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Full text of "Recueil des décorations intérieures : comprenant tout ce qui a rapport a l'ameublement : comme vases, trépieds, candélabres, cassolettes, lustres, girandoles, lampes, chandeliers, cheminées, feux, poêles, pendules, tables, secrétaires, lits, canapés, fauteuils, chaises, tabourets, miroirs, écrans, etc. etc. etc."

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RECUEIL 



DE 



DÉCORATIONS INTÉRIEURES, 

COMPRENANT TOUT CE QUI A RAPPORT 
A L'AMEUBLEMENT, 

COMME 

VASES, TRÉPIEDS, CANDÉLABRES, CASSOLETTES, LUSTRES , GIRANDOLES , 

LAMPES, CHANDELIERS, CHEMINÉES, FEUX, POÊLES, PENDULES, TABLES, 

SECRÉTAIRES, LITS, CANAPÉS, FAUTEUILS, CHAISES , TABOURETS, 

MIROIRS, ÉCRANS, etc. etc. etc. 

, composé par C. PERCIER et P. F. L. FONTAINE , 

EXÉCUTÉ SUR LEURS DESSINS. 



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A PARIS, 



CHEZ LES AUTEURS, AU LOUVRE; 
P. DIDOTL' AÎNÉ, IMPRIMEUR, RUE DU PONT DE LODI,N° 6; 

ET LES PRINCIPAUX LIBRAIRES. 

M. DCCCXH. 






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DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 



En présentant au public le recueil de meubles et de décora- 
tions d'intérieur qui composent cet ouvrage, et dont les ori- 
ginaux ont été, à diverses époques, exécutés sur nos dessins, 
nous sommes fort éloignés de prétendre offrir aux artistes des 
modèles à imiter. Notre ambition serait satisfaite, si nous pou- 
vions nous flatter d'avoir concouru à répandre et à maintenir 
dans une matière aussi variable, aussi soumise aux vicissi- 
tudes de l'opinion et du caprice , les principes de goût que 



IÊ95 



(a) 
nous avons puisés dans l'antiquité, et que nous croyons liés, 
quoique par une chaîne moins aperçue, à ces lois générales 
du vrai, du simple, du beau, qui devraient régir éternelle- 
ment toutes les productions du règne de l'imitation. 

La théorie du goût ne saurait séparer dans cet empire les 
plus légers produits de l'art de ses plus vastes ouvrages. Un 
nœud commun les rassemble. Une active et réciproque in- 
fluence s'exerce entre eux. Quelle que soit la manière d'imiter 
et de faire qui domine dans un temps ou dans un pays, l'œil 
éclairé du connaisseur en distingue, en suit l'effet et les con- 
séquences, dans les plus grandes entreprises de l'art de pein- 
dre, de sculpter et de bâtir, comme dans les moindres œuvres 
des'arts'industriels , qui se mêlent à tous les besoins et à toutes 
les jouissances de l'état social. 

Qui est-ce qui ne distingue pas la direction de l'esprit et du 
goût de chaque période, par les détails des ustensiles domes- 
tiques, des objets de luxe ou de nécessité auxquels involontai- 
rement l'ouvrier donna l'empreinte des formes, des contours et 
des types en usage de son tems ? Ne comptons-nous pas les géné- 
rations , si l'on peut dire , par les formes des tables , des chaises , 
des meubles, des tapisseries? Le génie de Raphaël ne se fait-il 
pas remarquer dans tous les objets d'ornement qui reçurent 
son influence? Quel amateur ne paie pas chèrement tous ces 
restes épars du goût du XVI« siècle, ce siècle qui, après une 
longue stérilité, parut être une sorte de rejet de l'antiquité, et 
que les siècles suivans , malgré tous les efforts de l'esprit nova- 
teur, ont égalé d'autant moins, qu'ils ont cru l'avoir surpassé? 
Trois ou quatre périodes de goût, de manière et de style, se 






(3) 
sont succédées depuis, et toujours les formes de l'ameuble- 
ment se sont trouvées dans un accord parfait avec le génie 
qui présidait aux inventions de l'architecte , du sculpteur et 
du peintre. L'orfèvrerie du siècle de Louis XIV est empreinte 
du goût de Le Brun. L'armoire et le guéridon de Boule 
ont les contours , les profils et les cartels de Mansard. Le 
XVIII e siècle fait reconnaître son goût mesquin, faux et insi- 
gnifiant dans les dorures de ses boiseries, dans les contours 
de ses glaces, dans le chantourné de ses dessus de porte, de 
ses voitures, etc., comme dans les plans mixtilignes de ses 
bâtimens et le maniéré des compositions de ses peintres. 

Cependant, la fin de ce siècle, par une réunion de causes 
inutiles à décrire ici, vit son goût non seulement changer $ 
mais passer assez brusquement d'un extrême à l'autre. 

L'architecture , qui , en général , donne le ton aux autres 
arts, et sur-tout à ceux de la décoration, fatiguée , si Ton peut 
dire, de toutes les innovations par lesquelles on avait cru 
depuis deux siècles étendre son empire, se trouva ramenée 
à la simplicité du goût antique, et même du plus antique chez 
les Grecs. 

Le grand nombre de temples d'ordre dorique sans base , 
que les découvertes des voyageurs firent reparaître , produisit 
sur cet art une sorte de révolution subite. Avant que ces monu- 
mens fussent bien connus , on les regardait comme étant ceux 
de l'enfance de l'art. Lorsqu'on les eut mieux vus, on les tint 
pour être d'une architecture bonne à appliquer seulement à 
des édifices d'un genre lourd et vulgaire. Mais lorsqu'on sut 
qu'il s'en trouvait de telle dans toute la Grèce, et à des temples 



\ 



(4) 

du plus bel âge, ce fut un jugement contraire. Le goût à la 
■grecque était devenu démode, on mit le dorique sans base à 
tout. Bientôt les nombreuses découvertes en tout genre d'an- 
tiquité, firent abjurer les formes et le goût qui avaient dominé 
depuis long-tems. 

On s'aperçut que ce qu'on vient de dire sur la liaison qui 
Unit les ouvrages de l'art à ceux de l'industrie, s'était aussi 
réalisé chez les anciens : on recueillit les moindres fragmens 
de leurs ustensiles, de leurs meubles, de leurs peintures, de 
leurs ornemens. Les fouilles faites dans les villes d'Herculanum 
et de Pompéia , en restituant une multitude d'objets qui avaient 
autrefois fait partie de l'ameublement et de la décoration inté- 
rieure des maisons, augmentèrent de plus en plus ce goût 
d'imitation de l'antique. Tout cela concourut , avec le change- 
ment opéré dans l'architecture, à réformer les pratiques de 
l'ameublement moderne. Des lignes simples, des contours 
purs, des formes correctes , remplacèrent le mixtiligne, le 
contourné et l'irrégulier. 

Les découvertes dont on vient de parler répandirent d'au- 
tant plus rapidement le goût de l'antiquité , que la gravure 
servit à multiplier les dessins de ces monumens, grands ou 
petits. Ces recueils de gravure pénétrèrent dans tous les ate- 
liers des arts industriels, et les moindres inventions du goût 
ancien, devenant la propriété de quiconque cherchait à rajeu- 
nir les produits de son travail, l'antique parvint à être la source 
la plus féconde pour le génie de la mode. 

Si l'on s'étonne quelquefois de la multiplicité des objets 
d'art et de goût, que le tems et la destruction n'ont pu sous- 






(5) 
traire à l'héritage de l'antiquité , on est bientôt porté à 
s'étonner encore plus de l'immensité des pertes que nous 
avons faites. Sans les villes d'Herculanum et dé Pompéia, que 
saurait-on des détails d'art domestiques des anciens, de leurs 
meubles, du goût d'ornement de leurs intérieurs, de la dispo- 
sition de leurs maisons, des habitudes de leur luxe? Ces villes, 
d'origine grecque, participaient encore, lors de leur destruc- 
tion, aux usages de la Grèce. On y trouve des nuances de 
style, des délicatesses d'ornement qui tiennent plus au goût 
grec qu'au luxe romain. Dcja cependant certaines bizarreries 
semblent indiquer un âge où le simple était passé de mode , 
où l'artiste obéissait moins aux inspirations de la nature, qu'au 
besoin de flatter par des nouveautés un esprit qui commen- 
çait à être rassasié du vrai beau. 

Combien n'est41 pas à regretter que de semblables décou- 
vertes n'aient pii se faire dans la Grèce même , et de manière 
à pouvoir nous faire saisir ce que devait être le goût de l'ameu- 
blement dans quelque une de ses villes principales et à une 
des belles époques de ses arts? 

