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Full text of "Histoire naturelle des c?tac?es. Tom. 2"

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E HISTOIRE 
D ATUR E.L.L € 


DES CÉTACÉES. 


TOME SECOND. 


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DES € 


A ANNE-CAR 


PAR M. 


GRAND-CHAN( 
DE LA L 

SÉNA' 

MEMBRE DE I 

ET DE PLUSIEURS . 
DE FRANCE TT 


TOM] 


À 

À LA LIBR 

be P, DIDO L'AINÉ 
ET Faux DIDor 

M 


HISTOIRE 
NATURELLE 


DES CETACEES 
DÉDIÉE 
A ANNE-CAROLINE LACÉPÈDE. 


Par M. LACÉPÈDE, 


GRAND-CHANCELIER ET GRAND-AIGLE 
La 


| MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANC Es 
ET DE PLUSIEURS AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTES 
DE FRANCE TT DES PAYS ÉTRANGERS. 


A LIBRAIRIE STÉREOTYPE 
DE P. ner SRN RUE DU PONT DE LODI, N° 6, 
zT Fiamin DIDOT, RUE DE THIONVILLE, N° 116, 


M. DCCC IX, 


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LE NARW 


l 


| Quz: intérêt 


Mage du narwa] 

| 1 3 Voyez la table : 

j cement de cette H; 

3N 

E A, arwa l i ? 

Machouwre Sp er | | Es à à 
; / oa | | 

z z | de dun CACHAL 0 | 

p Vates Cylndrique”. 

3. PHY. f 


HISTOIRE 


ENATURELLE 
| DES CÉTACÉES. 


ELES NARWALS*: 


LE NARWAL VULGAIRE:. 


Qvz: intérêt ne doit pas inspirer li- 
mage du narwal ? elle exerce le jugement, 


* Voyez la table méthodique placée au commen. 
cement de cette Histoire, 

? Narmalugpulgaris ; narhwal ; licorne de mer; 
narhval, lighoal, en norvége; narhval, nata 
hoal , naa-lival, en Islande ; tauvar, killelluak ; 
kernektok , tugalik , en Groenland; monodon 


Cetacées, ILs 1 


2 HISTOIRE NATURELLE 

élève la pensée, et satisfait le génie, par 
les formes colossales qu’elie montre, la 
puissance qu'elle annonce , les phéno- 
mènes qu’elle indique ou rappelle; elle 


excite la curiosité, elle fait naître une 
sorte d'inquiétude, elle touche le cœur, 
en entraînant l'attention vers les contrées 
lointaines, vers les montagnes de glaces 
flottantes , vers les tempetes épouvan- 
tables qui soumettent d’infortunés navi- 
gateurs à tous les maux de l’absence, à 
toutes les horreurs des frimas, à tous ka 
dangers de la mer en courroux; elle agit 


monoceros , Linné , édition de Gmelin; monodon , 
Artedi, gen. 78, spec. 108; id. Pu Suecic. 48 ; 
id. Mus. se Fr. 1, p. 52; id. Muller, Zoologe 
Dan. Prodrom. p. 6 » D: 44 ; narhwal, oder einhorn, 
Anders. Island. p: 225 ; id. Cranz, Groenland. p. 
146 ; einhorn, Mart. Spitzb. p. 94; eenhiorning , 
Eggede, Groenl, p. 56; monodon narhwal , Bon- 
naierre, planches de l'Encyclopédie méthodique; 
id. édition de Bloch, publiée par R. R Castel; 
Oth. Fabric. Faun. Groenland. 29 ; unicornu ma- 
CR RNA p. 282-2683 ; Raj. Pisc. p. 11; 
licorne de me 


> Valmont- Bomare™ Dictionnaire 
d’histoire ERS ; narhwal, 


Miss. pisc. 2, p. 18, 


id. ibid ; 
tab. 2, Üg. ce 


Klein , 


DES x 


imagina 


A 
nsur l 
enfi HS 


sa fra ses dim 
ses armes, sa forci 
instinct. 

Le narwal est, 
l'éléphant de la m 
maux que nous c 
ont recu ces dents 
si pointues, si pre 
l'attaque. Tous d 
masse, un grand 
vigoureux , 


pe 
ui Jui re s 


1 


eme 
€S qu'e Seti, 
n 


~ | 


: petes épo 
umettent d'infortuné, 
| LA 
ous les maux de l'abren 
Orreurs des frimas, à m 


la mer en courroux: el: 


ciné , édition de Gmelin: mni 
D, spec. 
Fr. 1, p 92; id. Muller, W 
3. p Ó, D. 44; narhwal, odere 
d. p.225; id. Cranz, Groeki 
. Mart. Spitzb: p. 94; 


108; id. Faun, Sut: 


DES NARWAL 3 
enfin sur imagination, lui plaît, Panime 
et l’'étonne, en réveillant toutes les idées 
attachées à cet être fantastique et merveil- 


S 


Je 


leux que les anciens ont nommé /zcorre, 


ou plutôt en retraçant cet être admirable 
et réel, ce premier des quadrupèdes, ce 
dominateur redoutable et paisible des 
rivages ct des forêts humides de la zone 
torride, cet éléphant si remarquable par 
sa forme, ses dimensions, ses organes, 
ses armes, sa force, son industrie et son 
instinct. 

Le narwal est, à beaucoup d’égards, 
léjéphant de la mer. Parmi tous ies ani- 
maux que nous connoissons, eux seu's 
ont recu ces dents si longues, si dures, 
si pointues, si propres à la défense et à 
l'attaque. Tous deux ont une grande 


sal masse, un grand volume, des musclcs 


el, p. 56; monodon mari} vigoureux , une peau épaisse. Mais Îles 


des de l'Encyclopédie 
| Bloch, publiée par 
200. nr 4 
- 202-209 ; 
V or aliwoni-Bomares 
1, id 
fige 


n id 
le: narhwat; © 
ab. 2 


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f p férens : l’un, très-doux par caractère, 

s unie 

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Ps} 
Le ne repo 


gne perce que ceux qui lattaquent, n'écrase 


résultats de leur conformation sont bien 


nuse de ses armes que pour se défendre, 
usse que ceux qui le provoquent, 


que ceux qui lui résistent, ne poursuit et 


4 HISTOIRE NATURELLE 

n'immole que ceux qui l’irritent ; lautre, 
impatient, pour ainsi dire, de toute su- 
périorité, se précipite sur tout ce qui lui 
fait ombrage, se jette en furieux contre 
l'obstacle le plus insensible, affronte la 
Puissance , brave le danger, recherche 
le carnage, attaque sans provocation, 
combat sans rivalité, et tue sans besoin. 

Et ce qui est très-remarquable, c’est 
que l'éléphant vit au milieu d’un atmos- 
phère perpétuellement embrâsée par les 
rayons ardens du soleil des tropiques, et 
que le narwal habite au milieu des glaces 
de l'Océan polaire, dans cet empire éter- 
nel du froid, que la moitié de l’année 
voit envahi par les ténèbres. 

Mais l'éléphant ne peut se nourrir que 
de végétaux; le narwal a besoin d’une 
proie; et dès-lors tout est expliqué. 

On n'a compté jusqu’à présent qu’une 
ou deux espèces de ces narwals munis de 
défenses comparables à celles de lélé- 
phant; mais nous croyons devoir en dis- 
tinguer trois. Deux sur-tout sont séparées 
l’une de l’autre par de grandes diversités 
dans les formes, dans les dimensions, 


pES À 


i s 
dans les habitude 
es € 

cessivement l 


nombre d'observi 
auquel nous poul 
particulier de mac 


gner la grandeur 1 


des rapports les plu 
mation avec celle 
ment de la baleine 
nous préférons d 
spécifique de vulg 

De la mâchoire 
wal sort une den: 


Re. | 
Write DES NARWALS. 5 
l 


wi 


© pré: r ` 
Précipite tia. deg dans les habitudes. Nous exposerons suc- ` 


Ee, se jet Onte, cessivement les caractères de ces trois 
€ plus inse en furi, espèces, dont les traits distinctifs sont 
br | ansible ag présentés dans notre tableau général des 
e ` r E kd 

Uger, … Cétacées. Occupons-nons d’abord du nar- 
» attaque y leg P 

fans broy wal auquel se rapporte le plus grand 
y Et tueg nombre d'observations déjà publiées, 


ui ; 
í est tres-remar ul auquel nous pourrions donner le nom 
ant vita particulier de macrocéphale *, pour dési- 


u milien d'u 
Petuellement embrâsé 
Gens du soleil des tropi 
wal habite au milieu d 


I gner la grandeur relative de sa tête, Pun 
des rapports les plus frappans de sa confor- 
mation avec celle des baieines, et notam- 
n polaire. dans: ment de la haleine franche, mais auquel 
| ) eteni nous préférons de conserver lépithète 
void, que la moitié deh spécifique de pulgaire. 

ihi par les ténèbres. De la mâchoire supérieure de ce nar- 
éphant ne peut se mm wal sort une dent très-longue, étroite, 
mx: le narwal a þan conique dans sa forme générale, et ter- 


dès-lors tout est apip minée en pointe : cette dent, séparée de 


compté jusqu'à prét 

spèces de ces ee ų rieux, sous le nom de corne ou de défense 

pomparables à cel és de licorne. On la regardoit comme le reste 

ais nous croyons we de larme placée au milieu du front de 

pis. Deux surtout. À cet animal fabuleux, symbole d’une 

re par de £ i ñ * Macrocéphale signifie grande téte, | 
5 } 


wda mâchoire , a été conservée pendant 
wlong-temps, dans les collections des cu- 


6 HISTOIRE NATURELLE 
puissance irrésistible, auquel on a voulu 
que le cheval et le cerf ressemblassent 
beaucoup, dont les anciens ne se sont pas 
contentés de nous transmettre la chimé- 
rique histoire, dont on retrouve l’image 
sur plusieurs des monumens qu'ils nous 
ont laissés, et dont la figure, adoptée par 
la chevallerie du moyen âge, a décoré si 
souvent les trophées des fêtes militaires, 
rappelle encore de hauts faits d'armes à 
ceux qui visitent de vieux donjons go- 
thiques, et orne les écussons conservés 
dans une partie de FPEurope. 

Il n'est donc pas surprenant qu'à une 
époque déjà un peu reculée, elle ait été 
vendue très-cher. 

Cette dent est cannelée en spiralė. On 
ne sait pas encore si la courbe produite 
par cette cannuelure va, daus tous les 
individus, de gauche à droite, ou de 
droite à gauche; mais on sait que les pas 
de vis formés par cette spirale sont très- 
nombreux , et que le plus souvent on 
en compte plus de seize. 

La natüre de cette dent se rapproche 
beaucoup de celle de l'ivoire. Cette défense 


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| 


pts 


proportion de leur 
les unes sur les a 
nité plus grande; 
une cohérence pl 
la défense est plu 
sante, moins alté 
perdre, en jaunis 
leur blanche qui 

Si nous considér 
dent, relativemen 
de l'animal, nous 
est quelquefois le 
Il ne faut donc pa 
trouvé des défense 
trois mètres, et n 
et deux tiers. 


+C: 
Suivant W 


l Oruius 

qu’un Evêque d'island 

gueur de Ja | 

x ent q 
a r a 
tacêe 


D1 RE Ran F 
Eistible l REY 
ral et le e aael on, DES NARWALS. 7 
ont les ançi resten; est creuse à la base comme celles de 
È nous trans Shey, Péléphant; elle est cependant plus dure. 
re, dont me. ki Ses fibres plus déliées ne forment pas des 
Tlron,, arcs croisés , comme les fibres de l'ivoire; 
ét dont | mais elles sont plus étroitement liées ; 
a fig plus ténues, elles ont plus de surface, à 
proportion de leur masse; elles exercent 
êtes ni. les e sur les autres une tome amns 
beore de hauts fait le nité plus grande; elles sont réunies par 
t une cohérence plus difficile à vaincre : 
la défense est plus compacte, plus pe- 
partie de l'Eure sante, moins altérable, rie sujette à 
Mrope. perdre, en jaunissant, l'éclat et la cou- 

dope pas surprenantq! leur blanche qui lui sont propres. 
dun peu reculée, di Sinousconsidérons la longueur de cette 
ts-cher. dent, relativement à la longueur totale 
de l'animal, nous trouverons qu'elle en 


i 
tsitent de vieux don 
Mt orne les écussons con 


nt est cannelée en spirt 
urbe pt Est quelquefois le quart ou à peu près *. 
Il ne faut donc pas étre étonné qu'on ait 
rouvé des défenses de narwal de plus de 
i trois mètres, et même de quatre mètres 
mehe; mais on alt QU et deux ticrs. 
rale so 
§ gouw 


s encore si la co 
canuelure va, dats ™ 


de gauche à droite, ! 
. 


8 HISTOIRE NATURELLE 

Lorsqu'on rencontre un narwal avec 
une seule dent, on ne voit pas cette dé- 
fense placéeau milieu du front, ainsiqu'on 
le pensoit encore du temps d'Albert * ; 
mais elle est située au côté droit ou au 
côté gauche de la mâchoire supérieure, 
Plusieurs naturalistes célèbres ont écrit 
qu'on la trouvoit beaucoup plus souvent 
à gauche qu'à droite. Elle perce la lèvre 
supérieure, qui entoure entièrement sa 
base et forme ordinairement autour de 
cette arine une sorte de bourrelet en 
anneau , assez large et un pen convexe. 
Le diamètre de la défense est le plus sou- 
d’un trentième 
de la longueur de cette dent; et la pro- 
fondeur de l’alvéole qui la recoit et la 
maintient, peut égaler le septième de 
cette même longuenr. 


vent, à cette même base, 


Mais cette dent placée sur le côté gau- 
che ou sur le côté droit, est-elle l'unique 
défense du narwai? ce cétacée est-il un 
véritable ųvnicorne ou licorne de mer? 

On ne peut plus conserver eette opinion. 
Toutes les analogies devoient faire croire 
Libertus, XXIV , pag. 244 a. 


+ 


pes NÊ 
du narw 
u mil 


à ce sujet. 
Lorsqu'on à pris 
seule défense, on a t 
du côté opposé à « 
alvéole recouvert p 
reufermoit le rudi 
défense arrètée dan 
Des capitaines de b 
attesté à Anderson 
vidus de l'espèce ! 
ont, du côté droit 
rieure, une seconde 
première , quoique 
pointue ; ct pour n 
ticle sans néecssité 


nant qu'un senl fai 
Petersen | 


any DES NARWALS. 9 
u Milieu d voit Pas que la dent du narwal n'étant pas placée 
u front . sur-la ligne du milieu de la tête, mais 
n temps N s’insérant dans un des côtés de cette par- 
| u CÔtE dr, tie, n’est pas unique par üne suite de 
a mâchois la conformation naturelle de l'animal; 
Muralistes cái; MN mais les faits connus ne laissent aucun 
ducoup ps doute à ce sujet. 
Wh Lorsqu'on a pris un narwal avec une 
€ Perte il seule défense, on a trouvé fréquemment , 
bá ns aaar du côté opposé à celui de la dent, un 
taw aivéole recouvert par la peau, mais qui 
une sorte de boumi reufermoit le rudiment d'une seconde 
ser large et un peur défense arrêtée dans son développement., 
fde la défense est le pw Des capitaines de bâtimens pêcheurs ont 
attesté à Anderson que plusieurs indi- 
vidus de l'espèce que nous décrivons , 
l'alvé i . ont, du côté droit de la mâchoire supé- 
sivéole quidareot . e a 
| M rieure, une secorde ent semblable à la 
peut égaler le sepite première, quoique plus courte et moins 
longuenr. . pointue; et pour ne pas alonger cet ar- 
dent placée sur Le cott ticle sans néeessité, et ne citer mainte- 
, cié droit, est-elle lw nant qu’un seul fait, le capitaine Dirck- 
arwal? ce cétacée p Petersen , commandant le vaisseau le 
ede Lion d'or, apporta à Hambourg, en 1689, 
He Jes os de la tête d'un narwal femelle, dans 
ef lesquels deux défenses étoient insérées. 


qu entoure 


€ méme base, d'un trat 
eur de cette dent; etl 


corne ou licorn 
ere 


lus consCTY 
P ient fi 


alogics devo 


qxiv, Pea” = 


10 HISTOIRE NATURELLE 
La figure gravée de cette téte a été publiée 
dans plusieurs ouvrages, et récemment 
dans la partie de l Encyclopédie méthodique 
que nous devons au professeur Bonua- 
terre. Ces deux dents n’étoient éloignées 
Pune de l'autre, à leur sortie du crâne, 
que de six centimètres; mais leurs direc- 
tions s’écartoient de manière qu'il y avoit 
cinquante centimètres de distance entre 
leurs extrémités : celle de gauche avoit 
près de deux mètres et demi de long, et 
celle de droite étoit moins longue de 
treize centimètres et demi. 

D'après ces faits, et indépendamment 
d'autres raisons, on n’a pas besoin de 
réfuter les idées des premiers pêcheurs, 
qui ont cru que la femelle du narwal 
étoit privée de défenses, comme la biche 
est privée de cornes, et qui, par je ne 
sais quelle suite de conséquences , ont 
pensé que le cétacée nommé marsouin 
étoit la femelle du narwal vulgaire. 

Anderson assure > d’après un témoin 
oculaire, pêcheur expérimenté ct observa- 
teur instruit, qu’on avoit pris un narwal 
femelle dans le ventre de laquelle on 


DES N A 
ouvé un for 
on: mencel 
quel â; 
is il ní 


avoit tr 
aucun C 
ignorons à 
fenses ; ma 
doit croire, aVec 
et d’autres habiles 
narwals out deux 
première jeunesse. 
Notre illustre con 
la société des scienc 
a eu occasion de y 
dont la défense ga 
lèvre d'un tiers de : 
dont la défense droi 
dans son alyéole t 
Si les cétacées de ; 
crivons, n° ” 


ette tête a Ciy 
ages , ée 
edie mé 
t Professeur 


c} clo} FA 


es 
lle de auche ayj 
et demi de long, + 
t moins longue { 
t demi. 


t 


et indépendamme 
| n’a pas besoin ù 
premiers pêcheun, 


femelle du narw 


ses, comme la bic 
, €t qui, par jen 
conséquences , Oli 
e nommé marsoii 
yarwal vulgaire. 

d'après un témoll 
[Yi 


érimenté ctobse 
yil 


ivoit pris un nal 
Ile 0! 
tre de laquelle ° 


DES NARWALS. 
avoit trouvé un fœtus qui ne présentoit 
aucun conimencement de dent. Nous 
ignorons à quel âge paroissent les dé- 
fenses ; mais il nous semble que l’on 
doit croire, avec le professeur Gmelin 
et d’autres habiles naturalistes, que les 
narwals out deux dents pendant leur 
première Jeunesse. 

Notre illustre confrère Blumenbach , de. 
la société des sciences de Gottingue, etc. 
a eu occasion de voir un jeune narwal 
dont la défense gauche excédoit déjà la 
lèvre d'un tiers de mètre ou environ set 
dont la défense droite étoit encore cachée 
dans son alvéolie *. | 


IT 


Si les cétacées de l'espèce que nous dé- 
crivons , n’ont qu’une défense lorsqu'ils 
sont devenus adultes, c’est parce que des 
chocs violens ou d’autres causes acciden- 
telles, comme les cHorts qu'ils font pour 


casser les blocs de glace dans lesquels 


ils se trouvent engagés , ont brisé une 
défense encore trop fragile, comprimé, 


RE ARBIA 


LEi 


ingen naturhistorischer gegenstan= 
Pésreesees von J, Fr. Blumenbach; Gottingen, 


Te 44 


12 HISTOIRE NATURELLE | 
déformé, désorganisé l’alvéole au point 
d'y tarir les sources de la production de 
la dent. Souvent alors 


la matière osseuse, 
qui n'éprouve plus d’obstacle, ou qui a 
été déviée , obstrue cet alvéole; et la lèvre 
supérieure s'étendant sur une ouverture 
dont rien ne la repousse, la voile et la 
dérobe tout-à-fait à la vue. 

Nous avons une preuve de ces faits dans 
un phénomène analogue, présenté par un 
individu de l'espèce de l'éléphant, dont 
les défenses ont tant de rapports avec 
celles du narwal. On peut voir dans la 
riche collection d'anatomie comparée du 
Muséum national d'histoire naturelle, le 
squelette d’un éléphant mâle, mort il y 
a deux ans dans ce Muséum. Que l'on 
examine cette belle préparation ,. que 


nous devons, ainsi que tant d’autres, aux 


soins de mon savant collègue le citoyen 
Cuvier. On ne verra de défense que du 
côté gauche de la mâchoire supérieure, 
et l’alvéole de la défense droite est obli- 
téré. Cependant non seulement tout le 
monde sait que les éléphans ont deux 
défenses, mais encore l'individu mort 


oaii 


‘quatorze ans, 


fait entrer pour lie 
sa défense droite. H 
et il n 
depuis cet accident. 
Quoi qu il en soit, 
défense très-dure , trè 
mètres de longueur! 
doit-elle pas faire , 
en mouvement par 
Ce cétacée nage « 
grande vitesse , qui 
échappe à ioute pour 
quoi il est si rare de 
de cette espèce q 
nombreuse, Cetté ra 
n'a pas été toujours 
Albert, ct d’ autre 
ou pl Mes 
plus anCie 


üne ment: 
attribuoit ay Xpres: 


Rar iS 


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Nisé lalvésle à 
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‘4 Matière Š: 
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alogue, Présenté p 


ce de l'éléphant, 4 
tant de rapports a 
On peut voir du 
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non seulement ” 
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les éléphans 0 i 
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‘ncore 


DES NARVWALS. 13 
dans la ménagerie du Muséum en avoit 
deux lorsqu'on l’a fait partir du château 
de Loo en Hollande , pour l'amener à 
Paris. C’est pendant son voyage, et en 
s'efforçant de sortir d’une grande et forte 
caisse de bois dans laquelle on l'avoit 
fait entrer pour le transporter, qu'il cassa 
sa défense droite. Il avoit alors près de 


‘quatorze ans , et il n’a vécu que cinq ans 


depuis cet accident. 

Quoi qu'il en soit, quelle arme qu’une 
défense très-dure ,très-pointue, et de cinq 
mètres de longueur! quelles blessures ne 
doit-elle pas faire , lorsqu'elle est mise 
en mouvement par un narwal irrité! 

Cc cétacée nage en effet avec une si 
grande vitesse, que'le plus souvent il 
échappe à toute poursuite; et voilà pour- 
quoi il est si rare de prendre un individu 
de cette espèce, quoiqu'elle soit assez 
nombreuse. Cette rapidité extraordinaire 
n’a pas été toujours reconnue, puisque 
Albert, ct d’autres auteurs de son temps 
ou plus anciens, ont au contraire fait 
une mention expresse de la lenteur qu’on 
attribuoit au narwal. On la retrouve 

2 


14 HISTOIRE NATURELLE 
néanmoins non seulement dans la fuite 
de ce cétacée, mais encore dans ses mou- 
veinens particuliers et dans ses diverses 
évolutions; et quoique ses nageoires pec- 
torales soient courtes et étroites, il s’en 
sert avec tant d’agilité, qu'il se tourne et 
retourne avec une célérité surprenante, 


Il n’est qu’un petit nombre de circons- 


tances où les narwals n’usent pas de cette 
faculté remarquable. On ne lés voit ordi- 
nairement s'avancer avec un peu de len- 
teur, que lorsqu'ils forment une grande 
troupe ; dans presque tous les autres 
momens, leur vélocité est d'autant plus 
effrayante, qu’elle anime une grande 
masse. Ils ont depuis quatorze jusqu'à 
vingt mètres de longueur, et une épais- 
seur de plus de quatre mètres dans l'en- 
droit le plus gros de leur corps : aussi 
a-t-on écrit * depuis long-temps qu'ils 
pouvoient se précipiter , par exemple, 

* Auctor de natura rerum, apud F'incentium. 
XVII, cap. T20. 

Albertus, XXIV , p. 244 a. 

Voyez ouvrage du savant Schneider qui a pour 
titre, Petri Artedi Synonimia , etc, Lipsiæ , 1783» 


ee e aM aeara | 


pes N 


profondément pla: 
baleines franches, 
pensions , avec que 
les narwals aient : 
turelle contre ces 
écritqu'ilsétoient 
de ces cétacées , © 
diateurs ; qu'ils l 
dité, lorsque la à 
ces baleines leur | 
cher sans danger, 
Canses Peuvent al 
Sagère et une 


fure 
espece d'obs 


ulement d 
LS enc Ore d 


SUrpreny 
i] 
it nombre de ci 


als n’ usent 
le. On ne f 
toy 
er avec un pen del 
ls forment une ory 
esque tous les an 
Ocité est d'autant p 
le anime une grar! 


puis quatorze jui 


ngueur, et une épi 
iatre mètres dans li 
de leur corps : ü 
puis long-temps qi 
ipiter , par exemp! 


» T4 
rerum , apud V incet 


)e 244 4 
“4 vant Schneider qui? 


onimi] etc, Lipie" 


en 


DES NARWALS. 15 
contre une chaloupe, l’écarter, la briser, 
la faire voler en éclats , percer le bord 


des navires avec leur défense, les détruire 


ou les couler à fond. On a trouvé de leurs 
longues dents enfoncées très-avant dans 
la carène d’un vaisseau par la violence 
du choc, qui les avoit ensuite cassées- 
plus ou moins près de leur base. Ces 
mêmes armes ont été également vues 
profoudéiment plantées dans le corps de 
baleines franches. Ce n’est pas que nous 
pensions , avec quelques naturalistes, que 
les narwals aient une sorte de haine na- 
turelle contre ces baleines : mais on a 
écrit qu'ilsétoient très-avides de la langue 
de ces cétacées, comme les dauphins gla- 
diateurs; qu’ils la dévoroient avec avi- 
dité, lorsque la mort ou la foiblesse dé 
ces baleines leur permettoient de l’arra- 
cher sans danger. Et d’ailleurs, tant de 
causes peuvent allumer une ardeur pas- 
sagère et une fureur aveugle contre toute 
espèce d'obstacles, même contre le plus 
irrésistible et contre l'animal le plus dan- 
gereux , dans.un être moins grand, moins 
fort sans doute que la baleine franche, 


16 HISTOIRE NATURELLE 
mais très-vif, très-agile, et armé d'une 
pique meurtrière! Comment cette lance 
si pointue, si longue, si droite, si dure, 
n'entreroit-elle pas assez avant dans le 
corps de la baleine pour y rester forte- 
ment attachée? 

Et dès-lors, quel habitant des mers 
pourroit ue pas craindre le narwal? Non 
seulement avec ses dents il fait des bles- 
sures mortelles, mais il atteint son en- 
nemi d'assez loin pour n'avoir point à 
redouter ses armes. Il fait pénétrer lex- 
trémité de sa défense jusqu’au cœur de 
cet ennemi, pendant que sa tête en est 
encore éloignée de trois ou quatre mètres. 
Il redouble ses coups; il le perce, il le 
déchire, il lui arrache la vie, toujours 
hors de portée, toujours préservé de toute 
atteinte, toujours garanti par la distance. 
D'ailleurs, au lieu d’étre réduit à frapper 
ses victimes, il en est qu'il écarte, sou- 
lève ,enlève, lance avec ses dents, comme 
le bœufavec ses cornes, le cerf avec ses 
bois, l'éléphant avec ses défenses. 

Mais ordinairement, au lieu d'assouvir 


sa rage où sa vengeance, au lieu de 


ale 
atres grands ar 
je rs, Je nar W& > 
es ) ši 
, im, ne 


ceux que l'on a nY | 
roit préférer , parmi 

ronectes pôles. On trou 
dans Worms, dans | 


ques autres au teurs 


diverses opinions rel 
qu'il mest pas rebu 
des habitans des m 
peuvent lui convenir 
comme alimens , et : 
vient de ##a/, qui y 
de nar, qui, dans p 
Nord, signifie cadav 
I lui arrive souye 
Bresa poissons | 
omens d'anim: 

Mourir, Tl leg enfile 
esi 


a bo 
uche, et 


pas asse r: P 2 id 


quel habit 


raindre le 


narmi 
‘es dents il f 
mais il atteint SOn: 
à Pour n'avoir poini 
es. Il fait pénétrer 
fense jusqu’ au cœ 
idant que sa tête en: 
e trois ou quatre mèt 
‘oups; il le perce, 
rrache la vie, toux 
ujours préservé det 
garanti par la dista 
u d'étre réduit à frap 
n est qu'il écarte, “ 
vcaAavecses dents, CODE 
cornes, le cerf avet! 
ses défenses. 

au lieu d’assoll 
au lien’ 


avec 
went, 
epge ance, 


_ des mers, 


ail desh s 


NARWALS, 17 


les requins, les 


DES 
défendre sa vie contre 
autres grands squales et les divers tyrans 
le narwal, ne cédant qu'au be- 
soin de la faim, ne cherche qu’une proie 
facile : il aime, parmi les mollusques, 
ceux que l’on a nommé planorbes ; il pa- 
roît préférer, parmi les poissons, les peu- 
ronectes pôles. On trouve dans Willughby, 
dans Worms, dans Klein , et dans quel- 
ques autres auteurs qui recueilli 
diverses opinions relatives à ce cétacée, 
qu'il n’est pas rebuté par les cadavres 
que ces restes 


ont 


des habitans des mers ; 
peuvent lui convenir, qu’il les recherche 
comme alimens, et que le mot 2arwhal 
vient de whal, qui veut dire baleine, et 
de zar, qui, daus plusieurs langues du 
Nord, signife cadavre. 

Il lui arrive souvent de percer avec sa 
défense les poissons, les mollusques et 
les fragmens d'animaux dont il veut se 
nourrir. Il les enfile, les ramène jusqu’au- 
près de sa bouche, et, les saisissant avec 
ses lèvres et ses bc AUS, les dépèce, 
les réduit en lambeaux, Es détache de 


sa dent, et les avale. 
3 


18 HISTOIRE NATURELLE 

Il trouve aisément, dans les mers qu i 
fréquente, la Eo la plus analogu 
à ses organes et à ses appétits. 

Il vit vers le quatre-vingtième degre de 


latitude, dans l'Océan glacial arctique, 
Il s sapinache cependant des latitudes 
moins élevées. Au mois de février 1756, 
Anderson vit à Hambourg un narwal qui 
avoit remonté l'Elbe, poussé, pour ainsi 
dire, par une marée très-forte. | 

Tous les individus de l'espèce à laquelle 
cet article est consacré, 
mêmes couleurs : 
autres gris, 


n’ont pas les 
les uns sont noirs, les 
les autres nuancés de noir 
et de blanc *. Le plus grand nombre est 
d'un blanc quelquefois éclatant et quel- 
quefois un peu grisâtre, parsemé de 
taches noires, petites, inégales, irrégu- 
lières. Presque tous ont le votre blanc, 


luisant et doux au toucher; et comme, 


dans le narwal, ni le ee ni la gorge 
ne présentent de rides ou de plis, aucun 
trait saillant de la conformation exté4 
rieure n ‘indique l'existence d'une grande 


* Histoire des péches des Hollandois dans les. 
mers du Nord, tome I, page 182. 


Sa forme générale 


Il a le dos convexe 
très- grosse, €t assé: 
ni sa longueur $0 
à peu près de la 

mâchoire supérieur 
une lèvre plus épaiss 
celle d'en-bas. L'on 
est très-petite ; l'a 
cette ouverture, fo 
que équilatéral ave 
et l'orifice des éven 
torales sont très-co 
les deux lobes de 
extrémités arrondie 
ou de saillie longitu 
sensible, S ‘étend de 
Versla nageoire de 
€ hauteur 3 


e, Poussé, pour, 
aree très-forte. 

dus de l'espèce à laqu 
‘Onsacré , n'ont pas 
: les uns sont noirs, 
autres nuancés der 
> plus grand nombr 


juefois éclatant etqu 


grisâtre , parsemi 


etites , 


pus ont le ventre bli 


au toucher; et com 
ni le ventre nila g 
rides ou de plis, a 
la conformation ” 
l'existence d'uue g” 
ches des Hollandois dan 
me I, page 182. 


inégales, im 


DES NARWALS. 19 
poche natatoire auprès de la mâchoire 
inférieure de ce cétacée, comme dans la 
jubarte , le rorqual et la baleinoptère 
museau-pointu. 

Sa forme générale est celle d’un ovoide. 


{Tl a le dos convexe et large; la tête est 


très-grosse, et assez volumineuse pour 
que sa longueur soit égale au quart ou 
à peu près de la longueur totale. La 
mâchoire supérieure est recouverte par 
une lèvre plus épaisse, et avance plus que 
celle d'en-bas. L'ouverture de la bouche 
est très-petite ; l'œil, assez éloigné de 
cette ouverture, forme un triangle pres- 
que équilatéral avec le bout du museau 
et l'orifice des évents. Les nageoires pec- 
torales sont très-courtes ct très-étroites ; 
les deux lobes de la caudale ont leurs 
extrémités arrondies; une sorte de crête 
ou de saillie longitudinale, plus ou moins 
sensible, s'étend depuis les évents jusque 
vers la nageoire de la queue, et diminue 
de hauteur à mesure qu'elle est plus 
voisine de cette nageoire. 

Les deux évents sont réunis de manièré 
qu'ils n'ont qu'un seul orifice. Cette 


f 


20 HISTOIRE NATURELLE 


ouverture est située sur la partie posté: 


rieure et la plus élevée de la téte : l'animal 


la ferme à volonté, par le moyen d'un 


opercule frangé et mobile, comme sur 
une charnière ; et c’est à une assez grande 
hauteur que s'élève l'eau qu’il rejette par 
cet orifice. 

On ne prendroit les narwals que très- 
difficilement, s'ils ne se rassembloient pas 
en troupes très-nombreuses dans les anses 
libres de glaçons, ou si on ne les rencon- 
troit pas dans la haute mer, réunis en 
grandes bandes. Rapprochés les uns des 
autres, lorsqu'ils forment une sorte de 
légion au milieu du vaste océan, ils ne 
nagent alors qu'avec lenteur, ainsi que 
nous l'avons déjà dit. On s'approche avec 
précaution de leurs longues files. Ils ser- 
rent leurs rangs et se pressent tellement, 
que les défenses de plusieurs de ces céta- 
cées portent sur le dos de ceux qui les 
précèdent. Embarrassés les uns par les 
autres, au point d’avoir les mouvemens 
de leurs nageoires presque entièrement 
suspendus, ils ne peuvent ni se retourner, 
ni avancer, ni échapper, ni combattre, 


r 


dent les intestins de « 
un mets délicieux. Le 
leur servent à faire € 
fortes; et l’on a écr 
tiroient de son gos 
utiles pour la pêch 
faire croire que ce cé 
comme la baleinop 
le rorqual et la jul 
Poche trs-souple , 

air; une large pe 
qu aucun pli de 
tence de € 


la pi 
i ji organe, 
mi emploie la défe 
u ar, l'ivoire du » 
sa : 
8 quel'ivoire d 

€ 


* y : 
oyez le p, aite q 
€ de 


Ùy e |’ 1 : 
cau qu'il rejet, 
Oit les n 


> arwals Que: 
ils ne se r 


assembloiny 
\Ombreuses dans les 
S, Ou si on ne les re 
a haute mer, réuni 

Rapprochés les m 
ils forment une sort 


u du vaste océan, ii 


F e 
“avec lenteur, ait 


à dit. On s'approche 
-urs longues files. Is: 
et se pressent tellen 
de plusieurs de ctst 
r le dos de ceux {l 
arrassés les uns P 
t d’avoir les mout” 
res presqne entière 
t nise retou 


C p uv en H 


échapper; 1 


DES NARWALS,. 
ni plonger, qu'avec peine; et les plus voi- 
sins des chaloupes périssent sans défense 


217 


sous les coups des pêcheurs. 
Au reste, on retire des narwals une 
huile qu'on a préférée à celle de la baleine 


pam 


franche. Les Groenlandois aiment beau- 
coup la chair de ces cétacées, qu'ils font 
sécher en lexposant à la fumée. Ils regar- 
dent les intestins de ces animaux comme 
un mets délicieux. Les tendons du narwal 
leur servent à faire de petites cordes très- 
fortes; et l’on a écrit que de plus ils re- 
tiroient de son gosier plusieurs vessies 
utiles pour la pêche *; ce qui pourroit 
faire croire que ce cétacée a sous la gorge, 
comme la baleinoptère museau-pointu, 
le rorqual et la jubarthe , une grande 
poche très-souple , un grand réservoir 
d'air, une large vessie natatoire, quoi- 
qu'aucun pli de la peau u’annonce lexis- 
tence de cet organe. 

On emploie la défense, ou , si on l'aime 
mieux, l'ivoire du narwal, aux mêmes 
usages que l'ivoire de l'éléphant, et mème 


* Voyez le Traité des pêches de Duhamel. 


22 HISTOIRE NATURELLE 
avec plus d'avantage, parce que, plus dur 
-et plus compacte, il recoit un plus bean 
poli, et ne jaunit pas aussi promptement, 
Les Groenlandois en font des flèches pour 
leurs chasses, et des pieux pour leurs 
cabanes. Les rois de Danemarck ont eu, 
dit-on, et ont peut-être encore, dans le 
chida de Rosenberg, un trône com- 
posé de défenses de narwals. Quant aux 
prétendues propriétés de cet ivoire contre 
les poisons et les maladies pestilenti 
on ne trouvera que trop de détails à ce 
sujet dans Bartholin , dans Wormius, dans 
Tulpius , etc. Mais comment n'auroit-où 
pas attribůé des qualités extraordinaires 
à des défenses rares, d’une forme sagu 
lière, d'une Une assez belle, qu'on 
apportoit de très-loin, que lou n’obtenoit 
qu'en bravant de grands dangers, ct 
qu'on avoit pendant long-temps regar- 
dées comme l’arme toute puissante d'un 
animal aussi merveilleux que la fameuse 
licorne ? 
En écartant cependant toutes ces er- 
reurs, quel résultat général peut-on tirer 
de la considération des organes et des 


| 
| 


exquis, d 
sations si vives, et 
rectifie; cet instruu 
puissance , Cet orga 
d'intelligence. Il fau 


comparer au rhinoc 


tame. Il est ce que 
la nature le privoit 


ARC, Parce que À DES NARWALS. 23 
» al reçoit um i habitudes du Narwal? Cet éléphant de 
ayi la mer, si supéricur à celui de la terre 
à par sa masse, Sa vitesse , sa force, et son 
1 égal par ses armes , lui est-il comparable 
i par son industrie et son instinct? Non : 
être end. 7 il n’a pas reçu cette sets ee e 
‘enberg "un er flexible : me pe es iée € 
s d i délicate; ce siège unique de deux sens 
var ne. Quant exquis, de l'odorat qui donne des sen- 
rietés de cet ivoire o Bis à vives, et du toucher qui les 
` maladies pestilenti: rectifie ; cet instrument d'adresse et de 
que trop de détaik; puissance , cet organe de sentiment et 
olin, dans Wormiwt d'intelligence. Il faudroit bien plutôt le 
iis comment n'aut comparer au rhinocéros RARE 
qualités extraordi tame. Il est ce que seroit éléphant, si 
ares, d'une formes la nature le privoit de sa trompe. 
stance assez belle, q 
Join, que l'ou not RS 
de grands dangei, 
idant long-temps '{ 
me toute puissante! ; 
ryeilleux que la fau 


ce! 
cpendaut toutes *! 


g á où! 
tat général peut 4i 
rion des organes 


24 HISTOIRE NATURELLE 


LE NARWAL MICROCÉPHALE* 


Certe espèce est très-différente de celle 
du narwal vulgaire; nous pouvons en in- 
diquer facilement les caractères, d’après 
un dessin très-exact fait dans la mer de 
Boston , au mois de février 1800, par 
M. W. Brand, et que sir Joseph Banks 
a eu la bonté de nous envoyer. 

Nous nommons ce narwal, le microcé- 
phale, parce que sa tête est en effet très- 
petite, relativement à celle du narwal 
vulgaire. Dans ce dernier cetacée, la 
longueur de la tête est le quart, ou à 
peu près, de la longueur totale : dans 
le microcéphale , elle n’en est que le 
dixième. La tête de ce microcéphale est 
d’ailleurs distincte du corps, au dessus 
‘de la surface duquel elle s'élève un peu 
en bosse. 


* Narwalus microcephalus. 


F 


sions bien inférieures 
vulgaire. C'est à cet 
rapporter la plupart ! 
n’a trouvé la longui 
huit mètres *. L'indi 
Boston n’avoit pas tt 
de long ; et nous avc 
précédent , qu'un n 
souvent plus de ving 

Malgré cette infé 
phale, ses défenses : 
longueur pres 


| que Égi 
sucur entiè 


€ re de l'a 
elles du narwal y 


N 
À à : 
DES NARWALS. 25 
È MI L'ensemble de ce narwal, au lieu de 
CROCÉpy représenter un ovoide, est très-alongé, 
q et forme un cône très-long me une 
a extrémité se réunit à la ee E , et dont 
la partie opposée est grossie irréguliè- 

rement par le ventre. 

aire: Tente, Ce cétacée ne parvient qu’à des dimen- 


noi 
nie le t9 POuvo. sions bien inférieures à celles du narwal 
es c 


exact 


est très-diffé 


Aractères g vulgaire. C'est à cette espèce qu'il faut 

fait dans la % ppppor ter la plupart des narwals dont on 

février 180, P'a trouvé la longueur que de sept ou 

et que sir Jour huit mètres * |: L'individu pris auprès de 
Joseph 

de mous entar, Boston n’avoit pas tout-à-fait huit mètres 
envoyer, 

ns Ce narwal, leni de long ; et nous avons dit, dans l'article 


OIS de 


précédent, qu'un narwal PER raire avoit 
souvent plus de vingt mètres de longueur. 

Malgré cette infériorité du microcé- 
phale, ses défenses oùt quelquefois une 


ie sa tête est en efet 
ment à celle du m 
; ce dernier cetactt, 
ı tête € uart, ! 
tête est le q | I! longueur presque égale au tiers de la lon- 
a longueur total: gueur entière de al: pendant que 
e , celle men etf celles du narwal vulgaire n’atteignent 

de ce microcéph 
i 
> du corps, 3! 
cte | des fesseur Gmelin, article du Monodon monoceros ; 
aquel elle s'élè la description des planches de PEncyclopédie mé- 
thodique , par le professeur Bonnaterre, article 
“du Monodon narwal ; et Artedi, genre oo pe 78 

erocephalus. 


k * Voyez l'édition de Linné donnée par le pro- 


4 

26 HISTOIRE NATURELLE 
que le quart de cette longueur totale, 
Cette proportion dans les dimensions des 
défenses rend la petitesse de la tête du 
imnicrocéphale encore ‘plus sensible, et 
peut contribuer à le faire recounoitre, 
Dans l'individu dessiné par M. Brand, et 
dont nous avons fait graver la figure, 
on ne voyoit qu’une défense : cette arme 
étoit placée sur le côté gauche de la må- 
choire supérieure; la spirale formée par 
les stries assez profondes de cette dent 
alloit de droite à gauche. La longueur 
de cette défense étoit de huit-vingt cm- 
quièmes de la longueur du cétacée; mais 
nous trouvons une défense plus grande 
encore à proportion dans un narwal dont 
Tulpius a fait mention *, qui vraiseni- 
blablement étoit de l'espèce que nous 
décrivoñs, et dont le cadavre fut trouvé, 
en juin 1648, flottant sur la mer, près 
de l'ile maja. La longueur de ce cétacée 
n'étoit que de sept mètres et un tiers; €t 
sa défense avoit trois mètres de longueur, 
en y comprenant la partie renfermée dans 


* Tulpiuss Obserr, medic. cap. 59. 


f 
j 


S 


doit être plus grande 
tacée, quelqu'étonnà 
dité avec laquelle naf 
Sa force seroit donc 
sa masse ne le cédoi 
vulgaire, encore pl 
ses mouvemens ne 
celle des monvemen: 
tête, 

Nous venons de y 
microcéphale auprès 
conséquent vers 
latitude, D'un 
doit rapporter 
vus dans le l? 


le q 
autre. 
a cett 


Ensè 


Sere eg 


de cette | U 
on dans les r eur 
lz l enj 


aire rec x 
ne par M, Bra 
i HE graver ha k 
[u une défense 
r le côté 
ure; | 


u dessiné 
Ons fi 


€; Celles 
gauche del; 
a Spirale form 
profondes de celte! 
à gauche, [a ln 
se étoit de buit-ving 
longueur du Célacée!r 


r 


Le 


une défense plus p 
rtion dans un naryli 

mention *, qui vrat 
bit de l'espèce quer 
ont le cadavre futtu 
flottant sur la mer! 
„a longueur de ce té 
sept mètres et un tie 
trois mètres de long” 
it la partie renferme! 


5o. 


erpe medic, P 


l 


DES NARWALS. 27 


l'alvéole, et qui avoit un demi-mètre de 
À long. Au reste, cette défense, décrite par 


Tulpius, étoit dure, très- polie , très- 
bianche, striée profondément, et placée 
sur le côté droit. 

Le microcéphale étant beaucoup plus 
délié que le narwal vulgaire, sa vitesse 
doit être plus grande que celle de ce cé- 
tacée, quelqu'étonnante que soit la rapi- 
dité avec laquelle nage ce dernier narwal. 
Sa force seroit donc plus redoutable, si 
sa masse ne le cédoit à celle du narwal 
vulgaire, eucore plus que la vivacité de 
ses mouvemens ne doit l’emporter sur 
celle des mouvemens du narwal à grande 
tête. | 

Nous venons de voir qu'on a pris un 
microcéphale auprès de Boston, et par 
conséquent vers le quarantième degré de 
latitude. D'un autre côté, il paroît qu’on 
doit rapporter à cette espèce les narwals 
vus dans le détroit de Davis, et desquels 
Anderson avoit appris par des capitaines 

de vaisseau, qu'ils avoient ie corps très- 
alongé, qu'iis ressembloient par leurs for- 
mes à l’acipensère esturgeon, mais qu'ils 


28 


HISTOIRE NATURELLE 


. i : dans ces 
n’avoient pas la tête aussi pointue que pour imiter pgr f 
ce cartilagineux. commencent ES 

L’individu pris dans la mer qui baigne caudale $ê divis z 

les rivages de Boston, étoit d’un blanc et recourbês yers e 
varié par des taches très-petites , nuageu- à représenter une r 
ses, bleuâtres, plus nombreuses et plus | gyents est un po 
foncées sur la tête, au bout du museau, | sont tournées Vers 4 


sur la partie la plus élevée du dos, sur 


les nageoires pectorales , et sur la na- 
geoire de la queue. 

Le museau du microcéphale est très- 
arrondi; la tête, vue par-devant, rese | 
semble à une boule. La mâchoire supé- 
rieure est un peu plus avancée que celle 
d'en-bas. L'ouverture de la bouche na 
qu'un petit diamètre. L'œil, très-petit, 
cst un pen éloigné de langle que forme 
, et à peu 
près aussi bas que cet angle. Les pecto- | 
rales sont à une distance du bout du 


Ja réunion des deux mâchoires 


museau , égale à trois fois ou environ 
la longueur de la tête. La saillie longi- 
tudinale que l’on remarque sur le dos, 
et qui s'étend jusqu'à la nageoire de la | 
queue, s'élève assez vers le milieu dela 
longueur totale et auprès de la caudale, 


N $ 
| A | U R | = 
| F1 l > dans Ces 4 


à Ea geoire. La 
à mer quiicommencement de AT oidi 
à i eon : es ar 
eux lo 
» étoit dycaudale se divise en d ins de maniare 
S très-petite Le recourbés vers le Le HR 
Sn‘ re. Pouv 
‘> Plus nom} TA représeñter une ancre = 
N Dreng, à rep x dont les pointes 
tête LA st un croissant dont les p 
ete, au bout du events es T té 
la plus éley: \sont tournées vers la tête. 
a plus élevée du dy 5° | 


s 5 
pectorales 

Jucue. 

du microcéphale et: 

te, vue Par-devant 
boule. I 


2 
Boston 
ache 


à mâchoire 
eu plus avancée ques 
verture de la boue 
amètre. L'œil, trèsy 
gné de l'angle quel 
deux mâchoires, eti 
que cet angle. Lep 
ne distance du bont 
à trois fois ou e 
la tête. La saillie le 
yn remarqué mé 
Re” 


iusau'à la na ag” 

á e 
assez V ers le mul | 
1. A ! 


a caut 


[2] 


et auprès de ! 


30 


HISTOIRE NATURELLE 


LE NARWAL ANDERSON; 


À NprrsowN a vuà Hambourg des dé. | 


fenses de narwal qui n’étoient ni striées 
ni cannelées , mais dont la surface étoit 
absolument unie, et dont la longueur 


étoit considérable. D'autres observateurs | 


en ont examiné de semblables ?. On ne 
peut pas regarder ces dents comine des 
produits d’une désorganisation indivi- 
duelle; on ne peut pas les considérer non 
plus comme l'attribut de l’âge, le signe 
du sexe, ou la marque de l'influence du 
climat, puisqu'on a vu les narwals vul- 
gaires, ou les microcéphales , de tout 


1 Narwalus Andersontanus. 

2 Willughby (livre IT, page 43 de son Ichthy0- 
logie ) dit que les défenses du narwal qui ne pré- 
sentent ni spirale ni stries, sopt rares ; mais il 
donne la figure de trois de ces défenses lisses €t 
comiques, planche A 2. 


y 
- 


vateur auquel on doil 
ces grandes dents à : 
lisse, 


"Ol j: À 
RE x T 
l 


DES NARWALS. 3x 

tW AL âge, des deux sexes et des différentes 
AN DEy, mers, présenter des défenses de même na- 

ture, de même forme, également striées 

pen... en spirale, et profondément sillonnées. 

» Nous devons donc rapporter ces défenses 

ON a vu in unies à une troisième espèce de narwal; 
rambon; et nous lui donnons le nom de l’obser- 

arwal qui n étoient y Vateur auquel on doit la connoissance de 
5S., Mais dont | 


à sui, CCS grandes dents à surface entièrement 
| unie, et dont la h lisse. 

erable. D'autres obm 

miné de semblable’; l BESES 
garder ces dents ou 

une désorganisation; 

ne peut pas les conside ` 

e l'attribut de l'âge, t 

ı la marque de l'infus 

isqu'on a vu les rar 

les microcéphales, © 


L Ande rsont anus. 
y (livre II, page des 


les déleuses du narwa! %” 


i esit 
-ale n1 sirics » son! ra 
e de trois de ces délenss” 


be À z. 


LES ANARNAKS". 


L’ANARNAK GROENLANDOIS :, 


LA briéveté des dents, la courbure de 
leur extrémité, et la nageoire du dos, 
distinguent le genre des anarnaks, de 
celui des narwals, qui n'ont pas de na- 
geoire dorsale, et dont les défenses sont 
très-longues et très-droites dans toute 
leu: longueur. Otho Fabricius a fait con- 
noître la seule espèce de cétacée que nous 
puissions inscrire dans ce genre. Les 
Groenlandois ont donné à cette espèce le 


1 Voyez les caractères du genre des anarnaks 
dans la table méthodique qui est à la tête de cette 
Histoire. 

2 Anarnak Groenlandicus ; Anarnak dans le 
Groenland; Oth. Fabricius, Fauna Groenlandita, 
31; monodon spurius, Bonnaterre, planches de 
l’Encyclopédie méthodique. 


couleur noirâtre. 


lents, la COurbure 

la nageoire du 
are des anarnals, 
, Qui n'ont pas de 


dont les défenses: 


ès - droites dans tx 
o Fabricius a fattu 
ce de cétacée quen 

dans ce genre | 
lonné à cette espit 


es du geure des anor! 


(i 
1e qui est à la tête de 


5 
ndicus ; Anarnak des 
Fauna Groenia 


pland! 


cius, 
Bonnaterre, 


ique. 


HISTOIRE NATURELLE. 33 
nom d'anarnak, que nous Jui conservons 
comme dénomination générique. Ce nont 
désigne la qualité violemment purgative 
des chairs et de la graisse de ce cétacée. 
Il vit dans la mer qui baigne les côtes 
groenlandoises ; il sapproche rarement 
du rivage. Son corps est alongé, et sa 
couleur noirâtre. 


