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P L A C E T
IMPRIME'
DES PP, BENEDICTINS
demandeurs en fait de Mainleuêe-
CONTRE
Mai/ire Çabriel Naude", défendeur.
AVEC
Les Refponfes & Correâ:ions dudit Naudé,
pareillement demandeur en réparation d'in-
iures&calomnies écrites contre luy par leC-
dits Benedidins défendeurs , au fuiet de la
Relation par luy faite dés Tannée i64i.(ur la
faufTeté de certains MSS. du Jiure de Jmka-
tione Chrifiij, dont lesBenedidins fe veulent
feruir , pour ofter ledit liure à Thomas de
KemfisSon légitime Autheur,& le donner à
vnfijppofé^if^^ Ger/eny quils difent auoir
efté Religieux de l'Ordre de (ain<SI: Benoift.
Enfemhle vn A dm fur le Faêîum défaits Père S
Benediâiins,
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tftoMÉMÉMÉWMi^Mli^
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PLAISE A MESSIEVRS, AVOIR
pourrecomfnandé en luftice le bon droiâ:.
De Dom Placide Rouflel , Prieur de T Ab-
baye de S. Germain des Prez^ Dom Robert
Quatremaires^Religieùx de ladite Abbaye,
&;Dom François Valgraiie, Religieux de
rOrdre de S. Benoift , demandeurs.
Contre ]\datjtre Gabriel Naudé ^défendeur.
IL s'agit en Tinflance d*encre les pàmcsj de la main-
Icuce de la faific que ledit Naudé a fait faire, des
exemplaires de deux limes des demandeur?;
Responses et Corrections par maistre
Gabriel Navde', Defendbvr..
Le procès verbal fait foy , qu'il n'y a eu que ccluy de Fran-
çois Valgraue de fai/'y. Daucantque les PP. BencdnSlins de
la Congrégation de faind Maur , huiâ: iours après: Timprcf-^
fion du liure de Robert Quatremaires , en achetèrent tous
les exemplaires, pour obuier à la longueur de leurvcnte,ÔC
pour les diftribuer plus proniptement en France , Italie , AU
lemagne , &: autres parties de l'Europe : Et ce à la confufion
du défendeur, contre l'honneur duquel principalement il
auoit efté compofé S V p E R I G R V m: ivssv. De façon
que le CommifTaire Bannelier ne peut faire autre chofe ,
que de défendre fous grofles peines au Libraire Billainc,en
A i;
MP
4
parlant à fa femme , cTen plusVendrc ou ^iftrîbuer. Ce qai
monftrc bien-que l€5 (Béi!idii(!lri.ft«xié fàtné^ ÎW^^uC/Ssf^pê^^*
fuiuent celte mainleuée^ à ;l'a(|ueîle^iis'n'*0!i>t aiaciiiièticerdl:,,
quepar vnaueîigieMeait,<|mlciirdft cnwo^é de Dreti,.pour
faire ïl'^utatit plias «dater feur-malice ô^blitiiaée, .& de laquel-
le il femble que le Pocte Satyrique ait voulu parler^ quand
ij^^dit: ,. , " < ^; ' ':s "- - ;. :y ? 1 / ^'"
-O-
C^m'fiilU'S aàmittuni , Jliparefi confianiUl
Il y a auflî demande poar ta réparation Jfn»i«rej
-^ 'Cdlomnie's employées pat IcdiîiNaûde etï vnc réla^
don qtril a fait inxprinicr.
Ifîdor^ayant àk^u^^mmria-ffiverh vél fàè^orrnmjfè onm é-
^uo 4^f>ffj k deffendcurpretcnd'den':atï(OiTein risea offeofé ny
iniurié les Bénédictins , puifque tout/ce qu'il a-diid^èùxen
fadite Relation eli iuffie ô^ vedta'ble.
Lorsque Ton a pourfttiuy t audience tk la cutnfe.
Les demandeursn'ont eugarde d adiiDuftfer.jiquc lâpoit-
Fuite de cette audience fut tell&ment preflÊe ^ & prccipiwe
par les BcnediÛins, que le defendetir eftaricnouueauênfait
de chicane,
Enjc velut nu do y favmâque ingloYuts alhây
^Sinefçachatit'pasqueceux à qui iF auoit rftiire , y eftoietu
maiftres paffez,h*àuoitpoint'encore choifî d'Adaocat, ny
mefmeinftruit Ton Procureur, de cequieftoitle^plus eflèn-
ciel en cçx}lç> caufe.
Ledit Naudéden^andaqailluy fuft permis de faite
apporter Au manufcrits de Rome.
11 efl: bon d'expliquer icy vn peu plus amplerrrêrit ,<îe que
les demandeurs, foit :pour couurir leur honte ^ Çok pour fc
renfermer dans la briefueté d'vn placet, n'ont pas lugéî
propos d'entamer plus auanr : S^auoir que c^s MSS. font
jv. en nombre, & que ce font lesracfmes, defquels Qon-
MMBÉâMl^MBaferil
K.^
/^
ftaïuiiiCaïetanMome duMontCafnn,&^ les demandeiu's
après luy,fe font toiifiours feruis depuis Vannée i6i6. pour
faire vn Benedidin Autheur des liiues G. hauceflatent loiiez,,
ïantde'fois in:iprrn:îèzi,& craduicsepxaucesibcces de langues,
ds^fmUtione chrtjfi . "Et cfcpar vfi eâtet^k foile &; -extcaua-
' gârite fav^àiiïe que ledit Caietan aurait -d^açtribuer les {plus
granasperTôrina^^s de la 'Clir£iy.entc ^^Vi en fainébetéou
literâtureya fcm Ordre de ïkiji^tÉeiioi fi; comme le defen-
dêurTapcouue.par xxir. exen^ks bien xcmarij^aib-les, auf-
guélsles'ÉencdiiSEins iuTques à ceite iieiMc n'ont »iceu que
rerpohdrë. TlpulîliadQncquesà cér effet , ^'-auoir -veu ly.
îvîS S .de cés'li ures, dont les trois qui eftoknten ià^uiâân ce,
■ & dahsTa propre Bibliothèque, .au: Caliege* Ani<:i«n tÔc Be-
nedidin de la-ville de Rome, donnaient iiïanifeftement ces
liures , tant par leurs titres légitimes y-que [par la figure de
leur Autheur , reprefentée dans la première lotxac de IVn
defdits Uures, à vn Benedidin nommé lea» Gerfen vbc le qua-
trième que le fieur Leone Allatio Gentil-homme très- do£te
& curieux du Cardinal Barberrn, conferuoiten fbn eftude,
Tattribuoit avn Ican de Canabaco , qui eft ace que les "Benc-
didinsruppofentylc lieu natal de ce prétendu Gerfi». La-
quelle tromperie dura iufques en lanuier 16^41. que ie dé-
fendeur eftantnommé d'office pour examiner lefdits MSS.
il les iugeafaux , corrompus & inhabiles à faire aucune foy j
Veu qu'en celuy du fièur Leone Aliatio , la parole de Cana-
haco eftoit interlineaire , comme le demandeur a défia vérifié
àlaCbur,par lareprefentation qu'il luy^f^ite dudit MS.
Et qu'en celuy des trois autres qwi auoit cet-te petite figure
déliioirie aucommencerrient,.j⣠dans la rondeur de la let-
tre Q^ qui eîtla (jreniiere ences mots : ,^i fequitur me mn
ambuUt in tcnéhrù , ait Dominuôy par oii commence ledit li-
ure JHe Imiiàmm chrifti \ ilji'y auoit aibfblument rien de
tout ce que'le Caietan a fait adiouftcr es copies dudit por-
traid, pour l'attribuer à vn homme qui n'a iamais efté; Et
finalement, qu'es deux derniers M anuicritsces mots de lean
Gerfèn ^ auoienttiflé formellement adiouftez fur la rature
de deux autres, lef quels on n'auoit pu fi bien effacer , que les
marques & veftigcs n'en fufTentencoretres-remarquables.
A iij
Ce (juc les demandeurs confentirent,
Aufld bien ne pouuoient-ils pas' rempéfclierjihaislptj
4jue le défendeur fomma & interpella en pleine audience
les demandeurs , de faire deliurer ces trois M SS. pair les Pp,
Placide &Ican, qui eftôienteneore en Gourde Roràe;^
qui en 1^41. corrime Procureurs de la Congrégation de S.
