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Full text of "Vocabulaire des mots du language rustique utilisés dans le Perche"

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BULLETIN 



DE LA 



*r *? 



SOCIETE PERCHERONNE 



D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE 





TOME VII (1908) 



BELLÊME 

IMPRIMERIE DE GEORGES LEVAYER 

190.8 



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VOCABULAIRE 

DES MOTS DU LANGAGE RUSTIQUE USITÉ DANS LE PERCHE 
ET SPÉCIALEMENT A 

SAINT-VICTOR-DE-BUTHON 



Il existe, dans chaque province de France, un certain 
nombre d'expressions à l'usage exclusif du peuple; les 
personnes qui se piquent de savoir le français les dédai- 
gnent comme des termes corrompus, comme des mots 
bizarres œuvres de l'ignorance des masses. L'étymolo- 
giste, au contraire, les écoute avec soin, les recueille 
avec respect, car ce sont les restes du langage spécial 
du pays, le produit, souvent très logique, des règles qui 
ont présidé à la formation des divers dialectes. Les mots 
d'une langue ont, en effet, leur histoire comme les monu- 
ments, et l'on ne saurait trop exciter les travailleurs à 
entreprendre dés recherches historiques sur les diverses 
et anciennes formes de la langue française. 

Ce serait toute une étude à faire, étude curieuse à plus 
d'un titre et non des moins intéressantes, que celle du 
j dialecte populaire dans les diverses paroisses du Perche. 
f Aussi, l'établissement d'un Dictionnaire du patois per- 
cheron a-t-il tenté déjà différents auteurs dont le projet 
,' n'a été que partiellement exécuté, et encore, sous la 
1 forme, le plus souvent, de scènes parlées que Ton sup- 
i pose se passer dans la région. Les Veillées percheronnes 
1 de l'abbé Fret sont typiques sous ce rapport, et consti- 



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— 104- 

tuent le principal monument qui ait été élevé à ce 
sujet (4). 

Depuis longtemps, — à notre connaissance du moins, 
— il n'a pas paru de nouvel essai dans ce sens. Il est 
pourtant nécessaire de se hâter, si Ton ne veut pas laisser 
tomber dans l'oubli les vieilles locutions de nos pères, 
ces curieux vestiges d'un autre âge qui disparaissent 
d'une façon bien plus insaisissable que les ruines de 
nos plus anciens monuments, car ni le dessin, ni la gra- 
vure, ni les plus exactes descriptions ne sauraient les 
conserver. De nos jours, en effet, le vieux langage, le 
langage populaire de nos aïeux, l'idiome national en un 
mot, que Ton parlait depuis quatre ou cinq cents ans 
dans notre pays, est beaucoup moins employé, traqué 
qu'il est de toutes parts. Il est diminué de plus en plus 
par le français de l'école primaire, lequel, sans donner 
à la langue de nos campagnes une correction qui ne 
saurait exister là où les règles de la grammaire ne sont 
pas exactement suivies, parvient cependant peu à peu à 
en bannir les termes énergiques, les expressions pitto- 
resques qui en forment tout le charme. Joignez à cela la 
multiplicité des voies de communication, la facilité des 
déplacements, retendue et la fréquence plus grande des 
relations lointaines, toutes choses qui ont également pour 
résultat forcé de faire disparaître de l'usage ce dialecte 
populaire. Dans quelques années, la trace même en aura 
été perdue. Déjà il faut avoir soixante ans au moins pour 
retenir encore danâ l'oreille les mots, les tournures de 
phrases, les prononciations qu'on entendait commu- 
nément autrefois. Empressons-nous donc de noter au 
passage ces vieilles formes comme un vieil air national 
que l'on n'entendra plus chanter. Chaque contrée, chaque 
localité même a les siennes qu'il est utile de consigner, 
ne fut-ce que pour l'histoire de la langue et pour l'étude 
de la philologie si à la mode depuis quelques années. 
Il n'est que temps, répétons-le, de recueillir ce vocabu- 

(l) « Le langage rustique du Perche a été ébauché et publié par l'abbé 
Fret, M. Genty et M. Passard. Mais tous ces essais laissent trop à désirer. » 
{Bulletin de la Société archéolog if pie d'Eure-et-Loir, t. III, p. 351.) 



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- 105 - 

lwre, de dresser l'inventaire de ces expressions, le réper- 
toire de ces termes appartenant en propre à la langue 
populaire de nos campagnes percheronnes. 

Désireux d'apporter notre humble tribut à cette 
œuvre pressante, nous essaierons sans plus tarder de 
rechercher, pour ce qui regarde notre paroisse natale 
de Saint-Victor-de-Buthon, au Perche nogentais, les 
expressions du crû qu'il nous a été donné d'entendre 
durant notre enfance et notre jeunesse, et dont nous 
avons toujours conservé la saveur et le goût de terroir. 
Tous les habitants de Saint-Victor-de-Buthon parlent, il 
est vrai, le français moderne, académique et officiel, 
plus ou moins bien, cela va sans dire; il n'y a donc pas 
de dialecte particulier au pays. Mais l'idiome usuel ou 
courant, composé de mots français plus ou moins nom- 
breux suivant le degré d'instruction de chacun, est émaillé 
de tant d'expressions locales, que l'homme d'une autre 
région quelconque de France, arrivant en cette localité, 
aura souvent de la peine à comprendre exactement ce 
qu'on lui dit (1). C'est pourquoi nous donnerons ci-après 
une liste explicative de ces expressions fort nombreuses 
dont l'ensemble forme un parler à part. 

Qu'on n'attende pas de nous, toutefois, que nous nous 
étendions longuement sur un point qui serait sans doute 
des plus attrayants pour les linguistes, mais qui sorti- 
rait des limites du cadre restreint dans lequel nous 
entendons nous renfermer. Notre intention est de nous 
contenter de signaler un certain nombre de mots spé- 
ciaux usités sur le coin de terre qui nous occupe, et que 



(1) On raconte encore aujourd'hui, à Nogent-le-Rotrou, que Ma»" Clausel 
de Montais, évéque de Chartres, se trouvant audit Nogent pour administrer 
le sacrement de Confirmation, fut prié par une femme du peuple de vouloir 
bien entendre sa confession. L'illustre et saint prélat, qui se faisait tout à 
tous, acquiesça au désir de son humble diocésaine. La tradition rapporte 
que le confesseur ne comprit rien du tout aux premiers aveux qui lui furent 
faits, et qu'il dut renoncer à poursuivre l'audition de sa pénitente. Cette 
dernière raconta elle-même qu'elle s'était accusée d'avoir monté son jdlot 
sur des bégauds, d'avoir fait chauffer plein d'eau dans sa casse, et d'avoir 
coulé la buée, tout cela le dimanche. Le savant évéque y perdit son latin, 
et pria sa pénitente d'occasion de se retirer, et de vouloir bien s'adresser à 
un prêtre du pays, car les termes dont elle se servait lui' étaient totalement 
inconnus. 



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— 106 — 

le peuple emploie couramment dans ses conversations. 
La liste sans doute, quoique assez longue, est loin d'être 
complète; on jugera du moins, par cette énumération 
partielle, de l'intérêt que présenterait la nomenclature 
entière de ces expressions, qui pourraient former un 
vocabulaire assez étendu. Que d'autres en fassent autant 
pour les différentes parties de notre province, et nous ne 
serons pas éloignés de posséder enfin le glossaire per- 
cheron. 

Observations préliminaires 

Avant de dresser par lettre alphabétique la liste des 
mots du langage rustique spécialement en usage dans la 
localité dont il s'agit, qu'on nous permette de faire quel- 
ques observations préliminaires sur divers points qui 
ont trait au sujet qui nous occupe. 

PRONONCIATION 

Nos paysans, dans leur prononciation, suppriment les 
lettres dures, et disent, par adoucissement : Saint-Victa 
(pour Saint- Victor) ; il est mo (mort) ; ma sœu (sœur) ; 
chauffer le fou (four); un voleux (voleur); un mêle (un 
merle) ; mon maite (maître) ; un âbre (arbre) ; une guine 
(guigne); un co (coq); un œu (œuf); j'ai grand deu (deuil), 
i. e. je regrette beaucoup. 

Ils font souvent des transpositions ou additions de 
lettres, toujours pour la même raison, savoir l'adoucis- 
sement de la prononciation. Ainsi ils disent : Fertigng 
(pour Frétigny); Bertoncelles (Bretoncelles); une bertelle 
(bretelle); une berbis (brebis); de la fersure (fressure); 
une grosse téruile (truite); un fagot de bergère (bruyère); 
une bérouette (brouette). 

Les changements de lettres, uniques ou en groupe, an 
d'autres lettres ou expressions, sont très fréquents. 
Exemples : 

A en e : Chartres, jerdin, cherrue, du bois de cf ternie, un 
genderme, gléner, en emière. 



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— 107 — 

Aie, aye, on, en ds : une futds; les hds des champs; uri 
bouchas (bouchon). 

E en a : dans le racoin. — E en i : licher. — E en u : 
fumelle. 

Eau en iau : siau, coutiau, chdtiau, martiau, etc. 

En en an : un lian (lien). 

Gn en n : siner (j3our signer). 

Gre en gruer : guergnier, guernouille, guerdin. 

I en é : ménuit (minuit). 

Ien en in : vin (rien) ; bin (bien). 

Li en gui : un guian (lien) ; une guieuse (lieuse) ; un 
guièvre. 

N en gn : meugnier, margnière, cordognier, cantignière, 
avoir la migraigne. 

en oi : un coipieau (copeau de bois). 

Oeil et euil en u^ : j'ai mal à Vue; le sué (seuil) de la 
porte. 

Oi en ei : creire (croire) ; creître (croître). 

Oi en et : un joli endret, un chasseur adret, un habit 
étret, il cfteJ de la neige, il fait fred. 

Ou en o : des cossins (coussins). 

en ow : un foussé, j'ai mal au dons, noîite maite, dans 
le dous, une choase, voûte bâton, une grousse bête, une 
pouche (sac de toile), le soûlai (soleil), la rousée du matin, 
de Yousier, des bouyaux de chat. 

T en qu : faire du morquier, de la léquière (litière). 

f/e en i : piser de l'eau, curer le pits (puits), un bisson, 
un frit cuit. 

Ur en cmo; : un frit meux (mûr). — Ure en euse : une 
poire meuse, une peleuse de pomme. 

£7 en eu : etme pleume (une plume). 

GENRE 

La vieille forme, qui semble être une grosse faute de 
français, n'est qu'une tradition respectable. Exemples : 
la même âge (œtas); la bonne ouvrage (operatio); de la 
poison (potio); petite poison; un fourmi (formicus). 



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- 108 — 

Quelques formes de syntaxe latine subsistent dans le 
langage de nos paysans : le couteau à mon frère, — la 
mère à mon cousin; — le chien à Pierre. 

La forme des premières et troisièmes personnes est 
souvent appliquée au singulier : j'avions, j'allions, — 
favaint (pour j'avaient), j'allaint. 

LOCUTIONS 

On rencontre aussi assez souvent des locutions ou 
mots de l'ancienne langue, autrefois très corrects, mais 
que les grammairiens ont jugé à propos de réformer, par 
exemple : à matin (pour ce matin); itou (d'ità, aussi); 
à quant et (pour avec) ; qri (pour quérir) ; aveindre, etc. 

HABITUDES DE LANGAGE 

Une estatue; vous montrez trop d'honnesté pour moi. 

ESTROPIEMENTS DE MOTS 

Ils sont légion, et à l'abri de toute règle, comme on 
pourra s'en convaincre. 



Vocabulaire (partiel) des expressions percheronnes 
usitées à Saint- Victor-de-Buthon 



A-bas (d'). Le vent est d'a-bas, c'est-à-dire vient du sud. 

Abécher un oiseau, lui donner la becquée, le faire manger. 

Abernonciaux, se dit d'un objet usé, disloqué, ne pouvant plus 
servir. 

A bis à blanc (parler), de choses et d'autres, sans suite aucune, 
à tort et à travers. 

Acalbassi, effondré, affaissé, aplati. 

A cause? Pourquoi. 

Acertainer, assurer, certifier la vérité. 



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— 109 — 

Accoler quelqu'un : Je circonvenir, l'entourer de prévenances 
pour mieux le faire entrer dans ses vues. 

Accoufler (s'), se baisser, s'asseoir par terre, s'effondrer. 

Achécou (c'est ben), improbable, douteux. 

Acmoder, accommoder, arranger. 

Acul, partie arrière de la caisse d'une carriole, et que l'on peut 
enlever à volonté. — A cul (mettre un tombereau), faire reposer 
l'arrière par terre en soulevant en l'air la partie antérieure. 

A de&acœu, à contre-cœur, avec dégoût. 

A desamain, situation incommode pour faire quelque ouvrage. 

Affier, édifier des arbres fruitiers par plantation ou greffage. 

A file (d'», a filée (d'), qui se suivent, à la file. 

Affutiau, se dit de toutes sortes d'objets de peu de valeur ou 
mal constitués. 

Agousser, éyusser un chien, le taquiner, l'exciter à aboyer. 

Agricher, saisir, décrocher un objet difficile. — Aggrimer, 
aggriper, même sens. 

Aguigner, viser, regarder de loin un point fixe. 

Aguignoches (faire des), lancer des œillades amoureuses; 
caresses, flatteries, compliments, pour enjôler quelqu'un, le 
séduire et l'amener à ses fins. 

Aguilan, étrennes. 

Aiu (il a), pour il a eu. 

Airi, champ ou morceau de terre non ensemencé, demeuré 
en friche. 

A la 6, 4, 2 (fait), sans soin ni attention. 

Allicher, séduire, allécher. 

Allouser, dire du bien de quelqu'un, lui donner des louanges. 

Allouvi (ben), éveillé, qui a bonne envie de vivre. 

A main (ben), outil commode pour faire un travail. 

Amignonner, caresser, flatter. 

Amont (le vent est d'), souffle du nord. — Amont, le long de, 
sur : grimper amont un arbre. 

Ange (être) de quelque chose : l'avoir en abondance, en être 
bien garni. Veux-tu m'en anger, m'en fournir, m'en procurer. 
Un jardin ange de mauvaises herbes : où elles pullulent. 

Angleux, d'anguleux. Caractère angleux, difficile, méchant, 
rébarbatif. Calot (noix) angleux, dont l'amande est rebelle à 
l'extraction. 

Anneille d'un puits : manche du treuil que l'on tourne avec 
les mains ; le terme de blason anille a le même sens. 

Annui, aujourd'hui (hac noctej. 

A pa (chacun son), sa part. 



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— 440 — 

Areuler (s'), se mettre en marche, s'acheminer (pluie qui va 
tomber). 

Ardé (œuf), dont la coquille, au lieu de présenter une enve- 
loppe dure, n'offre qu'une membrane molle. 

Aria! (en voilà un). Se dit quand on a beaucoup d'ouvrage, et 
que l'on ne sait par quel bout commencer. 

Arsouille, personnage d'une conduite scandaleuse. 

Assiyâs, siège improvisé au-dehors. 

A ta (il m'est), il me tarde de... 

Ataniment, pendant ce temps. 

Atigocher, agacer quelqu'un, lui faire des malices. 

Atiguier, atelier. 

Attifager, arranger des vieilles choses. 

Attraquer un poulain, l'atteler pour la première fois. 

Auge à Voie (il est dans 1'), malade, fatigué, bon à rien. 

Avau (tout), partout, dans tous les sejis, à tort et à travers.— 
Pendant, dans le cours de : avau l'année. 

Aveindre, retirer de, extraire un objet d'un meuble, d'un 
placard, d'un sac. 

Avéras, se dit des cochons de lait, des lapins domestiques. 
Soigner ses avéras. 

Avoiner (ben) quelqu'un; le nourrir grassement; abondam- 
ment. 

B 

Badaurer, étendre une couche de matière salissante sur un 
objet. 

Bamboche (faire), s'amuser à boire plus que de raison. En 
bamboche (être coiffé), sur le côté de la tête. 

Bagniole, mauvaise voiture. 

BalUr, pencher : sa robe balle d'un côté ; laisser pendre ou 
baller les rubans d'un bonnet. 

Banniau y tombereau. 

Baratté, lait de beurre. 

Barbot (être), barbouillé, avoir la figure malpropre. 

Bardé (il en est tout), tout couvert. 

Bardillière) toit d'une maison (bardeau). 

Bassicle, attirail comprenant toutes sortes de choses. 

Bassiner, ennuyer. 

Bataclan, même sens que bassicle. 

Bazarder quelque chose : briser, détruire. 

Bécot (de), bèque, seul, qui ne fait pas la paire. 



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— 114 — 

Bédée (aller de), par secousses. 

Bégu, qui a un fort embonpoint, le ventre proéminent. Se dit 
des animaux trop en ventre. 

Béjouetter, mettre deux objets lHin dans un sens et l'autre 
différemment. Entremêler. 

Belluette, étincelle. Belluetter : les yeux me belluettent, je vois 
comme des points de feu. 

Berdâche, cidre doux sortant du pressoir. 

Berdadaud ! exclamation pour exprimer le bruit causé par un 
objet qui tombe avec fracas. 

Berdancer, remuer quelque chose sans précaution, faire du 
tapage avec les objets que Ton manie ; secouer quelqu'un. 

Bérillon, nom du roitelet commun. 

Berlaud, niais, lourdaud. 

Berlinlenver8 (tomber;, sens dessus dessous. 

Berlu, béte, nigaud (qui a la berlue). 

Berluche, eau-de-vie de cidre. 

Bérouée : brouillard peu épais, petite pluie fine. 

Berziller, briser, endommager gravement. 

Bestial pour bétail. 

Bête à bon Dieu, nom vulgaire de la coccinelle, insecte de 
Tordre des coléoptères. 

Bête aux mains (avoir la), engourdies par un froid piquant. 

Bételé, lait tourné. — Se dit aussi d'un personnage faible 
d'esprit : il est bételé. 

Bêtot (noute), désigne un cochon. 

Biannery nettoyer un cours d'eau des herbes qui l'embarras- 
sent, ce qu'on appelle autrement faucarder, terme qui n'est pas 
dans les dictionnaires. 

Bictonner, bégayer. 

Bilbatiaux (un tas de), toutes sortes de menus objets sans 
grande valeur. 

Binette ! (quelle), quelle drôle de figure ! 

Bingouin (en), de travers, en biseau. 

Bintoût, bientôt. 

Biquot, pour biquet. 

Biser, embrasser, donner un baiser. 

Bistroubler, troubler profondément. 

Boban (grand), niais, nigaud. 

Bobillon, grand parleur qui ne cesse de causer à tort et à 
travers, qui dit des riens. — Bobillonner, bobillonneries. 

Boi8iller, réparer, enduire avec du mortier, avec de la bauge. 

Boitte, boisson; son délayé dans de l'eau pour les animaux. 



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— 442 — 

Bon sang ! interjection marquant l'impatience. 
Bouc-bique, cidre fabriqué avec moitié pommes et moitié 
poires. 

Bougot, bûche, morceau de bois enflammé et déjà brûlé par 
un bout. 

Boulot y pâtisserie en forme de boule cuite au four et renfer- 
mant une pomme entière. 
Bouscaner, faire des reproches (boucan). 
Bousse de trèfle, partie de la plante qui contenait la graine. 
Ebousser. 
Boussillon, pommier ou poirier sauvage, non greffé. 
Boustifaille, viandes à manger. 

Boutée, un petit bout, un peu : faire une boutée d'ouvrage. 
Bravotte, partie supérieure et ornementale d'une espèce de 
tablier de femme, et que Ton attache sur la poitrine. 

Bricote, s'emploie à propos de choses et d'autres : quelle bri- 
cole ! Ma petite bricole : mon modeste faisant valoir, etc. 

Brindezingue (il est en), échauffé par excès de boisson, à 
moitié ivre. 
Brinsander, verser d'un pot dans l'autre, faire mélange. 
Brondi (avaler tout), sans mâcher, d'un seul coup. 
Brou, feuilles d'arbres que l'on cueille pour les donner à 
brouter aux animaux. 
Broubiquet ou broutebiquet, nom vulgaire du chèvrefeuille. 
Brouilles, intestins d'un poulet, d'un lapin que l'on vient de 
vider. 
Butin, mobilier, hardes. 
Buveron, biberon. 

Bégaud, trépied de bois ou de fer qui supporte le cuvier dont 
on se sert pour faire couler la lessive. 

Brassier, qui ne reste pas en place, qui touche à tout. On dit 
aussi sourbrassier. 
Bourder, s'arrêter court en récitant une leçon. 



Cabosser, tourmenter, ennuyer, tracasser. 

Caboussâs, soupe bouillie très épaisse faite avec du baratté ou 
lait de beurre. 

Cageot, cargeotte, moule en éclisses pour donner sa forme au 
fromage et le faire égoutter. 

Caillon, cheval. — Carcan, mauvais cheval. 



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— 143 — 

Caler, lâcher prise, abandonner la lutte. 

Calinpcrnant, le mardi-gras (carême prenant). 

Câline, petit bonnet de paysanne, avec brides. 

Calipette (faire une), culbute. 

Calorgne, qui a un œil de travers, qui louche. 

Caloquier, noyer. 

Calot, fruit du noyer. 

Canet, petit du canard, caneton. 

Canette, petite bille pour jouer. 

Carabin, sarrazin. 

Carcoter, cultiver avec une mauvaise monture. Carcotier. 

Carée (sentir la), l'odeur de la viande en putréfaction. 

Carne, mauvaise viande. — Carne (vieille), mauvais cheval. 

Carou, cheval déprécié. 

