mais qui se re trouve dans l'angl.
rimble, vilebrequin. — Doubl. du fr. Giblet. V.
jIttr£. Cf. Gamiot. — D'ailleurs l'angl. a encore
Hmblet et Oimlet, vrille, qui sont notre mot
tngevin lui-mSme. Cf. Guibet ; du Flam, wemefen,
Her ca. et la, percer en tournant et retournant,
vec une tariere.
Guiment (Mj., By.), s. m. — Action de
'informer. || Eter cTein grande guiment; —
'enque>ir avec une grande curiosity. || Aller
iu guiment, — Aller aux informations. —
)e>. de : Se guimenter.
Guimenter (se) (Mj., By.), v. r6f. — S'infor-
ner, s'enquerir, prendre ou demander des
nformations, des nouvelles. Ex. : A s'est ben
uimentke de vous tortous. — Guimentez-
ous done s'il est arrived — On dit aussi :
•e guimenter (ou avec un a).
Et. — Doubl. du fran$. Qu£mander, du vx fr.
laimand, mendiant. Cette etymol. nous donne
ien les deux sens fondamentaux de ce mot inte-
essant : 1° Demander ; 2° Se plaindre. Je me
onnais le second que de reputation. (R. O.)
Hist. — « Et toujours se guemante a tous les
strangiers de la venue des cocquecigrues. » (Rab.,
'., I, 49). — Si commencement courir, s'enquerir,
utmanter, informer par quel moyen, a quelle
eure, comment et a quels propos luy estoit ce
rand thesaur advenu. » (Id., P., IV, Prol.)
Guimpeler (By.), v. a. — Couvrir d'un
linge (d'une guimpe?) le goulot d'un vase,
d'une potine, d'un bocar (bocal).
Gulmper (Tim.), v. a. et n. — V. Gueper.
Gain (Craon), — Pou. Syn. de Pouke,
Poueil y Loulou, Grenadier, Groulaud.
Galnehe (Sp., Lg., Lu6), s. f. — Grande
herbe qui pousse dans les bois et que Ton va
ramasser, a la fin de Thiver, pour rembourrer
les matelas. On Tappelle aussi Paleinc,
Plume de cerf. Cest une gramin^e dont le
nom scientifique est Molinie. Cf. Ganne,
Ganche. \\ Mj. — Par analogic, longue herbe
en forme de rubans legerement fronces et de
couleur brune, que le commerce vend pour
le rembourrage des matelas. Cest un varech
(zostera) dess6ch6. N. A Mj., ou il n'y a pas
de bois digne de ce nom, on ne connalt pas
la guinche vraie. || Lg. Vendre en guinche, —
vendre en cache tte, en fraude, sans payer
les droits. Ex. : II vend de la tiaule en guinche,
— il tient un d6bit clandestin de boissons.
L'expression vient tres probablement de ce
qu'une pratique courante aura 6t6 de
dissimuler les futs sous de la guinche. || Fu. —
Ou Rouche. Mauvaise herbe des marais ou des
bois mar^cageux dont on rembourre les
paillasses. Mauvais fourrage. — Le cri est :
Qui veut d'la guinche?
Et. — « Guiche. Du lat. pop. vitica, tir6 de vitis,
vigne ; proprement : chose qui s'enroule comme les
vrilles de la vigne, — devenu : guiche, guige,
guinche, formes us i tees concurremment en a. f. Le
chang. du v. en g, et la forme : guinche paraissent
dus a Tinfluence de Tall, winden, s'enrouler.
(Darm.) - Feuilles de Molinia caerulea, dont on
remplit les paillasses ; — feuilles de Sparganium,
dont on fait des parous (collier de cheval): — feuille
de carex, surtout de c. riparia, dont les jardiniers
se servent pour lier la chicoree. — N. Ne pas con-
fondre matelas de guinche et matelas de varech.
Guinche, nom vulg. de la molinie bleue (molinia
caerulea) ou, melica (Linne), monocotylddone plu-
macee graminee, dediee a Jean Ignace Molina,
botaniste espagnol, i782, vulg. guinche, ou ganne.
Se vend a Angers surtout sur la butte du Pelican.
By.
Guinehoire (Sa.), s. f. — Matelas de
guinche. Syn. de GuinchonnL
Guinchonnt (Li., Br.), s. m. — Un gum-
chonne est une paillasse qui con tient de la
guinche. V. Guinehoire.
Guindas (Mj., By.), s. m. — Guindeau, ou
vindas, treuil simple, entierement en bois,
sans frein, et le plus souvent d^pourvu de
taquet d'arret, ou du moins d'encliquetage,
dont les mariniers se servaient nagu^re pour
hisser le mat et la voile de leurs bateaux.
Depuis une cinquantaine d'annees, ces en-
gins encombrants et dangereux ont 6t6 par-
tout remplac^s par des treuils a engrenages
munis de tous les perfectionnements de la
m^canique moderne. || Virer au guindas, —
manoeuvrer le guindas. V. Pantin, Jambe,
Taquet. \\ A double guindas, — a profusion.
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464
GUINDEAU — GYSSE
le triple et le double. Cette tres vieille et tres
curieuse loc. est toujours en usage. On pro-
nonce : doubeille pour : double.
Et. — Ce mot se trouve servir, pour ainsi dire
de transition entre ses deux doublets franc ais :
Ouindeau, Guindas, Vindas. Tous ces mots derivent
du fr. Guinder, all. zu winden, guinder ; angl. to
wind ; windlass.
Golndean. — V. Guindas.
N. — « La Possonniere. — Accident. Le nomme
G. Joseph, employe comme marinier aux travaux
de la Loire navigable, a 6t6 bless6 grievemcnt a la
t£te par le guindeau d'un treuil a bras... » (Le
Petit Courrier du dimanche 13 mai 1906.)
Gnlndole (Lg. ), s. f. Sorte de cerise
blanchatre, tres grosseeta tres long p6don-
cule.
Gulnebertier, adj. q. — Qui marche de
travers. (En double, a Jumbertier. — M6n.)
Guinegau (Mj.), s. m. — Taquet ; poutre
horizontale solidement fix£e en dedans du
bordage d'un bateau et dont les deux extr6-
mites libres — semblables a deux marmousets
— servent a fixer les amarres qu'on y attache
en les croisant plusieurs fois. — Technique-
ment : Chomard. — Syn. de Filoir.
Gainevesee (Mj.), s. f. — PreHentaine. Ne
s'emploie que dans la loc. : Courre la guine-
vesU. Syn. de Galls trade.
Gningonrage (Sp.), s. m. — Travail mal
fait, saboule\ || Fig. Clabaudage. Syn. de
Besague, Bicouine. A rapprocher de Gour-
ganger, qui serait pour Guingourager.
Et. — Ce mot a pour syn. Besague, que j'ai trouv6
au Lg., et Bicouine qui se dit a Segr6, d'apres
Meniere. Or, Besague se rapproche beaucoup de
Besaigre et Bicouine n'est pas sans ressembler a
Bijane et a ce mot Bicane employe par Rabelais.
Et Guingourage f Si nous supprlmons le sufT. age,
nous tombons sur la rac. Guingour. Aussitdt il
•aute aux yeux que c'est le bret. Gwin, plus Gour
(goal, gwal) mauvais. Cf. Gourveiller, GourmA*
cher, etc. Ainsi les trois synon. ont comme sens
propre : vin aigre, ou mauvais vin (R. O.)
Guingueler, v. a. — Badiner, fol&trer,
(Segr.) (Men.) — De Ginguer.
Gniaguette (Mj., By.), s. f. — Bouchon,
cabaret. || Eter en guinguette, — en goguette,
pris de boisson. Syn. de Brindezingue, Cigale,
Bombe, Berdindaine, Dtvarine, Riole.
Et. — De ginguet, ou guinguet, petit vin ; lieu
ou onrle vend (Lrrr.).
Galngain (Tim., Mj.), s. m. — Rosse. Ex. :
Dix guinguins ne valent pas un bon che-
val. V. Haguin, Biro quia, Harou, Ricard,
Bourrin, Rochon, Carabi. Canasson.
Et. — Guilledin. Ancien nom d'un cheval angl.-
qui va ramble. Angl. Gelding, — de to geld, cna-
trerl (Lrrr.).
Gulnonee, s. f. — Appareil qu'on met sur
les yeux des chevaux qui tournent continue!-
lement. Rac. Guigner, regarder en cligno-
tant des yeux. . . (Men.) — De Guigner? on
de Tall, zu Winden, tourner.
Galpe (Li., Br.), s. f. — Guepe.
Guipon (Mj.), s. m. — Gros pinceau pour
goudronner les bateaux.
Et. — Angl. to wipe, essuyer, nettoyer (Lnr.>
- Goupillon — wipp, mouvoir ; qqf. gipon (ce
qu'on agite pour asperger, frotter). Darm.
Gnlppon. s. m. — V. Bouillon -noir, Arc-
tium lappa. (Men.) Bat.
Gulret' (Mj.), s. m. — Gue>et, terre biea
ameublie ; terre laboured, mais non ense-
menc^e. || Guiret de saison, — gue>et fait a
Pautomne pour les semis de printemps. Syn.
de Levaille.
Et. — Du lat. pop. Varactum (class. Vervactumi,
terre laissee en j acne re, mais d'abord, terre labou-
rs, non ensemencee. — Puis, champ cultiv£.
Goiretter (Mj.), v. a. — Gue>etter.
Galroat (By.), s. m. — C'est la partie en
bois de la girouette fix6e au haut du m4t de
la Gabarre. V. F.-Lore. Coutumes ; Bateaux,
n.
Gnissoux, adj. q. — Graisseux, ou plutot
qui colle aux mains ; visqueux. (Ag.)
Guivre (Sp., Mj.), s. m. — Longue piece de
bois qui, dans les moulins a vent a I'anglaise,
sert a faire tourner la toiture et a orienter les
ailes. Remplace" aujourd'hui par les Tourne-
au-oenU
Et. — Je crois qu'il y a la une raetaphore : 1*
guivre s'allonge comme une grande jamoe en ar-
Here du moulin. Le sens propre du mot serait :
jambe, et il deriverait de Giver, comme de Giber
der. Guibole. I/r serait epenthetique, comme dans
le fr % Chanvre. V. Chambe. Ce n'est qu'une hvpo-
these, mais elle me paralt assez plausible. — P. r.
simplement le fr. Guivre, au fig. (R. O.)
Gnste (Mj., Lg.), s. m. — Auguste.
Gnstin (Mj., Lg., By.), s. m. — Augustin.
Syn. de Gu&tin, Tintin.
Gustlne (Mj., Lg., By.), s. f. — Augustine.
Cf. Delalde, Stasie, Bastien. Syn. de Titine.
G'val, G'vao — Pour Cheval.
Gymnase, Gymnasse (a tres bref) (Mj.), s.
m. — Gymnastique. Mouvement, remue-
ment, surtout insolite ou violent Ex. : En
vela d'ein gymnasse ! — C'est le fr. Gym-
nase, d6figure, de prononc. et de sens.
Gysse, s. m. — Vulg. Lathyrus pratensis ;
mitrouillet, louisette, jagnerotte. (Men.) —
Bat. — Gesse tube>euse. On mange ses tu-
bercules que Ton nomme jagncrottes.
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H — HACHER
465
OBSERVATIONS
Pbononciation. — « L'aspiration du Ha 6t6
angtemps facultative, et pour ainsi dire arbitraire ;
lie a prevalu ensuite dans certaines circonstances
igoureusement determiners par l'usage ; a cet
gard, c'est, selon nous, par une simple omission
[ue le Diet, de l'Academie n'a pas mentionne l'as-
•iration du h dans le verbe : nuiler. On dit sans
loute partout, en parlant d'une serrure dont on a
douci le frottement avec de l'huile : « Je viens de
a huiler », et non pas de l'huiler. Ouate, onze,
nzieme, oui, subissent aussi une sorte d'aspiration:
n prononce : de la houate, le honze de ce mois, le
toui, dire son houi, etc.
< L'aspiration du h n'a pas lieu chez nous dans
ne foule de mots ou elle est indiquee dans le fran-
ais ; on prononce : hareng, haricot, hair, hasard,
ionte, comme s'il n'y avait pas de h aspire. Au
ontraire, l'aspiration reste fortement prononcee
lans : harene, hache, harde, etc.
« Dans le latin, 1' usage d'aspirer le h s'est intro-
luit assez tard, suivant la remarque de Quintilien
I, v, 19, 20). Cet auteur va m£me jusqu'a douter
[ue le h soit une veritable lettre : « Si h littera est,
- dit-il, — non nota. » (C* Jaubert.)
|| By. — On n'est pas trop fixe sur la prononcia-
ion de l'h. On dit : la hache et : eine ache (einache),
aais non : ein nache. — I fait tout a Vasard (au
iasard, sans reflexion.) — On dit : un haricot (h
tspire) et des zharicoLs (h muet) ; ein huissier (h
isp.), et Thuissier. Passe-moi l'haveneau, to'n'ha-
eneau.
Permutation. — Qqf. remplacd par c ; Canne-
9/i, pour Hanneton.
\ddition. — « Pour donner plus de force et de
oids a certains mots, on fait preceder d'un h leur
remiere syllabe, en 1' aspirant fortement : him-
%ense y hunorme, hancien, heinnemi, hinsentiel :
enpouvantable. C'est ainsi qu'en Normandie (et
ans certaines regions de l'Anjou A. V.) on dit :
? huissier, a cause du rdle important que cet offi-
ier ministeriel joue dans les habitudes de cette
rovince.
C'est l'emploi emphatique de la lettre h. —
ar euphonie aussi ou par mignardise. — Le poete
it. Catulle signale la m&me afTectation de son
>mps (73). — Hannibal, dans Ciceron. — V. Aulu-
elle. » {Id.)
N. — Le h muet vient du lat. ; le h aspire du ger-
anique. (D r A. Bos.)
HA (Mj., By.), s. f. — Haie. || Souvent, a
iux qui font des oh ! et des ah ! on r6pond
ar le caJembour : « N'y a point de h&s ni de
tssons. Vieilli. V. Cld.
Et. — Aha. Haga ; a. Hag. — Cf. angl. Haw.
Mj., By. Avoir ou dire par dessus les hds,
voir appris par la rumeur publique. Syn.
i Ahaie.
BabecoD (Lg.), s. m. — Hamecon.
Et. — Lat. Hamum + icionem (diminut.).
Habile (Mj.), part. pas. — D'habille, —
ipos6 a : De sus semaine, en parlant d'un
tement. Ex. : Le coton, c'est point £ ha»
bille. — C'est ben d'habille, cet6 drap' la. ||
Habilli de soie. — C'est le cochon, a cause de
ses soies. On ajoute, quand on se sert de ce
mot : sauf votre respect. On Tappelle aussi : le
Monsieur, le Noble, le S6nateur. de meme
que Ton appelle les baudets des : Ministres.
Et. — « De habile, dans le sens de : commode,
qui est a point, qui va. Habiller est proprement ,
rendre dispos, mettre k point, d'ou : vetir. L'histo-
rique le prouve de toute evidence. — D. C. habili-
tare : Armer, — tendre (de tentures), — tuer, —
preparer (un gibier, un repas), — maltraiter,
seller (un cheval), — greer (un bateau), — habiller
(un malade que Ton va opeYer, etc.) (Litt.) — « I>e
sens actuel s'est developpe sous l'influence de :
habit. »> (Darm.)- II Habiller et amender les mauvais
chemins, — habiller un logis, — hob. a manger ; un
diner, — les cuirs (dans une tannerie ), — un bateau,
— un cheval, un blesse\ une plaie. p (L. C.) = Sche-
ler pretend que habiller ne repond pas k la forme
habilire, mais a celle de habillare ; or, celle-ci ne
peut remonter a habilis, mais a un adj. barbare ,
nabilus, habillus. — Habit, de : habere, maniere
d'etre habituelle, etat, constitution, apparence
extdrieure, puis : habillement, costume, mise.
Habiller (Mj.), v. a. — Peigner, lisser et
achever de preparer pour la vente une matiere
textile, lin ou chanvre. || Habiller un pore, le
nettoyer, une fois tue\ enlever ses soies, le
vider, preparer les morceaux.
Et. — V. HabilU. — N. « Le seul cas ou il puisse
Ptre legitimement parte de pathologie, c'est le cas
ou un mot est employe par erreur pour un autre
soit a cause d'une resscmblance de son, soit par
suite de quelque autre accident. Telle est la confu
sion qui s'est faite dans les esprits entre habit et
habille : ce dernier, qui devrait s'ecrire abilU, est
une expression metaphorique dont la signification
est « apprete, arrange. » Elle a ete d'abord employee
en parlant du bois en bille. Le souvenir de l'ancien
sens s'est conserve dans quelques locutions, telles
que : habiller un poulet. . . » (Etymologie empruri-
tee a une communication verbale de M. G. Paris
a la Society de linguistique. — M. Breal, la
Semantique, p. 333. — LiTTRii : La Pathologie du
langage, dans : Etudes et-Glanures).
Habitude (Mj., Lg., By.), s. f. — Prendre
par habitude, — prendre pour habitude.
Hac! (Mj., By.), interj. — Pouah ! Pour
dStourner un enfant de toucher a un objet
sale, on lui dit : Hac f c'est caca, faut pas
touch' ! || Adj. qual. Sale, degoutant. Cf.
Heurc.
Hachail (Lg.), s. m. — Grande quantite,
foison de choses couples ou cass^es, telles que
branches, feuilles, etc. Ex. : Queu hachail
d'6mondes qu'il a fait quid chSgne ! — Syn.
et d. de ChanaiL De>. du v. fr. Hacher.
Hacher (Bg., Mj., By.), v. a. — D6chirer.
Hacher ses hardes, ctecnirer ses vStements.
Et. — Selon Forster, le seul type qui explique
toutes les formes romanes est Pall. * hapja, devenu
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466
HACHEUSE — HAIRfi
vha, happa, auj. happe, heppe, hippe (faux, fau-
cille, serpette). Schelkb.
Hachense (Bd.), s. f. — Machine servant a
broyer le chanvre ou le lin. Syn. de Braie.
Hist. — Pendant les jours pluvieux... on
entend le bruit des hacheuses. Ce sont de tres pri-
mitives machines de bois ayant l'apparence de
ciseaux a trois lames ; l'un des bras, seul mobile,
s'eleve et s'abaisse. Le chanvre sec est bris6, hache.
— {Ang. de Paris, 25 aout 1907, 1, 3).
Hachis l (Lg.), s. m. — Sorte de cr§pe.
Et. — Ce mot n'a rien a voir avec le v. Hacher.
II resulte d'une confusion abusive, d'une conta-
mination produite par le fr. Gachis.
Hachis * (Lg.), s. m. — Omelette m61ang6e
de farine.
Et. — Ainsi nommee parce qu'on y ajoute
parfois des herbillettes hacnees menu.
Hadir °, — hagui (Mj., Lg.), v. a. — Hair,
detester. || Hadir son nid, — l'abandonner,
en pari, des oiseaux. Cf. Achouir. || By. — On
dit : Hangui(r) son nid.
o Prends ben garde, p'tit gars, faut jamais
deniger ein nid de berrichon, car t'aurais les
mains croches ; faut meme pas toucher aux oeufs,
ca le ferait hanguir son nid. (L'oiseau s'en aperce-
vrait, parce qu'en essayant de passer la main par
l'entree tres 6troite du nid, on demancherait
la goule du nid). Hair et ses derives se prononc.
hagui (ha-ii).
Et. — Anglo-sax. : hatian. Le t est tombe
com. dans meur, de maturus ; oulr, de audire.
Am. hassen ; angl. to hate. — Cf. lat. : odisse ;
esp. odiar.
Harfissable, — haguissab' (Mj., Lg.), adj.
q. — Halssable. V. Hadir.
Hagne! (Mj.,~By.),' interj. — "^Han]!"Ono-
mat. indiquant un effort ; qqf. la surprise,
Pennui, etc. || By. — Son particulier de Pa,
comme : heingne. H tr6s aspire\
Hagn6 (By.) V. F.-Lore, Langage, vm.
Hagnoche (Mj., By.), s. f. — V. Hanoche.
Haguin l (Va., Mj., ), s. m. — Arrdte-boeuf.
Ononis spinosa. Syn. de Arquebceuf, Equio-
pereau. || Chardon. || Sar. — Petites plantes a
feuilles piquantes ; genre des houx ; se
trouvent dans certaines prairies de*fectueuses.
— Se rattache au celtique Ac, pointe?
Hagain 1 (Sp.), s. m. — Rosse, vieux che-
val, haridelle. — Syn. de Guinguin, Cartas-
son, Carabi, Harou. N. Ce mot a, sans doute,
qq. rapport avec le fr. HaquenSe et il doit
etre la rac. du pat. Aquenir, qui d6s lors, doit
s'6crire Haquenir. Cf. angl. Hack, hackney,
rosse.
Et. — Inconn. Vx fr. haghenee, haquette.
Haha! (Mj., By.), interj. — Marque la
satisfaction, le triomphe. Ex. : Haha ! je vous
Pavais-t-i point dit?
Hal, Haldi, Ha Id a ! interj. — Pour faire
avancer un cheval. || By. — Ha-1, haill-du,
a bref. || Mj. Ahue.
Haim (Mj., By., etc.), s. m. — Hamecon.
Syn. de Claveret. V. Sembler.
N. — Ce mot est francais ; mais, com. on prononc?
un haim, en faisant sonner Pn devant Fh rauett?
on a cru que l'n faisait partie du nom, et Ton a dit :
un naim, des naims. J'ai dit moi-meme, etant
jeune, a Saumur : je vas acheter pour deux sous
de naims. — De m€me un enfant qui entend dire .-
un petit oiseau, prononce:un toiseau. Nombreui
exemples. — En Pengord on dit : un clou.
— Et. Lat. Hamum. — Je ne puts y
voir la racine Ac (grec ake, pointe). — On \
rapproche le breton Heguen, menie sens. Ce der-
nier mot par alt §tre le meme que le vocable
Haguin, terme g^nerique sous lequel on desipne
les plantes piquantes, ajonc. etc. — Hist. : « Un*
peschierres geta iluec son hain, et quant il cuida
avoir pris un grand poisson. . . » (L. C.)
t A bien juger, femme sans grac
« Semble un apast sans haim. »
(G. C. Buchkr, 205, p. 207.
— « En l'aultre, force provisions de haimi
et claveaux. » (Rab., P., n, 16, 156.)
Hair, v. a. — Prend par tout un tr£ma.
J'hais, t'hais, il halt, etc. — V. Halt
Haire (Tim.), s. f. — Malechance ou mala-
die. Ex. : La haire est tombe* e sus ces pouvm
gens-la. || Lg. Mauvais 6tat de sante\ Misere,
au propre et au figure! ; infortune, maladie.
Syn. de Male trie, Maledringue. II Avoir de la
haire, — etre mal portant, tirer le diable par
la queue. || (Lg.,Tlm.)Au plur. Loques, vieilles
hardes. — N. Ce mot, qui ne s'emploie plus
a Mj., y a laisse" le derive" : mal hairl. — N. Le
sens propre est : cilice, chemise de crin (all.
haar), puis, par ext., vehement qcque. De
la vient qu'au Lg. on appelait haire lapeau
de loup dont eHaient, croyait-on, rev$tu>
ceux qui couraient le loup-garou. DeTivrer
ces in fortunes c'£tait les d6hairer. Decelte
acception a celles de : infortune et maladie,
il n'y a qu'un pas.
Et. — Haire, xv« s. Affliction, peine. Ah<«,
hara, tissu de poil ; am. haar. cheveu, poil ; —
proprement : Petite chemise de crin, — ou de
poil de chevre, portee sur la peau. (Litt.)
— « E aspre haire aveit de piel de chievr?
gros. » — « En l'abeic du Lis sont les keires que
saint Loys portoit, une fete a maniere de gar-
de cors/longue jusque desouz la ceinture, et
Pautre fete a maniere de ceinture ; trois ou quatre
desquelles les unes sont lees (larges) a maniere
de la paume d'une main et les autre a manieiv
de la leesse (largeur) de 3 dois ou de -i. * — Af-
fliction, chagrin :
« Marie toy done, et me croy,
« Qu'a mener vie solitaire
« A ben plus de mal etde /mire'
« Mil foiz que les mariez n'ont. »
Hairier, affliger (L. C).
— « En laquelle furent veus plus de six cent
mille et quatorze chiens a Ten tour d'elle, lesqueh
lui faisoient mille haires (miseres). ( Rab., P., n.
22, 173-4.) — « J'ai differe a cause de la malady
contagieuse dont le pere et la mere sont touchet.
et attondu leur reconvalescence et dehairtmtni
pource faire. » (1639. Inv. Arch., S. s. E. 332, 1.)
Haire (mal) (Mj.), adj. q. — Mal portant.
Hist. « Et d'autant que Ton tenoit ladicte
deffuncte estre malade de peste,... nous dilfr-
raraes a la quarantaine en attendant le dehain-
menu » (1640. Inv. Arch., 8. s. E. 332, 2, h.)
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HAIRER — HALER
467
Hairer (L^.), v. a. — G&cher, cochonner
l'ouvrage, faire de la besague. Vient de Haire,
Hairier, aflliger. V. haire, aux citations. Syn.
de Sab ouler, Sabourer, Goriner.
Hals' (Lg., Sgn.), s. m. pi. — Etageres sur
lesquelles les briquetiers mettent s6cner leurs
tuiles et briques. V. Haise.
Hist. « Haison (6tal) . — L. C. — Haise, porte
faite de branches entrelac^es les unes dans les -
autres en forme de claie. Haisellus. (Les haiz
du hourd£iz.) — Haison, — espece de claie ou
Ton Stale la marchandise ; 6choppe portative.
« Comme icellui mercier eust leve" ou dreci6 un
Haison ou estal en la place de la ditte ville de
Bailleul. » (1407. D. C.)
•Et. — C'est le fran$. Ais, avec aspiration ini-
tiale et appui sur la consonne finale. — Dans le
Berry aussi Ton fait sonner l's final du mot. V.
Jaxjbsst.
Halse, Haisiaa. — « Petite porte ou claie
qui n'est en hauteur que la moitie* d'une porte
ordinaire. Elle sert k barrer 1'entrSe quand
cette derntere est ouverte. — Sans doute :
petite haie. (De Montesson.) Syn. de Lucet,
Lusset, Husset. — A rappr. de Huis? || By. —
On ne connalt que le mot Clon. V. Hais\
Halt (Lg.), s. m. — Gr6 ; agr^ment, consen-
tement, adhesion, assentiment. Syn. de
Assent, Age. Lorsqu'un metayer vend des
boeufs qu'il poss^de en commun avec son pa-
tron, il a soin, en concluant le marche\ de
« mettre le halt du maitre », c.-&-d. de re*ser-
ver le consentement du proprtetaire. N. Je
retrouve ici ce vx mot, hait, qui a fourni k
notre patois : Haiter, Dihaite, et au fr. Sou-
haiter. || De bon hait, loc. volon tiers.
Et. — Hist. Joie : « N'en eurent pas tel hait
en Tost (l'armde) ne hier ne avant hier. » — Dim
assigne pour origine a ce mot le nordiq. Heit,
promesse, voeu. — A hait, prom p tern en t, ga ill ar de-
ment. A souhait : « Le vent lui estoit si a point,
comme a son hait. » (Fboiss.) — De hait, avec
plaisir : « II picqua de bon hait vers le lieu ou les
escuz pendaient. » (Perceval.) — De bonne dis-
position corporelle ou spirituelle. (L. C.) — V.
D. C. v° Aiacrimonia. — ... « et d' advantage
allant de bon hait du castel a la chaulmine. »
(H n du vz tps, p. 47.) V. Haiter.
Halt (Mj., Lg.), v. a. , avec tr6ma k toutes
les formes. — V. Hair,
Hist. :
« Elle est aussy en amour indomptde
« Et n'en hait l'accueil et privaut6,
« Se disent ceulx qui pour ce l'ont hantee. »
(G. C. Bucher, 40, p. 103.)
Hattee (Mj.. Lg., By.), s. f. — Le bois d'une
haie. Ex. : Illy a eine belle haitee de frSnes. —
On dit aussi : H&tee.
Haiter (Mj.), v. n. — A^r^er, convenir,
plaire. Ex. : £a me haitait si ben de le voir
s'en aller. . .
Et. — V. Hait. — Haitier, rejouir : « Proces
qui guere ne me haicte. (L. C.) — « Lesquelles
galloises voluntiers et de bon hait font plaisir
a gens de bien. » — ( Rab., P., m, 2.) — « Elles
commencerent escorcher 1'homme... par la
partie qui plus leur haite : c'est le merabre nerveux.
caverneux. • (Rab., P., m, 18.) — « Accompagn6
de Pierre Fenouzet, Maistre boucher, compagnon
de bon het. » (1533. Inv. Arch., S. E. sup. A, 125,
1,2.)
« Buvons sur ce verset
« De la Grappe Angevine,
« Priant Dieu de bon hait
« Qu'il conserve nos vianes
« De gel6e, grfile et bruine
« De grilles et gillebers . . . . »
(Bruine,=brime ; gillebers,=girbere T) — V
Gilbert.
Ualtion (Vc), avec h. muet. — Action de
haYr. Prendre en haition, en haine.
Halbonrrer (Sp.), v. a. — Bourrer, bouscu-
ler, secouer, malmener, manier rudement. —
Syn. de Harbeugner, Bourrasser, Rudanger,
Huttanger.
Et. — Bourrer, et pr6f. Hal, = Gal.
Hale a tr&s bref (Mj., By.), s. f. — Courant
d'air, rafale. Ex. : Forme done la porte, ca
fait eine hale de vent. Syn. de Bohalee. \\
Endroit ou il passe des courants d'air. Ex. :
C'est comme une vraie hale, la-dedans. N.
II ne peut y avoir confusion, ici, avec le fr.
Halle.
Et. — Se rattache directement au lat. Hali-
tus.
Hist. :
« Levez ces cuevres-chiefs plus hault
a Qui trop cuevrent ces beaux visaiges ;
« De riens ne servent tels ombraiges
« Quand il ne fait hale ni chault. •
(Ch. d'Orl±ans ; ch. 103.)
Hale (Pell.), s. f. — Fig. Gercures a la
Eeau ou aux muqueuses produites par le
Me ou le froid ; partissures, rimes. Syn. de
Hdlures. Cf. GeaUes.
Et. — Du flamand Hael, sec. Ancien adj.
Halle us.
Haleband*e(Tlm.), part. pas. — D6plum6e,
en pari, d'une poule.
N. — Hallebren^e. Oiseau de fauconnerie qui
a les pennes rompues, — d'ou : fatigue^ (parce
qu'ils ont de la peine a voler.)
Hale> (By.), s. f. — Tirer k la halie ; terme
de marine ; ou tirer k l'encontre du vent. On
est boucle" pour tirer a la halie. (Mitf.) —
Sans doute : On s'est passe* en bandouliere la
boucle rattachge k la corde de halage. || By.
Hal6e. La corde de halage est le billon.
Et. — Aha. halan, tirer, haler ; a scand., hala ;
angl. to hale.
Halefessier (Ag., By.), s. m. — Faineant,
mauvais sujet, peu scrupuleux, batailleur.
Cf. Alfessier.
Hale In e, s. f. — Longue-haleine, ou fau-
vette locustelle, a cause de son chant pro-
longe\ (M£n.) V. Longue-haleine.
Haleqalner (Mj.), v. n. — Peiner, ahaner.
V. Haletiner, Hanetiner. || By. — Hanequi*
ner.
Hftler (Lg.), v. n. — Se gercer, se fendiller
l£g£rement, en pari, de la peau. Ex. : J'ai les
balleaux hales. Syn. de Rimer. J'ai les levres
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468
HALETIGNERIE — HANNEQUlN
gerc^es. — N. C'est le fr. H£ler, avec un sens
d6tourn6, car les hdlures ou rimes ne sont pas,
en general, causers par le h&le. || (Mi.) Faire
chaud et sec. Ex. : £a MUe dur anhuit. N.
S'emploie peu comme verbe transitif.
Haletignerie s. f. — Fatigue ; ouvrage
p6nible.
Haletlner (Mj.), v. n. — Hanetiner, Hale-
quiner.
Et. — Haleter? pour : aleter, de>. de aile ;
Eroprement : battre de l'aile, puis : palpiter. —
.'aspiration paratt due a une sorte d'onomatop6e
(LiTT.) = Respirer comme quand on est hors d'a-
leine ; halitare (Darm.).
Haleux (Mj.), s. m. — Haleur.
Halcux (Mj., Lg.), adj. q. — Tres sec, en
parlant du temps.
Et. — du fr. Hale.
Hist. — « II est venu un temps apres fort alleux
qui a tellement retir6 les eaux, qu'on a sem6 par-
tout. » (Jnv. Arch., E. Ill, p. 252, col. 1).
Hallebotte s. f. — Grappe de raisin cheHive.
Hist. — « Halleboter, grapiller : Halleboter est
un verbe que les Angevins ont fait d' hallebotte ;
nom qu'ils ont donne aux petites grappes que les
vendangeurs oublient en coupant le raisin. » (Le
Duchat, sur Rabelais, I, 191) = A rapprocher
de Caillebotte ? = « Je me donne au diable s'ils ne
sont en nostre clos, et tant bien coupent et ceps et
raisins, qu'il n'y aura, par le corps-Dieu, de quatre
anne"es, que haleboter dedans (Rab., G. 27).
Halnir ° (Lg.), v. a. — Rabougrir, ratatiner.
Syn. de Rabousiner, Agricher. || Part. pas.
Harni, dess6ch6 dans l'6pi avant d'etre mur.
Syn. de Echaude. — Doubl. de Harnir,
Harner.
N. « Havir, vx fr. bruler, dessecher. » (L. C).
Halos, osses (Sp.), s. m. — Vagabonds, gi-
tanes, boh^miens. Syn. de Camillaud. —
N. Le meme que le vx fr. Hurlus, gueux, et
que Tangl. Harlot, femme de mauvaise vie.
Et. — Herlot, harlot, arlot, s. m. — Garcon,
jeune homme ; polisson, d6bauche, glouton, fai-
neant, ribaud. — Celtiq. herlawd, herlot, garcon.
(D r A. Bos) = Halot, otte. — Petit domestique qui
^fait les commissions, clerc saute-ruisseau. Verbes :
halocer, — faire le gros d'un manage et les commis-
sions ; et Haloter. Syn. Gourgandin.
Halosserie (Sp.), s. f. — Bande de vaga"
bonds, de boh^miens. Ex. : Tout 9a, c'est de
la h&losserie. Syn. de Meillauderie, Grim-
bolerie, Pouillerie.
Halure (Lg., By.), s. f. — Gercure tegere
de la peau ou de la muqueuse. Syn. de Rime,
Hale.
Ham* ! (Mj., By.), interj. — Marque
Taction de happer. — N. La langue russe a
cette meme interj., qui n'est, d'ailleurs,
qu'une onomat. — Une maman dit Ham' !
pour faire avaler une cuiller^e de bouillie a
son bebe.
Hamages (Lg.), s. m. — Menus debris de
plantes ; feuilles seches, brindilles dont on
fait des composts.
Ham be (Sa.), s. f. — V. Hante. Manche de
fourche, hampe.
Et. — Hampe ; d'apres Diez, contract, du vha.
Hanthabe (auj. handhabe), — partie d'un instru-
ment ou d'un outil par laquelle on le tient (d'abord
hantbe, d'ou, par transposit, hampte, et enfin
hampe). Malgre la communaute de sens, il n'y a
aucun rapport 6tym. avecle vx fr. Hante ou Hanste
bois de lance, lequel vient du lat. Ames, amitis,
perche (1'etymol. : hasta elant peu probable).
Hamer (partout), v. a. — Happer. ;i Hu-
mer, aspirer pour avaler. De>. de Ham.
Hampane (Mj.), s. f. — Taloche. Syn. de
Ognon, Atout, Mornifle, Gnon. — P.-eL de :
hampe. Coup de hampe. Cf. Houpane.
Hampe (Cho.), s. f. — Diaphragme de
bceuf. Syn. et d. de Rampe. Lang, des bou-
chers. Syn. de Falange, Entrevire.
Hampier (Sa.), s. m. — Manche de faux.
Syn. de Faux-manche.
Haner (Lg.), v. a. — Habiller, v§tir. Syn'
de Pouiller. || Part. pas. Mai hank, — mal
vetu.
Et. — Der. de Hane. V. Hanicelles, Dehaner. N.
Haner ne se dit pas a Mj., ou Ton emploie Dehaner
et, en revanche, ce dernier mot est inconnu aa
Long.
Haneter, Haneter (Mj.), v. n. — Haleter,
Gtre essoufl6. Cf. CaneQon, PanetoL
Et. « De halitare, frequent, de halare, souflkr. »
(Litt.) - Pourquoi pas de Hani « A ung fendeur
de boys, fait grand soulaigement celui qui, a chas-
cun coup pres de luy, crie : Han, a haulte voix. »
(Rab. Pant.).
Hanetiner (Mj.), v. n. — S'6puiser en
efforts violents et reputes. Syn. de Odigner,
Jdgnoter, Haricoter. Dimin. et frequent de
Haneter.
Hanguir (By.). — V. Aillir, Achouir, Hadir.
Hanicelles (Lg., By.), s. f. plur. — Hardes.
plutdt en mauvaise part, guenilles, haillons.
Et. — L'identitd 6vidente de ce mot avec Gani-
celles me donne a penser que Tun et Tautre. et
aussi Guenille doivent avoir pour rac le mot Hone.
Syn. de N amp Hies, PernampUUs, Penilles, He*i-
celles, Gueille.
Hanne s. f. — Pour : hardes deguenillees.
Ressanner ses hardes, c'est les r6parer £ros-
sierement. (Segr.) M£n. || Do. — Vieille rosse.
Syn. de Canasson, Harou, Carabi, Rochon*
Ricard, Carcan. || Je pr6fe>erais le voir ecrit
Hane, qui existe aussi, tres vieilli, a Mj., ou
son de>iv6 Dehaner est fort employed Je le
rapprocherais de l'angl. Gown et du lat
Vagina, done, du fr. Game. (Ft. O.)
Hannequln (By.). — Chasse Hannequin.
ou Allequin, chasse fantastique qui parcourt
les airs pendant la nuit. (Cnasseur-Noir d*
l'Allemagne ; le Mau-Piqueur, de Vendee ;
chasse a Ribaud, dans l'Orleanais (corrupt
de Thibault de Champagne) ; plus loin, la
Chasse- Baudet ; la Chasse Gallery, souvenir
du fameux bandit Guillery.) — L'origine du
mot est discutee. On y rattache parfois
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HANNEQUIGNERIE — HAQUETONNER
469
celui de Arlequin. — Voir Gen., Recr. phil. —
(Hist du vx temps, 253, 4, 5. — Note tres
longue ou je renvoie le lecteur.) V. F.-Lore, x.
Hanneqnignerie (By.), s. f. — Queune
hannequignerief V. Haletignerie, Haquenassage
Hanneqniner (Bg., By.), v. n. — Fatiguer
en marchant. Une bonne femme dira : J'ai
hannequink pour arriver. || Ag. — Prendre
dur pour enlever qqch. || Bl. — Se donner du
mal pour faire qqch. que Ton ne peut r6ussir.
Cf. Hanetiner, Haletiner.
Hannetonneuse (By.), adj. q. — V.
Annies.
Et. — All. Hahn, coq. — Angl. Cock-Chafer,
coq scarab£e.
Hanoehe (Mj., Ti., By., Sp., Lu6, Ag.), s. f.
— Trique, souche, rondin, buche, gros tron-
con de racine. — Syn. de Riboule, Mobule.
— N. II y a : La jambe de bique, La
hanoehe, Le rondin, Le gros rondin. Cf.
Hagnoche.
Et. — Du Canoe cite Hentich, peut-Gtre de
Henel, palus, stipes. « Jehans Pains faisoit amener
a Corbie, bos a voiture aui devoit fouee ; par raison
de le voiture le gent de realise prisent un Aenel en
le carete ; jehans Cains devant dis s'en dolu a
le gent le roy, et disoit que li Henyaus estoit siens ;
et Ti fu li Henyaus recreus. »
Hansart (Sa.), s. m. — Hache ou couperet
de boucher. Doubl. et syn. de Houssera ,
Paltre.
Hant (Lue\ By.), s. m. — Crottes prove-
nant d'un terrier qui est hant£.
Et. — Hanter. On a propos6 Habitare ; probable,
de Habere, frequent, avoir souvent. — Scheler
propose Ambire, par un frequent. Ambitare, qu'il
explique.
Hante (Sa.), s. f. — Manche, de fourche.
Ex. : Eine hante de broc. — Corr. du fr.
II amp e. La preuve en est que Ton dit par-
fois : Hambe.
Et. — Hanste, hante, — Hampe; bois de lance,
poignee d'une arme, d'un outil. « 11 cuida frapper
du bout de la hante de sa faux. » (B. de Verville,
A/, de parv., p. 75).
Hanter (Lue\ By.), v. a. — Frequenter,
surtout pour le gibier. Un terrier a Fair bien
hantk quand on voit a son entree des traces
fralches, comme des crottes, du hanu
Hantier s. f. — V. H ampler. Hampe qui
sert a emmancher la faux. « Nostris han-
chier est crux in cruce implicare. » D. C. —
Ou de hames, long baton. (Men.)
Happaud, e (Mj.), adj. q. — Gfoulu,
glouton, goinfre, goulifre, gourmand. De
Happer. — Syn. de Goulif, P orchard, Poche-
ton, Goujat.
Et. — Ou bien le holl. happen, mordre, ou sim-
plement une onomat. tir£e de la bouche qui saisit,
qui happe.
Happauder (Mj.), v. n. — Faire le gour-
mand, le goinfre.
Happe, Happee (Z. 118, By.), s. f. — Petite
quantity, negligeable. || « Voici une belle
happe ! — par derision, pour : petite part, un
peu de telle chose. » (Men.) Cf. Lichee.
Happelopin (Mj.), s. m. — Batteur
d'estrade,, boheme, individu dont Paspect
n'inspire pas confiance ; croquant, esco-
griffe, maraud, truancf, malandrin. V. Acclo-
pin. •*
Et. — Hapelopin. Parasite ; qui happe deslopins
(Menage.) =■ « A nos amez happelopin
« Sert de brouet et galopin. »
(E. Desch., f. 416). L. C.
= V° happe — de happer, saisir ; happe-lopin,
6cornifleur, et surtout attrape-lourdaud (Scheler)
«= Les oultragdrent grande merit, les appellans trop
diteux, ...rustres, challans, hapelopins. (Rab., G.,
I, 25, 52).
V. Haquenir. Cf.
Haqaegner (Lg.), v. a.
Dkmaquigner.
Haquenassage (Mj.), s. m. — Travail fati-
gant, efforts reite>es. — Syn. de Haquenas-
serie, Haribaudage, Harqutlage, Haricotage,
Hannequinerie.
Haqnenasser (Mj., Sp.), v. n. — Travailler
beaucoup, faire des efforts fatigants, ahaner.
Ex. : J'ai haquenassi tout mon soul. Syn. de
Harquiler, Haribauder, Bidasser, Timonner,
Bouvisser, Jdgnoter, Odigner, etc. — Tient au
fr. Haquen^e et au pat. Haguin.
Haqnenasserle (Sp.), s. f. — Travail fati-
gant, effort p6nible. Syn. de Haribaudage,
Harquklage, Haricotage. \\ Ouvrage qui
donne un maigre profit. || Fig. — Au plur., —
choses de peu de valeur. Syn. de Harquaillc-
ries, Boutelages.
Haquenee (Ag.), s. f. — Une bande, une
soci6t6, une foule. « Y en avait une haquenee
de monde a cet6 noce ! » || (Mj.) Alter la
haquenee, — aller ramble, en pari, d'un cbe-
val ; prendre une allure a la fois tratnante et
sautillante, en pari, d'une personne. — N.
Cette loc. est pour : Aller comme une haque-
nee ; seulement, ceux qui Temploient ignorent
absolument le sens du mot fr.
Et. — Germ. Hack, Hacke, cheval ; angl. Nag ;
holl. Negge, bidet (Lrrr.).
Haquenir (Mj.), v. a. — Amollir, eftemi-
ner par des caresses ou des soins exage>6s, en
pari, des animaux domestiques. Syn. de
Arosser, Aniqueler, Avesser, Aladrer, Acai-
gner, Acaignarder, Anianler, Anicer. — P.-e.
doubl. de Acaigner. Cf. Haquegner.
Haqnetonner (By.). — Cf. Hoquetonner et
Jaquetonner, v. n. Parler avec difficult^,
begayer, h^siter en parlant. || Faire de
grands efforts pour faire qqch.
Et. — Hoquet, hoqueter. Genev. loquet (ou l'art.
le s'est confondu avec le mot, faute d'aspirer l'h),
Onomatopee. — B. bret., hok, hik ; angl. hickup.
En ce cas il faut penser que hoquet siffnifiant :
coup, difficult^, chicane, et, dans La F'ontaine,
choc, a pris ces sens me"taphoriques parce que le
hoquet lui-mdme est un coup, ou choc que le corps-
eprouve tres sensiblement (Litt.).
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470
HAQUILANNEUF - HARDELLE
Haquflanneaf. — Vx mot angevin. V.
Aguilanneuf.
Hist. — » Le 22« jour de d6cembre 1600...
Estienne Oger a bailie a Jacques P61etier la somme
de 7 1. t. qu'il debvoict pour un haquilanneuf qu'il
avoit achete de la paroisse de Villemoysant. (Inv.
Arch., E. 8. p. 253, 1).
Haranier, s. m. — JJne des cloches de la
cathedral e d' Angers. J'extrais l'intSressante
dissertation suivante de la Monographic de la
Cathidrale a" Angers, par M. L. de Fabcy. —
Tome II, p. 96.
— « Le Haranier (Campana argenti, campana
chiri, dans les anciens comptes) est refondu en 1561.
Quelle peut bien § tre l'ongine de ce nom bizarre T
Suivant Brossier (secretaire du Chapitre en 1761),
c'6tait « une petite cloche fort vieille, fSlee et m&me
rompue en plusieurs endroits, dont le son faux et
desagreable est particulterement destine pour
annoncer 1' office en car&me, apparemment pour
mortifter les oreilles. »
« Thobode, son successeur en 1772, dit la mSme
chose, et conclust ainsi : « C'est ce qui lui a fait
donner le nom de Haranier, sans doute a cause du
hareng qu'on mangeait en cargme. »
« Plus anciennement, au commencement du
xvirr* siecle, Lehoreau 6crit dans son Ceremonial :
« Cette cloche ne servait qu'en car&me pour l'abso-
lution, et aussi pour avertir les sonneurs, lorsqu'ils
ne sonnaient pas juste. Aux processions generates
on la tinte pour avertir le choeur de la fin du sermon
et du depart en procession. » Ici, il n'est pas ques-
tion de la mortification des oreilles ; son vrai rdle
etait d'avertir les sonneurs et de leur donner le
signal.
« Le jeudi 14 mars 1762, M. le Mareehal de la
MtMlleraye arriva en cette ville et alia descendre a
I'^voche, ou il est demeur£ jusqu'au 19 mars : ce
jour-la, il partit fort en colere contre les habitants,
parce que le jour precedent, environ 9 h. 1/2 du
soir, un de ses gardes a 6t6 tu6 en la rue Baudriere
d'un coup de fusil dans une emotion populaire
course par un son de la cloche du hananie qu'on
tirait en tintant pour appeler les sonneurs pour la
recommandation de Tame de feu M. Ren6 Brusl6,
vivant chanoine de l'eglise d'Angers.
« Le vieux mot francais Araisne, harainne avait
le sens de : trompette d'airin. Araisnier voulait
dire : adresser la parole.
« C'6tait bien la la destination de cette petite
cloche. Appel, Signal, Avertissement, Commande.
L'explication de Brossier et de Thorodr est mau-
vaise : le vrai sens de Haranier est : Appel, Com-
mande.
« II y avait aussi un Haranier a l'eglise du cha-
pitre de Saint- Laud.
« Des le xv« siecle, le clocher couvert de plomb,
qui s'61evait au-dessus de la croisee de l'eglise, por-
tait le nom de Haranier (1462).
Dans une lettre particuliere que M. de Farcy a
eu l'extrGme obligeance de m'6crire, il ajoute :
« Elle elait pendue dans une £16gante fleche cou-
verte de plomb, demolie en 93, afin de procurer des
balles aux patriotes.
« II y avait a Saint-Martin de Tours une petite
cloche : Campana Irata, qui avait un son percant.
Le peuple 1'appelait La Braiilarde (Irainier, Harai-
nier) : c'est la m£me origine : Irata ou Haranier. »
M. I'abbe J. Ranoeard parle de cette cloche : . . .
on la sonne en care*me, et son nom de Haranier
annonce le genre du poisson de mer le plus commun
dans le temps d'abstinence de viandes prescrite par
l'Eglise. » (Cite dans YAnj.HisU, 6* an., n° 6, mai-
juin 1906, p. 573.)
L'explication donn£e par M. db Fabcy est h
seule qui puisse §tre acceptee.
Harassages (Mj.), s. m. plur. — Menues
r^coltes. || Aliments de peu de valeur nutri-
tive. Ex. : Comment veux-tu ne pas etre
fali ? tu ne manges que des harassages ! —
II n'a ni force ni vartu, il ne mange que des
harassages. — Orig. incert.
Harasse (Lg., By., Sp.), s. f. — Sorte de
claie que Ton couche transversalement i
Pavant et a l'arrtere des charrettes, de facon
qu'elles dSbordent notablement sur les cdtes,
ce qui permet de donner au chargement une
base plus large dans cette partie qui n'est pas
occup^e par les roues. — N. Dans le Berry,
sorte de grande caisse a claire-voie, de grand
panier d'emballage pour les poteries. || By. —
Id., pour les choux-fleurs, les ddries., etc.
Hist. — « ...3.000 harasses ou cadres soot
necessaires pour l'emballage (du gui). » — Le
Petit Courrier du 24 f^vrier 1905.
Harasse (Sgr.). — Effronte\ (Mix.)
Harasser (Sp., By.), v. n. — Se fatiguer
beaucoup, faire un travail p6nible.
Ilarasserle (Lg.), s. f. — Travail pSnible.
Syn. de Harquelagc, Harquklerie, Haribau-
dage, Haricotage, Haquenasserie, Haquenas-
sage.
Harauder (Lg.), v. n. — Se livrer a des tra-
vaux p^nibles et qui conviennent surtout aux
hommes, en pari, d'une femme. Syn. et voisin
de Haribauder, Harasser.
Harbager (Mj., By.), v. a. — Mettre au pre,
— les betes k comes. Pour : herbager.
Harbe. — V. Herbe, pour toute la s6rie.
Harbeugner (Mj.),' v. a. — Bousculer.
rudoyer,secouer violemment. Ne se dit qu'en
pari, des personnes. || Tracasser. — Voisin de
Haribauder. Syn. de Bourrasser, Halbourrer,
Rudanger. — Cf. Arbeuiller. (Jaub.)
Harboriste, s. m. — Herboriste. — V.
Herbe.
Harbouler (Th.), v. a. — Couper Therbe a
la faucille.
Harceler (Tim.), v. n. — Se livrer a un tra-
vail p£nible et 6puisant, se tuer au travail. N.
Le mSme que le Mj. harqueler et que le mot
fr.
Et. — Af. harce, diminut. de hart, baguette ;
proprement : frapper d'une baguette. — Dies ▼
voit un der. de : herser, puis fig. tourmenter.
comme la herse tourmente la terre. Et il eite
1'angl. to harrow, qui a les deux sens. (Lnr.)
Darm. est pour cette seconde explication.
Hardelle (Do.), s. f. — Fille de ferme.
Et. — Haridelle. Orig. incert. — Walton, nan-
dele, person ne frivole, 16gdre ; harote, — haridette,
rosse ; Hainaut, haroute, id. ; norm., harousse .
angl. harridan. (Lrrr.) — « Hardeau, ainsi ap-
pellent-ils aux champs un garcon et une garse une
hardelle. » (Contes de Despbbribbs, I, m.) i La*
quelle Jehanne eust deslengiea les ditas trou
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HARDI — HARIAS
471
ieunes filles, pour ce qu'elles mengeoient du fruit de
la dite Jehanne... et leur dist qu'elle les feroit
battre, en les appelant sanglantes hardelles. »
(1380. L. C.) — Cf. H arias.
« Jeanne de Solles
« De ses herbolles
■ Fist un bouquet plus bon que beau
« Quel donna au petit hardeau. »
(Ncelz nouveaux. — De Montbss.)
— Hardeau est lc plus souvent pris en mauvaise
part ; c'est celui qui sent la hard « de cent pas a la
ronde », com me le valet de Marot. Cf. Harbouler.
Hardl (Mj.), adj. q. — N. pr. Monsieur
Hardi t le vent. Ainsi nomm6 parce qu'il se
permet d'ouvrir les portes, d'entrer sans frap-
per et de dScouvrir les gens. || Lue\ —
Presque, — loc. expletive.
Et. — Hardit est le part, du v. hardir, que nous
disons aujourd'hui : enhardir ; hardir repond a
l'aha. hartjan, endurcir, rendre fort ; de Taha.
harti, dur, en pari, des choses ; fort, hardi, en pari,
des person nes. — C'est le Sanscrit kratu et le grec
kratuc.
Hardiantin, s. f. — Rose Eglantine. Vulg*
Rosa canina. (M£n.) Cf. Arlantier. || By. —
On dit : Arcancie pour : long rameau d'6glan-
tier. (Ce long rameau se courbe en arc fleuri
au-dessus de la hd, comme un arc-en-ciel.)
On prononce plutdt : argancte.
Hardier (Sp., Lg.), s. m. — Chalne de fer
fix6e a Pavant-train de la charrue et terminer
a l'autre extr^mite* par une large boucle qui
embrasse Page, sur lequel elle est fix6e plus
ou moins loin, au moyen d'une cheville de
fer appel£e jauge. Syn. de Prouilttre.
Et. — Hardiere ; crSmaillere.
« Et met de l'eve en la chaudiere
« Et la pendent a la hardiere. »
— « Cable. « Lequel varlet print la hardiere ou
hemye faite de grosse corde, propre a mettre un
verrin ou grosse cheville de bois, qui est mise parmi
la viz du pressoir. » (1441. — Cit6 par L. C.) —
De : hard.
Hardilion (h muet) (Sp.), s. m. — Orgelet,
compare loriot. Syn. de Grain d'orge, Biroillon,
Bourguignon y Parpillon, Derzillon. || By. —
Pour Eraerillon.
Et. — Ce mot est pour Hordillon ; il derive direc-
tement du lat. Hordeum, orge, au moyen du suit,
dimin. illon ; il a done le meme sens propre que le
fr. Orgelet et le pat. Grain d'orge. Cf. Orbillon.
(Jaub.)
Hardi men t (Mj., By.), adv. — Largement,
au moins. Ex. : Y en a hardiment ein cent. —
11 est hardiment aussi grand que moi. — I
z'eHaient hardiment cent personnes.
Hardise (tout d'une) (By.). — A la
queue leuleu. — D'eine enfitee, tout a Tenfil^e.
Hart, adj. q. — Lie\ attached De hard, ou
hare.
Hargne (Mj., By., Sal.), s. f. — Averse,
ond6e, giboutee, guitee, grain, rafale. || Sp. —
Fig. Etre en hargne, — etre en delicatesse,
avoir qq. difficult^ ou bisbille.