Maur , lés auoienc eu'X-mcfmes reprefentcz pardeuant le
Cardinal Bagny j au Banquier que ledit défendeur deuoit
commettre , & a commis effe£bjuement en ladite ville, poi
les receuoir, cautionner &: enuoyer feurement au Greffe de
la Cour : alors dif-ic ils refuferentabfolumenc de le faire, 2;
protefterent contre la vérité , l'expérience , & leur propre
confcience , de n'auoir aucune correfpondance aucc ctt
Benedidins de Rome, qui auoient lefdits MSS. en leur Bi<
bliotheque , &: ainû
frdmifafuturis,
Dant exempta fdem
du procédé de qq% bons Percs.
Et après dix mou de delay.
Si les demandeurs eufTent voulu rcprefenter de bonne foy
leurs MSS. le défendeur n'auroit pas manqué à s'acquitter
de Tes offres, dans les premiers trois mois que la Courlùy
auoit donnez pour ce faire ; mais illuy en a fallu lîx autres,
afin de concerter & obtenir les Pareatii necclTaires , poiir
fommerà diuerfes foislo^ P. lèan, qui a fuccedé par la mort
du Moine CaietanjCy-defTus mentionné, à l'adminiftiadon
du Collège Ankierr^ &: de la Bibliothèque qui eft en iceluy,
de reprefenter les trois Manufcrits , que luy mefme ;- à la re-
quelle des demandeurs , en auoir tirez l'an 1^41. Mais non-
obftant toutes ces pourfuites, lefdits Manufcrits font ^eue-
nus inuiiîbles , auïïi bien que celuy du Collège de Ckmont
en cette ville, &: tous les autres , qui ont depuis cette querel-
le feruy de prétexte aux Benedid:ins, pour eftablirrvne de
plusfignalécsimpolluresde ce fie c le, en titre d'hilloireiê-
rieufe ^ véritable.
iSHMl
■^
Ilcnareprcfcnté vn pardcuam Monfieur Grafle-
tcau Confcillcr.
*^C'cft i cy que le défendeur peut dire , ^uipoum es in imqui-
tàUy ijuid glorUvis in malitia ?puifquc \qs demandeurs mefmes"
ontcmpefclié larepre/encacion des trois autres, pour auoir
cftétrcs-bien informez dés l'an 1641. de leur fauiïtté. Mais
Iç procès verbalr/lant charge des oifresquc ledit défendeur
leur afaitcSadeconfigner mille cfcus es mains de Ivlonfieur
Gra/îêteau , pour cftre conuertis au profit de THoftel-Dieu,
ou, employez en vne lampe d'argent qui fera attachée deuant
le grand Autel de l'Abbaye de faind Germain des Prez,
au cas que \ç,% demartdeurs reprefentans lefdits Manuf-
crits dans fîx femaincs, Me/ficurs \^s CommilTaires- qui fe- .
ront députez pour en connoiftre , ne Jcs iugent à Ja pre-
mière ouuerture d'iccux, entièrement fembiabJesàJa Re-
lation que ledit défendeur en adonnée : &: iGfdics deman-
deurs fommczd^iccepter ces offres , ne l'ayans voulu faire,,
comme l'on peut voir par la refponfe des PP. Dom Ro-
main & Quatremaif es, couchée dans Jedjt ^locks verbaij .
cela témoigne euidemment l'ordure, &: ia viiicnjc de cette
caufc, en laquelle les PP. Benedidins, pour eftre accou-
ftumez à plaider, & du naturel de ceux-là defquels luuenal^
difoit,
^utbufddm
Semnum r'tx* facit^, •
s'dbftinent contre droi^l &: raifon j puifqu'autrement il\
ieurferoit'bicnplui facile défaire venir ces trois Manuferirs
de Rome, où leurs rpe fines Procureurs qui les reprefence-
rcnt des l'an 1641. aufGardinaldeBagny foncencoresj&oùr.
les Benediélins Anioiens qui ont lefdits Manufcrirs en
leur puifTance , ♦font intcrcfl'cz dans la mefme caufe j qu'il
n'a. elle au défendeur d'en faire venir celuy , oiile mot de
Canahco cft interlincaire : veu qu'il cftluy feul plus gros que
CCS trois autres enfemble , &: que le (leur Leone Allatiode -
l'ei^udc duquel on Ta. tiré , n'eft aucunement intereiTé en.
c«5t^e.caufc.
pt
i^
ÉMI
mm^^m
t
Vuqxxél il a rcquK diirets.aaflfcs , 8c npmmêmctit
de ce que le mot de CanabAco , efcritcnFvncîcsfeiiit
Icts duditmanufçrit eft iatç^Uacîàjre, pefeçDttiqa;!!
çfchet de s'eJcJimk^cc&yMézààmQmMi
ou non..
Le dciciï'âemsLfvcs auok cmplQyé cette Pirefec» (te-Sto-
quc , Permette mshi ali^mdifttârlo<j»i', neinfenvgatmt û/^iwfi
capiar , rclpond, que cée çelairci-flfeiHenc eQJpl\i'fllQfl!Tûef\i&.
tUicédechiGancv, pour retarder la honte dr'vfipeelîèquef^
ne peut plais diifimulcr , qu'yue cipconftance ncceÉifeaii
fait doimeft queftion , pmfque ciefli affez au dciFendeuf , è
monftrer, que la Relation^ qu^iï a donnée dud^c M-awiiièrit
eft'Verkablc5&: que pour ce faite, il n*cfï q-ucftion^d'^uac
choCe^, finon de voir fila ^2Lv6hdeC4»aSntû-^ cft. intcri'iïieâiie
ou non i ô£ fi la bulle contenue dans^ledJit-M^nufcfit, ejbh-
téc del'an 1448:. Ce que les demandeurs nc-potiiiansmer,oti
contredire ,(^ns fe fairc*n«H;quer d?eàux , ilis ont inferedans
leur placée, nexjiofij^imits ^£fihvn»m tnfftvfiitts'j ^jBimc-parlc
Glaudianus M^mertus , pouîr raonftrer,, quc-s'HÊ(WîC^c2^
peu deconfcience pour intro<luire des fàrfelttezfffiapof.^
tantes ; ils n'ont toutesf ois que trop de malice pour^îès' aK^;;
tenir & défendre,
Ceft pourquoy les demandeurs ont interpellé yk,
Naudé, de déclarer s'il prétend que ce,matCqitijimr
ftc après coup y ojus'iladuouëqu-ilfoitécritd^WBftt
me main que k furplus de l-efcrit ure.
Et à cela* te défendeur refcfqnd , qrr il* a dfiSçi ékt^M
fa Relation , que dans le procès verbal fait partTeu.anr Mon*
fîeur Graflèteau , que ceftoit à fon opinion (' laquelle neant-
moinsilnevoudroit qu'on prit pour loy, ou- rapport cffe-,
peut)' la mefme main &: la mcfine rofectc ; mais qnçf'Br'
déclarer precifcment, fi ce mot de Canahaco auoifcftcécnç
ai
rfHMfaifiHHM
^^nm
èaintfine îcfn^s (JUè le tittte , ôu^^/j ^jottf^;}^tâ^tk^cl\i\l-
rent les deftiandeurs , il faudroit efVrè plxis claituoyanc ,ou
plus téméraire que ti'eft le défendeur, lôint qu'entre les
?[uatre principales règles, au^Oyen defquelJes on iuge àc U
iauffetc d'vn inftrument , tu autre pieté femblable , celle
d'éftre écrite en diuers temps , quôy que Je mefme main , de
de mcfmc ancre, eft vue des principales, &: peut feule rendre
ce Manufcrit informe &: inhabile à rieil prouuer j quand
mefmeilnefcroitpas vraydc dire que toute parole interli-
neaire., /ans cftre paraphée ou validée par quelque autre
marque elTcntielle , ne prouue rien du tout. Etpuifque les
demandeurs fe vouloientalTcurer de toutes ces circonftan-
ccs , qui ne prelTent pas tant au défendeur, lequel fe conten-
te d'auoiriuft^fîé par la copie figurée, que la paroic^<f C.uj4-
haco cft inter linéaire ,& par conïequent conforme à fa Rela-
tion i ils pouuoicnt prierMonfieur GrafTeteaudeleur don-
ner des Experts pour procéder à la vérification d'icelles, veu
que le défendeur s'eft déclaré plufieurs fois en verbalifant
chczmondit ficur GrafTcteau, de ne rempefcber ny con-
tredire, moyennant toutesfois que ce fuft à leurs defpens,
:&qaeccla ne re.tardaftlc rcnuoy dudit Manufcrit que de
vingt-quatre heures.
.1
- Il a cftc aaffi fommc de déclarer s'il aduou'é ledit
Manufcrit véritable, ou s il prétend larguer de fauf-
fcté.