Carter (se), se prélasser, prendre une pose affectée, théâtrale, 
faire des manières. 

Castrolle, pour casserolle. 

Casse, chaudron. — Autre sens : il est chu une rude casse : a 
fait une chute grave. 

Cassie (terre), durcie, piétinée, que Ton ne peut remuer qu'à 
grand'peine. 

Cathéreux, susceptible, de caractère difficile; de santé délicate. 

Catichime, catéchisme. 

Certifis, salsifis. 

C'est tant, cela étant, puisqu'il en est ainsi. 

Chablis, premiers fruits encore verts tombés de l'arbre. 

Chaillou, caillou. 

Champelure, chantepleure. 

Chandiguier, chandelier. 

Chantiau, morceau de pain bénit qu'on offre à la personne 
qui doit le présenter après vous. 

Chertuquier, charcutier. 

Cheuntre (chaintre), lisière d'un champ où l'on laisse pousser 
l'herbe. 

Chigiierdi, chétif, malingre, délicat. 

Chipoter , épargner; discuter pour une somme infime. 

Chippes, guenilles, chiffons. — Chippu, chiffonné, effiloché. 

Chippes tirées (avoir) avec quelqu'un : des démêlés, explica- 
tions, querelles, disputes. 

Chippette ou chiquette (il n'y en a pas), pas du tout, pas la 
moindre parcelle, la plus petite trace. 



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', 



— 114 - 

Chômer, il chôme (manque) de tout. Envoyer quelqu'un 
chômer, se débarrasser d'un importun, le renvoyer. 

Chorgne, grosse tête ou figure raide, peu avenante. 

Chouette (c'est), beau, bien réussi. 

Chouettes (mettre en) des fourrages ou d'autres récoltes, les 
dresser la tête en haut pour mieux les faire sécher. 

Chousedebin, Machin, termes employés pour exprimer le nom, 
qu'on ne se rappelle pas actuellement, d'un personnage. 

Cieudre, sître, cidre. 

Clabot (œuf), sans germe, non fécondé. 

Clignette (jouer à la), à cache-cache. 

Clos-cul, le dernier éclos d'une couvée. 

Coche (on n'a rien à redire sur sa), sur son compte, il ne 
mérite aucun reproche. 

Cochelin, gâteau de noces ; présent offert ou somme remise 
aux époux à l'occasion de leur mariage par un parent, ami ou 
parrain. 

Coffi (fruit), fané, flétri, meurtri, endommagé. 

Coger quelqu'un, le forcer à faire quelque chose. 

Coloquinte (frapper sur la), sur la tête. 

Coquecigrues (raconter des), choses frivoles, contes en l'air. 

Corbillon, petite corbeille servant à distribuer les morceaux 
de pain bénit. 

Corder, vivre en bonne intelligence. 

Core, encore. 

Cotiver quelqu'un, se rendre agréable à sa personne afin d'en 
obtenir des avantages. 

Cottin, chenil, petite écurie. 

Couds, corneille, corbeau (qui croasse). 

Couette de cheveux, mèche qui retombe sur le cou ou les 
épaules. 

Couetter, remuer la queue. 

Couillonnette, étui retenu par une ceinture de cuir et où les 
faucheurs mettent leur pierre à affiler, avec de l'eau dedans. 

Couineter, se dit du cri du chien battu. — Couincer } id. 

Couleurer, peindre, mettre en couleur. 

Couret, couriau, verrou. — Couriller, verrouiller la porte. 

Courser, poursuivre en courant. 

Court~à-pied, petit domestique qui fait les commissions. 

Crailler, crier haut et fort. 

Cramois (sauter au), prendre quelqu'un à la gorge. 

Grillon, pour crayon. 



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— 145 — 

Criou, bébé qui crie constamment. 

Crique et d'anche (de), (anse?) aller tout dp travers, de droite 
et de gauche. 

Crucher, grimper, se percher. 

Cuisse (faire une), cuire du pain au four. 

Cul net (faire), vider son verre d'un seul trait. 

Culouaner y travailler sans ardeur, ne pas avancer dans son 
ouvrage. 

Cus8er, gémir, se plaindre d'en faire trop. 



D 

Dada, terme enfantin pour désigner un cheval. 

Dampis (le), la limite. 

Dauber, se dit d'un bélier qui donne des coups de tête. 

Débouliner, rouler sur une pente. 

Décarrer, se sauver, s'enfuir précipitamment. 

Décotter, faire changer de place, chasser quelqu'un de l'en- 
droit qu'il occupe. 

De de même (c'est), la même chose (de même). 

Démarrer (se), se presser. 

Dépiauter, enlever la peau. 

Déplâtrer, débarrasser. 

Détourher, déranger quelqu'un, le troubler dans ses occupa- 
tions. 

Dériagé (il est), il ne suit plus le droit chemin, il s'égare, ne 
suit plus le bon sentier. 

Déroquer, défricher avec la pioche. 

Devanquiére, tablier (pour devantiére). 

Digonner, reprocher sans cesse, murmurer, grommeler. ' 

Dinguer (envoyer quelqu'un), le chasser de sa présence, s'en 
débarrasser. 

Diverse, turbulent, qui n'arrête pas. 

Doguer, heurter contre quelque objet. 

Dourder, frapper quelqu'un vigoureusement, lui flanquer une 
dourdée. 

Drague (être en), vagabonder de côté et d'autre sans but. 

Drue (jouer à la), à abattre une quille avep des palets. 

Drussir, atteindre son développement ; se dit des oiseaux qui 
grandissent au nid. 



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— 116 — 



Eberlobé (il est tout), effaré, ébahi. 

Ebourgeonneux, nom donné au bouvreuil. 

Ebouter, couper le bout. 

Ebrouiller, enlever les entrailles d'une volaille, d'un lapin. 

Echaguier (échailier), clôture fine faite de branchages entre- 
lacés, mais permettant à une personne de l'enjamber (petite 
échelle). 

Echaller, enlever lecorce qui renferme les noisettes, les 
haricots. 

Echergoter, taquiner, tourmenter une dent. 

Echigner, faire mal aux reins (échine) ; ennuyer quelqu'un. 

Eclanchty maigre, qui n'a pas les côtes charnues. 

Ecou88e (une bonne), un long temps. 

Ecouvette, balai minuscule pour rincer la vaisselle et nettoyer 
les plats. 

Eganer, ennuyer. C'est ben éganant. 

Egles&i, maigre, fatigué, de triste mine. 

Egrassier, églantier. 

Egrigner un objet, le détériorer en lui enlevant quelques 
parcelles par maladresse ou accident. 

Eloquer un objet résistant, par exemple un clou enfoncé dans 
la muraille ; parvenir à l'ébranler pour l'enlever ensuite du lieu 
qu'il occupe. 

Emballe (faire son), se montrer prétentieux. 

Emoustillé, vif, éveillé, remuant. Emoustillcr le feu, le remuer, 
en faire tomber la cendre pour le raviver. 

Empotté, lent à se mouvoir, qui n'est pas agile, qui n'a pas de 
grâce. 

Empussé (cheval), dont la nourriture ne se digère pas. 

Enberlificoter, embarrasser, empêtrer, entortiller. 

Eribougonner, ensorceler. 

Encarcaler, briser en morceaux. 

Encentaine (trouver 1'), la manière de s'y prendre pour 
réussir. 

Endéver (faire), ennuyer fortement, taquiner. 

Enflume, pour enflure. 

Engoncé (être), avoir l'estomac embarrassé par suite de mau- 
vaise digestion. 

Enhaïr, prendre en haine, abandonner. On dit d'un nid 
d'oiseaux qu'il est enhaï quand le père et la mère n'y reviennent 
plus après qu'on y a touché. 



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— 117 - 

Enquiquiner, défier, mépriser, se moquer. 

Enrouser, pour arroser. 

Entemenéy qui n'arrête pas en place. 

Entribarder, mettre obstacle (v. Irïbart). 

Eplumicher, enlever le duvet, les petites plumes. . 

Epouffé, haletant, qui a de la difficulté à respirer, après avoir 
couru trop fort ou trop longtemps. 

Equenollei* (s*), s'égosiller, crier à se briser la mâchoire 
(v. quenolle). 

Equerviche, pour écrevisse. 

Erignée, pour araignée. 

E ronce, pour ronce, épine. 

Erusée (prendre son), son élan, pour mieux courir. 

Ewtsse, plante à fleurs jaunes qui pousse avec abondance dans 
les céréales ; appelée ailleurs jotte, etc. 

Emsser, effeuiller une plante, un branchage. 

Esbrou/fe (faire de 1'), chercher à en imposer par ses manières 
prétentieuses. 

Escoffier, blesser, meurtrir; tuer, massacrer. 

Esquinter, fatiguer grandement. 

Etriller quelqu'un, le malmener, le frapper. 

Etriver (faire) quelqu'un, l'ennuyer fortement (étrivières). 

Eurtault (le gros), pour orteil. 



Fa/lu, de bonne corpulence. 

Faglin, fatigué, délicat de santé. 

Falbalas, mise prétentieuse, toilette exagérée. 

Faraud, qui a bonne apparence, est bien mis, fier. 

/farce (être), drôle, amusant, spirituel. 

Fargane, grande bouche démesurément fendue. 

Faucheux, araignée à grandes pattes. 

Feignant (fainéant), paresseux. 

Feliau, fléau à battre le blé. 

Férieux, gros et fort, bien constitué. 

Feugère, pour fougère. 

Feûpes, guenilles, habits usés, troués. 

Feurre, paille d'avoine. 

Feuves, pour fèves. 

Ficoire, seringue pour lancer l'eau. 

Fient (du), fiente. 



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-118 — 

Fillot, filleul. 

Flambe, flamme. Flambée (faire une bonne). Il est flatnbé, 
perdu, condamné d'avance, il doit succomber. 

Flauper, frapper, battre. 

Flemme (jl a la), se dit de quelqu'un qui a peur, qui tremble, 
qui est dans les transes. 

Fleube, faible. 

Flonner, irriter. Taureau flonné. 

Foncer, se jeter sur. 

Fondrille, fondrillon, dépôt resté au fond d'une bouteille. 

Fou (chien), qui est enragé. 

Fouée, pain chaud sortant du four. 

Fouinasser, chercher, fureter partout. 

Fourbancer, fourbir, frotter, nettoyer la vaisselle, les pavés. 

Fourbi (être), ne pas réussir dans son entreprise ; perdre au 
jeu une partie engagée. 

Foutimasser, chercher où l'on n'a pas besoin. 

Framer, pour fermer. 

Fratrais (frater), perruquier. 

Frichti (un petit), plat de viande appétissant et bien soigné. 

Frigous8e, cuisine simple, mets communs, plats peu distin- 
gués ou mal réussis. 

Frit (il est), il a perdu la partie. 

Froule, feuilles des plantes herbacées. On dit aussi freulc. 

Fumelle, pour femelle. 

Fût (un mauvais), méchant individu. 



Gadou, cabinets d'aisances. 

Galopin, enfant bien éveillé. 

Galvaudeux, vagabond. 

Ganache, mâchoire. 

Garmanter (se), se mêler de... s'occuper de... (pour : se guer- 
manter). 

Gaspil (faire du), gaspillage. 

Gauzer, ennuyer, causer du désagrément. 

Gazouiller, ternir, salir, endommager un objet, gâter un 
ouvrage. 

Gigneuvre, genièvre. 

Giler, pour fficler : liquide qui sort avec force. 

Gnias, petit enfant. 



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— 119 — 

Gnieu, boule blanche et ovale que Ton met dans le nid des 
poules pour les engager à pondre en cet endroit. 

Gnognotte (ça, c'est de la), pas grand'chose, de nulle valeur. 

Go, petit morceau de bois en usage dans le jeu de ce nom. 
Être comme une go : ne pas se remuer, demeurer debout sans 
bouger de place. 

Goguer, donner une nourriture abondante aux animaux qu'on 
élève. 

Gore, cochon femelle ; gorin y petit cochon. 

Gosse, petit garçon. 

Gouèpe, débauché, ivrogne. 

Goulafre, grand gourmand. 

Goule, bouche, gosier. 

Gouline, sorte de petite coiffure de femme avec rubans. 

Goulus (samedis), se disait des samedis d'entre Noël et la 
Chandeleur, où il était permis d'user d'aliments gras, d'après 
une coutume chartraine. 

Gourgousser, murmurer ; bruit que fait le liquide qui com- 
mence à bouillir sur le feu. 

Grade (donner une), un surnom. 

Gricher ou grisser des dents (grincer). 

Grigne, morceau de pain bénit. 

Grêler (faire) des marrons, les faire griller. 

Grouller des pommes, les secouer de l'arbre ; pour : crouler. 

Groussw, murmurer, se plaindre tout bas. 

Guê, pour hier. 

Guerdelles (avoir froid aux), aux mains. 

Guerdille, sorte de pissenlit qui pousse dans les terres 
calcaires. 

Guerdiller, trembler de froid ou de fièvre ; remuer : il est ben 
guerdillant, il n'arrête pas en place. 

Guergnier, grenier. 

Guerne, graine. 

Gueroiselles, groseilles à maquereau. 

Guerouée de poulets, toute une couvée. 

Guette, liette, tiroir. 

Gueu (mon), mon Dieu. Le bon Gueu. 

Gueuvre, lièvre. 

Guiâbe, diable. 

Guiâbe m'en pu ! Sorte de juron, d'imprécation même ; le 
diable m'en punisse ! 

Que le guiâbe se pâst de toi ! imprécation signifiant sans doute 
se repaisse de toi, s'empare de ta personne, corps et ûme, dans 



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— 120 — 

le même sens que cette autre expression équivalente : que le 
guiâbe t'emporte ! 

Guiblet, moucheron qui pique la peau; désigne le cousin. 

Guibolles, jambes mal faites ou peu solides. 

Guîlée, averse d'eau, ondée. 

Guillots, vers qui rongent l'intérieur des fruits ; une poire 
guillotte, endommagée par les vers qui s'y trouvent. 

Guiocheté (un) de noisilles, réunion de plusieurs noisettes sur 
la même tige. 

H 

Hargne, averse avec vent. 
Haricoter, cultiver sans monture suffisante. 
Hds, haie. — Hâs (hart), lien d'osier ou de bois souple, qu'on 
peut tordre sans le briser. 
Haise, hèse, hésiau, clôture, barrière de bois. 
Hucher, pour jucher. 
Hurisson, hérisson. 
Huyer, appeler de toutes ses forces ; pour hucher (archaïque). 

I 
Icite, pour ici. 
Itou, aussi, pareillement. 



Jâlot, cuvier pour la lessive. 

Japper, gronder. 

Javeler, frapper, battre. 

Jonfler. Nuée qui jonfle, nuée orageuse qui dans son parcours 
fait entendre un bruit menaçant et prolongé. Balles qui jonflent, 
qui sifflent aux oreilles. 

Jou (aller en), se dit des poules qui rentrent au poulailler 
pour jucher et y passer la nuit. 

Joué, pas assez. A trop et à joué, il n'y a pas de mesure. 

Juin de fumier, jus qui s'en écoule, purin. 

Juper, appeler à haute voix quelqu'un d'éloigné. 

Jurdéglisse, jus de réglisse. 



Laiton, poulain encore nourri par sa mère. 
Landrcs, pour landes, joncs marins. 



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— 121 — 

Lési (à son), (loisir), quand il aura le temps, sans se presser. 

Licoche, limace. 

Lintrée (couper une) d'herbe, le bord d'une allée. 

Lirot, mauvais couteau. 

Loche, limace grise. 

Lubre, lourd, pesant. 

Lumelle, lame de couteau. 

M 

Macabre (travail), dur, difficile. Personnage brutal, maladroit. 

Maille de paille, de grain, meule. 

Marner, manger (en s'adressant aux petits enfants). 

Mangeasson, gourmand, dépensier. 

Manquetins d'une brouette : les deux timons. 

Margouille, flaque d'eau sale, eau croupissante. 

Mariannée, sieste, repos de l'après-midi (pour méridienne). 

Marolle, nom donné au mai que l'on dresse et que l'on bénit 
la veille de la Saint-Jean. 

Masgogner, maltraiter, ennuyer. 

Mastoc, pesant, lourd, épais, mal bâti, non élégant. 

Mâtin! Mazette ! interjections indiquant l'étonnement; termes 
employés quelquefois comme substantifs. 

Maupatient, qui ne sait se retenir, s'emporte facilement, se 
met en colère pour peu de chose. 

Mègue, liquide sortant du lait caillé. 

Mêles, nèfles, fruit du mêlier ou néflier. 

Mêles (un nid de), pour merles. 

Mêli-mêlo, terme désignant quelque chose d'enchevêtré, 
d'inextricable. 

Menelle (venelle) du lit, côté touchant au mur. 

Mentis (conter des), mensonges. 

Méquerdi, pour mercredi. 

Méquerdis (rabattre ses), sourcils, paupières ; se montrer 
mécontent, faire laid. 

Meudre, moudre. — Meute, mouture. 

Mez que y dès que. 

Miettée (manger une), du pain émietté trempé dans du lait, 
du cidre, etc. 

Migraigne, migraine. — Musaraigne. 

Mincer, cingler, frapper. 

Minet, nom donné au chat par les petits enfants. 



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-122- 

Minguerlct, maigrelet, chétif, de triste apparence. 

Mirouille, nom vulgaire donné au rouge-gorge. 

Mit an, milieu. 

Mitonnée (soupe), cuite à petit feu, jusqu'à ce que le pain soit 
bouilli. 

Mitons, plumets des saules en fleur. 

Mi-sergent (poires de), Messire-Jean. 

Moléier, devenir mou (en parlant d'un fruit, etc.). 

Monnée, sac de grain qu'on porte au moulin, ou qu'on en 
rapporte en farine. 

Mortaqueu (aliment), fade, insipide, sans saveur. (Aqueur : 
partie du pain non cuite). 

Monstille, excréments. 

Muloter, travailler sans ardeur. 

Muser (cela ne va pas), tarder. 

Musse, passage étroit à travers une haie. Musser, passer à 
travers ou par dessous un obstacle. 



N 

Naquet8, dents du chien. 

Nater, donner des coups de tête (chèvre, bélier). 

Naviaux, navets. 

Nichetonner t faire des riens, ne pas savoir s'occuper utilement. 

Nif (cidre), qui est bien limpide et clarifié. 

Nique : chiffon au bout d'une perche, ou balai pour nettoyer 
le four qu'on vient de chauffer, avant d'enfourner le pain. 

Nocture, petit cochon femelle. 

Noe, noue. 

Noince, articulation des doigts la plus rapprochée de la 
main. 

Noisilles, noisettes. 

Nombre de blé, etc., douzaine de gerbes. 

Nouseux, timide, qui n'ose pas, craintif. 

Nuitan (à la), au crépuscule, à la fin du jour. 

Nunus (conter des), des sornettes fnugœj; faire des rapports 
indiscrets contre le prochain. 



Ogres (un jeu d'), pour orgues. 
Orgerie, paille d'orge. 



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*-. 123 — 

Oribus, chandelle de résilie. 

Ormena, almanach. 

Ormoire, armoire. 

Ouin ! exclamation signifiant : non pas. 

Ouiouy pour où. 

Oussailles, pour ossements. 



Padites? parai? n'est-ce pas? 

Pain menis, pain bénit. 

Palaise, oseille sauvage. 

Par après (le), ce qui doit s'ensuivre. 

Parguié! (par Dieu!) locution affirmative ou négative : par- 
guié oui ! parguié non ! 

Parottes, bois recoquillés qu'enlève d'une planche la varlope 
du menuisier. 

Pas mez tant, pas beaucoup. 

Passe, moineau. 

Patapouf (gros), personnage d'une corpulence exagérée, sans 
élégance. 

Patatras! Exclamation pour désigner le bruit d'une chute, 
d'un éboulement. 

Patouille, boue produite par l'eau sur le pavé poussiéreux. 

Patronminette (se lever dès), de très bonne heure, de grand 
matin. 

Paupetit, tout petit (pauvre petit). 

Paupieux, paupières. 

Pauvreteux, indigent, qui a à peine le nécessaire. Air misé- 
rable, souffrant. 

Pê (cette vache a biau), le pis gonflé de lait. 

Peccant (être), avoir une prononciation défectueuse. 

Pendilloches, choses pendues ou accrochées. 

Pèque, bouche. 

Pergniau, pruneau. — Pergniaux (il rondit les deux), les 
deux yeux. 

Perne, prune. 

Pertentaine (courir la), aller de côté et d'autre faire la cau- 
sette, en perdant son temps et négligeant ses devoirs domes- 
tiques ; pour prétentaine. 

Péterasscs, péteriaux, rejetons qui sortent de terre plus ou 
moins loin du pied des arbres. 



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— 124 — 

Péteux, poltron, couard (piteux?). 

Pétriller (pétiller), se dit du feu qui jette des étincelles en 
faisant un certain bruit. 

Pérou (ce n'est pas le), c'est une chose faisable, en somme 
assez facile. 

Pian-pian (aller), tout doucement, sans se presser. 

Piannes, brebis. 

Picasse, mauvaise boisson ; cidre qui a tourné à l'aigre, qui 
est piqué. 

Pichet, vase à tirer le cidre. 

Piètre, qui fait de faux pas, n'a pas bon pied. 

Pigner, se plaindre d'une manière inarticulée, gémir. 

Pignoche, petit morceau de bois pointu avec lequel on bouche 
le trou d'aération fait avec une vrille dans un tonneau. 

Pigra, boue gluante. 

Pimpette, chalumeau de paille, ou d'herbe creuse, ou de saule 
en sève, dont les enfants se servent comme de flûte. 

