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Full text of "Abrégé de l'histoire du Canada en quatre parties : à l'usage des écoles élémentaires"

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in  2011  with  funding  from 

University  of  Toronto 


http://www.archive.org/details/abrgdelhisto03perr 


MO    „ 
ABREGE 


DE 

!LôI0IISir®IIIBÎl  ©HJ  ©AKAIDA* 

EN   QUATRE   PARTIES. 
TROISIEME  PARTIE, 

D°puis  V Etablissement  d'une  Chambre 
d'Assemblée  jusqu'à  V  Année  1815r 

À  l'usage  des  Ecoles  Elémentaires. 


Par  JOS.  Fr,  PERRAULT,  Protc^ 


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QUEBEC:  ..****«*     J 


Imprimée  par  P.  Sç  W.  Ruifatçu         0\ 
Rue  Ste.  Ursule. 


<f" 


1833. 


DISTRICT  DE  QUEBEC. 

Bureau  du  Protonotaire, 

Le  21  Mai  1835. 
Qu'il  soit  Inctairt  que  le  vingt-et-un  de  Mai  dans  l'année 
mil  huit  cent  ireme  trois,  Peter  Ruthven  et  William  Ruthven 
Papetiers  er  asscc  es  faisane  Commerce  sous  le  nom  et  raison  de 
Peter  et  William:  Ruthven  résidans  en  la  Cité  de  Québec,  ont 
déposé  dans  ce  Bureau  le  Titre  d'un  Livre  le  Titre  du  quels  est 
dans  les  mots  suivans,  savoir  ;  "  Abrégé  de  l'Histoire  du  Canada, 
"  en  quatre  parties.  Troisième  partie,  depuis  l'Etablissement  d'une 
*'  Chambre  d'Assemblée  jusqu'à  l'année  1815.  A  l'usage  des 
"  Ecole  Elémentaire,  par  Jos.  Fr.  Perrault,  Protonotaires,"  au 
sujet  d'i  quel  ils  reclament  la  droit  de  propriété  comme  proprié- 
taires Enregistré  en  conformité  a  l'Acte  Provincial  intitulé 
"  Acte  pour  protéger  la  propriété  littéraire." 

PERRAULT  &  BURROUGHS, 
Protonotaires  de  la  Cour  du  Banc  du  Roi, 
du  District  de  Québee. 


si) 


Cette  troisième  partie  de  l'Abrégé  de 
l'Histoire  du  Canada  contiendra  non 
seulement  les  événemens  les  plus  remar- 
quables dans  le  pays  depuis  l'établisse- 
ment du  parlement  provincial  jusqu'à  la 
fin  de  l'administration  du  Général  Pro- 
yost,  mais  encore  et  surtout  les  procédés 
ie  ce  parlement  jusqu'à  cette  époque. 


CHAPITRE   I. 

Division  de  la  Province  de  Québec  en  haut  et  bas 
Canada,  en  Districts,  Comtés.  Cités,  et  Bourg  s , 
avec  le  nombre  de  membres  que  chacun  doit  élire. 

Ce  fut  pendant  l'administration  du 
Lieutenant  Gouverneur  Alured  Clark, 
nommé  en  l'absence  de  son  Excellence 
Guy  Lord  Dorchester,  que  l'acte  consti- 
tutional  du  Canada  fut  mis  en  opération. 

11  émana  une  proclamation  le  18  No- 
vembre 1791,  annonceant  que  cet  acte 
commenceroit  à  être  mis  en  force  le  vinsrt 
six  décembre  suivant  ;  en  conséquence 
le  7  mai  1792,  il  en  fit  sortir  une  autre  qui 
non  seulement  divisoit  la  province  en 
haut  et  bas-Canada,  et  en  fixoit  les  li- 
mites ;  mais  encore  qui  formait  les  dis- 
tricts, comtés,  cercles,  villes  et  townships 
du  Bas-Canada,  et  fixoit  le  nombre  de 
représentants  que  chacun  éliroit  pour  les 
représenter  dans  le  parlement  prov  ncial 
qui  se  tiendroit  le  dix  de  Juillet  de  la 
même  année,  dont  suit  le  tableau. 
B 


TABLEAU. 

Comtés. 

Membres.'Comtés.                         Membres» 

le     Gaspé 

„ 

l!l-6e.  Warwick        -          -          2 

2e.      Comwallis    - 

m 

217e.    St.  Maurice                         2 

3e.     Devon 

. 

2 1-Se.  Hampshire    -          -          2 

4  e.      Hertford 

. 

2  19e.    Québec           -          -          2 

Se.      Dorcnester    - 

_ 

2  20e.  Northumberland       -          2 

6e.     Buxkinghamsh] 

re   - 

2  21e.  Orléans                                 1 

7e.     Richelieu. 

_ 

2,                                                

8e.     Bedford 

. 

Il               Total  des  Comtes,    39 

9e      Surrey 

, 

2 

20e.    Kent   - 

„ 

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CITES  ET  VILLES. 

1  le.   Huntingdon  - 

. 

2 

12e.  York    - 

. 

2jCité  de  Québee       -                    4 

13e,  Montréal 

. 

2|Do.  de  Montréal                          4 

14.   E'fingham 

m 

2|Ville  de  Trois-Rivières     -       2 

15.   Leinster 

- 

2jDo.  de  William  Henry        -     1 

28/                                      Total      50 

Les  Membres  nommés 

au  Conseil  Exécutif  furent. 

1/Hon.  W.  Smith 

,  I.  Chef.    ,     Chs,  Dunn, 

Paul  Roch  de  St. 

Ours, 

}     Jos.  de  Longueil, 

Hugh  Finlay, 

1     Pierre  Panet, 

Trs.  Baby, 

J     Adam  Mabane. 

Ceux  cl 

il  Conseil  Législatif  furent. 

L'Hon.  W.Smith, 

J.  Chef. 

Frs   Baby, 

J.  C.  Chaussegros  de  Lery, 

John  Collins, 

Hugh  Finlay, 
Chs.  Dunn, 

Chs.  de  Lanaudière, 
G.  Pownall, 

P.  R.  de  St.  Ours, 

R.  A    de  Boucherville. 

Jos.  de  Longueil, 

John  Fraser, 

Edw.  Hartison, 

Sir  John  Johnsofl,  Bart, 

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Québec. 


DU    CANADA.  < 

Ils  se  trouvèrent  tous  présents  à  ia 
Chambre  d'Assemblée  tenue  à  l'Eveché 
lundi  le  17  Décembre  1792,  et  furent  as- 
sermentés par  les  Honbles  Pierre  Panet, 
Joachim  Williams  et  James  Monk,  com- 
missaires ad  hoc. 

A  fore  et  mesure  qu'ils  eurent  prêté  le 
serment  ils  prirent  siège  dans  la  cham- 
bre. 

Peu  de  temps  après  Wm.  llouthellier, 
gentilhomme  Huissier  de  la  Verge  noire 
vingt  leur  signifier  le  commandement  de 
son  Excellence  de  se  rendre  à  la  Cham- 
bre du  Conseil  Législatif. 

S'y  étant  rendu  son  Excellence  leur 
dit. 

"  Messieurs  de  la  Chambre  cV Assemblée. 
"  L'usage  Parlementaire  et  la  manière  convenable 
de  conduire  les  affaires  que  vous  allez  enterprendre, 
rendent  nécessaire  que  vous  avez  un  orateur  ;  c'est 
mon  plaisir  que  vous  retourniez  dans  votre  chambre 
et  que  vous  fassiez  choix  d'une  personne  capable  de 
remplir  cet  office,  que  vous  me  présenterez  pour  mon 
approbation  Jeudi  prochain  à  midi  ;  au  quel  temps 
je  vous  déclarerai  les  causes  pour  les  quelles  j'ai  con- 
voqué cet  assemblée." 

Ce  discours  fut  repété  en  François  par 
jQrdre  de  son  Excellence  ;  après  quoi  les 


o  HISTOIRE 

membres  se  retirèrent  dans  leur  Cham- 
bre. 

Mr.  M'Gill  se  leva  et  s'addressant  à 
Mr.  Phillips,  greffier  de  la  chambre,  fit 
motion  que  V élection  cVun  orateur  pour 
la  Chambre  fut  ajournée  à  mercredi  à 
dix  heures  du  matin  :  elle  fut  secondée 
par  Mr.  Young  cette  motion  ayant  été 
amendée  par  mardi,  au  lieu  de  Mercredi  ; 
elle  passa  aune  majorité  de  neuf. 

Le  mardi  Mr.  Dunièrefit  motion,  que 
Mr.  J.  A  Panet  fut  élu  orateur  de  la 
chambre  ;  secondée  par  Mr.  De  Bonne  ; 
après  plusieurs  débats  et  offres  d'autres 
sujets  pour  remplir  ce  poste  important,  el- 
le fut  emportée,  par  une  majorité  de  dix, 
et  en  conséquence  Mr.  Panet  élu  orateur 
fut  conduit  au  fauteuil  par  plusieurs 
membres. 

Cette  besogne  étant  terminé,  la  Cham- 
bre fut  ajournée  à  jeudi  à  dix  heures  du 
matin,  sur  la  motion  de  Mr.  Lus,  secon- 
dée par  Mr.  Lester. 

Le  jeudi  la  chambre  étant  occupée  à 
discuter  la  manière  dont  l'orateur  se  pre- 
«enteroit  et  s'adresseroit  au  gouverneur 


DU     CANADA.  9 

elle  reçut  par  l'huissier  de  la  verge  noire 
l'intimation  du  commandement  du  Lient. 
Gouverneur  de  se  rendre  immédiatement 
auprès  de  lui  dans  la  Chambre  du  con- 
seil Législatif,  avec  l'orateur,  en  consé- 
quence elle  s'y  rendit  avec  l'orateur  :  de 
retour  il  informa  la  chambre,  qu'ayant 
etc  présenté  a  la  barre  du  Conseil  Législa- 
tif, il  s'étoit  adressé  à  son  Excellence  le 
Lieutenant  Gouverneur  en  François, 
comme  ci  après,  et  avoit  reçu  les  ré- 
ponses de  son  Excellence  en  Anglais, 
dont  suit  la  traduction. 

Addrcssc.—"  Je  supplie  votre  Excellence  de 
considérer  que  je  ne  puis  ni'exprimer  que  dans  la  lan- 
gue primitive  de  «non  pays  natal,  et  de  vouloir  bien 
accepter  la  traduction  en  Anglais  de  ce  que  j'aurai 
l'honneur  de  lui  dire. 

"  Mon  incapacité  étant  aussi  évident  que  mon  zèle 
est  ardent,  devoir  remplir  un  devoir  si  important  que 
celui  d'orateur  de  la  première  assemblée  des  repré- 
sentants du  Cas-Canada,  j'implore  respectueusement 
l'excuse  et  le  commandement  de  votre  Excellence  au 
nom  de  votre  Souverain  Seigneur  le  Roi." 

Réponse. — "  J'en  ai  pas  lieu  de  douter  que  la 
chambre  n'-ai  fait  un  bon  choix,  et  que  vous  ne  vous 
acquittez  des  devoirs  pénibles  de  l'office  important 
que  vous  aves  à  remplir,  avec,  honneur  pour  vous 
même  et  avantage  pour  le  public. 

~  B  3 


10  HISTOIRE 

Addresse. — u  Je  reclame  très  humblement,  au  nom 
de  la  même  assemblée,  la  liberter  de  parler,  et  géné- 
ralement tous  les  privilèges  etlibertés,  tels  qu'ilssont 
usités  dans  les  communes  de  la  Grand  Bretagne,  no- 
tre mère  patrie." 

Réponse. — "  La  chambre  peut  compter  que  la 
pleine  et  libre  jouissance  de  tous  droits  justes  et 
privilèges  loyaux  lui  seront  accordés." 

Addresse. — "  Que  les  procédés  des  représentants 
puissent  être  interprêtés  favorablement,  et  que  quel- 
que chose  que  dise  l'orateur  qui  pourroit  être  prise  en 
mauvaise  part,  puisse  être  imputer  à  son  ignorance 
et  nom  à  l'Assemblée  ;  qu'il  puisse  retourner  à  leur 
chambre  prendre  la  déclaration  de  leur  véritable  in- 
tention, et  que  tel  erreur  soit  pardonnée." 

Réponse. — "  Quoique  je  n'aie  pas  lieu  de  croire 
qu'une  personne  de  votre  assiduité  et  de  votre  sa- 
voir., commette  des  erreurs,  vous  pouvez  être  assuré 
que  je  donnerai  la  plus  favorable  interprétation  à  vos 
paroles,  et  à  votre  conduite  en  toute  occasion." 

Addresse. — "  Enfin  que  toutes  les  fois  qu'il  sera 
neces-aire  pour  le  service  de  Sa  Majesté  et  le  bien 
public,  il  puisse  par  ordre  de  la  même  chambre  avoir 
accès  à  la  personne  de  son  Excellence  le  Gouver- 
neur de  cette  Province." 

Réponse. — "  Vous  trouverez  un  libre  accès  à  ma 
personne  toutes  les  fois  que  le  service  public  l'exige- 
ra." 

Ensuite  l'orateur  à  informé  la  Cham- 
bre que  son  Excellence  avoit  adressé  la 
harangue    suivante  aux  deux  chambres 


DU  CANADA.  Il 

en  Anglais,  dont  la  traduction  en  Fran- 
çois avoit  été  lue  par  l'Hon.  Pierre  Panet, 
copie  (lesquelles  lui  avoit  été  remis,  par 
Mr  le  Secrétaire  Coflin,  qu'il  a  lue  à  la 
chambre,  comme  suit  : 

**  3Icssicurs   du    Conseil  Législatif  et  3fcssieurs. 
"  de  la  Chambre  d'Assemblée. 

"  Noire  très  Gracieux  Souverain,  toujours  attentif 
au  bonheur  de  son  peuple,  ayant  pris  en  considéra- 
tion la  condition  de  ses  Loyaux  Sujets  de  cetle  Pro- 
vince, et  les  ayant  recommandés  à  son  Parlement 
pour  telle  changement  dans  leur  Gouvernement  Colo- 
nial que  les  circonstances  pourroient  requérir  et  ad- 
mettre ;  l'Acte  à  été  passé  qui  m'impose  le  devoir, 
comme  c'est  ma  gloire,  de  vous  convoquer  en  As- 
semblée Générale,  ce  que  j'ai  taché  de  faire  à  une 
saison  la  nuisible  à  vos  intérêts  privés. 

11  Dans  un  jour  comme  celui  ci,  remarquable  par 
le  commencement  dans  ce  Pays  d'une  formede  Gou- 
vernement qui  a  porté  le  Royaume,  au  quel  il  est 
subordonné,  au  plus  haut  degré  d'élévation,  il  est 
impossible  de  ne  sentir  des  émotions  qu'il  est  diffi- 
cile d'exprimer. 

"  Quel  qu'agréable  que  soit  la  tâche,  il  ne  paroit 
pas  nécessaire,  dans  l'occasion  présente,  de  dévelop- 
per la  convenance  de  ce  système  pour  étendre  la 
félicité  que  tous  Gouvernements  professent  d'avoir 
en  vue  ;  mais  elle  n'est  assurée,  sous  aucun  autre 
Gouvernement,  aussi  bien  que  par  celui  de  la  Grande 
Bretague,  qui,  après  avoir  été  célébré  pendant  des 
siècles  par  les  plumas   de  l'Europe,  donne  à  es    mo- 


12 


HISTOIRE 


ment  à  la  Grande  Bretagne  des  distinctions  décidés, 
et  unis  d'une  gloire  réele  audessus  de  toutes  autres 
nations  de  Puni  vers. 

"Lasensationsque  j'éprouve surle changement  qui 
vous  amène  à  cette  Assemblée  mémorable,  me  per- 
suade qi;e  ce  sentiment  doit-être  communà  tous  ceux 
qui  sont  capables  de  discerner  la  grandeur  du  bon- 
heur conféié  ;  en  conséquence  je  me  contenterai  de 
suggérer  simplement  qu'après  la  reconnoissance  due 
pour  ce  bonheur  à  l'arbitre  tout  puissant  de  l'univers, 
nous  ne  pourrions  assez  exalter  la  magnanimité  et  la 
£râce  du  Roi,  le  père  commun  de  son  peuple,  et  du 
Parlement  qui  a  si  généreusement  co- opéré  à  cet  éta- 
blissement, lequel  est  ajuste  titre  le  sujet  de  notre 
joie  Générales. 

"  Donner  une  occasion  pour  vosremerciments  loy- 
aux et  reconnoissants  à  Sa  Majesté,  est  un  de  mes 
motifs  de  vous  avoir  convoqué  ensemble,  et  cette 
dette  acquittée,  vos  conseils  seront  sans  doute,  ensui- 
te employés  à  statuer  les  loix  nécessaires  à  confirmer 
et  augmenter  la  prospérité  de  votre  Pays." 

"  Messieurs  de  la  Chambre  d" Assemblée. 

"  Informés  comme  vous  l'êtes  de  la  condition  et 
des  désirs  du  Pays  que  vous  représentez,  c'est  de 
votre  Chambre  que  le  public  attendra  principalement 
telle  provision  ordinaire  que  le  bonheur  commun 
peut  requérir,  et  j'ai  la  confiance  que,  si  aucunes 
mesure  qui  pourront  y  conduire,  seront  nécessaire- 
ment remises  pour  une  plus  mure  considération  à  une 
séance  subséquente,  aucun  règlements,  d'une  utilité 
indispensable  m'échapperont  à  votre  attention  ac- 
tuelle." 


DU  CANADA  13 

"  Messieurs  du  Conseil   Législatif  et  Messieurs  de 
"  la   Chambre  d'Assemblée." 

M  La  Grande  Bretagne  étant  heureusement  en 
paix  avec  tout  l'univers,  et  comme  je  l'espère,  sans 
crainte  de  son  interruption,  le  moment  actuel  doit 
être  le  plus  convenable  et  le  plus  urgent  pour  tous 
ces  arrangements,  mieux  faits  dans  un  temps  de  tran- 
quilité  et  qui  tombent  dans  la  sphère  de  votre  char- 
ge ;  la  conviction  que  je  ressens  de  votre  disposition 
à  cultiver  cette  harmonie  parmi  vous  et  chaque  bran- 
che de  la  Législature,  qui  est  toujour,  essentielle  au 
bien  public,  et  à  la  satisfaction  privée,  fait  qu'il  est 
inutile  de  m'étendre  sur  ce  sujet  ;  tels  objets  qui 
pourront  être  de  mon  devoir  de  recommander  à  vo- 
tre attention  seront  occasionellement  communiqués, 
par  Message,  et  vous  pouvez-être  persuadés,  Mes- 
sieurs, que  ressentant,  comme  je  fait,  une  satisfac- 
tion particulière  d'être  place  par  la  laveur  de  Sa 
Majesté  dans  une  situation  a  étendre  ses  intentions 
bienveillantes,  je  concourrai  du  meilleur  de  mon  cœur 
dans  toute  mesure  propre  à  avancer  la  prospérité  de 
cette  Colonie  et  consistante  avec  les  intérêts  géné- 
reux de  l'empire,  qui  reclame  justement,  et  qui,  je 
suis  entièrement  satisfait,  éprouvera  toujours  voire 
plus  ardente  reconnoissance  et  votre  soutien." 

Il  fut  reçu  par  Mr.  le  Secrétaire  Cof- 
fin  le  message  suivant  : 

11  Mr.  VOrateur." 

"  Je  suis  commandé  par  son  Excellence  le  Lieu- 
tenant Gouverneur  d'informer  l'Assemblée,  qu'il  lui 
est  enjoint  de  recommander  à  son  attention  immé- 


14  HISTOIRE 

diate  de  fixer  le  nombre  propre  pour  le  Quorum  de  la 
Chambre  d'Assemblée  ;  et  aussi  :  de  former  telles 
règles,  ou  ordres  permanents,  pour  établir  les  formes 
de  procéder  qui  pourroient  être  les  plus  propies  pour 
l'expédition  régulière  des  affaires. 

"  Son  Exceilenco  soumet  eu  même  temps  à  la 
sagesse  de  la  Chambre  s'il  seroit  mieux  d'établir  le 
Quorum  par  un  acte  de  la  Législature,  ou  par  tel 
règlement  qui  seroit  considéré  comme  ordre  perma- 
nent de  la  Chambre." 

Ce  message  ayant  été  lu  en  Anglais  et 
en  François,  fut  sur  la  motion  de  Mr. 
Grant  déposé  sur  la  table  pour  être  pris 
en  considération  par  la  Chambre. 

A  la  suite  de  quelques  affaires  de  rou- 
tine il  fut  proposé  par  Mr.  Walker  de 
prendre  demain  en  considération  la  ha- 
rangue de  son  Excellence,  ce  qui  à  été 
accordé. 

Le  lendemain  il  a  été  nommé  par  Mr. 
l'Orateur  un  comité  de  huit  membres 
pour  préparer  une  réponse  à  l'adresse  de 
son  Excellence. 

Cette  réponse  ayant  été  rapportée  le 
24  et  agréer  par  la  chambre  un  comité 
fut  nommé  pour  aller  demander  au  Lient. 
Gouverneur  quand  il  lui  plairoit  de  rece- 
voir l'humble   adresse  de  la  chambre  ;  le- 


DU     CANADA.  15 

({ne!  fixa  !e  mercredi  suivant  à  midi,  au 
Château  St.  Louis. 

En  conséquence  mercedi  le  26  Mr. 
l'Orateur,  précédé  du  sergeant  d'armes, 
portant  la  masse,  suivi  des  membres  et 
du  greffier  fermant  la  marche  sont  rendu 
à  midi  au  Château  St.  Louis  où  il  lire  à 
son  Excellence  l'adresse  suivante  de  la 
chambre. 

"  A  Son  Excellence  Ahcrcd  Clark,  Ecui/er,Liciite- 
"  nant  Gouverneur  et  Commandant  en  Chef  de  la 
"  Province  de  Bas-Canada,  Major  Général 
M  Commandant  les  forces  de  Sa  Majesté  dans 
4i  r Amérique   Septentrionale,   fyc.   Sçc.   âçc. 

4i  Qu'il  plaise  à  Votre  Excellence. 
"  Nous  les  lovauz  et  fidèles  sujets  de  sa  très  gra- 
cieuse Majesté,  les  représentants  du  peuple  du  Bas- 
Canaxia,  en  Chambre  d'Assemblée,  prenons  la  liber- 
té de  vous  offrir  les  rcmerciments  de  cette  Chambre 
pour  la  harangue  de  votre  Excellence. 

11  Pénétrés  de  recoin noissancn  pour  la  sollicitude 
paternelle  de  sa  très  gracieuse  Majesté,  toujours  at- 
tentive au  bonheur  de  son  peuple,  et  pour  la  justice 
et  bienveillance  du  Parlement  de  la  Grande  Breta- 
gne, en  accordant  aux  loyaux  sujets  de  Sa  Majesté 
en  cette  Provinceune  constitution  nouvelle  et  libé- 
rale pour  leur  Gouvernement  Colonial  ;  nos  senti- 
ments d<- gratitude  seront  à  jamais  consacrés  par  l'ac- 
complissement de  nos  devoirs  envers  la  Mère  Patrie. 
;-  Nous  avons  aussi  à  recoanoîirs  de  la  manière  la 


16  HISTOIRE 

plus  forte  la  grande  attention  de  votre  Excellence 
envers  nous  individuellement  pour  nous  avoir  convo- 
qué dans  le  temps  le  moins  incommode  à  nos  affaires 
particulières,  et  pour  avoir  pourvu  à  un  lieu  aussi 
convenables  pour  nos  délibérations. 

"  Nous  ne  pouvons  exprimer  les  émotions  que  nous 
avons  éprouvées  dans  ce  jour  à  jamais  mémorable, 
où  nous  avons  commencée  à  jouir  d'une  constitution 
assimilée  à  une  forme  de  Gouvernement  qui  à  porté 
la  gloire  de  notre  Mère  Patrie  à  un  si  haut  degré 
d'élévation. 

"  C'est  une  satisfaction  bien  grande  pour  nous 
d'avoir  l'occasion  de  joindre  nos  éloges  et  notre  ad- 
miration pour  le  système  du  Gouvernement  de  la 
Grande  Bretagne,  qui  lui  donne  une  supériorité  et 
un  avantage  si  décidé  sur  les  autres  nations  ;  mais 
combien  plus  grand  encore  est  notre  bonheur  de  for- 
mer à  cette  époque  une  partie  des  sujets  d'un  Gou- 
vernement dont  nous  ressentons  de  plus  en  plus  la 
bénigne  influence. 

"  Nous  prenons  la  liberté  d'assurer  votre  Excel- 
lence que  nous  ressentons,  ainsi  que  nos  constituants 
de  la  manière  la  plus  particulière  le  bonheur  indici- 
ble que  nous  éprouvons  par  le  changement  qui  nous 
est  procuré  par  cette  convention  mémorable  ;  et 
après  en  actions  que  nous  devons  à  l'arbitre  tout 
puissant  de  l'univers,  nous  ne  pouvons  cesser  exalter 
la  magnanimité  et  la  munificence  du  Roi  le  Père 
commun  de  son  peuple  et  du  parlement  qui  a  si  gé- 
néreusement co-opéré  à  l'établissement  qui  à  juste 
titre  devient  le  sujet  de  notre  joie  générale. 

"  Nous  regardons    comme  un  bonheur  sans   égal 
pour  nous  d'avoir  l'occasion  de  faire  à  Sa  Majesté 


DU  CANADA.  17 

nos  remerciments  loyaux,  et  lui  exprimer  notre  re- 
connoissance  ;  cet  hommage  est  la  voix  de  nos  Con- 
seils, il  est  dû  à  toutes  grâces  dont  nous  avons  été 
comblés  ce  devoir  rempli  nous  travaillerons  avec  le 
zèle  le  plus  ardent  à  statuer  les  loix  qui  doivent 
tendre  à  la  prospérité  et  à  l'avantage  de  notre  Pay*. 

"  Considérant  la  condition  et  les  désirs  du  peuple 
que  nous  représentons,  tous  nos  soins  seront  dirigés 
vers  telles  provisions  ordinaires  que  le  bonheur  com- 
mun peut  requérir,  et  si  aucunes  mesures,  qui  pour- 
roient  y  conduire  sont  nécessairements  remises  pour 
une  plus  mure  considération  à  une  séance  subséquen- 
te, nous  nous  efforcerons  au  moins  qu'aucune  objet 
d'une  utilité  indispensable  ne  soit  différé  au  delà  du 
tems  nécessaire  pour  cette  maturité  de  réflexion,  que 
leur  importance  pourra  demander. 

"  Nous  apprenons  avec  satisfaction  que  la  Grande 
Bretagne  est  en  paix  avec  tout  l'univers  ;  nous  re- 
gardons cette  époque  comme  la  plus  favorable  à  la 
considération  des  objets  qui  tombent  dans  la  sphère 
de  notre  charge. 

**  Cultiver  l'harmonie  entre  chaque  blanche  de  la 
Législature  et  et:tre  nous  mêmes,  est  le  plus  ardent 
de  nos  souhaits  ;  convaincus  que  nous  sommes,  que 
c'est  une  condition  essentielle  au  bien  public  et  à  la 
satisfaction  privée. 

"Nous  apporterons  dans  tous  les  cas  la  plus  promp- 
te et  la  plus  mure  attention  aux  messages  qui  nous 
seront  communiqués  par  votre  Excellence;  et  nous 
congratulant  de  ce  qu'il  à  plu  à  Sa  Majesté  de  placer 
votre  Excellence  dans  une  situation  à  étendre  ses  in- 
tentions bienveillantes,  nous  nous  ferons  un  devoir 
de  concourir  avec  votre  Excellence  dans  toutes  tué- 


18  HlSTOÏRE 

sures  propre  à  avancer  la  prospérité  de  cette  Prd* 
vince,  consistant  avec  les  intérêts  généraux  de  l'em- 
pire. 

"  Ce  sera  le  moyen  par  lequel  nous  exprimerons 
notre  vive  et  sincère  reconnoissance,  et  sur  lequel 
nous  fonderons  l'espérance  du  soutien  dontnousavons 
besoin." 

A  laquelle  son  Excellence  fit  la  réponse 
suivante  : 

44  Messieurs. 

"  Mes  plus  sincères  remerciments  sontdùs  à  votre 
adresse  obligeante  et  loyale. 

"  Les  expressions  de  devoir  et  de  reconnoissance 
à  si  Majesté  et  sou  Parlement  doivent  êtie  infiniment 
satisfactoires,  et  les  termes  gracieux  dans  lesque.'s 
vous  avez  signifié  votre  approbation  de  mon  attention 
à  votre  commodité  personnelle,  me  donnent  une  vraie 
satisfaction. 

"  Je  suis  parfaitement  persuadé  que  vos  efforts 
zélés,  ne  manqueront  jamais  pour  étendre  la  pros- 
périté générale,  et  que  chaque  mesure  dirigée  à  une 
un  si  salutaire  ne  sauroit  faillir  à  assurer  le  soutien  le 
plus  efficace." 

Telle  fut  l'expression  des  sentiments 
des  représentants  du  peuple  sur  l'octroi 
de  l'acte  constitutionel  ;  le  Conseil  Lé- 
gislatif exprima  les  siens  à  ce  sujet  à  peu 
près  dans  les  mêmes  termes  ;  ensuite 
chaque  chambre  s'occupa  'sérieusement 


DU    CANADA.  19 

à  s'organiser  et  à  traiter  les  affaires  les 
plus  pressantes  de  la  province. 

Comme  la  Chambre  d'Assemblée  se 
trouva  composée  de  représentants  de  tous 
les  états,  de  seigneurs,  de  gens  de  loix 
de  marchands,  d'artisans,  d'Anglais,  et 
de  Canadiens,  elle  le  travailla  sciem- 
ment, et  utilement  au  bien  de  tous. 

Le  7  Janvier  1793,  Mr.  Coffin  remit  a 
Mr.  l'Orateur  un  message  de  son  Ex- 
cellence par  écrit,  sans  en  faire  la  lec- 
ture ;  la  galarie  vuidée,  il  fut  lu  il  étoit 
conçu  en  ces  termes  : 

"  Mous.  V  Orateur  de  la  Chambî-ed'AssemhUe. 

"  Je  suis  instruit  par  Sa  Majesté,  touchant  la  for- 
mation de  loix  dans  cette  Province,  sur  plusieurs 
points  que  je  crois  nécessaire  de  communiquer  à  la 
Législature  pour  son  information,  dont  certains 
articles  sont  dans  les  mots  suivants. 

"  Que  le  style  de  former  toutes  les  dites  loix,  sta- 
tuts et  ordonnances  sera  par  nous,  nos  héritiers,  ou 
successeurs,  par  et  avec  l'avis  et  consentement  du 
Conseil  Législatif  et  de  l'Assemblée  de  notre  Pro- 
vince du  Bas  Canada,  constitués  et  assembles  en 
venu  et  sous  l'autorité  d'un  acte  passé  dans  le 
Parlement  de  la  Grande  Bretagne,  intitulé,  "  Acte 
qui  rappelle  certaines  parties  d'un  acte  passé  dans 
la  quatorzième  année  du  Règne  de  Sa  Majesté, 
intitula  •  Acta   qui   pourvoit  plus  efficacement  pour 


20  HISTOIRE 

le  Gouvernement  de  la  Province  de  Québec,  dans 
l'Amérique  du  Nord  et  qui  pourvoit  plus  amplement 
pour  le  Gouvernement  do  la  dite  Province. 

"  Que  vous  ne  consentirez,  en  notre  nom,  à  aucun 
Bill,  sous  aucune  autre  forme,  que  chaque  matière 
diffères  te  sera  pourvu  par  une  loi  différente,  sans 
comprendre,  dans  un  et  la  même  Acte,  telles  choses 
qui  n'auroient  pas  de  rapport  convenable  l'une  avec 
l'autre. 

'•Qu'aucune  clause  étrangère  à  ce  que  le  titre 
annonce,  ne  soit  insérée  dans  aucun  Acte  eu  ordon- 
nance, et  qu'aucune  clause  permanente  ne  soit  par- 
tie d'une  loi   temporaire. 

"  Qu'aucune  loi,  ou  ordonnance,  que  ce  soit,  ne  soit 
suspendue,  changée,  continuée,  revisée,  ou  rappe- 
lée, en  termes  généraux,  mais  que  le  titre  et  la  date 
de  telle  loi,  ou  ordonnance  soient  particulièrement 
mentionnés,  dans  la  partie  qui  statuera  sur  icelle. 

"Dans  le  cas  où  aucune  loi,  ou  ordonnance,  tou- 
chant la  propriété  privée,  sera  passée,  sans  un* 
réserve  du  droit  de  nous,  nos  héritiers,  ou  Succes- 
seurs, et  de  toutes  personnes,  ou  corps  politiques,  oï 
corporations,  excepté  tel  qu'il  se  trouvera  mentionné 
dans  la  dite  loi  ou  ordonnance,  vous  déclarerez  que 
vous  retenez  notre  approbation  d'icelle  ;  et  si  telk 
loi,  ou  ordonnance  se  passe  sans  telle  réserve 
vous  déclarerez  dans  tout  pareil  cas,  que  vous  réser- 
vez telle  approbation  jusqu'à  la  signification  de  no- 
tre plaisir  Royal. 

11  Et  vu  que  des  loix  ont  été  ci-devant  passées 
dans  plusieurs  de  nos  plantations  en  Amérique  poin 
un  temps  si  court,  que  notre  approbation,  ou  refus 
Royal   d'icelles    ne  pouvoient    êtr*    obtenue,  avant 


DU  CAXADA.  21 

jue  le  temps,  pour  lequel  telles  loix  avoientétés  fai- 
t,  ne  fut  expiré,  vous  n'approuverez  pas  en  notre 
ao:n  aucune  loi  qui  sera  passée  pour  un  temps  moin- 
dre que  deux  années, excepté  dans  les  cas  d'une  né- 
cessité imminente,  ou  pour  un  expédient  immédiate 
et  temporaire,  et  vous  ne  déclarerez  point  notre  ap- 
probation à  aucune  loi  contenant  des  clauses  qui  au- 
ront été  desapprouvées  par  nous,  sans  une  permission 
expresse  obtenu  au  paravant  de  nous  à  cet  effet,  sur 
une  représentation  entière  qui  nous  sera  par  vous 
faite,  par  un  de  nos  principaux  Secrétaire  d'état, 
portant  les  raisons  do   la  nécessité  de    passer    telle 

Son  Excellence  fat  remercier  do  cette 
communication  par  une  députation  de 
quatre  membres. 

Le  27  de  Février  Mr.  l'Orateur  et  les 
membres  de  la  chambre  d'assemblée  se 
sont  rendus  à  midi  au  Château  Si.  Lewis 
et  ont. -près enté  à  son  Excellence  le  Lieu- 
tenant Gouverneur  l'adresse  suivante  : 

"  A  la  Très  Excellente  Jfajcsté  du  Roi. 
"  L'Humble  adresse  de  la  Chambre  d'Assemblée 
du  Bas  Canada. 

"  Très  Gracieux  Souverain, 
t;  Nous,  les  très  fidèles  et  loyaux  sujets   de   votre 
Majesté,  représentants  de  la  province  du  Bas-Cana- 
da, r'unis  pour  la  première  fois  depuis  l'époque  de 
notre  nouvelle  constitution,  approchons  humblement 


22  nisToiïiff 

du  trône  pour  exprimera  votre  très  gracieuse  Majes- 
té nos  sentiments  de  joie  et  de  gratitude  sur  l'hen- 
reux  changement  opéré  dans  la  forme  de  notre  gou- 
vernement- 

"  La  constitution  qu'il  a  plus  à  votre  Majesté  en  par- 
lement nous  donner,  modèle  sur  celle  de  la  Grande 
Bretagne,  sur  cette  constitution  qui  a  porté  son  em- 
,pire  au  plus  haut  degré  de  gloire  et  de  prospérité,  as- 
sure pour  toujours  à  cette  colonie  les  avantages  le* 
plus  réels,  et  doit  ressorer  de  plus  en  plus  les  liens  qui 
l'attachent  à  la  mère  patrie. 

"  Partageant,  sans  distinction,  les  avantages  d'un 
Gouvernement  qui  nous  protège  également,  nous  ren- 
dons nos  actions  de  grâces  à  la  providence  pour  lo 
bonheur  qu'elle  nous  à  préparer  :  nos  vœux  sont  pour 
la  prospérité  générale  de  la  nation  dont  nous  faisons 
partie,  ils  sont  aussi  pour  la  conservation  et  la  féli- 
cité de  son  auguste  et  vertueux  Monarque. 

w  Que  votre  Majesté  reçoive  favorablement  nos 
hommages  respectueux,  et  le  renouvellement  de  nos 
sentiments  de   loyauté  et  d'attachement. 

"  Quelle  d'aigne  recevoir  ainsi  que  son  parlement 
nos  humbles  remerciments  de  bien  fait  conféré  à 
cette  colonie. 

"  Tels  sont  les  vœux  vraiment  sincères  de3  répré- 
sentants du  peuple  de  cette  province. 

(Signé)     J.  A.  PANET,  Orateur." 

Il  plut  à  sou  Excellence  de  dire  qu'il 
eaisiroit  avec  plaisir,  !a  première  occasion 
pour  envoyer  cette  adresse  à  Sa  Majesté, 


DU     CANADA.  25 

et  qu'il   ne    doutoit   qu'elle  la  recevroit 
favorablement. 

Il  avoit  été  reçu  la  vielle  deux  messages 
par  Mr  le  Secrétaire  Coffin  de  la  part 
de  Son  Excellence,  l'un  a  fin  de  découra- 
ger le  vice  et  le  dérèglement  et  de  pro- 
mouvoir la  pratique  de  la  vertu,  et  l'autre 
touchant  la  formation  des  loix  ;  ce  der- 
nier conçu  en  ces  termes  : 

Mons.V  Orateur  de  la  Chambre  d'Assemblée. 
"  J'ai  déjà  représenté   au  Conseil  Législatif  et    à 
la  Chambre  d'Assemblée  quej'étois  instruit,  par  Sa 
Majesté,  touchant  la   formation   des  loix  dans    cette 
province  et  en  ai  fait  connaître  plusieurs  points. 

"Je  crois  qu'il  est  nécessaire  à  ce  moment  de  faire 
une  plus  ample  communication  des  instructions  roy- 
ales sur  le  même  sujet  pour  l'information  de  la  Lé- 
gislature, dont  les  articles  sont  dans  les  mots  sui- 
vants :  '  Que  dans  toutes  les  loix  ou  ordonnances  pour 
lever  de  l'argent,  ou  imposer  des  amendes,  confisca- 
tions, ou  peines  pécuniaires,  il  soit  expressément  fait 
mention  que  le  dit  argent  est  accordé,  réservé  pour 
nous,  nos  Héritiers  et  Successeurs,  pour  les  usages 
publics  de  la  dite  province,  et  le  soutien  du  gouver- 
nement d'icelle,  comme  il  sera  ordonné  par  la  due 
loi  ;  et  qu'une  clause  soit  insérée  déclarant  qu'il  nous 
sera  rendu  un  compte  de  l'application  de  cet  argent 
suivant  les  directions  de  telle  loi,  par  la  voie  de  nos 
Commissaire  de  notre  trésor  pour  le  temps  d'alors,  de 
telle  manière  et  forme  que  nous  l'ordoz:cerons." 


24  HISTOIRE 

Le  trois  d'Avril  Mr.  Grant  fit  rapport 
du  projet  d'un  adresse  à  Sa  Majesté  dans 
les  termes  suivantes  : 

A  la  très  Excellente  Mcjesté  du  Roi. 

"  V:  umble  adresse  et  requête  de  l'assemblée  du 
\i.ada. 

•  .Nous  les  très  fidèles  et  loyaux  sujets  de  votre  Ma- 
jesté, représentants  du  peuple  du  Bas-Canada,  convo- 
qués en  assemblée,  prenons  la  liberté  d'approcher  vo- 
tre trône,  avec  des  cœurs  remplis  de  loyauté  et  d'at- 
tachement pour  votre  personne  sacrée,  votre  famille 
et  votre  Gouvernement. 

"  La  constitution  Britannique,  sous  la  quelle  nous 
avons  la  bonheur  et  la  gloire  de  vivre  actuellement,  à 
longtemps  été  un  sujet  d'admiration,  et  plus  ceux  qui 
y  participent  sont  capables  d'en  faire  la  comparaison 
avec  les  autres  systèmes  de  gouvernement,  plus  évi- 
demment ils  reconnoitront  la  supériorité  de  ses  avan- 
tages et  le  bonheur  d'en  dépendre. 

';  C'est  une  conséquence  naturelle,  et  l'on  doit  tou- 
jours attendre  d'un  peuple  bien  instruit  et  intelligent 
une  conduite  décente  et  convenable  et  une  soumission 
respectueuse  envers  un  tel  gouvernement. 

"  L'état  déplorahle  de  l'éducation  en  cette  province 
a  longtemps  été  le  sujet  de  nos  regrets  les  plus  amè- 
res  ;  et  comme  l'objet  de  notre  humble  adresse  et 
requête  à  votre  Majesté  est  pour  remédier  à  un  si 
grand  mal,  il  ne  peut  qu'affecter  bien  semblablement 
les  sentiments  du  souverain  bienfaisant  et  éclairé 
d'une  nation  libérale  et  magnanime  qu'il  nous  soit 
permis  de  dire  que  nutre  attention  ne  peut  être  fixée 
sur  un  objet  plus  important,  et  qui  enteresse  plus  es- 


DU    CANADA,  25 

sentiellement    cette   partie   des    domaines   de  votre 
Majesté. 

"  La  contemplation  de  cet  objet  nous  a  naturelle- 
ment conduit  à  envisager  la  reversion  des  propriétés 
maintenant  et  ci-devant  possédées  par  les  Jésuites  en 
cette  province,  comme  pouvant  grandement  contri- 
buer à  une  fin  si  désirable. 

"  C'est  pourquoi,  nous  supplions  très  humblement 
votre  Majesté,  qu'il  vous  plaise  très  gracieusement  à 
leur  extinction  ou  deces,  ordonner  telles  mesures  que 
votre  Majesté,  en  sa  sagesse  et  justice  roy- 
ale, trouvera  convenables,  pour  les  assurer  et  les 
appliquer  à  l'éducation  de  la  jeunesse  en  estte  pro- 
vince, par  le  rétablissement  d'un  Collège  en  icelle  ; 
effet  qui  paroit  relatif  à  l'intention  originaire  des  do- 
nateurs, très  bienveillante  en  elle  même  et  très  es- 
sentiellement nécessaire  à  l'avancement  des  sciences 
et  des  connoissances  utiles. 

"  Les  fidèles  et  loyaux  sujets  de  votre  Majesté,  par 
leur  expérience  réitérer  de  vos  soins  vigilants  pour 
leur  bonheur,  se  fiatîent  de  tout  espoir  de  succès  dans 
leur  application,  ardemment  désirée  par  toutes  les 
dénominations  de  peuple  en  cette  province. 

"Et  autant  par  inclinations  que  par  devoir,  les  fidèle 
sujet  de  votre  Majesté  ne  cesseront  de  prier  pour 
l'honneur,  la  conservation  et  la  prospérité  de  vo- 
tre personne  Royale,  de  votre  famille  et  de  votre 
gouvernement. 

Le  20  du  même  mois  la  chambre  fut 
présenter  à  son  Excellence  au  château 
St.  Louis  à  cinq  heures  après  midi,  la  re- 
C 


26  HISTOIRE 

quête  de  la  chambre  à  sa  Majesté  qui  les 
à  gracieusement  reçues  et  fait  la  réponse 
suivante  : 

Itlonsr.  V  Orateur  et  Messrs.  de  la  Chambre  cV As- 
semblée. 
';  Au  désir  de  la  requête  de  la  Chambre,  exprimée 
dans  de  termes  qui  me  fait  beaucoup  d'honneur,  je 
prendrai  la  plus  prompte  occasion  de  transmettre  en 
Angleterre,  pour  être  mise  au  pied  du  trône,  l'hum- 
ble adresse  et  pétition  à  sa  Majesté,  maintenant  mis 
entre  mes  mains." 