Et. — C'est la rac. du fr. hargneux, dont le sens
a ete transports du physique au moral. — Breton t
harnan. — Mauvaise humeur ; n'est p.-S. pas le
m£me que hargne, hernie. (Litt.) — Hargne...
2° Peine, tourment, chagrin, inimitie. « Entre les
habitans de Bisance et les Atheniens... s'estoit
mise une hargne grande. . . les uns couroient sans
cesse sur les autres. » (L. C.) — B. bret. Arne, arneo
— giboulee ; angl. rain ; all. regnen. — On pourrait
le placer dans la m£me famille que harer, harasser,
harceler, la serie des formes serait : hariner, hari-
nier, haringer, harigner, hargner, modifications
litterales qui n'ont rien que de tres ordinaire. —
Aucun rapport avec hernie. (Scheler.) — « Ainsi
y a-t-il qqf. de petites hargnes et querelles quoti-
dianes entre le mari et la ferame. (Amyot, P/u-
tara. Pr£ceptes de mariage.) — « Har6e, ou hor6e,
ondee de peu de dure*e, — vol6e (d'oiseaux). —
Cotobavb traduit : a great shower of rain. — God.,
— ore\ orre\ vent, orage, tempSte, pluie d'orage.
(G. de Guer. — En note. ) — Breton : Harnan ;
pat. norm. Har6e, m£me sens.
Hargner (Lg.), v. a. — Taquiner, agacer.
Syn. et d. de Harguigner.
N. — Harer, harier, — exciter. Cf. Tangl. to
harry, tourmenter. « Huquenin et sa femme...
harerent et firent courir lesdis chiens aus dis mou-
tons. » (1300. — L. C.)
Hargneux (Mj., By.), adj. q. — Temps
hargneux. V. Hargne,
Et. — Malveztn le derive de la rac. Ar, eau,
« Arnia, pluie, brume, denote* par notre ague, pour :
arnie, sans h ; — argneus pour arnieus, employe*
d'abord en pari, du temps, et passe au sens de : qui
est d'humeur irascible. — Bret. Arnev, pluie tor-
rentielle, orage.
Hargnon (Mj.), s. m. — Petite bourrasque,
16gere averse.
Hargnonx (Lg., By.), adj. q. — Hargneux,
maussade, difficile a vivre. Syn. de Hargvd-
gnoux, Raga^oux, Rechignoux, Malcommode.
Harguegner (Mj., Lg.), v. a. — Agacer,
indisposer, irriter, 6nerver. De Hargne.
« Tache de ne pas venir m'harguigner ! »
N. L'h est peu aspire* dans ce mot, tandis
qu'il Test fortement dans le derive" : hargui-
gnoux. Cf. Agutgner. Syn. de Aquiner, Cha-
crogner, Ahargner.
Hargutgnoux, ouse (Mj., Lg., By.), adj.
q. — Grincheux, hargneux, d'humeur maus-
sade, difficile a vivre. Se dit des personnes.
Syn. de Raga$oux> Rechignoux, Malcommode,
Hargnoux, Petounard, Gribiche, Gricke-midi y
Bliche. — Corr. du fr. Hargneux et de>. de
Hargu£gner.
Harla, s. m. — Entreprise difficile.
Et. — Comme Aria. Paralt tenir a l'a. v. harier.
V. hargne. (Litt.) — « Ung grand haria. » Coquil-
labt. — Palsgrave. (L. C.)
Harias (Mj.. By.), s. m. — Personne qui se
livre avec ardeur et mSme avec exage>ation
aux plus lourds travaux ; virago ; femme
d'un caractere difficile.
N. — Bien que ce nom soit masc, il ne se dit que
des femmes. Ex. : Queun harias que cet£ marraine-
la ! Der. irrdg. de Harasser J \\ Non. — II est pro-
bable que ce mot devrait s'ecrire Haria. J'y vois
une corruption du mot Hardeau, valet de ferme,
cite a HardelU. Le d s'est mouilte, puis a disparu, et
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472
HARIBAUDAGB — HARON
eau est devenu ia, comme dans une foule de mots.
Cf. Bertrid, Zegnd.
Haribaudage (Mj.), s. m. — Ensemble de
besognes nombreuses et harassantes. Syn. de
Haquenasserie. Ex. : Faut en faire d'ein
haribaudage, dans noutre metier de bor-
dagers !
Et. — N. En depit do l'h qui est fortement as-
pire, mais qui doit £tre prosth^tique, je soup-
90nne que Haribauder, ou Aribauder, est le de>.
du fr. Ribaud, qui aurait eu primitivement le sens
de : homme de peine, journalier. R. O.
Haribauder (Mj.), v. n. — Faire une
besogne pressed ou fatigante. Ex. : Alle ont
ben assez haribaudi apr£s leux bu£e. — Syn.
de Haauenasser, Harauder, Harqutler, Btdas-
ser, Timonner, Bouvisser, Odigner, Jdgnoter,
Haronner, Haricoter. — Pat. norm. Harivelier,
qui marchande.
Haricoieur (Segr6), s. m. — Homme
affaire" avec minutie ; qui spicule sur des
riens. — Plutdt Haricoteur.
Haricotage (Mj., By.), s. m. — Se>ie
d'elTorts, travail p^nible. Ex. : lis en ont fait
d'ein haricotage apres leux chambe ! — Syn.
de Haribaudage. || Tergiversation, chicane,
trigauderie. Syn. de Haquenasserie. Ex. :
J'aime point des haricotages comme 9a. V.
Haricoter.
Haricoter (Mj., Lg., Sal.), v. n. — Tra-
vailler beaucoup pour un maigre b^neTice.
|| Chicaner, marchander, tergiverser, trigau-
der, chipoter, chicoter. — Etre long a finir
un marche\ chercher di(Te>ents moyens pour
se tirer d'embarras ; par ex., un charretier qui
est embourbe" et qui essaye de toutes ma-
nieres a se retirer. (Craon.) || Et Haricoter,
v. a. Haricoter qqn, lui susciter des chicanes.
Ex. : J'aime point qu'on venne me haricoter.
— Au premier sens, syn. de Haribauder, etc.
Voir ce mot et Harricoter. N. A Mj., Th est
aspire^ a Sp., il est muet. Syn. Biganer.
Et. — GtNiN dit que c'est Fa. v. harigoter, qui
signiftait -. dechiqueter. On a dit aussi que ce mot
vient de 1* usage de jouer en marquant les points
avec des haricots. — Origine incon. (Litt.) — On a
propose : haricot de mouton, designant l'id6e de
viande couple menu... C'est tout ce qu'on peut
en dire. (Scheler.)|
Haricotier (Bg., By., Mj., Lg.), s. m. — V.
Harquelier. || Craon. — Homme qui n'en
finit point dans ses marches. |! Gagne
deniers. || Chicaneur, trigaud. Ex. : Je veux
point avoir affaire avec cet£ haricotierAk
Haricots (By.). — Ce mot est peu usite* ;
on dit des : pois de mai. Ne pas confondre
avec des pois ronds, ou pois proprement
diU. Mj., id.
Harier, v. a. — Faire des arias, importu-
ner.
Hist. :
Bref, tout conclud, tant l'alla harier
« Que content fut qu'on Tallast marier. »
(Ch. Boubd., P. Faifeu, 98.)
« La marine est bien du marte
« Pour le present, mais soubdain harie
« On Fa vers elle, et par faulx raportz faire
« Tant que vouldroit du marche se defaire.**
{Id., ibid, 99.)
Harisson, s. m. — He>isson. (Li., Br. r
Mj.)
Et. — Lat. hericius, ou ericius ; hericionera,
forme augmented. — H6risser ; ital. arriciare, par
un a.
Harisson n6, £e (Mj.), adj. q. — HSrisse,
hirsute, 6"bouriff6.
Hist. — « Tu es tout herisonne*, tout hallebreo^
tout lanterned » (Rab., P., v, 7.)
* Harnfteher (Mj., By.), v. a. — Par ext, on
dit : Harndcher eine chdrte, harndcher eine
table, — munir une charrette de ses agres,
mettre sur la table la nappe et le couvert, Cf.
s' Amourdcher.
Et. — Harnais, harnois. — Celtiq., Bas-br.
Harnez, ferraille ; m&me rac. que Fangl. iron, frr,-
all. Eisen. — Le mha. Harnash et Fam. Haraish
Viennent des langues romanes. — Le sens proprt
est : engin en fer, armure ; puis de la le mot a pass*
au sens de toute espdce d'engin, soit pour le chevai,
soit pour la chasse, la cuisine, etc.
Harnais (Mj., Lg., By.), s. m. — Attelage,
Equipage, ensemble de chevaux dont se sert
un charretier ou un fermier. Syn. de Charruc,
Attelte. Ex. : II a ein fort harnais. || Lg. —
Tous ustensiles de charrue.
Hist. — « Le cadet, en effet, ne parait avoir
aucun gout a conduire le harnais. » (R. Bazts, la
Terre qui meurt, p. 96.)
Harner (Lg.), v. a. — Attacher, Her, relier
Syn. de Harnir, Breteler, Breler, Baguer-
Doublet de Harnir, Halnir. — De la le fr
Harnais.
Harni (Mj.), part. pas. — Attache, amarre.
|| Fig. — Noue\ qui ne grandit pas, en pari,
des enfants. — Syn. de Boudi, Rabousw,
J 'egrichk.
Et. — Au dernier sens, le mot pourrait bien Mn?
le me'me que le norm. Erne, ereinte\ que 0. i>£
Guer rapporte avec raison au vieux fr. : esrener.
Par la on est conduit a penser que Harnir, au sen*
de : attacher, aurait pu prendre cette acceptioa
par confusion de Esrener et du franc. Enr£ner.
Harnicou (Mj.), s. m. — Galant ; celui qui
vit en concubinage avec une femme. Nes'em-
ploie qu'ironiquement ou en mauvaise part
Syn. de Marcou. Cf. Garnipiou. (Jaub.)
Et. — Ce mot doit £tre pour Harnit-cou, bien
qu'il ait un h muet, tandis que celui du v. Harnir
3st aspire\
Harnir (Mj.), v. a. — Attacher, lier.
Et. — C'est tres probablement un de*r. du fr
Hart, que nos paysans emploient parfois, quoiqa-*
moins souvent que les formes pat. Hert et Borte. -
Syn. et d. de Halnir, Harner.
Haron (Mj.), s. m. — He>on. Syn. d?
Higron.
Et. — Aha. Heigero. Presque tous les pat. ont
un a. Berry, aigueron (ce qui autoriserait a tinr
de Aigue le nom de cet oiseau aquatique ; ce q- 1
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HARONNER*— HATIVEAU
473
a ete fait). Ital., aghirone. (Lrrr.) — Pour : hairon,
de hagironem, forme latinisee de l'aha. heigir. L'a.
f. a aussi la forme haigron, aigron.
Haronner, a tres bref (Mj.), v. n. — Faire
un travail fatigant. Syn. de Haribauder,
Bouvisser, BSdasser, Haricoter, Timonner y
Odigner, Jdgnoter, Harqueler.
Haroo (Lg.), s. m. — Haridelle, mauvais
cheval. Syn. de Haguin, Guinguin, Hanne.
Harpao (Lg.), s. m. — V. Harpon.
Harpigner (Mj.), v. n. — Faire a la hate une
foule de besognes diverses. — Voisin^de
Harasses Haronner, Haribauder, , Haricoter,
Harqueler.
Harpon (Mj., Lg.), s. m. — Syn. de Scilon*
Godendard. N. Pas cT autre sens.
Et. — Harper, aha. harfan, saisir. Cf. le lat. har-
pagare et rapere, ravir.
Harpnsse (Sal.). — Petit piege en crin pour
les oiseaux. V. Arpusse.
Harquailleries (Chpt.), s. f. plur. — Fatras.
Syn. de Boutelages, Haquenasseries. — De>.
de Harquiler.
Harquelage (Mj.), s. m. — Travail 'fati-
gant. Syn. de Haribaudage, Haricotage, Ha-
quenasserie, Haquenassage.
Harqueler (Mj., By.), v. n. — Travailler
beaucoup ou a la hate, peiner, ahaner. Syn.
de Haquenasser, Haribauder, Harpigner. \\
Bg. — Faire ceuvre de harquelier. || Mj. —
Harceler, taquiner. Syn. de Atticocher. Ex. :
Les filles sont toujours a le harqueler. —
Forme plus dure du fr. Harceler.
Harquelerle (Mj.), s. f. — Travail p^nible.
V. Harquklage.
Harquelier (Mj., By.), s. m. — Gagne-
deniers. || Pauvre here, gueux. V. Harqueler.
Svn. de Hartillar. — Cf. Arcandier. (Jaub.) ||
V. Breulier. || Faineant : Trois pecheux, trois
chasseux, trois oiseliers font entre eux neuf
harqueliers. (Men.) || Bg. — Haricotier,
homme de mauvaise foi, dont les rapports
donnent lieu a differend. || Cf. Hartillar.
Hist. — « Tous viendrontvers la vespr^e,
« Se plaignant qu'outre leur gr6
« Les herqueliers d'Argentr6
« Par leur bourgade
* Ont allonge les chemins,
« C'est pour mieux vendre leurs vins. »
{Noel du comti de Laval. — Dott.)
Harre et mieux Hart, s. f. — Branche
flexible servant de lien. « II n'y a ch£ti fagot
qui ne trouve sa harre. » (Tc.)
Harrieoter (By.), v. n. — Travailler p6ni-
blement avec de mauvais instruments que la
raisere empdche de remplacer.
Harrieotier, s. m. — Se dit ordinairement
d'un petit laboureur qui n'a que de ch6tifs
animaux et de mauvais instruments aratoires.
— V. Haricoter.
Harse i (Mj., By.), s. f. — Herse. |1 Faire la
harse, — avoir la forme d'un trapeze, en pari,
d'un terrain.
Et. — B. L. hercia ; ital. erpice ; du lat. hirpex,
hirpicis, qui elait une herse particuliere pour les
mauvaises herbes.
Harse * (Lg.), s. f. — Sternum du cheval.
Hareer (Mj., By.), v. a. et n. — Herser. ||
Ti. Se harser, v. re"f. — Se trainer, se rouler a
terre. Syn. de se Verluter, se Routeler, se
Vouitrer.
Harsolr. adv. — Pour : hier soir. Ou : her-
soir. Ronsard s'en est servi dans un de ses
sonnets. Les Ital. disent de m£me : iersera.
Harter (Sa.), v. a. — Pincer dur, r6pri-
mander vertement. De hart
Hartillar (Tim.), s. m. — Mise>eux, pauvre
h£re.
Et. — Doubl. et syn. du mj. Harquelier. Paralt
de>iv6 de here. L'h est fortement aspire. — P.-§.
de : hart, digne de la hart?
Has (Lp.), s. f. — Une haie. V. Hd.
' Hasard (Mj., St-P., Bg.), s. m. — Ein
hasard, d'hasard, — loc. ellipt. et prov. qui
exprime le doute. || Ein hasard que,. — il est
probable que. Ex. : Ein hasard qu'il va s'en
revenir avec sa taure. || A Vhasard, — a tout
hasard, a tout 6v6nement. — N. On prononce
qqf. Hasard et l'h est rarement aspire\ ||
D'hasard, — peu probablement. — C'est ben
d'hasard si, — c'est ben e* tonnant si.
Et. — De toutes les £tym. proposes, la plus pro-
bable est celle de Guillaume de tyr, a savoir : que
le hasard est une sorte de jeu de des, et que ce jeu
fut trouve pendant le siege d'un chateau de Syrie
nomm6 Hasart, et prit le nom de cette locality. G.
de Tyr est du temps des Croisades et a vecu dans les
lieux ou elles se sont faites. Ce serait done le ha-
sard, jeu de d£s, qui aurait d£nomme le hasard,
chance, tenement, et non le contraire. — L'his-
torique le prouve. (Lrrr.) — El Azar, chateau de
Palestine. (Darm.) — Menage pretend que G.
de Tyr, au lieu indique\ non seulement ne parle
point de cette etymol., mais il ne parle m£me pas de
ce jeu de de en ce chateau. — La Curne cite le
passage de G. de Tyr, cite par de Laborde,
Emaux, p. 247. — Lequel croire? II faudrait veri-
er. — D'apres Mahn, ce mot vient de l'arabe :
c ehar, contracte : zar, — de ; combin6 avec l'art.
•u, il est devenu : assahar et assar. L'h initial est
parasite et n'etait pas aspire^ dans le principe.
(V. GENIN. — SCHELER.)
Hasardement (Mj.), adv. — Par hasard,
fortuitement. Du fr. : hasarde\ || Sa. — Pro-
bablement, vraisemblablement, sans doute.
Hatee (Mj.), s. f. — Ce qu'il y a de bois dans
une haie. Ex. : N'y a eine belle hdUe de frenes.
Et. — C'est la forme ancienne et qq. peu vieillie
de Haitee. Elle correspond a Hd. Cf. Cldton.
Hativeau (Mj.), s. m. — Sorte de raisin pr£-
coce. Du fr. : hatif. — Cf. Tardiveau.
Et. — De 1'all. hast. (Lrrr.) — L'a. m. vient du
fr. — Gothiq. haifsts ; am. heftig. — « Figues,
poires de hastiveau. . ., nom d'un raisin pr^coce. »
Le Duchat, sur Rab., i, 270.) — Hdtiviaou.
Petite galette epaisse, cuite a la gueule du four pen-
dant qu'on le chaufTe. De : hatif, precoce, prema-
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474
HAUBAN — HAUTfilER
ture\ fait avant le temps, prGt avant Pheure, etc.
Les hativiaoux, qu'on appelle qqf. tourteaux, sont,
en eflfet, des petits pains, ou gatette 6paisse qu'on
fait avec la pate avant que celle-ci soit complete-
ment preparee pour le pain et qu'on fait cuire a
Pentree du four avant qu'il soit completement
chaud. Petit pain hatif.
Hauban (Mj.), s. m. — Haubans de pied
de mdt, — les deux qui sont dans un plan ver-
tical avec le mat. || By. — Tous cordages ser-
vant par leur 6cart a maintenir un appareil
vertical, un mat, une grue mobile, etc.
Et. — Hobant, pour hoofband, de hoof, ISte, et
band, lien ; lien de la t£te, du sommet du mat.
Bien nomme\ (Litt.)
Haubande (Mj.), s. f. — Aller a la hau-
bande, — aller en se balancant beaucoup, en
pari, cPun bateau.
Haubandcr (Mj.), v. n. — Avoir un mou-
vement de roulis, se balancer d'une mantere
inqutetante.
Et. — De>. du fr. Hauban, ou mieux de : Haut-
Bande. En efFet, on dit d'un navire qui penche qu'il
donne de la bande.
Hauss6 (Mj., By.), part. pas. — Fou de
rage, en dSmence. Ex. : J'Stais comme un'
haussk, tant que j'avais mal aux dents ! —
tant que les moustiques m'aga<?aient ! (Pc) ||
Fu. — Ecumant de colere : « AP tait' haus-
s6e ! » || Enrage\ en pari, d'un chien, GdtL
Hausseier (se) (Mj., By.), v. r6f. — V. Se
Haut&ier.
Haussement (Mj.), s. m. — Remblai,
exhaussement. S'emploie surtout au plur.
Ex. : A fallu en faire des haussements dans les
lies ! || Lg. — Haussement du temps, — allon-
gement des jours, lorsque vient le printemps ;
ascension droite du soleil.
Hausser (Mj., By.), v. n. — Devenir fou.
Syn. de Affoler. Folkier. || Devenir enrage.
Ex. : cbien haussl, chien hydrophobe. j|
V. re7. S'occuper, se pr^occuper. Ex. : Qsl
illi est ben e*gal : il ne s'en hausse pas. — Je ne
veux ni m'en hausser, ni m'en baisser. || V. a.
Exaspe>er, mettre en fureur, en rage (V.
Hausse), outrer, irriter, mettre hors de soi,
rendre fou. Ex. : II 6tait comme un homme
haussi. || V. r£f. Se hausser, — tourner a
FEst, en pari, du vent. V. Haul. \\ Lg. — Le
temps se hausse, — le soleil monte en as-
cension droite, les jours allongent, le prin-
temps vient.
Haussiere (Ag.), s. f. — L'hopital. « £a ne
te m£nera pas k Yhaussiere (tu n'en mourras
pas), d'avoir achete* une robe. V. Hostiere.
Hani (Mj.), s. m. — Le haut, — l'Est,
POrient. Le vent est du haut. — N. Cette
express, a sa raison d'etre, puisque la partie
amont du cours de la Loire se trouve a PEst
de Montjean. V. Bas. || Sp. — Le haut, — le
Nord. Cest l'azimut appele* a Mj. Galarne. \\
Adj. q. || (Ec, By.), s. m. Faire ses hauts et ses
bas, — s'agiter, s'irriter et se calmer tour &
tour au sujet d'une affaire difficile ou contra-
rian te. || En tomber de son haul, — etre slu-
p<§fait. On dit en fr. : Cest renversant !
Entendre haut, dur, — avoir Poreille dure.
Haut d'honneur, — qui tient a son point
d'honneur. — N. On dit aussi : Chaud, Grous
d'honneur. || Qui arrive plus tard que sa date
moyenne. Ex. : Piques est haut, cette annee. .
S. m. Appartement qui n'est pas au rez-de-
chauss^e. « lis demeurent dans n'ein haut u
By. — Vent du N. E, vers Pamont, le haut de
la Sarthe et du Loir. Cf. Galarne, Soulaire,
Mar, etc. || Y a des hauts et des bas, — Ova
des succes et des revers. || Z. 151. — Si U
temps reste haut, — clair. ij Fu. — Des Hauts
qui baissent. Pays tr6s accidents. « £a n'est
que des hauts qui baissent », que des months
et des descentes. || Qqf. Ph n'est pas aspir£ ; ii
ne Pe*tait pas, jusqu'au xvi e s. « Ce nid est
dans Vhaut du peuplier. » (M6n.) || Le haut du
jour, Pheure de midi.
Et. — Lat. altus, qui serait le partie. de alere,
nourrir, proprement : accru par la nourrituiv.
L'h est du a la tendance qu'a eue la langue a U
prosthdse de cette lettre : huile, hultre, hurler, etr.
— Hist. : a Sur le haut du jour fut, par Xenoraane>,
monstrS de loing l'isle de Tapinois. » (Rab., P-
iv, 29, 408.) — « Mais, le 6 Janvier... le vent*
tourna au haut nord. » (1709. — Inv. Arch., S. s.,
E, 197, 2, m.)
N. — Haut, vers Pamont : Bas, vers l'avai.
Direction difterentes suivant les lieux. En general,
le Pays haut (pai-gut haut), vers la vallee de la
Sarthe, et le Pays bas, vers la vallee de la Basse-
Loire.
Hautains s. m. pi. — Treilles elevens le lon*r
desmurs.(M6N.)
N. — « Hautain. Espece de vigne a deux ou tr ^*
rangs de longs sarmans cordis et tresses d'arbre ee
arbre, plantes en droite ligne par £gale distant
(Monet. — L. C
Hautcoeuree (Segr.). — Mal de cceur, sans
vomir. (M£n.)
Haut-le-corps (Mj.), s. m. — Effort pour
vomir. Faire des haut-le-corps. Cf. Haut-
coeuree. || By. Haut-le-cceur.
Haute (Z. 141. By.), s. f. — Etre de la
haute, s. ent. soci6te\ C'en est un de la hauu.
Etre arrive au point, avoir fini sa Uche.
Haute-galarne (Mj., By.), s. f. — I'
Nord-Est. Ex. : Le vent est de la haute
galarne. Syn. de Bise. Cest le point situe* entn
le Haut et la Galarne.
Haute- Iteure (Mj., Lg., By., Li., Br.), adv.
— Tard, a une heure avanc^e de la matinee
Ex. : Faudra pas se lever ben haute heurt. —
Cf. Basse-heure. \\ S. f. La haute heure va noo?
prendre. N. Cest par la meme association
d'id^es que Pon dit en fr. : Le haut du jour.
Hist. — « Tant qu'il l'esveilla, et luy demand-
comment il dormoit ainsi si haulte heure. » (Amtot.
Alex, le G., p. 20.) || Fu. — « OuP tait trop k** -
heure quand je m's6 leve\ j'ai pas pu alter a U
messe. »
Hauteier (se) (Mj.), v. r6f. — Tourner <
Pest, en pari, du vent. — Les nuapes sect
hauts, le temps s'6claircit ; il n'y a pas m*
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HAUTEILLER — HfiGUISSABLE
475
lace de pluie. — Syn. et d. de : se Hautoyer.
tf. Qqs-uns disent : se Hausslier. C'est le
ontr. de : se Raser. V. Haut, A-haut. || By.,
\ a. — Porter dans des endroits plus elev&s,
ie maniere a mettre a Tabri des eaux qui
raissent (croissent). V. Hautoyer, Hauteiller.
Hauteiller (se), v. r6f. — Tourner a Test, en
>arl. du vent. V. Hautiier. \\ V. a. Elever. On
auteille, une barge de foin, pour qu'elle ne
oit pas marie. (M&n.)
Haute- mar (Mj.), s. f. — Le Sud-Est. Ex. :
*e vent est de la haute-mar. Syn. de Sou-
Ire. N. C'est le point situe" entre \e Haut et la
War.
Ha ate- so alt re (Sp.), s. f. — Le Nord-Est.
Test le point appele\ a Mj. : Haute-Galarne
►u Bise. V. Haut, Soulire.
Haot'-henrier (Lg.) t adj q. — Qui se 16 ve
ard, qui n'est pas matinal, qui commence
ard a travailler. Ex. : lis ne sont pas haut-
vuriers dans cete* ferme-la.
Ha at- m arte (Mj.), s. m. — Gros amas,
prande quantity. Syn. de Amassie. Entasse-
nent. || Adj. q. Empli jusqu'au bord ; une
ssiette de soupe haut-murie. (Do.) — Zig.
37. Et m£me par dessus les bords.
Haut-mnrer (Tim.), v. a. — Combler, sur-
k harger. D6r. de Haut et de Mur. N. Le Mj.
Haut-murie vient de ce verbe, qui n'est pas
isite a Mj.
N. — Ce qui d^passe au-dessus de la mesure dans
es choses qui ne se rasent pas comme les cereales.
Favbe.)
Hantoyer (Mj.), v. a. — Relever, exhaus-
>er. Ex. : J'avions hautoyi l'armoire a cause de
a crue. || V. r£f. Tourner a l'Est, en pari, du
rent. Syn. de : se Remonter. On dit aussi : se
Hautiier. V. Hauteiller.
Haut-P6 (Sp.), s. m. — Nom que Ton
lonne a Sp. a l'ensemble du pays situ6 vers
Thouars, Le Puy-Notre-Dame et DoueMa-
Fontaine, par oppos. a Bas-PL Pe est ici
)our Pays.
Hautnre, s. f. — Taille. Etre de la petite
future. (MfcN.) V. Hoture, — de Haut.
N. — Se retrouve dans Hauturier : pilote hautu-
•ur, qui sait dinger dans la haute mer, par oppos.
\ pilote routier, ou cdtier.
Haut Tent, s. m. (Fu.). — Un ch§ne de
7 ou 8 ans est dit Ch£ne de haut vent. C'est le
iontraire de un Mousard, qui a 6te* 6monde\ ||
flj. — Ch&ne a haut- vent, — m£me sens.
Hant-voii (Sp., Tim.), s. m. — Bruit de
»nversation anim6e, de dispute. || Bruit
)ublic. Ex. : Qa n'est qu'ein haut-voix dans
tout le bourg.
Havenean (Ec), s. m. — Epuisette ou
fosse. On aspire l'h dans ce mot et on dit, en
'aisant In muet, au contraire, un hame^on,
ju'on appelle ordinairement un ain (aim ; lat.
lamum). Cf. Aveneau. || By., Mj. — h muet.
Havet, h aspire (Mj.), s. m. — Croc a deux
dents et a long manche dont les fourneliers
se servent pour attirer la chaux hors du four.
Et. — AU. Haft, agrafe, de>. du goth. hafjan,
soulever ; am. heben. (Litt.) — Manage le tire de
hamus par une de ces derivations fantaisistes dont
il est coutumier : hamus, hami, hamivus, hamive-
tus, havetus, havet. — o Dimin. de Hef. » Et.
* navum, du germ, haben, avoir, tenir, saisir. Cf.
Haver, — crocner.
Hist. — « Plus de trois cens cdudrons pendans a
haves de bois. » (Froissabd. — L. C.) — Passe-
ment£es de testes de mouton, de cornes de bceufz et
de grands havetz de cuisine. » (Rab., P., iv, 13,
380.)
Havrer (Sal.), v. a. — Tirer de. « Haver'
done mon gilet rond du basset. » V. Avrer.
Hebetant (Mj„ By.), adj. verb. — En-
nuyeux, importun. Syn. de Embetant. || Pr£-
cher la vie de Saint Hib&tant, — tenir des
propos ennuyeux.
Et. — Lat. hebetare, de hebes, hebetis, 6mouss6.
— V. Montaigne, i, 429.
Hebetatlon (By.), s. f. — Ennui. « Quelle
habitation ! » Cf. Digouiation.
Hebet* (Z. 131, By.), adj. q. — Ennuye.
Hebeter (Mj., By.), v. a. — Ennuyer, im-
portuner, agacer. Syn. de Embeter. « Si tu
savais comme tu m'hkbltes ! »
Hebetement (By.), s. m. — Ennui. Syn.
de Embetement, Habitation.
Htb/e (Lg.). — Hieble. Syn. et d. de
Zlble, Euble.
Hedin (Craon), s. m. — Ajonc, Ejonc. V.
Ajonc. Ajoncs 6pineux, Ulex Europaeus ;
petit hudin, Ulex nanus. Cf. Hudin, Haguin.
|| By. — On dit Houdin, mais le houdin n'est
pas du tout de l'ajonc. Le Ruscus aculeatus,
ou Fragon piquant, vulgairement Petit houx,
houx frelon, houx fragon, 6pine de rat,
curieux par ses baies rouges, semblables a des
cerises, porters par les feuilles, est connu sous
le nom de Houdin. En particulier, comme
usage, les couvreurs en font despaquets avec
lesquels ils ramonent les chemin^es.
Hist. — t Les morfondus d'Anthenoise
« Et leurs plus proches veisins
« Viendront sans d£bat ou noise
« Chantant Nau par les chemins,
« Portant fougAre et hedins
« Tout a leur aise
c Pour faire un biau lit tout neuf
« Ou coucher 1'ane et le bceuf. »
(Noel du comtt de Laval. — DoTTlN.)
Hedlssablc (Auv.), adj. q. — Haissable.
Doubl. de Hadissable.
Hedrolque (Mj.), adj. q. — Hydraulique
On dit : chaux h6droique.
Hegron (Pell., Sa.), s. m. — Syn. de Haron.'
Cf. Aigueron. (Jaub.)
Hist. — « Et quelques douzaines d'oiseaux de
riviere..., tadournes, poche-cullieres, pouacres,
hegronneaiuc, foulques. » (Rab., G. t I, 37, 73.)
Hegubsable (Auv.), adj. q. — > Haissable
Corr. de Hidis$able % Hadissable*
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476
HfiLAISON — HERBE DE LA BOUNE VIARGE
Htlafeon (Lg.), s. f. — Exhalaison. Pour
Halaison, du lat. Halitus. — Ex. : Cest
VhUaison de la terre qui pousse les feux-
follets.
Hellequin (chasse). — V. Mannequin.
Hist. — o De equitibus vero nocturnis, qui vul-
gari Gallicano Hellequin, et vulgari Hispanico
Exercitus antiquus, vocantur, nondum tibi satis-
feci, quia nondum declarare intendo qui sint, hec
tamen certum est eos mali^nos spiritus esse. »
(Guill. Pabis, in Tractu de Universo, part. 2, cap.
12.) — « La mesgn^e de Hellequin, de dame
Habonde et des esperis qu'ils appellent Fees, qui
apperent es estables et &> arbres. » (Citat. de D. C.
V° Hellequinus. ) — « Hellequin, herlequin, hale-
quin, harlequin, — diablotin, feu follet, diable
enrage\ — La maisnie Hellequin (troupe), bande
infernale et bruyante de diablotins, de mauvais
g6nies dont Hellequin etait le chef. — Ital. Ali-
chino, nom d'un diable de Dante. Et. Germ.,
Flam. Hellekia, dimin. de Tall. Hell, Angl. Hell,
enfer. Cest probablement le meme personnage qui
nous est revenu d'ltalie sous le nom d'Arlequin. »
(D'A. Bos.)
Hemeeter (Mj.), v. a. — Humecter.
Et. — L. humectare, du rad. hum, qui est dans
humor.
H£morroides.
Hemorruites (Mj.), s. f.
Corr. du mot fr.
Et. — De deux mots grecs : Sang, couler. —
Hist. « Un jour, dist frere Jean, je m'estois a
Sceuille" toch6 le cul d'un feuillet d'unes mes-
chantes Clementines... : je me donne a tous les
diables si les rhagadies et hcpmorrutes ne s'en
advinrent si tres horribles que le pauvre trou de
mon clous brumeau en fut tout dehinguande\
(Rab., p. 444.)
. Henft (Lg.),s . m. — Seau, vase quelconque
pour puiser ou conserver Teau potable. Ex. :
Prends done les hends et t'en va au puits. N.
Ce mot est d^sormais d£suet.
Et. — Corr. du fr. Hanap ; aha. hnapf ; a. m.
napf.
H£ne h. asp. (Mj.) — s. m. — Oiseauaqua-
tique a plumage gris noir, de la taille d'un
gros canard ; pattes noires et longues ; bee
termini par un crochet ; se nourrit de pois-
son ; chair huileuse et detestable.
N. — Ce signalement le rapproche du cormoran
plutdt que du canard.
Henete (Lg.), part. pas. — Essoufle\ V.
Ahknetk.
Henieelle (Lg.), s. f. pi. — V. Hanicelles.
I* Hennequiner (Bg.), v. n. — Faire des
efforts p£nibles en travaillant. Syn. de
Hanetiner, Halequiner.
N. — Pour Hellequiner, faire un sabat du diable,
comme Hellequin. (D r A. Bos.) — Hannequin,
bolteux, qui traine la jambe en marchant. Henne-
quin. Ce mot et Halequiner, Hanequiner viennent
soit de Haleter, soit de Han (Ahaner). R .0.
Hennequiner. (De Montesson.)
Hensauver (se) (By., Zig. 203), v. r6f. —
V. s'Ensauver.
Hep ! interj. — H6 ! hop ! Sert a appeler a
courte distance ou a r^pondre a un appi
(Mj., By.)
Herace (Lg., Sp.), s. f. — Lierre. Syn.
Brout et de Lierru, Hierre.
Et. — De>. de l'adj. lat. Hederacea fplanli
par aphe>ese de la 2* syll. — MInaoe cite Tn
nebe : « Fibula?, in Catone, sunt, quas ab h*rtn
Galli htraces appellant, quibus aliquid adligatur.
Ce qui n'est pas contraire a l'explication ri-desn
I>e lierre peut bien servir a lier.
Heraceux (Lg.), adj. q. — V. Hhc^ouz.
Heraeoux (Lg.), ajd. q. — Couvert d?
lierre. Se dit d'un arbre, d'un mur. V.
Hiraceux, Horace. Ex. : Les meles se musstnt
dans les chines hkra$oux.
Herantaigner (Bg.), v. a. — Enlever l*s
toiles d'araign^e. V. Hiraigne, Hirantaigne.
Herbault, s. m. — Chien basset ou briqu-t
« 11 se jette sur son troupeau comme herbal
sur les pauvres gens. » (M£n.)
Herbe, — Ce mot se prononce ordinaire-
ment Harbe.
N. — Dans la classification suivante, n.'.
n'avons tenu compte ni de la proposition ni ty
Particle pour l'ordre alphab£tique. De plus, nu*
avertissons que bien des explications donn**
patent a la discussion.
Herbe * I'alguiliette, — Scandix pectea
(Batabd, souvent cite\ confirme.)
Herbe alelluia (Lg.), s. f. — Oxalide c«v«
nicutee. Syn. de Vinette de crapaud. Elf
passe pour preserver des sorciers .(Bat.)
Herbe a l'aveugle. — « Yeble. ProbaW
ment a cause qu'on peut acheter le terrain >ai
lequei elle v6g£te, a Paveugle. Profite da»|
les bons terrains seulement. » (Mek.)
Herbe au beurre (Mj.), s. f. — Gaillet cn-
sette. Petite herbe a tige carre"e ; feuille* **
verticelles de 4 ; petites fleurs jaunatn* *.
Taisselle des feuilles ; 4 p6tales ; forte <nkv
de miel. — N. Les m^nageres en frotK:
Finte>ieur des pots a lait pour faire nW
la creme. On Tappelle aussi Crtmetu. ,
(La Cornuaille.) — Hellebore blanc.
N. — Cest V herbe aux sourciers de Montj. — * '
Corn, comme h Mj., on croit que celte btf*
eloigne les sourciers voleurs de beurre et que o?fl-
ci viennent de nuit l'arracher dans les jardins oe J
en a plants.
Herbe a la biqae (Mj.), s. f. — Plante dr ta
tribu des aspe>ul6es (rubigine'es), a fleur>*!-
rantes, a feuilles verticiltees par 5 ou 6 ; c >i
le rieble, ou gaillet accrochant.
Et. — Ainsi nomm£e parce qu'elle grimpe &*
les haies, comme une chevre, en s'accroch*t' J
l'aide de ses feuilles rugueuses.
Herbe aux boeufs, a setons, pied de grif«"-
— Pommerai rose de serpent (?) HehVl**
tetide. (Men.)
Herbe de la boune Viargf (Sp.), s. I -j
Hellebore. Syn. de Harbe aux sourcif^ \
Tiered. — Herbe des haies, qui est la steH -^
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HERBE A BOUTONS — HERBE GRASSE
477
lost6e. Syn. de Pktereau, Pktard, Langue.
Ie a des fleurs d'une blancheur immacutee.
Her be a bo u tons. — Filago. (Men.)
Herbe a la eapucine. — Vinca minor.
en.) Petite pervenche. (Litt.)
Herbe earree, ou To ate bonne (Men.). —
uge sclaree, ou Scrofularia aquatica. (Bat.)
Herbe a la carte, ou Quarte. — Douce
lere. Guerit de la fievre quarte. (Men.)
Herbe an chancre (Lg.), s. f. — Herbe dont
se sert pour gue>ir le chancre des mou-
ns. V. au Folk-Lore, xiv : Chancre. N. Ne
yant pas vue, j'ignore si c'est la chancrelle
Mj. || Herbe & la chancr^e, — Geranium,
rbe a Robert. (Men.)
Herbe aux chantres. — Sisymbrium offi-
lale. (Bat.)
Hist. — « L'erysimum, crucifere tr£s repandue,
<t son surnom a'Herbe aux chantres a un chantre
Notre-Dame qui fit, au xvir 3 s., connaitre ses
oprtetes eclaircissantes de la voix. » (D r E.
>nin. — Petit Courrier du 12 juillet 1905.)
Herbe an ou a eharpentier, s. f. — A Pel-
uailles, c'est le plantain, ou Harbe a cinq
utes, et nullement THerbe au eharpentier,
i Mille-feuilles. (Bat.) — Achillea mille-
lium (Composers. — Litt.) — Plantago
nceolata et Achillea (Men.) — Saigne-nez.
>ott.) — Gue>it les coupures.
N. — Lg. — II paralt que l'herbe ainsi appelee
Lg., et que ie n'ai pas vue, n'est nullement celle
i porte le meme nom en franc., c.-a-d. l'Achillee
ille-feuilles.
Herbe anx chats. — Nepeta cataria ;
dum telephium ; valeriane officinale des
angs. (Men.) Labile. (Bat.)
Herbe aux chevaux. — Hanebane, jus-
tiame noire ; herbe aux dents, m£decine
t^rinaire. De Pangl. hanebane, c.-a-d. poi-
n des poules. (Men.) V. Hanebane.
Herbe a la chevre (Sp.), s. f. — Esule
inde Euphorbe.
Et. — A cause du sue laiteux que renferme cette
jite.
Herbe a cinq eoutes (Mj.), s. f. — Plan-
;o lanceolata, plantain lanc£ole\ ou plan-
n long. Syn. de Herbe au eharpentier.
St. — La feuille de cette plante est soutenue par
q eoutes (cdtes) ou nervures longitudinales
llantes sur la face inferieure. Dans certains
rs, on l'appelle Herbe aux cinq coutures.
Herbe- close. — Filago germanica, co to-
re. (MEN.)
Eerbe a cinq eontures. — V. Herbe a
co&tes.
lerbe a cochon. — Renou^e des oiseaux ou
basse. (Men.) — Polygonum aviculare.
lerbe aux cocus (Lg.), s. f. — Primevere.
U de Ausanne, Lausanne, Suzanne,
tusses aux cocus. — Sans doute a cause de
touleur.
Herbe a la conpnre. — Achillea mille-
feuilles ou saigne-nez ; ljnaire velvote dans
les 6tangs, id., herbe a la hache. (Men.)
Herbe aux dents. — Jusquiame noire.
Voir Herbe aux chevaux. (Men.) — Herbe
aux cure-dents, amni visnaga.
Herbe a la detourne (Sa.), s. f. — C'est la
Boilobe. N. On l'appelle aussi Herbe tour-
nante. Syn. de Eguerre, Egaire.
Herbe au diable. Scabieuse. (Men.) || Lg. —
Sorte d'herbe ou de plante que Ton n'a pu
me dScrire et que ie n'ai pas vue. Elle pr6-
sente cette particularity que toujours la ra-
cine se trouve couple en terre lorsqu'on
l'arrache, et cette section est attribute au
diable. C'est p.-e. le sceau de Salomon.
Herbe d'eclaire (Lg.), s. f. — Eclaire,
grande chelidoine.
Herbe anx ecus, ou Monnoyere. — Lysi-
maque nummulaire ; ses fleurs jaunes si-
mulent une piece d'or. (Men.) — Bat.
Herbe a I'empereur. — Brachilobus syl-
vestris. (Men.)
Herbe a i'epuree. — Euphorbia lathyris.
(MEN.)
Herbe a Tesquinancie. — Asperula cynan-
chica. (Men.) Bat.
Herbe a la Farcion. — Sceau de Salomon ;
p.-e. farcion pour : farcin, sorte de gale, de
rogne qui vient aux chevaux. (Bobeau.)
M. le comte Jatjbebt, dans son Glossaire,
ainsi que les personnes de la campagne,
trouve que la racine contourn^e de cette
plante repr^sente tous les membres du corps
humain. — Id. Herbe a la rupture. (Men.)
Herbe a la femme battue (Th.). — Ainsi
appelee parce que ses feuilles servent a faire
un cataplasme bon pour les gnons. — Tamus
communis. (Asparaginic*.)
Herbe au fi, pour Fie. — Scrofulaire
noueuse ; fie, ou abces, tumeur, sorte de
rogne particuliere aux boeufs. — Id. Helle-
bore fetide. (Men.)
Herbe a la fievre. — Douce amere. (Men.)
— Petite centaur^e. (Litt.)
Herbe a la folre (Mj.), s. f. — Salicaire. V.
Chie-mou.
Herbes-fortes (Mj., Lg.). — Nom collec-
tif, de sens trds vague, sous lequel on d^signe
toutes les herbes employees dans la m6de-
cine populaire.
Herbe au grand bois. — Androsaemum
officinale. (Men.)
Herbe grass e (Pell.), s. f. — Crassulac6e a
tubercules et a fleurs rouges. || (Tim., Mj.)
Chenopodium dans ses diverses vari6t6s. Syn.
de Grass ine, Grasine, Grasseline, Chenillette,
Passe-merde. || Sedum telephium et myosotis.
(Men.) — Bat.
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478
HERBE A LA GUERNOUILLE — HERBES ROUGEAUX
Herbe a la gnernouille (Sp.), s. f. — Persi-
caire. Syn. de Sauleau, Pied rouget, Pouzk.
Herbe anx gueux. — C16matite des haies,
plante caustique a l'aide de laquelle les men-
diants simulent les plaies aux jambes. (M6n.)
— Clematis vitalba. (Litt.) Bat.
Herbe anx hemorroldes. — Sedum re-
flexum. (M£n.)
Herbe a Thlrondelle. — Umbilicus pendu-
linus. (M£n.) Syn. Poupette. || Stellera pas-
serina (Bat.) (Thy melees), ou Chelidonium
majus. L. (Papav.) Litt. || Perce-pierre.
Herbe aux magleiennes. — CircaBa lute-
tiana. (M£n.) — Datura stramonium. L.
Solan. (Litt.) — Bat.
Herbe de Marguerite. — Erys barb. (M£n.)
Herbe a la meurtrle. — Vale>iane offici-
nale. (MtN.)
Herbe a midi. — Jasione montana. (M£n.)
Bat.
Herbe a la migraine. — Hermaria ; c.-a-d.
a mille graines. Jaub. observe, dans son
Gloss., qu'il y a plus d'un exemple de ces
attributions me*dicinales motives par son
aspect dans les maux. (M£n.)? — Probable-
ment par la ressemblance des mots : migraine,
mille graines.
Herbe a miile trous. — Mille pertuis.
(M£n.)
Herbe a la mite (Lg.), s. f. — Maroute. N.
On en met parmi les vetements pour ^carter
les mites. — Verbascum blattaria. (Bat.)
Herbe de mort. — Menthe cr£pue, parce
qu'on la brule dans la chambre des morts.
Herbe noire. — Senecio erucaefolius. (M£n.)
Herbe nouee (Mj.), s. f. — Petite grami-
nee a tiges rampantes, s'6talant en touffes et
tres envahissante, papce qu'elle prend racine
a tous les nceuds. Syn. de Qarnue, £arnure,
Noube. C'est i'Agrostis blanche. On donne
aussi ce nom a la Renou6e. Syn. deNoueeet
Nouette (Sp., Mj.)
Herbe a i'oie (Mj.), s. f. Potentille quinte-
feuille. || Petite crucifere a fleurs jaunes,
profond^ment d6coup£es, racines tra^antes,
touffes 6tal6es, trop commune dans les val-
ines de la Loire. On Tappelle aussi Persil &
Voie. C'est le Nasturtium palustre (Moban-
deau). Sp. V. Persillee et le suivant.
Herbe aux oles (Lg), s. f. Petite cigue\
ainsi nomm^e parce que les oies en mangent
sans inconvenient. Syn. de Herbe aux pirons,
Persillke.
Herbe a I'operation. — Partetaire offici-
nale. (Men.)
Herbe qui pard (Ti., Zig. 146), s. f. —
Herbe a la detourne, Herbe tournante, Boilobe.
Herbe a la pardrlx, s. f. (Sp.). — Petite gra-
min^e commune dans les pr6s, a tige grele, a
e*pillets courts et serr6s, portes sur des pe-
doncules longs et minces, en sorte que k
moindre souffle les agite. On en fait des bou-
quets. Syn. de Zyeux de pardrix et de Gentil-
branle.
Herbe-patisse (Mj.), s. f. — Nom collect
sous lequel on d&igne toutes les gramin&s
des pr6s et, en general, toutes les herbe?
propres au paturage. — Patisse a pour frere
le fr. Patis.
Herbe aux perles. — Lithospermum offi-
cinale. (Men.) (Bat.)
Herbe au pled de griffon. (Men.)
Herbe a la pierre (Lg.), s. f. — Nom d'une
plante que je n'ai pas vue et qui serait sou-
veraine contre la gravelle.
Herbe aux pies. — Alopecurus agrestii
vulpin. (Men.)
Herbe a piquer (Sp.), s. f. — Hellebore
Syn. de Herbe & la pointe, Herbe aux sour-
ciers.
Et. — Parce que les v6te>in aires se serrent d*
feuilles de cette plante pour herber les bestiaui.
c.-a-d. pour leur faire sous la peau des sortas &
s6tons dont racrete* de l'heltebore d^termia*
promptement la suppuration.
Herbe aux pirons (Lg.). — V. Herbe am
oies.
Herbe au pivart (Lg.), s. f. — Sorte d'berl*
commune dans les haies, mais que je ne dub
decrire, ne l'ayant pas vue. C'est probable
ment la me'me que Langue de pivaru — Ain?
. nomm6e parce que le pivart s'aiguise U
langue et le bee sur cette plante pour per\^
les arbres (sic).
Herbe a ia polnte^(Sp.), s. f. — Hellebore
Syn. de Herbe aux sourciers, Herbe d piquer
Herbe au beurre.
Herbe aux puees (Sp.), s. f. — Syn. &••
Menthard. Elle passe pour chasser les puc^s-
Plantago arenaria, Mentha pulegium. (Mt5.»
— Bat.
Herbe a la rate (Mj., Lg.), s. f. — Scok-
pendre, ou Langue de cerf, sorte de fouge!*
qui pousse dans les puits. Parce que 1**
feuilles ont la forme de la rate. |j Syn. te
Foug&re bdtarde. Scolopendrium officinal?-
Sa. — Cynoglosse. Syn. de Langue de chieru
Herbe a la remise (Lg., Sp.), s. f. — Ar
moise. V. Arnoise. Ces trois mots sont en*
corruption de Artemisia, nom lat. de ti
plante. Syn. de Remise, Arnoise.
Herbe a la reue (Sp.), s. f. — Ruta gr>
veolens, Rue. — MSme observ. que pour I
SavignL
Et. — Rue est une corr. du nom fr., par cob**
sion avec le pat. Reue.
• Herbe a la Robert. — Geranium, her
grue. (M6n.) — Bat.
Herbes rougeaux. — Herbes rouges cj
servent de refuge aux poissons. (M£n.)
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MERBE A RUBANS - HERBlfiRE
479
Herbe a rubans. — CalamagrostisTcolo-
rata. (Mi jr.)
Herbe a la rapture. — V. Farcion.
Herbe saigne-nex. — Achillea mille-feuilles.
Herbe sainte (Mj.), s. f. — Absinthe.
(Confusion de son et de sens.) Arthemisia
absinthium.
Herbe a la*"salnte ar moire. — Absinthe. 11
y a, ici, corruption du mot. Les Berrichons
disent : La sainte oreille, pour : La centaure"e ;
le saint foin. (M£n.) N. Armoire, pour
Armoise.
Herbe de sainte Barbe. — Erysimum bar-
barea (M£n.). Bat.
Herbe de Saint Etienne. — Circaea lutetiana
(M6n.). — Bat.
Herbe de Saint Honore. — Centaur6e
petite (M±n.). Confusion de mots ?
Herbe de Saint Jean (Mj.). — Petite herbe
rampante, a fleurs bleues, a odeur forte et
aromatique, de la famille des labtees. Lieive
terrestre. || Glechoma hederacea (Bat..)
N. — Au plur. a Herbes de la Saint-Jean se dit
ue toutes les bonnes plantes, precoces. Au fig. :
J'y ai mis toutes les herbes de la Saint- Jean, —
je n'ai rien negli£e\ — D'apres les anciennes tra-
ditions, les herbes cueillies dans la nuit de la
Saint-Jean avaient une quantity de proprietes mer-
veilleuses : « Un fctu de paille cueilli dans la nuit
de la Saint Jehant, tandis qu'on sonne nonne, et
place dans la serrure du coffre, contraint les maris a
donner beaucoup d'argent a leurs femmes. »
[Evang. des Quenouilles. — Favre.)
Herbe a Saint-Joseph (Lg.), s. f. — Achillea
mille-feuilles ; h. au charpentier. Syn. de
Queue de renard.
Herbe de Saint-Jullen. — Drys. barb.
(Mto.).
Herbe de Sainte-Marguerite (Mj.). — Petite
herbe commune dans les haies, dont les
feuilles passent pour cicatriser les plaies enve-
nim^es.
Herbe a Saint Rocta (Mj.). — Herbe de la
famille des composers. Chicorac^e a fleurs
jaunes porters sur des p^doncules in^gaux
naissant de presque toutes les aisselles des
feuilles ; tiges ramiftees, feuilles petites. ses-
siles, entieres et gaufre>s. Haut. 20 a 35 cen-
timetres. Inula dysenterica (Bat.).
Herbe au sang (Mj.), s. f. — Asperule a
grandes feuilles. Syn. de Prend-main.
Et. — Cette plante s'emploie contre la plethore,
circonstance qui sufllrait a expliquer le nom ci-
dessus. Mais il est plus probable que la veritable
raison de cette denomination est la suivante. Les
enfants s'amusent souvent a se faire saigner la
langue ou le nez en y passant une feuille de la
plante. Les fins crochets qui garnissent les bords
et la nervure de la face inierieure ont vite fait de
dechirer la muqueuse et de faire sortir le sang, sans
causer, d'ailleurs, de douleur appreciable.
Herbe a la serpent, r&stkla gaude. God. en
celtiq. jaune (M£n.).
Herbe anx soureiersT(Sp.), s. f. — ^Sorte
d'herbe qui, d£tach6e de son pied, a la pro-
priety de v£g6ter encore longtemps, mSme
sans eau. On en fait de petits paquets que
Ton suspend au plafond la t£te en bas. Les
tiges se redressent et souvent m§me fleu-
rissent, et elles res tent verdoy antes pendant
plus d'un mois.
Ainsi nomm6e parce qu'on croit qu'elle se
ftetrit des qu'un sorcier entre dans la maison
ou elle est suspendue. || (Mj.) Hellebore blanc.
Syn. de H. a piquer, H. a la pointe, H. & la
bonne V large, V. au Folk- Lore, xiv.
Herbe a la teigne. — Jusquiame. (M£n.).
Herbe-terrette. — Lierre terrestre (MIcn.).
Herbe tire-gontte. — Renoncule flottante.
(M6n.).
Herbe an tonnerre (Sp.), s. f. — ficlaire ou
grande ch£lidoine. || Joubarbe. || H. a la
tonnerre. (Lg.). — Joubarbe.
N. — On voit que ce nom est applique a deux
plantes bien differentes. Pour la premiere, il y a
eu sans doute confusion du nom Eclaire avec
Eclair, coup de foudre. La seconde pousse sur les
toits, au premier en descendant du ciel ; il est natu-
rel qu'on la regarde comme specialement exposee
a etre f rap pee par le tonnerre.
Au Long., les paysans ont soin d'en avoir sur
leurs toits, parce que cette plante d«Hourne la
foudre. Je ne crois pas que cette croyance existe
encore a Saint-Paul, mais elle y a pfobablement
exists autrefois, comme Tindique le nom d'Herbe
au tonnerre.
Herbe tournante (Sa.). — V. Herbe & la
dfoourne,
Herbe a tourner (Tim.), s. f. — Herbe ima-
ginable qui a la propria de faire 6garer ceux
qui marchent dessus. Cest V Herbe a la di-
tourne de Saint-A., la Boilobe de Mj.
Herbe tremblante. — Amourette, pain des
oiseaux. Briza media (M£n,). Cest le Gentil-
branle. (Bat.).
Herbe anx vermes. — Euphorbe, ou
reveille-matin (M6n.) — Heliotrope d'Eu-
rope ; borrag. (M6n.) Bat.
Herbe anx vers. — Chrysanthemus (Mix.).
Tanaisie (Litt.).
Herbe an vendangeron. — Matricaire
blanche. (Max.).
Herbe anx vlperes. — Echium vulgare.
(M6n.). Bat.
Herberger. — «... et en cette ordonnance
se mettent sur les champs et vont vers leurs
ennemis, et tant chevauchent qu'il fut temps
de herberger. Si font loger leur ost. . . » (J. de
Bourdionb. Chron., 24 e ). Le sens serait done
Bivouaquer, camper.
