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Full text of "Analecta juris pontificii"

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Univers ity  of  Toronto 


http://www.archive.org/details/analectajurispon17rome 


ANALECTA 


^•j 


JURIS    PONTIFICII 


DISSERTATIONS   SUR   DIFFÉRENTS    SUJETS 


DE 


DROIT  CANONIQUE,  LITURGIE,  THEOLOGIE  ET  HISTOIRE 


DIX-SEPTIÈME      SÉRIE 


XI  Ti^ 


ROME 

Librairie   de    la    Propagande 

LE  CHEVALIER  UEL\NDRI,  QÉRANT. 


PARIS 

VICTOR    PALMÉ,     éditeur 

25,   BUE  DE  QBENELLE-ST-aERMAIN. 

1878 


BRUXELLES 

J.  ALBANEL  ,    Libraire 

29,    RUE    DEJ    PAROISSIENS 


\'V 


ANALECTA    JURIS   PONTIFICII. 


CENT    QUARANTE-SEPTIEME    LIVRAISON. 


LE  SACERDOCE  ET  L  EMPIRE 


Origine  du  sacerdoce  et  du  pouvoir  terrestre  et  .'éculier.  Le  sa- 
cerdoce a  existiî  longtemps  avant  les  royaumes  et  les  empires. 
—  Les  Hébreux  n'eurent  des  rois  que  plusieurs  siècles  après 
l'institulion  du  sacerdoce.  —  Les  quatre  monarchies.  — 
Royauté  de  Jésus-Christ.  S'il  eut  un  droit  spécial  au  royaume  de 
Judas  comme  descendant  de  David.  Souveraineté  du  Christ 
comme  homme.  Toute -puissance  dcnnée  au  ciel  et  sur  la  terre. 
Jésus-Christ  n'a  pas  voulu  exercer  l'autorité  royale.  —  Compa- 
raison de  Rome  païenne  et  de  Rome  chrétienne  pour  l'étendue, 
la  force,  la  stabilité  et  la  durée.  —  Regeste  de  S.  Grégoire  le 
Grand.  Déposition  des  rois.  —  Consultation  de  Pépin  le  Bref  au 
pape  S.  Zacliaiie.  —  Regeste  de  S.  Grégoire  VII. 


LE   SACERDOCE   A   EXISTE    LONGTEMPS    AVANT   LES    ROYAUMES 
ET    LES    EMPIRES. 

Adam  et  les  patriarches  olTiirent  des  sacrifices  dès 
l'origine  même  du  monde.  Ils  furent  donc  prêtres,  tan- 
dis que  dans  Tordre  temporel  ils  n'avaient  que  l'auto- 
rité paternelle  et  domestique.  Le  sacrifice  d'Abel  est 
mentioi.né  dans  la  Genèse.  Après  la  mort  d'Adam 
Selh  exerça  le  souverain  sacerdoce.  Les  saints  pères 
et  les  théologiens  font  remarquer  l'existence  du  sacer- 
doce dès  l'origine  du  monde,  et  longtemps  avant  tout 
gouvernement  politique. 

Adam  offrit  des  sacrifices  à  Dieu.  Il  eut  une  autorité 
domestique  et  paternelle,  sans  être  jamais  investi  d'un 
pouvoir  politique.  Il  exerça  son  pouvoir  sur  sa  famille  ; 
il  put  avoir  des  serviteurs,  sans  posséderl'autoriîé  po- 
litique et  législative.  Le.s  chefs  des  diverses  familles 
avaient  la  même  autorité  qu'Adam  sur  la  sienne.  L'au- 
torité politique  ne  commença  que  lorsque  plusieurs  fa- 
milles se  réunirent  pour  former  une  communauté  par- 
faite et  un  seul  corps  politique. 

Après  le  déluge,  Noé  dresse  des  autels,  et  offre  des 
sacrifices.  La  sainte  Écriture  ne  parle  des  rois  qu'à 
une  époque  de  beaucoup  postérieure  ;  elle  nomme 
Nemrod  comme  le  premier  qui  ait  pris  le  pouvoir  po- 
litique. Il  s'ensuit  que  dans  le  second  âge  du  monde 


comme   au  premier,   le   sacerdoce  exista   longtemps 
avant  l'empire. 

Il  est  tout  à  fait  certain  que  l'Eglise  a  existé  avant 
toi,t  gouvernement  juste  ou  injuste.  Tout  gouverne- 
ment suppose  une  réunion  d'hommes  formant  une  so- 
ciété parfaite.  C'est  une  vraie  folie  de  soutenir  que 
l'empire  a  existé  avant  l'Église,  attendu  que  l'Église  a 
toujours  existé  depuis  le  jour  où  Adam  fut  créé;  elle 
existera  jusqu'à  la  fin  des  siècles. 

Les  Hébreux,  au  rapport  de  S.  Jérôme,  croyaient 
que  Sem  et  Melchisédech  étaient  un  seul  et  même  per- 
sonnage, lequel  aurait  vécu  depuis  le  déluge  jusqu'au 
temps  d'Isaac.  A  cette  époque,  lespremiers-nésétaient 
mvestisde  l'autorité  sacerdotale;  quelques  auteurs  ont 
cru  que  c'est  là  le  droit  d'aînesse  qu'Esau  vendit  à 
Jacob.  Melchisédech  est  le  premier  roi  juste  dont  l'É- 
criture fasse  mention.  —  Une  nouvelle  succession  sa- 
cerdotale commença  en  Abraham,  dont  les  droits  pas- 
sèrent à  Isaac,  ensuite  à  Jacob.  Celui-ci  eut  douze  en- 
fa|](s;Ruben,  qui  était  l'aîné,  perdit  le  sacerdoce  pour 
avoir  souillé  le  lit  de  son  père,  et  ses  droits  passèrent 
à  Lévi,  qui  eut  pour  successeur  Caath,  ensuite  Amram, 
pète  de  Moïse  et  d'Aaron.  Moïse  réunit  le  pouvoir  sa- 
cerdotal et  laulorité  civile  ;  ne  pouvant  porter  ce 
double  fardeau,  il  demanda  à  Dieu  le  pontificat  pour 
Aaron.  Mais  la  royauté  laïque  ne  fut  instituée  que 
plusieurs  siècles  après  Aaron  et  Moïse. 


II 


LES    HÉBRECX    n'eDRE?<T     DES     ROIS    QUE    PLUSIEURS    SIÈCLES 
APRÈS    l'institution    DU   SACERDOCE. 

Moïse  réunit  donc  l'autorité  sacerdotale  et  politique. 
Moïse  fut  prêtre  :  il  fit  brûler  l'encens,  sanctifia  le  ta- 
bernacle et  l'autel,  et  offrit  des  sacrifices.  Il  consacra 
Aaron  ;  ce  sont  là  des  fonctions  sacerdotales.  Les  Juges 
exercèrent  à  leur  tour  l'autorité  souveraine.  Les  Hé- 
breux qui  demandèrent  un  roi  déplurent  à  Dieu; 
Samuel  les  en  dissuada  ;  l'établissemont  du  roi  fut  une 
erreur  du  peuple,  et  non  la  volonté  de  Dieu. 

Le  gouvernement  théocratique  se  retrouve  chez 
plusieurs  peuples  de  l'antiquité.  Le  cardinal  Sfondrate, 
qui  sous  le  pseudonyme  à'Eugenius  Lombardus  publia 
en  168^4  un  intéressant  écrit,  donne  de  précieux  ren- 
seignements sur  l'influence  du  sacerdoce  chez  les 
Egyptiens,  les  Gaulois  etles Romains.  Voici  un  passage 
de  Sfondrate  (tome  XI  de  la  Bibliolheca  Ponlificia 
Maxiina  de  Roccaberti.) 


17°    SÉRIE. 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


«  In  lege  Mosaica  decidendis  gravissiniis  causis  senatus 
quidam,  stu  conciliuni  consliiutum  fneral,  qiiod  Synedrion, 
vel  Senedrim  vocabanl,  conjtabatqtfe'sepluaginta  viris,  sumino 
poiilifice  omnibus.  pt«s»denle.  De  quo  vide  Sigonium,  lib.  (i 
de  Rep.  Hebrceorum,  c.  7.  In  hoc  concilie  jus  et  senlentia  illis 
causis  dicebaïur,  qiue  apud  inferiores  judices  tiuiri  non  pole- 
rant,  proposila  capilis  pœna  non  parenlibiis. 

-  Apud  Romanos  lanta  fuit  auguiuni  dignilas  (nam  et  ipsi 
sacra  procurabani]  ut  de  illis  Cicerol.  3  de  legibns:  Quœque 
auyur  injusta,  nefasta,  vitiosa  dixerit,  capitale  ts!o.  Et  idem 
Gcero  prodomo  sua  ait  pontifices  istos,et  religionibus  deorum, 
et  su-.nnia;  reipubl'cae  a  majoribus  prœfectos  esse.  [ 

.  D-:  poniilice  nuximo  Romanoiuni  Zosiniusapud  Thomani 
Dtmpsterura  libre  3  Autiq  cap.  21  :  «  L'nus  ponlificum  om- 
nium supremus  erat,  qui  et  Maximus  dicebatur,  quod  imxi- 
mus  rerum,  quic  ad  sacra  et  religionem  pertinent,  judex 
esset,  et  \ index  contuuiaciae  privaloium  et  magislratuum. 
Festus  etiam  ail,  pontificem  maximum  judicem  et  arbitnum 
esse  rerum  divinaium  atque  humanarum.  -  Hicc  Denipslerus. 

€  De  Galloriim  sacerdolibus,  quos  Diiiidas  vocant,  hœc 
scribit  Osar  bb.  6  belli  Gallici  :  «  llli  rébus  divmisinlersunt, 
sacrificia  publica  et  privata  procurant.  Religiones  interpre- 
tantur,  de  omnibus  fere  controversiis  piiblicis  privalisque 
consliluunt  :  et  si  quod  est  admissum  facinus,  si  cœdes  fïcta, 
si  de  hsereditale,  si  de  finibus  controversia  est,  iideni  dtcer- 
nunt  ;  prsemia  pœnasque  constiluunt  ;  si  quis,  aut  privitus, 
aut  publicus  eorum  decreto  non  stetit,  sacriticiis  interdicant  ; 
ha;c  pœna  apudeos  est  gravissima  :  quibus  ita  iiiterdictura,  ii 
numéro  impiorum  et  sceleratoruni  babentur;  ii  ouines  dece- 
dunt:  aditum  illorunisermoneiuque  defugiunt  :  neque  iis  pe- 
leniibusjus  redilitur,  neque  honos  uUus  communicalur.  His 
aoiem  omnibus  Druidibus  prœesl  unus,  qui  summam  inter 
eoi  habet  auctoritatem.  licerto  anno  tempère  in  finibus  Car- 
nutum,  quae  régie  tetius  Galliae  média  habetur,  considunt  in 
loco  consecrato  :  hue  oranes  undique  quse  controversias  ha- 
benl,  conveniunt,  eorumque  judiciis  decretisqne  parent, 
neque  Iribula  una  cum  reliquis  pendunt,  omniumque  rerum 
habent  immunitalem  etc.  > 

-  De  sacerdetibu3  Egypliis  Strabol.  17  de  Meroitarummo- 
ribus  :  <  la  Meroe  olim  primum  ordinem  sacerdoles  obtine- 
bant,  qui  taotani  auctoritatem  babebant,  ut  nonnunquam 
misse  nuntie  mortem  régis  imperarent  et  pro  eo  alium  facie- 
bant.  > 

-  Eadem  fere  de  /Egyptiis  lib.l-i  Variar.  de  Persis  Eusebius 
in  Chronice.  De  Atheniensibus  et  Areopagitis  Josephus  lib.  14, 
antiquit.  c.  19  narrant. 

(  Omnium  erge  gentium  consensus  hanc  de  rébus  maxi- 
niis  judicandi  auctoritatem  praesertim  divinis  sacerdotibus 
concessam,  naluialis,  non  humani  juris  esse  cenvincit  ;  huma- 
Dum  enim  jus  variât,  nec  apud  omnes  est  idem.  »  i 

Cette  inQuence  du  sacerdoce  est  pareillement  si- 
gnalée par  d'autres  théologiens.  Le  pouvoir  royal, 
disent-ils,  quoique  juste  et  légitime,  ne  vient  pas  im- 
médiatement de  Dieu,  car  on  ne  le  trouve  pas  avant  le 
délufte,  ni  après,  jusqu'à  Nemrod;  il  a  donc  existé 
chez  les  gentils  avant  d'être  institué  chez  U  peuple  de 
Dieu.  Au  contraire,  le  sacerdoce  est  d'institution  di- 
vine; aussi  tous  les  anciens  peuples  vénéraient-ils  le 
caractère  surnaturel  et  divin  des  prêtreset  subissaient 
volontiers  leur  salutaire  influence. 

On  ne  voit  nulle  part  dans  l'Écriture  sainte  que  le 
sacerdoce  ait  été  soumis  au  gouvernement  des  princes 
séculiers;  nous  trouvons,  au  contraire,  qu'il  dépendait 
uniquement  des  pontifes,  qui  avaient  reçu    lonction 


prescrite  par  la  loi.  Les  pontifes  exercèrent,  même 
sous  les  rois,  une  autorité  distincte  et  indépendante. 
Les  théologiens  n'admettent  pas  que  Dieu  ait  délé- 
gué immédiatement  le  pouvoir  aux  rois  qui  furent 
établis  chez  les  Hébreux.  La  royauté  fut  instituée  sans 
l'approbation  de  Dieu,  avec  la  simple  tolérance  et  per- 
mission divine,  et  le  peuple  reconnut  qu'il  avait  com- 
mis une  grande  faute  en  voulant  avoir  un  roi  comme 
les  gentils.  Du  reste,  ce  roi  ne  reçut  aucun  pouvoir 
sur  les  choses  saintes  :  le  souverain  pontife  conserva 
son  autorité  suprême  sur  les  questions  civiles  de  ma- 
jeure importance. 

Nicolas  Sander  dit  que  l'autorité  royale  eut  chez  les 
Hébreux  la  même  cause  et  la  même  source  que  dans 
les  autres  peuples,  c'est-à-dire  la  volonté  de  la  na- 
tion. La  raison  montre  à  l'homme  la  nécessité  d'un 
gouvernement.  On  peut  dire  que  le  droit  des  gens  con- 
firme l'autorité  royale  ;  il  ne  s'ensuit  pas  qu'il  exclue 
toute  autre  forme  de  gouvernement.  Moïse  annonça  que 
le  penple  hébreu  dirait  un  jour  :  Constituam  super  me 
regem.  Cela  montre  que  rétablissement  des  rois  dé- 
pend de  la  volonté  libre  et  spontanée  des  hommes.  Le 
peuple  voulut  avoir  un  roi  comme  les  autres  nations; 
cela  montre  que  l'autorité  royale  chez  les  Hébreux  fut 
de  la  mêtne  condition  que  chez  les  autres  peuples  ; 
seulement  Dieu  défendit  d'élire  un  infidèle. 

<i  Etsi  alia  sit  christiani  régis  et  alla  etbnicl  vocatio,  si  per- 
sonae  interiorem  qualitalem  spectemus;  tamen  cum  ad  exter- 
nani  dignilatem  utriusque  ventum  est,  ut  videlicel  de  re- 
gnandi  jurequaeralur,  eadem  est  utriusque  causa,  similis  origo, 
par  conditio.  Deus  enim,  a  quo  est  omnis  petestas,  et  per 
quem  reges  régnant,  tum  permisit,  tum  inspiravit  hominibus 
(non  alie  tamen,  quani  rationis  luniine  ad  eani  rem  adbibilo 
et  interposito)  ut  ne  ritu  ferarum  sparsim  singuli  degerent, 
sed  cum  sint  per  naturam  rationis  et  consociationis  compo- 
tes, in  comniunilatem  quamdam  certislegumet  magislratuum 
vinculiscolligatam  coirent,  quo  aller  alteri  openi  ferre,  com- 
munique ccnsilio,  etcomiuunem  hofteni  pellere,  et  communia 
negolia  tractare  posseiit.  Ilinc  sodalitates  prinuim  insiiiutcB, 
mox  conditaî  civitates,  ac  demum  variée  gubernationum  formas 
suntexcogitatte,  ut  videlicet  alii  omnium,  aul  niajoris  partis 
conimuni  décrète  rem  geri  vellent  ;  alii  certes  optimales  sibi 
praeficerent;  alii  mallent  uni  prœcipue  rerum  gerendarum 
summam  committere:  qued  genus  gubernationis  regium,  aut 
imperatorium  vecatur.  Et  qnoniam  unius  praefectura  tum 
juri  naturali  (qued  uxorem  filios  et  nepotes  uni  vire  parera 
jussit)  maxime  consentanea  tum  apud  plerasque  génies  facil- 
lime  recepta  et  conservata  erat,  factum  est,  ut  reges  non  tam 
cerloruni  populerum  civili,  quampene  omnium  gei.lium  cem- 
muni  jure  prœesse  jamdiu  viderenlur.  Quod  tamen  ita  non 
débet  accipi,  tanquam  reges  ex  praescripte  juris  gentium  re- 
"nent  (alioqui  nullus  esset  pepulus,  ubi  non  regnarenl),  sed 
quod  et  in  plerisque  civitatlbus  régnent  et  jus  dlud,  que  rég- 
nant, omnium  populerum  ac  gentium  consensu  jam  sit  cons- 
liiutum, et  conlirmatum.  Nam  illi  etiam  populi,  quibus  reges 
non  praîsunt,  tamen  jus  regiuui,  et  sciunt,  q\iia  id  in  vicinis 
locis  exercer!  vident,  et  approbant,  quia  vident  illud  a  recta 
ratione  non  abherrere. 

»  Jam  sciendum  est,  reges  non  selum  apud  infidèles  natio- 
nes,  verum  et  in  ipso  Dei  pepule,  secundu  n  hoc  jus  régnasse, 
sicutelMoyses  prœdixil,  et  Samuel  declaravit  ;  a  Cumdixeris, 
a  inquil  Moyses,  constituam  super  me  regem,  .icul  habent 
«omnes per circuitum  nationes,  eum  constitues,  queniDomi- 
«  nusDeustuus  elegerit  de  uumere  fratrum  tuorum.  » 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


'.  Tria  hic  animadvertenda  occurrenl  ;  uiium  quod  ipse  po- 
pulus  inii'ilitMliir  dicturus:  Conslituam  suiicr  vie  regemjC's. 
quo  pei'spicitur  constitiilionem  reguni  a  libéra  et  spontanea 
hoininum  voliintate  profectam  esse.  Alterum,  quod  populus 
Doi  re^'ein  sibi  constituere  volebat,  sicut  cœierae  nationes  ha- 
bcbant;  unde  palet,  judaicum,  aut  chrktianuiri  regem  non 
differrc  in  jure  qiiidem  regio,  a  caeterarnni  gcntium  regibus, 
cuin  ad  aliarum  gentiuni  forniani  Dei  populus  rcgeni  sibi 
constitnerit. 

«  Tortium  est  quod  Deus  in  persona  régis  eligenda  eam 
conditioneni  apposait,  ut  populus  fidelis  non  posset  infideleni 
sibi  rcgeni  constiluere.  Ista  conditio  ex  Dec  est,  non  ex  homi- 
nibus.  <> 

L'établissement  des  rois^  continue  Sander,  vient  de 
Dieu,  comme  toutes  les  autres  choses,  mais  il  en  vient 
parla  volonté  des  hommes.  Samuel  dit  au  peuple: 
Gra?nle  malum  fecistis,  pelenles  super  vos  regem.  Quoi- 
que le  serment  ne  soit  pas  mauvais,  il  dérive  de  la 
malheureuse  condition  de  l'homme  sur  la  terre.  La 
royauté  est  une  institution  séculière,  terrestre:  on  ne 
peut  la  ranger  parmi  les  choses  surnaturellesdont  Dieu 
est  le  seul  auteur,  comme  la  foi,  la  religion,  le  royaume 
de  Jésus-Christ.  En  disant  que  son  royaume  n'est  pas 
de  ce  monde,  Jésus-Christ  indique  clairement  que  le 
pouvoir  civil  des  autres  princes  est  de  ce  monde.  Dieu 
est  l'unique  principe  du  sacerdoce  et  de  l'empire,  avec 
la  dillerence  que  le  sacerdoce  a  été  institué  par  le  bon 
plaisir  de  Dieu,  au  lieu  que  les  sociétés  humaines  dé- 
rivent immédiatement  de  la  volonté  des  hommes.  — 
Voici  le  texte  de  notre  auteur  : 

a  Quod  vero  ad  nostrum  institulum  hoc  tempore  attinet, 
salis  constat  qualiscumque  sit  persona  régis,  tamen  jus  regium 
abhoniinum  consensu  (Deo  ita  rem  disponente)  orlum  esse. 
Quidquid  aulem  populus  uUus  in  ullo  génère  gubernationis 
prseficiendo  sibi  et  constituendo  secundum  rectani  rationem 
fecisset,  id  Deus  quoque  fecit,  tuni  quia  dédit  populo  eam 
raentem  et  concessionem,  tum  quia  opus  illud  stabilivit,  et 
corroboravit. 

«  Unde  efticltur,  ut  regum  constitulio  sit  quidam  a  Deo, 
sicut  alia  omnia;  sed  ita  sit,  ut  Deus  non  ex  solo  beneplacito 
misericordiœ  su»,  verum  interjeclis  hominum  voluntatibus, 
eos  creaverit  etconstituerit. 

<  Jain  ex  qua  parte  homines  reguni  conslituendorum  auc- 
toressunt,  reges  dicuntur  esse  terreni,  sœcuiares,  etmundani. 
seu  de  terra,  seculo  et  hoc  mundo.  Quod  adeo  verum  est, 
ut  Samuel  dixerit  :  «  Grande  malum  fecistis  vobis  in  conspectu 
a  Doinini,  petenles  super  vos  regem.  Et  populus  respondit: 
a  Ora  pro  servis  tuis  Dominum  Deum  tuum,  ut  non  moria- 
«  mur.  Addidinius  enim  universis  peccatis  nostris,  ut  petere- 
«  mus  nobis  regem.  » 

«  Sicut  ergo  juramentum  ex  malo  est,  licet  malum  in  se  non 
sit,  ita  et  constitulio  regum,  quœ  non  est  mala,  est  tamen  ex 
malo  et  ideo  non  ceelestibus  Dei  gratiis  et  donis,  verum  terrenis 
operibusannumeratur,  neque  ex  Deo  solo  est,  ut  fides,  cha- 
ntas, religio,  etregnum  Christi  :  verum  etiam  ex  hominibuset 
mundo,  ut  Chrislus  ipse  attestatur,  cum  dicit  :  Regtium  meum 
non  est  de  hoc  mundo.  Dicendo  regnum  suum  non  esse  bine 
nec  de  hoc  mundo,  facile  significavit  aliorum  principum  et 
magistraluum  civiles  potestales  quorum  ministri  pro  ipsis 
decertant,  bine  esse,  et  de  hoc  mundo  esse:  ut  merito  dici  et 
possint  et  debeanl  terreni  reges,  ac  seculi  principes. 

«  Uude  etiam  Augustinus  Constantinum  Magnum  vocat  ter- 
renum  regem,  liceL  is  quoque  nec  tum  quidem  a  christiana 
fide  abhorreret.  Ambrosius  Theodosii  imperatoris  judicium 


licet  is  foret  christianus,  judicium  seculi  vocat,  et  ab  eccle- 
siastico  judicio  discernil. 

«  Quapropter,  ut  commun!  cun»9CECteris  hominibus  jure, 
christ'ani  cmunt,  vendunt,  et  contractus  alios  ineunt;  sic 
etiani  christiani  reges  commun!  jure  cum  cieteris  gentium 
ethiiicarum  regibus  pracsunt,  nec  apostoioruin,  sed  Nemrodi, 
Nini,  Cyri,  Alexandri,  et  Cajsaruni  successores,  et  sunt  et 
appellantur. 

"  Ac  jam  abunde  tum  ex  Evangelio,  tum  ex  antiqua  lege, 
tum  nx  sanotorum  Patrum  testinioniis  declaraluui  est,  reges, 
et  principes  etiam  chrislianos  habere  potcstateni  suam  etiam 
ex  bac  mundo,  ac  non  ex  solo  Deo;  et  propterea  esse,  ac  ma- 
nere,  non  ni.si  reges  terrenos,  mundanos,  sœculares,  nec  per 
fidem,  et  baptismum  Christi  ecclesiasticos,  aut  cœlestes,  aut 
spiritualesjudices  in  causis  Ecclesias  cognoscendis,  aut  judi- 
candis  fieri. 

"  Et  quia  modum,  quo  Deus  potestatem  saecularem  consti- 
tuitliumanffi  rationi,  et  volunlati  subjecit;  merito  dicimus, 
potestatem  saecularem,  sive  regiam,  seu  quamiibet  aliam  ex 
hominibus  esse.  Tum  quia  homines  régna,  et  politias  instilue- 
runtBon  per  fidei  divinum  lumen,  sed  per  mentis  et  rationis 
naturaleni  vim  et  facultatem,  quœ  post  peccatum  ex  se  ipsa 
non  liisi  rébus  terrenis  addicta  erat  :  idcirco  potestatem  regum 
aut  optimatum  una  cum  sanclis  Patribus  vocamus  terrenam, 
et  sascularem. 

"  Longe  aulem  secus  in  Ecclesiae  Dei  origine,  atque  in  spi- 
ritali  poleslate  instituenda  se  res  habuit.  Ecclesia  enim  Dei, 
quœ  regnum  Christi  est,  non  est  ex  hoc  mundo.  Filii  enim  Dei 
(qui  sunt  Ecclesia  ipsius),  neque  ex  sanguinibus,  neque  ex 
vohmtate  carnis,  neque  ex  voluntate  viri,  sed  ex  Deo  nali  sunt, 
quia  Verbum  caro  faclum  est  et  habitavit  in  nobis.  Quantum 
ergo  inter  fîlios  Dei,  et  filios  hominum,  hoc  est,  inter  lucem, 
et  tenebras  inlerest,  tantum  etiam  inter  Ecclesiam  Dei,  et 
rempublicam  humanam  inlerest.  Quod  natum  est  ex  carne, 
caroest  ;  et  quod  nalum  est  de  spirilu,  spiritus  est.  Deus 
quidem  condidit  tam  carnem,  quam  spirilum,  hoc  est,  tam 
liominum  sœcularem  consociationem,  quam  spiritalem  in  Ec- 
clesia sua  Vivendi  communionem  ;  sed  aliis,  atque  aliis  modis 
has  res  procreavit.  Régna  saecularia  per  consensum,  et  ope- 
ram  humanam  :  regnum  vero  Ecclesiae  per  mediatorem  Dei  et 
hominum,  hominem  Jesum  Christum. 

0  Quamvis  ergo  principium  sit  unum,  quia  unus  est  Deus, 
ex  quo  sunt  omnia:  tamen  modus  est  alius,  atque  alius  ;  nam 
hunianaî  respublicœ  per  hominum  ingénia  et  placila  constitutae 
sunt,  Ecclesia  vero  per  solum  Dei  beneplacitum,  quo  ex 
nimia  charitate  sua  Christum  nobis  Salvalorem  dédit,  in  quo 
ipsi  bene  complacuit  ;  propterea  dicimus  régna  seculariaesse 
terrena,  regnum  vero  Ecclesiae  non  nisi  divinum,  et  cœleste. 
Sicut  enim  Chrislus,  licet  in  mundo  esset,  et  lux  mundi  esset, 
tamen  non  erat  de  mundo,  sed  de  cœlo  descendit,  ut  daret 
vitam  mundo:  sic  et  Christi  Ecclesia  quamquam  in  mundo 
sit,  et  lucerna  sit  supra  candelabrum  posita,  quas  lucet  om- 
nibus, qui  in  domo  Dei  sunt,  non  tamen  de  nmndo,  aut  ex 
mundo  est,  verum  ex  Deo  et  de  cœlo.  Unde  Joannes  in  Apo- 
calypsi  ait  :  Ego  Joannes  vidi  sanctam  civitatem  Hierusalem 
novam  descendentem  de  cœlo,  a  Deo  paralam,  sicut  sponsam 
ornatam  viro  suo,  et  audivi  vocem  magnam  de  throno  dicen- 
tem  :  Ecce  labernaculum  Dei  cum  hominibus  et  habitavit  cum 
eis.  » 

Les  deux  premiers  rois  de  Juda  furent  désignés  par 
Dieu.  Cependant  le  Deutéronome  semble  dire  qu'ils 
furent  établis  par  les  Hébreux  :  Regem  tuum,  quem 
cjnstitueris  super  te.  Quelques  théologiens  concluent  de 
ce  passage  que  ces  princes  ne  reçurent  pas  immédiate- 
ment de  Dieu  leur  autorité.  On  peut  voir  Suarez,  De- 


LE  SACERDOCE  ET  LEMPiRE 


8 


fensio  fiJei  adiersus  regemAugliw,  c.  3.  Dans  l'Apologie 
de  Be!!arniin,  Scliulkenius  s'exprime  ainsi  :  «  Si  qui 

•  reges  a  Deo  immcdiale  désignât!  sunt,  ut  Saul  et 
.  David,  id  extraordinarium  et  singulare  i'uit.  Kt  ta- 

•  men  ii  ipsi  sic  a  Deo  designabantur,  ut  coiisensii  po- 
.  puli  opus  haberent,  ut  regno  a  Deo  delalo  reipsa 
.  polireiilnr.  iRoccaberli,  tomll.)  » 


Ili 


LES    QUATRE    MONARCHIES 

I 

La  «ïuerre  et  la  violence  firent  surgir  les  quatre  mo- 
narebies  qui  précéJèrent  rétablissement  de  l'Eglise. 
Ces  empires  devinrent-ils  légilimeset  justes  ?  Plusieurs 
ibéologiens  en  doutent.  Voici  ce  qu'oii  lit  dans  S.  An- 
tonin  tome  IV  de  Hoccaberti).  Après  avoir  dit  que  le 
sacerdoce  apparaît  dans  l'bistoire  aussitôt  après  le  dé- 
lu<^e,  le  saint  docteur  émet  l'opinion  que  le  pouvoir 
pcilitique  légitimement  acquis  commença  en  Moïse. 

a  Incœpit  sacerdoliiim  in  persona  Melchisedech,  sginifiian- 
lis  Cliristum,et  summum  ponlificem.  Erat  enini  sacerdos  Dei 
summi,  ut  dicilur  Gènes.  14.  Et  hune  tradunt  Hebiaei  fuisse 
Sem  priinogenituni  Noe,  et  post  eum  omnes  primogeniti  pro 
saœrdolibus  habebanlur  usquead  legem  Wosaicam.  Sublege 
vero  scripla  magis  expressuin,  et  solemnizatum  fuit  summum 
sacerdûtium  usque  ad  Chrislum  in  gente  Hebraeorum.  Do- 
niioium  aulem  temporale  justo  titulo  acquisitum  iiiitium  ha- 
buisse  videtur  in  Moyse  duce  populi  cr»nstituto  a  Deo,  post 
quem  secuti  sunt  judices.  El  deinde  talis  modus  regendi  mu- 
talus  in  regnum  seu  regale  sceplrum  in  Siul,  vel  potius  in 
David.  Elsi  apud  alias  naliones  essent  reges  et  principes 
utrum  justo  titulo  oblinuerint,  ignotum  est.  Monarchia 
autem,  idest  principale  doniiniummundi,  primo  cœpita  Syris 
cub  Nino  rege  Ninivîc.  Etde  Assyriis  translalum  est  ad  Medos, 
et  ad  Persas  sub  Cyro,  etDario,  et  de  .Médis,  et  a  Peisis  trans - 
latum  est  ad  Graecos,  sub  Alexandro  Magno,  et  a  Graecis 
translatum  est  ad  Romanes  sub  Octaviano,  quud  dominium 
demum  subjugatum  est  et  subditum  Christo,  ut  habetur  in 
visione  Danielis  cap.  3,  signatum  per  lapidem  staluam  illam 
in  pulvercm  redigentem,  et  ostensum  fuit  Oclaviano  impe- 
ratori  per  Sibyllam,  die  qua  nalus  est  Rex  regnm,  et  Dorai- 
nus  dominantium. 

-  Nam,  ut  narrât  magister  in  hist.  scbolast.  cum  Alexander 
imperator  veniret  in  Judaeam  cum  proposilo  exterminandi 
eam,  ex  visione quam  habuit  terribili,  obvians  Joiadae  sumrao 
sacerdoli,  ad  eum  venienti  induto  pontificalibus,  de  equo  des- 
cendit, dignissimeque  eum  veneralus  est,  et  adoravit  dicens 
principibus  secum  comitantibus  se  non  ipsum  adorasse,  sed 
Deum  cujus  principalum,  et  vicem  gerebat  in  terris.  Et  de 
Sibylla  Tyburlinanarratur  ab  historiographis,  qiiod  cum  os- 
tendissel  Octaviano  imperatori,  quem  Romani  volebat  Deum 
vocare,  circa  solem  circulum  et  in  medio  ejus  viiginem  pul- 
cherrimum  puerum  gestanlem  in  grcmio,  et  dixisset  illum 
puerum  majorem  eo,  scilicet  Chrislum,  adoravit,  et  prohibuit 
se  Deum  vocari.  Cum  ergo  papa  sit  vicarius  Christi,  palet 
dignitatemejus  majorem  esse  imperiali.  d 

Les  quatre  monarchies  furent  montrées  à  Daniel 
sous  la  figure  de  bêtes,  à  cause  de  leur  violence  et  de 
leur  brutalité.  L'Eglise,  qui  est  la  cinquième  monar- 
chie, loin  de  s'établir  par  la  violence,  est  fondée 
sur  l'inclination  naturelle  et  sur  la  direction  de  la  Pro- 
vidence; elle  a  toujours  existé  en  droit;  elle  a  com- 


mencé en  fait  lorsque  la  pierre  détachée  de  la  mon- 
tagne a  broyé  la  statue. 

Le  Savant  Marchesi,  de  l'ordre  de  S.  Dominique,  à 
l'endroit  de  sa  théologie  où  il  traite  de  Capite  visibiti 
Ecclfsia',  dit  que  les  quatre  monarchies  furent  mon- 
trées à  Da.iiel  sous  l'image  de  bêtes,  et  non  d'hommes, 
parce  qu'elles  s'élevèrent  par  l'impétuosité  de  la  sen- 
sualité etde  11  brutalité,  au  lieu  d'être  une  création 
rationnelle. 

"  Ex  quo  alla  paeexcellentiapotestatisspiritualis  supra  tem- 
poralemdosiimiturin  nobililate  scilicet  originis;  nam  potestas 
spiritualis  immédiate  a  Deo  in  velen,el  a  Christo  in  novo  tes- 
tamenlo  oiiginem  duxit,  Iradcnte  Christo  Pctro  pro  se,  et 
suis  successoribus  hanc  spirilualem  potestatem,  quando  ei 
dixit:  Tibi  dabo  claves  regni  cœlorum.  At  vero  secularis  po- 
testas a  principio  non  sic  fuit  insliluta  a  Deo,  ut  palet  consi- 
deianli  initimn,  quod  hahuerunt  quatuor  imperia  scilicet  As- 
syrioruni  et  Clialdeorum,  Medorum  et  Persarum,  Grœcorum, 
et  Romanorum;non  fuit  a  principio  légitime  introducta,  sed 
per  tyrannidem  et  violenliam  usurpala;  quartum  scilicet  Ro- 
manum  per  violcntiam  surrexisse  pro  indubiiato  habetur,  et 
commuuiter  narrant  historiaî.  Quapropter  haec'  quatuor  impe- 
ria  ostensa  sunt  Danieli  in  similitudinem  non  hominum,  sed 
bestiarum,  ut  dicilur  Daniel";  quia,  ut  posliilalTurrecremata, 
non  insurrexerunt  per  viam  rationis  in  prima  sua  origine,  sed 
inipeiu  sensualitatis  et  bestialilalis.  Unde  temporis  processu 
hœc  régna  reducla  sunt  ad  stalum  bigitimum,  vel  Dei  aucto- 
ritale,  vel  populorum  consensu.    (Roccaberti,  tome  IX). 

Le  cardinal  Petrus  a  Monte,  théoloiiien  du  xv°  siè- 
cle, élève  aussi  des  doutes  sur  la  légilimité  des  quatre 
grandes  monarchies  de  l'antiquité,  notamment  l'empire 
romain,  parce  que  la  force  ne  fait  pas  le  droit,  et  que 
le  peuple  romain  n'avait  pas  le  pouvoir  de  déférer  à 
César  l'empire  du  monde.  Voici  ce  qu'on  lit  dans  cet 
auteur,  de  primatu  Papœ,  chapitre  de  imperaloriœ  ma- 
jestatis  origine  et  poteslate  : 

«Quœro  i laque  primo,  unde  imperium  habuit  originemaut 
inilium' 

tt  Respondeo,  in  hoc  esse  opiniones.  Quidam  enim  putant 
processisse  a  Deo,  et  jure  divino,  et  ore  Christi  fuisse  appro- 
batum  per  illud  quod  habetur  Matlhaei  2-2:  Reddite  quse  sunt 
Cœsaris,  Cœsarl  ;  cl  quœ  sunt  Del,  Deo.  Item  imperium  a 
cœlesli  majestate  traditum  est  capit.  de  vêler i  jure  cnucleando 
lib,  1,  23  q.  4. 

a  Sed  conlra  islam  opinionem  arguitur.  Piimo,  quia  in 
veteri  lege  non  invenitur  a  Deo  institutum  imperium;  cum 
enim  imperium  incœpit  solum  tempore  Cœsaris,  propler  quod 
omnes  imperalores  dicunlur  Csesares,  cujus  tempora  longe 
prœcessit  lex  velus;  ergo  non  videtur  illa  lege  institutum  fuisse 
imperium,  nec  secundum  velus  testamentum,  cum  ipseDeus, 
qui  omnia  creavit  ex  nihilo  Dominus  est  omuium  universalis, 
juxta  illud  Pàalmista;  Domini  est  terra,  et  jûeniludo  ejus  orbis 
terrarum;  unde  ab  initio  munilum  per  se  rexit,  et  prœcepta 
bominibus  dédit,  et  transgredienlibus  pœnam  imposuit. 
Verum  quia  onmis  communie  parit  discordiam,  voluit,  ul  haec 
nmndana  non  essent  conununia,  sed  occupanti  conced^ren- 
tur,  Deuler.  13  ubilegitur:  Quidquid  calcaverilpes  luus,luum 
e/iV.  Deinde  lege  ista,  permissa  fuerunl  régna,  ut  palet  in 
personis  David,  Salomonis  et  multis  aliis  a  Deo  approbalis  in 
lib.  Regum  H,  cap.  19,  ubi  legilur  quosdam  reges  mandalo 
Dei  unclos  fuisse  ;  per  hoc,  quod  habetur  Prov.  8  :  Per  me 
reges  regnanl.  Facit,  quod  habetur  in  psalmo  Dcusjudicium 
tuum  régi  da. 


9 


LE  SAC1':RD0CE  et  L'EMPIRE 


10 


Qiiicqiiid  tamen  dixfiiint  alii,  mihi  salis  videliir  verum, 
quod  iniperium  Roinaïuiin  cl  alla  re-;iia  i)rocesscrunt(livina 
voluntale  et  permissione,  licet  negari  non  possit,  quin  inilium 
habiiciila  violentia,  ul  palet  pt'i  pi icinissa.  Pormisit  autemhoc 
ipse  Deus  i)ioptfi'  bomiiii  roimmiiu',  (jiiia  coniïiiodiiis  est  régi 
perunum  qiiam  pcr  pluies,  teste  Aristot.  12  Metapliys.  Iieni 
ptr  longissiimimconscnsuiii  pvovinciaruin  et  popuioi'um  qui 
voluntariefiirriinl  siili  impeiio,  salis  vidctur  piiri;atiini  vilium 
vioIentia;,et  contradictio  jain  Iransivil  in  consensiim.  Unde 
liis  consideralis,  satis  potest  dici,  quod  imperium  est  justum. 

Rodolphe  Ciipcrs  pense  que  toutes  les  puissances 
temporelles,  jusqu'au  triomphe  de  l'Eglise  sous  Cons- 
tantin, s'établirent  par  l'usurpation,  par  le  droit  de  la 
force.  Il  n'oublie  pas  les  quatre  botes  de  la  \ision  de 
Daniel.  Voici  ce  que  dit  cet  auteur  (tome  XIX  de  Iloc- 
caberli) . 

«  Omnes  poteslates  temporales,  quae  adventum  Domini 
pra?cesserunt,  atque  secutaî  sunl,  usque  ad  pacem  Ecclesiœ 
redditani,  ab  usurpalione  et  violentia  sumpserunt  priiuipium, 
ut  patet  tuin  de  Assyriorum  et  Chaldœorum  im])erio,  quod 
in  Nenirodprincipiiiin  diixit,  qui  fuit  hoininum  oppresser.  Gen. 
cap.  10.  Tum  Modoruin  et  Persaruai  iniperio,  quod  violentia 
pariter  habuit  initinm,  nain  violenter  Baldassare  Babylonis 
Rege  exlincto  imperium  Médis  et  Persis  est  delatum.  Danielis 
ca|>.  2. 

