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La prudence vous conseille d'en prendre au
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MONTREAL
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Capital Payé et Surplus 3Hé^' - - $ 1,650,000.00
Total de l'Actif au ^l^f^ - - - $14,369,491.76
M. TMNCREDE BIENVENU, Vice-Président et Gérant-GéuéraL
M. Jl. GIROUX, Secrétaire.
M. M. LJiliOSE, lospectcuT en Cheî,
M. J. Jl. TVRCOT, liispecteur.
M. Ji. THIBAULT, Assistant-Inspecteur.
M. E. LJINGLOIS,
CONSEIL D'ADMINISTRATION:
Président : M. H. LA PORTE, er-maire de Montréal,
de la maison Laporte, Martin Limitée,
administrateur du Crédit Foncier Franco-Canadien.
Vice-Président : M. W. F. CARSLEY, capitaliste.
M. TANCREDE BIENVENU,
administrateur Lake of the Woods Milling Co.
M. G. M. BOSWORTH, vice-président, "Canadian Pacific Railway C >
Hon. ALPHONSE RACINE, de la maison Alphonse Racine Limitée
M. L. J- O. BEAUCHEMIN, de la Librairie Beauchemin Limitée.
M. M. CHEVALIER, directeur-général du Crédit Foncier Franco-Canadien.
BUREAU DE CONTROLE:
(COMMISSAIRES - CENSEURS)
PRÉSIDENT : HON. SiR ALEXANDRE LACOSTE,
ex-juge en chef de la cour du Banc du Roi.
Vicè-Présidênt : Docteur E- P- LACHAPELLE,
administrateur du Crédit Foncier Franco-Canadien.
Hon. N. PERODEAU, ministre sans portefeuille de la Province de Québec,
administrateur Montréal Light, Heat & Power Co.
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(Sainte-Cimégonde)
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(Saint-Henri)
742 rue ONTARIO Est.
408 rue RACHEL Est.
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Coopérative des Planteurs de lab^c de la Vallée dyamaska.
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sur une étendue d'à peu près 12,000' acres, plus de
10 millions de livres de tabac.
Dans certaines régions de la province, la production du tabac
est devenue une science, tandis que dans d'autres il ne s'est fait
aucun progrès dans les méthodes de culture.
Voilà pourquoi il se produit peu de bon et beaucoup de mauvais tabac.
Quelques planteurs cependant, dont le nombre augmente heureusement
d'année en année, ont réalisé que la culture intelligente et raisonnée du. tabac
assure des profits rémunérateurs.
Ces planteurs ont étudié les différentes phases de la culture de cette plante et ont
développé une habileté consommée dans la manière de semer, .cultiver, récolter, sécher
le tabac, ce qui leur permet d'offrir sur le marché un produit supérieur. Dans certains
districts ils se sont formés en coopératives, ont construit des séchoirs modernes et ont
réussi de cette manière à produire un tabac Canadien, l'égal sous tous les rapports des
meilleurs tabacs importés.
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religieuses et se compose
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250 ans. Le martyre de
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derniers moments du marquis de Montcalm en 1759. La Cène,
dernier repas de Jésus avec ses apôtres, reproduite du Louvre.
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de son exécution, accompagné du P. André et du geôlier Smith,
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d'argent, mailles soudées, de 35 cts et 75 cts ; médailles de Sainte
Anne en aluminium et oxydées, en or et en argent, de 5 cts à $3.00 ;
gros chapelets de pèlerin, en bois, de 25 cts ; livres de prières de
toutes sortes, de 10 cts à $4.00 ; chapelets de 10 cts à 25 cts, en
flâcre de perle, en cristal et en coco ; chapelets montés en or, de
$1.00, $1.50, $2 00, $3.00, $5 00, $10.00, $15.00, etc.; statuettes de
sainte Anne, portatives, de 10, 15 et 25 cts ; statues en métal doré,
de 25, 50, 75 cts, $1.00 à $5.00 ; statues plastiques ivoire de sainte
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matières nécessaires à la formation commerciale.intellectuelle et morale «ont enseignées.
Le cours est co7nplet.—ll comprend toutes les matières nécessaires à l'instruction
et àl'édMcation des jeunes gens voulant se créer une position avantageuse dans le com-
merce et l'iiiiUistrie.
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fortement outillés pour la lutte et munis de tous les éléments nécessaires au succès.
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de quelque personnage irresponsable. C'est un fait certain, une déclara-
tion sincère et irréfutable dont la preuve peut être établie â tout mo-
ment par des milliers de personnes guéries non seulement en Angleterre,
mais en France, en Belgique, et dans tous les autres pays du monde.
Quand le dis : " JE GUERIS " je ne veux pas dire que je fournis un
bandage, un coussinet, ou tout autre appareil destiné à être porté par
le malade d'une façon per-
manente let uniqu/eaneat
dans le but de CONTENIR
sa ternie. Non ! JE VEUX
DIRE que ma méthode
permettra au malade de
r ôris I «->5; JS* rejeter tous cea instru-
UUei la \ ]ri^;:-&èi ments de torture et encosa-
brants et refermera l'ou-
verture herniaire qui s'est
■Uprnifi- I jr"f>^ I i ^ "'^ faite dans la paroi abdo-
" I ^iv*'- 1 / .''"^<--> 'vX minale ; elle rendra cette
ixaroi aussi forte et résis-
rochure j^-^ ^^^ { \ /^ g^' /^^ tante que celle d'une per-
sonne jeune bien portante
et n'ayant jamais été at-
teinte de hernie.
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ferai un plaisir de vous
adresser un exemplaire
gratuite ment, explique
clairement comment vous
pouvez vous-même être guéri et cela de la façon la plus simple du
monde, en suivant mon traitement. Je l'ai découvert après avoir souf-
fert moi-même pendant de longues années d'une hernie double que mes
collègues avaient déclarée incurable. Je me suis guéri et je crois qu'il
est de mon devoir de faire connaître à tous les grands avantages que
j'ai retirés de ma découverte. Aujourd'hui je puis me vanter d'avoir
guéri des milliers de hernieux dans le monde entier.
Nul doute que vous éprouverez un grand intérêt à recevoir, en même
temps que ma brochure et un échantillon de mon traitement, des attes-
tations signées de personnes que j'ai guéries radicalement. Ne perdez
pas votre temps à dépenser un argent fou pour trouver ailleurs ce que
vous offre ma méthode, vous n'en éprouveriez que plus de déception et
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vez vos nom et adresse très clairement et lisiblement sur le oouiwn ci-
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132
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Chromos relief.
Paysages et marines
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Fleurs avec carnets
Bromure glacées (grand choix). . .
" de luxe, Bengale. , . .
" sépia (sujets de guerre) .
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L'Avenir dévoilé
Fleurs peintes sur gt'latine. . . .
Chromos appliqués, givrés (texte)
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08
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10
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C'EST UNE MALADIE, PAS UNE HABITUDE.
Il y à quelques années, j'étais un buveur invétéré. Le
démon de la boisson me tenait dans ses griffes. Les amis, les
affaires, la famille me délaissaient. La ruine me menaçait.
Mais un ami m'est resté, un médecin, et par ses efforts,
J'AI ETE SAUVE.
Cet homme avait fait une étude scientifique de l'ivrognerie
comme maladie. Il en avait trouvé la guérison. C'est un
cas semblable qui m'a démontré combien d'autres avaient be-
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PILULES ROUGES
LES MAUiDIES DES FEMMES
iLes jeunes filles et les femmes à qui l'on cache trop les vé-
rités, ignorent assez généralement He rôle prépondérant que
jouent certains organes, que ces organes réclament un entretien
constant et parfait, que si leur hygiène laisse tant soit peu à
désirer, elles contractent des maladies incommodes et presque
humiliantes.
Oh ! alors, combien leoir beauté, leurs charmes s'altèrent, non
seulement elles perdent la santé, mais elles s'exposent à contrac-
ter des Infirmités qui commandent souvent des opérations chirur-
gicales morteLles. Il faut arracher les jeunes filles et les femmes
à tant de misères physiques, à tant de périls intimes. C'est ce
que les PILULES ROUGES pour les Femmes Pâles et Faibles ac-
complissent tous les jours.
Jamais l'on n'a poussé plus loin l'habileté, le perfectionnement. Avec une
eollicitude sans égale, le Médecin Spécialiste de la Compagnie Chimique
Franco-Américaine a prévu toutes les indispositions, toutes les maladies in-
times qui peuvent atteindre les femmes.
Depuis des années, il a dirigé ses efforts et ses découvertes à guérir
ces maladies chroniques et lentes, qui sont entièrement en dehors de la portée
des médecins ordinaires, et qu'on appelle " Maladies des Femmes." Convain-
cu que l'usage du couteau, devenu général dans la profession médicale, était
parfaitement inutile dans le traitement de ces maladies, il a traité par moyens
hygiéniques.
Les PILULES ROUGES ont guéri plus de femmes découragées qu'aucune
autre médecine, et les nombreuses attestations dont les journaux sont remplis,
sont la preuve évidente de leurs grandes vertus curatives. Allez voir ces fem-
mes aujourd'hui guéries ou écrivez-leur et sachez ce qu'elles pensent. Elles
vous diront qu'avant de prendre les PILULES ROUGES elles étaient allées
consulter le médecin de famille, l'homme en qui elles avaient le plus de con-
fiance, ensuite un autre et souvent un troisième et un quatrième ; mais, comme
tant d'autres, qu'elles n'ont trouvé guérison que dans les PILULES ROUGES,
le remède par excellence qui guérit les femmes malades.
Dans les différentes phases de la vie de la femme nous recommandons les
PILULES ROUGES pour Femmes Pâles et Faibles comme une médication sûre.
D'ABORD, au début de la jeunesse, dans le développement physique qui se
fait, il règne souvent un état anémique. La jeune fille se plaint de lassitude
générale, de pesanteurs, de coliques ; elle a des vertiges, des palpitations, des
maux de tête, des nausées, des frissons, parfois aussi des névralgies, des érup-
tions, boutons, furoncles, enfin une foule de malaises qui peuvent grandement
compromettre sa santé future, mais qu'il est facile d'enrayer en soignant le
sang, c'est-à-dire en le purifiant, l'enrichissant et l'augmentant au moyen des
PILULES ROUGES.
53
PILULES ROUGES
LA MERE de famille, à la suite de toutes ses obligations, d«
toutes ses fatigues, verra souvent ses forces diminuer ; elle
souffrira alors de maux de tête, de dlgestioms lentes et péaiibles,
d'insomnies de douleurs internes, de troubles nerveux et de
toutes sortes de maux, mais les PILULES ROUOES, adminis-
trées dès le début, auront raison de ce triste état et lui rendront
la vigueur et la santé dont elle a un si grand besoin.
ENFIN, ce sont encore les PILULES ROUGES que nous conseil-
lons à la femme pour éloigner les dangers de l'àge critique et
faire disparaître les multiples ennuis qui l'assaillent, comme
affaiblissement, mauvaise digestion, étourdissements, migraines,
palpitations, bouffées de chaleur, étouflements, rhumatismes,
eczéma, etc.
TOTTJOTTRS donc nous Indiquons à la femme pâle et souffrante
les PILULES ROUGES parce que c'est le meilleur remède qui
fasse du sang rapidement, qui donne des forces et qui entretienne
les organes en bon état. Les PILULES ROUGES, contrairement
à bien d'autres préparations, ne fatiguent pas l'estomac ; leur
fabrication dans nos laboratoires, est très soignée et toutes les
femmes peuvent les prendre en toute conflance.
Fac-similé de la boîte des Pilules Rouges.
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PRIX 50 CtNTS.S/X Bo/T£:s &2.5Û ^
COMPA GNJECH/M/QUE franco AMERICAINE Limitée
Le papier de V enveloppe est blanc imprimé en rouge.
CONSULTATIONS GRATUITES. — Les femmes pâles et débiles ne de-
vraient pas hésiter, aussitôt qu'elles sentent quelques malaises, à consulter
le Dr Emile Simard, soit au bureau de la Compagnie Chimique Franco-Amé-
ricaine soit par lettre, parce que c'est un médecin spécialiste de haute va-
leur qui ne traite que les maladies des femmes et qu'il les a étudiées en
Europe sous les Drs DeVos et Capelle, éminents spécialistes. Comme par le
passé les consultations du Dr Simard sont tout à fait gratuites et confiden-
tielles et se donnent tous les jours, dimanche excepté, de 9 heures du matin
à 6 heures du soir.
AVIS IMPORTANT. — Les PILULES ROUGiDS pour Femmes Pâles et Fai-
bles sont en vente chez tous les marchands de remèdes au prix de 50 cts^la
boîte ou six boîtes pour $2.50 ; elles ne sont jamais vendues autrement qu en
boîtes contenant 50 pilules, jamais au 100; chaque boîte porte à un bout le
nom de la COMPAGNIE CHIMIQUE FRANCO-AMERICAINE et un numéro
de contrôle. Nous engageons notre nombreuse clientèle à refuser toute
SUBSTITUTION. Lorsque vous demandez les PILULES ROUGES, n'acceiptez
jamais un autre produit que l'on vous recommanderait comme étant aussi bon.
REFUSEZ CATEGORIQUEMENT. Déflez-vous aussi des COIiPORTEURS ;
les Pilules Rouges ne sont jamais vendues de porte en porte. Rappelez-vous
que les PILULES ROUGES sont la grande SPECIALITE pour la femme, celle
qui guérit tous les jours un grand nombre de personnes, ET QUI VOUS GUE-
RIRA AUSSI. ,_,^ ^, „TTTTTT=,0
Si vous ne pouvez vous procurer dans votre localité les véritables PILULES
ROUGES pour Femmes Pâles et Faibles, ECRIVEZ-NOUS, nous vous les ferons
parvenir FRANCO. .,„
Adressez toute correspondance : COMPAGNIE CHIMIQUE FRANCO-AMiB-
RICAINE (limitée), 274, rue Saint-Denis, Montréal,
54
PILULES ROUGES
ANEMIE
Méfiez-vous de l'anémie ; combattez-la sans retard.
Les sujets anémiques présentent tous des symptômes à
ne pas s'y tromper. Respiration assez difficile, une mar-
che longue, un escalier monté un peu vite, peu de chose
suffit pour les essouffler ; souvent le simple fait de lever
les bras est suffisant pour produire une véritable fatigue,
de même aussi que le moindre travail, la moindre émotion
suffisent à déterminer des palpitations qui sont parfois ex-
cessivement violentes. Les maux de tête, les lassitudes
générales accompagnent généralement l'anémie. Les sujets
anémiques ont toujours des troubles dans leurs fonctions
digestives.
L'anémie exerce ses ravages chez les jeunes filles de tempérament dé-
licat, nerveux, lymphatique, qui ont un travail trop sédentaire ou des
fatigues intellectuelles ; chez les femmes qui ont à respirer l'air vicié
des manufactures, qui habitent des logements malsains et surchauffés.
L'anémie se développe facilement chez la mère obligée de voir à l'en-
tretien de nombreux enfants et à celui de son ménage.
Les PILULES ROUGES pour femmes Pâles et Faibles sont tout indi-
quées dans l'anémie.
Mme P. BILODEAU
"Quand je me suis mariée, j'étais anémique et avais
des douleurs internes que je devais à un travail trop
diiT. Aussi, durant les premières années de mon mé-
nage je fus toujours malade, tout mon système était
délabré; j'avais des douleurs dans l'estomac, les
reins, les intestins, enfin la vie était bien triste. J'ai
écrit au médecin de la Compagnie Chimique Franco-
Américaine. Sa réponse ne se fit pas attendre et je
suivis le conseil qu'il me donnait de prendre des PI-
Mme P. BILODEAU. LULES ROUGES. Quelques mois de traitement m'ont
alors parfaitement remise. Depuis, j'ai souvent pris
des PILULES ROUGES pendant que j'élevais ma famille et aujourd'hui
je suis une femme robuste, malgré un travail incessant." — Mme Paul
BILODEAU, 333, rue Lisbon, Lewiston, Me.
55
PILULES ROUGES
Mme LOUIS RICHER
"Mes aliments tombaient comme du plomb dans mon
estomac et c'étaient ensuite des douleurs affreuses. Je fus
plusieurs mois sans presque rien man-
ger; j'avais de gros maux de tête et je
maigrissais. Après m'être fait soigner
par un médecin qui ne me donna pas de
soulagement, on m'envoya consulter le
médecin de la Compagnie Chimique
Franco- Américaine qui me dit la maniè-
re de me traiter. Les PILULES ROU-
GES, que j'ai prises sur son conseil,
augmentèrent mes forces et, au bout de
— Mme Louis RICHER, 100, de Lanau-
Mme Ls. Richer.
trois mois, j'étais très bien
dière, Montréal.
Mme D. VACHON
" Il y a quelques semaines, je me suis aperçue que la digestion ne se
faisait pas toujours bien, puis, ce fut de plus en plus grave. J'en vins
à avoir tant de douleurs d'estomac parfois que je ne
savais que faire. Pourtant, j'avais essayé toutes
sortes de remèdes, mais cela n'avait aucunement aidé
mon estomac. On m'avait maintes fois recommandé
les PILULES ROUGES, mais il me semblait qu'elles
n'auraient pas plus d'effets que les autres remèdes, et
je différais toujours de les employer. Enfin je les ai
employées et j'étais bien heureuse, au bout de peu de
temps, de me trouver plus forte et d'avoir un meilleur
estomac. Bientôt après je me portais très bien. De-
puis ce temps j'ai confiance aux PILULES ROUGES Mme D. VAOHON.
et j'en prends quand quelque chose ne va pas." — Mme D. VACHON,
161, rue du parc, Lewiston, Me.
Mme ARTHUR ROY
" Je souffrais de faiblesse d'estomac, de brûlements, de gonflements,
de palpitations de cœur et les remèdes qu'un médecin me donnait, pour
faire cesser ces souffrances, au bout de plusieurs
mois, n'avaient encore rien amélioré. Je m'affaiblis-
sais de plus en plus. Voyant dans les journaux tous
les succès des PILULES ROUGES, je décidai de les
essayer. J'ai dû en prendre durant plusieurs se-
maines avant qu'il y eut du changement, mais j'avais
confiance, et en les employant bien régulièrement, mes
forces se sont augmentées et l'estomac fonctionna
mieux d'abord, puis fonctionna très bien. J'eus
bonne santé ensuite." — Mme Arthur ROY, 69, Water,
Danielson, Conn.
5ft
Mme A. EOY.
PILULES ROUGES
ÛSFBv^^-
MERES/
faites prendre à vos fillettes, à vos jeunes filles, des
PILULES ROUGES pour les Femmes Pâles et Faibles.
Beaucoup de fillettes sont fatiguées par la croissance ;
les unes grandissent trop vite, ce qui les rend faibles, non-
chalantes et pâles ; d'autres, au contraire, subissent un
arrêt de croissance qui provient précisément de leur fai-
blesse constitutionnelle. Enfin, il y a généralement à cette
époque: lassitude générale, coliques douloureuses, vertiges,
palpitations, oppression respiratoire, nausées, troubles de
la digestion, manque d'appétit, maux de tête, frissons, et
il peut survenir bien d'autres symptômes plus graves encore.
Les parents doivent donc prendre le plus grand soin de la san'-é de
leur fillette ; ils doivent la surveiller pour que se constitue en elle une
femme forte et prête à faire face à toutes les exigences de la vie. L'ac-
tion des PILULES ROUGES pour les Femmes Pâles et Faibles est sur-
tout ici d'une efficacité remarquable. Les certificats qui suivent en
donnent une idée.
Melle A. CHAPUT
"J'étais forte, robuste et je croyais que je pouvais,
sans danger, toujours travailler beaucoup et négliger
toute précaution. Ce fut mon tort, car mes forces
ont diminué ; j'ai commencé par avoir froid dans le
dos ; je ne mangeais pas ; je suis devenue comme un
squelette ; j'eus des douleurs au bas du ventre, des
rhumatismes, des maux de tête, etc. Aussi avais- je
bien mauvais teint, la peau couverte de taches jaunes
et les yeux cernés. Ma mère ayant recouvré la santé
grâce aux PILULES ROUGES, j'ai écrit au médecin
de la Compagnie Chimique Franco-Américaine et avec
l'observation des donseils reçus et les PILULES ROUGES, j'ai été
parfaitement guérie. Je suis forte comme autrefois maintenant et en
suis très heureuse." — Mademoiselle Anna CHAPUT, Grand Falls,
Nouveau-Brunswick.
Mlle A. Chaput.
57
PILULES ROUGES
Mme O. UVJOIE
" C'était pour moi une bien grande souf-
france d'être toujours lasse, sans courage
et incapable de faire à l'aise tout mon mé-
nage. Des désordres intimes me mainte-
naient dans cet état de faiblesse depuis
quatre ans malgré tous les soins que je
m'étais donnés. Je résolus à la fin de
prendre des PILULES ROUGES, et ce fut
mon salut. La vigueur revint et bientôt
je fus heureuse de travailler plus facile-
ment." — Mme 0. LAJOIE, 37, River,
Lewiston, Me.
Mme GEO. LANDRY
" Je travaillais dans les manufactures et
je m'apercevais que chaque jour mes forces
diminuaient. J'avais mal à la tête tout le
temps, puis, souvent, j'étais prise de ver-
tiges, de douleurs de dos, de côtés. Lorsque
j'arrivais de l'ouvrage, le soir, j'étais si
accablée que j'avais peine à monter un es-
calier. Après avoir pris beaucoup de re-
mèdes d'un médecin, je m'achetai quelques
boîtes de PILULES ROUGES. Quelques
semaines après j'étais surprise de mon
ardeur au travail, des forces que j'avais gagnées. En peu de temps ma
santé était revenue." — Mme George LANDRY, 66, Jefferson, Bidde-
ford. Me,
Mme CUBOPHAS DESILET
Mme G. Landry.
" Dans ma jeunesse je n'étais pas forte et mon occupation de coutu-
rière n'était pas propre à me ramener. J'avais des maux de tête, des
douleurs de dos, des digestions pénibles, des insom-
nies, etc. Presque continuellement j'avais des remèdes
d'un médecin, mais découragée de ne pas prendre
de mieux, je laissai de côté tous ses médicaments
pour employer les PILULES • ROUGES. Après
l'emploi d'une douzaine de boîtes j'étais en bonne
santé. Depuis ce temps, j'ai souvent pris des PI-
LULES ROUGES quand je ne me trouvais pas bien
et je les considère comme le meilleur remède." —
Mme Cléophas DESILET, North Grosvenordale, Conn.
58
Mme C. DESILET.
PILULES ROUGES
JEUNES FEMMES, PRENEZ GARDE ; SOIGNEZ-VOUS.
Quand la jeune femme est malade, le ménage est triste.
Les PILULES ROUGES pour les Femmes Pâles et Faibles
ramènent la santé à la mère, la joie au foyer.
Quels que soient les devoirs qu'une femme ait à remplir,
quelles que soient ses occupations, elle devrait d'abord s'oc-
cuper de sa santé, c'est très important pour elle et pour
ceux qui l'entourent.
L'épouse et la mère qui souffrent soit de pesanteurs, de métrite, d'ul-
cérations ou de toute autre douleur intime, feraient bien de venir voir
le Dr Simard, le médecin de la Compagnie Chimique Franco- Américaine
ou de lui écrire ; il leur sera indiqué le traitement hygiénique â suivre,
lequel, avec les PILULES ROUGES, les ramènera sûrement à la santé.
Mme LOUIS CHAMPAGNE
"Depuis que j'ai écrit au médecin de la Compagnie
Chimique Franco-Américain, que je me suis traitée
comme il me l'indiquait et que j'ai pris des PILULES
ROUGES, toutes mes souffrances sont disparues et
j'ai acquis beaucoup de forces. Je puis maintenant
faire tout mon ouvrage seule. Auparavant, j'étais
très faible et si je travaillais un peu, j'en avais pour
plusieurs jours à me remettre. Je me levais chaque
jour avec une lassitude et une lourdeur dans tous les
Mme Li. Champagne membres ; je souffrais de mauvaise digestion, de
constipation, de maux de tête. J'avais des étourdis-
sements, des palpitations et des désordres intimes des plus affaiblis-
sants. Et cinq petits enfants réclamaient mes soins, mon attention
continuelle. C'est dire comme j'étais malheureuse. Aujourd'hui cet
état lamentable n'est plus et j'en rends grâce au médecin de la Compa-
gnie Chimique Franco-Américaine." — Mme Louis CHAMPAGNE,
Manseau (Nicolet), Que.
59
PILULES ROUGES
Mm3 V. DAVID
Mme V. DAVID.
" Je m'apercevais que je n'étais plus la
même depuis plusieurs mois ; je perdais
l'appétit, tout me fatiguait, j'étais ner-
veuse et portée à des tristesses sans cause.
Enfin, c'était l'anémie. Je vis un médecin
et je pris toutes sortes de remèdes qui n'eu-
rent pas le moindre effet. Je devenais de
plus en plus faible et j'avais des étourdis-
sements à ne pouvoir marcher dans la mai-
son sans m'appuyer. Enfin je décidai de
prendre des PILULES ROUGES et je me
trouvai mieux après l'emploi de quelques boîtes, puis la santé m'est re-
venue." — Mme V. DAVID, 68, rue Brébœuf, Montréal.
Mme J. LARIVIERE
" Des maternités fréquentes, les fatigues,
les veilles et toutes les obligations qui me
tenaient continuellement sur pied m'avaient
affaiblie beaucoup. Je ressentais des dou-
leurs dans le dos ; je n'avais pas d'appétit
et tout ce que je mangeais me causait des
gonflements, des brûlements d'estomac. J'é-
tais aussi devenue très nerveuse. J'ai pris
des PILULES ROUGES et mon état s'est
amélioré. Mes forces se sont augmentées
assez rapidement et tous les ennuis que ^ ^^
j'avais se sont dissipés. Je fus donc ensuite en bonne santé. '
Joseph LARIVIERE, Mechanicsville, Conn.
Mme J. LAKiviÈRE.
Mme
Mme JOS. PERRON
" Depuis quelques mois je perdais des forces, mes
membres étaient lourds et il m'était impossible de
rester longtemps debout ou de marcher un peu. A
cela s'ajoutait une digestion mauvaise, des étourdis-
sements et des douleurs d'estomac. Un médecin me
traita sans beaucoup de résultat. Lorsque j'allai
consulter le médecin de la Compagnie Chimique
Franco-Américaine, je n'en pouvais plus d'épuisement.
J'ai suivi un traitement spécial et pendant six mois
j'ai pris les PILULES ROUGES bien régulièrement.
Rapidement' le me suis sentie revenir à la vie ; au
bout de six mois, je n'étais plus la même femme. Je travaillais sans
éprouver aucune fatigue, les étourdissements étaient disparus et aussi
les douleurs d'estomac. J'étais enfin guérie." — Mme Joseph PERRON,
133A, rue Sainte-Elisabeth, Montréal.
60
Mme Jos. PeerSn.
PILULES ROUGES
RETOUR D'AGE
Les PILULES ROUGES pour les Femmes Pâles et Faibles
sont le meilleur des soutiens.
C'est avec raison que les femmes appréhendent l'arrivée
du retour d'âge, car, pour presque toutes, cette époque est
marquée par de graves malaises, trop souvent aussi par une
véritable maladie.
La femme alors voit avec inquiétude les sensations de
lourdeur à la tête, migraines, insomnies, étourdissements,
refroidissement des pieds, perte de l'appétit, maux d'esto-
mac, douleurs dans les reins, etc., etc.; elle devient aussi presque tou-
jours extrêmement faible.
Ce qu'il lui faut c'est faciliter cette dernière transformation natu-
relle des fonctions et,- pour cela, il n'existe qu'un remède : ce sont les
PILULES ROUGES pour les Femmes Pâles et Faibles.
Ces pilules ont aidé des milliers de femmes,
risons suivantes :
Nous citons les gué-
Mme A. SIMARD
" Pendant six mois ma santé fut bien mauvaise. J'avais des étour-
dissements ; je ne pouvais manger, après avoir pris quelques bouchées,
j'étouffais, j'étais gonflée. J'avais aussi beaucoup de
douleurs dans les reins, les bras, les jambes. Après
avoir essayé toutes sortes de médicaments, j'ai tout
abandonné pour prendre des PILUXES ROUGES, et
ai suivi les conseils du médecin de la Compagnie Chi-
mique Franco-Américaine que j'avais consulté par
lettre. Mon mal de reins disparut bientôt ; mes
membres s'assouplirent, mon estomac se rétablit et
toutes mes douleurs cessèrent. Je me suis donc
Mme A. SiMABD. guérie." — ^Mme A. SIMARD, 172, Elm, Biddeford, Me.
61
PILULES ROUGES
Mme P. DUCHARME
"A l'époque du retour de l'âge, je fus bien malade. Ce
furent des crampes d'estomac, des maux de tête, de dos,
des étourdissements, des dérangements
d'intestins. J'avais une dysenterie qui
me faisait beaucoup souffrir et m'affai-
blissait. Malgré toute la bonne volonté
que j'y mettais, je craignais de ne pou-
voir combattre ma faiblesse; je me sen-
tais si abattue, si peu capable. J'ai
commencé à prendre les PILULES ROU-
GES, les succès qu'elles ont chaque jour
m'y ont engagée, et j'eus la joie de me
voir revenir. Depuis, chaque année, j'ai employé des PILULES ROU-
GES qui ont maintenu mes forces, ont gardé ma santé." — Mme Pierre
DUCHARME, 91, rue Pontiac, Montréal.
Mme P. DUCHARME.
Le savon BEL-PO, avec ses pro-
priétés légèrement antiseptiq- s,
son parfum élégant, sa pureté, son
manque d'alcalinité, est très re-
cherché, car il guérit infaillible-
ment toutes les petites ma.adies
de la peau, telles que ERUP-
TIONS, IRRITATIONS, qui font
le désespoir des femmes. Il est sou-
verain contre les GERÇURî''^ LE-
GERES, les DEMANGEAISONS,
les ROUGEURS DE LA PEAU. Il
conserve au teint sa fraîcheur et
donne à la peau de la douceur et un éclat velouté. Pour la toilette du
bébé, il est incomparable.
Le savon BEL-PO est vendu chez tous les marchands et pharmaciens
au prix de 25c. le morceau, six pour $1.25, ou douze pour $2.25. En-
voyé aussi franco, par la poste, sur réception du prix.
Cie CHIMIQUE FRANCO- AMERICAINE (limitée),
274, rue Saint-Denis, Montréal.
62
ETUDE DE LA CONSTIPATION ET SON
TRAITEMENT.
La constipation doit être combattue, il n'est pas superflu de le dire.
Beaucoup de personnes considérant cet état comme normal chez elles, il
est important qu'elles en sachent les inconvénients et les dangers.
La constipation atteint tous les âges, les deux sexes. Elle est parti-
culièrement fréquente chez les femmes, peut-être en raison de leur
genre de vie.
Si, bien souvent, la constipation ne produit aucun trouble fonctionnel
appréciable, il est rare cependant que cette affection ne retentisse pas
d'une façon fâcheuse sur l'état général de l'individu.
Règle générale, l'inappétence est constante, les malades ont de mau-
vaises digestions et trop souvent l'on conclut à une maladie d'estomac
alors qu'il s'agit de constipation.
Beaucoup de constipés sont ou deviennent très nerveux ; très altéré
est leur état de santé. Généralement amaigris, fatigués, ils ont un
teint particulier ; la peau est sèche, écailleuse, les cheveux cassants, les
yeux brillants. Ajoutons à cela un état mental spécial, la fétidité de
l'haleine, le manque d'appétit, et nous aurons du constipé un tableau
persque complet.
Les TABLETTES PURGATIVES, de composition végétale, consti-
tuent une spécialité énergique et inoff'ensive contre la constipation, en
faisant, naturellement, l'éducation de l'intestin paresseux.
Les TABLETTES PURGATIVES, qui sont un stomachique ou apé-
ritif avantageux dans tous les états caractérisés par une atonie de l'es-
tomac, sont aussi un laxatif précieux et efficace dans tous les cas où
la tendance à la constipation résulte de l'estomac ou de l'intestin ;
aussi, elles sont un purgatif excellent pour provoquer l'évacuation com-
plète des résidus de la nutrition.
Les TABLETTES PURGATIVES, pourront être prises à la dose
d'une ou deux tablettes, rarement trois, toiis les soirs avant de se mettre
au lit. L'usage prolongé des TABLETTES PURGATIVES, loin d'é-
mousser la sensibilité de l'économie, ne fait, au contraire, que l'aug-
menter, de telle sorte qu'il est nécessaire d'en diminuer peu à peu les
doses, au lieu de les augmenter, comme on y est obligé pour les autres
laxatifs.
Lisez la circulaire. — Prix : 25 cents.
Refusez toute substitution. Exigez sur chaque bouteille la marque
de commerce, le lion, et le nom de la
Cie CHIMIQUE FRANCO- AMERICAINE (limitée),
MONTREAL.
63
AVERTISSEMENT
Avec la présente édition. I'Alma-
NACH DU Peuple entre dans sa qua-
rante-huitième année, ce qui est,
croyons-nous, un indice suffisant de la
faveur en laquelle notre public cana-
dien-français tient cette importante
publication de famille et de foyer.
Nous avons donné un soin particu-
lier à cette partie de notre Alma-
niach qui intéresse les cultivateurs.
Nous attirons tout particulièrement
leur attention sur les pages où
nous avons cherché à résuimer, en
leurs données essentielles, les pro-
blèmes se rattachant à l 'établisse-
ment d'un crédit rural au Canada.
Pour cela, nous n'avons cru mieux
faire qu'en exposant ce qui a été fait
à cet égard en Allemagne, où, de l'a-
vis de tous les experts, l'association
de Crédit foncier, dite " Landschaft,"
est l'organisation la plus perfection-
née de ce genre qui existe dans le
monde entier. Ces considérations ont
été complétées par l'exposé des côtés
les plus saillants du " Farm Loan
Bill," tout récemment devenu loi aux
Etats-Unis, et dont nos voisins at-
tendent maintenant des merveilles
pour donner un renouveau d'impul-
sion à leur agriculture.
L'année 1916 sera à plus d'un titre
remarquable par le débordeanent d'in-
vectives dont la province d'Ontario
a gratifié les Oanadiens-françalis, pour
leur lenteur supposée à se rallier au
recrutement. Une conférence de M.
Donald Downie, prononcée l'été der-
nier à Vancouver, est venue bien à
point pour répondre à tous ces for-
cenés, et nous avons saisi avec em-
pressement l'occasion de faire con-
naître cette conférence à nos lecteurs.
Sous une forme amusante et causti-
que, M. Downie. l'un des trop rares
Anglais qui voient juste en notre
pays en ce qui concerne des Cana-
diens-français, fustige de main de
maître tous les fanatiques d'Ontario,
trop nombreux, hélas ! pour qui tout
ce qui est français et catholique com-
porte inévitablement un caractère
d'infériorité, et il leur décoche en
passant de sanglantes vérités dont
ils auront peine fl se relever.
Le terrible drame qui se poursuit
toujours en Europe exigeait de. notre
part, comme les années passées, toute
notre attention la plus suivie. Au
cours de l'année qui vient de s'écou-
ler, quatre grands événements se dé-
tachent surtout avec une netteté par-
tioulière sur l'arrière-fond de toutes
ces horreurs : la reprise de la grande
offensive russe, la bataille de Verdun,
la bataille navale du Jutland et l'of-
fensive de la Somme. A ces quatre
événements, et sans entrer dansj aU'
cune redite, nous avons fait la part
aussi considérable que jiosslble, et
nous nous sommes efforcés de rendre
tout cela d'une lecture encore plus
attachante à l'aide de gravures Iné-
dites du plus vit Intérêt. Nos lec-
teurs apprécieront aussi, croyons-
nous, les pages que nous avons con-
sacrées à l'effort canadien, et en par-
ticulier a l'effort canadien-français,
dont l'éloge n'est plus à faire, car
les hauts faits de nos braves et va-
leureux soldats, dont un si granjd
nombre, hélas, sont maintenant tom-
bés au champ d'honneur, ont soulevé
l'admiration de l'univers entier.
En retour de tout ce quie nous
avons pu faire pour leur être agréa-
ble, en rendant notre Almanach des
plus intéressants, serait-ce trop main-
tenant que de demander à nos lec-
teurs un léger service qui, en î'occur-
rence, contribuera par surcroît à as-
surer à leur Almanach favori un re-
doublement de vie et de vigueur. On
doit comprendre qu'un ouvrage de ce
genre, dont la préparation exige tant
de temps, de travail et de frais, e<t
qui cei>eTidant se vend à un prix ex-
cessivement modique, ne peut êtT«
maintenu que grâce à notre clientèle
d'annonceurs, clientèle qui, du reste,
s'accroît sans cesse, car la publicité
que leur offre l' Almanach de Peuple
est l'une des plus recherchées qui se
puissent trouver au Canada. Eh
bien, le sersnoe que nous voulons Ici
demander k nos lecteiirs, ce serait,
tout d'abord de parcourir attentive-
ment nos pages d'annonces, et ensuite
de se faire une règle de toujours
acheter de préférence chez nos an-
nonceurs, quand cela leur est possi-
ble, les marchandises et produits dont
ils peuvent avoir besoin. Nous pou-
vons les aïîsurer d'avance au'ila s'en
trouveront bien, car notre liste d'an-
nonceurs est toujours recrutée cha-
que année avec un soin tout parti-
culier. N'entre pas qui veut dans les
icolonnes de 1' Almanach du Peuple;
il faut, pour cela, avoir conquis d'a-
bord tous ses grades, c'est-à-dire
avoir pu nous convaincre que les ar-
ticles offerts en vente sont de ceux
dont nous pouvons nous-mêmes en
toute certitude coniseiUer l'achat à no-
tre public. C'est là un programme
auquel nous soimmes toujours restés
fidèles et pour la réalisation duquel
nos lecteurs aimeront, nous en som-
mes certains, à nous marquer toute
leur reconnaissance en nous rendant
a leur tour le (léger service que nous
venons de leur demanidor.
64
'^l'Almanach
DU
Peuple illustré
DE LA
Librairie Beauchemin
POUR
1917
(48""" Année)
Droits réservés, Canada 1916, par XiIbba.isie Bbauchemin Liuitêe, Montréal
518941
1. i. SI
LIBRAIRIE BEAUCHEMIN Limitée
Librairie et Papeterie,
79, rue Saint-Jacques, 79
Montréal
65
Imprimerie et Reliure,
26, rue Saint-Gabriel, 26
Montréal
Eres de 1917
De la création du monde 6820
De la période Julienne 6630
De la fondation de Rome 2670
De la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ 1917
De la découverte de l'Amérique .. 425
De la découverte du Canada 383
De la fondation de Qnébec 309
De la fondation de Montréal 275
De la cession du Canada à l'Angleterre 157
De la république des Etats-Unis 141
De la confédération canadienne 50
Du règne du roi Georges V 7
Du pontificatde Benoit XV 3
Le premier jour de janvier 1917 est le 2,421,230e jour depuis le
commencement de la période Julienne.
DUREE DES JOURS
Le jour le plus court de l'année est le 22 décembre, solstice d'hiver ;
et le jour le plus long est le 22 juin, solstice d'été.
La longueur des jours va toujours en croissant depuis le 22 décembre
jusqu'au 23 juin ; elle va toujours en décroissant depuis le 22 juin jus-
qu'au 23 décembre.
Du 22 décembre au h.m.
1 février les jours ont
crû de 1 6
1 mars 2 23
1 avril 4 4
1 mai 5 36
22 juin 6 58
Du 22 juin au h m»
1 août les jours ont dé-
cru de 0 56
1 septembre 1 22
1 octobre 3 56
1 novembre 5 32
25 décembre 6 58
IiETER ET COUCHER DE liA I<UNE
Au quatrième jour de son âge elle
éclaire jusque vers 10 heures du
soir.
Au cinquième jour, vers 11 heures.
Au sixième jour, vers minuit.
Au septième jour, vers une heure
du matin.
Au 15e jour elle est pleine et se lève
à six heures du soir.
Au 16e, vers 8 heures et un quart.
Au 17e, vers S heures et demie.
Au 18e, vers 10 heures.
Au 19e, vers 11 heures.
Au 20e, vers minuit.
Cette table e.>t assez exacte pour faire connaître les nuits que la lune
éclaire.
ÉTOIL.ES DU MilTI^r ET DU SOIR POUR 1917
Vénus est étoile du matin jusqu'au 26 avril, ensuite étoile du soir
jusqu'à la tin de l'année.
Mars est étoile du soir jusqu'au 28 février, ensuite étoile du matin
jusqu'à la fin de l'année.
Jupiter est étoile du soir jusqu'au 9 mai, étoile du matin jusqu'au 29
novembre, ensuite étoile du soir jusqu'à la fin de l'année.
Saturne est étoile du matin jusqu'au 17 janvier, ensuite étoile du soir
jusqu'au 27 juillet, et étoile du matin jusqu'à la fin de l'année.
66
ANNEE 1917
COMPTIT ECCLESIASTIQUE
Lettres domtmcaîirs (lettres de l'alphabet qui servent à marquer dans le
calendrier les dimanches pendant tout le cours de l'année), G.
Nombre d'or (période de 19 années solaires, à l'expiration desquelles
les nouvelles lunes et les pleines lunes arrivent aux mêmes époques), 18.
Epacte ou Age de la lune au 1er janvier, 26.
Cycle solaire (période de 28 années, au bout desquelles l'année recom-
mence par les mêmes jours), 22.
Indiction romaine ^période de 15 années en usage dans l'EgHse catho-
lique, notamment dans les Bulles des Souverains Pontifes), 15.
COMMENCEMENT DES QUATRE SAISONS (Temps de Montréal)
Le^Printemps commencera le 20 mars, à 11 h. 46 m. du soir.
L'Été commencera le 21 juin, à 7 h. 22 m. du soir.
L'Automne commencera le 23 septembre, à 10 h. 9 m. du rnatin.
L'Hiver commencera le 22 décembre, à 4 h. 54 m. du matin.
FETES MOBILES
Septuagésime 4 février
Les Cendres 21 février
Pâques 8 avril.
Ascension 17 mai
Pentecôte 27 mai
Trinité 3 juin.
Fête-Dieu 7 juin
1" Dimanche de l'Avent.. 2 déc.
QUATKE • TEMPS
Du Printemps, les 28 février, 2 et 3
mars.
De l'Été, les 30 mai, 1 et 2 juin.
De l'Automne, les 19, 21 et 22 sept.
De l'Hiver, les 19, 21 et 22 déc.
JEUNES D'OBLIGATION
1" Les Quatre-Temps, ou les premiers mercredis, vendredis et same-
dis après le 1er dimanche du Carême, — après la fête de la Pentecôte, —
après le 14 septembre, — après le 13 décembre, ou après le troisième
dimanche de l'Avent.
2° Le Carême tout entier, excepté les dimanches.
3" Tous les mercredis et les vendredis de l'Avent, excepté le mercredi
ou le vendredi coïncidant avec la fête de l'Immaculée Conception.
4** Les vigiles de la Pentecôte, de l'Assomption, de la Toussaint et de
Noël.
JOURS MAIGRES OU D'ABSTINENCE
1» Tous les quatre-Temps de l'année.
2° Tous les vendredis de l'année, excepté celui où tomberaient les fêtes
de la Circoncision, de l'Epiphanie, de la Toussaint et de Noël.
3° Les jours de vigiles où l'on observe le jeûne.
4° Tous les mercredis et vendredis du Carême.
5° Le Samedi Saint.
N.B. — Les jours de semaine du Carême où il y a dispense de l'absti-
nence, c'est-à-dire les lundis, mardis, jeudis et samedis (le samedi des
Quatre-Temps et le Samedi Saint exceptés) on ne doit faire qu'un seul
repas en gras, et à ce repas ainsi qu'à ceux des dimanches, il n'est point
permis de faire usage de poisson ou d'huîtres avec la viande.
67
TEMPS OU LA CELEBRATION DES MARIAGES
N'EST PAS PERMISE
La célébration des mariages est défendue depuis le premier dimanche
de l'Avent jusqu'à l'Epiphanie inclusivement, et depuis le mercredi des
Cendres jusqu'au dimanche de Quasimodo, aussi inclusivement.
FETES LEGALES DANS LA PROVINCE DE QUEBEC
Tous les dimanches de l'année.
Circoncision 1er jany.
Epiphanie 6 "
Mercredi des Cendres.. 21 février.
Vendredi Saint 6 avril.
Lundi de Pâques 9 "
Fête de la Reine
(Victoria Day) 24 mai.
Et toTit jour fixé par proclamation comme jour de jeûne et d'actions
de grâces génêralee.
Ascension 17 mai.
Fête du Roi 3 juin
Confédération 1er juih
Fête du Travail 3 sept.
Toussaint 1er nov.
Immaculée Conception.. 8 déc.
Noël 25 "
ECLIPSES EN 1917
Il y aura, en 1917, sept éclipses, quatre du soleil et trois de la lune.
1° Le 7-8 janvier une éclipse totale de la lune, visible ici; le com-
mencement en sera généralement visible dans le centre et l'est de
l'Europe, le nord-ouest de l'Afrique, les deux Amériques et le centre
et l'est de l'océan Pacifique, la fin en sera généralement visible dans
l'Amérique dvi Nord, le nord-ouest de l'Amérique du Sud, le nord et le
nord-est de l'Asie, et l'est de l'Australie.
2° Le 23 janvier une éclipse partielle du soleil, invisible ici. Visi-
ble en Europe, Asie, et le nord-est de l'Afrique.
3° Le 19 juin, une éclipse partielle du soleil, invisible ici. Visible
en Sibérie, et dans une large étendue autour du Pôle Nord.
4° Le 4 juillet, une éclipse totale de la lune, invisible ici. Le com-
mencement en sera généralement visible en Asie, excepté dans le nord-
est, en Australie, en Afrique, en Europe, excepté dans le nord-ouest, et
le sud de l'océan Atlantique; la fin en sera généralement visible dans
l'ouest de l'Australie, le eud-ouest de l'Asie, l'Europe, l'Afrique et
l'Amérique du Sud.
5° Le 18 juillet, une éclipse partielle du soleil, invisible ici.
6° Le 14 décembre, une éclipse annulaire du soleil, invisible ici. Vi-
sible dans la partie sud-est de l'Amérique du Sud, l'extrême sud dek
l'Australie, le sud de l'Atlantique et de l'océan Indien et une partie
de l'océan Pacifique.
7° Le 28 décembre, une éclipse totale de la lune, visible ici. Le
commencement en sera généralement visible dans les deux Amériques,
sur tout l'océan Pacifique, et la partie extrême nord-est de l'Asie; la
fin en sera généralement visible dans l'Amérique du Nord, sur tout
l'océan Pacifique, dans l'est de l'Asie, et l'Australie.
68
Prévision du Temps.
Présages du beau temps tirés du soleil. — Quand le soleil se lève, si les
nué«3 vont du côté de l'occident, beau temps. Si en se levant il est pur et
net, qu'il ne soit pas plus grand qu'à l'ordinaire, et qu'il n'ait pas ses
rayons rompus, beau temps. Si lorsqu'il se lève il est environné d'un cer-
cle, et que ce cerde se dissipe, c'est une marque évidente de beau temps.
Si on voit, avant que le soleil se lève et dans le même endroit, un petit
brouillard, marque de beau temps. Si au point du jour le ciel est bordé
d'un cercle blanc ou doré aux extrémités de l'horizon, et la basse région
de l'air mouillée de rosée, qui se fait voir dajis les vitres des fenêtres,
marque de beau temps. Lorsqu'il y a beaucoup de rosée le matin, que
le soleil est serein, beau temps. Si en se couchant il est dair et net
Bans brouillard, et que l'on voit à l'entour de petites nuées rouges,
séparées les unes des autres, marque de beau temps.
Présages de la pluie tirés du soleil. — 'Si le soleil est bien rouge en se
levant, marque de vent et de pluie. S'il pleut lorsque le soleil se lève, il
pleut ordinairement tout le jcur. Si en se levant on voit paraître à l'en-
tour du soleil de longues raies, cela marque que la pluie n'est pas loin.
S'il paraît pâle toute la journée, de la pluie au plus tard le lendemain.
S'il pai'aît petit et rond comme une boule, marque de pluie et tempête.
Si le soleil pendant le jour paraît noir et obscur, marque de pluie et ton-
nerre. Si en se couchant il est enveloppé d'une nuée noire, pluie et brouil-
lard. S'il se couche avec de grands rayons vers la terre, pluie ou neige
pour le lendemain, suivant la saison. Si en se couchant ou autrement, il
est caché d'une nuée jaune ou un peu rousse, pluie.
Présages du beau temps tirés de la lune. — Si la lune est rouge lors-
qu'elle se lève, cela pronostique du vent en hiver, et en -été une grande
chaleur, particulièrement si elle l'est du côté qu'elle n'est pas éclairée. Si
elle est bien claire quand elle se lève, beau temps en été, et en hiver
grand froid. Si trois jours avant ou après sa conjonction en son quartier,
elle a une petite et pure lumière, cela dénote le beau temps. Si trois ou
quatre jours après qu'elle est nouvelle, elle se montre nette, beau temps.
Lorsqu'elle est dans son plein, si elle paraît claire et nette, marque de
beau temps. Si le halo, c'est-à-dire le cercle qui paraît autour de la lune,
se dissipe, beau temps. Lorsque la lune a double halo, tempête.
Présages de la pluie tirés de la luiie.— Si le cercle de la lune est rouge,
c'est signe de mauvais temps. S'il est au plein, et qu'il y ait quelque
chose à l'entour, marque de pluie. Si à l'entour de la lune il paraît deux
ou trois ronds, particulièrement quand ils sont de couleur noire, livide
et embrouillée, marque de pluie. Si, lorsque la lune se renouvelle, le
temps est chargé et obscur, marque de pluie. Si la lune ne paraît point
du tout vers le quatrième jour de son renouveau, le temps sera obscur
et pluvieux le reste de la lune.
69
D
e A î« affi »sr » -m^^m m. i^sîîî.^E'arxyaEt:»
ÂJPBÈ8 U* ComputirtM, le ter Janvier de l'an 1 de Vire ehritienne /ut un Samedi. Pou0
trouver te jour de la semaine correspondant à une date quelconque, il suffit de consulter
les tableaux ci-dessous en suivant la marche indiquée.
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95
Les années séculaires, toujours bisse
drter Julien, ne le sont, dans le calendri
•lies sent divisibles par 400.
LesSâtes du 5 au 14 octobre 1582 n
calendHer ©.fégorien (réforme grégorleni
Abréviations : m. Mardi ; M. Mercre
SIlÈCIiES 1
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QUANTIÈMES 1
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Mars.
Nov.
Juin
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EXE9IPl.ES >
QUKL jour était le 6 Juillet 1809 (bataille
de Wagram; ? Le tableau 1, à l'Intersection
de la ligne du siècle 18, et de la colonne de
l'année 9, donne 1.
Le tableau II, à l'intersection de la ligne
1 (chiffres gras extérieurs) et de la colonne
contenant le mois de Juillet donne 0.
Le tableau III, a l'intersectlou de la
ligne O (chiffres gras extérieurs) et de la
colonne du quantième 6 donne Jeudi, jour
cherché.
Ce calendrier se prête à la recherche
Inverse des dates correspondant & un jour
4« S* ««noAioe donné.
Quels ont été, par exemple, en 1900, les
Vendredis 13 ?
Cherchons dans le tableau I le nombre
correspondant à l'année 1900. Cest 2. Por-
tons ce 2 dans la colonne extérieure da
tableau II (chiffres gras).
Cherchons dans le tableau III, le ven-
dredi qui se trouve dans la colonn* du 13.
Cela nous donne 1 dans la colonne exté-
rieure. Cherchons enfin dans la ligne 3 du
tableau II le nombre 1 ainsi obtenu, 11 cot-
respond aux mois d'Avril et de Juillet.
Il y a donc eu en 1900 deux Vendredis U,
•D Avril et en Juillet. Q, Pksmobbts.
70
OBSERVATIONS METEOROLOGIQÏÏES
Observatoire du Collège McGill, Montréal, Canada
Altitude, 187 pieds, M. C. McLeod, surintendant
Le signe — signifie au-dessous de zéro.
SEPT. 1915.
0
3T. 1915.
NOV. 1915.
DEC 1915.
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THERM.
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26.8
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25-°
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29
5'Î9
44.4
29
41.8
33-2
29
20.0
14.0
30
59-4
40.0
30
31
4<'5
48.3
40.4
36.8
30
37-6
30.8
30
31
16 0
19.4
7-4
4.6
Moy.
70.61
53-34
Moy.
56.19
43.15
Moy.
40-75
30.11
Moy.
28.66
18.93
Moy.
Moy.
Moy.
Moy.
pour
41
66.35
50.92
pour
53-3°
39.67
pour
41
38.91
27.14
pour
41
26.02
12.40
ans.
ans.
ans
ans.
POUR 1/ES CHENILLES. — Arroser fortement avec de l'arséniate de
plomb les gazons, les plantes et les buissons. Ne pas attendre l'arrivée
des insectes, prendre les devants.
71
OBSERVATIONS METEOROLOGiaUES
Le signe — signifie au-dessous de zéro.
JAN. 1916.
FEV. 1916.
MARS 1916.
AVRIL 1916.
THERM.
THERM.
THERM.
THERM. 1
w
M
w
w
H
<!
^
Q
X
S
a
0
H
0
a
0
01
a
I
21 2
14 I
I
398
21.6
I
9.0
1.3
I
52.5
37-2
a
a8 0
13.4
3
21.6
15 7
2
II. 0
4-9
3
19 0
10 6
3
18.8
4 9
a
41 2
30.0
S
24.7
12-5
4
22 6
II 3
4
20.6
4-4
3
34-0
21.7
4
25.5
5 5
5
22 5
15.2
4
38 3
25-3
5
42.0
25 5
5
19.8
9 3
5
40.7
32.3
6
40.6
4.6
6
28.0
16.0
6
16.7
7-7
6
47 5
317
7
6.2
—32
7
28. 5
8.6
7
32.3
14.7
7
376
305
8
2.0
—6.0
8
8 6
—3-7
8
27-3
15 2
8
43 8
30.0
9
18.0
— 2.2
9
12.0
3.3
9
28 3
18.0
10
30.0
3 3
10
26 0
17.0
9
37 9
31.2
10
36.0
18.0
II
5 7
-4.8
II
20 3
8.6
10
47-S
30.6
II
38.6
II. 2
12
4.6
—5-4
II
55-1
35 2
12
27.0
85
12
24 0
0.6
12
51.1
40.0
13
39 °
16. 1
13
87
—3.2
13
28 4
18.3
13
56.0
35-0
14
16. 1
—5-9
14
— 1.6
—10.3
u
25.8
II. 8
14
39 S
32-5
15
17.0
-4.6
15
20.0
— 2-4
15
12.2
0.7
15
53-4
34-6
i6
24-7
15-2
16
37.0
7-7
16
18 0
7-3
17
32.1
25.0
17
14.0
2.8
16
62.3
40.3
17
16.0
-7.8
18
35 9
15 5
18
8.0
—7.0
17
53 8
44-4
i8
8.3
-8.6
19
15-5
—5.0
18
52-5
38.0
19
18 6
7.8
19
20 8
3-8
19
5' 7
35-ï
20
34-2
7-5
30
I.o
— 5-2
20
174
4-2
20
49 8
33 2
31
39 0
34-2
21
—2.7
-17.6
21
3' -5
14.9
21
57-7
35-1
32
45 3
31-1
22
36.2
—2.7
32
'8.3
5-5
22
63.8
41.4
23
31.1
21.0
23
20.7
10.5
23
22.3
II. 2
24
22.4
2.7
24
30.6
II. 6
23
48.8
45.6
24
30 9
13.2
25
33-5
20.6
25
42.2
27.4
24
59.0
39-°
25
40 3
30-9
26
33 0
13 3
25
66.0
42.2
36
40 8
22. g
26
45-8
25 5
26
64.0
45a
27
22 9
18.2
27
15 0
1. 1
27
52.4
32- 1
27
61.6
40.0
38
^8.0
II. 4
28
70
—0.9
28
4O.2
32-2
28
63.7
48.0
29
II. 8
1.2
29
7.0
—3 9
29
49.2
34-2
39
66.0
44.1
30
21.2
8.3
30
53 3
38.0
31
50-3
37-4
30
66.2
40.7
31
44.2
20.9
Moy.
27.40
10.80
Moy.
18.40
4.72
Moy.
27.12
13 5°
Moy.
52.10
36-34
Moy.
Moy.
Moy.
Moy.
pour
42
5«oi
pour
42
22 77
6.89
pour
42
32.04
17-85
pour
42
49.21
33 26
ans.
ans
ans
ans.
NETTOYER UNE CHAMBRE DE MALADE. — Frotter le tapis avec
un linge humecté d'ammoniaque et tordu ; rincer et tourner de temps en
temps le linge quand la poussière s'amasse. Changer d'eau fréquemment.
72
OBSERVATIONS METEOROLOGiaUES
Le signe — signifie au-dessous de zéro.
MAI 1916.
JUIN 1916.
JUIL. 1916
AOUT 1916.
THERM.
THERM.
THERM.
THERM. 1
w
w
w
w
H
<
<
<!
<
Q
M
a
Q
H
n
Q
H
n
Q
H
e
ni
S
S
S
S
S
S
S
S
I
68.3
45.0
I
72.2
52.0
I
85.9
59 3
1
73-2
57-8
3
58.4
47.0
2
78.2
49.6
2
76.9
55-0
3
50. 0
34-9
3
71.6
55-2
2
74.2
58.5
3
75-8
61.7
4
56.4
37-4
3
66.6
60.0
4
85.0
63-3
5
67-3
42.0
4
64.8
53.2
4
62.4
55-3
5
89.0
70.6
6
67.2
49.2
5
70 0
55-4
5
75-7
55-7
6
67.2
SI.»
6
84.0
58.0
6
81.3
62.2
7
64.0
Sl-S
7
76.2
52-3
7
84.0
66.5
7
86.9
61.0
8
61.5
43.8
8
70.8
5S.3
8
73-5
63.0
8
82.0
69.0
9
58.3
45-0
9
61.0
55 6
9
69.0
60.0
10
55-4
.■'S- 5
10
66.5
530
9
73-2
54-6
10
75-8
58.3
II
64.5
47-8
10
79.6
56-0
11
78.4
58.0
12
5^-2
40.7
II
65.8
53 7
II
86.0
66.0
12
81.2
64.7
13
58.8
423
12
693
54 0
12
90.0
73-0
13
75-9
59-7
13
88.7
70 3
13
68.6
57-2
14
61.0
41.0
14
79 9
57-0
14
z*-^
56.0
14
77.2
56.0
15
57-5
42.0
15
71.6
62.0
15
84.0
57 S
15
77-7
590
i6
58.8
49 °
16
62.4
54-2
16
84.0
62.6
17
57 2
44.0
17
72.6
57-0
16
84.6
66.0
17
87.2
63. S
i8
47.0
42 0
17
77.0
64 0
18
84.2
673
19
58.6
42.0
18
76.7
58.0
18
83.5
60.0
19
92.1
67-3
20
60.5
44 0
19
71.5
54.3
19
89.2
72.3
20
61.8
53-5
20
i2-9
70.8
20
90.0
69.0
21
72.8
SIO
21
65.6
49-3
21
88.0
71.0
21
Q1.9
74.0
31
71.2
53-2
22
63.6
50.0
22
84.9
69.7
22
85 7
66.0
23
64.2
50 6
23
70.0
51 2
23
78.4
635
24
776
53 7
24
76.0
55-3
23
88.2
66.0
24
74.8
54-5
25
717
53-7
24
90.0
69.0
25
75- 0
61.0
26
68.0
50. 7
25
73-9
60.5
25
92.5
70-3
26
80.0
56.0
27
70.7
49 3
26
76.0
57 8
26
87.3
71.0
27
73-7
60.7
27
75-8
65.6
27
74-9
56.5
j8
67.0
57-3
28
74-5
58.0
28
76.4
60.0
28
65.0
550
29
81.0
57-2
29
75 2
60 0
29
84.4
634
29
74-9
54.6
3°
71.0
56.0
30
77-7
59°
30
70.2
56.0
31
66.0
4S.0
30
31
84.2
85.8
72.8
69.0
31
71.8
55-5
Moy.
63.36
4667
Moy.
71. 1
55-4
Moy.
82. 10
64.31
Moy.
79.29
61.16
Moy.
Moy.
Moy.
Moy.
pour
42
64.04
46.03
pour
42
73-3
56.0
pour
42
77.60
61.05
pour
42
7478
58.69
ans.
ans.
ans.
ans.
NETTOYER EE EINOLEUM. — Ee lait caillé est meilleur à cet usage
que le lait doux et coiite moins cher. Après avoir lavé à l'eau claire
chaude, appliquer le lait caillé, bien frotter et polir avec un linge sec.
73
THERMOMETRES
Sait-on que presque tous les pays ont inventé un modèle de thermomètre,
mais qu'il n'y en a pas un seul qui fasse usage du thermomètre de sa nationa-
lité ? Quels sont les thermomètres les plus employés? Ceux de Celsius, de
Réaumur et de Fahrenheit. Eh bien, la France se sert exclusivement du ther-
momètre du Suédois Celsius. L'Allemagne et la Russie ont adopté le thermo-
mètre du Français Réaumur. L'Angleterre fait usage, couramment, du thermo-
mètre Fahrenheit, Allemand, et la Suède du thermomètre de l'Anglais Leslie.
N'est-ce pas curieux ?
Nous donnons ci-dessous une échelle comparative des trois principau.x
thermomètres : Réaumur, Centigrade et Fahrenheit.
Réaumur
Centigrado
Fahrenheit
80O
lou"
212"
L'eau bout au niveau de la mer.
76
95
203
72
90
191
68
85
185
(i.3.1
78.9
174
60
75
167
L'alcool bout.
66
70
158
62
65
149
48
60
140
44
65
131
42.2
6'^ 8
127
Le suif fond.
40
60
122
3rt
45
113
338
42.2
108
32
40
104
29.3
36.7
98
La température du sang.
28
35
95
25.8
32.2
90
24
30
86
21.3
26.7
80
20
25
77
16
20
68
12 4
15.3
60
Tempérée.
10.2
12.8
65
8
10
50
6.8
7.2
45
4
5
41
1.3
1.7
35
0
0
32
I/eau gèle.
— 0.9
— 1.1
30
— 4
— 5
23
— 6.3
-0.7
20
— 8
-10
14
-9.8
—12.2
10
—12
— 15
5
—14.2
-17.8
0
Zéro Fahrenheit.
—16
-20
— 4
—20
-25
-13
-24
-30
-22
—28
—35
—31
—32
-40
— 4Ù
CHASSIÎR LES MOUSTIQUES.— Un sac plein de naphtaline suspendu
dans un puits clos ou une citerne chasse les moustiques femelles qui cher-
chent les places soanbres pour déposer leurs œufs et ne donne pas de mau-
vaise odeur à l'eau.
74
1er mois
JANVIER
31 jours
Pleine Lune, le 8^ à 2h. 48ui. du matin.
Dernier Quartier, le 16, à 6h. 48m. du matin.
Nouvelle Lune, le 23, à 2h. 46m. du matin.
Premier Quartier, le 29, à 8h. 7m. du soir.
signe du ■"
k'erseau.
Jours de
soleil
lunk
la semaine
FÊTES religieuses.
Lev Cou
Lev Cou
M.H.
H. M.
H. M.
H. M.
Lundi
1
Circoncision de N.-S. J.-C. (d'oblig. )
7 42
4 27
10 59
1 16
Mardi
2
Le Très Saint Nom de Jésus.
7 41
4 28
11 27
2 29
Mercredi
3
Ste Geneviève, vierge.
7 41
4 29
11 56
3 38
Jeudi
4
S te Dafrose, martyre.
7 41
4 3U
S 32
4 43
Vendredi
5
Vigile de l'Epiphanie.
7 40
4 31
1 16
5 44
Samedi
6
EPIPHANIE (d'obligation).
7 40
4 32
05
6 38
DIMAN.
7
Dimanche dans l'oct. de V Epiphanie.
7 39
4 33 3 02
7 25
Lundi
8
S. Lucien, prêtre et martyr.
7 39
4 34
4 56
8 04
Mardi
9
S. Séverin, abbé.
7 38
4 35
5 59
8 37
Mercredi
10
S. Guillaume, évêque.
7 38
4 36
7 03
9 04
Jeudi
11
S. Hjgin, pape et martyr.
7 37
4 37
8 10
9 23
Vendredi
12
S. Arcade, martyr.
7 37
4 39
9 15
941
Samedi
13
Ste Glaphvre, vierge.
7 36
4 40
10 15
9 57
DIMAN.
14
II Epiphanie. Soleu. du T. S. N. de J.
7 36
4 41
11 23
10 19
Lundi
15
S. Paul, ermite.
7 35
4 42
MAT.
10 35
Mardi
16
S. Marcel, pape et martyr
7 35
4 43
0 33
10 56
Mercredi
17
S. Antoine, abbé.
7 34
4 44
1 46
11 22
Jeudi
18
La Chaire de S. Pierre à Rome.
7 34
4 46
2 58
1156
Vendredi
19
La Ste Famille de J. M. J.
7 33
4 4S
411
y. 41
Samedi
20
SS. Fabien et Sébastien, martyrs.
7 32
4 49
5 19
1 35
DIMAN.
21
III Epiphanie. Soleu. de la Ste Famille
7 31
4 51
6 18
2 42
Lundi
22
SS. Vincent et Anastase, martyrs.
7 30
4 52
7 07
3 58
Mardi
23
S. Raymond de Pennafort, conf.
7 29
4 54
7 30
5 33
Mercredi
24
S. Timoihée, évêque et martyr.
7 28
4 55
7 57
7 01
Jeudi
25
Conversion de S. Paul.
7 27
4 56
8 21
8 23
Vendredi
26
S. Polycarpe, évêque et martyr.
7 26
4 57
8 47
9 41
Samedi
27
S. Jean-Chrysostôme, év., conf. et doc.
7 25
4 58
9 07
10 59
DIMAN.
28
IV Epiphanie.
7 24
4 59
9 31
MAT.
Lundi
29' S. Frs de Sales, év., conf. et docteur.
7 23
5 01
9 58
0 16
Mardi
30
Ste Martine, vierge et martyre.
7 23
5 03
10 33
128
Mercredi
3.1
S. Pierre Nolasque, confesseur.
7 22
5 04
11 14
2 35
Pronostics de la température pour le mois de janvier 1917.
Du 1er au 3, doux et changeant.
Du 4 au 7, neige et grésil.
Du 8 au 11, pluies générales.-
Du 12 au 15, variable.
Du 16 au 20, plviie, grêle et neige.
Du 21 au 24, vague froide.
Du 25 au 28, vents impétueux.
Du 29 au 31, plus doux, variable.
CONTRE LES FOURMIS. — En Suisî^e, on répand dans les endroits
■■fectés par les fourm-s des feiiilcs de plante de tcma'es.
75
2e mois
FEVRIER
28 jours
Pleine Lune, le 6, à lOh. :^4m. du soir.
Dernier Quartier, le 14, à 8h. 59m. du soir.
Nouvelle Lune, le 21, à Ih. 15m. du soir.
Premier Quartier, le 28, à llli. 50m. du matin.
Signe (les
Poissons.
Jours de
la semaine.
FÊTE6 RELIGIBU8ES.
SOLEIL
Lev Cou
LUNE
Lev Cou
H. M.
H. M.
H. M.
H. M.
Jeudi
1
S. Ignace, évoque et martyr.
7 21
5 06
S. 01
3 38
Vendredi
2
Purification de la B. V. MARia
7 20
5 08
0 55
4 34
Samedi
3
S. Biaise, évêque et martyr.
7 19
5 09
1 55
5 19
DIMAN.
4
Septuagésime. Sol. de la Purification
7 18
5 11
2 67
5 59
Lundi
5
Ste Agathe, vierge et martyre.
7 17
5 12
3 59
6 33
Mardi
6
S. Tite, évêque et confesseur.
7 16
5 14
5 05
7 08
Mercredi
7
S. Romuald, abbé.
7 14
5 15
5 59
7 30
Jeudi
8
S. Jean de Matha, confesseur.
7 13
5 17
7 05
7 49
Vendredi
9
S. Cyrille d'Alexandrie, év. et doct.
7 12
5 18
8 05
8 05
Samedi
10
Ste Scholastique, vierge.
7 10
5 19
9 13
8 24
DIMAN.
11
Sexagésime.
7 09
5 21
10 22
8 43
Lundi
12
Ste Eulalie, vierge et martyre.
7 07
5 22
11 32
9 03
Mardi
13
S. Polyeucte, martyr.
7 06
5 24
mat.
9 25
Mercredi
14
S. Valentin, martyr.
7 04
5 25
0 43
9 55
Jeudi
15
SS. Faustin et Jovite, martyrs.
7 02
5 27
1 53
10 32
Vendredi
16
S. Onésime, évêque et martyr.
7 01
5 28
3 00
11 22
Samedi
17
S. Alexis de Falconieri, confesseur.
6 59
5 30
4 03
S. 20
DIMAN.
18
QUINQUAGÉSIME.
6 58
5 31
4 54
1 30
Lundi
19
s. Gabin, prêtre et martyr.
6 56
5 33
5 37
2 47
Mardi
20
S. Eucher, évêque.
6 54
5 34
6 11
4 09
Mercredi
21
Les Cendres. (Comm. du Carême.)
6 53
5 36
6 21
5 51
Jeudi
22
La Chaire de S. Pierre à Antioche.
6 51
5 37
6 47
7 11
Vendredi
23
S. Pierre Damien, évêque et docteur.
6 50
5 39
7 10 8 31
Samedi
24
S. Mathias, apôtre.
6 48
5 40
7 82 ■
9 52
DIMAN.
25
I DE Carême.
6 47
5 41
7 59
IKotf
Lundi
26
S. Fortunat, martyr.
6 45
5 43
8 31
MAT.
Mardi
27
S. Léandre, évêque.
6 44
5 45
9 12
0 21
Mercredi
28
4 Temps. S. Macaire, martyr.
6 43
5 44
9 56
1 2Ô
Pronostics de la température pour le mois de février 1917.
Du 1er au 4, brumeux.
Du 5 au 9, vents très froids.
Du 10 au 13, tempête de neige.
Du 14 au 17, période orageuse.
Du 18 au 21, froid.
Du 22 au 24, clair et froid.
Du 25 au 26, variable.
Du 27 au 28, tempête de neige.
TACHES DE GRAISSE DE ROUE. — Eponger avec de l'éther.
76
3e mois
MAES
31 jours
Pleine Lune, le 8, à 5h. 4m. du soir.
Dernier Quartier, le 16, à 71i. 39m. du matin.
Nouvelle Lune, le 22, à llh. 11m. du soir.
Premier Quartier, le 30, à 6h, 42m. du matin.
Signe du
Bé
lier.
Jours de
~T
SOLEIL
LUNE
la semaine.
FÊTES RELIGIEUSES.
LevCou
Lev Cou
H. M. H. M.
H. M.
H. M.
Jeudi
1
Ste Antonine, martyre.
6 42 5 47
10 48
2 26
Vendredi
2
4 Temps. S. Simplice, pape.
6 40 5 48
1148
3 16
Samedi
3
4 Temps. Ste Cunégonde, vierge.
6 39 5 49
S. 48
8 58
DIMAN.
4
II DE Carême.
6 37
5 50
151
4 34
Lundi
5
Ste Olive, vierge et martyre.
6 35
5 51
2 50
5 02
Mardi
6
Ste Perpétue et Ste Félicité, martyres.
6 33
5 53
4 01
5 25
Mercredi
7
S. Thomas d'Aquin, conf. et docteur.
6 31
5 54
5 08
5 44
Jeudi
8
S. Jean de Dieu, confesseur.
6 29
5 55
6 09
6 12
Vendredi
9
Ste Françoise, veuve.
6 27
5 57
7 03
6 28
Samedi
10
Les 40 martyrs de Sébaste.
6 25
5 58
8 13
6 51
DIMAN.
11
III DE Carême.
6 23
6 00
9 22
7 09
Lundi
12
S. Grégoire le Grand, pape, docteur.
6 21
6 01
10 33
7 30
Mardi
13
S. Nicéphore, évéque.
6 19
6 02
11 42
7 59
Mercredi
14
Ste Florentine, vierge.
6 17
6 03
MAT.
8 34
Jeudi
15
S. Longin, martyr.
6 15
6 04
0 49
9 18
Vendredi
16
Ste Julienne, martyre.
6 13
6 06
153
10 11
Samedi
17
S. Patrice, évêque et confesseur.
6 11
6 08
2 45
11 15
DIMAN.
18
IV DE Carême.
6 09
6 10
3 82
S. 27
Lundi
19
S. Joseph, époux de la B. V. Marie.
6 07
6 11
4 07
1 43
Mardi
20
S. Cuthbert, évéque.
6 06
6 13
4 34
3 05
Mercredi
21
S. Benoit, abbé.
6 04
6 14
4 58
4 29
Jeudi
22
S. Octavien, martyr.
6 02
6 15
5 23
5 47
Vendredi
23
S. Victorien, martyr.
6 00
6 16
5 33
7 21
Samedi
24
S. Timothée, martyr.
5 58
6 18
5 58
8 42
DIMAN.
25
La Passion.
5 56
6 19
6 28
9 58
Lundi
26
Annonciation de laB. V. M. (n. d'obi.)
5 54
6 20
7 05
11 07
Mardi
27
S. Jean Damascène, conf. et docteur.
5 52
6 21
7 50
MAT.
Mercredi
28
S. Jean de Capistran, confesseur.
5 50
6 22
8 40
0 12
Jeudi
29
S. Aurélien, martyr.
5 48
6 23
9 38
1 10
Vendredi
30
Notre-Dame de Pitié.
5 47
6 24
10 38
1 55
Samedi
31
Ste Cornélie, martyre.
5 45
6 26
1142
2 33
Pronostics de la température pour le mois de mars 1917.
Du 1er att 3, vents très froids.
Du 4 au 7, tempétueux, danger
pour les marins.
Du 8 au 10, changeant.
Du 11 au 13, orageux et incertain.
Du 14 au 16, basse température.
Du 17 au 21, doux et brumeux.
Du 22 au 26, froid rigoureux.
Du 27 au 31, plus doux.
DOIGTS SUR LE MUR. — Les marques de doigts sur la tapisserie
s'enlèvent en frottant avec une pâte consistante faite de farine et d'eau.
4e mois
AVRIL
30 jours
Signe du Taureau.
Pleine Lune, le 7, à 8h. 55m. du matin
Dernier Quartier, le 14, à 3h. 18m. du soir.
Nouvelle Lune, le 21, à 9h. 7m. du matin
Premier Quartier, le 29, à Oh. 28m. du matin.
Jours de
la semaine.
DIMAN.
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
DIMAN.
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
DIMAN.
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
DIMAN.
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
DIMAN.
Lundi
FÊTES religieuses.
1 Les Rameaux
2 S. François de Paule, confesseur.
3 S. Richard, évêque.
4 S. Isidore, évêque, conf. et docteur.
5 Jeudi Saint.
6 Vend7rdi Saint.
7 Samedi Saint.
8 PAQUES.
9 Ste Marie Cléophée, veuve.
10 S. Macaire, évêque.
11 S. Léon le Grand, pape, conf. et doct.
12 S. Jules, pape.
13 S.'Herménégilde, martyr.
14 S. Justin, martyr.
15 I Pâques. QuASIMODO.
16 S. Benoît-Joseph Labre, confesseur. ,
17 S. Anicet, pape et martyr.
18 S. Parfait, prêtre et martyr
19 S. Expédit, martyr.
20 S. Théotime, évêque.
21 S. Anselme, évêque, conf. et docteur.
22 II Pâques. Sol. de l'Annonciation.
23 S Georges, martyr.
24 S. Fidèle, martyr.
25 Solennité de S. Joseph.
26 S. Marc, évangéliste.
27 S. Anthime, évêque.
28 S. Paul de la Croix, confesseur.
29 III Pâques. Sol. de S. Joseph.
30 Ste Catherine de Sienne.
soleil
Lev Cou
u. M
5 43
41
40
38
36
34
.32
30
28
5 26
5 24
5 22
20
19
17
15
13
11
10
08
07
05
03
02
00
59
57
56
54
H. M
6 27
6 28
6 29
6 31
6 32
6 33
6 34
6 35
6 37
6 38
6 39
6 40
6 42
6 43
6 45
6 46
6 48
6 50
6 51
6 52
6 53
6 54
6 56
6 57
6 58
6 59
6 59
01
03
LUNE
Lev Cou
4 52 7 04
H. M.
S. 45
1 51
2 56
4 01
5 05
6 13
7 22
8 23
9 34
10 42
11 46
MAT.
0 41
1 28
2 06
2 35
2 59
3 20
3 48
4 09
4 36
4 59
5 41
6 30
7 25
8 27
9 28
10 33
U 38
S. 43
H. M.
3 03
3 30
3 49
4 06
4 25
4 45
5 06
5 36
6 02
6 36
7 17
8 08
9 08
10 16
U 31
S. 46
2 07
3 28
4 42
6 01
7 23
8 47
9 55
10 56
11 46
MAT.
0 29
1 03
130
1 51
Pronostics de la température pour le mois d'avril 1917.
Du 1er au 2, incertain.
Du 3 au 5, nuageux et désagréa-
ble.
Du 6 au 9, période pluvieuse.
Du 10 au 14, humide et brumeux.
Du 15 au 18, vague de tempête.
Du 19 au 23, agréable.
Du 24 au 27, vague de tempête
générale.
Du 28 au 30, période nuageuse.
PELOTE A EPINGLES. — On peut faire une excellente pelote à épingles
en clcuant ou vissant un gros bouchon sur n'importe quelle base ou support.
78
5e mois
MAI
31 jours
signe des Oémeauz.
Plkine Luxe, le 6, à 91i. 49iii. du soir.
Dernier Quartier, le 13, à 8h. 54m. du soir.
Nouvelle Lunb, le 20, à 7h. 53m. du soir.
Premier Quartier, le 28, à 6h. 39m. du soir.
Jours de
la semaine.
fêtes religieuses.
soleil
Lev Cou
lunb
Lev Cou
n. M.
H. M.
H. M.
FI. M.
Mardi
1
SS. Philippe et Jacques, apôtres.
4 50
7 05
149
2 11
Mercredi
2
S. Athanase, évêque, conf. et doct.
4 49
7 06
2 49
2 29
Jeudi
3
Invention de la bte Croix.
4 47
7 07
3 56
2 50
Vendredi
4
Ste Monique, veuve.
4 46
7 09
5 06
3 07
Samedi
5
S. Pie V, pape et confesseur.
4 44
7 10
6 17
3 28
DIMAN.
6
IV Pâques.
4 43
7 11
7 28
3 53
Lundi
7
S. Stanislas, évêque et martyr.
4 4L
7 12
8 84
4 36
Mardi
8
Apparition de S. Michel, archange.
4 40
7 13
9 37
5 14
Mercredi
9
S. Grégoire de Naz., év., conf. etduct
4 39
7 14
10 35
6 04
Jeudi
10
S. Antonin, évêque et confesseur.
4 37
7 16
1126
7 02
Vendredi
11
S. Mamert, évêque et confesseur.
4 36
7 17
MAT.
8 08
Samedi
12
SS. Nérée et Achillée, martyrs.
4 35
7 18
0 07
9 21
DIMAN.
13
V Pâques.
4 34
7 19
0 38 10 37
Lundi
14
Rogations. S. Bonifiice, martyr.
4 33
7 21
1 04 11 55
Mardi
15
Rogations. S. J.-Bte de la Salle, conf.
4 31
7 22
1 25!S1.12
Mercredi
16
Rogations. S. Ubalde, évêque et conf.
4 30
7 23
1 52 2 26
Jeudi
17
ASCENSION DE N.-S. J.-C. (d'oblig.;
4 29
7 24
2 13
3 44
Vendredi
18
S. Venant, martyr.
4 28
7 25
2 36
5 01
Samedi
19
S. Pierre-Céle8tin,pape et confesseur
4 27
7 26
3 05
6 19
DIMAN.
20
Dim. dans l'octave de l'Ascension.
4 26
7 27
3 41
7 31
Lundi
21
S. Hospice, confesseur
4 25
7 28
4 20
8 41
Mardi
22
Ste Julie, vieïge et martyre.
4 24
7 29
5 13
9 36
Mercredi
23
S. Didier, évêque, martyr.
4 23
7 30
6 13
10 21
Jeudi
24
SS. Donatien et Eogatien, martyrs.
4 22
7 31
7 15
1100
Vendredi
25
S. Grégoire VII, pape et confesseur.
4 21
7 32
8 19 11 30
Samedi
26
Jeûne. Vigile de la Pentecôte.
4 20
7 33
9 24
1156
DIMAN.-
27
PENTECOTE
4 19
7 34
10 29
MAT.
Lundi
28
S. Augustin de Cantorbéry, év. et c.
4 19
7 35
11 35
0 15
Mardi
29
Ste Marie-Madeleine de Pazzi, vierge.
4 18
7 36
S. 32
0 32
Mercredi
30
4 Temps. S. Félix, pape et martyr.
4 18
7 37
1 40
0 55
Jeudi
31
Ste Angèle de Mérici, vierge.
4 17
7 38
2 48
112
Pronostics de la température pour le mois de mai 1917.
Du 1er au 3, pluie.
Du 4 au 8, vague fraîche.
Du 9 au 13, élévation de tempé-
rature.
Du 14 au 17, période de pluie.
Du 18 au 22, humide.
Du 23 au 27, vent et grêle.
Du 28 au 31, chaud et venteux.
PAIN FRAIS. — Avant de couper du pain neuvellement cuit, toujours
plonger le couteau dans de l'eau bouillante.
6e mois
JUIN
30 jours
signe de l'Ecrevlsse
Pleine Lune, le 5, à 81i. 13m. du matin.
Deknier Quartier, le 12, à Ih. 44m. du matin.
Nouvelle Lune, le 19, à 8h. 8m. du matin.
Premier Quartier, le 27, à llh. 14m. du matin.
Jours de
la semaine.
FÊTES religieuses.
soleil
Lev Cou
• lune.
Lev Cou
H. M.
H. M.
H M. n. M.
Vendredi
1
4 Temps. S. Pamphile, pr. et mart.
4 16
7 39
3 58
1 30
Samedi
2
4 Tps. SS.Marcellin, Pierre et Erasme,
4 16
7 40
5 07
1 54
DIMAN.
3
1 Pentecôte. La Sainte Trinité, [mart.
4 15
7 41
6 18
2 22
Lundi
4
S. François Caracciolo, confesseur.
4 14
7 42
7 23
3 00
Mardi
5
S. Bonilace, évêque et martyr.
4 14
7 43
8 24
3 53
Mercredi
6
S. Norbert, évêque et confesseur.
4 13
7 44
9 20
4 48
Jeudi
7
Fête-Dieu, (non d'obligation).
4 13
7 45
10 06
5 54
Vendredi
8
S. Médard, évêque et confesseur.
4 12
7 4510 40
7 08
Samedi
9
SS. Prime et Félicien, martyrs.
4 12
7 46 11 08
8 25
DIMAN.
10
II Pentecôte. Sol. de la Fête-Dieu.
4 12
7 46 11 30
9 44
Lundi
11
S. Barnabe, apôtre.
4 11
7 47
1155
1104
Mardi
12
S. Jean de St-Facond, confesseur.
4 11
7 47
mat.
S. 19
Mercredi
13
S. Antoine de Fadoue, confesseur.
4 11
7 48
0 19
1 33
Jeudi
14
S. Basile, évêque, conf. et docteur.
4 11
7 48
0 39
2 49
Vendredi
15
Sacré Cœur de Jésus.
4 11
7 49
107
4 05
Samedi
16
S. Jean-François Kégis, confesseur.
4 11
7 49
139
5 19
DIMAN.
17
III Pe7U. Sol. du Sacré-Cœur.
4 11
7 50
2 19
6 27
Lundi
18
SS. Marc et Marcellien, martyrs.
4 11
7 50
8 05
7 27
Mardi
19
Ste Julienne Falconieri, vierge.
4 11
7 51
4 01
8 17
Mercredi
20
S. Silvère, pape et martyr.
4 11
7 51
5 02
8 58
Jeudi
21
S. Louis de Gonzague, confesseur.
4 11
7 51
6 06
9 31
Vendredi
22
S. Paulin, évêque et confesseur.
4 11
7 51
7 10
9 57
fcfamedi
23
Ste Ediltrude, vierge.
4 12
7 52
8 17
10 19
DIMAN.
24
IV Peut. Nativ.de S. Jean-Baptiste.
4 12
7 52
9 21
10 36
Lundi
25
S. Guillaume, abbé.
4 12
7 52
10 28
10 52
Mardi
26
SS. Jean et Paul, frères, martyre.
4 13
7 52
1126
11 16
Mercredi
27
S. Kodolphe, évêque.
4 13
7 52
S. 32
11 32
Jeudi
28
S. Léon II, pape et confesseur.
4 14
7 52
139
11 53
Vendredi
29
SS. Pierre et Paul, apôtres(n. d'obi.)
4 14
7 52
2 48
MAT.
Samedi
30
Commémoration de S. Paul.
4 15
7 52
8 56
0 20
Pronostics de la température pour le mois de juin 1917.
Du 13 au 17, nuits claires et
jours chauds.
Du 18 au 21, brumeux.
Du 22 au 25, grande chaleur.
Du 26 au 30, orages électriques.
Du 1er au 2, pluie.
Du 3 au 5, mena(.'ant.
Du 6 au 8, frais.,
Du 9 au 12, généralement désa
gréable.
TIROIRS DE BUREAU.— Peindre l'intérieur des tiroirs avec de lemaiJ
blanc, si vous voulez que les tiroirs soient propres et faciles à nettoyer.
80
7e mois
JUILLET
31 jours
Pleine Lune, le 4, à 4h. 46ni. du soir.
Dernier Quartier, le 11, à 7h. 18m. du matin
Nouvelle Lune, le 18, à lOh. 6m. du soir.
Premier Quartier, le 27, à lli. 46m. du matin.
signe du Lion.
Jours de
soleil
LUNE
la semaine.
FÊTES religieuses.
Lev Cou
Lev Cou
H. M.
H. M.
H. M.
H. M.
DIMAN.
1
V Petit. Sol. de SS. Pierre et Paul.
4 15
7 51
5 04
0 52
Lundi
2
Visitation de la B. V. Marie.
4 16
7 51
6 08
1 37
Mardi
3
S. Héiiodore, évêque.
4 16
7 51
7 05
2 30
Mercredi
4
Ste Berthe, veuve.
4 17
7 51
7 50
3 34
Jeudi
5
S. Antoine-Marie Zaccaria, conf.
4 17
7 50
8 39
4 45
Vendredi
6
Ste Dominique, vierge et martyre.
4 18
7 50
9 10
6 02
Samedi
7
.SS. Cyrille et Méthode, év. et conf.
4 18
7 49
9 35
7 24
DIMAN.
8
VI Pentecôte.
4 19
7 49
9 56
8 47-
Lundi
9
S. Zenon et ses compagnons, martyrs.
4 19
7 48
10 25
10 08
Mardi
10
Ste Félicité et ses fils, martyrs.
4 20
7 48
10 46
1121
Mercredi
11
S. Léonce, martyr.
4 21
7 47
1110
S. 40
Jeudi
12
S. Jean Gualbert, abbé.
4 22
7 47
11 40
1 56
Vendredi
13
S. Anaclet, pape et martyr.
4 23
7 46
MAT.
3 10
Samedi
14
S. Bonaventure, év., conf. et docteur.
4 24
7 46
0 18
4 18
DIMAN.
15
VII Fenlicôte.
4 25
7 45
1 01
5 21
Lundi
16
Notre-Dame du Mont Carmel.
4 26
7 44
1 50
617
Mardi
17
S. Alexis, confesseur.
4 27
7 43
2 48
7 04
Mercredi
18
S. Camille de Lellis, confesseur.
4 28
7 42
3 48
7 40
Jeudi
19
S. Vincent de Paul, confesseur.
4 29
7 41
4 59
8 02
Vendredi
20
S. Jérôme Emilien, confesseur.
4 30
7 40
6 04
8 24
Samedi
21
Ste Praxède, vierge.
4 31
7 39
7 11
8 44
DIMAN.
22
VIII Pentecôte.
4 32
7 38
8 16
9 00
Lundi
23
S. Apollinaire, évêque et martyr.
4 33
7 37
9 13
9 20
Mardi
24
Ste Christine, vierge et martyre.
4 34
7 36
10 19
9 40
Mercredi
25
S. Jacques le Majeur, apôtre.
4 35
7 35
11 25
9 58
Jeudi
26
Ste Anne, mère de la B. V. Marie.
4 36
7 34
S 31
10 21
Vendredi
27
S. Pantaléon, martyr.
4 37
7 33
1 39
10 51
Samedi
28
SS. Nazaire et Celse, martyrs.
4 38
7 32
2 46
1128
DIMAN.
29
IX Pentecôte. Sol. de Ste Anne.
4 39
7 31
3 49
MAT.
Lundi
30
SS. Abdon et Sennen, martyrs.
4 40
7 30
4 48
0 16
Mardi
31
S. Ignace de Loyola, confesseur.
4 41
7 29
5 40
115
Pronostics de la température pour le mois de juillet 1917.
Du 1er au 4, étouffant.
Du 5 au 9, pluie et grêle.
Du 10 au 14, chaleur excessive.
Du 15 au 18, tempétueux.
Du 19 au 20, pluie.
Du 21 au 23, frais, beau.
Du 24 au 27, épais brouillards.
Du 28 au 31, chaud.
MAUX DE TETE. — Un jus de citron dans une tasse d€ café noir
guérit des maux de tête bilieux.
81
8e mois
AOUT
31 jours
signe de la Vierge.
Pleine Lune, le 3, à Oh. 17m. du matin.
Dernier Quartier, le 9, à 3h. 2m. du soir.
Nouvelle Lune, le 17, à Ih. 27m. du soir.
Premier Quartier, le 25, à 2h. 14m. du soir.
Jours de
SOLEIL
LUNE
la semaine
fêtes religieuses.
Lev Cou
Lev Cou
H. M.
H. M.
II. M.
H. M.
Mercredi
1
s Pierre aux Liens.
4 42
7 28
6 21
2 25
Jeudi
2
S. Alphonse-M.de Liguori, év.,c. et d.
4 43
7 27
6 56
3 34
Vendredi
3
Invention de S. Etienne, 1er martyr.
4 45
7 26
7 38
4 55
Samedi
4
S. Dominique, confesseur.
4 46
7 25
8 00
6 19
DIMAN.
5
X Pentecôte.
4 47
7 24
8 27
7 44
Lundi
6
Transfiguration de N.-S. J.-C.
4 48
7 23
8 50
9 01
Mardi
7
S. Gaétan, confesseur.
4 50
7 21
9 15
10 22
Mercredi
8
S. Cyriaque et ses comp., martyrs.
4 51
7 19
9 44
1142
Jeudi
9
S. Romain, martyr.
4 52
7 18
10 19
S. 57
Vendredi
10
S. Laurent, diacre et martyr.
4 53
7 16',11 01
2 09
Samedi
11
S. Tiburce et Ste Susanne, martyrs.
4 54
7 14
11 48
3 15
DIMAN.
12
XI Pentecôte.
4 56
7 13
MAT.
4 12
Lundi
13
SS. Hyppolite et Cassien, martyrs.
4 57
7 11
0 43
5 02
Mardi
14
S. Eusèbe, prêtre, confesseur.
4 58
7 09
1 41
5 41
Mercredi
15
Assomption de la B. V. Marie.
4 59
7 08
2 42
6 14
Jeudi
16
S. JoACHiM, père de la B. V. M.
6 00
7 07
3 44
6 40
Vendredi
17
S. Hyacinthe, confesseur.
5 02
7 06
4 50
6 57
Samedi
18
Jeûne. Ste Hélène, impératrice, veuve.
5 03
7 04
6 06
7 13
DIMAN.
19
XII Pentecôte. Sol. de l'Assomption.
5 04
7 02
7 06
7 30
Lundi
20
S. Bernard, abbé, confesseur et doct.
5 05
7 00
8 10
7 47
Mardi
21
Ste Jeanne-Françoise de Chantai, vve.
5 06
6 58
9 16
8 04
Mercredi
22
S. Symphorien, martyr.
5 08
6 56
10 21
8 15
Jeudi
23
S. Philippe Béniti, confesseur.
5 09
6 54
1126
851
Vendredi
24
S. Barthéiemi, apôtre.
5 10
6 52
S 31
9 25
Samedi
25
S. Louis, roi de France, confesseur.
5 11
6 51
1 35
10 08
DIMAN.
26
XIII Pentecôte.
5 12
6 49
2 34
10 59
Lundi
27
S. Joseph Calazanz, confesseur.
5 14
6 48
3 28
MAT.
Mardi
28
S. Augustin, évoque, conf. et docteur.
5 15
6 46
4 13
0 03
Mercredi
29
Décollation de S. Jean-Baptiste.
5 16
6 44
4 50
1 16
Jeudi
30
Ste Rose de Lima, vierge.
5 17
6 42
5 20
2 35
Vendredi
31
S. Raymond Nonnat, confesseur.
5 18
6 41
5 44
4 00
Pronostics de la température pour le mois d'août 1917.
Du 1er au 3, orages électriques.
Du 4 au 6, agréable.
Du 7 au 9, frais.
Du 10 au 12, période de tempête
Du 13 au 16, frais, ondées.
Du 17 au 20, pluies générales.
Du 21 au 23, grande chaleur.
Du 24 au 27, vents violents.
Du 28 au 31, vague chaude.
POUR LES POULES DURES,
dans l'-cau où on les fait cuire.
Mettre que^q^ues gouttes de vinaigre
82
9e mois
SEPTEMBRE
30 jours
Pleine Lune, le 1, à 7h. 34m. du matin.
Dernier Quartier, le 8, à 2h. llm. du matin.
Nouvelle Lune, le 16, à 5h. 33tn. du matin.
Premier Quartier, le 24, à Oh. 47m. du matin.
Pleine Lune, le 30, à 3h. 37m. du soir.
Slene delà Balance.
Jours de
la semaine
FÊTES RELIGIEUSES.
SOLEIL
Lev Cou
LUNE
Lev Cou
H. M. H. M.
H. M.
II. M.
Samedi
1
S. Gilles, abbé.
5 20|6 40
6 27
5 12
DIMAN.
2
XIV Pentecôte.
6 21
6 39
6 54
6 37
Lundi
3
S. Mansuy, évêque et confesseur.
5 22
6 37
7 17
7 53
Mardi
4
Ste Rosalie, vierge.
5 23
6 35
7 43
9 16
Mercredi
5
S. Laurent Justinien, évêque et conf.
5 24 6 33
8 18
10 38
Jeudi
6
S. Onésipliore, martyr.
5 26 6 31
8 58
1164
Vendredi
7
Ste Reine, vierge et martyre.
5 27 6 29
9 45
SI 03
Samedi
8
Nativité de la B. V. Marie.
5 28 6 27
10 38
2 05
DIMAN.
9
XV Pentecôte. Solen. de la Nativité.
5 29 6 25
1136
•2 57
Lundi
10
S. Nicolas de Tolentin, confesseur.
5 30 6 23
MAT.
3 40
Mardi
11
SS. Prote et Hyacinthe, martyrs.
5 32 6 22
0 36
4 16
Mercredi
12
Le Saint Nom de Marie.
5 33 6 20
138
4 43
Jeudi
13
S. Aimé, évêque.
5 34 6 18
2 40
5 07
Vendredi
14
Exaltation de la Sainte Croix.
5 35 6 16
3 46
5 27
Samedi
15
Les Sept Douleurs de la B. V. M.
5 36 6 14
4 50
5 42
DIMAN.
16
XVI Pent. Sol. des Sept Douleurs.
5 38 6 12
5 51
5 57
Lundi
17
S. Lambert, évêque, martyr.
5 39 6 10
7 07
6 12
Mardi
18
S. Joseph de Cupertino, confesseur.
5 40
6 08
8 13
6 33
Mercredi
19
4 Temps. S. Janvier etsescomp. mart
5 41
6 06
9 19
6 57
Jeudi
20
S. Eustache et ses comp., martyrs.
5 42 6 04
10 23
7 28
Vendredi
21
4 Temps. S. Mathieu, apôtre et évang.
5 44 6 02
11 27
8 06
Samedi
22
4 Temps. S. Thomas de Villen., év., c.
5 4516 00
S 26
8 54
DIMAN.
23
XVII Pentecôte.
5 46
5 58
120
9 52
Lundi
24
Notre-Dame de la Merci.
5 47
5 56
2 06
10 58
Mardi
25
S. Firmin, évêque et martyr.
6 48
5 54
2 45
MAT.
Mercredi
26
S. Cyprien et Ste Justine, martyrs.
5 50
5 53
3 18
0 12
Jeudi
27
SS. Côme et Damien, frères, martyrs.
5 51
5 51
3 44
1 32
Vendredi
28
S. Wenceslas, duc, martyr.
5 52
5 49
4 08
2 53
Samedi
29
S. Michel, archange.
5 54
5 47
4 38
4 18
DIMAN.
30
XVIII Pent. Sol. de S. Michel.
5 55
5 45
5 03
5 24
Pronostics de la température pour le mois de septembre 1917.
Du 1er au 3, étouffant, variable.
Du 4 au 7, averses locales.
Du 8 au 12, température élevée.
Du 13 au 17, vague de pluie.
Du 18 au 22, frais, gelée.
Du 23 au 26, température hors de
saison.
Du 27 au 30, vent et pluie.
PUUR MARQUER LES CONFITURES. — Une façon bien simple est
d'inscrire le nom au crayon sur la paraffine durcie qui bouche k pot.
83
10e mois
OCTOBRE
31 jouis
signe du Scorpion.
Dernier Quartier, le 7, à 5h. 20m. du soir.
Nouvelle Lune, le 15, à 9h. 47m. du soir.
Premier Quartier, le 23, à 9h. 44m. du matin.
Pleine Lune, le 30, à Ih. 25m. du matin.
Jours de
soleil
lune
la semaine.
FÊTES religieuses.
Lev Cou
Lev Cou
H. M., H. M.
H. M.
H. M.
Lundi
1
S. Rémi, évêque et confesseur.
5 56
6 43
5 44
6 46
Mardi
2
Les Saints Anges Gardiens.
5 67
5 41
6 15
8 08
Mercredi
3
S. Gérard, abbé.
5 59
5 39
6 53
9 30
Jeudi
4
S. François d'Assise, confesseur.
6 00
5 37
7 40
10 45
Vendredi
5 SS. Placide et ses comp. martyrs.
6 01
5 35
8 30
11 51
Samedi
6 S. Bruno, confesseur.
6 03
5 34
9 28
3. 50
DIMAN.
7 XIX Pent. Le S. R. de la B. V. M.
6 04
5 32
10 28
136
Lundi
8 S Brigide, veuve.
6 05
5 30
1130
2 15
Mardi
9 S. Denis et ses compagnons, martyrs.
6 06
5 28
M AT.
2 45
Mercredi
lOiS. François de Borgia, confesseur.
6 08
5 26
0 33
3 11
Jeudi
11
S. Emilien, confesseur.
6 09
5 25
1 36
3 31
Vendredi
12
S. Wilfrid, évêque.
6 11
5 23
2 42
3 49
Samedi.
13
S. Edouard, confesseur.
6 12
5 21
3 44
4 08
DIMAN.
14
XX Pentecôte.
6 13
5 19
4 45
4 1:9
Lundi
15|Ste Thérèse, vierge.
6 15
5 17
5 52
4 48
Mardi
16
S. Gérard Majella, confesseur.
6 16
5 16
7 09
5 01
Mercredi
17
Ste Hedwige, veuve.
6 18
5 14
8 05
5 30
Jeudi
18
S. Luc, évangéliste.
6 19
5 12
9 20
6 08
Vendredi
19 S. Pierre d'Alcantara, confesseur.
6 20
5 10
10 20
6 52
Samedi
20
S Jean de Canti, confesseur.
6 21
5 08
11 16
7 48
DIMAN.
21
XXI Pentecôte.
6 23
5 07
S. 04
8 51
Lundi
22
Ste Marie Salomé, veuve.
6 24
5 05
0 44
10 01
Mardi
23
S. Séverin, évêque.
6 25
5 03
1 18
11 15
Mercredi
24
S. Raphaël, archange.
6 26
5 01
146
mat.
Jeudi
25
SS. Chrysanthe et Darie, martyrs.
6 28
5 00
2 10
0 34
Vendredi
26
S. Evariste, pape et martyr.
6 29
4 58
2 37
1 54
Samedi
27
S. Frumence, évêque.
6 31
4 57
3 01
3 11
DIMAN.
28
XXII Pent. SS. Simon et Jude,apôtres.
6 32
4 55
3 27
4 30
Lundi
29
S. Narcisse, évêque.
6 33
4 53
3 58
5 52
Mardi
30
S. Lucain, 'martyr.
6 35 4 52
4 37
7 01
Mercredi
31 Jeiint. S. Quentin, martyr.
6 36 4 50
5 29
8 19
Pronostics de la température pour le mois d'octobre 1917.
Du 1er au 4, vague fraîche.
Du 5 au 9, pluvieux.
Du 10 au 14, brumeux.
Du 15 au 18, belle température
d'automne.
Du 19 au 23, temps frais.
Du 24 au 27, clair et froid.
Du 28 au 31, orageux et pluvieux.
riiOTEGER EE PIANO. — Placer à l'intérieur du piano un petit sac
de chaux vive ; elle empêchera les ressorts et le métal de se rouiller.
84
Ile mois
NOVEMBRE
30 jours
signe (lu Sagittaire.
Dernier Quartier, le 6, à Oh, lOin. du soir.
Nouvelle Lune, le 14, à Ih. 34m. du soir.
Pbemibr Quartier, le 21, à 5h. 35m. du soir.
Pleine Lune, le 28, à Ih. 47m. du soir.
Jours de
SOLEIL
LUNE
la semaine.
FÊTES RELIGIEUSES.
Lev Cou
Lev Cou
H. M.
H. M.
n. M.
H. M.
Jeudi
1
La Toussaint (d'obligation).
6 38
4 49
6 18
9 31
Vendredi
2
Commémoration des fidèles trépassés.
6 39
4 47
7 16
10 34
Samedi
3
S. Hubert, évêque.
6 41
4 46
8 16
1128
DliMAN.
4
XXIII Pentecôte.
6 42
4 44
9 18
S. 01
Lundi
5
Les Saintes Reliques.
6 44
4 43
10 21
0 45
Mardi
6
S. Léonard, ermite.
6 45
4 41
1125
113
Mercredi
7
S. Florent, abbé.
6 47
4 40
MAT.
134
Jeudi
8
S. Dieudonné, pape.
6 48
4 39
0 29
1 53
Vendredi
9
Dédicace de la Basilique du S. Sauveur.
6 50
4 38
134
2 10
Samedi
10
S. André Avellin, confesseur.
6 51
4 37
2 32
2 30
DIMAN.
11
XXIV Pentecôte.
6 53 4 35
3 39
2 51
Lundi
12
S. Martin, pape et martyr.
6 54 4 34
4 45
3 13
Mardi
13
S. Didace, confesseur.
6 554 33
5 54
3 38
Mercredi
14
S. Josaphat, évêque et martyr.
6 57 4 31
7 02
4 09
Jeudi
16
Ste Gertrude, vierge.
6 58 4 30
8 02
4 49
Vendredi
U
S. Edmond, archevêque.
7 00
4 29
9 10
5 42
Samedi
17
S. Grégoire Thaumatur^re, év. et conf
7 01
4 28
10 01
6 44
DIMAN.
Ib
XV Ptnt. Dédie. Basil. St-Pierre et P.
7 02
4 27
10 45
7 53
Lundi
19
Ste Elisabeth de Hongrie, veuve.
7 03
4 26
1120
9 05
Mardi
2(
S. Félix de Valois, confesseur.
7 04
4 25
1148
10 23
Mercredi
2]
Présentation de la B. V. Marie.
7 06
4 '24
S. 13
1141
Jeudi
21
Ste Cécile, vierge et martyre.
7 08
4 23
0 36
MAT.
Vendredi
2£
S. Clément, pape et martyr.
7 09
4 22
105
1 00
Samedi
24
S. Jean de la Croix, confesseur.
7 10
4 22
127
2 12
DIMAN.
25
XXVI Pentecôte.
7 12
4 21
154
3 30
Lundi
2G
S. Silvestre, abbé.
7 13 4 21
2 30
4 49
Mardi
27
S. Maxime, évêque.
7 14
4 20
3 12
6 03
Mercredi
28
S. Jacques de la Marche, confesseur.
7 15
4 20
4 02
7 10
Jeudi
29
S. Saturnin, martyr.
7 16
4 19
4 59
8 06
Vendredi
30
S. André, apôtre.
7 18
4 19
5 59
9 15
Pronostics de la température pour le mois de novembre 1917.
Du 14 au 18, pluie, grésil et neige.
Du 19 au 23, plus doux.
Du 24 au 27, violentes tempêtes.
Du 28 au 30, chute subite de tem-
pérature.
Du 1er au 4, humide et désagréa-
ble.
Du 5 au 8, tempétueux.
Du 9 au 13, froid et incertain.
BOUILLIR LES ŒUFS CRAQUELES. — Mettre un peu de vinaigre
dans l'eau où l'on fait bouillir les œufs craquelés et ils cuiront sans dang-er.
'85
12e mois
DECEMBEE
31 jours
signe du Caprlcorna.
Dernier Quartier le 6, à 9h. 20in. du matin.
Nouvelle Lune, le 14, à 4h. 23in. du matin.
Premier Quartier, le 21, à Ih. 13m. du matin.
Pleine Lurra, le 28, à 4h. 55ni. du matin.
Jours de
la semaine.
FÉTBS RELIGIEUSES.
soleil
Lev Cou
LUXE
Lev Cou
H. M.
H. M.
H. M.
H. M-
Samedi
1
S. Eloi, évêque et confesseur.
7 19
4 18
7 01
10 03
DIMAN.
2
I AVENT.
7 20
4 18
8 07
10 42
Lundi
3
S. François-Xavier, confesseur.
7 21
4 17
9 10
1114
Mardi
4
S. Pierre-Cbrysologue, év., conf. etd.
7 22
4 17
10 15
11 37
Mercredi
5
Jeûne. S. Sabbas, abbé.
7 23
4 16
11 19
11 58
Jeudi
6
S. Nicolas, évêque et confesseur.
7 24
4 16
MAT.
S. 15
Vendredi
7
Jeûne. S. Ambroise, abbé.
7 26
4 15
0 21
0 35
Samedi
8
Immaculée Conception (d'oblig.)
7 27
4 15
1 23
0 55
DIMAN.
9
II Avent.
7 28
4 14
2 29
1 15
Lundi
10
S. Melcbiade, pape et martyr.
7 29
4 14
3 36
139
Mardi
11
S. Damase, pape et confesseur.
7 30
4 15
4 44
209
Merciedi
12
Jeûne. S. Constant, martyr.
7 31
4 15
5 52
2 47
Jeudi
13
Ste Lucie, vierge et martyre.
7 83
4 15
6 58
3 34
Vendredi
14
Jeûne. S. Spiridion, évêque.
7 34
4 16
7 55
4 29
Samedi
15
Ste Chrétienne, vierge.
7 35
4 16
842
5 38
DIMAN.
16
III Avent.
7 36
4 17
9 21
6 53
Lundi V,
Mardi '^'
17
S. Lazare, évêque.
7 37
4 17
9 52
8 10
18
S. Catien, évêque.
7 38[4 18
10 19
9 30
Mercredi
19
4 Temps. S. Timoléon, martyr.
7 39 4 18
10 41
10 50
Jeudi
20
S. Philogone, évêque.
7 40[4 19
11 10
MAT.
Vendredi
21
4 Temps. S. Thomas, apôtre.
7 40
4 19
1132
0 01
Samedi
22
4 Temps. S. Flavien, martyr.
7 41
4 20
11 58
1 19
DIMAN.
23
IV Avent.
7 41
4 20
S. 29
2 36
Lundi
24
Jeûne. Ste Emilienne, vierge.
7 42
4 21
107
3 49
Mardi
25
NOËL, (d'obligation).
7 42
4 21
154
5 00
Mercredi
26
S. Etienne, premier martyr.
7 43
4 22
2 47
6 05
Jeudi
27
S. Jean, apôtre et évangéliste.
7 43
4 23
3 47
7 03
Vendredi
28
SS. Innocents, martyrs.
7 43
4 24
4 52
7 55
Samedi
29
S. Thomas de Cantorbéry, év. et mart.
7 43
4 24
5 50
8 39
DIMAN.
30
Le dimanche dans l'octave de Noël.
7 42
4 25
6 54
9 12
Lundi
31
S. Silvestre, pape et confesseur.
7 42
4 26
8 00
9 38
Pronostics de la température pour le mois de décembre 1917.
Du 1er au 3, froid rigoureux.
Du 4 au 8, variable.
Du 9 au 12, doux, agréable.
Du 13 au 14, changeant.
"Ou 15 au 18, pluie, grêle et neige.
Du 19 au 22, humide et froid.
Du 23 au 26, clair.
Du 27 au 31, incertain, arrière-
saison.
TACHES DE SANG,
lever ces taches.
Rien n'est meilleur que l'ammoniaque pour en-
86
SA SAINTETE BENOIT XV
NOTEE SAINT PEEE LE PAPE
Sa Sainteté Benoit XV (Jacques délia Chiesa), Vicaire de
J.-C, 265ième successeur du Prince des Apôtres, Pontife su-
prême de l'Eglise Universelle, Patriarche d'Occident, Primat
d'Italie, Métropolitain de la province Eomaine, Archevêque et
Evêque de Eome, Souverain des Domaines temporels de la
Sainte Eglise, né à Eegli, diocèse de Gênes, le 21 novembre
1854 ; ordonné prêtre le 21 décembre 1878 ; Secrétaire de la
Nonciature de Madrid en 1883 ; Secrétaire du Cardinal Ram-
poUa en 1887 ; Substitut du Secrétaire d'Etat en 1901 ;
Archevêque de Bologne en 1907 ; Cardinal-prêtre du titre des
Quatre Saints Couronnés, le 25 mai 1914 ; élu Pape le 3 sep-
tembre 1914 ; couronné le 6 septembre 1914.
87
Son Eminence le Cardinal Bégin,
Archevêque de Québec
Son Eiminienioe Louis-Nazaire Bêgin^ .candimal prêtre de la Siainte Eiglise
romaimie, du titre de Saint-Vital, né â Lévis le 10 janvier 1840, ordomné
iprêtre à iRome, dans lia Basilique de Saint-Jean de Latran , le 10 juim 1865,
élu évêqu€ de 'OhLcoutimi le 1er octobre 1888, sacré à Québec le 28 ootiobi-e
1888, élu arcbevêque de Cyrène et coadjuteur de 'S. E. le cardinal Tascbereau
le 22 décembre 1891 ; devenu .aircbevêque de Quélbec le 12 avril 1898 ; créé
cajrdinal le 25 mai 1914.
88
BPISCOPAT FRANCO-CANADIEN — Suite.
PROVINCE ÎX3CLESIAST1QUE DE MONTREAIy.
DIOCESE DE MONTREAL.
Mgr Paul BRUCHESI, né à Montréal '^^^Sr Georges GAUTHIER, né à Mont-
le 2!) <>otoljtt-e 1S55 ; ordonné jn-être le réal le 9 oetore 1S71 ; ordonné prê-
21 (léeembj-e 1S7S ; éhi aa-eheTêQue de tre le 29 septembre 1894 ; nommé évê-
Montré;il le 25 juin 1897 ; saei-é le S Q>ie titulaire de Philippopolis et auxi-
août 1897. liaire de Mgr Bruchési le 28 juin 1912 ;
sacré le 24 août suivant.
iLe diocèse de Montréal corapireiMl les comtés d'Argenteuil (e-n partie), ChamMy,
^I>eux4Montagnes, H(x;helaga, Jacques-Cartier, l/aprairîè, L'Assomption (en partie),
Laval, Naipiervill*, Saint-Jean, Terrebomie (en partie) et Verclières.
Il compte »i5,40G catholiques, 824 prêtres, 160 paroisses.
DIOOBSE DE SAINT-HYACINTHE.
DIOCESE DE VALLEYFIELD.
Mgr Alexis-Xyste BERNARD, né a
Belœil le 29 décembre 1817 ; ordonné
prêtre le 1er octobre 1871 ; élu évêque
de St-Hyacinthe le 16 décembre 19C^ ;
sacré le 15 février 1906.
Le diocèse de Saint-Hyaointhe com-
prend les comtés de Bagot, Brome (en
partie), Iberville, Missisquoi, Richelieu,
RouvLlIe, Saint-Hyacinthe, Shefford (en
partie), et Verehères (en partie).
Il compte 115,895 catholiques, 250
prêtres, 75 paroisses.
Mgr Joseph- Médard EMARD, né & St-
Constant le 1er avril 1853 ; ordonné
prêtre le 10 juin 1876 ; élu évêqtie de
Valleyfield le 5 avril 1892 ; sacré le 9
juin suivant.
Le diocèse de Valleyfield comprend les
comtés de Beaiiharnois, Châteauguay,
Huntiingdon, Soulanges, Vaudreuil.
Il compte 56,363 catholiques, 95 prê-
tres, 37 pai'oisses.
89
BPISCOPAT FRANCO-CANADIEN — Suite.
DIOCESE DE SHERBROOKK
Mgr Ptwil LAROCQDE, né ft Sainte-
aiarie de Alonnoir ie 28 octobre 1846 ;
ordonné prêtre Je 9 mai 18G9 ; élu évo-
que de Slierbroolie le 0 octobre 1893 ;
sacré ie 30 novombre suivant.
(Le diocèse de Sherbrooke comprend les comtés de Rrome (en partie), Compton,
Riicbmond, SheEford (en partie), SheTbroolie, Wolfe et Stanstead.
U compte 132,000 catholiquos, 9.5 prêtres, 80 paroisse.s.
Mgr Hubert-OllTler CHALIFODX, né
à Saint-IIyacinthe le 2 juin 1850 ; or-
donné prêtre le 10 janvier 1875 ; élu
évéque d'Auréliopolis et auxiliaire de
Sherbroolie le 30 septembre 1914 ; sacré
le 29 décembre Buivant.
DIOCESE DE JULIETTE.
jVIgr Guillaume FORBES, né à l'Ile
Perrot ie 10 août 186.5 ; ordonné prêtre
le 17 mai 1886 ; élu évêque de Joliette
ie 6 août 1913 ; sacré ie 9 octobre sui-
vant.
Le diocèse de Joliette, comprend les
comtés de Berthier, Joliette, l'Assomp-
tion (en partie) et Montcalm.
Il compte 64,500 catholiques, 127 prê-
tres, 41 paroisses.
PROVINCE E(X)LESIASTIQUB
DE QUEBEC
DIOCESE DE QUEBEC.
90
Mgr Paul-Eugèiie ROY, né a Berthler-
en-bas, le 9 novembre 1859 ; ordonné
prêtre le 13 juin 1SS6 ; élu êvêque d'E-
leuthéropolis et auxiliaire de Mgr Bégln,
le 8 avril 1908; sacré le 10 mal suivant;
élu archevêque de Séleucie le 8 septem-
bre 1914.
Le diocèse de Québec comprend les
comtés de Beauce, Bellechasse, Dorches-
ter, Kamooiraslia, Lévis, L'Islet, Lotbl-
nière, Mêgantic, Montmagny, Montmo-
rency, Portneuf, Québec et Témiscouata
(en partie).
Il compte 370,000 catholiques, 578 prê-
tres, 235 paroisses.
BPI9COPAT FRANOO-CANADIEN — Suite.
DIOCESE DE TROIS-RIVIERES.
Mgr François-Xavier CLOUTIER, né à
Sainte-Geneviève de Batiscan le 2 no-
vembre ]S-t8 ; ordonné prêtre le 22 sep-
tembre 1S72 ; élu êvêque de Trois-Riviè-
res le S mai 1S99 ; sacré le 25 juillet
suivant.
Le diocèse de Trols-Rivièros comprend
les comtés de Ohamplain, Maskinongé et
Saint-tMauxice.
11 compte 95,884 catholiques, 143 prê-
tres, 50 parodsses.
DIOCE5SH DE CHICODTIMI.
V
Mgr Michel-Thomas LABREOQUE, né
à Saint-Anselme le 30 décembre 1849 ;
ordonné prêtre le 28 mal ]87G; élu êvê-
que de Ohicoutlmi le 8 avril 1892 ; sa-
cré le 22 mai suivant.
Le diocèse de Chicoutimi comprend les
comtés de Charlevois,
St-Jean et Saguenay.
Il compte 81,000
prêtres, 60 paroisses.
Chicoutimi, Lac
catholiques, 136
DIOCESE DE RIMOUSKI
Mgr André-Albert BLAIS, né à Saint-
Valier le 26 août 1842 ; ordonné prêtre
le 6 juin 1868 ; élu évêque titulaire de
Germanicopolis et coadjuteur de Mgr
Langevin le 18 mai 1890 ; évêque de
Saiut-Grermain de Rimouski le 6 février
1891.
Le diocèse de Rimouski comprend les
comtés de Bonaventure, Gaspé, Rimous-
ki et Têmiscouata (en partie).
Il compte 135,628 catholiques, 158 prê-
tres, 81 paroisses.
DIOCESE DE NICOLET.
Mgr Hermaun BRUNAULT, né â
Saint-David le 10 janvier 1857 ; ordouné
prêtre le 29 Juin 1882 ; élu évêque de
Tubuna et coadjuteur de Mgr Gravel le
30 sept. 1899 ; sacré évêque le 27 déc.
suivant ; évêque de Nicolet Je 28 jan-
vier 1904.
Le diocèse de Nicolet comprecod les
comtés de Nicolet, Yamaska, Artha-
baska et Drummond.
Il compte 90,000 catholiques, 163 prê-
tres, 68 paroisses.
91
EPISCOPAT PRANCO-CANADIEN — Suite.
VICARIAT APOSTOLIQUE DU GOLFE
SAINT-LAURENT.
.Mgr tïiistav.- UI.ANC'IIH, no i-ii Kriui-
ce le 30 avril 1S4!), onloiiné le 10 mars
1878 ; sacré (?vO<nie île Sicca et vicaire
apostolique <l\i Golfe Saint-Laurent le 28
oefobre 1!>a" : (IfcM*' le 27 juillet 1010.
Ce vicariat apnstolinue est situé entre
la rivière Portiueaf (Snguen^y), et le
Blanc-Sablon (Labrador), l'tle d'Antl-
costi compris^'.
11 compte 9,R50 catlioJiques, 19 prêtres
et 12 missions.
PROVINCE EÔOLBSIASTIQDE
D'OTTAWA.
DIOCESE D'OTTAV^'A.
ilSP Charles Hugues Gauthier, né à
Al€\andria Ont., le 13 ■noveimbre 1843;
ordonné piètre le 28 août 1867; élu ar-
chevêque de Kingston le 29 juillet 1898 ;
sacré de 18 octobre suivant ; nommé ar-
chevêque d'Ottawa le 6 septembre 1910.
Le diocèse d'Ottawa comprend les
comtés d'Argenteuil (en partie), Labelle,
Montealm (en partie), Temebonne (eiii
pajtle), 'de Wright (en partie), province
de Québec, et de Carleton, Lanark, Pres-
cott et Russell, province d'Ontario.
Il compte 137,900 catholiques, 310 prê-
tres, 90 paroisses.
DIOCESE DE MONT-TiAURIER.
.Mgr Praiiyois-Xavier BKUNET, lié &
Saint-André d'Arg<-nteuil le 27 novem-
bre 18C8 ; ordonné prêtre le 28 sep-
tembre 1893 ; élu évê<iuc de SIontLau-
rier le 8 août 1913 ; sacré le 28 octobre
suivant.
Le diocèse de Mont-Laurier compirend
une partie des comtés d'.\rgenteU)Il, La-
belle, Wright. Terreboime et Montealm.
Il compte 34.500 catholiques, 53 prê-
tres et 30 paro Listes.
DIOCESE DE IIAILBYBURY.
\
wk
Mgr Elie-Au.icet LATULIPPE, né à
Saint-Anicet 'le 3 août 1859 ; ordonné
le 30 mai 1885 ; nommé évêque tit. de
Catenna et vie. apost. de Témiscamlngue
en 1908 ; sacré le 30 novembre suivajit ;
évêque de Haileybury en 1916.
Le diocèse de Haileybury comprend la
P'artie nord du comté de Pontiac, ainsi
que tout le terrritotre compris entre la
hauteur des terres au sud, la baie d'Hud-
Bon, la baie James au nord.
Il compte '_'.", 000 catholiques ; 51 prê-
tres, 29 pari>i.<ses.
EPISCOPAT FRANCO-CANADIEN — Suite.
PROVINCE ECCLESIASTIQUE DE
SAINT-BONIFACE.
DIOCESE DE SAIXÏ-BONIFACE,
Mgr Arthur BELIVEAU, né à Motit-
Carmel, Trols-Rivières, le 2 mars 3870,
ordonné le 24 sept. 3893, nommé évêqiie
de Domitianopolis et aux. de l'arch. de
Saint-Boniface, le 24 mal 1913, sacré le
25 juillet suivant. Archevêque de Saint-
Boniface le 9 décembre 1915.
Le diocèse de Saint-Boniface comprend
la partie est de la province de Matritoba.'
n compte 30,000 catholiques, 80 prê-
tres et 40 paroisses.
VICARIAT APOST. DU KEEWATIN.
^:^f
Mgr Ovide CHARLEBOIS, 0. M. I.,
né à Saint-Placide le 17 février 1862 ;
ordonné prêtre le 17 juillet 1887 ; nom-
mé évêque de Bérénice et vie. apostoli-
que du Keewatin, le 28 août 1910 ; sa-
cré le 30 novembre suivant.
Le vicariat apostolique de Keewatin
comprend une partie (est) du Manitoba
et les territoires situés au nord de cette
prorvinoe.
11 compte environ 10,500 catholiques,
16 prêtres et 10 missions.
PROVINCE ECCLESIASTIQUE DE
REGINA.
DIOCESE DE REGINA.
Mgr Olivier-Elzéar MATHIEU, ancien
peetieur de l'Uni^-iersité Laval, né à
Saiiit-Roch de Québec le 24 décembre
3 85.'i ; ordonné le 2 juin 1878 ; élu pre-
mier évêque de Régiaa le 14 juillet
1911 ; sacré dans la basilique de Quét)ec
le 5 novembre suivant. Archevêque de
Régina le 9 décembre 1915.
Le diocèse de Régina comprend la par-
tie sud de la province de Saskatchewan.
Il compte 57,900 catholiques, 106 prê-
tres et 61 paroisses.
DIOCESE DE PRINCE-ALBERT.
JL3_
Mgr Albert PASCAL né en France le
3 août 1848 ; ordonné prêtre le 1er no-
vembre 1873 ; nommé le 19 avril 1891,
évêque de Mosynopolis et vicaire apos-
tolique de la Saskatchewan, sacré le 28
juin 1891 ; évêque de Prince-Albert le 3
décembre 1907.
Le diocèse de Prince-Albeo-t comprend
la partie nord de la Saskatchewan.
Il compte 35.000 catholiques, 73 prê-
tres et 54 paroisses.
BPISCOPAT PRANOO-CANADIEN — Suite.
PROVINCE ECCLESIASTIQUE
D'EDMONTON.
DIOCESE D'EDMONTON.
-i*«S;
^
VICARIAT ArOST. DE MAOKENZIE.
Mgr Emile LEGAL, 0. M. 1., n« en
France le 0 octobre 1849 ; ordonné prê-
tre le 29 juin 1874 ; nommé évéque de
PogJa et coadjuteur tie l'évéque de Saint-
Albert le 29 mars 1S97 ; sacré le 17 Juin
suivant ; évéque de Saint-Albert le 29
mars 1S97 ; archevêque d'E<lmonton le
30 novembre 1912.
Le diocèse d'EMmonton comprend la
partie nord de la province d'Alberta.
Il compte 38,000 catholiques, 105 prê-
tres et 49 paroisses.
VICARIAT APOST. D'ATHABASKA.
Mgi- !:„...„ uU.l. AIID, 0. M. I., né
en France le 2 féwier 1840 ; ordonné
prêtre le 3 mai 1862 ; nommé évêque
d'Ibora et yicaire apostol'ique d'Atha-
baska le 18 octobre 1890.
Le vicariat apostolique d'Athabaska
comprend le tea-ritolT,e d'Athabaska.
II compte 13 prêtres et IG missions.
Mgr Gabriel-Joseph-E. BREYNAT, né
en France le 5 octobre 1867 ; ordonné
pirêtre le 21 fé^Tier 1891 ; nommé évé-
que d'Adramyte et vicaire apostolique
de MacKenzie en 1901 ; 8acré le 6 avril
1902.
Le vicariat apostolique de MacKenzie
comprend le territoire de MacKenzie.
Il compte 19 prêtres et 13 missions.
DIOCESE DE SAINT-JEAN, N.-B.
Mgr Edouard-Alfred LEBLANC, né
à Saint-Bernard, N.-B., le 15 octobre
1870 ; ordonné prêtre le 29 juin 1898 ;
nommé évêqae de Saint-Jean le 2 août
1912, sacré â Saint-Jean le 10 décembre
suivant.
Le diocèse de Saint-Jean compirend la
partie sud du Nouveau-Rrunswlck.
Il compte 61,385 catholiques, 80 prê-
tres et 45 paroisses,
PUISSANCE
DU CANADA
La Puissance du Canada consiste dans la Confédération des provinces sut-
vantea ; Québec, Ontario, Nouveau-Brunswlck, Nouvelle-Ecosse, Ile du Prince-
Edouard, Manitoba, Colombie Britannique, Alberta, Saskatchewan, et du terri-
toire du Yukon.
QOUVBBNEtTRS GÉNÉRAUX DEPUIS DATE DE LEURS FONCTIONS.
liA Confédération.
Très honorable "Vicomte Monck 1867—1868
Très honorable Lord Llsgar 1868 — 1^72
Très honorable Comte Dufferin 1872— 1878
Très honorable Marquis de Lorne 1878—1883
Très honorable Marquis de Lansdowne 1883 — 1888
Très honorable Lord Stanley de Preston.plus tard,
comtede Derby 1888 — 1892
Très honorable Comte d'Aberdeen 1893 — 1898
Très honorable Comtede Minto 1898 — 1904
Très honorable Lord Grey 1904 — 1911
Son Altesse Royale le Duc de Connaught 1911 — 1916
Très honorable Lord Devonchire 1916 —
Premiers Ministres.
Sir John Macdonald
Sir Alex. Mackenzie
Sir John Macdonald
Sir John Abbott
Sir John Thompson
Sir Mackenzie Bowell
Sir Charles Tupper
Sir Wilfrid Laurier
Sir Robert Laird Borden
Date de leur maintien
AU pouvoir.
Conservateur < 1867-1873
Libéral 1873 — 1878
Conservateur 1878 — 1891
Conservateur 1891 — 1892
Conservateur 1892 — 1894
Conservateur 1894 — 1896
Conservateur 1896 — 1896
Libéral 1S96 — 1911
Conservateur 1911 —
La Puissance du Canada est gouvernée comme suit ;
1* Par un gouverneur général nommé pour cinq ans par le Roi en conseil.
2° Par un Sénat de 87 membres nommés à vie par le gouverneur général en
conseil. De ce nombre, 24 sont pris dans la province de Québec; 24 dans la pro-
vince d'Ontario; 24 dans les provinces maritimes, Nouveau-Brunsv?ick, Nou-
velle-Ecosse, Ile du Prince-Edouard; 4 dans le Manitoba, 3 dans la Colombie
Britannique, 4 dans la Saskatchewan et 4 dans l'Alberta.
3° Par la Chambre des Communes qui compte 221 membres, élus comme
suit: Province de Québec, 65; Ontario, 86; Nouveau-Brunswlck, 13; Nouvelle-
Ecosse, 18; Ile du Prince-Edouard, 4; Manitoba, 10; Colombie Britannique, 7;
Saskatchewan, 10 ; Alberta, 7 ; Territoire du Yukon, 1. Total: 221.
Il y a deux principaux partis politiques : le parti libéral et le parti conser-
vateur.
En vertu de la coutume devenue loi traditionnelle, le premier mirtistre est
choisi par le gouverneur général dans le parti politique qui obtient une majorité
& la Chambre des Communes, et le premier ministre choisit ses collègues et sou-
met son choix a l'approbationdu gouverneur général. Tous les ministres doivent
se faire réélire après leur nomination.
95
ROI DE GRANDE-BRETAGNE ET D'IRLANDE, EMTEREIJR
DES INDES ET DES DOMINIONS ATJ-DELA DES MERS
Lie roi d'Angleterre ac-
tuel, Georges V, est né le
3 juiin 1865. Il a reçu
l'éducation navale ctes
jeunes viidshipmen de la
marine anglaise. En 1879.
m fit sur Ja Bacchante
une croisière autour du
monde qui dura jusqu'en
1882 et, peu de temps
aiprès son retour, passa
six mois en Suisse, à
Lausanne, ponir y termi-
ner ses études de français
et d'allemand.
En 1884, le prince
Georges entrait à Green-
vnch compléter ses études
navales et en 1885 fut
nommé lieutenant. Après
avoir servi dans la Mé-
diterranée SUT le vaisseau
de son oncle, le duc d'E-
dimbourg, il reçut le
commandement de 3a ca-
nonnière Thruss. En
1891 le prince fut promu
c o ntre -ami i rail.
A la mort du duc de Clarenco, le prince Georges, devenu prince héritier,
reçut le titre de duc d'York et dut, à son grand regret, abandon.neir la carrière
de m^arin qu'il aimait tant. Lies nombreux engagements que lui imposait son
ran^ ne lui permettaient plus de reprendre du service à la mer. Il conserva
du moins le plus vif intérêt pour tout ce qui concerne Ja marine et s'entour.a
d'liomm.es qui, oomime les Commodores Sir Charles Bust et Godfred Fawoett,
Ivà rappelaient les heures les plus heureuses de sa vie.
Le 3 mai 1893, le prince fut fiancé à sa cousine la ipyrincesse May, fille du
duc de Teck. Le mariage eut lieu à Londres le 10 juillet. De cetrte union
sont nés iSjIx enfants : Edouard, né le 23 juin 1894 ; Albert, né le 14 décembre
1895 ; Victoria, née le 25 avril 1897 ; Henri, né le 31 mars 1900 ; Georges,
né le 20 décembre 1902 ; Jean, né le 12 juillet 1905.
Le prince de Galles continua l'apprentissage du gouvernement en visitant
l'immense domaine colonial de l'Empire qu'il dirige maintenant. En 1902 et
en 1908, il a visité le Canada ; en 1905, il a fait dans l'Inde un voyage officiel.
Le nouveau roi est monté sur le trône le 7 mai 1910 et, depuis son avène-
ment, suit avec un respect touchant Jes voies politiques qu'avait tracées son
père.
'JO
SA MAJESTE GEORGES V.
GOTTVERi^^UR-GENEIlAL DU CANADA.
LE DUC DE DEVON^HIRE.
Le successeur de Son Altesse Royale le duc le Connaught, commo gouver-
neur-général du Canada, est le duc de Devonshire.
Victor Christian Willia^i Ca^t:ndish, duc de Devonshife, est le neuviôms
héritier du titre qui fut créé en 1694. Le titre lui fut conféré en 1912. Le
duc est né en 1868, et est le fils aîné de lord Howard Cavendisli et de Emma,
flUe de feu le Très Honorable W.-S. Laiscelles, M. P. En 1892, il épousa lady
Bvelyn Emllly Mary Fitamaurice, fllle du cinquième marquis de Lansdowne.
El est le père de deux fils et de cinq filles. Le nouveau gouverneur du Ca-
nada a fait ses études au Collège Trinité, de Cambridge.
n entra au parlement coimme libéral-unioniste pour représenter le comté
de Derbyshire-Ouest et y siégea de 1891 à 1908. De 1900 à 1903, il occupa
le poste de trésorier de la maison royale. Durant les deux années qui sui-
virent, il agit comme secrétaire financier du département du trésor. Il est
lord-lieutenant de Derbyshire, président des Forces Territoriales de Derby et
chanoelier de l'université de Leeds. Il est universellement connu conune ajni
des arts et ses galeries de peintures, à Chatsworth, Hardwick et Devonshlre
sont universellement connues.
97
PREMIER MINISTRE DU CANADA
SIR ROBERT LAIRD BORDEN
Né à Grand-Pré, en Nouvelle-Ecosse, le 26 juin 1854, fils de Andrew
Borden et de Dame Eunice Laird. — Il regut sa première éducation à
l'Acadia Villa Academy. — Durant plusieurs années il fut professeur
dans le New-Jersey, puis il revint en Canada où il étudia le droit. — Il
fut admis au barreau de la Nouvelle-Ecosse en 1878. — Elu député de
la cité de Halifax en 1896. — Choisi comme chef de l'opposition en
1900. — Malheureux aux élections de 1904 dans le comté de Halifax, il
fut élu dans le comté de Carleton, Ont., en 1905. — En 1908 il fut élu
à la fois dans Carleton et Halifax. — Il opta pour Halifax où il fut
réélu en 1911. — Il fut appelé par le gouverneur-général, le duc de
Connaught, à former un ministère le 10 octobre 1911. — Créé chevalier
Grand'Croix de l'Ordre de St-Michel et de St-Georges en 1914, et décoré
de l'étoile de Grand'Croix de la Légion d'Honneur en 1915. — Rési-
dence, Ottawa. — Conservateur.
98
CHEF DE LA LOYALE OPPOSITION
SIR WILiFRID LAURIER.
Né à Saint-Lin le 20 novembre 1841, fils de Carolus Laurier et de Dam«
Marcelle Martineau. — Avocat. — A fait son cours classique au collège de
l'Assomption et son droit a l'université McGill. — Admis à la pratique du
droit en 1864. — Elu député à l'Assemblée législative pour Drummond et
Arthabaska en 1871. — Résigna son siège pour se présenter au fédéral en
1874 et fut élu. — Assermenté comme membre du Conseil Privé et nommé
ministre du revenu de l'Intérieur p^r le gouvernement Mackenzie en 1877. —
Il fut malheureux dans son comté lors de sa candidature, mais fut élu dans
Québec - Est. — Toujours réélu depuis dans la même division électorale. —
Choisi coanme leader de l'opposition en. 1887. — Il fut aussi élu député dans
la Saskatchewan en 1896, dans Wright en 1904, dans Ottawa en 1908, et dans
Boulanges en 1911. — Créé Chevalier Grand'Oroix de l'Ordre de St-Mlchel et
de St-Georges et décoré de l'Etoile de Grand-Offlcier de la Légion d'honneur
en 1897. — Docteur en Droit des universités d'Oxford, de Cambridge, de
Toronto et McGill. — Fut appelé par lord Aberdeen à former un minlstè-° 1«
8 juillet 1896. — A fait adopter, en 1904, le projet du Grand-Tronc-Pacifiquie,
et, en 1905, l'acte d'autonomie des Territoires du Nord-Ouest. — Démissionna
1« 29 septembre 1911. — Résidence, Ottawa. — Libéral.
99
CABINET FEDERAL
HAZEN
(L'hon. J. D.), minis-
tre de la Marine et des
Pêcheries. Avocat. Dé-
puté de St-Jean à Ot-
tawa en 1891. Député
à la LiégiSlature de N.-
B. en 1899. Premier
ministre en 1908. Dé-
puté de St-Jean ft Ot-
tawa et ministre de la
Marine et des Pêche-
ries en 1911. Rési-
dence, Ottawa. Conser
vateur.
CASGRAIN
(L'hon. Thom Chase),
ministre des Postes.
Avocat. Député de
Montmorency à la Lé-
gislature de Québec de
1886 à 1896, et a la
chambre des Commu-
nes de 1896 a 1904.
Anjcien procureur géné-
ral de Québec. Député
de Québec (comté) et
ministre des Postes en
1914. Résidence, Otta-
wa. Conservateur.
DOHERTY
( L'hon . Chajs- Joseiph ) ,
mimiistne de la Justice.
Avocat. Député de la
division Sainte - Anne
(Mamtrôaa) en 190~&,
1911. Ministra de la
Justice en 1911. Rési-
dieiLce, Ottawa. Con-
servateur.
COCHRANE
(L'hon. Francis), Mi-
nistre des Chemins de
Fer. Député à la Légis-
lature d'Ontario en
1905 et 1908. Min. des
Terres et Mines d'On-
tario en 1905. Député
de Nipissing en 1911.
Ministre des Chemins
de fer en 1911. Rési-
dÇ'nce, Ottawa. Conser-
vateur.
ÏÔÔ
WHITE
(L'hon. W. T.). minis-
tre des Finances. Avo-
cat. Député de Leeds
en 1911. Ministre des
Finances en 1911. Ré-
sidence, Ottawa. Con-
servateur.
ROGERS
( L'hon. RobertT, min.
des Travaux Publics.
Industriel. Député à la
Législature du Manl-
toba et min. des Tra-
vaux Publics en 1899.
Député de Winnipeg en
1911. Ministre de l'In-
térieur en 1911. Min.
des Travaux Publics en
1912. Résidence, Otta-
wa. Conservateur.
CABINET FEDERAL — Suite.
FOSTER
(Sir George Eulas),
ininà&tre du Commerce.
Professeur. Député de
King en 1882, 1889, de
York en 1896, de To-
ronto - Nord en 1908,
1911. Ministre de la
Marine en 1885, des
Finances en 1888, du
Commerce en 1911. Ré-
sidence, Ottawa. Con-
servateur.
HUGHES
(Sir Sam.), ministi'e
de la Milice et de la
Défense. Député de
Victoria-Halibunton de
1892 1S96, 1900. 1904,
1908 et 1911. Ministre
de la Milice en 1911.
Résidence, Ottawa.
Conservateur.
BURRBL.L
(L'hon. Martin), mi-
nistre de l'Agriculture.
Agronome. Député de
Yale-Caribou en 1908
et 1911. Ministre de
l'Agriculture en 1911.
Résidence. Ottawa.
Conservateur.
ROCHE
(L'hon. Wm. James),
ministre de l'Intérieur.
Médecin. Député de
Marquette en 1896,
1900, 1904, 1908 et
1911. Secrétaire d'Etat
en 1911. Ministre de
l'Intérieur en 1912.
Résidence, Ottawa.
Conservateur.
BLONDIN
f L'hon. P. Edouard),
secrétaire d'Etat. No-
taire. Député de Cham-
plain en 1908. 1911.
Ministre du. Revenu de
l'Intérieur en 1914. Se-
crétaire d'Etat en
1915. Résidence. Otta-
wa. Conservateur.
ÏÔÏ
PATENAUDE
( L'hon. Esioff - Léon ) ,
Ministre du Revenu
de l'Intérieur. Avocat.
Député de Lapralrie à
la Législature de Qué-
bec en 1908, 1912. Dé-
puté d'Hochelaga en
1915. Ministre du Re-
venu dé l'Intérieur en
1915. Résidence, Otta-
wa. Conservateur.
CABINET FEDERAL — Suite.
REID
(L'hon. John Dowsley),
ministre des Douanes.
Médecin. Député de
Greenvllle en 1891,
1896, 1900. 1904, 1908
et 1911. Ministre des
Douanes €n 1911. Ré-
sidence, Ottawa. Con-
servateur.
CROTHERS
(L'iion. T. W.), minis-
tre du Travail. Avocat.
Député d'Elgin - Ouest
en 1908. 1911. Minis-
tre du Travail en 1911.
Résidence, Ottawa.
Conservateur.
PBRLEY
(Sir Georges Alsey).
Député d'Argenteuil en
1904, 1908 et 1911.
Ministre sans porte-
feuille en 1911. Rési-
dence. Oittawa. Con-
servateur.
KEMPT
(L'hon. Alb. -Edouard),
manufacturier. Député
de Toronto - Est en
1900. 1904, 1911. Mi-
nistre sans portefeuille
en 1911. Résidence,
Toroioto. Conservateur.