ES 


ELES CACHAEOM 


LE CACHALOT MACROCÉPHALE: 


Q UEL colosse nous avons éncore sous 
les yeux! Nous voyons un des géans de 


| Voyez les caractères du genre des cachalots dans 

la table méthodique qui est à la tête de cette Histoire. 
alodon macrocephalus ; cachelot ; potvisch, 
kaïsilot , par les Hollandois; pottfisch , caschelott, 
par les Allemands; kaskelot, poifisk , trold-hual, 
huns-hoal, sue-hval , buur-hval, bardhoalir, 
en Narie: rod- nn (peigne rouge), parles 
Islandois ; #//-hvel, nom donné par les Islandois 
aux espèces de cétacées dont les mâchoires sont 
armées de dents, et qui sont carnassières et dan- 
gereuses; sperma ceti, par les Anglois; fianfiro, 
mokos, au Japon; physeter macrocephalus, 
Linné, édition de Gmelin ; grand cachalot : phy- 
seter maeroccphalus , Bonnaierre , planches de 
PEncyclopédie méthodique; id. édition de Blech, 
publiéé par R. R. Castel ; catodon fistula m 
cervice, Faun. Suecic. a id. Artedi, gen. 70 
syn, IO8 ; cetus bipinnis suprà niger, infra al- 
bicans , fistula in cervice , Brisson, Regn. “animal. 


1 


LES 


LES 


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4. 


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|2. CACHALOT . Trumpo. 


CACHALOT Macroc 


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E 
ai 
F 


pas donné 
ribles par er force et p 


p 357, D 1; cetepot n'a!) 
accolis dictum, €t balæna 
tantùm maxilla, dentata ; 
pinnis Sibb. Raj. Pisc. p. ` 
— pot, walfish, — cete Clu. 
lib. 2, p.41; balæna , id. p 
dentatus , Mus. Worm. p. 
Pise, p. 215, fig, 41-42 ; 
Miss. pise 2, 
* 2, pe 14; aliu 

pe Exot. p. 31; ln: 
p-232; Cranz, 
q piee pas besoin de 
ju'en citant q 


io * Souvent bien 

n 

ils on $ qu'ils ont d 
mi donne 


HISTOIRE E NATURELLE. 35 
1 Ja mer, des dominateurs de l’océan, des 
“rivaux de la baleine franche. Moins fort 
“que le premier des cétacees , il a recu des 
armes formidables, que la Nature n 'a 
pas données à la baleine. Des dents ter- 
ribles par leur force et par leur nombre * 


, n I1; cetepot walfish Batavis maris 
accolis dictum , et balæna major, in inferiore 


tantùm maxilla , dentata , macrocephala , bi- 
pinnis Sibb, Raj. Pisc. p. 11; a whirle-pool, 
— pot. walfish, — cete Clusio, ete. Willughby, 
Rb. 2, p.41; balæna, id. pl. À t, fig. 3; cetus 
dentatus, Mus. Worm. p. 280 ; LR Jonsion , 
Pisc. p. 215, fig. 41-42; cete Clusi, Klein, 
Miss. pisce 2, pe 14; alag cete admirabile , 
Clus. Exot. p. 131; Eggede, Groenland. p. 543 
Anders. Isl. p.232; Cranz, Groenland, p. 148 


J 40. 
-Nous n'avons pas Lin de prévenir nos lecteurs 
qu'en citant dans la synonymie de cet article, ou 
dans celle des autres articles de cette Histoire, les 
ouvrages des naturalisies anciens ou modernes à 
nous avons été souvent bien éloignés d'adopter lcs 
“descriptions qu'ils ont données des cétacées dont 
ils ont parlé. 
* Suivant Anderson, le nom de cachalot a été 
4 donné, sur les rives occidentales de la France 
- “méridionale , au cétacée , que nous décrivons , et 
| Los animal à dents 
v 


36 HISTOIRE NATURELLE 


garnissent les deux côtés de sa mâchoire 


inférieuré. Son organisation intérieure, | 


un peu différente de celle de la baleine, 
lui impose d’ailleurs le besoin d’une nour, 
riture plus substantielle, que des légions 
d'animaux assez grands peuvent seules 
lui fournir. Aussi ne règne-t-1il pas sur 
les ondes en vainqueur pacifique comme 
la baleine; il y exerce un empire redouté; 
jl ne se contente pas de repousser l'ennemi 
qui l'attaque , de briser l'obstacle qui 
l’arrête, d'immoler l'andacieux qui le 
blesse; il cherche sa proie, il poursuit ses 


victimes y il provoque au combat; et s'il | 


n’est pas aussi avide de sang et de carnage 
que plusieurs animaux féroces, s’il n'est 
pas le tigré de la mer, du moins n'est-il 
pas l'éléphant de l'océan. 

Sa tête est une des plus volumineusts, 
si elle n’est pas la plus grande de tonte 
celles que l’on connoît. Sa longueur su- 
passe presque toujours le tiers de la lon- 
gueur totale du cétacée. Elle paroît commt 
une grosse Masse trouquée par-devant, 
presque cubique, et terminée par const- 
quent à l'extrémité du muscau par uue 


3 la volonté du cachalo 
d'en-bas, comme par u 
renversé. 

Cette mâchoire d'en- 
demment plus courte qi 
Nous avons dans le 1 
d'histoire naturelle les 
d'un cachalot macroc 
rieure a cinq mètres q 
centimètres de longueu 
longue que de quatre mi 
Six centimètres. 
EE À 

emporte enco 


Seur que p 
ar s 
a longue 


; Cr 
Cétacés, u À‘! MES le ho 


À 
1X Côtés de t 
rganisatio 
de celle q 


1rs le besoi 


Sa måg, 
n intti 
e la bale 
i n d'uey, 
telle, que des | 
grands Peuvent y 
1 ne règne-t-;] pa 
queur pacifique e 
erce un empire redy 
as de repousser l'en 
le briser l'obstack. 
ler l'andacieux qu 
sa proie , il pouri 
oque au combat; i 
de de sang et de can 
maux féroces, s'il 


mer, du moinsit 


l'océan. 

des plus volumin 
a plus grande de w 
mnoît. Sa longuei 
s le tiers de la! 
„Elle paroïtt® 
e 


ujounr 
‘Lacée 
e trouquée 

et terminée 


DERA 
ité du muscat | } 


$ 


DES CACHALOTS. 37 
surface très-étendue , presque carrée, et 
presque verticale. C’est dans la surface 
inférieure de ce cube immense, mais 
imparfait, que l’on voit l'ouverture de 
la bouche, étroite, longue, un peu plus 
reculée que le bout du museau, et fermée 
à la volonté du cachalot par la mâchoire 
d’en-bas, comme par un vaste couvercle 
renversé. ; 

Cette mâchoire d’en-bas est donc évi- 
demment plus courte que celle d’en-haut, 
Nous avons dans le Muséum national 
d'histoire naturelle les deux mâchoires 
d’un cachalot macrocéphale. La supé- 


_rieure a cinq mètres quatre-vingt-douze 


centimètres de longueur; l’inférieure n’est 
longue que de quatre mètres quatre-vingt- 
six centimètres. 

Mais la mâchoire d'en-haut du macro- 
céphale l'emporte encore plus par sa lar- 
geur que par sa longueur sur celle d'en- 
bas, qu’elle entoure , et qui s’emhoîte 
entre ses deux branches. Celle du cachalot 
que nous venons d'indiquer, a un mètre 
soixante-deux centimètres de large :‘l’in- 
férieure n’a, vers le bout du museau, que 

Céracées. IT. 4 


38 HISTOIRE NATURELLE 
trente-deux centimètres de largeur; et seg 
deux branches, en s’écartant, ne forment 
qu’un angle de quarante degrès *, 

Chaque branche de la mâchoire d'en- 
bas a quelquefois cependant un tiers de 
mètre d'épaisseur. La chair des gencives 
est ordinairement très-blanche > dure 
comme de la corne , revêtue d’une sorte d'é. 
corce profondément ridée , et ne peut être 
détachée de l’os qu'après avoir éprouvé 

pendant plusieurs heures une ébullition 
des plus forte. 

Le nombre des dents qui garnissent de 
chaque côté la mâchoire d’en-bas, est de 
vingt-trois , suivant le professeur Gmelin; 
il étoit de vingt-quatre dans l'individu 
dont une partie de la charpente ossense 
est conservée dans le Muséum d'histoire 
naturelle de Paris; il étoit de vingt-cinq 
dans un autre individu examiné par 
Anderson; et selon plusieurs écrivains, 
il varie depuis vingt-trois jusqu’à trente. 

* La figure de cette mâchoire inférieure a été 
gravée dans les planches de P Encyclopedie mé- 
2hodique , sous la direction du citoyen Bonnaterre, 
Lélologie, pl 6, fig. 3. 


one 2 US 
t Hachoro 
SU, er. » 
ht du, te = 


AT re dia 


à geni 
it très-blanche à 
r pu q 
: » revêtue d’une sop 


nt ridée > Et ne peni 
qu apres avoir ép | 
s heures une ébuli 


dents qui garnissen 
âchoire d'en-bas, at 

> i 
nt le professeur G 
-quatre dans l'indi 


de la charpente ox 


s; il étoit de vingk 
individu examıne| | 
on plusieurs écris 


Ñ 
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D? 


ing -ois jusqu'à tr 
ingt-trois jusqu L 

~ BEE 
ue mâchoire inférieure 
ches de LE ncyclopälit ; 


z. Machoue superieure el autres parles de 
la lete dun CACHAL OT. Macrocophale’ 
| 2. Machoire 


f 


Macrocep 


ait dun CACHALOT 


M 
ecnon du citoyen Bonni $ 


g. Je 


formée daus pea 
qu'en pénétrant a | 

mâchoire s’accroit en se 
son bout postérieur. 4 
qu'il paroît de nouvelle 
que l'animal se dévelop 
que dans les cétacées , € 
dans le macrocéphale, 
mâchoire supérieure si 
profonds qu'ils sont plu 
museau, 

Ces dents sont fortes É 
ecourbées vers l'intéri 
Lesdeux premières et le 
de Chaque rangée sont « 
Un et plus pointu 


te teui 
ru de l'ivoire m 
ulerieur. nj | 
a Plus tendr 
A à ecr a 


ri S 
t qu'elles dey 


S pr 
t 


DES CACHALOTS. 39 
On ne peut plus douter que ce nombre 
ne dépende de l’âge du cétacée, et ne 
croisse avec cet âge : mais nous devons 
remarquer avec le savant Hunter, que, 
dans les cétacées , la dent paroît toute 
formée dans l'alvéole; elle ne s’alonge 
qu'en pénétrant dans la gencive. La 
mâchoire s’accroit en se prolongeant par 
son bout postérieur. C’est vers le gosier 
qu'il paroît de nouvelles dents à mesure 
que l’animal se développe; et de là vient 
= que dans les cétacées, et particulièrement 
$ dans le macrocéphale, les alvéoles de la 
i mâchoire supérieure sont d'autant pius 
= profonds qu'ils sont plus près du bout du 
- museau. 

“ Cesdentssont fortes, coniques , un peu 
 recourbées vers l’intérieur de la gueule. 
Les deux premières ct les quatre dernières 
. de chaque rangée sont quelquefois moins 
grosses et plus pointues que les autres. 
Elles ont à l'extérieur la couleur et la 
dureté de l'ivoire; mais elles sont, à 
© l'intérieur, plus tendres et plus grises. 
On a écrit qu'elles devenoient plus lon- 


eY 


= gues, plus grosses , et plus recourbées, à 
ps = 


40 HISTOIRE NATURELLE 
mesure que lecétacée viéiilit. Lorsqu'elles 
n'ont encore qu’un sixième de mètre de 
longueur , leur circonférence est d'un 
douzième de mètre à l’endroit où elles 
ont le plus de grosseur. La mâchoire su- 
périeure présente autant d’alvéoles qu'il 
y a de dents à la mâchoire d'en-bas. Ces 
alvéoles recoivent, lorsque la bouche se 
ferme, la partie de ses dents qui dépasse 
les gencives ; et presque à la suite de 
chacune de ces cavités, on découvre une 
dent petite, pointue à son extrémité, 
située horizontalement , et dont on voit 
à peine, au-dessus de la chair, une sur- 
face plane, unie et oblique. 

La langue est charnue, un peu mobile, 
d'un rouge livide, et remplit presque 
tout le fond de la gueule. 

L'œil est situé plus haut que dans plu- 
sieurs grands cétacées. On le voit au- 
dessus de l’espace qui sépare louverture 
de la gueule, de la base de la pectorale, 
et à une distance presque égale de cet 
espace et du sommet de la téte. Il est 
noirâtre , entouré de poils très- ras et 
très-difficiles à découvrir. Cet organe n'i 


LL Vrh , 
lebros d unr CACI 
“ premteres 


une 
l Macrocep A de 


= 


€ os 


autant dq’ 


presque 
vités, 
ilue à son extrém! 
ment , et donton 
Is de la chair, une 


et oblique. 
arnue, un peu mil 
', et remplit pre 
ı gueule. 
lus haut que danj. 
cées. On le voi 
qui sépare louve saa 
zase de la pecto aer A O y 
p: “À de z. lertebres dun CACHAL OT Hacr ocphale 
presque eg ; a 4 ; ; LOT 
j la tete |l 2. une des pPrenmueres cols dun CACHALOT 
met de i E 


de poils très- Macrocphale/. 


PE C f 
ouvrir. Cet org% 


pes CAC 


>= D 
‘un très-P 
ailleurs qu? 


grosseur d’ 

Au reste, nous devon! 
avec soin que l'œil du : 
placé au sommet d’une 
ou de bosse, peu sens 
maisquicependant s'élè 
de la surface de la tête, 
seau n'empêche pas cet o 
les rayons lumineux réf 
jets placés devant le céta 
ces objets soient un pe 
le capitaine Colnett dit- 


Anderson assure que, dans un individu 
de cette espèce, poussé dans l'Elbe par 


DES CACHALOTS. 41 


d’ailleurs qu’un très-petit diamètres; et 


une forte tempête en décembre 1720, et 


qui avoit plus de vingt-trois mètres de 


longueur, le cristallin n’étoit que de la 
grosseur d’une balle de fusil. 
Au reste, nous devons faire remarquer 


avec soin que l’œil du macrocéphale est 


placé au sommet d’une sorte d’'éminence 
ou de bosse, peu sensible à la vérité, 


mais quicependant s'élève assez au-dessus 


de la surface de la tête, pour que le mu- 
seau n'empêche pas cet organe de recevoir 


- Les s rayons lumineux réfléchis par les ob- 


jets placés devant le cétacée, pourvu que 
ces objets soient un peu éloignés. Aussi 
le capitaine Colnett dit-il dans la relation 
de son voyage, que le cachalot poursuit sa 
proie sans être obligé d’incliner le grand 


= axe de sa tête et de son corps sur la ligne 


le long de laquelle il s'avance. 

n a peine à distinguer l’orifice du 
conduit auditif. Il est cependant situé sur 
une sorte d’excroissance de la peau, entre 
l'œil et le bras ou la nageoire pis: 


42 HISTOIRE NATURELLE 

Les deux évents aboutisseutà une même 
ouverture, dont la largeur est souvent 
d’un sixième de mètre. L'animal lance 
avec force, et à une assez grande hau- 
teur, l'eau qu’il fait jaillir par cet orifice, 
Mais ce fluide, au lien de s'élever verti- 
calement, décrit une courbe dirigée en 
avant, et par conséquent, au lieu de 
retomber sur les évents, lorsque le ca- 
chalot est en repos, retombe dans ta mer, 
à une distance plus ou moins grande de 
l'extrémité du museau. Cet cffet vient de 
la direction des évents et de la position 
de leur orifice. Ces tuyaux forment une 
diagonale qui part du fond du palais, 
traverse l’intérieur de la tête, et se rend 
à l'extrémité supérieure du bout du mu- 
seau, où elle se termine par une ouver- 
ture inclinée à l'horizon. L'eau lancée par 
cette ouverture et par ces tuyaux inclinés 
tend à s'élever dans l'atmosphère dans la 
même direction; et sa pesanteur, qui la 
ramène sans cesse vers la surface de la 
mer, doit alors lui faire décrire une 
parabole en ayant du tube dont elle est 
partie. 


doit croire pe i 
Jus il est ’ 
se il vient fréguemt 

e de l'océan. 

Y nuque est indiquée da 
par une légère dépression , 4 
chaque côté jusqu'à la na 
rale, 

Vers les denx tiers de la 
dos, s'élève insensiblement 
callosité longitudinale, qu 
tronquée par-derrière setg 
figure d'un triangle rectang 


Le Ventre es 
St gros et a 
dont la lon y- 


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ès dan 4 ‘e cavit lot 
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‘boutissent à 


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slan 
18 OU moins grand. 
‘eau. Cet effet vieni 
ents et de la poii 
š tuyaux forment: 
t du fond du pali 
de la tête, etsen 
ieure du boutdur 
rmine par une oi 
rizon. L'eau lancé 
ar ces tuyaux in 
; l'atmosphère da 
t sa pesanteur, qu 
vers la surface ¢ 
ui faire décrit! 
du tube dont li! 


DES CACHALOTS. 43 

Le macrocéphale n'est pas obligé de se 
sérvir d'évents pour respirer, aussi sou- 
vent que la baleine franche : il reste beau- 


coup plus long-temps sous l'eau; et l'on 


doit croire, d’après le capitaine Colnett, 
que plus il est grand, et moins, tout égal 
d’ailleurs, il vient fréquemment à la sur- 
face de l’océan. 

La nuque est indiquée dans ce cétacée 
par une légère dépression, qui s'étend de 
chaque côté jusqu'à la nageoire peeto- 
rale. 

Vers les denx tiers de la longueur du 
dos, s'élève insensiblement une sorte de 
callosité longitudinale, que l’on croiroit 
tronquée par-derrière, et qui présente la 
figure d'un triangle rectangle très-alongé. 
_ Le ventre est gros et arrondi, La queue, 
dont la longueur est souvent inférieure à 
celle de la tête, est conique, d'un très-petit 
diamètre vers la caudale, ét par consé- 
quent très-mobile. 

Unė gaine enveloppe la verge du mâle; 
et c’est dans une cavité longitudinale de 
près d'un demi-mètre de longueur, qne 
chacune des deux mamelles de la femelle 


44 HISTOIRE NATURELLE 

est cachée, et placée comme dans une 
sorte d'abri. La mamelle et le mamelon 
n’ont ensemble qu’une longueur d'un 
sixième de mètre ou à peu près; mais ils 
s’alongent, et la mamelle devient pen- 
dante, lorsque la mère allaite son petit, 

La graisse ou le lard que l’on trouve 
au-dessous de la peau, a près de deux 
décimètres d'épaisseur. La chair est d’un 
rouge pâle. / 

On a écrit que le diamètre de l'aorte 
du macrocéphale étoit souvent d’un tiers 
de mètre, et qu'à chaque systole il sort 
du cœur de ce cétacée près de cinquante 
litres de sang. 

Les sept vertèbres du cou, ou du moins 
les six dernières, sont soudées ensemble; 
ciles sont réunies par une sorte d’ankilose, 
qui cependant n'empêche pas de les dis- 
tinguer toutes, et de voir que les cinq 


intermédiaires sont très-minces *. Cette, 


particularité contribue à montrer pour- 
quoi le cachalot ne remue pas la tete 
sans mouvoir le corps. 


* Leçons d'anatomie comparée de G. Cuvier, 
SR) » + : p4 3, 
redigées par C». Duméril, etc. tome ,p.194et 169 


pE 
or 
Qu ignoré j c les 
s € 

gpres dorsale à serres dB! 
pe parée du M 

C 
„natom! te-trois 
ja naturelle ; gii es 

tl 
ibres, d0 r 
l „mètres, t la largh" 
enti zamini 


Ja queue du cachalot mac 
vingt-trois mètres de longue 


© JElbbe, et dont nous AYOM: 


touva que les vertèbres í 
noient, réunies les unes ai 
des cartilages souples , devo 

tiès-mobiles, 
On peut voir aussi, dans | 
Muséum, deux vraies côte 
ue nous tå 
E a Eaa de bi 
icin KA es 
eux mL, pue 
ités dont | 


nm \ig 


y € 
r, 
a disi 


Cor 


Manelle dev: At 
mère alla; | 


Peau, a Près deg 
seur. La chair est 


le diamè 
diamètre de l'y 
etort souvent d'mi 
chaque syslole il; 
acce près de cinqu 


s du cou, ou dum 
‘ont soudées ensen! 
ar une sorte d’ankl 
mpéche pas de lat 
de voir que le í 
t très-minces*. 0 
ibue à montrer fl 
ne remue pas lat 
orps. 
‘e comparée de 


: dl 
il, etc. tome Í, p-1# 


2 


vingt-trois mètres de longueur , pris dans 


G. (u i 


DES CACHALOTS. 45 

On ignore encore le nombre des ver- 
tèbres dorsales et caudales du macrocé- 
phale; mais on conserve, dans les galeries 
‘anatomie comparée du Muséum d'his- 
toire naturelle, trente-trois de ces ver- 
tèbres, dont la hauteur est de dix-huit 


© 


centimètres, et la largeur de vingt-un. 


Anderson ayant examiné le bout de 
la queue du cachalot macrocéphale de 


l'Elbe, et dont nous avons déjà parlé, 
trouva que les vertèbres qui la soute- 
noient, réunies les unes aux autres par 
des cartilages souples, devoient avoir été 
très-mobiles. 

On peut voir aussi, dans les galeries du 
Muséum, deux sraies côtes du cachalot 
ue nous tâchons de bien connoître. 
Elles sont comprimées, courbées dans 
un tiers de leur longueur, terminées par 
deux extrémités dont la distance mesurée 
en ligne droite est de cent treize centi- 
mètres, et articulées de manière qu’elles 
forment , avec celles du côté opposé, 
uu angle de quatre-vingt-dix degrés ou 
environ. 


46 HISTOIRE NATURELLE 
M. Chappuis de Quimper écrivit dans 
le temps à mon savant collègue Faujas 
de Saint-Fond , que des cachalots macros 
céphales échoués sur la côte de Bretagne 
nwavoient que huit côtes de chaque côté, 
et que la longueur de ces côtes étoit de 
cent soixante-cinq céntimètres. 

L'os du front, très-étroit de devant 
en arrière, ressemble, dans le cachalot, 
comme dans tous les cétacées , à une 
bande transversale qui s'étend de chaque 
côté jusqu’à l'orbite, dont il compose le 
plafond ; mais il descénd moins bas dansle 
macrocéphale que dans plusieurs autres 
de ces mammifères, parce que l'œil y est 
plus élevé, ainsi que nous venons de le 
voir. 

Si nous considérons le bras, nous trou- 
verons que les deux os de l'avant-bras, 
le cubitus et le radius, sont aplatis, et ar- 
ticulés avec l’Axmerus et avec le carpe, 
de manière à n'avoir pas de mouvemens 
particuliers , au moins très-sensibles : que 
les phalanges des doigts sont également 
aplaties; et que toutes les parties qui com- 
posent le bras, sont réunies et recouvertes 


ʻ 


ç cACHAl 


To epe php 
ière à a 
de mani? ordini 
poire un PEU PA 
a de plus d'un 7? 


‘un décumètre. 
he de la queue 
deux lobes dont chacun él 
forme de faux, Le bout d ar 
etsouvent éloigné de l'extri 
tre, de près de cing mètres 
Le dos du macrocéphale 
miålre, quelquefois mélé « 
dâtres ou de nuances gris 
aussi la partie supérieure d' 
cette espèce, teinte d'un b 

ct tachetée de blanc. 


Le ventre du macrocéphe 


\ au à Ja douce 


l 
n SaVant coll" DES CACHALOT S 47 
de manière à former une véritable na- 
LES Sturr la Côte dep! gcoire un peu orale; ordinairement lon- 
huit côtes de "M gue de plus d’un mètre, et épaisse de 
Chaque, plus d'un décimètre. 
CES côtes i La nageoire de la queue se divise en 
Nq centimètres l lobes dont ch t échancré 
v eux lobes dont c acun est échancré en 
forme de faux. Le bout d’un de ces lobes 
| est souvent éloigné de l'extrémité de lau- 
ées,} tre, de près de cinq mètres. 
sale qui s'étend deck Le dos du macrocéphale est noir ou 
rbite, dont il com, POirâtre, quelquefois mélé de reflets ver- 
| descend moins bas dâtres ou de nuances grises ÿ on a vu 
que dans plusieurs y 2USSi la partie nb d'individus de 
ères, parce que l'ei cette espece, teinte d’un bleu d’ardoise 
si que noüs enti et tachetée de blanc. ; 
Le ventre du macrocéphale est blan- 
s châtre. Sa peau a la douceur de la soie. 
lérons le bras, nowt Nous avons déjà dit que sa longueur 
ouvoit être de plus de vingt-trois mètres : 
sa circonférence, à l'endroit le plus gros 
umerus et avec kde son Corps, est alors au moins de 
‘avoir pas de mourt dix-sept mètres; sa plus grande hauteur 
moins très-sensiblélest même quelquefois supérieure ou du 
es doigts sont égi moins égale au tiers desa longueur totale. 
toutes les partiesqu". Mais nous RES fennin h des- 
ynt réunies et recoileription de ce tétatée qu après avoir parlé 


» (rès- étroit de 4 
emble » dans Je Tath 
ous Îles Cétac 


deux os de l'avanth 
2dius, sont aplatis,t, 


48 HISTOIRE NATURELLE 
de deux substances remarquables qu'on 
trouve dans son intérieur , ainsi que dans 
celui de presque tous les autres cachalots: 
L'une de ces deux substances est celle 
qui est connue dans le commerce sou 
le nom impropre de blanc de baleine; et 
l’autre est l'ambre gris. | # 
Que la première soit d’abord l’objet de 
notre examen. l 
La tête du cachalot rocéphale , cette 
tête si grande, si grosse, si élevée même 
dans celle de ses portions qui saille le 
plus en avant, renferme, dans sa partie 
supérieure, une cavité très-vaste et très 
distincte de celle qui contient le cerveau, 
et qui est très-petite. Le capitaine Colnett 
nous dit, dans la relation de son voyagt, 
que dans un macrocéphale pris auprès 
de la côte occidentale du Mexique en 
août 1793, cette cavité occupoit près du 
quart de la totalité de la tête. Elle étoit 
inclinée en avant, s'avançoit d’un côté 
jusqu’au bout du museau, et, de l'au- 
tre, s’étendoit jusqu'au-delà des yeux 
On peut voir la position, la forme et la 
grandeur de cette cavité, dans la tète du 


015) le 
iotoire Na 
d'hist t l'os 


et 
w) à laisser apperee" 
tégumens, par la peau dı 
ane couche de graisse ol 
décinètre au moins d'épa 
ue membrane dont le ca 
dit que la couleur est m 
laquelle on voit de très-g 
La calotte solide que 
quand on a enlevé ces tég 
ou moins dure, suivant I" 
mais il 


ti visé 

Ar see 

L ons pa une E 

Les eta, à embr 
u i 


die a 
tÀ A 


tere soit d'abord li 


‘halot macrocéphak, 
si grosse, si élevée 
ses portions quisi 
renferme, dans s; 


1e cavité très-vastes : 
c qui contient le m 


etite. Le capitainel 
la relation de sont 
nacrocéphale prit 
identale du Maÿ 
e cavité occupoitF 
alité de la tête, Bl 
ant , s'avancçoit du 
du museau, € 
jusqu'au -delà 2 
a position ’ Ja for i 


Ap , sh? 
tte cavite, dan 


tt 


DES CACHALOTS. 49 
macrocéphale, qui a près de six mètres de 
long, que l’on conserve dans le Muséuu 
d'histoire naturelle, que nous avons fait 
graver, et dont l’os frontal a été scié de 
manière à laisser appercevoir cet énorme 
vide. 

cette cavité est recouverte par plusieurs 
tégumens, par la peau du cétacée, par 
une couche de graisse ou de lard d'un 
décinètre au moins d'épaisseur, et par 
une membrane dont le capitaine Colnett 
dit que la couleur est noire *, et dans 
laquelle on voit de très-gros nerfs. 

La calotte solide que l’on découvre 
quand on a enlevé ces tégumens, est plus 
ou moins dure, suivant l’âge du cétacée; 
mais il paroît que, tout égal d’ailleurs, 
elle est toujours plus dure dans le macro- 

' céphale que dans d’autres espèces de ca- 
chalots qui produisent du blanc, et dont 
nous parlerons bientôt. 

La cavité est divisée en deux grandes 
portions par une membrane parsemée de 
nerfs et étendue horizontalement. Ces 


* Voyage to the south Atlantic, etc. 
5 


` 


5o HISTOIRE NATURELLE 
deux portions sont traversées oblique. 
ment par les évents : elles sont d’ailleurs 
inégales. La supérieure est la moins 
grande : l’inférieure , qui est située au- 
dessus du palais, a quelquefois plus de 
deux mètres et demi de hauteur. Il n'est 
donc pas surprenant qu'on retire souvent 
de ces deux cavités, lesquelles ont été 
comparées à des cavernes, plus de dix-huit 
ou même vingt tonneaux de blanc li- 
quide, Mais cette substance fluide n’est 
pas contenue uniquement dans ces deux 
grands espaces. Chacune de ces vastes 
cavernes est séparée en plusieurs com- 
partimens, formés par des membranes 
verticales, dont on a considéré la nature 
comme semblable à celle de la pellicule 
intérieure d’un œuf d'oiseau , €t c’est dans 
ces Compartinmens qu’on trouve le blane. 
Cette matière est liquide pendant la vie 
de l'animal; elle est encore fluide lors- 
qu’on Pextrait peu de temps après lə 
mort du cétacée. A mesure néanmoins 
qu'elle se refroidit, elle se coagule : st 
elle est mêlée avec une certaine quantité 


d'huile, il faut un refroidissement plus 


epen -2 
paisemblablement par A 
l'état de l'individu. Deve 
ele est cristalline et brille 
matière huileuse, que l'on 
du cerveau, mais qui es 
par sa place, et très-di 
mature, de la substance 
blane que l'on retire de } 
tieure de la grande cavit 
yent moins pur que celui 
Mérite; mais on amèn 


fiquement 
+ Chacune de cesy 
Parée en plusieur 
més par des menk 
t On a considéré law 
ble à celle de la pe 
euf d'oiseau, et c'e 
ns qu'on trouve lell 
st liquide pendanth 
le est encore fluide! 
peu de temps ap 
e. À mesure néan 


dit, elle se coagul 


ec une certaine qu 
un refroidissemeli} 


dans Ch. 


DES CACHALOTS,. 5t 
considérable pour la fixer; et iorsqu'elle 
a perdu sa fluidité, elle ressemble, sui- 


vant M. Hunter, à la pulpe intérieure 
du melon d’eau. Elle est très-blanche : 


on a cependant écrit que ses nuances 
étoient quelquefois altérées par le climat, 
vraisemblablement par la nourriture et 
l'état de l'individu. Devenue concrète i 
elle est cristalline et brillante. C'est une 
matière huileuse, que l’on trouve autour 
du cerveau, mais qui est tres-distincte 
par sa place, et très-différente par sa 
nature, de la substance médullaire. Le 
blanc que l’on retire de la portion supé- 


rieure de la grande cavité, est très-sou- 


veut moins pur que celui de la portion 
inférieure ; mais on amène l’un et l’autre 
à un très-baut degré de pureté, en le 
séparant, à l’aide de la presse , d'une 
certaine quantité d'huile qui l’altère, et 
en le soumettant à plusieurs fusions $ 
cristallisations et pressions successives. Il 
est alors cristallisé en lames blanches , 
Brillantes et argentines. Il a une odeur 
particulière et fade, très-facile à distin- 
guer de celle que donne la rancidité. 


52 HISTOIRE NATURELLE 
Lorsqu'on l’écrase, il se change en une 
poussière blanche, encore lamelleuse et 
brillante , mais onctueuse et grasse. On 
le fond à une température plus basse que 
la cire, mais à une température plus 
élevée que la graisse ordinaire. Mis en. 
contact avec un corps incandescent, il 
s’'enflamme, brûle sans pétillement, ré- 
pand une flamme vive et claire, et peut 
être employé avec d’autant plus d'avan- 
tage à faire des bougies, que lorsqu'il est 
en fusion , il ne tache pas les étoffes sur 
lesquelles il tombe , maïs s’en sépare par 
le frottement , sous la forme d’une pous- 
sière. 

Un canal, que l'on a nommé très-im- 
proprement veine spermalique , commu- 
nique avec la cavité qui contient le blanc 
du cachalot. Très-gros du côté de cette 
cavité, il s'en éloigne avec la moelle 
épinière , et se divise en un très-grand 
nombre de petits vaisseaux, qui, s’éten- 
dant jusqu'aux extrémités du cétacée, 
distribuent dans toutes les parties de 
l'animal la substance blanche et liquide 
que nous examinons. Ce canal se vide 


: de la 
one la CA e ay 
sh ane de cette € 
retire 10 * uřsort ece 


macrocéphale, r 
plis de blanc. Lorsqu on £ 
ces loges particulières ; € 
bientôt de celui des loges 
proche en proche ; tous 
reçoivent uu nouyean f 
vient du graud canal d 
épinière est accompagnée 

ongueur. 
ll y a done dans le cach; 
ae 
Vaisseaux 


tenir et à 
ti et à transmettre le 
Stème à bea t 


Moelle épin: 


LE | 
© NATURE 
» il se chap 
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NpPérature plu 
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1 Corps InCandesen, 
ile sans Pétillemey 
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j et 


* ’, 
rec d'autant plus dy 


bougies, que lors 
> tache pas les étofls 
be, mais s'en Separe 
ous la forme d'uney 


e l'on a nommét: 
1e spermalique, C0 


vité qui contient lell 


ès-gros du côté det 


éloigne avec la w 


divise en un tif 
s vaisseaux, qui,“ 
extrémités du cét 
s toutes les pari 
tan 


í 
inons. Ce canal * 


ce blanche etip 


DES CACHALOTS, 53 
daus la cavité de la tête, à mesure qu’on 
retire le blanc-de cette cavité; et la subs- 
tance fluide qui sort de ce gros vaisseau, 
remplace , pendant quelques momens , 
celui qu’on puise dans la tête. 

On trouve aussi, dans la graisse du 
macrocéphale, de petits intervalles rem- 
plis de b/anc. Lorsqu'on a vidé une de 
ces loges particulières , elle se remplit 
bientôt de celui des loges voisines; et de 
proche en proche , tous ces interstices 
recoiveut un nouveau fluide, qui pro- 
vient du grand canal dont la moelle 
épinière est accompagnée dans toute sa 
longueur. 

Il y a donc dans le cachalot à l'histoire 
duquel cet article est consacré, un sys- 
téme général de vaisseaux propres à con- 
tenir et à transmettre le blanc, lequel 
système a beaucoup de rapports, dans 
sa composition , dans sa distribution, 
dans son étendue et dans la place qu'il 
occupe, avec l’ensemble formé par le 
cerveau , la moelle épinière et les nerfs 
proprement dits. 

Il ne faut donc pas être étonné qu'on. 

5 


54 HISTOIRE NATURELLE 
retire du corps et de la queue du macro- 


céphale une quantité de blanc égale, où 


à peu près, à celle que l’on trouve dans 
sa tête, et que cette substance soit d’un 
égal degré de pureté daus les différentes 
parties du cétacée. 

Pour empêcher que ce blanc ne s’altère 
et n’acquière une teinte jaune, on le 
conserve dans des vases fermés avec soin. 
Des commercans infidèles l'ont quelque- 
fois mêlé avec de la cire; mais en le fai- 
sant fondre on s’apperçoit aisément de la 
falsification de cette substance. 

Pour achever de la faire connoître, 
nous ne pouvons mieux faire que de 
présenter une partie de l’analyse qu'on 
en peut voir dans le grand et bel ou- 
vrage de notre eélèbre et savant collègue 
Fourcroy *. 

« Quand on distille leblanc à la cornue, 
» on ne le décompose qu'avec beaucoup 
»de difficulté.: lorsqu'il est fondu et 
» bouillant , il passe presque tout entier 


* Sÿsiême des connoissances chimiques , tome 


X, pe 209: et suim 


-— 


„de ce COrp$ 


»turée, puisqu'elle ma 
» liquide; et st ON le istit 
, de suite, on par silent à 
» plétement huileux, liqun 
s cible, Malgré l'espèce d's 
» éprouve dans ces distilla 
»le blanc n'a point aequ 
» de volatilite qu'il n'en a 
» suivant le citoyen Thou 
» degré de chaleur pour le 
» dans la première opérati 
laquelle il se conyertit 
” Pus l'odeur vive € 


ENEP t péne 


1e ce blane 


teinte jau 


te substance. 


aN 


e la faire connor, 
mieux faire que à 
ie de l'analyse que 
le grand et belu 
bre et savant colin 


le le blanc à la comt 
se qu'avec beauco 
rsqu'il est fondu t 
se presque tout elle 


ssances chimiques; 


M 


DES CACHALOTS. 55 
» et sans altération dans le récipient; il 
» ne donne ni eau, ni acide sébacique ; 
» ses produits n'ont pas l'odeur forte de 


=- » ceux des graisses. Cependant une partie 


» de ce corps graisseux est déjà déna- 
»turée, puisqu'elle est à l’état d'huile 
» liquide; et si on le distille plusieurs fois 
» de suite, on parvient à l'obtenir com- 
» plétement huileux, liquide et inconcres- 
» cible. Malgré l'espèce d’altération qu'il 
» éprouve dans ces distillations répétées, 
» le blanc n’a point acquis encore plus 
» de volatilité qu'il n'en avoit; et il faut, 
» suivant le citoyen Thouvenel, le même 
» degré de chaleur pour le volatiliser que 
» dans ia première opération. L'huile dans 
» laquelle il se convertit, n’a pas non 
» plus l'odeur vive et pénétrante de celles 
» qu'on retire des autres maticres ani- 
» males traitées de la même manière. La 
» distillation du blanc avec l’eau houil- 
» lante, d’après le chimiste déjà cité, 
» n'offre ricn de remarquable. L'eau de 
» cette espèce de décoction est un peu 
» louche; filtrée et évaporée, elle donne 
» un peu de matière muqueuse et amire 


56 HISTOIRE NATURELLE 
» pour résidu. Le blanc, traité par ébul. 
» lition dans l’eau, devient plus solide et 
» plus soluble dans l'alcool qu’il ne l’est 
» dans son état naturel. 

» Exposé à lair, le blanc devient jaune 
» et sensiblementrance. Quoique sa ranci- 
» dité soit plus lente que celle des graisses 
» proprement dites, et quoique son odeur 
» soit alors moins sensible que dans ces 
» dernières , en raison de celle qu’il a 
» dans son état frais, ce phénomène y est 
» cependant assez marqué pour que les 
» médecins aient fait observer qu'il falloit 
» en rejeter alors l'emploi. Il se combine 
»avec le phosphore et le soufre par la 
» fusion ; il n’agit pas sur les substances 
» métalliques. 

» Les acides nitrique et muriatique 
» nont aucune action sur lui. L'acide 
» sulfurique concentré le dissout en mo- 
» difiant sa couleur, et l’eau le sépare 
» de cette dissolution, comme elle préci- 
» pite le camphre de l'acide nitrique; 
» l'acide sulfureux le décolore et le 
» blanchit; l'acide muriatique oxigéné le 
> jaunit, et ne le décolore pas quand 


Es 


>emplastique , dure et Cas 
, Les huiles fixes se comb 
„tement avec cette substam 
si l'aide d'une douce chalet 
pas plus la séparer de ces € 
"que les graisses et la ci 
» volatiles dissolvent égaler 
> mieux même qu'elle 


a 
"Fes proprement dite 


*tisout en le faisant cha 

T 

m Une grande partie 
Bsement: 

3 €t lorsqu 

e ce 

le blang se cri Re 


»Léther 


y 


stallis en 


1ature]. Ù) 
F, le lane 

trance, Qu . 
"nte que celle dé à 
tes 


"z marqué pour qu 
fait observer qu'ilh 
š l'emploi. Il seco 
hore et le soufrep 
zit pas sur les substa 


nitrique et muri 
action sur lui, La 
centré le dissout e! 
leur, et l'eau le% 
tion, comme ellep 
de l'acide nivy 
eux Je décolort 5 
Je muriatique osig 
le décolore P% 


re 


t 
ce phénomèn, 


DES CACHALOTS. 57 

bi a pris naturellement cette nuance. 
» Les lessives d’alcalis fixes s'unissent 
.» au blanc liquéñé, en le mettant à l’état 
» savonneux : cette espèce de savon se 
» sèche et devient friable; sa dissolution 


_» dans l'eau est plus louche et moins ho- 


» mogène que celle des savons communs. 

» Bouilli dans l’eau avec l’oxide rouge 
» de plomb, le blanc forme une masse 
» emplastique, dure et cassante. 

» Les huiles fixes se combinent promp- 
» tement avec cette substance graisseuse, 
» à l’aide d’une douce chaleur ; on ne peut 
» pas plus la séparer de ces combinaisons, 
» que les graisses et la cire. Les huiles 
» volatiles dissolvent également le blanc, 
»et mieux même qu’elles ne font les 
» graisses proprement dites. L'alcool le 
» dissout en le faisant chauffer : il s'en 
» sépare une grande partie par le refroi- 
» dissement; et lorsque celui-ci est lent, 
»le blanc se cristallise en se précipitant, 
» L’éther en opère la dissolution encore 
> plus promptement et plus facilement 
» que l’alcooi; il l'enlève même à celui-ci, 
» et il en retient une plus grande quantité. 


58 HISTOIRE NATURELLE 
» On peut aussi faire cristalliser très. 
» régulièrement le blanc , si, après l'avoir 
» dissous dans l’éther à l’aide de la chaleur 
» douce que la main lui communique, 
» on le laisse refroidir et s’évaporer à 
» Pair. La forme qu'il prend alors est celle 
» d'écailles blanches, brillantes et argen- 
» tées comme l'acide boracique, tandis 
» que le suif et le beurre de cacao, traités 
» de même, ne donnent que des espèces 
» de mamelons opaques et groupés, ou 
» des masses grenues irrégulières. » 

Comment ne pas penser maintenant, 
avec notre collègue Fourcroy, que le 
bianc du cachalot est une substance très- 
particulière, et qu'il peut être regardé 
comme ayant avec les huiles fixes les 
mêmes rapports que le camphre avec les 
huiles volatiles, tandis que la cire paroît 
être à ces mêmes huiles fixes ce que la 
résine est à ces huiles volatiles ? 

Mais nous avons dit souvent qu'il 
n'existoit pas dans la nature de phéno- 
mène entièrement isolé. Aucune qualité 
n’a été attribuée à un être d’une manière 
exclusive, Les causes s'enchaïînent comme 


des facultés uniques , des pr 
sives, des forces circonseriti 
ces démarcations ne sont qu 
que le grand jour de la seie 
elles n'existent que dans 
manières de voir, Nous ne 
Ps penser qu'une substan 
n'a . r 

Ppartieune qu'à quelqu: 
Quelque limitée ou 

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Vous être 


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' à l’aide de la ch) 
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idir et S'évap, 
l prend alors à | 
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le boracique 


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t 
s ta 
urre de cacao, tri 
inent que des esph 
ques, et groupé 
es irrégulières, » 
penser mainteny 
* Foureroy, qu 
st une substanceti 
il peut être reg 
les huiles fixe! 
le camphre ave! 
dis que la cire pal 
uiles fixes ce qu 
iles volatiles? 
; dit souvent fl 
la mature de phe 
solé. Aucune qu 
n étre d'une man 


s'enchaînent co” 


DES CACHALOTS. 59 
les effets; elles sont rapprochées et liées 
de manière à former des séries non inter- 
rompues de nuances successives. À la vé- 
rité, la lumière de la science n’éclaire pas 
encore toutes ces gradations. Ce que nous 
ne pouvons pas appercevoir est pour nous 
comme s'il n’existoit pas, et voilà pour- 
quoi nous croyons voir des vides autour 
des phénomènes ; voilà pourquoi nous 
sommes portés à supposer des faits isolés, 
des facultés uniques, des propriétés exclu- 
sives, des forces circonscrites. Mais toutes 
ces démarcations ne sont que des illusions 
que le grand jour de la science dissipera ; 
elles n'existent que dans nos fausses 
manières de voir. Nous ne devons donc 
pas penser qu'une substance particulière 
n’appartienne qu’à quelques êtres isolés. 
Quelque limitée qu’une matière nous pa- 
roisse , nous devons être sûrs que ses 


= bornes fantastiques disparoîtront à me- 


sure que nos erreurs se dissiperont. On la 
retrouvera plus ou moins abondante, ou 
plus ou moins modifée, dans des êtres 
voisins ou éloignés des premiers qui l'au- 


_ront présentée, Nous en avons une preuve 


60 HISTOIRE NATURELLE 
frappante dans le blanc du cachalot : pen: 
dantlong-temps on l’a cru un produit parti. 
culier de l’organisation du macrocéphale, 
Mais continuons d'écouter Fourcroy, et 
nous ne douterons plus que cette substance 
ne soit très-abondante dans la Nature 
Une des sources les plus remarquables 
de cette matière, est dans le corps et 
particulièrement dans la tête du cachalot 
macrocéphale ; mais nous verrons bientôt 
que d’autres cétacées le produisent aussi. 
Il est même tenu en dissolution dans la 
graisse huileuse de tous les cétacées, 
L'huile de baleine franche ou d’autres ba- 
leines, à laquelle on a donné dans le com- 
merce le nom impropre d’Auile de poisson, 
dépose dans les vaisseaux où on la con- 
serve, une quantité plus ou moins grande 
de blanc, entièrement semblable à celui du 
cachalot. La véritable kuile de poisson, 
celle qu'on extrait du foie et de quelques 
autres parties de vrais poissons, donne le 
merme blanc, qui s’en précipite lorsque 
l'huile a été pendant long-temps en repos, 
et qui se cristallise en se séparant de cette 
huile, Les habitans des mers, soit ceux 


Fourcroy nous 
„ne substance analogue & 
les calculs biliaires , dans 
bilienses de plusieurs malac 
renchyme du foie exposé | 
temps à l'air et desséché , di 
qui se sont putréfiés sou 
d'an ou de terre humide 
faux conservés au milien 
dus plusieurs autres or 
moins décomposés, ll n'h 
arer que le Blane dont 


| les Propriétés, est un des | 


constans et Les 


n tes plus ord 
posés animaux ” 


altérés, 


Cor F4 
Cachi; 
NOLS Yetrons bien 


i le produisent au 


| dissolution dans! 
tous les cétax 
anche ou d'autrk 
a donné dansle 
pre d’Auile de pois 
seaux où onlu 
plus ou moins gran 
t semblable à cet 
le huile de pois 
u foie et de quel 
is poissons, donne! 


‘en précipite losg 


long-temps en! 


3 se séparant dec 


jt e 
des mers, S0 


DES CACHALOTS. 67 
qui ont reçu des poumons et des ma- 
melles , soit ceux qui montrent des bran- 
chies et des ovaires, produisent donc ce’ 
blanc dont nous recherchons l’origine. 

Mais contiuuons. 

Fourcroy nous dit encore qu'il a trouvé 
une substance analogue au blanc dans 
les caiculs biliaires, dans les déjections 
bilieuses de plusieurs malades, dans le pa- 
renchyme du foie exposé pendant long- 
temps à l'air et desséché , dans les muscles 
qui se sont putréfiés sous une couche 
d’eau ou de terre humide, dans les cer- 
vaux conservés au milieu de l'alcool, et 
dans plusieurs autres organes plus ou 
moins décomposés. Il n'hésite pas à dé- 
clarer que le blanc, dont nous étudions 
les propriétés, est un des produits les plus 
constans et les plus ordinaires des com- 
posés animaux altérés. 

Observons cependant que cette subs- 
tance blanche et remarquable, que les 
animaux terrestres ne produisent que 
lorsque leurs organes ou leurs fluides sont 
viciés, est le résultat habituel de lorga- 


nisation ordinaire des animaux marins, 


62 HISTOIRE NATURELLE 


ie signe de leur force constante, et là 


preuve de leur santé accoutumée, plutôt 
que la marque d'un dérangement acci- 
dentel, ou d’une altération passagère, 


Observous encore, en rappelant et en } 


réunissant dans notre pensée toutes les 
propriétés que l'analyse a fait découvrir 
dans le blanc du cachalot, que cette ma- 
tière participe aux qualités des substances 
animales et à celles des substances végé- 
tales. C’est un exemple de plus de cts 
liens secrets qui unissent tous les corps 
orgatiisés, et qui n’ont Jamais échappé 
aux esprits attentifs. 

Combien de raisons n’avons-nous pas, 
par conséquent, pour rejeter lés dénomi- 
nations si erronées de blanc de baleine, de 


substance médullaire de cétacée, de substance 


cervicale, de sperma ceti (sperme de ct- 
tacée}, ete. et d'adopter pour le blanc le 
nom d'adipocire, proposé par Fourcroy *, 
et qui montre que ce blanc, différent de 
la graisse et de la cire, tient cependant 
le milieu entre ces deux substances, dont 

* Systême des connoissances chimiques ; On 
X, page 302, édit, in-8°. 


qu lieu de l'expression © 
germalique » nous emploier 
ul adipocireux . 
Onabeancoup vanté les v 
cpocire pour la guérison 
maux internes et extérieurs. 
Douarnenez, que nous a: 
an sujet des trente-un cach 
r les côtes de la ci-devani 
Has dans le temps + 
«Leblanc ete, e 


- VAOUVera) : 
‘M pour les plaies r 


"NES ouvriers 
be, éch 


iple de plus des 
sent tous les e 
ont Jamais éch 
1$ n'avons-nous fi 
r rejeter les dénon 
» blanc de baleine 
o célacée, de subsm 
ceti (sperme di 
pter pour le blant! 
posé par Fourcroy 


e blanc, différent 


tient cepen 


de 


fé, 
sux substanct; 


-nigue 
„sances chimique 


r \ 


DES CACHALOTS. 63 
l'une est animale, et l’autre végétale ? 
En adoptant la dénomination que nous 
devons à Fourcroy, nous changerons celle 
dont on s’est servi pour désigner le canal 
longitudinal qui accompagne la moelle . 
épinière du macrocéphale, et qui aboutit 
à la grande cavitéde la tête de ce cachalot. 
Au lieu de l'expression si fausse de veine 
snermatique, nous emploierons celle de 
canal adipocireux. 

On a beaucoup vanté les vertus de cette 
adipocire pour la guérison de plusieurs 
maux internes et extérieurs. M. Chappuis 
de Douarnenez, que nous avons déjà cité 
au sujet des trente-un cachalots échoués 
sur les côtes de la ci-devant Bretagne en 
1784, a écrit dans le temps au professeur 
Bonnaterre : « Leblanc, etc. estun onguent 
» souverain pour les plaies récentes; plu- 
» sieurs ouvriers occupés à dépecer les 
» cachalots échoués dans la baie d’Au- 
» dierne, en ont éprouvé l'efficacité, mal- 
» gré la profondeur de leurs blessures. » 

Mais rapportons encore les paroles de 
notre collègue Fourcroy. « L'usage médi- 
»cinal de cette substance (l'adipocire ) 


` 


» 


» 


» 


HISTOIRE NATURELLE 

ne mérite pas les éloges qu'on lai pro. 
diguoit autrefois dans les affections ca. 
tarrhales, les ulcères des poumons, des 
reins, les péripneumonies, etc. : à plus 
forte raison est-il ridicule de le compter 
parmi les vulnéraires, les balsamiques, 
les détersifs, les consolidans, vertus qui 
d’ailleurs sont elles-mêmes le produit 
de l'imagination. Le citoyen Thouvenel 
en a examiné avec soin les effets dans 
les catarrhes , les rhumes, les rhuma- 
tismes goutteux , les toux gutturales, 
où on l’a beaucoup vanté; et il n’a rien 
vu qui pût autoriser l'opinion avanta- 
geuse qu’on en avoit conçue. Il n’en 
a pas vu davantage dans les coliques 
néphrétiques , les tranchées de femmes 
en couche, dans lesquelles on l'avoit 
beaucoup recommandé. Il l’a cependant 
observé sur lui-même, en prenant ce 
médicament à la fin de deux rhumts 
violens , à une dose presque décuple de 
celle qu’on a coutume d'en prescrire; 
il a eu constamment une accélération 
du pouls et une moiteur sensible, Il faut 
observer qu’en restant dans le lit, cette 


„n'a jamais retrouvé ce ći 
»excrémens ; ce qui proûve 
»sorbé par les vaisseaux le 
» s'en faisoit une véritable « 
Ajoutons à tout ce qu'on 
msjetde l'adipocire, que € 
rire on 
qu'on Parvienne jus : na 
qu'à ce 


tacée n 

€ donne s 

a. Soupe 
seusibilité ut au 


> u lieu qu’; 
Fa u 
aiteint Ja substan qu'il ex} 


cherch 
dats es du doct 
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; Co}s pa ue 
1e, L del: je 
Journa) à h 


*-mêmes le Piok 
e citoyen Thoure, 
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humes, les rhum, 


es oué guttural : 


vanté; et il n'ai 
er l'opinion avan 
roit conçue, Ilik 
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ranchées de femm 
esquelles on l'art 
ndé. Il l’a cependi 
me, en prenant t 
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presque décuple® 
me d'en prestit 
nt une accélérati 


Jl fu 
celi 


teur sensible. 
int dans le lit, 


DES CACHALOTS. .65 
» seule circonstance, jointe au dégoût que 
» ce médicament inspire, a pu influer sur 
» l'effet qu’il annonce. Aussi plusieurs per- 
» sonnes, à qui il l’a donné à forte dose, 
ə» ont-elles eu des pesanteurs d'estomac 
» et des vomissemens, quoiqu'il ait eu le 
» soin de faire mêler le blanc de baleine 
» (l’adipocire) fondu dans l'huile, avec le 
» jaune d'œuf et le sirop, en le réduisant 
» ainsi à l’état d’une espèce de crème. Il 
» n'a Jamais retrouvé ce corps dans les 
» excrémens ; ce qui prouve qu'il étoit abe 
» sorbé par les vaisseaux lactés, et qu al 
» s’en faisoit une véritable digestion. » 
Ajoutons à tout ce qu'on vient de lire 
au sujetde l’adipocire, que cette substance 
est si distincte du cerveau , que si l’on perce 
le dessus de la tête du macrocéphale, et 
qu'on parvienne jusqu’à ce blanc, le cé- 
tacée ne donne souvent aucun signe de 
sensibilité, au lieu qu'il expire lorate on. 
aiteint la ERA cérébrale *. 