Le  25  d'Avril  1793,  Mr.  le  Secrétaire 
Coffîn  apporta  à  la  Chambre  d'Assem- 
blée, le  message  suivant  de  la  part  du 
Lieutenant  Gouverneur  : 

Mr.  V Orateur  de  la  Chambre  d' Assemblée. 
"  J'ai  reçu  hier  une  lettre  du  très  Hon.  Dnndasun 
des  principaux  secrétaires  d'état  de  Sa  Majesté,  daté 
du9  Février  dernier,  faisant  savoir  que  les  personnes 
qui  exercent  l'autorité  suprême  en  France  ont  dé- 
claré la  guerre  contre  Sa  Majesté  et  signifiant  le 
commandement  du  Roi  de  la  rendre  publique  en  cette 
Province  ;  en  conséquence  de  quoi  j'ai  fait  sortir  une 
proclamation  à  cet  effet  ;  et  comme  une  milice  bien 
réglée,  qui  a  toujours  été  considérée  comme  la  meil- 
leure sûreté  et  protection  de  tout  état,  est  dans  les 
circonstances  présentes  un  objet  plus  particulière- 
ment digne  de  considération,  je  sens  qu'il  est  de  mon 
devoir  de  recommander  à  la  législature  une  revision 
des  loix  maintenant  en  force  pour  le  règlement  de  la 
milice,   afin  que  tels  changements  et    amendements 


DU    CANADA. 


27 


soient  faits,  s'ils  sont  trouvés  nécessaires,  qui  paroi- 
tront  les  plus  propres  pour  garder  et  protéger  la  pro- 
vince contre  toute  insulte  ou  injure  qui  pourroit 
êlre  tentée. 

Le  27  Mr.  l'Orateur  accompagné  des 
membres  de  la  chambre  s'est  rendu  au 
Château  St.  Lewis,  à  cinq  heures  où  il  à 
présenté  à  son  Excellence  et  lu  en  Fran- 
çais l'adresse  suivante  : 

Qu'il  -pi aise  à  votre  Excellence. 

"  Nous  les  fidèles  et  loyaux  sujet  de  Sa  Majesté 
représentants  du  peuple  du  Bas  Canada,  convoqués 
en  assemblée,  prenons  la  liberté  défaire  à  votre  Ex- 
cellence les  remerciments  de  cette  chambre  pour 
votre  message  Jeudi  dernier. 

11  Nous  assurons  votre  Excellence  que  c'est  avec 
horreur  que  nous  avons  appris  le  fortait  le  plus  atroce 
et  le  plus  deshonorent  pour  la  société  qui  à  éié  commis 
en  France,  et  c'est  avec  peine  et  indignation  que  nous 
sommes  maintenant  informés  que  les  personnes  qui 
y  exercent  le  pouvoir  suprême  ont  déclaré  la  guerre 
contre"  Sa  Majesté. 

"  Les  fidèles  sujets  de  Sa  Majesté  désirent  ardem- 
ment que  ses  armes  soient  couronné  d'un  succès  si 
signalé  sur  ses  ennemis  qu'il  puisse  promptement 
conduire  à  une  paix  honorable,  salutaire  et  avanta- 
geuse à  Sa  Majesté  et  à  son  empire. 

"  Nous  assurons  votre  Excellence  que  cet:e  cham- 
bre procédera  immédiatement  à  la  revision  des  or- 
donnances de  la  milice  maintenant  en  force  ;  et  que 
sj  $es  altérations  et  amendements  paroissent  néces- 


28  .HISTOIRE 

saires,  nous  les  ferons  tels  que  nous  les  jugerons  les 
plus  propres  et  les  plus  convenables  pour  protéger 
cette  province  contre  toute  insulte  et  injure  delà  part 
des  ennemis  de   Sa  Majesté." 

Il  a  plu  à  son   Excellence  d'y  faire   la 
réponse  suivante  : 

Mr.  V  Orateur  et  31essrs.  de  la  Chambre 
d'Assemblée. 
"  Je  vous  rends  des  remerciments  pour  cette  adres- 
se très  loyale  ;  les  sentiments  qui  y  sont  exprimés  sont 
tels  qu'ils  font  réjaillir  une  grand  honneur  sur  vous  sont 
très  satisfacto'res  et  ne  peuvent  que  confirmer  la  hau- 
te opinion  déjà  admise  de  rattachement  fidèle  et  af- 
fectionné des  sujets  du  Roi  dans  cette  province  à  la 
personne  royale  et  au  gouvernement  de  Sa  Majes- 
té." 

Le  9  de  Mai  la  chambre  d'assemblée 
ayant  été  informée  par  l'huissier  de  la  ver- 
ge noire  de  se  rendre  immédiatement  au- 
près de  son  Excellence  dans  la  chambre 
du  Conseil  Législatif,  en  conséquence  elle 
s'y  rendit  avec  Mr.  l'Orateur,  où  il  a  plu 
à  son  Excellence  de  donner  au  nom  de 
sa  Majesté  l'approbation  royale  auxbills 
suivantes  : 
Acte  pour  le  transpont  de  la  poudre  à  feu. 

Do.  pour  l'importation  du  \vamprum. 

Do.  pour    continuer    des    ordonnances 
temporaires. 


DU    CANADA.  29 

Do.  pour  faciliter  les  Quakers. 
Do.  pour  régler  les  chemins  et  ponts. 
Do.  qui  règle  le  maîtres  de  poste. 
Do.  qui  pou  voit  des  officiers  rapporteurs. 
Ensuite  de  quoi   Mr.  l'Orateur  à  dit  en 
s'adressent  à  son  Excellence. 

"  Qu'il  plaise  à  votre  Excellence. 

"  Agréez  le  projet  de  loi  que  l'assemblée  avec  la 
concurrence  du  Conseil  Législatif,  a  passé,  intitulé, 
*  acte  qui  établit  un  fond  pour  payer  les  Salaires  des 
officiers  du  Conseil  Législatif  et  de  l'Assemblée,  et 
pour  défrayer  les  dépenses  contingentes  d'iceux.' 

"  L'honneur  quej'ai  de  servir,  en  ce  moment  d'or- 
gane à  l'assemblée,  me  fournit  celui  d'assurer  de  sa 
part  sa  Majesté,  qu'elle  sera  constamment  dispo- 
sée à  lui  accorder  toute  l'aide  qui  sera  en  son  pouvoir 
pour  le  soutien  et  la  gloire  de  sa  couronne,  et  que  la 
facilité  et  la  douceur  de  l'administration  de  cette 
province  par  votre  Excellence,  même  la  confiance 
que  l'Assemblée  y  met,  est  la  seule  raison  de  la  mo- 
dicité de  l'aide. 

"  Elle  s'est  attachée  de  la  faire  supporter  par  les 
plus  riches,  en  attendant  qu'elle  puisse  manifester 
son  zèle  par  d'autres  aides  plus  efficaces,  si  une  plus 
ample  connoissance  de  l'état  de  cette  province  lui  en 
montroit  la  réele  nécessité  ou  l'avantage  désirable." 

il  a  plu  à  son  Excellence  en  recevant 
le  bill  de  repondre. 

"Au  nomdeSaMajestéj'approuvecebill  et  remer- 
cie ses  loyaux  sujets  représentants  le  peuple  du  Bas 
Canada  pour  l'aide  qu'il  fournit." 


30  HISTOIRE 

Ensuite  son  Excellence  à  addressé  la 
harangue  suivante  aux  deux  chambres  : 

o 

Messrs.    du    Conseil    Législatif  et  Messrs.   de  la 
Chambre  d'Assemblée. 

"  A  la  première  assemblée  de  la  Législature,  je  vous 
ai  congratulé  sur  l'aspect  flatteur  qui  s'offrir  à  vos 
regards,  et  sur  l'état  florissant  et  tranquille  de  l'empire 
Britannique,  alors  en  paix  avec  tout  le  monde  ;  de- 
puis cette  période,  je  suis  fâché,  de  voir  que  la  tran- 
quilité  à  été  troublée  par  la  conduite  injuste  et  inouie 
des  personnes  qui  exercent  le  pouvoir  suprême  en 
France,  qui  après  avoir  inondé  leur  propre  pays  du 
sang  de  leurs  concitoyens,  et  trompé  leurs  mains  dans 
celui  de  leur  Souverain,  ont  forcé  Sa  Majesté  et  les 
nations  de  l'Europe  qui  l'en  vironnentde  prendre  part 
dans  une  conteste  qui  envelloppe  les  premiers  in- 
térêts de  la  société,  dans  cette  situation  des  affaires 
publiques,  c'est  avec  un  plaisir  particulier  que  je  réflé- 
chis sur  la  loyauté  et  rattachaient  fidèle  des  sujets  de 
Sa  Majesté  en  cette  province,  envers  sa  personne 
royale  cette  forme  de  Gouvernement  dont  nous 
avons  le  bonheur  de  jouir. 

Monsieur  V  Orateur  et  Messieurs   de   la   Chambre 
d'Assemblée. 

"  La  provision  que  vous  avez  fait  pour  le  payment 
des  salaires  des  officiers,  ainsi  que  pour  les  dépenses 
contingentes  des  deux  chambres  de  la  Législature 
reclame  mes  meilleurs  remerciments  et  prouve  l'es- 
poir bien  fondé,  que  si  les  circonstances  particuliè- 
res qui  se  sont  rencomrées  dans  votre  première  ses- 
sion ont  pour  le  moment  éloigné  le  grand  objet  de  fou- 
rnir plus  généralement  au  support  que  peut  exiger  un 


©U    CANADA. 


31 


Gouvernement  efficace  est  bien  réglé,  votre  assemblée 
prochaine  pourra  donner  loisir  à  la  mure  considéra- 
tion de  cet  objet  important,  et  produira  tels  dans 
suffisants  pour  rendre  le  pouvoir  exécutif  capable  de 
créer  et  maintenir  tels  établissements  coloniaux  qui 
pourroient  être  absolument  nécessaires  pour  le  bien 
général  de  la  province. 

"  Messieurs  du  Conseil  Législatif  et  Messieurs  de  la 
Chambre  d'Assemblée. 
"  Les  Loix  que  vous  avez  préparées  et  aux  quelles 
j'ai  donné  le  consentement  de  Sa  Majesté  procure- 
ront un  remède  à  quelques  uns  des  objets  qui  requeroi- 
c-nt  une  attention  immédiate,  et  je  me  persuade  que 
ceux  d'une  nature  plus  importante  éprouveront 
votre  reflexion  particulière  durant  les  vacances,  et 
seront  le  résultat  de  votre  mure  délibération  à  la  ses- 
sion prochaine  particulièrement  pour  ce  qui  regard  les 
Cours  de  Justice,  qui  ont  été  si  fortement  recomman- 
dées à  votre  attention,  et  tels  plus  amples  règlements 
qui  pourront  paroître  nécessaires  pour  la  meilleure 
organisation  et  l'emploi  plus  efficace  de  la  milice  pour 
la  défeusede  ce  pays  considérable  et  étendu,  lorsque 
la  guerre,  ou  les  mauvaises  dispositions  de  nos  enne- 
mis de  toute  description  le  rendront  nécessaire. 

"  Après  une  assiduité  si  longue  à  vos  devoirs  pub- 
lics, il  est  raisonnable  de  supposer  que  vous  devez 
avoir  un  grand  désir  de  rejoindre  vos  familles,  et  com- 
me la  saison  avancée  de  l'année  requérit  votre  atten- 
tion immédiate  à  vos  propres  intérêts,  je  suis  porté 
à  vous  donner  cette  vacance  que  je  sais  que  vous 
souhaitez  ;  mais  je  ne  puis  vous  lareser  partir  sans 
rous  exprimer  le  désir   ardent  que  j'ai,  que   vous 


32  HISTOIRE 

efforciez  individuellement  de  cultiver  cet  esprit 
d'industrie  et  d'obéissance  envers  les  loix  parmi  vos 
constituants  et  vos  voisins,  qui  doit  toujours  précéder 
et  assi-rer  la  prospérité,  en  même  temps  que  je  vous 
recommande  dans  les  termes  les  plus  forts,  une  at- 
tention à  la  tranquillité  intérieure,  et  au  bon  ordre 
de  chaque  partie  du  pays  où  votre  influence  peut 
s'étendie,  nécessaires  dans  tous  les  temps  pour  le 
salut  publique,  et  plus  particulièrement  dans  cette 
crise  importante  et  extraordinaire. 

"  Je  proroge  au  nom  de  Sa  Majesté  cette  assem- 
blée générale  à  Lundi  le  17e.  jour  de  Juin  prochain 
et  elle  est  en  conséquence  prorogée." 

Ainsi  finit  la  première  session  du  Par- 
lement Provincial. 

Si  l'on  fait  attention  de  quels  éléments 
la  Chambre  d'Assemblée  étoit  composée, 
les  efforts  des  uns  pour  prendre  de  l'em- 
pire sur  les  autres,  les  petites  vues  d'inté- 
rêts personnels,  les  préjuges,  le  défaut  de 
connaissance  de  la  majeure  partie  de  la 
nouvelle  constitution  les  méfiances  d  un 
grande  nombre,  on  doit  être  étonné  et  sa- 
tisfait qu'elle  ait  pu  conserver  la  bonne 
harmonie  et  conduire  le  tout  à  une  fin  qui 
ne  peut  que  leur  faire  honneur  ;  mériter 
les  remerciments  de  leurs  constituants  et 
donner  une  parfaite  confiance  pour  l'a- 
venir. 


DU    CANADA.  33 

Quoi  que  j'en  aie  pas  cru  devoir  inter- 
caler les  événements  survenus  pendant  la 
longue  séance  de  la  chambre,  avec  ses 
procédés,  je  ne  puis  pas  les  omettre  en- 
tièrement quelque  peu  intéressants  qu'ils 
puissent  être. 

Il  sortit  du  Bureau  du  Conseil  une  no- 
tification du  22  mars  1792  de  la  manière 
de  demander  la  concession  des  terres  de 
la  couronne  dans  la  province,  et  consis- 
tant, 
lo.  A  présenter  requête  pour   le  terrein 

désiré. 
2o.  Référence  à  un  Comité  du  Conseil. 
3o.  Octroi  ou  refus. 

4o.  Règlement  des  parts  de  chaque  impé- 
trant. 
5o.  Liste  des  impétrants. 
<3o.  Commissaire  pour  faire  rapport. 
7o.  Patente  à  expédier. 
80.  Frais  à  payer  par  les  impétrants. 

Il  parut  clans  la  Gazette  de  Québec  du 
9  Août  une  proclamation  du  Roi  du  21 
Mai  1792  enjoignant  à  ses  officiers  de 
justice  à  l'occasion  des  écrits  sédit'eux 
des  persis  dans  le  royaume  de  supprimer 


34  HISTOIRE 

et  prévenir  les  émentes  et  désordres  qu'on 
pourroit  susciter  et  d'en  faire  rapport  à  un 
des  secrétaires  d'état  afin  de  punir  les 
délinquants,  suivant  la  rigueure  des  loix. 
Cette  proclamation  fut  fortement  cen- 
suré dans  le  parlement  par  les  membres 
de  l'opposition,  cependant  elle  passa  pour 
sage  et  prudente  dans  les  circonstances 
actuelles. 


Q,.  Sous  l'administration  de  qui  l'acte 
constitutionel  fu-t-il  mis  en  force  en  Ca- 
nada 1 

R.  Sous  celle  du  Lieut.  Gouverneur 
Alured  Clark  dans  1791. 

Q..  Qu'elle  fut  la  première  mesure  qu'il 
prit  à  cet  effet  ? 

R.  Ce  fut  de  deviser  la  province  du  Haut 
et  Bas  Canada  ensuite  en  districts,  com- 
tés, circles,  et  townships. 

Q,.  En  combien  de  comtés  et  villes  fut 
divisé  le  Bas  Canada. 

R.  En  vingt-et-un  Comtés  et  en  quatre 
cités,  Villes  et  bourgs. 

Q.  Combien  devoient-ils  nommer  de 
représentants  ? 

R.  Les  comtés    en   dévoient  nommer 


DU    CANADA.  35 

trente  neuf,  les  cités,  villes,  et  bourgs  on- 
ze, en  tout  cinquante. 

Q.  Combien  fut  il  nommé  de  membres 
aux  conseils  Exécutif  et  Législatif  ? 

R.  Huit  au  Conseil  Exécutif  et  quator- 
ze au  Législatif. 

Q.  Quel  fut  le  premier  orateur  de  la 
Chambre  d'Assemblée  ? 

R.  Mr.  Jean  Antoine  Panet,  un  avccat 
d'une  grande  réputation  dans  sa  professi- 
on et  natif  du  Canada. 

Q.  Qu'elle  fut  la  harangue  de  son  Excel- 
lence à  l'ouverture  du  premier  parlement  l 

R.  Les  plus  flateuses  et  la  réponse  de 
la  Chambre  d'Assemblée  plene  de  senti- 
ments de  gratitude  et  de  loyauté. 

Q.  Ne  fut  il  pas  recommandé  à  la 
chambre  de  fixer  son  quorum  1 

R.  Oui'par  un  message  du  Lieut.  Gou- 
verneur. 

Q.  Qu'elle  fut  le  but  d'un  autre  mes- 
sage du7  Janvier  ? 

R.  Ce  fut  l'information  au  sujet  du 
Style  dans  formation  des  loix. 

Q.  Quand  et  par  qui  l'adresse  à  Sa 
Majesté  fut  elle  présentée  au  Lieut.  Gou- 
verneur l 


56  HISTOIRE 

R.  Le  27  Février  1793  par  l'orateur  et 
les  membres  de  la  Chambre  d'Assemblée. 

Q.  Na-t-il  pas  été  fait  des  représenta- 
tions an  Roi  au  sujets  des  biens  de  Jésui- 
tes l 
R.  Oui,  le  trois  d'Avril  Mr.  Grant  fit  rap- 
port d'un  projet  d'adresse  et  elle  fut  pré- 
sentée par  la  chambre  le  vingt  du  même 
mois. 

Q.  Quand  et  comment  la  chambre  fut 
elle  informée  de  la  déclaration  de  guerre 
de  François  \ 

R.  Le  25  d'Avril  1793  par  un  messa- 
ge du  Lieut.  Gouverneur. 

Q.  Quand  la  Chambre  d'Assemblée 
fut  elle  prorogée  ? 

R.  Le  9  déblai  1793. 

Q.  Combien  a-t-il  été  passé  d'acte  dans 
cette  Session  ? 

R.  Huit  en  tout. 


CHAPITRE  II. 

Contenant  Us  événements  dejmis  V arrivée  du  Lord 
Dorchester  jusqu'à  son  départ. 

La  déclaration  de  guerre  des  François 
contre  le  Anglais  ne  causa  aucune  sensa- 
tion pénible  dans  le  cœur  des  Canadiens 


DU  CANADA  57 

et  n'ébranla  nullement  lear  fidélité.  S'ils 
admiroient  leurs  faits  d'armes,  ils  aborroi- 
ent  leurs  maximes  anarchiques  et  sangui- 
naires, leur  régicide,  le  renversement  des 
autels,  le  fer  et  le  feu  qu'ils  portaient  chez 
leurs  voisins,  tout  en  un  mot,  les  enga- 
geoit  à  bénir  la  providence  qui  les  avait 
rétirer  de  leur  domination  atroce,  pour  les 
mettre  sous  celle  d'une  nation  libérale  et 
généreuse,  au  point  de  les  traiter  comme 
des  enfants  gâtés  que  l'on  alimente  de  ce 
que  l'on  à  de  meilleur,  d'une  constitu- 
tion que  est  le  chef  d'œuvre  de  l'esprit 
humain  ;  et  dont  ils  commençoient  à  ap- 
précier les  avantages. 

La  colonie  jouissoit  d'une  paix  profon- 
de sous  la  puissante  protection  de  la 
Grande  Bretagne  quoi  que  la  révolution 
agita  toute  l'Europe,  elle  n'en  fut  point 
affectée  ;  son  commerce  fleurissoit  et  son 
agriculture  s'amélioroit  sous  les  efforts 
d'une  société  de  citoyens  éclairés. 

Le  Lord  Dorchester  toujours  attentif 

aux  intérêts  du  pays  envoya  cette  année 

aux  cultivateurs  de  la  graine  de  Rvta 

Baya,  ou  navet  de  Suède  qui  est  uneplan- 

D 


38  HISTOIRE 

te  hardie  et  précieuse  dans  les  climats 
froids,  comme  le  Canada,  où  elle  est  bien 
répandue  depuis  cette  époque. 

L'arrivée  du  très  Honorable  Guy  Lord 
Dorchester  et  de  sa  famille  en  Septem- 
bre porta  la  joie  dans  tout  le  pays,  tant 
étoit,  grande  la  confiance  que  l'on  met- 
toit  dans  sa  prudence. 

Il  reçut  des  adresses  de  félicitation  de 
toutes  les  parties  de  la  province  qui  Te  re- 
gardoit  comme  le  moteur  et  l'appui  de  la 
constitution  qui  îui  avait  été  accordée. 

La  tenue  du  Parlement  Provincial  ay- 
ant été  fixée  au  11  de  Novembre  1793, 
Ê?on  Excellence  le  Gouverneur  Général  se 
rendit  en  pompe  au  Conseil  Législatif, 
ou  étant  assis  sur  le  trône  avec  la  solem- 
nité  accoutumée,  l'huissier  de  la  verge 
noire  fut  envoyé  signifier  à  la  Chambre  son 
désir  qu'elle  s'y  rendit  immédiatement. 

Aussitôt  son  arrivée,  il  lui  plut  de  dé- 
livrer aux  deux  chambres  la  harangue 
suivante  : 

'**  Messrs.    du    Conseil    Législatif 
et  Messrs.    de    V Assemblée. 
"  La  vraie  administration  de  la  justice  et  aussi  les 
arrangements  nécessaires  pour  la  défense  et  la  sure- 


DU    CANADA.  39 

té  cfc  îa  Province,  sont  des  matières  d'une  si  grande 
importance  et  si  indispensablement  nécessaires,  que 
je  suis  persuadé  que  vous  ne  perdrez  point  de  temps, 
pour  reprendre  la  considération  d'iicelles,  et  faire 
tels  amendements  aux  loix  existantes  qui  puissent 
procurer  la  meilleure  sûreté  a  vos  personnes  et  a  vos 
biens.       . , 

"  Messieurs  de  la  Chambre  d'Assemblée. 

"  J'ordonnerai  de  mettre  devant  vous  un  compte 
de  toutes  les  recettes  des  revenus  provinciaux  de  la 
Couronne,  depuis  la  division  du  Haut  et  du  Bas  Ca- 
nada. 

"  La  dépense  générale  est  très  grande,  mais  elle 
ne  ponrroit  être  placée  toute  entière  au  compte  Pro- 
vinciale, je  ne  suis  pas  actuellement  en  état  de  trans- 
mettre telles  parties  d'iceîle  qui  appartiennent  plus 
particulièrement  à  ce  Chef  ;  je  puis,  seulement  dire 
qu'elles  excédent  les  fonds  Provinciaux;  cependant 
mon  intention  n'est  pas  maintenant  de  m'adresser  à 
vous  pour  les  subsides  ;  mais  afin  que  vous  puissiez 
avoir  le  tempsde  considérer,  par  quels  moyens  le  re- 
venu Provincial  pourroit  devenir  plus  productif,  dans 
l'espérance  néanmoins  que  la  Grande  Bretagne  conti- 
nuera, dans  le  même,  temps,  son  assistance  généreuse 
envers  celte  Colonie,  et  défrayera  tels  surplus  des 
dépenses  qui  seront  absolument  nécessaires  à  sa 
prospérité.  ^_ 

3Icssrs.  du  Conseil  Législatif, 
"  (  t  Messrs.  de  V Assemblée. 
"  Vous  concevrez  que  la  situation,  de  notre  consti- 
tution, dans  l'instance,  exige  une  grande  circonspec- 
tion en  formant  des  loix  qui  peuvent  tendre  à  la  ren- 


40  histoire 

forcer  et  à  l'établir,  et  je  mo  flatte  que  vous  vous 
unirez  délibérativement,  et  avec  cordialité,  dans  telles 
mesures  qui  sont  essentielles  au  bonheur  et  au  bien 
être  de  votre  Pays." 

L'Orateur  de  retour  à  la  Chambre,  fit 
rapport  de  cette  harangue,  il  fut  nommé 
un  Comité  de  cinq  Membres  pour  y  faire 
réponse  demain. 

En  conséquence  le  12,  Mr.  De  Bonne 
président  de  ce  Comité  fit  rapport  du 
projet  de  réponse  ;  le  quel  fut  adopté, 
avec  un  ajouté  de  la  part  de  Mr.  Grant,  et 
est  comme  suit  : 

"  A  Son  Excellence  le  très  Honorable  Guy  Lord 
"  Dorchester,  Capitaine  Général  et  Gouverneur 
"  en  Chef  des  Provinces  du  Haut  et  Bas  Cana- 
"  da,  Nouvelle  Ecosse  et  Nouveau  Brunswick,  et 
"  de  leur  dépendances,  vice  amiral  d'icelles,  Gé- 
"  néral  et  commandant  en  Chef  de  toutes  les  for- 
"  ces  de  Sa  Majesté  dans  les  dites  Provinces  et 
"  dans  l'Isle  de  Terreneure,  &c.  &c.  <fcc. 

"  Qu'il  plaise  à  votre  Excellence. 
"  Nous  les  fidèles  et  loyaux  sujets  de  sa  très 
gracieuse  Majesté,  les  représentants  du  peuple  du 
Bas  Canada,  en  Chambre  d'Assemblée,  prenons  Ja 
liberté  de  vous  offrir  les  remerciments  de  cette 
Chambre  pour  la  harangue  bienveillante  de  votre 
Excellence. 

'  Intimement  convaincus  des  effets  avantageux 
qui  dérivent  d'uno  administration  solide  et  invariable 


DU     CANADA.  41 

de  la  justice,  et  de  la  nécessité  indispensable  d'un 
établissement  propre  à  assurer  la  défense  de  cette 
Province,  nous  ne  perdrons  aucun  moment  à  re- 
prendre la  considération  de  ces  objets  importants, 
et  a  faire  tels  amendements  que  nos  loix  existantes 
peuvant  requérir,  pour  procurer  la  plus  grande  sûreté 
des  personnes  et  des  biens  de  ses  Habitants. 

"  En  recevant  de  votre  Excellence  les  comptes 
des  recettes  et  des  revenus  Provinciaux  de  la  Cou- 
ronne, il  sera  en  notre  pouvoir  de  délibérer  sur  les 
moyens  par  lesquels  en  revenus  peuvent  accroître  ? 
et  pénétrés  de  reconnoissance  envers  la  Mère  Patrie, 
pour  avoir  défrayé  jusqu'à  ce  jour  le  surplus  des  dé- 
penses de  cette  Province,  nous  osons  nous  flatter 
qu'en  considérant  sa  situation,  elle  continuera  encore 
à  nous  fairo  éprouver  les  effets  de  sa  générosité  ;  d'au- 
tant mieux  fondés  dans  notre  espoir  que  l'intention 
de  votre  Excellence  de  ne  nous  demander  maintenant 
aucune  subside  annonce  ses  dispositions  bienfaisantes 
à  notre  égard. 

"  Nous  concevons  qu'il  n'est  pas  moins  nécessaire, 
dans  l'enfance  de  notre  constitution,  devoir  la  plus 
grande  circonspection  dans  la  formation  des  loix, 
pui  peuvent  coopérer  à  son  soutient,  que  de  conser- 
ver parmi  les  différentes  branches  de  la  législation 
l'harmonie  et  la  concorde  la  plus  parfaite,  pour  pror 
curer  l'avancement  des  mesures  essentielles  au  bon- 
heur et  à  la  prospérité  de  notre  Pays. 

"  En  établissant  la  base  de  notre  condu:te  sur  de 
tejs  principes,  nous  ne  pouvons  mieux  témoigner 
notre  attachement  sincère  et  inviolable  à  la  personne 
Sacrée  de  notre  Souverain  et  à  son  Gouvernement, 
que  par  une  réunion  de   tou?  nos  efforts  pour  se  cou-. 


42  HISTOIRE 

der  les  soins   paternels  du  votre  Excellence  pour  la 
prospérité  de  cette  partie  ne  ses  domaines. 

"  Nous  saisissons  cette  occasion  pour  féliciter  vo- 
tre Excellence  et  sa  famille  sur  votre  heureux  et 
agréable  retour  au  Gouvernement  d'un  Pays  si  re- 
devable aux  Conseil  de  votre  Seigneurie  pour  la 
constitution  libre  et  avantageuse  dont  il  jouit  mainte- 
nant :  constitution  qui,  plus  que  toute  autre,  assure 
le  bonheur  et  la  prospérité  du  genre  humain." 

Le  14  du  même  mois  elle  fut  portée  à 
son  Excellence  à  qu'il  plut  y  faire  la  gra- 
cieuse réponse  suivante  : 

"  Messieurs, 

"  Je  ne  puis  qu'être  parfaitement  satisfait  des 
sentiments  de  re?pect  à  votre  Souverain,  et  de  zèle 
envers  le  bien  de  votre  Pays,  contenus  dans  votre 
adresse  ;  je  les  considère  comme  de  surs  garants 
que  vos  travaux  seront  tous  dérigés  à  affermir  le  Gou- 
vernement de  Sa  Majesté,  et  à  établir  votre  nouvelle 
constitution  et  la  sûreté  générale,  le  bonheur  et  la 
prospérité  de  cette  Province." 

Le  15  Mr.  De  Bonne  fit  rapport  à  la 
Chambre  que  les  Messagers  quelle  avoit 
nommés  pour  présenter  son  adresse  à 
son  Altesse  Royale  le  Prince  Edouard  lui 
avoient  présentée  en  ces  termes  : 

"  A  son  Altesse  Royale, 
"  Le  Prince    Edouard,  Chevalier  du   très   noble 
ordre  de  la  Jartière,   et  du  très  illustre  ordre  de  St. 
Patrice.  Colonel  des  fusiliers  Royaux,  septième  Régi- 


DU  CANADA.  45 

mont,  infanterie  des  Troupes  de  Sa  Majesté  et  com- 
mandant la  garnison  de  Québec,  &c.  &c.  &c. 
"  Qu'il  plaise  à  votre  Altesse  Royale, 

11  Les  Représentants  de  la  Province  du  Bas  Cana- 
da vivement  pénétrés  de  reconnoissance  pour  le  zèle 
ardent  et  l'activité  infatigable  que  votre  Altesse 
Royale  fait  éclater  en  toutes  occasions,  pour  la  pro- 
tection de  leurs  propriétés,  la  sûreté  de  leurs  per- 
sonnes, et  la  défense  de  leur  Pays,  prennent  la  li- 
berté d'approcher  respectueusement  votre  personne 
pour  lui  en  faire  leurs  remerciments  sincères. 

M  Sensiblement  affectés  de  voir  le  fils  de  leur  Sou- 
verain déployer,  dans  le  service  qu'il  a  embrassé,  des 
talents  dignes  du  sang  illustre  qui  coule  dans  ces  vei- 
nes, et  manifester  le  plus granddésir  delesmettre  plus 
emeacement  en  œuvre  contre  les  attaques  de  l'ennemi 
commun,  ils  regardent  autant  de  leur  devoir  que  de 
la  justice,  de  payer  leur  tribut  à  un  mérite  aussi 
distingué,  par  une  déclaration  authentique  de  leurs 
vrais  sentiments  de  respect  et  d'admiration. 

"  Daignez  agréer  les  vœux  qu'ils  forment  pour  la 
conservation  de  votre  Altesse  Royale,  et  pour  son 
avancement  rapide  dans  une  profession  à  laquelle 
eile  fait  honneui." 

Il  plut  à  son  Altesse  Royale  d'y  faire 
la  réponse  gracieuse  suivante  que  Mr. 
De  Bonne  lût  à  la  Chambre,  conçue  en 
ces  termes  : 

"  Messieurs, 

11  Veuillez  agréer  de  ma  part  les  assurances  do 
(Qute  la  reconnoissance  dont  je  suis  pénétré  pour  le 


44  HISTOIRE 

témoignage  flatteur  que  je  reçois  de  votre  attache^ 
ment  envers  ma  personne,  par  l'adresse  que  vous 
m'avez  présentée  aujourd'hui. 

"  Il  est  particulièrement  flatteur  pour  moi  de  trou- 
ver que  ma  conduite  à  été  telle,  qu'elle  m'a  procuré 
votre  estime,  en  même  temps  qu'elle  a  gagné  votre 
approbation. 

"  J'ose  me  promettre  que,  par  la  suite,  je  réussi, 
rai,  en  poursuivant  la  même  conduit»-,  à  mériter  la 
continuation  des  mêmes  sentiments  de  votre  part 
dont  vous  n'avez  fait  parvenir  l'assurance,  d'une 
manière  si  particulièrement  obligeante. 

11  J'envisage,  avec  l'attente  la  plus  inquiète,  le  rao». 
ment  où  j'aurai  le  bonheur  d'être  appelé  plus  im- 
médiatement à  servir  ma  patrie  dans  une  situation 
active,  et  j'espère  alors  vous  prouver  que  je  redou-, 
blerai  de  zèle  quand  je  serai  employé  dans  une  cau- 
se aussi  chère,  comme  me  fera  toujours  celle  dont  le 
but  est  la  protection  de  vos  propriétés  et  de  vos  per- 
sonnes, et  la  dépense  de  votre  patrie. 

"  Permettez  moi  encore  une  fois,  Messieurs,  de 
vous  assurer  que  j'entieiiendrai  toujours  les  senti- 
ments les  plus  parfaits  de  reconnoisance  pour  le 
grand  honneur  que  je  reçois  aujourd'hui,  et  j'ose  me 
ilatter  que  vous  voudrez  bien  être  persuadés  qu'en 
même  temps  que  mon  devoir  m'engagera  toujours  à 
sentir  le  plus  vif  intérêts  pour-  votre  bonheur  géné- 
ral, comme  corps  public,  je  me  regarderai  toujours 
comme  particulièrement  heureux,  lorsqu'il  sera  en 
mon  pouvoir  de  rendre  service  à  aucun  Membre  de 
votre  communauté  respectable  comme  individu." 

Le  27  Mr.  Younff   informa  Mr,  POiffe 


DU  CANADA.  45 

teur  de  la  Chambre  que  ses  privilèges 
avoient  été  cnfraints,  en  sa  personne, 
comme  un  de  ses  Membres,  par  une  ar- 
restation de  la  part  de  James  Hunt  sur 
une  déclaration  signée  J.  A.  Panet  Avo- 
cat et  demanda  la  punition  due  pour  un 
tel  mépris  de  ses  privilèges  constitution- 
nels. 

il  fut  nommé  un  comité  pour  s'enquérir 
des  précédents  survenus  dans  la  cham- 
bre des  communes  en  Angleterre  en  pa- 
reils cas,  et  tous  ceux  qui  avoient  partici- 
pés dans  l'arrestation  de  Mr  Young, 
Avocat,  Sheriff  et  Huissiers  tous  furent 
amenées  à  la  barre  et  ayant  plaidé  igno- 
rance furent  excusés. 

Le  28  Janvier  1794  son  Excellence  le 
Gouverneur  intima  a  la  Chambre  par  Mr. 
M'Gill  qu'il  lui  avoit  plu  de  faire  prépa- 
rer une  commission  nommant  l'Honble. 
Orateur  un  des  Juges  du  Roi  des  plai- 
doyers communs  dans  la  Province  et 
comme  cet  emploi  serait  incompatible 
avec  ses  fonctions  d'Orateur, elle  donnoit 
permission  do  procéder  à  l'élection  d'un 
autre  orateur. 


46  HISTOIRE 

Sur  ce  Mr.  Frobisher  s'addressant  au 
Greffier  a  dit,  Mr.  Philipps,  je  propose  à 
la  chambre  pour  son  orateur  Mr.  Char- 
tier  de  Lotbinière,  secondé  par.  Mr.  Ri- 
cbardson. 

La  question  mise  par  le  Greffier  et  la 
chambre  étant  unanime  Mr.  Chartier  de 
Lotbinière  à  été  conduit  à  la  chaire  d'où 
il  l'a  remerciée. 

Le  lendemain  il  a  été  présenté  à  Son 
Excellence  au  château  St.  Louis  par  la 
chambre,  qui  a  approuver  sa  nomination. 

Le  douze  de  Mars  le  quorum  de  la 
chambre  a  été  réduit  à  dix  huit,  l'orateur 
compris. 

Mr.  M'Gill  a  remis  à  Mr.  l'Orateur 
divers  comptes  des  revenus  de  la  province 
depuis  le  commencement  de  la  nouvelle 
constitution  jusqu'au  10  de  Janvier  1794 
par  ordre  de  son  Excellence  le  Gouver- 
neur comme  suit,  savoir  : 
lo.  Un  du  revenu  casuel  et  des  do- 
maines. 
2o.  Un  des  droits  d'après  l'acte  de  la  14e. 

année. 
3o.  Un  des  droits  imposés  par  le  Parle- 
ment Provincial. 


DU    CANADA.  47 

4o.  Un  des  amendes  et  confiscations. 
5o.  Un  des  retours  de  l'officier  naval. 
60.  Un  des  monnoies  tirées  de  la  poche 
du  sujet. 
Le  31  Mai  1794  la  chambre  fut  som- 
mée par  l'huissier  de  la  verge  noire  de  se 
rendre,  immédiatement  dans   la  chambre 
du  conseil,    où   étant    son   Excellence  a 
donné  l'approbation  royale  aux  bills  sui- 
vants. 
Acte  qui  pourvoit  à  la  publication   des 

loix. 
Acte  pour  appointer  des    Commissaires 
pour  traiter  avec  ceux  du  Haut  Ca- 
nada. 
Acte  pour  faciliter  la  négociation  des  bil- 
lets. 
Acte  pour  une  meilleure  organisation  de 

la  milice. 
Acte  concernant  les  étrangers. 
Acte  qui  divise   la  Province  du   Bas-Ca- 
nada et  amende  la  judicature,   à  été 
réservé  jusqu'à  ce  que  le  bon  plaisir 
de  sa  Majesté,  soit  connu. 
Aussitôt  après    îSon  Excellence  à  fait 
la  harangue  suivante  : 


48  HISTOIRE 

Messieurs  du  Conseil  Législatif  et  Messieurs  de  la 
Chambre  d'Assemblée. 

u  J'en  ai  aucun  doute  qu'en  retournant  dans  vos 
domiciles  respectifs  vous  répandrez  avec  zèle,  parmi 
le  public,  ces  principes  de  justice,  de  patriotisme  et  de 
Jovauié  qui  ontdistingué  vos  travaux  publics  pendant  le 
cours  de  cette  longue  session  ;  qui  vous  emploierez 
tous  vos  efforts  à  découvrir  et  à  amener  devant  la  jus- 
tice ces  personnes  mal  disposéesqui,  par  des  discours 
et  des  conversations  inflamatoires,  ou  répandant  des 
écrits  séditieux,  tachent  de  séduire  ceux  qui  ne  sont 
pas  sur  leur  garde,  et  de  troubler  la  paix  et  le  bon  or- 
dre delà  société,  et  que  vous  prendrez  toute  occasion 
de  persuader  à  vos  compatriotes,  que  les  bienfaits  dont 
ils  jouissent,  sous  une  constitution  vraiment  libre  et 
heureuse,  ne  peuvent  être  conservés  que  par  une  sin- 
cère obéissance  aux  loix,  toutes  infractions  desquelles 
sont  lesplusinexcusables,  parcequela  constitution  elle 
même  a  pourvue  pour  le  rappel  sur  et  facile,  ou  pour 
la  modification  de  celles  qui  pourront  être  trouvées 
ne  pas  répondre  aux  bonnes  intentions  de  la  Législa- 
ture. 

M  La  succès  des  armes  de  Sa  Majesté  dans  les 
Indes  occidentales  est  un  événement  qui,  de  toute 
manière  doit  vous  donner  une  grande  satisfaction, 
d'autant  plus  particulièrement,  qu'il  soutient  une 
prospective  d'avantages  très  importants  de  commerce 
à  cette  province,  ainsi  qu'à  tous  les  autres  territoires 
de  Sa  Majesté. 

Après  quoi  son  Excellence  à  prorogé 
le  parlement  au  neuf  de  Juillet  en  sui- 
vant, 


PU  CANADA.  49 

Cette  seconde  session  du  premier  Par- 
lement Provincial  s'est  heureusement  ter- 
minée, sans  qu'on  se  soit  apperçu  d'aucu- 
ne tentative  d'ascendant  d'une  part  ou  de 
l'autre,  ni  d'aucune  animosité,  ou  préjugé 
national,  il  a  régné  la  plus  grande  harmo- 
nie et  déférence  non  seulement  entre  les 
membres  de  l'assemblée  mais  aussi,  en- 
vers ceux  du  Conseil  Législatif. 

Si  les  événements  de  la  colonie  n'ont 
en  rien  de  bien  interressant  dans  l'inter- 
vale  entre  cette  seconde  et  la  troisième 
session  du  Parlement  Provincial,  ceux  en 
Europe  ont  été  fort  glorieux  aux  ar- 
mes Britanniques  par  ses  victoires 
navales  et  la  prise  de  la  majeure  partie 
des  isles  Françoises,    dans   les    Antilles. 

On  ne  doit  pourtant  omettre  les  associ- 
ations qui  se  sont  formées,  avec  tant  de 
zèle  et  de  dévouement,  dans  toute  la  pro- 
vince, pour  le  soutien  des  loix  et  du  gou- 
vernement actuels  et  repousser  les  trames 
des  ennemis  de  l'état. 

Le  onze  de  Décembre  1794  on  fut  in- 
formée par  la  proclamation  de  son  Excel- 
lence Guy  Lord  Dorchester  que  le  bill, 


50  HISTOIRE 

"  qui  divise  la  province  et  amende  la  judi- 
cature,"  réservé  pour  la  signification,  du 
bon  plaisir  de  sa  Majesté,  avoit  été  ap- 
prouvé par  elle  et  en  conséquence  avoit 
force  de  loi. 

Le  5  de  Janvier  1795  la  chambre  étant 
assemblée  reçut  un  message  par  l'huis- 
sier de  la  verge  noire  lui  enjoignant  de 
se  rendre  immédiatement  auprès  de  son 
Excellence  clans  la  chambre  du  conseil, 
où  étant  il  lui  plut  de  faire  la  harangue 
suivante  : 

"  Messieurs  du  Conseil   Législatif  et  Messieurs  de 
"  la   Chambre  d* Assemblée ." 

L'attention  que  vous  avez  manifestée  pendant 
la  dernière  session  de  la  Législature,  afin  de  pour- 
voir à  la  tranquilité  intérieure  de  la  province,  aussi 
bien  qu'à  sa  défense  contre  tonte  tentative  du  dehors, 
ne  me  permets  pas  de  douter  que  vous  ne  conti- 
neurez  cette  louable  vigilance,  aussi  longtemps  que 
nous  serons  menacés  de  la  guerre,  ou  d'un  fléau  pire 
que  la  guerre  ;  j'entends  le  nouveau  système  de  poli- 
tique insidieuse  et  fourbe  imaginé  pour  séduire  le 
peuple,  et  le  rendre  l'instrument,  de  sa  misère  et  de 
sa  propre  destruction. 

"  Messieurs  de  la  Chambre  d'>  Assemblée. 

"  J'ordonnerai  de  mettre  devant  vous  un  état  des 
revenus  provinciaux  de  la  couronne  pour  l'année  der- 
nière,  aussi   telle  partie   de   la  dépense  qui  puisse 


DU    CANADA.  51 

vous  mettre  en  état  rie  constater  les  vues  et  moyens 
pour  parvenir  aux  aides  les  plus  nécessaires  :  en  les 
découvrant  vous  ne  perdrez  pas  de  vue  les  avantages 
de  pouvoir  aux  besoins  publics,  par  un  impôt  prudent 
sur  les  objets  de  luxe,  et  par  des  règlements  qui  puis- 
sent en  même  temps  encourager  et  étendre  notre 
commerce. 

