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Les artistes de tous les temps
SÉRIE C. — TEMPS MODERNES
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Léonce BENEDITE
ALEXANDRE
FALGUIÈRE
Préface de G. LARROUMET
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ALEXANDRE FALGUIÈRE
L'ETUDE DE M. LEONCE BENEDITE EST EXTRAITE
REVUE DE L'ART ANCIEN ET MODERNE
;
LES ARTISTES DE TOUS LES TEMPS
Série C. — Temps modernes
ALEXANDRE FALGUIÈRE
LEONCE BENEDITE
CONSERVATEUR DU MUSÉE DU LUXEMBOURG
PRÉCÉDÉ D'UNE PRÉFACE
PAR
G. LARROUMET
SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
ET SUIVI D'UN
CATALOGUE DES ŒUVRES DE FALGUIÈRE
EXPOSÉES A L'ÉCOLE NATIONALE DES BEAUX-ARTS
Du 8 Février au 8 Mars 1902
PARIS
LIBRAIRIE GEORGES BARANGER
5, Rue des Saints-Pères, 5
PREFACE
adame Falguière m'avait fait l'honneur de me
demander d'écrire une étude sur l'œuvre de son
mari, pour servir de préface au présent cata-
• logue. Je viens de constater, en lisant le travail
de M. Léonce Bénédite, que le mien serait parfai-
tement inutile ou tout au moins ferait double
emploi. On ne saurait mieux connaître ni appré-
cier le talent du grand sculpteur que n'a fait le distingué et zélé conser-
vateur du musée du Luxembourg. Surtout lue devant les œuvres, cette
appréciation laisse une idée tout à fait juste et complète de son objet;
elle est l'auxiliaire le plus sûr que puisse désirer le visiteur.
Je me borne donc à saluer ici la mémoire de l'artiste et de l'homme
dont j'ai été le confrère et l'ami, en associant à cet hommage la compagnie
à laquelle nous appartenions tous deux et où il laisse les plus vifs souve-
nirs d'admiration et d'affection. C'est à ce point de vue que ces quelques
lignes ne sauraient être tout à fait inutiles.
Corps artistique, l'Académie des Beaux-Arts est aussi une réunion
amicale et la cordialité qui y règne lui donne une physionomie particulière.
II
Celle cordialité ne naît pas seulement de la fraternité des arts et de la
carrière suivie de concert, mais, pour la plupart de ses membres, elle se
fonde sur l'enseignement reçu à l'École des Beaux-Arts, sur la camaraderie
et les rapports de maîtres à élèves dans les ateliers, sur les souvenirs d'Italie
où presque tous se sont rencontrés, pensionnaires de la villa Médicis ou
voyageurs indépendants. Elle se fortifie de toutes les occasions qui rappro-
chent les artistes, salons annuels, sociétés, réunions, grandes œuvres
poursuivies par tout un groupe d'architectes, de peintres et de sculpteurs,
comme l'Opéra de Garnier, l'Hôtel-de-Ville de Ballu et la Sorbonne de
Nénot. A l'Académie des Beaux-Arts, on a beaucoup de souvenirs communs
et l'on se tutoie beaucoup.
Par son origine et son caractère, Falguière était l'homme-né d'une
pareille confraternité. Il était toulousain jusqu'aux moelles, et le toulousain
n'admet la vie que communicative. Or, on sait quelle est dans les arts
l'importance du groupe toulousain et la place qu'il tient partout où l'on
sculpte, où l'on peint, où l'on chante. Sculpteur, peintre et chanteur,
Falguière était à lui seul tout cela, maître du ciseau et du pinceau, ama-
teur passionné de musique. Un morceau de peinture bien venu sous sa
main lui causait plus de joie qu'une œuvre magistrale de sculpture, car
en sculpture il élait toujours certain du succès, et en peinture il avait la
joie du tour de force. Mais il n'était jamais plus heureux que lorsqu'il
pouvait chanter. Il avait une belle voix de ténor et un répertoire musical
des plus riches, qui comprenait depuis la Toulousaine de Deffès, ce chant
national, jusqu'à YHenri VIII de Saint-Saëns, en passant par la sérénade
du Don Juan de Mozart. Il n'allait guère à un repas de corps sans glisser
quelque musique dans sa poche et son premier soin en arrivant était de
s'assurer comme accompagnateur d'un confrère musicien.
C'était alors une double joie de l'entendre, pour le plaisir qu'il don-
nait à autrui et pour celui qu'il se donnait à lui-même. La musique le
grisait et il s'y livrait avec une telle fougue que l'accompagnateur avait
III
quelquefois peine à le suivre. Un compositeur dont il venait de chanter
un morceau lui disait en riant : « C'est très bien, mais je t'ai fait des
concessions de mesure comme je n'en ai jamais fait à personne. »
Gais souvenirs que la mort est venue endeuiller bien brusquement !
Falguière a été jusqu'au bout d'une vitalité si exubérante et si prodigue, que
l'approche de la vieillesse semblait n'avoir aucune prise sur son activité,
sa force et sa belle humeur. A peine si, au début de l'année qui devait
l'enlever, il ressentait quelque fatigue et se plaignait de vagues malaises.
Il continuait à produire et à se dépenser. Bientôt des souffrances de plus
en plus vives lui ordonnaient le repos et les soins. Il n'avait garde d'obéir
et résistait avec une énergie insouciante aux exhortations inquiètes de son
médecin, de sa famille et de ses amis. N'avait-il pas à terminer le monu-
ment d'Alphonse Daudet, pour la ville de Nîmes, et surtout à diriger ses
ateliers, où se pressaient les élèves et les auxiliaires, celui où il enseignait
à l'Ecole des Beaux-Arts, et celui où il produisait, rue d'Assas?
Il était déjà mortellement atteint, lorsque arriva le jour fixé pour
l'inauguration du monument de Daudet. Il ne se traînait plus qu'avec
peine; il n'en voulut pas moins partir pour Nîmes, laissant derrière lui de
cruelles inquiétudes. Une fois arrivé, il retrouvait toute sa vigueur pour
diriger la mise en place, mais le jour de l'inauguration, brisé par la
douleur, il ne pouvait quitter sa chambre d'hôtel et assistait de sa fenêtre
à la cérémonie. Il eut juste le temps de repartir pour Paris, et, rentré au
foyer domestique, il prenait le lit pour mourir,
Quelques jours avant le départ pour Nîmes avaient lieu, à l'École des
Beaux-Arts, les concours pour les grands prix de Borne. Là aussi, il avait
surmonté la souffrance à force de passion pour son art et de dévouement
pour ses élèves. Je le vois encore remplir ses fonctions de juge avec une
conscience admirable, revenant à plusieurs fois devant chaque œuvre,
alors que le moindre mouvement était une torture pour lui, et ne déter-
minant son vote qu'après des comparaisons répétées.
IV
Le caractère de l'homme se peint dans son œuvre. Joie de vivre,
énergie, cordialité, conscience, les figures sorties des mains de Falguière
respirent tout cela, et chacune d'elles nous fait sa confidence sur l'âme et
la vie du grand artiste. Les voici groupées pour quelques jours, et de leur
réunion se dégage le plus éloquent témoignage que l'œuvre d'un maître
puisse porter sur elle-même. Tous les visiteurs de cette exposition en
emporteront une admiration chaleureuse. Personne n'éprouvera ce senti-
ment avec plus de vivacité que ceux qui ont eu l'honneur et la joie de
vivre dans l'intimité de Falguière, d'être ses confrères et ses amis.
Gustave Larroumet.
ALEXANDRE FALGUIÈRE'
Le lendemain de la mort de Falguière, il semblait
que notre petit coin de la rue d'Assas se fût éteint
subitement. Dans cette vieille cité du n° 68, oii avait
travaillé Paul Huet, où Paul Dubois accomplit nombre
de ses plus belles œuvres, où Delaplanche promenait
devant la grille sa grosse figure pleine de bonhomie et
de malice, Falguière, depuis plus de trente ans, ani-
mait tout de son geste rapide et de l'éclat grondeur
ou joyeux de sa voix.
On le voyait mêlé à tous les gens de ce quartier pai-
sible et provincial d'imprimeries, d'ateliers, de couvents et d'écoles; brusque
et familier, simple et bon enfant, populaire et aimé de tous, jusque des ouvriers
1 Cette étude paraîtra au moment où s'ouvrira à l'École des Beaux-Arts l'exposition des œuvres
de Falguière. mort le 20 avril 1900. La Revue a déjà eu l'occasion de reproduire plusieurs de ses
œuvres : Le poêle, t. I. p. 49. — Le poète, héliogravure, t. I, p. 2oS. — Monseigneur Lavigerie, t. III,
p. 4j3. — Le monument Bizet ù l'Opéra-Comique, héliogravure, t. IV, p. 325. — Balzac, t. V. p. 475-
— La Bochejacquelein. t. VIII, p. 121.
ALEXANDRE FALGUIERE
typographes de la maison Lahure ou du gros fruitier qui était alors établi au
coin de la rue de Fleurus. On eût dit que c'était lui qui tenait le quartier éveillé.
On le rencontrait, vers le soir, dans les parages du Luxembourg, trottant
de son pas pressé, avec son corps ramassé, Irapu et robuste, sa tête vigoureuse
aux cheveux drus et bou-
clés, au front carré de
petit taureau méridional,
sa lèvre boudeuse sous la
moustache courte, son
nez grognon aux narines
ouvertes, ses yeux som-
bres cernés de poches
lourdes, son air distrait
et préoccupé, ce je ne sais
quoi de bougon qu'on
remarque dans la physio-
nomie têtue d'Ingres.