Et. — Du germ. ; aha. heriberga, campement
militaire, de neri, armee, et berge, logement ;
proprement : logement des gens de guerre, puis, par
ext. du sens, logis en general, et meme : auberge. If
Heer, armee, bergen, abriter. (D r A. Bos.)
Herbiere (Mj.), s, f. — CEsophage des her-
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480
HERBILLETTES^— HEURDRIR
bivore6 et, par ext., de tous les animaux de
boucherie, en general.
Herbilletteg (Mj., Lg., By.), s. f. — Menues
herbes, telles que : oignon, ciboulette, etc.,
employees comme assaisonnement ; cive,
civette.
Her bo ul a, s. f. — Ou chamaran, vulg.
Anthemis (M6n.).
Here (Mj.), adj. q. — Gueux. N. Cest le
fr. here, qui de nom est devenu adj.
Et. — Du lat. Herus, maltre? De Pall. Herr, id.,
avec un sens pejoratif qui se rencontre qqf. ? Ex. :
Ross, cheval de guerre, coursier, dont nous avons
fait : rosse.
Hist. — « Ne sont-ils assez enfumez et parfu-
mez de mis&re et de calamity, les paovres haires. *
(RAB.,ra, p. 119.)
« Gros nez qui te regarde a travers un grand verre
« Te juge encore plus beau ;
« Tu ne ressembles point au nez de quelque here
« Qui ne boit que de Peau. »
Basselin, VI.
Hergne (Sa.), s. f. — Averse, rafale de pluie.
Doubl. et syn. de Hargne. Cf. Hert. || s. m.
Pour : hargneux. (Segr.). Get horame est
hergne.
Herlsson (Mj), s. m. — Fig. Grande roue
den tee du moulin. — N. On prononce volon-
tiers Harisson. || Huile d'Htrisson, — h. de
ricin. — On donne encore ce nom & une
herse arm6e de chevilles de bois pour pre-
parer la terre k recevoir la semence (M£n.).
Herisonnee, s. f. — Vulg. Gaucalis lati-
folia (M6n.). Bat.
Heritaux, adj. q. — Ne s'employait qu'au
plur. dans la loc. : Biens hiritaux, biens acquis
par heritage.
Hist. — Langue du droit coutumier au xvT 5 s.
D£suet. V. Revue de VAnjou, t. LIV, p. 313.
Heritege (By.). — Gorr. de Heritage.
« J'aimons notre villege,
« La vous (ou) qu'on parte ben,
« Ou que j'on notre heritege
« Que j'y manquons de ren. » (Men.)
Et. — Du lat. Hereditare ; de heres, heredis,
heritier. Au xvi° s., on prononcait : heritaige.
(Palsor., p. 8.)
Heme (Lg.), adj. a. — Harass^, fatigue. ||
Us6 par Page ou par les exces. Mot vieilli. —
A rapprocher de Halni.
N. — Heriener, Ereinter. (L. C.) — Pour :
Ereine.
Hero (Th.). — V. Aireau, Areau. Cest
une sorte de charrue k deux versoirs, qui
sert k disposer la terre en ados, dits Renaux,
et k ouvrir des sillons d'ecoulement pour les
eaux, que Pon appelle aussi Renaux, ou
encore Sigoires, Essigoires. On dit d'un champ
laboure en ados ou en gros billons qu'il est
en renaux.
Herquelier. — V. Harquelier.
N. — Dicton : 12 chassoux, 12 pdchoux, 12 oise-
liers et 12 bessonniers, ca fait en tout 48 herque-
licrs. (Fougeres.) — ' Homme qui n'avance pas an
travail, qui s'y prend mal, qui est paresseux.
Herquenier (Lue), s. m. — Terme de me-
pris, vagabond, pillard. V. Harquelier,
Herquelier. Syn. de Hersier.
Herrner. — Pour : Herser. La terre doit
§tre charruee et herru6e (Mauges. Men).
Herse, adj. q. — Acre (My.).
Herser (Z. 151), v. ref. — Se herser le
croupion, se trainer le derriere, com. on
tralne une herse. V. Harse.
Hersier adj. q. — Galvaudeur, coureur.
Cest un hersier, un rien du tout, (Cht.).
Hersoir, Harsoir. — Pour Hier soir.
Hert° (Mj.), s. f. — Syn. de Rdrte ; moins
usite que ce dernier. Doublet du mot fr.
Gf. Hergne.
Hestolitre (Mj), s. m. — Hectolitre. N.
Ce mot, jadis en grand honneur parrai les
fourneliers et les mariners, commence a
tomber en desuetude.
HSter, h. asp.J(Mj-), v. a. — Visiter, ins-
pected Ex. : lis ont ete heter le lieu, — fls
sont alies visiter Tendroit.
N. Ce mot ne s'emploie pl>is que tres rarement et
presque uniquement dans la loc. citee plus haut.
Iietoudeau, s. m. — Chapon.
Et. — « B. L. Haistaldus, colon, de I'aha.
Hagastalt, ceiibataire, apprenti. D*apres D. C, le
httourdeau a ete ainsi nomme du Haistaldus qui le
fournissait a ses mattres. D'apres Diez, le nom de
Haistaldus, ceiibataire, novice, a ete transfer* par
{)laisanterie au chapon. C'etait le jeune chapon, et
e poulet assez gros pour 6tre chaponne. (Lrrr.) —
HHoudeau, pour : hestaudeau, hastadel, der. de
l'aha. Agustalt, qui signifie proprement : posses-
seur de haie, et s'est applique au fils cadet (par op-
pos. au fils atne, possesseur du manoir de la fa-
mine), puis a un ceiibataire, et, par plaisanterie, J
un chapon. (Dakm.) — Voir la smgulidre explicat
de MiNAOB : de ad-ustus, — castration par le feu.
Heueher (Lg.), v. a. — V. Hucher.
Heugner (Mj.), v. n. — Grommeler,
hogner ; Doublet de ce mot fr. ; faire une
grimace de degout, de repulsion.
Et. — Hogner. Orig. inc. ; houiner, higner.
hinner, ouiner, crier, se plaindre Cf. Ouigner. Pat.
norm. Honner (hon nasal ; i hon-nent, ils grogn ent )
Heane, s. f. — Douleur rhumatismale
qui tient aux articulations ; les rebouteurs
saignent dans la bouche, ou bien font une
legere incision aux articulations (M*n.).
Segre. Syn. et doubl. de Hurnes. || Po. —
Hulne, h muet.
Heure! (Mj.)interj. — Pouah! Exprime le
degout. Syn. de Hoc ! — Onomat. indiquant
que le coeur se souieve. Pouah ! c'est la bouche
qui crache un objet degoutant, au propre et
au fig. ; Hac n'est qu'une forme en fan tine
et adoucie de Heurc.
Heurdrir (Sa.), v. n. — Moisir. Syn. de
Voirir, Vairir, Hounir, Hourdrir t Oulrir,
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HEURE — HIVARGNER
481
Chauguenir, Chaumenir. — Cf. Jaub. k
Oudrir. || By. — Ourdrir, — d'ou : ourdris-
sure, pour : moisissure.
He are (Mj., By.), s. f. — La basse heure, —
le soir, la brune. Ex. : Ve\k la basse heure
qui va nous prendre. || A la basse heure, —
au soir, sur le tard. Ex. : lis ne sont point en
alles qu'4 la basse heure. — N. Cest l'ital.,
Alia bass* ora. || La haute heure, — une
heure avanc^e, surtout de la matinee. Ex. :
fa va me mettre k la haute heure, — $.-&.-d.
me retenir jusque vers midi. — Se mettre
dans la haute heure, — se mettre en retard.
V. Haute heure. — Je me s6 lev6 haute
heure ; il est ben haute heure. || D'heure et k
temps, — & une heure convenable, pas trop
tard. Ex. : Faudra tocher d'arriver d'heure
et k temps. — N. On dit encore : D'heure
et d*k temps, — a Theure dite, precise. ||
A une demi heure (Z. 139.) Cest midi et demi.
!i Eine heure de temps, — une heure. |] Eine
heure d'horloge, — id. Ex. : Alle ont ele 1 trois
grandes heures d'hdrloge (o long) k gouler
ensemble. || Tout k Theure, — presque,
quasi, k peu pres. Ex. : A gagne tout a
1 heure moiti£ pus. |j A la bonne heure ! — in-
terj. — marque r acceptation, Tapprobation.
Signifie k peu pres : Bravo, tant mieux, c'est
bien !
Hist. — « Tant qu'il Tesveilla et luy demanda
comment il dormoit ainsi si haute heure, en horn me
qui a desja vaincu. » (Amyot, Vie <V Alex.-le-G.)
— « L'occasion est chauve par devant,
« Pour desmontrer que qui ne la prend d'heure,
« De son bien mesme il se va decepvant. »
G.-C. Bucheb, 198, p. 200.
— a Faudra s'lever de bon matin
« Pour biger le cul a Martin ;
« A la haute heure y ara la presse. »
{Prov. pop id. ang.)
HSver (Mj.), v. — Faire 6prouver une
sensation de pesanteur k Testomac, aver,
envie de vomir, en pari. d'un mets, d'une
boisson. On dit : fa illi a hevk le coeur ; il a le
coaur hevL On dit encore dans le mSme sens :
Ca illi a charge" sus le cceur. N. L'h est as-
pired
Et. — D'apres ce qui precede, il est probable que
ce mot se rattache a l'adj. angl. Heavy, lourd,
pesant. — P.-§. pour Haver, soulever. Et. Hef , croc,
crochet, crampon. Et. * Havum, du germ, haben,
avoir, tenir, saisir?? (D r A. Bos.) || Toutefois,
malgre la legdre aspiration initiate, c'est p.-e.
Aiver, du lat. Aqua. On sait que, dans certaines
indispositions de Festomac, la bouche se remplit
d'eau, « les vers pissent au coaur ».
Hisr, adv. — Hier (Z. 146, Mj., By.). —
Hiar de nuit, — Tavant-derniere nuit. ||
|| Avanze-Aiar, — avant-hier.
Hie etd'Hoe (d') (Q., Zig. 136), loc. adv. —
Cahin-caha.
Hierre. s. m. — Lierre, plante grimpante.
Syn. de Hbrace, Lierru, Brout.
Et. — Hierre, herre, ierre. Veritable orthogr. de
Lierre, du lat. Hedera, avant la suture de l'article.
— « La vous verrez miUe peuples divers
« D'habits, de moeurs, de langages couverts,
« L'un de laurier, l'autre vestu d' hierre. »
(Ronsabd, p. 681. — L. C.)
— Exemples curieux de cette suture de 1'article ,
Luette, — l'uette, Puvette ; Alerte, — a Terte ;
Alarme, — a l'arme ; Alors, — a Tore ; Bruttium:
— Abruzze, pour la Bruzze ; Alcoran, — Al Coran :
Algebre, Almanach, — id. — Et.au contraire : La
Pouille, pour l'Apulie ; la Natolie, pour L'Anato-
lie. (Comte Jaub.)
Hiloire (Mj.), s. f. — Planche fix6e au bord
interne du plat-bord d'un bateau, et qui
retient k leur extr6mit6 interieure les pan-
neaux du pontage.
Et. — Der. du fr. Hile. — Corrupt, faite dans le
milieu du xvir 3 s., de l'anc. Eslure, qui iepresente
l'esp. Esloria, dont l'orig. est incert.
Himour (By.), s. f. — L'humeur. Uhi-
meur, pour le vulgaire est la cause de toute
maladie ; elle attaque toutes les parties du
corps (MAn.).
Hindiner (Lg.), v. n. Hennir. Syn. de
Ouindir, Ouigner. Mot vieilli. Cf. Jaub. k
Hendiner.
Hingre (Lg.), adj. q. — Maigre, d6charne\
Et. — Malgre la legere aspirat. initiale et la
transformation en nasale de la voyelle, je derive
carr^ment ce mot du lat. jEgrum, malade. Par
ailleurs, il est tres evidemment le rad. du fr. Ma-
lingre, duquel Hatzpbld declare ne pas voir Tori-
gine. (R. 0.)
IIIouc ! (Fu). interj. — A gauche ! V.
Youc.
Hippopomie (Lpz., Zig. 146).
Hippoponte (Z. 124), s. m. — Sans Snergie,
impotent. Corrupt, de hypocondre. Cf.
Impopompe. By. — Impopondre.
Et. — Hypocondre. De Deux mots grecs, —
sous les cartilages des cdtes, — oti la melancolie
etait supposee avoir son siege. ■
Hiquet (Auv., Craon), s.* # >quet. ||
By. — Jiquet.
Et. — Le mot est intermea
Hoquet et le patois Jiquet. — Sj
Hoquetus. — Hoqueter, — 6bran
D. C. %
Hiraigne, s. f. — AraignSe. Cf.*.
Hist. — « Un beau miroir « en
hiraigne de mer. » Comptes de menage
de Laval. (Anj. Hist., 1» an., p. 528.) /
Hirantaigne (Lu6), s. f. — Araign^ /
Iranteigne. || By. — l'h est muet. Toile d * /
raign6e ornant mal un plafond ; d'ou : hiran-
taigne r, enlever les toiles d'araign^e ; hirai*
gner et herigner, enlever les chasse-galants.
Hirondelle (Lg.), s. f. — Fig. Clavette
double dont les branches s'e'cartent en queue
d'aronde.
Hlsser, v. a. (Mj.). — Syn. de Rauder.
Hlvar (Mj.), s. m. — Hiver.
HlYargocr (Mj.), v. n. — Se d&iter k la
le fr.
v?t —
uant
\e
/
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482
HIVERNAGE — HOPER
gelee, en parlant de la terre. || v. a. Deliter la
terre, en pari, de la gelee.
Et. — C'est un doubl. du fr. Hiverner, pris dans
un sens special. — L. Hibernus (hi = hie, de
hiems, hiver).
Hlvernage (By.), s. f. — Fourrage pour
Thiver. (MijN.j.
tldblon (Mj.), s. m. — Houblon. Cf. Ovrir,
ota.
Et. — Du noil. Hop, houblon, a Taide d'une for-
mation diminut. : hop-e-lon, hub-i-llon, etc. Le
B. L. humulo, humulus, tient au flam, hommel.
Hist. — « Mais le hobelon de Picardie craindra
quelque peu la froidure. » (Rab., P., Prognost., iv,
587.)
Hoguigner (Lpos.). — V. Odigner.
Hoinees (My.) ou Oufnees, s. f. plur. —
Articulations de la main.
Holopherne (Ag.), s. m. — Usit6 dans la
loc. Avoir une tete d* Holopherne, — £tre
entete, obstine\ — Est-ce une allusion a la
Bible? Faut-il rapprocher ce mot de Infernal?
Homblet (Mi.), s. m. — Ti thy male reveille-
matin. Syn. de Lait de couleuvre, Embrun-
chun. Petite euphorbiac^e. || Petite person nee,
sorte de muflier a fleurs jaunes qui, par son
port et sa tattle, ressemble beaucoup au
r6vettle-matin. Syn. de Gueule de lion. C'est
la Linaire. (Mobandeau.)
N. — On confond sous le m£me nom ces deux
plantes, assez semblables au premier coup-d'ceil, et
qui croissent dans les memes terrains.
Et. — De>., au moyen du suff. dimin. et, du fr.
Humble, pris dans le sens de sa rac. lat. Humilis, de
terre, bas. Les deux plantes sont de petite taille.
Homicide (Mj.), adj. q. — Coupable de
meurtre. Ex. : Je ne veux point etre homicide
de ma mort.
N. — Un maire de campagne s'elait plaint a son
preiet qu'un de ses administres avait menace de
le suicider. « Soyez tranquille, Monsieur le Maire,
lui r£pondit le preset, vous ne serez jamais suicide*
que par un imbecile. »
Homme (Mj., By.), s. m. — Faire de
Vhomme, ou F. son homme, — afTecter de
prendre les manieres et le langage d'un homme
fait, en parlant d'un gamin ; trancher de
Thomme d'importance, en parlant d'un
homme fait. || Un homme de bois, de pierre,
de plume, pour : un charpentier, un macon, un
6crivain. En bas lang., not' homme, pour :
mon mari ; nos hommes, pour : nos parents. ||
By. — Les hommes, nos hommes, pour : ceux
qui travaillent avec nous, a notre compte. On
airait aussi : les gars, pour : les hommes.
Hornmte (Mj., By.), s. f. — « Mesure agraire
des vignes, 33 ares aujourd'hui ; c'est la
mesure de la terre qu'un homme peut becher
dans sa journey. (Bbun. de Tartif).
En lang. romane, une faulcye, pour ce qu'un
homme pouvait faucher dans sa journee. En lat.,
on d is ait : bovata terrsc, ou simplement bovata, une
journee de boeuf. En lat., Homata, un homme de
vignes. « Vocari quantum vinearum homo per
annum colere potest. » Un homme (j'aurais pense
a homm£e. A, V.) egale 6 ares 8 centiares ; 8 homme*
6galaient 48 ares 62 centiares ; c'est la journee de U
Bretagne ; un homme de pr6 6tait de 39 ares 57 cen-
tiares. (H. £>., 1674)) — Cet article est en entier de
M£ni&re. (I Mj. — Le mot ne s'emploie plus, a # nu
connaissance. V. Hist, au mot Becheuz. || Cf.
Boissetee, Chained, etc., anciennes mesures d*
terres labourables. || By. — Mesure agraire, encore
employee en certaines parties de l'Anjou, inconnut
aux environs d'Angers. La mesure principale est la
boissetee, ce qu'on ensemencerait avec un boisseau
de ble\ mesure variable, comme le con ten u du bois-
seau d'autrefois.
Hist. — 1601. Sepulture de Jean Couet, metayer
a M£gne\ « qui a fond£ une chanterie annuelle'et
pour cet effet hypothec^ deux hommies de jar-
din a Saint- Martin-des- Bois. » (Inv. Arch., E, S,
t. II, 416, 1.)
Hondir, v. a. — « Faire hondir les troils. ■
c'est faire grincer les verroux. (Vendee. —
Men.). Cf. Ouindir, V. Troils. Cf. Hendiner
(Mj., By.).
Honnetete (Mj., By.), s. f. — G6ne>osite\
Ex. : £a sera a voutre honneteU. On dit de
m§me en fr. : Recompense honnSte.
Sp. — De son honneteU, — grace a sa gene-
rosity. Ex. : II m'a doune" ca de son honneteti.
Honneur (Mj., By.), s. m. — Chaud d* hon-
neur, — qui aime, qui recherche les honneurs,
les distinctions. || Haut d' honneur, — orgueil-
leux, vaniteux. — N. On dit aussi : Grous
d' honneur. V. Grous.
Hontable (Lg., Mj., Tim.), adj. q. — Hon-
teux, capable de faire honte.
Et. — Aha. Hdnida ; vx sax. honda, de m. radic.
q. hounir (aha. hdnjan ; am. hohnen, moquer, faire
honte). LrrT.
Honte (Mj., By.), s. f. — Timidite\ Ex. :
Faut pas avoir honte de parler au monde. |;
Rester a la honte, — ne pouvoir payer son
6cot.
Honteux (Mj., By.), adj. q. — Timide,
craintif, intimide\ Ex. : fa ne voit si guere de
monde, ces queneaux la, ca les rend honteux.
Hist. — Modes te.
« Moult ert (etait) pros et coragos,
« Et dols et humbles et hontos. • (L. C.)
Hontoux (Lg.), adj. q. — Honteux, craintif,
timide.
Hooo (By.), inter j. — Pour arrSter un che-
val. Cf. Drrr /
Hop ! (Mj., By.), interj. — V. Houp. Hope-
la ! V. Houpe-ld. Houpe laiette.
Hope-Ianlsire (Sal.). — Un gobe-tout, qui
croit tout ce qu'on dit.
Hoper (Mj., Lg.), v. a. — Appeler de loin,
en criant, heler. Syn. de J upper.
Et. — De>. de Hop / A donne l'angl. to Hop.
Doubl. de Houper. — Hopperie, — huee. (L. C.) —
En Normandie, lever. — A un repas de noces, un
convive, au moment des toasts, se ldve et dit k
ceux qui sont en face de lui, a l' autre extrtmitedp
la table : < Ala sante du haut bout, j'hope du cul
pour vous. »
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HOQUET — HOTTER
483
Hoquet ° (Lg.), s. m. — Inegalite du sol des
routes. Mot vieilli. — Cf. Jaub. & Hoca, hocas,
pour Cahot? Cite La Fontaine :
« I/un contre l'autre jet6s
« Au moindre hoquet qu'ils treuvent. »
(La Font. Le pot de terre et le pot de fer, V, n.)
— « Nous disons, en Anjou, Hiquet. Ce qui me
fait croire que Hoquet et Hiquet sont des dimin.
de hoc et de hie, par onomat. » (Manage.)
Hoquetonne (Ag., By.), adj. q. — Mai mis;
engonce dans ses vStements ; trop couvert.
Et — Hoqueton, — arabe : al, le, et coton ;
prov., alcato ; esp., algodon, alcoton ; port.,
alcotd. Vx fr. auqueton. Syn. Pouillanci.
Horehee (Mj.), . f. — Mouvement brusque
que fait une personne qui achoppe, pour
eWiter de tomber. — De l'adv. Hors?
Hist — « Descouvrismes une navire marchande
faisant voile a horche (a gauche) vers nous. » A
babord. (Rab., P., iv, 5, 364.)
Hdrloge (By.), s. f. — Horloge. Deux heures
&' hdrloge, — deux longues heures. V. Reloge.
Et — Lat Horologium ; du grec : indication de
Theure.
Horloger (Br., Jm.), v. a. — Becher. Ces
gens horlogent leurs choux.
Horiogier (Lg.), s. m. — Horloger. Cette
terminaison est remarquable, car la tendance
du pat. longer, est au contraire de supprimer
Vi dans les syllabes en ier, iere. Cf. Tesser, etc.
Hormis (Mj.), loc. conj, Hormis que, — a
moins que, sauf q., excepts q.
Et — Jlors mis, — mis hors. Dans 1'originei
hormis 6tait un vrai participe, qui s'accordait.
Horpoule, s. m. — Eruption ou clochette
sur la peau. Syn. de Redoufte et Ampoule^
(MfiN.). Cf. Poulette.
Hdrs (Mj.), adv. et pr6p. — L'd tres long.
— AJler hors, — aller a la selle. Ex. : Illy a
trois jours qu'il n'a point 6t6 hors. || Hors
d'6tat, — incapable. Ex. : II 6tait hors d'elat
de dire ein mot. || Hors de marque, — qui ne
compte plus, qui n'est plus bon a rien. Se dit
a Sp., par plaisanterie, d'une femme qui a
depass6 Tage critique. — Se dit, au propre,
d'un joueur qui n'a plus qu'un point a faire.
Par exemple, si, jouant a l'ecarte, en 5 points,
on en a deja 4 de marques, on peut les d6mar-
quer. Ce qui n'empSche pas que Ton peut
perdre, si I'adversaire fait 5 points. (By.). ||
S'emploie le plus souvent sans adjonction de
la preposition de ; ainsi on dit : Hors France,
hors prix, hors saison, hors raison. Toutefois
on dit : hors de blague, — sans plaisanterie. ||
Adv. — Pousser hors, — pousser au large un
bateau. || Enorm6ment, incroyablement Ex. :
Y a du foin hors raison, cette ann^e. (By.). ||
Lg. Hors de bcrd, tres ivre.
Et. — Autre forme de Fors, par une transforma-
tion tres rare en franc, regul. en esp., de 17 latin
en h.
Hors venu (Mj.), s, m. — Etrangcr au pays,
immigrant qui s'est 6tabli dans la commune.
Hosanne, s. m. — Buis be nit du dimanche
des Ilameaux. Lat. Hosanna. V. Osanne,
Ausanne, Lausanne.
Hossine, s. f. — Houssine.
Et. — Houx. Aha. Huliz ; am. hulse ; angl.
holly.
H os tea a (Sp., Mj.), s. m. — Maison, logis.
Ex. : On va rentrer a Yhosteau. || Prison. Ex. :
Les gendarmes Font emmenS a Vhosteau. V.
Seminaire. || Hdpital, hospice. || Syn. de
Boite, Clou, Ours.
Et — Lat. hospitalis? (Litt.) — Hosto, prison :
de hostel. Dans la Flandre fr., on dit : ostiau, pour ;
prison.
Hist.
Et sa Mere tot intere (integre)
« L'infontit en in pouvre nosteau. »
(Et sa mere toute pure L'enfanta en un pauvre
logis. — Noels popul.)
— « Joseph a (avec) un peu de meche
« Eclaroit parmi Yhosteau,
« Nau, Nau. »
(Noels ang.i p. 18.)
Hostlere~(Mj.), s. f. — Hdpital ou maison
de refuge. Ne s'emploie que dans la loc. : Se
mettre a Vhostikre, — se ruiner.
Et. — Ce mot, dont le sens propre est oublig,
doit deliver d'un mot latin Hospitiaria.
Hist. — Plusieurs gueux de Yhostiaire, soufTre-
teux et mise>ables, lesquelz. . . » (Rab., C, i, 1, 6.)
— « Nous dist un gueux de Yhostiere auquel nous
avions donn6 demy teston. » (Rab., P., v, 11,
505.) — Gueux d'hdpital.
Hdtel (Mj., Lg., By.), s. fern — Cf. Autel.
HotUge (Mj., By.), s. m. — Terreau que
Ton transporte dans les terres pour les fumer,
les hotter.
Et. — Du suisse : hutte, — hotte,
HoUe (Mi.), s. f. — Ennui, d6sagr6ment.
On dit : Allons, bon, la hotte, as theure ! Et,
proverbialement : La diable de hotte, comme
alle a le cul fait ! — ce qui revient a dire :
Voyez-vous cela ! — Cf. En avoir plein le dos.
Hotte-baissis (Auv.), s. m. — Remblayage,
action de transporter vers le centre d'un
champ la terre amoncetee a la longue vers
les cheintres par les labours. Cette operation
ne s'exScute, a ma connaissance, ni k Mj., ni
a Sp., seulement on hotte les vignes.
Et. — Composd du v. Hotter et d'un nom Bais-
sis, signifiant : Depression. Du v. Baisser.
Hottee (Lp., By.), s. f. — Le contenu d'un
bassicot (d'ardoise). — h muet.
N. — Chaque flls de fendeur avait droit, autre-
fois, a 10 ans, a une hottde, a 12 ans, a deux hott^es,
a 15 ans, a quatre. Mais, a ce dernier age, il devait
la travailler lui-mfime. Les vieillards avaient droit
a quatre hottdes. Les hottees se louaient fr. 50 au
profit du titulaire. Ces usages, restes du systeme
corporatif , ont aujourd'hui disparu.
Hotter l (Mi.), v. a. — Porter a la hotte. ||
Remblayer a la hotte. Hotter les vignes, e'est
y transporter a la hotte soit des engrais et
amendements, soit la terre entraln^e par les
pluies. || Lg. — Ramener la terre des raise s
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484
HOTTER — HOURDRIR
sur les sillons pour recouvrir les sentences.
Syn. de Asseillonner. || Mj., Sp. — Chausser,
recouvrir, de terre, butter une plante sen-
sible a la getee, ou que Ton veut Stioler.
Ex. : Voutre c61e*ri est bon a hotter.
Hotter* (Sp-)- — Voter. Corr. du mot fr.
Hotte ux (Mj.). — Celui q. porte la hotte.
Hist. — • Mesme ail paiement des journalliers et
hotteurs qui travaillent journellement aux fortifi-
cations. » (1594. — Inv. Arch., E, n, 28, 1.)
Hottolr (Lp., By.), s. m. — Lieu ou Ton
entasse les debris d'ardoises des carrieres. V.
HottouL || By. et toutes les vidanges, les
d^combres provenant de terrassements, demo-
litions, constructions, etc.
Hotton 1 (Tim.), s. m. — Petite hotte, ho tte-
reau.
Hotton * (Pell.), s. m. — Syn. de Cochi,
Quiriances. V. citat. a Huteau,
Hottoue. — Versant de la butte ou les fen-
deurs d'ardoises jettent leurs dSchets. (Tc).
V. Hottoir.
Hotnre, s. f. — Esp6ce. C'est de la petite
hoture. Personne ou cnose. (Ag.). V. Hauture.
Hon&ler (Sa., By.), v. n. — V. Oudler.
Pleurer, g6mir, se lamenter. Syn. de Ouigner.
V. Houeler.
N. — II faut noter d'abord que le bret. a le v.
Ouilein, qui a exactement le me me sens. D'autre
part, le patois montj. emploie Houeler, au sens de :
n6ler, appeler de loin, done : crier fort. — Ce mot ;
hou61er, selon moi, est le mfime que houaler et tient
au bret. ouilein, a Panel, to howl, au vx fr. uller ;
lat. ululare. Quant a Ouigner, en d6pit des appa-
rences, il n'estpas de la m£me famille. C'est l'angl.
to whine. (R. O.)
Houche. V. Ouche.
Hondin (Segr.), s. m. — Ajonc. — V. Hudin.
|| Sa. Epine-noire. || By. Fragon.
Honee (Mj.), s. f. — Le grand flot ; le maxi-
mum d'une crue. V. Flambe, Vouie.
Et. — C'est le part. pas. de Houer et le doubl. de
Vouie. Done, le mot signifie : 6panchement ou
vomissement.
Houaler (Mj.), v. n. et a. (V. Jaub, a Hdler).
Crier tres fort pour appeler qqn. Ex. : Je les ai
houeles, y n'ont point entenau. || Hou&ler. Sa.,
v. n. — G6mir, se lamenter, pleurer. Syn. de
Ouigner. V. Houdler pour l'e'tymol.
Houer (Mj.), v. n. — Se d^verser par dessus
les bords d'un vase, d^border, en pari, d'un
liquide. || Fig. Vomir.
Houttier (hou6e-tier) (Mj.). s. m. — Grande
tripe qui sert d'enveloppe a l'andouille.
Et. — On peut songer a Tall. Haut, peau ; mais,
comme qqs-uns disent : Voudtier, il est possible
aussi que HouStier derive du lat. Vestiarium, Ves-
tis, Vestire, dans lecjuel l'aspir6e h aurait remplace^
Taspir6e V. Toutefois, cette raison n'est rien moins
que p6reraptoire, et l'autre hypothese est tout
aussi plausible. R. O.
rapporter soit a Huyer (oeiller), soit a Hen-
gner.
Houldry, adj. q. — a . . . et n'est pas chose
licitte que en ouvrage de bon cables... soit
mis ne employes aucuns chambres brave*
houldry. (C. Pobt Invent, p. 330.) Gf. Hear-
drir, hourdrir.
Houler (Mj., Lg.), v. n. — Hurler, pouss^r
des cris prolonges, d'une voix puissante ft
profonde. Syn. de Bauler. — V. Jaub. j
Hdler.
Et. — Doubl. du fr. Hurler, de>. comme lui da
lat. Ululare. Au xvr* s., on disait Uller. C'est de \i
forme pat. que derive l'angl. to Howl. — Vrao., G-,
I, 486. — « Per noctem resonare lupis ululantibu*
urbes. » — « Autour de lui aboyent les chiens,
idlent les loups, rugissent les lions. » (Rab., P.,
m, 13.) — « Puis crient et ullent comme diables. »
(Id., ibid., 23.)
Hoome (Som., Ma., Z. 207, Sp.), s. m. —
Homme. Cf. Bounhoume.
N. — II est curieux de comparerjiotre locut.
ang. : N'y a gens de, — il n'y a pas moyen de, il
n'y a pas de gens capables de (V. Gent), avec la lo<\
berricn. : Y a houme de lever cette pierre, pour . ii
n'y a personne capable de lever cette pierre.
Houmer (Lg.), v. n. — Se mettre sur la
defensive, prendre une attitude provocante.
Ex. : Ein crapaud, quand on veut le prendre,
9a houme.
Hounir (Sa), v. n. — Moisir. Syn.'de Heur-
drir, Hourdrir, Voirir, Vairir, Veurir.
Honpane (Li.,) s. f. — Ross6e, flaupe>. J'
vas t'foute une houpane ! — te battre. DouR
de Hampane
Houpe! (Mj.) interj. — On s'en sert pour
marquer un bond que Ton fait soi-meme, on
un saut que Ton fait faire a une autre per-
sonne. || Sert aussi a appeler de loin. || Houp*
la ! l er sens. || 7/oupe-laKette ! Forme enfaii-
tine et caressante, m£me sens. (By.)
Honper (Mj., Sal.), v. a. — Appeler de loin,
h61er. Syn. de Jupper. De>. de Houp, doubL
de Hoper. — A donne l'angl. to whoop, fair*.
des hu6es. || Lg. — Soutenir une note ou un:
m61op6e tres 61ev6e le plus longtemps pos-
sible. Syn. de Bauler, Noter, Rauder, Hisw
Onomat.
Hist. — « Lorsque Sarrazins courent par la m*r.
ce n'est autre chose fors en ho u pant et larchinrj
semen t. » (Froissabt.)
Honpet (Z. 150), s. m. — Tres petite quaii
tit6 ou distance. — Etre a un petit hour*-
a deux pas — a une petite distance. P. e. aU
distance ou Ton peut etre entendu, dun-
personne en houpant mode>£ment.
Hourde (Lg.), adj. q. — Voute, en parU:
des personnes. C'est le fran$. dans un s^
figure\
Hourdee (Bg.), s. f. — Charge. Une houd -
de linge, de bois.
Honiiler (My.), v. a. — DSdaigner. Peut se Hourdrir (Sa.), — V. Heur drir.
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HOUSEAU — HUCHET
485
Hooseau, s. m. — Sorte de chaussure
contre la pluie et la boue. Cf. Heuse. (Men.).
Housiaux.
Et. — Aha. Hosa, chausse ; am. Hose. — % Le
celt, a aussi ce mot : Hos ; bas-bret., heuz.
Honser, v. a. — Mettre ses houseaux.
Hist. — Chausser. On lit dans la Satire Mcnip-
p£e, a propos des fameux Seize de la Liguc :
« De seize ils sont r^duits k douze,
« II faut que le reste se houze. »
Houssat, s. m. — Baguette ou tige da
houx. Syn- de Houssin.
Hoosste (Mj.), s. f. — Quantity d'herbe,
haute et drue ; toison touffue. — Fr. Housse.
Syn. de Pelie.
Et. — Housse. B. L. housia, houcia, hucia,
hussia. — Diez le rattache a l'aha. : hulst, four-
reau. Kimry, hws, couverture. |l Autre sens :
corr. de Hosee, bourrasque, temp§te. Lat. uddata.
D'aprds Borel, si cette pluie ne durait qu'une
heure, horata (D. C), horaria, quasi ad horam.
(MEN.)
t J'alloys chantant dans un pre" verdoyant,
« Ceinct d'une haye koussue et verduree. »
(G.-C. Bucher, 71,119.)
Houssera, rat (Sp., Mj., Bg.), s. m. — Gros
hachoir, pour couper la viande. — Syn. de
Hansart, Paltre.
Honssln (Mj.), s. m. — Branche delhoux.
Doubl. masc. du fr. Houssine. Cf. Houssat.
Honssiner (Segr., By.), v. a. — Frapper
avec une houssine, qui est une petite baguette
flexible. « Je vas te houssiner ! » Syn. de
Scionner, Feurler, Roter.
Houste! Interj. tres usitee partout, mais
surtout chez les perreyeurs. — Allons, houste !
Onomat. — G'est la langue houste !
Hom-batard (Lg.), s. m. — Espece de
houx dont la feuille n'a qu'un seul mquant
a son extr6mite\ Elie est assez rare. On Pap-
pelle aussi : Houx-laurier.
Hom-laurler
bdlard.
(Lg.), s. m.
V. Houx-
Huasse (Mj., By.), s. f. — Oiseau de proie
diurne d'assez grande taille, qui doit etre la
buse. || Sa. — Plumage gris, ailes blanches en
dessous. C'est p.-e. la bondree. — Cf. Huard
(Littre) ; Ouasse (Jatjb). || By. — h aspire\
Terme meprisant, d^signant a la campagne
les gros oiseaux de proie de notre pays qui
(avec les corbeaux, les pies et les petits car-
nassiers) font de grands ravages, par mi les
petits canards surtout, et qui sont connus
sous le nom de Bondrees. Buses, busards et
meme Ballusards. — N. On sait que, en
general, les petits canards ne sont pas eiev6s
£ la maison, qu'on les envoie tout petits a la
riviere avec ieur mere qui les conduit et les
rechauffe et leur apprend a se suffire. Quand
ils sont gros, on va les chercher dans les pr6s,
les fosses, la riviere, et on les ram&ne en masse.
(II y a quelques jours, il en a e*te* ainsi ramene
un bouillard de prds de 400). Ghacun recon-
nait les siens gT^ce un mer (marque) fait
si tot apres l'Sclosion. Ces petits canards sont
ainsi tres exposes a la rapacity de leurs enne-
mis.
Et. — Huard, de : huer, a cause du cri qu'il
f)ousse. (Litt.) — Huau. On appelle ainsi un mi-
an dans les provinces d'Anjou, du Maine, de Tou-
raine. De : huer, parce que les paysans huent et
crient apres les milans quand ils s'approchent de
leurs maisons. (Manage.) — Hua, milan. « Nous
ne pouvons nourrir aucuns poulets que ce diable
de hua ne les mange tous. » (Nuits de Strap., I,
410.)
Huau (Sa.), s. m. — Sorte de charrue a
deux versoirs, qui sert a ouvTir les sillons
entre deux planches de terre. Syn. de Veau,
Rabale.
N. — Ce mot, comme l'instrument, est le mdme
que le Veau de Mj., La Pommeraye et Le Lg. —
Pour Houau, de>. du fr. Houe et de Tall, zu
Hauen.
Habereau, s. m. — Vagabond (M6n.). —
Serait-ce Hobereau, par derision?
Hublr° (Mj.), v. a. — Huer, honnir, bafouer.
— L'angl. a Hubbub, vacarme, tintamarre.
Hue he, s. f. — Venir comme p&te en huche,
— en pari, d'un enfant bien nourri, qui pro-
flte.
Hueheque, Huchqae (By., Zig.) 203 pr^p.
jusque. Syn. et d. de Duchque. Syn. de En-
/usque.
Hucher (Mj., Lg., My. Seg. IA, Lz, Br.)
Appeler a haute voix. Huche done le gas qui
passe. Syn. de Hoper, Houper, HoueUr. R6-
primander, gronder, tancer, Syn. de Dhes-
ser, Sal., id. Manifester son me*contentement,
ta mamam va Hucher/ (Lrm, By.)
N. — A Sp., ce mot est employe dans son sens
francais ; a Mj., on n'en use aue dans le sens spe-
cial au patois. Cf. angl. to Hush, imposer silence.
Et. — B. L. Huccus. — Diez le tire de Tadv. lat.
Hue, ici ; de sorte que Hucher serait : appeler ici,
faire venir ici. — Celtiq., Kimry : hwchw. (Litt.)
— D*ou Huchet. MiNAOE, qui cite Pbrion. « Hucher
veut dire, en francais : appeler, et vient du lat.
vocare ; o tombe par syncope et forme d'abord
veer, par allon^ement ; une h est placee par pros-
these pour indiquer l'aspiration et une autre par
6penthese, d'ou : hucher. » (Traduit du lat.) Les
Picards disent encore aujourd'hui : veucher et
huquer. Bret. Huch, cri.
Hist. — « Voire, si je ne l'eusse fait taire, il eut
hiiche jusques a demain. » (B. de Verv., M. de p.
n, 53.) — « A la fin, il se met a appeller et crier
qu'on lui portat de la chandelle. II se mettoit a
hucher, puis se reposoit, plus il huchoit et moins on
s'en soucioit, aussi que sa voix n'eHoit point enten-
due, venant de si bas (de la cave). — Id. % ibid.
p. 139.)
— « Alors Catou il huche hautement »
(J. du Bella Y, Moretum, 259.)
— « Huche, Catou, demande le mortier. »
{Id., ibid. t 262.)
Huehet, s. m. Cornet dont on appelle les
chiens a la chasse. V. Huchet, petite trompe.
Hist. :
« Dieu preserve en chassant toute sage personne
« D'un porteur de huchet qui mal a propos sonne. »
(Molibre, FAcheux.)
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486
IIUDIN — HUREUX
| « Derriere lui cheminait au second rang Lezin, le
•valet de limiers, son hucket sur le flanc pass6 en
bandouliere. » (Hist, du vx tps y p. 263.)
Hndin (Pell., Segr.), s. m. — Fragonniere,
petit houx. — Ajonc. — Cf. Haguin. Syn. de
Fragonelle, FergonnUre. Cf. Houdin. — V.
Ejon.
Hue ! (Mj.), interj. — Cri dont les charre-
tiers se servent pour exciter les chevaux. ||
On l'emploie aussi pour faire honte a un
enfant de qq. action reprehensible. Ex. :
H ue> hue done, vilain laid ! || Fu. — Hue,
hiah ! a droite. || Terme enfantin pour
designer un cheval : Aller a hue.
N. phon6t. — P.-§. le v. Huer vient-il de la.
Hue ! oh!(Mj.). Huau — Interj. Cri dont
les charretiers se servent pour dinger les
chevaux a droite. V. Dia.
Hue* (Lu6), S. f . Cri.
Hist. — « Nous mandons... de faire faire des
chasses et huies aux loups. » (Anj. Hist., 4 e an.,
p. 630. Note.)
Huge (Bl., Mj., Sal.), s. f. — Huche.
Hist. — M6nage constate cette prononciat. en
Anjou. — « On a trouv6 un coffre ou une huge. »
(Ch. Boubd., Ug. de P. Faifeu, p. 75.) — V.
Mette. Au sujet de la substitution de g a ch, cf.
Bdget. t Belle huge n'est pas pain. » (Prov.) — N.
C'est sur la huge que s'assoient les amoureux. —
< Quand je cogne a la huge, j's£ sur qu'y a des pains
d'dans. » (Sal.)
Huiie, s. f. — (Mj.). — Huile de cceur,
salive ; h. de bras, effort muscuiaire, fatigue ;
h. de co tret, coups de baton ; h. d' Henri V, —
de ricin ; h. d'acier, — l'instrument du den-
tiste ou du chirurgien. Plaisanterie. Ex. :
Pour cote* dent-la faudra de Vhuile d'acier.
Huilier (Mj.), s. m. — Huiliere ; burette a
huile.
Hull 16 (Lg., Tim.), adj. a. ou part, pas. V.
(EillL Au Lg. on prononce nu-i-ille, en 3 syll.
Hnilonx (Mj.), adj. q. — Huileux. Cf.
Graissoux, Mardoux, Bavoux, Morvoux, etc.
— Sali par Thuile.
Hu tester (Mj.), s. m. — N. On fait toujours
l'h fortement aspire* ; ainsi on dit : II ara
affaire au huissier ; le huissier l'a saisi. jj By.
h muet : l'huissier, les-z-huissiers.
Et. — Lat. Ostiarius, portier, de Ostium, huis.
Fabricant ou gardien d'huis ; puis le pardien des
huis des tribunaux est devenu un oftkier dc jus-
tice. (Litt.) — Ostium est devenu de bonne heure
Ustium, d'ou Uis, ecrit Huis pour indiquer la
prononc. vocale de l'u (et le disting. du v = v).
(Darm.)
N. — On raconte qu' Alexandre Dumas, le pere,
qui avait eu trop souvent maille a partir avec ces
peu syrapathiques fonctionnaires et qui n*admi-
rait que m£diocrement leurs exploits, afTectait de
les appeler, lui aussi : les-huissiers. Lorsqu'on lui
demandait la raison de cette prononciation anor-
male : « Ost, npondait-il. que je ne veux avoir
aucune liaison avec ces gens-lft. »
Haiti* me (Sp.), g, m. — Mesure do capacity
pour les grain es s&ches, qui est a peu pres l a
nuitieme de l'hectolitre, ou e*gale a 125 deci-j
litres. Le huitilme est toujours en usage, en
d6pit de tous les ve>ificateurs des poids et
mesures. C'est sans doute Tancien boisseau
du pays, conserve par routine.
Et. — Lat. Octo ; la tres ancienne forme Oidme.
uime, represente un type Octimus, et Wilis me*
octesimus.
Hullee (Mj.), s. f.
Hullement.
Hurlement. Syn. de
Huilement (Mj.), s. m. — Id.
Hulier (Mj., Lg.), v. n. — Hurler. Syn. et
d. de Houler. Angl. to Howl.
Et. — Lat. Ululare ; rad. Ul, onomatopeJque,
redouble pour renforcer. La forme ancienne et
correcte est Uller, ou, avec prosthese dun h, i
Hulier ; l'r, dans Hurler, est une corruption. Cf.
allem. Eule, angl. Owl, hibou, qui semblent appar I
tenir a la m§me farhille.
Humeau (Ag.), s. m. — Ormeau. — V.
Umeau.
Hist. — « A vendre. . . Le tout situ£ a YHumeau-
Blanc, commune de Sa.nt-Bartheleray, sur la
route de Saint- Barthelemy a Tr^laze. » {Petit
Courrier du 21 avril 1907.) — Je connais tres bien
ce lieu. On prononcait : YHomohlin
Humeur (Mj., By.), s. masc. — Ex. :
Allons ! de Taction et du bel humeur. \\ Avoir
Vhumcur a l'envers, — etre de raauvaise
humeur. || Inflammation. Ex. : Y a encore
de Vhumeur dans cete* doigt-la ! |' Absolt. —
Etre tfhumeur, — etre de bonne humeur.
N. — On peut remarquer que, dans le pat., ce
mot a conserve le genre du lat. Humorera. — L'adj.
se met au masc. ou au f6ra., selon qu'il precede ou
qu'il suit le nom. On dit : II est d'ein ben mau-
vais humeur, a matin ; — II est d eine humeur
massacrante , — on ne sait guere de queun bout le
prendre.
Et. — Lat. Humorem. Au xvr» s., on essaya par
latinisme et contre l'analogie fr. de faire ce mot du
masc.
flu nor me. — L'h fortement aspire\ Enorme.
Prononciation habituelle et ernphatique du
mot francais. || By. — Inorme.
Ha ooo (By.), interj. pour diriger les che-
vaux a droite. Cf. Huyooo. — Huooo drrr, se
dit pour faire faire au cheval un tour complet,
par ex., au bout d'un champ, quand on la-
bour
Hupei, s. m. — V. Houpet, Houper.
Hurard (Z. 156), s. m. — Arbre 6mondable,
hure. — Orig. incert. Cf. l'a. adj. hure\ qui
signifiait : herisse*. Syn. de Mousard, Troi-
gnard, Truisse, Tetaud, Emousse.
Hare (Li., Br.), s. f. — Tete ; ch§ne auquel
on a coup6 les branches. Cf. Hurgne.
Hurcr (Fu.), v. n. — Abandonner les oeufs
et le nid. : La mere a hurL Syn. de Hadir.
Hureux (Mj., By.), adj. q. — Heureux. V.
Hurreux.
St. — De I heur, du lat Augurium (et n#n dl
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HURF — HYDRIE
487
Hora) ; au xrv« s., aur ; du lat. Avis, oiseau (le
v = u), et <Tun radic. qui est dans le lat. Garrire,
bavarder. C'est le presage tire* des cris des oiseaux.
— Selon BfezE, au xvr 3 s., tout ce qui prononce
bien, en France, prononce kureux. Et, au xvir,
Chifflet, Gramm., dit qu'on pron. egalement bien
heureux ou hureux. L'a. langue disait plutdt :
beneure\ (Litt.) — Cf. Eu, part. pas. du v. Avoir,
que Ton pron. U.
Hurt (Ag., By.), adj. q. — Chic, beau, 6pa-
tant. Syn. de Chouette, thique, Chicard, Chi-
cocandard, Chenu, Rupin.
Et. — Produit de la fantaisie de qq. desceuvr6 de
cette 6poque, ce vocable fit flores sur le boulevard,
c.-a-d. depuis la rue Saint-Aubin jusqu'au cafe de
la Mairie, vers 1875-80. Je ne sais s'ii est encore
en usage.
Hurgne (Mj.), s. f. — Loupe d'arbre.
Et. — Hargne, hergne, hernie? V. Hure.
Hurlufeier (Ag.), s. m. — Mauvais sujet.
Cf. Relubier. — Vagabond ; idiot, fou. Voisin
de Hubereau.
Et. — Le vx fr. avait Hurel, fou. En pat. flam.,
on dit : hurlu, pour : hurleur. — Cf. Hurluberlu.
Hurnes (Mj.), s. f. — Ne s'emploie qu'au
plur. Rhumatisme articulaire. V. Hurre. Syn.
et doubl. de Heune.
N. — D'on viennent ces mots si curieux? On
sait que le rhumatisme articulaire aigu produit des
nodosit£s aux articulations ; et alors nous serions
ramen6s a Hurgne. loupe d'arbre.
Hurra, Hurhau ! Interj. — Exclamation
frSquente des toucheux de boeufs, pour les
(aire tourner a droite. V. Hue, oh / — ^Oppose*
a Dia.
Hist. — « A propos un char tier sans fouet
« Qui ne dit dia ne hurehau. »
(R. Collerye, p. 82.)
Hurre. — V. Hurnes.
Hist. — « De paour des hurmes
« Et des grumes
« Rasurez-voz en droguerie. »
(Villon, Jargon, Ballade in.)
Hurler (Li., By., Br.), v. a. — Heurter. Ex. :
II s'a hurte. || Mj. — Forme vieillie. Cf. Juner.
Vx. franc.
Hist. — t Celle part est alee, s'a a l'huisset
hurt*. » (Berte, c. 45.)
— « A un grant arbre s'est hurtez
« Arere chet, tut reversez. » (L. C.)
Basset (Ag.), s. m. — Petite porte basse,
demi-porte ; la seule qui reste ferm^e quand
on est a la maison. De ostium, huis. V. Lucet.
— Cf. la citation a Hurler.
H ussier (Lg., By.). — L'h n'est pas aspire\
comme a Mj. — Cf. Menusier. V. Jaub. Hus-
serie, hussier.
Hnstaad, s. m. — Gros chapon. Huteau.
Cf. HHoudeau. V. Huteau.
Hist:
« Vos Angevins vont deux n deux,
« Courant comme un lievre de Beausse,
a De peur qu'ils ont, un pet breneux
« lis laissent aller en leur chausse,
« Qu'ils portent pour faire la sauce
« D'unHustaud, chez Mathie aux boeufgi
« II n'Mt quo d'aller. »
(Mathie aux boeufs, sur(veillantt) du jeu de paume
du Pelican (?), hors la porte de Saint-Michel, qui
ten ait le plus c616bre brelan de la ville.)
Bruneau de Tartipume, Philandin., p. 493.
Extrait du Pique-mouche du Sieur de la Vallee.
En 1592. — Fait apres la deroute, devant Craon,
d'une armee qui assi^geait cette ville et ou se
trouvaient plusieurs seigneurs angevins. I^e due
de Mercceur y fut vainqueur. — 69 couplets de
6 vers, avec le 7 # :
« II n'est que d'aller. »
Hut X (Mj.). — L'h tres aspire\ Interj. Zut I
Huteau. — V. Hustaud.
N. — Hautondeau, Hutaudaulx. Chaponneau
gras et bien conserved . . On les appelle ainsi parce
que, ne valant pas la peine d'etre nourri de bon
bl6 comme les vrais chapons qu'on veut engraisser,
on ne lui donne que des hotons ou hautons, c.-a-d.
de ces petites gousses qu'on dte du bled. » (La
Duchat, sur Rabelais. Cit6 par Borel.)
Huttanger (Ti., Tr., Zig. 138), v. a. — Mal-
mener, rudoyer, lancer de droite et de gauche.
Syn. de Rudanger. || By. — Hutanger. Tra-
casser, molester, battre. — Un cheval s'est
6chappe* ; on court apr&s pour le ramener et
qqf. on y met un peu trop d'ardeur. Le patron
crie : Allons, allons, va guy (y) done douce-
ment ; faut pas le hutanger comme ca ! L'h
est aspire\ — Ses chevaux ne vont point (ils
lui ob&ssent mal), c'est y 6tonnant, il est
toujou aprds, a les hutanger t
Hutte (Mj.), s. f. — Petite cabane de bran-
ch ages dans laquelle se cachent les chasseurs
de "canards sauvages. — V. F. Lore II. || A la
hutte. (Z. 141, Tr.) Dans l'obscurite\ S'emploie
pour : A t&tons.
HuUier (Mj.). — - V. Hutte.
Hist. — « Les huuiers viennent amarrer leurs
toues a la t£te des souches. Ils batissent la un petit
abri de branchages et de roseaux. ou ils passeront
de longues journfos, des nuits qqf., surveillant les
canes qui servent d'appeaux. * {Anj. Hist. y 2? an.,
p. 579.) V. F.-Lore, n.
Hutu-Batu. Pour : Hurluberlu, Estuberlu
(Po.). — Personnage ou id6e fantastique.. .
(M6n.).
Huy, adv. de temps. Pour : aujourd'hui.
Huyau. Pour : tuyau.
Huyer (Lg.), v. a. — Rassasier jusqu'au
dugout. Ex. : Les bStes finissent par se huyer
des choux.
El. — Pour (Eiller, doubl. de OuilUreX de Avouil-
ler, avec prosth. de l'h aspird.
Huytfdd. Interj. pour diriger un cheval a
droite. Cf. Hue-oh, Hueau, Huooo, etc.
Hyacinthe (Mj.), s. f. — Jacinthe. — h
muet, 2 syllabes. — Pat. norm. Guiacinthe.
Hydrie. — Sorte de vaisseau. Cruche a
mettre de Teau.
BorRnioNE, dans sa Chronique (V Anjou, en la
vie de Rene, Roy de Sicile, au f° 173, v° : « Aussi
donna-ii l'une des Hy dries, esquelles, aux nopces,
en la Channejde . Galilee, Nostre-Seigneur mua
Teau en vin t laquelle est gardee en grant Mve-
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488
HYME - IDEE
rence. » — Rab., 4, 64 : t Flaccons, tasses, hanaps,
bassins, hydries. » Manage ajoute : t Ce mot,
d'ailleurs, est encore aujourd'huy en usage a
l'eglise cathedrale de la ville d' Angers. » — Du
grec.
— « La ou se voit Yhydrie
« De chez rArchitriclin,
« Ou Christ, devant Marie.
« Change Peau en bon vin. »
(Noels ang., Venez a St- Maurice.)
Hyme, HI me (Mj.), s, f. — Hymne.
Hist. — Plusieurs himes patriotiques ont ell
repetees, a la suite duquel on a remarchd en 14
meme ordre au bout occidental du bourg..., oi
d'autres hismes ont ete pareillement rep^t^*. (Rap*
port de Gourdon, administrates de Beau-Site;
Revue de V Ant'., t. LIV, 321.) — On dit : Vkyma\
russe.
Hympothiquer (Mj., By.), v. a. — Hypo-
th6quer.
Et. — De deux mots grecs : mettre sous, mettre
en gage.
OBSERVATIONS
Pbononciatton. — Tres long dans certains
mots ou il est plutdt bref en francais. Par ex. les
inflnitifs de la 2* conjugaison, ou Ton supprime tou-
jours Vt final : court, mentt, etc. — Ainsi designes :
couri °, menti °.
Pebmutation. — I devient E ; diligence, b6-
tume, cimetiire. — Ei ; cheveille, feille, fourneille. —
Pour la terminaison iau, au lieu de eau, V. eau,
observations a la lettre E.