L'art de la gravure, qui, comme celui de l'imprimerie, a la 
propriété de multiplier lés ouvrages, aura peut-être aussi l'avan- 
tage de les rendre impérissables. Mais un autre bienfait de cet 
art, c'est de fixer par des recueils d'estampes une multitude 
de choses qui par leur nature sont temporaires', et sont con- 
damnées à né laisser que des souvenirs dont aucune tradition 
même ne peut garantir la durée. 

Les grands ouvrages de l'art peuvent seuls franchir de 
grands intervalles de tems. Mais comment perpétuer la mémoire 



\ 



(6) 
de ce qu'on appelle le goût d'un pays et dun siècle, appliqué 
à cette multitude innombrable d'objets qui se renouvellent 
sans cesse, qui tiennent à des matières légères ou fragiles, et 
dans lesquelles se peignent si bien le caractère, les mœurs, et 
les opinions. Ce que nous entendons sous le nom d'ameuble- 
ment entre dans cette classe de productions plus ou moins 
fugitives. 

Si depuis l'invention de la gravure on eût employé cet art 
à recueillir et à transmettre toutes les inventions du genre dont 
nous parlons, avec quel plaisir ne parcourrait-on pas, dans un 
espace de trois siècles , la marche de l'esprit et du goût appliqués 
à ces ouvrages? Avec quel intérêt ne suivrait-on pas dans leurs 
vicissitudes les efforts du génie tournant sans cesse dans une 
sorte de cercle , se trompant si souvent au mouvement même 
qu'il reçoit et imprime tour-à-tour, s'imaginant qu'il monte 
pareequ'il va plus loin, et revenant, sans s'en apercevoir, au 
point dont il était parti. 

La gravure ne donne que des idées imparfaites des chefs- 
d'œuvre de l'imitation -, et , bien qu'on ne doive pas à cet 
égard dédaigner les moyens de conservation qu'elle offre, on 
conviendra cependant que les objets de goût, de luxe et 
d'ornement qui nous occupent, peuvent recevoir de cet art 
de bien plus grands services. 

C'est donc en partie sous ce rapport que nous avons cru 
utile d'employer la gravure à recueillir ceux de nos travaux 
dans le genre de l'ameublement, qui, soit par l'importance de 
leur destination, soit par le rang de ceux qui les ont com- 
mandés , peuvent être regardés comme propres à attester 






(7) 
la manière de voir, de composer, et d'orner, de la période 
présente. 

Si cet exemple peut encourager d'autres artistes à confier 
ainsi à la gravure les travaux dont ils auront eu la direction, 
nous pourrons nous flatter d'avoir commencé des espèces 
d'annales du goût de notre génération en cette partie. 

Mais, comme nous l'avons déjà donné à entendre, un autre 
point de vue a fixé nos regards en publiant ce recueil. On 
peut, dans les ouvrages d'ornement et de décoration, séparer 
et considérer d'une manière disiincte Tespère et le genre. Le 
genre ne nous appartient point, il est tout aux anciens-, et 
comme notre seul mérite serait d'avoir su y conformer nos 
inventions, notre véritable but, en leur donnant de la publi- 
cité , est de faire tout ce qui est en notre pouvoir, pour empê- 
cher que la manie d'innover ne corrompe ou ne détruise des 
principes d'après lesquels d'autres feront sans doute mieux 
que nous. 

Malgré l'espèce d'empire que le goût de l'antique semble 
avoir pris depuis quelques années, nous ne pouvons nous 
dissimuler qu'il ne doive en grande partie cet ascendant au 
pouvoir que la mode exerce chez les peuples modernes. 

Le pouvoir de la mode , ce grand recteur des ouvrages des 
arts, doit son influence à trois causes, l'une morale, et qui 
tient à l'amour du changement propre à l'esprit humain ; l'autre 
sociale, et qui dépend des habitudes de nos sociétés, où le 
commerce des deux sexes et la fréquentation ainsi que la réu- 
nion des personnes, dans la seule vue du plaisir, influent 
d'une manière très active sur le désir de plaire-, la troisième 



(8) 
est commerciale -, elle se lie à l'intérêt qu'ont tous les ouvriers 
de faire vieillir les objets de luxe, pour en renouveler plus 
souvent les produits, et augmenter leur débit. 

De ces trois causes, il nous paraît que la première, qui est 
générale, est la seule dont on retrouve l'action chez les anciens, 
Mais cette action, il faut le dire, n'y produisit pas les mêmes 
effets. L'amour du changement est tellement inhérent à l'esprit 
humain, que les arts, loin de se considérer comme capables 
d'y résister, sont précisément les ministres les plus dévoués de 
cette inclination naturelle. Mai» il y a deux manières de flatter 
ce penchant: l'une consiste à conserver dans tout objet ce qui 
en est le type originaire, le principe, ou la raison nécessaire, 
et à varier, sans blesser le fond, les formes accessoires, les détails, 
les circonstances, de manière que l'essentiel soit invariable, et 
que l'accidentel seul change. Ce fut la manière des anciens 
dans tous leurs ouvrages, depuis les plus grands jusqu'aux plus 
petits, depuis le temple jusqu'au vase d'argile. L'autre manière 
consiste dans l'arbitraire le plus absolu , et elle s'exerce plus 
encore sur le fond que sur sa forme, plus sur le principal que 
sur les accessoires. C'est là le caractère du goût des modernes, 
qui, possédés en tout genre d'une incroyable manie de chan- 
gement, n'ont cherché dans toutes les parties des arts qu'à 
faire autrement qu'on avait fait, sans s'inquiéter des raisons 
fondamentales, des principes naturels, et des lois que la con- 
venance prescrit à chaque chose. 

Cette manie de changement ne tient plus à la cause univer- 
selle de la nature de notre esprit, ni à ce besoin de variété qui 
est lui-même le principe fécond de son activité. Il en faut 



(9) 
chercher la source dans les deux autres principes que nous 
avons indiqués. 

La manière d'être et l'habitude des sociétés modernes, qui 
mettent tous les individus en spectacle dans les lieux de prome- 
nade, de conversation, de jeux, et de plaisir, ont éveillé au plus 
haut point l'envie de plaire d'une part, et le désir de se distin- 
guer de l'autre. De là cet empire de la mode dans tout ce qui 
tient à l'habillement, à la parure, et aux manières-, de là cette 
action toujours renaissante qui porte le grand nombre à imiter 
le petit nombre qui donne le ton, et le petit nombre à quitter 
l'usage dès quil devient général. Le ridicule est l'arme de la 
mode -, et cette arme a d'autant plus de force , que le nombre 
des spectateurs est plus considérable. Et comme pour les esprits 
sensés , le ridicule ne vaut la peine ni d'être évité , ni d'être 
affronté, le cours de la mode n'éprouve pas de résistance* 
Chacun y cède plus ou moins promptement, et l'on s'y con- 
forme dans une multitude de choses qui, de près ou de loin > 
attaquent l'imitation du vrai et du beau. 

Plus le goût et les plaisirs de ce qu'on appelle maintenant 
société se sont accrus,. plus l'action de la mode a étendu son 
pouvoir, et il n'est presque rien dans l'intérieur des maisons 
qui n'y soit subordonné. La décoration et l'ameublement de* 
viennent aux maisons ce que les habits sont aux personnes : 
tout en ce genre vieillit aussi, et dans un petit nombre d'an- 
nées passe pour être suranné et ridicule. Les arts industriels, 
qui concourent avec l'architecture à l'embellissement des édi- 
fices, reçoivent de l'esprit de mode la même impulsion , et 
aucune sorte de beauté ou de talent ne peut assurer à tous 



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( io ) 
ces objets de goût d'autre durée que l'intervalle de tems 
nécessaire pour leur trouver un goût nouveau qui les remplace. 
Nous laisserons à tirer pour les autres arts d'imitation les 
conséquences qui peuvent les atteindre sous l'influence dune 
telle domination. Mais personne ne contestera que l'architec- 
ture n'en doive être affectée la première et de la manière la 
plus directe. 

Les modèles de cet art n'ont point dans la nature le positif, 
le réel et le matériel qui sont propres à ceux de la sculpture 
ou de la peinture; et quoique les modèles sensibles de ces arts 
puissent toujours être atteints par l'esprit de mode, non pas 
en eux-mêmes, mais dans la manière de les voir et dans celle 
de les imiter, il arrivera cependant que les défauts d'imitation 
seront plus facilement dénoncés par le parallèle de la nature. 
Mais ce qui dans la nature est le modèle de l'architecture 
réside dans une région abstraite et analogique qui n'est acces- 
sible qu'à l'intelligence, à la raison, au sentiment. L'architec- 
ture n'imite la nature quen faisant comme elle: ses raisons, 
ses convenances, ses rapports avec la fin proposée, sont les 
vrais modèles de cet art. 