-: :H appeAbién par ces frcqtiefitcs ineèrtdgàtïbns fupcrfluës,
•& chicanières ,^ que Tertullien a eu rajfon de àivt propagi"
nés qudfiionum , impUcAtioms expeditionum î Car le défen-
deur ayant feulement parlé dans fa Relatio» de ee qui eftoit
dufaià, c'eftenvainqueles demandeurs le veulent obliger
exûffaû, à autre chofe : Maisneantmoins, puis quils inful-
tent fi hardimentà la vérité,, on leur peut raifonnablement
dire, que ce Manufcrit ne peut légitimement prouuer ce
qucveulcntles Benedidins , puifqu'vnc parole interlineai-
fc, f<?y2/<? qu'elle eft telle, & fans eftre accompagnée ( com- .
me il adefia cfté dit) de quelque autre marque ou reconnoif-
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) fance qui la puifTc légitimer,, ne prouue'ricn .: Et aufTi quelcs
Relations tantpubliqucs que particulières, données par les
Benedidins de ceManufcrit,font abfolumcnc faufles,puif-
que aucune ne dit ou fuppofc,quc cette parolc,quils veulent
faire paffer pour fi importante &: deciûue, fôit interlineai-
x^ ; ce que toutéifoi? il falloir jieceflaircment remarquer,
pour agir de bonne foy, & ne tromper perfonnc, Tauf à eux
, de la iuftifîer enfuite , {i d'auanture il leur clloit poffible,
par moyens légitimes &: conuenables.
Et parçç g[u*il na pas voulu faire ^^ àzâmài
, Le défendeur ne pouuoît rcfpotidre ^lus prccifé-
ment , que de dire , qu'il vouloir perfiller aux termes de
fa Relation, touchant ce quilauoit dit en icelle de ceKc
parole interlineairc, &: de la bulle datée de 1448. fans prc-
iudice toutesfois de ceux qui en voudroient dire dauan-
tage.
Mais parce que cette refponfe ne donnoit aucune prifca
ces bons ^c^cs^qmtartqitamrneri verhorum rf/ïfff^w^vouloient
engager le refpondant à quelque autre plus embroiiilléei ils
nièrent en prefence de Mondeur GrafTeteaUj&auec autant
id'impruderice quç de malice , d'anoir iamais veu la Rela-
tion dudit défendeur , de rauoiriamaisleuëjdefçauoirce
que c'eftoit : &: 2\n{xfibttliloqttemia hommum àufinodifân-
ctum, comme parle Tertullien, fut telle, qu'après auoir com-
pofé deuxliures affez gros,dc l'vn defquels le P. Quatrcmai-
resprefent eftoit autheur contre ladite Rela tien i après l'a-
-uoir impugnée par Fai^tums , àc autres pièces femblaWei,
après l'auoir accufée de faux , &: outragé par iniures & ca- .
Jomnies atroces , celuy qui i'auoit faite , enfin après auoir i
plaidé vn an entier au fuiet d'i celle, ils nièrent publiquemmc
de l'auoir iam^is veuë , 6«: ce pour obliger le défendeur 1
quelque autre refponfe que celk -en laquelle il perfiftQit
toufiours,dedirequece luy eftoit aflez de mônftrerquele
Manufcrit eftoit femblable à la Relation qu'il en auoic ^qs-
aice. Aufqjjelkis fupçrciieries le ^(iefcfl.<ieiir.aduouë;dac
'-' — ^^Ê^^m
i
p^
ri
pôùuoir mieux rcpugncr que paf ces vers du Poctc Satyi'i-
quc.
NulUne fetiurï cafitis jfrAudifqutntfandA
Pcena crit.
Monsieur le Commiflâirca ordonné qu*il en fe-
roitrcfcrc*
Celaac/îéfaiclexxvii. du mois pafTé ,& la fentcnce in- *
tcrucnuc porte, ^uc du HAnuftntn^refenté far ledit 3audt y
mintionne aufroccs verbal dudh Commijfain , en feront deliurex,
iudltNaudédes extraits coUationnez, , dr figurez, en j^rejence des
^mvtSf suiceUès deu'ément appellées , des lieux & endroits dudit
liure (juiferontrequùpar ledit Naudê : pourront pareillement les
fArties de DacoUe, en prendre four leur ferutr au procès, ainjt^uih
verront epe a faire. A ioint au procès la demande dudit JOacolle
audit nom, a ce ^ne ledit Naudé ait a déclarer , s'il prétend (jue
\tdit liure Manuferit foit faux ou non , &/lle mot de Canabaco
interlweaire ejlant audit liure , d* mentionné audit procès verbal,
â.ej}l adiûujié après coup ,pour en iugi'anty auoir tel égani mte
ai rAifin. Garnie r. Gojdier.
Ccft l'incident fur lequel il cfchet de prononcer,
Oiiles demandeurs fouftiennent eftre (' fauf cor- ,
rcdionj bien fondez pour plufieursraifons. La pre-
xsmty^il efi des règles yC[uc toute perfonne qui re-
prcfcnte vue pieee& s'en fèrt^ eft obligé de faire fa
déclaration s'il laduoue venrablcj ou s'il Ja veut ar-
guer de faux.
Le défendeur ayant défia fatisfait à cette règle par les dé-
clarations précédentes , n'y veut maintenant rien adioufter,
finon que Ton peut dire à bon droict, tant du Mariurcrit, que
<}es faufles relations qui en ont efté données plufîeurs fois
par les Bcnediûins ,&à nequam nequior extt.
La féconde, Que le manuferit rcprefenté^«4ufticc
far ledit Naudé , eft vnc efcriture frme.
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<Wy que c€^Iyf anuCçrit fpit Y^ç.efçnçure prméeà l' égar^
du^ctcndeur ^qui ne la jprodiult auffi^que comme tel\e, il
tient neantmoins lieu de publique î^u refpeft des deman-
deurs, puifqu'ils le produifent en cette qualité a^nmftm
'v/que dans tous leurs liures ,dont il y en a mefme quelques-
vns de compofez Svcexior y m i v s s v. Et que dcplus,
les mefmes Benediditls l'ont fait authorirer,.au& bien que
les autres Mamifçrits par trois reuidons publiques , faites
en prefipnce de témoins , bc pardeuant d-es Notaires, dont la
première au dire de Valgraue ô^ Quatremaircs jcftcnditc
de l'année 164T. La féconde au rapport du Moine Caietan^
fut faite en 1643. ^ la ttQifiémé mentiorinée parleP.Iean,
en fa rcfponfe légale a Monfieur Bouuier Banquier nommé
par le demandeur ^ eft dç 16^0.
Qinl a ^u en fa pojfepion.
Lors que les demandeurs apportèrent leurs quatre Mi-
nufcrits au Cardinal de Bagny , ils s'imaginoient à caufedc
la familiarité qu'ils auoient auccluy, ou qu'il s'en rapporte-
roic à ce qu'eux-mefmes luy en vçudroient dire, ou qu'il fc
contcnteroit de les examiner tuburcinatim & à la légère,
comme beaucoup d'autres auroient peut-eilre fait, fans met-
tre en confideration Jia qualité ^ Les diuerCes cicconftaflces
defditsManufcrits : mais ce grand homme ayant iugé parfa
prudence extraordinaire quiluy feruoit de guide &<lc pha-
re en toutes fes aûions , qu'il ne falloit pas procéder comme
l'on dit en courant à eett^ affaire ,
Prudentia, m quid
Inconfultus agas,
au{fi en voulut-il auoir Taduis des Experts , &: les deuxPeie
Procureurs de la Congrégation de fain6t Maur noyant pu
voulu remporter ces Manufcrits à onze heures du matis,
pour les rapporter à deux de releuée , cela fut caufe quïlî
les lailTerent chez ledit fieur Cardinal, où le defendei/rf"'
leloifîr de les examiner diligemment, comme il a lài'^-
piarqué d^ns fa Relation,
;sfcj-
13
Dont il demande des a,£ïcs, t
En vain le défendeur auroic fait venir ce Manufcrit de la
ville de Rome, auec tant de peines, de cautions, & de dé-
penfes , fi ce n'eftoit pour prendre ade, qu'il eft entièrement
conforme à la Relation qu'il en a donnée dés 1641. Et que
par confequent les Benedidins ont eu grand tort, de noircir
ia bonne famé & renommée , comme ils ont fait par les plu-
mes enuenimées,& éceruelées de Quatremaircs & VaJgra-
ue, idque Svperiorvm ivssv: lefquels par vn effet
remarquable, quoyquilnefoit pas le premier de leur Re-
forme , fans preuoir ce qui deuoit arriuer de cette affaire , &
fans examiner les moyens qu'ils pouuoient auoir pourefta-r
blir vne fi haute calomnie , ils ont follement &: malicicufe-
ment accufé le défendeur, des crimes dont ils fçauoicnt fort
bien qu'il eftoit innocent, & qu'il ne falloit point fortir de
leurs Cloiftres pour en trouuer la four ce &: l'origine, puifquc
c'eftoit Vvne des vingt-deux tromperies iuftifiées par N audc
du moine Bénédictin Caietan,
CuiHi 'vulgata per orhem
J'abttlafpro vera decept JdCuU caujà.