'GEORGES-ETIENNE CARTIER. Edition du
Centenaire, 1814-1914. Etudes sur la vie
et les œuvres de Oartler, par Arthur Dan-
sereau, Benjamin Suite, Elzéar Gérin, Mgr
Antoine Racine. Edition enrichie et or-
née de p'iusieurs photographies, d'une lettre
autographe de Cartier et de notices 'biogra-
phiques sur chacun des auteurs des Etu-
des. 1 volume 9 x 6%, broché.. ..$0.50
Fait bien rare dans l'histoire de nos hommes
publics : la mémoire de Cartier a résisté à la
destruction suprême du temps et sem'ble planer
aujourd'hui sur le Canada comme le souffle mê-
me de notre nationalité. Nous assistons depuis
peu â une vêrltaJble résurrection de Cartier qui
fut, en même temps qu'un grand homme d'Etat,
un grand patriote au sens le plus noble du mot.
Le présent volume où sont donnés tous les faits
saillants de sa vie, vient bien à son heure, et
sera le bienvenu parmi toutes nos familles ca-
nadiennes.
LIBRAIRIE BEAUCHEMIN JilMlTÉB.
79. rue Saint-Jacques. Montréal.
102
SENATEURS DE LA PROVINCE DE QUEBEC (*)
L'hon. Bolduc (Joseph),
président du Sénat. Dé-
puté de Beauce à Ottawa
de 1876 à 1884. Sénateur
pour la division de Lau-
zon en 1884. Président du
Sénat en 1916. Résidence,
St-Vlctor de Tring. Con-
servateur.
L'HONORABLE JOSEPH BOLDUC,
Président du Sénat.
BEAUBIBN
(L'iion. Charles-Phi-
lippe), avocat. Séna-
tenr pour la division
de Montarville en
19 15. Résidence,
Montréal. Conserva-
teur.
BEIQUE
(L'hon. Frédéric-
L. ) , avocat. Séna-
teur pour la divi-
sion de De Sala-
berry en 1902. Ré-
sidence, Montréal.
LlbéraJ.
BOYER
(L'hon. Arthur),
majrchand. Député
de Jacques-Cartier
a la Liégislature de
1884 a 1892. Mi-
nistre en 1890. Sé-
nateur pour la di-
vision de Rig'aud
1900. Résiden-
ce, Montréal. Llb.
CASGRAIN
(L'hon. Joseph-P.-
B.), ingénieur ci-
vil. Sénateur pour
la division de La-
naudière en 1900.
Résidence, Mont-
réal, libéral.
CHOQUHTTB
(L'hon. Philippe-
Auguste), avocat.
Député de Mont-
magny A Ottawa,
de 1887 à 1896.
Sénateur poiir la
division de Grand-
viUe en 1904. Ré-
sidence, Québec.
Libéral.
OLORAN
(L'hon. Henry-Jo-
seph), avocat. Sé-
nateur pour la di-
vision de Victoria
en 1903. Résiden-
ce, Montréal. Li-
béral.
DANDURAND
(L'hon. Raoul) ,
avocat. Sénateur
pour la division
de De Lorimier en
1898. Résidence,
Montréal. Libéral.
DAVID
(L'hon. Laurent -
Olivier), avocat.
Député de Mont-
Péal-Est à la Lê-
çislature en 1886.
Sénateur poux la
division des Mille-
Isles en 1903. Ré-
sidence, Montréal.
Libéral.
(*) Le Sénat se compose de 87 membres oommés à vie par de gouveraeur
général en conseil. De ce nombre, 24 sont pris dans la province de Québec,
24 dans la province d'Ontario, 10 dans la province de la Nouvelle-Ecosse, 10 dans
la province du Nouveau-Brunswick, 4 dans la province de l'Ile du Prince-
Edouard, 3 dans la province de la Colombie-Brltaninique, 4 dans la province du
Manitoba, 4 dans la province de la Saskatchewan let 4 dans la province de
l'Alberta.
103
SBiNATEURS DE LA PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
iDESSAUlJliES
(L'hon. G. Oasi-
mir), bourgeois.
SénateiUT pour la
dl-vision de Rouge-
mont em 1907. R^
sldence, Salnt-Hya
cinthe. liibferal.
FISBT
(iL'hon. Jean-Bte
R.), médecin. I>é-
puté de Rimouskl
à Ottawa de 1872
a 1882, en 1887,
1896. Sénateur pour
la division du Golfe
en 1897. Résidence,
Rimouskl. Libéral
GODBOTJT
(L'hon. Joseph),
médecin. Député de
Beauoe à Ottawa
de 1887 & 1900.
Sénateur poux la
division de La
Salle en 1901. Ré-
sidence, Saint -
François (Beauoe)
Libéral.
liANDET
(L'hon. Cbs.iA.P.),
Dép. a la Lég. pour
Montmagny en 1875.
!Dép. a Ottawa de
1878 a 1882. Sén.
pour la div. de Sta-
dacona en 1892. Ré-
sidence, Québec.
Conservateur.
LAVBRGNB
(L'hon. Louis), no-
taire. Député de
Drummond et Ar-
thabaska ft Otta-
wa de 1897 a
1908. Sônateuir poux
la division de Ken-
nebec en 1910. Ré-
aidence, Arthabas-
ka. Libéral.
LEGRIS
(L'hon. Joseph-H.),
cuit. Dép. de Mas-
kinongé a la Lég.
en 1888. Dép. pour
le même comté a
Ottawa de 1891 a
1900. Sén. pour la
div. de Repentigny
en 1903. Résld.,
Louiseville. Lib.
MACKAY
(L'hon. Robert),
négociant. Séna-
teur pour la divi-
sion d'Alma en
1901. Résidunoe,
Montréal. Libéral.
MlITCiHEiLL
(L'bon. William),
marchand. Séna-
teur pour la divi-
sion de Welling-
ton en 1904. Rési-
dence, Drummond-
ville. Libéral.
MONTPLAISIR
(L'hon. Hyppoll-
te), cultivateur.
Sénateur pour la
division de Shawl-
nigan en 1891.
Résidence, Trola-
Rlvières. Conserva-
teur.
OWENS
(L'hon.
Déiputé a
glslature
à 1891.
pour la
William),
la Lé-
de 3881
Sénateur
division
d'Inkerman en 1896.
Résidence, Mont'
réal. Conservateur.
SHEYN
(L'hon. Joseph) ,
négociant. Député
à la LégiiS.lature
de 1875 a 1900
Trésorier prov. de
1887 à 1891. Sé-
nateur pour la div.
des Laurentides en
1900. Résidence,
Québec. Libéral.
TESSIER
(L'honi. Jules) ,
avocat. Député ft
la Lég. de 1886 à
1900. Prés, de la
Législature de 1897
a 1900. Sénateur
pour la div. de La
Durantaye en 1903.
Résidence, Québec.
Liber ai.
104
SENATEURS DE LA PROVINCE DE QUEBEC
S^ite.
THIBAUDBAU
(L'hon. Alfre<J-A.),
marchand. Sénateur
pour la division de
De La Valliëre en
1896. Résidence,
Montréal. Libéral.
WILSON
(L'hon.
Jos.-Mar-
celUn),
négoclant.
Sénateur
pour la
dl-vlsion
de Sorel
en 1911.
Résideo-
ce, Montréal. Li-
béral.
DISCODRS DE SIR WILFRID LAURIER, précédés d'une notJc* biographique.
1 volume relié, 9 x 6 pcs $3.00
Cet ouvrage fait suite à "Laurier à la Tribune", recueil de dlscoun com-
pilés par M. U. Barthe, publié en 1890, et contient tous les discours les plus
Importants prononcés par le grand homme d'Etat pendant qu'il était ft la t6te du
gouvernement à Ottawa.
Citons entre autres : Discours en Angleterre, en France et aux Etats-Unis ;
Blogea de la reine Victoria et de Gladstone ; Discours sur la guerre du Trans-
vaal, le Grand Tronc Pacifique, la création des provinces d'Alberta et de Sas-
katcbewan, la défense Impériale, etc., etc.
Lafontaine et Cartier, par A. D. DeCELLES. 1 vol,
iii-8, 10 X 6>4, 392 pages, broché .$2.00
Deux grandes et nobles figures de notre histoire sont étudiées dans oe vo-
lume, œuvre de patiente et consciencieuse érudition. Leur vie est si Intime-
ment liée a notre vie nationale, aux heures les plus angoissantes qu'elle ait
connues, et leur œuvre a été si merveilleusement féconde en résultats utiles
à la race canadienne-française et au développement de notre beau pays, qu'il
est de notre devoir de la connaître. Nous devons à ces hommes, qui ont été
les inlassables et énergiques défenseurs de nos droits et de la liberté, l'una-
nime témoignage de notre reconnaissance. Etudions-les, apprenons les luttes
cruelles qu'ils ont soutenues et les magnifiques victoires qu'ils ont rempor-
tées. Le livre de M. DeCelles, écrit en une langue sobre et claire, est une
contribution précieuse à l'histoire politique de notre pays, histoire que nous
ne connaissons malheureusement pas assez.
PAPINEAU, par A. D. DeCelles. 1 volume ln-8, 9J x 6 pcs, 245 pages. Il-
lustré, broché $1-75
lie même ouvrage relié toile $2.50
S'il est un nom propre ft faire vibrer les coeurs de tous les Canadlens-
Prançals, à faire bondir notre patriotisme, c'est bien celui de Paplneau, qui
Bymbollse toute une carrière de talent et d'éloquence, de dévouement et de
sacrifices.
Ce n'est pas une oeuvre de lutte ni de critique, c'est le témoignage vrai
d'un esprit studieux et éclairé sur l'homme d'Etat dont l'empreinte est restée
la plus marquée dans notre histoire nationale.
Tel que ce travail nous est présenté. Il constitue le plus puissant portrait
Intellectuel et politique qui ait été tracé de l'Imposant tribun. L'auteur noua
y montre, dégagée de l'entourage des incidents historiques qui eussent pu en
obscurcir les fortes teintes, la fignire vraiment héroïque de cet Indomptable
meneur d'hommes. De ses actes et de ses discours. Il déduit des appréciations
politiques de haute logique et aussi d'une Inviolable sincérité.
En vente à LA LIBRAIRIE BEAUCHEMIN Limitée ,
79, rue Saint-Jacques, MONTREAL
105
DEPUTES FEDERAUX DE LA PROVINCE DE QUEBEC (')
eaviGNY
(L'honorable Albert),
avocat. Député de Dot-
chester en 1911. Prési-
dent de la Chambre des
Communes en 1916. Rési-
dence, Québec. Conser-
vateur.
L'HONORABLE ALBERT SEVIGNY,
Président de la Chambre des Communes.
f
éS9 ^^
AOHIM
(Honoré), avocat.
Député de Labelle
en 1911. Résidence,
Nomlnlngue. Con-
servateur.
AMES
(Sir Herbert-
Browin), manufac-
turier. Député de
la division St-An-
toine (Montréal),
en 1904. 1908, 1911.
Résidence, Mont-
réal. Conservateur.
BARRETTE
(Joseph - Arthur) ,
Notaire. Député de
Berthler en 1911.
Résidence, "St-Bar-
tbélemy. Conserva-
teur.
BELAND
(L'hon. Henri-Séve-
rin), médecin. Dé-
puté de Beauce en
1902, 1904, 1908 et
1911. Ministre des
Postes en 1911. Ré-
sidence, St - Joseph
de Beauce, Libéral.
BELLEMARE
(Adélard), confé-
rencier et inspec-
teur pour la Caisse
Nationale d'Ekxmo-
mle. Député de Mas-
klnongé en 1911.
Résidence, St-Pau-
lin. Conservateur.
BICKERDIKE
(Robert), exporrta-
teur d'animaux. Dé-
puté de la division
St-Lauirent (Mont-
réal), en 1904, 1908
et 1911. Résidence,
Montréal. Libéral.
BOIVIN
(Georges - Henri) ,
avocat. Député de
Shefford en 1911.
Résidence, Granby.
Libéral.
BOULAY
(HerménégiUde), né-
gociant et agricul-
teur. Député & la
Législature pour le
comté de Matane
en 1892. Déiputé de
Rimouski à Otta-
wa en 1911. Ré-
eidence, Sayabec.
Conservateur.
(♦) La Chambre des Communes est composée de 221 membres élus pour cinq
ans et siège à iJttavra, la capitale du Canada. La province de Québec envoie
65 députés ; la prov. d'Ontario, 80 ; la prov. du Nouveau nBninswlck, 13 ; la prov.
de la Nouvelle-Ecosse, 18 ; la prov. de ITle du E^rinoe-Edouarkl, 4 ; la prov. de
Manltoba, 10 ; la prov. de la Colombie-Britannique, 7 ; la prov. de la Saskat-
chewan, 10 ; la prov. d'Alberta, 7 ; le territoire du Yukon, 1.
106
DE/PUTES FEDERAUX DE UA PROVINCE DE QUEBEC
Suite
Botitln-BOURASSA
(Joseph ) , notaire.
Député de Lévis en
1911. Rés-idence, St-
Romuald, Libéral.
BOYEB
(Gustave) , confé-
pencier agricole. Dé-
puté de Vaudreuil
en 1904, 1908, 1911.
Résidence, Rigaud.
iLibérail.
BRABAZON
(Gêrald-H.), ingé-
nieur civil. Député
de Pontiac en 1904
et 1911. Résidence,
Portage du Fort.
Conservateur.
BROUILLARD
(Greorges) , marchand
de bois et négociant
Député de Drum
mond et Arthabas
ka en 1911. Rési
dence, Drummond'
ville. Libéral.
BUREAU
(L'hon. Jacques),
avocat. Député de
Trois - Rivières et
Saint - Maurice
1900, 1904, 1908,
19 11. Solliciteur
général en 1907
Résidence, Trois
Rivières. Libéral.
CARDIN
(P.-J.-Arthur), avo-
cat. Député de Ri
chelieu en 1911
Résidence, Sorel.
liibêral.
CROMWBLL
(Frederick-Robert)
marchand d ' a n i
maus. Député de
Compton en 1911
Résidence, C o o k ■
shlre. Conserva
teur.
DBLISLE
(Michel - Siméon),
marchand. Député
de Portneuf
1900, 1904, 1908,
19 11. Résidence,
Portneuf, Libéral,
DEMERS
(Joseph), avocat.
Député de St-Jean-
Il)erville en 1906,
1908 et 1911. Rési-
dence, St-Jean. Li-
béral.
DESOARRIES
(J.-A.), avocat. Dé-
puté de Jacques-
Cartier en 1915.
Résidence, Lachine,
Conservateur.
DEVLIN
Mt^-^.
ETHIER
(Emmanuel), avo- (Joseph- Arthur-C),
cat. Député der^^îv^^^?"*^ ^!!
■Wright en 1905,
1908, 1911. Rési-
dence, Aylmer. Li-
béral.
Deux-Montagnes en
1896, 1900, 1903,
1904, 1908, 1911.
Résidence, Sainte-
Scholastlque. Libé-
ral.
107
DEPUTES FEDERAUX DE IWV PROVINCE DE QUEBEC
Sutte
FORGET
(S i r Rodolphe)
Courtier. Député de
Charlevoix en 3904,
1908, 1911. Députe
de Montmorency
1911. Résidence,
Montréal. Comser
valeur.
(Edmona). Députe
de Lotblnière en
1900, 1904. 1908,
1911.
Résidence
GAUTHIER
( Lou is- Josepli ) , a vo-
cat. Députe de
U'Assomptlon a la
I^egislature en 1903.
Députe de St-Hya-
cinthe a Ottawa en
1911. Résidence,
St - Hyaclntlie. Li-
béral.
GAUTniEE
(tiouis - Plilllppe) ,
médeclo. Député de
Gaspé en 1911. Ré-
sidence, Ste-Amne-
des-Monts. Conijer-
vateur.
GAUVUBAU
(Cliarlea - Arthur),
avocat. Député de
Ténilscouata en 1897,
1900, 1904, 1908,
1911. Résidence,
Stanfold. Libéral.
GIRARD
(Joseph), cultiva-
teur. Député de Chl-
coutiml et Saguenay
en 1900, 1904, 1908,
1911. Résidence, St-
Gédéon. CJonserva-
tèur indéipendant.
GUILP.AULT
(Joseph - Pierre-Oc-
tave), notaire. Dé-
puté de Joliette en
19 11. Résidence,
Joliette. Coinserva-
teur.
KAÏ
( William-Prederick) ,
agronomie. Député
de MissI-squoi en
19 11. Résidence,
Philiipsluwg. libé-
ral.
LACHANCE
(Arthuir), avocat.
Député d.e Québec-
Centre en 1905,
1908, 1911. Rési-
dence, Québec. Li-
béral.
LAFORTUNE
(Daviid-A.), avocat.
Député de Montcalm
en 1909, 1911. Ré-
sidence, Montréal.
Libéral.
LANCTOT
(Roch), cultivateur.
Député de Laprai-
rie - Napierville en
1904, 1908, 1911.
Résidence, St-Cons-
tant. Libéral.
LAPOINTE
(Ernest), avocat.
Députe de Kamou-
raska en 1904, 1908,
1911. Résidence, Ri-
vière-du-Loup (en
bas). Libéral.
108
DBPUTBS FEDERAUX DE LA PROVINCE DE QUEBEC — Suite
LAPOINTE
(liOuis-Audet), bour-
geois. Député de la
division St-Jacques
(Montréal) en 1911
Résidence, Mont-
réal. Libéral.
LEMIECX
(L'hon. Rodolphe),
avocat. Député de
Gaspé de 1896 â
19 11. Solliciteur
gén. en 1901, min.
des Postes en 1906.
Dép. de Nicolet en
1904. Dép. de Rou
ville en 1911. Rés.,
Montréal. ^Libéral
LOVBLJ.
(Charles - Henry) ,
manufacturier et
marchand. Député
de Stanstead et
1908, 1911. Résl
dence, Coaticook.
Libéral.
4- A
MARCIL
(L'hon. Charles) ,
journaliste. Député
de Bonaventure en
1900, 1904, 1908,
19 11. Résidence,
Montréal. Libéral.
MARCILE
(Joseph • Edmond) ,
marchand. Député
de Bagot en 1898,
1900, 1904, 1908,
19 11. Résidence,
Aoton-Vale. Libéral.
»*'*'
(Médéric), indus-
triel. Député de la
division Ste - Marie
(Montréal) en 1906,
1908, 1911. Rési-
dence, Montréal.
Libéral.
McCREA
(Frank N.), mar-
chand de bois. Dé-
puté de Sherbrooke
en 1911. Eésidenoe,
Sherbrooke. Libéral.
MONDOU
(Albéric - Archie) ,
notaire et Indus-
triel. Député d'Ya-
maska â Québec eaj
1897, et à Ottawa
en 1911. Résldeoice,
Pierreville. Conser-
vateur.
MORRIS
(James), marbrier.
Député de Chateau-
guay en 1913. Ré-
sidence. A u b r e y
Coosearvateur.
PACAUD
(Lucien) , avocat
Député de Mégan-
tic en 1911. Rési-
dence, Thetford
Mines. Libéral.
PAPINBAU
(Louis - Joseph) ,
avocat, Député de
Beauharnois er
1908, 1911. Résl
dence, Valleyfleld.
Libéral.
PAQUET
(Eugène), médecin,
Député de l'Islet en
1904, 1908, 1911
Résidence, St - Au-
bert. Conservateur,
109
DEPUTES FEDERAUX DE L^ PROVINCE DE QUEBEC — Suite
POWER
(William), m ar -
cband de bols. Dé
puté de Québec
Ouest en 1902, 1904,
19 11. Résidence,
Québec. Libéral.
SEGUIN
(Paul - Arthur), no-
taire. Député de
l'Assomption en
1908, 1911. Résd-
dence, St - Paul
l'Ermite. Libéral.
RAlNVITiTiR
( Josepb-Hormisdas) ,
avocat. Député de
Chambly - Verchéres
en 1911. Résidence,
Montréal. Conser-
vateur.
ROBB
(James) , pro(prié-
taire de meuneries.
Député de Hunting-
dan en 1908, 1911,
Résidence, Valley-
fleld. Libéral.
ROCHON
(Gédéon), avocat
Député de Terre
bonne en 1915. Ré
sidence, St-JérOme,
Conservateur.
TOBIN
(Edmond - William),
commerçant. Dépu-
té de Rlchmond en
1900, 1904, 1908,
19 11. Résidence,
Bromptonville. Li-
béral.
VERVILLB
( Alphonse ) , plom-
bier. Dftputé de Mal-
sonneuve en 1906,
1908, 1911. Rési-
dence, Montréal.
Ouvrier.
WUiSON
(Charles - A.), avo-
cat. Député de La-
val en 1908, 1911.
Résidence, St - Vin-
oenttde-Fanl. Ldbé
rai.
Cartier et son temps, par A. D. DeCELLES. 1
volume, 10 X 6 >^, broché $0.60
Durant les vingt-cinq années de la carrière de Oartler, «uciin ûdt
Important de l'histoire du Canada ne s'est accompli sans sa participa-
tion active ; et même sir Chs Tupper a déjà déclaré que si Cartier eût
refusé son concours l'union des provinces anglaises ne ae serait pa»
effectuée. On comprend donc quelle Importance doit avoir pour noua
une biograpiiie impartiale de Cartier, rendant à cet homme la place
réelle qu'il doit occuper dans notre histoire ; et le savant conservateur
de la Bibliothèque d'Ottawa, dont on connaît la liaute compétence em
ces matières, était ici tout naturellement indiqué pour écrire ce livre.
LIBRAIRIE BEAUOHKMIN Limitée, 79, rue St-Jacques, Montréal.
110
GOTLJVERNEMENT DU CANADA
SIEGE DU GOUVERNEMENT, OTTAWA.
GOUTEBNEUB GENEBAL. (Traitement : £10,000 sterling, ou $48,666).
Très honorable LORD DEVONSHIRE.
CONSEIL PKIVE DE SA MAJESTE POUK LE CANADA.
(Traitements : Premier ministre, $12,000 ; chacun des autres ministres, $7,000).
Premier ministre, Président du conseil. — Sir Robert Laird Borden.
ilinistre de la Marine et des Pêcheries. — L'hoa. John Douglass Hazen.
Ministre des Postes. — L'hon. T. C. Casgrain.
Ministre des Finances. — Sir Thomas White.
Ministre de la Justice. — L'hon. Charles-Joseph Doherty.
Ministre des Chemins de fer et Canaux. — L'hon. Francis Cochrane.
Ministre des Traraus Publics. — L'hon. Robert Rogers. "
Ministre du Commerce. — Sir Georges-Eulas Poster.
Ministre de la MUice et de la Défense. — Sir Sam Hughes.
Ministre de l'Agriculture. — L'tion. Martin Buxrell.
Ministre de l'Intérieur. — L'hon. William James Roche.
Secrétaire d'Etat. — L'hon. P.-E. Blondin.
Ministre du Revenu de l'Intérieur. — L'hon. Esloff-Lêon Patenaude.
Ministre des Douanes. — L'hon. John Dowsley Reld.
Ministre du Travail. — L'hon^ T. W. Crothere.
Solliciteur général. — L'hon. A. E. Meighen.
MEMBRES DU SENAT DU CANADA.
(Traitements : Président, $4,000 ; chaque sénateur, $2,500.)
Président : L'hon. JOSEPH BOJLDUC.
QUEBEC— 24.
SÔNATEXTBS. DIVISIONS. ADRESSES.
Les honorahles.
Beauhlen, Charles-P MontarrlUe Montréal.
Béiqtte, Frédé>ric-L De Salabejry .. ..Montréal.
Bolduc, Joseph Lauzon St-Victor de Tring.
Boyer, Arthur -, Rlgaud Montréal.
Casgrain. Joseiph P. B De Lanaudière . . ..Montréal.
Choquette, A. P Grandville Québec.
Cloran, H. J Victoria Montréal.
Dandnrand, Raoul De Lorimier Montréal.
David, L. O Mille-Isles Montréal.
Dessaulles, G. 0 ■• Rougemont St-Hyacinthe.
Fiset, Jean-Baptlste-Romtiald Golfe Rimouskl.
Godbout, Joseph •• La Salle Salnt-FranQods, Beauce
Landry, O. A. P Stadacona Notre J>ame de Québec.
Lavesrgne, Louis Kennebec Arthabaska.
Legris, Joseph H Repentigny Louiseville.
Mackay, Robert Aima Montréal.
Mltchell, William Wellington DrummondvlUe.
Montplaisir, Hippolyte Shawinlgan Trois- Rivières.
Owens, William Inkerman Montréal.
Pope, Rufus.. Bedford Cookshire.
Shehyn, Jose-ph Laurentides Québec.
Tessier, Jules.. La Durantaye . . . ..Québec.
Thibaudeau, Alfred A De La Valllère. . ..Montréal.
Wllson, MarceUtn.. •• Sorel Momtréal.
111
OKTABIO. — 24.
Les honorables.
Belth, Robert, Bowmanville.
Belcouxt, Napoléon A., Ottawa.
Bowell, sir Mackenzie, K.C.M.G.,
ville.
Corby, H., Belleville.
Doimelly, J. J., Pinkerton.
Edwards, William 0., Ottawa.
Gordon, George, Stuxgeon Falls.
Jones, Lyman Melvin, Toronto.
Belle-
Kerr, James K., Torottto.
Mason, Col. Jam«s, Toronto.
McIIuigh, Geoirge, LlTideay.
McCa:ll, Alex., Slmcoe.
McLareoi, Peter, l'erth.
Ratz, Valentin«, Parkhill.
Smith, B. D., Wimona.
Sproule, Tbomas-S., Markdale.
Taylor, George, Gananoque.
NOUVELLE-ECOSSE. — 10.
Les honorables.
Ourry, Nathanlel, Amherst.
Deanis, William, Halifax.
Farrell, EMward M., Llverpool.
Girrioo-, B. L., Antigonish.
McKay, William, Reserve Mines.
Power, Lawrence Geoftrey, Halifax.
Roche, William, Halifax.
Ross, W. B., Mididleton.
NOXJVEAU-BRUNSWICK. — 10.
Les honorables.
Baind, George T., Perth Centre.
Daniel, John W., St. John.
Domville, Jas., Rotesay.
Gilmour, Daniel, St-George, i"!. B.
King, George Gerald, Cblpman.
McSweeney, Peter, Moncton.
Poirier, Pascal, Shédlac.
Thompson, Frederick P., Frederlcton.
Thome, William H., St. John, N. B.
Murphy, P. 0., Tignisb.
Prowse, Benjamin 0., Cbarlottetown.
ILE DU PRINCE-EDOUARD, — 4.
Les honorables.
I Yeo, John, Port Bill.
Bostock, Bewett, Eamloops.
Larivière, Alphonse, A. C, Wlnnlpeg.
Watson, Robert, Portage-la-Prairle.
COLOMBIE BRITANNIQUE. — 2.
Les honorables.
I Riley, George, Victoria, C. A.
MANITOBA. — 4.
Les honorables.
Yonng, Fln^llay M., Killamey.
SASKATCHEWAN. — 4.
Les honorables.
Davis, Thomas O., Prince-Albert.
Douglass, James M., TanitaHoo.
Prince, Benjamin, Battleford.
Ross, James, H., Regina.
ALBERT A. — 4.
Les honorables.
De Vebeir, L. Geo., Lethbridge.
Lougheed, Slir James Alexander, Oalgary.
Oreffler du Sénat
Forget, A. E., BanfT.
Talbot, Peter, Lacombe.
Samnel B. St-O. Chaplean.
112
MEMBRES DE UA. CHAMBRE DES COMMUNES DU CANADA.
(Traitements: Président, $4,000; Chef de l'Opposition, $7,000 ;
chaque député, $2,500.)
Président: L'hon. ALBERT SEVIGNY.
Greffier de la Chambre des Communes : — Thomas Barnard Flint,
M.A., LiL.B., D.C.L,. etc., etc.
aU£B£C.
COMTÉS. DÉPUTÉS. BÉSIDENCE.
Argenteuil Sir G. H. Perley c, 597 Ottawa.
Bagot Joseph Edmond Marcile. . .1., 95 Acton-Vale, Q.
Beauce L'hon. H.-Sévérin Béland..!., 1364 St-Joseph, Beauce.
Beauharnois L.-J. Papineau 1., 27 Valleyfiel-d.
Berthier..'! J.-A. Barrette c, 26 St-Barthéleml.
Bonaventure L'hon. Chs Marcil 1., 1049 Montréal.
Brome
Chambly et Verchères.. J.-H.-R. Rainville c, 8Q "
Cham^pliain L'hon. P.-E. Blondin.. ..c, ace. Ottawa.
Charlevolx Sir Rodolphe Forget. . . .c, 662 Montréal.
Châteauguay James Morris c, 144 Aubrey.
Chlcoutlmi et Saguenay. Joseph Girard c, 1809 St-Gédéon.
Compton F. Cromwell c, 76 Cookshire.
Deux-Montagnes J.-A.-C. Ethier 1., ace. Ste-Scholastique.
Dorchester A. Sévigny c, 332 Québec.
Drummoud et Arthabaska.G. Brouillard 1., 267 Drummondville.
Qaspô i ..L.-P. Gauthier c, 558 Ste-Anne des Monts.
Hochelafia L'hon. E.-L. Patenaude. . .c, aoc. Ottawa.
Huntingdon ..James A. Robb 1., 146 Valleyfleld.
Jacques-Cartier J.-A. Descarries c, ace. Montréal
JoUette J.-P. Guilbault c, 66 Juliette.
Kamouraska Ernest Lapointe 1., 86 Riv.-du-Loup.
Labelle A. Achim. . c, 84 Nomlningue,
Lapralirie et Napierville...R. Lanctot 1., 168 St-Constant.
L'Assomption P.-A. Séguin 1., 300 St-Paul l'Ermite.
Laval C.-A. Wilson 1., 199 Montréal.
Lévls J. Boutin-Bourassa .. ..1., 828 St-Romuald.
L'Islet Eugène Paquet c, 440 St-Aubert.
Lotblnlère Edmond Fortler 1., 360 Ste-Croix.
Malsonneuve Alphonse Verville o., 2221 Montréal.
Maskinongé A. Bellemare c, m St-Paulln.
Mégantlc L. Pacaud 1., 367 Thetford Mines,
Mlsslsquol F. W. Kay, 1., 202 Philipsburg.
Montcalm D.-A. Lafortune 1., 58 Montréal.
Montmagny
Montmorency Sir Rod. Forg«t c, 67 Montréal.
Montréal, Ste-Anne. ..L'hon. C. J. Doherty.. . .c, 753 Ottawa.
Montréal, St-Antolne ..Sir H. B. Ames c, 2009 Montréal.
Montréal, St-Jacques ..L.-A. Lapointe 1., 1514 "
Montréal, St-Laurent ..R. Bickerdike 1., 1049 "
Montréal, Ste-Marle. . .Médéric Martin 1-, 2177 "
Nlcolet
Pontlac G.-R. Brabazon c, 893 Portage-du-Fort.
Portneuf M.-S. Dellsle 1., 789 Portneuf.
Québeic Centre M.-A. Lachance 1., 593 Québec.
Québec Bat Sir Wilfrid Laurier 1., ace. Ottawa.
Québec Ouest W. Power 1., 91 Quéfbec.
Québec (comté) L'hon. T. C. Casgrain.. ..c, ace. Ottawa.
Richelieu P.-J.-Arthur Cardin 1., 242 Sorel.
Rlchmond et Wolfe. . .E.-W. Tobin.. 1., 544 Bromptonville.
Rlmouski H. Boulay c, 432 Sayabec.
Rouvllle L'hon. Rod. Lemleux. . ..1., 278 Ottawa.
(1) La lettre c signifie conservateur; 1, Indépendant ; 1, libéral; o, ouvrier.
Le nombre qui suit ces lettres indique la majorité obtenue par le député.
118
CHAMBRE DES COMMUNES — Suite.
COMTÉS. DÉPUTÉS. RÉSIDENCE.
St-Hyaclnthe L.-J. Gauthier 1, 140 Montréal.
St-Jeaa et IbervlUe ...Joseph Demers 1., 1909 St-Jean.
SheCord G.-H Bol vin 1, 80 Granby.
Sherbrooke F. N. McCrea 1., 39 Sherbrooke.
Soulanges Sir Wllfrld Laurier.. . .J , 142 Ottawa.
Stanstead Chas. H. Lovell 1., 104 Coatlcook.
Témlscouata Chas. A. Qauvreau 1., 212 Stanfold.
Terrebonne Gédéon Rochon c, 224 St-Jérôme.
Trois-Rlvlères et Saint-
Maurice L'hon. J. Bureau 1., 2 Trols-Rlvières.
Vaudreull Gustave Boyer 1, 215 Rigaud.
Wright E.-B. Devlin h, 1184 Aylmer.
Yamaska A.-A. Mondou c., 83 Pierrevllle.
ONTARIO.
Algoma Est W. R. Smyth c, 182 Rydal Bank
Algoma West A. C. Boyce c, 558 Sault-Ste-Marie.
Brant J. H. Flsher c, 129 Paris.
Brantford W. F. Cockshutt .... c, 719 Brantford.
Brockville John Webster c, 111 Brockville.
Bruce Nord Hugh Clark c', 82 Klncardine.
Bruce Sud R. E. Truax 1., 124 Walkerton.
Carleton
Dufferin J. A. Best c, 1459 Shelbourne.
Dundas L'hon. Andrew Broder. ..c, 644 Morrisburg.
Durbam C. J. Thornton c, 727 Orano.
Elgln Est David Marshall c, 394 Aylmer, O.
Elgln Ouest L'hon. T. W. Crothers. . ..c., 897 Ottawa.
Essex Nord O. J. Wllcox c, 76 Woodslee.
Essex Sud A. H. Clarke 1., 201 Calgary.
Frontenac J. W. Edwards c, 853 Cataraqui
Glengarry J. A. MoMlllan 1., 225 Alexandria.
Grenvllle L'hon. John D. Reld. . ..c., 910 Ottawa.
Grey E^st
Grey Nord W. S. Mlddleboro c, 342 Owen Sound.
Grey Sud R. J. Bail c., 48 Hanover.
Haldimand F. R. Lalor c. 679 Dunnville.
Halton L'hon. David Henderson. .c, 319 Acton.
Hamilton Est
Hamilton Ouest T. J. Stewart c, 1820 Hamilton.
Hastlngs Est W. B. Northrup c, 1066 Belleville.
Hastlngs Ouest EMward Gus. Porter.. ..c, 1771 "
Huron Est J. Bowman c, 198 Brussels.
Huron Ouest E. N. Lewis c, 175 Goderich.
Huron Sud J. J. Merner c, 114 Zurich.
Kent Est D. A. Gordon 1., 283 Wallaceburg.
Kent Ouest A. B. McCoig 1., 66 Chatham
Kingston W. F. Nlckle c, 345 Kingston.
Lamibton Est J. E. Armstrong c, 494 Petrolea.
Lambton Ouest Fred. F. Pardee 1., 89 Sarnia.
Lanark Nord.. .. . .W. Thoburn c, 227 Almonte.
Lanark S'Ud Adelbert E. Hanna c, Perth.
Leeds Sir Thomas White c, ace. Ottawa.
Lennox-Addlngton . ..W. J. Paul c, 1553 St. Catharlnes.
Lincoln
London William Gray c, London.
Middlesex Est S. F. Glass c, 382 London.
Mlddlesez Nord Geo. A. Elllott c, 53 Sylvan.
Middlesex Ouest Duncan C. Ross 1, 130 Strathroy.
Muskoka W. Wright c, 1020 Huntaville.
Niplsslng L'hoB. F. Cochrane c, ace. Ottawa.
Norfolk W. A. Charlton 1., 118 Toronto.
Northum'berland Est. ..H. J. Walker c., 391 Warkworth.
Northumterland Ouest. C. A. Munson c, 4 Cobourg.
Ontario Nord S. Sharpe €., 558 Uxl)rldge.
114
CHAMBRE DBS COMMUNES — Suite.
COMTÉS. DÉPUTÉS. BÉSIDENCE.
Ontario Sud Wm. Smith. c. 370 Columbus.
„ ., S A. E Friwp C, 523 Ottawa.
Ottawa (Cité). 2 sièges. I J.L.- Chabot c. 625
Oxford Nord F. W. Nesbitt 1., 295 Woodstook.
Oxford Sud D. Sutherland c, 24 Ingersoll.
Parry Sound James Arthurs c, 58 Powassan.
Peel R. Blain c, 316 Brampton.
Perth Nord H. B. Morphy c, 497 Listowel.
Perth Sud M. Steele c, 82 Tavlstocli.
Peterboro Est J. A. Sexsmlth c, 593 Preneveau.
Peterboro Ouest J. H. Burnham c, 42 Peterborough.
Prescott Ed. Proulx c, 1312 L'Orignal.
Prince Edward R. R. Hepburn c. 280 Piston.
Renlrew Nord G. V. White c, 708 Pembroke.
Rentrew Sud L'hon. G. P. Graham. . ..1., BrockvUle.
Ruasell L'hon. C. Murphy 1., 976 Ottawa.
Slmcoe Est W. H. Bennett c, 466 Midland.
Slmcoe Nord J. A. Currle c, 172 Toronto.
Simcoe Sud W. A. Boys c, ace. Barrie.
Stormont D. C. Algulre c, 131 Cornwall.
Thunder Bay J- J. Carrlcli c, ace Port Arthur.
Toronto Centre Bd.Bristol c, 2162 Toronto.
Toronto Est L'hon. A. E. Kemp c, 4630 "
Toronto Nord Sir G. E. Poster .. .. ..c, 3317 Ottawa.
Toronto Ouest Sir E. B. Osier c, 8007 Toronto.
Toronto Sud A. C. Macdonell c, 2863
Victoria-Haliburton . ..Sir Sam. Hughes c, ace. Ottawa.
"Waterloo Noird W. G. Welchel c, 315 Waterloo.
Waterloo Sud F. S. Scott c, ace. Galt.
Welland W. M. German 1., ace. Welland.
Wellington Nord .. . .W. A. Clarlre c, 25 Palmerston.
Wellington Sud H. Guthrie 1., 642 Guelph.
Wentworth Gordon C. Wllson c, 893 Dundas.
York Centre T. G. Wallace c, 150 Woodbrldge.
York Nord J. A. M. Armstrong. . . .c, 59 Lloydtown.
York Sud W. F. McLean c, 5293 Toronto.
NOTJTELLE-ECOSSE.
AnnapoUs A. L. Davidson c, 13 Mlddleton.
Cao ^Breton 'Nord.'." .'. !d. D. Mckenzle 1., 615 North Sydney.
Cap Breton Sud W. F. Carroll 1., 200 Glace Bay.
Colcbester John Stanfleld c., 643 Truro.
Cumberland E. N. Rhodes c, 350 Amherst.
DiKby C. Jameson c, 260 Dlgby.
Guysborough J- H. Sinclair 1., . 236 New-Glasgow.
,r „. ,o ti„^=^ /Sir R. L. Barden c, 161 Ottawa.
Halifax (2 sièges). ..j^ j^ ^aclean 1.. 159 Halifax.
Hants H. O. Tremaln c., 86 Windsor.
Invemess A. W. Chisholm 1., 1006 Margaree Harbor.
King's ^„„ „ .^ .
Lunenburg D. Stewart c, 408 Bridgewater.
Pictou E. M. Macdonald 1., 284 Pictou.
Rlchmond G. W. Kyte 1., 285 St. Peters.
Shelburne et Queen's.. ....„^ .„. *x.
Yarmouth F. B. MoCurdy c, 1184 Yarmouth.
NOTTVEAtrSRTTNSWICK.
Carleton F. B. Carvcll ..!., 11 Woodstock.
Charlotte" T. A. Haru c., 196 St. Andrews.
Gloucestei- O. Turgeon 1.. 992 Bathurst.
115
CHAMBRE DES COMMUNES — Suite.
COMTÉS. DÉPUTÉS. RÉSIDENCE.
nt F. J. Robldoux c, 206 Rlchlbucto.
3g'8 et Albert O. W. Fowler c, 332 Sussex.
rthumberland .. . . W. S. Loggle 1., 393 Chatham, N.D.
3tlgoûche
Jean (cité) L'hon. Wm. Pugsley.. ..!., 66 St. John, N.B.
Jean (cité et comté). L'hon. J. D. Hazen c, ace. Ottawa.
aberry et Queen's...H. H. MoLean I., 230 8t. John. N.B.
îtorla Plus Mlchaud 1., 1948 Edmundston, N . B.
istmoreland A. B. Copp 1., ace. Dorohester
rk H. F. McLeod c, 16«9 Frédéricton.
ILE DU PHINCE EDOUAED.
ags J. J. Hughes c, 14 Souris.
ince
eens D. Nlcholson c., 383 Charlottetown.
eens A. A. McLean c, 376 "
MANITOBA.
indon
aphln R. Crulse 1., 736 Dauphin
igar
cdonald Alex. Morrison c, 792 Homewood.
rquette Li'hon. Wm. James Roche. c, ace. Ottawa.
rtage la Prairie.. ..L'hon. A. E. Melghen.. ..c. 675 Ottawa.
ïvencher I. C. Molloy I., Morris.
kirk O. H. Bradbury c, 87 Selklrk.
iris F. L. SchafTner c, 164 Bolssevaln.
nnlpeg L'hon. R. Rogers c, ace. Ottawa.
6ASKATCHEWAN.
ilnibola J. Q. Turriff 1, 2226 Regina.
;tleford A. Champagne 1., 2100 Battleford.
mbolt D. B. Neely 1., 3518 Humbolt.
ckenzle E. L. Cash I., 200 Yorktoa.
osejaw Wm. E. Knowles 1., 2332 Moosejaw.
nce-Albert S. J. Donaldson c, ace. Prince-Albert.
'Appelle L. Thompson 1., 424 Wolseley.
îlna W. M. Martin 1., 730 Regina.
tcoats T. MacNutt 1., 685 Saltcoats.
ikatoon Geo. McCraney 1., 1582 Saskatoon.
ALBESTA.
Igary R. B. Bennett e., 2000 Calgary.
menton L'hon. Frank Oliver.. ..1, Edmonton.
cîoad D. Warnock L", Pincher Creek.
declne Hat W. A. Buchanan 1., 465 Lethbrldge.
i Deer M. Clark 1., 500 Olds.
athcona James M. Douglass 1, ~ Strathcona.
toria w; H. Whlte L, 523 Fort SaskatchewaB
COLOHBIE-BHITANNiatrE.
nox-AtlIn H. S. Cléments c., 188 Prince Rupert,
Dtenay R. F. Green c, ace. Victoria
laïmo F. H. Shepherd e., 688 Nanaïmo.
w Westminster.. ..J. D. Taylor c, New Westminster.
ncouver City H. H. Stevens c, 3256 Vancouver.
toria G. H. Bernard c, 484 Victoria.
le et Cariboo L'hon. Martin Burrell. ..c, ace. Ottawa.
TEEEITOIEE DU YUKON.
ton Alfred Thompson c, 400 Dawson, Y. T.
116
PROVINCE
^^ QUÉBEC
La province de Québec occupe les deux versants du fleuve St-Laurent,
depuis la province d'Ontario jusqu'à l'Atlantique.
I^ieutenants-gouverneurs depuis la Confédération :
L'hon. Sir N. F. Belleau
" Bené Edouard Caron. . ;.
" Iiuc TLietelIier de St-Just.
" Théodore Robitallle... .
" L. F. R. Masson
" Sir A. R. Angers
" Siir J. A. Chajpleau... .
Sir L. A. Jette
Date de leurs fonctions.
1867-1872
1872-1876
1876-1878
1879-188^
■.1884-1887
... 1887-1892
1892-1898
1898-1908
Sir C. P. A. Pelletier 1908-1911
Sir Frs Langelier 1911-1915
Sir P. E. Leblanc 1915.
' Premiers ministres :
Date de leur maintien au
L'hom. P. J. ChauV'Cau Conservateur
" G. Ouimet Conservateur
" Sir 0. E. de Boucherville Conservateur
•Sir G. Joly Libéral
" Sir J. A. Ohapleau Conservateur
" J. A. Mousseau Conservateur
" J. J. Ross ..Conservateur
" Sir L. 0. Taillon Consenvateur
" Honoré Mercier .-. ■•Libéral
" Sir C. E. de Boucherville... ..Conservateur
Sir L. O. Taillon ..Conservateur
" E. J. Flynn Conservateur
" F. G. Marchand Libéral
s! N. Parent Libéral ...
" Sir L. Gouin Libéral
La province de Québec est gouvernée comme suit :
1° Par un lieutenant-gouverneur nommé pour cinq ans par le gouverneur général en
conseil.
2" Par un Conseil Législatif de 24 membres nommés à vie par le lleutenant-gou-
vernetir en conseil.
3° Par l'Assemblée Législative qui compte 81 membres élus potir cinq ans.
Il y a â présent deux principaux partis politiques : le parti libéral et le parti
conservateur.
En vertu de la coutume devenue loi traditionnelle, le premier ministre est choisi
par le lieutenant-gouverneur dans le parti qui obtient une majorité à l'Assemblée
Législative, et lo premier ministre choisit ses collègues et soumet son choix ft l'ap-
probation du lieutenant-gouverneur. Tous les ministres doivent se falrte réélire après
leur nomination.
117
pouvoir.
1367-1873
1873-187J
1874-187S
1878-187G
1879-1882
1882-1884
1884-1881
1887-1887
1887-1891
1891-1892
1892-1 89e
1895-1897
1897-1 90C
1900-190i
1905-
LIEUTENANT-GOTJYERNEÏÏR DE LA PROVINCE
DE QUEBEC
/^
iSIR BVARISTB LE BLANC
L'hon. PiERRE-EvARiSTE Le Blano est de descendance acadienne.
Ses ancêtres quittaient la Nouvelle-Ecosse il y a plusieurs générations
ît venaient s'établir à l'Ile Jésus (Laval). M. Le Blanc naquit à Saint-
Martin en 1853. Il fréquenta d'abord l'école de son village et ter-
mina ses études à l'Ecole Normale Jacques-Cartier de Montréal. Il fut
professeur pendant quelques années, puis il étudia le droit et fut admis
au barreau en 1879. Il fut élu, en 1882, député de Laval à la Législa-
ture provinciale, réélu en 1884 et a représenté le comté de Laval sans
interruption jusqu'en 1908. Il fut orateur sous les gouvernements de
Boueherville, Taillon et Flynn. Il devint chef de l'opposition conser-
vatrice en 1905. Il fut nommé lieutenant-gouverneur de la province
de Québec, le 9 février 1915, pour succéder à Sir François - Charles
Langelier, décédé. Créé olievalier-commandeur de St-Michel et de St-
Georges en 1916.
118
PREMIER MINISTRE DE LA PROVINCE DE QUEBEC
SIR LOMER GOUIN
Conseil du Roi, Otievalier-Commaindeur de l'Ordre de St-WLichel et de St-
Georges, Officier die la Légion d'Honnieur, Oommanideur de l'Ordre du
^roi Léopold, de Belgique, Dooteuir en Droit des Universités
Lav-al, McGlll et Lennoxville.
Né à Grondines (Portneuf), le 19 mars 1861, fils de M. J.-N, Gouin,
médecin. — Admis à la pratique du droit en 1884. — Conseil du Eoi. —
Docteur en droit. — Elu président du Club National en 1889. — Elu
échevin du quartier Est de Montréal en 1898 ; donna sa démission en de-
venant ministre. — Membre du Conseil de l'instruction publique. — Mi-
nistre de la Colonisation et des Travaux publics dans le gouvernement
Parent, de 1900 à 1905. — Premier ministre de la province et procu-
reur-général, depuis le 23 mars 1905. — Régla à l'avantage des pro-
vinces la question du Subside fédéral en 1906; fonda l'Ecole des Hautes
Etudes Commerciales à Montréal et les Ecoles techniques de Montréal
et de Québec en 1907. — Créé chevalier en 1908, et commandeur de
l'Ordre de St-Michel et de St-Georges en 1913. — Député de Saint-
Jacques (Montréal), de 1897 à 1908. — Elu député de Pobtneui" en
1908. — Elu simultanément député de Portneuf et de St-Jean en 1912,
opta pour Portneuf. — Réélu en 1916. — Résidence, Québec. — Libéral.
119
MINISTRES DU CABINET PROVINCIAL
AL.L.ARD
(L'hon. Jules), avocat.
Min. des Terres et Fo-
rêts. Député d'Yamas-
ka de 1897 à 1904.
Min. des Tr. P. et de
rAg. 1905. Min. d€S
Terres et Forêts en
1909. Dép. de Drum-
mond en 1910, 1912.
Cons. lég. pour la dlv.
de De Lanaudière en
1916. Résidence. St-
Françods-idu-Liac. LAb.
TASCHERBAU
(L"hon. L. Alexandre),
avocat. Ministre des
Travaux Publics et du
Travail. Député de
Montmorency en 1900,
1904, 1907, 1908, 1912
et 1916. Ministre des
Travaux Publics en
1907. Résidence, Qué-
bec. Libéral.
MITCHBLL
{ L'bon. Walter Geor
gc). Trésorier de la
Province. Député de
Richmond en 1914 ot
1916. Trésorier de la
Province en 1914. Ré-
sidence, Québec. Libé-
ral.
DBCARIE
(L'hon. Jérémie), avo-
cat. Secrétaire de la
province. Député d'Ho-
chelaga en 1904, 1908.
Ministre de l'Agricul-
ture en 1909. Secré-
taire de la province en
1909. Député de Mai-
sonneuve en 1912 et
1916. Résidence, Mont-
réal. Libéral.
MERCIER
(L'hon. Honoré), Min.
de la Colonisation, des
Mines et des Pêche-
ries. Député de Châ-
teauguay en 1907,
1908, 1912 et 1916.
Ministre do la Coloni-
sation, des Mines et
des Pêcheries en 1914.
Résidence, Québec. Li-
béral.
Ï2Ô
CARON
( L'hon. Jos. -Edouard ) ,
cultivateur. IMln. de
l'Agriculture. Député
do rislet en 1902
1904, 1908. Député des
Iles d)e la Madeleiniâ
en 1912 et 1916. iMi
nlstre de l'Agriculture
en 1909. Résidence,
Québec. Libéral.
MINISTRES DU CABINET PROVINCIAL. — Suite.
TESSIER
(L'hon. Joseph - Adol-
phe), avocat. Ministre
die la Voirie. Député
de Trols-Rivières en
1904, 1908, 1912 et
1916. Ministre de la
Voirie en 1914. Rési-
dence, Trois-Rivières.
Libéral.
KAINE
(LTion. John), mar-
chaaid de bois et pro-
priétaire de navires.
Député de Québec-
Ouest en 1904, 1908,
1912. Ministre sans
portefeuiille en 1906.
Conseiller législatif
pour la division de
Stadacona en 1915.
Résidence, Québec. LJ-
béral.
PERODEAU
(L'hon. Narcisse), no-
taire. Conseiller légis-
latif pour ia division
de Sorel en 1897. Mi-
nistre sans portefeuille
en 1910. Résidence,
Montréal. Libéral.
Officiers de l'Assemblée Législative
L.-P. Geoffrion,
Greffier.
L.-N. Patenaude,
Greffier adjoint.
J.-O. Delisle,
Sergent d'arm«s.
E. B. Alleyn,
Greffier du journal anglais.
Elséar Roy,
Greffieir du journal français.
Greffier des procès-verbaux.
Ant. Taschereau,
Comptable et Caissier.
C. Lindsay,
Chef des traducteurs anglais.
Ernest Chouinard,
Chef des traducteurs.
Charles Delagrave,
Greffier du comité des bUls privés.
Jules Patry,
Greffier des comités.
Officiers du Conseil Législatif.
R. CampieTl,
Greffier et Comptable.
Greffier des Bills Privés et du Jour-
nal anglais et traducteur.
E, A. Panet,
Assistant-Greffier.
L. A. Portier,
Greffier du Journal français et tra-
ducteur.
J. B. Meilleur Barthe,
Sergent d'Armes et Greffier des Co-
mités.
Arthur St-Jacques,
Gentilhomme Huissier à la Verge
Noire.
121
CONSEILLERS LEGISLATIFS C)
(I/honorabJe Adélard
Turgeon), Avocat. Député
de BeMechaMe de 1S90 ft
1909. MlniAtM de la Colo-
nisation et dM Mines en
1807. Min. de l'Agricul-
ture en 1000. Min. do«
Terre» et Forêts en 1905.
Con.<>elller législatif pour
la division de La ValllCrc
en 1009. Béaldence, Qué-
bec. Libéral.
L'HONORABLE ADELARD TURGEON,
Préaident du ConsoU Législatif,
AMYOT
BRYSON
Georges - (L ' h o n . George),
(L'hon.
Elle), Industriel. 'marchand de bols
CnAMPAONB
CHAPAIS
(L'h o n
avocat.
Cionsenier législatif Conseiller légWlatlf .législatif pour la
pour la division de P'^nr la division division des Mille-
La Durantaye en
19 11. Résidence,
(Juébec. Libéral.
d'Inkerman en 1887.
Résidence, Fort Cou-
longe. Libéral.
Isles en 1008. Ré-
sidence, St - Eosta-
cbe. Libéral.
Hector), '(L'hon. Thomas)
Conseiller a'"*»»* ^«' J""^"».
liste. Oonserlller lé
glalatlf pour la dl
vision des Laurem
tlde« en 1802. Rési
dence, Québec .Con
eervateur.
OHAURET
(L ' bon. Joseph -
Adolphe) , notaire.
[)ouse>U.lex législa-
tif pour la divi-
sion de Rlgaud en
10 14. Résidence,
Ste-Genevlève. Li-
béral.
CHOQUETTB
(L'hon. Ernest),
médecin. Conseiller
législatif pour la
division de Roage-
mont eu 1010. Ré-
sidence, St-Hllalxe.
Libéral.
mm
DE VARENNES
(L'hon. EJrnest-F.),
notaire. Conseiller
législatif pour la
division de Bedford
en 1904. Résidence,
Waterloo (Québec),
Libéral.
DUBORD
(L'hon. C.-Eugène),
Industriel et agri-
culteur. Conseiller
législatif pour la
division de LaSalle
en 1907. Résidence,
Beauport. Libéral.
(•) Le Conseil Législatif se compose de 24 membres nemmés 6 vie par le
lieutenant-gouverneTir en conseil. Il n'y a que deux prorinces, dans le Dominion,
qui possèdent un Conseil Législatif ; Quéec et la Nouvelle-Eycosse.
122
CONSEILLERS LEGISLATIFS DE U\ PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
GARNEAU
GILMAN
GIROUABD
(L'hon. Némèse), (L'hon. Francis-Ed-' (L'hon. Jean), mé-
agronome. Conseil- ward), avocat. Con- decin. Oonseiller lé
lea- législatif pour, seîller législatif gislatif pour la dl-
la division de Sha- pour la division de vision de De lori-
«vinigan en 1901. WeUingtoù en 1887. mier en 1897. Rési-
RésidsDce, Québec. | Résidence, Mont- dence, Ixmgueull.
Libéral. IréaJ. Libéral. Conservateur.
KELLY
(Jobn - Hall), avo-
cat. Conseiller lé'
gislatif pour la di-
vision de Grand-
Tllle en 1914. Rég,.
dence, New-Carlisie.
Libéral.
PERRON
(L'hon. Joseph-Léo-
Bide), av«cat. Con-
seiller législatif pour
la division de Mon-
tarvllle en 1916. Ré-
sidence, Montréal, sidence,
Libéral. Libéral.
RACINE
ROBERGE
SAVOIE
(L'hon. Prançois-
(L'hon. Alphonse), (L'hon. J. -Eugène)
négociant. Conseil- m archajid. Conseil- Théodore), Indus-
1er législatif pour 1er législatif pour trlel. Conseiller lé-
la division de Sala- la division de Lau-j gislatif pour la dl-
berry en 1915. Ré- zon en 1912. Rési-j vision de Kennebec
MontréaJ. dence, St-Vltal die en 1915. Résidence,
Lambton. Libéral. Plessisville. Libéral.
SIMARD
(L'hon. Georges
A.), pharmacien
Nommé conseiller
législatif pour la
division de Repen
tigny en 1913
Résidence, Mont-
réal. Libéral.
SMITH
(L'hon. George-Ro-
bert), s'occupe d'-
exploitation miniè-
re. Conseiller légis-
latif pour la divi-
sion de Victoria en
19 11 . Résidence,
Thetford M n e b .
Libéral.
TURNBR
(L'hon. Richard),
marchand et arma-^dans
teur. ConseiUer lé- ™«nt
gislatif pour la di-
vision du GoWe en
18 9 7. Résidence,
Québec. Libéral.
LIVRES CANADIENS
Salut â votre biblio-
thèque canadienne
tirée à un demi-mll-
llon ! Cette entre
prise s'inspire du
meilleur patriotisme.
Une parfaite con-
naissance de notre
littérature se tra-
duit dans le choix
des œuvres comme
leur groupe-
en séries de
format, d'intér&t et
de valeur propor-
tionnés & l'flge des
écoliers auxquels
vous les destiner.
Emile MiUer.
123
DEPUTES A L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE
AsnnY
liEAUDRY
ro«eph - S. • Aimé), | (Adrl«D) , avocat.
>talre. DCpatê de Dfputé de Vtcchè-
iciinrfl Cartier en res en 191(5. RP.tl-
9 16. lU^gitlence, deuce, Mtmtréal. IJ-
acbine. LlWral. bôral.
BISSONNBT
Mfred), Industriel,
ôputé de Stan-
ead en 1913, 1916.
■sidence, Stanstead
laln. Mb^ral.
BULLrOOK
WlUiani-Stephen) ,
dustriel. Député
■ Shefford en 1912.
9 16. Résidence,
axton Pond. lAbé-
1.
BENOIT
(JoMpb • Aldérlc) ,
coldrateur et com-
merçant. Député
d'Iborrllle en 1006.
1908. 1912, 1016.
Résidence. St - Oré-
golTc-leOrand. Ini-
tierai.
BERCOVITCn
(Peter), arocat. Dé-
puté de la division
Salnt-LouLi (Mont-
tréal), en 1016. Ré-
oMence, Montréal
Libéral.
BORDBIiEAU
(Bruno), médecin.
Dépoté de Cbamplain
en 1916. Résidence,
Sainte-Thécle. Libé-
ral.
CANNON
(Lawrence-Arthur) ,
avocat. Députe de
Québec - Centre en
19 16. Résidence,
(Joiébec. LibéraJ.
BOUCHARD
(Téle«pl>"re - Da -
mien). Journaliste.
Député de St-Hya-
clnthe en 1912, 1916.
Résidence, St-IIya-
clutbe. libéral.
BUGEADD
(Fabien) , avocat.
Député de Bonaven-
ture en 1914, 1016.
Résidence, New-Car-
llsle. lilbéral.
CANNON
(Lucien) , avocat.
Députe de Dorches-
ter en 1913, 1916.
Résidence, Québec.
Libéral.
CARON
(D o n a t), agent.
Député de Matane
en 1899. 1900, 1904,
1908, 1912, 1916.
Résidence, St-Octave
de Métis. Libéral.
124
DEPUTES A L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE
Suite.
CEDILOT
(Wllfrid), cultiva-
teur. Député de La-
prairie en 1916. Ré-
sidence, Saint-Phi-
lippe. Libéral.
D'ATJTEDIL
DAVID
(Pierre), avocat. { (Athanase), avocat.
Député de Charle- \
voix en 1897, 1904, i Député de Terxe-
1908. Député de!
Oharlevoix et Sa-' bonne en 1916. Ré-
guenay en 19 12,
19 16. Résidence, sidence, Montréal.
La Malbaie. Conser-
vateur. Libérai.
DELISLE
(Georges) , Indus
triel. Député de St
Maurice en 1908,
1912, 1916. Résl
dence, Yamachiche,
Libéral.
DESAULNIERS
(Eugène - Merrill )-
médecin. Député de
Chambly en 1909,
1912, 1916. Rési-
dence, St - Lambert.
Libéral.
DORIS
(CjTprien), cultiva-
teur. Député de
NapiervlUe en 1897,
1900, 1905, 1908,
1912, 1916. Résl-'jacques de l'Achl-
dence, St - Michel-'gan. Libéral.
Archange. Libéral.
(Joseph - Alcide) ,
commerçant. Député
de Montcalm en 1916.
Résidence, Saint-
FARAND
(Avila), marchand
de bois. Député de
Soulanges en 1916.
Résideiice, St-Clet.
Libéral.
FINNIE
(John-T.), médecin.
Déimté de la divi-
sion Saint-Laurent
(Montréal) en 190S,
1912. 1916. Rési-
dence, Montréal. Li-
béral.
FORTIER
(H.-Adêlard), avo-
cat. Député de La-
belle en 1912, 1916.
Résidence, HuU. Li-
béral.
FRAXCŒDR
(Joseph - Napoléon);
avocat. Député de
Lotbiniêre en 1908,
1912, 1916. Rési-
dence, Québec. Li-
béral. I
GALIPEAULT
(Antonin), avocat.
Député de Belle-
chasse en 1909,
1912, 1916. Rési-
dence, Québec. Li-
béral.
125
DEPUTES A L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE — Suite.
GAULT
(Charles - Ernest),
Courtier. Député de
la division St-An-
tolne (Montréail) en
1907, 1908. Députe
de la diviision St-
Georges en 1912,
19 16. Résidence,
Montréal. Conserva-
teur.
GBNDRON
(Ferdinand - A m -
broisie), commerçant
de bois. Député
d'Ottawa en 19(M,
1908, 1912, 1916.
Résidence, Hull. U-
béral.
GODBOUT
(Arthur), avocat
Déiputé de Beauce
en 1902, 1904, 1908,
1912, 1916. Rési-
dence, Saint-Georges
(Beauce). Libéral.
GOSSELIN
(Joseph-Jeajn - Bap -
tiste), cultivateiir
et coanmerçant. Dé-
puté de Mlsslsquoi
en 1900, 1904, 1908,
1912, 1916. Rési-
dence, Notre - Dame
d« Stanbrldge. Li-
béral.
GREGOIRE
( Georges,S t amlsl as ) ,
médecin. Député de
Frontenac en 1912,
19 16. Résidence,
Mégantic, Libéral.
HAY
(John), cultivateur.
Député d'Argenteull
en 1910 et 1916.
Résidence, Lachute.
Libéra.].
HEBERT
(Ernest), avocat.
Député de Jôliette
en 1916. Résidence,
Joldette. Libéral.
^^ii»€''-K^
HODGINS
(W4Hiam), cultiva-
teur. Député de
Pontiac en 1916. Ré-
sidence, Shawville.
Libéral.
LAFERTE
( Hec tor-H . -Antonio )
avocat. Député de
Drummond en 1916.
Résidence, Québec.
LAFONTAINE
(Joseph), cultiva-
teur. Député de
Berthler en 1904 et
19 16. Résidence,
St-Barbhélemy. Li-
béral.
LAPIERRE
(Lauréat), compta-
ble. Député de Mé-
gamtic en 1916. Ré-
sidence, Thetfopd
Mines. Libéral.
LECLBRC
(Aurèle), médecin,
Député de Québec-
Comté en 1916. Ré-
sidence, Québec. Li-
béral.
186
DEPUTES A L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE — Suite.
LBMIEUX
(Gustave), dentiste.
Député de Gaspé en
1912, 1916. Rési-
dence, Montréal. Li-
béral.
LETOURNEAU
(Louis- Alfred), ma-
mifacturier et épi-
cier en gros. Dépu-
té de Québec - Est
en 1908, 1912, 1916.
Résidence, Québec.
Libéral!.
(Martin), marchand.
Député de Québec -
Ouest en 1916. Ré-
sidence, Québec. Id-
béral.
MASSON
(Joseph - Edouard),
médecin. Député de
Moutmagny en 1916.
Résidence, Mont-
magny. Libéral.
LETOURNEAU
(Séverln), avocat.
Député d'Hochelaga
en 1912, 1916. Rési-
dence, Montréal. LJ-
béxal.
fl4Jb
MAYRAND
(Georges) , notaire.
Députe de la divi-
sion Dorion (Mont-
réal) en 1912, 1916.
Résidence, Montréal.
Libéral.
LBVESQUE
( Joseph-Wenceslas) ,
notaire. Député dje
Laval en 1908, 1912
1916. Résidence, St-
ViTicent-de-Paul. Li-
béral.
OUELLETTE
(Edouard), gérant
de la Cie de Scie-
ries Tourville. Dé-
puté d'Yamaska en
1905, 1908, 1912,
19 16. Résidence,
Montréal. Libéral.
PAQUET
(Arthur), bijoutier.
Député de la divi-
sion Saint-Sauveur
(Québec) en 1916.
Résidence, Québec.
Libéral.
PARROT
(Louis - Eugéne-A.),
médecin. Député de
PERRBAULT
(Joseph - Edouard),
avocat. Député d'Ar-
Témiscouata en thabaska en 1916.
19 16. Résidence,
Praserville. Libéral.
Résidence, Artha-
baska. Libéral.
Ui
PELOQUIN
(Maurice - Louis) ,
marchand. Député
de Richelieu en
1912, 1916. Rési-
dence, MassuevUIe.
Libéral.
127
DEPUTES A L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE — Suite.
PETIT
(Honoré), cultiva-
teur. Député de
Cliicoutlinl et Sa-
guenay de 1802 ft
1912. Député de Cbl-
coutlml en 1912,
1010. Résidence, Ste-
.4 une de Chlcoutl-
ml. Libéral.
PnANETJF
(J. - Eméry), mar-
chand. Député de
Bagot en 1013, 1016.
Résidence, St - Hu-
gues, Libéral.
rniLPS
(Andrew), m a r -
chaud. Député de
Hnntllngdon en 1013,
19 16. Résidence,
Hruntlngdoo. Libérail.
vnx>y.
(HonnlsMlas), culti-
vateur «t médecln-
vétérlnnlre. Député
de VaudreuU ei
1902, 1904. 1008
1912, 19ia rvéel
deuce, St -Michel de
Vandrenil. LIbéraJ.
RKCl)
ROBERT
(Walter), entrepre- (Edmond - Arthur),
aeur général. Dépu- P"^- ^^ '* Mont-
., ^ ,,. ^, ! real Street Ry. Co.
té de I Assomption^
Député de Beauhar-
en 1908. 1912. 1916. j^j^ e„ 19,2, 1916.
Résidence, l'Assomp- Résidence, Montréal.
tlon. Libéral.
Libéral.
ROBERT
(J.-Bdmond). culti-
vateur. Député de
Rourllle en 1908,
1912. 1916. Rési-
dence. Maiieville.
Libéral.
!-; .ï**'
ROBERT
(Marcellin). culti-
vateur. Député de
St-Jean en 1910.
1913. 1916. Rési-
dence. St-BlaUe. Li-
béral.
ROBILLARD
(Clément). indus-
trie!!. Députe de la
division St-Jacques
(Montréal) en 1909,
1912, 1916. Rési-
dence, Montréal. Li-
béral.
ROY
(Alfred-Valêre), mé-
decin. Député de
Lévis en 1916. Ré-
sidence, Lévis.
SAUVx:
(Arthur). journa-
liste. Député des
Deux-Montagnes en
1908, 1912, 1916. Ré-
sidence. St-Benoit.
Conservateur.
scory
(Nathaaleil-Geoirgcs)
gérant de banque.
Député de Comp-
ton en 1912. 1916.
Résidence, Scots-
town. Lil>éraJ.
1^8
DEPUTES A L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE — Suite.
SEGUIN
(J. - C. - Napoléon),
épicier. Député de
la division Ste-Ma-
rie (Montréal) 1908,
1912, 1916. Rési-
dence, Montréal. Li-
béral.
TANGUAY
(Napoléon - Pierre),
marchand. Député
de WoLfe en 1904,
1908, 1912, 1916.
Eésidenoe, Weedoo-
Oentre. Libéral.
SIMARD
(Télesphore), ar-
penteur. Député du
Témiscaming en
19 16. Résidence,
Viaie-Marie. Libé-
ral.
TANSEY
(Denis), courtier
d'assurances. Dépu-
té de la division
Ste-Anne (Montréal)
en 1912, 1916. Ré-
sidence, Montréal.
Ckaiservateur.
(Cliarles-Allan), In-
dustriel. Députe de
Westmount en 1912,
19 16. Résidence,
Montréal. Conserva-
teur.
STËIN
(Adolphe), avocat.
Député de Kamou-
raska esn 1912, 1916.
Résidence, Fraser-
ville. Libéral.
TESSIER
(Auguste - Maurice),
avocat. Député de
Rimouskl en 1912,
19 16. Résidence,
RlmousM. Libéral.
(Blleée), avocat.
Député de L'Islet
en 1916. Résidence,
Québec. Libéral.
THEERIEN
(Calixte • Emile) ,
rentier. Député de
Sherbrooke en 1911,
1912, 1916. Rési-
dence, Sherbrooke.
Libéral.
TOURVILLB
(Rodolphe), Indus-
triel. Député de
Maskinongé en
1912, 1916. Rési-
dence, Montréal. Li-
béral.
TRAHAN
(Arthur) , avocat.
Député de Nicolet
en 1913, 1916. Ré-
sidence, Nicolet. Li-
béral.
TURCOT
(Xapoléon), Indus-
triel. Député de
la division Laurier
(Montréal) en
1912, 1916. Rési-
dence, Montréal.
Libéral.
129
DEPUTES A L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE — Suite.
TrrECOTTB
(J. -Sylvlo- N), no-
taire. I>^Tité du
Xiac Saint-Jean en
19 16. Résidence,
Normandin. ' Con-
servateur-
VIIiAS
(WUIiam-Frêdftrlc) ,
manufacturier. Dé-
puté de Brome en
1906, 1908, 1912,
1916. Résidence, Co-
wanSTllle. (Libéral.
Nouveau Dictionnaire anglais-français et français-
anglais, par OLIFTON et McLAUGHLIN. 1 fort vol. 7^
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Clifton, ainsi que l'autorité dont jouit le Grand Dictionnaire en deux
colonnes de Clifton et Grimaux. Mais il restait, cependant, à trouver
quelque chose de plus complet que le Petit Dictionnaire et qui pût en
outre 8a''8faire tous ceux qui désirent avoir sous la main un ouvrage
de format maniable et commode. La refonte complète du Petit Diction-
naire Clifton, entreprise par J. McLaughlin répond aujourd'hui à ce
désir général, et avec les modifications et additions qu'on y a introdui-
tes, et sous sa toilette pimpante et neuve, le Clifton et McLaughlin est
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choisis, etc., il contient quatre-vingts — 80 — portraits et biographies
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à étudier la musique. Son prix modique le met à la portée de tous.
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130
PROVINCE DE QUEBEC
SIEGE DU GOUVERNEMENT. QUEBEC.
Lieutenant-Gou^emeuir (Traitement: $10.000). L'hon. Sir P.-E.
CONSEIL EXECUTIF.
LeBlanc.
(Traitements: Premier ministre, $7.000; les autres ministres. $6,000).
Premier ministre et procureur général. — L'honorable Sir Liomer Gonân.
Miniistre des Terres et Forêts. — L'hon. Jules Allard.
Miailstre sans portefeuille. — L'hon. John-C. Kaine.
Ministre des Travaux Publics et du Trav^ail. — L'hon. L.-A. Taschereau.
Secrétaire de la Province. — L'hon. Jérémle-L. Décarie.
Ministre de l'A.gricul'ture. — L'hon. Joseph-Edouard Caron.
Ministre sans portefeuille. — L'hon. Narcisse-P. Pérodeau.
Ministre de la Voirie. — L'hon. Joseph-Adolphe Tessier.
Ministre de la Colonisation, des Mines et Pêcheries. — L'hon. Honoré Mercier.
Trésorier de la Province. — L'hon. W.-G. Mitchell.
CONSEIL LEGISLATIF.
(Indemnité: Président. $4.000; chaque conseiill-er, $1,500.)
Président : L'hon. Adélard Turgeon.
Aima
Bedford L'hon. E. de Varennes .
De la Durantaye.
De Lanaudière. .
De Lorimier. . . ■
De la Valliôre . .
De Salaberry. . •
Grandville
Inkerman
Kennebec ,
La Salle
LauzoB
Le Golfe
Les Laurentides.
Mille- Isles. .. .
Montarville
Repentigny
Rigaud . . . . . ,
Rouigemomt. . . .
Shawlnigam . .
Sorel ,
Sta d acona .
Viotoria
Wellington ... .
. • Waterloo.
Geo.-E. Amyot.. .. ..Québec.
Jules Allard St-rrs-du-Lac.
J. Glrouard. Longnieuil.
Adélard Turgeon . . . . Québec.
A. Racine Montréal.
John-H. Kelly New-Carlisle.
Gféorpe Bryson Fort Coulonge.
Frs-T. Savoie Plessisville.
C.-E. Dubord. . . . . . Beauport.
ETigêne Roberge St-Vital de Lambton.
Richard Tumer Québec.
ThoTnaiS Chapais Québec.
He«tor Champagne. . . . St-E5ustache,
Jos.-béonide Perron. ..Montréal.
Geo. -A. Simard Momtréal.
J.-A. Chauret Ste-GeTieviôve.
Dr Brn. Choquette. . . . St-Hllaire.
Némèse Garneau . . . . Québec.
Narcisse Pérodeau.. ..Montréal.
.Tnhn-C. Kaine Québec.
Ge^Tffe-Robert Smith . . Thetford Mdnes.
F.-Bdward Gilman . . . . Westmount.
ASSEMBLEE LEGISLATIVE.
(Indeminité: Président ,$4,000; chaque député, $1,500).
Présidenit : l.'hon.
COMTÉS. DÉPUTÉS, RÉSIDENCE.
Argen+euil .John Hay 1., 1158 Laohute.
Arthahaska I-E. Perrault 1., 1499 Victoriaville.
Bagot. . ... .. •• ..T.-EîTiery Phan^uf I., 322 St-Kusrues.
Beauc« Tospph-ArtbuT Godbout.. . .1., aoc. St-Georges.
Bpauharnols ^-A. Robert 1., 2S9 Montréal.
Bellechasse ^ntonin Gnl1r»p«ult 1., 1670 Québec.
Pertbier Trvt^enh Lafontaine 1., 753 BPTthier.
Bonaventure F^'hiPTi BnÊ-<>^'i'l !.. ace. New-Carlisle.
Brome •• . . ■^^illi'>Tn-Fr»dérip Vilïis .. ..1., acc. Cowansvine.
Chatnbly .. •"• •• .. '"^'sr. -Merrill Desaulniers. ..1., ace. St-Lambert.
Champlain .Bruno B^rdelesn 1., I?îl1 rTiamplaln.
Charlevoix et Saguenay. Pierre D'Auteuil c, 817 Maltiaie.
fl) La lettre c, signifie conservateu. t. indépendant. 7. libéral, o, ou-
vrier. Le nombre qui suit ces lettres indique la ma.porité ob/tenue par le
député aux dernières élections.
131
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
COMTÉS. DÉPUTÉS. RÉSIDENCE.
Ohâteauguay L'hon. Honoré Mercier.. ..1., 1286 Québec.
Chicxjutiml Honoré Petit 1., 490 &te-A. de Cbicout.
Compton .. N.-G. Soott 1., 537 Scotstown.
Deux-Montagnes Arthur Sauvé c, ace. St-Benoit.
DoTchester Lucien Oannon 1., 516 Québec.
Drunumond H. L<af«rté 1., 643 Québec.
P^rontenac G.-S. Grégoire 1., 830 Mégantlic.
Qaspé Gustave Lemicux ..1., 1704 Montréal.
Hiimtingdon Andrew Philips 1., ace. HuntlKgdoo.
Iberville Jos.-Aldéric Benoit 1., ace. St-Grég.-le-Grand
Iles-de-la-Madeleine . .L'hon. J.-E. Caron 1., aoc. Québec.
Jacques-Cartle>r J.-S.-A. Ashby 1., 1308 Ville St-Laurent.
Juliette E. Hébert 1., 252 Joliette.
Kamouraska Ad. Steln 1., 973 Fraserville.
L/abeMe H.- A. FYirtier 1., ac*. Hull.
Liac-St-Jeam .T.-S.-N. Turcotte c, 493 RobervaJ.
Lapralrie W. Cédilot 1., 56 IjaT>rairie.
L'Assomption Walter Beed. 1., ace. L'Assomption.
Laval Jos.-Wenoeslas Lévesque. .1., 1877 St-Vincent-de-P.
Lévis A.-Valèra Roy !.. 1358 Tjévis.
L'Islet E. ThériauU 1., 779 Québec.
Lotblnière Jos.-Nap. Francœur 1., aoc. Québec.
Malsonneuve L'hon. Jérémie-L. Décarle. .1., 2079 Montréal.
Masklnongé Rod. Touirville 1., 372 Louiseville.
Matane Donat Oaron. . 1.. 1574 St-Oct de Métis.
Mégantlo L. Lapierre 1., 1617 Thetford Mine«.
Missisquol Jos.-J.-B. Gosselin 1.. ace. N.-D. de Standbr.
Montoalm .ToseTJh-A. Dupuis 1., 443 Ste-Jullenne.
Montmagny J. -Edouard Masson 1., 7.^5 Québec.
Montmorency L'hon. L.-A. Tascbcreau. ..1., 940 Québec.
Montréal, Dorion . . ..Georges Mayrand.. .. ,. . .1., 137 Montréal.
" Hoohelaga. . . Séverin Létoumoau 1., af"c. Montréal.
" Laurier Nap. Tuncot I., 1742 Montréal.
" Ste-Anne Denl.s Tansey c, 157 Montréal.
" St -Georges. . .. C. -Ernest Gault c, aon. Montréal.
" S t- Jacques . ..Clément Roblllard .. .. ..1., 1722 Montréal.
St-Laurent. . . John-T. Finni© 1., 295 Montréal.
St-Louis .. ..P. Beroovitch 1., 937 Montréal.
•' Ste-'Marle.. ..Napoléon Séguin 1., 3891 Montréal.
Napiervllle Cyprien Doris i., 133 St-M.-ATdh'anige.
Nicolet .. .. Arthur Trahan 1., aoc. Nicoliet.
Ottawa Ferd.-Ambroise Gendpon. .1., ace. Huill.
Pontlac William Hodgins 1.. 73 Ottawa.
Portneul L'hon. Sir Lomer Gouin. ..1., ace. Quéfbec.
Québec Aurèla Leelerc 1., 1642 Québec.
Québec^Oentre L.-A. Oannon.. 1., 154 Québec.
Quôbec-Bst Ls-Alfred Lêrtoumeau .. ..1., 2397 Québec.
Québec-Ouest.. .. ...M. Madden 1., 525 Québec.
Richelieu .. M.-L. Péloaiiin 1., 430 Mafwuevine.
Riohmond L'hon. W.-G. Mitehell.. ..1., ace. Qu^^ec.
Rimouskl Aug.-M. Tessler !.. ace. Rimouski.
Rouvllle .T.-Edmond Robert 1., ace. Miarievllle.
St-Hyacdnthe T.-D. Bouchard 1., 264 Sft-Hyaeinthe.
Sit-Jeœun MapoelHn Robert 1., 508 St-BIaise.
St-Maurioe Geo. -Isidore Dellsle 1., nr<c. Yamachiche.
St-Sauveur Arthur Paquet 1., 457 Québec.
Shefford W.-S. Bulloek 1., aec. Roxtou Pond.
Sherbrooke Calixte-E. Therrien 1., aicc. Sbeirbrooke.
Soulanges Avila Farand 1., 305 Rleand.
Stanstead Alfred-Jos. Bi-ssonnet ]., 1182 Rock-Island.
Témiscaming Télesntiore Simard I., 538 Ville-Mia.rie.
Témiscouata .. .. ,. .Joseph Parrot 1., 1479 Fra^erville.
Terrebonne AtbnnaiPe Daryid 1., 2000 Mon/tiréial
Trois-RlTiêres L'hon. Jos.-Adol. Tessier. .1., 996 Troi^-Riviêres.
Vaudreuil Hormisdas Pilon 1., ane. VaudTvniil.
Verchères Ad. Beaudry 1., 389 Montréal.
Westmount C.-A. Smart e., aee. Montréal.
Wolfe ..Nan.-P. Tangnay 1., 505 Weednn-Oentre.
Yamaska Edouard OuelWte 1., aoc. Montréial.
132
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
TRIBUNAUX.
OOUB SUPEÊME DE LA PDISSANCE DU CAXADA. — (St^QC à Ottawa)
JUEc en chef : Right Hon. Sir Charles Fitzpatrick ; — juges puînés, les honorable»
Sir Louis H. Davies. Johu Idington, I,. P DuBf. F. A. Anglin et L. P. Brodeur
(Traitements: Juge en chef, $10,000; chacun des autres Juges, $9,000).
E. R. Cameron, C. R., régistraire. — C. H. Masters, C. R., rapporteur. — L.'w. Cou-
tlée, assist. -rapporteur.
COUR DE L'ECHIQUIER.
(Peut siéger en tout lieu dans le Dominion.)
L'hon. W. G. P. Cassels, juge.— L'hon. L. A. Audette, juge assistant, C. Morse
C. R., régistraire.
TRIBUNAUX DE LA PROVINCE DE QUÉBEC.
JUGES DE LA COUR DU BANC DU ROI.
Juge en chef: L'hon. Sir Horace Archambault ; juges puînés: les hon N W
rrenholme, A. G. Cross, Jos. Lavergne, H. G. CarroU et L. P. Pelletier.
(Traitements: Juge en chef, $8,000; chacun des autres Juges, $7,000)
Chêneveit et Pouliot, greffiers.
A Montréal: C. A. Chênevert. — A Québec: Alphonse Pouliot.
NOMS DES JUGES DE LA COUR SUPERIEURE, LEUR RESIDENCE
ET LES DISTRICTS QUI LEUR SONT ASSIGNES.
NOMS. RESIDENCE. DISTRICTS
L^hon. Sir F.X. Lemieux, jugeenchef $8,ooo Québec Québec.
L'hon. J. S. Archibald, jugeenchef
suppléant, à Montréal 8,ooo Montréal MontréaL
L'hon. T. M. Tellier, j. p 7,ooo"\ f
îd. Guerin, j. p "I ,r . ^ , .
..I I Montréal et
,, /-Montréal
Ed. Guerin, j. p.
John Dunlop, j. p ,
Eug. Lafontaine, j. p
T. E- Robidoux, j. p . .
T. Fortin, j. p
Victor Allard, j. p
Louis Coderre, j . p
F. S. Maclennan j. p
Chas. Archer, j.p
R. A. E. Greenshields, j. p. .
L. P. Deniers, j. p
Gustave Latnothe j. p
Campbell La ne, j. p
L. T. Maréchal, j. p
L. E. Panneton, j. p
J. C. McCorkill,j.p...
A. Malouin, j.p ..,,..,
L. J. Cannon, j. p....
C. E. Dorion
Terrebonne.
> Montréal J Montréal
^Québec .
Québec et une partie
d'Arthabaska.
W. Mercier, j. p
Uom. Monet, j. p
F. X. Drouin,j.p
L. J. A. Ué>y, j. p
M. Hutchison, j. p
Arthur Globen-sky j. p
F O. Dugas, j.p ,
J. M. McUougall, j. p ,
P. G. Martineau.j. p.......
M. F. Hackett, j.p
A. A Bruneau, j.p
I. N. Belleau, j. p
Aug. Tessier, j. p
E J. Flynn, j. p
Louis Kôdolphe Roy, j p. ,
J C. Pouliot, j. p
W. A. Weir
B I étriller ,V
T. H. Chauvin, j.p **.
N. L. Duplessis, j. p
,000 Montréal Beauharnois.
,ooo St-Jean Iberville
.. j Trois-Rivières Trois-Rivières
.. I Sherbrooke St-François.
" -ïfH^"* Juliette. [d'Argenteuil
J^"i'-; Ottawa et le comté
Montréal St-Hyacinthe.
Knowlton Belford.
Montréal Richelieu.
Fraserville Kamouraska.
New-Carhsle Bonaventure et Gaspé
Qf^b^c Mont'vapnyetBeauce
Rimouski Rimouski.
I' Arthabaskaville Arthabaskaville
Westmount. Pontiac. [ nay
Chtcoiitimi Chtcoutimi et Sague-
ooo Montréal ....... Ottawa et Montcalm.
ooo Murray Bay Saguenay, Chicouti-
,„„ œi «t Roberval.
133
,000
000
,ooo
000
000
ooo
,000
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
JUGES DE LA OOUR DE CIRCUIT POUR LE DISTRICT DE MONTREAL.
Les honorables MM. Calixte Lcbeuf, John Purcell, Achille Dorion.J. B. Archambault
COMMISSAIRES DB>S LICENCES POUR LA CITE DE MONTREAL.
MM. F. X. Choquet, Dr John H. Finnie, Adolphe Bazin.
Secrétaire, M. A. B. Archambault.
Séances : le mardi et le jeudi après-midi.— Bureau, au palais de justice.
OOUR DES SES&IONS SPECIALES DE LA PAIX.
MM. F. X. Choquet, Adolphe Bazin et Husmer Lanctot.
MAGISTRATS DE POLICE.
MM. S. P. Leet et Ulric Lafontaine.
COUR DES JEUNES DELINQUANTS.
Juge F.-X. Choquet.
Séances : les lundi, mercredi et vendredi, 10 heures du matin, au No 209, rue
du Champ de Mars.
PROTONOTAIRES DE LA COUR SUPERIEURE.
DISTRICTS. NOMS. CHEFS-LIEUX.
Arthabaska Marceau et Piché Arthabaskaville.
Beauce Véziua & Ferron St-Joseph.
Beauhatnois S. A. Brodeur Valley field.
Bedford J. P. Noyés Sweetsburg.
Chicoutimi F. X. Gosselin . ...Chicoutimi.
„ . fT. Blanchet ) f New-Carlisle.
^8SP* t Alph. Garneau J \ Percé
Iberville Alphonse Morin St-Jean.
Joliette Ducharme & Rivest Jolielte.
Kamouraska J. G. Pelletier Fraserville
Montcalm Rodolphe Robert Mont- Laurier.
Montmagny Cyréas Roy Montmagny.
Montréal Alfred Girard Montréal.
NJcolet J.W.Denis Nicolet.
Ottawa Grondin & Kearney Hull.
Pontiac H. A. Saint-Pierre Bryson.
Québec Hon. Amédée Robitaille Québec.
Richelieu Cousineau & Dauphinais Sorel.
Rimouski J. A. Chamberland Rimouski.
Roberval J. A. Tremblay Roberval
Saguenay J. A. Martin Murray Bay.
St-François Léonard & Bachand Sherbrooke.
St-Hyacinthe Roy & Beauregard .St-Hyacinthe.
Terreboune Grignon & Portier Ste-Scholastique.
Trois-Rivières DeLottinville & Provencher Trois-Rivières.
SHERIFS DE LA PROVINCE DE QUEBEC.
DISTRICTS. NOMS. CHEFS-LIEUX.
Arthabaska J. E- Girouard Arthabaskaville.
Beauce J. Poirier St-Joseph.
Beauharnois J. B. D'amour Valley field.
Bedford C. S. Cotton Sweetsburg.
Chicoutimi Edmond Savard Chicoutimi.
( W. M. Sheppard f New-Carlisle.
Gaspé < J. T. Tuzo (Percé.
(Octave Briaud, député Amherst, Ile Mag.
Iberville Louis Mayrand St-Jean.
Joliette J. Gadoury Joliette.
Kamouraska J. O. Girard .... Fraserville.
Montcalm Rodolphe Robert Mont-Laurier.
Montmagny Georges Roy Montmagny.
Montréal L- J Lemieux Montréal.
" P. M.Durand, député "
Nicolet J. H O.Hébert Nicolet.
Ottawa CM. Wright Hull.
Pontiac Bernard J Sloan Bryson.
Québec CléophasBlouin Québec.
Richelieu J. G. Larivière Sorel.
Rimouski Charles Danjou Rimouski.
Roberval •- Geo. Levesque K-berval
Saguenay ....^ Elie .Maltais Murray Bay. •
St-François.." L'hon. Henry Aylmer Sherbrooke.
St-Hyacinthe J. L. Cormier St-Hy-^cinthe.
Terrebonne Prévost & Cy r Ste-.SchoIa .stique.
Ïrois-Rivières C. Dumoulin Trois-Rivières.
134
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
MAGISTRATS DE DISTBICT POXJB LA PKOVINCE DE QUÉBEC.
JURIDICTION. NOMS. RÉSIDENCB.
Arthabaska, Beauce, Montmagny, Ka- t pjjjjéag Corriveau . . Québec,
mouraska et Québec ) ....
Arthabaska, Trois-Rivières et Richelieu. Alfred Machildon . . Trois-Rivières.
Bedford et St-François H. W. Mulvena Sherbrooke.
Chicoutimi et Roberval Robert Bergeron Roberval.
Gaspéet Bonaveuture A. Couillard New-Carlisle.
Iberville et Beauharnois J. F. St-Cyr St-Jean, P. Q.
Joliette, Ottawa et Terrebonne Achille F. Carrier Montréal.
Montcalm, Ottawa, Pontiac et Terre-
bonne C B. Major Papineauville.
Ottawa, Terrebonne et Pontiac
Ottawa H. A. Goyette Hull.
Québec, Beauce, Montmagny et Ka-jg^^ p_^ Choquette.Québec.
mouraska J
Richelieu et Joliette Télesphore Lacroix. . .Sorel.
Rimouski H. R. Fiset Rimouski.
Saguenay A. H. Simard Baie Saint-Paul.
St-Hyacinthe . Emile Marin St-Hyacinthe.
Trois-Rivières, Arthabaska et Richelieu..
CONSEIL SUPÉRIEUR d'hYGIÈNE DE LA PROVINCE DE QUÉBEC
Bureaux : 9, rue St-Jacoues, Montréal.
Dr E. Pensillier-Liacha-peLIe, Prési-
dent, Montréal ; I>r Arthur Simard,
Québec ; M. Richard Smith Lea, I. C,
Montréal ; Dr Georges Bourgeois,
Trois-Rivières ; Dr C. R. Faquin,
Québec ; Dr J. A. Hutcbinson, West-
mount ; Dr Edouard Laberge, Outre-
mont ; Hon. Dr Henri S. Béland, St-
Joseph de Beauce ; Dr Eudore Du-
beau, D.D.S., Montréal ; Dr E.-M.
Desaulniers, St-Lambert ; Dr Elzêar
Pelletier, Secrétaire - directeur ; Dr
Joseph A. Beaudry, Inspecteur géné-
ral; Dr Joseph Wilfrid Bonnier,
Compilateu/r de la statistique ; Dr
Arthur Bernier, Bactériologiste; M.
Mac H. MoCrady, Chimiste; M. Théo.
J. Liaf remère, I. C, Ingénieur sani-
taire. Inspecteurs régionaux : Drs
A. Corsin, E. Couillaml, R. Gauthier,
L. Pariseau, T. San'ary, A. Savard, H.
Samson, H. Palardy.
REGISTBATETJRS DE I.A PROVINCE DE aUÉBEC.
Tous ceux dont les noms sont précédés d'un astérisque (*) sont membres de l'Association
des Registrateurs de la province de Québec, (i)
Comté ou Div. Lieu où setient le bureau .. . -r. .
d'Enregistrement. d'Enregistrement. Nom du Registrateur
Argenteuil Lachute *GeorgeF. Calder.
Arthabaska Arthabaskaville *M. J. A. Poisson.
Bagot St-Liboire John Morel et J.B.S. Bathalon.
„ o T7 • f*rasch. Fortier ) ...
^'"«^ St-Franço.s | Omer Fauteux. r°"J°'°'*-
Beauharnois Beauharnois J. Pamphile Laplante.
Bellechasse St-Raphaël Dr St. Pierre.
Berthier Berthier(en haut) *J. A. Laferrière.
Bonaventure , Ire Div New-Carlisle L. P. Lebel .
" 2e Div Carleton James A. Verge.
Brome Knowlton *H. S. Foster.
«"'«*':''•. Longueuil S ^rth''°G''e'offVion. i
Champlatn Ste-Geneviève de Batiscan. . . .Ferdinand Trudel
Charlevoix, \re Div St-Etienne delà Malbaie *J. A, Martin.
" le Div Baie St-Paul jfoseph Gariépy
Chàteauptav Ste-Martine Ed. McGowan.
Chicoutimi, Chicoutimi Thomas Bossé.
Conticook Coaticook Laroche et Webster
Conifton Cookshire "Wm, H. Léonard
Deux-Montagnes Ste-Scholastique *Henri Langlois.
Dorckester ...^ Ste-Hénédine
Drummond . >. Drummondville C. H. Miller et A.Laferté.
conjoints.
f C. N. Gauvreau, } „„„;„.-_»„
JE.Vézina, 5 conjoints.
(1) L AssochtlKiii Iles Regi3trateur3 de la province de Québec a été fondée en 1880, et ceux
qui en roiit partie participent au bénéfice de l' Assurance de Garantie et & la réception de
VA.DQualre.
135
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
Frontenac Lac Mégantic Huard & Legendre.
Gaspi Percé .*Alph. Garneau
tf/JeTcJ^U.r.) ^'°-^^; !*êlpW!-3°*'^»*-
Huntingdon Hiintingdon ^JC. Bruce.
IberviUt IberviUe *Philibert Contant.
Ilfd'Oriéant' '...'. St-Laurent F. X. Lachance.
lUs-de-la Madeleine Amherst J. A. Painchaud.
Joliette ... . .Joliette *Lavoie et Guilbault.
Kamouraika ' St-Pascal Paul Dessaint.
LacSt , ean. Ire Div Hébertville *Ios. Richard.
" 'le Div Roberval 'Louis Lindsay.
Labelle Papineauville Ph. DeVarennei.
Laprairiè'.'.. '.'.'.'.'.'.'.'.'.. .'. Laprairie. F. C. Larose.
L'Assomption L'Assomption V. Geoffrion.
Laval Ste-Rose *P. A. Longpré.
l^i^is Lévis ♦!. Arthur Carrier.
m^ùt " ..St-Jean Port-Joli Jos. N. Bernier.
Lotbiniirè''!^J^....'^ll Ste-Croix «Auger et Legendre
Maskinongi Louiseville *Clovis Caron.
Maiane, lire Div Matane Ç. L. Bernier.
" îème " Amqui J.A.Ross.
Mégantic Inverness *Wm. H . Lambly.
Missisçuoi Bedford «Edwin F Currie.
Montcalm Ste-Jul.enne ♦J. O. E. Forest.
Montmagny Montmagny 'A. Doyer
Montmorency, Chiteau-Richer
,, , 1 I *Cns. L. Champagne, ) ^„„;„-,,
Montrial-Est Montréal | Emery Lalonde. '|w"J°'nts
" Ouest ■■ " W. S. Walker.
Napiervill'e .' .' .".','■ "• '• '• • "•"■ ' Napierville Alex . Richardson.
Nicolet, \re Div Bécancour A. Achille Leduc.
«. 2e Div Nicolet J.W.Denis.
Ottawa : Hull L de G. Baby
Pontiac Bryson Walter Rymer.
Portneùf. Cap-Santé *Geo. Rinfret
Ouibec Québec CharlesCôté.
Richelieu.:. Sorel (ville) Alf. Guév.emont.
Richmond Richmond *John Ewing.
Rimoutki Rimousk. .♦£ Letendre.
,, . -1. f Rémi Peltier, 1 ,„„;„:„...
RouviUt.. .; Marieville | Léon Ste-Marie, / '=°"J°""»-
Saguenay Tadoussac E. Omer Bouliane.
Shefford. '.'.'.'.'.'.'.'. Waterloo «Jos. H. Lefebvre.
Sherbrooke .'. Sherbrooke «W. H. Lovell.
Soulanges . .* Coteau Landing *A. RouLeau.
Sianstead. '. Stanstead Plain ♦Alfred N. Thompson.
Ste-Anne-'des-Monts. .'. Ste-Anne-des-Monts J. Thibault.
St-Hyacinthe St-Hyacinthe Jos. Bissonnet.
St-Vean St-Jean ♦Jos. P. Carreau.
Timiscouata .'..'. Fraserville ♦L V. Dumais.
Timiicamingue Ville-Marie Jules Maillard.
Terrebonne St-Jérôme J. A . Théberge.
Troit-Riviiret Trois-Rivièrei Drolet et Fournier.
Vaudreuil . ■ . .'.'.'.'.'..'.'.. Vaudreuil ♦Jos. Napoléon Lefebvre,
Verchlres!: '. '. Verchères ^U St-Jean.
\irolfe HamSud ♦Oscar Lamoureux.
r, -r, • J T J ♦LouisM.Blondin, 1, „„•;„,.
Yamaska .St-François-du-Lac J 0. E. Courchesni, j ««"J"'"»*
Inspecteurs des bureaux } JOS. E. DUHAMEL, L'Assomption.
d'enregistrement : < E. de SALES LA TERRIÈRE, Les Éboulements.
POUR PRESSER LES MANTEAUX DE FOURRURE. — Natureke-
ment on ne peut pas repasser le.s manteaux de fourrure parce que cela
abimorait les peaux. Mais on doit éponger à fond le drap extérieur et
laisser sécher à l'air sur une forme d'habit.
136
PROVINCE DE OHEBEC — Suite.
LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'AGRICULTURE
L'hon. ministre de l'agriculture,
Québec ; l'hon. surintendant de l'ins-
truction publique, Québec ; M. le sous-
ministre de l'agriculture, Québec -,
l'hon. C.-E. Dubord, Mastaï, comté de
Québec ; l'hon. N. Garneau, 10, Ave.
St-Denis, Québec ; l'hon. J.-E. Rober-
ge, Lambton, comté de Beauce ; MM.
Robert Ness, Howick, comté de Châ-
teauguay ; Auguste Du puis, Village
des Aulnaies, comté de l'Islet ; A.-J.
Dawes, Lachine, comté de Jacques-
Cartier ; Horm. Pilon, M.M.P., prési-
dent, Vaudreuil, comté de Vaudreuil ;
J.-C. Draper. Sutton Junction, comté
de Brome ; Thomas Hunter, Bedford,
comté de Missisquoi ; Salomon Venne,
St-Jacques, comté de Montcalm ;
Paul Tourigny, M.P.P., Vlotoriavllle,
comté d'Arthabaska ; Louis Lavallée,
St-Guillaume, comté d'Yamaska ; Jos.
Lafontaine, vice-président, St-Barthé-
leîmi, comté de Berthier ; J.-B. Car-
boinneau, ex-M.J.P., Ave Wolfe. Qué-
bec ; J.-S. Messier, Varennes, comté
de Verchères ; Robert E. Skillen,
Richmond, comté de Richmond ; Chs
C. Décary, DorvaJl, comté de Jacques-
Partier ; Frs Manseau, Nicolet. comté
de Nicolet ; John Hay, Ijachute,
comté d'Argenteuil ; Donat Caron, M.
P.P., Guienne, comté de Matane ; Mi-
chel Archambault, St-Dominique, com-
té de Bagot ; Oscar Lessard, secré-
taire, Québec.
CONSEIL DES ARTS ET MANUFACTURES
Président : Thos. Gauthier, Edifice
" Banque de Québec," Montréal ; yi-
ce-Président : Cyr. Duquet, 3, rue St-
Jean, Québec ; Geo.-EîmUe Tanguay.
architecte, Québec ; Cléophas Blouin,
Lévia ; Joseph Gosselin, entrepreneur,
Lévis ; D. McManamy. Sherbrooke ;
Samuel Casavant, Saint-Hyacinthe ;
W. P. Vilas, député, C!owansville ;
Urgel St-Onge. Valleyfield ; Timothy
Patrick Crowe, 48, rue Andersen,
Montréal ; J. M. M. Dufl. 146, rue
St-Jajcques, Montréal ; H. W. Ra-
phaël, 43, rue St-Sacrement. Mont-
réal ; J.-B.-M. Barthe. Trois^Rivières ;
M. H. J. Wall, 163, rue Lagauche-
tière Ouest, Montréal ; A. B. Allan,
140, rue Miltoai, Montréal.
Metnbres ex-officio. — L'hon. Jéré-
mie L. Décarie, secrétaire de la pro-
vince ; l'hon. L.-A. Taschereau, mi-
nistre des travaux publics et du tra-
vail ; l'hon. Cjrrille-F. Delâge, sur-
Intendant de il'Instruction publique ;
J.-P.-L. Bérubé. secrétaire.
Bureau général au Monument Na-
tional. 296, Boulevard Saint-Laurent,
Montréal.
CONSEIL DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Comité catholique.
Président, l'hon. C.-F. Delâge, sur-
intendant. — Son Eminence le Car-
dinal Bégin ; LL. GG. les archevêques
de Montréal et d'Ottawa ; et les évê-
ques de Pombroke. Rimouski, Valley-
field, Chicoutimi, Sherbrooke, Trois-
Rivières, Nicolet. Joliette, St-Hyadn-
the, Charlottetown, Mont-Laurier et
Haileybury, Mgr le vicaire apostoli-
que du Golfe Saint-Laurent ; l'hono-
rable Thomas Chapais, C. L., Québec;
l'hon. juge Sir H. Archambeault,
Montréal ; l'hon. Sir Lomer Gouin,
premier ministre, Québec ; l'hon. Dr
J.-J. Guérin, Montréal ; l'hon. juge
J.-E. Robidoux, Montréal ; l'hon.
Hector Champagne, C. L.. St-Eusta-
che ; l'hon. juge Mathias Tellior,
Montréal ; l'hon. juge L.-Rodolphe
Roy, Québec ; l'hon. juge Paul-G.
Martineau, Montréal ; l'hon. L.-J.
Perron, CL., Montréal ; M. Jules-Ed.
Prévost, St-Jérome ; l'hon. juge F.-X.
Lamieux, Québec : M. Patrick-Martin
Wickham, Montréal ; M. John Ah«m,
Québec ; M. H. -A. Portier. Hull ; M.
Ernest Lapointe, Praserville.
Membres associés : Mgr Th. -G. Rou-
leau, principal de l'Ecole Normale
Laval, Québec : M^ l'abbé L.-A. Des-
rosiers, principal de l'Ecole Normale
Jacques-Cartier, Montréal ; M. Najp.
Brisebois, professeur à l'Ecole Nor-
male Jacques-Cartier. Montréal : M.
Nérée Tremblay, professeur à l'Ecole
Normale Laval. Québec.
M. J.-N. Miller, secrétaire.
137
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
PERCEPTEURS DU REVENU PROVINCIAL
DISTRICTS PERCEPTEURS BUREAUX
Arthabaska F.-P. Bruneau Arthabaska.
Bea-uce Wllfrid Cliché St- Joseph.
Beafaharnols Peter McLaren Ormstown.
Bedford CD,. Griggs Sutton.
Bonaventure Jos.-G. Cyr Ruisseau LeBlanc.
Charlevolx Herm. Simard Baie St-Paul.
Chicoutimi V.-N. Tremblay Chicoutiml.
Gaspé Est Robert Lindsay Bassin de Gaspé.
Gaspé Ouest Norbert Lévesque Ste-Anne des Monts.
IbervMle Joseph Régnier Ibervl'Me.
Iles de la Madeleine. . . .Ed. Ohlasson. Etang du Nord.
Joliette J.S. Boulet Joliette.
Kamouraska T.-M.-T. LeBol Kamouraska.
La Tuque J.-N. Tremblay La Tu<]ue.
Lac St-Jean, Est T.-L. Desblena St-Bruuo.
Lac St-Jean Ouest E.-R. Truchon Roberval.
Matane C.-S. Lepage Sandy Bay.
Montmagny G. -A. Lamarre &t-Valder.
Montréal L.-H. Boisseau (Licences) . Montréal.
" ..Wallace Dawson (Corpora-
tions Commerciales) .... "
" ..Desjardins & Brassard (Suc-
cessions) "
" ..Daniel Bergevin (Droits sur
opérations de Bourse) ... "
.. ..Bédard & Rodger (Distribu-
teurs automatiques, Vues
animées, etc.) "
Ottawa, Est Aug. S. Mackay Paipineauvllle.
Ottawa, Centre A. Labelle Bucklngham.
Ottawa, Nord Dr J.-A. Ste-Marie. . . . . . HuU.
Ottawa, Ouest T. W. Symmes Hull.
Pontiac, Est S. Smith Maryland.
Pontiac, Ouest B. Desrochers Ville-Marie.
Québec R.-A. Legendre (Licences) . . Québec.
" . . . . O.-E. Talbot (Corporations
Commerciales) "
" ..Ulrlc Barthe (Successions) **
Richelieu Tellier & Pontbriand Sorel.
Rimouski R. D'Anjou Rimouskl.
Saguenay J. H. Topping Bscoumalns.
St-François MorkUl et Blssomiet Sherbrooke.
St-Hyacinthe Rainville et Denis St-Hyacinthe.
Témiscouata J. Lord Fraservllle.
Terrebonne Dr P.-E. Pager St-Hermas.
Trois-Rivières Jolin et Rivard Trois-Rivières.
ESSAI DU LAIT. — Tremper une aiguille à tricoter en acier dans le
lait et la retirer verticalement. Si le lait est pur, il en adhérera un peu
à l'aiguille ; s'il y a de l'eau dans le lait, rien n'adhérera à l'aiguille.
138
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
CORONERS DE LA PROVINCE DE QUEBEC
DISTRICTS CORONERS RESIDENCE
Anticosti Anticosti.
(A J. Boisvert Plessisville.
G B. D'iasp Thetford Mines.
Daniase LaRue St-Qermain de Qrantham
Rpj>,,«„ f J A. Piuze SUMalachie, Dorchester.
"^^^<^^ I N. J. Cantin Si-Côme.
C A. Trépanier St-Urbain.
Beauharnois J Achille Besner Valley fleld.
( W. M. Rowat Huntingdon.
i HoraerE. Mitchell Beaiord.
Bedford 4. B. Joaanette Brigham.
[ J. A. Corcoran Waterloo.
P,.,.„^„,j_; ( A. Riverin Chicoutiml.
ChicouUmi I Jules Constantin Roberval.
Chs Larab Percé
( J. Joncas Bassin de Gaspô.
I J. A O ' ~ „. .
n„-_-s I «^ --^ ^ Bourret Cap Chat.
"^^P^ '\ J L. DeWolfe Paspébiac
I J. F. Soloinon Grind Stône, Iles Mad.
J. A. Morais St-Jean L'E vaugéliste.
Iberville N. Chevalier Ibervllle.
C Théodore Gervais Berthier.
Jollette J Roméo Turgeon St-Jean de Matha
( J. A. Labrèche St-Roch de l'Achigan.
j Jos. Langlais Trois-Pistoles.
Kamoura^ka \ y. a. Vézina St-Alex. de Kamouraska.
Montcalm T. Lachapelle Mont- Laurier.
Montmaenv / F. X. Gosselin . . Sl-Roch des Aulnaies.
montmagny | O. E. Perron St Charles de Bellechasse.
Montréal Ed McMahon Montréal.
( T. B Davips Hull.
Ottawa ^ J. T. D. Fontaine Ma.iiwaki.
( Eug. Mackay Paplneau ville.
Pontiac f B. Desroehers Ville-Marie
I. André Bigué Amos.
Québec Geo. W. Jolicœur Québec.
r J. Bahorose St-Ours.
Richelieu ■) Geo. Honoré Fontaine... St-Antoine de Verchères.
(. A.O Camiré St Frs du Lac.
( Josué Pinault Rimouski.
Rimouski J Gustave Côté Matane.
(. J. Drolet Val Brillant.
Roberval Jules Constantin Roberval.
/■ J.A. Fafard Pointe-des-Monts.
I S. McDufl Pointe-aux-Esquimaux
«no-npnnv J Prusper riytiotte Eboulements.
ocioueuay < Honoré Labrecque Malbaie
Chs T Côté Tadous-ac.
V C. A. McDougall Sepi-lsles.
( L. C. Bachand Sh-rbrooke.
Saint-François J G. A. Bowen Magog.
( J. P C. Lemieux Weedon Station.
( Cléophas Bernard St-Cé-^alre.
Saint-Hyacinthe J c. E. A. Auger Ste-Hélènede Bagot.
i J. A. Viger St-Hyaointhe.
Terrebonne.. B. N. Wales St. Andrew East.
( n Pépin St-Célestin.
Trois-Rlvières ' J, Çv TA'"'''*'^ St-Maurlçe.
j O E. Miloi Louisf-viile.
l N. Lambert Trois-Rivières.
139
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
AGENCES DES TERRES ET DES BOIS DE LA COURONNE POUR
LA PROVINCE DE QUEBEC.
irOM DB l'aokncm. l'aqknt. •* **»">■•*<'■
Abbltlbbl Hector Authler Ste-Thérèsed'Amos.
Artbabaska F. X. Lemieux .Arthabaskn.
Boiiavetiiure (division Est) Pitn» Bourdaines New-Carllsle.
Bunavenlure (division Cent raie) W. H. Clapperton Maria.
Cbaiidlère Nap. Mathieu BeaucevUle.
Clmiitliere (division Kst) J. A. Ouellette Ste-Germalne.
Cdtc-iS'ord A. E. Joncaa Natascouan.
Couionf^e (Ouest) Albert Guay Ville- Marie
Couionge iilsl Alex Pltt Campbell's Bay.
Oaspé(C'enlre) John Carter Bassin de Gaspd.
Gaapô(E:st) '. ...J. A. L'Espérance. ..Percé.
Gaspô (Ouest) Louis Côté.. ._ Cap-Chat.
Gallneau (Xord) U. M. Gendron Maniwakl.
Gatlneau (Sud) L. A. Gendron Hull, P. Q.
Grand ville J. J. B.Larole Fraaervllle.
Iles-de-la-SIadelelne W. Chevarie Grande- Entrée.
LacSt-Jean (Sect. Centre) Edmond Dumas Hébertville.
Lac St-Jean (Sect. Est) J. A. Claveau Chlcoutiml.
Lac St- Jean (Sect. Ouest) Georges Audet Roberval.
LacSt^Jean (Sect. Nord-Ouest) Dr Art. Poliquln Salnt-Féllclen.
Lac Mégantic J. A. Lambert Lac Mégantlo.
L'Assomption (Est) J. A. Martin Joliette.
L'Assomption et partie) K. J. Marchand 8te-Agathe des Monta.
de la Petite Nation / "
Matapédla (8t- Laurent) Georges Gauthier.. . .St-Laurent de Matapédla.
Maiapédla (Vallée de la) Saucier & DIonne Amqui.
Montmagny A. E. Michon Montmagny.
Montmagn y (St-Philémon) Gonzague Lanamme.St-Philémon.
Ottawa Inférieur Henri Dorion 9, rue St^Jacques, Montréal,
Petite Nation (partie Est) S. A. Fillon Grenville. [agent des bols seu-
Peilie Nation (partie Centre) XJbald Joubert Rlpon. [lement.
Petite Nation (partie Nord) Nap. Page Nominingue.
RlmouskUEst) L. P. Bilodeau Matane.
Rimouski (Ouest) J- B. Danjou Rimouskl.
Saguenay Eugène Caron Tadoussac.
St-Charles J. E. Boily, N. P Québec.
1
6t-FrançolB /J- ^•
Millier Sherbrooke.
Birou "
8t-Maurlce L. A. Lord Trols-Rivlôres.
Témiscouata C. F. Beaulieu Notre-Dame du Lac.
Trolfl-Rlviôres N. E. Morissette Trols-Rivlères. [agent des boU
[seulement.
Seigneurie de Lauzon Lionel Lemieux N.-Dame de Lévls.
Inspecteur des agences C. A. Fournier 8t-Charles de Bellechasse.
Inspecteur des agences : Ls. E. Warren, Montréal, 9, rue St-Jacques.
NETTOYER LES GANTS. — Pour détacher les gants de peau clairs,
tremper un linge dans de la gazodine puis dans de la craie moulue et
frotter l'endroit taché, jusqu'à ce que la tache disparaisse ; ne pas plonger
tout le gant dans la gazoline.
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
CHASSE
ET
PECHE
LOI DE PECHE DE QUEBEC
TEMPS PENDANT LEQUEL LA
PECHE EST PERMISE.
Saumon. — Mai 1 à juillet 31 ; pê-
che à la mouche. — Mai 1 à août 15,
Truite de mer. — ■ Décembre 2 à
octobre 14.
OuANANiCHE. — Décembre 1 à sep
tembre 30.
Truite mouchetée (Sal. fontitia-
lis). — Mai 1 à septembre 30.
Truite grise (lunge) touladi (lake
trout). — Décembre 2 à octobre 14.
ACHIGAN (bar non compris) —
Juin 15 à mai 1.
L'Anguille peut être prise dans
des nasses et dans des écluses, mais
ne peut l'être de manière à l'empê-
cher entièrement d'arriver à d'autres
nasses.
L'anguille ne peut être prise au
dard ou au flambeau, pendant les
mois d'octobre et de novembre, dans
les eaux fréquentées par le saumon
et la truite.
Les mailles d'une nasse, piège ou
autre engin pour pêcher l'angiiille,
auront au moins un pouce et un hui-
tième mesuré dans la barre.
Il est défendu de prendre de l'an-
guille ayant moins de trente pouces
de longueur, et toute anguille ainsi
prise sera libérée vivante.
Doré. — Mai 16 à avril 14. (15
pouces).
Bperlan. — Juillet 1 à mars 31.
Poisson blanc. — Décembre 2 à
novembre 9.
Maskinongé. — Juin 15 à avril
14.
Esturgeon. — Juillet 1 à mai 31.
TARIF DES LICENCES POUR NON
RESIDENTS.
Pour la pêche au saumon.. ..$25.00
Membres des clubs non rési-
dents 25.00
P'iur toute autre espèce de
poisson 10.00
Les membres du club 5.00
Les invités de clubs et les mem-
bres honoraires devront payer le taux
ordinaire de la licence.
Pour obtenir les licences de pêche,
il faut s'adresser au Département de
la Colonisation, des Mines et des Pê-
f>hPries à Québec, ou à ses agents, ins-
pecteurs et officiers, aussi aux secré-
taires des différents clubs autorisés à
délivrer les licences aux membres et
aux invités de leur club respectif.
Art. 2286. — Toute personne ou
toutes personnes sans aucun permis,
ayant en sa possession un engin de
pêche ou de chasse prohibé par la loi,
sera présumée violer la loi, et la dite
présomption sera suffisante pour éta-
blir que la dite personne ainsi trou-
vée, a péché ou chassé illégalement,
et il incombera à cette personne de
démontrer qu'elle possédait cet engin
sans aucun objet illégal.
Art. 2298. — Quiconque fait usage
de dynamite ou autres explosifs pour
la pêche des poissons visés par cette
loi. est passible d'un emprisonnement
de douze mois.
GRILS ROUILLES. — Pour nettoyer un gril rouillé, prendre un mor-
ceau de vieille serviette grossière et le couvrir de sel. Frotter le gril
chauffé avec cette serviette, puis frotter le gril avec un morceau rugueux
de serviette propre.
141
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
EXPORTATION DE CERTAINES
ESPECES DE TRUITES.
Personne ne recevra, n'expédiera,
ne transportera ni n'aura en sa toi-
session, dans le but du l'erpédier ou
de la transporter hors du Canada, au-
cune truite mouchetée, truite de ri-
vière ou de mer, prise ou capturée
dans les provinces d'Ontario, de Qué-
bec, du Nouveau-Brunswiclc, de la
Nouvelle-Ecosse et de l'Ile du Prince-
Edouard ; pourvu: —
(a) que toute personne pourra ain-
si expédier la truite capturée par elle
pour le sport jusqu'à vingt-cinq livres
pesant, si l'enyoi est accompagné d'un
oertiticat à. cet effet, soit de 1 officier
local des pêcheries dans le district
duquel le poisson a été capturé, eoit
de l'agent local de la station adja-
cente a la localité où le poisson a été
capturé, ou est accompagné d'une
copie de la licence ou du permis offi-
ciel délivré à. la personne faisant
l'envoi :
(b) qu'aucun paquet de cette truite
n'excédera vingt-cinq livres pesant,
ni que personne n'aura la permission
d'expédier plus qu'un paquet durant
la saison.
LOI DE CHASSE DE aUEBEC
La province de Québec est divisée
en deux zones appelées respecti\"e-
ment Zone No 1 et Zone No 2.
La Zone No 1 comprend toute la
province moins cette partie des com-
tés de Chicoutimi et de Saguenay, à
l'est et au nord de la rivière Sague-
nay.
La Zone No 2 comprend cette par-
tie des comtés de Chicoutimi et de
Saguenay, à l'est et au nord de la ri-
vière Saguenay.
DES PROHIBITIONS DANS LA
ZONE No 1.
1° Orignal. Chevreuil et caribou.
' 2315. Prohibition de chasser j
Il est défendu :
1. Le chevreuil et l'origiNAL :
De chasser, tuer ou prendre le che-
vreuil et l'orignal, entre le premier
jour de janvier et le premier jour de
septembre de chaque année ; sauf
dans les comtés d'Ottawa, de Labelle,
de Témiscamingue et de Pontiac, où
il est défendu de les chasser, tuer ou
prendre entre le premier décembre
d'une année et le premier octobre de
l'année suivante:
2. Le Caribou : De chasser, tuer
ou prendre le caribou, entre le pre-
mier jour <îe février et le premier
jour de sespiembre de chaque année :
3. Chiens poue chasser l'ori-
gnal, etc. Exceptions : De se servir
de chiens pour chasser; tuer ou pren-
dre l'orignal, le caribou ou le che-
vreuil.; mais il est permis de chas-
ser, tuer ou prendre ainsi le chevreuil
(red dcer) depuis le viTigt octobre
jusqu'au premier novembre de chaque
année ;
4. Ravages, etc. ; De chasser, tuer
ou prendre l'orignal ou le chevreuil
dans les ravages d'hiver (yarding)
de ces animaux ou en profitant de la
croûte de la neige (crusting) ;
5. FAONS; De chasser, tuer ou
prendre, en quelque temps que ce soit,
des faons ou broquarta, c'est-à-dire
les petits, jusqu'à l'âge d'un an. des
animaux mentionnés dans les para-
graphes 1 et 2 de cet article ;
6. Femelle de l'orignal ; De
chasser, tuer ou prendre, en quelque
temps que ce soit, la femelle de l'ori-
gnal. (S. R. Q., 1396; 62 V., ch. 24,
art 1.
" 2341. Transport de l'orignal,
etc.. prohibé. Il est défendu aux com-
pagnies de chemin de fer, de bateaux
à vapeur et autres, ainsi qu'aux rou-
liers publics, de transporter ou d'a-
voir en leur possession l'orignal, le
caribou, le chevreuil, en tout ou -en
partie, ou la ohair, la tête et la peau
verte d'aucun de ces animaux à moins
qu'il n'y soit attaché un coupon
{tag) émis par le département de la
Colonisation, des Mines et des Pêche-
ries, autorisant ce transport."
2. ID. après les 15 premiers jours
d« la prohibition. " Il est défendu
REPARER LES BALAIS A ROULETTE. — Quand les bandapres de
caoutchouc des roudettes se relâclient et se détaclient, les retirer, les plonRcr
plusieurs heures dans l'eau bouillante et les sécher. Ils se resserrent ainsi
et on peut les cimenter sur les roulettes avec du shellac épais.
142
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
aux compagnies de chemin de fer, de
bateaux à vapeur et autres, ainsi
qu'aux roullers publics, après les
quinze premiers jours de la date de
prohibition, de transporter l'orignal,
le caribou, le chevreuil, la chair ou
la tête, en tout ou en partie, ou la
peau verte d'aucun de ces animaux.''
3. Exception, si l'orignal, etc., a été
pris dans une autre province. Les
deux paragraphes précédents ne s'ap-
pliquent pas au transport de l'ori-
gnal, du caribou et du chevreuil ou
d€ la chair, en tout ou en partie, ou
de la tête ou de la peau verte d'aucun
de ces animaux, s'il y est attaché uu
affldavit attestant qu'ils ont été tués
ou pris dans une autre province de la
puissance du Canada, en coniormité
des lois de cette province ou dans un
des Etats-Unis d'Amérique.
4. Paquet, etc., confectionné de ma-
nière à indiquer le contenu. Tout
sac, paquet ou cofire, toute boîte ou
valise ou tout autre réceptacle ser-
vant à transporter le gibier doivent
être confectionnés de manière à faire
voir leur contenu et la description de
leur contenu. Les noms et adresse du
propriétaire y doivent être indiqués
sur une étiquette à cet effet.
5. Pénalité. Toute compagnie de
chemin de fer, de bateaux à vapeur
ou autre personne, favorisant de quel-
que manière que ce soit, la contra-
vention à cet article, est passible
d'une amende de dix dollars au moins
et de vingt-cinq dollars au plus pour
chaque infraction et les dépens.
6. Permis de transport peut être
accordé par le ministre. Néanmoins,
il est loisible au ministre de la Colo-
nisation, des Mines et des Pêcheries
d'accorder, en tout temps des permis
de transport lorsqu'il a été prouvé, à
sa satisfaction, que l'orignal, le cari-
bou et le chevreuil ou partie d'iceux,
que l'on désire transporter, ont été
pris ou tués dans un temps où la
'chasse en est permise et d'une ma-
nière légale.
7. Honoraires des permis. — Pour
tout permis, ou coupons, mentionnés
dans cet article, il peut être exigé
un honoraire dont le ministre fixe le
montant, suivant les circonstances,
mais qui ne doit pas excéder cinq
dollars. (6 Ed. VII. ch. 19, art. 1).
" 2312. Nomire des animaux gui
peuvent être tués. — Permis autori-
sant d'en tuer un plus grand nombre.
— Pro-viso. Nul ne peut chasser,
tuer ou -prendre vivants pendant une
saison de chasse, plus d'un orignal,
deux chevreuils et deux caribous.
Le Ministre peut néanmoins, s'il le
Juge à propos, accorder à toute per-
sonne domiciliée dans la province,
sur paiement d'un honoraire de cinq
dollars, un permis l'autorisant à
chasser, tuer ou prendre vivants au
plus trois caribous et trois chevreuils
additionnels.
Toutefois, le ministre peut dispen-
ser du paiement de l'honoraire ci-des-
sus tout colon de bonne foi ou tout
sauvage, dont la pauvreté lui est dé-
montrée d'une manière satisfaisante,
et qui a besoin de ce gibier comme
un moyen de subsistance pour lui-
même et pour sa famille. (S. R. Q.,
1398 ; 62 V., ch. 24. art. 1; 1 Ed.
VII, ch.8 , art. 15 ; 1 Ed. VII, ch. 12,
art. 1).
2° CASTOR, VISON, LOUTRE, MAR-
TRE, PEKAN, LIEVRE, OURS,
RAT MUSQUE, ETC.
" 2313. Défense de cTuisser.
Il est défendu de chasser, tuer ou
prendre :
1. Le Castob ; Le castor, en tout
temps jusqu'au 1er novembre 1917.
pour la zone No 1, et après cette
date, entre le premier jour d'avril et
le premier jour de novembre de cha-
que année. (6 Eid. VII, ch. 19. art.
21).
2. Le VISON, etc. ; Le vison, la
loutre, la martre, le pékan, le renard
et le chat sauvage, entre le premier
jour d'avril et le premier jour de no-
vembre de chaque année.
3. Le Lièvre, etc. ; Le lièvre, en-
tre le premier jour de février et le
quinzième jour d'octobre de chaque
année, et l'ours entre le premier jour
de juillet et le vingtième jour d'août
de chaque année. (6 Ed. VII, ch. 19,
art. 2).
4. Le Rat musqué ; Le rat mus-
qué en aucun temps de l'année ex-
cepté dans le mois d'avril. (6 EJd.
VII, ch. 19, art. 2).
Rapport au ministre par personne
faisant le comrr.erce de fourrures ;
" Toute compagnie, société ou per-
sonne faisant le commerce de fourru-
res qui. en vertu de juelqu'une des
dispositions de cette lui, a chassé ou
fait chasser les animaux à fourrures
ou une espèce quelconque des ani-
maux â fourrures mentionnés dans
cet article est tenue de faire rapport
dans les quinze premiers jours du
mois de mai de chaque année au mi-
nistre de la Colonisation, des Mines
et des Pêcheries, de la quantité et de
l'espèce de ces animaux qu'elle a tués
ou achetés, ou mis sur le marché
dans la province de Québec." (6 Ed.
VII, ch. 19, art. 2).
143
PROVINCE DE QUEBEC — Suite.
3" BECASSE, BECASSINE. PER-
DRIX, CANARD SAUVAGE, MA-
CREUSE. SARCELLE. ETC.
*' 2314. Défense de chasser :
Il est défendu :
1. De chasser, tuer ou prendre :
(a) Les bécasses, les bécassines, les
pluviers, les courlis, les chevaliers et
les maubôches, entre le premier Jour
de février et le premier jour de sep-
tembre de chaque année ; les perdrix
grises et de savanes, entre le quinziè-
me jour de décembre et le premier
jour de septembre de l'année suivan-
te, et les perdrix blanches {ptarmi-
gan), entre le premier jour de fé-
vrier et le premier Jour de novem-
bre de chaque année ;
(b) La Macreuse, etc.: "Les ma-
creuses, les sarcelles ou les canards
sauvages d'aucune espèce, exceoié i».î
haries (bcv-scies). les huards et les
goélands, entre le premier jour de
mars d'une année et le premier jour
de septembre de la même année." (6
Ed. VII, ch. 19, art. 3).
(c) Défense de chasser penda^vt
certaines heures. En tout temps de
l'année, une heure après le coucher
du soleil et une heure avant son le-
ver, d'aucune manière la bécasse, la
bécassine, la perdrix ou les macreu-
ses, sarcelles ou canards sauvages,
d'aucune espèce ; et durant ces heu-
res prohibées, 11 est également défen-
du de garder ou d'exposer, sous aucun
prétexte, des leurres ou appelants,
soit près d'une cache, d'une embarca-
tion ou du rivage.
2. Enlèvement des oeufs. — Droit
de chasser pour la nourriture dans
certaines parties ae la province. —
" De déranger, endommager, cueillir
ou enlever en tout temps, les œufs
d'aucune espèce de gibier â plume.
Les vaisseaux ou chaloupes employés
& déranger, cueillir ou enlever les
œufs d'aucune espèce des dits ani-
maux, peuvent, ainsi que les œufs,
être confisqués et vendus.
Néaumoins, les habitants do cette
partie de la province comprise dans
la zone No 2, telle que définie par
cette loi, et ceux du comté de Gaspé,
peuvent pour leur nourriture seule-
ment, y chasser, tuer ou prendre les
oiseaux mentionnés dans le paragra-
phe & du présent article en tout
temps de l'année — sauf entre le pre-
mier Juin et le premier août." (6
Ed. VII, ch. 19, art. 3).
" 2315. Achat et vente de perdrix
prohibés. — t^xpressions "vente" et
' achat " définies. — Fardeau de la
preuve en certains cas. — Pénalité.
" Il est défendu d'acheter ou de
vendre, d'exposer en vente ou d'avoir
en sa possession, avec l'Intention de
la vendre, aucune perdrix grise ou de
savane, avant le premier jour d'oc-
tobre 1917.
Toute livraison de telle perdrix
faite autrement qu'à titre purement
gratuit constitue une vente, et toute
acceptation de telle perdrix ou de
telle bécasse autrement qu'A titre
purement gratuit constitue un achat
dans le sens de cette disposition.
Si une telle perdrix est trouvée en
la possession d'un commerçant ou
d'une personne vendant ou ayant en
sa possession pour des fins de vente
des denrées ou des produits, la preu-
ve que ce commerçant ou cette per-
sonne n'a pas cette perdrix en sa pos-
session avec l'intention de la vendre,
est à la charge du commerçant ou de
la personne qui l'a en sa possession.
Toute contravention aux disposi-
tions du présent article rend celui qui
en est trouvé coupable passible pour
une première infraction d'une amende
de $2.00 ou plus et de $1.00 au moins
et des dépens par chaque tête de per-
drix ; pour une deuxième infraction,
d'une amende de $10.00 au plus et
de $5.00 au moins par chaque tête ;
pour une troisième Infraction et toute
récidive, de la même amende que pour
la deuxième infraction, et d'un em-
prisonnement de trente jours au
moins et de trois mois au plus, avec
dépens dans tous les cas. (EM. VII,
ch. 19. art. 4).
COUT DE LA LICEINCE DE
CHASSE.
Les personnes non domiciliées dans
la Province de Québec, qui ne sont
membres d'aucun club dûment incor-
poré dans la Province $25.00
Les personnes non domiciliées dans
la Province, membres actifs de clubs
de chasse et de pêche légalement or-
ganisés et locataires de territoires de
chasse $10.00
EPOUSSETOIR SANS POUSSIERE. — Se fait avec une vieille paire
de chaussettes que l'on fend par le milieu et que l'on recoud ; puis, o^
l'imbibe de pétrole et on laisse plusieurs heures sécher à l'air.
144
GOUVERNEURS ET PREMIERS MINISTRES DU CANADA
PUISSANCE DU CANADA
Le duc de Devonshiee.
Sir R. L. Borden.
Siège du gouvernement : Ottawa.
Gouverneur-Général : S. A. R. Le Duc de Devonshire.
Premier ministre : Sir R. L. Borden.
IPo(pulation totale 7,206 643
Population catholique '' \\ 2,'833,'o41
Population d'origine française. . 2!o54!890
PROVINCE DE QUEBEC
L"HON. P.-E. Leblanc. ^^•'^ Sik Lomee Gouin
Siège du gouvernement : Québec.
Lieutenant-gouverneur : Sir Evaeiste LeBlanc.
Premier ministre : Sir Lomer Gouin.
Population totale. 1911 2,
Population catholique.- .'.'.' .'.' .*.' .'.' .' .' '.'. '.'. '.'. 1,
Population de langue française.. .. .' .' .. .'.' . .' . .' .* .' .. . .' .' .' l]
000.697
724,683
605,339
PROVINCE D'ONTARIO
L'hon. J. s. Hendrie. ^v^>*^ L'hon. W. H. Hearst.
Siège du gouvernement : Toronto.
Lieutenant-gouverneur : L'hon. J. S. Hendrie.
Premier ministre : L'hon. W. H. Hearst.
Population totale, 1911 2,519,902
Population catholique 484,997
Population de langue framcaise 202,442
I4o
GOUVERNEURS ET PREMIERS MmiSTRES DU CANADA— Suite.
PROVINCE DE NOUVELLE-ECOSSE
L'HON. D. McKeen. "^ L'HON. G. H. Murray.
Siège du gouvernement : Halifax.
Lieutenant-gouverneur : L'hon. D. McKeen.
Premier ministre : L'hon. G. H. Murray.
Population totale, 1911 461,847
PoDUJlation catholique 144,991
Population de langue française 51,'746
PROVINCE DU NOUVEAU-BRUNSWICK
L'HON. JOSIAH WOOD. >i^ L'HON. G. J. ClARKB.
Siège du gouvernement : Fredericton.
Lieuitenant-gouverneur : L'hon. Josiah Wood.
Premier ministre : L'hon. G. J. Clarke.
Population totale, 1911 351,815
flPloipulatioii catholique 144,889
Populatloai de langue française 98,611
PROVINCE DE L'ILE DU PRINCE-EDOUARD
L'HON. B. J. ROGERS. >/^ L'HON. J. A. MATHESON.
Siège du gouvernement : Charlottetown.
lileutenant-gouverneur : L'hon. B. J. Rogers.
Premier ministre : L'hon. J. A. Matheson.
Population totale, 1911 93,723
Population catholique 41,994
Population de langue française 13 117
146
GOUVERNEURS ET PREMIERS MINISTRES DU CANADA — Suite.
PROVINCE DU MANITOBA
Hife^^
SIK JAMES AIKINS. L'HON. T. C. NOKRIS.
Siège du gouvernement : Winnipeg.
Lieutenant-gouverneur : SiR James Aikins.
Premier ministre : L'hon. T. C. Norris.
Population totale, 1911 464,691
Population catholique 73,994
Population de langue française 30,944
PROVINCE DE SASKATCHEWAU
L'HON. R. S. Lake. L'hon. Walteb Scott.
Siège du gouvernement : Regina.
Lieutenant-gouverneur : L'hon. R. S. Lake.
Premier ministre : L'hon. Walteb Scott.
Population totale, 1911 492,482
Population catlialique 90,092
Population de langue française 23,251
PROVINCE D'ALBERTA
1
Il "1
iiiiiiiiiiiiin
llllllllllllll
L'HON R. Y. BRETT. ^Si^ L'HON. A. L. SlTTON.
Siège du gouvernement : Bdmonton.
Lieutenant-gouverneur : L'hon. R. Y. Brett.
Premier ministre : L'hon. A. L. Sifton.
Population totale, 1911 372,919
Population catholique 62,193
Population de langue française 19,826
147
OUVERNEÏÏRS ET PREMIERS MINISTRES DU CANADA — Suite.
PROVINCE DE COLOMBIE BRITANNIQUE
L'HON. F. Barnabd. L'hon. H. C. Beewsïer.
siège du gouvernemerit : Victoria. I. V.
Lieutenant-gouverneur: L'hon. Frank Barnabd. -*
Premier ministre : L'hon. H. C. Bbewster.
Population totale, 19H 362.768
Population de langue française 8,907
Population catholique 58!397
TERRITOIRES DU NORD-OUEST
Lt.-Col. t. White.
Siège du gouvernement : Ottawa.
Commissaire : Lt.-Col. F. White.
F^)puiIatlon totale 18,481
Population catholique 4,962
Population d'origine française '226
TERRITOIRE DU YUKON
L'hon. George Black.
Siège du gouvernement : Dawson City.
Commissaire : L'Hon. George Black.
Population totale ?'olo
Population catholique ?qo
Population d'origine française 482
148
TAXE DE GUERRE
Une taxe de guerre de un cent est
imposée sur chaque lettre ou carte
postale mise à la poste pour être dis-
tribuée en Cajiada, aux Etats-Unis,
au Mexique, dans le Royaume-Uni et
partout où 'le tarif de 2 cents s'ap-
plique.
Sur chaque mandat-po&te 2 cts se-
ront prélevés sans égard au montant.
Sur chaque bon de poste 1 cent
sera prélevé sans égard au montant.
Les cartes postales Imprimées sont
exemptes die la taxe de guerre.
TARIF ET REGLEMENTS DES POSTES
L'émission et le paiement d'un
mandat de poste ne sont que l'affaire
de quelques instants.
Le tarif de la commission sur (les
mandats de poste émis en Canada et
payables en Canada, Antigoa, Barba-
de, Bahamas, Bermudes, Guyane An-
glaise, Iles Cayman, Dominique. Gre-
nada, Jamaïque, Montserrat, Nevis.
Terreneuve, Salnt-Ohristophe (St-
Kitts), Sainte-Lucie, Saint-Vincent,
Iles Turques, Trinidad, Tobago, Iles
Vierges est comme suit :
Pour montants jusqu'à
Au-dessus de $10 "
30 "
50 "
60 "
$10
30
50
60
100
ETATS-UNIS
. 5
.10
.15
.20
.25
Cents.
Le tarif pour les Etas-Unis, com-
prenant Canal de Panama, Cu'Sà,
Guam, Hawaii, Iles Philippines, Por-
to-Rico et Tutuila (Samoa), est le
suivant :
Pour montants jusqu'à $10 . . 5 cts Au-dessus de $50 jusqu'à $60 . . 30 cts
Au-dessus de $10 " 20.. 10 " " 60 " 80.. 40 "
20 " 30.. 15 " " 80 " 100.. 50 "
30 " 50.. 25 "
Le tarif de la commission sur les
mandats de poste payables dans le
Royaume-Uni de la Grande-Bretagne
et d'Irlande, dans les possessions Bri-
S'ils n'excèdent pas $5,
tanniques et dans tous les , autres
pays étrangers pour lesquels des man-
dats de pwste sont émi-s, exceptés ceux
ci-haut énumérés, est comme suit : —
5 Cents.
Au-dessus de $ 5 et n'excédant pas $ 10 10
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Il n'y a pas d'échange de mandats
de poste avec l'Espagne.
Les duplicata de mandats de poste
sont donnés gratuitement ainsi qup les
formules nécessaires pour change-
m^ents dans les noms des personnes à
qui les mandats sont payables ou de
l'endroit où ils sont payables.
20 20
30 30
40 40
60 50
60 60
70 70
80 80
90 90
100 1.00
Aucun mandat ne peut être pris
pour plus de $100 ; mais on peut en
obtenir autant de ce montant que
l'on en requiert.
Des formules de demandes de man-
dats sont à lia di-'^-position du public.
Un reçu ou certificat d'émission est
délivré avec chaque mandat.
149
POSTES — Suite.
Plus de 3000 Bureaux de Poste, au
■anada émanent des mandats de pos-
3. L'achat d'un mandat, directement
u ipar messager, n'est que .l'affaire
'un instant, et le paiement en est
>ut aussi iprompt.
BONS DE POSTE
Le système de Bons Postaux, établi
ar Ile Département des Postes, pro-
ure un moyen facile et peu coûteux
our l'envoi de sommes modiques,
ies Bons de poste sont vendus ou
ayés ft plus de 10,000 Bureaux de
'oste en Canada.
TAUX DE COMMISSION
cent sur un Bon de $
20
25
30
40
50
60
70
75
80
90
00
50
00
50
00
00
00
10 00
Des soldes de un à neuf cents ipeu-
ent être ajoutés à aucune de ces
ommes par le moyen de timbres-
lostes apposés au Bon Postal si ces
ommes sont payables au Canada et
, Terreneuve.
Les Maîtres de Poste des bureaux
le mandats aux Etats-Unis paieront
es Bons de Poste du Canada, pourvu
[u'ils aient été faits payables à leurs
mreaux respectifs. Si le destlnatai'
■e demeure dans un« ville, les Bons
levront être faits payables au Bureau
)rincipal et non aux Sous-Bureaux
tu Stations.
Des Timbres-poste ne peuivent pas
rtre apposés aux Bons de Poste paya-
►les aux Etats-Unis.
Les Bons de Poste canadiens ne
lont payables qu'au Canada, aux
îtats-Unis et à Terre-Neuve.
CAISSE D'EIPARGNE POSTALE
Des dépôts d'un dollar et au-dessus,
lur lesquels un Intérêt de trois pour
;ent est alloué, seront reçus dans les
)rincipaux bureaux de poste pour
■tre transmis au Bureau Central de
a Caisse d'Epargne Postale. In-
'ormations fournies sur demande.
LIVRETS DE TIMBRES DE
DE 2 CENTS.
POSTE
Des petits livrets de timbres-poste
de 2 cents sont en vente, chacun con-
tornnt deux feuillets de six timbres,
intercalés de feuilets cfrés pour les
ompêcher d'adhérer ensemble. Ces li-
vrets sont d'une grandeur commode
à porter en gousset, ou en porte-feuil-
le, et des renseignements postaux se
trouvent Imiprimés sur la couverture.
Ils sont en vente au bureau de poste,
et chez les vendeurs autorisés, au
prix de 25 cents.
DEFINITION DES REGLEMENTS. —
(1ère Classe)
Comprend les lettres, les cartes
postales, documents légaux ou com-
merciaux écrits en tout ou en partie,
a l'exception de ceux spécialement
exemptés et toute chose du genre
d'urne lettre ou d'une correspondance
écrite. Les lettres pour le Canada,
les Etats-Unis, la Zone du Canal de
l'Isthme de Panama. Porto-Rico, Ha-
waii, Guam, Mexico, l'Egypte et tou-
tes les parties de l'Empire britanni-
que doivent être affranchies d'un port
de 2 cents ipar once. Pour tous les
autres pays : 5 cents pour la 1ère
once et 3 cents ipour chaaue once ad-
ditionnelle ou partie d'once adHItion-
nelle.
Un envol de cette classe insuffi-
samment affranchi, dénosé 3 la noste
et délivré au Canada, est taxé du
d'^uble de l'insuffisance d'affranchis-
=;ement.
Les lettres non affranchies sont
envoyées en rebut.
Celles qui sont insuffisamment af-
franchies, pour les Etats-Unis, nu en
venant, sont taxées de l'insuffisance
l'affrîinchissement payable lors de la
distribution. Les lettres -pour les
Etats-Unis doivent être affranchies
au moins d'un port de 2 cpnts.
Les lettres non affranchies pour le
R/^vpuime-TTni et autres ipays. ison't
passibles d'un port double 3 l^nr des-
tination, et du double dp d'insuffisan-
ce d'affranchissement nuand elles ont
été insuffisamment affranchies.
Les lettres adressées à des initia-
les ou à un nom fictif sout versées au
rebut si on n'y a pas ajouté une
adresse de rue. un numéro de case,
ou une autre définition exacte.