Faire tout par une raison, faire tout de manière que cette 
raison soit à découvert, et justifie l'emploi des moyens, est 
le premier principe de l'architecture. 

Cependant le premier principe de la mode est de tout faire 
sans autre raison que de faire autrement} et non seulement 
ce goût ne se conduit dans les ouvrages par aucun rapport 
avec la fin de l'ouvrage, mais il se plaît le plus souvent à la 
contredire. Les formes ou les besoins du corps ne sont pas la 



( II ) 

raison des formes des habits-, car on ne s'habille pas pour se 
vêtir, mais pour se parer. Les meubles ne se fout en vertu 
d'aucune nécessité qui en prescrive la forme. Ou passe du 
droit au tortu, du simple au composé, et vice versa. Ceci n'est 
que trop l'histoire de l'architecture moderne et de ses vic.ssi- 

tudes. . 

Quoique nous ayons avancé que cet art est revenu depuis 
quelques années à des principes plus sages, nous sommes loin 
de nous flatter qu'on puisse l'y fixer. 

Pour prouver que ce retour à un meilleur goût est dû en 
grande partie au pouvoir de la mode, il ne s'agit que de con- 
sidérer, dans tout ce qui nous entoure, l'abus désordonné que 
l'on fait des plus belles formes , des plus belles inventions , dans 
les sujets qui les comportent le moins. 

Si par exemple, des sphinx, des termes à l'égyptienne, peu- 
vent'convenir par la sévérité de leurs formes et par leur sens 
allégorique à tel ou tel emploi dans certains objets de l'archi- 
tecture ou de l'ameublement, avant peu l'on verra toutes les 
enseignes, tous les dessus de portes à l'égyptienne. Si les légè- 
retés de l'arabesque et ses idées badines conviennent à de 
petits compartimens, et s'accordent avec des pièces dout 
l'étendue comme le caractère ne demandent que de la gaité-, 
bientôt, si la mode s'empare de ce goût, l'arabesque dev.endra 
l'ornement universel. Ainsi l'on a vu l'ordre dorique sans base, 
affecté aux temples, devenir l'ordre des boutiques, des corps- 
de-garde, et de tout ce qu'il y a de plus vulgaire en édifices. 

Ce qui généralise ainsi les inventions et les formes des ou- 
vrages, ce n'est ni un sentiment plus juste, ni un goût plus 



( 12 ) 

généralement éclairé: on n'en veut par aucune autre raison, 
que celle qui fait vouloir la coupe d'habit ou de coiffure du 
jour. On ne veut pas ces choses parcequ'on les trouve belles ; 
mais on les trouve belles parce qu'on les veut : aussi leur 
arrive-t-il promptement de subir le sort de tous les produits 
de la mode. L'industrie s'en empare , les reproduit de mille 
façons économiques, les met à la portée des moindres for- 
tunes. Toutes les sortes de falsifications dénaturent leur valeur. 
Le plâtre tient lieu de marbre, le papier joue la peinture, le 
carton imite les travaux du ciseau, le verre se substitue aux 
pierres précieuses, la tôle remplace les métaux, les vernis 
contrefont les porphyres. De là résulte un premier abus, qui 
procède de l'esprit même de la mode, c'est de rendre vil ce 
qui devient commun , c'est de déprécier rapidement dans l'opi- 
nion, des choses que l'on trouve prostituées aux emplois les 
plus vulgaires ; car rien ne peut empêcher que les plus beaux 
ouvrages ne perdent ainsi une partie de leur beauté. Cet effet 
arriverait aux ouvrages mêmes de la nature ; et si parmi eux 
la beauté était plus commune, on ne peut s'empêcher de croire 
que notre ame serait moins affectée , moins touchée de son 
charme. 

Mais l'abus le plus grave attaché à la prostitution qu'on ne 
cesse de faire des inventions de l'art et du goût, c'est de leur 
enlever par l'économie du travail, parla contrefaçon des ma- 
tières, et par des procédés méthodiques ou mécaniques, cette 
perfection d'exécution, ce fini précieux, cette touche d'un 
sentiment original, que la théorie seule sépare de la concep- 
tion et de l'invention, mais qui véritablement en est insépa- 



( i3) 
rable. L'habitude de voir une multitude d'objets d'arts faits 
par une routine ouvrière, produits par des patrons, par des 
moules , jette promptement le discrédit sur le genre même. On 
ne se donne plus la peine de distinguer le travail original du 
goût d'avec le travail servile de la routine. Une défaveur 
universelle condamne bientôt à l'oubli les meilleures inven- 
tions, et l'artiste le plus éclairé , entraîné lui-même par ce sen- 
timent , craindra d'être taxé de stérilité , s'il reproduit dans ses 
ouvrages des compositions dont tous les yeux sont fatigués. 

Cependant on se flatterait en vain de trouver des formes 
préférables à celles que les anciens nous ont transmises , tant 
dans les arts du génie que dans ceux de la décoration et de 
l'industrie. Ce n'est pas qu'on doive toujours attribuer leur 
supériorité dans chaque genre à la puissance de l'imagination 
ou du talent. Il nous parait que dans un grand nombre de 
parties on voit régner chez eux le pouvoir de la raison, et la 
raison est plus qu'on ne pense le génie de l'architecture, de 
l'ornement et de l'ameublement. La raison est aussi ce qui 
tient lieu de nature à ces arts. Suivre la nature dans cette mul- 
titude d'objets qu'on comprend sous le nom d'ameublement, 
c'est savoir suivre avec les ordres du besoin les inspirations 
du plaisir-, c'est faire que le nécessaire ne soit jamais sacrifié 
à l'agréable, qu'il devienne même agréable, sans qu'on aper- 
çoive la prétention à le devenir. La nature , c'est-à-dire le vrai 
modèle de chaque objet, de chaque meuble, de chaque usten- 
sile est pour l'artiste cette raison d'utilité, de commodité 
qu'enseigne son emploi. Entre toutes les façons d'un siège 1 
par exemple, il en est qui sont dictées par la forme de notre 






( 4) 

corps, par des rapports de nécessité ou de commodité, telle- 
ment sensibles que l'instinct seul nous les ferait trouver. Voilà 
la nature en ce genre. Que reste-t-il à faire à l'art? d'épurer 
les formes dictées par les convenances i de les combiner avec 
les contours les plus simples, et de faire naître de ces don- 
nées naturelles les motifs d'ornement qui s'adapteront à la 
forme essentielle sans jamais déguiser son type, ni dénaturer 
le principe qui leur donna naissance. Cependant combien de 
fois na-t-on pas vu l'ornement, appliqué sur un membre, 
prendre la place du membre même , des rinceaux , substitués 
aux corps dont ils étaient l'accessoire, supporter, contre toute 
sorte de vraisemblance, ce qui devait l'être par des parties 

solides. 

Si Ton jette un coup d'œil sur ces mille et mille sortes de 
pendules, productions nées sans un véritable auteur, et sem- 
blables à ces plantes parasites dont l'abondance égale l'inuti- 
lité, on se convaincra de tout ce que peut engendrer de ridi- 
cule l'esprit de la mode, c'est-à-dire cet esprit qui ne consulte 
ni la nature ni la raison. 

Cet esprit est l'ennemi naturel de tous les arts qui n'ont 
point de modèle d'imitation palpable, sensible, et dont la rai- 
son est le vrai régulateur. Il s'y introduit avec les armes du 
septicisme et du paradoxe, et lorsqu'il a pu réussir à faire regar- 
der comme arbitraires tous les principes sur lesquels repose 
l'ai cliiiecture, lorsqu'il est parvenu à y établir le plaisir comme 
le but unique auquel tout doit se rapporter 5 les idées d'ordre 
et de règle disparaissent-, l'anarchie du caprice régit alors 
toutes les productions des arts subordonnés à l'art de bâtir. 



( i5) 
S'il importe donc à ces arts, que l'architecture conserve ses 
principes, ses règles, et sa pureté, il n'importe pas moins à 
l'architecture de maintenir dans les maximes d'un goût fondé 
en raison les formes, les inventions, les compositions de tous 
les objets qui partagent avec elle le soin d'embellir la société 
et d'en accroître les jouissances. Nous pensons que sous 
ce rapport de correspondance qui existe entre l'architecture 
et l'ameublement, non seulement l'architecte doit se garder 
d'en abandonner la direction à la routine des ouvriers, mais 
que, par intérêt pour l'art et pour son propre honneur, il ne 
saurait trop soigner une partie dont le bon ou le mauvais 
emploi réagit sur le sort même de l'architecture. 