I remplace a et ai : 1° dans tous les preterits ; ie
tombis, il changit ; 2° dans un grand norabre de
mots : igneau, iragne. II remplace E dans : licher ;
Ei ; dans pigner, tiller.
I remplace u ; limiro, lindi, himeur, in, pipilre
(numero, lundi, humeur, un, pupitre).
Addition. — Pour donner a certains mots une
prononciation mouillee et plus adoucie, on les fait
preceder d'un i : ielle, ieux, ieun, ieune.
Epenthbse. — I s'intercale dans : crliature*
agreiabe (agreable).
Aphebese. — I se supprime parfois entre deux
voyelles : Crayon devient Crton ; bruyere, bruire ;
perrer, pour pierrer ; et meme ailleurs ; dar, pour
clair.
Oboupes de lettres. — Ie devient ee ; compa-
gnie, compagnie ; Ier devient oue ; encherrier,
encherroui. Les verbes en ier font cet infinitif en er ;
bintficer, officer.
In est remplac£ par e dans Installer, qui devient :
estaller. Et, au contraire, in remplace e dans edu-
quer, essentiel, qui deviennent : induquer, insen-
tiel. — In devient un o)ans : pruntemps, juun, pour :
printeraps, juin.
Iste devient isse dans : buralissc, cbtnisse,
modLsse, etc.
I. — (Mj.), pron. pers. — Lui, a lui, a elle.
Ex. : Vous i direz. Four illi, ou l\ = gui. —
Cf. Jaub. — Le f^min. est a, dev. une cons,
et alle dev. une voy. — Le plur. ils, devant
une cons, se r£duit de m£me au son i, i vont,
i courent. Mais, dev. une voy. la lettre 1 repa-
ratt, et la lettre s est 61imin6e : le tout par
euphonie : il arriveront. Tromp6 par la pro-
nonc, on a ecrit y pour il et ils. || Employ^
dans le corps des phrases exclamatives a
toutes les personnes : J'suis-t-i content !
Vous avez-t-i bonne mine ! || By. — Lui se
prononce 1!. — Ct'affair'la (cet objet-la) est
a li et pas a 16. — Mais on dit : Vous z i direz,
ou vous illi direz. (On dira aussi : C'est a
ielle ; toujours au pluriel : k ielles, et : Vous
leux direz, ou vous leuz-z-*' direz (a eux ou a
elles).
Iavard (Z. 121), s. m. — Lezard vert
Iau, s. f. — Pour Eau. — Peut s'ecrire Ieau,
iaue. || Faire de Yiau y — laisser p6n6trer Teau,
en parlant d'un tonneau, d'un bateau. V.
Eau.
Hist. — t De la benite iaue. • (Fboissabt.). —
Se trouve souv.dans le lang.des paysans de Moliere.
Iehelette (Mj.), s. f. — Nom d'une ancienne
espece de poire. V. Monte- icheletle.
I elf. Pour ici, ci. — Cf. pour ce t final, JeuC
Marcit\ TabaC. Fx. : Dans ce temps icif ;
dans ce moument icit*. || By. — t final tres
rarement sonore.
Et. — Ecce hie, — vois ici. — Hist, a Le cure
de Pantin, a une lieue de Paris, pria les marguilliers
de sa paroisse de luy laisser faire TinscriptioQ dune
verriere qu'ils avaient fait mettre a l'eglise, et,
apres avoir rdve longtemps, il fit ces deux vers :
« Les marguilhers de Sain te- Marguerite
o Ont fait bouter cette verriere ycite. »
(Tall, des Reaux. — De Montesson.)
— « Je concluds done, en cest endroit icy,
« Que je suis plus mallade que vous n'estes. »
(G.-C. Bucher, 67-117.)
— « Paingsen ton frono et sourcilz long fendu
« Ces mots icy : Je suys de tel nature. »
(Id. — 189-195.)
— a Mes pleurs, helas ! estaignez, sans demeure,
t Le feu qui m'ard en cest endroit icy. »
(I<L, p. 233.)
— « Lors Luce dist : Estaignez la chandelle,
« Ma sceur Oylon, que ces puces icy
a Ne voyent plus. Vela plus grand cautelle
« Qu'en Gylon n'a d'amoureuse mercy. >
(Id., 111.1
— Employe ainsi par R bonier, Descartis.
Pascal. — Au Canada, les habitants d'origine fran-
caise ont conservd cette locution : ici, pour : ci.
— « l^es Bourgeois de Chartres
« Et ceux de Monlheri,
« Menez tous grande joie
« Cette journee ici,
« Que na^uit Jesus-Christ. *
No*ls angevins, p. 63.
Icou, Iquelle (G.), pr. pers. — Lui, elle;
icelui, icelle. Cf. Quid, quiou, quelle.
Idfcc (Mj., Lg., By.), s. f. — Avoir dans son
idSe de — etre resolu a. V. Toupeu || Petit^
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IELLE — ILAIS
489
quantity. Ex. : Sa robe est eine idee, eine
petite idle trop longue. Gf. Brin, Soup$on,
Scrupule, Larme, Goutte, etc. || Passer par
Vidhe, — sortir de la m^raoire, §tre oublie\ ||
Attention, application. Ex. : II n'a point
VidU a ce qu'il fait. || Intention. — Ex. :
A n'a point Vidie au mariage. || Esprit,
intelligence : II n'a point d'idte. || Avoir
bonne idee de : Ex. : II avait ben bonne idle
de ben faire. || N'avoir pas ses idkes a soi, —
etre un peu fou. On dit aussi : N'avoir pas sa
tete a soi.
Et. — I -at. Idea, du grec idea, du v. e'ide'n,
voir, lequel est le meme que le lat. videre, de sorte
que c'est le fait de la vision qui a fourni, par figure,
la denomination au fait intellectuel.
Idle (Mj., By.). — Pron. pers. Elle. Cette
forme est le cas regime du pron. A, Alle,
c.-a-d. qu'elle ne s'emploie que comme com-
plement d'un verbe ou d'une proposition. Ex.:
Alle a tomb£ en faisant sa folle ; c'est ben fait
pour ieVe. — Le plur. est Ieules. Ex. : Alles
ont dari^e a l'assemblee ; j'aurais pas cm $a
de ieules. — Corr. du mot fr. A rapprocher de
Ieun, Ieux (By.) « A sont trop hargu£gnouses,
n'y a gens de s'entendre avec ieules. — Cepen-
dant cette forme s'emploie aussi comme sujet
a la fin d'une phrase elliptique. « Sa soeur
n'est pas pres si jolie comme lelle. » || By. —
I elle, ielles ; ieulle, ieulles ; ieux, pour : elle,
elles, eux.
Ien, pr. hi-an. Lui-en. Ex. : Donne ien*
Mieux. Donne i-en ; donne-y- en ; gui, illi en
(By.).
Ieo, leue (Mj., By.) Part. pas. du v. etre*
Eu, eue. Ex. : II a ieu tort. V. Yu.
Italics. — Pron. pers. fern. plur. Elles. V.
Ielle, Eulles.
lean, leune (Mj.). — Adj. num. et pron.
ind£f. Un, une. S'emploie exclusivement
lorsqu'il n'est pas accompagn£ d'un nom.
V. Ein. « J'en ai ieu ieun qui pesait ein cent.
l| Ne pas en dire ieune, — ne pas soufTler mot.
i| Ieun par ieun, — un a un. Syn. et d. de Yin.
II By. — Ieun et lein ; ieune et ienne (cette
forme-ci plutdt).
Ieux (Mj.). — Pron. pers. masc. plur. —
Eux. Ex. : C'est toujours ben ca ieux que je
vois la-bas. — Corr. du fr. V. Ieulles.
I£vre (Li., Br.), s. m. — Lievre.
Ign6- — Terminaison d'un grand nombre de
noms de lieux en Anjou, Martigne*, Contign£,
Erign6. On serait port£ a la tirer du lat. ignis, feu.
Et, en efTet, ign£ est un adj. q. tres usit* 4 . On dit :
des phenomena's ignes (gn dur/, couches de ter-
rains de formation ign£e, par oppos. 5 aqueuses.
Mais il faut rcnoncer a cette explication. Ignfi
vient d'une terminaison lat. iacum, qui affecte a elle
seule une vingtaine de noms les plus anciens. Kile
represente un sufllxe celtique qui a servi pour la
composition au moins jus.m'au vip s. de notre 6re,
de sorte que ce sufiixe a donne naissance a une infi-
nite* de produits hybrides par son union avec des
radicaux latins, et plus tard, avec des noms ger-
maniques. Le iacum avait une signification si
claire que les scribes leraployaient a la place des
mots « villa » (a form6 environ mille mots g^ogra-
phiques) et a curtis » (cour de ferme, enclos pour
les bestiaux, puis fermes, chateaux Mtis par des
colons romains dans les provinces de l'empire, puis :
cour, palais ; des centaines de composes). —
Cocheris.
Ia-us, suivant les regions, s'est transform^ en :
ay, at, ac, ais, az, eat, e, e, et, ieu, ieux, ey, ier, in,
py* y e > y> ' s » i ers » *^» a ^ & n > ° ux *
De sorte que, par ex., Martigne signifie : le
domaine de Martin ; Antoign*, le domaine d'An-
toine.
Ignean (Fu., By., St-P., Segr., Mj.), s. m.
— Agneau. Ce mot a vieilli a Mj., mais il est
toujours usit6 a St-Paul et aux environs.
Syn. et d. de Aigneau, Zegnd, Gnd. \\ V.
Chambe. || Chi. — Morve au nez qu'ont par-
fois les enfants. Syn. et d. de Gnd ; syn. de
Chandelle, Cloche, Licoche.
!Mst. :
« Comme un aigneau qui sa nourrice appelle. »
(J. du Bell., Les Regrets, p. 206 .)
« Les aigneaux, les chevreaux et les 'eunes bou-
veaux. »
(/</., Epigr. pastor., p. 306.)
— « Ces gros loups-li s'entendent tous pour d6vo-
rer les pauvres igneaux. » (H. de Bat.*?., Cesar
Birotteau, 90.)
Igneiie (Auv., By.), s. f. — Agnelle. — V.
Igneau. || (Mj.) Pieces de bois qui se placaient
entre le mouton et les carreaux dans les anciens
pressoirs. La chose existe encore dans les nou-
veaux, mais le mot a disparu de 1' usage cou-
rant.
Et. — Les ignelles etaient mStaphoriquement
les femelles du Atouttn.
Ignoramus (Mj., By.), s. m. — Ignorantin.
On dit : Frere ignoramus.
Ignore (Mj., By.), s. f. — Ignorance. Ne
s'emploie que dans la loc. : Eter en ignore, —
ignorer. Ex. : Moi, je s6 en ignore qui que c'est
qui l'a fait, si c'est li ou ben ielle. — C'est-
ii Pierrot ou MargotJ'en s6en ignore. V. Igno-
rer.
Ignorer (Mj., Lg., By., St-P.), v. n. — Ne
s'emploie que precede du pron. en. Ex. :
C'est-il ben vrai? moi, yen ignore, — c.-a-d.
je n'en sais rien.
Et. — Lat. igaonre ; de i, pour in privatif, et
d'un rad. inus. Gnorus, tres voisin de Gnarus, —
qui sait.
II (Mj., By.), pron. pers. — N. L'l final ne
sonne jamais devant une consonne. || Pour :
ils ; l's ne sonne pas : // onj, dit, il ont couru.
— N. Se supprime souvent : N'y en a pas ;
n'en^faut point.
Hist. :
« Je me complains d'un maudit g arson neau
« Qui a casse mon verre le plus beau . . .
« Helas ! m4as ! il estanchoit si bien
« Qui n'y falloit aprcz adjouster rien.
(Qui, mis pour : que i, pour : qu'il. — G.-C. Bucher,
257, 2'»3.)
Hals (Mj.), s. m. — Habitant des ties de la
Loire, par opposition a Champnas, Valleias.
— On dit qqf. Iliers ; — pas a Mj.
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490
ILLI — INDIEN
■Hi (gui) (Mj., By.). — Pron. pers. — Lui,
a lui. Ex. : Je vas Mi dire.
Et. — C'est le vx fr. Illuv, du dat. lat. Mi huic-
Ne s'emploie qu au cas datif.
Illy (Mj., By.), adv. — Y, la. Ex. Je illy
(gui) vas.
Et. — Der. du lat. lllic.
Im. « II faut chercher a En (dit le D r
A. Bos) les mots qui manqueraient ici. Im,
graphie savante, est : en, em en franc?. Impor-
ter est savant, enporter ou emporter est
popul., et les mots en im, au lieu de en, em,
ne sont pas popul., ou ont 6te* revetus d'une
graphie savante. »
Imagineur, adj. q. — Se dit en pari, d'un
cheval ombrageux. II s' imagine qu'une ombre,
une feuille de papier est un danger r£el, un
obstacle se>ieux. Qqf. Emagineur.
Imbibe, part. pas. — LGgerement ivre.
Imbiclle (Bl., By., Tr., Zig. 141), adj. q. —
Imbecile.
Imboivable (Mj., By.), adj. q. — Que Ton
ne saurait boire. Syn. et d. de Imbuvable.
Imbougeable (Lg., By.), adj. q. — Que Ton
ne saurait remuer, bouger. Syn. de Inre-
muable, Imbranlable. || Soul imbougeable, —
ivre mort.
Imbranlable (Mj., Lg.). — Prononc. im-
branlabe, (la terminaison ble se prononce
be ; capabe, etc.), adj. q. — Complement
ivre. Ex. : II est soul imbranlable, ou, absolt. :
II est imbranlable. Syn. de Paf, Rond, Plein,
IncendU, Verzele, Inremuable, Imbougeable.
Et. — Du pre7. in, negat, et du fr. Pranler.
Litte>alement : Qui ne peut bouger.
Im ma nq uable (Mj., By.). — Im, nasal ;
ein. — adj. q. — Immanquable. || Adv. Im-
manquablement. Ex. : II va se faire baiser,
im-manquable !
Immediat (Mj., By.). — Im, nasal ; ein.
aj. q. || Adv. pour Imm^diatement. Ex. Je
illy (gui) vas immkdial.
Et. — In, privat., et medius, moyen. Done :
qui est sans interm£diaire.
Immediate me nt (Mj., By.). — Im, nasal,
ein. On dit le plus souvent, et ins^parable-
ment : Immtdiatement tout de suite.
Imparceptible (Mj., By.), adj. q. — Imper-
ceptible. m
Impenaille (Lg.), adj. q. — Loqueteux, en
haillons. Syn. de Guenilloux, Emeillaudk,
GueneilU.
Et. — Pour Empenille\ de>. de Penille.
Implantense (Ag.), s. f. — Ouvriere qui
plante les cheveux postiches dans le canevas
des perruques — ou dans la cire des Tetes de
cire des coiffeurs.
Hist. — A. D coiffeur..., et L. P...,
implanteuse. (Publication de manages. Ang. dn
Paris, 29 septembre 1907, 3, 3.)
Impopompe (Mj.), adj. q. — Gauche, mala-
droit, balourd. || Ag. — Maladroit de ses
mains. || Ec. Impopondre. || Syn. Podagre.
Imporvue (a Y) — (P. C), adv. — A l'im-
pr^vue.
Hist. — Montaigne disait : a l'iraproveu. —
Improcuratus : « Com me le suppliant impounta
de conseil eust appell£ en nostre. cour de patfe-
ment... »1370. D. C.
Impossible (Mj., By.), adj. q. || s. m. —
L'impossible, une quantity incroyable. Ex. :
Y a /' impossible de meles cette ann^. : | Cest
a r impossible, — c'est impossible.
In l — « Cherchez a En, dit le D* A. Bos, 1»
mots manquant. La prep. lat. in, im, devant b, p.
m, est en, en fr., aussi bien isol£e qu'en composi-
tion. In, im est une graphie savante et relative-
ment moderne, comme Intention, pour Enten-
cion.
« M6me observ. pour le pr6f. neg. in. Inimkun
a donne r£gulierement Enemi, Ennemi, Anemi
InimitiS est un mot savant ; la forme popul. est
Enemistie, Anemistte. D'ailleurs, la plupart de «s
mots avec In, n£g., n'existaient pas dans les pre-
miers siecles de la langue ; « mais covient per cor-
ruption et per diseite des mots fransois. dire Ion
romans selonc lou latin, si con : iniquitas, « lru-
quiteit. » (Prologue du Psautier de Metz, xiv* s.)
In *, Ine (Lg.), art. ind. et adj. num.— In,
une. Syn. et d. de Ein, Yin, Ieun.
Hist. — « Le vieux Vendeen... ne manquait
jamais de conclure par ces mots : Ah ! man
pauvre gas ! la douleur en fait faire de pu? d'iw
manure ! » (H. Bouro., Hisu de la G. Gurm
p. 27.)
Incamo, s. m. — ChimeYe. Se mettre des
incamo dans la t£te (Segr.). MfcN. Cf. Mica-
meau.
Ineareulable (Mj., By.), adj. q. — Incalcu-
lable. Cf. Carcul, Carculer.
Incendie (Mj.), s. f. — Ex. : Illy a ieu eine
fameuse incendie, je vois ben.
Et. — In, en, et cendere, qui tient a candere, ftrc
blanc, brillant, tres chaud.
Incendie (Mj., By.), part. pas. — Fig. Tns
ivre. Syn. de Paf, Rond, VerzkU, Plew,
Imbranlable, Inondi (ce qui est curieux).
Incmoder (Mj.), v. a. — Incommode,
gener. Cf. Racmoder.
Inconcevable (Mj., By.) — adj. qua. Cf.
Conckvoir. — Qqf. le bl est mouille, ce qui
arrive pour cette terminaison ble.
Incrayable (Mj., By.), adj. q. — Incroyabfr.
Cf. Craire, CrayanU
Indecencc (Mj., By.), s. f. — Remplace 1-
mot cul, dans le langage des picusses : t Un?
indkeence de veau. » Le boucher comprend.
Indecis, s. m. — Indecision. Ex. : J'se dan*
Yindkcis de vendre mon viau. Cf. Dicis (em
|| By. — Endexis.
Indien (Mj., By.), s. m. — Individu, Qui
dam, en mauvaise part. Ex. : Je n'ai jamai>
vu ein indien si sot V. ChrttUm — On dit de
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■I ■■ p
INDIFFfiRER — IXTERBELLIR
491
meme en fr. Iroquois. — Syn. de Cadet, Client,
Citoyen, Type, Gibier, Paroissien.
lodlflerer (Ag., Cho.), v. n. — Etre indiffe-
rent. Ex. : fa m'indiffire.
Indigession (Mj.), s. f. — Indigestion. Di
= gui.
Indigne (Mj.), adj. q. || Affreux, horrible.
Ex. : Alle est indigne, avec sa robe varte ! —
Impossible de sortir, les chemins sont indignes.
ladomp table (Mj.), adj. q. — On fait,
sonner fortement le p. Cf. Dompter.
Invocation (Mj., By.), s. f. — Education.
Ex. : J'ai point ieu d'inducation, moi ; mon
pere ne m'a point achete d'esprit'.
Induces. — ? — Vieux mot angovin.
Hist. — a . . . Habitans d'Angers, et de present
k la campagne, en cette paroisse, et y passant les
induces. » (Montjean. — Inv. Arch., E, S, s.,
t III, p. 446, 2, b.) Treve, armistice ?
Indulgencier (Mj., By.), v. a. — B6nir un
chapelet, en y attachant des indulgences.
Et. — Lat. Indulgere, accorder.
Induquer (Mj., By.), v. a. — Eduquer.
Infarnal (Mj., By.), adj. q. — Infernal.
InfatiqnablefMj.), ti = qui ; ble = bye, adj.
q. — Infatigable.
Infect (Mj.), adj. q. — Abominable, odieux,
indigne. C'est infect, c'que t'as fait la.
Infeeter (Mj.). — Pour Infester. Confusion
de sens.
N. — « II ne faut pas confondre Infeeter avec
Infester. La Fontaine et Buffon ont coramis cette
faute. — Infeeter, impregner d'emanations
puantes (infect, de inficere, proprement : teint,
impresrne de ; in — facere, faire dans, mettre dans.)
— Infester, de Infestare, qui se decompose en :
In — festus, heureux, propice, — ou de : Infensus,
infenstus, de infendere, attaquer ; in — fendere,
tourmenter par des irruptions.
Infection (Mj.), s. f. — Abondance, grande
quantity. Se prend le plus souvent en mau-
vaise part ; mais aussi, par ext., en bonne
part. V. Infeeter. Syn. Confusion.
Infectionner (Mj.), v. a. — Infeeter. I| In- *
fester. De>. du fr. Infection. Cf. Dbmolitionner,
Inventionner.
Hist. — « Par sa fumee et evaporation clle
jnlectionne l'air. » (Rab., P., iv, 26, 'i03.)
Inferleur (Ag., Cho., By.), adj. q. — Fig.
Indifferent. Ex. i fa m'est inferieur. Syn. de
Eauiangle, Equilateral. [\ De mediocre quality.
« Voila du vin qui n'est point-z- inferieur. »
Inflneneer(s') (Mj., By.) v. re*f. — S'afTecter.
Ingenie (Lg., T. Ie M.), s. m. — Intelligence,
ing6niosite\ Ex. : Les macons de I'anrien
temps, ils n'avaient point ft ingenie. — Syn.
de Gingin. Lat. Ingenium.
Ingence, s. f. — Engeance. Se dira d'un
enfant turbulent. Se trouve dans La Fontaine.
Ingle de chat, s. m. — Ongle de chat. V*
Mdcha
Ingrat (Mj.), adj. q. — Peu usite" dans le
sens du fr. I| Inhumain, barbare. Ex. : II se
parait que e'est un coureux qui Fa moitte tue\
Faut etre ben ingrat, tout de meme !
Injosse (Mj.), adj. q. — Injuste. Cf. Trisse.
In manq uaaie (Mj.) V. Immanquable.
Innia (Mj.), s. m. — Zinnia, plante
d'ornement.
Et. — Ce mot, tout naturellement, est d'impor-
tation recente, comme la plante mAme, et, deja,
notre patois Pa travaille a sa faron. La plupart des
gens croient de bonne foi qu'on doit dire : Ein
innia, puisqu'on dit : Deft (z) innia. On saisit la sur
le fait ce mode de corr. des mots, qui nous a donne :
Zyeux, Labbe, etc.
bionde* (Mj., By.), part. pas. et adj. q. —
Tres ivre. V. IncendiL Souvent : Innonde\
Inonder (Mj., By.), v. n. — Etre inonde\
Ex. : Vela Feau qui est ronde; j'allons inonder
encore eine fois. Parfois : Enonder.
Inquemoder (By.), v. a. — Incommoder.
Inrac(om)modable (Mj., By.), adj. q. — Que
l'on ne saurait raccommoder. V. Raquemoder.
Inremuable (Mj., By.), adj. q. — Que Ton
ne saurait remuer. || Soul inremuable ; ivre-
mort. — Syn. de Imbranlable, Imbougeable.
Insarvable (Mj., By.), adj. q. — Qui ne
saurait servir, inutilisable.
Insense (Mj., By.), adj. q. — Incroyable,
invraisemblable.
Insensible me nt (Mj., By.), adv. — F4na-
lement, en fin de compte.
Insentiel (Mj.), adj. q. — Essentiel. Ex. :
Le pus insentiel de tout, e'est de n'&tre point
malade.
Inservable (Lg.). — V. Insarvable. Cf. Ser-
vable.
Insonffrabie (Mj., Lg., By.), adj. q. —
Insupportable, intolerable. Se dit des pers. et
des choses. Syn. de Souverable.
Hist. — « Et comme tel visce soit a Dieu comrne
insou^rable. » (Christine de Pisan. — L. C.)
Installment, s. m. — Installation.
Insnnifiant (Mj.), adj. q. — Insignifiant,
sans valeur, sans inte>et. Cf. Sunifier.
Insuparable (Mj.), adj. q. — Inseparable.
Intardir (Mj., By.), v. a. — Interdire. Cf.
Maudir°.
Intaresser (Mj., By.), v. a. — Inte>esser.
Infarct (Mj., By.), s. m. — Inte>et. !| Ladre-
rie, avarice.
Intarmittent (Mj., By.), adj. q. — Inter-
mittent. N. On n'appuie pas sur les deux tt.
Intention (Mj., By.), s. f. — Attention. N.
Beaucoup de gens confondent ainsi les deux
mots.
Interbelitr (Ti., Zig. 203); v. a. — V, Inter -
bolir.
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492
INTERBOLER — ITOU
Inter boler (Sa,), v. a. — V. Interbolir.
Interbolir° (Mj., Sal.), v. a. — Interlo-
quer, troubler, interdire. ]| By. — Intar-
bolir. — Intarboelir, li. || Du lat. In -|- tur-
bulare.
Interbolise. — V. Interboli.
Interg* (Mj., By.), s. m. — Ladrerie, ava-
rice. Ex. t Uintkrtl le mange. V. Intaret.
Et. — L. Interest, 3° p. s. ind. pres., de Inter-
esse, il importe. — Le fr. a donne au mot lat.
l'acception de ce qu'il importe d'e^viter, do m mage,
prejudice, et, chose remarquable, l'historique de ce
mot prouve qu'il joue facilement entre Dommage et
D6dommagement ; de la le sens particulier de
Profit retire de l'argent et de : Deaommagemcnt
accord^ par la justice.
Interpide (Mj.), adj. q. V. Intrepide.
Inter rom pre (Mj., By.), v. a. — Inter-
rompre de, — de>anger de. Ex. : Je sais pas
qu6 faire qu'il est venu m 1 interrompre de mon
travail.
Interrupter (Ag.), v. a. — Troubler dans
la jouissance d'un acqudt.
N. — Ce mot est de la langue barbare des chi-
canous angevins du xvm* s. — Dans une requeue
presentee le 17 avril 1778 a M. le lieutenant gene-
ral de la sdnexrhaussee d'Anjou par Alain, procu-
reur des dames religieuses du couvent de Sainte-
Catherine en Saint-Laud, contre le sieur Michel
Boucler, marchand-boucher a Montjean (piece que
je poss^de), il est dit : « Les suppliantes furent ins-
mstruittes que Boucler avait vendu certains heri-
tages au sieur Comte de Serrant, l'annee 1775, pour
une somme de douze cents livres. Les suppliantes
prirent le party de faire interrupter ledit sieur
Comte de Serrant par exploit du 7 mars 1 776. » (R. O.)
Intrepide, adj. q. — Ladre, avare. '| s, m.
— Pincemaille, apre au gain. — N. Ne s'em-
ploie pas dans le sens de Brave. (Du lat. Qui
ne tremble pas.)
Invaille (Chpt.), s. f. — Le brouillard. Dou-
blet de Aivail. \\ Sal. — Ros6e du matin.
Inventalre (Mj., By.), s. m. — Le bien
laiss6 a un mineur par ses parents. Ex. : Alle
est pour etre ben ; son pere illi a laisse" un bon
inventaire. Souvent : Eventaire.
Et. — L. Inventarium ; de : invenire, trouver.
(Cf. Invention.)
In venter (s') (Mj.), v. pron. — S'aviser.
Ex. : II ne s'invente de ren.
Invention ner (Mj)., By,) v. a. In venter.
|| v. r6f. — Inventer de, s'ing^nier de, ima-
giner de. Cf. Dtmolitionner, Infectionner.
Inventionneux, euse (Mj., By.), adj. q. —
Inventif, ing^nieux.
Invitant (Mj., By.), adj. verb. — Qui
invite volontiers.
lot, lot (Sp.), s. m.
caler un meuble.
Cale. Ce qui sert a
Ioter (yot£) (Sp.), v. n. — Etre d'aplomb,
etre pose carre'ment sur ses pieds, en pari,
d'un meuble. || Ne pas chanceler, en parlant
d'un homme. Cf. Yoter, Aloter.
Ion ! (By.), interj. — Se dit pour exciter
les chevaux atteles.
Ion, adv. ou. — La ioil = la ou. — La ioa
qu'il est all6? J'en ignore.
Ipeeacoulna (Mj.), s. m. — Ipecacuana.
Ipoppondre, s. m. — Hypocondriaque.
Paralytique. || Maladroit, inactif. Tes la
com me ein ipopondre. V. Impopompe, —
pondre.
Iragne, Iraigne (By., Sal.), s. f. — Arai-
gn£e. || Li., Br., Fu. — Crochet de fer a plu-
sieurs griffes pour retirer les seaux du fond
d'un puits. V. Irain.
Iralgace (By.), s. f. — Araigne*e. Cf. Iragne,
Iraigne, Iranselie^ Irantaigne. Syn. de Irain,
A irgne.
Hist. — « Item, je laisse aux hospitaux
« Mes chassis tissus d' iraignies. ■
(Villo5.)
Irain (Mj.), s. f. — Araign6e, annele.
Crochet. V. Iragne.
Et. — Corr. du vx fr. Aragne, lat. Aranea. Pour
le changement de la en i, cf. fgneau. Doubl. du fr.
Erigne. Syn. de Airgne*. — Irain est pour Iraingne
ou Iraigne, qui se disent aussi. Le vx fr. avait
Araigne. Breton : Iraignen. — Voir la citation i
II iraigne.
Iranselee-celee, s. f. (Chal., Li., Br., Mj..
Sal.), s. f. — Toile d'araign^e. Du lat. Aranea
tela. V. Les mots pr£c6dents. Syn. de Iran-
teignes. — Cf. Ancele*e, Jaub., Suppl.
N. — Se rappeler que le sens primitif de : awi-
gnec £tait : toile d'araigne>.
« Ne saurait-on 6ter toutes ces araigntesl*
(La Font., Uozil du Maitre.)
Irant, 3* pers. plur. de l'ind. fut. du v.
Aller. Alle irant et alle revenirant, — elles
iront et elles reviendront.
Irantaigne (Pell., By.), s. f. — Syn. de
Iranselie.
Et. — Ce mot est pour Iranteilles (aranea tela ••
par confusion des doubles consonnes mouillm
Cette forme est la meilleure confirmation de
l'etymol. donn^e a Iransctee.
N. — Jaubert, a Iragne, dit que, d'aprte I"
Diet, de Trivoux, Irantaignes ne se disait plus fn
Anjou. J'aflirme que le mot est toujours en usa^»
a Pellouailles et a By., etc. — Cf. Jaub., a Aran tek.
V. H irantaigne.
Iris gigot, s. m. — Iris fcetidissima, aodeur
d'ail.
Isc. — Prononciation vicieuse, mais habi-
tuelle, de la lettre x. (By.).
Isienne. — Petite lie. Grosse toufTe d'heiV
(Mfex.). Syn. Busson.
|gge. — Terminaison pour Isme, Iste. —
Sinapisse, cat£chisse, Rhumatisse. — Eb^
nisse (Mj., By.).
Istratt (Mj., Lg., By.), s. m. — Israel
Israelite (Mj., Lg., By.), s. m. — Israelite.
Iton (Sp., Mj., Lg., By.), adv. — De meme,
ainsi, aussi. Ex. : Tu vas faire la marienne, ft
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IUN — JAGQUINE
493
moi itou. Ce mot a vieilli et ne se dit plus guere
qu'en plaisantant.
Et. — Le m£me que l'a. f. Itel, qui vient de Hie,
ce, et Talis, tel. || Mis pour : atou (ad totum), et l'i
est empruntS au vx fr. itel (lat. JEque talis).
G. de G. — Y.
Ion, adj. num. — Un. V. lean.
Ivler, s. m. — Evier. V. tvier.
Ivr6 (Lg.). s. f. — Nceuds de rubans que,
au sortir de la messe de manage, la mariee
donnait autrefois elle-mSme & ehacun des
invites en les embrassant. C'Stait \k Ylvre de
la noce. Usage disparu. || P. ext. Cocarde de
conscrit.
Et. — Ce mot est une corr. du fr. Livree, par
aphe>ese de l'i initial, et confus. avec Ivraie. Cf.
Innia, Availles. V. aussi Jaub., a Livree. — Lat.
Liberare.
Ivrer (Sp., By.), v. a. — Enivrer. || S'ivrer.
Et. — L. Ebrius.
Hist. — « Ceux ont Tame plus divine
« Qui boivent l'eau crystalline
« Que Pegasse fit sortir,
« Et qui bou Wants de jeunesse
« S'ivrent au cours du Perraesse. »
(Amadis Jamyk.)
— a Cte la le reproche que je leur ai fait, disant que
le Comit6 n6t6 point pour tenir table ouverte a tous
le monde et que ce n6t6 que pour les after du temps...
et non de ce ivrer. » (Lettre de Denais, commis-
saire des vivres de l'arm6e chretienne. — C. Poet,
Ug. de Calhel., p. 247.)
OBSERVATIONS
Pebmxttation. — Remplace souvent ch ; J'val,
Jvcux, Ajeter, Huje. — Jiquet, pour : hoquet
(Mj„ By.)
Pkosthbse. — Jaquetonner, pour : haquetonner
J ft (Lg.), adv. — S'employait autrefois
dans le sens de : Pas, d^sormais pas. Void
quelques phrases typiques ou on le trouve
ainsi employe, et qui etaient encore sur les
levres de qqs anciens il y a moins de quarante
ans. « Faut pas vous amuser & quieu, e'est
ja vrai, — il ne faut pas vous arreter a ces
balivernes, ce n'est pas vrai. » — Quelqu'un
que I'on attendait n'arrivait-il pas, on disait :
« II veut ja venir, il veindra vanters ja, — il
ne viendra pas, il ne viendra probablement
pas.
N. — II faut noter la construction remarquable
de la premiere de ces propositions. Non seulement
l'adv. ne y est supprime\ mais le futur y est form<§
au moyen de Pauxiliaire vouloir. G'est le : he will
not come, angl.
Et. — Lat. Jam, qui est pour : diam, diem, ce
jour, par chute du a initial, comme dans Jovis,
Janus, pour : Diovis, Dianus. — Hist. : Voiture,
cit6 par Jaub. :
« Quand tel ribaud serait pendu,
« Ce ne serait ja grand dommage. »
Jftbler (Ag., By.), v. a. — Corriger ; frapper,
battre. J'vas te j&bler I Syn. de Douener. ||
By. et Jouabler.
Et. — P.-e\ est-ce j&bler, terme de tonnellerie,
faire le jable des douves, la feuillure qu'on fait aux
douves des tonneaux pour arrSter les pieces du
fond ; par ext. et au fig. — « II semblerait mieux
d'6crire : chabler, qui, dans le vx lang., signifiait :
abattre. Ghablis est rests dans la lang. forestiere. »
(Jaub.) — Se dit surtout de la r^colte des noix.
Jabotee (Mj., Lg., By.), s. f. — Le contenu
d'un jabot. Ex. : Les poules s'en sont fait
eine jabot&e d'aches. — By. d'dch^es.
Et. — Jabot, pour Gibot, d'apres Diez, d^r. du
L. Oibba, bosse. Cf. Jaloux, pour Geloux ; Aronde,
de hirundo*. (Schelsb.)
Jabotiere (Mj.), s. f. — S'employait autre-
fois, dans la loc. : Chemise a la jabotilre, —
chemise a jabot. L'expression a vieilli.
Jftcole (Ag., By., Mj.), s. f. — Courroie ou
corde passant sur le cou et sur les epaules —
ou une 6paule — et soutenant par ses extr6-
mit^s les mancherons d'une civiere, d'une
brouette. V. Lace.
Et. — Cf. « Vercolenura, Bricolle. « Icellui var-
let se ferma une corde au col en maniere d'une
Vercolle, pour soustenir le limond dudit demy
char. Pendant qu'ils tiroient et halloient a la
Vercolle J. . » (1460. — D. C.) — Mais ce n'est pas '
notre mot, si e'est le mSme sens. — Inventaire :
« 4 jacoles a porter le dais. >• (Abbe Bretaudeau,
p. 284.) — Les <f*coliers, petits et grands, transpor-
taient leur collation quotidienne dans un sac
appel6 : pochet, soutenu par un cordon passe" en
jincole, c.-a-d. en bandouliere sur l^paule et sur la
poitrine. » {La Trad., p. 82, 1. 2.)
Jaquedaie (Mj.), s. m. — Jacquot, Pierrot.
S'emploie comme designat. ou appellat.
vague, mais toujours ironique. Syn. de Frise-
poulel, Jacquot-pignard.
N. — « PrStentieux, jfddant. (Dottin.) — Petite
fille qui veut se m§ler de tout ; p£dante. (De
Montess.)
Jacquedar (Chpt.), s. m. — V. Jacquedale
et Jaquedaie. On dit : Jacquedar, qui mene les
poules pisser.
Jacqueline s. m. — « Martinet en cordes
ou en lanieres. Serait-ce en souvenir de Tasso-
ciation des paysans r^voltes en Picardie, en
1358, pendant la captivity du roi Jean, dans
le but d'exterminer les nobles? — Vx fr.
jaque, corset (Men.). — Sans doute du jim.
Jacques (Mj.), s. m. — Faire le Jacques, —
faire le Gilles.
N. — Dans cette locut., mais la seulement, l'a
de Jacques se prononce tres bref. — Forme vulg.
de JacoD. — «Le pendart, il fait Jacaues Deloges,
c.-a-d. Jacques deloge, — c.-a-d. il s'enfuit. »
{Comedie des Proverbes. — L. C.)
Dimin. famil.
Jacqnine (Mj., By.), s. f.
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494
JACQUOTEAU — JALOUSIE
de Jacques, employe" comme pre*nom fern. —
Tres commun autrefois ce pr6n. a vieilli. Fr.
Jacqueline.
Hist. — « Et est decedee ladite Jacquine Allayre
jedit jour. » (1606. — Jnv. Arch., E, in, 425-6.)
Jacquoteau (Mj.), s. m. — Interpellation
ou denomination ironique.V. J a cquot-pignard.
II Quidam, individu quelconque. Ex. : Cest
chouse, Jacquoteau, qui a dit ca.
Jacquot-pignard (Mj.), s. m. — Interpella-
tion ironique que Ton adresse surtout aux
enfants, aux gamins : Te vela, te\ Jacquot-
pignard, Cf. Jacquoteau. V. Pignard.
Jaffier, s. m. (Li., Br.). — Fumier, ordure.
Cf. Maffier. || Ag. — Gourme. — Jeter son
jaffier, — se dit, au sens propre, de T^cume
produite par une oie mise au pot ; au fig. : Un
jeune homme qui s'amuse et fait qqs sottises,
jette son jaffier. || By. — Une femme, en
faisant son manage, a r6uni en tas quelques
« salet^s », quelques « bourriers » ; en faisant
sa cuisine, elle a laiss£ des 6pluchures : « Ah !
quel jaffier ! — Va done jeter ton jaffier sus le
fumier. — Les lumas qu'on kbigorge jettent
leur jaffier.
Jagnerotte Janerotte. — (Enanthe. V,
Cochet-mitrouillet. (Mfix.). — Lathyrus tube-
rosus (Bat.). Cf. Jaugnerotte.
Jagnoter (Sp.), v. n. — S'6puiser en efforts
reJt£r6s. Ex. : J'ai pus jdgnotk pour ouvrir la
porte ! Syn. de Odigner, Jaspiner, Jarnusser,
Bedasser, Biganer.
Et. — Vient probablement de Jagne (v. Jaub.),
3ui est une contract, de Gehenne, fr. Gene. Done,
agnoter serait pour Gegnoter, dim. de Gener. V.
Jagner, id.
Jagoin (Sa., By.), s. m. — Jargon, bara-
gouin. Syn. de Maragouin.
Hist. — « Varro. — Quoi, belle dame, qu'est-ce
que coquebin? — Soeur Jeanne. — Ce que les Tou-
rangeaux appcllent coquebin, les Angevins le
nomment jagois, et, a Paris, les femmes le nuchent :
bringuenel. » (B. de Very., M. de p., i, 100.)
Jagrouner (Mj., Sp.), Jagrougner, Jagroner
(Li. Br.), v. n. — Maugreer, murmurer. — « Le
patron a jagroune anuite, — a gronde\ ce
matin. || Baragouiner. Syn. de Jargouiner,
Maragouiner, Ramagouiner. Du fr. Jargon,
par meHathese, par ext.
Hist. — « I>e voyant et oyant jargouner en son
jargonnoys pueril. » (Rab., A, m, 18.)
Jaguelier, s. m. — Ajonc.
Hist. — « Et si le genet se repose, regardez a
cote : e'est que la bruyere est rose, e'est que 1'ajonc
est fleuri. Car le printemps ne quitte pas la lande ;
il en fait le tour d'un bout de l'annee a I'autre, et
les paysans, qui le savent, avaient coutume de dire :
« A toutes les fetes de Vierge, le jaguelier fleurit. »
/R. Bazin, Angers et V Anjou, p. 11.)
Jailie (Mj., By.), s. f. — Gadoue, vidange,
poudrette, boue, ordures domestiques. —
Syn. de Pufflne.
N. — Je ne resiste pas au plaisir de citer ici, en
entier, 1'article Jau, de Menage. « On appelle
ainsi un coq en plusieurs provinces de France : et
particulierement dans le Berri. Theodore de Bkzk,
dans son « de Francicse linguae recta pronuncia-
tione », page 24. a German! nonnulli pro E*o,
perperam pronuntiant Ejo : et pro gaJlus, jallus.
Unde Bituricenses Jau, pro Gallo, et Ajace, pro
Agace, id est, pica. Et e'est par cette prononcia-
tion que le mot Jau a ete introduit dans notrt
langue. Gallus, j alius, jau. Nous aurons fait de
mesme en Anjou le mot la Jailie, qui est un nom de
terre ; de Gallia. Gallia, Jallia, Jailie. Gallia, e'est
la maison de Gallus et, la Jailie, la maison de Jan.
Nous avons, en Anjou, deux families illustres du
nom de la JailU.. .
Hist. — A l'etablissement des boues et immon-
dices de « la Jailie », route d'Avrille. {An$. de
Paris, 1 avril 1907, 2, 6.)
Jailleur (Mj.), s. m. — Vidangeur, gadouard
Syn. et d. de Jdilloux.
Jftflloux (Mj.), s. m. — V. Jailleur.
Jalai (Z. 171, Q.), s. m. — Ancienne mesure
de vin. V. Jalayke. || Au N. d* Angers, une
jalettee, pour : a pleins bords : « Qu6e jalet-
t£e ! » V. J allay, j allay e. — Tient p.-e\ a Jede,
Jedeo — done au fr. jatte et p. e. a GodeL V.
la citat. de Littre* a Jalosse.
Jalayee (Z. 171, Q.), s. f. — Le Quinceen
lvalue cette mesure a 18 pintes. || By. —
Jalettee, un plein pot, — de lait, par ex.
Hist. — « V° Guedelle : « Icellui Jaquemart dist
au suppliant que il lui devait la disme de trois
jalois de guedelle. » (L. C.)
Jaler, v. a. — Jaler avec une trole, e'est
frapper avec un bois, un fouet, sangler qqn.
(Segr. — Mto.). Cf. J abler.
Jalets (Sep.), s, m. pi. — Grande liliacee
appelle ailleurs Alets et Pirotes.
Jallai, Jallaye. — V. Jalai. || Sal. — Forte
seille pour porter le vin nouveau de la cuve a
la barrique.
N. — <t Mesure de vin. La coutume de Tours :
Et tiendra chacune pique 36 } allays ; chacone
jallay de 12 pintes. — Celle d'Orleans : Et contient
le poinsson 12 j allay es ; et chaque j allay e 16 pintes. »
(MfcNAdB, qui cite D. G. V° Gallo.) — « Coateno
d'une jale : « Ge donne et laisse a tous jours m&
aux parroissiens affluans chacun an en reglise de
Juigne au jour de Pasques, une jalaye de v>n.
1382. (L. C.) — Jalleata. (D. C.) — Quand j'allais
a Jallais, j'allais a J all a is. Dicton popul. » (Mix.)
Jaile (Ti., By., Lrm.), s. f. — Engelure. V.
Geale.
Jalonnier (Mj., By.), s. m. — Corde qui
rattache Textr^mit^ de la seine au morceau
de bois vertical qui la termine.(Poinconniere?)
Jalosse (Mj.), s. f. — Fut a goudron ou &
coal tar.
Et. — Jallot. Baquet dans lequel on coule le suif
fondu et clarifte par l'acide sulfurique. — De Jale.
espece de grande jatte ou de baquet. Mime rac. que
l'angl. Gallon. (Litt.)
Jalousie (Mj., Lg., By.), s. f. — CEillet de
poete. Syn. de Louise.
Et. — Jaloux. L. zelosus, de zelus, zele. —
CEillet barbu. (Litt.) Di an thus barbatus. (Bat.)
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JAMAIS — JAQUETONNER
495
Jamais (Mj., By.), adv. — Pas, point ;
negation. Ex. : N'y a jamais £ amain, — n'y
a jamais moyen, — il n'est pas possible de. ||
s. m. — Ein jamais de temps, — une longue
pe>iode, un temps indSfini, tres long. Ex. :
A nTa fait droguer ein jamais de temps a
l'attendre (Mj., Tim.). Illy a ein jamais de
temps qu'on ne vous avait point vu, — il y a
une 6ternit6 que. . . || C'est jamais vrai ! —
5a n'est pas possible ! Marque la surprise. ||
Au grand jamais, — jamais de la vie (by.). —
Formules superlatives. (Ti.,Zig. 203.) Jamais
du grand jamais. (Mj.), Jamais pour jamais,
jamais au grand jamais. M&me sens.
Et. — Ja et mais (magis), dans le sens de plus-
Jd plus.
Jambard (Lg.), adj. q. — Qui a de longues
jambes. || V. Cuissart.
Et. — Lat. Gamba, qui est dans Vegece, avec le
sens de : jarret, du grec kampe, flexion, courbure.
Jambe (Mj., By.), s. f. — £a me fait eine
belle jambe \ — £a m'avance bien ! || Jambes
en manches de veste, — jambes torses, de
maniere que les genoux soient ecart6s et les
chevilles rapprochSes, comme les ont certains
bancroches. C'est le contraire des jambes
cagneuses. Cette expression pittoresque est
d'une justesse saisissante pour qui a examine
la forme que gardent les manches d'un habit
longtemps ported || Le soul6 a des jambes, —
le s. lance a travers les nuages de longs
rayons divergents, que l'atmosphere humide
r£flete, formant ce qu'en fr. on appelle une
gloire. || Fig. Estroppe, corde solidement
fix6e par une de ses extr6mit£s a une piece de
la charpente du bateau, et ayant a l'autre
extr6mit6 une boucle ou Ton engageait un
des bras du guindas pour en enrayer le mou-
vement lorsque le mat ou la voile 6taient
hisses. C'6tait un mode d'encliquetage simple
et me*me qq. peu sommaire. || Jambe de force,
— e*tai, 6tancon, arbalelrier, piece de char-
pente. || Dans un faux r manche, partie comprise
entre la douille et la poign6e la plus rappro-
ch6e. Ex. : Mon faux-manche a la jambe trop
courte. || Jeter sa jambe au chien, — marcher
en se d^hanchant et en langant la jambe de
cdte\ || Jambe a Jules, — tige de bois ou de fer
qui sert a d6gager un conduit de lieux d'ai-
sances. — Jules doit bien ce service a Tho-
mas. || Mj., Lg. — Trouver des jambes, —
s'enfuir, et (p.ext.), etre emporte\ Gtre vole\
Ex : Mes pahurdes ont trouv£ des jambes cet6
nuit.
Jambe de bigue (Lg.). s. m. Individu boi-
teux, bancal. Bigue est le doublet du fr.
Bique. Cf. B&guion, Beguette, etc.
Jambe (Lg.), adj. qual. S'emploie avec les
adv. bien, mal. Ex. : Mai jambe, — qui a de
mauvaises jambes, ou les jambes mal faites.
Jam bee (Mj.), s. f. Pas, enjamb^e.
J amber (Sp.), v. n. — Jouer des jambes,
arpenter le terrain.
Jambes, s,. f. — "« Le chaufournier a soin
de garnir les jambes du four en ajoutant des
pierres qui servent de base a la petite voute.
(Men.).
Jambette (La., By., Mj.), s. f. — Croc en
jambe. S'emploie dans l'expression : faire la
jambette, — passer la jambe. || Petit couteau
a manche de bois et a lame arrondie du bout ;
eustache — portant a l'extr£mit6 du manche
une boucle cjui sert a l'attacher a une ficelle
fix6e a la ceinture du pantalon (Mj., By.).
Et. — Dimin. du fr. jambe. Sans doute parce
que rinstrument est articul6 comme une jambe, —
et que, d'ailleurs, il coupe comme un genou (R. O. ). —
Le manche des premiers affect ait la forma d'une
jambe. (A. V.) — Hist, a Pour bailler l'estrapade a
ces vins blancs d'Anjou, qui font la jambette collet
a collet, a la mode de Bretaigne. » (Rab., P., n,
12, 145.) — « Jehan Robin prist ledit Drouet par
la chevessaille en soy efforcant de luy faire la
jambete et le faire cheoir. » (L. C.)
Jambeyer, v. a. et n. — Marcher, se pro-
mener ; mesurer une longueur par le nombre
de ses pas. Cf. Jamboyer.
Hist. — « Ceulx qui sont vestuz en chappe de
soye, ne doibvent pas aller, ne venir, jamb ay ant
Earmi l'Sglise. » {Ceremonial de SainuBrieuc. —
. C.)
Jambion (Z. 134, Q., Ag., Sar., Sal., Mj.,
By.), s. m. — Courbature ou fatigue des
muscles du jarret, a la suite d'une danse pro-
longee ou d'une ascension pSnible.
N. — « Du Gange. V° Cambagno, Cambajonus,
Perna. — Jambon, Chambion. « Toutes les ventes.
tous les chambions des porqz, et toutes les langues
des grosses betes, que on tue a Tournus. » (1328.)
— De 1'anc. Gaul, chambe, pour : jambe. — « Oie,
oie ! ge"mit-il, j'ai les gambillons et mes articula-
tions refusent le service. » (A. Theubiet, Mon
oncle Flo.)
Jambonnean, s. m. (Mj.). — Filet de pore.
Ce n'est pas le sens du mot fr.
Jamboyer (Mj.). — V. Jambeyer, v. a. —
Mesurer, arpenter par jambees. || Sar. — Mesu-
rer un terrain au pas.
Hist. — Puis se gahibayoit, penadoit et paillar-
doit parmy le lict quelque temps. » (Rab., G., i,
21, 40.) — N. La forme employee par Rabelais
tient le milieu entre le pat. Jamboyer et le fr.
Oambader, dont elle a plutdt le sens.
Jappe, s. f. — Avoir de la jappe ; §tre
bavard. Syn. de Bab Me, Losse, Fil.
Japper (Sal.), v. n. — Causer. Se dit sur-
tout lorsqu'il s'agit de divulguer des nouvelles
Jaquedale (Mj.). — V. Jacquedale.
Et. — Le mot pourrait bien <Hre le memo que
Joquard, angl. Jackdaw, et avoir d&igne* primiti-
vement un coq ou un choucas. Cette suppos. est
corrobore*e par le dicton champ toceiais : Jacquedar,
qui mdne les poules pisser. Syn. de Frise-poulet,
Jacquot-Pignard.
Jaquetonner (Mj., Fu., By.), v. n. —
B^gayer. Syn. de Macasser, Begasser, Cacos-
ser, Beguer. Cf. Haquetonner. Dir. de ce der-
nier par la transformation de Taspir^e en
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496
JARBE DE BLfi - JARS
Plus sou vent : Haque-
chuintante. By. —
tonner.
Jarbe de ble\ s. f. — Gerbe de ble\
Hist. — « Par vo perdi ge mon froment,
« Ou j'avoie la quarte jarbe. »
{Rom. de Renart, 20425.) — L. C.
— « Alelmus. . . ducet Monachis partem suam vei
bladi vel jarbarum. » (D. G.)
Jare (Lg.), s. m. — Jars, male de l'oie. Syn.
de Godard. || Laine grosstere et entrem£16e
de poils rudes et piquants. Syn. de Jars. Poil
de jarc. Cf. Trouc' (k).
Jardlnage (Mj.), s. m. — Produits du jar-
din. Ex. : Vous avez du parfait beau jardinage
V. Jardrinage. Vieilli.
Et. — Du German. — Goth. : gards, maison ;
aha. Karto, gardo ; all. Garten. Le lat. hortus, le
re korthoc, le lat. chore, chortis (cour de ferme),
B. L. curtis ; le fr. la cour, sont de la me'me
famille. Ce qui corrobore notre opinion sur les
langues swurs et non pas filles du latin. — Hist.
On ne leur osait entamer aucun propos d'amour,
si-non que de mesnageries, de leurs /ardinages,;de
leurs chasses et oiseaux. » (Brant., i, 110, 33.) —
« Dit la Messe parochiale, fait le Prone, se retire au
Presbitere, jouit des jardinages, se fait payer des
premices. » {Coust. d'Anjou, t. II, col. 866.)
Jardiniere (Bh.), s. f. — Courtilliere, taupe-
grillon. Par consequent, syn. exact de Cour-
tilliere, qui vient de Courtil. Syn. de Fumerole,
Ch ien-de-terre, Ta upe-jardrin iire.
Jardrin (Mj., Sp., Lg., By.), s. m. — Jardin.
Et. — Corr. du mot fr. par epenthdse d'un r,
comme dans le fr. Perdrix, du lat. Perdicem ;
Chanvre, du lat. Cannabim ; Tr&or, de Thesau-
rum, etc. Cf. Sardrine, pour Sardine. — Mot
vieilli. — Qqf., l'r remplace un 1 ; coronel, pour
colonel. — Lie breton a pris ce mot : Jardrin.
Hist. — « Aveu rendu a la baronnie de Cha-
lonnes. . . par Rene* de la Jumellidre, pour son hos-
tel, court, douves, jardrins et cloustures de la
Jumelliere. » (1455. Inv. Arch., G., p. 14, 2.)
— « Je me suis adventure^
« En noz jardrins suis entre. »
{Chanson du X K° s. — L. C.)
— « Item une croix, ung calice d'argent dore" et
autres joyaux, que aucuns desd. sieurs du Chapitre
avoient cache" en un certain endroit du jardrin. »
{Inv. Arch., G, n, 208, col. 1, 1569.)
— « Estre es jardrins des nymphes Hespe rides
« Et ne cueillir ny violettes ny fleurs. »
(G.-C. Bucher, 146, 170.)
— « Loin des jardrins, vignobles et vergiers. »
{Id., 257, 244.)
— « S'ensuit le marchie fait avecques Jehan
Patart et Jehan Gaudin, pour le grant jardrin du
chasteau. » (1453. — MarchS fait par MM. de la
Chambre des Comptes d'Angers, pour les jardins du
roi Ren6 au chateau des Ponts-de-Ce\ — P. Mar-
chegay, p. 11.) — a Le 6 novembre en la presence
du magister a Tissue des vespres, marchande aux
massons de Turcan la muraille du jardrin. » (1458.
— Inv. Arch., G, 207, 2, m.)
Jardrinage (Mj., St-P., Lg., By.), s. m. —
Culture des jardins. || Ce que produisent les
jardins. V. Jardinage. By. — Jardrinege.
Hist. — « L'on commencoyst fort a semer
febves, lins et autres legumes de jardrinages. »
( 1564. — Inv. Arch., E, m, 304, 1.)
Jardrlner (Mj., Sp., Lg., By.), v. n. et a. —
Jardiner.
Jardrinler (Mj., Sp., Lg., Lue\ By.), s. m.
— Jardinier.
Jargon ner, v. n. et a. — Parler confuse-
ment.
Et. incert. — On dit : Le jars jargonne, pour
exprimer le cri de cet oiseau. (Lrrr.) — 1° Cnanl
des oiseaux :
— « II n'y a beste n'oyseau
« Qu'en son jargon ne chante et crie. »
(Charles d'OrlAans.)