Pinge, qui a le poil lisse, luisant. 

Pioneer y dormir profondément et bruyamment. 

Pioter, embrasser bruyamment. 

Pire que pirette (c'est), cela dépasse les bornes. 

Pirot } petite lessive qui coule. 

Pirotte {faire du cidre à la), en faisant tremper dans de l'eau 
les fruits concassés au pressoir. 

Pisseux, coussin de balle d'avoine qu'on met sous les berceaux. 

Piterne (guetter la), attendre quelque chose qui ne vient pas, 
en demeurant toujours à la môme place. 

Piva, pic-vert. 

Plesse, brin de bois poussé dans une haie, qu'on entaille par 
la base et qu'on plie pour l'entrelacer avec d'autres (nommés 
guettes, fichés en terre ou réservés parmi les brins poussés verti- 
calement), afin de former clôture. Plesser. 

Pocrasser, travailler malproprement. 

PogncLsser, manipuler sans précaution. 

Poidat y espèce de petite mésange. 

Poire molle (ne pas promettre), avertir qu'on se montrera dur, 
sévère, implacable. 

Poix (cet enfant à des), poux. 

Pompette (il est un peu), échauffé par la boisson. 

Poque (tout cela, c'est de la), ne vaut rien, n'a aucune qualité. 

Poquer une gifle, l'appliquer. Délivrer quelque chose ou la 
faire accepter avec une certaine violence : il m'a poqué cette 
marchandise qui ne me plaisait guère. 



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— 42b — 

Po((uette y trou destiné à recevoir les billes au jeu de canette. 

Porte-prds (je ne m'appelle pas), ne t'appuie pas sur moi pour 
te soulager. — Petite prds : enfant qui ne peut se tenir seul, 
qu'on est obligé de porter. 

Potine, jatte de grès pour conserver des salaisons. 

Potiche (poche), sac de toile pour mettre le grain. 

Pouiller ses bas, ses habits : s'en revêtir. 

Poulou ou Poutou, terme enfantin pour désigner le chien. 

Pourginée de lapins, toute une portée fprogeniesj. 

Précimis (c'est bien), trop précipité, trop tôt. 

Propitaire y presbytère. 

Poulette, ampoule ou pustule. 

Pouletter quelqu'un, être aux petits soins pour lui, le traiter 
avec la plus grande sollicitude. 

Puette, peluette, tige de bois effilée, destinée à boucher les 
trous faits aux futailles. 



Quenelle (canule), tuyau long pour faire couler la lessive du 
jàlot (cuvier) dans la casse (chaudron). 
Quenolle, gorge, gosier. 
Quériature, femme (créature). 
Quei*si (son chien est), crevé. 
Quilles, jambes. 

Quio, petit trou destiné, au jeu de go, à recevoir celle-ci. 
Quoi faire ? pourquoi ? 

R 

Rabasfailler, punir, frapper. 

Radoubler, revenir sur ses pas ; pour redoubler. 

Rae, raie d'un champ. 

Rafistoler, raccommoder quelque objet, le remettre à peu 
près en état, le consolider. 

Ragasser : pie qui ragasse, qui fait entendre son cri habituel. 
(En italien, le nom de la pie est gazza.) Babiller comme une pie. 

Ramender, en parlant de denrées, baisser de prix, devenir à 
meilleur marché. 

Ramona, qui ramonne, nettoie les cheminées. 

Randonner, murmurer à mi-voix. 

Rapasser, frapper, punir, faire des reproches. 






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— 126 — 

Rapiat, voleur, ravisseur, avare, ladre. 

Rapport à..., à cause de. 

Rasibus, tout près de, jusqu'au faîte de la mesure. 

Rassotter, ennuyer avec ses raisons peu sensées, répéter tou- 
jours les mêmes discours. 

Ratiboiser, enlever quelque chose habilement, sans qu'on 
s'en aperçoive. 

Recéper, recevoir dans ses mains ce qu'on vous lance d'un 
peu loin. 

Reluiser, pour reluire. 

Rempiré (malade), dont l'état devient plus critique. 

Remprôner, répondre impoliment à une observation, à un 
reproche. 

Reparler (se), parler avec affectation et recherche, grasseyer. 

Repusser, qui rebondit, ricoche ou fait ressort. 

Résous, qui se porte bien. 

Resse, panier long, à oreilles. 

Retinton, se dit de la répétition d'un repas au lendemain d'une 
noce ; si celle-ci dure encore le surlendemain, on dit : c'est le 
dernier retinton. 

Retiron, cidre de seconde cuvée au marc duquel on a ajouté 
de l'eau. 

Riage, raie faite par la charrue. 

Rible (il fait du), pluie ou neige chassée par le vent et qui 
vous fouette la figure. 

Rie 9 tout rie, tout près de. — Rie à rie, tout près l'un de 
l'autre. 

Richa, nom vulgaire du geai. 

Rifle, maladie de peau à la figure des enfants. 

Rifler la figure, l'effleurer, passer très près du visage : cette 
balle m'a riflé la figure. 

Rippe, vieux cheval. 

Rogôme, boisson très alcoolique. 

Roincer, se dit des gonds rouilles ou mal graissés d'une porte, 
d'une girouette qui grince. 

Rouâner, manger difficilement à cause du mauvais état de la 
mâchoire. 

Rouspéter, refuser, s'opposer (du latin : rursùs petere). 

Routie, pain préalablement grillé que l'on fait ensuite tremper 
dans du cidre chaud (pour rôtie). 

Rubrique, proverbe, dicton. 

Rustique (cet homme est encore bien), solide, alerte. 



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— 427 — 



Saint fru8quin (emporter son), le peu que l'on possède, tout 
son petit avoir. 

Saoulant (c'est), fort ennuyeux. 

Saquet (donner un), une secousse. Saqueter. 

Sassier (causer comme un), avec exagération. 

Saugervais (poires de), saint Gervais, ou plutôt de sauge vert. 

Sceiller, couper du grain à la faucille (pour scier). 

Scionner, frapper avec un scion. 

Sectembre (mois de), pour septembre. 

Sri lie, pour seau. Une seillée d'iau. 

Sente, sentier. — Sente (une bonne), odeur. 

Seu (j'ai), pour j'ai soif. — Seu (ma), ma sœur. 

Seux (une branche de), sureau. 

Sez nous, pour chez nous. 

Sieuvre, pour sève. 

Siner, pour signer. 

Soirante (à la), au crépuscule, à la chute du jour. 

Sommequière, cimetière. 

Souâner, prendre du tabac. Souâneux. 

Sovbaud, gourmand. 

Sourbrassier, qui touche à tout, fait de mauvais ouvrage. 

Sourger, regarder attentivement, guetter. 

Sourgette, souricière. 

Sousse ! Sousser (tu n'as qu'à), je refuse ce que tu exiges de 
moi. 

Sousser, sentir, flairer bruyamment. — Prendre du tabac. 

Subler, siffler. Sublet : instrument pour siffler. Subleux : nom 
vulgaire du bouvreuil en cage. 

Suger quelqu'un, lui venir en aide. 



Tapi (se mettre en), à l'abri de la pluie. 

Tara tata ! expression exclamative indiquant qu'on n'accepte 
pas comme vrai ce que Ton vient de vous dire. 
Tardillon, tard venu, né en retard. 

Tariner, ne point se hâter, n'en point finir, tarder, attendre. 
Tatiller, parler avec volubilité. 



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— 428 - 

Taudion, taudis, vieille masure. 

Taupe ; , enterré, dans le royaume des taupes. 

Térouée, truie. — Nom donné au cloporte. 

Terper, trépigner, frapper le sol du pied. 

Tertous, tous. 

Tessier, tisserand. 

Têt (rentrer les vaches en), à l'étable (pour toit). 

Tête-loche, têtard de grenouille. 

Tic-toc (il est), a bu plus que de raison. 

Tié, tiède. 

Tontonner quelqu'un, lui donner les soins les plus délicats. 

Toulourette (dès), de très bonne heure. 

Touriner, aller de ci de là, ne s'arrêter à rien de fixe. 

Tourniboille (faire la), se rouler, faire des culbutes en roulant. 

Touzer, tondre. Un touzeux de moutons. Il est frais touzé, sa 
barbe vient d'être faite ; il vient de se faire couper les cheveux. 

Tracoter, à une porte : la remuer, la secouer pour l'ouvrir. 

Trében, beaucoup. 

Tribat, bâton transversal pendu au cou des animaux pour les 
empêcher de franchir les clôtures. 

Trifoué, bûche de Noël. 

Trimballer, traîner de côté et d'autre, voyager sans but. 

Tripotée (flanquer à quelqu'un une), le frapper, le battre avec 
violence. 

Tropé, troupeau. 

Trouffles, pommes de terre ; expression venant du mot truffe. 

Truster, éternuer. 

Trute, tourterelle. 

U 

lisible (fruit) : précoce, hâtif. 

Uières (dents), pour œillères ; les deux canines de la mâchoire 
supérieure, et qui se trouvent au-dessous de chaque œil. 



Vanné (être), très las, n'en pouvoir plus. 

Vanner (faire) quelqu'un : l'obliger à se retirer promptement. 

Veilloches (mettre le foin en), l'amasser en petits tas. 

Vcndition, vente. 

Venousses, vieux habits de peu de valeur, guenilles. 



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— 129 — 

Venue (il y en a une), un grand nombre. 

Vermigniers, petits animaux nuisibles, tels que souris, taupes, 
mulots (vermine). 

Vers turcs, les larves du hanneton. 

Vestèe d'eau (une), pluie forte et abondante qui tombe durant 
quelques minutes. 

Vice (mal), vicieux, qui a de mauvais instincts, est porté à 
mal agir. 

Vieuture : objets usés, personnes fort âgées. 

Vivature, ce qui fait vivre, ce que Ton mange. 

Vocassery aller de côté et d'autre sans se rendre utile. 



Zibjfiy hièble ou petit sureau. 

Zigue (un bon), individu auquel on reconnaît beaucoup de 
qualités estimables dans ses relations. 

Nous arrêtons ici cette liste déjà passablement longue 
(650 mots environ), et qui pourrait s'étendre encore 
davantage. On le voit : expressions triviales, — mots fran- 
çais corrompus ou estropiés, — locutions qu'on retrouve 
dans les patois de la Normandie et de la Beauce plus ou 
moins voisines, — archaïsmes provenant des anciens 
dialectes celtiques, gaulois et francs, — néologismes 
techniques ou pittoresques créés par les habitants eux- 
mêmes : voilà ce qu'on rencontre dans ce parler de 
Saint-Victor, qui se mêle au français correct, unifié, 
modernisé, et sans cesse purifié par l'Académie. 

C'est notre langage populaire. Conservons-le en l'aug- 
mentant, ainsi qu'on doit faire pour tout ce que les 
ancêtres vous lèguent. 

D'abord, il constitue un des caractères distinctifs de 
notre pays. Puis, il est un des liens moraux qui ratta- 
chent à Saint- Victor tous ceux qui y sont nés. Enfin, de 
même que les autres idiomes locaux de France, c'est 



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— 430- 

une des sources précieuses à laquelle se ranimera et 
dont s'enrichira toujours notre langue nationale (1). 

En effet, les poètes peuvent y découvrir des mots 
inédits qui rendent mieux leur pensée que tous les voca- 
bles connus ; les érudits peuvent y apercevoir des mots 
nouveaux résumant plusieurs termes qui servaient à 
exprimer une idée ; les artistes peuvent y choisir des 
mots charmants par leur forme ou par l'image qu'ils 
évoquent ou par la musique se dégageant de leur pro- 
nonciation. 

Que l'un de ces régénérateurs du langage de leur pays 
se fasse le parrain d'une de nos expressions locales, en 
la plaçant dans une œuvre admirée par tout le monde : 
aussitôt cette expression, créée spontanément à St-Victor 
par l'un de ses habitants, est naturalisée en France, où 
d'autres poètes, d'autres érudits, d'autres artistes s'en 
serviront aussi, jusqu'à ce que, consacrée par l'Académie, 



(1) a Les savants et les lettrés ont sans doute une part légitime dans le 
travail qui perfectionne les langues ; mais ils en ont peu, ou plutôt ils n'en 
ont aucune dans le travail qui les constitue à leur origine et qui en fixe 
les caractères essentiels. Faire une langue est avant tout l'œuvre du peuple, 
du peuple livré à ses instincts, obéissant à ses besoins, selon les progrès de 
sa vie religieuse, de sa vie politique et civile. Il n'est pas un de nos grands 
poètes, pas un de nos grands prosateurs qui n'ait eu le sentiment de cette 
vérité, et qui n'ait voulu parler la langue de tous, en se défendant avec soin 
d'un néologisme personnel et pédantesque. Ainsi, par exemple, personne — 
malgré ce qu'a dit de lui Boileau — n'a mieux combattu que Ronsart contre 
les latineurs et les gréconiseurs qui. dédaignant leur bonne langue mater- 
nelle, s'obstinaient a à rabobiner, comme il dit crûment, de vieilles râpe- 
c tasseries de Virgile et de Cicéron ». Quant à lui, quand il voulut doter la 
France d'une épopée (entreprise où devait, hélas! échouer son génie de 
poète et de patriote), sait-on où il cherchait le moyen d'enrichir son dic- 
tionnaire poétique? C'était, comme il le déclare lui-même, chez les labou- 
reurs, les artisans, les officiers de vénerie, trouvant sans doute là mieux 
qu'ailleurs, la langue française en toute son abondance, en toute sa verdeur 
native. Et ce qui était vrai du temps de Ronsart, ce qui l'était du temps de 
La Fontaine, l'est encore aujourd'hui. Faire divorce avec le parler popu- 
laire, est chose qui porte malheur aux lettrés, en les exposant trop aux 
caprices de l'invention personnelle ; et pourtant, ce fonds commun est vrai- 
ment inépuisable pour ceux qui le connaissent, pour ceux qui savent en 
tirer un juste profit. » lEgger.) 



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— 131 - 

elle entre officiellement dans la langue française! Pour- 
quoi pas? 
Donc, vive le parler populaire de chez nous! 

Abbé PESGHOT, 

Curé de Langey. 



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VOCABULAIRE 

DES MOTS DU LANGAGE RUSTIQUE* USITÉ DANS LE PERCHE 
ET SPÉCIALEMENT A 

SA1NT-VICTOR-DE-BUTHON 

(première suite) 



L'appel que nous avons fait Tannée dernière dans le 
bulletin de juillet de notre Société, relativement à la 
recherche pressante des mots percherons, pour tâcher 
d'en former bientôt un Vocabulaire aussi complet que 
possible, a été entendu, puisqu'un Mortagnais nous en 
a donné une liste supplémentaire dans le bulletin sui- 
vant. Nous espérons que ce zélé collègue aura des 
imitateurs sur divers points de notre ancienne province ; 
cela est fort désirable, car nous pourrons juger par là 
de la différence entre le vocabulaire de tel canton et 
celui de tel autre qui l'avoisine. Ces variantes curieuses 
ressortent déjà quelque peu de ce qui a été publié 
jusqu'ici, mais apparaîtront bien plus caractérisées par 
la suite, quand nous aurons l'heur de posséder le lan- 
gage usité dans chaque coin du Perche. 

En attendant ce résultat, qu'on veuille bien nous per- 
mettre de donner aujourd'hui une première suite à notre 
nomenclature précédente. 

Les encouragements que nous avons reçus de toutes 
parts pour l'initiative que nous avons prise naguères de 
publier le Glossaire d'une localité spéciale de notre 
ancienne province (4), — l'imitation 'qu'en outre cet 

(I) Le savant directeur des Archives historiques du diocèse de Chartres, 
M. le chanoine Métais, correspondant du Ministère de l'Instruction publique, 
dans son compte rendu de notre Essai sur le Vocabulaire d'une localité per- 
cheronne, s'exprime en ces termes certainement trop flatteurs pour nous, 
mais qui nous encouragent à continuer et à chercher à perfectionner notre 



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-94- 

exemple a suscité chez une de nos Sociétés correspon- 
dantes (4), — enfin, l'inscription de notre travail à Tordre 
du jour de Tune des séances (31 mars 1910) du Congrès 
annuel des Sociétés savantes qui s'est tenu cette année 
à la Sorbonne (2), ont excité en nous le désir bien naturel 
de parfaire et de compléter notre étude. 

De là ce supplément que nous ajoutons aujourd'hui, 
comprenant plus de 200 mots nouveaux, et qui pourra 
être continué. 



Abîmer un objet, le détériorer. 

Acat (tomber d'), se dit d'une pluie subite et très abondante. 

Accotas (mettre des), des tuteurs aux branches d'arbre trop 
chargées de fruits, afin de les empêcher de se briser. 

Accoter, étayer, mettre un soutien, à un mur, par exemple, qui 
menace de s'écrouler. 

Agonir, ou encore Agoniser quelqu'un de sottises, l'accabler 
d'injures. 

Arossi (être), se dit aussi bien des personnes que des animaux 
ou des plantes qui végètent, sont arrêtés dans leur développe- 
ment normal, et demeurent chétifs, malingres, sans force ni 
vigueur. 

Arque-bœufs, pour arrête-bœufs, nom vulgaire de la bugrane 
dont les fortes racines arrêtent quelquefois la charrue quand on 
laboure. 



travail : t Cette brochure, intéressante pour l'étude de la langue dans le 
centre de la France, ne peut être qu'une préface, un précurseur d'un 
Glossaire percheron complet. L'auteur, percheron de naissance, observateur 
sagace et chercheur inlassable de tout ce qui intéresse son pays, ne saurait 
s'arrêter en si bon chemin. Il a devant lui le Glossaire du Vendônwis, de 
M. Paul Martellière (Vendôme, 1893), et le Glossaire du pays blésois, de 
M. Adrien Thibault (Blois, 1892), qui nous avaient déjà expliqué bien des 
mystères de nos patois campagnards. M. l'abbé Peschot comblera avec une 
compétence incontestée une lacune regrettable, et nous le félicitons sincért- 
ment de la première f>age qu'il nous offre aujourd'hui. À bientôt ! » 

(1) On ht dans le Bulletin de la Société Dunoise, numéro de janvier 1910, 
les lignes suivantes extraites du procès- verbal de la réunion du Bureau, 
séance du 5 octobre 1909 : « ...Sur la préposition de M. Vallée, le Bureau 
décide de suivre l'exemple donné pour le Perche par M. l'abbé Peschot, et 
de former un dossier de fiches mentionnant les termes anciennement usités 
dans le pays dunois... » 

(2) Voir à la chronique. 



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- 95 — 



B 



Bagout (avoir du), se dit d'un grand parleur. 
Bailler (balayer) le devant de la porte. 

Banon, poinçon défoncé par un bout pour servir de récipient. 
Barbelé (il a) ce matin : il a gelé légèrement. — Barbelée (il y 
a de la), de la gelée blanche. 

Bastant (pas), qui est indisposé, se porte mal, a une mauvaise 
santé. * 

Bastringue, bruit assourdissant occasionné par plusieurs ins- 
truments divers dont le son produit une véritable cacophonie. 
Bêchée (donner la) à un oiseau ; lui introduire des aliments 
dans le bec. 

Béquignon ou Béquillon, petit morceau de bois arrondi et 
effilé des deux bouts, auquel est attachée une corde ou chaînette, 
et que Ton passe dans l'anneau du collier d'un animal (d'un 
chevreau, par exemple), afin de pouvoir ainsi le conduire à la 
main ou l'attacher quelque part. 

Berloque (cette horloge bat la), est dérangée dans sa marche 
ou dans sa sonnerie. — Mauvaise montre. — De quelqu'un dont 
le langage est incohérent parce qu'il commence à perdre le fil 
de ses idées, on dit aussi qu'il bat la berloque. 
Bigorne, grosse culée de bois toute biscornue. 
Bisquer, éprouver du dépit, de la contrariété, un regret pro- 
fond. 

Bombe (faire la), s'amuser, faire bombance, bonne chère pen- 
dant quelques jours en sortant de ses habitudes. 
Bordage, petite métairie. Bordager, celui qui cultive un bordage. 
Bordailler, être près de la limite, approcher du bord, toucher 
presque au terme. 

Bouché (mal), qui n'a que de vilaines paroles, tient des propos 
grossiers, qui blasphème. 
Bouffer, manger avidement, avec excès. 
Boulette (faire une), une action maladroite, inconsidérée, 
contraire à ses intérêts. 

Bourri, âne. Grand bourri : personnage bête, stupide, insensé, 
dénué d'intelligence. — Bourriquot, ânon. 

Brauder y se dit des poules qui muent et perdent leurs plumes 
à l'arrière-saison. 

Brayer du chambre (chanvre) avec la braye ou brée, le broyer, 
le teiller, séparer les chènevottes de l'écorce qui se doit filer. 

Brin (toile de), faite avec le meilleur et le plus long chanvre 
tiré de la principale tige de la plante. 



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— 96 — 

Bringelée (vache), qui porte sur son pelage des taches rousses 
et noires. 

Brioches (faire des), ne pas réussir dans tel ou tel acte pour 
s'y être mal pris, n'y avoir pas apporté une attention suffisante. 

Broqueter des gerbes, les enlever avec un broc pour les pré- 
senter à celui qui les tasse dans la charrette. 

Broussily petit bois négligé, non entretenu, où croissent pêle- 
mêle les broussailles. 



Cabrir (se), se baisser, s'effacer le plus possible, se rapetisser 
pour se cacher et se dérober à la vue. 

Cachotier, qui se tient sur la réserve et ne dit pas tout ce qu'il 
sait. 

Cale (il en a une) ! une grosse figure, une grande corpulence. 