* Recherches du docteur Swediawer, publiées 


. dans les A philosophiques, et traduites 


en akha a par M. Vigarous, docteur en méde- 


— Journal dé physique, KRE, 1784. 


66 HISTOIRE NATURELLE 
Le macrocéphale produit cependant, 
ainsi que nous l'avons dit, une seconde 
substance recherchée par le commerce: 
cette seconde substance est l'azubre gris. 
Elle est bien plus connue que l’adipocire, 
parce qu'elle a été consacrée au luxe, 
adoptée par la sensualité, célébrée par 
la mode, pendant que l’adipocire n'a 
été regardée que comme utile. 
L'ambre gris est un corps opaque et 
solide. Sa consistance varie suivant qu'il 
a été exposé à un air plus chaud ou plus 
froid. Ordinairement néanmoins il est 
assez dur pour être cassant. A la vérité, 
il n'est pas susceptible de recevoir un 
beau poli, comme lambre jaune ou le 
succin; mais lorsqu'on le frotte, sa ru- 


desse se délruit, et sa surface devient 


aussi lisse que celle d'un savon très 
compacte, ou même de la siéatite. Si on 
le racle avec un couteau , il adhère, 
comme la cire, au tranchawt de la lame. 
1! conserve aussi, comme la cire, l'im- 
pression des ongles ou des dents. Une 
chaleur modérée le ramoilit, le rend 
ouctueux, le fait fondre en huile épaisse 


nenu résidu, Sans ; 
Jea combustion, Approché 
dhmée, cet ambre prend 
ame en répendant une fam 
aiguille rougie le pénètre , 
en huile noirâtre, et paroi 
et retirée, comine si on l 
dans de la cire fondue. 
L'humidité, on au moi 


que l'adipocn 
omme utile, 
un corps Opaque; 
ce varie suivantgj 
y plus chaud on pi 
it néanmoins j4 
cassant. A la yé 


tible de recevoiry 
lawbre jauneo: 


l'on le frotte, sn 
t sa surface der 
Je d'un savon tt 


e de la stéatite. St. 


outeau , il adiit 
ranchavt de la lw 

g gt 
vomme la cire, 0 


ou des dents. i 


Je 1 


» ramoilit, K€” 
ep 


ndre en huile 


DES CACHALOTS. 67 
et noirâtre, fumer et se volatiliser par 
degrés, en entier, et sans produire du 
charbon, mais en laissant à sa place une 
tache noire, lorsqu'il se volatilise sur du 
métal. Si ce métal est rouge, l’ambre se 
fond , enflamme, se boursouflle, fume, 
et s'évapore avec rapidité sans former 
aucun résidu, sans laisser aucune trace 
de sa combustion. Approclié d’une bougie 
allumée, cet ambre prend feu et se con- 
sume en répendant unce flamme vive. Une 
aiguille rougie le pénètre , le fait couler 
en huile noirâtre, et paroît, lorsqu'elle 


. est retirée, comme si on l’avoit trempée 


dans de la cire fondue. 
L'humidité, on au moins l'eau de la 
mer, peut ramollir Pambre gris, comme 
la chaleur. En effet, on peut voir dans 
le Journal de physique, du mois de mars 
1790, que M. Donadei, capitaine au ré- 
giment de Champagne, et observateur 
très-instruit, avoit trouvé sur le rivage 
de l'Océan atlantique, dans le fond du 
golfe de Gascogne, un morceau d'ambre 
gris, du poids de près d'un hectogram- 
me, et qui, mou et visqueux, acquit 


66 HISTOIRE NATURELLE 
bientôt de la solidité et de la dureté, 

L'ambre dont nous nous occupons est 
communément d’une couleur grise, ainsi 
que son nom l’annonce; il est d’ailleurs 
parsemé de taches noirâtres, jaunâtres 
ou blanchâtres. On trouve aussi quel- 
quefois de l’ambre d'une seule couleur, 
soit blanchâtie, soit grise, soit jaune, 
soit brune, soit noirâtre. 

Peut-être devroit-on croire, d’après 
plusieurs observations, que ses nuances 
varient avec sa consistance. 

Son goût est fade; mais son odeur est 
forte, facile à reconnoître, agréable à cer- 
taines personnes , désagréable et même 
nuisible et insupportable à d’autres. Cette 
odeur se perfectionne, et pour ainsi 
dire, se purifie, à mesure que l'ambre 
gris vieillit, se dessèche et se durcit: 
elle devient plus pénétrante et cependant 
plus suave, lorsqu'on frotte et lorsqu'on 
chauffe le morceau qui la répand; elle 
s’exalie par le mélange de l’ambre avec 
d’autres aromates; elle s'altère et se vicie 
par la réunion de cette même substance 
avec d’autres corps; et c’est ainsi quoi 


Ÿ 


pon seule 


: e 
` ligatt . 
soit Si Tambre gris 


piè 
Pambre g" 
ment SUT 
l'eau douce. d 
i présente en boules uT 
umes montrent dans leur Cas 
genu; d'autres sont gpm 
pesque concentriques de cni 
es, et qui se brisent en 
Le grand diamètre de ce 
odinairement depuis un ! 
wà un tiers de mètre: « 
depuis un jusqu'à quinze 
Mais on a vu des morcs 
Sur bien ș 


ig est Si léger 
la mer, 


eux 
upérieure, | 


Maktes an: Cétacé 


n 


; mais son Odeur x 
oître, agréablejre 
ésagréable et miy 
able à d’autres. Ce 
ne, et, pour an 
mesure que l'ami 


sèche et se dur 


étrante et cependi 
à frotte et lorsquu 
qui la répand; à 
ge de lambre af 
le s'altère et se vi 
te même substant 


TES A 
et c'est ainsi qu' 


DES CACHALOTS. 69 
pourroit expliquer Podeur d’alcali volatil 
que répandoit lambre gris trouvé sur les 
bords du golfe de Gascogne par M. Do- 
nadei, et qui se dissipa quelque temps 
après que ce physicien l'eut ramassé. 

L'ambre gris est si léger, qu'il flotte 


non seulement sur la mer, mais encore 


sur l’eau douce. 
Il se présente en boules irrégulières : les 


unes montrent dans leur cassure un tissu 


grenu; d’autres sont formées de couches 
FF pa es Pa KAE ie t : 


r 
epaąalils- 
A 


presqu ques de 
seurs, et qui se brisent en écailles. 

Le grand diamètre de ces boules varie 
ordinairement depuis un douzième jus- 
qu'à un tiers de mètre; et leur poids, 
depuis un jusqu'à quinze kilogrammes. 
Mais on a vu des morceaux d'ambre d’une 
grosseur bien supérieure. La compagnie 
des Indes de France exposa à la vente 
de l'Orient, en 1755, une boule d'ambre 
qui pesoit scixante- deux kilogrammes: 


Un pêcheur américain d'Antigoa a trouvé 


dans le ventre d’un cétacée, à seize my- 
riamètres au sud-est des îles du vent, un 
morceau d'ambre pesant soixante -cing 


7o HISTOIRE NATURELLE 

kilograinines , et qu'il a vendu 500 livres 
sterling. La compagnie des Indes orien. 
tales de Hollande a donné onze mille rits 
dalersà un roi de Tidor pour une masse 
d'ambre gris, du poids de quatre-vingt. 
onze kilogrammes. Nous devons dire ce. 
pendant que rien ne prouve que ces 
masses n'aient pas été produites artifi- 
cicilement par la fusion, la réunion et 
le refroidissement gradué de plusieurs 
boules ou morceaux naturels. Mais quoi 
qu'il en soit, l'état de mollesse et de liqui- 


dité que plusieurs causes peuvent donner 


à l'ambre gris, et qui doit être son état 
primitif, explique comment ce corps odo- 
rant peut se trouver mêlé avec plusieurs 
substances très-différentes de cet aromate, 
telles que des fragmens de végétaux, des 
débris de coquilles, des arètes ou d’autres 
parties de poisson. 

Mais , indépendamment de cette intro- 
duction accidentelle et extraordinaire de 
corps étrangers dans l'ambre gris, cette 
substance renferme presque toujours des 
becs ou plutôt des mâchoires du mol- 
lusque auquel Linné a donné le nom de 


breust : | 
On a publié différentes Op 
poductiou de cet aromate. | 
wralistes l'ont regardé comm 
omme une huile minérale , 
se de pétrole. Épaissi pi 


i Oins gra 
f $ ; 
nut ef B que STE 


Plusie 
'X naturels, Ma 
le mollesse et del 
auses peuvent doy 
qui doit être son éh 
omment ce corps ok 


r mêlé avec plasim 


rentes de cet aromi 
cens de végétaux, à 
des arètes ou d'auti 


mment de cette int 
et extraordinaire? 
s l'ambre gris, tt 
presque toujours t. 
mâchoires du mo 
é a donné le nomi 


DES CACHALOTS. 7r 
sepia octopodia, et que mon savant collè- 
gue le citoyen Lamarck a placé dans un 
genre auquel il a donné le nom d'octopode. 
Ce sont ces mâchoires , ou leurs frag- 
mens, qui produisent ces taches jaunâ- 
tres, noirâtres ou blanchâtres, si nom- 
breuses sur l’ambre gris. 

On a publié différentes opinions sur la 
productiou de cet aromate. Plusieurs na- 
turalistes l'ont regardé comme un bitume, 
comme une huile minérale, comme une 
sorte de pétrole. Épaissi par la chaleur 
du soleil et durci par un long séjour au 
milieu de l’eau salée, avalé par le cachalot 


macrocéphale ou par d’autres cétäcées, 


et soumis aux forces ainsi qu'aux sucs 
digestifs de son estomac, il éprouveroit 
dans l'intérieur de ces animaux une alté- 
ration plus ou moins grande. D'habiles 
chimistes, tels que Geoffroy, Neumann, 
Grim et Brow ont adopté cette opinion, 
parce qu'ils ont retiré de lambre gris 
quelques produits analogues à ceux des 
bitumes. Cette substance leur a donné, 
par l'analyse, une liqueur acide, un sel 
acide concret, de l'huile et un résidu 


52 HISTOIRE NATURÈLLE 
charbonneux. Mais , comme l’obserye 
notre collègue Fourcroy , ces produits 
appartiennent à beaucoup d’autres subs- 
tauces qu’à des bitumes. De plus, l'ambre 
gris est dissoluble, en grande partie, dans 
l’alcool et dans l’éther; sa dissolution est 


précipitée par l’eau comme celle des ré- 


sires, et les bitumes sont presque inso- 
lubles dans ces liquides. 
D'autres naturalistes, prenant les frag- 
mens de mâchoires de mollusque dissé- 
minés dans l'ambre gris pour des portions 
de becs d'oiseau, ont pensé que cette subs- 
tance provenoit d’excrémens d’oiseaux qui 
avoient mangé des herbes odoriférentes. 
Quelques physiciens n’ont considéré 
lambre gris que comme le produit d'une 
sorte d’écume rendue par des phoques, 
ou un excrément de crocodile. 
= Pomet, Lémery, et Formey de Berlin, 
ont cru que ce corps n'étoit qu’un mé- 
lange de cire et de miel, modifié par le 
soleil et par les eaux de la mer, de mi 
nière à répandre une odeur très-suave 
Dans ces dernières hypothèses, des céla- 
cées auroicnt avalé des morceaux d'ambit 


ocodile, TO 


gde miel, 
je fente d'oiseau » ou d 


je rivage en rivage pendan 
mollesse, auroit pu rencot 
y sattacher plusieurs subs 
gre, et particulièrement € 
dosaux, de poissons, de 
de testacées. 

Des physiciens plus rap] 
vérité ont dit, avec Clusius 


s étoit une substance ani 
dans 


i + Vudley à 

tunsactiong philosophi ques 

i i 

A mbre étoit une pr 
t au u i% 

t lormoit q n a 

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> En grande Partie a 


iquides, 
listes, prenant nf, 
es de mollusque à, 
€ gris pour des por, 
nt pensé que cettey 
cxcrémens d'oise 
s herbes odoriférent: 


iciens n'ont coul 
somme le produitit 
idue par des phoi 
de crocodile. 
y, et Formey de Be! 
orps n'étoit qu'un? 
le miel, modif } 
aux de la mt; de 
ur urès-su' 
hèses, dat 
eaux d” 


une ode 
€S hypot 
é des morc 


DES CACHALOTS. 73 
gris entraînés par les vagues et flottant 
sur la surface de océan; et cet aromate, 
résultat d’un bitume, ou composé de cire 
et de miel, ou d'écume de phoque, ou 


de fiente d'oiseau , ou d’excrémens de 


crocodile, roulé par les flots et transporté 
de rivage en rivage pendant son état de 
mollesse, auroit pu rencontrer, retenir 
et s'attacher plusieurs substances étran- 
gères, et particulièrement des dépouilles 
d'oiseaux, de poissons, de mollusques, 
de testacées. 

Des physiciens plus rapprochés de la 
vérité ont dit, avec Clusius, que l'ambre 
gris étoit une substance animale produite 
dans l'estomac d’un cétacée, comme une 
sorte de bézoard. Dudley a écrit, dans les 


Transactions philosophiques, tome XXIII z 


que l'ambre étoit une production sem- 
blable au musc ou au castoreum, et qui 
se formoit dans un sac particulier, placé 
au-dessus des testicules d’un cachalot ; 
que ce sac étoit plein d’une liqueur ana- 
logue par sa consistance à del’huile, d’une 
couleur d'orange foncée, et d’une odeur 
très-peu différente de celle des morceaux 
Céracées. 7 


74 HISTOIRE NATURELLE 
d'ambre qui nageoient dans ce fluide 
huileux; que lambre sortoit de ce sac 
par un conduit situé le long du pénis; 
et que les cétacées mâles pouvoient seuls 
le contenir. 

D’autres auteurs ont avancé que ce sac 
n’étoit que la vessie de l’urine, et que les 
boules d’ambre étoient des concrétions 
analogues aux pierres que l’on trouve dans 
la vessie de l’homme et de tant d'ani- 
maux : mais le savant docteur Swediawer 
a fait remarquer avec raison, dans l'ex- 
cellent travail qu’il a publié sur l'ambre 
gris *, que l’on trouve des morceaux de 
cet aromate dans les cachalots femelles 
comme dans les mâles, et que les boules 
qu’elles renferment sont seulement moins 
grosses et souvent moins recherchées. Il 
a montré que la formation de l'ambre 
dans la vessie, et l'existence d’un sac par- 
ticulier-, étoient entièrement contraires 
aux résultats de l'observation; il a fait 


voir que ce prétendu sac n’est autre chose 


que le cœcum du macrocéphale, lequel 


+ Transactions philosophiques. 


LL T 
peste substance sing! ' 
y démontrent des faits bien 

[anbregris se trouve dans 
vinl du macrocéphale , à t 
klanus, qui varie entre un 
ue, Il est parsemé de Í 
michoires du mollusque not 
re que le cachalot macy 
wmit principalement de ce 
‘queces mâchoires sont d'un 
ban 
halo. à m uit de 
> Mal 


{le dans Certaines 
€ trony 


ce 


; 8 dus 
mâles Mi 
Le de l'urine 
toient des 


que (ti 


| Concer, 
res que l’on trouves, 
nme et de tant t 
ant docteur Swedi 
avec raison, dash 
il a publié sur l'ai 
ouve des morcean: 

les cachalots fem 
\äles, et que les bu! 
t sont seulement mi 


moins recherché 
formation de l'auk ‘ 
‘existence d'un sa! 


entièrement conti 
l'observation; ila 
Ju sac n’est autre 

macrocéphale, ke 


= 


ilosophiquése 


» €t que, i 


DES CACHALOTS. 75 
cœcum a plus d’un mètre de longueur; 
ét après avoir rappelé que, suivant 
Kæmpfer, lambre gris, nommé par les 
Japonois excrément de baleine (kusura no 
fu), étoit en effet un excrément de ce 
cétacée, il a exposé la véritable origine 
de cette substance singulière, telle que 
Ja démontrent des faits bien constatés. 

Lambre gris se trouve dans le canal in- 
testinal du macrocéphale, à une distance 
de l'anus , qui varie entre un et plusieurs 
mètres. Il est parsemé de fragmens de 
inâchoires du mollusque nommé seiche, 
parce que le cachalot macrocéphale se 
nourrit principalement de ce mollusque, 
ct que ces mâchoires sont d’une substance 
de corne qui ne peut pas être digérée. 

Il n’est qu'un produit des excrémens 
du cachalot; mais ce résultat n’a lieu 
que dans certaines circonstances, et ne 
se trouve pas par conséquent dans tous 
les individus. Il faut, pour qu'il existe, 
qu'une cause quelconque donne au cé- 
tacée une maladie assez grave, une cons- 
tipation forte, qui se dénote par un affoi- 
blissement extraordinaire, par une sorte 


76 HISTOIRE NATURELLE 
d’engourdissement et de torpeur, se ter. 
mine quelquefois d’une manière funeste 
à l'animal par un abcès à l'abdomen, 
altère les excrémens, et les retient pen- 


dant un temps assez long pour qu'une 


partie de ces substances se ramasse, se 
coagule, se modifie , Se consolide, et 
présente enfin les propriétés de lambre 
gris. : 

L'odeur de cet ambre ne doit pas 
étonner. En effet, les déjections de plu- 
sieurs mammifères, tels que les bœufs, 
les porcs , etc. répandent , lorsqu'elles 
sont gardées pendaut quelque temps, 
une odeur semblable à celle de l'ambre 
gris. D'ailleurs, on peut observer, avec 
Romé de Lille *, que les mollusques dont 
se nourrit le macrocéphale, et dont la 
substance fait la base des excrémens de 
ce cétacée, répandent pendant leur vie, 
et même après qu'ils ont été desséchés, 
des émanations odorantes très-peu diffé- 
rentes de celles de lambre, et que ces 
émanations sont très-remarquables dans 


* Journal de physique, novembre 1784: 


+ 
re mise * 


pitis dalimens non digér e 
pda dans Je canal intestina 
nuorceanx irréguliers, dont 
si quelquefois de quatre où « 
Le pécheurs exercés conne 
uhalot qu'ils ont sous les per 
b lambre gris, 

Lnqu'après l'avoir harpo 


Miet rejeter tont ce qu'il a 
. 


AR; 
MaC, et ge débarrasser trè 
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sue, novembre 178 


DES CACHALOTS. 77 
l'espèce de ces mollusques qui a reçu, 
soit des Grecs anciens , soit des Grecs 
modernes, les noms de eledone, bolitaine, 
osmylos, osmylios et moschites, parce qu’elle 
sent le musc *. 

L'ambre gris est donc une portion des 
excrémens du cachalot macrocéphale ou 
d’autres cétacées, endurcie par les suites 
d'une maladie, et mêlée avec quelques 
parties d’alimens non digérés. Il est ré- 
pandu dans le canal intestinal en boules 
ou morceaux irréguliers, dont le nombre 
est quelquefois de quatre ou de cinq. 

Les pêcheurs exercés connoissent si le 
cachalot qu'ils ont sous les yeux contient 
de l'ambre gris. 

Lorsqu'après l'avoir harponné ils le 


_ voient rejeter tout ce qu’il a dans l'es- 


tomac, et se débarrasser très-prompte-. 
ment de toutes ses matières fécales, ils 
assurent qu'ils ne trouveront pas d'ambre, 
gris dans son corps : mais lorsqu'il leur 
présente des signes d’engourdissement et 

* Rondelet, Histoire des poissons, première 
partie, liv. 17, chap. 6. — Troisième espèce de 
poulpe, 

7 


78 HISTOIRE NATURELLE 
de maladie, qu’il est maigre, qu'il ne 
rend pas d’excrémens, et que le milieu 
de son ventre forme une grosse protu- 
bérance, ils sont surs que ses intestins 
contiennent lambre qu'ils cherchent. Le 
Capitaine Colnett dit, dans la relation 
de son voyage ; que, dans certaines cir- 
constances, l’on coupe la queue et une 
partie du corps du cachalot, de manière 
à découvrir la cavité du ventre, et qu'on 
s'assure alors facilement de la présence 
de l’ambre gris, en sondant les intestin 
avec une iongue perche. i 
Mais de quelque manière qu'on ait re- 
connu l'existence de cet ambre dans l'in- 
dividu harponné, ou trouvé mort en 
flottant sur la surface de la mer, on lui 
ouvre le vetre, en commençant par 
lanus, et en continuant jusqu’à ce qu’on 
ait atteint l’objet de sa recherche. 
Quelle est donc la puissance du luxe, 
de la vanité, de l’intérét, de l'imitation 
et de l’usage! Quels voyages on entre- 
prend, quels dangers on brave, à quelle 
cruauté on se condamne, pour obtenir 
une matière vile, un objet dégoútant, 


l'océan , ou que les vagues | 
le rivage : dans 
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heonleur et l'odeur des vés 
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qu'il n'en est distingué qu 
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obtel 


DES CACHALOTS. 79 
mais que le caprice et le désir des jouis- 
sances privilégiées ont su métamorphoser 
en aromate précieux! 

L’ambre contenu dans le canal intes- 
tinal du macrocéphale n’a pas le même 
degré de dureté que celui qui flotte sur 
l'océan, ou que les vagues ont rejeté sur 
le rivage : dans l'instant où on le retire 
du corps du cétacée, il a même encore 
la couleur et l'odeur des véritables excré- 
mens de l’animal à un si haut degré, 
qu'il n’en est distingué que par un peu 
moins de mollesse; mais, exposé à l'air, 
il acquiert bientôt la consistance et l'o- 
deur forte et suave qui le caractérisent. 

On a vu de ces morceaux d’ambre en- 
traînés, par les mouvemens de l'océan, 
sur les côtes du Japon, de la mer de 
Chine, des Moluques, de la Nouvelle- 
Hollande occidentale *, du grand golfe 
de l'Inde, des Maldives, de Madagascar, 
de l'Afrique orientale et occidentale, du 

* Auprès de la rivière des Cygnes. (Journal 
manuscrit du naturaliste Levilain, embarqué avec 
le capitaine Baudin, pour une expédition de dé- 
couvertes. ) | 


80 HISTOIRE NATURELLE 
Mexique occidental, des îles Gallapagos, 
du Brésil, des îles Bahama , de l’île de la 
Providence, et mème à des latitudes plus 
éloignées de la ligne, dans le fond du 
golfe de Gascogne , entre l'embouchure 
de l’Adour et celle de la Gironde, où 
M. Donadei a reconnu cet aromate, e 
où , dix ans auparavant, la mer en avoit 
rejeté une masse du poids de quarante 
kilogrammes. Ces morceaux d'ambre dé- 
laissés sur le rivage sont, pour les pê- 
cheurs , des indices presque toujours 
assurés du grand nombre de cachalots 
qui fréquentent les mers voisines. Et en 
cffet, le golfe de Gascogne, ainsi que l'a 
remarqué le citoyen Donadei, termine 
cette portion de l'Océan atlantique sep- 
tentrional qui baigne les bancs de Terre- 
Neuve, autour desquels naviguent beau- 
coup de cachalots, et qu'agitent si sou- 
vent des vents qui soufflent de l'est ct 
poussent les flots contre les rivages de 
France. D'un autre côté, le citoyen 
Levilain a vu non seulement une grande 
quantité d’ossemens de cétacée gisaus su 
les bords de la Nouvelle-Hollaude, anpiès 


Casa 


cies, auprès de Madagases 
le temps proposée en Angh 
L'anbre gris, gardé pend 
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DES CACHALOTS. er 
de morceaux d'ambre gris, mais encore la 
mer voisine peuplée dun grand nombre 
de cétacées et bouleversée pendant hiver 
par des tempêtes horribles, qui précipi- 
tent sans cesse vers la côte les vagues 
amoncelées; et cest d’après cette certi- 
tude de trouver beaucoup de cachalots 
auprès des rives où lon avoit vu, des 
morceaux d'ambre, que la pêche parti- 
culière du macrocéphale et d’autres cé- 
tacées, auprès de Madagascar, a été dans 
le temps proposée en Angleterre. 

L'ambre gris, gardé pendant plusieurs 
mois, se couvre, comme le chocolat, 
d'une poussière grisâtre. Mais, indépenu- 
damment de cette décomposition natu- 
relle, on ne peut souvent se le procurer 
par le commerce, qu’altéré par la fraude. 
On le falsiñe communément en le mêlant 
avec des fleurs de riz, du styrax ou d'au- 
tres résines *. Il peut aussi être modifié 
par les sucs digestifs de plusieurs oiscaux 
d'eau qui l’avalent, et le rendent saus 
beaucoup changer ses propriétés; et le 


* Mémoire du docteur Swediawer, déjà cité. 


62 HISTOIRE NATURELLE 

citoyen Donadei a écrit que les habitans 
de la côte qui borde le golfe de Gascogne, 
appeloient rexardé lambre dont la nuance 
étoit noire ; que, suivant eux > On ne 
trouvoit cet ambre noir que dans des 
foréts voisines du rivage, mais élevées 
au-dessus de la portée des plus hautes 
vagues ; et que cette variété d’ambre 
tenoit sa couleur particulière des forces 
intérieures des renards , qui étoient très- 


avides d'ambre gris, n’en altéroient que 


foiblement les fragmens , et cependant 
ne les rendoient qu’après en avoir changé 
la couleur. 

L'ambre gris a été autrefois très-recom- 
mandé en médecine. On l’a donné en 
substance ou en feinture alcoolique. On 
s'en est servi pour l'essence d’ Hofmann, 
pour la teinture royale du codex de Paris, 
pour des /rochisques de la pharmacopée de 
Wirtemberg, etc. On l’a regardé comme 
stomachique, cordial, antispasmodique. 
On a cité des effets surprenans de cette 
substance dans les maladies convulsives 
des plus dangereuses, tels que le tétanos 
et Phydrophobie, Le docteur Swediawer 


À leur pl 


nuhèient une gran 
hir à la place de l'encens, 
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gdisiaque. 

lis il est principalement 
parles parfums : il en est um 
ls plus fréquemment employ 
tileavec lemuse , qu'il attén 
Luptre les effets au point | 
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DES CACHALOTS. 83 
rapporte que cet aromate a été très-pur- 
gatif pour un marin qui en avoit pris un 
décagramme et demi après lavoir fait 
fondre au feu. Dans plusieurs contrées de 
l'Asie et de l'Afrique, on en fait un grand 
usage dans la cuisine, suivant le docteur 
Swediawer. Les pélerins. de la Mecque 
en achètent une grande quantité, pour 
l’offrir à la place de l’encens. Les Turcs 
ont recours à cet aromate, comme à uu 
aphrodisiaque. 

Mais il est principalement recherché 
pour les parfuins : il en est une des bases 
les plus fréquemment employées. On le 
mêle avec le musc , qu'il atténue, et dont 
il tempère les effets au point d’en rendre 
Podeur plus douce et plus agréable. Et 
c'est enfin une des substances les plus 
divisibles, puisque la plus petite quantité 
d'ambre suffit pour parfumer pendant un 
temps très-long un espace très-étendu *, 


* Lorsque le docteur Swediawer a publié son 
travail, Pambre gris se vendoit à Londres une livre 
sterling les trois décagrammes; et, suivant le ci- 
toyen Donadei, lambre gris, trouvé sur les côtes 

eide FR X 
du golfe de Gascogne, étoit vendu, en 1790, à peu 


84 HISTOIRE NATURELLE 

Ne cessons cependant pas de parler de 
Pambre gris sans faire observer que lal- 
tération qui produit cet aromate, n’a lieu 
que dans les cétacées dont la tête, le corps 
et la queue, organisés d’une manière par- 
ticulière, renferment de grandes masses 
d’adipocire; et il semble que l'on a voulu 
indiquer cette analogie en donnant à 
l’adipocire le nom d'ambre blanc, sous 
lequel cette matière blanche a été connue 
dans plusieurs pays. 

Nous venons d'examiner les deux subs- 
tauces singulières que produit le cachalot 
imacrocéphale; continuons de rechercher 
les attributs et les habitudes de cette 
espèce de cétacée. 

Il nage avec beaucoup de vîtesse. Plus 
vif que plusieurs baleines, et même que 
le norcaper, ne le cédant par sa masse 
qu'à la baleine franche, il n’est pas sur 


prenant qu'il réunisse une grande force | 


aux armes terribles qu'il a reçues. Il 


près le même prix dans le commerce, où on le 
regardoit comme apporté des grandes Indes, quoi 
que les pêcheurs n’en vendissent le même poids ‘ 
Bayonne ou à Bordeaux que 5 ou 6 francs. 


pp de queue Une PE 

kquelle on l'avoit attaché à 
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x que 5 ou 6 franc 


€ blanche a été com 


DES CACHALOTS. 85 
s'élance au-dessus de la surface de l'océan. 
avec plus de rapidité que les baleines, et 
par uv elan plus élevé. Un cachalot que 
l'on prit en 1715 auprès des côtes de 
Sardaigne , et qui n’avoit encore que 
seize mètres de longueur, rompit d’un 
coup de queue une grosse corde, avec 
laquelle on avoit attaché à une barque; 
et lorsqu'on eut doublé la corde, il ne 
la coupa pas, mais il entraîna la barque 
en arrière, quoiqu’elle fût poussée par 
un veut favorable. 

Il est vraisemblable qu'il étoit de l’es- 
pèce du macrocéphale, Ce cétacée en effet 
n'est pas étranger à la Méditerranée. Les 
anciens n’en ont pas eu cependant une 
idée nette. I! paroît même que, sans en 
excepter Pline ni Aristote, ils n’ont pas 
bien distingué les formes ni les habitudes 
des grands cétacées, malgré la présence 
de plusieurs de ces énormes animaux 
dans la Méditerranée, et malgré les ren- 
seignemens que leurs relations commer- 
ciales avec les Indes pouvoient leur pro- 
curer sur plusieurs autres. Non seulement 
ils ont appliqué à leur mysticetus des 


86 HISTOIRE NATURELLE 


rorqual aussi- bien que de la baleine 
franche, mais encore ils ont attribué à 
leur baleine des formes ou des propriétés 
du gibbar, du rorqual et du cachalot 
macrocéphale ; et ils ont composé leur 
physalus, des traits de ce même macro- 
céphale mêlés avec ceux du gibbar. Au 


connoître les opinions des anciens au 
sujet des cétacées , que de consulter 
l'excellent ouvrage du savant professeur 
Schneider sur les Synonymes des cétacées 
et des poissons, recueillis par Artédi, 
Mais la Méditerranée n’est pas la seule 
mer intérieure dans laquelle péuètre le 
mMmacrocéphale : il appartient même 
presque toutes les mers. On l’a reconnu 
dans les parages du Spitzherg ; auprès du 
cap Nord et des côtes de Finmarck ; dans 
les mers du Groenland; dans le détroit 
de Davis; dans la plus grande partie de 
l'Océan atlantique septentrional; dans le 
golfe britan nique, auprès de l'embouchure 
de l'Elbe, dans lequel un macrocéphale 
fut poussé par une violente tempête , 


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tes de Finmark; 
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plus grande part 
i septentrional; ú 
auprès de peni 
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h 


appartient mêm 


DES CACHALOTS. 87 
échoua et périt, en décembre 1720; auprès 
de Terre-Neuve; aux environs de Bayon- 
ne, non loin du cap de Bonne-Espérance ; 
près du canal de Mosambique, de Mada- 
gascar et de l’île de France; dans la mer 
qui baigne les rivages occidentaux de 
la Nouvelle- Hollande, où il doit avoir 
figuré parmi ces troupes d'innombrables 
et grands cétacées que le naturaliste 
Levilain a vu attirer des pétrels !, lutter 
contre les vagues furieuses, bondir, s'é- 
lancer avec force, poursuivre des pois- 
sons, et se presser auprès de la terre de 


i Lewin, de la rivière des Cygnes, et de 


la baie des Chiens-marins, au point de 


gêner la navigation; vers les côtes de la 


Nouvelle-Zélande ?; près du cap de Co- 
rientes du golfe de la Californie; à peu 
de distance de Guatimala , Où le capitaine 
Coluett rencontra une légion d'individus 


* Voyez, dans Particle de la baleine franche, 
ce que nous avons dit, après le capitaine anglois 
Colnett, des troupes de pétrels qui accompagnent 
celles des plus: grands cétacées. 


* Lettre du capitaine Baudin à mon collègue 
Jussieu, 


88 HISTOIRE NATURELLE 
de cette espèce; autour des îles Galla- 
pagos; à la vue de l'île Mocha et du 
Chili, où, suivant le même voyageur, 
la mer paroissoit couverte de cachalots; 
dans la mer du Brésil, et enfin auprès 
de notre Finisterre. 

En 1784 , trente-deux macrocéphales 
échouèrent sur la côte occidentale d'Au- 
dicrne, sur la grève nommée T'rès-Couaren. 

Le professeur Bonnaterre a publié dans 
l'Encyclopédie méthodique, au sujet de ces 
Cane des détails intéressans qu'il de- 
voit à MM. Bastard, Chappuis le fils et 
Derrien, 
lègue à la première assemblée législative 
de France, et maintenant archevêque de 
Besancon. Le 13 mars, 


età M. leom , mon ancien col- 


on vit avec sur- 
prise une multitude de poissons se jeter 
à la côte, et un grand nombre de mar- 
souins entrer dans le port d'Audierne: 
Le 14, à six heures du matin, la mer 
étoit fort grosse ; et les vents souffloient du 
sud-ouest avec violence. On entendit vers 
le cap Estain des mugissemens extraordi- 
naires , qui retentissoient dans les terres à 
plus de quatre kilomètres, Deux hommes, 


Lu large queue , Ù 
incité par leurs évents un 
hmente, qui $ 'élancoit en 

hides spectateurs augmen 
deniers de ces célacées , n'€ 
mer qu'une lutte inutile 
ark able; il redoubla ène 
tirent suivis d'un très-£ 


din colosses visans, I 
il 
| 


Autour des À Ut | 


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Brésil, et enp À 
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côte Occidentale 4} 
nommée Très Con, 


naterre a publi 4 
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ils intéressans qu'il 
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ns le port d'Audier 
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Les vents souffloitil 
lence. On entendit 
pugissemens extrat 
t dansles t 


issoilen i 
Deus bow” 


mètres. 


DES CACHALOTS. to 
qui côtoyoient alors le rivage , furent 
saisis de frayeur, sur-tout lorsqu'ils ap- 
perçurent un peu au large des animaux 
énormes, qui s'agitoient avec violence, 
s'efforcoient de résister aux vagues écu- 
mantes qui les rouloient et les précipi- 
toient vers la côte, battoient bruyam- 
ment les flots soulevés, à coups redoublés 
de leur large queue , et rejetoient avec 
vivacité par leurs évents une eau bouil- 
lonnante, qui s’élancoit en siffiant. L’ef- 
froi des spectateurs augmenta lorsque les 
premiers de ces cétacées, n'opposant plus 
à la mer qu’une lutte inutile, furent jetés 
sur le sable: il redoubla éncore lorsqu'ils 
les virent suivis d'un très-grand nombre 
d'autres colosses vivans. Les macrocé- 
phales étoient cependant encore jeuues ; 
les moins grands n’avoient guère plus de 
douze mètres de longueur, et les pius 
grands n’en avoient pas plus de quinze 
ou seize. Ils vécurent sur le sable vingt- 
quatre heures ou environ. 

Il ne faut pas être étonné que des mil- 
liers de poissons, troublés et effrayés , 
aient précédé l’arrivée de ces cétacées , 

8 


Go HISTOIRE NATURELLE 
et fui rapidement devant eux. En effet 
le macrocéphale ne se nourrit pas seule- 
ment du mollusque seiche, que quelques 
marins anglois appellent sgzi/i ou squill, 
qui est très-commun dans les parages 
qu'il fréquente, qui est très-répandu par- 
ticulièrement auprès des côtes d'Afrique 
et sur celles du Pérou, et qui y parvient 
à une grandeur si considérable, que son 
diamètre y est quelquefois de plus d’un 
tiers de mètre *. Il n’ajoute pas seulement 
d'autres mollusques à cette nourriture; il 
est aussi très-avide de poissons, notam- 
ment de cyclopières. On peut voir dans 
Duhamel qu’on a trouvé des poissons de 
deux mètres de longueur dans l'estomac 
du imacrocéphale. Mais voici des ennemis 
bien autrement redoutables , dont ce 
cétacée fait ses victimes. Il poursuit les 
phoques, les bäleinoptères à bec, le 
dauphins vulgaires. 11 chasse les requins 
avec acharnement ; et ces squales, si 


vw 


an 


* Observations faites par M. Starbue, capitaine 
de vaisseau des États-Unis, et communiquées à 
Lacepède par le citoyen Joseph Dourlen , de 
Dunkerque, en frimaire de l'an 4 


á 
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çitent contre les rochers 
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krent les restes des au 
lis la relation du voya 
WMM, Olafsen et Povelsen 
Fa douter que Je macrocé| 
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ajoute pas seules 
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S. On peut yoirin 


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times. Il poursuit À 


noptères à bee, b 
11 chasse les regu 


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, et ces q 


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mis, et commun 
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ar M. Starhue, pit 
iqui 
i 
n Joseph D 


de l'an 4 


DES:CACHALOTS. : gI 
dangereux pour tant d'autres animaux, 
sont , suivant Otho Fabricius, saisis 
d'une telle frayeur à la vue du terrible 
macrocéphale, qu'ils-s’empressent de se 
cacher sous le sable ou sous la vase, qu'ils 
se précipitent au travers des écueils, qu’ils 
se jettent contre les rochers avec assez de 
violence pour se donner la mort, et qu'ils 
n'osent pas même approcher de son ca- 
davre, malgré l’avidité avec laquelle ils 
dévorent les restes des autres cétacées. 
D'après la relation du voyage en Islande 
de MM. Olafsen et Povelsen, on ne doit 
pas douter que le macrocéphale ne soit 
assez vorace pour saisir un bateau pê- 
cheur, le briser dans sa gucule, et en- 
gloutir les hommes qui le montent : aussi 
les pêcheurs islandois redoutent-ils son ap- 
proche. Leurs idées superstitieuses ajou- 
tent à leur crainte, au point de ne pas 
leur permettre de prononcer en haute 
mer le véritable nom du macrocéphale; 
et ne négligeant rien pour l’eloigner , ils 
jettent dans la mer, lorsqu'ils appercoi- 
vent ce féroce cétacée, du soufre, des ra- 
meaux de genevrier, des noix muscades, 


62 HISTOIRE NATURELLE 

de la fiente de bœuf récente, ou tâchent 
de le détourner par un grand bruit et 
par des cris perçcans. 

Le macrocéphale cependant rencontre 
dans de grands individus, ou dans d'au- 
tres habitans des mers que ceux dont il 
veut faire sa proie, des rivaux contre les- 
quels sa puissance est vaine. Une troupe 
nombreuse de macrocéphales peut méme 
être forcée de combattre contre une autre 
troupe de cétacées redoutables par leurs 
forces ou par leurs armes. Le sang coule 
alors à grands flots sur la surface de 
l'océan , comme lorsque des milliers de 
harponneurs attaquent plusieurs balei- 
nes ; et la mer se teint en rouge sur un 
espace de plusieurs kilomètres *. 


* Traduction du Voyage en Islande de MM. 
Olafsen et Povelsen , tome IV, p. 439. 

Le P. Feuillée dit, daus le recueil des observa- 
tions qu'il a faites en Amérique (tome I, page 309) 


x 3 A 7 2 e 33 f ag 
qu’auprès de la cĉie du Pérou il vit l'eau de la we 


mêlée avec un sang fétide; que, selou les Indiens, 
ce phénomène avoit lieu tous les mois, et que ce 
sang provenoit, suivant ces mêmes Indiens, d’une 
évacuation à laquelle les baleines fernelles étoient 


Ia contrainte , 


irage, v'arrachent par 
is sons plus ou moins fo 
poins expressifs aux cêtac 
arement au cachalot 1 
Petétre le sentiment le p 
ceux que les animaux peu 
leur inspire-t-il aussi des so 
qti l'amoncent an loin. 


urs 
Er Chaque l 
haley kadi e. 
x t Les combats que m 
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Contre Une i 
redoutables par, 
armes, Le sang eoj 
ts sur la snif; 
resque des millies; 


uent plusieurs bil 


lent en rouge sur 
s kilomètres *. 


yoge en Islande del 
ome IV, p. 420. 

aus le recueil des obe 
érique (tome Í, paged 
Pérou il vit l'eau de he 
e; que, selou les Li 
1 tous les mois, €! Pr 
ces mêmes Indiens,” 
s baleines femelles W 


» Ou tå | 
u àt 
n Brand wi 
If 
i 


X Contre}, 


DES CACHALOTS. 93 


Au reste, n'oublions pas de faire faire 
attention à ces mugissemens qu'ont fait 
entendre les cachalots échoués dans la 
baie d'Audierne, et de rappeler ce que 
nous avons dit des sons produits par les cé- 
tacées, dans l’article de la baleine franche 
et dans celui de la baleinoptère jubarte. 

La contrainte, la douleur, le danger, 
la rage, n’arrachent peut-être pas seuls 
des sons plus ou moins forts et plus ou 
moins expressifs aux cétacées, et parti- 
culièrement au cachalot macrocéphale. 
Peut-être le sentiment le plus vif de tous 
ceux que les animaux peuvent éprouver, 
leur inspire-t-1l aussi des sons particuliers 
qui l’annoncent au loin. Les macrocé- 
phales du moins doivent rechercher leur 
femelle avec une sorte de fureur. Ils 
s'accouplent comme la baleine franche; 
et pour se livrer à leurs amours avec 


sujettes chaque mois, et lorsquelles étoient en 
chaleur. Les combats que se livrent les cétacées, 
et le nombre de ceux qui périssent sous les coups 
des pêcheurs, suffisent pour expliquer le fait ob- 
servé par le P. Fewllée , sans qu'on ait besoin 
d'avoir recours aux idées des Indiens. 


g4 HISTOIRE NATURELLE. 
moins d'inquiétude ou de trouble, ils se 
rassemblent, dans le temps de leur union 
la plus intime avec leur femelle, auprès 
des rivages les moins fréquentés. Le ca- 
pitaine Colnett dit, dans la relation de son 
voyage, que les environs des îles Galla- 
pagos sont dans le printemps le rendez- 
vous de tous les cachalots macrocéphales 
(sperma ceti) des côtes du Mexique, de 
celles du Pérou, et du golfe de Panama; 
qu'ils s’y accouplent, et qu’on y voit de 
jeunes cachalots qui wont pas deux mètres 
de longueur. 

Ou a écrit que le temps de la gestation 
est de neuf ou dix mois, comme pour 
la baleine franche ; que la mère ne donne 
le jour qu'à un petit et tout au plus à 
deux. Mon ancien collègue, M. l'arche- 
vêque de Besancon, et M. Chappuis, que 
J'ai déjà cités, ont communiqué dans le 
temps au professeur Bonnaterre, qui l'a 
publiée, une observation bien précieuse 
à ce sujet. 

Les trente-un cachalots échoués en 1784 
auprès d'Audierne étoient presque tous 
femelles. L’équinoxe du printemps appro- 


ssées sur le 
pu des explosions bruyanles. 
ds petits, € l'autre un $ 
ut enlevés par les vagues 
qiresta sur la côte , étoit bi 
ait pas encore de deni 
geur étoit de trois mètre: 
pi pourroit faire croire q 
chalots vus par M. Colm: 
k Gallapagos lui ont par 
Lure à ee 
A 2 E a dû être 
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nt, et qu'on ÿ voit 
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temps de la gestati 
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que la mère ne dou 
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halots échoues enr 


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étoient presqu 


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e du printemps | 


DES CACHALOTS. 95 
choit : deux de ces femelles mirent bas 
sur le rivage. Cet événement, hâté peut- 
être par tons les efforts qu’elles avoient 
faits pour se soutenir en pleine mer et 
par la violence avec laquelle les flots les 
avoient poussées sur le sable, fut précédé 
par des explosions bruyantes. L'une donna 
deux petits, et lautre un seul. Deux fu- 
rent enlevés par les vagues : le troisième , 
qui resta sur la côte , étoit bien conformé, 
n’avoit pas encore de dents, et sa lon- 
gueur étoit de trois mètres et demi; ce 
qui pourroit faire croire que les jeunes 
cachalots vus par M. Coôlnett auprès des 
îles Gallapagos lui ont paru moins longs 
qu'un double mètre, à cause de la dis- 
tance à laquelle il a dû être de ces jeunes 
cétacées , et de la difficulté de les observer 
au milieu des flots qui devoient souvent 
les cacher en partie. 

La mère montre pour son petit une 
affection plus grande encore que dans 
presque toutes les autres espèces de cé- 
tacées. G'est peut-être à un macrocéphale 
femelle qu'il faut rapporter le fait sui- 
vant, que l’on trouve dans la relation 


96 HISTOIRE NATURELLE 
du voyage de Fr. Pyrard *. Cet auteur 
raconte que, dans la mer du Brésil, un 
grand cétacée, voyant son petit pris par 
des pêcheurs, se jeta avec une telle furie 
contre leur barque, qu’il la renversa, et 
précipita dans la mer son petit, qui 
par-là fut délivré, et les pêcheurs, qui 
ne se sauvèrent qu’avee peine. 

Ce sentiment de la mère pour le jeune 
cétacée auquel elle a donné le jour, se 
retrouve même dans presque tous les 
macrocéphales pour les cachalots avec 
lesquels ils ont l'habitude de vivre. Nous 
lisons dans la relation du voyage du 
capitaine Colnett, que lorsqu'on attaque 
une troupe de macrocéphales, ceux qui 
sont déjà pris sont bien moins à craindre 
pour les pêcheurs, que leurs compagnons 
encore libres, lesquels, au lieu de plor- 
ger dans la mer ou de prendre la fuite, 
vont avec audace couper les cordes qui 
retiennent les premiers, repousser où 
immoler leurs vainqueurs, et leur rendre 
la liberté. 

Mais les efforts des macrocéphales sont 


* Seconde partie, page 208. 


ment 
pol seule e hè al 
ère 
pais dans l'hémisp hi 
pure que d'illustres | 
; en 
gandes leçous apprenne 
uns à faire avec facilité ce 
it réservé à l'audace éel 
wln, des Bougainville « 
ls stations et le nombre 
de cachalots , ainsi que d's 
éhcées dont on recherche 
ions, l'ambre ou l'adipo 
ko dans les deux oci 
ther 
f 1 ouvrent de nouvel! 
CS, et créent de no 
Méreg de matins 
ins Pour les 


Dour les Ange: = 
Pape que ains des É 


bitude de vivre, Ny 


ation du Voyage 4 
que lorsqu'on attiq 
rocéphales, ceurg 
bien moins à craint 


que leurs compag 


1els, au lieu de p 
de prendre la fuit, 
couper les cordes ¢ 
miers , repousse 
queurs, et leur rh 


sales oi 
>s macrocéphalés 9 | 


age 2.8. 


DES CACHALOTS. 97 
aussi vains que ceux de la baleine franche. 
Le génie de l’homme dominera toujours 
l'intelligence des animaux , et son art 
enchaînera la force des plus redoutables. 
On péche avec succès les macrocéphales, 
non seulement dans notre hémisphère, 
mais dans l'hémisphère austral; et à 
mesure que d'illustres exemples et de 
grandes leçons apprennent aux naviga- 
teurs à faire avec facilité ce qui naguère 
étoit réservé à l'audace éclairée des Ma- 
gellan , des Bougainville et des Cook, 
les stations et le nombre de pêcheurs 
de cachalots, ainsi que d’autres grands 
cétacées dont on recherche l'huile, les 
fanons , lambre ou l’adipocire, se mul- 
tiplient dans les deux océans. Ces pê- 
cheries ouvrent de nouvelles sources de 
richesses, et créent de nouvelles pépi- 
nières de marins pour les Anglois, et 
pour les Américains des États-Unis, ce 
peuple que la nature, la liberté et la 
philosophie appellent aux plus belles des- 
tinées, et qui l'emporte déjà sur tant 
d'autres nations par l'habileté et la har- 
diesse avec laquelle il parcourt la mer 

9 


98 HISTOIRE NATURELLE 
comme ses belles contrées > Et recueille 
les trésors de l’océan aussi facilement que 
les moissons de ses campagnes *. 

Les macrocéphales résistent plus long- 
temps que beaucoup d'autres cétacées, 
aux biessures que leur font la lance et le 
harpon des pêcheurs. On ne leur arrache 


que difiicilement la vie, et on assure qu'on 


a vu de ces cachalots respirer encore, 
quoique privés de parties considérables 
de leur corps, que le fer avoit désorga- 
nisées au point de les faire tomber en 
putréfaction. 

Il faut observer que cette force avec la- 
quelle les organes du cachalot retiennent, 
pour ainsi dire, la vie, quoiqu'’étroite- 
ment liés avec d’autres organes lésés, 
altérés et presque détruits, appartient à 
une espèce de cétacée qui a moins besoin 
que les autres animaux de sa famille, 
de venir respirer à la surface des mers le 
fluide de l'atmosphère, et qui par con- 


* Le citoyen Cossiguy a parlé de ces pêcheries 

_ > à Pi 14 

australes dans lintéressant ouvrage qu'il a publié 
sur les colonies. 


'„iumens OU 
per cuite y est recber 
m wès-bon mets. Son hu 
jusieus auteurs , donne 

dhire, sans exhaler de mar 
tlon peut faire une co 
ae les fibres de ses musel 
ites produits l'adipocire et 
rousverrez combien de m 
üprer à l'homme entrepre 
t desir de chercher le 


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mihien des frimas et 


k des te 
Hovoquer Jusqu'au bou 


S contrée, "| 


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°S Camp M, 
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j: 5 SSISteNt pl) 
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a vie, eton assure 
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Parties consider 
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le les faire tomber, 


que cette force ay! 


du cachalot retiens 
la vie, quoiquéti 
l'autres organes lii 

détruits, appartient 
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jimaux de sa famil 
, la surface des mer! 
phère, et qui px“. 


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muy a parlé de ces pie 
de quil a P” 


ssant ouvrage 


h | 


€ ny 


DES CACHALOTS. 99 
séquent peut vivre sous l’eau pendant 
plus de temps = 

La peau, le lard, la chair, les intestins 
et les tendons du cachalot macrocéphale, 
sont employés dans plusieurs contrées 
septentrionales aux mêmes usages que 
ceux du narwal vulgaire. Ses dents et 
plusieurs de ses os y servent à faire des 
instrumens ou de pêche ou de chasse. 
Sa langue cuite y est recherchée comme 
un très-bon mets. Son huile, suivant 
plusieurs auteurs , donne une flamme 
claire, sans exhaler de mauvaise odeur; 
et l’on peut faire une colle excellente 
avec les fibres de ses muscles. Réunissez 
à ces produits l’adipocire et Pambre gris, 
et vous verrez combien de motifs peuvent 
inspirer à l'homme entreprenant et avide 
le desir de chercher le macrocéphale au 
milieu des frimas et des tempêtes, et de 
le provoquer jusqu’au bout du monde. 

* On peut voir ce que nous avons dit sur des 
phénomènes analogues, dans le Discours qui est 
à la tête de l'Histoire naturelle des quadrupèdes 


ovipares. 