2 Argot. (Villon.) — 3° Chiffre.
— « Je congnois quant pipeur jargonne. »
(Villox.)
— « Et plus causer et jargonner
« Qu'une vieille qui teille. a
(Basselik.)
Jargonin, s. m.. Jargon.
J argoni nement (Lg.), s. m. — Baragoui-
nage. Syn. de Maragouinagc.
Jargon Iner (Cs., By.), v. n. — Parler en
jargon, jargouin. || Lg., v. a. et n. — Bara-
gouiner. Syn. de Maragouiner, Ramagouiner,
Jbgronner, Jdgrougner.
Jarnusser (Mj.), v. n. — Maugr&r, bou-
gonner. — Vieilli. — Grommeler. || Travailler
beaucoup et avec effort. Syn. de Jaspiner,
Jdgnoter, Odigner, Haricoter, Bedasser {Lrm.).
— Parler a tort et a travers. Cf. Vemusser.
Jarreter (Mj.), v. a. — Entourer d'une jar-
retidre, la jambe, maintenir avec une jarre-
tiere, un bas. || By. Jarreteler, se jarreter, —
mettre ses jarretieres.
Et. — Jarret. Celtiq. ; bret. Gar, garr, jambe.
Jarretler (Mj.), s. m. — Jarrettere.
Hist. — « Aulcuns des moinetons emporterent
les enseignes et guidons en leurs chambres, pour en
faire des jartiers. » (Rab., C, i, 57.) — « Le bon-
heur des Morin 6tait grand ; leurs succes extraor
dinaires firent dire aux campagnards qu'ils awitnt
le Jarretier, c.-a-d. une jarrettere qui, selon Topi-
nion superstitieuse du pays (il s'agit de Voutre,
dans le Bas-Maine), a la puissance de rendre invul-
nerable et donne une puissance surnaturelle. »
(Deniau, vi, 222.) — N. Nous n'avons pas connai>-
sance que cette croyance existe en Anjou. — Pat
norm. Guerquier.
Jarretare (Mj.), s. f. — Ligature qui em-
brasse et reunit au moyen d'une hart, ou
rdrte les pointes des arsons et des limandes.
Jarrle (Sp.), s, f. — C6p6e, touffe de bois
dans un taillis. — Syn. de Qoupke.
Hist. :
« Oh ! long di gaud re bourda d"£use
a Leissas me perdre pensatilu,
o Dins li garrus et dins li f£use
« Ounte jouinas ie*u me perdie"u. •
(Oh ! le long des ravins hordes d'yeuses — Laissei-
moi me perdre, pensif, — Dans les cipees et les fou-
geres — Ou, jouvenceau, je me perdais ! — Mis-
tral. Tir6 du Monde poHique, n° du 10 avril 1883.)
Jars (Mj.), s. m. — Male de Poie. V. Godtrd*
|| Laine dure et grossidre qui forme certaines
parties de la toison des moutons. |] Portion du
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JARZEAU — JAUDAIS
497
lit d'une riviere formant un haut-fond sem6 de
rochers et de pierres. V. J arc, || Lue\ — Courette
devant les toits a pores. || (By.) — Francais,
au sens de Made de l'oie. Alors il se prononce
Ja. — Au sens de Portion du lit. . . provenant
d'une accumulation de sable ou de vase, ou
poussent des herbes aquatiques, il se pro-
nonce Jar, a bref. — Cest surtout le Jar de
Recuse qui a fourni le sable, m§le d'abon-
dants petits coquillages pour faire la place
Larochefoucauld-Liancourt. On se rappelle
les importants remblais faits par d^versement
a travers la lev£e de la Haute-Chaine. Ce jar
s'elait produit par des sediments au confluent
de la Sarthe et de la Mayenne. || V. F. Lore,
xi, a.
Et. — 1° Au sens de male de l'oie. Incert. ; p.-e.
le scand. Gassi, qui tient a Pall. Gans, oie. (Litt.) —
a Nous avons a choisir entre trois £tym. : a) Un
type Jarg, d'ou jargauder, jargon, mais dont la
provenance reste obscure ; 6) Un rad. Gar, revclu
d'un s nominatival ; c) Un rad. Gas, nordiq. Grassi
(d'ou jaser), avec insertion d'un r. (Schkler.) —
2° Gros gravier, gros sable. Renvoie a Grouaille
(Jaub.)
Hist. :
— « Cil (saint Pierre) desnoiet devant tozetse dit:
t Ne ni sai, ne ni n'entent ce ke tu dis.
« Si issit fuers davant la cort,
« Se chanteit li jas. »
(Fragment de la Passion selon S. Mathieu.) L. C.
Suite : « Lo parax (aussitdt) quant une aultre ancele
(servante) Tot veut... Et cil encommencoit
excommunier et jurier ke ju ne sai ke cist horn soit
ke vos dites. Maintenant lo parax chanteit li jas.
(Et continuo Gallus cantavit.) — Sous la Fronde,
on fit ces vers contre le commandeur de Jars :
« Monsieur le commandeur de Jars
• Vous plaisantez a toute outrance,
« Mais vous discourez comme un jars
« Qu'on appelle un oison en France. »
Et plus anciennement, Bbroalde de Vervtllk
avait dit : « II fit mettre une oie en mue. . . elle
etait fille du jars sijgras qui fut mang£ a Grenoble. >•
(A/, de parv., ch. Lxxvni.) D'ou jaser. Voir V Illus-
tration du 28 f^vrier 1857, p. 139. (De Montess.) —
« Les bateliers de la riviere de Loire appellent Jar,
ou Jart, cet amas de sable ou de cailloux qui se
forme naturellement et qui, resistant contre la
rividre, en rejette le cours de l'autre cote\ » Orig.
incert. (Menage.) — « La chauss£e est recouverte et
s'entretient en cailloux roulds, espdee de silex
connu dans le pays sous le nom de jars. » {An/.
Hist., 6« an., n° 2, septembre-octobre 1905, p. 127.)
Jariean (Mj.), s. m. — Mauvaise herbe,
tres semblable a la jarosse, commune dans les
bles. Cest le fr. Gerzeau. V. Littre. Pour
Jarosseau, dimin. du fr. Jarosse. Syn. et d.
de Jerzeau. || V. Pois a crapaud ; vulg. Vesce.
A Segr6 : jarziau (Men.).
N. — Jarosse, Jaroufie, Jarouge, Jarousse. D. C.
Jarossia. — (Litt.) Lathyrus cicera. (Bat.)
Jarseler (Lg., Sp.), v. n. — Produire un
bruit sifllant, 8tre sibilante, en pari, de la
respiration. Ex. : £a illi jarzelle sus Testomat.
Syn. de Romionner, V. Romion.
Et. — Der. du fr. Jars, avec suff. verb, diminut.
— On sait aue les jars poussent un sifflement assez
ort.
Jasper (Pell., By.), v. n. — Syn. de Jaspi-
ner.
Jasplner (Mj., Lg., By., Sal.), v. n. — En-
rager, marronner, maugreer, etre vex6.
|| S'epuiser en efforts repetSs et inutiles.
Syn. ae Jdgrioter, Odigner, Jarnuser, Timon-
ner> Btdasser, Vernusser, se Picasser. || Mau-
greer.
Jau (Mj., Sp., Lg.), s. m. — Coq. j| Sp. —
Avoir de la mine comme ein jau bouli, — etre
bleme, h&ve. || Ironiquement : Ein beau jau !
— un joli Monsieur ! || Lg. — Manger le jau,
— terminer les batteries. Autrefois, en effet,
on mangeait un coq a cette occasion. Mainte-
nant, avec les machines, tout le battage d'une
grande ferme se fait en une journee, et les 40
ou 50 personnes qui y sont employees ban-
quettent comme a une noce. || Cf. Joe, \\ Tim.
— Fig. Robinet servant a vider un fut. Syn.
de Quenelle. Ex. : Le jau est au cul de la bar-
riaue. Et. « A forma rostri et crist® galli
gallinacei. » (Scaliqeb. — Menage.)
Et. — Lat. Gallus. — Hist. « Les faisoit des-
pouiller devant tout le monde ; les aultres danser
comme jau sus breze, ou bille sus tabour. » (Rab.,
P., n, 16.) — « Qu'ils sont crestez comme petits
coqs ou jolets qui ont mange force millet le soir. »
(Brant., D. G., i, 56, 17.) — Le 11 dudit mois a
este" remise la croix du clocher et y a 6te* mins un
coq ou jau pour servir de guide. (1596. Inv. Arch.,
E, n, 211, 2.) || « Jau ne geline. » 1479. — « Le
quatrieme jour de f6vrier, auquel jour les enfans de
l'escolle avoient entreprins pour parfaire ieurs
esbatements de la jouste des jaulx, d'aller courir la
poulle aux champs. » (1482. L. G.)
« A Nau
« D'un pas de jau ;
« Aux Rois,
« D'un pas d'oie
(ou) « D'une aiguillde de soie ;
« A la saint Antoine,
« D'un pas de moine,
« (ou) D'un re pas de moine. »
Ces dictons indiquent l'allongement des jours a
partir du 21 d£cembre. || Chanter le jau. Chanter
comme un coq ; se dit des poules qui imitent le
chant du coq ; ce qui passe pour 6tre de mauvais
augure ; e'est ce que les Italiens expriment par le
v. Gallugare. || (Euf de jau. — (Euf de couieuvre,
que ce reptile a depose dans les fumiers de basse-
tour et qu'on suppose avoir 6t6 pondu par le coq
(jau). Cet oeuf produit, dit-on, la cocadrille. || Noma
de lieux-dits. (Jaub.) V. la note a Jdille.
Janeon, — eoue, — eoux (Li., Br., Lu6,
Tim.), s. f. — S'emploie dans la loc. : Ivraie-
jaucoux, — sorte d'ivraie sans barbes, par
oppos. a Ivraie-penoille. N. Au Lg., on dit :
De la jaucoux, dans le m£me sens et Pivraie
pfoioille s'appelle simplement : ivraie. ||
Cest, prononce d'une facon abr6g6e, le
nom commun de la plante : Queue de cheval :
Ch'vau coue (de la Perb.)
Jauculer (Ti., Zig. 151.), v. n. — Se re-
muer, s'agiter. V. Joguer.
Jandab, (Mj.), s. m. — Xicodeme, balourd,
individu niais. Syn. de Niguedouille, Didais,
Colas , Jeannot. — Nigaud, jobard, jocrisse.
Cf. Jaquedale. V. Jageais (Jaub.).
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JAUGANE — JEAN
Jaugane (Mj.), adj. q. — Se dit d'une poule
dont la crete et ses annexes, tres developpees,
la font ressembler a un coq. De Jau, ou
Joe.
Jauge (Sp.), s. f. — Cheville de fer qui se
loge dans Tun des trous espaces le long de
l'age de la charrue, et rattache celui-ci au
hardier, reglant' ainsi l'avancement de Tage
sur l'avant train, et, par suite, la profondeur
du labour. V. J auger.
Et. — Incert. — P.-£. le vx fr. Jale, Jalaie, qui
a donne" Jalagium, droit de jaugeage. — Tient a
Gallon. (Litt.) — ? All. Galgen, goth. galga, qui
signifie : potence. (Dakm.) — N. Pourquoi pas?
Pour j auger ou bauger un consent ne le fait- on pas
passer sous une sorte de potence? Le sens primitif
peut avoir 6te celui de Verge. C'est avec une verge
que les douaniers et les commis d'octroi mesurent la
capacile des futailles. — « Se un jaugeur jauge, et
cil qui vende ou cil qui achate se doute de la jauge
3ui n'est mie droitement jaug£e, rappeler en puet
evant un des autres jaugeurs. » {Livre des Metiers.)
— Partie de la charrue : « Desqueles charues le
supliant print et emporta les ceps, la jauge, deux
chevilles de fer et la tune. » (1386. — L. G.) —
V. Bauge. — Guauge, gauge, — jauge, mesure.
Guauger, gauger, mesurer. « II avait la UHe aussi
grosse qu'un tonneau de sept muids, les yeux gros
comme un boisseau de gauge. » — « Pour avoir
fait tout de neuf et de potin (mastic de vitrier et de
peintre) ce qui estoit de plomb, c'est assavoir les
pois de 24 livres, 12 livres et 6 livres, servant pour
guauger les tonneaulx. »(Moisy.)
Jauger (Mj., Lg.), v. n. et a. — Regler la
profondeur du labour, Yentrure du soc, en
avancant plus ou moins la perche de charrue
sur la selle de Pavant train. C'est le mot fr.
dans un sens special.
Et. — Jauge, ou Gauge, sign ifi ait en premier
lieu une verge a mesurer et a pour radic. le meme
Gal, ou Jal, d'ou procede Jalon, perche d'arpen-
tage. Le type serait Galica ou Jalica. Quant au
radic. Gal, on peut le rapporter soit au bret.
Gwalen, perche, ou au goth. Valus, baton, ou enfin
au lat. V alius, pieu, dchalas. Gf. Gaule. (Scheler.)
Jaugnero'e (Mj.), s. f. — Petite legumi-
neuse k fleurs roses (Tune odeur agreable, dont
les racines tuberculeuses sont sucrees et
bonnes a manger. Syn. de Luzeau et Pois-
joli. Lathyrus tuberosus (Bat.).
Jangroiler (Cho., Lg.). v. n. — Perdre ses
Elumes, se deplumer, en pari, d'une poule.
>er. de Jau et de Grolle.
Jauiet (Lg.). — V. Jolet.
Jaunaille. V. Rairee.
Jaunard (Mj.,), adj. q. — Jaunatre. Syn.
de Jaunasse. Der. de jaune et d. de Jaun&tre.
Et. — Jaune. L. Galbinus, jaune verdatre, der-
de Galvus, jaune ; all. gelb ; angl. yellow.
Jaunasse (Mj., Lg., By.), adj. q. — Jau-
natre.
Jaunereau (Mj.) — Uenoncule ou Bou-
ton d'or. || Mj. et Lg. — Verdier, oiseau.
Syn. de Parse-jaune. \\ Au premier sens,
Bat. donne Jaunau, Ficaria ranunculoides.
Jannet, s. m. — Un louis d'or. (By.).
Jau nets (Segr.), s. m. pi. — Ajoncs. Em-
ployes pour d6bouser les vaches, enlever le
plus gros. Ce qui expliquerait le mot : Di-
peigne. V. Jean-Dipeigne.
Jaunezir (Lg.), v. a. et n. — Jaunir.
Cf. Mollezir, Rapproprezir, Aplatzir. V. Obser-
vat. a S.
Jaunlsse (Sp., By., Mj.), s. masc. — Ex. : II
a le jaunisse.
Jaopitrer (Sb.), v. n. — Jouer, s'amuser.
V. Jdpitrer, Jupitrer.
N. — Je connais une famille du nom de Jau-
pitre.
Javard, — vart. (Sar.), s. m. — Le leiard
vert. || Lg. — Sorte de panaris du bout des
doigts. C'est le mot fr. pris dans un sens
local. — V. Iavard, Liavard.
Javasse (Sp.), s. f. — Femrae bavarde,
qui fait des commerages. — N. Le mot a
sans doute la meme rac. que le fr. Jaboter.
Syn. de Bobote, Pitasse, Cacasse..
Javeau (Sp., Bl.), s. m. — Petit paquet
de sarment. Doubl. masc. du fr. J a veil e.
Et. — Dibz tire Javelle du lat. Capulus, poignw.
d'ou le dimin. Gapellus, ou Capella. C = g ou j.
Ex. : Jambe, Gedle. (Litt.) — Dabm. suppose une
orig. celt.
Javelin (Lg.), s. m. — Javelle. Syn. de
Piron, qui est aussi employe com. a Mj. —
Doubl. masc. du fr. Javeline.
Javelle, s. f. — Sarment coup6 et seche\
destine a faireune joule (Slg.). — Lesouvriers
des ardoisieres placent les ardoises en ia- I
velle lorsqu'ils les placent les unes sur les
autres, d'apres leurs grandeurs. || On dit :
« Quand il pleut sur la chandelle,
« II pleut sur la javelle. »
C.-a.-d., s'il pleut le jour de la Chandeleur,
il pleut a la moisson (vendange ?) au moment
de faire la javelle. De capulus, poignee *
(MAN.).
Je (Mj., Sp., Lg., Sa., By.), pron. pers.
sing. — Remplace Nous, toutesles fois que ce
dernier est sujet, et precede toujours le
verbe, meme dans les phrases interrogatives :
J'avons, je faisons, je mangeons ; i'erons-t-i ?
j'arions-t-i ?
Hist. — < Pensez a vous, 6 courtisans,
< Qui, lourdement barbarisans, j
o Toujours fallions y je venions, dites. ■ I
( Henry Estienne. Du Ian gage francais italian'ut. —
L. G.) — Voir, dans Molibre, les observat *
Relise a Martine. Fern. sav. — et Gtimc, Vine- J
tions du langage. — « Comme pttions attentif : Et
qui somme-nous? — Je somme ce que je soma*?.
je jouon. — Et que jouon-je ? — Je jouon ce qs?
j'on. — Et qu'on-jcl — J'on ce que j'on. — On-«
en jeu? si jo n'y on, fy fon. Foin, ces PariskBs-t
me troublent. »'(B. de la Monnaye.) — N. SemfcV
etre une contraction de deux idees : eux, vous et
moi, j'etions.
Je (Li., Br.), s. m. — Un jars. Cf. Jers.
Jean (Mj.), s. m. — Fig. Nigaud, qui &?
laisse mener par sa femme. — Man..-
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JEAN-LE-BLANC — JEMENT
499
trompS ; — qui n'a point d'enfants. || A
certains jeux de cartes, jeu de relais; qu'un
des joueurs peut ^changer contre le sien. On
Tappelle aussi : Petit- Jean, ou : le Mort.
Et. — De l'hSbreu Jehovah, — est clement.
(Litt.) — Cf. Claude, Thomas, Benolt. (Schel.) —
Hist. « Mais c'est ce que Ton dit que le Jan en
vault deux, et Hercules seul n'osa contre deux
combattre. — Je suis Janl dit Panurge. — Rien,
rien, repondit Pantagmel. » (Rab., P., m, 12,
239.) — Bkbangeb Pa chante (Le Sinateur).
« II m'embrasse au jour de Tan,
« 11 me f&te a la Saint-Jean. »
Jean- le-rt lane, s. m. — a Espece d'aigle.
II doit son nom vulg. de Jean-le-Blanc aux
gens de la campagne, dont il visite souvent la
basse-cour, et qui l'appelerent Maltre-Jean,
parce qu'il venait exercer sans leur consen-
tement les droits de grand seigneur, et choisir
a son gr6 les plus belles pieces parmi leurs
volailles. Puis, comme Maitre-Jean avait le
ventre fauve et de couleur blanchatre, il
flit design 6 sous le nom de Jean-le-Blanc. »
(Abbb Vincelot, 76.)
Jean-des-Bois (Lg.), s. m. — Le hibou. Se
dit par plaisanterie.
Jean-eul (Mj.), s. m. — Syn. de Jean, au
fig. — || Jean foutre. Homme malhonnete,
capable de tout, hormis du bien. V. Jean-
sucre.
Jean Depelgne, pu, en un seul mot, Gen-
d^peigne. V. A ten, Dipeigne. Ajonc (ou, pour
*Epine, Epeigne-veignette — TEpine-vi-
nette.)
Et. — Jan est sans doute mis pour Jonc, et
Dipeigne pour : d'6pine. V. Jaunets. — P.-e\ pour :
Ajonc de peigne, qui sert a peigner? || Jonc a
6pine, ajonc. Dott., Pttch.
N. — II y avait, a Segre\ un vieil ivrogne (le
pere P.). La'langue lui pelait ; il s'en arrachait des
morceaux avec son couteau. II disait : « II me
semble que j'ai des gendepeignes. » — « Oui, des
aiens. » — Haguins.
Jeandet , Jeondet (Lg.), s. m. — Dimin.
famil. du pr6n. Jean.
Jeaajean (Mj., By.), s. m. — Homme qui
se laisse mener ou tromper par sa femme.
Reduplication du mot Jean. || Lg. — Nom
de famille.
Jean des Loges (Lg.), s. m. — Se dit dans :
Prendre Jean des Loges, — decamper, s'es-
quiver. Syn. de Prendre sa dhcanche, sa
akcampe, la discampette.
Et. — Jeu de mots sur le v. Deloger et, sans
doute, sur le nom de qq. habitant d'une ferme
appel£e Les Loges.
Jeanneton (Mj., By.), n. pr. — Pour
Jeanne, diminutif. — On se rappelle les vers
de Be>anger : Et couronn6 par Jeanneton, etc.
Jeannettc (Sp., Mj.). Fig. — Homme qui
se laisse mener par sa femme ou qui s'occupe
des soins du menage. || Faire la Jeannette, —
faire les travaux d'une femme dans l'interieur
d'une maison, en pari. d'un homme. V. Jean.
Jeannoille, jan-no-ille (Sp.), s. f. — Le
sens propre de ce mot est inconnu. On Tern
ploie seulement dans la loc. prov. Fumer
comme une jeannoille 9 — fumer beaucoup en
parlant d'une chemin6e ou de rinte>ieur
d'une maison. Cette express, est syn. de
Fumer comme des ecdbus, cf. ce mot et Tau-
pineau.
Et. — II me paratt tres probable que le sens
Sropre de ce mot a et6 celui de : feu de la Saint-
ean. V. Jaub., a Jeann6e, Jouann6e, Jdn6e.
Jean not (Lg,), s. m. — Soutien du Bdillaud
dans une cheminGe.
N. — C'6tait une sorte de chandelier rustique,
compost d'une 6paisse rondelle de bois formant
pied et supportant une tige de bois verticale percee
de nombreux trous, dans lesquels on ftchait le
baillaud a diverses hauteurs. A Mj., cet ustensile
6tait inconnu : on ftxait directement le baillaud, ou
chandelier a rousinc, dans les trous du mur de
l'atre. Qqf., cependant, une planchette troupe et
appliqu^e a demeure le long de ce mur remplacait
je Jcannot.
|| Dadais, nigaud. Syn. de Jaudais, Dkdais,
Colas, Coco, Pierrot, Nicod&me. Cf. Jean.
Lg. t. final muet.
Hist. — « Le suppliant lui dist : Eudet, vous
av6s un toreau qui nurte les gens et ne osent aler
aux champs pour luy : lequel Eudet luy r£pondit :
As-tu nom Jehannotl Ouyl, dist ledit suppliant,
j'ay nom Jehannot ; et ledit Eudet luy dist :
Jehannot, es-tu, car a toy n'en appartient de riens,
en le huchant plusieurs fois Jehannot. »
Jean-sucre (Lg.), s. m. — Forme attenua-
tive pour Jean -foutre, ou Jean-cul.
Jean (Li., Br.), s. m. — Coq. — V. Jau.
Jed© (Mj.), s. f. — Jatte, vase de bois large
et 6vas6, de forme quasi hemisphe>ique, dans
lequel les m6nageres tlaitent le beurre et le
mettent en mottes. || By. — Plus souvent :
gidelle.
Et. — Doubl. du fr. Jatte, qui, au xvi«s.,devait
se prononcer Jade, puisqu'il avait donne le dimin.
Jadeau. — Littrb donne J ale dans un sens iden-
tique ou tres voisin. II est facile de voir que notre
mot Jede forme la transition entre Jatte et Jale. —
Syn. de Jidelle. — Lat. Gabata. — Hist. « Car il a
les yeux rouges comme un jadeau de vergne. >
(Rab. G., i, 39.,) — « La preparation et la conser-
vation des aliments et des hquides r£clamaient des
marmites, pots. . ., jade aux, mazarines, patissieres,
ponettes. * (La Trad., p. 78, 1. 13.)
N. — Notre mot Jide, avec son diminutif
Jidelle, tiennent au vx fr. Jadeau et au fr. actuel
Jatte. Tous ces mots viennent du lat. Gabata. II y
a encore un autre doublet : Jale, que donne Littbjb
avec un sens tres voisin, et qui n'est qu'un adou-
cissement de Jade, prototype de Jadeau. De ce
mot, Jale derive indubitablement notre mot
angevin Jalai ou J alia i, mesure de capacite. De
plus, Jede, Jade, Jale, Jatte ont du avoir un autre
doublet : Gode, derive comme eux de Gabata, et
duquel nous est rest£ le diminutif Godet, que
Hatzfeld ne sait a quoi rattacher. (R. O.)
J^dee (Mj.), s. f. — Jatt6e. Le contenu
d'une jide.
Jement (Mj., By.), s. f. — Jument. Beau-
coup de gens prononcent ainsi. Cf. Jeument
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jfiNE — JIDELLE
Et. — L. Jumentum, proprement : B§te de
somme : particularism a Cavale. Contract, de Jug-
mcntum, action de Her, de joindre ; Jugum, joug.
Jene (Lg., By.), adj. q. — Jeune.
Et. — Lat. Juvenis. — Hist. (Rom. de la Rose,
8804.)
« Ains li faisoit la genne dame
« Bien entendant et bien letree. »
— a 01 etait in ptchit jine, ine maniere d'offlcier
be-n-habille. » (H. Bourgeois, Hist, de la G.
Guerre, p. 52.)
Jener, yener, v. a. — Glaner (Mb.).
Jerdin, s. m. — Jardin.
Jerdrin, s. m. — Jardin. — V. Jardrin.
Jers (Sp.), s. m. — Jars, male de l'oie. Syn.
de Godard. || Fig. — Faire le cou de Jers, —
se dit des tiges de ble* qui s'inflechissent sous
le poids de Fepi mur. Cf. JL
Jerzean. V. Jarzeau (Lg.), s. m. — Mau-
vaise herbe de la famille des 16gumineuses,
assez semblable a la jarrosse. On distingue le
grous-jerzeau et le petit-jerzeau, ce dernier
appel6 aussi : luzette.
Et. — Voisin du fr. Jarrose. Completement di(Te-
rent de Gerzeau, que Hatzfeld definit : la nielle.
Doubl. et syn. de Jarzeau. — Vicia sativa. (Dot-
tin.)
Jesus (Mj., By.), s. m. — Faire bon Jesus,
— joindre les mains d'un air pieux. C'est un
des premiers gestes que les meres apprennent
a faire a leurs petits enfants. Les Ital. disent
dans le mSme sens. Far Gesu colle due mani.
Et. — D'un mot hebreu : Sauveur.
Jetee (Sa.), s. f. — S'emploie dans la loc.
Porte a deux jetees, — individu faux, fourbe.
Syn. de Couteau a deux lames. Ficelle, Sac a
diable.
Et. — Lat. jactus, de jacere, jeter, lancer. —
Dans le vx fr., sens de : lien, jeton.
Jeter (Mj., By.), v. a. — Se jeter a, — se
mettre avec ardeur a. On dit proverbt : S'y
jeter comme au feu. || Se jeter a qqn,
— Timplorer. || v. a. Jeter sa jambe au
chien, — faucher en marchant. V. Jambe,
Chien. \\ Jeter des pierres dans le jardin de
qqn, — lui decocher des allusions mordantes.
|| Sp., Tim. Jeter des coups de pied, — lancer
des c. de pied.
Et. — Lat. pop. Jettare, — alteration inexpli-
quee du lat. class, jactare.
Jeton (Sp.), s. m. — Rejet, rejeton. V.
Jicton, Chiasse.
Jen (Mj., By., Ag., Sal.), s. m. — Jeu de
chien, — jeu qui tourne mal, qui d6g6ne>e en
querelle, en rixe. || Faire du jeu, — chercher
k amuser un petit enfant. || Faire ou donner
bon jeu, — amuser, faire rire. Ex. : II m'a
toujours ben fait bon jeu, de la mani&re qu'il
a ramene* ca ! || (Lg.). — Y a jeu de rire, — il
y a de quoi rire. || Avoir du jeu, avoir bon jeu,
— etre amuse. || Entendre le jeu, — entendre
la plaisanterie. || Fu. — Jeux. — La Gavoche
(a Ang. la Gade). Au pied de la Gavoche, en
avant, du cdte" des joueurs est un trou appeie
le G6, ' dans lequel on met Fenjeu, le tas
d^pingles. — La Trin&e (Trainee). On met
des sous sur la Gavoche ; le coup de palet les
6parpille en trainee, et les joueurs se les par-
tagent, d'apr£s la position sur le sol plus ou
moins proche du palet de chacun. — La Tree
— Le Goret — La Crosse. V. Folk-Lore, vtl
Et. — Lat. Jocus, pour Diocus ; saoscr. div,
jouer. Cf. Jam, pour diam. — V. Jd.
Jen d'eau (Mj., By.), s. m. — Jet d'eau
N. — II y a ici confusion entre les deux mots :
Jeu et Jet ; mais il convient de noter qu'en fr. on
dit : Faire jouer les grandes eaux.
Jeudl absoln. — Le jeudi de I'Absoute.
Voir dans D. C. Absolutionis dies ; le jeudi-
saint.
Hist. — Savez-vous pas que le C est la tete de
Caresme, et A est le col? Otez ledit A ; le col sera
coupe, et ainsi il demeurera Cresme. Le corps,
joint a la tete sans cou, est tout vif, et ce a la catho-
lique, d'autant que le Jeudi absolu on fait le
Cresme. » (Beroalde de Vkrville.)
Jeument (Lg.), s. f. — Jument. Syn. et d.
de Jement.
Jenne (Mj., Lg., By.), adj. q. — Faible, en
pari, d'une pes6e. Ex. : La demi-livre est ein
peu jeune. \\ Jeune temps, — jeunesse. Ex. :
Dans mon jeune temps, le monde vivait
mieux qu'ast'heure. V. Jkne.
Jeanesse (Mj., By.), s. f. — Jeune fille. I
Jeune bete, surtout de Tesp£ce bovine. Ex. :
lis ont ben des jeunesses dans cete* ferme-la. —
La jeunesse se vendait ben a cet6 foire. f
De jeunesse — d^s l'enfance. Ex. : Faut avoir
appris ca de jeunesse, — la tendre enfance.
Ex. : : fa se disait comme ca dans ma petite
jeunesse.
Hist. — « De jeunesse ils apprenoyent a estre
tesmoings. » (Rab., P.) — V. Jaub. Citation.
Jent' (Sp.), s. m. — Jeu.
Jl, s. m. — Jet, rejeton, pousse d'un arbre ;
scion. — El ji, — le git. || By. — t long. On
dit aussi r'jt (jet, rejet). V. Jit.
Jicler (Mj.), v. n. — Jaillir. Ex. : Le sang
jiclait a pus d'un pied loin. — || By. — Jiler,
Et. — Doubl. du fr. Jaillir et du pat. Giler : du
lat. jaculare.
N. — Prtvat Dbschanel et Focillox (Diet,
des Sciences) indiquent Giclet comme nom vulg-
de TEcbalium elastique. On sait que le fruit de
cette petite curcurbitacee, en se detachant de son
pedoncule, se contracte et fait jaillir au loin les
graines et le sue amer dont il est plein.
Jleton (Lg., Mj.), s. m. — Petit jet, petite
pousse d'arbre. — Dim. du pat. Jiu Syn. et
d. de Jeton ; syn. de Chiasse, Jiton, Guesson.
Jietionner (Mj.), v. n. — Pousser des rejets
au pied, en parlant d'une plante. Syn. de
Jitonner, Jitouner, Chiasser, Guesser.
Jldelle (Pell., By.), s. f. — Syn. et dim. de
Jide.
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JIGOURfi — JOGUETER
501
Jlgonre (Sa., By.), s. m. — Purin. Syn. et
d. de Jigourit, syn. de Juin, Suint, Pus.
Jlgourit' (Mi.), s. m. — Purin, urine sor-
tant des stables ou des fumiers. Syn. de
Jigourk, Juin, Suint, Pus, Pureau, Gingouret.
|| Sal. — Liquide 6pais de fruits ^erases.
Et. — P. -6. pour Jus de Gourit.
Jflcr (By.), v. a. et n. — Seringuer, jaillir.
— Le sang jile d'une coupure d'artere. V.
Giler.
JInguer (By.), v. n. — Remuer, jouer. Ex. :
J'avions toujours jingui ensemble. — Jouer
en se bousculant. || Lu6. — Jouer com. font
les enfants, les petits animaux. — Autre
forme de Giguer, Ginguer.
Jlpon, s. m. — Jupon.
Et. — Arabe Djoubba, veste de dessous. (Darm.)
Jlquet (Mj., By.), s. m. — Hoquet. Syn. de
Hiquet, Loquet. — Mj., Sal. :
— J'ai le jiquet.
— Qui l'a fait.
— C'est J6sus.
— Je nTai plus. —
Jlrle. — V. Girie.
Jit (Mj.), s. m. — Jet, rejet, pousse d'un
arbre. Pr£fe>able a JL t muet.
Et. — Corr. du fr. Jet, anc. fr. Ject. II est pro-
bable que ce mot se prononcait autrefois Jict,
puisqu'il a donne le dimin. Jicton.
Jlte (Tim., Lg.), s. f. — Taillis d'un a deux
ans.
Ex. :
« Voulez-vous venir z avec moi dans la jite,
« Voulez-vous venir z avec moi dans ce bois. »
(Chansons pop.)
|| Jet, pousse, jeune branche (Lg.). Cf.
Jaub. a Gittb, citation.
Jiton (Lg.), s. m. — Jet, rejet au pied d'une
plante. Syn. de Jicton, Chiasse, Guesson. —
Dimin. de Jit.
Jltonner (Lg., Tim.), v. — V. Jitounen
Jictonner.
Jitouner (Lg.), v. n. — Poulser des rejets.
Taller. Syn. de Chiasser, Guesser. De Jiton.
Jitter (Fu., Zig. 196), v. a. — Jeter. Cf.
Sujitte.
J'noa (By.), prononc. de Genou.
Jd (By., Lrm., Sal.), s. m. — Pour Joe :
Les poules sont a jo. \\ Jd, coq. Jau. || Th. —
On appelle aussi J 6 le clef d'une cannelle.
V. Jdille, Jau.
Josnnetette (Lu6), adj. q. — Precoce, en
pari, des fruits, de recoltes. || (Enanthe pim-
pinelloides. On dit aussi Jouannette, rappe-
fant l'6poque de la Saint-Jean (M£n., By.).
— V. Jouanet, pour plus d'explications.
Job l (Mj.), s. m. — Bateau de la Maine.
Syn. de Mainier.
N. — Muni d'un fort guindas a Parridre pour le
passage des portes, a fond tres 6pais et a levte por-
tant deux comes pour retenir les cordes de halage.
L'espece en a presque disparu. || Lg., Tim., Sa. —
S'emploio dans Texpress. : Monter le Job, — mon-
ter le coup, monter un bateau, duper, tromper.
C'est probablement un mot d'argot. Toutefois,
puisque le Job est un bateau, on peut voir la une
traduction litte>ale de l'express. fr. : Monter un
bateau (R. 0.).|| By. — Inconnu comme nom de
bateau sur les rivieres f ormant la Maine. Sur la Sarthe
etsansdoutesu:laMayenne(vulgairementla Maine),
on avait le Jau. C'6tait une tres grosse corde, dite
aussi Corde a quoue, servant a descendre les portes.
Un marinier, dans sa galiote, ou niole, tenait le
jau tres solidement amarr6 au pieu d'amont ; ce
jau se deftlait doucement a l'arridre de la gabarre et,
quand on sentait que le bateau 6tait bien endremt,
on faisait amener le Jau. — On criait : Amene-td,
jau ! — La porte de Morannes 6tait-elle particulie-
rement difficile a descendre, ou les gens du pays
aimaient-ils a plaisanter? II parait que la locution :
Jau de Morannes 6tait usit^e parmi les mariniers.
De la ( ?) Job de Morannes, pour : jobard comme a
Morannes. Mais je ne vois pas bien la concordance
des idees. — Voir Job *.
Job *, n. c. — Niais, nigaud. — Job de
Morannes. — Cest la femme a Job (pour dire
qu'elle est acariatre). Les Jobs passent pour
avoir attach^ au clocher une corde afin de
d^placer Teglise. (M6n.).
Hist. — « II aura plus tost conquis ce qu'il
pretend, avec un mot bien couche\ . . que par ser-
vir et faire le mignon longtemps, qui est 1'oflice
d'un jobe ou caillette. (No8l du Fail.)
Joe l , s. m. — V. Choc.
JocMMj.), s. m. — Coq.
Et. — Un certain nombre de personnes pro-
noncent ainsi notre mot Jau, qui est la vraie forme
et la plus employee. II ne faut voir dans le c final
que la consonne d'appui chere a nos compatriotes.
Le plus souvent, e'est la dentale, ici e'est la guttu-
rale, mais toujours une forte.
, Jocnler (Z. 151 — 6crit jauculer), v. n. —
Remuer, se donner du mouvement.
Jod. s. m. (Segr.). -^- Potiron. La soupe de
jod (M6n,). Syn. Palourde, Citron.
J ode lie (Mj., By.), s. f. — Oiseau aquatique,
sorte de poule d'eau. — N. C'est sans doute
Toiseau connu a Sp. sous le nom de Joserelle.
— Cf. Judelle. Foulque. V. Canard.
Jdgnerotte (Mj.), «. f. — Gesse tube>euse,
lathyrus tuberosus. Cf Jagnerote. — Petite
tegumineuse a fleurs roses d'une odeur
agrSable, dont les racines tuberculeuses sont
sucr^es et bonnes a manger.
Jog tier (Mi.), v. n. — Faire danser son cava-
lier, en pari, d'un cheval. On chante aux
enfants, en les faisant danser sur les genoux :
« Joguc, jogue, mon chevau,
« J'erons demain a Morvault. »
Aller au petit trot, trottiner. C'est l'angl.
to Jog, to Joggle, me*me sens.
Et. — Doubl. de Chaucher, et du fr. Chevaucher.
Cf. Jaub., a Jauger, Jaucher.
Jogneter, Joqueter (Lg.), v. n. — Jouer
dans les assemblages, sonner la ferraillo. Se
dit d'une charrette disloquee, d'un meea-
nisme us^.
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502
JOIE DE MARIAGE — JOTTE
Et. — Diminut. et frequent, de Joguer. Le sens
primitif a du §tre : aller cahin-caha.
Joie de marlage (Mj., Tim., Lg.), s. f. —
Flambee, feu de bourses, vif et bref. Syn. de
Foute, Rigalbe, Rigaillte, Bautte. — Courte
joie?
Jolndre (Mj.), v. n. — Joindre a, — at-
teindre a. Ex. : J'arais ben bu ein coup a la
fontaine, mais je ne pouvais ioindrc a Peau
— Syn. de Ranger a, Jutre. Ave>e done le
pot qui est sus l'armoire. — Je ne sarais illy
joindre. Syn. de Ajoindrc.
Joindu (Lg.), part. pas. Joint.
Joint (Mj., Lg.), s. m. — Faire le joint, —
s'adapter exactement, convenir pr£ds6ment,
faire juste le compte. || Trouver le joint en
pari, d'une affaire difficile a re\soudre. (By.).
Jolnvlf. — Le pont de Montreuil- Bellay . . .
e*tait fond£ sur une simple plate-forme de
madriers joinvifs sans pilotis ni grillages. »
(Anj. hist., 6 e an., n° 2, septembre-octobre
1905, p. 134.) — P.-e\ Jointif.
Jolet ° (Lg.), s. m. — Cochet, jeune coq-
Syn. de Coquereau. Dimin. de Jau. Devrait
s^crire Jaulet.
Jone (Sa.), s. m. — Sorte d'£norme cou-
leuvre d'eau, longue de plus d'un metre et
mesurant 5 a 6 centimetres de diametre ;
plus grande que le Suceron. Cf. Serpente.
Joncer(Mj., Li., Br.), v. a. — Garnirdejonc,
le siege d'une chaise (le rempailler). Syn. de
Fesser, Foncer, Corder. — Distinct de :
pailler. — N. Le jonc des chaisiers est le
scirpe des 6 tangs. II sert egalement aux ton-
nelliers. (By.) — Joncher.
Hist. — t En la chambre entre ou li gone sont
joncits. » (L. C.)
Jonehee (Lu6), s. f. — Claie ou paillasson
de jonc ou de guinche pour faire £goutter les
laitages.
Hist. — « ... II est du debvoir d'ofTrir la creme,
le laict espais, le for mage en jonchte et an It res
choses semblables. » (Brun. de Tabt., Philand.,
345.)
J one here, s. f. — Botte de joncs. — Fais-
ceau de jonc dont les enfants se servent pour
se soutenir sur Teau. (M£n.).
Jonehete (By.), s. m. — Jeu ou Ton se sert
de pailles.
N. — Les premiers jonchets lurent de petits
brins de jonc.
Jone marin (Mj.), s. m. — Statice armeria,
petite plante d'ornement dont on fait des
bordures. Bat. Gazon d'Olympe.
Jonquiere (Mj.), s. f. — Pr£ bas et humide
oil il pousse des joncs.
Jopettes (By.), s. f. pi. — Sorte de b£-
quilles, reposant par le pied sur chaque cdt£
du futreau, et jointes, a lour partie sup^rieure,
par une corde, sur laquelle repose une extrd-
mit^du baton, lorsque les pecheurs Itablissent
l*ur cabane.
N. — Autrefois, les pecheurs couchaient dans
leur futreau. lis n'avaient gu£re d'autre habitation
pendant la saison de peche. Cet usage est moins
frdquent aujourd'hui, cependant Us ont asses
souvent l'occasion de le mettre en pratique. Le
soir, alors, ils faisaient la cabane et pouvaient vitra
en nomades dans leur cantonnement. Ils tendaient
leur voile en forme de tolt sur un baton (gaffe), qui
portait, a rarriere, sur un petit pieu.fourchu,
appel6 pontonnier, et 4tait maintenu a l'avant sur
des jopettes, appareil consistant en deux batons
relies par une corde emboitant a moitie" le b&ton, et
s'appuyant par leur pied fourchu sur chaque bord
du bateau. La voile 6tait nouee sous la quoue da
futreau et tendue serree a Faide de commands
(c'mandes). ou cordes passant dans les trous du
bord. — Jopettes est employe comme syn. de
bequilles, — et be*quilles comme syn. de : echasses
(quelquefois, pas toujours).
Jdpltrer (Mj., Lg.), v. n. — Fdlatrer faire
du tapage. || Batifoler. Syn. de Gouincer.
Corr. de Jupitrer, qui lui-meme de>. de Jupi-
tar. V. Jaupitrer. || Se battre pour rien.
Joquard (Lg., By.), s. m. — Corneille,
choucas, corbeau.
Et. — Cf. angl. Jackdaw, choucas. Le mot angl.
et Choucas sont probablement notre mot Joquard.
Quant a celui-ci, il pourrait bien deliver de Joe,
coq. Cf. Jacquedale ou JaquedcUe.
Joqneter (Lg.), v. n. — Jouer dans sa
douille, en parlant d'un manche d'outil.
Jouer dans leurs assemblages, en parlant des
rais ou des pieces qcques d'une charrette,
d'une herse, etc. Syn. de Berloquer.
Jose (Lg.), n. pr. — Joseph, vieilli. V. Joson.
Jdselie (Lg.), s. f. — Petit 6chassier aqua-
tique, p.-e\ la sarcelle. Syn. de Jdserelle,
Judelle, Jodelle.
Jdserelle (Sp.), s. f. — Oiseau de marais,
plus gros et moins delicat que la poule d'eau,
noire comme elle avec une tache blanche au
front. C'est probablement la Judelle. Syn. de
Joselle.
Joson (Mj.), s. m. — Dimin., plutdt iro-
nique du pr6n. Joseph. V. Jost.
Jote (Sp.), s % f. — Grosse joue. Doubl. du
fr. Joue, de>. comme lui du lat. Gauta. !
Ravenelle. Syn. de Ravoyon, Rosse, Sarvante
de curL — Kapha n us rapnanistrum (Bat.).
Jot* (Mj.), adj. q. — Qui a de grosses joue5,
ou le maxillaire inferieur tres; d6pelopp£ late-
ralement en pari, des personnes. ]| Qui a de
grosses bajoues, en pari, de certaines poules.
V. Jote, Jotereau. Cf. Jottad(breton) soufllet
Jotereaux (Mj., Lg.), s. m. plur. — Oreil-
Ions, inflammation de la parotide. De Jote. —
On dit encore : Jottereaux, Jcttereaux ; Mix.
T^crit : G6tro. — Syn. de Eripeaux, Goumons,
Oripeaux.
Hist. — « Pour le chancre, le goitre, lgs flux fo
sang, les migraines, les jottras (oreillons), les
dartres... » (La Trad., p. 256, 1. 8.) — Sal. —
Ressemble aux orchis des boutons d'or. — Bou-
ton d'or, avec ses orchis. r
lotto (Sp.) y s. f. — Ravenelle. V. Jeu,
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JOUAILLON — JOURNAL
503
Et. — « Un des noms vulgaires de la bette. De
Joue. Oabata, jatte? contract. Gauta ; bas-bret.
Gaved. (Litt.) — Quel rapport avec joue!? ||
Sinapis arvensis (M4n.), que Bat. nomme Russe,
Rosse, Reusse.
JouaNlon, s. m. — Celui qui aime beau-
conp le jeu, de cartes ou autre, et qui joue
1 tre> mal. « Quel jouaillon qu'tu fais ! » Syn.
de Jouasse.
Jouanet,ette.(Auv.)V. Joanette, adj, q. Pr6"
coce. N'estautre qu'un diminut. de cette vieille
forme Joenne, et un doubl. du fr. Jeunet. ||
Des pois jouanets. N. Cet adj. s'emploie a Mj.,
mais seulement pour qualifier certaines
pommes de terre. On dit : des patades joua-
nettesy ou simplement des Jouanettes. Ce
n'est pas le nom du tubercule, mais son qua-
lificatif. — Syn. de Primaud, Prime.
Hist. — « On appelle ainsi, en Touraine, les feux
de la Saint-Jean (Johannes), que nous appelons, en
Anjjou : chalibaudes. » (M6naoe.) — « On devrait
p.-e. Scrire Johannet, puLsqu'il est d'usage de qua-
lifier ainsi surtout les legumes ou les fruits qui
murissent a la Saint-Jean, ainsi que les terres sur
lesquelles on fait des r6coltes a cette 6poque. »
(De Montess.) — « Conopodium denudatum, petit
tubercule bon a manger, que Ton trouve aupres
des haies ; petites pommes de terre pr^coces, dont
le fond des yeux est colore" en bleu violace ; —
pom me de terre en g£ne>al. » (Dott.) — Le roi
Louis XI) avait « un chapel de coton en sa t£tc,
que moult mal lui s£ait. pour ce qu'il 6tait alors
joenne homme. » (Citat. de Joinville. — J.
Bodin, R. //., i, 340.) Ici, le sens est Jeune.
Jouasse (Mj., By.), adj. q. — Qui aime a
jouer, a s'amuser comme un enfant. || Sp., s.
f. — Jouereau, grimelin, mauvais joueur. —
Syn. de Jouaillon.
Jonasser (Mj., By.), v. n. — Jouer, s'amu-
ser comme une personne peu se>ieuse. || Sp. —
Grimeliner, jouer petit jeu, ne pas jouer cor-
rectement. || Badiner, folatrer, jouailler.
Jouasserie (Mj., By.), s. f. — Jeu, en mauv.
part. Cf. Jouerie.
Joue (Mj., Lg., Sal., SsL, My., Chpt.), s. m.
— Juchoir, perchoir. Corr. de Juc. — Cf.
Angl. Juke — et Juc, dans Jaubert. || Z. 142.
— Le joue, — poulailler, mais plus sp6ciale-
ment le juchoir. « A joue », perch^ sur le
juchoir.
Et. — De jugum, perche mise en travers. —
(Parlant d'un avocat qui francisait le latin) : a II
usoit qqf. de si rudes termes que les poules en
fussent tombees du joug. » (DE3 Peur., i, p. 102.)
— Non de jugum, mais du holland. hukken, ou du
goth. juck, fourche, support. (G. de O.)
Joueafller (Sp., Tim., Bl.), s. m. — Pou-
lailler. De Joue y Jouquer. Syn. de Poulailleriey
Volailler.
Joue a mooches, s. m. — Senecio Jacob aea.
V. Joe & mouches (Men.). Bat.
Jouequer (Sal.). — V. Jouquer.
Joue. — « Si qqn a une joue plus grosse
que Pautre, on dit qu'il est do Joue et non pas
de Gonnord. » (Men.). — Deux locality de
I'Anjou*
Et. — Joue ; de Oabata, ecuelle ; B. L. Gavata,
contr. en Gauta (cf. parabola, paraula, parole).
Le rapport logique entre Jatte et Joue est conforme
a ces comparaisons btzarres que fait le peuple
entre certains objets et les parties du corps. —
Cf. Tate, de Testa, tesson de pot. — Fiole, Gourde,
etc.
Jouer (Mj., By.), v. a. et n. — Jouer de son
reste, — jouir de son reste.
Jouerie (Mj., By.), s. f. — Jeu, en mauvaise
part. « En veli-t-i, eine belle jouerie / » — Cf.
D&cossirie, V. Jouasserie.
Jouettes, s. f. — « Endroits particuliers ou
les enfants s'amusent ; un trou dans la terre
est une jouette. » (Men.)
N. — Jouette de lapins, — Fendroit ou les la-
pins ont gratte. — En Norm., terriers, petits en-
foncements pratiques dans le sable par les lapines
pour mettre has.
Jong (Lg.), s. m. — Ustensile servant a
porter les seaux d'eau. (Test une barre de
bois aplatie qui s'applique sur le dos et sur
les deux 6paules. Une Gchancrure embrasse le
cou, et deux cordes munies de crochets, atta-
ches aux extr£mit£s, soutiennent les seaux
qui sont suspendus a droite et a gauche. —
Cf. Courge. || Se dit qqf. pour Joue, juchoir.
Jouir (By.), v. n. — Venir a bout de, en
pari, d'un enfant, p. ex. : « On ne peut en
jouir i de cet6 queneau-la ! »
Et. — L. Gaudere. — Genev. Gaudir de qqn, en
venir a bout. — Norm. « Cette poutre est lourde,
mais j'en jouirai bien, — je viendrai bien a bout
de la porter. » (Litt.) — L. pop. Gaudire. — Pro-
vincialisme, Gaudir.
Jouqne, s. m. pour Joue. (Li., Br.).
Jouquer (Mj., Lg., S1L, Bl., Ssl.), v. n. —
Jucher, percher. — De Joue. — Pat. norm.
Juquer.
Hist. — « II ne nous laissa mie ci joquer longue-
ment. n (L. C.)
Jour (Mj., By.), s. m. — De/owr, en joun
sus jour, pendant le jour. || De vue et de joun
— nendant qu'il fait jour. || Jour sus semaine,
— jour ordinaire, jour ouvrable. || De clart^
de joury — pendant qu'on y voir clair. || Au
jour, — a Taurore, a Taube. || Lg. — Percer
jour a jour, — compl^tement. Syn. de : Dc
travers en travers ; de part en part (souv. pro-
nonc£ : parque). || Etre en tous les jours, —
etre revetu de ses habits de. tous les jours, par
oppos. a : Stre en dimanche, ou endimanche\
Et. — Lat. Diurnus, de dius (conserve dans :
sub dio) ; Dies aurait donne" Diernus.
Journal, s. m. (Lue\ By.). — Mesure agraire
valant a Laval, Craon, Chateaugontier,
52 ares 72 ; a Mayenne, Landivy, 48 ares ; k
Ernee, Lassay, 40 ares, 83. (Dott.). — De
Diurnalis. — V. Jour.
(Tis.) — Mesure agraire de 6 a. 60 c, soit
15 a l'hcctare. Cest exactement la boisselee
a Montjean. || By. — 7 et 10 boissetees, pour
lea terres labourabUs (15 boissetees a Thect.)*
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504
JOURNALIER - JUNE
Journaller (Lg., By.), adj. q. — D'humeur
variable, capricieuse, fantasque ; quinteux. ||
Journalise (Sa.), s. f. — Sorte de herse
munie de mancherons et dont les dents se
terminent interieurement par une lame hori-
zontal et triangulaire. C'est la Trimballe de
Montj.
Journau (Lg., Sp.), s. m. — Journal. — En
revanche, on dit tr£s bien : des journals. Cf.
Chevau, Mau, Marichau. Assez usite\
Journeau, s m — Corve*e d'un jour de tra-
vail ; — mesure agraire V. Journal — Jour-
nee.
Joarnee (Mj.), s. f. — Mesure de compte
3u employaient les anciens mariniers (fin
u xvm e siecle et commencement du xix«)
pour ^valuer leurs livraisons de chaux. Ln
journke de chaux <Hait de 96 ceverees, soit
8 douzaines. || Lg., Tim. — Mettre a la
journee, ajourner — un consent. || Etre a la
journke,— etre ajourne\ — Probablement
pour : l'ajourn^e, jeu de mots commun. V.
Jean des Loges, etc.
* Hist. — Dans le livre de comptes de Francois
Trottier, maitre marinier a Chateaupanne, quelje
possede, et qui va de 1781 a 1820, je lis entre
autres mentions : « En prerial Ian 12« m * jay charge
sept JournSe quatre vingt quatre sevree qui fait
s. » N. II y a une petite erreur ; cela ne faisait
que 756 ceverees. (R. 0.)
Jonmeller (Mj), s. m. — Journalier.
Jouse (Mj., Lg.), v. a. — Subj. pr6s. du v-
Jouer. — Ex. : Si je voulons gangner, faut
que je jousions mieux que ca.
N. -— Cette forme a~s epenthetique n'existe pas
dans les autres verbes en ouer. II faut remarquer
encore que : jousions, jousiez sont employes aux
deux prem. pers. plur. de l'imparf. de l'indicatif.
Joute, s. f. — « Eau charged des principes
astringents du tan, servant a la conservation
des filets des pecheurs. Rac. Jus, sue. On dit
Juter, rendre du jus. » (M£n.).
N. -- « Jusee, Eeau acide qu'on emploie dans les
tanneries pour faire gonfler les peaux et aider a
leur debourrement et qui provient de la macera-
tion dans I'eau de l'ecorce de chfrie, deja epuisee
par le tannage. » (Darm.) i
Jouvrler, adj. q. (Nuaille). — Ouvrable, en
pari, d'un jour de la semaine. On disait : un
jour jouvner. — Le mot est tomb6 en d6su6-
tude. — Contraction des 2 mots fr.
'A Jube\ s. m. — Sorte de galerie ou de galetas
dans une 6glise.
N. — Dans l'ancienne eglise de Mj., devenue
fceaucoup trop etroitc pour la population a l'epoque
(1864) ou elle fut desaffectee, on avait du cons-
pire au-dessus de la grandejporte et dans deux
a iles trois de ces jubes ou greniers. — Sens diffe-
r ent du francais.
Jnc (Auv.), s. m. — Juchoir, perchoir. Syn.
de Jonc. ,i | : *
liHist. — « Et, quand tout etoit couche, il s'en
alloit au juc et vous prenoit tantot un chapon,
tan tdt une poule* * (Bon. des Perr., Contes, 156.)
Jug4 (Mj., By.), part. pas. — Saisi, hagard.
II Jugk. a pendre, — consterne\ d^monte. —
Dans le m. ss on dit aussi simplement : Juge.
— Stupe*fait, abattu par la peine. « T'as Far
jugk, mon pouv' gas ! »
Juge * I'eau (Segr., By.), s. m. — Rebou-
teur examinant les urines. V. Jugeux.