0  De  imperio  vero  Graîcorum  idem  Machabaiorum  primo 
librocoUigitur.  Ubi  patet  Aiexandrum  ipsorum  regein  pere- 
inisse  Darium,  cujus  adepto  regno  coniplures  reges  bellorum 
impetu  extinxit,  suique  imperium  auxit;  veluti  etiam  de  Ro- 
manornm  compluiium  historias  scribentiumtestimonio  osfen- 
ditur,  tam  civilibus  quam  externis  ca;dibus  errcUim.  Quare 
absquejure  aliquo  quatuor  bwcimperia,  ut  pisefertur,  exorta, 
in  siinililudinem  quatuor  bostiarum  sunt  in  visione  Danieli 
osteusa,  ex  quo  ratione  caruerint.  Dan,  cap.  7.  Sed  Domino 
mundum  redimente  omniaque  adse  trahente  .lo.c.  lOetMatth. 
cap.  ult.  ibi  :  Data  est  mihi  etc.  aliam  formam  inipcriis  princi- 
palibusque  acquirendis  traditam  esse  constat,  utpote  elec- 
tione  et  successione  fidelibus  régna  deferantur,  et  non  am- 
plius  tanta  hominum  slrage,  nisi  quando  secus  juslo  Dei 
judicio  ad  malorum  correclione.Ti  permissum  desuper  visum 
fuerii  :  nam  constat  reges  ipsos  opus  Dei  ess%  Proverb.  cap.  8, 
ibi:  fer  me  reges  régnant,  et  sic  patet  poteslatem  spiritua- 
lem  temporal!  esse  origine  nobiliorem,  cum  siquidem  tempo- 
ralis  ab  improbis,  etiniquis  viris,  ut  prœferlur  originem  duxit: 
spiritualis  auteni  a  Dec  immédiate  divo  Petro  est  collata,  Math, 
c.  16:  Tibi  dabo  claves  regni  cœlorum  ;  et  Joan.  c.  ult.  :  Pasce 
oves  7nsas.  (Roccaberti,  tome  XIX).  >- 


IV 


ROYACTE  DE  JESUS-CHRIST. 

François  Penia,  auditeur  de  Rote,  publia,  vers  la 
un  du  xvi"  siècle,  tout  un  volume  t/e  Regno  Chrisli,  qui 
a  été  insère  par  Roccaberti,  lome  XII  de  la  Bibliotheca 
Ponlificia. 

Le  dominicain  Marchesi,  évêque  de  Pouzzoli,  a 
résumé  la  question  d'une  manière  très-lucide.  Son  tra- 
vail se  trouve  aussi  dans  Roccaberti,  tome  IX. 

11  s'agit  ici  de  la  royauté  temporelle.  Nous  parlerons 
plus  loin  de  l'Eglise,  monarchie  spirituelle  de  Jésus- 
Christ. 

Marchesi    expos3  d'abord  les  différentes  opinions 


sur  la  royauté  temporelle  de  .lésus-Christ.  —  Les  pro- 
tcstan's,  à  la  suite  de  Jandun,  Marsile  de  Padoue  et 
OLliani,  ont  osé  soutenir  que  Jésus  Christ  fut  sujet  des 
princes  temporels,  comme  tour,  les  autres  hommes. 

S.  IJonaventure,  Rellarmin  et  d'autres  pensent  que, 
sans  dépendre  d'aucun  prince,  il  ne  fut  pourtant  pas 
roi,  et  que  sa  royauté  était  purement  spirituelle. 

S.  Antonin  pense  que  Jésus-Christ  l'ut  roi  et  maître 
de  l'univers  entier. 

Enfin,  d'autres  théologiens  estiment  qu'il  n'eut  des 
droits  spéciaux  que  sur  le  royaume  de  Juda. 

«  Aliqui  dixerunt  Christum  nullum  habuisse  regnum,  aul 
doiiiinium  temporale,  sed  potius  fuisse  subdilum  regibus  ac 
principibus;  ita  Rosellus,  Duarenus,  Molineus,  et  Ccntiiria- 
tores  Magdeburgenses  cent.  1,  cap.  7.  Placuit  Iiœc  opinio 
Luthero,  ula  ponlifiee  Romano  omneiii  piiiicinaluniet  [)otes- 
latem  posset  a  fortiori  auferre,  nec  multvini  ai)  ea  dislant  opi- 
nione  Marsilius  Patavinus,  Jandunus,  et  Och^m. 

«  Alii  vero,  etsi  Christum  nolint,  eliam  ut  homincm  esse 
alicui  legi  subditum,  negant  tamen  fuisse  regem,  aut  domi- 
nunr,  neque  tolius  mundi,  neque  regni  Judaici,  vel  alierius 
provinciœ,  sed  jus  regnandiin  ipso  fuisse  mère  spiiituale.ethoc 
jure  poluisse  in  toto  universo,  et  jura  et  leges,  immo  et  reges 
mutare,  prout  sibi  visum  esset  conveniens  ad  finein  spiritua- 
lem.  lia  S.  Bonaventura  (lib.  de  paupertate  Christi;  Vic- 
toria lect.  1,  qu.5;  Sotus,  de  juslUia  et  jure,  in  prœambulo  de 
dominio  Christi;  Médina  in  tertiam  partem,  q.  59,  art.  4;  Bel- 
larminus,  Valentiatom.4,  disp.  1,  quaest.SO,  et  alii  pluies. 

B  Terlio,  alii  docent  Christum  fuisse  regem  ac  dominum 
tolius  orbis;  ita  S.  Anloninus  (3  p.  tlt.  3,  cap.  2;  Turre- 
cremata  lib.  2  summœ;  Navarins  toni.  5.  in  tertiam  partem 
qu.  22  ;  Joannes  de  Neapoli  in  dispulatis  qu.  42,  pun.  3,  Bur- 
gensis  in  ad.  2  ad  part.  1;  Cabrera  in  part.  3,  q.  22,  art.  1  ; 
Gandavensis  quodlib.  6)  citatus  etiam  Canus  a  Bannez,  et  alii 
plures. 

«  Dcnique  alii  voluerunt  Christum  non  fuisse  monarcham, 
super  omnes  reges,  et  tantum  hnbuisse  spéciale  jus  et  solium 
in  regnum  Judaeorum.  Ita  Armacanus,  lib.  4  de  qu.  Armeno- 
ruin,  cap.  15;  Joannes  Bacconius  in  4,  qu.  1  prolog.  art.  2, 
conclus.  2;  Vega  in  Theologia  3Iariana,  parte  1  ;  Palestra  10 
cerlamine.Ex  quibus  aliqui  ponunthocjus  per  Josephum;  non 
per  Mariam  ;  ita  inter  alios  Cornélius  a  Lapide  in  caput  1  Mat- 
thœi  \6.  Alii  vero  Christum  habuisse  jus  ad  regnum  Judaicum 
ex  eo,  quod  I  Machabaeorum  14  dicitur  hoc  regnum,  quod 
cessasse!  in  familia  David,  senatus  et  principes  JudEeorumes 
communi  consensu  slaluerunt  Simonem  Machabœum  esse 
duceni,  donec  Deus  mitteret  prophetam  fidelem,  nempe 
Christum  Dominum,  ac  proinde  cum  primum  Christus  Domi- 
nusadvenil.acquisivit  integrumjus  ad  regnum.  Ita  Joannes  de 
Silvera,  Hugo  de  Sancto  Victore,  Ferrarius,  et  alii.  » 

Notre  auteur  est  d'avis  que  Jésus-Christ  n'avait, 
comme  descendant  de  David,  aucun  droit  héréditaire 
au  royaume  temporel  des  Juifs,  parce  que  le  royaume 
de  David  s'éteignit  en  Jéchonias.  Il  semble  qu"on  n'a 
aucune  raison  de  croire  que  le  Sauveur  ait  été  roi  des 
Israélites. 

Dès  le  premier  instant  de  sa  conception,  Jésus-Christ 
fut  vrai  roi  et  monarque  du  monde  entier;  il  eut  di- 
rectement, par  sa  propre  dignité,  un  domaine  universel 
sur  toutes  les  créatures.  Telle  est  la  doctrine  de  S.Tho- 
mas, surtout  dàiis  le  traité  de  regimine  principuni,  où 
il  démontre  que  les  textes  de  l'Ecriture  concernant  la 


11 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


12 


royauté  de  Jésas-Christ  parlent  à  la  fois  de  la  royauté 
spirituelle  ei  de  la  royauté  temporelle. 

Les  prophètes  de  l'Ancien  Testament  annoncent  la 
rovauté  du  Messie  en  des  termes  qui  supposent  mani- 
festement le  pouvoir  temporel.  La  souveraineté  du 
Christ  en  tant  qu'homme  se  joint  à  son  domaine  éternel 

comme  Dieu. 

Dans  l'Evansile,  Jésus-Christ  annonce  que  toute 
pui*san>e  lui  a  été  donnée  dans  le  ciel  et  sur  la  terre; 
cela  doit  comprendre  tant  le  sacerdoce  que  la  royauté. 
11  dit  aussi:  •  Toutes  choses  m'ont  été  livrées  par  mon 
Père.  Vous  m'appelez  maître  et  seigneur,  et  vdus 
dites  bien,  car  je  le  suis.  »  S.  Paulditque  Jésus-Christ 
aéléconstituéhéritierde  toutes  choses  et  que  tout  lui 
a  été  soumis.  L'Apocalypse  VappeWe  prince  des  rois  de  la 
terre,  roi  des  rois,  et  maitre  de  ceux  qui  commandent. 
L'Ecriture  veut  parler  de  la  dignité  royale  temporelle. 

Plusieurs  raisons  théologiques  conflrment  la  thèse 
relative  à  la  royauté  temporelle  du  Sauveur.  En  effet, 
Jésus-Christ  est  Fils  de  Dieu  ;  il  est  donc  son  héritier, 
non-seulement  comme  Dieu,  mais  aussi  en  tant 
qu'homme.  Dieu  étant  seigneur  et  roi  do  Tunivers, 
Jésus-Christ  a  aussi,  comme  homme,  un  domaine  et 
un  droit  royal  sur  l'univers  entier.  En  créant  le  monde. 
Dieu  a  acquis  un  domaine  suprême  ;  or,  Jésus-Christ 
a  racheté  et  régénéré  le  mon  Je  ;  il  en  est  par  consé- 
quent le  roi  et  le  maître. 

Jésus-Christ  ne  voulut  pas  exercer  l'autorité  royale 
sur  la  terre,  de  même  qu'il  ne  fit  aucun  usage  de  la 
science  théorique  et  pratique  qu'il  possédait  pourtant 
delà  manière  la  plus  éminente.  Du  reste,  l'Évangile 
renferme  quelques  actes  de  pouvoir  royal  ;  ainsi,  lors- 
que Jésus-Christ  fut  arrêté  par  les  Juifs,  il  leur  or- 
donna de  ne  faire  aucun  mal  à  ses  disciples,  et  ils 
obéirent.  En  s'abstenant  d'exercer  l'autorité  royale 
sur  la  terre,  Jésus  Christ  nous  a  laissé  un  plus  mer- 
veilleux exemple  de  pauvreté  et  d'abnégation. 


V 


l'église    COMPIBÈE    ACX    MONARCHIES   DE    l'aMIQCITÉ 

La  puissance  spirituelle  a  pour  fin  le  bonheur  éter- 
nel des  hommes.  Cela  seul  montre  la  haute  dignité  de 
ce  pouvoir.  Le  gouvernement  civil  ne  s'élève  pas  au- 
dessus  de  la  paix  et  de  l'ordre  temporel.  Les  théolo- 
giens enseignent  que  le  sacerdoce  est  à  l'empire  ceque 
l'âme  est  au  corps.  On  retrouve  cette  comparaison 
dans  S.  Grégoire  de  Nazianze  ;  tous  les  théologiens 
l'ont  employée  pour  établir  le  rang  respectif  des  deux 
puissances. 

Le  pouvoir  civil  est  borné  à  la  vie  présente,  au  lieu 
que  la  puissance  spirituelle  s'étend  jusqu'à  la  vie  éter- 
nelle. Le  pouvoir  civil  impose  des  préceptes,  mais  il 
ne  peut  absoudre  devant  Dieu  ceux  qui  les  trans- 
gressent. L'Eglise  a  le  pouvoir  d'abroger  les  lois  ci- 
viles qui  sont  en  opposition  avec  le  bien  des  âmes  ou 
la  justice.  Cela  montre  que  le  pouvoir  ecclésiastique  est 
beaucoup  plus  noble  que  le  pouvoir  royal  et  séculier. 

Le  sacerdoce  est  plus  digne  que  le  pouvoir  civil, 
1 .  Il  est  plus  ancien  dans  les  annales  du  monde,  comme 


on  l'a  vu  plus  haut.  2. 11  commande  à  l'âme,  qui  l'em- 
porte sur  toutes  les  choses  humaines.  3.  De  même 
que  Jésus-Christ,  Dieu  et  homme,  participe  très-par- 
faitement à  l'une  et  à  l'autre  nature,  ainsi  son  Vicaire 
participe  en  quelque  sorte  à  la  divinité  pour  le  spiri- 
tuel, et  à  l'humanité  pour  la  discipline.  4.  Les  choses 
spirituelles  ont  plus  de  stabilité  que  les  choses  tempo- 
relles, parce  que  celles-ci  passent,  au  lieu  que  les 
choses  spirituelles  ne  passent  jamais. 

L'Eglise  a  un  empire  plus  étendu  que  toute  monar- 
chie temporelle  de  l'antiquité  ou  des  temps  modernes. 
Sa  juridiction  comprend  à  la  fois  les  choses  spiri- 
tuelles et  temporelles.  Les  portes  de  l'enfer  ne  prévau- 
dront pas  contre  elle  ,  au  lieu  que  les  institutions 
humaines  sont  sujettes  à  la  plus  triste  instabilité.  Sous 
le  rapport  de  la  rectitude,  de  la  connaissance  de  la 
religion,  la  puissance  spirituelle  a  évidemment  la 
prééminence. 

La  thèsederinJépendancedel'Église  esttropconnue 
pour  comporter  de  longs  développements.  Jésus-Christ 
a  dit  que  son  royaume  n'était  pas  de  ce  monde;  il  n'a 
pas  dit  que  ce  royaume  ne  fût  pas  dans  ce  monde. 


VI 


POUVOIR    ET    DIGMTE    DE    L  EGLISE 

Thomas  Slapleton  a  publié  l'admirable  traité  De 
magjiitadine  Romanœ  Eeclesiœ,  où  il  montre  sa  supé- 
riorité sur  les  grandes  monarchies  de  l'antiquité,  sous 
le  rapport  de  l'étendue,  de  la  force,  de  la  durée,  de  la 
gloire  et  des  bienfaits. 

Les  historiens  exaltent  la  puissance  des  quatre  mo- 
narchies, surtout  de  l'empire  romain,  qui  renversa  et 
brisa  toutes  les  autres,  comme  le  fer  tranche  les  autres 
corps.  Juste-Lipse  a  recueilli  dans  les  écrits  de  l'anti- 
quité tout  ce  qui  est  propre  à  montrer  la  grandeur  de 
l'empire  romain,  ses  forces,  ses  richesses,  ses  grands 
hommes  et  ses  œuvres. 

Une  autre  monarchie  mérite  davantage  notre  admi- 
ration; c'est  celle  dont  parle  Daniel  :  «  A  l'époque  de 
ces  royaumes,  Dieu  suscitera  un  royaume  qui  ne  sera 
jamais  renversé,  un  royaume  qui  ne  sera  pas  livré  à 
un  autre  peuple  ;  au  contraire,  il  brisera  et  détruira 
tous  ces  autres  royaumes,  même  le  royaume  de  fer,  et, 
pour  lui,  il  subsistera  à  perpétuité,  comme  tu  as  vu 
que  la  pierre  se  détachant  do  la  montagne  a  brisé  l'ar- 
gile, et  le  fer,  et  l'airain  et  l'argent.  Et  la  pierre  qui 
avait  frappé  la  statue,  devint  une  grande  montagne,  et 
elle  remplit  toute  la  terre.  » 

Les  autres  prophètes  disent  que  le  royaume  de  Jésus- 
Christ  s'étendra  ws^xe  ad  terminas  orbis  terrarum.  Ils 
exaltent  la  gloire  elles  richesses  de  ce  royaume  :  «  Les 
Ethiopiens  se  prosterneront  devant  lui,  et  ses  ennemis 
baiseront  la  terre  ;  tous  les  rois  l'adoreront,  toutes  les 
nations  le  serviront.  »  Isaïe  s'exprime  ainsi  ••  •  Les 
rois  seront  tes  nourriciers,  les  reines  seront  tes  nour- 
rices. Ils  t'adoreront  le  visage  incliné  vers  la  terre, 
ils  baiseront  la  poussière  de  tes  pieds.  » 

Ce  royaume  est  spirituel,  sans  doute,  mais  visible. 
Il  n'est  pas  de  ce  monde,  mais  il  existe  pourtant  en  ce 


13 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


14 


monde.  Ce  n'est  pas  une  institution  humaine  fondée 
sur  la  volonté  des  hommes;  il  vient  immédiatement  de 
Dieu  par  Jésus-Christ,  qui  a  communiqué  son  autorité 
aux  apôtres. 

L'empire  de  Rome  chrétienne  surpasse  en  étendue 
les  quatre  monarchies  de  l'antiquité. 

Les  Perses  possédèrent  tout  au  plus  cent  vingt-sept 
satrapies;  leur  empire  ne  dura  que  cinquante-deux 
ans. 

Les  Grecs  ajoutèrent  à  l'empire  persan  la  Macédoine 
et  l'Achaïe.  L'empire  turc  a  été  plus  grand  que  celui 
des  Grecs  ;  il  a  duré  beaucoup  plus  longtemps  que  les 
royaumes  d'Alexandre.  Après  avoir  dominé  l'Orient, 
la  langue  grecque  a  été  envahie  par  l'arabe  et  par 
d'autres  idiomes.  Les  villes  grecques  de  l'Asie  ont  été 
presque  entièrement  détruites  ;  l'Église,  héritière 
de  Rome,  a  conservé  toutes  les  cités  que  les  Romains 
avaient  fondées  dans  l'Occident. 

Il  n'est  pas  exact  de  dire  que  l'empire  romain  occupa 
le  monde  connu;  car  il  ne  put  dompter  plusieurs 
royaumes  de  l'Afrique  et  de  l'Asie.  Ilnepénétrajamais 
en  Ethiopie  ni  dans  l'Abyssinie.  Les  Tartares  et  les 
Scythes  au  nord,  le-i  Chaldéens  à  l'orient  ne  furent 
jamais  conquis.  Les  Parthes  et  les  Perses  ne  tardèrent 
pas  à  secouer  le  joug.  Quel  temps  d'ailleurs  ne  fallut- 
il  pas  pour  conquérir  !  Les  quatre  premiers  siècles, 
les  llomains  ne  sortirent  pas  de  l'Italie,  ils  ne  fran- 
chirent même  pas  les  Apennins  ;  il  fallut  deux  siècles 
pour  asservir  la  Grèce,  l'Afrique,  les  Gaules,  l'Orient. 

Au  contraire,  le  christianisme  se  propagea,  dès  le 
principe,  dans  toutes  les  régions  du  monde  connu,  et 
il  pénétra  dans  des  pays  que  les  légions  n'avaient  pu 
aborder.  Dans  le  partage  que  firent  les  apôtres, 
S.  Barthélémy  eut  la  Scythie  ;  S.  Mathieu,  l'Ethiopie  ; 
S.  Simon,  la  Perse  ;  S.  Jude,  la  Mésopotamie  ;  S.  Tho- 
mas, rinde  ;  tout  cela  au  delà  des  frontières  du  monde 
romain.  Dès  le  premier  siècle,  le  grand  nombre  des 
chrétiens  de  Rome  excita  les  appréhensions  des  empe- 
reurs et  attira  les  persécutions.  On  voit  dans  Origène 
que  l'empereur  Adrien,  dans  le  but  d'arrêter  le  mou- 
vement de  conversion,  proposa  d'élever  des  ten  pies 
sans  ido'es,  mais  que  les  oracles  l'en  détournèrent. 
L'unité  des  lois,  clef  de  voûte  de  l'édifice  romain,  fut  de 
courte  durée  dans  les  provinces.  Le  mot  de  Virgile  : 
Imperium  sine  fine  dedi,  ne  s'est  accompli  que  par  l'E- 
ghse. 

Nulle  part  le  sang  des  martyrs  n'a  coulé  aussi  large- 
ment qu'à  Rome.  Tous  les  papes  jusqu'à  Constantin, 
à  l'exception  d'un  très-petit  nombre,  ont  confirmé  de 
leur  mort  le  témoignage  pour  la  vérité.  Le  prophète 
annonce  la  victoire  de  l'Église  :  Conculcabis  leonem  et 
draconem.  S.  Augustin  dit  que  cela  désigne  le  persécu- 
teur et  l'hérésiarque  :  «  Léo  sœvit  aperte  :  draco  occulte 
insidiatur.  Utramque  vim  et  polestatem  habet  diabo- 
lus  :  quando  martyres  occidebantur,  leo  erat  sœviens  ; 
quando  hœrelici  insidiantur,  draco  est  surrepens.  » 
Dans  un  autre  endroit  :  «  Persecutor  paganus  aperte 
sœvit  ut  leo,  haereticus  insidiatur  ut  draco.  lUe  cogit 
negare  Christum,  iste  docet  :  ille  ingerebat  violentias, 
iste  iosidiaa  :  adversus  illum  opus  erat  patientia,  ad- 
versus  hune  opus  est  vigilantia.  » 


L'Église  a  eu  ses  guerres  puniques  et  ses  dissen- 
sions intestines,  ce  sont  les  schismes  ;  plus  heureuse 
que  l'ancienne  Rome,  elle  a  vaincu  sans  perdre  sa 
propre  liberté.  Quelle  merveilleuse  sollicitude  les  papes 
n'ont  ils  point  montrée  [)our  la  conservation  de  la 
foi  en  Orient  !  Que  de  travaux  entrepris  pour  étouffer 
l'hérésie  sans  cesse  renaissante  !  Combien  n'y  eut-il 
pas  d'hommes  envoyés  auprès  des  Orientaux,  comme 
les  prophètes  de  l'Ancien  Ttjstament  !  Pendant  que  les 
papes  instituaient  les  ordres  militaires  pour  la  déli- 
vrance de  l'Orient,  les  Grecs  suscitaient  mille  entraves 
pour  empêcher  le  succès  des  croisades.  La  luUe  des 
papes  contre  l'islamisme  a  duré  mille  ans,  à  parlirdes 
premières  excursions  des  Sarrasins  au  vin"  siècle  jus- 
qu'aux dernières  campagnes  sur  le  Danube,  au  siècle 
dernier.  L'énergie  de  Rome  païenne  pour  l'extension 
de  sps  frontières  ne  comporte  pas  d'être  comparée  au 
zèle  que  Rome  pontificale  a  montré  pendant  tant  de 
siècles  afin  de  sauver  l'empire  d'Orient. 

La  conversion  des  infidèles  est  une  des  plus  grandes 
œuvres  de  Rome  pontificale.  L'empire  romain  fit 
preuve  de  force  en  domptant  les  royaumes  et  les  peu- 
ples delà  plus  grande  partie  de  l'Europe,  del'Afriqueet 
de  l'Asie;  mais  que  ces  victoires  firent  verser  de  sang  ! 
L'esclavage  des  peuples  fit  le  bonheur  desconquérants. 
Mais  que  d'innombrables  nations,  dans  toutes  les  par- 
ties du  monde,  sans  être  écrasées  par  la  guerre  ni 
privées  de  leurs  biens  et  de  leur  liberté,  ni  rendues 
tributaires,  soient  parvenues  à  la  vraie  liberté,  qui  con- 
siste dans  la  délivrance  des  âmes,  voilà  la  vraie  gloire 
de  Rome  pontificale. 

Ce  fut,  sans  doute,  une  gloire  pour  Rome  païenne 
de  vaincre  les  rois,  de  les  renverser,  ou  do  les  rendre 
tributaires.  Auguste  regardait  tous  les  rois  comme  des 
membres  de  l'empire.  Tibère  se  glorifiait  d'abattre  les 
rois  ennemis  ou  suspects  plutôt  par  des  menaces  ou 
des  reproches  que  par  la  force.  Néron  voulut  cou- 
ronner solennellement  dans  Rome  Thiridate,  roi  d'Ar- 
ménie. 

Rome  chrétienne,  sans  armée  et  sans  l'emploi  de  la 
force,  a  dicté  la  loi  aux  rois  ;  elle  les  a  portés  sur  le 
trône  et  couronnés  ;  et  lorsqu'ils  ont  prévariqué,  elle 
les  a  punis. 

C'est  une  chose  assez  curieuse  de  faire  remarquer 
ce  que  disent  les  rabbins  juifs  de  l'abandon  de  Rome 
par  Constantin.  Ainsi,  le  rabbin  Abraham  Levita  s'ex- 
prime en  ces  termes  :  «  Constantinus  CœsarlegemNa- 
zarœorum  confirmavit,  et  ad  eorum  cultura  ac  legem 
transiit  annis  300  post  Jesum,  juxtam  eorumdem  com- 
putalionem.  Cessit  deinde  Roma,  eamquesacerdotibus 
Idumaeorumad  hancusque  diem  dédit,  Constantinopoli 
œdificata.  »  Abben  Esra,  commentateur  de  Daniel,  s'ex- 
prime ainsi  :  «  Constantinus  decoravit  locum  Romae, 
quîB  erat  sedes  ejus,  et  reliquit  eam  iniquitati,  quae 
appellatur  Petrus.  » 

Après  la  translation  de  l'empire  à  Constantinople, 
Rome  n'a  jamais  été  le  siège  des  empereurs;  ils  ont 
résidé  à  Trêves,  à  H  avenue,  à  Milan  ;  mais  à  Rome, 
comme  siège  de  leur  empire,  jamais. 

Abraham  bzovius  (c.  43)  prouve  que  Charlemagne 
ne  tint  la  couronne  impériale  que  du  pape  :  «  Carolus, 


15 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


li6 


non  a  successione  bxreditaria,  nam  illi  nibil  cum 
Auguslulo,  aul  OJoacre  ;  non  a  Deo  immédiate,  nam 
ejus  rei,  aut  nibil  in  Scripluris  aut  in  recenli  revelalione 
non  a  senalu  populoque  llomano.  qui  tune  temporis 
nibil  amplius  in  creandis  imperatoribus  juris  suffra- 
ganJi  habebat  ;  non  a  donatione  Gireeorum,  qui  crea- 
tionem  Caroli  indigne  ferebant;  non  jure  bclli,  qui 
numquam  aut  Romanam  urbem^  aut  totum  imperium 
arniiscepit;  sed  ab  auctorit»(e  pontlficis,  qua  in  uni- 
versas  Chiisli  oves  pr;vstan^,babet  illas  pascere,  tueri, 
servare,  saluteuiqueuniversoruni  curare,  imperii  scep- 
Irum  in  Occidentc  accepit.  » 

La  création  de  la  dignité'  impériale  et  le  couronne- 
ment des  empereurs  pendant  mille  ans  ont  été  une 
grande  gloire  pour  Rome  pontificale.  Les  rois  de  Po- 
logne et  de  Hongrie  sont  redevables  de  leur  couronne  au 
pape.  Urbain  11  couronna  le  premier  roi  d'Ecosse; 
Eugène  III,  celui  de  Portugal. 

Stapleton  parle  ensuite  des  chefs-d'œuvre  artistiques 
de  Rome  païenne.  Tout  cela,  dit-il,  ne  profilait  qu'au 
sensualisme,  à  rosteiitation,  ou  à  l'impiété,  si  l'on  en 
excepte  les  aqueducs  et  les  greniers  d'abondance  ;  or 
les  papes  les  ont  rt'tablis. 

Rome  païenne  n'avaitaucun  hôpital  pour  les  pauvres, 
aucun  hospice  d'enfants  exposés,  aucun  collège  gratuit, 
aucun  orphelinat,  aucun  gymnase  pour  ren>eignement 
public  des  sciences.  En  revanche,  elle  postédait  deux 
amphithéâtres,  deux  théâtres,  cinq  cirques,  douze 
Ihernces,  trente-six  arcs  de  triomphe,  quaraute-cinq 
lupanars,  et  d'autres  établissements  qui  occupaient 
presque  la  moitié  de  !a  ville. 

Rome  pontificale  renferme  trente  hôpitaux,  vingt 
collèges  d'éducation,  trois  universités  publiques,  plus 
de  trente  orphelinats,  et  un»  quantité  innombrable 
d'établissements  de  charité.  Le  nombre  et  la  richesse 
des  églises  surpassent  tous  les  temples  de  l'antiquité. 
Il  fallut  228  ans  pour  construire  le  temple  de  Diane 
àEphèse,  et  vingt-sept  rois  de  l'Asie  y  contribuèrent. 
La  basilique  de  Saint-Pierre  a  été  achevée  en  80  ans. 

VII 

DIPLOMES    DE    SALNT    CnÉGOIRE 

On  remarque  dans  le  Regeîte  de  S.  Grégcire  le  Grand 
un  ou  deux  diplômes  munis  d'une  clause  ainsi  con- 
çue :  a  Si  quelqu'un  des  rois,  des  prêtres  ou  des  ju^es 
transgresse  notre  diplôme,  qu'il  soit  privé  de  la  di- 
gnité de  son  honneur  et  de  son  pouvoir  :  Si  quis  regum, 
sacerdolum.judicum  etc.,  honoris  poteslaiisque  suce  di- 
gnilaie  canal  etc.  C'est  ce  que  portent  tous  les  ma- 
nuscrits et  toutes  les  éditions. 

La  clause  semble  étrange.  Mais  est-on  bien  certain 
qu'elle  soit  authentique  ?  Est-il  vraisemblable  qu'au 
sixième  siècle  S.  Grégoire  le  Grand  ait  eu  l'intention 
de  déposer  les  rois? 

Le  diplôme  regarde  un  monastère  de  nonnes  établi 
à  Autun.  Le  pape  accorde  certaines  immunités  tempo- 
relles. Il  ordonne  que  les  biens  soient  inviolables. 

Y  a-t-il  quelque  rapport  entre  les  biens  d'un  cou- 
vent de  nonnes  et  la  déposition  dont  les  rois  sont  me- 
nacés par  S.  Grégoire  ? 


Il  est  étrange  que  le  diplôme  ne  parle  pas  explicite- 
ment des  évèques,  qui  sont  mieux  en  position  que  tout 
autre  de  transgresser  le  privilège  pontifical  :  Si  quis 
regum,  saccrdutum,  judicum  de.  Rien  qui  regarde  l'é- 
vêque.  On  peut  répondre  il  est  vrai  que,  daris  le  style 
du  temps,  le  mot  sacerdolcs  désigne  les  évêques. 

Les  diplômes  des  successeurs  de  S.Gr-égoire  ne  pré- 
sentent jamais  la  clause  en  question.  Elle  ne  reparaît 
que  vers  la  fin  du  dixième  siècle.  La  chancellerie  ro- 
maine a  pourtant  l'habitude  de  reproduire  constam- 
ment les  clauses  qui  sont  une  fois  admises  dans  le  style 
des  diplômes. 

Ces  considérations,  et  d'autres  que  Montalembert 
énonce,  semblent  permettre  de  supposer  que  la  clause 
Si  quis  reijuui  est  apocryphe.  {Momcs  d'Occident,  3'  édi- 
tion.) 

Est-ce  une  interpolation?  Est-ce  altcrationdu  texte? 

Il  est  permis  de  supposer  que  S.  Grégoire  a  écrit  : 
Si  quis  episcoporum  etc.  ;  plus  tard  les  copistes,  abré- 
geant le  mot,  ont  mis  cpum.  Dans  la  suite  on  a  cru 
devoir  lire  regum  ;  c'est  ainsi  que  la  terrible  menace 

Si  quis  regum dignilale  careal,  s'est  formée  par  la 

méprise  des  copistes  et  a  reparu  dans  les  diplômes  du 
dixième  siècle. 

Au  surplus,  fût-il  démontré  que  S.  Grégoire  le  Grand 
a  menacé  de  déposition  les  rois  qui  ne  respecteraient 
pas  le  diplôme  en  question,  on  ne  peut  prendre  dans 
ce  document  un  argument  décisif,  parce  que  le  texte 
officiel  authentique  manque  entièrement.  Il  n'a  été 
inséré  dans  aucun  code  et  aucun  recueil  faisant  loi  dans 


l'Eglise. 


VIII 


CONSULTATION    DO    PAPE    ZACHARIE 

Le  problème  historique  concernantle  pape  Zacharie 
a  été  traité  à  fond  dans  la  précédente  série  des  Analecla, 
145'' livraison.  Nous  nous  bornons  à  résumer  la  ques- 
tion. 

La  consultation  du  pape  Zacharie  n'est  pas  certaine; 
c'est  probablement  un  fait  absolument  apocryphe. 

Les  annalistes  contemporains  n'en  disent  mot.  Ce 
n'est  qu'à  la  fin  du  neuvième  siècle,  c'est-à-dire  cent 
cinquante  ans  après  Tévénement,  que  l'on  voit  appa- 
raître la  première  mention  de  la  célèbre  décision  qui 
amena  le  changement  de  dynastie. 

Le  biographe  de  S.  Boniface  de  Mayence écrivit  son 
livre  pendant  le  règne  de  Pépin  le  Bref.  Son  silence  est 
inexplicable,  si  Boniface  reçut  reçut  réellementdupape 
Zacharie  la  mission  de  sacrer  Pépin  le  Bref,  comme 
prétend  la  légende.  Il  résulte  au  contraire  de  la  biogra- 
phie que  S.  Boniface  était  gravement  malade  àl'époque 
de  l'avènement  de  Pépin.  Celte  maladie  obligea  S,  Bo- 
niface de  prendre  un  coadjuteur.  Comment  aurait-il  pu 
entreprendre  le  voyage  de  Mayence  ou  do  Fulde  jus- 
qu'à Soissons  pour  sacrer  le  nouveau  roi? 

Autre  difficulté  .  Il  paraît  tout  à  fait  certain  que  le 
pape  Etienne  II,  venu  en  France  l'an  764,  sacra  Pépin 
et  ses  deux  fils  à  Saint-Denis;  Pépin  aurait  donc  été  sa- 
cré deux  fois,  s'il  était  vrai  qu'il  eût  d-^jà  été  sacré  à 
Soissons  par  S.  Boniface  deux  ans  auparavant. 


17 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


18 


Le  couronnement  peut  être  renouvelé.  Les  empereurs 
d'Allemagne  prenaient  à  Cologne  la  couronne  d'argent, 
à  Monza  près  Milan  la  couronne  de  fer,  et  à  Rome  la 
couronne  d'or.  Mais  la  cérémonie  liturgique  du  sacre 
n'a  lieu  qu'une  fois  sur  la  même  personne. 

Pendant  le  règne  de  Charlemagme,  sous  Louis  le 
Débou.iaire,  et  jusque  vers  la  fin  du  neuvième  siècle, 
on  ne  trouve  aucun  historien  qui  rapporte  que  le  pape 
Zacharie,  consulté  parles  Francs  sui  la  translation  de 
la  couronne,  décida  en  faveur  de  Pépin  le  Href  Les 
chroniques  du  temps  ont  été  recueillies  dans  la  grande 
collection  de  Bouquet,  et  récemment  dans  le  Monu- 
menta  Germaniœ  de  Pertz.  On  n'y  trouve  aucun  vestige 
delà  légende. 

Vers  la  fin  du  neuvième  siècle,  des  chroniques  rédi- 
gées en  Allemagne  commencèrent  à  relater  la  légende. 
Mais  les  chrouiqueuis  ne  s'accordent  ni  sur  l'époque 
ni  sur  le  pape  qui  aurait  rendu  cette  décision;  car  les 
uns  l'attribuent  au  pape  Zacharie,  au  lieu  que  les  autres 
veulent  que  ce  soit  Etienne  II,  qui,  à  l'époque  de  son 
voynge  en  France,  ordonna  l'élévation  de  Pépin  au 
trône  de  France. 

Les  historiens  modernes  sont  partagés  sur  là  ques  • 
tion.  Leco'nte,  dans  ses  Annales  de  France,  a  rédigé  une 
longue  dissertation  pour  montrer  l'invraisemblance  de 
la  prétendue  consultation  que  les  Francs  auraient 
adressée  au  pape  Zacharie. 

Il  suit  de  là  que  le  fait  est  fort  douteux.  Il  n'est  donc 
pas  possible  d'argumenter  de  ce  fait,  comme  s'il  était 
certJ  in  et  démontré. 

Les  écrivains  qui  l'ont  allégué  pour  prouver  leur 
thèse  ont  commis  une  étrange  méprise. 


IX 


LE     REGESTE    DE    S.   GRÉGOIRE    VU. 

Les  lettres  de  S.  Grégoire  VII  seraient  d'une  haute 
importance  pour  établir  les  relations  juridiques  du  sa- 
cerdoce et  de  l'empire,  si  l'authenticité  de  ces  docu- 
ments se  trouvait  à  l'abri  de  toute  contestation. 

On  conserve  à  Rome  le  Regeste  de  Grégoire  VIL  Est- 
ce  le  Regeste  original,  ou  bien   une  copie? 

Ce  n'est  qu'une  copie  qui  est  loin  de  renfermer  tous 
les  actes  du  pontificat.  En  effet  les  chroniqueurs  du 
temps  citent  des  lettres  qui  ne  sont  pas  dans  le  Re^^este 
romain. 

Une  autre  difficulté  est  que  ce  regeste  renferme  des 
pièces  suspectes  et  extrêmement  douteuses,  par  exem- 
ple le  fameux  Dictatus  dont  la  forme  ne  peut  être  celle 
d'un  acte  pontifical. 

Dans  ces  dernières  années,  deux  historiens  ont 
traité  la  question  de  l'authenticité  du  Regeste  dont  il 
s'agit.  Giesebrecht,  qui  a  examiné  le  manuscrit  du  Va- 
tican, a  rédigé  une  note  assez  longue  que  Jaffé  a  pu- 
bliée dans  son  RegeslaRomanorumpontificum,  à  l'article 
de  S.  Grégoire  VIL 

Nous  croyons  devoir  placer  ce  mémoire  sous  les 
yeux  de  nos  lecteurs,  afin  qu'ils  connaissent  précisé- 
ment la  question. 

In  adornandis  Gregorii  VII  regestis  mihi  contigit,  ut  op- 


talissimo  uti  praesidio  iiceret,  quod  quidem  silum  in  veterrimo 
registri  codioe  Vaticano  est,  omnium  qui  cxstant  et  manu 
scriptorimi  codicum  et  editiorium  fonte.  Wdluhnus  enim 
Giesebrpcht  V.  CI.,  (|nuai  thesauris  bibliolliecaium  et  tabula- 
riorum  Italicorum  ante  aliquol  annos  fruenti  aditus  ad  prae- 
stantissimum  illnmrodiccm  paierct,  genuinas  i  jus  lectiones,  a 
quiliiis  haud  laro  editiones  maie  recédant,  diligcntcr  per- 
scri|.sit,  posteaque,  ut  locuplelarem  meum  librum,  bénigne  ac 
iiberaiiter  niecum  comnuuiicavit.  Auxit  ctiani  largilatmi  iiiu- 
nei'is,  qiiod  quiiin  ab  eo  petiis.sem,  de  proprielale  codicis  vir- 
tutpque  ut  in  meum  usum  persequerelur  scriptura,  qua  est 
coniitate  non  dubilavit,  quin  utilcm  gratainque,  quai  liàbelur 
infta,  ad  me  miUeret  comnientationem.  Eiiuidem  codicem 
Vaticanum,  ut  par  fuit,  nusquam  non  secutus,  ubi  editiones 
in  clironicis  signismenda  continent,  ulramque  iectionem  inter 
uncos  apposui;  neque,  quam  Mansi  aticrl  codicis  Wulinensis 
varit-tatem,  nedeessel  leclori,  pia)terniiltendam!i)Utavi. 

Giegorii  bulla;  nomina  testium  non  piaibeiii.  Scntentia  in 
ils  Icgitiirliœc  :  «  Miserationes  lu*  Domine  super  omiiia  opéra 
tua.»  (3623,  3758,  3704,  3806,  3828,  3919,  SaO.'i,  3967, 
3979,  3982). 

Scriplae  perciijusmanum  bullœ  sinl,  non  plus  quam  semel 
indieatur  : 

p.  m.  Benjamin  notarii  sacri  palatii  (3987). 
Dalaesunt 

p.  m.  l'elri   S.  R.  E.    preibyteri  cardinalis  ac  bibliolhpcarii 
(3C06,  3609,    3624,  3625,  3697,  3703,    3727,   3  28,   3729, 
37:3,  3735,   3758,    3764,   3800,  3808,  3828,  3853,    3919, 
3920,  3906,  3967,  3968) 
p.  m.  Petii  cancellarii  atque  cardinalis  (3806) 
p.  m.  Coiionis  cardinalis  presbyleri  (3787) 
p.  m.  lohHimis  R.  E.  diaconi  cardinalis  (S'il 4) 
p.  m,  Benjamm  fungentis  vicePetii  S.  R.  E.  presbyleri  car- 
dinalis et  biblioihecarii  (3963) 
p.  m.  Gregor.i  S.  R.  E  diaconi  (3973). 
W.  Giesebrechti  autem  commentatio,  de  qua  supra  dixi 
scripla  hisverbis  est  ; 

«  Gregorii  Vil  Registrum,  quod  usque  ad  nostra  tempera, 
pervenit,  non  idem  esse  ac  verum  illud  et  genuinum,  quod 
publica  auctoritate  olim  recepto  incuria  Romana  more  compo- 
situm  erat,  quum  niuliae  epistolae,  quas  aliunde  notas  frustra 
quœsiveris,  salis  ostendunt,  tum  ex  eo  intelligitur,  quod  quae 
ipse  Gregorius  in  illo  scripta  esse  apertis  verbis  refert,  nus- 
quam reperiuntur.  (Lib.  VII,  ep.  16).  Persuasum  igitur  ha- 
benius,  id  quod  vocant  Registrum  nihil  esse  aliiiil.nisi  col- 
leciionem  epistolarum  a  scriptore  nescio  quo  confectam  atque 
in  hicem  prolatam,ut  rerum  gestarum  cuiiosis  pro  virili  parle 
consuleret,  magnumque  Gregoiii  nomen  posteritati  commen- 
daret.  Quam  collectionem  jam  paulo  post  obitum  hujus  papa; 
conscriptam,  moxque  et  in  Italia  et  in  Gi-rmania  innotuisse, 
Deusdedit  cardinalis  Romanus  in  collect.  can.  (Sleph.  Borgia 
del  Dominio  temporale,  App.  p.  13  seq.)  et  Bernoldus  Cons- 
tantiensisin  Chron.  ad  aiinum  1683  testes  sunt. 