100 HISTOIRE NATURELLE 


nn T mm e 
LE CACHALOT TRUMPO", 


ea 


Qvz l’on jette les yeux sur la figure 
du trumpo, et nous n'aurons pas besoin 
de faire observer combien sa tête est co- 
lossale. La longueur de cette tête énorme 


* Catodon trumpo; cachalot de la Nouvelle. 
Angleterre ; trumpo, par les habitans des Ber- 
mudes ; sperma ceti whale , par les Anglois; 
catodon macrocephalus ( var. gamma ). Linné, 
édition de Gmelin ; cachalot trumpo , Bonnaterre, 
planches de PEncyclopédie méthodique; Dudley, 
Philosoph. Transact, , n. 357; cetus (Novæ Anglie) 
bipinnis , fistul& in cervice, dorso gibboso, 
Brisson , Regn. anim. p. 369, n. 3; Dudleyi ba- 
læna , Klein, Miss. pisc. 2, p: 15; Mémoires de 
l’Académie des Sciences, année 1741, 26 ; Ro- 
bertson , Philosoph. Transact. vol, LX; Blund 
headed, Pennant, Zoolog. Britann. vol. ITI, p.61; 
cachalot trumpo , édition de Bloch publiée par 
R. R. Castel; cachalot trumpo , Histoire des pêches 
des Hollandois dans les mers du Nórd, traduites 
du hollandois en francois par le čiioyen Bernart 
Dereste, tome I, p. 163. 


1 . 2 
prieantérienre de la tête , 


pue tous les sens , re 


- pande portion d'un immer 


toqué par-devant de man 
trtès en grand l'image 


au gigantesque, 


le dents dont la mâch 


N 4 


L 


les yeux 

Jus a 
Combien Sa tête 
ur de cette tête én 


ur la in 
as bay, 
e e ti 


Sr nalot de la dr 
» paries habi 
lus ( var. gamma), liy 
tchalot trumpo, Bonin 
ypédie méthodique; Di 
De 357; cetus (1 Vovæ Arh 
cervice , dorso gilb, 
p. 360 , n. 3; Dudkyk 
JISC. 2 
ces, année 1741, 2: i 
Transact. vol, LX; Bu 
log. Britann. vol, II, pi 
ition de Bloch pihy 
trumpo , Histoire despit 
es mers du Nórd, rab 
ois par le čiioyen ad 
103. | 


0 


» Par Les Am 


> p- 193 Ménori- 


DES CACHALOTS. ior 


eut surpasser la moitié de la longueur 


totale du cétacée; et cependant le trumpo, 


entièrement développé, a plus de vingt- 
trois mètres de long. La tête de ce cachalot 
est donc longue de douze mètres. Quel 
réservoir d’adipocire! 

La mâchoire supérieure, beaucoup plus 
longue et beaucoup plus large que l'in- 
férieure, recoit dans des alvéoles les dents 

ui garnissent la mâchoire d'en-bas. La 
partie antérieure de la tête , convexe dans 
presque tous les sens , représente une 
grande portion d’un iminense ellipsoïde, 
tronqué par-devant de manière à y mon- 
trer très en grand l’image d’un mufle de 
taureau gigantesque. 

Les dents dont la mâchoire inférieure 
est armée , ne sont, le plus souvent, 
qu'au nombre de dix-huit de chaque 
côté. Chacune de ces dents est droite, 
grosse, pointue, blanche comme le plus 
bel ivoire, et longue de près de deux 
décimètres. i 

L'œil est petit, placé au-delà de lou- 
verture de la bouche, et plus élevé que 
cette ouverture. 


I02 


HISTOIRE NATURELLE 
On voit, à l'extrémité su périeure du mu. 
-seau , une bosse dont la somimnité présente 
l'orifice des évents, lequel a très-souvent 
plus d’un tiers de mètre de largeur. 

Au-delà de cette sommité, le dessus 
de la tête forme une grande convexité, 
séparée de celle du dos, qui est plus large, 
plus longue et plus élevée, par un en- 
foncement très-sensible, que l’on seroit 
tenté de prendre pour la nuque. Mais au 
licu de trouver cet enfoncement au-delà 
de la tête et au-dessus du cou , On le voit 
avec étonnement correspondre au milieu 
de la mâchoire inferieure, et n'être pas 
moins éloigné de l'œil que de l'éminence 
des évents ; et c’est à l'endroit où finit 
la tête et où le corps commence, que le 
eétacée montre sa plus grande grosseur, 
et que sa circonférence est, par exemple, 
de quatorze mètres, lorsqu'il en a vingt- 
quatre de longueur. 

La bosse dorsale ressemble beaucoup 
à la sommité des évents; mais elle est 
plus haute et plus large à sa base. Elle 
correspond à l'intervalle qui sépare l'anus 
des parties sexuclles. 


\ 


sur Pr 
La graisse qu 


j noirâtre 
M gumpo- 
pout ; 
„moins âcre €t 
dla baleine franche ”- 7 

Deplus, Un trumpo male í 
mil ré près de la barre 
tde l'embouchure de la r 
dur, donua dix tonneaux 
dune qualité supérieure à 
uiphale, et qu'on retiri 
atérieure de sa tête 5, On 


plus clair 


Histoire des pêches holland 
dicioyen Bernard Dereste ; 
* Voyez 


te 


le trum A. 
ak, À wort plus de 


se: 
à Girconfé 


rt 
à 
a 
> 
= 
= 
2 
= 
p 


On ley 
'Orrespondre au mip 
le ieure , et n'etre p 
œil que de l'éminty 
st à l'endroit oùt 
PS commence, qui 
plus grande grosse, 
nee est, par exemp 
À lorsqu'il en avn} 


ressemble beauto 
vents; mais elle“ 
large à sa base. Bt 
valle qui sépart l'a 


S. 


DES CACHALOTS. 103 


Les bras ou nageoires pectorales sont 
extrémement courts. 

La peau est douce au toucher , et d’un 
gris noirâtre sur presque toute la surface 
du trumpo. La graisse que cette peau 
recouvre, fournit une huile qui, dit-on, 
est moins âcre et plus claire que l'huile 
de la baleine franche ?. 

De plus, un trumpo mâle qui échoua en 


avril 1741 près de la barre de Bayonne, 


et de l'embouchure de la rivière de l'A- 
dour, donua dix tonneaux d’adipocire ? 
d'une qualité supérieure à celui du ma- 
erocéphale, et qu'on retira de la cavité 
antérieure de sa tête. On trouva aussi 


+ Histoire des pêches hollandoises, traduction 
du citoyen Bernard Dereste; tome I, p. 163. 

2 Voyez, dans Particle du cachalot macrocé- 
phale, ce que nous avous dit sur ladipocire ou 
blanc de cachalot, si improprement appelé blanc 
de baleine, et sur la nature de Pambre gris. 

3 Ce trumpo avoit plus de seize mètres de lon- 
gueur totale. Sa circonférence, à l'endroit le plus 
gros du corps, étoit de neuf mètres; le diamètre 
de lorifice des évents, d’un tiers de mètre; la 


_ distance de l’extrémité de la caudale à Panus , de 


104 HISTOIRE NATURELLE Le jots noi 
dans son intérieur une boule d’ambre pe gril cacha iné 
gris, du poids de soixante-cinq hecto- ap e le 7 à de 
grammes. ve récemment aupr 

On a cru que, tout égal d’ailleurs, le pe Zdande ,, 
trumpo étoit plus agile, plus audacieux NP ice Bandio | 
et plus redoutable que les autres cacha- + Lee du capitane 
lots : mais il paroît qu’il a plus de con- fase 
fance dans la force de ses mächoires, la 
grandeur et le nombre de ses dents, que —— 


dans la masse et la vîtesse de sa queue: 
car on assure que lorsqu'il est blessé, il 
se retourne de manière à se défendre avec 
sa gueule. 

Le trumpo se plaît dans la mer qui 
baigne la Nouvelle-Angleterre, et auprès 
des Bermudes : mais on l'a vu aussi dans 
les eaux du Groenland, dans le golfe 
Britaunique, dans celui de Gascogne; et 


près de cinq mètres; la longneur de Panus, dun 
tiers de mètre; la largeur de cette ouverture, d’un 
sixième de mètre; la distance de Panus à la verge, 
de deux mètres; la longueur de la gaine quientouré 
la verge, d'un demj-mètre ; le diamètre de cette 
gaine, d’un tiers de mètre; la longueur de la 
verge, d'un mètre et un tiers; et la hauteur dê 
la bosse du des, d’un tiers de mètre, 


il en. 
D €, Plus 


lorsqu’ il est un i 
ière À se défendre a 


laît dans la mer qi 
-A ngleterre, et aupi 
is on l'a vu aussi dn 


aland , dans le gi 


celui de Gascogne; 


a longueur de Pans, i! 
ur de cette ouverture, in, 
stauce de Panus à le wt 
ueur de la gaie quieno" 
ètre; le diamèlre de h, 
mètre; la longueut a 
in iai et la baute | 
tiers de mètre 


DES CACHALOTS. 105 
je ne serois pas éloigné de croire qu'il 
étoit parmi les cachalots nommés sperma 
ceti, et que le capitaine Baudin a ob- 
servés récemment auprès des côtes de la 
Nouvelle-Zélande * 


* Lettre du capitaine Baudin à notre collègue 
Jussieu. 


HISTOIRE NATURELLE 


CACHALOT SVINEVAL* 


Nous n'appelons pas ce cétacée le petit 
cachalot, parce que nous allons en décrire 
un qui lui est inférieur par ses dimen- 
sions; d’ailleurs cette épithète petit ne 
peut le plus souvent former qu’un mau- 
vais nom spécifique. Nous conservons au 
cachalot dont nous nous occupons dans 
cet article, le nom de svirehval qu’on lui 
donne en Norvége et dans plusieurs autres 
contrées du Nord; ou plutôt, de cette 


* Catodon $Svineval ; petit cachalot; spine- 
hoal, en Norvége; kegutilik , en Groenland; 
physeter catodon , Linné, édition de Gmelin; 
catodon fistula in rostro, Ariedi, gen. 78, syu. 
108 ; petit cachalot, Bonnaterre, planches de 
PEncyclopédie méthodique; cetus ( minor) bipin 
nis , fistul& in rostro, Brisson, Regn. anim. 
p-361, n.4; Sibbald, Phal. nov. p. 24; ġalæna 
minor, in inferiore maxilla tantim dentata, 
sine pinna aut spina in dorso, Sibb, Raj. Pisc 


p. 15; Otho Fabricius, Faun, Groenland, 44. 


ehval 


con de in 
l pogination lus 
M de vinerah P 

¢ 


d 


(i 
poth tète arron 
(p cétacée à la | 
ouc 
e de la b d 
# Jusétroite que ce 
= jfreure plus i 
‘a, des deux côtes, 
gme, sol 
urepondent à des alvéo cs 
à mâchoire supérieure, 
Qu a trouvé souvent Ce 
point de se terminer dar 
mesurface plate, presque 
w laquelle on voyoit pli 
éentriques qui marquo 
ra touches de la den 
üninnées dans 


leur longue 
t 


hrs avoteut à peine de: 
tlautenr ay 


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” S VINEyy 
ne a \ 
` pas ce 


Cétacé 


€ 
' NOus all Lx 


Ong en dér 
PAU ses diy 
Epithète petih 


éricur pi 
Cette 


e. Nous COnserron, 
S NONS Occuponh 
de svinehval qu'un) 


et dans plusieursan 


; Où plutôt, deo 


l ; petit cachalot; w 
kegutilik , en Gr 
inné , édition de Gui 
fro , Ariedi, gen. 70,5 
Bonnaterre, plande! 
ique; cetus ( minor) i 
o, Brisson, Regn. # 
Phal. nov. p- 2 lae 
zilla tantim d 
o. Sibb Ra” 
Groenland, # | 


ma 
in dors 
, Faun, 


y 


DES CACHALOTS. 
dénomination de svinehval nous avons 
tiré celle de svineval, plus aisée à pro- 
noncer. 

Je cétacée a la tête arrondie; l’ouver- 
ture de la bouche petite; la mâchoire 
inférieure plus étroite que celle d’en-haut, 
et garnie, des deux côtés, de dents qui 
correspondent à des alvéoles creusés dans 
là mâchoire supérieure. 

On a trouvé souvent ces dents usées 


107 


au point de se terminer dans le haut par 


une surface plate, presque circulaire, ct 
sur laquelle on voyoit plusieurs lignes 
concentriques qui marquoient les diffé- 
rentes couches de la dent. Ces dents, 
diminuées dans leur longueur par le frot- 
tement, avoieut à peine deux centimètres 
de hauteur au-dessus de la gencive. 

L’orifice des évents, situé à l'extrémité 
de la partie supérieure du museau , a 
été pris, par quelques observateurs, pour 
une ouverture de narines; et c’est ce qui 
a pu faire croire que le svineval n’avoit 
pas d’évents proprement dits. | 

Une éminence raboteuse et calleuse est 
placée sur le dos. 


108 HISTOIRE NATURELLE. 

Les svinevals vivent en troupes dans 
les mers septentrionales. Vers la fin du 
dernier siècle, cent deux de ces cachalots 
échouèrent dans l’une des Orcades : les 
plus grands n’avoient que huit mètres 
de longueur. Il est présumable que le 
svineval fournit une quantité plus ou 
moins abondante d’adipocire, et que, 
dans certaines circonstances, il produit 
de l’ambre gris, comme les cachalots 
dont nous venons de parler *. 


* On peut voir, dans l’article du macrocé- 
phale, ce que l’on doit penser de la nature de 
l’adipocire et de celle de Pambre gris. 


i g cacHAL( 


l 
sucmLoT BLAN 


paiio 
(icétcée paroît de loin av 
rapports avec la baleine f 
distingue aisément cepen 
ku tète, plus alongée que 
bline, et la figure du mu 
wondi que celui du premien 

Ses dents sont fortes, mi 
ikwrextrémité; elles sont d 
Fu et courbées, Sa cou 
hane mêlé de teintes jaune 

M longueur n'excède pas 


* Catodon apg: 


€, et 
irconstances, il pro 
i 


» COmme ii cachi 
is de parler +, 


. dans l’article du man, 


oit penser de la natt; 
e de lambre re gris, 


DES CACHALOTS. 109 


LE CACHALOT BLANCHATRE *, 


Cr: cétacée paroît de loin avoir beaucoup 
de rapports avec la baleine franche; mais 
on distingue aisément cependant la forme 
de sa tête, plus alongée que celle de cette 
baleine, et la figure du museau, moins 
arrondi que celui du premier des he. 

Ses dents sont fortes, mais émoussées 
à leur extrémité ; elles sont d’ailleurs com- 
primées et courbées. Sa couleur est d’un 
blanc mêlé de teintes jaunes. 

Sa longueur n'excède pas souvent cinq 


* Catodon albicans; sperma ceti; catodon 
macrocephalus, var. B, Linné, édition de Gmelin; 
cetus albicans , bipinnis ex albo flavescens,...… 
dorso lævi. Brisson, Regn. anim. p. 359, n. 2; 
weisfisch; Martens, Spitz. p. 94; balæna al- 
bicans , weisfisch Martensit et Zorgdrageri, 
Klein, Miss. pisc. 2, p. z 
hviidfiske , Eggede , Groenland. p. 55; albus 
piscis cetaceus, Raj. Pisc. p. 11. 


LR 


123 poisson blanc : 


Cétacées, 10 


110 HISTOIRE NATURELLE. | s p H Ÿ 


ou six mètres : il est donc bien inférieur, L E 


par ses dimensions et par sa force, aux 


cachalots dont nous venons de parler, On SALE CY 
l'a rencontré dans le détroit de Davis, On LÉ PH 
ne peut guère douter que ce cétacée ne nil 


fournisse de l’adipocire ; et peut-être 
-t-il aussi de lambre gris *. ; 
C : PisrevRs naturalis 


* Voyez, dans l'article du macrocéphale, ce ncée avec le microp 
que nous avons dit de ces deux substances. ans bientòt; mais 
Eri | wre diférent de € 


prendre ce dernier an 
pas non plus à la fa 
popement dits : la p 


! Voyez, au commence 
lide inutulé Momence 
k tableau général des o; 
d ces animaux, 


* Physalus cylindric 
ts Hollando; 


N S me: 
lanco] Š : 

sis Par le atoyen E 
fi 


h 17, pl. 2, ge 


C, 


te 
et Peut... 

> . ‘ut: j 
de | ambre gris + à 
rüucle du macroc 


éphal à 
> ces deux substan i 


ces, 


m 


FES ENISA LES. 


LE PHYSALE CYLINDRIQUE?. 


Pivsreurs naturalistes ont confondu ce 
cétacée avec le microps dont nous parle- 
rons bientôt; mais il est même d’un 
geure différent de celui qui doit com- 
prendre ce dernier animal. Il n'appartient 
pas non plus à la famille des cachalots 
proprement dits: la position de ses événts 


1 Voyez, au commencement de cette Histoire, 
l'article inutulé Nomenciature des cétacées, et 
le tableau général des ordres, genres et espèces 
de ces aniwaux. 

2 Physalus cylindricus ; walvischyangst, par 
les Hollandois ; cachalot cylindrique, Bonnaterre, 
planches de l'Encyclopédie méthodique ; Anderson, 
Histoire du Groenland, 148; cachalot pris aux 
environs du cap Nord. tlistoire des pêches des 
Hollandois dans les mers du Nord, traduite en 
françois par le citoyen Bernard Deresie; tome I, 
p157, pl 2, fig C. 


112 HISTOIRE NATURELLE 
auroit suffi pour nous obliger à l'en sépa- 
rer. Nous avons donc considéré cet es- 
pèce remarquable, hors des deux groupes 
que nous avons formés de tous les autres 
cétacées auxquels on avoit donné Jusqu'à 
nous le même nom générique , celui de 
cachalot en francais , et de physeter en 
latin ; et nous avons cru devoir distinguer 
le genre particulier qu’elle forme > par la 
dénomination de physalus , dont on s’est 
déjà servi pour désigner la force avec la- 
quelle tous les cétacées qu’on a nommés 
cachalois font jaillir l'eau par leurs évents, 
et qu'on n’avoit pas encore adoptée pour 
un genre ni même pour une espèee par- 
ticulière de ces cétacées énormes et ar- 
més de dents. 

De tous les grands animaux, le physale 
cylindrique est celui dont les formes ont 
le plus de cette régularité que la géomé- 
trie imprime aux productions de l’art, 
et qui, vu de loin, ressemble peut-être 
le moins à un être animé. La forme cy- 
lindrique qu'il présente dans la plus 
grande partie de sa longucur , le feroit 
prendre pour un immense tronc d'arbre, 


iune 
l pie disparoit, pour S 
niieu de celle d'en-haut, € 
autement, et que le muse 
nit comme tronqué ; $€ ter 
ufice énorme, verticale , | 
pesque circulaire, 
Quelon se suppose placé 
“dique gigantesque et ] 
âluteur de cette surface 
la telle d'un de ces rem 
Qui cei nen | 
e. ` Salem. 
ph sa] 


Ft être anas 
Aussi 


= 


| 


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8 * x Obliger ap, | 
le N: nsidey Ù 
» hor d te 


VOns cru 
lier qu'elle f 
le Physalus , 
désigner la 
’étacées qu'on à nom 
illir l'eau Par leursére 
pas encore adopté 
me pour une espèerz 

cétacces énormes d 


dont y i 
fo 
ree avg 


ands animaux, le px 
celui dont les forms! 
régularité que la g 
ux productions delt 
loin , ressemble peit! 
‘tre animé. La fornt! 

présente dans l} 
le sa longueur, bh 
n immense trone dW 


DES PHYSALES. 
si on connoissoit un assez gros arbre pour 
lui être comparé, ou pour une de ces 
tours antiques que des commolions vio- 
lentes ont précipitées dans la mer dont 
elles bordoient le rivage, si on ne le 
voyoit pas flotter sur la surface de l'o- 
céan. 

Sa tête sur-toutressemble d'autant plus 
à un cylindre colossal , que la mâchoire 
inférieure disparoît, pour ainsi dire, au 
milieu de celle d'en-haut, qui l’encadre 
exactement , et que le museau, qui pa- 
roît comme tronqué ; se termine par une 
surface énorme, verticale , presque plane 
et presque circulaire. 

Que l’on se suppose placé au-devant de 
ce disque gigantesque, et l’on verra que 
la hauteur de cette surface verticale peut 
égaler celle d’un de ces remparts très-éle- 
vés qui ceignent les anciennes forteresses. 
En effet, la tête du physale cylindrique 
peut être aussi longue que la moitié du 
cétacée, et sa hauteur peut égaler une 
très-grande partie de sa longueur. 

La mâchoire inférieure est un peu plus 
courte que celle d'en-haut, et d’ailleurs 

10 


x13 


114 HISTOIRE NATURELLE 
plus étroite. L'ouverture de la bouche, 
qui est égale à la surface de cette nisl 
choireinférieure , est donc beancoup plus 
longue que lu: et cependant elle est 
erayante: elle épouvante d’aütant plus, 
que lorsque le cétacée abaisse sa tongs 
mâchoire inférieure, on voit eette må- 
choire hérissée , sur ses deux bords , d'un 
raug de dents pointues, très-r eco nr éd 
et d'autant plus grosses qu'elles sont plus 
près dé l'extrémité du museau, au bout 


duquel on en compte quelquefois une 


impaire. Ces dents sont au nombre de 
vingt-quatre ou de vingt-cinq de chaque 
côté. Lorsque l'animal relèvesa mâchoire, 
elles entrent dans des cavités creusées 
dans la mâchoire supérieure. Et quelle 
victime, percée parces cinquante pointes 
dures et aiguës, résisteroit d’ailleurs à 
leffort épouvantable des deux mâchoires, 
qui, comme deux leviers longs et puis- 
sans, se rapprochent violemment, et sé 
touchent dans toute leur étendue ? 

On a écrit que les plus grandes de ces 
dents d'en-bas présentoientun peu la forme 
et les dimensions d’un gros concombre. Ona 


air 

avoitt 
ail abs supéri 
pus ns do 


a cachalot macrocéphale. 
Ja langue est mobile, au 
ment , mais étroite et trè 
Læophage , au lieu d 


omme celui de la baleine 


we large pour que , suis 
nieurs, un bœuf entier pu 
[stomac avoit plus de vi 
nites de long dans un į 
Medeseription très- étendu 
tiuée dans le temps à An 
stomac r 
8 Se ‘es. 
mi | dévá 


L Yot | orifice 
Deg 


” soy 


y au by 


| N 
pte quelquefois y 


S sont au nombrey 
vingt-cinq de chp 
nal relève sa mâchin 
des cavités cren 


supérieure. Et qul 


‘ces cinquante point 
‘ésisteroit d'ailleur! 
le des deux mâchoï 


leviers longs et pi 
nt violemment, tt 


e leur étendue’ 

s plus grandes de d 
itojentun penato 
ın gros concombre W 


DES:PHY SALES: t5 
écritaussique l’on trouvoittroisou quatre 
dents à la mâchoire supérieure. Ces der- 
nières ressemblent sans doute à ces dents 
très-courtes , à surface plane, et presque 
entièrement cachées dans la gencive, qui 
appartiennent à la mâchoire d'en-haut 
du cachalot macrocéphale. 

La langue est mobile, au moins latéra- 
lement , mais étroite et très-courte. 

L'œsophage , au lieu d’être resserré 
comme celui de la baleine franche, est 
assez large pour que , suivant quelqnes 
auteurs, un bœuf entier puisse y passer. 
L'estomac avoit plus de vingt-trois déci- 
mètres de long dans un individu dont 
une description très-étendue fut commu- 
niquée dans le temps à Anderson; et cet 
estomac renfermoit des arrêtes, des os et 
des auimaux à demi dévorés. 

On voit orifice des évents situé à une 
assez grande distance de l'extrémité su- 
périeure du museau, pour répondre au 
milieu de la longueur de la mâchoire 
d'en-bas. 

L'œil est placé un peu plus loin encore 
du bout du museau , que l'ouverture 


116 HISTOIRE NATURELLE 

des évents; mais il n’en est pas aussi éloi- 
gné que langle formé par la réunion des 
deux lèvres. Au reste, il est très-près de 
la lèvre supérieure, et wa qu'un très- 
petit diamètre. 

Un marin hollandois et habile, cité 
par Anderson, disséqua avec soin la tête 
d'un physale cylindrique pris aux enyi- 
rous du cap Nord, Ayant commencé son 
examen par la partie supérieure, il trouva 
au-dessous de la peau une couche de 
graisse d'un sixième de mètre d'épaisseur. 
Cette couche graisseuse recouvroit un car- 
tilage que l’on auroit pris pour un tissu 
de tendons fortement attachés les uns aux 
autres. Au-dessous de cette calotte vaste 
et cartilagineuse , étoit une grande ca- 
vité pleine d’adipocire *. Une membrane 
cartilagineuse , comme la calotte , divi- 
soit cette cavité en deux portions situées 
l’une an-dessus de l’autre. La portion su- 
périeure , nommée par le marin hollan- 
dois Ælaptmutz , étoit séparée en plusieurs 
compartimens par des cloisons verticales, 

* On peut voir, dans l'article du cachaloi ma- 
crocéphale , ce que nous avons dit de l’adipociré 


plean froide. 

Ia portion inférieure de 
saroit deux mètres et de 
kr Lescompartimens dan 


| itdinisée , lui donnotet 


lneimmense ruche garni 

“ouverte. Ils étoient fo 

isons plus épaisses que 

Bi supérieurs ; et | 

t cloiso , 

t ki a à l’obser 
gue à c 


| 
tique des œufs d' 7 le qı 


Oiseau, 


ndois et hab 


| le y 
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qu 7 $ à 
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k yant Commenté 
ie Supérieure, ilt 
peau une couce; 
Le de mètre d'épais 
‘cuse recouvroit ue 
roit pris pour uk 
nt attachés les unu 
; de cette calotte w 
étoit une grandet 


cire *. Une membu 


pme la calotte, ü 
n deux portions sitt 
I'autre. La portio 
e par le marin holi 


. T p e ; 
yit séparée en plus! 


des cloisons yerticil 
! jp 
TME E cachali® 
ns larucie € ad 
ous avons dit & 


i de leau froide. 


DES PHYSALES. n7 
yisqueuses , et un peu transparentes. Elle 
fournit trois cent cinquante kilogrammes 
d'une substance huileuse, fluide , très- 
fine, très-claire et très-blanche. Cette 
substance, à laquelle nous donnons, avec 
notre collègue Fourcroy, le nom d'adipo- 
cire, se coaguloit et formoit de petites 
masses rondes , dès qu’on la versoit dans 


La portion inférieure de la grande ca- 
vité avoit deux mètres et demi de profon- 
deur. Lescompartimens dans lesquels elle 
étoit divisée , lui donnoient l'apparence 
d'une immense ruche garnie de ses rayons 
et ouverte. Ils étoient formés par des 
cloisons plus épaisses que celle des com- 
partimens supérieurs ; et la substance de 
ces cloisons parut à l'observateur hollan- 
dois, analogue à celle qui compose la 
coque des œufs d'oiseau. 

Les compartimens de la portion infé- 
rieure coutenoit un adipocire d’une qua- 
lité inférieure à celui de la première por- 
tion. Lorsqu'ils furent vidés , le marin 
hollandois les vit se remplir d’une liqueur 
semblable à celle qu’il yenoit d'en retirer. 


18 HISTOIRE NATURELLE 

Cette liqueur y couloit par l'orifice d’un 
canal qui se prolongeoit le long de la 
colonne vertébrale jusqu’à l'extrémité de 
la queue. Ce canal diminuoit graduelle. 
. ment de grosseur , de telle sorte qu'ayant 
auprès de son orifice une largeur de près 
d'un décimètre , il n’étoit pas large de 
deux centimètres à son extrémité opposée, 
Un nombre prodigieux de petits tuyaux 


aboutissoit à ce canal, de toutes les par-, 


ties du corps de l'animal , dont les chairs, 
la graisse et même l'huile , étoient mê- 
lées avec de l’adipocire. Le canal versa 
dans la portion inférieure de la grande 
cavité de la tête, cinq cent cinquante 
kilogrammes d’un adipocirée qui, mis dans 
de l’eau froide, y prenoit la forme de flo- 
cons de neige, mais qui étoit d'une 
qualité bien inférieure à celui de la ca- 
vité supérieure ; Ce qui paroîtroit indi- 
quer que l’adipocire s'élabore, s'épure et 
se perfectionne dans cette grande et dou- 
ble cavité de la téte à laquelle le canal 
aboutit, 

La cavité de l'adipocire doit être plus 
grande , tout égal d’ailleurs, dans le 


. drd, qu f 
jet réératio 
; aus 


LL d useat. 
piee physale que 

eop “ue du 
mete + la que! 
pique du te 


wimation du ey lindre L 
i, que la nuque n est w 
pm enfoncement presqu 
(tvers la fin de ee long 

lu voit une bosse, dont le 
vimirement d'un demi-mi 
a base, qui est très-prolo 
tion de sa grosseur, est 

nite et un tiers. 


x its tuya 
anal , de toutes les, 
animal, dont les) 
1e l'huile 


-~ 


i 
i 
i » étoient y 
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» Cing cent cinq 
adipocirė qui, misia 
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mais qui étoit dur 
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ce q ui paroitroit il 


re s'élabore, s'éput 


ns cette grande et do 
éte à laquelle Je ean 


lipocire doit être h 
al d'ailleurs, ail 


1 


DES PHYSALES. 119 
physale cylindrique, que dans les cacha- 
lots, à cause de l'élévation de la partie 
antérieure du museau. 

Le corps du physale que nous décri- 
vons, est cylindrique du côté de la tête, 
et conique du côté de la queue. Sa partie 
antérieure ressemble d'autant plus à une 
continuation du cylindre formé par la 
tête, que la nuque n’est marquée que 
par un enfoncement presque insensible. 
C'est vers la fin de ce long cylindre que 
l'on voit une bosse, dont la hauteur est 
ordinairement d'un demi-mètre , lorsque 
sa base, qui est très-prolongée à pro- 
portion de sa grosseur, est longue d’un 
mètre et un tiers. 

La queue, qui commence au-delà de 
cette bosse , est grosse , conique , mais 
très-courte à proportion de la grandeur 
du physale ; ce qui donne à cet animal 
une rame et un gouvernail beaucoup 
moins étendus que ceux de plusieurs 
autres cétacées , et par conséquent doit , 
tout égal d’ailleurs, rendre sa natation 
moins rapide et moins facile. 

Cependant la caudale a très-souvent: 


J 


120 HISTOIRE NATURELLE 
plus de quatre mètres de longueur, de. 
puis l'extrémité d’un lobe jusqu'à l'ex. 
trémité de l’autre. Chacun de ces lobes 
est échancré de manière que la caudale 
paroît en présenter quatre. 

La base de chaque pectorale est très- 
près de l'œil, presque à la même hauteur 
que cet organe, et par conséquent plus 
haut que l'ouverture de la bouche. Cette 
nageoire latérale est d’ailleurs ovale, etsi 
peu étendue, que très-fréquemment elle 
wa guère plus d’un mètre de longueur. 

Le ventre est un peu arrondi. 

La verge du mâle a près de deux mè- 
tres de longueur, et un demi-mètre de 
circonférence à sa base. 

L’anus n'est pas éloigné de cette base; 
mais comme la queue est très-courte , il 
se trouve près de la caudale. 

La chair a une assez grande dureté 
pour résister aux lames tranchantes, au 
harpon et aux lances que de grands 
efforts ne mettent pas en mouvement. 

La couleur du cylindrique est noirâtre, 
et presque du même ton sur toute la sut- 
face de ce physale. 


, tré 
a rencon”, e 
i glacial arc tique atlar 
alo de Océan 
pion. 


manière qu AT 


€ la 
ter quatre, Cat, 


un mètre de longue 


in peu arrondi, 
nâle a près deden 
r, et un demi-mit# 
a base. 
ıs éloigné de cettehx 
queue est très-courtt, 
e la caudale. 
ne assez grande di 
; lames tranchant 
| 
lances que de a 
p 
nt pas en mouve" 
b . e est non 
cylindriqu 
> toute 
‘me ton Sur 


Le 


DES PHYSALES. 121 

On a rencontré ce cétacée dans lO- 

céan glacial arctique, et dans la partie 

boréale de l'Océan atlantique septen- 
trional. 


PHYSÉTEÈÉRES: 


LE PHYSÉTÈRE MICROPS:. 


LES 


Le microps est un des plus grands, des 
plus cruelset des plus dangereux habitans 


1 On trouvera au commencement de cette His- 
toire le tableau général des ordres, pue et espèces 
de cétactes. 

2 Physeter microps; cachalot à dents en fau- 
cille ; staur-himing , kobbe-herre, en Norvége; 
tikagusik , weisfisch, en Groenland ; passe 
microps , Linné , édition de Ce cachalot 
“Bannaterre, planches de P Encyclopédie 
méthodique ; physeter microps, Re R. Castel, 
nouvelle édition de Bloch; pkyseter dorso pinnä 
long, maxillà superiore longiore , Artedi, gen. 
74, syn. 104; balæna major in inferiore tantüm 
mazillä dentata, dentibus arcuatis falciformibus, 
pinnam seu spinam in dorso habens, Sibbaldı 
Phalæn ; id. Raj. Synops. pisc. pe 19; = Klein. 
Misc. pisc. 2, p. 15; dritte species der cachelotte, 
Anders. lsl. p. 248; Muller, Zoolog. Danic. Pro- 

53 ; Strom. 98; Act Nidros, 
Oth. Fabricius, Faun. Groenland, 44; 
Groenlandsche vischery , p. 162: 


microps y 


drom , n. — 1, 2 


Pis 


2 


Zorgdrager, 


mn 


pla de | 
w sp” que les a 
js avoient sous les y 
nt créé le monstre mari 
iita la belle Andromè 
jorr, et celui dont l'a 
uranta les coursiers d 
Emolyte, On croiroit am 
nyante de ce cétacée a 
pii de l'Arioste ¢ 
iwription de l'orqu e. da 


© tuthainée sur un rocher, 


FO près des rivages d 


des plus Srands dy 


is dangereuxhah 


nmencement de cette Be 
ès ordres , genres et espin 
cachalot à denis en fu. 
obbe-herre, en Nonéy 
en Groenland ; physio 
m de Gmelin; cachh 


lanches de l’Encyclopék 
microps , Re R. Cat 
h; pkyseter dorso pmi 
-e longiore , Arteli, | 


land, 4 | 


f 


2y 
Faun. Groen 
5 š p- À 1 FA 
che vischerÿ s P Í 
f 
f 


| 
4 


HISTOIRE NATURELLE. 123 
de la mer. Réunissant à des armes re- 
doutables les deux élémens de la force, 
la masse et la vitesse, avide de carnage, 
ennemiaudacieux, combattantintrépide, 
quelle plage de l'océan n’ensanglante-t- 
il pas ? On diroit que les anciens mytho- 
logues l’avoient sous les yeux , lorsqu'ils 
ont créé le monstre marin dont Persée 
délivra la belle Andromède qu'il alloit 
dévorer , et celui dont l'aspect horrible 
épouvanta les coursiers du malheureux 
Hippolyte. On croiroit aussi que l’image 
ellrayante de ce cétacée a inspiré au gé- 
nie poétique de l'Arioste cette admirable 
description de l'orgue, dont Angélique, 
enchaînée sur un rocher, alloit être la 
proie près des rivages de la Bretagne. 
Lorsqu'il nous montre cette masse énorme 
qui s'agite , cette tête démesurée qwar- 
ment des dents terribles, il semble retra- 
cer les principaux traits du microps. Mais 
détournons nos yeux des images enchan- 
teresses et fantastiques dont les savantes 
allégories des philosophes , les conceptions 
sublimes des anciens poètes, cet la divine 
imagination des poètes récens , ont voulu, 


HISTOIRE NATURELLE 
pour ainsi dire, couvrir la Nature en. 
tière, écartons ces voiles dont la fable a 
orné la vérité. Contemplons ces tableaux 
impérissables que nous a laissé le grand 
peintre qui fit l'ornement du siècle de 
Vespasieu. Ne serons-nous pas tentés de 
retrouver les physétères que nous allons 
décrire, dans ces orques * que Pline nous 
représente comme ennemies mortelles du 
premier des cétacées , desquelles il nous 
dit qu’on ne peut s’en faire une image 
qu’en se figurant une masse immense, 
animée et hérissée de dents, et qui, pour- 
suivant les baleines jusque dans les golfes 
les plus écartés, dans leurs retraites les 
plus secrètes, dans leurs asyles les plus 
sûrs, attaquent, déchirent et percent de 
leurs dents aiguës , et les baleineaux, et 
les femelles qui n’ont pas encore donné 
le jour à leurs petits ? Ces baleines encore 
pleines, continue le naturaliste romain, 


124 


* Nous avons vu à l’article de la balernoptére 
rorqual , que la note de Daléchamp sur le sixième 
chapitre du neuvième livre de Pline se rapportolt 
à cette baleinoptère ; mais Porque du naturaliste 
de Rome ne peut pas être ce même cétacée. 


n'en fuyant d 


| gchant de mettre tout l'oci 


sers ennemis. Vains effo 
lrfement le passage , 5°0 
hite, les attaquent dans } 
kpresent sur les bas-fon 
tire les roches. Et cepe 
fucun vent ne souffle 


mer est agitée par les m 


piles et Les coups redoubli 


| ut animaux : les flots 
“ne par un viol 


ent tour 
"S orgues 


Nous alh 
Il 
Orgues * que Pline a 
ennemies mortelles 
es, desquelles ily 


Sa i n 
Sen faire une in 


i 


une masse immen, 


de dents, et qui, por 
S Jusque dans lesgoh 
dans leurs retraitk 
s leurs asyles lesph 
léchirent et percentt 
, et les baleïneau, 
ont pas encore don 
ts ? Ces baleines eno 
le naturaliste romi 


l'article de la balein" 
e Daléchamp sur Je ss 
ivre de Pline se re 
pais Porque du patuit”, 
être ce méme cétacet | 


DES PHYSÉTÈRES. 125 
chargées du poids de leur baleineau , em- 
barrassées dans leurs mouvemens, dé- 
couragées dans leur défense , affoiblies 
par les douleurs et les fatigues de leur 
état, paroissent ne connoître d’autre 
moyen d'échapper à la fureur des orques, 
qu’en fuyant dans la haute mer, et en 
tâchant de mettre tout l’océan entre elles 
etleurs ennemis. Vains efforts! les orques 
leur ferment le passage , s'opposent à leur 
fuite, les attaquent dans leurs détroits , 
les pressent sur les bas-fonds , les serrent 
contre les roches. Et cependant, quoi- 
quaucun vent ne souffle dans les airs, 
la mer est agitée par les mouvemens ra- 
pides et les coups redoublés de ces énor- 
mes animaux ; les flots sont soulevés 
comme par un violent tourbillon. Une de 
ces orques parut dans le port d’Ostie 
pendant que l’empereur Claude étoit oc- 
cupéà y faire faire des constructions nou- 
velles. Elle y étoit entrée à la suite du 
naufrage de bâtimens arrivés de la Gaule, 
et entraînée parles peaux d'animaux dont 
ces bâtimens avoient été chargés ; elle 
s'étoit creusé dans le sable une espèce de 
il 


126 HISTOIRE NATURELLE . 
vaste sillon , et, poussée par les flots vers 
le rivage , elle élevoit au-dessus de l’eau 
un dos semblable à la carène d’un vais- 
seau renversé. Claude l’attaqua à la tête 
des cohortes prétoriennes , montées sur 
des bâtimens qui environnèrent le géant 
cétacée, et dont un fat submergé par 
Peau que les évents de l'orgue avoient 
lancée. Les Romains du temps de Claude 
combattirent donc sur les eaux un énorme 
tyran des mers, comme leurs pères avoient 
combattu dans les champs de l'Afrique 
un immense serpent devin, uh sangui- 
naire dominateur des déserts et des sables 
brülans *. 

Examinons le type de ces orques de 
Phne. 

Le microps a la tête si démesurée, que 
sa longueur égale , suivant Artédi, la 
moitié de la longueur du cétacée lors- 
qu'on lui a coupéla nageoire de la queue, 
ct que sa grosseur emporte sur celle de 
toute autre partie du corps de ce physé- 
tère. 

* Article du serpent devin , dans notre Histoire 
naturelle des serpens. 


pir les dents de 
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hever de nouveau QUE , 
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DES PHYSÉTÈRES. 127 

La bouche s'ouvre au-dessous de cette 
tête remarquable. La mâchoire supé- 
rieure, quoique moins avancée que le 
museau proprement dit, l’est cependant 
un peu plus que la mâchoire d'en-bas. 
Elle présente des cavités propres à rece- 
voir les dents de cette mâchoire infé- 
ricure; et nous croyons devoir faire 
observer de nouveau que , par une suite 
de cette conformation , les deux mâ- 
choires s'appliquent mieux luve contre 
l'autre, et ferment la bouche plus exac- 
tement. 

Les dents qui garnissent la mâchoire 
d'en-bas, sont coniques , courbées , 
ereuses vers leurs racines , et enfoncées 
dans los de la mâchoire jusqu'aux deux 
tiers de leur longueur. La partie de la 
dent qui est cachée dans l’alvéole , ést 
comprimée de devant en arrière, can- 
nelée du côté du gosier , et rétrécie vers 
la racine qui est petite. 

La partie extérieure est blanche comme 
de l'ivoire , et son sommet aigu et re- 
courbé vers le gosier se fléchit un peu en 
dehors, 


128 HISTOIRE NATURELLE 

Cette partie extérieure n’a communé- 
ment qu’un décimètre de longueur. Lors- 
que l'animal est vieux , le sommet de la 
dent est quelquefois usé et parsemé de 
petites éminences aiguës ou tranchantes ; 
et c’est ce qui a fait croire que le microps 
avoit des dents molaires. 

On a beaucoup varié sur le nombre des 
dents qui hérissent la mâchoire inférieure 
du microps. Les uns ont écrit qu’il n'y 
en avoit que huit de chaque côté; d'au- 
tres n'en ont compté que onze àdroite et 
onze à gauche. Peut-être ces auteurs n’a- 
voient-ils vu que des microps très-jeunes, 
ou si vieux, que plusieurs de leurs dents 
étoient tombées, et que plusieurs de leurs 
alvéoles s’étoient oblitérés. Mais quoi qu'il 
en soit, Artédi, Gmelin et d'autres la- 
biles naturalistes, disent positivement 
qu'il y a quarante-deux dents à la mâ- 
choire inférieure du microps. 

Les Groenlandois assurent que lon 
trouve aussi des dents à la mâchoire su- 
périeure de ce cétacée. S’ilsy en ont vu en 
effet, elles sont courtes , cachées presque 
en entier dans la gencive, et plus ou moins 


oifice commu 
juéà une pet! 

eau. 
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qi petit que celui d'un } 
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S usé : 
Zum et p TSemé & 
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s microps très-jeune, 
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DES PHYSÉTÈRES.  r29 
aplaties, comme celles que l’on peut dé- 
couvrir dans la mâchoire supérieure du 
cachalot macrocéphale. 

L'orifice commun des deux évents est 
situé à une petite distance de l'extrémité 
du museau. 

Artédi a écrit que l'œil du microps étoit 
aussi petit que celui d’un poisson qui ne 
présente que très-rarement la longueur 
d'un mètre , et auquel nous avons con- 
servé le nom de gade æglefin \. C’est la 
petitesse de cet organe qui a fait donner 
au physétère que nous décrivons , le nom 
de microps, lequel signifie petit œil. 

Chaque pectorale a plus d’un mètre de 
longueur. La nageoire du dos est droite, 
haute, et assez pointue pour avoir été 
assimilée à un long aiguillon. 

La cavité située dans la partie anté- 
rieure et supérieure de la tête, et qui 
contient plusieurs tonneaux d'adipocire, 

a été comparée à un “vaste four ?. 


Histoire naturelle des poissons, tom IL in-40, 
* L’article du cachalot macrocéphale contient 
l'exposition de la nature de l'adipocire ou blanc de 
cétacée , improprement appelé blanc de baleine: 


130 HISTOIRE NATURELLE 

On a souvent remarqué la blancheur de 

la graisse 

La chair estun mets délicieux pour les 
Groenlandois et d’autres habitans du nord 
de l'Europe ou de l'Amérique. 

La peau n’a peut-être pas autant d'é- 
paisseur, à proportion de la grandeur 
de l'animal , que dans la plupart des au- 
tres cétacées. Elle est d’ailleurs très-unie, 
très-douce au toucher, et d’un brun noi- 
râtre. Il se peut cependant que l’âge , ou 
quelqu’autre cause, lui donne d’autres 
nuances , et que quelques individus 
soient d'un blanc jaunâtre, aiusi qu'on 
l'a écrit. 

La longueur du microps est ordinaire- 
ment de plus de vingt-trois ou vingt- 
quatre mètres , lorsqu'il est parvenu à 
son entier développement. 

st-il donc surprenant qu'il lui faille 
une si grande quantité de nourriture, tt 
qu'il donne la chasse aux bélugas et aux 
marsouins qu'il poursuit jusque sur le 
rivage où il les force à s'échouer, et aux 
phoques qui cherchent en vain un asyle 
sur d'énormes glacons ? Le microps à 


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cons? Le sen 


DES PHYSÉTÈRES. 131 
bientôt brisé cette masse congelée, qui, 
malgré sa dureté, se disperse en éclats 
se dissipe en poussière cristalline, 
livre la proie qu'il veut dévorer. 
Son audace s’enflamme lorsqu'il voit 
des jubartes ou des baleinoptères à mu- 
seau pointu ; il ose s'élancer 
grands cétacées , et les 
dents recourbées , si 


9 
et lui 


sur 
déchire avec ses 
fortes et si nom- 


ces 


breuses. 

On dit même que la baleine franche, 
lorsqu'elle est encore jeune , ne peut ré- 
sister aux armes terribles de ce féroce et 
sanguinaire ennemi ; et quelques pécheurs 
ont ajouté que la rencontre des microps 
aunoncoit l'approche des plus grandes 
baleines, que, dans leur sorte de rage 
aveugle, 
attaquer et combattre. 

La pêche du microps est donc accom- 
pagnée de beaucoup de dangers. Elle 
présente d'ailleurs des difficultés particu- 
lières : la peau de ce physétère est trop 
peu épaisse , et sa graisse ramollit trop 
sa chair, pour que le harpon soit faci- 
lement retenu. 


ils osent chercher sur l'océan , 


132 HISTOIRE NATURELLE 

Ce cétacée habite dans les mers voi. 
sines du cercle polaire. 

En décembre 1723, dix-sept microps 
furent poussés , par une tempête vio- 
lente, dans l'embouchure de PElbe. Les 
vagues amoncelées les jetèrent sur des 
bas-fonds ; et comme nous ne devons né- 
gliger aucune comparaison propre à ré- 
pandre quelque lumière sur les sujets que 
nous étudions, que l’on rappelle ce que 
nous avons écrit des macrocéphales pré- 
cipités par la mer en courroux contre la 
côte voisine d’Audierne. 

Les pêcheurs de Cuxhaven , sur le bord 
de l'Elbe , crurent voir dix-sept bâtimens 
hollandois amarrés au rivage. Ils gouver- 
nèrent vers ces bâtimens ; et ce fut avec 
un grand étonnement qu'ils trouvèrent à 
la place de ces vaisseaux dix-sept cétacées 
que la tempête avoit jetés sur le sable, 
et que la marée , en se retirant avec d'au- 
tant plus de ivîtesse qu’elle étoit poussée 
par un vent d'est, avoit abandonnés sur 
la grève Les moins grands de ces dix- 
sept microps étoient longs de treize où 

quatorze mètres, et les plus grands 


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j obté de ces Pe 7e 
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DES PHYSÉTÈRES. 133 
avoient près de vingt-quatre mètres de 
longueur. Les barques de pêcheurs amar- 
rées à côté de ces physétères paroissoient 
comme les chaloupes des navires que ces 
cétacées représentoient. Ils étoient tous 
tournés vers le nord, parce qu'ils avoient 
succombé sous la même Puissance, tous 
couchés sur le côté , morts, mais non pas 
encore froids : et ce que nous ne devons 
pas passer sous silence, et ce qui re- 
trace ce que nous avons dit de la sen- 
sibilité des cétacées, cette troupe de mi- 
crops renfermoit huit femelles et neuf 
mâles ; huit mâles avoient chacun au- 
près de lui sa femelle, avec laquelle il 
avoit expiré. - 


134 HISTOIRE NATURELLE 


LE PHYSÉTÈRE ORTHODON: 


Lu tète de l'orthodon , conformée à peu 
près comme celle des autres physétères, 
a une longueur presque égale à la moitié 


de la longueur du cétacée. L'orifice com- 


mun des deux évents est placé au-dessus 
de la partie antérieure 
paroît aussi petit que celui de la baleine 
franche; mais sa couleur est jaunâtre, 
et il brille d’un éclat trèse vif. 

La mâchoire inférieure , plus étroite et 


* Physeter orthodon ; plyseter microps , var 
B. Liuné, édition de Gmelin; cetus tripinnis, 
` ; : 
dentibus acutis, rectis, Brisson, Regn. anm. 
> > ; 
p 362, n.9; zweyte erin der cachstéte An- 
varieté A du oana 


tantùm RT Jelita, E acutis, hu- 
manis non prorsus TEESE pinnam in dorso 
habens. — Plusieurs auteurs du Nord. 


du museau. L'œil l 


D ns 
3, droites, it p 


jé, par ps nous av 
AA le cétacée que t 
Chacune de ces dents est 
itole de la mâchoire : 
umeon peut l'imagine 
méulte une applicatio: 
tumâchoires l’une coni 
iique la bouche est fe ru 
vi de distinguer Ja 


la 
ia: n'est pas aus 
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; a 128 perce 
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des autres Physéti 
S< > A A l 
esque égale à la moi, 
Cetacée, L'orifice cy 


nts est placé aude 


cure du museau. [ri 


que celui de la balti 
couleur est jauni, 
lat trèsevif. 

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on : plyseter microps,” 
e Gmelin; cetus tp 


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inter! 


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planches de | 
macrocephala 11”. ; 

; fj 
tata, dentibus gout | 
simili innam Me 
; similibus ; PI | 
lu Nor* | 


auteurs ( 


į 


DES PHYSÉTÈRES. 135 
plus courte que celle d'en-haut, a cepen- 
dant près de six mètres de longueur, 
lorsque lecétacée estiong de vingt-quatre 
mètres. Eile formeun angle dans sa partie 
antérieure. 

Elle est garnie de cinquante-deux dents 
fortes, droites, aiguës, pesant chacune 
plus d’un kilogramme, et dont la forme 
nous a suggéré le nom spécifique dorto- 
don * , par lequel nous avons cru devoir 
distinguer le cétacée que nous décrivons., 

Chacune de ces dents est reçue dans un 
alvéole de la mâchoire supérieure; et 
comme on peut l’imaginer aisément, il 
en résulte une application si exacte des 
deux mâchoires l’une contre l’autre , que 
lorsque la bouche est fermée, il est très- 
difficile de distinguer la séparation des 
lèvres. 

La gueule n'est pas aussi grande à pro- 
portion que celle de la baleine franche. La 
langue, que sa couleur d’un rouge très- 
vif fait aisément appercevoir, est courte 
et pointue; mais le gosier est si large, 

* Orthos, en grec, signifie droit; odoys si- 
gnifie dent, etc. : 


136 HISTOIRE NATURELLE 
qu’on a trouvé dans l'estomac de l'ortho- 
don, des squales requins tout entiers et 
de plus de quatre mètres de longueur. Ce 
physétère vaincroit sans peine des enne- 
mis plus puissans. Sa longueur , voisine 
de celle de plusieurs baleines franches, 
peut s'étendre , en effet, à plus de trente- 
trois mètres. 

Ses pectorales néanmoins sont beau- 
coup plus petites que celles du microps: 
elles n’ont souvent qu’un demi-mètre de 
longueur. On a compté sept articulations 
ou phalanges au doigt le plus long des 
cinq qui composent l'extrémité de ces 
nageoires. 

Une bosse très- bouts élève sur la partie 
autérieure du dos, à une certaine dis- 
tance de la nageoire dorsale. 

La peau, très-mince, n'a pas quelque- 
fois deux centimètres d'épaisseur ; maisla 
chair est si compacte, qu’elle présente 
au harpon une très-grande résistance, et 
rend l’orthodon presque invulnérable 
dans la plus grande ‘partie de sa surface. 