Mais comme il fallait
peu de chose pour faire
tomber toutes ces appa-
rences soucieuses, et avec
quel entrain, quels rires
d'enfant accompagnés de
chants sonores, il atta-
quait son ouvrage !
D'habitude, il se levait
tard, mais il ne quittait
guère l'atelier de tout
Le VAINQUEUR AU COMBAT DE COQS (musfo du Luxembourg1. l'inrès- midi et COmmC il
avait supprimé de son existence toutes les obligations extérieures et mon-
'daines, il trouvait le moyen, dans ces quelques heures, d'abattre une besogne
considérable, à déconcerter ses plus habiles collaborateurs.
Il en est qui ne peuvent travailler que dans la solitude et le silence. F aiguière
avait besoin de sentir autour de lui l'activité, le mouvement et le bruit. Son
atelier,' qui n'était pas très vaste, et auquel il avait ajouté des annexes voisines,
A. Falguière. — Diane
ALEXANDRE FALGUIÈRE 3
était toujours encombré de modèles qui posaient ou se présentaient, d'élèves
qui modelaient dans un coin, de camarades en visite, de praticiens ou d'archi-
tectes, et, là où un autre aurait perdu la tête, il travaillait avec une ardeur
toute juvénile, une fièvre sacrée, un enthousiasme joyeux, une sorte d'ivresse
de la chair vivante et de la création.
Il passait d'un élève à l'autre, bourrant celui-ci, approuvant celui-là, tor-
dant une armature, drapant un mannequin, posant ou groupant ses modèles,
demandant un conseil, répondant à tout et à tous, sans perdre de vue l'inspi-
ration du moment, et, le soir, il quittait l'atelier, suivi de quelques plus jeunes
amis, d'un pas alerte et sans fatigue.
C'est qu'il était de ce Midi paradoxal et contradictoire qui produit des carac-
tères âpres et rudes comme Jean-Paul Laurens, des songeurs mystérieux
comme Henri Martin, qui, en même temps, fait un poète d'un coiffeur ou d'un
cordonnier et crée des sculpteurs comme Mercié, Idrac, Marqueste, surtout
comme Falguière. Car Falguière incarnait Toulouse; il était à lui seul tout ce
Midi qui aime la splendeur des réalités vivantes et les divins mensonges de
l'art, qui se repaît de rythmes, de formes, d'éloquence, de couleur, et qui a un
ardent et insatiable appétit d'enfant gâté pour tout ce qui est nouveau, brillant,
sonore et animé.
Il en avait, d'ailleurs, reçu les dons les plus heureux. Rarement on vit
nature plus primesautière et plus spontanée. Il produisait tout sans effort dans
le flot abondant d'une sorte d'improvisation perpétuelle et passionnée.
Tout d'instinct et d'impulsion, semblait-il, il garda jusqu'à ses derniers
jours ces merveilleuses facultés enfantines grâce auxquelles le monde est
toujours tout neuf comme au réveil d'un matin de Noël. On se demandait ce
qu'il savait, ce qu'il avait pu apprendre, quel livre il avait jamais ouvert, s'il
avait connu les poètes et les historiens autrement que par les programmes
d'école, et cependant il n'éprouvait aucun embarras de ces lacunes, car il
avait en lui tout ce qu'il fallait pour les combler.
Ce n'est pas, on doit se garder de le croire, qu'il faille trop arguer de son
ignorance et en tirer quelque conclusion à contre-sens. Assurément, Falguière
n'avait aucune culture méthodique et il était incapable d'en recevoir les élé-
ments. Mais il avait un esprit très avisé et très éveillé, un œil toujours
ouvert. A la connaissance complète des conditions de son métier il joignait
un sentiment très vif de tout ce qui était beau dans le passé et une curiosité
4 ALEXANDRE FALGUIERE
très attentive pour tous les chefs-d'œuvre des civilisations les plus diverses
qu'il admirait à plein cœur avec un jugement libre et sain et sans s'en laisser
imposer par l'autorité de l'histoire et le prestige du temps. Il adorait la naïveté
des sculptures de nos cathédrales de France, le charme de leur gesticulation,
tantôt si juste et si simple, tantôt si candidement maniérée. Quant à l'anti-
quité, ce fut là sa source de prédilection.
Dès son séjour en Italie, ce fantaisiste heureux, pour qui le travail n'était
qu'un jeu et qui n'employait pas son temps rien que dans les musées et les
églises, relevait avec un intelligent amour les fresques antiques du musée de
Naples, dont les calques nombreux demeurent encore dans ses carions.
A travers toutes les variations que peut subir le développement de l'idéal
plastique d'un artiste de notre époque, si peu disposé à la critique que soit
son jugement, ce fut toujours vers l'antique que revenait s'appuyer de
préférence l'inspiration de Falguière; ce fut toujours sur les chefs-d'œuvre
antiques qu'il basa les principes de son enseignement.
Garpeaux, qu'il aima beaucoup et qui fut son correspondant à Paris alors
qu'il était installé à Home, Carpeaux, dont l'âme frémissante cl agitée répon-
dait si bien à ses propres appels de passion et de vie, Carpeaux lui avait bien
infusé son culte pour Michel-Ange. Falguière, certes, admirait cet extraordi-
naire génie, et on pourrait noter de loin en loin quelque trace de cette admi-
ration dans tel ou tel ouvrage, où l'on retrouve les grandes proportions et les
larges plans simples du grand florentin. Mais toute cette mélancolie et tout ce
tourment, tout ce fond tragique et contenu, à la fois barbare et chrétien, ne
convenaient pas à son âme toute païenne, latine et objective. Un jour qu'un
ami lui montrait la photographie de je ne sais plus quel chef-d'œuvre de
Buonarotti : « C'est beau, c'est beau, s'écria-t-il,... mais tout cela ne fiche pas
par terre le petit Tireur d'épines ».
Falguière avait donc reçu, à son berceau, de sa bonne ville de Toulouse,
sous le regard bienveillant de Clémence Isaure, l'écrin le plus brillant des
dons les plus précieux répartis à ses lils privilégiés par ce ciel généreux :
l'activité et l'insouciance, l'audace et la mesure, limagination et le jugement
et, par-dessus tout, la jeunesse éternelle et l'amour ardent de la vie.
Il y était né en 1831, le 7 septembre, dans un ménage plus que modeste.
Le père -était maçon, et c'est ce qui explique, sans doute, qu'on se fût préoccupé
FalSiiiere Sculp,
Helioi Dinardin
0 J
LE POETE
( Salon 1807 )
Revue de lArt ancien et mode
ALEXANDRE FALGUIÈRE 5
de lui faire acquérir, dès l'enfance, les éléments du dessin. Il montra pour les
arls des goûts très précoces et se distingua si particulièrement à l'école
régionale que la municipalité le gratifia d'une petite pension pour venir se
perfectionner à Paris.
Il avait, à celte première école, subi l'empreinte de deux maîtres dont
il aima toujours à se rappeler le souvenir : l'un, qui était peintre, ne manquait
pas de valeur, disait-il, malgré sa modestie ; l'autre, un statuaire, avait une
disposition toute particulière pour arranger des mannequins admirables et
nous verrons que Falguière n'oublia pas de tirer un parti aussi admirable de
ces exemples et de ces leçons.
Arrivé à Paris, il s'engagea, pour grossir son maigre pécule, dans l'atelier
de Cartïer-Belleuse, alors en pleine vogue et qui occupa plusieurs autres
de ses illustres confrères, puis cbez un sculpteur aujourd'hui fort oublié,
injustement peut-être, Jean-Louis Chenillion; enfin il se décida à entrer à
l'École des Beaux-Arts dans l'atelier de JoulTroy. C'était en 1854. Il avait déjà
près de vingt-trois ans. Il obtint le prix de Rome en 1839, presqu'à la limite
d'âge, avec un bas-relief (un Mézence blessé par Énée et secouru par Lausus),
théâtral et scolaire comme il convient, mais qui dénote déjà cependant un
sentiment naturel du langage expressif des gestes.
A l'Ecole, Falguière étonnait et décourageait ses concurrents par cette
heureuse facilité qui lui permettait de perdre impunément son temps pour
se rattraper toujours à la dernière heure. A Rome, il surprenait encore ses
camarades qui lui voyaient entreprendre et démolir, une fois terminées, trois
ou quatre figures, un Caron, un Polyphème, un Saint Sébastien, dont il ne reste
plus même le souvenir. Son premier envoi était un bas-relief représentant
des Joueurs de cerceau; puis il envoya son Thésée enfant, dont le marbre vit le
jour au Salon de 1805, une Omphale en marbre et une belle fille italienne,
debout, la main sur la hanche, le large peigne couronnant des cheveux
nattés en volutes : Nuccia la trastecerina, dont le bronze fut acquis par
l'Etat, figures qui, toutes deux, parurent au Salon de 1866; enfin — et
je cite en dernier celte statue, bien que l'envoi en fût antérieur et qu'elle
figurât déjà au Salon de 1864 — le Vainqueur au combat de coqs, qui
s'élance d'un pied joyeux en faisant claquer ses doigts, le visage tourné gai-
ment en arrière, cette œuvre si franche et si ferme, si vivante et si jeune,
demeurée classique, depuis plus de trente années qu'elle est admirée dans
6 ALEXANDRE FALGUIERE
notre musée national, et qui assura aussitôt la réputation de Falguière.
Il revenait à Paris, déjà célèbre. Coup sur coup, en 1867 et 1MK, il expo-
ssyfr--*-- -s sait le plâtre, puis le marbre, de son Tar-
cisias, sur lequel lui était décernée la mé-
daille d'honneur. C'était le glorieux début
d'une des plus glorieuses carrières d'ar-
tiste.