Jugeotte (Le\ Mj., By.), s. f. — Judiciaire.
jugement, bon sens. « Eh ! ben oui, c'est moi
qu'a trouve' ca dans ma petite jugeotte. »
Juge de pair (Mj.), s. m. — Solide gourdin ;
permission de minuit.
Jugeurg. — V. Juge a Veau.
Jugeui (Mj.),s. m.— -V. Eau, Juge a Teaw.
Juif (Mj.), s. m. — Pingre, avare. |j Pioche
ayant d'un cdte" une large lame et de Tautre
deux cornes. Syn. de Bicorne, Louette.
Jiiin (Bg., By., Pell.), s. m. — Purin. -
Juin de fumier. Syn. de Jigourit, JigouH,
Suint, Pus, Pureau, Jingouret. Sal., id. —
id£e d'eau mal propre. Ou Suin.
Juivresse, s. f. — Femme juive.
Jules (Mj., By.), s. m. — Fig. Pot de
chambre, syn. de Thomas (non plus nom
propre, mais mal propre). V. Jambe.
Julot (Lg.), s. m. — Dimin. famil. du
pr6n. Jules.
Jumelles (Mj.), s. f. pi. — Pieces du pres-
soir.
N. — Dans les anciens pressoirs a casse-cou.
e'etaient deux fortes pieces de bois verticales rt
paralleles. fixees a environ un pied l'une de Tautr?
a la tete du pressoir. Elles etaient percees d'un*
serie de trous correspond ants ou Ton p assail ut*?
forte cheville qui main ten ait un des bouts de h
grosse poutre servant de levier. On abaissait cette
cheville en relevant le levier au prealable, au far
et a mesure que le cep s'ecrasait sous la pression.
Hist. — « II y a eu une reparation entiere du
pressoir avec des jumelles neuves. » (1729. — /«.-.
Arch., E, n, 351,1.)
Jument (Mj.), s. f. — La grand jumeni
blanche, — la gel£e blanche, les frimas.
(Mj., Lg.). La grand jument noire, — la loco-
motive (By.).
Junbertier, s. m. — Boiteux, ou Guineber-
tier, qui marche de travers. (M£n.)
June (Ti., Zig. 159), adj. q. — Jeune, peu
age*. V. Jene.
June, s. m. Juner, v. n. — Jeune, jeuner.
Cf. Leune. Contract, du mot fr. — On dit
aussi : Dejuner. A noter que ces deux mots
ont vieilli, et Ton ne dit plus : June.
Hist. — G.-C. Bucher, 130, p. 158.
« Ilz ne sont pas de nos poules communes. . .
« Ce sont des ceufs ponnuz entre deux lunes,
« Dont le moyeul est de telle efficace
« Qu'Amour s'en paist et en casse les jrusne*. •
N. — L'exemple cite n'a rien de probant. E-s
effet, Jeusne y rime avec Lune et Comrauo^
Dans une autre citation, au mot Parsounier, .».-
verra Lune rimant avec Aucune. Mais^en pat., oa
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JUNQUER — K
505
dit indifteremment Leune et Lune, Gommeune et
Commune, Aucune et Auqueune, comme on dit
Jeuner et Jtiner. II me semble que la seule conclu-
sion a en tirer, c'est qu'il en 6tait de meme au
xvr»s. (R. O.)
Junquer (Z. 157, 153, Ti.), v. n. — Faire du
bruit en jouant ; jouer, s'amuser bruyam-
ment. V. Jinguer. || By. — Jinguer. Transi-
tion entre ce mot et Joguer.
JnpiUr, — ter (Mj., Lg., Sal.), s. m. —
Enfant turbulent, brise-tout. V. JSpitrer, syn.
de Lucifar, Lion.
Et. — C'est le lat. Jupiter, le nom du roi des
dieux et du mattre de la foudre et de la tempe'te,
employ^ metaphoriquement. — « Ju-pitar, — le
Ciel, pere. — xvi° s. — Juppin, polisson ; de juper,
jupper, crier. (Litt.) — « Les gens du commun
s'imaginent sou vent atteindre au style noble en se
servant de termes etrangers qu'ils ne comprennent
pas. C'est ainsi que MoliAre fait dire plaisamment
pas Gros-Ren6 a Marinette :
« Crocodile trompeur, de qui le cceur fe*lon
« Est pii -j qu'un satrape ou bien qu'un Lestrygon. »
(Dipit amour., V, 1.) — P.-e. emprunte' a la loc.
suiv. : « Trait de Jupiter, — terme de charpentier.
— Modejd'assemblage de poutres entees Tune au
bout de l'autre. Cette coupe de bois imite assez
bien les traits en zigzag sous lesquels on figure la
foudre. » (Jaub.)
Jupltrer (Sp., Sal.), v. n. — Jouer avec
turbulence. V. JSpitrer. || Sal., en se prenant
crrps a corps.
Jupper (Lue*). — Appeler en criant. Syn.
de Ho per, Houper.
Hist. — « Li Escot fisent entre mienuit et jour
si grant bruit de corner de leurs grans cors tous a
une (16, de jupper apries tous a une voie que il
pooit sambler as Engles que ce fuissent tous les
diaubles d'enfer. » (Froissart.) — Huer. (L. C.) —
Icellui Alain oy en.un huis cifller deux ou trois fois,
et lors il commenca a jupper ou huer. » (1397. —
D. C.)
Jurer (Mj., By.). — Crier contre, v. n. —
Se dit des oiseaux irrit^s. Ex. : La pie a pus
jure aprds moi, pendant que je de*nigeais son
nid ! »
Jure or, s. m. — Nom que Ton donna aux
pretres asserment^s, intrus. Syn. de Truton.
Hist. — « Ceux qui, sMuits par les jureurs ou
leurs adeptes, se laissaient entralner dans le che-
min de l'erreur. » (Deniau, Hist, de la Vendee, I,
135.) — « Le plus grand nombre de ces malheu-
reux prdtres jureurs, par une impenetrable justice
de Dieu, moururent dans des sentiments plus ou
moins dgplorables. » (Id., vi, 160.)
Jureux (Mj., By.), s. m. — Jureur, blas-
ph^mateur.
Jus ° (a) (Lg.). — Herme'tiquement. Ex. :
II avait la goule ferm6e a jus. — V. Juste.
Et. — C'est l'a. adv. jus, lat. jusum, qui signi-
flait : en bas, detourne" de son sens. — Cf. Jusant,
descente de la mar£e.
Jusqu'A cl, loc. adv. — Jusqu'a aujour-
d'hui. By. — Huch' qu'a aujord hui.
Jusqu'ft taut que (Mj.), loc. conj. — Jus-
qu'a ce que. Ex. : II ne durera pas, jusqu'a
tant que je le douSne. V. Jaub.', citat. de Ron-
sard. || Lg. Jusqu'a c'est que, — mdme sens. ||
By. — Huch' qu'a temps que.
Juste (Mj., By.). — A juste, loc. adv, —
Juste. Ex. : La porte prend ben a juste. Cf.
Jus. — N. On prononce souv. Jusse. —
Comme de juste, — comme il est juste.
Justin (Lg.), s. m. — Sorte de justaucorps
que les femmes portaient autrefois. Ce vete-
ment ne se voit plus, et le mot n'est guere
qu'un souvenir presque oublie\
Hist. — « J'avais des lettres cousues dans la
doublure de mon Justin. » (H. Bourgeois, Hist, de
laG. Guerre, p. 167.)
Jutte (Mj., By.), s. f. — Quantity abon-
dante de jus.
Juter (Mj., By.), v. n. — Suinter, s'humec-
ter de jus, Se dit surtout des pipes qui con-
densent la fume*e de tabac.
Juter (Lg.). — V. Jutre.
Jutre (Lg.), v. n. — Atteindre, toucher.
Ex. : Je peux pas illi jutre, oul est trop haut.
Et. — Doubl. du fr. Jouxter. Pour la termin. V.
Boutre. — Syn. de Ranger, Joindre, Juter.
Juun (Mj., By.), s. m. — Juin. N. Au suj.
du changement de in en un, cf. Pruntemps.
J'va (By.), s. m. — Prononc. vicieuse de
cheval.
J'veux (By.), s. m. — Pron. vie. de che-
veux. — « II a du toupet, mais gudre de
j'veux », pro v. — Quand une personne em-
ploie souv. la loc. : Si je veux, on dit : si
f veux (six cheveux), ca ne fait pas une forte
perruque ! » (Dott.).
X
OBSERVATIONS
Prononciation. — Beaucoup de mots, inscrits
sous cette lettre, pourraient etre ecrits par Q, Qu,
ou me'me C.
Jaubert dit : a Equivalent graphique du C dur
et de Que, dans le vx fr. L'AcacUmie elle-mdme
y a recours pour reprteenter la prononciation de
certains mots. Ex. : Cueillir. — Nous avons em-
ploye assez fr£quemment la lettre K dans le meme
but, surtout quand la prononciation est sdche et
brdve : I'emploi du K est mSme indispensable pour
les mots ou il y a interversion des lettres re, dans la
syllabe initiate Cre, qui fait alors Ker, Keur ;
cresson {Kenon) : crever (Keurver).
« Dans d'autres mots il y a interposition eupho-
nique du son afTaibli de re muet. Ex. : Kerier
(crier).
« Si Ton voulait indiquer un degr£ de plus dans
rafTaiblissement du son, il faudrait substituer
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506
KAILLER - L
Tapostrophe a la lettre e, et Ton ecrirait : K'rver,
K'rier.
« Remplace le t dans la prononciat. de la syll.
ti faisant partie d'une dipntongue ; Amitte, fait
AmikiS, ou Amiquii.
« Ker, Keur, prononc. de la syll. init. Cre. Voir
obs. a Ber.
Kalller, v. a. — Kaille-toi vers le rivage,
pour : dirige-toi, — vers la chaussee, le quai.
Terme de marine. (M£n.). V. Queiller. I| By.
Keiller.
Kekeekea? — Kcetickca? Kcammfeti? —
Les strangers on t sans doute dans leurslangues
des agglutinations de mots de ce genre. Mais
ils doivent etre desorientes en nous enten-
dant prononcer les sons baroques ci-dessus,
pour : Qu'est-ce que c'est que cela? Que
c'est-il que cela? Qu'est-ce que cela me fait?...
|| By. Kiekc^kca.
Kekeye (Ag.), s. f. — Sentir la kekiye, la
viande, en parlant d'un chat qui cherche a
ouvrir un panier, un sac. Et, des gens : « II
aime la kkkeye, — Je certifle l'authenticite de
ce vocable. V. Qukquke.
Kflle, s. f. — Meule de chanvre a rouir
dans une rottiere. V. Quelle. || By. — Tielle,
jamais kelle.
Kfntille (Do.), s. f. — Cf. Queneau. Fille
du commun, domestique. — V. Keneau.
Kenean (Do.), s. m. — Enfant. Queniau.
Kerte, ee (Li., Br., Ag., By.), — adj.
q. — Mis, habilte. — Vela eine petite fille ben
mal Kertke. Pour : Querter.
Kervee (Fu.), s. f. — Grande quantity, foule.
o La Kervee du Marilais. » Souvenir des pele-
rinages.
Kervon, s. m. (My.). — Buon a Thuile qui
doit alimenter le Cresot. (MAn.).
Keute, Kute (Mj.), s. m. — Jeu de cache-
cache. || Jouer a Keute, — jouer a cache-
cache. || Faire Keute, ou Kute, — allonger la
tete, se montrer a demi hors d'une cachette.
Syn. de Loup, Loup-cache. Doubl. et Syn de
Kute. || By. — Kute, kiute.
Et. — Du grec Keuthd ? Peu vraisemblable.
Hist. — a La jouoit : Au flux, a la prime. . ., a la
ca«e-cache. (Rab., G., i, 22, k\.)
Heater (Mj.), v. n. — Syn.de Faire Keute. \\
Se Keuter, v. r6f. Se cacher, sedissimuler. || By.
Se Kuter (kiuter), Keuter, pour kieuter, veut
dire chercher (queter, chercher de cdte* et
d'autre).
Kevlehe (Li., Br.), s. f. — Une keviche est
une natte, une tresse.
Klf-kif, (Mj., Lg.), adj. q.— Tout pareil. On
dit aussi : kif-kif bourricot. — On sait que ce
mot nous vient de TAlge>ie. C'est du sabir.
|| Adv. Pareillement, de ra^me.
Kilo (Lg.), s. m. — Bouteille d'un litre.
Ex. : Servez-moi in kilo, — dit-on couram-
ment a Taubergiste. Cf. Mitre.
KIou, s. m. — Clou.
Hitter, v. n. — Pousser un petit cri. I'n rat
kitte. (Sp., Mj.). Cf. Quiter, Culler.
Klir (Li., Br.), v. a. — Cueillir. Klirte
la chambe, — cueillir du chanvre.
Knean (Bl., By.), s. m. — Enfant. V. Que-
neau.
Knillee (Bl., By.), s. f. — Herbe verte qui
se trouve sur l'eau des fontaines, grenouO-
lette. Syn. de N&tille, Canetee.
Kramoua, s. m. — La tete. «I teya saut?
sus Vkramoud / » — Mieux ecrit : cramois.
By. — Krama.
Krlr°; (By). — Pour Querir, v. a. — C'est
aller chercher une chose que Ton est sur de
trouver. Chercher a conserve qqch. de sa
signific. etymologiq. (circare, de circum);
c'est aller chercher qqch. que Ton est pas sur
de trouver. — Lat. Quaerere.
Hue ! (Lg., By.), interi. — Cri quepoussent
les enfants au jeu de cache-cache pour averltr
qu'on peut les chercher.
Kute (Mj., By.), s. m. — V. Keute.
Et. — 11 y a la une famille de mots : Kuc 7 Kux
Kuter, Keute, Keuter, que nous pourrions etre tec-
t6s de driver directement du grec Keuthd. Noos
nous en abstiendrons, car il est bien invraiseis-
blable que nos grands- peres, les Jacques di
moyen-age, aient connu ce mot, alors que iur
lettr^s ne commencement a 6tudier le grec qua
l'epoque de la Renaissance. Mais nous observe
que, pour exprimer cette meme idee de cacher. V
breton a cuhein ; rail, zu hutten ; l'angl. to hide,
et que le russe meme a les deux verbes okoutyva*
et zakoutyvate aui, depouilles de leurs prefixes et
suffixes, nous r^velent la meme racineltoute. Qu'est-
ce a dire ? Toutsimplement qu'il y a au fond de Unite?
nos langues indo-europ6ennes des ractnes com-
munes exprimant les id&es simples, elementaires et
desquelles chaque idiome a tire des derives den
parallelisme parfois etonnant. (R. O.).
Kuter (Mj., By.), v. a. et n. — V. Keuttr.
OBSERVATIONS
Prononciation. *— « L final est le plus souvent
muet : Avril°, bacul°, bagoul , braisil , aul°,
dousil , orteil , souleiK (By. S( e|tc.) A Mj., l'l final
de Avril sonn« forte tn en t et se mouille i Atrllfe.
« Le pron. il, devant une consonne. se pK-
nonce comme i simple, ou y. De meme ikfi.
a Dans les mots termines par les syll. muftis
ble y cle, fie, Die, etc., on ne fait pas sentir k I ■■
Aimabe, meube, tabe, sensibe, souffe, onque (onde„
k L a ditporu ausii tiftni la prontnt. uiuelW dc
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LA — LAGER
507
l'adv. plus. Ex. : pus, p&. De me'me : Punger, Pin-
ger, = Plonger.
« L est tres souv. mouill£ lorsqu'il est prec6de\
dans la m£me syllabe, des lettres A, c, /, g, p. Ex. :
b/e\ c/ef, c/ar, f/amber, p/eume, emp/atre.p/aisir, etc.
Mais cette particularity est surtout remarqu^e
dans le gl, auquel nous avons consacrg une note
sp&iale. (Nous indiquons / mouill£ par une ita-
lique. A. V.)
« Se mouille encore : 1° dans certains mots ou il
est place 1 entre deux voyelles autres que Pi, dont,
pourtant, la reminiscence se fait sentir, ex. :
agu/f, pour : aiguille ; 2° au commencement et
dans le corps des mots, lorsqu'il est im mediate-
men t suivi d'un i faisant partie d'une diphtongue :
ainsi, /iard, /ier, Jieur, /iesse, /i£not, sou/ier, rou-
/ier, etc. ■ (Jaubert.)
— Les anciens aimaient beaucoup a mouiller
17, surtout dans les diphtongues ; ils prononca ; ent :
bieu, bianc, pour : bleu, blanc. Cette habitude a a
peu pres disparu a Montjean. II n'en est pas de
me'me a Tout-le-Monde, ou elle sSvit avec fureur.
En presque toute circonstance, les indigenes
mouillent 17, surtout devant un i ; ils fisent un
/ivre (guisent), — ils vont au /it (gui, ghi). II faut
noter, toutefois, que certains mots montj. ont gardd
l'l mouille\ tel le pron. leux ou teux (ieux). (R. O.)
Pebmutation. — Les permutations entre les
lettres liquides 1, m, n, r sont fr^quentes. (By., etc.)
L remplac** n dans : envelimer, limiro ; r dans la
2 3 syll. de rdle ,pour rare.
Addition. — L s'agglutine au subst. Labbi, etc.
La (Partout), art. f6m. — Sert a designer
fes femmes du commun, au nom desquelles
on donne en m#me temps une termin. tern. :
la Bouyere, la Coiffarde. la Chironne, pour :
la femme Bouyer, CoifTard, Chiron. Cette
designation devient m^prisante quand elle
s'applique a une Jemme de condition plus
e*lev6e, ou lorsque Particle est accol6 au pr6-
nora : la Jeanne, la Marguerite. |l Sert a inter-
peller de loin, au ra. et au f. : Eh ! Thomme !
— eh ! la femme !
La, adv. — Descendez done de la. On dit
qqf. de dela. \\ La loin (Bg., Li., Br., Lue\ Mj.).
— La-bas.
Hist. — (Rab., P., m, 10, 234.)
<* Qui est cestuy qui Id loing en sa main
« Porte rameaux d'olive illustrement? »
LA, s. f. (Mj.). — Vase, limon, boue que de-
pose la Loire. Est mis pour Laie. Cf. Cld, Hd,
Vd, etc. Semble §tre le m&me q. l'angl. Latch,
boue. || By. Laie. || Syn. de Nappe.
Et. — Laie *. Terme d'eaux et forfits. Route
6troite perc^e dans une fortH. — Anc. scand. leid ;
a. sax. mde, passage, voie. (Cf. Saint-Germain-en-
Laye.) Litt. — Lais, atterrissement, alluvion,
forme verb, de laisser. C'est le nom que la Coutume
de Bourbonnais donne aux « isles nouvelleraent
ne>s » ou « accroissemens » formds par la riviere.
« Sera la croissance que la riviere donne, vray
domaine du seigneur haut justicier, qui s'appelle
communement laiz. » (C.-G., n, p. 293.) — Cette
explication me semble bonne. — J aub. le fait venir
de lac, ainsi que Favre : Lac, pour La, mare,
£tang. Lacquant, e, ruisselant d'eau, comme en
sortant d'un lac. Du celt, lagen, lac, bourbier. —
Lacquasse, flaque d'eau. V. Laca.
La- bat (Mj.). ». m; — b'Ouest, i'Occident;
Ex. : Le vent est de la-bas. || En la-bas, a
POuest. Mis pour La-bas, ou : l'a-bas. V. A bas.
Labbe (Mj., Sp., Z. 139), s. m. — Abbe\
vicaire. Ex. : C'est au labbk que j'ai 6te* en
confesse. || PrStre quelconque. I| S&minariste.
« Je sais pas qui est cet6 labbl-\k. By. L'abbe\
Et. — Ce mot est forme\ comme le fr. Lierre
par soudure de Part, le au commencement du mot
Abbe\ V. Ldchet. L. Abbas, abbatem, venu par le
grec Abbas du syriaque Abba, pere.
Labbeu (Lx, Zig. 143), s. m. — Abbe\ V.
Labbk) Preu.
Labouratoon, s. f. — Labourage. Se disait
d6ja du temps de Corneille, Vaugelas.
« Mieux vaut saison
« Que labouraison. » — (M&N.)
Laboureux (Mj., By.), s. m. — Laboureur.
Labonronx (Lg., Lrm.), s. m. — Id. D6suet.
V. La ftlle du labouroux. F. Lore, I.
Laea,-eas (Auv., Pell., Lu6), s. m. — Pluie
torrentielle, averse abondante. Ex. : II a
tombe" ein laca d'eau (ces mots sont insepa-
rables). Syn. de Aqua, Accas. V. La, Etym.
fin.
Et. — Form6 du pat. Aqua, par soudure de l'art.
comme dans Labbk. C'est le me'me que Aca d'eau,
ou A°a d'eau de Mj., mais il est difficile de decider
lequel est une corrupt, de 1'autre. — V. Acadeau.
Acadian. — « Lagout. — Eau a boire. M. a m,
Pagout. Du vx mot provenc, agua, eau (pron.
agoue. — Lor. Larch.). — Lagan. Abondance,
quantity, multitude, largesse, don. P.-£. a rappro-
cher.
« Cele ann£e furent vin bon
« Et bl6 si fu a grant lagan *
o Pour quatre sols avait l'ere tel
« Qui fist bon pain en grand ostel. » (1287. D. C.)
— Laka, m., lakase\ f., amas d'eau, flaque. (Dorr.)
Laeage, s. m. (Ag.). — Action de mett're
trop d'eau dans une sauce ; — cette sauce
mdme. Ex. : On a beau essayer de Pamender,
laeage c'eHait, laeage ce sera. — A rapprocher
de Laca, Acas, Acadiau.
Lace (Tim.), s. f. — Sorte de nceud que
fait un tisserand pour rattacher un fil de
chalne casse" a une demi-portee voisine. C'est
l'angl. Lace, dentelle, lacs. V. Lacer. || By. —
La courroie en fil tresse* ou en corde dont les
deux bouts se « pouillent » dans les bras
d'une « boe>ouette » et qui passe par dessus
le cou est une jdcole. Celle dont les deux bouts
sont r6unis et se termine par une corde munie
d'un terzillon (petite manette ou poign^e en
bois) permettant, apres un simple enroule-
ment, de la fixer sur un billon (corde pour
tirer a la hal6e) ou sur un quarantin (corde
pour tirer la senne a terre) est un lace. Un
lace se passe en bandouliere portant sur une
seule epaule. Cf. Lacs.
Et. — Lat. Laqueus. Franc. Lacs.
Lacer (Mj., By.), v. a. et n. — Faire du
filet. Syn. de Mailler. — Appartient a la
famille des mots fr. Lacs, Lacis et du lat.
Laqueus. || Lg. — Lac$r une Vache, lui ftppli-
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508
LACEUSE — LAID
auer un bandage dans le cas de renversement
de la matrice, pour contenir cet organe. On
dit aussi Boucler. Lang, des m^geilleurs.
Et. — Lacer. L. pop. * laciare (class, laqueare).
Laceuse (By.), s. f. — Ouvriere en filets de
peche. Lacer, lacet. V. Appetissures.
Lftche (Mj.), adj. q. — Hardi corame un
Idche, — comparaison ironique et prover-
biale. || A longue et a lache, — lentement, sans
se presser, indolemment. Ex. : II s'en venait
a longue et y a lache. V. Long. !| Mj. — s. m.
Manque de raideur, de tension, dans un cor-
dage, p. ex. || Faire du lache, — se montrer
l&che, mou, faineant. ]] Bv. Lache, s. m. —
Manque de tension. On dit aussi :
du : fldche (sans doute pour : flasque)
surtout lorsqu'il s'agit d'un filet de pSche. —
Fldche est aussi une expression usit£e chez
les ouvriers qui travaillent le bois ; flache et
floche.
Et. — Lat. Laxus, large, lache, partic. de lan-
guere, languir. (Lrrr.) — L. pop. lascare, 1. class,
laxare, cf. Laisser (laschier, lascher, lacher). Darm.
— L. laxus, transpose en lascus. Filiation : ample,
large, — d£tendu, dessert, — sans ressort, sans
courage. — G. Paris considere : lache comme un
adj. verb, de lacher.
L&eher (Mj., By.), v. a. — Ldcherlz poign^e,
— lecher prise, laisser Schapper ce que Ton
tenait avec la main. || Lacher la goutee, —
lacher prise, en pari, des dents, ou d'organes
qui leur sont comparables. Ex. : Les tenailles
ont lache la goul6e.
L^eheron (Mj.), s. m.— Petit bouton dou-
loureux an bout de la langue.
Lftchet (Sp., Lg.), s. m. — Lombric, ver de
terre.
Et. — C'est le mj. Ache, Ache>, avec soudure
de l'art. le. V. Labbt. — Jaub. : Laiche.
Lacs (Mj., By.), s. m. — Etre dans le lacs,
— §tre pris au piege, et, au fig., se trouver
dans une situation difficile. N. Dans cette
loc, on pron. Lac. || Mj., Courroie qui embrasse
en 6charpe l'epaule et le buste des haleurs de
bateaux. Pronon. : la. Gf. Lace.
Et. — Lat. pop. lacium (class, laqueum) ,devenu
laz, las, — 4crit plus recemment lacs, d'apres
lacer.
Lade (Sep.), s. f. ■
Syn. de Planchelte.
Plate-bande de jardin.
Et. Probablement corruption du fr. Latte ou
doublet du fr. Le, lat. Lat us.
Ladre (Mj., Lg., By.), adj. q. — Apathique,
dont la sensibility est 6mousse>. Ex. : T'es
done ladre, que tu ne te trouves pus ! Cost
le fr. dans un sens special.
Et. — Lazarus, de l'Evangile, couvert d'ulc^res,
— que le moy. age disait : lepreux. — Lazre,
Lazdre, Ladre. — Le d, mis a la place de z ou s
devant une liquide, comme : medler, pour mesler,
meler. — « Les Faux-bourgs sont plus longs que la
ville : Tun dit de Saint-Gilles ; . . . et hors Tenceinte
des murs, une chappelle de Saint-Lazare, dit com-
munement Saint- Ladre. » (Du Chesne, Anti-
guile's de France, au chapitre de la ville de Chinon"
— Mb^aqk.)
Lagnoax (Ad., Pc), adj. q. — Nonchalant.
V. Langnoux. Syn. de Landoux. \\ Poss. Lam-
bin, paresseux.
Et. — Lanier, oiseau de proie. Homme sem-
blable au lanier, lache, paresseux.
Hist. — « Garde que tu sois de cheus
« Qui lanier sunt et perecheus.
« Qui perecheus et laniers,
« De nouveaute" est parchonniers. •
(Caton en roman. dans D. C.)
— Laignier; se lamenter, geindre. Et Laniare,
d^chirer, dans Texpression : Laniare se pra*
dolore. — Lanier, laignier, lainier, lasiner, faucon
lanier, — lache, couard, paresseux, faineant — Et
Laniarium, qui d^chire, de laniare, dechirer. Le
sens de : couard, lache, est venu probablement de
ce que cette espece de faucon ne s'attaque qu'a des
animaux plus faibles que lui. « Le lanier est mol et
sans courage », dit le Miroir de fauconnerie de
Harmont. — Au lieu de Laniarium, qui dechire, on
a aussi rattach£ Lanier a Laine, Lanarium, a cause
de son plumage. « Lanier, lanarius, oyseau de
proye, sic dictus vel a laniandis avibus, vel quod
f)lumas multas densasque et molles in modum
anae habet. » (Diet, de Rob. Estiexne. — D r A.
Bos.) — o In Idgnoux qu'a s'ment pas d'£tat t
(BlTROEAUD. — FaVRE.)
Lagosser (Z. 122, Lg.), v. a. — Tapoter
dans Teau, tremper en secouant. Syn. de
Patouiller, d. de Liagosser.
Et. — Lagasser. Laver mal du linge. Du celt
Lagen, lac. mare t
Lfi-hant (Mj.), adv. — La-haut. || s. m.
L'Est, TOrient. Ex. : II fait du vent de Id-
haul, d'Est.
Et. — Pour : la-haut, ou plus probablement
pour : L'a-haut. V. A kaut. Cf. Ld-bas.
Lai (Lpot., Vz., Nu.), s. m. -v- Rang de
briques poshes a plat sur une seule largeur.
Ex. : lis faisaient leux fours a deux lais de
briques. Et. Cf. Lay, mdme sens en angl.
Et. — Latum, led, let, 16. (Darm.)
Latehe (Ec), s. f. — Se dit presque exclusi-
vement des tailles minces de pain pour la
soupe. On coupe du pain, pour manger ; on
le taille, pour la soupe.
Et. — Ha. lisca, bruyere, roseau. (Litt.) —
Lcche, pour : Lesche. — Id. — Carex. (Darm.) —
« Lesche, lische, laische, loische, — leche, roseau,
f6tu, tranche, mince et longue, morceau, miette. —
Ital., lisca, arete de poisson. . . (D r A. Bos.) — II
est tres probable que le vx fr. laische, lesche.
lame de fer, a donne son nom a la pi ante, a cause
de la forme de ses feuilles en sabres, et que celui-ci
ait 6t6 attribute a la tranche mince, de pain ou
d'autre chose. « L'on doit laver le lart ann qu'il
en soit plus bel a mettre par les lesches sur la char. »
(Le Mtnagier de Paris, n, 135.) — Octllemaut.
Laid, prononc. 16te (Mj.), adj. q. et s. m. —
Polisson. Ex. : Hue ! le petit vilain laid !
Et. — Du germ. ; anglo-sax. ladh, odieux ; aha.
leid, d£sagr£able. — Laid a done signify ha«s-
sable, avant de signif. : vilain. (Lttt.) — Hist
« S'aucuns dit lait a 1'autre dans la ville..., il
paiera pour l'amende... ((1247.) — Injure
outrage, d'ou : laidanger. — « Si avenit que Ber-
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LAIDAIN - LA1TEAU
509
trand (du Guesclin) etoit parti de leur compaignie..,
sa mere le laidangeoit et blasmoit moult durement.
— Laidir : insulter, outrager, etc. (L. G.) — Lada ;
lait, laid, laidir, laidange, — injure. Faire lait a
qqn. « Item, la femme qui dira Laidange a l'aultre...
payera V sols a nous, IV sols au Maire. (1263. —
D. C.) — Ne pas confondre lait, subst. verb., laid,
leit, let, — laide, injure, outrage, vilenie, affront.
Etym. Indie, pres. de laidir (germ, laidjan), — avec
l'adj. laid, lait, — germ, ladh, laid, leid, odieux ;
d'oi vient le v. laidir. (D r A. Bos.) N. II semble
bien que ces deux sens se confondent dans notre
mot patois.
!| By. — Prononcez : lece, quoique au
femin. laide. On dit aussi : laid. — C'est. ben
lece, ec' qu6 tu fais la. — Tes ein petit lice.
Mais : t'es-t-ein p'tit laid (prononc. 1§) gar-
nement. — Le gas, va !
Laidain, s. m. (Segr.), s. m. — Individu
marqu6 de petite variole, de verrette, de bru-
lure. Pour : laideron. « Allez voir Saint Lai-
dain. » (M£n.). Syn. de Picote.
Laie (Mnl., By., Ig.), s. f. — Vase ou limon
que depose la Loire. N. Syn. de Nappe. A
Mj., on dit plutdt Ld. — Du fr. Laisser. V. La.
Et. — Lais. Terrain abandonne par l'eau de mer
ou d'une riviere. — Laisser. — Laisse, melange de
vase et de sable que la vague depose en sillons sur
la plage. — Cf. Relais. — (Darm.)
Lalne (Mj., By.), s. f. — Molsissure qui
ressemble a de la laine. || Jambes de laine,
jambes raolles qui ploient sous le poids du
corps. A rapprocn. de la loc. Mains de beurre,
— qui laissent tout 6chapper. — V. Agnelins
(M*N.).
Lainer (se) (Mj., By.), v. r£f. — Se couvrir
de moisissures. V. Laine. Syn. Pousser.
Lalrrai (Sp., Mj., By.), v. a. — Futur du
v. Laisser, par contraction des 2 premieres
syll. — Naturellement le conditionnel est
Lairrais. A beaucoup vieilli. — Llsite* a Mj.
Hist. — Rab., C, 1, 58, 107.
« Le clair soleil, ains qu'estre en Occident
« Lairra espandre obscurite sus elle. »
— « Aux survenans occuper le lairront. »
(Id., ibid., p. 108.)
— « Or, dictes, Maistre Francoys,
« Me layrez-vous en ung si beau chemin? »
(G.-C. Bucher, 99, 140.)
— « Je lairai mes brebis et mon bourre,
« Ne me chaud ou je me fourre
« Pour voir le doux Messiau,
« Nau, Nau ! »
(Noels ang., p. 18.)
Lairue. — Lierre (My.). Cf. Lierru.
Lais. V. Ld, Laie.
Hist. — « Autant est-il des lays, que le defunt
pr^decesseur avait laisse es bois taillis, pos6 que ce
fust depuis trente ans. » (Cout. d'Anj., Art. 273,
p. 185.) — Laie (Layer, diviser un bois par des
faies). « Prenant un matin son chemin par une
grande laie de la fortH de Latere. » — Cf. Saint-
Germain-en-Laye. (L. C.) — Lais, laiz, leis, les, —
ce qui est laisse... ; cession, don... ; laisse, de-
bris, alluvions laisses par la mer ou un fleuve ; lais,
balivaux qu'on laisse en coupant un taillis. — Et.
Laissier. — N. On voit qu'il y a confusion entre ces
mots qui viennent de Laisser.
La'ise (By.), s. f. — Pour : une Blaise, bande
Stroite d'une planche d6tach6e par la scie,
lorsqu'on en met le bord droit. — Bande de
bois servant a fermer une fente dans une
Elanche, ou un 6cart entre deux planches. —
•a laise (le 16), sens francais (laize). — Un li,
lisiere d'une piece de drap dont les bonnes
f em mes se font des jarretelieres.
Laisi (Mj., By.), s. m. — Loisir. || Aller a
son laisi, sans se presser. — V. Adelaisi.
Et. — Loisir est un infinit., anciennement usitd,
qui signifiait : £tre permis, du lat. licere. Le loisir
est done proprement : licence, permission, d'ou le
sens de : temps accorde, laisse libre. — xi° s. lei-
sir. (Ch. de Rol.) — L'apherese de l'r final est dans
le genie de notre patois. — (Avec un amant) on a
toujour lesi, — du loisir. (Mireille, 110, 2.)
Laisse x (Mj.), s. f. — Abandon. S'emploie
dans la loc. : Faire eine laisse, — laisser en
plant, abandonner. Ex. : Je voulais me bro-
cher ein cotillon de dessour, mais j'en ai fait
eine laisse. Du fr. Laisser. || A la laisse de son
corps, — tout douce ment, sans se presser,
sans se fatiguer. Pour : A Taise de. — Du v.
Laisser.
Hist. — « Et gaiment lisez le reste, tout a Vaise
du corps et au profit des reins. » (Rab., G.. Prol. 5.)
— Touchant la maison que M. le prieur a fait corn-
men cer a Cullay, que est de 42 piez de long et
20 piez ou environ de laisse a maczonnerie tout
entour. (1642. — Inv. Arch., S, s, H, 54, 2, 20.) —
(Avec les reliques) santi laisso (legs sacres). Mi-
reille, 438, 4.
Laisse • (Tr.), s. f. — Laid, vilain (M£n).
V. Laid.
Laisser (se), v. r6f. — Se laisser dire. « Je
me suis laisse dire qu'y cheyerait de la ptee
demain, — je crois, j'ai la conviction que,
j'incline a penser que.
Lait*, laite (Mj.), s. m. — Lait.
N. — II y a un proverbe courant :
« II aime le vin et le lait,
« G'est ein ivrogne parfait. »
|| Lait moucheron, — colostrum ; lait de
la premiere traite qui suit le velage.
N. — A Saint-Paul, les commeres, pour faire
passer le lait d'une nouvelle accouchee, emploient
un moyen selon elles infaillible. Elles glissent sous
ses oreillers un fer de cheval, et... cela sufilt. Tou-
tefois, il est essentiel que le fer soit neuf et qu'il soit
mis dans le lit a l'insu de la patiente, pour que le
sortilege soit efficace. Rien de nouveau sous le
soleil, pas mSme la metallotherapie.
|| En lait (Lg.), loc. adv. ou adj. — Qui a
du lait. Ex. : Je n'avons plus que deux vaches
en lait. — Syn. de En sarvice.
Et. — L. lactem, accus. archaiq. de Lac.
Lalt-de-beurre (Mj., By.), s. m. — Babeurre.
Lait de eouleuvre (Pell., By.), s. m. —
Tithymale reveille-matin. Syn. de Homblet,
Embrunchun. — Vari6t6 d'euphorbe. — A
cause de son sue laiteux et corrosif. — Bat.
Euphorbia helioscopia.
Laiteau (Mj.), s. m. — Jeune arbre.
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510
LAIf GLOSSY — LANDOUX
Lait glosse, s. m. — Cailte, caillebote.
Laitlere (Mj.), s. f. — Grand vase de gres,
verni inte*rieurement, tronconique et tr&s
6vase* dans lequel on met le lait frais. — Syn.
de Trasse.
Laltie>6e (Mj.), s. f. — Le contenu d'une
laitiere. Syn. de Trasske.
Lalton (Lue\ Segr., Mj., By.), s. m. —
Cochon de lait ; celui qui tette le lait de sa
mere, jusqu'a un an.
Hist. — « Les laitons se cotaient de 15 a 20 fr. la
piece. » (Petit Courrier du 13 noverabre 1903.)
Laitteanx, s. m. — Bois pique* en terre et
destine" a servir de limite, ou ceinture a un
bois, a une prairie (M6n.). Cf. Laiteau.
Laitnre (Mj.), s. f. — Laitue. Cf. Etendure.
Et. — L. Lactuca : de lac, lait, a cause du sue
laiteux de cette plante.
Lala ! (Mj., By.), interj. Helas ! hola !
marque la souffrance. Syn. de Lkla, Lelou,
Lalou. || S'emplcie plus ordinairement pour
marquer la derision, le mSpris. Ex. : Oh !
lala ! qu'il a done pourtant ben l'ar d'ein sot !
— N. Je voyais ici l'adv. la, r6p6te\ Oh ! la la !
(A. V.). — Oui, mais il y a L&a, etc. (R. O.).
Lalie (Mj., Lg., By.), s. f. — Eulalie, nom
de femme.
N. — Au Long., on mouille le 2« 1.
La-lin (Lx, Zig. 143), adv. — L&-bas. Syn.
et d. de La-loin. D6suet a Mj., ou il s'est dit
autrefois.
Lalon ! (Lg.), interj. — Helas, hola !
Marque la souffrance. Ex. : Lalou ! que tu me
fais grand mau ! — On dit aussi Lelou. Syn.
de Ltta, Lala.
Lambardlne (Mj., Mvt.), s. f. — Sorte de
faux a longue et large lame. On en fait peu
d'usage a Mj., mais elle est fort employee
vers Montrevault. Syn. de Dard, Dardine,
Darine. || Lg. — Pierre a aiguiser les faux. Cf.
Pimont.
Lambinard (Lg.), adj. q. et s. — Lambin.
Syn. de Lambinier.
Lamblnerle (Mj., By.), s. f. — Action de
lambiner. Syn. de Trainerie, Trainasserie.
Lambinier (Mj., By.), adj. q. — Lambin.
Cf. Friponnier. Syn. de Lambinard, Loitri-
nard.
Lambrnnche, — bruehe, — brusque (Lu6,
Mj.), s. f. — Cep de vigne sauvage. Cf. Ram-
brunche.
Et. — Lat. Labrusca, — forme nasalised. — Cf.
Runche, pour Ruche. — Hist. « Le reste estoit
embrunche de guy de Flandres. » (Rab., G., i, 53.)
Lame (Mj., By.), s. f. — La fleur de la vigne
ou plut6t la jeune grappe avant sa floraison.
Syn. de Forme.
Et. — Lat. Lamina. Horace : Lamna. Od. n, 2.
Hist. — t Les vignes n'ont cependant pas man-
que de produire des lames en abondance. » (1771. —
Inv. Arch., p. 233, col. 2.) — « Les vignes furent
entierement geiees, excepts les jeunes ceps, oui se
defendirent un peu. II parut pourtant quelques
lames, mais la brime les ruina. » (1709. — Id., E,
n, 198, 1.) — Cette annee a ele une annee de briroe
et le peu de ceps qui etoient restes, assez bien mar-
ques d'abord, mais les lames tomberent (1710. —
Ibid., 198, 2.)
Lamer (Mj., By.), v. n. — fimettre des
lames. Ex. : Les treilles sont ben lamees.
Lampraie (Mj., By.), s. f. — Lamproie.
C'est le mot fr. avec la prononc. du xvr siecle.
V. Craitre. Pour la de>ivat. probable du mot
fr. et du mot pat. V. Envrogne. — Angl. Lam-
prey.
Et. — Du lat. Lampetra, murene (le nom ayant
passe d'un poisson a r autre) ; on Tinterprete par •
Lambere petram, lecher les pierres. (Lrrr.) —
Dam. y voit Praeda, proie.
Lamproies, s. f. — (Tr.) Les mouches, les
blancs, les pyrites de fer ou quartzites. (M£h.)
Lance (Mj., By.), adj. q. — Un peu gris,
pris de boisson.
f Lanceron, s. m. — Lancereau. Espece de
terrain allonge* en fer de lance (M6n.).
Lands (Lg.), s. m. — Pierre de taille pour
une ouverture, qui se place en rdti. Contrail?
de Crochette.
N. — t Pierres de taille de forme allongee dont
les parements, places deux a deux, font partie
d'une encoignure de mur, d'un tableau de
{>orte, etc., et dont la queue est engagee, commf
ancfe, dans la maconnerie du mur. Les lancis
alternent avec les ecoincons. (Voir Boutisse, au
Diet, de I* Acad.) — Jafb.
Lande (Tim.), s. f. — Bruyeres, brande,
ajoncs et plantes des landes en g6ne>al. Ex. :
II a emmene* eine charge de lande. Cf. Landin,
Et. — Schkl, conteste Tall. Land, propose par
LtttrIs, et admet le celtiq. Lann, buisson a"epines,
plur. Lannou. V. Londe.
Landier (Ag.), s. m. — Gros men ton. V.
Languier, Papot. Syn. de Gogue.
Landier, s. m. — Ajonc qui pousse dans les
landes. V. Lande.
Landln, s. m.
dier. Cf. Hudin.
Landon (Chg., Sa.), s. m. — Morceau de
bois que Ton fixe transversalement au cou
d'une oie. Syn. de Tribard. || Bois pour entra-
ver les vaches (By.).
Et. et Hist. — Billot attache au cou des chiens
pour les empdeher de chasser ou d'entrer dans 1^
vignes. « II avoit est£ signing que chacun qui
auroit chiens leur mist a chacun un baston appelt
landon au col, a ce qu'ilz n'entr assent ne feissent
dommage es vignes. » (1411. L. C.) — Entravt
pour chiens, vaches, chevaux. N'est p.-ft. que le
der., l'augment. de latte, late, planchette longue
et <Hroite ; Pn de landon, qui est la forme la plus
commune, ayant ete ajoute, comme dans lantercc.
de laterna, et pour mieux soutenir le d, qui est
tomb6 dans laon. Landon, laidon serait, dans cetU
hypoth., le meme mot que Laon, m£me sens.
Landoux, ouse (Mj., Lg.), adj. q. — Len-
Vulgaire ajonc. V. Lan-
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LANGEOLE — LANTIM^CHE
§11
dore, mou, sans Snergie, lambin. Ne se dit
que des personnes. V. Lagnoux, Langnoux.
Hist. — « Se grattent la teste avec un doigt,
comme landores desgoustes. » (Rab., P., m, Prol.,
210.)
Langeole, s. m. — Queue de renard (M£n)
Bat. Melampyrum arvense, id., et B16 de
vache, Rougeole.
Langeou (Mj.), s. m. — Lange.
Et. — Lana, laneus ; lange, <HofTe de laine ; par
oppos. a Linge, 6toffe de lin. (Lrrr.) — Faisant
parler He>ode qui se repent du massacre des Inno-
cents :
t Puis il dira : leur vie j'estimois
« Sans nul honneur de l'honneur que j'aymois
* Voire et leur mort honteuse et tres vilaine
« Dans leurs langeons et drappaulx et simois
• Dessous deux ans, d'un an, d'un jour, d'un mois
« Blancs, noirs et blonds ont passe par la paine
« Du glaive... » (L. C.)
Langnoux, onse. — V. Lagnoux, Landoux.
Ex. : (A un joueur qui pousse sa boule molle-
ment, avec Tid6e bien arreted de ne pas chan-
ger un beau coup en deplacant une boule).
£a, c'est jouer en langnoux (Pc),
Langue (Mj., Lg., By.), s. f. — Passer par
les langues du monde, — faire causer sur son
compte, donner a jaser. || Avaler sa langue,
— mourir. Syn. de Tourner de l'ceil, casser
sa pipe, poser sa chique. || Faire la langue a
qqn, — le styler, lui faire la lecon, lui ensei-
gner ce qu'il doit dire et taire. /
Langne-de-bceuf, (Sa.). — Espdce de plan-
tain. || Lg. — Herbe des pres humides, dits
pres de coupe, ou pr£s de tallage, a feuilles
tomenteuses et rudes, assez semblables a
celles de la consoude, mais plus petites et
plus arrondies du bout. N. Buglosse officinale
— etscolopendre (Litt.) Bat, Anchusaitalica.
Langue de chat (Mj., By.), s. f. — V.
Oreille de chat. || Nom d'un petit gateau. ||
Bidens tripartita, que Bat. nomme Cornuet,
Chanvre aquatique.
Langue de chien (Mj.). — Cynoglossum
officinale (M6n.) || Sp. — Scolopendre, sorte
de foug£re qui pousse dans les puits. Syn.
de Herbe a la rate.
Langue d'ole, s. f. — Buglosse vipe>ine.
(M£n.). — Grassette (Litt.).
Langue de pivart (Lg.), s. f. — (Test l'herbe
des haies a fleurs blanches que Ton appelle a
Mj. Pltereau, et qui est la stellaire holost^e.
On l'appelle encore au Lg. Petard et a Tierce :
Herbe & la Vierge.
Et. — A cause de la forme des feuilles, qui sont
elroites, pointues, raides et apres.
Languet (Lu6, By.), s. m. — Ptece de pore
fume\ — Langue et gorge. — V. Languier.
Languette (Li.), s, f. — Des enfants, dans
une chanson, s'adressent a une tige de seigle :
« Languette, languette,
« Si tu ne veux pas marcher,
f Je te coupe le cou ras,
« Comme un petit poulet gras. >
V. F. Lore, jeux, vn.
Langueyer (By.),lv. a. — ^Visiter la langue
du pore pour voir s'il est atteint de ladrerie.
|| Tirer les vers du nez, en sachant se servir
de la parole, de sa langue. Ex. : « J'voudrais
aller a Angers. » — Eh ! ben, va gui done, te\
— Ma bonne femme, a ne veut pas, a m'a
langueyk, c.-a-d. elle m'a attrape* avec sa
langue, elle m'en a dit de toutes les couleurs.
Hist. — « Elle (une petite fille du peuple) m'a
frapp£ en passant..., je l'ai un peu langueyh ;
demain elle viendra chez moi. » (Saint-Simon,
t. VIII, ch. v, 355, 180.) Ici, prendre langue, causer
avec. — Styler, faire la lecon, prdparer qqn a ce
qu'il doit dire. (Jaub.) — « Mouvoir, agiter la
langue ; faire jouer la langue, parler, causer, jaser,
bavarder ; m^dire ; faire jaser, tirer les vers du
nez ; visiter la langue des pores. De Langue, et
desin. oier, icare. (D r A. Bos.)
N. — II y a cinquante ans environ, alors que la
race porcine 6tait souvent atteinte de ladrerie,
un droit de langueyage de fr. 10 par UHe d'ani-
mal expose\ 6tait percu sur les marches de Baugd.
Le droit 6tait du par le vendeur, si l'animal 6tait
reconnu ladre ; dans le cas contraire, il ^tait ac-
quitte par 1'acheteur.
L'operateur, le langu^yeur, comme on l'appe-
lait, introduisait dans la gueule de Tanimal un
petit baton, renversait le pore et se rendait compte
si des pustules existaient sous la langue. II 6tait
responsable des do m mages que pouvait causer
l'examen, ainsi que de l'erreur qu'il pouvait
commettre.
L'article 12 du Reglement de police fait defense
au charcutier de vendre du pore ladre « sans expo-
ser une lumiere sur l'etal, ainsi au'il est d'usage ».
— « Le prevost de Montlehery lui defendi vendre
et langoyer pourceaux. » (1378. — L. C.)
Langueyeux (Cha.), s. m. — Mouchoir.
II By. — Mouchou^ d'nez, d'poche? de cou?
Probablement simple foulard pour garantir
la gorge.
Languier, dler (Ag., Mj., By.), s. m. —
Gros menton, avec une sorte de fanon de
peau et de chair. V. Papot. « Queu grous
languier qu'il a ! » Cf. Gogue.
Langulr (Mj., By.), v. a. — Languir ses
jours, — couler ses jours dans Tennui et le
chagrin.
Lanjou (Chpt.), s. m. — Un lange. V. Lan-
geou.
LanUrne (Mj., By.), s. f. — Lanterne. —
Lat. Lanterna, Laterna.
Lantarnier (Mj.), s. f. — Feu follet. Syn.
de Leutin.
N. — Dans Tesprit des campagnards, le Lantar-
nier est une sorte de lutin qui se promene dans les
pres avec une lanterne. On l'appelle aussi le Far-
fadet et on lui attribue certains m£faits, comme de
tresser pendant la nuit la criniere ou les crins de
la queue des chevaux. Les fortes t§tes afTectent
de n'y pas croire et, le soir, lui lancent, non sans
trembler un peu, la traditionnelle invocation, non
moins incongrue que narquoise :
« Lantarnier /
« Viens m'eclarer ch... »
Lanterne, s. f. — Coccigrue (MAn.).
Lantimeehe (Mj., By.), s. m. — Appellation
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512
LANTURLUTB — LAUDfiE
ou interpellation familiere et un peu ironique,
que Ton adresse a un individu quelconque, a
un indifferent. Ex. : Te vela, te\ lantimiche !
Syn. de Jaquedale, Balzeux, Frise-poulet, etc.
Lanturlnte (Mj.), s. f. — V. Enturlute.
Et. — Lanturelu, Lanturlu. Refrain d'un fa-
meux vaudeville fait du temps du cardinal de
Richelieu et dont le nom, pris adverbialement, a
servi pour indiquer soit un refus m^prisant, soit
une r£ponse Evasive.
Lanvrln (Bg.), s. m. — Lizard ; toute bete
qui rampe. Cf. Envrun.
Laperiau, s. m. — Lapereau, petit lapin.
Hist. — « La counille..., porte ore deux, ore
trois, ore quatre, ore cinq laperiaux. (G. Ph£bus,
Livre de chasse, vn.) L. C. Syn. Bassiner.
Lapider, v. a. — Ennuyer a force dis-
tances. « As-tu bentout fini de me lapider ! »
Et. — Lapis, lapidis, pierre. — Extension de
sens. — Hist. « Madame, c'est bientost commence
de tourmenter un serviteur et le lapider. » (Mar-
GUER., X a Nouvelle. — L. G.) Syn. Bassiner.
Lapin (By.), s. m.. — Porter des pattes de
lapin, — des favoris taillGs d'une certaine
sorte. t| Mj., s. m. — Fig. Solide luron, gail-
lard d6termine\ — C'est ein rude lapin. N.
II faut croire que nos paysans ne se sont pas
fait de Jeannot Lapin la mSme id£e qu'en
avait concue le bonhomme La Fontaine.
Laplneau (Mj.), s. m. — Petit lapin.
Dfr'ive' r£gul. de Lapin. — Plus regul. que
Lapereau.
Lapinee (Mj.), s. f. — Ported de petits
lapins.
Lapiner (Mj.), v. n. — - Mettre bas, en pari,
d'une lapine.
Lapinet' (Mj.), s. m. — Un jeune lapin.
Syn. de Lapineau, Laperiau.
Lappe, s. m. — Bouillon blanc (M£n.) Bat.
— Verbascum thapsus.
Laqner (Lg.), v. a. — Absorber glouton-
nement. Ex. : Les paisans, ils en laquent, de
la soupe ! » Syn. de Flitter, Truter, etc. —
Pour Laper?
Lard (M j. ), s.m.Morceau de calcaire impropre
a la fabricat. de la chaux et que Ton vend
pour la construction ou pour 1 entretien des
levies.
Les lards sont ainsi appel^s parce cpie, formes
d'un calcaire blanc conftis6ment cristallise\ ils
ressemblent a de gros morceaux de lard. II n'y a
que le calcaire absolument amorphe, le marbre,
qui puisse servir dans les fours a chaux ; les lards y
petillent et s'egrenent.
|! Faire du lard, — s'adonner a la mollesse,
se lever tard, — ce qui engraisse. l| Ne pas
savoir si c'est du lard ou du cochon, — ne pas
savoir comment prendre une chose ; rester
tout eHourdi par un coup violent, par une
rebuffade ; ne pas savoir comment entendre
un propos, comment appr^cier un procSde*
(By.). Mj., id. et Ramasser son lard, se rele-
ver apr^s une chute. V. Viande,
Lardier, s. m. — « Dimanche gras, ou tar-
dier. »(M£n.) Cf. Crepelier. [\ By. Ou Charnier,
vase ou on conserve le lard dans la saum£re
(saumure).
Large (By., Mj.), adj. q. — Pas large des
e*paules, — pjngre, ladre, peu g£n6reux. j 1 Ne
pas la mener large, — etre ennuye\ ne pas
savoir comment se tirer d'une affaire, etre
dans ses petits souliers.
Et. — Lat. Largus, abondant, copieux. — Hist.
« Large de bouche et estroit de ceinture. * (Cot-
grave.) — « Donnant de belles paroles, mai>
d&iouant peu sa ceinture, sa bourse. » (L. C.)
Larme (Mj„ By.), fig. s. f. — Tres petite
quantity. S'emploie souvent en ce sens dans
la loc. ty pique : II ne fait pas larme de vent,
— pas un souffle. — Lat. Lacryma.
L'armlse, s. f. — Remise ou Tanaisie (Mtx.)
L&ron (Lg.), s. m. — Mai de reins chez les
boeufs.
Las (Mj., By.), s. m. — Lassitude, fatigue.
S'emploie en ce sens dans la loc. : Avoir du
vieux las, — etre fatigue* d'avance, de longue
date. || Querv6 las, mort las, a demi raort de
fatigue. || Lg., adj. q. — Epuise\ Se dit d'une
terre. Ex. : Ine terre lasse, in champ las
d'aller. || Se dit m&me des instruments cTin-
terieur de ferme, des appies, lorsqu'ils sont
fatigues et us6s. « Ine charte lasse d'aller. »
Et. — Lat.' Lassus, forme plus assimilee de
laxus, lache. || Autre ex. du l cr sens : C'est pas
<§tonnant s'il va tout d-dents ; il a du vieux-/<w.
Lasome (Lpos.), s. m. — Enfant maigre,
indolent.
Lass* (point) (Mj., By.). — Loc. adj. Fort,
vigoureux, qui n'a pas froid aux yeux. Se dit
d'un jeune homme.