Ce physétère est ordinairement noi- 
râtre ; mais une nuance blanchâtre règne 


paré, el ie 
pa conformation intéri 
havu un orthodon dor 
à de la tête contenoit ] 
atmyriagrammes de bla 
xl On l'avoit pris daus 

dntique, vers le soixa 
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que celles du Microp; 
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DES PHYSÉTÈRES. 1% 
sur une grande partie de sa surface infé- 
rieure. Par combien de différences n’est-il 
pas distingué du microps ? Sa couleur, 
ses dents , sa bosse dorsale, la briéveté 
de ses pectorales, ses dimensions et la 
nature de ses muscles, l'en éloignent. Il 
en est séparé, et par des traits extérieurs, 
et par sa conformation intérieure. 

On a vu un orthodon dont la grande 
cavité de la tête contenoit plus de cin- 
quante myriagrammes de blanc ou d’adi- 
pocire *. On l’avoit pris daus l'Océan gla- 
cial arctique, vers le soixante-dix-sep- 
tième degré et demi de latitude ?. 

* Consuliez, au sujet de l’adipocire, l’article 
dû cachalot macrocéphale. 

2 Anderson; et Histoire des pêches des Hol- 


landois dans les mers du Nord, traduite par 
le citoyen Dereste, tome L, p. 173, ` 


4 


538 HISTOIRE NATURELLE 


nec 


LE PHYSÉTÈRE MULAR*. 


Lu nageoire qui s'élève sur le dos de ce 
physétère, est si droite, si pointue et si 
longue , que Sibbald et d’autres auteurs 
l'ont comparée à un mât de navire, et 
ont dit qu'elle paroissoit au-dessus du 
corps du mular , comme un mât de mi- 
saine au-dessus d’un vaisseau. Cette com- 
paraison est sans doute exagérée; mais 


* Physeter mular; physeter tursio , Linné, 
édit. de Gmelin; cachalot mular, Bonnaterre; 
planches de l'Encyclopédie méthodique ; physeter 
dorsi pinnâ altissimâ, apice dentium plano, 
Artedi, gen. 74, Syn. 1043 cetus tripinnis , den- 
tibus in planum desinentibus, Brisson , Regn. 
anim. p. 364, n. 7; balæna macrocephala tri- 
pinnis , qu in mandibulá inferiore dentes habet 
© minùs inflexos et in planum desinentes , Sibbald; 
id. Raj. Pisc. p. 16; mular Nieremburgit, Klein, 
Mise, pisc. 2, p. 15; Anderson, Histoire d'Is- 
Jande, etc. 2, p. 1185 le mular, R. R. Castel, 
nouvelle édition de Bloch. 


Ap OT on voit # 


. 


FLE 


$ 
là de 


ire. | 
is aits seuls ferorent di 


antlemular du microps 
mis d'ailleurs les de 
‘tue forme differente de 


{lu et de celles du mier 
|l ue sont pas très-cou: 
{lit du microps , ni de 


ide lorthodon set len 


Adtre ai 
SU, est très- 
Replat, _ 


à Plus, les dents 


1: les 
Me plus o 
tu mo 7 ades sop 


s ATUR | 


eee 


Te 
1 s'élève sur le dv 
1 droite 


» Si Pointuee, 
hé 


ald et d'autres at, 
à un mât de navite; 
paroissoit au- dessu à 

, Comme un mâtin 
d'un vaisseau. Cettem 
us doute exagérée; m 


r5 physeter tursio , Lu 
achalot mular, Bomi 
k péd lie méthodique; phy 
må, apice dentium p 
. 104; cetus tripinis," 
esinentibus , Brisson, k 
: Lalæna macrophét 


dibulä inferiore dentes 
Sjo 


-~ 


ES s 
planum í desinent 


Ko, 
mular N ieremburgi f 

ed 
5- Anderson, ist 
2; LR pCt 


Qe 1 ular; 
03} Le m 


Bloch- 


DES PHYSÉTÈRES. r39 
elle prouve la grande hauteur de cet or- 
gane, qui seulea pu en faire naître l’idée. 

Mais, indépendamment de cette na- 
geoire si elevée, on voit sur le dos et 
au-delà de cette éminence, trois bosses 
dont la première a souvent un demi- 
mètre de hauteur, la seconde près de 
deux décimètres , et la troisième un dé- 
cimètre. 

Ces traits seuls feroient distinguer faci- 
lement le mular du micropset de l’ortho- 
don ; mais d’ailleurs les dents du mular 
ont une forme différente de celles de l’or- 
thodon et de celles du microps. 

Elles ne sont pas très-courbées, comme 
les dents du microps , ni droites, comme 
celles de l’orthodon ; et leur sommet, au 
lieu d’être aigu , est très-émoussé ou pres- 
que plat. 

De plus, les dents du mular sont iné- 
gales : les plus grandes sont placées vers 
le bout du museau; elles peuvent avoir. 
vingt-un centimètres de longueur, sur 
vingt-quatre de circonférence , à l'endroit 
où ellesont le plus de grosseur : les moins 
grandes ne sont longues alors que de 


140 HISTOIRE NATURELLE 
seize centimètres. Toutes ces dents ne 
renferment pas une cavité. 

On découvre une dent très-aplatie dans 
plusieurs des intervalles qui séparent l’un 
de l’autre les alvéoles de la mâchoire su- 
périeure. 

Les deux évents aboutissent à un seul 
orifice. 

Les mulars vont par troupes très-nom- 
breuses. Le plus grand et le plus fort de 
ces phýsétères réunis leur donne, pour 
ainsi dire , l'exemple de l'audace ou de la 
prudence, de l'attaque ou de la retraite, 
Il paroît, d’aprèsles relations des marins, 
comme le conducteur de la légion, et, 
suivant un navigateur cité par Anderson, 
il lui donne, par un cri terrible, et dont 
la surface de la mer propage au loin le 
frémissement, le signal de la victoire ou 
d’une fuite précipitée. 

On a vu des mulars si énormes, que 
leur longueur étoit de plus de trente-trois 
mètres. On ne leur donne cependant la 
chasse que très-rarement, parce que leur 
caractère farouche et sauvage rend leur 
rencontre peu fréquente, et leur approche 


ik 
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Jle de l'audace ou del 
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teur cité par Anden, 
un cri terrible, et di 
er propage au lon 
signal de la victoires 


tée. 


> et sauvage !® 


e, etleur appt” 


uent 


DES PHYSÉTÈRES. 141 


pénible ou dangereuse. D'ailleurs; on ne 
peut faire pénétrer aisément le harpon 
dans leur corps, qu'en le lancant dans 
un petit espace que l’on voit au-dessus du 
bras; et leur graisse fournit trés-peu 
d'huile, 

On a reconnu néanmoins que la cavité 
située dans la partie antérieure de leur 
tête contenoit beaucoup d'adipocire; que 
cette cavité étoit divisée en vingt-huit cel- 
lulesremplies de cette substance blanche: 
que presque toute la graisse du physétère 
étoit mêlée avec cet adipocire, et qu'on 
découvroit plusieurs dépôts particuliers 


de ce blanc dans diflérentes parties du 


corps de ce cétacée. 

Nous pouvons donc assurer maintenant 
que cet adipocire setrouve en très-grande 
quantité, distiugué par les mêmes quali- 
tés et disséminé de la même manière, 
dans toutes les espèces connues du genre 
des cachalots, de celui des physales, et de 
celui des physétères *. 

On a écrit que lorsque le mular vouloit 
plonger dans la mer, il commençoit par 


* Voyez l’article du cachalot macrocephale, 


142 HISTOIRE NATURELLE. 
se coucher sur le côté droit; et les mêmes 
auteurs ont ajouté que ce cétacée pouvoit 
rester sous l'eau pendant plus de temps 
que la baleine franche. 

On l’arencontré dansl'Océan atlantique 
septentrional , ainsi que dans l'Océan gla- 


cial arctique , et particulièrement dans la 
mer du Groenland, dans les environs du 
cap Nord, et auprès des îles Orcades. 


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Qualtez l'article intitulé Mon 
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LES DELPHINAPTÈRES: 


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LE DELPHINAPTÈRE BÉLUGA °, 


ne 


C: cétacée a porté pendant long-temps 
le nom de petite baleine etdebaleine blanche. 


1 Consultez l’article intitulé Nomenclature des 
cétacées , et le tableau général des ordres, geures 
et espèces de ces animaux, 

2 Delphinapterus beluga ; marsouin Blanc ; 
wilifiseh ; balæna albicans ; delphinus leucas , 
Linné, édit, de Gmelin; delphinus rostro conico 
obtuso , deorsum inclinato , pinnå dorsali nullâ 5 
Pallas, 11. 3, p. 84, tab. 4; dauphin béluga, 
Bonnaterre, plarches de l'Encyclopédie métho- 
dique; delphinus pinnåâ in dorso nullâ , Brisson, 
Regn. animal. p. 374, n. 5; beluga , Pennant, 
Quadr. p. 357; bieluga , Sieller, Kamtschatka, 
P+ 196; witfisch oder weissfisch, Anderson Is- 
laud. p. 251 ; wersfisch , Cranz, Groenland. pe 
150; Mull. Prodrom, Zoolog. Dan. p. ðo; Oih, 
Fabric, Faun, Gruculaud. p. 50, 


144 HISTOIRE NATURELLE 
Tl a été l’objet de la recherche des premiers 
navigateurs basques et hollandois qui 
osèrent se hasarder au milieu des mou- 
tagnes flottantes de glaces et des tempêtes 
horribles de l'Océan arctique, et qui, ef- 
frayés par la masse énorme, les mouve- 
mens rapides et la force irrésistible des 
baleines franches , plus audacieux contre 
‘les élémens conjurés que contre ces co- 
losses, ne bravoient encore que très-rare- 
ment leurs armes et leur puissance. 

Ona trouvé que le béluga avoit quelques 
rapports avec ces baleines, par le défaut 
de nageoire dorsale et par la présence 
d’unesaillie peu sensible, longitudinale, 
à demi calleuse, et placée sur sa partie 
supérieure; mais par combien d’autres 
traits n’en est-il pas séparé! 

Il ne parvient que très-rarement à une 
longueur de plus de six ou sept mètres. 
Sa tête ne forme pas le tiers ou la moitié 
de l'ensemble du cétacée, comme celle 


de la baleine franche, des cachalots, des 


physales, des physétères : elle est petite 
et alongée. La partie antérieure du corps 
représente un cône, dont la base, située 


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DES DELPHINAPTÈRES. +45 


vers les pectorales, est appuyée contre 
celle d’un autre cône beaucoup pluslong, 


_etque composent le reste du corps et la 


queue. 

Les nageoires pectorales sont larges, 
épaisses et ovales ; et les plus longs des 
doigts cachés sous leur enveloppe ont 
cinq articulations. 

Le museau s'alonge et s’arrondit par- 
devant. 

L'œil est petit, rond, saillant et bleuà- 
tre. 

Le dessus de la partie antérieure de la 
tête proprement dite montre une protu- 


‘bérance au milieu de laquelieon voit l’ori- 


fice commun de deux évents ; et la direc- 
tion de cet orifice est telle > Suivant quel- 
ques observateurs, que l'eau de la mer , 


_ rejetée par les évents, au lieu d'être lancée 
en avant, comme par les cachalots, 
y t 


ou verticalement, comme par plusieurs 
autres cétacées, est chassée un peu en 
arrière ? 
On découvre derrière l'œil l’orifice exté- 
rieur du canal auditif; mais il est presque 
imperceptible, i 


Cétucées, IL, 


15 


146 HISTOIRE NATURELLE 
L'ouverture de la gueule paroît petite 
à proportion de la longueur du delphi- 


naptère : elle n’est pas située au-dessous 


de la tête, comme dansles cachalots, les 
physales et les physétères, mais à l’extré- 
mité du museau. 

La mâchoire inférieure avance presque 
autant que celle d'en-haut. Chaque côté 
de cette mâchoire est garni de dents au 
nombre de neuf, petites, émoussées à 


leursommet , éloignées les unes desautres, : 


inégales , et d'autant plus courtes qu'elles 
sont plus près du bout du museau. 

Neuf dents un peu moins obtuses, un 
peu recourbées, mais d’ailleurs sembla- 
bles à celles que nous venons de décrire, 
garnissent chaque côté de la mâchoire 
supérieure. 

La langue est attachée à la mâchoire 
d'en-bas. 

Le béluga se nourrit de pleuronectes 
soles , d'holocentres norvégiens, de plu- 


sieurs gades, particulièrement d'églefins 
et de morues. Il les cherche avec cons- 
tance, les poursuit avec ardeur, les avale 
avec avidité; et commesou gosier est très- 


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“Aiscentimètres, 

(nine cherche-t-om pres 
Pltisbélugas; mais om | 


“hotrésur lasurfacedes 
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peu moins obtuses, n 
mais d'ailleurs semb 
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iculièrement dé! 


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t ayec ardeur, les 


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He 


DES DELPHINAPTÈRES. +47 
étroit, il court souvent le danger d’être 
suHoqué par une proie trop volumineuse 
ou trop abondante. 


} { PARA | 


Ces alimens tcopieux don- 
nent à sa chair une teinte vermeille et 
rougeâtre. 

La graisse qui la recouvre a près d’un 
décimètre d'épaisseur; mais elle est si 
molle, que souvent elle ne peut pas rete- 
nirle harpon. La peau , quiest très-douce, 
très-unie, est d’ailleurs déchirée facile- 
ment par cet instrument, quoiqu’onc- 
tueuse, et épaisse quelquefois de deux 
ou trois centimètres. 

Aussi ne cherche-t-on presque plus à 
prendre des bélugas ; mais on les voit avec 
joie paroître sur la surface desmers, parce 
que quelques pêcheurs, oubliant que la 
nourriture de ces cétacées est très-diffé- 
rente de celle des baleines franches, ont 
accrédité l'opinion que ces baleines et ces 
delphinaptères fréquentent les mêmes 
parages dans les mêmes saisons, pour ` 
trouver les mêmes alimens, et par con- 
séquent annoncent l’approche les uns 
des autrés. 


HISTOIRE NATURELLE 

Au reste, comment , au milieu des 
ennuis d’une longue navigation, ne vera 
roit-on pas avec plaisir les vastes soli- 
tudes de l'océan animées par l'apparition 
de cétacées remarquables dans leurs di- 
mensions , sveltes dans leurs proportions, 
agiles dans leurs mouvemens , rapides 


148 


dans leur natation , réunis en grandes 


troupes, montrant de l'attachement pour 
leurs semblables , familiers même avce 
les pêcheurs, s’approchant avec confiance 
des vaisseaux, leur composant une sorte 
de cortège, se jouant avec confance 
autour de leurs chaloupes, et se livrant 
presque sans cesse et sans aucune crainte 
simulés, à de Joyeux ébats ? 

Leurs nuances sont d’ailleurs si agréa- 
bles! | 

Leur couleur est blanchâtre; des taches 
brunes et d’autres taches bleuâtres sont 
répandues sur ce fond gracieux pendant 
que les bélugas ne sont pas très-âgés. Plus 
jeunes encore, ils offrent un plus grand 
nombre de teintes foncées on mêlées de 


yi la fois. i 
phinaptére 
yite $8 mère qu 
ità ses côtés , plouge ! 


à de vives évolutions, à des combats : 


bleu ; et l’on a écrit que , très-peu de : 


pfwelle neporte ordinai! 
„parvent 
e uts 


at avec elle respirer l'ai 


[ir suit tous ses MIOUVE 
das ses actions, et suce 


wde deux mamelles tr 
mue de la génération. 
ha joni de ce spect: 


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Im affection vive et d'r 


Unire, dans l'Océ 
an i 


l Océan atlautiqu 
{o Piticulièrement d 
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> réunis mx) 


se et sans aucune cmi 
lutions, à des combi 
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12 


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ils offrent un plisg” 


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écrit que; 


` 


DES DELPHINAPTÈRES. r149 


- temps après leur naissance, presquetoute 


leur surface est bleuâtre. 

Des fœtus arrachés du ventre de leur 
mère ont paru d’une couleur verte. 

La femelle neporteordinairementqu'un 
petit à la fois. 

Cedelphinaptère , parvenu èälalumière, 
ne quitte sa mère que tiès-tardi Il nage 
bieutôt à ses côtés, plonge avec elle, re- 
vient avec elle respirer Pair de l’atmos- 
phère, suit tous ses mouvemens, imiie 
toutes ses actions, et suce un lait très- 
blanc de deux mamelles très-voisines de 
l'organe de la génération. 

On a joui de ce spectacle agréable 
et touchant d’un attachement mutuel, 
d'une affection vive et d’une tendresse 
attentive, dans l’Océan glacial arctique 
et dans l'Océan atlantique septentrio- 
nal, particulièrement dans le détroit de 
Davis. 

On a écrit que, pendant les hivers ri- 
goureux , les bélugas quittent la haute 
mer ct les plages gelées, pour chercher 
des baies que les glaces n'aient pas 
enyahies ; mais ce qui est plus digne 


HISTOIRE NATURELLE 
d'attention, c’est qu'on a vu de ces del- 
phinaptères remouter daus des fleuves. 


150 


répandu de si grandes lumières sur toutes 
les branches de l’histoire naturelle, est 
un des savans qui nous'ont le plus éclai- 
rés au sujet du béluga. 


Notre célèbre confrère M. Pallas , qui a 


arte devient très-gran 


, vaste 
„ilet Sa gueule est 


Pr 
aiguës; où en VOI neu 


lphmächoire supérieur: 
wis dela mâchoire d'en- 


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fente au moins huit. L 


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` mkeetcharnue, L'orifice a 


ntle deux évents , est si 
dk N | 

“us des Yeux, mais u 
Luus i 
“Seau , qui est along 
tonice a plus 
‘en 


l 


de large 
autres cétacées: è 


f 
À 


DES DÉLPHINAPTÈRES. 59 


LE DELPHINAPTÈRE SÉNEDETTE *. 


Cr cétacée devient très-graud, suivant 
Rondelet. Sa gueule est vaste : ses dents 
sont aiguës; on en voit neuf de chaque 
côté de la mâchoire supérieure ; etchacun 
des côtés de la mâchoire d'en-bas , qui est 
presque aussi avancée que celle d'en-haut, 
en présente au moins huit. La langue est 
grande et charnue. L'orilice auquel abou- 
tissent les deux évents, est situé presque 
au-dessus des yeux, mais un peu plus 
près du museau , qui est alongé et pointu. 

Cet orifice a plus de largeur que celui 
de plusieurs autres cétacées; etle sénedette 


* Delphinapterus senedetta ; mular; souffleur; 
peis mular , dans les départemens méridionaux de 
France ; sénedette, dans plusieurs autres dépar- 
temens; capidolio, en Italie; physeter , par les 
secs , suivant Rondelet ; mular ou sénedette , 
Rondelet > Histoire des poissons, première partie, 
Liv. 16, chap. 10, édition de Lyon, 1558. 


~ 


152 HISTOIRE NATURELLE, 
fait jaillir par cette ouverture une grande | re 
quantité d’eau. | | | 

Le corps ct la queue forment un cône 
très-long. Les pectorales sont larges, et 
leur longueur égale celle de l'ouverture » 
de la bouche. TA r 

Il paroît que le sénedette a été vu dans | 
l'Océan et dans la Méditerranée. 


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LES-DAUPHINS: 


LE DAUPHIN VULGAIRE, 


$ Qor: objet a dů frapper l'imagination 
plus que le dauphin ? Lorsque l’homme 


1 Jetez les yeux sur l’article de cet ouvrage qui 
est intitulé, Nomenclature des cétacées, et sur le 
tableau des ordres, des genres et des k ice: de ces 
animaux , qui est à la tête de cette Histoire. 

2 Delphinus vulgaris ; bec d’ote ; simon ; 

amus; delfino, en Lialie; iimberella, par les ; 
Italiens; delphin, meerschwein | tummler, en 
Allemagne; delfin , enu Pologne; marsoin, en 
Danemarck ; springen , en Norvége; huyser, 
hofrung, er. en {slande; ; dolphin-tuymebaar, 
en Hollande; dolphin, grampus , porpeisse , cu 
* Angleterre; lines delphis, Linné, édit. de 
Gmelin; Ze dauphin , Bonnaterre , DR de 
. l'Encyclopédie eh 2 ; delphinus corpore 
o~~  oblongosubtereli, rostro attenuato acuto , Artedi, 


ta 
ka 


an que 


rag EE gen. 76, syn. 105; delphis, Schneider, Petri 
+ Artedi Synonin Mias es... græca et Jatina, 
Marsouh |  cmendata, aucia atque ilustrata, etc, pe 1493 


Deu- 


HISTOIRE NATURELLE 
parcourt le vaste domaine que son génie 
a conquis, il trouve le dauphin sur la 
surface de toutes les mers; il le rencontre i 
et dans lesclimats heureux des zones tems M“ 2. 


154 


pérées, et sous le ciel brûlant des mers 
équatoriales, et dans les horribles vallées 
qui séparent ces énormes montagnes de 


Lé « p 
glace que le temps élève sur la surface de D 
l'Océan polaire comme autant de monu- Pau à ne) 
O“Aexgie, Aristot, lib. 1, cap. 5; lib.2,cap.13; ? KAE: 
lib. 3, cap. 1,75; lib. 4, cap. 8, 9 et 10; lib. 5, ON EEE A 
cap. 5; lib. 8, cap. 2, 13; lib--9., cap. 46; et \f» 
part. lib. 4, cap. 13 ; id. Athen. lib. 7, p 282, Ury L TA 


et lib. 8, p. 353; Agi, Ælian. lib. 1, càp. 18; 
lib. 2, cap. 6; lib. 6, cap. 15; lib. 8, cap. 3; 
lib. 10, cap. 8; lib. I1, cap. 123 et lib. 12, 
cap. 6, 453 Asagi, vos, Oppian, lib. 1, p. 15, 
22, 25; et lib. 2; delphinus, Plin. lib. 9, cap. 7s 

; lib. 17, cap. 37; et lib. 32, cap. II; id, n 
Wotton, lib. 8, cap. 194, fol 171, b; id. 
Gesuer, p. 319; et (germ.) fol. 92, 93, a; id, 
Jovston. lib. 5, cup. 2, a 4, p: 218, tab. 43» 
fie. 2,3, 43 Thaumat, p. 414; delphinus prior, 
Aldrovand. Cel. cap. 7, p- 70t, 703, 704; del- 
phinus antiquorum , Raj. p. 12514. Willughbys 
p. 28, tab. A 1, fig. 1; delphin, Solin, Poly- 
histor, cap. 183; id. Ambros. Hexamn. lib. 2» 
cap. 2, 3; id, C. Figul. fol. 5, a-b; delphinus 


sur la 


Comme autant 


de my 
» lib. r, cap. 5; lib, 2q 
lib. 4, Cap. 8, 9 et to: ii 
p. 2, 13: |; 


delphinus , Plin. lib. g, ap 
; et lib. 32, cap. iji 
+ 144 , lol 171, bi 
Cap. I94 ee | 
( germ.) fol. 92, 93, 
| £ a 4, p- 21 y th 
L A 414; delphinus 
L, Pi fi 
ua p- 70l, 703, Tu à 
3 Raj p- 125d W H À 
À DS TT ee E 
fg. db Hesa 77 
tde À 


«dell 
F ul fol. 5, a-b; dep 
igul. 


D DS 


E paors" 
a Nature q” 


ra edel 


` Guitod l'air, reparoiire 

ndro und, dentibus a 
on, Brisson , Rego. annm. p 
Qu, Bellon, Aquatil , p. * 
Lie, première partie, liv. 16. 


, 1 osseuse do DAUPHIN Valgare 
Det guelelle de DAUPHIN _Harsouth A 


_ 


, DA UPHIN aa 
Marso y 


4U PHIN 


T 


DES DAUPHINS, 155 
mens funéraires de la Naturequi y expire: 
par-tout il le voit, léger dans ses mouve- 
mens., rapide dans sa natation, étonnant 
dans ses bonds, se plaire autour de lui 5 
charmer parsesévolutions vives et folâtres 
l'ennui des calmes prolongés , animer les 
immenses solitudes de l'océan, disparoître 
comme l'éclair, s'échapper comme loi- 
seau qui fend l'air, reparoître, s'enfuir, 
pinn in dorso unâ , dentibus acutis, rostro 
longo acuto , Brisson , Regn. anim. pag. 369, n. 1; 
delphinus , Daloa ; À quatil > P- 7; dauphin, 
Rondelet, première partie, live 16, ch. 5 (édit, 


de Lyon 1558) ; delphinus , Mus Wormian, 


p. 288 ; id. Charlet. Exerc. pisc. P- 47; delphinus, 
Rzaczyns. Pol auct p. 238 ; z 
pisc. 2, p. 24, 
Sibbald, z 
pe j 


isCe 
tab. 3, fig. A ; porcus marinus, 
p- 23; delphin, Anderson, 
E Ga s Groenl 


na deli hintus corpore tereti conico pA oni 
rostro sioloide ; Commerson, manuscrits adressés 

å Buffon, gui nous les remit lorsqu'il nous 
engagea à continuer l Histoire naturelle , et 
cités dans l Histoire des poissons. 


556 HISTOIRE NATURELLE 
se montrer de nouveau, se jouer avec les 
flots agités, braver les tempêtes, et ne re- 
douter ni les élémens, ni la distance, ni 
les tyrans des mers. 


Revenu dans ces retraites paisibles que 


son goùt s'est plu à orner, il jouit encore 
de limage du dauphin que la main des 
arts a tracée sur les chefs-d'œuvre qu'elle 
a créés; il en parcourt la touchante his- 
toire dans les productions immortelles 
que le génie de la poésie présente à son 
esprit et à son cœur; et lorsque, dans le 
silence d'une nuit paisible, dañs ces mo- 
mens de caline et de mélancolie où la mé- 
ditation et de tendres souvenirs donnent 
tant de force àtoutcequeson ame éprouve, 
il laisse errer sa pensée de la terre vers le 
ciel, et qu'il lève les yeux vers la voûte 
éthérée , il voit encore cette même image 
du dauphin briller parmi les étoiles. 

Cet objet cependant, si propre à séduire 
imagination de l'homme, est en partie 
l'ouvrage de cette imagination : elle l'a 
créé pour les arts et pour le firmament. 
Mais ce n'est pas la terreur quilui a donné 
un nouvel être, comme elie a enfanté le 


; b pitesa ue € 


4 NTLLLD 


t oat où 


ence de cet esprit des G! 


| gkanatureétoit si nanti 


salaterre et les airs, et le 


iya, et les monts couverts 


lots fcuris , se peuplor: 


Amex, de plaisirs varié 
snhlgentes, d'amours ir 
Büed'Ülin ou celui d'Oxs 


à tone: js 
wtu au milieu des n 


Aanirées polaires; et si le 
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| kure appartient à tous | 


Votes n° n 


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poesie présente d 
œur; et lorsque, d 
dit paisible, dañs csu 
et de mélancolie où hu 


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2 | 
a pensée de la terre ver 


ve les veux vers la wi 
encore cette même m 


Iler parmi les étoiles 
sndant, si propre àst 
Je l'homme, est et P 
ette imagination: 


| 
4s et pour le 


di 


4 
y 


firman 


4 


DES DAUPHINS. 
redoutable dragon, la terrible chimère, 
ettant de monstres fantastiques, l'efroi 
de l'enfance, de la foiblesse et de la cré- 
dulité; c’est la reconnoissance qui lui a 


157 


donné une nouvelle vie. Aussi n’a-t-elle 
fait que l'embellir , le rendre plus aimable, 
le diviniser pour des bienfaits, et montrer 
dans toute sa force et dans toute sa pureté 
l'influence de cet esprit des Grecs, pour 
lesquels la nature étoit si riante , pour les- 
quels et la terre et les airs, et la mer et les 
fleuves , et les monts couverts de bois, et 
les vallo®s fleuris, se peuploient de jeux 
voluptueux , de plaisirs variés, de divi- 
nités indulgentes, d'amours inspirateurs. 
Le génie d'Odin ou celui d'Ossian ne lont 


‘pas conçu au milieu des noirs frimas 


des contrées polaires; et si le dauphin de 
la Nature appartient à tous les climats, 
celui des poètes n'appartient qu à la Grèce. 

Mais, avant de nous transporter sur ces 
rivages fortunés, et de rappeler les traits 
de ce dauphin poétique, voyons de près 
celui des navigateurs : la fable a des char- 
mes bien doux; mais quels attraits sont 
au-dessus de ceux de la vérité ? 


14 


158 HISTOIRE NATURELLE 

Les formes générales du dauphin vul- 
gaire sont plus agréables à la vue que 
celles de presque tous les autres cétacées : 
ses proportions sont moins éloignées de 
celles que nous regardons comme le type 
de la beauté. Sa tête, parexemple, montre, 
avec les autres parties de ce cétacée, des 
rapports de dimension beaucoup plus ana- 
logues à ceux qui nous ont charmés dans 
les animaux que nous croyons les plus 
favorisés par la Nature. Son ensemble est 
comme composé de deux cônes alongés 
presque égaux , et dont les bases sont ap- 
pliquées l’unecontrel’autre. La tête forme 
_ l’extrémité du cône antérieur ; aucun en- 
foncement ne la sépare du corps propre- 
ment dit, et ne sert à la faire reconnoître: 
mais elle se termine par un museau très- 
distinct du crâne, très-avancé, très-aplati 
de hauten bas, arrondi dans son contour 
de manière à présenter l'image d'une 
portion d’ovale, marqué à son origine 
par une sorte de pli, et comparé par 
plusieurs auteurs à un énorme bec d’oie 
ou de cygne, dont ils lui ont même donné 
le nom. 


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DES DAUPHINS. 

Les deux mächoires composent ce mu- 
sean; et comme elles sont aussi avancées 
au presque aussi avancées l’une que lau- 
tre, il est évident que l'ouverture de la 
bouche n’est pas placée au-dessous de la 
téte, comme dans les cachalots , les phy- 
sales et les physétères. Cette ouverture à 
d'ailleursune longueur égale au neuvième 
ou même au huitième de la longueur to- 
tale du dauphin. On voit à chaque mâ- 
choire une rangée de dents un peu ren- 
fées, pointues, et placées de manière 
que lorsque la bouche se ferme , celles 
d'en-bas entrent dans les interstices qui 
séparent celles d'en-haut » qu'elles recoi- 
vent dans leurs intervalles; et la gueule 
est close très-exacteiméent. 

Le nombre dé ces dents peut varier, 
suivant l’âge ou suivant le sexe. Des 
naturalistes n’en ont compté que qua- 
tanté-deux à la mâchoire d'en-haut, et 
trente-huit à celle d'en-bas. Le professeur 
Bonnaterre en a trouvé quarante-sept à 
chaque mâchoire d’un individu placé dans 
le cabinet de l’école vétérinaire d'Altfort. 
Klein a écrit qu'un dauphin observé par 


159 


« 


160 HISTOIRE NATURELLE 
lui en avoit quatre-vingt-seize à la mô- 
choire supérieure, et quatre-vingt-douze 
à l’inférieure. sdi 
La langue du dauphin, un peu plus mo- 


bile que celle de quelques autres cétacées, 


estcharnue , bonne à manger, et,suivant 
Rondelet , assez agréable au goût. Elle ne 


présente aucune de ces papilles qu'on a . 


nuominées comiques, et qu'on trouve sur 
celle de l’homme et de presque tous les 
mammifères ; mais elle est parseruée, sur- 
tout vers le gosier, d’éminences très-pe- 
tites, percées chacune d'un petit trou. À 
sa base sont quatre fentes, placées à peu 
près comme le sont les glandes à calice 
que l'on voit sur la langue du plus grand 
nombre de mammifères, ainsi que sur 
celle de l'homme. Sa pointe est découpée 
en lanières très-étroites, très-courtes et 
obtuses * 


Les évents, dont il paroît que Rondelet : i 


connoissoit déjà la forme, la valvule m- 

* Voyez les excellentes Leçons d'anatomie 
comparée de mon célèbre confière Cuvier , pu? 
bliées par lhabile professeur Duméril, tome I, 


pP 6go. 


semb! 
'on 


\ giur de l'organe de la vi 


pur l'éclat que répand 
kuenbrane à laquelle O! 
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wt dans l'ours, le chat 
ttre devroit-on remarque 


| iculière qui d 
hi q di 


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Atre- R 


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» et a 


dauphin. un 


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Ctac 
à mange $ 


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> de ces Papilles qu'y, 
et qu’ on trouyey 
me et de presqueto 
ush 
ais elle est parsemée q 
iier, d'éminences try 
lacune d'un petit t; 
atre fentes, placéiy 
sont les glandes à uli 
ır la langue du plug 
mmifères, ainsi qu” 
e. Sa pointe est déco 
s-étroites, très-couti' 


k Wu: 


Ves, 


ont il paroît que Row 
à la forme, la yaly! 

s viga 
ccellentes Lepons das | 
élkbre confière Cut! y 


1 C il ul 
ofesseur Dumérll; 


p! 


AN goût, Hy 


DES DAUPHINS. 16r 
térieure et la véritable position, se réunis- 
sentdans une seule ouverture située à peu 

rès au-dessus des yeux, et qui présente 
un croissant dont les pointessont tournées 
vers le museau. L'œil n’est guère plus 
élevé que la commissure des lèvres, et 
n’en est séparé que par un petit intervalle; 
la forme de la pupille ressemble un peu 
à celle d'un cœur; et si l’on examine 
l'intérieur de l’organe de la vue, on est 
frappé par l'éclat que répand le fond de 
cette membrane à laquelle on a donné 
le nom de rzyschienne. Ce fond est revêtu 
d'une sorte de couche d’un Jaune doré, 
comme dans l'ours, le chat et le lion. 
Peut-etre devroit-on remarquer que cette 
contexture particulière qui dore ainsi la 
ruyschienne, se trouve et dans le dauphin, 
dont l'œil, 
dessous de la surface de la mer, 


placé le plus souvent au- 
ue re- 
çoit la lumière qu'au travers du voile 
formé par une couche d’eau salée plus ou 
moius trouble ct plus ou moins épaisse, 
et dans les quadrupèdes, dont l'organe de 
la vue , extrêmement délicat, ne s'ouvre 
que très-peu lorsqu'ils sont exposés à 
i4 


\ + 
\ n 


! 


162 HISTOIRE NATURELLE 


des rayons lumineux très-nombreux ön 1 


très-vifs *, 

Le canal auditif, cartilagineux, tore 
tueux et mince, se termine à l'extérieur 
par un orifice des plus étroits. 

Le rocher, suspendu par des ligamens, 
comme dans les autres cétacées, au-des- 
sous d’une voûte formée en grande partie 
par une extension de l'os occipital , con- 


tient un tympan dont la forme est celle 


d'un entonnoir alongé; un marteau dé- 
nué de manche, mais garni d'une apo- 
physe antérieure, longue et arquée; un 
étrier qui, au lieu de deux branches, 
présente un cône solide, comprimé et 
percé d’un très-petit trou; un labyrinthe 
situé au-dessus de la caisse du tympan; 
une lame contournée en spirale pour for- 
mer le Zmacon, etqu'une fente très-étroite 
et garnie d’une membrane sépare, dans 
toute sa longueur, en deux parties dont 
la plus voisine de l'axe est trois fois plus 
large que l'autre; un petit canal, dont la 

* Consultez cé que nous avons écrit au sujet 
de la vue de la baleine franche dans l’article de 
ce, cétacée, 


8 
a 
2 


Li, ommés impropre” 
equi, de méme que 
diles que l'on voit dar 
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kde l'oreille avec l'in 
Wnépendamment des cc 
passent les nerfs. 

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tturpris de la finesse de 
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e l'axe est trois wr 
.; un petit canal, doi 

LIA y 
jue nous avons ec M 
cine frauche daos Law” 


DES DAUPHINS. 165 
coupe est ronde, dont les parois sont très- 
minces, qui suit la courbure spirale de la 
lame osseuse attachée à l'axe du limaçon, 
qui augmente de diamètre à mesure que 
celui des lames diminue, et auquel on 
trouve un canal analogue dans les rumi- 


nans *, et enfin, l'origine de deux larges 


conduits, nominés improprement ague- 
ducs, et qui, de même que des canaux 
semblables que l’on voit dans tous les 
mammifères, font communiquer le la- 
byrinthe de l’oreille avec l’intéricur du 
crâne, indépendamment des conduits par 
lesquels passent les nerfs. 

Lorsqu'on a jeté les yeux sur tous les 
détails de l'oreille du dauphin , pourroit- 
on être surpris de la finesse de son ouie ? 
et comme les animaux doivent d'autant 
plus aimer à exercer leurs sens, que les 
organes en sont plus propres à donner des 
impressions vives ou multipliées, le dau- 


phin doit se plaire et se plaît en effet à en- 


tendre différens corps sonores. Les tons 
variés des instrumens de musique ne sont 


“ Leçons d'anatomie comparée du citoyen 
Cuvier, tome IT, p. 476. 


HISTOIRE NATURELLE 

pas même les seuls qui attirent son atten- 
tion ;ondiroit qu'il éprouve aussi quelque 
plaisir à écouter les sons régulièrement 


164 


sériodiques ., quoique monotoneset quel- 
Į qucs, Ë 


quefois même très-désagréables à l'oreille 
délicate d’un musicien habile, que pro- 
duit ie jeu des pompes et d’autres ma- 
chines hydrauliques. Un bruit violent et 


soudain l’effraie cependant. Aristote nous : 1 


apprend que de son temps les pècheursde 
dauphins entouroient dans leurs barques 
uuctroupe de ces cétacées, et produisoient 
tout d'un coup un grand bruit, qui, rendu 
plus insupportable pour l'oreille de ces 
animaux par l'intermédiaire de l’eau sa- 
lée qui le transmettoit et qui étoit bien 
plus dense que l'air, leur inspiroit une. 
frayeur si forte, qu'ils se précipitoient 
vers lerivageet s’echouoient sur la grève, 


victimes de leur surprise, de leur étour- 
dissement et de leur terreur imprévue et 
subite. 

Cette organisation de l'orcille des dau- 
phins fait aussi qu'ils entendent de loin : 
les sons que peuvent proférer les individus 
de leur espèce. A la vérité, on a comparé 


| id dauphin. 

Jiené les poumons , d'o 
poducteur des sons qu 
“htentendre , offrent un 
ë 


‘le oxeuse dans laquell 
oa tents, l'orbite de 
ls reculée e 


| tun pen 


milieu de | 


Tu 
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€ Cependant, Aristote, 


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irotent dans leurs bar, 
scetacées , eLproduie) 
an grand bruit, qui, m 
able pour l'oreille dw 
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si qu ‘ils entendent © 
yent proférer e y 
co 


A la vérité; 


è = 
= 


DES DAUPHINS. 


165 


A, 


Jeur voix à une sorte de gémissement 
sourd : mais ce mugissement se fortifie 
par les réflexions qu'il recoit des rivages 
de l'océan et de la surface même de la 
mer, se propage facilement, comme tout 
effet sonore, par cette immense masse de 
fluide aquenx, et doit, ainsi qu'Aristote 
l'avoit observé ,unenouvelleintensité à ce 
même liquide, dont au moins les couches 
supérieures le transmettent à l'organe de 
lowie du dauphin. 

D'ailleurs les poumons, d’où sort le 
fluide producteur des sons que le dau- 
phin fait entendre, offrent un grand vo- 
lume. 

La boîte osseuse dans laquelle sont ren- 

- fermés les évents, l'orbite de l'œil et la 
cavité plus reculée et un peu plus élevée 
'queeette orbite, au milieu de laquelle on 


trouve l'oreille suspendue, est très-petite 


relativement à la longueur du dauphin. 
Le crâne est très-convexe. 

Les différentes parties de l’épine dorsale 
qui s'articule avec cette boîte osseuse , 
présentent des dimensions telles, que le 
dos proprement dit n'en forme que le cin- 


166 HISTOIRE NATURELLE 


quième ou à peu près, et que le cou n'en 


compose pas le trentième., | 

Ce cou est donc extremement court, 
Il comprend cependant sept vertèbres, 
comme celui des autres mammifères; mais 
de ces sept vertèbres, la seconde ou l'avis 
est très-mince, et très-souvent les cinq 
dernières n’ont pas un millimètre d’épais- 
seur. 

Une si grande briéveté dans le cou ex- 
pliqueroit seule pourquoi le dauphin né 
peut pas imprimer à sa téte des mouve- 
mens bien sensibles, indépendaus deceut 
du corps; et ce qui ajoute à cette immo- 
bilité relative’ de la tête, c’est que la 
seconde vertèbre du cou est soudée avec 
la première ou l’atlas. 

Les vertèbres dorsales proprement dites 
sont au nombre de treize, comme dans 


plusieurs autres mammifères, et notam- 


ment dans le lion, le tigre, lechat, le 
chien, le renard, lours maritime, us, 
grand nombre de rongeurs , le cerf, Pan- 
tilope, la chèvre , la brebis et le bœuf. 
Les autres vertèbres, qui représentent 
les lombaires, les sacrées et les coccy- 


ne 


1 


see 


t he lombair di 


dela 9 

| as ombre pe 
yit 

A gfesseur Bo paaa 

p'r giantetrois dan" 


ndes dans lesquels on a 
gde ces vertèbres lomban 
miles, sont le grand fou 
moins n'en à que quaran 
agi, qui n’en a que cinqi 
istun grand rapport qu 
acces avec les poisor 
“ent le séjour et la m: 
Mo, 


kipophyses ná.. 
© PTONTES € 


*lesson 
dis: 


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Xirêm 
pend “Men 
ant sen 


“Co, 
fress p 
Onde oy l'ub 
“SOU vent 
pas un millinètr 


< trés, s 
j} namini 
- Dreg i 


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et très 
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briéveté | 

veté dans Je Cou x, 
Pourquoi le dauphin 
1er à sa tete des mom 


bles , indépendausde 
Qui ajoute à cette inm 


de la téte, cest qu! 
e du cou est soudétar! 
l'atlas. 
dorsales proprementiik 
e de treize, comme di 
mammifères , et noi 
ion , le tigre, lechat,! 
ed, l'ours maritime, *| 
e rongeurs ; le cerf!" 
» la brebis € p 
tèbres, qui ge" | 


les sacrées €l les 


les ti f 


t le beoh + 


DES DAUPHINS. 167 
giennes ou vertèbres de la queue, sont 
ordinairement au nombre de cinquante- 
trois: le professeur Bonnaterre en a compté 
cependantsoixante-trois dans un squelette 


de dauphin qui faisoit partie de la collec- 
tion d’Altfort. Aucun mammifère étran- 
ger à la grande tribu des cétacées n'en 
présente un aussi grand nombre : les qua- 
drupèdes dans lesquels on a reconnu le 
plus de ces vertèbres lombaires, sacrées 
et caudales , sont le grand fourmilier , qui 
néanmoins n’en a que quarante-six, et le 
phatagiu , qui n’en a quecinquante-deux ; 
et c'est un grand rapport que présentent 
les cétacées avec les poissons, dont ils 
partagent le séjour et la manière de se 
mouvoir. 

Les apophyses supéricures des vertèbres 
dorsales sont d'autant plus hautes, qu’elles 
sont plus éloignées ‘du cou; et celles des 
vertèbres lombaires , sacrées et caudales , 


sont, au contraire, d'autant plus basses, 
qu'on les trouve plus près de l'extrémité 
de la queue , dont les trois dernières ver- 
tèbres sont entièrement. dénuées de ces 
apophysessupérieures : maisles apophÿses 


168 HISTOIRE NATURELLE 
des vertèbres qui représentent les lom- 
baires , sont les plus élevées, parce qu'elles 


servent de point d'appui à d’énormes | 


muscles qui s’y attachent, et qui donnent 
le mouvement à la queue. >- 


Remarquons encore que les douze ver- “ 


tèbres caudales qui précèdent les trois 
dernières, ont non seulement des apo- 
pbyses supérieures , mais des apophyses 
inférieures , auxquelles s'attachent plu- 
sieurs des 


squimeuvent la nageoire 
dela queue, et lesquelles ajoutent par 
conséquent à la force et à la rapidité des 
mouvemens de cette rame puissante. 

Les vertèbres dorsales soutiennent les 
côtes, dont le nombre est égal de chaque 
côté à celui de ces vertèbres, et parcon- 
séquent de treize. 

Le sternum,auquelaboutissentles côtes 
sterno-vertébrales, im proprement appelées 
vraies côtes , est composé de plusieurs 
pièces articulées ensemble, et se réunit 
avec les extrémités des côtes par lemoyen 
de petits os particuliers, très-bien obser- 
vés par le professeur Bonuaterre. 

À une distance assez grande du sternum, 


genres; et ces deux peti 
PT quelque rapport , 


“kim, avec ces petits Os 


su, et qui soutiennent, 4 
ims, les nageoires inferi 


ax abdominaux. 


mi decememe sternum , 

igne. 

17 Sal 

‘ue, qui sépare la pi 

A 

Fr Vélant Pas tout-à-fait 

k) . . ə 

Men incliné en ary ière 

Miina Cavité de la po 

A colonne verts 
vertébrale 


epa 
(Pacea 
X poumons 7 


Xa 


nt ét on: 
… à 3 u 
à la queue. q d 
encore Que le 
S qui 


Popl, 


uxquelles s’attac 


les qui meu vent lanag 


et lesquelles ajoute 
a force et à la rapidité 


> Cette rame puissante 


$ dorsales soutienetk 


nombre est égal de chuy 


ces vertèbres, et paw 


ize. 

auquel aboutissentlesti 
les, im proprement app 
est composé de plus 
es ensemble, et se ru 
nités des côtes parlem 
rticuliers, très-bien ON 
esscur Bonnaterre. 


ce usstZS 


hent ji } 


ES 


b 


vrande guste, 


DES DAUPHINS. 


169 
et de chaque côté de l'anus, on découvre 
dans les chairs un os peu étendu, plat et 
mince, qui, avec son analogue, forme 


` Jes seuls os du bassin qu’ait le dauphin 


vulgaire. C’est un foible trait de parenté 
avec les mamunifères qui ne sont pas dé- 
nués, comme les cétacées, d’extrémités 
postérieures ; et ces deux petites lames 
osseuses ont quelque rapport, par leur 
insertion , avec ces petits os nominés 
ailerons, et qui soutiennent, au-devant 
de lanus, les nageoires inférieures des 
poissons abdominaux. 

Auprès de cemême sternum , on trouve 
le diaphragme. 

Ce muscle, qui sépare la poitrine du 
ventre, n'étant pas tout-à-fait vertical, 
mais un peu incliné en arrière, agrandit 
par sa position Ja cavité de ła poitrine, du 
côté de la colonne vertébrale, et laisse 
plus de place aux poumons volumineux 
dont nous avons parlé. Organisé de ma- 
nière à être très-fort , et étant attaché aux 
muscles abdominaux , qui ont aussi beau- 
coup de force, parce que plusieurs de 
leurs fibres sont tendineuses, T 

1 


170 HISTOIRE NATURELLE 
les mouvemens par lesquels le dauphin 
inspire l'air de l'atmosphère, et l’aide à 
vaincre la résistance qu'oppose à la dila- 
tation de la poitrine et des poumons l’eau 
de la mer, bien plus deuse que le fluide 
atmosphérique dans lequel sont unique. 
ment plongés la plupart des mammifères, 

Au-delà du diaphragme est un foie vo- 
lumineux, comine dans presque tous les 
habitans des eaux. 

Les reins sont composés, comme ceux 
de presque tous les cétacées, d’un très- 
grand nombre de petites glandes de di- 
verse figure , que Rondelet a comparées 
aux grains de raisin qui composent une 
grappe. 

La chair est dure, etle plus souvent 
exhale une odeur désagréable et forte. La 
graisse qui la reconvre contribue à dou- 
ner de la mollesse à la peau, qui cepen- 
dant est épaisse, mais dont la surface est 
luisante et très-unie. - i 

La pectorale de chaque côté est ovale, 
placée très-bas , et séparée de l’œil par un 
espace à peu près égal à celui qui est enire 
l'organe de la vue et le bout du museau. 


d 
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DES DAUPHINS. 171 

Les os de cette nageoire, ou, pour 
mieux dire, de ce bras, s’articulent avee 
une omoplate dont le bord spinal est ar- 
rondi et fort grand. Lépine ou éminence 
longitudinale de cet os de l’épaule est 


continuée , au-dessus de l'angle huméral, 
par une lame saillante, qui semble tenir 
lieu d’acromion. 

Le muscle releveur de cette omoplate 
s'attache à l’apophyse transverse de la 
première vertèbre, et s'épanouit par son 
tendon sur toute la surface extérieure de 
cette méme omoplate. Celui qui répond 
au grand dentelé ou ‘scapulo-costien des 
quadrupèdes, et dont l'action tend à mou- 
voir ou à maintenir l'épaule, n'est pas 
fixé par des digifations aux vertèbres du 
cou, comme dans les auimaux qui se ser- 
vent de leurs bras pour marcher. 

Le dauphin manque, de même que les 
carnivores et plusieurs animaux àsabots, 
du muscle nommé petit pectoral , où den- 
telé antérieur, ou costocoracoïdien ; mais il 
présente àla place un muscle qui, parune 
digilation, s'insère sur lesternum , vers Pex- 
trémité antérieure de ce plastron osseux. 


x72 HISTOIRE NATURELLE 

Le muscle trapèze, ou cuculaire, ou 
dorso-susacromien, qui s'attache à l’arcade 
occipitale, ainsi qu'à l’apophyse supé- 
rieure de toutes les vertèbres du cou et du 
dos, couvre toute l’omoplate, mais est 
très-mince, pendant que le sterno-mas- 
toïdien est très-épais , très-gros, et accom- 
pagué d’un second muscle, qui, de lapo- 
_physe mastoide , va s'insérer sous la tête 
de l'humérus. 

En tout , les muscles paroissent confor- 
més , proportionnéset attachés de manière 
à donner à l'épaule de la solidité, ainsi 


ue cela convient à un animal nageur. ` 
8 


Par cette organisation , les bras , ou na- 
gcoires, ou rames latérales du dauphin, 
ontun point d'appui plus fixe, et agissent 
sur l’eau avec plus d'avantage. ’ 

Mais si, parmi les muscles qui meuvent 
l’umérus , ou le bras proprement dit, le 
grand dorsal ou lombo-humérien des quas 
drupèdes est remplacé, dans le dauphin, 
par un petit muscle qui s'attache aux 
côtes par des digitations , et qui est recou- 
vert par la portion dorsale de celui qu'on 
appelle pannicule charnu où cutano-humé- 


Lis os du métacarpe tr 


wsenemble, les deux 


_ hyktiedu pouce et dude: 


init phalanges semblables 


xls uix du troisième et 


nime , paroisseut unis d 


Pimer qu'un seul tout , don 


tesque immobiles les w 


Milax autres. 


1 


1 


ant à 
u ` 
Up Ja; X tesh, 


Mli, Usse qu'un 


uscles Paroissent conh, 


nes et attachés demni 


ule de la solidité v. 
c la solidité, ain 
nt à un animal nagy 
sation , les bras ou w 


es latérales du dauphin, 


pui plus fixe, et agis! 
lus d'avantage. 
les muscles qui meuf 


bras proprement dit, #| 


Lombo-humérien des qh 
placé 
uscle 
tations, 
yn dorsale 


„hunt 
> charnu QU cutanoh 


au: 


Í 


DES DPAUPHITNS., 


173 


rien, les muscles sur-épineux (sur-scapulo- 


trochitérien ), le sous-épineux ( sous-sca- 


pulo-trochitérien) , le grand-rond (scapu- 
lo-bumérien}), et le petit-rond, sont peu 
distincts et comme oblitérés. 

D'ailleurs, cet humérus , les deux os de 
l'avant-byas quisonttrès-comprimés, ceux 
du carpe dont l’aplatissement est très- 
grand , les os du métacarpe très-déprimés 
et soudés ensemble, les deux phalanges 
très-aplaties du pouce et du-dernier doigt, 
les huit phalanges semblables du second 
doigt, les six du troisième et les trois du 


‘quatrième , paroïissent unis de manière à 


ne former qu'unseultout, dontles parties 
sont presque immobiles les unes relative- 
ment aux autres. 

Cependant les muscles qui mettent ce 
tout en mouvement , ont une forme, des 
dimeusions et une position telles, que la 
nageoire qu’il compose peut frapper l’eau 
avecrapidité,etparconséquentavec force. 