Dès lors, dans le petit atelier de la rue
de l'Ouest (plus lard , rue d'Assas) les
œuvres succèdent aux œuvres, bustes et
statues, groupes et monuments, la pein-
ture alternant avec la sculpture, avec une
fécondité inépuisable, dont les Salons —
bien qu'il n'en manquât pas un — ne don-
nent qu'une faible idée. Et même ne peut-
on faire entrer en ligne de compte tout ce
qu'il a ébauché, abandonné ou détruit.
Ainsi, dès son entrée en scène, Fal-
guière s'impose par deux chefs-d'œuvre.
Ce sont ces deux ouvrages, — les seuls, en
y joignant un buste donné, que possède
notre musée du Luxembourg — qui ont le
plus contribué à asseoir solidement dans
le monde entier la gloire de l'artiste. A tra-
vers l'abondante production de sa carrière,
ils demeuraient pour le public les deux
termes les plus parfaits des deux faces sous
lesquelles lui apparaissait son génie sculp-
tural : l'une, représentant son idéal géné-
ral d'exaltation de la vie dans un sens
purement anlbropomorpbiquc ; l'autre
marquant sa recherche , sur des sujets
déterminés, des formes expressives du caractère cl de l'âme.
Ce sont, en effet, ces deux directions parallèles qui se partageront exclusi-
vement et -à peu près également son inspiration. D'une part, toute une théorie
Galatuée surprise
dessin original pour Acls et Galathèe .
A. Falguiére. — La Poésie héroïque
ALEXANDRE FALGUIERE
de figures nues, baptisées indifféremment de désignalions bibliques ou mytho-
logiques : Eve, Diane, Callislo. nymphe chasseresse, bacchante, femme au
paon ou Junon, ou encore généralités allégoriques imposées par les néces-
sités décoratives des commandes officielles : la Musique, l'Élégie, l'Asie, etc.
D'autre part, toute l'interminable suite de monuments commémoratifs, dont
quelques-uns se rattachent sans doute à des compositions d'ordre général,
comme La Savoie se donnant à la France ou La Révolution française, mais
qui sont presque toujours des représentations concrètes
de personnages réels du présent ou du passé.
Le Tarcisius est peut-être la seule manifestation
dans le mode sentimental et expressif qui soit née
spontanément dans l'esprit de Falguière d'une inspi-
ration toute personnelle.
Il fallait que le roman célèbre du cardinal \Yise-
man, Fabiola, alors en pleine vogue, eût bien vivement
frappé l'imagination de l'artiste, tout imprégné encore
des grands souvenirs de Rome, pour que la figure du
petit martyr chrétien ait pris dans son cerveau une
apparence si déterminée qu'il ait voulu à tout prix la
réaliser.
Ce phénomène ne se reproduira plus dans sa car-
rière. Il exécutera bien, peu après, une Ophélie, où
Shakespeare est si peu en cause, sous le coup immé-
diat d'une représentation musicale; mais tout le monde Le grimpedr (dossi" original)-
sait que ce n'était guère qu'un portrait charmant et un peu grêle, à peine
transposé, de la grande cantatrice Christine Nilsson. Je ne parle pas à dessein
des « femmes de Goethe » exécutées pour la société de la Photo-sculpture,
élégants sujets de commerce, que l'artiste ne tenta jamais de sortir de l'oubli.
Il était donc incapable de concevoir de lui-même, même en empruntant
aux penseurs ou aux poètes, des formes qui fussent le vêlement d'une idée, le
symbole de grandes vérités éternelles, l'expression de quelque enseignement
moral, enfin l'image parlante des sentiments ou des passions qui agitaient
les hommes de son temps. Il n'a rien d'un idéaliste, il a l'horreur des abstrac-
tions. Bien mieux, il ne se soucie même pas de l'invention ; il ne fait aucun
effort pour renouveler son sujet. Le prétexte le plus rebattu, le plus banal
8 ALEXANDRE FALCUIERE
lieu commun lui suffit, du moment qu'il peut créer dans l'espace des corps
denses et solides, des êtres bien concrets et vivants.
Car c'est une imagination purement réaliste. C'est en quoi il reste très
méridional, très conforme à l'esprit antique, et on peut dire même, très étroi-
tement conséquent avec les conditions de son art.
Je ne décrirai pas toutes ces figures de nudités fières, orgueilleuses ou pro-
voquantes, qu'on peut se rappeler avoir vues exposées toujours à la même
place, à l'entrée du hall du défunt palais de l'Industrie. C'était, chaque fois,
pour les gens du monde, un aimable petit scandale, contre-partie ou contre-
poids des scandales moins indulgemment tolérés de Rodin. Falguièrc n'y était
d'ailleurs pas indifférent. Comme tout bon méridional, il était sensible à la
gloire, et il ne dédaignait pas. à l'occasion, lui aussi, les lauriers d'une popu-
larité un peu malsaine. On se pressait, on se poussait autour de ces petits
corps frémissants de vie, qui apparaissaient tour h tour en plâtre, en
bronze, en marbre, sans se donner parfois la peine de changer de nom.
Diane ou Cal/islo, Nymphe ou Bacchante. Femme au paon ou Danseuse.
c'est sinon la même figure de femme, car au contraire chacune jouit forte-
ment de sa propre individualité, du moins toujours la même compréhension
ardente et animée de la beauté vivante de la femme.
Ici, debout, le genou plié, le pied posé sur un semblant de nuage, l'épaule
droite effacée, la tête haute, les paupières demi-baissées, une altièrc beauté,
aux formes allongées, mais pleines et vigoureuses, aux jambes nerveuses, aux
flancs robustes, abaisse lentement le bras droit qui vient de décoeber un
trait, d'un air de dédain superbe, comme si ce coup venait d'atteindre, à ses
pieds, toute l'humanité. Là, une gamine turbulente au petit corps rond, ferme
et polelé, aux tissus serrés, aux muscles élastiques, se lance, tout le torse en
avant, la jambe gauche fortement jetée en arrière, dans un mouvement ardent
de poursuite qui semble suivre le trait lâché, avec ce même geste qui dégage
tous les membres et souligne plus vivement chacun des attraits de la femme.
Un sourire impertinent éclaire son visage troué de deux yeux espiègles un peu
« canailles ». On ne peut imaginer figure plus insolente de vie, de sang jeune
et d'élan joyeux.
« Je fais une Diane, puisque les Dianes ont du succès », répondait Falguière
à un ami, au moment où il se mettait à celle qu'il appela plus tard Callisto,
pour la distinguer de la précédente. El toutes les maquettes de Dianes trouvées
■■■■_•■ le l'Art ancien el moderne
CAIN ET ABEL
Eau -forte originale de A. Falguière
Imp. Louis Fort, Pans
ALEXANDRE FALGUÏÈRE 9
dans son atelier prou von l combien il avait fini par s'attacher à celle haute
physionomie mythologique qui paraît l'avoir intéressé moins par sa réputa-
tion de mœurs sévères que parce qu'elle résumait pour lui un idéal de formes
toujours en mouvement et exhalait une fleur de jeunesse et d'ardeur un
peu sauvages. C'est encore, maintenant, une sorte d'hymne plastique des-
tiné à exalter la beauté de la femme. Mais, cette fois, sqit que le modèle
se montrât plus convenable à ce dessein, soit qu'il ait voulu tenir compte
de foules les observations soulevées par la façon très délibérée dont il
avait traité antérieurement celle divinité, il paraît se rapprocher d'un peu
plus près de la donnée mythologique. C'est une vierge élégante et fière, au
petit profil sérieux et un peu farouche, aux formes aristocratiques et allon-
gées, qu'allonge encore, dans un mouvement d'une belle envolée, la
grande ligne qui se continue du pied de la jambe droite jusqu'à l'extré-
mité du bras gauche, dressé verticalement, qui tient l'arc. Et toujours le
même geste en suspens, après le départ du trait, qui hausse la poitrine, amin-
cit les flancs, élance tout le corps; mais, ici, le but invisible est perdu dans
la profondeur des nues et la divine et hautaine pucelle semble lancer des
flèches vers les cieux.
La Femme au paon, du Salon de 1890, qui, l'année précédente, n'avait pas
craint de se parer du nom olympien de Junon, dans la section de peinture,
est, toujours, un avatar nouveau de son idéal féminin. C'est encore une fière
nudité, toute moderne de caraclère, posée avec un certain air de défi sur les
volutes d'un nuage, et s'appuyant sur le corps de l'oiseau emblématique dont
la longue queue fournit une grande ligne transversale qui, ainsi qu'une royale
traîne, ajoute à la superbe de sa beauté. De même, la charmante créature
qui fait sonner quelque Marseillaise toulousaine sur sa lyre aux cordes d'ar-
gent, la Poésie héroïque, aujourd'hui au Capitole, dans sa nudité aux modelés
souples et fuyants qui semblent pressés dans le maillot étroit de l'épiderme,
est elle, avec un attribut nouveau, une forme un peu différente de l'hommage
rendu à son constant idéal plastique.
Les Bacchantes, qui sont antérieures à ces Irois derniers marbres (le plâtre
a été exposé au Salon de 1887) nous arrêteraient déjà par cette seule considé-
ration qu'elles forment un groupe, ce qui est peu commun dans l'œuvre de
Falguière, surtout en dehors des travaux monumentaux. Ce n'est pas son
morceau Je plus célèbre el l'on sait l'accueil assez scandalisé qui lui fut par-
2
10 ALEXANDRE FALGUIÉRE
ticulièrement fait. II n'a pas, en apparence, les séductions de ses autres nus,
manifestations plastiques d'un charme plus facile à ressentir, et d'attitudes
qui, pour être franches et expressives, n'ont point cependant rompu avec les
habitudes traditionnelles.