Les lettres portant des timbres
mutilés, ou tellement salis ou défigu-
rés que les commis préiposés au tria-
ge ne peuvent s'assurer s'ils ont déjà
servi, seront envoyées au rebut.
150
POSTES — Suite.
CARTES POSTALES
On ne peut rien attacher à uine
carte postale, et elle ne doit mi être
coupée ni changée aucunement. Une
cajrte postale ayant dêjtl servi, sur
laquelle aura été apposé un tim'Brê
de 1 cent, ne sera pas acceptée com-
me carte postale.
Les Cartes-Postales des Etats-Unis
■peuvent être mises à 1a Poste au Ca-
nada, à destination des Etats-Unis, si
elles sont affranchies d'un timbre-
poste canadien de un cent.
CARTES POSTALES PRIVEES
Des cartes privées affranchies d'un
cent peuvent être maintenant trans-
mises par lia malle dans la Puissamce
du Canada et aux Etats-Unis.
Les cartes postales ^irivées, affran-
chies de 2 cents, peuvent être mises
à la poste en Canada adressées à
tout pays de l'Union Postale, mais
ces cartes ne peuvent excéder les di-
mensions de la Carte Postale offi-
cielle.
LETTRES PAR EXPRES
Des arrangements ont été faits
pour la distribution par messager spé-
cial tous les jours, excepté île diman-
che, des lettres revêtues d'un timbre
canadien de "Distribution par ex-
près " ou de timbres-poste canadiens
de la valeur de dix cents et portant
les mots " Distribution par exprès."
" Specia.1 Delivery " éci-its lisiblement
au côté gauche supérieur de l'adres-
se, en plus de l'affranchissement or-
dinaire de deux cents par once ou de
un cent par once dans le cas des
lettres locales, et adressées aux villes
suivantes en Canada : dans Ontario —
Toronto, Hamilton, London, Brant-
ford, Kingston, Ottawa, Peterboro,
Guelph, Kitchener, Stratford, St. Ca-
tharines, Sarnia, St. Thomas. Port
Arthur, Fort William. Chatham,
Owen Sound, BrockvilJe. Niagara
Fall. Sauilt Ste-Marie, Galt, Belle-
ville et Windsor ; dans Québec —
Montréal, Huil, Sherbrooke, Saint-
Hyacinthe, Trois-Rivières et Québec ;
dans le Nouveau-Brunswick — St
John, Moncton, et Fredericton ; dans
la Nouvelle-Ecosse — ■ Amherst. Ha-
lifax, et Sydney ; dans l'Ile du Prin-
ce-Edouard — ■ Charlottetown ; dans
le Manitoba — Winnipeg et Brandon ;
dans l'Alberta — Calgary, Medicine
Hat, Strathcona, Leithbridge, et Ed-
monton ; dans la Saskatchewan ■ —
Régina, Saskatoon, Prince-Albert et
Moose Jaw ; dans la Colomibie An-
glaise — Victoria, New Westminster
et Vancouver.
151
2ème Classe.
Pour le Canada, les Eitats-Umis,
Mexique, le taux des journaux d'occa-
sion est de 1 cent par 4 onces ; limite
de poids : Pour le Canada 5 livres, lies
Etats-Unis et Mexique, 4 livres et 6
onces.
Les journaux d'occasion imprimés
et publiés au Canada peuvent être
expédiés en Grande-Bretagne, Irlande,
la Barbade, les Bermudes, Guyane
Anglaise, Bornéo Anglais Nord, Cap
de Bonne-Espérance, le NataH. l'Etat
Libre d'Orange, Ceylon, Chypre. Iles
Falkland, Iles Fidji, Gambie, Gibra/1-
tar, Hong-Kong, La Jamaïque. Iles
sous le Vent, Ma^lte, Mauxlce, Terre-
Neuve, Nouvelle-Zélande. Sarawak, les
Seychelles, Sierra-Léone, Nigêrie
Nord et Sud. Transvaal. Trinité, To-
bago, lies Turques et Zanzibar, au
taux d'un cent par 4 onces.
Sème Classe.
Comprend : brochures, oircuilalres
imprimées, cartes géographiques, li-
thographies, photographies, dessins et
gravures, prix courants, manuscrits
de livres ou de journaux, papiers
d'examen, plans sans spécifications,
listes d'électeurs, calendriers, cartes
de visite, manifestes de douane, Hi-
vres, etc., 1 cent par 2 oncesou frac-
tion de 2 onces.
Les circulaires imprimées de ma-
*nlêre à ressembler à la clavigraplhie
■sont admises au taux de 1 cent par
2 onces lorsque au moins 20 exem-
plaires conçus dans des termes abso-
lument identiques sont déposés en
même temps au bureau de poste.
Lorsque des circulaires de ce g'enre
sont jetées & la boîte, elles doivent
être attachées ensemble. Les circu-
laires clavigraphiées doivent être af-
franchies comme lettres.
Ces objets divers doivent être en-
veloppées de manière à être facile-
ment examinés. La limite du poid>s
est de 5 Ibs, (un seul volume : 10
Ibs.).
La Sième Classe peut aussi être
expédiée au tarif des colis postaux et
la limite de poids sera 11 Ibs.
4ième CLASSEE POUR LES ETATS-
UNIS.
Des paquets de marchandise ou-
verts à l'Inspection peuvent être en-
voyés au tarif de 1 cent p.ar once,
mais il sera payé im droit de douane
aux Etats-Unis, Iles Philippines, Por-
to-Rico et Hawal.
POSTES — Suite.
OBJETS RECOMMANDES
Tout article expédié par la malle,
30ur le Canada, les Etats-Unis, et les
says de l'Union postale, peut être re-
îommandé sur paiement de 5 cents
în sus du port ordinaire, et l'envoy-
sur peut s'assurer un reçu de livrai-
son do l'objet expédié en payant 5
;ent9 additionnels.
LETTRES RECOMMANDEES
Aucune lettre ne sera acceptée
pour la recommandation, s'il semble
ïu'il soit possible de retirer le con-
tenu sans briser les cachets ou sans
Jéchirer l'enveloppe.
L.ea monnaies, les oblets d'art et
î'argent, les pierres précieuses, la bi-
jouterie et les autres articles de va-
leur, doivent être renfermées dans
3es boîtes suffisamment solides, em-
paquetées conformément aux Instrue-
tions fournies par les maîtres de
poste.
L'on ne peut se servir d'enveloppes
a,vec des bords noirs ou de couleur
pour les lettres recommandées.
L'on 'doit employer le moins (possi-
ble de timbres-poste pour acquitter
l'affranchissement et les droits de re-
commandation, et lorsque deux tim-
bres-iposte ou plus sont employés, ils
doivent être collés en laissant des es-
paces entre chacun d'eux afin d'em-
pêcher de se servir des tlmbres-'poste
pour cacher une ouverture dana l'en-
veloppe.
Les timbres-poste ne dol'vent pas
être ipllés sur le bord de renvelopT>e.
DEDOMMAGEMENT POUR PERTES
D'OBJETS RECOMMANDES.
En cas de perte, dans le service
postal, d'un objet recommandé, dépo-
sé à la poste au Canada, pour être
délivré au Canada, le destinataire, ou
à la demande du destinataire, l'expé-
diteur a droit à un dédommagement
qui, dans nul cas. ne devra excéder
vingt-cinq dollars, ou la valeur ac-
tuelle de l'objet recommandé, à con-
dition que nulle autre compensation
ou remboursement n'ait été effectué
pour cet objet.
Le dédommagement sera payé, pour-
vu que l'objet recommandé soit tota-
lement perdu dans les postes et que
l'avis de recherches soit donné dans
l'intervalle d'un an.
Aucun dédommagement n'est accor-
dé pour un objet dont le droit de re-
commandation n'a pas été acquitté
complètement.
POUR LE ROYAUME-UNI ET L'UNION POSTALE.
Taux
Papiers d'affaires
Canada
Royaume-Uni . . .
Pays de l'Union.
Non de l'Union. .
Imprimés.
Canada
Royaume-Uni . . .
Pays de l'Union.
Non de l'Union. .
Echantillons.
Canada
Royaume-Uni. . .
Pays de l'Union.
Non de l'Union. .
• Un minimum
t Un minimum
A Un échantillon
Limite
de poids
2c. par
le. "
le. "
le. "
1 on.'
2 on.* 5 Mv.
2 on.» 70 on.
2 on.» 4 liv.
le. par 2 on. 5 liv.
le. " 2 on. 5 liv.
le. " 2 on. 70 on.
le. " 2 on. 4 liv.
le. par 2 oH. 12 on.
le. " 2 on.t 5 liv.
le. " 2 on.t 12 on.
le. " 2 on.t 12 on.
Longueur
24^0.
18 po.
18 po.
SOipo.
24 ÇK).
18 po.
18 po.
Largeur et
épaisseur
ilj'l.'x Ipi.
18î>o. X 18 po.
1 ipi. X 1 pi.
Ipi. X 1 pi.
1 pi. X 1 pi.
18 po. X 18 pi.
lipl. X 1 pi.
COLIS POSTAUX
1. — Les objets qui peuvent être
acceptés au tarif des colis postaux
comprennent les produits de la ferme
et des manufactures, les marchandi-
ses de toutes sortes, telles que me^
séries, épiceries, ferronneries, confise-
ries, papeterie et librairie ( compris
les registres, etc.), graines, boutures,
bulbes, racines, pilantes de serre,
scions ou greffes et tous autres ob-
jets, à part de ceux compris dans la
SOipo.
24 po.
12 (po.
_- ^^. 12 (PO.
de 5c. est requis couvrant ainsi 10 onces,
de 2c. est requis couvrant ainsi 4 onces,
pesant plus de 12 onces est sujeit au tarif
lipi. X 1 pi.
1 pi. X 1 pi.
8 'po. X 4 po.
8 po. X 4 po.
des colis.
152
première classe, et dont la transmis-
sion par la poste n'est pas interdite
d'après les règlements généraux à ce
sujet.
Les colis contenant des objets de
la troisième classe peuvent être
transmis au tarif applicable aux co-
lis postaux ou à celui de la troisième
classe, au choix de l'expéditeur.
2. — L'affranchissement des colis
postaux doit être payé au moyen de
timbres-poste placés sur les colis.
POSTES — Suite.
Un colis postal insuffisamment af-
franchi est expédié à destination sujet
au paiement, au moment de la distri-
bution, du double de l'insuffisance
d'affranchissement pourvu que l'af-
franchissement payé s'élève au moina
à un centin. Après que le supplé-
ment d'affranchissement dû sur un
colis postal Insuffisamment affranchi
aura été perçu du destinataire, le
maître de poste apposera des timbres
d'insuffisance d'affranchissement (Pos-
tage due stamps) sur le colis et les
oblitérera.
Les colis postaux non affranchis
seront envoyés au Bureau Succursale
des Rebuts.
La franchise de port ne s'applique
pas aux colis postaux.
3. — L'Assurance sur les colis Pos-
taux n'est pas encore établie : le pu-
blic en sera averti quand elle pren-
dra effet. D'ici là, les colis peuvent
être recommandés.
4. — Les colis doivent être embal-
lés de manière à ce que le contenu
puisse être facilement examiné.
5. — Il serait bon que l'adresse de
l'expéditeur fût indiquée soit h l'inté-
rieur du colis soit sur l'enveloTipe.
Cette adresse doit être complètement
séparée de l'adresse du colis.
6. — Lorsque les colis sont réexpé-
diés, ils sont sujets à un nouvel af-
franchissement: égal à l'affranchisse-
ment qui aurait dû être payé s'ils
avalent été déposés à la poste en pre-
mier lieu, au bureau de réexpédition
■pour envoi à la nouvelle adresse ;
excep1;é dans les cas où la nreraiêre
et la seconde adresse se trouvent
toutes les deux dans le ressort du
même bureau de poste.
7. — Le maximum de poids d'un
colis postal est fixé à onze livres, et
celui de la dimension à trente pouces
de longueur, par un pied de largeur
ou d'épaisseur ; mais l'on acceptera
des colis ayant trois pieds et six pou-
ces de longueur pourvu que la lon-
gueur et l'épaisseur réunies n'excè-
dent pas six pieds. Par exemple, un
colis ayant trois pieds et six pouces
do longueur peut mesurer deux pieds
et six pouces de circonférence, dans
la partie la plus épaisse ; vm colis
qui est court peut être plus épais,
ainsi un colis dont la longrueur n'ex-
cède pas trois pieds peut avoir trois
pieds de circonférence.
8. — ■ Lorsque cela est possible, les
colis postaux doivent être expédiés
dans des enveloppes ouvertes aux
deux bouts, et de manière à ce qu'ils
puissent être facilement examinés. La
farine ,les médicaments et autres ar-
ticles semblables qui ne peuvent être
covoyês dans des enveloppes de ce
genre — mais ces articles seulement —
peuvent être renfermés dans des boî-
tes ou dans des sacs de toile ou d'au-
tre matériel solide, et ces boîtes ou
ces sacs doivent être fermés de ma-
nière à ce qu'on puisse les ouvrir fa-
ciement afin de permettre aux em-
ployés des postes de s'assurer rapide-
ment de la nature du contenu. Si l'on
emploie des sacs ou des enveloppes en
papier pour exipédier de la farine ou
quelque chose de semblable, ils doi-
vent être de qualité et de force supé-
rieures afin de résister au frottement
et à la pression dans les sacs de dé-
pêches et d'empêcher la perte du con-
tenu.
9. — Tout article destiné à l'usage
ou à la consommation, transmissible
par la poste, contenu dans la boî-te
originelle, n'ayant pas été ouverte,
et ayant une étiquette descriptive
convenable, peut être expédié par colis
postal, quoique la boîte en fer-blanc,
ou autre, dans laquelle il est renfer-
mé ne puisse être ouverte au cours
de la transmission par la poste, s'il
est déposé à la poste par des person-
nes connues comme manufacturant on
vendant l'article en question et qui
garantissent que le contenu est tel
que décrit sur l'étiquette.
10. — Un colis peut contenir des
factures et des comptes, pourvu qu'ils
se rapportent exclusivement à son
contenu ; il est aussi permis d'y ren-
fermer une carte ou un morceau de
papier indiquant brièvement la ma-
nière de reconnaître "l'article ou les
articles contenus dans le colis. L'on
doit avoir bien soin de ne pas abuser
de ce privilège en convertissant en
corre.spondance ces notes ou ces mar-
ques qui sont destinées seulement à
faciliter les affaires entre l'expédi-
teur et le destinataire. Un colis con-
tenant une lettre, ou aucune écriture
destinée à servir de lettre, dans le
sens ordinaire du mot, sera passible
du tarif des lettres.
11. — Les colis sont sujets aux rè-
glements généraux prohibitifs exclu-
ant du transport par la poste tout' ce
qui peut détruire, altérer ou endom-
mager le contenu des sacs de dépê-
ches ou blesser quelque employé ou
serviteur des postes ; aussi bien que
tous objets d'un caractère obscène ou
immoral.
La transjnission des colis conte-
nant des boissons enivrantes ou des
matières explosives est expressément
défendue.
12. — Les liquides et substances
huileuses et graisseuses empaquetés
d'aprè<» les règlements suivants ne
sont pas exclus. Lorsqu'ils sont con-
tenus dans des bouteilles ou fioles en
verre, ces bouteilles ou fioles doivent
153
POSTES — Suite.
:re assez fortes pour supporter les
icousses du maniement dans les
ailes et elles doivent être renfer-
ées dans des cylindres ou tubes en
)l8, en carton épais ou en papier
â«hé ayant au moins trois seizièmes
s pouce d'épaisseur dans la partie
plus mince et assez forts pour
ipporter le poids des malles empl-
es dans les sacs et résister il un ru-
> manlememt ; en outre M devra être
acé entre les parois du tube en bois
la bouteille un coussin de coton,
i de matière spongieuse en quantité
ifflsante pour absorber le liquide,
c, dans lo cas de bris de la bou-
ille: le cylindre ou tube dovra êtrp
^perméable fl tous les liquides, y
'mprls les huiles et être clos nu
oyen d'un couvercle à vis. en bols
I en métAl. fermant hermétlquemen»
garni d'un cous.^lnet en caoutchouc
I aoitre matière, ajusté de manière
rendre le cylindre ou tube parfalle-
ent étancbe. afin d'empêcher l'écou-
ment du contenu dans le cas de rup-
ra du verre. Lorsqu'ils sont con-
nus dans un cylindre en fer-blanc
i dans une boite ou h.- en métal.
I cylindre, cette boîte ou ce tube
•It avoir un couvercle à vis muni :\
ntérleuir d'un coussinet de caout-
louc ou de liège, de manière à le
ndre étanche. et 11 doit être sol-
leusement renfermé dans un étui
i bois ou en papier mâché (ouvert
un des bouta seuement) et qui nt
ra ni moins épais ni moins fort quft
lui décrit ci-dessus. I^es manufac-
riers ou commerçants ayant l'inten-
)n de transmettre des objets sem-
ables par colis postal, ou comme
hantillons, en quantités considéra-
es, devraient soumettre un échan-
)lon de paquet faisant voir leur
Dde d'empaquetage au maître de
ste du bureau expéditeur qui s'as-
rera si les conditions de cet article
nt soigneusement observées.
13. - - Les objets suivants en verre,
voir : lorgnons, lunettes, et cur-
urs de microscopes peuvent aussi
re envoyés comme colis, s'ils sont
ipaquetés de manière à pouvoir être
aminés rapidement et facilement et
ne pas blesser les personnes entre
s mains desquelles ils passent.
14. — Les colis postaux contenant
elque chose d'une nature fragile
Ivent porter l'Indication " Fragile
avec soin " — et les colis conte-
nt des objets sujets à détérioration
Is que le poisson, les fruits, la vian-
, etc., doivent être marqués " sujet
détérioration." Les colis envoyés
r la poste doivent dans tous les cas
154
être solidement et fortement empa-
quetés, de manière ft empêcher que le
contenu se perde ou se détériore, ou
que les dépêches soient endommagées.
lyC Département désire coopérer avec
le public, afin de porter une atten-
tion spéciale à la question Importante
de l'empaquetage particulièrement en
ce qui a trait aux colis contenant des
objets d'une nature fragile ou sujets
à détérioration ou qui pourraient dé-
truire ou endommager les autres ob-
jets contenus dans les sacs dans les-
quels ils sont expédiés. Afin de pren-
dre toutes les précautions nécessaires
â ce sujet l'on conseille aux person-
nes qui désirent transmettre des ar-
ticles par la poste aux colis de con-
sulter le maître de poste au sujet
de la manière d'empaqueter, dans tous
les cas.
Comme la transmission saine et
sauve des œufs est une question qui
présente quelque difficulté, l'on re-
commande aux expéditeurs de les em-
paqueter de la manière suivante :
Prenez une boîte en bois, ou en pa-
pier mâché ou en tout autre matériel
solide, ayant un couvercle bien ajus-
té et fermant hermétiquement ; enve-
loppez chaque œuf séparément dans
un morceau de journal ou de papier
pour le garantir, placez les œufs sur
le bout, et remplissez les vides qui se
trouvent dans la boîte au moyen de
Journaux, de papier, etc., de manière
à empêcher les œufs de frapi)er l'un
contre l'autre ou contre les côtés, le
haut ou le fond de la boîte. Ecrivez
sur le colis le mot " Œufs," d'une
manière bien lisible.
Los marchandises qui seraient su-
jettes à se corrompre durant l'espace
de temps nécessaire au transport et à
la distribution ne doivent pas être
envoyées par colis postal.
15. — L'on fait droit aux deman-
des de renvoi direct des colis postaux
adressés à quelqu'endroit en Canada,
et ceux qui portent l'adresse de l'en-
voyeur peuvent également être ren-
voyés directement après un délai de
garde de quinze jours. Les colis pos-
taux qui sont ainsi retournés sont su-
jets â un second affranchissement égal
à l'affranchissement payé pour l'en-
voi. Le montant de cet affranchisse-
ment doit être Indiqué par le bureau
qui renvoie le colis, et II doit être
perçu de l'expéditeur avant que le
bureau auquel il a été retourné en ef-
fectue la remise. Le maître de poste
collera sur le colis des timbres d'In-
suffisance d'affranchissement (Post-
age due Stamps) pour le montant
perçu et 11 les oblitérera.
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L'eau et l'ivrogne. — Un célèbre
buveur qui n'avait Jamais bu d'eau,
demanda, à la fin de sa vie, un grand
gobelet d'eau en disant :
— Quand on meurt, il faut se ré-
conclilier avec ses ennemis.
• * •
Au restaurant. — Garçon, la carte !
— Voilà, messieurs. Ces messieurs
désirent-ils un filet madère ?
— Non.
— Un gigot braisé ?
— Nous verrons.
— Des pieds à la poulette ?
— Eh ! non. Donnez-nous un ueu de
répit.
Le garçon s'éloigne et revient
quelques Instants après :
— Messieurs, 11 n'en reste pllus !
LOGIQUE.
Un directeur de théâtre se plai-
gnait à une jeune actioe qu'elle fai-
sait toujours manquer les rénétitions,
parce qu'elle arrivait toujours en re-
tard.
Et la jolie actrice, de répondre à
son directeur :
— Vous n'avez qu'à me donner une
montre à répétition !
* • •
Au restaurant. — Garçon, ces huî-
tres ne sont pas fraîches.
— Monsieur doit se tromper ; au
surplus, je ne suis pas dedans.
— Ça ne prouve qu'une chose, mon
ami, c'est que vous n'êtes pas à yotr«
place.
156
«1
VILLE DE
MONTREAL
«1
Son Honneur le Maire. M. MEDETRIC MARTIN, M. P.
Bureau des commissaires :
Son Honneur le Maire MARTIN, prénident.
Joseph AiNET, A.-Guy Ross, Thomas Coté, Bugène-W. Villeneuve.
REPRESENTATION DES QUARTIERS
CHARGES D'ECHEiVIN
Saint- Jacques, J.-Adélard Brodeur.
Saint-Georges, Leslie-H. Boyd, C.R.
Sainte-Aline, Thomas O'Conne'l.
Sa.int-Joseph, WllUam-J. Hushion.
Saint-André, Joseph Ward.
Saint-Laurent, Louis Rubensteln.
Saint-Louis, Abraham Blumenthal.
Lafontaine, Eudore Dubeau.
Papineau, Joseph-A. Lamarre.
Sainte-Marie, A.-Herm. Denis, M. D.
Hochelaga, Emile Lafortune, M. D.
Saint-Jean-Bte, Georges Vandelac.
Saint-Gabriel, Joseph Elie.
Saint-Denis, Roméo Houle.
Saint-Henri, O.-H. Letourneau, M.D.
N.-D. de Grâces, Dugald Maodonald.
DeLorimier, Geo. Mayrand, M. P.P.
Laurier, Napoléon Turcot. M.P.P
Ahuntsic- Borde aux, G. Ménard, fils.
Mercier, Emery Larivière.
COMMISSION DE LEGISLATION
MM. les échevins Larivière, prési-
dent ; Boyd, O'Connell. Ménard, Bro-
deur, Mayrand, Turcot.
COMMISSIONS SPECIALES.
Réceptions.
Son Honneur le Maire.
MM. les échevins Dubeau, prési-
dent ; Rubenstein, Elie, Lamarre,
Houle, Ward, Vandelac, Macdonald.
BUREAU DE SANTE.
Son Honneur le Maire.
MM. les échevins Letourneau. pré-
sident ; Denis, Lafortune, Vandelac,
Ward, Hushion, Blumenthal.
Dr S. Boucher, directeur du bureau
municipal d'hygiène.
SUPPRESSION DE LA FUMEE.
MM. les échevins Elie, Letourneau,
Larivière, Hushion, Macc'onald, La-
fortune.
FAIRE DURER LE CHARBON. — Dissoudre une petite poignée k
soda à laver dans un seau d'eau chaude et en arroser le charbon.
157
VILLE DE MONTREAL — Suite.
Vlédérlc Martin est né
l Montréal en 1869. A
'ait ses études au col-
ège de Salnt-Eustache.
ancien manufacturier
le cigares. Elu repré-
iontant du quartier Pa-
3ineau
Ville en 1904. réélu en
1906. 1908 et 1912.
Député au parlement
fédéral depuis 1906.
Libéral. Elu maire de
Montréal le 6 avril
1914.
au conseil de
Son Honneur le Maire de Montréal.
M. MBDERIO MARTIN.
LES COMMISSAIRES
M. J. AINEY
M. Joseph Ainey est né à Montréal
l« 24 nov. 1864. A étudié dass ea
l'iille natale et à Deschambault. S'est
jccupé de la question ouvrière depuis
1885. A été élu président de la Fédé-
ration du Travail en 1897 et a rem-
pli plusieurs autres fonctions en rap-
port avec les intérêts ouvriers. Eln
commissaire de la ville de Montréal,
în 1910, réélu en 1914.
M. E.-W. VILLENEUVE
M. Eugène-W. Villeneuve est né â
Montréal le 30 mars 1865. Fit ses
îtudes à l'Académie Commerciale du
Plateau. Se consacra à plusieurs en-
treprises industrielles. A pris une
part active à la réforme municipale
lepuis une dizaine d'années. Elu com-
nissaire de la ville de Montréal en
L916.
M. T. COTE
M. Thomas Côté est né à Trois-Pis-
toles le 22 sept. 1869. Fit ses études
au séminaire de Quét>ec et à l'univer-
sité Laval. S'est consacré au journa- ■
lisme et a occupé plusieurs postes
importants dans le service civil. Elu
commissaire de la ville de Montréal
en 1914.
M. A. GUY ROSS
M. A. Guy Ross est né à Toronto
le 12 mars 1860. Fit ses études à
St. Andrews, Ecosse, et â Montréal.
S'occupa de finances, puis d'immeu-
bles, sous le nom de Ross & Co. Elu
commissaire de la ville de Montréal
en 1916.
158
VILLE DE MONTREAL — Suite.
MONTREAL.
FAITS INTÉBESSA]STS CONCERNAJ^TT LA MÉTKOPOLE DU CANADA.
Montréal est non seulement la
métropole du Canada, mais elle
tient aussi un des premiers rangs
parmi les grandes villes du mon-
de, tant sous le rapport de la po-
pulation, que sous celui du déve-
loppement intellectuel et celui de
l'énorme extension prise depuis
peu par son commerce et ses dif-
férentes industries.
Nous sommes redevables à M.
René Beauset, greffier-adjoint de
la Cité, des renseignements sui-
vants, puisés à des sources authen-
tiques, et qui donneront en peu de
mots une idée du développement
et de l'importance de Montréal.
La Ville de Montréal a une po-
pulation de 650,000 âmes, en ex-
cluant les municipalités adjacen-
tes, qui peuvent, cependant, être
considérées comme faisant partie
de la ville proprement dite. La
population totale, y compris la
banlieue, excède 750,000. Mont-
réau tient donc un des premiers
rangs parmi les grandes villes du
monde sous le rapport de la po-
pulation.
Le tableau suivant fait voir
l'augmentation graduelle de la po-
pulation de Montréal: —
1851 - 57,715 1891 - 211,302
1861 90.323 1901 - 277.829
1871 - 107.225 1911 - 522,377
1881 - 140,747, 1916 - 650,000
La suprématie de Montréal est
due à des avantages naturels
qu'aucune autre ville, au monde,
croyons-nous, ne possède. Bien que
l'océan soit à 1.000 milles de dis-
tance, c'est le port de mer national
du Canada. C'est le point où abou-
tissent les grands cours d'eau in-
térieurs qni débouchent du lac Su-
périeur. C'est aussi le terminus
des chemins de fer Canadien du
Pacifique, du Grand-Tronc et Ca-
nadien Nord (qui sont tous des
transcontinentaux) et c'est le siè-
ge principal des compagnies à qui
appartiennent les deux premiers
de ces chemins de fer.
Le port de Montréal, avec ses
nombreux entrepôts modernes, ses
vastes élévateurs et transporteurs
à grain, est un des ports océani-
ques les mieux outillés du monde.
Il contient environ 8 milles d'eau
profonde, avec facilités pour le
chargement et le déchargement des
cargaisons pour à peu près 100
navires.
Les transactions au Bureau de
compensation (Clearing House)
se sont chiffrées, pour l'année
1915, par $2,628,122.428. Ceci
place le ville de Montréal au six-
ième rang parmi les villes du con-
tinent américain en ce qui con-
cerne le volume des compensations
entre banques.
Il n'y a pas moins de 1400 in-
dustries a Montréal, parmi les-
quelles l'on compte d'immenses
manufactures de locomotives, de
wagons de chemin de fer, de pou-
tres de fer et d'acier, d'appareils
électriques, d'articles en caout-
chouc, de machines, de tabac, de
chaussures, de vêtements, de lai-
nages, de peinture, de meubles et
de voitures, des raffineries de su-
cre, des soieries, des filatures de
coton et des confiseries.
La Ville possède la plus grande
minoterie de l'empire britannique
— son rendement étant de 6,000
barils par 24 heures.
Montréal est le siège principal
des constilats étrangers.
.Les droits de douane perçus dans
le port de Montréal se montent â
environ $25.000,000 par année.
159
VILLE DE MONTREAIL — Suite.
Le fleuve Saint-Laurent, qui
passe vis-à-vis de la Ville, déverse
dans l'océan à peu près un tiers
de toute l'eau douce du globe. La
Ville se trouve au centre d'un dis-
trict riche en forces hydrauliques,
au moyen desquelles elle est éclai-
rée et approvisionnée d'énergie
électrique.
L'usine Angus, où l'on construit
et répare des locomotives et des
wagons, est un des plus grands
établissements du genre qu'il y ait
dans le monde. L'on y emploie
continuellement 5,000 hommes, et
en sus des multiples réparations
qui y sont faites pour le chemin de
fer Canadien du Pacifique, l'on y
construit du matériel roulant K
raison d'un train complet, tous les
jours.
Les principaux ateliers de la
Compagnie du chemin de fer du
Grand-Tronc pour la construction
et la réparation des wagons sont à
Montréal.
C'est à Montréal que se trouve
la plus importante des usines de
la " Canada Car and Foundry
Co.", dont les ventes brutes se
chiffrent par environ $16,000,000
annuellement.
Montréal est le centre de l'in-
dustrie de la fabrication des
chaussures ainsi que des indus-
tries textiles du Canada.
C'est à Montréal que se trou-
vent les abattoirs les plus considé-
rables qu'il y ait à l'est de Chi-
cago.
C'est aussi le centre des diffé-
rentes industries pour la manu-
tention du tabac, ainsi que de la
confection des vêtements.
Les plus grandes raffineries de
sucre du Canada sont à Montréal.
Montréal est le siège principal
non seulement des plus importan-
tes banques du Canada, mais aussi
des plus importantes compagnies
financières et commerciales, et
c'est en outre le siège principal
des compagnies de téléphone et de
télégraphe.
Montréal se développe plus vite,
toutes proportions gardées, qu'au-
cune autre ville du mcnr'e.
LA ROME DU NOUVEAU-MONDE.
Montréal renferme de nombreux
édifices historiques et est surtout
riche en magnifiques églises et en
institutions religieuses e* Juca-
tionnelles d'une architecture im-
posante, — au point qu'on l'a ap-
pelée la Rome du Nouveau-Monde.
Mentionnons spécialement :
La cathédrale St-Jacques, une
exacte reproduction (un tiers
moindre en grandeur) de la fa-
meuse cathédrale Saint-Pierre de
Rome.
L'église Notre-Dame, la plus
magnifique des églises canadien-
nes-françaises et celle qui occupe
le deuxième rang parmi les gran-
des églises du contiu' . Possède
la plus grosse cloche qu'il y ait en
Amérique (15 tonnes). Peut con-
tenir 18,000 personnes. L'on y voit
plusieurs peintures historiques.
jL'ancienne église Bonsecours.
L'église Saint-Patrice, l'église
mère des Irlandais catholiques.
La cathédrale "Christ Church,"
(anglicane).
L'église Saint-Jacques Méthodis-
te (la cathédrale du méthodisme
canadien ) .
Le château de Ramezay, cons-
truit en 1705, résidence des gou-
verneurs français et anglais et
quartier général de l'armée amé-
ricaine en 1775.
L'université McGill (anglaise)
et l'université Laval (française).
La nouvelle Galerie de Peinture,
rue Sherbrooke.
La nouvelle bibliothèque muni-
cipale, rue Sherbrooke.
160
VILLE DE MONTREAL — Suite.
KENSEIGNEMENTS UTILES SUK MONTBÊAX.
1915 -1916.
Population (approximativement) 650,000
Immeubles imposables $623,250,975
Immeubles exempts d'impôt $214,477,676
Dette de la Ville $90,804,475
Dette yer capita $ 165
Revenu de la Ville $ 12,304,971
Valeur des immeubles municipaux $ 30,689,320
Revenu brut de l'aqueduc $ 1,466,689
Chiffre de la taxe municipale. . .les $100 d'évaluation muni-
cipale $1.00
Pouvoir d'emprunt 12%
Chiffre de la taxe scolaire. Ecoles Catholiques Romaines .. 40c. les $100
Chiffre de la taxe scolaire, Ecoles Protestantes 50c. les $100
Chiffre de la taxe scolaire, Ecoles Neutres 50c. les $100
Superficie de la Ville .acres 25.750
Dimensions de la Ville milles 13x9
Rues milles 485
Rues pavées milles 200
Egouts en brique milles 360
Nombre de parcs publics 54
Superficie des parcs publics acres 840
Nombre de lampes à arc 3 639
Nombre de lampes h incandescence (80 bougies) 677
Nombre de lampes à incandescence (40 bougies) 364
Nombre de milles de voie simple, Cie des Tramways.. .. 261.64
Nombre d« personnes voiturées.. ; 226 593,018
Pourcentage payé à la Ville par la Cie des Tramways... $ 4721512
Nombre de permis de construction émis 2,081
Valeur des immeubles pour lesquels des permis de cons-
truction ont été émis $ 8 511221
Eau pompée pendant l'année gallons 19,755',873!959
Eau pompée par jour gallons 54,125,630
Consommation quotidienne per capita gallons 135-3
Arrivages de navires océaniques 484
Tonnage total 1657 726
Arrivages des navires des Provinces Maritimes 331
Tonnage total g03 545
Arrivages de navires de l'intérieur 8^572
Tonnage total 4 222 426
Prix du gaz les 1000 piods cubes ' $1.00
Prix de l'électricité Kilowatt-heure $0.05
Prix de l'eau évaluation du loyer 4%
Nombre de manufactures (recensement 1911).. .. .. 1104
Nombre d'employés (recensement 1911) ' 67.841
Taux du service téléphonique résidences $35 00
Taux du service téléphonique . .places d'affaires $55.00
Echanges des banques $2,628,1-22,428
6 161
VILLE DE MONTREAL — Suite.
Valeur des immeubles de la Commission des Ecoles Pro-
testantes $5,409,392
Nombre des élèves fréquentant ces écoles 25,117
Valeur des immeubles de la Commission des Ecoles Catho-
liques $4,769,116
Nombre des élèves fréquentant ces écoles 25,165
Revenu des douanes $24,116,304
Recettes brutes des postes. . ..' $ 1,590,395
Mandats-poste émis $ 3,192,507
Mandats et bons de poste payés $ 5,463,952
TARIF DES VOITURES DE LOUAGE
De la Cité de Montréal.
Règlement adopté le i juin 1913.
5^
<
VOITURES A UN CHEVAL
Temps alloué — Un quart d'heure.
Pour 1 ou 2 personnes.. 50 cts
Pour 3 ou 4 personnes. . 75 cts
Temps alloué — Une demi-heure.
Pour 1 ou 2 personnes.. 75 cts
Pour 3 ou 4 personnes ... $1 . 00
Temps alloué — Trois quarts
d'heure.
Pour
Pour
Pour
Pour
personnes,
personnes .
A l'heure.
ou 2
ou 4
personnes .
personnes .
.$1.00
.$1.25
.$1 25
.$1.50
VOITURES A DEUX CHEVAUX
Temps alloué — Un quart d'heure.
Pour 1 ou 2 personnes. . .75 cts
Pour 3 ou 4 personnes. . .$1.00
Temps alloué — Une demi-heure.
Pour 1 ou 2 personnes ...$1.00
Pour 3 ou 4 personnes. . .$1.25
Tevips
alloué — Trois
d'heure.
quarts
Pour 1
Pour 3
ou 2 personnes,
ou 4 personnes.
A l'heure.
. .$1.50
..$1.75
Pour 1
Pour 3
ou 2 personnes .
ou 4 personnes .
..$1.75
. .$2.00
BAGAGE.
Pour toute malle portée sur l'une
des voitures susdites — 25 cts.
Nulle charge pour les sacs de voya-
ge, valises, boîtes ou paquets suscep-
tiMes d'être portés à la main.
o. Les fractions d'heure, pour les
courses au delà d'une heure, seront
payées au pro rata des charges ci-
haut étahlies. Le tarif ci-dessus s'ap-
plique à toute course dans les limites
de la Cité de Montréail, quand même
il faudrait traverser une municipa-
lité voisine pour se rendre à destina-
tion.
î). Pour les courses entre minuit et
quatre heures du matin, il sera payé
cinquante pour cent en sus des char-
ges ci-dessus.
c. Les charges ci-dessus s'appli-
quent aussi à toute course en dehors
des limites de la cité, ' pourvu que
l'engagement soit fait en dedans de
telles ilimites.
d. Ne sont pas inclus dans le mot
" personnes " dans le dit cahier, et
sont exempts de charge, les enfants
au-dessous de cinq ans portés sur les
genoux de leurs parents ou gardiens.
e. Le mot " course " partout où il
se rencontre dans le cahier doit être
interprété comme admettant les ar-
rêta (stoppages), dans la limite du
temps fixé pour telle course.
162
VILLE DE MONTREAL — Suite.
CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA CHAMBRE DE
COMMERCE DU DISTRICT DE MONTREAL
'résident: M. Ludger Gravel, né-
iant, 26, Place Jacques-Cartier,
er Vice - Président : M. J.-E.-C.
)UST, architecte, 180, rue St-Jac-
èma Vice-Président: M. Joseph
NTAL, négociant en grain, 59, rue
'ierre.
'résorier : M. Jos. Filiatrault^
priétaire de la maison Joseph Fi-
rault, 429, rue St-Laurent.
'ecrétaires; M. Rodolphe Bédabd,
:.C., comptable expert, 137, rue
5111. M. LÉON Lorrain, sécrétai-
adjoint, 76, rue St-Gabriel.
ivocats-Conseils : M. Ed. Fabre-
îVETER, C. R., 615, Edifice Domi-
n Express. M. Léon Garneau, C.
86, rue Notre-Dame Ouest.
lonseillers: MM. J.-B. BaiUargeon,
repreneur de camionnage, 326. rue
tarie Est ; M. Oscar-F. Berthlau-
, maire de St-Bruno ; M. A.-N.
Kleur, négociant. 140, rue Cres-
t ; M. J.-N. Cabana, de Cabana
>res, 252, Ave. Laurier Ouest ; J.-
N. Chevrier, gérant du Devoir, 43,
rue St-Vincent ; M. Eugène Desma-
rais, marchand d'ornements d'églises,
21, rue Notre-Dame Ouest ; M. L.-C.
de Tonnancour, marchand-tailleur,
61. rue Notre-Dame Est ; M. A.-P.
Frigon, de St-Cyr, Gonthier & Fri-
gon, 103, rue St-Frs-Xavier ; M. Léon
Gagné, jr, de la Rockland Lumber
Co., 42, rue St-Denis ; Lt.-Col. Gear,
de la Cie R. Ref«rd. 26, rue St-Sa-
crement ; M. Raoul Grothé, de L.-0.
Grothé & Cie, 556 rue St-Laurent ;
M. Alfred Jeannette, de L.-H. Hébert
& Cie, 23, rue St-Paul Est ; M. J.-O.
Labreoque, marchand de charbon,
141, rue Wolfe ; M. Alfred Lambert,
manufacturier de chaussures, 16, me
Notre-Dame Ouest ; M. A.-S. Lava>l-
lée, marchand de chaussures, 101. rue
St-Laurent ; M. C.-E. Martin, de P.-
P. Martin & Cie, 50. rue St-Paul
Ouest ; M. Emile Rolland, d« l'Im-
primerie Moderne, 39, rue Dowd ; M.
J.-H.-Paul Saucier, représentant de
commerce. 99, bouH. St- Joseph Ouest;
M. W.-A. 'Wayland, gérant de la Cie
des Frais Funéraires, 242. rue Ste-
Catherlne Est ; Hon J.-M. Wllson,
de la Cie Boivin, Wilson, 468. rue St-
Paul Ouest.
MEMBRES EX-OFFICIO DU CONSEIL
inciens présidents : M. H. Lapor-
de " Laporte, Martin & Cie," 584,
I St-Paul Ouest ; M. Joseph Con-
it, pharmacien, 231, rue Notre-
me Est ; M. L.-E. Geoffrion, finan-
r. 284, rue Lagauchetière Ouest ;
H.-A.-A. Brault. ancien négociant,
?, rue Davard, Outremont : M. C-
CatelH, ancien industriel. 626,
!. H6tel-de-Ville : M. I?aïe Prêfon-
ne, financier. 425. Transportation
Ig. ; M. O.-S. Perrault, gérant de
nperial Tobacco, 900, rue St-An-
ne ; M. Frédéric-C. Larivière, mar-
ind-quincaillier, 911, rue St-Lau-
it ; M. Armand Chaput, de L. Cha-
t, Fils & Cie. 2, rue de Brésoles ;
le Général Labelle, de la St-Law-
rence Flour Mills, 1110. rue Notre-
Dame Ouest : M. Adélard Fortier, de
îa Montréal Dairy Co.. 290. Ave. Pa-
pinpau ; M. Frank Pauzé. marchand
de bols, 326, Avenue Oreen.
Anciens Vice-Prési-dents et tréso-
riers : Hon. M. Alph. Racine, 70, rue
St-Paul Ouest ; M. TTbald© Gwranà,
48, rue Notre-Dame Ouest : M. L.-J.-
A. Surveyer. 52. rue St-Laurent ; M.
S.-D. Joubert, 338, rue Notre-Dame
Ouest ; M. J.;B.-A. Lanotot, 213, rue
St-Lajurent : M. tToseph Fortier, 210
rue Notre-Dame Ouest ; M. Geo. Gon-
thier, 103, rue St-Frs-XavIer ; M.
J.-A.-E. Gauvin, 850, rue Ste-Cathe-
rine Est.
CHASSER LES MITES. — Les mites détestent l'odeur de l'encre d'im-
primerie et du cèdre. Une malle ordinaire tapissée de journaux propres
sous lesquels on a mis de petits morceaux de boîtes à cigares fait un coffre
à fourrures ou vêtements très sûr et bon marché.
163
VIIXE DE MONTREAL— Suite.
HOPITAL NOTRE-DAME
351, rue Notre-Dame est
MONTREAL
Présidents d'honneur :
Sir LoMER GouiN ; Sir Rodolphe Forget.
Bureau d'administration :
Président : M. le Docteur E. P. LachapEllë.
1er Vice-Président : M. Gaspard DeSerres.
2ème Vice-Président : M. TrEfflé BastiEn.
Trésorier : M. Tancrède Bienvenu.
Secrétaire et Assistant Trésorier : M. le Docteur L. A. Lessard.
Mgr W. C. Martin, M. le Docteur L. de L. Harwood,
M. l'abbé R. Labelle, P.S.S. M. J. U. Emard,
Son Honneur le Maire de Montréal, M. T. W. McAnulty,
M. J. A. Richard, M. J. N. Dupuis,
M. Edouard Gohier, M. le Docteur B. G. Bourgeois»
Chapelain :
Monsieur l'abbé E. ChoquET.
Surintendant Général :
Monsieur le Docteur L. de L. Harwood,
L'Hôpital Notre-Dame, fondé en 1880, termine avec 1916, sa trente-
sixième année d'existence. La somme de bien accompli pendant ces
trente-six années est certainement incalculable ; à preuve, les milliers
et les milliers de malades qui ont été soignés dans ses salles et dans
ses dispensaires, et qui sont venus, non seulement de Montréal, mais
de toutes les paroisses de la Province de Québec. Un coup d'œil jeté
sur le rapport de 1915, nous révèle les chiffres suivants : Nombre de
malades hospitalisés dans les salles : 2225 : section Saint-Paul, 90.3 :
en tout: 3,128 ; formant im total de jours d'hospitalisation de 64,766.
Le nombre de consultations données dans les dispensaires a été de
22.646 ; et le nombre de prescriptions remplies à la pharmacie, de
48.979-
Il faut noter que la très grande majorité de ces malades sont des
indigents, que l'Hôpital a dû soigner, et à qui elle a dû fournir des
médicaments, gratuitement ou à peu près. Et cependant, l'Institution
dépend elle-même de la charité publique pour son existence.
C'est pourquoi le Bureau des Administrateurs sollicite vivement de
toutes les personnes généreuses et charitables de la Province, des dons
et souscriptions, qui lui permettront de poursuivre son œuvre, et de
lui donner encore plus d'extension.
Les commissions scolaires ont maintenant le droit de souscrire aux
œuvres religieuses, patriotiques, nationales, etc. Quelle œuvre est plus
digne de leur attention, que l'Hôpital Notre-Dame, — une institution
Canadienne-française et catholique — sous le toit duquel, les malades
pauvres sont reçus toujours avec bienveillance, et soignés" avec dé-
vouement.
Donnons donc à l'Hôpital, et contribuons au soulagement des mal-
heureux.
164
VILXE DE MONTREAL — Suite.
TABLEAU DE LA NAVIGATION
Ouverture de la
Clôture delà
Premier arri-
Dernier départ
Année
navigation.
navigation.
vage de la mer.
pour la mer.
1851
11 avril
9déc.
28 avril
19 nov.
1852
25 "
18 ••'
2 mai
27 "
1853
15 "
15 "
28 avril
26 '•
1854
25 "
6 ••
20 mal
23 "
/1855
. 28 "
12 "
9 "
20 '•
1856
24 '•
3 "
30 avril
24 "
1857
18 "
13 "
1 mal
25 "
1858
9 "
12 "
30 avril
24 "
1869
4 "
11 '•
3 mal
20 "
1860
10 "
7 "
30 avril
25 "
1861
24 "
22 '•
27 "
4 déc.
1862
23 "
7 "
28 "
27 nov.
1863
25 "
12 "
6 mai
26 "
1864
13 "
11 "
28 avril
7 déc.
1865
10 '•
16 '•
3 mal
24 nov.
1866
19 "
15 "
1 "
28 "
1867
22 '•
6 "
4 "
29 '*
1868
7 "
» •'
4 "
27 "
1869
25 "
6 "
30 avril
24 '•
1870
18 "
18 "
23 "
37 '•
1871
8 "
1 "
22 "
29 '•
1872
1 mal
8 "
5 mal
23 "
1873
25 avril
26 nov.
4 "
21 ••
1874
25 "
13 déc.
11 "
21 "
1875
3 mai
29 nov.
9 "
22 "
1876
27 avril
10 déc.
8 "
23 "
1877
17 "
2jan,78
29 avril
24 "
1878
30 mars
23 déc.
20 "
24 "
1879
24 avril
19 "
1 mai
24 "
1880
17 "
3 "
2 "
22 "
1881
21 "
2jan.,82
26 avril
23 "
1882
11 "
9 déc.
6 mai
21 '•
1883
27 "
16 "
5 "
20 "
1884
22 "
18 "
2 "
20 »
1885
6 mai
7 "
8 "
20 "
1886
24 avril
4 "
30 avril
25 "
1887
1 mai
23 "
3 mal
28 "
1888
29 avril
14 "
4 "
22 "
1889
14 •'
29 "
27 avril
23 "
1890
14 "
3 "
30 "
24 '•
1891
17 "
17 "
27 "
21 *•
1892
13 "
23 "
23 "
27 '•
1803
24 "
4 "
3 mai
23 "
1894
12 "
26 "
27 avril
24 '•
1895
20 "
6 "
27 "
25 '♦
1896
22 '•
19 "
28 "
23 "
1897
17 "
19 "
30 "
24 "
1898
31 mars
12 •*
26 "
28 "
1899
24 avril
30 "
27 "
29 '•
1900
21 "
10 "
26 "
3 déc.
1901
21 "
10 "
25 "
25 nov.
1902
3 "
8 "
7 »
4 déc.
1903
2 "
10 "
26 "
28 nov.
1904
25 "
9 '•
4 mal
27 "
1905
19 "
12 "
2 "
30 "
1906
20 "
5 "
28 avril
2 déc.
1907
23 •'
15 "
2 mal
29 noT,
1908
29 •'
10 "
30 avril
26 "
1909
19 <•
1 "
23 "
25 "
1910
3 "
10 ••
11 "
Idée.
19U
26 "
30 nov.
29 "
2 "
1912
29 avril
15 déc.
2 mai
2 "
1913
16 "
27 "
21 avril
29 nov.
1914
22 "
15 "
29 "
4 déc.
1915
18 "
13 "
28 "
29 nov.
1916
20 avril
1 mai
165
UNIVERSITÉ
LAVAL
Cardinal Protecteur. — L'Emi-
nentissime Domiinique Sérafiiii, car-
■dmal-ip rétro de Qa Sainte Eglise Ro-
maine, du titre de Sainte-Cécile, pré-
fet général de la Saorée Congrégation
de la Propagande.
•Conseil Supérieur établi par la
Bulle " Inter varias sollicitudines,"
pour la haute surveillance de la fol
■et des mœurs, NN. SS. les Archevê-
■ques et Evoques de la province de
Québec.
PERSONNEL DE L'UNIVERSITE
LAVAL DE MONTREAL.
Pour l'année 1916-1917.
Vice-chancelier apostolique. — S. G.
Mg^r Paul Brucbési. archevêque de
Montréal.
Vice-recteur. — Mgr Gaspard Dauth,
Prélat de la Maison de Sa Sainteté,
Chanoine de la Métropole de Mont-
réal.
Secrétaire - général. — M. l'abbé
'Emile Chartler.
ADMINISTRATEURS
Officiera. — S. G. Mgr Paul Bru-
chési, Arch. de Montréal. Président ;
Mgr G, Dauth, Vice-Reoteur ;
1er Vice-Président ;
2e Vice-Président ;
Seorétaire.
Membres ex-officio. — S. G. Mgr
Paul Larocque, Evêque de Sherbroo-
ke ; S. G. Mgr Joseph-Médard Emard,
Evêque de Valleyfield ; S. G. Mgr J.-
■G.-L. Forbes, Evêque de Joliette ;
S. G. Mgr X. Bernard, Bvêoue de St-
Hyaointhe ; M. l'abbé Charles Lecoq,
Suipérieur du Séminaire de Saint-Sull-
piee de Montréal ; M. l'abbé F. Le-
landais. Doyen de la Faculté de Théo-
logie ; Sir Horace Archambeault,
Doyen de la Faculté do Droit ; M. le
Dr E. Persillier-Lachapelle, Doyen de
la Faculté de Médecine ;
Doyen de la Faculté
des Arts.
Membres à vie (désignés par le sta-
tut 55-56 Victoria, ch. 64). — L'hon.
M. L.-O. Taillon, avocat, ajicien pre-
imier ministre du gouvernement pro-
vincial, ancien ministre du gouverne-
ment fédéral, membre du Conseil Pri-
vé de Sa Majesté ; l'hon. M. Louis
Telller, ancien juge à la cour Supé-
rieure.
Membres élus pour cinq ans. — M.
il'abbé J.-E. Dorveau, P.S.S. Dédégué
do la Faculté d© Théologie ; l'hono-
rable juge L.-P. Demers, Délégué de
la Faculté de Droit ; M. le Dr
L.-E. Desjardins, Délégué de la Fa-
culté de Médecine ; M. E. Marxceau,
Délégué de la Faculté des Arts ; M.
l'abbé C. Chauimont, Délégué du Pe-
tit Séminaire de iSte-Thérôse ; M.
O. Gagnon, Supérieur et Délégué
du Petit-Séminaire de Sherbrooke ;
Mgr Ph. Choquette, Délégué du Pe-
tit Séminaire de Saint-Hyacinthe ;
M. le chanoine G.-V. Villeneuve, Dé-
légué du Collège de l'Assomption ; le
R. Père Roberge, C.S.V., asst.-Prov.
des Oleros de St-Viateur, Délégué du
Collège de Joliette ; le R. Père E.
Hébert, Supérieur et Délégué du Col-
lège de St-Laurent ; le R. P. A.-D.
Richard, C.S.V., Délégué du Collège
Bourget ; M. l'abbé R. Labelle, Délé-
gué du Collêige de Montréal ; M. l'ab-
bé A. -P. Sabourin, Délégué de Valiley-
field ; M. l'abbé A. Papineau, Supé-
rieur et Délégué du Collège de Saint-
Jean ; l'hon. M. Eugène Lafontaine,
juge à la cour supérieure, professeur
à la Faculté de Droit, Délégué des
gradués de la Faculté ; Thon. R. Le-
mleux, Délégué des gradués de la Fa-
culté de Droit ; M. le Dr E. St-Jac-
FACILITER LE REPASSAGE. — Si vous employez de l'eau savonneuse
pour faire l'amidon, votre repassage sera plus brillant et il est moins pro-
bable que les fers colleront.
166
UNIVERSITE LAVAL ET EDUCATION — Suite.
ques, Délégué des gradués de la Fa-
culté de Médecine ; le T.-R. Père
Edouard Lecompte, S. J. : l'hon. M. N.
Pérodeau, conseiller législatif ; M. le
Dr J.-O. Camirand ; Sir Rodolphe
Forget. membre du Parlement fédé-
ral ; l'hon. M. J.-M. Tellier, juge à
la cour supérieure ; M. Hormisdas
Laporte ; M. le Dr G. Villeneuve.
GOUVERNEURS
Ex-Officio. — Mgr G. Dauth, Vioe-
Recteur, Prélat de la Maison de Sa
Sainteté.
Délégués. — Mgr W.-C. Martin,
Prélat de la Maison de Sa Sainteté,
Délégué de Mgr l'archevêque de Mont-
réal ; M. l'abbé Troie, P.S.S.. Délégué
de M. le Supérieur de St-Sulpice de
Montréall.
Membres élus pour cinq ans. — Sir
Ls-Amable Jette, ex-juge en chef de
la Cour du Banc du Roi ; l'hon. A.
Thibaudeau, sénateur ; Mgr A. -P. Du-
buc. Prélat de la Maison de Sa Sain-
teté, Chanoine honoraire de la Mé-
tropole de Montréal ; Sir Thomas-
G. Shaughnessy. Chevalier de l'Ordre
de St-Michel et de St-Georgea ; l'hon.
Jérémie-L. Dêcarie ; M. Clarence F.
Smith.
Comité exécutif des Gouverneurs. —
L'hon. L.-O. Loranger. Président ; M.
Z. Hébert, 1er Vice-Président ; M. C-
P. Smith. 2e Vice-Président : Mgr G.
Dauth, Vice-Recteur.
Secrétaire du Bureau des Gouver-
neurs. —
Faculté de Théologie. 857, rue
Sherbrooke ouest. — Doyen, M. Fer-
dinand-Louis Lelandals, P. S. S. —
Secrétaire, M. Jean-Etienne Dorvaux,
P . S . S . — Nombre d'étudiants : 281.
Faculté de Droit. 185, rue St-
Denis. — Doyen, Sir Horace Archam-
beault. — Secrétaire: M. Antonio Per-
rault. — Nombre d'étudiants : 125.
Faculté de Médecin-e, 185, rue
St-Denis. — Doyen. M. Emmanuel
Persil lier-La chapelle. — ■ Secrétaire :
M. Louis - D. Mignault. — Nombre
d'étudiants: 162.
Faculté des Abts. 185, rue St-
Denis. — Pro-doyen, Mgr G. Dauth.
— Secrétaires : MM. les abbés A.
Curotte et Emile Chartier. — Nom-
bre d'étudiants : 15.
Ecole polytechnique de Mont-
réal, 228, rue sst-Denis. — An-
nexée à la Faculté des Arts. — Prin-
cipal: M. Ernest Maroeau. — Direc-
teur des Etudes: M. Alfred Fyen. —
Nombre d'étudiants : 131.
ECOLE DE MÉDECINE COMPARÉE ET
DE SCIENCE VÉTÉRINAIRE, rue De-
Montigny Est. — Agrégée à l'Uni-
versité.— Président: M. E. Persillier-
Lachapelle, D. M. — Directeur et Se-
crétaire : M. F. -T. Daubigny, Médecin
Vétérinaire. — Nombre d'étudiants :
53.
Ecole de Chibuegie Dentaire de
Montréal, rue St-Hubert. — An-
nexée à l'Université. — Président et
Directeur : M. Eudore Dubeau, D.D.S.
— Vice-Président et Registrateur :
M. Joseph Nolin, D. D. S. — Secré-
taire-trésorier ; M. J.-G.-A. Gendreau,
D.D.S. — Nombre d'étudiants : 125.
Ecole de Pharmacie. — Affiliée à
l'Université, 185, rue St-Denis. —
Président : M. Joseph Contant. —
Tice-Président : J.-E.-W. Lecours. —
Secrétaire-directeur: A.-J. Laurence,
395, rue St-Denis. — Trésorier : Ed.
Vadboncœur. — Nombre d'étudiants :
124.
Institut Agricole lyOKA. — Affi-
lié à l'Université. — Directeur-géné-
ral : Rév. Père Jean-de-la-Croix. —
Directetir des études scientifiques, M.
L.-J.-A. Marsan, La Trappe, P. Q. —
Nombre d'étudiants : 172.
Ecole d'Enseignt;ment Supérieur
POUR LES jeunes FILLES. — Affiliée
à l'Université. — Directrice : Sœur
Ste-Amne-Marie, 1010, rue Sherbroo-
ke. — Nombre d'étudiantes : 884.
Enseignement secondaire moder-
ne, DESTINÉ AUX CONGRÉGATIONS EN-
SEIGNANTES AFFILIÉES A L-^TNIVER-
siTÉ. — Nombre d'étu-diants : 80.
Ecole des Hautes Etudes Com-
irERCiALES DE MONTRÉAL. 399. Ave-
nue Viger. — Affiliée à l'Université.
— Président: M. Isaïe Préfontaine.
— Directeur : M. H. Laureys. —
Nombre d'étudiants : 79.
Nombre des étudiants pour l'année
1915-1916: 2,231.
NETTOYER LE JAIS. — Brosser d'abord le jais pour enlever la pous-
sière, appliquer un peu d'huile d'olive avec un pinceau et polir avec une
peau de chamois.
167
UNIVERSITE LAVAL ET EDUCATION — Suite.
ECOLE DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES
L'Ecole des Hautes Etudes
Commerciales, créée par le Gou-
vernement de Sir Lomer Gouin
en 1907 et affiliée à l'Univer-
sité Laval depuis 1915. a pour but
principal de d nner, par un ensei-
gnement universitaire, aux jeunes
gens qui se destinent aux car-
rières du commerce et de l'indus-
trie, une instruction à la fois so-
lide et pratique.
C'est la seule Ecole du genre
au Canada.
Elle est située au Carré Viger,
à Montréal, et dispose, comme la
vignette ci-contre l'indique, de bâ-
timents spacieux et d'ailleurs fort
bien aménagés. Son outillage est
des plus modernes et l'enseigne-
ment qui s'y donne forme le juge-
ment et développe au plus haut
point l'esprit d'observation et
d'entreprise des étudiants.
Tous les pères de famille qui
destinent leurs enfants au com-
merce ou à l'industrie devraient
avoir à cœur de se renseigner sur
cette école et, après s'être rendus
compte des bienfaits que l'ins-
truction qui y est donnée procu-
rera à leurs enfants ne devraient
pas hésiter à faire les petites dé-
penses nécessaires pour permet-
tre à ceux-ci d'y continuer leurs
études. L'instruction est à la base
de toute réussite. Sans elle, dans
n'importe quelle carrière, on tâ-
tonne; grâce à elle, au contraire,
la route du succès est tracée bien
droite et les obstacles sont dimi-
nués, autant qu'il est possible. Le
haut commerce, l'industrie, la fi-
nance recherchent, plus que ja-
mais, l'aide d'hommes instruits au
courant des méthodes modernes :
l'enseignement de l'Ecole des
Hautes Etudes répond à tous
leurs besoins.
Les matières qui sont enseignées
à l'Ecole des Hautes Etudes sont
très variées et comportent, répar-
tis sur trois an 'es : Des cours
de sciences commerciales théori-
ques (opérations commerciales,
arithmétiques, algèbre commer-
ciale, etc.), des cours de droit
(civil, commercial, industriel),
des cours de sciences (chimie,
physique) et leurs développements
spécialement en ce qui concerne
168
UNIVERSITE LAVAL ET EDUCATION — Suite.
l'industrie (technologie et pro-
duits industriels) ; des cours de
culture générale (l'économie po-
litique, la géographie économi-
que) ; et des cours essentielle-
ment pratiques (le Bureau Com-
mercial, la comptabilité pratique,
la correspondance commerciale
anglaise et française, les visites
industrielles, la publicité, la sténo-
dactylographie, etc).
Ce petit aperçu des principaux
cours de l'Ecole des Hautes Etu-
des Commerciales permettra, mê-
me aux moins initiés, de se ren-
dre compte des services immenses
que cette école est appelée à ren-
dre à la race canadienne-fran-
çaise en ce qui concerne la for-
mation des hommes d'affaires, in-
dustriels et financiers, c'est-à-dire
de ceux qui auront en main l'ave-
nir économique du Canada et dont
dépendra en conséquence la pros-
périté industrielle et commerciale
de notre belle province.
L'Ecole admet en première an-
née sans examen les bacheliers es
Sciences, es Arts ou es Lettres et
les diplômés de certaines acadé-
mies commerciales.
L'examen d'entrée est obliga-
toire pour tous les autres.
Une année préparatoire est éta-
blie à l'Ecole même.
Les élèves de la Commission
des Ecoles Catholiques de Mont-
réal, qui ont obtenu leurs certifi-
cats d'études du degré académique
peuvent suivre gratuitement les
cours de l'année préparatoire.
Des bourses d'études, créées par
le Gouvernement de la Province
de Québec, et donnant droit à la
fréquentation gratuite des cours,
sont accordées aux étudiants les
plus méritants.
Une loi spéciale, promulguée le
ig février 1914, donne, aux étu-
diants de l'Ecole des Hautes Etu-
des Commerciales, qui remplissent
les conditio-s exigées, le droit
d'être admis en qualité de membre
dans " L'Insfitut des Comptables
et Auditeurs de la Province de
Québec " ou dans " L'Association
des Comptables de Montréal ",
sans subir les examens générale-
ment requis.
Pour tous renseignements, pros-
pectus, etc., s'adresser à
L'ECOLE DES HAUTES
ETUDES COMMERCIALES,
399, avenue Viger, Montréal
CAPACITE DES BOITES DE DIVERSES MESURES
Une boîte de 24 pouces de lon-
gueur sur 16 pouce-, de largeur
et 28 pouces de profondeur con-
tient un baril ou trois minots-
Une boîte de 24 pouces de lon-
gueur sur 16 pouces de largeur et
14 pouces de profondeur contient
un minot et demi.
Une boîte de 16 pouces carrés
et de 2/5 de profondeur contient
un minot.
Une boîte de 16 pouces de lon-
gueur sur 82/5 pouces de largeur
et 8 pouces de profondeur, con-
tient un demi-minot.
Une boîte de 8 pouces par 8 2/5
pouces carrés et ' pouces de pro-
fondeur contient un quart de mi-
not.
Une boîte de 8 p-uces carrés et
4 1/5 pouces de profondeur con-
tient un gallon.
Une boîte de 8 pouces par 4
pouces carrés et 44/5 pouces de
profondeur contient un demi-gal-
lon.
Une boîte de 4 pouces par 4
pouces carrés, et 4 1/5 de profon-
deur contient une pinte.
Une boîte de 4 pieds de lon-
gueur par 3 pied^ 5 pouces de lar-
geur et 2 pieds 8 pouces de pro-
fondeur contient une tonne de
charbon.
169
UinVERSITE LAVAL ET EDUCATION — Suite.
MAISONS D'EDUCATION CATHOLIQUES
1. _ ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
Université Laval à Montréal. — Fa-
îulté de Théologie. — 4 ans, après deux
mnées de philosophie ecolastlque. Ensel-
jnement et pension au grand Bêmlnalre :
Université Laval à ûuébec. — Mêmes
létails que pour l'Univorsité à Montréal,
sauf qu'il n'y a pas à Québec d'Ecole
Pon.vtechnlque, ni d'Ecole de Science vé-
térinaire. Enseignement et pension :
J160 par an au grand séminaire.
Faculté de Droit. — 5 ans. Cours: $80
par an, plus JS.OO d'inscription an-
nuelle.
Faculté de Médecine, — 5 ans. Cours:
JlOO par an, plus $5.00 d'inscription an-
nuf-lle, et plus les frais d'hOpitaux.
Faculté des Arts, — Elèves Inscrits :
$25 par terme ; non Inscrits : $30 par
terme.
Ecole Polytechnique, comprenant deux
aivisions : les ingénieurs et les archi-
tectes. — 4 ans. Cours : de $110 à $150
par an.
Ecole de Science vétérinaire. — 3 ans.
Cours : $50 par an. Bourses du gouver-
nement provincial.
Ecole de Chirurgie dentaire. — 4 ans.
Cours : $160 par an.
Ecole de Pharmacie. — 3 ans. Prix
des cours : $85 par année environ.
2. — ENSEIGNEMENT CLASSiaUE.
Petit Séminaire de ' Montréal dirigé
par MM. de Saint-Sulpice. Pensionnaires:
$140.
Petit Séminaire de Québec. — Pen-
sionnaires : $140.
Collège Sainte-Marie, dirigé par les
Pères Jésuites, à Montréal. Pensionnai-
res : $200. Externes : $60.
Collège Loyola, dirigé par le» Pères
Jésuites, et où l'enseignement se fait en
anglais. Pensionnaires : $250. Externes :
$40.
Collège de Lévis. — Pensionnaires :
$150.
Collège de l'Assomption, — Pension-
naires : $140.
Séminaire de Chiooutimi. — Pension-
naires : $125.
Collège de Joliette, — Pensionnaires :
$140.
Collège de Nicolet. — Pensionnaires :
$150.
Collège (Bourget) de Rigaud. — Pen-
sionnaires : $150.
Séminaire de RimouskI. — Pension-
naires : $150.
Séminaire de St-Hyacinthe, — Pen-
sionnaires : $150.
Collège de St-Laurent. — Pensionnai-
res : $165.
170
Collège de Ste-Anne de la Focatière.—
Pensionnaires : $150.
Séminaire de Ste-Thérêse, — Pen-
sionnaires : $140.
Séminaire de Sherbrooke, — Pension-
naires : $164 a $174.
Séminaire de Trois-Rivières. — Pen-
sionnaires : $14.T.
Collège de Valleyfleld, — Pensionnai-
res : $150.
Collège de St-Jean, P. Q. — Pension-
nalres : $130.
Collège de Mont-Laurier. — Pension-
naires : $130.
Parmi ces Institurtions, les suivantes
donnent également le cours commercial:
L' Assomption, Chicoutiml, Joliette, Ni-
colet, Rigauil, RimouskI, St-Laurent,
Ste-Anne de la Pocatière, Ste-Thérèse,
Sherbrooke, TroIs-Rivlères, Valleyfleld,
St-Jean et Mont-Laurier.
Cours Leblond de Brumath, — Fondé
en 1878, 355, rue St -Denis, Montréal.
Cours classique rapide, et préparation
des jeunes gens qui veulent étudier la
médecine, l'art dentaire, la pharmacie,
en un mot, préparation à tous les exa-
mens : Prix : $10 par mois.
Les deux écoles normales Jacques-Car-
tier, a Montréal, et Laval, à Québec,
donnent à leurs élèves les rudlmeints du
latin, de la philosophie, etc., et leur en-
seignent également un peu les matières
du cours commercial. Le but de ces éco-
les est de foirimer des instituteurs. Pen-
sionnaires: $111, mais un certain nom-
bre de bourses sont accordées chaque
année.
3, — ENSEIGNEMENT TECHNiaUE.
1. Ecole des Hautes Etudes Commer-
ciales à Montréal, sous la directien do
M. H. Laureys. — 3 ans, la 4ème année
étant f.icultative. Environ $100 par an.
Des bourses sont accordées aii concours.
2. Ecole Technique, à Montréal ot à
Québec, sous la direction de M. Mâche-
ras, — 3 ans, $3, $4 ou $5 par mois.
Des bourses sont accordées par le gou-
vernement.
3. Ecole centrale de Préparation et
d'Arpentage, à Québec, — 3 ans, $75 ou
$90 par an.
4. Ecole Forestière, à Québec. — 3
ans, $75 ou $90 par an. 10 bourses sont
accordées annuellement par le gouver-
nement.
4, — ENSEIGNEMENT COMMERCIAl.
A MONTREAL,
Les Commissaires des écoles catholi-
ques de Montréal sont nommés ci-des-
sous avec la date de leur dernière no-
mination :
UNIVERSITE LAVAL ET EDUCATION — Suite.
MoTuselgaenr Emile Roy, président,
1916 ; SI. le chanoine W. O'Meara, 1914;
M. l'abbé Aut. Corbeil, 1915 ; le Juge
E. Lafontaine, 1915 ; le Docteur J. P.
Décarie, 1916 ; Jos. McLaughlin, 1914 ;
Napoléon Glroux, 1915 ; l'écherin E. La-
rivière, 1914 ; l'échevin O. H. Létour-
nean, 1916.
Directeur général des écoles: M. J. N.
Perrault. Visiteur des écoles : MM. les
abbés N. Dubois et J. N. Dupuls.
Jusqu'en 1911, le territoire administré
par la commission était borné appro-
ximativement : au nord, par la rue Du-
luth : à l'ouest, par les rues Canning
et Closse ; au sud, par le fleuve ; à
l'est, par la rue Frontenac. En avril
1911 la municipalité scolaire de Beauri-
vage (Longue-Pointe) était annexée à
celle de Montréal ; puis en 1915 et 1916
la législature sanctionnait l'annexion des
dix municipalités dont les noms suivent:
Salnt-Maxe, Saint-Anselme, Parc-Am-
herst, Saint-Zotique, Tétraultville. Mal-
eonneuve, C8te-Visitation, Saint-Edouard,
Vnieray et Saint-Michel Archange.
Messieurs les Commissaires des écoles
catholiques ont la charge de 33 écoles
de garçons dont 11 sont des* écoles laï-
ques, et 22 sont tenues par des reli-
gieux. L'enseignement y est grattrit,
mais n'y sont admis que les enfants
dont les parents résident dans la cir-
conscription scolaire de Montréal.
Les écoles laïques sont : l'Aca'démie
Commerciale Catholique, donnant an
cours commercial complet, jusqu'à la
huitième année Inclnslvement ; l'école
Montcalm, l'école Champlaln, l'école
Olier, l'école Sarsfield, l'école Belmont,
l'école Edward Murphy, l'école Sainte-
Croix, l'école Frontenac, l'école Boucher
de la Bruère et l'école Saint-Marc. (11)
Les écoles Saint-Patrice, Saint-Joseph,
Saiste - Anne. Sainte - Brisifie. Plessis,
Saint-Cîharles, Salaberry, Sainte-Edouard,
(Malsonneuve) Jeanne d'Apc. de la Salle,
et Saint-Paul de Viauville sont aux
mains des Frères des Ecoles Chrétiennes.
Les Frères Mariste.s enseienent aux
écoles Saint-Pierre, Sainte-Philotnène et
Mont Saint-Michel ; les Frères du Sacré-
Coeur, a l'école Meillear ; les Frères de
la Présentation, à l'école Chauveau ; les
Frères de l'Instruction Chrétienne, aux
écoles Saint-Zotique et Salnt-Paiil (Pa-
roisse Saint-Edouard) ; les Frères de
Saint-Gabriel, aux écoles Sainte-Hélène
et Christophe-Colomb ; les Clercs de
Saint-Viateur, à l'école Notre-Dame du
Saint-Rosaire (Villeray); enfin, !es Pères
Servîtes de Marie, à l'école Italienne.
(22)
Les autres écoles dirigées par des re-
ligieux de Montréal sont les suivantes :
Le Collège du Mont-Saint-Louls, dl- '
rigé par les Frères des Ecoles Chré-
tiennes, cours scientifique et cours com-
mercial. Prix de la pension : de $160
à $200 par an. Externes : de $40 à $50
par an.
L'Académie de l'Arehevêclié, dirigée
par les Frères des Ecoles Chrétiennes.
Cîours commercial complet : $20, $24, $32
par an.
Le Conservatoire Lassalle fondé en
1907, par le professeur Eugène Lassalle,
officier de l'Instruction publique de
France, a été Incorporé le 3 avril 1908.
Le Conservatoiire Lassalle est une école
gratuite d'élocutlon française ouverte â
tous, dames, messieurs, jeunes filles, jeu-
nes gens, fillettes et petits garçons sans
distinction de nationalité. L'enseigne-
ment consiste exclusivement dans l'étude
de la parfaite prononciation française, de
la diction expressive, de la lecture ft
haute voix, du geste, de la déclamation,
de l'art aratoire et dramatique. On y
enseigne la bonne tenue et le maintien
et on y corrige les défauts de bégaie-
ment, zézaiement, chuintement, etc., etc.
A la distribution annuelle des prix, on
décerne aux lauréats des diplômes et
prix. L'année scolaire comporte neuf
mois d'étude commençant le 1er octobre
pour finir en juin.
L'école est située 128, rue Saint-Hu-
bert. Tél. Est 4068.
ENVIRONS DE MONTREAL :
Les collèges de Varennes et de Lon-
gueuil, dirigés par les Frères des Ecoles
Chrétiennes. Pension pour le premier,
$120 par an, et pour le second $150.
Le collège des Frères du Sacré-C<Bur,
a Victoriaville. Pension : $110; le collè-
ge-pensionnat de Salnt-Césaire, $130; les
collèges de Saint-Reml de Napierville et
de Terrebonne, sous la direction des
Clercs de Saint-Viateur. Pension pour
le premier $110 par an, et pour le second
$120 ; le collège des Pères de Sainte-
Croix, a la C5te-de8-Nejges, pour en-
fants de 7 a 12 ans : $130 par an.
A Québec, l'académie Commerciale est
tenue par les Frères des Ecoles Chré-
tiennes. Prix : $30 à $40 par an.
Le collège Saint-Joseph de Lévls
(Lauzon) est dlPigé par les Clercs de
Saint-Viateur. Pension et enseignement:
$12 par mois.
Le collège Mont Saint^Bemard, à So-
rel, est dirigé par les Frères de la Cha-
rité. Pension et enseignement: $130 par
an.
Le collège Saint-Charles, au Pont-
Rouge, dirigé par les Frères Marlstes.
Pension et enseignement: $11 par mois.
Plusieurs antres institutions d'ensei-
gnement commercial eont disséminées
dans la province : à Satnt-Jérôme, ft
risilet, etc.
N. B. — Les maisons d'éducation qui désirent être mentionnées dans cette liste,
n'auront qu'à nous adresser les renseignements nécessaires dans le mois de Juillet.
171
^
SOCIETES
MUTUELLES
UNION SAINT -PIERRE
I
Fondée en 1859.
Da plus ancienne société de secours
mutuels du Canada.
Bureau exécutif. — MM. J.-D.
Gauthier, M. D., président général ;
D.-W. GAGNON, manufacturier, an-
cien président général ; Alfred Tou-
RiGNY, avocat, Magog, P.Q 1er vice-
président général : Elphège Marier,
avocat, 2ème vice-président générail ;
A. Chênard, comptable, secrétaire
général ; J.-B. Jodoin, manufactu-
rier, trésorier général ; L.-A. Ga-
GNiER, M.D., médecin en chef ; Vic-
tor Martinéau, C.R., aviseur légal.
Directeurs. — MM. N.-E. Gobeil,
instituteur ; J.-A. Francoeitr, gé-
rant ; HoRMiSDAS Faquin, bourgeois ;
Philibert Contant, nottaire, Iber-
ville, P.Q. ; J.-P. DUPUis, marchand,
Verdun.
Bile compte actuellement au de-
là de 125 cercles et bureaux de per-
ception disséminés dans les princi-
paux 'oentres de la province tle Qué-
bec.
Depoils 1903, de société excluislve-
ment locale qu'ellle était, elle est de-
venue provinciale et a obtenu le pou-
voir de recruter des membres et d'é-
tablir des isucoursalps dans toute 3'é-
tendue de la province de Québec.
Depuis sa fondation, l'Union Saint-
Pierre a payé à ses membres et à
M. J.-D. Gauthier, M.D..
président général de l'Union
Saint-Pierre.
leurs ayants-droit une somme appro-
chant les trois quarts de million.
Elle paye à ses membres les béné-
fices suivants : maladie, accident, in-
validité frais funéraires, pension an-
n.ueEe à 70 ans ; elle donne aussi
des ceçtifloats acquittés après dix ou
vingt ans de sociétariat.
Elle admet les deux sexes et paye
des bénéfices en maladie spécifiés dams
les règlements aux membres du sexe
féminin, y compris des bénéfices de
maternité.
L'Union Saint-Pierre, soit par son
bureau exécutif, soit par ses succur-
sales, souscrit généreusement pour
les œuvres patriotiques et nationales.
L'Union Saint-Pierre est l'une des ra-
res sociétés où tous les directeurs, a
l'exception du secrétaire, me reçoi-
vent pas un sou pour leurs services.
Bureau central, 294, rue Sainte-Ca-
therine Est, chambre 60, édifice Dan-
diirand, Montréal. Phone : Est 2696.
• • •
M. lie Dr Gauthier est né le 29
septembre 1858, a Saint-Martin, com-
té de Laval. Il a fait ses études d'a-
bord h l'école de sa paroisse natale,
puis a l'académie des clercs Saint-
Vlateur de Saint^Bustache ; ensuite il
fit un COUPS complet à l'Ecole Nor-
•^lale Jacqu'es-<5art:1er. Il fit ses étu-
des médicales à l'université Laval de
Montréal d'où il est sorti gradué en
1883. Professeur agrégé à l'unîver-
172
SOCIETES MUTUELLES — Suite.
site LAval, il est aussi assistant-cli-
nicien à l'Hôpital Notre-Dame.
M. lo Dr Gauthier est bl«n connu
dans le monde de la mutualité qu'il
aime et à laquelle il a voué la
meilleure partie de sa vie. Sa défi-
nition de la mutualité est celle-ci :
" Se lévouer et se sacrifier pour les
autres et pour ses compatriotes sans
prétendre à aucune rémunération."
Outre son titre de président géné-
ral de l'Union Saint-Pierre, 11 porte
celui de ex-haut chef et de chevalier
de la légion d'honneur de l'Ordre des
Forestiers Indépendants ; il est mem-
bre de la C. M. B. A., des Macha-
bées, de l'Aliiance Nationale et de la
Société des Artisans Canadiens-Fran-
çais.
Après avoir occupé les fonctions de
directeur et de vice-président pen-
dant huit années consécutives, il a
été élu à l'unanimité président géné-
ral de l'Union Saint-Pierre à la con-
vention tenue à Magog le 24 août
1915.
Fondée en 1876.
SOCIETE DES ARTISANS CANADIENS-FRANÇAIS.
demnlté de $5.00 par semaine, du-
rant 15 semaines par année, est ver-
sée aux sociétaires malades. 3° Da
moitié du montani mentionné sur le
certificat de caisse au décès, est payé
au sociétaire dans l'incapacité totale
et permanente de travailler, par suite
de maladie ou d'accident. 4° Moyen-
nant Je paiement d'une légère cotisa-
tion additionnelle une rente viagère
de $100 par an est payée à ses mem-
qul ont atteint d'âge de 70 ans. 5"
Tout sociétaire qui a appartenu à la
société au moins cinq ans a droit à
un certificat acquitté ou une prolon-
gation du terme de son assurance.
Elle prête à ses sociétaires sur leur
certificat d'assurance.
Elle pourvoit aux paJments de frais
funéraires pour Jes enfants des socié-
taires.
Elle émet aussi les genres de cer-
tificats suivants :
Certificats assurance-vie 10 paie-
ments ; 15 paiements ; 20 paiements.
Certificats de dotation payable
dans 10 ans, 15 ans ou 20 ans..
Certificats de dotation payable à
l'âge de 70 ans.
Les taux de cotisations d'assurance
sont basés sur la table du Congrès
Fraternel.
Durant les mois d'april 1915 et
1916, elle a. exempté ses sociétaires
du paiement de leurs cotisations de
caisse au décès et par ce fait a rem-
boursé à ces sociétaires une somme
dépassant $100,000.
Nombre dé sociétaires : au 1er sep-
tembre 1916, 43,112 ; Fonds accumu-
iés au 1er septembre 1916, $3,300,-
000 ; bénéfices payés depuis la fon-
dation, $5,600,000.00.
NOMBRE DE STJCCDBSAI,ES :
Au Canada 393
Aux Etats-Unis 158
Total 551
Bureau exécutif. — MM. Rodolphe
Bédaed, L.I.C, président général ;
Dr J.-A. Rouleau, 1er vice-président
général ; T. Beassajid, N. P., 2ème
Tice-président général ; Henri Roy,
trésorier général ; Louis Fontaine,
assistant trésorier général ; Dr A. F.
Jbannotte, médecin en chef ; Z. Fon-
taine, avlseur légal ; J.-R. Mainvil-
LB, notaire.
Bureau médical. — Dr Alex. Ger-
main, Dr Jos. GATJVREAtr.
Auditeurs. — MM. ■Wilfeid La-
marre, T.-G. Bertrand.
Directeurs généraux. — MM. Napo-
léon Dbschamps, L.-G. Bertrand.
Alcidb Dalpé, J.-E. Racicot. M.D.,
A.-O. Chalifottr, J.-O.-A. Filion,
EUGÈNB DESMARAIS, NAPOLÉON
Champagne, C.-M. Léger, Renaldo
GrriLLEirETTE, Dr N. Cloutier, l'hon.
Norbert Decelles.
Organisateurs. — MM. Napoléon
Lacbcance, Alfred Fortier, Albert
Lacroix, A.-F. Haché, A.-G. Rou-
THŒR, C.-J.-E. Bazin, J.-M. Dupont,
Elz. Lavergne, Jos. Lamarche, J.-
H.-R. David, J. Elz. Guimond, Mme
L.-D. Richard.
La Société des Artisans compte des
succursales dans les provinces de
Québec, d'Ontario, de la Nouvelle-
Ecosse, du Nouveau-Brunswlck, de
l'Ile du Prince-Edouard, du Manltoba.
d'Alberta, de Saskatchewan et dans
les Btata de Massachusetts, de Nevr-
Kampshire, de Maine, de 'Vermont, de
Bhode-Island, de Coiinecticut, de Mi-
ohlgan et de New-York.
Elle oSre à ses membres les avan-
tages suivants : 1° Une indemnité de
$100 à $5,000, payable aux héritiers
des sociétaires déoédés. 2° Une in- '
admission des deux sexes :
Bureau Principal : 20, rue St-De-
nis, Montréal.
173
SOCIETES MUTUELLES — Suite.
SOCIETE SAINT-JEAN-BAPTISTE DE MONTREAL
Siège social : Monument National, Montréa'
1888; O. boranger. 1895; F.-U Béi-
que, 1899 ; H. L-aporte. 1905 ; J.-C.
Beauchamp, 1907 ; T. Gauthier, 1910 ;
0. Asselin, 1913; Ch. Duquette. 1914.
Grand Aumônier :
MOS L'ABCUEV£QU£ DB MONTBËAL.
CONSEIL GENERAL
Président général: i,iM. Victor Mo-
HiN, L.L.D., notaire; 1er vice-président
général : Joseph Gauvbeau, M. D. ;
2ème vice-<président : V.-E. Beaupré,
1. C, professeur ; secrétaire généraJ :
J.-B. LAGACÉ, professeur ; trésorier
générai : Joseph Hurtubise. courtier
eu assurances. Directeurs : L'hon. L.-
O. David, sénateur ; E.-P. Lacha-
PELLE, M. D. ; Thomas Gauthier,
courtier ; U.-H. Dandurand, financier ;
VICTOR Doré, professeur ; Guy Va-
NiER, L.L.D. ; Joseph Girard, ren-
tier.
Chef du Secrétariat. — M. Arthur
Saint-Pierre, Monument National.
Administrateur de la Caisse Natio-
nale : Arthur Gagnon, Monument Na-
tional.
corporations filiales de la
SOCIÉTÉ :
Caisse Nationale d'Economie: Cais-
se de Remboursement ; Compagnie du
Monument National ; Société Natio-
nale de Fiducie.
D£ MONTREAL
c ^ »
Anciens présidents : MM. Jacques
Vlger, 1834 ; D.-B. Viger. 1844 ; J.
Masson, 1845 ; A.-N. Morin. 1846 ; Jo-
seph Bourret, 1848 ; E.-R. Fabre,1850 ;
Ludger Duvernay, 1851 ; C.-S. Cher-
rier, 1853 ; Geo.-E. Cartier. 1854 ; J.-
B. Meilleur, 1857 ; Damase Masson,
1858 ; Pierre Beaubien, 1859 ; J.-A.
Quesnel, 1860 ; R, Trudeau, 1861 ;
G.-R.-S. de Beaujeu. 1862 ; Olivier
Berthelet, 1863 ; T. Bouthlllier, 1864 ;
P.-J.-O. Chauveau, 1865 ; C.-A. Le-
blanc, 1867 ; G. Ouimet, 1869 ; C-
S. .Rodier, 1871 ; J. Coursol, 1873 ;
A.-A, Dorion, 1874 ; Jacques Grenier,
1875 ; Louis Arohajmbault, 1876 ; J.-
P. Rottot, 1877 ; J.-B. RolLand, 1879 ;
T.-J. Loranger, 1880 ; Nap. Bourassa,
1881 ; Louis Beaubien, 1882 ; J. Per-
rault. 1883 ; Adolphe Ouimet, 1885 ;
B.-P. Lachapelle, 1887 ; L.-O. David,
UNION SAINT-JOSEPH DU CANADA
Fondée en 1863.
Conseil exécutif. — ^MM. 0. Durocher,
ex-ma;ire, Ottawa, président général ;
J. S. TÉTRAULT, notaire, 1er vice-pré-
sident général, Sherbrooke ; G. J.
Tessier, mutualiste, 2me vice-(prési-
dent général, Québec ; J. U. Archam-
BAULT, M.D., médecin en chef, Hull.
Directeurs. — MM. S. C. Labose, fonc-
tionniaire, Ottawa ; Eugène Labelle,
comiptablle, Ottawa ; A.-E. Brunet,
courtier, Montréal ; Alex. Guilbault,
avocat, maire, Juliette ; A.-E. Vin-
cent, industriel, Québec ; J.-P. Sam-
son, gentilhomme, Lévis ; L.-A. Ga-
bon, industriel, Hull.
Officiers généraux. — MM. A. Bélan-
ger, Ottawa; J.-F.-H. Lapebrière^
Ottawa ; Oharles Leclerc, Ottawa,
secrétaire-trésorier ; Louis Leclerc,
Ottawa, sous-secrétaire ; Hector MÊ-
NARD, Ottawa, sous-trésorier ; Dr O.-
J. Rochon, Ottawa, organisateur en
chef ; G.-J.-H. Tëssier, Québec, aast-
organisateuT en chef.
Elle offre à ses membres les avan-
tages suivants : 1° Une indemnité
de $500, $1,000, $1,500, $2,000, paya-
174
ble aux héritiers des sociétaires dé-
funts. 2° Une indemnité de $5 par
semaine, pendant 15 semaines par an-
née, est versée aux sociétaires ma-
lades. 3° Une indemnité de $250,
$500, $750, $1,000, c'estnà-dire la
moitié du montant mentionné sut le
certificat de caisse au décès, ou une
irente annuelle équivalente au ving-
tième du montant de la police est
payée au sociétaire dans l'incapacité
totale et permanente de travailler,
avec cessation de toute contribution.
4° Une rente annuelle équivalente au
dixième de la police pendant douze
ans aux sociétaires âgées de 70 imfl,
avec cessation )de contribution. 5°
Une indemnité de $75.00 au décès de
l'épouse d'un sociétaire.
Nombre de sociétaires, 28,200.
Fonds accumulés, $1,500,000.00. Bé-
néfices payés depuis la fondation,
$2,800,000.00,
Eflle compte 285 conseils, et 300
bureaux de peroeption, établis dans
les provinces de Québec, Ontairio, Ma-
nitoba. Nooiveau-Brunswick.
Bureau principal : 325, rue Dal-
housie, Ottawa, Ont.
SOCIETES MUTUELLES — Suite.
ALLIANCE NATIONALE
Officiers généraux. — • S. G. Mgr P.
Bruchési, président honoraire ; S. G.
Mgr G. Gauthier, aumônier.
Bureau exécutif. — ALM. F.-C. IjAber-
GE, ingénieur civil, président général ;
Clis DUQUETTE, comptable, 1er vice-
président général ; P. -H. Bédard, M.
D., 2e vice-président général ; Georges
MoNET, comptable, secrétaire géné-
ral ; Alfred St-Cyr, courtier, tréso-
rier générajl ; Théo. Cypihot, M.D.,
m.édecin en chef ; E>ug.-H. Godin,
C.R., aviseur légal.
Directeurs. — MM. L..-0. Dauray, N.
P. ; Frs Fauteux, avocat ; J.-A. La-
piEERE, M . D. ; J. Dalbé ViAU, archi-
tecte ; F.-A. L.ABELLE, N. P. ; L.-A.
Lav ALLÉE, G . R. ; Joseph Contant,
pharmacien ; H. Laporte, négociant,
anciens présidents généraux.
But. — 1. Aider matériellement et
moralement ses membres, pécuniaire-
ment leurs familles et leurs héri-
tiers ;
2. — Développer l'éducation mora-
le et intellectuelle de ses membres ;
3. — Travailler à la conservation
de l'amour et de l'usage de la langue
française et à propager le respect de
la foi et des institutions catholiques.
Capital accumulé. — Dans les dif-
férentes caisses au 31 juillet 1916,
$2,bG<i,2Su.iS.
Membres en règle au 1er juin
1916 : 24,888.
Bénéfices que l'Alliance Nationale as-
swe à ses membres par ses cer-
tificats de participation î
1. — Certificats d'assurance de $250,
$500. $1,000, $2,000 et $3.000.
2. — Indemnité aux invalides.
3. — Pension aux vieillards.
i. — Certificat de participation ac-
quise après dix et vingt ans de
sociétariat.
5. — Bénéfices en maladie, pendant
20 semaines par année de ca-
lendrier ; $5 par semaine.
6. — Prêts sur certificats de dotation
en vigueur depuis dix années.
admission DES DEUX SEXES.
Bureau principal : 395, avenue Viger,
Montréal.
ASSOCIATION FRANCO-AjVIERICAINE
Officiers de la Haute-Cour, 1916-
1920. — J M. l'Abbé L.-J.-A. Doucet,
Manchester, N.-H., aumônier général ;
M. l'Abbé Henri Beaudé, Manchester,
N.-H., assistant aumônier général ;
MM. A. A. E. Brien, M.D., Manches-
ter, N.-H., président général ; J. -Emi-
le LiUSSIer, Montréal, 1er vice-pré-
sident ; J.-B.-N.-R. Galipeau, Paw-
tucket, R.-I., 2e vice-président ; P.
Etjdore Mayrand, Lake Linden,
Mich., Se vice-président ; Henri
Langelier, Manchester, N.-H., secré-
taire général ; Jos. A. Boivin. Man-
chester, Ni. -H., trésorier général ;
Damase Caron, m. D.. Manchester,
N.-H., médecin en chef ; Joseph
Francoeur, Manchester, N.-H., orga-
nisateur-inspecteur ; J.-E. Lachan-
CEj aviseur légal.
Directeurs généraux. — MM. J.-E.
Bernier , Manchester. N.-H. ; "W. G.
Dupont, Berlin, N.-H. ; Joseph M.
Lévesque, Nashua, N.-H. ; J. A.
Bourke, Thetford Mines, P. Q. ; Nor-
bert Martel, Manchester, N.-H. ;
Ernest Lebkl, Somersworth, N.-H. ;
Gaspard Boucher, M.D., Woonsoc-
ket, B..-I. ; F.-X. Parizeault, Mont-
réal, P. Q.
1Y5
L'Association Canado-Américaine.
fondée en 1896, à Manchester, N.-H.,
a pour but de grouper les Canadiens-
Français catholiques des Etats-Unis
et du Canada, en une puissante or-
ganisation qui leur permettra, par
une solidarité plus étroite, de résister
aux influences assimilatrices auxquel-
les ils sont si souvent exposés.
Pour y appartenir, il faut être d'o.
rigine française et catholique romain
pratiquant, avoir 16 ans et pas plus
de 55 ans.
Les femmes sont aussi admises
moyennant certaines restrictions.
L'Association Canado-Américaine
émet des certificats d'assurance pour
les montants suivants : $100. $250,
$500, $1,000. $2.000 et $3,000. En
maladie, elle paie des bénéfices pen-
dant 15 semaines, à raison de $5.00
par semaine.
Cette société est officiellement re-
connue dans les Etats du New-Hamp-
shire. du Maine, du Rhode-Island, du
Michigan, du Connecticut, et au Ca-
nada.
Les sociétaires sont au nombre de
16,000.
Le bureau principal est au n° 1034,
rue Elm, Manchester. N.-H.
SOCIETES MUTUELLES — Suite.
L'UNION SAINT- JEAN- BAPTISTE D'AMERIQUE.
Conseillers. — MM. Edouard J.
Beauchesne, de Concord, N.-H. ; Jo-
seph-L. Berthiaume, d« Southbridjge,
Mass. ; Edouard A. Brodeur, de Wor-
cester, Mass. ; J. Adolphe Hébert, d«
Van Buren, Maine ; A. J. La^ohanoe,
de St. Johnsbury, Vt. ; Dr Emile La-
rocque, de Malone, N.-Y. ; Dr Henri
Riopelle, de Saginaw, Mich. ; Gédéon
Vallée, Aubum, Maine ; Willllam H.
Wellen, de Marlboro. Mass.
L'Union Saint-Jean-Baptiste d'A-
mérique est une société de secours
mutuels dont le principal but est de
grouper les Franco-Améri'Cams dans
une puissante organisation, de leur
donner une solidarité plus étroite qui
les protège contre les influences délé-
tères auxquelles Ils sont trop souvent
exposés.
Pour faire partie de cette société,
11 faut être d'origine française et ca-
tholique pratiquant.
Les femmes sont admises aux mê-
mes conditions que les hommes.
Cette société émet des cert-ifloats
d'assurance de $100.00 à $3,000.00.
Un membre actif âgé de moins de
45 ans, peut, s'il le désire, obtenir
des secours en maladie en s'inscri-
vant à la caisse des malades du con-
seil local, ou, si le conseil n'a pas
une telle caisse, en s'inscrivant à la
caisse centrale des malades.
L'indemnité de maladie est de
$5.00 par semaine pendant quinze se-
maines jusqu'à concurrence de $400.
Le Président d'Honneur. — Sa Gran-
deur Mgr Geoeges-Albeet Guertin,
de Manchester, N.-H.
Les Membres d'Honneur. — Mgr J.
A. Pbovost, de Fall River, Mass. ;
Mgr L. M. DUGAS, de Cohoes, N.-Y. ;
Mgr P. O. Larose, d'Ogden«burg, N.-
Y. ; Mgr J. B. H. Millette, de Na-
shua, N.-H. ; Mgr J. M. Legris, de
Bourbonnais. 111. ; Mgr F.-X. Trudel,
de Oldtown, Maine ; M. l'abbé G. A.
Rainville, de Sailem, Mass. ; M.
PIERRE Gerlier, de Paris, France.
Le président honoraire. — M.
Edouard Oadicux, de Holyoke, Mass.
LE BUREAU GENERAL
Direoteur spirituel. — M. l'abbê
Charles Dauray, de Woonsocket, R.-I.
Sous-directeur spirituel. — M. l'alb-
bé J.-B. Labossière, de Lowell, Mass.
Ex-président. — M. Félix Gatineau,
de Southbridge, Mass.
Président. — M. Henri T. Ledoux.
de Nashua, N.-H.
1er vice-iprésident. — M. L. J. Mo-
rin, de Danielson, Conn.
2ôme vice-président. — M. Arthur
DavJau, de Waterville, Maine.
3me vice-président. — M. Emile
LeRoy-Audy, de Chicago, Ilil.
Sécrétai pe. — M. Elle Vézina, de
Woonsocket, R.-I.
Trésorier. — M. Pierre Bomvou-
loir, de Holyoke, Mass.
Médecin - reviseur. — Dr F. A.
Ruest, de Pawtucket, R.-I.
Contrôleur. — M. J.-A. Favreau, de
Boston, Mass.
ATOcat-oonaeil. J M. Adélard Ar-
chambault, de Woonsocket, R.-I.
Nombre de coniseils le 31
août 1916 330
Nombre de membres le 31
août 1916 29,619
Valeur de la Société, le
31 juillet 1916 .. ..$981,941.17
Réserve par 1000 dollars
d'assurance
$80.78
Bureau-chef. — Edifice de l'Union,
rue Main, Woonsocket. R.-I.
POUR VHUMIDITE. — Quelques gouttes d'huile de lavande jetées sur
les planchettes de la bibliothèque ou des ^ armoires enlèvent l'odeur de
moisi qu'amène It temps humide.
176
SOCIETES MUTUELLES — Suite.
SOCIETE DES ARTISANS.
M. Louis Archambault^
ancien président et
fondateur de la So-
ciété des Artisaas.
MGR G.-M. liBFAILLEUK, M. RODOLPHE BÉDABD,
aumônier-général présidemt-général de
de la Société des 'la Société des Arti-
Artisans. sans Canadiens-Francaas.
A l'occasion des grandes fêtes
qui ont marqué, en septembre der-
nier, le quarantième anniversaire
de fondation de la Société des Ar-
tisans Canadiens-Français, nous,
croyons intéresser nos lecteurs en
résumant l'historique de cette so-
ciété, qui se classe maintenant au
premier rang de nos sociétés mu-
tuelles, et en retraçant les im-
menses progrès accomplis depuis
quarante ans.
Les plus grands fleuves eux-
mêmes ont souvent pour point de
départ un humble filet d'eau à
peine visible dans la verdure des
prairies où il serpente. Il en est
ainsi des grandes sociétés: fleuves
géants aujourd'hui, si nous re-
montons à leur source d'hier, nous
y retrouvons le petit ruisseau
humble et modeste, qui semble lui-
même ne point se douter des des-
tinées qui l'attendent.
La Société Canadienne des Me-
nuisiers et Charpentiers de Mont-
réal, fondée le 6 décembre 1853 et
incorporée le 24 juillet 18 8; voi-
là la source modeste dont le cours
. grandissant finit par former la
Société des Artisans Canadiens-
Français.
Les fondateurs de la Société des
Menuisiers ne tardèrent pas à
comprendre que, pour rendre leur
œuvre plus efficace, il leur fallait
agrandir leur champ d'action. Et
c'est alors qu'après avoir liquidé
les afl'aires de rancienne petite so-
ciété, les membres les plus en vue
signèrent une nouvelle pétition à
la Législature de Québec, deman-
dant 1 incorporation de la Société
des Artisans Canadiens-Français
de la Cité de Montréal.
La première assemblée provisoi-
re fut tenue le 9 octobre 1876. Le
28 décembre suivant, la Législatu-
re, se rendant au vœu de ses fon-
dateurs, sanctionnait l'Acte in-
corporant la Société des Artisans
Canadiens - Français. C'était la
pierre angulaire sur laquelle de-
vait reposer un jour la plus forte
société canadienne-française de
l'Amérique.
Le 14 août 1877, les directeurs
provisoires de la société tenaient
leur première assemblée régulière^
Le recrutement fut d'abord très
difficile, et le 5 septembre 1877,
le rapport du trésorier n'accusait
encore que 15 membres ayant ob-
tenu leur carte d'admission. En
177
SOCIETES MUTUELLES — Suite.
Ib78, il se produisit une amélio-
ration asaaz bensjibk, le rapport,
pour cette année-là, accusait uu
surplus de !t)37. UU, au lieu d'un dé-
licit comme l'année précédente.
A cette époque, la bociété avait
son local dans la salle faisant rez-
de-chaussée de la maison portant
aujourd'hui le iso 357 de la rue
Cadieux. Cette résidence, était la
propriété de M. L. Archambault,
le président, lequel avait trans-
formé son atelier de menuisier en
salle confortable, mise généreu-
sement à la disposition de la So-
ciété. C'est à 1 aide de semblables
dévouements qu'une œuvre linit
toujours par triompher de tous
les obstacles et par s'imposer.
Pendant de longues années, la
société eut là son local, et c'est
dans le petit bocage en face de la
maison que les membres se réuni-
rent pour parader dans les rangs
de la grande St-Jean-Baptiste de
1884< Qu'ils étaient fiers, ces bons
Artisans, groupés sous leur ban-
nière toute neuve, heureuse de se
déployer, pour la première fois,
au souffle de la brise chaude du
24 juin. Ils étaient alors en tout
110 membres et, pour la première
fois, la Société prenait une part
active à la célébration de la fête
nationale. La petite bannière est
demeurée comme une relique,
pieux souvenir de ce passé de
luttes, de déceptions quelquefois,
de joies naïves souvent et de fer-
mes espoirs toujours. Elle t,
pour ainsi dire, le drapeau de Ca-
rillon de la Société que tous les
Artisans vénèrent avec amour.
A partir de là, la Société allait
entrer dans cette ère de progrès,
de prospérité extraordinaire qui
n'a fait que croître depuis de
jour en jour.i
Jusqu'ici, M. Louis- Archam-
bault, le président fondateur, était
resté courageusement à son poste
favori, si nous en exceptons une
période de quelques mois.
A l'avènement de M. Lamarche,
comme président-général, en Ibbô,
la Société ne comptait pas encore
15U membres et les fonds accumu-
lés s'élevaient à !i)l,783jUU. Le nou-
veau dignitaire résolut de lui don-
ner un essor digne de sa propre
activité et pour commencer, il fut
résolu de s'assurer l'appui de no-
tre clergé canadien-frangais, tou-
jours si dévoué lorsqu'il s'agit
d'encourager nos œuvres nationa-
les. Grâce aux démarches du Con-
seil Exécutif, Mgr Fabre désigna
comme premier aumônier, M. le
chanoine Paul Bruchési, devenu
aujourd'hui, notre vénéré Arche-
vêque de Montréal. Nous passe-
rons sous silence — l'espace nous
manque d'ailleurs — la réorgani-
sation qu'il fallut entreprendie,
les sacrifices qu'il fallut faire
et le dévouement dont firent
preuve le président et les autres
membres du nouveau Bureau.
Qu'il nous suffise de dire que dans
l'espace de cinq ans, la Société
avait atteint le nombre de 4,900
membres et les fonds accumulés
s'élevaient à $45,898.22.
M. Lamarche fut remplacé, en
1891, par M. J, A. Brault, qui
continua l'œuvre de son prédéces-
seur. C'est sous cette administra-
tion que fut achetée la splendide
bannière actuelle dont le prix dé-
passe $1,000. Un autre fait im-
portant de l'administration de M-
Brault, fut la création du Bulle-
tin, organe officiel de la Société,
lequel exista jusqu'en janvier
1900, époque où il fut remplacé
par la revue " L'Artisan ".
Lorsque M. O. Dufresne arriva
à la présidence en septembre 189.3,
la Société comptait alors 8,775
sociétaires et le capital de la So-
ciété avait atteint le chiffre de
$111,964.27.,
Une nouvelle organisation se
fit, surtout du côté de la législa-
tion. Les anciens règlements fu-
rent revisés, modernisés, mis au
178
SOCIETES MUTUELLES — Suite.
courant de la science de la mu-
tualité qui occupait alors tous les
économistes. Au 30 juin 1896, la
société avait augmenté son actif
à 11,900 membres et les fonds ac-
cumulés s'élevaient à $176,642.65.
Puis M. T.-A. Grothé, en 1896,
eut la présidence et vit sous son
administration la Société, trop à
l'étroit dans les limites de la pro-
vince de Québec, envahir les pro-
vinces-sœurs et les Etats de la
Nouvelle-Angleterre.
C'est à la demande de M. l'abbé
J.-E. Perrault, curé de la paroisse
du Saint-Nom de Jésus, à WorcesT
ter, Mass., (E.-U.) et de plusieurs
autres membres du clergé en vue
que le bureau de direction de la
Société décida de former des suc-
cursales aux Etats-Unis.
En 1897, Mgr Bruchési ayant
été élu archevêque de Montréal
désigna pour le remplacer M. le
chanoine Alfred Archambault, plus
tard évêque de Joliettcj
C'est sous l'administration de
M< Grothé qu'eut lieu la première
convention des délégués généraux
de la Société le 22 mai 1899. Ta
Société, à cette époque, comptait
13.258 sociétaires et les fonds ac-
cumulés s'élevaient à $255,349.â0.
A la convention de mai 1899,
M. Joseph Thibeault, devint pré-
sident-général. C'est sous son ad-
ministration, qu'eurent lieu l'éta-
blissement du bureau permanent
de la Société et l'affiliation de la
Société de St- André de Loweticut,
que la Société obtint son permis
d'affaires dans l'état du Connec-
ticut.
A la Convention générale de
1902, fut adoptée une table de
taux fixes pour tous les sociétai-
res, basée sur l'âge de chacun
d'eux.
Lorsque M. Thibeault quitta la
présidence en 1902, la Société
avait atteint un effectif de 16,920
sociétaires et les fonds accumulés
s'élevaient à $334,145.50.
A la convention de 1902, M.
Alfred Lambert fut élu président
général. Voici les principaux évé-
nements survenus durant le ter-
me d'office de M. Lambert: Fon-
dation des premières succursales
dans les Provinces Maritimes ;
établissement du Conseil général;
admission dans la Société de
membres honoraires; permis d'af-
faires obtenu dans l'Etat du Mi-
chigan; création du système de
convention de juridictions; ad-
mission des femmes; adoption de
la table du Congrès Fraternel ap-
plicable à tous les nouveaux socié-
taires; maximum d'âge d'admis-
sion des candidats porté à 55 ans;
indemnité des sociétaires malades
portée à $5.00 au lieu de $4.00.
En 1904 Mgr Alfred Archam-
bault ayant été élu évêque de Jo-
liette fut remplacé comme aumo-
nier-général par Mgr G.-M. Le-
Pailleur, qui exerce encore actu-
ellement les mêmes fonctions.
Lorsque M. Lambert quitta la
.présidence en 1906, la Société
comptait 28,596 sociétaires et les
fonds accumulés s'élevaient à
$760,627.85.
M. J.-V. Désaulniers fut élu
président-général à la convention
générale de 1906. C'est sous son
administration qu'eut lieu le 2
octobre 1906, le décès de M. Louis
Archambault, fondateur de la So-
ciété.
Durant cette même année, la
société obtint un permis d'affaires
pour l'Etat du Vermont. Les au-
tres événements saillant du terme
d'office de M. Désafllniers sont :
L'érection du monument Ar-
chambault; l'adoption de taux
fixes à la caisse en maladie; pre-
mière suppression d'un appel à la
caisse en maladie; l'âge minimum
d'admission des candidats est fixé
à 16 ans, le montant maximum
qu'un sociétaire peut retirer à la
caisse en maladie fixé à $400, et
il fut décidé d'émettre des certi-
179
SOCIETES MUTUELLES — Suite.
cats de caisse au décès de $2000.
Lorsque M. Uésaulniers quitta
i présidence en 1910, la société
smptait 30,217 sociétaires et le
lontaut des fonds accumulés
iait de $1,428,980.89.
Le successeur de M, Désaulniers
ut M, Ludger Gravel, élu prési-
ent-générai eu 1910. Voici les
rincipaux événements survenus
urant ce terme, l'un des plus im-
ortants depuis la fondation de la
ociété: Construction de l'édifice
e la Société; visite faite à la So-
iété par son Eminence le Cardi-
al Vincenzo Vannutelli, lors du
longrès Eucharistique; incorpora-
ion de la Société dans l'Etat de
Jew-York; permis d'affaires ob-
enus dans les provinces du Mani-
oba, d'Alberta et de Saskat-
liewan.
A la fin du terme de M. Gravel,
a. Société avait atteint le nombre
le 39,654 sociétaires et les fonds
.ccumulés s'élevaient à $2,527,-
36.56.
M, L.-J. Gauthier, avocat, âé-
»uté de Saint-Hyacinthe, fut élu
)ré8ident-général à la Convention
le 1914. M. Gauthier, l'un des
irateurs les plus brillants que la
Société ait eus, s'était distingué
surtout comme rapporteur des
comités conjoints de législation et
de finance à toutes les conven-
tions depuis 1900.
Lorsque M, (Jauthier donna sa
démission en décembre 1915, la So-
ciété comptait 41,»42 sociétaires
et ses fonds accumulés avaient
atteint le chitire énorme de $3,-
152,947,79.
M. Kodolphe Bédard, le prési-
dent actuel, fut choisi comme suc-
cesseur de M. Gauthier. On pourra
Ijuger si la nouvelle administra-
tion se montre fidèle à toutes les
meilleures traditions de la S^ocié-
té, par le fait que le nombre des
sociétaires est présentement de
43,000, et que les fonds accumulés
s'élèvent à $3,200,000.
Si nous noua appuyons sur ce
qui a été fait pour juger ce que
l'avenir réserve aux Artisans,
no\i3 pouvons aisément prévoir le
jour où son drapeau flottera allè-
grement sur toute la race cana-
dienne-française et couvrira de
son ombre tous ceux qui aiment
par-dessus tout la religion catho-
lique et la langue française —
religion et langue de nos ancêtres.
DU COURAGE, IjABIDELLE !
A entendre Laridelle conter ses ex-
)lolts â, la chasse, on €st tenté de le
)rendre pour un héros sans peur et
a.ns reproche. Or. Mme Laridelle
L'fflrme qu'il n'en est rien : liarideMe
l'est brave que pour la galerie et
orequ'il est à l'abri de toute appa-
•ence de danger. Surviennie le
noindre bobo^et voillà notre horame
wuleversé. Il fut atteint d'une forte
;rippe et dut garder le lit, la semal-
le dernière. Il crut sa dernière heu-
•e arrivée. Combien Mme Laridelle,
)our le soigner, dut s'armer de pa-
lenoe.
— Vous n'dmaginez pas. raeonte-t-
ïlle à une intime, comme mon mari
îst douillet.
— Lftii, allons donc ?
— Comme je vous le dis, H a tou-
lours peur : quand le médecin a vou-
lu lui couî)er la fièvre, il a dem.andé
ju'on l'endorme !
L'ENTKEPBENEUK MÉCONTENT.
Un commerçant cause affaires avec
un de ses voisins, qui exerce la douce
profession d'entrepreneur de pomt)es
funèbres. Il lui fait la plaisanterie
habituelle :
— Ah ! mon bon, vos affaires mar-
chent toujours comme vous voulez ;
vous au moins vous ne craig^nez pas
la morte-saison? Chancard, va !
L'entrepreneur répond an hochant
la tête :
— Je ne dis ipas. Je ne dis pas ; 11
y a des moments où cela va assez
bien. Mais, avec tout ça, voyez-vous,
on ne peut pas fonder une vraie mai-
son. On ne possède pas ce qui peut
s'appeler une cilientêle ; on a beau se
mettre en quatre pour bien servir les
gens, ils ue reviennent jamais, et
c'est là le chiendent !
180
HISTOIRE DE L'ANNEE
du 1er octobre 1915 au 30 septembre 7916.
Notre Histoire de l'aimée, qui contient scrupuleusement classés, les
principaux événements survenus durant cette période, donne un ensem-
ble précieux de renseignements de toute nature que chacun consultera
avec curiosité et profit. Tous les grands faits de l'année écoulée y sont
classés dans les diverses branches de l'activité canadienne et consti-
tuent un mémento où l'on peut puiser les données précieuses d'actualité,
de statistique, d'histoire locale, étrangère, et religieuse, d'éducation,
de littérature, de finances ; des informations sociales, géographiques,
financières et même sportives.
Ces divers documents sont classés sous vingt titres variés disposés
dans l'ordre alphabétique.
L'année administrative.
L'année littéraire canadienne.
L'année agricole et minière.
L'année maritime.
L'année automobiliste et aviatrice.
L'année militaire.
L'année commerciale et indus-
L'année municipale montréalaise.
trielle.
L'année nécrologique.
L'année des chemins de fer et des
L'année ouvrière et d'immigra-
routes.
tion.
L'année éducationnelle et mu-
L'année politique canadienne.
tualiste.
L'année religieuse.
L'année géographique.
L'année sanitaire et scientifique.
L'année historique étrangère.
L'année sportive.
L'année judiciaire.
L'année suffragiste.
1915 L'année administrative.
Octobre 1915. — 7, Le Dr Bretts,
est nommé lieutenant - g0'"-er-
neur de l'Alberta, et M. E. L.
Lake, lieutenant-gouverneur de
la Saskatchewan. — i8, Le sé-
nateur D. McKeen est nommé
lieutenant - gk)uverneKr' de la
Nouvelle-Ecosse. — 26, MM. John
Léonard, C.R., et Chs-E, Ba-
chand, de Sherbrooke, sont nom-
més protonotaires conjoints du
district de Saint-François.
Novembre. — 5, M. Eugène Para-
1916== =
dis, nommé chef de distribution
des documents publics. — 10, M.
A. Samson, de Lévis, nommé ins-
pecteur des bouilloires et pha-
res du district de Québec. — 12,
L'hon* George Simard, nommé
président de la Commissi n
d'aide aux soldats revenus du
front.
Décembre. — 2, L'hon. M. Hac-
kett, nommé juge du distri3t de
Bedford.
Janvier. — i, Sir T. Shaughnessy,
créé pair et baron. Sir L.-O.
Taillon, créé K. B. — 26. M. J.
Chevalier, nommé grand conné-
table du district d'Ottawa.
181
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
mer. — 15, M. Arthur Beau-
îhesne, C. R., remplace feu M.
r.-B. Laplante comme assistant-
greffier des Communes. — 15,
VI4 H.-E. Lavigueur, élu par ac-
•lamation, maire de Québec. ^-
[5, M. C.-E. Rouleau, zouave
pontifical, nommé commandeur
le l'Ordre de Saint-Grégoire-le-
ïrand.
rs. — 2. Les honorables A. Bro-
1er et D. Henderson, nommés
'onseillers privés. — 4, Cana-
liens nommés commandeurs de
'Ordre de Saint-Grégoire: l'hon.
hameau, l'hon. Amvot, le Dr
ST. Pinault. — 4, M. Er.-,T.-A.
^agnan. de Joliette, nommé ins-
)ecteur d»s médecines brevetées.
— IS, ^ï- J.-A. Renaud, avocat
le Joliotte, succède ft M. A.
Fîeauchesne, au ministère de la
ustice. — 17, L'hon. P.-E. Le
PJlanc, créé chevalier de l'Ordre
lo vSaint-.Tean de .Jérusalem.
!2. M. L.-.T.-N. Blanchet, nom-
né conservateur du fort de
~'hambly. — 22, ^BT. A. Bigiie
>t B. Desrochea, nommés coro
lers conjoints du district de
Pontiac. — M. S. -M. Mélanson.
lommé orateur de la législature
lu Nouveau-Brunswick.
ril. — M. F.-X. Roy succè-'e à
'eu M. P.-A. Archambault com-
ne greffier de la cour de circuit
le Montréal. — ^^o, M. J.-A. Ri-
îhard. industriel, nomi..é doc-
;eur en loi de l'université L ,val
le Montréal.
li. — 22, Le Dr J. S. Planket,
lommé astronome en chef du
Canada. — 29, M. J.-A. Turcot-
te, nommé mattre de Poste à
Québec. — 31, Le Dr T. B. Da-
vies, nommé coroner du comté
d'Ottawa.
Juin. — 7, Le Dr P.-E. Pager,
nommé percepteur du revenu à
Terrebonne. — 16, M. L.-H. Sé-
nécal, nommé membre de la
commission des chemins à bar-
rières, de Montréal, en rempla-
cement de At. L.-A. Boyer. —
28, M^î. ^filton Heraey. Papi-
neau. Couture, et le Dr Armand
Vallée, nommés analyste pro-
vinciaux.
Juillet. — 7, M. Arthur Legendre,
greffier de procès-verbaux de
l'Assemblée législative, nommé
percepteur des licences à Qué-
bec. — 13, M. E.-P. Plante,
nommé inspecteur des pêcheries
de Québec, remplaçant feu M.
Joseph Riendeau. — 31, Retrai-
te de Mw Tjouia Laframboise,
chef des traducteurs parlemen-
taires, à Ottawa.
Août. — 8, Retraite de M. H.-T.
Machin, assistant - trésorier de
la province de Québec. — 30,
Nomination du Dr Finnie, m-
me assistant-trésorier de la pro-
vince de Québec
Septembre. — M. J.-M. Tellier,
ex-chef des conservateurs à Qué-
bec, est nommé juge de la cour
supérieure en remplacement du
feu juge Charbonneau4 — 12,
M. Louis Raynaud, chancelier du
consulat de France à Monti 'al,
est nommé consul de France en
Finlande.
(15
L'année agricole et minière.
vembre. — 10, Convention an-
luelle des apiculteurs de la pro-
rince de Québec. — 27, Le gou-
.'ernement canadien saisit quin-
ze millions de minots de blé
îour l'usage des alliés.
Décembre. — 2, M. Gustave Boyer,
M. P., nommé président de la
Société d'Isdustrie laitière. —
4, Inauguration officielle du la-
boratoire des produits forestiers
à MontréaL
182
HISTOIRE DE L'ANNEE— JANVIER 1916
M. Shaughnessy, Le capt. A. Sefe- L'hon. L.-O. Tail- M. J.-O.Casgraàn, M. Z. Hébert, élu
créé lord of Mont- rovitch, donne Ion, créé chevalier le doyen des ins- ler-vice-pr&s. du
real and Ashfort. conf. â Montréal, de l'Or, du Bain, tituteurs de la P. Board of Trade.
eux Monténégro. de Québec.
Le croiseur " King Edward VII,
coulé en pleine mer.
Le collège du Sacré-Cœur, à Caxaquet,
N.-B., incendié.
M. Ludger Gravel, M. Edm. Hardy, M. H. Gameau, M. L.-D. Cour- M. Emile Sylvea-
(Un prés, de la élu maire de nom. cons. de la ville, élu maire tre, élu maire de
Oh. de Commerce Montréal^Sud. Bibliothèque mu- d'Alexandria, O. Sherbrooke.
de Montréal. nldpale.
Manifestation des raquetteurs au
monument Crémazle.
183
Lea Dlles Desloges et une de leurs
classes. Incident de la question
bilingue dans la prov. d'Ontario.
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1916
Janvier. — 12, Ouverture de l'ex-
position des graines de semence
de la Société agricole de Sher-
brooke. — 18, Réunion au Châ-
teau-Laurier d'Ottawa de la So-
ciété canadienne des ingénieurs
forestiers. — 28, Exposition des
animaux d'hiver, à Ottawa. — 31,
M. Henri Mills de Montréal, élu
président de l'Association pro-
vinciale d'aviculture.
Février. — i. Assemblée an-uelle
des éleveurs de Holstein à INIont-
réal, sous la présidence du Dr
Harwood. — g, Convention des
éleveurs de bétail à Montréal. —
10, Réunion de l'Association de
protection des forêts du Saint-
Maurice. — 24, Motion pour le
" Free Wheat," rejetée au Par-
lement par 77-44. — 29, Conven-
tion, à Montréal, des produc-
teurs de sucre d'éi ble.
Mars. — I, Assemblée du Mining
Institute, à Ottawa. — 8, Ex-
position des graines de semence
de la société agricole d'Ottawa.
— 25, Labours commencés dans
l'Alberta. — 30, M. C. B. Bram-
bill, nommé inspecteur du lia
pour le ministère d'Agriculture.
Mai. — 8, Ouverture à la coloni-
sation du canton Décarie. — 22,
Incendie à la Trappe d'Oka.
Juin. — 16, M. J.-C. Chapaia, de
Kamouraska, nommé docteur ès-
siences agricoles de l'université
Laval. — 23, Mort, à Niagara,
du Dr J. C. James, commissaire
de l'Agriculture à Ottawa.
Juillet. — I, Congrès agricole à
Saint - Hyacinthe, tenu par l'A.
C. J4 C. — ■ 6, Convention, à
Québec, de8 ingénieurs fores-
tiers . — 12, Le ministre de l'a-
griculture de Québec, organise
des cours agricoles. — 12, M.
W. J. Black, nommé à la com-
mission d'instruction fédérale
agricole.
Août. — 2, Incendie au collège de
Sainte- Anne de La Pocatière. —
21, M. W. J. Logan, de Howick,
reçoit la médaille d'or du mé-
rite agricole 1916. — 22, Adop-
tion d'un drapeau, par la socié-
té du Mérite-Agricole.
Septembre. — 6, Congrès des Po-
miculteurs de la province de
Québec, tenu a Oka.
1915 li'année automobiliste et aviatrice.
Novembre. — 27, M. Victor Cous-
trum, vole de Toronto à New-
York.
1916:
Février. — 10, Le colonel H. J.
Reunier, nommé en France, di-
recteur de l'Aéronautique mili-
litaire. — 21, 2e salon d'auto-
mobiles à Montréal.
Mai. — 12, Lord Curzon, de Ked-
leston, nommé ministre de l'a-
viation.
184
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1915 L'année commerciale et industrielle.
Octobre. — 13, Libération de M.
Travers, ex-organisateur de la
Farmers Bank. — 16, L'emprunt
anglo - français aux Etats-Unis
pour cinq cents millions, finale-
ment signé à New-York.
Novembre. — 8, L'empruni anglo-
français, ratifié au sénat fran-
çais. — 10, M. C. F. Sise, nom-
mé agent commercial du Canada
à Pétrograd. — 23, Deux diplô-
més de l'Ecole des Hautes Etu-
des, MM.. C. Barrière et L.
Joubert, partis pour la France.
— 23, Incendie des magasins du
Bon marché à Paris.
Décembre. — 4, Fermeture de l'ex-
position de Panama à San-Fran-
cisco. — ■ 4, L'emprunt canadien
.porté à 100 millions. — 9, In-
cendie des élévateurs à grain
d'Erié, perte de 500,000 minots.
— • 23, Kéception de la mission
commerciale française par la
société Saint-Jean-Baptiste, au
Monument national.
1916 == =
Janvier. — 5, Mise en vente des
timbres postes de guerre à 3
cents. — 6, Mort de M. Ej J.
Grigg, commissaire du commer-
ce canadien. — 13, M. E. Pears,
nommé directeur-gérant de la
Banque Royale. — 15, Mj Z. Hé-
bert, élu vice - président du
Board of Trade de Montréal. —
17, Les provinces forestières du
Canada vont envoyer dans le
nord de la France, des maisons
de bois. — 19, M. Ludger Gra-
vel, élu président de la Chambre
de Commerce du district de
Montréal. — 20, M. J. R. Genin,
élu président de la Chambre de
Commerce française.
Février. — 2, La mission D'Amour
retourne en France. — 9, Les
Etats-Unis établissent un pro-
tectorat financier à Porto-Rico.
— 9, Entrée en fonction des of-
ficiers de la Chambre de Com-
merce du district de Montréal.
— 10, L'Italie prohibe le tra^--
sit par les ports italiens à des-
tination de l'Allemagne ou de
l'Autriche. — 11, M. J. P. Mor-
gan, à Londres. — 14, Le séna-
teur Dandurand, nommé prési-
dent de la Banque d'Epargne. —
15, M. J.-B. Péloquin, élu prési
dent de la Bourse des immeubles
de Montréal. — 16, Incendie de
l'American Club à Toronto. —
25, M. J. G. Scott, nommé pré-
sident de la Chambre de Com-
merce de Québec.
Mars. — 29, Formation, à Toron-
to, de l'association des fabri-
cants de jouets canadiens.
Juin. — I, M. Rj W. Breaf'ner,
nommé pour déterminer les pro-
fits d'affaires ; M. L. D. Wil-
gress, nommé commissaire du
gouvernement en Sibérie. — 12,
Ouverture de l'assemblée des
Chambres de Commerce à Sorel.
— 12, Sir Pierre-Evariste Le-
Blanc, nommé directeur de la
Banque d'Epargne* — 16, M.
Picard, de Québec, nommé pré-
sident de la Fédération des
Chambre de Commerce de Q -
bec. — 17, M. C. Cantley, nom-
mé président de l'association
des manufacturiers canadiens.
— 18, Emprunt français de 100
millions de dollars négocié â
New- York. — 19, Arrivée, à
Bordeaux, de la délégation com-
merciale canadienne.
Juillet. — 3, Incendie du village
de Saint-Evariste de la Beauce.
185
HISTOIRE DE L'ANNEE — FEVRIER 1916
Lo col. Gaudet, Sir Jos. Pope, qui
ioniiué (llrect<?ur revendique le»
le 15 falM-lque» droits des Gau.-F.
de muoltluQS. ûana Ontario.
M. LaTlgueur, Mgr Latullppe, Ia^ I>r J.-O.-A.
éla maire de vie. apo.s. du TC-- Gendreau, noium^
Qa6l>ec. qiLho., nommé év. officier d'Aoadé-
de llalleybury. mie du gouv. fr.
. ' ...c:f.,',>,.
l • •',
v • v\nA ._!
■\-.î.
t
Le navire " Appam," capbur* par
les Allcimands et conduit à
NnrMk. V.
I.«3 Pdlflces dn parlement dn Canada, au
lendemain de l'Incendie.
VI. C.-B. Roiileau, M. Henry Miles, Mlle G. Manny, M. A. Beauchej*ne, M. J.-B. Pélo-
jonimé coniman- élu prés, de l'Ass. qui a été engagée nommé asst-gref- quln, élu prés,
leur de l'Ordre de pror. d'avlciilture. par le grand opé- fier de Chambre de la Bourse
S.<iint-Grégolre. ra de Paris. des Communes. des Immeubles.
^M^sMMS^f^^.
L'église de B^auport, Incendiée.
Madison Square Garden à N.-Y., où a
en lieu le ^and combat entre
WlUard et Moran.
186
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
— 12, Le gouvernement anglais
approuve les résolutions passées
à la conférence économique de
Paris,
Août. — 3, Incorporation de la
British American Nickel Co. —
21, Explosion désastreuse à
Drummondville, dans les usii
de VJEtna Chemical Co. —
Retour de sir George Foster
Ottawa. — 21, Convention (
municipalités canadiennes
Montréal. — 25, Incorporati
à Ottawa, de l'Intematioj
Xickel Co.
1915 L^année des chemins de f ^r et des routes.
Octobre. — 13, Départ du train
d'inauguration du Canadian
Northern Railway. — M. E. T.
Chamberlain devient président
du Grand-Tronc-Pacifique. — 22,
Visite du Québec et Saguenay
Railway, par l'hon. Cochrane.'
Novembre. — 4, Inauguration de
la route de Sherbrooke à Derby.
— Dernier boulon posé au can-
tilever du bras nord du pont de
Québec. — 16, Arrivée, à Mont-
réal, de la commission des têtes
de lignes de Boston. — ig, Les
1916 =
deux extrémités du tunnel
C. P. H., à Pass Rogers, n
nies au cœur du Mont Mac(
nald.
Décembre. — 10, Incendie des u
nés du G. T. R., à Montréal.
13, Inauguration du tramw
électrique de Trois-Rivières.
13, Congrès international c
bonnes routes à Worcest
Mass. — 14, Premier accidt
du Transcontinental à Ar
strong, depuis l'exploitation
gouvernement.
Janvier. — 3, Le colonel Lyons
Biggar, nommé directeur-général
des transports de la milice. —
12. Collision sur le C4 P. R., à
Brandon, Ma., 10 tués, 40 bles-
sés. — 27, Lord Shaugimessy re-
çoit le titre de baron de Mont-
réal et Ashford.
Février. — i, Accident en France
au train de Calais, soldats an-
glais tués. — 15, Ouvert! de
la ligne de téléphone Bell, Mont-
réal-Vancouver . — 24, Déraille-
ment du Québec Central à Saint-
Georges de la Beaucew — 29,
Promotion de M. P. M. Butler,
d'Ottawa, agent des passagers
du Grand-Tronc.
Mars. — I, Incendie de la gare
Bonaventure du Grand-Tronc à
187
Montréal. — 2, Déraillement
G,T.R., à Kingston Mill, Ont.
6, Ouverture du congrès c
bonnes routes à Montréal.
22, Collision de l'I. C. R., à \
Brillant. — 29, Collision à A
mer, 0^ sur le New- York Ce
tral.
Avril. — 10, Abolition des barr
res de péage à Lachine.
Mai. — I, Inauguration de la
gne Montréal and Southe
Counties, de Montréal à Grant
— 2, Prêt annoncé de 15 m
lions au C. N. R., et de 8 m
lions au G. T. P. — 7, Incend
suspect de la fabrique de w
gons à Montmagnyv — 8, Col
sion du train du C. P. R., d'C
tawa a Toronto. — 9, Le go
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
îrnement décide d'acquérir le
lemin de fer Québec et Sague-
ay. — 19, Le C^ P. Tl. nomme
ne de ses stations Pétain. —
), Mort, à Saint-Paul, Minn.,
î M. ,L J. Hill, canadien, di-
îcteur de chemins de fer.
i. — I, M. H. P. Coyle, surin-
'ndant général du G. T. R., dé-
(dé à Jamestown, N.-Y. — 14,
romier train express Trans-
mtincntal de Winnipeg a
ochrane.
let. — ^, Chute d'un pont sur
I C. N. R-, à Donnacona. — n,
Le président Wilson signe n
bill des bons chemins des Etats-
Unis, $83,000,000, pour les
Etats fournissant les mêmes
montants. — 18, Arrêt du pou-
voir de l'hydro-électrique d'On-
tario.
Août. — 1, Entente signée pour
achat par le gouvernement, de
trois chemins de fer de Québec.
Septembre. — 11, Seconde catas-
trophe du pont de Québec. La
travée centrale s'effondre, en-
gloutissant avec elle plusieurs
Victimes.
15 li'année éducationnelle et mutnaliste.
)bre. — • -^o, Soirée du livre
or de la société Saint-Jean-
aptiste à Montréal.
embre. — 4, Mort, à Ottawa,
3 M. A. Freeland, commissaire
ro-français des écoles d'Otta-
a. — 8, Fête annuelle de l'uni-
?rsité Laval. — 10, Banquet
J conseil des Arts et Métiers,
1 l'honneur du président, M.
homas Gauthier. — 20, Pose
î la pierre angulaire de la bi-
iothèque municipale, Montréal.
- 22, Convention spéciale de la
)ciété des Artisans. — 45e An-
iversaire de la fondation de
l'Union typographique Jacques-
Cartier.
Décembre. — 2, Conférence sur
l'histoire du Canada à l'univer-
sité Laval, par A. l'abbé
Groulx. — 13, L'honj T. Chase
Casgrain donne à l'université
Laval un prix de .$50 pour l'his-
toire. — 14, T^ lieutenant-gou-
verneur visite l'école technique
de Montréal. — 18, ^L J.-M. Lf
ranger, nommé professeur ad-
joint de pharmacie à l'université
Laval. — 29, Démi^io-i de M. L.
J. Gauthier, M. P., président des
Artisans. — 30, Incendie au sé-
minaire de Québec-
16
?ier. — 5, Prise de possession
ir les mères d'Ottawa, de l'é-
)le Guigues. — 6, Bagarre à
5cole Guigues, démission de M.
harbonneau, commissaire.
- 13, Le juge Pelletier, nommé
rofesseur de procédure ci ile a
université Laval, à Québec. —
1. M. Hector Garneau, nommé
mservateur de la bibliothèque
municipale de Montréal. — 26, Mj
J. J. A. Rousseau, architecte de
Québec, nommé professeur d'ar-
chéologie de l'université de Mi-
chigan.
Février. — 3, Grève des institu-
teurs des écoles bilingues â Ot-
tawa. — 7, 135 actions prises
par les instituteurs d'Ottawa sur
188
HISTOIRE DE L'ANNEE— MARS 1916
Mgr Ij.-A. Lenf £tnt, Mgr Oloutier, M. Jean Mounet, M. J.-A. Désy, M. V. Allard,
prédlcateiir du ca- nommé comte Sully, tragédien, nommé Juge de la nommé J\ige de
réme à Montréal. romain. décédé. cour sapérieure. oour snpérlean
'h'-^\>>"
fe
lie congrès canadien et International Incendie de la gare BonaTenture, d
des bonnes routes à Montréal. Grand-Tronc.
L'toon. O.-M. Mê- M. L.-J. Blanchiet.M. A. Trahan, élu M. J.-N. Dupnis, M. B. Michaad, ]
lanson, orateuir nommé cons. du bâtonnier de Trois- élu prés, de du 3e congrès d
de la l^islature Fort Cbambly. RiTiiëres. l'Ass. des citoy- bonnes routes,
du N.-B. ena de Montréal.
3ja " Provence " coulée dans la Méditerranée.
189
Les statues de Dorchester
de Talon, destinées au Pa;
lement de Québec.
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
es $65,000 de la commission
es écoles séparées^ — ii, Sir
Uexandre Lacoste, nommé pré-
ident de l'association des parcs
t terrains de jeu (* ■ Mont-
éal. — 15, Ouverture du congrès,
l'éducation à Ottawa. — 17, Le
énateur Landry, nommé prési-
!ent de l'association d'éduca-
ion canadienne-française d'Ot-
awa. — 24, Le bill Galipeault
lassé par la législature de Qué-
ec pour autoriser les subven-
ions aux écoles d'Ontario, 46-3.
rs. — I, Annexion de la co.n-
riission scolaire de Maisonneu-
e à la commission de Montréal.
— 23, M. Charbcnneau reprend
on poste h la commission des
coles d'Ottawa. — 2Q.La com-
nissîon des écoles de Montréal
lonne $5,000 pour l'association
['éducation d'Ontario.
ril. — 7. Jugement de la cour
['appel d'Ontario ordonnant la
émise .1 la nouvelle commission
!es écoles sépart "s d'Ontario,
!es fonds de l'ancienne commis-
ion.
i. — Expiration du temps de
ésaveu par le srouvornement fê-
lerai de l'article XVTT, concer-
lant les écoles d'Oniario. — ic.
)uverture de la session de la
ociété royale ?l Ottawa. - to.
^e Dr A. Tî. Mcrallnm. nommé
•résident de la société rovale du
^anada. et le juse^ Lono-lov. vi-
e-président. — •?c;. Troisième
onférence des universités cana-
liennps S l'univorsi+é "^Tc^i^^. —
e. T^xnosîtîon nr^i'itîniip TTéhorf
à la bibliothèque Saint-Sulpiee.
— 26, Conférence biennale des
instituteurs de l'école nomale
Jacques-Cartier.
Juin. — 7, M< Thomas Gauthier,
réélu président du conseil des
arts et manufactures, à Mont-
réal. — g, 1ère exposition des
artistes à Québec. — 15, Inau-
guration de l'acad'^mie Querbes,
à Outremont. — 24, Congrès
d'action française.
Juillet. — 12, Manifestations oran-
gistes contre les écoles bilin-
gues.
Août. — 2, Le collège de Sainte-
Anne de La Pocatière est ravagé
par l'incendie. — 7, Grande réu-
nion des commissaires d'écoles à
Fraserville. — 8, M. F.rC. La-
berge, nommé président de l'al-
liance française de Montréal.
8, Installation du nouveau col-
lège Loyola, rue Sherbrooke,
Montréal. — 10, Echec de la loi
du changement de l'heure. —
II, M. J. Contant reçoit de La-
val le diplôme de docteur en
pharmacie. — 16, Le congrès
des Canadiens de la Saskatche-
wan s'ouvre â Willow-Bunch.
Septembre. — 6, M. l'abbé C.
Chaumont, nommé supérieur du
collège de Sainte-Thérèse. — n,
M. l'abbé Emile Chartier suc-
cède à M. l'abbé Desjardins
comme secrétaire de l'université
Laval. — 12, La huitième con-
vention de l'Association Den-
taire canadienne s'ouvre h Mont-
réal.
115
L'année géograpliiqne.
obre. — 30, On reçoit la nou-
■elle que l'expédition Stefann-
on est retrouvée jl l'île Banks,
irembre. — 5, Première neige à
Jontréal.
Décembre. — 4. La rivière Yukon
gelée. — 14, Terres vendues par
le gouvernement au capitaine
Bernier, Bakou Point.
190
HISTOIRE DE L'AimEE — Suite.
1916:= =
Jan\àer. — 13, Arrivée, à Mont-
réal, du nouveau consul d'Italie,
le Chevalier Léopold Zimini. —
14, Rupture des digues du Zu-
derzee à Katwoode. — 31 Les
révoltés de Mongolie marchent
sur Pékin.
Février. — 3, Eclipse de soleil. —
6, Le Cameroun allemand éva-
cué. - — 10, Première chute de
neige à Paris et sur les tran-
chées.
Mars. — i6,Il^ouverture du canal
de Panama. — 18, La France
administre le Cameroun. — 23,
La Chine revient au régime ré-
publicain ; Yuan Shi Kai re-
nonce aux prérogatives impéria-
les — 24, Shackleton revient à
Sydney de l'Antarctique.
Juin. — 29, Le nom de Berlin
(Ont.), est remplacé par celui
de Kitchener.
Juillet. — 5, Tremblement de terre
en Italie.
Août. — 10, Six explorateurs de la
mission Stefannson, revenus au
Cap Nome.
Septembre. — Les derniers mem-
bres de l'expédition de sir Ernest
Shackleton, sont ramenés à
Punta Arenas.
1915 L'année historiçiue étrangère.
Octobre. — 6, La Bulgarie rejette
l'ultimatum de la Serbie et en
envoie un à la Serbie. — 8, Un
nouveau cabinet grec est formé,
le cabinet Zalmis. — 13, Démis-
sion de M. Delcassé, ministre des
affaires étrangères de France. —
M.Viviani, nouveau ministre des
affaires étrangères de France. —
15, L'Angleterre déclare la guer-
re à la Bulgarie* — 21, Victoire
électorale du parti du gériéral
Botha, en Afrique-Sud. — 28,
Démission du cabinet Viviani.
— 29, En France, chute de che-
val, du roi George V.
Novembre. — 4, Vote de la décla-
ration du ministère Briand à la
chambre des députés française,
515 à 1. — 5, Démission du ca-
binet Vénizelos à Athènes4 —
5, Kitchener dans les Balkans.
— 7, Message au Congrès des
Etats-Unis, relativement à la
préparation à la guerre, et tra-
hison des Germano-Américains.
191
— 7, Les ministres de l'entente
quittent Sofia. — 9, Anniversai-
re de la chute d'Anvers. — 10,
Anniversaire du couronnement
de l'empereur François-Joseph.
— 12, Célébration de la fête du
roi d'Italie en Canada. — 12,
Démissioi' de Winston Church-
ill, ex-lord de l'amirauté. — 13,
M. Denis Cochin, élu ministre
français à Athènes.
Décembre. — 4, Départ de Xew-
York du SS. "Oscar II," avec
la missioii de paix de Ford. —
6, Les cinq nations alliées pren-
nent l'engagement de ne pas
conclure de paix séparée. — 5,
La statue de Jeanne d'Arc est
érigée à Nevr-York. sur l'avenue
Riverside. — 7, Démission du ca-
binet espagnol Date. — 13, Le gé-
néral Castelneau, nommé chef
de l'état-major général français.
— 14, Expulsion des Etats-LTnis
des envoyés allemands Von Pa-
pen et Boy Ed^ — 17, M. Ca-
HISTOIRE DE L'ANNEE — AVRIL 1916
Le card. Sera- M. G«o. Mar- M. H. Laoreys, M. V. Morln, 61a M. J'abbe EmUe
flnl, préfet de cband, de Lowell, nouv. principal membre de la So- Chartler, élu
la Cong. de la éla sénateur. de l'E. des n.E. clété Ko; aie du mem. de la Soc.
Propagajide. Commerciales. Canada. Roy. du Canada.
Course de chiens à Le Pas, Man. Inaugurati'.u nu umh.-.-iu ..-..ii.-,vii uiumci-
pal de Montréal.