Mais l'espèce d'inflexibilité de la pecto- 
rale , en la rendant un très-bon organe de 
natation, n’y laisse qu'un toucher bien 
imparfait. se 


15 


HISTOIRE NATURELLE 


174 


Le dauphin n’a aucun organe qu'il . 


puisse appliquer aux objets extérieurs, 
de manière à les embrasser , les palper, 
les peser, sentir leur poids, leur dureté, 
les inégalités de leur surface, recevoir 
enfin des impressions très-distinctes de 
leur figure et de leurs diverses qualités. 
Il peut cependant, dans certaines cir- 
constances, éprouver une partie de ces 
sensations , en plaçant l’objet qu'il veut 
toucher entre sôn corps et la pectorale, 
en le soutenant sous sou bras. D'ailleurs, 
toute sa surface est couverte d’une peau 
épaisse , à la vérité, mais molle, et qui, 
cédant aux impressions des objets, peut 
transmettre ces impressions aux organes 
intérieurs de l’animal. Sa queue très- 
flexible peut s'appliquer à une grande 
partie de la surface de plusieurs de ces 
objets. On pourroit donc supposer dans 
le dauphin un toucher assez étendu pour 
qu’on ne fút pas forcé, par la considé- 
ration de ce sens, à refuser à ce cétacée 


l'intelligence que plusieurs auteurs an- 
ciens et modernes lui ont attribuée. 
D'ailleurs , le rapport du poids du cer- 


Mes à 290 € 


y! 
ph, | 


“| sisi 
ige dans le cas he 
' dans l'étep 


es célèbres ans 
piologistes , M. Semmerin 


hit voir qu'en général , 


iurs, plus le diamètre ! 
wédanssa plus grande la 


meurçelui de ia moelle a 
| M base, et plus on € 


‘éninenee dans l'organ 
Mir celui des sens éxtéri 
ike mémé chose, attri 
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ressions des ohjets, p 


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1e plusieurs auteurs’ 
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par la conil, 
p 


DES DAUPHINS. 175 
veau à celui du corps est de ı à 25 dans 
‘quelques dauphins, comme dans plusieurs 
individus de l'espèce humaine, dans quel- 
ques guenons , dans quelques sapajous , 
pendant que dans le castor il est quelque- 
fois de 1 à 2go et, dans l'éléphant , de 1 à 


500 *. 
De plus, les célèbres anatomistes €t 
physiologistes , M. Sæmmering et M. Ébel, 
ont fait voir qu’en général, et tout égal 
d'ailleurs, plus le diamètre du cerveau , 
mesuré danssa plus grande largeur, Vem- 
porte sur,celui de ia moelle alongée , mè- 
surée à sa base, et plus on doit supposer 
de prééminenee dans lorgane de la réfle- 
xion sur celui des sens éxtérieurs , OU, CE 
qui est la même chose, attribuer à Vani- 
inal une intelligence relevée. Or le dia- 
mètre du cerveau est à celui de la moelle 
alongée dans Phomme., comme 182 est à 
26; dans la guenon nommée bonnet chi- 
nois, comme 182est à 43; dans le chien, 
comme 182 est à 69, et dans le dauphin , 
comme 182 est à 147. 

ir, 2 RASE 


À ée Au citoyen Cupiere 


dekar 


2 Ibid. 


176 HISTOIRE NATURELLE 


Ajoutons que le cerveau du dauphin 
présente des circonvolutions nombreuses À 


et presque aussi profondes que celles du à 
cerveau de l'homme !; et pour achever 


de donner une idée suffisante de cet or- 
gane, disons qu’il a des hémisphères fort 
épais; qu’il couvre le cervelet; qu'il est 
arrondi de tous les côtés , et presque deux 


fois plus large que long ; que les éminences. 


ou tubercules nommés zestes sont trois 
fois plus volumineux que ceux auxquels 
on a donné le nom de rates , et que lon 
voit presque toujours plus petits que les 
testes dans les animaux qui vivent de 
proie ?; etenfin qu'ilressemble au cerveau 
de l’homme, plus que celui de la plapart 
des quadrupèdes. 

Mais les dimensions et la forme du cer- 
veau du dauphin ne doivent pas seule- 


mentrendre plus vraisemblables quelques- 


unes des conjectures que l’on a formées 
au sujet de l'intelligence de ce cétacée; 
elles paroissent prouver aussi une partie 
de celles auxquelles on s’est livré sur la 


1 Leçons d'anatomie comparée du citoyen Cupters 


è Ibid, 


Es 
= 
= 
= 
. & 
= 
= 
= 
c- 
2 
a] 


a particuliè 
ll 
we que le dauphin h 
went et de très-loim | 
wlscorps odorans ?. Sa ch 
deur assez sensible , co: 
modile, de plusieurs autr 
Atipares et de plusieurs 
dk eux ou des rivages, 
tsin; et cependant ti 


an fet T 
| meme 
“no & quelquefoi, 


line Tähporte 


IM Més 


n de nates, et que l 


Ours plus petits quel, 


mmaux qui vivet 


vil ressemble au cer 
š que celui de la pli 


ions et la forme duw 
y ne doivent pas seu 
raisemblables quelqu 


ires que l'on a fome 


Iligence de ce cela 


: i 
rouver aussi UD? K 
i 
les on s'e 


RE 
mparée du cuoÿ 


g CO 


S lestes sont tto 
ie 
enx que ceux avrg 


st livré w| 


DES DAUPHINS. 177 


sensibilité de cet animal. On peut, d’un 


autre côté , confirmer ces mêmes conjec- 
tures par la force de l'odorat du dauphin. 
Les mammifères les plus sensibles, et 
particulièrement le chien , jouissent tou- 
jours en effet d’un odorat des plus faciles 
à ébranler; et malgré la nature et la po- 
sition particulière du siége de l’odorat 
dans les cétacées ', on savoit dèsle temps 
d'Aristote que le dauphin distinguoit 
promptement et de très-loin les impres- 
sions des corps odorans ?>Sa chair répand 
une odeur assez sensible, comme celle 
du crocodile, de plusieurs autres quadru- 
pèdes ovipares, et de plusieurs autres ha- 
bitans des eaux ou desrivages, dont l’odo- 
rat est très-fin ; et cependant toute odeur 
trop forte ou étrangère à celles auxquelles 
il peut être accoutumé , agit si vivement 
sur ses nerfs , qu’il en est bientôt fatigué, 
tourmentéet mème quelquefois fortement 
incommodé; et Pline rapporte qu’un-pro- 
consul d'Afrique ayant essayé de faire 
parfumer un dauphin qui venoit souvent 


1 Arucle de la baleine franche. 
3 Arisiot. Hist. anim. IV, 8. 


178 HISTOIRE NATURELLE 

près du rivage et s'approchoit familière- 
ment des marins, ce cétaeée fut pendant 
quelque temps comme assoupi et privé 
de ses sens, s'éloigna prora pre en- 
suite, et ne reparut qu'au bout de plu- 
sieurs jours *. 

Faisons encore observer que la sensibi- 
lité d’un animal s'accroît par le nombre 
des sensations qu’il reçoit, et que ce nom- 
bre est, tout égal d’ailleurs , d'autant 
plus grand que l’ animal Shani plus sou- 
vent de place, et reçoit par conséquent 
les impressions d’un nombre plus consi- 
dérable d'objets étrangers. Or le dauphin 
nage très-fréquemment et avec beaucou 
de rapidité. 

L'instrument quiluidonnecette grande 
vitesse, se compose de sa queué et de la 
nageoire qui la termine. Cette nageoire 
est divisée en deux lobes, dont chacun 
n'est que peu échanceré, et dont la lon- 
gneur est telle, que la largeur de cette 
caudale égale ordinairement deux neu- 
vièmes de la longueur totale du cétacée. 


* Pline, Histoire du monde, liv, IX, chap. & 


fi 
bai ires; 


: j 
ptleurs mO ouvemens 

hautes apophyses 
etl'on avoit un 
rhreeprodigieuse, 4 


ga un proverbe COM 
jrmmentent pour faire 


able, à ceux qui peul 
npr la queue. 
* Wmagitant cette rame ri 


ucingle avec tant de C 
us l'ont nommé La 


i 
Maarn et éloquent € 

mde Saint-Pierre mem} 
a „dit posen Tel 


obse au 
rver que La sen, | 


s’acc Te S 
roit par Je nohy. 


On 


tata 

il reçoit, et que cen 
gal d ailleurs, d'auty 
animal change plus 


Pun nombre plus 


étrangers. Or le dani 


miment et avec beau 


qui lui donne cette gra 


pose de sa queue et è 
termine. Cette nagui 


sux lobes, dont cha 


haneré, et dont la 


que la largeur de o! 

ø 
rdinairement deui ' 
gueur totale du cél 


e du monde, 


sl 
t reçoit par COnsequ. 


liv 1X; dhi 


DES DAUPHINS. 179 
Cette nageoire et la queue elle-même 
peuvent être mues avec d'autant plus de 
vigueur, queles muscles puissans qui leur 
imprimentleurs mouvemens variés, s'at- 
tachent à de hautes apophyses des vertè- 


bres lombaires ; et l’on avoitunesi grande 


idée de leur force prodigieuse,que,suivant 
Rondelet, un proverbe comparoit ceux 
qui se tourmentent pour faire une chose 
impossible, à ceux qui veulent lier un 
dauphin par la queue. 

C'est en agitant cette rame rapide que le 
dauphin cingle avec tant de célérité, que 
les marins lont nommé /a flèche de la 
mer. Mon savant et éloquent confrère, le 
citoyen de Saint-Pierre, membre de l'Ins- 


 ttutnational, dit, dans la relation deson 


voyage à l’île de France (p.52), qu'il vit 
un dauphin caracoler autour du vaisseau, 
pendant que le bâtiment faisoit un my- 
riamètre par heure ; et Pline a écrit que 
le dauphin alloit plus vite qu’un oiseau 
et qu'un trait lancé par une machine 
puissante. 

La dorsale de ce cétacée n'ajoute pas à 


sa vitesse ; mais ellc peut l'aider à diriger 


180 HISTOIRE NATURELLE 

ses mouvemens !. La hauteur de cette 
nageoire , mesurée le long desa courbure, 
estcommunément d’un sixième de la lon- 


gueur totale du dauphin, et sa longueur 
d’un neuvième. Elle présente une échan- 


crure à son bord postérieur, et une infle- 
xion en arrière à son sommet. 


Elle est située au-dessus des seize vere 


tèbres qui viennent immédiatement après 
les vertèbres dorsales ; et l’on trouve dans 
sa base une rangée lougitudinale depetits 
os alongés, plus gros par le bas que par le 
haut, un peu courbés en arrière, cachés 
dans les muscles, et dont chacun, répon- 
dant à une vertèbre sans y être attaché, 
représente un de ces osselets ou ailerons 
auxquels nous avons vu que tenoient les 
rayons des nageoires des poissons °. 

Mais il ne suffit pas de faire observer 
la célérité de la natation du dauphin, 
remarquons encore la fréquence de ses 

1 Que Pon veuille hien rappeler ce que nous 
avons dit dans l’article de la Paleine franche, 
au sujet de la natation de ce cétacée. 

2 Histoire naturelle des poissons, — Discours 
sur Ja nature de ces animaux. 


gent, que ” 
act d'autres auteurs, 


ur gi N! 
i f . à 
T ai 
T des p 
uie P 
fa impulsion" 27 
et de rapti 


gent avec tont 
ime si grande 20 
d'après Aris 


les semblab 


‘ne ji 
A 


1 
ehois assez haut au-0e 


yielamer pour sauter 
sies petitsbåtimens. Ar 
niela manière dont il 


meleurcorps , bandent 


Harçqueue comme un are 
usant, et, la détend 


#lscouches d'ean infés 
'mpllude de l'ée 
à 


ses 


‘lair . va 
i tortecomme la flèche 
“présentent un 


emploi 
etes gg les à ceu 
À ý aMong D ” 

: et d aut 


t 
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Mecanisme se 
l 
trs trelle 3 
| LU mon, c =c POLi te 
L il 


S des Seize yp, 
nt média 


ales ; et l’on trouve du 
e losgitudinak dle peii 


šros par le bas que pui 


arbés en arrière, cati 


, €t dont chacun, riu 
bre sans y être attal 


> ces osselets ou aleut 
y 


ons vu que tenoientb 
, Je 1 
zires des poissons: 


ht pas de faire obe" | 


natation du daup 


| 
ore la fréquent K ` 


À qu ji 
e bien rappeler ce q 


icle de la 


pere. DA : 
on de ce C _ DK 


Ile des poissons: 
animaux. 


R 


haleine fohi | 


ES DAUPHINS. 18r 
évolutions. Elles sont séparées par des in- 
tervailes si courts, qu’on penseroit que 
Je repos lui est absolument inconnu; et 
les différentes impulsions qu'il se donne, 
se succèdent avec tant de rapidité et pro- 
duisent une si grande accélération de 
mouvement, que , d’après Aristote, Pline, 
Rondelet, et d’autres auteurs, il s’élance 
quelquefois assez haut au-dessus de la 
surface de la mer pour sauter par-dessus 
lesmâts des petits bâtimens. Aristote parle 
méme de la manière dont ils courbent 
avec force leur corps ,bandent, pour ainsi 
dire, leur queue comme unarc très-grand 
ettrès-puissant, et, la détendant ensuite 
contre les couches d’eau inférieures avec 
la promptitude de l'éclair, Jaillissent en 
quelque sorte comme la flèche de cetarc, 
et nous présentent un emploi de moyens 
et des effets semblables à ceux que nous 


_ontoffertslessaumons et d’autres poissons 


qui franehissent , en remontant dans les 
fleuves, des digues très-élevées *. 
C'est par un mécanisme semblable que 
* Histoire naturelle des poissons. — Histoire 
du salmone saumon, . 


Il. 16 


Cétacées, 


HISTOIRE NATURELLE 

le dauphin se précipite sur le rivage, 
lorsque, poursuivant une proie qui lui 
échappe, il se livre à des élans trop impé- 
tueux qui l’'emportent au-delà du but, ou 
lorsque, tourmenté par des insectes * qui 
pénètrent dans les replis de sa peau et s'y 
attachent aux endroits les plus sensibles, 
il devient furieux, comme le lion sur pe 
quel s’acharne la mouche du désert, et, 
aveuglé par sa propre rage, se tourne, 
se retourne , bondit et se précipite au 
hasard. 

Lorsqu'il s’est jeté sur le rivage à une 
trop grande distance de l’eau pour que ses 
efforts puissent ly ramener, il meurt au 
bout d’un temps plus ou moins long, 
comme les autres cétacées repoussés de la 
mer , et lancés sur la côte par la tempête 
ou par toute autre puissance. L’impossi- 
bilité de pourvoir à leur nourriture, le 
contusions et les blessures produites par 
la force du choc qu'ils éprouvent en tom- 
bant violemment sur le rivage, un dessé- 
chement subit dans plusieurs de leurs 
organes, et plusieurs autres causes , Coun- 


182 


Lo] 


* Rondelet, article du dauphin. 


uen E Ve E =: 


mé 


4 parent 


a epitet rene | 
1 


„aleur gueule. | 
phuphin est d 
ns dan ses circo 


yatini l 


anplas grand diamètre 


sie ou à peu près de | 


d etn'en est très- sou 
dependant la jeunesse 


hate, cette longueur tot 
"tos mètres et un tiers. 

‘lkmilieu de cette long 
“nbril et l'anus, est pla 
dk, qui etaplatie , et d 
tit minairement à le 


qui 
té du gland. Il par 


» Comme le lion sut 

Sur ke 
Mouche du désert i 
ropre rage : 


jete sur le rivageàm 


nce de l’eau pourques 
y ramener, il meurta 
s plus ou moins loy, 
 célacées repoussés dei 


r la côte par la tempt 
re puissance. L'impost 
- à leur nourriture, t 
_ blessures produite! 


qu'ils éprouvent en iu 
sur le rivage; 
lans plusieurs 
eurs autres causts, 


le du dauphin: 


S > Se toune, 
nait et se précipite y 


un dest | 
de lew 
cu 


DES DAUPHINS. 183 


courent alors à terminer leur vie : mais il 
ne faut pas croire, avec les anciens natu- 
ralistes, que l’altération dé leurs évents, 
dont l'orifice se dessèche, se resserre et se 
ferme, leur donne seule la mort, puis- 
qu'ils peuvent, lorsqu'ils sont hors de 
l'eau , respirer très-librement par louvers 
ture de leur gueule. 

Le dauphin est d'autant moins gêné 
dansses bonds et dans ses circonvolutions, 
que son plus grand diamètre n’est que le 
cinquième ou à peu près de sa longueur 
totale , et n’en est très-souvent que le 
sixième pendant ia jeunesse de l'animal. 

Au reste, cette longueur totale n'excède 
guère trois mètres et un tiers. 

Vers le milieu de cette longueur, entré 
le nombril et l'anus, est placée la verge 
du mâle , qui estaplatie, et donton n’ap- 
perçoit ordinairement à l'extérieur que 
l'extrémité du gland. Ilparoît que lors- 
qu'il s’'accouple avec sa femelle, ils se 
tiennent dans une position plus ou moins 
voisine de la verticale, et tournés l’un 
vers l'autre. 

La durée de la gestation est de dix mois, 


5 


184 -HISTOIRE NATURELLE 


suivant Aristote :le plus souvent la fe- 


melle met bas pendant l'été ; ce qui prouve 
que l’accouplement a licu au commence- 
ment de l’automne, lorsque les dauphins 
ont reçu toute l'influence de la saison vi- 


vifante. 


La femelle ne donne le jour qu’à un ou 


deux petits ; elle les allaite avec soin, les 
porte sous ses bras pendant qu'ils sont en- 


core languissans ou foibles, les exerce à. 


nager, Joue avec eux, les défend avec 
courage, ne s'en sépare pas méme lors- 
qu'ils wont plus besoin de son secours, 
se plaît à leur côté, les accompagne par 
affection , etlessuit avec constance, quoi- 
que déjà leur développement soit très- 


avancé. 


Leur croissance est prompte : à dix ans, 


ils ont souvent atteint 


` 


a 


toute leur lon- 


gueur. Il ne faut pas croire cependant que 
trente ans soient le terme de leur vie, 
comme plusieurs auteurs Pont répété ďa- 
près Aristote. Si l’on rappelle ce que nous 
avons dit de la longueur dela vie de la ba- 
leine franche, on pensera facilementavec 


d’autres auteurs que le dauphin doit vivre 


ginen général éton n! 
salment assez vif anp! 
mons, On raconte, € 
fnkuphin ayant été pr 
fu la Carie, un grand 
dela même espèces" 
Pa ne regagnèrent | 
ting’ -ey 
“quon eut délivré le 
sé ravi. 

que les 

| que les dauphins nage 

ne, ils pré 

Word 1" Présentent 

Orare : ils f 
Wike x forment de 
lig g y 


u 
ENS 


les 

€c soi 
S bekes a ils sọ 
ou loibles, 
c eux, 
| sépare Pas meme ln 
besoin de son SeCOur, 
té, les accompague p 
ut avec Constance, qu 


cveloppement soit {rs 


> est prompte: à dix an, 


tteint à toute leur lui 


pas croire cependant qi 


t le terme de leur nt, 


auteurs l'ont répété lt 
‘ou rappelle ceque out 
igueur dela vie deb 
pensera facilementi® 


jue le daup 


dé tic cé dé 


hin doit vit | 


185 


DES DAUPHINS. 


ct vraisemblablement 


très-long -temps , 
. plus d'un siècle. 

Mais ce n’est pas seulement la mère et 
les dauphins auxquels elle a donné le 


jour, qui paroissent réunis par les liens 


d'une affection mutuelle et durable: le 
mâle passe, dit-on, la plus grande partie 
de sa vie auprès de sa femelle; il en est le 
gardien constant et le défenseur fidèle. 
On a même toujours pensé que tous les 
dauphins en général étoient retenus par 
un sentiment assez vif auprès de leurs 
compagnons. On raconte, dit Aristote, 
qu'un dauphin ayant été pris sur un ri- 
vage de la Carie, un grand nombre de 
cétacées de la même espèces’approchèrent 
du port, etne regagnèrent la pleine mer 
que lorsqu'on eut délivré le captif qu'on 

leur avoit ravi. 
Lorsque les dauphins nagent en troupe 
nombreuse, ils présentent souvent une 
sorte d'ordre : ils forment des rangs régu- , 
liers; ils s'avancent quelquefois sur une 
ligne, comme disposés en ordredebataille; : 
et si quelqu'un d'eux l’emporte sur les 
autres parsa force on par son audace, il 

16 


186 HISTOIRE NATURELLE 
précède ses compagnons, parce qu’il nage 
avec moins de précaution et plus de vi- 
tesse ; il paroît comme leur chef ou leur 
conducteur , et fréquemment il en recoit 
le nom des pêcheurs ou des autres marins. 
Mais les animaux deleur espèce ne sont 
pas les seuls êtres sensibles pour lesquels 
ils paroissent concevoir de l'affection; ils 
se familiarisent du moins avec l’homme. 
Pline a écrit qu’en Barbarie, auprès dela 
ville de Hippo Dyarrhite, un dauphin 
s’avancçoit sans crainte versle rivage, ve- 
noit recevoir sa nourriture de la main dé 
celui qui vouloit la lui donner, s’appro- 
choit de ceux qui se baignoïent , se livroit 
autour deux à divers mouvemens d'une 
gaieté très-vive, souffroit qu’ils montas- 
sent sur son dos, se laissoit même diriger 
avec docilité, et obéissoitavec autant de 
célérité que de précision *. Quelque exa- 
gération qu'il y ait dans ces faits, et quand 
même on ne devroit supposer, dans le 
penchant qui entraîne souvent les dau- 
phins autour des vaisseaux, que le desir 
d’appaiser avec plus de facilité une faim 
* Pline, liv. IX, chap. 48. 


ever encore. "* 
gete perpétuité de ! 
adela bonne proporti 
get de l'activité de l 
EL 

lperdons jamais de vire 
it Lorsque les animaux 
intenus, comme lhom: 
orales, ne sont pas : 
t, ik font tout ce qt 
aig agissent anssi 
. FER agir, 


dans la Nature 
Sat se à 


Aucun 
Toute 


Dyarrhite, ùn dauph 


ramte versle rivage pf 
) 


iOurriture de la maing 

la lui donner, s'ap 
se baignoïent, se limi 
iyers mouvemens d'un 
souffroit qu'ils mont 
se laissoit même ding 
obéissoit avec autant 
écision *. Quelque a 
t dans ces faits, etqui 
roit supposer, din 
raîne souvent ; 


vaisseaux ;, 
lus de facilité 


cbap- 48. 


une hit 


DES DAUPHINS. 167 
quelquefois très-pressante , on ne peut pas 
douter qu'ils ne se rassemblent autour des 
bâtimens , et qu'avec tous les signes de la 
confiance et d’une sorte de satisfaction, 
ils ne s'agitent, se courbent, se replient, 
s’élancent au-dessus de l’eau, pirouettent, 
retombent, bondissent et s’élancent de 
nouveaun pour pirouetter, tomber, bon- 
dir et s'élever encore. Cette succession ou 
plutôt cette perpétuité de mouvemens 
vient de la bonne proportion de leurs 
muscles et de l'activité de leur système 
nerveux. 

Ne perdons jamais de vue une grande 
vérité. Lorsque les animaux, qui ne sont 
pas retenus, comme l’homme, par des 
idées morales, ne sont pas arrêtés par la 
crainte, ils font tout ce qu'ils peuvent 
faire, et ils agissent aussi long-temps 
qu’ils peuvent agir. Aucune force n’est 
inerte dansla Nature. Toutes les causes y 
tendent sans cesse à produire dans toute 
leurétendue tous les effets qu’elles peuvent 
faire naître. Cette sorte d'effort perpétuel , 
quise confond avec l'attraction univer- 
selle , est la base du principe suivant. Un 


\ 
388 HISTOIRE NATURELLE 

effet est toujours le plus grand qui puisse 
dépendre de sa cause, ou, ce qui est la 
même chose, la cause d'un phénomène 
est toujours Ja plus foible possible ; et cette 
expression n’est que latraduction de celle 
par laquelle notre illustre collègue et ami 
Lagrange a fait connoître son admirable 
principe de la plus petite action. 

Au reste, ces mouvemens sisouventre- 
nouvelés que présentent les dauphins, 
ces bonds, ces sauts, ces circonvolutions, 
ces Ro ces signes de force, d 
légéreté et de ris que la sépétitiol 
des mêmes actes donne nécessairement, 
forment une sorte de spectacle d'autant 
plus agréable pour des navigateurs fati- 
gués depuis long-temps de l'immense so- 
litude et de la triste uniformité des mers 3 
que la couleur des dauphins vulgaires est 
agréable à la vue. Cette couleur est ordi- 
nairement bleuâtre ou noirâtre, tant que 
l'animal est en vieet dans l’eau ; mais elle 
est souvent relevée par la e a du 
ventre et celle de la poitrine. 

Achevons cependant de montrer toutes 
les nuances que l’on a cru remarquer dans 


P receyoit tou 
r donnoit un jenne €! 


l 
qui avoit pénétré 
s les Jot 


mità sa voix, qu'il le 


j als, et que l'enfant aya 


ali, qui nerevit plus so! 
mthientôt de chagrin. Li 
siajoute des faits semb 
ims Alexandre de Mac 


Mi par Égésidème et 


W. Les anciens enn n 
tl snpposer dans les da 
Magens avec lesquels 
“shclement qu'avec 
y l l ê 

bi , Une 


Ve thien ts vu sembl 


n 
tn Onne de 


| à tac 
CN se que l'on a. 
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| e so à 
Petite action 
JU y ni 
iVemens SISOuven 
n 


sentent les dau hins 


S, Cescir 
i CEs Circonvolution 
} 


‘vs SH s | 
ignes de force 4 


esse que la ré 
q i a repetitio 
ONNE nécessairemen 

} 
de spectacle d'antan 


des navigateurs fai 


mps de l'immense 


: uniformité des mer, 
dauphins vulgaires 
Cette couleur est ordi 
ou noirâtre, tant gut 
t dans l’eau; maisel 
par la blånchenr di 
poitrine. 

int de montrer toutes 
a cru remarqué dani 


a 


DES DAUPHINS. 


Jes affections de ces animaux. Lesanciens 


169 


ont prétendu que la familiarité de ces 
cétacées étoit plusgrande avec les enfans 
qu'avec l’homme avancé en âge. Mécénas- 


. Fabius et Flavius-Alfius ont écrit dans 


leurs chroniques, suivant Pline, qu’un 
dauphin qui avoit pénétré dans le lac 
Lucrin , recevoit tous les jours du pain 
que lui donnoit un jeune enfant, qu'il 
accouroit à sa voix, qu'il le portoit sur 
son dos, et que l’enfant ayant péri, le 
dauphin, qui ne revit plus son jeune ami, 
mourut bientôt de chagrin. Lenaturaliste 
romain ajoute des faits semblables arri- 
vés sous Alexandre de Macédoine, ou 
racontés par Égésidème et par Théo- 
phraste. Les anciens enfin n’out pas ba- 
lancé à supposer dans les dauphins pour 
lesjeunesgens , avec lesquels ils pouvoient 
jouer plus facilement qu'avec des hommes 
faits, une sensibilité, une affection ct 
une constance presque semblables äcelles 
dont le chien nous donne des exemples si 
touchaus. ` 

Ces cétacées, que lon a voulu repré- 
senter comme susceptibles d'un attache- 


190 HISTOIRE NATURELLE 
ment si vif ct si durable, sont néanmoins 
desanimaux carnassiers. Mais n’oublions 
pas que le chien, ce compagnon de 
Phomme, si tendre , si fidèle et si dévoué, 
est aussi un animal de proie; et qu'entre 
le loup féroce et le doux épagneul, il n'y 
a d'autre différence que les effets de l’art 
et de la domesticité. 


- 2 x # 
Les dauphins se nourrissent donc de 


substances animales : ilsrecherchent par: 
ticulièrement les poissons ; ils préfèrent les 
morues, les églefins, les persèques, les 
pleuronectes; ils poursuivent les troupes 
nombreuses de muges jusqu’auprès des 
filets des pêcheurs; et, à cause de cette 
sorte de familiarité hardie, ils ont été 
considérés comme les auxiliaires de ces 
marins, dont ils ne vouloient cependant 
qu'enlever on partager la proie. 

Pline et quelques autres auteurs anciens 
ont cru que les dauphins ne pouvoient 
rien saisir avec leur gueule, qu'en se re- 
tournant et se renversant presque sur leur 
dos; mais ils n’ont eu cette opinion, que 
parce qu'ils ont souventconfondu ces cé- 
tacées avec des squales, des acipensères, 
ou quelques autres grands poissons. 


sent l'Afrique , dans 
suéliterranées, dans í 
umt qui arrose et l 
“l'Europe. 


Aessaisons où ils paroi 


. énemer au voisinagt 


‘marqué * qu'ordinaireu 
“contre le vent; et cette 
tttoit bie ; 

n constatée , ; 


e doux épagne eul ily 


se que les elfe 
té, 


| 
ts dely 
€ NOurrissent done 


les : ils recherchent 
OissSons: 


ù 
i 
; ils préfèrenth 
ins, les persèques, k 
poursuivent les troup 
ne. à Jusqu’auprès d 
s; et, à cause dec 
ité MANS ils ont é 
e les auxiliaires de œ 
ne vouloient cependmi 
rtager la proie. 

s autres auteurs anciti 
dauphins ne pouvoien 
ur gueule, qu'en seit 
versant presque sirk 
t eu cette opinion; #4 
TL ent confondu cest 
des acipensit 
poissons 


uales, 
6 grands 


s 
| 


» €t qu'e 


à 


DES DAUPHINS. 

Les dauphins peuvent chercher la nour- 
riture qui leur est nécessaire , plus facile- 
ment que plusieurs autres habitans des 
mers : aucun climat ne leur est contraire. 

On les a vus non seulement dans l Océan 
atlantique septentrional, mais encore 
dans le grand Océan équinoxial, auprès 
des côtes de la Chine, près des rivages de 
l'Amérique méridionale, dans les mers 
qui baignent l'Afrique, dans toutes les 
grandes méditerranées, dans celle parti- 
culièrement qui arrose et l'Afrique et 
l'Asie et l'Europe. 

Il est des saisons où ils paroissent préfé- 
rer la pleine mer au voisinage des côtes. 
On a remarqué * qu’ordinairement ils vo- 
guoient contre le vent; et cette habitude, 
si elle étoit bien RTE ne provien- 


191 


droit-elle pas du besoin et du desir qu'ont 
cesanimaux d’être avertis plus facilement, 
par les émanations odorantes que le vent 
apporte à l’organe de leur odorat, de la 
présence des objets qu'ils redoutent ou 
qu'ils recherchent ? 

* Dom Pernetiy, Histoire d'un voyage aux 
Îles Malouines , tome I, p. 97 et suive 


HISTOIRE NATURELLE 

On a dit qu’ils bondissoient sur la sur- 
face de la mer avec plus de force, de fré- 
quence et d’agilité, lorsque la tempête 
. menaçoit, etmême lorsque le vent devoit 
succéder au calme 
grès dans la physique, et plus on s’apper- 
cevra que l'électricité de l'air est une des 
plus grandes causes de tous les change- 
mens que l'atmosphère éprouve. Or tout 
ce que nous avons déjà dit de l’organisa- 
tion et des habitudes des dauphins, doit 


192 


nous faire présumer qu'ils doivent être 


très-sensiblesaux variations de l'électricité 
atmosphérique. 

Nous voyons dans Oppien et dans Élien, 
que les anciens habitans de Byzance et de 
la Thrace poursuivoient les dauphins avec 
des tridents attachés à de longues cordes, 
comme les harpons dont on est armé 
maintenant pour la pêche des baleines 
franches et de ces mêmes dauphins. Il est 
des parages où ces derniers cétacées sont 
asseznombreux pour qu’une grandequan- 
tité d'huile soit le produit des recherches 


* Voyez le Voyage à l’île de France , de mon 
célèbre confrèbe le citoyen de Saint-Pierre. 


*, Plus on fera de pro- | 


alan, sans leur faire pe 
des ayant pu étre 
gs, € ayant tonjours €1 


t 


ipat, l'intérėt d 
mimdel observateur, on 
imt toutes leurs propr 
abnts, tous leurs traits 
di pourquoi plusieurs : 
devoir compter dans | 
skfrons desvariétés pl 
tes, On a distingué ? 
tim livide * 


3 Ceux 
it - q A 


avec les Côtes et le 


k * Wanustrites 
à, qi 
4 Vie, 


de Coma ‘ 


le mps : bre 


> €t plus one 
de l'air est 
ses de tous les 
Phère éprouve, Ortu 
ts déjà dit de l'organi 
des des dauphins, doi 
mer qu'ils doivent ir 


icité 
Ueda 


variations de l'électroiit 


ms Oppien et dansklia 
abitans de Byzanceett 
voient les daùphinsaw 
hés à de longuescord 
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r la péche des balem | 


; mêmes dauphins: ll 
„s derniers cétacét | 
i 
our qu'une grandeqi 
e prodi 
nee, CW 
ge à l'ile de Frantt, 
¡oyen de Gaint-Pirf 


i 


g solii 


chang, 


it des recher“ Í 


DES DAUPHINS, 
dirigées contre ces animaux. On a écrit 
qu'il falloit compter parmi ces parages, 
lesenvirons des rivages delaCochinchine. 

Les dauphins n'ayant pas besoin d’eau 
pour respirer, et ne pouvant même respi- 


103 


rer que dans Pair, il n’est pas surprenant 
qu’on puisse les conserver très-long-temps 
hors de l’eau, sans leur faire perdre la vie. 

Ces cétacées ayant pu être facilement 
observés, et ayant toujours excité la cu- 
riosité du vulgaire, l'intérêt des marins, 
l'attention de l'observateur, on a remarqué 
facilement toutes leurs propriétés, tous - 
leurs atributs , tous leurs traits distinctifs ; 
et voilà pourquoi plusieurs naturalistes 
ont cru devoir compter dans l’espèce que 
nous décrivons, des variétés plus ou moins 
constantes. On a distingué les dauphins 
d'un brun livide *; ceux qui ont le dos 
noirâtre, avec les côtés et le ventre d’un 
gris de perle moucheté de noir; ceux dont 
la couleur est d’un gris plus ou moins 
foncé; etenfin ceux dout toute la surface 

* Notes manuscrites de Commerson , remises 
à Bufon, qui däns lẹ temps a bien voulu me les 


communiquere 
17 


194 HISTOIRE NATURELLE 
est d’un blanc éclatant comme celui de la 
neige. | 

Mais nous venons de voir le dauphin 
de la Nature; voyons celui des poètes. 
Suspendons un moment l’histoire de la 
puissance qui crée, et Jetons les yeux sur 
les arts qui embellissent. 

Nous voici dans l'empire de l’imagina- 
tion ; la raison éclairée, qu’elle charme, 
mais qu’elle n’aveugle nine séduit, saura 
distinguer dansle tableau que nous allons 
essayer de présenter, la vérité parée des 
voiles brillans de la fable. 

Les anciens habitans des rives fortu- 
nées de la Grèce connoissoient bien le 
dauphin : mais la vivacité de leur génie 
poétique ne leur a pas permis de'le peindre 
tel qu'il est; leur morale religieuse a eu 
besoin de le métamorphoser et d’en faire 
un de ses types. Et d’ailleurs, la concep- 
tion d'objets chimériques leur étoit aussi 
nécessaire que le mouvement l’estau dau- 
phin. L'esprit, comme le corps, use de 
toutes ses forces, lorsqu'aucun obstacle 
ne l'arrête; et les imaginations ardentes 
n'ont pas besoin des sentimens profonds 


pi 
apesentinens ces x 
spiont élevé le trône d'i 
dgieau milieu de pala 
times vaporeux , a 
aires menacans , de 
usdesfroides foréts de la 
cn où de l'héroïque 
Shrallée de Tempé, les 


latant cor : 
Celui 

bre le dann À 

OVons c lui d auhi 


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Moment l'hist © Paix 
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ns | empire de l'imeg; 
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abitans des rives fn. 
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Et d’ailleurs, la con 


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lre de 


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un obstat { 
18 arden | 


D ———————— 


DES D'AU PETNS: 195 
ni des idées lugubres que fait naître un 
climat horrible, pour inventer des causes 
fantastiques , pour produire des êtres sur- 
naturels , pour enfanter des dieux. Le plus 
beau ciel a ses orages; le rivage le plus 
riant a sa mélancolie. Les champs thessa- 
liens, ceux de l’Attique et du Péloponnèse, 
n'ont point inspiré cette terreur sacrée, 
ces noirs pressentimens, ces tristes souve- 
nirs qui ont élevé le trône d’une sombre 
mythologie au milieu de palais de nuages 
et de fantômes vaporeux , au-dessus des 
promontoires menacans, des lacs bru- 
meux et des froides foréts de la valeureuse 
Calédonie ou de l’héroïque Hibernie : 
mais la vallée de Tempé, les pentes fleu- 
ries de l’'Hymète, les rives de l’Eurotas, 
les bois mystérieux de Delphes, et les 
heureuses Cyclades, ont ému la sensibi- 
lité des Grecs par tout ce que la Nature 
peut offrir de contrastes pittoresques, de 
paysages romantiques, de tableaux ma- 
Jestueux , de scènes gracieuses, de monts 
verdoyans, de retraites fortunées , d’ima- 
ges attendrissantes, d'objets touchans, 
tristes , funèbres même , et cependant 


` 


196 HISTOIRE NATURELLE- 
remplis de douceur et de charme. Les 
bosquets de l'Arcadie ombrageoient des 
tombeaux; etles tombeaux étoientcachés 
sous des tiges de roses. 

La mythologie grecque, variée et im- 
mense comme la belle Nature dont elle a 
recu le jour , a dú soumettre tous les êtres 
à sa puissance. : 

Auroit-elle pu dès-lors ne pas étendre 
son influence magique jusque sur le dau- 
phin ? Mais si elle a changé ses qualités, 
elle n’a pas altéré ses formes. Ce n’est pas 
la mythologie qui a dénaturé ses traits; 
ils ont été métamorphosés par l'art de la 
sculpture encore dans son enfance, bieu- 
tôt après la fin de ces temps fameux aux- 
quels la Grèce a donnéle nom d’Aéroïques. 
J'adopte à cet égard l'opinion de mon 
illustre confrère Visconti, de l'Institut 
national; et voici ce que pense à ce sujet 
ce savant interprète de l'antiquité *. 

On adoroit Apollon à Delphes, non 
seulement sous le nom de Delphique et de 
Pythien, mais encore sous celui de Del- 
plhinien ( Delphinios). On racontoit, pour 


* Lettre du citoyen Visconti à Lacepède. 


© les leg 


sàHomère. Le citoy 
ukomme certain que l' 
“adore à Delphes a voit d 
asmboles. Des figures i 


Mtornerson temple; e 


nious de ce sanctuaire | 
plus reculés, el 
Upreinte de l'enfas 


tl 


> NATURg 


Ut 
`n k N E. 
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ète de l'antiquité" 


ncore sou! 
toit," 
os). On raconto! 


É . 3 ld ède: 
en Visconti à Lacep 


DES DAUPHINS. 
rendre raison de ce titre, que le dieu 
s'étoit montré sous la forme d’un dauphin 
aux Crétois qu’il avoit obligés d'aborder 
sur le rivage de Delphes, et qui y avoient 
fondé l'oracle le plus révéré du monde 
connu des Grecs. Gette fable n’a eu peut- 
être d'autre origine que la ressemblance 
du nom de Delphes avec celui du daupbin 
(delphin); mais elle est de la plus haute 
antiquité, et on en lit les détails dans 
l'hymne à l'honneur d'Apollon , que l’on 
attribue à Homère. Le citoyen Visconti 
regarde comme certain que l’ Apollon del- 
phinius adoré à Delphes avoit des dauphins 
pour symboles. Des figures de dauphins 
devoient orner son temple; et comme les 
décorations de ce sanctuaire remontoient 
aux siècles les plus reculés, elles devoient 
porter l'empreinte de l'enfance de l'art. 
Ces figures inexactes, imparfaites, gros- 


197 


sières, et si peu semblables à la nature, 

ontété cependant consacrées par le temps 

et par la sainteté de l’oracle. Les artistes 

habiles qui sont venus à l'époque où la 

sculpture avoit déjà fait des progrès, 

n’ont pas osé corriger ces figures d’après 
17 


198 HISTOIRE NATURELLE 
des modèles vivans ; ils se sont contentés 
d'en embellir le caractère, d'en agrandir 
les traits, d’en adoucir les contours. La 
forme bizarre des dauphins delphiques a 
passé sur les monumens des anciens, s’est 
pérpétuée sur les productions des peuples 
modernes; etsi aucun des auteurs qui ont 
décrit le temple de Delphes, n’a parlé de 
ces dauphins sculptés par le ciseau des plus 
auciens artistes grecs, c’est que ce temple 
d’Apollon a été pillé plusieurs fois , et que, 
du temps de Pausanias, il ne restoit aucun 
des anciens ornemens du sanctuaire. 
Les peintres et les sculpteurs modernés 
ont donc représenté le dauphin, comme 
les artistes grecs du temps d'Homère, avec 
la queue relevée, la tête très-grosse, la 
gueule très-grande, etc. Mais sous quel- 
ques traits qu'il ait été vu, les historiens 
l'ont célébré, les poètes l'ont chanté, les 
peuples l'ont consacré à la divinité qu'ils 
adoroient. On l’a respecté comme cher, 
non seulement à Apollon et à Bacchus, 
mais encore à Neptune, qu'il avoit aidé, 
suivant une tradition religieuse rapportée 
par Oppién, à découvrir son Amphitrite 


! yi enfuie | 


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oulant conser” 16 
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gte sauvé par HR dau 
hit naufrage Prés d 
k Qu a honoré le daup! 
jafiteur de l'homme. O 
mue allégorie toucha: 


eo, 
paripéteave 


anenir consolateur po 
dwar, l'aventure d’4 
wide la mort par les fere 
inre sur lequel il étoi 
Hila 

i dus lamer , futace 


| que ledoux son de : 


t Le 

tes porte Jusqu'au 
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dut, ttentif, sensi 


c'est 

> CSt que ce ten 
€ 3 i foi 
Plusieurs Fois; et qu 


nias , il ne réstoitanyt 


Nens du sanctuaire, 

les sculpteurs modena 
té le dauphin, con 
u temps d'Homère, i 


, la tête très-grosse, hi 
», etc. Mais sous qi} 


a 

tété vu, les histori 

poètes l'ont chanté, 

acré à la divinité qu 
respecté comme che 


DES DAUPHINS. 199 
lorsque, voulant conserver sa virginité, 
elle s’étoit enfuie jusque dans l’Atlantide. 
Ce même Oppien l’a nommé le ministre du 
Jupiter marin; et le titre de Aieros ichthys 
(poisson sacré) lui a été donné dans la 
Grèce. 

On a répété avec sensibilité l’histoire de 
Phalante sauvé par un dauphin, après 
avoir fait naufrage près des côtes de 
l'Italie. On a honoré le dauphin, comme 
un bienfaiteur de l’homme. On a conservé 
comme une allégorie touchante, comme 
un souvenir consolateur pour le génie 
malheureux , l'aventure d’Arion, qui, 
menacé de la mort par les féroces matelots 
du navire sur lequel il étoit monté, se 
précipita dans lamer , futaccucilli par un 
dauphin que le doux son de sa lyre avoit 
attiré, et fut porté jusqu'au port voisin 
par cet animal attentif, sensible et recon- 
noissant. 

On a nommé barbares et cruels, les 
Thraces et les autres peuples qui don- 
noient la mort au dauphin. 

Toujours en mouvement, il a paru 
parmi les habitans de l'océan , non seule- 


HISTOIRE NATURELLE 

ment le plus rapide, mais le plus ennemi 
du repos; on l’a cru l'emblème du génie 
qui crée, développe et conserve, parce 
que son activité soumet le temps, comme 
son immensité domine sur l’espace; on l'a 


200 


proclamé /e roi de la mer. 

L'attention se portant de plus en plus 
vers lui, il a partagé avec le cygne * l'hon- 
neur d’avoir suggéré la forme des premiers 
navires, parles proportions déliées de son 
corps si propre à fendre l'eau, et par la 
position ainsi que par la figure de ses 
rames si célères et si puissantes. 

Son intelligence et sa sensibilité deve- 
nant chaque) jour l'objet d'une admiration 
plus vive, 
origine merveilleuse 


on a voulu leur attribuer une 
les dauphivs ont 
été des hommes punis par la vengeance 
céleste, déchus de leur premier état, mais 
conservant des traits de leur première es- 
sence. Bientôt on a rappelé avec plus de 
force qu'Apollon avoit pris la figure d’un 
dauphin pour conduire.vers les rives de 
Delphes sa colouie chérie. Neptune, di- 
soit-on, s’étoit changé en dauphin pour 


* Voyez l'article du cygne par Buffon. 


pe 
isible es n 


nicher asonamante. L 
ipus que consacré il a ét 
hraëté marquée an rang 
unle dauphin céleste br: 


4 wlations. 


ions pures ou altérée 
“plus ou moins de fort 
“contrées dont les fl 


‘an eaux vers le grand b 
“ue, est- -i 


Wai 


un da rit dans une: 


Omine Sur l’ 
le la mer, 


SCO l 
es s 


à fendre l'ean 
ue par la figure de y 
et si puissantes, 
ce et sa sensibilité den 
r l’objet d'une admirata 
voulu leur attribuer 
leuse : les dauphin 
punis par la vengea 
le leur premier état, mi 


raits de leur premiit#} 


n a rappelé avec plus 


Ü 
| avoit pris la fig 
onduircesvers les x 

a a 
uie chérie. Neptulf; 


rires à 


hangé en dauphit 
p Bufo 


du cygne | 


- 


remi f 
Sde i 
s t parf 


ure dM ; 


wi 


DES DAUPHINS. 201 
enlever Mélantho, comme Jupiter s'étoit 
métamorphosé en taureau pour enlever 
Europe. On se représentoit la beauté 
craintive, mais animée par l'amour , par- 
courant la surface paisible des mers obéis- 
santes , sur le dos du dauphin dieu qu’elle 
avoit soumis à ses charmes. Neptune a 
été adoré à Sunium, sous la forme de ce 
dauphin si cher à son amante. Le dauphin 
a été plus que consacré : il a été divinisé. 
Sa place a été marquée au rang des dieux; 
etona vu le dauphin céleste briller parmi 


les constellations. 


Ces opinious pures ou altérées ayant ré- 
gué avec plus ou moins de force dans les 
différentes contrées dont les fleuves rou- 
lent leurs eaux vers le grand bassin de la 
Méditerranée, est-il surprenant que le 
dauphin ait été pour tant de peuples le 
symbole de la mer; qu’on ait représenté 
l'Amour un dauphin dans une main et des 
fleurs dans Pautre, pour montrer que son 


empire s'étend sur la terre et sur l'onde; 


que le dauphin entortillé autour d’un 
tridentait indiqué la liberté du commerce; 
que, placé autour d’un trépied, il ait 


202 HISTOIRE NATURELLE 
désigné le collége de quinze prètres qui 
desservoit à Rome le temple d'Apollon; 
que, caressé par Neptune, il ait été le 
sigue de la tranquillité des flots, et du 
salut des navigateurs ; que disposé autour 
d'une ancre, ou mis au-dessus d’un bœuf 
à face humaine, il ait été le signe hiéro- 
glyphique de ce mélange de vitesse et de 
lenteûr dans lequel on a fait consister la 
prudence, et qu'il ait exprimé cette ina- 
šime favorite d'Auguste, f{dte-toi lente- 
ment, que cet empereur employoit comme 
devise, même dans ses lettres familières; 
que les chefs des Gaulois aient eu le dau- 
phin pour emblème ; queson noni ait été 
donné à un grand pays et à des diguites 
éminentes; qu'on le voie sur les antiques 
médailles de Tarente ,sur celles de Pæstum 
dont plusieurs le montrent avec un ènż 
fant ailé ou non ailé sur le dos, suf 
les médailles de Corinthe qui donnent 
à sa tête ses véritables traits *, et sur 


* Je men suis assuré, en examinant, avec feu 
mou respectable ami illustre auteur du Voyage 
K gma + 1 

d Anacharsis, la précieuse collection des mê- 


dailles qui appartiennent à la nation françoise, 


p dans les cirques ; et 
anà la beauté céleste, 
gut pieds de cette Vénus 
Ju adnire dans le musée 


red 


e de Quinz À 
“à temple t i 
~eptune, į y w; 


quillité des fop 


Purs- , ) 
urs : que dis b; 


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Auguste, Háte-toi leit | 
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npent à la ñ 


itesse et l | 


| 


DES DAUPHINS. 
celles d'Ægium en Achaïe, d'Eubée, de 
Nisyros, de Byzantium, de Brindes, de 
Larinum, de Lipari, de Syracuse, de 
Théra , de Vélia, de Cartéjà en Espagne, 
d'Alexandre, de Néron, de Vitellius, 
de Vespasien, de Tite; que le bouclier 
d'Ulysse , son anneau et son épée, en 
aient offert l’image; qu’on ait élévé sa 
figure dans les cirques ; et qu’on lait 
consacré à la beauté céleste, en le met- 
tant aux pieds de cette Vénus si parfaite, 
que l’on admire dans le musée Napoléon ? 


203 


» 


HISTOIRE NATURELLE 


nee, 


OLE DAUPHIN MARSOUIN*. 


a 


Le: marsouin ressemble beaucoup au 
dauphin vulgaire; il présente presque les 
mêmes traits; il est doué des mêmes qua- 
lités; il offre les mêmes attributs; il éprouve 


* Delphinus phocæna ; marsouin franc ; maris 
sus ; tursio; marsopa , en Espagne ; porpus, 
porpesse ou porpoisse , en À ugleterre ; bruiënvisch, 
tonyn, zee-vark , en Hollande ; meerschwaim , 
braunfisch, en Allemagne, swinia-morska, en 
Pologne; morskaja-swinja , en Russie; marswin, 
trumblare , en Suède; marsmin , timer , en Da- 
nemarck ; nise , en Norvége ; nisa , en Groenland; 
brunskop , hundfiskur, en Islande; delphi 
phocæna, Linné; édition de Gmelin ; dauphin 


marsouin , Bonnaterf planches de lEncyclo- 


pédie méthodique; marsouin, ARTE du mu- 
séum d'histoire naturelle ( Cuvier ); Faun, Suecic. 
51; delphinus corpore ferè coniformi , dorso lato, 
rostro subacuto , Arledi, gen. 74 syn. 104; 
parous delphinus, vel delphin Septentrionalium 
aut Orientalium , Schoneveld, p. 77; # étaiva, 
Aristot, libe 6, cap. 12, et lib. 8, cap. 15; 


dues, qu 


iscules accordi 


santuno, Bellon Aquat- p 


nin 16, chap. 6, édit. de 


pu, Woton, lib. 6, cap. 194 


ke, lib. 5 , cap, 2,3; 9,P 
Mulby, Pise, p. 31, tab. 
LR p «13; phoctena sipe fl 
ut, et (germ. ) fol. 96, 
Mad, Pise, P719, fig. p. 73 
“a, pinnå in dorso u nå, de 


"ei obtuso » Brisson , Regn 
inaron; in {del di 


Ta 


st 
S 


t ra 92 ; Klein 
„tab, 


2A, B, 


4 
AAE j 


‘Ssemble beau 


il conp à 
; M présente aq 
st doué de es m mes 8 
uk 


mes attributs; Y? Epron 


PNA ; ï Marsouin franc : 
pa , en Espagne ; y i 
', en Angleterre; sidi 
| Hollande ; meerschnain, 
magne, swinia-morska, n 
vinja , en Russie; marsi, 
, marswin , tumler , enD 
orvége ; nísa „en Groenlo; 
ur, en Jslande; delphi 
dition de Gmelin; dah 
re, planches de L'Encyelr 
Jarsouïn ; ménagerie duu 
elle ( Cuvier); Faun. Suect 
” ferè coni ormi, dorsol al 

syn, 10% 
ledi, gen; 74? : jim 
] de Jphin Sepi 
set F; 59". 

12 


Je 


p 8,0" | 


3 Man 


3 


Faun. Grd, p« 46. 


DES DAUPHINS. 