Ces dernières, en effet, posent sur une jambe, avancent le bras, reculent
l'épaule, arrondissent le torse, élèvent la tète avec ces hanchements rythmi-
ques, ces beaux gestes, ce ton lyrique, introduits dans notre école dès le
xvi° siècle par les grands envahisseurs italiens, contre l'influence desquels ont
tenté de réagir avec vigueur certains maîtres, tels que Puvis de Chavannes
ou Degas dans la peinture, Rodindans la statuaire, en puisant dans le fonds
inépuisable des simples réalités coutumières.
Ce vocabulaire étroit de corps de ballet, transmis depuis trois siècles par
les routines des académies, la paresse des artistes, la consécration des musées,
et les détestables habitudes des modèles eux-mêmes, qui n'en connaissent
plus d'autres, Falguièrc l'acceptait sans s'en rendre compte, un peu comme
tous, en le rajeunissant par un juste emploi expressif. Mais, toutes les fois
qu'il avait à exprimer un acte réel de vie, son sentiment profond et tout
méridional de la mimique vraisemblable le conduisait à la vérité en dehors
de la banalité des conventions. C'est ce que nous pouvons observer en face
de ses personnages réels.
C'est en quoi ses Bacc/tanles nous retiennent comme un de ses ouvrages
les plus significatifs des velléités d'indépendance qui l'agitaient et qu'il aurait
développées plus librement s'il avait apporté moins d'impatience et de hâte
dans sa production.
Ici les habitudes Iradilionnelles ne sont plus rappelées que par le titre et
par le nu. Avait-il assisté ta quelque scène analogue? — Un document, sur
le genre duquel nous reviendrons plus bas, semble établir qu'il avait cherché
d'abord ce sujet, probablement pour la peinture, avec deux femmes vêtues à la
moderne, debout et se battant à coup de couteau. Dans tous les cas, il a eu
l'intuition exacte de celte lutte rageuse et craintive entre deux êtres faibles et
acharnés qui se traînent sur les genoux l'un contre l'autre en s'accrochant et
en se repoussant. Mais tout en dirigeant les lignes emmêlées de son groupe
d'une manière très savante qui lui maintient toute son unité et permet de
le présenter avec un égal intérêt sous toutes ses faces, il sort des combinai-
sons prévues- pour créer une composition tout à fait originale, non seulement
LE DllAME LYRIQUE
12
ALEXANDRE FALGUIERE
vivanle et animée, d'un réalisme très proche de la vie, bien que cependant
sans mièvrerie ni petitesse, mais encore qui est un nouveau prétexte, des
plus intelligemment choisis, pour faire valoir, dans l'exercice de l'action
la plus développée de ces jeunes muscles flexibles, toute la beauté, l'accord
et l'harmonie des formes humaines.
Falguière est donc bien, en ce sens, un réaliste, pour employer ce mot
dans son acception la plus large. C'est
au point même qu'on a pu lui repro-
cher d'être resté parfois trop mêlé au
milieu des réalités contingentes. Et en
effet la créature vivante, le modèle, a
joué dans sa vie un rôle qui en fait
presque une sorte de collaboration éloi-
gnée et inconsciente.
Tel corps a inspiré telle statue ; tous
les amis de Falguière pourraient en
nommer l'original. Il n'a même pas
cherché à échapper à la ressemblance
physionomique ; non, certes, par esprit
servile d'imitation littérale, mais tant
il subit l'ascendant de la nature et de
la vie.
J'ai parlé plus haut d'une particula-
rité du talent de son maître de sculpture
à Toulouse : l'art d'arranger des man-
nequins. Falguière avait hérité de ce tour ingénieux. Il avait un don vrai-
ment surprenant pour tortiller d'un doigt nerveux un chiffon de tulle sur
une maquette de terre ou de plâtre et contribuer à lui prêter un accent de
vérité. Il poussait plus loin le besoin de fixer dans son cerveau une forme
déterminée sur laquelle sa pensée se développât ensuite librement, mais avec
un fond solide de données sûres et exactes.
Les anciens peintres hollandais avaient souvent coutume, on lésait, de mo-
deler préalablement des maquettes en ronde bosse avant d'entreprendre la pein-
ture de personnages ou d'animaux qu'ils éprouvaient le besoin de sentir se dessi-
ner dans le clair-obscur de la lumière avec la plénitude de leurs volumes. Meis-
Dessin original a la plume.
FalSuière sculp.
HélioâDuiardi:
NOUVEL OPERA-COMIQUE
Imp.L F
ALEXANDRE FALGUIÈRE 13
sonier, de notre temps, exagérait si Lien les mêmes scrupules que tous ses che-
vaux étaient peints d'après des maquettes de cire, modelées elles-mêmes sur des
réductions mathématiques en plâtre durci du squelette de cet animal ; on sait
aussi qu'il laissait errer sur ses pelouses de Poissy des modèles costumés
pour les surprendre dans l'oubli des altitudes professionnelles ; il se servait
avec intelligence et critique des renseignements fournis par la photographie
instantanée sur la marche des animaux, enfin il employait toutes sortes de
petits « trucs » très ingénieux pour se donner la sensation de la chose vue.
Falguière agit à peu près de même. Avec un extraordinaire talent de mise
en scène, il se sert du modèle pour organiser de véritables tableaux vivants.
Il ne se contente pas d'établir ses personnages ou ses figures dans la pose
nécessaire et le geste correspondant; il a encore la faculté merveilleuse de
répandre la vie, de la faire naître autour de lui, d'insuffler aux autres son
rêve et sa pensée, d'électriser et de rendre vivant, agissant, pensant, souf-
frant, dans le sentiment et dans l'action, celte figure inerte du modèle, figée
dans l'immobilité de la pose convenue, aux muscles dormants, aux nerfs dé-
tendus, cette « académie », pour tout dire, qui, tant de fois, ne sert guère à
l'artiste qu'à lui offrir un masque morbide et trompeur de la vie.
La photograpbie, destinée à conserver la trace de cette réalisation vivante
et passagère dans toute l'intensité de son effet momentané, nous a, pour nous-
mêmes, conservé un certain nombre de précieux souvenirs qu'il eût été ins-
tructif de publier si la place nous l'eût permis. On y eût vu nombre de ses
meilleurs ouvrages préparés par cette méthode qui remonte au début de sa
carrière, comme le prouve l'image curieuse que nous reproduisons ci-contre.
C'est le modèle de Tarcisius.
Cet adorable petit martyr chrétien qui succombe dans un tel élan de foi,
d'amour et de sacrifice, Falguière arrive, par l'effet d'une singulière puis-
sance magnétique, à le créer déjà avec la chair vivante de quelque obscur
rarjazzo de la place Jussieu.
Regardez le document qui lui a fourni le point de départ concret de l'exé-
cution de son chef-d'œuvre ! Si la magie mystérieuse de l'art a dépouillé le per-
sonnage de toute sa particularité étroite, si elle a enveloppé cette petite
épave d'humanité défaillante de toute sa noblesse, de toute sa haute simplicité,
de sa grande généralité idéale, la misérable figure réelle de ce pauvre petit
bohème d'ateliers, sous la volonté et le souffle créateur d'un artiste et d'un
14
ALEXANDRE FALGUIEKE
poète, h'est-elle pas devenue déjà d'une éloquence vraiment tragique et tou-
chante?
Photographies, tableaux vivants, moulages sur nature aussi, si vous
voulez, Falguière, évidemment, se servait de tous ces moyens discutables, de
tous ces procédés compromettants, mais son âme ardente et féconde, sa main
•TarCISIUS (élude de modèle vivant)
fiévreuse et hardie savaient de tous ces expédients terre à terre et dangereux
faire jaillir le miracle de l'art.
Ainsi, Falguière n'est pas un idéaliste, ou, du moins, son idéal per-
sonnel est-il purement plastique. Mais lorsqu'il s'est donné ou plutôt lorsqu'il
a reçu, soit dans le Tarcisias, soit dans ses commandes de monuments com-
mémoralifs, la mission de représenter quelque grande physionomie légendaire
ou historique, comme il comprend l'idéal des autres! Comme il partage leur
conviction, comme il embrasse leur foi, comme il semble se substituer à
!
eux
11 dégage tout de suite et sans effort le caractère dominant de ses héros, il
en fait de véritables types, de hautes personnifications morales qui deviennent
inoubliables. Tarcisius, Saint Vincent de Paul, La Rochejacquelein, Lavi-
A. Falgïïière. — Diane Calysto
ALEXANDRE FALGUIÈRE 15
gerie, Gambetta, pour ne citer que ses plus illustres ouvrages, nous apparais-
sent chacun comme l'expression la plus intense des diverses formes de la foi
religieuse, de la foi politique ou patriotique.
La réalité, môme lointaine, de ces personnages, l'exalte. Ils ont existé,
donc ils existent. Il les voit, il les connaît, il n'a jamais connu qu'eux et, peut-
T.IRCISIL'S, MARTYR CHRÉTIEN, statue marbre (musée du LuxemLi
être même ici, son ignorance le sert-elle encore. Il ne s'embarrasse pas delà
complexité du caractère humain, il va droit à la raison qui justifie notre
hommage.
Mais aussi, pourrait-on dire, comme il sait les faire parler ! comme il
connaît la valeur expressive du geste, comme il s'en sert avec justesse et à
propos. Il sait bien que l'art est le plus puissant et le plus mystérieux langage
qui puisse s'échanger entre des hommes, que les rythmes des lignes et les har-
monies des tons peuvent y jouer un rôle d'accompagnement explicite, mais que,
surtout dans la statuaire, dont les moyens sont si bornés, qui ne dispose pas
de tous les artifices de la peinture, tout le vrai mode expressif est limité à une
sorte de pantomime surprise sur un geste qui doit demeurer éternel.