L'ameublement se lie de trop près à la décoration des inté- 
rieurs pour que l'architecte puisse y être indifférent. L'es- 
prit de la décoration, séparé de celui de la construction et 
opérant sans concert avec lui, se fera un jeu de toutes les 
sortes d'absurdités et de contre-sens: non seulement il perver- 
tira les formes essentielles de l'édifice, mais il les fera dis- 
paraître. Des glaces indiscrètement posées , des tapisseries 
maladroitement attachées produiront des vides où il faudrait 
des pleins, et des pleins où il faudrait des vides. La construc- 
tion est dans les édifices ce que l'ossature est au corps humain, 
On doit l'embellir sans la masquer entièrement. C'est la con- 
struction qui, selon les pays , les climats, les genres d'édifice, 
donne le motif des ornemens. La construction et la décora- 
tion sont dans un rapport intime -, et si elles cessent de le 
paraître, il y a un vice dans l'ensemble. L'exécution de l'ou- 
vrage, quelles que soient son étendue et son importance, sera 









( 16 ) 
de nul effet pour l'esprit, si la construction n'a pas prévu l'em- 
bellissement, si la forme première ne semble pas d'accord 
avec son accessoire, si enfin on s'aperçoit que deux volontés 
sans accord entre elles ont concouru à l'achèvement de l'ou- 
vrage. 

Plus nous aurons réussi à prouver qu'il n'y a rien d'indiffé- 
rent dans le domaine des arts ; que le bon goût et les principes 
du beau doivent se montrer dans les plus petites productions 
de l'imitation, comme dans les plus importantes, et que de 
leur accord mutuel résultent leur force et leurs succès com- 
muns, plus nous avons lieu de croire qu'on nous pardonnera 
d'avoir tenté, par la publicité que nous donnons aux détails 
d'ameublement qui composent ce recueil, de maintenir le 
goût qui nous a servi de guide. 

Nous le répétons , notre intention est moins de produire 
dans cet ouvrage le fruit de nos travaux, que de concourir 
par notre exemple, à lutter contre l'esprit de mode qui dédaigne 
ce qui est parce qu'il a été, et contre l'esprit d'innovation qui 
n'admire que ce qui n'a pas encore été. 

Ce n'est pas une aveugle admiration qui nous porte à vanter 
le goût et le style de l'antiquité, auquel nous avons tâché de 
conformer nos compositions. Si le concert de tous les âges et 
de tous les hommes éclairés s'accorde à donner le prix aux 
anciens, dans ce qui tient à l'imagination et au sentiment du 
vrai, et si nous professons hautement qu'ils sont en cela nos 
maîtres, nous reconnaissons en même tems que chez nous la 
science a souvent dédommagé des fautes de l'art. En fait d'exé- 
cution, sur beaucoup de points les arts industriels des modernes 



I 



( i7 ) 
ont acquis, et doivent encore acquérir de quoi surpasser ceux 
des anciens. Tout ce qui dépend de l'expérience ne peut que 
se perfectionner par le tems , et sur-tout par les applications 
que les arts reçoivent des sciences physiques. 

A l'appui de ce qu'on avance , il suffira de citer les ouvrages 
de serrurerie, les glaces, les verreries employées dans nos 
décorations intérieures. 

La France, et sur-tout sa ville capitale, possèdent en matières 
propres à embellir les habitations, des ressources infinies, et 
le commerce y fait arriver en bois, en pierres, etc. tous les 
matériaux que l'industrie et le goût peuvent désirer. Les nom- 
breuses manufactures de verreries, de métaux, de porcelaines 
que Paris possède , ou dont cette ville est entourée, y entre- 
tiennent une foule d'ouvriers habiles -, mais leur talent a besoin 
d'être dirigé par le bon goût. 

Si l'étude de l'antiquité venait à être négligée, bientôt toutes 
les productions industrielles perdraient ce régulateur, qui seul 
peut donner à leurs ornemens la meilleure direction, qui 
prescrit, en quelque sorte, à chaque matière les limites dans 
lesquelles doivent se resserrer ses prétentions à plaire, qui 
indique à l'artiste le meilleur emploi des formes, et fixe leurs 
variétés dans un cercle qu'elles ne devraient jamais franchir. 

Par exemple, la matière dont se font les vases de porcelaine 
a par elle-même une beauté et une valeur telles qu'elles devraient 
imposer à l'artiste la loi de ne point la cacher, comme cela se 
pratique, sous des enduits menteurs, qui, loin d'en augmen- 
ter, en diminuent le prix pour l'homme de goût. A quoi ser- 
vent les dorures dont on couvre tous ces vases? Veut-on faire 



I 



ï! 



( 18) 
croire que c'est de l'orfèvrerie? la supercherie est maladroite, 
car jamais la porcelaine dorée n'aura la finesse et le précieux 
de l'or. Elle perd son mérite propre, sans acquérir pour les 
yeux celui du métal. 

Que de ridicules le bon goût, disons mieux, le bon sens 
n'auroit-il pas à relever dans les nouvelles manières de l'art 
d'orner les faïences et les porcelaines! Tous ces tableaux en 
miniature, tous ces paysages, toutes ces perspectives dans le 
creux de nos assiettes, ne sont qu'un faux emploi de l'art de 

décorer. 

On en dira autant de ces sièges dont les banquettes et les dos- 
siers sont des tableaux d'histoire. Tous ces contre-sens ne sont 
que des produits de la mode, dont la seule règle est de n'en 
connaître aucune, dont la seule raison est de n'avoir à rendre 
raison de rien. 

Persuadés que cette maladie, qui est celle du goût moderne, 
et qui attaque les productions de tous les arts, doit trouver 
son traitement et ses remèdes dans les exemples et les modèles 
de l'antiquité, suivis non en aveugle, mais avec le discerne- 
ment que les mœurs, les usages, les matériaux modernes com- 
portent, nous nous sommes efforcés d'imiter l'antique dans 
son esprit, ses principes, et ses maximes, qui sont de tous les 
tems. Nous n'avons jamais eu la fantaisie de faire du grec pour 
être à la grecque. Nous avons cru qu'on devait distinguer dans 
la décoration, les objets de l'ornement des raisons de l'orne- 
ment} et, convaincus que ces raisons sont universelles et éter^ 
nelles, nous n'avons aspiré qu'à l'honneur d'en affermir l'au- 
torité. 









( *9 ) 

Les différons ouvrages qui forment cette collection offriront 
sans cloute plus d'un sujet de censure. L'exposé que nous 
venons de faire de nos principes et de nos motifs nous servira 
peut-être d'excuse. Si Ton trouve que nous avons fait plus d un 
sacrifice au goût même que nous condamnons , nous nous flat- 
tons qu'on saura apprécier les difficultés qu'il y a de satisfaire 
à la fois le goût et la raison dans des arts soumis à tant de sujé- 
tions particulières. 

Notre but, en publiant ce recueil, n'est pas, comme nous 
l'avons déjà dit, de donner nos ouvrages pour des modèles à 
suivre , mais simplement comme le résultat de nos efforts dans 
un art auquel nous avons consacré toutes nos facultés, et que 
nous exerçons depuis long-tems. Nous les présentons comme 
des matériaux à consulter, soit pour qu'on puisse en éviter les 
défauts, soit aussi pour qu'on en tire le parti qu'on croirait 
propre à l'usage qu'on en voudrait faire. Nous desirons que le 
nombre et la variété des objets ne soient pas leur seul mérite, 
et que la curiosité étant satisfaite, l'art puisse aussi y trouver 
quelques avantages. 



TABLE EXPLICATIVE 



DES 



SUJETS QUI COMPOSENT CE RECUEIL. 



PLANCHES I, II, III, IV, V. 

Vue intérieure , coupe, plafond, et détails des ornemens de 
l'atelier de peinture de M. J. à Paris. 