M. J.-A. Richard, M. F.-X. Roy, Le Dr Léop. GH- M. l'abbé L.-D. Le ai s de lord
nommé docteur nouveau greffier rard, élu mailre Mousseau, nom- Shaughnessy,
en loi de l'uni. de la c. de dr- de Biddeford, mé prin. de l'éc. tué à la gruerre.
yerelté Lavial. cuit, à Montréal. Maine. nor., Valleyfleild.
Collège de St-Ferdlnand d'Ha-
lifax, partiellement Incendié.
Pour céJêbrer l'anniversaire de la batadlle
d'Ypres le duc de Coanaught fait la
revue des troupes â Montréal.
192
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
melle de Coppet, nommé prési-
dent de la république suisse. —
i8. Mariage, à Washington, du
Président Wilson et de Mme
Galt. — ig, Entrevue à Saloni-
que entre Kitchener et Sarrail.
1916 =
21, Libération du général Dewet,
rebelle de l'Afrique du sud. —
31, L'Autriche capitule et cède
aux demandes des Etats-Unis
pour le torpillage de 1' " Anco-
na."
Janvier. — 4, Ford abandonne sa
croisière pacifique et rentre à
Détroit. — 4, Le roi des Belges
décide de publier un Livre d'Or
de la Belgique, enregistrant tous
les bienfaits rendus au peuple
belge. — 5, Yuan Shi Kai, ins-
tallé comme empereur au palais
impérial à Pékin. — 5, Consuls
ennemis arrêtés à Salonique,
Grèce, et déportés par ordre du
général SarraiL — 5, Sir Y. Si-
mons se retire du cabinet As-
quith. — 7, Dépôt de la loi du
service obligatoire aux Commu-
nes, première lecture, 403 par
105. — II, Ouverture des Cham-
bres françaises. — 12, Deuxième
lecture du bill du service obli-
gatoire, l'opposition tombe de
105 à 39^ — 12, Seize Améri-
cains sont fusillés à San Isabel,
Mexico. — 13, Deux bombes, à
Toku, tombent sur le premier
ministre Okuma. — 13, Chute
de Cettinge, capitale du Monté-
négro. — 14^ Armistice entre
l'Autriche et le Monténégro^ —
18, Les Canadiens à Londres,
dissipent une assemblée contre
le service obligatoire. — 20,
Négociations de paix rompues
entre l'Autriche et le Monténé-
gro. — 20, Evasion d'Ignace
Lincoln, espion, arrêté h New-
York. — 25, Le roi Nicolas de
Monténégro arrive à Lyon,
France. — 27. Le drapeau alle-
mand piétiné a Lausanne, Suis-
se.
Février. — 3, Démispïon du pre-
mier ministre russe. J. D. Go-
rernyken, remplacé par M.
Striiramer. — 5, Décision des
7 193
Etats-Unis, laissant L'Appam à
l'Allemagne. — 9, M. Aristide
Briant à Rome. — n. Démis-
sion de M. L. Garreson, secré-
taire des Etats-Unis à la guerre.
— 15, Ouverture, à Londres, de
la sixième session du présent
parlement. — ^ 15, Le roi Albert
de Belgique charge M. Jj J.
Hill, de la réorganisation finan-
cière de la Belgique. — 22, La
chambre française passe la loi
de taxe des profits de guerre. —
22, Ouverture de la Douma en
présence du Tzar. — 24, Lord
Derby accepte la direction du
service aérien anglais. — 24, Le
Portugal saisit 36 vaisseaux
allemands et autrichiens inter-
Mars. — I, Ultimatum allemand
" au Portugal. — 5, M. N. D. Ba-
ker, nommé ministre de la guer-
re aux Etats-Unis. — 7, Par un
vote de 276 à 143, la chambre
des représentants donne carte
blanche au président Wilson.
— g, Incursion mexicaine à
Columbus. — g, La guerre est
déclarée au Portugal par l'Alle-
magne et l'Autriche. — 10,
5,000 Américains envoyés au
Mexique sous le général Fuston.
— 10, Démission du général
Galliéni. — ■ 10. Le général Ro-
ques, nouveau ministre de la
guerre. — 27, Ouverture de la
conférence de l'Entente à Paris.
— ■ 30. ^6 général Félix Diaz,
débarqué à ^Mexico avec un
corps expéditionnaire. — 30,
Le général Dubail, nommé gou-
gerneur de Paris.
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
Avril. — II, Elections en Espagne,
le comte Komanoes maintenu. —
13, Les Etats-Unis invités par
Carranza à retirer leur» troupes.
— 19, Dernière note du prési-
dent Wilson à l'Allemagne. —
22, Nouveau cabinet chinois for-
mé. — 22, Mort de Von Der
Glotz, commandant en chef des
Turcs en Asie. — 22, Sir Roger
Casement arrêté en tentant un
débarquement de troupes en Ir-
lande.
Mai. — 2, Dépôt par M. As-
• quith, de la loi du service obli-
gatoire. — 5, Démission de M.
A. Birrell, secrétaire d'Irlande.
— • 8, L'espion Lincoln extradé
des Etats-Unis en Angleterre. —
8, Nouveau raid de Villa h Bo-
quilla. — 10, Démission de lord
Wilborne, lord lieutenant d'Ir-
lande. — 10, Nomination de la
commission chargée de s'enqué-
rir sur la rébellion d'Irlande. —
12, Le premier ministre Asquith
à Dublin. — 12, 145,000 per-
sonnes dans la parade de prépa-
ration à New- York. — 17, Le
premier ministre Asquith nom-
mé membre du conseil privé
d'Irlande — 17, Sir R. Case-
ment condamné à subir un pro-
cès pour haute trahison. —
18, Ouverture de la commission
d'enquête des affaires d'Irlande,
sous la présidence du baron
Hastings. — 24. Anniversaire de
l'entrée de l'Italie dans la guer-
re. — 27. Mort, à Paris, du gé-
néral Galliéni. — ■^o Les Bul-
gares envahissent la Macédoine.
Juin. — 6, Mort de Yuan Shi Kai.
empereur de Chine. — 10. Dé-
part de Montréal du " Goth-
land," avec des vivres pour lés
Bela«s. — 10, Le juge C. E.
Hughes et M, W. Fairbanks,
choisis comme candidats républi-
cains à Chicago. — 12, Démis-
sion du cabinet italien Salan-
dra. — 14, MM. W. Wilson et
Marshall, choisis comme can-
didats démocrates, à Saint-
Louis. — 15, M. Marconi inclus
dans le cabinet Boselli. — 16,
Prise de La Mecque par les Ara-
bes. — 19, Mobilisation des gar-
des nationales des Etats-Unis.
— 21, Démission du ministère
Skoloudis et formation du mi-
nistère Zaimis. — 23, Les Amé-
ricains battus à Carrizal. — 24,
La Grèce cède aux demandes des
alliés, armée démobilisée.
Juillet. — 6, Note amicale de Car-
ranza réglant les difficultés avec
le Mexique. — 6, Traité d'alli-
ance japano-russe. — 8, Le gou-
vernement français renonce à la
déclaration de Londres sur la
contrebande. — ■ 24, Démission
de Serguis Sazanof, ministre
russe des affaires étrangères. —
26, Bruxelles frappé d'une amen-
de de cinq milions de marks,
pour avoir salué le cardinal
Mercier. — 29, L'armée serbe
commence sa quatrième guerre
en quatre ans.
Août. — 3, M. C. Bonin, consul de
France, nommé conseiller d'am-
bassade.— 3, La Nouvelle-Zélai.
de vote le service obligatoire. —
3, Le parlement serbe est con-
voqué. — 4, Les socialistes fran-
çais refusent de reprendre les
relations avec les socialistes al-
lemands. — 4, Dévoilement du
monument élevé à Lafayette, à
Fall-River, Mass., pa. les Fran-
co-Américains. — II, Offensive
française aux Balkans, à Do-
rian. — ■ 14, Le roi George V, en
France, rencontre le président
Poincaré. — 21, Russes et Ita-
liens à Salonique. — 22, Verdun
décoré par le Tzar de Russie de
la Croix de Saint-Georges. —
23, Le parlement anglais pro-
longé pour sept mois.
194
HISTOIRE DE L'ANNEE — MAI 1916
M. J.-N. Cartier, M. l'abbé J.-G. Sir P.-Armand M. C. Gruch, Le Dr P.-E. Pager,
aviateur cana- Bouillon, nommé Landry, juge reçoit délégation nommé percep-
dien-français. aum. du ]S9e ré- du N.-B., canadienne à teur du revenu à
giment can.-fr. décédé. Bordeaux. Terrebonne.
Inauguration du cliemin de fer " Mont- Sir et Lady LeBlane visitent les casernes
réal and Southern Counties." du 163e régiment canadien-français.
3 major L. Byng, Le brig. gén. Wil- M. J. J. Hill, Sir Haggard, verni M. O.-H. Lé-
nonv. comman- son, nommé com- constr. de ch. au Can. pour don- toumeau, nom.
ant des tpoui>es mandant du camp de fer améri- ner des terres aux commise, d'éco-
m. en France. de Valcartier. cain, décédé, soldats rev. du f. les de Montréal.
Lancement du brise-glace " J.-D. Hazen," à
Maisonneuve.
195
Abbaye d'Oka dont les dépen-
dances ont été Incendiées.
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
Septembre. — 6, La ville de New-
York célèbre le 159e anniver-
saire de la naissance de Lafay-
ette. — 7, A Washington, le
président Wilson est autorisé à
recourir à des mesures de repré-
sailles contre les Alliés.
1915
L'année judiciaire.
Octobre. — 7, L'hon. Louis Coder-
re et M. J.-L. Maréchal, nom-
més juges à Montréal. — 14, Sir
Lomer Gouin assiste à ^'inaugu-
ration du palais de justice de
Trois - Kivières. — 14, L'hon.
Gustave Lamothe, nommé juge
de la cour supérieure de Mont-
réal. — 23, Le Soleil perd deux
procès de diffamation contre
l'hon. T.-Chase Casgrain et
l'hon. Albert Sévigny.
Novembre. — 9, Assermentation
du juge J.-L. Maréchal. — 20,
M. Julien Daoust, condamné à
Montréal, pour démarquage de
pièces françaises. — 21, Mme
Asquith gagne sa ca ise en dif-
famation contre le Globe. —
M. Jules Fournier reconnu non
coupable dans le procès intenté
par le maire Martin. — ■ 21,
Création, à Québec, de trois
conseillers du roi.
1916
Janvier. — 20, Conférence du juge
Brodeur, devant le jeune bar-
reau de Montréal.
Février. — 21, Sir Robert Laird
Borden,nommé membre à vie du
Lawyers Club, de New-York.
Mars. — I, L'hon. Victor Allard,
nommé juge pour remplacer le
juge Saint-Pierre. — i, L'hon.
A. Désy remplace le juge Tou-
rigny, à Trois-Rivières, — 4,
Rejet du Bill Canon pour l'ad-
mission des femmes au Barreau.
— 31, Destitution du juge Fitch
à Fort Francis, Ont.
Avril, — 5, Charles Sheldon, finan-
cier convict de Montréal, repris
à Baltimore.
Juin. — 5, Mort de M. P. K. Mc-
Caskill, chef des détectives pro-
vinciaux. — 17, Sir James Ai-
kins, nommé président de l'asso-
ciation du barreau canadien. —
19, Ralliement Belcourt-Lan-
dry, à Ottawa. — 20, Le traître
Schoeffer trouvé coupable à
Montréal. — 24, Grande mani-
festation bilingue de Saint-Jean-
Baptiste, à Montréal. — 25, M.
Alphonse Bernier, C.R., de
Québec, nommé bâtonnier de la
province.
Juillet. — 2g, Mort, à Dorchester,
N.-B., du juge sir Pierre Lan-
dry. — ■ 30, Mort du juge Ma-
thieu, de Montréal.
Août. — 21, Le juge H. A. Mc-
Keown, du Nouveau-Brunswick
remplace le juge en chef Lan-
dry, décédé. — 22, Arresta
des Esquimaux assassins des
PP. Bouvière et Le Roux, O.M.I.
196
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1915
L'année littéraire canadienne
Octobre. — Notes historiques sur
la banlieue de Québec, par Hor-
misdas Magnan.
Décembre. — L'Action religieuse
et la loi civile, par Mgr L.-A.
1916 =
Paquet. — Les Retraites fer-
mées, par le Père Archambault,
S.-J. — Le Mystère de l'Eucha-
ristie, par l'abbé Henri Beaudé.
— Causons, par le P. Louis La-
lande, S.J.
Janvier. — Une romancière cana-
dienne, par Henri d'Arles. —
Nos Luttes constitutionnelles,
par l'abbé Lionel Groulx. — Le
Conflit des races au foyer, p r
le P. Hudon, S.J, — Histoire
de la seigneurie de Saint-Ours,
par l'abbé A. Couillard-Despréo.
Mars. — La Colonisation du Ca-
nada, sous la domination fran-
çaise, par l'abbé Ivanhoe Caron.
— Le Devoir électoral, par le
P. M.-A. Lamarche, 0. P. —
Mariage et féminisme, par le P.
Winnen, S. M. M.
Avril. — Acadie, par Henri d'Ar-
les. — La Famille de Champi-
gny de La Chevrotière, par P.
G. Roy.
Mai. — L'Epluchette, par Régis
Roy.
Juin. — • Concours littéraire orga-
nisé par la Société Saint-Jean-
Baptiste de Montréal. Sujet à
traiter : La Croix du chemin. —
Voyage aux Iles de la Made-
leine, par Pascal Poirier.
Juillet. — La Terre, par le Dr
Ernest Choquette.
Aoiit. — Heures solitaires, par
l'abbé Arthur Laçasse. — Le
Devoir social, publié par l'Asso-
ciation catholique de la jeunesse
canadienne. — ■ Similibus simi-
lia ou La Guerre au Canada,
par Ulric Barthe. — De la Mort
à la Vie, par le P. Hugolin, 0.
F.M. — Lettres à Claude, par
Fernand Saint-Jacques.
Septembre. — Les Rapaillages, par
l'abbé Lionel Groulx.
1915
L'année maritime.
Octobre. — 13, Naufrage du Lady
of Gaspé, dans le port de Qué-
bec.
Novembre. — 8, Feu à Liverpool
sur VEmpress of Britain. — 10,
Torpillage du vaisseau italien
Ancona. — n, Le SS. Port Dal-
housie clôt la navigation à
Montréal. — 14, Arrivée, à New-
York, du nouveau vaisseau La-
fmjette, de la C. G. T. — 21,
Inauguration de la ligne Fran-
ce-Canada, a Boston. — 26, Le
brise-glace Minto, vendu par le
Canada à la Russie. — 29, En-
lèvement des bouées sur le
Saint-Laurent. — 29, Dernier
vapeur dans le Saint-Laurent,
Auchenerag.
Décembre. — 13, Note envoyée
par les Etats-Unis, à l'Autriche
au sujet du torpillage de VAn-
cona. — 13, Le SS. Egan, der-
nier vapeur des Grands Lacs. —
29, Torpillage du SS. anglais
Persia, près d'Alexaiidrie. —
31, Explosion du croiseur an-
glais Natal.
197
HISTOIRE DE L'ANNEE— JUIN 1916
M. Sor(:<> <lc T.l- T/hon. Jos. Bolduc, M. Jo<>. ricnrd. M. Tabbé J.-A. T-e T>r Gcn. Baril,
katscheff, nouv. nomm<'' président éhi prés. 'do la F. CiiTotte, orateur de pr(^. de l'A. C.
consul de Russie du S<^nat. des rijanil»res f>alnt-Jean-Bte J. O. an-conjr.
au Canada. de r.>innioroe. ft Mintr/'-al. de St -Hyacinthe.
1.,'lion. Di'Jflge, sur. de l'Inst. publique,
entouré d'un groupe de professeurs et
d'inspecteurs d'écoles il Montréal.
Bénéillction des drapeaux du IDOe ré-
giment canadien-Irlandais, sur le
Champ de Mars.
M. Jules Hone, M. A. Bexnier, élu M. Arthur Labl)é, M. Ed.-Fabre M. Norman La-
réélu directeur bfitouuier géaér. nom. iuspect. des Suryeyer, élu se- belle, élu vice-
du 6.-T.-P. de la province. taxes sur tes cies crétaire du Bar- prés, de la Péd.
commerciales. reau canadien. des C. de Comm.
JilillihgJf) ii|ii"HI I
Départ des délégués des Chambres de M. le consul Bonln confère au col.
Commerce ipour Sorel, lieu de ileiir B.irrê et au cap. Quintal le grade de
congrès. chevalier de la Légion d'Honneur.
198
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1916
Février. — i, Arrivée, à Xewport,
du SS. Appam, prise d'un raid-
er allemand. — 2, Collision, au
Cap Race, du Takata Maru,
et du aUver Shell. — 14, Perte
de VAréthuse dans la mer du
Nord. — 14, Perte du croiseur
Amiral Charner à Mytilène. —
22, Arrivée de la flotte japonai-
se dans la Méditerranée. — 24,
Nomination du vice-amiral
Reinhardt Sheer, nommé clief de
la flotte allemande. — 29, Le
vaisseau La Provence, • oulé
dans la Méditerranée, 3,000 vic-
times.
Mars. — I, Ouverture de la guer-
re de sous-marins : SS. Thoenaly,
première victime. — 7, Naufra-
ge du SS. Principe de Asturies,
au large du Brésil. — 10, La
Louisiane, torpillée au Havre. —
14, Incendie d'un quai avec pro-
visions de la Croix Rouge, à Ha-
lifax, N.-E. — 16, Démission de
l'amiral Tirpitz. — 18, Le Bré-
sil saisit 44 navires allemands
internés.
Mai. — I, Ouverture de la naviga-
tion a Montréal, par le SS. Bey-
ern, italien. — 5, La note alle-
mande finale arrive à Washing-
ton, concernant l'aff^aire de YEs-
sex. — • 5, Anniversaire du tor-
pillage du Lusitania. — 8, La
ligne Cunard achète les steam-
ers de la C. N. Ry. — g, Le
torpillage du SS. Cymric, au
large d'Irlande. — Le SS. Ker-
by, de la Northern Transporta-
tion Line, coulé au Sault Sainte-
Marie. — 12, Collision à Sorel,
entre les bateaux Québec et
Montréal. — 15, Lancement du
brise-glace •/. D. Hazen, à Mont-
réal, construit chez Vickers. —
27, Le brise-glace Hazen, vendu
à la Russie.
Juin. — 24, Nomination du Bu-
reau des Commissaires du Port
de Québec: jNIM. D.-O. Lespé-
rance, J. Pennington et A. Gra-
velle.
Juillet. — 9, Arrivée, à Baltimore,
du sous - marin commercial
Deutschland. — 12, Cinq navi-
res marchands en construc-
tion en Colombie britannique. —
17, Accident au canal Lachine,
le trafic arrêté pendant une se-
maine. — 25, Le Britannia,
échoué au lac Saint-Louis. —
26, Incendie du •/. B. Greene, sur
l'Ottawa, à Guyon. — 27, Exé-
cution par les Allemand^ du
capitaine Fryatt, du Brussels,
pris après le torpillage. — 29,
La cour de prise à Norfolk, Va.,
décide en faveur de l'Angleter-
re pour la possession de l'Ap-
pam. — 30, La Compagnie Whi-
te Star est absoute définitive-
ment du désastre du Titanic, le
15 avril 1912.
Août. — I, Le Deutschland, sous-
marin allemand, part de Bal-
timore. — 8, Le sous-marin al-
lemand le Bremen, coulé à Dou-
vres. — Le prix de VAppam
est fixé a $1,250,000 par les
Etats-Unis. — 24, Le transport
belge Indutionare, échoué aux
îles de la Madeleine, est brisé. —
25, Le Deutschland arrive i
Brème.
Septembre. — 25, Le steamer Ro-
beriml, d'Ottawa, sombre da.is
le lac Ontario. Six hommes de
l'équipage perdent la vie.
ENLEVER E'HUMIDITE. — Pour empêcher un lit de devenir humide
si on Je laisse inoccupé quelque temps, il suffit de laisser étendue au-dessus
du lit une couverture de laine une fois le lit fait. On l'enlève ipour occu-
per le lit et il est toujours sec. La couverture a pris l'humidité.
199
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
915
Li'auuée militaire.
Ictobre. — i, Le colonel Garuet, :
lils de sir Sam Hughes, nommé j
brigadier général. — 6, J^ord
Derby, nommé directeur du re- |
crutement, en Angleterre. — i8, I
Le maire Dr ou in, de Québec, '
nommé colonel honoraire du ré-
giment de Lévis. — 20, Exposi-
tion militaire fran<;aise i\ >Iont-
réal. — 21 Anniversaire de Tra-
falgar, quéto de la Cr'x Rou-
ge. — 21, Réci'ption, a Mont-
réal, au major Barré.
[ovcmbre. — 3, Le lieutenant-co-
lonel Lavergnc rrfuse de recru-
ter pour le régiment ao Mont-
mapny. — 3, Lo comte Jacques
do Tx'sscps, gendre de sir W. A.
MacKenzie, décoré de la croix
de guerre. — 4, Le président
Wilson commence une campa-
gne do préparation militaire
des Etats-Unis. — 12, Création
du 117e régiment des C tons
de l'Est. — i^, L'hon. T. Chase
Casgrain. créé colonel et direc-
teur dos postes militaires. — 13,
Winston Churchill quitte le ca-
binet et va au fro^t. — 15, An-
niversaire de la formation du
2'2o bataillon canadien-français.
— 30, Le général John Iluglies,
nommé inspecteur des camps de
l'Ouest. — 30, Nomination de la
commission impériale des muni-
tions.
Décembre. — i, M. Olivar Asselin,
oiTre de lever un régiment cana-
dien-français. — 15, Le général
Smith Dorien, nommé comman-
dant des forces de l'Afrique ori-
entale. — 18, Mort du lieutenant
Chester Hughes, neveu de ir
Sam Hughes. — 18, Les Alle-
mands refusent la libération du
Dr Réland. — 23, Sir A. Mur-
ray, lieutenant-général, nommé
commandant aux Danlanelles. —
Mort du général allemand, Von
Emmich, qui a pris Liège. —
2g, Création do la commission
impériale des munitions, M. J.
W. Flavelle, nommé président
916 =
anvier. — 1, Le consul général
do France annonce que le géné-
ral Galliéni a mis il sa disposi-
tion des décorations p")ur Us
troupes canadiennes. — 5, La
loi de service militaire obliga-
toire , présentée aux communes
anglaises. — 5, M. E.-P. Bona-
parte, descendant de la famille
de Napoléon I, engagé à Mont-
réal. — 5, 64e anniversaire de
naissance du général Joffre. —
12, Le lieutenant-colonel P. Rhé-
aume, nommé chirurgien en
chef de l'hôpital Laval. — 12, Les
Français installent les Serbes
à Corfou. — 12, Retour du lieu-
tenant-colonel Desrosiers, du
lfi3e et du major De Serres, du
150e régiment. — Les Princess
Patricia quittent la 80e brigade
anglaise pour se joindre à la di-
vision canadienne. — 13, Le
nouveau régiment canadien-fran-
çais 178e, formé pour les dis-
tricts d'Arthabaska, Drummond
et Nicolet, par M. R. A. de la
Bruyère Girouard. — 20, Eva-
sion de douze internés alle-
mands de la prison d'Amherst,
N.-E. — 21, Assemblée Asselin,
il Tilontréal, pour expliquer son
enrôlement. — 22, 50% sera re-
tenu sur solde pour fin de guer-
re aux hommes n'ayant rien dé-
légué de leur solde. — 22. Sir
Robert-Laird Borden cible à
Londres, mise à la disposition
du gouvernement anglais de
la 4e division canadienne.
200
HISTOIRE DE L'ANNEE — JUILLET 1916
Mgr E. Roy, ré- M. O. Lauren-
êlu près. comm. deau, élu bâton-
scolaire de nier du Barreau
Montréal. de Montréal.
M. Elle Metehni- M. Henri Ro.v, Mlle Graziella
kofC, illustre élu président du ■ Dumaine, vain-
savant décédé. Congrès fra- ; queur du " Pris
ternel d'Amer, i d'Europe."
Ruines de la ville de Cochrane, Ont.,
ravagée par les feux de forêt.
La mission canadienne
Bordeaux, France.
M. A. -H. Smith, Sir H. Drayton et Sir
Geo. Puish, nommés par le gouvernement
fédéral pour faire enquête sur la
question du transport.
M. J.-E.-W. Le- M. A. Hawkes,
cotirs, réélu pr. chargé d'une
de l'ass. des mission d'études
pharmaciens. dans prov. de Q.
Le steamer " Britannlc," échoué La ville de Cochrane, Ont., commence
dans le lac Saiat-Louis. à se relever de ses cendres,
201
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
— 22, M. Patrick Eiel, des-
cendant de Louis Riel, du 8e
régiment de Winnipeg, mort à
l'ennemi. — 23, Cent mille des
recrues anglaises de lord Derby
sont appelées. — 24, Army Bill,
passé aux Communes Anglaises,
583 par 36. — 25, Le général
Lessard reçoit trois mois de
congé pour aller au front. — 26,
La loi du service militaire an-
glaise adoptée à la Chambre des
Lords.
Février. — 2, Tve lieutenant-colonel
Gaudet retourne aux munitions,
le major Tremblay nommé com-
mandant du 22e régiment. —
— 10, Anniversaire du débar-
quement en Angleterre du lor
contingent. — 11, La ville de
Québec accorde dix ans de fran-
chise h la cartoucherie Eoss. —
11;, Le colonel Gaudet, du 22e
régiment, promu général de bri-
erade. — 18. Le général A. C.
Macdonell. de la 7e brigade, est
le premier général canadien
blessé. — 22, Le major Dubuc.
nommé commandant en second
du 22o récriment. — 2.'^. I^n ré-
giment de bflcherons est formé
par le colonel A. !McDougall.
Mars. — ■ I, Mise en vigueur de la
loi de conscription en Angleter-
re. — 6, Commutation de peine
du lieutenant Coderre, condam-
né à mort en Angleterre. — 6,
Le lieutenant-colonel Barré et
le capitaine H. Quintal, nom-
més chevaliers de la légion
d'honneur. — ■ 10, Formation, à
Edrponton, d'un régiment cana-
dien-français, commandé par le
colonel Leprohon. — 20, Créa-
tion du Royal Défense Corps, en
Angleterre. — 21, Sir Sam Hu-
ghes arrive à Londres.
Avril. — 5, Sir Sam Hughes s'ean-
barque en Angleterre pour reve-
nir au Canada. — 5, Le roi
Georges donne personnellement
$500,000 pour les dépenses de la
guerre. — 14, Sir Sam Hughes
arrive à Neve-York. — 26, Ou-
verture de l'enquête des fusées.
Mai. — 12, Révolte des Autri-
chiens au camp do Cochrane,
Ont., 4 tués. — 25, Bill de cons-
cription signé par le roi en An-
gleterre. — 27, M. O.-S. Per-
rault, nommé colonel honoraire
du 178e régiment de Montréal.
— 27, Le 163e régiment aux
Bermudes. — 31, Victoire nava-
le au Jutland, 18 vaisseaux al-
liés coulés et 16 allemands.
Juin. — 1, Funérailles du général
Galliéni. — 3, Le lieutenant-co-
lonel Vanier, du 22e régiment,
décoré de la croix militaire. —
7, Le général Lippett remplace
le général Mercer pour com-
mander la 3e division. — 7, Le
général W. B. Hucrhes rempla-
ce le général William fl la 9e
brigade. — 15, Le 190e régiment,
Trish Rangers reçoit ses dra-
peaux de sir Charles Fitzpatrick
fl Montréal. — 17. L'hon. J. W.
Fortescue, bibliothécaire du
Château Windsor, nommé histo-
riosrraphe de la guerre. — 26,
"L'Express" du Sault Sainte-
Marie, interdit durant 3 mois
pour attaque contre le recrute-
ment. — •50, La grande offensi-
ve des alliés commencée.
Juillet. — %, Lloyd George succède
à lord Kitchener comme minis-
tre de la guerre. — 6. Le lieu-
tenant-colonel Mignault promu
colonel. — 10, Rébellion au
camp Borden. — • 11, M. E. S.
Montagne, nommé ministre des
munitions en Angleterre. — 17,
Le sixième contingent russe dé-
barque a Brest. — 17, Le fusil
Ross cesse d'être en service pour
le Canada. — 17, Sir Sam Hu-
ghes retourne en Angleterre. —
202
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
17, M. F. B. McCurdy devient
secrétaire parlementaire d mi-
nistère de la milice. — 21, M.
l'abbé O'Leary promu lieute-
nant colonel. — ■ 26, La Cana-
dian Cartridge Company, par son
président, M. F. N. Baillie, re-
met $750,000 de profit sur mu-
nitions. — • 27, Excursion des
blessés revenus du front, au
fort de Chambly. — 27, Sir E.-
P. LeBlanc passe en revue les
troupes au camp Valcartier.
Août. — 12, M. J. Wesley Allison,
privé de son titre de colonel. —
22, Sir Robert Laird Borden,
nommé colonel honoraire.
1915 L'année municipale montréalaise.
Octobre. — 20, L'affaire de la rue
Drolet terminée.
Novembre. — 3, Mort de M. W.
Robb, trésorier de la cité de
Montréal. — 3. Le maire M.
Martin, fait arrêter M. Jules
Fournier, pour diffamation. —
9, Le maire M. Martin, poursui-
vi au sujet du chèque Harris. —
10. Tirage au sort des deux con-
trôleurs sortant, ^HI. Hébert et
Macdonald. — 12, Démission du
contrôleur îsT. Hébert. — 15, M.
Napoléon Hébert, déchu de ses
fonctions de contrôleur. — 20,
Caisse de $800,000 entre la Com-
pagnie des Boulevards de Mont-
réal et la ville Saint-Laurent. —
30, M. Rodrigue Langlois, cheï
du comité de vigilance des ci-
toyens, expulsé de la salle du
Conseil de Ville.
Décembre. — 6, M. Napoléon Gi-
roux, nommé contrôleur de la
cité de Montréal. — ig. Le mai-
re M. Martin poursuit le Mail
de Montréal. — 31, Le conseil
municipal adopte le budget.
1916:
Janvier. — ■ 20, Cinquante licences
refusées à Montréal. — 21, Le
maire M. Martin, condamné à
payer $389.60 pour le procès
Fournier. — 20, Acquittement
de M. Etienne Pelland au sujet
de l'enquête de l'égout de No-
tre-Dame-de-Grâce.
Février. — g, Panique allemande
à l'hôtel-de-ville de Montréal. —
11;, Le bill de Montréal à la lé-
gislature de Québec, le projet
Gouin, accepté.
Mars. — 3, M. J.-N. Dupuis, élu
président du Comité des itoy-
ens.
Avril. — 3, Elections à Montréal,
MM. Médéric Martin, maire; E.-
W. Villeneuve, et G. Ross, c l-
trôleurs. — 4, Quatorze candi-
dats échevins et deux contrô-
leurs perdent leur dépôt. — 15,
]\I. l'échevin Larivière, nommé
leader du conseil. — 26, Le
conseil vote un emprunt d 2
millions de dollars.
Mai. — 25, M. Lorenzo Prince, de
Montréal, nommé assistant co-
roner.
Août. — I, Ouverture de l'enquête
Bordeaux et rue Drolet.
Septembre. — 12, Le juge Green-
shields renvoie la demande d'un
bref d'injonction contre Mont-
réal - Nord, pour l'empêcher
d'emprunter la somme de $250,-
000.
203
HISTOIRE DE L'ANNEE — AOUT 1916
Lo Ui-v. r.-A.-D. I>amo Marcolline M. Jos. Contant, L'hon. W. Garié- Le Dr J.-N. Nor-
Hichard, C.S.V., Deslongchamps, nommé docteur py, Olu prés. bon. mand, prfs. du
oiorn. cmré de Rt- décéd^e â l'Age en pharmacie de de l'ass. S.-J.-B. oom. du monu.
Viateur, Mont. de 101 ans. l'unlv. Laval. de Falhor, .\lb. Lafayette. il Fall
Hiver, Mass.
Convention de l'union des municipalités
canadiennes .1 Montréal.
Le cmllfge de Sainte-Anne de I^a
Pocatifro, ravagé par les flammes.
Sir J. Ailuns. L'hon. W.-F.-A.
nom .lieutenant- Turgeon, pr. gén.
gouveirneur du de Sask., reconnu
Manitoba. inn. des ace. p.
contre lui.
Le colonel A.-C. M. Ls Roquette, L'êchvein Boyd,
Fages, nommé fonct. français, élu pr. de l'union
brigadier en mission au des municipalités
général. Canada. canadiennes.
La gare centrale du Pacifique Canadiçiij Collision de deux trains du Pacifique
a Québec, inaugurée durant ce Canadien sous le pont de 3a rue
mois. Notre-Dame.
204
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1915
li'auuée nécrologique.
Octobre. — 22, A Wiuuipeg, il. II.
h. Gordon, greffier de l'assem-
blée des Territoires du Xord-
Ouest.
Novembre. — 14, Mobile, Alaba-
ma, professeur F. X. Brooker,
de Washington, apôtre des nè-
gres.
1916= =
Décembre. — 10, Charlottetown,
I.-P.-E., M. James Reid, M.P.,
de Restigoucbe. — 15, Londres,
Ang., lord Alverstone, juge en
chef qui avait jugé dans l'arbi-
trage de la frontière de l'Alas-
ka.
Janvier. — 5, Sainte - Catherine,
Ont., M. E. A. I. Lancaster, M.
P. — 5, Washington, D.-C, M.
R. Lumar, juge de la cour suprê-
me des Etats-Unis. — 13, El Pa-
so, Mexique, M. V. Huerta, an-
cien président de la république
mexicaine. — 16, Toronto, M. G.
Sliepley, avocat pol'+ique libé-
ral. — 19, Victoria, C.-B., l'hon.
C. Rilev. sénateur. — 24, Monc-
ton, N.-B., l'hon. W. B. Dickson,
orateur de la législature du N.-
B. — 24, Ramsgate, Angl., Lieu-
tenant-colonel Yates, de ilont-
réal. — 27, San Francisco, E.-
U., M. Arcliie Bamard, agent
consulaire.
Février. — 6, Montréal, M. A. R.
Creelman, avocat du "'. P. ^i. —
g, Granby, M. J. H. McKechine,
président de la Consolidated
Rubber Co. — 10, Londres, An-
gleterre, sir James Wilson. an-
cien président du G. T. R. —
10, Montréal, M. E. Dawson, an-
cien imprimeur du roi. — n,
Kincardine, Ont.. M. John Tol-
mie, M. P., ISTorth Bruce. — ig,
Montréal, M. 0. H. Brooks, gé-
rant du théâtre Majesty. — ig,
Monte Carlo, France, M. Maii-
rice Vignaux. champion du bil-
lard. — 29, Londres, Angl., M.
Henry James, nouvelliste.
Mars. — 3, Paris, Mounet lly.
tragédien. — 3, Bucharest, Rou-
manie, Reine Carmen Sylva,
poète.
Avril. — 12, New- York, M. Ri-
chard Harding, correspondant de
guerre.
Juin. — 9, Paris, M. Emile Fa-
guet, littérateur. — 18, Brock-
ville. Ont;, le sénateur Derby-
shire. — 27, Trois-Rivières, M.
Robert Kiernan, registrateur. '
Juillet. — 3, Banfif, Alta., M. Silas
Carpenter, détective de Mont-
réal. — 3, New- York, Hetty
Greene, la femme la plus riche
d'Amérique. — 5, Glace Bay, le
sénateur W. Macdonald. — ■ 6,
Farnham, Que., M. D. B. Meigs,
M. P. — 15, Paris, France, le
professeur Elle Metchnikoff,
successeur de Pasteur. — 25,
Londres, Angl., Sir W. Ramsay,
chimiste.
Août. — 7, Catane, Mass., M. T.
J. Drummond, ancien président
du Board of Trade de Montréal.
— 9, Victoria, C. B., M. T. H.
Dewdney, ancien lieutenant-
gouverneur de la Colombie bri-
tannique. — 23, Smith's Falls,
Ont., l'hon. T. T. Frost, séna-
teui.
MAUVAISES ODEURS. — Brûler du café est la meilleure façon de
faire disparaître les mauvaises odeurs de cuisine dans une maison.
205
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1915 L'année ouvrière et d'immigration.
Octobre. — • ig, Grève aux minea
(le TlictfDid. — 21, Grève tragi-
que de la lîlaturo de Nashua,
N.-H.
1916 ==
Novembre. — 8, Congrès de la Fé-
dération américaine du Travail.
[anvier. — 6, L)Oiius.->iuii des trois
niiiiistres du cabinet xVsquitli,
appartenant au parti ouvrier,
MM. Ilenderson, liraee, Roberts.
— 12, Les membres laborites re-
tournent dans le cabinet. — 13,
M. J.-A. I^rosc, nommé prési-
dent de la Fédération dos chefs
dos ouvriers municipaux do
Montréal. — 13, La fédération
des mineurs réunis à Londres,
décide do s'opposer au service
obligatoire. — 27, I^ congrès ou-
vrier i\ Bristol se pronome ii>ii-
tre le servie» obligatoire mais
repousse l'agitation.
Avril. — I, Fin de la grève des
docks de la ^Mersey. — 22, M.
N. Arcand, nommé officier de
conciliation au ministère du tra-
vail, :\ Ottawa.
Juillet. — 13. Grève des cheminots
i\ Madrid, Espagne. — 24, Acci-
dent dans le tunnel à Cleveland,
Oliio, 22 victimes.
Septembre. —
Wiivs, A X(
- 14, Grève des tram-
■wVork.
L915
L'année politique canadienne.
)ctobre. — 7, L'hon. P.-E. Blon-
din, nommé secrétaire d'Etat et
ministre des mines. — 7, L'hon.
E.-L. Patenaude, nommé minis-
tre du revenu de l'intérieur. —
9, L'hon. Roblin et trois collè-
gues condamnés à subir leur
procès pour prévarication dans
les travaux publics. — 15, Elec-
tion par acclamation de l'hon.
Pat«naudo. — 30, Mort de sir
Charles Tupper.
rovcmbre. — 4, L'hon. A. INIeigh-
en. solliciteur général, créé con-
seiller privé. — 4, Emprunt por-
té à 100 millions. — g, Grande
assemblée libérale de sir Wilfrid
Laurier h Montréal. — 19, Sir
Wilfrid Laurier entre dans sa
74e année. — 22, Lancement de
l'emprunt de guerre canadien de
50 millions de dollars.
Décembre. — 2, Le Dr Sproule,
orateur des Communes, nommé
sénateur. — 4, Emprunt porté il
100 millions de dollars. — 15,
Démission de sir Robert Mc-
Bride, premier ministre de la
Colombie Britannique, l'hon. M.
Browser lui succède. — 21, For-
mation, à Ottawa, du comité na-
tional libéral. — 23, Discours
de sir Robert Laird Borden, à
New-York, déclarant la décision
du Canada de continuer la guer-
re. — 29, Arrestation, a Folk-
stone. Ang., du lieutenant-colo-
nel R. Simpson, pour vol de
$100,000 dans la province de
Manitoba.
ENFONCER DES CLOUS. — Les clous s'enfoncent facilement dans le
bois dur s'ils ont été d'abord enduits de savon.
206
HISTOIRE DE L'ANNEE — SEPTEMBRE 1916
Le K. P. Lajoie, Le R. l'. Daudu- M. J.-M. TeLUer, M. H. V. Mère- M. Jos. Lafon-
C. -S. -V., qui ce- rand, O.M.I., qui nommé juge de diti, prés. B. de taine, élu prés.
lèbre 64e anaiv. célèbre 75e ann. la cour supé- Montréal, créé du cons. d'agr.
■d'ordination. d'ordination. rienre. baronet. de la P. de Q.
Aumônier et officiers de la Société des
Artisans, lors du 40e annlversaiT* de
fondation.
Le nouveau pont sur la rivière Riche-
lieu a Saint-Jean-Iberville.
Le l>r Siniard, Le Dr E. l>ubeau, Le Dr Jos. Nolin, M. l'abbé C. M. E. Côté, le
élu pr. du congr. nommé officier élu pr. de l'ass. Chaumont, élu prom. -de Tœuv.
des serv. sajb. de l'instruction deataire du super, du sém. du mon. Lafay-
de Ta P. de Q. publique. Canada. Sainte-ïbérèse. ette à F. River.
Le pont de Québec, au moment où l'on était â élever la travée centrale.
207
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1916= =
Janvier, — 6, Ouverture du la lé-
gislature du Mauitoba. — n,
L'hon. C. \V. Kobiuson, chef de
l'oppositiuu du Xouveau-liruna-
vvick, déinissiounc. — 12, Ou-
verture de la session provinciale
de Québec. — 12, Election de M.
Sévigny, comme orateur aux
Communes. — 14, Discours sen-
sationnel il Québec, de M. A. La-
vergne, au sujet de l'enrôlement.
— 18, Ouverture de la législa-
ture de la Saskatchewan. — 20,
Discours du budget à Québec. —
28, Lo budget voté à Québec.
Février. — 2, Démission de M. R.
l'allis, M.l'.P., Ontario, impli-
qué dans l'enquête Davidson,
concernant la vente de ciievaux.
— 3, M. K. VV. Rhodes, nommé
orateur suppléant. — 3, Incen-
die des édifices du Parlement à
Ottawa. — 5, Le gouvernement
décide do nommer une commis-
sion pour s'enquérir de l'origi-
ne de l'incondie. — 9, OuTcrture
de la législature de la Nouvelle-
Ecosse. — 15, Discours du bud-
get, taxe des compagnies. — 18,
Le premier ministre Hughes,
d'Australie, créé conseiller pri-
vé. — 22, Sensation à la légis-
lature de ^lanitoba. l'hon. Col-
der, accuse l'hon. Rogers d'in-
tervention fédérale. — 25, Ou-
verture de la législature d'On-
tario. — 25, Le budget passé il
Ottawa. — 25, Rejet de la pro-
position Pugsley sur le vote des
femmes.
Mars. — ■^, Défaite, à Vancouver,
C. B.. de l'hon. Tisdall, minis-
tre du gouvernement conserva-
teur. — • 6, Défaite de l'hon. A.
C Flummentel, conservateur, à
Victoria, C. B. — 6, Suspension
du journal Le Temps, h Ottawa.
— Q. Ouverture de la législatu-
re du Nouveau-Brunswiok. —
208
10, Trois commissions royales
nommées en baskalchewau, —
11, Sir Robert Laird B '•den,
nommé grand Cordon de l'ordre
de L<:-opold. — 14, Le club de la
garnison, il Québec, e.xpulsc le
colonel Lavergne. — 15, Pr >-
gation de la législature do la
Colombie Britannique, au 1er
juin. — 15, Prorogation do la
législature de la Saskatchewan.
— 15, Prorogation de îa légis-
lature de Québec. — 15, Ouver-
ture de la législature de Terre-
neuve. — 16, L'hon. H, S. Bé-
land, inscrit sur la liste d'é-
change des prisonniers.
AvriL — 4, La commission d'en-
quôto sur les obus votée, 82-44,
4 conservateurs votent contre :
MM. Broder, McLean, Laurence,
Mondou. — 13, Dissolution de la
Chambre de Québec ; nomina-
tion le 15 mai, élection le 22
mai. — 13, La commission roya-
le du Xouveau-Brunswick, trou-
ve l'hon. Blair, ministre des
travaux publics, coupable de
corruption. — 13, Les législa-
teurs du Nouveau - Brunswick,
demandent au gouvernement fé-
déral de passer la loi de cons-
cription, — ig, Ouverture des
séances de la commission des
obus. — 24, Célébration, h. Mont-
réal, de l'anniversaire de la ba-
taille d'Ypres.
Mai. — I, 66e anniversaire de la
naissance du duc de Connaught.
— 4, Sir Lomer Gouin ouvre la
campagne il ^lontréal. — 10, La
résolution Lapointe, relative à
la langue française, est soumise
au Parlement. — 15, Nomina-
tion des candidats dans Québec:
22 libéraux et 3 conservateurs,
élus par acclamation. — 17,
Troisième lecture, aux Commu-
nes anglaises, du bill du service
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
obligatoire. — 17, Prorogation
de la législature de la Nouvelle-
Ecosse. — 22, Grande victoire du
gouvernement Gouin. — 22, Dé-
mission de l'iion. sénateur Lan-
dry, président du sénat. — 27,
Prorogation de la législature
d'Ontario. — 31, Défaite de
l'hon. P. H. Mahoney, minis-
tre des travaux publics du Nou-
veau-Brunswick. — 31, Le Dr
Gustave Lemieux, élu dans Gas-
pé. — 31, Clôture de la Cham-
bre des Communes.
Juin. — I, Le bill de prolongation
du parlement canadien, passé à
la chambre des lords. — 3, Lhon.
Bolduc, nommé président du sé-
nat. — 3, Sir Pierre - Evariste
Le Blanc et M. S. P. A. Lan-
dry, décorés par le roi. — 9,
Sir George Foster, nommé con-
seiller privé. — 12, L'hon. Ca-
ron, élu par acclamation aux
îles de la Madeleine. — là.
Mort de l'hon. Foy, ex-ministre
de la justice d'Ontario. — 15,
Démission de M. J.-O. Lespé-
rance, député de Montmasny.
— 20. Victoire libérale en Xou-
velle-Ecosse, 31 libéraux, et 12
conservateurs élus. — 20, Le
premier ministre Miirray. main-
tenu. — 28, Nomination du duc
de Devonshire. comme gouver-
neur général du Canada.
Juillet. — I, Ouverture du camp
Borden au Lac Simcoe. — 10,
Election de M. W. Hay, dans
West Perth, Ontario, pour le
parlement provincial. — ■ 11,
Agitation dans Ontario pour
empêcher l'exportation du nic-
kel canadien par le " Deutsch-
land." — 14, Message de si Ro-
bert Borden aux Français pour
le 14 juillet. — 17, Retour de
sir George Perley à Ottawa. —
18, Convention conservatrice
provinciale à Lévis. — 18, Con-
vention libérale au Musée Vic-
toria, à Ottawa. — 22, Rapport
de la commission des munitions
IMeredith-Duff, Allison reconnu
coupable. — 29, Le duc de De-
vonshire, nommé K. C. M. G.
Août. — I, Sir James Aikins,
nommé lieutenant-gouverneur du
Manitoba. — 3, Nomination des
candidats en Colombie-Britan-
nique. — 10, Le gouvernement
d'Ottawa souscrit $100,000 en
faveur des victimes des incen-
diés du Nord d'Ontario. — 21,
L'hon. W. F. A. Turgeon, exo-
néré par la commission royale
de la Saskatchewan. — 21, M.
H. H. Dewart, libéral, élu dans
Toronto Ouest.
Septembre. — i, Pose de la pierre
angulaire du nouveau parle-
ment, à Ottawa. — 3, Grande
manifestation en faveur de la
minorité ontarienne, tenue à Pa-
pineauville. — 15, Dans la Co-
lombie - Britannique, les élec-
tions générales donnent une
victoire écrasante aux libéraux,
et le ministère conservateur est
renversé. — 27, Grand rallie-
ment ouvrier, à ^lontréal, con-
voqué par M. Alph. Verville. dé-
■ puté, et présidé par sir Wilfrid
Laurier.
1915
L'année religieuse.
Octobre. — 29, 60e anniversaire de
naissance de Mgr Bruchési.
Novembre. — 5, Service funèbre JV
Notre-Dame de Montréal, pour
les soldats français tombés sur
209
les champs de bataille. — 6 Con-
sistoire tenu à Rome, le pape
Benoit XV exprime le désir de
la paix. — 7, Lettre de Mgr
Bruchési sur le sens de justice.
— 8, Incendie de l'église de I .-
HISTOIRE DE L'ANNEE— OCTOBRE 1915
Henri Fabrc, M. Thomas, repK- M. S.-J.-H. UuUawJ. Ix? conite de iLes-- M. A. Kauteux,
cC'ldbro entomo- sentant «lu mintstô- nommf- A la comra. «epe, décor* de la caii«orvateur de
loglate, dfcédf. re anglais des niu- des conditions écon. Croix de gueore. la blbUothè<}ue
iiltions au Canada. du Caiiada. Salut-Sulplce.
il!
1" M=.
:il— AU
lîfiKM lotion do la pierre
nn^ilaire de l'église de
St-IMorre ClavcT. Montréal.
Aprôs l.' tirage au sort : M. COté «errant la
main A M. Alney, eons l'églcVe du maire Martin.
R. P. A. I/>ricier, R. P. Galtier, M. Wilf. Bessette, M. P.-E. Meo-cier, Mlle Tremalne,
8up. gén.des Ser- S.S.S., en congé nommé recorder nommé ingénieur iuârmière auprès
vitosdo Miiri<? en mUitaiTc. de la ville en chef de de Georges V.
visite il Montréal. d'Out.remont. Montréal.
Biblioth&que municipale, dont on
posé la piMTC angulaire durant
durant ce mois.
;assln de radoub et installation du
G.T.R., a Prince-Rupert, C.-B.
210
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
chine. — 15, Mgr Bégin part
pour Rome. — 20, Le pape Be-
noit XV célèbre son 61e anni-
versaire de naissance. — 22,
Messe à Notre-Dame de Mont-
réal pour les souverains de Bel-
gique, par M. l'abbé Auclair. —
30, Mgr Mundelein, de Brook-
lyn, nommé archevêque à Chi-
caso.
1916
Janvier. — 2, Prières pour la paix
ordonnées par Mgr Bruchési. —
— 8, Mgr Bruchési, à l'universi-
té Laval, déclare que les obli-
gations du Canada envers la
couronne sont sacrées. — 15,
Arrivée, à Rome, du cardinal
Mercier. — 17, Le pape Benoit
XV décide de nommer une com-
mission pour enquêter sur les
atrocités commises en Belgique.
— 25, Centenaire de la fonda-
tion des Oblats par Mgr de Ma-
zenod. — 26, Mgr Fallon, évêque
de London, Ont., se déclare op-
posé à la prohibition.
Février. — 2, Mgr Petrilli, envové
du pape, à Tokio. — 10, Tenta-
tive d'empoisonnement au ban-
quet qui suivit l'intronisation
de Mgr Mundelein, archevêque
de Chicago. — 10, Mgr Latulip-
pe, nommé évêque d'Haileybury.
— 18, Le cardinal Bégin revient
à Québec. — 21, Incendie de l'é-
glise de Beauport. — 24, Le car-
dinal Mercier quitte Rome pour
retourner en Belgique.
Décembre. — 12, Dédicace de l'é-
glise Saint-Michel, par Mgr
Bruchési. — • 18, Nomination de
trois archevêques: Mgr Mathieu,
de Régina ; ]Mgr Beliveau, de
Saint-Boniface; et Mgr Synott,
de Winnipeg. — 18, Mort de
Mgr Lorrain, évêque de Pem-
broke.
Mars. — 3, Mgr Cloutier, nommé
comte romain. — 20, Mort, à
Rome, du cardinal Gotti, préfet
de la Propagande. — 25, Le
cardinal Domenico Serafini,
nommé préfet de la Propagande.
Avril. — 26, Le pape recommande
aux Irlandais de rester calmes.
Mai. — 14, ï'ête de Jeanne d'Arc,
a Montréal.
Juin. — 17, Décret pontifical con-
damnant la danse dans les orga-
nisations de charité. — 24,
Transfert du cercueil de Léon
XIII dans la chapelle de la Pré-
sentation.
Juillet. — 27, Mort, à Paris, de
Mgr Blanche, vicaire apostoli-
que du golfe Saint-Laurent.
Août. — • 20, Ouverture de la se-
maine catholique à New-York.
Septembre. — 6, M. l'abbé J.-H.
Cousineau prend charge de la
paroisse du Sacré-Cœur de
Montréal. — 21, A Ottawa, sa-
cre de îlgr Alfred-A. Synott,
archevêque de Winnipeg.
1915 li'année sanitaire et scientifique.
Octobre. — 23, On téléphone d'Ar-
lington, Virginie, à la tour Eif-
fel.
Novembre. — 8, La prohibition
battue dans Terreneuve.
Décembre. — 20, Mort, à New-
York, de M. T. H. Wilson, d'Ot-
tawa, inventeur des bouées à
acétylène.
211
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1916=^ =
Janvier. — ii, M. Ivlinberger, élec-
tricien de Berlin, invente la
main artificielle électrique. —
14, Ouverture du bain public à
Montréal, nommé bain Ru-
benstein. — 26, Vcrcbères et
Saint - llyacintlie rejettent la
prohibition. — 28, Joliette adop-
te la prohibition.
Mars. — 14, Vote sur la prohibi-
tion au ISIanitoba, 25,000 pour
la probition. — 16, Le bill de
jiroiiibition adopté par la légia-
lature de la Nouvelle-Ecosse, 28-
3. — 20, Présentation do la loi
de prohibition aux Communes.
— 27, Les communes d'Ottawa
rejettent la prohibition totale,
07-46.
Avril. — 1, Le Dr Bell pro lai.io
que r.raiilford est le bcrrcnu du
téli'plioiie. — 7, i.c nlfrrnduiii
dans Ontario est décidé pour
1U17.
Mai. — 8, La loi de l'avancement
de l'heure votée en Angleterre.
Juillet. — 12, Application, à la ci-
nématograpiiie, de la lumière
froide de Dussaud. — 14, Epidé-
mie de paralysie infantile à
Xew-York.
Août. — 3, La lumière froide de
Dussaud, décrite îl l'Aca 'mie
de sciences.
Septembre. — i.-^, A Québec, réu-
nion, en congrès, des délégués
de l'association anti-tubercu-
leuse et de l'association de la
santé publique. — 16, Entrée en
vigueur, par toute la province
d'Ontario, de la loi de prohibi-
tion.
1915
1 'année sportive.
Octobre. — 19, Tom Moran, vain-
queur de Coffev.
1916 :
Janvier. — 20, Miss Jessie Pyle,
de Pliiladelphie, champio i-wo-
raan fencer, Etats-Unis. — 20,
Mlle Elizabeth Deab, ûgée de 16
ans, High S., de Ca- bridge,
Mass., 31 cons. bulls-eyes à 300
verges.
Février. — 2, Record canadien du
ski, par M. Nels Nelson, à Re-
velstoke, C. B., 179 pieds. — 6,
1500 raquetteurs au carnaval de
Saint-Jean. — 7, Neuvième con-
vention des raquetteurs à Saint-
Jean, Que.
Mars. — II, La Royale champion
de Montréal Bowling Associa-
tion.
Septembre. — 30, A New-York,
sur la piste de Sheepshead Bay,
Louis Chevrolet est le vainqueur
de la grande course d'automobi-
les, et parcourt les premiers 22
milles à la vitesse vertigineuse
de 1.3 minutes et 20 seconde!^.
1915
L'année sufFragiste.
Octobre. — 22, Les suffragettes ob-
tiennent pour les femmes, un sa-
laire égal à celui des hommes
dans les fabriques de munitions.
Novembre. — 3, Le suffrage fémi-
nin battu dans New- York, la
Pennsylvanie, le Massachusetts,
etc.
Décembre. — 16, Le Britannîa, or-
gane des suffragettes, saisi îl
Londres.
212
HISTOIRE DE L'ANNEE— NOVEMBRE 1915
v"-//
'Le marquis et la marquise Mgr Légal, nommé M. L.-T. Marôcbal, Le colonel Wilson,
d'Aberdeen, en visite à L.L.D., par l'uni- nommé juge de la nommé brigadier
Montréal. versité de cour supérieure de général.
l'Alberta. Montréal.
Premier palais de Justice
érigé à Nicolet.
Le pont sur la rivière Thompson, Kamloops, C.-B.,
sur la ligne du Canadian Northern.
M. Emery Lalond€, Le lt.-<;ol. H.-C. M. Jos. Nolin, élu Mlle Edith Cavell, Sir D. Mann qui a
élu prés.'de l'assoc. Casgraln. dir. prés, du collège fusillée par les surveillé la cons-
d«9 registrateuTs d'un hOpiital aux îes dentistes. aii„^„^,i» +^,/.fii.vn /in r-.an
Allemands.
de la P. de Q. Dardanelles.
truction du Can.
Northern.
Nouveau noviciat des Fran-
ciscains, à Montréal,
Ilulnes de l'église de Lachine, incendiée.
213
HISTOIRE DE L'ANNEE — Suite.
1916
Janvier. — 3i Le règlement pour
le voto des femmes, passé avec
38 de majorité aux élections
municipales d'Ottawa. — 14,
Premièro lecture, i\ la législa-
ture du ^lanitoba, du bill don-
nant droit de vote aux femmes.
— 28, La législature du Mani-
toba donnai droit de vote aux
femmes.
Février. — La loi du suffrage fé-
minin adoptée à la législature
de l'Alberta.
L'ECHAUFFEMENT
Un ingénieur Danois nommé !
Petersen, a obtenu des résultats
surprenants, simplement en échauf-
fant le microphone (transmetteur)
du téléphone. Il a découvert que
cela augmentait beaucoup le vo-
lume du son. De fait un micro-
phone ainsi échauffé augmentait
tellement le volume d'un son que
le cornet (récepteur) du téléphone,
posé sur la table à l'autre bout
de la chambre, rendait toutes les
paroles distinctement. Cela était
impossible avant que le micro-
phone n'eût été échauffé.
Le professeur Harmover de
l'Etablissement d'Essai des Télé-
DES TELEPHONES
pliones du gouvernement danois,
déclare qu'on peut transmettre
les sons par téléphone il longiie
distance en échauffant le micro-
phone.
La raison en est bien simple.
Si l'on échauffe le microphone, on
raréfie l'air qui l'environne et cela
porte mieux le son. Pour les té-
iépliones qui passent sur des pics
élevés et exposés aux intempéries
et dans les places, 011 il est diffi-
cile de bien faire porter le son,
on peut procéder h cet échauffe-
ment et la ligne fonctionne dans
la perfection.
PINGRERIE
— Comment ! Vous ne voulez pas
aller chercher un médecla pour cet
onfant qui a avalé une pièce de qua-
rante sous !
— Pas de danger que j'y aille ! Il
me prendrait trois francs ijour en re-
tirer deux. . . Ce serait vraiment trap
bête !
ENFANTS TERRIBLES
Importuné par le tapage que font
ses enfants, un financier sort de son
cabinet pour modérer leurs ébats.
— Et puis, ajoute-t-il, je vous
avals défendu de jouer avec Georges,
pour le punir de ses mensonges con-
tinuels,
— Je vais te dire. papa. exa)lique
l'un des enfants.. Nous avons inven-
té un nouveau jeu. le jeu de la Bour-
se, et Georges est indispensaMe. .
214
C'est lui qui répand les fausses nou-
velles.
Au trihunaî. — Pourquoi avez-vous
volé ces soixante mille dollars ?
— Par honnêteté : j'avais lu dans
un traité d« moraile qu'il est facile
d'être honnête quand on est riche.
Alors, j'ai voulu être riche pour être
honnête !
Au restaurant. — Garçon, ma note !
— Voici, monsieur.
Le client parcourt des yeux et
fronce les sourcils.
— Il y a une erreur.
— Laquelle ?
— Vous avez écrit côtelette avec
un seul t.
— • Oh ! d'erreur n'est pas grande,
monsieur, je vais la corriger.
Et prenant la note des mains du
client, il ajoute :
" Un thé. . . 8 sous ! "
HISTOIRE DE L'ANNEE — DECEMBRE 1915
MM. Geo. Vibien, J. ChoutEour et Maurice Datnour, -M. A. Sévigny, M. J.-A. Vaillan-
délégués du commerce et de l'industrie de France, élu prés, de court, nom. mem-
en visite officielle a Montréal. la Chambre des bre de la com. im-
Communes. pér. d. munitions.
liC lieut-gouvemeur lieBlauc faisant ins-
pection de l'hôpital stationnaire
No 6 de Laval.
Les cadets australiens paradent
dans les rues de Montréal.
Les hon. Amyot, Simard et M. Alphonse
Verville, nommés membres de la Com-
mission d'Emploi pour les soldats.
MM. Antonio Perrault et Edouard
Montpetit, nommés docteurs en
droit de l'université Laval.
L'arrivée du 69e régiment canadien- L'église de Saiut-Georges de Mont-
français à Saint-Jean, N.-B. réal, inaugurée durant ce mois.
215
mm
AGRICULM
CALENDRIER AGRICOLE POUR L'ANNEE 1917
CONSEILS POUR LE MOIS DE JANVIER.
Alimentation des chevaux en
hiver. — Nourriture.
La nourriture est, après l'héré-
dité', le facteur le plus important
clans l'amélioration du cheval.
Avec nos lonps et ripoureux hi-
vers, le froid a une {rrande influ-
ence sur le système, et il faut dé-
penser beaucoup d'aliments pour
entretenir la chaleur animale. En
efl"et la majeure partie des ali-
ments, pendant l'hiver, est dépen-
sée pour entretenir la chaleur ani-
male ; si la nourriture n'est pas
donnée abondamment et de riche
qualité, l'animal en souffrira et
sera retardé dans son développe-
ment. C'est une prave erreur de
ne pas nourrir abondamment pen-
dant riiiver, surtout les jeunes
poulains de un h deux ans. On
entend souvent dire qu'il ne faut
pas avoir trop soin des jeunes
chevaux pendant l'hiver car. dit-
on, ils deviendront plus beaux
pendant l'été. Il n'y a pas de
doute que si on sort un squelette
de l'étable au printemps, faute de
nourriture, et qu'on donne .^ cet
animal un bon pâturage, le chan-
gement sera très appréciable :
mais ce qu'il aura perdu pendant
l'hiver il ne le reprendra jamais,
et ce seul fait <>st suffisant pour
faire perdre plusieurs cent livres
de poids fl un cheval qui devrait,
à ITifre de la maturité, peser de
1400 a 1600 livres.
La cause du décroissement ainsi
que de la perte du poids et de l'é-
nerj.'ie de nos chevaux, ici au pays,
surtout pondant l'iiiver. est sou-
vent manque d'une alimentation
abondante et raisonnée. On peut
considérer le cheval comme une
machine vivante ft laquelle, p ur
la faire fonctionner, il faut du
combustible qui produise la va-
peur destinée A la faire marcher.
La nourriture n'influence pas
seulement le système musculaire,
mais aussi le système erveux, et
co dernier peut être comparé au
manomètre d'une chaudière, qui
indique en quelque sorte la force
d'énerpie que l'on peut appliquer
à l'instant.
Si l'on vetit avoir un service su-
périeur, il faut nourrir d'une ma-
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
Compagnie Chimique Franco-Américaine.
JANVIER
216
AGRICULTURE — Suite.
nière judicieuse. Quelques jours
de mauvaise nourriture à un che-
val trotteur, ou à un coursier, par
exemple, lui feront perdre la
course.
L'alimentation joue un grand
rôle non seulement dans le déve-
loppement et la croissance, mais
encore au point de l'ouvrage à
faire durant certaines saisons, et
il ne faudra jamais oublier que
le cheval demande plus d'aliments
pendant les froids d'hiver que
pendant l'été pour fournir la mê-
me somme d'ouvrage.
L'avoine est l'aliment par excel-
lence du chevaL Elle renferme
dans de bonnes proportions, des
principes servant aux phénomènes
de la nutrition et à ceux qui pro-
duisent la chaleur animale, elle
contient en même temps les sels
nécessaires aux besoins de l'orga-
nisme.
Elle contient de plus un prin-
cipe aromatique qui a de l'analo-
gie avec l'essence de vanille qui se
trouve dans le " péricarpe." C'est
ce principe qui donne à l'avoine
les propriétés excitantes exc-p-
tionnelles dont elle jouit; 60 Ibs.
d'avoine équivalent à 100 Ibs, de
foin.
L'avoine de bonne qualité a une
odeur agréable, une saveur fari-
neuse avec un goût de noisette ;
ses grains sont lourds, polis, in-
tacts et s'échappan facilement
des doigts qui en pressent une poi-
gnée; son écorce est lisse, luisan-
te et adhérente à l'amande qu'elle
enveloppe; elle se laisse couper
nettement par les dents qui la
pressent, son poids varie de 36 à
40 Ibs. le minot.
L'avoine convient aux chevaux
de tous les âges. Elle hâte la crois-
sance des poulains, leur donne de
la vigueur, de l'énergie, de la for-
ce, des muscles fermes, des os
denses, peu de tissus cellulaires et
des poils brillants. Ceux auxquels
on en donne de bonnes rations
sont en état de faire un bon tra-
vail dès l'âge de 4 ans. Sans cet
aliment, les chevaux de notre cli-
mat sont incapables de faire un
service pénible et de résister aux
variations atmosphériques.
CONSEILS POUR LE MOIS DE FEVRIER.
Soins des moutons. — La berger'
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
Compagnie Chimique Franco-Américaine.
FEVRIER
La bergerie est le bâtiment des-
tiné à abriter les bêtes ovines, de
sa bonne disposition et des soins
de sa tenue dépendent dans une
large mesure l'état de prospérité
des moutons.
En' principe, la bergerie doit
être assez vaste pour contenir
à l'aise les animaux que l'on y
renferme ; à la fois assez aérée et
assez chaude pour que la chaleur
s'y maintienne à un dogré conve-
nable et que l'atmosphère soit
pure. Suivant la taille des mou-
tons, on accorde 36 â 40 pouces
carrés par tête d'adulte.
Le niveau du sol de la berger e
doit être un peu au-dessus (12
pouces) de celui du terrain envi-
ronnant et réglé suivant une pente
217
AGRICULTURE — Suite.
d'environ un pouce par trois pieds,
avec quelques rigoles, de distance
en distance, pour assurer l'écou-
lement des urines dans la fosse à
purin.
Il est indispensable que le sol
de la bergerie soit imperméable,
afin d'éviter la déperdition des
urines et assurer la conservation
des fumiers* L'asphalte, le béton,
l'argile mélangés avec la cliaux
forment d'excellents planchers.
Les fenêtres d'aération doivent
être disposées de telle sorte que le
courant d'air convenablement ré-
glé s'établisse au-dessus de la
tête des animaux.
Il est prudent d'arrondir les
montants des portes des bergeries
et de calculer leur écartement de
façon à ce que deux moutons puis-
sent facilement sortir de front
sans s'écraser et se blesser, soit 3
pieds environ suivant la race.
Une bonne disposition consiste
à établir les baies avec une lar-
geur moindre dans la partie infé-
rieure jusqu'à 12 pouces du sol.
Des compartiments spéciaux, ob-
tenus soit au moyen de cloisons
mobiles, soit par l'emploi de râte-
liers doubles, doivent être réser-
vés aux béliers en dehors des épo-
ques de " lutte," aux brebis por-
tières, aux brebis avec leurs
agneaux, et enfin aux agneaux.
Le mobilier intérieur de la ber-
gerie consiste en " auges " et en
" râteliers." La capacité de l'au-
ge peut être calculée à raison de
2% gallons à 3 gallons par tête,
le râtelier ayant 18 pouces de lon-
gueur et 16 pouces d'ouverture.i
Les fuseaux doivent être placés
verticalement ou même inclinés en
dedans, sans que leur écartement
dépasse 6 pouces. Ordinairement
l'auge et 1^ râtelier sont réunis,
et on a alors ce qu'on appelle une
" crèche."
La brebis commence à se repro-
duire vers le dixième mois, et elle
porte cent quarante-neuf jours.
L'abondance et la régularité de
l'alimentation influent énormé-
ment sur la fécondité; mais, d'un
autre côté, l'excès est nuisible, et
s'il mène à l'engraissement il pro-
voque même la stérilité.
Si on veut " élever," c'est dans
le courant de l'hiver qu'il faut
faire naître, â condition que l'on
dispose de bons regains et de ra-
cines pour les mères. Lorsque les
agneaux commencent à brouter on
a alors de bons pâturages à leur
livrer»
Pour engraisser le mouton, il
faut lui donner, outre le foin, des
tourteaux concassés, des pulpes,
des drèches, des carottes et autres
racines. Comme le mouton est un
gros mangeur, l'engraissement de-
vra être de courte durée, car s'il
se prolongeait au delà de deux
mois il laisserait peu de bénéfices.
L'introduction des tourteaux dans
les rations augmente les qualités
de ces dernières, tout en réduisant
leur volume, et exerce une heu-
reiise influence sur la santé du bé-
tail, prévenant dans une large me-
sure la météorisation et les trou-
bles gastro-intestinaux.
Le sel excitant l'appétit et l'ac-
tivité des fonctions digestives, on
recommande de suspendre dans la
bergerie un gros morceau de sel
gemme, retenu entre des bâtons,
afin que les moutons puissent le
lécher à volonté.
POUR PROTIÎGER LES NATTES. — Pour protéger les nattes de plan-
cher et pro.;onger en même temps votre propre santé, les essuyer avec un
linge humide et une fois sèches y passer une couche mince de vernis ordi-
naire.
218
AGRICULTURE — Suite.
CONSEILS POUR LE MOIS DE MARS.
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
Compagnie Cliimique Pranco-AméiricaiTiie.
MARS
Les engrais chimiques en horti-
culture.
Le fumier est certainement le
meilleur des engrais, mais son em-
ploi n'est pas toujours le plus éco-
nomique. Or, à notre époque, plus
qu'en aucun autre temps, il est
fort important, sinon indispensa-
ble, d'obtenir avec le minimum de
dépenses le maximum de produi s.
On devra donc employer, sans hé-
sitation, les engrais cbimiques de
préférence au fumier, si l'on y
trouve son intérêt.
Au point de vue horticol'^ il
vaut toujours mieux restituer il
la terre plus d'éléments fertili-
sants que les récoltes n'en ont en-
levé ; il serait complètement ab-
surde de calculer les fumures avec
parcimonie et d'épargner les en-
grais dans les jardins.
La succession rapide des plan-
tes sur le même sol l'épuiserait
rapidement, si on ne donnait de
fortes fumures à la terre.
C'est donc à l'emploi de doses
massives de fumier que l'on doit
de pouvoir conserver ou augmen-
ter la fertilité du terrain.
Employé à fortes doses, le fu-
mier a malheureusement quelques
inconvénients : les matières orga-
niques, en s'accumulant dans la
terre, peuvent la rendre trop hu-
mifère et parfois même acida.
Dans ce cas, les rendements dimi-
nuent et les plantes souffrent,
bien qu'elles aient à leur disposi-
tion tous les éléments qui leur
sont nécessaires*
C'est alors que l'emploi des en-
grais chimiques est tout indiqué,
car ils permettent de faire dispa-
raître la trop grande quantité de
matières organiques et ils offrent
les moyens d'obtenir des résultats
que le fumier serait, seul, impuis-
sant à produire.
Pour se développer rapidement,
les plantes de nos jardins doivent
recevoir leurs aliments dans des
proportions déterminées.
On a proposé diverses formules
types qui, ainsi qu'on va le voir,
ne sont pas composées de la même
façon, suivant que les plantes ap-
partiennent à telle ou telle famil-
le végétale, et doivent fournir des
racines, des feuilles ou des fruits.
Formule pour salades diverses
(laitue, romaine, pissenlits, sca-
role, etc.) :
Nitrate de soude, 30 livres; su-
perphosphate de chaux, 140 livres;
chlorure de potassium, 150 livres..
On répand 500 livres à l'arpent,
ou 2% onces par mètre (3 pieds)
carré.
Formule pour asperges, toma-
tes, aubergines»
Nitrate de soude, 50 livres; su-
perphosphate de chaux, 120 livres;
chlorure de potassium, 30 livres.
On répand 1000 livres à l'ar-
pent, ou 5 onces par mètre (3
pieds) carré.
Formule pour oignons, échalot-
tes, poireaux :
Sulfate d'ammoniaque, 40 li-
vres; superphosphate de chaux,
130 livres; chlorure de potassium,
30 livres.
219
AGRICULTURE — Suite.
On répand 850 livres à l'arpent,
ou 3^ onces par mètre (3 pieds)
carré.
Formule pour asperges:
Nitrate de potasse, 80 livres par
arpent; sulfate d'ammoniaque, 40
libres; superphosphate de chaux,
150 livres; plâtre, 150 liv es.,
Les laitues, chicorées, mf. ;he3,
épinards, qui fournissent leurs
feuilles, demandent des engrais
azotés et potassiques; tous les
choux sont avides de phosphate ;
il en est ainsi pour les fleurs,
fruits et graines.
Les engrais chimiques doivent
être répandus sur le sol et incor-
porés à la terre, d'une façon aussi
régulière que possible. Ils doivent
être bien pulvérisés, à l'avance, de
manière à ce qu'il n'y ait pas
d'accumulation trop considérable
sur quelques points. De plus, il
faut bien prendre garde de ne ja-
mais les mettre en contact avec
les semences ou avec les organes
foliacés, car ils pour .lent les dé-
tériorer, les brûler.
En conseillant l'emploi des en-
grais chimiques en jardinage,
nous n'avons certes pas l'intention
d'en recommander l'emplo exclu-
sif.
Le fumier doit rester l'engrais
fondamental, la base des fui ures,
alors que les engrais chimiques
sont chargés de le compléter et
d'en activer les effets.
Sous l'influence de ce complé-
ment de fumure, les légur^es et
les fruits sont plus abondants, plus
beaux et de meilleure qualité
Les résultats obtenus par tous
ceux qui ont fait des essais sur
l'emploi des engrais chimiques, en
horticulture, ont été partout con-
cluants.
CONSEILS POUR LE MOIS D'AVRIL.
Dessin de Ileniri Julien, exécuté pour la
Ci>mpagnie Chimique Franco-Amêiricaiiie.
AVRIL
Les Pommiers. — Plantation des
Greffes et leur traitement en
pépinières.
Comme les cultivateurs subis-
sent souvent des échecs quand ils
achètent des jeunes pommiers chez
le pépiniériste, plusieurs font
maintenant l'achat des greffes
afin d'élever eux-mêmes sur leur
ferme leurs pommiers.
Il y a réellement des avantages,
car le jeune arbre est plus rusti-
que lorsqu'il est transplanté dans
un sol de même nature et sous le
même climat. De plus, les greffes
achetées par le cultivf>teur rubis-
sent moins de dommages durant le
transport, du lieu d'achat à desti-
nation, que les jeunes ambres de 2
ou 3 ans.
EXTINCTEUR IMPROVISE. — Un simple siphon fait un excellent
extincteur d'incendie parce que i'acide carbonique de l'eau gazeuse étouffe
la flamme. Il suffît de pencher le siphon pour atteindre à une hauteur
considérable, comme le sommet d'un rideau enflammé par exemple.
220
AGRICULTURE
SuiU
On constate aussi que les pom-
miers élevés dans la pépinière du
cultivateur et transplantés sur sa
terre n'offrent pas un retard de
végétation aussi grand que celui
des pommiers venant de loin.
Enfin les greffes coûtent relati-
vement peu clier et n'exigent pas
un travail très long pour leur cul-
ture en pépinière.
Les cultivateurs doivent donc
savoir comment opérer la planta-
tion des greffes, faire le récépage,
donner les principaux soins de
culture nécessaires au bon déve-
loppement du jeune pommier; en-
fin, il leur importe de connaître
les différents modes de taille se
succédant dès le bas âge jusqu'à
la troisième année de plantation
et concourant h la formation de
sa charpente.
Préparation du terrain. — Le
terrain destiné à recevoir les gref-
fes doit être ni trop sec ni trop
humide. A l'automne labourer pro-
fondément; au printemps, un her-
sage énergique est de rigueur.
Une terre renfermant une quan-
tité moyenne de matières organi-
ques, de l'acide phosphorique, de
la potasse et de la chaux, est con-
venable pour la plantation des
greffes.
Inutile de dire que la terre doit
être bien drainée, soit naturelle-
ment, soit artificiellement.
Plantation des greffes. — • Le
transport des greffes, de la cave
à l'endroit de la plantation, néces-
site l'emploi d'un panier ou d'une
boîte quelconque^ Les greffes sont
déposées au fond, par lits, en+re
lesquels on dépose soit de la
mousse fraîche, soit du sable frais.
Par précaution, on peut placer une
toile sur les greffes.
Epoqiie d3 la plantation. — La
plantation ues greffes se fera le
plus tôt possible au printemps. Le
moment eu est arrivé quand la ter-
re est bien réchauffée et convena-
blement ressuyée.
En pratique on constate que la
reprise des greffes est meilleure
lorsque la plantation est faite par
une journée où le terrain se trou-
ve à l'état légèrement humide plu-
tôt que sec.
L'opération se fait mieux, car
la terre ne s'éboule pas dans le
trou où la greffe est placée.
Manière d'opérer. — Le planteur
se sert d'un cordeau qu'il tend for-
tement au moyen de piquets plan-
tés en terre ; et, muni du plan-
toir il fait un trou de quelques
pouces, place la greffe dedans, en
ayant soin de ne laisser qu'un
œil hors de terre. Il est important
de bien étendre les racines de la
greffe, ce que l'on obtient en lui
faisant faire un mouvement de ro-
tation sur elle-même de gauche à
droite ou inversement ; au besoin,
pour empêcher les racines de re-
monter en haut, lors de l'introduc-
tion de la greffe dans le trou, le
planteur peut se servir de ses
doigts. Enfin il secoue la greffe
par petits coups, avec le plantoir,
presse fortement la terre le long
des racines et de la tige.
Ce dernier point est une des
conditions essentielles à la reprise
des greffes.
La greffe est mal plantée quand,
sur une traction de la m:.in, faite
assez légèrement, elle obéit et sort
de terre.
Distances. — Les distances de
2% h 3 pieds entre les rangs de 1
pied à 1% pied dans les rangs
sont convenables.
DETACHER LES GANTS BLANCS. — S'il n'y a pas de grosses taches,
frotter avec une flanelle propre couverte d'un mélange de terre à foulon
en poudre et d'alun ; puis brosser avec une brosse douce.
221
AGRICULTURE — Suite.
CONSEILS POUR
Dessin de Henri Julien, exécuté pçur la
Compagnie Chimique Franco-Américaine.
MAI
Pour dessiner un Jardin.
Comment tirer le meilleur
du terrain.
parti
Si vous voulez tirer quelque pro-
fit de votre jardin, il faut en '^ré-
parer soigneusement le plan de fa-
çon à obtenir le meilleur rende-
ment. La méthode la plus facile
est de tracer un plan sur un pa-
pier quadrillé.
Les conseils suivants vous se-
ront utiles.
Les rangs doivent être tracés
dans le sens de la longueur du ter-
rain, pour n'avoir à faire que le
moins de tournants possible.
Si l'endroit est exposé au vent,
il faut établir un coupe-vent qui
assure des légumes plus précoces
au printemps et plus tardifs à
l'automne. Les rangs doivent au-
tant que possible être dirigés du
nord au sud et avoir un éclairage
identique. On ne doit jamais tra-
cer des rangs perpendiculairement
les uns axix autres.
Les plantes qui restent, comme
les framboises, les asperges, la
LE MOIS DE MAI.
rhubarbe, etc., doivent former un
groupe à part.
Les plantes hautes sont mises
au nord du jardin, et ainsi elles
ne cachent pas le soleil aux plan-
tes naines.
On doit attribuer d'abord l'es-
pace aux légumes les plus deman-
dés et l'on remplit ce qui reste
avec les extras.
Dans un même carré on plante
les carottes, les navets et tous les
racinages que l'on pourra alter-
ner l'année suivante avec un autre
culture.
N'oubliez pas que les tomates
n'aiment pas habiter toujours le
même sol; il faut, autant que pos-
sible, les planter dans un sol nou-
veau.
Les légumes grimpants doivent
être' semés dans un carré particu-
lier, afin de pouvoir combattre
plus effectivement les mouches
à citrouilles.. Toute la famille
des choux doit aussi constituer
un groupe à part, et si la chenille
à choux fait son apparition, il
est alors plus facile d'appliquer
le traitement à la chaux.
Les oignons doivent être plan-
tés dans le sol le plus riche et le
plus finement pulvérisé.
Dans un sol nouvellement re-
tourné, plantez une culture à bi-
ner — pommes de terre ou blé
d'Inde. Ne plantez jamais d" frai-
ses dans un sol fraîchement tour-
né, de peur du ver blanc. S'il fait
son apparition, empoisonnez - le
avec du hisulphure de carbone.
On peut planter un peu partout
des radis et des laitues pour rem-
plir la place, ou comme jalons
parmi les graines qui mettent
lonctemps à germer.
Si vous employez une houe a
roues, adoptez ime unité de lar-
geur, et disposez tout par miilti-
ples de cette unité afin d'éviter
d'avoir à rajuster les outils. Cela
vous permettra aussi de planter
du remplissage entre les rangs plus
222
AGRICULTURE — Suite.
espacés et de maintenir malgré
cela le système de l'unité.
Il faut éviter de tailler les ar-
bustes à fleurs avant qu'ils aient
donné leurs fleurs, sauf Vhydran-
gea paniculata. Ne pas oublier que
les arbustes qui fleurissent au
pi'intemps fleurissent sur bois
qu'ils ont fait l'année précédente.
Les tailler alors serait enlever
tous les bourgeons de fleurs. Il en
est de même pour les arbres à
fruits. Il faut se contenter d'enle-
ver les branches superflues, afin
de donner de l'air et de la lumière-
CONSEILS POXTR LE MOIS DE JUIN.
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
Compagnie Chimique Franco-Américaime.
JUIN
Pour avoir de belles roses.
Bien des personnes se figurent
que pour avoir beaucoup de roses
il suffit que " ce soit l'anaée ",
comme elles disent. On aurait
beau faire pour en avoir, si ce n'é-
tait pas l'année, il n'y aurait rien
de changé, disent-elles. S'il y a
quelque chose de vrai dans ces al-
légations, elles sont loin d'être
absolues. Car, demandez donc à un
rosier rabougri, maladif, mal nour-
ri, de vous donner de belles fleurs?
Vous n'obtiendrez que quelques
mauvais boutons qui auront beau-
coup de mal à s'ouvrir.
En un mot, ces personnes ne se
doutent pas qu'il faut soigner les
rosiers, les pruniers, les vignes,
etc.
223
Il faut tailler ces arbustes com-
me il est nécessaire de tailler les
fruitiers. Abandonné à lui-même,
un rosier fleurira une première,
une deuxième année, mais il ne
donnera ni de belles ni de jolies
roses. Aussi, plus on taille lonsr
les rameaux, plus ils produiront
de fleurs ; plus on taille court,
moins on a de roses, mais elles
sont plus belles et à tiges plus
longues.
A la taille, on doit se préoccu-
per, avant de chercher à obtenir
des fleurs, d'avoir de beaux ra-
meaux bien forts et bien sains.
Aussi supprimera-t-on toutes les
brindilles et tous les rameaux fai-
bles pour ne laisser que les plus
vigoureux. Ceux-ci seront taillés à
4 ou 5 pouces en moyenne, selon
les cas, et toujours sur un œil
bien formé.
Une cause très sérieuse d'afi'ai-
blissement des rosiers greffés,
c'est la sortie des " rejets " aux-
quels il faut faire une guerre
acharnée. Le plus souvent, on se
contente de les couper au r~~ du
sol; c'est une mauvaise besogne,
car ils repousseront bien vite; il
est nécessaire d'aller les couper à
leur point d'insertion sur le sujet.
Vn rosier qui a fleuri s'est épui-
sé ou affaibli. Si on veut qu'il re-
donne l'année suivante de belles
fleurs, il faiidra lui procurer une
nourriture abondante comme aux
pommiers, au:c poiriers, etc. L s
gens de la campaj^ne sont étonnés
quand on leur dit de fu- r leurs
rosiers; ils sont encore plus sur-
pris quand on leur parle d'y ajou-
ter quelques onces d'engrais par
AGRICULTURE — Suite.
pied. On fume avec le fumier nue
l'on a, décomposé autant que pos-
sible, et si l'on veut user des en-
grais, on prendra des phosphates,
des sulfates d'ammoniaque par
moitié et quelques pincées de sul-
fate de magnésie.
Pendant la floraison, dès nu'une
fleur est fanée, on coupe son pé-
doncule, on l'enlève et on jouit
ainsi de fleurs plus belles dont
l'éclat n'est pas atténué par elles
qui sont passées. Les rameaux nui
ne portent qu'une seule fleur à
leur sommet sont rabattus à deux
yeux plus bas que le pédoncule.
Dès que la première floraison
est terminée, on doit se hâter de
raccourcir tous les rameaux qui
ont fleuri, sans exagérer tout de
même, pour favoriser une deuxiè-
me floraison; car un rosier qui
fleurit beaucoup dans l'année se
fatigue sérieusement et disparaî-
trait rapidement s'il n'était abon-
damment nourri et bien soigné.
Dans ce but, il faut avoir soin
de fournir de l'eau à ces arbustes,
pendant l'été surtout: lorsque le
sol est sec, les arrosages devront
être plus fréquents que lorsqu'il
est argileux. Plus un rosier souf-
fre, plus il est accessible aux at-
taques des insectes ou des mala-
dies cryptogamiques.
CONSEILS POUR LE MOIS DE JUILtET.
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
Compagnie Cbimique Franco- Améaricaitte.
JUILLET
Engraissetnent de la Volaille.
Pour que l'engraissement des
poulets se fasse promptement et
donne des bénéfices à l'éleveur, les
sujets îl engraisser doivent off"rir
certaines conditions d'âge et de
santé.
Outre la nourriture spéciale
qu'il emploie pour engraisser la
volaille, l'aviculteur doit en outre
rechercher tous les moyens nui
peuvent favoriser l'engraissement.
Ces moyens sont tirés de la dis-
position du local, de l'air, de la
lumière, de la chaleur et de la sé-
questration des sujets. Cette der-
nière condition est indispensable à
leur prompt engraissement ; elle
est également nécessaire pour leur
donner une chair blanche, tendre
et fine.
Confection des épinettes. — Une
épinette, ou cage d'engraissement,
doit avoir 6 pieds de longueur, 16
pouces de largeur et 20 pouces de
hauteur. Chaque épinette doit être
séparée par 2 cloisons donnant S
compartiments. Chaque comparti-
ment peut contenir 4 poulets. Trois
des côtés de l'épinette; le fond, le
dessus et le derrière sont faits de
lattes posées dans le sens de la
TEINDRE IyES souliers. — Les soulers blancs devenus saleS et
déformés peuvent être rajeunis en y appliquant avec un morceau de tla-
nelle dix gouttes de safran mélangées avec trois cuillerées a tlie d liuUe
d'olive II est bon de nettoyer à fond avant d'appliquer le mélange.
224
AGRICULTURE — Suite.
longueur. Sur le devant les lattes
Bont placées verticalement. L'épi-
nette est élevée sur des supports
de 15 pouces. Une augette en for-
me de V, mesurant 4 pouces de
largeur et 4 pouces de profondeur,
est placée sur le devant et sup-
portée par des crochets en bois.
L'âge le plus propice pour en-
graisser les poulets est de trois
mois et demi à quatre mois et
demi.
Nourriture. — La nourriture des
sujets soumis à l'engraissement
diffère de celle donnée avant l'en-
graissement. Les volailles, comme
les autres animaux, doivent être
amenées progressivement et insen-
siblement au régime requis. Sans
ces précautions on pourrait éprou-
ver des pertes par suite d'indiges-
tion et de diarrhée fétide.
Le régime dit de transition doit
durer huit jours, pendant lesquels
on augmente petit à petit la quan-
tité d'aliments. Les pâtées des pre-
miers repas seront assez épaisses,
puis peu a peu on les fera de plus
en plus liquides, pour ne pas pas-
ser brusquement les sujets de la
nourriture sèche à une nourriture
très liquide.
Il est souvent préférable de sé-
parer d'avance les poulets desti-
nés à l'engraissement. On peut
faire ce choix quand ils ont trois
mois.
Préparation à l'engraissement.
— Avant de commencer l'engrais-
sement il faut faire jeûner les oi-
seaux pendant toute une journée,
c'est-à-dire qu'on laissera écouler
24 heures entre le dernier repas
donné dans le poulailler ou co-
lonie et le premier repas donné
dans l'épinettej Les poTilets de-
vront rester dans cette dernière
trois a qiiatre semaines. On divise
cett& période en deux parties. Pen-
dant la première semaine on nour-
rit les sujets à engraisser trois
fois par jour de graines finement
mouluesj composées de deux par-
ties d'avoine, d'une partie de sar-
rasin, d'une partie d'orge tami-
sés, et d'une demi-partie de blé-
d'Inde. Cette farine est mélangée
avec du lait écrémé sûr, de sorte
que le tout forme une pâtée claire.
Pour 10 livres de farine il faut 15
livres de lait et une once de sel.
Lorsqu'on ne peut pas se procu-
rer assez de lait pour préparer la
pâtée, on se sert d'eau, en y ajou-
tant 14 Ib. de suif par 5 gallons
d'eau.
On peut aussi donne des légu-
mes et des 03 verts broyés.
Pendant les dix derniers iours
de l'engraissement on donne la mê-
me pâtée, en y ajoutant 3 à 4 on-
ces de suif par jour, et par 12
poulets. On augmente progressi-
vement jusqu'à 4 ou 5 onces.
On doit nourrir légèrement les
poulets pendant leur première se-
maine dans l'épinette, et cela trois
fois par jour. Après les repas, on
nettoie et renverse les aueettes.
Pendant le reste du temps de
l'engraissement on donne aux pou-
lets toute la nourriture qu'ils dé-
sirent manger dans l'espace d'une
demi-heure, mais on ne leur sert
plus que deux repas par jour, au
lieu de trois. Vers la fin de la pre-
mière semaine on doit réduire pro-
gressivement le repas du midi et
augmenter proportionnellement le
repas du ma+ln et du soir de fa-
çon â ne donner que deux repas
sans brusque transition. Pendant
les grandes chaleurs on doit aussi
donner de l'eau une fois par jour.
On sert du gravier deux fois par
semaine, et du charbon de bois
trois fois par semaine.
PROTEGER LES TABLES. — Un morceau de papier ciré placé bous
le surtout sur vue table polie empêche le linge d'adhérer à la table dans
les temps chauds et évite les taches d'eani froide d'un vase de fleurs trop
rempli.
8
225
AGRICULTURE — Suite.
CONSEILS POUK LE MOIS D'AOUT.
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
(Compagnie Chimique Franco-Américainje.
AOUT
Culture du Tabac.
Préparation du sol. — Ameu-
blissement. — Pour le tabac com-
me pour toute autre culture, il
importe que le terrain soit parfai-
tement égoutté, car c'est en vain
que l'on entreprendra de réussir
n'importe quelle culture, si l'on
omet d'égoutter parfaitement le
soi, surtout à l'automne.
L'égout se peut faire de deux
façons, soit par le drainage ou la
pose de tuyaux souterrains, qui
est le système le plus complet et
le plus efficace, mais aussi le plus
dispendieux, trop dispendieux mê-
me pour un bon nombre de culti-
vateurs, soit par l'égout superfi-
ciel: fossés, rigoles, raies d'égout-
tement et sillons.
Dans un terrain drainé à l'aide
de tuyaux souterrains, les labours
pourraient indifféremment être
faits a l'automne ou au printemps,
mais dans l'autre cas il est indis-
pensable, pour réussir avec le +a-
bac, de faire un très bon labour
fin d'été ou de bonne heui en au-
tomne, car les labours tardifs ne
peuvent compléter le système "é-
gout; en effet, si les gelées- pren-
nent tôt après les labours finis,
l'eau n'aura pas eu le temps de
prendre son cours par les petits
drains qui sont à la base des sil-
lons et qui la doivent conduire à
la rigole, qui, elle-même, la con-
duit jusqu'au fossé.
Il importe que le cultivateur se
rende bien compte de ce fait, que,
dans toute notre province, la prin-
cipale raison d'être d'un bon la-
bour c'est que sans lui les rigoles
ni les fossés, si nombreux qu'ils
soient, ne pourraient suffire à
égoutter. C'est donc pour égout-
ter que l'on laboure et dans notre
province de Québec, sans l'égout-
tement du sol, toutes les récoltes
sont compromises.
Quoique les racines du tabac ne
soient pas pivotantes, ni ne s'en-
foncent très profondément dans
le sol, cette plante exige cepen-
dant une terre profondément
ameublie, qui conservera toujours
pendant l'été une plus grande
quantité d'humidité et facilitera
l'aération du sol; et c'est pour ces
raisons que dans bien des endroits,
et presque partout où les terres ne
sont pas drainées, nous recomman-
dons de préférence la plantation
sur rang ou billons, l'égouttement
étant plus certain, la chaleur plus
assurée et l'aération plus facile.
Il importe donc en tout cas de
herser parfaitement et profondé-
ment à l'aide de la herse à dis-
ques, que l'on doit passer en tous
sens, de façon à pulvériser si pos-
sible toute l'épaisseur du labour.
On doit ensuite se servir de la
herse à dents ou à finir qui don-
nera une surface mieux divisée et
plus uniforme.
Pour mettre en billons, on peut
se servir de la charrue à double
versoir, ou du sarcleur h oreilles
et d'un'' rouleau léger, que l'on
passe sur les billons, sans trop les
226
AGRICULTURE — Suite.
tasser cependant. On peut aussi
se servir de la machine spéciale à
mettre en billons, qui fait en mê-
me temps les deux opérations du
rehaussement du sol et du roulage.
Les cultivateurs, en général, ne
semblent pas se rendre compte de
la nécessité de l'ameul:." ssement
du sol. Ameublir, c'est permettre
à l'eau des pluies de s'infiltrer
plus facilement à travers le sol,
d'activer le travail bactériologique
qui produit la décomposition des
éléments minéraux et les rend as-
similables par les plantes. Ameu-
blir c'est encore empêcher l'évapo-
ration d'une quantité considérable
d'humidité et garder en réserve
pour les temps de sécheresse l'hu-
midité dont chaque plante aura
besoin.
Nous ne craindrons pas d'affir-
mer que plus une terre est pro-
fondément ameublie, mieux elle ré-
siste aux sécheresses prolongées et
moins elle souffre des pluies per-
sistantes. L'ameublissement peut
donc être déclaré une des meil-
leures garanties de succès.
CONSEILS POtm LE MOIS DE SEPTEMBRE.
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
Compagnie Chimique Franco-Américaine.
SEPTEMBRE
L'ensilage pour la production du
lait.
On sait quels sont les efi"ets
bienfaisants de l'ensilage comme'
aliment pour l'engraissement du
bétail; mais, pour la vache à lait,
cette nourriture a encore plus
d'importance puisque la vache à
lait doit absorber beaucoup de li-
quide et être nourrie d'aliments
succulents et juteux.
Nous connaissons tous la valeur
d'un bon pâturage; malheureuse-
ment les saisons sont très courtes
227
dans notre pays et nos animaux
doivent se nourrir au sec pendant
6 à 7 mois, à moins nue nous puis-
sions remplacer les fourrages secs
par une nourriture plus verte et
plus juteuse, tels que l'ensilat^e,
les racines, etc.
Un certain nombre de nos culti-
vateurs apprécient la valeur des
racines fourragères, mais, pour
une raison ou pour une autre,
nous cultivons peu de ces légumes
ici. dans la Province: pourta t,
qu'il y aurait un grand profit a
en retirer pour le cultivateur lai-
tier, surtout s'il n'a pas de silo !
La construction du silo est
maintenant beaucoup simplifiée.
Tout le monde sait à peu nrès à
quelle époque couper le blé-d'Tnde.
et comment l'ensiler à très peu de
frais.
Une bonne terre peut produire
par acre de 15 à 18 tonnes de blé-
d'Inde vert, garni de ses épis.
Cet excellent fourrage peut être
placé dans le silo pendant qu'il est
tout en jus et gardé là avec peu
de perte, tont en y subissant une
fermentation avantageuse.
On peut donner de 20. 30 et jus-
qu'à 60 Ibs. d'ensilage de blé d'In- ,
de à chaque vache, tous les jours,
pendant l'hiver.
Il y a un préjugé parmi les lai-
tiers qui les met sous l'impression
AGRICULTURE — Suite.
que l'ensilage est un aliment trop
acide qui endommage les dents des
vaches, ou encore a un mauvais
effet sur le système digestif; mais
l'expérience de ceux qui en ont
fait longtemps usage démontre que
ce préjugé n'a pas sa raison d'ê-
tre.
Le blé-d'Inde est certainement
le meilleur et le moins dispen-
dieux des fourrages comme nour-
riture des vaches laitières, et,
avec le silo, nous avons mainte-
nant le moyen de conserver ce pré-
cieux fourrage pendant l'hiver, et
d'avoir ainsi soiis la main et à
bon marché une nour Hure succu-
lente qui remplace bien les racines.
Il y a deux classes de cultiva-
teurs laitiers; d'une part, ceux qui
récoltent sur leur ferme toute la
nourriture nécessaire pour le bé-
tail, et, d'autre part, ceux qui
étant établis sur un petit morceau
de terre près d'une ville ou d'une
station de chemin de fer, ne peu-
vent pas récolter la nourriture
suffisante pour leurs animaux et
sont obligés d'acheter les fourra-
ges et le grain chaque année.
Ceux-ci, le plus souvent, ne sont
pas dans d'assez bonnes conditions
économiques pour prospérer.
Je conseille aux cultivateurs de
la première classe mentionnée ici,
de cultiver le blé-d'Inde et de le
semer assez clair pour que chaque
tige produise plusieurs épis.
Ces épis donnent de l'ensilage
riche et forment une bonne ration
en y ajoutant quelques livres de
foin de trèfle et deux ou trois li-
vres de son ou d'avoine.
Quelques cultivateurs mett nt le
blé-d'Inde en silo sans le couper,
mais il est recommandable de le
hacher, car l'ensilage haché est
toujours de meilleure qualité et se
transporte mieux au moment de la
distribution aux animaux.
On devra ajouter à l'ensilage
une bonne ration de bons grains
tous les jours.
Le cultivateur devra étudier les
opérations de sa ferme afin de sa-
voir ce que lui coûte la produc-
tion de 100 livres de lait ou beur-
re, ce calcul est un peu compliqué
mais encore assez facile; plusieurs
cultivateurs le font déjà et pren-
nent un grand intérêt à ce tra-
vail. En pesant le lait et les ali-
ments, de temps en temps, on re-
cueillera des renseignements pré-
cieux et le laitier pourra toujours
savoir comment vont ses affaires.
CONSEILS POXni LE MOIS D'OCTOBRE.
DesSlai de Henri Julien, exécuté pour la
CcauipagJil« Chimique Franco-'AmÉrlcaliiie.
OCTOBRE
Rajeunissement d'une prairie' épui-
sée, au moyen du trèfle et des
engrais m,inéraux.
Il arrive assez souvenb (,ue, fau-
te d'un bon système de otation, le
cultivateur a sur sa ferme une ou
plusieurs prairies qui ne lui don-
nent plus un rendement satisfai-
sant. Sans doute ces prairies de-
vraient être relevées pour être de
nouveau ensemencées en prairies
fourragères ou mieux encore pro-
duire une récolte sarclée; mais, le
cultivateur, occupé à d'autres tra-
vaux, n'a pas toujours le temps
228
AGRICULTURE — Suite.
de remettre en culture ces vieil-
les prairies. Ici le trèfle lui
prête son concours, et, si l'on veut
s'en servir, il permettra d'obtenir
encore, pendant deux ou trois ans,
sur ces prairies épuisées, des ré-
coltes de foin rémunératrices, tout
en enrichissant le sol.
Pratique du rajeunissement. —
Au printemps, dès que la neip:e a
disparu et que le sol est suffisam-
ment raffermi, (ou mieux encore à
l'automne), on épand sur la prai-
rie à améliorer 500 à 800 Ibs de
phosphate Thomas et 100 à £00
Ibs de chlorure de potassium (mu-
riate de potasse), à l'arpent. L'é-
pandage se fait à la main, à la
pelle, ou mieux encore avec un
épandeur mécanique. Faute de
semoir, on applique les engrais
mélangés au préalable avec deux ou
trois fois leur volume de terre fine
et sèche. L'engrais épandu, on
herse en long et en large, énergi-
quement, afin de bien incorporer
l'engrais au sol, puis (au prin-
temps), on sème la graine de trè-
fle à raison de 12 Ibs par arpent.
Cette semence doit être enterrée
par un bon coup de rouleau. Il
n'y a plus alors qu'à laisser pous-
ser. La récolte du foin se fait
comme d'habitude et à l'époque
convenable.
L'expérience faite dans la pro-
vince de Québec a prouvé que pen-
dant les deux années qui suivent
cet ensemencement, ce système a
doublé le rendement en foin des
prairies ainsi traitées.
Trèfle enfoui comme engrais vert.
— Non seulement le trèfle fournit
au cultivateur une quantité consi-
dérable d'excellente nourriture
pour ses animaux, mais il peut
encore l'aider puissamment h ra-
mener ou à maintenir avec écono-
mie la fertilité de sa terre, ce qui
est de la plus grande importance.
Tous les cultivateurs s'accordent
à dire que la plupart des vieilles
terres, autrefois si productives, de
la Vallée du Saint-Laurent, sont
bien loin de donner maintenant
les plantureuses récoltes qui ont
réjoui et enrichi leurs ancêtres.
Les rendements d'aujourd'hui,
tous l'admettent, valent à peine la
moitié de ceux de jadis. D'où
vient donc cette diminution dans
la production de ces terres jadis
si fertiles ?
Les causes de nos maigres ré-
coltes d'aujourd'hui sont multi-
ples, mais une des principales est
certainement l'appauvrissement du
sol en principes fertilisants, et
tout particulièrement dans le man-
que d'humus et d'azote. Or, sans
humus et surtout sans azote, pas
de récolte possible. C'est le prin-
cipe fertilisant par excellence.
Malheureusement, c'est lui aussi
qui se perd le plus facilement et
qui coûte le plus cher lorsau'il
faut se le procurer à prix d'ar-
gent, et, pourtant, il est de toute
nécessité que notre terre en soit
abondamment pourvue si nous
voulons avoir de bonnes o îcoltes.
Voulez-vous donner à vos terres
une abondante provision d'azote
sans presque rien débours ,r ? Ser-
vez-vous du trèfle. Cette plante
possède l'étonnante propriété d'ab-
sorber directement l'azote de l'air,
qui en contient une quantité énor-
me. Nous avons là, la plus riche,
la plus précieuse des mines, où
nous pouvons facilement puiser, et
à pleines mains, sans jamais crain-
dre de l'appauvrir. Peu nous im-
porte de connaître comment les sa-
vants expliquent l'absorption de
l'azote de l'air par le trèfle. Il
nous suffit de savoir, parce que le
fait a été prouvé des milliers de
fois, que cette plante jouit du
merveilleux pouvoir de se nourrir
de l'azote atmosphérique, de l'em-
magasiner dans toutes ses parties
et d'en enrichir le sol. On peut
utiliser cette précieuse propriété
du trèfle de différentes manières,
229
AGRICULTURE
Suite.
selon les circonstances. Le procé-
dé suivant, qui est très simple et
très économique, don:.'' d'excel-
lents résultats.
De bonne heure au printemps,
on sème avec une céréale, dans le
champ que l'on veut engraisser,
dix à douze livres de grainoa de
trèfle a l'arpent. A l'époque de la
moisson on coupe la céréale en
laissant un chaume plutôt long
que court.
La récolte du grain enlevée, on
laisse pousser le jeune trèfle le
plus longtemps possible ; il va
sans dire que ce champ ne doit
pas être pâturé, par aucun ani-
mal et sous aucun prétexte. Si la
récolte du grain s'est faite vers
la fin d'août ou au commencement
de septembre, et si la saison n'est
pas trop défavorable, le trèfle
poussera avec vigueur et vers la
fin de la saison, il couvrira tout
le terrain. Alors, on l'enfouira
par un bon labour. Avant de la-
bourer, il est bon de pas33r le
rouleau; ce travail permet de la-
bourer plus à l'aise et facilite l'en-
fouissement de la plante.
C'est tout ce qu'il y a à faire
pour donner à la terre une fumu-
re azotée d'une grande valeur, et
une provision considérable de ma-
tière végétale dont la décomposi-
tion fournira l'humus, dont toutes
les terres ont besoin pour produi-
re d'abondantes récoltes. Inutile
d'ajouter que le mélange au sol de
la matière végétale contribue
beaucoup à l'ameublir.
Cet enfouissement du trèfle en
vert est surtout avantageux lors-
qu'il s'agit de terrains où ^ est
presque impossible de charroyer
de l'engrais de ferme, soit rarce
qu'ils sont trop éloignés ou qu'ils
sont d'un accès trop diff.oile.,
CONSEILS POUR LE MOIS DE NOVEMBRE.
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
Compagnie Chimique Franco-Américaine.
NOVEMBRE
Elevage du porc.
Soins et traitements. — Quelques
chiffres.
La première condition pour fai-
re de l'élevage des porcs une chose
payante, c'est de garder des sujets
en bonne santé et répondant à
l'objet que l'on se propose^ La se-
conde, c'est de leur servir une ali-
mentation convenable, saine et en
quantité suffisante. La tro'îième
c'est de procurer à ces bêtes tout
le confort qu'elles attendent de
nous: qu'elles ne soufi'rcnt ni d'un
changement trop brusque de tem-
pérature ni de l'humidité. Il faut
aussi donner aux jeunes animaux,
aux truies et aux verrats, suffi-
samment d'air et d'exercice, quand
la température le permet. En Ca-
nada, on remarque souvent que d s
cochons vont en liberté dehors
l'hiver, par des temps très froids;
s'il est vrai qu'ils s'y habituent,
il n'est pas moins fautif de croire
que ces cochons donnent des gains
en poids appréciables pour la som-
me de nourriture qu'ils consom-
ment, car une grande quantité de
cette nourriture est employée à
entretenir leur propre chaleur ani-
j maie et l'autre partie est consa-
crée à entretenir l'énergie dépen-
I sée dans leurs courses*
230
AGRICULTURE — Suite.
Dans les pays plus tempérés,
comme en Angleterre, c'est diffé-
rent, mais ici c'est de la cruauté
que de laisser des cochons dehors
l'hiver, sous des hangars ouverts
à tous les vents. Les animaux re-
producteurs auront aussi souvent
d'exercice en plein air que le per-
mettra la température, mais il ne
faudra pas les oublier ''ehors par
des nuits froides. Souvent les ver-
rats, lorsqu'ils sont dehors, ne
prennent pas assez d'exercice et
restent à la même place, il fau-
dra de toute nécessité les encoura-
ger à marcher. Quant aux truies
et aux petits, il8 se montrent plus
actifs»
La porcherie ne devra pas être
trop froide. Si la température est
toujours plus basse que 50 degrés
F., la plus grande quantité de la
nourriture servie aux porcs sera
employée à entretenir la chaleur
animale, et cela ne paye pas au-
tant que quand elle est employée à
faire de la chair et de la graisse.
Règle générale, il vaut beaucoup
mieux garder les porcs dans une
loge bien éclairée, bien ventilée,
bien chauffée et bien sèche, et leur
y servir une ration bien ordonnée
et régulière, que de les laisser
trotter dehors par les tempêtes, et
qu'ils grelottent et crient conti-
nuellementj Dans la première con-
dition, il y aura maximum e
gain, ce qui signifie maximum de
profits. Si les loges sont entre-
tenues propres, les porcs les con-
serveront ordinairement propres.
Si les lits sont secs, confortables
et élevés de 4 a 6 pouces de terre,
il sera également plus facile pour
les porcs de les tenir propres.
L'idée de faire une bonne litière
avec de la paille est très recom-
mandable, surtout dans les temps
froids. On peut aussi utiliser la
sciure de bois, mais pas aussi
avantageusement. La litière de la
truie devant faire ses petits sera
spécialement confortable et compo-
sée de foin court ou de paille ha-
chée.
L'ÉLEVAGE DU PORC EST-IL KÉMU-
NÉRATEUB ?
L'industrie porcine est une des
branches principales de l'élevage
en agriculture, parce qu'elle con-
court à augmenter les profits des
récoltes.
Les vaches et les porcs peuvent
être regardés comme des ar-
chands-vendeurs. Le cultivateur
leur fait consommer ses réc Ites,
et s'ils sont de bons acheteurs et
de bons vendeurs, ils lui sero^it
profitables et dans leur lait et
dans leur viande, plus même que
s'il avait vendu directement, sans
ces précieux intermédiaires, ses ré-
coltes sur le marché.
Peuvent-ils faire ceci î
Mais oui ! Et on peut dire avec
raison et en conclure que les va-
ches et les porcs sont toujours les
meilleurs transformateurs des -S-
coltes. Ceci n'a lieu cependant, que
lorsqu'on a cet objet en vue et
qu'on donne les soins que nos
troupeaux requièrent. Beaucoup
de vaches ne donnent pas un ren-
dement satisfaisant pour !a nour-
riture qu'elles consomment, de
même pour les cochons, mais ne
croyons pas que ces animaux sont
toujours à blâmer pour de sembla-
bles réscltats. Souvent, au con-
traire, le cultivateur en est la
cause. Le cultivateur doit d'abord
choisir les races d'animaux quali-
fiées et répondant au but qu'il
vise. Il doit les nourrir convena-
blement et les bien traiter, alors
seulement il peut s'attendre a ob-
tenir de bons résultats.
Si on fait de l'élevage de cette
manière, il est reconnu de nos
jours qu'il est très rémui érateur
de vendre nos récoltes aux ani-
maux pour qu'ils nous les reven-
dent ensuite avec un bon profit, et
I même quelquefois sera-t-il avan-
' tageux d'en acheter pour eux.
231
AGRICULTURE — Suite.
Quelle est la valeur d'un porc à
bacon de 200 Ibs, poids vif î
Si nous nous basons sur les prix
payés dans les cinq dernières an-
nées, on peut prendre $0.09 la li-
vre comme moyenne, ou $18.00
pour un porc de 200 Ibs.
A combien revient un porc de ce
poids ?
Deux choses sont à considér r
dans cette question: le coût du co-
chonnet et le coût de la nourri-
ture qui lui est servie pour l'ame-
ner à peser 200 livres.
En Canada, un porcelet de 4 à
5 semaines se vend ordinairement
à peu près $3.00, et il pèse envi-
ron 20 Ibs. Pour qu'il atteigne
200 livres, il faut qu'il fasse un
gain de 180 livres.
Combien d'unités nutritives 180
livres de gain requièrent-elles ?
De nombreuses expériences ont
prouvé qu'un porc de 20 a 200 li-
vres, en santé et nourri convena-
blement, gagnait en moyenne une
livre en poids pour chaque 3^^ li-
vres d'unités nutritives qu'il con-
sommait, mais prenons pour être
plus certain 4 livres d'unités nu-
tritives: 4 fois 180 livres = 720
unités nutritives.
Le coût d'une unité nutritive ne
dépasse pas un centin et quart,
donc 4 X 180 X 0.01 1^ cts — $9.00.
'Nous recevrons donc de la ven-
te d'un porc à bacon de 200 livres
poids vif, à 9 cts la livre. .$18 00.
Coût d'achat d'un co-
chonnet de 4 X 5 se-
maines.. ,, $3/)0
Valeur de 720 unités
nutritives, à un cen-
tin et quart . . . .$9.00 $12.00
Profit $6.00
Il est entendu que l'intérêt de
l'argent et le coût de la construc-
tion de la porcherie ne figurent
pas dans les chiffres donnés plus
haut, mais nous avons également
o nis ce que rapporte le fumier
d'un porc, qui certainement recou-
vra par sa valeur les dépenses en-
courues.
De tous les animaux dôme- ti-
ques, le porc est celui qui fait l'u-
sage le plus économique 3 e la
nourriture qu'il consomme, mais
comme toutes les autres branches
de l'agriculture, l'élevage du porc,
pour être rémunérateur, exige
qu'on le pratique avec intelligen-
ce et d'après une méthode et un
critérium rationnels»
CONSEILS POUR LE MOIS DE DECEMBEE.
Dessin de Henri Julien, exécuté pour la
Ckunpagnie Chimique Pranco-Amérlcalne.
Rations d'hiver pour 15 poules
pondeuses.
Matin. — Jeter cinq poignées
de grains dans la litière, afin de
faire gratter les oiseaux. Accro-
cher à un pied et demi u col, des
navets, des betteraves, des choux,
etc.
Midi. — Jeter cinq ou six poi-
gnées de grains dans la litière, et
donner des légumes, si les poules
en ont besoin.
SoiK. — Pâtée composée comme
suit: une partie de farine de blé-
D£C£MBRE
232
AGRICULTURE — Suite.
d'Inde, deux parties d'avoine et
trois parties de trèfle moulu, que
l'on mélange avec des déchets de
table, de cuisine, composés de
viande, patates, navets, carottes,
etc.
Ajouter une cuillerée à tlié de
la poudre stimulante ainsi compo-
sée: une partie de gingembre, une
partie de moutarde, une demi-
partie de poivre rouge et une par-
tie de soufre, le tout mélangé de
façon à ce que la pâtée s'émiette,
et une cuillerée à thé de seL
Si l'on n'a pas de déchets de
cuisine, faire tremper du trèfle
pendant 12 heures dans de l'eau
chaude ou du petit lait, et assé-
cher ce trèfle au moyen dp moulée.
Laisser les volailles manger
cette pâtée pendant 10 à 15 minu-
tes, et avoir soin surtout de leur
en donner à volonté, et de la leur
servir aussi chaude que possible.
Servir cette pâtée trois fois par
semaine, et les autres jours don-
ner des os broyés et de la iande
de cheval ou de tout autre animal
sain, cuite ou crue, à volonté, et
aussi 8 à 10 poignées de grains.
Si on n'a pas de déchets de cui-
sine riches en viande ni d'os
broyés, ni de viande, ajouter au
mélange indiqué, une demie-partie
de farine de viande.
Les jours où l'on sert la pâtée
ne donner que 4 â 5 poignées de
grains.
Après le repas, enlever ce qui
reste dans les augettes afin que
celles-ci soient propres pour le re-
pas suivant.
Le dernier repas de la journée
devra être donné une heure avant
que les poules aillent se jucher.
Voir à ce qu'elles aient le jabot
plein avant de se jucher. C'est
le jugement et l'expérience de
l'éleveur qui lui indiqueront,
bien plus sûrement que les livres,
la ration à donner. On s'étonnera
peut-être de ne pas trouver dans
cet article des mesures bien défi-
nies et l'on pourra dire qu'une poi-
gnée de grains peut varier beau-
coup avec les mains qui la don-
nent, et que le terme employé est
trop vague. C'est cependant à des-
sein que je ne donne pas ici de
poids ni de mesures qui doivent
varier avec la race, l'âge, les sai-
sons, etc.), pour laisser plus large
la part d'initiative de l'éleveur,
plus apte que n'importe qui à dé-
cider ce qu'il faut à ses poules.
Le blé-d'Inde ne leur sera donné
que pendant les grands froids de
l'hiver et les jours humides de
l'automne.
En suivant ces principes, vos
oiseaux seront actifs du matin au
soir
Toutes ces recommandations ont
leur importance et doivent être
observées très ponctuellement.
MASSAGE DES GENCIVES. — C'est une très bonne méthode de mas-
ser tous les jours délicatement les gencives avec une brosse à dents sèche,
pas trop dur. Cela améliore la circulation et tient les gencives en bon état.
233
AGRICULTURE — Suite.
EN VISITE CHEZ LE PEEE JOSE
CONSEILS PRATIQUES d'UN VIEIL AVICULTEUB.
L'auto filait sur la Côte-de-
Beaupré. Une ferme claire et pro-
prette attira notre attention. —
Oh! Jean, je meurs de soif. Si tu
étais bien gentil nous demande-
rions un bol de lait. L'auto, qui
arrivait dans la basse-cour, fit en-
voler une vingtaine de poules,
peu habituées, sans doute, aux en-
trées tapageuses.
Pendant que nous causions avec
le fermier, le ciel se rembrunit
peu a peu et la pluie commença à
tomber, lente d'abord, puis avec
une telle force que je m'écriai,
au désespoir: mais nous ne pour-
rons jamais partir. — " Il n'y a
pas de presse, ma p'tite Dame ",
dit le Père José, le propriétaire
de la ferme; "j'ai une grande
chambre et vous resterez aussi
longtemps que cela vous plaira."
Je restai.
Le lendemain matin, je fis la
visite de la basse-cour. Curieuse
comme notre mère Eve, j'écoutai
cinq poulettes: Corneille, Barbue,
Noirette, Grisette et Blanchette,
qui se communiquaient ainsi leurs
impressions:
Blanchette. — Depuis deux se-
maines que nous avons vu le ]our,
te rappelles-tu bien, Grisette. tout
ce que nous avons fait ? Quit !
quit ! quit ! répondît Grisette,
sous forme d'affirmation. Nous
sommes venues au monde par une
journée ravissante. Deux jours
après notre naissance, nous avons
mangé un délicieux plat de jaunes
d'œufs cuits dur. Pour nos nom-
breux repas des jours siiivants, on
mélangeait des miettes d» pain
rassis aux oeufs cuits durs. Nous
nous étonnions sans cesse à la vue
des choses, et petit a petit noua
essayions nos forces pour trotti-
ner.
234
— ■ Moi, dit Noirette, j'ai du
nouveau. La vieille poule brune,
celle qui jacasse tant, m'a dit que
dès aujourd'hui et parce que nous
avons deux semaines, nous aurons
pour nos repas du gros gruau d'a-
voine, de l'orge mondée (barley)
et du millet (mil anglais), mais
pas de riz, qui contient trop peu
d'éléments produisant de la cha-
leur.
A ce moment, j'avisai le Père
José qui servait la nourriture dans
un auget de bois blanchi en forme
de V, pour qu'il n'y eût rien de
perdu, et aussi, et surtout, pour
éviter la contamination des ali-
ments, cause principale des mala-
dies. Après chaque repas, on reti-
rait et on nettoyait à fond l'auget.
— Père José, voudriez-vous me
vendre ces poulettes, fis- je, en dé-
signant Blanchette et Noirette ?
Il se gratta l'oreille, en signe de
réflexion, et me répondit : " Ce
sera un gros sacrifice, car je tiens
à mes poulettes, mais je vous les
céderai tout de même, à la condi-
tion que voua suiviez exactement
mes recommandations."
Que dois-je donc faire î
— ■ Voici: elles auront six se-
maines dans un mois. A partir de
ce moment, vous leur donnerez de
l'avoine et de l'orge de bonne qua-
lité. Ces deux sortes de grain les
feront croître rapidement et les
maintiendront en excellente san-
té.»
— Je croyais qu'on leur servait
aussi du blé ?
" Oh ! le blé est très bon, mais
à condition d'être converti en
pain, parce que la mouture, la fer-
mentation et la cuisson dévelop-
pent un principe tonique qui ne se
trouve pas dans le grain. Le sar-
rasin est trop engraissant. Il ne
AGRICULTURE — Suite.
faut pas non plus leur donner du
maïs (blé-d'Inde), parce qu'il con-
tient de l'oléine, principe préjudi-
ciable à la ponte,"
— Et quand dois- je leur distri-
buer l'avoine et l'orge ?
" Une fois par 24 heures, et le
soir seulement. Cela, à cause du
temps qui doit s'écouler jusqu'à la
distribution du lendemain, et aus-
si pour entretenir la chaleur ani-
male pendant la nuit, deux choses
qui exigent la plus grande quan-
tité d'aliments substantiels dont
la digestion demande plusieurs
heures. Le matin, un simple goû-
ter composé de pain rassis, con-
cassé, et de viande crue et mai-
gre; cette dernière accompagnée
d'os calcinés sur la braise et con-
cassés. Distribuer du grain aux
poulettes et aux poules le jour, les
alourdit, les empêche de prendre
un exercice nécessaire, la diges-
tion étant trop laborieuse. Il faut
touiours laisser à portée des pou-
lettes et des poules de l'eau pure
et fraîche. L'eau est encore plus
nécessaire a la santé et à la ponte
que la nourriture elle-même. Evi-
tez le lait qui engraisse et affai-
blit. L'hiver, laissez sortir vos
poulettea au dehors, elles y man-
geront de la neige à leur besoin et
à leur plaisir.
— Bon ! Bon ! J'ai peur de tout
embrouiller ça dans ma tête. Si
j'ai besoin de conseils, je vous
écrirai. Marché conclu, n'est-ce
pas? J'emporte Blanchette et Noi-
rette. Aussitôt dit. aussitôt fait,
nous partîmes immédiatement,
Jean et moi.
Les premiers temps tout alla
bien. Mais quand vint l'hiver, je
me demandai quel poulailler fe-
rait mieux l'affaire. Dans l'em-
barras où je me trouvai, j'eus re-
cours au Père José qui me répon-
dit :
— " Vous pouvez laisser sortir
les poules sans crainte, en hiver,
elles n'abiiseront pas de cette li-
berté, étant plus casanières durant
cette saison. Voici ce que je li-
sais l'autre- jour concernant le
poulailler dans les régions froides
de Québec; je ne connais rien de
mieux qui ait encore été écrit sur
le sujet."
" Avec quels matériaux faut-il
construire le poulailler ?
" Avec du bois seulement. Et
pourquoi? 1" Par raison d'ordre
'• climatologique ; 2° Par raison
" d'ordre économique ; 3° Pour le
" confort de la poule.
" Par raison d'ordre climatolo-
" gique parce que de tous les ma-
" tériaux de construction, pierre,
" béton, brique, tôle, coton jaune,
" bois, — ce dernier est celui qui
" protège le mieux contre le froid.
" C'est un fait admis en Russie :_
" La vraie maison russe, celle oui
" convient au climat, c'est la mai-
" son de bois." (Tissot, La Russie
" et les Russes.)"
" Or, comme le climat des rê-
" gions les plus froides de la pro-
" vince de Québec est h peu près
" celui du centre de la Bussie, ce
" oui est convenable à ce pays
" lîest naturellement au nôtre.
" D'ailleurs, on constate nue
" dans toutes les contrées froides.
" les habitations sont en bois. Il
" suffit de mpntionner, l'isba rus-
" se. la maison Scandinave, celle
" de l'Allemaame du Nord, la mai-
" sonnette (en bois rond) du co-
" Ion canadien, le chalet suisse.
"Le poiilailler, qui est, lui aus-
" si, ime habitation, doit donc
" être construit en bois, et en bois
" seulement. Nous avons une nou-
" velle affirmation de ce principe
" dans l'ouvrage de M. Voitellier
"intitulé: Aviculture. Voici ses
" paroles :
" Les poulaillers en bois, pour,-
" vu que leurs différentes parties
" soient bien assemblées et que
" tous les joints soient bien recou-
" verts par des couvre- joints, lais-
" sent beaucoup moins pénétrer
235
AGRICULTURE — Suite.
" l'air froid en hiver que ceux en
"brique recouverte en tuile."
" Le bois possède pncore d'au-
" très avantages, comme on va le
" voir par le fait suivant :
"Les Japonais n'emploient que
du bois résineux, du bois résineux
surtout, dans la construction de
leurs maisons: et cela, parce que
cette matière est hydrofuge, pres-
que insensible aux variatioi-s hy-
grométriques, et, en même temps,
peu coûteuse.
" (Dupona, cité dans Daï Nip-
pon, par de Villaret.)"
La p'tite Dame suivit à la let-
tre ces sages conseils du Père José,
et s'en trouva tellement bien,
qu'elle se décida bientôt de don-
ner quelques compagnes à Blan-
chette et Noirette. Elle acheta
leurs trois sœurs: Grisette, Cor-
neille et Barbue, puis, un peu plus
tard, quelques autres, jusqu'à ce
qu'elle en eut une vingtaine, qu'el-
le logea dans un compartiment
habilement disposé de son hangar,
tout à côté du garage de l'auto-
mobile. Ce fut un succès sur toute
la ligne. Pendant que les voisins
mangeaient — j'allais dire avec
regret — des œufs qui leur coû-
taient 50 cts la douzaine, notre
jeune femme nourrissait sa petite
famille d'une moisson abondante
d'excellents œufs (car, soit dit en
passant, tous les œufs ne sont pas
également riches en substances
nutritives et en saveur relevée)
qui ne lui coûtaient que fort peu
de chose, sans compter l'honnête
délassement que procurait à son
mari le soin quotidien de ses pou-
les, et la joie qu'éprouvaient les
enfants à aller, chaque jour, à la
découverte des œufs dans le pon-
doir.
En somme, les résultats furent
merveilleux, et la jeune femme,
disons-lé tout bas, bien bas, qui
pouvait probablement rendre des
points à la vieille poule Vrune du
Père José, en répandit si bien la
nouvelle que l'année suivante —
le prix des œufs d'ailleurs mon-
tant toujours — toutes les mères
de famille du quartier voulurent
garder des poules. Elles ne pou-
vaient faire mieux.
Avicxn.TEUiî.
MOTS POUR RIRE.
— Est-il instruit, ton fiancé ?
— Pas précisément ; mais, tu sais,
c'est un homme qui a des lettres.
— ^C'est un écrivain ?
— Non, c'est un facteur.
L'esprit des autres. — Cet avia-
teur vient de battre tous les records.
— Dites qu'il leur a flanqué une
volée . . .
* * *
— • 'C'est X..., vous savez, le fa-
meux brasseur d'affaires, lîl-bas, ce-
lui qui a ses mains dans ses poches.
— Dans ses poches? Alors, ce n'est
pas lui.
— Comment ! ce n'est pas lui ?
— car m aurait ses mains dans
les pociies des autres.
— Votre ami le peintre a l'air bien
triste. Pourquoi donc ?
— Oh ! il est désolé : il me trouve
pas a vendre ses tableaux et 11 n'a
■pilug la force de travailler. Il passe
son temps îl raconter ses déboires,
son découragement à tout le monde...
— Oui, à peindre son désespoir.
Le choix d'un nom. — Le proprié-
taire d'une écurie de courses venait
d'acheter un nouveau dhevaH.
— Je voudrais, dit-il à un ami, lui
donner un nom bien approprié à un
chevail de course.
— Appeille-le Lémor.
— • Pourquoi ?
— Parce que les morts. . .vont vite.
236
AGRICULTURE — Suite.
POUR AVOER DE BELLES POMMES
Nous devons à M. Firmin Le-
tourneau, professeur d'entomolo-
gie à l'Institut Agricole d'Oka,
les renseignements suivants pour
combattre efficacement les nom-
breux ennemis s'attaquant au
pommier, qui constitue aujour-
d'hui l'une des branches les plus |
MALADIES ET INSECTES S'ATTAQUANT AUX POMMES
rémunératrices de notre industrie
agricole.
Les lignes qui suivent sont une
étude fortement documentée des
principaux ennemis du verger et
des moyens à prendre pour s'en
débarrasser.
I. — Tavelure ou galle des
pommes.
Les dommages causés par cette
maladie sont considérables, sur-
tout sous les climats humides.
Certaines variétés, entre autres la
Fameuse et la McIntosh, po»ur les
pommes, et la Beauté flamande,
la Duchesse et la Doyenne, pour
les poires,, y sont plus prédispo-
sées.
Figure i.
La tavelure attaque les ra-
meaux, les feuilles et les fruits.
Sur les rameaux, où on la voit
tout d'abord, elle se montre sonis
forme de taches brunâtres. L'é-
corce se dessèche, se fendille et
meurt.
Des rameaux, elle passe aux
feuilles, oîi elle produit des taches
arrondies, brunâtres, localisées
surtout à la face inférieure.
Des feuilles, elle passe aux
fruits pour y produire aussi des
taches veloutées et noirâtres, ame-
nant parfois, surtout sur les
poires, la formation de profondes
crevasses. C'est cette dernière
forme de la maladie que l'on cons-
tate le plus généralement. Les
arboriculteurs qui cultivent la Fa-
meuse, la connaissent bien.(fig. i^
2. — Kermès coquille.
Ces kermès (fig. 2) se présen-
tent sous forme de petites écail-
237
Figure 2.
les d'un cinquième de pouce de
longueur environ, de même cou-
leur que l'écorce où ils se trou-
vent fixés, tantôt par groupe et
tantôt disséminés. En hiver, si
l'on soulève ces petits boucliers
et qu'on en examine le contenu,
on y trouve une agglomération
AGRICULTURE — Suite.
de 50 à 100 œufs qui éclosent aux
premières chaleurs de l'été. Il n'y
a qu'une génération par année.
Cet insecte n'est pas très dan-
gereux. On le rencontre surtout
dans les vergers négligés.
3. — Pyrale de la pomme ou ver
de la pomme.
Figure 3.
C'est le pire ennemi de la pom-
me dans la province de Québec.
Aux Etats-Unis, en 1909, il a
causé des dommages pour $16,
000.000. Dans l'Ontario, on es-
time à $2,000,000 la perte qu'il
cause annoiellement. Dans les ver-
gers qui ne reçoivent aucun arro-
sagC;, on perd parfois 25% et
même 50% de la récolte.
L'insecte adulte du ver de la
pomme (fîg. 3) est un petit pa-
FiGURE 4.
238
pillon brunâtre mesurant environ
trois quarts de pouce d'enver-
gure. 11 a4)paraît aoi' commence-
ment de l'été et dépose ses œufs
sur les feuilles ou sur les fruits
du pommier. Au bout d'une di-
zaine de jours, les larves ou vers
sortent de la coquille. Immédia-
tement, sous l'empire de l'instinct
qui les pousse, ils se dirigent vers
la pomme, se promènent un peu
sur son épiderme et s'arrêtent au
calice (bout de la pomme oppo-
sée à la queue) à l'intérieur du-
quel ils passent les trois premiers
jours de leur vie. Ils creusent
alors plus avant, rongent, gru-
gent, s'enfoncent jusqu au cœur,
s'attaquent jusqu'aux pépins, font
des galeries dans la chair du fruit
et sortent complètement dévelop'-
pés au bout de 25 à 26 jours. Ils
mesurent alors trois quarts de
pouce de longueur. Ils sont de
couleur rosée avec une tête brune
et brillante, (fig. 4)-
La pyrale passe l'hiver à l'état
de larve dans un petit cocon. Elle
se transforme en papillon au prin-
temps.
4. — Pique-bouton.
Affublé de nom latin
"Tmetocera ooellana" et
du nom anglais " Bud
Moth", le pique-bouton,
comme on l'appelle chez
nous, est considéré, à
certains endroits, com-
me plus destructeur en-
core que la pyrale.
L'adulte est un petit
papillon à peu près de la
même grosseur que celui
du ver de la pomme. Il
s'en distingue par sa
couleur. Au lieu d'être
brun avec des taches
dorées aux, extrémités
des ailes antérieures, il
est gris cendré avec des
taches jaunâtres.
AGRICULTURE — Suite.
Figuré S.
Au printemps, lorsque les bou-
tons commencent à verdir, Is
larves, imparfaitement dévelop-
pées, de couleur rouge brun, quit-
tent leur retraite d'hiver, se diri-
gent vers les boutons, à l'intérieur
desquels elles pénètrent. De là,
leur nom de pique-boutons. Un
peu plus tard, ces larves empri-
sonnent dans Heur tente un cer-
tain nombre de feuilles et de
fleurs dont elles se nourrissent
jusqu'au terme de leur croissance:
ce qui arrive du 15 juin au 15
juillet. Elles se transforment im-
médiatement en paipes. Les papil-
lons font leur apparition tard en
été. Les femelles déposent leurs
œufs sur les feuilles. Les nou-
velles larves, avant de prendre
leur retraite d'hiver, grugent les
feuilles et les fruits, (fig. i).
5. — Charançon de la pomme et
charançon de la prune.
Les deux espèces s'attaquent
aux pommes. Ce sont deux petits
coléoptères (barbeaux) munis
d'un long rostre (bec). Les adul-
tes hivernent dans le sol. Ils ap-
paraissent au printemps et enfon-
cent leurs œufs dans les fruits
que dévorent les larves, (fig. 6).
Figure 6.
239
AGRICULTURE — Suite.
Figure 7.
6. — Chenille à tente du pommier.
L'insecte parfait de cette che-
nille est un papillon rougeâtre
mesurant d'iun pouce à un pouce
et demi d'envergure et possédant
sur les ailes antérieures deux li-
gnes obliques de couleur plus
pâle. Il apparaît généralement en
juillet. Il est nocturne.
Les œufs sont déposés, en juil-
ilet, SUT les rameaux des arbres.
Les chenilles n'apparaissent qu'au
printemps suivant. Elles se met-
tent immédiatement à l'œuvre: se
construisent une tente et englou-
tissent les feuilles.
La chenille à tente, complète-
ment développée, mesure environ
deux pouces de longueur. Elle
porte une raie blanche sur le dos.
Une autre chenille: la chenille
des forêts, de concert avec la pré-
cédente, dévore les feuilles du
pommier. On la dififérencie de la
chenille à tente du pommier par
la ligne blanche du dos qui, au
lieu d'être C(»ntinue, est formée
d'une suite de points blanchâtres,
(figs. 7 et 8)^
240
Figure 8.
AGRICULTURE — Suite.
7. — Chenilles arpenteuses.
Il y a deux espèces de chenilles
arpenteuses : la chenille arpenteu-
se d'automne et la chenille arpen-
teuse du printemps. Le papillon
de la première espèce dépose ses
œufs à l'automne. Celui de la se-
conde les dépose au printemps.
Les femelles n'ont pas d'ailes.
Les chenilles mesurent trois quarts
de pouce de longueur. Elles sont
grisâtres et possèdent la curieuse
habitude de recourber leur corps
en marchant. On dirait qu'elles
mesurent le terrain d'ovi leur nom
d'arpenteuses.
8. — Ver du fruit vert.
Cet insecte est connu par les
Anglais sous le nom de " Green
Fruit Worm ". Il gruge les pom-
mes vertes. X'est pas très répan-
du.
Le papillon- du ver du fruit vert
apparaît au début de l'été. Il dé-
pose ses œufs sur les rameaux
des arbres. Les larves, en atten-
danrt: les fruits, s'attaquent aux
feuilles. Elles mesurent, complète-
ment développées, un peu plus
d'un pouce de longueur. Elles
sont vertes avec des lignes blan-
châtres sur le dos.
Les cavités que ces vers prati-
quent dans les fruits, peuvent
être causées aussi par les rouleu-
ses de feuilles.
Ce sont là les principaux enne-
mis de la pomme dans la pro-
vince de Québec. Ils causent cha-
que année des dommages considé-
rables. C« sont des grugeurs qui
vivent au dépens de nos fruits.
Allons-nous les laisser faire ?
Non ! Alors voici :
Au moyen de trois arrosages,
effectués de la façon et aux dates
mentionnées ci-dessous, on peut
avoir raison de la Tavelure des
241
pommes, du Kermès coquille, de
la Pyrale, du Pique-boiuton, des
Charançons, des Chenilles et d'au-
tres grugeurs moins importants.
Premier arrosage :
Le premier arrosage doit se
faire au printemps lorsque les
boutons du pomr.ier commencent
à verdir. Ne pas attendre que les
feuilles soient sorties.
Employer pour cet arrosage de
la bouillie soufrée de 1.030 degré
de densité. (On verra tantôt ce
qu'il faut entendre par 1.030 degré
de densité). Cet arrosage a pour
but de combattre la tavelure ou
galle des pommes. Il est très im-
portant. En outre de la tavelure,
il détruit le kermès coquille, tue
un grand nombre de pi<ïue-bou-
tons qui, à ce moment, s'apprêtent
à pénétrer dans les boutons, fait
périr bon nombre de bagues
d'œufs de chenilles et arrêtent
dans leur développement plusieurs
maladies fongueuses.
Pour le premier arrosage, la
bouillie soufrée est supérieure à
la bouillie bordelaise.
Deuxième arrosage:
Pratiquer le deuxième arrosage
lorsque les boutons (futures
fleurs) commencent à rougir. Ne
pas attendre que les flenirs soient
sorties.
Employer pour le deuxième ar-
rosage de la bouillie soufrée de
1.009 degré de densité ou de la
bouillie bordelaise. Ne pas oublier
d'ajouter pour 40 gallons de
bouillie (soufrée ou bordelaise)
3 livres d'arséniate de plomb
(voir le troisième post-scriptimi).
Cet arrosage a pour effet de
combattre la tavelure et autres
maladies. L'arséniate de plomb
que l'on y ajoute tue le pique-bou-
ton, les chenilles à tente, les ar-
AGRICULTURE — Suite.
penteuses, les porte-cases, le ver
du fruit vert et d'autres insectes
moins importants.
Troisième arrosage :
Pratiquer le troisième arrosage
au moment où les fleurs com-
mencent à tomber. En d'autres
termes, y recourir avant que les
petites pommes ne soient formées.
Employer pour cet arrosage de
la bouillie soufrée de 1.0008 degré
de densité ou de la bouillie bor-
delaise. Ajouter, pour 40 gallons,
de 2 à 3 livres d'arséniate de
plomb.
Cet arrosage combat la tavelure,
la pyrale ou ver de la pomme, les
charançons, les chenilles, le ver
du fruit vert et d'autres insectes
broyeurs. C'est l'arrosage du ver
de la pomme. Il 'importe de le
faire soigneusement et juste à
temps. Il faut que chaque calice,
chaque petite pomme en train de
se former, soit rempli de poi-
son. Le calice, en se fermant
emprisonne le poison, lequel ne
manquera pas de tuer la pyrale
lorsque celle-ci essayera d'y pé-
nétrer.
Un quatrième arrosage, pratiqué
avec les mêmes ingrédients que le
troisième, s'impose parfois, sur-
tout si la température est humide.
Il aura pour but de combattre la
tavelure ou galle des pommes.
On le fait une dizaine de jours
après le troisième.
Bouillie soufrée:
Aujourd'hui, rares sont ceux
qui ne savent pas ce que c'est que
la bouillie soufrée. Toutefois, pour
rafraîchir la mémoire, voyons-en
brièvement le procédé de fabri-
cation.
Pour faire de la bouillie sou-
frée, il faut de l'eau, de la chaux
vive de toute première qualité et
du soufre en 'poudre.
Ces ingrédients s'< miploient dans
les proportions siuvantes :
Soufre 100 livres
Chaux 50 "
Eau ,. .. 50 gallons.
Eteindre la chaux, la détremper
dans les 50 gallons d'eau auxquels
on ajoute les 100 livres de soufre.
Remuer la masse pour en faire
une pâte homogène et faire bouil-
lir pendant ume heure. Se servir
pour cette cuisson d'un tonneau
(tonne à mélasse par exemple)
dans lequel on fait arriver un
tuyau de vapeur
Certaines sociétés coopératives
fruitières s'occupent de faire la
bouillie souifrée dont les membres
ont besoin. Ainsi, celle de St-
Hilaire en a vendu l'année der-
nière 3,200 gallons.
La chaux et le soufre devraient
toujours être achetés en grande
quantité à la fois et par l'entre-
mise des sociétés coopératives.
Premier post-scriptum :
La mouche de la pomme ou ver
chemin de fer (Rhagoletis pomo-
nella) cause des dommages im-
portants dans la région fruitière
des Cantons de l'Est.
L'adulte, petite mouche à ailes
tachetées de noir avec abdomen
ceinturé de blanc, dépose ses
œufs sous la peau du fruit Elle
peut en insérer une douzaine dans
une seule pormme- Les vers, sans
pattes, conséqjuiemment faciles à
distinguer de la pyrale ou ver de
la pomme, creusent un grand
nombre de galeries dans la chair
du fruit.
Cet insecte hiverne à l'état de
pupe. Les mouches apparaissent
242
AGRICULTURE — Suite.
à la fin de juin ou am commence-
ment de juillet.
Les arrosages mentionnés ci-
dessus ne peuvent rien contre la
mouche de la pomme.
Pour la détruire, arroser les
arbres au premier de juillet et
une dizaine de jours pks tard
avec la préparation suivante.
Arséniate de plomb (en pâte) s 1.
Mélasse 25 livres.
Eau 100 gallons.
Si l'on détruit les pommes in-
festées dès qu'elles tombent, em-
pêchant ainsi les vers de se trans-
former en mouches, il est rare
que l'on soit obligé d'avoir re-
cours aux pulvérisations empoi-
sonnées.
Deuxième post-scriptum:
Si, au premier arrosage, pra-
tiqué lorsque les boutons com-
mencent à verdir, ou au deux-
ième, lorsque les boutons à fleurs
commencent à rougir, vous cons-
tatez, sur ces nouvelles pousses,
le puceron vert du pommier, ajou-
tez par 100 gallons de bouillie
soufrée, trois qur ts de chopine de
sulfate de nicotine (6 onces par
40 gallons)
Dans la même préparation, voois
aurez donc trois ingrédients dis-
tincts : la bouillie soufrée com-
battant les maladies, l'arséniate
de plomb tuant les insectes bro-
yeurs et le sulfate de nicotine les
insectes suceurs. C'est du " trois
dans un."