Ce que les demandeurs ne peuuent pas conÇcrniv^
qu*au préalable il nappronue ou dejàduouë le contenu
audit Manufcrit.
Ilferoitfuperflu 6c ennuyeux de répondre pour la. troiflé-
me fois à ces demandes, & puifque les demandeurs ne fe laf-
fent point de ces queftions fuperfluës , le défendeur fe
gouucrnera enuers eux comme ^née dit que fit Hcdor
cnuers luy :
liie nihil, necme qudïentem vana , moratur.
Parce que cette pièce leur eft inconnue, j
Le défendeur prend ade de cette autre auffi folle &: Ridi-
cule confelTion des demandeurs , qu'eftoi^t la pxecedente -, '[
puifque après auoir fait tant de bruit de cettepiece , après j
B iij i
^.
^
14
l'auoir loiiéc ôc vantée û hautement dans tous Jeulsfees
après en auoir cotTé le nombre des feiiillcts , la matière
la forme , la couuerturc , les chapitres qui y font de plus
qu aux imprimez , Ôc autres marques fi cffentielles , & û
precjfes ; après auoir furpris au moyen d'i celle , & de ccj
trois autres manufcrits encore plus defeftueux , la candeur
& la facilité de tant d'hommes de bien : enfin aptes auoir
accufél'Autheur d'en auoir donné vne faufïè Relatioii , ils
confefTent eux-mefmes ////^^ Dei iudiciù , & par vn aueugie-
ment commun à tous ceux ,
,^os diri confit a faBi
Mens habet attonitos , & fur do verbere cxdif ,
qu'elle leur eft inconnue. Certes cela témoigne bien que
Seneque, quoy qu'admirable en tous les préceptes qu'il nous
donne l'eft encore dauantage en celui-ey qu'en tous les au-
tres , Si liis eadem fctnfer 'velU , oportet vera velu. Mais ce qui
a trompé ces bons Pères reformez, ou qui le dcuroienteftr(;
c'eft qu'ils croyoient que cette affaire demeureroit éternelle-
ment embrouillée dans leurs liures, &:dans les Refponfes
qu'on leur feroit, comme il arriue tous les iours en beaucoup
d'autres chofes ferablables,&: qu'il ne fe trouueroitiamais vn
homme qui la voulull porter fi auant, ou qui voulult y pren-
dre tant de peine , & y faire tant de dépenfe, qu'a fait le dé-
fendeur ; qui témoigne bien en cela, de déférer beaucoup
plus auxaduis du Sage , lors qu'il a dit , meltusefi mmcn bo-
?itim , quArn duiitu mnlta., quen'ontfait iufques à prcfent les
deniandeurs.
La troifîéme, Qu^il faut de neceiïîtéY faufcorrc*
d:ion ) que ledit Naudé déclare ^ s'il aduoue que ce
mot de Canahaco interlineaire , foit de la main de
ccluy qui a écrit icditmaii ufciit, ou non.
Le défendeur a défia répondu que cette nouuelle déclara-
tion n'eftoit aucunement neceffaire au fai£t dont il eft que-
ftion, ceque les demandeurs aufii ne peuuent pas ignorer,'
mais pour éluder les iuftes prcuues dudit défendeur, qu'
15
les pourfuit encore plus couragcufement que le Pafteur Ari-
Stxm ne faifoit ce monilre de Prothée dans Virgile , ils taf-
chenx de fe défendre , ou au moins de prolonger le temps dç
leur condcmnation , ^er infidiofas interrogaùones ^quibus in»
caittorum ajfenfianes f4p/rf»/«r, comme dit {ain£t Auguftin en
{z% liures aducrfiis Crefionium,
C'eû pourquoy le défendeur a iugé à propos , pour obuier
àtant de fuites , ic auiîlpour fe deliurer de la mauuaife foy
des Bcnedi£bin$^ qui nient d'auoir iamais veu fa Relation,
de rapporter icy commeiladefia fait dans le procès verbaly
\cs propres termes empîj^czcn icelle, touchant celuy de*
quatre Manufcrics dont il eft icy queftion , pour en inferet
en fuite les témoignages très-certains de fon innocence:'
Inum't Codicem i). Lconis Allatij tiîulum quidem prs Je ferre
loannis de Canabaco , fideo (fuidew nwdo vt vox iUa de Cana-
hdiCQ'veltstomi^fa à finpn>H ,exira. lincâm ^ ^faulofu^YA ipfim
(Xtaret. Ferùm quia jîm p9t»it omijiio ilUm àjcriptt^rey eu m alh»
t^M eadem ejfet manu , eadSwque perntus forma , ^ tubvica,
iefcriftAyé'exarata,mhU hanc difjicultafem moratus , ôcc. oc-
currit tandem Bttlla caiufdam legaîi Afnflolkiin^anihui Germa."
nUi'vnico fûlw ftrgaymno de fer ip ta O' data Vienne afwoi/\.^%,
&c. Defquelles paroles il eft facile de recueillir que le dé-
fendeur aaduancetorois propofîtions en fa Relation: la pre-
mière , Que cette diction de C-anabaco eft interlineaire i la
féconde , Qu'elle eft écrite de mefme main, en mefme fa-,
çonj&demefmerofetcequetout le titre au deifus duquel
elleeftj & latroiliéme^que laBulle de ce Légat trouucc dans
ledit Liurc, eft datée de l'an 1448. Defquelles propofitions
puifque la première & la dernière ont efté trouuées confor-
mes à Ja vérité, par les copies figurées qui en ont efté faites
pardeuantMonîieur Gra{leteau,2^ que la féconde eft en-
tièrement fauorable aux Bencdidihs, c'eft maintenant à eux
de dec/arer,fuiquoy ils fe font fondez pour accufer de faux
la Relation du défendeur , &: pour fouftenir qu'il a luy mef-
me falfifié ces M anufcrits -, iufquçs à dire qu il s'eftoitferuy'
de poudres à cet eiFe£t, &: qu'il auoit efté furpris infiagranti
par vn defesamis, adiouftansmille autres vilçnies, & tuij'-
pitudes que l'on peut voir pour la plufpart dans ]a requcftc
_
■^
-v>
i6
1
\
)
©u FaSditi audit tfèfèriléur ; Ô£ au îviret ^efqûê'Res , comme
auilî de^ neuiF faùiTecez comitiifes cil l'affaire du prctendii
G'erferi, il peut bien dire àùéc le Thcuropides de Plaute ,
S(felïflx hjt funtdides, imfta efi hàhitattOf
^udhic mohftrafunt, anno 'vïx fojfum eloi^ui,
^^^ V^èr^è^^a)^^c^imtï\mG2\rCy fi ledit Nairdé
demeure d'accord c[ue c'eft mefme écriture , il n'en
faudra point faire de vérification ^c^t fi au contraiïc
il le dénie , il en faudra faire la#comparaifon f 4r Ex^
ferts.
Voila la fin où buttent toutes ces fineffes de chicane, &
toutes ces queftions inutiles des demandeurs , qui n'eft au-
tre que d'embrouiller vne chofc , laquelle maintenant que
le Manufcrit controucrfé a cfté mis entre les mains de Mon-
lieur GrafTetcau Rapporteur , ne reçoit plus aucune diffi-
culté : Mais il y a plus -, Car les demandeurs fçacl\ansfott
bien que le défendeur s' cft oblige de remettre ccManufait
dans trois mois , à compter du iour qu'il eft party de Rome ,
entre les mains du fieui: Leone AUatio , qui en eft propriétai-
re, fous peine de luy payer lafommedecinqcens liures,ils
voudroient s'il leur eftoit pofîîble , faire tomber le défen-
deur en cette peine, par ces demandes friuoles^i chia-
nieres. Apres quoyil ne luyferapasperms des'éWier,
j^^ hos tam barbara mores
• ^ '^""^^'lAdminit Rezio?