(miette pièce, dont le fond est occupé par un lit élevé sur une 
estrade, sert en même tems de cabinet de travail et de chambre à 
coucher. Des pilastres en menuiserie forment les divisions des pan- 
neaux sur lesquels sont représentées, à la manière étrusque, et sur 
des fonds bruns , la Peinture , la Sculpture , l'Architecture et la Gra- 
vure. Au dessus est une frise en bas-relief, composée de renommées 
et de flambeaux soutenant des guirlandes entre lesquelles se trouvent 
des médaillons représentant les portraits des peintres les plus célèbres, 
avec leurs noms, leur patrie, les dates de leur naissance et de leur 
mort. Le poêle, placé dans l'intérieur d'un piédestal en terre cuite, 
couvert de marbre et de bronze, supporte le buste de Minerve. Des 
pieds de chimères forment en avant de chaque pilastre des consoles 
séparées pour porter des vases et des ustensiles. On voit sur le plafond, 
du côté des fenêtres, Apollon, symbole du jour, et du coté du lit, 
Diane, symbole de la nuit. Les ornemens qui accompagnent les sujets 
principaux et qui composent les détails de cette pièce , sont analogues 
aux arts du dessin. Ils ont rapport aux goûts et aux talens de l'artiste 
habile pour qui ils ont été exécutés. 



11 



TABLE EXPLICATIVE. 



PLANCHE VI. 



Grand fauteuil de bureau, et vase à laver. 

On voit par la forme de ce fauteuil qu'il a été fait pour rester en 
avant d'un bureau ; il est élevé sur une estrade recouverte en pellete- 
ries sur la partie où les pieds reposent ; les deux meubles qui accom- 
pagnent le fauteuil ont été exécutés l'un en fer poli , doré , l'autre en 
tôle vernie ; le vase est en porcelaine , et la garniture en cuivre doré. 






PLANCHE VII. 



Face latérale d'un petit salon exécuté à Paris. 

Le peu d'étendue et la situation de cette pièce , dont on a dû faire 
un boudoir, ont déterminé à cboisir les formes arabesques pour sa 
décoration ; elle représente un petit temple à Vénus , composé de 
colonnes légères, et décoré d'ornemens variés qui ont rapport à la 
déesse de la beauté. Les entrées, qu'on a cherché à rendre peu appa- 
rentes , sont cachées sous des tentures drapées. 

PLANCHE VIII. 

Pendule à la manière égyptienne, exécutée pour l'Espagne, 

La satiété produite par le grand nombre d'ouvrages en ce genre , et 
le désir d'avoir un meuble qui ne ressemblât pas à tous les autres , a 
fait demander que celui-ci fût dans le goût égyptien sans chercher à 
dénaturer la forme nécessaire au mécanisme des pendules ordinaires. 
On s'est donc borné à revêtir les faces et les contours de signes et d'or- 



■\ 



I 

TABLE EXPLICATIVE. ^3 

nemens tirés des ouvrages égyptiens. Une tète d'Apollon représentant 
la lumière, et deux sphynx à ses côtés , forment le couronnement; les 
signes du zodiaque, qui marquent les mois , entourent le cadran ; deux 
statues assises sur le flanc du meuble tiennent les clefs du Nil , et 
indiquent le tems. La Nature , sous la forme d'Osiris , est figurée 
dans le carré au dessous duquel on voit le mouvement du balancier. 

PLANCHE IX. 

Cheminée exécutée à Paris. 

Cet ouvrage, construit en marbre blanc veiné , est orné de petites 
figures qui représentent des courses de chars et des rinceaux d'orne- 
mens en bronze doré. On a cherché à cacher les joints entre les pié- 
droits et la traverse par la saillie du filet qui les sépare. La plaque en 
fonte derrière le foyer est formée de plusieurs compartimens ; sur celui 
du milieu , on a représenté les forges de.Vulcain; une grille en cuivre 
doré et découpée à jour sert de garde-cendres. Elle remplace les devan- 
tures de chenets ordinaires. 

PLANCHES X, XI. 



Jardinière pour la Suède. 

Cette table , destinée à porter des fleurs , a été exécutée en bois 
d'acajou, en cuivre doré, en tôle et en plomb. On voit au dessous du 
plateau de fleurs un vase en glace qui contient des poissons vivans , 
et au dessus une cage ou petite volière dont le sommet est couronné 
par une statue d'Hébé; les bas-reliefs qui ornent le pourtour de la 
corbeille présentent des tritons folâtrant avec des nayades. 

La planche XI indique le plan et la coupe de ce meuble. 



M 



TABLE EXPLICATIVE. 



PLANCHE XII. 



Lustre exécuté à Paris. 



Les cristaux de roche dont ce meuble devait être garni existaient en 
assez petite quantité entre les mains du propriétaire ; il voulait les uti- 
liser, et il demandait que la richesse de cette matière fût accompagnée 
par celle des bronzes et de la monture : c'est pourquoi on a supposé 
des femmes ailées qui se tiennent par la main en rond, et qui sou- 
tiennent des flambeaux entourés de guirlandes en brillans de formes 
variées ; elles sont élevées sur des rinceaux d'où partent des griffons 
ailés portant des lumières sur leur tète. La monture de cette pièce est 
soignée et fort simple; chaque partie , établie séparément , se rattache 
à l'ensemble par des écrous que les ornemens recouvrent. 

PLANCHES XIII, XIV, XV, XVI, XVII. 

Vue et détails d'une chambre à coucher exécutée à Paris. 

Les ornemens qui décorent cette chambre sont peints à l'huile et 
sur plâtre; ils remplissent, sans sujet déterminé , divers compartimens 
variés, parmi lesquels on trouve des tableaux de fruits, des fragmens 
d'objets usuels, réunis et peints en grisaille sur des fonds clairs. Les 
meubles, la table en face du lit, le trépied, la toilette, le lit et le cham- 
branle de la cheminée, dont les détails sont donnés pi. XIV, XV, XVI 
et XVII, sont revêtus de bronzes, de peintures sur émail et d'incrus- 
tations de bois de différentes sortes; le piédestal , isolé à la tète du lit, 
est une armoire où se renferment les effets de nuit. 



: 



TABLE EXPLICATIVE. 



25 



PLANCHE XVIII. 



Vases de table. 



Ces vases ont été faits en argent et en vermeil pour des services de 
table ; on a cherché à les rendre commodes par leur forme , et sur- 
tout faciles à être exécutés. 



PLANCHE XIX. 



Lit exécuté à Paris. 



La commodité a été le but principal que l'on s'est proposé d'atteindre 
dans la composition de cet ouvrage ; c'est pourquoi on a eu recours à 
des formes qui ne présentent aucun angle : tout est arrondi dans les 
contours des dossiers , des traverses et des pieds ; les ornemens et les 
camées en émail sont incrustés dans l'épaisseur des bois. Une couronne 
de fleurs, mêlée de pavots , sculptée, dorée et surmontée de plumes 
blanches, est suspendue au dessus du lit, dont elle forme le baldaquin. 

PLANCHE XX. 






Secrétaire exécuté à Paris. 



Ce petit meuble , qui est destiné à resserrer des livres , des papiers 
et de l'argent, a, dans la partie élevée, une pendule; au dessous, des 
tiroirs à secret ; au milieu , un cylindre mobile et des tablettes à cou- 
lisse pour écrire. Des chimères à chaque côté de la table portent des 
girandoles pour des lumières. Le tout est fait en bois de différentes 
espèces, recouvert en placage de bronzes. 






26 



TABLE EXPLICATIVE. 



PLANCHE XXI. 



Table à thé. 



I 4 



Le dessin de cette table a été envoyé en Russie pour y être exécuté 
en porcelaine et en bronze ; les compartimens et les ornemens qui 
décorent le plateau doivent être peints en coloris avec des fonds et des 
rehauts en or. Le sujet principal est la naissance d'Amphitrite , entou- 
rée de tritons et de dauphins. 

PLANCHE XXII. 

Miroir mobile et petite table à fleurs ou jardinière, exécutés 
pour l'intérieur de l'appartement dont on a donné la vue 
planche XIII. 

Les supports , et tout ce qui enveloppe la glace mobile , sont en 
bronzes dorés, ajustés sur une carcasse en fer. Les pieds posent sur 
des roulettes , et le miroir est soutenu par deux pivots qui servent à 
le faire incliner à volonté. La petite jardinière est disposée pour être 
placée au milieu d'un boudoir : c'est une corbeille en tôle vernie , 
ornée de bronzes ; elle est soutenue par des gaines arabesques et des 
pilastres auxquels sont attachées des guirlandes. 

PLANCHE XXIII. 

Candélabre, table de nuit, et petite table de travail ou 

chiffonnière. 