205 
lesmêmes affections: etcependant , quelle 
différence dans leur fortune! le dauphin 
a été divinisé , et lemarsouin portelenom 
de pourceau de la mer. Mais le marsouin a 
reçu son nom de marins et de pêcheurs 
grossiers : le dauphin a dû sa destinée au 
génie poétique de la Grèce si spirituelle ; 
etles Muses , quiseules accordent la gloire 


marsouin tursio, Bellon , Aquat. p. 16 ; id. Ron- 
delet, live 16, chap. 6, édit. de Lyon, 1558; 
phocæna , -Wotton , lib. 8, cap. 194, fol. 172, a; 
ida Jonston , lib. 5 , cap, 2, a; 5, p.220, tab. 41; 
id! Willugbby, Pisce p. 31, tab. A.r, fig 2; 
id, Raj. Pisc. p. 13; phocœna sipe lursio, Gesner, 
Aquat. p. 837; et (germ. ) fol. 06, b; phocæna, 
Aldrovand. Pisc. p. 719 , fig. p. 720; delphinus 
phocæna, pinnå in dorso un, dentibus acutis , 
rostro brevi obtuso , Brisson, R egn. anim. p. 371, 
n. 2; marsouin ( delphinus onena l. Bloch, 
Made des poissons , pl. 92 ; Klein, Misc. pisc. x, 
Pe24, et2,p. 26 ,tab, 2A, B, ; phocæna , 
Sibbald. Scot. an. p- 23 ; Rzacz. Pol, A uct pP. 2453 
meerschweim , ax tunin. Mart. Spitzb. p. 92; 
id, Anderson. Island. p. 253; td. es Groen- 
land, p- I51; niser, ou le marsouin, Eggede, 
bad. p o delphin , oder nisen, Gunner, 
Act. Nidros s 2» De 207 tab, 4; Oh. Fabric, 


18 


206 HISTOIRE NATURELLE 
à l'homme , donnent seules de l'éclat aux 
autres ouvrages de la Nature. 

L'ensemble formé par le corps et p 
queue du marsouin représente un cône 
très-alongé. Ce cône n’est cependant pas 
assez régulier pour que le dos ne soit pas 
large et légèrement aplati. Vers les deux 
_tiers de la longueur du dos, s'élève une 
nageoire assez peu échancrée par-derrière, 
et assez peu courbée dans le haut, pour 
paroître de loin former un ie EN rec- 
tangle. La tête un peu renflée au-dessus 


des yeux ressemble d'ailleurs à un cône 


très-court, à sommet obtus, et dont la 
base seroit opposée à celle du cône alougé 
que forment le corps et la queue. 

Les deux mâchoires, presque aussi 
avancées l’une que l’autre, sont dénuées 
de lèvres proprement dites, 
chacune de dents petites, un peu aplaties, 


tranchantes, et dont le nombre varie de- 


puis quarante jusqu’à cinquante. 

La langue, presque semblable à celle du 
dauphin valgai e, estmolle, large, plate, 
et comme dentelée sur ses bords. 

La pyramide du larynx est formée par 


jt, en réfé 


et garnies, 


‘ament ou 
p” schissant st 


satelles du son, sur le 


qui peuvent le produi 


gistrumens sonores qu 
wmquela Nature a forme 
ainsi que je chercher 
sun ouvrage difieren 
‘hppareil le plus simple 
“moins sonore peut fa 
sa sons, très-faciles 
sement, du frémisse: 
topr 
‘Ppemendit, etentii 
ieur que |’ homme pi 
We lon rappelle 
Ndit dans les Q € 
we + articles « 
dal et ste, du 
qu'on le rap 
t plusi 


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” » S Clee, 
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Courbée dans 


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n former un triangle y 


ete un peu renflée any. 


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semble d ailleurs À umg 


à sommet obtus, etdm! 
pposée à celle du cônedwl 


le corps et la queue, 
mâchoires, presque w 


ne que l'autre, sontdmi 


roprement dites, et gun f 
lents petites, un peu ph 
, et dont le nombre vai 
te jusqu'à cinquante. 
esemblableà tt ! 


le haut, y 


DES DAUPHINS. 207 
lépiglotte et par les cartilages arythé- 
noïdes, qui sont joints ensemble de ma- 
nière qw'ilne reste qu’une petite ouverture 
située vers le haut. 

De très-habiles anatomistes ont conclu 


de cette conformation, que le marsouin 
ne pouvoit faire entendre qu'une sorte de 
frémissement ou de bruissement sourd. 
Cependant, en réfléchissant sur les quali- 
tés essentielles du son, sur les différentes 
causes qui peuvent le produire, sur les 
divers instrumens sonores que l’on a ima- 
ginés ou quela Nature a formés, on verra, 
je crois , ainsi que Je chercherai à le mon- 
trer dans un ouvrage différent de celui-ci, 
que l'appareil le plus simple et en appa- 
rence le moins sonore peut faire naître de 
véritables sons, très-faciles à distinguer 
du bruissement, du frémissement , ou du 
bruit proprementdit, etentièrement sem- 
blables à ceux quel’'homme profère. D'ail- 
leurs, que l'on rappelle ce que nous 
avons dit dans les articles de la baleine 
franche, de la jubarte, du cachalot ma- 
crocéphale, et qu'on le rapproche de ce 
qu’'Aristote et plusieurs autres auteurs 


208 HISTOIRE NATURELLE 


ont écrit d’une espèce de gfmissement | 


que le marsouin fait entendre. 


L’orifice des évents est placé au-dessus 


de l’espace qui sépare l'œil de l'ouverture 
de la bouche. Il représente un croissant: 
etsaconcavité est tournée vers le museau. 

Les yeux sont petits, et situés à la 
même hauteur que leslèvres. Une humeur 

‘muqueuse enduit la surface intérieure des 

paupières, qui sont très-peu mobiles. 
L'iris est jaunâtre, et la prunelle paroît 
souvent triangulaire. 

Au-delà de l'œil, très-près de cetorgane 
et à la même hauteur, est l’orifice presque 
imperceptible du canal auditif. 

La nageoire pectoralerépond au milieu 
de l’espace qui sépare l'œil de la dorsale : 
mais ce bras est situé très-bas; ce qui ra- 
baisse le centre d’action et le centre de 
gravité du marsouin , et donne à ce céta- 
cée la faculté de se maintenir , en nageant, 
dans la position la plus convenable. 


Un peu au-delà de la fossette ombili- … 


cale, on découvre une fente lougitudi- 
nale ; par laquelle sort la verge du mâle, 
qui, cylindrique près de sa racine, se 


le séminale » 
d volume. LA 


ptisgran 
j $ 'attachent l 


purerneuxs 
sin, Le vagin de la fi 


yeralement. 


met presque aussi él 
semelles que de la caud: 
mhbes sont échancrés , 

ehquelle part une petite s 


- uke, qui s'étend le long 


après de la dorsale. 

da tès-foncé ou un ne 
M la partie supéricure 
"fe teinte blanchät 
ürieure. 

Werme trà 

} t 

iadu Deus au 
il ac | 

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'tovale, très-g 


Leu, 
peu LT 
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gulaire, 


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» três-près de cetory 


u 


hauteur , est l'orifice prs 
e du canal auditif, 

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est situé très-bas; ce quin 


tre d'action et le centet 
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de se maintenir, en nagth 


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sort la verg? 
que près de 


e pani 


be 


sa acts"! 


į 


DES DAUPHIN S: 


conde ensuite, devient conique, et se 


209 


termine en pointe. Les testicuics sont ca- 
chés; le canal déférent est replié avant 
d'entrer dans l’urètre. Le marsouin n’a 
pas de vésicule séminale, mais une pros- 
tate d'un très-grand volume. Les muscles 
descorps caverneux s'attachent aux petits 
os du bassin. Le vagin de la femelle est 
ridé transversalement. ee 

L'anus est presque aussi éloigné des 
parties sexuelles que de la caudale, dont 
les deux lobes sont échancrés, et du mi- 
lieu de laquelle part une petite saillielon- 
gitudinale, qui s'étend le long du dos, 
jusqu’auprès de la dorsale. 

Un bleu très-foncé ou un noir luisant 
règne sur la partie supérieure du mar- 
souin, et une teinte blanchâtre sur sa 
partie inférieure. 

Un épiderme très-doux au toucher , 
mais qui se détache facilement, et une 
peau très-lisse, recouvrent une couche 
assez épaisse d’une graisse très-blanche. 

e premier estomac, auquel conduit 
l'œsophage qui a des plis longitudinaux 
très-profonds, est ovale, très-grand , très- 

18 


210 HISTOIRE NATURELLE 
ridé en dedans, et revêtu à l’intérieur 
d’une membrane veloutée très-épaisse. Le 
pylore de cet estomac est garni de rides 
très-saillantes et fortes, qui ne peuvent 
laisser passer que des corps très-peu volu- 
mineux , interdisent aux alimens tout 
retour vers œsophage, et par conséquent 
empêchent toute véritable rumination: 

Un petitsac, ou, si l’on veut, un se- 
cond estomac conduit dans un troisième, 
qui est rond, et presque aussi grand que 
le premier. Les parois de ce troisième es- 
tomac sont très-épaisses, composées d’une 
sorte de pulpe assez homogène, et d’une 
‘membrane veloutée, lisse et finc; et les 
rides longitudinales qu'elles présentent, 
se ramifient, pour ainsi dire, en rides 
obliques. de 

Un nouveau sac très-petit conduit à uh 
quatrième éstomac membraneux, criblé 
de pores, conformé coinme un tuyau, ct 
contourné en deux sens opposés. Le cin- 
quième, ridé et arrondi, aboutit à un 
canalintestinal, qui, plissé longitudina- 
lement et très-profondément, n'offre pas 
de cœcum, va, en diminuant de diamètre, 


pauvre! 


près-mité 


” 
ah sentent pas 
] ó 

“partagés en E> 2 L 
pienen a que Gen™ >, 
pr-peu divisés : ny 
ædu el, 

panal hépatique aboutit 
miw; et c'est dans cette 1 
sert le canal pancréa 
hompte tusqu'à sept r 
nme, dont la plus gran 


koca 


tune châtaigne, et la 
Alun pois, 


à à m A + 
Li ds | og Cunfrè TE 
è Ména 


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trelle, 


Eerie dy 


est Pau 
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| que Corps ee Peu 
crdisent Penn, 


Cs-Cpalsses , COM posées | 


e€ assez homogène, et tr 
cloutée, lisse et fine; ti 


idinales qu'elles présent.) 


, pour ainsi dire, ei 


Lu sac très-petit 7 
( y 


217 


DAUPHINS. 


DES 
jusqu'à l'anus, est très-mince auprès de 
cet orifice, et peut avoir, suivant Major, 


- ane longueur égale à douze fois la lon- 


gucur du cétacée *. 

Les reins ne présentent pas de bassinet, 
et sont partagés en plusieurs lobes. 

Le foie n’en a que deux ; ces deux lobes 
sont très-peu divisés : il n’y a pas de vé- 
sicule du fiel. | | 

Le canal hépatique aboutit au dernier 
estomac; et c’est dans cette même cavité 


que se rend le canal pancréatique. 


On compte jusqu’à sept rales inégales 
en volume, dont la plus grande a la gros- 
seur d’une chätaigne, et la plus petite 
celle d'un pois. 

Le cerveau est très-grard à proportion 


‘du volume total de animal; et si l'on 


excepte les singes et quelques autres qua- 
drumanes, il ressemble à celui del'homme, 
plus que le cerveau d'aucun quadrupède, 
notamment par sa largeur, sa convexité , 


\* On doit consulter le savant et intéressant ar- 
ticle publié par mon confrère Cuvier , sur le 
marsouin , dans la Ménagerie du Muséum d'his- 
toire naturelle. 


212 HISTOIRE NATURELLE 


le nombre de ses circonvolutions, leur :: 


_ profondeur, et sa saiilie au-dessus du 
cervelet. 

Les vertèbres du cou sont au nombre de 
sept, et les dorsales de treize. Mais le 
nombre des vertèbres lombaires, sacrées 
et coccygienues, paroît varier : ordinai- 
rement cependant il est de quarante-cinq 
ou quarante-six; ces trois sortes de ver- 
tébres occupent alorstrente-septcinquan- 
tièmes de la longueur totale dela colonne 
vertébrale ; et les vertèbres du cou n’en 
occupent pas deux. 

Au reste, les apophyses transversales 
des vertèbres lombaires sont très-grandes; 
ce quisert à expliquer la force que le mar- 
souin a dans sa queue. 

Ce cétacée a dechaque côté treize côtes, 
dont six seulement aboutissent au ster- 
num, qui est un peu recourbé et comme 
divisé en deux branches. 

Mais considérons de nouveau l'ensemble 
du marsouin. 

Nous verrons que sa longueur totale 
peut aller jusqu'à plus de trois mètres , et 
son poids à plus de dix myriagrammes. “ 


i sépa 


ge de la » 
lance; 


i sque le 
jqeue atteint pre q 


peir totale du cétacee. 


i pande largeur de ; 
vitndue de la rame pri 
6 sain, ne contribuent pas 
séonvante que les pavi 
upée dans la natation 
„ttà cette vivacité de m 
xme fatigue ne paroît 
teila de la peine à su 


ème 
nouin, devant lequ 


i aaa 
mt, pour ainsi dire À 


hig 
1 


ant les Ot 


ONgueur totale d 


deux. 


les apophyses transei] 
lombaires sont trèsgruk 
xpliquer la force que lem! 


sa que ue, 


| dechaque côté treize ct} 
ement aboutissent au tj 


un peu recourbé et cou 
x branches. 
éronsdenouY 


ngueu! t 


m ela col 
t les vertèbres du cony 


eaul'ensenit | 


wbi 


rois mèt" i ! 


DES DAUPHINS. 213 


La distance qui sépare l'orifice des 
évents, de extrémité du museau, cst 
ordinairement égale aux trois vingt- 
sixièmes de la longueur de l'animal; la 
longueur de la nageoire pectorale égale 
cette distance; et la largeur de lanageoire 
de la queue atteint presque le quart de la 
longueur totale du cétacée. 

Cette grande largeur de la caudale, 
cette étendue de la rame principale du 
marsouin , ne contribuent pas peu à cette 
vitesse étonnante que les navigateurs ont 
remarquée dans la natation de ce dau- 

hin, et à cette vivacité de mouvemens, 
qu'aucune fatigue ne paroît suspendre, 
et que l'œil a de la peine à suivre. 

: Le marsouin, devant lequel les flots 
s'ouvrent, pour ainsi dire, avec tant de 
docilité , paroît se plaire à surmonter l'ac- 
tion des courans et la violence des vagues 
que les grandes marées poussent vers les 
côtes ou ramènent vers la haute mer. 
Lorsque la tempête bouleverse l'océan, 
il en parcourt la surfaee avec facilité, 
ue la puissance 


non seulement parce 
électrique , qui, pendantliesorages, règne 


HISTOIRE NATURELLE 
sur la mer comme dans l'atmosphère, le 
maîtrise, l'anime, l’agite, mais encore 
parce que la force de ses muscles peut ai- 
sément contre-balancer la résistance des 


. 214 


oudes soulevées. 

Il joue avec la mer furiense. Pourroit- 
on être étonné qu'il s'ébatte sur Focéan 
paisible, et qu’il se livre pendantle calme 
à tant de bonds, d’évolutions et de ma- 
nœuvres ? : 

Ces mouvemens, Ces Jeux, 
sont d’autantplus variés, quel’imitation, 
‘cette force qui a tant d’empire sur Les 
êtres sensibles , les multiplie etlesmodike. 

Les marsouins en effet vont presque 
toujours en troupes. Ils se rassemblent 
sur-tout dans le temps de leurs amours : 
il n’est pas rare alors de voir un grand 


ces élans, 


nombre de mâles poursuivre la méme fe-. 


melle; et ces måles éprouvent dans ces 
momens de trouble une ardeur si grande, 
que, violemment agités , transportés, €t 
mé distinguant plus que l'objet de leur 
vive recherche, ils se précipitent contre 


les rochers des rivages , ou s’élancent sur 


les vaisseaux , et s'y laissent prendre avec 


né , 
pi 


au mili 
'ils x 

iè nt 
„e delite» entièreme 
k 


jéde vor" 


gant sur ledos , €U le p 
orales, on, CE qui 


weleserrant dans ses 
temps de la gestation 


ino ct quelques aut 
w, desix mois; il est de 
wmivaut Aristote et d'a 
ds ou modernes: et € 
in paroit Ja seule conf 
nion , Puisque comm 


NT, à 
“HANOUiUS Yiennent 
Moxe d'été 


tortë n'est le 


Wmi es plus sou: 
est déjà parye 
able Torsa": an à 
y 


°C la mer furi 
né le $ 

qu Us ebati 
qu'il se livre 
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S et de 
mens } 

FA » CES Jeux, cesi 
| pi us variés, quel'imitaiy 
jui a tant d'empire sur ly 


s , les multiplie etlecmoi! 


uins en effet vont pey 


troupes. Ils se rassem 


s le temps de leurs amu: 


rare alors de voir ang} 
náles poursuivre Ja méme? | 


« mâles éprouvent din” 
rouble une ardeu 


jet del 


es rivages)» 


ni 


3 


y si granb 
transportés} 


ds cle 


; 


DES DAUPHINS. 


219 . 
assez de facilité, pour qu’on pense en 
Islande qu'ils sont, au milieu de cette 
sorte de délire, entièrement privés de la 
faculté de voir. 

Ce temps d'aveuglement et de sensa- 
tions si impérieuses se rencontre ordinai- 
rement avec la fin de l'été. 

La femelle recoit le mâle favorisé en se 
renversant sur le dos , en le pressant avec 
ses pectorales, on, ce qui est la même 
chose, en le serrant dans ses bras. 

Le temps de la gestation est, suivant 
Anderson et quelques autres observa- 
teurs, de six mois; il est de dix mois lu- 
paires, suivant Aristote et d’autres auteurs 
anciens ou inodernes; et cette dernière 
opinion paroît la seule conforme à l'ob- 
servation , puisque communément les 
jeunes marsouins viennent au jour vers 


l'équinoxe d'été, ` 
La portée n’est le plussouvent que d'un 
petit, qui est déjà parvenu à une grosseur 
considérable lorsqu'il voit la lumière, 
puisqu’un embryon tiré du ventre d'une 
femelle, et mesuré par Klein, avoit près. 
de six décimètres de longueur. 


HISTOIRE NATURELLE 


Le marsouin nouveau-né necesse d’être 


216 


auprès de sa mère, pendant tout le temps 


où il a besoin de teter; et ce temps est 
d'une année, dit Otho Fabricius. 

Il se nourrit ensuite, comme ses père 
et mère, de poissons qu'il saisit avec 
autant d'adresse qu’il les poursuit avec 
rapidité. 

On trouve les marsouins dans la Bal- 
tique; près des côtes du Groenland et du 
Labrador; dans le golfe Saint-Laurent; 
dans presque tout l'Océan atlantique ; 
dans le grand Océan ; auprès des îles Gal- 
lapagos, et du golfe de Panama, où le 
capitaine Colnett en a vu une quantité 
innombrable; non loin des rivages occi- 
dentaux du Mexique et de la Californie : 
ils appartiennent à presque toutes les 
mers. Les anciens les ont vus dans la mer 
Noire; mais on croiroit qu’ils les ont très- 
peu observés dans la Méditerranée. Ces 
cétacées paroissent plus fréquemment en 
hiver qu’en été dans certains parages; Cct 
dans d’autres, 
trent pendant l'été plus que pendant l'hi- 


awcontraire, ils se mon- 


Ver. 


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jede pêcheurs , des CO! 
wprusent se préserv er 
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té dur ot nudité 


DES DAUPHINS. 


217 

Leurs courses ni leurs jeux ne sont 
pas toujours paisibles. Plusieurs des ty- 
rans de l'océan sont assez forts pour 
troubler leur tranquillité; et ils ọnt parti- 
culièrement fout à craindre du physétère 
microps, qui peut si aisément les pour- 


dévorer. 

Ils ont d’ailleurs pour ennemis un grand 
nombre de pêcheurs, des coups desquels 
ils ne peuvent se préserver, malgré la 
promptitude avec laquelle ils disparois- 
sent sous l’eau pour éviter les traits, les 
harpons ou les balles. 

Les Hollandois, les Danois, et la plu- 
part des marins de l'Europe, ne recher- 
chent les marsouins que pour l'huile de 
ces cétacées ; mais les Lapons et les Groen- 
landois se nourrissent de ces animaux. 
Les Groenlandois, par exemple, en font 
bouillir ou rôtir la chair, après l'avoir 
laissée se corrompre en partie et perdre de 
sa dureté; ils en mangent aussi les en- 
trailles, la graisse, et même la peau. 

: D'autres salent ou fout fumer la chair des 
marsourns. 

Cétacées. IIs 


19 


218 HISTOIRE NATURELLE 


Les navigateurs hollandois ont distin- 
gué dans l'espèce du marsouin, une variété 


qui ne diffère des marsouins ordinaires # 
‘que par sa petitesse; ils lont nommée | 


“Quelle. 


\ 
Fu 3e ei er far Cu 


OIR ATURg 
teurs holla andois 


Dec e du ma h i 


ATSOuin 
re des Mma Va: Sy 
TSOuins Fe. 
PElitesse : ils l'on R | 
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| ISH À | 
4 Pa Q ; À 
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T; om. HM. 


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| D. DAUPHIN 


Ore gu e- 


Wesarnafk.. 


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À qu 


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se 
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peors départemen: ¿ méridiot 
e Angleterre (voyez, 
JUMPUS y l'ouvrage du savant 
(j 
imie d'Artedi , page 1- 55 }: 
hu en Islande ; spel hi #6 re 
ga, € Norvege ; OrC-5 FIN" 
mnt; opare , en Suede ; 


 Gldphunus orca , Linné , éd 


` Roon oudre , Bloch, édit 


hylin épaulard | Bounaterr 
rüpédie méthodique; del pi 
mando , eic. Mantissa . M 


Hd ga, 6, sjn. 106: } 


DES DAUPHINS. 219 


nt 


LÉ DAUPHIN ORQUE *. 


Cr nom d’orque nous rappelle plusieurs 
de ces fictions enchanteresses que nous 

* Delphinus orca ; Epaulard , oudre , dorque, 
dans pl lép érid , rance ; 
grampus , en Angleterre (voyez, au sujet de ce 

nom grampus, l’ouvrage du savant Schneider sur 
la Synonimie d’Artédi, page 155 ) ; fann-fiskar- 
hnydengen , en Islande ; spekhugger, hoal-hund, 


springer, en Norvége; orc-svin; tandihoye, en 
Danemarck ; opare , en Suède ; kosatky, en 
Russie ; delphinus orca , Linné , édit. de Gmelin; 


le dauphin épaulard , Bonnaterre, planches de 
Encyclopédie méthodique; delphinus rostro sur= 
sum repando , eic. Mantissa, M. 2, p. 92935 
id, Artedi, gen. 76, syn- 106; Faun. Suecic. 523 
Gunn. Act. Nidros. 4, p» 110; balæna minor, 
utrâque maxillé dentaiâ, Sibbaldi. Raj. p- 15; 
delphinus (orca) pinnâ in dorso un, dentibus 
. obtusis, Brisse Regn. anim. p. 373, n.43 orca, 
Bellon, Aquat. p. 16, fig. p.18; espaular, Rondelet, 
première partie , liv. 16 , chap. 95 Muller , Zoologe 
Dan. Prodrom, p. 8, n. 57; Oth. Fabric. Faun. 
Groenland, 46 ; Hunter, Trans. philos. année 1787., 


TIN Orgue” 
7 IN d Ves arna 
J pniru A 


‘épaulard ou oudre, Bloch, édition de Castel; : 


LA 


220 HISTOIRE NATURELLE 
devons au génie de la poésie. Il retrace 
aux imaginations vives, il réveille dans 
les cœurs sensibles, les noms fameux et 
les aventures touchantes , et d’Andromède 
et de Persée, et d Angélique et de Ro- 
land; il porte notre pensée vers l’immortel 
Arioste couronné au milieu des grands 
poètes de l'antiquité. Ne repoussons ja- 
mais ces heureux souvenirs : ne rejetons 
pas les fleurs du jeune âge des peuples; 
elles peuvent embellir l'autel dela Nature, 
sans voiler son image auguste. Disons ce- 
pendant, pour ne rien dérober à la vérité, 
que l’orque des naturalistes modernes n’est 


pas le tyran des mers qui a pu servir de 


type pour les tableaux de lancieune my- 
thologie, ou de la féerie qui l’a rempla- 
cée. Nons avons vu en écrivant l’histoire 
du physétère microps, que ce cétacée 
auroit pu être ce modèle. 

L'orque néanmoins jouit d’une grande 
puissance; elle exerce un empire redou- 
table sur plusieurs habitans de l'océan. 
Sa longueur est souvent de plus de huit 
mètres, et quelquefois de plus de dix; sa 
circonférence, dans l'endroit le plus gros 


ais bn aa 


antiquité. Ne re ou 
Ureux Souvenirs 
s du ; jenne å 
it embellir} auteldela Na, u 
‘On image auguste, Din 

"ar ne rien dérober à la ré 
des naturalistes modernesy# 
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| 


z. Crane et Macholre. LUP EPUUT E- 
du DAUPHIN Orgue. 


2. Machore inferieure du DAUPHIN Orgue. 


i 
Ey a lus de 


1 jh Tamise ? z 


y k capita 
dn auprès du 
dugedel'équateur et ceh 
aws peuvent donc lui co! 


| : 
“‘npeoire de | 


pantarctique ; €t € 
ine Colnett dar 


golfe de Pa 


inc appartenir à tous 


heuleur générale de ce 


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‘ande tache blanehe. 
a queue 
t 

tlbes dont chacun est 


Mte: 
"t; la dorsale i plac ct 


DES DAUPHINS. 221 
de son corps, peut aller jusqu’à cinq 
mètres; et même, suivant quelques au- 
teurs, sa largeur égale plus de la moitié 
de sa longueur. 

On la trouve dans l'Océan atlantique, 
où on l’a vue, auprès du pôle boréal, 
dans le détroit de Davis, vers l’embou- 
chure dela Tamise, ainsi qu'aux environs 
dn pôle antarctique; et elle a été observée 
par le capitaine Colnett dans le grand 
Océan , auprès du golfe de Panama *. Le 
voisinage de l'équateur et celui des cercles 
polaires peuvent donc lui convenir; elle 
peut donc appartenir à tous les climats, 

La couleur générale de ce cétacée est 
noirâtre; la gorge, la poitrine, le ventre, 
etune partie du dessous dela queue, sont 
blancs; et l’on voit souvent derrière l'œil 
une grande tache blanche. 

La nageoire de la queue se divise en 
deux lobes dont chacun est échancré par- 
derrière; la dorsale, placée de manière à 

* A Voyage to the south Atlantic for the 
purpose of extending the sperma ceti whale 
fisheries , ete.; by captain James Colnett. Lon- 
don, 1798. 

19 


222 HISTOIRE NATURELLE 


correspondre au milicu du ventre, a quel- 


quefois près d’un mètre et demi de hau- 
teur. La tête se termine par un museau 
très-court et arrondi : elle est d'ailleurs 
très-peu bombée ; et même, lorsqu'on l'a 
dépouillée de ses tégumens ,lecrâne paroît 
non seulement très-aplati, Anais encore 
un peu concavedaussa partie supérieure *, 

La mâchoire d’en-haut est un peu plus 
longue que celle d'en-bas : mais cette der- 
nière est beaucoup plus large que la su- 
périeure; elle préseute de plus, dans sa 
partie inférieure, unesorte derenflement. 

Les dents sont inégales, coniques , 
mousses et recourbées à leur sommet; 
leur nombre doit beaucoup varier sur-tout 
avec l’âge, puisqu’Artédi dit qu'il y en a 
quarante à la mâchoire d'en-bas, et que 
dans la tête osseuse d’une Jeune orque, 
qui fait partie de la collection du Muséum, 
on n’en compte que vingt-deux à chaque 
mâchoire. 

L'œil est situé très-près de la commis- 


. A , 
* Onpeut s'en assurer en examinantlecrâne d'une 


orque , qui est conservé dans les galeries d'anatomie 
, , mi a ti > 
comparée du Muséum national d'histoire naturelle. 


pnt aussi 


Ma 
jep freq" 
peot. - " 
ques n wij 
ye nourrissen 
| pleure neotes : 
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zment de 


gsi roraces, bat 
mqu'elles sont réunies € 
went attaquer un grand 
turune baleine , la déc 
utsrecourbées , Oppos 
ve, le nombre au v olum 
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“rl fuite à leurs atts 
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 Unesorte de renfleme | 


it imégales, coniqua, 


urbées à leur sommet | 


beaucoup varier sur 
qu'Artédi dit qu'il yet 
choire d'en-bas, etg 
use d'une jeune oqi, 


a collection du Musew | 


ue-vingt-deus à chagi 


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reren examinan! 
sé dans les galeries 

J 
) pational d'histolré 


crånedit 


d'anatot” 


REEERE 


DES DAUPHINS. 223. 
sure des lèvres, mais un peu plus haut. 


Les pectorales, larges et presque ovales, 


sont deux rames assez puissantes. La verge 


du mâle a fréquemment plus d’un mètre 
de longueur. 

Les orques n'ont pas d'intestin cœcum. 

Elles se nourrissent de poissons, parti- 
culièrement de pleuronectes; mais elles 
dévorent aussi les phoques : elles sont 
même si voraces, si hardies et si féroces , 
que lorsqu'elles sont réunies en troupes, 
elles osent attaquer un grand cétacée , se 
jettent sur une baleine, la déchirent avec 
leurs dents recourbées, opposent l'agi ité 
à la masse, le nombreau volume, l'adresse 
à la puissance, l'audace à la force, agi- 
tent, tourmentent, couvrent de blessures 
et de sang leur monstrueux ennemi, qui, 
pour -éviter la mort ou des douleurs 
cruelles , est quelquefois obligé de se dé- 
rober par la fuite à leurs attaques meur- 
trières, et qui, troublé par leurs mouve- 
mens rapides et par leurs manœuvres 
multipliées, se précipite vers les rivages 
où il trouve dans les harpons des pêcheurs, 
des armes bien plus funestes. 


224 HISTOIRE NATURELLE 


LE DAUPHIN GLADIATEUR *. 


Cz cétacée ressemblebeaucoup à l’orque; 
mais ses armesréclles sont plus puissantes, 
et ses armes apparentes sont plus grandes. 


* Delphinus gladiator ; grampus , par des 
Anglois; Aaa-hirningur , en Islande; killer- 
irasher, sur les côtes des Etats-Unis ; delphinus 
orca, var. B, Linné, édiion de Gmelin ; dauphin 
épée de mer, Bonnaterre, planches de lEncyclo- 
pédie méthodique; #4. Bloch, édition de R. R., 
Castel ; delphinus pinné in dorso unâ gladii 
recuroi æmulä, dentibus acutis, rostro quasi 
truncato , Brisson , Regn. anim. p. 372, n. 3; 
delphinus dorsi pinnåâ altissimä, dentibus sub- 
conicis parùm incurvis , Muller, Zoolog. Dan. 
Prodrom. p. 8, n. 57 ; schwerdt-fisch , Au- 
derson, Island. p. 255 ; Crantz , Groenland. pe 152$ 
noch ein ander art grosse fische, Mart. Spitzb. 
p- 94; poisson à sabre, Voyage de Pagès vers le 
pôle du Nord, tom. Il, p. 142; delphinus 
. (maximus) pinnâ majori acuminatä , haa hir- 
ningur , Voyage en Islande, par Olafsen et 
Povelsen. 


1 n | 
dorsale est recourbée eu 
grondie à SON extrémale , 
ur ressembler à la lam 


gant; et cependant à sa 


efois trois quarts de mi 


ila peau du dos s'étend a 
méminence , et la couv: 


 mseau est très-court : € 


ere est assez peu courb 

iil paroisse comme tro: 
es sont aussi av: 
kon an pe sont ai 
" var pius élevé, 
tdu bout 


LE " 
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| Mble beauconpar 


Re 
elles Sont Plus puis 
‘arente 


que 
S sont p| n 
Plus granda, 

adia! . 
rn LE EP, pr 
tes des Etats-Unis; delyhin 
€, édition de Gmelin; dagh 
naterre, planches de l Eney 
y 24. Bloch, édition de R., 
s pinnå in dorso un gli 
dentibus acutis, rostro qui 
, Regn. anim. p. 372, 13; 
inné altissimé, dentibus «è 
sureis , Muller, Zoolog, Da 
D. 57 ; schwerdi-fisch, * 
55; Crau , Groenland. p1” 
f Mart, Sp 


sabre s | 
À, » delphi 
om IL, p P slt 


» €n Islande; p, f 


DES DAUPHINS. 225 
Sa dorsale, qu'on a comparée à un sabre, 
est beaucoup plus haute que celle de 
Porque. D'ailleurs, cette nageoire est si- 
tuée très-près de la tête, et presque sur la 
nuque. Sa hauteur surpasse le cinquième 
de la longueur totale du cétacée, et ce 
cinquième est souvent de deux mètres. 
Cette dorsale est recourbée en arrière, un 
peu arrondie à son extrémité , assez alon- 
gée pour ressembler à la lame du sabre 
d’un géant; et cependant à sa base elle a 
quelquefois trois quarts de mètre de lar- 
geur. La peau du dos s'étend au-dessus de 
cette proéminence, et la couvreen entier. 

Le museau est très-court; et sa surface 
antérieure est assez peu courbée pour que 
de loin il paroisse comme tronqué. 

Les mâchoires sont aussi avancées l’une 
que l’autre. Les dents sont aiguës. 

L'œil , beaucoup plus élevé que l’ouver- 
ture de la bouche, est presque aussi rap- 
proché du bout du museau que la com- 
missure des lèvres. | 

La pectoraleest très-grande, très-aplatie, 
élargie en forme d’une énorme spatule, 
et compose une rame dont la longueur 


226 HISTOIRE NATURELLE 


peut étre de deux mètres, et la plus 


grande largeur de plus d'un mètre. 

La caudale est aussi très-grande nelle se 
divise en deux lobes dont chacun a la: 
figure d’un croissant et présente sa conca- 
vité du côté du museau. La largeur de 
cette caudale est de près de trois mètres. 

Voilà donc deux grandes causes de vi- 
tesse dans la natation et de rapidité dans, 
les mouvemens, que nous présente le 
gladiateur; etcetattributest con Grimé par 
ce que nous trouvons dans des notes ma- 
nuscrites dont nous devons la connais- 
sance à sir Josepl Banks. Mon illustre 
confrère m'a fait parvenir ces notes, avec 
un dessin d'un gladiateur mâle pris dans, 
la Tamise le 10 juin 1793. Ce cétacée , après, 
avoir été percé de trois harpons ,remorqua 
le bateau dans lequel étotent les quatre 
personnes qui l’avoient blessé , l’entraîna 
deux fois depuis Blackwall jusqu'à Green- 
wich, et une fois jusqu'à Deptford , malgré 
une forte marée qui parcouroit #uit milles 
dans une heure , etsans être arrété par les 
coups de lance qu’on lui portoit toutes les 
fois qu'il paroissoit sur l’eau. Il expira 


“force de ce dauphin gla 
we d'un autre individi 
w quiarrèta lecadavre d 


sieurs chaloupes rel 


latraina au fond de la m 
hgadiateurs vont par 4 
“qu'ils ne sont réunis q 
Mousix, ils osent ati 
“anche encore jeune : 

Es comme des di 
Sam 
"riter Les redo rep SEN 
utables 


» que nous su, 
tattributest ti, 
avons dans des notes n 
nous deyons la CONNüi. 
pl Banks, Mon illut 
| parvenir ces notes, ar 
;ladiateur mâle pris dm 


tin 1705. Ce cétacée, ap | 


> trois harpous remon 
lequel étolent Jes quat 
soient blessé , lentaiu 
Blackwal jusqu'à Gu 
jusqu'à Deptford, milgi 
it Auitmilla 


oit $ 


| 


Condrmén | 


t 


E. 


DES DAUPHINS. 22 


devantl’hôpital de Greenwich: Ce gladia- 


teur, dont nous avons fait graverla figure, 
avoittrente-un pieds anglois de longueur, 
et douze pieds de circonférence dans l’en- 
droit le plus gros de son corps. 

Pendant qu'il respiroit encore , aucun 
bateau n’osa en approcher, tant on re- 
doutoit les effets terribles de sa grande 


‘masse ét de ses derniers efforts. 


La force de ce dauphin gladiateur rap- 
pelle celle d’un autre individu de la même 
espèce, qui arrêta le cadavre d’une baleine 
que plusieurs chaloupes remorquoient, 
et l’entraîna au fond de la mer. 

Les gladiateurs vont par troupes : lors 


même qu’ils ne sont réunis qu’au nombre 


de cinq ou six, ils osent attaquer la ba- 
leine franche encore jeune; ils se précipi- 
tent sur elle, comme des dogues exercés 
et furieux se jettent sur un jeune taureau. 


Les uns cherchent à saisir sa queue, pour 


en arrêter les redoutables mouvemens; 
lesautres attaquent vers la tête. La jeune 
baleine , tourmentée, harassée, forcée 
quelquefois de succomber sous le nombre, 


Ouvre sa vaste gueule; et à l'instant les 


528 HISTOIRE NATURELLE 
gladiateurs affamés et audacieux déchi- 
rentses lèvres, font pénétrer leur museau 
ensanglanté jusqu’à sa langue, et en dé- 
vorent les lambeaux avec avidité. Le 
voyageur de Pagès ditavoir vu une jeune 
baleine fuir devant une troupe cruelle de 
ces voraces et hardis gladiateurs, montrer 
de larges blessures, et porter ainsi lem- 
preinte des dents meurtrières de ces féroces 
dauphins. 
Mais ces cétacées ne parviennent pas 


toujours àrencontrer, combattre, vaincre 


etimmoler de jeunes baleines : les poissons 
forment leur proie ordinaire. 

Je lis dans les notes manuscrites dont 
je dois la connoïssance à sir Joseph 
Banks, que pendant une quinzaine de 
jours, où six dauphins gladiateurs furent 
vus dans la Tamise, sans qu'on püût les 
prendre, les aloses etles carrelets furent 
extraordinairement rares. 

On a trouvé les cétacées dont nous 
parlons dans le détroit de Davis et dans 
la Méditerranée d'Amérique , ainsi qu’au- 
près du Spitzberg. lls peuvent fournir de 
l'huile assez bonne poux être recherchée. 


p s 2114 
à eur parti supé 

, ge nOi » et leur 
gh peau blanc: C 
pje et relevée par uni 
yi-longue ; très-etro 
hi s'étend de chaqui 


torale, comme u 
u brun ou noir à 


la pee 
motea | 
| peut voir AUSSI , en 
dk,un croissant blanc « 
aut avec les nuance: 


mdela tête. 


En 11 


fl. 
Meg 


acces ne parviennent p 
Ontrer, combattre, yain 


eunes baleines : Les pois | 
i 


roie ordinaire. 


es notes manuscrites dni } 


nnoissance à sir Joy 
endant une quinzaine t 


= 


auphins gladiateurs fuet y 


amise, sans qu'on pit li 
loses et les carrelets 


erg. Ils 
et 
opne pou 


farat Le. 


LS 
DES DAUPHINS. 229 
Toute leur partie supérieure est d’un 
brun presque noir, et leur partie infé- 
rieure d’un beau blanc. Cette couleur 
blanche est relevée par une tache noi- 
râtre, très-longue, très-étroite et poin- 
tue, qui s'étend de chaque côté de la 
queue en bande longitudinale, ets’avance 
vers la pectorale, comme un appendice 
du manteau brun ou noirâtre de lani- 
mal. On peut voir aussi, entre l'œil et la 
rsale . un croissant blanc qui contraste 
0 2 
fortement avec les nuances foncées du 
dessus de la tête. 


230 HISTOIRE NATURELLE 


LE DAUPHIN NÉSARNACK* 


Cr cétacée a le corps et la queue très- 
alongés. Sa plus grande épaisseur est entre 
les bras et la dorsale : aussi, dans cette 
partie, son dos présente-t-il une grande 
convexité. La tête proprement dite est 
arrondie; mais le museau, qu’on en dis- 
tingue très-facilement, est aplati, et un 
peu semblable à un bec d’oie ou de ca- 
nard , comme celuïsdu dauphin vulgaire. 
La mâchoire inférieure avance plus que 
celle d'en-haut : l’une et l’autre sont gar- 
_nies de quarante ou quarante-deux dents 
presque cylindriques, droites et très- 
émoussées au sommet , même lorsque 
l'animal est jeune. 


* Delphinus nesarnack ; dauphin nésarnack , 
Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie métho- 
dique; Muller, Prodrom. Zoolog. Dans 56; 
Act. Nidro 4, 3; M. Oih. Fabric. Fauna Groen- 
land. p. 49. 


on du nésam 
cchancrées 
LI 

jh surface de r 
hrdle, peu étendue , | 
he, s'élève à l'extrémit 
wine de la queue, et: 
haudale par wne saillie 
nt la plus grande l 


L 


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arnack ; dauphin néant 

es de l'Encyclopédie LS 
Loolog. ape V1 | 

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4 Fabric Fauna Gr | 


DES- D 'AUPHINS. 231 

L'évent est situé au-dessus de l'œil, 
mais un peu plus près du bout du mu- 
seau que l'organe de la vue. 

Les pectorales sont placées très-bas, et 
par conséquent d'une manière très-favo- 
rable à la natation du nésarnack, mais 
petites, et de plus échancrées ; ce qui di- 
minue la surface de cette rame. 

La dorsale, peu étendue, échancrée et 
recourbée, s'élève à l’extrémité du dos la 
plus voisine de la queue, et se prolonge 
vers la caudale par une saillie longitudi- 


nale, dont la plus grande hauteur est 
quelquefois un vingt-deuxième de la lon- 


gueur totale du cétacée. 

Les deux lobes qui composent la cau- 
dale sont échancrés , et leurs extrémités 
courbées en arrière. 

La couleur générale du nésarnack est 
noirâtre; quelques bandes transversales, 
d'une nuance plus foncée, la relèvent 
souvent sur le dos; une teinte blanchâtre 
paroît sur le ventre et quelquefois sur le 
bas des côtés de ce dauphin. ? 

Ce cétacée a soixante vertèbres, et n'a 
pas de cœcum. 


232 HISTOIRE NATURELLE 

Sa longueur totale est de plus de trois 
mètres. La caudale a plus d’un demi-: 
mètre de largeur, 

On le prend difficilement, parce qu’il 
s'approche peu des rivages. Ii est cepen- 
dant des contrées où l’on se nourrit de sa 
chair, de son lard, et même de ses en- 
trailles. 


On a écrit que la femelle mettoit bas 


pendant l'hiver. Son lait est gras et nour- 
rissant. 


Le nésarnack vit dans l'Océan atlan- 
tique septentrional. 


| piques cachalots. 


Wat royale , 


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DES DAUPHINS. 233 


RE 


LE DAUPHIN DIODON*. 


Cz dauphin parvient à une longueur 
qui égale celle de quelques physétères et 
de quelques cachalots. Un diodon pris 
auprès de Londres en 1783 avoit sept 
mètres de longueur; et le savant anato- 
miste Hunter, qui en a publié la première 
description dans les Transactions de la 
société royale, a eu dans sa collection le 
crâne dun dauphin de la même espèce, 
qui devoit être long de plus de treize 
mètres. 

Cecétacée a le museau aplati et alongé, 
comme celui du dauphin vulgaire et 
comme celui du nésarnack ; maissa mâ- 


choire inférieure ne présente que deux 


dents, lesquelles sont aiguës et situées à 


* Delphinus diodon; Hunter, Transact, phi- 
losoph. année 1787; dauphin à deux dents, 
Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie métho- 

ique, 

` 20 


234 HISTOIRE NATURÉLLE 


l'extrémité de cette mâchoire d’en-bas. Le. 


front est convexe. La plusgrande grosseur 
de cediodon est auprès des pectorales, qut 
sontpetites, ovales, et situées sur la même 
ligne horizontale que les commissures des 
lèvres. La dorsale, très-voisine de Pori- 
- gine de la queue, est conformée comme 
un fer de ÈS Ses etinclinée en ar- 
rière. La ] deuxlo 


A échan 


crés. La couleur générale du cétacée est 
d'un brun noirâtre, qui s’éclaircit sur le 
ventre. 


di; 


pes DAY 


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a 


[prétacée ressemble] 
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mrenflée comme © 
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nérale est presque 
i * Delphinus ventric 

Saa paote 178+; 
> Planches de |’ 


mé aCée ey 
» qui S éclaireit sy 


235 


DES DAUPHINS. 


pre 2eme 


E DEUPHIN VENTRU, 


Cr cétacée ressemble beaucoup à lorque: 
ila de même le museau très-court et ar- 
rondi; mais sa mâchoire inférieure n’est 
pas renflée comme celle de l'orque. Au 
lieu du gonflement que l’on ne voit pas 
dans sa mâchoire d’en-bas , son ventre, 
ou, pour mieux dire, presque toute la 
partie inférieure de son corps, ofire un 
volume si considérable , que la queue pa- 


roît très-mince. On croit cette queue pro- 


prement dite d'autant plus étroite , que sa 
largeur est inférieure, à proportion, à 
celle de la queue de presque tousles autres 
cétacées ; elle a mème ce petit diamètre 
transversal dès son origine, et sa forme 
générale est presque cylindrique. 

* Delphinus ventricosus ; Hunter, Transact. 
philosoph, année 1787; Épanlard ventru , Bon- 
naterre , planches de l’Encyclopédie méthodique. : 


236 HISTOIRE NATURELLE 
Très-près de cette même queue s'élève 

la dorsale, dont la figure est celle d’un 

triangle rectangle, et qui par conséquent 


est plus longue et moins haute que celle 


de plusieurs autres dauphins. 

Des teintes noirâtres sont mêlées avec 
le blanc de la partie inférieure de l'ani- 
mal. Cette espèce, dont les naturalistes 
doivent la connoissance à Hunter, par- 
vient au moins à la longueur de six mètres, 


nEs pauPH? 


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sde la tête élevé et © 


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ien'ayance pas plus q 
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aet dont dix sont pl 
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we l'En fires ;d ip . 


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3 Pat. 


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a longueut de SLX mèta 


a n 


DES DAUPHINS. 237 


LE DAUPHIN FÉRÈS"* 


C: cétacée, dontle professeur Bonnaterre 
a le premier publié la description, a le 
dessus de la tête élevé et convexe, et le 
museau arrondi et très-court. Une mâ- 
choire navance pas plus que l’autre. On 
compte à celle d'en-haut, ainsi qu’à celle 
d'en-bas, vingt dents inégales en gran- 
deur, et dont dix sont plus grosses que 
lesautres , mais qui sont toutes semblables 
par leur figure. La partie de chaque dent 
que l’alvéole renferme , est égale à celle 
qui sort des gencives, et représente un 
cône recourbé et un peu aplati: l’autre 
partieest arrondie à son sommet, ovoide, 
et divisée en deux lobes par une rainure. 
longitudinale. La peau qui recouvre le 
férès est fine et noirâtre. Ce dauphin par- 

* Delphinus feres ; dauphin férès, Bonuaterre , 
planches de l'Encyclopédie méthodique. 


28 HISTOIRE NATURELLE 


vient à une longucur de près de cing 


mètres. Celle de l'os du crâne est le sep- 
tième ou à peu près de la longueur totale 
du cétacée. 

Le 22 juin 1787, un bâtiment qui venoit 
de Malte, ayant mouillé dans une petite 
plage de Ëa Méditerranée, voisine deSaint- 
ropès , du département du Var, fut bien- 
tôt environné d’une troupe nombreuse de 
férès, suivant une relation adressée par 
M. Lambert, habitant de Saint-Tropès, 

à M. l'abbé Tutiés , chanoine de Fréjus, 
et envoyée par ce dernier au professeur 
Bonnaterre *. Le capitaine du bâtiment 
descendit dans sa chaloupe, attaqua un 
de ces dauphins, et le perca d’un trident. 
Le cétacée, blessé et cherchant à fuir, 
auroit entraîné la chaloupe, si l'équipage 
n’avoit redoublé d'efforts pour la retenir. 
Le férès lutta avec une nouvelle violence; 
le trident se détacha, mais enleva une 
large portion de muscles: ledauphin poussa 
quelques cris; tous les autres cétacées se 
rassemblèrent autour de leur compagnon; 

* Bonnaterre y planches de l'Encyclopédie mé- 
thodiques 


imeat ; 
gand nawi de pi 
nemis. On les-assa 
pursblessures etleu 
ds siflemens aigus. 
cent de ces férès 
ng dans ce lieu d 
ks individus immo 
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nches dé l'Ene „yelopćdi ne 


ge 


DES D'AUPHI-NS, 
ils firent entendre des mugissemens pro- 
fonds, qui eHrayèrent le capitaine et ses 
matelots, et ils voguèrent vers le golfe de 
Grimeau , où ils rencontrèrent, dans un 
grand nombre de pêcheurs, de nouveaux 
ennemis. On lesassaillit à coups dehache; 
leurs blessures etleur rage leur arrachoient 
des siflemens aigus. On tua, dit-on, près 
de cent de ces férès ; la mer étoit teinte de 
sang dans ce lieu de carnage. On trouva 
les individus immolés remplis de graisse; 
et leur chair parut rougeâtre comme celle 
du bœuf. | 


239 


240 HISTOIRE NATURELLE 


LE DAUPHIN DE DUHAMEL:. 


N ovs consacrons à la mémoire du savant 
et respectable Duhamel ce cétacée qu'il a 
fait connoître ?, et dont la description 
et un dessin lui avoient été envoyés de 
Vannes par M. Desforges-Maillard. Un 
individu de cette espèce avoit été pris au- 
près de l’embouchurede la Loire. Il y avoit 
passé les mois de mai, juin et juillet, 
blessé dans sa nageoire dorsale, se tenant 
entre deux petites îles, s’y nourrissant fa- 
cilement des poissons qui y abondent, et 
y poursuivant les marsouins avec une 
sorte de fureur. Il avoit plus de six mètres 
de longueur, et son plus grand diamètre 
transversal n’étoit que d’un mètre ou en- 
viron. Ses dents, au nombre de vingt- 


1 Delphinus Duhamel. 
2 Traité des pêches. 


4 ptre à chaq 


pes DAU 
ue mâcl 


} et indiquoien t : 


i 


plargeur. La 
weet le bout du mu: 
ias de l'intervalle cc 
ytte même extrémit 
iplacé presque au-de 
qi avoit un mètre d 
sètre de large. On vo 
peau-dessus de l'ami 
kieure, la gorge et le 
necouleur blanche, c 
urdesnageoires et d 
ucétacée. La peau 
cher. 


| 
; SATURI, 


EX 
N DE DU, 


nn 


m à la Mémoire dus 
uhamel cec 
» et dont la descripi 
ìt avoient été envo tsd 
. D esforges-Maillar U 
te espèce avoit été pris ar 
chure de la Loire. Iyan 
de mai, juin et juil, 
ageoire dorsale, se tennt 
tes Îles , s'y nourrisati 
issons qui y aboudent,? 
les marsouins aveo ut 
Jl avoit plus de sir 
t son plus grand me 
oit que d'un 
ts, au nombre 
juhameli. . 


sches. 


etacée qu'ils À 


mètre ont | 
de qu | 
| 


DES DAUPHINS. 
quatre à chaque mâchoire, étoient lon- 
gues, et indiquoient la jeunesse de l’ani- 
mal. L’orifice des évents avoit beaucoup 
de largeur. La distance entre cette ouver- 
ture et le bout du museau n’égaloit pas le 
tiers de l'intervalle compris entre l'œil et 
cette même extrémité. L'œil étoit ovale 
et placé presque au-dessus de la pectorale, 
qui avoit un mètre de long et un demi- 
mètre de large. On voyoit la dorsale pres- 
que au-dessus de Panus. La mâchoire in- 
férieure, la gorge etle ventre présentoient 
unecouleurblanche, que faisoitressortirle 
noir des nageoires et de la partiesupérieure 
du cétacée. La peau étoit très-douce au 
toucher. 


247 


242 HISTOIRE NATURELLE 


LE DAUPHIN DE PÉRON*. 


Nous donnons à ce dauphin le nom du 
naturaliste plein de zèle qui l’a observé, 
et qui, dans le moment où J'écris, brave 
encore les dangers d’une navigation loin- 
taine, pour accroître le domaine des 
sciences naturelles. Les cétacées de l'es- 
pèce du dauphin de Péron ont la forme et 
les proportions du marsouin. Leur dos est 
d’un bleu noirâtre, qui contraste d’une 
manière très-agréable avec le blanc écla- 
tant du ventre et des côtés, et avec celui 
que l’on voit au bout de la queue, à Pex- 
trémité du museau, et à celle des nageoires. 
Ils voguent en troupes dans le grand 
Océan austral. Le citoyen Péron en a 
* Delphinus Peronii ; delphinus leucoram- 
phus , Manuscrits envoyés au Muséum national 
d'histoire naturelle, par le citoyen Péron , Pon 
des naturalistes de Vexpédition de découvertes 
commandée par le capitaine Baudin. 


parante q 
wstrale. 