Caliberda (se mettre à), à califourchon sur quelque objet, 
comme si l'on était à cheval. 

Calot, se dit pour calorgne, qui louche des yeux. — Gros 
morceau de terre durcie qu'enlève la bêche du jardinier ou la 
charrue du laboureur quand le sol est par trop sec. 

Calotte, petit plat rond et creux qui sert à faire cuire les ali- 
ments. 

Calotte (donner une), calotter, donner un coup du plat ou du 
revers de la main sur la figure ou sur la tête de quelqu'un. 

Cambuse, habitation peu confortable, maison construite en 
torchis ou délabrée. 

Camelotte (c'est de la), de la marchandise qui ne vaut pas cher, 
de qualité inférieure. 

Canillée, petites herbes vertes entrelacées qui se forment à la 
surface des mares d'eau stagnantes. 

Capulaire (cueillir du), pour capillaire, plante médicinale. 

Carabiné (avoir un rhume), des plus accentués. Ce mot exprime 
une idée superlative, toute l'étendue d'une chose, son dévelop- 
pement complet. 

Cassériau, fondrière, passage dangereux où l'on risque de se 
casser les jambes ou les reins en essayant de le franchir. 

Catin, dans le sens de poupée d'enfant. 

Câtrer (ne pas) avec quelqu'un : éviter de le fréquenter, de lui 
parler même, soit à cause de la dissemblance de caractère, 
d'idées, soit pour toute autre raison, antipathie, haine, etc. 
(Pour cadrer). 

Ceulle que t'as, pour celle que tu possèdes. 



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— 97 — 

Chahut (faire du), un grand tapage, un bruit assourdissant. 

Chambra (un navet), dans lequel on rencontre des fibres 
coriaces, quand on le mange. (Du mot chambre, pour chanvre, 
ces filandres ou filaments ressemblant à de la filasse.) 

Ctiapileriau, chapitiau, pour chapiteau, porche qui précède 
l'entrée d'une église. 

Charrette (ce n'est pas cela qui dit), expression employée pour 
signifier que la chose dont on parle n'est pas expliquée, que la 
difficulté dont on s'entretient n'est pas résolue. 

Chiasse (avoir la) aux yeux, pour chassie, humeur gluante qui 
sort des yeux malades, et qui s'amasse sur le bord des paupières. 

Chiendent (c'est là le), le point difficile. 

Chiner quelqu'un, lui faire entendre, par raillerie, des 
réflexions mordantes, le harceler de propos désobligeants. 

Chouan (le cri du), pour chat-huant. 

Colles (conter des), des mensonges pour rire, en faire accroire. 

Compéraiges (voici les), se dit du parrain et de la marraine qui 
sont sur le point de tenir un enfant sur les fonts du baptême, ou 
qui viennent d'exercer cette fonction. 

Coudne (aller à la), aller ramasser du crottin de cheval. 

Coucou, nom vulgaire de la primevère des prés. 

Couenne (est-il) ! c'est-à-dire bête, lourdaud. 

Coulée (suivre une) dans le bois, une petite allée dégarnie de 
branchages et où l'on peut facilement passer. 

Crignasse, chevelure mal soignée, en désordre. 

Crin-crin, mauvais violon. 

Crû (un bon) de pommes, se dit des espèces qui donnent un 
cidre de qualité en raison de la nature favorable du sol où elles 
croissent. 

Cuite (attraper une), s'enivrer. 

Culot, sorte de gros bourdon. — Culot (avoir du), montrer de 
l'effronterie, n'avoir aucune honte. 

Cusser (se faire), se faire battre au jeu, perdre la partie et son 
argent. 

D 

Datée, grande quantité d'urine répandue sur le sol. 

Débiner quelqu'un, parler de lui en mauvaise part, faire brèche 
à sa réputation. 

Débouler, descendre une pente. 

Décanicher, Défernouiller, surgir tout à coup d'un lieu qu'on 
occupait. 



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1 



— 98 — 

Délicher (se), Pourlicher (se), passer la langue sur les lèvres et 
tout autour de la bouche, pour lécher ce qui reste des aliments 
qu'on vient de prendre. 

Dérâs, graisse attachée à la surface des boyaux du porc, et que 
l'on recueille pour la faire entrer dans la composition du boudin. 

Désourcer, apparaître à l'improviste, sortir inopinément de 
quelque endroit où Ton ne vous soupçonnait pas. 

Deu (j'ai grand), un grand dépit, un profond regret (du mot 
deuil). 

Dévaller, descendre une pente, se diriger vers une vallée. 

Donaison (faire une), pour donation. 

Dzo (être au), dans la désolation et la peine. 

E 

Eboulonnée de suie, amas de suie qui se détache des parois de 
la cheminée par les temps humides, et tombe dans le foyer. 

Ecoper, subir seul les fâcheuses conséquences d'une action 
répréhensible opérée de concert avec d'autres pourtant tout 
aussi coupables. 

Ecrignée (petite fille), qui a les cheveux en désordre. 

Egravés (avoir les pieds), la plante des pieds endolorie par une 
marche trop longue ou trop pénible. 

Ehuté (est-il) ce matin ! c'est-à-dire fort éveillé, décidé plus 
que de coutume ; effaré. 

Elucher (j'ai eu bien du mal à 1'), à l'élever, à lui faire prendre 
des forces. Se dit en parlant des petits enfants et des jeunes 
animaux. 

Etnigrolles (veau qui a les), dont la langue malade présente 
de nombreux petits boutons blancs. 

Emplâtre, personne désagréable qui embarrasse et gêne par sa 
présence. 

Eneuvée (toile), qui, par un usage un peu prolongé, a perdu 
la raideur qu'elle avait étant neuve. 

Epaté (j'en suis tout), extrêmement surpris. 

Epèner (s'), se dit d'une trame d'étoffe qui s'effiloche à la 
lisière. 

Epléter, avancer rapidement dans la façon d'un ouvrage, dans 
une marche. 

Equipage (ce marchand vend de bon), des denrées ou des 
tissus de qualité. 



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— 99 — 

Ereiné (mon couteau est), la lame ne tient plus guère au 
manche, il a les reins brisés. 
Eroussette (un nid d'), de fauvette des bois (roussette). 



Fatrin, chanvre inférieur, petit chanvre. 

Ficelle (il est), rusé, malin. 

Fignoler, donner des soins méticuleux à un ouvrage ; s'appli- 
quer à lui donner toute la perfection possible. 

Fin seul (il est tout) de son opinion : absolument seul, sans 
exception. 

Flambart, prétentieux, qui fait le brave. 

Flancher, se montrer lâche, ne pas oser. 

Flingot, mauvais fusil. 

Floué (j'ai été), trompé indignement. 

Flûte ! exclamation indiquant le mépris. 

Flûtes, jambes longues et maigres. 

Fricassé (la gelée a tout), tout détruit. 

Friper, remuer sans cesse les épaules et le dos, soit par un 
mouvement convulsif, soit parce que l'on éprouve sur le corps 
des démangeaisons que Ton essaie ainsi de faire cesser. 

Froumaigée, fromage coupé en morceaux, qu'on saupoudre de 
poivre et qu'on arrose de bon cidre pour le faire affiner et lui 
donner un goût plus relevé. 



Gaffe (faire une), une action inconsidérée, mal conduite et 
préjudiciable. 

Gager, fabricien, marguillier. 

Galette (avoir de la), de l'argent, être riche. 

Galon, croûte ou matière dure qui se forme sur les plaies en 
train de se cicatriser. 

Gâresse, fille ou femme à l'allure masculine, hardie, effrontée; 
une virago. 

Gâter, laisser tomber du liquide sur ses habits ou sa serviette, 
en le portant à la bouche. 

Gâter de l'eau, uriner. 

Geigneux, qui se plaint, gémit pour peu de chose. — Pot à 
cidre. 

Georget (avoir un) à l'œil, pour orgelet, grain d'orge, bubon à 
la paupière. 



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— 100 — 

Gestes (il en fait des) ! des manières prétentieuses et ridicules. 
— Gesteux, qui se montre fier de sa personne. 

Gironnée, quantité d'herbes ou d'autres choses qu'une femme 
porte dans son tablier relevé. 

Glaireux, triste, qui regrette une mauvaise action, a un air 
contrit et humilié. 

Glaiteron, pour laiteron (herbe à suc blanchâtre). 

Glat (manger du pain), dont la pâte n'a pas été bien mani- 
pulée, et qui est mal cuit. 

Gniangnian, qui fait toutes ses actions avec indolence et ne 
montre aucune énergie. 

Gondoler (se), se dit d'un objet qui se raccornit et se déforme 
sous l'action du soleil, d'une trop grande chaleur, ou d'une 
humidité prolongée. 

Grattée (flanquer une) à un de ses camarades, le frapper et le 
battre en ayant l'avantage sur lui. 

Griper amont un âbre (pour grimper). 

Grolles, vieux souliers usés et malpropres. 

Gueneux (être), avoir les vêtements tellement mouillés, 
trempés et traversés par la pluie, qu'on semble être en guenilles. 

Guénois, nom donné aux charpentiers. 

Guerneter une nouvelle, la répandre d'un côté et d'autre. 

H 

Hager (pour hacher), couper en petits morceaux. 
Hégron (il a tué un), pour héron. 

Housser (je vais te), te frapper (vient de houx ; houssine, 
baguette de houx). — Avaler une boisson tout d'un trait. 



Jaguenasser, murmurer, babiller, dire des riens. 

Jarribiller, Jambillotter, remuer sans cesse les jambes, quand 
on est assis ou couché. 

Jarreter un enfant, le frapper avec un scion. 

Jarreter (se), se heurter la cheville d'un pied avec la chaussure 
de l'autre pied en marchant, (comme les chevaux dont les 
jambes de derrière sont tournées en dedans et si peu ouvertes, 
que les deux jarrets se touchant presque, se frottent parfois 
l'un contre l'autre et leur occasionnent des blessures). 

Jugeux oViau, empirique qui, dans les campagnes, fait métier 



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— 101 — 

d'indiquer les maladies dont on souffre, par l'inspection des 

urines. 

L 

Le (c'est), pour c'est elle. 

Lèse, pour lé : largeur d'étoffe entre deux lisières. 

Li (c'est), pour c'est lui. 

Liche t'en passe (je m'appelle), c'est-à-dire : tandis que les 
autres sont servis, ont leur part, moi je n'ai rien à me mettre 
sous la dent, rien même à lécher, je suis forcé de me passer de 
manger. 

Lichette (une petite), un tant soit peu de quelque chose à 
manger, un tout petit morceau, une tranche fort mince. — 
Licheux, gourmand. 

Lima (un), pour limaçon. 

Loche (il est si gras qu'il en), se dit d'une personne replète, 
florissante de santé, et de mine réjouie. 

Longis (grand), se dit de quelqu'un qui ne se presse pas assez, 
qui est lent à se mouvoir ou à exécuter un travail commandé. 

Loquence (ce monsieur a une belle ou une rude), c'est-à-dire, 
il parle avec une grande facilité, ou il a une forte voix quand il 
chante. 



Manette, nom vulgaire appliqué à l'ânesse. 

Manko (un), pour un manchot. 

Mareau, petite flaque d'eau. 

Marronner, murmurer par contrariété. 

Maugracieux, qui montre une figure revéche, rébarbative, 
dont l'air n'est pas aimable (mal gracieux). 

Mimi, terme enfantin pour désigner le chat. 

Mimi8, chatons du saule. 

Moquette (faire), faire semblant. Se dit des oiseaux qui, comme 
le merle, construisent dans un endroit visible une ébauche de 
nid, pour dépister les chercheurs, prétend-on, et leur ôter 
l'idée de rechercher ailleurs le véritable où ils pondent et élèvent 
leurs petits. Ce faux nid s'appelle lui-même une moquette. (De 
moquer ou peut-être de maquette par corruption.) 



Pacte (c'est son père tout), il lui ressemble comme deux gouttes 
d'eau. 

Palis, pelle plate en bois pour remuer les grains, ou en fer 
pour divers usages. 



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-402- 

Pérou (ce n'est pas le), c'est une chose faisable, en somme 
assez facile. 
Personner ensemble, se dit de deux modestes agriculteurs qui, 

— d'après le principe que « l'union fait la force » — s'entr'aident 
pour la culture de leurs terres, chacun prêtant à tour de rôle 
son unique cheval à l'autre, afin de former ainsi un attelage de 
deux chevaux à la fois, ce qui rend plus faciles et moins pénibles 
le labourage et les charrois. — Persognier (cet homme est mon), 
pour per8onnier, celui qui personne avec moi. 

Pertintaille, collection d'objets frivoles, de choses accessoires ; 

— ou encore, réunion de personnages en somme peu agréables : 
« Il est venu me voir avec toute sa pertintaille », c'est-à-dire 
avec tous ses marmots. 

Pie-marêche, pour pie-grièche. 

Piloter quelqu'un, lui servir de conducteur, de cicérone. 
Pomonique (être), atteint d'une affection des poumons, poitri- 
naire. 
Pot-bouille (faire sa), sa cuisine simple et campagnarde. 
Potin (faire du), parler haut et fort, faire un bruit désagréable. 
Pouchu (un gros), personnage gros, court et peu avenant. 
Poussée (j'en ai eu une)! une grande peur, une terreur subite. 
Pupu (un nid de), pour de huppe (oiseau;. 

R 

Rabouter, nouer ensemble deux bouts de corde, les mettre 
bout à bout. 

Rachali (me voilà bien), rafraîchi après avoir eu très chaud, 
délivré de la chaleur que j'éprouvais. 

Ramailler, faire un petit bruit en remuant quelque objet. — 
Ramailler (je vais te), te frapper pour te punir. 

Ramendeau, morceau de viande que le boucher donne en 
surplus et par dessus le marché au client ; ce qui fait que le prix 
d'achat est diminué, ramendé. 

Ramoincer, remuer un objet en faisant un bruit gênant, désa- 
gréable. 

Ratiboiser, autre sens : raccommoder d'une façon sommaire. 

Rayée de soleil, moment où l'astre du jour, perçant les nuages 
pour quelques instants, laisse apercevoir ses rayons. 

Recru (sentir le), le goût de moisi, de renfermé, faute d'aéra- 
tion suffisante. (Pour le reclus.) 

Refait (il a été), n'a pas réussi, a subi une déconvenue. 



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-103 — 

Renâré (c'est un gars joliment), qui est hardi, effronté, ne 
connaît point la peur. 

Renter de vieux bas : leur remettre des pieds neufs pour rem- 
placer ceux qui sont usés. — Renter du vieux cidre : le faire 
tremper, pour l'adoucir et le rajeunir, dans du marc dont on 
vient de tirer le jus, pour l'en extraire ensuite au moyen du 
pressoir. 

Repigeonner, se dit du regain qui commence à se montrer 
après la coupe des foins; des troncs d'arbres coupés sur lesquels 
poussent des rejetons. 

Ressourdre, sortir inopinément d'un lieu caché, apparaître 
tout à coup. 

Riflard, parapluie. 

Rincer (j ? te vas), te frapper, te battre. On dit des jeunes gens 
ou des enfants qui se sont battus, qu'ils se sont flanqués une 
bonne rincée. 

Riocher, rire à demi ou sous cape. 

Rotoué, pour routoir, fosse pleine d'eau où l'on fait rouir le 
chanvre. 

Roueller, marcher vite, courir (comme si l'on était sur des 
roulettes). 

Roulé (j'ai été), trompé, déçu. 



Sapré gamin î expression employée au lieu du mot sacré. 

Sapristi ! Sapristol ! sorte de jurons adoucis. 

Sarché coquin î corruption du mot sacré. 

Se (j') malade, pour je suis. 

Serrer des pommes, pour cueillir. 

Sicot, tronçon du pied d'un arbre coupé ou desséché, et qui 
sort un peu de terre au-dessus du sol. — Reste de vieille dent 
dans la gencive (pour chicot). On dit aussi boussicot. 

Siffler le contenu d'une bouteille, boire largement. Pour 
chiffler. 

Sin seule miette (il n'y en a pas une), pas du tout, pas la 
moindre parcelle. 

Solage (un bon) de pommes, une bonne espèce comme pro- 
duction et comme qualité du cidre qui en provient. 

Soue, toit à porcs. 

Souille, étoffe qui enveloppe la plume des lits. 

Suraud, un peu sûr, acide. 



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-104 



Tant qu*à tant (c'est), égal, au même niveau. 

Tapette (quelle) il a ! se dit de quelqu'un qui a la langue bien 
déliée et ne cesse de parler. 

Taquet ou Toquer, faire un petit bruit sec : tac, toc. 

Taquets, petits insectes qui attaquent les feuilles des légumes, 
choux, navets, etc., et font, en se déplaçant, un certain bruit 
assez semblable à tac, tac. 

Tériaux (mettre les gerbes en), les placer horizontalement les 
unes au-dessus des autres par tas plus ou moins gros, pour les 
préserver de la pluie en attendant qu'on les enlève du champ, 
et aussi pour faciliter cet enlèvement. 

Térouinelle, pour troène (arbrisseau). 

Têterolle, biberon. 

Tiroche, Tirouâne, noms donnés aux morceaux de basse 
viande filandreux et remplis de nerfs, qu'on ne peut manger ou 
découper qu'avec difficulté. 

Toqué (être), faible d'esprit, peu intelligent. 

Transonne (çà me), pour dire qu'on est transi de froid. 

Treizain, chandelier à treize branches où l'on allume treize 
cierges dans les cérémonies funèbres plus solennelles, et que 
l'on place au pied du cercueil ou de la représentation. 

Trempager un ouvrier, un homme de journée : lui fournir, 
en plus du salaire convenu pour son travail, de quoi manger 
avec le pain qu'il apporte de chez lui. — Le trempage est l'objet 
d'une clause assez commune dans les contrats entre maîtres et 
journaliers. 

Trempette (faire une), tremper du pain dans du vin ou du 
cidre. 

Trie pour troc, expression qu'on emploie lorsqu'on échange 
un objet contre un autre à peu près équivalent, sans aucun 
retour. (On dirait mieux.froc pour troc.) 

Trocheté (un), pour trochet, réunion de plusieurs fruits sur 
une même branche. 

Trop saouls, se dit des restes d'aliments que quelqu'un a 
laissés, n'en voulant plus. « Je ne veux pas manger ses trop saouls, 
donnez-moi une part convenable. » 

Turluter, chanter modérément d'une certaine façon, en imi- 
tant le flageolet. 

Turlututu ! interjection dont on se sert pour interrompre 
quelqu'un dont on ne partage pas les idées, dont le langage ne 
plaît pas. 



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105 — 



Vanne (il est chu une rude), a fait une chute sérieuse. 

Veine (avoir de la), de la chance pour réussir. 

Vergette, dé à coudre du temps passé, en forme d'anneau très 
large qui laissait le bout du doigt à découvert. 

Vtondtr, se dit de la balle qu'on entend siffler dans l'air, du 
bruit d'ailes de l'insecte qui vole, du grondement que fait parfois 
une nuée d'orage. 

Vire (trouver la), l'unique manière de s'y prendre pour réussir 
dans quelque cas où l'on est embarrassé, et qui ne comporte 
qu'une seule solution. 



Zozo, personnage niais, crédule. 

Zut! interjection exprimant la moquerie, le défi. 

A. P. 



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VOCABULAIRE 

DES MOTS DU LANGAGE RUSTIQUE USITÉ DANS LE PERCHE 
ET SPÉCIALEMENT A 

SAINT-VICTOR-DE-BUTHON 

(second et dernier supplément) 



En publiant, il y a deux ans un « Vocabulaire partiel » 
des mots (au nombre d'environ 050) du langage percheron, 
notre dessein bien arrêté était de nous en tenir là, puisque 
nous faisions appel à la bonne volonté d'autres chercheurs 
pour augmenter à leur tour, et compléter, si possible, ce 
travail simplement ébauché. 

Cependant, l'accueil favorable fait de divers cotés à 
notre modeste essai sur cette matière, — lequel n'avait 
pourtant d'autre mérite que celui de la nouveauté, — 
nous engagea à donner l'année suivante au dit vocabu- 
laire unis première suite (i'ÎU mots nouveaux) à l'occa- 
sion de laquelle nous manifestions l'intention de poursuivre 
encore plus loin, à l'avenir, nos recherches à ce sujet. 

Nous venons aujourd'hui mettre ce projet à exécution, 
et celle deuxième et dernière suite sera le couronnement 
de notre entreprise peut-être trop hardie et trop au-dessus 
de nos capacités pour la mener à bien. Mais nous avons 
été excité plus que jamais à la continuer et à lui donner 
de plus amples développements, parla lecture de certains 
passages dr<s oeuvres de différents auteurs qui ont traité 
e.r itrnfcsso le sujet qui nous occupe. 

Qu'on nous permette de faire quelques brèves mais 
convaincantes citations. 

(l'est d'abord le comte Jauhert, qui, dans son Glossaire 
du centre de ht. France, formule le vœu suivant, toujours 



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-ai- 
de-saison : « Un jour peut-être, pourvu qu'on ne tarde 
pas trop, il sera possible de caractériser plus nettement 
les dialectes de ces diverses contrées, et d'assigner à 
chacune d elles, à l'exemple des flores locales, une cer- 
taine quantité de mots, de locutions qui, en effet, leur 
sont particulières ». 

Puis, c'est Littré, qui, dans la préface de son Diction- 
naire, s'exprime ainsi : « Il s'en faut beaucoup que le 
domaine des parlers provinciaux ait été suffisamment 
exploré. Il y reste encore de considérables lacunes ». 

Ce qui était vrai du temps de Littré, l'est encore aujour- 
d'hui en grande partie. 