Le premier de ces trois meubles est en bois doré ; il a été fait pour 






TABLE EXPLICATIVE. 27 

supporter une girandole. Le second est exécuté en bois d'acajou et en 
bronze. On a représenté sur la face principale un chien, symbole de 
la fidélité, et des ornemens en feuilles de pavots, emblème du som- 
meil. La petite chiffonnière est composée d'une tablette en tiroir, d'une 
cassolette pour brûler des parfums , et d'un réseau en filet d'or sus- 
pendu aux angles pour déposer les ouvrages à l'aiguille , et autres 

ustensiles. 

PLANCHE XXIV. 

4 
Table à thé, dont le dessin a été fait pour la Russie. 

Elle est élevée sur un socle qui sert de base à un rang de balustres 
au dessus desquels se trouve un premier plateau avec un vase de por- 
celaine au centre. Quatre thermes en forme de gaines et huit colonnes 
arabesques en bronze qui reposent sur des tètes de chimères suppor- 
tent la table, et la cassolette pour brûler des parfums. 

PLANCHE XXV. 

Vue d'un lit et d'une partie de la chambre dans laquelle il 

est placé. 

La petitesse de la pièce que l'on avait à décorer, et la forme beau- 
coup plus longue que large, ont fait imaginer, pour motif de la déco- 
ration du lit, un petit temple à Diane. Sa couverture légère est suppor- 
tée par quatre petites colonnes arabesques , élevées sur des piédestaux. 
Les compartimens du plafond , les divisions de la corniche , de la frise , 
sont couverts d'emblèmes et d'attributs qui ont rapport à Diane. Un 
bas-relief au fond du lit représente cette divinité, conduite par l'Amour, 
dans les bras d'Endymion ; les thermes en avant de l'estrade figurent 
le silence et la nuit ; deux tentures en étoffes , à droite et à gauche 



» 












28 TABLE EXPLICATIVE, 

de la première colonne , cachent l'entrée des garde-robes que donne 
l'isolement du lit. Le plafond de la chambre est rampant et suit l'in- 
clinaison de la couverture du lit; il parait être soutenu sur des piliers 
à jour qui laissent apercevoir la verdure des arbres au milieu desquels 
on a supposé que ce petit temple avait été élevé. 




PLANCHE XXVI. 

Commode et petite table exécutées à Paris. 

La devanture de cette commode, dont les panneaux, en bois d'aca- 
jou, sont décorés avec des ornemens en bronze doré, s'ouvre dans 
toute sa largeur par le moyen de ferrures à pivot placées dans l'épais- 
seur des bois ; les tiroirs , à coulisse, restent cachés derrière, et sont, 
par ce moyen, mieux garantis de l'air et de la poussière. La chiffon- 
nière , dont on a donné les deux faces , est composée de quatre petites 
colonnes en bronze dont la base repose sur des chimères ; les pan- 
neaux des quatre faces sont en grillage de laiton doré à jour, et la face 
du tiroir au dessus est ornée d'incrustations en cuivre doré. 

PLANCHE XXVII. 

Chambranle de cheminée avec sa garniture. 

Presque tous les revëtemens de cheminées sont composés de plu- 
sieurs pièces de marbre attachées par des agrafes en fer ou cuivre, qui, 
liées par des mastics ou des plâtres, se disjoignent souvent à l'action 
du feu ; les joints inégaux que cet effet produit sont très désagréables 
à voir : c'est pourquoi on a simplifié la coupe de ce chambranle , et 
l'on a caché les joints des pieds-droits sous le médaillon en cuivre et 
dans l'angle de la traverse. On a pris également soin de revêtir les 



TABLE EXPLICATIVE. 29 

arrêtes , en cuivre , du coté du foyer , pour éviter les ruptures aux- 
quelles elles sont exposées. 

PLANCHE XXVIII. 

Secrétaire servant de petite bibliothèque. 

La forme égyptienne que l'on a adoptée avait été demandée pour 
mettre en évidence une suite variée de bois rares , et donner motifs à 
différentes incrustations. Les deux figures assises et les deux termes 
avec des tètes d'Osiris sont en bronze. 

PLANCHE XXIX. 

Chaise et fauteuil à deux places exécutés à Paris. 

On a cherché dans la forme de ces deux meubles à réunir la richesse, 
la commodité et l'agrément ; les bois y sont presque par-tout arrondis 
et recouverts en étoffe brodée , en soie , laine et or. 

PLANCHE XXX. 



Lit exécuté à Paris. 

Sa forme, l'arrangement et la composition des accessoires, indiquent 
suffisamment qu'il a été fait pour un guerrier grand chasseur. Des 
armes de différentes espèces , des dépouilles d'animaux sauvages y 
servent d'ornemens ; une flèche et un arc attachés au plafond soutien- 
nent les draperies d'étoffes qui le garantissent de Fair et des insectes 
pendant la nuit; les bas-reliefs peints sur le fond représentent des 
chasses d'animaux. 



t •* I 



3o 



TABLE EXPLICATIVE. 



PLANCHE XXXI. 

Cheminée en avant d'une glace. 

L'architecture de la galerie à l'extrémité de laquelle cette cheminée 
est placée offre une disposition d'ordonnance ionique, avec colonnes 
et pilastres en marbre; la glace, qui occupe l'un des entre-colonne- 
mens, et sur laquelle elle figure un meuble isolé , répète à l'infini la 
décoration de la pièce , et multiplie les richesses dont elle est ornée. 

PLANCHE XXXII. 

Secrétaire à cylindre. 

Ce meuble , ainsi que le plus grand nombre de ceux que l'on vient 
de voir, a été exécuté dans la fabrique de MM. Jacob, à Paris ; il est 
en bois d'acajou, orné de bronze, avec différentes marqueteries; 
l'intérieur renferme des cases, des tiroirs à secret, et plusieurs divi- 
sions très utiles. 

PLANCHE XXXIII. 

Trépied et vases. 



Le trépied , qui peut rappeler par sa forme l'un de ceux trouvés 
dans les fouilles d'Herculanum , sert à brûler des parfums dans un 
appartement ; il est élevé sur un petit piédestal en marbre décoré de 
bas-reliefs représentant des courses de chars. 



TABLE EXPLICATIVE. 



3i 



PLANCHE XXXIV. 



Pot à oille, fontaine à thé et vases exécutés en argent et en 

vermeil. 

Ces ustensiles d'orfèvrerie ont été faits avec un soin et une recherche 

extrêmes; les ornemens fondus et ciselés à part sont appliqués avec 

beaucoup d'adresse sur les fonds pour lesquels ils ont été composés. 

On ne saurait trop vanter l'habileté des ouvriers français pour ces 

sortes d'ouvrages. 

PLANCHE XXXV. 

Plateau de table en porcelaine. 

La manufacture de Sèvres voulant donner un exemple de ses moyens 
de fabrication les plus parfaits, avait projeté de faire exécuter un 
plateau de table d'un seul morceau et d'une dimension très grande ; 
l'on a proposé , pour en orner le dessus , de peindre au centre les 
amours d'Hélène et de Paris , avec différens entourages analogues au 

sujet principal. 

PLANCHE XXXVI. 

Vue d'une chambre à coucher. 

La décoration de cette chambre, l'une des moins riches de ce recueil, 
consiste dans l'ajustement de sa cheminée , formé de pilastres accou- 
plés, qui portent un arc. Deux corps de bibliothèque remplissent l'es- 
pace entre les pilastres à droite et a gauche de la cheminée ; le reste 
de la pièce est tendu en draperies plissées sur lesquelles sont attachés 
des tableaux de prix. Le sujet, peint dans un cercle d'étoiles au dessus 
des draperies derrière le lit, représente Diane sur un char, les ailes 
étendues, et couvrant la terre de son voile. 



32 



TABLE EXPLICATIVE. 



PLANCHE XXXVII. 

Face latérale d'une chambre à coucher. 

On voit par la richesse et l'abondance des ornemens qui entrent 
dans l'ensemble de cette composition , quelle a été faite pour la 
chambre à coucher d'une femme ; celle décrite sous le n° précédent est 
la chambre du mari. En les comparant ensemble, on remarquera que 
l'une, tendue en draperies de laine, n'a pour décoration que des 
tableaux et des livres, placés entre des pilastres à droite et à gauche 
d'une cheminée. L'autre présente une ordonnance de pilastres entre 
lesquels des tapis très ornés paraissent suspendus à l'architrave de 
l'ordre ; une frise fort riche , composée de rinceaux , de figures chimé- 
riques et de guirlandes , couronne le tout au pourtour de la pièce. 
Ces ornemens, qui ont quelques rapports avec les attributs des Grâces 
et de la Beauté , sont peints en coloris sur des fonds clairs et rehaussés 

d'or. 

PLANCHE XXXVIII. 