"  In  undecim  libros,  quorum  decimus  injuria  lemporuni 
interierit,  opusdispositum  fuisse,  editores  uno  ore  coiifn  niant, 
neque  dubilare  videntur,  quin  conservato  juste  ordnietem- 
porum  epislolae  suo  quaeque  loco  positse  sinl.  Attamen,  si 
paille  accuratius  perlustraveris,  facile  animadvertes,  inde  ab 
initie  libri  VIII  omnes  fere  litteras  indiclione,  plurinias  vel 
die,  quo  datae  sint,  carere;  quanquam  in  prioribus  .^eptem 
libris  indictio  et  dies  fere  semper  diligenter  diUiniuntur. 
Fieri  certe  nequit,  quin  ea  re  scrupulum  nobis  injiciatur,  et 
critica  arte  adhibila  inveniemus,  nequaquam  eo,  quo  nunc 
eduntur  ordine,  sed  diversis  temporibus  eas  litteras  scriptas 
esse  etsaepe  inferiorem  nunc  locum  obtinere,  quae  ante  positis 
multo  prière»  exliterint.  Neglexit  igitur,  qui  Registrum  com- 


SERIE. 


19 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


20 


posait,  in  eMrem.  operis  parte  temporum  ordinem  quem  per 
septem  priores  libres  dil.genter  luitus  erat.  Quod  5ane  non 
sine  gravi  causa  admisit,  qnannis,  quœ  fuerit.  conjectura  n.odo 
augrirari  po.simus.  Ex  .uea  senlenlia  usque  ad  l..u-m  sept.rai 
libri  vero  et  genuino  Gregorii  VU  Repis.ro  usus  ea,  q>u«  no- 
tatu  diina  vi.lebanlur,  inde  decerv«.t  :  ipsius  papœ  l.tteras, 
acta  conciliorum,  epistolas  ad  papam  datas,  notas  de^ordina- 
tione  episco,K>rum  etc.,  qu«  oinnia  eoden».  quo  m  Kep.stro 
crant,  ordine  in  suum  librum  desci.benda  curaut.  Ueiude 
yero  ab  inmo  l.bri  MU  hoc  valido  pne.idio  destilulus  s.ye 
Registrun.  pap«  gravissimis  iHis  temponbus  (t08J  -  IU«d) 
oranino  non  confectum,  sive  Gregorio  morluo  Salerni  velictum 
eral,  sine  or.line,  quascunque  sors  et  fovtuna  e  diversis  locis  ei 
obtulerat,  epistolas  coii.pegil.  It-.  accidisse  videtur,  ut  quum 
in  priore  parte  singuiis  poniificatus  annissi.iguli  l.bn  respon- 
derent,  et  epistolae  eodem  anno  dalae  eoden»  quoque  libro 
conjungerentur,   in  posteriore  parle  hic  oido  plane  neglige- 

rcUir. 

c  Vehementer  vero  dubilandum  est,  num  ea  iibroruni  des- 
criptiû  quam  nunc  editiones  exhibent,  auctoritaleni  habeat 
Tetuslalis.  Jim  id  suspicionem  niovet,  quod  D-'usdedit  cardi- 
nalisex  septimo  libre,  qui  apud  nés  oninino  28  epistolts  cen- 
tinet,  "0*"  et  "5*°,  et  ex  octavo  quamquam  in  editioiiibus 
non  supra  23"»  progredilur,  29^""  et  Su'™  laiidat.  Quod  ad 
septinuim  quidem  librum,  aut  aliquis  error  iii  numeris  latet, 
aut  Deusdedit  esemplari  nostris  locupletiore  ulebatur;  nam 
quœ  laudantur  epislolœ  in  nostris  19»  et  ai»  ejusdem  libri 
sunl.  Aliter  de  octavo  libro  sentiendnni  est,  easenim  e|)i>tolae, 
quas  es  hoc  commémorât,  nunc  in  nono  iibio  reperiiinlur, 
ubi  6'  et  7=  numerantur.  Unde  in  exeiiiplo  ejus  octaTuin 
et  nonum  librum  conjunctum  fuisse,  probabile  et  verisimile 
Tideatur. 

c  Sed  ut  certi  aliquid  de  hac  re  slaluamus,  ad  codices  Re- 
gislri  manu  scriplos  nos  veriamus  necesse  est.  Hand  rare  in 
bibliothecis  Ilalicis  inveniunlur.  Ipse  iler  per  Ualiaui  faciens, 
Rom»  duos  ia  archivio  Vaticano,  quiuque  in  biblioiheca 
Vaticana  (Codd.  3797,  4379,  4906.  49Ù7,  5038),  unum  Valli- 
cellianum  (Cod.  C.  17)  revolvi  ;  Venetiis  ui  uni  in  bibliotheca 
sancti  Slarci  inspexi  ;  Mutinensem  laudat  ei  in  usuin  suum 
vertil  Joinnes  Dominicus  Mansi.  Sfd  omnes  hi  libri  recen- 
lioris  sunlœiaiis,  non  anle  sœc.  XVI  \el  XVII  confecti,  praetCf 
unum  illum,  qui  anliquior  in  archivio  Vaticano  exslat, 
quenique  reliquorum  omnium  lanquam  foniem  ei  orijiinem 
habendum  esse,  facile  probari  pole.st.  Ex  eodem  quoque  An- 
tonius  Caralla  primus  Registrum  lypis  ex.scnbenilum  curavit 
et  onmes,  qui  post  eum  novam  edilioncm  instiluendamsusce- 
perani,  nihil  aliud  egerant,  quam  ut  Caraffaî  lectionera,  licet 
plurimis  locis  valde  mendosam,  inconsulle  ad  liUerani  répé- 
tèrent, nisi  forte  lenior  senlentia  ferenda  est  et  de  HarduiDO, 
nonnulla  de  conjectura  haud  maie  emendante,  et  de  Dominico 
Mansi,  quem  codice  Mutinensi  nsum  esse  jam  supra  retuli. 
Antiquisïimum  vero  Valicanum  librum,  qui  summa  curu  cura 
adiri  debebat,  cum  nullus  esset  fide  dignior,  post  CaraPfam 
nemo  nonneglexit.  Unde  factum  est,  ut  usque  ad  hune  diem 
omues  Registri  editiones  plurimis  gravissiniisque  vitiis  sca- 
terent.  Quie  cum  lia  sint,  facile  artis  crilicae  peritissimus 
quisque  concedet,  omnes  qu8e.->liones,  quae  de  indole  ac  con- 
ditione  Registri  proponanlur,  totds  in  hoc  ipso  codice  versari 
neqiie  dirimi  posse,  nisi  accurate  exacninatus  fueiit. 

«  Est  vero  membranaceus  in  4  min.,  lilteris  Latinis,  quo 
génère  sub  fine  s«c.  Xi  in  usu  erant,  exaratus;  258  lolia 
conlinet.ln  primo  quaternione  post  prœfixi)  manu  saec.  XIV 
scripta  inveniuntur  et  privilegium  quoddacu  mona^terii  apud 
Baniium  et  documenta,  die  10  mensis  octobr.  a.  1309  data, 
quœad  Joannem  l'alieologum  ad  eccltjsiara  Roinanam  reversum 
pertinent.  Tum  Registrum  excipit  bis  verbis:  a  InDei  nomine. 


Incipit  liber  primus  Registri  septimi  Gregorii  pnps.  Anno  do- 
miniiîe  incarnaiionis  millesimo  LXXIll,   indictione  XI,    ré- 
gnante domino  nostro  »  etc.  Di\ersis  manibus  exaratum  est, 
cosvis  tamen  et  lanta  similitudine,  ut  eas  subtiliter  discerni 
haud  parvi  negotii  sit;  nec  non  sœpius  eadem  manus,  quam 
lam  in  priore  operis  parte  deprehenderis,  poslea  iteruni  ite- 
rumque  recurrit.  Litterœ,  quae  nunc  primae  ponuntur  in  libre 
undecimo,  alia  manu  scriptae  sunl  ac  praecedentes,  rursusque 
manu  plane  ab  illa  diversa  e»'.,  qu»  sequuntur  et  finom  Re- 
gistre imponunt,  Multa  delela,  mutata,  correcta  invcnies,  ut 
facile  in  eam  sentenliatn  adduci  possis,  codicem   ipsius  fuisse, 
qui  colleclionem  instiluerit.  Quod  ego  non  enixe  conienderim, 
iterum  monens,  fîeri  poiuisse,  ut  Deusdedit  cardinalis  locu- 
pletiore exemple  uteretur.  Quod  ad  descriptionem  librorum, 
siius  cuique  tilulus  rubro  colore  praescriptus  est,  ac  quidem 
iisdem   manibus,    quae  ipsas   epistolas  exararunt,    usque  ad 
librum  sextum,  neque  memoratu  indignum  videatur,  codicem 
Venetum  hos  lantumniodo  sex  priorum  librorum  agnoscere  ti- 
tulos.  Liber  VII  et  VIII  in  codice  Vaticano  eosdem  quidem, 
quos  in   edilionibus,  titulos  ferunt,  eosque  rubro  colore  insi- 
gniles,  sed  relictis  lacunis  manus  pauUo  recentier,  ni  fallor 
saet^.   XII  exeuntis,  e.is  inscripsil.  Denique  librarius  quidam, 
quimulto   post  confectum  librum  manum  imposuit,  post  epis- 
toiam  23  libri  VlU,  ubinullum  sane  indicium  velsignum  nevi 
libri  exsiitit,  haec  verba  atramente  interposuit  :  a  Ex  libre  VIII 
Registri    ejusdem    Gregorii  papae   septimi    ».  Idemque    post 
episioL-îm   al  Flandrenses  (Mansi  Coll.   Conc.   XX,   p.  370) 
novam  insrriptionem   adjecit  :  «  Incipit  liber  X  »  ;  tum  vero 
correxil  XI.  Singuiis  epislolis  scribœ,  cum  ipsum  Registrum 
coiificeient,  neque  inscriptiones  neque  numéros  adjunxorunt. 
Ille  vero,  quititul  s  VII  et  VIII  supplevit,  eliam  inscriptiones 
epistolis  usque  ad  finem  Registri  et  numéros  Lalinos  usque 
ad  ep.  47  libri   secundi   rubro  colore  adjecit.  Post  atramento 
numéros   Latines  prosecutus  est  usque  ad  ep.  9  libri  tertii 
librarius  ille,  qui  noves   titulos  libri  Vllll   etXl  commentus 
eral.  Quae  sequuntur  epistolae  decimo  quarto  demum  saeculo 
Arabicis  noiis  signatae  sunt  haud  dubie  ab    eodem  scriptore, 
qui  indireni  Registri   composuit.  Epistolis  enim  Gregorianis, 
f.  2i7  ad  fiiiem  perductis,  in  iis,  quae  restant,  foliis  sœc.   XIV 
ndex  additus  est,  hoc  modo  inilium  sumens  : 

a  Incipit  Registrum  Epistelarum  et  Conciliorum  Domini 
Grejiorii  septimi  sanctissimi  et  gloriosissimi  Romanorum  pon- 
tificis,  qui  electus  fuit  pest  mortem  Domini  Alexandri  II  in 
ecclesia  sancti  Salvatoris  anno  Dominicœ  Incarnatioais 
MLXXIll  » 

a  Habetur  autem  in  bec  libro  ejus  memoria  per  XI  annos 
tantiim,  secundum  quos  volumen  hoc  in  XI  libres  partitum 
est,  geslis  ejus  singuiis  illorum  annorum  in  une  libro  con- 
tentis. 

a  H;ibet  primus  liber  epistolas  numéro  84. 

a  Secundus  vero  habet  epistolas  numéro  76. 

«  Tertius  vero  habet  epistolas  numéro  21. 

0  Quartus  habet  epistolas  numéro  28. 

0  Quintus  habet  epistolas  numéro  23. 

a  tf.extus  habet  epistolas  numéro  40. 

«  Septimus  quidem  habet  epistolas  27. 

a  Octavus  autem  habet  epistolas  23. 

a  Nonus  vero  habet  epistolas  35. 

«  Decimiis  vero  liber  non  est,  vel  est  errorin  libre  et  parti- 
cione  librorum. 

a  Undecimiis  habet  epistolas  duas. 

"  In  quolibet  libro  est  Registrum celebralienis  cencilii,  quod 
in  quolibet  istorum  annorum  legitur  célébrasse.  Sunt  multa 
eciam  principum  jurainenta,  aliqua  décréta  et  hujusmodi,  que 
in  ipsa  tabula  patefiunt. 

-  Ex  iis,  quae  hactenus  de  codice  Vaticano  disputavi,  mani- 


21 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


22 


fesfo,  nisi  fallor,  patet,  Gregorii  epistolas  antiquitus  in  oclo 
non  in  undecim  libres  distributas  fuisse,  et  ita  quidem,  ut 
priorps  septem  libri  ex  ordine  veri  Registri  ad  singu'os  aiinos 
pontificatus  responderent,  in  octavuni  vero  reliquas  epistolas 
annorum  ratione  non  habita  scriplor  rejiceret.  Tanluni  ergo 
abest,  ut  decimus  liber  injuria  teniporuni  interierit,  ut  vere, 
nunquam  exiiterit.  Prima  sinceraque  Registii  disposiliopostea 
jam  in  ipso  codice  Vaticano  a  lihrario  qnodam  mutala  est, 
qui  ratione  operis  minime  perspecta,  omnes  ejus  libres  in 
singulos  pontificatus  annosconveniie  voluit  et  hancob  causam 
octavum  libruni  in  plures  dividit.  Qnain  novam  librorum  dis- 
tributionem  deinde  plerique  codices  et  omnes  editiones  ex 
codice  Vaticano  receperunt.  » 

Quelques  années  plus  tard,  Jaffé  a  traité  de  nouveau 
la  questiondans  le  \o\ume du  Bibliotheca  rerum  Germa- 
nicarwn,  qu'il  a  consacré  aux  actes  de  S.Gré- 
goire VII. 

L'importance  du  sujet  nous  détermine  à  publier  ce 
travail  de  l'historien  allemand,  lequel  corripC,  sur 
certains  points,  les  aperçus  de  Giesebrecht. 

Fuisse  jam  superioribus  saeculis  hune  ecclesi;»  Romanae 
morem,  ad  constantiam  et  perpetiiitalem  consiliorum  nego- 
tiorumque  servandam  perquam  idoneum,  ut  ejtempia  om- 
nium epistolarum,  a  summis  ponlificibus  jussarum  scribi,  in 
eos  libros,  qui  suutRegesta  sivc  Rpgistra  dicti,  accurate  refer- 
renlur,  notissima  res  est  alioque  loco  multis  coniprobata  ar- 
gumentis.  Nec  quidquam  profecto  videretur  minus,  quam 
prae'ermissa  esse  necessaria  haec  communisque  antecessorum 
consuetudo  a  septimo  Gregorio,  homine  ingeniosissimo, 
etiamsi  ipse  mentionem  ejusrei  minime  obscuram  non  protu- 
lisset  infra  in  libri  VllI  epislola  34  ad  Hugonem  episcopum 
Diensem  missi.  Ibi  enim  :  «  Quod  a  nobis,  inquit,  factum 
nequaquam  recolimus,  nec  in  registre  noslro  hujus  causœ 
litleras  reperire  potuimus;  neverit  itaque  prudenlia  tua, 
quia  mulla  tamquam  a  nobis  deferuntur  et  scripta  et  dicta, 
nobis  nescientibus."  Quibus  exverbisperspectufacillimum  est, 
copiosa  illa  epistolarum  universarum  volumina  sub  istoetiam 
pontifice  confecta  esse,  que  et  omnino  res  papalis  adminis- 
traretur  severius  et  illud  quoque  luxurians  adulterinarum  lit- 
terarum  genus  facilius  dignosceretur.  At  quod  exitium  toti 
fere  accidit  regestorum  papalium  seriei  ad  annumll98  usque 
deductœ,  in  idem  Gregorii  Vil  quoque  monumenta  illa  pre- 
tiesissima  quin  sint  delapsa,  non  potest  esse  dubium. 

Nihilo  secius  proditum  nobis  est  opus,  quod  item  registrum 
Gregorii  VII  dicitur  cujusque  sunt  codices  calamo  scripti. 
Quorum  quidem  non  veterrimus  modo,  verum  etiam  pra^stan- 
tissimus,  immo  ceteros  ex  eo  ipso  deductos  (t)  penitus  obscu- 

(1)  Hanc  sub  rationem  cadere  octo,  quos  in  bibliothecis  Ilalicis 
Tidit,  codices  ms.,  testis  est  Willelmus  Giesebrecht  in  commea- 
tatione,  cujus  mentionem  faclam  saepius,  atque  in  libelle  De 
Gregorii  Vil  registro  emendando  p.  43  ;  et  alterum  quidem  tabu- 
larii  Vatican!  codicem,  bibliothecœ  Valicanœ  codices  quinque  : 
3797,  4579,  4906,  4907,  S638,  Vallicellianum  C.  17,  Venetum 
bibliolhecae  S.  Marci  App.  Ci.  111  t9,  omnes  partira  sœculo  XVI 
partim  saec.  XVll  factos.  —  Eadetn  sententia  erit  de  codice 
Pommersteldensi  2691  chartaceo  saec.  XVll,  de  quo  cf.  Archiv  lûr 
altère  deutsche  Geschichtskunde  IX  527  ;  hic  enim  bullam  mona- 
chis  Bantinis  a  Gregorio  VU  tributam  continet,  quam  veteri  Vati- 
cano praefixam  esse  docet  Giesebrecht  1.  1.  —  Sed  saeculi  XII 
€st  codex  quondam  Claravallensis,  cujus  in  chronico  circiler 
anno  1250  formate  Albericus  monachus  (ap.  Leibnitium,  Access, 
hist.  II  129)  meniinit  sic  :  «  Registratum  hujus  septimi  Gregorii, 
id  est  Hildebrandi,  apud  Claramvallem  invenitur  ■>,  quique  ibidem 
anno  1695  a  Stéphane  Baluzio  perlustratus  est,  et  hodie  in  biblio- 
theca Trecensi  reperitur(V.  Catalogue  général  des  manuscrits  des 
bibliothèques  publiques  des  départements,  Paris  1855,  Il  392  : 
N.  952  Registrum  epistolarum  Gregorii  papas  VU,  XII  siècle, 
Clairvaui  G.  60  ;  on  Ut  au  bas  de  la  dernière  page  la  note  sui- 


rans,  in  tabulario  Vaticano  servatur.  Is  est  foliorum  258, 
membranaceus,  forma  quadrata,  conscriptus  a  variis  sseculi 
XI  librariis  ;  de  quo  in  ea,  qnae  in  Regestis  ponlificum  Ro- 
manorum  p,  402-405  a  me  édita  est,  commentalione  expo- 
suit  Willelmus  Giesebrecht. 

Atqui  apertissimum  est,  alium  fuisse  permagnum  illud  om- 
nium litterarum  pontificiarum  corpus,  alium  hune  quem  ha- 
bemus  librum.  Quod  jam  iliis  ab  omni  suspicione  remofis 
deciaratur  epistolis,  passim  reperlis  a  meque  coUectis  et  pone 
registrum  jjroponendis,  quae,  quia  in  eo  quod  superest  opère 
desiderantur,  magno  argumente  esse  debent,  hoc  idem  ne- 
qiiaqvnim  esse  principale  registrum.  Eamdem  rem  deinde 
ostendit  omnino  ipsa  paucilas  epistolarum  in  bec  opère  col- 
localarum.  Qiiis  enim  crederet,  potuisse  conlingere  Gre- 
gorio VU  pontitici  imperium  ecclesiamque  acerrime  concu- 
tit;nti,  ut  vel  teto  tertio  pontificatus  anno  non  dimitteret  plus 
quam  eas,  quae  in  tertio  registri  hujus  libre  insunt,  epistolas 
viginti  unam,  vel  quarto  anno  non  plus  quam  libri  quarti  epis- 
tolas viginti  octo  (1). 

Sunt  autem  in  promplu  indicia  nequaquam  dubitanda, 
minus  quod  remansit  opus  provenisse  ex  ipso  perdilo  registro 
majore.  Talis  enim  in  hoc  inest  varietas  epistolarum  eaeque 
plurimum  sunt  tam  sequaliter  et  continue  per  tempera  dis- 
positae,  ut  opus  ipso  saeculo  XI  —  quo  quidem  expeditum 
esse  jam  ex  codicis,  cujus  supra  mentio  facta  est,  aetate  in- 
telligimus —  aliunde  prorsus  non  potuerit  effici.  Eidemque 
operis  ortui  fidem  affert  tum  Registri  titulus,  e  majore  cor- 
pore  traoslatus,  tum  librorum  annuis  spaths  circumscripto- 
rum  distinctio. 

Et  in  libros  quidem,  eosque  ad  indictiones  digestes,  jam 
Gregorii  I  regesta,  quae  una  ante  Gregorium  VII  plene  salva 
habentur,  distributa  esse  scimus,  ut  une  quoque  libro  tem- 
poris  annui  litterae  inde  a  die  1  m.  septembrisad  diem  31  m. 
augusti  usque  inessent.  Gregorii  VU  autem  quod  periit,  re- 
gistrum majus,  quemadmodume  minore  censeamus  oportet, 
per  annos  pontificatus  a  die  consecrationis  (a  die  30  m.  junii) 
initium  capientes  divisum  erat,  excepte  et  primo  libro  am- 
phore ab  electionis  die  (a  die  22  m.  Aprilis)  exordiente  et 
novissimo  libre  breviore  in  die  mortis  (in  die  25  maii  a.  1085) 
terminât©.  Sequitur,  ut  amissi  registri  majoris  fuerint  libri 
duodecim,  haic  tempera  complexi  : 

Liber    I  a  d.  22  Apr.  1073  ad  d.  29  Junii  1074 

-  II  -  d.  30  Junn  1074  -   d.  29  Junii  1073 

-  III  -  d.  30  Junii   i075  -  d.  29  Junii  1076 

-  IV  -  d.  30  Junii  1076   -  d.  29  Junii  1077 

-  V  -  d.  30  Junii  1077   -   d.  29  Junii  1078 


vante  :  «  Contuli  anno  1695  mense  octobri ,  Stephanus  Ba- 
luzius  »).  Hoc  ex  codice,  ex  «  veteri  »  enim  «  codice  ms.  monasterii 
Clarevallensis  »,  Bertranni  coraitis  Arelatensis  ad  Gregorium  epis- 
tohim  edidit  Baluzius  Mùcell.  (Lutetiae  1715)  VU  12S;  quam  quidem 
epistolam  alius  quoque  bibliothecas  Valliscellariae  (Vaucelles 
diœc.  Cameracensis)  codex  ms.  B.  26  post  registri  I.ib.  IX  ep.  26 
(i.  e.  post  VUI  49)  praebuit  editoribus  Galliae  Christianae  I  606. 
Similis  horum  est  codex  Mutinensis  saec.  XVI  cujus  lectiones,  in 
quibus  quidem  paruui  momenti  inest,  attulit  Mansi,  registrum 
edens  in  Conciliorum  collectionis  tomo  XX;  jibi  enim  post  lib.  IX 
ep.  30  (i.  e.  post  VUI  53)  eadem  illa  Bertranni  comitis  epistola 
legitur,  V.  Mansi  1.  1,  p.  363. 

(1)  Nec  vero  juste  usus  est  in  commentatione  p.  403  Willelmus 
Giesebrecht  epislola  16  libri  VU,  ubi  referre  Gregorium  rebatur, 
ea  in  registro  scripta  esse,  quae  in  opère  servato  non  reperiantur. 
«  In  registro  nostro  »  enim  inquit  Gregorius  in  epislola  illa  ad 
Hubertum  episcopum  Tarvannensem  missa  :  «  legitur,  te  ab 
(Huberto)  hujus  sanclae  sedis  legato  apud  Monasleriolum  here- 
ticum  publiée  convictum.  »  Quod  quidem  in  L.  IV  ep.  10  ad 
Adilam  coroitissam  reapse  invenitur  sic  :  «  neque  Huberti  archi- 
diaconi  »  (post  episcopij  «  verba  suscipialis,  —  quia,  ut  audivimus, 
in  heresim  lapsus  est  —  et  ab  Huberto  legato  hujus  sanct» 
Romanae  sedis  apud  Monasleriolum  publiée  est  convictus.  » 


23 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


24 


Liber  VI  a  d.  30  Junii  1078  ad  d.  29  Jiinii  1079 

-  VU  -  d.  30  Junii  1079    -   d.  29  Junii  1080 
-YIII  -  d.  30  Junii  1080    -  d.  29  Junii  1081 

-  IX  -  d.  30  Junii  l(i8l     -   d.  29  Junii   108-2 

-  X  -  d.  30  Junii  1082    -    d.  29  Junii  1083 

-  XI  -  d.  30  Junii  1083    -    d.  29  Junii   1081 

-  XII  -  d.  30  Junii   1084    -    d.  25  Mail    1085 
Permagni    refert    intelligere.   his  pcrdili   regisiri  majoris 

ibris  quateous  libri  niinoris  registri  respondeant.  Nec  Tero 
habel  istud  omnino  nisi  libros  octo,  quorum  quidem  primi 
sept«m  termiuis  superiore  tabula  descriplis  plane  continentur. 
Sunt  enim  litterse  posilœ 

ta  libro  I  a  d.  22  Apr.  1073  ad  d.  15  Junii       1074 

-  -    Il  -  d.  28  Aug.   10--1    -    d.   17  Junii       1075 
-  III  -  d.  2i)  Julii    lu75    -    ....  Juniuni  1076 

-  -  IV  -  d.  23  Julii   1076    -    d.  28  Juuii       1077 

-  -     V  -  d.   11  Auc;.  1077   -    d.  22  Mail        1078 

-  -  VI  -  d.     1  Julii    1078   -    d.  28  Junii      1079 

-  -VII  -  d.  23  Sept.  107J  -  d.  8  Mail  lÛ8i) 
Alla  de  oclavo  libro  sententia  est.  Jam  septeui  prima  ci  pila 
(1,  1  a,  I  b,  1  c,  2,  3,  i),  qUcC  quidem  ad  dies  G,  27,  2'J  men- 
sijjuaiia.  108O  pertinent,  ab  hoc  libro  abhorrent  ;  licct  ista 
nemo  negel  sive  errore  scribenlis  sive  incuria  do  extremo 
libro  VII  in  linien  libri  VIII  Irajecta  esse.  Nain  quae  iisdem 
capitibus  sucoedunt  epistolte  3-32,  etsi  subscripta  indiciione 
vacent  plerumque  —  cum  iode  a  die  21  julii  (1080)  usque  ad 
diena  28  aprilis  (1081)  omnino  anni  ordinem  observent,  capi- 
taque  20  (febr.)  et  29  (18  apr.|  defiuile  anno  1081  altributa 
sint — simileni  cum  superioruni  librornm  epistolis  raiionem 
continentes,  ad  oclavura  pontificatus  annum  referend*  sunt, 
ideoque  ex  octavo  registri  majoris  libro  pendent  At  contra, 
quae  bis  octavi  pontificaïus  anni  litteris  subjectae  suut,  epis- 
tolae  33-60,  quibus  finis  et  libri  octavi  et  totius  operis  atierlur, 
eas  admodura  confusas  variisque  annis  scriptas  esse  videmus; 
velul  caput  33,  addiem  23  augusli  1081  pertinens,  ex  nono 
pontificatus  anno,  et  caput  38,  quod  ad  diem  20  novembrisa. 
1083  spectat,  e  pontificatus  anno  undecimo  esse,  facile  ap- 
paret. 

Quibus  rébus  in  banc  necessario  sententiam  ducimur,  ut 
censeamus,  regislrum  minus  paullo  ante  auspicatum  majoris 
registri  librum  nonam,  id  est  brevi  ante  diem  30  junii  1081 
prodiisse  ;  seriusque  epistolas  33-00  jam  non  ex  ipso  registro 
majore  sed  ex  indigestis  subsidiis  adjectas  esse. 

Nec  verorecie  judicaret,  qui  illam  extremi  registri  minoris 
perturbationem  arbitraretur  inde  ortam  esse,  quia  ipsius  ma- 
joris registri  libri  posteriores  quibuscunque  de  causis  omnino 
non  fuissent.  Testis  est  enim  veterrimus  ille  minoris  registri 
codex,  accessisse  ad  idem  inferiores  aetate  correctores  duos 
ullirais  majoris  registri  libris  evidenter  usos.  Eorum  aller  sae- 
culo  XIII  cum  — undenam,  nisiex  ipso  majore  registro  —  no- 
vissimanim  registri  minores rerum  perturbationem  inlellexisset, 
epislola;  VIII  36  sobrie  adjecit  notam  banc  :  a  Hec  epistola 
hic  errore  scriptoris  posita,  debuit  inferius  scribi,  »  et  epis- 
lolae  VIII  io  islam  :  a  Haec  similiter  epistola  debuit  in  supe- 
rioribusscribi.il  Aller,  eodemutique  majoris  registri  prœsidio 
vilium  illud  minoris  doctus,  cupidus  castigandi  nec  lamen  ea 
qua  opus  erat  cauiione  usus,  epislolae  VIII 24  prseposuit  lemma 
hoc:  «  Ex  libro  VIIII  registri  ejusdem  Gregorii  papae  VII  » 
et  epistolas  VIII  30  hoc  :  «  Incipit  liber  X,  »  posleaque  mu- 
ravitX  in  XI,  ut  legerelur  :  a  Incipit  bber  XI.  >  Sic  igitur 
nonrefecto  epistolarumillarum  ordine,  sedampliusconturbato 
eflecit  is,  ut  in  editionibus  registri  adhuc  paralis  liber  octavus 
non  haberet  nisi  epistolas  23,  ejusdemque  epistolis  24-.'i7 
nonus  liber,  et  epistolis  58-60  liber  undecimus  prave  consti- 
tuerentur. 

Itaque  cum  id,  quod  mansil,  registrum  minus  conslet  ex 


majore  illo  in  ipsius  ecclesiœ  Roman»  usum  instituto  opère 
hausinm  esse,  idemqne  jam  ante  initum  pontificatus 
Gregoriani  annum  oclavum,  ante  diem  30  junii  a.  1081, 
exslilisst',  quis  privato  consilio  poluisse  quempiam  arbitretur 
ejusmodi  opus  vivo  ipso  Gregorio  et  fidenter  sibi  pioronere  et 
adducere  ad  eflectum?  Quin  immo  nihil  magis  patere  puto, 
quam  non  vivenle  solum,  sed  etiam  jcbenle  Gregorio  hune 
librum  conscriplum  esse. 

Cujus  vero  utilitatis  causa  cundem  laborem  perlici  jusserit 
ponlifex,  facile  cognitu  videlur.  Nam  sacerdolio  imperioque 
gravissime  inter  se  discordantibus,  cum  csset  eo  ventum,  ut 
doclrinae  quoque  litterarumque  armis  utrimque  dimicaretur, 
Herimannum  episcopum  .Metlensem  scimus  e  papa  exegisse, 
ut  contra  adversarios,  Ilenricum  IV  jure  excommunicalum 
esse  negantes,  sibi  per  liiteras  subveniret,  ipsumque  Grego- 
rium  uberrimam  illam  celebratissimanque  epistoiam,  vel  li- 
bellum  potins  sui  defendendi  causa  scriptum,  quod  infia  le- 
gitur  L.  VIU  21,  in  publicum  dispersisse,  Nec  muilo  secus 
est  inlenlio  papœ  interpretanda,  cunctum  regislrum  minus 
conficiendum  curantis.  Habemus  igitur,  ut  meum  quidem  ju- 
dicium  est,  librum  ab  ipso  pontifice  bac  mente  et  conscribi  et 
vulgari  jussum  anno  1081,  ut  suis  et  ad  totam  auctoritatem 
poiitificiani  vindicandam  et  ad  ipsius  inimicorum  impetus 
frangendos  abundanlibus  litlerarum  adjumenlis  succur- 
reret. 

Alque  his  subsidiis  quam  festinanler  uii  pars  Gregoriana 
didicerit,  salis  es^t  signi,  quod  Bernoldus  Conslaiiliensis,  mo- 
nachus  S.  B'asii  posteaque  Scbafhusensis,  jam  anno  l08.*), 
referens  de  Gregorio  proxime  mortuo,  nihil  prœstantius  ipso 
registro  nihilque  uberius  cognitum  habuit,  unde  virtus  magni 
hominis  perspici  posset.  Est  enim  sic  apud  illuin  (I)  :  «  Erat 
enim  (Gregorius)  catholicce  religionis  fervenlissimus  inslilulor 
et  ecclesiasticaalibertatis  strenuissimus  defensor;  noiuil  sane> 
ut  eccltsiaslicusordomanibus  laicorumsubjaceret,  sed  eisdem 
et  morum  sanclitale  et  ordinis  dignilale  prajminerel;  quod 
illum  lalere  non  poierit,  quicumque  ejusdem  apostolici  re- 
gestum  diligenter  perlegerit(2).  b 

Eodem  propemodum  tempore  Deusdedit,  presbyter  cardi- 
nalis  tituli  apustolorum  in  Eudoxia  (3),  inconficiendocanonum 
libro,  quem  Viclori  III  papaa  (1086  mai.  21-1087  sept.  16) 
dicatum  esse  lestatur  prœfato,  registrum  Gregorii  saepius  adiit. 
Gui  quidem  nihil  nisi  ipsum  noslruni  minus,  nec  non  modo 
majus  regislrum,  sed  necopiosius  quidem  minoris  exemplum, 
praesto  fuisse  perspicuum  est  ex  libri  ejus  fragmentis  a  Borgia 
pubhcatis  in  Brève  isloria  del  dominio  temporale  délia  sede 
apostolica  nelle  due  Sicilie,  in  Roma  1789,  appendice 
p.  3-22.  Ex  quibus  enim  registri  Gregoriani  tum  libris  tum 
librorum  capitib.is  se  allata  verba  sumpsisse  déclarât  Deus- 
dedit, ea  aut  ibidem  prorsus  reperiuntur,  aut,  si  non  videntur 
esse  eisdem  locis,  librarii  typographive  peccatum  in  causa 
est.  Verissime  enim  commemorari  videmus  :  libri  I  caput  vir, 
II  XT,  II  LÏIII,  II  LXX,  IV  xxviii,  VIII  xxiii,  VIllxxviii,  Vllf, 
XXX  ;  parvulo  tantum  errore  scriptum  est  ,1  lxvi  pro  1  lxvu, 
I  Lxvii  pro  I  j-xviii,  II  xim  pro  11  xm,  Il  xviii  pro  II  xviii, 

({)  Mon.  Gorm.  SS.  V.  444. 

(2)  Saeculo  .\ll  fuit  Halisponae  exemplum  registri,  ut  ex  Annalium 
Ratisponeusium  circiler  anno  1130  conscriptorum  verbis  irilelligi 
potest,  ail  annum  1089  (Mon.  Germ.  SS.  XVII  584)  reiatis  his  : 
n  Urbanus  II  —  auctor  est  Hierosolimitarii  Itineris;  cujus  eliam 
(lux  esse  voluerat  Gregorius  VU,  ul  in  ejus  regesto  legimus  ».  Cf. 
Petrum  diiconuni,  qui  in  Chronico  Casiaensi  (Mon.  Germ,  SS.  VIL 
7o5j  «  se  regisliis  Homanorum  pontificum  Gregorii  VU  et  succes- 
sorum  ejus  "  usum  esse  scripsit.  Olomuci  quoque  habuerunt 
anno  1435  o  regislrum  Gregorii  septinil  »  ,  leste  Invenlario 
librorum  ecclesia;  Oloniucensis  in  Notizenblalt  1852  p.  168. 

(3)  De  que  v.  quae  afferunt  Ballerinii  in  Leonis  Magni  opp.  111, 
p.  ccxcix  sq. 


25 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


26 


11  Lxxxmi  pro  II  lxviii;  neque  eo  dubitatio  aiïeraUir  necesse 
est,  quod  legitur 

VII  Lxx  pro  VU  XIX 

etVllLXXvproVlIxxiv; 
etenim  in   utroque  numéro  liqiiet   pari  modo  crriitiim  ".sse, 
ul  Let  scriberelnr  pro  lelproi)ti;r  idipsum  ficret  lU'ima  littera, 
cuni  I  pœnultima  deberet  esse.  — 

Typis  compliiri"s  descriptum  registruni  est.  Quaruin  edi- 
tionumprincepsabAntonioC-irafa cardinal!  (I),  bibliolhecario 
apostobco,  ex  illo  ipso   tune   bibliothecœ  Vaticanic  (2)  hodie 
Vatican!  tabulariicodice  vclerrimopraîparata,  postejnsmortem 
curante  Antonio  de  Aquino  (3)  prodiit  in  Ei>istolanim  decre- 
talium  siimniorum  ponlificum  tomo  lll  549-885,   Romae  in 
;edibus  popidi  Romani  1591.  Qnx  qiMcm  editio,  licet  non  sit 
viliorum  expers,  at  ceteris  saltem  longe  prœstat.  Quicunque 
enini  postea  proponebant   opus,  ii  omnes,  illain  uiiam  editio- 
neniaut  ips;im  ant  jam  repelilani  in  nsuni  suum  converleiites, 
mutaiido  transferendo  omittendoatqueetiam  corrigendo  quasi 
attrilum    diuturna   tractiitione    librum  tradiderunt  :    Binius 
annolGOG  Parisiis   et  Colonia-.  Agnppinœ,  Concilia  generalia 
T.  111  P.  Il  1 154-1278  ;  regii  editores  anno  1044  Parisiis,  Con- 
cilia T.  XXVI  8-520;    Labbeus  et  Cossartius  anno  1671  Lu- 
letia;,  sacrosancta  conciliai.   X  tJ-306;  Harduinus  anno  1714 
Parisiis,  Acta  conciliorum  T.   \l  P.  111951510;  Goletius 
anno   1728   Ventliis;  Mansi  anno  1775  Venetiis,   sacrorum 
conciliorum  CoUectio  ï.  XX  60-373  ;  Migne  anno  1853  Parisiis, 
Patrologia  T.  CXLVUi  283-644. 

Equidem  in  recolendo  Gregorii  registro  haec  duo  polissimum 
secutus  sum,  ut  et  universum  corpus  a  numéro  et  ordine  et 
dispositione  capiium  secundum  codicem  illum  restituereni  et 
singula  rursuscapita,  quorum  unumquodque  primitus  peculiare 
fuisse  liquet,  et  a  vitiis  removerem,  quantum  ferret  facultas, 
et  manca  supplerem. 

Atque  ad  cognoscendum  codic  em  Vaticanum  cum  jam  op- 
pido  multum  contulisset  Willelmus  Giesebrecht  editolibello, 
qui  inscribilur  :  De  Gregorii  Vil  registro  emendando  Bruns- 
vigae  1858,  ut  multo  etiam  commodius  meliusque  ex  eodem 
fonte  haurirem,  idem  vir  mecum  pergrata  necessitudine  con- 
junctus  registri  exemplum  quod  Romae  vigintiabhinc  annos  e 
Vaticano  casligaverat,  mihiprœbuit  benignissime.  Quofactum 
est,  ut,  adhibita  quoque  principe  editione,  in  hoc  subsidio- 
rum  génère  nihil  relinqueretur. 

Nec  vero  alius  generis  auxilia,  extra  ipsum  registrum  ver- 
santia,  quibus  vel  emacularentur  velexplerentur  singula  operis 
capita,  defeceruntomnino;  licel  minor  eoruni  numerus  fueril, 
quam  desiderabam.  Nonnulla  enim  aliunde  quam  ex  registro 
tracta  jam  ipsius  saeculi  XI  ei  sequentis  scriptores  tradiderunt, 
velut  Bruno  de  bello  Saxonico,  Hugo  Flaviniacensis,  Pelrus 
Pisanus  cardinalis,  Udalricus  Babenbergensis,  Paulus  Eernri- 
densis.  Alla  quaedara  debemus  recentioribus  virls  doctis,  qui 
ex  tabulis  codicibusque  manu  scriptis,  non  locatis  in  registro 
largiti  sunt;  quorum  in  numéro  sunt  :  Severtius  (v.  176,  VI 331, 
Martene  et  Durand  et  Morice  (v.  IV  4,  5  cet.),  Harizhein 
(v.  IV  12  a),  BriaMv.  IV  13,  VIII  46),  Baluzius  (v.  VI  3i), 
Fickler  (v.  VII  24),  Guérard,  Marion,  Delisle,  editores  chartu- 
larii  S.  Victoris  Massiliensis  (v.  VUl  29). 

(1)  Tit.  SS.  Johannis  et  Pauli  presb.;  de  quo  v.  L.  D.  d'Atticby 
Flores  historiae  cardinalium  III  503. 

(2)  Est  enim  in  margine  principis  edltionis  sic  :  «  Eitat  Gre- 
gorii VII  registrum  in  Valicana  bibliotbeca.  » 

(3)  V.  Antonii  de  Aquino  et  Sixti  V  papae  litteras  in  fronte 
tomi  1  Epistolarum  decrelalium  cet.  coUocatas. 