C'est enfin Charles Nodier qui a dit : « Si ces dialectes 
populaires n'existaient plus, il faudrait créer une Académie 
pour les retrouver. » 

Pour obvier aux difficultés à peu près insurmontables, 
que rencontrerait certainement une création pareille, si 
le besoin s'en faisait jamais sentir, et comme il vaut beau- 
coup mieux prévenir le mal que d'être forcé plus tard 
d'y apporter remède sans être assuré de réussir, nous 
nous sommes décidé, pour ce qui nous concerne, à 
recueillir soigneusement, puis à fixer sur les pages de 
nos bulletins, l'un de ces dialectes destiné, hélas ! à se 
perdre successivement par lambeaux jusqu'à, sa dispari- 
tion totale dans un avenir plus ou inoins rapproché. 

Les régions qui nous avoisinent possèdent déjà pour 
la plupart, depuis nombre d'années, leur glossaire parti- 
culier qui a été publié par des chercheurs avisés : tels, 
le Glossaire blésois de A. Thibault (1802), et le Glossaire 
vendômois de P. Martelliôre (1893); tels encore le Voca- 
bulaire du Haut-Maine de M. de Montesson (1857), et le 
Glossaire des parlers du Bas-Maine de 0. Dottin (181)0). 
Jusqu'ici, le glossaire percheron manquait à cette collec- 
tion. Les recueils de mots du langage percheron parus 
successivement dans les bulletins de notre Société Per- 
cheronne en 4909, 1910, et en la présente année -1911, 
combleront, du moins dans une certaine mesure, cette 
lacune que chacun s'accordait à qualifier de regrettable. 
Nous ferons précéder la liste actuelle de nouveaux 



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— 82 — 

détails préliminaires sur la prononciation percheronne, 
détails qui compléteront ceux déjà donnés précédem- 
ment. Puis nous présenterons des observations gramma- 
ticales plus ou moins étendues sur — le genre de quelques 
substantifs, — sur les p-ronoms personnels, — sur la conju- 
gaison spéciale des verbes auxiliaires Avoir et Être, dans 
la forme ordinaire et dans la forme interrogative, — sur 
celle des verbes réfléchis, — sur celle qui s'écarte des 
régies ordinaires dans certains autres verbes ; — enfin 
nous signalerons quelques particularités. 

I. — Prononciation 

A est long dans certains mots tels que : baptême, paille, 
espace, marraine, Tan passé. 

Ai bref, qui devrait se prononcer comme un è ouvert, se pro- 
nonce comme è fermé : }è (pour j'ai). — Nous avons entendu 
dans notre enfance des vieillards changer ai bref en u dans le 
verbe aimer, et dire \ j'ume bon mou ptit aàs, il ée si umable! 

Ai long, ou .4is, se prononce ée : quel vilain trëete (traître), 
j'voudréei voudrai s) bon JYo/iarcfc (connaître). La méeson (maison) 
que j'bàtissêe (bâtissais) Appcrche don (approche donc) la chéese 
(chaise). • 

Au se prononce où long dans les expressions de cette sorte : 
aller où lit, ijhier où soi (soir) ; les où tes (les autres). 

E muet se supprime dans le corps des mots : innncr, app'ler, 
mafias, p'lit j/as. — Mais quand il y a deux e muets, on ne sup- 
prime que le premier : r revoir, r jeter. 

È ouvert se prononce comme s'il était fermé; il a même le 
son de èe : mon pëeve, ma mèere, eiuie belle béete. 

EU se prononce è ouvert dans soulë (soleil). 

Es, As, Est, se prononce ée : Cëe lées enfants dées écoles qui 
ont fait cêes dessins dée c'malin. 

Eur final se prononce eux : un luboureux, un arruelicux de 
dents, un voleux. 

Ien se prononce iuu f dans les pronoms possessifs le miun, le 
tiun f le siuu. 

() long se prononce où : uussitoùl, b'udoùt, Perdeeoùte ; c'tè 
vache-là, ("ée ti la voûte'} 

(Ji se prononce è dans : e'èe tè (toi;, dé ipu-} (de quoi ?), V petit 
de (doigt'; — ouù dans bois, oie, foie; — oué dans mouvhouv, 
t troué, ainsi que dans pouëre (poire), bouëre (boire) ; oué, dans à 
e'soi (.ce soir), etc. 

O >u\\'\ de if se change en ou : (\e< uouijuux (noyaux) de pèche, 



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- m — 

des bouyaux (boyaux) de chat. — Et aussi en cy : se neyer (pour 
se noyer). 

U en ou : des moures pour des mûres. 

C se prononce g dans prunes de Reine Glande. 

Ch se prononce,/ ; un j'va, des jeveux, ajeter, ajever. 

Cr se prononce quer : querver (crever), quériature (créature). 

D suivi de i se prononce gh dans les mots : le bon Ghieu, le 
ghiâbe, aghieu. 

Dier à la fin des mots se change en guier : un salaguier. — 
Bière en guiêre : eune chauguière. 

Gre, au commencement des mots se prononce guer : guer- 
nouille, guerdin. 

Nier final se prononce gnier : guergnier (grenier), cordognier, 
dergnier, meugnier. — Nière se prononcé gnière : cantigniêre, 
margnière. 

R final ne se prononce pas à l'infinitif des verbes : Pierre va 
v'ni (venir), j'men vas le rcevoi (recevoir) ; ni quand il précède 
un e muet final : noute maîte f un prête (prêtre), prende (prendre), 
promette (promettre), c'est du prope (propre). 

Tier final se prononce quier : parlez au porquier (portier), 
donne-moi du morquier (mortier). Tièrc se prononce quière : 
sommequiwe (cimetière), tabaquière (tabatière), léquiêre (litière). 

II. — Observations grammaticales 

1. GENRE DE QUELQUES NOMS 

Les substantifs suivants, entre autres, bien que féminins en 
français, sont masculins en langage percheron : du friche, un bel 
image, un noix angleux, un gros vipère, un petit fourmi, du 
réglisse. 

En voici d'autres, au contraire, que Ton féminise, bien qu'ils 
soient aujourd'hui masculins : eune centime neuve, j'ai attrapé 
la chaud, eune évangile ben longue, eune fred piquante, de belles 
gestes, eune grande incendie, eune forte orage, de la bonne 
argent, j'aime trében la légume, de la poison, la même âge, de la 
bonne ouvrège, de la saule, de la carbonate. 



2. PRONOMS PERSONNELS 



<*5 / 



2 
ET 



l re personne 
2e _ 

3 e — 

l re personne 
2« — 
3« — 



Masculin 

Je 
Tu 



devant une consonne 
devant une vovelle 



/ 

II 

Je 

Vous 

1 devant une consonne 

Is devant une voyelle 



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— 84 



m [ 1 te personne 

5" 2* — 
P ( 30 _ 



Féminin 
Je 



? 



1 re personne 
2« 

a» — 



Tu 

E devant une consonne 

Elle devant une voyelle 

Je 

Vous 

E devant une consonne 

Es devant une vovelle 



3. CONJUGAISON DES VERBES AUXILIAIRES A VOIR ET ÊTRE 

AVOIR 



Indicatif 

PRÉSENT 

J'é 

Tas 

Il a 

J'ons ou j'avons 

Vous avée 

Il ont ou Is ont 

IMPARFAIT 

J'avée, j'avas; 

Ta vue 

Il avé 

J'avains ou j 'avions 

Vous avée 

Il ou Is avaint 

PASSÉ INDÉFINI 

J'é iu (gu) ou aï 11 
T'as iu ou aïu, ete. 

PLUS-yCE-PAHFAlT 

J'avée iu ou aïu 
T'avée iu ou aïu, ete. 

FI/TIR SIMPLE 

J'èré 
Té ras 
Il èni 
J'èrons 
Vous èrez 
Il ou Is èront 

PASSÉ 

J'èré iu ou aïu 

Té ras iu ou aïu, etc. 



Conditionnel 

PRÉSENT 

J'èrée 

T'èrée 

Il ère 

J'ërains ou j'érious 

Vous orée 

11 ou Is éraint. 

PASSÉ 

J'èrée iu ou aïu 
T'èrée iu ou aïu, etc. 

IMPÉRATIF 

K 

Eyons 

Eyée 

Subjonctif 

PRÉSENT 

Que j'éye ou que j'ée 

Hue tu eyes ou que t'ée 

Qu'il èye 

Que j'é vains ou que j eyons 

Que vous èyée 

Qu'il ayaint ou qu'il èyent 

Ou qu'is ayaint ou qu'is èyent 

PASSÉ 

Que j'ée iu ou aïu 
Que t'ée iu ou aïu, etc. 

Infinitif 

PRÉSENT 

Avoi 



Avoi iu ou aïu 
Evant in ou aïu 



Eyant 
lu, iue 



Participe 

PRÉSENT 



PASSE 

ou aïu, aïue. 



11 y a se prononce ya (plia, monosyllabe avec la suppression 
de il) ; il y avait : yavait ; il y a eu : ya eu ou ya aïu ; il y aura : 
y mira ; il y aurait : yrrr. — (là y est : cà ycc. 



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— 85 — 



ÊTRE 



Indicatif 

PRÉSENT 

J'sé 

Tée 

liée 

J 'sommes ou j'sons 

Vous êtes 

I sont 

IMPARFAIT 

J'ètée 
T'ètée 

II été 

J'étains ou j 'étions 
Vous étée 
Il ou Is étaint 

PASSÉ INDÉFINI 

J'è été 
T'as été, etc. 

PLUS-QUE-PARFAIT 

J'avée été 
T'avée été, etc. 



J'èrée été 
T'èrée été, etc. 



PASSE 



Se 

Soyons 

Sèyée 



Impératif 



J'srè 
Tu s'ras 
I s'ra 
J's'rons 
Vous s'rez 
I seront 



FUTUR SIMPLE 



PASSE 



J'èré été 
T'éras été, etc. 

Conditionnel 

PRÉSENT 

J's'rée 

Tu s'rée 

I s'ré 

J's'rains ou j'serions 

Vous serée 

I geraint. 



Subjonotif 

PRÉSENT 

Que j'sé ou que j'sèye 
Que tu se ou que tu séyes 
Qu'i se ou qu'i séye 
Que j'sains, que jseyains 
Ou que j'seyons 
Que vous sêyez 
Qu'i saint, qîi'i seyaint 
Ou qui séyent 

PASSÉ 

Que j'ée été ou que j'éye été 

Que tée été ou que t'éye été, etc. 





Infinitif 


Eté 


PRÉSENT 




PASSÉ 


Avoi été, 


ayant été 




Participe 


Etant 


PRÉSENT 


Eté. 


PASSÉ 



Avoir 



Conj 



j'en? 

As-tu? 

A t'i ou A t'è? 

J'ons t'i ou i'avons t'i? 

Vous avée t i ? 

(Ou Avée-vous t'i ?) 

Ont-i ou Ont-è? 



J m'amuse 

Tu t'amuses 

I s'amuse 

J'nous amusons 

Vous vous amusez 

I s'amusent 

(ou i s'amusant, 

ou encore i leux amusant) 



ugaison intcrrogativc 

Etre 

J'sé t'i ? 

Es-tu? 

Est-i ou est-é ? 

J'sommes-l'i? 

Vous étes-t'i? 

(ou Etes- vous t'i?) 

Sont-i ou sonl-é?(l). 



4. VERIJKS RÉFLÉCHIS 

J'è m'sé amusé 

Tu tée amusé 

I s'ée amusé 

J'nous sommes amusés 

Vous vous étos amusés 

I s'sont amusés 

(ou i ItMix sont amusés). 



(1) Les antres verbes ne se conjuguent pas iuierrogativemeat, mais s'emploient dan< la 
forme ordinaire. Cest i inflexion de la voix qui fut l'interrogiiion. Kieuipie : Vous v'iez 
renl? (sons-entenda : est-ce qae?) pour voulez-voas venir? 



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86 



5. VERBES IRRÉGULIERS 

i re Conjugaison 

Trouver. — Futur : je trouverrai. — Conditionnel : je trou- 
verrais. 

2 e Conjugaison 

Sentir. — Participe passé : sentu, senlue. 
Tenir. — Indic. : je quiens (pour je tiens), tu quiens, i quient, 
j'tenons, vous tenez, i quiennent. — Passé défini : j'ai tint, etc. 

— Futur : je quinrai, etc. — Subj. : que j'quienne, etc., que 
j'tenions, que vous teniez, qu'ils quiennent. — Infin. .quiendre. 

— Participe passé : tint, tinte ! 

Venir. — Futur : je vienrai. — Cond. : je vienrais. — Le dérivé 
Prévenir fait au participe passé prévint. 

3 e Conjugaison 

Choir : je ché, j'sé chu, je cherrai, chu, chute. 

Falloir. — Fut. : i faura. — Cond. : i faurait. 

Pouvoir. — Subj. : que je peuve, etc., que je pouvions, que 
vous pouviez, qu'i peuvent. 

Savoir. — Fut. : j'sèré, etc. — Cond. : jVèrée. — Subj. : que 
j'save. — Part. prés. : savant. 

Valoir. — Fut. : j'vaurai. — Cond. : j'vaurais. 

Voir. — Fut. : j'voirai. — Cond. : j'voirais. — Part, passé 
féminin : vu se. 

Vouloir. — Indic. : jVlons, vous v'ioz. — Jmparf. : j'vlais. — 
Fut. : j'vourai. — Cond. : j'vourais. 

4 e Conjugaison 

Atteindre, Aveindre, Eteindre, conservent le d à tous les 
temps : j'atteindons, j'aveindais, ma lampe est éteindue. 

Boire. — Indic. : i buvent. — Subj. : que je buve. 

Coudre conserve partout le d : vous coudez, j'eoudais, que 
j'eoude, coudant, coudu. 

Eclore : Vo se change en ou à tous les temps usités : is éclou- 
sent, is éclouront, j'ai des poulets (réclous. 

Faire. — fndir. : vous taisez. — Subj. : que je faise. 

Pondre et ses dérivés. — Passé défini : elle a pond ou ponu ; 
il a répond ou réponu. — Fut. : je réponrai. 

Prendre et ses dérivés. — Fut. : je pre nrai. — Cond. : je 
prenrais. 



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— 87 — 

Rire. — Subj. : que je rise. 

Suivre. — Passé indéf. : j'ai sui ou sieuvi. — Fut. : je suirai, 
ou je sieuvrai. — Infin. : sieuvre. 

Vivre ou véquir : Je véquis, je véquissais, j'ai véqui, je véquirai, 
que je véquisse, véquissant. 

Dans les quatre conjugaisons des verbes réguliers ou irrégu- 
liers, la 3 e personne plurielle du présent de l'indicatif prend 
souvent la forme du participe présent : is aimant ben leux 
enfants, — i finissant leux ouvrage de bonne heure, — i recevant 
ben du monde, — i vivant ou i véquissant vieux dans c'pays-là. 
De même, à la l ro personne du conditionnel, on change quel- 
quefois rais en ras : j's'ràs, j'aimeràs. 

6. PARTICULARITÉS 

Superlatifs 

Un habit tout friand neu 

Cet homme est fini béte 

Le tonneau est tout fin plein 

Ce spectacle est tout plein beau 

Notre cidre est parfait bon 

Cette poire est pourri meuse 

Ce jeune homme est perdu saoul. 

Pléonasmes 

Au jour d'aujourd'hui 

C'est ben pu pire 

Arriver d'heure et de temps 

C'est du pareil au même 

A la fin des fins 

En fin finale 

C'est sûr et certain 

II est si tellement bête 

La vérité vraie 

Voyons voir. 

Avant de dresser la troisième et dernière liste de notre 
Vocabulaire, laquelle est égale en étendue aux deux pre- 
mières réunies ensemble (1K)0 mots nouveaux), nous 
tenons à réfuter par avance une objection spécieuse qui 
pourrait se produire. 

On pourrait en effet nous reprocher d'avoir admis un 
certain nombre de mots qui se rencontrent aussi dans 



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— 88 — 

d'autres parle rs provinciaux, et ne sont pas par consé- 
quent spéciaux à notre contrée. 

A cela nous répondons que, si sous ce prétexte nous 
devions les négliger, un lexicographe manceau ou ven- 
dômois, par exemple, devra les omettre aussi, sous pré- 
texte qu'ils font partie du parler percheron. Et alors, 
nous le demandons, où pourra-t-on les trouver? Il doit 
donc nous suffire qu'ils existent chez nous, pour leur 
donner place dans notre Vocabulaire, et rendre notre 
recueil d'autant plus complet. 



A, préposition employée pour de, et exprimant une idée de 
possession : le champ à Thomas, le couteau à Biaise. — Parti- 
cule explétive : à e'matin, à e\soi, pour ce matin, ce soir. 

Abattage (il a reçu un fameux), c'est-à-dire une forte répri- 
mande, de sévères reproches. 

Abbériau, jeune ahhé, séminariste. 

Abominable, dans le sens d'extraordinaire, de merveilleux : va 
tant d'pommes c't'année que c'est abominable. 

Aboulcr, donner, présenter, apporter : aboule vite ton argent. 

Abouter, toucher à : mon champ aboute sur le sien, le joint. 

Abriàs, refuge fait de branchages ou de paille, pour s'abriter 
contre le mauvais temps. 

AccordaMes (faire les), s'entendre pour conclure un marché, 
un mariage surtout. 

Accreirc (en faire), pour accroire. 

Acculé (ce marchand est), il a fait de mauvaises affaires, son 
commerce ne peut plus marcher. 

Acculer (faire) un cheval, le faire reculer en arrière. 

Actionné (il n'est guère), n'apporte aucun empressement, 
aucune ardeur à son ouvrage. 

Actionner quelqu'un : presser, stimuler celui qui travaille 
trop mollement. 

Adcnt (se mettre), sur le ventre. Mettre un pot adent, le 
retourner sens dessus dessous pour le faire égoutter. 

4 dire, différence du prix offert et demandé dans un marché. 
Y a bru à dire, nous sommes loin de compte. 

.1 dré <U\ auprès de, en face de. 



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— 89 - 

Affîloire, pierre à aiguiser, ou à donner du coupant, du fil à 
un instrument. 

Affistoler, arranger, mettre en ordre, orner, parer. 

Affourbaudi, transi de froid, qui frissonne. 

Affourrer les moutons, leur distribuer le fourrage. 

Affranchir un cheval, un coq, etc., les rendre inhabiles à la 
reproduction. 

Affranchisseux, celui qui fait métier d'affranchir les animaux. 

Agriote, sorte de cerise aigrelette. 

A haut de cheminée (porter un enfant), le porter en le plaçant 
à califourchon sur les épaules, ou en le maintenant a^sis sur 
Tune d'elles. 

Amasser du rhume : en contracter. Amasser la chaud, Ja fred : 
prendre chaud, prendre froid. 

Amouceler, mettre en tas, en monceaux. 

Amouiller, présenter les signes d'une prochaine délivrance : 
c'tè vache amouillc. 

Amoureux (ce cidre est) à boire : flatte agréablement le palais. 

Anche, extrémité du conduit par lequel le cidre coule du pres- 
soir dans le banon. 

Andain, étendue de fourrage qu'un faucheur abat en fauchant 
en ligne droite. 

Annuitcr (s'), s'attarder jusqu'à la nuit. 

Anouillère (vache), stérile, qui n'a pas eu de veau dans le 
cours de l'année. 

Antenais, se dit surtout des poulains figés d'un an et plus. 

Anvreu, pour orvet, petit reptile inoflensif. 

Apounicher (s'), s'accroupir, s'accoufler. 

Apparaissancc (va eune belle) de récolte, pour apparence. 

Appercher, pour approcher. 

Appousser, pousser d'un lieu en un autre : le vent appoussr la 
fuméq de la cuisine dans ma chambre. 

Après (il est toujours) moi, près de moi, ne me quitte pas, ne 
me laisse pas tranquille. — xiprcs (courir) quelqu'un, se lancer 
à sa poursuite. 

Aroutiné (être), habitué à faire toujours la même chose. 

Arrouter quelqu'un, le chasser, le poursuivre. 

Assises, larves déposées sur la viande, sur le fromage», par la 
mouche à vers. 

Assiyer (s'), pour s'asseoir. 

Assolider, donner de la solidité à un objet qui en est dépourvu. 

Asticoter quelqu'un, le taquiner. 



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— 90 — 

Attelée, temps pendant lequel les chevaux travaillent sans 
rentrer à l'écurie. 

Attrape (c'est une), une tromperie. 

Avale-royaume, grand dépensier, dissipateur. 

Avaloire, pour gosier ; se dit des gourmands, des grands man- 
geurs : quelle avaloire il a ! 

Averri, terre laissée en friche. 

Avis (m'est), je pense que. 

A vous? pour avez- vous? 

A vrille (il), expression que Ton emploie quand une pluie 
douce et bienfaisante tombe au printemps. 

B 

Bachique (il est), fantasque, extravagant. 

Baillàre, souille remplie de balle d'avoine, et que l'on met 
dans les berceaux des petits enfants. 

Balader (se), flâner, se promener. 

Balle, débris, résidu du grain battu. 

Baluchon, petit paquet porté sur le dos par les voyageurs à 
pied, les mendiants. 

Ban-ban (faire), terme enfantin pour désigner que la cloche 
sonne. 

Bancelle, petit banc pour s'agenouiller ou s'asseoir. 

Bannir, faire publier ses bans de mariage. 

Barvoler, voltiger, en parlant des légers flocons formés par la 
neige qui commence à tomber. 

Batterie (travailler à la), à la machine à battre du grain ou 
des graines. 