**  Messieurs  du  Conseil  Législatif  ci  Messieurs  de  la 
Chambre  c/' ' Assemblcc. 
"  Les  Ju^es  et  oiïiciers  en  loi  de  la  couronne  ont 
été  ordonnés  de  dresser  et  faire  un  rapport  de  leur 
opinion,  au  sujet  de  l'adresse  que  vous  m'avez  faite 
le  23e.  jour  du  mois  de  Mai  dernier;  et  c'est  avec 
la  plus  grande  satisfaction  que  je  vois  cette  prévoy- 
ante disposition  de  votre  part,  pour  prévenir  et  em- 
pêcher les  abus  qui  pourroient  arrêter  le  cours  de  la 
justice,  on  donner  lieu  à  des  coutumes  qui  établiroi- 
eut  des  demandes  oppressives,  et  eftaceroient  insen- 
siblement de  nos  esprits  la  juste  impression  que  doit 
causer  leur  odieuse  origine. 

"  Votie conduite  désintéressé,  dans  votre  capacité 
Léqislaiive,  vos  efforts  zélés  à  prnmouvoirune  obéis- 
sance générale  aux  loix,  joints  à  une  attention  bien- 
veillante pour  les  intérêts  du  sujet, assurent  un  fonde- 
ment, solide  au  Gouvernement,  et  me  font  espérer  que 
notre  nouvelle  constitution  sera  fermement  établie,  et 
assurera  pour  des  siècles  à  venir  le  bonheurdu  peuple.*' 
Un  comité  de  cinq  membres  fut    nom- 
me pour  dresser  la  réponse  de  la  cham- 
bre à  icelle,  et  elle  à  été,  suivant  l'usage, 
l'écho  de  la  harangue  même. 


52  histoire 

Elle  convenait  des  avantages  qui  dé- 
voient résulter  à  la  province  de  sa 
tranquilité  intérieure  et  de  la  prévention 
des  tentatives  des  ennemis  du  dehors,  et 
promettait  d'y  veiller  et  de  pourvoir  aux 
besoins  les  plus  pressants  de  la  province 
d'après  ses  foibles  ressources. 

Elle  remercioit  Son  Excellence  de 
son  approbation  de  leur  conduite 
dans  leur  capacité  législative  et 
promettoient  de  faire  tous  leurs  efforts 
pour  promouvoir  l'obéissance  générale 
aux  loix  et  élabiir  la  constitution  de  ma- 
nière qu'elle  puisse  assurer  pour  des  siè- 
cles le  bonheur  du  peuple. 

Il  plut  à  Son  Excellence  le  S  du  même 
mois  d'y  repondre  "  que  les  assurances 
de  la  bonne  volonté  à  concourir  dans  les 
mesures  que  l'état  des  choses  exigoit  et 
le  zèle  qu'ils  temoignoient  pour  la  chose 
publique  lui  donnoient  la  plus  grande  sa- 
tisfaction et  méritoient  ses  plus  sincères 
remerciments." 

La  chambre  s'occupa  ensuite  des  af- 
faires publiques  jusqu'au  16  qu'elle  reçut 


DU    CANADA.  53 

par  un  message  de  Son  Excellence  di- 
vers comptes,  et  pièces  au  soutien. 

Le  lendemain  il  fut  présenté  un  requête 
des  citoyens  dé  Montréal  se  plaignant  que 
le  terme  supérieur  de  la  cour  du  Banc 
du  Roi,  qui  anroit  du  commencer  le 
deux  du  présent  mois  n'avoit  pas  eu  lieu, 
à  leur  grand  dommage,  et  concluoient  à 
ce  qu'il  fut  en  qnis  de  ce  manque  et  por- 
té remède  pourTavenir. 

Le  19  plusieurs  membres  de  l'assem- 
blée se  plaignoient  qu'ils  avoient  été  som- 
més pour  paroitre,  comme  jurés  spéciaux^ 
à  la  Cour  du  Banc  du  Roi. 

La  Chambre  à  cette  occasion  déclara 
qu'ils  avoient  le  privilège  de  ne  pas  ser- 
vir, comme  tels  et  qu'en  conséquence 
Monsieur  l'Orateur  écrirait  une  lettre  aux 
honorables  Juges,  afin  qu'ils  ne  fussent 
pas  amendés  faute  de  comparution. 

Le  26,  la  chambre  fut  mandée  pour 
être  présente  à  la  sanction  royale  que 
son  Excellence  donna  à  l'acte  "  qui  ex- 
plique et  amende  un  acte  passé  dans  la 
84e  année  du  règne  de  sa  présente  Ma- 
jesté intitulé,  acte  qui  devise   la  province 


54  HISTO.lflE 

du  Bas  Canada,  qui  amende  la  judica- 
ture  d'icelle  et  qui  rappelé  certaines  loix 
y  mentionnés." 

Le  1er  de  Mai,  Messrs.  Young  et 
Panet  firent  rapport  à  la  chambre  que  le 
comité  avoit  porté  à  son  Excellence 
l'adresse  de  cette  chambre  au  sujet  du 
manque  de  tenure  de  la  Cour  dn  Banc  du 
Roi  à  Montréal  et  qu'il  lui  avoit  plu 
de  repondre  "  que  la  demande  de  la 
chambre  étoit  très  raisonnable  et  à  propos 
et  qu'il  seroit  pris  des  mesures  en  coiir 
séquence. 

Le  4  de  Mai  la  chambre  fut  mandée  de 
se  rendre  auprès  de  son  Excellence  dans 
la  chambre  du  Conseil  Législatif,  où  elle 
donna  la  Sanction  royale  aux  bills  sui- 
vants : 

Acte   pour  la   nomination    d'inspecteurs 

de  potasse. 
Do.  qui    approuve    l'accord   des    Com- 
missaires du  Haut  et  Bas  Canada. 
Do.   pour    les   registres    de   baptêmes, 

mariages  et  sépultures. 
Do.  pour  faire  la  quarantine. 


DU    CANADA.  55 

Do-  qui  permet  rentrée    de  la  potasse 

et  prohibe  le  tabac. 
Do.    qui    amende     l'ordonnance     des 

postes. 
Do.  qui  accorde   des   droits    nouveaux 

sur  les  marchands. 
Do.  do.  do.  do. 

sur  les  colporteurs. 
En  présentant  ces  deux  derniers  bills 
de  subsides,  Monsieur  l'Qrateurdit  a  son 
Excellence  : 

"  Qu'ilsétoient  pour  contribuer  à  défrayer  les  charges 
de  l'administration  de  la  justice,  le  soutien  du  gou- 
vernement civil  de  la  province  et  pour  d'autres  objets 
y  mentionnés,  qu'ils  étoient  de  peu  d'importance  à  Sa 
Majesté,  envisagés  sous  un  point  de  vue  pécuniaire, 
mais  que  si  on  les  regardoit,  comme  un  tribut  de  re- 
connoissance  pour  le  bonheur  dont  le  peuple,  jouis- 
sait, sous  la  protection  de  la  mère  patrie,  et  l'heureu- 
se constitution  qu'il  possedoit,  ilsprendroient  une  im- 
portance que  nôtre-Gracieux  Souverain  et  la  nation 
qu'il  gouverne  mesureront  uniquement  sur  nos  inten- 
tions et  nos  foibles  ressources. 

"  Qu'il  éioit  heureux  pour  lui  de  pouvoir  assurer, 
qu'ils  avoient  passés,  avec  ce  dé?ré  de  zèle  et  d'una- 
nimité qui  manifeste  d'une  manière  bien  vive,  l'at- 
tachement et  la  loyauté  des  sujets  de  Sa  Majesté  ainsi 
que  l'estime  el  le  respect  qu'ils  ont  pour  l'administra- 
tion de  votre  Excellence. 


56  HISTOIRE 

"  Que  la  chambre  s'étoit  attachée  à  choisir  les  ob* 
jets  qui  pouvoientle  mieux  supporter  un  impôt,  sans 
trop  charger  le  peuple,  et  en  conséquence  il  prioit  son 
Excellence  de  leur  donner  la  sanction  royale  au  nom 
de  Sa  Majesté." 

Après  quoi  les  membres  se  sont  réti- 
rés dans  leur  chambre  pour  expédier  les 
affaires  restant  sur  le  bureau. 

Le  7  de  Mai  ils  furent  interpellés  de  se 
rendre  de  nouveau  auprès  de  son  Excel- 
lence qui,  en  leur  présence,  sanctionna 
les  deux  bills  suivants  : 
Acte   pour  lever  tous  doutes  sur  la  vali-? 
dite  de  certaines  procédures  à  Mon- 
tréal. 
Do.  pour    continuer   parties  d'un   acte 
concernant  les  étrangers. 
Et  retint  la  sanction    sur  celui  pour 
distraire  le  1er  rang  des   terres  du  fief 
Gatineau. 

Ensuite  son  Excellence  dans  une  ha- 
rangue gracieuse,  dit  : 

"  Qu'il  ne  pouvoit  terminer  cette  session  sans  ex- 
primer son  approbation  sur  le  zèle  que  le  parlement 
provincial  avoit  manifesté  pour  le  bien  public  dans 
tous  ces  procédés. 

M  Qu'il  étoit  satisfait  de  la  cordialité  avec  laquelle 


DU    CANADA.  57 

les  subsides  avoient  été  accordés  et  les  moyens  judi- 
cieux que  l'on  avoit  employés. 

"  Que  l'unanimité,  dans  ce  tribut  de  reconnois- 
sance  et  d'attachement  envers  le  gouvernement,  ne 
pou  voit  être  qu'infiniment  agréable  à  Sa  Majes- 
té. 

"  Que  l'attention  sérieuse  et  assidue  pendant  cette 
langue  session  ne  lui  permettoient  pas  de  douter 
qu'ils  continueroient,  d'inculquer  les  principes  loua- 
bles qui  les  animoient,  dans  leurs  comtés  respectifs, 
comme  le  maintien  du  bon  ordre  de  l'industrie,  et 
de  la  sobriété,  qui  tendoit  évidemment  au  bien  être 
particulier  et  au  bonheur  général." 

Après  quoi  le  parlerr.ent  fut  prorogé 
au  15  de  Juin  suivant. 

Le  21  de  Mai  1  795,  il  fut  mis  un  em- 
bargo air  l'exportation  du  bled,  de  la  fa- 
rine et  des  pois  de  cette  province  dans 
les  pays  étrangers  ;  qui  fut  renouvelle  le 
neuf  de  Septembre  et  étendu  sur  l'avoine, 
l'orge,  le  bled'mde,  la  farine  et    le  biscuit* 

Le  vingt  de  Novembre  la  chambre 
étant  assemblée  reçut  ordre  de  joindre 
son  Excellence  dans  la  chambre  du  Con- 
seil, où  il  lui  dit  dans  sa  harangue. 

"  Que  peu  de  temps  après  la  séance  du  dernier  par- 
lement il  avoit  été  informé  par  les  ministres  de  Sa 
Majesté  du  manque  de  la  récolte,  qu'afin  de  reser- 
ver pour  la  Grande  Bretagne  le  blé,  la  farine  et  les 


58  HISTOIRE 

pois  dont  on  pouvoit  se  passer  dans  le  pays   il  avoit 
jugé  àpropos  de  mettre  un  embargo. 

"  Qu'il  ne  voyait  rien,  après  les  avantages  d'un 
revenu  fondé  sur  des  principes  judicieux,  qui  mérita 
plus  leur  attention  qu'une  milice  bien  organisée  ; 
qu'elle  est  la  garde  constitutionelle  qui  doit  assister  le 
magistrat  dans  ses  fonctions  et  défendre  le  pays  des 
ennemis  du  dehors  ;  que  l'expiration  de  l'acte  de 
milice  en  Juillet  prochain  est  une  raison  de  plus  pour 
vous  suggérer  sou  importance. 

Le  23  la  chambre  d'assemblée  fut  ad- 
mise à  présenter  son  adresse  à  son  Ex- 
cellence en  réponse  à  sa  harangue. 

"  Elle  convenoit  de  la  justice  d'assurer  à  la  Gran- 
de Bretagne,  en  temps  de  disette,  les  grains  et  autres 
articles  <le  subsistance  que  la  province  pouvoit  fournir 
au  delà  de  sa  consommation  et  approuvait  l'embargo 
émané  le  18  Mai  dernier  par  son  Excellence. 

"  Qu'envisageant  comme  un  devoir  indispensable 
de  surveiller,  avec  vigilence,  le  revenu  public,  elle 
porteroit  toute  son  attention  à  simplifier  le  mode  de 
perception,  afin  de  prévenir  sa  diminution  et  parve- 
nir à  son  accroissement. 

li  Que  convaincu  des  avantages  qui  doivent  résul- 
ter d'une  milice  bien  organisée,  elle  ne  perdra  pas  de 
vue  un  objet  si  important  et  elle  prioit  son  Excellen- 
ce d'être  persuadée  qu'elle  concourroit  avec  un 
zèle  infatigable  dans  toutes  les  mesures  qu'elle  juge- 
roit  nécessaires  pour  l'assister  à  maintenir  le  bonheur 
des  sujets  de  Sa  Majesté  qu'ils  avoient  l'honneur  do 
réprésenter." 


DU    CANADA.  59 

À  laquelle  il  plut  à  sou  Excellence  de 
répondre. 

';  Qu'elle  avoit  un  sensible  plaisir  de  recevoir  les 
assuiaiices  de  leur  prompte  conçu rrance aux  mesures 
qui  pourront  contribuer  au  bien  du  service,  au  bon- 
heur et  à  la  prospérité  des  sujets  de  Sa  Majesté  dans 
la  province." 

Ce  devoir  rempli  les  membres  le  sont 
occupés,  sans  relâche,  des  affaires  pub- 
liques jusqu'au  30  de  Janvier  qu'ils  reçu- 
rent ordre  de  se  rendre  immédiatement 
auprès  de  son  Excellence,  qui  donna  la 
sanction  royale,  aii  nom  de  sa  Majesté 
auxbills  suivants  : 

Acte  qui  régie  le  tems  au  quel  les  actes 
du  Parlement  Provincial  auront  effet. 
Do.  pour  indemniser  ceux  qui  ont  con- 
seillé de  mettre  un  embargo. 
Do.   pour  l'enregistrement  des  conces- 
sions de  terre. 
Après  quoi  les  membres  retournèrent 
prendre  leur  travail. 

Le  25  d'Avril  il  leur  fut  envoyé  un 
message  de  son  Excellence  les  informant 
qu'il  avoit  été  conclu  un  traité  d'amitié, 
de  commerce  et  de  navigation  entre  Sa 
Majesté  Britannique   et   les   Etats   liais 


GO  HISTOIRE 

d'Amérique,  calculé  a  produire  l'encour- 
agement et  l'extention  du  commerce 
entre  cette  province  et  les  dits  kltats  et 
propre  à  rendre  permanentes  la  paix 
et  la  bonne  intelligence  qui  existoient 
heureusement  entre  les  deux  Pays. 

11  fut  ordonné  le  lendemain  que  Messrs. 
You  ng,  de  Bonne,  de  Sulaberrv,  Tod, 
Lester  et  Richardson  port  croient  à  son 
Excellence  l'humble  adresse  de  la  Cham- 
bre "  pour  le  remercier  de  son  message  et 
lui  exprimer  combien  elle  étoit  convaincu 
du  sein  paternel  de  Sa  Majesté  pour  son 
peuple  dans  cette  province,  dont  ce 
traité  étoit  une  preuve  évidente  par  les 
avantages  qu'il  devoit  lui  produire  et  l'as- 
surance qu'il  donnait  de  la  permanence 
de  la  paix  et  delà  bonne  intelligence  cju 
existoient  heureusement  enire  les  deu> 
Pays." 

La  chambre  fut  à  la  fin  déchargée  d< 
ses  longs  et  laborieux  travaux  le  sept  d( 
Mai  par  la  prorogation  du  Parlement  ai 
quinze  de  Juin  suivant,  à  la  suite  de  h 
sanction  royale  donnée  aux  bills  cy  après 
Acte  qui  permet   l'importation  du    bœuf 


DU    CANADA.  61 

du  lard  et  du  saindou  des  Etats  Unis 
de  l'Amérique. 
Do.  pour     mieux    régler    les     poids    et 

mesuies. 

Do.    pour    appointer     des   commissaires 
pour    traiter    avec    ceux    du     Haut 
Canada. 
Do.  pour   le    règlement   du   Commerce 

avec  les  Etats  Unis. 
Do.  qui  continue  l'acte  des  Etrangers. 
Do.  pour  les  chemins  et  ponts. 
Do.  pour  les   Voyageurs   des    pays  d'en 

haut. 
Do.  qui  règle  la  milice. 
Do.  qui  autorise  1  arrestation  des  félons. 
Do.  qui  accorde  de  nouveaux  droits  à  sa 
Majesté. 
Il  plut  a  son   Excellence  avant  la  pro- 
rogation d'exprimer    dans  une  gracieuse 
harangue. 

"  Sa  satisfaction  d'observer  la  continuité  du  zèle 
3u  parlement  à  ses  devoirs  législatifs  et  aux  intérêts 
Je  la  province. 

"  Les  mesures  adoptées,  dit-il,  pour  consolider  et 
ingmenter  le  revenu  provincial  et  le  préserver  des 
abus  prouvent  votre  discernement  et  produiront  les 
îffets  ies  plus  avantageux. 

"  Il  observa  que  l'unanimité,  la  loyauté  et  le  désin- 
téressement, dans  ses  procédés,  n'ont  jamais  été  sur 


62  HISTOIRE 

passés,  dans  aucune  autre  province  de  la  dominatio 
de  Sa  Majesté  et  il  se  dit  convaincu  que  la  prospéril 
et  le  bonheur  du  pays  augmenteront  à  mesure  que  1( 
parlements  subséquents  suivront  ce  louable  exen 
pie." 

Ainsi  finit  îe  premier  Parlement;   et 
l'on  fait  attention  aux    difficultés   que    si 
membres  durent    trouver   dans  un  moc 
de  gouvernement  qui  étoit   étranger   à 
plupart   d'entreux  on    sera   étonné   qu'i 
s'en  soient    si    bien    tirés;   la   bonne   ht 
meur,   la   déférence,  les    égards    mutue 
qui  les  animoient   sont  dignes  d'exempl  ; 
pour  les  parlements  futurs. 

Son  Excellence  le  très  Honorable  G\ 
Lord  Dorchester  ayant  obtenu  un  con.: 
d'absence,  Robert  Prescott  îe  rempla  i 
en  qualité  de  Lieut.  Gouverneur  ;  il  ; 
sortir  une  proclamation  le  12  de  Juill  , 
1796  ;  qui  continuoit  les  différents  o 
ciers  publics,  dans  leurs  emplois  respt 
tifs. 

Les  adresses  que  le  Lord  Dorches 
reçut  à  son  dépari,  durent  luiprou> 
que  son  administration  avoit  été  bien 
greable  aux  Colonie. 


o  - 


DU    CANADA.  i)3 

Q.  Qu'elle  fut  la  sensation  des  Canadiens  en  ap- 
prenant les  événements  passés  en  France? 

R.  Us  furent  indignés  des  excès  auxquels  les  Fran- 
çois s'éloient  portés  et  ils  bénissoient  la  providence 
qui  Lesavoît  soustrait  de  leur  domination. 

Q.  Qu'elle  éloit  l'état  de  la  Colonie  à  cette  époque  ? 

R.  Son  commerce  fleurissoit  et  son  agriculture 
s'amélioroit  sous  les  efforts  d'une  société  de  citoyens. 

Q.  Quand  et  par  qui  fut  introduit  en  Canada  le 
navet  de  Suéde,  ou  Ruta  Baya  1 

R.  Son  Excellence  Guy  Lord  Dorchester  fut 
celui  qui  l'envoya  en  Canada  en  1792,  ou  il  a  bien 
prospéré. 

Q.  Quand  fut  présenté  l'adresse  de  la  chambre  au 
Prince  Edouard? 

R.  Le  15  de  Novembre  1793. 

Q.  Quels  furent  les  procédés  de  la  Chambre  au 
sujet  de  l'arrestation  de  Mr.  Young,  un  de  ses  Mem- 
bres ? 

R.  Après  une  enquête  elle  fit  arrêter  tous  les  de-* 
linquants  et  les  decharga,  après  s'être  excusés  sur 
leur  ignorance. 

Q.  Qu'est  ce  qui  a  remplacé  Mr,  Panet  Orateur 
quand  il  a  été  nommé  Juge  ? 

R.  Mr.  Charrier  Lotbinière. 

Q.  Quand  la  seconde  session  du  premier  Parle- 
ment fut-elle  terminée  1 

11.  Le  3  Mai  1794, 

Q.  Combien  fut-il  passé  d'Actes  dans  cette  ses- 
sion ? 

R.  Six,  dont  un,  qui  divisoit  la  PrDvince  et  amen- 
doit  la  judicature  fut  réservé  jusqu'à  ce  que  le  bon 
plaisir  du  Roi  fut  connu, 


64  HISTOIRE 

Q.  Quand  fut-il  connu  ? 

R.  Le  11  Décembre  1794,  par  une  proclamation 
de  son  Excellence  qui  annonçait  qu'il  avoit  plu  à  Sa 
Majesté  de  l'approuver. 

Q.  Que  fut-il  fait  dans  la  3eme.  session  du  pre- 
mier Parlement  ;  sur  les  plaintes  de  quelques  Mem- 
bres qui  avoientété  sommés,  comme  Jurés  ? 

R.  Mr.  l'orateur  fut  autorisés  par  la  Chambre 
d'écrire  une  lettre  aux  Honbles.  Juges  afin  de  n'être 
pas  amendés,  faute  de  comparution. 

Q.  Quand  fut  terminée  la  oeme.  session  de  ce 
Parlement  ? 

R.  Le  7  Mai  1795. 

Q.  Combien  a-t-il  été  passé  d'Actes  dans  cette 
session  ? 

R.  Onze  en  tout. 

Q.  Quand  s'est  tenue  la  quatrième  et  et  dernière 
session  du  premier  Parlement  Provincial  "? 

R.  Le  20  de  Novembre  1795,  il  a  duré  jusqu'au 
7  de  Mai  1796  et  à  passé  dix  Actes. 

Q.  Qu'elle  a  été  en  général  la  conduite  des  Mem- 
bres pendant  la  durée  de  ce  premier  parlement  ? 

R.  Elle  a  été  applaudie  ajuste  titre  des  grands  et 
des  petits. 

Q.  Qu'est  ce  qui  a  remplacé  le  Lord  Dorchester  ? 

R.  Robert  Prescott  en  qualité  de  Lieut.  Gouver- 
neur le  12  Juillet  1796. 

Q.  Qu'elle  a  été  l'administration  du  Lord  Dor- 
chester ? 

R.  Elle  a  été  agréable  à  toutes  les  classes  des 
Habitants  du  Pays  qui  lui  firent  en  conséquence  les 
adresses  les  plus  flatteuses  à  son  départ. 


DU    CANADA.  65 


CHAPITRE  III. 

Evénements  sous  V Administration  du  Général Prcs- 
cott  et  du  IAtut.  Gouverneur   31  Unes. 

La  première  séance  du  second  parle- 
ment provincial  eut  lieu  le  24  Janvier, 
1797,  sous  l'administration  du  Lieut. 
Gouverneur  Piescott,  qui  fit  requérir  les 
membres  présents  de  la  chambre  d'As- 
semblée, au  nombre  de  42  de  venir  le 
joindre  dans  la  Chambre  du  Conseil. 

L'Honble.  Orateur  du  dit  Conseil  leur 
dit,  qu'il  étoit  chargé  de  la  part  de  Son 
Excellence  de  les  informer  qu'elle  dif- 
férèrent de  leur  faire  part  des  motifs  de 
leur  convocation,  jusqu'à  ce  qu'il  y  eut 
un  Orateur  de  la  Chambre  de  nommé  ; 
qu'ils  eussent  en  conséquence  à  retour- 
ne'r  à  leur  Chambre  pour  choisir  une 
personne  convenable, qu'ils  presenteroient 
le  Jeudi  suivant  pour  l'approbation  de 
Son  Excellence. 

De  retour  à  leur  chambre,  Monsieur 
de  Bonne  proposa  pour  Orateur  Mr. 
Young,    qui  fut    rejette.       Mr    Dunière 


66  HISTOIRE 

proposa  ensuite  pour  Orateur  Mr.  J.  A. 
Panet,  qui  ayant  une  majorité  de  17,  fut 
conduit  à  la  chaire,  avec  les  formalités 
ordinaires. 

Le  2?  il  fut  présenté  à  Son  Excel- 
lence, qui  l'approuva,  malgré  ses  ex- 
cuses ;  après  la  demande  et  l'octroi  des 
privilèges,  en  pareil  cas,  Soii  Excellence 
délivra  sa  harangue,  dans  laquelle  il  in- 
formoit  les  deux  Chambres. 

"  Qu'il  avoît  été  fait  en  conseil  un  ordre  pour  mettre 
à  effet  la  partie  du  traité  d'amitié,  de  commerce  et  de 
navigation  entre  Sa     "  et    les  Etals-Unis    qui 

concerne  la  province  qu'il  leur  communiqu^roit,  ain- 
si qu'une  article  explicatif  si^né  à  Philadelphie  le 
4  de  mai  dernier  et  ratifié  depuis. 

"  Que  ce  traité  ouvre  un  vaste  champ  à  l'industrie 
des  Habitants  des  deux  Pays  et  qu'il  ne  doute  nul- 
lement qu'ils  n'en  recueilleront  de  solides  avantages. 

"  Qu'ils  s'attcndoit  à  recevoir  promptement  la  si- 
gnification du  bon  plaisir  de  Sa  JNlajestésur  les  Ac- 
tes qui  lui  ont  été  réservés  la  session  dernière,  et 
qu'il  en  feroit  savoir  le  résultat  aussitôt  qu'il  lui  sc- 
roit  parvenu. 

"  Il  complimenta  le  Parlement  sur  l'étal  florissant 
du  Commerce  du  Pays,  au  milieu  des  hazards,  et  des 
obstructions  de  la  guerre,  et  des  espérances  qu'on  en 
devoit avoir  lorsque  les  bienfaits  de  la  Paix  nous  se- 
roientrendus. 


DU    CANADA.  67 

M  Que  nous  pouvons  nous  reposer,  avec  confiance, 
sur  les  soins  et  la  vigilance  de  notre  Mère  Patrie, 
ainsi  que  sur  la  supériorité  de  sa  marine  pour  notre 
protection  extérieure,  mais  que  notre  devoir  et  notre 
intérêt  demandent  de  nous  mettre  en  garde  contre  les 
attentats  qui  peuvent  troubler  notre  tranquillité  inté- 
rieure pourquoi  il  seroit  prudent  de  continuer  l'acte 
concernant  les  étrangers. 

"  Il  les  informait  que  Sa  Majesté  toujours  attenti- 
ve au  bien  être  et  à  la  commodité  ae  son  peuple, 
avoit  accordé  les  conclusions  de  la  Pétition  de  ses 
bons  sujets  de  la  Ville  de  Montréal  et  qu'il  ne  feroit 
un  message  particulier." 

Le  Si  Janvier  Mr.  l'Orateur  et  la 
Chambre  furent  admis  à  présenter  à  son 
Excellence  leur  adresse  en  réponse  à 
sa  gracieuse  harangue  dans  laquelle  ils 
"  répétoient  mot  pour  mot  chaque  para- 
graphe et  promettoient  de  se  conformer 
aux  directions  de  son  Excellence  ;  ils 
finissaient  par  dire  qu'ils  saisissoient  cette 
occasion  d'exprimer  leur  reconnoissance 
au  souverain  pour  avoir  préposé  au  com- 
mandement de  la  province  un  officier 
d'un  mérite  aussi  distinqué  qu'étoit  son 
Excellence  et  qu'ils  concourraient  avec 
elle  dans  tout  ce  qui  pour  roi  t  tendre  au 
bonheur  de  la  province. " 


Go  HISTOIRE 

Le  25  d'Avril  la  chambre  concouru 
dans  le  projet  d'une  adresse  à  son  Ex- 
cellence demandant  qu'il  lui  plut  de  faire 
dresser  des  plans  et  estimations  pour  l'é- 
rection des  cours  de  justice  dans  les  cités 
de  Québec  et  de  Montréal,  et  dans  le 
comté  de  Gaspé. 

Le  1er  de  Mai  elle  en  présenta  une  au- 
tre de  congratulation  à  son  Excellence 
pour  sa  nomination  au  Gouvernement  gé- 
néral des  Provinces  du  Haut  et  du  Bas 
Canada. 

Le    lendemain  l'huissier    de    la    verge 
noire  vint  lui   intimer   l'ordre   do  se  ren- 
dreimmédiatefrent  auprès  de  son    excel- 
lence dans  la   Chambre    du    Conseil   qui 
juge  à  propos  de  donner  la  sanction  roy- 
ale aux  bills  suivants: 
Acte  qui  régie  le  commerce  avec  les  Etats 
Unis. 
Do.  concernant  les  Etrangers. 
Do.  qui  ratifie  l'accord  avec  les  Commis- 
saires du  Haut  Canada. 
Do.  concernant  le  pilotage. 
Do   pour  la    meilleure  préservation  du 
Gouvernement. 


DU    CANADA.  69 

Do.  pour  les  officiers  rapporteurs. 

Ensuite  il  plut  à  sou  Excellence  de 
délivrer  una  harangue  dans  laquelle  il  di- 
soit,  que. 

"  Les  Actes  qu'il  venoitde  sanctionnerétoient  des 
preuves  évidentes  de  leur  attention  pour  la  préserva- 
tion et  le  bien  être  de  la  Province  et  une  démonstra- 
tion de  leur  attachement  à  la  constitution  et  de  leur 
conviction  de  la  nécessité  d'accorder,  dans  un  temps 
de  danger,  des  pouvoirs  additionnels  à  l'exécutif. 

"  Qu'il  lui  auroit  été  bien  agréable  d'avoir  pli  les 
informer  que  les  efforts  sincères  de  Sa  Majesté  pour 
une  Paix  Général  avoient  réussi  ;  mais  que  l'offre 
désintéressée  de  noçre  Souverain  de  Sacrifier  ses 
conquêtes  pour  l'obtenir  sera  reconnue  dans  les  siè- 
cles futurs. 

"  Que  la  déclaration  de  guerre  par  l'Espagne  a  été 
arrêtée  dans  -son  principe  d'une  manière  efficace  par 
une  victoire  signalée  à  la  hauteurdu  Cap  St.  Vincent 
par  une  Escadre  Britannique  sur  la  flotte  Espa- 
gnole, il  vous  sera  bien  satisfaisant  de  pouvoir  as- 
surer vos  constituants  que  le  pavillion  Britannique 
est  déployé  dans  toutes  les  parties  du,  et  y  protège 
la  propriété  et  encourage  l'industrie  des  fidèles  su- 
jets de  l'empire  Britannique." 

Après  quoi  le  parlement  à  été  prorogé 
au  15  de  juin  suivant. 

Ce  parlement  avoit  une  vingtaine  de 
membres  d'origine  anglaise  et  le  reste 
étoit  Canadien. 


70 


HISTOIRE 


On  n'y  vit  aucune  animosité*  nationale, 
tout  y  passé  avec  courtoisie  de  part  et 
d'autre. 

Ii  n'y  eut  aucun  é\énement  remarqua- 
ble clans  la  colonie  entre  cette  première 
et  la  seconde  session  de  ce  deuxième  par- 
lement ;  si  ce  n'est  le  procès  criminel 
de  David  Mac  Lane,  pour  haute  trahison, 
que  Ton  crut  devoir  lui  faire,  dans  les 
circonstances  où  les  habitants  de  la  Pro- 
vince étoient  tourmentés  par  des  espions 
insidieux  et  des  écrits  inflammatoires,  il  fut 
exécuté  le  26  de  Juillet  son  corps  res- 
te suspendu  à  la  potence  pendant  vingt 
cinq  minutes  après  quoi  on  lni  coupa  la 
tête  que  le  bourreau  montra  au  peuple, 
en  criant  voici  la  tête  d'une  traître  ;  on 
lui  tira  une  parti  des  entrailles,  au  moyen 
d'une  incision  et  on  les  jetta  dans  le  feu, 
les  quatre  quartier  de  son  corps  turent 
marqués  avec  un  couteau,  mais  point  sé- 
parés du  tronc. 

Ce  supplice  inoui  dans  le  pays  y  fit  une 
vive  impression  ;  on  n'entendit  plus  par- 
ler d'émissaires  ensuite  pour  soulever  le- 
peuple. 


DU    CANADA, 


71 


Le  2d  d'Octobre  1797  il  sortit  du  bu- 
reau de  Receveur  Général  un  avertisse- 
ment à  tous  le  propriétaire*  de  fief  et  de 
seigneuries,  qui  avaient  négligés  d'exhi- 
ber leurs  titres  d'acquisition  et  de  payer 
les  droits  au  domaine  de  Sa  Majesté  et  de 
le  faire  avant  le  première  de  Décembre 
suivant. 

"  Le  20  de  Février    1798,  la  chambre  étant  as- 
semblée   elle   reçut  un   message  de   son  Excellence 
que  sa  présence   étoit  requise  dans    la    Chambre   du 
Conseil,  où  s'étant  rendue  elle  entendit  la  harangue 
de  son  Excellence,  qui  les  intbrmoient  "  que  les  efforts 
de   Sa  Majesté   pour  la  Paix    avoient   manqué;  mais 
qu'ils  démontraient  qu'elle  agissoit  sur  des    principes 
de  modération  etde  bienveillance  et  ses   ennemis  sur 
ceux  d'une  ambition  démesurée  ;  qu'elle  étoit  prête   à 
abandonner  ses  conquêtes  pour  procurer  a    ses  sujets 
les  bienfaits  de    la  tranquililé,  que   l'esprit  d'animo- 
siié  de  ses  ennemis  exigeoit   une  surveillance  conti- 
nuelle pour  détourner    ses  trames  perfides,    ce    qui 
doit  pirler  à  continuer  le  pouvoir  donné   à  l'exécutif 
par  l'Acte  des  étrangers  et  prouver  par  ïa  combien 
ils  prisent   l'avantage   d'un    Gouvernement   doux  et 
bienfaisant. 

"  Le  lendemain  à  une  heure  après  midi,  la  Cham- 
bre fut  porter  son  adresse  en  réponse  à  la  harangue 
de  son  Excellence  par  laquelle  "  elle  le  remercioit 
des  informations  y  contenus  et  l'assuroit  que  l'harmo- 
nie que  jusqu'alors  avoit  influé  sur  ses  délibérations 
ne  manquerait  jamais  lorsqu'il  s'agiroitde  supportera. 


72  histoire 

le  Gouvernement  beinfaisant  sous   lequel  ils  avoient 
le  bonheur  de  vivre." 

Il  plut  à  son  Excellence  de  répondre 
"  quelle  recevait  avec  satisfaction,  leur  assurance  de 
concourir  dans  toutes  mesures  fermes  et  prudentes 
qui  tendoient  à  assurer  les  bienfaits  dont  on  jouis- 
soit  sous  l'heureuse  forme  du  Gouvernement  actuel." 

Après  s'être  occupée  des  affaires  publi- 
ques jusqu'au  onze  de  Mai  la  Chambre 
fut  mandée  de  se  rendre  dans  la  chambre 
du  Conseil,  ou  il  plut  a  son  Excellence  de 
sanctionner  les  bills  suivants  : 
x\cte  pour  régler  le  commerce  avec  les 
Etats  Unis. 
Do.    pour  la    meilleure   préservation  du 

Gouvernement. 
Do.   pour    allouer   un    rabais    au    Haut 

Canada. 
Do.  pour  traiter  avec  le  Haut  Canada. 
Do.  pour  les  officiers  rapporteurs. 
"  Après  quoi  il  plut  a  son  Excellence    dans   une 
gracieuse  harangue  aux  deux  chambres  de  les  compli- 
menter sur  la  sagesse  et  la   libéralité  qu'elles  avoient 
montrées  enrenouvellant  l'acte  qui  appointe  des  com- 
missaires pour  traiter   avec    ceux  du  Haut  Canada 
ainsi  que  celui  concernant  les  étrangers,   dont  vrai- 
semblablement on  ne  feroit  pas   usage,  tant    la  con- 
duite des  sujets  de  Sa  Majesté,  de  toute  description, 
dans  la  province,  étoit  royale  et  soumise  en  fixant 


DU    CANADA.  *      73 

l'attention  de  vos  constituants,  sur  les  bienfaits  dont 
ils  jouissent  sous  le  gouvernement  actuel,  vous  ne 
pouvez  manquer  de  confirmer  leur  attachement  et  leur 
reconnoissance  envers  le  souverain  qui  les  leur  fait 
partager." 

Le  Parlement  fut  ensuite  prorogé  au  25 
de  Juin  suivant. 

Les  événements  et  les  affaires  du  pays 
sont  mis  sous  un  point  de  vue,  si  claire 
dans  les  harangues  des  Gouverneurs,  qu'il 
devient  inutile  de  les  répéter,  et  qu'on 
ne  pourroit  qu'affoiblir  la  haute  opinion 
qu'ils  ont  des  sentiments  de  lo)rauté  des 
sujets  de  la  Province. 

Comme  il  ne  s'est  passé  aucun  événe- 
ment remarquable  pendant  la  vacance  du 
parlement,  Je -passerai  immédiatement  à 
sa  rentrée  qui  eut  lieu  le  28  de  Mars  1797 
jour  auquel  la  chambre  fut  requise  de  se 
transporter  dans  la  Chambre  du  Conseil 
où  son  Excellence,  ouvrit  la  session  par 
une  gracieuse  harangue,  dans  laquelle 
il  les, 

11  Congratuloit  sur  la  sûreté  et  la  protection  dont 
ils  jouissoient  dans  cette  partie  des  domaines  de  Sa 
Majesté  et  sur  les  victoires  importantes  qu'ont  récem- 
ment remporté  les  floues  navales  de  Sa  Majesté  ;  il 
les  informoit  de  la  sanction  rovales  donnée  à  l'acte  qui 
F 


f4  HISTOIRE 

accorde  des  droits  noureaux  à  Sa  Majesté  ;  mai* 
comme  le  temps  pour  la  déclaration  de  cette  sanction 
étoit  écoulé,  il  recommandent  de  lepasserde  nouveau, 
les  entreprises  et  les  artifices  des  nos  ennemis  exigent 
de  notre  part  une  vigiïence  continuelle  pour  le  main- 
tien de  notre  tranquillité  intérieure,,  pour  quoi  il  re- 
commendoit  la  continuation  de  Pacte  pour  la  meilleure 
préservation  du  Gouvernement  de  Sa  Majesté,  pro- 
mettant  de  faire  tous  ses  efforts  pour  empêcher  que 
les  pouvoirs  donnés  à  l'exécutif  soient  employés  à 
d'autres  fins  que  celles  essentiellement  nécessaires  pour 
la  préservation  du  bon  ordre,  la  protection  et  sûreté 
des  fidèles  sujets  de  Sa  Majesté  sur  lesquels  il  a 
l'honneur  de  présider. 

Le  1er  d'Avril  la  chambre  fut  admise  à 
présenter  son  adresse  à  son  Excellence  en 
réponse  à  sa  harangue,  ce  qu'elle  fit  para- 
graphe par  paragraphe,  et  elle  conclu  oit 
par  dire, 

tc  Qu'ils  espéroidnt  que  cette  harmonie,  dans  la- 
quelle son  Excellence  avoit  la  bonté  de  mettre  sa 
confiance,  seroit  le  guide  de  leur  conduite  dans  l'exé- 
cution de  leurs  devoirs  et  plus  particulièrement  sur 
les  objets  qui  tiendront  au  soutien  du  Gouvernement 
sous  lequel  ils avoient  le  bonheur  de  vivie." 

Il  plut  à  son  hxcellence  d'y  faire  la  ré- 
ponse suivante  : 

"  Messieurs, 

"  Je  vous  présente  mes  sincères  remerciments  pour 
cette  adresse  loyale  et  affectionnée  :  les  assurances 
que  vous  me  données  de  votre  attention  aux   objets 


DU    CANADA  75 

que  je  tous  ai  recommandés  m'ont  procuré  la  plus 
grande  satisfaction,  et  la  manière  très  agréable,  avec 
laquelle  vous  me  faites  l'honneur  d'exprimer  votre 
confiance,  dans  mon  administration  reclame  ma  plus 
vive  reconnoissance." 

Après  quoi  les  membres  se  retirèrent 
dans  leur  chambre,  pour  vaquer  aux  af- 
faires de  la  Province,  ce  qu'ils  firent  avec 
ardeur  et  persévérance,  jusqu'au  3  de  Juki 
qu'il  plut  à  son  Excellence  de  les  faire 
mander  auprès  de  lui  dans  la  Chambre  du 
Conseil  où  il  donna  la  sanction  royale,  au 
nom  de  sa  Majesté,  aux  bills  suivants  ; 
Acte  qui  pourvoit  des  officiers  rapporteurs 
Do  qui  règle  le  commerce  avec  les  Etats 

Unis. 
Do.   pour   la  meilleure  préservation  du 

Gouvernement. 
Do.    qui  ratifie  l'accord  avec  le    Haut 

Canada. 
Do.  pour  les  chemins  et  ponts. 
Do.  qui  pourvoit  des  maisons  de   Cor- 
rection. 
Do.  qui  règle  les  poids  et  mesures. 
Do.  pour  les  postes. 

Do.  pour  accorder  des  droits  nouveaux. 
Do.  pour  ériger  des  salles  d'audience. 


76  HISTOIRE 

Ensuite  son  Excellence  dans  une  haran- 
gue gracieuse  dit, 

"  Qu'il  manquèrent  à  ce  qu'il  doit  à  Sa  Majesté 
ainsi  qu'à  ses  propres  sentiments,  s'il  les  laissoit  par- 
tir, sans  leur  exprimer  la  satisfaction  qu'il  a  ressentie, 
en  observant  le  zèle  et  l'unanimité,  avec  lesquels  ils 
avoient  pourvu  aux  objets  qu'il  leur  avoit  recomman- 
dés, ainsi  qu'a  l'harmonie  générale,  avec  laquelle  les 
affaires  de  la  Session  avoient  été  conduites. 

"  Que  c'est  avec  un  plaisir  particulier  qu'il  à  vu  la 
bonne  volonté  et  la  cordialité  avec  lesquelles  ils 
avoient  procédé  à  passer  de  nouveau  le  Bill  qui  ac- 
cordoit  de  nouveau  droits  à  Sa  Majesté  et  à  rem- 
bourser les  sommes  que  Sa  Majesté  m'avait  autorisé 
d'avancer  pour  la  construction  des  salles  d'audience. 

"  La  tranquillité  qui  règne  dans  la  Province  donne 
lieu  d'espérer  que  l'on  ne  sera  obligé  de  faire  usage 
des  pouvoirs  extraordinaires  donnés  à  l'exécutifs  ;  il 
fhiissoit  par  les  prier  d'assurer  leurs  constituants  de 
ses  efforts  pour  assurer  leur  bonheur." 

L'honorable  Orateur  du  Conseil  Légis- 
latif a  annoncé  ensuite  que  le  parlement 
étoit  prorogé  au  dix  huit  de  Juillet  suivant. 

11  n'y  eutd'autresévêncmcnt  remarqua- 
ble dans  la  Colonie  entre  îa  fin  de  se  second 
Parlement  et  le  commencement  du  troi- 
sième que  l'arrivée  inopinée  de  son  Excel- 
lence Robert  Shore  Milnes  qui  devoit 
remplacer  en  qualité  de  Lieutenant  Gou- 


DU    CANADA.  77 

verneur,  îe  Gouverneur  en  Chef,  Robert 
Prescott. 

Le  31  de  Juillet  il  émana  une  procla- 
mation qui  continuoit  tous  les  fonction- 
naires publics  dans  leurs  emplois  respectifs. 