Cttcrum  cum  ad  conjnclandi  quoque  artcm  recurrere  ne- 
cesse  babcrem,  religiose  ducebam  semper  ralionem  emenda- 
lioinim  a  Wdieimo  Gics(d)r('cht  in  libelio  de  emendando  re- 
gistro p.  31-40  propositarum.  Quas  quiilem,  quemadmodum 
non  omncs  tcnuTc  rejecerim,  sic  neque  avide  acceptas  a  me 
omiics  esse,  qui  illas  fecil,  is  minime  offendetur, 

Ainsi  l'un  el  l'antre  s'accordent  à  dire  que  le  manus- 
crit ilii  Vatican  ne  peut  cire  accepté  comme  le  llegeste 
original;  ce  n'est  qu'une  copie,  dont  l'époque  n'est  pas 
bien  certaine,  et  qui  ne  peut  offrir  un  terrain  solide 
pour  lu  critique. 

A  plus  forte  raison,  les  lettres  contenues  dans  cette 
copie  du  Regeste  ne  peuvent-elles  fournir  de  bonnes 
preuves  pour  une  discussion  doctrinale. 

Les  actes  de  S.  Grégoire  VII  attendent  un  historien 
capable  d'entreprendre  une  élude  approfondie.  Il  de- 
vrait collectionner,  en  dehors  du  regosle  du  Vatican, 
les  actes  qui  sont  rapportés  dans  les  chroniiiues  con- 
temporaines ;  ceux  qui  ont  été  publiés  dans  la  suite 
d'après  les  exemplaires  originaux,  ou  d'après  les  co- 
pies qu'on  a  retrouvées  dans  les  diverses  bibliothèques 
de  l'Europe.  Il  n'est  pas  impossible  que  des  archives 
peu  explorées  jusqu'à  ce  jour  renferment  quelques 
diplômes  inédits. 

Cette  recherche  étant  terminée,   il  serait  facile  de 
dresser  la  liste  des  actes  de  Grégoire  VII  qui  sont  con- 
nus par  d'autres  sources  que  le  regeste  du  Vatican  ; 
on  pourrait  indiquer  les  lettres  dont  l'authenticité  ne 
se  fonde  que  sur  le  llegeste. 

Or  les  lettres  qui  renferment  les  maximes  les  plus 
absolues  sont  précisément  celles  qui  ne  sont  connues 
que  par  le  regeste  du  Vatican. 

Le  manuscrit  du  Vatican  n'étant  pas  le  Regeste  ori- 
ginal, la  chancellerie  romaine  n'est  pas  en  mesure  de 
délivrer  des  expéditions  légales  des  diplômes  de 
S.  Grégoire  VIL 

Ces  lettres  furent  imprimées  pour  la  première  fois 
vers  la  fin  du  xvi*  siècle,  dans  l'édition  des  lettres  des 
papes  qui  parut  à  Rome  sous  la  direction  d'Antoine 
d'Aquin.  On  les  a  reproduites  dans  les  éditions  des 
conciles,  Binius,  Labbe,  Coletli,  Mansi,  etc. 

Ce  sont  là  des  éditions  privées.  Les  lettres  de  S.  Gré- 
goire VII  n'ont  été  insérées  dans  aucun  code  officiel  de 
l'Eglise.  Le  décret  de  Gralien,  lequel  n'est  pas  ofiiciel, 
contient  un  certain  nombre  de  fragments. 

Il  est  difficile  de  puiser  des  preuves  péremptoires 
dans  des  documents  dont  le  texte  officiel  et  légal  n'existe 
pas. 

L'Église  n'a  pasassuméofficiellement  la  responsabi- 
lité de  ces  lettres.  Qu'elles  soient  l'œuvre  de  S.  Gré- 
goire ou  non,  peu  importe.  Il  se  peut  qu'elles  aient  eu 
à  l'origine  une  autorité  officielle  et  légale  ;  mais  au- 
jourd'hui, par  la  force  même  des  choses,  ce  ne  sont 
plusque  des  piècesde  caractère  privé,  parce  que  l'Eglise 
n'a  pas  pris  soin  de  les  authentiquer  dans  les  formes 


légales. 


[La  suite  prochainement.) 


27 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


28 


THEOLOGIE  DE  BILLIVRT 


Supplément.  Actes  du  Saint-Sit^ge  riepuis  IVpoque  de  Benoit  XIV 
jusqu'à  nos  jours.  —  Apologie  du  cardinal  Noris.  —  Piet  à  in- 
lirn.  —  Con^^itution  aoKUialIque  Aucton-m/iJei.  —  Aiies  reia- 
tiU  au  concordai  français  de  «SOI.  —  RtVIamalions  du  Saint- 
Siège  contre  les  articles  organiques.  —  SociiHés  setrîtes.  — 
Rapports  de  la  raison  ei  de  la  foi.  —  Tliéses  examinées  par  des 
thOoloaiens  on  !StJ2.  —  Actes  du  concile  du  Vatican.  —  Postu- 
lata  des  i?»t\iues.  —  Constitution  relative  aux  censures  canoni- 
ques. —  De  onanismo.  —  Décisions  du  Saint-Siège  postérieures 
au  concile. 

La  théologie  de  Billuart  est  la  seule  du  dernier  siècle 
qui  soit  parvenue  jusqu'à  nous  ;  Bailly  et  d'autres  sont 
abandonnés  depuis  longtemps,  mais  l'œuvre  du  célèbre 
dominicain  est  devenue  classique,  surtout  depuis  vingt- 
cinq  ans,  et  elle  est  adoptée  par  un  grand  notnbre  de 
séminaires.  Ce  succès  n'a  rien  d'étonnant:  il  estdii  à 
l'orthodoxie  et  à  la  solidité  de  la  doctrine,  qui  est  celle 
même  de  S.  Thomas.  Méthode,  clarté,  programme 
des  matières,  attention  à  élaguer  les  questions  inutiles, 
sobiiéié  dans  l'usage  de  la  scolastique  et,  quand  le 
sujet  l'exige,  des  thèses  exposées  avec  tous  les  déve- 
loppements que  la  science  réclame,  tels  sont  le.s  titres 
qui  expliquent  et  justifient  la  faveur  dont  Jouit  Bil- 
luart. Signalons  encore  des  dissertations  historiques, 
qui  sont  utiles  non  pas  seulement  aux  théologiens,  mais 
aussi  au\  prédicateurs  et  aux  professeurs  dans  les  uni- 
•versités  de  premier  ordre,  notamment  les  questions 
relatives  au  jansénisme.  Aucun  théologien  des  dix- 
septième  et  dix-huitième  siècles  n'a  combattu  cette 
hérésie  avec  plus  d'énergie  et  plus  de  succès  et  n'a 
plus  nettement  séparé  la  doctrine  thomiste  du  semi- 
calvinisme  de  Jansénius  et  de  ses  disciples. 

La  nouvelle  édition  publiée  par  la  Société  générale 
de  librairie  catholique  a  paru  sous  le  patronage  et 
la  direction  de  Mgr  Lequette,  évêqae  d'Arras; 
elle  est  enrichie  de  notes  savantes,  surtout  en  ce  qui 
concerne  le  Traité  de  la  justice  et  des  contrats.  Ces  notes 
étaient  nécessaires  pour  l'enseignement  classique,  afin 
de  mettre  en  harmonie  les  dispositions  du  droit  civil 
avec  les  principes  théologiques. 

Mais  ces  notes,  quelque  précieuses  qu'elles  soient,  ne 
pouvaient  sufGre.  Billuart  est  mort  en  1757;  depuis 
cette  époque  le  Saint-Siège  a  rendu  un  très-grand 
nombre  de  décisions  doctrinales  et  disciplinaires  que 
notre  savant  théologien  n'a  pu  connaîtreet  utiliser.  Il 
y  a  eu  notamment  la  célèbre  bulle  de  Pie  VI  Auctorem 
fùlei  qui  a  frappé  le  jansénisme  au  cœur  en  poursui- 
vant ce  Protée,  habile  à  changer  de  forme  et  de  cou- 
leur pour  se  soustraire  à  l'autorité  de  l'Eglise.  Billuart, 
qui  avait  attaqué  le  jansénisme  avec  tant  de  vigueur, 
n'a  pu  mettre  à  profit  les  décisions  précises  par  les- 
quelles Pie  VI  a  stigmatisé  les  erreurs  jansénistes  et 
fixé  clairement  pour  chacune  le  sens  condamné  par 
l'Eglise.  En  outre,  le  Saint-Siège,  qui  n'a  jamais  été 
plus  consulté  de  toutes  les  parties  du  monde  que  dans 
ces  derniers  temps,  a  tranché  un  très-grand  nombre 
de  difflcultés,  soit  pour  la  doctrine,  soi.,  pour  la  disci- 


pline et  la  morale.  Tout  cela  a  montré  la  nécessité  de 
publier  un  volume  supplémentaire  qui  renfermât  les 
actes  -t  les  décisions  du  Sainl-Siége  jusqu'à  nos  jours. 
Ce  volume  renferme  102  documents;  le  premier  re- 
monte au  pontiûeal  de  Benoît  XIV  ;  le  dernier  porte  la 
date  du  6  Juin  1877. 


Les  dix  premiers  documents  sont  empruntés  au  pon- 
tificat du  savant  Benoît  XIV  ;  nous  remarquons  parti- 
culièrement la  lettre  du  souverain  pontife  à  l'inquisi- 
teur général  d'Espagne  pour  l'apologie  du  cardinal 
Noris.  Benoît  XIV  y  montre  la  circonspection  du  Saint- 
Siège  dans  l'examen  des  ouvrages  et  l'extrême  indul- 
gencedont  iluse  avantde  frapper  les  livres  des  écrivains 
très-distingués  et  qui  ont  rendu  des  services  à  la  reli- 
gion; il  parle  des  Bollandistes,  de  Tillemont,  de  Bos- 
suet.  Cette  lettre  est  peu  connue  et  ne  se  trouve  pas 
dans  le  Bullaire  du  savant  pontife.  Les  deux  frères 
Ballerini,  si  célèbres  par  leur  science,  la  Qtent  paraître 
en  tête  de  leur  édition  des  Œuvres  du  cardiiml  Noris. 
Elle.fut  réimprimée  à  Rome  en  1854,  en  une  feuille 
volante,  à  l'époque  où  les  caidinaux  de  l'Index  et  du 
Saint-Office  examinaient  les   ouvrages  de  Rosmini. 

L'éditeur  du  volume  que  nous  étudions  a  donc  été 
fort  bien  inspiré  en  insérant  cette  lettre  dans  son  re- 
cueil. 

La  lettre  apologétique  mérite  d'autaut  plus  d'être 
rapportée  dans  les  Analecta  que  nous  avons  publié  la 
lettre  de  ce  pontife  à  Muratori,  laquelle  concerne  la 
même  question  (Analecta,  16'  série.) 

Epistola  Benedicti  XIV  apologetica  pro  cardinali  Henrico 

NOKIJIO      AD      SLPREMLM    HlSPA?JI.E    INQUISITOREM.     BenedlctUS 

papa XIV.  —  Venerabilis  Fraler,  salutem  et  Apostolicam  bene- 
dictionem.  —  Dum  praeterito  niense  junio,  ut  aère  liberiori 
frueremur,  in  arce  Castri  Gandulphi  rusticaremur,  ad  nos 
delata  fuit  epistola  P.  Generalis  Ordinis  S.  Aiigustini  ii:  civi- 
tate  Florentinadegentis,  ut  visitationem  expleat  suorum  Thus- 
ciae  conventuum.  Porro  in  epistola  nos  monitos  fecit,  insertas 
fuisse  in  Expurgatorium  ab  Hispana  Inquisilione,  cul  praees, 
editum,  inter  libres  prohibitos  historiani  Pelagianam,  et  dis- 
sertationem  super  V  .synodo  œcumenica,  éditas  a  clarae  me- 
moriae  Henrico  cardinali  Norisio  sui  ordinis  religioso;  cumque 
nostrani  auctoritatem  interpellasset,  nedum  ut  vulneri  suae 
religioni  inflicto  mederemur,  sed  ut  etiam  imminenlia  malaac 
perturbationes  inHispania  propediem  excitandas  averteremus, 
respondimus,  factuin  abeo  nobis  expositum,  nobisesseprorsus 
ignotum,  nosque  débitas  super  veritate  facti  informationes  esse 
sumpiuros.  Cumque  id  jam  praestiterimus  et  nobls  abunde 
constet,  factum  a  P.  Generali  nobis  expositum  veritati  inniti, 
et  inter  libros  proscriptos  in  Expurgatorio  Hispano  recensita 
cardinalis  Norisii  opéra  reperiri,  cogimur  abrumpere  silen- 
tium,  teque,  Ven.  Frater,  fraterne  interpellare,  et  paterne  ad- 
monere,  ut  aquam  praepares,  quae  vastum  incendiumjam 
praeparatuin  extinguat. 

Etsi  meniorata  Norisii  opéra  aliquid  Bajanismi  autJansenismi 
redolerent,  prout  auclorBibliothecte  Jansenisticaeimmerito  au- 
tumavit,  post  tôt  annorum  lapsum,  in  quorum  decursu  ea 
sunimo  plausu  excepta  sunt,  nonne  prudens  ecclesiastica  œco. 
nomia  exigebat,  ut  a  proscriptione  abstineretur,  quam  unus- 
quisque  praevidere  poterat  raulta  mala  esse  cxcitaturcm,  uni- 


29 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


30 


tatem  Ecclesise  Hispanae  esse  scissuram,  obstrepentibas 
vidolicet,  proul  unusquisque  pricvidere  poterat,  Ausiislinian. 
ordiiiis  aluinnis,  et  ipsorum  assecii*,  obstrepentibus  tôt  aliis 
doclis  viris  in  Ilispania  degenlibus,  et  partiiiin  studio  non 
abreptis,  paratisque  ad  assumendani  defensionein,  aiictoris 
non  incogniti,  non  gregarii,  sed  litteratorum  sui  temporisf  icile 
principis,  et  ex  solo  Ulteratuneecclesiasticœ,  et  profana;  merito 
sacro  Cardinalium  collegio  adscripli? 

Nota  profecto  tuœ  erunt  eruditioni,  qine  prostant  in  eccle- 
siasticis  hisloriispriidentis  œcononiia;  expmpla,  jiixia  qiiae  pro 
scandalo  frasnando,  malisque  iniminentibus  avcrlendis  nostri 
majores  ccnsuerunt  a  rigorejuris  reccdere,  etsi  lociis  ilii  esse 
debuisset.  Nos  libi  tantum  nonnulla  certe  lihi  ignola  suggerenius. 
Tempore  felicis  recordationis  Clem.  XI,  exaniinanda  et  pros- 
cribenda  delata  sunt  celebris  Tdlemoiitii  opéra.  Accusatores 
ex  eis  multa  depronipserant  censura  digna:  pontiféx  aulem 
silenliuin  imposull  ratiis,  niulta  mila  ex  ejus  proliibitione 
esse  derivatiira.  Siniilique  œcononiia  usiis  est,  cuni  suprenia; 
Roniana;  Inquisition!  exhibiiae  fuerunt  ab  accusatoribus  Vilae 
SanctoruniaBollandoincœptaeetdeindeal'apebrochio  aliisque 
Soc.  Jesu  l'atrlbus  continualaî  ;  etsi  multa,  et  bsne  multa  sa- 
gaces  accisatores  deprompsissent,  quae  iheologicam  censuram 
merebantur.  Notunî  tibi  procul  dubio  erit  opus  non  nniltis  ab- 
hinc  annis  editum,  typisque  impressum,  quodetsi  noniine  auc- 
toris  careat,  omnes  tamen  probe  sciant  esse  Bossueti  episcopi 
Meldensis,  quod  ipse  duni  viveret  coinposuerat,  itajubenle 
Gallorum  rege  Liidovico  XIV,  sed  manuscriptum  in  nonnnllis 
bibliothecis  reliquerat.  Totuni  opus  versatur  in  asserendis  pro- 
posilionibus  a  clero  Gallicano  firmatis  in  conventu  anno  1682. 
Difficile  profecto  est  aiiud  opus  reperire,  quod  seque  adveisetur 
doctrinae  extra  Galliam  ubique  receptae  de  summi  pontificis  ex 
cathedra  definientis  infallibilitate,  de  ejus  excellentia  supra 
quodcumque  concilium  œcumenicum,  de  ejus  jure  indirecto, 
si  potissimum  religionis,  et  Ecclesise  commodum  id  exigat, 
super  juribus  temporalibus  principuni  supreniorum.  Tempore 
felicis  recordationis  Clem.  XII  nostri  immediali  praedecessoris 
serio  actum  est  de  opère  proscribendo,  et  tandem  conclusum 
fuit,  ut  a  proscriptione  abstineretur,  nedum  ob  memoriam 
auctoris,  ex  tôt  aliis  capitibus  de  religione  benemeriti,  sed  ob 
justum  novorum  dissidioruni  timorem. 

Nolum  denique  tibi  erit  nomen  Ludovici  Antonii  Muratori 
adhuc  viventis,  multorum  librorumcommuni  plausureceptorum 
editoris,  Oh  quam  multa  in  eis  reperiuntur  censura  digna  ! 
Quoi  hujusce  furfuris  nos  ipsi  eos  legentes  ofïendimus!  Quot 
Dobis  ab  aemulis,  et  accusatoribus  obiata  sunt  I  et  nos  usque 
adhuc  abstinuimus,  elabstinebimusaboperumjcondenmatione, 
Dostrorum  prœdecessorum  exemplis  edocti,  qui  pacis,  et 
concordise  amore  a  proscribendis  iis,  quae  proscriptioneni  me- 
rebantur, cessarunt,  quando  videlicet  censuerunt  plus  mali, 
quam  boni  ex  proscriptione  derivandum. 

Haec  procedunt  in  hypothesi,  in  qua  Norisiana  opéra  Baja- 
nismum,  aut  Jansenismum  redolerent.  Quid  autem  dicendum 
erit,  cum  ea  Bajanismi,  et  Jansenismi  nota  careant,  et  carere 
constet  post  multiplicalum  super  eis  examen  in  hac  suprema 
InquisitioneRoniaDa,]cui  summi  pontifices  pro  tempore  vivenles 
praesunt,  quique  niox  recensila  examina  suo  calcula  ap- 
probarunl? 

Quae  mox  subdemus,  non  ex  his  historiis,  non  ex  auctoribus 
uni  vel  alteri  parti  favenlibus,  sed  ex  monumentis,  quae  ex  ar- 
chivio  supremae  Inquisitionis  ad  nos  deferri  fecimus,  deprehen- 
duntur.  AntequamNorisius  historiam  Pelagianam,  et  disserta- 
tîonem  super  V  synodo  typis  ederet,  rumor  insurrexit  Baja- 
nîsmi,  et  Jansenismi,  et  hinc  factum  est,  ut  opus  extra  urbem 
edendum,  theologorumque  et  extraneorum  revisorum  ap- 
probatione  munitumante  editionem  ad  urbem  transmis»um 
fuerit.     Novi    idcirco    revisores   in    Urbe     fuerunt    depu- 


tati,  et  cum  hi  nihil  mail,  aut  sanae  doctrinae  adversans  in  opère 
invenissent,  auctori  datum  est,  ut  jure  suo  uteretur,  composi- 
tumipie  opus  typis  ederet. 

Opère  edito  nova;  ad  versus  illud  excitalae  sunt  controversiae, 
eo  potissimum  sub  oblentu,  quod  ei  furtiveaddilaeferebanlur 
noiinullic  paginae,  qua;  non  erani  in  opère  manuscripto,  quae- 
que  idcirco  non  fuerant  revisorum  oculis  subjeclœ.  Purgavit 
se  ab  hac  calumnia  Norisius,  et  nulla  nota  ejus  operi  inusla 
fuit  ;  communisque  plausus  nedum  perseveravit,  sed  auctus 
etiaitifuit. 

Dfgebat  Norisius  Florentine  apud  magnum  Hetruriae  ducem, 
et  ecclesiasiica;  hisloria- cathedram  in  universitate  Pisina  mo- 
derabatur,  tantique  viri  fama  ad  aures  lunocentii  Xli,  lune 
Ecclosiam  universalein  giibernantis  cum  devenissd.ipsutnque 
ad  Urbem  evocasset,  ut  otiicio  primi  custodis  Bibliotheca;  Vati- 
cana;  fungerelur,  ipsiusque  aeniuli  bene  prœvidissenl,  ipsum 
ad  Urbem  fuisse  vocatum,  ut  inter  cardinales  mox  cre^ndos 
adsoriberetur,  pontifici  Innocentio  XII  detulerunt  Norisium 
esse  virum  doclum,  sed  malae  doctrinae,  et  libellis  in  vulgum 
sparsis  veleribus  repetitis  accusaiionibus  Jansenianae  doctrinae 
ipsum  insimularunt. 

Haesitavitlimoceniius,  et  ne  in  sacrum  cardinalium  colleglum 
virum  adscriberet  malœ,  aut  dubiae  doctrinae,  oclo  deputavit 
theologos,  qui  a  partium  studio  abr'ssent,  illisque  cnrae  dédit, 
ut  inNorisii  opéra  acriusanimadverlerent.Theologi  mandaiis, 
ea  qua  decet  reverentia,  strenue  morem  gesserimt.  Ipsorum 
senienliae  in  Congregatione  suprema;  Inquisitionis,  suffragan- 
tibus  etiam  cardinalibus  eidem  adscriplis  peTpeii.«ae  sunt, 
cuiuaue  nihil  analhemaie.vel  alla  censura  dignum  in  operibus 
futrit  adinventum,  pontiféx  Innoienlius  theologorum,  et  car- 
dinalium seiisum,  facte  coniprobavit  ;  consuliorumquippe  In- 
quisitionis coliegio  Nonsium  adscripsit,  quod  utique  non 
fecisset,  si  de  ejus  sana  doclrinavel  minimam  habuisset  suspi- 
cionem. 

j^muli  etsi  hocnovo  fulmine  percussi,nocendi  animiimnul- 
lalenus  deposuerunt,  sed  ne  supremae  Inquisitionis  judicium 
ab  ipso  sunmio  pontifice,  ut  vidimus,  comprobatum  directe 
impugnare  velle  viderentur,  nonnulios  tanium  dixeriiut  .-ibi 
scrupulos  superesse  adversus  Norisiidoctrinam,  quoset  sparsis 
in  vulgus  libellis  ediderunt:  et  luncjussu  pontificis  Innoceniii 
quiiiqiie  eruditas  dissertatioiies  Norisius  elucubravit  ;  primam 
de  uno  e  Trinitate  passo  :  secundam,  hoc  est  Apologiam  mona- 
chorum  Scylhiœ,  ab  anonymi  scrupiUis  vindicatam  :  lertiam 
de  Anonymi  scrupulis  circa  veierum  semipelagianorum  secta- 
tores  •■  quarlam,  quae  continet  Responsionem  ad  appendicem 
auctoris  scrupulorum  :  quintam  denique,  cui  titulus  :  Janse- 
niani  erroris  Calumnia  sublata.  Prodierunt  haeilisputationes 
Romaeanno  1695,  iterumque  typis  impressae  suntiuter  opéra 
omnia  cardinalis  Norisii  ediiionis  Veronensisanni  173-2.  In  eis 
celeberrimus  auctor  universis  adversariorum  petitionibus  oc- 
currit,  scrupulos  injectos  exlurbat,  evellit,  eradicat,  et  cum 
jure  merito  plaudsnti^us  onmibus,  ut  viclor  in  Cardinalium 
collegium  fuerit  adseriptus,  ab  eodem  Innocentio  quoque 
inter  cardinales  supremae  Inquisilioni  Romaijae  prsesidtntes 
relatus  est  ;  et  in  ea,  sicut  et  m  aliis  congregationibus,  qiiibus 
adscriptus  fuil,  usque  ad  obitum  strenue,  et  maxime  uiilem 
operam  navavit. 

Ex  his,  quae  fuse  tibi,  Venerabilis  Frater,  exposuimus, 
colligere  poteris,  Bajanismi,  et  Jansenismi  notam  Norisio  in- 
speclam,  novam  non  esse,  eamque  repetitis  solemnibiis  Ro- 
manis judiciis  fuisse  penitus  eliminatam  ;  non  licuisseMispanae 
Inquisitioiii  eam  iterum  in  controversiam  vocare,  mulioque 
minus  inter  proscriptos  libios  opéra  Norisiana  recensere,  jiis- 
tissimos  esse  clamores  ordinis  Augustiniani,  et  aliorum  ipsi 
adhaereniiura,  nec  nos  denique,  qui  nedum  memores  sumus 
eximiaebenevolentice,qua.nos,etsi  inaetate  juveniliconstituios. 


31 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


32 


cardioalis  Norisius  prosequebalur.  sed  uUerius  vestigiis  pon - 
lificum  pr*decessorum  nostroruniinhsereretenemur,  patienter 
esse  lat..ros  injuriam  in  expurgaloiio  Hispano  advirsus  cardi- 
nalem  Norisium  ex  iuiproviso,  et  immerito  jaclatam.  T'".  >^!- 
nerabilis  Frater,  ex  corde  dilit;imi.s,  nota  nobis  est  tua  eximia 
doclrina,  noti  lui  labores  pro  Eccle.^ia  Deiexautlali.  Te  merito 
jBstimanius,  enixeque  admonemus.  el  admonendo  etia.n  ro- 
gamus,  ul  opporluna  pares  remédia,  nec  sinas  d.ssid.a  inter 
te  el  nos  exoriri,  etinter  luqii  siliones  Romaiiam  et  Hispanam. 
Tu  sois  in  ceieberrimis  quaeslionibus  de  |.r£edestiiialione,  et 
gTBlia.  el  denidio  conciliandi  humaiiamliberlatem  ciini  omni- 
polentiaDei,  mullipliees  esse  in  scholis  opinionts.  Tlioraislae 
iraducuntur.uii  dtslructores  huniana?  libertalis,  et  iiti  seota- 
lore.s  ucdum  Jansenii,  stdeiiam  Calvini;  sed  cumipsi  objectis 
apprime  satisfaciaut,  ntc  eoruni  seiiltniia  fueiit  unquam  a 
sede  apcstolica  reprobata,  in  eaThomistai  impi.ne  veisaniur, 
Dec  las  est  ulli  superiori  t  cclesiaslico  in  prœsenli  reruiii  statu 
eosa  sua  seulenlia  nmovt-re.  Augustiniani  traducuiilurtani- 
quam  seclalores  Baji,  et  Jansenii  :  reponunt  ipsi  se  liiiinanai 
libenatis  fautores  esse,  et  opposiliones  pro  viribus  éliminant, 
c  unique  eorum  sententia  u^que  adhuc  a  sede  apostolica  dam- 
nata  nonsit,  nemoest,  qui  non  videala  nullo  piaîtendi  posse, 
ut  a  sua  senleniia  discedanl.  Sectatores  Moliiice,  et  Siiaiesii  a 
suis  adversanis  proscribiintur  perinde  ac  si  jessenl  seniipela- 
giani  :  Romani  pontifices  de  hoc  Moliniano  systemaie  usque 
adhuc  judicium  non  luierunl,  et  idcirco  inejus  tuiiione  prose- 
quunlur,  tl  prosequi  possunt .  Une  verbo  epuqopi.et  in  qiiisilores 
non  notas,  quas  dociores  inter  se  diglaJtantes  sibi  invicem 
opponunl,  altendere  debent,  sed  an  notœ  invicem  oppositae 
sint  a  sede  apostolica  reprobalae.  Haec  liberiaii  schola- 
rum  favet,  tœc  nuilum  ex  propositis  modis  conciliandi  hu- 
niaram  liberiatem  cum  divina  omnipolentia  u.-que  adhuc 
reprobavit.  Lpiscopi  eigo,  el  inquisitores,  cum  se  dat  oc- 
casio,  eodem  modo  se  gérant,  eliamsi  uti  privaiœ  peisonae 
unius  poiius  quam  allerius  senlentiaj  siut  sectatores.  Nos  ipsi 
etsi  uii  privati  doctores  in  theologicis  rebiis  uni  taveremus 
opinioni;  uii  summi  pontifices  tamen  oppositum  non  repro- 
bamus,  nec  siniiiius  ab  aiiis  reprobari.  Hi  sunl  aiiinii  iiostri 
sensus,  quos  libenter  libi  patelacimus;  teque  interea  plenls 
ulnisamplectenles  libi  apostolicam  beuedictionem  peramanter 
imperliinur. 

Dalum  Kon'ee  apud  sanctam  Mariam  Majorem  die  31  ju- 
lii  1748,  poatificalus  aostri  anno  VIII. 

La  lettre  de  Benoît  XIV  à  Muratori  fit  écrite  peu 
après  celle  que  nous  venons  de  rapporter.  Les  deux 
pièces  se  résument  dans  celte  maxime,  «  qu'on  ne  doit 
pas  s'empresser  de  mettre  à  l'index  les  ouvrages  des 
grands  hommes  pojr  qnelque  chose  de  désagréable 
qu'on  y  remarque.  »  Le  savant  pontife  cite  à  lappui 
de  sa  liaèse  la  conduite  du  Sainl-Siége  à  légard  de  Til- 
lemont,  du  Defensio  declaralionis  de  Bossuet,  et  des 
Bollaudiâtes  eux-mêmes. 

II 

On  connaît  la  célèbre  encyclique  de  Benoît  XIV  sur 
le  prêt  à  intérêt  :  Vix  pervenit.  Elle  parut  à  la  vérité 
environ  douze  ans  avant  la  m  Tt  de  Billuart,  et,  chose 
étrange,  le  savant  théologien  ne  la  citant  jamais,  on 
peut  en  conclure  qu'il  ne  la  connaissait  pas.  il  était 
donc  nécessaire  de  la  faire  entrer  dans  le  supplément. 
L'encyclique  est  suivie  de  toutes  les  décisions  du 
Sainl-Siége  sur  la  question  du  prêt  à  intérêt.  La  col- 
lection de  ces  décisions,  loin  d'être  simplemeni  une 


œuvre  privée,  est  officielle.  En  effet,  en  1873,1a  sacrée 
cong-'égation  de  la  Prop;igande  a  publié  un  recueil  de 
toutes  les  décisions  du  Saint-Siège  et  elle  l'a  adressé 
aux  é\êques  el  aux  vicaires  apostoliques  des  missions. 
C'est  ce  recueil  officiel  qni  e-t  reproduit  intégralemenl 
dans  le  volume  qui  nous  occupe.  La  collection  donnée 
parla  Propai;ande  se  termine  par  cinq  conclusions  pra- 
tiques,Nous  remarquons  particulièrement  la  quatrième, 
qui  énonce  un  principe  dont  les  théologiens  el  les  confes- 
seurs doivent  tenir  un  grand  compte  :  c'est  que,  malgré 
la  tolérance  dont  le  t^aint-Siége  a  fait  preuve  à  l'égard 
du  prêt  à  intérêt,  surtout  depuis  1815,  il  n'entend 
nullement  autoriser  le  commerce  de  l'argent  à  l'égard 
des  pau\res.  Voici  textuellement  la  maxime  énoncée 
page  :2G  ;  Tolerautiam  minime  extcndi  posse  ad  cohoncs- 
tatidam  usuram  ijuainvis  rnodicam  ercja  pavperes. 

Sur  le  recueil  des  décisidus  relatives  à  l'usure  et  au 
prêt  à  intérêt,  on  peut  consulter  les  Analccla  (13«  série, 
col,  311). 


III 


Nous  ne  dirons  qu'un  mot  du  célèbre  bref  de  Pie  VI: 
Super  sùlidilale  Pe/rœ  (page  28  el  suiv.)  On  sait  que  ce 
bref  établit  contre  Eybel  la  primauté  du  Sainl-Siége, 
que  les  jansénistes  elles  fébrouiens  attaquèrent  si  vio- 
lemment à  la  fin  du  siècle  dernier.  Ce  document  trouve 
naturellement  sa  place  dans  notre  nouveau  volume. 

Ce  qui  frappera  surtout  les  lecteurs,  c'est  la  bulle 
Auctorem  fidei  el  les  explications  insérées  à  la  suite  ; 
en  effet,  l'auteur  ne  s'est  pas  contenté  de  reproduire  le 
texte  de  celte  constitution  dogmatique  ;  il  la  fait  suivre 
des  notes  du  cardinal  Gerdil  et  de  plusieurs  disserta- 
tions éminemment  propres  à  élucider  la  doctrine  catho- 
lique. 

Personne  n'ignore  que  Gerdil  eut  la  principale  part 
à  la  rédaction  de  la  bulle  Auclorem  fidei.  On  conserve  à 
Rome  de  précieuses  notes  du  savant  cardinal  sur  cha- 
cune des  propositions  censurées.  Ces  notes  sont  prin- 
cipalement empruntées  à  S,  Augustin,  dont  lesjan- 
sétiislfes  se  prétendaient  les  seuls  représentants  dans 
l'Eglise,  Elles  sont  reproduites  dans  le  volume  et  y 
occupent  une  place  considérable  (pages  51  à  83).  Si- 
gnalons spécialement  les  notes  sur  les  propositions 
2  et  3  de  la  bulle,  propositions  insinuant  que  le 
pouvoir  du  pape  et  des  évêques  n'est  autre  qu'une  dé- 
légation de  l'Eglise, 

Il  y  a  aussi  des  matériaux  extrêmement  précieux 
pour  le  traité  de  la  grâce,  sur  l'immortalité  considérée 
comme  condition  naturelle  de  l'homme,  la  justice  ori- 
ginelle, la  grâce  prévenante,  etc.. 

Deux  propositions  de  la  bulle  Auctorem  fidei  se  rap- 
portent au  Sacré-Cœur.  Elles  sont  en  quelque  sorte  la 
sanction  doctrinale  d'une  dévotion  contre  laquelle  les 
jansénistes  s'élevaient  avec  tant  d'audace.  Gerdil  a 
relevé  un  grand  nombre  de  passages  dessaints  Pères  et 
des  théologiens  sur  l'adoration  qui  est  due  à  l'huma- 
nilé  du  Sauveur  elà  son  Cœur  sacré. 

Les  noies  de  Gerdil  sont  suivies  de  trois  disserta- 
tions du  même  auteur.  La  première  concerne  les  règles 


33 


THEOLOGIE  DE  B!LLU.iRT 


34 


qui  ont  présidé  à  la  rcdaclion  de  la  biillc  Awtorein 
l'idci,  los  lorimiles  dont  on  s'est  servi  pour  qualifier  les 
erreurs  jansénistes.  La  seconde  est  une  apolop;ie  delà 
bulle  contre  révt'(|ue  de  Noie,  qui  présenta  une  requête 
au  f^ouvernenimt  de  Gônes  pour  emprclier  la  pioiuul- 
f;alion  de  la  bulle.  La  troisième,  enfin,  concerne  l'é- 
voque de  Pistoie,  dont  le  synode  fournit  au  Saint-Siéçie 
une  occasion  depuis  longtemps  allendue  de  saisir,  dans 
un  acte  officiel,  l'ensenible  des  erreurs  jansénistes. 

Au  sujet  des  travaux  de  Gerdil  pour  la  bulle  iî/c 
torem  fidci,  on  peut  consulter  la  première  série  des 
Analecla  (col.  480  et  seqq.) 


IV 


Bien  des  livres  ont  été  écrits  sur  le  concordat  fran- 
çais de  1801  ;  cependant  la  vérité  n'est  pas  entièrement 
connue  et  la  lumière  n'est  pas  encore  faite.  Il  n'y  a 
pas  lieu  d'en  être  surpris,  car  les  archives  du  Vatican 
n'ont  pour  ainsi  dire  rien  conservé  sur  cet  acte  impor- 
tant et  sur  les  négociations  qui  le  précédèrent.  Après 
la  déportation  de  Pie  VII,  Napoléon  I"  fit  transporter 
à  Paris  les  archives  de  Rome;  le  gouvernement  de  la 
Restauration  restitua  ces  papiers,  excepté  le  procès  de 
Galilée,  qui  n'a  été  rendu  au  Saint-Siège  que  sous 
Grégoire  XVI.  —  Les  documents  relatifs  au  concordat 
n'ont  jamais  été  restitués  ;  cela  est  si  vrai  que, lorsque, 
il  y  a  dix  ans,  le  P.  ïheiner  voulut  écrire  une  histoire 
du  concordat,  ce  n'est  pas  à  Rome  qu'il  découvrit  les 
documents  dont  il  avait  besoin  ;  il  fit  donc  le  voyage 
de  Paris,  et  puisa  à  pleines  mains  dans  les  archives  du 
ministèredes  affaires  étrangères.  Par  bonheur  la  police 
bonapartiste  de  Rome,  en  1809,  oublia  les  papiers  du 
cardinal  Gerdil,  qui  avait  été  l'inspirateur  du  concor- 
dat. Ces  papiers  ont  été  enfermés  dans  un  grenier  du 
couvent  des  Barnabites,  de  Rome,  jusqu'en  1850.  Quel 
ne  fut  pas-  l'étonnement  du  bibliothécaire  lorsqu'il 
retrouva  des  pièces  que  l'on  croyait  entièrement  per- 
dues; c'est-à-dire  le  jugement  et  l'appréciation  des 
articles  du  concordat  p;ir  les  théologiens  et  les  cardi- 
naux que  Pie  VII  consulta  ;  des  mémoires  du  plus  haut 
intérêt  sur  le  serment  que  fit  Caprara  en  arrivant  à 
Paris  ;  sur  la  rétractation  et  l'absolution  des  évêques 
constitutionnels  nommés  à  de  nouveaux  sièges  ;  sur 
les  articles  organiques;  sur  le  discours  de  Portails; 
sur  la  vente  des  biens  ecclésiastiques;  sur  le  mariage 
des  prêtres  pendant  la  révolution.  Ce  sont  tous  ces  do- 
cuments qui  sontinsérés,  avec  le  texte  du  concoidat, 
dans  le  volume  complémentaire  de  Billuart. 

Lorsque  l'on  connut  à  Rome  les  circonstances  qui 
avaient  accompagné  la  publication  du  concordat  à 
Paris,  Pie  VII  se  demanda  s'il  pouvait  décemment 
assister  à  un  triduum  célébré  pour  remercier  Dieu  du 
rétablissement  du  culte  catholique  en  France.  Les  car- 
dinaux de  la  commission  du  concordat  n'eurent  que 
quelques  jourspourexaminer  les  difficullésde  l'affaire; 
ils  déployèrent  une  activité  prodigieuse,  qui  paraîtra 
surprenante  aux  hommes  qui  parlent  constamment 
dos  lenteurs  de  la  cour  romaine. 

Le  cardinal  Consalvi  raconte,  dans  ses  mémoires, 
îa  tentative  qui  fut  faite  pour  extorquer  sa  signature 


au  bas  du  concordat,  tout  différent  de  celui  qu'il 
avait  accepté.  Un  fait  analogue,  peu  connu  jusqu'ici, 
et  révélé  par  les  documents  de  notre  volume,  se  pro- 
duisit au  sujf'tdu  serment  du  cardinal  Caprara.  Le 
texte  que  Napoléon  fit  publier  au  Journal  officiel  est 
apocryphe.  Caprara  n'a  jamais  fait  ce  serment-là.  Il 
eut  le  tort  de  modifier  la  formule  précédemment  con- 
venue entre  le  Saint-Siège  et  le  gouvernement  fran- 
çais, mais  il  n'a  pas  prêté  le  serment  que  \e  Journal 
o///ae/ lui  attribue.  La  vraie  formule  se  trouve  dans 
nos  documents,  page  89. 

Nous  citons  la  note  de  l'éditeur  sur  le  serment  de 
Caprara  : 

«  Tria  habentur  exemplaria  promissionis  quani 
cardinalis  legatus  (Caprara)  in  prmia  admissione  ad 
priinum  consulem  reipublicaî  Gallicanae  reci'-avit. 
Forma  quam  referimus  ea  est,  qua;  reapse  a  legalo 
recitata,  eodem  anno  Romae  jussu  Pii  Vil  publicata 
fuit,  cum  ceteris  actis  conventionis  ;  qi:œ  valde  differt 
abexemplari    in  Diario  officiali  gubernii  adnotato.  » 

Les  évêques  consiitutionneisnomméspar  Napoléon  I 
aux  nouveaux  sièges,  se  vantèrent  de  n'avoir  pas 
rétracté  le  schisme  dans  lequel  ils  avaient  vécu  ;  ce  fut 
à  cette  époque  un  très-grand  scandale.  Or,  nous  trou- 
vons dans  le  volume  que  nous  analysons  le  texte  même 
de  la  rétractation  qu'ds  signèrent  et  le  décret  d'abso- 
lution des  censures  qu'ils  avaient  encourues  par  leur 
adhésion  au  schisme.  Ils  firent  profession  d'abandon- 
ner la  constitution  civile  du  clergé,  de  se  soumettre 
entièrement  aux  dispositions  du  concordat  et  d'adhé- 
rer de  tout  leur  cœur  aux  décisions  du  Saint-Siège  sur 
les  affaires  ecclésiastiques  de  France. 