Le sulfate de nicotine ne se fa-
brique pas dans la province de
Québec. On peut s'en procurer à
l'adresse suivante :
The Canadian Sprayer Ce.,
Trenton,
Ontario.
Le sulfate de nicotine est le
meilleur fnsecticide contre les in-
sectes suceurs : pucerons (lanigère
et autres), punaise du pommier,
poux des animaux, etc. La direc-
tion (recette) se lit sur la boîte.
On peut employer le sulfate de
nicotine avec de l'eau. Dans ce
cas, on ajoute, pocr 100 gallons
de celle-ci, 3 à 4 livres de savon.
(Ne jamais mélanger de savon
aux bouillies soufrée et bordelai-
se).
Les directions généralement sui-
vies sont : I once liquide de sul-
fate de nicotine par 8 gallons
d'eau ou 12 onces par 100 gallons.
Pour les grands vergers, on re-
commande les pompes actionnées
par un moteur à gazoline. Elles
demandent moins de main-d'œu-
vre et assurent un meilleur débit
quelles pompes à bras.
Se servir de préférence, surtout
pour le deuxième arrosage, de
becs coudés. Leur emploi permet
d'atteindre plus facilement le ca-
lice des fleurs.
Le liquide que l'on obtient en
faisant bouillir pendant une heure
1 livre de déchets de tabac dans
2 gallons d'eau, constitue un. ex-
cellent insecticide contre les pu-
cerons.
Troisième post-scriptum:
L'arséniate de plomb se vend
sous deux formes : en pâte et en
poudre. Cette dernière ayant deux
fois la force de la pâte, il suffit
de I livre à 1% livre d'arséniate
de plomb en poudre pour 40 gal-
lons de liquide (bouillie soufrée,
bordelaise ou eau), tandis qu'il
faut doubler la dose et employer
de 2 à 3 livres du même poison
sous forme de pâte.
Que sert à l'homme d'avoir de
beaux vergers s'il vient à perdre
ses pommes ! . . .
243
(La Pailice).
AGRICULTURE — Suite.
LE MERITE AGRICOLE
Fac-similé de ila môdaillie accordée aux
lauréats du Mérite Agricole.
Sait-on qu'il n'existe qu'un seul
Ordre de Chevalerie officiellement
institué en Amérique, et que cet
ordre, destiné à encourager et ré-
compenser les cultivateurs, fonc-
tionne depuis plus d'un quart de
siècle dans la province de Québec?
Le Mérite Agricole, en effet, dont
les Noces d'Argent, en 1915, ont
donné lieu à d'incomparables fêtes
à l'Exposition Provinciale de Qué-
bec, constitue une chevalerie uni-
que dans le nouveau-monde, — la
Chevalerie de l'Agriculture qué-
bécoise.
Le Mérite Agricole fut établi
dans la province de Québec en ver-
tu d'une loi passée par la Légis-
lature à sa session de 1889, et ce
fut l'année suivante, en 1890, que
pour la première fois, chez nous,
la classe agricole reçut des distinc-
tions spéciales. Ce fut l'honora-
ble Honoré Mercier, ancien pre-
mier-ministre de la province, qui
fonda cet ordre dont il avait étu-
dié la constitution et le fonction-
nement en France, notre ancienne
mère-patrie. Un projet de loi cal-
qué sur les statuts frp çais, pré-
senté et étudié h l'Assemblée Lé-
gislative le 7 février 1889, fut
adopté quinze jours plus tard et
244
sanctionné le 21 mars 1889, sous
le titre " Acte créant des concours
provinciaux d'agriculture et des
distinctions provinciales de Mérite
Agricole."
Le premier concours du Mérite
Agricole fut organisé sous les aus-
pices du Conseil d'Agriculture de
la province avec l'assistance de
l'honorable H. G. Joly de Lotbi-
nière, et eut lieu dans l'étô de
1890. Des 34 cultivateurs ins-
crits à ce premier concours, 28
furent proclamés lauréats. Ceux-
ci, lors de l'inauguration du nou-
vel Ordre de Chevalerie, le 23 dé-
cembre 1890, furent l'objet d'une
démonstration inoubliable, au Pa-
lais Législatif de Québec, quand
ils reçurent leurs diplômes et leurs
médailles des mains des personna-
ges les plus distingués du monde
religieux et civil.
Les honneurs conférés par le
Mérite Agricole s'obtiennent au
moyen d'un concours dont les con-
ditions faciles permettent à tout
cultivateur laborieux et économe
d'y prendre part. Ceux qui ont
obtenu des prix dans les concours
de comté pour les terres les mieux
tenues, et qui exploitent soit com-
me propriétaires, soit comme lo-
cataires, une terre dont au moins
60 arpents sont en culture, peu-
vent y prendre part et aspirer aux
honneurs du Mérite Agricole.
Les cultivateurs s'inscrivent au
concours le ou vers le 1er juin de
chaque année, au moyen de blancs
fournis par le Département de l'A-
griculture à ceux qui en font la
demande. Ces blans contiennent
un certain nombre de questions
auxquelles les concurrents sont
priés de répondre et qui servent a
l'information des .lUges du con-
cours. Ceux-ci font la visite des
fermes pendant l'été, et accordent
un total de cent points pour le '
système de culture le mieux Jap-
AGRICULTURE — Suite.
té au sol, aux circonstances et
aux divisions des terres, pour l'é-
tat des produits, pour la destruc-
tion des herbes nuisibles, pour
l'épierrement, le nivellement, le re-
dressage des cours d'eau, le drai-
nage, la qualité des engrais, pour
l'habitation des bâtiments, 1 ■' ins-
truments aratoires et l'outillage
agricole, pour l'état du bétail, l'é-
tat général de l'agriculture, etc.
Les juges n'ont pas à s'occuper
de la fortune des concurrents mais
de leur mérite et de leur travail.
Ils doivent rechercher avant tout
quels sont ceux qui tirent le meil-
leur parti de leurs terres sans les
épuiser et avec le moins de dé-
penses comparées à la somme de
profit net qu'ils en obtiennent. Le
but que doivent poursuivre les ju-
ges est à la fois d'honorer et ré-
compenser ceux qui se distinguent
dans l'agriculture, de signaler ce
qu'ils trouvent de bien, comme ex-
emple a imiter, et ce qu'ils trou-
vent de mal et de défectueux,
comme exemple à éviter.
Les distinctions honorifiques de
l'Ordre du Mérite Agricole consis-
tent :
(a) en un Diplôme et une Mé-
daille d'Argent pour celui qui a
obtenu au concours le degré de
Très Grand Mérite Cb) en un Di-
plôme et une Médaille de Bronze
pour celui qui a obtenu le degré de
G-rand Mérite ; (c) en un Diplô-
me pour celui qui a obtenu le de-
gré de Mérite.
Le Très Grand Mérite est accor-
dé à celui qui a obtenu au con-
cours 85 points sur les cent points
alloués pour une culture parfaite;
le Grand Mérite est accordé à ce-
lui qui a obtenu 75 points et le
Mérite t\. celui qui en a obtenu 65.
Celui qui s'est le plus distingué
à maintenir la perfection de la
culture qui lui a valu sa distinc-
tion honorifique, reçoit une Mé-
daille d'Or de la même dimension
245
que sa Médaille d'Argent et com-
portant les mots: Très Grand Mé-
rite Exceptionnel.
Ceux qui ont obtenu la distinc-
tion de Très Grand Mérite, de
Grand Mérite et de Mérite peu-
vent toujours concourir tant qu'ils
ne sont pas lauréats de Très
Grand Mérite Exceptionnel.
La province, pour les fins du
concours, est répartie en cinq
grandes divisions.
Le but que se proposait Mercier
en instituant le Mérite Agricole
fut parfaitement atteint. Ce fut
dans toute la province un réveil
des légitimes ambitions des clas-
ses rurales. Une vive émulation
commença à régner un peu par-
tout, et l'on vit, dans les régions
nouvelles surtout, — telle, par ex-
emple, celle du Lac Saint-Jean -
l'Agriculture prendre un nouvel
essor et contribuer puissamment à
la prospérité générale.
Cependant, comme la plupart
des institutions, même les meil-
leures, le Mérite Agricole eut ses
périodes d'activité et de déclin.
Avec le temps, le zèle des premiè-
res années sembla se ralentir. Par
suite, sans doute, de l'absence de
démonstrations et de cérémonies
publiques, le Mérite Agricole sem-
blait depuis quelques années de
plus en plus oublié et s'orienter
vers l'indifférence et la désuétude,
quand la Commission de l'Exposi-
tion Provinciale de Québec, qui
s'occupe constamment de promou-
voir les meilleurs intérêts de l'a-
griculture dans cette province, prit
l'initiative de célébrer, en 1915,
par des fêtes grandioses, les No-
ces d'Argent de l'Ordre du Mérite
Agricole.
" Ce n'est point une œuvre d'un
jour, avait déclaré l'illustre fon-
dateur du Mérite Agricole en
1S90, mais c'est une œuvre perma-
nente que nous confions à ceux qui
viendront après nous."
AGRICULTURE — SJte.
" La Commission de l'Exposi-
tion Provinciale de Québec recueil-
lit le précieux héritage, et sans bé-
néfice d'inventaire " comme disait
M. Georges Morisset, l'administra-
teur de l'exposition et le promo-
teur des grandes fêtes de 19 lô.
Elle n'eut qu'à se féliciter, car
l'idée rencontra partout un accueil
des plus sympathiques. Ives dé-
monstrations dont elle s'était
faite l'instigatrice furent couron-
nées du plus franc succès et sui-
vies d'une renaissance agricole qui
n'a de comparable que l'époque où
fut institué le Mérite Asrrîcole.
Il serait trop long de dire ici
ce que furent ces belles fêtes. Plus
de 400 lauréats du Mérite Agricole
y prirent part. Les voix les plus
autorisées chantèrent les louanges
de l'agriculture devant trente
mille personnes accourues des qua-
tre coins de la province, autant
pour assister à ces démonstrations
que pour visiter la grande Expo-
sition, et les lauréats de 1014 et
de 1915 furent solennellement dé-
corés des insignes du Mérite Agri-
cole, insignes évocatrices de leurs
succès et récompenses de leurs in-
telligents et persévérants labeurs.
C'est au cours de cette mémorable
journée du 1er septembre 1915
que les lauréats survivants érig-è-
rent et inauçrurèrent solennelle-
lement au Parc de l'Eposition Pro-
vinciale un magnifique mAt d'hon-
neur destiné à commémorer ce
grand événement, et que le dra-
peau national fut hissé pour la
première fois au sommet de ce
mat, par Son Honneur le lieute-
nant-gouverneur de la province.
Sir P.-E. Leblanc.
A l'issue d'un splendide banquet
offert aux lauréats et h l'occasion
duquel il prononça un discours
des plus remarquables sur les
beaixtés de la vie du cultivateur,
le premier ministre de la provin-
ce, sir Lomer Gouin, disait que
dans toute sa carrière, aucune dé-
monstration ne l'avait autant
ému, qu'aucune réunion ne lui
avait fait une si bonne impression,
que ces fêtes du Mérite Agricole.
De son côté, l'honorable M. Jé-
rémie Décarie, secrétaire provin-
cial, dont le père fut un lauréat
en vue du Mérite Agi vole, dé-
clarait au sortir de cette fête, où
il venait de vanter éloquemment
les belles qualités de la fermière
canadienne, que rien n'était plus
beau, ni plus apte à revivifier l'a-
mour, la passion de la terre, que
cette inoubliable démonstration.
" Cette célébration a fait épo-
qiie dans nos annales, écrivait
quelques mois après l'honorable
M. J.-Ed. Caron. ministre de l'a-
griculture, h l'organisateur des fê-
tes du 1er septembre; cette célé-
bration marque un point impor-
tant de notre progrès ao^ricoîe.
Elle met aussi en plus vive lu-
mière le mérite particulier des
lauréats et les montre comme ex-
emples à suivre h toute notre po-
nulation. Les effets bienfaisants
de cette bell-e fête de l'agriculture
se font sentir dans le réveil agri-
cole accentué qui se manifeste
dans notre province."
Devant un succès aussi complet,
l'Exposition Provinciale décida, en
1916, de continuer l'œuvre de
1915. Elle organisa de nouvelles
fêtes en l'honneur des lauréats de
l'année, et il est h remarquer que
le nombre de ceux-ci, qui n'était
que 9 en 1915 dépassait 80 en
1916 !
• La manifestation, en 1916, a
consacré le culte au Mérite Acrri-
cole d'une façon tangible, par l'i-
naug-uration du drapeau officiel de
cette institution et le chant d'une
ode composée spécialement pour
l'occasion par un jeune homme de
talent, M. Maurice Morisset, d'Ot-
tawa, pièce d'une grande envergu-
re dans laquelle sont célébrées la
grandeur et les beautés de la vie
champêtre et le noble rôle des che-
valiers du Mérite Agricole.
246
AGRICULTURE — Suite.
Les fêtes du Mérite Agricole,
qui auront lieu désormais chaque
année pendant la semaine de l'Ex-
position Provinciale, constitueront
un admirable stimulant des fortes
énergies de nos paysans. Pendant
l'époque douloureuse que traverse
notre pauvre humanité, ce ius'e
hommage aux chevaliers du sol
national fera constater à tous q.ie
les sueurs journalières du labou-
reur sont non moins nécessaires
que le sang du héros tombant sous
la mitraille, pour conserver l'inté-
grité du d< maine héréditaire et le
rendre toujours plus fertile et
plus beau... Nos braves cultiva-
teurs ne préparent-ils pas dans le
travail quotidien et dans la lutte
continuelle le magnifique avenir
de la nation, et le champ où ils
laissent le meilleur d'eux-mêmes
n'est-il pas, lui aussi, un champ
d'honneur ?
EOIE BIENFAISANT DES MICROBES OU BACTERIES EN
AGRICULTURE
Sans entrer dans les détails
techniques, — qui seraient inté-
ressants mais trop longs — bor-
nons-nous à énumérer sommaire-
ment en quelles occurrences le cul-
tivateur bénéficie du travail invi-
sible des bactéries. Cet exposé
suffira à démontrer l'imr)artance
des études microbiologiques en
agriculture.
( 1 ) Tout propriétaire de verger
qui veut récolter beaucoup Je
fruits de qualité supérieure arrose
ses arbres trois ou quatre fois
l'an, contre les chenilles, insectes,
maladies, pestes et parasites. S'il
a quelques connaissances élémen-
taires en entomologie, il aura soin
de faire ces arrosages à des épo-
ques fixes et selon des procé es
fixes, bien déterminés. Et cela,
parce qu'il aura appris que certai-
nes bactéries le secondent puis-
samment dans la destruction des
pestes et des maladies, attendu
que cet intéressant petit bétail se
chicane perpétuellement — en oixoi
il ressemble à l'espèce humaine —
et s'entremange avec beaucoup
d'appétit.
(2) Dans l'industrie laitière les
bactéries jouent des rôles de prime
importance. C'est du reste dans
cette branche de l'agriculture
qu'elles ont été étudiées le plus h
fond. (a) C'est la prédominance
des bactéries de l'acide lactique
qui opère la maturation de la crè-
me, (b) Ils activent la matura-
tion des diflFérentes sortes de fro-
mages. (3) Ils permettent la fa-
brication de beurres ? diS'érents
arômes, etc., etc. En industrie
laitière, l'action bactérienne est
bienfaisante ou préjudiciable ;
c'est au cultivateur ou à l'agrono-
me de contrôler la fermentation.
(3) Ce sont des bactéries qui
décomposent les fumiers, qui cui-
sinent les principes non assimila-
bles et les changent en aliments
prêts à être directement ingérés
par les plantes.
(4) Dans le sol, le phénomène
de la nitrification s'opère par des
bactéries. Elles convertissent les
matières azotées organiques en
sels ou nitrates qui servent d'ali-
ments directs aux plantes.
(5) Certaines plantes appelées
légumineuses (pois, trèfle, luzer-
ne, fève), fe nourrissent de l'azo-
te atmosphérique que fixent leurs
racines au moyen de nodo.titéfi ou
nodules. Dans chaque nodosité
(grosse comme une tête d'épingle)
sont des milliers de microbes bien-
faisants, qui fixent l'azote de l'air,
s'en nourrissent, puis le cèdent h
la plante, qui s'en nourrit à som
tour. C'est pourquoi ces plantes
n'appauvrissent pas le sol en azo-
te. Elles l'enrichissent même en
lui abandonnant des débris, raci-
nes, etc., qui' renferment de l'azo-
te puisé dans l'atmosphère.
Cette énumération. même in-
complète, prouve â l'évidence le
rôle bienfaisant des microbes en
agriculture.
247
AGRICULTURE — Suite.
LE CREDIT RURAL
Considérations
sur le Bill de Crédit Rural qui
vigueur ^ux Etats-Unis.
vient d'entrer
en
La question du crédit agricole
est maintenant devenue d'une su-
prême importance pour touj les
citoyens de ce pays. Le mot est
nouveau au Canada, mais la chose
elle-même s'impose avec une telle
urgence qu'il nous faudra l'obtenir
sous une forme ou une au+re si
nous voulons que la prospérité con-
tinue à régner parmi nous. En
divers pays de l'Europe, où le sol
est naturellement inférieur au nô-
tre, le crédit agricole fonctionne
déjà depuis longtemps à la com-
plète satisfaction de tous les inté-
ressés. A venir jusqu'à l'époque
présente, nous avons vécu au Ca-
nada en nous reposant avec tran-
quillité sur les ressources inépui-
sables de notre sol. Mais aujour-
d'hui les signes d'épuisement sont
devenus manifestes, et il nous fau-
dra forcément aviser à en agir au-
trement a l'avenir que par le pas-
sé, si nous ne voulons pas en souf-
frir des dommages irrémédiables.
Comment le crédit agricole nous
apportera-t-il les secours que nous
en attendons ? D'une manière gé-
nérale, cela rendra la vie plus fa-
cile à nos cultivateurs, et, le ren-
dement des terres en étant accru,
le pays tout entier s'en trouvera
mieux. On obtiendra cet heureux
résultat, premièrement en mettant
l'agriculture sur une meilleure
base commerciale; secondeiment,
en mobilisant les terres et les hy-
pothèques agraires; et troisième-
ment, en établissant des institu-
tions financières qui auront pour
principal objectif l'intérêt de l'em-
prunteur et non pas du prêteur.
Si un tel desideratum sem^ le de
prime abord être purement utopi-
que, la meilleure réponse qu'on
puisse donner est que tout cela a
déjà été réalisé en Europe avec de
grands avantages, notamment en
France et en Allemagne, et que les
Etats-Unis ont cru bon de s'inspi-
rer de l'exemple de ces deux pavs
pour établir les grandes lignes de
leur " Farm Loan Act," passé le
17 juillet dernier, et dont on at-
tend chez nos voisins, dans le do-
maine agricole, une rénovation
qui équivaudra presque à une ré-
volution.
On aura une idée de ce que re-
présente réellement cette révolu-
tion quand nous aurons dit que le
" Farm Loan Act," récemment
promulgué à Washington, établit
tout un organisme permettant à
tout agriculteur honnête, cet agri-
culteur fût-il sans le sou, d'obtenir
l'argent qu'il lui faut pour com-
mencer ou continuer ses travaux
agricoles. Sous ce rapport, cette
loi met financièrement la classe
rurale américaine dans une situa-
tion analogue à celle de l'homme
d'affaires ordinaire. Egalement, le
cultivateiir qui, ayant déjà une
terre, manque de fonds pour l'amé-
liorer, pourra désormais, grâce au
" Farm . Loan Act," trouver les
sommes qu'il lui faut pour cela.
Le grand principe sur lequel les
législateurs de Washington de-
vaient tout d'abord tomber d'ac-
cord était de savoir si le gouverne-
ment fédéral prêterait directe-
ment aux cultivateurs ou s'il y
avait lieu d'établir des ÎTi-ïtitu-
tions locales qui feraient cette be-
sogne .
L'accord s'est réalisé en établis
sant deux catégories de banques
248
AGRICULTURE — Suite.
agricoles: celles qui reçoivent l'as-
sistance de l'Etat, et celles qui
sont purement d'initiative privée.
Les pi'emières sont au nombre de
douze, une pour chacun des douze
districts établis aux fins de cette
législation particulière. Le nombre
des banques d'initiative privée
reste illimité.
Chaque banque de district for-
me, dans le territoire particulier
relevant de sa juridiction, un nom-
bre illimité d'associations de cré-
dit foncier, dites " National Farm
Loan Associations," comprenant
chacune au moins dix cultivateurs,
avec un homme d'affaires agissant
comme secrétaire-trésorier, et cinq
directeurs, qui choisissent un éva-
luateur. C'est là le véritable bu-
reau de prêt, parce que toute de-
mande de fonds doit être présentée
en première instance à c^tte asso-
ciation locale, qui examine les ti-
tres, fait évaluer la propriété, et,
lorsqu'elle est satisfaite, envoie la
demande à la banque de district,
chargée d'avancer le montant du
prêt.
Un cultivateur a-t-il besoin d'ar-
gent pour les fins de son entrepri-
se agricole, il s'adresse à la " Na-
tional Farm Loan Associât: '^n "
de son canton, et celle-ci s'adresse
à son tour à la banque agricole de
son district, qui lui avance les
fonds demandés, â condition qu'ils
servent à l'achat de terres pour
fins agricoles, ou à celui de rou-
lant ou d'engrais chimiques, ou
d'animaux pour la ferme, ou h la
construction de bâtiments ou â
leur amélioration, ou enfn à l'ac-
quittement d'une dette contractée
pour fins agricoles. La banque
agricole retient 5 pour cent du
montant 'que chaque cultivateur
emprunte et le verse au crédit de
l'emprunteur, à titre d'action-
naire de la " National Farm Loan
Association." De la sorte, chaque
emprunteur se trouve augmenter
le capital-actions de la banque ru-
rale, qui peut à la longue étendre
ses opérations et rembourser avec
le temps, avec ses seules ressour-
ces, l'Etat qui lui a fait des
avances de fonds.
L'intérêt est limité à 6 pour
cent, et les emprunts, garantis
par hypothèque, sont remboursa-
bles par amortissements répartis
sur une période variant de 5 à 40
ans. Aucun emprunt n'est de plus
de 50 pour cent de la valeur réelle
des terres, ou de plus de 20 pour
cent de la valeur des améliora-
tions permanentes à exécuter.
Tel quel, ce système Je bpnques
agricoles peut n'être pas parfait.
Ainsi, on a déjà trouvé à redire,
dans les milieux économiques amé-
ricains, à l'adjonction de banques
d'initiative privée à celles de l'E-
tat. C'est compliquer inutilement
l'organisone, a-t-on dit. Il se pour-
rait que cela fvlt vrai. Ajoutons
qu'on a pu aussi déjà cons ater,
notamment dans l'Etat du Maine,
que ce système n'était guère vu
d'un bon œil des cultivateurs. Ce
que ceux-ci désirent, paraît-il. c'est
l'emprunt à courte échéance et
sans hypothèque, comme dans le
commerce, et c'est là ce que la
nouvelle loi ne peut pas leur pro-
cTirer. Néanmoins, il reste acquis
que le "Farm Loan Act." malsrré
ses défauts probables, et quoiqu'il
ne soit pas encore très au point,
est la première législation améri-
caine tendant à faire la partie
raisonnable aux ciiltivateurs, jus-
qu'ici si négligés par les banques
ordinaires, plus intéressées aux
opérations de l'industrie qu'à cel-
les de la culture.
Le bon côté de cette nouvelle
création, c'est la coopération qui
en est la base ; car tous les em-
prunteurs sont obligés de devenir
les actionnaires de la Banque fon-
cière du district dont ils relèvent.
Nous devrions poiivoir profiter au
plus tôt, au Canada, de cette ex-
périence et de cet exemple. Dès
249
AGRICULTURE — Suite.
avant 1911, M. F. D. Monk avait
posé aux Communes la question
du crédit rural, et demandé l'éta-
blissement d'un système de ban-
ques agricoles coopératives assis-
tées par l'Etat. Avant de dispa-
raître de la vie parlementaire,' M.
Monk put entendre M. Meighen, le
solliciteur-général actuel, réclamer
à son tour du ministère des finan-
ces une législation en ce sens. JOt
il entendit alors sir Thomas White
promettre d'étudier la praticabi-
lité d'un semblable système, qui
existe en Europe depuis près d'un
siècle et dont certains pays sud-
américains commencent à leur
tour à bénéficier grandement de-
puis quelques années.
Peu après, la guerre éclata, et le
projet des banques agricoles resta
en plan. La grande période de ré-
fection dans laquelle nous entre-
rons après la guerre, nécessitera
bien des réformes et bien des ini-
tiatives nouvelles. Il n'en saurait
guère exister de plus sensée, de
plus immédiatement utile que la
création d un système de ban-
ques agricoles calqué dans ses
grandes lignes sur celui que Wash-
ington vient de créer pour l'agri-
culteur américain. Nos gouver-
nants seront bien avisés de s'en
occuper au plus tôt, car il est cer-
tes grand temps que les conditions
régissant notre agriculture s'adap-
tent, comme tout le reste, aux
idées modernes en cours, si l'on
veut que le pays soit en mesure de
donner, après la guerre, le plein
rendement qu'on est en droit d'en
attendre, et que l'univers entier,
pourrions-nous ajouter, est en
droit d'attendre de lui, car n'»-t-
on pas dit déjà, et avec bea lup
de raison, que le Canada était des-
tiné à devenir avant longtem) s
l'un des principaux greniers da
monde !
LES INFUSIONS A LA MODE
N'est-il point paradoxal d'im-
porter à grands frais du thé chi-
nois et du café brésilien, tandis
que dans nos champs poussent à
foison un grand nombre de plan-
tes pouvant servir à la confection
de boissons savoureuses ? J'en-
tends bien qu'elles ne contiennent
pas de caféine, de théine ou autres
alcaloïdes stimulants, mais puis-
qu'on décaféine le café mainte-
nant, à l'effet de le rendre bénin
et tolérable pour les nerveux, pre-
nons donc de ces tisanes chères
aux médecins d'autrefois. C'est
ce que nous recommande dans le
Temps M. le Dr Bouquet, en re-
marquant la vogiie mondaine dont
commencent à jouir certaines in-
fusions auparavant presque igno-
rées: verveine, citronnelle, par ex-
empl<?.
Nous avons essayé de préparer
diverses infusions et les îmes goû-
ter à quelques amis. Ni la vervei-
ne ni la citronnelle, cependant, pa-
raît-il, appréciées des Fourmets, ne
parurent valoir la moindre de nos
bonnes vieilles infusions classi-
ques: feuilles d'oranger ou brac-
tées de tilleul; surtout si on en
prend des doses assez fortes, l'in-
fusion est acre et déplaisant^: et
si on prend très peu de plantes
sèches, le goût devient presque in-
existant.
Par contre, nous fûmes plus
heureux avec des mélanges étudiés
en vue de l'arôme: les feuill d'o-
ranger, mêlées d'un soupçon de
verveine, donnent une boisson de
goût délicat; de même menthe et
tilleul font un bon mélange ; les
feuilles de cassis, mêlées d'un
très peu de citronnelle, donnent
aussi un arôme agréable.
Fortement sucrée ou miellée,
l'infusion atteint et dépasse la \a-
leiir alimentaire des boissons fer-
mentées usuelles.
250
AGRICULTURE — Suite.
LES ASSOCIATIONS COOPERATIVES AGRICOLES
LEUR ÉNORiLE DÉVELOPPEMENT.
L'organisation du crédit rural
en Allemagne est non seulement
la plus ancienne que l'on connais-
se, mais c'est aussi là que ce cré-
dit a été le plus perfectionné et a
pris le plus grand développement.
Le principe fondamental ayant
présidé à ce développement est la
coopération des emprunteurs. Au
lieu de faire leurs emprunts indé-
pendamment et individuellement,
les cultivateurs allemands se sont
organisés, ont mis en commun
leurs valeurs et ont contracté
leurs emprunts à un taux d'inté-
rêt qui ne le cède que de bien peu
h celui même payé par l'Etat pour
ses propres emprunts.
La coopération s'est étendue, en
Allemagne, à toutes les branches
de l'activité humaine, à tel point
que, quelques mois à peine avant
la guerre, on y comptait au delà
de 30,000 sociétés coopératives de
toute sorte. Cependant, c'est dans
le domaine agricole que ce princi-
pe a trouvé sa plus haute réalisa-
tion, car à la même époque on
comptait plus de 24,000 sociétés
agricoles de ce genre, d^nt 16,000
représentaient des banques rurales
avec un chiffre global d'un mil-'^n
et demi de membres et des dépôts
de plus de $250.000,000.
Les sources d'où les cultivateurs
allemands tirent leurs capitaux
sont de trois catégories: (1) Les
subventions de l'Etat, (2) Les dé-
pôts en caisse d'épargnes d? la po-
pulation rurale, f3) La vente de
valeurs, consistant surtout en
obligations hypothécaires f nciê-
res.
C«tte dernière source de capi-
taux, c'est-à-dire celle obtenue par
la vente d'obligations garanties
par hypothèques sur les terres, est
de beaucoup la plus importante
des trois, et c est aussi la plus an-
cienne forme de crédit agricole
qui ait été établie en Lurope, car
son origine remonte à 1770. Son
développement le plus rapide, ce-
pendant, ne s'est produit que de-
puis une trentaine d'années, et
peu de temps avant la guerre les
cultivateurs allemands » aient dé-
jà emprunté de cette jurce a,u
delà d'un milliard de dollars, qui
ne leur avait jamais --"ûté plus
que 4 pour cent d'intérêt et nême
leur avait été quelquefois procuré
à 3 pour cent.
Prenons par exemple la provin-
ce de Saxe, qui est le centre de
l'industrie du sucre de betterave
en Allemagne et constitue l'une
des sections agricoles es plus" ri-
ches de l'empire allemand. Cette
province comprend 97,000 fermes
de plus de 5 acres de superficie, et
la valeur de la terre est de $300
par acre. L'agriculture y est pra-
tiquée à son degré le plbs inten-
sif, et cela n'a nu être rendu pra-
ticable que par le développement
des institutions de crédit rural.
On peut diviser ces institutions
en deux classes : ( 1 ) les insti J.-
tions fournissant le crédit réel,
c'est-à-dire des prêts garantis par
hvpothèques foncières et obtenues
de l'Association de Crédit foncier
dite " Landschaft " ; (2) les insti-
tutions fournissant le crédit per-
sonnel, c'est-à-dire le capital d'ex-
ploitation à courte échéance et
sur garantie personnelle, obtenu
des banques coopératives agricoles.
251
AGRICULTURE — Suite.
LE "LANDSCHAFT" DE LA
PROVINCE DE SAXE.
L'Association de Crédit foncier
de la province de Saxe, qui, pour
ce que nous avons ici en vue, peut
être offerte comme type de toutes
autres institutions similaires en
Allemagne, est une union coopéra-
tive des propriétaires fonciers de
cette province constituée aux fins
d'obtenir pour ses membres les
prêts dont ils ont besoin en émet-
tant des obligations sur leurs ter-
res. Cette association n'est pas
une compagnie par actions. Ceux
qui en font partie ne retirent au-
cun dividende, les profits étant
versés au fonds de réserve de l'as-
sociation Tout propriétaire fon-
cier de la province payant une
taxe agraire d'au moins 90 marks
(le mark vaut 23.8 cts) par an-
née, c'est-à-dire possédant 4e 10
a 35 acres de terre selon la valeur,
peut faire partie de l'association.
Les articles de constitution en
coopération sont approuvés par le
gouvernement, et la haute direc-
tion des a,ffaire3 relève du minis-
tre de l'Agriculture du royaume
de Prusse. L'association est libre
de conduire ses propres affaires
comme elle l'entend et de consti-
tuer son propre conseil, mais l'é-
lection des officiers supérieurs
doit être approuvée par l'Etat. Un
cultivateur désire-t-il emprunter
un montant quelconque par l'en-
tremise de cette association ?
Après examen du titre de sa fer-
me, et si ce titre est jugé satisfai-
sant, il a le privilège d'emprunter
les deux tiers de la valeur impo-
sable de sa ferme en donnant h
l'association une première hypo-
thèque pour le montant qu'il em-
prunte. L'association n'a pas en
caisse l'argent pour le prêt deman-
dé; elle obtient les fonds, non pas
en vendant l'hypothèque, mais en
émettant une obligation hypothé-
caire égale au montant de l'hypo-
252
thèque et en vendant cette obliga-
tion.
PARTICULARITES DE L'OBLI-
GATION FONCIERE DU
" LANDSCHAFT."
L'obligation hypothécaire émise
par l'association comporte plu-
sieurs traits bien caractéristiques.
En premier lieu, cette obligation
est garantie non seulement par
l'hypothèque du cultivateur em-
prunteur, mais par toutes les hy-
pothèques et tous les biens de l'as-
sociation même de crédit foncier.
En second lieu, cette obligation
est transférable sans endossement
en quelque temps que ce soit, et
constitue une valeur impersonnelle
payable au porteur. Troisième-
ment, aucune limite de durée n'est
stipulée pour cette obligation, et
il n'y a aucune date fixant l'éché-
ance. Quatrièmement, le porteur
n'a pas le droit d'exiger le rem-
boursement de son obligation,
mais l'association et le propriétai-
re des biens engagés ont le droit
d'offrir ce remboursement à toute
époque quelconque. Par exemple,
l'obligation peut être remboursée
six mois après son émission, ou
cinquante ans après, à la discré-
tion de l'association.
Le chiffre des obligations cou-
rantes ne doit jamais excéder le
montant des hypothèques possé-
dées par l'association. Les affaires
do ces sociétés ont été conduites
de façon si intelligente et si pru-
dente que leurs obligations sont
considérées comme étant de tout
premier ordre et sont fort recher-
chées par les sociétés fiduciaires,
les caisses d'épargnes et toutes as-
sociations quelconques cherchant
pour leurs capitaux un placement
absolument sûr et négociable en
tout temps. En réalité, ces sortes
d'obligations viennent immédiate-
ment après celles émises par l'E-
tat, et même, depuis le commence-
ment de la guerre, elles ont la
AGRICULTURE — Suite.
priorité sur celles de l'Etat et se
vendent mieux que celles-ci. La
raison en est facile à saisir. En
efiFet, le gouvernement peut être
renversé ou forcé de suspendre le
paiement de ses intérêts, mais les
biens fonciers agraires garantis-
sant ces obligations sont toujours
là et ne peuvent pas perdre de
valeur.
Ces obligations jouissent toutes
des mêmes droits, sans que la dif-
férence de date puisse leur confé-
rer aucun privilège de priorité.
Les obligations ne peuvent être
émises que sur des biens disponi-
bles aux mains des propriétaires,
et ayant un compte ouvert dans le
livre hypothécaire spécial de la
province. Ces biens doivent être
libres de toute espèce d'hypothè-
que et assurés contre l'incendie.
Les sociétés de Crédit foncier
opérant en Allemagne n'ont pas de
limite de durée. Leurs statuts
n'indiquent ni minimum de prêt
ni proportion à garder entre la
somme prêtée et la valeur des pro-
priétés. On trouve des garanties
suffisantes dans la responsabilité
de ces sociétés, dont les apprécia-
tions sont éclairées par les tra-
vaux des experts taxateurs.
TAUX D'INTERET.
Le taux d'intérêt des obliga-
tions est de 3, 3i/$ ou 4 pour cent,
au choix du cultivateur emprun-
teur, mais le prix auquel l'obliga-
tion peut être vendue dépend des
conditions du marché. Etant don-
né que l'emprunteur ne touche pas
l'argent même, mais reçoit l'obli-
gation de l'association (ou les'
fends que cette association a pu
en retirer), il choisira naturelle-
ment le taux d'intérêt qui lui of-
frira le bénéfice net le plus élevé.
En règle générale, ce sera l'obliga-
tion qui approche le plus près du
pair. Quelques mois avant la dé-
claration de guerre, les obliga-
tions 3% de la province de Saxe
253
étaient cotées à 81, les obligations
31/2% à 90, et les 4% à 99.80, et
dans le même temps les obliga-
tions nationales de l'Etat se ven-
daient à 100. Advenant qu'un cul-
tivateur, qui fait un empn .t de
$1,000, choisisse un taux d'intérêt
de 3% pour son emprunt, et que
les obligations 3% ne se vendent
dans le temps qu'à 81, tout ce
qu'il retirera de la vente de son
titre sera $810.00, mais il remet
son billet et une hypothèque pour
$1,000 et il paie $30 d'intérêt par
année. D'un autre côté, si le 4%
se vend au pair et qu'il choisisse
ce taux pour son emprunt, il re-
tire $1,000 de la vente de son obli-
gation, il paie $40 d'intérêt par
année, et il donne son billet et une
hypothèque pour $1,000.
Quand les obligations dépassent
le pair, elles sont remboursées par
les cultivateurs au plus bas taux
d'intérêt, et c'est ici que se pré-
sente l'avantage réservé aux em-
prunteurs dans le privilège que
leur offre l'association de pouvoir
à volonté rembourser leurs obli-
gations. C'est précisément ce qui
est arrivé peu après la guerre
franco-prussienne de 1870, alors
que le taux de l'intérêt s'était éle-
vé à 5% par suite de la rareté de
l'argent et de l'énorme demande
,de fonds pour la construction de
chemins de fer sur tout le conti-
nent. Dix ans plus tard, le taux
de l'intérêt était tombé à tel point
que les obligations 3% se ven-
daient près du pair, ce qui permit
aux cultivateurs de rembourser
leurs emprunts effectués au plus
haut taux d'intérêt en émettant
de nouvelles obligations au taux
le plus bas et en vendant ces nou-
velles obligations poiir payer les
anciennes. D'un autre côté, aiiand
les taux de l'intérêt sont à la haus-
se, les cultivateurs ne courent au-
cun risque parce qu'on ne peut
pas exiger le remboursement de
leurs empriints, et les taux d'in-
térêt auxquels ces emprunts ont
AGRICULTURE — Suite.
été contractés ne peuvent pas non
plus être augmentés. Les culti-
vateurs qui ont contracté leurs
emprunts à 3%, quand les obliga-
tions hypothécaires 3% se ven-
daient au pair, comme par exem-
ple vers 1890, ne peuvent que se
féliciter qu'on leur t. t fait la par-
tie aussi belle, aujourd'hui que les
taux d'intérêt oscillent plutôt au-
tour de 4%, et la certitude où ils
sont que le taux apparaissant à la
face de leurs obligations ne peut
pas être modifié les met en mesure
de toujours pouvoir tirer le meil-
leur parti de l'état du marché fi-
nancier en faisant leurs emprunts
au plus bas taux d'intérêt cou-
rant.
AMOETISSEMENT DES PRETS.
L'un des côtés les plus avanta-
geux des prêts efl'ectués par l'en-
tremise de l'association de Crédit
foncier, ou " Landschaft," au
point de vue du cultivateur, est
l'amortissement graduel de ces
prêts par versements annuels avec
l'intérêt. C'est la une obligation
imposée à l'emprunteur, et ce de-
nier d'amortissement est généra-
lement de y2 è. % pour cent de la
valeur nominale du prêt. Dans la
province de vSaxe, l'amortissement
a été fixé à % pour cent par an-
née. Sur un prêt consenti à 4%
d'intérêt, un amortissement de %
pour cent est ajouté et en plus %
pour cent pour couvrir les frais de
gestion de l'association, soit un
total de 5%. En payant ce mon-
tant annuellement durant quaran-
te ou quarante-cinq ans le prêt se
trouve remboursé. Le culti\ateur
a aussi le privilège de rembourser
son prêt, en totalité ou en partie,
en auelque temps que ce soit. Ce-
pendant, bon nombre des cultiva-
teurs les plus à l'aise ne cherchent
nullement à rembourser leurs
prêts plus promptement que ne les
y oblige la disposition concernant
l'amortissement annuel, car ils
s'aperçoivent qu'ils peuvent retirer
plus d'intérêt de le r argent, en
l'employant à leurs pronres affai-
res que celui qu'ils paient cha-
que année. Le " Landschaft " de la
province de Saxe autoris» aussi
l'emprunteur qui a payé 10% de
son prêt à en contracter un outre
s'il le juge à propos. De cette ma-
nière un cultivateur peut conti-
nuer à garder indéfiniment, pour
peu qu'il y trouve son avantage,
pour ainsi dire le même montant
de prêt sur ses biens. La moyen-
ne de durée des prêts, dans la pro-
vince de Saxe, est d'environ vingt-
cinq ans.
Le grand avantage des prêts à
long terme, remboursés par verse-
ments annuels ou semi-annuels,
est que le cultivateur se trouve
ainsi en mesure de pouvoir effec-
tuer sur sa terre les améliorations
permanentes appartenant à la
classe de celles dont il ne retire
des profits que fort lentement. Par
exemple, la construction d'une
grange ne rapporte pas générale-
ment un gain assez immédiat pour
que le cutlivateur soit en mesure
d'en effectuer le paiement total en
cinq ans, mais s'il a de vingt-cinq
à quarante ans pour la payer, il se
trouvera avoir fait une très belle
affaire. La même remarque peut
s'appliquer à bien d'autres amé-
liorations d'ordre permanent, tel-
les que le drainage des terres, la
plantation de vererers, les défriche-
ments, la construction de chemins,
l'installation de services d'eau.
Toutes ces améliorations repré-
sentent des placements à long ter-
me que le cultivateur ne demande
pas mieux que de faire, pçurvu
qu'il puisse obtenir les capitaux à
un bas taux d'intérêt et qu'on lui
permette de les rembourser par
paiements semi-annuels couvrant
une longue période de durée.
254
AGRICULTURE — Smte.
Tel est, dans ses données essen-
tielles, ce Crédit foncier allemand,
dit " Landschaft," dont on a si
souvent parlé depuis quelques an-
nées, et dont il a été en particu-
lier tout récemment longuement
question au Congrès de Washing-
ton, lors de la discussion du Farm
Loan Bill, promulgué en juillet
dernier. C'est maintenant une vé-
rité courante parmi les économis-
tes que c'est grâce à son " Lands-
chaft " que l'Allemagne, dont le
sol est naturellement assez pauvre,
a pu passer depuis une trentaine
d'années au rang d'un des pays
agricoles les plus riches du monde
entier. Nous croirons avoir ache-
vé d'en montrer toute l'extrême
importance, quand nous aurons
ajouté qu'il ne manque pas, non
plus, dans le temps présent, d'éco-
nomistes et de penseurs pour affir-
mer que c'est en cela même qu'il
faut voir le secret des ressources,
apparemment inépuisables, que
l'Allemagne peut tirer de son peu-
ple afin de poursuivre la terrible
guerre qui met présentement toute
l'Europe en feu.
LES INDUSTRIES RURALES AU CANADA
La fabrication de l'étoffe du Pays (Homespun).
L'association "La Canadienne"
de Paris a publié dans s- n
Bulletin Mensuel la traduction
d'un article de Mme Godfrey
Blount sur la fabrication de l'E-
toffe du Pays (Homespun), au
Canada.
Toutes les personnes qui s'inté-
ressent au Retour à la Terre,
voient dans l'encouragement des
industries rurales >in des agents
le plus fructueux du maintien au
foyer de la jeunesse trop promp-
te à voyager.
C'est pourquoi la publication de
eet article a sa place marquée
dans les pages agricoles de VAl-
msnach du Peuple.
En parlant du travail fait à la
maison, dit l'auteur, et malgré
toute l'importance du sujet, je
m'efforcerai, tout en parlant bref,
de le traiter avec le plus de clarté
possible. Je ne chercherai pas à
en faire l'éloge, puisque le seul
fait d'écrire sur ce sujet est la
plus grande recommandation qu'on
en puisse faire. Je dirai seule-
ment que ce n'est pas dans un but
commercial que je voudrais faire
revivre cette industrie, mais com-
me travail fait chez soi. par affec-
tion pour la famille et comme
255
moyen de favoriser ainsi le Lien-
être général et d'ajouter en même
temps la joie au labeur.
Je montrerai, point par point,
comment, nous qui n'avons pas
conservé cette coutume, nous pou-
vons apprendre à tirer de la
laine du mouton une étoffe prête à
être employée. Et tout en appor-
tant au lecteur une aide matériel-
le, j'espère lui faire retrouver la
satisfaction morale et cette joie
qu'elle a toujours procurée depuis
le jour oil Eve, la première, fila
la quenouille, pendant qu'Adam
bêchait à ses côtés.
Ce travail, fait à la maison,
petit se diviser en douze opéra-
tiong phis ou moins importantes.
Afin d'être plus clair, chaque par-
tie sera expliquée par ran? d'or-
dre. S'il y a deux manières de
procéder, la seconde sera donnée
en italique.
Voici les 12 parties:
1°. Nettoyage : 2°. Teinture ;
3°. Triage: 4°. Huilage: 5". Car-
dnge: 6°. Filage; 7°. Pelotage : 8°.
Ourdifftage (enroulement autour
du bâton pour faire la quenouil-
le) ; 9°. Mrtntage du fuseau après
la quenouille; 10°. Maniement du
AGRICULTURE — Suite.
1
'!,
'1
A
fuseau; 11°. Tissage; 12°. Rétré-
cissement.
1. Nettoyage.
Prendre la toison, comme elle
vient de la tondeuse, l'étendre de
façon à pouvoir la tremper dans
de l'eau froide, ou chaude. Au
bout de quelques heures, lavez-la
dans une mousse de savon mou
(très claire) et dans l'eau chaude
en ayant soin de la conserver lé-
gère et pas trop molle. Rincez-là
bien, détirez-la où elle se trouve
256
AGRICULTURE — Suite.
épaisse et entremêlée et étendez-la
pour qu'elle sèche.
II. Teinture.
Avec du crotal (sorte de lichen
qui pousse sur les arbres et les
rochers), c'est la méthode la plus
simple pour teindre. Cueillir le
lichen, vieux, gris et n^^ir. Le li-
chen plus jeune et plus clair don-
ne une couleur pauvre .qui ne peut
servir pour les bas ou les habits;
le lichen plus vieux donne une cou-
leur riche, d'un rouge brun sem-
blable à la feuille du hêtre en au-
tomne. Dans votre pot à teinture,
qui peut être une casserole émail-
lée ou étamée, ou une casserole de
zinc galvanisé, mettez une couche
de crotal; ajoutez une couche de
toison nettoyée, puis une nouvelle
couche de crotal et ainsi alterna-
tivement. Quand la casserole se-
ra remplie à moitié, ajoutez de
l'eau froide ou tiède jusqu'à ce que
le pot soit rempli aux trois-quarts.
Faites bouillir pendant une heure
ou deux, en remuant de temps en
temps et en prenant soin de ne
pas emmêler la toison.
Enlevez-la, rincez-la bien, se-
couez pour enlever tout le crotal
possible et étendez pour faire sé-
cher.
III. Triage.
Peignez le duvet de la toison
àéchée et teinte; tirez-la en lon-
gueur autant que vous pouvez;
terminez en la tirant de côté; re-
jetez tous les glouterons, brins de
*'■"" ^ère, etc.
'. Huilage.
prégnez bien la laine triée
'e de lin ou d'huile bon mar-
che
Gardage.
Prenez séparément vos cardes,
deux pièces de bois avec manche,
257
munies de dents en métal, recour-
bées du côté du manche. Elles
servent à brosser la laine. As-
seyez-vous sur un siège bas, tenez
une carde, dans votre main gauche
en tirant le manche en face de
vous, vers la gauche. Mettez une
poignée de laine huilée sur les
dents de métal; prenez le manche
de l'autre carde dans votre main
droite en appuyant l'index sur le
dos de la carde (voir fig. ]). Ti-
rez doucement la carde droite sur
la gauche, en venant vers vous et
répétez ce mouvement plusieurs
fois; la laine se trouvera alors sur
la carde droite. Retournez celle-
ci sur la gauche: pour cela, élevez
la gauche en l'air et dirigez les
deux manches de votre côté (voir
fig. 2). Poussez la carde droite
sur la gauche et la laine se trou-
vera sur la carde gauche. Brossez
et retournez à plusieurs repr'ses:
la laine pourra alors être enlevée.
Cette opération faite, la carde
gauche est vide, car la carde droi-
te a tout pris; tenez ferme de la
main gauche en faisant tourner
jusqu'à ce que le manche soit di-
rigé contre vous et le tout remis
sur vos genoux. Placer la carde
droite (où repose toute la laine),
contre la carde gauche, de façon
que les deux extrémités inférieu-
res se touchent et forment un an-
gle droit. Ramenez la carde droi-
te en bas, sur l'extrémité de la
carde gauche, en faisant passer la
laine sur celle-ci (voir fig. 3). La
carde droite étant maintenant ti-
rée jusqu'au bas sous la gauche,
levez-la et ramassez doucement la
laine avec: secouez-la en la fai-
sant passer sur le dos de la carde
gauche, roulez-la entre le dos des
deux cardes °comme on fait des
coquilles de beurre) et cela forme
un véritable rouleau prêt à être
filé.
VI Filage. — Nous le divise-
rons en deux parties, parce que
AGRICULTURE — Suite.
nous filerons d'après deux métho-
des, le fuseau et le rouet, et nous
commencerons, comme Eve, par la
première méthode, celle du fuseau,
en nous servant de la méthode
écossaise (voyez fig. 5).
Pour commencer, tirez avec le
pouce et l'index un peu de la laine
préparée, en la roulant à mesure
dans vos doigts. Ceci formera un
premier fil, et il vous en faudra
18 pouces bien enroulée pour le
faire assez fort. Attachez-en un
bout autour du fuseau à deux
pouces de son extrémité la plus
large. Regardez encore la fig. 5 et
passez le fil autour du fuseau, de
bas en haut où vous l'attachez
Fig 8
par un demi-nœud. Regardez main-
tenant la fig. 6 et vous verrez
comment a-ous pouvez le tenir
pour filer. Le rouleavi de laine (la
toison) est posé sur la main gau-
che, les doigts de cette main tien-
nent le fil à l'endroit où commen-
ce le rouleaii. Le fil passe entre
le pouce et l'index de votre main
droite et vous seriez le fuseau en
lui imprimant à droite un mou-
vement comme pour faire tourner
une toupie. Votre fil s'enroulera
ainsi sur le fuseaii et lorsqu'il en
aura une certaine quantité vous
258
aurez soin de l'appuyer contre
quelque chose afin de l'empêcher
de se dérouler. Maintenant, tenez
le fil, avec la main droite, tou-
jours à l'endroit où commence le
rouleau. Ramenez un peu vos
doigts gauches du côté du rouleau
(environ un pied), en amincissant
la laine qui passe ainsi entre les
doigts des deux mains. Rehlchez
un peu la main droite. Continuez
un peu, gardant le cordon en ar-
rière jusqu'à ce que la laine soit
bien amincie. Quand vous faites
passer le cordon en haut, tenez
ferme de la main gauche, afin de
l'empêcher de passer dans le rou-
leau: dans un instant, tout sera
employé, le fuseau de-
vra être filé de nouveau
et, par conséquent toute
l'opération répétée.
Pour plus de clarté,
je récapitule :
Faites un cordon avec
la laine pour travailler
avec le fuseau. Posez-le.
Amincissez la laine en-
tre les doigts ; laissez
le cordon jusqu'en haut
sous la main gauche,
laquelle l'empêchera de
se mêler au rouleau.
Le fil, ayant une
longueur de trente pieds
environ, devra être en-
roulé de la façon suivante: pous-
sez en haut le demi-nœud avec le
pouce de la main droite et dérou-
lez le fil de l'appui. Tenez le fu-
seau de la. main droite, le crochet
en bas. Enroulez le fil sur le
pouce et le petit doigt de votre
main gauche, en conimençant près
du rouleau (fig. 7). Tourne?, le
fuseau dans vos doigts en allant
de gauche à droite, en roulant le
fil dessus, sur un plan horizontal
non en ligne droite, mais de côté
et d'autre, comme la fig. 7 voiis
montre, et la main gauche don-
AGRICULTURE
Suite.
nant du fil comme il convient.
Continuez ainsi jusqu'à ce qu'il
'vous en reste douze pouces envi-
ron. Eoulez autour de l'appui,
recommencez le demi-nœud et fi-
lez. Quand vous aurez filé une
certain^ quantité et que le fuseau
sera suffisamment rempli, décro-
chez le fil et enroulez ce qui reste
au milieu du peloton. Faites sor-
tir doucement par le côté du cro-
chet et vous aurez ainsi une su-
perbe pelote en forme de cocon.
Glissez du papier roulé (dont vous
recourberez les bouts) dans l'in-
térieur du peloton, afin de lui don-
ner du soutien et vous aurez
maintenant le fil tout prêt à être
employé pour le tissu.
SUCRE ET SIROP D'ERABLE
Une industrie qui ressuscite,
Gustave Boyer, M. P. — Président de l'association des producteurs de
sucre et sirop d'érable de la Province de Québec. Rigaud, P. Q.
AUTREFOIS.
Depuis 1890, la production du
sucre' d'érable en Canada et no-
tamment en notre province tom-
bait en désuétude. De 22,500,000
de livres qu'elle était à cette épo-
que, elle n'était plus que de 21,
200,000 livres dix ans plus tard,
et de 19,600,000 livres au recen-
sement de 1910, soit un écart de
29,000,000 livres pour ces trois
décades. Et cette diminution s'ac-
centua les années qui suivirent.
En 1860, année où les premières
statistiques ont été recueillies sur
cette industrie, le recensement
établit que les cultivateurs du
temps fabriquèrent 13,500,000
livres de sucre — soit 6,100,000
de livres de moins qu'en 1910.
Quand l'on songe que ce résultat
s'obtenait , il y a un demi-siècle,
époque où l'organisation primitive
des sucreries et l'absence complète
d'un marché ne devaient pourtant
rien avoir d'encourageant pour les
producteurs. Nous avons bien
raison de dire que notre indus-
trie sucrière menaçait de dispa-
raître.
259
A ce train, d'un côté l'apathie
des productevirs qui augmentait
beaucoup, de l'autre la concurren-
ce déloyale et déshonnête des falsi-
ficateurs conduisaient l'industrie
du sucre d'érable à sa perte.
En notre pays et plus particu-
lièrement en la province de Qué-
bec cette industrie pourtant sécu-
laire n'allait bientôt plus exister
qu'à l'état de tradition.
Comme tous les souvenirs qui se
rattachent à notre colonie, cette
disparition aurait, à l'avenir, ser-
vi de thème à ceux qui ont la plu-
me alerte et savent si allègrement
relater les légendes du passé.
En effet quelles jolies pages, de
nos us et coutumes on peut écrire
sur la cabane d'antan ! Les partis
de sucre, la gommette succulente,
les accessoires rudimentaires et
enfin toute la kyrielle d'amuse-
ments et d'épisodes joyeux qu'ap-
portaient ces réunions de jeunes
et de vieux autour des chaudrons
noircis par le feu, dans lesquels
bouillait, en répandant un arôme
alléchant, la sève de nos érables.
Ça c'était le vieux temps — il
avait son charme, c'est incontes-
AGRICULTURE — Suite.
f
(table; mais avec le siècle qui
marche si vite, avec le monde
d'aujourd'hui qui se meut et qui
devient de plus en plus exigeant,
il fallait de toute nécessité une
réforme — ou courir le risque de
voir sombrer l'industrie et avec
elle dans sa chute, les bonnes
vieilles habitudes d'autrefois.
Cette réforme arrive donc dans
son temps et si j'en juge par le
mouvement général de réveil qui
se manifeste un peu partout, notre
industrie sucrière nationale va re-
naître pour de bon. J'emploie
cette expression industrie natio-
nale avait raison puisque le conti-
nent américain et notamment le
Canada et plus particulièrement
le Québec est le seul où se fabri-
que le sucre avec la sève de l'éra-
ble.
L'activité inlassable d'hommes
dévoués, la bienveillance de nos
gouvernements, entres eux aussi
dans le grand mouvement rénova-
teur, seront les facteurs de l'a-
venir qui nous font espérer un dé-
veloppement rapide de cette res-
source essentiellement nationale.
L'histoire économique des pays
no\i3 démontre que chacun d'eux
déploie d'abord ses énergies au dé-
veloppement de ses ressources na-
turelles avant toutes autres.
Pourquoi en serait-il autrement
dans le nôtre? La transforma-
tion de la sève de nos érables en
un produit commercial qui sera de
par sa nature et sa spécialité tou-
jours recherché et bien rémunéré,
ne vaut-il pas la peine que nous
y songions sérieusement ?
Nos gouvernements s'occupent
avec raison de développer nos mi-
nes, nos forêts, etc, — ils travail-
lent également à la vulgarisation
de la science agricole pour enl
augmenter la production et par
suite les bénéfices. Pourquoi de
même ne dirigeraient-ils pas de
leurs moyens d'action vers cette
industrie du sucre d'érable qui
pourrait devenir une des plus
grandes sources de i^rotits pour les
cultivateurs quand elle sera ainsi
vigoureusement enseignée et popu-
larisée.
La fabrication du sucre d'éra-
ble a d'auta,nt plus besoin d'une
réforme elfective et rapide qu'elle
tire son origine des premiers
temps de la colonie. Et ceux qui
ont eu pour mission de combattre
les vieilles routines du passé chez
nos cultivateurs, savent ce qu'il en
coûte i)our les déraciner.
En effet c'est des Indiens que
nous viennent les premières mé-
thodes de faire bouillir l'eau d'é-
rable pour en extraire le sucre.
A l'approche du printemps, ' ;rit
" M. T. B . Spencer du départe-
" ment d'agriculture fédéral, les
" indiens entaillaient les arbres en
" biais, au tomahawk et insé-
" raient au-dessous de l'ouverture,
" un éclat de bois ou un chalu-
' 'meau, par où la sève tombait
" goutte il goutte dans un réci-
■' pient en écoroe de bouleau. La
" sève était ensuite bouillie dans
" des chaudrons de terre, ils ob-
" tenaient ainsi une petite quan-
" tité de sirop noir et épais, le
" seul sucre employé par les in-
" diens. Et les écrivains de l'épo-
" que prétendent qu"il était très
" apprécié."
C'est donc des indiens que nos
ancêtres apprirent à faire le su-
cre. La méthode était très élé-
mentaire comme nous le voyons et
nos ancêtres qui, de par les cir-
constances, étaient nés routi-
niers, se gardèrent bien d'en rien
changer pour des années.
Le bois d'ailleurs ne présentait
pas la valeur qu'il a aujourd'hui.
Dans ces temps reculés de la colo-
nie on entailla longtemps les
érables à la hache pour en re
cueillir la sève dans des auges en
bois. De même les accessoires
pour faire bouillir n'étaient pas
non plus compliqués : un chau-
260
AGRICULTURE — Suite.
dron en fer suspendu à un boulin
de bois placé horizontalement sur
deux pieux, voilà tout.
Pour faire cette installation on
choisissait de préférence une clai-
rière; et c'est à ciel découvert,
sous le grand soleil vivifiant des
premières heures du printemps et
par contre exposé à la pluie ou au
vent qui dans son caprice balayait
dans les chaudrons les cendres, les
feuilles mortes, et tous autres élé-
ments qui n'entrent pas dans la
confection d'un bon sucre, que l'on
procédait.
Mais, qu'importe, c'était la fa-
çon. Et elle dura tant que nos
pères ne furent pas mieux ins-
truits.
D'ailleurs, il n'y a pas trop à
les blâmer; car dans le temps le
sucre et le sirop d'érable n'étaient
pas beaucoup un article de com-
merce comme il est devenu par la
suite et surtout comme il l'est de
nos jours.
AUJOURD'HUI.
S'il était donné à nos bons an-
cêtres, ces hardis pionniers qui, au
prix d'un travail opiniâtre et de
sacrifices que nul n'oserait tenter
aujourd'hui, récoltaient pénible-
ment chaque printemps quelques
livres de sucre et quelques gallons
de sirop, s'il leur était, dis-je, don-
né de revenir sur terre, comme ils
seraient ravis à la vue des instal-
lations modernes que possèdent de
nos jours les cultivateurs prati-
ques.
De fait, la sucrerie de moindre
importance possède maintenant,
une cabane confortable, attrayan-
te même, un évaporateur moderne,
'des accessoires conformes au be-
soin et surtout une méthode de fa-
brication très améliorée.
Quoique le nombre de nos pro-
gressistes ne soit pas encore lé-
gion, cela viendra car ce n'est pas
dans une dizaine d'années seule-
ment que l'on peut espérer décrou-
261
ter et placer à son véritable ni-
veau de valeur et de rendement
une industrie jusqu'ici jugée mé-
diocre.
Le branle est donné et la pous-
sée, s'accentue chaque année dans
toutes les sphères de notre monde
agricole et commercial.
Le marché a été élargi sous la
demande toujours croissante de ce
produit qui se crée chaque iour
une renommée partout où il pénè-
tre.
Jusqu'ici, seul les Etats-Unis
achetaient chaque année une quan-
tité plus ou moins grande de notre
sucre, et c'est dans la région de la
Beauce qu'ils venaient acheter un
sucre noir de médiocre qualité, le-
quel est employé dans la confi-
serie et même dans la confection
du tabac h. chiquer. Les acheteurs
américains payaient ce sucre un
prix ridicule. Les producteurs de
la Beauce n'auraient pu d'ailleurs
continuer à exporter ce sucre noir
et de qualité inférieure, car^ le
gouvernement américain lui-même
en a prohibé l'importation chez
lui.
D'un autre côté, le marché amé-
ricain pour notre bon produit
nous sera facilité à l'avenir par
l'abolition complète de droit. Nous
aurons là un marché de 90,000,000
d'habitants. C'est dire que nous
pourrons augmenter notre produc-
tion sans crainte.
Notre sucre a pénétré en Angle-
terre quand Son Altesse Royale,
la duchesse de Connaught en ex-
pédia aux soldats canadiens sur le
front, à son passage â Londres ;
ce sucre exhibé au public anglais
fit spectacle. Jusque la, c'était du
sucre frelaté, portant l'étiquette
de prodiiit de l'érable canadien,
qui se vendait en Angleterre. De-
puis les Anglais ont avpris ce aue
c'est que le produit réellement
pur et c'est par centaine de ton-
nes que nous arrivent les comman-
des de ce pays.
AGRICULTURE
Suite.
En Fj-ance, de Lyou, Tan der-
nier on demandait cent mille li-
vres de sucre d'érable.
De Chicago, le dernier prin-
temps m'arriva la demande pour
un char complet de sucre d'érable,
en pains d'une livre. Un char
représentait environ 25,000 pains
de sucre d'une livre.
Eh bien, il est pénible de l'a-
vouer, mais pour aucun de ces
pays, il ne fut possible de remplir
totalement la commande.
Le Canada a produit en 1916
selon les statistiques 19,600,000
de livres, — c'est 110,000,000 de
livres qu'il devrait annuellement
produire et il est en état de le
faire. Les cultivateurs n'ont qu'à
le vouloir.
Figurons ce que pourrait rap-
porter a son minimum de rende-
ment les 55,000 érablières du Ca-
nada. Disons que chacun des
propriétaires entaillerait 10 ar-
pents de son érablière — ceci
donnerait 550,000 arpents de fo-
rêts d'érable — ajoutons qu'un
arpent de ces forêts, contient
aisément cent érables, ce qui
donnerait 1,000 érables par su-
crerie de 10 arpents ou 55,000,000
d'érables pour les 55,000 sucre-
ries. Or, si un érable rapporte 2
livres de sucre en moyenne, ce qui
n'est pas exagéré, nous arrivons
avec un totaJ de 110,000,000 de
livres, et si nous concluons en est-
timant la livre ;\ 10c, nous arri-
vons au joli chiffre de 11,000,000
de dollars.
Le sirop s'est vendu cette année
de $1.20 à $1.50, et le sucre de 13
cts à 15 cts la livre, il n'y a donc
rien d'exagéré là non plus.
REFORIMES.
Deux obstacles firent longtemps
échec au développement de l'in-
dustrie sucrière. Premièrement,
l'adultération des produits ; pra-
tique très déshonnête mais non ir-
réductible comme nous le consta-
262
tons. Deuixièmement : L'apathie|
des propres intéressés; celui-ci
certes est le plus dangereux.
Au parlement en 1905, je noussai
le premier cri d'alarme contre les
falsificateurs qui enlevaient aux
véritables producteurs tout le bé-
néfice dû à leur travail et la ré-
putation a leur produit. Je re-
vins à la charge chaque année.
L'honorable M. L. P. Brodeur,
alors ministre des contributions
indirectes et l'hon. M. Fisher, mi-
nistre de l'agriculture, admii-ent
qu'il était urgent de remédier à
l'état de choses existant; le pre-
mier donna un tour de cran à la
loi sur la falsification des pro-
duits alimentaires; le second fit
publier et réjjandre il travers le
pays des brochures et des bulle-
tins des plus pratiques.
Plus tard les honorables MM.
Xantel et Blondin tour à tour
rendirent la loi plus sévère. Et le
dernier surtout aura à son crédit
d'avoir tenaillé les falsificateurs
dans une large mesure, ce qui fait
qu'aujourd'hui, les producteurs
peuvent espérer plus de fair play.
Il reste à l'hon. M. Patenaude,
à perfectionner cette loi contre le
frelatage du sucre et du sirop
d'érable ; les propriétaires «^ 'éra-
blières comptent beaucoup sur son
concours pour prohiber la vente
de la mapléine et du mapléol.
Dans un éditorial "La Presse "
du 18 avril 1914, disait, "La nou-
velle législation fédérale," desti-
née à protéger l'une de nos plus
belles industries semble quelque
peu tardive. Dans tous les cas,
il est plus temps que jamais de
mettre un terme à l'adultération.
L'autre ennemi, c'est l'apathie
des propres intéressés, j'entends
dire les propriétaires d'érablières.
Le pays compte 55,000 cultiva-
teurs propriétaires de sucreries.
Sur ce chiffre la province de Qué-
bec en compte 35,000. La balance
est partagée entre la province
AGRICULTURE — Suite.
d'Ontario et les provinces mari-
times. Les données nous démon-
trent que pas plus de 2,U00 de ces
intéressés sont outillés d'une fa-
çon moderne et peuvent fabriquer
un produit de première qualité, et
que 3,000 sont plus ou moins bien
outillés.
D'où il suit que le nombre de
propriétaires d'érablières qui n'ap-
portent aucun soin ou aucun inté-
rêt ou n'exploitent pas leur éra-
blière, serait de près de 50,000.
Cette apathie a-t-elle eu réelle-
ment pour cause, la concurrence
déloyale et déshonnête qu'il fallait
subir dans le passé de la part des
falsificateurs, dont la marchan-
dise se vendait à des prix plus
accessibles que la leur, et qui par
ce fait rendait inutile le travail
des producteurs.
Cest bien cette raison qui est la
plus prouvée à l'heure présente.
Aujourd'hui cette concurrence
est moins à redouter et elle le sera
de moins en moins si le gouverne-
ment d'Ottawa fait rigoureuse-
ment observer la loi.
Un autre tort irrémédiable du
cultivateur a été de défricher
toute la partie de sa terre boisée
en érable pour mettre le sol en
culture.
La prévoyance aurait dû lui en
faire réserver une partie. Un cul-
tivateur qui calcule bien son af-
faire ne peut nier quelles ressour-
ces en bois de service il peut re-
tirer de l'érable, pour une foule
d'usages. Et durant ce temps, il
peut de même en retirer chaque
année, un bon intérêt par la taille
de ces mêmes érables.
Mais enfin, si cette partie boi-
sée a été convertie en culture, il
n'y a pas trop à le blâmer, mais
quelle impardonnable maladresse
de bûcher une érablière sise sur
un terrain rocailleux qui demeu-
rera toujours impropre à toute
ciilture et cela dans l'unique objet
de faire du bois de chaufi'agre. Sur
le coup cette opération rapporte
un certain revenu à son proprié-
taire, mais c'est une perte sèche.
C'est ni plus ni moins que de
manger d'un seul coup le capital
au lieu d'en retirer une rente cha-
que année.
En janvier 1913, la première as-
sociation des producteurs de sucre
et de sirop d'érable du pays s'or-
ganisa à Waterloo, P. Q. Elle eut
pour promoteurs des fervents in-
téressés à l'industrie tels que
Mil. J.-H. Lefebvre, de cette pe-
tite ville; J.-H. Grim de Montréal;
F. Goddard, de Waterloo; L.-J.-
A. Dupuis, de Saint-Roch des Aul-
nais, Charles Fisk, de Saint-Paul
d'Abbotsford et autres.
Ce groupe d'hommes forma
le premier noyau de cette associa-
tion qui compte maintenant plus
de cinq cents membres, et qui a
joué depuis sa création un rôle
actif et réellement merveilleux
dans ses résultats.
L'honorable M. Caron, ministre
de l'agriculture à Québec, devint,
disons-le à sa plus grande louan-
ge, de bonne heure le protecteur,
l'ami et le collaborateur de cette
association. Il a créé plusieurs
écoles sucrières, il a popularisé le
produit en l'annonçant d'agréable
façon chez les compagnies de che-
min de fer et de navigation.
" Le Droit," dans son éditorial
du 25 février 1916, écrivait à pro-
pos:
" Le ministre de l'agriculture de
" Québec a établi en plusieurs en-
" droits des écoles expérimentales
" pour la fabrication du sucre et
" du sirop d'érable. Ces écoles
" ont fait un bien immense en gé-
" néralisant les principes scienti-
" figues qui sont à la base de toute
" fabrication ; elles ont dissipé
" bien des préjugés et développé
" des connaissances précieuses dans
" le peuple, non seulement pour la
" fabrication du sirop et du sucre
263
AGRICULTURE — Suite.
" mais encore pour le soin des éra-
" blières."
Concluons en disant que notre
industrie sucrière menaçait ruine
et que durant ces derniers trente
ans, l'apathie des cultivateurs,
puis l'entrée en scène des falsifi-
cateurs semblaient conjurées pour
assurer la ruine de cette industrie.
Aussi avec quelle joie devons-
nous saluer lo réveil général qui
s'opère dans toutes les sphères de
la société à la fois. Réveil qui
promet ù. notre industrie nationale
un avenir merveilleux.
CONSEILS POUR LA CULTURE DU MIEL
PAB
Dr J.-Emery Laxonde,
président de l'Association des Apiculteurs de la Province de
Québec,
G3, rue Saint-Gabriel, Montréal.
Dr J.-Emery Lalonde.
Voici un sujet réellement pi-
quan*, mais ne craignez rien, je
ne suis pas pour disséquer cette
pauvre abeille, je ne veux p • en
faire l'autopsie, ni même vous
montrer son dard, dont elle n'use
que pour se défendre, et qui, vé-
ritable seringue hypodermique,
instille son poison dans les tissus
et produit des effets si grotesques
sur lo nez, les paupières, les lè-
vres de ceux qui ont le malheur de
s'y faire piquer. Je veux seule-
ment traiter de l'importance de la
2U1
culture du miel au point de vue
commercial. Nous avons parmi
nous des apiculteurs émérites.
Notre province de Québec n'est pas
en arrière des autres provinces au
point de v e du rendement et de
la qualité de son miel. Nous avons
plusieurs apiculteurs qui produi-
sent dix mille livres de miel an-
nuellement, ce qui leur rapporte
une somme de mille dollars, dé-
penses d'emballage payées. Nous
en avons qui produisent vingt et
même trente mille livres de miel.
Un apiculteur m'a assuré, il y a
quelques jours, que sa récolte de
miel était de quarante-cinq mille
livres, ce qui devait lui rapporter
à peu près cinq mille piastres. Ce
que ces apiculteixrs produisent
peut aussi être produit par d'au-
tres. Voyez par là le revenu que
pourrait retirer notre province
par cette culture du miel, et tout
cela avec un capital très restreint,
pas besoin de terre, un petit em-
placement de deux ou trois ar-
pents suffit pour un rucher de
deux cents ruches, la nourriture
des abeilles se prend aux alen-
tours chez vos amis et m'ême chez
vos ennemis. Y a-t-il une cultu-
re plus payante ?
AGRICULTURE — Suite.
Mais que doit faire celui qui
veut se spécialiser dans cette cul-
ture et établir un rucher ?
Il doit d'abord choisir l'endroit
où mettre son rucher. Pour moi,
l'endroit idéal est le versant d'une
montagne, entourée de belles ter-
res argileuses, où pousse le trèfle
blanc en abondance. Et la raison
la A'oici : si on place un rucher au
pied d'une montagne, les abeilles,
aussitôt sorties du lieu de. leur
hivernement, trouvent de suite
leur nourriture dans les fleurs des
arbres tels que la plaine, les éra-
bles et autres et aussi dans les
fleurs de la flore sauvage qui pous-
sent si vite aux pieds de ces ar-
bres dans les forêts, et, un peu
plus tard, dans les fleurs de pom-
miers, merisiers et autres. Si,
au contraire, on place son ru-
cher dans la plaine, loin des bois,
virtuellement les abeilles ne com-
mencent à se nourrir que lorsque
le pissenlit est en fleur; dans ce
cas, pour empêcher les essaims de
mourir de faim jusqii'à la période
de la floraison du pissenlit, on est
oblieré de recourir à la nourriture
artificielle en les soignant au su-
cre blanc, ce qui cause iine dépen-
se considérable. Le printemps l'a-
beille mange beaucoup pour en-
tretenir sa chaleur animale et
résister au froid. Au pied d'une
montagne on n'a, à proprement
parler, à soigner que les essaims
qui ont commencé l'hivernement
bien faibles. De plus, si sur cette
montagne il y a dans le temps de
la miellée du bois blanc, qui est
tout en fleurs vers le quinze de
juillet, les abeilles abandonnent
alors toute autre nourriture, et
s'y rendent en très grand nombre.
Le miel de bois blanc est certaine-
ment le plus beau miel qui puisse
se produire.
Depuis quelque temps on parle
beaucoup d'endroits situés au nord
de la province, dans les environs
de Mont-Laurier et de Mont-Oerf
265
où pousse en très grande abon-
dance une plante vivace, grande-
ment mellifère, que l'on appelle
l'épilobe. Monsieur Joseph Mar-
tineau a produit l'année dernière
à Mont-Cerf trente-deux mille li-
vres de miel qui lui ont rapporté
trois mille quatre cents piastres.
La durée de la floraison de «^tte
plante est de sept à huit semaines,
et elle couvre des mille et des
mille arpents de terrains. Je con-
seille donc à celui qui veut établir
un rucher, d'alkr visiter ces en-
droits. On me dit que l'épilobe
pousse en assez grande abondance
dans d'autres parties du nord de
la province, dans les endroits où
le feu a passé, c'est pourquoi cette
plante y est généralement connue
sous le nom d'herbe ù feu ou de
plante à feu, les Anglais l'appel-
lent Fire Plant.
Quelle est l'espèce d'abeille qui
est la meilleure? la plus produc-
tive de miel ?
Nous avons bien la mouche ca-
nadienne ou la mouche noire, qui
a certainement un grand mérite et
qui excelle dans la beauté du gâ-
teau qu'elle produit; mais, mal-
heureusement, notre abeille cana-
dienne résiste moins à la maladie
larvé (la loque) qui l'a décimée,
il y a cinq ou six ans déjà. H y
a aussi la mouche italienne qui rè-
gne aujourd'hui dans les ruchers
de nos meilleurs apicvilteurs ; elle
produit beaucoup "plus de miel et
résiste bien mieux à la maladie.
Aussi est-ec cette abeille q ^ je
recommande.
Celui qui veut établir un ru-
cher, ne doit pas se servir de ru-
ches à fond solide, mais choisir
une bonne ruche ayant au moins
neuf cadres et des étages (haus-
ses) suffisants pour pouvoir faire
avec aise l'extraction du miel. Le
temps est passé où on pétrissait
les gâteaux pour avoir du miel ;
aujourd'hui on extrait le miel des
gâteaux par la force centrifuge,
AGRICULTURE — Suite.
le rayon reste intact et on le re-
met dans la ruche pour le farire
emplir de nouveau. î^e gâteau vi-
dé de miel a une grande valeur et
influe grandement sur la produc-
tion, étant donné qu'il faut vingt
livres de miel pour faire une livre
de eire. Or si les gâteaux 'qui
sont remis dans la ruche, pèsent
une livre de cire qui vaut cinquan-
te-cinq centins, on a déjà une va-
leur de deux piastres et dix cen-
tins à raison du temps que cela
prendrait aux abeilles pour faire
cette livre de cire; un autre avan-
tage de la ruche h cadres, c'est
qu'on peut la nettoyer facilement,
en ôter les vers et, dans un cas de
maladie larvée, en retirer les lar-
ves mortes qui s'y décomposent et
l'infestent.
Il faut aussi se procurer les ins-
truments nécessaires à l'extraction
du miel; ces instruments se trou-
vent STir le marché.
Après que le miel est récolté, il
faut en déterminer la qualité,
parce que tous les miels ne se res-
semblent pas, et veiller à ce qu'il
soit empaqueté proprement. Un
bel empanuetaare aide beaucoup â
la vente du miel.
Mais, dira-t-on, le miel peut-il
se cultiver d'une autre manière
que par l'extraction ?
Oui, au moven de sections.
Cette culture est bien jolie, la
marchandise a belle apparence et
rapporte un prix plus élevé: mais,
d'un autre côté, elle n'est pas aus-
si profitable, la production du
miel est bien moindre et les frais
d'emballage beaucoup plus consi-
dérables, c'est-à-dire que si on a
assez de ruches pour produire dans
l'année cinq tonnes d miel ex-
trait, avec le même nombre de ru-
ches, on ne produira pas deux
tonnes de miel en sections. Alors
à un apiculteur qui veut faire de
l'argent, je conseille d'extraire
tout son miel et de ne se réserver
qu'une couple de ruches où il
pourrait faire travailler les abeil-
les dans les section pour le be-
soin de la famille seulement.
Doit-on se lancer dans la cul-
ture des abeilles sans préparation ?
Non, certes, il faut faire un ap-
prentissage. Pour un homme in-
telligent, une saison passée chez
un bon apiculteur suffit. On peut
apprendre la théorie, dans une
école d'apiculture, mais la prati-
que est absolument nécessaire si
on veut marcher en sûreté. Après
cette année d'apprentissage, il est
facile d'établir un rucher et de
réaliser de bons profits parce qu'on
sait comment procéder et comment
traiter les abeilles. Après que
le rucher est établi, on continue
à étudier, en se procurant les
meilleures revues apicoles, en
assistant à des conférences sur
le sujet, et s\irtout en entrant
dans la Société d'Apiculture de
la province de Québec. En as-
sistant à ces réunions, on se met
en contact avec nos plus forts api-
culteurs, dont on tâche de con-
naître les méthodes pour les ap-
pliquer au besoin. Et si on a
éprouvé des difficultés au sujet de
son rucher, on peut consulter les
membres de cette association et
en retirer toujours de sages avis.
A ces réunions un des confrères
explique, par exem^^le, la manière
dont il se prend pour faire l'éle-
vage des reines, un autre vante
la méthode qu'il préfère. De
retour chez soi. on essaie les
deux méthodes et on adopte celle
qui paraît la meilleure ; c'est la
même chose pour l'introduction
des reines italiennes dans les ru-
ches, etc., etc. Plus tard, par son
travail, ses études et son intelli-
gence, on devient l'homme que les
gens aiment à consulter et on est
heureux d'aider ses collègues, de
ses conseils mûris par l'expérien-
ce. Le but de l'association est
aussi de trouver des marchés pour
l'écoulement du miel et d'en faci-
266
AGRICULTURE — Suite.
liter la vente. De plus, en deve-
nant membre de la société on
augmente sa force A'is-à-vis des
pouvoirs publics. L'association a
déjà fait passer par le gouverne-
ment provincial plusieurs lois
très importantes, entr'autres une
première pour prévenir l'exten-
sion des maladies contagieuses
chez les abeilles; une deuxième,
pour empêcher l'arrosage, durant
la floraison des arbres fruitiers
avec des insecticides, ce qui avait
pour résultat d'empoisonner les
abeilles; une troisième, pour ré-
gler à quelle distance des habita-
tions et des chemins publics l'on
peut garder des abeilles sans être
exposés à des poursuites. Enfin,
elle a encore obtenu du gouverne-
ment, la nomination d'inspecteurs
expérimentés, qui visitent les ru-
chers et donnent aux apiculteurs
tous les renseignements et ins-
tructions nécessaires pour leur
permettre de guérir leurs abeilles,
si elles sont malades, et de retirer
un bon profit de leurs colonies, en
les cultivant d'après les méthodes
les plus modernes. C'est encore
par l'entremise de l'association
que le gouvernement met à. la dis-
position des apiculteurs la som-
me de $1.000 pour l'achat des rei-
nes italiennes. C'est encore à son
initiative que l'on doit la loi fé-
dérale pour empêcher la falsifica-
tion du miel et pimir cevix qui s'en
rendent coupables. Et je suis sûr
aue dans le cours de cet hiver
Monsieur le Ministre de l'Agricul-
ture à Québec, oui cherche tou-
jours à nous aider, cédant au dé-
sir de l'association, fera traduire
en français l'ouvrage de Mon-
sieur Doolittle, propriété de la
maison Root, intitulé " One Year
in an outdoor Apiary," et qii'il en
fera la distribution par toute la
province. Cependant l'association
ne fait pour ainsi dire que com-
mencer son œuvre et elle compte
faire beaucoup encore si elle re-
çoit l'encouragement nécessaire
des apiculteurs. Elle insistera
peut-être avant longtemps auprès
des gouvernements pour avoir une
école d'apiculture, qui serait très
utile il notre jeunesse et surtout h.
nos glorieux mutilés, revenus au
pays, en leur donnant les moyens
de gagner honorablement leur vie
et celle de leur famille. Il serait
à désirer que la culture du miel
fut plus répandue dans la orovin-
ce; combien de livres de miel s'y
perdent par manque d'abeilles !
Augmentons donc nos ruches et
produisons autant que possible ce
beau miel qui est une nourriture
des plus saines et des plus forti-
fianteê. On demandait aux anciens
athlètes romains quelle était la
raison de leurs forces, ils répon-
daient invariablement: " M elle in-
terius et oleum exterius." Du miel
en dedans et de l'hiiile en dehors.
Permettez-moi d'exprimer un
vœu. Je voudrais que chaque cul-
tivateur dans la province eût son
petit rucher pour le besoin de la
famille et que, s'il découvrait chez
un de ses fils des aptitudes pour
la grande culture des abeilles, il
l'établît sur un coin de sa terre.
Je voudrais aussi que l'on donnât
un cours abrégé d'apiculture dans
les écoles de campagne dirigées
par des professeurs ; aiie ces pro-
fesseurs eussent de petits ru-
chers, fournis par le gouverne-
ment au besoin, ou'ils exploite-
raient avec leurs élèves. Ainsi la
théorie et la pratique marche-
raient de pair et notr jeunesse
en profiterait.
CONSERVER LA CHEVELURE. — Se lav^r les cheveux à fond de
temps en temps avec de l'eau où l'on a mis du sel, les empêche de tomber.
267
1 ♦ 1
1 ♦ ♦ 1
JEUX 1
ET MAGIE
= 10 ■ =
L'ART DE DEVENIR VENTRILOQUE.
La ventriloquie, si étonnante dans ses effets, est considérée en général
comme une sorte de don naturel dévolu seulement à quelques rares
mortels. Cette opinion est en désaccord avec 1rs faits : le talent
du ventriloque est presque toujours le résultat d'études plus ou
moins longues, mais qui sont à la portée de tous. En suivant
attentivement les recommandations de notre collaborateur on pour-
ra se faire à hon compte une petite réputation de sorcier.
On a donné 1p nom do vontrilo- discours solcnnol: ".Tonne homme,
loqiiio à une faonn de parler, dan?'
laquelle la voix ne paraît pas être
('mise par celui qui la prof^re.
mais semble venir d'une autre
personne ou d'un endroit éloiirn?.
La ventriloquie est chose fort
ancienne; les plus vieux auteurs
en parlent et ITippocrate croyait
que cet art consistait îl parler du
ventre. Il est presque certain
que chez les païens, les prêties
utilisaient la ventriloquie pour
rendre ces oracles qwe venait con-
sulter la crédulité des peuples.
Au moyen-Afïe, on considérait
cette faculté tantôt comme un don
de Dieu, tantôt comme une inspi-
ration du diable, et de nombreux
ventriloques furent brûlés comme
coupables de sorcellerie. Saint-
Gilles, Fitz-James, Comte furent
sans contredit les plus célèbres
ventriloques des temps passés.
Saint-Gilles était un épicier du
xviiie siècle qui acquit rapide-
ment son talent.
On narre de lui l'historiette
suivante: Un jeune homme, marié
depuis peu, s'adonnait h tous les
excès. " Saint - Gilles. rapporte
un auteur du temps, résolut de le
convertir, il l'attira dans im lieu
solitaire et là lui fit entendre ce
263
tu as commis des fautes graves,
tes parents sollicitent contre toi
une lettre de cachet; si tu ne ren-
tres promptement en ton devoir,
tu périras en prison et après la
mort tu seras livré atix flammes
éternelles." Le coupable effrayé
chercha inutilement et lonpiiement
d'où pouvait partir cette voix ;
persuadé qu'elle tenait du prodigue,
il alla se jeter aux pieds de sa
femme et abjura son erreur."
Fitz-.Tames, qui vivait au com-
mencement de se siècle, excellait
il imiter les bruits d'une proces-
sion, le mtirmure des foules, les
chants relipieux. L'illusion était si
complète que ceux qui étaient les
moins disposés à prendre le chan-
cre avaient peine à se défendre
d'être mystifiés eux-mêmes.
Comte, qui vivait vers la même
époque, est célèbre par les aventu-
res q\ii lui sont arrivées. Il visi-
tait un jour une égrlise de villap;e
avec quelques habitants du lieu;
tout d'un coup, on entend une
voix sépulcrale qui semble sortir
de dessous les larges pierres dont
l'église est pavée. Cette voix im-
plore des secours pour une person-
ne que la veille on a enterrée vi-
vante, ellle prie les spectateurs
SPORTS — Suite.
d'aller chercher les fossoyeurs ;
ceux-ci se hâtent d'exhumer la
victime qu'on a enterrée avec un
regrettable empressement ; mais,
au moment où l'on va ouvrir le
cercueil, la voix n'en sort plus et
fait entendre de la sacristie les
mêmes gémissements.
Pour apprendre à parler sans re-
muer les lèvres, s'exercer à
émettre des sons en fermant la
bouche et appuyant la mâchoi-
re supérieure sur la lèvre infé-
rieure.
Les spectateurs rourent à ce
nouvel endroit et recommencent
des fouilles; mais soudain de
nouveaux gémissements, des ciis
plus effrayants s'échappent de l'é-
glise. Alors la terreur s'empare
de tous, on commence à croire à
un maléfice. Cependant, une per-
sonne moins crédule devine la su-
percherie et rassure tout le mon-
de. Le ventriloque n'eut que le
temps de s'évader afin de se sous-
traire à la fureur de la popula-
tiouj
Charles Comte renouvela fré-
quemment de pareilles scènes
dans les villes où il passait ; mais
parfois, il courut de véritables
dangers. A Fribourg, fies pavsans
l'accusent de sorcellerie et veulent
le brûler vif dans un four à
chaux; soudain une voix formida-
ble sort de ce four, qui met ses
agresseurs en fuite.
269
A en croire son étymologie, la
ventriloquie serait l'art de parler
du ventre. Il n'en est rien et nos
organes internes n'ont garde d'ê-
tre aussi gênants et disposent, du
reste, d'autres moyens pour se
faire comprendre de nous.
Le ventriloque parle comme
tous les êtres humains, mais il
adopte une méthode particulière
de vocalisation, qui lui permet de
donner aux sons qu'il articule des
tonalités qui les font paraître
comme émis par une autre per-
sonne ou comme émanant de plus
ou moins loin.
L'illusion ainsi créée est rendue
encore plus facile par 1 difficulté
que nous éprouvons nous-mêmes
d "établir l'endroit exact d'où vient
un son, lorsque nous ne sommes
pas aidés par la \-ue. Si, en ayant
en face de nous un enfant et un
vieillard, nous entendons, sans rue
les lèvres ni d'un sujet ni de l'au-
tre ne bougent, une voix enfanti-
ne, nous l'attribuons sans hésita-
tion à l'enfant, ne nous imaginant
point que des sons articulés avec
l'accent de l'enfance puissent sor-
tir de la bouche du vieillard.
Le ventriloque augmente aussi
ces effets par des moyens prépa-
ratoires. Lorsqu'il va faire parler
la poupée qu'il tient, il nous pré-
vient par des phrases adroite-
tement préparées qu'il va avoir
une conversation avec cet objet,
il dirige vers lui son regard,
comme attendant une réponse.
Lorsqu'il émet le bourdonnement
d'une mouche, il agit comme s'il
voulait réellement s'emparer d'une
mouche volant dans l'apparte-
ment. Parfaitement maître de son
art, il peut, suivant les occasions,
se dégager de ces moyens prépara-
toires, mais lorsqu'il les emploie-
ra,ils contribueront toujours à
son succès.
Le ventriloque ne peut réelle-
ment porter ou jeter sa voix dans
un endroit quelconque ou la faire
JEUX ET MAGIE — Suite.
BOitir du la bouche d'une autre
personne, d'un animal ou d'un
objet inanimé ; son talent cons-
siste à en modilier les tonali-
tés de manière que nous nous fas-
sions illusion nous-mêmes : ces
moditieations consistent principa-
lement en des variations de tim-
bre, d'intensité et de hauteur des
sons émis*
Ces ressources sont à la dispo-
sition de tous; certaines voix, il
est vrai, se plient plus ou moins
à ces variations, mais tout le
monde peut devenir ventriloque
après certain exercices. C'est donc
une croyanco erronée de s'imagi-
ner que la ventriloquie est un don
inné; il est vrai que la plupart
des personnes qui la pratiquent,
tendent à répandre cette erreur,
afin de se donner un certain relief
ou de s'éviter des concurrents.
Saint-Gilles, dont la célébrité
est parvenue jusqu'il nous, avait
acquis son talent en moins de huit
jours de travail.
C'est à la suite de certains ex-
ercices gradués que Ton peut ac-
quérir cet art; mais avant de les
étudier, il est bon de jeter un coup
d'œil sur le jeu des personnes qui
savent ainsi amuser ou intriguer
les auditeurs; nous pouvons dé-
composer leurs exercices en deux
genres bien différents. Tantôt ils
présentent au public des poupées
et entament avec elles une con-
versation donnant l'illusion de ré-
ponses émises par elles, ou bien
ils font parler un chien, un ani-
mal quelconque, un objet inanimé
situé près d'eux. D'autres fois, ils
engagent la conversation avec une
personne imaginaire, éloignée, ou
font sortir des sons du plafond,
de l'intérieur d'un placard, du
sous-soL
Nous avons donc pour ainsi dire
deux ventriloquies différentes.
La ventriloquie proche qui con-
siste à faire parler des objets si-
tués près de l'opérateur et la ven-
triloquie distante qui consiste à
émettre des sons comme venant de
points éloignés.
270
Pour obtenir une voix paraissant
venir do loin, il faut maintenir
les raAchoires rigides; on s'y
habitue en glissant des bou-
clions sous les molaires.
Quoique les effets produits dans
chaque sorte ne soient pas obtenus
par les mêmes procédés, dans les
deux cas le mode de respiration
et la manière de parler sans au-
cun mouvement des lèvres ou du
visage sont absolument identiques
et doivent être l'objet des premiè-
res études du débutante La respi-
ration du ventriloque, lorsqu'il
exerce son art, doit se faire par le
nez et les poumons doivent être
entièrement remplis à chaque as-
piration.
Il lui faut en outre garder sa
respiration pendant un certain
temps ou plus exactement con-
server dans ses poumons une quan-
tité d'air suffisante pour retar-
der une nouvelle aspiration, la
pratique de la ventriloquie exi-
geant en effet des intervalles pro-
longés entre chaque temps de res-
piration.
La nuit en général, durant le
sommeil, la respiration se fait par
le nez, mais à l'état de veille et
pendant le jour, elle se fait par
la bouche; il faut donc un certain
entraînement pour pouvoir à vo-
lonté modifier ce mode usuel ; on
y arrivera aisément en effectuant
JEUX ET MAGIE — Suite.
a plusieurs reprises par jour et
pendant une dizain de minutes
l'exercice suivant:
Se placer en plein air et faire
une longue aspiration par les na-
rines jusqu'à ce que les poumons
soient entièrement remplis d'air,
puis entr'ouvrir les lèvres, laisser
l'air s'chapper doucement
On essayera ensuite par des ef-
forts courts et saccadés de déter-
miner une sorte de quinte de toux,
pendant que l'air s'échappe des
poumons. Cette toux artificielle
doit être continuée jusqu'à ce que
l'on obtienne des sons parfaitement
clairs et réguliers. En recommen-
çant à plusieurs reprises, et après
un certain temps de repos, on ar-
rivera au résultat voulu.
Le talent de parler sans remuer
les lèvres, ni les muscles de la
face, est indispensable au ventri-
loque, car sans cela, il ne pourrait
obtenir l'ilusion qui est la base
de son art ; les mouvements de
ses organes indiqueraient de suite
que la voix vient de lui, et l'au-
diteur n'éprouverait aucun doute
sur l'endroit où sont émis les sons
articulés.
Les voyelles et la plupart des
consonnes peuvent se prononcer
sans l'aide des lèvres, il n'est
d'exception que pour les labiales
f, V, p, b, m ; avec une certaine
expérience on peut arriver à pro-
noncer f, V, en ne faisant agir que
les muscles internes, mais p, b, et
m surtout obligent le ventriloque
de se départir de l'immobilité de
la face qui lui est nécessaire, aus-
si doit-il éviter autant que pos-
sible les mots contenant ces con-
sonnes, et lorsque cela lui sera
impossible, il cliercliera à les es-
camoter ou à les remplacer par
des articulations se rapprochant
de n, plus ou moins modifié. Lors-
qu'il sera maître de son art, il ar-
rivera à prononcer ces labiales en
se plaçant de profil vis-à-vis des
auditeurs et en faisant agir seu-
lement la partie des lèvres qui se
trouve sur le côté de la face non
visible du public. Quoique toutes
les voyelles et consonnes autres
que les labiales n'exigent pour
leur prononciation aucun 'mouve-
ment de lèvres dans le langage
ordinaire, ces organes sont sans
cesse en mouvement, sans grande
utilité du reste. C'est donc une
habitude dont le ventriloque doit
pouvoir se débarrasser à volonté,
et il y arrivera par l'un des exer-
cices suivants.
Se placer devant une glace et
dire avec le son de voix habituel
quelques mots simples.: Ah! oui,
non, laid, et ne contenant aucune
labiale, s'efforcer en les pronon-
çant de maintenir dans une rigi-
dité absolue de tous les muscles du
visage, afin qu'on ne puisse re-
marquer aucun mouvement des
lèvres, ni de la face. On doit se
livrer à cet exercice une demi-
heure par jour, en plusieurs re-
prises, chaque séance ne devant
pas durer plus de dix minutes.
Fermer la bouche en appuyant
la mâchoire supérieure sur la lè-
vre inférieure tout en gardant une
expression naturelle et aisée. Pro-
noncer les voyelles sans changer
cette expression. Lorsqu'on arrive
à émettre ainsi aisément et .net-
tement les sous-représentants, les
diverses voyelles, on continue en
les laisant suivre, puis précéder
de consonnes non labiales, comme
ad, id, od, sa, si, do, etc., etc.
On arrive ainsi rapidement à
parler sans remuer les lèvres.
La ventriloquie que nous avons
qualifiée de proche consiste prin-
cipalement en une sorte de dégui-
sement de la voix qui fait croire
aux auditeurs que ce sont des
personnes, des animaux, des pou-
pées, des objets inanimés, placés à
côté du ventriloque, qui émettent
les sons entendus plutôt que ce
dernier, dont les lèvres et les mus-
cles de la face gardent la plus
complète immobilités
271
JEUX ET MAGIE — Suite.
La ventriloquie proche
consiste donc à parler les
lèvres immobiles et à dé-
guiser sa voix.
Le ventriloque, lorsqu'il
parle avec sa poupée, qu'il
interroge, lui adresse des
questions avec sa voix ordi-
naire, en ayant soin d'arti-
culer bien distinctement et
en employant un idiome
parfaitement connu. Lors-
que la poupée répond, le vi-
sage du ventriloque reste
immobile sans contracter
les lèvres à peine entr'ou-
vertes par un léger sourire:
celle-ci emploie un langage
soit de vieillard, soit d'en-
fant, en tous cas celui d'une
personne dont le langage
contraste avec le pur fran-
çais usité pour les ques-
tions. D'autres fois, au con-
traire, le ventriloque affecte un
fort accent étranger qu'on ne
trouve plus dans les réponses de
de la poupée.
L'essentiel est d'obtenir, dans
les voix et les langages employés,
des différences telles qu'on ne
puisse supposer qu'ils proviennent
de la même personne ou les con-
fondre< Les modifications que peut
prendre la voix sont infinies; les
plus usitées par les ventriloques
sont les suivantes:
1° Voix aiguë. — Cette voix
est perçante, aiguë, rappelant
celle d'une vieille femme querel-
leuse et convient par conséquent à
une poupée représentant une per-
sonne âgée du sexe féminin.
Pour l'obtenir il faut appuyer
l'extrémité de la langue contre la
base des dents de la mâchoire su-
périeure et prononcer ainsi une
articulation se rapprochant des i,
i, j, k, en prolongeant les voyelles
jusqu'à l'-obtention d'un son per-
çant qui rappelle celui d'un ins-
trument de musique à anche, tout
Le ventriloque et le bébé qui pleure.
en maintenant la langue appuyée
contre la mâchoire supérieure et
1 palais ; cette position de la
langue rappelle celle usitée pour
jouer de la clarinette. Il faut
continuer ainsi jusqu'à ce que l'on
obtienne un son contrastant avec
sa voix habituelle. Lorsqu'on est
satisfait du résultat obtenu, on
essaie quelques mots usuels, puis
on passe à des dialogues alter-
nant la voix naturelle avec la
voix artificielle.
2° Voix de grognard. — Cette
voix imite parfaitement celle d'un
vieillard qui mange une partie de
ses mots. On l'obtient en faisant
moins d'efforts que lorsqu'on parle
naturellement et en laissant la
langue immobile au fond de la
bouche, son extrémité reposant
sur la mâchoire inférieure à la
base des dents. Il faut, en quelque
sorte, grommeler les mots en se
servant seulement du bas de la
langue.
Après des mois, on peut se li-
vrer a quelques dialogues, en em-
272
jÊtJX ET MAGIE — Suite.
ployant avec la voix ordinaire,
tantôt la voix aiguë ou la voix de
grognard.
Ces deux sortes de voix peuvent
être considérées comme les voix
types du ventriloque ; en effet, en
les modifiant, il obtiendra une sé-
rie de voix intermédiaires qui
suffiront à son art.
Veut-il imiter la voix d'une pe-
tite fille, il arrivera en employ-
ant la voix aiguë qui convient à
une vieille femme et en lui don-
nant une plus grande hauteur^ En
augmentant la hauteur de la voix
aiguë, on émet parfaitement la
voix d'une petite fille.
Le ventriloque veut--- faire par-
ler un revettatit? Il emploiera la
voix de grognard mangeant une
partie des mots; mais au lieu de
grommeler, il murmurera plutôt.
Ces deux exemples suffiront
pour montrer toutes les ressources
que l'on peut trouver dans les
deux voix que nous avons indi-
quées. Inutile de nous étendre
plus longuement, avec un peu
d'expérience et après quelques es-
sais, on arrivera aisément à ac-
quérir les voix dont on a besoin.
Certains ventriloques, sans ac-
cessoire aucun, produisent Tillu-
siou d'une voix partant soit du
sol, soit d'un endroit élevé et
éloigné; cette ventriloquie, que
nous avons dénommée distante, est
toujours basée sur le même prin-
cipe d'acoustique: la difficulté
qu'éprouve l'oreille à spécifier l'en-
droit d'où part un son, déterminée
par des dispositions particulières
des organes vocaux produisant
une voix voilée.
Pour obtenir ces sons voilés, il
faut entr'ouvrir légèrement les
mâchoires et les maintenir dans
cette position, fixes et rigides ;
on roule ensuite la langue comme
une boule au fond de la gorge et
l'on prononce quelques mots qui
auront de suite un son voilé et
qui paraîtront venir du dehors.
273
Le difficile est de maintenir les
mâchoires rigides, sans mouve-
ment. Le débutant pourra s'aider,
pour vaincre cet obstacle, de deux
petits morceaux de bouchon de 8
millimètres d'épaisseur et d'un
centimètre de diamètre qu'il in-
troduira de chaque côté de sa
bouche, sous ses molaires, et qu'il
serrera légèrement avec les dentsj
Il est évident qu'il ne se servira
de ce subterfuge que pour appren-
dre son art et que, dans la pra-
tique, il supprimera ces morceaux
de bouchon. Lorsqu'il arrivera à
parler aisément de cette façon, il
apprendra graduellement à éviter
l'usage des lèvres.
Une des plus grandes difficul-
tés du début est de se rendre exac-
tement compte de la force et de
la portée des moyens vocaux. Ceci
ne peut s'apprendre que par des
essais et des expériences répétés;
on devra aussi se rendre compte
de l'intensité des sons afin de
pouvoir juger de la direction et
de la distance.
Pour s'habituer â imiter des
sons distants, nous ne saurions
assez recommander de mettre une
main sur chaque oreille et dé
presser fortement.
Les bruits de l'extérieur seront
atténués comme s'ils venaient
d'une certaine distance. Dites
alors quelques mots, ils arrive-
ront à votre oreille, affaiblis com-
me s'ils étaient dits au loin. En-
levez vos mains et répétez les
mêmes paroles et vous jugerez de
la différence^ Recommencez afin
de bien saisir les variations d'in-
tensité et essayez ensuite, en pla-
çant vos organes dans la position
que nous avons indiquée pour ob-
tenir des sons lointains, de répé-
ter les mêmes paroles; elles de-
vront parvenir à vos oreilles avec
une intensité égale à celle avec
laquelle vous avez perçu les dits
mots prononcés avec votre voix
ordinaire, lorsque vous aviez les
oreilles bouchées.
JEUX ET MAGIE — Suite.
On ne peut assez apporter d'at-
tention à cette étude des sons et
des différentes façons dont Ils
sont perçus par l'oreille, car le
secret est de se rendre compte que
le ventriloquisme est à l'oreille' ce
que la perspective est à l'œil.
Quand nous regardons un dessin
sur lequel les objets paraissent à
une plus grande distance que
d'autres, nous savons que c'est
l'habileté seule de l'artiste qui fait
apparaître sur la feuile de papier
les objets comme ils sont en réa-
lité, de même le ventriloquisme
agit sur l'oreille et l'illusionne en
produisant dçs sons qui sont per-
çus comme venant d'une certaine
distance.
Ceci ne suffit pourtant point:
il faut non seulement donner l'il-
lusion que les sons sont éloignés,
mais, suivant les cas, les faire ve-
nir d'en haut ou d'en bas.
Sons paraissant venir d'en
haut. — Pour obtenir cet effet, on
emploie toujours la voix spéciale
donnant l'illusion de la distance;
mais au lieu de former les sons au
fond de la bouche, on les projette
au contraire vers le haut de la
bouche, et lorsqu'on les produit
ainsi, on ressent parfaitement sur
le palais l'air projeté. Si l'on dé-
sire rapprocher ou abaisser l'en-
droit d'où sont censés partir les
sons, on projette toujours la voix
contre le palais en la ramenant
brusquement ou graduellement,
suivant le cas, vers le rond de la
bouche.
Il faut toujours, lorsqu'on veut
qu'un son paraisse venir d'un
point élevé, que la tête soit diri-
gée vers le haut.
Voix paraissant venir d'en bas.
— - Le principe est le même. Eti-
rez votre cou de toute la lon-
gueur, et, à mesure que vou«5 dé-
sirez que le son paraisse venir
d'un endroit plus profond, abais-
sez le cou jusqu'à ce que le men-
ton repose sur la poitrine^ Il
faut lorsqu'on veut qu'un son pa-
raisse venir d'un point en dessous,
baisser la tête A^ers le bas.
Le ventriloque peut ainsi pro-
duire des sons que ses auditeurs
entendront comme émis d'un point
éloigné, élevé ou abaissé.
Tel est le résume des préceptes
de l'art qu'ont bien voulu nous
dévoiler à l'intention de nos lec-
teurs les plus célèbres d'entre les
ventriloques.
LE TIK A LA CIBLE AVEC DES CARÏES
[liili|{|||||||{||lilllllillllllllililllllil'9ill{lMllllllllliillii''llr>'iiiii
"niirfliii;^
^h^
" [^^'''■|
1
pJw _Ji|
k ^^ >) ^
^ ■'
'/il
Voici un jeu très intéressant
qui peut être joué en guise de so-
litaire. Ce jeu consiste à essayer
de lancer le plus grand nombre de
cartes dans un petit panier, ou
dans un chapeau, que l'on met à
une distance quelconque de soi. Si
les cartes sont tenues ainsi que
l'indique la vignette ci-contre à la
lettre A, et lancées ainsi que l'in-
dique la lettre B, on sera surpris
de l'exactitude avec laquelle elles
atteignent leur but.
274
JEUX ET MAGIE — Suite.
POUR AMUSES, VOS INVITES
Amuser ses invités, les voir heu-
reux, contents et satisfaits, n'est-
ce pas là le propre de tout bon
hôte, de toute maîtresse de mai-
son qui tient à honneur de plaiie
à ses convives ? Mais la soirée est
longue, après le repas, et il n'est
pas aisé parfois, de trouver des
distractions nouvelles.
Voici un petit amusement que
nous recommandons à nos lecteurs
et nos lectrices : il a l'avantage
d'être intéressant, d'exécution fa-
cile et fort peu coûteux.
Fig. I et II. Dans ces deux ûgures, la
ficelle est présentée au public avec les
nœuds faits. C'est cette ficelle qui est
appelée à disparaître.
Le tour de la ficelle nouée.
Pour ce premier tour, notre
prestidigitateur improvisé présen-
tera à son public une ficelle d'une
verge de long qu'il coupera délibé-
rément en deux endroits: la ficelle
sera alors en trois morceaux tous
d'égale longueur qu'il attachera
ensuite ensemble en faisant deux
noeuds; puis il priera une person-
ne de l'assistance d'en tenir les
deux extrémités ou bien il les at-
tachera à deux chaises. Après ces
premiers préliminaires notre pres-
tidigitateur jettera un mouchoir
sur chacun des deux nœuds, y ap-
posera ses mains pendant l'espace
d'une seconde, en tirera rapide-
ment les deux mouchoirs et mon-
A 1
'■\i III
'M
.IV .r^
^^r::^
^'
)
275
Fig. III et IV. A ce moment et même
lorsque (fig. III) la ficelle est en par-
tie cachée par les mouchoirs^ c'est une
autre ficelle non coupée que vous avez
prise auparavant dans votre poche, qui
est déjà attachée aux barreaux de la
chaise.
trera à son public la ficelle dans
son entier et libre de tout nœud.
Le secret de ce tour consiste à
avoir dans la poche une seconde
ficelle de longueur égale à la pre-
mière et qu'on lui substitue. Com-
JEUX ET MAGIE — Suite.
me la première elle comporte deux
nœuds, qui lui donnent l'apparen-
ce d'avoir été coupée. Pour obtenir
cela, il suffit de replier la ficelle
en trois morceaux de longueur
égale, d'y attacher au premier pli,
un petit bout de ficelle qui forme
nœud et un autre au second pli.
La ficelle ainsi apprêtée aura l'air
d'avoir été coupée et nouée en
deux endroits, semblable en cela à
l'autre ficelle.
Maintenant que vous savez le
secret de ce tour, voici comment
on l'exécute :
Ayant en poche votre ficelle
toute préparée à l'avance, vous
demandez à une personne de l'as-
sistance de nouer la ficelle coupée
en trois longueurs égales.
— Faites-y des nœuds de
grand'mère, lui direz-vous, pour
aller plus vite. La raison en est
que dans le nœud de grand'mère
— qu'on fait en attachant simple-
ment les bouts de ficelle bout à
bout — les extrémités ressortent et
ressemblent ainsi à s'y méprendre
aux nœuds imités de la ficelle que
vous avez en poche.
Au moment où la personne fait
le second nœud, vous faites la re-
marque. — Vous avez laissé les
bouts un peu trop longs, je vais
les couper.
Et en disant cela vous cherchez
un couteau dans votre poche, re-
tirant incidemment en la tenant
cachée dans la paume de la main,
la ficelle préparée. Il n'est guère
difficile, maintenant au prestidi-
gitateur de substituer les ficelles
l'une à l'autre, taudis qu'il coupe
le bout des nœuds au couteau.
Vous faites maintenant tenir
par la personne qui vous a déjà
assisté, les deux extrémités de la
ficelle que tout le monde se figure
être celle qui vient d'être nouée.
— Je vais couvrir ces nœuds au
moyen de deux mouchoirs, dites-
vous alors.
Ici encore, vous fouillez dans
votre poche et y prenez un mou-
choir, en ayant soin de mettre en
même temps en poche la ficelle qui
a été bien et dûment coupée et
nouée.
Vous empruntez alors un second
mouchoir dans l'assistance et cou-
vrez les deux nœuds avec les deux
mouchoirs. Glissez maintenant
les mains au-dessous et dénouez
les nœuds imités, retirez les petits
fragments de ficelle qui les for-
maient et cachez-les dans votre
main.
En retirant les mouchoirs, vous
montrez au public la ficelle en son
entier et libre de tout nœud.
ILLUSION D'OPTIQUE
Bob a fait le dessin ci-dessus et
dit qu'il contient six carrés. Jean
contredit et lui assure qu'il en a
fait sept. Lequel a raison ? Etu-
diez le dessin attentivement pour
quelques minutes*
— Je crois que Jean a raison.
En renversant votre dessin, vous
constaterez qu'en efi'et il y a bien
sept carrés.
276
JEUX ET MAGIE — Suite.
POUR MONTRER LA FORCE D'UN GEANT
L'exécutant paraît retenir sans effort ceux qui tirent sur les cordes,
produisant un effet qui ne peut pas être aisément compris et qui
constitue une excellente attraction.
Ce truc n'est pas aussi connu
qu'il pourrait l'être, bien au'il
constitue l'une des attractions les
plus populaires des montreurs de
curiosités accompagnant les cir-
ques et les expositions.
Avant de (îbmmencer, l'exécu-
tant montre au public deux cordes
de 10 pieds de longueur. Chaque
corde est munie, à l'un des bouts,
d'un gros anneau. Prenant un
anneau dans chaque main, l'exé-
cutant ordonne â trois ou quatre
hommes à chaque bout de la cor-
de de s'en saisir et. à un signal
donné, de tirer sur la corde aussi
fort qu'ils le peuvent. Ces hommes
s'exécutent tout aussitôt, sans pa-
raître fatiguer le moins du monde
l'exécutant qui n'éprouve aucune
difficulté à maintenir tous ces
hommes sur place, bien qu'il pa-
raisse évident que ceux-ci fassent
tous leurs efforts pour tirer le
plus qu'ils peuvent sur la corde.
Le secret de ce truc est dans
l'emploi d'un fil de fer qui passe
par la manche droite de l'exécu-
tant, puis ensuite en arrière du
dos et descend par la manche gau-
che. Aux deux bouts du fil sont
de petits crochets. Au moment de
montrer son savoir-faire, l'exécu-
tant met des gants, qui sont fen-
dus aux paumes afin de permettre
d'y passer les crochets^ Ces cro-
chets sont recouverts de drap de
la même couleur que les gants.
L'ne chose essentielle à se ra;:T)eLr
est de tenir les doigts des mains
bien fermement sur les anneaux,
afin d'empêcher les cordes de se
détendre au cas où la tension di-
minuerait.
POUR FAIRE DISPARAITRE UNE MONNAIE
Mettez un peu de cire sur l'on-
gle du troisième doigt de la main
droite, et prenez un cinq cents
dans le creux de votre main. Fer-
mez la main, en serrant la cire
sur la monnaie que vous voulez
faire disparaître, Ouvrez-la rapi
dément, et la pièce de cinq cents
ayant adhéré à la cire se trouve-
ra cachée en arrière de votre doigt
quand votre main sera ouverte.
Essayez l'expérience avant de la
produire en public.
277
JEUX ET MAGIE — Suite.
LE ZEBRE SAVANT
Est-il possible de rendre un fine
ou un zèbre mécanique aussi sa-
vant qu'on le désire '! Celui dont
nous reproduisons ici le dessin ré-
pond à trois questions posées
l'une après l'autre en appuyant
sur les trois boutons placés en
face du zèbre.
Le zèbro savant.
D'abord le zèbre ne tient pas
du tout à être un fine et il secoue
énergiquemcnt la tête de droite à
gauche quand on lui pose la ques-
tion insidieuse: "' Etes-vous un
âne têtu ? " Mais si on lui de-
mande : " Etes-vous un zèbre ma-
lin ? " il agite convenablement la
tête de bas en haut pour manifes-
ter sa satisfaction^ Enfin, si on
lui dit : " ^Montrez votre talent ".
il se dresse gentiment sur ses pat-
tes de derrière et reste dans cette
position, pourtant anormale pour
im zèbre, aussi longtemps qu'on le
désire.
Les trois boutons I, II, III com-
mandent chacun un levier placé
dans le socle du jouet, comme le
montre notre dessin. A l'intéri-
eur de la jambe arrière du zèbre
un levier vertical D peut être ac-
tionné par le bouton I dans le sens
vertical et latéralement par le
=@
^>
Détail du mécanisme.
bouton II. Dans le premier cas,
on fait répondre NON à l'animal
par le mouvement oscillant de la
tête, do droite à gauche. Le levier
D agit en effet sur une sorte de
balancier H qui oscille horizonta-
lement en entraînant la tête. Avec
le levier B (bouton II) on exerce
une traction sur le levier L et la
tête oscille d'avant en arrière. En-
fin, le bouton III agit sur le levier
C qui tire fortement sur la queue
de l'animal et oblige celui-ci à os-
ciller autour de l'articulation E
de ses pattes arrière. Le zèbre se
soulève.
Perte sérieuse. — • Mais que cher-
ctez-vous donc, monsie-ur Boireau ?
— J'ai fait tomber mon morceau
de gâteau, baronne.
— Oh ! ne vous tourmentez pas
pour si peu de chose.
— C'est que... mes dents sont de-
dans.
Cînrâe-voie. — Un ténor, charmant,
qui depuis trois ans s'est fait un joli
nom. srarde les voies dans le caîivp
retranché de Pari.<!. Littéralement
aphone depuis certaine nuit glaciale,
le malheureux gémit, entre ses gar-
des : "Et l'on appelle cela garder les
voix ! "
278
JEUX ET MAGIE — Suite.
LES VERRES ET L'ALLU-
METTE
Prenez une allumette et placez-
la entre deux verres droits posés
sur une table comme l'indique la
figure 1. Ceci fait, demandez
alors à quelqu'un de retirer le
verre opposé au bout soufré, de
façon à ce que l'allumette ne tom-
be point et conserve sa position
horizontale.
Voici une expérience très curi-
euse en sa simplicité et que nom-
bre de personnes ne pourraient ja-
mais réussir si nous ne leur en in-
diquions pas le moyen.
Il s'agit tout simplement de
prendre une seconde allumette
avec laquelle on enflamme la pre-
mière _ et, dès que le soufre de
celle-ci entrera en fusion, on l'é-
teindra en soufflant dessus.
Vous n'aurez plus qu'à prendre
l'autre verre et le retirer: l'allu-
mette restera alors soudée à la
paroi du premier verre et conser-
vera sa position horizontale.
LES CHANDELLES MAGIQÏÏES
Le truc des chandelles magiques
bien qu'en apparence tout à fait
inexplicable, peut être exécuté fa-
cilement et avec une véritable ha-
bileté professionnelle par toute
personne qui a fait pour cela les
préparatifs voulus. La vignette
ci-dessous montre les chandelles
disposées sur une table, agencée,
si l'on veut, avec un pupitre à
musique.
On peut employer à volonté des
chandelles, des cigares ou des cray-
ons, mais pour les fins de la pré-
sente description on se servira de
chandelles. Ces chandelles sont
de différentes couleurs mais doi-
vent être de même dimension et de
même poids. La manipulation est
comme suit :
279
Faites circuler parmi les assis-
tants un tube de cuivre, de carton
ou autre substance quelconque,
assez grand pour pouvoir y intro-
duire une chandelle. Passez en-
suite dans une autre chambre, en
laissant le tube sur la table tan-
dis qu'un des spectateurs choisit
l'une des chandelles et l'introduit
dans le tube, en ayant soin d'en
fermer soigneusement l'orifice. Les
autres chandelles sont cachées
avant que l'exécutant ne soit re-
venu. Le truc consiste à pouvoir
annoncer la couleur de la chan-
delle contenue dans le tube en pas-
sant tout simplement la main sur
ce tube à plusieurs reprises. Le
tube et la chandelle circulent en-
suite parmi les assistants qui n'y
JEUX ET MAGIE — Suite.
comprendront absolument ri i,
pourvu que les préparatifs aient
été bien faits.
I^ secret de ce truc est celui-ci.
La première chandelle, par exem-
ple la blanche, n'a subi aucune
préparation. La seconde, coloriée
en bleu, renferme un petit mon-
ceau d'acier maj^étisé à environ
un demi-pouce du haut. La troi-
sième chandelle, qui est rouge, a
aussi le même petit morceau d'a-
cier, mais placé au centre. Dans
la quatrième chandelle, la parcelle
magnétisée est îl un demi-pouce du
bas, et la cin<iuième chandelle au-
ra cette parcelle il un point situé
entre le milieu et le bas. I^es chan-
delles sont en bois et les . Imants
peuvent facilement y être intro-
duits, car ces chandelles sont fai-
tes do deux morceaux collés en-
semble :1 la manière des crayons.
L'exécutant dissimule une petite
boussole dans le creux de sa main,
maintenue en place par un petit
dispositif quelconque en fil de fer
entre le second et le troisième
doigt près des jointures. Un sim-
ple mouvement de la main au-des-
sus du tube contenant une bougie
influencera immédiatement la
boussole si le tube contient une
autre chandelle que la blanche.
L'aiguille vibrera à l'approche de
l'aimant, et en déterminant rapi-
dement la position de l'aimant la
couleur peut être annoncée.
Ceux qui cherchent alors à ex-
pliquer comment s'exécute ce truc
soutiennent habituellement qu'il y
a li\ un dispositif électrique, et
dans l'impossibilité ofl l'on est de
prouver en quoi consiste ce dispo-
sitif il s'ensuit beaucoup d'amu-
sement.
Correction Anglaise. — A Londres,
après les premiers mois de guerre :
Un officier anglais, très droit, très
chic, très correct, se présente, la main
gauche dans la poche et un petit pa-
quet ficelé de rose dans la main droi-
te, chez une des meilleures manicures
de la cité.
— C'est vous qui faites les ongles?
— Yes . . .
— AH right ! . . .
Et l'officier dénoue le petit paquet
rose.
— Vous m'arrangerez ceux-ci . . .
Le petit paquet contenait les trois
doigts de sa main gauche.
L'officier anglais tenait à les con-
server, en hon état, à titre de souve-
nir.
280
Siynple comparaison. — Un client
s'asseoit Jl une table.
Le garçon, tout en essuyant, lui
énumère les plats du Jour :
— Huîtres, moules, andouilles, tête
de veau, cochon, melon . . .
— Assez, assez ! s'écrie-t-il furieu-
sement, je ne suis pas venu ici pour
me faire insulter.
Dans le pays des aveugfles les bor-
gnes sont rois ; mais dans le pays des
sourds -muets, c'est le silence qui rè-
gne.
• * *
Il n'y a point de richesses plus
grandes que celles de la santé, et de
plaisir égal à la joie du cœur.
COURSE DE CHIENS
Albert Camphell, un métis cana-
dien-français, gagne le prix de
$300.
Albert Campbell, métis cana-
dien-français, fut l'heureux ga-
gnant des trois cents dollars, pre-
mier prix de la course de chiens,
de Le Pas à Beaver Landing, soit
une distance de cent cinquante
milles, qui eut lieu le li et 18
mars dernier. Dire tout ce que
cette course comprenait de fati-
gues et de peines est incroyable.
Le trajet a été fait en vingt-qua-
tre heures et quarante-sept minu-
tes, sans autres arrêts que celui'
qu'il faut pour soigner les ani-
maux à Beaver Landing, un arrêt
d'environ deux heures, ce qui est
un record pour une course de ce
genre. Au départ il y a^ it neuf
équipages de chiens de cinq chiens
chacun, attelés sur une toboggan
de route. Le temps qui la veille
était des plus favorables pour la
course changea brusquement pen-
dant la nuit et le lendemain ma-
tin les coureurs eurent à affronter
une véritable tempête de neige qui
dura toute la journée. Les cou-
reurs devaient faire face au vent
pendant soixante-quinze milles.
Le vent s'apaisa pendant la nuit
et le retour s'effectua par un froid
sec, temps idéal pour les coureurs.
La plus grande difficulté que les
coureurs eurent à surmonter fut
la neige qui fraîchement tombée,
rendait la course difficile pour les
hommes qui devaient, pour ména-
ger leurs chiens, courir la plus
grande partie du temps derrière la
toboggan. Le départ eut lieu le
17 mars à huit heures du matin
et Albert Campbell arriva à huit
heures quarante-sept minutes le
lendemain matin suivi par Jack
Hâves qui arriva trente secondes
après lui.
Campbell est un tout jeune
homme de vingt et un ans, véri-
table type du trappeur du nord
endurci à toutes les difficultés de
la vie du trappeur ainsi qu'aux ri-
gueurs extrêmes des hivers du
nord Manitobain. habitué à ces
courses de cent milles qui sont
pour eux des jeux d'enfants.
LE DANGER DE LA GAZOLINÈ.
Une chopine de gazoline tenue
dans un réceptacle découvert dans
lîne chambre à une température
normale ou moyenne sera complè-
tement évaporée en 24 leure^
Comme la gazoline est plus den-
se que l'air avoisinant, si elle
n'est pas dérangée par d'actifs
courants d'air, les effets de sa
présence dans la chambre peuvent
se faire sentir durant plusieurs
heures.
LTne chopine de gazoline peut
donner 200 pieds cubes de mélan-
ge explosif, et ce mélange est sept
fois plus puissant que la poudre à
canons.
281
SPORTS — Suite.
INTERPRETATION MEDICALE DU KNOCK-OTJT
Le knock-out, emprunté, ainsi
que la plupart des termes classi-
ques de la boxe, à la langue anglSii-
se, peut se traduire en français
par mise hors de comhat.
Comment un coup sur le menton
étourdit un homme en pro-
duisant le vertige.
Il peut résulter d'un coup dans
la région cervicale, au creux de
l'épigastre, plus communément à
la mâchoire inférieure, ce qu'on
appelle un direct ou un crochet au
menton. Quand ce dernier coup
est appliqué dans les règles, tan-
tôt l'adversaire qiii l'a reçu s'ef-
fondre comme une masse, les bras
inertes, les jambes fléchissant sous
le poids du corps, dans un état
syncopal qui se prolonge parfois
quelques instants; tantôt, au con-
traire, il ne s'agit que d'une ob-
nubilation passagère, de sensation
vague de vertige avec un bourdon-
nement auriculaire qui fait dire
aux boxeurs: ça sonne fort. La
perte de connaissance complète est
rare, mais la sensation d'étour-
dissement, d'éblouissement, varia-
ble d'intensité et de durée d'un
sujet à un autre, est à peu près
constante; comme les règles du
combat ne permettent pas la re-
prise une fois compté dix par le
manager, ce coup finit quelquefois
brusquement la partie, comme on
282
l'a vu dans la lutte de Sam Lang-
ford contre Curran où ce dernier
fut mis knock-out en 15 secondes.
Le coup sur l'épigastre peut ef-
fondrer un adversaire ; mais on
s'en préserve plus facilement en
général que du coup à la partie
supérieure. Ce coup peut cepen-
dant être mortel. On réalisera faci-
lement une petite expérience à.
l'aide d'une grenouille fixée, le dos
étendu sur une planchette de liè-
ge. Une chiquenaude sèche sur le
creux épigastrique amène souvent
la mort de la grenouille. Le choc
agit sur un plexus important du
grand sympathique, le plexus so-
laire, et la violence provoque par
inhibition du système nerveux
central une syncope qui peut être
mortelle.
Pour en revenir au knock-out
par coup sur la mâchoire, quelle
peut être l'interprétation physio-
logique de cette sidération passa
gère ou d'une certaine durée? Plu-
sieurs médecins ont pensé qu'il
s'agit la d'une véritable commo-
tion cérébrale par déplacement
brusque et violent du liquida cé-
phalo-rachidien ; c'est l'explica-
tion admise par les professionnels.
Un célèbre physiologiste, le Dr'
Somen, vient de publier sur ce
sujet une étude fort intéressante
et interprète d'autre façon.
S'il s'agissait d'un trouble dû à
une commotion cérébrale, tout
coup sur la tête ou la tempe de-
vrait immanquablement le pro-
duire; c'est ce qui n'est pas. L'ac-
cident ne survient qu'à la suite
du crochet au menton; il a donc
un caractère un peu spécial. M.
Somen croit devoir le rapprocher
d'une maladie qui fait le désespoir
des auristes, le vertige de Méniè-
re; dans cette affection, due à une
lésion de l'oreille interne, on trou-
ve les bourdonnements, les nau-
SPORTS — Suite.
sées et les vertiges, tous symptô-
mes qu'on signale dans le knock-
out. La lésion atteignant les ca-
naux semi-circulaires amène par
la répercussion sur le cervelet ces
vertiges et ces troubles de l'équi-
libration. Il en est de même dans
le crochet au menton; le maxil-
laire est violemment frappé en,
dessous, le condyle de l'articula-
tion temporo-maxillaire vient
heurter violemment la cavité glé-
noïde, tout à fait au contact des
organes si délicats de l'oreille
Comment un coup à l'épigastre
paralyse le système nerveux.
interne. Par suite de ce contact
intime, il y a ébranlement des ca-
naux semi-circulaires et réflexe
bulbaire ou cérébelleux qui déter-
mine les troubles observés chez
les boxeurs. Cette interprétation
explique, dit Mi Somen, pourquoi
im coup porté latéralement sur le
menton (crochet) est plus efficace
pour déterminer le knock-out
qu'un direct qui arrive de face
sur le milieu du maxillaire. En
effet, un coup latéral sur le men-
ton produit un choc dans la cavi-
té glénoïde du côté opposé seule-
ment, tandis qu'un traumatisme
médian, appliqué sur le milieu du
menton, transmet le coup aux
deux cavités glénoïdes à la fois et
se trouve ainsi amorti par deux
points d'appui au lieu d'un seul
comme dans le premier cas.
L'explication nous semble des
plus plausibles: ajoutons pour la
justifier que des maîtres dans
l'étude des maladies du système
nerveux, comme le professeur Ba-
binski, des médecins amateurs de
boxe, MM. Heckel, de Martel et
Vincent partagent entièrement
l'opinion du Dr Somen. Le con-
seil que l'on peut donner au point
de vue hygiénique, c'est qu'il faut
abandonner aux professionnels
ces coups violents à la mâchoire
ou à l'épigastre capables d'amener
des accidents d'une certaine gra-
vité.
Bon coeur. — On demande à Toto
de dinner ses vieux jouets pour les
étrennes des petits aveugles.
Toto, après réflexion :
— Qu'on leur donne mon polichi-
nelle qui n'a plus de tête ; puisqu'ils
sont aveugles, ils ne s'en apercevront
pas !
Jugement. — On dit à chaque ins-
tant que la bêtise humaine est sans
limite.
Et cependant, quand vous parlez
d'un homme bête, vous dites : " Que
ce malheureux est donc borné ! ''
A la Gargote. — Garçon changez
l'eau de cettte carafe ; elle est af-
freusement trouble.
— Oh ! non, monsieur, l'eau n'est
pas trouble, c'est la carafe qui est
sale.
L'esprit des autres. — Vous savez
la nouvelle ? Claire et Louis se sont
séparés et les voilà devenus infirmes.
— Infirmes ?
— Mais oui, puisque Claire a
perdu l'ouie et que Louis ne voit
plus clair.
283
SPORTS — Suite.
LE SEMAPHORE HUMAIN.
Dans le grand Stadium de Har-
vard chaque mouvement d'une par-
tie de football est signalé in +an-
tanément par le préposé ^u ta-
bleau des points au moyen d'un
système élaboré de signaux qui
sont exécutés par un homme à
chandail rouge et à chapeau blanc,
connu depuis des années par les
milliers de spectateurs qui sui-
vent les parties sous le nom de
" sémaphore vivant." Ces signaux
se font principalement au moyen
des pieds et des mains, mais beau-
coup nécessitent aussi des postu-
res particulières du corps. Le
système de signaux a commencé à
être employé en 1905 quand le jeu
en masse a été aboli et lorsque
des procédés plus fins de tactique
et de stratégie ont rendu le "*eu
plus difficile à jouer et à noter
intelligemment. Ce système d'a-
bord très simple s'est développé
et est devenu un code qui trans-
met tous les détails du jeu aussi
exactement que si le renseigne-
284
ment était fourni par le télépho-
ne. En plus de l'alphabet compor-
tant les lettres et les chiffres il
y a des signaux uniques qui re-
présentent les incidents usuels du
jeu de football comme le " touch-
down " ou le " right half back
passing to the left end." On esti-
me qu'à chaque partie le signaleur
parcourt à peu près dix milles
pour siiivre le jeu d'un bout à
l'autre du champ. ,
SPORTS — Suite.
LE BASE-BAIL A LA CARABINE
Nouveau jeu faisant diversion avec le tir à la cible.
Un des nouveaux sports d'été
est le jeu de base-bail à la cara-
bine qui se joue dans les tirs. Il
se joue à deux personnes, jouant
l'une contre l'autre, et demande
un tir précis et exact.
Deux cibles sont placées à cha-
que but et au but du lanceur sur
un tableau présentant le cont ur
d'un carreau. Pour commencer la
partie, un joueur est désigné com-
me le lanceur et l'autre comme le
frappeur. Le premier tire sur la
cible marquant le but du lanceur.
C'est une cible double avec un
petit blanc au centre^ Si ce
blanc est atteint, une balle sus-
pendue entre les positions du
lanceur et du frappeur est abat-
tue, en d'autres termes est en-
voyée au frappeur. Mais si le
coup manque le blanc et atteint
le cercle extérieur, une balle est
comptée contre le lanceur en fa-
veur du frappeur.
Quand la balle est mise en jeu,
le frappeur tire sur une cible sem-
blable placée au but du centre.
S'il touche le blanc la course aux
buts commence, mais s'il atteint
le cercle extérieur on compte une
prise contre lui. A chaque but, il
y a deux cibles de couleur diffé-
rente dont chacune est employée
exclusivement par chaque joueur.
Quand la cible du premier but sur
laquelle tire le lanceur est at-
teinte avant que son adversaire
atteigne sa cible, le coureur est
mis hors jeu. Dans le cas contrai-
re et si le frappeur atteint sa ci-
ble avant le lanceur, le coureur
imaginaire est en sûreté et passé
au second but, le tir se conti-
nuant jusqu'à ce qu'un homme
soit mis hors jeu ou passe tout le
tour jusqu"au centre, moment où
il gagne la partie^
285
SPORTS — Suite.
LE BASE-BAIL CAPTIF
Le base-bail captif est un nou-
veau mode de sport d'intérieur.
Il se joue avec un appareil par-
tiellement électrique mais qui res-
semble beaucoup en principe aux
jeux qvi'on voit dans les parcs.
La différence principale de ce
jeu est que la machine à lancer
fait défaut. La balle est suspen-
due au bout d'une corde en face
d'un frappeur qui se tient devant
un filet où est marqué d'une façon
visible un carreau et les diverses
positions des différents joueurs.
Le placement de la balle est l'im-
portant du jeu. En tirant sur la
corde qui tient la balle on la fait
se balancer et alors le frappeur
l'envoie contre le filet ou le ta-
bleau d'enregistrement et ses
points sont marqués par l'éclaire-
ment d'une des diverses lampes,
incandescentes.
286
SPORTS — Suite.
REPRODUCTION DES PARTIES A L'ELECTRICITE
I BOSTON
On a construit à Omaha, Xe-
braska, un tableau électrique de
balle au camp (base bail) qui in-
dique d'une façon lumineuse com-
ment se joue chaque partie et
permet d'en suivre les détails.
L inventeur exhibe son tableau
dans un théâtre. Le contour du
carreau {diamond) est représenté
par des rangs de lumière blanche
et chaque garde-but (baseman)
par une lumière blanche et une
lumière bleue côte à côtcj Les au-
tres positions sont désignées de la
même façon. A la droite et à la
gauche de la position du gobeur
(catcher) il y a deux lampes
pour les fausses ifoul) dont l'une
s'allume quand le frappeur (bat-
ter) frappe une J^alle fausse. Une
fois le jeu parti la lumière du
lanceur (pitcher) s'allume jus-
qu'à ce que la balle quitte sa
main. La lampe à la position du
gobeur (catcher) s'éclaire quand
la balle est reçue là. Quand elle
est envoyée au terrain de droite
(right fleld) par exemple, 1 fait
est indiqué par l'allumage des lu-
mières de ce voltigeur (fielder) :
une lumière blanche indique quand
la balle est prise et une bleue
montre quand une erreur est com-
mise. On suit le coureur (riin-
ner) autour des buts (base) par
une succession de lumières qui
s'avancent le long des rangées
de lampes et qui atteint les
différents points du carreau
(.diamond). D'un côté du ta-
287
SPORTS — Suite.
bleau, les prises (strikcs), balles,
hors jeu (over) et tours (runs)
sont indiqués par des lumières
électriques, tandis que la liste
(Une up) des joueurs et autres
détails sont montrés comme le
fait un tableau do jeu ordinaire.
Le spectateur peut ainsi suivre
un jeu sans avoir besoin d'un,
mot d'explication et sait tout le
temps qui est à la batte (bat)
qui occupe les diverses positions
et tout ce qui se passe. Quand le
frappeur (hatter) envoie la balle
a un bloqucur (shortstop) et
part pour le premier but, la lu-
mière du bloqueur s'éclaire et les
ampoules de ligne de buts (base
Une) s'éclairent rapidement l'une
après l'autre. Si le coureur est
mis hors de jeu (put out) une
lumière apparaît au but vers le-
quel il se dirige, avant qu'il l'at-
teigne. Quand un homme prend un
but sur la balle, les lumières s'é-
clairent lentement comme si l'on
marchait. Le tableau reproduit
même tous les mouvements de
prise des buts (base steaUng.)
AUTOMOBILE
DE LA RESPONSABILITE DU CHAUFFEUR.
Elle est multiple. Le chauffeur
est responsable des accidents qu'il
cause par sa maladresse ou sa mal-
chance; il l'est aussi de la mau-
vaise marche et de l'usure rapide
de la voiture qu'il pilote. Et dans
les deux cas, le résultat est une
note il payer.
Lorsque par suite d'une manœu-
vre maladroite, vous accrochez une
voiture, défoncez une devanture
de boutique, ou écrasez quelque
pauvre hère, la loi vous oblige à
verser une somme d'argent en
guise d'indemnité à vos victimes.
Lorsque par manque de savoir ou
d'attention vous broyez les engre-
nages de votre voiture vous sou-
mettez les ressorts à des chocs qui
les brisent, vous faites éclater a-os
pneus, vous fatiguez le moteur, la
logique des choses vous oblige fl
verser une somme d'argent au mé-
canicien le plus proche ou au fa-
bricant, et cette indemnité prend
le nom de réparations. Et si vous
pouvez vous assvirer contre les
accidents, précaution d'ailleurs
fort coûteuse, il est plus difficile
de s'assurer contre l'usure des or-
ganes due au mauvais e. tretien.
Donc, avant de prendre auto,
c'est comme avant de prendre fem-
me: réfléchissez longtemps, pro-
fondément et dites-vous bien que
les pires déboires vous attendent
si vous êtes négligent, paresseux
ou avare.
Si vous êtes négligent, vous con-
fiez à quelque mercenaire, à un in-
vité le soin de vérifier si tout est
a la place qui convient, si les
écrous sont serrés, le réservoir
plein d'eau, de même que le ré-
servoir a l'huile et à l'essence, si
la carburation est normale, etc.,
et vous vous apercevez en cours de
route que l'œil du maître n'est pas
un vain symbole.
Si vous êtes paresseux, vous ne
nettoierez pas votre machine com-
me il convient; vous ne la grais-
serez pas comme il faut. Un petit
écrou, une vis minuscule vien-
dront-ils à tomber, vous ne vou-
drez pas les remplacer et vous
vous en repentirez, en constatant
trop tard que l'égratignure insi-
gnifiante s'est changée en blessure
grave.
Si vous êtes parcimonieux, vous
reculerez devant les réparations
288
SPORTS — Suite.
utiles et vous rendrez indispensa-
bles des réparations plus graves.
Vous roulerez avec des vieux
pneus usés jusqu'à la corde et vous
éclaterez sans cesse, heureux en-
core si vous ne capotez pas.
Que de braves gens incriminent
l'auto, et s'en dégoûtent, qui fe-
raient mieux de s'accuser eux-mê-
mes !
Apprenez à connaître votre voi-
ture et occupez-vous-en vous-mê-
me, si vous voulez faire de l'auto-
anobilismo dans de bonnes condi-
tions.
LISTE DES CHAMPIONS A LA FIN DE LA SAISON 1916
Crosse; :
Montréal
Cliil> Sha
mrock, de
Classement
de la Ligue de Crosse
Shamrock.
G. p.
• 14 4
Pour Contre'
163 lOI
National. .
Ottawa. . .
Cornwall . .
• 13 5
6 12
• 3 15
219 143
134 191
136 217
Ligue Internationale
Hockey : Club Canadien, de
Montréal.
BoxË : Poids lourds — Jess Wil-
lard, américain.
Poids moyen — Mike Gibbons,
américain.
Poids léger — Freddie Welsh,
anglais.
Featherweight — Johnny Kil-
bane, américain.
Bantamwsight — Kid Williams,
américain.
LuTTK : Poids lourds, genre libre
— '■ Stranglcr ' Lewis, améri-
cain.
Genre Gréco-romain — • Slanis-
laus Zbysko, polonais.
Poids léger — Eugène Trem-
blay, de Montréal.
Billard : Willie Hoppe, améri-
cain.
Baseball : Club Boston de la
Ligue Américaine.
10 289
Gagnées
Perdues
P.C.
Buffalo
. 82
58
62
.586
.551
Providence.. .
. 76
Montréal. . . .
■ 1^
64
•539
Baltimore. .
■ 74
66
.520
Toronto. .. .
■ 77,
66
.525
Richmond. . .
. 64
75
.460
Rochester.. .
. 60
78
.435
Newark
• .S-2
87
•374
Ligue Américaine
Boston. . . .
Chicago. . .
Détroit.. ..
New- York .
St-Louis. . .
Cleveland . .
Washington.
Philadelphie
Gagnées Perdues
63
91
89
87
80
79
77
76
36
65
67
74
75
77
77
117
P.C.
•591
•578
•565
.520
•513
.500
•497
•235
Ligue Nationale
G
ignées
Perdues
P.C.
Brooklyn. . .
. 94
60
.610
Philadelphie .
. Qi
62
.595
Boston
. 8g
63
.S86
New- York. . .
. 86
66
.S66
Chicago. . . .
• 67
86
•438
Pittsburgh. . .
. 65
89
.422
Cincinnati..
. 60
93
.393
St-Louis... .
. 60
93
•393
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^Ttïïlt(((?.
NOTRE ETOILE
M, 'Nordman, astronome de l'Observatoire de Paris, dit : " Quand la
Science sera à peu près faite, on pourra tirer des horoscopes rigoureux."
Une étincelle électrique ébranle les ondes hertziennes et fait en un ins-
tant de raison, le tour de notre Globe. La Lune commande le flux et le
reflux des marées ; les taches solaires déterminent des périodes alter-
nées de pluie et de sécheresse. La liaison des phénomènes est absolue
dans Vunivers. Est-il téméraire de penser que nous connaîtrons
un jour le mesure dans laquelle l'étoile qui brille à notre naissance in-
flue sur notre destinée ?