Le  5  de  Mars  1800,  la  chambre  étant 
assemblé,  fut  sommée  par  la  «entilhomme 
huissier  de  la  verge  noire  de  se  rendre  im- 
médiatement auprès  de  son  Excellence 
dans  la  chambre  du  Conseil  Législatif  où 
il  lui  plut  de  dire  dans  sa  harangue, 

"  Que  dans  un  temps  où  toute  l'Europe  et  plu- 
sieurs autres  parties  du  Globe  étoient  affligés  des 
malheurs  de  la  guerre,  les  fidèles  sujets  de  Sa  JNIa- 
jesté  dans  cette  province  dévoient  être  remplis  de 
consolation  et  pénétrés  de  reconnoissance  en  voyant 
qu'ils  pouvoient  jouir,  avec  confiancej  des  fruits  de 
leur  industrie  et  consulter  plaisiblement  sur  les  inté- 
rêts publics,  que  nous  étions  redevables  de  ce  bien- 
fait, sous  les  auspices  de  la  divine  providence,  à  notre 
Gracieux  Souverain,  qui  parla  vigueur  de  ses  flottes 
£t  de  ses  armées  avoit  étendu  sa  protection  sur  tout 
ce  qui  dépendoit  de  la  couronne  ;  qui  malgré  les 
échecs  de  ses  ennemis;  ils  n'ont  cessé  de  porter  par 
tout  leurs  principes  destructeurs  ;  pour  quoi  le  pou- 
voir exécutif  devoit  porter  une  attention  particulière 
partout  ou  les  émissaires  de  la  discorde  pou  voient  s'in- 
sinuer ;  en  conséquence  il  proposoit  de  continuer  les 
loix  temporaires,  qui  secondé  par  le  zèle  et  l'atta- 
vhcmcnt  des  fidèles  sujetg  de  Sa  Majesté,   dans  î^ 


78  HISTOIRE 

province,  avoient  jusqu'alors  produit  los  effets  les 
plus  salutaires. 

f;  Il  recommandoit  spécialement  la  révision  de 
l'acte  de  la  quarantaine  qui  n'étoit  pas  adopté  à  l'exi- 
gence du  cas  et  oui  avoit  exposé  dernièrement  la 
province  à  une  maladie  contagieuse. 

"  Il  ajoutoit  qu'il  avoit  vu,  avec  beaucoup  de  plai-* 
sir,  les  contributions  volontaires  des  sujets  de  Sa 
Majesté  dans  la  province  pour  les  frais  de  la  guerre, 
et  la  communication  vraiment  amicale  qui  subsiste 
entre  les  sujets  de  Sa  Majesté  et  les  citoyens  des 
Etats-Unis  ;  il  terminoit  par  dire  qu'il  étoit  bien  as- 
suré qu'il  étoit  inutile  de  leur  recommander  la  con-s 
tinuation  de  l'attention  zélée  pour  le  bonheur  public 
qui,  jusqu'alors,  avoit  si  hautement  distingue  leurs 
procèdes.'3 

Le  dix  du  même  mois  Mr.  l'Orateur 
et  la  chambre  furent  admis  à  présenter 
leur  réponse  à  cette  gracieuse  harangue 
de  son  Excellence  et  comme  elle  ne  con^ 
tenoit  autre  chose  qu'une  réponse  affirma- 
tive sur  chaque  point,  nous  nous  dispense- 
rons de  la  répéter  ;  elle  terminoit  par 
complimenter  son  Excellence,  ei  sur  le 
zèle  qu'il  avoit  manifesté  pour  le  bien 
public,  dans  la  province,  depuis  son  arrivée 
etl'assuroit  que  ce  seroit  un  nouveau  motif 
de  continuer  leur  assiduité  dans  leur  capa- 
cité législative  qu'il  plaisoit  à  son  Exceller;- 
ce  de  leur  attribuer. 


©li   CANADA.  79 

Il  plut  à  son   Excellence   d'y  répondre 
comme  suit  : 

"  Messieurs^ 

"  Je  reçois,  avec  un  plaisir  singulier,  ce  témoig- 
nage de  votre  reconnoissance  envers  notre  gracieux 
Souverain,  et  du  vif  intérêt  que  vous  prenez  à  tout 
.ce  qui  peut  contribuer  à  affermir  son  gouvernement, 
ei  à  procurer  le  bonheur  de  vos  compatriotes  :  soyez 
persuadés  que  vous  me  trouverez  toujours  aussi  dési- 
reux que  vous  de  voir  les  effets  les  plus  heureux  ré- 
sulter constamment  de  vos  délibérations."" 

Lu  chambre  s'est  retirée  ensuite  et  a 
procédé  aux  affaires  publiques  jusqu'au  29 
de  Mai  1800,  que  sa  présence  requise 
daus  la  Chambre  du  Conseil  où  son  Ex- 
cellence à  donné,  au  nom  de  sa  Majesté, 
la  sanction  royale  aux  bills  suivants.; 
Acte  qui  pourvoit  des  officiers  rapporteurs, 
Do  pour   la   meilleure   préservation  du 

Governement. 
Do.   pour  régler   le  Commerce  avec  les 

Etats  Unis. 
Do  pour  traiter  avec  les  Commissaires 

du  Haut  Canada. 
Do,  pour  prévenir  les  maladies  pestilen- 
tielles. 
Do.  pour  un  pont  sur  la  rivière  Jacques 
Cartier. 


80  HISTOIRE 

Acte    pour    le    commerce    criminel    des 
femmes, 
Do.  concernant  les  matelots, 

Ensuite  de  quoi  son  Excellence  délivra 
aux  deux  Chambres  une  harangue, 

M  Qui  expriraoit  la  satisfaction  qu'il  avoit  ressen- 
tie, en  voyant  la  vigilance  avec  laquelle  ils  s'éloient 
occupés  des  objets  qu'il  leur  avoit  particulièrement 
recommandés  et  les  sages  mesures  qu'ils  avoient  pri- 
ses pour  établir  et  assurer  le  bien  public  et  augmen- 
ter les  communications  intérieures,  l'emploi  des  de- 
niers publics  à  des  objets  de  cette  utilité  démontre 
clairement  à  vos  concitoyens  que  vous  savez  faire 
une  application  judicieuse  des  fonds  publics. 

u  II  remarquoit  qu'il  n'avoit  pas  été  nécessaire,  de- 
puis son  administration,  de  faire  usages  de  pouvoirs 
extraordinaires  donnés  à  l'exécutif,  pour  maintenir  la 
tranquillité  publique,  les  émissaires  de  la  sédition 
étant  persuadés  qu'il  n'y  a  aucun  motif  de  plainte 
dans  la  province  ;  ilfmissoit  par  dire  que  nous  devions 
être  parfaitement  convaincus  des  avantages  dont  nous 
jouissons  et  qu'ils  feroient  tous  leurs  efforts  pour  les 
faire  sentir  à  leurs  compatriotes  et  augmenter  ainsi 
leur  reconnoissance  etatiachement  à  notre  Gracieux 
Souverain,  aux  soins  paternels  du  qu'el  nous  devonss 
sous  les  auspices  de  la  providence,  la  jouissance  de 
ces  bienfaits  inestimables. " 

Aussitôt  après  l'honorable   Orateur  du 
conseil  annonça  la  prorogation   du  parle 
ment  au  4  de  Juillet  suivant. 


DU  CANADA.  81 

La  Chambre  ayant  fait  une  nouvelle  dé- 
marche pour  reciamer  les  biens  des  Jésui- 
te.--, il  plut  à  son  Excellence  le  18  Mars, 
ÎSOO  de  faire  la  réponse  suivant  à  ses  mes- 
sagers. 

"  Messieurs, 

"  Je  trouve  nécessaire  de  vous  informer,  au  sujet 
de  la  présente  adresse,  que  toutes  les  procédures,  en 
vertu  de  la  commission  qui  fut  émanée  le  29  de  Dé- 
cembre 1787,  compris  toutes  les  demandes  et  préten- 
tions touchant  les  biens  possédés  par  le  ci-devant 
ordre  religieux  des  Jésuites  dans  cette  province,  ainsi 
que  l'humble  adresse  de  la  chambre  du  11  Avril  1793 
ont  été  respectivement  soumises  au  Roi  ;  que  Sa 
Gracieuse  Majesté  avant  bien  voulu  soumettre  tous  ces 
procédures  devant  son  conseil  privé,  le  résultât  de 
leurs  délibérations,  avec  l'ordre  de  Sa  Majesté  sur 
réelles,  ont  été  transmises  à  ce  gouvernement  dans  le 
mois  d'Avril  dernier  ;  et  en  conséquence  de  cet  ordre 
des  commissions  ont  été  émanées  pour  prendre  pos- 
session de  tous  ces  biens  de  la  part  de  la  couronne. 

"  Si  après  avoir  réfléchi  sur  ces  circonstances,  la 
chambre  d'Assemblée  juge  apropos  de  persister  dans 
h  recherche  qu'elle  s'est  proposée,  j'accorderai  sa 
demande,  en  permettant  à  ses  membres  un  libre  ac- 
tes à  tous  les  papiers  qui  ont  déjà  été  publics,  et  en  ce* 
cas  je  donnerai  ordre  que  toutes  personnes,  duement 
autorisées  de  la  part  de  la  Chambre  d'Assemblée,, 
soient  admises  à  prendre  copies  de  tous  titres,  docu- 
ments, rapports,  papiers  et  de  toutes  les  procédures  qui 
i>nteu  lieu,  en  vertu  de  la  commission  ci-devant  men- 
tionnée et  qui  furent  remis  au  greffe  du  conseil  le  ou 
avant  le  25  Avril  1790.  F  3 


82  HISTOIRE 

u  Mais  d'après  l'information  que  je  viens  de  donner 
la  chambre  d'assemblée  jugera  certainement  de  son 
devoir  de  considérer,  si,  avec  le  respect  qu'elle  a 
jusqu'ici  invariablement  témoigné  pour  son  souve- 
rain, elle  peut  renouveller  aucune  demande  à  ce  su- 
jet." 

Le  22  d'Avril  il  fut  résolu  que  la  Cham- 
bre doit  remettre  à  un  temps  futur  la  re- 
cherche des  droits  et  prétentions  que  cette 
province  peut  avoir,  sur  le  collège  de 
Québec  et  les  biens  en  dépendant. 

Le  4  de  Juin  il  sortit  une  proclamation 
pour  la  convocation  d'un  nouveau  par- 
lement. 

Le  S  de  Janvier  1801,  les  membres  pré- 
sents et  assermentés,  furent  sommés  par 
le  gentilhomme  huissier  de  la  verge  noire 
de  se  rendre  immédiatement  dans  la 
Chambre  du  Conseil,  où  étant  ils  furent 
informés  par  l'honorable  Orateur  du  con- 
seil qu'il  étoit  chargés  de  la  part  de  son 
Excellence  le  Lieutenant  Gouverneur,  de 
leur  dire,  qu'il  différait  de  les  instruire 
des  raisons  pour  lesquelle  il  avoit  convo- 
qué le  présent  parlementjusqu'a  ce  qu'ils 
eussent  choisi  un  orateur  ;  et  en  consé- 
quence que  le  plaisir    de   son  Excellence 


DU    CANADA. 


83 


étoit  que  les  messieurs  de  la  Chambre 
d'Assemblée  retournassent  d'où  ils  ve- 
noient  pour  faire  le  choix  d'une  per- 
sonne convenable  pour  leur  Orateur,  et 
qu'ils  le  lui  présenteroient  pour  son  ap- 
probation Samedi  prochain  à  une  heure 
après  midi. 

Les  membres  étant  rentrés  dans,  leur 
chambre,  Mr.  Perrauld  proposa  Mr.  de 
Bonne  pour  Orateur  ;  mais  cette  propo- 
sition fut  négativée  par  une  majorité  de 
seize. 

Mr.  Berthelot  proposa  alors  Mr.  J.  A. 
Panet  pour  Orateur,  qui  fut  élu  unani- 
mement et  conduit  au  fauteuil. 

Le  dix  la  chambre  et  l'Orateur  élu  se 
rendirent  auprès  de  son  Excellence,  qui 
conformément  aux  usages  parlemen- 
taires approuva  le  choix  de  la  chambre  et 
accorda  les  privilèges  demandés. 

Ensuite  il  délivra  aux  deux  chambres 
une  gracieuse  harangue  contenant  en 
substance. 

"  Qu'il  les  avoit  convoqué  plutôt  qu'à  l'ordinaire 
afin  de  les  mettre  en  état  de  terminer  les  affaires  de 
la  Session  et  de  rejoindre  leurs  familles  avant  la 
saison  des  mauvais  chemins. 


84  HISTOIRE 

"  Que  vraisemblablement  il  s'écouleroit  un  long 
temps,  avant  que  d'être  instruit  du  résultât  des  né- 
gociations pour  la  paix  ;  qu'il  étoit  du  devoir  des 
fidèles  sujets  de  sa  JMajesté  de  persévérer  dans  leuis 
principes  et  d'être  en  gardecontre  les  artifices  secrets 
des  ennemis  ;  pourquoi  il  récommandoit  la  continu- 
ations de  l'acte  pour  la  meilleure  préservation  du  gou- 
vernement de  sa  Majesté,  dont  on  avoit  déjà  ressenti 
les  effets  salutaires. 

"  Que  les  pertes  et  les  alarmes  qu'occasionnoient 
les  incendies,  faisoient  désirer  qu'on  fit  quelques  rè- 
glements pour  rendre  l'assistance  publique  plus 
prompte  et  plus  efficace. 

11  Que  l'humanité  reclamoit  quelque  moyen  de  pour- 
voir à  la  sûreté  et  au  soutien  des  fou  x,  et  prévenir  la 
pratique  inhumaine  d'exposer  les  enfants  nouveaux 
nés. 

"  Qu'il  les  informoit,  avec  une  vraie  satisfaction, 
qu'il  avoit  plû  à  sa  Majesté,  qui  veille  constamment 
au  bonheur  de  ses  sujets  dans  la  Colonie,  de  donner 
des  instructions  pour  établir  des  écoles  gratuites,  tant 
pour  les  premiers  éléments  des  connoissances  utiles 
que  pour  les  hautes  sciences. 

"  Qu'il  a  ordre  de  leur  témoigner  la  juste  opinion 
que  Sa  Majesté  a  conçu  de  leur  loyauté  et  de  leur 
esprit  public  qu'ils  ont  manifesté  par  leurs  contribu- 
tions, leur  zèle  et  leur  attachement  à  sa  personne  et 
à  sa  famille,  ainsi  qu'à  la  constitution. 

"  Il  finissoit  par  dire  qu'il  ne  doutoit  nullement 
que  les  Membres  de  ce  Parlement  ne  se  distingue- 
roient  autant,  par  leur  diligence  que  par  l'unanimité 
dans  leurs  procédés." 


DU     CANADA.  85 

Le  14  du  même  mois  Mr.  l'Orateur  et 
la  chambre  fut  admis  à  présenter  leur 
réponse  à  la  harangue  de  son  Excellence 
après  avoir  répondu  à  chaque  paragraphe 
"  ils  finissoient  par  remercier  son  Excel- 
lence de  la  bonne  opinion  qu'elle  a  des 
Membres  de  ce  troisième  parlement  et  de 
la  confiance  qu'elle  met  en  eux  ;  que  pour 
mériter  une  prévention  si  favorable  ils 
supporteront  de  tout  leur  pouvoir  l'heureux 
gouvernement  sous  lequel  ils  ont  le  bon^ 
heur  de  vivre. 

11  plut  à  son  Excellence  d'y  répondre^ 
ainsi  : 

"  JIcssicu)-sy 

"  Je  vous  fais  mes  plus  sincères  remerciments  pour 
cette  adresse  loyale,  et  j'observe,  avec  une  vraie 
satisfaction  l'attachement  que  vous  manifestez  à  Sa 
Majesté,  et  la  bonne  opinion  que  vous  avez  de  sa 
bonté  illimitée  envers  ses  sujets  en  cette  Province. 

"  La  promptitude  avec  laquelle  vous  me  promettez 
votre  assistance  pour  tout  ce  qui  peut  tendre  à  la 
conservation  de  notre  estimable  constitution  et  à 
promouvoir  les  intérêts  futurs  de  cette  colonie  floris- 
sante redoublera,  de  mon  côté,  la  sollicitude  que  je 
sentirai  toujours  pour  la  continuation  de  votre  bon- 
heur et  prospérité.'* 

Le  parlement  a  siégé  et  constammant 
travaillé  jusqu'au  huit  d'Avril  qu'il  plut  à 


86  HISTOIRE. 

son   Excellence    de    le    mander  dans   la 
Chambre   du   Conseil  et    de    donner    la 
sanction   royale  aux  bills  suivants  : 
Acte   pour  la   meilleure   préservation  du 
Gouvernement. 

Do.  pour  régler  le  commerce  avec  les 
lîtats  Unis. 

Do.  pour  soulager  ceux  qui  tiennent  des 
terres  en  roture  et  doivent  des  lots  et 
ventes. 

Do.  pour  expliquer  la  loi  des  Testa- 
ments. 

Do.  pour  les  foux  et  les  enfans  aban- 
donnés. 

Do.    qui  ratine  l'accord  provisionnel  fait 
avec  les  Commissaires  du    Haut  Ca- 
nada. 
Do.  pour  amender  les    formes  de   pro- 
céder dans  les  cours  de  justice. 

Do.  qui  amende  le  code  civil  quant  aux 
témoins. 

Do.  concernant  les  femmes  convaincues 
de  certains  crimes. 

Do  pour  rembourser  une  somme  d'ar- 
gent avancée  par  sa  Majesté. 

Do,  pour  fournir  de  l'eau  à  la  cite  de 
Montréal. 


DU    CANADA.  87 

Do.  pour  régler  la  commune  des  Trois- 
Rivières. 
Son  Excellence  a  fait  annoncer  par  le 
greffier  du  Conseil  Législatif  qu'elle    ré- 
servait les  bills  suivants  jusqu'à  la  signi- 
fication du  bon  plaisir  de  sa  Majesté  sur 
iceux  : 
Bill  qui  déclare  le  serment  dérisoire  ad- 
missible dans   les  affaires  de  com- 
merce. 
Do.  pour  l'établissement  des  écoles  gra- 
tuites. 
Do.  pour  abattre  les  murs  de  la  cité  de 
Montréal. 
Après  quoi,  Mr.  l'Orateur  de  l'Assem- 
blée a  présenté  les  deux  bills  de  subsides 
cv-après. 
Acte  qui  accorde  à~sa  Majesté  des  droits 
nouveaux  sur  l'importation  du  tabac. 
Do.  qui  accorde  à  sa  Majesté  un  droits 
sur  les  licences^de  billard. 

Auxquels  il  a  plu  à  son  Excellence  de 
donner  la  sanction  royale,  en  remerciant, 
au  nom  de  sa  Majesté,  ses  fidèles  sujets 
de  l'aide  qu'ils  accordent. 


83  HISTOIRE 

Alors  son  Excellence  a  délivré  aux  deux 
Chambres    une    harangue   dans    laquelle 

44  il  se  félicitoit  d'avoir  convoquée  le  Parlement  plu- 
tôt qu'à  l'ordinaire  afin  de  pouvoir  profiter  des  che- 
mins qui  cependant  commençoient  à  se  gâter. 

"  Qu'il  lui  étoit  singulièrement  agréable  d'obser- 
ver l'attachement  manifesté,  pendant  cette  session  au 
Gouvernement  de  Sa  Majesté,  aussi  bien  que  le 
zèle,  l'assiduité,  et  la  persévérance,  avec  lesquels  ils 
s'étoient  livrés  aux  affaires  soumises  à  leur  considéra- 
tion, et  plus  spécialement  à  celles  qu'il  leur  avoit 
recommandées  à  l'ouverture  du  Parlement. 

"  Les  preuves  que  vous  avez  donnés  de  votre  con- 
fiance en  moi,  méritent  mes  plus  intimes  remerciments 
et  je  puis  vous  assurer  que  je  conserve  dans  mon  ame, 
le  sentiment,  de  celte  confiance  et  que  rien  ne  man- 
quera de  mon  côté  pour  en  assurer  la  durée. 

"  Il  informait  la  Chambre  de  l'union  opérée  entre 
l'Angleterre  et  l'Irlande  et  qu'il  leur  notifieroit  les 
changements  survenus  en  conséquence  dans  le  style, 
les  titres  et  les  armes  de  Sa  Majesté. 

"  Il  concluoit  par  dire,  que  comme  dans  les  pro- 
cédés de  la  session,  ils  avoient  donné  la  preuve  la 
plus  satisfaisante  de  leur  désir  d'étendre  le  bonheur 
pubiic  et  affermir  le  Gouvernement  de  Sa  Majesté,  il 
était  assuré  qu'il  feroient  tout  leur  possible  pour  dis- 
séminer, dans  leurs  comtés  les  mêmes  sentiments  de 
loyauté  enversle  souverain  et  du  zèle  pour  son  ser- 
vice qu'il  avoient  signalés  d'une  manière  si  éclatante 
et  si  honorable  dans  leurs  procédés." 

Ensuite  l'honorable  orateur  du  Conseil 


DU    CANADA.  09 

a  annoncé  la  prorogation  du  parlement  au 
cinq  de  Juin  suivant. 

Il  ne  s'est  rien  passé  de  remarquable 
dans  la  Colonie  jusqu'au  11  de  Janvier 
1802  que  les  chambres  étant  assemblées 
il  plut  au  Lieutenant  Gouverneur  de  leur 
délivrer  une  harangue,  dans  laquelle  il 
leur  disoit  : 

"  Qu'il  ne  pouvoit  se  refuser  au  plaisir  de  les  con- 
gratuler sur  l'événement  de  la  paix,  dont  les  articles 
préliminaires  avoient  été  ratifiés  le  dix  d'Octobre 
dernier  et  faire  cette  réflexion  satisfaisant  que  c'est 
aux  actions  glorieuses  des  troupes  de  Sa  Majesté, sous 
la  protection  du  .très  haut,  que  nous  devons  l'exlinc- 
tion  d'une  guene,  sous  laquelle  a  si  lontemps  et  si 
malheureusement  gémi  une  grande  partie  de  l'uni- 
vers. 

"  Que  ce  n'é toit  pas  ira  moindre  sujet  de  satisfaction 
pour  lui  de  voir  que  rien  ne  s'est  passé,  dans  le  pays, 
qui  ait  pu  en  troubler  la  tranquillité  ni  la  prospérité, 
si  ce  n'est  les  craintes  momentanées  suscitées  par  des 
aventuriers  qui  n'ont  eu  d'autre  effet  que  de  réveiller 
et  susciter  de  nouvelle  preuves  de  la  parfaite  harmo- 
nie qui  reignoit  parmi  nous,  et  manifester  cet  ersprit 
de  loyauté  qui  distingue  d'une  manière  honoable 
toutes  les  classes  des  sujets  de  Sa  Majesté  dans  cette 
partie  de  ses  domaines. 

"  Il  ajouta  qu'après  la  clôture  de  la  dernière  session 
il  avoit  reçu  ordre  de  Sa  Majesté  de  prendre  en  con- 
sidération les  moyens  d'introduire  et  d'encourager  la 
fulture  du  chanvre  en  cette  province,  comme  un  a»> 


90  HISTOIRE 

ticle  de  commerce  qui  doit  être  d'un  égal  avantage 
pour  la  colonie  et  la  mère  patrie. 

**  Que  d'après  les  informations  et  les  essais  qu'il  a 
obtenus  et  faits  faire  il  est  porté  à  leur  recommander 
une  prompte  adoption  de  mesures  calculées  adonner 
de  l'encouragement  à  sa  culture  dans  la  province. 

"  Que  quoi  que  l'acie  qui  pourvoit  à  des  maisons 
de  correction  ne  soit  que  temporaire,  il  a  cependant 
produit  quelque  bien;  c'est  pourquoi  il  en  recomman- 
doit  la  continuation,  amoins  que  l'on  ne  juga  plus 
convenable  d'ériger  des  bâtiments  propres  à  en  ser- 
vir ;  étant  reconnu  que  la  punition  des  petites  offen- 
ces,  par  l'emploi  des  délinquants,  prévient  les  grand 
crimes  et  produit  le  goût  de  l'industrie. 

"  Il  finissoit  par  dire«  l'expérience  de  leur  conduite 
passée,  ne  lui  laissoit  aucun  doute  sur  leur  Lièle  et  leur 
piudence  à  promouvoir  la  prospérité  de  la  province 
et  que  son  anxiété  pour  leur  bonheur  excitoit  dans  son 
âme  le  désir  le  plus  sincère  qu'aucune  session  de  ce 
Parlement  Provincial  ne  puisse  passer,  sans  être  dis- 
tingué par  la  production  de  quelques  plans  dont  les 
effets  ne  tendent  évidemment  à  l'avantage  public." 

Le  15  de  Janvier  ayant  été  fixé  par 
Son  Excellence  pour  recevoir  l'adresse 
de  la  chambre  en  réponse  à  sa  gracieuse 
harangue  elle  lui  fut  présentée  ;  elle  con- 
tenoit  une  récapitulation  et  une  réponse 
sur  chacune  de  ses  points  et  elle  terminoit 
par  "  le  congratuler  sur  la  marque  de  dis- 
tinction dont  il  ayoit  plû  à  Sa  Majesté  de 


DV    CANADA.  91 

le  décorer,  disant  qu'ils  la  considéraient 
comme  une  preuve  de  3a  faveur  royale  et 
de  son  approbation  de  sa  conduite  dans 
l'administration  du  Gouvernement  de 
cette  province.'' 

Son  Excellence  y-fit  la  réponse  sui- 
vante : 

"  Je  suis  particulièrement  sensible  à  vos  expres- 
sions quant  à  ce  qui  me  regarde  personnellement  et 
pour  lesquelles  je  vous  fais  mes  plus  sincères  remer- 
ciments  je  vous  assure,  en  même  temps  que  cette 
marque  de  la  faveur  royale,  dont  j'ai  été  honoré  me 
sera  doublement  satisfaisante,  s'il  m'est  permis  de  la 
considérer  comme  un  indice  de  l'approbation  de  Sa 
Majesté  de  mes  efforts  constants  pour  avancer  les 
vrais  intérêts  de  la  province  confiée  à  mes  soins." 

11  ne  s'est  passé  aucun  événement,  pen- 
dant cette  session,  qui  ait  détourné  les 
membres  de  la  routine  ordinaire  des  af- 
faires. 

Le  5  d'Avril  1802,  sur  l'intimation  du 
gentilhomme  de  la  verge  noire,  Mr.  l'Ora- 
teur et  la  chambre  se  sont  rendus  auprès 
de  Son  Excellence  à  qui  i!  a  plu  de  don- 
ner la  sanction  royale  aux  bills  suU 
vants  : 

Acte  pour  prévenir  les  maladies  pestilen- 
cielles. 


92  HISTOIRE 

Do.  pour  le  règlement  du  commerce  avec 

les  Etats  Unis. 
Do.   pour  le    retour    des    membres    de 

Gaspé. 
Do.  pour  les    maîtres   et  aides  de    posr 

te. 
Do.  pour  rembourser  l'argent  avancé  par 

Sa  Majesté. 
Do.  pour  la  police  à  Québec,  Montréal  et 

les  Trois-Rivières. 
Do.  pour  encourager  la  culture  du  chan^ 

vre. 
Do.  pour  rendre    Chs.   Bouc  inhabile  à 

être  élu. 
Do.  pour    autoriser  les  Juges  de  paix  à 

faire  des  règlements  pour  les  appren- 
tis et  autres. 
Do.   pour  le    soulagement   de  ceux  qui 

doivent  des  lots  et  ventes. 
Do.  pour  des  maisons  de  correction. 

Ensuite  son  Excellence  dans  une  ha- 
rangue, a  dit, 

"  Que  l'activité  et  le  zèle  constant  des  membres 
pour  Pintérêls  général  de  la  province  et  particulière- 
ment l'attention  efficace  qu'ils  avoient  portés  aux  ob- 
jets qu'il  leur  avoit  recommandés,    méritoient  de  sa 


DU  CANADA.  93 

rnrt  la  plus  ample  approbation  et  exigoient  ses  plus 
sincère  remerciments. 

"  Que  les  affaires  publiques  étant  terminées  il  avoit 
trouvé  à  propos  déclare  la  présente  session  et  qu'il  la 
terminent  clans  l'espoir  flatteur  que  l'eprit  de  concor- 
de et  la  confiance  mutuelle  qui  avoient  distingués  les 
procédés  des  différentes  branches  de  la  Législatif, 
serviraient  par  leur  exemple  et  leur  encouragement, 
de  model  au  peuple  en  général  :  que  par  l'avancement 
de  l'agricultuie  et  du  commerce,  par  une  attention 
vigilante  à  prévenir  les  crimes,  par  un  système  amé- 
lioré de  police,  par  une  juste  appréciation  de  cet  uni- 
on admirable  d'ordre  et  de  liberté  dont  nous  favori- 
se la  constitution,  et  par  un  sentiment  général  de 
loyauté  et  d'une  profonde  gratitude  envers  le  Souve- 
rain, cette  province  continuera  de  mériter  les  bienfaits 
particuliers  de  la  mère  patrie  et  profitera  des  avan- 
tages de  la  paix." 

Après  quoi  le  parlement  a  été  prorogé 
dans  les  formes  usitées  jusqu'au  quatre 
de  Juin  suivant. 

Le  29  Juillet  1802  la  paix  fut  solem- 
ncllement  proclamée, 

Le  12  d'Août  suivant  le  Lieutenant 
Gouverneur  fit  sortir  une  proclamation 
qui  annonçoit  la  sanction  que  Sa  Majesté 
avoit  bien  voulu  donner  aux  bills  sui- 
vants : 
Acte  qui  déclare  l'admissibilité  du  serment 


94  HISTOIRE 

décisoire  dans  les  affaires  de  com- 
merce. 
Do.    pour  démolir    la   fortifications   de 

Montréal. 
Do.  pour  l'établissement  des  écoles  gra- 
tuites. 
Il  ne  s'est  passé  aucun  événement  dans 
la  colonie,  qui   mérite  d'être  mentionnée, 
jusqu'au  8  de  Février  1803,  que  la  cham- 
bre étant    assemblée  fut  sommée  par  le 
gentilhomme  de  la  verge  noire  de  se  ren- 
dre auprès   du  Lieut.  Gouverneur   où  il 
lui  plût  de  délivrir  une  harangue,  qui  les 
informoit, 

"  Qu'il  avoit  reçut  la  ratification  du  traité  de  paix 
entre  l'Angleterre  et  la  France  et  il  les  congratuloii 
de  nouveau  sur  un  événement  dont  tout  ami  de  l'hu- 
manité devoit  se  réjouir  ;  mais  qu'elle  devoit  être 
notre  affections  envers  la  mère  patrie,  notre  protec- 
trice, lorsque  nous  voyons  que  c'est  à  elle  que  nous 
devons  les  faveurs  inestimables,  de  la  paix  et  d'un 
commerce  florissant  î 

"  Il  croyait  convenable  de  leur  faire  part  des  repré- 
sentations des  grands  Jurés  de  Québec  et  de  Mon- 
tréal sur-insuffisance  des  prisons  et  de  la  nécessité 
de  pourvoir  des  maisons  de  correction,  afin  qu'ils 
prennent  ces  objets  en  leur  sérieuse  considération. 

"  Que  sentanjt  la  nécessité  des  actes  de  milice,  il 
est  de  son  devoir  do  leur  faire  observer,  qu'ils  doivent 


DU    CANADA.  95 

expirer,  avec  la  présente  session,  et  de  leur  en  re- 
commander le  renouvellement. 

11  Que  de  leur  recommander  un  zèle  ardent  poiu' 
le  service  public  et  une  attention  vigilante  n'est  en 
effet  autre  chose  que  de  leur  recommander  la  persé- 
vérance dans  la  conduite  qu'ils  ont  tenue,  avec  tant 
d'honneur  jusqu'à  ce  moment." 

Le  onze  du  même  mois  la  chambre 
présenta  son  adresse  en  réponse  à  Son 
Excellence,  qui  suivant  l'usage,  étoit  une 
répétition  de  ce  qui  étoit  recommandé  et 
des  promesses  de  s'en  occuper,  avec 
zélé. 

Comme  la  chambre  à  été  occupée,  pen- 
dant ses  séances,  que  de  la  routine  des 
affaires  publiques,  dont  on  connoîtra  le  ré- 
sultat par  les  bills  qu'elle  présentera  à  la 
sanction  royale  nous  passerons  immédia- 
tement au  18  d'Avril,  temps  auquel  il 
plut  à  Son  Excellence  de  sanctionner 
ceux  ci  après  mentionnés  ; 
Acte  pour  mieux  régler  la  milice. 
Do.   rembourser  une   somme  d'argent  à 

Sa  Majesté. 
Do.  régler  le  commerce  avec  les   Etats 

Unis, 
Do.   pour  régler  les   apprentis   et  au- 
tres. 


96  HISTOIRE 

Do.  pour  les  officiers  rapporteurs. 

Do.  pour  les  maîtres  de  postes. 

Il  plut  ensuite  à  Son  Excellence  d'ex- 
primer, dans  sa  harangue,  "sa  satisfac- 
tion de  l'attention  prompte  et  décidée  que 
les  membres  avoient  donnée  aux  objets 
qu'il  leur  avoient  recommandés,  parti- 
culièrement à  l'égard  de  la  milice,  dont  il 
leur  faisoit  des  remerciments  particu- 
liers." 

Le  2  d'Août  1303,  le  parlement  fut 
convoqué  de  nouveau  à  l'occasion  de  la 
déclaration  de  guerre  de  la  France  à  F  An- 
gleterre :  le  Lient.  Gouverneur  dans  sa 
harangue  aux  deux  chambres  leur  dit, 

"  Qu'il  regrettoitd'avoir  été  obligé  de  les  assembler, 
dans  cette  saison  ;  mais  que  son  devoir  l'y  avoit  cons- 
traint  dans  un  cas  inattendu  ;  afin  de  pouvoir  à  la 
sûreté  intérieure  de  la  province,  il  recommandoit  le 
renouvellement  de  l'acte  pour  la  meilleure  préserva- 
tion du  gouvernement  et  une  adhérence  ferme  et  in- 
violable aux  principes  de  loyauté  qui  avoient  si  bien 
distingué  les  colons  jusqu'alors. 

Le  lendemain  Mr.  Orateur  et  la  cham- 
bre furent  admis  a  présenter  à  Son  Ex- 
cellence leur  adresse  en  réponse  à  sa  ha- 
rangue, à  l'ouverture  de  cette  session,  et 


DU    CANADA.  97 

comme  elle  ne  contient  rien  de  particulier, 
nous  n'en  citerons  que  le  dernier  para- 
graphe conçu  en  ces  termes. 

"  Votre  Excellence  peut  être  convaincu  que  nous 
conserverons  un  attachement  ferme  et  inviolable  aux 
principes  de  loyauté  qui  nous  ont  dirigé  jusqu'à  pré- 
sent, et  que  nous  sentons  plus  que  jamais  la  nécessité 
de  les  faire  éclater  autant  pour  nos  intérêts  (en  dé- 
fendant et  conservant  le  gouvernement,  sous  lequel 
nous  avons  le  bonheur  de  vivre)  que  par  reconnois- 
sance  pour  la  mère  patrie,  à  la  protection  de  laquelle 
nous  sommes  redevables  de  la  prospérité  et  sûreté 
dont  nous  avons  joui,  sans  interruption,  pendant  la 
dernière  guerre  ;  rien  ne  nous  est  plus  flatteur  et  plus 
agréable  que  de  donner  à  sa  Majesté  cette  satisfaction 
particulière  de  connoître  que  non  seulement  nous  nous 
considérons  unis  dans  une  cause  commune  pour  la 
défense  de  tout  ce  qui  est  cher  et  précieux  à  des  sujets 
Britanniques,  mais  encore  que  dans  toutes  les  parties 
de  son  vaste  empire,  elle  n'a  pas  de  sujets  plus  affec- 
tionnées à  sa  personne  sacrée,  plus  attachés  à  son  gou- 
vernement et  plus  loyaux  que  ses  fidèles  sujets  de  la 
province  du  Bas  Canada,  et  que  dans  tome  occasion, 
ils  sont  prêts  à  sacrifier  leur  vie  et  leur  fortune  pour 
le  soutien  et  l'honneur  de  son  empire." 

A  laquelle  son  Excellence  fit  la  ré- 
ponse suivante  : 

"  McssieiDs, 

"Vous  m'avez  souvent  donné  occasion  d'apprécier 
votre  dévouement  à  la  personne  et  au  Gouvernement 
de  notre  très  Gracieux  Souverain,  et  votre  empresse- 

G 


93  HISTOIRE 

ment  à  employer  vos  plus  grands  efforts  pour  le  bien 
et  la  prospérité  de  cette  partie  des  domaines  de  Sa 
JMajesté,  mais  dans  aucune  occasion  quelconque,  ai* 
je  éprouvé  plus  de  satisfaction  que  je  n'en  ressens  dans 
le  moment  actuel,  en  recevant  votre  loyale  adresse, 
dont  je  vous  fait  mes  plus  sincères  remerciments." 

Le  5  du  même  mois,  la  chambre  reçut 
un  message  de  Son  Excellence  qui  Tin* 
formoit. 

11  Qu'un  nombre  considérable  de  sujet  de  Sa  Majesté 
en  cette  province  animés  d'un  esprit  de  lo3rauté  et  de 
zèle  oflroit  de  se  former  en  compagnies  de  volontaires 
pour  la  défense  de  la  province^  et  que  jugeant  très 
convenable  d'encourager  une  disposition  si  louable, 
il  la  soumettait  à  la  considération  de  la  chambre.'1 

Le  onze  du  même  mois,  la  chambre  se 
rendit  auprès  de  son  Excellence  dans  la 
Chambre  du  Conseil  Législatif,  où  il  lui 
plat  de  donner  au  nom  de  sa  Majesté,  la 
sanction  royale  aux  bills  suivants  : 
Acte  pour   la  meilleure  conservation  du 

Gouvernement. 
Do.  concernant  les  Etrangers. 
Do.  en  faveur  de  Pierre  Joseph  Chevre- 

fils. 
Do.   pour  la  publication  des    actes    du 
parlement. 

Ensuite  son  Excellence  a  bien  voulu,  dans  un*, 
harangue,  "  remercier  les  Membres  du  Parlement  de 


DU  CANADA.  99 

leur  empressement  zélé,  en  adoptant  les  moyens  qu'il 
leur  avoit  recommandés  d'après  les  circonstances  ; 
qu'il  ne  pouvoit  s'empêcher  de  leur  exprimer  la  sa- 
tisfaction qu'il  ressentoit,  en  observant  une  si  nom- 
breuse et  respectable  réunion  dans  une  occasion  si 
importante,  et  il  en  profitoit  pour  leur  rappeler  com- 
bien leurs  efforts  persévérants  dans  le  moment  ac- 
tuel seroient  salutaires." 

L'Honble.  Orateur  a  de  suite  annoncé 
la  prorogation  du  parlement  au  16  de 
Septembre  suivant. 

Le  10  de  Février  1304,  le  parlement 
étant,  assemblé  fut  mandé  dans  la  Cham- 
bre du  Conseil  Législatif  où  Bon  Excel- 
lence après  leur  avoit  exposé, 

"  Que  dans  un  moment  de  crise  aussi  important  il 
étoit  persuadé  qu'ils  se  trouvoient  assemblés  avec  une 
anxiété  d'esprit  plus  grande  et  un  désir  plus  ardent 
que  jamais  de  pourvoir  à  la  sûreté,  tranquillité  et 
au  bonheur  de  la  Province  et  qu'il  n'a  voit  besoin  que 
de  leur  indiquer  les  moyens  d'y  parvenir  :  qu'en* 
conséquence  il  leur  suggéroit  la  continuation  ces  actes 
concernant  les  étrangers  et  la  meilleure  préservation 
du  Gouvernement,  comme  ayant  des  provisions 
judicieuses  et  salutaires  pour  cet  fins. 

"  Qu'il  doit  leur  rappeler  que  les  loix  humaines, 
et  bienfaissantes  concernant  les  foux  et  les  enfans 
abandonnés  doivent  expirer  avec  la  session. 

"  Que  les  fréquents  incendies  et  les  pertes  consi- 
dérables oui  en  sont  résultés  demandoient  toute  leur 


100  HISTOIRE 

attention  et  des  provisions  d'une  utilité  immédiate  et 
Générale. 

"  Qu'il  leur  présenteroit  un  état  du  revenu  Pro- 
vincial et  de  la  dépense  civile,  avec  un  compte  des 
dépenses  faites  à  la  vieille  Prison  de  Montréal. 

"  Qu'il  avoit  tant  de  fois  éprouvé  leur  attachement 
loyal  pour  Sa  Majesté  et  leur  attention  continnelle 
pour  la  ferme  confiance  qu'ils  les  manifesteroient  dans 
les  intérêts  de  son  Gouvernement  qu'il  étoit  dans 
le  moment  actuel  et  qu'ils  le  prouveroient  par  leur 
zèle  pour  son  service,  par  leur  unanimité  et  la  vi- 
gueur de  leurs  mesures." 

Le  14  la  chambre,  avec  Mr.  l'Orateur 
furent  admis  à  présenter  leur  adresse  à 
son  Excellence  en  réponse  à  sa  harangue, 
qui  l'a  reçut  avec  d'autant  plus  de  plaisir 
qu'elle  étoit  pleine  de  vœux  et  de  promes- 
ses pour  la  prospérité  et  le  soutien  du  gou- 
vernement de  sa  gracieuse  et  bienfaisante 
Majesté  ;  elle  terminoit  par  dire  que, 

"  Rien  ne  pouvoit  les  flatter  d'avantage  que  la 
Justice  que  leur  rendoit  Son  Excellence,  en  recon- 
noissant  leur  attachement  loyal  à  la  personne  Sacrée 
de  leur  très  gracieux  Souverain,  qu'ils  en  faisoient 
aucune  distinction  entre  ses  intérêts  et  ceux  de  ses 
fidèles  sujets  de  cette  Province  et  l'assuroient  de  la 
manière  la  plus  selemnelle  qu'ils  étoient,  tant  par 
affection  que  par  intérêt,  entièrement  dévoués  à  son 
service. 

Ce  devoir  rempli,  la  chambre  s'occupa 


DU    CANADA. 


101 


des   affaires    publiques    qui    lui   étoient 
soumises. 

Le  20  d'Avril  la  chambre  reçut  copie 
des  raisons  données  par  les  membres  de 
la  conférence,  nommés  par  le  Conseil 
Législatif  au  sujet  du  pouvoir  que  la 
Chambre  d'Assemblée  s'arrogeoit  de 
nommer  des  Commissaires  pour  traiter 
avec  ceux  du  Haut  Canada. 

Le  2  de  Mai  suivant  la  chambre   fut 
mandée  de  se  rendre   auprès  de  sou  Ex- 
cellence, auquel  il  plut  de  donner  la  sanc^ 
tion  royale  aux  bills  suivants  : 
Acte  concernant  les  Etrangers. 
Do.   pour  la  meilleure  préservation  du 

Gouvernement. 
Do.  pourarrester  les  déserteurs. 
Do.  pour  le   soulagement  des  foux  et  le 

soutien  des  enfants  abandonnés. 
Do.  pour  le  commerce  avec  les  Etats  Unis. 
Do.   pour  prévenir   les    maladies  pesti- 
lentielles. 
Do  pour  assermenter  les  témoins  devant 

les  jurés. 
Do.  pour  encourager  la  culture  du  chan^ 

vre. 
Do.,  pour  appointer   des    Commissaires 


102  HISTOIRE 

pour   traiter   avec    ceux   du    Haut 
Canada. 
Do.  pour  confirmer  certains  mariages. 
Do.  pour  faire  bon  d'un  déficit  dans  les 

revenus. 
Do.  pour  rembourser  les  sommes  avan- 
cées par  sa  Majesté. 
Do.    pour  l'exportation    du  bœuf  et   du 
lard  salés. 
Aussitôt  après   son  Excellence  remer- 
cia les    deux  chambres   de  leur  zèle   et 
unanimité  dans  leur  travaux  législatifs  et 
finit  par  leur  dire, 

"  Qu'il  étoit  de  leur  devoir  de  s'efforcer  d'appré- 
cier eux  mêmes  les  avantages  dont  ils  jouissoient  sous 
le  Gouvernement  actuel  ;  mais  encore  de  les  faire 
goûter  à  leurs  constituants  et  de  répondre,  autant 
qu'il  leur  étoit  possible,  les  principes  de  subordination 
et  de  loyauté  d'où  dépendent  essentiellement  les 
avantages." 