-luino:»
Fuifquil prétend que ce mot' cft effmtid enta
e.
Perfônne ne peut douter , qu'il ne foit tel , {)uifqueks
de/iîandeursont pris (u'ict de calomnier fi outrageuferaenr
Te défendeur , & d'accufer fa Relation de faufleté, parce
qu'il fouftenoit en icelle, que des quatre Manufcritsdont
cft qiîeftion, il y en a deux de falfifiez par rature, vn autre qu/
ne contient rien du tout de cc^ qu'on luy fait dire,& qu'^"
Pi
dernier , que la parole de CAnabaco telle qu*elle Toit, eft inter-
Jineairej ce que les Benedidins n'ont iamais mentionné en
tous leurs liures. Et dautant que le défendeur ne prétend
point l'adimomis alienis ^É^f«/>«fr/, il demeure es termes précis
de fa Relation defia fpecifiez, fans que les demandeurs le
puiffent obliger par toutes ces queftions à en dire dauan-
tage. Maiscen'eftpas d'auiourd'huy que ces bons Percs
Vhf vincere aperte
Nûif datur, injidioi jarmaque te Ûa parant.
Et la quatrième 3 que ledit Naudé a toit de refufer
itiixit Ùl dcdaration.
m
Les demandeurs ont bien plus grand tort de le prefler fî
fon d'en faire vne autre que la precedentCjpuifqu elle feroic
fuperfluë, Ô^ qu'elle ne pourroitferuir que de fondement à
denouuelles chicanes. En quoy les Bénédictins fembknc
bien manquer de conduite , puifque comme dit Seneque,
Mora turps cji ^inttr fœda.iiexjAYitïhus .
Parce que Ton le f^it ittge en fà propre eau /è.
Vailacncorcvne nouuelle bcueuc des BenediiSlins, veu
que le défendeur qui les accufe de tant de faulTetez , ne peut
ny ne doit pas en eftre le luge. Sctpio Mimr : c. Liuium prêter-
tuntcm chm vidijfa, hufjc inquit virum Jcio pcieraj^e , verum fton
fjfumjimulé' Minfitor ejfe & iudexi il ne faut que changer
CCS deux nom5, pour faire entièrement quadrer cétapoph-
thegme rapporté par PlutarquCj aux accufations de Naudc
contre les Benedidins.
Ce qui ténaoigne qu'il procède de manuaife foy^
K importe beaucoup au défendeur de faire connoiftre,
que ce font les demandeurs , qui ont toujours procédé de
mauuaifefoy en cette aiffaire^ ôc non pas luy ^ veu qu'il n'a
point brigué ou recherché roccafîon de iuger de ces Manu^
fçrits ^mais qu'il a elle nommé ôc prié de le faire„parles par-
C
tics mefnics. Que le Manufcrit qu'il a fait venir de Rome,
j &: qui a cfté veu & examiné par Monfieur Graffe tcau Rap-
porteur, peut faire foy auec combien de probité & dcfidelu
té il aiugé des trois autres, que les Bcnedidins qui en font
Icsmaiftres, J»ar vn effet auiîi éloigné de leur nouuellcre^
forme ,
, ^jtantum diffaftt kTigride Gadesy
ne veulentplus produire. QiiHl n'a chargé de toutes cesfauf-
fetezqueceiuyfeul, qu'il en eftimoit eftre Tautheur , fans
auoir fongé ne fer fo'mnum qttidem aux Benediâ:insclefiin(îl
Maur , &: fans auoir donné aucun fuiet à Quatremaircj,
tUtU6
PeStorafelle virent , Ungua ifififff*fi veneno,
deluy àÀttyidqite Svpeilior.vm i vs s v, ccquiefthieii
çemarquable , pour monfttcr ce qu'opère la reforme dani
beaucoup de Monafteccs , plus de villenies , & d'iniurti
atroces que n*auroit fait le plus méchant , & le plus infolcnt
coquin de la terre, Qu^l a procédé fi iuridiqucmcnt contre
la médifance effrontée de ces Religieux , qu'il ne fe pouuok
pas dauantage, puifqu'il s'eft offert de faire venir touscej
Manufcrits de Rome à fes propres ^ufbs ' S£ defpens ; & au
cas qu'ils ne fuffent conformes à fa Relation , d'aumofner
cinqcens efcus à l'Hoftel-Dieu, ou de donner vne lampe
d'argent de pareille vale^ir à l'Abbaye de fainâ: Germain
des Prez.Laquelle offre il a encore depuis renouuellce ver-
balement, & augmentée d'autres cinq cens écus chez Mon-
fieur GrafTeteau , fans que lefdits demandeurs y ayent vouiu
les accepter.
Nam fiédoreB qux noSie latent , in luce fâteri.
Et qud cUm facias , fa^A referre paUm.
Et finalement qu'il a exécuté autant qu'il luy a eflcpolliW^
lefdites offres, en faifant venir de ladite ville de Rome,\cj
feul de ces quatre Manufcrits, qui n'eftoit pointefl/apof*^
feiïion defdits Bencdidins : &: pourquoy tout cc/a , iinon
parce que bona confcientia prodire vult & conjpici > Où an con-
traire les Bcncdidins reformer de la Gongtegation de i'isà
Maur/cfont en fîgne de leur mauuaifc foy,ingercida0vne
qucftionoùiJs n'auoient que faire j ont blafSé &(iac[a^
J9
fansfuietle demandeur qui n'auoit iamais fongé à eux,^
bien moins encore à les fafcher ou ofFenfcr; ont accufc fa Re-
lation de faux, nonobftant la connoilTance certaine & indu-
bitable qu'ils auoient du contraire , par le narré que les
PP. Placide &:Ican leur auoient enuoyé , de cequis eftoit
paiTéàRome l'année 1641. au fuiet de la vifitation dcfdits
Manufcrits. Qu'ils ont déclaré en pleine audience, cantre la
vérité palpable ,& leur propre confcience, de n'auoir aucu-
ne correfpondance auec les Benedidins deRome.-Qu^iJs ont
refufé iufques à cette heure , de faire deliurer par leurs Pro-
cureurs refidents en Cour de Rome, au Banquier nommé
par le demandeur, les trois Manufcrits qu'ils ont défia eu 6c
peuuent auoir quand ils voudront en leur puiffance : Qu^ils
fefont feruis de deux inftruments faux pour les authonfer,
auffibienqueleP. lean d'vntroifiémej Qu^ils ont dénié d'à -
uoirveuou de fçauoir quelle eftoit cette Relation du dé-
fendeur , après l'auoir blafhïélîoutrageufement à lo ccafîon
d'icelleî & après l'aucir examinée quafi mot à mot en trois
liures, dont le nommé Quatremaires en a fait deux, &: aufll
dans quelques autres pièces : Qvfils ont aduancé dans vn
Faftum de deux feuillets douze fauiîètcz manifedcs :
Queles liures des nommez Quatremaires &: Vaigraue , font
remplis de beaucoup d'autres fauifetez CemhhbJes: Que de
toutes les prcuues qu'ils apportent pour leur idole de Ger-
fen , ils n'en peuuent iuftificr vue feule , Se non pas mef-
me prouuerque ledit Gerfen aitiamaisefté m rerumnatura :
Finalement , qu'après auoir noircy le défendeur de toutes
\esiniures<&: calomnies rapportées fidèlement es pages 16.
17.10, & ir.de faRequefte ou Faélum , ils ont toutesfois
fouftenu chez Monteur Grafîèteau par la bouche mefme
duPere Quatremaires, de neluy auoir dit aucune chofequi
ie/na/loifenler, comme s'ils auoienrreli'gieulement obferuc
dans/cursliures^ou pktftoft dans leurs Satyres virulentes,cet-
teloytant recommandée chez les Paycns, rie qua cdum/iia^
neiuajrAm ,nequis dolm adhibcatur, Etainû le défendeur a
bonne raifon de direauec Seneque,4//«j delator venit eitts cri^
mjois.cums mmùfeft-iorreus ejjt.hc de s'eftonner que \es Yteneài-
^sapréstancdeviicmes &defaufïctez pareuxcommifes,
C ij
■■i^.p
^
h
10
en vne feule affaire, ayent affcz d'effronterie^ pour ky tcpro-
cher qu'il y a procédé de mauuaife foy . ^is pofet ifid ferre}
cjuis fojfetîfia fati?^çxi des Religieux principalement, qui
font tant de bruit de leur nouuelle reforme. Btfi h^c mi.
ridi , ^uid non in aridû ?