Bédou (porter à), porter sur son dos un enfant que l'on main- 
tient en passant les bras sous ses jambes, et qui lui-même croise 
les siens autour du cou de celui qui le porte. 

Bêtjuenaude, perce-neige, galant d'hiver. 

Ben aise (être), se sentir heureux; jouir d'une certaine aisance 
qui rend la vie agréable. 

Bênitcr (fin fait) mon chapelet; pour bénir. 

Berne (marcher sur la), sur la bande de terre qui borne un 
chemin, une route, et s'étend entre la chaussée et le fossé. 

Bernique! exclamation signifiant : pas réussi, tant pis! 

Bêrouasser, se dit de la bruine (hé rouée), du brouillard qui 
tombe. 

Beztm (une petite), nom vulgaire du rouge-gorge. 

Biûle, plante aquatique ayant quelque ressemblance avec le 
cresson. 



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- 91 — 

Exauce (aller en), se rendre en Beauce pour y faire la moisson. 

Bicler, regarder de travers, loucher des yeux. 

Bigre! exclamation de surprise. 

Bique, chevalet en forme d'X, servant à supporter les bûches 
que Ton scie. 

Biqueter, mettre bas, faire ses petits, en parlant d'une chèvre. 

Blé-é-blé, mots répétés en cadence par les vachères pour 
exciter leurs bêtes à s'abreuver. 

Blousé (j'ai été), trompé, dupé. 

Blu (un fromage), dont la croûte est bleue. 

Blu (se faire un), une contusion avec épanchement de sang 
sous la peau. 

Blussir, se dit du fromage blanc séché qui commence à 
bleuir. 

Boguilles, enveloppe des châtaignes. Enlever cette enveloppe 
s'appelle déboguiller. 

Bois doux (sucer du), des racines de réglisse. 

Bonhommiau, vieux paysan courbé, de chétive apparence. 

Bonjour (c'est simple comme), facile à faire ou à comprendre. 

Bonnes (être dans ses), montrer de la belle humeur, un carac- 
tère agréable. 

Bonnes-gens-bonnes-gens (il est) simple, pas fier, sans préten- 
tion aucune. 

Bonnette, petit bonnet. 

Borgnesse, femme borgne. 

Bottiau, petite botte d'herbes ou de céréales. 

Boucheriau, celui dont la boucherie est mal achalandée, qui 
ne tient que de la viande de qualité inférieure. 

Bouis (une tabatière en), pour buis. 

Bouler un objet rond, le faire rouler. 

Boulotte (çà), je ne me porte pas trop mal. 

Boulotter, manger avec appétit. 

Bourde (faire une), commettre une maladresse. 

Bourde, fourche en bois à deux dents inégales, et qui sert aux 
fagateurs pour transporter les épines. 

Bourgeoise (la), terme employé par certains maris pour dési- 
gner leur femme. 

Bourrer ses poches : y faire entrer de force des objets. 

Bourrier (il a un) dans l'œil : un grain de poussière ou un 
mince fétu qui s'y est introduit. 

Boursicoter, amasser toujours, grossir son trésor. 

Bousine, instrument de musique dans la fabrication duquel 
entre une vessie de cochon. 



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— 92 - 

Brai t double empreinte que tracent sur le sol les roues d'une 
voiture. (Voir embrayer et débrayer.) 

Branlée (sonner une), mettre la cloche en branle et la sonner 
à toute volée pendant quelque temps. 

Braijer, pour broyer, déchiqueter en morceaux, écraser. 

Bringue (mettre un objet en), en morceaux. 

Brouillasser, se dit d'un fin brouillard qui tombe. 

B'sons (ces deux enfants sont), pour bessons, jumeaux. 

Bute ! interjection marquant le dédain, l'indifférence pour ce 
qui vient d'être dit dans une conversation. 

Buvailter, boire sans cesse, ou à différentes reprises. 

G 

Cacailler, se dit du chant de la poule qui vient de pondre. 

Caille (vache), marquée de blanc et de brun ou de noir. 

Calé (il est joliment), se dit de quelqu'un qui est capable de 
répondre aux questions les plus difficiles sur un sujet donné. 

Calvagnler ou Calvêgnier, ouvrier qui, dans la moisson, est 
spécialement chargé de broqueter (v. ce mot) les gerbes dans la 
voiture et dans la grange. 

Caneçon, pour caleçon. 

Canepétrasse, pour canepétière (petite outarde). 

Caner, pousser sa canette contre une autre avec le pouce 
replié dans l'intérieur de la main fermée, et se détendant comme 
un ressort. 

Capot (être), ne faire aucun point au jeu de cartes dans toute 
une partie de piquet. 

Ça qaèe ben li, pour c'est bien lui. 

Caraco, petit vêtement de femme qui ne vient que jusqu'à la 
taille. 

Careulcr, pour calculer. 

Carquclin, pour craquelin. 

Carrosse, petite case en bois dans laquelle les femmes se met- 
tent à genoux pour laver le linge. 

Casser du bois de chauffage, le fendre en morceaux conve- 
nables. 

Cassiquicr, arbrisseau qui produit le cassis dont on fait une 
liqueur. 

Cassis, dépression de terrain sur un chemin, une route, pour 
refoulement de l'eau. 

Canari, fragile, craignant la fasse. 

Caiaroaa t perruque à queue. 



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— 93 - 

Catau, fille de mauvaise vie. 

Cati?i, chiffon avec lequel on entoure et protège une plaie 
faite au doigt. 

Cest-ti li? pour est-ce lui. — Çà lée ben. 

Châfaud, échafaudage. Châfauder, en dresser un. 

Chaisier, loueur de chaises ; celui qui en perçoit le prix à 
Téglise. 

Chambre (se marier à la), à la mairie. 

Chanbre, pour chanvre. 

Chani (du pain) pour chanci, moisi. 

Chaper, aller et venir dans le chœur, revêtu d'une chape. Se 
promener en va et vient. 

Chapicr, meuble de sacristie où Ton conserve les chapes. 

Char (tu vas), choir, tomber. 

Chariton, membre de la confrérie de la Charité. 

Chasse (cette vache est en), en chaleur. 

Chatonncr, mettre bas, en parlant de la chatte. 

Chaubir les oreilles, les abaisser comme fait un chien, un âne. 

Chaud (amasser la), pour avoir chaud. 

Chaud et fred (attraper un), ou encore un Chaudferdî, une 
pleurésie, une fluxion de poitrine, à cause d'un refroidissement 
subit. 

Chaudrée (v'ià core eu ne rude), se dit des coups de soleil 
brillant, entre deux ondées. 

Chaumer (envoyer quelqu'un), se débarrasser de sa présence 
importune, le renvoyer. 

Chausser, couvrir sa femelle, en parlant des oiseaux. 

Chaussumer, verser un lait do chaux sur le blé à semer. 

Chavauder des volailles malfaisantes, les chasser et les pour- 
suivre bruyamment. 

Chenarde, nom de la colchique d automne ou tue-chien. 

Chène-dret (faire le), se tenir en équilibre sur les mains posées 
par terre, en ayant la tète en bas et les pieds en l'air. 

Chenelle, pour cenelle, fruit de l'aubépine. 

Cherdron, pour chardon. 

Chère (faire) à quelqu'un, se montrer affectueux et fort com- 
plaisant à son égard. 

Cherfcuil, pour cerfeuil. 

Cherpi (faire du), pour de la charpie. 

Cherrée, pour charrée. Cherrier, pour charrier. 

Chertrie, hangar où l'on remise les charrettes. 

Cheva, pour cheval. 

Chiau ou chiot, jeune chien.. 

Ghiauler, faire ses petits, en parlant dune chienne. 



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— 94 — 

Chien (être), trop intéressé, rempli d'avarice. 

Chignon (mordre dans un) de pain, pour morceau. 

Chopet (faire un), un petit somme. 

Chou (mon p'tit), terme d'aflection. 

Chouine, sorte de jeu de cartes, appelé aussi Brisque. 

Chou-là! expression employée pour appeler un chien auquel 
on montre quelque chose à manger par terre. 

Ghousc, pour chose ; mot qui sert à désigner une personne ou 
un objet dont on ne se rappelle pas le nom : j'ai oublié mon 
chouse ; as-tu vu le maître Chouse? 

Chutrin, mauvais lit. 

Cibot, « freules » de l'oignon, qu'on emploie en guise de 
ciboule. 

Cinelles (cueillir des), pour cenelles ou senelles. 

Claquettes, non donné aux castagnettes. 

Clin-clin (du), pour clinquant. 

Cloche-pied (aller à), sur une seule jambe, en sautillant pour 
avancer. 

Cloquer, glousser, en parlant des poules. 

Clous (se promener dans le), pour le clos. 

Cô (il a plein de boutons sus 1'), pour corps. 

Cocottes, nom donné à une espèce de haricots à grains presque 
ronds. 

Cii'uru, qui a du cœur, de l'ardeur, du courage au travail. 

Cognoter, frapper à petits coups répétés sur quelque chose. 

Comprenoire (il a eune triste), il est dépourvu d'intelligence. 

Confusion, grande quantité. J'ai récolté des poires en con- 
fusion. 

Conséquent (un homme, un procès), considérable, important. 

Content (j 'avons mangé noutc), pour notre suffisance. 

CornaUler (se), se dit des vaches qui se donnent des coups de 
cornes. 

Corne (entendre de), tout de travers. 

Corniau,!' (manger des), pâtisserie en forme de triangle. 

Cornichon (est-il)! imbécile, niais. 

Corporancr (un homme d'une belle), d'une belle taille et d'une 
grosseur proportionnée. 

Cossins (sabots à), à brides rembourrées. 

Cossons — ou cochons, — vers qui rongent les grains des 
farineux. 

Coti. même sens que cofj\ % flétri, fané. 

Coua, queue courte, comme celle (\r<> lapins, chèvres, etc. 

Cuuunne f lalle d'herbe ou de gazon enlevée du sol avec la terre 
adhérente. 



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— 95 — 

Couapiau, pour copeau. 

Couchée, linge dont on enveloppe les petits enfants. 

Coudrou, nom du dindon mâle. 

Gouetïi (une culotte en), pour coutil. 

Goule (être à la), rusé, adroit, pour se faire bien accueillir ou 
se tirer d'affaire. 

Couliner (se), se faufiler discrètement, de manière à n'être pas 
aperçu, s'il est possible. 

Goupasser, couper malproprement. 

Courson* morceau de terre irrégulier se terminant en pointe 
dans un champ. 

Cousoter, coudre tant bien que mal. 

Goutaison, assolement, ordre qu'on suit dans la culture des 
terres. 

Coûton, tige d'une plante fourragère, ou côte dorsale de la 
feuille de certains légumes. 

Gouvraille (le temps de la), époque où l'on sème le blé. — On 
donne aussi ce nom aux fils de la Vierge qui s'abattent sur les 
champs à cette saison : il vole de la couvraille. 

Craché (c'est son père tout), il lui ressemble absolument. 

Graquir (on entend la glace), pour craquer. 

Crasse (faire une) à quelqu'un, lui jouer un mauvais tour. 

Greire (j'ai peine à), pour croire. 

Creitre, pour croître. 

Crenneson (serrer du), pour cresson. 

Cristau (nettoyer avec du), avec du carbonate de soude. 

Cropet (petit), enfant de petite taille, diiîbrme. 

Cropion (il a mal au), pour croupion. 

Crottes (aller aux), aller ramasser sur les routes du crottin de 
cheval, de la couàne. 

Crouston (manger un), une croûte de pain. 

Croastonner, mordre à belles dents dans un morceau de pain. 

Gti-là, c té-là, ceu.c d'tà, pour celui-ci, celle-ci, ceux ou 
celles-ci. 

Guisotter (le fricot est en train de), de cuire tranquillement, 
lentement, à petit feu. 

Curette, petite palette en fer munie d'un manche, et servant à 
enlever la terre adhérente à la bêche du jardinier, à l'oreille de 
la charrue, etc. 

Gute-cute (jouer à), à la cachette. 

D 

Dagotcr la porte, la secouer pour l'ouvrir. 

Dame oui ! certes, c'est comme cela. 

Débine (être dans la), la misère, la déconfiture. 



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— 96 — 

Débiner quelqu'un, en dire du mal. 

Débord (avoir le), la diarrhée. 

Débotter ses sabots, ses souliers : en enlever la boue qui s'y est 
attachée. 

Débrayer, sortir les roues de la voiture du brai, de l'ornière. 

Décarèmer (se), faire bonne chère après l'abstinence quadra- 
gésimale. 

Décesser (ne pas), continuer toujours. 

Découriller la porte, en tirer le verrou qui la tient fermée 

Dedpis, pour depuis, à partir de. 

Défersuré, débraillé, qui a la poitrine découverte. 

Dégelée (une), une grande quantité. 

Dégouliner, se dit de l'eau qui tombe d'une gouttière ou d'un 
toit. 

Dégoût (se retirer de dessous le), de dessous l'eau qui tombe 
goutte à goutte d'en haut. 

Déhucher (faire) les poules, les chasser, les faire descendre de 
leur perchoir. 

Délibéré (être), affranchi, déchargé d'une obligation ; recou- 
vrer sa liberté. 

Démancher, défaire. 

Demi (prendre un), une tasse de café. 

Dépatouiller (se), se retirer d'une affaire compromettante, 
dangereuse. 

Dépendeux d'andouilles, se dit d'un homme grand et maigre, 
à l'air niais. 

Dépens (être d'un grand), dépenser, consommer beaucoup. 

Dépôt sonner, enlever ce qui est nuisible. 

Déporter (se faire), décharger d'un impôt injuste. 

De rire (c'est pas pour), c'est sérieux. 

Dérouine, petite meule de rémouleur de campagne, fonction- 
nant au moyeu du pied. 

Dérouiner (j 'te vas faire), te faire marcher plus vite, te faire 
presser davantage. 

Dersoué, pour dressoir, étagère pour la vaisselle. 

Demetvu (à), à contre cœur, avec dégoût et répugnance, de 
mauvaise grâce. 

Dcsorcrler, pour désensorceler. 

Jh'asitjiiulrmrnt (les gendarmes ont pris son), pour signale- 
ment. 

Dcssolcr, ébranler, arracher ce qui est fixé au sol, à un mur. 

Détasser, défaire un tas de bois, de paille, etc. 



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— 97 — 

Détors (se donner un), une entorse. 

Devallée, descente, terrain en pente. 

Devenir, dépérir, s'affaiblir. « Il est ben devenu dedpis quque 
temps », est notablement amaigri. 

Devinées (il a des) point comme d'autres, des idées singulières 
et ridicules. 

Deyau, doigtier, petit linge qui sert à recouvrir, envelopper et 
protéger un doigt blessé ou affecté d'un panaris, etc. 

Dicton, bavardage, commérage. 

Dix-huit (être sur son), dans sa plus grande toilette. 

D7à (nom de), bon d'ià! jurons non blasphématoires. 

Dodiner, pour dodeliner, remuer la tête à droite et à gauche 
convulsivement. 

Dormailler, dormir d'une façon intermittente, souvent inter- 
rompue. 

Doudnée (flanquer une), une volée de coups. 

Douelle, planche recourbée et façonnée, dont l'assemblage 
avec d'autres, retenu par des cercles, forme les tonneaux. 

Dous (j'ai mal au), pour au dos. 

Doussu, qui a le dos proéminent, courbé. 

Doutance (j'en avais une certaine), un léger doute, un 
soupçon. 

Drète (à), pour à droite. 

Drête en goût (boisson), qui a bon goût. 

Drouille, grosse femme mal avenante. 

E 

É, contraction de elle : â va v'ni (elle va venir). 

Eberner, enlever par un lavage préalable le plus gros des 
ordures qui souillent un linge, le nettoyer d'une façon som- 
maire. 

Ebousser du trèfle, séparer les housses de la tige, pour les 
battre et en tirer la graine. 

Ecaler des pois, des fèves, en enlever les cosses et les 
gousses. 

Echaller des noisettes, des noix, en ôter l'enveloppe, les 
échalles. 

Echalles, nom donné à l'enveloppe des noix, des noisettes. 

Echanbottir (s'), commencer à se suflire à soi-même, en par- 
lant des enfants et des jeunes animaux. 

Echaubouillé (j'sé tout), accablé de chaleur. 



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- 98 — 

Echaubouiller (s') la main, se la brûler. 

Echaudé (blé), grillé ou desséché par la trop grande chaleur. 

Echaudrée (attraper une), éprouver une forte transpiration à 
la suite d'une marche forcée ou d'un travail opéré en plein 
soleil. 

Echerdronnet, pour chardonneret. 

Echigner quelqu'un, l'ennuyer, l'importuner. 

Ecœurdant (c'est), écœurant, cela soulève le cœur. 

Ecrâs (un petit), enfant chétif, malingre. Se dit aussi d'un 
animal mal venu, sans vigueur. 

Ecriées (jeter des), des cris, des lamentations. 

Efferduré, frileux, refroidi. 

Eff rouler, ôter les feuilles. 

Egacer les dents, se dit des fruits aigres ou pas assez mûrs. 

Egousser des pois, des haricots, en enlever les gouss?s. 

E grandir un trou, pour agrandir. 

Egrassier, pour églantier. 

Elaiter, retirer le petit lait contenu dans le beurre qu'on vient 
de faire. 

Embarras (ce n'est pas 1') ! locution signifiant : en voilà une 
affaire ! Quel dommage d'avoir agi de la sorte ! 

Emberlificoter, embarrasser, embrouiller. 

Embertuicler, même sens, empêtrer, gêner. 

Embobeliner (s') la tète, se l'envelopper tout entière, avec un 
cache-nez par exemple ; s'emmitoufler. 

Embonir, améliorer. 

Embuuchonner (s'), se mettre en pelote, s'entortiller. 

Embout, douille qui se met au bout d'une canne pour empêcher 
l'usure trop grande sur le sol. 

Emb rager, mettre une voiture dans le h rai. 

Embrouille (en voilà une), embarras, désordre, confusion. 

Embrouille (ni vu ni connu jT), çà a passé, réussi le plus faci- 
lement possible, sans même qu'on s'en aperçoive. 

E mèche, légèrement pris de boisson. 

Emmanclionorfs (en voilà des) : des arrangements bizarres. 

Emouvé (il est tout), a^ité, troublé, émotionné. 

Emjmnser (s'), se bourrer de nourriture. 

Emplir, être fécondée, en parlant d'une vache. 

Empoigne (acheter à la foire d'), voler. 

Enehurger quelqu'un de..., lui recommander une chose forte- 
ment, avec instance. 

Eneherdir, devenir plus cher, en parlant de denrées. 



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— 99 — 

Encrucher, accrocher aux branches. 

En d'cas (je n'sé pas) de..., pas capable de... 

En d'contc (je n'vas pas à P), à Pencontre, je ne m'y oppose 
pas. 

End'vers moi (il n'est pas juste), à mon égard. 

Enfouillw, enfouir. 

Enfrîtée (ferme ben), où Pon récolte beaucoup de fruits à cidre. 

Engraisser (s*), se dit du temps qui se couvre de nuages, 
signe de pluie prochaine. 

Enhéyir, abandonner son nid, sa couvée. 

Enlourdi (j'sé tout), j'ai des étourdissements. 

Fnnouer (s'), ne pas avaler comme il faut la nourriture solide 
ou liquide, ce qui entrave la respiration et fait tousser. 

Enriager, commencer à faire le riage, le sillon en labourant, 
commencer un ouvrage, se mettre en train. 

Ensauver (s'), fuir, se sauver. 

Entame (manger P), le premier morceau coupé dans le pain. 

Entasserie, partie de la grange où Pon met en tas les grains ou 
les pailles, par opposition à Paire où Pon bat. 

Enterrer le feu, le couvrir de cendres. 

Entiché (fruit), taché, piqué. 

En tout (ce chien n'est point méchant), pas du tout, nullement. 

Entre hiverner, donner une façon d'hiver aux champs. 

Environ, en train de : il est environ à s'habiller. Auprès de : 
cet enfant est toujours environ moi, à mes trousses, ne me 
quitte pas. Etre environ, s'occuper de : la servante est environ 
le bestial, s'occupe des bestiaux. 

Envlimer (faire) un mal en Pécorchant, pour envenimer. 

Epiaison (au temps de P) du blé, de la formation des épis. 

Epierrer un terrain, en enlever les pierres. Jeter des pierres à 
une personne, à un animal. 

Epris (le charbon est), commencé à s'allumer. 

Equercelle, carcasse, grand corps maigre. 

Equeuter, arracher ou couper la queue d'un fruit, d'un animal. 

Ergansier, églantier, rosier sauvage. Se dit aussi pour arc-en- 
ciel. 

Erigner un appartement, en enlever les toiles d'araignée. 

Espritê, qui a de l'esprit, de l'intelligence. 

Esquelettc (il est maigre comme un), pour squelette. 

Essuyau, torchon à laver la vaisselle. Chiflbn qu'on enroule 
autour d'un bâton pour nettoyer l'intérieur d'un vase étroit. 

Esto (faire quelque chose de son), de sa propre initiative. 

Estrémontal (jl a à refaire à P), ne jouit pas de la plénitude de 
ses facultés mentales. 



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- 100 — 

Etats (il est dans tous ses), très affairé. 

Etaupiner, détruire les taupinières dans les champs, les 
prairies. 
Etrogner un arbre, le couper dans sa partie supérieure. 



Faignant, pour fainéant, paresseux. — Siège sur le côté d'une 
voiture. 

Faim, besoin, envie : j'ai faim de dormir. 

Faisant (ce gar<;on est ben), courageux, qui se donne au 
travail. 

Fanerie, fenaison, action de faner les foins. Temps où Ton 
fane. 