Les  articles  organiques,  publiés  à  l'insu  du  Saint- 
Siége,  formèrent  une  des  principales  difficultés.  On 
lira  avec  le  plus  vif  intérêt  le  jugement  des  cardinaux 
sur  ces  articles  organiques.  Le  cardinal  Gerdil,  entre 
autres,  déclare  que  la  plus  grande  partie  de  ces  articles 
est  incompatible  avec  les  maximes  catholiques  profes- 
sées depuis  l'origine  du  christianisme  et  il  ajoute  : 
«  L'univers  a  été  grandement  offensé  des  doctrines  con- 
tenues dans  les  articles  dits  organiques,  expression  mon- 
daine qui  na  jamais  été  employée  pour  les  ordonnances 
qiti  concernent  la  police  ecclésiastique  ;,  d'autant  plus  qu  on 
les  a  joints  aux  articles  du  concordai,  comme  s'il  fallait 
les  regarde:'  comme  autant  de  conséquences  de  celte  con- 
vention. » 

Mgr  di  Pietro,  secrétaire  de  la  commission  du  con- 
cordat, plus  tard  cardinal,  composa  un  long  et  savant 
mémoire  où  toutes  les  difficultés  relatives  au  concordat 
français  furent  traitées  à  fond.  De  longs  extraits  ont  été 
insérés  dans  notre  volume,  pages  106  etsuiv.  La  partie 
piquante  de  ce  mémoire  est  la  comparaison  entre  les 
ordonnances  des  rois  de  France,  depuis  Philippe  le  Bel 
jusqu'en  1789,  et  les  articles  organiques  Par  malheur 
cette  partie  du  Mémoire  est  demeurée  inédite  ;  nous  en 
possédons  une  copie,  que  les  Analecta  pourront  publier 
dans  la  suite. 

Pie  VII  désavoua  et  désapprouva  les  articles  orga- 
niques dans  l'allocution  du  24  mai  1802,  et  quelques 
jours  après,  le  jour  de  l'Ascension,  il  assista  au  Te 
Deum,  Voir  sur  tout  ce  qui  concerne  le  concordat  les 


17°  SÉRIE. 


35 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


36 


séries  3  et  4  des  Ânalecta.W  ne  manque  que  la  réclama- 
tion que  le  cardinal  Caprara  eut  ordrede  faire  en  1803 
contre  les  articles  organiques. 

Celle  prolestalion  du  cardinal  Caprara  contre  les 
articles  organiques  se  lit  pages  113  et  suiv.  du  volume. 
Nous  la  donnons  à  la  un  du  présent  article. 

Le  dernier  document  concernant  le  concordat  fran- 
çais, cest  la  lettre  que  Léon  \1I  adressa,  en  1823, 
aux  anticoncordataires  de  France  et  de  Beltiique,  dans 
le  but  de  les  ramènera  la  communion  catholique.  Les 
vrais  principes  sur  les  conditions  de  l'unité  y  sont 
exposes  avec  une  grande  force.  On  peut  consulter  dans 
les  Anatecta  (3*  série)  la  traduction  de  cette  lettre. 

V 

Personne  n'ignore  que  la  question  des  mariages 
mixtes  a  formé  partout,  depuis  1S15,  une  des  princi- 
pales sollicitudes  du  Saint-Siège.  Le  quinzième  ap- 
pendice contient  les  brefs  pontificaux  de  Pie  VII  à 
Grégoire  XVI.  Mgr  ré\êque  de  S.  Gai  a  présenté  au 
concile  du  Vatican  mu  poslulatum  qui  dévoile  les  périls 
inhérents  aux  mariages  mixtes  (p.  378). 

La  vente  des  biens  ecclésiastiques  a  suscité  bien  des 
anxiétés  de  conscience;  les  décisions  de  la  Pénitencerie 
ont  déterminé  les  règles  à  suivre  à  ce  sujet;  elles  sont 
citées  pages  12G  et  suiv.  On  y  traite  la  plus  grave  difû- 
cullé,  celle  qui  concerne  les  biens  qui  ont  été  aliénés 
postérieurement  aux  concordats,  el  dont  la  vente  n'a  pas 
été  ratifiée  par  le  Sainl-Siége. 

La  fraiic-maçnnnerie  et  les  autres  sociétés  secrètes 
qui  sont  venues  à  la  suite  sont,  on  le  sait,  une  puissante 
et  terrible  machine  de  guerre  contre  l'Eglise.  Elles  ont 
emprunté  leur  organisation  aux  anciens  ir.anichéens. 
Les  papes  ont  bien  vite  discerné  le  péril,  et  ils  n'ont 
jamais  cessé  de  le  signaler.  Clément  XII,  Benoît  XIV, 
Léon  XIL  Grégoire  XVI  et  notre  saint-père  le  pape 
Pie  IX,  heureusement  régnant,  ont  dévoilé  au  monde 
entier  le  danger  que  les  sociétés  secrètes  font  courir  à 
lareliizion  el  à  la  société  politique  elle-même  (pages 
129,  I3f),  221,  232,  363,  373,  418,  428). 

VI 

Les  erreurs  modernes  devaient  naturellement  oc- 
cuper une  place  importante  dans  le  recueil  que  nous 
analysons.  Erreurs  de  Lamennais,  Hermès,  thèses 
souscrites  par  l'abbé  Bauluin,iVuylz,Bonnelty,  erreurs 
relatives  au  mariage,  rationalisme  allemand,  Gunther 
et  ses  disciples  ;  importance  exagérée  attribuée  par  eux 
à  la  philosophie;  rapports  de  l'Eglise  el  de  l'Etat, 
liberté  de  conscience  et  de  la  presse,  en  un  mot  tous 
les  actes  importants  du  Saint-Siège  sur  ces  questions, 
à  partir  de  l'encyclique  Mirari  vos,  de  Grégoire  XVI, 
jusqu'à  l'encyclique  Quanta  cura  et  au  Syllabus,  de 
Pie  IX,  sont  fidèlement  reproduits  dans  ce  volume 
supplémentaire  de  Billuarl. 

Je  crois  devoir  signaler  particulièrement  une  iiièco 
fort  curieuse  (pagefs  210  et  suiv.),  qui  a  été  commu- 
niquée au  public  par  Mgr  Bourget,  évoque  de  Montréal, 
au  Canada.  Ce  sont  des  thèses  sur  les   erreurs  mo- 


dernes, qui  furent  signalées  au  Sainl-Siége  en  1862  et 
qualifiées  par  quelques  théologiens.  On  croit  que 
Mgr  Gerbet,  évoque  de  Perpignan,  prit  une  part  active 
à  la  qualification  de  ces  erreurs.  Les  thèses  et  les 
censures  furent  communiquées  aux  évêques  au  mois 
de  juin  18G2,  réunis  à  Rome  pour  la  canonisation  des 
martyrs  japonais.  On  ne  prit  alors  aucune  décision, 
et  le  Syllabus,  publié  deux  ans  après,  remplit  le  but 
qu'on  s'était  proposé  en  censurant  les  thèses  en  ques- 
tion. Nous  rapportons  en  appendice  à  la  suite  de  cet 
article  les  thèses  présentées  aux  évêques,  avec  les 
censures   doctrinales  des  théolodens. 


VII 


Les  professeurs  de  philosophie  auront  autant  d'in- 
térêt à  consulter  notre  volume  que  les  théologiens 
eux-mêmes.  Il  contient,  en  efl'et,  des  actes  fort  impor- 
tants du  Sainl-Siége  sur  la  force  de  la  raison  humaine, 
sur  ses  rapports  avec  la  foi  et  sur  toutes  les  maximes 
que  l'école  nomme  prœanibula  fîdei.  Thèses  souscrites 
par  l'abbé  Bautam  et  M.  Bonnetly.  Théories  hardies 
de  certains  écrivains  allemands  sur  la  démonstration 
des  vérités  chrétiennes  el  sur  la  prétendue  indépen- 
dance de  la  philosophie  en  matière  religieuse  ;  la 
circonspection  de  l'Eglise  relativement  aux  questions 
purement  philosophiques  (pnges  149,  1G3,  197,  198, 
207,  210,  215,226,  291,  594). 

On  sait  que  les  ministres  anglicans,  honteux  de  leur 
isolement  dans  l'Eglise,  fondèrent  à  Londres,  il  y  a 
quelques  années,  une  société  dans  le  but  de  procurer 
la  réunion  des  Orientaux,  des  protestants  et  des  catho- 
liques. Une  lettre,  portant  cent  quatre-vingt-dix-huit 
signatures  de  ministres  fut  adressée  à  l'Inquisition 
romaine.  Les  cardinaux  répondirent  très-sensément 
que  la  réunion  n'est  possible  que  par  l'unilé  de  foi  et 
parla  reconnaissance  formelle  de  la  suprématie  ponti- 
ficale (p.  234  etsuiv.). 


VIII 


Nous  arrivons  à  la  partie  capitale  du  volume,  c'est- 
à-dire  au  concile  du  Vatican  cl  à  ses  actes. 

Quatre  appendices  sont  consacrés  au  concile  du  Va- 
tican, depuis  la  page  250  jusqu'à  la  page  406. 

L  éditeur,  dans  cette  partie  de  son  travail,  a  été 
encore  heureusement  inspiré.  Il  ne  s'est  pas  contenté 
de  reproduire  les  actes  déjà  connus,  c'e^it-à-dire  la 
bulle  de  convocation,  le  règlement  du  concile,  les 
procès-verbaux  des  sessions,  les  décrets  promulgués 
dans  les  troisième  et  quatrième  sessions,  les  discours 
prononcés  par  le  Saint-Père  et  autres  pièces  qui  se 
trouvent  dans  tous  les  volumes  publiés  en  divers  pays 
relativement  au  concile  du  Vatican;  mais  ce  que  l'on 
ne  trouvera  qu'ici,  ce  sont:  1"  le  texte  officiel  des 
schemata,  qui  furent  rédigés  par  les  théologiens  ap- 
pelés à  Rome  avant  le  co  cile,  et  qui  auraient  été 
soumis  aux  délibérations  des  Pères  si  le  concile  n'eût 
pas  été  interrompu  ;  2"  les  demandes  (poslulata)  que 
divers  évêques  présentèrent  aux  présidents  du  concile. 

Mais,  dira-l-on,  ces  schemata  et  ces  poslulala  furent 


37 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


38 


communiqués  aux  évoques  sous  l'obligation  de  garder 
le  secret  :  comment  l'édilcur  a-t-il  pu  les  livrer  à  la 
publicilé?  U  réponse  est  facile  :  le  souverain  ponlife 
a  accordé  l'autorisation  de  les  imprimer. 

Pour  montrer  l'importance  de  ces  documents,  il 
nous  suffira  de  dire  que  les  schcmata  renferment  douze 
constitut  ions  fondamentales  sur  des  questions  de  dogme 
et  de  discipline,  et  chacun  de  ces  projets  de  loi  se 
subdivise  en  plusieurs  chapitres.  lîornons-nous  à 
signaler  le  chapitre  xv  du  deuxième  schcmata  ainsi 
conçu  :  De  spccialibus  quibusdam  Ecclesiœ  jiiribus  in 
rclalione  ad  societatem  civilcm  (page  312). 

Les  schcmata  relatifs  à  la  discipline  contiennent  des 
réformes  salutaires  et  qui  ne  pourraient  qu'imprimer  à 
l'Eglise  entière  une  vitalité  nouvelle. 

Les  poslulata  des  évêques  sont  au  nombre  de  qua- 
rante. Les  évêques  de  toutes  les  parties  du  monde  y 
sont  représentés  :  l'Orient,  l'Amérique,  l'Italie,  la 
France,  la  Belgique,  l'Angleterre.  Tous  ces  savants 
prélats  par  la  pureté  de  leurs  vues  sur  les  besoins  de 
l'Eglise,  ont  fait  preuve  de  haute  intelligence  et  d'une 
sollicitude  complète. 

Le  premier  postidatum  vise  à  faire  condamner  la 
maxime  fondamentale  de  \'o)itologisme,  savoir  :  La 
connaissance  immédiate  et  directe  de  Dieu  est  naturelle 
à  l'homme.  Le  postidatum  porte  la  signature  de  deux 
cardinaux  :  le  cardinal  Iliario  Sforza,  archevêque  de 
Naples,  dont  l'Église  déplore  la  mort  récente,  et  le 
cardinal  Pecci,  qui  vient  d'être  nommé  camerlingue. 
La  pétition  qui  reparaît  le  plus  fréquemment  dans  les 
poslulata,  c'est  celle  qui  concerne  la  rédaction  d'un 
nouveau  Code  canonique.  Tous  les  évêques  ont  reconnu 
la  nécessité  de  ce  travail,  car  depuis  la  publication  des 
Clémentines,  sous  le  pontificat  de  Jean  XXII,  en  1317, 
nui  travail  de  ce  genre  n'a  été  entrepris,  de  sorte  que 
les  plus  importantes  lois  de  la  discipline  se  trouvent 
aujourd'hui  en  dehors  des  Codes. 

En  outre,  la  plupart  des  évoques  ont  demandé  la 
révision  du  bréviaire,  l'amélioration  des  règles  de 
l'Index,  la  suppression  de  plusieurs  empêchements 
dirimants  de  mariage,  la  modification  de  la  procédure 
relative  aux  dispenses  matrimoniales,  etc.,  etc.  En 
lisant  tous  ces  documents,  qui  n'admirerait  la  haute 
prudence  du  souverain  pontife,  qui  n'a  mis  aucun 
obstacle  à  leur  publication  ! 

Nous  n'insistons  pas  sur  l'importance  des  postulata; 
nous  avons  l'intention  d'en  faire  le  sujet  d'une  disser- 
tation spéciale. 

APPENDICES 


LETTRE  DU  CARDINAL  CAPRARA  A  M.  DE  TALLEYRAND. 

a  Monseigneur,  je  suis  chargé  de  réclamer  contre  cette 
parlibde  la  loi  du  18  germinal,  que  l'on  a  désignée  sous  le  nom 
à'ariides  organiques.  Je  remplis  ce  devoi!-  avec  d'autant  plus 
de  conriance,  que  je  compte  davantage  sur  la  bienveillance  du 
gouvernement  et  sur  son  attachement  sincère  aux  vrais 
principes  delà  religion. 

»   La  qualification  qu'on  donne   à  ces  articles  paraîtrait 


d'abord  supposer  qu'ils  ne  sont  que  la  suite  naturelle  et  l'expli- 
cation du  concordat  religieux.  Cependant  il  est  de  fait  qu'il 
n'ont  point  dté  concertés  avec  le  S.  Siège,  qu'ils  ont  une 
extension  plus  grande  que  le  concordat,  et  qu'ils  établissent  en 
France  un  code  ecclésiastique  sans  le  concours  du  S.  Siège. 
Comment  Sa  Sainteté  pourrait-elle  l'admettre,  n'ayant  pas 
même  été  invitée  à  l'examiner?  Ce  code  a  pour  ol)jet  la  doctrine, 
les  mœurs,  la  discipline  du  clergé,  les  droits  et  les  devoirs  des 
évêques,  ceux  des  ministres  inférieurs,  leurs  relations  avec  le 
S.  Siège  et  le  mode  d'exercice  de  leur  juridiction.  Or,  tout 
cela  tient  aux  droits  imprescriptibles  de  l'Eglise  ;  «  Elle  a  reçu 
«  de  Dieu  seul  l'autorisation  de  décider  les  questions  de  la 
4  doctrine  sur  la  foi  ou  sur  la  règle  des  mœnrs,  et  de  faire  des 
«  canons  ou  des  règles  de  discipline.  »  (Arrêté  du  Conseil  du 
«  16  mars  et  du  31  juillet  1731.  ) 

"  M.  d'Héricourt,  l'historien  Fleury,  les  plus  célèbres 
avocats  généraux,  et  M.  de  Casiillon  lui-même,  avouaient  ces 
vérités.  Ce  dernier  reconnaît  dans  l'Église  a  le  pouvoir  qu'elle 
0  a  reçu  de  Dieu  pour  conserver  par  l'autorité  de  la  prédica- 
«  tion,  des  lois  et  des  jugements,  la  règle  de  la  foi  et  des 
a  mœurs,  la  discipline  nécessaire  à  l'économie  de  son  gouver- 
ct  nement,  la  succession  et  la  perpétuité  de  son  ministère,  b 
[Réquisitoire  contre  les  actes  de  l'assemblée  du  clergé  en  1763.) 
«  Sa  Sainteté  n'a  donc  pu  voir  qu'avec  une  extrême  douleur, 
qu'en  négligeant  de  suivre  ces  principes,  la  puissance  civile 
ait  voulu  régler,  décider,  transformer  en  loi  des  articles  qui 
intéressent  essentiellement  les  mœurs,  la  discipline,  les  droits, 
l'instruction  et  la  juridiction  ecclésiastique.  N'est-il  pas  à 
craindre  quecette  innovation  n'engendre  des  défiances,  qu'elle 
ne  fasse  croire  que  l'Eglise  de  France  est  asservie,  même  dans 
les  objets  purement  spirituels,  au  pouvoir  temporel,  et  qu'elle 
ne  détourne  de  l'acceptation  des  places  beaucoup  d'ecclésias- 
tiques méritants?  Que  sera-ce  si  nous  envisageons  chacun  de 
ces  articles  en  particulier?  Le  premier  veut  «  qu'aucune  bulle, 
«  bref,  rescrit,  etc.,  émanés  du  Saint-Siège,  ne  puissent  être, 
«.  mis  à  exécution,  ni  même  publiés  sans  l'autorisation  du 
«  gouvernement.  » 

a  Cette  disposition,  prise  dans  son  ensemble,  ne  blesse-t-elle 
pas  évidemment  la  liberté  de  l'enseignement  ecclésiastique? 
Ne  soumet-elle  pas  la  publication  des  vérités  chrétiennes  à  des 
formalités  gênantes?  Ne  met-elle  pas  les  décisions  concernant 
la  foi  et  la  discipline  sous  la  dépendance  absolue  du  pouvoir 
temporel?  Ne  donne-t-elle  pas  à  la  puissance  qui  serait  tentée 
d'en  abuser,  les  droits  et  les  facilités  d'arrêter,  de  suspendre, 
d'étouffer  même  le  langage  de  la  vérité  qu'un  pontife  fidèle  à 
sesdevoirs  voudrait  adresser  aux  peuplesconfiésàsa  sollicitude? 
<i  Tellenefut  jamais  la  dépendance  de  l'Eglise,  même  dans 
les  premiers  siècles  du  christianisme.  Nulle  puissance  n'exi- 
geait alors  la  vérification  de  ses  décrets.  Cependant  elle  n'a 
pas  perdu  de  ses  prérogatives  en  recevant  les  empereurs  dans 
son  sein,    a  Elle  doit  jouir  de  la  même  juridiction  dont  elle 
M  jouissait  sous  les  empereurs  païens.  Il  n'est  jamais  permis 
"  d'y  donner  atteinte,  parce  qu'elle  la  tient  de  Jésus-Christ.  " 
{Lois  ecclésiastiques.)  Avec  quelle  peine  le  Saint-Siège  ne  doit- 
il  donc  pas  voiries  entraves  qu'on  veut  mettre  à  ses  droits? 
«  Le  clergé  de  France  reconnaît  lui-même  que  les  juge- 
ments émanés  du  Saint-Siège,  et  auquel  adhère  le  corps  épis- 
copal,  sont  irréfragables.  Pourquoi  auraient-ils  donc  besoin 
de  l'autorisation  du  gouvernement,  puisque,  suivant  les  prin- 
cipes gallicans,  ils  tirent  toute  leur  force  de  l'autorité  qui  les 
prononce  et  de  celle  qui  les  SLimetl  Le  successeur  de  Pierre 
doit  confirmer  ses  frères  dans  la  foi,  suivant  les  expressions  de 
l'Ecriture;  or,  comment  pourrait-il  le  faire,  si,   sur  chaque 
article  qu'il  enseignera,  il  peut  être  h  chaque  instant  arrêté 
par  le  refus  ou  le  défaut  de  vérification  de  la  part  du  gouverne- 
ment temporel?  Ne  suit-il  pas  évidemment  de  ces  dispositions 


39 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


40 


que  l'Eglise  ne  pourra  plus  savoir  et  croire  que  ce  qu'il  plaira 
au  gouvernemeot  de  laisser  publier? 

■  C«»  article  blesse  la  délicatesse  et  le  secret  constamment 
cbsenés  à  Rome  dans  les  allaires  de  la  Pénitencirie.  Tout 
particulier  j^>eut  s'y  adresser  avec  contîance,  et  sans  crainte  de 
voirsesfaiblesses  dévoilées.  Cependant  cet  article  , qui  n'excepte 
rien,  veut  que  ies  brefs,  même  peisouuels,  émanés  de  la Péni- 
tencerie,  soient  vérifiés  11  faudra  donc  que  les  secrets  des 
familles  et  la  suite  malheureuse  des  faiblesses  humaines  soient 
mises  au  grand  jour  pour  obtenir  la  permission  d'user  de  ces 
brels.  Quelle  gène  !  quelles  entraves  !  Le  parlement  lui- 
même  ne  les  admettait  pas,  car  il  exceptait  de  la  vérifieation 
les prcvisions,\es  brefs  ik  la  Pàiiteiicerie el  autres  expéditions 
concernant  les  atlaires  des  particuliers. 

-  Le  second  article  déclare  qu'aucun  légat,  nonce  ou 
délég  le  da  Saint-Siège,  ne  pourra  exercer  ses  pouvoirs  en 
c  France  sans  la  même  autorisation.  »  Je  ne  puis  que  répéter 
ici  les  justes  observations  que  je  viens  de  faire  sur  le  premier 
article.  L'un  frappe  la  liberté  de  l'enseignement  dans  sa 
source,  l'autre  l'atteint  dans  ses  agents.  Le  premier  met  des 
entraves  à  la  publication  de  la  vérité  ;  le  second  à  l'apostolat 
de  ceux  qui  sont  chargés  de  l'annoncer.  Cependant  Jésus- 
Cbrist  a  voulu  que  sa  divine  parole  (ùt  couslammenl  libre, 
qu'on  put  la  prêcher  sur  les  toits,  dans  toutes  les  nations,  et 
auprès  de  tous  les  gouvernements.  Comment  allier  ce  dogme 
catholique  avec  l'indispensable  formalité  d'une  vérificaiion  de 
pouvoirs  et  d'une  permission  civile  de  les  exercer?  Les 
apôtres  et  les  premiers  pasteurs  de  l'Eglise  naissante  eussent-ils 
pu  prêcher  lEvangile,  si  les  gouvernements  eussent  exercé 
sur  eux  un  pareil  droit? 

c  Le  troisième  article  étend  cette  mesure  aux  canons  des 
conciles,  même  généraux.  Ces  assemblées  sicélèbres  n'ont  eu 
nulle  part,  plus  qu'en  France,  de  respect  et  de  vénération.  Coiu- 
mentse  fait-il  doncquechez  cette  même  nation  elles  éprou>ent 
tant  d'obstacles,  et  qu'une  formalité  civile  donne  le  droit  d'en 
éluder,  d'en  rejeter  même  les  décisions? 

€  On  veut,  dit-on,  les  examiner;  mais  la  voie  d'examen  en 
matière  religieuse  est  proscrite  dans  le  sein  de  l'Eylisc  catho- 
lique: il  n'y  a  quelescommunionsprotestaiites  quiladmeitent, 
et  delà  est  venue  cette  étonnante  variété  qui  règne  dans  leurs 
croyances. 

<  Quel  serait  d'ailleurs  le  but  de  ces  examens?  Celui  de 
reconnaître  si  ies  canons  des  conciles  sont  conformes  aux  lois 
françaises?  Mais  si  plusieurs  de  ces  lois,  telles  que  celle  sur  le 
divorce,  sont  en  opposition  avec  un  dogme  catholique,  il 
faudra  donc  rejeter  les  canons  et  préférer  les  lois  quelque 
injuste  ou  erroné  qu'en  soit  l'objet.  Qui  pourraadopterune  pa- 
reille conclusion  ?i\eserait-ce  pas  sacrifier  la  religion,  ouvrage 
de  Dieu  même,  aux  ouvrages  toujours  imparfaits  et  souvent 
injustes  des  hommes  ? 

t  Je  sais  que  notre  obéissance  doit  être  raisonnable;  mais 
n'obéir  qu'avec  des  motifs  suilisanls,  n'est  pas  avoir  le  droit 
non-seulement  d'examiner,  mais  de  rejeter  arbitrairement 
tout  ce  qui  nous  déplaît. 

«  Dieu  n'a  promis  l'infaillibilitéqu'àson  Eglise:  les  sociétés 
humaines  peuvent  se  tromper.  Les  plus  sages  législateurs  en 
ont  été  la  preuve.  Pourquoi  donc  comparer  les  décisions  d'une 
autorité  irréfrarjable  avec  celles  d'une  puissance  qui  peut 
errer,  et  faire,  dans  cette  comparaison,  pencher  la  balanc»  en 
faveur  de  cette  dernière?  Chaque  puissance  a  d'ailleurs  les 
mêmes  droits.  Ce  que  la  France  ordonne,  l'Espagne  et  l'Empire 
peuvent  l'exiger,  et  comme  les  lois  sont  partout  ditl'erentes,  il 
s'ensuivra  que  l'enseignement  de  l'Eglise  devra  varier  suivant 
les  peuples,  pour  se  trouver  d'accord  avec  les  lois. 

€  Dira-t-on  que  le  parlement  français  en  agissait  ainsi?  Je 
le  sais,  mais  il  n'examinait,  suivant  sa  déclaralioo  du  25   mai 


17G6,  que  ce  qui  pouvait,  dans  la  publication  des  canons  et 
des  bulles, altérer  ou  intéresser  la  tranquillité  publique,  et  non 
leur  conformité  avec  des  lois  qui  pouvaient  changer  dès  le 
lendemain. 

»  Cet  abus,  d'ailleurs,  ne  pourrait  être  légitimé  par  l'usage; 
et  le  gouvernement  en  sentait  si  bien  les  inconvénients,  qu'il 
disait  au  parlement  de  Paris,  le  7  avril  1737,  par  l'organe  de 
M.  d'Agues.seau  :  a  11  semble  qu'on  cherche  J»  aliaiblir  le  pou- 
«  voir  qu'a  l'Eslise  de  faire  des  décrets,  en  le  faisant  tellement 
«  dépentlre  de  la  puissance  c'.vile  et  de  son  concours,  que  sans 
Il  ce  concours  les  plus  saints  décrets  de  l'Eglise  ne  puissent 
"  obliger  les  sujets  du  roi.  " 

«  Enfin  ces  maximes  n'avaient  lieu  dans  les  parlements, 
suivant  la  déclaration  de  1766,  que  pour  rendre  les  décrets  de 
l'Eglise  lois  de  l'Etat,  et  en  ordonner  l'exécution,  avec  défense 
sous  les  peines  temporelles  d'y  contrevenir.  Or  ces  motifs  ne 
sont  plus  ceux  qui  dirigent  aujourd'hui  le  gouvernement,  pi;is- 
que  la  religion  catholique  n'est  plus  la  religion  de  l'Etat,  mais 
uniquement  celle  de  la  majorité  des  Français. 

a  L'article  G  déclare  qu'il  y  aura  recours  au  conseil 
d'Etat  pour  to'JS  les  cas  d'abus,  mais  quels  sont-ils  ?  L'article 
ne  les  spécifie  que  d'une  manière  générique  et   indéterminée. 

a  On  (lit.  par  exemple,  qu'un  des  cas  d'abus  est  l'usurpa- 
ti(:n  ou  Vexcès  du  pouvoir.  Mais  en  matière  de  juridiction  spiri- 
tuelle, l'Eglise  en  est  seule  le  juge.  11  n'appartient  qu'à  elle  de 
déclarer  en  quoi  l'on  a  excédé  ou  abusé  des  pouvoirs  qu'elle 
seule  peut  conférer.  La  puissance  temporelle  ne  peut  connaître 
de  l'abus  excessif  d'ane  chose  quelle  n'accorde  pas. 

«  Un  second  cas  d'abus  est  la  contravention  aux  lois  et  règle- 
ments de  la  république  ;  mais  si  ces  lois,  si  ces  règlements 
sont  en  opposition  avec  la  doctrine  chrétienne,  faudia-t-il  que 
le  prêtre  les  observe  de  préférence  à  la  loi  de  Jésus-Christ  ? 
Telle  ne  fut  jamais  l'intention  du  gouvernement. 

«  On  range  encore  dans  la  classe  des  abus  l'infraction  des 

régies  consacrées  en  France  par  les  saints  canons Mais  ces 

règles  ont  dû  émaner  de  l'Eglise.  C'est  donc  à  elle  seule  de 
prononcer  sur  leur  infraction;  car  elle  seule  en  connaît  l'es- 
prit et  les  dispositions. 

«  On  dit  enfin  qu'il  y  a  lieu  à  Vappel  comme  d'abus  a  pour 
«toute  entreprise  qui  tend  à  compromettre  l'honneur  des  ci- 
«  toyens,  à  troubler  leur  conscience,  ou  qui  dégénère  contre 
«  eux  en  oppression,  injure  ou  scandale  public  pour  la 
((  loi.  » 

Mais  si  un  divorcé,  si  un  hérétique,  connu  en  public,  se 
présente  pour  recevoir  les  sacrements,  et  qu'on  les  lui  refuse, 
il  prétendra  qu'on  lui  a  fait  ii/jure,  il  criera  au  scandale,  il 
portera  sa  plainte;  on  l'admettra  d'après  la  loi;  et  pourtant  le 
prêtre  inculpé  n'aura  fait  que  son  devoir,  puisque  les  sacre- 
ments ne  doivent  jamais  être  conférés  à  des  personnes  notoi- 
rement indignes. 

(t  En  vain  s'appuierait -on  sur  l'usage  constant  des  appels 
comme  d'abus.  Cet  usage  ne  remonte  pas  au  delà  du  règne  de 
Phdippe  de  Valois,  mort  en  1350. 11  n'a  jamais  été  constant  et 
uniforme;  il  a  varié  suivant  les  temps  ;  les  parlements  avaient 
un  intérêt  particulier  à  l'accréditer.  Ils  augmentaient  leur 
pouvoir  et  leurs  attributions  :  mais  ce  qui  llatte  n'est  pas  tou- 
jours juste.  Ainsi  Louis  XIV,  par  ledit  de  1695,  art.  34,  35, 
36,  37,  n'attribuait-il  aux  magistrats  séculiers  que  l'examen 
des  formes,  en  leur  prescrivant  de  renvoyer  le  fond  au  supé- 
rieur ecclésiastique.  Orcette  restriction  n'existe  nullement  dans- 
les  articles  organiques.  Ils  attribuent  indistinctement  aa 
conseil  d'Etat  le  jugement  de  h  forme  et  celle  du  fond. 

a  D'ailleurs  les  magistrats  qui  prononçaient  alors  sur  ces 
cas  d'abus  étaient  nécessairement  catholiques  ;  ils  étaient 
obligés  de  l'airirmer  sous  la  loi  du  serment  ;  tandis  qu'au- 
jourd'hui ils  peuvent  appartenir  à  des  sectes  séparées  de 


41 


TIIliOLOGlE  DE  DILLUART 


42 


l'Eglise  catholique,  et  avoir  à  prononcer  sur  des  objets  qui 
l'intéressent  esseniiellement. 

a  L'article  9  veut  que  le  culte  soit  exercé  sous  la  direction 
des  archevêques,  des  évèqucs  et  des  curés.  Mais  le  mot 
direction  ne  rend  pas  ici  les  droils  des  archevêques  et  évôiiues. 
Ils  ont  de  droit  divin  non-seulement  le  droit  de  diriger,  mais 
encore  celui  de  définir,  d'ordonner  et  de  iuj,'er.  Les  pouvoirs 
des  curés  dans  les  paroisses  ne  sont  pas  les  mêmes  que  ceux 
des  évêq\ies  dans  les  diocèses.  On  n'aurait  donc  pas  dfi  les 
exprimer  de  la  même  manière  et  dans  les  mêmes  articles, 
pour  ne  pas  supposer  une  identité  qui  n'existe  pas. 

«  Pourquoi  d'ailleurs  ne  pas  faire  ici  mention  des  droits  de 
Sa  Sainteté,  aussi  bien  que  de  ceux  des  archevêques  et  des 
évoques  ?  A-t-on  voulu  lui  ravir  un  droit  général  qui  lui 
appartient  essentiellement  ? 

«  L'article  10,  en  abolissant  toute  exemption  ou  attribution 
de  la  juridiction  épiscopale,  prononce  évidemment  sur  une 
matière  purement  spirituelle.  Car  si  les  territoires  exempts 
sont  aujourd  hui  soumis  à  I  Ordinaire,  ils  ne  le  sont  qu'en 
vertu  d'un  règlement  du  Sainl-Siége.  Lui  seul  donne  à  l'Ordi- 
naire une  juridiction  qu'il  n'avait  pas.  Ainsi,  en  dernière 
analyse,  la  puissance  temporelle  aura  conféré  des  ])ouvoirs 
qui  n'appartiennent  qu'à  l'Eglise.  Les  exemptions  d'ailleurs 
ne  sont  point  aussi  abusives  qu'on  l'a  imaginé.  S.  Grégoire 
lui-même  les  avait  admises,  et  les  puissances  temporelles  ont 
eu  souvent  besoin  d'y  recourir. 

u  L'article  11  supprime  tous  les  établissements  religieux,  à 
l'exception  des  séminaires  ecclésiastiques  et  des  chapitres. 
A-t-on  bien  réfléchi  sur  celte  suppression?  Plusieurs  de  ces 
établissements  étaient  d'une  utilité  reconnue;  le  peuple  les 
aimait;  ils  le  secouraient  dans  ses  besoins;  la  piété  les  avait 
fondés;  l'Eglise  les  avait  solei.nellemeni  approuvés  sur  la 
demande  même  des  souverains  :  elle  seule  pouvait  donc  en 
'prononcer  la  suppression. 

«  L'article  14 ordonne  aux  archevêques  de  veiller  «  au  main- 
tien de  la  foi  et  de  la  discipline  dans  les  diocèses  de  leurs 
sutlVagants.  »  Nul  devoir  n'est  plus  indispensable  ni  plus 
sacré;  mais  il  est  aussi  le  devoir  du  Saint-Siège  pour  toute 
l'Eglise.  Pourquoi  donc  n'avoir  pas  fait  mention  dans  l'article  île 
cette  surveillance  générale?  Est-ce  un  oubli  ?  Est-ce  une 
exclusion  ? 

«  L'article  13  autorise  les  archevêques  à  connaître  des  ré- 
clamations et  des  plaintes  portées  contre  la  conduite  et  les 
décisions  des  évêquessuft'ragants.  .Mais  que  feront  les  évêques, 
si  les  métropolitains  ne  leur  rendent  pas  justice  ?  A  qui 
s'adresseront-ils  pour  l'obtenir  ?  A  quel  tribunal  en  appelle- 
ront-ils de  la  conduite  des  archevêques  à  leur  égard  ?  C'est 
une  difllculté  d'une  importance  majeure,  et  dont  on  ne  parle 
pas.  Pourquoi  ne  pas  ajouter  que  le  souverain  pontife  peut 
alors  connaître  de  ces  différends  par  voie  d'appellation,  et 
prononcer  définitivement,  suivant  ce  qui  est  enseigné  par  les 
■saints  canons  ? 

<i.  L'article  17  paraît  établir  le  gouvernement  juge  de  la  foi, 
des  mœurs  et  de  la  capacité  des  évêques  nommés.  C'est  lui 
qui  les  fait  exaininer,  et  qui  prononce  d'après  les  résultats  de 
l'examen.  Cependant  le  souverain  pontife  a  seul  le  droit  de 
faire  par  lui  ou  ses  délégués  cet  examen,  parce  que  lui  seul 
doit  instituer  canoniquement,  et  que  cette  institution  cano- 
nique suppose  évidemment  dans  celui  qui  l'accorde  la  con- 
naissance acquise  de  la  capacité  de  celui  qui  la  reçoit.  Le 
gouvernement  a-t-it  prétendu  noinriier  tout  à  la  fois  et  se 
constituer  juge  de  l'idouéité;  ce  qui  serait  contraire  à  tous  les 
droits  et  usages  reçus?  Ou  veut-il  seulement  s'assurer  par 
cet  examen  que  son  choix  n'est  pas  tombé  sur  un  sujet 
indigne  del'épiscopal  ?  C  est  ce  qu'il  importe  d'expliquer, 
t  Je  sais  que  l'ordonnance  de  Blois  prescrivait  un   pareil 


examen,  mais  le  gouvernement  consentit  lui-même  à  y  déroger. 

Il  fui  statué  par  une  conicntiun  secrète,  que  les  nonces  de  Sa 
Sainteté  feraient  seuls  ces  informations.  On  doit  donc  suivre 
aujourd'hui  cette  même  marche,  parce  que  l'article  4  du  con- 
cordat veut  que  l'inslitulion  canonique  soit  conférée  aux 
évêques  dans  les  formes  établies  avant  le  changement  de 
gouvernement. 

<f  L'article  22  ordonne  aux  évêques  de  visiter  leur  diocèse 
dans  l'espace  de  cinq  années.  La  discipline  ecclésiastique 
restreignait  davantage  le  temps  de  ces  visites.  L'Eglise  l'avait 
ainsi  ordonné  pour  de  graves  ei  solides  raisons.  Il  semble, 
d'après  cela,  qu'il  n'appartenait  qu'à  elle  seule  de  changer 
celte  disposition. 

<c  On  exige,  par  l'article  24,  que  les  directeurs  des  séminaires 
souscrivent  à  la  Déclaration  de  1682,  et  enseignent  la  doctrine 
qui  y  est  contenue.  Pourquoi  jeter  de  nouveau  au  milieu  des 
Fr.inçais  ce  genno  de  discorde  ?  Ne  sait-on  pas  que  les  au- 
teurs de  cette  Déclaration  l'ont  eux-mêmes  désavouée  ?  Sa 
Sainteté  peut-elle  admettre  ce  que  ses  prédécesseurs  les  jjIus 
immédiats  ont  eux-mêmes  rejeté  ?  Ne  doit-elle  pas  s'en  tenir  à 
ce  qu'ils  ont  prononcé  ?  Pourquoi  souffrirait-elle  que  l'organi- 
sation d'une  Eglise  qu'elle  relève  au  prix  de  tant  de  sacrifices, 
consacrât  des  principes  qu'elle  ne  peut  avouer?  Ne  vaut-il 
pas  mieux  que  les  directeurs  des  séminaires  s'engagent  à 
enseigner  une  morale  sainte,  plutôt  qu'une  Déclaration  qui 
fut  et  sera  toujours  une  source  de  divisions  entre  la  France  et 
le  Saint-Siège  ? 

<i  On  veut,  article  23,  que  les  évêques  envoient,  tous  les  ans, 
l'état  des  ecclésiastiques  étudiant  dans  leur  séminaire;  pour- 
quoi leur  imposer  celte  nouvelle  gène  ?  Elle  a  été  inconnue  et 
inusitée  dans  tous  les  siècles  précédents. 

«  L'article  26  veut  qu'ils  ne  puissent  ordonner  que  des 
hommes  de  vingt-cinq  ans  ;  mais  l'Eglise  a  fixé  l'âge  de  vingt 
et  un  ans  pour  le  sous-diaconat,  et  celui  de  vingt-quatre  ans 
accomplis  pour  le  sacerdoce.  Qui  pourrait  abolir  ces  usages, 
sinon  l'Eglise  elle-même  ?  Prétend-on  n'ordonner,  même  des 
sous-diacres,  qu'à  vingt-cinq  ans  ?  Ce  serait  prononcer  l'ex- 
tinction de  l'Eglise  de  France  par  défaut  de  ministres  ;  car  il 
est  certain  que  plus  on  éloigne  le  moment  de  recevoir  les 
ordres,  et  moins  ils  sont  conférés.  Cependant  tous  les  diocèses 
se  plaignent  de  la  disette  des  prêtres;  peut-on  espérer  qu'ils 
en  obtiennent,  quand  on  exige  pour  les  ordinands  un  titre 
clérical  de  300  fr.de  revenu  ?11  cslindubitable  que  cette  clause 
fera  déserter  partout  les  ordinations  et  les  séminaires.  Il  en 
sera  de  même  de  la  clause  qui  oblige  l'évêque  à  demander  la 
permission  du  gouvernement  pour  ordonner:  cette  clause  est 
évidemment  opposée  à  la  liberté  du  culte,  garantie  à  la  France 
catholique  par  l'article  1"  du  dernier  concordat.  Sa  Sainteté 
désire,  et  le  bien  de  la  religion  exige  que  le  gouvernement 
adoucisse  les  rigueurs  de  ces  dispositions  sur  ces  trois 
objets. 

i<  L'article  33  exige  que  les  évêques  soient  autorisés  par  le 
gouvernement  pour  l'établissement  des  chapelles.  Cependant 
cette  autorisation  leur  était  accordée  par  l'article  11  du  con- 
cordat. Pourquoi  donc  en  exiger  une  nouvelle,  quand  une 
convention  solennelle  a  dé|à  permis  ces  établissements  t  La 
même  obligation  est  imposée  par  l'article  23  aux  séminaires, 
quoiqu'ils  aient  été,  comme  les  chapitres,  spécialement  auto- 
risés par  le  gouvernement.  Sa  Sainteté  voit  avec  douleur 
qu'on  multiplie  de  cette  manière  les  entraves  et  les  difficultés 
pour  les  évêques.  L'édit  de  mai  1763  exemptait  formellement 
les  séminaires  de  prendre  des  lettres-patentes  {Mémoires  du 
Clergé,  t.  II)  ;  et  la  déclaration  du  16  juin  1639,  qui  paraissait 
les  y  assujettir,  ne  fut  enregistrée  qu'avec  cette  clause  :  «  Sans 
préjudice  des  séminaires  qui  seront  établis  par  les  évêques 
pour  l'instruction  des  prêtres  seulement.  »   Telles  étaient  les 


4  3 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


44 


dispositions  de  l'ordonnance  de  Blois,  article  21,  et  de  l'édit 
de  Melun,  article  I".  Pourquoi  ne  pus  adopter  cps  principes  ? 
A  qui  apparlient-il  de  réglerrinstruclion  dogmatique  et  mo- 
rale, et  les  exercices  d'un  séminaire,  sinon  à  l'évèque  ?  De  pa- 
reilles matières  peuvent-elles  intéresser  le  gouvernement  tem- 
porel ? 

t  II  est  de  principe  que  le  vicaire  général  et  l'évéque  sont 
une  seule  personue,  et  que  la  mort  de  celui-ci  enln.îne  la 
cessation  des  pouvoirs  de  l'autre.  Cependant,  au  mépris  de  ce 
principe,  l'ariicle  :U>  proroge  aux  vicaires  généraux  leurs 
pouvoirs  après  la  mort  delevèque.  Celte  prorogation  n'ejt-elle 
pas  évidemment  une  concessioude  pouvoirs  spirituels  faite  par 
le  gouvernement  sans  l'aveu  et  même  contre  l'usage  reçu  dans 
l'Eglise  ? 

e  Le  même  article  veutque  les  diocèses,  pendant  la  vacance 
du  siège,  soient  gouvernés  par  le  métropolitain  ou  le  plus 
ancien  évèque. 