Lastle (By.), s. m. — Pour filastique,
— de bretelle ; gomme 61astique. — N. Je
suppose meme l'astic. « J'ai out6 Yastic de
mes bretelles pour en faire une fronde. » Du
moins, je parlais ainsi vers 1850.
Et. Elastique. Lat. scientirique Elasticus.
tire du grec Elasteon', verbal de Elauneln, repous-
ser.
Lateron (Mj.), s. m. -— Laiteron. Syn. et
d. de Lik.ieron.
Lfttree (Sa,), s. f. — Rossee, volee de coups
(Pour : platr^e? §tre battu comme pl&tre?^
— Syn. ae Bondle, Roustte, Pleumte, Dtgetee,
Laudee, Pile, Flopee, Bondrle, BruUe, RafUe,
Frotte, Suee, Tournee, TrifouilUe.
Lfttrer (Sa.), v. a. — Rosser, dauber. Syn.
de Douener, Rouster.
Et. — Pourrait tenir a 1'angL Slaughter, mas-
sacre, et, par consequent, a rail. Schlacht, m£m«
sens.
Lan, ou mieux Lo (Lrm.), pron. pers. — Le,
cela : I veut pas lau, lo faire, — il ne veut pas
le faire. || Lg. Mieux : 6, Ou.
Laudee (Sa.), s. f. — Votee de coups. Syn.
deL&tree, Fldpee, Roustee, Aubade, F route, etc.
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LAUDER
LE
513
Et. — Doubl. ou corr. de L&tree ; syn. de FrfiUe,
firulie, Suie, etc.
Lander (Sa.), v. a. — Rosser, battre. Syn.
de L&trer, Bonder, Rousler, Fldper, Douener,
Frouster.
Laudier (Ag.), s. m. — V. Breulier. Vaga-
bond, vaurien.
Et. Hist. — Lodier, vaurien.
« Vous y mentez, par saint Nicaise,
f Com me faulx, lodier et pariure. >
— Lourdaut. « Homme grossier, vetu a la paii-
sane d'une chemise remplie de coton. » (Lb Duchat
sur Rab., iv, 36.) — Loudier. — Terme d'injure,
vaurien, d6bauch6 : < Laquelle Raoule dist au
suppliant qu'il estoit un malvais loudier, » 1372. —
• II entendy moult fort comment ii peuist estre
saisy des quatre loudier* qui avoient estrangle le
due de Olocester. » (Fboiss.)
— « Oens de l'eglise, on doit purgier
< D'entrer ens tout paillart loudier ;
« Truandes n'y doivent manoir. »
. . . « Vous mentez, tres orde louditre. » (Dks-
chamfs. — L. C.) — Loudier, celui qui habite une
cabane qu'on appelle Lodia, tugurium. — « Au-
cunes de ces personnes donneront plusieurs coups
orbes de bastons. . . , en disant : ferez (frappez) sur
ce Loudier Pierre t. » — « Pierre dit aux invaseurs,
que faites-vous, Loudiersl » (1389. — D. C.) —
Lodier, paresseux, faineant, manant, gueux,
vaurien, paillard. Etym. Lodier (surcot d'6toffe
grossiere, souquenille, couverture de lit, courte-
pointe, couvre-pied, matelas. — Et. Germ. L6do,
v§tement de dessous), soit parce que le lodier 6tait
port£ par les gens de rien, soit par ext. du sens de :
couverture, matelas, objet de couchage, a celui
de : paresseux ; comme paillard, de : paille, et, en
Ital., poltron, faineant, d'ou notre mot : poltron, de
l'aha. Polstar ; angl., Bolster, coussin, traversin.
(D r A. Bos.) — Schkler, m£me explication.
Lanrler (Fu.). — V. Chuille.
Laurier de Saint Antolne. — Vulg. Epilo-
bium spicatum (Mix.) Bat., id.
Lanrlote, vulg. Daphne\ Bat. Daphne lau-
reola. V. Oriole.
Lausanne (Sp.), s. f. — Primevere. Syn. de
Cocou y Suzanne, Herbe aux cocus,Chausse aux
cocus. || Tulipe sauvage qui fleurit au prin-
temps dans lespres humides. Syn. de Chau-
dron, Clocane, Cocaneau, Gogane — Doublet
de Ausanne par soudure de r article.
Hist. — « J 'on ein eignea
« Don nfitre troupea
« Naquieu des VOuzanne,
i « Don ine ragane,
S 1 c Olen arat la pea. . >
Nous avons un agneau, dans notre troupeau, n6
les les Rameaux (hosannah), dans un ravin ? il en
fcura la peau.) Noels papula ires.
Lavage (Sp.), s. m. — La voir, endroit ou
lave.
Lavailles (Tim.), s. f. pi. — Lavures. Cf.
Ivailles.
Lavasse (By.), s. f. — Boisson sans saveur
jfarce qu'elle est trop etendue d'eau ; bouillon,
iife\ « C'est de la lavasse / Cf. Liavassle.
Lave-main8 (Sp.), s. m. — Syn. de Lave-
eau 9 Laverasse.
Lavement (Mj., By.), s. m. — Fig. Individu
insupportable, important. II vous agace
comme un lavement ; on a envie de le rendre.
Cf. Canuler.
Laver (Mj., Ag., By.), v. a. — Fig. Depen-
ser entierement. Ex. : II a lavi eine piece de
cent sous. — II a lavk, ses vingt francs en
n'eine heure de temps. — Son gage en huit
jours ! || Laoer la tfite, — reprimander, mori-
gener. Cf. Savon. Syn. de Bass in.
Et. — C'est envoyer ses efTets a une l«»ssive dont
ils ne reviennent jamais. (Lor. Larchey.) — • Les
lavandieres ont un prov. ordinaire : Si vous lave*
ne me le prStez pas ; si vous ne lave* pas, prdtez-le-
moy. > (II s'agit d'un battoir. Jeu de mots sur les
v. avoir et laver.) — Des Accords. — L. C.
Laverasse (Lg.), s. f. — Syn. de Lavereau,
Lave- mains.
Laverean (Mj.), s. m. — Vase dans lequel
on se lave les mains. Syn. de Lave-mains,
Laverasse. — Sal.
Laverle (Mj., By.), s. f. — Petite lessive.
La?ette (Tim., By.), s. f. — Petit instru-
ment form6 d'un torchon ou de peines fixes
au bout d'un manche court, dont les mena-
geres se servent pour laver la vaisselle. || By.
— Ou : lavote. Syn. de Bouchon de vaisselle.
Lavier (By.), s. m. — fivier destine a laver.
La voter (Mj., By.), v. a. — Laver souvent.
Lavoteries (Mj., By.), s. f. pi. — Petits
lavages frequents, laveries repetees.
Lavou6 (By.), s. m. — Linge qui sert k
enlever la graisse des assiettes. V. Lavette.
Lavoux (Lg.), s. m. — Pierre plate posee
au bord de Peau et sur laquelle la laveuse
frotte et bat son linge.
Layard (Li., Br.), s. m. — Peuplier. V.
Lkiard.
Et. — L4ard, peuplier noir (Anjou). Corr., p.-e\,
de liard, ancien nom de la couleur noiritre. (Lttt.)
Bat., Populus nigra.
Layons, s. m. pi. — Petits chemins traces en
ligne droite et parallele.
Et. — De Laie. V. Ld. Laye. — Hist. « Les chas-
seurs suivent les Layons. » {Le Temps, 18 octobre
1903. — Chasse a Rambouillet.)
Le (Mj., By.), pr. pers. — Le.
N. — C'est le cas regime ou accusatif. II faut bien
remarquer aue la prononciation de ce mot est essen-
tiellement difT6rente de celle de Particle : le, qui
se prononce comme le frangais. Mais : le, pron. pers.,
est touj. prononce comme s'il avait deux f tres
Lt. — i Les deux lettres le faisant partie d'une
syll. muette, dans le corps des mots, se trans-
posed souvent. Ex. : Fnsembclment, Gonielment ;
interversion analogue a celle de re dans : bre, ere,
dre. (Jaub.) || By. — Se transpose en Oel. On dit :
Ensembteement, Enseraboelmeot. || Tc. — Se
soude souvent avec le nom. Lhermine, pour
l'H ermine (nom de personne) ; le gas Lalfred,
Alfred.
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514
Lfi - LENDON
lourds. Ex. : Je IV bi vu, tu //'as pris. Aussi, comme
il serai t impossible de faire sentir ces deux 1 lors-
qu'une consonne precede le pronom, tout bon
Montjeannais ajoute instinctivement un e initial,
en sorte que le pron. Le, et me* me La, devient :
Elle. || Le, pour Elle. (Z. 146.) || Le (Segr.), pour :
lui ou elle. va done avec le, pour : va done avec lui
ou avec elle.
Le (Mj., Va., By.), pron. pers. f6m. — Elle.
— Ne s'emploie que comme compl. d'un
verbe ou d'une prepos. Ex. : C'est ben fait
pour W. || By. — C'est U qui l'a fait. || Peut
toutefois se mettre en appsoition k un sujet.
Ex. : A n'estpas la plus sotte, U. Est toujours
du sing. — On emploie plutdt Ielle, aujour-
d'hui.
N. — Ce mot, qui a beaucoup vieilli a Mj., est
toujours en grand usage dans la Varanne. II me
souvient d'un bonhomme Varannas avec qui
j'avais li6 un jour conversation. II s'arr£ta tout a
coup dans la voyette, entre deux planches de
chanvre, et, me montrant sa bonne femme, qui
marchait toute courbee devant nous : « Mou6, je
me tiens au moins dret, dit-il, mais M~l&, alle est
toute codie. » Notez qu'il 6tait absoluraent se>ieux
et affirmatif, le bonhomme, mais qu'il avait exac-
teraent le profll d'un point d' interrogation. On ne
se voit point, dit le proverbe. (R. O.)
Et. — Corrupt, du fr. Elle par le transport de
1' accent tonique sur la dern. syflabe. — V. Citat. a
Cotir. Jaubert.
Leard, s. m. (Lue). — Sorte de peuplier. V.
Layard.
Leche, s. f. — Petite tranche de melon*
L6gere trainee. Syn. Lichie. || By. et de pain.
V. Lkge.
Et. — Cf. anglais Slice. Cf. Pliette, Coinquer,
pour l's initial. V. Laiche.
Hist. — « Des ce qu'il illucesce quelque minutule
lesche de jour. » (Rab., P., n, 6, 125.) — « Duquel
past6 ayant mange* deux ou trois leches a l'espargne.
(Dbsperb., Contes, xvi.)
Leehepot. — L'index, dans la denomina-
tion enfantine des cinq doigts de la main :
Pou$ot, leehepot, longi, malachi et le petit
riquiqui. V. ces mots. Cf. Lichepot.
Lecon (Lg., By.), s. f. — Lecon.
Lege (Mj.), s. f. — Chacun des disques du
liege qui servent de flotteurs & un engin de
peche. Ex. : Y a eine Ikge de pardue. || L'en-
semble de ces disques, la garniture d'un
engin. Ex. : Vela la Uge qui punge : y a des
poissons dans le boille de la sine. || By. —
Ensemble de ces disques garnissant une senne
un trimd (tramail ou trois-mailles) nappe ou
nappereau, etc. Chacun de ces disques est un
Cossard. Le bord inferieur porte les plombs
(plombs ou ardoises). — Ex. : V1& la lege qui
pinge (plonge), c'est qu6 y a eine accroche ;
c'est embetant, car j'ai vu le boedre de beaux
poissons. Quou6 qu'ca, il n'en restera tout
de meme dans le paressef.
Et. — Der. dir. de levis (pour : legvis).
Legear (Mj.),e nul, adj. q. — L6ger. Forme
vieillie. — Le f6m. 16gere. || By. — Ligear,
igere.
Legnou (Lg., By.), s. m. — Ligneul, ill de
cordonnier. Syn. et d. de Lignou. || By. —
Lignoux.
Et. — Lat. Linea, de linum ; proprement : no
fll de lin.
Legume (Mj., Lg., By.), s. f. — Ne s'em-
ploie que comme nom collectif au sing. —
Ex. : Je vas all6 querir de la l&gume pour
mettre dans la soupe. || Fig. — Les grousses
tegumes, — personnages d'importance, — les
gros bonnets. Syn. de Grous-cul. N. Un vx
jardinier de Mj. avait pour signorie : Belle-
ligume. || Mj. Parfois Legueume.
Et. — Lat. Legumen, de legere, cueillir ; recolte,
chose cueillie (le suff. men est participial et passif).
Hist. — « Le dommage n'a porte" que sur les
Ugumes des jardins, qui ont toutes geltes. (1789. —
Jnv. Arch., E, m, 159, 2.)
Legnmler (Mz.), s. m. — Cultivateur qui
s'adonne & la culture des legumes, maraicher.
|| LSgumiste. Ag.
N. — Ces cultivateurs habitent surtout la partie
m£ridionale de la commune, c.-a-d. la Vallee. Or.
une tradition locale, assez desobligeante, pretend
que, lorsque Jeanne de Laval eut construit la lev^e,
elle peupla la Vallee en y 6tablissant des forcaU
Descendant de forcats est une injure que Ton jeUe
encore a la tfite des Usumiers* — Chose curieos*,
une tradition toute semblable existe aussi a Saint-
Germain-des-Pres en ce qui concerne les Vanuwes.
?ui ont long temps forme une population a part
Is descendraient de forcats importers par les s«-
gneurs de Serrant. C'est sans doute une simple
calomnie.
Lelard (Mj., By.), s. m. — L6ard, peuplier.
V. Layard. Syn. de Ziard. Cf. Aloyard, Ayard
(Jaub.),
Et. — L'etymol. de ce mot reste obscure. It
soupconne toutefois que Lkiard est pour le Biari.
par soudure de l'article, et que Eiard devrait s> |
crire Eg/ard, avec gl mouille\ en sorte qu'il derive
rait de Eg\er ou Egler. Le Leiard, Eiard ou Ziard I
c'est par excellence l'arbre que Ton eg\e, que IV I
blague. Leard est une forme corrompue et d'ailfeors '
rare en Anjou.
Hist — « Dans cette annee 1739, M. le Cure d*
Den6e. . . m'a vendu la coupe des Uords et autre; J
arbres. » (Inv. Arch., E, n, 315, 2.)
Lei* ! (Mj.), interj. — Helas ! Exprime U
douleur physique. Syn. de Lalou, IMou, Lai*-
|| By. — Ne s'emploie pas seul. Oh ! lela.
Leleu ! (Lg.), interj. V. Lalou !
Lende, Lande, s. f. — Sorte de cocon ou
sejourne le pou avant son eclosion. (Euf & ;
Eou (Mj., Lg.). Double du mot fr. — Lat ;
.ens, lendis. || By. — Toujours : lente.
Lendif (Mj.), s. m. — Sorte de composee i
fleurs jaunes, a racines tracantes, asuclaiteox I
voisine de la chicor^e. C'est le fr. EndiT*.!
avec termin. masc. et soudure de rartid-:.!
Cf. LabU, Lierre.
Et. — Endive. B. L. Endivia, c|ui se ratttc*
au grec : en'tubon* par l'intermMiaire de la pr>
nonciation byzantine : en'dibon*.
Lendon, s. m. — V. Landon,
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LENDORMI — LEUNE
515
Lendorml. — Sans doute pour : PEndormi.
Paresseux, nonchalant. Ce nom se donne aux
bceufs de labour, com. : la Blanche, la Grise,
la Faineanje, la Pailleuse (M6n.).
Lenfoue (By.), s. m. — D6pdt vaseux.
N. — « Dans ce moment ici, l'eau est sortie de
dessus les pres, l'harbe est d'ein sale et pue le ma-
recage (marcage). Elle est toute couvarte de
nappe. Faudrait ben quarante-huit heures de pluie
a varse pour la netti. » — Ne pas confondre la
nappe avec le lenfoue". La nappe est un depdt de
vase qui salit l'herbe ; le lenfoui est corame un
tapis de ouate sale, form6 par les bourriers (menues
herbes aquatiques) poums qui, d'abord, flotte le
long des chantiers a la fin de l'6t6, puis tombe au
fond de l'eau. Sans doute pour : l'enfoui, le depdt
au fond de l'eau des herbes pourries. Syn. Pros.
Lengrols, s. f. — Cheville en bois, faite en
biseau, destined a consolider Toutil nomme
Pointe-fonc6e (Tr.) Mix.
L'en Par (Lu6), s. m. — Ce qui pousse sur
le sol.
Lent (mal de). — « Saint M6en est invoque
pour la gue>ison des enfants atteints du mal
de lent (ou de lang) qui se manifeste chez eux
par des pleurs incessants sans cause precise
connue, ou lorsqu'ils tardent a marcher, ou
encore lorsque la maladie les tient en 6tat de
langiieur (C. Frayssb, p. 98). || By. — II est
lentaomme une vielle, comme ein lumas.t muet.
Lente iLg.), adj. q. — Lent. Ex. : II est
lente comme ine vielle. Cf. Sicke, Lent.
Lentille de pigeon. — V. Vesce.
Et. — Lenticula, dimwi. de lens, lentis, lentille.
c II faut dire : de la poiree «t des nentilles avec les
Parisiens, et des lentilles avec les Angevins. »
(M±naoe.) a Plusieurs prononcent : nentille ; il faut
dire ; lentille. » (Marg. Buffet.)
Leqnel (Mj.), pron. rel. — Ne s'emploie
sous cette forme que dans la loc. : Comme par
lequel que, — comme quoi. Ex. : Je illi expli-
3u6 comme par lequel que. . . — J'veux illi
onner ce qu'i m demande, mais faut qu'i
m'en faise ein 6crit comme par lequel il l'ara
recu. V. Lequeul. || By. — On ait plutdt :
comme par laquelle.
Hist. — Ce qu'il y a de corruption a et6 occa-
sionne par un vicaire, nomine* Coudroy, qui s'est
re*tracte, ensuite duquel il a 6te poursuivi par
I* Administration, qui l'a fait condamner a six mois
de detention, d'apres lequel il s'est rendu au Plessis-
Mace\ ou il y exerce ses aborainables projets.
(Rapport de Gouedon, de Sain t-Georges-sur- Loire.
Revue de VAnj., t. LIV, 320.)
Lequeul, laqnenle (Mj., By.). — Pron. rel.
et interrogat — Lequel, laquelle. Est tou-
jours suivi de la conj. que. Ex. : Lequeul que
c'est ? — lequel est-ce. — V. Clous.
Hist. — < Lesqueulz habillements de guerre ledit
Lecuilleriez promet rendre ou cas qu'il ne les perd
par fortune de guerre. » (Inv. Arch., E, 384, 2, 10.)
Les. — S'emploie pour designer les
> membres d'une meme famille. « Les Bouchu
\ ont pardu leur fllle. » (By.)
Lesi (Lrm.), s. m. — Loisir. A son IksL
Leslr (L6), s. m. — Loisir. V. Laisi.
Hist. — Leisir (Loisir). — « Que ne li die : Se tant
ai de leisir. » (RoL, v. 459.) — De la Texpress. a
leisir, a loisir. — « Sa custume est qu'il parolet a
leisir. * {Id., 141 ; L. C.)
Less, adj. q. (Jum.). — Laid. « II est less. »
V. Laid, Laisse.
Less!! ° (Lu6, By., Mj.), s. m. — Eau de la
lessive.
Et. — Lixivium ou Lixivia. D'apres Nonius,
lixa est le nom ancien de l'eau, et : lix, le nom de la
cendre, ou de l'eau melee a la cendre. (Ljtt.)
Leste (du) (Mj., By.), loc. adv. — Allons,
du leste 1 — d6p£chez-vous.
Let (Segr.), s. m. — Lit. Guerdeau, mau-
vais lit. (M6n.).
LeUnies (Mj., By.), s. f. plur. — Litanies.
Cf. Emiter. On dit sou vent : Etanie.
Et. — D'un mot lat., par un mot grec qui veut
dire priere. im" et xiv« s. Letanie. — Hist. « Et
faisoit une belle procession avec force tetanies et
beaux preschans. » (Rab., P., n, 2, 118.) — « Ce
disant, ouyt la letanie et les mementos des prestres
qui portoient sa femme en terre. » (Id., ibid., 3,
119.)
Letlere, pron. I'tiere (Mj.), s. f. — Litiere.
Syn. de RetUre, Bourrie. — On pron. meme
qqf. Tquiere.
Et. — B. L. Lectaria, de lee t us, lit
Letord, s. m. — Melange de trois quarts
de vin, qui n'a pas encore ferments, auquel
on ajoute un quart d'eau de vie (MfiN.). —
V. Utors.
L^tors, le^tore (Mj., By.), s. m. — Vin
bourru, tocane, jus de raisin, mout non
cuve\ mais seulement la partie extraite par
expression, et qui sort limpide.
Et. — Pour Le Etors, avec soudure de 1'art,
Quant au mot Etors, il est compose du pref. E et
du part. Tors, de Tortre, lat. Torsum, de Torquere.
Syn. de Berndche. Cf. Effore.
Letron. — V. Laitron, Laiteron.
Lettre (Sp.), s. f. — De ses lettres, — de
son nom de fille. — Ex : Telle femme est
Neau ou Sauvfctre, de ses lettres, — c.-a.-d.
q. son nom de famille, anteneur au mariage,
est Neau ou Sauv&tre. — On dit aussi :
Dans ses lettres. \\ La lettre en est ben grousse,
— ce n'est pas difficile a faire ou a comprendre.
— C'est un peu notre : Cousu de nl blanc
(By.)-
Lea (Z. 139), pron. pers. — Elle. Cest
leu, — e'est elle. — V. Leurs, Leux. Syn. et
d. de Le.
QLeane (Mj., By.), s. f. Lune. || Souvent,
pour marquer cjue Ton n'a pas confiance,
on repond : Oui, la leune et le soul6. || By.
Et lenne. — V. Vin de lune. V. June.
Hist.:
« Ce sont des oeufs ponnus entre deux lunes
< Dont le moyeul est de telle efficace
« Qu' Amour s'en paist et en casse les jeusnes. »
(G.-C. Buchbb, 158.)
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516
LEUNETTE — LfiVRE
N. — Done, lune rime avec jeune, et u = eu. —
A moins que jeune ne rime avec lune, et que eu=u.
Leunette (Mj., By.), s. f. — Lunette.
Forme vieillie. || By. Tr6s usite\
Lenre (Lg.), s. f. — Loutre.
Et. — Syn. et d. de Loire et du fr. Loutre. —
Berry : leutre. Lat. Lutra (d'apres Varron), pour
lythra, et vient de Lud, parce qu'on dit que la
loutre coupe les ratines des arbres sur les rives ;
mais ce mot ne se trouve pas en grec. (Lrrr.)
Leurs, Lenx (Mj., By.), pron. pers. Leur.
Ex. : Je leurs ai dit. — La iorme Leux est la
plus employee, et souvent on prononce ieux.
Ne pas confondre avec ieux, corrupt, du
franc, eux.
Hist.:
« Le juge vendange,
a Le greffler 6grappe,
« Le sergent n'a rien, si ne leurs echappe. »
(1517. Inv. Arch., H, I, 86, 2.)
— ' « Aussi bien ne leurs a il rien ordonn£ par tes-
tament. » (Rab., P.Jin, 23, 264.) — « Quant a ma
pratique,' ajm'adore/etfje feiwlparle a mon id6e. »
H. de Balzac, Char Birotteau.)
Leu tin (Lg.), s. m. — Lutin, esprit do-
mestique qui se platt a faire des nicnes aux
fermiers. C est le Farfadet de Mj. V. au Folk-
Lore, X.
Et. — Alteration de l'a. fr. Netun, qui par alt
fitre le 1. Neptunus, dieu de la mer. Netun a 6t6
alt£r£ en Nuitun, Nuiton, sous l'influence de :
nuit ( le lutin se manifestant pendant la nuit), puis
en Luitun, Luiton, sous l'influence de Luiter, lut-
ter. La Fontaine emploie encore Luiton (Contes,
Chos. impos.) y qui s'est contracts en Luton, puis
est devenu Lutin, par substitution de suflixe.
(Darm.)
Leutte (Lg.), r s. f. — Lutte.
Et. — L. pop. * luctare (class, luctari), devenu
rggulierement, au xi s.. loftier, altere* plus tard en
Luitier, d'ou : luiter, luter.
Lentter (se) (Mj., Lg.), v. r6f. — Lutter. ||
V. rGciproq., lutter ensemble, se bousculer, se
battre. V. Leutte.
Et. — Corr. du fr. Lutter, vx fr. Luiter. — Syn.
et d. de Loiter. — Hist. « Aux bonnes festes solen-
nelles elles chantoient, dansoient publiquement
toutes nuSs avec les garcons, voire luitoient en
belle place march an de. » (Brant., D. G., n, 256,
37.)
Leutteur (Lg.), s. m. — Lutteur.
Leuveresse (Sp.), s. f. — Bonne amie,
amante, maitresse. (Test l'angl. Lover, avec
termin. feminine.
Lenx (Mj., Ti., Zig. 203), pron. pers. —
Leur, a eux, a elles. Ex. : Dites-moi done,
les gars, qu'i leux-y dit. I leux a dit. Syn. de
Ieux. || Adj. poss. Leux p£re. — V. Leurs
Hist. — Moliere, Festin de Pierre : t lis avont
des cheveux qui ne tenont poinct a leux teste. »
Levailles (Tim.), s. plur. — Grosses mottes,
dans un labour superficiel d'e*te\ Du fr. Lever.
|| Lg. — Labour d'automne sur un terrain
que Ton n'ensemence qu'au printemps.
Syn. de Guiret-de-saison.
Levain (Mj., By.), s. m. — Fig. Reste de
compte impaye\ destine a Stre reporte* sur un
nouveau compte.
Lev6 (Mj., Lg., By., partout). s. m. —
Lev6e aux cartes. Syn. de Pli. — V. J aubert.
— N. Hatzfeld donne ce mot comrae vieilli
et dialectal.
Leve-cul (Mj.), s. m. ou f. — Enfant, et
surtout petite Q\\e qui prend volontiers une
posture indScente, ou veille trop peu a celles
qu'elle prend.
Levee (Mj., By.), s. f. — Avant des anciens
grands bateaux et des futreaux actuels,
en forme de plan incline" et trapezoidal, qui se
releve sous un angle d'environ 40 degrfe.
Presque tous les bateaux des mariniers sont
aujourd'hui a nez rond, c.-a.-d. a proue avec
6trave ; il y a trente ans , tous avaient la
forme d'un futreau, avec cM ou levee. V.
Chef. || Assise de maconnerie. || Levee de
fousse*, — remblai de terre provenant d'un
fosse\ espace (0 m 50) que couvre ce remblai.
Ex. : J'ai levie de fousse" de cet6 cout£-la.
C'est un terme de coutumes can ton ales, j
Lg. — Boite contenant cent bobines de coton
ffle\
Et. — Lat. Levare, qui est le d£nominatif actif
de Levis, voulait dire d'abord Alleger, puis, de la,
lever une chose en haut, la trailer comme une
chose legere. (Lrrr.)
|| Compteur des levies, — celui qui Stabiit
le compte des ardoises (Tr61az6).
Leve-nez (Mj., Lg.), s. m. — Celui qui re-
garde sans cesse de tous cdtes, au lieu de s'oc-
cuper de son travail.
Lever (Mj., By.), v. a. — Lever ein jugeraent
contre qqn, — obtenir un jugement. — X.
On dit : relever ein jugement pour : en appeler.
|| Lever le cul, — se rouler a terre, se vautrer,
sans prendre garde a la defence ; mer, en
pari, d'un cheval. || Lever le pied. — Dispa-
raitre a la suite de mauvaises affaires, ss
rSgler ses comptes. || Lever des ancreaux.
des bosselles, — les tirer du fond de Teau.
Detacher, d^couper, — un morceau de chair.
On live la cuisse avant Taile ; d'ou un dicton
trop leste pour &tre cite". || Lever la peau a
qqn., — le maltraiter , le rouer de coups.
Lg. — Labourer entierement a l'automne un
terrain qui sera ensemence* au printemps:
dSchaumer. || By. — Lever une carte, —
la prendre au talon pour la mettre ds son
jeu. || Lg. — Lever du lait, — le mettre de
cdte" pour un client. Ex. : Je vous ai levi
trois siers de lait.
L6 vler, s. m. — V. 'Evler.
Levis (Sp.), s. m. — Double billon, ou
ados. On laboure souvent en levis.
Levre (Lg.), s. m. — Lievre. || By. —
Lieuvre.
Et. — Doubl. du mot fr. — On y pourrait v«r
un derive plus direct du lat. Lepus, leporis ; mais
c'est sans aoute plutdt une corrupt, explicable par
la tendance qu'a le patois longeronnais a supprinwf
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I
LEVREAUX — LIBARTE
517
Pi dans les dipht. i6, ie. Cf. Vanters. — Se pron.
qqf. Guievre. — On dit bien : levraut, levrier,
levrette (leporarius, levrier ; s. e. canis.) Lrrr. —
Hist. Roland, v. 1780.
« Pur un sul levre vait tut le jour corn ant. »
Levreaux, s. m. — Nom que Ton donne
aux bceufs en raison de la couleur de la robe
(Segr). Mta.
Ltvrette (Lg.), s. f. — Hase, femelle du
ltevre. N. Et non du tevrier. — De>. dir. de
Livre. Doubl. et syn. de Liivrette.
Lexandre (Mj., Lg.), s. m. — Alexandre,
nom d'homme. Syn. de Sandret, Sandrou.
Lexandrine (Sp.), s. f. — Alexandrine. ||
By. — Sandrine (Mj.).
Lexis (Mj.), s. m. — Alexis, n. pr. ; syn. de
Zizi.
Lezarder, v. n. — Faire com. le lizard.
Se chauffer* au soleii le long d'un mur. Syn.
de Soulailler, Souleiller, Coudrer.
Li l (Mj.), pron. pers. masc. Lui. C'est le
cas regime direct. Dans celui-ci PI n'est pas
mouill6. || Com. compl. indirect. ,c'est le cas
oblique, ds lequel PI est mouille*. — Cette
remarque n'a de valeur que pour Mj., ou
d'ailleurs la distinction des cas est absolu-
ment nette. A Tim., on mouille tous les 1,
surtout suivis d'un i. On dit : ein lit (ghui) ;
lire ein livre (ghuire ein ghuivre) ; et, cons6-
auemment : c'est li 9 c'est ghui ; ; com. je li ai
ait. A Mj., au contr., on dit : C'est li ; et : je
li (ghui) ai* dit. — Nous repr^senterons cette
Crononc. par : ilii. — Compl. des prSpos. : C'est
en fait pour li. || By. — Li, pour Lui. C'est
le cas indirect, quel qu'il soit, mis apres le
verbe ou apres une pr6pos. — C'est a li qu6
j'cause. C'est li que j'appelie. C'est pour li que
je travaille. Mis devant le verbe, il se pro-
nonce comme Gui : JHi (gui) disais. Je li ai
(j'gu'ai) ben dit.
Hist. — « Vos li durrez urs e leons. » (RoL, v.
30.) — < Madame d'Angoulesme se recommande
a vostre bonne grace et vous prie que vous li
enveyes quelque chose de beau. » (1590. — Jnv.
Arch., S, E, 231, 2, 19.) « Et par icele cause
bailie pour li en achater, 10 den. » (1403. — Id. y
H, S, 50, 1.)
Li * (Lg.), part. pas. — Lu. Syn. de Lisu.
LI 3 . — V. Laise.
Liabar (Mb.). — Faire p6ter le liabar, c'est
embrasser qqn avec effusion et avec bruit.
(MftN.). Cf. Clabard.
Llace (Cha.), s. f. — Glace.
Llage (Mj.), s. m. — Amarre, gros cordage,
cable.
Llagossle (Mj.), s. f. — D&ayage, rata-
touille. V. Liagosser. — A rappr. de Delayer.
N. — II est assez difficile de discerner la veri-
table £tymol. de ce nom. Celle que je donne ci-
U. — Li e*quivaut, ou peu s'en faut, a la pro-
nonc. du O/i. Se rapproche de la prononc. Gui, dans
Liesse.
dessus me paratt plausible. Mais, d'autre part, il
paralt evident que ce mot est un doubl. de Lia-
vass&c, qui se rattache non moins certainement a
Liavassoux et a Liogroux.
Liagosser (Mj.), v. n. — Gargouiller. || Qa-
poter.
Et. — Forme adoucie de Clagoter. Liagosser est
pour : Clagosser, comme Lia pis et Litner, pour
Clap is et Glaner. Cf . Lagosser.
Ll&noux, ouse (Mj.), adj. q. — Fade et
aqueux, en parlant d'un fruit ; peu farineux,
en pari, de la pomme de terre.
Llaper (Mj.), v. a. — Laper.
Llapig (Mj.), s. m. — Clapotis.
Et. — Pour Glapis ou Clapis. (V. Liagosser.
LUner). Ce mot a la mfime rac. que clapoter.
Llapre (Mj.), s. m. — S'emploie dans
l'express. : Preune de liaprl % — vieille esp^ce
de prune dont le vrai nom est, je crois, Prune
diapr^e. C'est une corr. de ce dernier mot.
Liard (Mj.), s. m. — Mettre son liard, —
dire son mot, formuler son avis, surtout
quand on ne vous le demande pas. Ex. :
Fallait ben au'a venne mettre son liard ! —
qu'elle se m§le a la conversation.
Liassee (Lg., Tim.), s. f. Liasse, surtout
d'oignons. — Syn. de Trichotke.
Liavard (Sp.), s. m. — LSzard. || Fig.
Phlegmon. || Iris des marais, vulg. Flambe
d'eau, Iris pseudo-acorus. Cf. Yaoard. N. Au
Lg. ce nom ne s' applique qu'au lizard vert.
V. Lizarde.
Et. — Ce mot est tres probablement pour Gla-
vard, comme Lieneur est pour Glaneur. Des lore,
il serait un de>. du fr. Glaive, et ce nom viendrait
tout naturellement a l'lris de la forme de ses
feuilles. Cf. Liaveru
Llavassee (Mj.), s. f. — D^layage, ratatouille.
Ex. : J'avons mange eine liavasske de soupe a
la palourde. — Doubl. de Liagosske. Cf. Lia-
vassoux et Lavasse.
Liavassoux (Tim.), adj. q. — Humide, vis-
Sneux, gluant, de la nature des mucosites,
v aireux. Syn. de Liogroux.
Et. — Mdme rac. que Pangl. Slab, visqueux ;
Slobber, Slaver, — bave.
Llavert, s. m. — Iris pseudo acorus. V.
Liavard.
Libage (Ag., By.), s. f. — Fondation.
N. — Quand on veut faire une petite construc-
tion un peu lourde, par ex., poser un monument
funebre, sur un terrain dont la solidity est faible ou
douteuse, on fait d'abord un bon libage (dans notre
pays, cela se fait avec des pierres d'ardoises sufll-
samment grandes pour avoir une bonne portee).
Ces pierres s'appelient : pierres de libage, terme
usite chez les entrepreneurs de maconnerie.
Et. — A. f. Libe, bloc de pierre. Orig. inc. Cf.
Luberder.
Libane (Bg.), s. f. — Vieille truie. Syn. et
d. de Lubrine ; syn. Goriniire. \\ Sal. — Fri-
coteur, mange-tout.
Libarte (By., Mj.), s. f. — Libert^.
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ogle
518
LIBRODER — LIEGE
Llbroder (Mj.), v. a. — Couvrir de trainees
luisantes, comme font les limaces. || Sal. —
ou de quelquechose de mou qui peut s'elendre.
Sa culotte est toute librodke de boue.
Lit an (Mj.), s. m. — Bout de corde attache^
a la t§te du bdton de quartier, et qui sert a le
retenir et a le rattirer.
Et. — Lat. Ligamen ; doubl. du fr. Lien.
Licardenne (Sp.), s. L — Lambeau de chair
ou d'Stoffe. || 149 e Z. — Licardaine. —
Tranche longue et mince.
Lice 1 (Mj.)s. f. — Chienne. Ne s'emploie
que dans la loc. : Eter' en lice, — £tre en cha-
leur, en pari, d'une chienne. Syn. de Feu,
Chasse, Marois. C'est le mot fr. dGtourne' de
son sens.
Lice * (Ag., Lu6), s. f. — Haie, barriere.
Cf. Rue des Lices. — N. II parait que, dans
ce sens, lices est une expression bien angevine,
tres heureusement transportee dans la lang.
litte>. par M. L. Cesbron (V. ci-dessous).
Et. — Lice (lieu prepare" pour les courses, etc., et
ferine" de cldtures). Pour Liste, de son sens primit.
de Barriere, cloture. L'angl. a encore List, au sens
de bord, marge, lisiere, et Lists, au sens du fr.
Lice. — B. L. Licia, pieu ; liciae, defense mise au-
tour d'un camp. — D. C. Licium, trame, a cause
que les pieux sont ranges comme les fils dans une
trame... (Lrrr.) — Hist. « Furent faites lices de
bois^ en la rue devant laditte 6glise . . . pour mieux
garder la grant presse de gens qu'elle ne fut trop
grant. » (Parlant du baptSme du premier fils de
Charles V, en 1368. — Chron. de Saint- Denis. —
L. C.) — « Au bout d'un moment, comme ils s'ap-
prochaient des lices blanches derriere lesquelles
galopaient follement les jeunes chevaux. » (L.
Cesbron, L'Etrangere.)
Llchard (By.). — V. Licheur.
Liche (Sp., By., Sal.), s. f. — Bonne chere,
ripaille. Ex. : Alle aime ben la liche. || Fu. id.
Dans les noms des cinq doigts, il y a Lichepot.
« Poussot, lichepot, longl, malagt, petit petit
petit.
Et. — De Lecher. D. C. Gallis olim Lichard. —
Lecator.
Liche (By.), s. f. — Petite surface douce au
toucher, coupant en tout sens la fissilitS des
ardoises. (Trel.). M£n.
Llehe-en! (Mj., By.), s. m. — Petit chien
de manchon. || Fig. Plat adulateur, ame
damned de qqn ; rampant, flatteur, flagorneur.
Lichee (Mj.), s. f. — Trace luisante laissSe
par un doigt malpropre. || Trace humide,
visqueuse, com. celle que laisse la langue d'un
chien, le passage d'une limace. etc. Syn.
Lochis. || Petite quantite de matiere etalee
sur une surface. Ex. : Faudra mettre eine
petite lichee de chaux sus cete bout de mur
la. — Syn. de F ripe* (By.).
Lichepot ! (Mj.), t. sonore, s. m. — Doigt
index. Terme enfantin, s'emploie sans article.
V. Pouzot, Liche, Lechepot.
N. — C'est de l'index que se sert un enfant pour
licher — orbiculairement, comme dirait Rabelais
— le pot au lait, c-a-d., pour enlever la creme qui
s'est attached aux parois.
Licher (Mj., Lg., Sal.) v. a. — Lecher. ||
v. n. — Godailler, faire bombance, se payer
des friandises. Doubl. du fr. Lecher. || Se
licher les barbes, — se pourtecher. Syn. de
Relicher. || By. — i bref || v. n. et absolument
s'empiffrer, boire d'autant, godailler, se
payer des douceurs. Cf. Pangi. to Lick, lecher.
|| Se lever en mottes compactes devant la
charrue, en parlant de la terre. Syn. de
Loudbrer. Cf. Giner.
Hist. — c Et en la maniere des ours, a force de
leicher, leur donner forme et facons de raembres. »
(J. du Bell., Dkf. et 111., n, 11, 55.)
— i Le chat a Jeannette
« Est une jolie b£te,
« Quand i veut s'fair' beau,
« I sHicke le museau. »
(La Trad., p. 361, 1. 16.)
— « Alors le flot qui voit
c Que le bord luy fait place, en glissant la recoit
« Au ffiron de la terre, appaise son courage
« Et, la lichant, se joue a Ten tour du rivage. «
Ronsabd, cit6 par Jatjbert.
Licheur (Mj., Lg., By.), adj. q. et s. —
Celui qui aime a satisfaire sa gourmandise.
Lieoches, s. f. pi. (Ag.). — Morve du nez.
« Alexandre, laisse done tes licoches ! » . . . a
un enfant qui tire avec le doigt ces chan-
delles jaune-vert-brun. Syn. de Cloche, Chan-
delle, Gnd, Igneau.
Lieoehet. s. m. — Laitue vivace, ou laitue
vireuse (M£n.), Bat.
Lie (Lue\ Mj.), s. m. — En ce sens, le mot
est plus souvent temin. — Grosse corde,
liure, qui sert a fixer le chargement d'une char-
rette. || By. — feminin, en ce sens. Mais
masc. dans celui de bord ou extr6mit6 d'une
piece de drap, form6 d'un tissu plus grossier,
dont on fait des liens ou des jarretieres. II
faudrait p.-e\ Lis ou It. — V. Lis.
Hist. — « II a et6 trouve une lie de grande char-
rette sur le vieux chemin d'Epinard. La r6claraer
a. . . » (Petit Courrier du 26 octobre 1906.)
Lle-de-ble, s. f. — Excrements. Au 1^ avril
on envoie souvent les gens cr6dules acheter
de la lie de bl6 chez l'6picier ou le pharmacien
(Dott.).
Et. — Incert. a Lia, dans un manusc. lat. du
x« s., « fecla sive lias vini. » Parait d'orig. celtique-
Cf. Tirl. Lige, d£p6t, couche, et le bret. Leit, boue,
sediment.
Lie-de-lait (Tim., Lg.), s. f. — Creme.
N. — Pour singuliere que soit la m6taphore, cette
expression n'en est pas mo ins tres usuelle. — Syn,
de Fleur-de-lait.
Liee (Lg., Tim.), s. f. — Une demi-journee
de travail dans les champs, ou ce travail
mSme. Ex. : J'avons fait eine bonne like de
matinee. Syn. de Bourdke, Rabinke, Repue.
Et. — De Lier. Une like, c'est, proprement, le
temps pendant lequel les boeufs restent lies et
travaillent.
Liege, ee (Mj.), adj. q. — Subereux, en
pari, d'un fruit ou d'une ratine comestible.
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LIENARD — LIGNY
519
Et. — Liege. L. levium, devenu Leujo. (Darm.)
— Hist. « C... flatry..., c. disgracte, c. J.iigc,
c. flacqu£. » (Rab., P., in, 28.) — Syn. de MiM,
Boube.
Llenard (Craon), s. pr. — Leonard || By.
— <T Angers on allait par le faubourg Bressi-
gne et le pav6 de la Madeleine vers Saint
Guinard.
Ltene (Mj ), s. f. — Glane. Pour G16ne ou
Gltene. Corr. du mot fr.
Limner (Mj.), v. a. — Glaner. Pour G16ner
ou Gli6ner. Cor. du fr. ; gl mouille\
Hist. — t Et, si la court n'y donne ordre, ii
fera aussi mal glener cette ann£e, qu'il fit ou bien
fera des guobeletz. » (Rab., P., n, 12.)
L16neux, enneux (Mj.), s. m. — Glaneur.
V. Li&ner. — Pour Glenneur, en mouill. le Gl.
Cf. Aglasser.
Hist. — « Car, ce faisant, j'espargne les ser-
cleurs, qui gaignent argent; vies mestiviers, qui
beuvent voluntiers let sans eau ; les gleneurs,
esquelz fault de la fouace. » (Rab., P., in, 2.) —
(J. du Bell., Antiquitte, p. 249.) — t Que chascun
va pillant, com me on voit le glenneur. »
Lier (Mj., Lg.), v. a. — Mettre sous le joug ;
atteler des boeufs.
Lierru (Mj., Sal.), s. m. — Lierre. Syn. de
Hkrace, Brout, Hierre, Hierru.
Et. — L. Hedera (avec agglutin. de Particle).
Paralt se rattacher au rad. Hendere (dans pre-
hendere) et signifier la plante qui prend, qui s'at-
tache. — Cette agglutin. n'apparatt qu'au xv 9 s. —
Avant : herre, yeire, edre.
Li«tre (Tim.), s. f. — Boucle de fll qui
entoure les Scheveaux livres par les fabri-
cants de mouchoirs. Elle diftere de la Ton-
taine que font les fileuses locales. La lietre> en
eflfet, ne tient pas a r^cheveau, ou plutdt aux
6cheveaux qu'elle enserre ; elle est faite avec
un autre bout de fll. De plus, elle entoure et
separe plusieurs petits echeveaux distincts
en s'entrecroisant avec eux.
Et. — Du L. Ligatura ; doubl. du fr. Ligature,
d. de Yetre.
Liltree (Mj.), s. f. — Grosseur dans un brin
de fll. Syn. de Trie. \\ Amas de raisin dans un
cep. Syn. de Lochte, Trochetbe. || Grande
quantity en general. Syn. de Lochie. || Paquet
d'herbes, de filasse, etc., emmetees. — Doubl.
de Lietre, qui ne se dit pas a Mj.
Lietron, Lleteron, (Cho.) s. m. — Herbe a
lapins. Pron. du Y'hjie*tron. || Mj. — Laiteron.
Corr. du mot fr. Plante de la famille des lac-
tucSes. V. Guktron.
Llette (Partout), s. f. — Tiroir d'armoire.
Ce mot a vieilli. Pour Layette ; cf. Baliette.
Syn. de Tirette. \\ Cho., tc, Sal. — Liette
ou Tirette ; tiroir du buffet ou Ton met les
cuillers, les fourchettes. II Ec. Tiroir de
meuble (armoire, table, buffet), pron. lieC
en une syll.
Et. — Layette. Du flam, laeye, lf*ede ; all. lade,
tiroir d'armoire, caisse, coffre ; puis : contenu du
cofTre, et specialement le linge d'un enfant nou-
▼eau ne;
Lieu (Mj.), s. m. — Place que chaque bate
occupe a Tetable. Cf. Jaub. Tonlieu. || Faire
ein lieu de motives, se louer pour la moisson,
tenir un lieu de moissonneur dans une ferme
donn6e. || Amener a lieu, — mettre sur le
tapis, soulever une question (By.). || Ne tenir
ni en lieu ni en place, — ne pouvoir rester
tranquille. || Hater le lieu, — visiter, inspec-
ter l'endroit. || Lg. — En lieu de, — au lieu
de. On dit aussi : Au lieur de. || By. — En
diss de, — en guise de.
Hist. — « II savait le nom des boeufs de chaque
ferme, et leur lieu dans chaque Stable. » (Anj.
HisL, m, 283, 17.) — A ton lieu ! dit-on aux vaches
en les ramenant des champs. (M4n.) — Lat.
Locus.
Lieue, s. m. (par erreur sans doute). — Une
lieue de moulin, ou 2000 pas; chaque pas
valait 5 pieds ; ou mille tours de la roue d un
moulin, ayant 15 pieds de tour et de circuit
par dehors, a prendre depuis ladite maison
jusqu* audit moulin (Cout. Gin., art. 2) — ou
bien a prendre de la huche du moulin venant
a Pentr6e de Tenclos de Testage. Du celt. leii.
(MAn.). — C'est le ressort du moulin banal.
Voir La Curne.
Et. — Leuca, que les auteurs lat. disent Stre un
mot gaulois. — Celtiq. ; Gael., leig ; bret., led, leu.
(Litt.)
Lieur (Lg.). — En lieur de, pour : au lieu de
N. Lieur se dit exceptionnellement a Mj.
Lleuvre (By., Ti., Zig. 173), s. m. — Lievre.
Lle?re (Sa.) s s. m. — Fig. ficart que fait une
charrue mal dirig6e en tra<?ant un sillon. Un
laboureur maladroit fait des ltevres. — Sans
doute par allusion aux hearts de cet animal
fuyant le chasseur. Cf. Codailler.
LlevreU© (Tim.), s. f. — Hase, femelle du
lievre. Doubl. et syn. de Levrette.
Ligear, tern, ligere (Mj., By.), adj. q. —
— L6ger, mot vieilli. On dit mieux Legear,
pron. : l'geare.
Ligne (Mj., By.), s. f. — Jeu d'enfants. —
V. au Folk-Lore, vn.
Ligner (Mj., By.), v. a. — Tracer au cor-
deau des lignes sur une pidce de bois. Ce mot
est de la langue des charpen tiers et des scieurs
de long.
Llgneur (Mj.), s. m. — Pecheur a la ligne.
|| By. — Ligneux.
Hist. — Dimanche, des 5 heures du matin, place
Larochefoucault, la Soci6t6 des pGcheurs a la ligne
se reunissait... Apres le pesage (du poisson, bien
entendu), en cortdge; les ligneux se rendent a la
Mairie. (Petit Courrier du 30 juillet 1906, 2, 2.)
Lignou (Sp., By.), s. m. — Ligneul. |l Fig.
Filet ou frein de la langue. On dit d'un
bavard : La bonne femme qui iili a coupe* le
lignou n'a pas vol6 ses cinq sous. — C'est le
fr. Ligneul, alte>6. Doubl. et syn. de Legnou.
Ligny (le port), s. m. — Quartier d'Angers.
Hist. — « . . . llz vindrent. . . et de la sur la rive
dujfleuve de la Mayenne s'espandirent, en la place
laquelle (pour l'habondance des boys et buchert
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520
LIGOINER — LIPPE
qui y sont) Ton appelle le port Lignier. » (J. db
Bourd., C. /,., i, 212.) — Et. De : portus lignarius,
originairement le Port Lignier, ou Legnier, Lenier,
et enfin Lanier, p.-e\ a cause de qq. personne du
nom de Lanier, qui avait fait qq. reparation a ce
port. (Menage.) — Non ; J. de Bourd. a mieux
rencontr6. Lat. Lignum, bois.
Ligoiner (Pell.), v. a. — M&cher, masti-
quer longuement. Syn. de Mdtroyer. || M£me
explicat., de plus : Probablement le m£me
que Digoiner, ou Guigoiner, qui vient de
Digane ou Guigane.
Lilas de fterre (Mj.), s. m. — Petite pi ante
d'ornement, a tige herbac^e, et dont la fleur
a une certaine ressemblance avec celle du
lilas. C'est le muscari monstrueux*.
Et. — Esp. : lilac, de l'arabe, lilata, d'orig. per-
sane. Lilas est pour : lilacs, plur. de lilac.
Lllas-terrlen (Pt.), s. m. — Syn. de Lilas
de terre.
Llmande (Mj., By.), s. f. — Branche de
saule que Ton attache avec les arsons, pour
renforcer la haie, mais qui n'est pas nchee en
terre, comme les arsons eux-m£mes.
Et. — Du lat. Ligameirtum ? — Hist. « Les autres
faces avec leurs tourrions estoient toutes de tables
et Umande8. » (Rab., Sciomachie, p. 594.) — « Un
enjoliveur. . . fit. . . des separations avec des ais, les
unes de bois de chene, les autres de sapin, tenans
a clous, fers et chevilles, et enmortaisees, en
Umande8 ou sableres. » (Coust. <TAnj. t t. II, 544.)
LI mas, a long (Lg., Tim.), s. m. — Li m agon,
escargot. Doubl. et syn. du Mj. Luma, a bref,
rac. du fr. Limacon. Syn. Coquet. || Lg. —
N. On distingue le limas a coqueille, ou escar-
got, et le limas rouge. — Au Lg., le nom de :
loche ne s'applique qu'aux autres especes de
limaces.
Et. — L. Umax : grec, lelmax, de leYmdn*, lieu
humide. (Cf. Limon.) — Hist. « Un limas dans les
fapiers (balle d'avoine). » (Mont., Essais, m, 13.)
Lappelle le : mus in pice, des anciens. Jaub. —
« Les intelligences comme limaz sortant des fraires
(fraises). » (Rab., P., iv, 30.)
Limer (Mj.y, v. n. et a. — Au billard, im-
primer a la queue des mouvements rapides en
avant et en arriere avant de lancer le coup.
Et. — L. lima, qui se rapporte a : limus, oblique
a cause de l'obliquite ou de la courbure des dents
de la lime.
Limero, s. m. — Corrupt, du fr. Numero.
N. — L'l reraplace n, comme dans : envelimer,
et i remplace u, comme dans Lindi. — Qqf.,
Lumiro. (Jaub.)
Limon (Z. 127, By.), s. m. — Timon ;
brancard.
Et. — Wallon, limon, poutre? — Hist. « Icel-
luy varlet se ferma une corde au col, en maniere
d'une vercolle pour soustenir le limon du dit demi-
char. «(1460. L. C.)
Limonade (Sp.), s. f. — Syn. de Merline.
Vient des lang. orientales. — Qqf. mauvaises
affaires. Cf. Purie, Petrin. « 11 est tombe"
dans la limonade. »
. Llmouges. — Espece de champignon qu'on
recueille k Tigne\ ■
Limounade (St-P.), s. f. — Mauvaise pro-
none, de Limonade.
Limousin (Lg.), s. m. — Gratte-cul, fruit
de Ylronfier. N. II doit y avoir la qq. allusion
maligne.
Et. — Lemovices, nom gaulois du pays de Li-
moges.
Lin, s. m. — Lin sauvage. Achillea ptar-
mica ; mille-feuille ou saigne-nez.
Linceul (Lu6), s. m. — Drap. || By. — Lin-
ceuil.
Et. — Lat. Linteolum, petit linge, dimin. de
linteum, linge, de linum, lin. — Hist. « Frdre Jean
emporta la couverte, le matelas et aussi les deux
linreulx. » (Rab., t. V, f. 66.) L. C.
Lfncoir (Mj., Tim., Lpos., Lg.), s. m. —
Piece de bois formant la partie interne du
linteau d'une porte ou d'une fenetre. || Piece
de charpente fix6e trans versalement au
devant d une chemin^e, entre deux soli veaux,
et supportant les extr^mites d'autres soli-
veaux. — Chevdtre. V. LittrA. — Voisin du
fr. Lintreau.
Lin des marais. — Eriophorum polysta-
chium. (Batard).
Llndl (Lg., By.), s. m. — Lundi. || Mais pas
a Mj., ni a Sa.
Line, s. m. — V. Lait de couleuvre (Batard,
Men.).
Linge (Lg.), adj. q. — L6ger. Doubl. de
Llge et du fr. Liege. Lat. : levis. N. II con-
viendrait p.-^. d'icrire : leinge. || Long et
mince, fluet, efH16. Se rappr. de l'angl. Lean.
N. — Mince, d61ie\ Encore en usage en cette
signification dans le Languedoc et dans la Pro-
vence. (Menage.) — « Sa personne estoit et fut
tou jours linge et menue. » (L. C.) — « Faible
comme une toile de linge, * lintium, * lintj 4- e
d'appui, * lintja, pour : linteum, linteara, de
linum, lin. » (D r A. Bos.)
Linguet (Mj., By.), s. m. — D6clic, taquet
qui retient une roue a rochet. Du lat. Lingua,
avec le suffixe et, diminutif.
Linot (Mj., By.), s. m. — Linotte.
Et. — Ainsi nomm£ parce qu'il aime les linieres,
la graine de lin. (Litt.) — V. Jaub. Citat de
Marot. Cf. Chardonneret, de Chardon.
Liogroux, ouse, (Mj.), adj. q. — Visqueux. |!
Sali par des matidres visqueuses, gluantes ou
glaireuses. Syn. Gleuroux. j| Boueux.
Et. — Pourrait §tre une corr. du fr. Glaireux. par
metath. du G. — V. Gobicr, etc. — Plus probable-
ment a la m6rae rac. que son synon. Liavassoui.
On sait que le v. et le g se remplacent sans cesse.
— Cf. Liagoss&e et Liavasste.