LE CARACTEKE PAR L'AVENIR SELON L'ASTROLOGIE
L'Astrologie a toujours joué iin
grand l'ôle dans l'histoire dos su-
perstitions. Elle vient de loin, de
l'Egypte. Elle attire par des for-
mes scientifiques un nombre plus
considérable d'adeptes en Angle-
terre et aux Etats-Unis. En Fran-
ce, nous sommes sceptiques et nous
sourions des influences astrales,
et cependant connaître le passé,
démêler le présent, entrevoir l'a-
venir est un désir éternel.
L'Astrologie a donné lieu, en
Amérique, à des observations sur-
prenantes sur le mariage. Mrs
Helen Vail Wallace a fait une en-
quête sur les 2,000 couples mariés
à New- York, dans la période d'un
mois, en 1908 et 1909. 1181 ma-
riages se sont faits sous l'influen-
ce des divers signes du Zodiaque.
Ils se divisent en signes de Terre,
d'Air, de Feu et d'Eau. On a re-
marqué que les signes de Terre et
d'Eau sont les signes les plus sym-
pathiques, ceux qui se recherchent
et s'accordent.
Voici les tableaux que Mrs. He-
len Vail Wallace a publiés dans le
?\c)ii-Torh World; ils seront con-
Bultég avec curiosité,
290
\ 1,000 mariages (19Q8).
Taureau (Terre) .
213
Poissons (Eau) . .
198
Bélier (Feu) . .
100
Capricorne (Terre) .
189
Gémeaux (Air) . .
173
Cancer (Eau) . .
166
Vierge (Terre) .
1.56
Lion (Feu) .
147
Saaittaire (Feu) . .
147
Balance (Air) . .
143
Scorpion (Eau) . .
140
Verseau (Air) . .
139
Total. . .
2000
1.000 mariages (1909).
Capricorne (Terre) .
236
Taureau (Terre) .
231
Poissons (Eau) . .
221
Cancer (Eau) . .
175
Sartîttaire . (Yen) . .
170
Bélier (Feu) .
166
Vierge fTorre) .
1.56
TA on (Feu) . .
154
Scorpion (Eau) . .
144
Vcrscait (Air) . .
133
Gémeaux (Air) . .
110
Balance (Air) .
104
Total. . .
2000
L'ORACLE — Suite.
Ces chiffres montrent que les
mariages les plus nombreux et les
plus heureux se font entre les si-
sTies de Terre et Eau.
LA NAISSANCE ET LA DESTINEE
Nous commençons par le Bélier
qui gouverne la première des
douze divisions du Zodiaque.
LE BELIER (21 mars au 21
avril) — Sigjies de Feu sous
l'influence de la planète Mars.
Caractère : Nature intrépide,
excessive, enthousiaste, ambitieu-
se, entreprenant. — Tempérament
hardi, agité, fier, romanesque ;
imagination vive.
Esprit inventif, spéculateur, im-
pulsif, téméraire. Energie comba-
tive. Ame toujours en lutte.
Physique : Maigreur robuste,
visage allongé.
FoRTUxE : Gains par hardiesse
des entreprises.
S'élèvent par leur activité cu-
pide.
PÉRIODES IMPORTANTES : 15, 30,
40 et 60 ans.
LE TAUREAU (21 avril au 21
mai). — Signe de Terre, sous
l'influence de la planète Vénus.
Caractère : Ferme, pratique,
très endurant, fixe dans les idées,
quelquefois emporté et violent, ou
obstiné, lent et réfléchi ; amour de
la lutte mais aussi du confort.
Esprit positif et matérialiste.
Affectueux; enclin aux plaisirs.
Physique : Bonne constitution,
corps carré.
Fortune : Intuition pour le
commerce et les affaires finan-
cières. Apte à gouverner et à di-
riger • l'exploitation de mines et
de propriétés.
Périodes importantes : 16, 24,
30. 33 Sî^S-
091
LES GEMEAUX C21 mai au 21
juin). — Signe. d'Air sous l'in-
fluence de la planète Mercure.
Caractère : Esprit hésitant,
sans ordre, aimant je changement,
caractère faible. Agité et quelque
peu irritable, excessivement ner-
veux. Regrette ce qu'il a fait.
Jamais content, jamais tranquil-
le. Ne se mariera pas jeune. Faci-
lité pour l'étude. Curiosité intel-
lectuelle. Dextérité manuelle e;t
artistique.
Physique : Grand, mince; vue
perçante.
Fortune : Gains provenant
d'une série d'entreprises ou de
professions successives. Arrivent
à la fortune vers 35 ans. Leur
vie est sujette à des changements
tous les dix ans.
LE CANCER ou l'ECREVISSE
(21 juin au 21 juillet). — Signe
d'Eau, c'est-à-dire d'inconstance
et d'agitation sous l'influence
de la Lune.
Caractère : Impressionnable,
sensitif, méfiant, capricieux, ti-
mide, réservé et changeant. —
Tenace dans les désirs ; ambi-
tieux; fortement attaché au fojjer.
Léger et cependant homme de
tradition, aimant les choses du
passé. Exagéré dans ses exigen-
ces ou ses méfiances. Mariage
heureux.
Physique : Taille moyenne,
Visage rond, joues pleines, sou-
vent double menton, nez court.
Fortune : Spéculations heu-
reuses dans les biens immobiliers,
richesse dans l'âge mûr. Excelle
dans le gouvernement des affaires
publiques. La vingt-cinquième an-
née est très critique, ainsi que |g
L'ORACLE — Suite.
cinquantième et la soixante-quin-
zième année.
LE LION (21 juillet au 22 août).
— Signe de Peu, c'est-à-dire de
puissance et d'intelligence, sous
l'influence du Soleil.
Caractère : Impulsif, violent,
indiscipliné, se moquant des pré-
jugés et des menaces; instincts
matériels, amour des plaisirs ; fier,
ambitieux, idéaliste et pratique.
Aime le commandement, le tra-
vail, le foyer, la vie aux champs.
Ami sincère, noble ennemi, en-
clin au pardon. Agissant bien plus
par le cœur que par la raison.
Maître de soi-même, aimable,
sympathique, affectueux, passion-
né, compatissant, gai, quelquefois
emphatique et vantard.
Physique : Haute stature ; belles
proportions ; épaules larges ; tête
grosse et ronde.
Fortune : Conquise par le^ tra-
vail dans une profession libérale,
ou par des idées nouvelles ; direc-
teur et artiste organisateur, ex-
celle dans toutes les occupations
dérivant du plaisir des autres.
La première partie de la vie n'est
jamais aussi favorable que la se-
conde.
PÉRIODES DÉCISIVES : IQ, 38, 57.
76 ans.
LA VIERGE (22 août au 21 sep-
tembre). — Signe de la Terre
sous l'influence de la planète
Mercure.
Caractère : Nature pratique,
adroite, ingénieuse, prudente, tou-
jours prosaïque et terre à terre,
souvent difficile, irritable, ner-
veux. — McTitalité active. Esprit
pénétrant, judicieux, malin, même
rusé. Prompt à profiter de l'occa-
sion. En général, égoïste.
Physique : Taille moyenne,
corps bien proportionné, teint co-
loré. Cheveux noir,^.
Fortune : Aptitude pour les
afïaires commerciales ; réussit
plutôt en travaillant sous les or-
dres de quelqu'un ; chances de
fortune tardives. Mariage riche
mais malheureux.
Périodes emportantes : 21, 31,
41 et 50 ans.
LA BALANCE (22 septembre au
21 octobre). — Signe d'Air sous
l'influence de la planète Vénus.
Caractère : Intuitif, affable,
courtois, affectueux, habileté et
succès dans les arts. Nature équi-
librée, courageuse, entreprenante,
tenace, mais sans scrupule.
Physique : Gand, mince; che-
veux bruns, visage rond, traits
réguliers, apparence sympathique.
Fortune : Acquise par le tra-
vail. Bénéfices et succès par les
associations. Changement de for-
tune tous les huit ans.
LE SCORPION (22 octobre au
20 novembre). — Signe d'Eau
sous l'influence de la planète
Mars.
Caractère : Agressif, jaloux,
violent, indiscipliné, vindicatif,
ardent, passionné, audacieux, ru-
sé, prévoj^ant, subtil. Aimant les
louanges. Se mariera par un coup
de tête et sera malheureux.
Physique : Taille m.oyenne,
corps trapu.
Fortune : Bonnes aptitudes
executives, spécialement doué
pour la chirurgie, la chimie, la
carrière militaire. Intelligent en
affaires, sachant profiter de l'oc-
casion. Fortune peu stable.
Changement de situation tous
les quinze ans; la quarante-cin-
quième année est la plus impor-
tante.
LE SAGITTAIRE (21 novembre
au 21 décembre ~i - - V- ■■'" -'-
2n
L'ORACLE — Suite.
feu sous l'influence de la pla-
nète Jupiter.
Caractère : Idéaliste, enthou-
siaste, impulsif, entreprenant, pas-
sionné, démonstratif, gai. Esprit
vif et acéré, en rébellion contre
l'ordre existant. Fervent du plein
air, de tous les sports. Aime les
voyages, le changement. Vive
compréhension ; prompt en pa-
roles et en actions. Quoique com-
battif, généreux, humain. Instable
dans ses opinions ; superficiel dans
ses idées. Minutieux et pourtant
désordonné.
Physique : Grand, mince, mus-
culature robuste, calvitie précoce,
démarche souple et vive.
Fortune : Très favorisé par la
chance, héritages inattendus, gains
au.x loteries. Réussit en s'asso-
ciant.
PÉRIODE LA PLUS IMPORTANTE,
entre 36 et 40 ans.
LE CAPRICORNE (du 21 dé-
cembre au 21 janvier). — Signe
de Terre sous l'influence de la
planète Saturne.
Caractère : Grave, réfléchi,
austère, plutôt mélancolique. Ha-
bile à se dominer. Patient, labo-
rieux, persévérant. Esprit subtil,
ambitieux. Les utopistes, les illu-
minés, les réformateurs de reli-
gion, les anarchistes sont presque
tous nés sous le signe combatif
du Capricorne. Aptitudes pour
les sciences et les lettres ; inap-
titudes au mariage dans leur soif
de liberté et d'indépendance.
Physique : Petite taille, par-
fois osseux et maigre ; nez long.
Démarche peu élégante.
Fortune : Habileté pratique
poqr le négoce et le commerce.
Aptitudes pour la vie politique,
chances de gains par les cons-
tructions et les achats de proprié-
tés. Ne progresse qu'après la 30e
année.
LE VERSEAU (21 janvier au 21
février). — Signe d'Air sous
l'influence de la planète Sa-
turne.
Caractère : Elevé et indépen-
dant; discret, paisible, patient, fi-
dèle, humain. — Très intuitif, ima-
gination active, toujours occupé
de projets, mais manque de sens
pratique pour les réaliser. Esprit
studieux et pensif. Aime la na-
ture, la musique, les arts, la litté-
rature, le côté intellectuel et raf-
finé de la vie. Quelquefois égoïste,
vain, capricieux, enclin à exagé-
rer ou à se vanter.
Physique : Stature moyenne,
port élégant. Traits réguliers,
teint clair, sanguin.
Fortune : Se fait rarement une
position par lui-même. Richesse
par mariage ou association avec
des amis. L'avenir est assuré à
42 ans, ou jamais, la 42e année
étant la plus critique.
LES POISSONS (21 février au
21 mars). — Signe d'Eati sous
l'influence de la planète Jupi-
ter.
Caractère : S3'rnpathique, fidè-
le, dévoué, impressionnable, ai-
mable, sujet à l'inquiétude, aux
pressentiments ; craignant de ne
pas réussir, hésitant dans ses dé-
cisions et ses entreprises. Man-
que d'énergie, de courage, se
créant toujours d'imaginaires obs-
tacles. Cœur généreux, aimant à
protéger.
Physique : Taille mo3'enne ;
épaules rondes, figure bombée et
pleine, grands yeux endormis.
Fortune : Bénéfice par spécu-
lations entreprises sous le cou-
vert de la philanthropie et de la
religion. Sujet à des changements
de fortune tous les 12 ans. Epo-
ques les plus critiques : de 48 à
70 ans.
293
L'ORACLE — Suite.
LES MAINS QU'IL FAUT UNIR, OU NON *
Montre-moi ta main, je te dirai qui tu es.
A l'exclusion de Vétude des lignes, Vétude des formes de la main, —
la Chiromancie, — est devenue aujourd'hui une science d'observa-
tion comme la Graphologie. Elle peut être appelée à jouer un rôle
dans les circonstances importantes de la vie.
La Main a un caractère si nettement déterminé que son examen nous
révèle mieux les aptitudes physiques et morales d'un homme que sa phy-
sionomie habituée à tromper.
Desbarrolles affirmait que dans
sa longue carrière, le sujet sur
lequel il avait été le plus consulté
était le mariage.
Sur ce sujet qui passionne tout
le monde, nous avons demandé à
la chiromancienne universellement
connue, à l'élève de Desbarolles,
la célèbre Mme de Thèbes, une
consultation qui puisse servir de
guide à nos Lectrices et à nos
Lecteurs.
Comment faire pour bien choi-
sir la compagne de route de sa
vie, comment reconnaître la main
Deux Mains Pointues.
(Femme) (Homme)
( lêgèffeté, Inconséqueuce, prodigalité, mensonge.)
loyale, la main ferme et honnête
qui restera fidèlement dans votre
main ?
Nous laissons la parole à Mme
de Thèbes :
" La première condition avant
tout pour être heureux en mé-
nage, est de ne pas trop se res-
sembler, et pour être certain
qu'on ne se ressemble pas, il faut
préférer épouser la main qui tient
le milieu entre la sienne et son
contraire.
" Epouser une main trop dif-
férente de la sienne apporterait
de tels contrastes d'opinions, de
goijts. d'idées que fatalement la
brouille se mettrait entre les deux
époux.
" Une femme très intelligente
n'aime pas longtemps un
sot ; un homme intelligent
n'aime pas longtemps une
femme bête ; il déserte le
foyer domestique ovi il ne
trouve ni charme, ni agré-
ment.
" Combien de fois, quand
on parle de deux êtres qui,
à peine mariés, divorcent,
n'avons-nous pas entendu
dire : Ils étaient si peu faits
l'un pour l'autre I
" Comment savoir si on
est réellement fait pour
s'accorder ? C'est bien sim-
ple.
" Une main carrée ne doit
pas épouser une main poin-
tue ; une main pointue ne
épouser qu'une main co-
pcut
nique.
"Pourquoi?" direz-vous.
" Parce que la main carrée est
la raison et la main pointue la
* Reproduit de l'intéressant Almanach Hachette, en vente à la Librai-
rie Beauchemin Limitée, 79, rue Saint-Jacques, Montréal.
294
L'ORACLE — Suite.
déraison continuelle; la main car-
rée, sans indulgence, brise tout
ce qui n'est pas raison, tandis que
la main conique, indulgente, pa-
tiente, réforme et corrige.
" Or, main pointue avec main
conique, bon ménage ; — avec
main carrée, divorce.
" Au contact d'une main, l'ob-
servateur saura si vous avez
l'âme dure, la volonté autoritaire,
si vous êtes actif ou paresseux;
par la résistance de la main, par
la forme de vos doigts, il devi-
nera bien vite vos qualités et vos
défauts, la mesure de votre intel-
ligence, le sens pratique ou moral
de votre être.
" Se méfier toujours d'une main
difforme; la nature vous met elle-
même en garde : il y a chez l'in-
dividu à la main contrefaite une
tare. Lacenaire avait l'annulaire
plus court que tous les autres
doigts. Les malfaiteurs, les assas-
sins, ont, la plupart, des diffor-
mités dans les doigts.
DOIGTS LISSES ET DOIGTS NOUEUX
Les doigts lisses indiquent l'in-
vention, l'inspiration, le caprice,
le coup de tête, l'impulsion ; les
doigts noueux, la réflexion, la dé-
duction, le travail, le raisonne-
ment, la suite dans les idées.
A mesure que nous vieillis-
sons, des nœuds se forment sou-
vent à nos doigts, et nous deve-
nons assagis, nous réfléchissons
davantage.
TROIS FORMES DE MAINS
Il y a trois formes de mains:
1° La main pointue;
2° La main conique;
3° La main carrée.
La Main pointue. — Les doigts
de la main pointue donnent à
l'œil la sensation de doigts ayant
la forme de fuseau, de là le nom
de " fuselée " ; les ongles ont la
forme d'une amande; méfiez-vous
de ces ongles-là: ce sont des grif-
fes, et, c'est l'inconséquence, l'é-
tourderie, la légèreté, l'insoucian-
ce, la prodigalité, l'imagination à
la recherhe de la sensation, le
mensonge, l'indépendance du
cœur, en un mot l'inconscience.
Mariez la main pointue à la main
conique; la main carrée la tue-
rait. Les mains pointues, sont des
mains de rêveurs, d'artistes, d'i-
déalistes ; de femmes d'intérieur,
jamais; de mères de famille, oui :
pour aimer l'enfant, mais pas
pour l'élever.
La main conique ramènera la
main pointue par la douceur; la
main carrée par la dureté.
A vous de choisir.
La main pointue de femme que
nous reproduisons est celle d'une
jeune comtesse qui a divorcé trois
fois ; elle n'a que trente ans, et
elle a dévoré des millions.
La main pointue d'homme qui
lui fait pendant est celle d'Alex-
andre Dumas père ; même le
pouce est pointu. En voilà un qui
n'a pas fait mentir les aptitudes
de la main poitue : Insouciance,
générosité, prodigalités folles,
manque absolu de sens pratique.
295
L'ORACLE — Suite.
La Main conique. — Les doigts
(le la main coiiiciuc se terminent
me et l'indcpcndance personni-
fiées. Ne lui demandez pas de la
tendresse, elle peut être
bonne, mais elle ne sera
jamais sensible ni senti-
mentale, ne lui parlez pas
de choses artistiques, elle
n'v comprendrait rien. C'est
l'esprit de conduite, de jus-
tice ; elle est l'exactitude et
l'ordre.
Vous voyez, n'est-ce pas,
quel ménage feraient la
main pointue et la carrée
unies ?
\)\:\\ Mai.ns CD.M'j^i'S-
(Femme) (Homme)
( IntclIlKeiiw. coiinigo, f-uerçle, bantO.)
en forme de dés à coudre; ils j
donnent la sensation du pointu et
ils se terminent arrondis. I
Ceux qui ont le bonheur
d'avoir cette main sont les
heureux : c'est la main par-
faite au point de vue union,
parce qu'elle n'a pas l'égoïs-
mc, la rudesse de la main
carrée; c'est le tact et l'in-
telligence, c'est la diploma-
tie et l'amour de la concor-
de et de la paix, c'est la
fidélité et le devoir, c'est la
raison, l'énergie, la tendres-
se et la bonté. C'est la main
(|u'on épouse toujours, elle
s'harmonise avec la main
pointue par son indulgence
et avec la main carrée par
son tact et sa bonté.
La Main carrée. — C'est
celle du maître ; c'est la vo-
lonté, la réflexion mathé-
matique, la méthode, la ponctua-
lité, le sang-froid, le commande-
ment, l'autorité et surtout l'égoïs-
MAINS DURES,
MAINS MOLLES
La main dure indique
l'amour du mouvement, de
i'efîfort corporel, tandis que
la main molle trahit la pa-
resse, la crainte de la fatigue
physique, le penchant à la rêve-
rie.
Deux Mains cakkéks.
(Femme) (Homme)
(Sens pratique, seaitiment du devoir,
ordre, exactitude)
La main dure réussit toujours
dans la vie, surtout dans les exer-
cices physiques, ou dans les car-
29G
L'ORACLE — Suite.
rières où l'énergie et l'activité | Longs, les esprits maniaques,
sont de première utilité.
Les Ongles. — Durs, ils révèlent
la vigueur physique; mous, la fai-
blesse, le manque de volonté ;
Pointus, les ongles révèlent l'a-
mour des arts et du beau, le men-
songe ;
méticuleux, méthodiques, se noy-
ant dans les détails ;
Courts, les esprits rageurs, ma-
lins, chicaniers ;
Coniques, le sentiment du beau,
du bien, du vrai.
DERNIERS CONSEILS
Maintenant, chères lectrices, et
chers lecteurs qui avez le désir
de vous marier, songez que votre
sort est dans vos mains. N'oubliez
pas que la main conique s'accorde
avec toutes les mains et qu'elle
fait les bons ménages ; que la
main pointue est la main dange-
reuse et ne s'accorde qu'avec une
main conique. La main carrée se-
rait pour elle un marteau ou une
tenaille.
En résumé, l'union sera par-
faite en ménage si l'un des con-
joints a la main conique.
LE JEU DE COLLIN-MAILLARD
Jean-Colm-MaiHard était un guer-
rier fameux -dii pays de Liège.
On lui avait donné le nom de Mail-
lard, parce qu'il s'armait de préféren-
ce d'un maillet. Ses exploits lui mé-
ritèrent l'honneur d'être fait cheva-
lier, en 999, par Robert, roi de Frati-
ce. Dans la dernière bataille qu'il li-
vra à un certain comte de Louvain,
il eut les deux yeux crevés.
Mais, guidé par ses écuyers, il ne
cessa de se battre tant que dura l'af-
faire qui s'était engagée.
On assure que c'est â la suite de
cet événement que nos aïeux inventè-
rent, il y a de nombreux siècles, le
jeu de Colin-Maillard.
XJne citation . . . d'après Saint Luc.
— Un brave curé des environs de Liè-
ge, très connu pour sa façon d'appli-
quer des citations apostoIiq\ies aux
moindres circonstances de la vie cou-
rante, héberge des Allemands, qui ont
été avertis de l'inoffensive manie du
pasteur.
Tandis qu'ils causent avec lui, un
jeune cochon, joli comme un amour,
entre, dans la pièce où tous se trou-
vent.
— Allez, monsieur le curé, dites
quelque jose sur cette bedide animal.
Alors 'le curé, d'un ton d'apôtre :
— Il est venu parmi ses frères, et
297
ses frères no l'ont point reconnu...
(Saint Luc. verset 12.) Nous ne sa-
vons s'ils ont compris.
LE.S NÈGRES XAISSEXT-ILS NOIRS ?
Grave problème ; les nègres, en nais-
sant, sont-ils noirs ou blancs ?
Le Dr Bouchard, de Limoges, a vu
naître beaucoup de nègres, au cours
d'un séjour de deux années en Afri-
que. Il affirme dans le Centre médi-
cal que les nègres naissent blancs.
Voilà un fait intêressarift à publier-
Blancs rosés, dit textuellement le
docteur. Les nègres naissent blancs
rosés. Ils ne deviennent bruns, puis
noirs, qu'au bout de 12, 24, 48, et par-
fois 72 heures.
Jamais plus. La coloration de leur
peau n'est pas uniforme au début. El-
le commence par affecter la partie
externe des membres et le tronc.
Ainsi, contrairement à d'absurdes
légendes, on ne vient pas au monde
noir : on le devient avec le temps. Et
les nègres, au lieu de blanchir en
vieillissant, noircissent.
La science nous réserve toutes les
surprises.
* * *
Critique sévère. — Vous avez re-
marqué les dessins qui illustrent ce
livre ? Comment les trouvez-vous ?
— Hum ! ils illustrent île ilivre,
soit, mais ils n'illustreront pas leurs
auteurs.
MÉDECINE
HYGIÈNE
LA MALADIE DES SEDENTAIRES
Le diabète.
Il n'est peut-être pas de mala-
ilie plus traîtresse que le diabète.
Elle se glisse en vous, s'y ins-
talle, s'y développe sans que vous
vous en apciccvie;:, nisqu'au mo-
ment où des symptômes parfois
graves ne vous décèlent la pré-
sente de l'ennemi. Il s'agit alors
de se surveiller, de suivre un ré-
gime approprié et de faire suffi-
samment d'exercice pour faire dis-
paraître jusqu'au dernier vestige
de ce sucre malfaisant qui est l'in-
dice certain de l'existence du dia-
bète.
Vous êtes fort, vous êtes gros.
ATagnifique appétit, belle mine.
Vos amis vo'cnt en vous le type
(le l'homme bien portant, et vous
ne les démentez pas- Au fond,
ils vous envient, et vous pensez
qu'ils n'ont pas tort.
Vous avez pourtant, comme
tout le monde, vos petites misères.
Quelques démangeaisons peut-être,
des crampes, la vue qui baisse un
peu, des bobos, parfois, furoncles,
plaies longues à se fermer, des
dents qui s'ébranlent, des fai-
blesses inexplicables. Il faut que
votre femme insiste pour que
vous consentiez à aller trouver le
médecin... Et vous rentrez de
chez lui un peu pâle, inquiet, dis-
posé à mal accueillir l'ami qui
viendra vous servir ses plaisan-
teries coutumières. C'est que le
médecin vous aura simplement
dit, après sa consultation, que
vous étiez menacé de diabète, si-
non même tout à fait diabétique.
Eh bien ! vous pourrez vous en
tenir là, conserver votre belle al-
I lure. bien manger, bien boire, et
ne ressentir que par intermit-
' tcnces les petites misères qui vous
I ont décidé à aller voir l'homme
I de l'art. C'est là le diabète du
riche, de l'arthritique, du rhuma-
! t'sant, du goutteux. Ce qui ne
I veut pas dire qu'il ne puisse se
compliquer, s'accentuer, se trans-
former plus ou moins vite en
" diabète maigre," la maladie con-
somptive qui mène à la mort
après vous avoir fait descendre
tous les degrés de la déchéance
physiologique, c'est-à-dire le dia-
bète du pauvre.
Le vrai diabétique n'est plus un
infirme, c'est un vrai et grand ma-
lade. Ce n'est point qu'il perde
l'appétit. Au contraire, il mange
avec gloutonnerie, et surtout boit
d'effrayante manière. Alors, fa-
talement, et si l'on n'y met bon
ordre, le grand diabétique mai-
grit, s'étiole, se consume jusqu'à
la cachexie et à la mort. Heu-
reux encore si la néalbinurique
ou des infections graves, érysi-
pèle, anthrax, gangrène, pneumo-
nie, tuberculose surtout, ne vien-
nent pas hâter sa fin. Heureux
surtout s'il ne perd pas complète-
ment la vue.
S'il est beaucoup de diabétiques
qui ignorent leur diabète, on en
298
MEDEpiNE ET HYGIENE — Suite.
voit d'autres par contre qui le
connaissent trop, et dont il fait
la ruine physique et le désespoir.
C'est leur faute, quelquefois. Ils
ont trop aimé la bonne chère, les
boissons fermentées, trop peu l'ex-
ercice. Mais souvent ils n'y peu-
vent rien, le dial -te étant un mal
manifestement héréditaire. N'a-t-
on pas même prétendu depuis
quelques années, sans preuves
très convaincantes, il est vrai,
qu'il était contagieux ?
D'où vient le diabète ?
D'oîi vient-il? Il y a bien dix
théories qui l'expliquent, mais au-
cune n'est pleinement satisfai-
sante. Il est bien probaTjle, au
fond, qu'on reconnaît plusieurs
causes, parfois une suractivité
fonctionnelle du foie, qui produit
et emmagasine le sucre, ce mer-
veilleux aliment qui brûle dans
nos muscles pour y fabriquer de
l'énergie: parfois un défaut de
destruction du sucre, parfois peut-
être ces deux causes.
Quoi qu'il en soit, à l'état nor-
mal, le sucre ne doit pas exister
dans le sang, et dans l'urine à
plus forte raison. Surproduction
ou défaut de consommation, l'or-
ganisme, chez le diabétique, a
beaucoup plus de sucre qu'il ne
lui en faut, et il s'agit de dimi-
nuer la production de ce sucre,
dans la mesure du possible.
Un régime à suivre.
D'abord il est tout indiqué de
rayer le sucre de l'alimentation
et pour cela d'en proscrire les fé-
culents. Parmi les aliments ren-
fermant des fécuhnts il faut pla-
cer en première ligne le pain.
Quand nous mangeons une livre
de pain par jour, c'est onze onces
de sucre que notre organisme
fabrique; la betterave elle-même
n'en fournit pas autant aux raffi-
neurs. Que le pain soit rassis,
grillé, rôti, le diabétique doit s'en
abstenir. Mais, par quoi, hélas !
le remplacer; la pomme de terre,
permise, mais discutée, ne rem-
place pas cet aliment.
Reste aux pauvres diabétiques,
qui n'ont même plus de pain ordi-
naire à manger, la ressource de
recourir aux pains spéciaux que
la science a créés pour eux. Par-
mi ceux qui ont fait leurs preuves
et qui ont donné des résultats cer-
tains, nous pouvons citer les pro-
duits fabriqués par la Société
" l'Aliment Essentiel ", à Nan-
terre, le pain de gluten Heude-
bert et les biscottes de pain Es-
sentiel. Le premier, ne contenant
pas d'amidon et chargé d'alcalins,
non seulement ne contribue pas à
former de sucre dans l'organis-
me, mais même aide à sa dispari-
tion rapide, les biscottes de pain
Essentiel, qui pèsent chacune une
demi-once, ce qui permet de doser
exactement la quantité à absor-
ber, sont destinées à remplacer le
pain ordinaire pour les diabéti-
ques qui n'ont plus ou peu de
sucre dans les urines.
On emploiera dans la cuisine du
diabétique pour les roux, sauces
et potages, au lieu de farine or-
dinaire, productrice de sucre, la
farine Surazotée au gluten de
Heudebert qui permettra aux gly-
cosuriques d'avoir une cuisine
comme tout le monde, sans souf-
frir du régime imposé.
DONNER DU GOUT AU BLE D'INDE NOUVEAU. — Quand on le
fait bouiillir sur l'épi, mettre dans l'eau une tasse de lait et une cuillerée
à thé de sucre. Cela lui dorme une saveur excellente.
299
MEDECINE ET HYGIENE Suite.
AHitteiits interdits
Potage aux pâtes, pa-!
nades, l)ouillies.
l'cculents (riz, lentil-
les, lu ricots, carot-
tes, raves, navets). '
Hctteravcs, asperges,'
tomates.
î'riiits fsurloitt rai-
sins et cerises).
Iluitres.
Sucre, i)âti'^''''> r'^"'-
fiturcs.
Lait.
Pain. I
Bière, alcool. '
■ .aliments autorisés
Pomme de terre (le
moins riche des fé-
cillents en sucre). '
Fruits cuits ou pc-j
elles, abricots, o-
ranges.
Viandes KrilU'cs r>u
rôties. |
PrfJtnaRes. '
l'.iin de tilutcn "ITcu-
dehert''. Pain " Es-
sent'el " en bistot-
tes deK- once chac.:
Vin. I
Aliments recomman-
dés.
Juliennes, potages
gras. Farine sura-
zotée Heudebert.
Graisse, fnie gras,
beurre, crème, hui-
le de fo'e de mo-
rue.
I.cçunics verts.
Pain de gluten Heu-
debert.
P»>issons. moules,
irrust-Tcés.
Saccharine (pour su-
crer).
Œufs, képhir.
Thé, café.
Pc l'cxcrciiC surtout.
Mais le régime alimentaire, s'il
est l'essentiel, n'est pas le tout. Le
diabétique doit se livrer à un ex-
ercice modéré, marcher après ses
repas ou remplacer la marche par
la gymnastique, la méca.nothérapie,
l'escrime. Il doit éviter les fati-
gues, le surmenage, les émotions.
Il doit activer ses échanges par
des frictions, des massages, l'hy-
ilrotbérapie, une scrupuleuse pro-
preté qui préviendra du même
coup les infections superficielles
de la peau.
Enfin, le diabétique ne doit pas
être ennemi des drogues bien ma-
niées, il s'en faut. Il est quatre
médicaments qui dominent toute
la thérapeutique du diabète, et qui,
bien employés, rigoureusement al-
ternés, précédés et suivis de pé-
riodes de repos, donnent des ré-
sultats admirables : le bicarbo-
nate de soude, l'opium, l'arsenic,
l'antipyrine. Le premier est l'ami
du diabétique arthritique, qui se
trouve si bien des cures à Vichy:
il régularise ses digestions et fa-
vorise ses oxydations. L'arsenic,
connue riuiile de foie de morue,
permet au diabétique maigre d'en-
graisser et de lutter plus effica-
cement contre la phtisie, mena-
çante. L'opium, l'antipyrine sur-
tout modèrent les échanges nutri-
tifs et diminuent la glycocurie
dans des proportions quelquefois
stupéfiantes.
Le sucre gcticratcur d'Energie.
Le sucre est générateur d'éner-
gie ; quand il ne reste pas en nous
pour la fournir à nos muscles,
c'est notre volonté, c'est notre ré-
sistance, ce sont nos facultés d'ef-
fort qui coulent avec lui, comme
le sang d'une veine béante. On
doit dire, on doit répéter au ma-
lade qu'il dépend très souvent de
lui d'empêcher cette source de
s'ouvrir plus large, d'arriver à vi-
vre d'une vie à peu près normale,
ou même de guérir tout à fait.
iEcouter les conseils de son mé-
decin, suivre scrupuleusement son
régime, voilà, pour l'homme à l'u-
rine sucrée, la fin même de la
sagesse.
300
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
L'OBSEDANTE MIGRAINE
.«■^?^-, /"" , '^.^^'"^ ^^''^^^' P'"« simple, plus répandue, plus déprimante et
annihilante: il n'ci est pas surtout que l'on invoque davantage et plus s<m-
graine. Rien n'est plus mexact. La migraine est une maladie Men définie.
La migraine se caractérise par
des accès qui se reproduisent à
intervalles tantôt rares, tantôt fré-
quents. Une période de malaises
précède le début
de la crise ; aussi
1 e s migraineux
savent - ils bien,
le plus souvent,
prévoir le retour
de leur pénible
affection.
Ils se sentent
désorientés, ahu-
ris, légèrement
anxieux ou dé-
primés ; l'odorat,
la vue, l'ouïe
sont parfois trou-
blés. Au réveil ou
dans la matinée,
le malade sent
un point doulou-
reux sur le front,
au - dessus d'un
œil, ou près de l'une
des tempes : c'est la
" pointe ", la douleur
LE CALVAIRE DU MIGRAINEUX
que tentative de parole; la lu-
mière vive devient insupportable.
Le migraineux contracte sou-
vent l'un de ses sour-
cils d'une manière ca-
r a c t é r i s t i q'u e.
Parfois la dou-
leur devient si
intense qu'il a la
sensation qu'on
lui brise le crâ-
ne. Au bout de
quelques heures,
cette douleur
s'atténue ; elle
fait place à une
sorte d'hébétude, de
somnolence. C'est à
ce moment que le
repos au lit termine
la crise qui peut ex-
ceptionnellement du-
rer quarante-huit
heures. Dans la
migraine ophtal-
mique, il faut a-
jouter a ces
,, - Localisation de la migraine S3'niptÔmes des
augmente, S étend ; c est (sur un œil ou sur l'autre), sortes d'éblouis
une sensation de lour- du " casque " neurasthénique céments trèc ra
deur, dans toute la par- ^* ^^^ P'''^*^ névralgiques.
tie de la tête qui se
trouve au-dessus de l'un
des yeux ; en même
temps s'éveillent de pénibles ma-
laises dans la région de l'estomac :
dégoijts des aliments, nausées,
parfois vomissements. La douleur
s'exagère, à chaque bruit, à cha-
sements très ca-
ractéristiques.
Les neurasthé-
niques souffrent
aussi d'une douleur de tête trop
souvent confondue avec la migrai-
ne : la "céphalée neurasthénique";
elle pèse "comme un casque" sur
la tête atteignant les tempes, l'oc-
ciput et le sommet du crâne.
LE MECANISME DE LA MIGRAINE
La migraine provient probable-
ment de modifications dans la cir-
culation sanguine des méninges
ou enveloppes du cerveau sensi-
bilisées par des nerfs très déli-
cats, dont l'origine est dans le
bulbe, dans le voisinage des
301
points de départ des nerfs de
l'estomac, avec lesquels ils sont
encore reliés par le S3-stème sym-
pathique. Ce fait expliquerait la
constance des troubles gastriques
dans la simple migraine.
ICEDECINE ET HYGIENE — Suite.
La migraine est surtout fré-
quente chez les arthritiques ner-
veux, constipés, sédentaires à ré-
gime carné.
Pour éviter la migraine, s'abs-
tenir d'alcool, de tabac, de gibier
faisandé, manger des viandeâ avec
modération ; éviter les endroits
où l'atmosphère n'est point re-
nouvelée, fuir les émotions, les
ennuis, le surmenage, l'oisiveté,
la sédentarité; s'efforcer de pren-
dre régulièrement, en plein air,
un exercice modéré.
Quand la migraine s'annonce,
fuir le bruit et les préoccupa-
tions ; rechercher le calme et
l'obscurité.
On peut faire usage de cachets
contenant un centigramme de ca-
féine pour trente centigrammes
d'antipyrine. Ne pas prendre plus
de deux de ces cachets.
User de laxatifs et, au besoin,
prendre une purgation ou des la-
vements, mais ne pas oublier que
les purgations répétées consti-
pent.
LA PARALYSIE INFANTILE
Le fléau est-il à craindre au Canada ? — Les combats livrés
par la science au terrible mal.
La paralysie infantile, devenue
la terreur de toutes les mères, a
maintenant pour de bon fait son
apparition au Canada, et i' y a
tout lieu d'en redouter les multi-
ples attaques insidieuses l'été pro-
chain, à l'époque des grandes cha-
leurs.
A New-York, où le fléau a sévi
avec intensité durant tant de mois,
les chitTres de la mortalité ont
commencé à baisser avec la venue
des premiers temps frais ce qui
nous porte à croire que le Canada,
avec son hiver si rigoureux et fa-
tal à toutes sortes de m'^robes,
n'a rien à redouter d'ici quelque
temps de ce terrible mal. Mais en
sera-t-il toujours ainsi ? Instruits
par l'expérience de la (grande ville
américaine, nous devrions, si nous
le voulons, pouvoir nous assurer
en grande partie l'immunité, car si
la paralysie infantile este tou-
jours un mal infiniment mystéri-
eux et redoutable, du moins la
science a maintenant réussi h com-
battre ce ma,l à ses sources mê-
mes, sans compter que les mesures
préventives, c'est-à-dire hygiéni-
ques, continuent plus que jamais
à jouer ici le grand rôle.
La science a fini par savoir que
ce qui était bon pour la variole
l'était également, pour toutes es-
pèces de maladies, dont le sang
est le véhicule. Bien plus, elle a
pris les artères comme simple
champ de culture, pour accoutu-
mer à la servitude des microbes
qui opèrent ailleurs que dans le
sang. Ainsi, dans la paralysie in-
fantile, le perfide bacille habite la
.moelle épinière, région sacrée où
la moindre intrusion est une ten-
tative peut-être mortelle.
On sait que la science a déjà,
depuis bon nombre d'années, trou-
vé le moyen de triompher de l'a-
taxie locomotrice par des pulvéri-
sations si subtiles qu'elles pénè-
trent la cloison de la colonne ver-
tébrale pour atteindre la moelle
même, siège de la maladie. Dès
lors, s'est-on dit, pourquoi des re-
cherches directes, par injections,
sur le microbe de la paralysie in-
fantile, ne réussiraient-elles pas à
s'en rendre maîtres ? De là, à son-
ger h. découvrir le sérum typique
qui assurerait le salut, il n'y avait
pas loin.
Déjà en 1910, le médecin fran-
çais Netter, avait pu démontrer,
302
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
en laboratoire, la possibilité de
neutraliser le virus enflammant la
moelle épinière en pratiquant, sur
un sujet paralysé, une injection
de sang provenant d'un ancien ma-
lade guéri. Il put le rétablir en
quelques jours. C'était, tout sim-
plement, le principe appliqué aux
autres maladies infectieuses, telles
que la diphtérie, les fièvres typhoï-
des, etc.
Il y a, sans doute, cette ob-
jection que le microbe de la para-
lysie éta,nt fixé d ns la moelle épi-
nière, les risques sont que le sang
n'en reçoive pas suffisamment
pour fournir un sérum efficace.
C'est alors qu'on s'est demandé
pourquoi le petit malade ne pour-
rait pas, dans les cas d'une rapidi-
té foudroyante, former lui-même
son propre contre-poison ; ce que
nos lecteurs vont facilement m-
prendre, malgré l'aridité d'une dé-
monstration purement médicale.
Le but à atteindre suppléera au
défaut d'intérêt.
Le corps humain, on le sait, est
un champ de combat continuel en-
tre les bons et les mauvais micro-
bes. C'est surtout le sang qui est
le siège des opérations. Si les glo-
bules rouges sont le principe de la
vie, les globules blancs en sont les
gardiens. Ces derniers sont dis-
tribués tout le long des artères,
comme, dans les villes, la police
qui arrête les malfaiteurs, les ivro-
gnes, les filous et tous ceux qui ne
sont pas à leur place. Les globu-
les blancs entourent le germe nui-
sible, le chargent de chaînes et le
rendent inoô'ensif, quelquefois
après un combat acharné, dont
l'homme a toujours connaissance.
Chaque accès de fièvre est un gage
de salut, la transmission d'une
bonne nouvelle. Ce sont les glo-
bules blancs qui livrent une ba-
taille aux intrus entrés dans la
place. Presque toujours, ils sont
en nombre suffisant pour dompter
l'eiHiemi; mais, si les envahisseurs
303
sont trop nombreux, ils réduisent
la police sanguine à l'impuissance
et saccagent à la prussienne la
structure humaine, fcJi la force vi-
tale du patient est suffisante, les
globules blancs ont le temps de se
multiplier, après des semaines et
même des mois, et finissent par
remettre à la raison les agres-
seurs, qu'ils pénètrent de leur f>s-
sence même. Ils ne l'ont ni dé-
truit, ni expulsé ; mais, ils l'ont
civilisé, dans ce sens que chaque
être virulent est accompagné d'un
agent curatif, qui, non seulement
le rend anodin, mais qui est prêt
à s'élancer sur les nouveaux venus.
La nature, qui n est rien autre
chose que l'agencement providen-
tiel, ramène toujours l'ordre à cô-
té du désordre, et suscite des corps
résistants, avec la patience de
l'ouvrier qui produit la brique ré-
fractaire ou le verre non conduc-
teur. C'est ce qu'on appelle l'im-
munité ou l'immunisation. Une
personne, par exemple, qui a eu la
petite vérole, est, à peu près, sûre
de ne plus l'attraper, parce qu'elle
a dans son sang une police dégui-
sée en bacciles varioliques devenus
détectives et tueurs de microbes,
par les globules blancs qu'ils sont
obligés de porter comme pai'asites.
Un semblable phénomène se pro-
duit lorsqu'on inocule dans un
sang pur, exposé à l'infection,
quelques-uns de ces bacilles déjà
soumis à l'esclavage, et qui, pen-
dant une dizaine d'années, font,
dans le liquide vital, l'office de po-
liciers, en transportant sur son
propre dos le contre-poison voulu.
C'est ce qu'on appelle la vaccina-
tion.
Mais, objeetera-t-on, il y a loin
de la vaccination, qui se pratique
à découvert sur le bras, et pour
ainsi dire sans danger aucun, à
une opération aussi délicate que
celle consistant à injecter un li-
quide dans le réseau enchevêtré
de la moelle épinière.
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
Eu ellet, il faut iiatuiL'llemont
ici la iiiaju d'un expert pour lia-
barder iiiêuie la plua liiie puuctioii
du la culouno vertébrale, parte que
la moiudru déviation peut enlrai-
iier une paralysie incurable. L'é-
pine dorsale est le fourreau des
nerfs, conune ces gros câbles en
plomb que nous voyons sur les po-
teaux des rues, et qui renferment
cent lils téléphoniques. Il faut
donc tuer le microbe dans cette
forteresse presque inaccessible,
pour faire disparaître la pression,
cause de tout le désordre. .Si vous
avez sous la main lo sérum tiré
il'un malade rétabli, vous pouvez,
sans doute, l'administrer au petit
patient menacé de mort; mais, si
les délais le permettent, il est in-
riniment plus siir de faire ce sé-
rum à même le patient, de la ma-
nière suivante.
La colonne vertébrale est for-
mée do trente-deux sections, divi-
sées en trois régions: la région
cervicale, appai tenant au domai-
ne du cerveau, la région dorsale,
qui s'étend du cou aux reins, la
région lombaire n'en compte que
cinq. C'est entre la 3&me et la
4ème vertèbre lombaires, ou la
22ème et la 23ème en partant du
cerveau, qu'il faut faire passer
une aiguille il travers la dure-mère
Cl, la loile u araignée qui la tapis-
se, alin d atteinurc le nuide spinal,
ou sont les microbes. C'est une
aiguille creuse, fermée par un ob-
turateur ou corps mobile. On ex-
trait une once ou deux du liuuide,
qui contient du sel minéral, Ue
1 albumine, du sucre, puis de très
petits caillaux (grumeaux), où se
loge le microbe. Le médecin arrê-
te la ponction quand il juge sufli-
sante ia quantité de grumeau.x ob-
tenus, et il injecte immédiatemenlt
ce liquide dans le muscle de la
cuisse de son malade, alin que les
microbes recueillis rencontrent
dans le sang les globules blancs ou
les corps réfractaires capables de
i(j neutraliser. Après le laps de
temps nécessaire au combat, l'opé-
rateur retire de son patient une
cliopine de sang, qu'il laisse -epo-
ser jusqu'à ce qu il croie l'heure
arrivée de le considérer comme sé-
rum. C'est ce sérupi qu'il injecte
dans l'épine dorsale de la même
manière qu'il avait extrait le pre-
mier fluide.
Il a lâché ses chiens de chasse
parmi les bêtes :\ détruire. Mais,
il faudra plusieurs injections
avant que les traqucurs ne soient
en force. •■ |
aUELQUES INSECTES NUISIBLES
COMMENT LES COilBATTRE.
Je ne surprendrai personne en
disant que les insectes viennent
nous attaquer jusque dans nos de-
meures. Blattes (coquerelles) et
punaises, sont universellement
connues. Si ces insectes n'offrent
d'autres inconvénients que d'être
dégoûtants et de nous incommoder
parfois outre mesure, il en est
d'autres qui peuvent causer de sé-
rieux dommages en s'attaquant à
nos vêtements, laine et fourrure,
â nos tapis, et même à nos ali-
ments. Nous allons donc en faire
une revue succincte.
304
Blattes. — Blatella germanica.
Lin. C'est sous le nom vulgaire de
■' coquerelles ", probablement déri-
vé de l'anglais " cockroacli ", que
ces insectes sont connus dans no-
province. En France on les appel-
le " Kankrelats ", " kakerlacs ",
'' cafards " " ravets ", etc. Ils ont
pour caractères essentiels: des an-
tennes très longues, des pattes
propres à la course, un abdomen
terminé par deux courts appen-
dices, des élytres larges, minces,
croisés horizontaux. Quoique pour-
vois d'ailes, à l'état adulte, ils vo-
lent très peu, mais courent la nuit
avec une grande agilité. Le jour,
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
ils se tiennent cachés dans les fis-
sures des boiseries, sous les pa-
piers des murs, entre les plan-
chers, dans les armoires, etc.
Au contraire du plus grand
nombre des autres insectes, les
blattes à l'état de larve ne diffè-
rent que très peu des blattes à
l'état parfait; elles sont plus pe-
tites et les ailes font défaut; à
part cela, ces insectes, à l'état
de larve, ont les mêmes formes t
les mêmes habitudes. Les blattes
sont très prolifiques, ce qui expli-
que leur grand développement en
peu de semaines, dans les maisons
qu'elles ont envahies. La chaleur
et l'humidité les attirent ; aussi
recherchent-elles de préférence les
cuisines; d'autant plus qu'elles y
trouvent plus facilement leur
nourriture. Elles ne font pas la
fine bouche et tout ce qui leur
tombe sous la dent, si je puis dii-e,
fait leurs délices. Il est assez dif-
ficile de les déloger d'une maison
une fois qu'elles y sont introdui-
tes.
Moyens de lutte. — Une grande
propreté est le meilleur préventif.
Ces insectes n'auront jamais la
tentation de venir élire domicile
dans des armoires bien nettes, où
toute chose est à sa place, où les
aliments sont soigneusement ren-
fermés dans des ustensiles bien
clos.
Mais il peut arriver que la mai-
son nouvellement acquise ou nou-
vellement louée, soit infestée par
ces petits animaux. La première
chose à faire, en ce cas, c'est un
nettoyage complet de toutes les
pièces. Renouvelez même, si vous
le pouvez, le papier des murs, sur-
tout dans la cuisine; vous porte-
rez une attention toute spéciale
aux armoires; pendant quelqvies
semaines laissez-en les portes tou-
tes grandes ouvertes poui- que l'air
et la lumière, ces deux ennemis
naturels des blattes, y pénètrent
librement. Ayez soin aussi de souf-
.305
fier à profusion de la poudre insec-
ticide dans les fentes des boise-
ries, dans les crevasses des murs,
entre les joints des planchers, en
un mot dans tout ce qui peut cons-
tituer un abri à ces insectes. Vous
pourriez aussi répandre de bonne
heure, le soir, près des endroits où
les blattes paraissent venir en
plus grand nombre, du borax en
poudre, mélangé avec du chocolat
sucré, ou encore, de la poudre de
pyrèthre à la place du borax; le
lendemain vous n'aurez qu'à ba-
layer et à brûler le tout.
En outre, si votre désir de vous
débarrasser de cette sale engeance
est très grand, vous y réussirez
plus vite en tendant des pièges.
Le plus simple, et le plus sûr, est
peut-être celui-ci: prenez une boîte
de bois; percez plusieurs trous
sur les côtés près de la base; ayez
soin de fixer à l'intérieur, de pe-
tites planchettes, près des parois,
de façon à former des abris aux
insectes qui se glisseront entre
ces planchettes et la paroi ; le
soir mettez un appât dans la boîte,
restes de légumes, fromage, n'im-
porte quoi, et placez cette boîte
dans l'endroit préféré des blattes.
Le lendemain matin, plongez le
piège dans de l'eau bouillante.
Vous serez surpris de la quantité
d'insectes que vous arriverez à
tuer de cette façon.
Fourmis. — Ces petits êtres ac-
tifs et remuants, assez générale-
ment connus dans nos campagnes
sous le nom de " frémilles ", ne
sont guère nuisibles, dans notre
province, que dans les maisons et
les boulangeries. Je n'en connais
pas qui soient réellement domma-
geables aux plantes, bien que. dans
certaines contrées, ils constituent
parfois un véritable fléau pour
l'horticulteur.
L'histoire naturelle des fourmis
est d'un intérêt captivant ; elle
s'approche même du merveilleux.
Des volumes ont été écrits sur ces
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
petits animaux. L'espace ne me
permet pas de rappeler ici, même
en abrégé, ce qu'en ont dit les en-
tomologistes. L'important, d'ail-
leurs, c'est d'indiquer à ceux qui
en sont incommodés, le meilleur
moyen de se débarrasser de leur
présence, ce qui n'est pas toujours
facile, si l'on ne parvient à décou-
vrir le nid où se trouvent les fe-
melles et les larves. Seules les ou-
vrières font des incursions dans
les maisons; or, la destruction de
ces ouvrières ne peut que dimi-
nuer le nombre, mais non enrayer
lo fléau.
Moyens de lutte. — En général,
la seule chose à faire, c'est d'évi-
ter de laisser à la portée de ces
insectes ce qui peut les attirer. Ils
sont particulièrement friands de
ce qui est sucré: ayez soin de fer-
mer hermétiquement les sucriers,
les pots de confitures, etc. En ou-
tre, il est bon de leur tendre des
pièges. Le meilleur est celui qui
consiste à tremper une éponge
dans de l'eau sucrée, la bien tor-
dre, y faire adhérer du sucre en
poudre ou en grain; disposez cette
éponge dans une assiette ou une
lèchefritte, dans l'endroit qui
semble le plus à proximité du nid;
de temps à autre, jetez de l'eau
bouillante sur l'éponge et renou-
velez la provision de sucre. Au
bout de quelques jours, le peu de
fourmis qui restera ne saura cons-
tituer de graves inconvénients.
Si vous parvenez a découvrir le
nid, vous le détruirez facilement
avec de l'eau bouillante ou avec
une peu de bisulphure de carbone
répandu sur le nid que vous cou-
vrez ensuite d'une boîte. îs'oubliez
pas que les vapeurs du bisulphure
de carbone sont enflammables ;
évitez d'en approcher aucune flam-
me.
Punaises des lits. (Cimex lectu-
larius, Linn.). — Je fais grflce de
la description; je la crois inutile;
et j'arrive immédiatement aux
moyens de destruction.
Moyens de lutte. — Il peut ar-
river, là même où règne la plus
grande propreté, que les punaises
fassent leur apparition dans une
uno chambre. Une femelle venue
on ne sait d'où, a pondu ses œufs
dans le sommier ou dans les joints
de la couchette. Les œufs éclosent.
Quand on s'aperroit de l'invasion,
les petites punaises sont déjii nom-
breuses et très alertes. Ne perdez
pas une minute. Sortez lits et
matelas et soumettez-les à un
époussettago consciencieux ; chan-
gez les draps et les couvertures et
ébouillantez ceux qui ont servi.
Démontez la couchette, visitez soi-
gneusement le sommier; poursui-
vez l'ennemi microscopique dans
ses derniers retranchements. En-
suite appliquer au pinceau une
coucho de benzine ou de pétrole
partout où les insectes peuvent se
réfugier. Surveillez attentivement
votre lit aussi longtemps que vous
n'aurez pas la certitude d'avoir
exterminé les punaises jusqu'à la
dernière.
Les punaises sont comme lefi
blattes (coquerellca) ; elles se dé-
veloppent surtout dans les mai-
sons où les questions de propreté
et d'hygiène sont inconnues ou
laissées de côté. A la suite d'un
déménagement et d'un changement
de résidence, on est exposé à aller
demeurer dans une maison infes-
tée par les punaises. Elles y sont
en tel nombre, qu'elles ont envahi
toutes les pièces; on en trouve en-
dessous des boiseries, sous le papier
des murs .dans les crevasses, dans
les fissures, partout. Soyez coura-
geuse, brave ménagère, et ne vous
découragez pas, car vous pouvez
d'un seul coup détruire toute cette
vermine. C'est le cas cependant
de dire: " Aux grands maux les
grands remèdes ! " Fermez le plus
hermétiquement possible toutes
les ouvertures; dans la pièce, dé-
306
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
posez lin vase en fer ou en terre
cuite contenant environ une demi-
livre de soufre en poudre. Mettez
le feu au soufre, en ayant soin de
ne pas respirer les vapeurs qui
s'en dégagent, et fermez la porte
après vous. Si cette porte ne fer-
me pas juste, bouchez les ouver-
tures en y collant une bande de
papier. Au bout de vingt-quatre
heures ouvrez, en prenant bien
garde aux émanations de soufre.
Laissez aérer parfaitement la piè-
ce. Répétez ce soufrage une secon-
de fois au besoin. Faites ainsi
pour chaque pièce de la maison.
Vous serez complètement débar-
rassé des punaises que vous aurez
tuées partout où elles auraient pu
se dérober.
Il n'est pas très facile de délo-
ger les punaises d'un meuble
qu'elles ont envahi, chaise rem-
bourrée, sofa, lit, etc. Le moyen
le plus sûr, le plus rapide et le
plus facile, est de soumettre le
meuble aux vapeurs de soufre.
Pour cela vous utilisez une pièce
et vous faites comme je viens de
vous dire.
Puces. — Les puces qui causent
ordinairement le plus d'ennuis
sont celles qui s'attaquent aux
chiens et aux chats. Les œufs de
ces insectes sont déposés da s les
paillassons ou sur les tapis où se
couchent ces animaux domesti-
ques.
Moyens de destruction, — Le
meilleur préventif est la propreté.
Si chiens et chats sont tenus pro-
pres, ils sont peu exposés à avoir
des puces. Il faut tenir propres
aussi les endroits oil ils se cou-
chent, ayant soin de changer sou-
vent le paillasson.
Le meilleur moyen de débarras-
ser ces animaux de leurs puces
est de bien frotter leur poil avec
une poudre de pyrêthre fraîche et
pure. On place l'animal sur une
grande feuille de papier ou da
toile sur laquelle tombent les pu
307
ces paralysées que l'on jette en-
suite au feu. Cette poudre de py-
rèthre n'est effective que si elle est
fraîche et renfermée dans un vase
bien clos. Elle n'est poison ni pour
l'homme ni pour les animaux.
Mouches domestiques. — {Mus-
ca dom est ica), 1.1X111. L'expérience
a prouvé que les mouches des mai-
sons sont les meilleurs véhicules
des maladies infectieuses et conta-
gieuses. Elles vont se poser sur
toutes les saletés qu'elles rencon-
trent, et c'est ainsi qu'elle-' trans-
portent les germes des maladies,
fièvres typhoïdes, maladies intes-
tinales des enfants, etc. Pour s'en
convaincre, il suffit de savoir que
toutes ces mouches qui vivent dans
nos maisons ont grandi à l'état de
larves et se sont transformées à
l'intérieur des saletés les plus
nauséabondes. C'est souvent dans
le fumier de cheval qu'elles se re-
produisent et là est l'explication
pourquoi elles sont si nombreuses
autour des écuries et des étables.
Cependant cette préférence pour
le fumier ne l'empêche pas de se
développer ailleurs ; de fait pres-
que toutes les matières végétales
ou animales en décomposition lui
sont bonnes, dans certaines con-
ditions de température et d'hu-
midité. La prolixité de cette es-
pèce est telle que l'on a calculé
que si la descendance d'une seule
femelle n'était enrayée d'aucune
manière, les mouches qui en ré-
sulteraient rempliraient dans l'es-
pace d'une seule saison une éten-
due d'environ 250,000 pieds cubes.
La larve est généralement bien
connue sous le nom d'asticot. La
durée de la vie larvaire varie se-
lon les conditions de la tempéra-
ture ; la moyenne est peut-être de
sept à huit jours.
Moyens de destruction. — La
première chose consiste à ne souf-
frir aucune malpropreté dans le
voisinage de la maison. Il est pres-
que inutile de faire la guerre aux
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
mouches si l'on ne couiinciicc par
un nettoyage complet des lieux.
Nous nous rappelons que certain
maire de la grande villu de Mont-
réal avait juré, avec raison, une
haine mortelle à ces insectes: 3'il
avait ordonné le nettoyage des
ruelles de la métropolo, sa cam-
pagne de destruction a\irait eu un
meilleur succès. 11 faut donc avoir
soin do brfller les dC-chets et de
tenir le funiior dans des l)OÎtes clo-
ses, afin que les mouches n'aillent
pas y dr'jjoser leurs œufs. Quand
tous les moyens préventifs ont et*'
suivis, il devient facile de se dé-
barrasser des mouches qui s'in-
troduisent dans les maisons. Em-
ployez de préférence les toiles mé-
talliques ou autres pour leur fer-
mer l'entrée do la maison. N'allez
pas sous ])rét4'xte de tenir les en-
fants îl l'abri de l'atteinte dos
mouches, les condamner à l'obs-
curité: n'oubliez pas qu'il faut ft
l'enfant comme il la plante de la
clarté et de l'air pur pour gran-
dir. Les papiers attrapo-mouehcs
(tanglo foot), les poisons, etc..
auront vite raison do celles qui
auront réussi à s'introduire dans
une pi?co.
Moustiques. (Culex app.). — Le
" maringouin " (mosquito des An-
glais) est la terreur de certaines
campagnes ; c'est le trouble-fête
de la villégiature; c'est l'ennemi
microscopique qui rend presque
impossible le repos du soir sur la
véranda ou sur le portique. Et ce-
pendant, si chacun le voulait, cet
ennemi serait vite réduit à l'im-
puissance.
Ceux qui conservent des barils
sous le dalot du toit, îl la campa-
gne, ne sont pas sans connaître
ces petits animaux qui y pullulent
pendant tout l'été; on les appelle
vulgairement " lève-cul ". Ces lève-
cul ne sont autre chose que les lar-
ves des maringouins. On y peut
voir les deux formes, la larve et la
nymphe, l'une mince, allongée
avec de petites touffes de poils,
l'autre avec un fort dévelopiH'ment
de la partie antérieure. L'une pour
respirer présente à la surface de
l'eau l'extrémité de son alnlomen,
d'où le nom de " lève-cul " ; l'au-
tre, au contraire, respire par des
tubes ouverts j\ la partie anté-
rieure.
Moyens de lutte. — Puisque
nous savons (|ue les maringouins
se développent au soin des eaux
stagnantes, nous aurons donc soin
(le couvrir les barils qui servent il
recueillir l'eau dos toits; de plus,
nous ne souffrirons pas de réci-
pients inutiles autour des maisons
et des granges.
Los étangs sont pour ainsi dire
les couveuses de ces inse<'tes;
c'est d'eux que s'envolent chaque
jour des myriades de moustiques.
Partout ort se trouvent des étangs
ou dos mares d'oaii stagnante, on
jieut être assuré d'être sujet atix
attaques de ces désagréables 00m-
j)agnons de villégiature. Il est fa-
cile de s'en déljarrasser ; il ne
suffit pour cola que do répandre
lui peu de pétrole il la surface de
cette eau stagnante. Cola aura
pour effet de tuer presque toutes
les larves. Il est bon de renouve-
ler le remède de temps en temps
pondant la saison. Le mieux,
quand la chose est possible, est de
procéder au dessèchement de ces
mares par un système de draina-
ge.
Mites. ( Tinea peUioncUa Linn ) .
— Ces petites larves malfaisantes
et :"l juste titre redoutées dos mé-
nagères sont produites par dos pa-
pillons de très petite taille; les
femelles pondent leurs œufs dans
les lainages et les fourrures; les
vêtements d'hiver sont par le fait
plus exposés, et pour cette raison
aussi qu'ils sont plusieurs mois
dans l'ombre et sans être déran-
gés.
Moyens de lutte. — Ici encore,
et surtout, la prévention est la
308
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
Hici Heure des clioses: une fois at-
taqué, un vét(;nnint est irrémédia-
blement perdu, pour peu que les
mites y aient séjourne quelque
temps. Il faut donc avoir soin de
déposer les vêtements qui ne ser-
vent pas, dans des boîtes ou des
coffres bien clos, après y aA'oir mis
un niorceau de camphre ou quel-
ques boules de nephtaline. Qlais
avant de renfermer ces habits, il
sera plus prudent de leur faire su-
bir un bon brossage, car camplire
et nephtaline ne sauraient tuer les
larves s'ils ont jusqu'à un certain
point la propriété d'éloiorner les
femelles qui seraient tentées d'y
venir pondre.) Si vous constatez
la présence de mites dans des pel-
leteries, ou autres vêtements, com-
mencez par secouer et brosser for-
tement, puis laissez ces objets en
.plein air pendant qiielques heures.
Ensuite fumigez au bisulphure de
carbone dans des boîtes ou des cof-
fres bien clos. Pour un coffre ordi-
naire, à peu près rempli de vête-
ments non serrés, mettez environ
une cuillerée à table de bisulphu-
re dans une soucoupe, au-dessus
des habits. Fermez aussi herméti-
quement que possible, et n'ouvrez
qu'après au moins 24 heures. Les
vapeurs s'échappent, ne laissant
aucune trace. Retirez ensuite les
vêtements, secouez et brossez-les
de nouveau et mettez-les ensuite
dans des coffres, tel qu'il est dit
plus haut. N'ouhUez pas que les
vapeurs du hisuJphure de carbone
sont très inflammables ; gardez-
vous d'en approcher aucune flam-
me.
Les mites ne sauraient percer le
papier. A défaut de coffres ou de
boîtes fermant hermétiquement,
faites-vous des sacs de • gros pa-
pier solide et bien clos, surtout
pour les fourrures. Vous pouvez
sans crainte suspendre ces sacs au
grenier.
UNE PEOMENADE lŒCESSAIRE APRES LE THEATRE
Les habitants des cites et des
villes s'intéressent beaucoup à ré-
soudre la question des relations
entre le théâtre et le sommeil.
Le théâtre est en général une
habitude plus commune parmi les
hommes et les femmes qui se li-
vrent au travail mental qu'au tra-
vail physique et par suite il ne
constitue pas pour le citadin le
même repos que pour le travail-
leur, pourvu que la représenta-
tion puisse convenir à l'état intel-
lectuel de celui-ci. La pièce à
thèse n'est pas un délassement
pour un intellectuel qui se débat
tout le jour au milieu des problè-
mes, et un drame réaliste ne con-
vient pas à ceux dont la pauvreté
et les griefs personnels évoquent
constamment la dure réalité de leur
propre expérience. L'homme d'af-
309
faires surmené, pour empfoyer
une expression courante, cherche
en conséquence l'opérette parce
qu'elle le repose. ]\Iais, dans cet
état, c'est encore un effort men-
tal, bien qu'il soit agréabrè, et
l'effet est à peu près le même que
travailler tard.
Sortir de l'excitattion d'un con-
flit réel durant le jour pour cou-
rir à des conflits imaginaires le
soir n'est pas un plaisir reposant;
sortir d'un bureau étouffant pour
entrer dans un théâtre plus étouf-
fant, est encore moins récréant.
L'insalubrité des conditions du
théâtre et le plaisir que celui-ci
fournit, peuvent cependant être
combinés, si l'on a la bien simple
précaution de faire une bonne pe-
tite marche après le théâtre. Les
habitants des villes ont mainte-
MEDECINE ET HYGIENE — Suite.
nant peur de marcher et une
heure d'exercice leur paraît une
besogne effrayante tandis qu'ils
trouvent tout naturel de passer
une heure autour d'une table de
restaurant, ce qui est bien la
chose la plus monotone qu'il y ait
au monde. Dans une série d'ex-
périences faîtes pour déterminer
la relation qui existe entre le
théâtre et le sommeil, on a trou-
vé que marcher une demi-heure
après le théâtre empcrhe absolu-
ment l'insomnie, que le dormeur
se réveille beaucoup plus reposé-
le lendemain matin, qu'il a un
souvenir beaucoup plus précis de
la soirée de la veille. La raison
de cette condition dépend en ma-
jeure partie du fait que l'artério-
sclérose ou durcissemc. ,; des ar-
tères se produit principalement
dans les artères où la plus forte
pression du sang a été obligée de
s'exercer et que les changements
ou relâchements de tissu se pro-
duisent principalement durant le
sommeil. Mais si l'excitation du
théâtre et les tracas d'une lourde
journée d'affaires sont effacés en
partie au moins au moyen d'un
vigoureux exercice, '-n évite beau-
coup des inconvénients causés
par le théâtre. Une pièce qui avait
paru seulement passable en sor-
tant du théâtre, nous paraîtra ad-
mirable après une marche de
deux ou trois milles. Le contrôle
trouverait avantageux d'offrir des
prix réduits aux marcheurs, car
leur critique serait invariablement
élogieuse au lieu d'être acerbe.
Naturellement beaucoup de ci-
tadins vivent trop loin des théâ-
tres pour retourner chez eux
à pied après la pièce, cela ferait
quelquefois de trois à sept ou huit
milles à arpenter, mais ils de-
vraient toujours faire une bonne
marche.
POTJEQUOI LES BUVEURS SONT GRAS
Il est à remarquer que ceux qui
se livrent au.x breuvages alcooli-
ques dénotent souvent une ten-
dance à la corpulence qui est pro-
portionnelle à l'emploi qu'ils fo:it
de la drogue. Cette corpulence
n'est pas un indice de santé. Ce
n'est même pas l'indice que l'al-
cool est inoffensif. C'est seule-
ment le résultat de l'oxydation
complète de la substance de l'al-
cool par le corps humain. Le
corps peut oxyder une ou deux
onces d'alcool en vingt-quatre
heures et le fera si complètement
que l'on ne trouvera pas la plus
légère trace d'alcool dans les subs-
tances excrémentielles. Cela signi-
fie simplement que la chaleur con-
tre nature produite dans le corps
par la présence du stimulant ré-
pond pour le moment au moins à
ce qui serait produit dans d'au-
tres circonstances par la dépense
de graisses et d'hydrocarbures.
Ces derniers éléments sont le com-
bustible emmagasiné dans le corps
et normalement consumé pour
produire la chaleur corporelle né-
cessaire. Quand c'est de Talcool
qui se consume et fournit de la
chaleur, qui n'est pas la chaleur
naturelle et mais qui évite cette
combustion, la graisse non em-
ployée reste emmagasinée dans le
corps et la corpulence en est la
conséquence forcée. Naturelle-
ment, ce n'est pas une condition
ni une opération normales. Plus
l'usage de l'alcool augmente, plus
elle s'accentue.
SAIGNEMENTS DE XEZ. — Se baigner le nez et le cou avec de l'eau
froide pour arrêter les saignements de nez.
_
HISTOIRE
DE LA
GUERRE
(Suite de I'Almaxach du Peuple de 1916).
Les faits mentionnés en caractères italiques se rapportent directement
1915 ail Canada.
OCTOBRE. — La 2e division
canadienne entre sur la ligne de
feu. — 2, Les Français débarquent
à Salonique. — 2, Aux Etats-
Unis, l'emprunt franco-anglais de
500 millions de dollars est plus
que couvert. — 8, désastreuse ex-
plosion à la manufacture de pou-
dres d'Etna, Pensylvanie. — 10,
Belgrade est pris par les Austro-
Allemands. — 14, Raid de Zeppe-
lins sur Londres et la côte est de
l'Angleterre- — 14, Combat naval
dans la Baltique, un torpilleur
allemand est coulé. — 15, Exécu-
tion de Miss Cavell par les Alle-
mands. — 21, La major Roy, du
22^ régiment, est tué au champ
d'honneur. — 23, Le roi Georges
V visite les camps britanniques
en France. — 25, Des bombes in-
cendiaires sont lancées sur Venise.
— 30, Service religieux, à Lon-
dres, à la mémoire de Miss Ca-
vell.
NOVEMBRE. — 1, Sir Archi-
bald Murray, nommé chef d'état-
major de l'armée anglaise. — 5,
Le transport anglais " Ramazan "
est coulé dans la mer Egée. — 5,
Le général Joifre envoie ses re-
merciements aux Canadiens. — S,
Dans la mer Baltique, le croiseur
allemand " Undine " est coulé. — ■
8, Grande revue passée à Valcar-
tier par sir Robert Borden. — 8,
Le major Dubuc du 22e régiment,
est blessé en France. — 9, En Mé-
diterranée, le vapeur italien " An-
cona " est torpillé et coulé. — H,
La fabrique d'armes et de muni-
tions de Bethléem. Pennsylvanie,
est en grande partie détruite par
un incendie. — 17, Dans la Man-
che, le navire-hôpital " Anglia "
heurte une mine flottante et est
coulé. — 17, Grand conseil de
guerre franco-anglais, à Paris. —
29, En Méditerranée, le vapeur
français " Algérien " est torpillé
et coulé.
DECEMBRE. — 1, La fabrique
de poudre de Wilmington, Dela-
ware, est dynamitée. — 2, Le gé-
néral Joffre nommé corrmiandant
en chef des armées françaises. —
6, Première réunion, à Paris, du
grand conseil de guerre des Al-
liés. — 14, En Angleterre, on dé-
cide de porter l'effectif de l'ar-
rnée britannique à 4 millions
d'hommes. — 17, A New- York, le
mark tombe à 76 cents V2 pour 4
marks. — 19, Dans la mer Balti-
que, le croiseur allemand " Bre-
men " est coulé. — 19, Un crédit
de 10 milliards de marks est voté
à Berlin pour les besoins de la
guerre. — 22, Sir Douglas Haig
nommé commandant en chef des
troupes britanniques en France. —
22, En Méditerranée, le vapeur ja-
ponais ■' Yosaka-Maru " est tor-
pillé et coulé. — 26, En Méditer-
ranée, le paquebot français "Ville-
de-Ciotat " est torpillé et coulé. —
29,Z,e régiment Princess Patricia
est incorporé dans les divisions
canadiennes. — 30, Dans l'Adria-
tique, deux destrovers autrichiens
311
HISTOIRE DE LA GUERRE Suite.
sont coulés après un combat avec
des navires italiens. — 31, 'Le
croiseur anglais '' Natal " coule à
la suite d'une explos'on. — 31,
Dans l'Adriatique, un sous-marin
français coule un transport -au-
trichien chargé de matériel-
1916
JANVIER. — 1, En Méditer-
ranée, le vapeur anglais " Percia"
est torpillé et coulé. — 1, L'effec-
tif canadien autorise, est porté à
500,000 hommes. — 4, En Médi-
terranée, le vapeur anglais " Ges-
long " est torpillé et coulé. — 9,
Dans la mer du Nord, le cuirassé
anglais " King Edward VII "
heurte une mine et est coulé. —
^, Les troupes anglo-françaises
évacuent les Dardanelles et Gal-
lipoli. — 16, Arrivée des troupes
sud-africaines en Egypte. — 21,
En Méditerranée, le vapeur an-
glais " Sutherland " est torpillé et
coulé. — 21, En Afrique occiden-
tale, le Cameroun allemand est
occupé entièrement par les trou-
pes coloniales anglaises. — 23, Bn
Angleterre, un monument est éle-
vé aux Canadiens morts au camp
Salisbury. — 23, Des avions fran-
çais bombardent les gares et ca-
sernes militaires de Metz. — 28,
La ville d'Arras subit un nouveau
et violent bombardement. — 29,
Un zeppelin lance des bombes sur
Paris et fait de nombreuses vic-
times. — 31, Plusieurs dirigeables
zeppelins survolent les côtes de
l'Angleterre, causant des domma-
ges considérables.
FEVRIER. — 1, Le paquebot
anglais " Appam ", capturé par un
submersible allemand, arrive à
Norfolk, Virginie. — 6, La fabri-
que de munitions de Hespeler, On-
tario, est détruite par un incendie.
— 6, La fabrique d'armes de Sko-
da, Autriche, est détruite par une
explosion. — 11, Un hôtel alle-
m
niand est saccadé à Calgary, Al-
berta, par les militaires. — 14, Le
vapeur anglais '" Arethusa " heur-
te une mine et est coulé. ■ — i6,
Prise d'Erzeroum, par les Russes.
— i6, Un incendie se déclare dans
le port de New- York, détruisant
trois vapeurs chargés de muni-
tions pour les Russes. — 10, A
Washington, le Sénat vote une
motion reconnaissant le droit aux
bâtiments marchands de s'armer.
— 21, Les Allemands lancent plu-
sieurs divisions à l'assaut de Ver-
dun. — 20, Les Allemands s'em-
parent du fort de Douaumont,
après des pertes très élevées, mais
en sont chassés par les Français.
— 27, Le paquebot anglais " Ma-
jola " coule au large de Douvres,
après avoir heurté une mine. —
27, En Méditerranée, le paquebot
transatlantique " La Provence "
est torpillé et coulé.
MARS. — 3, Dans la région de
Verdun, les Allemands reprennent
l'offensive contre Douaumont et
Vaux. — 10, Dans la mer du
Nord, le paquebot français " Loui-
siane " est torpillé et cmulé. — 11,
Une bataille intense s'engage pour
la possession du village de Vaux,
mais les efforts des Allemands
échouent presque partout- — 12,
A Paris, le conseil de guerre des
alliés se réunit au Grand Quar-
tier général. — 16, Dans la mer
du Nord, le paquebot hollandais
"Tabantia " est torpillé sans aver-
tissement. — 16, Les Allemands,
à Verdun lancent une forte atta-
que contre :1e Mort-Homme, mais
leurs vagues d'assaut ne peuvent
prendre pied sur aucun point. —
17, Cinq attaques successives sont
lancées par les Allemands contre
le village et le fort de Vaux, mais
toutes ces attaques sont brisées
par les Français. — 20, La ba-
taille de Verdun se poursuit avec
acharnement pour la possession
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
de Malancourt. — 21, En Perse,
les Russes occupent la ville d'Is-
pahan. — 25, Dans la ^klanche, le
paquebot '" Sussex " est torpillé
et subit de sérieux dommages.
Nombre de passagers et d'hom-
mes d'équipage périssent dans ce
sinistre. — 27, Des aviateurs al-
lemands lancent des bombes sur
Salonique. — 30, Devant Verdun,
les Allemands attaquent à nou-
veau les positions françaises d'A-
vocourt et de Douaumont, mais
sont partout repoussés. — 31, Les
troupes françaises évacuent le vil-
lage de Malancourt, après une
lutte a:;harnée coûtant des sacri-
fices énormes aux Allemands.
AVRIL. — 2, Les Allemands
déclanchent quatre attaques si-
multanées au nord de Verdun. —
2, Nouveau raid de dirigeables sur
la côte anglaise. — 13, Arrivée,
en Angleterre, du contingent de
l'hôpital Laval. — 18, Les Russes
s'emparent de Tr;bizonde. — 19,
A l'ouest de la Meuse la bataille
reprend avec un redoublement de
rage entre le Mort-Homme et Cu-
mières. • — 20, Un contingent de
troupes russes débarque à Mar-
seille. — 20, Un croiseur allemand,
tente de débarque" en Irlande des
hommes et des munitions. — ■ 24,
Nouveau raid de zeppelins en An-
gleterre. — 24, Des troubles fo-
mentés par les Allemands écla-
tent à Dublin. — 25, Nouvelles
attaques acharnées contre le Mort-
Homme. — 28, En Méditerranée,
le cuirassé anglais " Russell "
heurte une mine et coule.
MAI. — 1, Les troubles d'Ir-
lande sont terminés, et les- rebel-
les se rendent sans conditions. —
1, Le 69e bataillon arrive en An-
gleterre. — 16, Les Autrichiens
attaquent avec violence les posi-
tions italiennes du Trentin. — 18,
Les Anglais et le; Russes opèrent
leur jonction en Mésopotamie. —
20, Devant Verdun, les Allemands
continuent leur violente offensive,
et parviennent jusqu'aux pre-
mières pentes du Mort-Homme.
— 22, Le lieutenant Hazen, du
29(7 d'artillerie, \t fils du ministre
de la Marine, est tué aie front. —
24, La bataille se poursuit avec
une violence croissante au nord
de Verdun. — 27, Le général
Byng prend le commandement du
corps d'armée canadien du front.
— 31, Bataille navale du Jutland.
Les deux adversaires ont été très
éprouvés, avec pertes plus lourdes
cependant du côté allemand. —
26, En ^lésopotamie, le général
Townshend, poussé par la famine,
fait sa reddition à l'ennemi avec
10,000 hommes.
JUIN. — 2, Une grande ba-
taille s'engage devant ïprcs ; les
Canadiens résistent héroïquement
à tous les assauts de l'ennemi. —
6, Lord Kitchener et son état-ma-
jor périssent en mer, lors du tor-
pillage du croiseur anglais "Hamp-
shire ' au large des îles Orcades-
— 10, Dans l'Adriatique, le trans-
port itahen " Principe-Umberto "
est torpillé et coiulé. — 13, Devant
Verdun, la lutte reprend avec un
redoublement de fureur ; les Al-
lemands prennent pied à la côte
321, et assiègent Souville. — 14,
Les Canadiens reprennent, à Y-
pres, les tranchées qu'ils avaient
perdues. — 17, Sir Robert Borden
félicite les troupes canadiennes à
Ypres. — 15, Les Russes s'empa-
rent de Czernovitz. — 20, Un raid
d'aviateurs français sur Carls-
ruhe, exécuté en guise de repré-
sailles, fait de nombreuses victi-
mes. — 21, Le lieutenant Mar-
chai, du corps d'aviation français,
survole Berlin et y jette des pro-
clamations. — 23, Devant Verdun,
313
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
les Allemands se lancent de Thi-
aumont et de Fleury. — 23, Dans
l'Adriatique, le croiseur italien
" Citta-di-Messina " et le contre-
torpilleur français " Fourche "
sont torpillés et coulés.
JUILLET. — 1, Commencement
de la grande offensive franco-bri-
tannique, au nord, et au sud de la
Somme. — 6, L'offensive de la
Somme entre dans sa seconde
phase. — 11, Les troupes anglai-
ses s'emparent de Contalmaison.
— 19, Le submersible de com-
merce allemand " Dcutschland "
arrive à Norfolk, Vi ginie. — 24,
Sur la Somme, les troupes an-
glaises s'emparent de Pozières. —
26, Les Russes s'emparent d'Er-
zingan, clef de l'Arménie. — 30,
Une explosion, à New-York, dé-
truit pour 25 millions de dollars
de munitions.
AOUT. — 3, Exécution de sir
Roger Casement, à Londres. — 5,
Nouvelle et violente bataille, de-
vant Verdun, pour la possession
de Thiaumont et de Fleury. — 5,
Prise de Stanislau par les Russes.
— 9, Les troupes italiennes s'em-
parent de Gorizia. — 9, Les Fran-
çais dirigent un violent bombar-
dement sur Péronne. — 17, La
capitale de l'Afrique orientale al-
lemande se rend aux Anglais. —
19, Les Canadiens prennent une
part brillante aux opérations dans
la région de Givenchy et Guille-
mont. — • 24. Des tro^iibles sérieux,
provoqués par la cherté des vi-
vres, éclatent à Hambourg. — 26,
Le " Deutschland " arrive à Brè-
me, de retour de son voyage aux
Etats-Unis. — 26, Les Allemands
déchaînent une violente attaque
au sud-est de St-Mihiel. — 28, La
Roumanie déclare la guerre à
l'Autriche. — 30, Invasion de la
Transylvanie par les troupes rou-
maines.
SEPTEMBRE. — 1, La Bulga-
rie déclare la guerre à la Rouma-
nie. — 2, Une flotte alliée consi-
dérable arrive au large du Pirée,
en Grèce. — 5, Treize zeppelins
survolent les comtés de l'est de
l'Angleterre. Un zeppelin est abat-
tu. — 6, Les Roumains sont for-
cés d'évacuer Turtukai. — 9, De-
vant Verdun, la bataille reprend
avec un redoublement de rage, et
les Français s'avancent sur Vaux.
— 13, Sur la Somme, les Fran-
çais s'emparent de- BouchaveSnes.
— 14, Les Allemands dirigent de
violentes attaques pour tenter de
reprendre le terrain perdu sur la
Somme. — 15, Le lieutenant Ray-
mond Asquith, fils du premier mi-
nistre d'Angleterre, est tué sur la
ligne de feu. — 15, Les Canadiens
prennent une part considérable à
l'avance sur Combles, et les ba-
taillons canadiens-français se dis-
tinguent tout particulièrement à
la prise de Courcelette. — 22, A
Valcartier, présentation de dra-
peaux au lôQe bataillon canadien-
français. — 23, Raid de zeppelins
sur Londres. De"x zeppelins sont
abattus. — 25, Lc3 troupes anglo-
françaises s'emparent de Combles
et de Thiepval, après une lutte
acharnée à laquelle les Canadiens
prennent une part brillante et con-
sidérable.
NETTOYER LES SOUEIERS DE SATIX. — Preiulre un morceau de
flanelle et le tremper dans de l'alcood, frotter le satin dans le sens du fil
en tournant la flaneffle quand elle se salit. On peut nettoyer ainsi toutes
les teintes claires.
314
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
SECONDE ANNEE DE LA GUERRE
AOUT 1915 — AOUT 1916
Résumé militaire des opérations
sur tous les fronts.
Les pages de l'histoire de la
deuxième année de guerre sont
marquées surtout par quatre
grands faits: la ruée sur Verdun,
la bataille navale de Jutland, l'of-
fensive de la Somme et la nouvel-
le poussée des Russes.
Le général J offre,
généralissime des armées fran-
çaises.
A la fin de cette deuxième année
d'hostilités les chances semblent
tourner rapidement contre les na-
tions teutonnes et leurs alliés les
Turcs. La chute d'Erzingan, for-
teresse turque dans l'Arménie '''en-
trale, après la prise d'Erzerum. en
février dernier, par le grand duc
Nicolas, laisse l'Asie Mineure en-
tière ouverte aux Russes. Lem-
berg, capitale de la Galicie, est
sur le point de tomber, pour la
seconde fois, entre les mains des
Russes, puis suivront de près Per-
mysî et Cracovie. La Prusse Ori-
entale est menacée d'une deuxiè-
me et plus formidable invasion
par les armées du Czar. On parle
aussi de l'offensive prochaine con-
tre la Bulgarie po-ir l'émancipa-
tion de la Serbie, par les alliés de
Salonique.
La poussée anglo-française sur
le front ouest ne fait que commen-
cer. Les réserves de l'Allemagne
sont épuisées et sa marine a été
mise hors de combat. Les Ita-
liens avancent dans le Trentin.
Dans ces deux dernières années de
315
Le général DouGLASS Haig,
généralissime des armées an-
glaises en France.
guerre l'Allemagne a perdu toutes
ses colonies et son commerce des
mers.
Voici un précis des événements
les plus importants de la deuxiè-
me année de la guerre, du 1er
août 1915 au 1er août 1916 :
Durant l'été de 1915 les alliés
font des réserves de troupes et de
munitions en vue d'une grande
poussée pour rejeter les Allemands
hors du nord de la France. Les
premiers signes de l'offensive se
manifestent dans la première se-
maine de septembre par une forte
augmentation d'intensité dans le
feu de l'artillerie sur tout le front
ouest. Ce mouvement se continie
jusqu'au 24 alors qu'un véritable
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
déluge d'explosifs de haute pres-
sion tombe sur les lignes alle-
mandes en Champagne et en Ar-
tois.
Le général Alexis Biu.ssiloff,
généralissime des armées russes.
Le 25, l'infanterie pousse de l'a-
vant sur un front de dix-sept mil-
les en Champagne et neuf milles
en Artois. Seuls les Français sont
engagés dans le premier secteur.
L'objectif des Français était le
cliemin de fer desservant le front
allemand. La première ligne en-
Tiemie est traversée puis la deux-
ième est brisée à deux ou trois
endroits ; mais ici, après trois ou
(juatre jours de lutte l'avance des
Français est arrêtée. La situation
reste ù peu près la même qu'aupa-
ravant.
Pendant la bataille en Champa-
gne les forces alliées avancent sur
Lcns, depuis le canal de La Bas-
sée jusqu'à Souchez. Les Anglais
prennent Loos et la colline 70,
mais ils perdent cette position
dans les contre-attaques qui sui-
vent. Les Allemands consacrent
alors toute leur énergie à augmen-
ter leurs réserves en hommes et
en munitions. Les Alliés de leur
côté font d'énormes réserves on
vue d'une campagne hâtive au
printemps.
Pour calmer l'opinion pidîlique à
l'intérieur du pays et grossir ses
demi-succès depuis dix-huit mois.
l'Allemagne prépare une ruée for-
midable contre la France.
Il en résulte l'attaque contre
Verdun.
Le général Sa hua il,
commandant des troupes alliées
en Orient.
La première et la deuxième se-
maines sont témoins d'une rapide
concentration de troupes sur les
Hauts-de-]Meuse. 250,000 hommes
sont ajoutés aux 300,000 déjà sur
le front sous le commandement du
Crown Prince. Les événements au-
tour de Verdun sont trop récents
pour qu'on en relate ici les détails.
Le conflit n'est pas encore fini. On
peut dire, toutefois, que la batail-
le de Verdun a été perdue pour les
Allemands, le 9 avril 1916, lors-
((u'ils furent repoussés dans une
série d'assauts exceptionnellement
formidables sur tout le front, de-
puis Avaucoiirt jusqu'à la Côte à
Poivre.
Ici l'Allemagne donne une nou-
velle preuve de sa tendance à mal
juger ses adversaires. Elle avait
cru que la Russie ne pourrait se
relever de ses résastres de 1915
avant le printemps et que l'offen-
sive de Verdun avait aflFaibli la
France et probablement l'Angle-
terre au point de les rendre com-
parativement inactifs jusqu'à l'au-
tomne.
Le 4 juin 1910, les armées du
Czar. sous le commandement du
o-énéral Alexis Brusiloflf, ouvrent
IG
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
une offensive depuis la Volliynie
jusqu'à la Koumanie. La ligne au-
ti'icliienne est repoussée jusqu'à
Olyka; la forteresse de Lutsk est
reprise le 7; cellle de Dubno est
occupée de nouveau, le 10; Czer-
nowitz, capitale de la Bukovine
est au pouvoir des Eusses, le 17,
et le même jour les Russes avan-
cent jusqu'à la rivière Stokod. Une
semaine plus tard la Bukovine est
débarrassée des troupes autri-
chiennes et la cavalerie russe pé-
nètre dans les Carpathes et de
nouveau menace la Hongrie.
La rapidité et la puissance de
cette offensive a surpris les alliés
teutons. A venir jusqu'au 26 juil-
let, les Russes prétendent avoir
fait 296,000 prisonniers et un rap-
port officiel de Hongrie admet la
capture de 100,000 hommes.
Les derniers jours de juin les
Français et les Anglais bombar-
dent la ligne allemande depuis la
mer jusqu'à l'Argonne. C'était le
prélude ordinaire d'une attaque.
L'attaque a lieu le 1er niillet.Elle
se fait d'abord sur un front de 1.5
milles. Le front français va de
Chaulnes jusque près de Mari-
court. Le front anglais continue
la ligne à l'ouest et au nord jus-
qu'à Hamel. L'offensive française
se montre immédiatement efficace
et pénètre dans les lignes enne-
mies.
Le 14 juillet les troupes anglai-
ses prennent Longueval. La lutt«
est dure, car un groupe de petits
villages et de bois avaient été
transformés en forteresses. Après
Longueval, les Anglais prennent
Ovillers, puis Pozières, et enfin, le
2.5 septembre dernier ils s'empa-
rent de Combles et de Thiepval,
deux points stratégiques de h
plus grande importance, et qui
marquent pour ainsi dire, le point
culminant de la vigoureuse offen-
sive de la Somme.
Le grand objectif des Alliés, sur
le front ouest, reste maintenant
Péronne, qui devra leur ouvrir la
voie pour la maîtrise du chemin
de fer do Brusellos-ParJs, à 25 ou
30 milles du présent front de ba-
taille. On sait que ce chemin et
ses embranchements sont les gran-
des lignes de transport des Alle-
mands dans cette région de la
France. La prise de cette voie lais-
serait à peu près la moitié des Al-
lemands dans l'ouest sans commu-
nication avec le Rhin. Alors com-
mencerait la grande retraite qui
ne pourrait aboutir qu'à la ligne
de la Scheldt et la Meuse.
Dans la lutte diplomatique pour
gagner l'appui de la Bulgarie, les
Teutons ont gagné. La Bulgarie
mobilisait en septembre 1915 et le
14 octobre elle déclarait la guerre
à la Serbie. Au mois de décembre,
le pays serbe était sous le cortrôle
ennemi. L'armée serbe s'est retirée
vers la mer et jusqu'à l'île de
Corfou où elle a été réorganisée.
Depuis quelques semaines elle est
revenue à Salonique se joindre
aux 600,000 hommes de troupes
anglaises et françaises que l'on
verra bientôt faire une poussée
vers le chemin de fer Belg-rade-
Constantinople.
D'un autre côté, et si les Empi-
res du Centre ont pu être victo-
rieux pour gagner l'appui de la
Bulgarie, nne surprise désagréa-
ble leur était réservée lorsque, le
30 août dernier, la Roumanie dé-
cidait définitivement d'entrer en
lice du côté des Alliés. On ima-
gine en effet facilement quel ap-
port considérable et précieux de-
vra être, dans l'état d'épuisement
où se trouvent les troupes austro-
bulgares sur ce front si mouve-
menté des Balkans, l'entrée dans
l'arène d'au moins 800.000 hom-
mes de troupes fraîches, parfaite-
ment équipées et entraînées. S'il
est vrai, comme le pensent plusi-
eurs putorités inilitairea d'un
grand renom, que le sort du grand
conflit actuel doive se décider dans
les Balkans, on saisit toute l'im-
portance de cet apnui, venu en
temps voulu, de la Roumanie, ap-
pui qui pourrait bien finir avant
peu pa,r changer dii tout au tout
le cours des événements,
■Î17
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
LES SIX SECTEUES DE L'OUEST
Souvent, les communiqués an-
glais et français nous parlent de
certaines régions que le vulgaire
peut difficilement localiser sur la
carte.
C'est ainsi par exemple, qu'il est
question des secteurs des Flandres,
de l'Artois, de la Picardie, de la
Champagne, etc. C'est que ces ré-
gions sont plutôt de dénomination
historique, que de constitution po-
litique; et, quelqiicfois, elles con-
tiennent plusieurs départements.
La ligne du front, en Belgique
et en France, traverse six grands
secteurs ou régions; ce sont: les
Flandres, l'Artois, la Picardie,
l'Aisne, la Champagne et la Lor-
raine. Il est bon aussi d'ajovitcr
l'Alsace, où les Français ont péné-
tré assez profondément, jusqu'il la
frontière suisse.
La région des Flandres est la
plus au nord; elle s'étend de la
Manche jusqu'au sud de Lille et
d'Armentières, partie en Belgique
et partie en France (département
du Nord). Ypres en est le centre,
et c'est dans ce secteur lue se sont
illustrés les nôtres, lors de la sau-
vage poussée allemande sur Calais
et Dunkerque. Dans ce secteur se
trouvent aussi des noms fameux
chez nous, tels nue: Langemarck,
Saint-Julien, Zillebeke.
Arras est le centre de la région
de l'Artois, qui comprend le dé-
partement du Pas-de-Calais. Dans
cette résfion, l'action anelo-fran-
caise fut très active, avant l'offen-
sive de la Somme, et dans l'his-
toire de la guerre, nous nous rap-
pellerons toujours les noms de Bé-
thune, Neuve-Chapelle, G'venchv,
Festubert, La Passée, Hulloch,
Loos, Notre-Dame de Lorette, Sou-
chez, Ablain-Saint-Nazaire, Saint-
Eloi, Vimy et Hébuterne.
La Picardie, qui vient ensuite,
est une plus grande province que
l'Artois; elle comprend le dépar-
tement de la Somme, qui e&t tra-
versé, dans sa longueur, par la ri-
vière du même nom. Amiens en
est le centre. C'est dans cette ré-
gion qu'a lieu la grande offensive
anglo - française contre Péronne,
Bapaume et Combles. Les noms
maintenant fameux, dans ce sec-
teur, ne se comptent plus.
Au sud de la Picardie, au-des-
sous de Roye et Noyon, la ligne du
front fait angle. Après avoir cou-
ru du nord au sud, h travers les
Flandres, l'Artois et la Picardie,
elle fléchit, à l'est, dans la région
voisine (région de l'Aisne), dont
le centre est Laon, et un peu plus
au sud, Soissons, sur la rivière
Aisne, qui traverse dans son en-
tier le département du même nom.
C'est dans ce secteur que les Alle-
mands sont le phis rapprochés de
Paris, dans les environs de Sois-
sons. Dans ce secteur aussi, les
Prussiens ont établi leurs quar-
tiers généraux, à Saint-Quentin,
qu'ils devront évacuer si l'offensi-
ve de la Somme réussit complète-
ment.
La région voisine, immense celle-
là, est la Champagne, traversée
dans sa largeur par quatre gran-
des rivières: la Meuse, l'Aisne, la
Marne et la Seine. C'est dans cette
région qu'eut lieu la glorieuse ba-
taille qui sauVa Paris, la France
et le monde de la barbarie teuton-
ne; c'est la qu'eut lieu l'offensive
française de 1015; c'est 1.^, aussi,
que combattent côte h côte Pus-
ses et Français. Peims, Chiilons,
Tahure, Sainte-Ménéhould, Méziè-
res, Réthel, Vouzières, Bar-le-Duc,
Château-Thierry, sont des noms
inoubliables. La Champagne com-
prend plusieurs départements de
la France: Ardennes, Marne, Au-
be, Haute-Marne, partie d'Aisne et
partie de Meuse» avec partie de ]%
18
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
Carte montrant l'importance des gains réalisés, en juillet dernier,
lors de la grande offensive de la Somme.
319
HISTOIRE DE LA GUERRE
Suite.
Forêt de l'Argonne. Au delà de
l'Argonne, c'est la Lorraine, qui
comprend partie de l'Argonne et
les régions dites de la Woëvre et
des Ilauts-de-Meuse. Cetto région
restera hautement fameuse dans
l'iiistoire de la guerre, ù cause de
l'épopée de Verdun. En outre,
Xaney, Saint-Dié, Belfort, Saint-
Miliiel, où le front allemand fait
saillie rentrante, sont en Lorraine.
La ligne du front qui, il Verdun,
est à xine assez grande distance de
la frontière, n'en est plus qu'il
quatre milles, à Nancy. Ici, la li-
gne fléchit vers le sud, traverse les
Vosges il peu près à la hauteur de
Saint-Dié, et vient finir à la fron-
tière suisse, en pleine Alsace. Cette
région de la Lorraine est très ri-
che en minerai de fer, et les Alle-
mands s'y cramponnent avec dé-
sespoir. Elle comprend les dépar-
tements suivants, partie de Meuse,
Meurthe-et-Moselle, Vosges et ter-
ritoire de Belfort.
Les six grands secteurs de
l'ouest sont donc ainsi traversés
par la ligne du front: du nord au
sxul, les Flandres, l'Artois et la Pi-
cardie; de l'ouest à l'est, l'Aisne,
la Champagne et la Lorraine. De
lil, la ligne court au sud, on Al-
A COMBIEM REVIENT LA
Ou devrait croire que les progrès
Incessants réailis<'s dans la science mi-
litaire, depuis Tin demi-siècle, ont
rendu les guerres de plus en plus
meurtrières. Cette opinion est con-
tredite par ce fait que. dans Ta guer-
re de 1870. les Prussiens ont dû ti-
rer 365 'balles pour chaque Français
tué, tandis que dans celle plus récen-
te de Mandchourie les Japonais en
ont dépensé en moyenne 1,053 pour
tuer un Russe.
La proportion des tués et des bles-
sés dans les batailles modernes va
d'ailleurs toujours en diminuant. Elle
était de 6 0-0 sous le grand Frédéric,
de 3 0-0 sous Napoléon : elle fut de 2
0-0 en 1870 et de 1-2 0-0 seulement
en Mandchourie.
MORT d'un combattant ?
I II résulte de cette diminution de
: l'effet meurtrier dies eiierr^s une
augmentation correspondante dans la
déoerse par homime tu°.
En rapportant le coût total d'une
guerre au nombre de soldats qu'elle z.
fait périr, on en déduit que le prix
d'une vie humaine s'est /-levé dans la
guerre russo-turque de 1877-1878, îl
15.000 dollars : dans la guerre russo-
iaponaise, à 20.400 dollars ; dans cel-
le de 1870. enfin, la vie d'un homme
tué n'a pajs coûté moins de 21,000 dol-
lars !
Il est probable que ce chiffre sera
largement dépassé dans la gupvo "•■-
tuelle. où. malgré les énormes sacrifi-
ces de vies humaines, le chiffre de la
dépense atteindra certainement un to-
tal fantastique.
L'OREILLE FINE.
ITn officier inspecte avec quelnues
camarades, un château que les .alle-
mands en retraite ont quitté précipi-
tamment.
Les piècps sont visitées avec pré-
oaiition. Tout est ouvert, tout f^«t
flairé. Mais c'fst le désert et le dé-
mena srement. Il n'y reste que des
ruines et des ordures.
S'^udain, l'officier dresse Toreille
et met un doigt sur ses lèvres :
— Chut! i'entetids parler.
Les autres s'arrêtent, s'immobili-
sent, se penchent, écoutent T)rnfon-
dAment. comme on écoutr» lors^me 1.i
-eulp phnse qu'on entende est le
tressaillement rythmé du petit ola-
T^o+'S de FiiTie nui vous flue pt rpfl"p
tout nu fond dps ot^pHIps. Mais ils
r.o =ci!sissi->Tit rien, haussent les éiau-
ile<) et sourient.
L'officier, impatient, insiste :
320
— ' Je vous dis qu'on parle dans
cette maison.
C'était exact. On avait insneeté
de fond en comble les lieux, sauf un
obscur réduit de la cave. On s'y ren-
dit à pas de loup. Et In. ,n voix basse
et- dans .la nuit, un compère apnrouni
télénhorait. Deux coups do rev^lvpr
sur la tempe et. cette fois, le silence
rée-na.
Le même officier inspectait. n'i«-l-
niip.<; iniirs Tvlus tnr.d. une tranchée,
lor-nu'il ieta soudain l',)inrir.p :
f^r\ creusp smis nos pieds î
Tontes les oreilles se •"pncbèT-°n + .
tous les tympans se tendirent. Mais
ripp. Nul ne pprcut .le moindre brui^.
lo beiivt 1p "Plus imperceptible ou le
plus lo'ptain.
— • Mes epfqp+s. ^n -minp votrp
tr,inf>>)Ap Crrip p, v'^i's \ ■nanprr>»>r>'i'- !
K ppîpp les •'hom'^ps é'-îi'pnt-ils en
^'"ireté que la tranchée sauta.
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
7a So/3sef,
r^y Ginchv
(( MoniauLan
icc
Hardccourt- --^ ^^^
« V iNau
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aucoup
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EôTREE
ECOURF
La carte ci-contre de la région Bapaume-Péronne indique la ligne
rectifiée des troupes anglo-françaises, depuis la prise de Combles et de
Thiepval, le 25 septembre dernier. La forte ligne noire montre la
position des Alliés, au début de l'offensive de la Somme, le i juillet;
la ligne noire mince indique l'avance réalisée au i octobre.
11 321
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
LA TROISIEME ANNEE DE GUEKRE ET LE ROLE
DE LA FRANCE
A l'occasion du deuxième anniversaire de la déclaration de guerre,
le 1er août dernier, le général Joflfre a adressé à l'armée française
l'ordre du jour suivant : —
Soldats de la République :
"Votre troisième année de lutte est commencée. Depuis deux ans
vous supportez avec un courage inlassable le poids d'un implacable
conflit. Vous avez fait échouer tous les plans de nos ennemis. Vous
les avez vaincus à la Marne ; vous les avez arrêtés sur l'Yser, et vous
les avez battus dans l'Artois et la Champagne à un moment où ils cher-
chaient en vain la victoire dans les plaines de la Russie. Et puis votre
victorieuse résistance soutenue depuis cinq mois a brisé l'effort alle-
mand devant Verdun.
" Grâce à votre courage opiniâtre les armées de nos alliés ont pu
fabriquer des armes dont nos ennemis sentent aujourd'hui le poids sur
leurs lignes entières.
322
HISTOIRE DE LA GUERRE
Suite.
" Le moment approche où, sous la poussée de notre avance mutuelle,
la puissance de l'Alleimagne s'éjroulera.
" Soldats de France, vous pouvez être fiers de l'œuvre que vous avez
accomplie, et si vous êtes déterminés à la poursuivre jusqu'au bout, la
victoire est assurée ".
(Signé)
JOFFRE.
Ce sont, en effet, les soldats de
France qui tiennent en écheo la
formidable machine de mort lan-
cée sur le monde depuis plus de
deux ans. Aucune souffrance ne
les accable, aucune fatigue ne les
énerve. La victoire et la confian-
ce sont auprès d'eux.
A Verdun, ils défient tous les
assauts des innombrables hordes
germaniques lancées contre eux
depuis de longs mois. Sur la
Somme, ils délivrent pied à pied
la terre française. Plus au nord,
encore, ils s'approchent du terri-
toire belge. Comme en 1792, ils
y seront acceuillis en libérateurs,
et l'union fraternelle des deux
peuples sera scellée pour toujours
par les luttes communes et les
communes victoires. OrSce à la
France, une carte nouvelle de
l'Europe se dessine an nom de la
liberté et de l'indépendance des
peuples.
Oui, la France fait amplement
son devoir. Elle fait aussi l'é-
tonnement et l'admiration de l'u-
nivers entier par ses qualités de
persévérante fermeté, par son una-
nimité dans le but qu'elle pour-
suit et par les exploita et les
grands faits qu'elle a accomplis.
Depuis plus de deux ans déjà,
l'Etirope vit des heures qui ne
s'oublieront jamais. Depuis lors,
deux sections du çrenre humain lut-
tent l'une contre l'autre et combat-
tent parmi des torrents de sans:.
Les nations qui ont provoqué cet-
t« épouvantable catastrophe n'ont
pas encore complètement expié
leur acte. Mais la justice com-
mence son oeuvre.
Les empires de la confédération
germanique se flattaient d'abord
de ne trouver dans les traités ga-
rantis que des chiffons de papier.
Avec une insolante franchise, ils
ont accepté la responsabilité de
leur crime. Le peuple français
n'a pas été déçu. La nation tout
entière a compris qu'elle se trou-
vait dans un cas de légitime défen-
se.
La guerre devint immédiate-
ment, dans toute la force du mot,
une guerre nationale. Lorsque
les soldats de la république fran-
çaise furent appelés à défendre
leurs frontières et à sauver le sol
national, ils n'étaient pas seule-
ment conscients que leurs intérêts
étaient en jeu, ils savaient aussi
qu'ils allaient défendre tout ce qui
constitue la France: — traditions,
idées, forces morales, préservées et
développées par une nation qui ne
saurait mourir.
Parmi ces idées de la France,
une des plus anciennes et la plus
enracinée est l'horreur de l'injus-
tice. Aussi, est-ce une croisade
qu'elle a entreprise, une croisade
pour la loi des nations et la li-
berté des peuples. La grandeur
de sa mission a exalté son courage
et a révélé au monde la vraie
France, cette France dont la dis-
parition ou l'humiliation serait
une calamité universelle et une
perte étemelle pour le genre hu-
main.
Aujourd'hui, les Alliés commen-
cent à recueillir les fruits de sa
nersévérance. Les Allemands, at-
taqués en même temps sur les
fronts est et ouest voient leurs
323
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
dernières réserves engagées sur
tous les fronts. La lutte n'est pas
terminée; loin de là. Mais la su-
périorité des Alliés est déjà appa-
rente à tous. La balance des des-
tinées a eu des oscillations' va-
riées. Maintenant, un des pla-
teaux a commencé de monter,
tandis que l'autre descend rapide-
ment sous le poids d'un fardeau
quo rien plus désormais ne sau-
rait alléger.
COMMENT LA FRANCE FUT SAUVEE EN 1914
Il y a eu deux ans en septembre
dernier — le 9 septembre, pour
être plus précis — l'armée alle-
mande, rendue aux portes de Pa-
ris, dut rebrousser Soudainement
chemin, et la victoire se rangeait
BOUS les drapeaux de la France,
après des jours angoissants, aux-
quels tout l'univers civilisé, pour
ainsi dire, avait participé.
Le général, Foch.
Paris était sauvé, et la marclie
foudroyante de von Kluck défini-
tivement enrayée. On s'est depuis
souvent posé la question de savoir
quel fut le général vainqueur. La
censure, qui ne laissait passer que
d'infimes détails, avait à dessein
supprimé les noms des généraux
français dont les corps d'armée
avaient engagé, en ce jour mémo-
rabl du 9 septembre, les soldats
du Kaiser. Il a fallu que des ar-
ticles subséquents de revues et des
chroniques militaires nous révé-
lassent peu à peu quelques aspects
de cette bataille mémorable, pour
que nous ayons pu enfin appren-
dre ce qui s'était passé. Et nous
savons maintenant que l'opinion
publique, en France et ailleurs,
désigne quatre généraux comme
ayant causé la défaite allemande
de la Marne.
On a comparé les lignes alle-
mandes, en France, à cette époque,
à une bande de caoutchouc tirée
si violemment, à chacune de ses
extrémités, que la partie centrale,
faisant face à la Marne, était de-
venue ténue et très facile à rom-
pre. Elle s'est rompue. Qui la
rompit? Maunoury, qui, près de
Paris, sur l'Ourcq, la, tendait, grâ-
ce à ses corps d'armées soudain
surgis du sol, crurent presque les
Allemands? Ou Castelneau, qui,
près de Nancy, au Grand Couron-
né, livrait bataille depuis sept
jours aux Allemands, et dont le
succès immobilisait une part*, des
forces ennemies? Ou Foch, qui, à
la Fère Champenoise, faisait tête
à la garde impériale et aux Sax-
ons ? Ou bien Sarrail, qui, à Ver-
dun, barrait la route au Kron-
prinz ?
Dans un ouvrage paru tout ré-
cemment sous le titre de " The
Battle of the Marne," l'auteur, M.
Hilaire Belloc, écrivain anglais
d'origine française, et dont les
chroniques sur la guerre ont pris,,
depuis le commencement des hos-
tilités, une autorité considérable,
examine ces différents points d'in-
terrogation, et il conclut que le
véritable vainqueur ce fut Foch,
et qu'il a gagné sa victoire dans
l'après-midi du 9 septembre 1914,
a la Fère-Champenoise. , Comme
324
ËISTOl:^ DE LA GUERRE — Suite.
la bataille eut un front de deux
cents milles, et qu'elle dura six
jours et engagea le gros des ar-
mées françaises, il est assez diffi-
cile, et il le restera pendant des
années, d'établir sans conteste les
titres de Foch à cette victoire.
Mais M. B«Iloc expose son opinion
d'une manière très plausible. Foch
semblait, a-t-on dit dans certains
milieux, à la veille de la défaite,
le midi du 9 septembre. Le succès
de Maunoury l'aurait dégagé et
lui aurait permis de porter à l'Al-
lemand le coup de grâce. D'autre
part, Maunoury aurait eu fort à
faire, n'eût été, affirme-t-on, de la
ténacité de Foch qui, refusant de
s'avouer vaincu, finit par devenir
le vainqueur. L'attitude de Castel-
neau au Grand-Couronné, où, avec
cinq divisions, il en immobilisait
seize allemandes, induisit en er-
reur les généraux du Kaiser et leur
fît croire à une concentration très
forte des Français, dans l'Est.
C'est alors que von Kluck c^via
soudain, confiant qu'il pouvait
tenter un crorhet audacieiix sur le
front des Alliés. Il le fit et pris
par surprise, il perdit Paris qu'il
allait tenir. Et la retraite fran-
çaise se changea en victoire reten-
tissante.
Si les Allemands perdirent la
bataille, d'après M. Belloc, ce fut
d'abord parce qu'ils avaient mal
compris et mal jugé le caractère
et le tempérament français. Ils
étaient convaincus de leur supé-
riorité militaire. Quand ils vi-
rent Castelneau rejeter devant
Xancy huit corps d'armées teu-
tons, ils en déduisirent qu'il y
avait là une puissante force fran-
çaise. Ils prirent pour acquis que
les Français avaient donc concen-
tré le gros de leurs troupes entre
Verdun et Nancy. Ils s'imaginè-
rent en outre, selon M. Belloc,
que l'aile gauche française, en face
de von Klock, était dégarnie. Et
celui-ci osa la tactique que l'on
sait, pour aboutir à la défaite. Il
y avait eu aussi de la part des
Allemands une erreur de fait, lia
devaient savoir, ils savaient que la
tactique française pourvoit à la
création de troupes de réserve,
destinées à intervenir au moment
décisif. Mais les batailles de la
Sambre, la retraite des Alliés, leur
précipitation à se retirer devant
l'Allemand, convainquirent celui-
ci de la déroute des Français. Il
oublia les réserves, ou il crut mê-
me qu'elles avaient donné. Von
Kluck, estime M. Belloc, commit
son erreur fatale quand il ne pro-
tégea son flanc que d'un seul corps
d'armée ; il n'attendait pas les
quatre divisions françaises qui le
prirent à rebours, il ne pensait
pas aux sept autres divisions, éga-
lement françaises, disponibles de
ce côté. Et le grand état-major
allemand ignorait aussi l'existen-
ce, ou du moins la capacité d'in-
tervention des reserves du centre
qui entrèrent en ligne de bataille
sous Foch, la IXe armée. Foch,
en un coup d'oeil qui tient du gé-
nie, aurait vu, en barrant la route
aux Saxons et à la garde prus-
sienne, que l'ennemi affaiblissait
ses lignes entre Saint-Gond et la
Fère CTiampenoise. Le mouve-
ment précipité de von Kluck tra-
versant la Marne le 6 septembre,
les manœuvres subséquentes de von
Bulow, qui contraignirent le^ gar-
des prussiennes à amincir leurs
rangs, en face de Foch, dans le
but de se tenir d'un côté en con-
tact avec von Bulow, de l'autre à.
se joindre aux Saxons pour percer
Foch, tout cela donnait à celui-ci
l'avantage qu'il attendait. Il fon-
ça net, et l'histoire enregistrait,
le 9 septembre, la fameuse victoire
française de la Marne.
Peut-être de nouvelles études,
entreprises après la guerre, con-
trediront-elles en partie cette thè-
se de M. Belloc, et apporteront-
elles de nouveaux aliments à cette
326
HISTOIRE DE LA GUERRE
Suite.
question si controversée. Mais
quoi qu'il advienne, il reste toute-
fois dès maintenant ceci, et il im-
porte de souligner la chose pour
la plus grande édification de tous
ceux qui persistent quand même à
attribuer à l'armée du général
French la tournure victorieuse que
prirent alors les événements, c'est
que, nulle part dans son livre
si documenté, M. Belloc, en dé-
pit de sa qualité d'Anglais, n'a
eu l'idée d'écrire que la bataille de
la Marne fut une victoire anglaise.
Il a eu le bon sens d'interpréter
les faits comme le devait faire un
historien consciencieux et fidèle à
sa mission. L'armée anglaise aura
eu ,dans l'histoire de cette grande
guerre, sa part légitime d lau-
riers, et elle serait certes la de.-
nière à vouloir contester à la vail-
lante armée française ce qui lui
appartient de droit. Pour le plus
grand honneur de la critique mili-
taire anglaise, en ce qui concerne
cette grande bataille de la Marne,
M. Belloc a remis les choses au
point oil elles devaient être, et il
convient de l'en féliciter et de l'en
remercier.
UN INCIDENT COMIQUE
L'Odyssée du chameau de Provins.
Le 5 novembre dernier, i'Echo de
Paris, publiait l'entrefilet suivant :
Le chameau de Provins.
C'était un grand diable de cha-
meau qui intriguait fort les habi-
tants des diverses localités de Seine-
et-Marne. On le voyait partout, le
jour ; on l'entendait partout, la nuit,
mais impossible de l'approcher.
Quelques zouaves et chasseurs d'A-
frique en convalescence résolurent de
lui mettre la main au col. Ils éta-
blirent une embuscade et parvinrent
à s'en emparer, près de Provins. Ce
chameau, de l'espèce " chameaux por-
teurs ", a dû appartenir à un des
corps de troupes marocaines ou in-
diennes, qui ont opéré dans la Marne.
Aujourd'hui, il est au Muséum
d'histoire naturelle de Paris. iRes-
pect à lui : il a connu des heures de
gloire.
Immédiatement les lettres ont plu
pour donner l'odyssée de ce malheu-
reux.
Les lieutenants du convoi de ravi-
talll'ement ont écrit au journal.
En Qisant ce matin ensemible
VEcho de Paris, nous avons tressauté
de joie en lisant, parmi les " échos,"
celui que vous intiitulez le " chameau
de Provins ". Ce chameau était de-
venu proverbial parmi nous, depuis
que nous l'avions vu " incorporé " à
un régiment de lanciers belges, le
1er sentembre. Le lendemain, nous-
le rencontrâmes encore ô Château-
Thierry, quelques heures avant l'ar-
rivée des Boches. Depuis, plus de
nouvelles. Aussi vous sentez notre
émotion en apprenant sa fugue et son
internement à Paris. Pauvre cha-
meau ! Si vous passez un jour près
de lui, rappelez-nous à son bon sou-
venir.
A cette lettre était joint le petit
" topo " qui suit :
A propos du " chameau de Pro-
vins " :
Il n'est ni de Provins, ni ... . cha-
meau, mais dromadaire, et nous le
rencontrâmes pendant la retraite le
1er septembre, entre Soissons et Oul-
chy-ile-Château ; il tanguait et rou-
lait... ses bosses à l'arrière d'un
régiment de cavaliers belges.
Notre capitaine arrêta le Hancler
qui titubait entre les bosses :
— Qu'est-ce que c'est que ça ?
— Ça î Un chameau, savez-vous !
— Je vois bien. Mais d'où vient-
il ?
— Je l'ai trouvé â Soissons. Mon
cheval était usé. J'ai sauté dessus,
et me voilà !
Comment l'animal se trouvait-il à
Soissons ? A d'autres de remonter
plus loin vers l'origine de l'aventure,
et de comipléter l'odyssée — qui ne
doit pas être banale ! — de l'histo-
rique " chameau de Provins ".
Nous voyons avec plaisir que la
bonne humeur proverbiale de nos of-
ficiers ©st intacte.
POUR AnOUCTR DU POISSON SALK. — Le meilleur et le pliisra-
pide moyen d'adoucir du poisson salé est de le tremper dans du lait caillé.
326
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
PAR LE FER ET PAR LE FEU
PILLAJIDS ET INCENDIAIRES A L'ŒUVRE.
Les Ruines de Reims resteront
UNE LEÇON DE CHOSES.
Sept cent cinquante-trois villes
et villages ont été partiellement
ou totalement détruits par suite
des opérations militaires en Fran-
ce depuis le commencement de la
lemands. Ces derniers occupent
2,554 communes sur un total de
36,247 pour toute la France, soit
7 pour cent.
Dans ces communes 16,669 mai-
sons ont été totalement détruites
et 29,594 l'ont été partiellement.
Dans 148 communes la proportion
guerre. Le ministre de l'intérieur
a réuni ces renseignements dans le
but de déterminer la totalité des
dommages causés par les hostili-
tés. Les communes affectées sont
réparties sur onze départements
français, y compris les Ardennes
occupées entièrement par les Al-
327
des maisons détruites excède 50
pour cent ; elle est de 80 pour
cent dans 74 et moins de 50 pour
cent pour le reste. ,
Les monuments publics détruits
dans 428 communes se décompo-
sent en 331 églises, 379 écoles, 221
hôtels de ville, 300 autres établis-
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
sements publics de diverses sortes
et 69 ponts. Parmi ces monu-
ments, 56 avaient été classés
comme monuments historiques,
comme Vhôtel de ville d'Arras, la
cathédrale et l'hôtel de ville de
Reims. TtoIs cent trente usines
qui faisaient vivre 57,000 person-
nes ont été détruites.
La cathédrale de Reims ne sera
pas réparée avant que plusieurs
années se soient écoulées après la
guerre, d'après une décision au'au-
rait prise le gouvernement fran-
çais.
Cette décision a été prise afin
que les Français comme les étran-
gers aient l'occasion de voir et de
ne jamais oublier comment les
Allemands ont fait la guerre.
Le fameux monument soufiFre
beaucoup des intempéries depuis
qu'il est éventré et ses tours dé-
chirées, et un comité des Beaux
Arts avait recommandé qu'on cons-
truisit un abri temporaire autour
de l'édifice et qu'on y fit au moins
un toit, mais le gouvernement a
repoussé ces recommandations
pour le motif ci-dessus. Il importe
par dessus tout que toutes les ca-
ractéristiques de cette guerre uni-
que restent gravées à jamais dans
le cœur des Français.
De son côté, le gouvernement
belge vient de publier une liste
donnant le nombre de maisons que
les Allemands ont incendiées dans
les différentes provinces de la Bel-
gique. En voici la répartition :
Brabant. 5,821; Liège, 2,703; An-
vers, 1.800; Malines, 1,748; Dî-
nant. 2,232; Xamur. 1,710: Phi-
lippeville, 1.301; Huy, 255; Ver-
viers, 581; Waremme, 16; Turn-
hout. 40. Total. 18,207.
Cette statistique ne renferme |
pas les maisons détruites par
l'ennemi dans les Flandres.
On comprendra mieux l'ardeur
avec laquelle von Bissing, gouver-
neur actuel de Belgique, poursuit
l'œuvre de ses " revendications "
en lisant l'anecdote suivante em-
pruntée à l'un des derniers numé-
ros du journal la Libre Belgique,
qui «ontinue toujours à paraître
en dépit de multiples difficultés.
C'est la reproduction d'une cor-
respondance du fameux reporter
russe, qui suivit la campagne de
1870 pour le " Times." Russell
raconte comment fut incendié le
château de Saint-Cloud.
Il s'y trouvait en compagnie
d'un officier allemand nommé
Strautz. Un peu avant que le feu
fut mis au monument, Strautz
s'écria:
— Messieurs, je suis le dernier
commandant de Saint-Cloud. Nous
visiterons pour la dernière fois
les grands appartements. Nous y
jetterons un dernier regard et
nous en emporterons un souvenir.
Emportez ce qui vous plaira: dix
vin, des tableaux, des livres, n'im-
porte quoi.
Russell ajoute :
" J'y allai en compagnie du
lieutenant von Bissing et du ma-
jor von Glaiss. Voyant que je
n'emportais rien, ces bons amis
insistèrent.
— Ma situation en votre com-
pagnie, leur répondi^-ie. est diffi-
cile. Je n'emporterai rien de ce
qui ne m'aura pas été offert.
"Alors, vous auriez dû les voir!
De toutes les mains, je reçus des
objets merveilleux que seul un
conteur arabe pourrait décrire."
Ce von Bissîne, la " Libre Bel-
gique " l'a identifié sans peine.
C'est l'actuel gouverneur de Belgi-
que, qui. né en 1844, a servi com-
me lieutenant dans la Ille armée
en 1870.
L*s Belges savent ainsi pour-
quoi il a été mis â la tête du gou-
vernement provisoire ; il avait
l'expérience du pillage !
On assure que, depuis la publi-
cation de cette anecdote, von B'^-
sine se propose de porter la prime
de délation à 100.000 francs.
328
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
LA PIRATERIE ALLElttANDE EN 1916
Rappelons les drames sinistres
qui ont marqué, aux premiers
mois de 1916, la recrudescence
des crimes commis par les sous-
marins allemands. Ce ne sont pas
seulement les vaisseaiix des belli-
gérants, tels que la Provence IL
qui ont été coulés sans avertisse-
ment: navires neutres et navires-
hôpitaux ont été torpillés au mé-
pris de toutes les lois de la guer-
re, et de tous les sentiments d'hu-
manité. L'histoire fera peser une
éternelle réprobation sur le peuple
qui s'est glorifié d'assassiner d'in-
nocentes victimes: malades, fem-
mes et enfants.
Le 15 avril 1916, l'Amirauté
anglaise déclarait: "La liste ex-
acte des femmes et des enfants
qui furent victimes des sous-ma-
rins allemands vient d'être éta-
blie. Sans compter les pertes du
vapeur Persia non plus que celles
du Sussex, le chiffre total déjà
connu atteint 352 femmes et 145
enfants."
Aussi le 19 avril, montant à la
tribune du Congrès réuni en séan-
ce plénière à Washington pour
approuver la note impérative à
l'Allemagne, le président Wilson
était-il fondé à prononcer cette
déclaration solennelle : " La con-
duite des commandants des sous-
marins allemands devint plus cru-
elle à mesure que les mois s'écou-
laient. . . Les tragédies se sont
succédé d'une manière telle qu'une
pareille façon de faire la guerre
— si l'on peut appeler cela faire
la guerre! — ne peut pas être
continuée sans violation évidente
des préceptes et des droits de
l'humanité"
Si Von peut appeler cela faire
la guerre? " Jamais à aucune épo-
que de l'histoire, une nation belli-
gérante civilisée n'a reçu d'une
autre nation neutre et " animée
par des sentiments de réelle ami-
329
tié," un rappel à l'ordre plus dur
et plus éclatant sous une forme
d'autant plus impressionnante'
qu'elle est plus modérée*
TOUTE L'AXLEMAGîTE COMPLICE.
C'est qu'en effet pour les Alle-
mands ces " assassinats collec-
tifs " sur mer constituent un
acte de guerre, voire même un fait
glorieux de guerre. A peine, le 28
février, la Gazette générale de
l'Allemagne du Sord, organe du
gouvernement, avait-elle annoncé:
" Les autorités allemandes sont
décidées à commencer la nouvelle
campagne des sous-marins contre
les navires marchands à la date
fixée ", que de toutes parts les en-
couragements officiels ou privés
parvenaient à l'Amirauté. Le 5
mars, l'Autriche se solidarisait
publiquement avec l'Allemagne et
annonçait l'effet rétroactif de ses
décisions à partir du 29 février à
minuit, date à laquelle les sous-
marins austro-hongrois avaient
dû entrer en action suivant de
nouvelles instructions. Le 18
mars, les députés nationaux-libé-
raux, par un projet de loi, invi-
taient le Reichstag à mené " à
fond et sans égards la guerre
sous-marine " ; les députés du
Centre affirmaient que, " puisque
la question de l'emploi des sous-
marins n'est pas encore réglée par
le droit des gens, il faut en pro-
fiter pour garantir à l'Allemagne
toute liberté dans l'emploi de
cette arme." Le 23 mars, Herr
Ballin. président de la ligne Ham-
bure-Amerika. attestait qu'il est
indispensable de couler tout, par-
tout et sans distinction.
SrjaSTRES EXPLOITS.
A cet ensemble de démonstra-
tions forcenées répondent immé-
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
diatement des crimes de forcenés
qui s'appellent : torpillage de la
Tubantia (16 mars), du Susaex
(24 mars), du Portugal (31
mars), du Santanderino (10
avril), du Ludjwik von Nassau
(20 avril), pour ne citer que cinq
noms sur une trentaine de , navi-
res. Avec une sorte de rage démo-
niaque, les sous-marins allemands
vont, viennent, repartent, appa-
raissant ici, disparaissant là.
Tantôt ils forcent à la course
et canonnent sans merci un pa-
quebot comme l'italien Giava
troué de quarante-deux obus au
début de mars — le manquant
d'ailleurs parfois comme fut man-
goëlette anglaise Clyde au début
d'avril et pour la barque boi^on-
naise JS-2903 le 6 avril.
Véritable frénésie de destruction
qui, sans obtenir aucun résultat
militaire d'ordre pratique, ni mê-
me de résultats économiques sé-
rieux, semble avoir été exaspérée
par le calme tranquille des Alliés,
car une statistique éloquente éta-
blit que malgré les dangers de la
guerre sous-marine, 400,000 per-
sonnes ont traversé l'Atlantique
entre l'Amérique et l'Europe en
1915: 250,000 passagers sur des
navires appartenant aux puissan-
ces alliées, 150,000 sur des navires
battant pavillon neutre.
A bord du " Susses ", amputé de tout son avant par la torpille allemande qui
firappa sa coque, les passagers attendirent, pendant pQus de vingt heures, l'airivée
des secouirs. Inoubliable scène d'épouvante ! 11 y eut près de cent victimes !
que le rapide paquebot français
Colbert que, au début d'avril, sa
vitesse supérieure sauva et de la
poursuite et de la canonnade.
Tantôt ils coulent d'une torpille
un paquebot comme le Minneapo-
lis le 23 mars — le manquant
aussi comme il advint le 1er mars
au français Patria. Tantôt enfin,
amarinant un navire, ils le font
évacuer en dix minutes par le'
moyen des canons du bord, le dé-
truisent immédiatement par l'ex-
plosion de deux bombes, puis aban-
donnent les embarcations en pleine
mer, comme il fut fait pour la
330,
Le samedi 26 février, inaugu-
rant la nouvelle campagne sous-
marino allemande qui allait être
notifiée au monde deux jours
après, c'était le croiseur auxiliai-
re Provence II qui s'engloutissait
dans la Méditerranée. Lanc^ en
1906, long de 183 mètres et don-
nant une vitesse de 22 nœuds et
demi, le paquebot Provence, une
des belles unités de la compagnie
Transatlantique, d la ligne Ha-
vre-New-York, avait été réquisi-
tionné depuis le 4 août 1914 ; il
venait de quitter la France pour
transporter à Salonique des hom-
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
mes et du matériel, et portait
1,800 personnes, y compris l'équi-
page. Le samedi 26 février, à
trois heures de l'après-midi, le na-
vire tanguait légèrement par mer
un peu houleuse et clapotante ;
les servants faisaient attentive-
ment le quart aux onze pièces
constituant l'armement, quand
soudain une violente explosion se
fit entendre. Touché en plein flanc,
le navire plia littéralement sous
le choc " avec deux ou trois sur-
sauts et comme un tremblement
de l'immense carcasse de fer ",
puis instantanément il se mit à
enfoncer par l'arrière.
A trois heures dix, l'eau attei-
gnit les chaudières, qui l'une
après l'autre commencèrent à sau-
ter. En un suprême mouvement,
la Provence se leva presque de-
bout sur son arrière englouti. Et
l'instant d'après, glissant comme
un bloc de pierre en un effroyable
remou, le superbe bateau dispa-
rut d'un coup, tandis que dans la
succion du remou chaviraient ca-
nots et radeaux. . . Il était trois
heures quinze.
LES ATTENTATS SE MULTIPLIENT.
Alors les catastrophes se suc-
cèdent. Le 26 février, le vapeur
anglais Fastnet, le bateau suédois
Tornberg, le long courrier Dido
sont torpillés. Le 27, le paquebot
anglais Maloja de 12,000 tonnes
saute sur une mine posée par un
sous-marin allemand, et le ba-
teau-citerne Empress of Fort Wil-
liam qui venait à son secours
coule sur un second engin : 160
personnes périssent. Le 28, le va-
peur français Trignac saute, 5
hommes sont sauvés sur 32 ; le
vapeur russe Petshenga et le va-
peur Bitgit sont torpillés. Le 29
février, des super-sous-marins al-
lemands sont aperçus et pourchas-
sés au large du Havre.
Chaque journée du mois de
mars est marquée par un attentat
nouveau réussi ou manqué: l'an-
glais TJiornaby le 1er, quatre
sloops anglais, la goélette italien-
ne Elisa, le vapeur russe Alexan-
der-Wentel le 2. Le 6 mars, un
sous-marin autrichien attaque à
coups de canon l'italien Giava qui
stoppe, met trois canots à la mer:
le commandant italien fait remar-
quer h l'officier autrichien qu'il y
a une femme à bord, la fille du sé-
nateur Adamoli, infirmière de la
Croix-Rouge, et qu'on est très
loin de terre: "il n'obtint en
guise de réponse qu'un ricane-
ment sardonique •", Le Giava fut
coulé par 42 obus et les survi-
vants durent errer à l'aventure
sous une nuit glaciale jusqu'à ce
que le transport anglais Trieve-
Jan les recueillît.... Le 9 mars,
l'ancflais Eermatrice, ancienne
prise de guerre allemande, est tor-
pillé à un kilomètre des jetées de
Boulogne: 5 hommes sont tués ;
et le transatlantique Louisiane a
le même sort . . . Quelques ins-
tants après le vapeur norvégien
Siliiis est attaqué à son tour.
L'Allemagne maintenant allait
au delà de ses promesses : et la
formule " torpiller tout " deve-
nait sa ligne de conduite. Vapeur
de 1,500 tonneaux, portant 17
hommes d'équipage, dont 7 ma-
rins américains, le Silins ,navire
neutre venant d'un port neutre,
New-York, ne devait avoir abso-
lument rien à craindre de quicon-
que: sans aucun avertissement,
sans qu'aucune visite e"t été faite,
sans même que l'équipage eût pu
apercevoir l'agresseur, le Silius
reçut en plein flanc une torpille,
et pour toute excuse le gouverne-
ment allemand déclara qu'il n'é-
tait au courant de rien !
331
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
Le 16 mars, c'était le tour du
gros transatlantique hollandais
Tubantia, allant d'Amsterdam,
port neutre, directement à Bue-
nos-Aires, port neutre: il trans-
portait la malle hollandaise, ,700
tonnes d'étoflFe et 87 passagers
(dont 19 Allemands!). Les mar-
ques extérieures de sa nationalité
étaient peintes sur les flancs du
bâtiment: une torpille le frappa
à 9 pieds au-dessous de la ligne
de flottaison.
SUR l'épave du sussex.
Le 20 mars, l'Amirauté alle-
mande annonçait que du 1er au
18 mars elle avait détruit dix-neuf
navires jaugeant 40,000 tonnes.
Le MinneapoUs, le Bougainville.
le Sea-Serpent, le Linfield, le 8a-
lyhia, le Senaybridge, le Carne, le
Ehartoum, le Hebe, le Fancy-
Bridge, VOttomar, YEagle Point.
du 21 au 30 mars, augmentaient
cette liste à laquelle s'ajoutait
VEnglishman. Sur ce dernier,
quatre Américains périssaient
dans des circonstances particuliè-
rement dramatiques ; les passa-
gers du vapeur Rio de Janeiro,
bateau norvégien qui sauva 64
personnes, ont assisté à la scène:
le sous-marin allemand torpilla
VEnglishman ; puis, à coups de
canon, il s'acharna sur l'épave
coulant bas, de manière à empê-
cher, par un raffinement de sau-
vagerie renouvelé du torpillage de
VAscona (7 novembre 1915), la
manœuvre des embarcations de
sauvetage.
Ce goût de la cruauté inutile,
fut d'ailleurs pleinement satis-
fait a la même époque, le 24
mars par l'attaque du Sussex
dans le Pas de Calais et le 3e
mars par la destruction du Por-
tugal en mer Noire.
332
Le vendredi 24 mars, le paque-
bot-poste Sussex construit en
1806, mesurant 240 pieds de long,
30 pieds de large, jaugeant 1,363
tonneaux, marchant 17 nœuds,
quittait Follcestone à une heure et
demie de l'après-midi. Il se diri-
geait sur Dieppe, portant 380 pas-
sagers de diverses nationalités
alliées et neutres (en particulier
Suisses, Espagnols et Américains)
et 1,200 sacs de dépêches, et filait
à bonne allure par temps beau et
mer calme. Vers deux heures et
demie, un officier de l'armée bel-
ge, le comte de B . . . , se prome-
nant sur le pont, aperçut un va-
peur de commerce qui se livrait à
des évolutions bizarres et qui se
rapprocha suffisamment pour que
le nom Nieuport-19 fut lisible; il
semble bien que ce navire belge
capturé et maquillé par les Alle-
mands jouait le rôle d'indicateur
et d'écran vis-â-vis du sous-ma-
rin dont il favorisa l'approche ;
en tout cas, il s'éloigna précipi-
tamment dès le torpillage accom-
pli. A deux heures cinquante, une
vingtaine de personnes aperçurent
distinctement le sillage caractéris-
tique d'une torpille automobile.
Aussitôt le capitaine fit jeter son
navire sur tribord, espérant éviter
le choc ; mais au même instant
l'engin frappait la coque en avant
de la passerelle, à hauteur du sa-
lon des premières, arrachant véri-
tablement toute la proue du bâti-
ment jusqu'à la première cloison
étanche. Dans l'explosion, sous
l'enveloppement de la trombe d'eau
qui s'abattit sur l'avant, entraî-
nant le mât de misaine et les ap-
pareils de T. S. F., 80 personnes
environ pé irent sur le coup, dé-
chiquetées ou noyées. Le mécani-
cien Norman Meikle, du Werthem,
passager à bord du Sussex, pense
que l'explosion elle-même ne tua
qu'une trentaine de victimes; mais
par contre, dans le premier mo-
ment d'afi'olement, le palan du ca-
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
non de tribord chargé de passa-
gers a'étant rompu, cette embarca-
tion projeta dans la mer tout son
chargemest humain, faisant ainsi
plus de 40 victimes.
Après un terrible moment d'af-
folement, l'ordre et le calme re-
prirent le dessus avec une disci-
pline étonnante : " Les femmes
furent splendides," écrit M. Nor-
man Meikle. D'ailleurs le navire
gardait un équilibre instable ; à
quatre heures trente on constata
que la chambre des machines res-
tait intacte, que les petits fonds
restaient secs et que "' tout était
restait le jouet de la dérive; le
gros des passagers se tenait massé
sur l'arrière. Marins et passa-
gers de bonne volonté déblayaient
l'avant transformé en véritable
charnier: parmi les boiseries écla-
tées, dans le salon des premières
et le poste d'équipage réduits en
charpie, se mélangeaient les ca-
davres et les débris humains dont
certains flottaient dans une nappe
d'eau ; autour du bâtiment, sur
les houles longues passaient d'au-
tres cadavres soutenus par des
ceintures de sauvetage . .
L.a Croix de Danemark peinte au flanc de ce navire, le " Christiansund ", n'a pas
suffi à le protéger. Le droit des neutres, le paTillon? Les pirates en font bon marché!
en ordre parfait." Le capitaine,
voyant le crépuscule approcher,
ordonna aux canots de rallier le
bord, et tous leurs occupants re-
montèrent sur l'épave* " Nous
nous occupâmes alors de faire le
thé pour les dames et de les rendre
aussi confortables que possible,"
dit le mécanicien, cependant que
des officiers de la marine anglai-
se s'efforçaient d'établir un T. S.
F. de fortune. A dix heures trente,
l'épave éventrée flottait toujours,
grâce au calme de la mer, mais
Enfin, à onze heures du soir, ac-
courant à l'appel, arriva la Ma-
rie-Thérèse, chalutier de Boulo-
gne, puis un torpilleur anglais, et
bientôt un troisième bâtiment. .
C'était le sauvetage assuré . . .
Et peu après le malheureux na-
vire, amputé de son avant, par-
venait à gagner l'abri du port de
Boulogne, débarquant les survi-
vants du terrible drame parmi les-
quels se trouvait l'illustre philo-
sophe américain Baldwin ; mais
la liste des morts dépassait une
333
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
centaine, et parmi eux se trou-
vaient le courrier diplomatique du
gouvernement suisse et le célèbre
compositeur espagnol Granados.
Un long cri d'horreur s'éleva
en Amérique, en Suisse, en Espa-
gne ; usant des faux-fuyants les
plus méprisables, le gouvernement
allemand nia effrontément toute
participation à ce " drame de la
mer"; mais le pirate avait signé
son crime ; et l'épavo rendit les
morceaux, très aisément identifia-
bles, de la torpille allemande,
prouvant la bassesse morale de ce
gouvernement qui n'a même plus
le courage de prendre la respon-
sabilité de ses ordres criminels.
LES NAVIRES-HOPITAUX NE SONT
PAS ÉPARGNÉS.
Quelques jours après, un nou-
veau crime, plus abominable en-
core peut-être, était consommé: le
navire-hôpital français Portugal,
affrété par le gouvernement russe
et portant les insignes distinctifs
et couleurs réglementaires impo-
sées par la convention de La Haye
(peinture blanche de coque et
d'agrès, grande et large bande
vert clair tout le long du bordage,
haute croix rouge peinte sur la
cheminée blanche, pavillon à la
croix de Genève à chaque mât),
était torpillé sans "sommation le
30 mars dans la mer Noire. Le
bâtiment était au mouillage de-
puis la veille au soir; il était
déjà chargé de blessés et en rece-
vait d'autres; un va-et-vient d'em-
barcations pleines de blessés et
portant ostensiblement les pavil-
lons de la Croix-Rouge l'entou-
raient. Caché sous quelques pieds
d'eau à petite distance, un sub-
mersible surveillait depuis le
début de la nuit cette opération:
c'est le communiqué turc lui-mê-
me qui, le 4 avril, a révélé l'exis-
tence de cette faction monstrueu-
se en en tirant vanités
A huit heures et demie du ma-
tin, ce sous-marin toujours in-
aperçu s'approcha doucement, ht
le tour du uavire-hùpital en pas-
sant sur son avant de bûbord à
tribord, puis, visant soigneuse-
ment le point le plus vulnérable,
la chambre des machines, il lança
coup sur coup deux torpilles à
bout portant... Une épouvantable
explosion souleva le malheureux
l'ortugal littéralement pulvérisé
par cet effroyable choc ; une im-
mense colonne d'eau et de débris
monta vers le ciel, puis retomba
lourdement sur les chaloupes
chargées de blessés qui chaviraient
dans un immense remous. Soixante
secondes après, lo navire-hôpital
n'existait plus... La mer s'était
refermée sur tous les grands bles-
sés, cinquante infirmiers, quatorze
sœurs de charité, dont la doyenne,
la baronne Meyendorff, vingt ma-
rins français, le délégué de la
Croix-Rouge, comte Tatistcheff,
plus de cent personnes englouties
d'un coup par un acte qui eonsti- '
tue le plus lâche des assassinats
collectifs. . .
Aussi est-ce aux applaudisse-
ments de tous les neutres que M.
Wilson à la tribune du Congrès,
a pu flétrir une méthode de guer-
re " incompatible avec les princi-
pes d'humanité"... Les principes
d'humanité! Quel sens ce mot
peut-il avoir pour les torpilleurs
du Sussex et du Portugal, pour
la nation cynique qui, lors de
l'anniversaire de la Lusitania,
frappe et vend au prix de 4 dollars
dans tout le territoire de l'Empiie
une médaille satirique commémo-
rant cet atroce souvenir î
SAIGNEMENTS DE NEZ. — Prendre des haricots blancs, les faire
griller d'un beau brun, puis les moudre et les prendre en prises.