<  Mais  ce  gouvernementt  consiste  dans  une  juridiction  pu- 
rement spirituelle.  Comment  le  pouvoir  temporel  pourrait-il 
l'accorder?  Les'chapitres seuls  en  sont  en  possession;  pourquoi 
la  leur  enlever,  puisque  l'article  11  du  concordat  autorise  .les 
évêques  à  les  établir? 

c  Les  pasteurs  appcléspar  les  époux  pour  bénir  leur  union, 
ne  peuvent  le  faire,  d'après  l'article  54,  qu'après  les  formalités 
remplies  devant  l'oilicier  civil  ;  cette  clause  restrictive  et  gê- 
nante a  été  jusqu'ici  inconnue  dans  l'Eglise.  Il  en  est  résulté 
deux  espèces  d'inconvénients  : 

<  L'un  affecte  les  contractants  ;  l'autre  blesse  l'autorité  de 
1  Eglise  et  gêne  ses  pnsteurs.  Il  peut  arriver  que  les  contractants 
se  contentent  de  remplir  les  formalités  civiles,  et  qu'en  né- 
gligeant d'observer  les  lois  de  l'Eglise,  ils  se  croient  légiti- 
mement unis,  non-seulement  aux  yeux  de  la  loi,  quant  aux 
efifets  purement  civils,  mcis  encore  devant  Dieu  et  devant 
l'Eglise. 

€  Le  deuxième  inconvénient  blesse  l'autorité  de  l'Eglise  et 
gêne  les  pasteurs,  en  ce  que  les  contractants,  après  avoir 
rempli  les  formalités  légales,  ;croienl  avoir  acquis  le  droit  de 
forcer  les  curés  à  consacrer  leur  mariage  par  leur  présence, 
lors  mcme  que  les  lois  de  l'Eglise  s'y  opposeraient. 

«  Une  telle  prétention  contrarie  ouvertement  l'autorité  que 
Jésus-Christ  a  accordée  à  son  Eglise,  et  fait  à  la  conscience  des 
fidèles  une  dangereuse  violence.  Sa  Sainteté,  conformément 
à  l'enseignement  et  aux  principes  qu'a  établis  pour  la  Hollande 
un  de  ses  prédécesseurs,  ne  pourrait  voir  qu'avec  peine  un  tel 
ordre  de  choses.  Elle  est  dans  l'intime  confiance  que  les  choses 
se  rétabliront  en  France  sur  le  même  pied  sur  lequel  elles 
étaient  d'abord,  et  telles  qu'elles  se  pratiquent  dans  les  autres 
pays  caiholiques  ;  les  fidèles,  dans  tous  les  cas,  seront  obli^rés 
à  observer  les  lois  de  l'Eglise,  et  les  pasteurs  doivent  avoir  la 
liberté  de  les  prendre  pour  règle  de  conduite,   sans  qu'on 

puisse,  sur  un  sujet  aussi  important,  violenter  leurs  consciences. 
Le  cu'.le  public  de  la  religion  catholique,  qui  est  celle  du 
premier  consul  et  de  l'immense  majorité  de  la  nation,  attend 
ces  actes  de  justice  de  la  sagesse  du  gouvernement. 

«  Sa  Sainteté  voit  aussi  avec  peine  que  les  registres  de 
l'état  civil  soient  enlevés  aux  ecclésiastiques,  et  n'aient  plus 
pour  ainsi  dire,  d'autre  objet  que  de  rendre  les  hommes 
étrangers  à  la  religion,  dans  les  trois  instants  les  plus  impor- 
tants de  la  vie  :  la  naissance,  le  mariage  et  la  mort  Elle  es 
père  que  le  gouvernement  rendra  aux  registres  tenus  par  les 
ecclésiastiques  la  consistance  légale  dont  ils  jouissaient  pré- 
cédemment.  Le  bien  de  l'Etat  l'exige  presque  aussi  impérieu- 
sement que  celui  de  la  religion. 

.  Article  Cl. Il  n'est  pas  moins  affligeant  de  voir  les  évêques 
obliges  de  se  concerter  avec  les  préfets  pour  l'érection  des  suc 
cursales.  Lux  seuls  doivent  être  juges  des  besoins  spirituels  d  J 


fidèles.  Il  est  mipossible  qu'un  travail  ainsi  combiné  de  deux 
hommes  trop  souvent  divisés  de  principes,  offre  un  résultat 
heureux;  les  projets  de  l'évèque  seront  contrariés,  et  par 
contre-coup  le  bien  spirituel  des  fidèles  en  soutirir.i. 

«  L'article  74  veut  que  les  immeubles  autres  que  les  édifices 
destinés  aux  logements,  et  les  jardins  attenants,  ne  pui>sent 
Ltre  affectes  à  des  titres  ecclésiastiques,  ni  possédés  par  les  mi- 
nistres du  culte,  à  raison  de  leurs  fonctions.  QuH  conli-aste 
frappant  entre  cetarti.le  eti'article  7,  concerna  nt  les  ministres 
protestants!  Ceux-ci  non-seulement  jouissent  d'un  traitement 
qui  leur  est  assuré,  mais  ils  conservent  tout  à  la  fois  et  les  biens 
que  leur  église  possède,  et  les  oblations  qui  leur  sont  offertes. 
Avec  quelle  amertume  l'Eglise  ne  doit-elle  pas  voir  cette 
énorme  différence  !  11  n'y  a  qu'elle  qui  ne  puisse  posséder  des 
immeubles  ;  les  sociétés  séparées  d'elle  peuvent  en  jouir  li- 
brement; on  les  leur  conserve,  quoique  leur  religion  ne  soit 
professée  que  par  une  minorité  bien  faible  ;  tandis  que  l'im- 
mense majorité  des  Français  et  les  consuls  eux-mêmes  pro- 
f^esscnt  la  religion  que  l'on  prive  tégalementda  droit  de  posséder 
des  immeubles. 

«t  Tellts  sont  les  refiexions  que  j'ai  dû  présenter  au  gouver- 
nement  français  par  votre  organe.  J'allends  tout  de  l'équité, 
du  discernement  et  du  sentiment  de  religion  qui  anime  le  pre- 
mier consul.  La  France  lui  doit  son  retour  à  la  foi  ;  il  ne 
laissera  pas  son  ouvrage  imparfait,  et  il  en  retranchera  tout  ce 
qui  ne  sera  p;is  d'accord  avec  les  principes  et  les  usages 
adoptés  par  l'Eglise.  Vous  seconderez  par  votre  zèle  ses  in- 
tentions bienveillantes  et  ses  efforts.  La  France  bénira  de 
nouveau  le  premier  consul,  et  ceux  qui  calomnieraient  le  ré- 
tablissement de  la  religion  catholique  en  France,  ou  qui  mur- 
mureraient contre  les  moyens  adoptés  pour  l'exécution,  seront 
pour  toujours  réduits  au  silence. 
«  Paris,  le  18  août  1803. 

«  J.  B.  Cardinal  Caprara.  » 


II 


THESES 

AD    APOSTOUCAM     SEDEU     DELATyE 
CUM    CENSCRIS    A    NONXliLLlS    TBEOLOGIS    PROPOSITIS. 

De  progcssu  civil!.  De  lege  morali.  De  influxu  salulari  religionis 
Christianœ.  Jura  Ecclesiœ.  Principatus  civilis  Homanoiurn  pon- 
tiScuni.  De  populari  sudragio  et  volunlate  nationali.  An  prin- 
cipatus hœreditarius  opponatur  principiis  juris  naluralis  et 
spiritui  Evangelii.  Errores  de  societate  doruestica  et  malri- 
monio. 

Thèses  cum  censuris  prcposilis  communicatœ  fuerunt  episcopis 
mense  junio  anni  1862  Roniœ  adunatis  pro  canonizatione 
maityrum  Japonensium,  ut  suffragium  ea  de  re  ederenl.  Cura 
vero  tune  nulla  resolulio  prodierit,  post  bicnnium  editus  est 
Syllabus  de  quo  menlionem  alibi  fecimus  (sér.  7).  Tt)eses  autem 
cum  propositis  censuris  Illnius  ac  Rnius  episcopus  Maiianr.poli- 
taaus  provincia;  Quebecensis  in  vulgus  edidit. 

1.  Progressus  civilis  requirit,  ut  humana  societas  consti- 
tuatur  super  fundamenlis  inerehuriianis,  nuUo  habito  respectu 
ad  religionem,  perinde  acsi  ea  non  existeret. 

Impia,  injuriosa  religion!,  in  atheismum  inducens,  subversiva 
ordinis  moralis  et  verho  Dei  contraria. 

2.  Lex  moralis,  actionum  humanarum  moderatrix,  est  a 
religione  radicitus  separabilis,  nec  uila  indiget  sanctione  di- 
vina. 

Complexive  sumpta  falsa,  impia,  bseresim  sapiens  et  erronea. 

3.  Intelligentia  humana  infra  sensalionum  fines  sistit,  doc- 
trina  moralis  in  utilitatum  supputatione,  politices  in  sola  ma- 
terialilim  virium  conjunctione. 


45 


THEOLOGIE  DE  UILLUART 


40 


Complexive  sumpta  falsa  :  quad  primam  parlcm,  materialis- 
iiuim  iiivelipns  et  liaiicsi  proxiina  :  quoad  sscumlain  pailem, 
lutins  nioralitdlis  eversiva  :  quoad  lerliam  parlcm,  ordiiiis  iiioralis 
cl  socialii  deslructiva. 

4.  Eaest  intclligi^ntiœ  luinuina>  spontanea  \\s,  ut  oiniiis  di- 
viiia  revelalio  sit  ordini  social!  iiuililis, 

Ihcrelica. 

5.  Dogma  de  peccalo  'originali  ac  dogma  de  instauralione 
totiiishiiiimiligonerispcr  Chrisliiin  nihil  confort  ad  pi'cEsenlem 
societatis  coiidilioiifiiii  ejusque  leges  agnosceiidas. 

Falsa,  erronea  et  hoeresi  proxima. 

G.  Iiiiniutabililas  dogmatiim  cliristianorum  obstat  progressui 
societatis. 
Falsa,  clirisliana;  religioni  injuriosa,  sapiens  li;cresim. 

7.  Christianismiis,  proiit  ab  Ecclesia  catholica  tradilur, 
neque  exorciiit  neque  iiafura  sua  exercere  potest  infliixiini 
saiutarem  in  jus  civile,  in  jus  politicum  neque  in  jus  genlium. 

Falsa,  erronea,  EcclesicT  injuriosa,  et  qualenus  supponil  chris- 
tiaiiismum  inolius  tuuli  posse,  quam  in  Ecclesia  catholica,  liiure- 
Uca. 

8.  Doctrina  evangelica  de  mutuo  fratrum  auxilio  non  res- 
picit  nisi  personas  privalas  :  neque  unqnain  applicari  potest 
relationibtis  politicis  in  favoreni  legilimoruni  guherniorunij 
quaî  injuste  liostes  sive  interni  sive  externi  aggressi  sunt. 

Perniciosa  societali,  sediliosa,  juris  publici  et  genlium  destruc- 
liva,  liceretiea. 

9.  Bonum  societatis  cbristianœ  postulat,  ne  spiritualis  po- 
testassita  civili  potestate  disiincta  et  independens. 

Falsa  et  haeretica. 

10.  Spiritualis  polestatis  dijtinctio  et  independentia  a  civili 
efficit,  ut  spiritualis  potestas  absorbeat  essentialia  jura  civilis 
polestatis. 

Falsa  et  hseretica. 

41.  Hœc  spiritualis  potestatis  distinctio  et  independentia  a 
civili  poleslale  spectari  débet  ut  accidentalis  ac  temporanea, 
minime  verotanquaninormalis  condilio  societatis per  Christum 
regeneratcB. 

Falsa  et  heeretica. 

12.  In  qualibet  rect"^  constitu'.a  societate  Icgislatio  actusque 
regiininis  debent  tanquani  regulam  sectaii  indirterentiaiu  sys- 
temalicam  inter  veritatesii  et  errorem  in  negotio  religionis. 

Impia,  itidillerenlissimum  inducens,  recice  ralioni  et  religioni 
injuriosa. 

13.Licetlbeologiceverumsit,  unamquamquenalionemcbris- 
tianam  debcre  partem  constiluere  unius  ejusdemque  Ecclesiaî 
iiniversalis,  uni  capiti  snpremo  subjeclae;  politice  tamen  utile 
foret,  ut  qna-lihet  eariun  constitueret  Ecclesiam  nationalem 
sub  priinalurespeclivi  iniperantis. 

In  schisnia  induceûs  et  liœresi  proxima. 

14.  Polilica  gubernia  tam  clero  quam  populo  imponere 
possunt  eclheses  smi  fornuilaria  theologica,  licet  ejusmodi 
sint,  quae  nequeanl  ab  Apostolica  Sede  aut  ab  œcumenicis 
conciliis  probari. 

Schismalica  et  hœrelica. 

^5.  Ecclesia  nihil  débet  decernere,  quod  obstringere  possit 
fidelium  conscientias  in  ordine  ad  usum  reruin  teniporalium. 

Haeretica. 

16.  Opponitur  spiritui  Evangelii  quod  Ecclesia  bona  tempo- 
ralia  possideat  :  necipsa  légitime  acccptare  poleslaut  acquirere 
proprielatesseu  possessiones  ad  ministrorumsubstentationem, 
ad  culiusexcrciliiim  et  pauperum  levamen. 

Dudum  damnata  in  concilie  Conslanliensi  et  in  bulla  Martini  V, 
ac  hteietica. 


17.  EcclesiairegimenaChristo  Jesuinstitutumnon  est  vere 
monarchicum. 

Hœrctica  et  contraria  definilioni  concilii  Florenlini. 

18  Possunt  gubernia  légitime  impediro  circulationem  vilœ 
catholica'  ponendo  obslacnlarclationibusApOitolica;  Scdis  cum 
variis  catholicilaiis  partibus. 

Schismali  et  ha-resi  favcns,  Fcclesisc  constitutionis  et  libertatis 
eversiva,  Scdi  Apostolicœ  injuriosa. 

19.  Epifcopus  aut  concilium  provinciale  a  theologia^  regulis 
deflectit,  dnm  intra  sum  jnrisdiclionis  anibilum  proliibet,  qno- 
minus  doccalur  judicia  gravioris  momenti  ac  soleniriiora 
Uomani  pontificis  indigere  sanctione  civili. 

Injuriosa  aucloiilali  Ecclesiaï,  schismali  et  bœresi  Tivcns,  et 
quatt'nus  supponil  judicia  gravioris  momenti  et  solemniora  Ro- 
mani pontiiicis  indigere  sanctions  civili,  haeretica. 

20.  Ecclesia?  leges  non  obligant  in  conscicntia  nisi  cnm  pro- 
mnlt;anlura  civili  potestate. 

Ihiretica. 

21.  Cinnnecessilatis  autmagnœ  utilitatis  casus  scseofîerunt, 
in  quibus  potestatem  suam  Romanus  ponlifex  exercere  début 
per  actus,  qui  sint  extra  aut  snpra  canones  in  universa 
Ecclesia  vigentes,  ipsius  non  est  decernere,  utrum  ejusmodi 
casus  existant  nec  ne. 

Delrahens  polestati  summi  pontificis,  eidem  injuriosa  et  ad 
minus  erronea. 

22.  Ad  Romanum  pontificem  non  spécial  statuere,  ulruni 
U3US  et  consuetudines  ecclesiarum  parliculariuni  debeant 
necne  conservari. 

Tcmeraria,  polestatis  Romani  pontificis  lœsiva,  et  proxima 
hœresi. 

23.  NuUa  ecclesiastica  potestas,  neque  ipse  summus  pon- 
lifex aut  concilium  œcumenicum  potest  excommunicationis 
sententiam  ferre  in  supremum  imperantem. 

Hseretica. 

21.  .\nctoritas  spiritualis  Romani  pontificis  est  suapte  na- 
tura  potestaii  civili  infensa. 
Falsa  et  haeretica. 

25.  Primus  ex  Romanis  pontificibus,  qui  acceptavit  poles- 
tateni  temporalem,  ac  principes,  qui  ad  eam  constiluendam 
concurrerunt,  errarunt. 

Temeraria,  erronea  et  constanli  Ecclesiae  doctrinae  contraria. 

26.  Dominatio  temporalis  Romani  pontificis  adversatur 
doctrinœ  evangelicee. 

Hœrelica. 

27.  Hœc  dominatio  temporalis  non  est  magni  dômenti  pro 
spirilualibus  catholicilaiis  negotiis,  neque  potest  componi  cum 
principiis  boni  civilis  regiminis. 

Complexive  sumpta  falsa,  hœresim  sapiens  et  erronea. 

28.  Faisum  est  dominationem  temporalem  summi  ponti- 
ficis visuœ  saci'ce  desiinationis  induereindoiem  spirilualem. 

Erronea,  contraria  concilio  Tridenlino  et  constitulionibus  apos- 
lolicis. 

29.  Romanus  ponlifex  cum  excommnnicationis  sententiam 
pronuniiat  contra  invadentes  Status  Ecclesiae,  utitur  armis 
soirilualibus  ad  mundanum  dumtaxat  bonum  prosequendum. 

Falsal  temeraria,  captiosa,  injuriosa  Romanis  pontificibus, 
erronea. 

30.  Excommunicalio  lata  in  concilio  Tridenlino  et  bulla 
Cœnœ  contra  invadentes  dominaliones  ecclesiasitcas  inni- 
litur  confusioni  ordinis  spiritualis  etordinis  civilis  ac  polilici. 

Falsa,  temeraria,  injuriosa  concilio  Tridenlino  et  Romanis 
pontificibus,  hœresi  proxima. 


47 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


48 


31.  Principia  et  juramenla,quibus  se  obsiringunt  ponlifices 
ad  coiiservandam  iutegritatein  Staluiim  Ecclesi*  eo  tantum- 
moiîo  speclant,  ut  ipsi  non  distrahant  quainliliet  eoruin  par- 
tem  in  favûroin  suoruni  propinquorum. 

Falsa 

32.  Oibis  catholicus  nullum  liabel  jus  nd  luendam  conser- 
vatioiieni  et  iategrilatem  dominii  leniporalis  papa}. 

Falsa,  temeraria,  erronea. 

33.  Catholicoruni  conscienlia  considerare  non  débet  con- 
cursum,  qiiem  ipsi  pra>bere  possiint  utilitati  doniiiiii  lenipo- 
ralis Sanctie  Sedis,  nisi  ut  negotium,  quod  nullum  pra:  se 
fert  charactereni  spiiitualem  seu  religiosum. 

Falsa,  temeraria,  pieUti  Qdelium  detiahens.  ad  minus  erronea. 

34.  In  qualibet  poliiica  societale  necessaria  non  est  exis- 
tentia  potestatisjure  divino. 

Poiiîica;  poleslalis  deslrucliva,  haMelica. 

35.  Praeceplum  Pauli  apostoli,  quod  continotur  liis  verbis  : 
c  Omnis  anima  subdita  sit  potestatibus  siibtimioiibus,  s 
temporariam  dumtaxat  inducit  obligaiionem,  neque  omnibus 
epochi*,  oninibusque  genenbus  societatis  applicari  potest. 

Hsretica. 

36.  Volunlas  popull  seu  popiilare  suffragium  ejusmodi  est 
per  se  auctoritalis.ut  nulla  indigeat  rations  adsuoriiniaclorum 
validitatem. 

Quateous  constituât  voluDlateni  populi  seu  sulTraglum  popu- 
lare  supremam  legem  indcpendenleni  a  jure  naturali  et  divino, 
bxretica. 

37.  Principia,  quorum  vi  quilibet  supremus  princeps  non 
est  nisi  primus  populi  depulatus,  identica  sunt  cum  sanœ 
iheologia;  principiis. 

Falsa,  injuriosa  tbeologix,.  et  seditiosa. 

38.  Principia  insurreclionis,quœ  proclamata  sunt  infavorem 
recentium  eventuum  in  Italia,  concordant  cum  sans  theo- 
logia  doctrioa  circa  tyrannidem. 

Falsa,  tbeologiae  injuriosa. 

39.  Institulio  principalus  hœreditarii  opponitur  principiis 
ujis  naturaiis  ac  spiritui  Evangelii. 

Falsa,  erronea  et  hxresi  prciima. 

40.  Tradilio  Ecclcsiœ  catbolicœ  doctrinam  conlinet  tyran- 
nidi  seu  despotisme  faventem. 

Falsa  et  bxretica. 

41.  In  qualibet  cbristiana  politicasocietate  nullum  rpperilur 
jus,  quod  suum  principium  seu  fontem  non  habeat  in  jure 
Status. 

Falsa  et  hœretica. 

42.  Societas  domestica  seu  familia  a  lege  tantum  civili  suîe 
exislenliae  legilimilatem  dérivât, 

Falsa,  contraria juri  naturali  et  divino;  quatenus  vero  inlelli- 
galur  de  societateseu  familia  chrisliana,  hœretica. 

43.  Ad  societatis  cbristiana?  bonum  est  universim  admit- 
tendum,  condiliones  essentiaies  conjugalis  vincuii  imiuutari 
debere  ad  guberniorum  et  opinionum  nationaliurn  nuluni. 

Haerelica. 

44.  Progressus  socialis  inducere  débet  abolitionem  indissolu- 
bilitatis  vincuii  conjugalis. 

Hœretica. 

45  Causa  matrimoniales  non  spectant  ad  judices  ecclesias- 
ticos. 

Hxretica. 

46.  Praeceplum  ab  Aposfolo  promulgatum  de  subjeclione 
uxoris  viro  ^uo  adversatur  legiiiii.aj  emancipalioni  fœminae  : 


quod  si  priçteritis  temporibus  bonum  exlitit,  non  item  dicen- 
dum  defutut^. 

Impia  et  luTretica. 

47.  Proprietas  non  minus  adversatur  legijustitiœ,  quam  legi 
cbaritatis  christianœ,  neque  fundatur  in  jure  naturae  et  gen- 
tium,  sed  unice  in  jure  civili. 

Falsa  et  ha-retica. 

48.  Conforme  estsanae  Iheologiae  ac  jurispublici  ;doclrinae, 
quod  gubernia  sinl  vera  proprietaria  bonorum,  qucB  obtinent 
EcclesiiB,  familiœ  religiosa-,  hospitia,  aliaque  loca  pia. 

Falsa,  contraria  concilio  Tridentino  (Sess.  2:,  c.  XI  de  Refor.), 
et  alias  damnata  in  constitutione  cujus  initium  Licct  jiixta 
Joan.  .\X:l,  IV  kal.  nov.  13>7. 

■19.  Optima  œconomiae  politicae  ratio  in  quolibet  Statu 
exigit,  civibus  et  Ecclesia;  interdici,  quominus  charitas  erga 
inopes  exerceatur. 

Perniciosa,  Jurium  Ecclesise  et  privaforum  loesiva,  et  sacris  ca- 

nonibus  contraria. 

50.  Proprietates  et  filii  ita  ad  nalionem  pertinent,  ut  jura 
proprietatis,  et  jura  parentum  in  filios  ;  eorumque  educa- 
tionem  a  nationis  concessione  dimanent. 

Complexive  sunipta  impia,  juri  naturali  ac  divino  contraria. 

51.  Bona  proinde  societatis  constitutio  postulat,  ut  natio 
quse  per  Statum  reprœsentatur,  si.b  :ina  alterave  forma,  directe 
aut  indirecte  monopolium  habeat  instit  utionum  ac  doniicilio 
rum  educationis,  eorumque  proprietatem,  sive  individualiter 
sive  collective  sumantur. 

Erronea,  perniciosa,  juris  divini  et  ecclesiaslici  lœsiva. 

52.  Obligationes  spéciales,  quae  ordinum  reliogiosorum  es- 
senliam    constituunt,  ex  Evangelio  origincni  non   trahunt. 

Haerelica. 

53.  Perpetuitas  votorum  religiosorum  oppugnari  potest 
solidis  valionibus  fuiidatis  in  naturse  humanre  inconstanlia,  in 
libertalis  jure  ac  in  prudentiai  regulis. 

Jam  damnata  in  bulla  Auctorem  fidei  (prop.  84). 

54.  Communitates  religiosae,  quse  operibus  cxterioribus 
cbaritatis  minime  devoventur,  nuUam  exislentiœlegitimam  ra- 
tionem  habent. 

Falsa,  erronea,  perniciosa  et  bœresi  proxima. 

55.  Juxla  recta  polilices  principia  statui  débet,  ut  reiigios 
ordines  a  guberniis  calholicis  a  priori  tanquam  suspecli  ha- 
beanlur. 

Injuriosa  statui  rcligioso,  dctrahens  inslitutioni  ab  Ecclesia 
piobala;  et  fundata;  in  verbo  Dei,  ac  de  haeresi  suspecta. 

56.  Quiquid  sit  de  ultimo  uniuscujusque  hominis  flne  in 
altéra  vita,  finissupremus,  adquemsocietates  politicae  debent 
omneslegesomnesqueactiones  dirigere,  est  cultura  et  perfeclio 
ordinis  materialis. 

Impia,  materialismo  favens,  erronea,  ordinis  moralis  ac  socialis 

eversiva. 

57.  Principia  evangelica  eo  tendant,  ut  exténuent  et  fere 
extinguanl  legilinios  activilatis  humanœ  progressus  in  ordine 
materiali. 

Falsa,  religioni  christianae  injuriosa,  calumniosa  et  hseresi 
pro.xiraa. 

58.  Elementum  materiale  sibi  primas  partes  vindicare  débet 
in  juventutis  educatione. 

Impielali  favens,  perniciosa,  erronea,  verbo  Dei  contraria. 

59.  Lexreligiosa.quae  velat  quibusdam  diebus  servilia  opéra 
exercere  ad  Dei  cultui  vacandum,  principiis  bonas  œconomiae 
politicae  adversaretur. 

Imp'a,  temeraria,  Deo  et  Ecclesi;e  injuriosa. 


49 


THEOLOGIE  DE  BILLUART 


50 


60.  Protestationes  episcoporum  catholici  orbis  iii  favoi-oiu 
(lominii  tcniporalis  summi  ponlificis,  a  studio  Ipartium  politi- 
caniin  origineni  traxerunt. 

FiiUa,  Inincraria,  calmniiiosa,  cœliii  episcoporum  iujuriosa. 

61 .  Exercitia  spiritualia,  extraordlnaria  seu  missiones,  quibus 
ex  niandalo  episcopi  opeiain  dant  sacerdotes  sive  sœculares 
sive  regularos,  non  aliuni  gcneratiin  erfcctiiin  prodiicunt, 
quam  veriiiu  religionis  rumorewi,  et  natura  sua  paci  publicae 
sunt  infensa. 

Jam  damnala  in  BuUa  Auctorem  fidd,  prop.  Oy. 

ad:«Otatio 

Censuras  tlieologica}  quibus  pioposiliones  pra;fala!  conficiuntiu-, 
aucloritalem  dunilaxal  piivalam  pru'sereiunt.  Nam,  ut  supra  in- 
nuimus,  iicc  Honianus  poMtilVv,  nec  aliqua  ex  SS.  Cardinaiium 
Conpi'eç;ationil)us  Itoma-  instilutis,  neiiuo  episcopi,  seu  concilia 
provincialia,  neque  universitas  aHijua  catholica  easdem  reccpit 
suasque  fecit.  An  autein  liniiis  cpiscopus  Marianopolitanus,  qui 
hujusmodi  Iheoldgicas  censuras  puljlici  juris  fecit,  diim  suIj 
loge  secrcli  efiiscopis  Honia'  coniuuinicalic  faerant  (uli  jaiu  dixi- 
nius,  iicentiani  ail  liane  evulgationem  olilinucrit  specialem,  id 
nobis  valde  probabile  videlur  omninoquc  existimandum. 


m 


rOSTUL\TA    CONCEUNANT    LES    DISPENSES 
POSTDLATA     AKCIIIEnSCOPOBUJI   ET  EPISCOPORUM    PROVINCIARCM 

QuEBECENsis  ET  Halifaxensis.  Postulatur  ut  totius  juris 
ecclesia>tici,  curante  sununo  ponlifice,  peracto  concilie 
Vaticano,  fiât  codificalio  cum  iis  additionibus  et  niutatio- 
nibus  qua;  prajsenti  rerum  statu  utiliores  et  accommo- 
datiores  videbuntur. 

Rationes  postulati. 

1.  Facilior  et  comniunior  evaderet  cognitio  hujus  juris, 
quod  nunc  pêne  innumeris  constilutionibus  et  canonibus 
constat. 

2.  Multa  in  desuetudinem  abierunt,  vel  impossibilia  facta 
sunt,  vel  in  maximum  Ecclesiae  bonum  mutari  possunt. 

Huic  poshilationi  subscripsenint  \3  conciUl  Paires. 

Postulatur  nt  in  concilio  Vaticano  consideretur,  utrum 
expédiât  in  tolius  juris  ecelesiasiici  coJificatione  totam  legis- 
lationem  de  impedimentis  matrimonii  ad  trutinam  revocare, 
ita  ut  eorum  impedimentorum  minuatur  numerus,  vel  saitem 
augeatur  potestas  ordinaria  episcoporum  ab  impedimentis 
dispensandi. 

Ralioncs  postulati. 

\.  Valde  intricalae  sunt  legesde  impedimentis  et  de  dispen- 
sationibus,  ut  constat  ex  innumeris difficullatibusqua;  quotidie 
solvendœ  occurrunt  tum  Congregalionibus  Romanis,  tum 
Ordinariis  locorum. 

2.  Avertendum  est  frequens  periculum  nullitatis  sacra- 
nienti. 

3.  Videntur  abolenda  impedimenta  a  quibus  semper  dispen- 
satur. 

Huic  postulationi  subscripserunt  12  concilii  Paires. 

Postulatur  ut  tollatur  impedimentum  cognationis  legalis. 

Ratio  postulati. 

Hoc  impedimentum  multis  dubiis  obnoxium  videtur 
propter  diversitatem  legum  civdium  circa  adoplionem;  unde 


multi  docloresnunc  negaiit  illud   existere  in  pra3senti  rerum 
slatu,  in  plerisque  regionibns. 
Huic  poslulalioni  subscripserunt  13  concilii  Paires. 

Postulatur  ut  e  stylo  eu  ri  aï,  in  dispensalionihiis  consangui- 
nitatis  et  alliuitatis,  tollatur  obligatio  declarandi  incestum 
patratum. 

JRationes  postulait. 

Ila-c  obligatio  qu.-e  nuncestsub  pœna  nullitatis  dispensa- 
lionis,  videtur  : 

■I.  Inuillis,  quia  non  impeditincestum,necillum  punit.  Tota 
pœna  incidit  in  miser;im  confessaricm  qui  saepe  maximis 
diliicullatibus  et  anxietatibus  implicaliir; 

2.  Nociva,  quia  adest  periculum  infamiie  et  violationis 
sigilli  sacramentalis,  et  insuper  ha!c  obligatio  causa  est  nulli- 
tatis phirimorum  matrimoniorum  quorum  rehabilitatio  ali- 
qnando  valde  diflicilis  est. 

Huic  poslulalioni  subscripserunt  13  concilii  Patres. 

Postulatur  ut  tollatur  impedimentum  publica;  honestatis  ex 
sponsalibus  non  solemnibus  proveniens. 

Ratio  postulati. 

Hoc  impedimentum,  quando  provenit  ex  sponsalibus  non 
solemnibus,  probationem  sœpe  non  admillit,  unde  jurgia, 
btes,  nullitates  matrimonii  et  scandala. 

Huic  postulationi  subscripserunt  12  concilii  Patres. 

Postulatur  ut  tollatur  impedimentum  consanguinitatis  et 
affiiiitatis  in  quarto  gradu. 

Rationes  postulati. 

i.  Non  sunt  servanda  impedimenta  a  quibus  nunc  semper 
dispensalnr  quotiescumque  occurrent. 

2.  Ex  illis  frequentius  provenit  nuUitas  matrimonii  propter 
majorem  ditïïcultatem  illa  inveniendi. 

Huic  postulationi  subscripserunt  13  concilii  Patres. 

Postulatur  ut  tollatur  impedimentum  affinitatis  ex  illicîta 
in  secundo  gradu. 

Rationes  postulati. 

i.  Ab  illo  impedimenlo,  quotiescumque  occurrit,  semper 
dispensatur,  et  non  videtur  conveniens  ut  statualur  lex  qua; 
non  servetur. 

2.  Prœter  periculum  nullitatis  matrimonii,  adest  periculum 
infamiae  et  eliam  l'evelationis  sigilli  sacramentalis. 

Huic  postulationi  subscripserunt   12  concilii  Patres. 

Postulatur  ut  Breviarii  Piomani  fiât  nova  dispositio  in  qua  : 
1.  quantum  fieri  potest,  ordinarie  recitetur  totum  psalterium 
in  hebdomada  ;  2.  brevius  sit  ofïicium  iis  diebas  quibus 
parochi  et  confessarii  muneris  sui  ofTiciis  diutius  detinentur, 
prout  sunt  vigiliie  festorum,  sabbala,  dominicœ  prœsertim 
adventus  et  quadragesimae. 

Rationes  postulati. 

i.  Juxta  primitivam  Breviarii  dispositionem,  totum  psal- 
terium singulis  hebdomadis  recitabatur;  nunc  vero  repe- 
tuntur  fere  semper  iidem  psalnii  de  communi  sanctorum; 
bine  minuiturrecitantium  devotio,  et  amittiiur  fructus  qui  ex 
aliorum  psalmorum  recitatione  hauriri  posset. 

2.  Parochi  et  confessarii  jom  defatigati,  non  sunt  nimio 
onere  gravandi  diebus  supra  expositis. 

Huic  postulationi  subscripserunt  12  concilii  Patres. 


V 


SERIE. 


5i 


DROITS  PAROISSIAUX. 


52 


DROITS  PAROISSIUA 


Eglises  filiales.  Chapelles  des  confivries.  Quels  sont  les  droUs  du 
ciiri!  par  rapport  au  culte  divin?  L'exposition  du  Saml  Sacre- 
ment  n'est  pas  un  droit  paroissial.  Neuvaines.  Messes  solennelles. 
Si  la  d.^stgnalion  des  prCIres  qui  font  ces  fonctions  appai  lient  au 


cure 

sial 


é  ou  bien  à  la  confrérie.  Si  le  calécbisuie  est  droit  parois- 
.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du  2a  aoiit  Ib.  /. 

Quelle  esl  la  juridiction  d'un  curé  sur  les  chapelles 
étables  dans  la  circonscriplion  de  la  paroisse  ?  Les  pres- 
criptions canoniq  tes  supposent  et  sauvegardent  assuré- 
mcui  le  droil'luc'iié  en  ce  qui  concerne  l'adininistration 
des  sacrements,  la  célébration  de  la  messe  et  des  fêles, 
la  bénéliciion  du  Saint-Sacrement,  et  généralement 
toutes  les  fonctions  qui ,  sans  être  des  droits  paroissiaux, 
appartiennent  notoirement  aux  attributions  du  rectenr. 
En  outre,  lecuré  est  réputé  l'administrateur  naturel  des 
offrandes  et  des  aumônes  que  font  les  fidèles  dans  un 
lieu  quelconque  de  la  paroisse. 

Les  anciens  canonistes  estiment  que  le  curé  pourrait 
défendre  aux  recteurs  des  chapelles  filiales  de  célébrer 
des  messes  votives,  de  confesser,  de  faire  les  services 
des  défunts.  La  jurisprudence  moderne  du  Saint-Siège 
accorde  plus  de  liberté  aux  desservants  des  chapelles 
dont  il  s'agit. 

Lnefl'et,  il  n'est  pas  admis  que  le  curé  jouisse  d'un 
pouvoir  absolu  à  l'égard  de  ces  églises,  et  qu'il  puisse 
exercer  à  son  gré  non-seulement  les  droits  paroissiaux, 
mais  encore  tout  ce  qui  est  purement  fonction 
ecclésiastique.  Les  droits  (jura)  demeurent  exclusi- 
vement réservés,  nul  ne  doit  s'y  ingérer  sans  l'agrément 
du  curé;  mais  les /o/ic/jwis  comportent  une  plus  grande 
habtude. 

Les  célèbres  décrets  Urbis  etOrbis  de  la  S.  Congré- 
gation des  Rites  en  date  du  10  décembre  1703  déter- 
minent avec  toute  la  précision  et  la  clarté  imaginable  ce 
qui  est  droit  paroissial  et  ce  qui  est  simplement  une 
fonction. 

La  célébration  des  messes  solennelles  pour  les 
vivants  ou  les  morts  n'est  pas  un  droit  paroissial.  De 
même,  l'exposition  des  quarante  heures  et  la  bénédic- 
tion du  Saint-Sacrement.  Le  curé  ne  peut  empêcher 
les  aumôniers  des  chapelles  d'accomplir  ces  cérémo- 
nies. 

Sauf  la  permission  de  l'ordinaire,  les  neuvaines, 
triduums,  et  autres  fonctions  où  l'on  expose  le  Saint- 
Sacrement,  ne  constituent  pas  du  tout  des  droits  stricte- 
ment paroissiaux. 

Le  catéchisme  est-il  un  droit  paroissial?  Le  pape 
S.  Pie  V  a  publié  une  bulle  qui  prescrit  aux  ordinaires 
d'établir  partout  des  confréries  de  la  doctrine  chré- 
tienne. Or  \ei  membres  de  ces  confréries,  lesquels  sont 
la'iques,  doivent  enseigner  le  catéchisme  aux  <  niants.  A 
bien  plus  forte  raison  les  prêtres  qui  c'esservent  les 
chapelles  publiques  peuvent-ils  faire  le  catéchisme. 

La  paroisse  iSotre-Dame,  à  lesi,  compte  cinq  éidises 
filiales  qui  n'ont  pas  de  recteur  et  dans  lesquelles  le 
Saint  Sacrement  n'est  mis  que  le  jour  de  la  fête  du 
patron  et  les  fêtes  de  dévotion  que  l'on  y  célèbre.  Une 


de  ces  églises  tombe  de  vétusté,  et  demeure  constam- 
ment fermée.  Deux  autres  sont  dans  la  campagne.  Les 
pluj  importantes  se  trouvent  dans  la  ville  même. 

La  première,  dé  liée  au  Sainl-Crucilix,  appartient  à 
une  confrérie  érigée  sous  le  mémo  titre.  La  conTiérie 
met  le  pins  grand  zèle  à  faire  desservir  sa  chapelle,  qui 
est  très-fréqnentée  de  la  population. 

Dans  l'autre  église,  située  sur  la  place  des  Cordiers, 
existe  une  confrérie  sous  le  vocable  de  Saiul-Sébaslicn. 
Ces  pauvres  gens  quêtent  avec  la  plus  grande  sollici- 
tude pour  l'enlrelien  de  leur  chapelle;  ils  achètent  de 
beaux  ornements  et  appellent  des  prêtres  qui,  par  pure 
charité,  disent  la  messe,  administrent  les  sacrements  et 
font  le  catéchisme.  L'ordinaire  autorise  ces  exercices 
du  culte  public. 

Le  curé  de  Notre-Dame  a  soumis  deux  questions  à  la 
S.  Congrégation:  1.  Les  fonctions  que  l'onfaitdans  les 
chapelles  dont  il  s'agit  appartiennent-elles  au  curé? 
2.  Peut-il  désigner  un  autre  prêtre,  lorsqu'il  est  lui- 
même  empêché? 

La  S.  Congrégation  répojid  négativement.  Le  curé 
ne  peut  réclamer  que  les  attributions  purement  parois- 
siales. 