IR à 


TIN Dg PÉRoy | 


ns à ce dau 
‘in de zèle 
 MOment o 


ui l'a dur 
ai SU 
nn U J'écris, by 
gen dane in 

alne dy 
relles. Les cétacées dely 
in de Péron ontla forme: 
s du marsouiv, Leur due 
râtre , qui contraste dm 
gréable avec le blanci 
> et des côtés, et avec 
yu bout de la queue, ils 


seau, et à celle des nagtu | 


en troupes dans Le gm 
|. Le citoyen Péron “' 
Peronii ; delphinus len 
ıs entoyés au Mostun ! 
lle. par Je es 

de l'expédinon de 
le capitaine Baudin. 


Phin le non | 


al f 


P éron ; 
décout | 


DES DAUPHINS. 243 
yencontré des bandes nombreuses, na- 
geant avec une rapidité extraordinaire, 
dans les environs du cap sud de la terre 
de Diémen, et par conséquent vers le 
quarante-quatrième degré de latitude 
australe. 


244 HISTOIRE NATURELLE 


LE DAUPHIN DE COMMERSON *. 


Lers trois grandes parties du monde ; 
l'Amérique , l'Afrique et l'Asie, dont 
on peut regarder la Nouvelle-Hollande 
comme une prolongation, se terminent, 
dans l'hémisphère austral , par trois pro- 
montoires fameux, le cap de Horn, le 
cap de Bonne-Espérance et ani de 
Diémen. De ces trois promontoires, les 
deux plus avancés vers le pôle antarctique 
sont le cap de Diémen et le cap de Horn. 
Nousavons vu des troupes nombreuses de 
dauphins remarquables par leur vélocité 
et par l'éclat du blanc et du noir qu’ils 
présentent, animer les environs du cap de 


* Delphinus Commersonit : 
P 3 


le jacobite ; le 
marsouin jacobite ; 


lursio corpore 


argenteo ; 
extremitatibus nigricantibus , Con ma- 
4 


nuscrits adressés à 


à Lac cepède 


Buffon, et remis par Buffon 


1 le pati 


| ; 
. nous 


platter le 
endissant et 1€ 


rspl 
parure ainsi w pi 
. puyemens. Ces di 


pr le célèbre Comm 
és auprès de la ter 
kroit de Magellan, 
ntour du monde d 
aisle blanc et le nc 
iféremment sur À 
dmr ceux de Con 
mers, le dos est n 
meau, de la qu 
fe un très-beau } 
knoir ne paroît « 
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>; tt un peu 
Dur 

brillantes 


‘Brand Observat 


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5 Parties du mond 
ji 
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er la Nouvelle py 

| a Nouvelle- Holing 

Ougation , se terminer 


re austral , p | 


| ar trois pr, 
ux, le cap de Horn, | 
-Espérance et celui 4 
trois promontoires, ls 
és vers le pôle antarctiqu 
Jiémen et le cap de Hom 
es troupes nombreusesd 
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blanc et du noir qui 


~ 1 
ner les environs ou capé 
i scobite: l 
yn mersontl ; le jacobite j 
{ursio corporé argenté; 


Commerson D 


cân tibus , À 
JS 


par uio | 


Í 


f 


DES DAUPHINS. 


Diémen , où le naturaliste Péron les a ob- 


245 


servés : nous allons voir les environs du cap 
de Horn montrer des bandes considéra- 
bles d’autres dauphins également dignes 
de l'attention du voyageur par le blanc 
resplendissant et le noir luisant de leur 
parure, ainsi que par la rapidité de leurs 
mouvemens. Ces derniers ont été décrits 
par le célèbre Commerson , qui les a trou- 
vés auprès de la terre de Feu et dans le 
détroit de Magellan, lors du célèbre voyage 
autour du monde de notre Bougainville. 
Mais le blanc etle noir sont distribués bien 
différemment sur les dauphins de Péron 
et sur ceux de Commerson : sur les pre- 
miers, le dos est noir, et l'extrémité du 
muscau, de la queue et des nageoires, 
offre un très-beau blanc; sur les seconds, 
le noir ne paroît qu'aux extrémités, et 
tout le reste reluit comme une surface 
polie, blanche, et, pour ainsi dire, ar- 
gentée. C’est pendant l'été de l'hémisphère 


“austral, et un peu avant le solstice, que 


Commerson a vu ces dauphins argentés, 

dont les brillantes couleurs ont fait dire à 

ce grand observateur qu'il falloit distin- 
i 21 


246 HISTOIRE NATURELLE. 

guer ces cétacées même parmi les plus 
beaux habitans des mers. Ils jouoient au- 
tour du vaisseau de Commerson, et se 
faisoient considérer avec plaisir par leur 
facilité à l'emporter de vitesse sur ce bâ- 
timent, qu'ils dépassoient avec prompti- 


tude, et qu'ils enveloppoient avec célérité 


au milieu de leurs manœuvres et de leurs 
évolutions. 

Ils étoient moins grands que des mar- 
souins. Si, contre nos conjectures, lės 
dauphins de Commerson et ceux de Péron 
n’avoient pas de nageoire dorsale, nous 
n'avons pas besoin de dire qu'il faudroit 
les placer dans le genre des delphinaptères, 
avec les bélugas et les sénedettes. 


fs HYPÉS 


i 


|s corps et la que 


‘valongés. Leur f 


jme; la base du € 
muve vers l’endroi 
mpeoir es pectorales 


i On trouvera au Co! 
we le tableau des © 
spèces de cétacées. 

+ Hyperoodon buts 
eo d'oie ; butskopff ; d 
link , cdition de € 
pub, pe 93; id. Ai 
tantz, Groenland. p- 
Groen], p 56 ; le d 
= planches de P 
Utle-head > Or sloun 
bu, tab, 
latoppid, 


14 ` neb 
Norw. I 


. Lt x 
log. Britann 


Ejsique, p 


nn. p. 5 
histoire na 


Nt avec ê ali 


i 
uy 
nôins gra 
ontre ch r ss 
Jectures, ly 
ommerson et ceux de Piy 
de nageoire dorsale, n 
esoin de dire qu'il fandit 
s le genre des de/phinopin, 
15 et les sénedettes. 


nil 


gec 


LES HYPÉROODONS:. 


mamaaa 


L'HYPÉROODON BUTSKOF:. 


Lz corps et la queue du butskopf sont 
très-alongés. Leur forme générale est co- 


_ pique; la base du cône qu'ils forment se 


trouve vers l'endroit où sont placées les 
nageoires pectorales. La tête a près d’une 


t On trouvera au commencement de cette His- 
toire le tableau des ordres, des genres et des 
espèces de cétacées. ` 

2 Hyperoodon butskopf ; grand souffleur à 
bec d'oie ; butskopff; delphinus orca ( butskopf), 
Linné , cdition de Gmelin; butskogf , Mart. 
Spitzb. pe 93; id. Anderson, Isl, p. 2044 10 
Crantz. Groenland. p. 151 ; buts-kopper, Kggede, 
Groenl. pe 56; le dauphin butskopf, Bonna- 
terre, planches de V'Encyclopédie méthodique ; 
bottle-head , or slounders-head, Dale, Barwich, 
4, 11, tab. 14; nebbe haul, or beaked whale, 
Pontoppid. Norw. 1, 123; beaked, Pennant, 
Zoolog. Britann. p. 59, n. 103 Observations sur la 
physique, l’histoire naturelle et lesarts, mars 1780» 


248 HISTOIRE NATURELLE 
fois plus de hautenr que de largeur; mais 
sa longueur est égale, ou presque égale, 
à sa hauteur. Au-dessous du front, qui 
est très-convexe, on voit un museau très- 
aplati. On n’a trouvé que deux dents à la 
mâchoire d'en-bas; ces deux dents sont 
situées à l'extrémité de cette mâchoire, 
coniques et pointues : maisil y a sur le 
contour de la mâchoire supérieure, et, ce 
qui est bien remarquable, sur la surface 
du palais, des dents très-petites, inégales, 
duresetaiguës. Cette distribution de dents 
sur le palais estle véritable caractère dis- 
tinctif du genre dont nous nous occupons, 
et celui qui nous a suggéré le nom que 
nous avons donné à ce groupe *. Nous 
devons faire d'autant plus d’attention à 
cette particularité, que plusieurs espèces 
de poissons ont leur palais hérissé de pe- 
tites dents, et que par conséquent la dis- 
position des dents du butskopf est un 
nouveau trait qui lie la grande tribu des 
cétacées avec les autres habitans de la 
mer, lesquels, ne respirant que par des 
Hyperoon, en grec, signifie palais ; et odos 
signifie dent. 


sont forcé 


1 yanchi eS; 


„omoît encore auceu 


js dents attachées à 
\la vérité, On a di 
ins la Nouvelle-Hc 


des revêtus de po 


… 


mihorkynques à ca 
leur museau ave 
iventdansles marai 
ur le palais : mais 
wt couverts que 
pur ainsi dire, épi 
mmelles; et, par 
tits de leur confor 
lrapprochés des 
tedes mammifère 
Au reste , les deu 
font aussi ayar 
la lang 


ue est ruc 


i . i 

ve sa circon férer 
inire infér ieu 
em 

able beaucou 


Ales : mais; 
' Mais il y 
a sur | 
À t 
ure, e 
narquable, surla 
‘nts trè 


Ce 


ichoir F 
re supérie tý 

i Surface 
“petites, inégale 
le distribution de den 
le véritable caractère di 
dont nous nous occupons, 
us a suggéré le nom qu 
nné à ce groupe. Non 
autant plus d'attention 
ité, que plusieurs espis 
leur palais hérissé de pe 

que par conséquent Ja di- 
nts du butskopf est u 
tribu da 
ns del 
ar dé 


ui lie la grande 
es autres habite 
ne respirant que P 
signifie palais; 


| grec ; 


« et os | 


DES HYPÉROODONS. 249 


branchies, sont forcés de vivre au milieu 


des eaux. D'un autre côté, non seule- 
ment le butskopf est le seul cétacée qui 
ait le palais garni de dents, mais on ne 
connoît encore aucun mammifère qui ait 
des dents attachées à la surface du palais. 
A la vérité, on a découvert depuis peu, 
dans la Nouvelle-Hollande, des quadru- 
pèdes revêtus de poils, qu’on a nommés 
ornithorkynques à cause de la ressemblance 
de leur museau avec un bec aplati, qui 
vivent dansles marais, etqui ont des dents 
sur le palais : mais ces quadrupèdes ne 
sont couverts que de poils aplatis, et, 
pour ainsi dire, épineux; ils n’ont pas de 
mamelles; et, par tous les principaux 
traits de leur conformation, ils sont bien 
plus rapprochés des quadrupèdes ovipares 
que des mammifères. 

Au reste, les deux mâchoires du buts- 
kopfsont aussi avancées l’une que lautre. 

La langue est rude et comme dentelée 


dans sa circonférence; elle adhère à la 
mâchoire inférieure ; et sa substance 
ressemble beaucoup à celle de la langue 
d’un jeune bœuf. 


$0 HISTOIRE NATURELLE 

L'orifice commun des deux évents a la 
forme d’un croissant ; mais les pointes de 
ce croissant, au lieu d'être tournées vers 
je bout du museau, comme dans les 
autres cétacées, sont dirigées vers la 
queue. L'orifice cependant et les tuyaux 
qu'il termine sont inclinés de telle sorte, 
que le fluide lancé par cette ouverture est 
jeté un peu en avant: il a un diamètre 
assezgrand pour que , dansun jeune buts- 
kopf qui n’avoit encore que quatre mètres 
ou environ de longueur, le bras d’un en- 
fant ait pu pénétrer par cette ouverture 
jusqu'aux valvules intérieures des évents. 
Les parois de la partie des évents infé- 
rieure aux valvules sont composées de 
fibres assez dures, et sont recouvertes, 
ainsi que la face intérieure de ces mêmes 
soupapes, d'une peau brune, un peu 
épaisse, mais très-douce au toucher. 

L'œil est situé vers le milieu de la hau- 
teur de la tête, et plus élevé que l’ouver- 
ture de la bouche. 

Les pectorales sont placées très-bas, et 
presque aussi éloignées des yeux que ces 
derniers organes le sont du bout du mu- 


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ptt i 


DES HYPÉROODONS. 25r 


seau. Leur longueur égale le douzième de 
lalongueur totale du cétacée; et leur plus 
grande largeur est un peu supérieure à la 
moitié de leur longueur. 

La dorsale, beaucoup moins éloignée 
de la nageoire de la queue que de l’extré- 
mité des mâchoires, se recourbe en ar- 
rière, et ne s'élève qu’au dix-huitième ou 
environ de la longueur totale du butskopf. 

Les deux lobes dela caudale sont échan- 
crés; et la largeur de cette nageoire peut 
égaler le quart de la longueur de l’animat. 

La couleur générale du butskopf est 
brune ou noirâtre; son ventre présente 
des teintes blanchâtres; et toute la sur- 
face du cétacée montre, dans quelques 
individus, des taches ou des places d’une 
nuance différente de la couleur du fond. 

La peau qui offre ces teintes est mince, 
et recouvre une graisse jaunâtre, au-des- 
sous de laquelle on trouve une chair très- 
rouge. 

Le butskopf parvient à plus de huit 
mètres de longueur : il a alors cinq mètres 
de circonférence daus l’endroit le plus 
gros du corps. 


HISTOIRE NATURELLE 


252 

La portion osseuse de la tête peut peser 
plus de dix myriagrammes. Elle offre, 
dans sa partie supérieure, deux éminences 
séparées par une grande dépression. L'ex- 
trémité antérieure des os de la mâchoire 
d'en-haut présente une cavité que remplit 
un cartilage, et le bout du museau est 
cartilagineux. Ces os, ainsi que ceux de 
la mâchoire inférieure, sont arqués dans 
leur longueur, et forment une courbe ir- 
régulière, dont la convexité est tournée 
vers le bas. 

La partie inférieure de l’apophyse mo- 
laire, et les angles inférieurs de l'os de la 
pommette, sont arrondis. 

Les poumons sont alongés et se termi- 
nent en pointe. 

Le cœur a deux tiers de mètre et plus de 
longueur et de largeur. 

On n’a trouvé qu'une eau blanchâtre 
dans les estomacs d’un jeune butskopf, 
qui cependant étoit déjà long de quatre 
mètres*. Cet individu étoit femelle; et ses 
mamelons n’étoient pas encore sensibles. 


* Journal de physique, mars 1709. — Mé- 
moire de M. Baussard, 


pes HYP É 
| javoit paru en se] 
Honfleur ; avec si 
pappergurent de lo 
{reontre la maree 
grève ils s'en approc 
de ces femelles éto 
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d'abord de la jeune f 
decordes, et, à force 
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utes eaux. On re 
a l'attaqua avec au 
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l'animal furieux m u, 
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l Cétacée : 


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J ys igue 3 


sard. 


blanchätt | 
un jeune butskopi | 


e TR 


DES HYPÉROODONS. 253 
Il avoit paru en septembre 1788, auprës 
de Honfleur , avec sa mère. Des pécheurs 


les apperçurent de loin; ils les virent lut- 


ter contre la marée et se débattre sur la 
grève : ils s’en approchèrent. La plus jeune 
de ces femelles étoit échouée , la mère 
cherchoït à la remettre à flot; mais bien- 
tôt elle échoua elle-même. On s'empara 
d’abord de la jeune femelle; on l’entoura 
de cordes, et, à force debras , On la traîna 
sur le rivage jusqu’au - dessus des plus 
hautes eaux. Ou revint alors à la mère: 
on l’attaqua avec audace; on la perca de 
plusieurs coups sur la tête et sur le dos; 
on luifitdansle ventre une large blessure. 
L'animal furieux »wgit comme un taureau, 


agita sa queue d’une manière terrible, 
éloigna les assaillans. Mais on recom- 
mença bientôt le combat : on parvint à 
faire passer un cable autour de la queue 
du cétacée; on fit entrer la patte d'une 
ancre dans un de ses évents; la malheu- 
reuse mère fit des efforts si violens, qu’elle 
cassa le cable, s’échappa vers la haute 
mer, et, lancant parson éventun jet d’eau 
et de sang à plus de quatre mètres de 
Cétacées. IF. 22 


254” HISTOIRE NATURELLE, 
hauteur, alla mourir, à la distance d’un 
ou deux myriamètres, où le lendemain 
* on trouva son cadavre flottant. 

Pendant que M. Baussard , auquel on a 
dû la description de ce butskopf, dissé- 
quoit cecétacée, une odeur insupportable 
s’exhaloit de la tête; cette émanation oc- 
casionna des inflammations aux narines 
et à la gorge de M. Baussard : l’âcreté de 
l'huile que l’on retiroit de cette même 
tête, altéra et corroda , pour ainsi dire, 
la peau de ses mains; et une lueur pipi 
phorique s’échappoit de l’intérieur du ca- 
davre , comme elle s'échappe de plusieurs 
corps marins et très-huileux lorsqu'ils 
eommencent à se corrompre. 

Le butskopf a été vu dans une grande 
partie de l'Océan atlantique septentrional 
et de l'Océan glacial arctique. 


FIN. 


| 
| 
{ 


pes articles CO 


TAI 


nteni 


re 


14 NARWALS, 
| Le narwal vulgaire, i 

Le narwal microcépha 
. Le Narwal Anderson 


[xs ÂANARNAKS, 


# 
: L'anarnak groenlandoi 
lss CACHALOTS, 


Le cachalot macrocépl 
… Le cachalot trumpo, 

Le cachalot svineval a 
Le cachalot blanchâtre 
ts PHYsALES ag 
le physale cylindrig 
les T 

PHYSÉTÈRE: 
Le 

Physéière microps 


è 
Physétère orthodo 


€ physétère wular, 


retiroit de cette même 
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e s'échappe de plusiem 
très-huileux lorsqu'ils 
corrompre. 

é vu dans une grande 
tlantique septentrional 
al arctique. 

£ 

‘IN. 


FABLE 


Des articles contenus dans ce volume. 


Les NARWALS, page ı. 
Le narwal vulgaire, ibid. 
Le narwal microcéphale, 24. 
Le Narwal Anderson, 30. 
LEs ANARNAKS, 42. 
L’anarnak groenlandois, zid. 
Les CACHALOTS, 34. 
Le cachalot macrocéphale, ibid. 
Le cachalot trumpo, 100. 
Le cachalot svineval, 106. 
Le cachalot blanchâtre, 109», 
Les PHYSALES, 111. 
Le physale cylindrique, ibid. 
Les PHYSÉTÈRES, 122. 
Le physétère microps, tbid. 
Le physétère orthodon, 134, 
Le pbyséière mular, 138. 


i 
` 
y 
a z 


256 TABLE DES ARTICLES, 
LEs DErLPHINAPTÈRES, 143. 


Le delphinaptère béluga, z414. 
Le delphinapière sénédette, 157. 


Les 
Le dauphin 


w 


DAUFHINS, 153. 


vulgaire, ibid. 
marsouin 204. 
orque , 219. 
gladiateur, 224. 
nésarnack , 230. 
diodon, 233. 
ventru, 235. 
férès, 237. 


dé Duhamel, 


Le dauphin 
Le dauphin 
Le dauphin 
Le dauphin 
Le dauphin 
Le dauphin 
: dauphiu 240. 
Le dauphin de Péron, 242. 
Le dauphin de Commersou, 244. 
LEs HYPrÉROODONS, 247. 
L’hypéroodon butskopf, ibid. 
TABLE ALPHABÉTIQUE des 
donnés aux Cétacées , 


noms 


et dont il est 


fait mention dans l'Histoire naturelle 
de ces animaux, 257. 


TABLE ALP 


pa noms donnés a 


J est fait ment 
naturelle de ces 


Nota. Les chiffres romain 
chiffres arabes 


ÅnirocIRE ,tome I] 


page 52. 

Ambre blanc, 11, 84. 

- gris, II, 46. 

-renardé, 11, 82. 

Anarnak groenlandois 

32. 

Aratnak Groenlandicu 

V. Anarnak groer 


LENA, E 
franche, 1, 53. 


> albicans 3 2 De! | p 


Ouin 204 


übamel , 240. 
fron, 242, 


ommerson, 244. 
DONS, 247. 


skopi . ibid, 


ABÉTIQUE des nons | 


étacées , €t dont il et 


lans l'Histoire naturel 


x, 297. 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


Des noms donnés aux Cétacées, et dont 
il est fait mention dans l Histoire 
naturelle de ces animaux. 


Nota. Les chiffres romains indiquent le tome, et les 
chiffres arabes indiquent la page 


A 
Rome, tome I], landois, H, ga. 
Andarna fia, y. Balei- 
na za IT, 84. noptère museau-poin= 
— gris, II, 46. tussT, 238. 
— renardé, II, 82. Arbavirksoak, 77, Ba- 
Avarnak groenlandois , leine franche, I, 53. 
32. Arbek, 7. Baleine fran- 
Anarnak Groenlandicus, che, 1, 53. 
V. Auarnak groen- 
B 


BALÆNA, 77. Baleine es béluga, II, 
franche, I, 53. 
— albicans, y. Delphi — lon, of- Balei- 


i ÉS À 
258 TABLE DES NOMS IE a 
noptère rorqual, I, — Rondeleni, 77. Ba- k e 1,410: 
227. leine franche, 14:53.  « p se À p. Ba- 
— boops, 7. Baleinop- — rostrata, 77. Balei- E aod J, 210. 
tère Jubarte, I, 219. noptère muscau-poin- | ie y. Delphi- 
z , 


— gibbosa, 77. Baleine 
bossue, Í, 210. 


(We r,2 


7; Ju a JI 5 
— Spitzhergensis ; 7. | mptère béluga;, 


— gibbosa, var. B. 77. Baleine franche ; 1, o y j Delphi- 
Baleine noueuse, I, 53. la (petite), Fe E 
208 — vera Zorgdrageri, 77. -| mpière béluga , J 


— glacialis, 77. Baleine ` 
nordcaper, I, 198. 
— Groenlandica, 7. 
Baleine franche, 1, 

54 


i IC 143 
Baleine franche, I, > 4 et hiaan 
Baleinefranche, I, 53, 
-de Sarde, 7. Balei- 
E nordcaper, I, 198 


— vulgaris, 77. Baleine 
franche, I, 53. 
— (vulgaris Groenlan- 


— muüsculus, 77. Balei- 
noptère rorqual, I, 


dica) bipinnis, 7. 
Baleine franche, I, 


-fnback, 1, 213. 
franche, I, 53. 


27. 53. -jubarte, J. Balei 
— mysticetus, 27. Ba- — vulgi, J. Baleine noptère jubarte, I 
leine franche, I, 53. franche, I, 53. 219. 


— mysticetus, var. B. —acuto-rostrata, Voyez = rorqual, J7. Balei 


Y. Baleine nordcaper, Baleinoptère museau- 


è | no tère rorau: 

I, 198. pointu, À, 238. K qual "2 

— naribus flexuosis, 7. Baleine américaine, 77. Amdoi ; 
Baleine franche I, 53. Baleinoptère gibbar, po, Z. Balen 


tueuse, I, 208. 
~“wlgaire, 77. Balej, 
pate, T, 53 

 Gleno tère j | 

4 Ptère Jubarte x 


— nodosa, 77. Baleine 
noueuse, I, 208. 

— nordcaper , Z. Balei- 
ne nordcaper, È, 196. 


I, ari. 
— à bec, 7. Baleinop- 
tère museau-pointu, 


I, 238. 


ne 


Je 


3. 


4 Spitzber 
Baleine 
53. 


— TR Lorgdrager y 
Baleine franche i E. 
53. y 


— vulgaris, y. Baleine 


gusis , y, 
franche sl 
1 


franche, 1-53 


— (vulgaris Groenlin- 
dica ) bipiunx, 7, 


Baleine franche, I, 


. 


— vulgi, P Bali 


franche, I, 53 


— acuto-rostrala, JE 
Baleinoptère mustat 


pointu, l, 230, 


Baleine américain 
Baleinoptère 8 
J, 28 


e, P 
bla, 


— à bec, y. Balint" Î 


ooi 


tère musea} 


J ; 238s 


DONNÉS AUX CÉTACÉES. 


à bosses, #7. Baleine 
bossue, I, 210. 

— A six bosses, 7. Ba- 
leine bossue, I, 210. 

— blanche, 7. Delphi- 
naptère béluga, IT, 
143. 

— (petite), 77. Delphi- 
napière béluga, IT, 
143. 

— de grande baie, 77. 
Baleinefranche, I, 53. 

— de Sarde, 77. Balei- 
ne nordcaper, I, 198. 

— finback, 1, 213. 

— franche, I, 53. 

— jubarte, J. Balci- 
noptère jubarte, I, 
219: 

— rorqual, J> Balei- 
noptère rorqual, I, 
227. 

— tampon, #. Baleine 
noueuse , I, 208. 

— vulgaire, 7. Baleine 
franche, I, 53 

-Baleinoptère jubarte, I, 
219. 


259 
Balenas, T, 68. 
Berbes ou fanous ,1,68. 
Bardbvalir, J. Cacha- 
lot macrocéphale, H , 


34. 

Beaked, 77. Hypéroodon 
Butskopf, IL, 247. 
Bec d'oie, 7. Dauphin 

vulgaire , IT, 153. 
Béluga, J. Delphinap- 
tère béluga, IT, 143. 
Bieluga, #7. Delphinap- 
tère béluga , If, 143. 
Blanc de baleine, 11,48. 
Blund headed, #7. Ca- 
chalet trumpo, IT, 
100. 
Bottle-head, or sloun- 
ders-head , #7. Hypé- 
roodon butskopf, IT, 


Le 2 


247. 
Braunfisch, 77. Dauphin 
marsouin, II 
Bruinvisch, 7. Dauphin 
marsouin, II, 204. 
Brunskop, 7. Dauphin 
marsouin, II, 204. 


Bunch whale, J. Ba- 


L | 


260 
leine noueuse, 1, 208. 
Butskopff, 77. Hypéroo- 
don butskopf, IT, 247. 
Buts-kopper, 77. Hypé- 


CACHALOT (grand), 
7”, Cachalot macrocé- 
phale, IL, 34. 

— (petit), X. Cacha- 
lot svineval , IF , 106. 

— à denis en faucille, 
F7.Physétiremicrops, 
IT, 122 

— blanchâtre, IT, 109. 

— cylindrique, Z. Phy- 
sale cylindrique, II, 


— de la Nouvelle- A ngle- 
terre , voyez Cachalot 
trumpo, IT, roo. 

— macrocéphale, IT, 34. 

— microps, #7 Physé- 
tère microps, IL, 122. 

— mular, Z. Physétère 
mular, II, 138. 

— svineval, Il, 106. 

— trumpo, IT, 100. 


TABLE DES NOMS 


roodon butskopf, IT, 


247 à 
Buur-hval, 77. Cachalot 
macrocéphale, LE, 34. 


C, 


— (variété A. du) trum- 
po, #7. Physétère or- 
thodon, If, 134 

Cachalot, 77% Cachalot 

.macrocéphale, IL, 34. 

Canal adipocireux, Ii, 
53; 

Capidolio, 77. Baleinop- 
tère rorqual , I, 227. 

— F7, Delphinaptère sé- 
nedette, ÎT,15r. 

Cuschelotte, Z.Cachalot 


macrocéphale, 11,34. - 


Catodon albicans, X. 
Cachalot blanchâtre , 
IT, 109. 

— macrocephalus, 7. 
Cachalot macrocépha- 
le IE 2% 

— macrocephalus, V. 
Cachalot trumpo, 1H, 
IOO. 


| 

ares TE, T09 - 

| gâtre, $5 | 

| _gineval y. Cacha 

l paur HIN à deux dent 

| F. Dauphin diodor 

| II, 233. 

| -pduga, Y> Delph 
naptère béluga , L 


| 14. 
| —butskopf, 77. Hyp 
| roodon butskopf, 1 
| 247. 
de Commerson, I 


| 244. 
, =de Duhamel , I 


240. 
| =de Péron, II, 24: 
| — diodon , IT, 233. 


. 


Dauphin gladiate 
» 224. 


| = frès, IT, 237. 
~ 8ladiateur , i i md 
~ marsouin , wy 


D 
08, 
"00. 


1 À 
| pá 


Toodon bu $ 
247. opt i 
vl, 
D 
acrocép, i H 
1%, 


pA pes A, 
P9, J. Ph 
thodon, I! 


Cachalot, 


eda) trum, 
Ysétère Ok 
» Lg, 
y + Cacaly 
phale, 11 3, 


anal adi Pocireux, Ii, 
53, 


Capidol K: Baleinop. 
tëre rorqual, I, 2y, 

— F. Delphinapitws. 
nedette, LT, 15r. 


Cuschelotte, 7. Cachat 
macrocéphale, 11,3: 


Catodon albicans, 7. 
Cachalot blanchâtre, 


, 109- 
— macrocephalus, F 
Cachalot macrocéph 
le, H, 34 
— croit 
Cachalottrunpo | 
100: 


r. 
| 


DONNÉS AUX CÉTACÉES. 
IT, 106. 
— trumpo, Z. Cachalot 


— macrocephalus, vare 
B. 7. Cachalot blan- 
châtre, IL, 100 . 

— svineval, 


DAUPHIN à deux dents, 
V. Dauphin diodon, 
H ; ‘233. 

— béluga, 
naptère béluga, 
143. 

— butskopf, 77. Hypé- 
roodon butskopf, IT, 
247. 

— de Commerson, IT, 


y: Delphi- 
IL, 


— de Duhamel , II, 
240. | 

— de Péron, II, 242. 

— diodon , IT, 233. 

— épaulard, F7. Dau- 

‘219. 

— épée de mer, Z. 


phin orque, IF, 


Dauphin gladiateur , 


IL, 224. 
— férès, IT, 237. 


~ gladiateur, IT, 224. 


— marsouin, lI, 204. 


26r 
lot svineval, 


trumpo, I, 100. 


F. Cacha- 
D 


— nésarnack, IT, 230, 

— orque, IT, 219. 

— ventru, Il, 235. 
Delpbin, 7. Dauphin 
marsouin , IÍ , 204. 
Delphinaptère beluga, 

IE; 143. 

— sénedette, II, 151. 

Delphinapterus béluga, 
yY. Delphinaptère bé- 
luga, Il, 143. 

— senedetta, 7. Del- 
phinapière sénedette , 
IE Aa 

Delphinios, II, 196. 

Delphinus antiquorum, 
7. Dauphin vulgaire, 
Por: 

Delphinus Commerso- 
nii, #7. Dauphin de 
Commerson , IT, 244. 

— delphis, 77. Dauphin 


vulgaire, IT, 192 


262 
— diodon, Z. Dauphin 
diodon , IT, 233. 

— Duhamel, Z. Dau- 
phin de Duhamel, IT, 
240. 

— feres, 77. Dauphin 
férës s- Ll5 297; 

— gladiator, 7. Dau- 
phin gladiateur, Il, 
22 


4 

— leucas, 7. Delphi- 
naptère béluga, IT, 
143. 

— leucoramphus, 7. 
Dauphin de Péron, 
1r, 242 

— uesarnack, J. Dau- 
phin nésarnack, II, 


7. Dauphin 
orque , IT, 219. 
— orca (buiskopf), Z. 


Hypéroodonbutskopf, 
IT, 247. 
— orca, var. B. Z. 


Dauphin gladiateur , 
IT, 224. 
— Peroni, Z. Dauphin 


+ 


TABLE DES NOMS 


de Péron, IT, 242. 

— phocæni, 77, Dau- 
plin marsouin, II, 
204. 

— prior, 77 Dauphin 
vulgaire, IT, 153. 

— ventricosus, 27, Dau- 
phin ventru, IT, 235. 

Delphis, 77. Dauphin 

vulgaire , IT, 153. 

Der rechte Groenlandis- 
che walfisch, 77. Ba. 
leine franche, I, 53. 


Dogling, 7. Baleinop- 


tère museau-pointu , 


E, 238. 


Dolphin, 77. Dauphin 


vulgaire, IT, 153. 

Dolphin-tuymebaar, 77. 
Dauphin vulgaire, I, 
153. 


Dorque, 77. Dauphin 
orgues LE, 210. 

Dritte species der cache- 
lotte, 77. Physétère 
microps, Il, 122. 

Dudleyibalæna, 77, Ca- 
chalot trumpo, 11, 100. 


1 
| 


s 


jnn1oR NING 
Narwal vu 


jh 
uborn, 


y. 


? 
Igaire » IL, 


F. Narwal 


vulgaires II, L 


| 


UNN-FISRKAR-HNY- 
 DENGEN, Je Dau- 
 pinorque, II, 219» 


fanon 


s, 1, 66. 


Tafro, 7, Cachalot 
| macrocéphale, I , 34. 
infish, 7, Baleimop- 


Wawpus, 77, Dauphin 
gladiateur , IT, 224. 
Ra Dauphin orque, 


Dauphin gladiateur 
LAN , 


titros ichthys „II 
Bpo Dyarrithe 


$ 


ó 


» 199. 
À g 


] 


hin 


, 238, 
Dolphin, 7. Dauph 
vulgaire, H, 153. 


Dolphin-tuymebaar, 7. | 


Dauphin vulgaire, I 


153. 

Dorque; 7 Dauphin 
orque, II, 219: 
Drite species der oale 

lote, 7: Physétet 
microps, LL; 122. 
Dudleyibalænè 


m DOSS 


p. | 


Jul 
chalot eumpo ll: 1° 


DONNÉS AUX CÉTACÉES. 263 
E , 
ÉENHIORNING, Y. Épaulard, F7, Dauphin 


Narwal vulgaire, IT, orque, IT, 219. 
— ventra, #7, Dauphin 
ventru , II, 235. 
Espaular, 7, Dauphin 
orque, II, 219. 
F 


I. 
Einhorn, 7. Narwal 
vulgaire, lI, 1. 


FANN-FISKAR-HNY- 
DENGEN, 77. Dau- 
: phin orque, 11, 21g. 
Fanons, I, 66. 
Fianfiro, 77, Cachalot 
macrocéphale, IT, 34. 
Fin-fish, 7, Baleinop- 


tère gibbar, I, 211. 
Finnfisch , 7. Baleinop- 
tère gibbar, I, 211. 
Finne-fisk, 77. Balei- 
noptère gibbar, I 211. 
Flèche ( la ) de la mer, 
Il, 179. 


GRAMPUS, J. Dauphin: If, 219. 

gladiateur, Il, 224 — 7. Dauphin vulgaire, 
— P. Dauphin orque, RTE CE 

de nl 

HAA-HIRNINGUR, Z. Hofrung, 7. Dauphin 

Dauphin gladiateur » - vulgaire, IT, 153. 

> 224. Hrafn-reydur, 7. Ba- 

Hierosichihys , IT, 199.  leinoptère jubarte, I, 
Hippo Dyarrithe, IL, 219. 

166. Hrafn-reydus, 7. Ba- 


264 
leinoptère jubarte, I, 


219. 

Hrefna, 7. Baleinop- 
tère jubarte, 1, 219. 

Humpack whale, Z. 


Baleine noueuse, I, 


208. 
Huudfiskur, 77. Dau- 


phin marsouin , IT, 
204. 

Hunfuhaks, 77. Balei- 
noptère gibbar, I, 
211. 


TABLE DES NOMS 


Huns-hval, Z. Cacha- 
lot macrocéphale, LE, 


34.. 

Huyser, 7. Dauphin 
vulgaire, IT, 153. 
Hvansk , J. Baleine 

franche, I, 53. 
Hvalfsk, #7 Baleine 
franche, I, 53. 
Hval-hund, jure 
IE; 
oies patskop s 

IL, 247. 


I 
ILL-HVEL, 7. Cachalot macrocéphale, IT, 34. 


J 
JacoBfTE (le), 7. 
Dauphin de Commer- 
son, IL, 244 
Jubartes, 77, Baleinop- 


KAISILOT, 7. Cacha- 


lot macrocéphale, IT, 
ä 


34. 
Kaskelot, 7. Cachalot 
macrocéphale, 11, 34 


tère jubarte, I, 219. 
Jupiterfisch, 77. Baleli- 
noptère jubarte gE 
219. ; 


p 


Kegutilik, Z. Cachalot 


svineval, IT, 106. 

Kepolak , Z. Balei- 
noptère gibhar, I, 
211 


AU 


DONNÉS “i 
i 

Ke okarsoak s pe i 

| 4 optère gibbar » 

| 

| l 

so aoa 

-4 jubarte > 


ss, y. Narw: 


vulgaire , IL 1. 
gilllluak , y. ap 
vulgaire ; IT, 
| Killer-trasher ; i Da 
phin gladiateur , Il 


1 


. { 2% 
 Knbbel-visch, 7. B: 


 LerptER , P. Dauph: 
| vulgaire, Il, 153. 
Licorne de mer, ; 

Narwal vulgaire, I 


| Mars sus, 77, D: 
phin marsouin b 
204. 


hi. 4 


Marsopa, 7. D: 


au p 


) Il > 204 


ma rsouin 


ce, I ? 
»1, Huns-hvy i 
] 
Leon: | Maro k? 
) 
æ Huyser , a | 
k vulgaire, i At 
? Va í | 
g à franche, Į 53 x 
= Sri 2" 
PB 
UE, franche, I ‘à 
jt Hval-hund, y, Dan 
T Orque, IL 2 


I 
Cachalot macrocéphale, If, % 
J 


W.  tère jubarte, 1,29 


imer- Jupiterfisch, J. Bae- f 


noptère jubarte, k 


inop- 219. 


K 
Kegutilik, p. Cadal 


acba- 
svineval, H, 1% 


9 II, h 
Kepolak , p. Bit 
halot poptire giblar l, 


o 


Li 


DONNÉS AUX CÉTACÉES. 265 


leine bossue, I, 210. 
Knobbel-visch, 77. Ba- 
leine bossue, I, 210. 
Kuoten-fisch, 7. Ba- 
leine bossue, I, 210. 
Knoten-fisch der knobbe 
fisch, F7. Baleine bos- 


Kepokarsoak, y. Balei- 
noptère gibbar , E, 


211. 
Keporkak, #7. Balei- 
noptère Jubarte ; f; 


219. 
Kernektok, 7. Narwal 
vulgaire, IL 1. 
Killelluak, 27 Narwal 
vulgaire, ÍI, 1. 
Killer-trasher , 77. Dau- 
phin gladiateur , H, 


sue. Lo 2161: 
Kuobbe-herre, 77. Phy- 
sétère microps, Il, 
122. 
Kosatky, 77. Dauphin 
224. orque, Il, 219. 
Knabbel-visch, J. Ba- Kraken, Lo 
L 


LEIPTER, J. Dauphin Lighval, y. Narwal 
vulgaire, Il, 155. vulgaire, IT, x. 
Licorne de mer, J. Lilie-bual, F7. Baleine 
Narwal vulgaire, IL, Nordcaper, I, 198. 
1. 
M 
MARIS sus, J. Dau- Marsoin, Z. Dauphin 
vulgaire, II, 153. 
Marsouin blanc, voyez 
Delphimaptère bélu= 
ga, IE, 143 
23 


phin marsouin , II, 
204+ 
Marsopa, 77. Dauphin 


marsouin, IT, 204. 


EE 


266 

Marsouin franc, voyez 
Dauphin marsouin , 
II, 204. 

— jacobite, 77, Dau- 


phin de Commerson, 


IT, 244. 

Marswin, 7. Dauphin 
marsouin , II, 204. 

Meershwaim, Z”. Dau- 
phin marsouin, If, 
204. 

Meerschwein, J. Dau- 
phin marsouin, 11,204. 


— Z. Dauphin vulgaires, 
153. 


Ministre de Jupiter ma- 
rin, II, 190. 

Mokas, #7. Cachalot 
iacroc éphale , 11,34. 


N 


NAA-HVAL, J. Nar- 
wal vulgaire, II, r. 
Narhval, Z. Narwal 

vulgaire, IT, x. 
Nar-bval, 7, Narwal 
vulgaire, II, 7. 


TABLE DES NOMS 


Monodon, 77, Narwal 
vulgaire, II, 1. 


— narbwal, J. Nar- 
wal vulgaire, II, r. 
Monodon spurius, 7, 
Anarnak groenlai: 

dois, TE, 32, 
Morskaja-swinja, A. 
Dauphin marsouin , 
Il, 204. 
Mular (le), 77. Physé- 
tère mular , IT, 138. 
— Voy. Delphinaptère 
sénédette , IT, 151. 
M ular Nierembergii, 7. 
Physétère mular, I1, 
138 


Narhwal, 7. Narwal 
vulgaire, IE, r. 

— oder einhorn, y. 
Narwal vulgaire, Ii, 


Narval A nderson, IT, 30. 


© yamal © 


pONNNÉS A 
icrocéphale ; 


24. 

IM Andersonfa- 
= y. Narwal An- 
deson, H s 30. 
B microcephalus ; y 
| mrwal microcépbale. 
Il, 24° 
Nawalus vulgaris, 7 
- Nawal vulgaire, IE. 


i 
Nia, 7 Dauphin mar 
| suin, I, 204. 
Nise, 7. Dauphin mar 
stin, II, 204. 


rare, LA Dauphi 
tique, IT, 219. 

Ur-svin, À Dauphi 
tique, II, 219. 


tire ROUGE, Z 
Il, 34. 
2 BES Delp! 


crocéph: 


Here? " 
ktis Dülar 


ES N 
| 0 
Yez Ms | 
u Moncdon 


R 
5 vulgaire, Il Very 
ee RE 


au. los P, 
on vulgaire, k 
» — narhwa] y j: 
3 ' 
hin Mons ir, I 
| Onodon Spurius 3 
7 A narnak Eh 
Ma dois, pp 3, 
N Morskaja ssij, y 
= aan Marso | 
04 Mular (le), V. Pyg. 
re 


_ y: Delphirapitr 
a-  sénédette, If, 15, 

Mular Nieremberoi 7, 
lot Physétère mular, I, 
34. 138, 


N 


p- Narhwal, 7: Nami 
vulgaire, H, 1 

al — oder einhom, F. 

Narwal vulgaire, Ji, 


J), à 


1. 
Narval Anderso; 


tère mular, If, 13, 


DONNNÉS AUX CÉTACÉES. 267 


Narwal microcéphale , 
Il, 24. 

Narwalus Andersonia- 
nus, 7. Narwal An- 
derson, II, 30. 


` — microcephalus, J. 


narwal microcéphale, 
Il, 24. 

Narwalus vulgaris, 7. 
Narwal vulgaire, II, 
I. 

Nisa, 77. Dauphin mar- 
souin; 11, 204. 

Nise, 77. Dauphin mar- 
souin, IT, 204. 


Niser, Z. Dauphin mar- 
souin, Il, 204. 

Nochein ander art grosse 
fische, 7. Dauphin 
gladiateur, IT, 224. 

Nordcaper austral; I, 
207. 


— occidental, I, 207. 


Nordcaper, 7. Baleine 
nordkaper, I, 198. 
Nordkapper, #7. Balei- 

ne nordcaper , I, 198. 
Nebbe haul, or beaked 
whale, 7. Hypéroo- 
don butskopf, IT, 247. 


O 


ÔTARE, 77. Dauphin 
orque, IT, 219. 

Orc-svin, 7, Dauphin 
vrque, II, 219. 


PEIGNE ROUGE, Y. 
Cachalot macrocépha- 
le, 18534. 

Peis mülar > X. Delphi 


Orca, Z. Dauphin or- 
que, IT, 210. 

Oudre, 7. Dauphin 
orque, II, 2r0, 


P 


naptère sénédette, II, 
15E 
Penvisch, 7. Baleine 


noueuse, I, 208, 


268 
Pflokfisch, 7. Baleine 
noueuse, I, 208. 
Pffock fisck, 7. Baleine 

noueuse, I, 208. 
Phocæna, 7. Dauphin 
marsouin , IL, 204. 


Physale cylindrique, Il, 


TITI. 

Physalus cylindricus, p. 
aa cylindrique , 
FE TT 

Physeter , F Delphi- 
naptère sénedette, IL, 
197: 

— catodon, 7 Cacha- 
lot svineval, IE, 106. 

— macrocephalus, #7 
Cachalot macrocépha- 
le, IL, 34. 

Physeter microps, 77 
Physétère microps » 
IL, 122 

— microps, var. B. A 
Physétère orthodon , 
11, 134 

— mular, #.Physétère 
mular, 11, 138. 

— orthodon, Z. Phy- 


TABLE DES NOMS 


sétère orthodon, IT, 
"134. 
— tursio, V. Physétère 
mular, II, 138. 
Physétère microps, IE, 


122. 

— mular, IL, 138. 

— orthodon, IT, 134. 

Pike headed whale, 7 
Baleinoptère museau- 
pointu, I, 238. 

Poisson à sabre ne SL 
Perie gladiateur , 
11, 224. 

— blanc, hvüdfske , 
y. Cachalot blanchä- 
tre, 11, 109. 

Porcus marinus, X. 
Dauphin vulgaire, IT, 
153. | 

Porpesse ou porpoisse; 
voyez Dauphin mar- 


Porpus, X. Dauphin 
marsouin, Il, 204. 
Poufisch, 7. Cachalot 


esse bual, y. Ba 
noplère museau po 


tu, Í, 


2 
| Reider, Z Baleinopi 


gibbur , 1, 211. 


| Rengisfiskar, 7. Be 


| : 219. 
! Rod-kammen . 


noptère jubarte , 


i 
chalot macrocéph 


IL , 34. 


SAxDHUAL, 77. B 
ne franche, I, ! 


2 


| Sarde, 7. Baleine r 


caper , T 1u8. 
J 
| Séiwrerdt- fisch, pi 


Dar pa p'a 


Seas whale, r. 
he bossue , I 
L 


- 


a 


4 


Pike headed Whale p 


Baleinopière Musea 


Dauphin gladiatenr, 


y 224. 


— blanc, hridik, 
I. Cachalot blanchi 

109. 

Porcus marinus, P 


Dauphin ri 


tre, 11, 


153 


Porpesse ou porpoise, 


voyez Dauphin mar 


rp 
marsoin» . 


DONNÉS AUX CÉTACÉES. 269 

macrocéphale ; IT, 34. 
Pou de baleine, I, 143. 
macrocéphale, II, 34.  Pourceau de la mer, 11, 


macrocéphale, II, 34. 


Potfisk, 77. Cachalot 


Potvisch , 7. Cachalot 


R 
Roi de la mer, IT, 


REBBE hual, Z. Balei- 
nt museau poin = 
tu, F238. 

Reider, Z. aa 
gibbar, I, 211 

Rengis fiskar, 77. Balet- 
noptère jubarte , I, 
219. 

Rod-kammen. J. Ca- 
chalot macrocéphale , 


II , 34. 


SANDHUAL, J. Baleï- 
ne franche, I, 53. 


Sarde, 7. Baleine nord- 


caper, I, 106. 


Schwerdt- fisch, voyez 
Dauphin gladiateur , 


TI 224. 


Seras-whale , 77. Balei- 


ne bossue, I, 210. 


205. 


200. 
Ror -hual , 7. Balei- 
Ta gibbar, I, 


BEN; V. Baleinop- 
tère rorqual, Í, 227. 
— àù ventre TARH E 
Balemoptere rorqual, 


1, 227. 


Sa 


Sculfich, I, 124. 

Sénedette, 77 Delphi- 
naptère sénedette , LI, 
101. 

Serbio, voyez Baleine 
franche, 1, 53. 

Shortead, I, 124. 

Siciback, 77 Baleine 
franche, I, 53. 


1 
\ 


s79 DONNÉS AUX CÉTACÉES. 


Skidis fiskar , + Balei- 
noptère gibbar, Í, 211, 
Souffleur, V. Baleinop- 
tère rorqual , I , 227. 
—V.Velphinaptère sé- 
nedette, IL, 151. 
(grand) à bec d'oie, 
y. Hypéroodon buts- 
kopf, IL, 247. 

Spekhugger, #7. Dau- 
phin orque, IT, 219. 
Sperma ceti, 7. Ca- 


chalot blanchâtre , IL, 


109 

—ceti, 7. Cachalot ma- 
crocéphale „II , 34. 

— ceti whale, 77 Ca- 
chalot trumpo, Il, 


100. 

Springen, 77. Dauphin 
vulgaire, II, 153. 
Springer , #7. Dauphin 

orgue, IL, 219. 


Stant, I, 124. 
Staur-himing , F7, Phy- 
sétere microps, Il, 

122. 
Steipe-reydur, 77. Ba- 


leinoptère rorqual, I, 


227. 
Steype-reydus, 77. Ba- 


leinoptère rorqual, I, 


227. 
Stor-hval, 77 Balei- 


noptère gibbar, I, 


211, 
Sue-hval , 77. Cachalot 
macrocéphale, 11, 34. 
Sulphur bottom , y. 
Baleinoptèrejubarte > 


D. Cacha- 


219. 
Svine-hval , 


lot svineval, LL, 106. 


Swinia - morska ,; V> 
Dauphin marsouin , 


IL, 204. 


T 


TANDTOYE, J. Dau- 
phin orque, II, 219. 


Tauvar, J. Narwal 


vulgaire, II, 1. 


204 
| Trumpo, 
_ trumpo, II, 100. 


gui 
ser microps» II, o 
ka Balein 
, 
franche , I , 3. 
Tonyn, p. Dauph 
marsouin, 11, 204. 
Trold- hual, 7 Ca- 


chalot E 


Il, 34. 
mmmblare, J- Dau 
-~ phim marsouin, H 


204. 


y. Cachali 


UNICORNU marinum 
Le = ~ 
V. Narwal vulgaire 


VALLENA , Z: Bale 
ne nhe. 1, 53. 
Vatushalr , y. Baleir 


fran 
de, F; 53. 


Wa 
y CR VANGST 


F, Physale cyh R lr 


T 


Steipe-reydur, PA 
leinoptère rorqual] l 
an. 1 


Stey Pe-reydus ; 7, ha. 


Jeino tè i 
v: ptere rorqual, l, 


Stor-hval, y, Bili 
noptère gibbar, 1, 
211: 

Sue-hval , 7, Cacao 
mactocéphale, 1,34 

Sulphur botiom , 7. 
Baleinoptérejubari, 


I, 219. 
Syine-hval , 7. Caca 
lot svineval, LE, 1%. 


Syrinia - morska » P 
Dauphin mars 


IL, 204 
awil 
Tauvar s Fe 
vulgaire ; II, + 


DONNÉS AUX CÉTACÉES. 
Tikagusik , #7. Physé- 
tère microps; lI , 122 
77. Baleine 
franche, I, 53. 
F. Dauphin 
marsouin, II, 204. 


Tonyn, 


Trold-hual, 77 Ca- 
chalot macrocéphale , 
II, 3 

Trumblare, 7. Dau- 
phin marsouin, I, 
204. 


277 
Tucqual, 7. Baleinop- 
tère gibbar, I, 211; 
Tugalik , #7. Narwal 
vulgaire, 11,1. 
Tumberello, 7. Dau- 
phin vulgaire. IT, 153. 
Tumler, 7 Dauphin 
marsouin , IL, 204. 
Tummler, Z. Dauphin 
vulgaire, II, 153. 
Turonlik, Z. Balei- 
noptère gibbar, I, 211. 


Trumpo, 77, Cachalot Tursio, #72 Dauphin 


trumpo, II, 100. 


UNICORNU marinum , 


F. Narwal vulgaire, 


VALLENA, 77. Balei- 


ne franche, 1, 53. 


Vatushalr, 7. Baleine 


franche, I, 53. 


marsouin , IT , 204. 


U 


IT, x. 


y 


Vinvisch , 77. Balei- 
noptère gibbar, I, 
211. 


Vivelle , I, 146. 


W 


WALVISCHVANGST , 
F. Physale cylindri- 


que, H, 111. 


pa 


272 TABLE DES NOMS 


Weisfisch, 7. Cachalot 
blanchâtre, II , 109. 


— y. Delphinaptère þé- 


luga, IT, 143. 

— p. Physétère. mi- 
crops , IL, 122. 
Whale, 7. Baleine 
franche , I , 53. 
Wbhalffisch, 7. Baleine 


LEE-VARK, J. Dau- 
_ phin marsouin , IT, 
204. 


Zweite species der ca- 


franche , I, 53. 
Whallvisch, Z. Balei- 
ve franche, I, 53. 
Witfsch, 7. Delphi- 
naptère béluga, IT, 
143. 
— oder weissfisch, #7 
Delphinaptère béluga,  : 
IL, 143. | 


Z 


chelotte, 77. Physé- 
tère orthodon, Íl, 
134. 


in de la Table. 


DE L’IMPRIMERIE DE PLASSAN. 


— oder Weissfisch y 
Delbhinapièe Lg, 
IT, 143, | 


eine 
Z 
au- chelotte, 7: Physi. 
IT, tère orthodon, 11, 
3 
ca- 


de la Table. 


| ANTA 
AU M NM 


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VV AE 


il 


+ ne 
EP 227. 


NEN 


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SAINS 
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