Car il demande acSbe de ce que ce nojtn de Cmim
eft interlineaire, pour induire que ce Manufcriccft
informe*
Touterindu6tion que le défendeur prétend tirer de cette
parole intcrlineaire eft , que fa Relation eflanc véritable,
tantencepoind, qu en celuy delà Bulle datée de l'an 144!
les demandeurs n'ont eu aucune raifon de l'accuferde fauf-
fêté , ny d'vne conniuence honteufeôc mercenaire auec les
Chanoines Réguliers de faind Auguftin. Car pour ce qui
eft des autres qualitez de ce Manufcrit , foit que
HuncJttusm£o\:rm%premat, & defirta, vhhHos ,
ou qu'il foit encore plus informe que le Polypheme,quc
Virgile appelle,
MonBrum horrendum informe ingens^
le défendeur déclare qu'elles ne font point de fbn faiû
quant à prefent , & que les demandeurs n infiftent fur cet-
te parole informe^ que pour changer l'eftat de laque(l;ion,&
fe deliurer d'vne faute certaine qu'ils ont faite en calom-
niant fa Relation , quoy que véritable, par vne queftion in-
certaine & douteufe : à quoy le défendeur fupplie Mcflieurj
fes luges de vouloir prendre garde.
Ec ncantmoins parce qu'il feroic oblige à la f«-
nt de la calomnie , s*il en dénioic l'écrituic: il ne veut
pas rcfpondre fur la déclaration que Ton luy dcmati-j
de , laquelle il eft ( fauf correction j oblige dc&re. '
Perfonne n'ignore que les demandeurs ne foicQtaflcz viti'
dicatifs pour faire encourir cette peine de calomnie au ée-
fendeur, files Manufcrits dont ils fe fcruent eftoient witir
McsVpuifqu'ily a fi long temps qu'il les mantient etUm de
vifi ralfifîczj&: corrompus. Maistants'cnfâuc.qu*ils ayent
oCc intenter cette action contre luy , tjuoniam btnejpefAte maU
canfa mnpîeH^ comme dit S. Auguftin : qu'au contraire ç*a
elle le demandeur, qui a fait faifir leurs liures , comme pleins
d'iniurcs & de calomnies atroces contre fon honneur , qui les
aaccufezdc fupercherie , &: de tromperie manifeftc , en ce
qu'ils font paffer des Manùfcrits pour véritables , qu'ils fça-
ucnt fort bien ne reftre pas, & qu*en effet, etUm co^uicio lacef-
fitiy<^indUtovAdimomofrouocAti, i\s n oferoient plus mon-
trer ny produire: Et pour le faire court, qui fouftient enco-
re à prcfent , que Meflieurs les Benedidin? tant diffolus que
reformez ou prétendus tels, ont commis neuf fauffetezprin-
cipales,pour ne rien dire des autres de moindre confequcn-
ce, & plus de trente beucucs inaptes & ridicules , en la feule
affaire de leur fuppofé Gerfcn. Apres quoy le demandeur
ne peut-il pas dire légitimement pour finir fcs réponfes au
Placet imprimé des Benedidins ,
Vanefiitinanis
Imfctus , & fra^£ rcdeum m Clavstra fmdU*
^
C iij
Ii«l
^"^
I
cAîfi^^
^AP VIS PVBLIE' POVR t SECONDE
2n, foiç Cnv le Fadum des PP. Dam Placide
îoiiRouifTei^ Prieur de l'Abbay^e S/ Germain
^^ -^<lcsPre?:;E)ôm Robert Quacremaire&^Rc-
\ ligieux deladite Abbaye. Et les Religieux
-'- Benediâjins de la Congrégation de (ma
'*' Maur^ inte'ruerians.
i>r
Contre Maiftre Çahiel Naudé^&c.
LE s Bénediâ:ins dek Congrégation de S, Maur, ayant
depuis peu publié,vnFa£i;urode quatre feiiillc$,pûur
feruir au procès qui leur a cfté intenté , Air c'tn^ fmffttez. par
euxcommifes eu l'affaire de leur prétendu Gerfen\ kfieur
Naudé n'a point iugé pour deux raifons qu'il fuftncceffaire
d'y répondre en particulier. La première, parce que les im-
poftures dont il eft remply à chaque ligne , (ont (î téméraires
& fi palpables , qu'il n'y a point d'apparence qu'elles puif-
fent tromper perfonne ,
^uA nimis apparent retia fugit Auis,
Et la féconde, dautant que tout le refte du contenu en ice-
luy, a efté didé auec fipeu de iugement , & li peu d'efprit,
qu'il doit abfolumentpafTer pour ridicule, quoy que bien
différent de ceJuy duquel le Sage Poëte a dit
Ridiculum acri,
Fortifii & meltPM magnas flerumcjue fecat res.
Joint qu'il luy faudroit faire vn gros liure, & dont la ledurc
feroit bien ennuyeufe& inutile, pour débrouiller les igno-
rances & cauillations qui fe trouuent aufîî dans ledit Fa-
£tum. Mais il a toutefois creu qu'il eftoit de fon dcuoir^'a-
ucrtirle public de trois chofes, dontil luy importe beaucoup
que la vérité foit connue en détail, crainte que l'Autheur
dudit Fadura
V
Î^
^ *5
ne Teftouifc pur des menteries Ôc calomnies d*a'iitântplus
dangereufcs, qu'il les debitclbiis le nom, de fous l'aueu d'vnc
Congregatiott (i célèbre, oottunc cft celle de fiinSÎ- Maur, .
-^La pretniere , qia'ilperfifteto'urioutSjquoy que les Bene-
AiOiiVi^, quorum fars^md^imdfiiUUii^&.i\t>di\te, au contraire,
par vnefifet de letir malice accouftumée,és oifees qui ont eft é
par luy faites, tant au Chaftelet qu'à la Cour, verbalement &
par hcrk^ de faire venir <ie Rome les ir . Manufcrits donc eft
queftion, à fes propres eoufts 8C dépens;pourueu neantmoins
que les Benedidins ta'Hit de Paris que de la ville de Rome ,
qui font également intereflez en cette caufe , & qui cémoi-
gnenttous les iours par leurs imprimer qu'ils ont lefdits Ma-
nufcrits en leur puifTance , les veuillent deliurer à Monfieuc
Boujuier Abbé de Val-Benoift , & Banquier nomme par
Naudé dans la ville de Rome, pour les receuoir& caution-
ner} ce que tant s'en faut qu'ils fe mettent en deuoir d'exécu-
ter, que le Père l€An\ Supérieur du Collège Grégorien ou
Anicicn,oùfontlefditsManufcrits,les a depuis peu refufez
audit fieur ^tf««/^, comme l'an peut iuî^ifier par preuues lé-
gales & autheiltiques du dixième Feurier de cette année,
quoy que ce P ^lean Hibernois foit le mefiiie , lequel auec le
^ , flMide^Vïocv^cvLt de la Congrégation de S. Maur, tira
cni64i.cesmefmèsManufcrits de lafufditc Bibliothèque^
pour les faire voir à Monfîeur le Cardinal de Bagny en in-
tention dclefurprendrc, comme ils auroient fait infaillible-
ment,^ ledit Cardinal n'euft efté plus habile homme que
CCS deux Bcnedidins ne s'eftoient imaginé, &c s'il n'euft ref-
femblc à cet excellent luge duquel Virgile a dit,
Cafiigdteftte , audit que dolos yfibtgitque fateri.