.^siKAS.  Jl'rium  rAnocHiAUUM.  —  Die  25  atigusli  t877. 
Raphaël  Lalini  iilebanus  ecclesise  S.  Mariœ  Plan!  ^>inae 
civitatis  per  secretariani  sacrorum  Riluum  Congregationis 
sacratissimo  principi  hœc  exposiiit  :  «  Intra  parœciani  sanctœ 
Mariœ  P.lani  .'Esina;  civitatis  sunt  qninqiie  ecelesiae  dictœ 
filiales,  qiise  non  liabeiit  redores,  nec  SSnmm  Sacramentum, 
p'aîter  dies,  in  quibus  solet  solemnizari  (lies  festus  saiicti  li- 
tulaiis  uniuscujusque ecelesiae,  aut  aliae  funcliones  ex  fulelliim 
dévotion e;  qiiœrit  itaque  :  1.  An  functiones,  quae  iiunt  in 
eisilem  ecclcsiis,  spectent  ad  parochum  pro  lempore.  2.  An 
parochus  posset  noniinare  aliuni  sacerdotein  ad  functiones, 
et  sacrum  facienduni  ipso  impedito.  » 

IToc  habito  libelle  S.  Rituum  Congregatio  sollicita  fuit 
episcopuiu  pro  informatione  et  volo  rogare,  qui  obiemperans 
niandaiis  retiilit  :  «  llliid  pro  facti  specie  contestor  rêvera 
inter  fines  parœciae  qiiinque  reperiri  ecclesias;  et  ut  me  prœ- 
teream  de  dtiabus  ruii  posilis,  ac  de  una  jugiler  clausa  quia 
fatiscens,  quœ  per  anlea  S.  Eligio  erat  dicatajde  duabus 
publicis  ecclesiis  in  civitate  posilis  verba  faciani,  una  SSmo 
Ci'ucifixo  et  S.  Sabino  dicata,  in  qua  beneficiuin  patronatus 
familiaris  fundalum  cxistit  cum  officiatura  niissaruin  et  pia 
unio  ejusdern  Crucifixi,  quœ  de  Ecelesiae  officiatura  occupatur 
ob  devotionem  et  populi  commodum,  cum  ecclesia  sit  ampla 
et  spectabilis.  Alla  ecclesia  habelur  in  platea  ubi  opificia 
funiuniabundant,  et  affluit  mulliludo  extraordinaria,  et  etiam 
in  ista  habetur  pia  unio  sub  invocatione  S.  Sebastiani.  In  hac 
temporuin  ])erversitate  incredibilis  et  œdificatione  digna 
habetur  pietas  illarumpauperum  gentium  pro  stipe  missarum 
unciatim  colligenda;  signatim  vero  prœ  caîteris  se  distinguit 
soUicltudo  et  largitas  eximii  et  religiosi  viri  de  suo  peciilio  in 
officiatura  procuranda  et  augenda,  in  supellectiiibus  acqui- 
rendis,  in  doctriiia  christianailli  miriadi  pauperutn  pueroruni 
per  sacerdoles  cliaritali\e  conquisitos  imbuendo  se  enixe  oc- 
cupât, et  tailla  pietate  movelur  ita  ut  ejus  memoria  in  be- 
nedictione  erit.  Numquam  salis  dicani  de  bono  spirituali, 
quod  in  dicta  ecclesia  procuratur  cum  frequenti  officiatura 
missarum,  sacramentorum  dispensalione,  suttragiis  prode- 
fiinctis,  doctrinœ  christianœ  inslitiilione  ceterisqne  omnibus 
quœ  in  muitis  ecclesiis  desiderarenlur.  Uinc  ut  divinus  cullus 
augealur,  et  aniniarum  lucra  curentur,  tenerem  ut  sacer- 
dotibus  illam  ecclesiam  seque  ac  aliam  S.  Sabini  desuper  re- 


53 


DROITS  PAROISSIAUX 


54 


censitam  icf^enlibus,  et  moderatorihus  parochus  inhiix'ro 
neqiK'iit,  ne  ibidem  sacerdolalia  ii/tinera  expleant,  sivfi 
quia  pciieraliter  oflu-iuin  ot  poli'sins  parochi  nihil  ctiin  illis 
coniimmu  iiabet,  sivc,  qnia  stntiin  ac  «'iiiscopiis  eccle-ias  illas, 
tamqiiam  loca  sacra  haberi  voliiif,  in  qiiibus  sacra  mitiisteria 
coinplerenlur,  obicetn  milliini  pom^e  parochi  qneant,  ne  sa- 
cerdoles  aiidicti  ibidem  sua  oiTiicia  ab-iolvant,  servatis  taii- 
tuniniodo  parocho  juribiis  parorhialibus,  scilicet  com- 
mnuiono  naschali,  matrimoniis,  bapti^no,  ca;tprisi|ne,  qna?  ut 
pastorfi  speclant.  Hinc  lic.cbit  in  ecclcsia  cap^nlts  hajji'ie,  et 
oblrttiones  et  eleemosynœ  erogandi«  ernnt  in  bcneliiiuin  ec- 
clesiœ,  prout  respomlit  ita  S.  C.  C.  27  innii  I7.ii  ei  8  maii 
1745,  et  rccenlerista  S.  R.  C.  respondemluin  censuit  :  Nihil 
obsiare  quominut  fimcliones,  in  saccllo  publico  peragantur  de 
licentia  Vintiim  episcopi,  ut  simili  modo  contentiones  et  jurgia 
penitns  aiceanlnr. 

a  Qnibus  prœjactis  et  de  farto  et  dn  jure,  prono  alveo  Unit, 
functiones,  qnœ  fiunt  in  ccclesiis  pnblicis,  licet  fdiabus,  non 
spectpre  ad  parochum,  dummodo  non  sint  de  fimctionibus 
parochialibus  et  multo  minus  slium  nduiinare  poleiit  posl- 
habitis  sact-rdoiibus,  qui  jugiter  ecc,iesi;edeserviunt.  Netamen 
inmeainformalionedesideretur,  dicam,  quod  urbanitatistiiulo 
ad  majorcm  funetionun)  splendorem,  praesertim  in  exposi- 
tioneSSiui  Siuranienli  nonpraetcrmissafuerilinvitalio  parochi, 
sed  co  impedito  vel  noiente  a  sacerdolibus  ecclesiae  functiones 
expletierite  fuerunt.  Qiiibus  prœjactis  concindam  cum  rcqui- 
sllo  veto,  ni  fim'liones  et  quaj  parocbialia  minnne  las  lant, 
exercer!  ei  instilui  valeant,  de  venia  tantnm,  scientia  etcon- 
sensu  episcopi,  idcoque  ad  parochum  non  speclare,  et  conse- 
quenler  ipsnm  nec  posse  nominare  alium  sacerdotem  ad 
functiones  et  sacrum  faciendiim.  » 

Habitd  hoc  responso  S.  Rituum  Congregatio  operœ  pretium 
duxit  die  23  elapsi  apnlis  rem  totam  ad  S.  vestrum  Ordinem 
transmiitere. 

Acctptis  igilur  a  S.  R.  C.  hisce  actis  sub  die  28  ejusdem 
mensisspqueiis  edidi  decretum  :  "  Eidem  epi^copo,  qui  ruferat 
quaenam  fuerit  prsecedens  observuntia,  et  an  synodales  cons- 
titutioncsquidquam  disponant  superpropositisqijœstionibus.  » 
Quibiis  niandatis  jussa  faciens  ^Esinus  prtesul  sub  die  18  maii 
jam  pffiuxi  retulit  ; 

..  Qnoad  praeleritam  observantiam habenius  curante  piœ  unio- 
nis  S.  Sébastian!  gubernatore  quando  sacerdos  praesto  non 
erat,  dum  tiodif  hibt-ums,  plebanum  S.  Mariae  invitasse,  et 
quandnqne  ip'O  impedito  (rite  necne)  suum  capelianum  suf- 
fecisse.  Rébus  tamen  sic  stantibus  devotione  gubernatoris 
ejusdem  et  inrredit)ili  fervore  cresrente  novae  functiones  in- 
ductce.  cultus  adauKtus,  doctrinœ  cbristianœrudimenta  tradita, 
SSmi  Sricramenli  solemnis  expositio  quadraginta  horarum, 
et  exemplar  dicti  divini  cultus  augmenUim.  Hoc  tamen  non 
semprr  piohante  plebano  qui  talia  non  faciens  in  ecclesia  sua 
satis  dissita,  et  populo  incommoda  non  indifferenter  in  ecclesia 
S.  Si  bastiani  ea  oinuia  videtaccrescere.Hanc  tamen  ecclesiam 
affluenli  illi  genli  circumstanti  absolute  necessariam,  ne- 
glectam,  et  derelictam  plorarem  dePicienie  concordia  paro- 
chum inti'r  et  guberuatorem  regentem  illam  piam  unionem, 
qui  licrt  homovulgaris  et  rudis,  tamen  non  parcens  expensis 
fere  semper  de  suo  factis,  niirum  in  modum  de  sacris  supel- 
lectilibiis  deqiie  sacris  functionibus  occupatur,  et  per 
sacerdotem  rectorem,  aliosque  sacerdotes  ad  doctrinae 
sacrae  instiiiclionem,  ad  sacramenta  illi  genti  procuranda 
et  ad  fimiiones  couiplendas  providet.  » 

Quibus  expositis  prosequitur  :  «  Cum  de  jure  constituto 
ageuilum  sit,  habenius  responsum  S.  R.  C.  diei  10  octobris 
1640  in  Bisinianensi,  quoad  functiones  solemnes  in 
eccltsia  simiilici,  inîra  fines  alicujus  parœciœ  spectare  ad 
rectorem  ipsius  ecclesiae.  Et  alterum  consimile  in    Ripana 


H  jutiii  If^io  pro  ecclesiasticis  functionibus,  quae  parochialia 
jura  non  tedant;  necnon  in  Cusentinad'iel  26  aprilis  183'»  de- 
cei'riitur  pro  soltninibus  fimotionibus  in  eccb'siis  [larochialibus 
vel  snceursaiihus,  reqiiiii  consensum  parochi,  iu  aliis  Ecchsiis 
cousensum  rectoris.  Nihil  deni(iue  super  propositis  quaestio- 
nibiis  nostraîcdiisfirutioiies  synodales  disponunt.  » 

Omnibus  itaipie  rite  compirtis,  quaesiioncm  hauc  in  hodier- 
niscomiliis|iroponendam  duxi  siibdiibii  formula  in  cab'e  cons- 
cripia,  nommlla  antea,  ut  moris  est  utrinque  animadverlens. 

Et  in  piimis  hœc   favore  parochi  perpendeuda  videiilur. 
Ni'minem  lalel  paiochum  privative  quoad  onmes,  circa  sacra- 
mentiirum  administralioiiem,  exaclionem   oblalioniim,  func- 
raliuiii  et  onmium  actuum  etjurium  paro'îhialium  exercitium, 
funihitarnhiibt'rc  intcniiouinn  in  jure,  non  tantum  in  parothiali 
ecclesia,  verum  etiam  iiilraloliusparœciœ  fines,  cap.  Dihclus, 
de  capellis  monachorum;  cap.  1  et  4  De  sepulturis;  cap.  2 
De  parochis.    Clem.   Dwlum,  §    Vcrum,  De  sepulturis,  cap. 
hi  sacris,  16,  qu.  1  ;  Barbosa,  De  off.  parochi,  part.  l,cap.  12, 
a  n.  1  ;  Paiiimoll.  decis.  1,  adnot.  10,  num.  1  ;  et  decis.  11, 
num.  ri.  Rot.  decis.  124,  annm.  1,  decis. 214,  num.  9  el7,  part. 
12,  et  decis.  231,  ninn.  2,  par.  13  ;  decis.  22.j,  num.  1,  par,  19, 
Uinc  ad  eum  pertinere  missas  cancre  et  populo  cum  venera- 
biliin  iisbeiiedicere  tradunt  Monacell. /brîr).  leg.tom.'2,  tit.  13, 
form.   1,   num  t)9.  Fignat.  consult.  103,  n.  16,   tom.    10;   et 
fenuit  S.  C.  in  Ferriaren.  jur.  par.  22  martii  1698.  dub.  2j 
eaque  ratione  ritusomnes,  benedi  liones,  et  fimctionesad  eos 
spectare  qui  curam  animarum  habent  tradit  Bass.   De  sodalit. 
qusest.  12,  num.   10.  Licet  enim  functiones  hujusmodi  non 
recenseantur  inler  jura  parochialia,  pertinent  tamen  ad  func- 
tiones parochiales.  Monacel.  loc.  cit.  n.  54,  et  seq.    Ursaya, 
Discept.  eccl.  29,  tom.  2,  part.  2.  Simililer  parochus  legilimus 
censetur  administrator   oblationum  et  eleemosynarum   quae 
quolibet  in    loco  intra   parœciae  fines  largiuntiir,  ut   tradidit 
S.  C.  in  Ferrarien.  confraterniiatis  14  septembris  1782,  §  Ad 
secundum  ;  idque  retinuit   S.  C.  EE.  et  RR.  in  Neapolitana, 
Juris  administrandi  oblationes  et  custodiendi  sacras    supel- 
lectiles  diei  3  marlii  1872,  confirmata  die  3  julii  anni  1874, 
addita  clausula  etamplius. 

Mcirco  ratione  sui  officii,  et  ad  conservanda  jura  sua  potest 
proliibere  clericis  aliisqiie  capellanis,  ne  in  oraioriis  seu  eccle- 
siis  sitis  intra  limites  parochiae  quacumque  ex  causa  praesu- 
mant  sine  sua  praesentia  vel  Faltem  consensu  missas  sive  voti- 
vas  sive  alias,  privatim  vel  cum  cantu  celebrare.  Innocent,  in 
cap.  fînali  de  cens.  Zabarell.  cons.  8.  Bayo  in  prax.  Eccl. 
part.  3,  lib.  2,  qu.  66.  Lezana,  de  régulai:  tom.  2,  cap.  15, 
num.  22,  vers.  7;  et  n.  29,  vers.  3.  Bordon.  tom.  3.  oper. 
moral,  par.  2,  resol.  72,  n.  2Î.  Mantic.  decis.  294. 

Pariter  interdicere  valet  confraternitatum  capellanis  ne  in 
illarum  ecclesiis  confefsiones  audiant,  ministrent  sacramenta, 
mortuos  sepeliant,  at'.t  solemnes  pro  illis  missas,  vel  alla  officia 
célèbrent  praesentibus  cadaveribus  ibidem  tumulandis  sine  ex- 
pressa  ordinarii  et  parochi  licentia.  Lauretus  de  Franchis. 
Controv.  inler  episc.  et  regular.  q.  1  de  erect.  confraternitatis 
in  addit.  num.  2i6.  Barbosa  de  Jur.  Eccl.  lib.  2,  cap.  Il, 
num.  105;  et  in  Çollect.  Aposl.  decis.  verb.  Confratcrnilas, 
num.  17  Capon.  Discep.  for.  tom.  4,  discep.  2"i6,  num.  32. 
Julius  Lavor.  Lucubrat.  var.  cap.  b,  sect.  6,  num.  228,  vers. 
Adde  parochum,  Bordon.  ubi  supra  resol.  72,  num.  23. 

Quibus  omnibus  bene  perpensis  videretur,  parocho  com- 
petere  jus  omnes  functiones  in  praefatis  ecclesiis  exercendi, 
maxime  quia  ipsae  perpetuum  non  habent  rectorem.  Card. 
Petra,  tom.  2,  ad  Constit.  1  Anastas.  sect.  2,  num.  20,  23; 
ideoque  ipso  impedito  alium  deltgare  posse,  qui  ejus  vices 
gerat. 

Altéra  sed  vero  ex  parte  perpendendum  videtur,  quod  ca 
juris  assistentia  qua  gaudent  parochi  supra  ecclesias  intra  fines 


55 


OFFICE  DE  LA  CATHEDRALE 


parœciae  sitas,  non  adeo  absolule  accipienda  est,  ita  ut  ei  pro 
suo  lubitu  lictat  exercere  jura  psiocliialia,  et  ccdesiaslicas 
funcliones  in  quavis  ecclesia  iiilra  fines  suce  parochiœ  exislente, 
sed  hujusmodi  juris  inlelligentia,  id  lantuin  operatur  ut  paro- 
chus  sit  solus  iu  tota  parochia  in  exeriitio  juriuni  paiochia- 
lium,  absque  eo  quod  ia  hujusmodi  exercitio  quisque  alius 
uniquam  se  possil  iiumiscere;  et  ita  de  facto  doclores  inter- 
preUntur  hanc  parochialeni  jurisdiclioneni.  Pipnat.  cens.  103, 
nuiu.  io  et  seq.  tom.  10.  iMoiiacel.  loc.  cit.  part,  i,  tiU  i3, 
form.  1,  nuiu.  ai  et  seq.  Rota  in  Gerunden.  anuiversaiiorum 
3decembiis  ITOS,  %yei]u<:,  corani  Scollo.  Et  jure  meritoque 
o  cum  nulla  ecclesia  citra  calhedralem  fundet  intenlioneni 
suam  de  jure  super  subjectioneallerius  ecclesiseliani  fiindatiV) 
intra  limites  suis  parochiae,  pneterquam  in  ordine  ad  jura  pa- 
rochialia,  adeo  ut  si  ultra  ea  vellet  vindicare  aliquod  jus  in 
aliéna  ecclesia,  deberet  probare  ex  jure  speciali  hoc  sibi  com- 
petere,  ut  tenent  conuuuniter  canonistie  in  cap.  DiUctus,  de 
capel.  monach.  quos  referunt  et  sequuntur  Valenzulo. 
cons.  63,  num.  10;  Gard.  De  Luca,  de  paroch.  dise.  31, 
num.  0;  et  plenissime  Rota  decis.  531,  n.  il  cura  seqq. 
part.  5  rec.  tom.  2,  ubi  rejecto  Hostiensi  testatur  de  coni- 
muni  .  0  Rota  decis.   990,  num.  1  et  2  coram  Molines. 

Nec  secus  passim  tradidit  hiec  Sacra  Cougregatio  in  NulUus 
seu  Xonantulana,  jur.  par.  13  januarii  1683,  dub.  4;  Brictino- 
rien.  21  julii  1687,  dub.  4  jComeii.  jurium  parochialiura  9  julii 
illi;  SpùUtana  parochiaiitatis  16  novembr.  [lli> ;  Xullius 
seu  lYorw/Uu/anajur.par.  27  junii  HU,  contirmata  8  maii  1745 
ad  dub.  2  ;  Comen.  funct.  17  maii  1749  contirmata  l 't  marlii 
1750  ad  dub.  2,  4  et  6. 

Imo  hoc  solemniter  reperitur  in  generalibus  Sacne  Congre- 
gationis  Rituum  decretis  Urbis  et  Orbis  10  decembris  1703 
relatis  a  Monacell.  loc.  cit.  sub  n.  46,  in  quibus  positum  est 
discrimen  inter  funcliones  mère  parochiales,  ac  mère  sacer- 
dotales, ceu  videre  est  pênes  Bened.  XIV. //iî(i7.  AccL  103; 
quarum  doctrinam  par  partes  more  suo  doctissime  exponit. 
Et  ne  dubitandi  occasio  superesset  super  prœcipuis  functio- 
nibus,  an  parochiales  essent  necne,  proposita  inler  aiia  fuere 
inpraîfala  Congregatione  S.  R.  sequentiadubia  :  oX.  An  cele- 
bratio  missarum  solemnium  per  annum  sive  pro  vivis,  sive 
pro  defunctis,  sit  de  diciis  juribus  parochialibus.  XI.  An  cx- 
positio  quadraginta  horarum  et  benedictio,  quae  fit  super  po- 
pulo, sit  de  juribus  mère  parochialibus.  XIII.  An  funcliones  in 
pra;cedenlibusocto  dubiis,  videliceladubio  V  ad  XII  expressee 
peragi  possint  in  oratoriis  privatis  conlradicenle  parocho.  » 
Responsum  fuit  ad  X.'  Négative  proutjacel.  Ad  XI.  Négative. 
Ad  XIU.  Satisprovisum  in  super ioribus,  nempe  affirmative  ut 
explicat  Bened.  XIV  loc.  cit.  qui  postquam  reprobavit  distinc- 
tionem  functionuni  quœ  dicuntur  de  jure  et  de  officio  paro- 
chiali  tamquam  a  docloribus  inveclara,  sub  n.  6  pergit:  «  Ac- 
cedit...  quod  consistoriales  advocali  pro  veritate  consilium 
ferentes,  asseruerunt  nullum  à  parocho  impedimentiini  afferri 
posse,  ne  funcliones  illae  in  aliis  ecclesiis  indicanlur,  quamvis 
intra  suae  parochiae  limites  posilae  fuerint.  d 

Idque  eo  vel  magis  in  themate  retinendum,  quia  non  solum 
parochus  non  docuit  de  subjeclione  dictarum  ecclesiarum  ex 
jure  speciali  sibi  compétente,  verum  eliam  habemus  ex  epis- 
copi  testimonio  praefalas  ecclesias  régi  a  sacerdotibus  de  con- 
sensu  et  scientia  ordiaarii.  Quo  in  casu  ipsis  licere  putnrem 
iaibi  sacras  funcliones  quœ  parochialia  jura  minime  lœdunt, 
peragere,  ceu  tenuit  Sacra  haec  Congregatio  in  Reaiinu  sacra- 
rumfunctionuindieil2  januarii  1844,  inqua  propositis  dubiis: 
I.  An  liceat  capellano,  novenas,  triduos,et  alias  funcliones  cum 
exposilione  et  benedictione  SSmi  Sacramenli  explere  in  ora- 
torio S.  Doininici(jurispatronalusgenlisRicciœ)  indepeudenter 
a  parocho  in  casu.  II.  An  liceat  eidem  capellano  missas  solem- 
niter canere  independenter  a  parocho  ia  casu?  Responsum 


fuit  :  Ad  let  II.  Affirmalive  in  omnibus  adforman  decretorum 
L'rbisel  Orbis  S.  C.  SS.  Rituum  diei  10  deccmbris  anni  1703, 
salvo  tamcnjure  episcopi  super  licentia  benedicendi  populum 
solemniter  cum  SSmo  Saci-amenlo  prout  de  jure. 

Neque  ad  ostendendam  subjectionem  quamdam  parochus 
subsumat  ad  ipsum  in  thomate  spectnre  doclrinœ  christianEe 
explanalionem  et  administialionem  oblalionum  et  eleemosy- 
narum,  qute  intra  parœcia;  limites  largiuntur.  Siquidem 
chrislianœ  doctrinic  explanalio,  licet  inter  onera  parochialia 
recenseatur,  tamen  optime  de  episcopi  consensu  in  alla  ec- 
clesia fieri  polest.  Rêvera  si  eam  Iradere  possunt  confriler- 
nitates  laicoriim,  quas  ad  hoc  instiiui  a  locorum  ordinaiiis, 
pra?cepit  S.  l'ius  V  in  constit.  137  Bullar.  tom.  2,  confirmata 
a  Gregor.  Xlll,  Clem.  VIII  et  Paulo  V,  potiori  ralione  valent 
eam  docere  redores  prœfatarum  ecclesiarum  de  consensu  ordi- 
narii,  cui  ex  bulla  Benedicli  XIV,  cujus  initium  Etsi  minime, 
omniscura  et  diligentia  cominissa  fuit,  ut  populus  in  doctrina 
chi'istiana  erudiatur.  Neque  circaoblationumadminislralionem 
se  ingerere  valet  parochus,  ceu  ceteris  missis  claret  ex  reso- 
lulione  dubii  XXVllI  recitali  decreti  Urbis  et  Orbis,  ibi  :  An 
possit  parochus  se  ingerere  in  administratione  oblalionum, 
vel  eleemosynarum  in  sœpe  diciis  ecclesiis  recollectarum,  vel 
capsulœ  pro  illis  recipicndis  expositae  clavem  retinere?  res- 
ponsum prodiit  :  Négative. 

Minusque  adversalur,  quod  in  qulbusdam  solemnitalibus 
parochus  solemniter  celebraverit  vel  funcliones  peregerit  in 
dicfis  ecclesiis  et  eo  inipedilo  suft'ecisse  capellanum.  Quando- 
quidem  aclus  celebrationis,  et  aliarum  funitionum  exercitium 
non  probat,  quod  eas  peregit  tamquam  parochus  jure  supe- 
riorilatis  prout  esset  justificandum,  cum  constet  ex  episcopi 
testimonio  parochum  inibi  funcliones  sacras  exercuisse, 
quando  fuit  a  gubernatore  invitatus;  ex  quo  actu  minime 
obligatoria  consuetudo  argui  potest  ex  traditis  per  Rot.  coram 
Cavaler.  decis.  386,  n.  1.  Calaguritana  decimSiT.  S.  Pétri  21 
juniH697,  §.  Absque,  coram  Molines. 

Cum  igitur  ex  deduclis  appareat  nullum  jus  competere  pa- 
rocho S.  Mariae  peragendi  sacras  funcliones  in  ecclesiis  intra 
fines  suœ  parœciae  sitis,  consequitur  ipsum  non  posse  alium 
sacerdotem  nominare  ad  funcliones  peragendas  et  ad  sacrum 
perlilandunijipso  impedito. 

Hisce  utrinque  animadversis  videant  EE.  VV.  quonam  res- 
ponso  sit  dimiltendum  dubium  : 

An  parocho  S.  Mariae  Plani  jus  sit  peragendi  sacrum  et 
funcliones  omnes  sive  per  se,  sive  per  alium  in  casu. 

Sacra  Congregatio  Concilii  rescripsit  :  Négative  nisi  agatur 
de  funclionibus  mère  parochialibus,  et  aynplius.  Die  23  au- 
gusti  1877. 


OFFICE  DE  L4  CATHÉDRALE 


Obligation  de  l'office  quotidien.  Décret  du  concile  de  Trente. 
Si  la  coutume  a  le  pouvoir  d'abroger  la  disposition  du  concile 
général.  Les  chanoines  de  la  cathédrale  de  Nocera  ont  de 
temps  immémorial  l'usage  de  ne  se  rendre  au  chœur  que  les 
dimanches  et  fêles.  Modicité  du  revenu.  Décision  de  la  S.  Coa- 
grégalion  du  Concile  du  Î3  août  1877. 

Nocera  de'  Pagani,  province  de  Salerne,  dans  le 
royaume  de  Naples,  est  ainsi  appelé  à  cause  des  Sarra- 
sins qui  l'occupèrent  au  ix' siècle.  Teia,  roi  des  Goths, 
y  fut  défait  parNarsès,  l'an  554. 

De  temps  immémorial  les  chanoines  de  la  cathédrale 
ne  célèbrent  l'office  que  le  dimanche  et  aux  principales 
fétes,aulieude  le  réciter  toutentierauchœurchaquejour, 
conformément  aux  saints  canons.  Lesynode  diocésain  de 


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OFFICE  DE  LA  CATHEDRALE 


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lf)95  constate  et  consacre  l'usage  :  «  Quoniam  ob  exili 
tatem  reddituum  majores  noslri  illam  (psalinocliam)  ad 
dies feslos  de  prfBcepto  reslrinxcrunl  cutn  uUcriori  obliga- 
tionedcbabcndochoroper  octavam  Corporis  Clirisli,  in 
majori  bebdoniaJa  et  in  \cspeiis  diei  sabbali  tolius 
annijinbœrendodictacconsuetudini  quousque  Dec  favente 
pingiiio!  iorliina  succédât,  nianilanuis  ad  iingiiemservari 
omnia  décréta  synodoruiiiLonti  et  Luiiadoro.  »  Ces  deux 
synodes  avaient  été  tenus  peu  après  le  concile  de  Trente. 
Un  induit  pontilical,  en  date  du  10  mai  1837,  dis- 
pense des  vêpres  du  samedi^  et  prescrit,  en  écliange,  les 
litanies  de  la  sainte  Vierge  tous  les  dimanches,  et 
onze  oflices  complets,  savoir  les  quatre  jours  des 
quarante  heures,  le  jour  des  Cendres  et  les  vendredis  de 
carême.  Cet  induit  confirma  et  sanctionna  la  coutume. 
En  18G0,  Mgr  d'Agnellod'Auria  a  fondé  vingt  autres 
offices  complets;  le  legsatlribuehuit  ducats  (3-2  francs) 
pour  distributions  afférentes  à  chaque  office. 

Un  induit  du  16  mars  17 70  a  permis  aux  chanoines 

de  célébrer  avant  midi  les  vêpres  des  jours  de  chœur. 
Le  revenu  étant  très-restreint,  l'office  quotidien  est 

moralement  impossible.  La  cathédrale  est  éloignée  du 

centre  de  la  ville.  Les  chanoines  sont  obUgés  de  prendre 

des  voitures.    Ils  reçoivent  à  peine  deux  cents  livres 

par  an. 

Le  (olium  que  nous  rapportons  plus  loin  examine 

avec  soin  si  la  coutume  pent  abroger  une  disposition  du 

concile  de  Trente. 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile   a  permis 

aux  chanoines  de  Nocera  de  suivre  leurs  usages  tant 

que  Tétat  des  choses  subsistera. 

NucERiNA  PAGANORUM.  Servitii  chom.  Die  25  augusti  18T7, 
Innoluit  S.  Ordini  in  cathedrali  ecclesia  Niiceiia;  Faganorum 
nonnisi  de  mane  et  diebus  feslivis  lantum  divinum  officium 
persolvi.  Hujusmodi  habita  notitia  sub  die  2G  aprilis  lapsi  jani 
anni  episcopum  requisivi,  ut  audito  capitule  referret  «  que  ti- 
tulo  choralis  officiatura  cohibeatur  ad  dies  festos  et  semel  in 
die,  scilicet  de  mane  tantuin.  » 

Qiiibus  niandalis  morem  gerens  antistes,  rationum  mo- 
menta,  quibiis  innititur  capitulum  in  separato  folio  trans- 
mittere  curavit. 

"  Quibus  acceptis  sub  die  d3  julii  1876  decrelum  edidi  ut 
causa  beec  ponerelur  in  folio.  Cum  auiem  in  hodiernis  co- 
miliis  causam  hanc  disceptandam  duxerini  sub  dubii  formula 
in  calce  hujus  libelli  conscripta,  mei  muneiis  ratio  postulat 
ut  primum,  prout  de  more,  aliquid  ex  officio  adjiciam,  et 
dein,  quaî  capituli  patronus  in  allegalionecircumferendahabet, 
summatim  exponam. 

Ex  juris  dispositione  aperte  colligitur  canonicos  aliosque 
cathedralis,  vel  collegiatae  ecclesiaj  servilio  mancipatos  sin- 
gulis  diebus  choio  interesse,  ac  canonicas  debere  psallere 
horas,  textus  incap.  Licet,de  praeb.  cap.  Jnterquatuo7',el  cap. 
fin.  decleric.  non  resid.  idemque  onus  imponil  renovatque 
Tridenlina  synodus  sess.  21  et  22  cap.  3  et  sess.  24  cap.  12  de 
reform.  et  ex  innumeris  claret  S.  Congregalionis  resolutio- 
nibus,  prout  videre  estin  Aliphana  servitii  chori  diei  27  apri- 
lis 1709.  Recineten.  servitii  chori  •17  septembris  1757  con- 
firmata  2  septembris  1758.  Tnrracinen,  servitii  chori  et  mis- 
sse  convent.  diei  11  decenibris  1784. 

Quin  imo  si  hac  super  re  ulteriussacri  canonesconsulantur, 
non  modo  apparebitquotidieofficiumdivinumesse  recitandum, 
sed  et  statis  horis.  A  primis  enim  ecclesiae  temporibus  sancta 


fuit  inslilutio  tempora  diei  iLa  piis  officiis  paitilii  halieri,  u 
prailer  ilia  spatia,  qna;  aut  necessaria  quitli,  aul  niuneiibus 
vila;  debitis  intcrjiciunlur,  dies  noclesque  statis  quibu-dam 
horis  in  divinis  laudibuscleiicorum  cœtus  versaretur.  Kx  beni- 
gnitate  lamen  Ecclesia;  pneciiuia  nuiic  horarum  distributio 
inlcr  matutiiias  et  vespertinas  animadverlilur.  Quare  iil  eliam 
contendere  ut  vespertinte  horœ  ipso  mane  recitentur  absonum 
niiiiis  ab  Ecciesia»  instituas  videtur  S.  C.  \n  Sarncn.  servitii 
choi'i  30  maii  1833,  §  Fui!.  Hisce  igitur  oiunibus  attenlis 
enuuciati  canonici  ad  scrvitmm  cathedralis  ecclesiœ  quoli- 
di.i  prtestandunijuxtaSS.  Canonum  sanctiones  redigendi  vi- 
dci'pntur. 

Neque    praesidium    ex    iuunemorabili    consuetudine  cap- 
tamluni  foret  a  canonicis,  ut  semet  ab  hoc  oncre  eximcrent, 
cuin  vfluti  abusus   et  juris   conupteia  rejicienda  essct.  Ipsa 
enim  adversaretur  sanctionibus  Ti-identinis,   ideoque  neces- 
sario  incideret  sub  censura  constitulionis  s.  m.  Fii  IV  Inprin- 
cipis  Aposiolorum,  quœ  consuetudinem  quamcumque  concilio 
Trilcntino  conlrariani  nullam  et  irritam  declaravit.  Ea  voro 
constitutio,  ceu  sapienter  monuitBenedictus  XIV,  Inslil.  Ecd. 
GO,  nuin.  7,  «  singula  ejusdem  concilii  capita  simul  complec- 
titur,  et  nullius  efficit  momcnti  consuetudines  qiias  Uges  in 
iisdem  capitibus  inscriplas   violent.    »  Quod  si  h;ec  diceuda 
sunt  de  consuetudine   décréta  Tridentini  prœcedente,  poliori 
ratione  dicenda  viderentur  de  iis  consuetudinibus,  qua;  contra 
jam  statuta  décréta introduci  vellentpropterdecretumirritans, 
quo  praefata   constitutio  munitur.  Cujus  decreti  vis  tanta  est, 
ut  non  modo  existentes  destruat  consuetudines,  vei'um  etiam 
obstaculum  ponit  ut  contrariée  consuetudines  ortum  habere 
possint  ob  deficientiam  taciti  consensus  Romani  pontificis,  qui 
nuuiquam  prœsumitur  in  iis  quaî  adversantur  conslitutionibus 
clausula  irritanti  munitis  quemadmodum  docentDe  Liica,  de 
jurisdict.  dise.  93,num.  7  et  8,  Pignatell.  consult.  134,  n.  16, 
tom.  1.  Piton,  de  controv.  pair.  ail.  5,  n.  6,  dise.  eccl.  23, 
n.  16,  et  seq.  dise.  112,  num.  29.  Ferraris,  v.    Consueludo, 
n.  37. 

Et  hœc  in  génère;  in  specie  vere  de  officio  chorali  mo- 
net  Barbosa  de  ojfic.  et  pot.  episc.  alleg.  33,  num.  131  et  133, 
pluribus  aliatis  aiictoritatibus,  quod  canonici  etqiii  dignilates 
obtinent  in  ecclesiis  cathedralibus  et  coliegiatis  etiam  seclusa 
consuetudine  velstatuto...  tenentur  psallerein  choro;  omnibus 
diebus  et  horis  debent  canonici  interesse...  et  non  possunt 
juvari  aliqua  consuetudine  quin  teneantur  omnibus  sejjteni 
horis  inservire.  b  Quam  sententiam  ab  hoc  S.  Ordine  seculam 
esse  constat  ex  Selina  diei  11  januarii  1786,  et  Albanen.  4  apri- 
lis 1789;  in  qua  cum  ad  declinandam  integri  servitii  choralis 
legem  canonici  inveteratam  adduxissent  observanliam,  eorum 
preces  ab  Emis  Patribus  in  congregatione  16  maii  ejusdem 
annipenitus  fuerunt  rejectaj. 

Ex  quibus  prono  veluti  alveo  fluere  videtur  qaod  canonici 
ecclesiai  cathedralis  Nucerinae  haud  semet  eximere  valent  a 
quotidianaî  ofiiciaturœ  servitio  sub  prœtextu  immeniorabihs 
eonsuetudinis. 

Multoque  minus  praesidium  captare  prœsumant  ex  redituum 
tenuitate.  Hœc  enim  causa  légitima  esse  posset  ad  reductionem 
servitii  chori  ex  benignitate  S.  G.  obtinendam,  minime  vero 
causa  a  jure  statuta,  quœ  ex  se  satis  esset  ad  servilium  ad 
quoslibet  dies  et  horas  coarctandnm.  Exemplo  sit  Siitrina 
offlciaturœ  diei  27  novembiis  1779,  in  qua  contendentibus 
canonicis  ipsostanlummodo  diebus  testis  de  prsecepto  ad  choro 
inserviendum  teneii  proposito  dubio  :  a  An  et  quibus  diebus 
canonici  ecclesiae  Assumplœ  terrae  Anguillariae  teneantur  choro 
inservire  in  casu,  responsum  fuit  :  Teneri  omnibus  diebus. 
Inde  vero  inspecta  tenuitate  redituum  praebendarum  die 
23  februarii  1782  reductionem  servitii  chori  induisit  S.  C.  Ob 
eamdemque  rationem  slante  scilicet  antiqua  consuetudine  et 


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redituum  tenuitate  concessutn  esl  a  S.  Ordineservilium  per 
mediarias  in  Caihacen  servitii  cliori  o  septembris  1690,  et  in 
Ca.î(ri  .Ucns  servitiichori  30  julii  1735. 

Verumiamen  heic  non  est  prœtereunduna  quod  ex  archidia- 
coni  confessione  annua  con^rua  pro  singulis  c.ir.onicis  est 
drciter  diicalorum  55,  ultra  excessum  stipendii  inissarum  in 
annuis  ducatis  ferme  tresdecim  compulanduiu,  qu»  cuni  tam 
levis  haudsit,  viderentur  hac  de  causa  a  quolidiano  servilio 
exiiiii  haud  posse.  AudialursaneS.  C.  hxAliphanaet  Cerrelçim 
reductionis  servitii  chori  diei  7  aufiusii  1811 .  §  Quœnam,  ibi  : 
•  Qiisenainvero  censeodasilteiiuitas  redituum  habelur  in  Are- 
tina  supra  laudata.  »  Legilur  enim,  ibi  :  «  Nuper  S.  C.  cen- 
suit  pro  servilio  chori  quolidiano  conpnium  esse  cmolumen- 
tum  scutcrum  triginta,  ex  quibiis  etiam  slipendium  missaruni 
erat  deducenduni  in  Cicitaiis  Casleltanœ  reductionis  servitii 
chori  2"  junii  nuper  elapsi,  quaniquam  in  bac  caus»  specie 
agereturdecanouicatibuscollegiatsin  parvo  oppi  lo.  »  Ideiu- 
que  ail  in  Messanen.  14  decembris  l82ij  §  At,  et  in  Mazatien. 
20  novembris  182i,  g  Profccto. 

Post  ba;c  inutiliier  canonici  confugerent  ad  synoduni 
diœcesanani  anni  1695  sive  ad  pontificia  rescripta.  Synodus 
enim  dioecesana  nullimode  rescindere  valet  quaî  fuerunt  a  jure 
communi  staluta,  elpontificia  rescripta  extendent'a  non  sunt 
ultra  quod  iu  ipsis  concessum  fuit,  cuin  sinl  stricti  juris,  ideo- 
que  niiilam  patianlur  extensionem.  Pirhing.de  rescript,  n.  17. 
Reiflenst.  eod.  lit.  n.  121. 

Qui  verocapiiuli  jura  défendit  his  innititur  potissimum  ra- 
tionumniomeniis.  Praemitlitimprimisecclesiasticas  loges  posse 
ex  contraria  consuetudine  centenaria  atque  ininieniorabiii 
praw-rtim  tolli  ac  moderari  eiiamsi  ipsae  prohibeant  siinpli- 
ciler  ac  generaliter  ejusdeni  inlroduciionem,  prout  ex  coni- 
niuni  doctoruni  opinione  tradit  Reifl.  Insl.  Can  un.lib.  I,  lit. 4, 
num.  49  et  stqq.  Quin  immo  et  banc  consuetudiiiem  ad- 
niittendara  esse  urget  oralor,  eliamsi  lex  specialiter  contra- 
riam  consuetudinem  veluti  nuUam,  iniquam,  et  irrationabi- 
lem  condemnasset,  quoties  vel  nova  causa  snperveniut,  vel 
iam  exians  detegaïur,  quseiniquitatem  tollens,  consueindmera 
iusli»mac  raiionabi'.em  reddat.  Reifîenstuel  loc.  cit.  Rot.  Rec. 
decis.  28,  part.  7,  num.  275  etseqq.  H"C  prsîiiisso  noUit  de- 
fensor  capituli  legem  quae  quotidiani  servitii  choralis  onus 
prîEscribit,  minime  ex  jure  naturaliet  divino,  sed  ecclesiaslico 
promanare,  ac  Tridenlinam  synoduni  et  bullani  Pii  IV  ejus 
décréta  confirmanlem  nullam  continere  dispositioneni,  quae 
specifire  prohibeat,  niultoque  minus  veluli  nullam,  injustam, 
et  ir-alionabilem  declaret  consjeiudinem,  quae  chorale  servi- 
tium  a  quolidiano  ad  festos  tantum  dies  cohibeat,  ideoque 
conaieiudinem  in  tbeniate  posse  admiiti  concludit. 

Et  rr^apse  pergit,  lie  et  pro  fjenerali  régula  ac  sacronim  ca- 
nonum  et  concilii  Tridenlini  sanctione  canonici  debeanl  sin- 
gulis  diebuschoro  intervenire,  uno  lamen  ore  a  doctoiibus 
traditur,  rr gulam  banc  limitationem  pâli  non  modo  a  funda- 
tionis  Ipge  vel  sumnii  ponlifiris  indulto,  sed  eliam  a  consue- 
tudine, quoties  juslisac  rationabilibus  rausis  sit  innixa.  Qtias 
inter  causas  principem  locum  tenel  reddituum  lenuilas,  cum 
sitetrecix  rationi,  et  sacrorum  canonum  dispositioni  con- 
forme, quod  onus  imponaturprof'Orlionabilitt-radstipen'  ium, 
et  quod  ad  assiduum  et  quolidianum  servilium  allan  praebeu- 
dum  haud  sit  cogendus  qui  ex  allare  non  habet  unde  vivat. 
Bonacc.tom.l,'le  hor.  can.disp.  4,qiiaest.  3,punct.5,  n:im.  1, 
et  disp.  2,  qua^st.  J,  mm.  2  el  3.  Anlonelli,  de  jure  ckric. 
cap.  ult.  §  2.  num.  85  et  teqq.  Re;fienstuei  Jus  can.  lib.  3, 
lit.  4,  num.  107. 