Fanir (on voit cette plante), se faner, se flétrir. 

Faraud (trèfle), ou incarnat. 

Fatiauê, pour fatigué. 

Faucherie, action de faucher, temps où Ton fauche les mois- 
sons, les prairies. 

Fauciller, couper avec la faucille. 

Faucillon, petite faucille. 

Fauter, faire une faute, manquer, pécher. 

Faut-il interjection de regret, de pitié. 

Feillarder, remuer des feuilles sèches. 

Feillat, branche, feuillage, rameau. — Roussignau feillat, 
rossignol ou fauvette qui fait son nid avec des feuilles. 

Feille (eune) de vigne, de papier; pour feuille. 

Ferdir (ton café va), pour se refroidir. 

Ferl'unbat (yen avé un grand)! un grand festin, un régal 
extraordinaire. 

Fe mouiller, bruit que Ton fait en furetant dans un tas d'objets 
que Ton remue. 

Fesser, battre. 

Feupi, froissé, chiffonné, fripé. 

Ficelé (mal), mise qui laisse à désirer. 

Fi de fouet, pour lil de fouet, corde fine servant à faire les 
touches de fouet. 

Fierde (elle est un peu), pour fière. 

Filou uni petit enfant), câlin, caressant, cnjùleur. 

Filouter, voler adroitement. 

Fut, absolument, toul-à-fail : il reste tout fut seul. 

Fine (ma)! ma fuite! pour ma loi ! 

Fini hrn, 1res bien, tout à l'ait bien. 



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— 401 — 

Fiscal (il n'est pas ben), pas bien portant. Cette étoffe n'est 
guère fiscale : sa qualité laisse à désirer. 

Fiston (mon), terme de familiarité. 

Fligée (de la graisse), figée, refroidie. 

Forbu (cheval), pour fourbu. 

Fort en guiâbe (une culotte de), d'étoffe fil et coton, fort résis- 
tante. 

Foucade (aller de, parler de), par soubresauts, avec mouve- 
ments brusques. 

Foudre (il fait de la), il s'élève une bourrasque, une tempête. 

Foudre (blé), versé par le grand vent. 

Fouettée (il a reçu une bonne), on lui a donné le fouet. 

Fourbi (il est arrivé avec tout son), avec ses meubles et usten- 
siles. 

Fourgoter, agiter un bâton dans un trou. 

Foutrasser, toucher à tout, fouiller partout. 

Foutre (j'te vas) ou foute une gifle, lancer ; il m'a foutu 
un coup de pierre. 

Foutu (il n'est pas) de..., pas capable de... 

Fred (j'é grand), pour froid. 

Freulon (il a été piqué par un), pour frelon. 

Friand (un habit tout) neu, absolument neuf. 

Frilon (il est ben), frileux, sensible au froid. 

Frime (il), il se forme du frimas, le brouillard se change en 
givre, se congèle en tombant. 

Froumage (manger du) ou fourniage y pour fromage. 

Froumagée ou froumalgée ou fourni âgée, tranches de fromage 
mou ou plus ordinairement sec, arrosées de bon cidre et assai- 
sonnées de poivre et qu'on laisse affiner quelque temps dans 
une terrine. 

Frusques, hardes, vêtements de peu de valeur. 

Fumerictn, morceau de charbon de bois incomplètement 
calciné et qui fume en achevant de se consumer. 

G 

Gagne (ma) est ben petite, pour mon gain. 

Gagner son avoine, se dit d'un Ane qui se roule. 

Galope (à la), à la hâte. 

Galoupiat, méchant gamin. 

Gani (j'ai perdu mon), pour canif. 

Garce, femme ou fille peu honorable. 

Gauler, gauleyer des pommes, les abattre au moyen d'unegaule. 



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— 102 — 

Gelotter (il va), légèrement geler. 

Gens (n'être pas de), n'être pas amis, ne pas avoir les mêmes 
idées, ne pas se fréquenter. 

Gerbe (faire la grosse), lier la dernière gerbe de la moisson. 
Prendre part à un festin chez le propriétaire qui régale ses 
moissonneurs. (Voir passée d'août). 

Gilée, liquide qui jaillit avec force. 

Gimberter, sauter, gambader. 

Giries (faire des), des manières prétentieuses. 

Glène (une) de blé, pour glane. 

Glaner, pour glaner. 

Glu, paille choisie de seigle pour faire des liens. 

Gorge-rouge (une petite), pour un rouge-gorge. 

Gou, pour gourd, à demi sec. 

Gouèpe, débauché, ivrogne. 

Gousson, petit morceau d'étoffe que les couturières ajoutent à 
un vêtement pour agrandir les emmanchures et les consolider. 

Goutte (boire la, prendre une), de l'eau-de-vie. 

Grain d'orge, orgelet, bubon, à la paupière. (Voir Gcorget). 

Graisseux, patelin, qui par de belles paroles et des flatteries, 
cherche à capter la confiance et à se faire bien voir. 

Grapillonner, pour grapiller. 

G ration, pierres très menues, .graviers qu'on emploie pour 
empierrer les allées. 

Gresset, petite grenouille verte des prés. 

Griynon (un) de pain, pour morceau, croûte. 

Gritnelu, ridé ou composé de grumeaux. 

Grippés, fruits épineux de la bardane et qui s'attachent aux 
vêtements de ceux qui les approchent. 

Grous, y rousse, pour gros, grosse. 

Guëder, rassasier. 

Gueniau, mouchoir usé et malpropre. 

Guerlotter, agiter un objet qui produit un bruit de grelot; 
rendre un son analogue à celui d'un grelot. 

Guermir, mettre en miettes, réduire en poudre, broyer, écraser. 

Guërouàs, terres calcaires fort productives. 

G ai y pour lui : j'vas gui dire. 

Guian, pour lien. 

Gùre, pour liure : grosse 1 corde servant à serrer à l'aide d'un 
moulinet les charretées de gerbes ou de fourrages. 

Guste (Tgàs), pour Auguste. Gustin, pour Augustin. 

AiiHÉ A. PESCHOT. 

(A suivre'. 



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VOCABULAIRE 

DES MOTS DU LANGAGE RUSTIQUE USITÉ DANS LE PERCHE 
ET SPÉCIALEMENT A 

SAINT-VICTOR-DE-BUTHON 

(SKCONl) ET DEKNIEU SUPPLÉMENT) 
(suite et fin) 



II 

Haim (un) ou Hain (on n'aspire pas l'h), hameçon. 

Haïon, Haïsson, enfant moins aimé que ses frères et sœurs, 
en butte aux mauvais traitements de ses parents. 

Haiya, serpe au bout d'un long manche et dont on se sert 
pour tailler Jes haies et les pJesser. 

Hùncr, avoir de la peine à : j'hàne à croire eà. 

Hannès (faire des), des manières prétentieuses, affectées. 

HanoH, nom vulgaire de la grande centaurée. 

Hardi ! interjection d'encouragement. 

Haricandier, haricolier, cultivateur mal monté en chevaux; 
qui fait un commerce de peu de profit. 

Haute heure (il est), le soleil est déjà bien élevé au-dessus de 
l'horizon. 

Hic à lia, comme ci, comme eà. Comment vous portez-vous? 
— Ah ! eà va hic à ha. (Peut-être de cahin-caha). 

H'ntwu (i sort de V) de son mal, pour humeur. 

Hocler la porte : heurter, secouer pour se faire ouvrir. (Pour 
loqueler, agiter le loquet). 

Jfuuàler (de héler), appeler à pleine voix en criant Jiou ! hou ! 

Hureujr (il n'est guère), pour heureux. 



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— l'G — 

I 

Iau (de P), pour de Peau. 
Ici, pour ci : dans ce mois ici. 

Idée (une), pour un peu : il est une idée plus grand que sa 
sœur. 

Igneaiiy pour agneau. 

Impossible (il y a des fruits à P), à profusion. 

In y pour un : j'ai trouvé in sou. 

Ivrer (s'), pour s'enivrer. 

J 

Jdle, vaisseau de terre ou de grès dans lequel on sale de 
la viande de porc. 

Jdlée, le contenu d'une jàle. 

Jardiau, petite vesce sauvage appelée aussi vesceron, qui 
croit en abondance dans les blés pendant les années humides 
(comme en 1910) et les étouffe partiellement. C'est YErvum hir- 
sutum de la famille des Papilionacées. 
Jarretier, pour jarretière. 

Javelle, brassée de blé, ou d'autres céréales, qu'on dépose sur 
le sol après la coupe, en attendant qu'on en réunisse plusieurs 
pour former une gerbe. 

Jean (tu n'es pas de la Saint-), t'es trop bète pour ça. (Les 
enfants nés à la Saint-Jean passent pour être plus intelligents 
que ceux venus au monde à une autre époque de l'année). 
Jobet (grand), nigaud, bète. 
José, pour Joseph. 

Jatte, plante crucifère à fleurs jaunes, qui croit en abondance 
surtout dans les champs ensemencés en avoine. liaphunus 
raphanistrum des botanistes. (Ou confond souvent cette plante, 
et c'est à tort, avec les émsses ou moutarde sauvage, simtpis 
arvensis). 

Jugé (être), saisi, étonné, stupéfait. 
Juille (eune), pour cheville. 
Jusqu'à tant que, jusqu'à ce que. 

K 
Reste (avoir la), la diarrhée, le dérangement de corps. 



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— 130 



L 



Labbt'i (il y a un) dans not'paroisse ; c'est-à-dire un vicaire 
(qu'on nomme M. l'Abbé). 

Lâchée ou âchée, ver de terre dont les pêcbeurs se servent 
comme appât. 

Là du Joug (tout), le long de cet endroit. 

Lairrai (je le) seul, pour je le laisserai. 

Laitier, hermine; animal blanc comme lait qui passait pour 
porter malheur à ceux qui le rencontraient la nuit dans les 
bois du Pc relie. 

Langer un enfant, l'emmailloter, l'envelopper de langes. 

Lapiner, mettre bas en parlant (furie lapine. 

Lastique (mon) est usé, ma bretelle. 

Lende, œuf de pou dans les cbeveux. 

Leux, pour leur : leux inéson ; pour à eux : j'vas Jeux dire ; 
pour se : i leux plaignant tb. 

Lichée (j'nen ai eu qu'eune), une toute petite part, une mince 
portion. 

Lichen es, friandises, bonbons, plats délicats. 

Liger, pour léger. Liger d'esprit, subtil. 

Limande, bois long employé pour faire des barrières et 
clôtures. 

LhuJi (j'irai), pour lundi. 

Liroter, couper mal. 

Livrées, rubans de soie multicolores. — Plante vivace à feuilles 
imitant ces rubans. 

Loquet (avoir le), pour lioquet. 

Louée, assemblée où l'on loue les domestiques de ferme. 

Louise* (un bouquet de), nom donné à une sorte d'œillets. 

Lourd ( mouton) — on prononce Jou — atteint du tournis. 

Lumcro (il a tiré un bon), ou Jiniéro (pour numéro), au tirage 
au sort. Au ligure, celte expression signifie : il a eu de lacbance, 
il est bien tombé. 

Luné (biem, qui est gracieux, de bonne humeur. 

M 

Machin, expression employée pour désigner un individu ou 
objet dont on n'a pas Je nom présent actuellement à la mémoire. 

Maignrud (cet outil tfest guère), est difficile à manier. On dit 
d'un enfant qu'il est heu muignant, quand il est leste, adroit. 



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— 137 — 

Maisognier, se dit d'un chien ou d'un chat qui aime mieux 
rester souvent à la maison que de demeurer au dehors. 

Mal (tomber du haut), être épileptique. 

Malguené, pour malgré. 

Malhonnesté, pour malhonnêteté. 

Malin (c'n'est pas ben), pas difficile à faire, à deviner. 

Mangeaille, ce qui constitue la nourriture des bestiaux. 

Manque (il y a de la), ce n'est pas au complet. 

Mards, pour marais, marécage. 

Marcou (cet enfant est), est le septième garçon de sa famille, 
sans filles intermédiares. (On attribue au marcou le pouvoir de 
guérir les écrouelles). 

Mare (un pré), gâté par l'inondation qui y apporte du sable, 
des graviers. Foin mare, endommagé par une crue. 

Margot, nom donné à la pie. Cheval margot, tacheté de blanc 
sur fond noir. 

Margoulette, petite bouche. 

Maroùtc, camomille puante. 

Mâs (le mois de), pour mars. Faire les mus, semer en mars 
l'orge et l'avoine. 

Masse (pain), dont la pâte est épaisse. 

Masses (il n'y en a pas des), pour dire qu'il n'y en a guère. 

Matant (c'est ben), ennuyant. 

Maufaisanty pour malfaisant. 

Mèche (il n'y a pas), c'est impossible. 

Mèche (être de), s'entendre à deux on plusieurs pour obtenir 
plus sûrement un même résultat. 

Médalle (j'ai fait béniter ma), pour médaille. 

Mèlarde, mélange de difl'érents grains pour la nourriture des 
bestiaux. 

Mémère, expression d'enfant, pour désigner sa maman. 

Menée (va eu ne drôle de) dans e'tè mésun-là : une singulière 
direction de ménage. 

Ménincs, menottes, petites mains d Vu tant. 

Mettis (pain;, pour pain bénit. 

Mère-lauie (ce n'est pas de la), se dit de gens peu recoininan- 
dables. 

Mai (sauter par dessus le), pour mur. 

Meugler, pour beugler, mugir. 

Mett.r (un fri), tueuse (eune poire», pour ni Tir, mure. 

Miandee, pour miauler. 

Mie-Mac (que\)l c'est une affaire, uuesiluation fort embrouillée. 



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— 138 — 

Miette (une), un peu. 

Mignon (faire), donner un baiser. 

Migueur, pour meilleur. 

Miguiasses (y en a des), pour milliasses, un très grand nombre, 
des mille et des mille. 

Ministre, nom donné à l'une qui rend tant de services. 

Miton, chat bien fourré. 

Mitte, chatte. 

Mode (à voûte), comme vous dites. 

Moindrement (il n'y en a pas le), pas du lotit. 

Moiron, pour mouron. 

Mollasse (grand), qui n'a aucune énergie. 

Mon, pour donc : écoute mon, voyons mon. 

Monstreux, pour monstrueux. 

Mordigner, mordre légèrement et fréquemment. 

Mouche (mettre, appliquer une), un vésicatoire. 

A/r>*u7?cr quelqu'un d'importance, lui dire son fait sans ména- 
gement, le relever vertement. 

Moucher (j'te vas), frapper, gi filer. 

Moucher, se dit des domestiques de ferme, qui, à la Saint-Jean 
surtout, s'étant loués ailleurs, quittent leur place pour aller en 
occuper une autre (par comparaison avec Jes abeilles — mouches 
à miel — qui, à un moment donné, abandonnent leur ruche). 

Moucher, se dit des animaux piqués par les mouches, et qui 
courent atïbJés. 

Moucheron, qui cultive les abeilles, apiculteur. 

Mouches, mouches à miel, se dit pour abeilles : un panier de 
mouches. 

Mouciuu, pour monceau, tas. — Amonciaafer, mettre en las. 

Moucer (il n'est pas facile à), pour mouvoir, remuer, ébranler. 

Mite, grande cage circulaire où Ton met les poulets à l'engrais. 



X 

Xu! interjection employée à la lin d'une phrase, el exprimant 
le mécontentement : je n'voux pas, moi, nu ! 
Xacrous^ piquanls «le ronce, de rosier, d'épine. 
AV natif de..., pour originaire de... 
Xcitir, nrltoyer, rendre net. 
Xeger, pour noyer. 
Xichcii'c, pour niellée. 



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— 139 — 

Nijetognier, qui nijote. 

Nijoter, passer son temps à des vétilles, à des riens; ne pas 
savoir s'occuper sérieusement. 

Nijoterie, action de nijoter. 

Nijoteux, qui nijote. 

Nourri (le) fait défaut c't'année : tout ce qui sert à nourrir le 
bétail. 

Xoute cheval, pour notre. 

Xoùte (le), pour le nôtre. 

Nouzillat, châtaigne de bonne qualité, sans cloison ni pelli- 
cule. 

Nunu, nom donné au mirliton. 



O 

Oison, petit tas fait pour faciliter la façon de la gerbe et la 
mise en bottes des divers fourrages. 

One (mon) Thomas, pour oncle. 

Ordre (il n'est guère), n'apporte pas d'ordre suffisant dans ce 
qu'il exécute. 

Orfrds (eune), pour orfraie. 

Oripiaux (il a les), les oreillons. 

Ortault (j'ai mal à 1'), pour orteil. 

Ortillaire (fièvre), pour urticaire. 

Ostiné (est-il), ou ochetinê! pour obstiné. 

Ou, pour au : aller ou lit, ou marché. 

Ouàler, appeler avec force {Voir houàler). 

Ouète, pour ouate. 

Ous (croquer des), pour des os. 

Ou si lie (une soupe à 1'), pour oseille. 

Ousquc? pour où est-ce que? 

Oùter (veux-tu t') d'ià ! pour t'oter. 

Ové (viens-tu) nous? pour avec nous. 



P 

Pave que, parce que, attendu que. — S'emploie aussi seul, 
poup faire comprendre que Ton ne veut pas rendre raison de sa 
conduite, par réticence. Pourquoi ne veux-tu pas y aller? — 
Paee que ! 

Paimn, pour paysan, campagnard. 



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— 140 — 

Paltret, petite hache pour couper la viande. 

Paqueret, quête que font chaque année à domicile, vers 
PAques, les enfants de chœur qui recueillent surtout des œufs. 

Paralésie (il est tombé en), pour paralysie. 

Paré (notre nouveau cidre est), éclairci, clarifié. 

Pctrlotier (se), affecter un langage précieux. 

Parrinage, cortège d'un baptême, fête donnée à cette occa- 
sion. 

Par sus (lancer une pierre) la maison, pour par dessus. 

Partant que, dès lors que, puisque, pourvu que. 

Pas fils (ce garçon est mon), mon beau -fils. 

Pas moins ; — tout de même : je ne t'attendais plus, te voilà 
pas moins; — également : Bonne nuit ! — Pas moins, c'est-à- 
dire je vous fais le même souhait. 

Passager (chemin), fréquenté. 

Passe bissogniére, espèce de fauvette qui se plait dans les 
buissons. 

Passée d'août (faire la), régaler les moissonneurs par un ban- 
quet après la fin de la moisson. 

Pâtira (un), souffre-douleur, enfant victime de mauvais trai- 
tements ou maladif. 

Prit ou, petit pâtre (pastour),gardeur de brebis ou de bestiaux. 

Pau petit, pour pauvre petit. 

Parois (tirer au), à la cible. 

Pécha (cheval), pécbard, dont le poil est couleur de Heur de 
pêcher, rouan-clair, mêlé de blanc, de gris et de bai. 

Pecqué (œuf), dont la coquille est percée par Je bec du poulet 
qui va bientôt sortir. 

Pecquée ( prend re une; de nourriture, une ou deux bouchées 
seulement. 

Pégniee, pour panier. 

Peignée (se flanquer une), lutte dans laquelle on se dépeigne. 

Peigner (se), se battre, se prendre aux cheveux. 

Peignes, nom donné aux fruits épineux du chardon à foulon 
dont, les tètes servent à carder la laine. 

Peinturer, peinturlurer, peindre. 

Petletrée (une; de terre, pour pelletée. 

Pelote (faire sa), gagner de l'argent. 

Pelou, jioulou, peton, poutuu, petit chien. 

Pelnrer, enlever la pelure, peler un fruit. 

Peneoit, qui a toujours Je cou penché. 

Penteeonte, nom donr.é à Yorehis uuwnlnta qui fleurit vers 
cette fête. 



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- 141 — 

Pépettes (avoir des), de l'argent à sa disposition. 

Péquiot, pour petiot, tout petit. 

Perdu saoul (il est), extrêmement ivre. 

Perpignan, manche de fouet. 

Perré, partie d'une route qui est garnie de pierres ou de pavés; 
revêtement de pierres. 

Pesée (je lui ai flanqué une), des coups de poings ou de pied. 

Péta, pour pétard : jouet fait d'un bout de sureau dont on a 
enlevé la moelle, et qui lance avec bruit, par compression de 
l'air au moyen d'une tige de bois, un pelit bouchon de filasse. 

Pétaux, se dit des pieds d'un petit enfant. 

Pi (creuser un), pour puits. 

Piaffe, coquetterie dans la toilette. 

Piailler, dans le sens de demander avec insistance, impor- 
tunité. 

Pianner, se dit des dindes qui crient. 

Piaule, brebis chétive, maladive, de mauvaise, venue. 

Pichet, sorte de pot en grès ou en terre cuite, à grosse panse 
et à collet rétréci, avec un bec et une anse, et de contenance 
variable, servant à verser à boire. 

Pichetée (une) de cidre, la contenance d'un pichet. 

Picolé (un homme), dont la ligure est marquée de petits trous 
par suite de la petite vérole. 

Picots (étolTe à), à pois, pointillée. 

Piedcoq, nom de la renoncule rampante. 

Piger (il s'est fait), surprendre en flagrant délit, prendre au 
piège. 

Pignocher, manger sans appétit, avec dégoût, du bout des 
dents. 

Pigrasser, fouiller dans la bourbe. 

Pile (flanquer une) à quelqu'un, lui porter des coups. 

Pillons, déchets de nettoyage des grains. 

Piqneron, épine de tout arbrisseau ou plante qui pique. 

Piquette, tige de bois effilé, destinée à boucher le trou d'aéra- 
tion fait au haut d'une futaille ou celui qu'on a percé sur Je 
devant pour goûter à son contenu. — Cidre piqué, mauvaise 
boisson. 