JEt outre ce ledit Naudé offre encore, comme il a deRa Fait
pîaûcms fois, de configner au Greffe de la Cour, ou aux Ad-
minilbrateurs de l'Hoftel Dieu, la fomme de quinze cens li-'
lires, pour eftre conuertie au profit dudit Hoftel Dieu , au
cas que lefdits Manufcrits ayant efté veus Sc examinez en^
cette ville, par ceux qu'il plaira à la Cour d'ordonner -, trois
d'iccuxnefoienttrouuez corrompus & altérez uujraudem
ttftanufiguUiXyvi par l'addition interlineaire d'vn mot, qui
^•IBiPP
■^ *
i4
au dire des Ben'cdi£tins décide là qucftioftjSrlesâeïix au-
très, par diuerfes paroles écrites aulicu &:à laplaçç de celles
qui y eftoient premièrement. Se que Ton voit manifeftement
auoir efté biffée» & raturées. Et auffi ati cas qiie la figvire du
Moine qui eft au commencement du iv. Manurcrit,fou ac-
compagnée d'aucune des lettres capitales, noms, tittcs, pu
infcriptions^quife voyent à prefent eri celle que le V.Qm-
ftamin Caietan Benediâ:in, autheur de cette querellc,auifi
bien que de beaucoup d'autres, & de la falfification dé ces
-Manulcrits, en a fait grauer, & que luy &: les autres Benedi-
dims/otnmis fiis heatt , comme difoit Ciceron de Sahiftc,
font ordinairement paffer pour le portrait de leur iuppofé
Jean Gerfen , qu'ils prétendent anfli a\ioir copaj^çlç jçs Liurcs
de limitation de lefvis-Ghrift ^ r -
-:- •:.?^. -'^ . n- Sedïlloi
Expeifala figes f'vamseiufit ariSfis^
La féconde chofe à confiderer eft , que le P . ConBamin Cm-
ta/i peut bien, comme difent les Benedidins, auoir cité gage
à Rome par quelques Papes ,pour trauailler à l'Hiftoire Ec-
clefiaftique , tout ainfi que beaucoup le font en cette ville,&
ont des breuets du Roy trcs-honorables, pour trauailler a
celle de France: ce qui luy acquit la. recommcndation du
Cardinal Baronius ,& de quelques autres perfonnes de let-
tres î mais comme on euft reconnu qu'il eftoit homme à tout
gafter , par fes impoftures & pbantaifies extrauagantes , veu
qu'il auoit mefme eu la hardieffc d'écrire contre Baronius,
pour monftrer que S. Grégoire auoit efté Moine Bencdi-
^in,.ilnepaffaplus que pour vne tefte folle & éccruellée^
^ & pour vn refueur ^uf mftlt/iqutikm nouerat , fid malè ûmm,
& qui n'auoit autre but que de tout donner à fon Ordre de S.
T^ BenoiH > comme Guillaume P$Hel Profefleur du Roy , & du-
quelFo-na rendu des témoignages cent fois plushonorablcJ
que l'on n'a iamais fait de Caietan, ne laiflbit pas depa/fo"
pour fol, quand il femettoit fur les contes de fa mcre leannc,
qui deuoitfauuer les femmes,, comme lefus-Chri/l auoit
Êuuélesliommcsi&fur lesconqueftes ou prerogatiucjdc
ies Gomeriftes ou anciens Gaulois. Tvîais voicy bien dauaU'
xsi^y iamais les Moines n'ont diifaeaé vu hçmiaiç m \
ï
ails
mm
qu'ils^ontfait fldMrjf CcrneilU Agrippa, &: ncantmoiits vn Pape
luy ccriûit pins honorablement , que ne fit Paul V . à Caieta»,
comme l'on peut voir au recueil defcs œuures;& pour ce qui
eftdes éloges que les perfonncs de mérite luy ont donnez,,
Paul loue l'a appelle Foruntcfumingeniumi lacqucsGohory'
i'amis intercUYij^imafuïfdCulilurninaîSfi^ks le nomctouriours
mtntundum Dominum Agrippam , Hier Arum liieratorum^ue ôm^
niummiraculumy&AnioremùûtMrum, 6c lean Tritheme Abbe
BcncdiÊfcin tres-cclcbre, luy écrit vne lettre en ces termes,
idmraihne waxiwa ducimurfiper erudiùone tua non 'vulgari;
adiouftanc plufîeurs autres termes fort honorables, que la'
briefiiccédccétAduismedifpenfe de rapporter. Tadioufte
encore c^çXAmtn en Italie , ^ RahcUis en France , ont efté
beaucoup plus eftimcz que le Caiftan , quoy qu'ils fufTcnt
beaucoup plus vicieux , & que Paulin, auoitmcdTie donné
dételles louanges au dernier, qu'elles ne font en rien infé-
rieures à celles que le Pape FaiU F. a données à Caku/^y C2t
voila ce qu'il luy dit, Nos igitur, &c. volefttéfque alias apudnas
àtKtl\giùnisz.elo, literarumfcient'tay njitaacmorumhûneJfate, a-
liifijttcfrûhitatisô''uirtfnmn meritis multifliciter commendatum;
écn Cequiferuira deréponfe aux Antithefcs faites par l' Au-
thcurduFadumjCnfaueurdel'Abbé CaiâLm, iufquesàce
que l'onfalTe voir au iour THiitoire de toutes Jes impo/tiires
que ledit Abbé , ou fe qualifiant tel, a commifès en la profef-
fion dontilfemefloit, qui n'efloit autre que de compofcr des
Liures, ou de publier fous fonnom ceux qu il faifoit com-
poferau ^cnt Peirus Melojius ^ècautïcs de fes arnis, comme
'Vi?'tf^//>?A'J luy a defïa reproché en plufîeurs endroits, &; que
l'on en pourra donner d'autres preuues , û les Bcncdidins ne
veulent acquiefceràJa précédente.
Pourlarroi/iéme chofe donriJ importe an ficur Naudé'
que le public foit deuëment informé , c'eft touchant la pa-
role Rahsugrij à laquelle , puifque ces bons Pères donnent
aucc beaucoup plus de mali ce que d'i gnoran ce , vne fîgniiî-
cation ii honteufe , au moins en deuoientr-ils rapporter quel^-
ques exemples; Mais puifque ce n'eil pas la couftume de ces
nugiplylo^uides , f^techniloquidesnonquidcm Flaùtini ,fèd Be"
«^/^i»;, de parler aucc laifon^^ou authoricé, & que celles
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eu fleur Naudécày dcnericn auancer , qui ne foiibienefti-
blyparl'vnede ces deux preuues ; ilstrouueront furlafinde
cet Aduis , les pièces necefTaires pour leur apprendre fansrc.
plique,&: fans les contraindre à chercher eux-mefmes leur
condemnarion dans tous les Dictionnaires , quelle eftla
vrayefigniâcation de cetcc parole, laquelle le fieur Naudé
n'a iamais prifepour fi noire , ny fi criminelle , que les Béné-
dictins nous veulent pcrfuader, quoy qu'ils ayent touliours
çu beaucoup de ces Rabougris^ c'cïlà dire, raçourcis, hideux,
ridez, contrefaits, mal-baftis, comme cftoit cet AbbéCaie.
tan,dans leur Ordre ; &: ce en auançant fansconfcienceny
iugemenr, des beftifes & malices , qu'il leur feradorefniuant
aulîi difficile d'éuiter que d'excufer ,
Ample xi quod habent peruer/è prima viaii
Ce qu'il faut entendre des quatre Manufcrits, & des trois r&
uillons faites en leurfaucur, pardeuant Notaires & témoins.
P uifque ledit N audé fouftient que ce font autant de pièces
fal{ifiées,&: produites y2///^^f morcy^^x les Benedidins,ea
faueur du prétendu Gerfeti , & au fuiet defquelles onbt
pourroit bien dire auec l'Abbè Tritheme, au liure «/e w/<
Saferdoîum : Mifiranda generis humant condition qui diommft'
lera debuerunt emendare ygrauiora committunt.
Voila donc à peu prés tout ce que l'on peut dire fans en-
nuyer le Ledeur en cette matière : car de vouloir décoiiurir
toutes les tromperies &: impoflures de l'AutheurdeceFa-
<a:um , auquel on peut bien adapter ce vers rapporté dausles
Decr étales, -^
^^alis vefiis erit talia corda gerit.
comme au contraire Petrus Damianus, que lemefmeCaie-
tanfairpalTerpour Benedi£tin,difoit de ceux quifouftb*
nent la caufé de Thomas à Kempis, Sermone i.de dedicat. £(-
ckfuy G^Qmnocentiam cor dium y colore 'ùeJHum repromittunt, Ce
feroit engager le Ledeur dans vne matière quiluy feroitaulli
defagreable , comme elleeft peu honnefte & fauorablei»
deffcin des Bencdi6tin$, lequel neft autre,
Dam pr£cipitanper
Auxilium teStis quajt ferre ardentibm infidst,
que de hazarder q^% dernières impoltures, pour fouilcnir/i*
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fjh
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premières, quoyqu'auec toutes les apparences pofllbies'de
n'y pas rcii/Tir,
a . 2<lonfi terra mmmifiebitur,& mare cœla^U _-.