334
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
LA PLUS GRANDE BATAILLE NAVALE DU MONDE
BATAILLE DU JUTLAND, 31 MAI 1916
Ce que pourrait être une ba-
taille navale livrée avec les forces
gigantesques et les terribles arme-
ments des flottes modernes, on l'a-
vait souvent imaginé. Le formi-
dable combat qui a mis aux pri-
ses, le 31 mai dernier, les flottes
anglaise et allemande a dépassé
en horreur tragique tout ce qu'on
pouvait prévoir. Nos lecteurs nous
sauront gré de leur retracer les
difl'érentes phases de cette lutte
gigantesque, d'après les rensei-
gnements les plus sûrs et qui met-
ent pleinement en lumière la ma-
gnifique victoire anglaise de cette
mémorable journée.
Le 31 mai 1916, la flotte alle-
mande de haute mer au grand
complet, ou peu s'en faut, sortait à
quatre heures du matin de la puis-
sante base triangulaire constituée
par l'île d'Héligoland, les grands
ports de Wilhelmshafen et Cux-
haven, et, gagnant le large tout
aussitôt, piquait droit au nord.
Avait-elle réellement l'intention
de livrer une vraie bataille? Les
Anglais semblent croire que non.
Toutefois, il est certain que l'A-
mirauté allemande avait un plan,
von Scheer avait des ordres.
Depuis longtemps, l'opinion —
allemande réclamait une sortie de
cette flotte si belle, si prônée, si
coûteuse — et si inactive! L'occa-
sion se présentait, étonnamment
favorable: le passage annoncé dans
la haute mer du Nord d'un énor-
me convoi d'armes et de muni-
tions parti d'Amérique et gagnant
le port russe d'Arkhangel. Es-
pions et zeppelins s'accordaient
d'autre part à rapporter que, après
avoir exécuté une croisière de ma-
nœuvre aux environs des côtes de
Norvège jusqu'à vingt milles de
Stavanger, la Grande Flotte bri-
335
tannique; — cette formidable Ho-
me Fleet, la " Flotte de la Mai-
son," commandée par Jellicoe " le
Taciturne " en personne, — avait
regagné, afin de faire du charbon,
les différents ports du Royaume-
Uni. Seule, errante au large de
Scarborough comme un dogue aux
aguets, l'escadre rapide de sir Da-
vid Beatty, le vainqueur du Dog-
ger-Bank au 24 janvier 1915, bat-
tait la mer de-ci de-là....
Aussitôt von Scheer avait reçu
l'ordre de joindre, capturer ou
couler le grand convoi attendu par
les Russes.
Précédé de son contre-amiral
von Hipper, le vaincu du Dogger-
Bank dont le pavillon du chef
d'avant-garde flottait sur le croi-
seur de bataille tout neuf Lûtzow,
von Scheer, prenant en main l'ar-
mée navale tout entière, partit
donc aux premières lueurs du ma-
tin pour frapper un écrasant coup
de massue.
Il faisait un temps assez calme;
une brume estompait les loin-
tains, brume légère qui se dépla-
çait, parfois se levant, parfois
s'épaississantj.... Et le chalutier
hollandais Anna Josina profitait
de ce bon temps pour pêcher acti-
vement à la limite extrême du cé-
lèbre et poissonneux Fisher Bank,
lorsque soudain, de cette brume,
son équipage, uti peu étonné, vit
surgir et défiler devant lui une
forte escadre allemande composée
de 30 bâtiments. Il était 2 h. 30
de l'après-midi. C'était l'escadre
Hipper, qui, à belle allure, mar-
chait vers l'horizon septentrional
dont elle atteignît le bord vers 3
h. 30, au moment précis où une
seconde escadre allemande, celle
que commandait von Scheer lui-
même et qui comportait une soi-
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
Importarice globale Bataille
Norvège
.1 .v« "
Flotte Allemande ^^J,Vkji£L^"^43«
Flotte
^/(Seatty
■a* Allema
>, ».^ 'Toînt ou.
<^^./»^.' finit l&bala
336
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
xantaine de navires, apparaissait
aux yeux surpris des marins hol-
landais. Ceux-ci contemplaient en
connaisseurs cette revue navale
inattendue, quand tout à coup, à
l'extrême horizon, l'escadre Hip-
per, par un brusque mouvement,
fit face à l'es*, et ouvrit un feu
roulant contre un but invisible
pour les pêcheurs de l'Anna Jo-
sina.
'AUDACIEUSE MANŒUVRE
DE SIR DAVID BEATTY
Ce but, c'était l'escadre Beatty.
Prévenu par ses '• scouts," ou
patrouillleurs de la présence à
l'extrême horizon d'épais nuages
de fumée, dénonçant la marche
d'une force navale considérable,
sir Beatty devina sinon tout, du
moins partie de la vérité; et pre-
nant aussitôt une résolution épi-
que, il décida d'arrêter, de rete-
nir, de conserver autour de lui
cette force navale et de se l'atta-
cher de manière étroite afin de la
livrer aux coups irrésistibles de
son chef, l'amiral Jellicoe, alors
trop éloigné pour pouvoir, sans
cela, arriver à temps.
Ce projet héroïque exigeait un
sacrifice immense : sir Beatty 'y
résolut immédiatement; et, lan-
çant à Jellicoe un premier radio-
gramme d'appel, il groupa sa divi-
sion, fit forcer de vapeur et piqua
droit au nord. Ce fut une course
furieuse. Cette division compre-
nait six croiseurs de bataille, Vln-
defatigable de 18,750 tonnes et le
New-Zealand de 18,200 tonnes,
chacun portant 8 canons de 11
pouces et 16 de 4 pouces, le Lion,
le Princess-Royat de 26,530 ton-
nes, le Queen-Mary de 27,000 ton-
nes, le Tiger de 28,000 tonnes,
portant chacun 8 canons de 12
pouces et 16 de 4 pouces. Monté
sur le TAon, sir Beatty conduisait
cette course au sacrifice à une vi-
tesse d'environ 29 nœuds; à la
337
pleine allure de leurs machines,
les six croiseurs anglais mon-
taient vers le nord, gagnaient de
rapidité l'armée allemande, dé-
passaient son avant-garde, la con-
tournaient audacieusement, par
un mouvement véritablement su-
blime se plaçaient entre cette im-
mense armée navale et la côte al-
lemande, puis brusquement se dé-
couvrant, littoral ennemi à dos et
cap à l'ouest, chargeaient la flotte
allemande. Il était trois heures
de l'après-midi.
Manœuvre sublime d'héroïsme.
S'il y a une chose prodigieuse,
c'est non seulement que l'escadre
Beatty ait provoqué un combat
aussi follement disproportionné,
mais encore qu'elle ait pu le sou-
tenir. Hommes et officiers avaient
compris la pensée de leur chef:
résister aussi longtemps que pos-
sible, se sacrifier très lentement
jusqu'au dernier bateau, de mani-
ère à ce que cette lutte de géants
absorbât peu à peu la flotte alle-
mande tout entière, l'occupât,
l'exaspérât, la retint attachée à
sa proie et la livrât à l'étreinte
décisive de la Grande Flotte qui
tout là-bas, là-bas, accourait à la
rescoussei II fallait " durer " jus-
qu'à ce que Jellicoe apparût à l'ho-
rizon : sir Beatty " dura ".
LES ANGLAIS OUVRENT LE
FEU.
A 3 h. 15, le navire-amiral Lion
tira le pfemier coup de canon ;
instantanément toute la division
anglaise ouvrit le feu. Hipper dé-
ployant son escadre, riposta aus-
sitôt de toutes ses bordées. La
brume s'embrasa de lueurs multi-
pliées, la mer jaillit en geysers
innombrables sous la chute des
projectiles, un effroyable gronde-
ment roula sur les flots que cou-
vrirent aussitôt des nuages de
fumée traversés d'éclairs. Sous le
choc, l'escadre Hipper plia; la li-
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
gne allemande chancelait sous le
martèlement des gros obus anglais
lilchés à 10 milles de distance par
16 canons de 11 pouces et 32 ca-
nons de 12 pouces, tirant chacun
un coup il la minute, formidable
avalanche de plus de 50,000 livres
d'acier pleuvant) cliaque soixante
secondes sur les navires germani-
ques. Ceux-ci reculèrent, se rap-
prochant d'ailleurs du corps de
bataille formé des 22 cuirassés
(dont IG dreadnoughts) que von
Scheer amenait lui-même à la res-
cousse.
Hipper et son chef se joignirent.
L'énorme armée navale développa
ses divisions et le tonnerre de la
canonnade se décupla instantané-
ment; il était quatre heures de
l'après-midi.
Aussi calme qu'à la manœuvre,
sir Beatty se borna û lancer le
radiogramme: "Suis engagé avec
de grosses forces ennemies " ; et
il s'apprêta à résister de son
mieux, sachant fort bien que, à
quelque 120 milles dans le nord-
nord-est, la Grande Flotte accou-
rait de toute la force de ses ma-
chines. La seconde phase du com-
bat commençait.
DANS LA TENAILLE ALLE-
MANDE
Elle fut effroyable, cette secon-
de phase, et von Scheer put croi-
re, un moment, qu'il allait réali-
ser l'écrasement désiré.
L'escadre allemande avait ou-
vert une gigantesque tenaille et,
d'un double mouvement, refermait
sur la division anglaise les mâ-
choires de l'étau; un déluge de
feux concentriques s'abattit sur
les Anglais enveloppés de toutes
parts. Occupant le milieu d'un ef-
froyable cercle de la mort, les
croiseurs de bataille britanniques
se trouvèrent placés dans la posi-
tion pour eux la plus défavorable,
maintenus à 36,000 ou 42,000
338
pieds 80US le feu d'ennemis
mieux cuirassés qu'eux. En vain
le Quccn-Mary pouvait-il lùcher
sa bordée du poids de 10,000 li-
vres; le cuirassé teuton Kaiser ne
ripostait, il est vrai, que par une
décharge de 7,000 livres, mais son
blindage épais pouvait, sans incon-
vénient trop majeur, supporter
un choc assez fort, cependant que
les tôles plus minces du navire
anglais devaient céder sous un
heurt mêm.^ plu» faibn.
Ce fut ce qui arriva. D'abord
les Allemands teutèrent d'écraser
le Lion, de manière à priver la
division de son chef; le beau na-
vire touché d'un coup en pleine
coque, son pont balayé* par des
obus asphyxiants, sa mîlture dé-
chiquetée, ses dynamos de sans-fil
avariés, parvint à nouveau à faire
plier ses adversaires : mais si-
gnaux et radiogrammes ne mar-
chant plus, sir Beatty ne pouvait
communiquer ses ordres à ses su-
bordonnés contre lesquels mainte-
nant s'acharnaient les Allemands.
Heureusement ctiaque comman-
dant d'unité avait compris son
rôle dès la première seconde et le
jouait sans une erreur et sans une
défaillance.
A cet instant précis, un premier
renfort arrivait, trois navires ac-
courus au canon sous les ordres
du jeune et brillant amiral Hood.
C'étaient encore trois croiseurs de
bataille de 17,250 tonnes, Invin-
cible, Inflexible et Indomitable,
rapides lévriers des mers qui vin-
rent jeter dans la balance l'ap-
point de leurs 24 pièces 11
pouces.
Une effroyable mêlée s'engagea
a courte portée, parmi le double
brouillard de la brume et de la
fumée. Pris de flanc, de face et de
revers par unt cinquantaine de
grosses pièces, et peut-être assailli
(les témoignages diffèrent et sont
contradictoires) par un zeppelin
qu'il chassa ou détruisit d'ail-
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
leurs, le puissant Queen-Mary, le
second en force des croiseurs avec
ses 27,000 tonnes et ses 8 pièces
de 12 pouces, fut balayé par un
ouragan d'acier; un obus de gros
calibre effondra sa muraille, at-
teignit ses soutes, explosa ; une
immense flamme jaillit: mâts,
cheminées, tourelles, parurent
s'envoler de tous côtés En une
minute, le Queen-Mary avait dis-
paru de la surface de la mer ... Il
ne resta de lui qu'un sillage blanc
qui marqua son passage ....
Et puis ce fut le tour de Vln-
(lefatigable.
L'amiral Hood s'était jeté aux
côtés de son chef et, pour trée
en matière, avait concentré le feu
de ses 8 pièces de ii pouces et de
ses 16 canons de 4 pouces sur un
croiseur-éclaireur allemand qu'il
venait de pulvériser^ Mais aussi-
tôt son Invincible fut pris à par-
tie par un croiseur de bataille,
type Derffiinger, de 28,000 ton
nés, contre lequel ses 17,250 ton-
nes faisaient modeste figure. Un
furieux duel d'artillerie s'engagea
au cours duquel les canonniers an-
glais malmenèrent terriblement
leur énorme adversaire; mais la
cuirasse de VInvincible céda com-
me avait fait celle du Queen-
Mary; et le malheureux bâtiment
coupé en deux s'effondra sous les
flots, prej étant en une suprême ex-
plosion un certain nomljre de sur-
vivants parmi lesquels le comman-
dant du bord, capitaine de vais-
seau Tristan Dannreuther, mai»
engloutissant l'amiral Hood.
En quelques instants sir Beatty
avait perdu 20 pour 100 de ses
effectifs.
Les Allemands cependant —
enragés de voir se prolonger cette
invraisemblable résistance et pré-
venus par les Zeppelins que la
Grande Flotte se rapprochait avec
une vélocité inquiétante — vou-
lurent en finir avec cette poignée
de vaisseaux. Leurs centaines de
canons tonnèrent à la fois. Le
339
plus puissant des navires anglais,
l'énorme Tiger, se vit attaqué à la
fois per deux dreadnoughts, six
sous-marins et quinze torpilleurs:
criblé d'obus et de torpilles, le
vaillant croiseur fît tête à tout:
il écrasa la tourelle avant du
Derffiinger, il coula trois torpil-
leurs, en désempara six ou sept
autres
Il était six heures du soir: la
division de sir Beatty tenait tou-
jours Mais tant d'héroïsme re-
cevait enfin sa récompense^ Empa-
nachés de fumée, labourant la mer
de leurs étraves, quatre navires
presque pareils, quatre croiseurs-
cuirassés, commandés par le contre-
amiral sir Robert Keit Arbuthnot,
apparaissaient brusquement, lan-
cés à 23 nœuds de vitesse : c'é-
taient la Défense, le Warrior, le
Black Prince et le Duke of Edin-
burgh. D'un même mouvement
tous quatre se jetaient aux côtés
de la division mutilée, non point
pour vaincre — ils étaient trop
faibles pour cela — mais pour
aider Beatty dans son œuvre hé-
roïque, pour accrocher l'escadre
allemande. Leurs canons de 5 pou-
ces et de 6 pouces élevèrent leur
modeste voix dans le formidable
concert des II et des 12 ; mais
leurs 14,000 tonnes parurent aux
Allemands un défi ridicule. Sur
eux von Scheer lança ses meil-
leures unités, et le combat épique
recommença.
Deux croiseurs, quatre cuiras-
sés, vingt torpilleurs se ruèrent
sur le Warrior; une cataracte de
projectiles s'abattit sur le vaillant
bâtiment. Il rendit coup pour
coup malgré l'incendie qui tout
aussitôt faisait rage à son bord:
il mit hors de combat le croiseur
Elbing et le désempara si bien que
le capitaine de vaisseau Madlung,
son commandant, dut le couler lui-
même quelques heures après pour
que les Anglais ne s'en emparas-
sent point; il coula un contre-
torpilleur; il désempara un grand
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
croisc-ur. Furieux, les Allemands
s'ackarnôrent : la Defence dispa-
rut dans un tourbillon entraînant
l'amiral Arbuthuot; le Black
Prince s'elFondra; le Warrior pria
pendant dix-sept minutes sous des
feux croisés, ayant reçu dans ses
machines un obus qui mit les
chaudières hors d'usage, luttait
toujours 11 était six heures
vingt.
JELLICOE A LA RESCOUSSE.
Alors monta vers le ciel une
immense clameur, clameur de joie
des Anglais, clameur de colère des
Allemands. Car, ù ce moment pré-
cis, sur l'horizon éclairé par les
rayons obliques du soleil cou-
chant, se profilèrent enfin des sil-
houettes formidables. C'était Jel-
licoe qui arrivait. . . .
En tète, lancés il la pleine al
lure de leurs 25 nœuds de vitesse,
creusant la mer du poids de leurs
27,500 tonnes, quatre géants, qua-
tre supcrdri'adnoughts menaient
la terrible chasse: sous le pavil-
lon du contre-amiral sir Evan
Thomas, le 'Warspite, le T allant,
le Barnham et le Malaya char-
geaient comme q^iatre paladins du
temps jadis. Epouvantable choc
que von Schecr ne ] ut ni esquiver,
ni contenir; 32 canons de 13%
pouces crachant chacun un pro-
jectile de 1800 livres tonnèrent à
la fois, à la cadence d'un coup prfr
minute et par canon.... Ils tirè-
rent six minutes: 345,600 livres
d'acier et d'explosifs s'abattirent
en rafale sur les plus proches bâ-
timents allemands. Cinq cuiras-
sés et croiseurs allemands s'é-
taient élancés au-devan*- du TTar-
pite'- '.rois d'entre tax dispaï-u-
rent sous l'avalanche ; les aeux
autres s'enfuirent '. toutes hélices.
Il était six heures trente.
Fuir, il fallait fuir rapidement,
si l'on voulait conserver quelques
bâtiments au Kaiser Guillaume
II. Von Scheer donna 1 ordre de
la fuite, et auasilut lea Allemaudtt
virèrent du bord, eutraiuuut avec
eux ■' deux grand» navires eu
Uammeb ".
Le crépuscule était venu, la nuit
tombait Eu uu immense élan,
toute i'armeu navale anglaise, s'é-
lanya: celait bien la curée, loua
voulurent en être, même les ba-
teaux atteints, même lea équipa-
ges décimés et sanglants de Ueat-
ty: il fallait venger liood, Ar-
outhuut, lea cbeis, les camarades
disparus.
L basse frénétique que marqua
une recrudeaceuce de la cauouade
justiliaut le populaire surnom de
Jeliicoe: Jack llell Fire.
Dans cette nuit tragique dispa-
rurent des bateaux dont l'Ami-
rauté allemande a essayé do ca-
cher les noms et de maquiller l'é-
tat civil. Il a bien frllu cepen-
dant finir par avouer la perte du
puissant " Lutzow " et du croiseur
" Kostock ". On a tro..vé parmi
lea épaves des bérets de marins
portant le nom de Thuringen, un
dreadnought de îr2,800 tonnes; on
est sans nouvelles bien précises de
son frère Jumeau VOstfriedland.
Les dreadnoughts Kaiser ou Kai-
serin, de 24,310 tonnes, et West-
falen, de 18,600, sont considérés
comme coulés, ainsi que le croi-
seur de bataille Derfflinger. On
ignore tout du sort de l'énorme
Uindcnburg de 32,000 tonnes ;
mais on sait son aine Seydlitz, de
24,600 tonnes ,en très mauvais
point. On sait aussi que le super-
dreadnought anglais Valiant,
chargeant en pleine nuit, aveugla
de son projecteur, surprit et creva
d'un coup d'étrave un sous-marin
embusqué sur son passage. Durant
les courtes heures de eette nuit du
31 mai au 1er juin, il fit, ffir-
ment les témoins de l'immense
drame, aussi clair qu'en plein
jour
340
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
Enfin se découpèrent à l'aurore
les falaises. d'Héligoland, l'estu-
aire de l'Elbe, les côtes du duché
d'Oldenbourg: la prudence ordon-
nait à Jellicoe de stopper aux ex-
trêmes limites des champs de mi-
nes fixes. On vira de bord à re-
gret, tandis que von Scheer se pré-,
cipitait vers ses ports, pressé de
faire claironner son " immense
victoire " par tous les radiogram-
mes de l'Empire. Et tandis qu'à
toutes les fenêtres allemandes se
hissaient les drapeaux des jours
de liesse, Jellicoe le Taciturne re-
venait parcourir en calme vain-
queur le lieu du grand combat.
Il pouvait être fier de sa vic-
toire : rejet de la flotte allemande
dans ses ports avec des pertes
énormes, 114,000 tonnes avouéeft
sur 1,160,000 tonnes; plus environ
30,000 tonnes pour pertes cachées.
Au total, pertes et avaries, l'af-
faire coûte à l'Angleterre 7 pour
100 de ses forces navales et à l'Al-
lemagne 43 pour 100.
Appauvrie d'unités excellentes,
chargée de bâtiments blessés pour
de longs mois, diminuée morale-
ment par son empressement à
fuir lorsqu'elle n'a plus possédé
l'écrasante supériorité du nombre,
la flotte allemande est à nouvpau
prisonnière dans ses ports. Le
blocus en a été resserré; par con-
tre-coup la maîtrise de la Balti-
que lui a échappé. Et sur les eaux
ensanglantées de la mer du Nord,
toujours pareille à elle-même, et,
mieux encore, renforcée de se-
maine en semaine par des unités
neuves, circule librement et tran-
quillement la Grande Flotte vic-
torieuse de Jellicoe le Taciturne.
LA BATAILLE NAVALE DTJ JUTLAND
LE BILAN DU COMBAT.
FLOTTE ANQ.LAISE AVANT LE COMBAT
2. 435. OOO tonnes
La lumière est aujourd'hui en-
tièrement faite sur la bataille na-
vale du Jutland. Sur la foi de
renseignements incomplets, on
avait pu croire tout d'abord que
l'engagement avait éprouvé nos
alliés autant que nos adversaires.
Il n'en est rien. Les communiqués
successifs de l'amirauté britanni-
FI. Alli'avanHe combat
1.160.000 l-onnes
PORTE QUI CRAQUE. — On arrête instantanément le craquement en
frottant la charnière avec du savon.
341
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
FLOTTE ANGLAISE
Pertes 1 14000 lonnes, soit 4 %
que, les <iv«'iix iiiAiiios di-fl Alle-
mands ot les témoi^nafîfs indiscu-
tables des experts maritimes les
plus compétents permettent d'ap-
porter des précisions qui établis-
sent, d'une manière irréfutable,
l'étendue du désastre subi par la
Motte germanique.
FL. ALLEMANDE
Pertes 110.0001^1^
soit 10 %
FLOTTE ANGLAISE
Pertes et avaries 7 %
Los graphiques que voici le fe-
ront comprendre d'une façon sai-
sissante. Avant la bâtai lits la flot-
te anglaise équivalait îl 2.43.5,000
tonnes et la flotte allemande à
1,160,000 tonnes. Les deux rectan-
gles du haut montrent les forces
respectives des deux adversaires.
Au cours du combat, l'Angle-
terre a perdu 114,000 tonnes, soit
4 pour cent environ, et 'a flotte
allemande 110,000 tonnes, soit 10
pour 100 de sa puissance initiale.
Mais il n'y a pas que les portes
absolues d'unités qui doivent en-
trer en ligne de compte : il faut
aussi mettre en balance les ava-
ries des navires. Or il est indis-
cutable qu'à ce dernier point de
vue les Allemands ont beaucoup
plus ROufl"ert que les Anglais. Si
l'on additionne pertes et avaries,
le pourcentage n'est que 7 pour
100 pour l'Angleterre alors qu'il
^y^lmU^
FI. AU 4e
Pertes cl- avaries
43%
342
est de 43- pour 100 pour l'Allema-
gne. Les deux derniers rectan-
gles de notre graphique montrent
l'état actuel des deux flottes, con-
sidérées au point de •vnie de leurs
unités actuellement disponibles.
On voit comment la dispropor-
tion déjà existante entre la flotte
allemande et la flotte anglaise
s'est accrue dans une proportion
considérable. Les Allemands sont
aujourd'hui dans l'incapacité de
tenter sur mer aucune opération
sérieuse: ils le resteront sans
doute pendant longtemps.
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
COMBIEN COUTE UNE BATAILLE MODERNE
Quand on songe à l'énormité
des batailles d'aujourd'hui, à la
consommation sans arrêt de muni-
tions de toutes sortes, la première
pensée est pour tant d'existences
humaines fauchées par cette héca-
tombe sans pitié. Mais après cel ,
comment ne pas se demander aussi
ce que peut bien coûter, en p o-
jectiles et en argjent, une bataille
moderne, à quelle dépense peut
bien correspondre une pareille dé-
bauche d'obus ? C'est ce que nous
essayerons de fixer dans les quel-
ques lignes qui suivent, en pre-
nant pour base de nos calculs cent
jours de la plus formidable ba-
taille qui ait jamais été livrée :
la bataille de Verdun.
Donc, la bataille s'engage ; le
canon tonne ; avec une rapidité
déconcertante il envoie à l'ennemi
obus sur obus; les caissons se vi-
dent ; vite ils sont de nouveau
remplis par des projectiles venant
des parcs d'armée; les parcs sont
alimentés par les sections de corps
d'armée qu'une gare toute proche
ravitaille sans discontinuer. Les
munitions que d'innombrables
trains apportent â la gare vien-
nent des usines où des milliers
d'hommes et de femmes travail-
lent avec une activité fiévreuse ;
et, tandis que les obus sortent de
l'usine, débités avec une rapidité
extraordinaire, d'autre part, le
métal arrive sans cesse à l'a-
telier ; ce métal a traversé les
mers, venant d'Amérique où des
milliers de mineurs s'emploient à
le retirer du sol. Ainsi, tous les
éléments de l'activité humaine se
sont groupés pour donner naissan-
ce â cet obus dont la vie sera si
éphémère ; et c'est tout cela qui
constitue son " prix de revient ",
prix de revient tel que des bom-
bardemtnts comme ceux de Ver-
dun sont de véritables pluies d'or.
343
Examinons d'abord le fonction-
nement d'une batterie du fameux
canon français, dit " 75."
La batterie de 75 se compose de
4 canons et de 12 caissons. Sur
ces douze caissons, il y en a 4 qui
sont attribués aux canons et qui
ne peuvent s'en séparer. En outre,
chaque canon et chaque caisson
possède un avant-train qui renfer-
me les munitions. Dans une bat-
terie on compte donc 16 avant-
trains.
Dans chaque avant-train se
trouvent 24 cartouches et il y en
a 72 par caisson, ce qui donne à
la batterie 1,248 cartouches, en
conséquence 312 cartouches par
canon.
QUARANTE MILLE DOLLARS POUR
une minute.
Il est très difficile de dire ce
qu'un 75 consomme dans une seule
journée de tir; on peut cependant
donner quelques chiffres qui, s'ils
restent en deçà de la réalité, pour-
ront toutefois indiquer presque
exactement ce que coûte sa jour-
née de bataille.
Un 75 peut tirer 400 projectiles
dans un espace de vingt-quatre
heures et fonctionner pendant
huit heures.
Aux moments de l'effort le plus
intense, un canon de 75 peut tirer
jusqu'à 20 coups par minute ;
mais un tel effort ne peut se pro-
longer à cause de réchauffement
du métal, échauffement atteignant
parfois un tel degré que les artil-
leurs ne peuvent plus même char-
ger la pièce.
Le projectile d'un 75 se com-
pose de l'obus avec sa fusée, de la
douille et de la poudre dont l'ex-
plosion lance l'obus. On sait qu'il
y a deux sortes d'obus: ceux qui
contiennent des shrapnells, pesant
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
Ift livres, rt ceux qui sont chargés
fi la mélinito, d'un poids total de
12 livres. Un projectile complet,
obus avec fu8<^e, douille et pou-
dre, conte six dollars.
Après avoir tiré 6,000 coiy)B,
un canon de 75 est hors d'uaagc ;
.^■^
-=-100 JOURS DtBATAILLÉ^
^ -^fr itr^ . H- ) I n " i II,
[ --aIverdun J -, i
- ,-'; 1 ONT COUTE 'V I
! LiiSO vergesCÇbes d or
ce canon coûte $3,600, ce qui fait
que chaque coup revient à 60 cts.
Ajoutons le prix de l'obus, cela
donne une somme de $2,700 pour
une journée de bataille pendant
laquelle le 75 aura tiré 400 coups,
déversant ainsi 25 tonnes (50,-
000 livres) de métal sur l'ennemi.
Les 120 canons d'un corps d'ar-
mée, tirant toute une journée,
cofltcnt donc en munitions et fa-
brication $320,000 en chiffres
ronds et envoient 300 tonnes de
métal.
Mais, si l'on approfondit la
question, on peut constater que la
dépense est plus considérable en
réalité. Un canon de 75 a une ex-
istence très éphémère, car elle ne
correspond qu'au temps pendant
k'quel on l'emploie réellement,
c'est-à-dire pendant l'envoi des
proji'ctiles. Ur, un obus met un
centième do seconde à traverper
le canon. Kn conséquence, les
6,000 coups qu'il peut tirer le
sont en soixante secondes. II en
résulte que, pendant cea soixante
secondes de sa véritable existence,
le canon et sa charge auront coûté
$40,000.
On voit par là quel coût fantas-
tique atteignent ces duels d'artil-
lerie, dont les récits tiennent en
deux lignes de communiqué.
CENT-VINOT-HUIT MILLE DOLLAB8
pour une seconde.
Le canon de 320 millimètres
(12 pouces) qui a beaucoup servi
dans la bataille de Verdun et qui
a efficacement contribué à arrêter
les vagues d'assaut des Alle-
mands, a un obus qui pèse au de-
Ift de 1.000 livres et il ne peut
tirer que 200 coups dans toute son
existence, ce qui réduit son utilité
réelle à une durée de deux secon-
des. Un seul de ses obus coûte
$510 ; la quantité de poudre
nécessaire pour faire partir cet
obus est d'environ 340 livres, soit
une dépense de $272.00 par coup.
En résumé, \in seul coup de canon
revient h $1.282.00, y compris
l'usure. Les deux secondes d'em-
ploi du canon reviennent finale-
ment a $255.000.
En comparant ces chiffres à
ceux du 75, nous voyons combien
ce dernier coûte relativement peu.
Le 75 dépense $40.000 à la minute
on $660 a la seconde. Le 320 lé-
pense $128.000 a la seconde, et,
s'il avait une vie aussi longue que
le petit 75, il dépenserait 7 mil-
lions huit cent mille dollars à la
minute. *
344
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
ce que peut couteb la mort
d'un homme.
Si on ajoute à tout ce qui pré-
cède le prix que coûte le tir des
armes à feu comme les mitrail-
leuses et les fusils ordinaires,
cela nous amène finalement à un
total de chiffres déconcertant.
Un corps d'armée déverse sur
l'ennemi, en ving^-quatre heures:
14,000 livres de balles par les mi-
trailleuses, 10,000 livres de balles
par les fusils, 300 tonnes (600,-
000 livres) d'obus de 75, et 350
tonnes (700,000 livres) d'artille-
rie lourde, soit un total de 660
tonnes de métal.
Et tout cela représente une dé-
pense de $S0.000 pour les fusils et
les mitrailleuses, $320,000 pour
les 75. et $500,000 pour l'artille-
rie lourde, soit une dépense to-
tale, en vingt-quatre heures, de
$900,000.
Ces chiffres nous permettent
d'établir ce que coûte en argent la
mort d'un homme sous le coup
d'un tel déluge de feu. Les Amé-
ricains ont calculé, en tenant
compte du prix des munitions et
des autres dépenses occasionnées
par la guerre, que la mort d'un
homme revenait, pendant cette
guerre, à $15,000! Les Anglais,
pendant la guerre ^es Boërs,
avaient dépassé de beaucoup ce
chiffre, car la mort d'un homme
coûtait $40.000. Pendant la guer-
re balkanique, il suffisait de $10,-
000.
atalanche de fer et pluie
d'ob.
Ces chiffres considérables ne
sont encore rien à côté de ceux
qu'il faut envisager pour une
longue bataille comme celle de
Verdun.
Dans un combat de ce genre, la
constitution du corps d'armée que
345
nous avons examinée ne reste plus
la même. L'artillerie est énormé-
ment renforcée.
Vingt-quatre heures de bataille
à Verdun ont correspondu à une
consommation fantastique en ton-
nes d'acier
Jusqu'ici, nous n'avons examiné
que le côté français. Mais, les
Allemands, qu'ont-ils dépensé ?
Comme ce sont eux, le plus sou-
vent, qui ont été à l'attaque, ils
furent obligés de bombarder avec
une intensité plus grande, et leur
dépense en munitions a dû être
supérieure d'au moins un dixième
à la dépense des Français. En
totalisant la dépense des fusils et
des mitrailleuses et celle de l'ar-
tillerie, la consommation totale
devant Verdun a donc dû être,
pour cent jours de bataille, du
côté allemand, de 420.000 tonnes
et de plus de 500 millions de dol-
lars.
UN NOUVEAU BASSIN MINIER.
Les quantités énormes de métal
déversées dans le sol par les ar-
mées combattantes ont fini par
transformer ce sol en un véritable
gisement minier dont la valeur a
de quoi retenir l'attention.
A l'heure actuelle, le fer ou le
vieil acier coûte déjà $4 le quin-
tal, et c'est là un prix qui ne
cessera d'augmenter pour se main-
tenir pendant un certain temps
après la guerre^ Constatons d'ail-
leurs, en passant, qu'un obus qui
vaut en moyenne 50 cts la livre,
quand il est neuf, devient de la
matière à 2 cts la livre dès qu'il a
été tiré.
En reprenant nos chiffres de la
bataille de Verdun, on voit que
les 1600 millions de livres de mé-
tal représentent une richesse d'en-
viron 30 millions de dollars.
Pourra-t-on jamais faire l'ex-
traction de ce métal? Tout d'a-
bord ce ne sera pas sans danger
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
que l'on fouillera le sol oO se se-
ront enfoncés des obus non écla-
tés, et le laboureur qui poussera
ea charrue sur ces terrains, désor-
mais historiques, sera exposé à
déterminer avec le soc de son ins-
trument une redoutable explosion,
si ce soc rencontre un de ces obus.
Heureusement un professeur
de la Faculté des sciences de
Nancy, M. Gutton, s'est préoccu-
pé d'inventer un appareil qui
permettra, pour la sauvegarde des
agriculteurs, de découvrir les obus
non éclates enfouis dans le sol.
Il pourra utilement servir à l'ex-
ploitation de ces mines de fer
d'un nouveau genre, car il dénonce
la présence de la moindre parcelle
de fer, même d'un petit clou de
soulier.
L'instrument est basé sur l'em-
ploi de la balance d'induction très
connue en physique ; la méthode
appliquée a pour point de départ
la production ou la modification
de courants électricjues que pro-
voque, dans la balance d'induc-
tion, le voisinage d'un morceau
de métal. Un téléplione est réuni
il la balance d'induction ; quand
on déplace celle-ci au-dessus du
sol, l'observateur qui a ce télé-
phone à l'oreille perçoit donc les
variations de courant électrique
qui lui indiquent, ainsi, l'empla-
cement des morceaux de métal.
QUAND ET COMMENT LA GÏÏERRE FINIRA-T-ELLE ?
PROPHÉTIE DONT LA" PUBLICATIO N EST INTERDITE EN AIXEMAGNE.
Par une ironie terrible des cho-
ses et des événements, moins d'un
an après l'inauguration du Tem-
ple de la Paix, il La Haye (Hol-
lande), éclatait la plus grande
guerre qOe le monde ait jamais
subie.
L'Europe avait connu la Guerre
de Sept Ans, même des hostilités
qui ne durèrent pas moins de cent
ansj Mais elle ne pouvait se ren-
dre compte des horreurs qui lui
étaient ménagées par les années
1914, 1915 et 1916, auprès des-
quelles la fameuse " Année Terri-
ble " chantée par Victor Hugo
semblerait pâlir aujourd'hui.
La question s'est posée et se
pose encore aujourd'hui, malgré
les combats les plus prolongés et
les plus meurtriers : " Quand la
guerre finira-t-elle ? Aurons-nous
une paix stable ? "
La prophétie suivante, publiée
pour la première fois au Canada,
et que nous livrons à notre public
comme un chant d'espérance, de
courage, de force et de triomphe,
a pour but de répondre, d'une fa-
çon aussi probante que possible, à
cette question toujours angois-
sante.
Toutes les époques tourmentées
ont eu leurs prophètes et leurs
prophéties. J)an3 tous les temps
de trouble et d'agitation il y en
eut constamment plus ou moins ;
et il faudrait des volumes entiers
pour reprQduire les prédictions
qui ont été faites déjil depuis le
mois d'août 1914 au sujet de la
présente guerre. Kesterait à sa-
voir si quelques-unes d'entre elles
tout au moins se sont réalisées.
De même, bien qu'il soit plus
que probable que des temps aussi
troublés que les nôtres aient été
annoncés depuis lonçrtemps par
ceux qui ont été favorisés du don
de la vision prophétique, nous di-
sons bien simplement au lecteur:
" Voix de la terre ou Voix du
ciel," voyez vous-mêmes si cette
prophétie n'est pas pour le moins
absolument stupéfiante, sans
346
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
compter que dans sa réalisation
suprême elle demeure pour nous,
descendants de Français, on ne
peut plus encourageante.
Sainte Odile, patronne de l'Al-
sace, vivait au septième siècle, et
sa vie a été écrite au dixième siè-
cle. D'après ce document, elle
était fille d'Adalric, duc d'Alsace,
sous le règne de Childéric II.
Aveugle de naissance, elle recou-
vra la vue en recevant le baptê-
me. Son père, qui l'avait exilée à
cause de son infirmité, consentit
à l'accueillir après sa guérison et
lui permit de bâtir le monastère
d'Hohenbourg dit " Abbaye de
Sainte Odile." Le tomb \u de
Sainte Odile n'a cessé d'être visité
par de nombreux pèlerins, surtout
le lundi de la Pentecôte et le 13
décembre, jour de la fête de la
sainte, dont les reliques reposent
dans un sanctuaire moderne qui
lui est dédié. L'Alsace, dont la
sainte avait été l'ornement de son
vivant, l'a choisie pour patronne,
fet la montagne de Hohenbourg
perdit son ancien nom pour porter
celui de montagne de Sainte-Odile,
sous lequel elle est auiourd'hui
désignée. L'église qui s'élève ac-
tuellement sur cette montasTne re-
mante à l'an 1692, et les fils de
l'Alsace catholique, en ces jours
de deuil, y accourent plus que ja-
mais de tous côtés pour implorer
l'héroïne que le ciel leur a donnée
pour patronne.
On est en droit de supposer que
c'est dans l'une des lettres adres-
sées à son frère Hugues que sainte
Odile écrivit la prédiction dont il
s'agit ici ; car cette prédiction,
écrite tout entière en latin, com-
me tous les documents de cette
épooue, convmence par ces mots :
" Audi, audi, frater. etc."
Et maintenant, nous laissons à
nos lecteurs le soin de juger eux-
mêmes de l'intérêt de cette pré-
diction, que nous donnons ainsi
qu'il suit en entier.
TEXTE INTEGRAI. DE LA VISION
DE SAINTE ODLLE.
(Traduction française.)
Ecoute, écoute, ô mon frère, car
j'ai vu la terreur des forêts et
des montagnes.
L'épouvante a glacé les peuples,
car jamais en aucune région de
l'univers on n'a vu pareille per-
turbation. Il est venu le temps
où la Germanie sera appelée la
nation la plus belliqueuse de la
terre.
Elle est arrivée l'époque où sur-
gira de son sein le guerrier terri-
ble qui entreprenda la guerre du
monde et que des hommes en ar-
mes appelleront l'Antéchrist, ce-
lui qui sera maudit par les mères
pleurant, par milliers comme Ra-
chel, leurs enfants et ne voulant
pas être consolées, parce qu'ils ne
sont plus et que tout aura été sac-
cagé dans leur domicile envahi.
Le conquérant sortira des rives
du Danube; il sera un chef remar-
quable entre tous. La guerre qu'il
entreprendra sera la plus effroya-
ble que les humains auront ja-
mais subie, jusqu'au sommet des
montagnes.
Ses armes seront flamboyantes
et les casques de ses soldats seront
hérissés de pointes qui lanceront
des éclairs pendant que leurs
mains brandiront des torches en-
flammées. Il sera impossible d'é-
numérer les victimes de ses cia-
autés !
Il remportera des victoires sur
terre, sur mer, et jusque dans les
airs; car on verra ses guerriers
très habiles et ailés, dans des che-
vauchées inimaginables, s'élever
jusque dans le firmament pour y
saisir les étoiles, afin de les pro-
jeter sur les villes, d'un bout à
l'autre de l'univers, et y allumer
de grands incendies.
347
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
Les nations seront dans l'éton-
nement et s'écrieront: D'où vient
sa force? Comment a-t-il pu en-
treprendre une pareille guerre?
I^a terre sera bouleversée par le
choc des combats; les fleuves se-
ront rougis de sang, et les mons-
tres marins eux-mômes s'enfuiront
épouvantés ju8(|u'au plus prof .1
des océans, pendant que les tem-
pêtes noires répandront partout
la désolation.
Ix»» générations futures s'étoi -
neront que ses adversaires si nom-
breux et si forts n'aient pu entra-
ver la marche de ses toires.
Et la giicrre sera bien longue.
I^e conquérant aura atteint l'a-
pogée de ses triomphes v '•s le
milieu du sixième mois c' la
deuxième année des hostilités: ce
sera la fin de la première période,
dite des victoires sanglant s —
Acceptez lo joug de ma domina-
tion, dira-t-il, tout fier de ses vic-
toires. — ^lais ses ennemis e oC
soumettront j)oint, et la g^i re
continuera. — Math eu r à eux,
s'écriera-t-il, car je suis leur vain-
queur.
La seconde partie de la guerre
égalera en longueur la moitié do
la première: elle sera appelée la
période de diminution. Elle sera
féconde en surprises qui feront
frémir les peuples de la terre,
surtout quand vingt na+' ns ad-
verses prendront part à cette
guerre. Vers le milieu de ce te nps,
les peuplades soumises au con-
quérant diront suppliantes: Dv .»-
nez-nous la paix, donnez-nous la
paix !
Mais il n'y aura point de paix
pour ces peuples.
Ce ne sera pas la fin de ces
guerres, mais le commencement de
la fin, lorsqu'un combat corps k
corps se livrera dans la citadelle
des citadelles. C'est alors qu'il y
aura des révoltes parmi les fem-
mes de son pays, qui voudront le
lapider; mai» aussi il se fera d».»
chose» prodigieuses en Orient.
La troisième période sera 'e
plus courte durée, et le vain-
queur n'aura plus confiance dans
ses guerriers. On appellera ce
temps la période d'invasion car
par un juste retour des choses, le
paya du coiiquérant, en raison de
ses impiétés et de ses injustices,
sera envahi de toutes parts et dé-
vasté.
Autour de la montagne coule-
ront des torrents de sang humain:
ce sera le dernier combat.
Les peuples chanteront leurs
hymnes d'actions de grflces dans
les temples du Seigneur et remer-
cieront Dieu do leur délivrance.
Car aura apparu le guerrie qui
mettra en déroute les troupes du
vainqueur dont les armées seront
décimées par un grand mal in-
connu. Co mal jettera le décou-
ragement au cœur de ses soldats,
pendant que les nations diront: Le
doigt de Dieu est là: c'est un jus-
te chAtiment.
IjCs peuples croiront que sa fin
est prochaine: le scep.re changera
de mains, et les miens se réjoui-
ront.
Parce que Dieu est juste, tout
en laissant s'accomplir parfois les
cruautés et les déprédations, tous
les peuples spolié? qui auront cru
en lui, recouvreront ce qu'ils au-
ront perdu, et quelque chose de
plus pour récompense dans le
monde.
D'innombrables régions, dans
lesquelles tout aura été mis à feu
et à sang, seront sauvées tant
d'une faççon providentielle quj
par leurs héroïques défenseurs.
La région de Lutèee sera sau-
vée elle-même à cause de ses mon-
tagnes bénies et de ses femmes dé-
votes. Pourtant tous auront cru à
sa perte.
Alors les peuples se rendront
sur la montagne et rendront grâ-
ces au Seigneur. Car les hommes
348
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
auront vu de telles abominations
dans cette guerre que leurs géné-
rations n'en voudront plus ja-
mais.
Malheur pourtant encore, dans
ces jours, à ceux qui ij& craindront
pas l'Antéchrist, car il est le père
de ceux que le crime n'effraie pas.
Il suscitera de nouveaux meurtres,
et il y aura encore bien des
pleurs !
Mais l'ère de la paix sous le fer
sera arrivée, et l'on verra les
deux cornes de la lune se réunir à
la croix, car en ces jours les hom-
mes effrayés adoreront Dieu en
vérité, et le soleil brillera d'un
éclat inaccoutumé.
LE MORT-HOMME
Vision de guerre devant Verdun.
Les flancs ravagés du fameux Mort-Homme.
Le nom, désormais historique,
de cette fameuse colline, est de-
venu un grand sujet de discussion.
Qu'est-ce que le Mort-Homme
peut bien signifier ?
On répond : c'est comme si on
disait l'Homme Mort. Il y eut là,
dit-on, jadis, quelque drame; un
homme y mourut, et le nom resta
au site : l'Homme mort, devenu
par la suite des temps le Mort-
Homme.
349
Cette inversion n'est guère sa-
tisfaisante, au point de vue éty-
mologique. Elle -l'a rien de régu-
lier, ni d'usuel. Personne ne s'a-
vise, en France, de mettre ainsi
l'adjectif mort avant le substantif
qui l'accompagne ; on dit un hom-
me mort, des branches mortes, etc..
Pourtant, il faut reconnaître
des exceptions.
La plus frappante, c'est le mort-
bois, expression par laquelle l'ad-
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
miiiistration forestière entend les
ronces, broussailles, bois blancs de
valeur presque nulle. On dit en-
core mort-gape en jurisprudence;
mort-Hat pour dési^^ner le.i vers ft
soie atteints de certaine maladie
appelée flacberie. Si mort-homme
est incompréhensible, mort-Dieu
est un juron bien connu. La col-
chique d'automne s'appelle sou-
vent mort-chien.
On dit aujourd'luii ivr< mort,
mais lonjîtemps ce fut mort-ivre.
Mort-né n'a pas In^soin d'être ex-
j)li(jué; ce n'est là, du reste,
qu'une n^union d'adjectifs, tandis
que le mort-plein, c'est de l'eau de
chaux qui a servi. I>a paroi d'un
four de fusion s'appelle mort-mur.
Le mort-volant est encore une ex-
pression de ma},'naneries. Voilft
pour lo masculin.
Si nous passons au féminin.
c'est la morte-saison, la morte-
eau, la morte- forêt, la morte-
paye.
Jusquo là, fort bien, mais tout
de même rien ne nous éclaire en-
core tout à fait sur l'origine de
Mort-Homme.
Mais aussi c'est tout ; et rien
ne noua éclaire sur l'origine de
Mort-Homme.
A moins que noua ne la fas-
sions remonter aux croisades. lî
y avait alors dans notre vieux
français un autre juron familier:
Mort Mahom, \)strr la mort de Ma-
homet! Mais ce serait bien tirer
par les cheveux une explication
grammaticale !
I>e. plus prudent est encore d'a-
bandonner les recherches à des
érudits qui ne manqueront pas de
fournir une plus solide explica-
tion; ils la doivent dès à présent
à l'histoire.
LA DEFENSE DE VERDUN
TENIR COUTE QUE COUTE JUSQU'AU BOUT.
Dans l'un des derniers numéros
de r " American Review of Re-
views," U. Frank H. Simonds,
rentré aux Etats-Unis d'un récent
voyage en France, donne des faits
qui paraîtront une révélation pour
un grand nombre au sujet de l'é-
vacuation éventuelle de Verdi. n
qui avait été un instant, projetée,
par l'état-major français.
D'après la version la plus cou-
rante, celle qui est considérée
comme exacte dans les milieux
bien informés et qui est adoj ^''e
par M. Simonds, Te général Joffre,
ainsi que tout son état-major, au-
rait préconisé l'abandon de Ver-
dun dès que l'attaque allemande
se prononça avec toute sa vigueur.
On dit même que Joffre lança ses
ordres prescrivant la retraite, et
la prise du fort de Douaumont par
les Allemands aurait été la consé-
350
quence de cette décision. Considé-
rée du point de vue militaire, on
ne saurait soutenir que l'idée de
Joffre fdt mauvaise ; de ^lom■^
breuses raisons justifiaient l'a-
bandon de Verdun, et d'un autre
côté comme Verdun demandait ie
sacrifice de milliers et de milliers
d'hoïumes qu'il valait peut-être
mieux s'épargnen
A Paris et Jl Londres, le pro-
blème de Verdun était générale-
ment résolu dans le sens de l'éva-
ciiation progressive. Berlin, infor-
mé de ce qui se disait dans les
deux capitales, convaincu du pro-
chain abandon de la vieille for-
teresse, manifesta dans son suc-
cès cette confiance extraordinaire
que les communiqxiés officiels alle-
mands reflétèrent pendant deux à
trois semaines. Les Allemands an-
nonçaient la prise de Verdun avec
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
d'autant plus d'assurance qu'ils
croyaient savoir que les Français
ne le défendraient pas jusqu'à la
dernière extrémité.
Mais les vues du haut état-ma-
jor français ne furent pas adop-
tées par le gouvernement français
qui en envisagea surtout les con-
séquences politiques et morales.
C'est M. Aristide Briand, premier
ministre, qui s'opposa le premier
à l'abandon de Verdun. Tous les
membres du gouvernement se ral-
plus déplorable, que les Allemands
eussent exploité de toutes façons
leur facile victoire.
Le haut commandement français
ne se rendit point facilement à
ces vues. Les hommes politiques
ne triomphèrent pas aisément des
militaires. La crise fut grave, dit-
on; la plus grave même de toute
la guerre. Ce fut le général de
Castelneau qui, converti le pre-
mier à l'opinion du gouvernement,
fit céder le haut état-major. C'est
pourquoi, d'ailleurs, de Castel-
M.ontfaucoÏÏ""""^'^
ïtain
.^
t. de Bois Bourras ^MJ^^mJv^^Sx^fliyàe Moulainville "■ '^ r.-^?J>-.
Cyvau5l^P:bduRl^i^^^4^^
'■ ,- -^i-^'^i l|^-Ft."d'Hau3àmviU
Ji !*V j '• > ,♦ TÎn^t'deDueny. ^'^■•->^ m
Carte^ de la région immédiate de Verdun, montrant l'emplacement
des différents forts. La ligne tracée en noire indique la ligne de feu
à la date la plus récente.
liant à son opinion, furent d'avis
que la conservation de Verdun
valait, au point de vue politique,
les sacrifices en hommes qu'exige-
rait la défense. Tout en recon-
naissant que le moral français
n'eût pas souffert d'un nouveau
recul, car il est à l'épreuve des
énervements, le gouvernement de
la République se préoccupa de
l'effet éventuel à l'extérieur, et cet
effet eût été vraiment d'autant
351
neau fut envoyé à Verdun où il
amena le général Pétain.
Sur le front de Verdun, pen-
dant ce temps, tout le monde était
convaincu que la place allait être
abandonnée et que l'on ^écerait
lentement devant les Allemands
pour aller établir une nouvelle li-
gne de défenses en arrière. L'arri-
vée de Castelneau et de Pétain ar-
rêta le mouvement en voie d'exé-
cution ; les canons arrivèrent, des
HISTOIRE DE LA GUERRE
Suite.
munitions à flots ; le 20e corps
fit son apparition. . . et l'on sait
lu reste.
Cette version dos événements
qui ont marqué les premiers jours
de la bataille do Verdun, parait
bien authentique quant au fond,
sinon dans les détails. D'ailleurs,
l'abandon de Venlun avait fait
partie du plan de .TofTre dès sep-
tembre 1914; il n'est donc pas
étonnant que le pénéralissime soit
revenu, en f^-vrier 191 fi, à son idée
primitive, lor.squ'il constata que
le kronprinz avait l'intention de
pousser ft outrance son ofTensive..
Il est heureux, en tout cas, que
le parti de la résistance ait tri-
omphé en février 1910. I^e succès
do la défensive française a usé
terriblement l'armée ennemie ; il
a eu, dans le monde entier, un ef-
fet moral puissant, en même temps
qu'il a privé l'AUemapne du béné-
fice do certaines manœuvres poli-
tiques désormais impossibles. Sans
doute, il faut repretter les terri-
bles sacrifices demandés à la va-
leureuse armée française, pour-
tant, ces sacrifices qu'elle a faits
avec son ordinaire abnégation ont
eu leur utilité ; ils contribueront
à la victoire finale autant que la
victoire de la Marne, parce qu'ils
ont entraîné des sacrifices beau-
coup plus considérables de la part
de l'ennemi et parce que, en éle-
vant encore le prestipe déjà si
haut de la France, ils ont privé
l'Allemagne d'un de ses plus puis-
sants moyens d'action: l'intimida-
tion des neutres. Le pouvernement
de la République n'a pas demandé
en vain le sanp des enfants de
France et ce n'est pas en vain,
non plus, que ses vaillants soldats
ont donné leur sanp pénéreux.
Tout ce q>ie l'Allemapne a perdu
devant Verdun, en force et en
prestipe, c'est la France qui l'a
gagné.
Ces avantapes que la France a
acquis sur le champ de bataille de
Verdun, il n'est plus au pouvoir
de J'Allemagne de les lui ravir.
"DEBOUT, LES MORTS ! "
Le lieutenant Jacques Péricard,
qui s'illustra de façon si héroïque
a la bataille du Bois Brrtlé, en
avril dernier, et dont les journa-
listes, les poètes et les artistes
ont illustré l'appel superbe " De-
bout, le morts ", esrt un soldat et
un héros dans toute la force du
mot. Mais, c'est aussi un homme
de lettres de réputation, et dans
son récit qu'il a dû répéter tant
de fois, il y a une subtile analyse
de la phase morale par laqueÙe
passe le soldat, à l'heure décisive.
Voici, en résumé, comment il ra-
conte l'incident, sans fausse mo-
destie, mais réclamant la même
tranche de gloire, pour tous les
352
autres qui prirent part à ce mé-
morable comb'at:
" Le 5 et le 6 avril, nous ne fû-
mes que spectateurs de la lutte
A chaque veille de combat, c'est
une oppression, la chair se révol-
te, le poil se hérisse, la lâcheté
hurle, puis, c'est la prière, l'flme
se jette aux pieds de Dieu, Alors,
c'est la paix! Le 7, ma section
reçut l'ordre d'attaquer la tran-
chée allemande. Ce fut un de ces
combats acharnés pendant les-
quels on éprouve une extraordi-
naire intensité de vie: il y eut de
nombreux morts et blessés. Au
matin on nous envoya reposer
dans une tranchée de deuxième li-
gne.
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
" Vers le milieu du jour, réveil
en sursaut, aux cris de: "Les Bo-
ches nous repoussent." Et, c'est la
panique; yeux chavirés, faces con-
vulsées, bouches tordues, les hom-
mes en déroute s'écrasent dans les
boyaux. Tous les officiers sont
blessés. Comme ce n'est pas mon
tour d'attaque, j'hésite d'abord,
mais je me ressaisis, et faisant
mon sacrifice, je décide d'arrêter
les Boches. Je parviens à remon-
ter le courage de mes hommes qui
me suivent. Noos faisons reculer
l'ennemi, et, le premier sorti de la
tranchée française, j'étais aussi
sûr de la mort que de la clarté du
soleil. Nous arrivons à la tran-
chée ennemie et nous reprenons le
morceau enlevé. J'établis un bar-
rage et je respire. Cependant, nous
ne sommes qu'une poignée, com-
plètement isolée, avec une pluie de
grenades sur nos têtes. Impossible
de faire un pas, sans marcher sur
un cadavre. Mon , exaltation m'a-
bandonne, et, j'ai, peur; je me
jette derrière un amas de sacs.
Le soldat Bonnot continue de se
battre comme un lion, seul contre
combien? Son exemple me fait
honte ; quelques camarades nous
rejoignent et le jour s'achève. La
tranchée voisine est pleine de ca-
davres français qui semblent me
contempler avec des yeux d'épou-
vante. Je me dis : " Alors, leur sa-
crifice va être inutile et les Bo-
ches qui vont revenir, nous les
voleront ?
" Une fureur sacrée me saisit.
De mes gestes, de mes actes, je
n'ai plus souvenance. Je sais seu-
lement que j'ai crié à peu près
ceci : " Ohé, là, les morts, debout,
qu'est-ce que vous fichez par terre?
Levez-vous, et allons mettre ces
c . . . . là dehors.
" Debout, les morts . . . Coup de
folie? Non. Car les morts me ré-
pondirent: " Nous te suivons."
Et je vis se lever à mon appel,
des hommes rouges du sang qui
coulait de leurs blessures. Leurs
âmes se mêlèrent à la mienne et
en firent une masse incandescente.
Rien ne pouvait plus m'arrêter.
J'avais la foi qui fait jaillir le mi-
racle. Ce qui s'est passé alors ?
Il y a ici un trou dans mes sou-
venirs; l'action a mangé la mé-
moire. J'ai l'idée vague d'une of-
fensive désordonnée, avec Bonnot
au premier rang; j'avais l'impres-
sion d'avoir un corps de géant,
avec une vigueur surabondante,
et il me semblait que je voyais de
dix côtés à la fois, pour donner
des ordres. Enfin les Boches se cal-
mèrent et nous nous trouvâmes
maîtres, dans ce coin. Je compris
que je venais de vivre des heures
que je ne retrouverais plus ja-
mais. Mes hommes me félicitèrent,
et cela vaut encore plus que toutes
les légions d'honneur."
l'heroique petit caporal
On a enterré un petit caporal fran-
çais, un gars de Paris, malingre et
pâle, tué sur le bord de sa tranchée.
A côté des retranchements ?>^!e-
majids, l'écartemenit des branches d'un
arbre formait une sorte de chevalet.
Les ennemis l'avaient utilisé pour ins-
taller une mitrailleuse. Le caporal
Z . . . se promit de nous en débarras-
ser. II supplia son commandant d«
telle manière qu'on lui confia enfin un
pétard de mélinite. Il parvint en
rampant jusqu'à son but, plaça l'ex-
plosif a l'endroit convenable et s'en-
12 353
fuit S0U6 Qe feu de l'adversaire en e'é.
■criant :
— Avalez ça, sales Boches !
Il put regagner la" tranchée indem-
ne. Furieux, les Allemands, par bra-
vade, postèrent au même endroit une
nouvelle mitrailleuse. Le caporal Z.
recommença son exploit. Les Alle-
mands s'entêtèrent, le caporal s'entê-
ta aussi. Une troisième mitrailleuse
sauta comme les deux premières. Une
quatrième eut le même sort.
Mais, au moment où il rejoignit les
nôtres deux balles atteignirent à la
fois le caporal.
Son commandant pleurait en sui-
vant son enterrement.
HISTOIRE DE LA GUERRE
Suite.
LES ALLIES ONT VINGT MILLIONS D'HOMMES ;
LES TEUTONS SEPT MILLIONS
Nous empruntons au " New-
York American ", que l'on siippose
généralement synipatliiquc aux Al-
lemands, des statistiques très in-
téressantes sur les efTeotifs des
Armées actuellement en présence.
Ces statistiques sont à l'avantage
des alliés.
Le journal américain a pris ses
renseignements à diverses sources,
qu'il indique. Il s'est basé sur les
déclarations faites par M. Asquith.
le premier ministre de la Grande-
Bretagne, qui a donné h la Cham-
bre des Communes anglaises, les
chiffres officiels précis relatifs aux
effectifs anglais; le l'ournal s'est
renseigné, par ailleurs, aux sources
française, autrichienne et alleman-
de. II a ajouté vingt-cinq pour
cent au nombre des prisonniers
russes et autrichiens. Il s'est aussi
servi des estimés des forces encore
disponibles préparés par le major
Mohrat, l'expert militaire du " Ta-
geblatt ", de Berlin. Les critiques
militaires sont d'accord pour con-
clure que la guerre devra se ter-
miner longtemps avant que les der-
nières réserves en hommes ne
soient épui.^ées. IjCs alliés ont
maintenant la supériorité numéri-
que sur les champs de bataille et
ils ont aussi les réserves les plus
nombreuses. On doit cependant
constater qu'ils ont les plus fortes
dépenses à supporter.
Voici les chiffres du '' New-
York American " :
A noter que l'occupation de la
Belgique par les Allemands a ré-
duit le chiffre que les Belges peu-
vent encore mettre en campagne.
Quant aux Turcs, ils n'ont pu
équiper que très difficilement
700,000 hommes; ils ne pourront
en mettre davantage en lice que si
les Allemands triomphent complè-
tement dans les Balkans.
Au frwnt Prison- Hommes
première niers et Pertes encore
ALiLIDS année. Tués Blessés absents totales disponiWes
Angleterre .... 1.253,000 115.000 351.000 71,000 537,000 4,4&3,000
France 3,000.000 270,000 840.000 180,000 1,290,000 1,590.000
Russie 5,000,000 450,000 1,400,000 375,000 2,225,444 11.050,000
Italie 800,000 72,000 224,000 48,000 344,000 3,150.000
Belgiqu© .... 300,000 27,000 84,000 18,000 129,000 550.000
Serbie 300,000 27,000 84,000 18,000 129,000 100,000
Monténégro . . . 50,000 4,500 14,000 3,000 21,500 30,000
Totaux .... 10,903,000 850,500 2.946,000 713,000 4,515,500 20,933,000
TEUTOXS
Allemagne. . . . 5.333.000 485.370 1,510,040 323.580 2,318.990 2.500.000
Autriche 3,546.000 319.140 992,880 2G5.950 1,577,970 2,290,000
Turquie 500.000 45,000 140.000 30.000 215.000 2.225,000
Bulgarie .... 400,000 36,000 112.000 24.000 172.000 350.000
Totaux .... 9.779.000 885.610 2.754,920 643,530 4.283.960 7.365.000
Grands totaux . . 20,682,000 1,736.110 5,700,920 1,281,530 8.799,460 28,298,000
A noter que l'occupation de la Belgique par les Allemands a réduit le chiffre que
les Belges peuvent encore mettre en campagne. Quant aux Turcs, ils n'ont pu
équiper oue très difficilement 700.000 hommes; ils ne pourront en mettre davan-
tage en lice que si les Allemands triomphent complètement dans les Balkans.
354
HISTOIRE DE LA GUERRE — Suite.
Combat dans les airs entre un avion des Alliés et un énorme
" Drachen " allemand, communément dit " Saucisse."
365
Au début de cette troisième an-
née du grand conflit européen, il
nous paraît utile de faire un court
historique, en ses grandes lignes,
du mouvement entrepris au Ca-
nada pour participer à cette gran-
de guerre de libération.
LE GENERAL BYNG,
Commiandant des troupes canadiennes
au Jront.
Suivant l'heureuse expression
de sir Robert Borden, " le Cana-
da travaille comme une nation au-
tonome dans le reste de l'empire
britannique ". En effet, l'Angle-
terre n'abusa jamais de sa haute
autorité morale à l'égard du Do-
minion. Si les intérêts canadiens
arrivent aujourd'hui à ne plus se
dissocier des intérêts anglais, c'est
l'œuvre d'u- e administration bien-
veillante qui, connaissant bien
l'esprit d'indépendance des fils
des deux grandes races qui peu-
plent cet immense Dominion, s'ef-
força de ne le jamais contrarier.
La liberté canadienne consiste
à offrir à l'Etat, non pas une sou-
niig.s-on aveugle et irraisonnée,
mais une coopération énergique
qui ne s'établit durable qu'après
entente pleine et complète. De ce
libre choix naît une action con-
certée qui aboutit à de grandioses
réalisations.
C'est dans cette pensée que sir
Wilfrid Laurier avait admis na-
guère " qu'en cas de péril, la
flotte canadienne devait coopérer
avec la flotte britannique." En
même temps, il avait réservé " la
décision du Canada pour chaque
cas particulier." En d'autres ter-
mes, et sans rien rt ier de la so-
lidarité impériale, il avait pris les
précautions voulues pour que le
Canada ne fiit pas entraîné, et
sans l'avoir expressément voulu,
dans ce qu'il a souvent appelé "le
gouffre du militarisme, " ni sur-
tout dans aucune guerre euro-
péenne.
356
Le Coilonel Tremblay,
Commandant du 22e Bataillon
Canadien-Français.
Le " cas particulier " prévu par
sir Wilfrid Laurier en 1911 devait
se produire trois ans plus tard.
Tout de suite, le Cana'da com-
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
prit qu'il lui fallait entrer en lice,
nullement par amour de la guer-
re, mais par chevaleresque souci
de ne pas rester sourd aux ap-
pels de l'Honneur et du Droit
Le Colonel E. Théo. Paquet,
Commandant du 57e BaitaiUlon
Canadien-Français.
Les exploits des fils du Canada
sont maintenant inscrits sur le
sol de France et des Flandres,
à Ypres, à Mons, à la Bassée,
Le Lieut-Col. J.-A. Dansereau,
Commandant du 69e Bataillon
Canadien-Français.
à Bazetitin. La feuille d'érable ca-
nadienne a consacré là-bas ses
.lettres de noblesse, et elle est en
itous points digne des lauriers et
•des chênes de France.
Du mois d'août 1914 au ler oc-
tobre 1916, 400,000 hommes se
sont présentés au Canada pour
servir outre-mer. Le Dominion
comptant un peu moins de 8 mil-
Le Lieut-Cal. Hercule Barré,
Commandant du 150e Bataillon
Canadien-Français.
lions d'habitants, la proportion
des combattants atteint donc le
chiffre de 5%. Sur ce nombre,
200,000 sont en France ou atten-
357
Le Lieut-Colonel DesRosiers,
Conamandant doi 163e Bataiilon
Canadien-Français.
dant, en Angleterre, le moment
d'être acheminés vers le front
français.
Le projet de loi initial, soumis
au Parlement, autorisait l'enrôle-
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
ment de 250,000 volontaires. En
janvier 1916, sir Robert Borden
soumit un nouveau texte portant
le chiffre des engageants à 500,000
et il reçut pour cela la sanction
L»e Lileutenaiii ' I 1 Paicle,
CommandajKt du 165e Bataillon
des Acadlens.
unanime de l'assemblée. De plus,
en raison de nombreuses tenta-
tives criminelles d'origine alle-
mande, 20,000 hommes de la mi-
Lieut-Col. René de La. B. Girouard,
Commandant du 178e Bataillon
Oanadien-Français.
lice furent employés à la garde
des voies ferrées, des ouvrages
d'art et des camps de concentra-
tion où l'on interne les sujets des
pays ennemis.
Si l'on considère que le Cana-
da, avant la guerre, ne comptait
pas plus de 8,000 hommes d'ar-
mée régulière, et environ 30,000
miliciens, on se rendra compte
de l'effort militaire considérable
fourni par le Canada dans la par-
ticipation à la défense de la cause
commune.
Le Lieutenant-Colonel P.-A. PiuzE,
Commandant du 189c Bataillon
Canadien-Français.
Bien plus : le recrutement, l'en-
traînement de ces forces se déve-
loppent parallèlement à une pro-
duction intense de munitions.
358
Le Colonel cU' Salaberry,
Commandamt du 230e Bataillon
Canadien-Français.
A la demande du gouvernement
britannique, le gouvernement du
Canada organisa durant l'automne
de 1914 l'industrie métallurgique
du pays de manière à lui faire
donner le rendement le plus con-
sidérable de munitions et en ma-
tériel de guerre. Il n'existait au-
paravant qu'une seule fabrique, la
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
manufacture Ross, à Québec, qui
fabriquait le fusil Ross. Depuis,
une commission ministérielle a
été instituée, qui est chargée de
la distribution des commandes
entre les diverses usines dont
l'outillage a été modifié de ma-
nière à pouvoir permettre la fa-
brication suivant l'importance de
l'entreprise. La production du ma-
tériel de guerre est, de ce fait,
devenue très élevée et a permis
à l'industrie nationale, non seule-
ment de subvenir aux besoins de
l'armée canadienne, mais encore
d'exécuter de grosses commandes
pour le compte de la Grande-
Bretagne et de la Russie.
Le Colonel Edouard Lepeohon,
Commandant du 233e Bataillon
Canadien-Français.
N'oublions pas non plus les mil-
liers de chevaux de bonne race
que le Canada a fournis à l'Angle-
terre et à la France depuis le dé-
but des hostilités, et qui ont ren-
du et rendent toujours là-bas les
plus précieux services.
Enfin, à l'automne de 1914, et à
la demande du gouvernement rus-
se, le gouvernement du Canada
dépêcha les deux puissants na-
vires brise-glaces, Earl Grey et
359
Minto, vers Arkhangel, dont ils
rendirent le port accessible jus-
qu'en janvier 1915. Ils hâtèrent
également l'ouverture de ce port
le printemps suivant, et ils ont
été, depuis, cédés à la Russie.
II
L'effort canadien, déjà si consi-
dérable au point de vue militaire,
n'a pas moins de valeur dans les
œuvres de Secours et d'Assis-
tance.
■ La constitution, sur une base
nouvelle, de la Société de la
Croix-Rouge canadienne date du
commencement de la guerre ac-
tuelle. Jusque-là, elle fonctionnait
suivant le principe des Croix-
Rouges anglaise et française et
formait dans chaque centre un
comité chargé de recueillir les
fonds qui pourraient être utiles
lors d'une conflagration armée.
Mais, dès l'ouverture des hos-
tilités, le gouvernement canadien
crut nécessaire, pour rendre plus-
complète la coopération entre la
Croix-Rouge, organe civil, et le
Service de Santé de l'armée ca-
nadienne, de militariser entière-
ment la Croix-Rouge, de telle
sorte qu'actuellement tout le per-
sonnel de cette société a rang
d'officier, de sous-officier ou de
soldat dans l'armée du Dominion,
A l'arrivée en France de la pre-
mière devision canadienne, un
premier dépôt, relevant de la
Croix-Rouge canadienne, fut éta-
bli à Boulogne-sur-Mer, pour fa-
ciliter la distribution des envois
recueillis dans toutes les provin-
ces du Dominion, aux ambulances
et hôpitaux militaires canadiens
et anglais. Un peu plus tard, et
en raison de l'importance tou-
jours croissante des envois, le
Conseil d'Administration de la
Croix-Rouge canadienne pria, à
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
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7
Carte indiquant la région de France et de Belgique où opèrent le plus
grand nombre des troupes canadiennes.
l'automne de 191 5, M. Philippe
Roy, commissaire-général du Ca-
nada à Paris, de prendre la di-
rection d'un second dépôt, qui est
maintenant affilié de près, dans
la capitale de la France, à toutes
les œuvres de distribution fran-
çaises, alliées et neutres.
A côté de notre société de la
Croix-Rouge, qui se consacre plus
spécialement aux formations mi-
litaires, le Canada a en outre créé
360
un certain nombre d'œuvres qui
se sont donné pour but de fournir
des secours de tous genres à la
population civile des pays ravagés
par la guerre. De ce nombre sont
le Fonds de Secours patriotique
canadien, le Comité France-Amé-
rique, le Comité de Secours à la
Belgique, VAide aux Réfugiés des
régions envahies de la France, et
les divers Chapitres de l'ordre
impérial des femmes de l'Empire,
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
qui tous rivalisent d'activité dans
cette généreuse mission.
Le Fonds de Secours patrioti-
que canadien fut institué en octo-
bre 1914 dans le but de venir en
aide aux familles des volontaires
canadiens, et des mobilisés des
pays alliés, résidant au Canada.
Plus de 6 millions de dollars fu-
rent souscrits durant les premiers
mois de la guerre, par le gouver-
nement fédéral, les gouverne-
ments des provinces, les villes, les
grandes sociétés financières, in-
dustrielles et commerciales, les
compagnies de transport, les fonc-
tionnaires des diverses adminis-
trations gouvernementales et mu-
nicipales, et le public en général.
Un autre appel, lancé au début de
1916, a produit une somme add'-
tionçellê de plus de 8 millions de
dollars.
Le Comité France-Amérique.
que préside en France M. Gabriel
Hanotaux, et qui ex-ste déjà de-
puis un certain nombre d'années,
a été fondé dans le but de res-
serrer les liens existant entre
l'Ancienne et la Nouvelle-France.
Au début des hostilités. M. le sé-
nateur Dandurand prit en main
l'œuvre de propagande au Cana-
da, dont le résultat fut l'envoi en
France de plus de 6 millions de
pièces de vêtement qui ont été
employées au soulagement des ré-
fugiés des départements envahis.
Une grande quantité de denrées
fut aussi envoyée par l'entremise
de cette société et distribuée dans
les mêmes régions.
Le Comité canadien de Secours
à la Belgique a recueilli dans le
Dominion près de 8 millions de
dollars et une très grande quan-
tité de dons en nature, denrées
et vêtements. Les fonds souscrits
sont employés à l'achat de pro-
duits alimentaires expédiés en
Belgique par les soins d'un co-
361
mité central dont le siège est à
New- York.
h' Aide aux Réfugiés des ré-
gions^ envahies de la France, or-
ganisée par les succursales du co-
mité France-Amérique à Montréal,
Québec, Ottawa, Toronto et Win-
nipeg, a reçu du gouvernement
de la province de Québec, et des
villes de Québec, Montréal et Ot-
tawa, une somme globale de
$80,000, qui a été transmise par
le comité France-Amérique au
Fonds de Secours national de
France. Des souscript"ons parti-
culières, se chiffrant à près de
$40,000 ont également été envoyés
au même Fonds de Secours.
Les Chapitres de VOrdre impé-
rial des Femmes de l'Empire (Im-
périal Order of the Daughters of
the Empire), établis par tout le
Dominion, se sont aussi associés
à l'œuvre de l'Aide aux Réfugiés.
Ils ont ouvert des souscriptions,
organisé des fêtes de représen-
tation de charité, des ouvroirs,
qui ont permis l'envoi en France
d'une grande quantité d'objets de
toutes sortes, distribués aux hô-
pitaux et aux victimes de la
guerre. Le Chapitre Magdeleine
de Verchères, à Ottawa, dont la
présidente est Mme T. Chase-
Casgrain, femme du min-stre des
Postes, eut l'ingénieuse idée d'ins-
tituer des cours gratuits de fran-
çais donnés aux volontaires de
langue anglaise du corps expédi-
tionnaire canad''en nar des fonc-
tionnaires de ladministration fé-
dérale. Cette propagande se com-
plète par la distribution aux sol-
dats de petits dictionnaires fran-
co-anglais.
Indépendamment de ces coopé-
rations privées, le Canada offrit
en octobre 1914, au gouvernement
français, une somme de $100,000
destinée à l'établissement, sous le
contrôle du Service de Santé fran-
çais, d'un hôpital pour les blessés
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
des armées françaises. Dès novem-
bre de la même année, cet hôpi-
tal était installé à Dinard, près
de Saint-Malo. Le confort de l'é-
difice et l'excellence de l'aména-
Rcment font de cet hôpital une
formation sanitaire parfaite, et
déjà plus de 1,500 militaires fran-
çais y ont été traités.
Mentionnons enfin l'Hôpital sta-
tionnaire No 4, instillé à Saint-
Cloud, près de Paris, et l'hôpital
stationnaire No é. dit Hôpital-
Laval, arrivé depuis peu en An-
gleterre. Nous pouvons à bon
droit nous enorgueillir de ces
deux hôpitaux, car non seulement
ce sont les Canadiens-Français
qui en ont eu l'initiative, mais le
personnel médical et infirmier de
ces deux formations ne compte
que des Canadiens-Français. Le
premier est sous les ordres de
ceux même qui l'avait recruté et
organisé, c'est-à-dire le colonel
A. Mignault, assisté du lieutenant-
colonel LeBel, de Québec, et du
commandant-major Lemoyne de
Martigny; le second a pour com-
mandant le lieutenant - colonel
Beauchamp, assisté du major J. P.
Décarie et du capitaine Gariépy.
De tous les dons, déjà nombreux,
faits à la France depuis le com-
mencement des hostilités, il n'en
est pas qui soient allés, plus que
ceux de ces djux hôpitaux, aussi
profondément au cœur de la
vieille mère-patrie, car elle a vu
là le (plus touchant témoignage
que nous pouvions lui donner de
notre filiale affection, comme
aussi de l'inébranlable résolution
avec laquelle nov entendons per-
pétuer ici, en Amérique, la mis-
sion qui nous a été dévolue, mis-
sion que notre poète Fréchette a
si heureusement exprimés dans
les vers suivants : «
Jadis, la France sur nos bords,
Jeta sa semence immortelle.
Et nous, secondant ses efforts.
Avons fait la France nouvelle.
CE ÛTTE LA GUERRE COTJTE ATJ CANADA
Un million de dollars par jour.
Les dépenses de guerre du Do-
minion, pour le Canada seule-
ment, dépassent actuellement 20
millions de dollars par mois, soit
$700,000 par jour, et atteindront
sans doute avant longtemps le
chiffre de 30 millions.
L'article le plus considérable de
cette énorme dépense est celui qui
concerne la solde des troupes pro-
prement dite. Cela représente en-
viron 12 millions de dollars par
mois. Le reste est constitué pour
la plus large part par les sommes
versées aux familles au Canada.
Trente millions de dollars par
mois donnent une moyenne d'un
million de dollars par jour, soit
.•^40 millions de dollars par année.
Cela équivaut à environ mille
dollars par année, pour chaque
homme enrôlé dans le service ac-
tif. Le Canada a jusqu'ici enrôlé
environ 350,000 hommes, dont en-
viron 200,000 sont en Europe, et
150.000 sont encore au Canada.
Le comité spécial du parlement,
chargé à la dernière session d'é-
tablir une nouvelle échelle de
pensions en a augmenté le pro-
rata d'une façon très sensible.
De plus, le comité a décidé que
l'application de cette nouvelle
échelle serait rétroactive. La nou-
velle liste de pensions comporte
actuellement plus de 5,500 noms,
et ces pensions représentent déjà
plus de deux millions de dollars
par année. Quand la guerre sera
terminée, on estime qu'il y aura
de ce chef une dépense de plus
de vingt millions de dollars par
année.
362
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
NOMBRE D'HOMMES EN ETAT DE PORTER LES ARMES
aUE LE CANADA PEUT FOURNIR
L'un des derniers bulletins pu- ' Bien que ces chiffres remontent
blié par le Bureau de recense- à igii, tout nous porte à croire,
ment et de statistique du minis- * étant données la forte immigra-
tère du Commerce à Ottawa,
donne des détails très intéressants
sur le nombre d'hommes âgés de
i8 à 45 ans que le Canada peut
présentement fournir pour le ser-
vice militaire. Un tableau indique
que lors du dernier recensement,
le Canada contenait 1,720,070 hom-
mes d'âge militaire, dont 1,109,
385 étaient d'origine canadienne,
3o6,2)77 d'origine britannique, et
304,310 d'origine étrangère.
tion britannique de 1912-13-14 et
la natalité élevée du pays, qu'ils
sont encore amplement suffisants
pour établir, sans crainte d'aller
trop loin, le nombre d'hommes
éligibles pour service militaire
que le Canada peut actuellement
fournir.
Les statistJques des différentes
provinces sont comme suit :
Provinces
Total
Ile-du-Prince-Edouard. . .. i6,86S
Nouvelle-Ecosse 98.493
Nouveau-Brunswick 68,710
Québec 390,897
Ontario . . 582,246
Manitoba 122.762
Saskatchewan 158,907
Alberta 122,915
Colombie-Britannique... .. 158,272
Natifs
du
Canada
16.592
8^.909
64,188
341-783
410,896
49.868
61,193
37,446
4i>5o8
Origine
britan-
nique
157
8,437
2,371
23,066
106997
39.806
38.871
31,954
54,718
Origine
étran-
gère
119
4,147
2,151
26,048
64.353
33.088
58,843
53,515
62,046
CE. QUE LE CANADA PAIE POUR SES TR.OUPES
Solde des troupes et Allocations.
— Conditions d'enrôlement. • —
Dispositions prises par lEtat
pour les femmes, les mères et
les enfants.
Le Canada est bien déterminé
à ce que ses fils soient bien
payés, et à ce que leurs familles
reçoivent toute l'aide désirable
qu'un pays reconnaissant et riche
comme le nôtre peut donner. L'é-
chelle de la solde pour le ser-
vice d'outre-mer, les allocations
provenant du Fonds Patriotique,
et les pensions ont été établies
sur une base plus libérale que
celles de tout autre pays présen-
tement engagé dans la grande
guerre.
Echelle de la Solde.
= 5
-.5 rt 3
.1 S s
c
ci
5 0
c — '
0 1-
Alloca
: camp
par jo
Alloca
e fami
par j(
-0
•0
Sergents. .
.$1-35
$0.15
$25.00
Caporaux
. I.IO
.10
20.00
Soldats. . .
. I.OO
.10
20.00
363
1,'EFFORT CANADIEN — Suite.
Tous les hommes des troupes
sont, bien entendu, nourris et
vêtus par l'Etat.
L'allocation de famille est la
somme payée par l'Etat à la fem-
me de chaque homme enrôlé, ou
à la mère restée veuve, si le fils
est célibataire et est son seul' sou-
tien, et cela en ou<^re de la partie
de sa solde réservée à cette fem-
me ou à cette mère.
Une moitié de la solde des sol-
dats est retenue par l'Etat pour
être versée à ceux qui dépendent
d'eux. La femme de chaque sol-
dat est ainsi assurée qu'au moins
$35.00 par mois lui seront versés
par l'Etat.
Le Fonds Patriotique
Le Fonds Patriotique a été créé
pour venir en aide aux familles
des soldats ayant besoin de plus
de secours que ceux que leur ac-
corde l'Etat. Sur ce fonds, les
sommes suivantes sont versées si
le besoin s'en fait sentir :
Enfants de veuves ) p, ^ ^ *
Mères de célibataires l ^^ *5 a ^10
Femmes J P^'" "^^'^
Enfants d'hommes mariés, suivant
l'âge et le nombre des enfants :
De $1.50 à $6 par mois.
Des dames représentant le Fonds
Patriotique font la visite régu-
lière des familles de ceux qui sont
en service outre-mer, et les aident
de toutes manières suivant que le
besoin s'en fait sentir.
Un grand nombre d'établisse-
ments, dans le commerce, l'indus-
trie, etc., se sont engagés à don-
ner la préférence aux hommes
retour du front, chaque fois qu'il
y aura des situations vacantes.
Pensions.
L'échelle des pensions établie
par le Canada va de $7500 par
année pour certaines blessures lé-
gères jusqu'à $264.00 pour inca-
pacité complète. En cas de mort,
$22.00 par mois sont versés à la
veuve, et $5.00 par mois à chaque
enfant. Une veuve, dont le fils
était le seul soutien, reçoit $22.00
par mois.
Conditions d'enrôlement.
Age : 18 à 45 ans.
Stature : minimum de 5 pieds
2 pouces.
UN MOT DU GENERAiL JOPFRE.
M. de BiroquevMk a expliqué com-
ment le roi des Belges avait pris la
direction de l'armée. Il a rémii son
état-major. Il a écouté ses officiers
et 11 a pris ensuite une décision, Ja
guerre étant un art, mais aussi, d'a-
pi-ès M. de BroqueviLle, une question
de bon sens.
J'ai conité cela au générail Joffre,
dlt-11, et 11 a 'approuvé cette façon de
procéder. Je me souviens même de
cette phrase, qui, dass la bouche d'un
graiDid chef tel que lui. peut être d'uTi
précieux enBeignemeBt : " La pluis
grande partie des officiers d'état-ma-
jor ont des idées arrêtées et appar-
tiennent à une école. C'est le danger
qu'il faut savoir éviter. Oeilul qui
décide ne doit apipartenlr à aucune
école. Certains civils sont d'excel-
lents ministres de ila guerre, précisé-
ment parce que leur ligne d'horizon
edt pQuis large. Ills pourraient faire
de bons stratèges. Comme vous 1 a-
vez dit : " C'est une question de bon
sens ..."
3G4
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
LES VOLONTAIRES DU 22e A L'ASSAUT DE COURCELETTE
La grande cérémonie funèbre à Notre-Dame.
La date du 15 septembre 1916
marquera dorénavant à tout ja-
mais un nouveau lustre pour le
nom canadien-français, et cette
date devra désormais compter au
même rang que celles qui évo-
quent, dans nos annaies, la dé-
fense de Dollard des Ormeaux au
Long Sault, la bataille de Caril-
lon et le brillant fait d'armes des
Voltigeurs de Salaberry à Cha-
teauguay.
En ce jour du 15 septembre der-
nier, un obscur village de France,
ayant nom Courcelette, est sou-
dainement passé dans notre his-
toire, marqué en traits indélébiles
et impérissables. A ceux qui pour-
raient encore avoir la témérité de
croire que notre race a pu déchoir,
ou encore que nous n'avons pas
fait notre devoir dans cette gi-
gantesque guerre, nous dirons
simplement ceci : Lisez le récit de
la bataille de Courcelette, et voyez
vous-mêmes si d'autres soldats,
de quelque nation qu'ils se récla-
ment, auraient pu faire mieux.
Que d'articles de journaux n'a-
vons-nous pas eu l'occasion de
lire déjà, au sujet de la façon
dont les volontaires canadiens-
français se sont comportés à
Courcelette. La gloire si juste-
ment attribuée aux nôtres en cette
mémorable journée a même été
jusqu'à soulever la jalousie de
certains irréconciliables d'Ontario,
qui ont été alors jusqu'à dire que
tout cela n'était peut-être qu'une
habile invention imaginée pour
activer davantage le recrutement
dans la province de Québec. On
ne voulait pas croire, en certains
quartiers, qu'il pîit se rencontrer
tant de valeur chez des Canadiens-
Français, et cela dépassait vrai-
ment les bornes du possible. Il n'a
fallu rien moins, pour abattre le
mauvais vouloir de ces grincheux,
que le témoignage bien authenti-
que venu des quartiers généraux
de l'armée canadienne en Fran ;e,
témoignage appuyé par plusieurs
grands journaux de France et
d'Angleterre, entre autres par le
solennel et majestueux Times de
Londres qui, on le sait, n'a pas
l'habitude de s'emballer et de
prendre feu pour des sornettes.
Pour avoir attendu quelque peu
ce témoignage, nous n'avons rien
perdu, car bien loin d'amoindrir
en quoi que ce soit ce que nous
savions déjà, on y a encore, si
possible, ajouté. Nous nous atten-
dions à une rectification : ce fut
toute une revendication et un vrai
triomphe. Le magnifique effort
que nos volontaires du 22e firent
alors pour atteindre et prendre le
village puissamment fortifié de
Courcelette ne comportait ni plus
ni moins qu'une série d'actes du
plus pur héroïsme et dont toute
nation pourrait s'estimer juste-
ment fière.
Ce fut le 15 septembre, vers
3 heures de l'après-midi que nos
volontaires reçurent l'ordre de
sortir des tranchées et de se ren-
dre à un certain point, d'où l'at-
taque immédiate sur Courcelette
serait déclanchée, vers les 6 heu-
res du soir. Notre brave bataillon,
qui désirait depuis longtemps
donner les preuves de sa valeur
et de son indomptable énergie, ne
fut pas lent à obéir. Prompt com-
me l'éclair et défiant tous les obs-
tacles, il avança deux milles, jus-
qu'à l'étape qui lui avait été dési-
gnée. Songeant moins à la mort
qu'à la gloire, il accomplit sa tâ-
che sous une pluie d'obus et de
mitraille et fit preuve d'une vail-
lance et d'une rapidité qui entraî-
nèrent et enthousiasmèrent tous
365
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
les autres bataillons. Trois fois
son commandant fut partiellement
enterré par des explosions, mais
nos hommes, malgré les vides qui
se faisaient dans leurs rangs, marr
chèrent toujours, jusqu'à ce que
l'assaut sur Courcelette fut com-
mandé. C'est alors que, avec des
cris stridents, et sans faire la
moindre pause, ils se lancèrent
sur les retranchements allemands
protégeant le village, avec une
force irrésistible. Après avoir sor-
ti l'ennemi des trous où il se ter-
rait, ils le poursuivirent dans les
rues du village en une furieuse
charge à la baïonnette, devant la-
quelle tout devait inévitablement
céder. Au cours de cet assaut, le
sergent Mitchell fut tué, alors
qu'après avoir vidé deux " dug-
outs ", il en bombardait un troi-
sième. Le capitaine R. Lefebvre
reçut une balle en pleine poitrine.
Etendu quelques minutes sur le
terrain, il retrouva assez de force
pour se redresser et crier à ses
hommes d'avancer, alors qu'un
flot de sang coulait de sa bouche.
Il retomba ensuite pour ne plus se
relever. Voilà un exemple admi-
rable entre tous et qui nous rap-
pelle l'épisode le plus glorieux
peut-être de toute la guerre, alors
qu'un poilu criait à ses compa-
gnons couchés dans la poussière :
" Debout les morts ! "
Le major Beauset mourut ins-
tantanément d'une balle ennemie
tirée en pleine poitrine. Le major
Renaud et le lieutenant Lavoie
furent tués par le même obus, et
le capitaine Fair perdit la vie à
son poste d'artilleur.
Dans cette terrible journée du
15 septembre, qui a permis à nos
gens du 22e d'entrer à Cource-
lette, ce terrible et vaillant batail-
lon, qui comptait 22 officiers, en
a perdu 17, dont 6 tués et 11 bles-
sés. On s'imagine par là même le
nombre de sous-officiers et de sol-
dats qui ont aussi payé, cette
journée-là, leur dette suprême à
la patrie. Ainsi qu'on l'a dit et ré-
pété, du reste, le 22e a été cette
fois-là positivement décimé.
Nous venons de parler de l'ef-
fort gigantesque que nécessitait
la capture de Courcelette. Il nous
reste encore à dire que nos hom-
mes ont défendu leur conquête
contre 13 contre-attaques consé-
cutives, menées par l'ennemi avec
une furie qui tenait du désespoir,
et que ce maintien inébranlable de
leurs positions si rudement ga-
gnées a été, pour les volontaires
du 22e, une œuvre aussi louable
et aussi méritoire que leur con-
quête elle-même.
On s'explique maintenant com-
ment la cérémonie religieuse du
26 octobre à l'église Notre-Dame
de Montréal, en mémoire de nos
héros du 22e, a pu prendre aussi
spontanément le caractère d'une
manifestation véritablement natio-
nale. Tous les bataillons de Mont-
réal étaient représentés par de
nombreux détachements, et quel-
ques-uns même se trouvaient au
grand complet. Aux premiers
rangs étaient des représentants du
gouvernement fédéral, du gouver-
nement de Québec, puis de tout
ce que Montréal compte d'impor-
tantes sociétés et associations,
puis venaient toute nos notabilités
de la science, de la magistrature,
des arts, de la finance, de l'indus-
trie, du commerce, etc.
Ce fut Mgr Bruchési qui pro-
nonça l'allocution du jour, et, la
solennité de la circonstance ai-
dant, on peut dire que l'éminent
prélat s'est, cette fois-là, vérita-
blement surpassé. Nous donnons
ici un résumé de ce morceau re-
marquable d'éloquence, qui aidera
nos lecteurs à se faire une idée
de l'intense émotion qui dut
étreindre, à entendre ces paroles,
l'immense multitude réunie le 26
octobre sous les voiites de Notre-
Dame.
" Quelles paroles seraient as-
sez éloquentes pour traduire l'é-
366
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
motion de nos cœurs en entendant
cette messe chantée pour nos glo-
rieux morts tombés au champ
d'honneur, dans la plus grande
guerre que l'histoire du monde
ait jusqu'ici enregistrée.
" Mais pendant que nous ren-
dons honneur à nos morts,, d'au-
tres tombent là-bas peut-être et
versent leur sang pour leur pa-
trie. Est-ce qu'il n'y a pas ici
même des pères, des mères, des
parents qui pleurent. Mais ils
prennent courage, ils ont entendu
le chant sacré : Je suis la résur-
rection et la vie. Celui qui croit
en moi vivra.
" Un catafalque apparaît devant
nous couvert du drapeau britan-
nique. D'ordinaire, le catafalque
contient le corps du défunt, que
l'Eglise doit bénir pour la der-
nière fois. Celui-ci, cependant est
vide, il n'est qu'un symbole. Les
corps de nos héros sont dispersés
dans quelques coins de la terre
de France. Mais la foi nous les
rapproche. Nous les voyons et
nous les étreignons. Nous tous
ici, évêque, ministre, religieux,
magistrats, militaires et civils,
nous leur faisons le plus beau des
linceuils.
" Ils se sont enrôlés volontaire-
ment, il y a deux ans. Ils étaient
convaincus de l'idée qu'ils se dé-
vouaient à une grande cause, la
cause de la liberté, du droit et de
l'humanité. Ils savaient qu'ils al-
laient là défendre les intérêts de
leur patrie ; ils savaient que c'é-
tait le Canada qu'ils défendaient.
"Ils étaient jeunes et forts.
Quand ils défilaient parmi nous,
on les admirait comme on les a
admirés en Angleterre. Ils sont
partis, ne connaissant rien de l'art
militaire, mais en quelques mois
ils sont devenus passés-maîtres.
"Ils avaient reçu deux drapeaux,
qu'ils comptaient emporter sur le
champ de bataille. Ne l'ayant pas
pu, ils les envoyèrent à la vieille
3G7
église de Notre-Dame. Depuis
deux ans, ces deux drapeaux oc-
cupent un poste d'honneur ici,
accrochés dans le chœur, à droite
et à gauche, entre Dieu et le peu-
ple, pour qu'ils puissent, au nom
de ceu.x qu'ils représentent, par-
ler à Dieu et au peuple qui vient
prier. C'est maintenant une reli-
que, car presque tous les soldats
du 22t ont été fauchés, décimés
par la mitraille ennemie. Ils sont
morts en héros, nos jeunes gens.
Ils ne faiblirent pas devant les
sacrifices, et les pères et les mères
de tous ces soldats surent être
forts comme leur fils. Ils parti-
rent contents, ils combattirent en
héros. Ils ont fait grand le nom
de leur patrie et le leur est im-
mortalisé dans l'histoire.
" Ils étaient braves, mais ils su-
rent être chrétiens. Dans les bois,
dans les tranchées, dans les ma-
sures, comme dans les églises à
moitié détruites par les obus, ils
entendirent la messe, communiè-
rent et chantèrent des cantiques.
N'est-ce pas parce qu'ils étaient
chrétiens qu'ils furent braves?
" Mais presque tous sont tom-
bés. Sans doute on les a décorés
de la croix militaire, mais cela ne
suffit pas, et c'est pourquoi nous
voulons offrir des prières pour
nos morts. Nous demandons à
Dieu d'avoir pitié de ceux qui
sont morts pour la grande cause,
et de nous aider à maintenir le
droit de l'humanité. Il n'est pas
possible que ceux qui ont déclaré
la guerre sans grief, détruit un
pacte que l'on croyait auguste et
semé les ruines dans les villes ou-
vertes obtiennent la victoire. Lors-
que les pauvres mortels auront
assez souffert alors le Dieu de
toute justice dira une parole et
la liberté, le droit et la justice
triompheront. Alors nous pour-
rons dire que le Canada, la pro-
vince de Québec, et dans la pro-
vince de Québec, les Canadiens-
français ont fait leur noble part."
L'EFFORT CANADIEN — Suite.
LE COLONEL MIGNAULT
\
'^v.
^
Le colonel A. Mignault.
Un jour du mois de novembre
dernier, je me trouvais à Ottawa,
au Château Laurier avec un ami,
lorsque le hasard nous mit en pré-
sence d'un superbe militaire, d'une
haute stature, aux traits accen-
tués et avec un air de forte volon-
té ! On ne pouvait point ne pas
le remarquer. Et mon ami de
dire :
— Voyez cet officier, en a-t-il un
chic épatant ! Evidemment, c'est
quelqu'un. Le connaissez-vous ?
— Pour sûr, c'est quelqu'un. Si
nous étions à Montréal le premier
venu vous dirait, c'est le général
— pardon, le Colonel Mignault.
Si j'ai dit général, c'est parce que
ce qui devrait être s'est substitué
dans mon esprit à ce qui est. Le
fait est que si les choses de ce
monde s'arrangeaient dans la lo-
gique des faits et des réalités, il
pourrait remplacer Sam Hughes.
Nous venions d'apprendre la re-
traite du ministère du fameu.v gé-
néral.
— Vous savez, repria- je, que le
Colonel Mignault est doué d'un
esprit d'organisation qui lui fait
voir clair dans les situations la où
d'autres seraient comme en face du
fond d'un encrier. Il arrive de
France où il a mis sur pied deux
hôpitaux militaires — un à Saint-
Cloud et l'autre à Vincennes —
lesquels font l'admiration de tous
les hommes de l'art. Le Dr Dough-
ty, qui les a vus à plusieurs re-
prises, ne tarit pas d'éloges sur ces
fondations canadiennes qu'il met
au-dessus de tout ce qu'il a vu.
Service sanitaire, installations hy-
giéniques, propreté, tout est irré-
prochable.
" On n'y voit partout que du
blanc immaculé, ajoutait-il." Cin-
quante-cinq médecins canadiens
sont préposés aux soins des ma-
lades avec, sous leurs ordres,
cent-dix gardes-malades, et trois
cents infirmiers. Il y a dans les
deux hôpitaux quinze cents lits.
L'excellente réputation dont jouis-
sent ces établissements font que
les blessés français, les braves
poilus, n'ont qu'un rêvo, se faire
soigner par nos Dames blanches.
Ces asiles de la soufTrance sur
lesquels plane un dévouement in-
tarissable ont été mis à la dispo-
sition du gouvernement français
par le Cabinet Borden Leur en-
tretien coûte environ $100,000
par mois.
Au début de la guerre, le Colo-
nel Mignault, au milieu d'une iner-
tie presque générale alors et trop
exploitée par nos ennemis, eût
l'idée géniale d'organiser la pre-
mière unité canadienne envoyée à
la ligne de feu. C'était du coup
sauver l'honneur de la race en
368
L*EFFORT CANADIEN — Suite.
mettant nos hommes sur le che-
min du devoir et de l'honneur. Ce
régiment s'est tellement signalé à
Courcelette que les journaux " Le
Times," " Le Daily Mail " de Lon-
dres, " Le Temps " de Paris, ont
couvert d'éloges officiers et sol-
dats de cette unité. Rappelons que
la veille de la bataille de Cource-
lette, le 22e ne devait pas prendre
part à l'action. Le colonel Trem-
blay sollicite alors l'honneur d'al-
ler au feu, ce qui lui fut accordé;
on sait le reste. Sous une pluie
d'obus, un infernal déchaînement
de projectiles, le régiment s'élance
à l'attaque. Rien ne peut l'arrêter
et il se jette à l'assaut des tran-
chées allemandes en dépit des bar-
rages de fils barbelés. Les boches
plient sous l'irrésistible élan de
nos braves.
Xous avons vécu l'histoire de
nos ancêtres, nous avons chanté
leurs exploits, mais jamais à no-
tre avis, ils n'ont fait preuve de
plus d'audace que les braves de
Courcelette dont les noms méri-
tent de survivre dans nos pages
historiques à côté de ceux des hé-
ros des temps passés. Il ne faut
pas oublier aussi qu'autrefois les
armes n'étaient que des joujoux
comparés aux agents de carnage
d'aujourd'hui. A voir leur ardeur
de feu on aurait pu croire que cha-
que homme avait été choisi spécia-
lement pour une œuvre pr-sque
surhumaine.
A la fin du mois de novembre
dernier, le Colonel Mignault a pro-
posé au gouvernement fédéral de
former une grande unité canp ien-
ne-française: une brigade — soit
cinq régiments. Il a été autori-
sé à se charger de cette tâche qui
comporte dans son accomplisse-
ment bien plus de difficultés que
ses entreprises antérieures. Ses
succès passés sont d'un bon au-
gure pour la formation de cette
brigade.
Nous ne saurions trop recon-
naître, apprécier trop haut l'ini-
tiative du Colonel Mignault qui
nous a valu l'honneur d'avoir ces
héros qui ont su donner avec
tant de généreuse bravoure leur
sang pour contribuer à sauver la
patrie française. En France com-
me en Angleterre, notre éminent
compatriote a su se faire aimer
et rechercher partout. A Paris, il
est devenu l'ami de M. Hanotaux,
un homme qui s'y connaît en hom-
mes et a mis à raison de son sa-
voir, le colonel hors de pair.
A.-D. DeCelles.
LES
FUSILIERS MARINS
ÇAIS.
Un rédacteur de l'Echo de Paris a
demandé un drapeau pour les fusi-
liers marins. " Sut les plis de la
soie tricolore, disait-11, Dixmude sera
le premier nom que l'on inscrira en
lettres d'or." Ce ne sera pas le seul.
Il faudra inscrire aussi le nom de
Molle. C'est à Melle qu'ils reçurent
le baptême du feu : en compagnie de
deux régriments de volojitaires belges,
ils chassèrent Tine division de cavale-
rie bavaroise. Trois cents prison-
niers restèrent entre leurs mains. Lies
troupes alliées étaient commandées
par le vice-amiral Ronach, un vail-
lant Français, que le roi des Belges
vient de décorer.
Les fusiliers marins auront leur
drapeau. Une souscription populai-
re, ouverte à Toulon, leur dépôt, a
produit, en troia jours, 1,400 franco.
FRAN- L'HISTOIRE VECUE.
Ceci n'est pas un conte.
Une maman, dont le mari, mobili-
sé, était parti le premier jour, avait
confié sa petite fille à une voisine qui
retournait au pays pour la durée de
la guerre. Ainsi, l'enfant serait à
l'abri des " Taubes " et au grand air.
Or, ces Jours derniers, dans le vil-
lage de la petite réfugiée, aux envi-
rons de Soudeilles (Corrèze), arrive
une troupe de blessés. Et les bonnes
gens de l'endroit de leur apporter du
lait, du beurre, des œufs !
La petite Parisienne était là, pen-
due à quelque jupe, et pointant son
petit nez curieux. Soudain, l'un des
soldats pousse un cri, l'embrasse et
l'enlève de son seul bras valide :
c'était son bébé, plus solide que ja-
mais, et avec des couleurs inconnues,
hélas ! a Paris.
Voilà, au moins un blessé pour qui
la convalescence sera douce.
369
CONTES ET
NOUVELLES
LES ARGONAUTES
LE RETOUR A LA TERRE
^sapok'on I^uniircjiu, j^raïul i-t
solide gai<;i>ii timt frais arrivé di-
la Ik-auce îl Montréal, et ontrû
comme livreur chez Dupais Frères,
fréquentait ast^idûmeiit depiiis peu
un certain cinéma de la rue Ste-
C'athcrineest, où l'attiraient les
jolis yeux et les grAces migiiardes
d'une chant^'use de l'endroit, ayant
nom sur l'afficlie Emma Lom-
bard!.
Toujours arrivé au tliéfltre l'un
des premiers, et se mettant aux
premiers rangs et le plus souvent
toujours il la même place, il n'ac-
cordait la plupart du temps qu'une
attention distraite aux " vues "
qui défilaient devant lui, guettant
avec impatience l'instant où la
jeune lille apparaîtrait. A la lon-
gue, celle-ci n'avait pu faire au-
trement qu'être attirée par tout ce
manège, et ses regards se fixaient
chaque fois davantage sur ce
grand gargon brun, au sourire un
peu gauche, mais dont les yeux
sombres dégagaicnt en sa présence
une flamme extraordinaire où de
plus ingénues qu'elle n'auraient
pas pu se tromper. Elle lui en mar-
qua de la reconnaissance en s'at-
tachant à rendre son chant encore
plus expressif, flairant là, qui
sait! l'amoureux classique et ti-
mide que toute "grande dame " de
théâtre a habitude de traîner dans
son sillage.
Quilquiti mois s'écoulèrent, sauB
qu lis s>e lussent encore reucoutrés
en t*te à tète. Ur, par un diman-
che soir d'auût, à la tin d'une
journée de chaleur sulFocantc, voi-
ci qu'ils se croisèrent soudain
dans une des rues avoisinant le
l'arc Lafontaine. lis s'étaient
arrêtés tous deux, et, comme là-
bas, au cinéma, leurs regards, in-
vinciblement, s'étaient attachés
l'un sur l'autre. Après un instant
d'indécision, la jeune lille allait
passer son chemin, mais lui s'en-
hardit jusqu'à lui ti'udre la main,
et elle ne put que la prendre, ce-
pendant que tous deux s'écriaient
à la fois:
" C'est vous!"
Comme le Parc était là tout
prêt, ils furent s'y asseoir, et pri-
rent première connaissance aveo
eux-mêmes tout en se racontant
leur histoire.
L'heure était propice aux con-
fidences. Derrière la montagne, là-
bas, le soleil était tombé, ne lais-
sant plus à la crête du mont qu'un
mince trait de feu, et dans l'azur
profond du ciel les étoiles innom-
brable-s, s'allumaient. De tous cô-
tés affluaient les gens du quar-
tier, fuyant l'embrasement des
rues, et cherchant le peu de fraî-
cheur des gazons et des pièces
d'eaTi. Des cris joyeux d'enfants
commençaient à s'élever, et de
370
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
très loin venaient les sons grêles
d'un piano égrenant une romance
populaire.
Et elle, aussi, regardait avec
une timidité, non exempte cepen-
dant de confiance, ce grand gail-
Comme le parc était là tout prêt, ils furent s'y asseoir et prirent
première connaissance eux-mêmes.
Il ne se lassait pas de la con-
templer, si mignonne et fluette à
côté de lui, l'air à la fois si gra-
cieux et dégagé dans ses élégants
vêtements du dimanche, le visage
à l'ovale blanc mat illuminé par
deux yeux immenses et étince-
lants, de ceux dont on dit commu-
nément qu'ils mangent la face.
371
lard aux traits frustes et aux
membres solidement découplés,
dont tous les mouvements, lents
et mesurés, disaient assez qu'il
appartenait à une autre race que
celle de bien des beaux messieurs
de sa connaissance, qui n'avaient
de cesse qu'ils ne lui eussent dé-
bité quelque compliment fade et
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
I)icn banal. Ah, certes non, ce-
lui-là n'aurait jamais la tête à ces
sortes de sornettes.
Elle eut un joyeux cri de sur-
prise en apprenant qu'il portait le
nom de» Napoléon, car elle avait,
(lisait-elle, un fr^re parti depuis
longtemps aux Etats, qui s'appe-
lait ainsi, et qu'elle appelait tout
bonnement Poléon. Son nom de fa-
mille, à elle, était Lombard, et ce-
lui de rx)mbardi lui avait été im-
posé par son gérant, qui trouvait
que ça sonnait mieux sur l'affiche.
Elle venait de bien loin, d'un pe-
tit village de là côte de Gaspé,
qu'elle avait quitté il l'Age de
douze ans — elle en avait main-
tenant vingt — apré.s la mort de
sa mère, pour aller habiter Québec
avec son père et ses deux frères.
De Ift, peu après, ils étaient venus
à Montréal où son père, usé par
le travail, était mort il y avait ?!
peine trois ans. Quant h ses deux
frères, partis pour les Etats, elle
ne les avait plus revus, et c'était ft
peine si fl de très rares intervalles
elle en recevait des nouvelles. Ah,
la vie n'avait pas toujours été,
pour elle, un lit de rosea, mais
elle s'en était tirée tout de même..
Elle s'était placée, au sortir du
couvent, comme dactylographe,
chez un avocat de la rue St-Jac-
ques, et depuis quelques mois elle
chantait, le soir, dans le théâtre
où il l'avait rencontrée. Mais elle
avait bien d'autres ambitions que
tout cela, on verrait.
Il venait aussi d'assez loin, lui
raconta-t-il, de Gilbertville, dans
la Beauce. Tout près de là était
la terre familiale, qu'occupaient
toujours ses vieux parents, aidés
d'un homme engagé. A venir jus-
qu'à l'automno précédent, il n'a-
vait guère bougé des environs,
n'ayant fait jusqu'alors en toute
sa vie que deux voyages à Québec.
Quant à Montréal, c'était la Ville
souveraine et merveilleuse vers la-
quelle tendaient tous les rêves.
De temps à autre, des amis qui y
372
étaient allés ou l'habitaient lui en
faisaient des descriptions qui ai-
guisaient encore ses désirs. Enfin,
un beau jour, il a'était fatigué
pour de bon de son métier d'" ha-
bitant," d'autant plus que la
grande ressource de la famille, la
récolte du foin, venait de man-
quer presque complètement. D'ail-
leurs la culture, chacun savait
cela, ne " payait " plus. Alors, il
avait pris i\ son tour le chemin de
la grande Ville, où on lui assurait
qu'avec sa carrure solide il ne tar-
derait pas ù faire tout l'argent
qu'il voudrait. Il connaissait
maintenant le pour et le contre de
toutes ces belles hiatoiroa, et il
avait dû s'estimer chanceux de se
voir confier, chfez Dupuis Frères,
un " express " pour le service de
livraison des marchandises. D'ail-
leurs, il n'aurait jamais pu vivre
enfermé en quelque bureau ou ma-
gasin; et puis, les chevaux, ça le
connaissait. Le métier, du reste,
ne manquait pas de compensa-
tions, comme par exemple les lon-
gues courses en dehors de la ville,
surtout celles qu'il alfectionnait le
plus, en gagnant Outremont et
tous les coins perdus de l'autre
côté de la Montagne. Ces jours-lil,
il respirait avec délices, et se sen-
tait plus léger, plus hardi, plus
lui-même en un mot. Pour un peu,
et en fermant un peu les yeux, il
se serait cru encore à Gilbertville,
et redevenu l'homme des champs
qu'il devait toujours être, au fond,
réellement. Et pourtant, il n'y re-
tournerait plus à son village de la
Beauce. Ça, c'était juré, la Ville
le tenait trop bien maintenant ;
ou, du moins, s'il retournait ja-
mais là-bas, ce serait après fortu-
ne faitcj Ah ! il avait des plans
pour cela. On verrait.
" — Si j'avais un conseil à vous
donner,** lui fit observer la jeune
fille, " ce serait de retourner là-
bas au plus tôt, avant que la Ville
ne vous ait trop agrippé."
.CONTES ET NOUVELLES — Suite.
On ne tarda pas, au théâtre, à
plaisanter Emma sur celui qu'on
appelait son " habitant," car ce-
lui-ci avait enfin obtenu, à force
d'instances, la permission de ve-
nir parfois attendre la jeune fille
à la sortie et de la reconduire jus-
qu'à sa pension du haut de la rue
St-Hubert. La chanteuse était ce-
pendant sensible à ces quolibets,
et elle allait y couper court en si-
gnifiant h son nouvel admirateur
un congé en règle — ne voyant
pas, du reste, où tout cela pou-
vait la mener — quand un inci-
dent significatif vint soudain don-
ner a ses pensées un tout autre
cours.
Deux semaines a peine après
leiir première rencontre au Parc
Lafontaine, ils venaient, un soir,
de commencer à gravir la pente de
la rue St-Hubert qui mène à la
rue Sherbrooke, lorsque Lamireau,
peut-être pressentant le cadeau
d'un rival, crut devoir complimen-
ter la jeune fille sur une superbe
gerbe de roses qui ornait son cor-
sasre. A quoi, elle répondit en
riant:
" Il y a encore plus beau."
Et elle lui tendit, sans y enten-
dre malice, une carte où il put
lire, arrêté sous un réverbère, le
nom d'un galantin quelconque, ac-
compagné de l'inévitable fadaise
de rigueur en semblable circons-
tance.
" — Vous voyez," disait-elle en
riant encore plus fort, " à quoi
nous, pauvres actrices, somimes
tout le temps exposées."
Mais, lui, ne riait pas. Au con-
traire, son front s'était assombri
et se barrait d'un pli d'un mau-
vais augure. Un violent combat
paraissait se livrer en lui, et sou-
dain la détente se produisit, aussi
farouche qu'irrésistible. Arrachant
brusquement la gerbe de fleurs, il
la jeta au loin dans la rue, cepen-
dant que ses yeux restaient pleins
dç bravade et de défi,
Sur l'instant, un cri d'indigna-
tion était monté aux lèvres de la
jeune fille. Quelques secondes pas-
sèrent, secondes décisives où ils
restèrent tous deux i se dévisager
comme deux lutteurs prêts à en
venir aux mains. Mais cela avait
suffi à la chanteuse pour se res-
saisir. La brutalité du geste dis-
parut, pour elle, devant l'intention
qui l'avait dicté. Elle ne s'attar-
da pas à penser qu'un pareil accès
de colère pouvait ne présager que
rien de bon,. Au contraire, et avec
le sens de divination si prompt à
la femme en semblable occurrence,
elle comprit que celui-là était pé-
nétré à son endroit d'un tout au-
tre sentiment que celui qui ani-
mait bien des beaux messieurs de
sa connaissance. Elle n'osa se for-
muler à elle-même ce que pouvait
être ce sentiment, mais elle eut
une vague intuition que ce devait
être quelque chose d'irrésistible-
ment doux à quoi elle ferait peut-
être bien de s'abandonner en toute
confiance.
La première surprise passée,
elle prit ensuite tranquillement
le bras du jeune homme, et l'ins-
tant d'après, chemin faisant, elle
s'évertua a le distraire et a causer
avec lui de choses indifférentes,
comme si rien de ce qui précède
ne s'était passé.
A quelques soirs de là, et com-
me, au sortir du théâtre, ils s'é-
taient attablés tous deux dans un
restaurant du voisinage pour y
prendre une glace, la jeune fille se
fit montrer une photographie de la
maison des Lamireau, à Gilbert-
ville, dont son nouveau " cava-
lier " servant lui avait déjà parlé.
Cette maison, toute blanche, et
d'apparence plutôt tassée, présen-
tait cependant un fort joli coup
d'œil avec sa galerie où montaient
à profusion toutes sortes de plan-
tes grimpantes. Un seul arbre,
mais énorme, projetait partout
son ombre, et à l'entrée se tenaient
373
CONTES ET NOUVEiLLES — Suite.
les deux vieux parents, ainsi que
leur fila Napoléon et l'engagé.
Tout cela faisait un petit tableau,
où l'on sentait tout plein que de-
vaient résider en permanence le
bonheur et le contontoment.
" — Cela me repose de Mont-
réal, le temps de le dire," fit ob-
server Emma. " Dites-moi donc
aussi, il doit bien y avoir tout
près de là une petite rivière"?
— Je crois bien, la Chaudière.
Ah, boufre! oui, pour une rivière,
c'en est une^
— Et ce que les champs doivent
sentir bon, de ce temps-ci?
— Mais oui, je crois.
La jeune fille sembla se recueil-
lir un instant, puis reprit:
— Il y a aussi l'épi iso que je
vois au loin, avec la pointe de sa
flèche, et tout près, tout près, il
toucher les murs, se trouve, n'est-
ce pas, un petit cimetière ?
— Mais oui, comme toujours, ft
la campagne.
Ses yeux brillèrent d'une joie
enfantine, tandis qu'elle repre-
nait:
— Oh! j'adore cela. Voyez-vous,
chaque fois qu'il m'est arrivé d'al-
ler ÎFaire un tour un peu au loin,
en dehors de la ville, j'ai toujours
vu qu'il y avait, comme cela, un
petit cimetière près de l'église.
Au moins, l'office fini, les morts
n'ont pas loin à aller, au lieu
qu'ici, il Montréal, il n'y a plus de
fin a se faire trimballer jusque de
l'autre côté de la Montagne.
Sans laisser le temps à Lami-
reau de revenir de la surprise que
pouvaient lui causer ces paroles,
elle passa subitement à autre
chose, lui racontant un peu de sa
vie d'autrefois sur la côte de
Gaspé :
" — Il y a des fois où je crois que
j'ai ça dans le sang, la campagne,
et que la Ville ne m'ira jamais.
Chaque printemps, par exemple, il
me prend des envies folles de m'é-
chapper pour courir les champs
374
Je me sens alors soudain redeve-
nue la fillette du temps passé,
alors que je restais de longues
heures, là-bas, juchée sur la fa-
laise, à respirer le grand air du
large et à regarder les bateaux
passer au loin sur les flots bleus.
— Ah bien, vous n'en raanoue-
rez pas de bateaux, ici, fit Napo-
léon 4
— Oui, mais ce n'est pas la mê-
me chose. Une fois, en traversant
à l'Ile Ste-ITélène, j'ai eu la curio-
sité de m'approcher, pour voir, sur
les quais. Ah Dieu, non, ce n'é-
taient plus mes bateaux d'autre-
fois. De loin, quand on les voit
passer, ça coule, ça glisse. On vou-
drait être dessus et s'en aller bien
loin. Au lieu qu'ici, pouah ! des
monstres accroupis dans l'eau sa-
le. Et puis une poussière, un
bruit continuel de ferraille! J'en
ai eu assez, et je n'y suis plus re-
tournée.
Un autre soir, elle parla de ees
ambitions. Cette fois-lfl, qui était
un dimanche, ils étaient montés en
tramvay jusqu'au terminus de la
rue Guy, et maintenant ils descen-
daient à petits pas les pentes de
la Montagne. A un tournant de
route, près dix séminaire St-Sulpî-
ce, la ville s'off'rit soudain, tout
en bas, immense et illuminée, à
leurs regards ravis. Les mille
pointes de feu semblaient sourdre
de partout et courir à l'infini, dé-
ciiplant encore l'idée de puissance
qu'on pouvait se faire de la ville.
Us s'étaient arrêtés, et alors, éten-
dant la main, elle dit:
— Savez-voiis le rêve que j'ai
fait. Ce serait de pouvoir me dire,
un jour, que j'ai tout cela bien h
moi, à mes pieds. Vous riez ; vous
allez voir ce que je veux dire.
Que penseriez-vous, par exem-
ple, si vous pouviez voir l'un de
ces jours le nom de la petite Em-
ma que A'oiei flamboyer, rue Ste-
Catherine, en lettres hautes de
deux pieds à la devanture du
CONTES ET NOUVEILLES — Suite.
Princess? N'est-ce pas que ce se-
rait bien là. avoir tout Montréal à
ses pieds? De tous les coins de la
ville, on accourrait entendre la
Lombardi, ainsi qu'on fit autrefois
pour l'Albani, ainsi que cela se
passe encore de nos jours pour la
Ferrabini. Voyez donc, la Lom-
bardi, cela sonnerait à merveille.
Ou peut-être, ce qui serait encore
mieux, aurais-je alors été sacrée
la Lombardini."
Et comme Lamircau riait de
bon cœur, en ayant l'air de penser
que la petite bonne femme qu'il
avait devant lui clierchait vrai-
ment à se payer sa tête :
" — Allons, bon, vous riez encore,
reprit-ellej " Mais c'est tout ce
qu'il y a de plus sérieux, et je
vous assure que j'y arriverai. J'au-
rai mes beaux jours, moi aussi,
comme Béatrice Lapalme, vous
verrez. Je travaille ferme pour
cela, depuis des mois, et je sens
que ça vient. L'autre jour, je suis
allée voir Jeannotte. Vous savez
bien, Jeannotte, le directeur de l'O-
péra. Eh bien, il m'a dit, après
avoir entendu mon grand air de
Carmen, que j'avais en moi l'étoffe
d'une future reine de théâtre.
Avec un peu de travail encore, et
un peu plus d'aplomb et d'habi-
tude de la scène, cela se fera tout
seul, paraît-il. Ah oui, il faut que
je remporte la victoire, j'y suis
déterminée."
Devant cette sortie, Lamireau,
cette fois, était resté songeur.
Quoi qu'il fît, une pensée s'in-
crustait, maintenant, dans sa
lourde cervelle, et cette pensée
était qu'il ne garderait plus long-
temps sous la main le joli et sé-
millant papillon dont le vol étin-
celant l'avait séduit. Visiblement,
celle-là n'était pas faite pour
l'homme de la glèbe qu'il était
toujours, lui, fidèle en cela à la
longue série des ancêtres toujours
courbés vers la terre, occupés à la
tache de la tourner et retourner
pour en tirer du pain.
" — Eh bien, quoi," s'écria la jeu-
ne fille, " vous ne saluez donc pas
la future Lombardini, étoile de
première grandeur au firmament
de Montréal !"
Et dans le rayon de lune qui
blanchissait la route, elle lui fit
une pirouette, après quoi elle s'ac-
crocha a son bras.
Et tous deux, elle toujours ri-
euse et babillarde, lui resté quel-
que peii songeur et renfermé, re-
descendirent fl petits pas vers la
grande ville, qxii faisait de plus en
plus, tout en bas, l'eflFet d'une im-
mense ïournaise aux appétits insa-
tiables et dévorateurs.
On parlait beaucoup, en ce
temps-là, d'un vaudeville, ou plu-
tôt d'un opéra-bouflfe, ayant nom
" Le3 Argonautes," et qui venait
d'être mis en scène au théâtre Sa
Majesté, après avoir eu beaucoup
de succès en plusieurs villes des
Etats-Unis. La fameuse légende de
Jason et de ses cinquante compa-
gnons partis à la recherche de la
Toison d'Or y était là parodiée à
la moderne, de façon aimable et
pittoresque, et le travestissement
consistait en ce que, au lieu d'a-
border aux rivages fortunés de
Colchide et de décrocher la fa-
meuse toison, les aventuriers tour-
naient bonnement en un cycle dé-
sespéré, dans le tourbillon de la
ville de New- York, lancés à l'as-
saut de la richesse d'où, l'un après
l'autre, ils revenaient piteux et
misérables. Une jolie musique sau-
tillante soulignait les endroits les
plus comiques, et l'on admirait
beaucoup surtout le ballet de la
fin, en face d'un merveilleux décor
emprunté au fameiix tableau de
Maxfield Parrish où l'on voit la
nef de Jason, fuyant, toutes voiles
déployées, dans l'embrasement du
couchant, sur la mer immense et
bleue.
â75
CONTES ET NOUVEILLES — Suite.
A diverses reprises, Emma avait
déjà parlé à Lamireau de cette
piJ^ce où, disait-elle, il semblait
vraiment que deux ou trois rôles
eussent été faits expressément
pour elle. Et voilà qu'un soir, qui
était un samedi, la nouvelle éclata
pour lui avec la soudaineté d'un
coup de foudre. Comme il entrait
chez lui, ce soir-là, un messaper
lui remit un mot do la jeune fille
où elle lui annonçait que le sort
en était jeté, et qu'elle avait été
clioisie pour remplacer au pied le-
vé l'une des principales chanteu-
ses des Arponautes, tombée sou-
dainement malade et entrée à l'hô-
pital le jour mAme. Elle lui écri-
vait ce mot de la pare, où elle ve-
nait d'arriver avec toute la trou-
pe, en route pour Toronto, puis
df là passant aux Etats-Unis, pour
Un mot de la jeune fille lui annonçait que le sort en était jeté.
376
CONTES ET NOUVEILLES — Suite.
y reprendre sa tournée. Ali! on
verrait bien, cette fois, ce qu'il y
avait en elle, et c'était bien là l'a-
cheminement qui allait la mener
à la réalisation de son rêve, celui
dont elle lui avait parlé quelques
jours auparavant, en descendant
les pentes de la montagne. N'ayant
eu qu'une couple d'heures pour
faire ses préparatifs de départ,
elle lui exprimait le grand regret
où elle était de n'avoir pu le re-
voir, mais elle aurait sans doute
bientôt le bonheur de pouvoir lui
annoncer qu'elle revenait à Mont-
réal, glorieuse et adulée, et l'égale
en tous points des grandes " pre-
mières " de New- York et de Chi-
cago.
Les deux ou trois mois qui sui-
virent le départ de la jeune fille
furent les plus noirs que Napo-
léon Lamireau eût encore traver-
sés depuis son arrivée à Montréal.
Pour l'homme des champs qu'il
était toujours resté, la Ville lui
fit plus que jamais l'efifet d'un
milieu où, quoi qu'il voulût, il ne
pourrait jamais pénétrer tout à
fait. Pendant quelque temps la
fréquentation de sa petite amie
lui avait été une diversion salu-
taire qui l'empêchait de trop s'a-
percevoir que l'entourage où il
était jeté lui serait toujours étran-
ger. Puis, brusquement, il était
retombé à lui-même, et dans le
désarroi de sa pensée rien plus ne
lui parut subsister qui pût vrai-
ment valoir la peine de vivre.
Machinalement, il s'était lemis
à sa besogne de livreur, et en mê-
me temps que le regret de l'absen-
te, regret qu'il ne pouvait ou ne
voulait encore trop analyser, le
besoin s'était fait sentir chez lui
plus aigu et plus impérieux d'é-
chapper le plus possible à la Ville,
et de rouler de longues journées
durant, le long des chemins om-
breux de l'extrême banlieue, par
delà la Montagne. Durant une
quinzaine, il avait essayé de West-
mount. Mais toutes ces rues recti-
lignes et froides ne lui disaient
rien, et à force d'insistance il
avait obtenu qu'on lui donnât en
toute propriété la tâche de desser-
vir Outremont et de là rayonner
en tous les coins perdus qui font
de cette partie de Montréal un vé-
ritable Eden. L'automne était ve-
nu, les arbres étaient dans toute
leur gloire rougeoyante ou dorée,
et en tout cela il s'avançait tran-
quillement, au trot cadencé de son
cheval, l'esprit tout à son rêve in-
térieur. Même les jours de. pluie,
où les dernières feuilles achevaient
de tomber, lui étaient particuliè-
rement doux, car alors de la terre
mouillée montaient les effluves fa-
miliers où peu à peu il se sentait
renaître, et d'où surgissait la vi-
sion de la maisonnette de là-bas et
des deux -vieux se tenant près de
l'entrée, sous l'orme séculaire.
Plusieurs semaines se passèrent
ainsi. De temps à autre, une car-
te-poste arrivait de l'absente, les
envois se faisant de plus en plus
espacés. La première lui parvint
de Syracuse, dans l'Etat de New-
York. De Chicago, il en vint deux
ou trois, puis après un assez long
intervalle il en vint une autre de
Kansas City. A partir de là, subi-
tement, il n'y eut plus rien. La-
mireau se procura une carte des
Etats-Unis, et vit que Kansas-City
était au bout du monde. Il com-
mença alors pour de bon à perdre
sérieusement espoir de jamais re-
voir la chanteuse.
L'hiver était venu. Et de nou-
veau, les mois passèrent, plus
lourds, plus interminables que ja-
mais. De l'absente, toujours pas
de nouvelles. Puis ce fut le prin-
temps, qui fit à Lamireau l'effet
d'une sorte de délivrance.
Un dimanche matin, qu'il allait
prendre le chemin des quais, pour
jouir du spectacle de la débâcle,
qu'on disait imminente, on lui re-
mit une dépêche. Son père, tombé
377
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
tout il coup pravenu'iit iiialatlc, le
faisait demander. S'étant mis en
route le même soir pour Gilbert-
ville, il n'eut que le temps d'arri-
ver le lendemain midi pour re-
cueillir le dernier soupir du mou
rant. Son chagrin fut d'autant
plus vif qu'il se savait ne pas <*tre
sans reproclics via-fl-vis du pauvre
vieux, qu'il avait pour ainsi dire
abandonné il y aurait bient<'it
deux ans, seul sur sa terre avec
l'hommo enjragé. Cependant, sitôt
après les funérailles, il annonça sa
détermination do repartir. Plus
tard, disait-il. peut-être il revien-
drait. Mais pour le moment il
avait autre chose en tête que les
semences dont on lui parlait sans
cesse, et dont du reste l'homme
engagé pourrait s'acquitter h. mer-
veille.
Ce fut dans ces di.spositions
d'esprit qu'il reprit le train. Dé-
cidément, oui, la Ville le tenait
ferme, et n'allait plus le lâcher.
* * *
On touchait alors, à Montréal, à
l'apogée de la fièvre des immeu-
bles, bien que déjà cependant on
pût prévoir que cette hausse fac-
tice ne durerait plus maintenant
longtemps.^ L'escompte, dans les
banques, se faisait plus difficile,
et, parmi les spéculateurs, les plus
sages ne refusaient plus les bon-
nes offres d'achats, flairant quel-
que chose dans l'air qui ne présa-
geait rien de bon.
De retour à Montréal. Lami-
reau eut un jour la révélation que
son état social était maintenant
passé, de celui de conducteur d'ex-
press, en celui plus substantiel
d'un réel héritier ayant de bon»
biens au soleil. Un agent d'affaires,
ayant nom Taburet, lui proposa de
l'associer à une petite spéculation
sur un terrain du haut de l'ave-
nue Papineau, et comme Lamircau
se dérobait, en objectant qu'il ne
saurait où trouver les fonds, Ta-
buret lui répliqua:
378
" Eli bien, mais, et votre terre
de fjilbertville, qu'en faites-vous?
Vous pouvez avoir là-dessus tout
ce que vous voudrez. D'ailleurs,
pour lo moment, il vous faudra
peu de chose. Deux cents dollars
suffiront."
Un in.stant, la défiance toujours
sommeillante chez nos gens de
campagne il l'endroit des gens
d'alTaires parut avoir le dessus
chez Lamireau. Puis le spectacle
des fortunes subites qui s'édi-
fiaient un peu partout, autour de
lui, eut enfin raison de ses hésita-
tions. Qui sait, il n'était pas plus
Ix'^te qu'un autre, et il saurait
bien, lui aussi, tirer parti de tou-
tes ces bonnes occasions. Il en-
gagea sa signature pour une pre-
mière petite hypothèque, et, pour
tout dire, il s'aventura en ce que
nos '* habitants " tiennent le plus
particulièrement en horreur, c'est-
il-dire qu'il se mit dans les " pa-
piers."
Au contraire de ce qui se passe
d'habitude en semblable occurren-
ce, cette première spéculation fut
couronnée d'une réussite immédia-
te. Les deux cents dollars mis
dans l'entreprise par Lamireau
lui en rapportèrent trois cents
autres. Mis en goût par cet heu-
reux début, le jeune homme donna
sa démission chez Dupuis Frères
et prit un bureau avenue Mont-
Royal. Taburet ne le lâchait plus,
battant la ville en tous sens, à
l'afifiJt, disait-il, du gros morceau
qui allait asseoir leur fortune dé-
finitive.
Ce gros morceau ne se présenta
qu'en fin juillet, quelque chose, as-
surait Taburet, de tout à fait dé-
pareillé au Sault-au-Récollet.
INIais, pour cela, il fallait que La-
mireau pût trouver au moins
quinze cents dollai. comme pre-
mière mise de fonds. La terre de
Gilbertville y suffirait-elle? Un
moment encore Lamireau hésita,
en proie à un dernier reste de dé-
CONTES ET NOUVEIXES — Suite.
fiance. Puis le vertige de l'immeu-
ble le saisit à nouveau, pour de
bon cette fois. Il épuisa ses res-
sources et se procura les fonds.
Il venait précisément, une après-
midi de cette fin de juillet, de
faire accepter à la banque un chè-
que pour le montant en question,
et il remontait à bonne allure en
auto la rue St-Denis, pressé d'ar-
river à. son bureau où Taburet de-
vait lui fixer un rendez-vous par
téléphone, quand, au moment de
tourner dans l'avenue ilont-Royal,
il fit une rencontre qui, de sur-
prise, l'arrêta net au ras du trot-
toir. Quoi, cette passante qui ve-
nait, elle aussi de s'arrêter, et
s'apprêtait à traverser la rue,
était-ce bien vraiment son Emma
d'autrefois, changée maintenant
en la pauvre petite chose minable
et aux vêtements de traîneuse de
chemins qu'il avait là sous les
yeux. Oui, le doute n'était plus
possible, et toujours il l'aurait re-
connue entre mille. Il sauta sur le
trottoir, et lui saisit la main.
Comme l'année précédente, il ne
put que balbutier: " C'est vous!"
Elle l'avait reconnu, et une rou-
geur subite empourprait son pau-
vre visage exsangue et amaigri,
où il semblait que plus rien de vi-
vant ne subsistait, hors les deux
yeux immenses et lumineux. Sans
résistance, elle se -laissa mettre
dans l'auto, comme changée en au-
tomate, ne soufflant mot, le rega d
fixe et un peu dur tourné droit de-
vant elle. Ce ne fut que rendue au
bureau de Lamireau qu'une déten-
te se produisit, et alors, refoulant
les larmes qu'elle ne voulait pas
laisser voir, elle lui conta sa tris-
te aventure. En quelques phrases
hachées, elle lui dit le déclin, peu
à peu, de la popularit'j des Argo-
nautes s'accusant dès l'arrivée à
Chicago, puis la débandade Je la
troupe à Kansas City, le caissier
prenant la fuite avec ce qu res-
tait de fonds, et enfin à partir de
là rinoubliable odyssée de retour
vers Montréal avec une de ses
compagnes, Charlotte Wilson, qu'il
connaissait bien, toutes deux se
traînant d'une ville à l'aut; o et
gagnant à peine, à chanter de ci de
1:\, dans les cinémas, de quoi sub-
sister et payer chaque soir leur
pauvre gîte de hasard. Pour com-
ble, le froid, tenace et féroce, se
mettant de la partie, elle £Cvait
gagné une pneumonie qui la clouait
durant six semaines, à Toledo, sur
un lit d'hôpital. Comment, à par-
tir de Toledo, elle avait pu arri-
ver à Toronto, puis de là se traî-
ner jusqu'à Montréal, elle ne le
pourrait jamais dire au juste.
L'important, c'est qu'elle y était'
maintenant, arrivée depuis deux
jours à peine, et qu'elle n'avait
plus l'intention d'en repartir.
Ah! Dieu, non, qu'on ne lui par-
lât plus des Argonautes, des tas
de songe-creux courant après la
lune, ni des beaux rêves de fortu-
ne qu'elle avait édifiés jadisw Elle
en avait assez de ces chimères, et
elle allait revenir tout bonnement
à son métier d'autrefois, celui de
dactylographe, dans le premier bu-
reau où on voulût bien la pren-
dre.
" — Mais, vous n'êtes donc plus
chez Dupuis Frères, à ce que je
vois," observa-t-elle, en promenant
ses regards par tout le bureau.
Elle nota, non sans une certaine
admiration, l'air de prospérité se
dégageant de tout ce qu'elle voy-
ait, ainsi que de la personne mê-
me de Lamireau, dont l'aisance
de manières, et les vêtements noirs
et élégants disaient assez quelle
grande transformation s'était pro-
duite depuis peu dans son exis-
tence.
Le jeune homme lui annonça la
mort récente de son père, et pour-
suivit sur un ton dégagé :
" — Mais oui, ça va assez bien. Je
me suis mis, comme tout le mon-
de, dans les immeubles, et j'ai dé-
379
CONTES ET NOUVEI/LES — Suite.
jà " claire " quelques cents pias-
tres. Mais ça n'est rien, et fl'i i
deux' ou trois jours je compterai
par mille piastres. J'ai un asso-
cié, Taburet, qui connaît tout ca
comme sa main. J'ai lîl justement
un chèque que je dois lui remet-
tre cette après-midi pour un gros
coup a tenter, et
" — Attendez donc," fit la jeuhe
fille.' "Taburet, vous dites?"
Ses yeux lançaient des ^c'airs,
et tout son être, qui l'instant d'a-
vant paraissait si déprimé, sem-
blait s'être ressaisi, comme tendu
vers un suprême effort.
" — Mais oui," reprit-elle, "je ne
me trompe pas. Dites donc, votre
Taburet, n'est-ce pas un prrosj
blond, plutôt court, à la petite
moustache en croc, et les yeux à
fleur de tête?"
Et comme Lamireau acquiesçait,
en lui disant que le portrait était
en effet assez ressemblant, et en lui
demandant si elle connaissait cet
homme, elle éclata, n'en pouvant
plus :
" — Si je le connais! Mais c'est
une ro^e et une crasse, votre Ta-
buret !"
Elle raconta qu'il avait déjà
été l'un des gérants du cinén.a où
elle chantait l'année précédente,
et qu'il avait été prestement mis
à la porte pour toutes sor+ ^s de
tripotages louches. Depuis, elle
avait appris qu'il avait été mêlé à
plusieurs entreprises véreuses et
qu'il n'avait manqué que par mi-
racle d'aller faire une petite pro-
menade à Bordeaux*
" — Et vous voilà en ses pattes.
Ah! mon pauvre Poléon," ne put-
elle s'empêcher de lui dire, " il
était temps que j'arrive pour vous
tirer de ce guêpier."
Un appel au téléphone, venait
de se faire entendre.
" — Ça doit être Taburet qui ap-
pelle et qui s'impatiente," fit La-
mireau. "Qu'est-ce que je vais bien
lui dire?"
— " Restez là et laissez-moi
faire," répondit Emma, " je vais
lui parler à votre Taburet."
Elle alla au téléphone, et Lami-
reau, stupéfait, put saisir '"o bri-
bes suivantes de conversation:
" — AUo ! Oui, c'est le bureau de
M. Lamireau.... Comment! Non, ce
n'est pas lui qui parle.... Inutile
de l'attendre, il ne reviendra pas
...j Vous dites?.... pour son affaire.
... Ah ! oui, il m'en a parlé, et il
m'a dit de vous dire que ça ne
marchait plus et qu'il avait
changé d'idée.... Hein! quoi, vous
pourriez être plus poli...."
Elle accrocha le récepteur avec
une sorte de rage, et revenant ae
camper résolument devant Lami-
reau, elle lui cria plutôt qu'elle ne
lui dit, tout sa petite personne
dressée en bataille:
" — Voilà, c'est fait, et mainte-
nant il ne vous reste plus qu'a me
jeter a la porte. Mais, c'est égal,
je pourrai toujours me dire que je
vous aurai rendu un fier service."
Changeant de ton, elle ajouta
tout aussitôt:
" — Tandis que j'y suis, je vais fi-
nir par un bon conseil, et qui vaut
bien le service que je viens de
vous rendre de vous débarrasser
de Taburet. Nous sommes en été,
les champs sentent meilleur que
jamais, là-bas, par chez vous* Pre-
nez le train, et retournez au
plus vite à Gilbertville, près de
votre vieille mère. M'est avis
qu'après avoir réfléchi jusqu'à
l'automne, vous n'aurez plus envie
de vous replonger dans les fumées
de Montréal."
Loin de lui en vouloir, il la re-
gardait maintenant avec un air
très doux qu'elle ne lui avait ja-
mais connu. Après quelques ins-
tants de silence, il lui demanda :
« — Et vous, Emma, qu'allez-
vous devenir î "
— " Oh ! moi, ne vous inquiétez
pas. Je vais me remettre à taper
la machine à écrire, chez mon avo-
380
CONTES ET NOtJVEiLLES — Suite.
cat, rue St-Jacques. Et si ce n'est
pas celui-là, ce sera un autre."
Lamireau fit quelques pas, de
long en large, dans le bureau,
tous ses mouvements dénotant,
cette fois, une assez vive agita-
tion. Tout cela, cependant, fut
très court, et revenu l'instant d'a-
près devant la jeune fille, il lui
dit:
" — Eh bien, oui, c'est entendu,
je m'en vais et je quitte Mont-
réal."
mais je mets à mon départ une condition, et c'est que vous
partirez avec moi."
381
CONTES ET NOUVEILLES — Suite.
Il hésita encore un instant, et
enfin, ramassé conimo siir lui-mô-
me, et d'une voix où l'émotion se
discernait à un léger enrouement,
il ajouta, en lui mettant les deux
mains aux épaules et en plonjreant
ses yeux au plus profond des
-iens:
" — Mais je mets à mon départ
une condition, et c'est que vous
partirez avec moi."
Le visage de la jeune fille était
devenu tout pftle. Elle semMait
défaillir, et ses lèvres frémis-
saient, dans l'attente du mot évo-
eateur qu'elle pressentait:
" — Oui, c'est bien cela," poursui-
vait Lamireau. " Nous sommes au-
jourd'liui an vendredi. Le temps,
demain et dinianelie, de faire
tous deux nos préparatifs, et nous
nous marierons lundi matin. Nous
prendrons ensuite le premier train
de rintercolonial, et au revoir !
les voisins. Nous sommes comme
ça, nous autres, gens de la cam-
pagne, et nous piquons toujours
au plus court. Cela vous va-t-il ?"
Si ça lui allait! Ses yeux, où
les premières larmes de joie com-
mençaient à pointer, le disaient
assez. Elle crut bon, cependant, de
lui faire observer :
'* — Mais vous n'y pensez pas,
voyons, une pauvre petite Argo-
naute de rien du tout comme moi,
quel embarras ça serait pour
vous."
— " Ne parlez pas comme ça,"
répondit-iL " Je vous ai aimée, le
premier jour où je vous ai vue, et
vous le savez bien. Ecoutez cepen-
dant, je ne veux pas vous tromper.
Nous allons partir pour Gilbert-
ville, mais c'est pour toujours. Je
reprends ma terre, et je ne la quit-
te plus. J'en ai assez de la ville..