Ce seul geste, quel tact, quel jugement, quelle sorte de divination il faudra
pour le choisir entre tant d'autres, si l'on veut qu'il exerce sur notre imagi-
16 ALEXANDRE FALGUIERE
nation ce pouvoir pour ainsi dire surnaturel de signification symbolique!
Ce geste qui sera tout l'homme, qui dira tout de son caractère et de ses
actes accoutumés, Falguière l'a toujours trouvé d'instinct. On sent qu'il l'a
fait lui-même en entrant dans son personnage. Ses qualités méridionales
semblent l'y avoir servi à souhait. Mais qu'on se garde de croire qu'il sorte
jamais de la mesure. Il est loin, certes, des gesticulations de théâtre ou des
désarticulations déclamatoires en moulin à vent qui caractérisent la statuaire
de nos carrefours. Son geste est toujours très sobre et sans emphase. Ce qui
lui donne une force expressive extrême, c'est qu'il n'est pas localisé dans
certaines parties du corps, dans les bras, par exemple, qui sont les instru-
ments habituels d'échange de notre langage muet, mais qu'il a noté les
moindres indexions simultanées des autres membres. Voyez le Tarcisius :
tout ce corps qui se presse dans un dernier effort pour défendre et préserver
la divine substance et se relève encore dans un mouvement d'amour et de
don total de l'être ! ce visage expirant avec l'expression d'une sorte de haute et
chaste volupté, douloureuse et sacrée! cl, à côté de ces mains si émou-
vantes, qui retiennent, qui abritent dans une pression si tendre, ces genoux
qui se serrent, ce pied qui se retourne, ce vêtement lui-même dont les plis
viennent partager toute la détresse et tout le ravissement du corps ! En face
du modèle en vie, préparé avec tant d'intuition, d'art et de sentiment, le*
marbre démontre victorieusement combien l'art est supérieur à la réalité.
Voyez maintenant le Saint Vincent de Paul. Avec quelle tendresse, ses
doigts écartés, par un sentiment délicat de précaution toute maternelle, élè-
vent ces deux pauvres petites larves humaines à la hauteur de la poitrine,
comme pour les recueillir, les réchauffer, dans un mouvement qui semble
aussi les offrir à Dieu ! Et le jeu des muscles expressifs du visage, qui
illumine celte ligure un peu étrange d'un tel sourire, d'un tel rayon de bonté
infinie qu'on ne pourra jamais représenter la bonté et la charité avec une plus
simple et plus émouvante éloquence !
Et maintenant, c'est le cardinal Lavigerie! Son pied gauche s'arrête et se
fixe sur le sol avec autorité, sa main droite s'étend et s'ouvre plus pour saisir
que pour bénir, et la double croix du primat d'Afrique va s'implanter comme
un drapeau. Le prélat semble débarquer en conquérant et prendre possession
de ce sol vierge, au nom de la chrétienté. Et c'est La Rochejacquelein, la
jeune, hère et belle figure de héros royaliste, digne adversaire de héros repu-
Fai.ouikkk (A) — Femme au, peu
ALEXANDRE FALGUIÈRE 17
blicains tels que Hoche et Marceau. Un imperceptible mouvement d'épaule,
un pied qui s'avance, une main qui s'appuie avec fermeté sur le sabre, tandis
que l'autre tient simplement un gant, la tète un peu dressée dans le col ouvert,
le chapeau à peine levé, des yeux qui semblent très clairs, une petite bouche
sérieuse, grave et charmante ; tout cela est à peine sensible et donne pour-
tant, par l'ensemble, l'impression du plus noble défi ; tout cela constitue la
plus jeune, la plus ardente, la plus mâle et la plus douce image de guerrier
combattant pour sa foi.
Et, en face, la grande et vibrante figure de Gambetta qui secoue les foules
et du sein meurtri de la France fait, de son geste impérieux, jaillir encore
des armées. Et l'œil creux de l'amiral Courbet, et sa bouche serrée, et son doigt
qui commande et se lève comme par dessus bord ; et la main de Fermât qui
calcule et jusqu'à la main prudente de Grévy! Et, d'ailleurs, tous ses person-
nages, depuis ses Dianes qui lancent des flèches jusqu'à Corneille qui cherche
un vers, sont toujours plus ou moins agissants, dans l'action qui leur est
propre.
On me permettra d'être bref sur la peinture de Falguière. Ce n'est pas
qu'il n'ait montré, dans celte manifestation distincte, des capacités réelles,
de robustes et franches qualités. Mais il faut savoir nous limiter. De plus,
on pourrait dire que, quels que soient les mérites d'exécution de ses
ouvrages les plus célèbres, le Saint Jean-Baptiste ou la Suzanne, Caïn
et Abel ou les Lutteurs, Éventail et Poignard ou Junon, les Nains ou
YAbatage d'un taureau, ces tableaux restent néanmoins de la peinture de
sculpteur.
Car il profite à peine de l'éclat ou de la variété des tons, il néglige le rôle
accessoire du décor, l'illusion de la mobilité des êtres sous la mobilité des
phénomènes les plus divers de la lumière et de l'atmosphère dans les profon-
deurs de l'espace.
Il y cherche encore des effets de relief, de ronde bosse ; il forme encore
des figures qui pourraient être des statues ou des groupes. Bien mieux ! il les
exécute souvent, non seulement sur la donnée, que j'indiquais, de ces sortes
de tableaux vivants fournis par les modèles, mais même sur des maquettes
en terre, pour se donner encore plus fortement la sensation des dimensions
habituelles à la sculpture.
18
ALEXANDRE FALGUIERE
C'est un mode nouveau de traduction de son unique mais impérieux besoin
de créer des formes expressives et pleines. Son caractère réaliste y est encore
plus apparent que dans la
statuaire, car il y prend
directement pour guides
les grands maîtres espa-
gnols, Velasquez et Goya,
qui s'étaient révélés à lui
dans toute leur puissante
originalité au cours d'un
voyage en Espagne, dont
le souvenir est resté vi-
vant en nombre de pocha-
des sur nature et de copies
violemment esquissées;
et c'est de là que sont
nées plusieurs de ses der-
nières Compositions.
Comme exécutant, par
la force, la sûreté, et la
qualité de la matière, il
se rapproche du groupe
formé autour de Courbet,
des Ribot, des Vollon, des
Carolus Duran, etc. Quel-
ques eaux-fortes hardies,
d'un bel accent, accompa-
gnent cette œuvre peinte,
qu'on n'aurait pu d'ail-
leurs connaître dans tout
son ensemble que si l'on
avait pu vivre dans l'intimité de Ealguière. Car son impatience à produire
était telle, surtout dans un art qui se prêtait davantage à la hâte de l'impro-
visation, que chacun de ses tableaux passait par des transformations quasi
quotidiennes à travers lesquelles le sujet primitif était parfois totalement
Jeanne d'Arc (étude de modèle vivant).
LA RoCHEJACgUELEIN
20 ALEXANDRE FALGUIÈRE
oublié. Très souvent encore, par paresse de se procurer une toile neuve, il
n'hésitait pas à brosser ses nouvelles inspirations sur quelque peinture
ancienne, fût-ce même, comme pour le Saint Jean-Baptiste du musée d'An-
vers qu'on put sauver de cette
fin certaine, un des tableaux dont
il avait recueilli le plus de suc-
cès.
C'est cetle impatience et cette
hâte qui ont parfois compromis les
plus beaux dons de cet artiste et qui,
par contre aussi, ont peut-être con-
servé parfois à son œuvre sa fleur
de spontanéité, de fraîcheur et de
vie.
Mais il avait un ardent et irrésis-
tible besoin de créer. Sa fécondité
d'imagination était inépuisable. Il
lui fallait, à tout prix, jeter sur
l'heure toutes sortes d'idées brûlantes
qu'il reprenait et remaniait ensuite
dix fois si l'ouvrage ne lui était pas
retiré ou si une idée nouvelle ne
venait pas chasser l'autre. « Je vou-
drais passer ma vie à faire des
esquisses », disait-il, et il remplis-
sait son atelier de toutes sortes de
Dianes, de Muses, de Sources, de
Bacchantes, de Jeannes d'Arc, de
jeunes femmes tenant des arcs, des
lyres, des urnes, des épées, des torches ou des drapeaux, formes diverses de
la femme sous tous les aspects de l'exaltation de son petit corps ardent et
frémissant.
Aussi la matière préférée de Falguière est-elle la terre glaise. Il serait
volontiers le chef d'école dans ce genre, que M. Eugène Guillaume appelait,
dès 1881, « la sculpture pétrie ». La terre était seule capable de répondre
Le cardinal Laviueiiie
Falôuièrc miix'
rennequm se .
EVENTAIL ET POIGNARD
et moderne
.' ■
ALEXANDRE FALGUIÈRE 21
aussitôt à la fièvre de sa main passionnée, de rendre, dans sa palpitation et
sa matité, la tiédeur vivante des formes animées.
Et c'est pourquoi il semble se désintéresser tout à fait des nécessités du
marbre dont il traite les exigences naturelles avec une liberté qui est presque
de l'impertinence. Ses statues donnent rarement l'impression d'avoir dormi
dans le bloc comme, par exemple, celles de Rodin. Il affectionne, au contraire,
Maiwjuesie. — A. Falguièiie
les évidements, les saillies, le dégagement des membres du corps, le déta-
chement des jambes, l'isolement complet des bras. Et si, parfois, ses ouvrages
ont été interprétés avec une intelligence remarquable, comme l'Eve et la
Diane, exécutées par Victor Péter, ou le Saint Vincent de Paul, c'est égale-
ment la raison pour laquelle ses plâtres donnent souvent une sensation peut-
être plus savoureuse que ses marbres.