Ceftpourquoy lors qu'ils difenc/^^^ 2.. que Naudc s'eft dé-,
ditdes offres qu'il auoic faites, défaire venir les Manuicrits
de Rome à (es propres coufts&defpens. ptge^,ç[\xi\ fit ap-
peller la caufe du treizième Feurier par furprifc :page j. que
le Cardinal de Richelieu &; les Benedidins de Paris, ne vou-
lurentpoint faire décider la queftion par les Manufcrits de
Homer/zT^f 6.&: 7. que le fieurde Florauant difputa long-
temps auecNaudé, fur la fauiTeté des Manufcrits, ce qu'ils
répètent encore cinq ou fîx fois dans la fuite de leur dif-
çoMisipageô, que Morifet & Marconius auoient donné at-
teftation pardeuant Notaires , ôc auparauant que Naudé eut
veu& manié lefdits Manufcrits , qu'ils eftoient bons & légi-
times j/'4^f 9. que Naudé n'ait point enuoyé fa Relation à
MeffieursDupuy dés l'année 1641.^/7^^ 10. que les Manuf-
crits font au pouuoirdudit Naudé :^^^^ 10. &: ii.queMon-
fieurdeLaunoy n'ait point dit que les Manufcrits auoient
efté mal repris -.fageii. que Naudéait commis aucune fauC-
feté dansfofl^Faftum ijlage iz. que lemefme ait tronqué &:
altéré les paroles de Q^atremaiiïs i/^ge ly. que Naudé aie
fupprimévn Dialogue par luy compofé : p.ige 16. qu'il ait
calomnié Valgraue pour auoir impugné Thomas de Kem-
pis; Le /leur Naudé toutefois ne prétend point répondre à
ces douze fau/fetez principales, non plus qu'à vne infinité
d'autres de moindre confequencCj/inon en reprochant aux
Eenediéliiîs, oequ'Arnobereprochoit aux Payens, fur ce
qu'ils tâchoient d'opprimer les Chreftienspar de fcmblables
impoûurcs^ Rogo cum hjc dicitts , non calmnmarivçs improbt
h dfertis conjpicitis, manififiifijue me fidacus ? Certes cel^i fait
bien voir que les Benediébins ne pouuans fortir honnefle-
ment de cette affaire , font tout ce qu'ils peuuent pourladé-
guifer , quoy que honteufement -, puifque iufques à cette
kureils n'ont rien auancé dans tous leurs Liures &: Fa-
ftums j qui ne foit abfolument faux , ou defticué de fcns
commun. Si leurs Manufcrits eftoient bons &: fînceres, ils
lesauroient fait venir de la Chine bc du lapon , depuis le
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temps qu'on les prcffc de les faire venir de la ville de Rome'
aux dépens mcfmedc leur partie : Mais parce qu'ilsfomcor.
rompus ôc altérez , il faut auoir recours à contredire la Rcla.
cion particulière, qui les qualifie &: fouftient tels de vifi, par
desfophiftiqueries fi ridicules &: fi froides , vf vel NemU'
nasthermcu rejrigefare pofem, Cequ'eftant ainfi , Naudéne
peut -il pas dire auec vérité ,
Vos frecor admifi rifum teneatié dwici,
en voyant que les Benedidins produifcnt tant d exceptio/ii
verbales , contre la Relation qui a efté donnée de ces Ma-
nufcrits de Rome , Icfquels toutefois ils n'oferoientpluj
monftrcr à perfonne, ny mefmc produire en lugement. Cela
s'appelle en 'D^oiOiprôteflatio contraria fa^îo^ & c'eft affezpoui
réfuter entièrement T Autheur du Fadum , fi plein de fctti-
fcs & de mauuaifefoy , qu'il ne fe peut pas dauantage, dcluy
direauecle bonPocte Lucrèce :
llla tibi ejl igttur ^verhorum copia caffk
OmmÂ,qux contra fènJU'S injlruôf a pdYataeB,
ij.,,_ .
LES S.ENTIMENS
DE UACADEMIE FRANÇOISE
fur la fignification du mot Rahougry :
E^ecuetUis des Lettres de deux Academijles j kniu
aujimr NandL
M
O N s I E V R ,
Pour réponfeàvoftre Billet, vous fçaurez que Monfîeat
Conrat propofa hier à Mefiieurs de l'Académie voftferaot
Rabougry j pour en fçauoir la vrayc bc naifue figni£catiofl.
Quoy que la Compagnie fuft alors fort grande, fieft-ccqu'ji
n'y eutpoint en cela de diuers aduis. Car tous nos Meiïicu»
demeurèrent vnanimement d'accord, que ce motnclî^^w-
fioit rien autre chofe qu'vn corps imparfait,cntafle^ii-
courcy. Et pour le iuftifier encore , on rapporta quelc^uwaï-
i9
mcles des Ordonnances fur le fuict des forefts , où il eft
fait mention de certains arbres , qui y font nommez Rabow
gris, pour dire, qu'ils n'ont pas toute leur iuftecroiffance.
radiouftayquerondifoitaulli vn fruit rabougry , vne poire
ou vue pomme rabougrie , pour dire tantoft vieille ôc ridée ,
& tantoft auoLcéc , qui n'a ny toute fa confidence, ny toute
fa maturité requife ; ce qui me fait croire que ce mot pour-
roit bien deriuer du mot Latin Abortinm , & c'eft au/fi le fen-
timcnt de quclqucs-vns de nos pkis do£tes amis. Quoy qu'iL
enfuit, il eft certain, &: la Compagnie l'a conclu tout d'vnc
voix, que ce mot ne defignoit aucune corruption, ny de-
prauation de mœurs , & n'eut iamais ce fcns obfcene que
quclques-vns luy veulent donner. En fuite on y pack de,&:c.
le fuis
MONSI EVR,
DemonEftudecc4.
iourdc Ianuieri(?3i.
M
/ Voftrc trcs-humble <&: tre^-
affedionné feruireur,
G. Co LLETET,
Et au deiTus, A Mû>jJIcurNatidé, &:c.
Oksievr,
L'Authcur d'vn Liure du temps , s'eftaut feruy du mot
de Rdûugrj/ , en parlant d'vn homme qui cftoic petit &
mai-fait , il fe trouue que quelques fîens amis l'ont pris
pour vne iniure , comme (i on l'auoit voulu taxer d'vn
crime en fes mœurs , à quoy il y a bien de l'apparence que
l'on n'a point penfé. Et pource qu'en mon particulier, ie
croy aufli que cette parole n'a iamais efté prifc en vn fi
mauuais fens , ie vous prie de £çauoir determinémcnt de
Meilleurs de l'Académie Françoife , aufquels i'ay fceu que
Monficur Comat en auoit dcfia parlé , quelle eft fa vraye
D iij
^ô
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^aÉiteM.iJMiaiiMilitattaMB^MMMi^MnaMMàilÉ
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f
fignification , & û die a efté quelquefois employée en
fi mauuaife part. Et fur ce ic fuis y
MoNSI EVR,
De mon Elludece
17. Feurier 1551.
Yoftre tres-humbic &: tres-
obeïflant feruiteur ,
G. N A V D e'.
Et au defTus , J MonJîeuY de la Uothele Vayer^ &c.
Onsie VR,
M
Onarapporté voftre doute à Meflîeurs de l'Académie,
& on IcuV a mefoiefait lecture de voftre lettre. le vouspuij
affeurer qu'encore que rAflemblce fuft tres-nombreufe, il
n'y a point eu de diuerfîté defentimens; & que tousd'vne
voix , ils ont déclaré , comme ils auoient défia fait quelque
temps auparau2tnt, que le mot Rabougri , ne pouuoit eftre
pris au mauuais fens & criminel, que vous dites qu'on luy
a voulu donner. Ils ne penfent pas que iamais il ait efté em-
ployé, que pour defîgner ce qui vient mal en croifrant,&
qui eft difgracié de nature , commel'on dit vn arbre rdougriy
d'où il a efté porté aux chofes animées , qui demeurent pe-
tites ,& de ftature trop ramafTée , fans auoir iamais regardé
la deprauation des mœurs ; c'eft tout ce que ie vous puis diic
en demeurant du cœur que vous fçaucz ,
MoNS IEVR>
De Palis le 19.
feurier 1 6^ 1.
Voftre tres-humble &tre5-
affedionné feruiteur,
DelaMothele VayeR'
Et au oefluSj, Â Mtnjkiir Mandé ^ Sca
S
//^
3^
Le fieur Naudé ne jîcetend tirer aucun aduantage fur l'Autheur
A Fa6tumide ce qu'il a mis Déclaration où il falloir Relation y Car-
dinal Bichi pour Bifcia ; Cardinal Baigne pour Bagny i Befald pour
i M &C comme il eft croyable Guillior pour Guillaume de S.Jrnotf^r,
^reo'our n'encourir le blafme&lacenfurcde Seneqiie , qui appelle
ces pointilleries inutiles , mem Philofofhi^ prodere. dum caftelU ^^:
fenduntur, ,
^ÊÊÊÊk
MiÉllMi
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