Etes-vous bien sûre de pouvoir
vous faire à cette nouvelle vie.
loin des distractions de Montréal
auxquelles vous êtes si habituée?
— " Oh ! l'aveugle, qui ne voit
pas qu'avec lui j'irais jusqu'au
bout du monde, et vivrais heu-
reuse dans un désert."
Et comme les larmes, à ses yeux
I rayonnants de bonheur, conti-
j nuaicnt à affluer de plus belk",
elle crut bon de les dissimuler le
plus possible en allant se blottir
dans les bras grands ouverts de
Lamireau.
Jje mariage se fît le lundi sui-
vant, de grand matin, à St-Louis
de France. Les mariés ne connais-
sant" guère grand'monde à ^îont-
réal, il n'y avait là, à part les
deux témoins de rigueur raccolés
î\ la hflte par Lamireau, que quel-
ques amies intimes d'Emma, puis
encore trois ou quatre curieux, ca-
marades du marié du temps qu'il
était chez Dupuis Frères. Tout se
passa en bonne forme, et à l'offer-
toire une chanteuse fit entendre,
en belle voix, le grand air de Lo-
hengrin, qui fut fort goûté, à tel
point que le témoin de Lamireau,
un gros rouge à dos d'apople ti-
que, n'en pouvant plus d'émotion,
dut se moucher bruyamment à di-
verses reprises.
En sortant de l'église, to te la
noce s'en fût prendre une bouchée
sur le pouce à la maison où le ma-
rié avait toujours jusqu'alors pris
sa pension. Un petit vin aigrelet,
venu des coteaux de Niagara, cir-
culait librement, et le babil de ces
demoiselles monta peu à peu à un
joli diapason. Au moment de par-
tir, on apporta en prande pompe
quatre grosses bouteilles de Cha-
blis mousseux, dont le piquant
rappelait le Champagne, et qui
achevèrent de porter la gaieté à
son comble. Quand les quatre voi-
tures, où tous avaient pris rlace,
descendire"nt à la gare, on eût dit
une débandade d'écoliers prenant
leur vol pour les vacances.
Depuis le samedi précédent,
Montréal nageait en pleine cani-.
382
CONTES ET NOUVEiLLES — Suite.
cule. L'épaisse couche de fumée,
couvrant la ville, paraissait peser
d'un poids encore plus oppressif,
et à travers tout cela un soleil
rouge et impitoyable dardait des
rayons de feu. Bêtes et gens se
traînaient, n'en pouvant plus.
Comme on entrait à la gare, on
se croisa avec les premiers excur-
sionnistes " fin de semaine " que
les trains de banlieue commen-
çaient l'un après l'autre a déver-
ser sur les quaisj On y discernait
peu de figures rieuses, la plupart
paraissant plutôt comme barrées
d'un pli fixe, dans l'attente du
coup de collier à donner dans la
fournaise sxirchauffée de la ville.
Peu ou point, aussi, de cette api-
tation particulière aux fins de
voyages, les arrivants roulant
sans cesse en un flot lourd et mor-
ne qui, tout aussitôt, au sortir de
la gare, disparaissait vers le quar-
tier des affaires.
Après quelques instants consa-
crés aux derniers adieux, les ma-
riés voulurent franchir le tourni-
quet donnant accès aux quais.
Mais, subitement, ils furent re-
foulés comme par un remous. Le
train de Vaudreuil, plein à cra-
quer, venait d'arriver, dégorgeant
son monde, et tout cela n'en finis-
sait plus de couler, refaisant le
même flot lourd et morne de l'ins-
tant d'avant. Comme Lamireau
s'impatientait, ayant peur de man-
quer son train, la mariée, au spec:
tacle de ce triste défilé, eut sou-
dain le ressouvenir des pauvres
compagnons de Jason, lancés, com-
me tous ceux qu'elle voyait en ce
moment, à la conquête inaccessi-
ble de la Toison d'Or. Et alors,
elle ne put s'empêcher de dire,
étendant la main:
"Laissons passer.... les Argo-
nautes! "
Enfin, le passage devenu libre,
les deux mariés se précipitèrent
vers le train de l'Intercolonial. Il
était temps. On allait partir sans
eux. Vers les champs et les bois,
épandus sous l'éternelle splendeur
de l'été, ils s'en allaient, délivrés
de tout joug, le cœur en fête, et
jamais plus la Ville ne les repren-
drait en ses serres.
Syi-va Clapin.
JOLIS GESTES D'ENFANTS.
Le président de la République vient
de recevoir la lettre suivante :
" Monsieur le Président,
" Comme je suis encore trop jeune,
je n'ai que Î3 ans, pour rendre ser-
vice à ma patrie, j'ai, malgré ceila,
pensé que je pouvais aussi être utile.
Je crois qu'en ce moment notre belle
France, si elle a besoin de beaucoup
d'hommes, doit aussi avoir besoin de
beaucoup d'argent.
" Alors, j'ai décidé que je devais
faire quelque cbose. Ce ne sera pas
une action d'édlat, mais ce sera tout
• ce que je puis faire pour le moment.
" Voici mon projet et je vous sup-
plier de me permettre de d'accorniVlir.
Par suite de mon application à l'é-
cole, j'ai, cette année, obtenu mon oer-
tiiflcat d'études et, en outre, un prix
spécial que l'on va me donner, un li-
vret de 50 francs il la caisse d'épar-
gne. Ces 50 francs je veux les em-
ployer comme suit : je comprends
que c'est au moyen de la perception
des Impôts que la France peut payer
tout oe qu'elle achète. J'ai pu voir,
sur la feuille d'imposition que m^on
père a reçue, que nous devions payer
30 francs. Voulez-vous m'autoriser
à payer cette somme ? Il restera 20
francs que je voudrais envoyer à
vous personnellement. Vous saurez,
mieux que moi, l'employer. Mon père
est parti pour la guerre.- J'aurais
bien voulu faire plus, mais hélas !
nous ne vivons en ce moment aue sur
l'allocation que ma mère reçoit tous
les mois et je n'ai pas autre chose.
" Je vous supplie d'accepter mon
offre qui est faite du fond du cœur et
vous prie de croire à ma grande ad-
miration.
" Joseph RoussET,
" 37, rue du Village, Marseille."
(Agence l'Information)
383
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
LES ADIEUX DE LA GKISE ♦
Ce soir-là, au souper, ce fut
tout à coup une grande émotion.
Le père, tout en coupant une
mie de pain, avait dit, la voix un
peu serrée : " Vous savez, les en-
fants, ou va vendre la Grise.
A l'âge qu'elle a, il n'est pas sûr
qu'elle hiverne. J'ai rencontré
l'autre jour Vachctcux de guenil-
les; il m'a fait une belle oflFre.
C'est le bon temps de s'en dé-
faire."
Les enfants se regardèrent ;
aucun d'eux ne dit mot. Comme
toujours ce fut la mère qui prit
la défense du faible: "Il passe
pour avoir la main dure, Vache-
teux, risqua-t-elle d'une voix
qu'elle s'efiForçait de rendre ferme.
Et s'il fallait qu'elle fiât viaga-
née, la pauvre vieille!... Je m'en
vais dire comme on dit : ça ne
porte pas chance, d'ordinaire, ven-
dre ses vieux chevaux... Quand ils
ont tant travaillé, ils ont bien
mérité qu'on leur paye pension
sur leurs vieux jours... A la fin
du compte, voyez-vous, on est
aussi regaprnant de les laisser
mourir de leur belle mort..."
Elle prononça ces petites phra-
ses, lentement, avec un silence |
entre chacune, dans l'attente d'une
parole de pitié. Le père ne répon-
dit pas, ni les enfants. Chacun
mangeait, les yeux au fond de
&on assiette, dans un silence
tout à fait triste. On etit dit que
quelque deuil allait fondre sur
la maison. C'est que, voyez-vous,
elle avait une histoire, la Grise.
Elle était née là, il y avait vingt-
six ans, sur cette quatrième terre
du rang du Bois-Vert de la pa-
roisse de Saint-Michel. Elle y
avait grandi, avait brouté dans
tous les prés, labouré, hersé, fau-
ché, râtelé, charrié dans toutes
les pièces ; elle avait été tour à
tour le cheval pour sortir, le che-
val pour travailler, la jument
pour rapporter. Toujours sa vie
s'était mêlée à celle de la ferme,
à la vie de ses maîtres, à la vie
des enfants. Autant vaut dire que
la Grise était regardée comme de
la maison.
L'ainé, un célibataire, ne se sou-
venait-il pas de l'avoir vue petit
poulain ? Que de fois, lui encore
enfant, elle était venue manger
du sel dans le creux de sa main 1
On l'attirait ainsi de l'autre côté
de la barrière, à cause de sa
mère, qui était une vieille g^i-
maceuse. Et là, bien en stireté,
on disait aux tout-petits : "Venez
voir le petit poulain." (Dans ce
temps-là, elle ne s'appelait pas
encore la Grise.) — Et les tout-
petits, hissés dans les bras du
grand frère, pouvaient à loisir
flatter le jeune animal, passer
leurs mains sur la croupe et l-i
museau au poil soyeux, sans au-
tre risque que se faire lichrr les
doigts — c'est si licheux un pe-
tit poulain — ; et l'aîné, lui, s'em-
ployait à coucher à droite la cri-
nière naissante ou démêlait lo
toupet que les lutins, comme l'on
sait, viennent natter pendant la
nuit.
Le petit poulain eut bientôt
fait de devenir la Grise. Alors,
comme elle avait belle mine et
grand air, l'aîné en fit son cheval
de garçon. Aujourd'hui, hélas !
elle est bien cassée, la pauvre
vieille I La croupe s'est creusée,
les sabots se sont écrasés, et,
comme vous le voyez, elle est un
peu assise sur ses pieds de der-
rière. Mais si vous l'aviez vue.
vous autres, la Grise, dans sou
jeune temps, avec sa robe pom-
melée, bien sanglée dans son har-
nais du dimanche, le corps mince,
les pattes fines, un oeil qui parlait
et cette tête vivante qui encensait
presque toujours! Le dimanche,
après la grand'messe, quand l'aî-
* Extrait, avec la gracieuse permission de l'auteur, des " Rapaillages ", volume
en vente à la LIBRAIRIE BEAUCHEMIN Limitée, au prix de 25 cents.
384
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
né embarquait sa blonde pour lui
faire faire le tour du village,
toutes les jeunesses en mouraient
de jalousie. Il fallait entendre les
hommes sur le perron de l'église
qui se disaient : " Regarde donc
le garçon à Chose; a-t-il une belle
bête un peu!" En toute justice,
il faut bien le dire, c'était la plus
belle jument de garçon de toute
la paroisse, et d'un bout encore !
Avec elle jamais besoin de fouet;
toucher les guides suffisait. La
Grise partait aussitôt de «on plus
beau trot, et plus vous lui don-
niez du chemin plus elle en de-
mandait. Le grand frère disait
souvent que nul cheval ne savait
comme elle faire sonner le caril-
lon des clochettes, pour annoncer
à la belle l'arrivée du veillcux.
Avec cela, une fameuse bête
de travail, allez ! et un animal pas
fier, généreux, qui avait du cœur
à en revendre. Elle n'avait pas
son pareil pour suivre son an-
dain ou son coup de charrue ;
elle obéissait à la parole comme
une personne. Quand elle eut
l'âge, on la fit rapporter. En peu
d'années l'écurie s'était peuplée de
ses poulins et de ses pouliches.
Pendant longtemps l'on ne vit
plus, sur la quatrième terre du
rang du Bois-Vert, que des
descendants de la Grise. " Où
as-tu encore pris ce beau pou-
lain?" demandaient les parents
chaque fois qu'avec un cheval
nouveau, nous allions nous pro-
mener l'hiver dans le rang du
Grand-BriJlé. Et le père de ré-
pondre invariablement : "Ça vient
de ma Grise." La Grise, cela va
de soi, était connue dans toute
la parenté. Croiriez-vous qu'à la
fin elle avait fini par prendre son
rôle de mère au sérieux? Si les
hommes avaient le malheur, pour
labourer, de l'atteler avec un de
ses descendants un peu jeune —
vous pouviez être sûrs que cha-
que fois la mère se mettrait en
savon. Le soc venait-il à buter
sur une pierre, une racine? La
13 385
Grise pensait tout de suite à pro-
téger son rejeton. Sans prendre
garde si l'autre tirait en arrière,
d'un vigoureux élan, la vaillante
bête bandait les traits de fer
dans les palonneaux d'érable, et,
à elle seule, tirait la charrue et
l'autre cheval. Aussi tous ses des-
cendants la vénéraient-ils comme
un aïeule. Quand elle arrivait à
l'abreuvoir il lui suffisait de se
mettre un tout petit brin les oreil-
les dans le crin ; tous s'écartaient
avec respect pour la laisser boire
la première: "A vous d'abord,
madame l'aïeule ! "
Vous ai-je dit comme elle était
commode, amainf... En vieillis-
sant elle était bien devenue un
peu grimaceuse ; elle n'aimait pas,
oh ! mais pas du tout, qu'on lui
passât devant le nez. Tout de
même nous savions qu'il n'y
avait pas de soin et que c'était
plutôt cérémonies que viauvaiseté.
Surtout ça n'avait peur des chars
ni de rien. Les gens de la maison
auraient été bien en peine de dire
si jamais la Grise avait pris l'é-
pouvante. Pourtant oui, une fois,
et je me souviens qu'on en par-
lait de temps en temps dans les
longues veillées.
Le père s'en revenait donc, un
soir d'hiver, d'une rafle au fin
fond de la paroisse, dans la con-
cession du Grand-Coteau. Il ve-
nait de passer le bois des Che-
vrier et prenait le désert de la
montée Saint-Louis, quand, en le-
vant la tête, il aperçut en arrière
de la voiture quelque chose qui
le suivait. Si ce n'était pas un
loup-garou, ça se ressemblait
comme deux gouttes d'eau. Le
père ne croyait pas au loup-ga-
rou; il appelait cela des "his-
toires de ma grand'mère." Pour-
tant,_ de crainte que sa jument ne
partît, vite il saisit les guides et
se mit à lui crier : whoo ! whoo !...
Mais la Grise, avec sa bride sans
garde-yeux, n'avait pas tardé à
découvrir le loup. Dans le temps
de le dire les quatre pieds lui
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
levèrent et elle partit comme une
poudrerie. Le sorcier l'emportait.
De chaque côté du chemin les pi-
quets de clôture passaient dans
une course si vertigineuse, si
aflfolée, que, racontait le père, on
se serait cru dans les chars. A ce
train-là, le loup-garou ne pouvait
pas tenir longtemps. Aussi, en
moins d'une minute, la Grise lui
faisait-elle une queue d'un bon
demi-mille.
C'est la seule épouvante dont il
est fait mention dans l'histoire
de la noble jument. Et vous
avouerez qu'il y avait de quoi.
Puis donc qu'elle était si com-
mode et si fiable et douce comme
un mouton, la Grise devint vite
la jument préférée des femmes
quand elles voulaient sortir. D'a-
bord il faut vous dire qu'un en-
fant, un petit enfant pouvait l'at-
traper, oui, s'il vous plait, l'at-
traper, attraper la Grise! — Ah!
cher monsieur Rivard, vous vous
extasiez quelque part dans votre
délicieux En grand' charrette, sur
l'ivresse de mener un cheval.
Mais qu'est-ce donc de l'attraper?
. . . N'allez pas croire, vous autres,,
que cela se puisse faire tout seul.
Il y a tout un tour pour attraper
un cheval dans le pré. Il faut une
corde, un licou et aussi — c'est
l'engin principal — une terrine
d'avoine, la vieille terrine authen-
tique du quart à l'avoine, terrine
toute bosselée qui a passé et re-
passé dans les crèches sous la
barbe des chevaux, distribuant
trois fois le jour la portion sa-
voureuse, et qui, à cause de cela,
porte avec soi une vertu irrésis-
tible de séduction. Muni de vos
engins, vous partez donc en route
pour le haut du champ, le tré-
carré. C'est là que se tiennent de
préférence les bêtes en liberté.
Là, elles n'ont qu'à lever la tête
pour apercevoir, par-dessus les
clôtures, du vert, du vert encore,
du vert toujours. Que l'herbe est
bonne dans ces espaces larges,
où souffle une illusion de liberté,
loin du fouet, loin du harnais,
loin de l'homme et de sa tyran-
nie!... Bon! vous voilà mainte-
nant à quelque cent pieds du che-
val. Attention ! n'allez pas gau-
chement exhiber votre licou. Te-
nez-le plutôt soigneusement dis-
simulé en votre dos, et, au bout
de la main, agitez dans la terrine
séductrice, la belle avoine au grain
fort et doré ! La Grise, elle, nous
regardait venir de loin, de très
loin ; elle levait la tête entre deux
gueulées, une toufïe de mil ou
de trèfle aux dents, avec l'air de
se dire : " Bon I qu'est-ce qu'ils
me veulent encore? " Puis, quand,
lui montrant l'avoine enjôleuse,
nous lui disions du ton le plus
câlin : " Viens-t'en, viens-t'en la
Grise," la Grise commençait d'a-
bord par faire un long circuit à
l'entour de nous. Elle tenait à
nous faire comprendre, la fine
bête, qu'elle n'était point dupe.
"Je connais cela, allez, mes pe-
tits enfants," semblait-elle dire.
Mais bientôt l'esprit de soumis-
sion à ses maîtres reprenait le
dessus. Elle approchait un peu,
sentait la terrine, puis résolument
se mettait à manger. Pas un mo-
ment à perdre, c'est l'instant psy-
chologique pour attraper un che-
val. Ne faites ni un ni deux ; vite,
pendant qu'il se penche, saisissez
au toupet une poignée de crin.
C'est fait: la Grise est attrapée.
Quand le toupet est pris, le che-
val est pris, En un tour de main
vous lui passez le licou dans les
oreilles, vous faites jouer les ar-
dillons des boucles, vous prenez
le bout de la corde, et maintenant
viens-t'en la Grise : le tour est
joué. Et alors, vous sentez, vous,
petit va-nu-pîeds haut comme ça,
vous sentez qu'au bout de la cor-
de vous suit docilement comme
un prisonnier, un grand animal,
" la plus noble conquête que
l'homme ait jamais faite."
En hiv^r, quand les hommes
pris par les battages n'avaient pas
le temps de venir nous mener,
386
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
c'est la Grise qui nous conduisait
à l'école. Lorsque, vers huit heu-
res, la vieille boîte-carrée bleue
se trouvait pleine d'enfants, que
la mère avait fini d'emmitoufler
les plus jeunes en leur ceinturant
des nuages et des crémones jus-
que par-dessus le nez, que chacun
tenait son sac de livres et son
dîner, alors les plus petits s'as-
seyaient sur la paille au fond de
la voiture, le père leur jetait la
robe de bison par-dessus la tête,
et nous autres, les plus grands,
assis sur le bord de la botte,
nous menions. Marche, la Grise !
Et la Grise nous emportait vers
l'école du village. Il y avait bien
un mille et demi à faire avant
d'arriver, mais la Grise était res-
tée bien alerte, malgré son grand
âge. Rien ne l'arrêtait, ni les
bancs de neige, ni même les ca-
hots que nous lui faisions sauter
au grand trot pour faire endêver
les petits du fond. Dans le temps
de le dire nous étions rendus.
Vite, tout le monde en bas. Nous
attachions les guides comme il
faut dans le devant de la boîte
bleue. La Grise virait toute seule,
et toute seule encore, s'il vous
plaît, reprenait la route de la
maison. N'allez pas croire que
c'était si facile. Il fallait compter
trois rues avant de prendre la
grande rue de l'église qui condui-
sait au rang du Bois- Vert. La
Grise comptait trois rues, et, à la
quatrième, sans regarder, telle-
ment elle savait tout cela par
cœur, elle virait. Seulement, elle
qui aimait à raser les coins lors-
que quelqu'un tenait les guides,
faisait alors un grand détour
pour ne pas accrocher le poteau
de télégraphe au coin de la rue
de l'église. Elle avait le senti-
ment de ses responsabilités. Le
long du chemin, elle faisait en-
core toute seule les rencontres,
se jetant toujours du bon côté,
à droite, et donnant le plus de
chemin possible pour ne pas se
faire accrocher. Pas de danger
que personne la prît pour un che-
val écarté et l'arrêtât. On se di-
sait tout bonnement : " C'est la
Grise à Chose qui revient de l'é-
cole."
Je n'en finirais pas de vous ra-
conter les prouesses de cette ju-
ment^ sans pareille. Les enfants,
la mère et le père pensaient à
toutes ces choses sans doute pen-
dant que ce soir-là ils achevaient
en silence de prendre leur souper.
Le lendemain, drès le matin, on
vit arriver sur quatre roues cri-
ardes, une boîte sale et branlante,
comme en ont les Gypsy, traînée
par un vieux cheval aussi efflan-
qué qu'un squelette. De la voi-
ture descendit un petit vieux à
figure d'Abraham, attelé comme
la chienne à Jacques; c'était Va-
chcteux de guenilles. Le père alla
chercher la Grise à l'écurie. L'a-
cheteux lui tâta les côtes, lui re-
garda aux dents et ronchonna
d'un ton qui nous blessa beau-
coup : " C'est pas une pouliche."
Le père se contenta de répondre :
" C'est vieux, mais ça encore du
cœur, allez ! " Quant à nous, nos
yeux ne se détachaient pas du
cheval de Vachetcux si rosse et si
maigre qu'on aurait pu lui comp-
ter les côtes de chez le voisin.
A la pensée qu'on réservait peut-
être le même sort à notre chère
vieille Grise, nous nous sentions
presque une envie de pleurer. L'a-
cheteux mit la main dans sa po-
che, en tira, mêlé à des bouts de
corde et à des clous rouilles, un
petit rouleau de billets de banque
tout sales de poussière de tabac.
Un à un, il jeta les billets dans
la main du père, lentement, de
l'air d'un homme qui a conscience
de jeter de l'argent à l'eau. Le
bigre ! quand on y songe ! il ache-
tait la Grise pour trente piastres.
Oui, mes amis, pour trente pias-
tres. C'était pour rien. Puis, Va-
chetcux passa une corde au cou
de la jument et l'attacha derrière
387
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
sa voiture. A ce moment nous
nous approchâmes de la Grise
pour lui toucher une dernière
fois: "Adieu la Grise!" — La
Grise partit. Au détour du jar-
din, comme elle prenait le chemin
du roi, la pauvre bête parut se
douter qu'elle s'en allait pour tou-
jours. Elle se tourna vers la mai-
son, vers ses anciens maîtres, vers
l'écurie, vers la terre tant de fois
labourée et poussa un hennisse-
ment plaintif. La mère rentra.
Nous autres, nous restions là à
la regarder s'en aller. Souvent
elle se tournait encore pour hen-
nir. Elle passa chez les Landry,
puis chez les Campeau, puis chez
la Bouchard. Nous ne la voyions
plus qu'un peu et de temps en
temps, derrière la boite de Vachc-
ti'u.r. dans les cclaircics des feuil-
lages du chemin. Quand, à la qua-
trième terre, elle fut sur le point
de disparaître pour toujours au
coude de la route et derrière le
bois des Boileau, nous la vîmes
tourner la tète encore une fois
et le vent nous apporta un der-
nier hennissement, long, plaintif,
déchirant comme un adieu. L'un
des enfants, je ne sais plus le-
quel, se mit à pleurer. " Pauvre
(îrisc ! " <lit rainé. '" P.iuvre vieil-
le! dit le père, c'est de valeur
encore, à cet âge-là ! "
L'abbé Lionel Groulx.
CINQUANTE ANS APRES
Dans quelques mois, le régime
politique sous lequel nous vivons
— la Confédération des provinces
anglaises de l'Amérinue du Nord
— se trouvera au seuil de sa cin-
quantième année d'existence. C'est
le premier juillet 1867. n"e le Bas
et le Haut Canada, unis depuis
1840, se virent séparés, pour en-
trer dans une société agrandie.
L'événement revêtait assez d'im-
portance pour qu'il vaille la peine
de jeter un coup d'neil rétrospec-
tif sur ce qu'il promettait et ce
qu'il a tenu, ainsi que sur les
ho..»mes qui j uaient alors un rôle
dans le pays et les jeunes appelés
à les remplacer.
La transition d'un régime à
l'autre se fit au milieu de l'indif-
férence générale; je puis en té-
moigner on pleine connaissance
de cause, car j'étais aux pre-
mières loges pour tout- observer,
étant alors rédacteur au " Journal
de Québec." C'est à Ottawa que
le changement fut le mieux ac-
cueilli. Le moindre sens des af-
faires, une clairvoyance même
courte, n'indiquaient-elles pas une
source nouvelle prospérité au
bénéfice de l'ancien Bytown ?
Quatre provinces, au lieu de deux,
représentées à Ottawa avec la
perspective d'une annexion d'im-
menses territoires à l'ouest n'é-
tait-ce pas un appoint considéra-
ble ?
Il n'y eut pa? de consultation
populaire. Cartier n'en voulait
pas. Il se disait que poser la ques-
tion du changement au peuple,
c'était le mettre en face d'un pro-
blème au-dessus de sa compré-
hension. S'inspirait-il de la façon
d'agir de Frédéric - le - Grand !
Comme ce roi se proposait de
conquérir la Silésie, quelques-uns
de ses conseillers s'avisèrent de
lui proposer de faire étudier la
question pour voir si la conquête
de cette partie de l'empire d'Au-
triche ne serait pas une infraction
au droit des gens ? " Ëmparons-
nous d'abord de ce coin de terre,
répondit Frédéric, et nous trouve-
rons bien après quelques cuistres
pour tout justifier ! " Cartier ne
388
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
tenait pas le langage cynique de
ce Prussien, mais plusieurs de ses
amis n'auraient pas trouvé déplacé
un appel au peuple sur ce sujet.
Au nombre des hommes impor-
tants, respectueux dz l'opinion, se
trouvait M. de Boucherville. Vou-
lant se solidariser avec ses élec-
teurs sur cette affaire, il les con-
voque à une grande assemblée à
Longueuil. Au jour fixé, la ques-
tion de savoir si la .Confédération
devait être acceptée ou non, est
débattue à satiété par les orateurs
bleus et rouges. La foule avait
écoutée bouche bée. Il fallait ce-
pendant lui arracher un verdict.
Il convient de rappeler que quel-
ques années auparavant — en 1862,
le gouvernement, — Cartier étant
premier ministre — avait été ren-
versé parce qu'il avait présenté
au Parlement un projet de loi
, concernant la milice, projet très
impopulaire et incompris. Un in-
dividu, très avisé voulant exploi-
ter ce sentiment, s'avance sur le
devant de l'estrade et s'écrie :
" Que tous ceux qui sont contre la
milice et la Confédération pas-
sent à gauche." Il y eut une
ruée de ce côté et la Confédé-
ration parut vouée aux gémo-
nies. Le Président de l'assem-
blée, plein de présence d'esprit,
ne voulant pas être en reste de
ruse, parait à sc.i tour devant
la foule et s'écrie : " C'est très
bien, la Confédération est votée
à l'unanimité." Il ne se produisit
aucune protestation. Cartier n'a-
vait-il pas raison le se défier
d'une consultation populaire ?
Donc la Confédération entrait
en vigueur le ler juillet 1867.
M. Narcisse Belleau, premier mi-
nistre jusqu'à ce moment, deve-
nait lieutenant gouverneur de
Québec. Il appelait M. Cauchon
à former un gouvernement. C'é-
tait un curieux tempérament que
celui du chef du cabinet en pers-
pective : mélange de force et de
gaucherie. Il s'était montré au
Journal de Québec, où il tenait
la plume depuis près de vingft-cinq
ans, un vigoureux polémiste, au
style violent, parfois. Son expé-
rience parlementaire couvrait un
quart de siècle. A deux reprises,
il avait été ministre. Il n'aimait
pas Cartier et celui-ci le haïssait.
Ma,is comme il avait beaucoup
contribué au succès de la Confé-
dération, ses articles sur l'Union
projetée des Provinces en forment
encore aujourd'hui le meilleur
commentaire dans notre langue, —
il ne fallait pas ignorer ses ser-
vices. La politique fait plutôt des
complices ou des associés que des
amis : témoin ces deux hommes
qui avaient fait partie du même
ministère.
Cauchon se met à l'œuvre, et
comme on est au début d'un ré-
gime nouveau, personne n'est
censé avoir de passé à défendre,
ce qui est parfois une force. On
ne met donc pas en doute le
succès de Cauchon. Grande fut
l'émotion lorsque l'on apprit, trois
jours après son arrivée au pou-
voir, qu'il avait déjà démissionné!
La cause de cet échec retentis-
sant ? Le refus de M- Dunkin de
faire partie du Cabinet. Il avait
voulu scruter le passé de Cau-
chon. Or, l'année précédente, Lan-
gevin, collègue de Cartier, avait
présenté à l'assemblée législative,
à Ottawa, un projet de loi garan-
tissant aux protestants de la pro-
vince de Québec leurs droits à
des écoles séparées telles qu'elles
existaient alors. Cauchon combat-
tit ce projet de loi; non son esprit'
mais sa teneur. Il arguait que de-
mander une telle garantie en face
de la libéralité que la majorité
catholique de Québec s'était fait
un devoir et un plaisir de témoi-
gner à la minorité protestante, ce
n'était rien de moins qu'une in-
389
CONTES ET NOUVE)LLES — SMite.
suite aux Canadiens-français. Le
projet (le loi Lanueviii disDarut
en face de cette objection de Cau-
chon, objection qui devait avoir,
l'année suivante, une répercussion
inattendue. En effet, Dunkin vou-
lut y voir une mauvaise disposi-
tion à l'égard de ses co-religion-
naires, laquelle lui imposait le re-
fus de prêter main-forte au pre-
mier ministre.
Cette attitude de Dunkin éle-
vait une barrière entre Cauchon
et tout autre Anglai., qu'il aurait
voulu appeler dans le Cabinet en
formation.
Une observation se présente ici
à l'esprit, c'est que la minorité
protestante de Québec, qui n'avait
rien à redouter de la majorité
catholique, a trouvé dans sa mé-
fiance une prévoyance qui a fait
défaut à nos amis des provinces j
maritimes et l'Ontario. Il est j
tout de même curieux de voir des |
gens nullement exposés au dan- j
ger prendre plus de précautions
que ceux qui auraient dû le re-
douter. Nos hommes d'Etat, et
bien ^'autres personnes, n'ont-ils
pas manqué de voir au delà de
l'horizon du jour?
C'est M. Chauveau qui fut ap-
pelé à remplacer Cauchon. Ancien
député, devenu surintendant de
l'Instruction publique, il était
aussi peu fait pour la politique
qu'il était excellent littérateur.
Le sens des affaires, la connais-
sance des hommes lui faisaient
grandement défaut. Avec des col-
lègues plus pratiques que lui, il
put organiser le gouvernement de
la province, mais non la pousser
dans la voie du progrès.
Il y avait à l'heure de la Con-
fédération toute une légion d'hom-
mes distingués dont le renom a
survécu à maintes années. On
connaît et on lit encore les œu-
vres de l'abbé Ferland, qui écri-
vît une " Histoire du Canada ",
contre-partie sur plusieurs points
de celle de Garneau, dont les
vues sur Texclusion des protes-
tants du Canada et la question de
la traite de l'eau-de-vie, n'étaient
pas acceptées dans tous les mi-
lieux. Le clergé comptait encore
dans ses rangs des disciples des
I)onnes lettres, comme l'abbé Cas-
grain, auteur d'une " Vie de la
.Mère de l'Incarnation " et d'au-
tres travau-x, historiques très im-
portants ; l'abbé Faillon, auteur
lie r " Histoire de la Colonie
française au Canada. C'était un
Français devenu canadien par
ses études. M. Chauveau bril-
lait au premier rang des litté-
rateurs canadiens de son temps.
Son " Charles Guérin " n'est pîis
sans valeur, et ses écrits posté-
rieurs à ce roman valent davan-
tage au point de vue du style.
C'était un pur classique, tandis
que Cauchon paraissait, dans ses
articles, s'inspirer des truculences
romantiques. N'oublions pas le
Dr J.-C. Taché, dont l'ouvrage
" Forestiers et Voyageurs " est la
meilleure étude qui ait été faite
sur ces hommes liés à l'industrie
forestière. Alors qu'il était jour-
naliste, avant d'entrer comme chef
au ministère de l'Agriculture, il
avait donné à la politique un tra-
vail sur le projet d'union des
provinces anglaises (1858) pour
réfuter une première brochure de
Cauchon, alors anti-fédéraliste.
Un des plus féconds de nos
écrivains et un des plus brillants
— Sir A. Routhier — s'exerçait
en 1867 au prétoire de la" Rivère-
du-Loup. Ce n'est que beaucoup
plus tard qu'il fit avec éclat son
entrée dans le monde des lettres,
>en utilisant les loisirs que lui
laissait la magistrature. Ernest
Gagnon tenait le premier rang
parmi nos musiciens, comme or-
ganiste de la cathédrale à Que-
bec. Ses travaux historiques sur
390
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
Joliette et le Fort Saint-Louis ont
prouvé qu'il tenait aussi bien la
plume qu'il savait avec art tirer
de l'orgue des flots d'harmonie.
M. Gérin-Lajoie, érudit doublé
d'un littérateur, était à l'époque
bibliothécaire au Parlement d'Ot-
tawa. L'auteur du '"Canadien Er-
rant ", chant populaire empreint
de la désespérance mélancolique
des Canadiens réfugiés aux Etats-
Unis après nos tr ubles politiques
de 1837, compte parmi nos histo-
riens. Son " Histoire de dix ans "
ainsi que "Jean Rivard " lui don-
nent droit de figurer parmi nos
hommes de lettres.
Il ne sera pas hors de propos
de dire un mot de la première
session du Parlement de Québec.
Jamais le Conseil et la Chambre
n'ont vu autant d'hommes politi-
ques marquants qu'à cette époque.
Nous dirons pourquoi tantôt. Il y
avait à la droite du président
Joseph-Goderic Blanchet, député
de Lévis, trois membres du parle-
ment fédéral : Cartier, Langevin et
Chapais. Le premier alors dans
toute sa gloire et au zénith de sa
puissance; puis les ministres Chau-
veau, Ouimet, Irvine et Dunkin
qui avait fait trébucher et tomber
Cauchon. A la suite, on voyait ce
dernier, avec son voisin Chapleau,
Fortin, ancien commandant de la
" Canadienne ", à la réputation
presque légendaire que lui avaient
valu ses nombreuses croisières
dans le golfe Saint-Laurent, et
Théodore Robitaille, un futur
gouverneur de la province. A la
tête de la gauche se trouvait M.
Joly, avec ses lieutenants, F.
Marchand et Bachand. Ce qui
donnait à la Chambre de 1867 un
cachet de supériorité sur celle des
parlements suivants, c'est que
seize députés aux Communes
l'étaient aussi à Québec en vertu
de ce que l'on appelait le double
391
mandatOn mit fin à ce système
en 1872.
A la suite de ces vétérans de la
politique et des lettres, s'avançait
la pléiade des jeunes, espoir de la
patrie. Il y avait, à l'aurore des
temps nouveaux, une floraison de
talents éclatants qui donnaient les
plus belles promesses ; toutes
n'ont pas été tenues. Hélas ! 11 y
a dans les réalités de la vie beau-
coup d'aléa ; une ambition lé-
gitime de faire leur trouée dans
la foule tenait un bon nombre de
ces jeunes qui vovaient l'avenir
sous les couleurs de l'espérance;
d'autres se contentaient de jouir
du présent, et le devenir ne leur
disait rien ; le plaisir de chaque
jour et l'heure malheureuse du
cocktail, c'était le tout de l'exis-
tence pour ces tenants de la bo-
hème.
A l'ouverture de la session de
1867, la première du régime nou-
veau, presque tous ces futurs
hommes d'Etat, journalistes, ou
avocats, se trouvaient à Qué-
bec. Il y avait là, à côté des dé-
putés, comme une marée mon-
tante de l'Intelligence humaine :
une exubérance de vitalité extra-
ordinaire.
Moi. frais émoulu des bancs du
séminaire, je me perdais dans un
ravissement étonné. Un courant
intellectuel vivace agitait tous ces
êtres favorisés de la nature et
l'esprit de parti, sans ardeur sojt
d'un côté, soit de l'autre, n'empê-
chait pas une cordiale fraternité.
Au premier rang, brillait Cha-
pleau. Quoique jeune encore, il
avait conquis une grande popula-
rité. Sa parole ardente, sa super-
be tête lamartinienne, sa belle
taille lui avaient valu des applau-
dissements sur une centaine de
hustmgs de notre province. De
plus, sa renommce s'était accrue de
ses grands succès aux assi'^es de la
Cour criminelle. Marchand, dépu-
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
té-journaliste, avait pris place, en
face de Chapleau, à la gauche du
Président. Excellent garçon, tou-
jours disposé à causer, le futur
premier ministre faisait partie de
la confraternité des bons vivants
(en tout bien tout honneur), les
égayant de ses bons mots, de ca-
lembours invraisemblables qui au-
raient "Fait frémir ses électeurs de
Saint-Jean, s'il leur avait été don-
né de les entendre. Et les journa-
listes, quelle brillante phalange !
Voici d'abord H tor Fabre,
l'homme le plus spirituel — à
mon sens — que notre race ait
produit; le plus Français des Ca-
nadiens. Il venait de fonder " l'E-
vénement " oii chat, jour sa plu-
me alerte laissait une brillante
empreinte, au grand ravissement
de la galerie. Les hasards de la
politique le mirent bientôt aux
prises avec Caiichon. Impossible
de trouver deux adversaires plus
dissemblables de caractère et de
méthodes. Chez l'un : pesanteur
du style, argumentation sérieuse,
avec violence souvent déplacée ;
chez l'autre : verbe délié, finesse
d'allure, verve légère et soutenue.
C'était comme le combat du tau-
reau et de la guêpe; le premier
fonçait sur la seconde qui se dé-
robait pour ensuite lui enfoncer
son aiguillon dans les chairs-
Un autre journaliste éminent,
c'était Provencher. Toutes les
questions du ressort du publiciste,
et d'autres encore, lui étaient fa-
milières et avec cela une verve
à l'emporte-pièce. Dans les réu-
nions d'amis, celle-ci nous émer-
veillait en nous faisant crever de
rire. C'est lui qui nous disait un
jour, après avoir déploré son îm-
pécuniosité et celle de ses voisins:
" Ah, si nous avions tout l'argent
qui nous manque, comme nous
serions riches ! " Quel dommage
qu'un échœ politique ait jeté chez
lui le découragement ! Ses apti-
tudes lui permettaient d'élever ses
aspirations aux plus hauts postes
de la carrière. Défait aux élec-
tions de 1867, par un adversaire
sans instruction, il n'avait pu se
résigner à cette humiliation lui
si bien préparé à la vie publique.
A côté de Provencher se trou-
vait Gérin, qui revenait de Paris
où il avait fait un stage prolongé
dans un journal de la capitale, en
compagnie d'écrivains éminents
tels que Hervé et Weiss. C'était
un ironiste impitoyable qui cri-
blait de traits acérés ceux qui
n'avaient pas l'heur de lui plaire.
Dansereau, aujourd'hui encore
sur pied et maitre du journalisme
comme alors, dirigeait " La Mi-
nerve " après la retraite de Pro-
vencher. Modeste, autant que bien
averti sur toutes choses, Danse-
reau a travaillé au succès des au-
tres. Que d'amis il a poussés, soit
au Sénat, soit à la magistrature
et aux différents ministères, à
Québec et à Ottawa! Il a été la
locomotive qui m ttait en mouve-
ment le train des arrivistes, et
souvent de ceux qui méritaient
d'arriver. Mentionnons aussi par-
mi les débutants de l'époque, M.
le sénateur David qui devait fon-
der l'Opinion publique, quelques
années plus tard, avec Mousseau
en son temps ministre à Ottawa,
puis à Québec, et enfin magistrat.
Ce périodique, à la rédaction
soignée, eiit une vogue extraordi-
naire. C'est dans ses pages que
M. David a publié ses esquisses
des hommes de 1837 et ramené
l'attention sur les " patriotes "
dont les noms liaient sombrer
dans un injuste oubli.
Il y avait aussi à Québec des
ronds de cuir bien distingués qui
auraient été mieux dans leur ca-
dre ailleurs que dans l'administra-
tion, souvent un éteignoir de tout
talent, avec sa banale monotonie,
des plus puissantes facultés.
392
CONTES ET NOUVE(LLES — Suite.
C'étaient Montpetit, auteur de
plusieurs monographies intéres-
santes, Bureau-Turcotte et l'in-
ccmiparable Faucher, le meilleur
et le plus agréable compagnon de
ce temps. Toujours bienveillant,
il n'avait que des choses aimables
à dire de ses concurrents dans le
monde des lettres où sa relation
d'un voyage au Mexique et de
nombreux travaux historiques lui
avaient donné une place distin-
guée. La bienveillance entre écri-
vains est assez rare pour que
nous en fassions mention en jusj
tice pour Faucher. D'une gaieté
inépuisable, il était, à Québec,
l'âme et la vie des réunions de
ces jours lointains. Personne ne
possédait comme lui l'art d'enjo-
liver une anecdote au point que
la vérité disparaissait parfois sous
les fioritures, mais personne ne
s'en plaignait, au contraire.
Je ne voudrais pas oublier mon
excellent confrère à " La Miner-
ve ". Oscar Dunn. Avec son nom
anglais, le plus canadien qu'il fût
possible de trouver, comme le
prouve son opuscule : " Pourquoi
nous sommes Français ". A _ l'é-
poque dont je parle, il était à
Québec pour représenter pendant
la session " le Courrier de Saint-
Hyacinthe ", Comme à Proven-
cher, la politique ne lui avait pas
souri. Battu à Saint-Hyacinthe en
1872, et plus tard à Soulanges,
il avait quitté le journalisme.
A côté de ces bons camarades
figurait Royal. C'était un dilet-
tante de la politique qui, après
avoir fait ses premières armes à
l'Ordre, passa ensuite au Nou-
veau-Monde. On le retrouve, aux
premiers jours du Manitoba, dé-
puté à la Chambre de cette pro-
vince, et plus tard aux Commu-
nes à Ottawa. Tous ces avatars
le conduisirent au poste suprême
à Régina.
On me dira peut-être, vous ne
parlez pas de Laurier? Manquait-
il à votre cercle? En effet, notre
prestigieux homme d'Etat, dont
l'ardeur ni la voix ne s'éteignent
point, grâce à Dieu, ne s'était pas
encore révélé au public. Enfoui
à Arthabaska, il emmagasinait
des forces dans l'étude comme
pour sauter plus loin que ses con-
temporains lorsqu'il ntrerait dans
la carrière. A la Chambre d'as-
semblée, où son premier discours
fut un coup de maître, il ne parut
qu'en 1871, Comme un grand
poète, il se disait peut-être:
Il faut se séparer, iponr penser, de la foule
Et s'y confondre pour açlr.
Le nom d'Honoré Mercier,^ qui
devait rayonner avec tant d'éclat
quelques années plus tard^ n'était
alors peu connu. Le futur me-
neur d'hommes, perdu dans une
petite étude d'avocat à Saint-Hya-
cinthe, n'en menait pas large alors
dan« sa province. Il s'est bien
rattrapé plus tard.
A la même époque, la province
déplorait l'absence, de son sein,
de Louis Fréchette, alors à Chi-
cago. C'est de là que sa muse ir-
ritée et irritable lançait les vers
violents de la " Voix d'un exilé",
dirigés contre les auteurs de la
Confédération. Ces diatribes in-
justes révélaient tout de même
un grand poète. Soa talent s'est
développé et affiné depuis et il a
éclipsé, au point de vue de la
forme et de l'harmonie du vers,
la gloire de Crémazie.
La lyre plus modeste mais aussi
harmonieuse de Pamphile Lemay,
résonnait en strophes aimables
lors de la Confédération, à la Bi-
bliothèque du Parlement de Qué-
bec. Tous ses amis font des vœux
pour que la verte vieillesse du
barde de Lotbinière se prolonge
longtemps encore.
Enfin, voici Buies — ou comme
il s'appelait familièrement lui-
393
CONTES ET NOUVELLES — Suite.
même, le grand Buies, — qui a
fait sa marque avec éclat dans
notre littérature. En 1867, il était
en Europe, mais son âge indiquait
sa place dans le mouvement in-
tellectuel de l'époque- Ce fut un
de nos plus forts satiristes, et
aussi un écrivain sérieux : ' té-
moins, son Outaouais Supérieur,
Le Lac Saint- Jean, Au portique
des Laurentides. Il lui était diffi-
cile de se défendre de son pen-
chant à la plaisanterie, même lors-
que le sujet ne s'y prêtait pas.
Dans une monographie sur les
ressources de la province de Qué-
bec, il parle des animaux à four-
rures, et entre autres du Renard
bleu, "quadrupède qui n'a aucun
rapport avec le parti de ce nom."
Il m'écrivait, parfois, des lettres
pour coller un paquet de ses vo-
lumes à la Bibliothèque du Parle-
ment et toujours il donnait à ses
missives une forme piquante, ori-
ginale. Ainsi ce billet: "Alfred,
je pars pour mes vacances et je
n'ai pas le sou. Achète-moi, sans
faute, vingt-cinq " Outaouais Su-
périeur ", vingt-cinq " Portiques
des Laurentides ', enfin vingt-cinq
n'importe quoi, mais achète. N'hé-
site pas, si tes règlements s'y ob-
jectent, marche quand même, com-
promets-toi pour moi.
* * ♦
Pourquoi ce changement de ré-
gime dont il vient d'être ques-
tion ? Les hommes d'Etat du temps
voyant avec effroi que l'union des
deux provinces devenait de plus
en plus impraticable, conçurent le
projet de constituer un nouvel
ordre de choses qui, rendant cha-
que province indénendante de ses
voisines en ce qui regardait ses
droits civils, mettrait fin aux que-
relles qui avaient presque mis aux
prises le Haut et le Bas Canada.
On sait que le jour où la pre-
mière de ces provinces vit dans
ses limites une population supé-
rieure à celle de sa voisine, elle
voulut faire prévaloir partout sa
volonté. Le Haut-Canada réclama
au Parlement une représentation
basée sur le nombre de citoyens.
Comme le Bas-Canada était entré
dans l'union de 1S40, avec autant
de députés que le Haut, bien que
sa population fût plus considéra-
ble que celle de son voisin, il com-
battit le projet d'asservissement
imaginé par Georges Brown et ses
amis. II ne sera pas hors de pro-
pos de faire remarquer que les
fauteurs de troubles en notre pays
sont toujours sortis du sein de
certaines coteries qui ne peuvent
pas se rendre à l'idée que la race
française doit vivre ici sur un
pied d'égalité avec les British
subjects.
Voilà pourquoi toutes nos évo-
lutions politiques ont eu pour
cause la nécessité d'enrayer les
projets de ces hommes à courte
vue, inspirés par un fanatisme
sectaire.
Au lendemain de la conquête,
les émigrés des Iles britanniques
au Canada ne pouvaient pas con-
cevoir — même en face des trai-
tés— que nous eussions les mêmes
droits qu'eux. Et nuelles intri-
gues ne montèrent-ils point con-
tre nos ancêtres pour les asser-
vir ! Heureusement que des gou-
verneurs à vues larges comme
Murray et Carleton se trouvèrent
à point pour les déjouer. Et puis,
la lutte continue sous la consti-
tution de 1791- Celle de 1840, ima-
ginée pour donner gain de cause
aux anti-Français, tourne à notre
avantage, et c'est pour le faire
disparaître que Brown veut la
réformer en donnant une repré-
sentation plus forte à ses amis
nos ennemis.
La Confédération fut instituée
pour faire échec à ce projet per-
fide. Au point de vue des inté-
rêts matériels, la constitution de
394
CONTES ET NOUVEÎLLES — Suite.
1867 a tenu ses promesses. Aucun
pays au monde n'a vu ses res-
sources mises en valeur avec plus
de succès. Le commerce qui, en
1867, représentait — importations
et exportations comprises —
$25,000,000, se chiffx ; aujourd'hui,
en montant global à plus d'un
billion. De 1896 à 1900 il a aug-
menté de 249%. Le Canada s'é-
tend aujourd'hui, avec ses neuf
provinces — de l'Atlantique au
Pacifique. Notre premier trans-
continental, avec ses transports
maritimes encerclant presque le
monde constitue dans son ensem-
ble la plus puissante compagnie
de ce genre de l'univers.
Au point de vue de Québec
seulement, la Confédération ne
nous laisse guère à désirer. Avec
notre parlement, nous jouissons
des libertés civiles et politiques
les plus larges qu'il soit possible
de désirer. Le point noir à l'ho-
rizon, c'est que nous étant solida-
risés avec les minorités françaises
des autres provinces, nous ne pou-
vons les voir aux prises avec les
difficultés "scolaires qui les affli-
gent, sans prendre notre part de
cette affliction. Où est le remède?
Espérons que le soleil de la
justice finira par pénétrer de ses
rayons bienfaisants l'esprit^ de nos
adversaires pour leur inspirer des
sentimetnts plus équitables, _ plus
élevés que ceux qui les animent
depuis quelques années.
A. D, DeCellEs.
L'esprit des autres. — Un exami-
nateur interrogeait un apprenti ba-
chelier.
— ■ Cltez-mol donc, monsieur. Quel-
ques corps gras ?
— La graisse.
— • Naturellement. Et ensuite?
-r- La glycérine.
— Soit. Vous n'en connaissez pas
d'autres ?
Le candidat resta muet.
— • Eh bien, monsieur, poursuivit
l'examinateur, et l'huile ?
— • L'huile, monsieur, mais ce n'est
pas gras, reprit le candidat interlo-
qué, puisqu'on peut en manger le
vendredi.
Méprise. — Un photogranhe est ap-
pelé dans une maison pour reprodui-
re les traits d'un décédé.
Il dispose l'objectif en face du dé-
funt, puis, emiiorté par la force de
l'habitude, 11 murmure : " Attention,
ne bougeons plus !
QUELLE EST L'ORIGINE DU MOT
" CANARD " ?
Le mot est devenu courant pour
désigner une fausse nouvelle donnée
par un journal à court de copie. Voi-
ci comment on explique l'origine de ce
terme bizarre :
Ce serait un membre de l'Académie
royale de Belgique, Cornélissen. qui
l'aurait mis en circulation. Il fit ra-
conter par un journal dont il voulait
se moquer, l'expérience suivante, des-
tinée a démontrer la voracité du ca-
nard. Vingt de ces animaux avalent
été" réunis dans la même bâsse-cour.
Le premier jour, on hacha menu l'un
d'eux, avec le bec, les plumes et les
pattes, puis on le servit aux dix-neuf
autres, qui l'avalèrent gloutonnement.
Chaque jour, de même, un des ca-
nards servit de pâture à ses camara-
des survivants . . . jusqu'à oe qu'il
n'en restât plus qu'un, lequel se trou-
va ainsi avoir dévoré, en dix-neuf
jours, dix-neuf de ses semblables.
Cette histoire eut un si vif suc-
cès que le mot resta, et eut la fortune
que Ton sait.
• • •
Bizarre ! — • Quand, par politesse,
on dépose des cartes chez ses amis,
on leur fait des cornes.
Courtoisie. — Massenet était, avec
ses collaborateurs de tout ordre,
d'une bonté et d'une douceur Infinies,
et no leur faisait ses observations
qu'avec la plus grande politesse.
Un jour qu'on répétait Bacchvs â
l'Opéra, ayant quelques observations
a formuler aux musiciens, il cher-
chait un moyen de les faire recom-
mencer sans leur dire que la répéti-
tion n'avait pas très bien marché.
— C'est très bien, très bien, dit-il
' doucement â M. Vidail qui conduisait.
Mais . . . supposez qu'on vous ait crié :
bis.
M. Vidal comprit et fit recommen-
cer le morceau.
395
VARIÉTÉS
HISTOIRE-GEOGRAPHIE-SCIENCES-INVtNTIONS
A PEOPOS DE LA QUESTION BILINGUE
COMMENT CERTAINS ANGLAIS DU CANADA SAVENT ATPRÉCIER I.E8
CANADIENS-FRANÇAIS ET LE ROLE QU'ILS JOUENT DANS LA
CONFÉDÉRATION,
Dites-donc, maman, combien de temps, à peu près, me faudralt-11
pour que je devienne un Français, .1 supposer que j'aie beaucoup
de talent ?
La vignette amusante ci-dessus,
tiré« d'un des derniers numéros du
" Life " de New-York, et qui est
manifestement inspiriée par l'ex-
emple si héroïque que donne pré-
sentement la France dans la gran-
de tourmente européenne, résume
bien l'esprit d'une conférence qui
a fait sur ces derniers mois beau-
coup de bruit au Canada, et qui a
récemment été prononcée h Van-
couver, C. B., par ^r. Donald
Downie, avocat, à propos de la
question bilingue et de la campa- *
gne d'accusations idiotes inaugu-
rée par les journaux de Toronto
contre les Canadiens-Français.
Nous prenons plaisir a détacher
de cette conférence les passages si
caractéristiques suivants, auxquels
nous sommes certains que nos lec-
teurs s'intéresseront grandement:
Le sujet dont je veux vous en-
tretenir ne saurait être plus op-
portun. Je veux parler de la
vieille province de Québec, et de
notre population française. Ce sera
seulement une défense en peu de
mots, et de façon très imparfaite,
mais cependant une défense affec-
tueuse du Canada français (^i de
sa langue.
396
VARIETES — Suite.
Il est des gens parmi nous qui
croient sincèrement que notre dé-
mocratie est aujourd'hui en pé-
ril.... L'autre jour, quelqu'un
m'arrêtait dans la rue en me fai-
sant cette observation : " Eh bien,
vous, le champion de la race fran-
çaise. Qu'avez-vous à dire des pri-
vilèges spéciaux de cette race,
quand vous voyez que si peu d'en-
tre eux ont offert leurs services
pour aller combattre avec les nô-
tres en Europe ? "
A cela j'ai répondu que toute
une division de 20 régiments pour-
rait être facilement levée parmi la
population virile et énergique des
Canadiens-Français, pourvu qu'on
sache seulement comment s'y
prendre. Il faut abandonner, vis-
à-vis d'eux, les méthodes habituel-
lement en usage parmi nos ser-
gents recruteurs. Ce n'est pas
ainsi que Kitchener a procédé
pour lever ses millions d'hommes,
d'un autre côté la législation vexa-
toire d'Ontario à l'égard du fran-
çais n'était guère de nature à
soulever l'enthousiasme d'une race
orgueilleuse, qui ne doit plus être
considérée comme une race con-
quise.
On m'a aussi demandé sérieu-
sement si je ne croyais pas que
cette race avait pu dégénérer dans
le Nouveau-Monde. Sans hésita-
tion, j'ai répondu: Non. "Bien au
contraire, j'ai dit que le même
esprit que celui qui animait les
farouches défenseurs de Verdun
pourrait facilement se retrouver
parmi ces Canadiens Britanniques
de langue française dont les noms,
chose étrange, se rencontrent si
souvent aujourd'hui dans les lis-
tes de ceux qui ont succombé sur
le champ d'honneur.
Pour le plus grand avantage de
tous ceux qui désireraient être
renseignés sur cette Terra Inco-
gnita qui se nomme la province de
Québec ; pour la plus grande édi-
fication de mes collègues de Mont-
397
réal et de Toronto qui persistent
à entretenir des griefs anti-fran-
çais, et qui peut-être songent à
faire les prochaines élections en
lançant le cri de guerre : " A bas
les Canadiens-Français," je ré-
pondrai simplement ceci : " Mes
chers amis, vous ne savez pas ce
que vous dites." Si le drapeau
étoile ne flotte pas aujourd'hui
depuis le golfe du Mexique jus-
qu'au cercle arctique, vous le de-
vez à ces mêmes Canadiens-Fran-
çais pour lesquels vous affichez
présentement tant de mépris, et qui
cependant eurent assez d'intelli-
gence pour voir dans le temps où
pouvaient être leurs intérêts. Nous
n'avons jamais esâayé d'apprécier
ni de comprendre les méthodes in-
tellectuelles, la langue et la men-
talité de cette race tant décriée,
qui nous est sous plusieurs rap-
ports bien supérieure, et qui nous
est restée aussi étrangère et mê-
me aussi antipathique que l'était
autrefois la vieille race normande
pour les Saxons. Une race, sans
doute moins favorisée que la nôtre
sous le rapport matériel et la
prospérité commerciale, mais su-
périeure, j'oserais dire, sous le
rapport du tempérament artisti-
que et de la culture intellectuelle,
en musique, en littérature, en art
oratoire, etc. Supérieure, surtout,
quand on considère ce qui doit
constituer le bon citoyen, aux Sué-
dois, Bulgares, Magyars, Bohé-
miens, Autrichiens, Polonais et
Grecs qui nous arrivent de tous
côtés, au même titre que leurs
ancêtres Gallo-Latins étaient bien
supérieurs aux Barbares des pre-
miers temps de l'Europe.
A ce sujet, on nous fait remar-
quer que si nous perpétuons ici la
langue française, les autres pays
auront le droit de nous demander
la même chose pour leurs diffé-
rentes langues, et qu'alors nous
aurions ici avant longtemps un
nouvel empire autrichien avec sa
macédoine de peuples.
VARIETES — Suite.
La dette que nous devons aux Ca-
nadiens-Frangais est bien autre
chose que ce que nous pouvons de-
voir aux autres races qui entrent
présentement dans notre popula-
tion. Non seulement ce sont eux
qui nous ont conquis les libertés
dont nous jouissons. Ils ont cons-
titué non seulement la race domi-
nante. Ce sont eux qui ont été pour
ainsi dire le Canada, à l'époque la
plus critique de l'histoire colonia-
le britannique. Depuis 380 ans, ce
sont eux qui sont les véritables en-
fants du sol. Ils ont des racines
profondes dans le passé. Ils sont
une race sédentaire. Ce ne sont
pas des nomades. Leurs traditions
romantiques, leurs vieilles coutu-
mes, leurs lois, leur langue, leurs
terres, leurs paroisses, leur gou-
vernement local et provincial, leur
vie sociale si simple, leurs affec-
tions de famille, leurs vertus do-
mestiques, leur fécondité, leur fru-
galité et leur contentement, tmit
cela et leur religion les met abso-
lument à part de la Confédéra-
tion. Mais où trouverait-on qu'il
y ait là, pour la sûreté de l'P.tat,
le moindre trait mesquin ou dan-
gereux? S'il s'agissait de défendre
ce sol qui leur est si cher, ils se
lèveraient comme un seul homme.
Les récalcitrants ne seraient pas
assez nombreux pour constituer
une garde de caporal.
Et cependant, bon nombre de
mes savants amis,, confrères et ju-
ges anglo-canadiens poussent l'il-
logisme jusqu'à comparer leur cas,
ou leur langue ou leiir marque
spéciale de patriotisme à ceux de
toutes les hordes de réfugiés hon-
grois, galiciens, calabrais qui
nous arrivent de tous côtés. Ils
nous demandent, oubliant en cela
l'esprit de tolérance dont l'An-
gleterre a toujours fait preuve à
l'égard des différentes races cons-
tituant son immense empire, de
bannir parmi nous le français
comme langue statutaire et d'en
finir avec les écoles séparées. La
réponse à une semblable demande
est si simple qu'il semble que ce
soit tout simplement enfoncer une
porte ouverte.
Vous ne voulez plus avoir, dites-
vous, qu'une seule langue au Ca-
nada. Et voua projetez, de gaieté
de cœur, de forcer un peuple de
deux millions à oublier sa langue
si douce et si polie et à ne plus
parler que notre langue plus ru-
de et plus énergique. Eh bien,
messieurs, ils sont en train de
l'apprendre, cette langue anglaise,
bien plus effectivement que si nous
les y forcions. La coercition a-t-elle
bien réussi, pensez-vous, au Kai-
ser, en Pologne et en Alsace? Mais
cependant, vous préférez ces mé-
thodes à celles pour lesquelles
nous sommes présentement à dé-
penser des millions afin que la
langue et les institutions françai-
ses ne périssent pas en Belgique.
Les Canadiens-Français forment
peut-être le quart de la population
du Canada. Et il n'y a pas, dans
ce grand Dominion, un élément
plus facile à gouverner, ni qui pré-
sente plus de garanties d'ordre et
de stabilité... Le Canadien-Fran-
çais demande peu de chose au gou-
vernement, et c'est qu'on le laisse
tranquille. Les qualités qu'il pos-
sède sont les mêmes que celles qui
ont fait la fortune de la vieille
France. !Mais, de même que le co-
loris d'un tableau dépend en gran-
de partie de son cadre, de même
n'y a-t-il qu'un seul moyen de sa-
voir à quoi nous en tenir exacte-
ment sur nos compatriotes cana-
diens de la province de Québec .
et ce moyen, c'est d'apprendre leur
langue et d'aller les voir chez eux.
Nous avons certainement quel-
que chose de mieux à faire, en
ces jours critiques traversés par
l'empire britannique, que de nous
quereller avec nos compatriotes de
langue française au sujet de la
manière d'élever leurs enfants.
398
VARIETES — Suite.
Mais la population du Canada est
d'environ huit millions. Tous ces
gens-là ne sont pas des francopho-
bes, et j'ajouterais avec Carlyle
que j'espère bien qu'ils ne sont
pas non plus tous des imbéciles....
Les émigrés, je le répète, nous ar-
rivent de tous les points de l'Eu-
rope, et nous les encourageons.
Jusque là, fort bien. Il faut que
nos terres si riches soient culti-
vées. Mais nous avons parmi nous
une vieille race latine de l'ascen-
dance la plus pure. C'est une race
agricole, sans la moindre trac'e de
sang étranger ou impur. Et cepen-
dant, tel est le fanatisme imbécile
d'une certaine coterie de protes-
tants qu'on voudrait faire de ces
sujets dévoués et loyaux des en-
nemis irréconciliables. Est-ce là de
l'Impérialisme bien entendu. Est-
ce là faire preuve de cet esprit de
liberté civile et religieuse qui a
toujours été le mot d'ordre de la
France et de l'Angleterre depuis
des temps immémoriaux î . . . .
Un malentendu très grave s'est
élevé dans Ontario et ailleurs
quant à l'objet que pouvaient
avoir nos compatriotes canadiens-
français, et au danger que pou-
vait présenter l'enseignement de
deux langues dans leurs écoles et
dans celles des autres provinces.
Mais cependant, celui qui possède
ces deux langues statuaires pos-
sède assurément les plaisirs intel-
lectuels, sinon même l'utilité de
deux hommes. Demandez à notre
Gouverneur Général ce qu'il en
pense. Demandez aussi à nos hom-
mes de lettres, à nos hommes d'E-
tat, à nos juristes ce qu'ils en
pensent. Et puisque ces deux lan-
gues sont statutaires ; puisqu'il
est admis que le français consti-
tue une sorte de signe maçonni-
que auquel se reconnaissent les
gens cultivés, un signe auquel de-
puis des siècles tous les gens qui
ont cultivé le goût des belles cho-
ses se reconnaissent en quelque
399
partie du globe qu'ils se rencon-
trent; alors, pourquoi nos excel-
lents amis les Orangistes d'Onta-
rio, obéissant à leurs seuls préju-
gés de race et de religion, dési-
rent-ils priver les petits Cana-
Canadiens - Français ainsi que
leurs propres enfants du plaisir
mental ainsi que de l'utilité pu-
blique qui résulte de la possession
de ces deux langues, oubliant ainsi
que les Canadiens-Français sont
de bien plus anciens citoyens
qu'eux, et qu'ils sont certaine-
ment leurs égaux, sinon même
leurs supérieurs en fait de patrio-
tisme.
Est-ce vraiment le temps d'agir
de la sorte quand nous voyons
qu'en Angleterre, avec le véritable
esprit de libéralisme qui les carac-
térise là-bas, on est à faire des ef-
forts pour que, dorénavant, la lan-
gue française soit mise sur le
même pied que l'anglais dans
toutes les écoles ?. . .
Mais parlons maintenant de la
France et de son génie .... Il en
est des nations comme des indivi-
dus. Elles ont une âme et elles
ont des traits qui leur sont pro-
pres. C'est l'âme de l'individu ou
de la nation qui détermine son
importance. La Grèce et Rome,
géographiquement parlant, sont
disparues, mais leur âme existe
toujours. . . . Dans les temps mo-
dernes, la France et la Grande-
Bretagne continuent le rôle de la
Grèce et de Rome, et en sont les
héritiers et les successeurs....
Toutes les nations, sauf une, dési-
rent le bien de la France, car tou-
tes les nations lui doivent quelque
chose. On y gagne toujours à la
connaître, mais pour cela il faut
connaître sa langue, ainsi que la
place qu'elle tient dans l'histoire
du monde.
En tout ce qui concerne l'affran-
chissemest de l'intelligence, dans
le développement des arts et des
sciences, dans l'évolution de la dé-
VARIETES — Suite.
mocratie et de la liberté politique,
la France reste la source où tou-
tes les autres nations ont puisé.
Et même la nation puissante et
implacable qui lui fait présente-
ment la guerre, est manifestement
inspirée par le gCnie militaire
d'un de ses fils les plus grands et
les plus célèbres.
La France est par excellenoo la
nation des nobles enthousiasmes et
c'est la France qui la première
nous a enseigné ce que signifiaient
véritablement les grands mots de
chevalerie, gloire, liberté et huma-
nité.
Jo demandais une fois à une
dame combien de fils elle avait, et
elle me répondit qu'elle en avait
deux vivants, et un autre qui ha-
bitait Toronto.
Nous no sommes certainement
pas sans reproches, nous autres.
Anglais et citoyens britanniques
que nous sommes, quant îl ce qui
se passe présentement en Europe.
La situation actuelle est due i\ nos
tendances germanophiles et a\i
manque de prévoyance de nos hom-
mes d'Etat britanniques. Dans no-
tre mépris pour la culture étran-
gère, et surtout pour la culture
latine nous nous sommes montrés
Saxons. Bien plus, nous avons été
des Teutons. Des préjugés nous
aveuglaient, dus il notre aveugle-
ment germanophile, et à notre
francophobie traditionnelle et im-
bécile. Nous n'avons pas compris
ce qu'étaient les Français, ni en
Europe ni en Amérique. Nous fe-
rions aussi bien de l'admettre une
fois pour toutes, bien que peu d'é-
crivains politiques aiment à re-
connaître cette vérité. Mais cette
confession va nous faire mainte-
nant du bien. Nous avons refusé
la main que la France nous ten-
dait, et nous avons expié chère-
ment ce manque de prévoyance.
La France, quoi qu'on en dise,
reste en quelque sorte l'unique dé-
pôt de la culture du monde entier.
Elle n'est pas seulement suprême
aujourd'hui dans un grand nombre
d'arts, mais elle compte aussi au
premier rang dans tous. Et si
toutes les nations d'Europe de-
vaient périr, sauf une seule, et
que l'on eût à faire choix de cette
nation pour continuer l'œuvre de
la civilisation, celle-là serait sû-
rement la France.
Pour me résumer, rappelons-
nous toujours cette parole de
Henri de Bornier: " Chaque hom-
me, dit-il, a deux pays: le sien et
puis la France."
Le ohoix du mot. — On no\is en-
vole la copie textuelle d'une inscrip-
tion relevée sur l'une des portes d'un
patronage où se donnent de temps à
autre des séances familiales :
Cette entrée est exclusivement ré-
servée à la sortie.
SAVOIR
LiB Fils, posant vsie vingtième
question à son père. — Papa, est-ce
que tu sais. . .
LiE PÈRE, excédé — Non, }e ne
sais pas.
IjB Fils. — Qu'est-oe que' tu ne
sais?
Le Père. — Je ne sais pas la ré-
ponse à ce que tu vas me demander.
Le Fils. — Mais, ipapa, tu ne Bals
pas ce que Je vais te dejnaaider !
400
Le Père. — Naturellement.
Le fils. — Alors, comment sais-
tu que tu ne sais pas ce que c'est?
Le Père. — Je ne sais pas oe que
c'est que je ne sais pas ; mais tout de
même je sais que Je ne 1© saJa pas.
Le Fils — Mais papa, si tu ne
sais pas ce que c'est que tu ne sais
pas, comment sais-tu que tu ne sais
pas? Si tu ne sais pas oe que c'est,
il me semble que tu ne peux pas sa-
voir si tu le sais ou si tu ne le sais
pas !
Le Père. — J^ eals que Je ne le
sais pas, parce que je ne sais pas ré-
pondre à toutes tes questions Impos-
sibles.
Le Fils. — Mais, papa...
Le Père. — Flnlssons-en- Qu'eet-o*
que tu veux savoir?
Le P'ils. — Est-ce que tu sais si.
sil le . . . si la . . . A^! bon, mol. Je ne
sais plus.
VARIETES — Suite.
ON WA PAS LE DROIT D'ATTAftïïEU LES CANADIENS-
FRANÇAIS
C'est ce que M. J. K. Foran, avocat, écrit à 1' " Ottawa Citizen " à
propos du recrutement de nos compatriotes.
Le " Citizen " d'Ottawa, publi-
ait le 7 novembre 1916, une lettre
de M. J. K. Foran, C. É., au sujet
de l'enrôlement des Canadiens-
français, dont voici la traduction:
" On a défini le patriotisme !
l'amour de son pays. Toute mé-
daille a son avers et son revers et
trop souvent la haine du pays d'u-
ne autre personne est incluse par
quelques patriotes dans l'amour de
leur propre pays. A mon avis
l'une annule l'autre. Pour être
patriote, il est loin d'être nécessai-
re de décrier et de rapetisser tous
ceux qui ne sont pas de notre pro-
pre race. Seuls les très petits
hommes, qui n'ont que de très pe-
tits horizons, croient devoir attes-
ter leur amour pour leur propre
pays, en méjugeant, insultant et
ridiculisant ceux à qui il n'a pas
été donné d'appartenir à leur race
spéciale ou à leur propre pays.
En ce qui concerne le Canada, je
considère que cette façon de mani-
fester l'amour de son pays, est es-
sentiellement du canadianisme an-
ti-canadien. De même qu'attaquer,
condamner, déprécier et insulter
ceux qui ne professent pas les
mêmes doctrines que nous, c'est le
pire type du christianisme anti-
chrétien.
On a dit et écrit tant de choses,
depuis un an, h propos des Cana-
diens-français et de la guerre, à
propos de leur manque d'enthou-
siasme, de leur répugnance à s'en-
rôler, de leurs sentiments non pa-
triotiques et de toutes sortes de
choses de ce genre, qu'il est gran-
dement temps, pour la grande
cause de la liberté humaine, d'ar-
rêter le débordement de ces insa-
nités.
Etant en relations presque cons-
tantes avec la province de Québec,
ayant la prétention de compren-
dre et d'apprécier la mentalité ca-
nadienne-française, et m'étant in-
formé aussi bien dans les villes
que dans les campagnes de cette
province, j'en suis arrivé à la con-
viction que, s'il y a réellement
quelque disproportion dans les en-
rôlements, cela est dû plutôt aux
critiques constantes et injustifia-
bles de l'Ontario, qu'aux plus vio-
lentes diatribes contre le recrute-
ment des plus enragés des agita-
teurs nationalistes.
Les Canadiens-français s'enten-
dent dire constamment par les
journaux, qu'ils ne sont que des
embusqués; qu'ils n'ont aucun en-
thousiasme pour la cause ; qu'ils
ont failli à faire leur part ; qu'ils
méritent d'être ostracisés; et l'on
TROUSSES A SOULIERS. — On se sert à cette fin des vieux man-
teaux de caoutchouc. Faire la trousse sous forme d'enveloppe, border
avec un galon et attacher la patte au moyen d'tin crochet à bascule et
d'un œil.
401
VARIETES — Suite.
voudrait qu'ils devinssent d'un en-
thousiasme sans bornes sons le
coup de CCS insultes. C'est du pa-
triotisme du revers de la médaille,
qui n'a même pas l'excuse d'avoir
l'avers à son crédit.
Ces attaques sont-elles méri-
tées î Voyons. Malgré cette hosti-
lité manifeste contre leur race,
leur langue, leurs traditions, nous
trouvons que le premier contin-
gent canadien comprenait 5,000
volontaires canadiens-fnineais. De-
puis lors, six bataillons canadiens-
français (7.200 hommes) ont Hé
levés dans la province de Quél>oc.
Un quart au moins des bataillons
anglais et écossais recrutés dans
la province de. Québec se compose
do Canadiens français. I^es provin-
ces maritimes ont fourni un ba-
taillon de 1,200 hommes, tous ca-
nadien-français, et l'on en trouve
j)lus de 2.000 dans les autres ré^'-
ment de la même province. Oi'ario
et l'Ouest comptent plus de 4,000
Canadiens-français dans leurs dif-
férents répiments soi-disant an-
glais. Ajoutons encore les Cana-
diens-français du service médical,
les pionniers, les forestiers (et ils
forment 90 pour cent de ces corps)
et nous avons plus de 40,000 Ca-
nadiens-français enrôlés déjà, et
dont la plupart sont au front.
En prenant pour base le recen-
sement de lUll, la proportion des
Canadiens-français est de 1.7, tan-
dis que celle des Canadiens-anglais
est de l.'J pour cent.
Je ne voudrais pas ennuyer le
lecteur de longues statistiques, et
il semble que les chitlres qui pré-
cèdent devraient suffire ù faire
taire ces gens qui se décernent le
titre de patriotes, dont les llèches
empoiaounéea visent constamment
les Canadiens-français, principale-
ment ceux de Québec C'est la
preuve, chez eux, d'un bien triste
genre du patriotisme, et cela pro-
duit les pires résultats pour le Ca-
na<la et pour l'Kmpire.
Aux cris grêles de ces calomnia-
teurs, la réponse vient en accents
de tonnerre des bords de la Marne,
de I^angemarck, de Saint-Julien et
d'Ypres; et la bravoure canadien-
ne-française qui a sauvé le Canada
en 1812, s'est révélée de nouveau
dans le tourbillon mortel qui dé-
vaste les Flandres et la France.
Tflchez de comprendre la menta-
lité canadienne-française avant de
vous risquer à la critiquer; et une
fois que vous la comprendrez, vous
serez trop éclairé pour continuer
vos critiques.
SECONDE CATASTROPHE DU PONT DE QUEBEC
Le génie civil qui croyait rem-
porter un grand triomphe le 11
septembre dernier, a subi ce jour-
là un terrible échec, lorsque l'é-
norme tablier central du Pont de
Québec s'est écroulé devant des
milliers de spectateurs accourus
de tous les points du Canada et
des Etats-Unis.
Ce terrible désastre qui, par son
ampleur et sa soudaineté foudroy-
ante, rappelle celui de 1907, a pris
parmi nous presque les propor-
tions d'une catastrophe nationale,
à tel point niême qu'on est mainte-
nant à se demander sérieusement
si nous verrons jamais l'achève-
ment de cette œuvre gigantesque.
A quoi faut-il attribuer ce nou-
veaxi désastre? La St. Lawrence
Bridge Company, qui avait la di-
rection de l'entreprise, affirme que
tous ses calculs étaient rigoureu-
sement établis, et que seul un mal-
heureux hasard a été la cause de
la catastrophe. Une pièce maîtrea-
402
VARIETES — Suite.
se, reposant sur la poutre qui ser-
vait à soutenir la travée centrale,
s'est rompue, voilà tout. On en se-
ra quitte pour reprendre la pose
de la travée centrale dans l'état
où elle était précédemment. Il ne
sera pas même nécessaire, paraît-
il, de toucher en rien aux deux
cantilevers qui ont merveilleuse-
ment résisté à l'effroyable tension
à laquelle ils ont été soumis, et
qui sont absolument dans le même
charpente métallique const. uite
pour se dresser dans les airs gît
sous deux cents pieds d'eau, d'où
il est vraisemblable qu'on ne pour-
ra jamais la remonter. Il semble,
à tout le moins, que les ingénieurs
chargés de l'entreprise, ont dû
manquer singulièrement de clair-
voyance pour permettre à une pa-
reille catastrophe de se produire
deux fois à onze ans à peine d'in-
tervalle, et ils ont alors cruelle-
Le pont de Québec, tel qu'il est actuellement.
état qu'avant le ii septembre der-
nier.
On a rappelé cependant a ce
propos que, du temps que feu Ho-
noré Mercier était premier m'nis-
tre de la province de Québec, un
volumineux dossier au sujet de la
construction d'un pont suspendu
au Cap Rouge avait été envoyé à
Paris au célèbre ingénieur EiflFel,
avec prière de donner là-dessus
son avis. M. Eiffel aurait ré-
pondu à M. Mercier que ce n'était
peut-être pas une entreprise im-
possible, parce que le génie civil
faisait sans cesse de grands pro-
grès, mais qu'elle lui paraissait
cependant excessivement hasar-
deuse. Et il aurait ajouté que,
dans tous les cas, la pose de la
travée centrale constituerait une
opération si difficile qu'il ne voy-
ait pas comment on pourrait l'ef-
fectuer avec succès.
De longtemps, sans doute, les
hommes de science ne s'accorde-
ront pas sur la cause immédiate
de ce grand désastre. Et tandis que
l'on débat ces points, l'immense
ment expié les témoignages d'ad-
miration universelle que leur
avaient déjà gagnés par l'univers
entier la régularité et la rapidité
avec laquelle s'étaient poursuivis
les travaux. La réclame faite au-
tour de ce pont, qu'on avait repré-
senté comme devant être la huitiè-
me merveille du monde, n'est certes
pas maintenant de nature à *aire
une publicité enviable au Canada
et à ses industries. Et c'est là un
aspect de la dernière catastrophe
qu'il convient de signaler entre
plusieurs? Nous ajouterons que ce
n'est pas le moins important,
puisqu'il met en cause la réputa-
tion même du Canada.
HISTORIQUE DU PROJET.
Le projet de construction d'un
pont à Québec ou dans les envi-
rons date déjà d'assez longtemps,
car c'est en 1867 que s'est consti-
tuée la première compagnie pour
mettre ce projet à exécution. Les
promoteurs de cette compagnie,
qui n'exista jamais ailleurs que
403
VARIETES — Suite.
Bur le papier, se contentèrent <!••
discuter le choix de remplacement
du punt, sans en arriver L aucune
décision.
Enfin, en 189»J, aprèo l'arrivée
du gouvernement I^iurier au pou-
voir, une compaj^ic québécoise ge
forma pour mener ù bien cette en-
treprise. Elle He mit immédiate-
ment & l'œuvre, fit souscrire du
capital, obtint des subMiden des
gouvernements, décida du choix
de l'emplacement et fit faire de«
travaux de sondage en 1807 et en
ISygr. Ces travaux achevés, l'en-
tropriso fut ensuite accordée h la
compagnie J. T. et M. T. Davis
pour la construction de« piliers en
pierre.
I^B travaux de MM. Davin
étaient commencés depuis long
temps lorsque la pierre angulaire
du premier pilier fut posée solen
nellement en 1900 par feu M.
Blair, alors ministre des chemins
de fer du Canada.
En 1902, l'entreprise pour la su-
perstructure d'acier fut adjugée fl
la " Phœnix Hridge Co." Les tra
vaux se poursuivirent activement
jusqu'en 1907. Ils furent malheu
rcusement interrompus par l'épou
vantable catastrophe du 27 aoOt
1907 où périrent 80 personnes, les
ïines noyées, les autres broyées
entre les pièces d'acier.
REPRISE DU PROJET
Dès le lendemain de cette ca-
tastrophe, le gouvernement fédé-
ral annonçait qu'il se chargeait
de cette entreprise qu'il considé-
rait nationale. Il fallut cependant
beaucoup de temps pour déblayer
les amas d'acier tordu de la par-
tie sud du pont qui était tombée.
On jugea aussi que les plans de
l'ancien pont étaient défectueux
et il fallut en faire d'autres. Tou-
tes les précautions furent prises
pour que la catastrophe de 1907
ne se répétât pas-
Kn 1912, U compagnie J.-T. ci
M. -P. Davis fut chargée de la
coDBtruction des piliers. Ia-s an-
ciens piliers furent démolis et
rempUe^ par de» nouveaux. Ce
travail fut terminé en 1914.
L'entreprise pour la structure
d'acier fut adjugée en 1912 à une
compagnie canadienne, cette fois,
la " St. I-awrencc liridge Co.", de
.Montréal. Cette cf>mpagnie com-
mença en 1913 la fabrication des
pièci>M d'acier, dans ih*s usines à
.Montréal, travaux qui employè-
rent r>0() ■ lurant trois ans.
I-« < commença en
1913 la I ,.n-t rmiion des appro-
ches du pont, mais ce n'est qu'en
1914 qu'elle commença 4 poser les
fièces du pont proprement dit.
)an8 l'automne de 1915, le " can-
ti lever " de la rive nord était ter-
miné et celui de la rive gauche
était passablement avancé, plus
de la moitié étant faite.
Au mois d'avril dernier, lorsque
les travaux furent repris, il ne
restait plus à terminer que le
bras "cantilever" de la rive gau-
che, ainsi que la travée centrale
destinée i relier les deux bras et
qui deva^ être mise en position
le 1 1 septembre dernier. On sait
le reste, et comment aussi on a
pu dire que, ce jour-là, nos ingé-
nieurs avaient subi un nouveau
désastre qui ri.squait fort, cette
fois, d'être pour eux un véritable
Waterloo.
UNE DES MERVEILLES DE LA
TERRE.
I-.e pont de Québec sera le plus
grand pont suspendu de l'univers
entier. La partie comprise entre
les deux piliers, c'est-à-dire celle
qui sera suspendue au-dessus du
fleuve, a une longueur de 1,800
pieds. Un seul pont dans tout
l'univers peut être comparé au
pont de Québec : le pont de Forth,
en Ecosse, dont la partie supé-
404
VARIETES — Suite.
rieure a une longueur de 1,700
pieds. La largeur du pont de
Québec est de 88 pieds, celle du
pont qui s'est écroulé en 1907
était de 77 pieds. Il aura deux
voies de chemin de fer et deux
passages pour les piétons. Au cen-
tre du pont on a laissé un espace
vide, ce qui permettra plus tard
de construire une ligne de tram-
way ou de faire un chemin pour
les voitures. Le pont est à cent
cinquante pieds au-dessus du ni-
veau de la mer haute, ce qui per-
et structure d'acier, s'élevait en
septembre dernier à environ
$17,000,000.
L'ancien pont de Québec, ou plu-
tôt ce qui devait être le pont de
Québec, devait peser 36,000 ton-
nes. Jusqu'à la catastrophe de
1907, on y avait déjà dépensé plus
de $7,000,000.
Longueur totale du pont, d'une
rive à l'autre, 3,239 pieds.
Distance entre les deux piliers
principaux du centre, 1,800 pieds.
Le pont de Québec, tel qu'il paraîtra, quand il sera t«rmin€.
mettra aux plus gros navires qui
naviguent sur le Saint-Laurent de
passer au-dessous sans avoir a.
craindre aucun accident.
Il a fallu pour construire ce
pont 66,000 tonnes d'acier alors
qu'il en aurait fallu 35,000 tonnes
pour celui qui s'est écroulé il y a
quelques années, ce qui prouve
que les dimensions du nouveau
pont ont été considérablement
augmentées. L'approche du nord a
une longueur de 269 pieds, celle
du sud a 140 pieds de long et les
deux bras de chaque côté ont une
longueur de 615 pieds chacun. Si
l'on ajoute à cela h. longueur de la
partie centrale, qui devait être
mise en place au mois de septem-
bre, on arrive à un total de 3,239
pieds pour la longueur du pont
d'une rive à l'autre, ce qui est un
peu plus des deux tiers d'un mille.
Le poids total du pont est de
65,000 tonnes, ou 130 millions de
livres. Le coût total, fondations
405
Longueur du bras d'ancrage, 515
pieds.
Longueur du bras " cantllever,"
580 pieds.
suspen-
Longueur du " span
du, 640 pieds.
Hauteur du " span " suspendu,
110 pieds.
Hauteur de chacune des deux
tours, 310 pieds, au-dessus des
plus hautes eaux.
Hauteur du tablier, 150 pieds
au-dessus des plus hautes eaux.
Largeur du pont, 88 pieds.
Poids total de la structure
d'acier, 65,000 tonnes, réparties
comme suit :
" Cantilevers," 58,000 tonnes.
" Span " suspendu 5,500 ton-
nes.
Approches, 1,500 tonnes.
Total, 65,000 tonnes.
VARIETES — Suite.
LA HAUSSE DU COUT DE LA VIE
Comment Montréal pourrait en partie résoudre le problème.
Sommes-noua en train de deve-
nir, j\ l'instar de ce qui se passe
aux Etats-Unis et en divers autres
pays, une population plutôt ur-
baine que rurale î On le croirait
du moins, à ne considérer que
Montréal, dont le développement
de population a été si prodijfieux
depuis quelcjues années. IjC chiffre
en dépasse actuellement 750,000 et
marche rapidement vers le mil-
lion.
Nos campagnes se dépeuplent,
ou du moins restent à peu près
stationnaires. Tel est le cri alar-
mant qu'on entend de tous côtés.
Xe serait-ce pas lA, par hasard,
qu'il faudrait chercher la raison
principale du renchérissement
anormal du coflt de la vie en notre
pays? Le fait n'aurait rien de si
étonnant, puisqu'enfin les prix, en
quelque lieu qu'on se trouve, sont
toujours régis par la loi économi-
que de l'offre et de la demande.
Les producteurs dépassent-ils le
nombre des consommateurs, les
prix baissent; et par contre, y a-
t-il plus de consommateurs que de
producteurs, les prix s'élèvent.
Sans doute, la guerre européenne
a bien contribué pour une large
part Jl nous faire payer plus cher
tout ce dont nous avons l>esoin.
Mais cette hausse n'aurait dû por-
ter que sur des matières premières
comme la laine, le cuir, les mé-
taux, -ot autres produits similaires
servant à alimenter l'industrie, et
non pas sur les vivres dont il sem-
ble que. en im pays immense et
essentiellement agricole comme le
Canada, qui pourrait facilement
nourrir 50 ou 60 millions d'habi-
tants, nous devrions avoir sura-
bondance.
Eh bien, c'est là précisément le
mal dont nous souffrons le plus.
On dirait même, tant ce mal se
406
précise et s'accentue, que le Cana-
da est a la veille de manquer de
vivres. Or, heureusement, c'est
encore loin d'être le cas. Dans nos
campagnes, on n'a pas encore sen-
ti, sous ce rapport, l'acuité de la
crise où se débatt^'nt les villes, ou
du moins on y est encore loin de
l'avoir sentie au même degré. Tou-
jours, le " manger " y est en abon-
dance et se vend sur place à des
prix raisonnables. Certes, le temps
des bombances pantagruéliques
d'autrefois, où partout dans nos
campagnes, à l'époque des Fêtes,
les tai)les croulaient sous le faix
des pfltés de tourtes et de dindes,
est peut-être définitivement dispa-
ru. Mais enfin il n'est pas encore
aujourd'hui, en dépit de la guerre
et de la hausse constante du prix
des pommes de terre et du beurre,
cultivateur si pauvre qui ne fasse
toujours aux approches de la
Noël sa " boucherie " habituelle,
et qui n'ait durant son hiver tout
le boudin qu'il lui faut, sans comp-
ter de multiples tueries de poulets
et autres bêtes à plume, absolu-
ment comme dans les chers et bons
vieux temps.
Oui, mais alors, me direz-vous
sans doute, comment se fait-il que
nous devions continuer à payer si
cher les produits entrant dans no-
tre alimentation habituelle ? Et
il paraît, nous assure-t-on, que ce-
la va encore aller en augmentant.
La perspective est d'autant moins
réjouissante que nous aurions
bien le droit, pourtant, de nous
dire que nous avons dû déjà at-
teindre la limite au-delà de la-
quelle il faudra qii'on nous donne
la paix ou bien que tout casse. Jq-
gez-en plutôt. Les derniers chif-
fres officiels du ministère du Tra-
vail indiquent que depuis quatre
ans le budget ordinaire d'une fa-
VARIETES — Suite.
mille, pour son alimentation, du-
rant un an, est passé de $358.66
qu'il était en 1912 ^ $505.82 en
1916, soit une moyenne d'augmen-
Budget d'une famille durant un
Viande, 2i/^ Ibs par jour à...
Poisson, 3 Ibs par semaine à. .
Pain, 4 Ibs par jour à
Pommes de terre, 1 sac par mois
ai
Farine de gruau et autres.
Beurre, 2 Ibs par semaine à..
Saindoux, 2 Ibs par semaine à
Œufs, 1 doz. par semaine à . . .
Epiées et condiments
Lait, 1 pinte par jour à
Thé et café •• .. ..
Mélasse
Sucre, 2 Ibs par semaine à . . . .
Fromage, i/^ Ib par semaine à. .
Fruits, 20 cts par semaine.. ..
Légumes en conserves, 1 boîte par
semaine
Moyenne: 41 1/^ %.
Nous en revenons toujours à la
question posée plus haut. Com-
ment se fait- il qu'un semblable
état de choses puisse exister en
un pays aussi peu peuplé que le
Canada et où les produits de la
terre surabondent ? A ne considé-
rer que la partie du Dominion qui
nous touche de plus près, c'est-à-
dire les provinces d'Ontario et de
Québec, et en prenant pour exem-
ple dans ces deux provinces Mont-
réal et Toronto, qui sont nos deux
centres où la population s'accroît
dans les proportions les plus mar-
quées, nous n'hésitons pas à dire
que tout le mal doit être pour la
plus large part attribuable à ces
deux villes, représentant au delà
de 1,200,000 habitants, qui à eux
•tous seraient bien en peine de pro-
duire une pauvre petite livre de
beurre par année, et qui ont fini
par faire la pluie et le beau temps
par tout le pays en ce qui con-
cerne les prix que nous devons
payer pour nous tenir, tous tant
tation de 41 J^ %. Voici, du reste,
ce tableau instructif, donc chacun
pourra faire son profit
Augmen-
an. 1912 1916 tation.
.14 114.94 .20 182.40 59%
.12 18.72 20.28 10
.05 74.40 .06 87.60 12
1.50 18.00 2.00 24.00 33.
6.00 10.00 100
.26 28.60 .45 46.80 65
.20 20.80 .22 22.88 10
.30 15.60 .43 22.36 44
5.00 6.00 20
.06 29.20 .10 36.50 25
2 . 00 3 . 00 50
2.00 3.00 50
.06 6.24 .09 9.36 50
.16 4.00 .24 6.24 56
10.00 .30 15.00
50
.08 4.16 .20 10.40 150
$358.66 $505.82
que nous sommes, l'âme un peu
chevillée au corps d'un premier
janvier à l'autre.
Qu'on ne crie pas à l'exagéra-
tion ! En resserrant ici encore les
données du problème, et en nous
bornant à Montréal, comment
voulez-vous que tous ceux dont le
métier est de nous vendre le plus
cher possible tous les produits de
la terre, puissent rester insensi-
bles au sortilège offert par le spec-
tacle de cette grande ville remplie
de plusieurs centaines de mille,
braves et bonnes gens, taillables et
corvéables à merci, dont les appé-
tits sont insatiables, et qui, pour
se remplir le ventre, paraissent
bien décidés à payer tout ce qu'on
voudra. Alors, n'est-ce pas, pour-
quoi se gêner. Et les prix de mon-
ter sans cesse; et les intermédiai-
res, aussi, alléchés par T'aubaine,
de continuer h s'accroître, jusqu'à
ce que de l'un à l'autre, et de mar-
chand en marchand, de la ferme
du cultivateur à venir à l'entre-
407
VARIETES — Suite.
pôt frigorifique, quand le produit,
en définitive, arrive à être mis sur
le marché, il en est demandé un
prix qui fait du consommateur un
être aussi tondu que la chose est
humainement possible.
Ah! ces intermédiaires, quelle
engeance! Un célèbre professeur
d'économie politique, attaché à
l'Université de Pennsylvanie, M.
Clyde Lyndon King, a eu la curio-
sité de rechercher à combien pou-
vait s'élever le tribut que les gens
des grandes villes continuent à
payer bénévolement à tous ceux
dont c'est le métier de se passer
ainsi de main à la main les pro-
duits dont nous avons besoin pour
subsister. Le résultat de ces re-
cherches vient de paraître dans un
ouvrage qui a fait sensation de
l'autre côté des frontières, et dont
le titre est " Lower Living Costs
in Cities," c'est-a-dire Abaisse-
ment du Coût de la Vie dans les
Villes. Nous en détachons le ta-
bleau (page 409) établi en iQiSpour
la ville de Philadelphie, et qui
démontrera à nos lecteurs, mieux
que ne le pourraient faire bien
des commentaires, que la sensa-
tion dont nous venons de parler
était bien justifiable. Ce tableau a
trait à cinq articles de consomma-
tion courante, dont trois entre au-
tres, le beurre, les pommes de
terre et les œufs, peuvent être
comptés au nombre des plus né-
cessaires.
Vous avez bien lu, n'est-ce pas?
Le beurre que le cultivateur pour-
rait vendre sur place 23 cts est
détaillé au consommateur de 40 à
45 cts. Les pommes de terre,
payées sur place 63 cts le boisseau,
sont revendues en détail de $1.30
à $1.60. Mais la palme est à la
volaille qui, payée sur place 6 cts
la livre, est revendue 22 cts.
Comme ces prix, établis en
1915, ne devaient pas différer sen-
siblement, après tout, de ceux qui
alors étaient payés à Montréal,
nous les offrons en toute con-
fiance à la méditation des bonnes
408
gens de notre métropole canadien-
ne, dans la certitude où nous
sommes que ces chiffres sauront
les intéresser et qu'on ne tirera
profit.
Car il y a dans tout cela matiè-
re à profit, du moins dans une
mesure assez appréciable et pour
peu qu'on se mette sérieusement à
l'œuvre. Pour en revenir à Mont-
réal, qui reste toujours ici la
ville la plus en cause, pourquoi ne
pas essayer de supprimer le plus
possible d'intermédiaires et de fa-
ciliter par tous les moyens l'é-
change plus direct des produits
entre le producteur et le consom-
mateur. Sait-on bien que, sous ces
divers rapports, Montréal, qui est
maintenant l'une des grandes vil-
les du monde, en est encore à la
sainte routine qui régnait du
temps de nos arrière-grands-pères.
Qu'on le veuille ou non, c'est
toujours le marché Bonsecours
qui parmi nous fait la loi, le
même marché archi-plein à cra-
quer qu'il y a cinquante ans, con-
gestionné, n'en pouvant plus, res-
serré dans un dédale de petites
rues d'accès difficile et où les ache-
teurs ont toutes les peines du
monde à se frayer un chemin.
Aussi la plupart, plutôt que de se
risquer dans cette cohue, aiment-
ils mieux acheter dans leurs quar-
tiers respectifs, quitte à payer un
intermédiaire ou deux de plus pour
leurs achats. Il faudrait faire de
l'air dans tout ce fouillis de rues
étroites et noires qui environnent
le marché Bonsecours, puis percer
et tailler là-dedans sans merci,
afin de doter Montréal de Grandes
Halles qui soient en harmonie
avec son caractère de grande ville
moderne; refaire par exemple
parmi nous ce qui a été fait il y
a un demi-siècle à Paris, quand on
a érigé ces fameuses Halles Cen-
trales, qui font l'admiration de
tous les visiteurs et qui ont tant
contribué là-bas à aider les petites
bourses et à abaisser dans la Ville-
Lumière le coût de la vie.
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VARIETES — Suite.
JOHN BOYD ET SON ŒUVRE
John Boyd
" Sir Georges-Etienne Cartier,
Baronet, sa vie et son temps," tel
est le titre d'un volume qu'il nous
fait plaisir d'annoncer comme de-
vant être publié prochainement, et
faire partie de notre série de li-
vres canadiens.
Ce sera une édition en langue
française de l'œuvre maîtresse de
l'écrivain bien connu John Boyd,
parue en 1914, à l'occasion du cen-
tenaire de la naissance de sir
Georges-Etienne Cartier.
L'édition en langue anglaise est
aujourd'hui déjà épuisée, tellement
la demande fut considérable, et
l'édition en langue française per-
mettra aiix Canadiens-français
d'apprécier la carrière de Cartier
et l'œuvre de John Boyd. Cette
dernière est considérée l'étude his-
torique la plus importante qui ait
été publiée depuis longtemps au
pays et jugée digne de figurer au
nombre des ouvrages classiques de
notre littérature canadienne.
Aussi longtemps que le nom de
Cartier vivra dans la mémoire de
ses compatriotes, aussi longtemps
le nom de John Boyd lui sera as-
socié comme l'historien de sa vie
et de son époque. — Le travail de
M. Boyd a déjà reçu la chaude ap-
préciation de Son Eminence le
Cardinal Bégin, de Sa Grandeur
Monseigneur Bruchési, de Sir VVil-
frid Laurier, de Sir Lomer Gouin,
et d'une foule d'autres Canadiens
éminents.
Les quelques notes biographi-
ques suivantes sur l'auteur seront
intéressantes.
John Boyd ! Un nom clair et
net, franc et sans dol, éclatant et
sonore comme un coup de clairon.
Ce nom s'impose bien, du reste,
par les temps d'effervescence que
nous traversons, comme un appel
que tous les Canadiens aimant
sincèrement leur pays souhaitent
entendre résonner d'un océan à
l'autre, pour calmer les esprits,
ramener parmi nous la concorde
dont nous avons tant besoin, et
surtout nous aider à constituer
l'idéal vers lequel il nous faut ten-
dre, c'est-à-dire un idéal réalisant
l'union nécessaire des différentes
races et religions constituant ce
vaste Dominion.
Né à Montréal en 1864, de pa-
rents écossais, John Boyd commen-
ça ses études à l'Université Mc-
Gill, mais abandonna bientôt ses
études pour se lancer dans la car-
rière de journaliste, vers laquelle
le portaient irrésistiblement ses
goûts de littérateur et ses pen-
chants d'homme d'action. Entré
a la " Gazette " de Montréal il s'y
fit en peu de temps une place émi-
nente, et il fut en outre durant
plusieurs années l'un des collabo-
rateurs les plus actifs et les ni 'S
goûtés du " Mail and Empire " de
Toronto, et de plusieurs autres
journaux marquants du Canada et
des Etats-Unis. Entre temns, il
consacrait les loisirs qui lui res-
410
VARIETES — Suite.
talent au culte des Muses, et 11
s'acquit bientôt comme poète une
renommée très flatteuse, son ta-
lent s'attacliant surtout de préfé-
rence aux grands sujets patrioti-
ques et historiques. C'est ainsi
qu'à Québec, en 1908, à l'occasion
de la célébration du tricentenaire,
il s'acquit du coup une grande cé-
lébrité par la publication de s s
deux poèmes " Les Champs de Ba-
taille de Québec " et " Le Combat
de l'Atalante," dont toute la pres-
se du pays a fait les plus grands
éloges. .Parmi ses autres œuvres
poétiques les plus remarquables, il
faut mentionner une série de son-
nets, dont entre autres au premier
rang celui écrit sur Milton, à l'oc-
casion du tricentenaire de ce
grand poète. D'autres poèmes
d'une grande envolée sont ceux
écrits pour les centenaires de Lin-
coln ,de Fitzgerald et de Poe, l'U-
niversité de Virginie ayant fait
alors à notre poète canadien le
grand honneur d'inclure sa contri-
bution dans le programme de la
célébration du centenaire de Poe
tenue sous ses auspices. Les poè-
mes écrits par John Boyd pour le
centenaire de la naissance de Ten-
nyson, et lors de la mort de Swin-
burne ont étendu sa réputation
jusque par delà l'océan, et ont
consacré définitivement sa célébri-
té en ce genre particulier.
Mais le plus beau titre de gloire
dont nous croyons que John Boyd
pourra justement s'enorgueillir
sera celui d' " Unificateur des Ra-
ces " (Unifier of the Races), que
ses compatriotes reconnaissants, et
en particulier ses compatriotes ca-
nadiens-français, lui ont décerné
d'un commun accord pour ses ef-
forts si méritoires et incessants
dans l'œuvre à laquelle il a main-
tenant pour ainsi dire attaché sa
vie, et qui est celle de mieux faire
connaître à ses compatriotes an-
glais ce que représente réellement,
en somme, pour la prospérité et la
grandeur de ce Dominion, l'apport
et l'appui de la race française au
Canada. C'est dans ce but qu'il a
entrepris la traduction de tous
nos principaux poèmes canadiens-
français, et ce fut en reconnaissan-
ce de ses services à la cause fran-
çaise que l'Association Saint-Jean-
Baptiste tint à honneur de lui
donner une place éminente parmi
ceux qui contribuèrent le plus au
succès de la récente et grande cé-
lébration du 75e anniversaire de
fondation de cette société. Men-
tionnons encore, et pour ne parler
que des œuvres poétiques de John
Boyd qui nous touchent de plus
près, le poème lu lors du dévoile-
ment du monument érigé à la mé-
moire de Lafontaine, et les stro-
phes superbes et véritablement hé-
roïques qu'on entendit résonner sur
la Place d'Armes de Montréal, le
29 mai 1910, pour louer la mé-
moire de Dollard des Ormeaux, à
l'occasion du 250e anniversaire de
la mort du héros du Long-Sault.
John Boyd avait cependant ré-
solu de se faire une place encore
plus chère dans tous les cœurs ca-
nadiens-français par une œuvre de
plus longue haleine qui, en assu-
rant définitivement sa réputation,
devait le classer aussi du même
coup parmi les historiens qui ont
le mieux saisi les grands faits de
notre histoire et la véritable phy-
sionomie de notre race. Nous vou-
lons parler de la magistrale " Vie
de sir Georges-Etienne Cartier,"
dont toute la presse du pays a
fait de si grands éloges il y a à
peine deux ans, et qui, tout en
présentant la carrière d'un des
hommes les plus marquants que le
Canada français ait produits,
constitue la revue la plus complè-
te qui ait été tentée jusqu'ici du
demi-siècle si fertile en grands
événements qui va de 1820 jusqu'à
la mort de Cartier, en 1873. Une
traduction très soignée, serrant
d'aussi près que possible le texte
411
VARIETES — Suite.
anglais, vient d'être terminée de
cet excellent ouvrage, et nos lec-
teurs auront avant longtemps le
plaisir de pouvoir lire, en la lan-
gue qui leur est la plus fainilit'i-f.
les grands faits si bien racontés
par leur sincère ami, John Boyd,
qui continue plus que jamais à
leur être utile, et qui leur réserve
encore pour l'avenir d'autres
agréables surprises.
M. WOODROW WILSON
et les Influences qui l'ont de nouveau fait élire président des
Etats-Unis.
M. WOODROW WILSON
M. Woodrow Wilson, fin diplo-
mate, politique discret, patient et
temporisateur, est de nouveau)
l'homme en qui nos voisins des
Etats-Unis ont mis leur confiance
pour diriger durant les prochains
quatre ans les affaires de leur
grand pays. Le succès de M. Wil-
son est un indice que la politique
extérieure a joué un grand rôle à.
l'élection du 7 novembre dernier.
Le peuple américain a prouvé, par
sa manière de voter, qu'il préfé-
rait la prospérité dont il jouit ac-
tuellement fl l'idée de la guerre.
Et personne ne l'en blâmera,
quand on songe aux atrocités du
conflit européen.
Rarement y a-t-il eu une élec-
tion présidentielle aussi contestée.
Le succès final est demeuré incer-
tain pendant près d'une semaine,
et encore l'élu ne l'a-t-il emporté
que de quelques voix. Il ne faut
pas oublier, en effet, que M. Wil-
son avait cette fois-ci à lutter con-
tre une alliance des progres-iates
ot des républicains, ce qui rend sa
victoire encore plus précieuse. En
1912, le triomphe de M. Wilson
était basé sur un vote démocrate
de cinq millions a peu près, tandis
que M. Taft recueillait environ
trois millions do suffrages répu-
l)licains, et M. Roosevelt quatre
millions de suffrages progressistes.
C'est-fl-dire que si M. Wilson fut
celui des candidats qui possédait
alors la suite la plus nombreuse,
il n'en était pas moins, pour cela,
l'élu d'une minorité.
Cette fois-ci, en luttant contre
les forces coalisées de Hughes et
de Roosevelt, M. Wilson avait
donc un fort courant à remonter,
puisqu'il lui fallait entamer le
surplus de deux millions de votes
que ses deux concurrents de 1912
avaient obtenu contre lui. Cette
tâche extraordinaire, il a su ce-
pendant l'accomplir, grâce sans
doute à ses brillantes qualités
d'administrateur, grâce aussi sa
fine tournure d'esprit et ' la mo-
dération et à la sagesse qu'il a
manifestées dans toute sa con-
duite diplomatique.
412
VARIETES — Suite.
Nous le répétons, le- peuple amé-
ricain a laissé assez clairement
entendre qu'il préférait la prospé-
rité dont il jouit actuellement aux
gros risques qu'il courrait en se
mêlant à la querelle européenne.
Et à ce propos, il convient de rap-
peler le rôle important qu'a, tou-
jours joué le " dinner pail " de
l'ouvrier américain, chaque fois
qu'il s'est agi de choisir un nou-
veau président. Quand cette ga-
melle était pleine, le parti au pou-
voir a toujours eu grande chance
de l'emporter; et par contre,
quand l'ouvrier faisait trop mai-
gre chère, le tenancier de la Mai-
son Blanche n'avait plus, paraît-
il, qu'à faire ses malles. Lors de
la dernière élection, on a peu par-
lé, il est vrai, de cette gamelle,
aux Etats-Unis; mais si on en a
si peu parlé, c'est probablement
parce qu'elle était extraordinaire-
ment pleine. Ce n était peut-être
pas la faute de M. Wilson, mais
comme on a coutume de maudire
le gouvernement pour le mal qui
nous arrive et de le remercier pour
le bien qui novis échoit, les conclu-
sions étaient faciles à tirer.
Il ne manque pas, non plus, de
gens pour affirmer que c'est le
vote des femmes, si prépondérant
dans l'Ouest, qui a assuré l'élec-
tion de M. Wilson. Sur les 91 vo-
tes électoraux dont disposent les
Etats-Unis où existe le suffrage
féminin, M. Wilson en a obtenu
57, y compris les 13 votes de la
Californie, et M. Hughes a obtenu
les 29 voix de l'Ulinois et les 5
voix de rOrégon. Suivant les cor-
respondants de l'Arizona, du Colo-
rado, de ridaho, du Kansas, du
Montana, du Nebraska, du Neva-
da, de l'Utah, du Wascington et
du Wyoming, l'opinion générale
veut que les femmes aient voté en
masse pour le président dans ces
Etats. On tient pour très proba-
ble que dans l'Idaho, le Kansas,
le Nevada, l'Utah, le Washington
et le Wyoming (31 votes électo-
raux) la majorité donnée à M.
Wilson par les votantes a renver-
sé la majorité donnée à M. Hu-
ghes par les hommes.
Il n'y a pas moyen de vérifier le
vote féminin dans ces Etats. Il
n'est pas certain que le candidat
républicain l'eiàt emporté dans
quelques-uns de ces Etats avec le
seul vote des hommes, mais on cal-
cule les majorités données à M.
Wilson par les femmes en obser-
vant combien l'argument que M.
Wilson a épargné la guerre au
pays a eu du succès parmi les au-
ditoires féminins.
Les Mots Héroïques. — Un jeune
soldat d'un régiment d'infanterie
avait été grièvement blessé, en Lor-
raine, et. malgré tous les soins qu'on
lui prodigua, Il fut nécessaire de lui
couper la jambe gauche.
Guéri rapidement, grâce à la vi-
gueur de son tempérament soutenu
par un excellent moral, le gllorieus
mutilé est rentré ces jours derniers
dans sa famille.
Comme il passait â Nîmes, où il est
fort connu, ses amis ont tenu â lui
serrer la maîn.
— Ah ! mon pauvre ami ! dit l'un
d'eux en le voyant.
Mais notre brave le rabroua verte-
ment :
— Je ne veux pas qu'on me plai-
gne. J'avais faJt, en partant, le sa-
crifiée de ma vie; je n'ai laissé .là-
bas qu'une jambe, "le reste c'est du
bénéfice."
413
Petit Dictionnaire du feu. — Petl/t
lexique à l'usage des jeunes soldats
de la classe 1917 :
Marmite : gros obus percutant.
Frelon : un édlat de la dite mar-
mite continuant seul son cheanin en
musique.
Le perco est une nouvelle plus ou
moins digne de crédit.
Les poilus sont les hommes de
troupe ; ils sont souvent à la' bourre.
Le vin ne se désigne que sous le
nom de pinard.
Le moulin à café, c'est la mitrail-
leuse.
Lorsque l'artillerie cherche â. cou-
vrir une grande surface, elle arrose.
La 5rt«^e c'est la balle qui a rico-
ché et continue, elle aussi, en musi-
que.
LES DISPARUS DE L'AJTNEE
ADAM
(L'abbé F.-Iv.-T.),
curé du Sacré-
Cœur (Montréal).
Né le 25 juin 1850,
décédé le 31 août
1-916.
BAUSET
(Maurice) , ingé-
nieur civil. Né à
Montréal en 1892,
décédé à TZource-
lette le 15 septem-
bre 19 16.
BISSON
(Henri), né à St-
Louis de Gonza-
gue le 8 juin 1868,
décédé à Beauhar-
nois, le 21 juillet
19 16.
BOYER
(Zéphirin), notai-
re._ Né à Beauhar-
nois en 1846, dé-
cédé à Valleyfield
le 30 novembre
t9i5.
ARCHAMBAUT
(Pierre ■ Amable)_,
fonctionnaire. Né
à l'Assomption le
25 décembre 18^8,
décédé à Montréal
le 12 mars 1916.
BEAUCHAMP
(Louis - Euclide) ,
ancien négociant.
Né à Montréal en
octobre 1836, décé-
dé le 3 août 1916.
BISSONNETTE
(Adolphe) grand-
connétable. Né à
Verchères le 4
septembre 1830,
décédé à Mo'ntréal
le 27 octobre 1916.
BRILLON
(Alexandre), phar-
macien. Né à Bel-
œil le 20 octobre
1873, décédé le 23
juin 1916.
AUBRY
(Mgr J.-B.-N.), vi-
caire gén. de Val-
leyfield. Né à St-
Hermas le 4 jan-
vier 1851, décédé
le 30 octobre 1916.
'7l ■
BERGERON
(Pierre), médecin.
Né à Yamaska le
31 octobre 1844,
décédé le 9 juillet
1916.
BOURASSA
(Napoléon), artis-
te. Né à Lacadie
le 21 octobre 1827,
décédé à Lachenaie
le 27 août 1916.
BROSSEAU
(Jacques), mar-
chand. Né à Mont-
réal le 18 mai 1885,
décédé en Belgi-
que le 18 juin
191 6.
AUCLAIR
(l'abbé Zéphirin),
curé de St-Poly-
carpe. Né à St-
Vincent de Paul le
i^ déc. 1850, décè-
de le 2 avril 19 16
BERLINGUET
(Frs - Xavier), ar-
chitecte. Né à
Québec le 4 dé-
cembre 1830, décé-
dé à Trois-Riviè-
res le 3 août 1916.
BOYER
(Louis - Alphon
se), ancien mar-
chand. Né à Mont
réal le 21 mai
1839, dcédé le 29
mai 1916.
BROUSSEAU
(Jean - Baptiste) ,
marchand. Né
St-Simon le i_ jan-
vier 1846, décédé
à St-Hyacinthe le
27 avril 1916.
414
LES DISPARUS DE L'ANNEE — Suite.
CHARBONNEAU
(Napoléon - Au-
gustin), puge. Né
à Montréal le lo
février 1853, décé-
dé le 31 août 1916.
DELORME
(Alfred), bour-
geois. Né à Ste-
Anne des Plaines
le 8 mai 1858, dé-
cédé à Montréal
le 7 juin 1916.
FAVREAU
(Ernest-E.), orga-
niste. Né à Lon-
gueuil en 1856, dé-
cédé à Oswégo, E.-
U., le 30 octobre
191S.
I.ABADIE
(J.-A. Odilon), no-
taire. Né à Mont-
réal le 12 mai
1852, décédé le 6
novembre 1916.
'^^
CHAUVEAU
(Charles - F. - X. -
A.), ancien magis-
trat. Né à Québec
le 22 février 1847,
décédé le 7 mars
1916.
DION
(Jos. -Octave), con-
servateur du Fort
Chambly. Né à
Chambly en 1840,
décédé le 12 fé-
vrier 1916.
FREDERIC
(Rév. P.), francis-
cain. Né en Fran-
ce en 1838, décédé
à Montréal le 6
août 1916.
LAFERRIERE
(Rév. Fr. Louis-
M.), C.S.V. Né à
Berthier le 10 mai
1848, _ décédé à
Montréal le 14 fé-
vrier 1916.
CHRETIEN-
ZAUGG
(Arthur - Avila) ,
médecin. Né à
Montréal en jan-
vier 1866, décédé
le 14 février 1916.
DOZOIS
(Joseph - Léon) ,
comptable. Né à
Montréal le_ 4 juin
1856, décédé le 21
juillet 1916.
GAGNON
(David) , bour-
geois. Né à la Ri-
vierre-Ouelle le _i^
mai 1832, décédé a
Québec le 2 mars
1915-
LAPLANTE
(J.-B.-René), fonc-
tionnaire. Né à St-
Constant le 19
août 1856, décé-
dé à Ottawa le 3
février 1916,
DECOTRET
(J.-Adolphe René),
journaliste. Né à
Montréal le ^ 24
février i869_, décé-
dé le 29 janvier
1916.
FAUCHER
(L'abbé J.-O.), cu-
ré de l'Ancienne
Lorette. Né à Des
chambault le 23
nov. 1843, décédé
le 19 avril 19 16
GALARNEAU
(Joseph - Henri),
entrepreneur. Né à
l'Assomption le 16
juillet 1858, décé
dé à Montréal le
25 septembre 1915.
LAPOINTE
(T.-Wilfrid), shé-
rif. Né à Terre-
bonne, le_ 21 fév.
1842, décédé à Ste-
Scholastique le 21
mars 1916.
415
LES DISPARUS DE L'ANNEE
Suite.
LAVALLEE
(Paul -Oscar), avo-
cat. Né à Berthier
le 8 novembre
1862, décédé à
Montréal le 28 dé-
cembre 1915.
MORIN
(Louis-Edouard),
pharmacien. Né le
25 sept. i8s3,_ décé-
dé à Montréal le
20 octobre 1915.
RAINVILLE
(Bourbeau), ma-
gistrat. Né à Af-
thabaska le 12 mai
1873, décédé à Ste-
Agathe des Monts
le 23 sept. 1916.
SYLVESTRE
(L'abbé Pierre),
ancien curé de
Brandon. Né à
rile-Dupads le 18
mai 1855, décédé
le 25 octobre 1916.
LORRAIN
(Mgr N.-Zéphirin),
évêque de Pembro-
ke. Né à St-Mar-
tin le 13 juin 1842,
décédé le 18 dé-
cembre 191 5.
OUIMET
(Joseph - Aldéric),
ancien juge. Né à
Ste-Rose le 20 mai
1848, décédé à
Montréal le 12
mai 1916.
SAINT-CHARLES
(Frs-Xavier),_
gociant. Né
Montréal le 3 mars
1859, décédé le 3
février 19 16.
TASCHEREAU
(J. - T. - Ernest),
avocat. Né à St-
Joseph de Beauce,
le_ I sept. 1882,
décédé a Québec
le 29 juillet 1916.
MATHIEU
(Michel), juge. Né
à Ste-Victoire le
2 _ décembre 1838,
décédé à Mont-
réal le 30 juillet
19 16.
PERRAULT
(I-s aie), bour-
geois. Né le 2^
aoiit 1829, décède
à St-Vincent de
Paul le 4 juillet
1916.
SAINT-MARS
(Henri), banquier.
Né à Longueuil le
12 août 1867, dé
cédé le 5 juillet
1916.
/i
TOURIGNY
(Frs-Siméon), ju
ge. Né à Bécan-
court le 3 novem
bre 1858, décédé à
Trois - Rivières le
16 décembre 1915-
MAYRAND
(Louis), shérif. Né
à Bécancourt le i
août 1853, décédé
à St-Jean le 12
septembre 1916.
PREVOST
(Henri), médecin
Né à St-Jérôme
le 29 août 1862.
décède le 21 avril
1916.
€
SAINT-PIERRE
(Henri C.B.), ju
ge. Né à Rigaud
le 13 septembre
1842, décédé
Montréal le 8 jan-
vier 1916.
VAILLANCOURT
(L'abbé Arthur-M.
H.), curé de Pies
sisville. Né à Que
bec le 26 juillet
i8s7, décédé le 16
septembre 1916.
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préviennent les rhumatismes, les névralgies, les maladies
du foie, etc.; elles purifient et enrichissent le sang ; elles
sont une source de forces nerveuses contre les faiblesses des
hommes jeunes ou Agés, peu importe la cause qui les amène.
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COMPAGNIE MEDICALE MORO,
M. JAMES TRACY
" J'ai travaillé beaucoup pendant des
années, j'ai perdu des forces et j'ai con-
tracté des douleurs de reins et des troubles
d'estomac. Le matin je me sentais plus
fatigué que le soir, et cela me décourageait
de penser à la longue journée de travail
que je devais entreprendre. Un médecin
me traitait, mon état ne semblait pas
s'améliorer. Je me suis mis à prendre des
PILULES MORO qui m'ont bientôt fortifié.
Je me rendais à l'ouvrage avec plus de
courage, j'étais étonné de me sentir si capable. Mes douleurs de reins
sont disparues et mon estomac s'est remis." — M. James TRACY, 30,
Bow, Brunswick, Me.
M. J. TKACY.
M. NARCISSE CARON
"J'ai toujours beaucoup travaillé, et quoique je sois maintenant
âgé, je travaille encore. Cependant je n'ai pas été sans sentir parfois
mes forces m'abandonner, puis sans avoir à me plain-
dre de manque d'appétit, de maux de tête, d'étourdis-
sements, de faiblesse de cœur, ete. Il y a quelque
temps, j'ai employé les PILLTLES ]MORO dont j'avais
appris l'efficacité, et je suis revenu à la santé comme
dans mon jeune âge. Maintenant, ces bonnes pilules
sont mon remède favori. Si je me sens moins fort à
l'ouvrage, j'en prends quelques boîtes qui me donnent
aussitôt de la vigueur." — M. Narcisse CARON, 26,
Maine, Sabnon Falls, N.-H. M. Naa-c caron.
M. PHILIAS FORTIN
" J'ai suivi les conseils reçus du médecin de la Compagnie Médicale
Moro en réponse aux lettres que je lui ai adressées, j'ai pris les PI-
LULES MORO et me voilà en bonne santé. Il y
avait deux ans que je souffrais d'une mauvaise di-
gestion, que je ne pouvais rien manger sans éprouver
beaucoup de douleurs à l'estomac et que mes forces
diminuaient. Aujourd'hui je puis manger ce que je
veux, j'ai un bon appétit et rien ne me fatigue.
Avant de prendre les PILULES MORO j'avais em-
, .^m^- ^ plové d'autres remèdes, mais sans effet." — M. Philiaa
i4 .Ah FORTIN, Saint-François (Rivière Gilbert), Que.
M. P. FORTIN.
419
M. MAXIME LAFRENIERE
" Je souffrais depuis longtemps d'une
douleur dans le côte droit qui m'empêchait
de travailler. Mon médecin croyait que
j'étais menacé d'appendicite. Je résolus
d'essayer les PILULES MORO. Ce re-
mède m'a fortifié et je n'eus plus cette dou-
leur ensuite. Depuis, ma confiance dans
C"Ti«feé|||^ les PILULES MORO a grandi et j'en
^~" -i«^ prends chaque fois que mes forces dimi-
M. LAFRBNiBRE. nuent." — M. Maxime LAFRENIERE, 30,
Main, Sahnon Fall, N.-H.
M. NOEIi LEFEBVRE
" J'avais des douleurs de reins que j'attribuais à mon travail qui est
dur et m'expose à me mouiller souvent les pieds. Je me faisais toutes
sortes de remèdes et rien ne changeait. Ensuite je me procurai des
PILULES MORO qui m'ont donné des forces, du sang, de l'appétit.
Mon mal de reins s'est tout à fait passé et ma santé est meilleure
qu'autrefois. Je puis à mon tour faire des louanges des PILULES
MORO." — M. Noël LEFEBVRE, 1168, Parthenais, Montréal.
M. Z. AUDETTE
"Pendant un ai j'ai souffert de faiblesse, de maux de tête. Mon
sang était pauvre et mauvais; j'avais la figure couverte de boutons,
mon teint était pâle, terreux, et j'étais maigre. J'é-
prouvais une lassitude continuelle ; le matin, je me
rendais à l'ouvrage peu reposé et j'avais à peine com-
mencé à travailler que j'étais à bout de force. Les
PILULES MORO sont bien connues dans ma famille;
j'ai pensé qu'elles me feraient du bien et je me suis
mis à en prendre. J'ai été surpris de la rapidité de
leurs bons effets. Au bout de deux mois je n'avais
plus un seul bouton ; mes forces se sont beaucoup
augmentées, j'ai engraissé et depuis je jouis d'une
bonne santé." — M. Zoël AUDETTE, jr, North Gros-
M. Z. AUDETTE.
venordale, Conn.
420
''PÎlïïEes'MO^
>our les hommes
M. CLEOPHAS DESILET
" C'est bien terrible qu'un estomac qui
ne va pas. On souffre mille douleurs qui
font la vie longue et triste. Pendant "huit
années j'ai eu de mauvaises digestions et,
malgré le peu de nourriture que je prenais,
je souffrais d'étouffements, de brûlements
et de gonflements d'estomac. Mes forces
diminuaient toujours et lorsque je revenais
de mon travail, le soir, je tremblais de
faiblesse. Souvent aussi il m'était impos-
sible de me rendre à mon ouvrage. J'avais
maigri de cinquante livres. Après m'être fait traiter par des médecins,
souffrant toujours, je me mis à prendre des PILULES MORO. En
quelques mois j'ai été guéri et je suis heureux de le faire connaître.
J'avais aussi écrit au médecin de la Compagnie Médicale Moro." — M.
Cléophas DESILET, Grosvenordale, Conn.
M. C. DESILET.
M. ALBERT VIAU
" Malgré toutes sortes de remèdes, des emplâtres que je m'appli-
quais je souffrais toujours de maux de reins et je travaillais bien misé-
rablement. Le matin j'avais beaucoup de peine à me lever et j'avais
besoin de beaucoup de courage pour aller travailler. C'est près avoir
entendu dire combien les PILULES MORO sont bonnes que je me suis
décidé de les employer. Au bout de quelques semaines de traitement
mes forces se sont augmentées, l'appétit est revenu et les douleurs se
sont passées. Cependant j'ai longtemps continué de prendre des PI-
LULES MORO et ma santé s'est refaite meilleure que je l'espérais." —
M, Albert VIAU, 78, Wright, Hull, Que.
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taire souA-ent une pleruse lecture, soit dans la vl« des Saintâ, soit
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C'est une sorte de prédication domestique que chacun se choisit à «>n
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Ijes ANNALEÎS DE LA BONNE SAINTE-ANNE s'efforoeot de répon-
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la liturgie et les fêtes de l'Egiise, elhce contiennent des lettres de mis-
eionnalpes, d«s mélang«8 et une chronique meiksuelle de tout ce qui se
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pris, dans la république voisine,
un sens différent de celui qui
s'y rattache en Angleterre.
Quelques exemples aideront
à mieux faire saisir ici toute
l'importance de cette innovation.
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rant dans notre monde politique,
sont introuvables dans les dictionnaires anglais pour la bonne rai-
son que ces mots sont des termes américains, et non anglais :
buncombe, carpet-bagger, caucus, ûibuster, log-rolling, mug wump,
gerrymander, e C. il y a aussi les mots se rattachant à des conditions
climatériques particulières à l'Amérique, comme blizzard, frost-
smoke, Silver thaw, etc. Les termes en usage sur les chemins de
fer sont complètement différents, aux Etats-Unis, de ceux qu'on
entend en Angleterre, ainsi qu'on peut voir par la nomenclature
suivante : car, baggage, conductor, engineer, fireman, freigbt-train,
SWilching Otf, ticket office, qui se disent en Angleterre, et en sui-
vant le même ordre respectif, carriage, luggage, guard, driver, sto-
ker, goods train, Bhnnting, booking-office. Ou voit d'ici la confusion
qui peut en résulter pour une personne non prévenue.
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choix, et le tissage en est fait par des ouvriers experts ;
ils sont absolument sans apprêt, d'un blanc de neige,
et si l'acheteur Canadien se donnait la peine d'en
faire l'essai, il aurait entière satisfaction et n'en achè-
terait pas d'autres.
Les largeurs sont garanties et les draps de lits et
taies d'oreillers sont déchirés, non coupés, de sorte
qu'ils garderont leur forme après avoir été lavés.
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aux enchères avec Misère, par le Dr
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bésigiie chinois, béslgue japonais, par
Van Tenac et Laun $0.15
TRAITE DU JEU DE PIQUET,
contenant les principales règles du
jeu de piquet auquel on a joint le
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tomne, madaime, accompagnée de sa
femmfl de chambre, contemple une
statue de bronze.
— Voilà une œuvre que j'aimerais
avoir dans mo'U salon ; ne trouvez-
vous pas qu'elle y ferait beaucoup
d'effet. Maria ? Donnez-moi votre
avla.
— Oh ! moi, madame, j'aimerais
mieux un simple buste.
— Pourquoi ?
— Pa/rce que c'est moins long à
essuyer.
USAGE DU PYROGRAPHE. — Si quelqu'un fait_ de la pyrographie
chez vous, n'oubliez pas que les sleighs d'enfant, les bâtons de hockey, les
pelles à neige et tous les ustensiles de bois peuvent être marqués facile-
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vie du discours de Baptiste Tranche-
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ou les fclies d'une Journée ; pièce co-
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en un acte, par le même, 5 pcrson-
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1er ; draime en un acte, par le mêane,
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trois actes, 'par l'abbé I>ebardln, 7
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tes, par le mAnie. 0 personnages$0.20
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comédie en un acte, par Régis Roy, 4
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Anglais en 1759; drame historique,
5 actes, 7 tableaux, d'après un ou-
vrage de Henri Cnuvaln, par Hardy
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die en un acte, 6 per.sonnages. par
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SOURCES DE LA PEDAGOGIE, par l'abbé Sylvie
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bé Sylvie Corbeil .60
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VERSATION, pair John Perrin .20
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COURS FRANÇAIS DE LECTURES GRADUEES, par
l'abbé J. R. Magnan.
Degré préparatoire (1ère partie).. .. .07
" " (2e partie) .10
" (1ère et 2e parties réunies) .15
" Inférieur .30
" moyen .50
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LECTURES INSTRUCTIVES ET AMUSANTES pour
exercer à la lecture des manuscrits .15
METHODE D'ELOCUTION ET DE DECLAMATION,
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Cours élémentaire -"^
'" moyen .50
'" supérieur .75
METHODE PRATIQUE DE LECTURE, par T. Rochon.
Premier livre: 1ère partie .12
Premier livre : 2e partie .24
Deuxième livre .36
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SYLLABAIRE DES ECOLES CHRETIENNES .05
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DE FRANCE et de l'HISTOIRE DU CANADA, à
l'usage des commençants, par F . P. B .15
HISTOIRE SAINTE, par Drioux. . . ". .25
HISTOIRE DU CANADA, par le R. P. Bourgeois.. .. '50
HISTOIRE DU CANADA, par F.-X. GARNEAU.. .. .30
HISTOIRE DU CANADA, à l'usage des Maisons d'édu-
cation, par C. H. Jbaverdière .40
HISTOIRE DES ETATS-UNIS, par Sylva Olapim. . .. .50
SCIENCES
* L'AGRICULTURE DANS LES ECOLES, par les
Frères de l'Instruction Chrétienne .42
* Le même (Livre du maître) .60
MANUEL DES INGENIEURS, par Bonnin 2.60
TRAITE DE DROIT USUEL, pa;r Madame Gérin-
Lajoie .75
TRAITE D'HYGIENE, par Panneton .25
RELIGION
ABREGE DU CATECHISME DE PERSEVERANCE,
par Mgr Gaume .50
CATECHISME DE LA PREFECTURE DU GO'LFE
SAINT-LAURENT .07
CATECHISME ELEMENTAIRE DE LA DOCTRINE
CHRETIENNE, pa;r le Rév. R. McEachren. . .. .05
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326, percaline .40
MANUEL DE PIETE à l'usage des Académies, Collè-
ges et Petits Séminaires. No 1074, reliure 326,
I>ercaline, tranche rouge.» .40
Le même ouvrage, reliure 601, chagriné, tranche dorée
MANUEL DE CONTROVERSE, par Scheffmacher. . . .15
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MANUEL DE PREMIERE COMMUNION; .50
NOTES D'UN CATECHISTE, broché, par M. l'abbé
Luche 1.00
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TABLE DES MATIERES
PAGES
Avertissement 64
CALENDRIER
Eclipses en 1917 68
Calendrier perpétuel 70
Obsei-vations météorologiques... 71
Thermomètres 74
Lies mois de l'année 75
Sa Sainteté Benoit XV 87
EPISCOPAT FRANCO- CANA-
DIEN
Son Eminenice le cardinal Bégin. 88
Diocèse de Montréal 89
Diocèse de Saint-Hyaolntlie. .. 89
Diocèse de Valleyfleld 89
Diocèse de Sherbrooke 90
Diocèse de Joliette 90
Diocèse de Quéhec 90
Diocèse de Trois-Rivières 91
Diocèse de Rlmouski 91
Diocèse de Chicoutiml 91
Diocèse de Nicolet 91
Vicariat apostolique du Golfe
Saint-Laurent . . .... 92
Diocèse d'Ottawa 92
Diocèse de Mont-L-aurier 92
Diocèse de Haileybury 92
Diocèse de Saint-Boniface. . .. 93
Vicariat apostolique du Keewa-
tin 93
Diocèse de Régina 93
Diocèse de Prince-Albert 93
Diocèse d'Edmonton 94
Vicariat apostolique d'Atbabas-
ba 94
Vicariat apostolique du Mac-
kenzie 94
Diocèse de Saint- Jean, N.-B. . . 94
PUISSANCE DU CANADA
Conseil privé pour le Canada.. 111
Gouverneurs généraux et pre-
miers ministres du Canada de-
puis la Confédération 95
Georges V 96
Devonshire (Le duc de) 97
Borden (Sir Robert) 98
Laurier (Sir Wilfrid) 99
Cabinet fédéral 100
Sénateurs de ila prov. de Québec lOâ
Députés fédéraux de la province
de Québec 106
Chambre des Communes du Ca-
nada 113
PROVINCE DE QUEBEC
Lieutenant-gouverneurs et pre-
miers ministres depuis la Con-
fédération 117
4T7
Pages
LeBlanc (Sir Evariste) 11|
Gouin (Sir Lomer) . . .. ;•.•• Il»
Ministres du cabinet provincial. 1.^0
Officiers de l'Assemblée législa-
tive et du Conseil ilégislatir. 121
Conseillers législatifs • 122
Députés à l'Assemblée législati-
ve •• 12*
Tribuna'ux de la province â®
Québec 1^3
Législature provinciale 117
Cour de circuit pour le district
de Montréal 134
Protonotaireg de la cour supé-
rieure 1^*
Shérifs de la province de Qué-
]yQQ 134
Magistrats de difstrict pour ila
province de Québec 135
Conseil supérieur d'hygiène de la
province de Québec . . . . • ■ 135
Registrateurs de la province de
Québec 135
Conseil d'agriculture 137
Conseil des arts et manufactures 137
Cnn'P'l de H'instruction publioue. 137
Peroepteurs du revenu provincial 138
Coroners de la province de Qué-
bec • • 139
Agences des terres et des bols
de la couronne 140
Lois de pêche de Québec 141
Jjois de chasse de Québec. .. 142
Gouverneurs et premiers minis-
tres des provinces du Canada 145
Règlements des postes 149
Etats des banques 156
VILLE DE MONTREAL
EJchevins 157
Maire et commissaires 158
Renseignements 159
Tarif des voitures de louage. . 162
Chambre de Commierce du dis-
trict de Montréal 163
Hôpital Notre-Dame 164
Tableau de la navigation . . . . 165
UNIVERSITE LAVAL ET
EDUCATION
Université Laval 166
Ecole des Hautes Etudes Com-
merciales 168
Enseignement supérieur i 170
Enseignement classique 170
Enseignement technique 170
Enseignement commercial à
Montréal 170
SOCIETES MUTUELLES
Union Saint-Pierre 172
Société des Artisans Canadieins-
Frangais 173
TABLE DES MATIERES — Suite.
Pages
Société Saint-Jean-Baptiste de
Montréal 174
Union Saint-Joseph du Canada.. 174
Alliance Nationale 175
Association Franco-Américaine. . . . 175
Iv'Union Saint-Jean-Baptiste d'A-
mérique 176
HISTOIRE DE L'ANNEE
L'année administrative 181
L'année agricole et minière.. .. 182
L'année automobiliste et avia-
trice 184
L'année commerciale et indiis-
trielle 185
L'année des chemins de fer et
des routes 187
L'année éducationnelle et mutua-
liste 188
L'année géographique 190
L'année historique étrangère... 191
L'année Judiciaire 196
L'année littéraire canadienne.. 197
L'année maritime 197
L'année militaire 200
L'année municipale montréa-
laise 203
L'année nécrologique 205
L'année ouvrière et d'immigra-
tion 206
L'année politique canadlenue . . 206
L'année religieuse 209
L'année sanitaire et scientifique 211
L'année sportive 212
L'armée suffragiste 212
AGRICULTURE
Calendrier agricole 216
Pour avoir de belles pommes . . . 237
Le Mérite agricole 244
Le crédit rural 248
Les associations coopératives
agricoles 251
Les industries rurales au Canada 255
Sucre et Sirop d'érable 259
Conseils pour la culture du miel 264
JEUX ET MAGIE
L'art de devenir ventriloque. .. 268
Pour amuser vos Invités 275
Pour montrer la force d'un
géant 277
Le zèbre savant 27S
Les verres et l'alilumctte 279
Les chandelles magiques 279
SPORTS
Course de chiens 281
Interprétation médicale du
knock-out 282
Le sémaphore humain 284
Le base-bail] à la carabine.. .. 285
Le base-baM captif 286
Reproduction des partios ft J'é-
leotricité 287
Responsabilité du chauffeur d'au-
tomobile 288
Liste des champions â la fin de
la saison 1916 289
478
L'ORACLE
Pages
Notre étoile 290
Les mains qu'il faut unir ou
non 294
MEDECINE ET HYGIENE
Le diabète 298
L'obsédante migraine 301
La paralysie infantile 302
Quelques insectes nuisibles. .. 304
Une promenade nécessaire après
le théâtre 309
Pourquoi les buveurs sont gras. 310
HISTOIRE DE LA GUERRE
Ephémérides de la guerre.. .. 311
Seconde année de la guerre... 315
Les si.x secteurs de i'Ouest. . .. 318
La troisième année de la guerre
et le rôle de la France . . . . 322
Comment la France fut sauvée
on 1914 324
Par le fer et par le feu 327
La piraterie allemande 329
La plus grande bataille navale
du monde 335
Bilan de la bataille narvale du
Jutland 341
Combien cotlte une bataille mo-
derne 343
Quand et comment la guerre flni-
ra-t-elle ? 346
Le Mort-Homme 349
La défense de Verdun 350
Debout les morts ! 852
Les Alliés ont vingt millions
d'hommes ; les Teutons sept
millions 354
L'effort canadien 356
Commandants des Bataillons Ca-
nadiens-Français 356
Ce que la guerre coûte au Ca-
nada 862
Nombre d'hommes en état d©
porter les armes au Canada. 363
Ce que le Canada paie pour ses
troupes 363
Les volontaires du 22e à l'assaut
de Courcelette 365
Le colonel A. Mignaullt 36i
CONTES ET NOUVELLES
Les Argonautes 370
Les adieux de la Grise 384
Cinquante ans après 388
VARIETES
A propos de la question bilingue 396
On n'a pas le droit d'attaquer les
Canadien s -Français 401
Seconde catastrophe du Pont de
Québec 402
La baus.se du coût de la vie... 406
John Boyd et son œuvre 410
"Woodrow Wilson 412
Les disparus de l'année 414
Table des matières 477
Table des annonces 479
TABLE DES ANNONCES
Pages
,:lbum Henri Julien 474
uneublement de bureau 433
inderson (Madame Margaret) . . 51
'iiinales de la Bonne Sainte-
Anne 428
Annales de Saint-Joseph 475
Sanqu« des Marchands du Ca-
nada 43
Baridon (L R.) 449
Banque Provinciale du Canada. 2-3
Beaumier 35
Bibliographie canadienne. .450-462
Bibliothèque des Grands Ro-
mans 34
Boivin, Wilson & Cie, Ltée. ..7-8
Brooks (CE.) 41
Burg (M.) 47
Business Collège.. 51
Bush (Charles) 52
Caisse Nationale d'Economie . . 35
Caza (Angus) 51
Calendrier Henri Julien 446
Cadeau 429 - 432 - 434 - 447
Chapelets 436
Chaput, Fils & Cie, Ltée 39
Cie C. H. Catelli, Ltée 424
Compagnie Chimique Franco-
Américaine 53
Cie de Coton Wabasso, Ltée. . .
Feuilles supplémentaires.
Cie des- Produits Déoary, Ltée. . il
Cie J.-L. Mathieu 3
Claverie 52
Compagnie Chimique Rheumatol. 45
Compagnie Massey-Harris, Ltée. 423
Compagnie Chimique Moro . . . . 418
Comtois (Dr Joseph) 40-46
Côté (Joseph) 42
Cooper & Co 49-427
Crayon " Canada's Pride".. .. 434
Crédit Immobilier Franco-Cana-
dien 425
Coupons-Chèques Beauchemln . . 430
Dactylographe "Ham,mond". . 428
Dactylographe "Royal" 435
Delano 43
Décary (A.) 422
Déry (Hector-L ) 480
Drolet (E.) 33
Dupuy & Ferguson 49
Eastern Caméra Co 46-51
Ecole Commerciale Lalime Ltée. 14
Ecriture Normale 446
Eau Saint- Justin 47
Eddy 44
Encres Antoine 443
''liatrault 26
luvin (J.-A.-E.) 6
•inin. Trudeau & Cie, Ltée.. .. 426
over (H -Clay) 42
rd (E. R.) 18
Pages
Impérial Tobacco Co. of Canada,
Ltd 3e p. de la couv.
Laboratoires Botaniques 425
Laboratoires Français 52
Lalime (Le professeur) 14
Lamontagne Ltée 427
La Patrie 21
Larousse Complet 444
Laurence (A.-J.) 41
Lefebvre (Aldéric) 52
Le Soleil 22-23
Livres classiques 471
Livres de Prières 439
Livres en vent© a la Librairie
Beauchemln 450
Maison Filiatrault 26
Marineau & Labelle 50
Martin (C.) 40
Martineau 43
Massicotte (Ed.) 461
Mitchell (Fred -I.) 25
Morel (Alphonse) 12
Morgan &_Lavery.. \ 24
Morin (Dr Ed.) Cie, Ltée.. .. 5
National Drug and Chemical
Co. of Canada, Ltd 27-31
Nettoyeur Eclair 476
Nouveau Larousse Illustré.. .. 438
Nugent's Up-to-Date 445
Northern Electric Co., Ltd ... 38
Plaquettes Onyx 431
Plume Laurier " 429
Plume Swan 36-37
Prosse (Dr) ." ' . . 50
Prowse Range Co., Ltd 132
Publications de lia Librairie
Beauchemln Limitée 462
Rice (Dr Wm. S.) 15
Richer & Fils (E-H.).. .. .' .* 16
Rougi er Frères . . . . 2e p. de la* cou-
verture et 448
Samaria Remedy Co 18
Sanche & Co. (Dr H.).. .. .. 46
Sargol Co 17
Serré & Cie \ 19
Simon (J.) [\ 13
Société des Eaux Purgatives
Riga 45
Sproule 417
Statues . . . . , ' ' '[ 442
St. Lawrence " Flour Miïls Co',
Ltd ' 4
Suard (G.) .. 44
The Rock City Tobacco Co.,
^ Ltd. 9 .10
Twinplex 425
Waterman & Co 20
Williams (R. W ) .'. 48
X-Ray Mfg Co 475
479
480
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