Ensuite  de  quoi  le  Parlement  Provin- 
cial fut  prorogé  au  quinze  de  Juin 
suivant 

Son  Excellence  le  Lieutenant  Gouver- 
neur ayant  émané  le  18  Juin  1804,  les 
écrits  pour  l'élection  des  membres  pour 
le  quatrième  parlement,  les  gazettes  fu- 


DU     CANADA.  103 

rent  remplis  d'adresses,  tant  d'anciens 
que  de  nouveau  membres,  aux  électeurs 
d'un  bout  de  la  Province  à  l'autre  pour 
obtenir  l'honneur  de  les  y  représenter. 

Comme  il  ne  s'est  rien  passé  dans  la  co- 
lonie digne  de  remarque  entre  la  dernière 
session  de  ce  parlement  et  la  première  sé- 
ance du  quatrième  nous  passerons  immé- 
diatement à  nous  occuper  des  procédés 
qui  y  ont  eu  lieu. 

Le  9  de  Janvier  1305  un  nombre  con- 
sidérable de  membres  ayant  été  duement 
assermentés,  et  siégeant  dans  leur  cham- 
bre furent  sommés  par  le  gentilhomme 
hu  ssier  de  la  verge  noire  de  le  transpor- 
ter immédiatement  auprès  de  son  Excel- 
lence dans  la  Chambre  du  Conseil,  où 
l'hon.  Orateur  du  Conseil  leur  dit  que  son 
Excellence  dirïeroitde  leur  faire  connaître 
les  raisons  de  leur  convocation  jusqu'à  ce 
qu'il  y  eut  un  orateur  de  nommé  ;  que  le 
plaiser  de  son  Excellence  étoit  qu'ils  re- 
tournassent au  lieu  où  se  tient  ordinaire- 
ment leur  assemblée  pour  mire  ce  choix, 
et  eussent  à  le  lui  présenter  Vendredi 
prochain  pour  son  approbation. 


104  HISTOIRE 

En  conséquence  ils  retournèrent  dans 
leur  chambre  et  après  avoir  élu  Mr.  Jean 
Antoine  Panet  pour  leur  orateur  ils  ajour- 
nèrent à  Vendredi. 

"Vendredi  le  onze  de  Janvier  aune  heure  après  mi- 
di la  chambre  reçut   le  commandement  de  se  rendre 
auprès    de    son    Excellence,   dans   la    Chambre    du 
Conseil,  où  étanl  il   lui  plut  d'approuver    l'orateur 
élu  et  d'accorder  les   demandes  d'usage  ;  de   rendre 
compte  ensuite,    dans  une  gracieuse  harangue,  aux 
deux  chambres  des  motifs  de  leur  rassemblement  ac- 
Tuel  :  il  leur  exposoit  la  nécessité,  en  temps  de  guerre, 
de  se  tenir  sur  ses  gardes  ;   en  conséquence  de  conti- 
nuer les  actes  pour  la  meilleure  préservation  du  gou- 
vernement et  contre  les  étrangers  ;  il  leur  recomman- 
doit  la  convenance  de  pouvoir   une  prison  solide  à 
Montréal  et  termiooit  par  les  exhorter  de    distinguer 
cette  première   session  du  quatrième  parlement    par 
l'harmonie  et  l'unanimité  de  ses  procédés  ;   il    espé- 
roit  que  notre  Gracieux  Souverain  recevroit,  dans  les 
mesures  qu'ils    adopteroient,   do    nouvelles    preuves 
d'efforts  pour  faire  sentir  tout    le  prix   des  bienfaits 
inestimables,  dont  Sa  Majesté  a  favorisé  la  province 
par  son  excellente  constitution." 

Le  quinze  Mr.  l'Orateur  fit  rapport  que 
la  chambre  s'étoit  rendue  auprès  de  son 
Excellence  avec  son  adresse  en  réponse 
à  sa  harangue,  à  laquelle  il  lui  avoit  plu 
de  faire  la  réponse  suivante  : 


DU  CANADA  105 

"  Messieurs, 

"  C'est  avec  la  plus  grande  satisfaction  que  je  reçois 
votre  loyale  adresse,  n'ayant  rien  de  plus  à  cœur  que 
le  bien  être  et  la  prospérité  de  cette  province;  soyez 
assurés  de  ma  co-opération  cordiale,  avec  vous,  dans 
toutes  les  mesures  Législatives  qui  peuvent  tendre  à 
ces  objets  importants,  l'opinion  exprimée  dans  votre 
adresse  qui  me  regarde  personnellement,  mérite  mes 
sincères  remerciments," 

Le  25  de  Mars  la  chambre  reçut  les 
réponses  de  son  Excellence  qui,  pour  la 
première  fois,  refusoit  de  donner  ordre 
de  payer  l'index  à  la  lex  parliamentaria  et 
une  augmentation  de  salaire  à  Pre.  Ed, 
Desbarats,  étant  des  charges  extraordi- 
naires pour  les  quelles  la  Législature 
n'avoit  point  pourvu  régulièrement. 

Comme  la  chambre  étoit  occupée  à 
prendre  en  considération  les  réponses  de 
Bon  Excellence  elle  reçut  ordre  de  se  ren- 
dre immédiatement  auprès  de  lui  dans  la 
Chambre  du  Conseil  où  il  donna  la  sanc- 
tion royale  aux  bills  suivants  : 
Acte  qui  ratifie  l'accord  fait  avec  les  com- 
missaires du  Haut  Canada. 
Do.    pour  la  meilleure  préservation  du 

gouvernement. 
Do.  concernant  les  étrangers. 


106  HISTOIRE 

Do.  pour  le  règlement  du  commerce  arec 
les  Etats  Unis. 

Do.  pour  aider  le  pauvre  dans  le  prêt  de 
semences. 

Do.  pour  améliorer  la  navigation  inté- 
rieure. 

Do.  pour  achever  le  pont  de  Jaques  Car- 
tier. 

Do.  pour  un  inspecteur  et  des  pilotes  à 
Chateauguay. 

Do.  qui  prohibe  de  vendre  les  diman- 
ches. 

Do.  qui  établie  un  chemin  de  barrière 
pour  Lachine. 

Do.  pour  la  conservation  des  pommiers  à 
Montréal. 

Do.  peur  un  pont  sur  la  Rivières  des 
prairies. 

Do.  pour  régler  les  pilotes. 

Do.  pour  ériger  un  hôtel  à  Québec. 

Do.  pour  rembourser  deux  sommes  d'ar- 
gent avancée  par  Sa  Majesté  pour 
la  prison  et  maison  de  correction  à 
Montréal. 

Do.  qui  pourvoit  des  prisons  à  Québec 
et  à  Montréal. 
??on  Excellence  réserva  au  bon  plaisir 


DU     CANADA.  107 

cta  Sa  Majesté  le  bill  "  pour  autoriser  les 
Juges  de  subdéléguer  le  pouvoir  d'admi- 
nistrer le  serment  aux  experts  dans  les 
lieux  éloignés  des  cités  et  des  villes.'' 

Son  Excellente  termina  la  sersion  par 
une  gracieuse  harangue  dans  laquelle 
"  il  loua  les  mesures  avantageuses  que  les 
membres  ont  adoptées,  qui  prouvent  qu'- 
ils ont  une  juste  connoissance  des  besoins 
de  la  province  et  un  désir  empressé 
de  pourvoir  à  ses  intérêts  ;  il  finissoit 
par  leur  dire  qu'il  ne  pou  voit  se  séparer 
d'eux,  sans  les  assurer  de  nouveau,  qu'- 
une ardente  splicitude  pour  leur  bonheur 
étoit  le  sentiment  qui  dominoit  dans  son 
âme,  et  sans  leur  recommander  encore 
d'avoir  constamment  en  vue,  en  tout 
temps  et  en  toute  occasion,  ces  principes 
intégrés  de  loyauté  et  de  gratitude  envers 
notre  très  Gracieux  Souverain,  qui,  seules 
peuvent  assurer  d'une  manière  effective 
et  permanente,  le  vrai  bonheur  et  la  sécu- 
rité parfaite  dont  ils  ont  joui  jusqu'à  ce 
jour,  sous  son  gouvernement  paternel. 

Après  quoil'Hon  Orateur  du  Conseil 
annonça  la  prorogation  du  parlement  au 
31  de  mai  suivant. 


10  8  HISTOIRE 

Dans  les  premiers  jours  d'Août  1805, 
son  Excellence  Sir  Robert  Shorc  Milnes 
s"(  mbarqua  à  bord  de  TUranie  pour  l'An- 
gleterre, sur  un  congé  d'absence,  et  l'ad- 
ministration de  la  province  dévolu  à  l'Hon. 
Thomas  Dunn,  le  plus  ancien  membre 
protestant  du  conseil,  que  le  13  émana  sa 
proclamation  continuant  les  différents  offi- 
ciers de  sa  Majesté  dans  leurs  offices  et 
emplois  respectifs. 

Le  2  de  Janvier  1806  on  apprit  à 
Québec  la  glorieuse  victoire  navale  de 
Trafalicar,  qui  donna  occasion  aux  Cana- 
diens de  donner  des  marques  de  l'intérêt 
qu'ils  y  prenoient  par  des  illuminations, 
des  bals  et  des  chansons  patriotiques. 

Q.  Quel  fut  l'orateur  du  second  Parlement  ? 

R.  Monsr.  Jean  Antoine  Panel. 

Q.  Quand  le  traité  d'amitié  de  commerce  et  de 
navigation  entre  Sa  Majesté  et  les  Etats  Unis  fut-il 
exécuté. 

R.  En  1796  sur  un  ordre  du  conseil. 

Q.  Quand  s'est  tenue  la  première  séance  du  second 
parlement  et  sous  l'administration  de  qui  1 

R.  Le  26  Janvier  1797  sous  l'administration  da 
Lient.  Gouverneur  Prescott. 

Q.  Quand  a-t-il  été  prorogé  ? 

R,  Le  2  de  Mai  1797. 


DU     CANADA.  109 

Q.  Combien  fut-il  passé  d'actes  pendant  cette 
session  1 

R.  Six  seulement. 

Q.  Combien  y  avoit-iî  de  membres  Anglois  et  Ca- 
diens  dans  ce  parlement  1 

R.  Environ  vingt  Anglais  et  trente  Canadiens. 

Q.  Quel  effet  produisit  le  procès  et  l'exécution  do 
David  MacLane  % 

R.  Il  fit  une  vive  impression  sur  les  esprits  et  on 
n'entendoit  plus  parler  d'émissaires  pour  soulever  le* 
peuple. 

Q.  Les  Seigneurs  ne  furent' ils  pas  avertis  d'exlri- 
ber  leurs  titres  et  de  payer  les  droits  au  domaine  ? 

R.  Oui,  le  2  d'Octobre  1797,  il  sortit  à  cet  effet 
un  avertissement  du  bureau  du  Receveur  Général. 

Q.  Quand  eut  lieu  la  seconde  session  du  second 
parlement  ? 

R.  Le  20  de  Février  1798. 

Q.  Quand  fut-elle  terminée  ? 

R.  Le  11  de  Mai  1798. 

Q.  Combien  y  fut-il  passé  d'actes  X 

R.   Cinq  en  tout. 

Q.  Quand  se  tint  la  3eme.  session  ? 

R.  Le  28  Mars  1799. 

Q.  Combien  de  temps  dura-t-eile  ? 

R.  Jusqu'au  3  de  Juin. 

Q.  Y  eut-il  bien  des  actes  passés  de  pendant  cette 
session  ? 

R.  Dix. 

Q.  Qui  a  remplacé  le  Gouverneur  Prescott  ? 

R  Ce  fut  Son  Excellence  Robert  Sliore  Milnes, 
en  qualité  Lieutenant  Gouverneur  en  Juillet  1799. 

H 


110  HISTOIRE 

Q.  Quand  s'est  tenue  la  4eme.  sessioa  du  second 
parlement? 

R.  Le  5  de  Mars  1800. 

Q.  Cos. Lien  fut-il  sanctionné  d'actes  pendant  cette 
4c re  session  % 

R,  Huit. 

Q.  La  chambre  ne  réitera-t-elle  pas  ses  démarches 
por.r  demander  les  biens  des  Jésuites  ? 

R.  Oui,  mais  sur  la  réponse  de  Son  Excellence 
le  18  Mars  1800,  elle  résolut  le  22  d'Avril  de  remet- 
tre à  un  temps  futur  ses  recherches. 

Q.  Quand  fut  convoqué  le  3eme  parlement  1 

R.  Le  8  de  Janvier  1801. 

Q.  Qui  fut-élu  orateur  ? 

R.  Le  même  Mr.  J.  A.  Panet. 

Q.  Combien  de  temps  cette  première  session  a-t-^ 
elle  duré  ? 

R.  Jusqu'au  8  d'Avril. 

Q.  Combien  a-t-il  été  passé  d'actes  durant  cette 
session  ? 

R.  Onze  en  tout,  dont  huit  ont  été  sanctionnés  et 
3  réservés  pour  le  bon  plaisir  du  Roi. 

Q.  Quand  fut  convoqué  ce  parlement  pour  la  se- 
conde fois  î 

R.  Le  11  Janvier  1802. 

Q  Combien  d'actes  a-t-il  présenté  à  la  sanction 
royale  le  5  d'Avril  1802  l 

R.  Onze  en  tout. 

Q.  Quand  fut  connu  le  bon  plaisir  du  Roi,  sur  les 
trois  actes  qui  lui  avoient  été  réservés  le  3  d'Avril 
18011 

R.  Le  12  d'Août  1802  par  une  proclamation  du 
Lieut.  Gouverneur. 


DU    CANADA.  111 

Q.  A  quelle  époque  fut  assemblé  le  parlement  ? 

R.  Le  8  Février  1803. 

Q.  Combien  d'actes  ont  été  présentés  à  la  sanc- 
tion royale  de  sa  session  ? 

R.  Le  18  d'Avril  il  en  fut  présenté  et  sanctionné 
six. 

Q.  Le  parlement  ne  fut-il  pas  convoqué  plutôt  qu'à 
l'ordinaire  cette  même  année  1 

R.  Oui  le  2  d'Août  à  cause  de  la  déclaration  de 
guerre  par  la  France  à  l'Angleterre. 

Q.  Quelle  fut  la  durée  de  cette  session  et  combien 
passa-1-elle  d'actes  1 

R.  Elle  fut  de  neuf  jours  pendant  lesquels  furent 
présentés  et  sanctionnés  quatre  actes. 

Q.  Quand  le  parlement  fut-il  convoqué  de  nou- 
veau ? 

R.  Le  10  Février  1804. 

Q.   Combien  de  temps  a-t-il  duré  1 

R.  Jusqu'au  2  de  Mai  suivant. 

Q.  Combien  d'actes  a-t-il  passé? 

R.  Treize. 

Q,  Quand  furent  émanés  les  writs  pour  choisir  des 
membres  pour  le  4me  parlement  ? 

R.  Ce  fut  le  18  Juin  1804. 

Q.  Quand  s'est  tenue  le  1ère  séance  de  ce  4eme. 
parlement? 

R.  Le  9  Janvier  1805. 

Q.  Quand  en  fut  nommé  l'orateur  1 

R.  Le  même  Mr.  J.  A.  Panet,  qui  fut  approuvé 
par  Son  Excellence. 

Q.  Quand  fut  prorogé  le  parlement  ? 

R.  Le  25  Mars  au  moment  où  la  chambre  étoit  oc- 
cupée de  refus  de  son  Excellence  de  payer  lindex  à  la 


îlf  HÎSTOIRE 

lex  parliamentaria  et  une  augmentation  de  salaire  k 
Pre.  Ed.  Desbarats.  elle  reçut  ordre  de  se  rendre 
dans  la  chambre  du  conseil  où  elle  vit  sanctionnée 
seize  de  ses  actes  et  un  retenu  pour  la  signification  du 
bon  plaisir  du  Roi. 

Q.  Quand  partit  le  Lieutenant  Gouverneur  pour 
l'Angleterre  ? 

R.  Dans  les  premiers  jours  d'Août  1805. 

Q.  A  qui  fut  laissé  le  gouvernement  de  la  pro- 
vince ? 

R.  A  l'Honbie.  Thomas  Dunil,  le  plus  ancien 
membre  protestant  du  conseil,  qui  le  13  d'Août  éma- 
na sa  proclamation  pour  continuer  les  différents  offi- 
ciers dans  leurs  fonctions  respectives. 

Q.  Quand  fut  connu  en  Canada  la  victoire  naval 
de  Trafalgar  ? 

R.  Le  2  de  Janvier  1806,  où  elle  donna  occasion 
aux  Canadiens  de  manifester  leur  joie  par  des  illumi- 
nations, des  bals  et  des  chansons  patriotiques. 

Q.  Comment  considère-t-on  le  Gouvernement  de 
Son  Excellence  Robert  Shore  Milnes? 

R.  On  l'estime  encore  comme,  modéré,  sage  eî 
prudent. 


CHAPITRE  IV. 

Contenant  ce  quHly  a  eu  de  remarquable  en  Cana- 
da jusqu'au  départ  du   Général  Craig. 

Il  n'y  a  eu  aucun  événements  assez  mé- 


DU    CANADA,  1J£ 

morable  dans  la  colonie  entre  la  première 
et  deuxième  cession  du  4eme  parlement 
pour  en  faire  mention,  ensorte  que  nous 
n'avons  à  remarquer  que  l'époque  de  cet- 
te deuxième  session  qui  eut  lieu  le  20  de 
Février  1806,  sous  la  présidence  et  ad- 
ministration de  l'Hon.  Thomas  Dunn  qui 
en  fit  l'ouverture  par  un  discours  daas 
lequel  il  disoit* 

"  Que  l'état  heureux  et  tranquille  de  la  province, 
lui  avoit  fait  différer  jusqu'à  ce  moment  la  convoca- 
tion du  parlement,  qu'il  les  congratulait,  avec  une  sa- 
tisfaction inexprimable,  sur  la  victoire  de  Trafaigar, 
qui  mettoit  les  .domaines  de  Sa  Majesté  dans  un  état 
de  sûreté  parfaite,  que  cependant  la  prudence  les  por- 
teroit  à  renou voiler  les  actes  temporaires  pour  le 
meilleur  gouvernement  et  la  tranquillité  intérieure  da 
la  province," 

Le  25  la  chambre  reçut  du  président  la 
réponse  suivante  à  son  adresse  au  sujet 
de  son  discours  : 

*.*  Messieurs, 

"  Je  vous  fais  mes  plus  sincères  remerciments  pour 
cette  loyal  adresse,  et  en  même  temps  que  je  vous 
avoue  la  vive  satisfaction  que  je  ressens  d'observer 
votre  zèle  pour  le  service  public,  je  ne  saurois  m'em- 
pêcher  de  vous  exprimer  combien  je  suis  sensible 
aux  égards  personnels  que  tous  avez  témoignés  pour 
caoij  dans  cette  oc  casier" 


114  HISTOIRE 

Comme  il  ne  s'est  passé  aucune  chose 
pendant  cette  session  qui  puisse  être  pré- 
sentée ail  public,  nous  ne  mentionnerons 
que  sa  clôture  qui  eut  lieu  le  19  d'Avril 
1806,  après  avoir  été  donné  par  le  prési- 
dent la  sanction  royale  aux  7  bills  sui- 
vants : 
Acte  pour  régler  le  commerce   avec  les 

Etats  Unis, 
Do.  pour  la  meilleure  préservation  du 

Gouvernement 
Do.  pour    l'application    de   mille  livres 

pour  améliorer  la  navigation. 
Do.  pour   défendre    l'exportation    de   la 

farine  endomager. 
Do.  concernant  les  Etrangers. 
Do.  qui  pourvoit  des  maisons  de  correct 

tiôn. 
Do.  qui  concerne  la  commune  des  Trois 

Rivières. 
Celui  qui  autorise  Jaques  Lacornbe  à  été 
réservé  au  bon  plaisir  de  Sa  Majes- 
té. 
De  Président  dans   son   discours   à  la 
clôture  de  cette  session  remarque, 

-;  Le  manque  de  zèle  dans  plusieurs  membres  qui 


DU    CANADA.  115 

ont  négligé  d'assister  à  la  session  et  louer  celui  de 
ceux  qui  y  ont  assisté  et  les  en  remercie  ;  il  leur 
exprime  la  persuasion  intime  oû\  il  est  que  plus  ils 
contempleront  la  nature  et  valeur  de  la  constitution 
qui  leur  à  été  accordée,  plus  ils  seront  portés  à  in- 
culquer à  leurs  compatriotes  des  sentiments  de  grati- 
tude envers  Sa  Majesté  et  son  Gouvernement.'* 

Ne  s'étant  rien  passé  de  notable 
dans  la  province  entre  la  fin  de  cette 
deuxième  session  et  le  commencement  de 
la  troisième,  nous  dirons  qu'elle  fut  ou- 
verte le  21  de  Janvier  1807  par  un  dis- 
cours de  son  honneur  le  président  Thos. 
Dunn  qui  leur  dit, 

11  Qu'il  les  a  voit  assemblé  en  parlement  en  confor- 
mité au  statut  constitutionnel  qui  enjoint  une  convoca- 
tion annuelle  et  qu'il  étoit  convaincu  qu'ils  continue- 
roient  leurs  louables  efforts  pour  avancer  le  bien  être 
de  la  province,  il  se  dit  heureux  de  pouvoir  les  félici- 
ter sur  la  conquête  du  Cap  de  Bonne  Espérance. 

Le  24,  la  chambre  présenta  son  adresse 
à  son  honneur  le  président,  à  qui  il  plut 
de  "  leur  faire  ses  remerciments  et  de  les 
assurer  qu'il  n'a  voit  rien  de  plus  à  cœur 
que  le  bien  être  de  la  province  et  que  leur 
approbation  de  sa  conduite  lui  donnoit  la 
plus  grande  satisfaction.'' 

La  chambre   n'ayant  point  été  inter- 


116  HISTOIRE 

rompue,  par  aucun  incident  dans  ses  pro- 
cédés les  continua  jusqu'au  16  d'A;ril 
1807,  qu'elle  fut  mandée  de  se  rendre  au- 
près de  son  honneur  le  président  qui  après 
avoir  donné  la  sanction  royale  aux  dix 
bills  suivants,  et  réservé  celui  de  la  société 
Bienviellante,  pour  le  bon  plaisir  du  Roi, 
prorogea  le  parlement. 
Acte  pour  le  commerce   avec  les  Etats-. 

Unis. 
Do.  pour  la  meilleure  préservation  du 

Gouvernement. 
Do*  pour  régler  la  police  dans  les  cités 

de  la  province. 
Do.  concernant  les  apprentifs  et  autres. 
Do.  pour  les  maîtres  de  postes. 
Do.  pour    les  termes  de   la  Cour  aux 

Tr  ois-Rivières. 
Do.  pour  un  nouveau  marché  à  Montréal. 
Do.  pour  les  officiers  rapporteurs. 

Avant  que  de  clore  la  Session  le  pré- 
sident remercia  les  membres  de  l'attention 
zélée  qu'ils  avoit  montrée  dans  l'expé- 
dition des  affaires  publiques,  et  que  jamais 
on  n'avoit  manifesté  une  ardeur  plus  lou- 
able ce  qui  étoit  une  preuve   indubitable 


DU    CANADA.  117 

d'un  dévouement  sincère  au  meilleur  des 
souverains  et  de  la  juste  appréciation  de 
notre  estimable  constitution,  qu'ils  incul- 
queroient  sans  doute,  ces  sentiments  dans 
toutes  les  classes  de  la  société  où  ils  ré- 
sidoient. 

Le  12  d'Août  1807  le  président  fit  sor- 
tir une  proclamation  qui  prohiber  l'ex- 
portation des  munitions  de  guerre  et.  le  19 
du  même  mois  il  sortir  un  ordre  du  Con- 
seil Exécutifs  qui  restraignoit  la  sortie  de 
la  poudre  des  magazine  et  arsenaux  du 
roi  dans  cette,  province,  en  conséquence 
des  préparatifs  de  guerre  dans  les  Etats 
Unis  de  l'Amérique,  il  ordonna  la  levée 
du  cinquième  des  milices  depuis  l'âge  de 
18  à  50  ans. 

Ce  mesures  de  prudence  furent  exécu- 
:  îs  dans  toute  la  province,  avec  un  zèle 
qui  dut  prouvor  aux  Ameriquains  qu'ils 
avoient  bien  peu  d'amis  chez  nous. 

Le  9  de  Septembre  suivant,  le  président 
ayant  reçu  les  retours  des  miliciens  com- 
mandés de  se  tenir  prêts  pour  un  ser- 
vice actif,  crut  de  son  devoir  d'exprimer 
publiquement  sa  parfaite  appobation  de 


113  HISTOIRE 

la  conduite  de  toute  la  milice,  dans  la  pré- 
sente occasion,  "  il  dit  qu'il  étoit  justifia- 
ble en  soutenant  que,  dans  aucune  partie 
des  domaines  Britanniques,  il  n'a  jamais 
été  témoigné  un  dévouement  plus  ardent 
pour  la  personne  de  sa  Majesté  et  son 
gouvernement. 

Le  18  d'Octobre  1807,  débarqua  du 
vaisseau  du  Roi  l'Horation  son  Excellence 
le  Lieutenant  Général  Sir  James  Henry 
Craig,  chevalier  du  bain,  Capitaine  Géné- 
ral, Gouverneur  en  Chef  des  provinces  du 
Haut  et  Bas  Canada  et  accompagné 
d'une  nombreuse  suite,  il  fut  reçu  par  le 
président,  et  un  nombre  considérable  des 
principaux  Messieurs  civils  et  militaires. 

Le  24  il  émana  une  proclamation  pour 
continuer  dans  leurs  offices  respectifs  tous 
les  fonctionnaires  publiques. 

Le  17  Décembre  1807  le  Gouverneur 
en  Chef  fit  expédier  le  pardon  royal,  au 
petit  nombre  de  miliciens  refractaires  dé- 
tenus en  prison. 

Le  29  Janvier  1808,  Son  Excellence  le 
Gouverneur  en  Chef  ouvrit  le  parlement 
par  un   discours  où  il   dit,   quil   auroit 


DU     CANADA.  119 

éprouvé  un  sensible  plaisir  s'il  eut  pu  être 
porteur  du  rétablissement  de  la  paix  :  il 
fit  part  de  la  prise  de  la  capitale  et  de  la 
flotte  Danoise  par  les  armes   Àngloises, 
déplora  le  démêlé  survenu  entre  l'Angle- 
terre et  l'Amérique  et  conclut  par  insister 
sur  la  nécessité  de  se  tenir  sur  ses  gardes  : 
il    fondoit  les    espérances    les  plus  flat- 
teuses sur  la  loyauté  que    la  milice  de  la 
province    venoit   de    manifester,   en    cas 
d'attaque  :  il  suggérait  la  nécessité  d'une 
époque  fixé  à  la  durée  de  l'acte  de  milice  ; 
il   anticipait  une  satisfaction  particulière 
sur  la  co-opération  et  l'harmonie    de  la 
Législature  dans  les  actes  de  son  admi- 
nistration,  qui  seroient  fondés  sur  l'atta- 
chement zélé  dû  à  Son  Souverain   et  au 
bien  être  du  peuple  confié  à  ses  soins. 

Le  trois  de  Février  la  chambre  fut  ad- 
mise à  présenter  s<m  adresse  à  Son  Ex- 
cellence en  réponse  à  son  discours,  qui 
plut  de  répondre. 

"  Messieurs, 

"  Je  vous  offre  mesremerciments  pour  cette  adres- 
se, les  sentiments  qu'elle  contient  à  l'égard  de  Sa 
Majesté  et  de  son  Gouvernement  sont  tels  qu'ils 
conviennent  aux   représentants  d'un  peuple  sensible 


120  histoire 

aux  bienfaits  dont  il  jouit,  sous  notre  heureuse  cons- 
titution, et  doivent  par  conséquent  m'ètre  extrême- 
ment agréables  ;  aux  remplis  d'honnêteté  envers 
moi  personnellement  exigent  mes  sincères  remerci- 
ments." 

Les  travaux  de  cette  session  ont  été  plus 
considérables  que  ceux  d'aucune  autre  : 
il  fut  présenté  à  la  sanction  royale  le  14 
Avril  loOo  trente  cinq  bills,  dont  un  seul 
a  été  référé  au  bon  plaisir  du  Roi. 
Acte  concernant  les  étrangers. 
Do.  pour  la  meilleure   préservation  du 

Gouvernement. 
Do.  pour  mieux  régler  la  milice. 
Do.  pour  érigir  des  étaux  sur  le  marché 

à  Montréal. 
Do.  pour  régler  les  droits  entre  le  Haut 

et  Bas-Canada. 
Do.  pour  accorder  des  lettres  de  papier 

terrier. 
Do.  pour  le   terme  de  la   Cour   d'Ap- 
pel. 
Do.  pour  régler  les  poids  et  taux  de  la 

monnoie. 
Do.  pour  une  prison  temporaire  à  Mon- 
tréal. 
Do.  pour  prolonger  la  durée  du  pont 
Dorchester. 


DU  CANADA  121 

Do.  pour  les  foux  et  les  enfans  abandon- 
nés. 

Do.  pour  autoriser  Mr.  Dumont  à  bâtir 
un  pQC* 

Do.  pour  la  nomination  d'un  inspecteur 
et  mesureurs  de  bacs  et  cages  et  des 
pilotes  à  Chateaugay. 

Do.  pour  le  commerce  avec  les  Etats- 
Unis. 

Do.  pour  féciliter  le  recouvrement  des 
petites  dettes. 

Do.  pour  autoriser  Jos.  Morin  à  bâtir  un 
pont. 

Do.  pour  la  conservation  des  pommiers 
à  Montréal. 

Do  pour  prévenir  les  maladies  pestilen- 
cielles. 

Do.  pour  la  navigation  intérieure  du  St, 
Laurent. 

Do.  pour  une  prison  commune  à  Qué- 
bec. 

Do.  pour  régler  les  procédures  des  élec- 
tions contestées. 

Do.  pour  déléguer  le  pouvoir  d'adminis- 
trer le  serment. 

Do.  pour  la  prolongation  accordée  à  Ch, 
Porteous  d'ériger  certains  ponts. 


122  HISTOIRE 

Do.  pour  les  chemins  et  ponts   à  Gas- 

_     Ve- 

Do  pour  le  maintien  du  bon  ordre  dans 

les  Eglises. 
Do  pour  le  commerce  du  bois. 
Do.  pour  ouvrir  le  chemin  de  la  baie  St. 

Paul. 
Do.  concernant  les  murs  et  fortifications 

de  Montréal. 
Do.  pour  réparer  et  meubler  l'hôpital  des 

Trois -Rivières. 
Do.  pour   mieux  régler  les  pèches    de 

Gaspé. 
Do.  pour  payer  les  salaires  des  officiers 

du  parlement. 
Do.  pour  incorporer  de  certaines  person- 
nes pour  un  chemin  de  barrière   et 

des  ponts  à  St.  Armand. 
Do.  pour  réparer  le  Château  St.  Louis. 
Le  bill  réservé  avoit  pour  titre,   "  Acte 
pour  ériger  deux  prisons  avec  des  salles 
d'audience  à  Gaspé. 

Ensuite  son  Excellence  a  dans  sa  ha- 
rangue dit, 

"  Qu'il  avoit  mis  fin  à  la  séance,  afin  de  pouvoir 
émaner  des  vvrits  pour  une  nouvelle  Chambre  d'As- 
semblée dont  la  situation  critique  des  affaires  pourroit 


DU   CANADA.  125 


exiger  la  présence  ;  il  observoit,  avec  satisfaction  la 
diligence  et  l'esprit  de  modération,  dans  les  procédés 
du  parlement,  la  promptitude  à  renouveller  les  actes 
pour  la  plus  grande  surele  du  Gouvernement,  ce  qui 
fburnissoit  une  nouvelle  preuve  de  leur   appréciation 
des  bienfaits  de  la  coiu  itulion.     Il  les  rcmercioit  de 
la    somme    qu'ils    avoient    accordée     pour   réparer 
la    résidence     du    Gouverneur,    il    les  informoit    de 
nouveaux  ennemis  qu'on   avoit   soulevé  contre  l'état 
et  surtout  du  diffèrent  survenu  avec  les  Etats-Unis, 
vous  vous  êtes  acquittés,  disoit-it,  avec  habileté  et  di- 
ligence d'un  devoir  ;  mais  il  en    reste  un  à  exécuter 
que  je   recommande  particulièrement  à  votre  atten- 
tion, qui  est,  les  conseils  et  les  instructions  que  vous 
devez  à  vos   constituants  dans   les  circonstances  ac- 
tuels ;  gravez  dans  leur  esprit  le  sentiment  de   leur 
devoirs,  dans  une  subordination   aux  loix  et  leur  at- 
tachement au  gouvernement  ;  assurez  les  que  la  na- 
tion Àngloise  n'est   point   effrayé,  que  ses  ressources 
la  feront  surmonter  les  difficultés  qu'on  lui  oppose  et 
qu'elle  protégera,  avec  l'aide  de  la  divine  Providence 
ses  domaines  même  les  plus  éloignés." 

L'Ilon.  Orateur  du  Conseil  annonça 
ensuite  la  prorogation  du  parlement 

Les  travaux  de  la  Chambre  n'ont  été 
interrompus  que  par  les  débats  survenus 
sur  une  résolution  de  la  Chambre  qui  dé- 
clare qu'Ezekieî  Hart,  écuier,  professant 
la  religion  Judaïque,  ne  peut  prendre 
place,  siéger,  ni  votsr  dans  cette  Cham- 
bre. 


124  HISTOIRE 

La  destitution  de  quelques  officiers  de 
milice  par  son  Excellence  en  conséquence 
d'une  lettre  circulaire  du  14  Juin  1808, 
adressée  à  Messieurs  J,  A.  Panet,  Lieut. 
Col.  à  Pre.  Bedard,  Capt.  à  J.  T.  Ta- 
chereau,  Capt.  Aide  Major,  à  J.  L.  Bor- 
gia,  Lieut.  et  a  Frs.  Blanchet,  clûrugien, 
comme  propriétaires  d'une  publication  sé- 
ditieuse et  libelleuse  (le  Canadien,)  fit 
une  vive  impression  à  Québec. 

Le  15  de  mars  1809,  il  sortit  du  bureau 
de  l'Adjudant  Général  des  Milices  un  or- 
dre de  son  Excellence  à  tous  les  Colonels 
et  Officier  Majors  de  saisir  la  première 
occasion  de  faire  connoître  aux  miliciens 
des  différentes  compagnies  son  opinion 
sur  leur  conduite  méritoire  et  îa  con- 
fiance où  il  est  qu'ils  auroient  donné  des 
preuves  de  leur  loyauté  et  de  leur  amour 
pour  la  patrie  si  l'occasion  s'en  étoit  pré- 
serter  ;  mais  que  comme  les  circonstan- 
ces actuelles  n'exigeoient  pas  leurs  ser- 
vices, il  les  dischargoit  pour  le  moment, 
sauf  à  donner  de  nouveaux  ordres  poul- 
ie tout,  ou  partie,  de  ia  milice,  si  le  cas  le 
requéroit. 


Ï)V    CANADA.  ïi'5 

Le  10  d'Avril  1809,  les  membres  de 
l'assemblée  présents  après  serment  prêté 
ont  pris  leurs  sièges  dans  la  chambre, 
d'où  ils  se  sont  rendus  dans  celle  du  Con- 
seil Législatif,  où  il  leur  a  été  enjoint  do 
retourner  pour  élire  un  orateur  qu'ils  lui 
présenteroient  pour  son  approbation  le 
Jeudi  suivant  à  une  heure  après  midi. 

Le  choix  en  ayant  été  fait  dans  la  per- 
sonne de  Mr.  Jean  Antoine  Panet  par  une 
majorité  de  vingt  quatre,  il  fut  présenté 
et  accepté  par  Son  Excellence  le  13,  qui 
après  les  formalités  ordinaires  délivra  une 
gracieuse  harangue  dans  laquelle  ildisoit 
aux  deux  Chambres, 

"  Qu'il  étoit  impossible  de  prévoir  la  durée  des 
discussions  sur  les  différents  avec  les  Etats  Unis,  et 
qu'en  conséquence  on  ne  devoit  point  cesser  de  veil- 
ler et  qu'il  étoit  persuadé  qu'ils  renouvelleroient  les 
actes  passés  dans  le  dernier  Parlement  pour  la  meilr 
leure  préservation  du  Gouvernement,  que  quelques  va- 
riés que  puissent  avoir  été  les  succès  des  parties  belli- 
gérantes le  résultat  en  étoit  encore  entre  les  îprfins  de 
la  providence  ;  excepté  l'évacuation  du  Portugal  par 
les  Français,  qui  étoit  due  aux  armes  de  Sa3lajesté,  et 
leur  avoit  donné  un  nouvelle  éclat  ;  qu'.'i  n'avoit  pas 
bésité  d'ordonner  le  pavement  delà  somme  de  mille 
deux  cent  livres  pour  le  soulagement  des  foux  et  des 
?nfents  abandonnés  quoique  l'acte  fut  expiré,  perswi- 


126  HISTOIRE 

dé  que  le  Parlement  prendroit  les  mesures  néces- 
saires pour  que  cette  somme  soit  placée  sur  les  comp- 
tes publics  :  il  ajouta  que  l'état  prospère  de  la  Colo- 
nie lui  donnoit  une  grande  satisfaction,  et  qu'on  ne 
de  voit  pas  perdre  de  vue  que  nous  le  devions  à  la 
protection,  de  la  Grande  Bretagne  et  à  la  mauvaise 
politique  de  l'embargo  des  Amériquains  ;  il  s'excu- 
soit  sur  la  convocation  tardive  du  Parlement  et  espé- 
rdit  qu'ils  se  soumettraient  volontiers  à  quelques  in- 
convénients plutôt  que  de  lever  des  doutes  sur  sa  con- 
vocation annuelle." 

Le  dix  huit  du  même  mois,  la  chambre 
fut  admise  a  présenter  son  adresse  en  ré- 
ponse à  la  harangue  de  Son  Excellence  à 
l'ouverture  du  parlement  à  qui  il  plut  de 
faire  la  repense  suivante» 

"  Messieurs, 

"  Je  reçois  cette  adresse,  avec  beaucoup  de  sa- 
tisfaction, l'assurance  de  votre  promptitude  pour  le 
renouvellement  des  actes  qui  ont  été  passés  jusqu'ici 
pour  le  soutien  du  gouvernement  de  Sa  Majesté, 
ainsi  que  celle  d'une  eo-opérâtion  cordiale  dans  cha- 
que mesure  qui  peut-être  jugée  expédient  pour  la  su- 
ret* et  la  tranquillité  de  la  Province  exigent  ma  recon- 
naisse ,)Ce,  en  même  temps  qu'elles  montrent  votre 
juste  appréciation  de  la  valeur  des  objets,  dont  ils 
ont  la  protection  en  vue. 

"  Vous  prouvez  demeurer  assurés  qu'à  l'égard  des 
périodes  de  votre  future  convocation,  ainsi  qu'en  tou- 
te autre  occasion,  je  me  ferai  un  plaisir  de  consulter 
votre  commodité,  autant  qu'elle  ne  sera  point  incom- 
patible, avec  le  service  public, 


DV  CANADA.  127 

Le  15  de  Mai  les  membres  de  la  cham- 
bre furent  surpris  au  milieu  cle  leurs  dé- 
bats d'entendre  le  canon,  qui  précède 
ordinairement  la  venue  des  Govverneurs 
et  d'avoir  aussitôt  vu  arriver  un  message 
requérant  leur  présence  dans  la  chambre 
du  conseil,  où  ils  furent  obligés  d'enten- 
dre au  lieu  d'une  harangue  gracieuse, 
comme  ils  y  étoient  accoutumés,  une 
pleine  de  reproche?,  comme  on  eA  pourra 
juger  d'après  le  copie  que  j'en  donne. 

D'abore  il  donna  la  Sanction  Royale 
aux  bills  suivants  : 

Acte   pour  la  meilleure  préservation  du 
Gouvernement 
Do.  concernant  les  Etrangers. 
Do.   pour  régler   le   Commerce  avec  les 

Etats  Unis, 
Do.   pour  les  foux  et  les    enfans  aban- 
donnés. 
Do.  pour  les  étaux  à  Montréal. 
Ensuite  il  délivra  la  harangue  suivante. 

"Messieurs  du    Conseil  Législatif  et  Messieurs. 

"  de  la  Chambre  d 'Assemblée. 
"  L'époque  avancée  de    la    saisons,    votre    com- 
modité et  l'heureux  changement  qui  s'est  opéré  dans 
Jfi£  ielatioas  «ntre  le  Gouvernement  de  Sa  Majesté 


128  HISTOIRE 

et  celui  des  Etats  Unis,  dont  nous  pouvons  raison- 
p.ablement  attendre  une  permanence  de  la  tranquillité 
publique,  joint  à  d'autres  circonstances,  m'ont  por- 
té à  terminer  cette  session,  et  d'après  une  pleine 
considération  des  événements  qui  l'ont  marqué  je 
cens  qu'il  est  de  mon  devoir  envers  Sa  Majesté,  et 
envers  la  Province,  d'avoir  recours  aussi  promp-r 
tement  que  le  permettront  les  circonstances,  aux 
sentiments  de  ses  sujets,  en  convoquant  un  nouveau 
Parlement. 

"  Messieurs,  de  la  Chambre  d'Assemblée. 
"  Lorsque  je  vous  adressai  au  commencement  de 
la  session,  je  n'avois  aucune  raison  de  douter  de  votre 
modération,  ou  de  votre  prudence,  et  je  mis  une 
pleine  confiance  en  toutes  les  deux  ;  j'attendois  de 
vous,  que  guidés  par  ces  principes,  vous  feriez  un 
sacrifice  généreux,  de  toutes  animosités  personnelles, 
et  de  tous  mécontentements  particuliers  ;  que  vous 
seriez  d'une  attention  vigilante  peur  les  intérêts  de 
votre  Pays,  et  d'une  perse vérence  inébranlable  à 
remplir  vos  devoirs  publics,  avec  zèle,  et  prompti- 
tude ;  j'attendois  de  vous  d^s  efforts  sincères  pour 
affermir  l'harmonie  générale  de  la  Province,  et  une 
soigneuse  retenue  sur  tout  ce  qui  pourroit  avoir  une 
tendance  à  la  troubler  ;  j'ai  cru  que  vous  observeriez 
tous  les  égards  qui  sont  dus,  et  par  cela  même  indis- 
pensables, envers  les  autres  branches  de  la  législa- 
ture, et  que  vous  co-opéreriez  avec  promptitude  et 
cordialité,  dans  tout  ce  qui  pourroit  contribuer  au 
bonheur  et  au  bien-être  de  la  colonie  ;  j 'a vois  le 
droit  de  m'attendre  à  ce  procédé  de  votre  part,  par 
ce  qu'il  étoit  dicté  par  votre  devoir  constitutionnel 
par  ce  qu'il  auroit  fourni  un  téasoignag*  assure  commo 


DU    CANADA.  12D 

i!  éloit  le  seul  que  demandent  le  Gouvernement  de 
Sa  Majesté,  de  la  loyauté  et  de  Parti  Tellement  que 
vous  professez  avec  tant  d'ardeur,  et  que  je  crois  que 
vous  possédez  en  effet,  et  par  ce  qu'il  étoit  particuli- 
èrement d'exigé  par  la  conjoncture  critique  du  mo- 
ment, et  surtout  par  la  situation  précaire  dans  laquelle 
nous  nous  trouvions  alors  à  l'égard  des  Etats  Unis  ; 
je  regrette  d'avoir  à  ajouter  quej'ai  été  trompé  dans 
ces  aitentes,  et  dans  toutes  les  espérances  sur  les- 
quelles je  me  fondois. 