De même, Falguière a eu médiocrement le sens de la sculpture monumen-
tale et je n'insisterai pas sur ses compositions de l'Arc de Triomphe, du Tro-
cadéro, etc. Mais quelques réserves qu'on puisse faire sur ces travaux et
quels que soient les regrets qu'on éprouve de ce que de si incomparables
facultés n'aient pas toujours été employées avec une direction réfléchie,
22 ALEXANDRE FALGUIERE
avec méthode, avec épargne et avec discipline, Falguière n'en demeure pas
moins comme un des sculpteurs les plus extraordinairement doués de ce
temps.
Sculpteur, il l'est, comme il était homme, dans le sang et dans la chair.
Même lorsque la brosse du peintre semble donner quelques imprudents con-
seils à l'ébauchoir, même dans ses créations les plus turbulentes, le statuaire
se retrouve toujours par l'obéissance aux lois statiques, par le sentiment de
la plénitude du relief, des masses, des volumes, par l'établissement des plans
larges et savamment reliés au moyen de modelés souples sans accidents et sans
accents inutiles, que quelques noirs sobres et colorés. On éprouve au plus
haut point devant ses ouvrages le besoin de tourner autour, la sensation de
de la réalisation concrète d'une forme dans l'espace.
Il n'a pas de « canon » habituel, il se modifie constamment avec la vie
qui s'offre à lui. C'est pourquoi la Diane, la Callislo, la Nymphe chasseresse,
elles Bacchantes diffèrent tellement de nature et d'idéal plastique. Mais par-
tout les formes sont pleines, rondes, bien déterminées, distinguées, jamais
vcules, molles ou indécises.
Car c'est aussi un artiste de race, et dans ses audaces les plus risquées,
dans ses tentatives qui pouvaient sembler le plus compromettantes, on ne sent
jamais la moindre, vulgarité, mais bien au contraire un sens tout à fait exquis
de la forme, qu'il a comprise parfois avec toute la sensibilité intelligente qu'y
apportèrent les meilleurs slaluaires antiques.
C'est par cette compréhension éclairée des véritables leçons de l'antiquité,
par cet amour profond de la nature et de la vie, que Falguière se rattache à
la grande lignée des plus beaux sculpteurs qui ont honoré notre école, depuis
Puget, à travers Falconet, Pigalle et Houdon, jusqu'à Rude, Rude auquel il
appartient plus étroitement, comme on peut s'en convaincre devant son Vain-
queur au combat de coqs, si parent du petit Pêcheur napolitain, et surtout par
ses figures commémoratives ; soit que cela tienne originairement à l'in-
fluence de son ami Carpeaux, soit plutôt au culte commun de Rude et de Fal-
guière pour l'antique, soit encore à la vertu de ce sang robuste et plébéien
qui chez tous deux a gardé la personnalité et pour ainsi dire la virginité de
la vision au travers des doctrines d'école.
Dans ce siècle inquiet et tourmenté, où tant d'autres ont eu l'ambition
de traduire leurs troubles, leurs agitations, leurs angoisses ou leurs espoirs,
A. FALGTIIÈRB. — NïMPHE CHASSEttSSSE
ALEXANDRE FALGUIÉRE 23
Falguière, il est vrai, n'a rien eu personnellement à dire, si ce n'est, en
Saint Vincent de Paul, groupe marbre.
vrai païen méridional, la beauté des êtres, la joie et la puissance de la
Vie.
24
ALEXANDRE FALGUIÈRE
Mais la Vie, il l'avait aimée d'un amour si intense, non seulement tout
intellectuel et idéal, mais fait de toute sa pensée, de tout son sang, de toute
sa propre vie, qu'il semble, tant la création est comme un acte d'amour, qu'il
l'a possédée et réalisée. Et, à leur tour, ses martyrs et ses héros ressuscites,
ses créatures de marbre animées éternellement par son souffle, assureront à
son nom, parmi les hommes, la perpétuité delà vie.
Léonce BENEDITE.
APPENDICE
Nous essayons de citer, sans avoir la prétention de les rappeler tous, les ouvrages
connus de Falguière. Comme sujets d'inspiration propre, il faut comprendre les
Joueurs de cerceau, Thésée enfant (marbre, Salon de 1865) ; Omphale, marbre ; Nuc-
cia la Trasleverina, bronze (toutes deux au Salon de 1866) ; le Vainqueur au combat
de coqs (bronze, au Salon de 1864; marbre, au Salon de 1870); tous deux appartiennent
au Luxembourg, mais ce second ouvrage est déposé actuellement à l'ambassade de
France à Constantinople. 11 existe aussi une répétition en bois, mais qui avait été
exécutée en dehors de l'atelier de Falguière. Tous ces précédents ouvrages sont des
envois de Rome. Viennent ensuite Tarcisius (plâtre, 1867, marbre, 1868) au musée
du Luxembourg; Ophélie (plâtre, 1869, marbre, 1872).
A ce moment survient la guerre de 1870: Falguière, enrôlé dans la garde natio-
nale, exécute un jour, devant le bastion où sa compagnie était de garde, une statue
de neige, la Résistance , dont le souvenir a été conservé par des pages émues de Théo-
phile Gautier et une eau-forte de Bracquemond. Il en refit plus tard une maquette et
paraît s'en être servi dans le monument du Dr Lucio y Lopez, à Buenos-Ayres.
Après la guerre, M. de Girardin, qui avait une idée par jour, eut un jour celle de
fonder une vaste entreprise dont le but devait être de répandre les œuvres d'art dans
les masses. Il lança la Société de la Photo-sculpture, dirigée par Marnyhac, établis-
sement de mise au point et de pratique qui exécutait des bustes sur nature, d'après
des séries de photographies prises sous tous les profils, mais qui surtout réduisait ou
traduisait en marbre de nombreux modèles fournis par toute une pléiade de sculpteurs
alors en vogue à des titres divers. Il y avait, parmi eux, Clésinger, Georges Clère et
Falguière, le jeune triomphateur du jour. Falguière fournit à ce Marnyhac toute une
série de modèles en esquisse, répandus par le marbre et qui sont aujourd'hui très
peu connus; toute une suite des femmes de Gœthe : Dorothée; Mademoiselle Lili;
Marguerite à l'Église ; Mignon. II donna aussi une interprétation sculpturale de la
Source, d'Ingres, et de la Phryné, de Gérôme; puis un Enlèvement de Déjanire, etc.
Divers grands ouvrages furent même ébauchés en marbre par cette maison. Le
Corneille et l'Eve (marbre en 1880). C'est là même que Falguière connut Victor
Péter — de qui j'ai recueilli ces principaux détails — Péter, l'interprète, supérieu-
rement intelligent, de plusieurs des ouvrages du maître, qui, dans certains cas, ne
dédaignait pas d'avoir recours à sa connaissance si parfaite de l'animal. Il exécuta
encore, à ce moment, pour l'église d'Auray, quatre évangélistes et deux saints.
Il faut citer ensuite, dans le même ordre de créations : Danseuse égyptienne
(marbre, 1873) ; Diane (plâtre, 1882 ; marbre, 1887) ; Nymphe chasseresse (plâtre, 1884 ;
bronze, 1885; marbre, 1888); Bacchantes (plâtre, 1886) ; Femme au paon (marbre,
1890) ; Diane (la Callisto, marbre, 1891 ) ; Poésie héroïque (marbre, 1893), au Capilole
26 APPENDICE
de Toulouse; Danseuse (marbre, '1896); La sortie de l'école (1887), exécutée en grès
par la maison Miiller ; le Poêle, figure équestre composée d'abord pour le concours
du monument de Victor Hugo (bronze, 1897), placé square Boudreau. Caïn et Abel,
plâtre non exposé; on y peut joindre L 'Adolescence et V Amour, La Pêche, etc.
Dans les productions allégoriques: V Élégie, à l'Opéra ; Le Drame lyrique, à
l'Opéra-Comique ; l'Asie (1883), au Trocadéro ; La Musique (1889), sujet répété nombre
de fois sous diverses formes; la fontaine monumentale Sainte-Marie à Rouen ; le
projet de couronnement de l'Arc de triomphe ; La Seine et ses affluents, au Troca-
déro ; les bas-reliefs de la maison de M. le baron Vitta, à Evian.
Dans les monuments commémoralifs : La Suisse accueille Vannée française :
offert par la ville de Toulouse à la Suisse, exposé en 1875. La Savoie se donnant à
la France, à Chambéry ; les trois divers projets de la Révolution française pour le
Panthéon, dont l'un a été exposé en 1896" (section des arts décoratifs).
Puis : Corneille (Salons de 1872 et 1878) au Théâtre Français ; Lamartine (Salons
de 1876 et 1877); Saint Vincent de Paul, au Panthéon (1879); La Roche jacquelein
(1 895) ; Le cardinal Lavigerie, pour Carthage (1898); Balzac (1899); L'amiral Cour-
bet, à Abbeville; Barbes, h Carcassonne ; Fermât, à Beaumont-de-Lomagne ; L'abbé
de la Salle, à Rouen ; Gambella, à Cahors et à Saigon ; Sainte Germaine, à Tou-
louse ; Grévy, à Dôle; L'abbé d'Alzon, à Nîmes; Le général Paz, à Buenos-Ayres;
Goudouli, à Toulouse; Lafayelle, en collaboration avec Mercié, pour l'Amérique;
Bizet, pour l'Opéra comique ; Mer Freppel, à Angers ; Le D" Lucio y Lopez, monu-
ment funéraire à Buenos-Ayres; Ambroise Thomas, à Paris; Charcot; les monu-
ments laissés inachevés d'Alphonse Daudet, pour Nîmes, et de Pasteur, pour Paris;
diverses autres statues de Vierges, un saint François-Xavier, etc.