Bureau, pendule et vase. 

Ce bureau, composé de deux corps de tiroirs, soutenu par quatre 
pieds de chimères en bronze , est exécuté en bois d'acajou avec des 
incrustations de différentes natures ; la pendule , quoiqu'elle fasse le 
sujet de ce meuble , n'y est placée que comme accessoire : elle occupe 
la face d'un piédestal destiné à porter un vase ou une figure. Le bas- 
relief au dessus du cadran représente Apollon ; celui au dessous , les 
Heures dansant autour du Temps. Le petit vase , exécuté en argent , 
a été fait pour entrer dans la composition d'un service de table , et 
sert de salière. 






TABLE EXPLICATIVE. 



33 



"PLANCHE XXXIX. 

Candélabre en cuivre doré, disposé de manière à porter quatre 
lampes à courant d'air. Table à thé soutenue sur une colonne 
en bronze et sur des enroulemens de rinceaux légers. Table 
ou chiffonnière portée sur des pieds de chimères ailées. Pelite 
pendule dont le cadran est porté sur les ailes d'un aigle -, les 
Saisons sont représentées en bas- reliefs sur son piédestal. 
Grand fauteuil et bergère recouverts en panneaux d'étoffe 
de velours brodé, et tabouret ou pliant dans la forme d'un X. 

On doit remarquer que l'on a cherché à subordonner en tous points 
la décoration de ces différens meubles d usage ordinaire aux conditions 
exigées par leur utilité. 

PLANCHE XL. 



Deux commodes fort riches. 

La première est recouverte par des panneaux qui s'ouvrent et 
cachent les tiroirs ; les ornemens sont en bronze et en application de 
nacre de perle. La seconde a ses tiroirs apparens en dehors; les orne- 
mens sont également en bronze. La table ronde, sous le n° 2, destinée 
à être placée au milieu d'un salon, est une imitation de ces tables 
antiques dont les fragmens étaient conservés au muséum du Vatican. 

PLANCHES XLI, XLII. ' 

Vue et détails du plafond de la bibliothèque du premier Consul, 

à Malmaison. 

La disposition de remplacement qui avait été choisi pour faire cette 



M TABLE EXPLICATIVE. 

bibliothèque a nécessité sa division en trois parties , et a motivé l'or- 
donnance des colonnes doriques à jour, qui supportent des arcs for- 
mant pignons. Au milieu des deux portions de cercle qui terminent la 
pile, au levant et au couchant, on trouve d'un coté une porte croisée 
ayant son issue sur l'avenue du jaFdin , et de l'autre une cheminée avec 
une glace sans tain, donnant sur la campagne. Le sujet principal du 
plafond représente Apollon et Minerve. Les tètes offrent les portraits 
des plus célèbres auteurs anciens , et les noms de ceux dont les ouvrages 
servent de modèles remplissent avec des entourages de lauriers les 
autres parties des voûtes. 

PLANCHES XLIII. 

Décoration des voûtes et de l'un des pignons de la salle à 
manger du palais des Tuileries. 

La forme surbaissée de ces voûtes , celle des lunettes qui les pénè- 
trent , ont en quelque sorte prescrit cette subdivision de compartimens 
arabesques. Une ordonnance de pilastres accouplés portant des arcs 
forme la décoration de la pièce. Des glaces placées entre chaque subdi- 
vision répètent à l'infini les richesses du plafond et les mouvemens de 
l'ensemble général. Cette disposition, qui ajoute beaucoup à la magni- 
ficence , a aussi pour but de donner plus de lumière à la salle , qui , 
dans une longueur de cinquante pieds, n'a pu être éclairée que par une 
seule croisée. 

PLANCHE XLIV. 



1 



Table à thé et jardinière, faites pour être isolées au centre 

d'une pièce. 

Ces deux meubles sont exécutés en acajou et en bronze. On peut 



TABLE EXPLICATIVE. 35 

reconnaître an fini et à la perfection du travail qu ils sont de la fabrique 
de MM. Jacob. 

PLANCHE XLV. 



Plafond de la salle des Gardes du palais des Tuileries. 

Ce plafond, dont la partie carrée est soutenue par des voussures 
droites , est peint en grisaille avec des rehauts en or et des imitations 
de bronze sur différens fonds. Le sujet principal représente Mars les 
armes à la main, parcourant le globe sur son char, et signalant , par 
une victoire mémorable, chacun des mois de Tannée. Des trophées, 
au milieu desquels on remarque des aigles impériales , ornent les 
centres des quatre faces; des Victoires assises présentent des palmes, 
ou inscrivent le nom du vainqueur, et des Yertus guerrières soutien- 
nent les guirlandes qui encadrent les sujets principaux. 



PLANCHE XLVI. 






Pot à oille exécuté en orfèvrerie pour la vaisselle de 
l'impératrice Joséphine. 

11 a été remarqué dans l'une des expositions publiques des produits 
de l'industrie française , tant à cause de la perfection de la ciselure , 
que de l'art avec lequel la monture des pièces qui le composent a été 
établie. 

PLANCHE XLVII. 

Plafond de la salle du trône au château de Saint-Cloud. 



Les compartimens , les ornemens et les sujets de ce plafond, sont 
peints en grisaille avec des rehauts en or sur des fonds de différentes 



36 TABLE EXPLICATIVE. 

couleurs. Les bas-reliefs qui se trouvent au milieu de chaque face sur 
les voussures représentent les armes de l'Empereur, auquel tous les 
rangs et tous les âges de la société rendent hommage. Le milieu de la 
partie carrée du plafond est décoré d'un grand tableau représentant la 
Vérité, par M. Prudhon. 

PLANCHE XLVIII. 



Le trône de l'Empereur au palais des Tuileries 

Est un siège en or recouvert de velours violet foncé , enrichi , 
ainsi que le coussin de pied , d'abeilles et d'ornemens brodés en or ; 
il est élevé sur une estrade de trois marches , avec un tapis de velours 
cramoisi , brodé en or. Une couronne de laurier et de fruits en sculp- 
ture dorée, surmontée d'un heaume, avec une très riche garniture de 
plumes blanches, forme le sommet du baldaquin. La draperie ou man- 
teau impérial , en velours cramoisi , parsemé d'abeilles avec franges 
et bordures brodées, est doublé en satin violet, et sur le milieu au 
dessus du siège , on voit les armes de l'Empereur , brodées en or et 
relevées en bosse. Le manteau est suspendu à la couronne et se rat- 
tache à deux enseignes impériales , composées de couronnes , d'orne- 
mens et d'aigles en ronde bosse , placées sur des socles en or à droite 
et à gauche du trône. C'est autour de ces enseignes et au bas de l'es- 
trade que se rassemblent et se tiennent, debout , pendant les cérémo- 
nies les officiers civils et militaires qui composent la cour de l'Em- 
pereur. 

PLANCHE XLIX. 

Vue de la tribune de la salle des Maréchaux au palais des 

Tuileries. 

Cette pièce , Tune des plus grandes de la capitale, a long-tems servi 



TABLE EXPLICATIVE. 3j 

de salle des gardes; elle est destinée aujourd'hui aux fêtes et aux grandes 
assemblées; c'est le premier salon du palais.^ Les portraits des maré- 
chaux de l'Empire et les bustes des généraux morts au service de l'état 
en décorent l'intérieur. La tribune qui orne la face du côté des jardins 
est formée de quatre cariatides, copiées d'après celle que Jean Goujon 
fit pour la salle des gardes de Henri II au Louvre ; elle sert à couvrir la 
construction de deux grands poêles qui échauffent ce vaste espace. On 
y monte par deux petits escaliers circulaires pris dans l'épaisseur des 
murs, et qui communiquent également au balcon qui fait le tour de la 
salle au niveau de la tribune. 

PLANCHE L. 

Lit et détails d'ornemens. 

Une guirlande de pavots attachée à deux candélabres qui recouvrent 
les deux angles des dossiers ; deux figures de femmes couchées et endor- 
mies sont représentées sur les panneaux de face. La courte- pointe et 
les deux coussins qui la reçoivent sont richement brodés en or sur 
un fond de velours. 

PLANCHE LI. 



Portion des voussures de l'un des plafonds dans l'appartement 
de l'Impératrice, au palais des Tuileries. 

Ce plafond est peint en grisaille avec des rehauts en or sur des fonds 
gris , violet et bleu ; il est divisé en compartimens ornés de rinceaux , 
de cornes d'abondance et de guirlandes; des Muses et des Amours for- 
ment les principaux sujets des encadremens, et au centre, sur la partie 
carrée, on a placé un tableau ancien , représentant Apollon et Cérès. 