"  Vous  avez  consumé  dans  dès  débats  infructueux 
excités  par  des  animosités  particuliers  et  personnelles 
ou  par  des  contestations  frivoles  sur  des  objets  futiles 
de  pure  formalité,  ce  temps  ces  talents  aux  quels, 
dans  Tendent,  de  vos  murs,  le  public  a  un  titre  ex- 
clusif ;  cet  abus  de  vos  fonctions  vous  l'avez  préféré 
aux  devoirs  élevés  et  importants  aux  quels  vous  êtes 
obligés  envers  votre  souverains  et  vos  constituants,  et 
par  la  vous  avez  été  nécessairement  dans  le  cas  de 
négliger  des  affaires  d'importance  et  d'obligation  qui 
vous  étoient  soumises,  tandis  qu'en  même  temps  vous 
avez  en  effet  empoché  l'introduction  de  telles  autres 
qui  ont  pu  être  en  contemplation  ;  s'il  falloit  d'autres 
preuves  de  cet  abus  de  votre  temps,  je  viens  d'en 
donner  une,  en  ce  que  j'en  ai  eu  occasion  d'exercer 
la  prérogative  royale  que  sur  cinq  biils  seulement, 
iprès  une  session  ds  pareil  nombre  de  semaines,  et 
de  ces  cinq  bills,  trois  étoient  purement  des  renou- 
vellements d'actes  annuels,  aux  quels  vous  étiez  en- 
ît  qui  n'exigigeoient  aucune  discussion. 

44  Une  violence  si  peu  mesurée  a  été  manifesté 
dans  tous  vos  procédés,  et  vous  avez  montré  un  dé- 
faut d'attention  si  prolonge  et  si  peurespectueux  en- 


130  HISTOIRE 

vers  les  autres  branches  de  la  Législature,  que,  quelles 
que  puissent  être  la  modération  et  l'indulgence  de 
leur  part,  on  a  pue  droit  de'  s'attendre  à  une  bonne 
intelligence  générale,  a  moins  que  d'avoir  recours  à 
une  nouvelle  assemblée. 

"Je  ne  veux  point  citer  particulièrement  d'autres 
actes  qui  permissent  être  des  infractions  inconstitution- 
nelles sur  les  droits  du  sujet,  répugnent  à  la  lettre 
même  de  cet  acte  du  parlement  impériale,  sous  lequel 
vous  même  tenez  vos  sièges,  tandis  qu'ils  paroissent 
au>si  avoir  été  conduits  à  leur  maturité  par  des  pro- 
cédés qui  ne  peuvent  être  vos  autrement  que  comme 
un  abandon  des  premiers  principes  de  la  justice  natu- 
relle, el  je  m'abstiendrai  de  tout  autre  dénombrement 
des  causes  parles  quelles  j'ai  été  induit  à  adopter  la 
détermination  que  j'ai  prise  ;  parcequc  cette  partie 
de  votre  conduite  à  la  quelle  j'ai  déjà,  fait  allusion, 
est  évidemment  et  en  un  haut  degré  nuisible  aux  meil- 
leurs intérêts  du  pays  :  est  telle  que  mon  devoir  en 
vers  la  couronne  me  défend  d'admettre,  et  qui  m'o- 
blige d'avoir  recours  à  une  dissolution  comme  le 
seul  moyen  constitutionnel  par  lequel  a  récidive  peut 
en  être  prévenue. 

"  Messieurs  du  Conseil  Législatif  et  Messieurs  de 
"  la  Chambre  d'Assemblée" 
"Je  donnerai  les  ordres  nécessaires  pour  convo- 
quer le  nouveau  Parlement  Provincial  aussitôt  que 
les  circonstances  le  permettront,  sans  inconvénient, 
et  n'ayant  d'autre  objet,  comme  je  me  sens  assuré 
que  nul  autre  ne  pourra  m'étre  attribué,  que  de  main- 
tenir les  vrais  principes  de  l'heureuse  et  libre  consti- 
tution de  la  province,  et  d'employer  le  pouvoir  que  »^a 
Majesté  n'a  cèhoé',  vers  le  seul  but  pour  leqnel  je  l'ai 


DU  CANADA.  18Î 

reçu,  le  bien  être  do  ses  sujets,  j'ai  une  entière  con- 
fiance dans  les  électeurs  aux  quels  j'aurois  recours, 
me  persuadent  que,  vxr  un  choix  de  représentants 
Convenables,  de  nouveaux  inconvénients  pourront 
être  |  et  que  les  intérêts  de  la  colonie  seront 

mis  en  consi  lération  dans  la  prochaine  session,  avec 
moins  d'interruption  et  de  plus  heureux  effets. 

"  J>  ne  vo  is  cacherai  roint,  que  c'est  beaucoup 
dans  la  Vue  de  prévenir,  s'iL est  possible,  de  fausses 
représentations  êtde  mettre  le  peuple  à  même  de  juger 
des  causes  qui  m'ont  été  données  pour  la  conduite  que 
j'ai  adoptée  que  je  suis  entré  dans  les  détails  qui  for- 
ment le  principal  sujet  de  cette  adresse  ;  la  tâche 
m'en  a  été  pénible  au  plus  haut  degré,  et  je  m'en  dé- 
tourne avec  une  satisfaction  particulière  pour  vous 
offrir,  Messieurs  du  Conseil  Législatif,  la  reconnois— 
sance  qui  vous  est  due  pour  l'unanimité,  le  zèle  et 
l'attention  continuelle  que  vous  avez  montrés  dans 
vos  procédés  ;  ce  n'est  point  à  vous  qu'il  faut  attri- 
buer que  si  peu  ait  été  fait  pour  le  bien  public,  mes 
remerciments  son  également  dus  à  une  partie  consi- 
dérable de  la  Chambre  d'Assemblée  ;  j'espère  qu'ils 
voudront  croire  que  je  leur  rends  la  justice  q'une  pro- 
pre distinctions  dans  les  sentiments  que  j'entretiens 
de  leur  efforts  pour  arrêter  la  conduite  dont  j'ai  tant 
de  droit  de  me  plaindre,  par  la,  Messieurs,  vous  avez 
vraiment  manifesté  votre  attachement  envers  le  gou- 
vernement de  Sa  Majesté  et  votre  juste  appréciation 
des  intérêts  réelles  et  permanents  de  la  province." 

La  prorogation  qui  s'en  suivit  et  la 
dissolution  du  parlement  donnèrent  occa- 
sion à  des  discours  divers  suivant  que 
chacun    les  envisagôit,    les  un?  comme 


132  HISTOIRE 

des  mesures  énergiques  d'autres  comme 
tyran  niques. 

Comme  il  ne  s'est  rien  passé  entre  le 
dernier  et  le  présent  parlement,  digne  de 
remarque,  si  ce  n'est  que  les  électeurs 
en  général  ré-élurent  leurs  anciens  men- 
bres  qui,  étant  assemblée  le  29  Janvier 
1810,  furent  sommés  de  se  rendre  auprès 
Excellence  dans  la  Chambre  du 
Conseil  Législatif  où  il  leur  fit  intimé  l'or- 
dre de  choisir  leur  orateur  et  de  lui  pré- 
senter pour  son  approbation  le  vendredi 
suivant,  an  quel  jour  Mr.  J.  A.  Panet  lui 
fut  présenté  comme  orateur  et  l'ayant 
approuvé  d'après  les  usages  parlementai- 
res il  délivra  une  harangue  dans  laquelle 
il  leur  donna 

"  Un  apperçu  des  affaires  de  l'Europe  et  de  nos 
relations  avec  le  gouvernement  Américain  et  en 
concluoit  la  nécessité  de  renouveller  les  actes  par  les- 
quels le  gouvernement  exécutif  est  mis  en  état  de 
remplir  plus  efficacements  son  devoir  pour  se  mettre 
en  garde  contre  tous  dangers. 

"  Dans  les  deux  dernières  sessions,  disoit-il,  la 
question  sur  la  propriété  de  l'exclusion  des  juges  des 
cours  du  banc  du  Roi,  d'un  siè^e  dans  la  Chambre 
d'Assemblée  à  été  beaucoup  agitée,  cette  question  est 
fondée  sur  le  désir  d'éviter  la  possibilité  de  l'existence 
d'un  biais  dans  l'esprit  des  personnes   exerçant  les 


DU    CANADA.  133 

fonctions  judiciaires  dans  ces  cours,  en  ce  qu'ils,  se 
trouvent  dans  la  nécessité  de  soliciter  les  voix  des  in- 
dividus, sur  les  personnes,  ou  les  biens  des  quelles  ils 
pourroient  ensuite  avoir  à  décider  ;  quelle  que  soit 
mon  opiiiion  sur  le  sujet,  j'ai  nonobstant  en  trop  haute 
estime,  le  droit  d'élire  dans  le  peuple,  et  celui  u* 
élu  par  lui,  pour  avoir  pris  sur  moi,  si  la  question 
m'étoit  parvenue,  la  responsabilisé  de  donner  l'assenti- 
ment de  Sa  Majesté  à  ce  qu'on  po»ât  des  bornes  à 
l'une  ou  l'autre  par  l'exclusion  d'aucune  classe  de  ses 
sujets  ;  et  ce  sont  des  droits  dont  il  est  impossible  de 
supposer  qu'ils  puissent  être  privés  par  quelque  auto- 
rité que  ce  soit,  si  ce  n'est  celle  qui  émane  des  trois 
branches  de  la  Législature. 

"  Que  la  source  d'où  s'épanche  le  cours  de  la  jus- 
tice soit  pure  et  sans  la  moindre  souillure,  est  trop 
essentiel  au  bonheur  du  peuple  pour  ne  point  intéres- 
ser au  gouvernement  qui  a  cet  objet  uniquement  en 
vue,  et  peut  être  qu'il  n'est  pas  moins  essentiel  à  ce 
même  bonheur  qu'il  n'existe  dans  l'opinion  du  public 
aucun  doute  à  ce  sujet. 

11  b^us  ce  dernier  point  de  vue  il  m'a  paru  qu'il  pour- 
roitêtf?  utile  qu'en  disposât  bientôt  de  la  question  et 
c'est  pourquoi,  en  recommandant  le  sujet  à  votre 
considération,  j'ai  à  ajouter,  qu'ayant  reçu  la  volonté 
de  Sa  Majesté  là  dessus,  je  me  sentirois  autorisé  à 
donner  la  sanction  royal  à  un  bill  convenable,  sur 
le  quel  les  deux  chambres  pourroient  concourir,  pour 
rendre  à  l'avenir  les  juges  des  cours  du  banc  du  Roi, 
inéligibles  de  siéger  dans  la  Chambre  d'Assemblée. 

Le  3  de  Février  1810,  la  Chambre 
d'Assemblée  passa  une  résolution, 


Î34  HISTOIRE 

"  Que  toute  entreprise  de  la  part  du  Gourer - 
nenient  et   des   autres    branches  de    la   Législature 

contre  cette  chambre,  soit  en  dictant  ou  censurnut 
ses  procédés,  on  en  approuvant  la  conduite  d'une  par- 
tie de  ses  membres  et  désapprouvant  la  conduite  des 
autres,  est  vue  violation  du  Statut  par  lequel  cette 
chambre  est  constituée,  une  infraction  des  prévilèges 
de  cette  chambre,  contre  laquelle  elle  ne  peut  se  dis- 
penser de  reclamer  et  une  atteinte  dangereuse  aux 
droits  et  libertés  des  sujets  de  S.  M.  dans  celte  pro- 
vince." 

Le  9,  la  chambre  fut  admise  à  présen- 
ter son  adresse  en  réponse  à  la  harangué 
de  Son  Excellence,  à  la  quelle  il  lui  plut 
de  répondre j 

"  Messieurs, 

"  Les  sentiments  d'affection  et  d'attachement  pour 
Sa  Majesté  et  son  gouvernement,  exprimés  dans  cette 
adresse,  sont  ceux  aux  quels  je  m'attends  toujours 
de  la  part  des  représentants  des  communes  ù  '  Bas 
Canada  et  demandent  ma  reconnoissance,  vos  assu- 
rances aussi  d'une  prompte  concurrancedans  les  moy- 
ens nécessaires  pour  notre  défense  et  dans  les  mesu- 
res qui  ont  été  jugées  convenables  pour  exercer  cette 
vigiîenc3  qui  requierrent  les  circonstances  actuelles, 
ne  sont  pas  moins  acceptable  e*  telles  que  j'attendois 
de  vous." 

Le  23  f]u  même  mois  Mr.  l'orateur  et 
la  chambre  se  sont  rendus  auprès  de  Son 
Ex:ellence  avec  leurs  adresses  à  Sa  Ma- 


DU    CANADA  1O0 

jesté,  aux  lords  spirituels,  et  temporels,  et 
aux  communes  de  la  Grande  Bretagne, 
ainsi  qu'à  Son  Excellence  le  Gouverneur 
en  Chef  le  priant  de  les  transmettre  ;  cel- 
le au  Roi,  dont  les  autres  néloient  qu'une 
répétition,  étoit  conçue  dans  les  termes 
suivants  : 

"  A  la  très  Excellente  Majesté  du  Roi. 

"  La  très  humble  adresse  de  d'Assemblée  du-  Bas 
Canada  convoquée  en  Parlement  Provincial. 

"  Nous,  les  fidèis  et  loyaux  sujets  de  votre  Majesté 
Jes  représentants  du  peuple  du  Bas  Canada  convo- 
qués en  assemblée,  supplions  très  humblement  qu'il 
nous  soit  permis  d'approcher  du  trône  de  v  tre  Majes- 
té avec  des  cœurs  remplis  de  loyauté  et  de  recon- 
noissance. 

"  Nous  supplions  votre  Majesté  d'être  assurer  des 
sentiments  d'affection  de  votre  peuple  du  Bas  Cana- 
da, et  nous  la  supplions  de  croire  quecepeuplequi  lut 
toujours  attaché  à  ses  rois,  ne  sera  pas  surpassé  par 
les  autres  peuples  de  votre  empile,  dans  les  sen- 
timents d'attachement  et  d'affection  qu'ils  éprouvent 
pour  la  personne  sacrée  de  votre  Majesté. 

"  Qu'il  nous  soit  permis  d'exprimer  à  votre  Majes- 
té la  vive  reconnoissance  que  nous  inspire  le  souve- 
nir de  ses  bienfaits,  et  la  vue  de  l'état  de  prospérité 
au  quel  s'est  élevée  cette  province,  sous  le  gouv< 
ment  paternel  de  votre  Majesté  et  sous  la  constitution 
heureuse  que  nous  tenons  de  votre  libéralité  et  de 
celle  de  votre  parlement. 

fl  Cet  état  de  prospérité  est  devenu  tel,  qu'il  notif 


136  HISTOIRE 

a  rendu  capables  cta  nous  charger,  dans  cette  session 
de  notre  Législature,  des  dépenses  civiles  de  notre 
gouvernement,  jusju'ici  soustenus,  en  grande  partie, 
par  votre  Majesté  ;  cet  effet  de  notre  prospérité  nous 
cause  une  satisfaction  d'autant  plus  grande,  que  votre 
peuple  de  la  grande  Bretagne  est  chargé  depuis  tant 
d'années  des  frais  d'une  guerre  dispendieuse,  pour  la 
protection  de  toutes  les  parties  de  votre  vaste  em- 
pire. 

"  Dans  ces  circonstances,  votre  peuple  du  Bas  Ca- 
nada s'estime  heureux  d'avoir  pu  s'acquitter  d'une 
obligation,  qui  lui  imposoient  le  devoir  et  la  recon- 
noissance." 

Il  plut  à  Son  Excellence  à  la  suite  de 
quelques  objections  et  remarques  sur  la 
forme  et  l'irrégularité  de  ces  adresses  de 
dire, 

"  Que  cependant,  dans  l'occasion  présente,  et  après 
une  mure  délibération,  il  ju£reoit  à  propos  que  Sa 
Majesté,  fut  informée,  de  la  bonne  disposition,  de  la 
reconnoissance  et  des  généreuses  intentions  de  ses  su- 
jets manifestées  par  cette  acte  volontaire  de  leur  part 
et  qu'en  conséquence  il  lui  transmettroit." 

Le  26  du  même  mois  ia  chambre  fut 
mandée  de  se  rendre  auprès  de  Son   Ex- 
cellence qui  a  bien  voulu  donner  la  sanc- 
tion ro>  aie  aux  bilis  suivants  : 
Acte    pour  régler  le  commerce  avec  les 
Etats  Unis. 
Do.  pour  la    meilleure  préservation    d.i| 
Gouvernement. 


DU    CANADA*  157 

Aussitôt  après  Son  Excellence  délivra 

la  harangue  suivante  : 

F*  Messieurs  du  Conseil  Législatif  et  Messieurs  Je  la 
Chambre  iblêe. 

"  Je  suis  venu  ici  afin  de  proroger  le  présent  par- 
lement, et  après  une  mure  considération  des  cir- 
constances qui  ont  eu  lieu,  j'ai  à  vous  informer  de  la 
détermination  où  je  suis  de  recourir  de  nouveau  aux 
sentiments  du  peuple  par  une  dissolution  immédi- 
ate. ; 

"  Appelé  de  nouveau  à  l'exercice  pénible  d'une 
des  fonctions  de  la  prérogative  de  Sa  Majesté  dont  je 
suis  revêtu,  je  sens  qu'il  est  encore  expédient  que  je 
vous  expose,  et  que  par  votre  voie,  qui  est  le  seul 
moyen  de  communication  que  j'ai  avec  le  peuple,  il 
soit  distinctement  informé  des  motifs  qui  me  guid- 
ent. 

"  Quelques  puissent  être  mes  souhaits,  et  quelques 
forts  qui  puissent  être  mes  désirs  que  les  affaires  pub- 
liques ne  souffrent  aucune  interruption,  je  sens  qu'en 
cette  occasion  il  ne  me  reste  aucune  choix  à  faire  ; 
on  m'a  mis  dans  l'impossibilité  d'agir  autrement  ciue 
je  me  le  propose, 

"  La  Chambre  d'Assemblée  a  pris  sur  elle,  sans  la 
participation  des  autres  branches  de  la  Législature, 
de  décider  qu'un  juge  de"  la  cour  au  banc  du  Roi  de 
Sa  Majesté  ne  peut  siéger  ni  voter  dans  la  chambre, 
quoique  je  puisse  mettre  de  coté  les  sensations  que  je 
pourvois  naturellement  éprouver  à  l'occasion  de  la 
manière  dont  cette  transaction  a  été  conduite  envers 
moi,  il  y  a  un  autre  considération,  bien  plus  puissante, 
qui  en  dérive,  à  laquelle  je  suis  obligé  d'avoir  égard. 


138  HISTOIRE 

"  Il  m'est  impossible  de  regarder  ce  qui  a  été  faïty. 
sous  une  autre  point  de  vue  que  comme  une  violation 
directe  d'un  acte  du  Parlement  Impéiial  ;  de  ce  par- 
lement qui  vous  a  conféré  la  constitution,  à  laquelle 
vous  avouez  devoir  votre  prospérité  actuelle  ;  et  je  ne 
puis  regarder  la  Chambre  d'Assemblée  que  comme 
avant  inconslitatioaneUement  privé  de  leur  franchise 
une  grande  partie  des  sujets  de  Sa  Majesté  et  rendu 
inéligible,  par  une  autorité  qu'elle  ne  possède  pas, 
une  autre  classe    assez  considérable  de   la    Société. 

"  Je  me  sentirois,  a  tout  événement,  obligé  par  tous 
les  liens  du  devoir  de  m'opposer  à  une  telle  préten- 
tions ;  mais  en  conséquence  de  l'exclusion  du  membre 
pour  la  comté  de  Québec,  on  a  déclaré  une  vacance 
dans  la  représentation  de  ce  comté,  et  il  seroit  néces- 
saire qu'il  fat  émané  un  nouveau  writ  pour  l'élection 
d'un  membre  ;  ce  writ  doit  être  signé  par  moi,  Mes- 
sieurs, "  Je  ne  puis,  je  n'ose  me  rendre  participant  de 
la  violation  d'un  acte  du  Parlement  Impérial,  et  je  ne 
vois  aucun  autre  moyen,  par  lequel  je  puisse  éviter 
de  le  devenir,  que  celui  que  je  prends. 

"  Lorsque  nous  nous  assemblâmes,  je  ressentis 
beaucoup  de  satisfaction  pensant  avoir  pris  des  me- 
sures que  je  croyois  pouvoir,  faciliter,  que  je  pensois 
même  devoir,  détruire  toute  objeclion  possible  à  une 
mesure  que  l'on  paroissoit  désirer  et  dans  laquelle  je 
concourois  entièrement  ;  mais  mon  objection,  et  la 
seule  objection  qui  puisse,  je  crois  ex  er  dans  l'idée 
d'aucun  homme  raisonnable.  •  _  i  éligibilité  des 
juges,  vient  de  l'effet  que  peut  |  .uire  la  nécessité  où 
elle  les  met  de  solliciter  les  voix  des  électeurs.  On 
ne  peut  donner  aucune  objection  bien  fondée  à  ce 
etu'ib  siègent  dans  la  chambre,  lorsqu'ils  sont  élus:  a^ 


DU    CANADA.  159 

eontraire  leurs  talents  et  leurs  grandes  connoissances 
doivent  les  rendre  très  utiles,  et  si  ce  n'étoit  pour 
d'autre  considérations,  ils  devroient  être  très  à  sou- 
haiter. 

M  Je  ne  puis  que  beaucoup  regretter  qu'une 
mesure  que  je  regarde  comme  très  avantageuese 
au  pays  n'ait  pas  eu  son.  erFet  ;  le  peuple  cependant, 
s'il  est  trompé  dans  sont  atteinte,  me  rendra  la  justice 
de  ne  pas  m'en  attribuer  la  cause  ;  camme  il  ne  doit 
pas  non  plus  m'imputer,  s'il  a  été  si  peutfait  d'affaires 
publiques. 

Après  quoi  le  parlement  fut  prorogé  au 
26  de  mars  suivant. 

Cette  seconde  dissolution  aigrit  les  es- 
prits,, les  porta  à  évaporer  leurs  mauvaises 
humeurs  dans  les  papiers  publics  et  furent 
cause  de  l'incarcération  de  l'imprimeur 
du  Canadien,  papier  périodique,  et  de  la 
saisie  de  la  presse  le  17  de  Mars  1810.  Le 
lundi  suivant  Messrs.  Blanchet  et  Be~ 
dard  furent  emprisonnés  et  le  Mercredi 
Mr.  Thomas  Tachereau  en  vertu  d'un 
warrant  du  Conseii  Exécutif  sur  une  accu- 
sation de  pratiques  traîtresses. 

Le  21  du  même  mois  Son  Excellence 
fit  sortir  une  proclamation  dans  laquelle  il 
disoit  : 

"  Un  qu'il  a  été  imprimé,  pub'ié  et  dispersé  divers 
écrits  méchants,  séditieux  et  traitres,  d  ms  cette  pro- 


140  HISTOIRE 

vince,  dont  le  soin  et  le  gouvernement  m'a  été  confié 
et  vu  que  ces  écrits    ont   été    expressément  calculés 
pour  séduire   les   bons  sujets    de    Sa  Majesté,  pour 
remplir  leurs  esprits  de  défiance  et  de  ja  ousie  contre, 
uvernement  de  Sa  Majesté,  pour  détourner  leurs 
affections  de  sa  personne  sacrée,  et  pour  faire  n  i 
ser  et  vilipender  l'administration    delà  justice  et  du 
Gouvernemeni  de  se  pays  :  et  \  ù  que  pour  accomplir 
ces  desseins  méchants  et  traîtres,  leursauteurs  et  pai> 
tisants  ne  se  font  pas   de   souple  d'avancer  avec  au- 
dace, les  faussetés  les  plus  groissîères  et  les  plus  ef- 
frqntées,  tandis  que  l'industrie  qui  a  été  employée  à 
les  disperser  et  à  les  répand res  à  grands  Irais  dont  la 
e  n'est  pas  connue,  fait  voir  fortement  la   persé- 
vérance et  l'implaeabilité   avec  laquelle  ils  se  propo- 
sent de  venir   à    bout  de  leuis  desseins,  et   vu   qu'en 
conséquence  de  mon  devoir  envers  Sa  Majesté,  et  de 
l'affection  et  des  égards  avec  lesquels  je  considère   le 
bien  eue  ei  la  prospérité  des  habitants  de  cette  colo- 
nie, il  m'a  été  impossible    de  passer    plus   longtemps 
sous  silence,  ou  de  souffrir  de   pratiques  qui  tendent 
si  directement  à  renverser  le  governement  du  premier, 
et  a  détruire  le  bonheur  du  dernier,  j'annonce  en  con- 
séquence, avec  l'avis  et  concurrence  du  Conseil  Ex- 
écutif de  Sa  Majesté  qu'avec  les   mêmes  avis  et  con- 
currence il  a  été  pris  des  mesures  pour  y  mettre    fin, 
et  qu'ayant  été  donné  due  information  à  trois  des  dits 
Conseillers  Exécutif  de  Sa  Majesté  il  a  été  émané  des 
warrants,    teis  qu'autorisés    par    la    loi,  en  vei  tu  des 
quels  quelques  uns  des  autres,  imprimeurs  et  éditeurs 
|des  écrits  susdits  ont  été  pris  et  arrêtés. 

M  \  ivement  animé  du  désir  de  promotvoirs,  à    tous 
égards,  le  bien-être  et  le  bonheur  du  bon  peuple  de 


DU  CANADA. 

coite  province,  et  agissant  d'après  les  instructions 
du  plus  bienviellant  et  du  meilleur  des  souverains, 
dont  i'ai  été  le  fidèle  serviteur  près  qu'autant  do 
temps  que  le  plus  ancien  Habitant  à  été  son  sujet,  et 
dont  j'ai  convcrrois  la  disgrâce^  si  je  prenois  autre 
chose  que  ce  bonheur  et  ce  bien-être  pour  règle  de 
ma  conduite,  ce  seroit  avec  le  plus  grand  regret  que 
je  verrou  lieu  de  croire  que  les  artifio 
hommes  factieux  et  mal  intentionnés  eussent  pro- 
duit aucun  effet,  et  qu'il  fut  parvenu  des  doutes  et 
des  jalousies  dans  l'esprit  du  personnes  induites  en 
erreur  et  qu'ils  eussent  pris  racine. 

rsonnes  s'il  y  en    a,   et   au    public   en 
.^porterai   l'histoire  de  tout  le   t 
depuis  qu'ils  ont  été  sous  le  gouvernement  de  i 
qu'ils  se  rappelent  l'état  où  ils  étoient   lorsqu'ils  de- 
vinrent sujets  Anglois,et  qu'ils  se  ressouviennent  des 
avancements  progressifs  qu'ils  ont  laits    dans    la  ri- 
»e,  le  bonheur,   la  sécurité  et   une    liberté    sans 
bornes,  d-jut   i!>  jouissent    maintenant  durant   cin- 
quante années  qu'ils  ont  été  sous  la  domination    An- 
",  ont-ils  jamais  vu  un  acte  d'oppression  ?   ont 
ils  jamais  vu  un  exemple  d*em|  ment  arbitraire, 

ou  de  violation  de]  .  -s    dans  aucun 

temps  on  dans  aucune  ci  :e,  été  troublés  dans 

•<  ise  libre  et  non  contrôle    de  votre  Religion  ? 
et  enfin  tandis  que   toute   l'Europe  t.  nagé  dans  le 
tutres  Colonieset  possessions 
de  S.  M.  ont    expérimenté  les  horreurs  de  la  guerre 
et  quelques  un*  s  os   les   vicissitudes    de 

cet  état,  ont  été  privées  du  bonheur  inestimables  do 
vivre  sur  les  loix  et  sous  le  gouvernement  de  l'An- 
gleterre, on  devenant  de    conquêtes  Km- 


142  HISTOIRE 

porakes,  n'avez  vous  pas  joui  de  la  plus  parfait» 
sûreté  et  tranquillité,  sous  la  protection  puissante  de 
ce  même  gouvernement,  dont  les  soins  paternels  ont 
été  également  employés  à  promouvoir  votre  bien-être 
au  dedans  ?  Quels  peuvent  donc  être  les  moyens  em- 
ployés par  ces  personnes  méchantes  et  mal  intention- 
nées par  les  quels  elles  puissent  espérer  de  \e- 
nir  à  bout  de  leurs  desseins  traîtres  et  ambitieux? 
par  quels  arguments  peuvent  elles  espérer  qu'un 
peuple  dans  la  jouissance  de  tous  les  biens  qui  peu- 
vent contribuer  au  bonheur  en  ce  monde,  renoncera 
à  ce  bonheur  pour  entrer  dans  leurs  vues  ;  par  quels 
arguments  peuvent  eiles  espérer  qu?un  peuple  brave 
et  loyal,  jusqu'à  présent,  rempli  du  plus  grand  et  du 
plus  sincère  attachement  envers  le  meilleur  des  Rois 
dont  tout  le  règne  a  été  une  suite  de  bienfaits  pour  lui 
abandonnera  cette  loyauté  et  deviendra  un  monstre 
d'ingratitude,  propre  à  être  montré  à  l'univers 
comme  un  objet  de  détestation  pour  avancer  leurs 
projets  ? 

"  Il  est  vrai  que  les  faussetés  les  plus  basses  et  les 
plus  noires  sont  insidieusement  publiées  et  répan- 
dues ;  dans  une  partie  on  dit  que  c'étoit  mon  in- 
tention de  vous  incorporer,  et  de  faire  des  soldats  de 
vous,  et  que  m'étanî  adressé  à  la  dernière,  Cham- 
bre des  représentants  pour  n.e  mettre  en  état  d'as- 
semblér  douze  mille  hommes,  et  qt-.'ayant  refusé  de 
le  faire  je  Pavois  en  conséquence  dissoute,  ce  ci  est 
non  seulement  directement  faux,  une  paieille  v]ée 
n'étant  jamais  entrée  dans  mon  esprit,  il  n'en  ay»r 
ànf  pas  été  fait  la  plus  légère  mention  ;  mais  c'est 
doublement  méchant  et  atroce,  parceque  cela  a  été 
avancé  par  des  personnes  qu'on   doit   avoit  supposé 


DU    CANADA.  14u 

avec  cortitucîe  sur  le  sujet  et  étoit  par  consé- 
quent mieux  calculées  pour  vous  en  imposer  :  dans 
une  autre  partie  ou  vous  dit  que  je  voulois  taxer 
vis  terres,  et  que  la  dernière  Chambre  d'Assemblée 
eu.  vouloii  consentir  qu'à  taxer  le  vin,  et  que  pour 
cette  raison  j'avois  dissout  la  .Chambre  ;  Habitants 
de  St.  Denis  ;  ceci  est  aussi  directement  taux  :  je 
n'ai  jamais  eu  lapins  petite  idée  de  vous  taxer  ;  ce 
n'a  jamais  été  un  seul  moment  le  sujet  de  nies  déli- 
bérations, et  lorsque  la  dernière  chambre  offrit  de 
payer  la  liste  civile,  je  n'aurois  pu  faire  aucune  dé- 
marche, sur  une  matière  de  si  grande  importance,  sans 
les  instructions  du  Roi,  par  conséquent  il  y  avoit 
encore  bien  du  temps^  avant  que  nous  en  vinssions  à 
la  considération  de  la  manière  dont  elle  devoit  être 
payée.  Au  vrai  il  ne  fut  pas  dit  un  seul  mot  à  ma 
connoissance  sur  ce  sujet. 

"  Dans  d'autres  parties  désespérant  de  produire 
des  exemples  de  ce  que  j'ai  fait,  on  a  recours  à  ce 
que  je  me  propose  de  faire,  et  on  vous  dit  affronte- 
ment que  je  prétends  vous  opprimer  :  vile  et  témé- 
raires fabricateurs  de  faussetés,  sur  quelle  partie,  ou 
sur  quelle  action  de  ma  vie  fondez  vous  une  telle  as- 
sertion ?  Que  savez  vous  de  moi,  ou  de  mes  inten- 
tions ?  Canadiens  demandez  à  ceux  que  vous  consul- 
tiez autrefois,  avec  attention  et  respect  ;  demandez 
aux  chefs  de  votre  Eglise,  qui  ont  occasion  de  me 
connoïtre  ;  voilà  des  hommes  d'honneur  et  de  con- 
noissances  ;  voila  les  hommes  à  qui  vous  devriez  de- 
mander des  informations  ei  des  avis  ;  les  chefs  de 
factions,  les  démagogue;  d'un  parti  ne  me  voyent 
point  et  ne  peuvent  me  connoïtre. 

"  Pourquoi  vous    opprimerois-je  ■   Seroit-ce  pour 


144  HISTOIRE 

servir  le  Roi  ?  Ce  monarque  qui  durant  cinquante 
années  n'a  jamais  émané  un  ordre  qui  vous  est  pour 
objet,  qui  ne  fut  a  votre  avantage  et  pour  votre  bon- 
heur, ira-t-il  maintenant,  chéri,  honoré,  adoré,  par 
ses  sujets,  couvert  de  gloire,  descendant  vers  le 
tombeau,  accompagné  des  prières  et  des  bénédic- 
tions d'un  peuple  reconnoissant,  ira-t-il  en  contra- 
diction avec  la  conduite  d'une  vie  d'honneur  et  de 
vertu  donner  des  ordres  à  ses  serviteurs  d'opprimer 
ses  sujets  Canadiens?  il  est  impossible  que  vous 
puissiez  pour  un  moment  le  croire,  vous  chasserez, 
avec  unejusle  indignation  de  devant  vous  le  mécré- 
ant qui  vous  suggérera  une  telle  pensée. 

"  Seroit-ce  donc  pour  moi  que  je  vous  opprime- 
rois  ?  Pourquoi  vous  opprimerois-je  ?  Seroit-ce  par 
ambition?  Que  pouvez  vous  me  donner  1  Seroit-ce 
pour  acquérir  de  la  puissance  1  hélas  !  mes  bons  amis, 
avec  une  vie  qui  décline  rapidement  vers  sa  fin,  ac- 
cablé de  maladies  acquises  au  service  de  mon  pays, 
je  ne  désire  que  de  passer  ce  qu'il  plaira  à  Dieu  de 
m'en  laisser  dans  les  douceurs  de  la  retraite  avec 
mes  amis.  Je  ne  reste  pannis  vous  qu'en  obéissance 
aux  ordres  de  mon  Roi.  Quelle  puissance  puis-je 
désirer  1  Seroit-ce  donc,  pour  les  richesses  que  je 
voudrois  vous  opprimer  ?  Informez  vous  de  ceux  qui 
me  commissent,  si  je  fais  cas  des  richesses  ;  je  n'en 
ai  fait  aucun  cas,  lorsque  je  pouvois  en  jouir,  elles 
ne  me  seroient  d'aucune  utilité  maintenant  ;  je  pré- 
férerois  à  la  valeur  de  votre  pays  mis  âmes  pieds,  la 
persuasion  d'avoir  une  seule  fois  contribuer  à  votre 
prospérité 

"  Ces  a   usions  personnelles,    ce?    détails,  en   tout 
autre  cas>  p  rarroient  être  indécents  et  au  dessous  de 


DU    CANADA.  14£ 

hïoi,  mais  rien  lie  peut  être  indécent,  ni  a«  dessous 
de  moi  lorsque  cela  tend  à  vous  sauver  de  l'abîme  du 
crime  et  des  calamités,  dans  les  quels  des  hommes 
coupables  voudroîent  vous  plonger. 

"  Il  est  maintenant  de  mon  devoir  d'en  venir  plus 
particulièrement  à  I  intention  et  aux  fins  pour  les 
quelles  cette  proclamation  est  émanée  ;  en  consé- 
quence, par  et  de  l'avis  du  conseil  exécutif  de  S.  M. 
j'avertis  par  le  présent  et  j'exhorte  tous  les  sujets  de 
>S.  M.  d'être  sur  leurs  gardes  contre,  et  de  faire  atten- 
tion comment  ils  écouteront  les  suggestions  artificieuses 
d'hommes  méchants  et  mal  intentionnés,  qui,  en  ré- 
pandant de  faux  bruits,  et  par  des  écrits  séditieux  et 
traîtres,  attribuants  au  Gouvernement  de  S.  JM.  de 
mauvais  desseins,  ne  cherchant  par  là  qu'à  aliéner 
leurs  affections,  et  les  porter  à  des  actes  de  trahison 
et  de  rébellion  ;  requéront  toutes  lés  personnes  bien 
disposées  et  particulièrement  tous  les  Curés  et  les  Mi- 
nistres de  la  sainte  religion  de  Dieu,  qu'ils  cmploy- 
ènt  leurs  plus  grands  efforts  pour  empêcher  les  mau- 
vais effets  de  ces  actes  incendiares  et  traîtres,  qu'ils 
détrompent,  qu'ils  mettent  dans  la  bonne  voie  ceux 
qui  auront  été  trompés  par  eux,  et  qu'ils  inculquent, 
dans  tous  les  vrais  principes  de  loyauté  envers  le  Roi 
et  d'obéissance  aux  loix* 

"  Et  déplus  j'enjoins  strictement  et  je  commande 
à  tous  magistrats  dans  cette  province,  à  tous  Capi- 
taines de  Milice,  Officiers  de  paix  et  autres  bons  su- 
jets de  S.  31.  de  faire  chacun  d'eux  un  recherche 
diligente,  et  de  rechercher  à  découvrir  eut  les  au- 
teurs que  les  éditeurs  et  disséminateurs  d'écrits  mé- 
chants séditieux  et  traîtres  comme  sus-dits,  et  de 
fausses  nouvelles,  qui  dérogent  en  aucuue  manière  à 
K 


Ï4#  HISTOIRE 

en-flamer  l'esprit  public  et  a  troubler  la  paix  et  la 
tranquillité  publique,  afin  que  par  une  rigoreuse 
exécution  des  loix,  tous  délinquants  dans  ies  prémisses, 
puissent  être  amenés  à  une  punition,  qui  puisse  dé- 
tourner toutes  personnes  de  la  pratique  d'aucune 
acte  quelconque,  qui  puisse  aucunement  affecter  la? 
sûreté,  la  paix  et  le  bonheur  des  loyaux  et  ridelles 
sujets  de  S.  M.  en  cette  province. 

"Donné  scus  mon  seing  et  le  sceau  de  mes  armes 
ou  Château  St.  Louis,  dans  la  cité  de  Québec,  dans  la 
province  du  Bas  Canada,  le  21  Mars  1810  et  dans  la 
oOèmcatinée  du  règne  de  Sa-  Majesté. 

(Signé)  J.  H.  CRUS,  Gouv." 

II  étoit  aisé  de  voir  par  les  adresses  des 
uns  et  les  écrits  de  remarques  des  autres 
que  la  colonie  se  trouvoit  partagée  en 
deux  grands  partis,  malgré  les  efforts 
des  premiers  des  électeurs  réussirent  à 
réélire  la  majorité  des  anciens  membres, 
qui  cependant,  il  faut  l'avouer. se  compor- 
tèrent de  manière,  dans  la  longue  séance 
qui  dura  depuis  le  mois  de  Décembre 
jusqu'au  mois  de  Mars,  à  ne  point  être 
dissout. 

Le  î2  Décembre  1810,  les  nouveaux 
membres  de  l'assemblée  présents  et  as- 
sermentés furent  sommés  de  se  rendre 
auprès  de  Son  Excellence  dans  ki  Charn- 


DU  CANADA.  147 

bre  du  Conseil  où  il  leur  fut  enjoint  de 
retourner  dans  leur  appartement  pour  y 
faire  choix  d'un  orateur  et  de  revenir  le 
lendemain  le  lui  présenter  pour  son  ap- 
probation. 

De  retour  il  y  procédèrent  immédiate- 
ment et  choisirent  unanimement  le  même 
Mons.  J.  A.  Panet  pour  leur  orateur. 

Le  lendemain  ils  le  présentèrent  à  Son 
Excellence  qui  l'accepta  et  fit  les  promes- 
ses usitées  en  pareil  cas  ;  ensuite  il  déli- 
vra sa  harangue  dans  laquelle  il  leur 
dit, 

"  Qu'il  n'avoit  jamais  douté  du  zèle  et  de  la  loy- 
auté des  parlements  qu'il  avoit  convoqués  et  qu'il 
avoit  la  môme  confiance  dans  le  présent  ;  et  en  con- 
séquence qu'il  s'attendoit  aux  heureux  effets  de  cette 
disposition,  il  désiroit  fixer  leur  attention  sur  les 
actes  temporaires  pour  la  préservation  du  gouverne- 
ment et  contre  les  étrangers,  ainsi  que  celui  qui  ré- 
gie le  commerce  avec  les  Etats  Unis  ;  il  les  prioit  de 
croire  qu'il  éprouveroit  une  grande  satisfaction  en 
cultivant  cette  harmonie  et  bonne  intelligence  qui  doi- 
vent contribuer  si  fortement  à  la  prospérité  et  au 
bonheur  de  la  colonie." 

Le  24  la  chambre  présenta  à  Son  Ex- 
cellence son  adresse  en  réponse   à  sa   ha- 
rangue à  laquelle  il  lui  plut   de  répondre, 
K2 


148  HISTOIRE 

"  Que  les  sentiments  cîe  loyauté  et  leurs  bonnes 
intentions  de  promouvoir  les  intérêts  du  gouverne- 
ment et  le  bien  de  son  peuples,  exprimés  en  icelle, 
n"étoient  que  ceux  aux  quels  il  s'étoil  attendu  de  leur 
part  et  qu'il  leur  en  savoit  gré.  Il  les  assuroit  qu'il 
recevroit  en  tous  temps,  avec  attention  et  égards  l'in- 
formation, ou  les  conseils  que  la  chambre  jugeroit  à 
propos  de  lui  communiquer  ;  il  observoit  que  son 
information  sur  l'état  de  la  province  n'autorisoit  pas 
lei*r  croyance  sur  l'existence  des  craintes  répandues 
à  l'occasion  de  l'exécution  de  l'acte  pour  la  préserva- 
tion du  gouvernement  de  S.  M.  que  s'il  en  exis- 
toit,  elles  ne  prouveroient  que  de  ceux  qui  s'expo* 
soient  à  son  opération  ;  il  observoit  qu'il  avoit  été 
mal  compris,  quand  à  Vkarmonie  et  le  bonne  intelli- 
gence qu'il  désirait  cultiver,  qu'il  entendoit  celles 
qui  doivent  exister  entre  lui  et  les  deux  autres  bran- 
ches de  la  législature  et  non  pas  avec  la  masse 
de  la  communauté,  il  concîuoit  par  dire  qu'il  étoit 
assuré  qu'il  les  trouveroiî,  dans  toutes  circonstances, 
employant  avec  avantage,  les  occasions  que  leur 
fournissoit  leur  situation  de  représentants  pour  culti- 
ver les  vrais  principes  d'affection  et  d'attachement 
qui  peuvent  nous  unir  en  un  seul  peuple  libre  et  heu- 
reux." 

Cette  longue  et  laborieuse  session  n'a 
été  interrompue  qu'un  moment  le  12 
Mars,  quand  Son  Excellence  vint  donner 
la  sanction  royale  au  biil  intitulé  "  acte 
qui  continue,  pendant  un  temps  limité,  la 
perception  des  droits   imposés  par  Pacte 


DU    CANADA.  149 

provincial  de  la  45eme  année  de  Sa  Ma- 
jesté Geo.  Uï.  cap.  XIII.  et  qui  fait  l'ap- 
plication d'une  certaine  somme  d'argent 
aux  fins  y  mentionnées." 

Le  21  du  même  mois  elle   fut  prorogée 
au  2d  d'Avril  suivant,  après  que  Son  Ex- 
cellence eut  sanctionnée. 
Acte  concernant  les  étrangers, 
Do.   qui   déclare  les  juges    inhabiles    à 

être  élus,  &c. 
Do.  pour  le   commerce   avec   les    Etats 

Unis. 
Do.  pour  aider  le  pauvre  dans  le  prêt  des 

semences. 
Do.  pour  la   meilleure   préservation  du 

Gouvernement. 
Do.  concernant  l'accord  avec  le  Haut  Ca- 
nada. 
Do.  pour  mieux  régler  la  milice. 
Do.  pour  empêcher    la  falsification    des 

lettres  d'échange,  &c. 
Do.  qui  pourvoit  des  maisons  de  correc- 
tion. 
Do.  concernant  les  pilotes. 
J)o.  pour  les  règlements  de  police. 
Do,  pour  le  commerce  des  bois, 


150  HISTOIRE 

Do.  pour  le  soulagement  des  foux  et  des 
enfans  abandonnés. 