Comme bustes, ses plus célèbres sont ; Carolus Duran, le Cardinal de Bonnechose,
la Baronne Daumesnil (au Luxembourg), Mmc Charles IJayem, Léonide Leblanc,
Mn" Kalb, Coquelin cadet, Jean Bertheroy, Mma Bréval, Mounet-Sully, Gambella,
Pailleron, Victor Hugo, Paul Dubois, Joseph Reinach, Carnol, Rodin, etc.
Les principales peintures, du moins celles qui ont été exposées, sont : Près du
château (Salon de 1873) ; Les lutteurs (1878) ; Caïn et Abel (1876) ; La décollation de
saint Jean-Baptiste (musée d'Anvers, 1877) ; Suzanne (1879) ; Abatage d'un taureau;
souvenir d'Espagne (1881) ; Eventail et poignard (1882), au musée du Luxembourg;
Le Sphinx (1883) ; Hylas; Offrande à Diane (1884) ; Acis et Galalhée (1885) ; L'aïeule
et l'enfant (1886) ; Madeleine (1887) ; L'incendiaire, panneau décoratif; Nains men-
diants, Souvenir de Grenade (1888) ; Junon (1889); Une servante (1892) ; Les déni-
cheurs de nids, divers portraits, des études de courses de taureaux et des commen-
cements de compositions dans cet ordre d'idées ; des copies, des pochades minuscules
de Velasquez, Goya, etc.
Comme gravure, Caïn et Abel dont il exécuta plusieurs variantes, notamment
celle qu'on trouvera ci-contre, d'après un cuivre inédit, prêté par Mme Falguière ; les
Nains mendiants, en deux dimensions, dont la plus petite pour l'Artiste, etc.
CATALOGUE DE L'EXPOSITION
GROUPES ET STATUES
1. — Ganymède, groupe marbre.
Appartient à M™ Falguière.
2. — Tarcisius, martyr chrétien, modèle
plâtre du marbre du musée du Luxem-
bourg.
3. — Le vainqueur au combat de coqs, mo-
dèle plâtre du bronze du musée du Luxem-
bourg.
4. — L'abbé de La Salle, modèle plâtre du
monument en bronze érigé à Rouen.
5. — Nymphe chasseresse, modèle plaire.
6. — Ophélie, modèle plâtre.
7. — Diane, modèle plâtre.
8. — Saint-Vincent de Paul, modèle plâtre
du groupe placé au Panthéon.
9. — Didne Callisto, modèle plâtre.
10. — La Suisse recevant l'armée française,
modèle plâtre.
11 . — La sortie de l'école, statue marbre.
Appartient à M"" Falguière.
12. — Fillette jouant de la mandoline, modèle
plâtre.
13. — La Musique, modèle plaire du marbre
appartenant à M. le baron Alphonse de
Rothschild.
14. — Monument Bizct, modèle plâtre du mo-
nument de l'Opéra-Gomique.
15. — La Musique, moulage de la statue de
l'Opéra-Comique.
16. — Monument de la Révolution, plâtre.
Projet destiné au Panthéon.
17 . — La Justice, modèle plâtre, fragment du
projet destiné au Panthéon.
18. — La Liberté, l'Égalité, la Fraternité, mo-
dèle plâtre, fragment du projet destiné au
Panthéon.
19. — Tombeau de M«v Frcppel, modèle du
monument érigé dans la cathédrale d'An-
gers.
20. — Combat de bacchantes, modèle plâtre.
21 . — La Danse, statue marbre.
Appartient à M»» Falguière.
22. — Goudouli, modèle plâtre d'un monu-
ment pour la ville de Toulouse.
23. — Suzanne au bain, statue marbre.
Appartient à Mmc Falguière.
24. — Ambroise Thomas, modèle plâtre du
monument érigé au Parc-Monceau.
25. — La Rochejacquelein, modèle plâtre, du
bronze érigé à Saint-Aubin (Vendée).
26. — Alphonse Daudet, modèle plâtre du
monument érigé â Nimes.
27. — Caïn et Abcl, modèle plâtre.
28. — L'Élégie, modèle plâtre de la statue de
la façade de l'Opéra.
29. — Lamartine, modèle plâtre de la statue
érigée à Mâcon.
28
CATALOGUE DE L'EXPOSITION
30. — Gambelta, modèle plâtre de la statue
érigée à Cahors.
31. — LaFayettc, modèle plâtre pour un mo-
nument devant être érigé à Washington.
32. — Rochambeau et d'Estaing, modèles
plâtre pour le monument de Washington.
33. _ ia poésie héroïque, modèle plâtre de
la statue de la salle des Illustres, au Capi-
tule de Toulouse.
34. — ic gênerai Sucre, modèle plâtre de la
statue élevée en lîolivie.
35. — Le Père d'Alton, modèle plâtre de la
statue érigée à Nîmes.
36. — Le baron Larrey, modèle plâtre de la
statue érigée au Val-de-Grâce.
37. — Le cardinal Lavigerie, modèle plâtre de
la statue érigée â Biskra et â Baronne.
38. — Barbé*, modèle plâtre de la statue éri-
gée à Carcassonne.
39. — La Saroie se donnant à la France, mo-
dèle plâtre du monument élevé âChambéry.
40. — Jules Grévy, modèle plâtre de la statue
érigée à Dole.
41. — La Peinture, bas-relief, marbre.
Appartient à M. Bonnat.
42. — Idylle, groupe marbre.
Appartient à M. Chevillot.
43. — Mignon, statuette marbre.
Appartient à M. Barrés.
44. — Eve, statuette marbre.
Appartient à M"c Dosne.
45. — Charcot, modèle plâtre de la statue
élevée à la Salpètrière.
46. — Victoire, pour le couronnement de
l'Arc de Triomphe, modèle cire.
47. — l'Asie, figure pour la cascade du Tro-
cadéro .
48. — Vie de sainte Germaine, bas-relief pour
un monument à Toulouse.
49.
Ophélie, terre cuite.
50-51 . — Apôtres, modèles de statues pour
l'église Saint-François-Xavier, â Paris.
52. — Jeanne d'Arc, projet pour un monu-
ment â Chinon.
53. — Liseuse, modèle plâtre.
Appartient à M. F. Dreyfus.
54. — La Musique, modèle plâtre.
Appartient à l'Etat (musée de Narbonne).
55-56. — Gambelta, projets.
57. — Suzanne.
58. — Femme, étude.
59. — Source, martre.
63. — Suzanne, esquisse.
61. — Monument de la Révolution française,
plâtre, projet pour le Panthéon.
62. — Fillette.
63. — Défense de Paris, plâtre, projet pour
un concours.
64. — La Protestation, modèle plâtre pour un
tombeau élevé â Buenos-Ayres.
65. — Marin, modèle plâtre d'une figure pour
le monument de la Défense de Paris.
66. — Fantassin, modèle plâtre d'une figure
pour le monument de la Défense de Paris.
67. — Jeanne d'Arc, projet pour le monu-
ment de Chinon.
68. — Gambelta, projet pour le monument
du Carrousel.
69. — Lamartine, modèle du monument érigé
â Alâcon.
70. — Diane.
71 . — Carmen, cire.
72.
73.
74.
ESQUISSES
Cheminée monumentale.
Fontaine de Rouen, fragment.
Bas-reliefs, pour Sainte-Anne-d'Auray.
CATALOGUE DE L'EXPOSITION
29
75. — La Liberté, l'Égalité, la Fraternité.
groupe pour le monument de la Révolution
au Panthéon.
76-77. — Caïnct Abel.
78. — République.
79. — La Révolution.
80. — Femme courant.
81. — Bacchantes.
82. — Carmen, pour le monument de Bizet.
83. — Monument de la Défense de Paris.
84. — La Cigale.
85. — Ange, pour Sainte-Anne-d'Auray.
86 . — La Musique .
87. — Monument de Pasteur, projet.
88. — Idem, esquisse.
89. — Monument d'Ambroise Thomas, projet.
90. — Monument de Danton, projet.
91 . — Fontaine monumentale de Rouen, pro-
jet.
92 à 95. — Statue de Balzac, quatre esquis-
ses.
96 . — Le cardinal Lavigcrie .
97 . — Homme cl femme .
98 à 100. — Circé, trois esquisses.
101-102. — Sources pour la cascade du Tro-
cadéro.
103 . — L'abbé de La Salle .
104. — Charcot.
105 . — Jules Grévy .
106. — Enfant et panthère .
107. — Femme debout.
108. — Monument du Panthéon, fragment.
109. — Monument de Bizet, projet.
110. — Nymphe chasseresse et cerf.
111 à 113. —Fontaine de Rouen, fragments.
114. — Monument du Panthéon, projet.
115. — Monument de l'amiral Courbet.
116. — Statue du professeur X. . .,de Buenos-
Ayres.
117. — Monument du poète Goudouli.
118. — Couronnement de l'Arc de Triomphe,
projet.
119. — Centaure enlevant une femme .
120. — Monument de Victor Hugo.
121. — République .
122. — Groupes pour les magasins Dufayel.
123. — Monument de Lord Bgron, projet.
124. — Combat d'hommes.
125. — Le général Sucre.
126. — Soubassement d'un monument pour
le Panthéon.
127. — Jeanne d'Arc.
128. — Femme assise.
129. — Centaure enfant, bronze.
130. — Bouchers, bronze.