38 



TABLE EXPLICATIVE. 



PLANCHE LU. 

Les petits meubles usuels représentés sur cette planche ont été répétés 
plusieurs fois, et même avec quelques variantes , par les fabricans de 
Paris. On peut les regarder comme des meubles de commerce. Le 
métier à broder, la boîte de toilette , le seau à laver et la lampe, ont 
été exécutés dans ces mêmes formes , mais en matières plus ou moins 
ricbes. On ne croit pas devoir expliquer en détail le mécanisme de leur 
construction; cette partie de l'art aurait exigé, sur ce sujet comme sur 
tous ceux dont il a été précédemment parlé, une description trop 
étendue; on s'est borné à ne dire de chaque chose que ce qui est 
nécessaire pour en faire connaître l'usage et la composition , sous le 
rapport de l'art du dessin. 

PLANCHE LUI. 

Plafond de la chambre à coucher de l'Empereur, au palais 

des Tuileries. 

Les armoiries et le chiffre de l'Empereur avec des trophées militaires 
et des guirlandes soutenues par des figures de génies ailés , composent 
les ornemens d'entourage de ce plafond. Quatre Vertus , sous la forme 
symbolique des quatre premières divinités de la fable , sont peintes en 
grisaille avec des rehauts en or sur des fonds de lapis lazzuli ; elles 
occupent les milieux des faces de la partie carrée du plafond. 



PLANCHE LIV. 



Jardinière pour être placée au milieu d'une grande pièce. 



C'est une riche corbeille supportée par des termes qui forment 



TABLE EXPLICATIVE. 3 9 

l'entourage d'une volière autour de laquelle sont de petits bassins avec 
des jets d'eau; des enfans dansant en rond sont représentés sur le 
panier qui s'élève au milieu de la corbeille ; le tout est couronné par 
une petite statue de Flore qui semble sortir des fleurs. 

PLANCHE LV. 

Vue et détails d'un salon exécuté au château de la Malmaison. 

Le premier Consul avait demandé une salle de conseil. Il fallait que 
la disposition et la décoration en fût achevée en dix jours de travail, 
parcequ'on ne voulait pas interrompre les fréquens voyages qu'il avait 
coutume d'y faire ; en conséquence , il parut convenable d'adopter 
pour ce sujet la forme d'une tente soutenue par des piques , des fais- 
ceaux et des enseignes, entre lesquels sont suspendus des groupes 
d'armes qui rappellent celles des peuples guerriers les plus célèbres du 

globe. 

PLANCHE LVI. 

Portion de la voûte du foyer de la salle de spectacle au palais 

des Tuileries. 

Ce plafond, dont les subdivisions sont enrichies d'armoiries, d'or- 
nemens en rinceaux , de guirlandes et de fruits , est peint en grisaille 
avec des rehauts en or sur un fond gris , violet et bleu. On a repré- 
senté dans les cadres des grands compartimens les quatre premiers 
fleuves de la France , et au pourtour les médailles des principales villes 

de l'Empire. 

PLANCHE LVII. 



On a cherché dans la forme particulière des ornemens qui composent 



4o TABLE EXPLICATIVE. 

l'ensemble de cette cheminée , à éviter les angles aigus , dont l'usage 
est souvent fort incommode. Les Victoires et les armes qui la décorent 
ont rapport avec la profession et les qualités de la personne pour qui 

elle a été exécutée. 

PLANCHE LVIII. 

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La décoration de cette chambre à coucher fait partie de celle d'un 
vaste château que l'on a entrepris de restaurer, et dont les dessins ont 
été envoyés en Pologne ; le propriétaire , homme célèbre par ses con- 
naissances et grand amateur des ouvrages antiques , desirait que sa 
chambre à coucher fût plus remarquable par la simplicité de sa dispo- 
sition que par la richesse des ornemens. Le lit est une imitation des 
lits antiques. Un bas-relief formant frise au pourtour de la pièce rap- 
pelle des cérémonies et des usages grecs. 

PLANCHE LIX. 

Grand candélabre exécuté en cuivre doré pour être placé aux 
angles d'un salon et recevoir des girandoles de lumières à 
plusieurs branches. 

PLANCHE LX. 



Elle présente l'ouverture d'un boudoir en face d'une croisée , avec 
un canapé dans le dossier duquel on a pratiqué deux petites cases pour 
mettre des livres, et au milieu une pendule. On voit au fond et à 
travers une glace sans tain la verdure d'un jardin et une statue en 
marbre blanc. 

PLANCHES LXI, LXII, LXIII, LXIV. 
Ce cabinet, dont la dimension est petite , a été entièrement exécuté 



TABLE EXPLICATIVE. 41* 

à Paris et transporté au palais d'Aranjuès , en Espagne. Tout y est fait 
avec une recherche et une précision extrêmes. Des glaces recouvrent 
les compartimens des pignons , multiplient l'étendue de la voûte , et 
répètent à l'infini les richesses des faces. Les panneaux sont en bois 
d'acajou, et les ornemens en platine. Les grands tableaux qui remplis- 
sent les espaces entre les pilastres et représentent les Saisons, ainsi 
que les médaillons qui offrent des jeux d'enfans, sont de M. Girodet. 
Les petits tableaux qui retracent les vues des plus beaux sites connus , 
sont de MM. Bidault et Thibault; l'ensemble de cette pièce, dont les 
meubles et les détails forment les sujets des planches LXII, LXIII et 
LXIV, présente une richesse extraordinaire. 

PLANCHE LXV. 

Lit avec un baldaquin en forme de couronne, supporté par 
deux gaines arabesques , qui se termine par des bustes de 
petites figures ailées. 

Les draperies et les franges , au dessous desquelles sont suspendus 
les rideaux, sont attachées à la couronne. Les bois du lit sont ornés 
d'enfans ailés qui soutiennent des cornes d'abondance remplies de fruits 
et de pavots. 

PLANCHE LXVI. 

Cheminée du grand cabinet de l'Empereur, au palais des 

Tuileries. 



La décoration de cette cheminée a été conçue de manière à pouvoir 
se raccorder avec celle de la pièce qui fut exécutée sous la régence 
d'Anne d'Autriche ; les moulures des corniches , les ornemens des 
lambris et de l'appui existant , ont fourni les motifs de l'ajustement 



42 TABLE EXPLICATIVE, 

nouveau. Le bas-relief, en marbre, au dessus de la cbeminée, et au 
milieu duquel se trouve une pendule, représente l'Histoire, qui écrit 
sous la dictée de la Victoire. Les armoiries et le chiffre de l'Empereur 
fturnissent les sujets des autres ornemens. 

PLANCHES LXVII, LXVIII, LXIX, LXX, LXXI. 

Vue perspective -, élévation de la face principale } voûte de 
la même face j élévation latérale-, développement de la 
voûte de la salle où doit être placée la Vénus du musée 
Napoléon , au Louvre. 

Cette salle , l'une des plus riches de celles qui renferment les chefs- 
d'œuvre de la sculpture antique , est revêtue en marbre ; les voûtes 
sont sculptées et dorées ; les sujets dont elles sont ornées offrent , sous 
différentes formes , des emblèmes et des attributs qui ont rapport aux 

beaux arts. 

PLANCHE LXXII. 



Cheminée de la salle des Fleuves au musée Napoléon. 

Les deux statues qui forment le sujet principal de cet ajustement 
ornaient autrefois la cheminée de la salle des Gardes du Louvre. Elles 
sont de la main de Jean Goujon, qui a fait les quatre belles cariatides 
portant la tribune que l'on remarque à l'autre extrémité , en face. Des 
changemens de construction avaient occasionné le déplacement de 
ces deux beaux ouvrages. Ils étaient déposés en magasin. Lorsque le 
Louvre a été restauré et les salles basses consacrées à l'exposition des 
chefs-d'œuvre de la sculpture antique, on a cru devoir profiter de 
l'occasion qu'offrait l'achèvement de cette salle pour rétablir, autant 
qu'il a été possible de le faire , les choses dans leur état primitif, et 



TABLE EXPLICATIVE. 43 

rappeler dans la décoration de la cheminée , comme dans toutes les 
autres parties , le goût des arts au tems de Henri II. C'est pourquoi 
on a puisé les motifs des ornemens nouveaux dans les ouvrages de 
Jean Goujon et de Pierre Lescot, artistes justement célèbres, qui, 
sous Henri II, furent chargés des constructions du Louvre, et aux- 
quels on doit ce que ce palais a de plus remarquable. 



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