Do.  pour  par  achever  la  prison  à  Montréal. 

L'acte  pour  ériger  une  prison  aux  Trois 
Rivières  a  été  réservé  jusqu'à  ce  que  le 
bon  plaisir  de  Sa  Majesté  fut  connu  sur 
icelui,  ainsi  que  sur  celui  des  femmes  ac^ 
c usées  d'infanticide. 

Ensuite  de  quoi  Son  Excellence  a  de- 
livre  une  harangue  dans  laquelle  il  disoit. 

"  Qu'il  ressentoit  un  grand  plaisir  en  les  affran- 
chissant d'une  aussi  longue  et  laborieuse  session  et 
de  ce  qu'ils  pouvoient  retourner  auprès  de  leurs 
constituants,  satisfaits  de  n'avoir  pas  négligé  leur 
service,  ni  oublié  leurs  intérêts  ;  que  la  difficulté  de 
la  communication  avec  l'Europe  étoit  le  résultat 
des  entraves  que  les  Etats  Unis  avoient  mis  au  com- 
merce, que  les  sensations  qui  auroient  accompagné 
la  nouvelle  de  la  mort  d'une  aimable  Princesse  au- 
roient été  suspendues  par  l'indisposition  alarmante  de 
notre,  révéré  souverain,  qui  nous  a  été  rendu,  sui- 
vant les  dernières  nouvelles. 

"  Qu'il  est  a  pleine  nécessaire  de  faire  aucune  ob- 
servation sur  le  nouvelle  acte  du  congrès  Américain 
pour  empêcher  la  communication  avec  la  Grande 
Bretagne  ;  que  le  bill  passé  ici  pour  arrêter  le  tra- 
fic criminel  de  leurs  billets  de  banque,  conUe  faits 
leur  prouvera  que  vous  n'avez  pas  été  mus  par  res- 
sentiment, mais  par  des  principes,  d'une  justice  libé- 
rale :  Illes  remercioit  d«  ce  qu'ils  avoient  pourvu  au, 


DU    CANADA.  151 

payement  de  la  dépense  du  Château  St.  Louis;  que 
la  passation  de  l'acte  pour  rendre  les  juges  inhabiles 
ii  siéger  dans  la  chambre  d'assemblée,  lui  avoit  donné 
une  satisfaction  particulière,  en  ce  qu'elle -étok  une 
renonciation  complète  des  principes  erronés  du  der- 
nière parlement. 

"  11  les  exhortoit  à  réfléchir  sur  le  bien  qui  peut 
provenir  de  leurs  efforts  pour  inspirer  les  vrais  prin- 
cipes de  régularité  et  de  soumission  aux  loix,  qui 
seules  peuvent  donner  de  la  stabilité  au  bonheur  qu'oi? 
peut  atteindre  dans  l'état  social  ;  il  leur  recornman- 
doit  d'éloigner  toute  défisnce  et  animosité  entre  eux  ; 
la  différence  de  religion  ne  présente  aucun  obstacle 
Q  une  union  cordiale  ;  que  l'intolérance  n'est  point  le 
caractère  des  temps  actuels,  vivant  sous  un  gouver- 
nement libéral,  jouissant  également  de  sa  protection, 
il  doit  exister  une  correspondance  mutuelle  d'amitié 
et  de  bienveillance  parmi  les  sujets  de  ce  pays  ;  il 
ajoutoit  qu'il  avoit  ce  sujet  à  cœur  et  que  c'étoit  vrai  - 
semblablement  le  dernier  Jegs  qu'il  leur  faisoit  ot 
qu'il  se  présenteroit  devant  son  souverain  avec 
assurance,  s'il  pouvoit  lui  dire  en  terminant  le  rap- 
port de  son  administration,  j'ai  trouvé,  Sire,  la 
partie  de  vos  sujets,  que  vous  avez  confits  à  mes 
soins  divisés  entreuz  înémes,  se  contemplant  mutu- 
ellement, avec  défiance  et  jalousie,  et  animés  par  des 
intérêts  divers,  et  je  les  ai  quitte,  Sire,  cordiale- 
ment unis,  et  rivalisant  uniquement  d'attachement 
pour  le  gouvernement  de  votre  Majesté  et  le  bieu 
public." 

Le  19  Juin  1811,  Son  Excellence  an- 
nonça par  une  proclamation  que  sa  san^ 


152  HISTOIRE 

té  ne  lui  permettant  pas  de  continuer  ses 

fonctions  de  gouverneur  en  chef  et  le 
Lieutenant  Gouverneur  étant  absent,  il 
laissoit  l'administration  à  l'Hon.  Chg. 
n  membre  du  conseil 
qualifié  à  cet  effet. 

II  reçut  des  adresses  de  compliments 
des  différents  districts  et  s'embarqua  pour 
Qgleterrele  même  jour. 

Son  administration  n'a  jamais  été  re- 
gardée de  bon  œil  et  passe  encore  de  nos 
jours  pour  avoir  été  arbitraire  et  tyranni- 
que. 

Le  19  Septembre  1811,  le  Général  Sir 
G.  Provost  sa  darne  et  quatre  en  fans  ar- 
rivèrent à  Québec  dans  le  Melampus 
Cap  t.  Hawker. 


Q.  Combien  a-t-il  été  passé  d'actes  dans  la  2me 
session  du  4me  parlement  ? 

R.  Huii,  dont  un  fut  réservé  pour  la  bon  plaisir  de 
sa  Majesté  et  sept  sanctionnés. 

Q.  Quand  eut  lieu  la  troisième  session  et  combien 
y  fut-il  passé  de  bilîs  1 

R.  Elle  eut  lieu  le  21  de  Janvier  1807,  et  passa 
onze  bills  dont  un  fut  réservé  pour  connoitre  le  bon 
plaisir  du  roi.  celui  de  la  SoeiHt  bienveillante. 


DU    CANADA,  153 

Q.  La  milice  ne  fut  elle  pas  commandée  sous  la 
présidence  de  Mr.  Dunn  1 

R.  Oui,  il  ordonna  la  levée  du  cinquième  de  la 
milice  depuis  l'âge  de  18  à  50  ans. 

Q,  Quelle  fut  la  conduite  des  milices  dans  cette 
occasion  ? 

R.  Elle  fut  si  exemplaire  que  le  président  crut  de- 
voir exprimer  par  un  ordre  général  son  approbation 
et  de  dire  qu'il  étoit  justifiable  en  soutenant,  que 
dans  aucune  partie  des  domaines  de  Sa  Majesté  il 
n'avoit  été  témoigné  un  dévouement  plus  ardent, 

Q.  Quand  arrive  le  Général  Craig  1 

R.  Le  18  d'Octobre  1807. 

Q.  Quand  partit  il  de  la  province  1 

R.  Le  19  Juin,  1811. 

Q.  Quelle  opinion  a-t-on  de  son  administration  ? 

R.  Elle  est  encore  de  nos  jours  regardée  comme 
arbi taire  et  tirannique. 

Q.  Pourquoi  ? 

R.  Pour  avoir  deux  fois  dissout  les  parlements, 
avoir  saisi  la  presse  de  la  Gazette  Canadienne  et 
avoit  emprisonné  l'imprimeur,  et  les  propriétaires. 

Q.  Combien  s'est  il  passé  d'actes  pendant  son  ad- 
ministration ? 

R.  En  tout  cinquante  six,  dont  deux  furent  réservés 
au  bon  plaisir  de  sa  Majesté. 

Q.  Quand  la  chambre  offrit  elle  de  payer  la  liste 
civile  ? 

R.  Le  28  de  Février  1810,  par  une  adresse  au 
Roi  et  aux  deux  chambres  du  parlement  d'Angleterre. 
K3 


1 54  HISTOIRE 

CHAPITRE    T. 

Des  faits  les  plus  jwtabhs  sous  V administration  du 
Général  Prévost  d'heureuse  mémoire. 

Le  General  Prévost  arrivoit  dans  un 
moment  bien  critique,  la  province  étoit 
agitée  en  dedans  en  conséquences  des 
mesures  de  la  dernière  administration,  et 
menacée  en  dehors  par  les  Américains  ; 
cependant  il  sent  par  sa  modération  son 
affabilité  sa  prudence,  rétablir  la  tranquil- 
lité intérieure  et  repousser  les  efforts 
des  ennemis  à  l'extérieure,  comme  on  le 
verra  par  la  suite  de  cette  histoire 

Il  convoqua  l'assemblée  du  parlement 
le  21  de  Février  1812,  et  lui  adressa  une 
harangue,  dans  laquelle  il  leur  disoit, 

"  Qu'il  avoit  plut  au  prince  régent  de  l'appointer 
Gouverneur  en  Chef  des  Provinces  Britanniques 
Américaines  ;  qu'il  étoit  affligé  de  ne  pouvoir  satis- 
faire leur  inquiétude  sur  la  santé  de  notre  vénérable 
et  bidn  aimé  Souverain  ;  il  les  congratuloit  sur  la  dé- 
livrance du  Portugal  et  l'affranchissement  de  l'Espagne 
— que  si  les  dispositions  inimicales  du  gouvernement* 
des  Etats  Unis  continuent,  il  faudra  une  loyauté  à 
toute  épreuve  de  la  part  des  habitants,  de  cette  colo- 
nie pour  s'opposer  à  leur  efforts  et  une  énergie  peu 


DU    CANADA,  155 

ordinaire  pour  nous  acquitter  des  devoirs  les  plus 
importants.  Sous  ces  circonstances,  il  recomraandoit 
un  soin  et  une  vigilance  continuels  pour  mettre  la 
colonie  en  sûreté  soit  contre  une  invasion  ouverte  ou 
des  adressions  insidieuses  qu'en  conséquence  ils  don- 
neroient  une  attention  prompte  aux  actes  que  l'expé- 
rience à  prouvés  essentiels  à  la  préservation  du  gou- 
vernement de  Sa  Majesté  et  qifils  manifesteroient 
îeur  zèle,  en  donnant  à  sa  Majesté  tous  les  secours 
dont  elle  auroit  besoin,  qu'il  avoit  ordonné  de  mettre 
devant  eux  un  état  du  revenu  provincial  et  un  compte 
de  la  dépense  de  l'année  qui  venoit  de  s'écouler  qu'il 
avoit  la  confiance  qu'il  éprouveroient  leur  libéralité 
dans  les  aides  pour  les  services  qu'il  recommanderoit, 
11  Qu'il  ne  doutoit  nullement  qu'ils  suivroient  l'ex- 
emple des  sujets  de  la  mère  patrie  en  déployant  un 
zélé  égal  et  une  unanimité  cordiale  pour  supporter  et 
fortifier  le gouvernement  de  sa  Majesté,  à  cette  période 
critique,  par  une  réunion  de  la  sagesse  et  des  talents 
qu'ils  possédoient  pous  la  conservation  de  cette  ex- 
cellente et  très  parfaite  forme  du  Gouvernement  qu'ils 
avoient  reçue  d'un  peuple  grand,  libre  et  éclaire." 

Le  29  de  Février  la  chambre  fut  ad- 
mise à  présenter  son  adresse  à  Son  Ex- 
cellence en  réponse  à  sa  harangue  à  la 
laquelle  il  lui  plut  de  faire  la  réponse  sui- 
vante. 

Messieurs  ele  la  Chambre  (P Assemblée, 
"  Je  vous  rends  grâce  de  cette  adresse  loyale  :  vos 
expressions    d'attachement  à  la  personne  et  au  gou- 
vernement de  sa  Majesté,  de  reconnoissance  envers 


156  HISTOIRE 

son  altesse  royale  le  Prince  Régent  et  de  zèle  pour  io 
service  public,  me  donnent  les  plus  grades  espéran- 
ces que  rien  ne  manquera  de  votre  part  pour  co-opéïer 
dans  les  mesures  que  je  croirai  devoir  être  nécessaires 
pour  la  sûreté  de  cette  province,  et  dans  les  efforts 
que  je  ferai  pour  conserver  la  paix  et  la  tranquillité  à 
ses  habitants,  je  vous  suis  obligé  des  assurances  que 
vous  m'avez  donnés  de  votre  attention  à  ces  actes, 
que  j'ai  considérés  comme  essentiels  pour  la  préser- 
vation du  gouvernement  de  sa  Majesté  tel  qu'il  est 
heureusement  établi  par  la  loi  en  cette  province,  en 
même  temps  je  ne  puis  m 'empêcher  de  regretter  qu'à 
cette  occasion  vous  avez  cru  expédient  de  porter 
votre  attention  sur  des  procédés  qui  ont  eu  lieu,  sous 
aucun  de  ces  actes  ;  et  je  vous  engage  ardemment, 
comme  le  moyen  le  plus  efficace  d'assurer  la  tran- 
quillité de  la  province,  et  de  manifester  votre  ardeur 
pour  le  bien  public,  de  dériger  vos  soins  entièrement 
sur  1  état  actuel  des  affaires  ;  et  j'espère  et  j'attends 
de  vous  autant  de  votre  confiance  qu'il  est  nécessaire 
pour  donner  de  la  fermeté  et  de  l'efficacité  à  l'ad- 
ministration légal  du  gouvernement,  et  par  là  me 
mettre  eu  état  de  promouvoir  le  bien  être  et  la  pros- 
périté de  ce  pays,  et  de  maintenir  intactes  les  droits, 
l'honneur,  la  dignité  de  la  couronne  de  sa  Majesté." 

La  chambre  a  été  constamment  em- 
ployée jusqu'au  19  de  Mai  1812,  qu'elle 
fut  sommée  de  se  rendre  auprès  de  Son 
Excellence  dans  la  chambre  du  Conseil 
Législatif  où  il  lui  plut  de  donner  la  sanc- 
tion royale  aux  bills  suivants  : 


DU     CANADA. 


157 


Acte  qui  fixe  le  temps  de  l'enrôlement 
de  Ja  milice 

Do.  pour  empêcher  la  destruction  des  en  ■ 
fans  bai 'a; 

Do.  pour  les  pèches  du  district  de  Gaspé- 

Do.  pour  le  commerce    avec    les    Etats- 
Unis. 

Do.  pour  maintenir  le    bon    ordre,    1er. 
fêtes  et  dimanches. 

Do  pour  limiter  les  actions  pénales. 

Do.  concernant  les  ordres  d'habeas  cor- 
p  u  s  a  cl  s  n  bj  icia  n  d  ;  : 

Do.  pour  des  maisons  d  "'ion. 

Do.  pour  par  achever  la  prison  à  Québec. 

Do.  pour  déléguer  le  pouvoir  d'adminis- 
trer ies  serments. 

Do.  pour  régler  les  pilotes  et  vaisseaux 

Do  pou  i  rer  le  Château  St.  Louis. 

Do.  pour  prévenir  les  ma';  an- 

cielles. 

Do.  pour  régler  les  élections  contestées. 

Do.  concernant  les  étra 

Do.  pour  ériger  un   pont  sur  la  Rivière 
Mont  m  rency. 

Do.  pour  aide  pécuniare  à  l'Hôpital  Gé- 
néral. 


15a  HISTOIRE 

Do.  Do.  à  l'Hôtel  Dieu 

de  Québec. 
Do.  pour  un  droit  de  péage  sur  le  pont 

d'Alexis  Gosselin. 
Do.  pour  ériger  un  pont  sur  le  bras  SL 

Nicolas. 
Do  pour  mieux  régler  la  milice. 
Do   pour  octroi  d'argent  à  Sa  Majesté, 
Après  quoi   Son    Excellence   dans  une 
gracieuse  ha  langue  a  exprimé, 

"  Sa  vivre  approbation  de  l'assiduité  avec  laquelle 
les  membres  du  Parlement  s'éloient  appliques  aux  ob- 
jets importants  qu'il  leur  avoit  recommandés,  il 
leurs  disoit  qu'ils  avoient  amélioré  le  système  de 
milice  et  que  les  moyens  additionnels  qu'ils  avoient 
donnés  pour  la  défence  de  la  province  lui  faisoit  at-. 
tendre  de  nouvelles  preuves  de  loyauté,  de  zèle  et  de 
patriotisme  de  la  part  des  habitants.  Vous  méritez, 
disoit-il  aux  messieurs  de  la  Chambre  d'Assemblé, 
mes  remerciments  des  preuves  que  j'ai  reçues  de 
votre  confiance  dans  mon  administration,  par  les 
avances  libérales  que  vous  avez  faites,  pour  le  besoin 
du  service  public  ;  vous  pouvez  compter  sur  l'exer- 
cice d'une  économie  justE  et  prudente,  dans  l'appli- 
cation de  ce  que  vous  avez  si  généreusement  accordé, 
il  finissoit  par  dire  que  les  indices  de  dispositions 
hostiles  de  la  part  des  Etats  Unis  demandoient  de 
notre  part  des  efforts  convenables  pour  nous  garantir 
de  leurs  effets  ;  pourquoi  il  leur  recommandoit  forte- 
ment de  porter  dans  leurs  comtés  respectifs,  les  mêmes, 
dispositions  qui  tes  avoient  guidé  dans  leurs  procédés. 


DU    CANADA.  15*2 

législatifs,  et  imprimer  dans  l'esprit  de  leurs  constitn-. 
îrnts  combien  la  conservation  du  bonheur  inestimable 
dont  ils  jouissoient  dépend  de  leur  capacité  et  de  leur 
inclination  à  co-operer^avec  les  forces  de  sa  Majesté, 
à  repousser  les  insultes  et  les  injures  de  toute  puissant- 
ce  étrangère.'* 

A  la  suite  de  cette  harangue  l'Hono- 
rable Orateur  du  Conseil  Législatif  sig- 
nifia que  c'étoit  la  volonté  et  le  plaisir  de 
Son  Excellence  que  le  parlement  fut 
prorogé  au  vingt  neuvième  de  Juin  sui- 
vant. 

Un  article  dans  la  Gazette  de  Québec 
dp  23  d'Avril  1812  annonçoit  la  levée  du 
corps  de  Voltigeurs  sous  le  commande- 
ment dn  Major  de  Salaberry  qui  se  com- 
pletoit  avec  une  promptitude  digne  de 
l'ancien  esprit  martial  dn  pays. 

Le  ^8  de  Mai  il  plut  à  son  Excellen- 
ce le  commandant  de  faire  divers  promo- 
tions et  appointements  dans  la  milice  et 
de  former  quatre  bataillons  de  milice  d'é- 
lite et  incorporée. 

Ls.  de  Salaberry  fut   appointé  Lient. 
Col.  et  Commandant  le  1er.  Bataillon. 
J.  B.  Hertel  de  Rouville    Do.    2e.  Do. 
Jas   Cuthbert  Do.    3e.    Do. 

JU  P.  T.  Tachereau  Do.    4e.    Do, 


160  HISTOIRE 

L'Infanterie  légère  de  Glengary  avoit 
été  complétée  il  y  a  déjà  quelques  semai- 
nes. 

Tous  les  rapports  des  officiers  de  Mi- 
lice s'accr  ruent  à  dire  que  le  tirage  ou  sort 
des  Miliciens  s'est  fait  avec  bonne  grâce 
et  que  même  dans  plusieurs  compagnies  il 
y  a  eu  assez  de  volontaires  pour  n'avoir 
pas  recours  au  tirage. 

La  première  division  des  Voltigeurs 
s'embarqua  le  23  de  Mai  dans  des  bateaux 
à  Montréal  pour  se  rendre  à  Longueuil  et 
de  là  a  Chambly  ;  ils  ne  furent  pas  plutôt 
ou  large  qu'on  entendit  des  cris  réitérés 
de  Vive  le  Roi  !  Vive  notre  bon  Gouver- 
neur !  Vive  le  Capt.  Perrault  ! 

Le  4  de  Juin  i!  plut  à  son  Excellence 
de  faire  des  debouhlements  dans  plusieurs 
bataillons  de  milice  de  différentes  parties 
de  la  province. 

Le  tirage  des  milices  se  continuoit  avec 
îe  plus  grand  succès  ;  c'etoit  à  qui  mieux, 
à  Jire  le  vrai  le  nombre  des  volontaires 
ex cédoit  le  nombre  de  ceux  tirés  au  sort, 
d'un  bout  de  la  province  à  l'autre.  Les 
discours  des  officiers  commandant  avoient 
excité  un  enthousiasme  général. 


PU  CANADA.  iGi 

Le  29  Juin  la  Gazette  de  Québec  an- 
nonça la  déclaration   de  guerre    du  Con- 

3 

grès  Américain,  et  la  prise    d  ci-  \ 

gé  de  prop  Lac 

Ontario. 

Son  Excellence  partit  le  1er.  de  Juillet 
pour  Montréal,  et  le  bataillon  de  milice  in- 
corporée eut  ordre  de  l'aller  joindre. 

Les  bataillons  de  la  milice  sédentaire  à 
Québec  offrirent  de  faire  le  service  de 
garrison 

Le  6  de  Juillet  il  sortit  un  ordre  géné- 
ral enjoignant  aux  bataillons  de  milice  de 
se  tenir  prêts  au  premier  avis  pour  être 
incorporés  et  marcher  où  besoin  serait 

Le  16  de  Juillet  18121a  Chambre  d'As- 
semblée reçut  ordre  de  se  rendre  dans  'a 
chambre  haute  de  la  Législature  où  Son 
Excellence. 

"  Los  félicita  de  les  trouver  assembles  en  parle- 
ment dans  un  moment,  où  tous  les  principes  de  devoir 
et  toute  considération  d'intérêts  exigêoient  tous  les 
efforts  réunis  pour  le  soutien  des  droits  d  • 
et  pour  la  défence  de  cette  partie  imp< 
empire  ;  qu'on  doit  regretter  que  les  dispositions 
hostiles  du  gouvernement  Américain  ayant  frustré  les 
efforts  de  sa  Majesté  pour  la  conservation  de  l'amitié 
les  Etats  Unis  et  qu'enfin  elles  se  soient  m; 


1Ô2  HISTOIRE 

festées  par  une  déclaration  de  guerre.  Que  pour  faire 
face  à  cet  événement  inattendu,  il  se  reposoit  avec 
la  plus  grande  confiance  sur  le  courage  des  sujets  de 
sa  Majesté  en  cette  province,  sur  leur  attachement  et 
leur  zèle  pour  la  religion  de  leurs  ancê  tres,leurs  loyauté 
envers  leur  souverain  et  sur  leur  amour  ardent  pour 
les  vrais  intérêts  de  leur  pays,  ou'il  étoit  persuadé 
qu'ils  ne  se  laisseroient  pas  intimider  par  leurs  me- 
nances,  ni  séduire  par  leurs  offres  insidieuses;  il  se 
fieroit  entièrement,  sous  les  auspices  de  la  divine 
providence,  à  leurs  plus  grands  efforts  soutenus  du 
courage  et  de  la  loyauté  de  la  milice,  et  de  la  valeur, 
de  l'habilité  et  de  la  discipline  des  troupes  régulières 
de  sa  Majesté  pour  repousser  toutes  entreprises  hos- 
tiles qui  pourroient  être  faites  contre  cette  colonie. 
Il  observoit,  avec  peine,  que  les  établissements  né- 
cessaires des  forces  de  la  milice,  ainsi  que  les  diffé- 
rents services  et  opérations  de  la  campagne  prochaine 
seront  sujets  à  des  dépenses  considérables,  mais  qu'il 
avoit  confiance  dans  leur  sagesse  et  dans  leurs  dispo- 
sitions généreuses  pour  telles  aides  que  les  circonstan- 
ces et  la  situation  des  affaires  pourroient  requérir,  et 
prenoit  l'occasion  de  les  assurer  qu'elles  seront  fidè- 
lement employées  qu'il  ressentiroit  la  plus  grandesa- 
t'^faetion,  si  dans  l'exécution  de  ses  devoirs,dans  sa  si- 
tuation importante,  il  peut  être  le  mobile  de  la  défense 
du  pa}-s,  et  le  soutien  des  droits,  de  bonheur  et  de  la 
prospérité  des  sujets  de  sa  Majesté  dans  cette  partie 
de  son  empire.  Qu'il  avoit  un  grand  plaisir  de 
pouvoir  les  assurer  que  la  bonne  conduite  et  les  pro- 
grès dans  la  discipline,  dont  il  à  été  témoin  dans  les 
bataillons  incorporés  de  la  milice,  lui  donnoient  les 
plus  grandes  espérances  qu'ils  contribueront  efficace- 
ment à  cet  objet  important,  il  concluoit  par  dires 


DU    CANADA.  163 

3U  étant  convaincu  qu'il  pouvoit  se  fier  dans  leur 
issistance  etco-operation  dans  toutes  espèces  de  me- 
sures jugés  nécessaires  pour  le  bien  être  et  la  sûreté 
publique,  et  s'aitendant  qu'elles  seront  décisives 
lans  leurs  caractères  et  promptes  dans  leur  exécuti- 
)n,  il  anticipoit  avec  confianee  l'heureuse  issue  de  la 
louvelle  guerre  dans  laquelle  nous  étions  engagés." 

De  lendemain  la  chambre  fut  admise  à 
présenter  à  Son  Excellence  l'adresse  en 
■épouse  à.  sa  harangue  à  laquelle  il  lui 
plut  de  faire  le  réplique  suivante  : 

3Içssicurs  de  la  Chambre  (V Assemblée. 
M  Je  vous  fais  mes  plus  sincère  remerciments  pour 
rotre  adresse  Vraiement  loyale  ;  les  fortes  assurances 
;jue  vous  m'avez  données  de  votre  promptitude  à 
:oroperer  dans  toutes  mesures,  qui  pourront  être 
Kigcs  nécessaires  pour  la  sûreté  et  le  bien  être  de 
cette  partie  des  domaines  de  sa  Majesté,  a  cette  pré- 
sente époque  si  importante,  n'ont  pas  manqué  de 
m'etredes  plus  satisfaisantes,  ce  sera  avec  un  grand 
plaisir  que  je  ferai  connoitre  à  sa  Majesté  le  zèle  et 
la  loyauté  qui  vous  animent,  et  la  confiance  qu'ils 
m'inspirent  que  vous  supporterez  cordialement  par  la 
suite  le  gouvernement  de  sa  Majesté  dans  cette  pro- 
vince, recevez  mes  meilleurs  remerciments  pour  la 
haute  et  favorable  opinion  qu'il  vous  a  plu  avoir  de 
moi,  et  l'assurance  de  mon  désir  le  plus  vif  d'en  méri- 
ter la  continuation." 

Le  18  Mr.  Irvine  présenta  a  la  cham- 
bre un  message  privé  et  confidentiel,  ten- 
dant à  renforcer  le  gouvernement  de  Sa 
Majesté  en  l'arment  de  l'autorité  iiidispen- 


164  HISTOIRE 

sable  d'arrêter  promptement  tous  les  ef- 
foi  (s  qui  pqorroientêtre  faits  pour  causer 
du  désordre  et  de  l'insubordination,  et  pu- 
nir les  coupables  ;  et  un  autre  de  même 
nature  pour  faciliter  la  circulation  des  bil- 
lets d'armée,  auquel  étoit  joint  un  extrait 
du  rapport  du  Conseil  Exécutif  à  Son  Ex- 
cellence pour  l'émanation  des  dits  billets. 
Le  parlement  ayant  concouru  dans  les 
mesures  recommandées  par  Son  Excellen- 
ce, il  donna  le  1er  Août  la  sanction  royale 
à  lacté  pour  fa  cil.  ter  la  circulation  des 
billets  de  l'armée  dans  les  termes  suivants, 
*  au  nom  de  Sa  Majesté,  je  remercie  ses 
loyaux  sujets,  j'accepte  leur  bienviellance 
et  sanctionné  ce  bill,"  etensuite  il  pronon- 
ça la  harangue  suivante  : 

"  Messieurs  du  Conseil  Législatif  et  Messieurs  de  la 
Chambre  d'Assemblée. 
"  Je  ne  puis  terminer  cette  session  sans  vous  assu- 
rer que  j'ai  observer,  avec  beaucoup  de  satisfaction, 
l'assiduité  et  la  persévérance,  avec  les  quelles  vous 
vous  êtes  appliqués,  à  l'affaire  importante  que  je  re* 
commandis  à  votre  considération  immédiate,  lorsque 
je  vous  assemblai,  et  j'espère,  avec  confiance,  que 
l'on  trouvera  que  la  loi  qui  a  été  le  résultat  de  vos 
délibération  répondra  aux  fins  salutaires  aux  qu'elles 
elle  est  destinée." 


DU    CANADA.  165 

Messieurs  de  la   Chambre  d'Assemblée. 
"  Je  vous  fais   mes  plus  sincères  renier  ciments  du 
Subside  que  vous    m'avez  si  généreusement  accordé 
pour  me    mettre  en  état  de  subvenir   aux   nécessités 
actuelles." 

"  Messrs.  du  Conseil  Législatif,  et 
"Messrs.  de  la  Chambre  cV Assemblée. 
"  Je  vous  prie  instamment  de  faire,  dans  vos  diffé- 
rents postes,  les  plus  grands  efforts  pour  m 'aider  à 
promouvoir  le  bonheur  des  sujets  de  Sa  Majesté  dans 
cette  province,  en  encourageant  parmi  eux  un  esprit 
de  subordination  et  de  loyauté  active,  comme  étant 
les  moyens  les  plus  efficaces  d'assurer  la  continuation 
des  bienfaits  que  le  dispensation  de  tous  les  biens  a 
si  libéralement  répandus  sur  eux." 

Le  parlement  fut  ensuite,  prorogé  ait 
quinze  de  Septembre  suivant. 

Le  3  d'Août  ii  sortit  un  ordre  général 
de  milice  qui  annonçoit  que  Son  Excel- 
lence dispensoit  les  milices  de  Québec  du 
service  de  là  garnison,  en  conséquence  de 
l'arrivée  des  troupes,  et  les  remercîoit  des 
services  qu'elles  avoient  rendus  de  la  ma- 
nière la  plus   patriotique  et  désintéressée. 

Le  S  du  même  mois  le  public  fut  informé 
delà  prise  du  fori  de  Michilimnkinac  sur 
les  Américains  et  que  l'ennemi  sous  le 
Brigadier  Général  Huil  avoit  été  repous- 
sé dans  trois  attaques  sur  partie  de  la  gar- 


166  HISTOIRE 

nison  d'Amhersburg,  où  le  41eme.  Régi- 
ment s'étoit  particulièrement  distingué. 

Par  un  ordre  Général  du  25  Août  de 
Son  Excellence  le  commandant  en  chef  on 
apprit  la  reddition  du  Détroit  avec  2500 
prisonniers  de  guerre,  Américains  au  Ma- 
jor Général  Brock* 

On  fut  informé  par  un  ordre  général  du 
succès  d'une  action  entre  les  troupes  An- 
gloise  et  Américaines  dans  le  haut  Cana- 
da, où  il  fut  fait  neuf  cents  prisonniers 
Américains  et  où  le  Major  Général  Brock 
perdit  la  vie. 

On  étoit  constamment  sur  le  qui  vive 
par  les  bruits  qui  se  répandoient  :  tantôt 
c'étoit  une  armée  qui  alloit  nous  attaquer 
dans  un  tel  endroit,  tantôt  c'étoit  une  ten- 
tative dans  un  tel  autre,  un  poste  forcé, 
&c.  toute  les  forces  étoient  concentrées 
près  de  la  rivière  à  la  colle  où  paroissoit 
être  le  plus  grand  danger. 

Le  26  Novembre  1812,  il  sortit  un  or- 
dre général  du  quartier  général  de  la  prai- 
rie qui,  tout  en  dispensant  de  leurs  servi- 
ces les  détachements  de  la  milice  séden- 
taire, leur  payoit  un  juste  tribut  pour  le 
zèle  animé  et  la  loyauté  courageuse  qu'ils 


DÛ  CANADA.  1G7 

broient  manifesté  en  joignant  leurs  frères 
d'armes  et  leur  permettoit  de  retourner 
chez  eux. 

Le  lendemain  il  en  sortit  un  autre  à  l'oc- 
casion d'une  attaque  sur  un  poste  Améri- 
cain près  de  St.  Régis. 

Le  six  de  Décembre  le  Général  Prévost 
arriva  à  Québec  ou  il  fut  congratulé  pat- 
une  adresse  affectueuse  des  citoyens  le  dix. 

Le  29  Décembre  Son  Excellence  ouvrit 
la  quatrième  session  du  septième  parle- 
ment par  une  harangue  où  il  disoit  en 
substance, 

<:  Qu'en  exécutant  les  mesures  de  précaution  adoP" 
tés  pour  ladéfence  du  pays,  il  avoit  été  secondé  par 
les  efforts  volontaires  des  sujets  de  tout  rang  d'une 
manière  qui  fortifie  les  droits  qu'ils  avoient  déjà  à  la 
confiance  et  à  l'affection  de  leur  souverain;  que  cet- 
te conduite  prouvoit  efficacement  que  le  language 
méprismt  et  les  monaces  inconsidérées  d'un  enne- 
mi présomptueux  n'ont  servi  qu'à  exciter  leur  courage 
héréditaire,  fermer  les  yeux  à  toute  considération 
étrangère  et  à  faire  des  efforts  et  des  saciiricps  pour 
sauver  leurs  pays  et  assurer  leur  prospérité  future, 
que  les  premiers  fruits  d'une  loyauté  aussi  distingué, 
et  d'un  tel  dévouement  à  la  juste  Ôause  d'un  Souve- 
rain chéri,  ont  été  sensibles  dans  la  manière  honora- 
ble dont  s'est  terminée  la  compagne,  sans  effusion  de 
sang,  sans  perte  de  territoire,  et  sans  qu'il  ait  été  né- 


rO«  HISTOIRE 

ccssairc  d'interrompre  les  précieuses  jouissances  de  \d 
paix  en  recourant  à  la  loi  martiale.  Avoir  pleinement 
pians  de  l'ennemi  pour  la  conquête  du 
Hau:  être  emparés   de    Michiliroaki- 

nac  et  du  Détroit  ;  avoir  forcé  l'armée  des  agresseurs 
de  se  rendre  avec  son  Général,  obtenu  à  Queei 
un  brillant  succès  qui  n'a  été  obscurci  que  par  la  mort 
vraiment  lamentable  du  brave  Major  General  Brock. 
arrivée  à  l'heure  même  de  la  victoire;  avoir  rempor- 
té tout  récemment  des  avantages  sur  l'ennemi  dans 
le  Haut  et  Bas  Canada  ;  voila  autant  de  sujets  d'une 

xatulation  sincère,  autant  de  motifs  ;  de  remer- 
cier le  Souverain  arbitre  de  l'univers  qui  nous  traite 
avec  plus  de  miséricorde  que  nous  le  méritons.-— 
Que  non  seulement  ii  les  félicitoit  sur  les  succès  ob- 
tenus en  Canada,  mais  encore  sur  ceux  obtenus  en 
Portugal  et  en  Espagne. — Qu'en  examinant  l'état  du 
revenu  et  de  la  dépense  des  douze  derniers  mois  ils 
verront  que  le  revenu  de  l'année  dernière  a  diminuée 
qu'il  comptait  sur  leur  sagesse  et  leur  libéralité  à 
remplir  ce  vui  de  mesure  d'autant  plus  nécessaire  que 
les  dépenses  augmentaient  ;  qu'il  a  la  confiance, 
qu'en  réfléchissant  sur  l'importance  des  objets  en 
contestation,  ils  s'empresseront  à  accorder  à  Sa  Ma- 
jesté, les  secours  nécessaires  au  service  public  et  suffi - 
dans  la  présente  conjoncture.  Qu'il  a  une  gran- 
de satisfaction  de  leur  apprendre,  en  réponse   à  leur 

>se  au  prince  régent,  que  son  altesse  royale    mit 

h     •  ;   Ile  co  ifi  :  ùc  ■  dans  le  courage  et  la  loyauté  des 

Majesté  qu'elle  ne  craint  nul- 

I  -  attaques  directes,    ni  les  pièges   que   l'en 

teiidroit  à  leur  affection. — 11  les  infonnoit  aussi,  que 


Î)U    CANADA.  169 

l'émission  des  army-bills  avoitéîé  suivie  des  plus  heu- 
reux effets,  dans  la  crise  présente,  et  il  leur  recom- 
mandent d'adopter  à  cet  égard  les  règlements  ultéri- 
eurs qui  paraîtront  nécessaires. — Que  conforme- 
mentaux  pouvoirs  dont  la  législature  l'avoit  revêtu  il 
avoit  requis  l'assistance  des  ..  mr  défendre  la 

province,  et  qu'il  avoit  vu  par  lui  même,  avec  la  plus 
vive  satisfaction,  l'esprit  public,  l'ardeur  soutenue 
et  l'amour  de  leur  pays,  rie  leur  religion,  et  de  leurs 
loix;  qu'elles  avoient  manifestés  à  cette  occasion, 
que  des  dispositions  semblables  unissent  et  animent 
toutes  les  classes  des  sujets  de  Sa  Majesté  et  ne  peu- 
vent manquer  de  maintenir  notre  sûreté  au  dedans  et 
nous  faire  respecter  au  dehors,  que  tout  en  rendant 
témoignage  à  l'allégresse  avec  laquelle  on  s'est  sou- 
mis aux  loix  de  la  milice,  il  est  induit  à  appeler 
leur  attention  à  une  révision  partielle  de  ces  loix,  et 
à  la  nécessité  de  les  rendre  plus  propres  à  étendre 
leur  objet,  en  certains  cas,  et  de  les  mieux  adopter 
aux  besoins  du  moment.  Qu'à  la  période  critique 
et  hazardeuse  où  nous  sommes,  il  ne  saurait  expri- 
mer en  termes  trop  forts  combien  il  est  nécessaire  de 
mettre  dans  l'expédition  des  affaires  publiques  toute 
la  promptitude  qui  permet  l'importance  des  ma- 
tières, et  plein  de  confiance  dans  leur  zèle  et  leur 
unanimité,  il  les  assure  de  son  vif  désir  de  co-operer 
à  toutes  les  mesures  qui  résulteront  pour  promouvoir 
la  sûreté  et  le  bonheur  de  la  province." 

Le  2  de  Janvier  1813  la  chambre  fut 
admise  à  présenter  son  adresse  en  répon- 
se a  ia  harangue  de  Son  Excellence  à  la- 
quelle il  lui  plut  de  répliquer. 


170  HISTOIRE 

"  Que  les  sentiments  exprimés  dans  leur  adresse 
étaient  dignes  des  représentants  d'un  peuple  loyal, 
brave  et  éclairé  et  méritaient  ses  plus  vifs  réraerci- 
men.ts.  Que  leur  approbation  des  mesures  qu'il 
avoit  adoptées  pour  !a  sûreté  et  le  bonheur  de  la 
province  lui  étoit  bien  flatteuse.  Que  s'il  resuite  de 
ces  mesures  des  suites  aussi  favorables,  qu'il  a  lieu  de 
les  attendre  de  la  protection  divine,  il  en  sera  gran- 
dement redevable  à  l'aide  libéral  et  au  prompt  se- 
cours qu'ils  lui  ont  donnés  en  toutes  occasions, 
Qu'il  recevoit  avec  une  grande  confiance  l'assutance 
de  leur  appui,  qu'il  consideroit  comme  l'anticipation 
d'une  chose  que  son  inclination  et  son  devoir  ren- 
doient  l'objet  constant  de  ses  efforts,  savoir,  la  sûreté 
et  la  prospérité  de  la  Colonie." 

Le  15  de  Février  1813  la  Chambre  fut 
mandée  auprès  de  Son  Excellence  dans 
la  Chambre  du  Conseil  Législatif  où   il 
sanctionna  les  bills  suivants  : 
Acte   pour   améliorer  la  communication 
par  terre  entre  les  provinces  du  Bas 
et  du  haut  Canada. 
Do.  concernant  les  étrangers. 
Do.  pour  le  commerce  des  bois. 
Do.  pour  le  soulagement  des  foux  et  des 

enfans  abandonnés 
Do.  pour  les  fortifications  de  Montréal. 
Do.  pour  la  police  des  cités  de  Québec, 
Montréal,  et  les    Trois -Rivières    et 
d'autres  villages. 


DU    CANADA.  171 

Do.  pour  construire  un  pont  à  St.  Tho- 
mas. 
Do.  pour  droits  additionnels  à  sa  Majesté. 
Do.         do.  pour  la  défense  de  la  pro- 
vince. 
Do.  pour   la  circulation   des  billets   de 
l'armée. 
Le  bill  intitulé  "  acte  pour  accorder  des 
droits   à  sa    Majesté    pour  subvenir  aux 
besoins   de  la  province,  pendant  la  pré- 
sente guerre  avec  les  Etats  Unis  de  l'A- 
merique  et  pour  autre  fins,"  a  été  réservé 
pour  la  signification  du  plaisir  de  Sa  Ma- 
jesté sur  icelui. 

Ensuite  Son  Excellence  par  sa  haran- 
gue à  informé  les  deux  chambres, 

"  Que  le  service  de  Sa  Majesté  exigeant  sa  pré- 
sence immédiate  sur  la  frontière,  il  étoit  dans  la  né- 
cessité de  terminer  la  session.  Il  les  remercioit  d'a- 
voir expédié  les  affaires  publiques,  avec  zèle  et  promp- 
titude et  d'avoir  passé  des  loix  si  nécessaires  à  la 
sûreté  et  au  bonheur  de  la  province  dans  la  crise  sé- 
rieuse où  elle  se  trouvoit  ;  les  Etats  Unis  mettant 
tout  en  œuvre  pour  la  subjuguer.  Il  les  félicitoit  d'un 
sucrés  signale  dans  le  Haut  Canada,  où  grâce  à  la 
protection  divine  et  à  la  valeur  et  habilité  des  trou- 
pes régulières  de  S.  M.  et  de  la  milice,  une  nouvelle 
entreprise  de  la  part  de  l'ennemi  pour  envahir  cette 
province  n'a  abouti  qu'à  la  défaite  entière  des  s 


172  HISTOIRE 

seurs.  Il  ajouta  en  s'addressant  à  la  chambre,  qu* 
la  libéralité  avec  la  quelle  elle  a  c.ccordé  les  subsides 
nécessaires  au  service  public  demande  ses  plus  vifs 
remerciments.  Il  concluoit  par  dire  qu'il  y  avoit 
toute  probabilité  que  la  présente  crise  exigeroit  des 
sacrifices  aux  quels  leur  loyauté  et  leur  patriotisme 
lui  répondoient  qu'ils  se  soumettroient  sens  hésiter  ; 
qu'il  avoit  même  lieu  de  croire  que  leur  bon  exemple 
ameneroit  tous  les  sujets  de  S.  M.  et  cette  province  à 
se  prêter  avec  joie  à  tout  ce  que  Ton  pourroit  exiger 
d'eux  pour  la  défense  du  pays  et  le  maintien  du  bon- 
heur dont  ils  jouissoient  sous  le  gouvernement  doux 
et  paternel  de  Sa  Majesté." 

Le  parlement  fut  prorogé  au  29  de 
Mars  suivant. 

Le  Commandant  en  Chef  partit  le  len- 
demain pour  Montréal  et  de  la  pour  le 
Haut  Canada  où  il  alloit  voir  par  lui  même 
les  dispositions  qu'on  y  avoit  faits  pour 
la  défense  du  pays. 

On  apprit  à  Québec  le  4  de  Mars  qu'- 
Ogdemburg  étoit  tombé  entre  nos  mains 
le  vingt  deux  de  Février,  avec  une  partie 
de  la  garnison,  onze  pièces  de  canon,  six 
cent  cinquante  armes  et  une  grande 
quantité  de  provisions  de  bouche, 
lerie  et  de  marine,  et  que  Técumseth,  le 
fameux  Chef  Sauvage  avoit  défait  Farriè- 
*e  garde  d'IIarrison  et  envoyé  à  Amhers^ 


DU    CANADA.  1/3 

burg  outre  les  prisonniers  cinq  cent  bœufs 
et  autant  de  codions. 

Son  Exceilence  le  Commandant  en 
Chef  arriva  à  Québec  le  16  de  Mars,  il 
paroitque  sa  présence  dans  le  Haut  Ca- 
nada avoit  inspiré,  dans  tentes  les  classes 
une  nouvelle  ardeur  pour  la  défense  de 
cette  province, 

11  repartit  le  4  Mai  avec  sa  suite,  pour 
Montréal,  le  12  il  sortit  une  proclamation 
de  l'Hon.  Major  Général  Francis  de  Rot- 
tenburg  annonçant  sa  nomination  d'ad- 
ministrateur de  la  province  du  Bas  Cana- 
da. 