131. — Décollation.
132. — Femme à genoux .
133. — Victoire.
134-135. — Études pour le monument du
Panthéon.
ESOUISSES TERRE CUITE
136.
— Femme endormie .
137.
— Centaure.
138.
— Monument de Pasteui
139.
- Ère.
140.
— Torse de bacchante.
141.
- Balzac.
30
142. -
143. —
Jean .
144. -
145. —
146. -
147. —
148. —
149. —
150. —
151. -
152. -
153. -
154. —
155. -
156. —
157. —
mèe.
158. —
159. —
160. -
161. —
162. —
163. —
164. —
165. -
166. —
Liseuse .
Monument d'Alphonse Daudet.
Vierge d l'Enfant Jésus.
Monument d'Ambroise Thomas.
Femme assise.
Liseuse.
Ange.
Femme assise sur un rocher.
Liseuse .
Monument d'Ambroise Thomas.
La Résistance, drapée.
Goudouli.
La Protestation.
Pasteur assis cl figure de la Renom
Monument de Victor Hugo.
Monument d'Ambroise Thomas.
La Savoie .
Monument du Panthéon.
Saint Sébastien.
La Garonne .
Monument de Pasteur.
Monument d'Alphonse Daudet.
Études de femmes.
CATALOGUE DE L'EXPOSITION
171 à 173. — Portraits de Gambetta
174. — Portrait de Mmc Louise Abbéma.
175. — de Mllc Cleo de Mérode .
17.6. - de MmaL...
Combat de femmes.
La Vierge, l'Enfant Jésus et saint
BUSTES ET MÉDAILLONS
167. — Portrait du cardinal de Bonncchose.
168. - — de M™ G...
169. — — de M™ M. S...
170. — — de Mme R. ..
177-178
— I>0
•traits de JU"'° Heilbron, mar-
bre .
179. —
Portrait de M"* Bréval.
180. -
—
de Mme la baronne Daumcs-
uil.
181. —
—
de Mmc la duchesse d'Vzès.
182. -
—
de Mme Jean Bcrtltcroy .
183. —
—
de M"e L. C...
184. -
—
de M. Paul Dubois.
185. -
—
de M. Carolus Duran, mar-
bre .
186. -
—
de M. J . Reinaeh.
187. -
—
du peintre James Bertrand.
188 -
—
de M. Paillcron.
189. -
—
de Sadi Camot.
190. —
—
de M. F. Dreyfus.
191. —
—
de M. Quesnay de Beaurc-
paire, marbre.
192. —
—
de M. A . Rodin.
193. -
—
d'Alphonse Daudet.
194. —
—
de M. L. C...
195. —
—
du poète Gamelin.
196. -
—
de M. Alex. F. . ., marbre.
197. -
—
du professeur M. . .
198. —
Masque
de Balzac.
199. — Buste Pompadour .
200 . — Portrait de Mlle Masscnct .
201. — Tête du poète du groupe de Pégase.
202 à 231. — Bustes et portraits divers .
232 à 241. — Têtes d'étude.
CATALOGUE DE
PEINTURE
242. — Les lutteurs.
Appartient à M. Pelpel.
243. — Mendiants espagnols .
244. — La Cène.
245. — La Cène. pastel.
246. — Janon.
247. — Eventail et poignard.
248. — Salomé recevant la ta te de saint Jean.
249. — Dénicheur.
250. — Victor Hugo sur son lit de mort, pastel.
251. — Femme nue, étude.
252. — Enfant couché.
253. — Copie d'après Velasquez.
254. — Nymphes chasseresses.
255. — Joueur de flûte.
256. — La récurcusc.
257. — Biclie morte.
258. — Bacchantes.
259. — Tête de vieillard.
260. — Portrait de femme.
261. — Clémence Isaure (apothéose) .
262. — Tète d'étude.
263. — Les insurgés, esquisse.
264. — Tète d'étude.
265 à 267. — Toréador, esquisses.
268. — Tète d'enfant.
L'EXPOSITION 31
269. — Fillette, étude.
270 . — Tète d'étude .
271. — Idem, pastel.
272. — Portrait de M'"0 F.. .
273. — Idem.
274 . — Etude de fleurs .
275. — 18 esquisses faites pendant un voyage
en Espagne.
276. — La veillée à Clairefontaine.
277. — Le Pavillon ci Clairefontaine.
278. — Paysage à Clairefontaine.
279. — La Sablière à Clairefontaine .
280 à 281 . — Paysages à Vittel.
282. — Rue de village.
283. 284. — Paysages.
285. — Portrait de M. P. Aube.
286. — Portrait de M11" Hélène A...
287. — Portrait de Milc C...
288. — Portrait de Mmo la duchesse de T. . .
289. — Portrait de Mme la vicomtesse de
Clairval.
Appartient au baron Pierre de Clairval.
290 . — Un lot de dessins.
Appartenant à M"" F...
291 . — Portrait de Falguière, par M. Bonnat.
292. — Portrait de Falguière, par M. Carolus
Duran .
293. — Buste de Falguière, par M. Marqueste.
SUPPLÉMENT
(OUVRAGES ENVOYÉS APRÈS L'IMPRESSION DU CATALOGUE!
SCULPTURE
301. — L'Art, stalue marbre.
Appartient à M. Dervillé.
302. — Groupe plâtre ; projet pour le Pan-
théon.
Appartient à Mmc A. Falguière.
303. — Femme au paon, plâtre original.
Appartient à Mmc A. Falguière.
304 à 306. — Modèles du Monument Pasteur.
1° Pasteur.
2° Groupe de la Convalescence.
3° Groupe de bœufs.
307. — Buste de M™ B...
308. — La Musique, statue plâtre.
309. — Buste de M. Bertault fils.
310. — Buste de Mmc B...
Appartient a M. Bertault.
311. — Bretonne, bas- relief plâtre i Hôtel La-
venue^
323. — Italienne, siatuetle terre sèche.
324. — La Résistance, terre cuite.
325. — Cardinal Lavigerie, esquisse plâtre.
326. — Les Vendanges, statuette plâtre.
327. — La Poésie héroïque, esquisse plâtre.
328. — La Source, marbre d'après Ingres.
Appartient à Mme Philippe Gille.
329. — Suzanne, statuette marbre.
Appartient à Mme A. Falguière.
330. — Tarcisius, buste marbre.
Appartient à Mme A. Falguière.
331. — Résistance, statuette marbre.
Appartient à Mmo A. Falguière.
332. — Diane se dévêtant.
Appartient à Mme A. Falguière.
333. — La Musique, slaluelte marbre.
Appartient à Mme A. Falguière.
334. — Ciicë, statuette marbre.
Appartient à M™e A. Falguière.
335. — Caïn et Abri, esquisse plâtre.
336. — Mignon, bronze.
Appartient à M. Barrés.
353 à 355. — Projets pour le Panthéon,
esquisses terre cuite.
356. — Buste de Jime D..., marbre.
357. — Buste de M. Dervillé, marbre.
358. — La Justice.
359. — Esquisse en cire.
360. — Esquisse de Jeanne d'Arc.
361. — Gambetta, modèle du monument érigé
à Cahors.
362. — Buste de Mmc la comtesse d'A...
363. — Buste de M. Coquelin cadet, marbre.
364. — Gambetta, cire perdue.
Appartient à M. Reinach.
365. — Victoire, cire. — Projet pour le cou-
ronnement de l'Arc de Triomphe de l'Étoile.
Appartient à M. G. Bernheim.
366. — La Mort, bronze.
Appartient à Mm<= F. Marc.
367. — Busle de Mm" B...
Appartient à M. Ferry.
PEINTURE
312. — Sept dessins.
313. — Dessin du Retour de l'école.
314. — Gambetta, fusain.
315. — Croquis à la plume.
316. — Croquis pour le Panthéon.
317. — Inondation de Toulouse.
Appartient à Mm0 Dieulafoy.
318. — Trois eaux-fortes.
319. — Esquisse dessinée de la Musique (Opéra-
Comique).
320. — Esquisse peinte à la Villa Médicis.
321. — Vue de Toulouse, esquisse.
322. — Tête d'étude.
338. — Portrait de M. le Docteur Bouloumié.
339. — Étude.
340. — Étude.
341. — Voyage en Espagne et au Maroc.
342. — Paysage.
343. — Étude de Snlomé.
344. — Esquisse dessinée pour le Panthéou.
345. — Esquisse dessinée pour le monument
Pasteur.
346. — La grand'mère, dessin.
347. — Jeune mère.
348. — Les lutteurs, dessin.
Appartient à M. T...
349. — Caïn, esquisse et dessin.
350. — Saint-Sébastien, dessin.
351. — Esquisse dessinée pour le Panthéon.
368. — Monument de l'amiral Courbet, à Abbc-
ville, aquarelle.
Appartient à M. Ferry.
Paris. — !.. Maretheux, imp., 1, r. Cassette.
13S6.
TABLE DES MATIÈRES
TEXTE
Préface, par M. Gustave Larroumet ,
Alexandre Falguière, par M. L. Bénédite \
Appendice 2u
Catalogue des œuvres exposées à l'École nationale des Beaux-Arts 27
GRAVURES HORS TEXTE
Diane 3
Le Poète 5
La Poésie héroïque 7
Caïn et Abel, eau-forte originale de Falguière 9
Le monument Bizet à l'Opéra-Comique 13
Diane Gallisto ig
La femme au paon \-t
Eventail el poignard, eau-forte de M. Pennequin 21
Nymphe chasseresse 23
E V R E U X . IMPRIMERIE DE CHARLES H É R 1 S S E Y
ïfiï
1W.<CT(i
RS,
SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRABIES
3 9088 01133 9132