Lippe (Lg.), s. f. — La langue, conside>ee
comme servant a techer, a laper. — Cest le
mot fr. d6tourn6 de son sens par assimil. avec
Laper. !| Faire la lippe, allonger les levres,
bouder (By., id.). C. Franche lipped. ||Sal.—
Grosse levre. — N. Un ancien inspecteur
d'AcadSmie d J Angers (M. de L.) s'appelait
le Pere la Lippe t de sa levre inf^rieure proe-
minente.
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LIPPEREAU — LIZARD
521
Hist. — ' i Icellui Mullot par maniere de desri-
sion comment a faire la lippe ou la moe aux sup-
plians. » (1457. — L. C.) — Et. All. Lippe. Lat.
Lab-rum.
Lippereau (Mj.), s. m. — Lippe, levre. Cf.
Nippereau.
Llppot' (Mj.), s. m. — Moue, avancement
de la levre interieure. a Faire son lippot. » V.
Pot. || Noeud coulant form6 avec la fene dont
on enserre le nez des vaches, pour les conduire
aux champs. Syn. de Galipot. Du fr. Lippe.
Liquet (Do.), s. m. — Le hoquet. Syn. de
Hiquet, Jiquet, Loquet.
Lire (Sal.). — Boire a la lire, c.a.d. en lais-
sant tomber d'une certaine hauteur le liquide
dans la bouche ouverte, sans appuyer sur les
levres le goulot de la bouteille. V. Lyre, meil-
leure graphic
Lirou (Sp.), s. m. — Loir, le>ot. || Dorrair
comme ein lirou, — dorrair corame un loir.
Et. — Corr. du vx fr. Liron, de>. du lat. Olis,
gliris. Syn. de Aliron, Rat4iron. — Lat. pop. Gli-
ronem ; class., glirera. — Hist. « Puis grands
pates de venaison, d'allouettes, de lirons. » (Rab.,
P., iv, 59.) — « Soubdain deviennent gras comme
gl irons, qui par avant gtaient maigres comme
pics. » (Id., ibid., v, 4.)
Lis (Mj.), s. m. — Lisiere d'une Stoffe.
Et. — P.-d. de liste, bordure ; aha. lista, bor-
dure ; am. leiste. — Cf. Lisiere, lisere\
Lisandier, s. m. — Un malin en affaires,
celui qui sait lire couramment. — V. Lisoux,
Liseux.
Lisette (Sp., Lg.), s. f. — Betterave blanche
cultiv^e pour la nourriture des bestiaux.
Et. — Corrupt, du fr. Disette. On sait qu'une
vari£t6 de betterave s'appelle Betterave disette.
Mais Lisette s'emploie absolument et dans le sens
le plus g£ne>al pour designer la betterave cultiv6e
comme fourrage. Omdit Lisette, et non Betterave
lisette.
Lisenx (Mj.), s. m. — Liseur. Syn. et d. de
Lisoux. V. Lisandier.
Lisiere (Lg.), s. f. — Visiere d'une casque tte
Syn. de Bonjour. Confus. des deux mots
Visiere et Lisiere. V. Lis. N. On mouille l'l.
Lisoux (Mj., By.), s. m. et f. — Celui ou
celle qui aime la lecture, grand liseur. Syn. et
d. du fr. Liseur. Cf. pour la forme, Mardoux,
Bavoux, etc. V. Lisandier, Liseux.
Lisse (Do.), s. f. — Diminut. de : palisse,
prepare pour les boeufs (M£n.). — Palisse?
Prepare?
Lissee (Mj.), adj. q. — Ne s'emploie que
dans l'express. Gueule lissee. C'est une
croyance populaire qu'une soulk* de loup
dure neuf jours, pendant lesquels I' animal ne
peuj. remuer les m&choires. II est probable
qu'on aura vu parfois des loups ayant la
machoire d6sarticul6e a la suite d'un b&ille-
ment ou de Teffort fait pour saisir une proie
trop grosse. V. B&illonne, Enclaveli.
Lissnre (Tim.), s. f. — Double fU formant
au milieu une boucle ou passe un fil de chalne.
L'ensemble des lissures constitue une lame.
(Lang, des tisserands).
Llsu (Mj., Tim.), part. pas. Lu. — N. N'est
employ^ que par les enfants ou par les per-
sonnes tout a fait ignorantes a Mj., mais il
Test couramment a Tim. ou on mouille l'l.
Lit a 1'ange (Mj.*), s. m. — Ancienne forme
de lit, a pieds* Sieves et a carrke ou baldaquin.
N. — C'est le lit a la duchesse. (V. Hatzfeld.)
Autrefois, la carree 6tait supported par quatre
colonnes ; plus recemment, elle ne P6tait que par
un fort panneau de menuiserie qui formait la t6te
du lit et que masquaient les bonnes grdces. Des
vargettes de fer, courant tout autour de la carree,
soutenaient les grands rideaux de serge verte, qui
tombaient perpendiculairement et formaient une
sorte de chambre. Le lit a l'ange 6tait flanqu6
d'un coffre ou marchepied, qui servait a y monter.
Lit i bateaa (Mj.), s. m. — Lit de forme
basse. || By. — A dos renversS.
Hist. — « On trouve dans une meme habitation
ces trois formes de lit, auxquelles on mfile la forme
moderne, dite : liubateau. (La Trad., p. 42, 1. 34.)
Litran, s. m. — Litron. Ancienne mesure
ou 16 e par tie d'un boisseau, ou 36 pouces
cubes ; un litron de pois, de feves. (Privileges
de la ville a" Angers, — 13 juillet 1615.— MfiN.)
Et. — L. litra, mesure de liquide ; grec, litra,
une livre.
Llure (Mj., By.), s. f. — Agrafe, petit cro-
chet de fil de fer servant a raccommoder la
vaisselle cass6e.
Et. — Lat. Ligatura.
Ll?re (Mj., By.), S. m. — Feuillet, le troi-
steme estomac des ruminants, tout tapiss6 de
replis muqueux rappelant les feuillets d'un
livre. Sens metaphor. || Passer ein livre, — le
lire d'un bout a V autre.
Livrer (Mj., By.), v. a. — Donner ou
prendre livraison.
N. — L*emploi de ce mot dans les deux sens
contraires ou r6ciproques est a rapprocher de
Temploi analogue que Ton fait en fr. du v. Louer,
donner ou prendre en location. — Cf. Arenter,
Aviager.
Et. — L. Liberare, rendre libre. « L*id6e mo-
derne, dit Scheler, se d£duit naturellement du
sens classique : afTranchir, detacher une chose ou la
laisser partir, la livrer, ne plus la retenir, sont des
iddes qui se tiennent. »
Lizard (Mj., By.), s. m. — Lezard. On dit
proverbialement d'un homme chanceux : II
a eine queue de lizard dans sa poche. Selon la
croyance popul., une queue de 16zard est une
amulette 6quivalente a la corde d'un pendu.
— Doubl. du fr. ; angl. Lizard. Syn. de Lia-
vard, Lizarde.
N. — La voyelle i s'est changed, au xvr 3 s., en e.
En Berry, lizard ; lat., lacertus ou lacerta, lezarde.
« Petit lizard courant a travers le pampre. » (Rab.)
— Un mur se lizarde. « I^e roi Gontran, un jour, a la
chasse, s'endormit, une petite bfite en facon de
lizard lui yssit de la bouche. » ( J. de BourdignI:.)
— « Mais singulidrement y apparoissoient, au
demy-jour aucuns limacons, en un lieu, rampant
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522
LIZARDE — LOITER
sus les raisins, en autres, petits lisars courant a
travers le pampre. » (Rab., P., v, 38.) — « Avec
le chameleon, qui est une espece de lizart. » (Id.
ibid., iv, 2, 359.)
LUarde (Mj., By.), s. f. — L6zarde. || Lg.
— Lizard gris. N. Le lizard vert s'appelle
Liavard.
Liiarder (Mj., By.), v. a. et n. — L6zarder.
Lizette, s. f. — Betterave rouge (Li., Br.).
|| Th. — B. fourragere. — V. Ltiette.
LJaverd. — V. Llois. M6n. Iris pseudacorus.
Bat. qui l'appelle encore Iris jaune, ou des
marais. Liaverd.
Lfcre, s. m. — Lierre. M6n.
Lfois, s. m. — Iris des marais et Liaverd,
qqf. flambe. (M£n.) Bat. id. Ou Tlris germa-
nica.
Loce. — Espece de vrille pour percer le bois.
(Revue d'Anjou y 1883. V. Losse.)
Loche (Mj., By.), s.f. — Limace. Syn. Limas.
|| Petit poisson tres gras, de la grosseur d'un
goujon, qui se tient cache* sous les pierres, au
bord de la Loire. On dit pro verbialement : Gras
comme eine loche, — en pari, des personnes ou
des animaux. By. — Tres souvent appel6
lotte, et j'ai entendu appeler loche la grosse
lotte.
N. — On sait que les limaces sont hermaphro-
dites, comme tous les animaux de ce groupe.
Chaque individu possede done un organe male,
presentant la forme d'un ^petit cdne qui, au mo-
ment de l'accouplement, fait saillie sur un des cdtes
de la tfite, en mdme temps que l'organe femelle
s'ouvre vers le milieu du corps et du me'me cdte\
Or, a Sp., les gens' de la campagne pr^tendent que
ce cdt6 change chaque an nee et que l'accouple-
ment a lieu alternativement par la droite et par la
gauche du corps. 11 y aurait la un detail de phy-
siologie interessant a verifier. J'ai observe qu'en
1888, l'accouplement se faisait par le cdt6 droit,
qui repondrait alors aux ann£es paires. (R. O.) —
Hist. « En Tan 1661, le bledz sur la fin de Panned
valoit XLV s. le seigle et 4 s. le froment, pour la
cause des loche et autre intemperie de rair. »
(Inv. Arch., E, n, 165, col. 2.) — « Mainte nourrice
du Poitou et d'ailleurs pretend encore... qu'un
collier de dents de loup ou d'os de loche (e'est la
coquille rudimentaire de certaines limaces) fait
t percer les gencives'». {La Trad., p. 72, 1. 15.)
Lochee (Mj.) s. f. — Forte note a payer.
Ex. : Illy en a eine fameuse lochke a payer,
chez le phormacien. || Forte trochee de fruits.
Syn. de Lietrke, Trochetee.
Loehig (By.), s. m. — Trace visqueuse
laiss^e par les lumas et les loches. Syn.
Lichee. || Matiere visqueuse qui se trouve sur
le corps des anguilles, des tanches.V. F. Lore,ix.
Loehon (Mj., Lg.), s. m. — Boulot, enfant
tres gras. Ex. : Queun grous loehon de que-
neau ! Augment, de Loche, Syn. de Rape,
Pate, Daubier, Tourleau, Maloquais.
Lodier (Mj., Chi.), s. m. — V. Loguier.
Matelas sur lequel on couche. Cf. Loguier.
Mot vieilli. Je le retrouve dans Tinventaire de
Brodeau, de 1745 (V. Charlit) : « Item* . . un
loddier de toille teinte gamy de filasse... »
N. — Hatzf. donne ce mot avec le sens de
couverture.
Lege 4 bourre (Lg.), s. f. — Loge ou hangar
rustique, 6difi6 en perches et branchages, et
recouvert de paille, genets, grates, etc., de
bourre ou de bourrage, en un mot || Sal. —
Loge, id.
Et. — BL. Laubia, lobia, lobium, aha. lauba.
laubja ; am. Laube, feuillee, parce que de telles
cabanes Staient faites en feuillage. — Ne peut
§tre rattach6 a Locare. V. cependant loger.
Logereau (Lg.), s. m. — Logette. V. Loge
a bourre.
Logeor (Mj.), s. m. — Ouvrier qui est log£
et pensionnaire dans une maison particuliere.
Logis, s. m. — Logis.
N. — Ce mot est bien francais, mais il semble
qu'il ait eu dans notre region, surtout du xv* au
xvm 6 s., le sens special de : maison important*,
situee dans une ville ou.un gros bourg, et servant
de residence a un seigneur ou a un riche bourgeois,
ce que Ton appelle aujourd'hui, en fr., un hotel.
II y a encore, a Angers, le logis Barrault. Le bourjr
de Champ toce a le Petit Logis ; Mazieres a le
Logis, etc. (By.)
Loguier (Sp.), s. m. — Matelas sur lequel
on couche. Ce mot a vieilli a Mj., mais il est
tres usite* a Sp. — V. Lodier.
Et. — All. zu liegen, fitre couche T — Hist
« Passant oultre, je vis un averlant qui, saluaot
son allte, rappela mon matraz : elle le appeloit
mon lodier. » (Rab., P., iv, 9.)
Lei (Lg., By.), s. f. — Etre a la hi, — etre
16gal, en conformity avec la loi. || Tim. —
Religion, confession. Ex. : Les Petite figlise
ne sont point de la meme loi que nous. ,| Mj.
— Ribon la loi. V. Ribon.
Loiores, s. m. pi. — Pelures de terre cou-
vertes d'herbes servant a retenir les Opines
sur un foss6 neuf (M4n.). V. Loudbre.
Loin (Mj., By.), adv. Loin-a-loin, — deloin
en loin. Ex. : On a queuques fois queuques
bonnes journeys, mais a sont ben loin a loin.
|| A longue distance Tun de P autre. Ex. : Cest
loin a loin, comme les collations de chien.
La-/oin, — la bas. i| Atteindre de loin, —
§tre influent, avoir le bras long, j! £a ne va
pas loin, — cela n'a pas de ported, e'est de peu
d'importance || En loin, — au loin. Ex. Je
Tai vu en ioin qui passait.
Lointer (Segr.), v. a. — Jouer, prendre ses
6bats en s'amusant ; oppose a lutter (Mt5.).
V. Loiter.
Loire (Mj., By.), s. f. — Loutre. N. La
hire n'est nuilement le loir. — Cf. Leure,
Loure (Jaub.).
Loiriers, s. m. pi. — Habitants des bords
de la Loire.
Lolse (Lg., By.), s. f. — Heloise, pren. de
femme.
Loiter (Chpt,), v. n. — Lutter. Syn. de se
Leuter* A vieilli. DoubL des moU fr. et pat
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LOITRINARD — LOPIN
523
Hist, c A braz ambsdons (deux) prenent sei
pour loite » Rol, v. 2552.
Loitrlnard (Mj), adj. q. — Lambin. Syn. de
Lambinard, Lambinier. — V. Loitriner.
Loltrlner, loud-tri-ne (Mj., Sal.), v. n. —
Aller lentement, en lambinant, en lanternant.
— Syn. de Rafouiner.
Et. — Cf . l*angl. to Loiter, m§me sens, avec une
terminaison diminutive. Faut-il rapprocher ce mot
du fr. Lanterner, dont il serait une corruption ?
Lolean (Partout), s. f. — Eau, terme en-
fantin. Ex. : Veux-tu bume de la hleau? —
C'est deux fois le mot l'eau. V. Lolo.
Lolo (Mj.), s. f. — S'emploie dans la loc. ;
Faire lolo, — caresser doucement avec sa
main. Terme enfantin. V. Loleau.
Londaln (Lg., By.), s. m. — Ranged d'herbe
fauch^e, en forme d'ados, telle que la laisse
la faux de l'ouvrier.
Et. — Syn. de Ondain. C'est le mSme mot, avec
pros these de Particle 1\ comme dans Lierre.
Long, ne (Mj., By.), adj. q. — Long comme
ein jour sans pain — tres long. — On dit :
Jour sans pain, mis&re en Prusse, quand on
tire, au jeu de loto, le n° 31. Les soldats
n'6taient pas pay& le 31 des mois ayant ce
nombre de jours. || Au long de, — le long de.
|| Tout du long, — tout au long. || De long en
long, — de long en large. Ex. : II se promenait
de long en long de la cour. |j De long en long,
— tout au long. Ex. : A ni'a raconte* $a de
long en long. || A longue et a lache, — lente-
ment, sans se presser. Ex. : Le vela la loin qui
s'en veint a longue et a lache (pron. et ia
lache). || Lg. — En dire long. V. Dire. \\ N'en
savoir plus gudre long, — £tre a bout. Ex. :
Tes chausses n'en "savent pus gu6re long, —
tes bas sont a peu pr£s uses. || A la longue du
temps, — a la longue, avec le temps. || Au
long de, — au bord de. Ex. : N'y a ren qu'il
aime tant aue d'fctre au long de I'eau, || Mj. —
A longue d ann6e, — tout le long de l'anneo.
Ex. : Y a de l'harbe a couper a longue d'ann^e.
On dit aussi : A longue ann6e. Ex. : Les mari-
niers mangent de la salade de pissenlits a
longue anne*e (By).
Hist. — « Si leur furent les portes ouvertes et
passerent un a un en saye au long de son lict. »
(Amvot, Alex.-le-G.) — a Plan d'un accroissement
de gr&ve forme" au long de la riviere de Loire. »
{il6S.Inif.Arch.,H,i,p. 153,1.)— « II est tombd sur
la cure le feu du ciel. . . qui perga les poutres de
long en long et brula partie des chevrons. » (1750. Id.,
E, n, 268, 2.) — a Eugdne 6tait muet et se prome-
nait, de long en long, dans sa pauvre chambre en
d^sordre. » (II. de Balzac, Pere Goriot, 193.) —
t Vu€ doit fitre faite aux quatre angles de l'hen-
tage, de bout en bout, de long en long, au doigt et a
PcdH. » (Cout. de Poit., t. n, 693, 407.)
Longe (Mj. ), s. f. Drap pli£ dans toute sa
longueur que Ton passe sous un cercueii pour
le porter. || Chv. — Corde pour attacher une
vache. « Donne done la longe (By). Syn. Fine.
Hist. *- « Sans faille, ce n'est pas mengonge,
* Bel Acueil a trop longue longe. »
(Ross, v. 3588.)
Longeier (Mj., By.), v. a. — Longer, aller
le long de. Ex. : « II s'en allait en longiiant les
haies. » || S'Stendre le long de, jouxter, §tre
adjacent. Cf. Rondiier, Gauliier, Foliier.
Longe-pied (Lg.), s. f. — Courroie que les
v6te>inaires fixent d'une part aux pattes pos-
te>ieures et d'autre part au cou d'un cheval
ou d'un taureau pour Temp^cher de ruer et
pratiquer, sans danger, certaines operations.
Longere (Lg.), s. f. — Lisiere, morceau
allonge, bande longue et relativement etroite.
— Syn. de Ringlette. Cf. Longuerelle (Jaub.).
Hist. — « En cette ann6e, j'ay fait construire
une longere de batiment et toits a pores. » (1729.
Inv. Arch., p. 351, c. 1.)
Longeretfe, s. f. — Longerette des pr6s, en
forme de langue ; id., longuerette. Ne serai t-
ce pas plutdt : languerette, ou languet. Autre-
fois : longeret (H. D. 1614). MHjn.
Long-grain. — Sens perpendiculaire du
schiste. V. Repartons. (M£n.)
Longl, gle (Mj.), s. m. — Le doigt majeur;
terme enfantin. S'emploie sans article. Syn.
Bougi. V. Pouzot. || Lambin.
Longue (Mj.), s. m. — Sorte d'oiseau ^aqua-
tique a grandes pattes, plus voisin de l'oie que
du canard ; p6se de 5 a 6 livres. — Plonge beau-
coup ; pattes demi-palm£es, plumage bigarre\
noir et jaunatre. — On peut l'6crire Longuet.
|| By. — Une languSe.
Longne-haleine (Mj.), s. f. — Insecte aptdre,
dont le corps cylindrique est de la grosseur
d'un brin de chaume, long de cinq a six cen-
timetres, et de couleur jaune-verdatre. On
le trouve dans les haies, et c'est lui qui rem-
plit les nuits d'e*t6 de son chant tr&s doux,
mais agacant par sa continuity. De la son
nom. Syn. de Sirlne.
Longuerette. — V. Longerette.
Lonvoyer (Mj.), v. n. — Louvoyer, tirer
des bord&es.
Et. — Ce pourrait bien §tre la forme originelle
du mot fr. Notre mot pat. semble, en effet, de>iver
du fr. Long- Vote. Louvoyer, tirer des borders,
n'est-ce pas allonger sa route, prendre la voie la
plus longue? A reraarquer encore qu'entre les
formes pat. et fr. il existe le mdme rapport qu'entre
Caillon et Caillou (R. O.) — Dabm. tire ce mot de
Lof (orig. scandin.), ce qui me semble pr6f Arable.
(A. V.)
Lopin (Mj., Sp., Lg.), s. m. — Paquet de
rognures de fer et de vieux fers a chevaux,
que les mar^chaux ressuent et soudent pour
en forger des fers neufs. || Tim. — Lopins de
forge, s. m. — Sorte de roche que Ton trouve
en certains endroits par lits de cailloux ou
rognons rappelant le machefer rouille\ C'est
ce qu'on appelle, a Sp., Merde du diable, et
au Lg. Nouc de forge, en fr. Poudingue. —
Dim. du fr. Loupe. || Fortune, avoir ; lopin
de terre, petite piece de terre ; guenille, mor-
ceau d'e*toffe.
Hist. — « Lopiner est un mot fort en usage dans •
le Palais d' Angers t ou on s'en sert particular*'
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LOQUEBANNER - LOSSE
ment au sujet des partages. Ex. : On y (dans
chague lot) doit mettre les pieces entieres, et non
pas les lopiner. » (Menage.)
Loquebanner (Bf., By.), v. n. — Etre mal
flxe\ a Petit, t'as un joli coutieau. — Vere,
mais la lame loquebanne dans le manche.
Syn. Berloquer. || Bg. — Secouer un loquet,
une porte mal close ; loquetcr.
Et. — Loquet. Af. loc, or. german. — Cf. angl.
Lock, serrure.
Loquence (Mj.), s. f. — Bagout, loquele t
facility de parole. V. Babille. — Cest le fr.
Eloquence, mais non dans le sens releve* de ce
mot. Le latin faisait la distinction entre
Loquentia et Elocjuentia. Julius Candidus
avait coutume de dire : aliud esse ejoquentiam
aliud loquentiam. — Ex. : II a eine bonne
loquence.
' Et. — Loquele, de loqui. — Hist. « Lequel
Mahieu est affolez d'un bras et d'une jambe et de
la Darleure ou loquence. » (1375. — L. C.) — « Li
defaut de la letreure et de loquence. » (Dom Bou-
quet. — Id.) — Adage normand :
— « En prinche loyalty
« En clerc humilite,
« En pnHat sapience,
« En advocat loquence. »
Loquet l (By.), s. m. — Pris a tort pour la
clef. Cest le morceau de fer sur la partie plate
duquel on pese et qui souteve une autre lame
de fer. || Mj., Lg. — Hoquet. Syn. de Jiquet,
Hiquet, Liquet.
Et. — Dimin. de Ta. f. Loc, venant du germ,
anglo-sax. Loc, fermer. — Au sens de Hoquet,
Cest encore un exemple de la soudure de 1'article
avec le nom. — « Item pro serraturis, clavibus et
locetis, xiiij sols. » (1358. — D. C.)
Loquet 1 (Mj.), s. m. — Hoquet. Syn. de
Jiquet. V. a ce mot une formule pour l'arreter.
Loqnetftlller (Mj.), v. a. et n. — Agiter le
locjuet. Syn. Loquebanner. || Fig. — Ahanner,
faire des efforts violents et r6p6t6s. Ex. : lis
ont ben loquetailll a charruer cete* terre-la.
— Frequent, de Loqueter. Syn. Bedasser, etc.
Loqueter (Mj., Lg., By.), v. a. — Fermer
au loquet. |j Secouer une porte en cherchant
a Touvrir. Ex. : J'ai ieu beau loqueter, illy a
pas ieu moyen d'entrer ; j'ai trouve* visage
de bois. || Agiter, secouer le loquet.
Hist. — « Ivequel huyz ils trouverent ferrae\ et
pour ce hurterent et lonueterent ensemble. »
(1393. — L. G.)
Loqneterie (Bg.), s. f. — Petite closerie.
Syn. de Borderie, Bordage, Biquerie, Valoirie.
Loquetier (Bg.), s. m. — Petit closier. ||
Les personnes qui n'ont qu'une chambre
pour habitation a Bauge" ; dans d'autres
con treses, ce sont des chambriers. (Men.)
Loricard. — Nom d'une place, a Angers.
N. — Sur remplacement de la petite place
Loricard, dit M. A. de Soland {Bullet, hist, et
monum. de VAnjou), se trouvait, en 1619, Pauberge
de VOie rouge, tenue par Jean Guillou. Le mot
Loricard, donnt ; a la place, est un vx mot qui signi-
fle : itourdi. On disait, au commencement : « II est
du Loricard », pour parler d'une personne peu rai-
Bonnable. Le sens d'e$pion fut aussi attribue au
mot Loricard. Les Bretons, dit un vieil auteur, t
loricardaient pour surprendre la ville et le chatean
d'Angers.
Et. — Originairement, ce mot a signifte : lorica
indutus, c.-a-d. cuirasse, portecuirasse. Du tans del*
Fronde, on a p pel ait, a Angers, Loricards les Fron-
deurs. (Menage.) — Nom donne aux Allemandi
mercen aires du xvr 3 s., puis aux frondeurs d'An-
gers ; ils avaient toujours le pot en t£te et la cui-
rasse (lorica) au dos. (L. C.) — Noels angev., p. 3(,
1 :
— o Marche devant, pauvre mular,
a Et t'appuie sur ton billard ;
« Et toi, Loquard, vieux Loricard.
* Tu dois avoir grande honte. . . »
— « Lorikar, vieux coureur ; personne ridicule. Et
de me* me, dans Godefroy, au sens de : fanfaron,
guilleret, qui fait le gal ant et, qqf., qui fait le mau-
vais. De mOme : loricarder, flaner, vagabonds.
(O. deGuer.)
2 e sens. — Jambon (Mj.), s. m. — Le mot
n'est, plus guere usite* ; cependant les jeunts
gens cnantent encore, dans la chanson du mois 1
de mai :
— « Avec ce bon loricard
« Qui pend a la cheminee. »
N. — Cf. pat. norm. : Lorique, guenille. (G. db
G.) — Ceci me donne relymol. de ce mot curWui
et explique en me'me temps le passage de notr?
vieux Noel angevin que j'ai cit£. Un loricard, c'est
un loqueteux, un guenilloux. De fait, on envelope
un jambon de guenilles avant de le pendre dan? U
cheminee. (R. O.)
Loricarder. — Espionner. V. Loricard.
Lorlon (Lg., Li., Br., By.). — Loriot.
Et. — Berry : Louriou ; ailleurs : oriol, ourioa.
L. Aureolus, couleur d'or. (Lrrr.) — « Dus
Compere Loriot, dlsignant l'orgelet ou bouton qui
vient sur les paupieres, de : ordeolus. orgelet —
Hist. « Pour pissier entre deux maisons ou cootr**
le soleil, on en gagne le mal des yeux qu'on appvli'
le leurieul .{Evangile des quenouilles. — Guillb-
MAUT.)
Lorlg (Do.), s. m. — Wagonnet servant a
transporter l'outillage des cantonniers fc
chemin de fer. Ou Lorry.
Hist. Le chef dc gare de Doue, preVenu, envoya
aussitot deux employes... avec le petit Loris...
chercher le blessed (Ang.de Paris , I** sept 190?.)
Loronx. — Nom propre. Le Louroux (By).
Et. — « Ce mot vient de Oratorio, oratoirf. ■
(En note.) — a Entre les autres devoU ct men-
toires actes du comte Foulques, il fonda 1'abbave
de TOratoire au pays d'Anjou, laquelle on app^
le Ix>roux. » (J. DE BoUBD., HisL aggr., I, 298.) -
Encore la soudure de 1'article.
Losse (Mj.), s. f. — Sorte de vrille ou ptr-
cage, en forme de cuiller allongee et points
dont les tonneliers se servent pour faire les
bondes des futs. — Doubl. du fr. Louche *-t
du bret. Lons, cuiller a pot. || Lg. — Grand**
cuiller de bois, dont on se servait autrefois
Eour tremper la soupe et, au fig., langu<-
ien pendue. Syn. de Platine (Lrm. t id.)
Et. — Semble se rattacher a Tall. Locher, m^n-*
sens, de Lochen, percer. — « Couteau a Tusage A«
bouchers. Bret. Loa-bdd (A. V.).
Hist. — « L'on print la propre losse du boucb-*,
de quoy le diet mal faitteur avoit couppf U
gourge a son maistre et maltresse, et d'kxU
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LOSTRE — LOUPRA
525
mesme Ten lui en frappoit trois ou quatre grands
coups parrai la gourge. » (L. G.)
Lostre (Ag.), s. m. — Mauvais sujet, game-
men t, vaurien. « Oh ! lostre d'enfant ! » —
P.-e. pour l'ostre? j| By. — Les deux a Angers ;
te l eT beaucoup moins usit6.
Lot* (Mj.), adj. q. — Loti, qui a recu un lot.
Ex. : II est ben mal loti avec sa maladie et
ienne femme m^chante.
Et — Germ. ; aha. hloz ; am. Loos ; angl. Lot, —
sort, part, lot. (Litt.)
Lonabre (Ghp., Sa.), s. f. — Grosse raotte,
fortement agglomerSe. || Syn. de Calot.
Louibrer (Ghp.), v. n. — Se lever devant
le soc en mottes fortement agglome>6es, en
pari, de la terre. Syn. de Licher.
Louabreux (Chp.), adj. q. — Humide,
tenace, fortement agglutine\ en pari, du sol.
Syn. de Lou&bru.
Louibru (Lg.), adj. q. — V. Loudbreux.
Louage (Lg.), s. m. — Gage que touche un
domestique.
Et. — L. Locare ; proprement : placer, de :
locus, lieu.
Louange (Mj., By.), s. f. — Tenir ou tiendre
des grandes louanges de, — parler en termes
elogieux de, vanter. Syn. de Allouser. Louer
hautement de, se louer beaucoup de.
Et. — L. Laudare — sufGxe : ange ; d'un lat.
fictif laudemia, comme vcndange represente pin-
demia.
Louc (Lg.), s. m. — Loup. Gf. Trouc, None.
Louche (Lg.), s. f. — Langue bien pendue.
Svn. de Fil, Tapette, Losse. — C'est le mot fr.
au fig. || 19 e Z. — Ag. Dicton : II regarde Saint-
Serge en Recuse, — deux points opposes. ||
A Mj. on dit de celui qui louche : II regarde le
bon Dieu dans eine pertoire ; ou, surtout si
les yeux sont divergents : II a ein ceil qui dit
mardeal'autre.
Loudler, s. m. — Rustre. — V. Laudier.
Hist. :
« Voirs est dou Mouton fa-ge un pnestre
« Et un abe d'un cornabus,
« D'un mais loudier bien un renclus
« Et un evesque d'un guinau. »
(Rothe, p. 332. Cowonnement,de Renart, vers 3072.)
LouerjMj., By.), v. a. — Donner, ou prendre
a bail. || Se louer, — v. r6f. — Se donner, se
transmettre, §tre contagieux, en pari, d'une
maladie. « La plritonie, ga se hue. N. —
Erreur rSpandue. Cf. se Gagner.
Louerie (Mj., Lg.)), s. f. — Grande Quan-
tity grouillement, fourmiliere ; assemblage
de gens. Ex. : II en a eine louerie de pouhes ! »
Et. — Ce mot derive du fr. Louer. Dans certains
pays, on appelle I^ouerie une foire ou les domes-
tiques se louent. De la le sens figure indique ci-
dessus et qui est le seul que le mot ait dans notre
patois. V. Gagerie.
Louette 1 (Sa.), s. f. — Petit insecte jau-
natre, de la forme d'une punaise, gros comme
une tSte d^pingle, commun dans les bois et
qui s'introduit sous la peau de Fhomme a la
maniere de la tique. Les bucherons croient
qu'& la longue elle engendre le cancer.
Lonette* (Sa.), s. f. — Sorte de pioche
appelle a Mj. Juif. Ce dernier mot est d'ail-
leurs usite* a Saint- Aug. et a Champtoce*.
Louise (Sp., By.), s. f. — Nom commun,
(Eillet de poete. Syn. de Jalousie. Bat.
Dianthus barbatus.
Loniset, Lonlsot (Lg.), s. m. — Dim.
famil. du prenom Louis. V. Louison.
Louisette (Mj., Lg. By.), s. f.— Dimin. famil.
du pr6n. Louise. Syn. de Louison || n. c. —
V. Mitrouillet.
Louison (Mj., Lg., By.), s. f. — Dimin.
famil. du pr6n. Louise. Syn. de Louisette. \\
By. — Et de Louis. V. Louiset.
Loulon (Do., Ag., Sp., Mj., By.), s. m. —
Pou. Nom enfantin. Form6 par la r6p6tition
du mot Loup. (Le pou est com. un loup d6vo-
rant.) Interpellation caressante a Tadresse
des tout petits. Ex. : P6 pHit loulou \ (Rg.).
|| Cf. Loup, Grenadier. Syn. de Pou&e, Poueil,
Guin, Groulaud.
Loup (Mj.), s. m. — Avoir vu le loup, —
connaltre par experience les mysteres de la
vie, en parlant des jeunes personnes ; ne pas
s'effrayer facilement. j| Fig. — N' a voir
jamais vu petit loup, — se dit des hableurs
qui se plaisent a tout exage>er. || Fig. — Pou,
terme enfantin. V. Loulou. I| (By., Sp.). — Fig.
Malandre, d^faut dans une piece de Dois ; carie
d'un arbre ; plaie suppurante aux jambes. ||
Sp. fig. — Faire le chien et le loup, — mon-
trer de la duplicity ; jouer un double role ;
servir deux partis ennemis. || Enfermer le
loup dans le bois, — gue>ir superficiellement
un abces qui devrait suppurer. || Rimure. \\
Cf. Tangl. Louse, pou. || Ssl. — S. m. Tine,
tonneau ouvert d'un bout et muni de deux
anses dans lesquelles on passe deux perches
pour les porter. Syn. de Boyard ou Boillard. \\
By. — Anneau d'une chaSne retoum£e et
produisant une diminution de la longueur
normale de cette chatne.
Loup-eaehe, e muet (Lg.), s. m. — Jeu de
cache-cache. Syn. de Loup, Keute. || By. —
Et Loup-cache\
Loup-garou, s. m.
N. — N'est pas : lupus varius, comme on
l'explique parfois. Garou est l'ancien saxon Vere
wolf, litt^ralement : homme-loup, comme Tat-
testen t les formes Gar waif et Gar wolf . (G. de G. — Y. )
Loupier (Mj.), s. m. — Louvetier. D6r. dir.
du mot Loup. || Sa., By. — Adj. q. et s. m.
Lourdaud, mas toe, de tournure gTossidre et
peu elegante. Syn. de Loupra.
Loupiot (Lg.), s. m. — Gamin. Syn. de
Mousse, Gosse, Gonse, MSme, Queneau,
Afflau, Maminot.
Lonpra, prat (Z. 134, Q., Mj.), adj. q. invar.
— Grossier, en pari, des choses. Lourdaud,
inelegant en pari, des personnes.
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526
LOUPS — LUCET*
l*Mg. s. m. — Les vieux ouvriers des
ardoisieres donnent ce nom a celui qui n'a pas
re$u le bapt&me traditionnel du vin blanc,
qui coulait a flots dans les orgies du gu£-
trage. (M6n.)
Lourd (Mj.), adj. q. — En pari, du vin, —
3ui est visqueux, fllant, atteint de la maladie
e la graisse. || Adv. — Tonner, venter
lourd, — tonner, venter fort. || Adj. q. De
digestion difficile, en pari, d'un mets. ||
Le notaire a la main lourde, — c.-a-d. que ses
honoraires sont 61ev6s.
Et. — B. L. lurdus, sale, immonde ; du lat
lurid us, jaunatre, livide. Le sens d'immonde, de
{>ourrissant est une alteration tres anc. du lat.
uridus. — Du sens de pourri, lourd est passe* a
celui d'inerte d'esprit, pesant d'esprit ; puis, par
une singularity tres grande, du sens moral au sens
physique de pesant.
Lourdeiller, v. n. — Cest marcher comme
un mouton, en s'arretant souvent. (M£n.)
Lourtol, toit, dots (Segr.), adj. q. —
Lourdaud. || Lourdois, Langage grossier ou
maniere grossiere. (L. C.)
Hist. — A mon lourdois, — nalvement, sans
chercher finesse.
Lontre (Br.), s. f. — Loir. La loutre s'ap-
pelle Loir, qui est du tern. « La loir nous
mange tous nos poissons. » || By. — V.
Loire.
N. Je ne comprends plus. Je croyais que l'animal
carnassier aquatique de la famille des Mustaliens
qui laisse le matin des restes de beaux poissons
sur la berge (chantier) avait nom , en francais,
loutre, et que le nom de Loire (louere), qu'on lui
donne a la campagne, n'6tait qu'une signorise —
Nager, pinker (plonger) comme eine Loire — ; et
que le petit rongeur, genre 6cureuil, hibernant,
s'appelait : ein loir (du lat. Olis, gliris), quoique
qqf. on s'oublie a prononcer : ein hire. Dormir
comme ein loir (By). — II y a en effet confusion,
dans le langage populaire (A. V.)
Et. — Litt., le tire du 1. lutra. — Darm. con teste ;
ce mot eut donne* Leure. — Le Berry possede
cette forme re*gul. : Leure, efcLoure, ce qui donnerait
raison a Lirnti. Nous avons aussi Leure .
LouYe (Mj.), s. f. — Fig. — Sorte de ver-
veux ou d'ancreau a deux ouvertures et a
deux gardes. Syn. de Bourroche. \\ By. —
Tambour en fil. Le meme appareil, en fil de
fer greillagi (en mailles de fil de fer), s'ap-
pelle un Tambour.
L'quiere, s. f. Litiere. (Z. 134. Q.) — Pro v. :
o A fait p't'etre ben pu de fumier qu'a n'a
d Fqui&re ! » — Elle veut se faire croire plus
riche qu'elle n'est ; elle fait plus d'embarras
qu'elle n'a d'argent. V. Letilre.
Luberder (Lg.), v. a. — Deliter, un bloc de
pierre, le s6parer de la masse sous-jacente a
la carriere. — Etym. Probablement pour
Liberder, de>. du vx fr. Libe. Cf. Libages.
Lnbrine (Sa., By.), s. f. — Truie portiere.
Syn. de TrU gouronniere, Libane. || Salope, —
en pari, d'une femme. N. J'ai entendu ce mot
occasionnellement a Mj., ou il est rare et sans
doute vieilli.
N. — « Lubin. Truie maigre qui a eu des petiti
eine m&re lubin. — Lubre, pesant, lourd, m4
propre (Dorr.). — De Mont, donne ces demH
sens.
|| By. — Tr6e, coche, gorine. — J'ai
ben ein morceau de lard, mais il faut que 4
vienne d'ein gorin de six-vingts, a six- vin
dix, au plus. Mais si ca venait d'eine gran
htbrine de 3, 4 ans, dame ! je ne peux pas
manger, ca me dSgoute, avec son gras to
grumeleux.
Luc. — « A revoir, Luc ! » — Se dit au jen
de boules, quand une boule est lanc£e trof
fort. (Pc. La Paix.)
Lncarne (By.), s. f. — Chapeau de dame. —
« Prends jamais la lucarne, ma chere, 44
vous fout des mals de tete. » Syn. Castrolle.
Luee (Mj.), s. f. — Sorte d'osier qui pousse
dans les lucettes.
Lueet' lncete (Mj.), v Lusset, s. m. || Petite
Porte 16g6re et basse fermant une cour. |
'artie interieure d'une porte brise>. fl Bouti«j
oue a poisson 6tablie trans versalement a
1 arrtere et a Tint^rieur d'un futrau.
|| By. — On dit un Clon, qu'on prononce qqf.
Clan, petite porte, ou demi porte, fermant an,
loquet, devant une porte d'habitation — fermant
une cour — On dit : une C6me> boutique a poisson
£tablie vers l'arrtere et a l'int^rieur d'une galiofe
de pecheur a la ligne. — II ne peut pas Itre install
de cdme dans un futreau ni dans une galiote cV
pecheur de profession. — N. On voit que j'accuetuV
toutes les explications, m§me contradictoires
D'ailleurs, les usages ne sont pas par tout les memos
et le sens des mots varie suivant les regions
(A. V. ) Je maintiens. (R. O )
Etym. — 1° « Je crois que, maigre* la difference
apparente des significations, il n'y a la qu'un seal
et m£me mot et que ce mot, qui serait pour le
Ucet (cf. Labbe, Lierre) est l'angl. Wicket, et I**
franc. Guichet. II faut remarquer que le fond d'une
boutique a poissons, perce* de nombreux trous,
ressemble a un Quichet et qu'on a pu confoadiv
une porte legdre avec la palette ou planchette
d'un guichet. » (R. O.) — 2° Je demande la per
mission de le tirer de Huis, porte ; huisset, petitr
porte, husset ; lucet, le lucet Tou jours la soudurr
de Particle. ( A. V. )
Etym. et Hist. — « Heket Porte de basse-coar
(1367). Le suppliant estoit a son huis, appoie* sur
son hec, qui fait aussi que demi-cldture d'un huis.
— « lis allerent ensemble heurter au hec de I* hob
de l'hdtel dudit Obery, duquel hec its rompirent
un ais ou deux. » (1400. Du Cakob.) — t Huisset
Petit huis. « Par une petite entree ainsy com. par
ung petit huisset » (La Cuknb, v° Huisset) —
« Contre-hus. » (LtttrA, Suppl.) En Normandn,
partie d'une porte couple en deux, le haut pourant
s'ouvrir, tandis que le bas rest© ferine* ; le conu*-
hus se rencontre a Pen tree des boutiques, et le k*r
a celle des maisons de fermiers. Contra et huis. —
Contru. Le bas de la porte, dans les portes s'ouvraD*.
en deux parties, celle d'en haut, celle d'en bas.
(Dornx : Moitie de porte adossee a une porW
entidre, a l'exte*rieur d'une maison de ferme. —
Contra ustium.) — N. Se rappeler que Ph de hus-
sier n'est pas aspiree dans notre patois ; on dit
L'hussier.
N. — Cependant a Mj. l'hde hui&sier est toujour*
aspire*. Se trouve dans de nombreux noms de lwas :
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LUCEttE — LtfNfi
527
L'Huis Morin, l'Huis Picard. — Huisseau, THus-
seau, Ussiau. — Huisset.
— « Quand li dus vit cloure l'uisset. »
(Fabliau de la Chatelaine de Vergy, v. 477,
Jaubebt.)
N. — Huis rime a Benedicamus ; done il 6tait
prononce Hus :
— Puis li a dit, levez-vos en
Et si allez Termer ce huis,
Je dirai Benedicamus.
Renart, 21.371.
— « Au sepulchre qui estoit en la dicte chapelle
y avoit des huissetz jusques au nombre de quatre,
fermans l'un sur l'autre a double joinct et demy
rond par le hault..., lesquels huissets ont e!6
arrompus, brisez et effroignez en plusieurs en-
droictz. » (Proces- verbal dress6 a la requite du
chapitre de la cath£drale du Mans, apres le pillage
de 1562, dont les Huguenots se rendirent coupables.
— Cite par Chardon : Le stpulcre de la cathi-
drale du Mans et les Jconoclastes. Le Mans, Mon-
noyer 1869. — Communique par M. R. de la P.)
— Dans le pat. lorrain, une porte s'appelle :
une huss ou une heuss et on dit : l'huss ou rheuss
(ancien mot : huis). Rien d'etonnant alors qu'une
petite porte devienne : heussette ou hussette ;
mais, s'il en esfainsi , on devrait ecrire : l'hussette,
avec la mSme prononciation que dans : l'huissier.
Les deux mots ont du reste la m£me etymologic
(M. J. F., notaire a Angers.) ,
Lucette (Mj.), s. f. — Taillis d'osier, dont,
dans le Maine-et-Loire tout au moins, les
bords de la Loire sont garnis a peu pres
partout, et souvent sur une largeur assez
grande. Ces plantations ont pour but de
consolider les berges et de les garantir des
affouillements. || Sorte d'osier commune dans
les lucettes. Syn. de Luce. V. Luisette.
Et — J'ai vu ce mot ecrit parfois Luisette. Je
l'ecris com. il se prononce a Mi. — Luce et son
diminutif Lucette y viendraient-ils du lat. Lucus. bois
sacre ; bien que Luce designe seulement l'osier lui-
meme ? Toutefois l'angl. Wicket sienifie : d'osier.
Cela indique que Lucette est pour La Ucette. Cf.
Lucet (R. O.). — Je le tirerai moi, du v. lat.
lucere, briller, a cause du reflet luisant des feuilles.
V. Luisette (A. V.) — Hist. « De canaux. . . bordes
de frgnes, de saules et de luisettes. » {Anj. Hist.,
2» an., n° 3, 577, 15.) — « Le long de la lav set.
\Mireille, 254,2.), le 1. de la greve. C. Port propo-
sait : diminutif de Lices (barrieres, garrage).
Mais il ajoutait : a vue de nez, — avec raison.
Lneifar (Mi.), s. m. — Lucifer. || Fig.
Enfant turbulent. Syn. de Jupiter, Lion.
Luisette, s. f. — Pour : Osier, petite Louise
(?) MfeN. — Employe par M. R. Bazin,
Angers et V Anjou, p. 3. — V. Lucette. || By. —
Prononcez Luzettes, arbrisseau de la famille
des Salicinees, n'est pas employe 1 comme osier
lequel, dans ses varies, est aussi une sali-
cinee. Les luisettes garnissent abondamment
les rives de la Loire. Sur la Sarthe, on en
fait des haies dans les prairies. II y a 75 ou
80 ans, a Angers, entre la rue Boisnet et
la riviere, les petites lies decouples par plu-
sieurs bras plus ou moins marecageux de la
Maine, en elaient couvertes, d'ou le nom de
Quartier des Luisettes donn6 encore a cette
partie de la ville.
Et. — De Luire, feuillage luisant. (Dabm.) C'est
la veritable.
Lnizarne (Lue\, By.), s. f. — Luzerne.
Et. — Emprunt6 au provenc. moderne Luzerno,
mdme sens, dont le rapport avec luzerno, ver lui-
sant (lat. Lucerna), est inexpliquG. P.-fi. a rap-
procher de Luisette. — Bat. Medicago sativa.
Lulu (By.), s. f. — Alouette huppSe, ainsi
nomm^e a cause de son chant.
Luma (Mj., Sal.), s. m. — Limacon. Ex. :
— « Nicolas Bajas avait eine epee ;
« Y avait ben dix ans qu'il l'avait tiree,
« Lorsque, le jour de la Saint-Nicolas,
« II la lira sur de petits lumas :
« Les petits lumas tirerent leurs comes ;
« Nicolas Bajas recula d'un pas. »
(Chanson en fantine.)
|| By. — Prononc. Luma. J'ecrirais :
lumas, pour limacon — et : BourbiUon de
panaris ou de furoncle. Aller comme un
lumas. — Aie pas peur, va, ton clou est gu6ri,
le lumas est sorti. || Toutoute. « Corne de fer
blanc, et lumat, coquille de strombe perforce
au sommet, dont le : tou, tou, tou accompa-
gnait, matin et soir, la marche des m^tiviers. »
(La Trad. y j>. 80, 1. 21). || Sp. — Espece de
panaris. || BourbiUon, — Ital., Lumaca. V.
Lumac. Syn. de Limas.
Lumae° (Mj.), s. m. — Limacon. « Aller
comme ein lumac sus la cendre. — marcher
tres lentement. Syn. Limas, Coquet. \\ Sp.
Fig. — Espece de panaris, ou plutdt le
bourbillon qu'fl renferme. — Ital. Lumaca.
Hist. — « Quaresmeprenant. . . a. . . les intelli-
?ences, comme limaz sortant des fraizes. » (Rab.,
>.,iv, 30.)
Lumelie (My.), s. f. — Lame de couteau.
C'est le franc. Alumelle.
Lamer o (Mj., By.), s. m. — Nume>o. V.
Limero. Cf. Calonner, pour canonner.
Luminaire (Segr.), s. m. — Enlever son
luminaire, ou humeur chassieuse(M*N.)
Lamination (Mj., By.), s. f. — Illumination.
Luminer (Mj.), v. a. — llluminer. — Ce
n'est pas un der. direct du lat. Lumen, mais
une corr. du mot fr.
Lnndi. V. Mardi. \\ Sp. — Cigale. Syn. de
de Midi.
Lnne (Mj., Lg.), s. f. — Faire lune % — s'ar-
rfiter dans une position d'equilibre presque
irr6alisable. — Sens contraire ci-aessous,
cependant.
|| Lg. — Lune tendre, I. dure — premier,
dernier quartier de la lune. Vieux.
|| Sp. — Faire lune, — passer comme un
tourbulon, bruler le pave\ || V. Leune. \\
Mj, Donner des coups de piea dans la lune,
— faire des pataques, des fautes grossieres
de franc., en voulant affecter de bien parler,
|| Faire voir la lune, — montrer son derridre :
« Veux-tu voir la lune,
« Mon gas,
t Veux-tu voir la lune?
< Si tu nTas pas vue,
c La voila. . . » {Chanson.)
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528
LUNB — L'Z
|| Vin de lune ; fait avec du raisin vote la
nuit. Cf. MireiUe, 172, 4 (Ainsi eux deux
semaient k la brune, leur ble\ leur joli bU de
lune :
— ... Soun poulit blad de luno.
(Commerce amoureux).
Lung (Mj., By.), adj. q. — Dispose. Se dit
dans : Bien ou mal luni. — de bonne ou de
mauvaise humeur.
N. — En fr., on emploie lune dans le sens de
caprice.
Et. — De : lune, evidemment, a cause des
phases et des variations de cet astre. Cf. Luna-
tique. Toutefois Tall, a Laune = caprice.
Luneau (Lg.), s. m. — Norn que Ton donne
fr^quemment k un boeuf orne" (rune lune k la
frontiirei V. Lunereau.
Lunereau (Sp.), s. m. — Petite lune au
front d'un cheval, d'une b£te bovine : V.
Luneau.
N. — Lorsque la lune se trouve au voisinage
d'une planete ou d'une grosse etoile, on fait ac-
croire aux gens simples que la lune a fait un petit
lunereau.
Lnnier. — V. Luni ; de caractere fantasque.
— « L'homme par trop lunier
« Du fruit ne rempht pas son grenier. »
(II ne faut pas trop se fier k la lune.) M6n.
Syn. de Journalier.
LiMon, s. m. — Nom vulg. de Tasphodele.
Syn. Alets, Jalets, Pirotes.
Lunot (Li., Br.), s. m. — Un linot. || By. —
Luneau, pour Linot (et mSme L6n6au),
lunotte, petite t£te folle. Prononc6 qqf.
L6notte.
LunoUe, s. f. — Pour : linotte (By.).
Lurelnre (a) (Mj., By.), loc. adv. — Au juge*
et k peu pres. Ex. : J'ai mis $a & lurelure. —
Cf. Lure, Jaub. supp. De>. de Lurer. || Sal. —
Sans application. « Fait k lure-lure, comme
le bon Dieu fait les bossus. » Syn. A vue de
nez. .\
Lorer(Mj.), v. n. — Pecher k la main et k
t&tons le poisson qui s'est tapi dans les trous
de la rive. Syn. Crdner, Gouener. De la Tex-
pres. : A lure-lure, sans doute? V. Barraquine.
Et. — Est pour Leurer : prendre le poisson a
la maniere de la Leure, Loire ou Loutre.
Lnrette (Sa.), s. f. — S'emploie dans la loc. :
Faire voir lurette, — f. v. qqch. d'inattendu,
jouer un tour qcque. — M§me sens que :
Faire voir le tour de la bique k Gautier. ||
Sal. — 11 y a be\\e-lurette (beau temps, long-
temps) que c'est fait !
Lnsette, s. f. — Nom vulg. du saule (M£n.)
|| By. — Pour Luisette ; mais non pour saule.
L asset', s. m. — Petite porte. V. Luceu
Et. — Je maintiens ce que j'ai dit a Lucet, pris
dans le sens de Boutique a poisson. Mais Lusset,
petite porte, est un mot different ; il est pour Le
Usset, ou Le Huisset, du lat. Ostium ; fr. Huis. —
V. Jaub., Suppl. aux deux mots cites. (R. O.)
Lustre (Mj., By.), s, m. — Lustre, eclat
S'emploie dans la loc. ironique : Relever d'ein
beau lustre j — avoir bonne mine. Ex. : lis
6taient gu£nes d'ein bout & Pautre ; je vous
promets qu'ils relevaient d'un beau lustre.
Et. — L. Lustrare ; purifier, nettoyer.
Lntois (Sa.), s. m. — Ne s'emploie que
dans la loc. Terre de lutois, — sorte de terre
argileuse, tenace et coulant a la geI6e. C'est
ce qu'on appelle k Sp. : Terre boubasse, et la
m£me dont on dit k Mj. qu'elle brlche.
Et. — Lat. Lutum ; terre servant a luter.
Hist. — « Comme le lut qu'ung potter
« Tome a quanque est de son mestier. »
l. a
Lnzarne (Mj., By.), s. f. — Luzerne.
Luzeau (Sp., By.), s. m. — Petite l£gumi-
neuse k tige grele et carr^e, a rac. tube-
reuse, portant des feuilles semi -o vales oppo-
ses, de Taisselle desquelles sert une vrifle.
Les fleurs, roses, sont tres odorantes, et toute
la plante est d'un vert glauque. (Test une
mauvaise herbe dont les graines se retrouvent
m§16es k celles du ble\ Syn. de Pois-lUvre, et
Jdgnerotte. Ce mot est de la famille du fr.
Luzerne. || V. Jarzeau. \\ Li., Br. — Res-
semble k la verveine. || Bat. Lathyrus tube-
rosus. cf. Liseau (Jaub.)
Luzet (Mj.), s. m. — Petit Jarzeau. Meme
racine que le fr. Luzerne. || By. — Prononcei
Luizet (luiz6).
LuzeUe (Lg.), s. f. — V. Luzeau. On Tap-
pelle aussi : Petit Jarzeau. Syn. et d. de Luzeu
Lyre (Sp.), s. f. — Dispositif ingenieux
employ^ pour permettre k un liquide de sortir
d'une bouteille en filet mince et re*gulier t et
pour e>iter les glouglous. A cet effet, le bou-
chon est perc6 de deux trous, dans lesquels on
fixe deux tuyaux de plumes d'oie, s'ouvrant
Tun et Tautre a Tint6rieur et a Text^rieur de
la bouteille. Mais un de ces ajutages depas&e
de huit k dix centimetres la face interne du
bouchon, et n'a pas de saillie sur la face
externe, tandis que Tautre est dispose d'une
facon exactement contraire. Si Ton incline la
bouteille pleine, le liquide sort en veine con-
tinue par ce dernier tuyau, tandis que Fair
rentre par le premier. On se sert de cet appa-
reil pour boire & la rSgalade, sans toucher des
levres le goulot ni mSme le tuyau, le liquide
6tant verse" directement au fond du gosier. —
Et. — All. Leere, vide. — V. Lire.
L*z. — Pour : Les. « Tu vas vanquiers tz
apercevoir ; Uz uns apres Vz autres. By.
FIN DU TOME PREMIER
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^le.
TABLE DES MATURES
Vive PAnjou ! Polka chantee.
Avant-propos
Mes correspondants (A. J. V.)
Mes sources (R. Onillon),
Expressions techniques
Auteurs et ouvrages cites
Noms de Heux cites dans le Glossaire
Abr6viations grammaticales, historiques, g6ographiques, etc
Direction des vents en Anjou. Figure et texte
Carte du de*partement de Maine-et-Loire.
Anger*, imp. Germain et G. Grasain. — 5-8
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