On  apprit  à  Québec  le  27  que  son 
honneur  Sir  Robert  Haie  sheaife  étoit 
arrivé  à  Kingston  le  4  venant  de  York, 
qu'il  avoit  laissé  le  27  d'Avril,  jour  auquel 
les  Américains  en  a  voient  prit  posses- 
sion. 

On  fut  informé  le  même  jour  par  un  or- 
dre général  des   quartiers    généraux 
Kingston  du  21  de  Mai  du  résultat  d'un 
combat  à  la  Rivière  des  Miamis  le  5  ei 
nos  troupes  sous   le  Brig.   Gen.    F: 
ter  et  une  partie  de  l'armée  sous  le  Ma- 


174  HISTOIRE 

jorGen.  Harrison,  où  l'ennemi  à  été  en- 
tièrement défait  et  a  perdu  treize  cents 
hommes. 

Le  Brigadier  Général  Vincent  fut  for- 
ee  le  27  Mai  d'évancer  le  Fort  George 
et  de  retraiter  vers  Queenston. 

Un  ordre  Général  du  même  du  7  Juin 
félicité  les  troupes  sur  le  succès  qui  a 
couronné  l'attaque  sur  le  camp  ennemi  à 
Gages  la  Teille,  fort  de  3500  hommes, 
où  il  a  été  pris  4  pièces  de  canon  avec 
les  tombereaux  et  les  chevaux,  2- Briga- 
dier généraux,  5  Officiers  de  l'état  Major 
et  Capitaines  et  plus  de  100  prisonniers. 

Le  5  d'Août  on  fut  informé  par  un  or- 
dre du  district  du  Major  Général  Com- 
mandant à  Montréal  que  la  force  navale 
et  militaire  récemment  envoyer  en  expé- 
dition sur  le  Lac  Champiain  avoit  rem- 
pli son  but,  en  détruisant  l'arsenal,  le  fort, 
les  édifices  du  commisariat,  les  magazins 
et  quelques  bateaux  à  Plattsburg,  avec 
les  casernes  étendues  de  Saranac  pour 
quatre  mille  hommes,  ainsi  que  les  caser- 
nes et  magasins  a  Swanton,  à  la  baie  de 
Missisquoui  et  à  Champiain. 


DU    CANADA.  17a 

Le  19  Août  la  Gazette  de  Québec 
nous  fit  part  d'un  ordre  des  quartiers  gé- 
néraux de  Kingston  du  14,  annonçant 
la  prise  de  quatre  vaisseaux  de  la  flotte 
ennemi  sur  le  Lac  Ontario. 

Le  25  Sept.  Son  Excellence  le  Gou- 
verneur en  Chef  arriva  de  Kingston  à 
Montréal  et  partit  peu  de  jours  après  pour 
rejoindre  un  nombre  considérable  de  nos 
miliciens  assemblés  au  sud  du  fleuve  à 
cause  de  l'approche  de  l'ennemi  des 
frontières. 

On  apprit  par  la  Gazette  de  Québec 
du  21  Octobre  1813,  le  résultat  désas- 
treux d'un  combat  naval  sur  le  Lac  Erie 
qui  a  été  suivi  d'un  égal  sur  terre  sous  le 
Général  Proctor. 

On  fut  informé  par  un  ordre  général 
daté  de  la  fourche  sur  la  Rivière  Château - 
guay  du  27  d'Octobre,  1813  du  succès 
brillant  d'un  engagement  entre  l'armée 
Américaine  sous  le  Général  Hampton  et 
nos  piquets  avances,  où  le  Lieut.  Colo- 
nel de  Salaberrv  repoussa  la  principale 
colonne  de  l'ennemi,  avec  une  poignée 
d'hommes  du  corps  clos  Voltigeurs  et  des 


176  HISTOIRE 

Canadiens  fencibles  n'excédant  pas  trois 
cents  hommes,  quoique  l'ennemi  revint 
plusieurs  fois  à  la  charge. 

Ces  avantages  furent  dus  à  la  sagesse 
des  dispositions  du  Général  de  Wattevil- 
îe  et  à  la  intrépidité  du  Lient.  Colonel  de 
Salaberry  et  à  la  bravoure  des  Canadiens 
sous  ces  ordres. 

Cet  exploit  termina  glorieusement  la 
campagne  ;  le  4  Novembre  il  sortit  un 
(  rare  général  qui  déchargeoit  les  milices 
sédentaires  du  service,  si  l'ennemi  ne  fai- 
soit  aucune  nouvelle  tentative  pour  enva- 
hir la  province,  dans  lequel  Son  Excel- 
lence le  Gouverneur  en  Chef  disoit 

"  Déclarer  avec  orgueil  et  satisfaction  aux  braves  et 
loyaux  miliciens  du  Bas  Canada  sa  reconnoissancc 
du  zèle  et  de  la  promptitude  avec  les  quels  ils  a  voie  fit 
volé  à  leurs  postes,  et  de  la  patience  et  de  la  fermeté 
avec  les  quelles  ils  ont  enduré,  dans  cette  saison  ri- 
goureuse, les  fatigues  et  les  privations  aux  quelles  ils 
ont  été  exposés  ;  la  fermeté  et  la  discipline  ont  brillé 
dans  tous,  et  la  bravoure  et  l'intrépidité  qu'ont _mon- 
trées  six  compagnies  composées,  à  quelque  peu 
d'hommes  près,  de  Fencibles  et  de  miliciens  Cana- 
diens, sous  la  conduite  immédiate  du  Lient.  Colonel 
de  Salaberry,  en  reproussant  avec  honte,  une  armée 
Américaine  de  vingt  fois  leur  nombre,  convient  le 
nom  Canadien  d'un  honneur  nui  ne  termina  jamais.'' 


DU  CANADA  17? 

On  apprit  encore  par  un  ordre  général 
du  là  de  Novembre  des  quartiers  géné- 
raux à  La  Oinne  que  le  corps  d'observa- 
tion, avec  la  division  des  chaloupes  Ca- 
nonières  partie  de  Kingston  pour  suivre 
les  mouvements  de  l'armée  ennemi  sous 
le  Major  Gén.  Wilkinson  avoit  compiete- 
ment  défait,  sous  les  ordres  du  Lient.  Col. 
Morrison,  une  division  considérable  de 
l'armée  Américaine  ;  qu'ensuite  ils  avoi- 
ent  fait  une  descente  a  Ha  mil  ton,  oùils 
avoient  été  mis  en  possession,  par  les  lia- 
bitans,  des  magasins  publics  de  l'armée 
et  des  effets  pris  à  bord  des  bateaux 
marchands  de  Montréal  quelques  semai- 
nes au  paravant  :  après  quoi  ils  avoient 
continué  d'harasser  l'ennemi  et  Tavoient 
empêché  de  s'avancer  vers  Montréal  où 
le  Général  s'étoit  vanté  publiquement  de 
prendre  ses  quartiers  d'hiver. 

Le  commencement  de  l'hiver  à  mis  fin 
aux  opérations  militaires  pour  le  présent. 
Si  le  succès  de  la  campagne  a  mis  au 
grand  jour  le  courage  des  canadiens,  il  a 
du  humilier  les  Américains  et  vraisembla- 
blement ils  y  penseront  à  deux  fois  avant 


178  HISTOIRE 

d'entreprendre    l'invasion  d'nn   pays,  si 
bravement  protégé  par  ses  habitants. 

Le  21  de  Décembre  on  fut  informé  par 
un  ordre  général  de  la  prise  do  Fort 
George  à  Niagara  le  douze'  du  dit  mois 
qui  fut  abandonné  honteusement  à  l'ap- 
proche du  Col.  Murray. 

lie  24  il  fut  présenté  par  les  citoyens 
de  Québec  une  adresse  de  félicitations  à 
iSon  Excellence  le  Gouverneur  en  Chef 
sur  son  retour  et  ses  succès,  dus  a  la  pru- 
dence de  ses  mesures,  ainsi  qu'a  son  ac- 
tivité. 

"  A  laquelle  il  fit  la  réponse  suivante. 

11  Je  reçois  cette  adresse  avec  les  sentiments  d'un, 
véritable  plaisir  et  vous  offre  mes  remerciments  des. 
termes  flatteurs  dans  les  quels  vous  vous  y  exprimez 
sur  mon  retour,  dans  cette  capitale.  Vos  félicitations 
partent  précisément  de  la  source  qui  peut  m 'être  la  plus 
désirable,  savoir,  d'une  manière  libérale  et  candide 
d'envisager  les  mesures  que  j'ai  adoptées  peur  la 
sûreté  de  cette  province,  et  de  mon  commandement 
en  général.  La  promptitude  avec  laquelle  les  ha- 
bit; .  i. s  de  la  province  se  sont  rendus  à  mon  appel, 
ainsi  qu'à  la  bravoure  et  la  constance  qu'ils  ont  ma- 
nifestées à  l'heure  du  danger  ont  pleinement  justifié 
l'opinion  que  j'a vois  conçue  de  leur  fermeté,  patrio- 
tisme et  loyauté.  Il  est  singulièrement  flatteur  pour 
moi,  tant  par  vos  assurances  que  par  beaucoup  d'au- 
tres indices  également   certains  et  agréables,  que  la 


DU    CANADA.  179 

Confiance  quo  j'ai  mise  en  eux  A  été  amplement 
payée  de  "leur  part  par  une  semblable  confiance  en 
moi.  Soutenu  de  votre  appui,  je  ne  me  permets  pas 
de  douter  que  mes  efforts  à  venir  pour  l'avantage  de 
mon  pays  et  la  défense  de  cette  province  en  soient 
couronnés  des  mêmes  succès  que  la  divine  providen- 
ce a  daigné  m* accorder  jusqu'à  présent." 

Le  18  Janvier  1814  la  chambre  étant 
assemblée  reçut  l'injonction  de  se  rendre 
dans  la  chambre  haute  de  la  Législature 
auprès  de  son  Excellence  le  Gouverneur 
en  Chef  qui  leur  dit  en  substance  dans  sa 
gracieuse  harangue. 

"  Que  c'étoit  pour  lui  une  grande  satisfaction  de 
ics  rencontrer  de  nouveau  en  parlement,  assuré  que 
leurs  délibérations  seront  influencées  par  les  mêmes 
principes  de  loyauté  et  d'affection  envers  le  souve- 
rain et  de  zèle  actif  pour  la  sécurité  et  le  bonheur 
de  cette  province,  qui  ont  jusqu'ici  distingué  le  peu- 
ple du  Bas  Canada.  Il  les  informoit  que  Sa  Majesté 
étoit  toujours  malade  et  que  le  Prince  Régent  conti- 
nuoit  d'administrer  le  gouvernement  avec  sagesse  et 
énergie.  Qu'il  y  avoit  une  confédération  formidable  en 
Europe  pour  arrêter  les  efforts  du  dominateur  de  la 
France  pour  obtenir  l'empire  universal.  Que  les  opé- 
rations splendides  en  Espagne  du  Marquis  de  Wel- 
lington ont  rivalisé  toutes  les  précédentes-  Que  si  on 
jette  les  veux  sur  nos  propres  rivages,  on  y  trouvera 
une  ample  matière  d'actions  de  grâce  envers  le  sou- 
verain destributeur  de  tous  les  biens,  dans  la  conclu- 
sion de  la  dernière  compagne,  effectuée  d'une  maniè- 
re si  glorieuse  pour  les  armes  Britanniques  et  désas- 


180  histoire 

XilMOI  pour  celles  de  l'ennemi.  Q*e  la  défaite  qu'il 
a  essuyée  sur  la  rivière  Chateauguay,  ou  une  poignée 
de  braves  Canadiens  ont  repoussé  une  puissante  di- 
!  de  son  armée,  et  la  brillante  victoire  rempor- 
tée sur  les  bords  du  St.  Laurent,  par  un  petit  corps 
d'observation,  sur  l'armement  formidable  du  Major 
Général  Wiikinson,  ont  tout  à  la  fois  hautement  rele- 
vé l'honneur  des  armes  de  Sa  Majesté  et  déconcerté 
d'une  manière  affective  tous  les  plans  de  l'ennemi 
pour  l'invasion  de  cette  province.  Que  malgré  les 
avantages,  de  l'ennemi  dans  le  Haut  Canada,  dans  le 
principe,  cependant  nous  devons  nous  féliciter  de 
voir  qu'en  dernier  lieu,  le  théâtre  de  la  guerre  à  été 
porté  sur  son  propre  territoire,  où  on  lui  a  enlevé 
Niagara,  la  plus  forte  de  ses  fortresses,  ainsi  que 
les  postes  importants  de  Black  Rock  et  de  BnfTelo» 
En  passant  ces  événements  en  revue,  il  se  rap- 
Doloit  avec  orgueil  et  satisfaction  qu'il  avoit  été  té- 
moin de  l'empressement  zélé,  avec  lequel  chacun 
avoit  fait  son  devoir,  tant  dans  la  milice  que  dans 
tomes  les  autres  classes  des  sujets  de  Sa  Majeslé  en 
cette  province,  ce  qu'il  considéroit  comme  le  signe 
le  moins  équivoque  de  leur  loyauté  pour  leur  souve- 
rain et  de  leur  détermination  à  défendre,  jusqu'à  la 
dernière  extrémité,  cette  importante  portion  de  ses 
domaines.  Qu'il  fera  mettre  devant  eux  un  état  du 
revenu  provincial  de  la  couronne,  ainsi  que  la  dé- 
fense de  l'année  dernière.  Qu'une  des  mesures 
adoptées  dans  la  dernière  session,  pour  subvenir  aux 
besoins  du  service  public,  ne  fait  que  de  commencer 
à  être  mis  en  opération  et  comme  elle  paroit  devenir 
une  source  très  productive  de  revenu,  il  la  recorn- 
mandoit  avec  confiance  à  leurs  délibérations  pour  les 


DU     CA.NADA.  181 

appropriations  en  faveur  de  Ici  défense  de  la  province, 
qui  pourroitêtre  requises  par  la  nature  de  la  querelle 
où  l'on  se  trouve  engagé  et  par  les  circonstances  du 
temps.  Que  non  obstant  l'aspect  favorable  de  nos 
affaires  en  ce  moment,  néanmoins  ont  doit  être  prêts 
à  repousser  rigoureusement  les  entreprises  que  pour- 
îoit  suggérer  la  présomption  de  notre  ennemi  po>ur 
l'accomplissement  de  son  projet  d'invasion.  11  se 
reposoit  donc  sur  leur  sagesse  et  vigilance  à  suggérer 
tout  ce  qui  pourroit  être  nécessaire  à  cette  fin.  Qu'il 
étoit  pleinement  convaincu  que  sa  place  étoit  rempli 
de  difficultés,  que  néanmoins  il  étoit  encouragé  à 
remplir  ses  devoirs,  persuadé  qu'il  seroit  aidé  par  eux 
à  maintenir  l'honneur,  et  à  promouvoir  le  service  de 
son  souverain,  avancer  la  prospérité  de  la  province 
et  en  préserver  l'intégrité  sont  des  objets  qu'il  ne 
perd  pas  de  vue  et  qu'il  espère  opérer  avec  leur  as- 
sistance. Que  son  ambition  est  de  pouvoir  rendre 
témoignage  à  son  Altesse  Royale  le  Prince  Régent  de 
la  loyauté,  du  zèle  et  de  l'unanimité  des  sujets  Cana- 
diens de  Sa  Majesté  et  d'emporter  avec  lui,  en  quel- 
que temps  qu'il  retourne  auprès  du  Roi,  la  bonne 
opinion  et  l'affection  du  peuple  de  cette  province." 

Le  quinze  du  même  mois  la  chambre 
fut  admise  à  présenter  son  adresse  en 
réponse  à  la  harangue  deSon  Excellence, 
à  laquelle  il  lui  plut  de  répondre. 

"  Que  les  sentiments  de  zèle  et  de  loyauté  mani- 
festés dans  leur  addresse  n'étoient  pas  moins  flatteuses 
pour  lui  qu'honorables  pour  eux  mêmes.  Que  leurs 
expressions  d'estime  personnel  pour  lui  et  de  confi- 
ance dans  son  administration  méritoient  ses  remer- 
M 


182  HISTOIRE 

ciments  les  plus  sincères.  Persuadé  qu'ils  continue- 
roient  d'être  animés  de  ces  sentiments  et  qu'ils 
ajouteroient  la  diligence  et  l'activité  qu'exigent  leurs 
devoirs  législatifs,  il  donnera,  en  toutes  occasions,  sa 
co-opération  cordiale  dans  les  mesures  que  leur  sages- 
se leur  suggérera  pour  le  bien  du  service  et  l'avantage 
de  la  province." 

La  chambre  s'est  occupé  des  affaires 
publiques  jusqu'au  dix  sept  de  Mars  qu'- 
elle a  été  sommée  de  se  rendre  auprès  de 
Son  Excellence  pour  la  clôture  de  ses 
séances,  après  la  sanction  donnée  aux 
bills  suivants  : 
Acte  pour  régler  les  procédures  sur   les 

élections  contestées. 
Do.  concernant  les  étrangers. 
De.  qui  règle  les  pêches  dans  le  district 

de  Gaspé. 
Do.  qui  confirme  l'accord  entre  le  Haut 

et     as  Canada. 
Do.  pour  établir  des  maisons  de  poste. 
Do.  qui  pouvoit  à  des  maisons    de  cor- 
rection temporaires. 
Do.  pour  exempter  des  droits  le  sel  pour 

l'usage  des  pêches. 
Do.   pour  accorder    aux  Sœurs   Grises 

une  somme  d'argent. 
Do.     do.  aux  foux  et  aux  enfants  aban- 
donnés    do. 


DU  CANADA.  133 

Do.  pour   faciliter  la  circulation  des  bil- 
lets de  l'armée. 
Les  deux  bills  suivants  ont  été  réservés 
au  bon  plaisir  de  Sa  Majesté. 
Acte  pour  régler  les  Boulangers. 
Do.  qui  amende  quelques  parties  de  l'ac- 
te qui  divise  la  province  du  Bas  Ca- 
nada et  en  amende  de  la  judicature. 
Ensuite  de  qui  Son   Excellence  a  fait 
une  harangue  dont  la  substance  étoit. 

"  Qu'il  lui  aurait  été  agréable  de  trouver  parmi 
eux  l'unanimité  la  diligence  et  la  confiance  libérale 
en  moi  que  les  circonstances  actuelles,  la  situation  de 
la  province  et  les  assurances  contenues  dans  leurs 
adresses  lui  donnoient  lieu  de  d'attendre,  qu'il  avoit  eu 
avec  peine  son  attente  frustrée,  avec  de  sérieux  in 
convénients  pour  le  service  public. — Qu'il  déploroit 
la  perte  d'un  bill  qui  auroit  produit  un  revenu  consi- 
dérable, ainsi  que  de  celui  pour  des  appropriations 
libérale  pour  la  défense  de  la  province,  à  cause  du 
geure  de  procédure  adopté,  et  il  regrettait  qu'en 
sacrifiant  ces  objets  désirables  il  se  soient  laissés  do- 
miner par  des  considérations  qui  leurs  ont  parut  plus 
importantes  que  la  sûreté  immédiate  du  pays  er  le 
soulagement  de  ses  défenseurs. — Les  bruits  de  paix 
qui  se  sont  répandus,  ne  donnent  aucune  assurance, 
nos  etibrts  vigoureux  et  unanimes  seront  encore  requis 
pour  maintenir  l'ascendant  glorieux  qu'il  a  plus  à  la 
divine  providence  de  nous  accorder  clans  la  lutte  ac- 
tuelle,  il  les  prioit  instamment  d'inspirer  par  leurs 


184  HISTOIRE 

leçons  et  leurs  exemples  à  tous  ceux  qu-i  les  envi- 
ronnent, le  respect  pour  les  loix  qui  les  gouvernent, 
et  une  juste  confiance  dans  ceux  qui  les  administrent 
et  les  font  exécuter,  ainsi  que  de  nourrir  et  encoura- 
ger cet  esprit  de  loyauté  et  d'attachement  à  la  per- 
sonne et  au  gouvernement  de  Sa  Majesté,  qui  à  été 
reconnu  jusqu'à  présent  pour  la  plus  ferme  barrière 
contre  tous  les  efforts  de  l'ennemi.  Comme  le  temps 
fixé  pour  la  durée  du  parlement  est  sur  le  point  d'ex- 
pirer il  saisira  l'occasion  de  s'adresser  au  peuple 
pour  l'élection  d'une  nouvelle  chambre  d'assemblée, 
c'est  pourquoi,  il  recommandoif,  avec  instance  de 
faire  leurs  efforts,  dans  leurs  positions  respectifs 
pour  donner  aux  habitants  de  cette  province  une  idée 
vraie  de  la  nature  et  de  la  valeur  de  la  constitution 
qu'ils  possèdent,  afin  que  dans  la  choix  de  leur  re- 
présentants, leur  attention  se  porte  sur  ceux  qui  sa- 
chent en  estimer,  les  avantages,  cherchant  sincère- 
ment à  la  soutenir  ;  et  par  là  promouvoir  d'une 
manière  efficace  la  sûreté,  le  bien-être  et  la  prospé- 
rité de  la  province." 

Enstuie  Filon.  Orateur  du  conseil  an- 
nonça prorogation  du  parlement  au 
sepr  d'Avril  suivant. 

Les  affaires  dans  la  Chambre  d'As- 
semblée n'ont  été  interrompues  durant 
cette  session  que  par  les  procédés  qai 
eurent  lieu  contre  les  honorables  Juges 
Jo.iathan  Sewéî,  et  James  Monck. 

Le  31  de  Mars  il  sortit  un  ordre  gvut- 


DU  CANADA.  185 

rai  de  Son  Excellence  des  quartiers  gé- 
néraux de  l'Acadie  qui  informa  le  public 
des  mouvements  de  l'ennemie  à  la  rivière 
à  la  cote  pour  tenter  une  quatrième  in- 
vasion du  Bas  Canada,  qui  fut  frustré  par 
l'intrépidité  des  troupes  et  des  milices 
sous  le  commandement  du  Lieut.  Col, 
Williams  et  du  Major  Handcock. 

Le  12  de  Mai  suivant  on  fut  informé 
par  un  autre  ordre  général  des  quartiers 
généraux  de  Montréal  de  la  prise  du  Fort 
Oswegod  le  6  du  dit  Mois. 

Le  13  Juillet  on  apprit  par  un  ordre 
général  subséquent  la  sortie  qui  eut  lieu 
le  cinq  de  ce  mois  des  lignes  de  Chip- 
pawa  et  la  perte  du  Fort  Erié  confié  au 
Major  B rock  qui  se  rendit  sans  avoir  fait 
une  défense  suffisante. 

Le  4*  d Août  un  ordre  général  du  quar- 
tier général  de  Montréal  confirma  la  nou- 
velle qui  s'étoit  répandu  que  les  envahis- 
seurs Américains  avoient  été  répoussés 
des  territoires  de  Sa  Majesté  dans  le 
Haut  Canada. 

Le  22  d'Août  il  fut  ordonné  par  una 
.proclamation  de  Son  Excellence  que  lç 


186  HISTOIRE^ 

13e me  de  Septembre  prochain  seroit  un 
jour  d'action  de  grâce  ati  Tout  Puissant 
pour  ses  bienfaits. 

On  apprit  le  23  du  dit  mois  l'exploit 
brillant  du  Capt.  Dobbs  de  la  marine  roy- 
ale dans  la  prise  de  deux  Goélettes  Amé- 
ricaines près  du  Fort  Erié. 

Le  23  Son  Excellence  ayant  reçu  des 
renforts  d'Angleterre,  licencia  le  6eme 
bataillon  de  milice  incorporée  faisant  le 
service  à  Québec  et  les  remercia  du  zèle 
et  de  l'activité  qu'il  avoit  manifesté  et  s'en- 
gagea à  donner  du  service  aux  officiers 
qui  désiréroient  en  prendre  dans  les  au- 
tres bataillons. 

L'ordre  Général  de  Plattsburg  du  14 
Septembre  nous  apprit  la  retraite  de  l'ar- 
mée Angloise  du  territoire  Américain  et 
la-perte  de  la  flotille  sur  le  Lac  Champlain. 

Le  5  de  Novembre  les  Américains  éva- 
dèrent le  Fort  Erié  après  l'avoir  fait  sau- 
ter. 

Le  1er  Décembre  le  détachement  du 
3eme  Bataillon  de  la  milice  incorporée 
servant  dans  les  chaloupes  canonières 
reçut  l'ordre  de  joindre  le  quartier  gêné- 


DU    CANADA.  187 

rai  du  corps  et  Son  Excellence  exprima 
dans  son  ordre  général  le  haute  estime 
qu'il  faisoit  du  zèle  qui  les  avoit  porté  à 
embrasser  volontairement  une  branche 
de  service  si  difficile. 

Le  15  de  Décembre  Son  Excellence  le 
Gouverneur  en  Chef  arriva  à  Québec 
avec  sa  suite  et  fut  reçut  avec  les  honneurs 
militaires  dûs  à  son  rang. 

Le  20  il  reçut  l'adresse  de  félicitations 
des  citoyens  de  Québec  à  laquelle  il  fit 
la  réponse  suivante. 

"  Messieurs, 

"  Je  suis  vivement  touché  de  votre  adresse  affeo 
tueuse  et  des  marques  que  je  reçois  de  la  fermeté  et 
de  la  constance  de  vos  sentiments  sur  les  mesures  que 
j'ai  adoptées  pour  la  vraie  gloire  et  les  intérêts  les 
plus  chers  de  l'empire,  la  préservation  des  territoires 
de  Sa  Majesté  et  la  protection  de  ses  sujets  confiés  à 
mes  soins. — Vous  me  rendez  justice  en  observant 
mon  dévouement  sans  borne  à  tous  les  devoirs  de  ma 
charge,  ma  récompense  la  plus  agréable  consiste 
dans  notre  bonheur  et  attachement,  et  je  ne  crois  pas 
que  ces  effets  puissent  exister  sans  qu'il  en  résulte 
cette  gracieuse  approbation  de  mon  souverain  que 
vous  me  souhaitez  d'une  manière  si  obligeante. 

Le  21  de  Janvier  1815  la  Chambre 
d'Assemblée  fut  intimée  de  se  rendre  au- 
près de  Son  Excellence  dans  la  Cham- 


188  histoire 

bre  du  Conseil  où  il  lui  fut  enjoint  de  re- 
tourneur  dans  leur  appartement  pour 
choisir  un  orateur  et  de  venir  le  présenter 
le  24  à  une  heure  après  midi. 

En  conséquence  le  24  elle  présenta  Mr, 
Papineau  comme  son  orateur  qui  fut  ap- 
prouvé dans  les  formes  usitées. 

Après  quoi  il  délivra  la  harangue  dont 
la  substance  étoit. 

"  Qu'il  s'étoit  empressé  de  les  assembler,  aussitôt 
après  la  fin  des  opérations  de  la  guerre, — -Qu'il  étoit 
assuré  que  les  délibérations  de  la  1ère  session  du  8eme 
parlement  seroient  distinguées  par  des  principes  de 
loyauté  patriotique,  et  par  une  disposition  à  la  cor* 
dialité,  à  la  confiance  et  à  la  bonne  volonté  mutuelle. 
Il  les  requéroit  de  prendre  en  considération  le  renou- 
vellement des  Statuts  qui  ont  pour  objet  le  bonheur 
du  peuple  et  la  sûreté  permanente  de  cette  province, 
qui  sont  sur  le  point  d'expirer  et  il  osoit  se  flatter  que 
le  Prince  Régent  attendoit  dans  les  mesures  qu'ils 
adopteroient  de  nouvelles  preuves  de  leur  estime 
pour  l'excellente  constitution  qu'il  avoit  plû  à  Sa 
jMajesié  d'accorder  au  pays. — Les  sujets  du  Roi  con- 
tinuent de  gernir  sur  son  indisposition  et  ils  déplorent 
la  fatalité  qui  l'empêche  de  partager  la  joie  générale 
de  ses  sujets  et  celle  de  ses  alliés,  sur  le  rétablisse- 
ment des  trônes  et  le  renversement  de  la  tyrannie. — 
Que  la  paix  dont  les  nations  Europiennes  jouissent 
n'a  pas  encore  étendue  son  influence  sur  les  conseils 
Américains,  l'orgueilleux  Capitale  de  Washington,  a 


DU    CANADA.  189 

néanmoins  éprouvé  le  sort  que  les  forces  Améri- 
caines avoient  fait  subir  au  siège  du  gouvernement 
du  Haut  Canada. — Que  les  renforts  qu'il  a  reçu  l'ont 
mis  en  état  de  diminuer  le  fardeau  de  la  guerre 
qui  portoit  sur  les  habitaûts  de  cette  province  ;  mais 
que  dans  toutes  les  occasions  où  il  avoit  eu  besoin  de 
leurs  services,  l'alacrité  et  le  zèle  avec  lesquels  ils 
les  avoient  rendus,  attestoient  suffisamment  la  fidé- 
lité, la  loyauté  et  le  patriotisme  qui   les    attachent  à 

Sa  Majesté. Que  malgré   l'existence  de  la  guerre, 

la  prospérité  règne  au  milieu  d'eux,— que  l'armée 
Américaine  après  une  longue  et  sévère  campagne  a 
été  forcée  de  renoncer  aux  avantages  partiels  qu'elle 
avoit  gagnés  dans  le  Haut  Canada  et  de  nous  laisser 
a  l'abri  de  toute  aggression.— Que  les  besoins  du  ser- 
vice public  continuant  d'être  grands  et  varies  il 
comptoil  sur  leur  libéralité  à  continuer  d'y  faire  face 
et  à  renouveller  un  bill  de  revenu  productif,  qui  n'a 
pas  eu  lieu  dans  la  dernière  session,  ainsi  qu'à  faire 
à  l'acte  des  billets,  d'armée  telles  modifications 
qui  seront  jugées  nécessaires. — Que  le  public  atten- 
doit  deux  des  exemples,  qu'en  conséquence  il  étoit 
persuadé  que  dans  leurs  procédés  ils  donneroient  des 
preuves  de  cette  confiance  libérale  dans  le  gouverne- 
ment de  Sa  Majesté  et  de  cette  unanimité  de  vues  qui 
sont  si  essentielles  au  service  public,  et  sans  lesquel- 
les, leurs  bonnes  intentions  ainsi  que  les  siennes, 
perdroient  nécessairement  de  leur  influence  et  de  leur 
effet." 

Le  trente  de  Janvier  la  chambre  fut 
admise  à  présenter  son  adresse  à  Son 
Excellence  en  réponse   à   sa  gracieuse 


190  HISTOIRE 

haranque,  dans  laquelle  elle  concluoit  par 
dire, 

"  Q  l'animés  parle  vœu  unique  de  rempîirses  de- 
voirs, en  soutenant  dans  cette  province  les  droits  civils 
et  politiques  des  sujets  de  Sa  Majesté  tels  qu'ils  sont 
heureusement  établis  par  les  loix,  en  travaillant  a 
augmenter  leur  sûreté  et  étendre  leur  bonheur,  ses 
vœux  ne  peuvent  que  s'accorder  avec  celles  du  gou- 
vernement de  Sa  Majesté,  et  donner  lieu  à  une  con- 
fiance réciproque. — De  son  côté  elle  ne  feroit  que 
suivre  l'impulsion  de  ses  sentiments  naturels,  en  s'a- 
bandonnant  à  eux  de  la  corrfra«cfi  la  plus  entière 
envers  le  gouvernement  de  Sa  Majesté. — Que  guidée 
par  le  désir  de  nourrir  l'esprit  de  l'union  et  de  la  con- 
corde, par  ses  procédés,  elle  sont  avec  son  Excellen- 
ce, que  le  bien  public-,  doit  en  être  le  fruit,  et  que, 
sans  une  conduite  réglée  sur  ces  principes,  ses  efforts, 
comme  ceux  de  son  excellence  elle  même,  per- 
droient  une  partie  de  leur  influence  et  de  leur  effica- 
cité." 

A  laquelle  adresse  Son  Excellence  ré- 
pondit : 

"31essrs.  delà  Chambre  d'Assemblée. 
"  Je  vous  fais  mes  sincères  remerciments  pour 
cette  adresse  loyale;  et  j'observe  avec  une  vraie 
satisfaction  votre  disposition  adopter  â  cordialement 
telles  mesures  qui  pourront  tendre  à  mieux  soutenir 
le  gouvernement  de  Sa  Majesté  et  établir  la  pr.  spé- 
rité  de  cette  province. — Je  ressents  beaucoup  de  sa- 
tisfaction envoyant  que  les  mesures  que  j'ai  adop- 
tées, ont,  après   avoir  été  vues  sans  prévention  et 


DU    CANADA.  19l 

avec  candeur,  obtenu  votre  approbation. — Je  ne  né- 
gligerai aucun  moyen  d'augmenter  les  sentiments  de 
confiance  que  vous  m'avez  manifestés." 

La  chambre  s'est  ensuite  retirée  dans 
ses  appartements  où  elle  a  vaqué  aux  af- 
faires publiques  jusqu'au  25  de  mars  1815 
qu'elle  fut  sommée  de  se  rendre  auprès 
de  Son  Excellence  qui,  en  sa  présence, 
donna  la  sanction  royale  aux  bills  sui- 
vants : 

Acte  pour  les  foux  et  les  enfans  abandon- 
nés. 
Do.  pour  régler  les  apprentifs  et  autres. 
Do.  pour  subvenir  aux  besoins  de  la  pro- 
vince. 
Do.  au  sujet  des  fortifications  de  Mon- 
tréal. 
Do.  pour  le  soulagements  des  étudiants 

en  droit. 
Do.  qui  pourvoit  aux  règlements  de  po- 
lice. 
Do.  pour  régler  le  commerce  avec  les 

Etats  Unis. 
Do.      do.  pour  le  commerce  des  bois. 
Do.  qui  accorde  de  l'argent  à  Jos.  Bou- 

chette. 
Do.  pour  encourager  l'inoculation, 


192  HISTOIRE 

Do.  pour  la  tenue  de  la  Cour  d'Appel. 

Do.  pour  régler  les  Boulangers. 

Do.  pour  payer  les  officiers  et  dépenses 
du  parlement. 

Do.  pour  démolir  la  halle  du  marché  de 
Québec. 

Do.  pour  réparer  la  Salle  d'Audience  à 
Québec. 
Les  deux  bills  suivants  ont  été  réservés 
au  bon  plaisir  de  sa  Majesté. 

Do.  pour  accorder  un  salaire  à  l'orateur 
de  la  Chambre. 

Do.  pour  accorder  certains  droits  addi- 
tionnels à  Sa  Majesté. 
Les  quatre  actes  suivants  ont  été  sanc- 
tionnés et  acceptés. 

Do.  pour  accorder  de  nouveaux  droits 
pour  subvenir  aux  besoins  de  la  pro- 
vince. 

Do.  pour  ouvrir  le  Canal  de  Lachine. 

Do.  pour  améliorer  les  communications, 
intérieures. 

Do.  pour  accorder  des  pensions  aux  mi- 
liciens blessés  et  si  on  ajoute  le  bill 
sanctionné  le  8  du  présent  mois  pour 
mieux  régler  la  milice,  on  trouvera 


DU  CANADA  193 

qu^ii  a  été  passé  pendant  cette  ses- 
sion vingt-deux  actes. 
Ce  préliminaire  terminé  Son  Excellen- 
ce dans  sa  harangue  aux  deux  chambres 
leur  dit  en  substance, 

"  Que  les  mesures  qu'ils  avoient  adoptées  ayant 
pourvu  aux  intérêts  publics,  dont  l'importance  re- 
queroit  leur  attention  immédiate,  et  cela  d'une  ma- 
nière qui  prouve  également  une  juste  intelligence  des 

besoins  de  la  province,  et  un  désir  empressé  d'en 
avancer  la  prospérité,  il  ne  sauroit  différer  plus  long- 
temps de  les  dégager,  de  ces  utiles  travaux  publics 
qui  les  ont  tenus  éloignés  de"  leurs  affaires  particu- 
lières.— Il  avouoit  qu'il  leur  devoit,  ainsi  qu'à  un  jus- 
te sentiment  de  justice,  d'exprimer  la  haute  satisfac- 
tion avec  laquelle  il  a  considéré  leur  application  in- 
fatigable à  des  matières  si  étroitement  liées  avec  le 
bonheur  général. — Que  la  libéralité,  avec  laquelle 
ils  venoient  de  pourvoir  à  des  objets  d'une  grande 
utilité  publique,  étoit  une  preuve  suffisante  qu'ils 
avoient  procédé  sur  des  principes  loyaux  et  patrio- 
tiques, qui  ne  peuvent  diriger  les  représentants  d'un 
peuple  libre,  sans  leur  donner  de  la  dignité." 

"  Vous  aurez  appris,  disoit-ij,  avec  satisfaction,  que 
le  désir  de  Sa  Majesté  de  renouveller  son  amitié 
avec  l'Amérique  a  rencontré  dans  le  gouvernement 
des  Etats  Unis,  une  disposition  semblable,  et  qu'il 
s'en  est  suivi  une  paix,  dont  les  provisions  finales  et 
la  durée  nous  autorisent  à  espérer  qu'elle  servira  de 
compensation  aux  maux  de  la  guerre,  qu'elle  à  ter- 
minée. 


194  HISTOIRE 

"  Il  lui  restoit  à  les  informer  qu'il  avoit  reçu  ordre 
de  son  Altesse  Royale  le  Prince  Régent  de  retourner 
en  Angleterre,  à  l'effet  de  repoussGr  des  imputations 
qui  affectoient  son  caractère  militaire  qui  ont  été 
avancées  par  le  ci-devant  commandant  en  Chef  de  là 
Marine  sur  les  lacs  du  Canada:  et  tout  en  s'éloignant 
d'eux  avec  regret,  il  sasisoit  avec  empressement  cette 
occasion  de  justifier  sa  réputation. — Que  quel  qu'oc- 
cupé qu'il  soit  d'un  sujet,  qui  appelé  son  attention 
d'une  manière  si  peu  attendue,  il  les  prioit  d'être  as- 
surés qu'il  emportoit  avec  luiun  vif  souvenir  du  ferme 
soutien  qu'ils  lui  avoieni  donné,  et  qu'il  sera  flatté  de 
pouvoir  bientôt  représenter  personne  à  son  Altesse 
Royale  le  Prince  Régent  le  zèle  et  la  loyauté  mani- 
festé par  toutes  les  classes  des  sujets  de  Sa  Majesté 
dans  l'Amérique  Britannique  du  Nord,  pendant  son 
administration  ;  leur  attachement,  à  son  auguste  per- 
sonne et  à  son  gouvernement,  et  très  particulière- 
ment l'ardeur  et  le  dévouement  que  le  peuple  des 
Canadas  a  manifestée  dans  la  dernière  lute  avec  les 
Etats  Ui.is  de  l'Amérique." 

Après  quoi  l'Hon.  Orateur  du  Conseil 
Législatif  a  dit  que  c'étoitla  volonté  et  le 
plaisir  de  Son  Excellence  que  le  parle- 
ment fut  prorogé  au  deux  de  Mai  suivant. 

Le  premier  de  Mars  la  chambte  fut  in- 
formée par  un  message  de  Son  Excellen- 
ce le  Governeur  en  Chef  qu'il  avoit  re- 
çu un  avis  officiel  et  la  conclusion  et  rati- 
fication d'un  traité  de  pait  et  d'amitié  en- 


DU    CANADA.  195 

tre  Sa  Majesté  et  les  Etats  Unis  d'Améri- 
que. 

Le  20  de  Mars  la  chambre  concourut 
dans  deux  adresses  au  Prince  Régent,  la 
1ère  relative  à  H  constitution  des  Coins 
de  Justice  dans  la  province  et  la  2eme  con- 
cernant les  craintes  sur  la  sûreté  future 
du  pays  a  moins  qu'il  ne  soit  pris  des  me- 
sures pour  mettre  à  couvert  les  parties 
vulnérables  d'icelui  et  tendant  à  accorder 
des  terres  aux  troupes  et  milices  qui  ont 
vi  dans  la  dernière  guerre. 

Le  21  il  fut  résolu  de  donner  un  servi- 
ce d'argent  à  Son  Excellence  Sir  Geo. 
Provost  de  cinq  mille  livres  Sterling  com- 
me un  témoignage  de  la  liante  idée  que 
la  chambre  avoit  des  talents,  de  la  sages- 
se et  de  l'habilité  distinquées  de  Son  Ex- 
cellence. 

Le  trois  d'Avril  1815  Son  Excellence 
Sir  George  Prévost  reçut  des  adresses  des 
citoyens  de  Québec  et  de  Montréal  plei- 
nes de  rcmerciments  pour  sa  bonne  ad- 
ministration et  de  souhaits  pour  une  ré- 
ception favorable  de  Sa  Majesté. 

Le  6  il  partit  accompagné  de  son   état 


196  HISTOIRE 

Major  et  des  officiers  généraux,  il  traver- 
sa sur  la  glace  à  la  pointe  Lévy  pour  se 
rendre  parterre  au  Nouveaux  Brunswick. 
Ce  fut  un  jour  de  deuil  pour  tout  le  pays 
de  voir  un  officier  qui  avoit  si  bien  mérite 
être  obligé  d'aller,  par  terre,  dans  une  pa- 
reille saison,  pour  se  disculper  d'accusa- 
tions sans  fondements. 

On  vit  paroitre  le  même  jour  dans  la 
Gazette  de  Québec  une  proclamation  de 
Son  Excellence  Sir  Gordon  Drummond 
en  qualité  d'administrateur  en  chef  des 
provinces  du  Haut  et  Bas  Canada  autori- 
sant les  fonctionnaires  publics  a  continuer 
dans  leurs  emplois  respectifs. 

Q.  Qui  a  succédé  au  Général  Craig 

R.  D'abord  l'Honble.  Thomas  Durm  comme  pré- 
sident, et  ensuite  Sir  George  Provost  comme  admi- 
nistrateur et  Commandant  en  Chef. 

Q.  Dans  quel  état  trouvat-il  le  Pays  ? 

R.  Partagé  en  deux  factions  dans  l'intérieure  et 
menacé  au  dehors  d'une  guerre  par  les  Etals  Unis. 

Q.  Comment  réussit-il  à  ce  concilier  les  esprits  ? 

R.  Par  sa  modération,  son  affabilité  et  sa  pru- 
dence. 

Q.  Combien  de  temp  a-t-il  gouverné  la  province  ? 

R.  Près  de  quatre  années,  employées  à  repousser 
les  invasions  des  Américains. 

Q.  Comment  parvint-il  à  les  repousser. 


DU    CANADA.  179 

R.  S'entant  que  toute  la  force  étoit  dans  les  Cana- 
diens, il  les  accueillit  bien  et  il  les  affectionna  de  ma- 
nière cfti'il  en  obteint  tout  ce  qu'il  voulut,  hommes  et 
argent:  et  par  ses  manières  affables  et  les  louanges 
il  en  fit  des  héros  qui  sauvèrent  le  pays. 

Q.  Combien  y  eut-il  de  miliciens  employés  dans 
cette  guerre  ? 

R.  D'abord  cinq  à  six  mille  et  lors  de  l'approche 
du  Général  WiJkinson  jusqu'à  vingt  mille. 

Combien  a-t-il  été  passé  d'actes,  pendant  sou 
administration,  par  le  parlement  ? 

R.  Soixante-et-huit  en  tout. 

Q.  Qu'elle  marque  de  îeconnoissance  la  chambre 
d'assemblée  donna-t-elle  au  Général  Provost  ? 

R.  Elle  vota  cinq  mille  livres  Sterling  pour  lui 
acheter  un  service  en  argent. 

Q.  Quelle  opinion  a-t-il  laissé  de  son  administra- 
tion ? 

R.  Elle  est  encore  estimée  une  des  plus  flatteuse;! 
pour  les  Canadiens  et  des  plus  glorieuses,  par  les  ec. 
casions  qn'iïs  ont  eu  de  manifester  leur  courage  et 
leur  dévouement. 


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