Pire en do (eà va de;, de plus mal en plus mal. 

Piroty nom que l'on donne à l'oie mâle. 

Pirotrr, couler doucement, à mince lilel. 

Pis (et), pour et puis. 

Piser de l'iau, pour puiser. 



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— 1*2 — 

Pisque, pour puisque. 

Visser, couler avec force par un orifice : le cidre pisse par la 
cannelle restée ouverte. — Dégonfler : mes liabits pissent Vian. 
Pitaneer un ouvrier : lui fournir sa nourriture. 
Pitois, pour putois. 
Player, pour ployer et plier. 
Pleumer, pour plumer. 
Pleuser, enlever la pelure, peler. 
Pli (faire un), une levée au jeu de cartes. 
PU (cela ne fera pas un), cà ira tout seul, il n'y aura aucun 
obstacle, aucune difficulté. 

Plnmicher (se), ou téphanicher, se dit des poules qui s'éplu- 
chent ou se lissent les plumes avec- le bec. 
Pogne (il a une rude), pour poignet 

Poisson, nom donné à un petit insecte à écailles argentées qui 
troue les feuilles des livres, Je linge. 

Poitrasser, pétrir ou manier malproprement. 
Poîjc (c'est une vraie), se dit d'un personnage qui satlaclie à 
vous et dont on ne peut se débarrasser. 
Paîtrait (il a fait faire son), pour portrait. 
Porlichrr (se), comme se délie h or (v. ce mot). 
Portement (demander le), comment va la santé, si Ton se porte 
bien. 

Postillons (envoyer ou lancer (\o>), dos jets ou gouttes de salive 
en parlant, par suite du manque de dents. 

Pou (du) d'orge, résidu provenant de son nettoyage. En 
général, déchet i\e^ enveloppes de grains. 

Ponce (et pis le), avee quelque chose en plus, en y ajoutant 
encore. 

Poiteéier, presser un fruit avee le pouce pour juger de son 
degré de malurilé. 

PoneJie, sac de loile pour iiielhv les grains, la farine. 
Patiehette, poche d'habit . 

pmtehelte musse (danser la > : se dit d'un u^age qui veut que, 
lors de la dernière dan<e à la noce du dernier enfant de la 
maison, la maîtresse lire de sis poches des dragées ou des noi- 
se II es qu'elle je Ile, |n ul ««il dansa ni, aux in\ ilés. 

Ponction, pelil sac de haie dont se servent les écoliers, les 
ouvriers, pour porter leur repas de midi. 

Ptiidoin. échelle à plusieurs traverses destinée à descendre 
de> fût s pleins cliargés sur une \uilure. 

l'otirc/ids icetle poule e>l <\\n\ bon), elle cherche sa nourri- 
ture avec a\ idilê. 



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— 143 — 

Poussière (il ne fait pas de), pas de bruit, n'attire pas l'atten- 
tion, se tient coi. 

Propre-d-rîen, paresseux, fainéant. 

Provenguier, coffre où l'on dépose la provende destinée aux 
chevaux ou aux autres animaux. 

P'sa (du) de pois, froulles dont les grains ont été enlevés. 

Pu fo, pour plus fort, davantage. 

Purcsie(ïï a eu ne), pour pleurésie. 

Pus (j'n'en veux), pour plus. 

Pusse (on lui a ouvert la), la poche de l'estomac (v. enipussê). 

Pute! exclamation signifiant : ce n'est rien, et exprimant 
aussi l'indifférence, le dédain. 

Putoùt, pour plutôt et plus tôt. 

Q 

Quante même, pour quand même. 

Quarquiev (se ranger à), pour à quartier; se ranger de côlé 
pour laisser passer une au Ire voilure. 

Quart, quart ault, fût contenant le quart du tonneau ou la 
moitié du poinçon. 

Ouate, pour quatre. 

Quate-à-quale (descendre \r* marches, s'habiller), en grande 
lnite, promptement, très vite. 

Que, que, cri employé pour appeler les porcs. 

Queniau (j'ai mal au), à la gorge, au gosier. 

Que que? pour qu'est-ce que? Que qiCCen dis? Que que est 
qu'eu"? 

Quertonne (elle est ben), bien allilëe, bien avenante. 

Quervaison (faire sa), crever. 

Queu? ou qtteul'? quenlte? quieux? pour quel, quelle, quels et 
quelles? 

Queue de porte, nom vulgaire (h 4 la bergeronnette ou hoche- 
queue. 

Quien (le), quinine fia), pour le lien, la tienne. 

Quiens, pour tiens, voilà ; ou exclamai ion de surprise : quiens! 
signifiant : cela m'étonne. 

Qui on"? pour qui donc? Oui on quia l'ait çà? 

Qui qui t'a dit çà? pour qui est-ce qui ? 

Quoi que? Quoi (jui? pour qu'est-ce que? ou (qu'est-ce qui ?) 
Quoi que tu veux? Quoi qui se passe? 

Quoique çù, malgré cela. 

Qu'on? pour qu'est-ce donc? Ou'on qui dit? 



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— lii — 

Quque, pour quelque : — quque fois, quelquefois ; ququepa, 
quelque part; — ququiui, quelqu'un. 

Quque ci ou quque eu (y a toujours), c'est-à-dire quelque 
obstacle à la réalisation d'une chose. 

Qu'ri, pour quérir, chercher. Jvas aller le quri; va don nie 
qu'ri mon mouchoué. 

R 

Rabot u (chemin), pour raholeux, inégal. 

Rafler 9 passer tout auprès : la balle de son revolver m'a ràflé 
la figure. 

Raye, grande quantité : des pommes ! il y en a une raye 
c' tan née. 

Rnliu (faire du), un bruit, un tapage impatientant. 

Raincée (recevoir une), des coups de scion, de branche frami- 
ccllusj. 

Jlahicer (j'te vas), frapper, scion ner. 

Râle (c'est ben), pour rare: il serait, bien étonnant que..., 
c'est douteux. 

Runutye (ce cidre a un bon), un goût, une saveur agi'éable. 

Raniciuo'rrer (se), pour se remémorer, se souvenir, se l'appeler. 

Ranvluuic (j'ji'ai pas d'), pour rancune. 

Ruueueumeur, rancunier. 

Rajuipilhttêa (ils sont ou si 4 soûl), se dit de i\e\\\ ou de plu- 
sieurs personnes qui, après avoir entretenu ensemble des rap- 
ports amicaux, puis s'être brouillées et être devenues ennemies, 
se sont en tin (h 4 compte réeom-ili.'es. 

Ilufiusner, passer de nouveau au même endroil que précédem- 
ment. 

Ruppnrt que..., parce que. 

Rusauuùtee, raccommoder i\i^ vêlements. 

Rut ( il est ), avare, ladre. 

llùtique t \ pour râtelier. 

Ilrltiwler ( voulez-Nou^o V accepter (jiie je recoiumence à vous 
verser du cidre, de reau-de-\ie i\a\\< votre verre, afin de pouvoir 
trinquer et boire de nouveau ? 

Hrhtwlee les yeux, lancer de*< regards sévèi'es, furibonds en 
les ecarquillant. 

Ir-hiiitlrr ise), >V'iiinii-.'i', eu parlant du lil d'un instrument 
I ranehanl. 

\vt lu i c'eM ». c'e>| ju-de. e\acl. 



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— 145 — 

Redevance (aller à la), ou au redevant de quelqu'un, à sa ren- 
contre. 

Redevant (avoir du), des avances, économies. 

Rêferdition, pour refroidissement. 

Rcinquier (j'ai mal au), aux reins. 

Rembonir, rendre meilleur ou devenir tel. 

Remettre (se), se souvenir, se rappeler. 

Remmanchcr, remettre un objet endommagé dans son état 
primitif. 

Remué de germain, cousin issu de germain. 

Repiquer (veux-tu) 4 ? que je te verse de nouveau à boire? 

Re pou ci au, arc-en-ciel . 

Repouser (se), pour se reposer. 

Requinquer (se), donner plus de soin à sa toilette. 

Résipère (on lui a soigné son), érysipèle. 

Respi (çà vous coupe le), le souffle, la respiration. 

Respire (perdre), éprouver des étoufleinents. 

Retaille (cidre de), fabriqué avec de l'eau jetée sur du marc 
que Ton a préalablement retaillé, repassé dans les meules. 

Rctirance (c'est là ma), mon refuge, ma retraite, mon habita- 
tion. 

Retourner (se), donner une explication embarrassée d'un de 
ses actes, mentir. 

Revenez-y (boisson, liqueur qui a un goût de), qui est excel- 
lente et dont on boirait bien encore. 

Revoyée (à la), au revoir. 

Rhieume (j'ai un gros), pour rhume. 

Rhomatique (je ressens annui mon), pour rhumatisme. 

Rhumatisses (soigner ses), pour rhumatismes. 

Ri fier un porte-monnaie, dans le sens de chiper, enlever 
adroitement, rafler. 

Rin en tout, pour rien du tout. 

Rinçoïuœtte, petit verre d'eau-de-vie supplémentaire après le 
café. 

Rion (faire un de) haricots, de pommes de terre : ligne droite 
où on les plante. 

Ri poupe, mélasse. 

River un lit : enfoncer les bords de la couverture sous les 
matelas. On dit aussi river quelqu'un dans son lit. 

Robin (mener sa vache au), au taureau pour la faire saillir. 

Rodingotte (mettre sa), pour redingote. 

Rogatonner, dire des riens, répéter toujours la même chose. 



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— Hr> — 

Hoir (h), pour au revoir. 

Ronuisscr, respirer difficilement, et faire entendre un bruit 
intérieur produit dans l'estomac par lamas des humeurs qui 
rembarrassent et que l'on ne peut rejeter qu'avec peine. 

Bondir les yeux, les ouvrir largement, avec un air étonné ou 
irrité. 

Ronronner, se dit du chat qui file en faisant entendre un bruit 
prolongé assez semblable aux mois ron von. 

Rossée (recevoir une*), une volée de coups. 

Rosser quelqu'un, le battre, le frapper. 

liane du pette (faire), enlever la jambe et la faire passer 
au-dessus de la tête d'un enfant en lui disant : « Tu ne grandiras 
pus. » 

Rouget, insecte presque microscopique qui, à l'automne, se 
glisse sous la peau et y cause des démangeaisons insupportables. 
Une herbe porte le nom d % hérite au.r rouget*. 

Roulé (blé), abattu, versé, emmêlé par le vent et la pluie. 

Roupie de coq d'Inde, nom vulgaire donné à la grappe rouge 
retombante de la renouée persicaire. 

Jloupin (un fameux), se dit d'un enfant gaillard et décidé. 

Rousëe, pour rosée. 

Roussettes (manger des), de petits losanges de pâtisserie qu'on 
fait frire. 

Roussignoler (faire), se dit d'un morceau de viande auquel on 
tait prendre couleur en le. tournant dans le beurre sur le feu. 

Ranger y ruminer, en parlant des vaches. 

Russiau (franchir un), pour ruisseau. 



Saboulée (j'é t-i rVu une rude) d'iau ! une forte averse; signifie 
aussi réprimande, correction. 

Subouler quelqu'un, lui faire de vifs reproches, le rabrouer. 

Sacrifie, pour sacristain. 

Sa/fre, gourmand, gloulon. 

Sagouin, sale, malpropre. 

Saler, tirer contre quelqu'un un coup de fusil chargé de gros 
grains de sel ou de quelques grains de plomb. — Frapper, mal- 
traiter. 

Salop, soi'te de tablier qu'on met aux enfants pardessus leurs 
vêtements, pour les empêcher de se salir. 



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— 1 M — 

Salopier, qui fait des saletés, des malpropretés. 

Sangsurer, ruiner, pressurer. 

Sangsurer (se), se mettre dans la gène, faire des sacrifices 
d'argent. 

Satisfaire, tirer au sort pour être soldat. 

Saveter un habit, le chiffonner, le défraîchir, le détériorer. 

Savonner, réprimander. 

Scie au long (tirer la), se dit des cousins et des moucherons 
qui, certains soirs d'été, se formant en colonne, dansent en tour- 
billonnant, et voltigent de bas en haut et de haut en bas, imi- 
tant ainsi le mouvement des bras des scieurs de long. On pré- 
tend que c'est un signe de beau temps. 

Secouée (il a reçu une rude), correction. 

Secouer (j'te vas), te frapper, te battre. 

Seillau, petit seau. 

Sens d'vant derrière, sens devant dimanche, à l'envers, de 
travers. 

Sensément, à peu près, comme qui dirait. 

Sept en gueule (poires de), ainsi nommées à cause de la peti- 
tesse du fruit. 

Se quand (j'sé allé l'voà enne), à une date imprécise, que je 
ne puis déterminer. (Je ne sais quand V) 

Séran, instrument en forme de grosse brosse, ou carde en fer 
pour peigner le chanvre. 

Sergent, piquet de bois lichê en lerre, entouré à son extrémité 
supérieure d'un bouchon de paille, et que Ton plante à l'entrée 
d'une pièce de terre pour indiquer qu'il est défendu sous peine 
d'amende de s'y introduire, soit pour la traverser, soit pour y 
cueillir des herbes. 

Seruzier (un) habile, pour serrurier. 

Sieuvre (tu vas trop vite, j'enne peux pas t'j, te suivre. 

Sinée que, si ce n'est que. 

Siruzien, pour chirurgien. 

Si tellement, pléonasme pour tellement. 

S'ment (tu n'sais) pas ce qu'on l'a dit, pour seulement. Pas 
s' ment eune miette, pour rien du tout. 

Soiffard, qui aime boire plus que de raison. 

Sortir, venir de : je sors d'entrer, de sortir, de manger, de 
dormir. 

Sottisier, qui dit des injures. 
Souâter, faire commerce d'amitié. 

Soubriquet, surnom bouffon ou injurieux, pour sobriquet. 



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— I w — 

Soûlaud, ivrogne. 

Soulô (queu biau) ! pour soleil. 

Soupière? (il a mangé toute la), toute la soupe contenue dans 
la soupière. 

Sour le lit, pour sous le lit. 

Sourcer, sourdre, jaillir, en parlant de l'eau. 

Sucet ou sucette, petit sachet rempli de sucre que Ton donne 
à sucer aux petits enfants. 

Sué (le) de la porte, pour le seuil. 

Suée (j'en ai attrapé une)! je me suis extrêmement échauffé. 

Suer (i iti'fuit), m'ennuie énormément. 

Suffit que..., précisément, parce «pic 

Sut (du) de chandelle, pour suif. 

Sur (pour), assurément. 

Sureuillir, ravir, enlever adroitement. 

Sus l'herhe, pour sur. 

Sù-ù ! interjection employée pour l'aire aller une vache d'un 
coté différent de celui par où elle veut se diriger. 

T 

7\ abréviation de tu : t'as, l'es. — Abréviation de tout : j'vas 
aller- t't' à l'heure. 

Tabasser, prendre fréquemment du tabac. 

Taehat ! exclamation employée pour* faire fuir les chats. 

Talonnette, demi chaussure de cuir qui ne couvre que le 
talon. 

Tambouriner ( j'te vas», corriger, frapper. 

Tant, pour autant : j'nai pas tant d'argent que toi. 

Tiuit pire, pour tant pis. 

Tant qu'à..., pour quant à. 

Tant seulement, pour >eulenient. 

Tapette, petit battoir en bois pour enfoncer les bouchons. 

Tuponner, plier sans aucun soin un , \étcinent, le mettre en 
bouchon, en lapon. 

Tarât, van mécanique mû par une manivelles Pour tarare. 

Taraler. faire mami'iivrer un larat. 

Tassée, las, ama^. 

Tnnpier, tpii fait métier de premlre les taupes. 

'Taiiraillr, taure, jeune vache. 

Tnurée (femme mal), mal coiffée, mal habillée. 

Té ( |"irai avec), avec loi. 



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— 149 — 

Teigne, cuscute des luzernes. 

Teillcr du chanvre, le broyer, en enlever l'écorce avec la 
braye. — Maltraiter, blesser. 

Têlon, étoffe de chanvre et de laine autrefois en usage. 

Téri (nout'pi est), pour tari. 

Térions, pour trayons ; bouts du pis de la vache. 

Tcrtin-lertous, tous ensemble. 

Ti, particule exclamative : j'avons-ti ri ! 

Tibi (culotte à), non fendue verticalement par devant, mais 
fermée par un tablier mobile. 

Tic-tic. Nom donné au petit insecte à élytres rouges, crioceris 
rubra (coléoptères), qui se rencontre au printemps sur les lys. 
Lorsque les enfants s'amusent à le prendre et à renfermer dans 
une main, il fait entendre un petit bruit strident produit par le 
frottement du corselet contre la base des élytres, d'où ce nom de 
tic-tic. 

Tinylcr, tousser fort et souvent. 

Tire, viande fibreuse. 

Tirer les vaches, les traire. 

Tonton, nom enfantin donné à l'oncle. 

Torgnolle, panaris. 

Touche (le cherquier a perdu la) de son fouet, la mèche, la 
ficelle nouée à sou extrémité. 

Toujoux, têjoux, pour toujours, sans cesse. Signifie aussi : en 
vérité, certes, à vrai dire : — J'nai toujoux jamais vu chose 
pareille, — c'est toujoux pas té qui ni' fera obéi ; — c'est toujoux 
çà d'gagné. 

Tournailles (faire les), lever les guérets. 

Tournette, petit plateau rond en paille ou en viorne, sur lequel 
on fait sécher les fromages. 

Tournure, présure pour faire tourner le lait. 

Tourtous, tertous, pour tous. 

Toussailler, Toussotler, avoir fréquemment de petits accès de 
toux. 

Tousserie, toux opiniâtre. 

Tout (ren en), absolument rien. 

Tout plein, beaucoup. 

Traiynier, vagabond, fainéant. 

Train (méchant), en parlant d'un enfant. 

Train-train, manière d'être, de faire. 

Travailloter, travailler peu et sans avancer. 

Treiziau (mettre les gerbes en), faire des tas de treize gerbes. 



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— i:>o — 

Tremblement (il a emporté ses meubles, ses livres et tout Je), 
c'est-à-dire une grande quantité d'autres objets. 

Trempe (il a reçu une bonne), une volée de coups. 

Trempée (il est chu une bonne) d'iau ; assez d'eau pour tremper 
la terre. 

Trentc-et-un (être sur son}, se mettre dans ses plus beaux 
atours, dans sa plus riche toilette. 

Tressauter, tressaillir, sursauter. 

Triche, tricherie. « La triche en revient au jeu », celui qui a 
triché perd. 

Tricoter des jambes, courir très fort, s'enfuir précipitamment. 

Trifouiller, fouiller, fureter, farfouiller. 

Troche (une) d'oignons, légumes liés ensemble sur un même 
bâtonnet. 

Trogne, vieux tronc d'arbre. — Gros visage. 

Trois-picds, pour trépied, ustensile de cuisine en fer destiné 
à supporter un vase quelconque au-dessus du feu. 

Trompe (c'est une), une erreur, tromperie. 

Tro-quate (j'ai core) sous (pour trois ou quatre), une petite 
quantité d'argent. 11 y avait tro-nnatc personnes, peu de monde. 

Trou à la galette (eà a passé par le;, expression qu'on emploie 
quand on s'ennoue et qu'on avale quelque chose de travers. 

Troufiynon, derrière d'un animal. 

Tuasse (une) de pou, de puce; cadavre aplati d'un de ces 
insectes qu'on a occis. 

Tué (cidre), qui noircit quand il est en contact avec l'air. 

Tuer la chandelle : l'éteindre; tuer le temps : le perdre. 

U 

Uiet (prononciation utpief), pour oûllet. 

Y 

Veillée (pronom 1 , céetjuéc), pour vrillée, nom donné au liseron 
des champs. 

Yeillols (inellre le foin en), en petits tas. 

Yelimeu.r, pour venimeux et vénéneux. 

Yel'ui, pour venin. 

Yf'ntlerdi, pour vendredi. 

Yessier, se couvrir de petites ampoules après une brûlure. Ma 
peau commence à ves-ier. 

Yester (se), instiller (^('),<e remuer nerveusement en marchant, 
avoir une démarche sautillante. 



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- 151 — 

Vestillon, celui qui marche de la sorte exprimée ci-dessus. 

Ville (bœu), bœuf qu'on promène le dimanche gras tout 
enrubanné. 

Vlà, pour voilà. 

Voguer (un) d'perderix, perdreaux qui volent en compagnie. 

Vouelte (de la), pour ouate. 

Voui, pour oui. 

Voûte, pour votre. 

Voûte (le ou la) pour le ou la vôtre. 

Voyage (aller en), en pèlerinage. 

Voyageuse, femme que Ton paie pour aller en pèlerinage à la 
place d'un malade empêché. 

Voyons voir, pléonasme pour voyons. 



X 

La lettre X se prononce souvent îsque au lieu de iqse. Ainsi 
Ton dit : Fêlisque, pourquoi me fisques-tu de la sorte? en place 
de : Félix, pourquoi me fixes-tu? 



Ya, pour il y a : va trois jours qu'il ée mo. 

Yen, pour il n'y en, il y en : yen a pus, yen a cure ; — pour lui 
en : donne yen don, d'inande yen ; — pour il lui en : yen faurait 
pus quVà. 

Z 

Zist et Je zest (être entre le), se dit de quelqu'un dont l'état 
d'ébriété n'est que légèrement prononcé, qui par conséquent 
est fortement échaulïé par la boisson, mais n'est pas précisé- 
ment ivre. 

Abué PESC1IOT. 



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