Quam  doctrinam  exceptam  fuisse  subdit  a  S.  Ordine  qui 
in  ca.'iu  eliam  quo  canonici  ex  lege  fundationis  ad  quotidianum 
servilium  lenerentur,  redituum  tenuitaiis  causa  saepe  saepius 
illud  vel  bd  certum  dierum  numerum  redditibus  proportio- 


natum  cohibuit,  vol  ad  tcrtiariani,  seu  quartariam  redegit,  si 
de  capilulis  agerelur  magno  canonicorum  numéro  cousian- 
tibus.  .\d  quem  eff?ctum  tenues  lestimandososse  duxit  reditus, 
qui  annua  scutala  Romana  triginla  vel  quadraginla  mm  excé- 
dèrent, ceu  iuler  rœteras  Iradidit  in  Cuscnlina  servitii  chori 
23  junii  1838;  Lucana  servitii  chori  2G  januarii  1839; 
Pw/fo/a/ia  servitii  chori  20  fi'bruarii  1812;  Fcn/^aHa  red.  ser- 
vitii chori  17  septembrii  1842,  atque  in /^'rmnna  servitii  chori 
27  aprilisl844.     . 

Janivero  in  facto  constare  affirniat  ne  biscentnni  quideni 
annuas  libellas  ex  canoniratu  prœbendatis  libvenire,  quae 
summa  haud  leviter  imminuitur  ob  expensam  curruum,  qui 
a>»livo  piieserlini  el  hyeniali  lempore  ipsis  reddun'.ur  neces- 
sarii  ad  calhedraleni  se  transferendi  causa,  cum  longe  di^tet  a 
civitatiscentro.  Infert  hinc,qiiod  eliamsi  a  fuiidatioiiis  lege  ad 
quotidianum  serviliu'ii  leneieniur,  et  quotidianum  hucusque 
praebuissent,  lamen  reiiitiuim  tenuilatem  exhibeiiles,  haud 
immerito  sperare  possent  ex  constanti  sacrae  Congregalionis 
disciplina  servitii  ejusdem  ad  certos  dies  reductionem.  Idque 
vcro  multo  magis  confidit,  quia  cum  de  supradicta  fundalionis 
lege  minime  constet,  et  cum  ex  consuetudine  immeniorabili 
jusiissimae  stipendii  tenuitaiis  causae  innixa,  servilium  non- 
nisi  quam  supei  ins  menioratis  diebus  praestiterint,  hodie  quo 
reddilus  imminuti  polius  quam  adaucti  sunt,  servilium  longe 
gravius  et  quotidianum  im|ioni  praesumi  nequit. 

Quin  imo  cunsueliidiiieni  prœdictam  servandam  esse  ad- 
jicil,  quia  non  modo  scientibus  et  non  conlradiconlibns,  quod 
siidiceret,  sed  comprobanlibus  tam  episcopis,  quam  aposlolica 
etiam  Sede  invaluerit.  Coiislat  id  primum  ex  synodo  diœce- 
sana  anno  1695  ab  episcopo  Perisio  habifa.  Post  expressiim 
enim  inibi  simplex  desiderium  quod  «  psalmodia  divina  in  ca- 
thedrali  qnotidiana  posset  esse,  »  subditur  immédiate  :  «  Sed 
quoniainob  exilitaleni  reddiliium  majores  iiostri  illnm  ad  dies 
feslos  de  prœceplo  reslrinxtrunt  cum  nlteriori  obligatione  de 
habendo  choro  per  octavaîn  sanctissimi  Corporis  Christi,  in 
niHJOM  bebdomada,  et  in  vesperis  diei  sabathi  totius  anni,  in- 
hîerendo  dictée  consueuuiini  qnousque  Dt-o  favente  pinguior 
forluna  succédât, mandamusad  unguem  servari  omuia  décréta 
synodornm  Lenti  et  Lunadoro  ». 

Ex  qnibus  verhis  eliicet  consuetudinem  hanc  extitisse  jam 
sub  episcopo  Lunadoro,  qui  paulo  post  concilium  Tridentinum 
diœcesi  Nucerinae  pra?fiiit,  eamque  invalui>se  annuentibus 
praedecessoribus  episoopi  Perisii  atque  ab  hoc  novani  obti- 
nuisse  adprobaiionem.  Existentiam  insuper  biijusce  consuetu- 
dinis  cum  tacita  sin  minus  omnium  episcoporum  annuentia 
appareie  adjungit  oralor  capituli  ex  eorumdem  relaiionibus 
super  propriae  diœcesis  statu  sacrœ  Concilii  CongregiUioni 
e.xhibitis,  atque  ex  actibus  visitalionum  ab  iisdem  episcopis 
peractarum. 

Sed,  quod  magis  est,  ab  aposlolica  etiam  sede  nedum  ta- 
cite, sed  etiam  expresse  conlirmatam  fuisse  propugnat.  Ac 
primum  id  eruit  ex  indulta  anni  1776  a  summo  pontifice  ca- 
nonicis  vesperas  anle  comestionem  recilandi  facultaie  :  cum 
supponi  nullo  paclo  queat  id  summum  pontificem  peregisse 
nisi  plena  anlea  noliiia  b(  copia  de  chorali  servilio  ai^anouicis 
praesiilo  ab  immeniorabili,  mnlloque  minus  valeal  eflfingi, 
quod  si  consuetudinem  hanc  reprobandam  duxisset,  voluerit 
e  contra  mitius  etiam  acproinde  abusivum  magis  illud  servi- 
lium reddere. 

Idipsum  deducit  oraior  ex  bulla  Gregorii  XVI  diei  9  de- 
cembris 1833,  qua  episcopalem  sedem  anno  1818  suppressam 
Nucerii.aePaganorum  reslituit,  et  eumdein  cauonicorumcœtum 
qui  collogialam  efformabant,  in  capilulum  calhedraliserexit, 
a  eadem  tamen  bona,  eamdemque  dotationem  qnibus  in  statu 
collegialitatiscapitulMm  poiiebaïur  »  attnbiiens.  Suspicarisi- 
quidem  non  polest  quod  antc  a  summus  pontifex  informatus 


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AGREGATION 


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plenr  non  fnerit  non  modo  âo  qiiantilatfi  reditnum,  sed  de 
qualiliite  etiiim  scrvilii  illuc  usqiie  a  ciipilulo  prœstiti  ex  im- 
menioriali  consiicltulinc,  qiiain  si  iiiiqmim  et  irralionalem  les- 
tiniasset,solenini  han  occasione  non  omisisset  expressis  verbis 
im]iro!iare,  et  quoiidianumvel  gravius  saltem  chori  servilium 
capiiiilo  iiiiponcre.  Ast  e  contra  cum  redrtitus  n)inime 
adauxeiii,  et  niliil  de  augmento  serviiii  disposia-ril,  jure  ac 
merilo  inferendtim  esse  concludit,  hoc  etiam  cujusmodi  anlea 
fuerat  relinquere  voluisse. 

Sed  validius  qiioque  et  luculentins  idem  demonstrat  exres- 
criplodiei  10  maii  1837.  In  precibus  siqiiidem  a  capifulo  por- 
rectis  sacrœ  Uiluum  Congregatioiii  candide  expotu'batur 
ipsuin  ex  mera  consiietudii.e  ab  inuiieniorabili  choro  non  in- 
tervenire,  nisi  in  diebus  festis  nonmilllsque  aliis,  quos  inter 
habebantiir,  sed  prorecitatione  lantuin  vesperaruni  sabbatum 
toliiis  ainii  et  vigiliiu  festorum,  qiiie  non  amplius  erant  de 
prtecepto  ;  et^ietcbalur  nt  postrcmum  hoc  servilium  in  aliud 
comuiularetur,  canonicis  quidem  conunodius,  sed  fideiibus 
utilius,  prœslanduni  diebus  in  precibus  iisdem  expressis,  Post 
inforniationem  et  votuui  episcopi,  qui  dum  confirmavit  ex- 
positorum  veritatem,  precibus  annuendum  esse  authuniavit, 
res  directe  fuit  delata  sumnio  poniifici,  quipropterea  etiamsi 
nullam  anlea  scicntiam  de  supradicta  consuetudme  habuisset, 
ex  dictis  precibus,  episcopi  informalioue  et  voto,  nec  non  ex 
rclatione  secretarii  sacrorum  Rituum  Gongregalionis  plenam 
tune  de  eadem  suscepisset  notitiam.  Jam  vero  summus  pon- 
liffix  petitain  gratiam  concedens  non  modo  minime  reprobavit 
consueludinem  eamdem,  sed  apertissimis  immo  verbis  ipsam 
confiimavit,  sicenimrescripsit  :  «Sanctiias  sua,auditarelatione 
etc.  aileiitisque  informalione  et  voto  de  speciali  gratia  béni- 
gne annuit  juxta  oratorum  preces,  commutavitque  etc.  ser- 
vato  de  cœlero  chori  servitio  quod  usque  nunc  vel  ex  lege 
vel  ex  consueludiue  iidem  canonici  ecclesiae  cathedralis  prses- 
titernnt.  » 

Cumautem  in  hoc  rescripto  in  forma,  ceu  dicitur  specifica 
consuetudo,  dequa  in  precibus  confiiinetur,  capituii  defensor 
deducit,  non  modo  ex  consuetudine  immemorab.ii,  sed  ex  ex- 
presse etiam  summi  pontificis  indulto  a  quotidiano  servitio 
canonicos  esse  dispensatos,  atque  ad  aiijd  non  teneri  nisi  quod 
hactenus  prœbiiere. 

Jlisce  procoronide  adjicit,  collalionem  beneficii  contractum 
bilateralem  constituere,  quo  beneficiatus  dum  jus  acquirit  ad 
reditus  beneficiipercipiendos,  obligationem  haud  majorem  con- 
trahit,  quam  ea  onera  adimplendi,  quaî  tempore  collationis 
beneficio  inbœrent.  Atquicum  fuit  ipsis  universis  canonicatus 
coUatus,  ex  immemorabiU  hic  non  aha  onera  secumferebat, 
quam  supradictis  tantum  diebus  choro  interveniendi.  Ergo 
onus  illud  in  eorumdem  prœjudicium,  et  adversus  jus  ab  ipsis 
quaesitum  adaugeri  non  valet.  Ipsi  enim  si  istud  prœvidere  po- 
tuissent,  minime  beneficium  onus  rcditibus  tam  impar  imponens 
acceptassent.  Ipsorum  igitur  jura  quolibet  in  casu  sarcta  tec- 
taquc  atque  intégra  servanda  tradit,  quemadmodum  fuit  pe- 
ractum  cum  prœbendae  quibus  octo  ex  sexdecim  canonicis 
gaudebantjfuerunt  anno  1836  inconiinunem  massam  coliatœ; 
decreto  enim  4  ju'.ii  ejus  anni  ab  episcopo  edito  fuit  consti- 
tutum,  id  fieridebere,  quando  vacatio  dictorum  canonicatuum 
contigisset. 

Hwc  ab  oratore  disputantur  ad  excludendum  quotidianae 
officiaturœ  onus  :  quoad  vero  vesperarum  recitationem  ante 
comestionem,  facultatem  hanc  canonicis  vindicat  a  rescripto 
diei  16  martii  1776  quo  pontiiex  gratiae  hujusce,  quam  justis 
de  causis  petierant,  concessionem  remisit  arbitrio  et  conscien- 
tiae  episcopi,  qui  arbitrio  sibi  commisso  utens,  executoriali  suo 
decreto  gratiam  indulgendam  censuit,  nonnullis  tantum  ex- 
ceptis  diebus,  qui  ad  perpetuam  rei  memoriam  in  tabella  in 
sacrario  affigenda  fuerunt  descripti. 


Novum  autem  robur  liuic  rescripto  et  decreto  exequutoiiali 
adjectum  fuisse  tradit  defensor,  tum  a  subsequula  sa;culari 
observanlia,  tum  potissimiim  a  supra  laudato  suuinii  pon- 
tificis rescripto  diei  tO  uiaiilHj"  constiluentc  quod  seivarelur 
«  de  cetero  chori  servitio  quousque  nunc  iidem  canonici  de 
jure  vel  consuetudine  pra;slit(a'unt.  » 

Ilisce  injure  et  in  facto  delibalis  erit  sapientiœ  EE.  W.  se- 
quens  dirimere  dubium  : 

An  [choralis  oHiciatura  quolidie  atque  horis  eliam  vesper- 
tinis,  vel  polins  iis  tantum  diebus  et  horis,  quibus  niodis  persol- 
vilur,  explenda  sit  in  casu. 

S.  Congregatio  Concilii  rescribendum  censuit  :  Durante 
rcrum  statu  nihil  iimovandum.  Die  2S  augusti  1877. 


AGREGATION 


Un  ecclésiastique  renvoyé  du  séminaire  diocésain  demande  l'au- 
torisation de  s'agréger  ù  un  autre  diocèse.  Opposition  de 
l'évêque.  Recours  à  Rome.  Les  évûques  doivent  ju^cr  des 
vocations,  et  n'être  pas  oltligé-;  de  rendre  compte  de  leurs 
décisions.  Changement  de  ilouiicile.  Preuves  do  cette  translation. 
Serment  déféré  à  cet  effet.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du 
Concile  du  23  août  1877. 

Un  ecclésiastique  renvoyé  du  séminaire  diocésain 
doit-il  obtenir  le  consentement  de  son  évêque  pour  se 
faire  agréger  à  un  autre  diocèse  ?  Cette  question  est 
traitée  dans  la  cause  présente. 

Vers  la  fin  de  187r),  Jean  Bertoldi,  du  diocèse  de 
Turin,  fit  présenter  à  la  S.  Congrégation  du  Concile  une 
supplique  pour  demander  l'autorisation  d'être  agrégé 
au  diocèse  d'Ivrée. 

Mgr  l'archevêque  de  Turin,  consulté  selon  l'usagel 
adressa  les  renseignements  suivants  :  «  Ce  jeune 
homm«  fut  admis  à  porter  l'habit  ecclésiastique  en 
1873.  Il  fil  au  séminaire  de  Chieri  la  première  année 
de  philosophie  et  une  partie  de  la  secom'e  année.  Il  se 
conduisit  fort  mal,  travailla  peu,  etne  cultiva  en  rien  les 
vertus  ecclésiastiques,  quoiqu'il  ne  soit  plus  un  enfant, 
car  il  a  21  ans.  Aussi  le  recteur  du  séminaire,  quoiqu'il 
ne  soit  pas  sérère,  le  directeur  spirituel  et  les  deux 
prêtres  assistants  me  soumirent-ils  le  cas,  enm'as- 
surant  qu'ils  ne  pouvaient  espérer  une  bonne  réussite 
de  ce  jeune  homme  dans  la  carrière  ecclésiastique.  Je 
chargeai  le  recteur  du  séminaire  de  Turin  d'examiner 
la  question,  de  prendre  des  informations  et  d'exprimer 
son  avis.  Le  recteur,  personnage  très-religieux,  très- 
prudent  et  plein  de  zèle,  m'assura  qu'après  mûre 
reflexion  il  ne  pensait  pas  que  ce  jeune  homme  fût 
appelé  à  l'état  ecclésiastique,  et  que,  vu  son  âge  avan- 
ce, il  était  àpropos  qu'il  déposât  la  soutane  et  prit  une 
profession  séculière.  Averti  de  ce  qui  se  passait,  le 
jeune  homme  en  informa  son  père,  qui  s'adressa  à 
M-r  l'évêque  d'Ivrée.  Ce  prélat  ayant  promis  de  le 
favoriser,  le  père  vint  à  Turin,  alla  voir  le  recteur  du 
séminaire,  et  dit  fièrement  qu'il  savait  où  mettre  son 
fils  et  comment  le  faire  ordonner  prêtre,  maigre 
l'archevêque  de  Turin,  et  que  Mgr  l'évêque  d  Ivree  le 
recevrait  et  l'ordonnerait.  Il  fit  des  menaces  au  rec- 
teur, s'il  refusait  les  certificats  d'étude  et  de  bonne 
conduite.  Craignant  d'être  traduit  devant  les  tri- 
bunaux on  dénoncé  dans  les   mauvais  journaux,   le 


63. 


AGREGATION 


64 


recteur  fut  obligé  de  délivrer  les  certificats;  mais  Use 
tient  dans  les  généralités,  sans  dire  un  mot  des  mœurs 
du  jeune  homme  comme  ecclésiastique  ni  de  sa  voca- 
tion. , 

Dans  une  autre  lettre,  Mgr  l'archevêque  dit  qn  n  est 
à  propos  de  laisser  aux  évêques  le  soin  de  juger  des 
vocations,  a  Le  système  opposé  pro'luil  de  graves 
inconvcnient.s  et  met  letrouble  daiisTadministristion  du 
diocèse.  Si,  lorsque  l'évêque  estime  quelqu'un  impropre 
au  saint  ministère  et  le  renvoie  du  séminaire,  le  jeune 
homme  peut  recourir  à  Uome  et  obliger  l'évêque  à 
ron  Jre  raison  de  sa  décision  ;  s'il  obtient  que  la  S.  Con- 
aré«^tioa  désapprouve  le  jugement  de  lévêque;  si  ce 
jeune  homme  continue  ses  éludes  dans  un  autre 
diocèse,  et  est  ordonné;  s'il  retourne  dans  son 
diocèse,  malgré  l'évêque,  qui  sera  parfois  contraint  de 
se  résigner  à  cette  dure  nécessité;  la  discipline  du 
séminaire  recevra  une  dangereuse  blessure,  et  le  sémi- 
naire ne  pourra  produire  les  fruits  de  sainteté  pour 
lesquels  il  a  été  établi.  Le  concile  de  Trente  prescrit  aux 
évêques  de  punir  et  même  de  renvoyer  les  séminaristes 
indisciplinés  :  •  Discolos  et  incorrigibiles  et  malorum 
morum  seminatores  acriter  puniat,  eos  eliam,  si  opus 
fuerit,  expellendo,  »  Le  concile  semble  déférer  à 
l'évêque  le  jugement  définitif.  » 

D'autre  part,  Mgr  l'évêque  d'ivrée  communique  les 
exc-llen  s  renseignements  que  l'on  verra  dans  le 
fclium  de  la  S.  Congrégation. 

Un  ecclésiastique  peut-il  changer  de  domicile  sans 
permission?  Voici  ce  que  dit  un  savant  canoniste^ 
Passerini  : 

a  Statuendum  est  nuUius  licentiam  per  se  esse 
■  necessariam  ad  mutandum  domicilium  ;  umle  est 
a  quodclericus  nonin  iget  suiepiscopi  licentia  ad  hoc 
«  ut  ad  aliamdiœcesim  se  transférât;  et  sic  clericuspTO 
a  sua  liberlate  vere  et  valide  acquirit  domicilium  in 

«  aliéna  diœcesi,    ad  quam  se  transLulit Quum 

a  domicilium  acquiraturanimo  et  libertateacqiiirentis, 
•  hiuc  statim  ac  in  instanti,  in  quo  quis  se  confert  ad 
<  aliquem  locum  animo  ibiperpetuomanendi  acquirit 
a  ibi  domicilium.  » 

Décision.  La  S.  Congrégation  accorde  l'agrégation 
au  diocèse  d'ivrée,  pourvu  que  le  jeune  homme  fasse 
constater  devant  le  chancelier  de  l'évêclié  qu'il  a 
tiansfcré  son  domicile,  et  qu'il  pro?nette  sous  la  foi  du 
serment  d'y  toujours  demeurer. 

TaI RIXES.    AdSCRIPTIOSIS    sec    WCABBINATIONIS.    —    Die    25 

augu^ii  i8"T.  Petitionem  summo  j)ontifici,  que  sospilc 
JsBlamur,  sub  cxitii  anni  1875  olituUl  Joannes  Bertoldi  ex 
vico  Valpergiae  Taurinensis  diœcesis  exponens,  qiiod  «  il 
Rrno  vescovo  d'  Ivrca  è  proiito  a  riceverlo  lia  i  suoi  chierici 
a  pdtiû,  che  V.  Sanliià  gli  i)ernieiia  di  essere  apffipgato  ai 
chierici  di  quella  diocesi  e  cola  ordinato;  "  qiiapro|.ter  ipse 
"  Lrainoso  di  adoperarsi  da  vero  ecclesiastico  p(!r  il  bene 
délie  anime  uniilnienle  supplica  V.  S.  a  volergli  accoriiare  si 
segnalato  favore.  -  Petilione  ad  S.  hune  Ordinem  transmissa, 
prinium  archiepiscopus  Taurinensis,  deinceps  episcopus 
Eporediensis  a  me  rogati  sua  vola  pandiderurit  quoad  preces 
Bertoldi. 

Manifestavit  archiepiscopus,  quod    :   a  Questo  giovane  fu 
amniesso  a  vestire  l'abito  ecclesiastico  nel  1873,  e  percorse 


nel  mio  scminario  di  Chieri  il  l  anno  di  fdosofia  nel  1873-7-4; 
e  qnalche  niese  del  2  nel  1874-75.  Vi  si  dipoitù  assai  niale 
applicando.<i  poco  allô  stud'o,  e  collivando  per  niilla  le  virtù 
chiericali,  qiiantunqiie  esso  non  sia  più  un  ragazzo,  ma  nato 
nel  1851,  abbia  or.i  21  anno.  Qiiiiuli  il  can.  ColombtMo,  allora 
rettore  del  soniinario,  beuchè  tuU'  altro  che  rigide,  ed  insieme 
con  esso  il  direttore  di  spirito,  e  1  due  sacerdoti  assistenti 
presenlarono  le  cose  di  questo  giovane  a  me,  atïriinando, 
che  essi  non  potevano  speiare  una  buona  liuscila  corne 
ecclesiastico  da  qupsio  giovane.  lo  raccoirandai  al  rettore  del 
somiiiario  di  Toiino,  canonico  Giuseppe  Soldati,  che  esami- 
iiasse  quanto  si  csponeva,  prendosse  le  informaz,ioni,  e  mi 
dasse  il  suo  giudizio.  11  rettore  suddetto,  personaggio  piis- 
simo,  prudentissimo,  e  pieno  ^i  zelo,  mi  assicuiù  clic  dopo 
altenlo  esame  egli  giudicava  questo  giovane  non  chiamato 
allô  stalo  ecclesiastico,  e  che  slante  la  sua  età  avanzata,  era 
al  tutto  ni)  partiio  conveniente  che  esso  senz'  allro  dcponesse 
1'  abiio  chiericalti  e  si  applicasse  ad  una  professione  laicale. 

■■   Fiatlaiito   il   giovane  Bertoldi  accortosi  di  quanto  trat- 
tavasi,  ne  avvertî  il    suo  padre ,   il  quale   tosto   ricorse  a 
Monsignor  vescovo  di  Ivrea,  raccomandandogli  il  suo  figlio, 
qiiando    questo   fosse  liceuzirtto   dal  seminario   di  Chieri;  e 
Monsignore  di  Ivrea  gli  promise  assislenza.  Allora  il  padre 
venne  a  Torino,  si  presenlô  al  canonico  Soldati,  e  baldanzo- 
samente  dichiarô,  che  egli  sapeva  dove  oollocare  suo  figlio,  e 
farlo  riuscire  prête  anche  adispetto  delT  arcivescovo  di  Torino; 
che  Monsignore  d'  Ivrea  lo    avrebbe  ricevuto  ed  ordinato  : 
e  minacciù  il  dotto  canonico  rettore,  se  gli  negava  gli  attestati 
di  studio  e  buona  condotta.   Per  non  essere  probabiiniente 
cilato  innaiizi  al  pretore,  e  trascinalo,  chi  sa,  su  quali  giornali 
pissinii,  il  rettore  dovette  fargli  gli   attestati  cliiesti  in  quel 
modo;  tenendosi  pevô  sulie  tri  inirali,  senza  diie  parola  dei 
costumi  del  giovane  corne  chierico,  ne  délia  sua  vocazione.  « 
Eporediensis    auteni    episcopus,    a  quo   postulaveram,    ut 
rcferret,  «  de  vita  et  nioribus  oratoris;  quonam  ex  tempore 
iilein  in  diœcesi  Eporedien.  moretur,  et  quisnam  verje  voca- 
tionis  ac  idoneitatis  ad  ecclesiasticam  miiitiam  indubia  argu- 
menta perhibuerit,  •-  haec  patefacere  curavil  :  «  Hic  (Joannes 
Bertoldi)  exeuntc  mense  aprili  u.  p.  una  cum  suo  genitore  se 
tistit  rectori  mei  seniinarii  clericorum  expostulans  locum  sibi 
fieri  inter  ejusdeni  alunmos;  et  ab  illo,  nec  non  a  nieo  pres- 
bytero  familiari  percunctatus  bonam  de  se  opinioneni  ac  spem 
ingessit,  quam  sensa  a  genitore  et  familia  pcstmodnr.i  pluries 
patefacta   etiam   firmariint.     Exhibuit    deinde   altestationem 
recloris  seminarii  clericorum  Ciieriensis  in  diœcesi  Taiirinensi 
de  moribus  et  vila  illuc  ducta,  et  declarationem  praefecti  ora- 
lorii  Salesiani  (vulgo  di  D.  Bosco)  quoque  Taurinensis,  qua 
ipsi  nunciabat  libenter  adinitti  inter  ahimnos  clericos.  Testi- 
moniales insuper  adduxit  proprii  parochi  et  sindaci,  qui  una- 
nimiter  bona  et  laudabilia  de  ipso  testificabantur.  Parochi 
fiuitimi,  et  sacerdotes  sui  domicilii  data  occasione  confabu- 
landi  cuiu  ecdesiasticis  meis,  bonum  quoque  de  eodem  testi- 
nionium  protulerunt  ;  atque  iii  solemni  consecratione  novae 
ecclesiœ    parochialis    Casirimontis    oppidi    finitiini    parœciae 
Valpergiœ,  comiiositum,  promptum  ac  devotum  eum  vidi  in 
sacris  caeremoniis.  Archipresbyter  modo  dicti  oppidi,  cujus 
sacris  funetion.bus  adstilit  ac  inservit,  eum   quoque   literis 
tesiimoniaiibiis  comniendavit.  Tandem    a    supciioribus  mei 
diœcesani  seminarii  per  biduum  scriptis  et  verbis  de  philo- 
sophicis  disriplinis    cxaminatus  satisfecit,  probavitque  se  in 
(heologicis   institutionibiis   proficerc    posse.   Omnibus    hisce 
motus  in  o|)inioneni  veni  liunc  Joannem  Bertoldi  a  Valpergia 
bonum  clericum  et  sacerdotem  evadere  poosc,  ac  mea;  diœcesi 
magna  ex  parte  subalpinis  parœciis  eff'ormatae  utilein,propte- 
reaque  si  a  diœcesi  suae  originis  excardinaretur,  ipsum  libenter 
exciperem.  » 


65 


AGREGATION. 


06 


In  hac  prîelalorum  contradictione  opporluiium  duxi  die 
8  januarii  1876  Taurinensi  melropolitano  committere ,  ut 
"  magis  pnvcise  referret,  quibus  de  causis  orator  diinissus 
fucrit  a  seininario,  et  ex  albocleiicoriini.  »  Peculiaics  laliones 
tune  ipse  deduxit,  qu.e  mox  enint  enucleaiidœ;  iisdemque 
perspeclis,  sub  die  14  subsequentis  feliruarii  ita  fuit  oratori 
responsuni  :  -  Rccurrat  ad  propiium  archiepiscopum,  et  stet 
ejusdeni  mandatis,  idque  notificolur  ipsiiuet  archiepiscopo.  >• 

Duin  itaque  rcs  hac  ratione  coiiiposila  videbatur,  graviter 
conquestus  est  in  S.  Ordine  anliiei)iscopus  Tauiinonsis, 
mense  novembri  ejusdeni  anni  187G  iiieuiite,  quod  lîertoldus 
oninino  impatiens  cujusvis  disciplina;  neduni  habituni  cleri- 
calem  tiaud  dimiserat,  inio  vcro  thcologicis  sludiis  navabat 
operan»,  eidem  ansam  pr;ebenlt!  Eporediensi  Pi)iscopo,  qui 
ejusmodi  studioruni  expcrinienta  a  suis  examinatoribus  excipi 
consenliebat.  Et  quuni  de  hoc  apud  praedictum  prœsuleni 
gravatus  ideni  fuisret,  hoc  acccpit  responsuin  :  «  Mi  tengo  in 
diritto  di  accondiscendere  a  chiunque,  fosse  anche  diocesano 
di  Roma,  mi  doniandasse  per  fini  onesli  di  fario  esaminare  dai 
niiei  professori.  »  Hoc  autem  occasionein  scandali  in  sua  diœ- 
cesi  prajbere  querebalur  archiepiscopue,  hisce  praisertini 
temporibusjin  quibus  Ecclesiœ  ininiici  lotis  viribus  adnituntur 
schisnialum  foniites  intcr  pasiores  et  clorum  disseminare.  In 
hac  rerum  conditione  controversiani  duxi  ad  EE.  VV.  déferre 
sub  didiii  formula,  quîe  in  calce  conscripta  est;  et  nunc  pro 
mco  odicio  deductiones  ab  utroque  piaîsuie  in  variis  scriplis 
allatas  per  summa  capita  recenseo. 

Ut  ra'.ionem  diniissionis  juvenis  Bertoldi  a  seniinario,  juxfa 
niandatum  S.  0.  diei  8  jan.  4876  archiprajsul  Taurinensis 
edoceret,  haec  protulit  de  relatione  direcloiis  spirituaiis 
alumnorum,  atque  ex  testimonio  a  nonnullis  convictoribus 
seminarii  reddilo,  et  in  actis  producto;  nimiium  "  che  il  gio- 
vane    Bertoldi  in  seniinario  e  ai  superiori  ed  ai  compagni  si 

niostrô  mai  sempre  vuoto  affatto  di  spiritodi  pietà Vuoto 

afiatto  di  spirito  di  docilità,  e  riverenza  verso  dei  superiori 

Vuoto  di  volonta  di  studiare;  non  rispondendo  mai  un  po' 
bene  in  iscuola Vuoto  di  ogni  spirito  ecclesiastico.  » 

Hisce  in  facto  expositis  quoad  mores  Berloldi,  vividius  in 
alio  epistolio  insistit,  ut  demonstret  ex  professe,  sumniopere 
expedire  regimini  Ecclesiarum  quod  S.  Congregatio  prudentiœ 
ac  conscientiae  ordinarii  relinquat  «  il  giudicare  quali  giovani 
sieno  idonei  al  ministero  sacerdotale  quali  nô  ;  quali  si  debbano 
ritenere  in  seniinario,  e  quali  iiceiiziare,  quali  si  abbiano  a 
promuovere  agli  ordini,  et  quali  allonlanare  «  quin  faciles 
praebeat  aures  clericorum  querelis  quando  a  sacro  ministerio 
pér  episcopos  repelluntur.  Subdit  enim  quod  «  I  danni  che 
vengono  da  un  sistema  diverse  sono  gravissimi,  e  tali  da 
recare  disturbo  tult'  allro,  che  licve  ail'  amniinistrazione  bene 
intesa  di  una  diocesi.  » 

l'ericula  autem  quae  hic  memiuit,  in  substantia  ac  veluti  iu 
compendio  in  hoc  uno  cohibenlur,  quod  nimirum  vel  ex 
indocilitate  clericorum,  vel  ex  iniprobitate  inimicorum  Eccle- 
siae  vilesceret,  ut  ipse  inquit,  episcoporum  dignitas,  si  de 
mandato  S.  Congregalionis  in  aliéna  diœcesi  tam  facile  recipi, 
atque  in  sacra  militia  adscisci  permitterentur  illi  juvenes,  qui 
tanquam  inidonei  atque  indigni  a  proprio  Ordinario  repel- 
luntur; id  quod  auctoritate  Sacros.  Concilii  Tridentini  obfir- 
mare  adnililur.  Ita  enim  conscribit  :  «  Ora  se  quando  il 
vescovo  giudica  un  seminarisla  inelto  al  sacro  ministero  e 
perciô  lo  licenzia  dal  seniinario,  questi  puô  ricorrere  a  Roma 
e  costringere  il  vescovo  a  rendere  ragione  del  suo  giudizio,  ed 
anche  ottenere,  che  la  S.  C.  disapprovi  il  giudizio  del  vescovo, 
e  il  giovane  lice  .ziato  vada  a  proseguire  i  suoi  studii  in  altra 
diocesi,  e  quivi  divenga  sacerdote,  e  forsc  anchs  ritorni  in 
diocesi  ripugnandovi  il  vescovo,  ma  pure  per  nécessita  pie- 
gandosi  alla  sua  sorte  penosa,  la  disciplina  del  seminario  ne 


perderà  assiii,  ne  il  seniinario  potrà  mai  produrre  i  frutti  di 
santità  pei  quali  esso  fu  instituito.il  concilio  di  Trenlo  sess.  2'i 
c.  18  de  réf.  ordiiiando  al  vescovo  clie  «  di.scolos  et  incor- 
rigibiles  et  malorum  moruni  stininatores  acriler  piiniat,  cos 
ctiani  si  opus  fuerit,  expellendo  n.mi  pare  che  esprima  in 
tali  parole  un  giudizio  derinilivo  per  parle  del  vescovo.  » 

Ad  arduam  denifpie  conditiouem  episcoporum  hisce  in 
casibus  demonstrandam  ita  subjungit  :  «  l!  disturbo  che  ne 
vicne  poi  ai  vescovi  si  mostra  cento  volte  più  grave  quando 
si  poiiga  mente,  che  i  giovani  dimessi  dal  seminaiio  e  tultavia 
ricevuti  in  altra  diocesi,  e  quivi  promossi  al  sacerdozio  contro 
ilconsenso  del  proprio  vescovo,  sacerdoti  che  siano,  ritornano 
a  casa;  ed  al  vescovo  che  non  li  voleva  promuovere  al  sacer- 
dozio Iroppo  sovente  converrebbe  lasciarli  esercitaie  il  sacro 
ministero  per  non  trarsi  sul  capo  odii  e  persecuzioni  senza 
fine.  Imperocche  oggidl  quasi  tutti  i  municipii  e  tutte  le  am- 
mini.strazioni  délie  opère  pie,  e  persino  le  confraternité  nomi- 
nano  niaestri,  rettori,  cappeliani,  anche  stradioccsani,  senza 
farne  parola  al  vescovo,  il  quale  troppo  sovente  per  non  patire 
di  peggio,  bisogna,  che  chini  il  capo.  Quesli  sacerdoti  poi  per 
ispirito  di  risenliniento  coniro  il  proprio  vescovo,  saranno 
bene  spesso  le  sue  spine  più  acute,  e  si  adopereranno  a  dive- 
nire  parrochi  raccomandandosi  ai  patroni,  ed  anche  se  farà 
d'  uopo,  e  avranno  speranza  anche  solo  remota  di  riuscirvi, 
rinnoveranno  gli  scandali,  che  deploriamo  avvenuti  nelle 
diocesi  di  Mantova,  e  che  si  sarebbero  pure  deplorati  già  due 
volte  nella  niia  diocesi  se  non  mi  arniava  délia  necessaria 
ferniezza.  » 

Propriam  agendi  rationem  ex  alia  parte  propugnans  epis- 
copus  Eporediensis,  causani  Bertoldii  insimul  proluetur. 
Injuria,  inquit,  aduilitur  archiepiscopus  viam  intercipere  illi 
juveni  ad  sese  Ecclesiae  ministerio  mancipanduni,  quuni  ex 
tesliuioniis  fide  dignis  laudabiles  ejusdeni  mores  una  cum 
necessaria  dispositione  ad  ecclesiasticuni  statuni  aniplec- 
tendum  satis  sint  comprobati.  Ac  primo  quideni  ex  fide 
rectoris  Chierensis  seminarii,  Soldati  constat,  quod  o  nel 
tempo  che  dimorô  nel  seminario  di  Chieri  non  diede  niotivo  a 
lagnanze  sui  suoi  costumi  e  si  regolô  come  conviene  ad  onesto 
giovane.  »  Ex  alterius  rectoris  Sac.  Colombero  fide  edocetur 
quoad  studium  «  che  il  chierico  Bertoldi  ha  compito  il  primo 
anno  di  filosofia  in  questo  seminario  l'anno  1873-74,  e  che 
ottenne  voti  più  che  suftlcienti  nell'  esame  di  promozione  al 
seconde  anno;  che  fréquenta  regolarmente  le  scuole  del 
2°  anno  dal  principio  di  ottobre  al  20  marzo  dcU'anno  sco- 
lastico  1874-75.  »  Parochus  etiam  Valpergiee  obteslatur  a  che 
in  tutto  il  tempo  che  passô  in  patria  per  le  vacanze  autunnali 
si  porto  lodevolmente,  e  non  dette  mai  motivo  di  fargli  alcun 
rimprovero  sulla  sua  condolta.  >>  Hisce  adjungitur  parochus 
Castrimontis  qui  testilicatur  quod  Bertoldus  «  presto  da 
giugno  in  qua  fréquente  servizio  aile  funzioni  parrocchiali  di 
Castellamonte  dietro  consiglio  superiore,  e  da  quanlo  potè 
conoscere  e  sapere  dal  parroco  di  Valperga  tenue  sempre 
ottima  condolta  laie  da  dare  fondata  speranza  di  riuscire  un 
degno  ecclesiastico  e  vantaggioso  alla  diocesi.  » 

Jam  auleni  vix  fuerat  a  seminario  diniissus,  et  celebra- 
tissimus  sacerdos  Bosco  eunidem  in  suani  congregationem 
excipere  constituerai  ita  illi  denuncians  :  a  La  direzione  lo  ha 
accettato  in  qualità  di  studente  aile  seguenti  condizioni  :  1°  che 
venga  in  abito  di  laico  rimanendo  taie  finchè  parrà  conve- 
nienle  al  superiori ,  etc.  »  Obteslatur  iiisupev  religiosus 
capucinus  Corinati  sub  fine,  ceu  videtur,  superioris  anni, 
eumdem  juvenem  «  unius  anni  spatio  ad  pœnitcntiaj  sacra- 
nientum  semel  in  mense  accessisse.  »  Moderator  municipii 
Valpergaj  adjungit  quod  Jojnnes  "  è  persona  di  esemplari 
costumi,  di  lodevolissime  qualité  morali,  d'  inappuntabile  ed 
intemerala  condolta  privata  e  pubblica.  «   Quoad  peritiam 


17'   SÉRIE. 


67 


AGREGATIOX 


68 


denique  in  Iheo.ogicis  discipliois  acquisitam  testatur  ante- 
cessor  semin.irii  Eporediensis  «  che  avendo  esaminato  in  due 
distinte  voile  il  chierico  Berloldi  Giovanni  sui  trattaii  teolo- 
gici  de  SS.  Trinitate,  de  Deo  Creatore,  de  incarnalioiie  (ex 
parte),  de  gratia,  de  sacrainonlis  in  gendre,  de  baplisnio,  de 
confirmalione,  ha  riievalo  nel  medesimo  diligenza  niolta, 
profilto  e  capacità  discrela.  - 

Ex  quo  alicquin  quiplibet  via  ad  clericalem  militiam  ineun- 
dam  in  propria  diœcesi  intercipiebatiir  juvoni,  optimo  jure 
ejusdeni  pater  desiderium  filii,  quantum  ex  eo  dcpendere 
polest,  ot>5eciindavit  dando  operam,  ut  et  studium  theologi- 
cum  coleret,  et  ut  in  alitna  dioecesi  sorvitio  Ecclesi»  incum- 
beret.  Si  enim  dignus  habitus  fuit,  quod  in  congregationem 
D.  Bosco  exciperetnr,  inhumanun  fuisset  ex  animo  genitoris 
spem  tvellei-e,  quod  (ilius  extra  illam  eongregationem  sacro 
ministerio  posset  mancipari.  Dum  hoc  auleni  pra'siitit  pater 
Joanni>,  nec  archiepiscopo  Taurinensi,  nec  Ecclesi;e  iegibus 
injuriam  irrogavit,  quia  tani  adscriptio  filii  in  cleruni,  quam 
illius  promolio  ad  sacros  ordines  non  ab  eoruni  voluntate 
dépendent,  sed  a  poteslate  ordinarii,  in  cujus  diœcesi  foret 
recipien.lus.  Cjeterum  nullatenus  utiique  succensendum, 
quod  clericaleni  habituni  adhuc  déférât  Joannes,  quia,  pen- 
denle  lecursu  ad  sunimum  pontifîcHm,  nihii  est  in  rerum 
statu  innovanduin  ex  cap.  Dilectiis,  5,  de  appeilat. 

Hiscc  accedit,  quod  jam  ex  eo  tempore,  quoJjannes  dimit- 
tendus  crai  e  seminatio,  pater  iIHus  domicilium  in  Epore- 
dienseni  diœcesiin  transferre  constituerat  ad  hoc  ut  filium  a 
jurisdicliouo  nietropolitani  sublraheret.  Quod  si  hoc  consi- 
lium  ad  effectum  perlrahere  hucusque  distulit,  ex  eo  tan- 
tummodo  hoc  provenit,  quod  cum  filius,  accedente  bene- 
placito  Sedis  Aposlolicfe,  foret  diœcesis  Eporediensis  servitio 
nuncipandus,  superfluum  essef  hanc  domicilii  totius  familiae 
mutationem  perficere,  quod  semper  uolabilem  œconomias 
domesticae  jacturam  secum  ferre  solet. 

Inutile  exmde  opus  aggreditur  archiepiscopus  dum  nititup 
contendere,  ne  Joannes  in  aliéna  diœcesi  recipiatiir,  posl- 
q^am  ex  proprio  seminario  absque  nlla  spe  eumden!  repulit. 
Certe  non  est  in  ejusdem  facultate  impedire,  quod  juvenis 
eliani  independenter  a  propria  familia  domicilium  alio  trans- 
férât :  «  >'ihi!  est  impedimenio  (ait  I.  31  ff.  ad  municipal.), 
quominus  quis  ubi  velit  habeat  domicilium,  quod  ei  interdic- 
lum  non  sit;  alque  in  leg.  Placet,  3,  etleg,  A  fî.  eod.  tit.  ibi  : 
oPIacet  etiam  filiumfamilias  domicilium  habere  posse,  non 
utique  ibi,  ubi  pater  babuit,  sed  ubicumque  ipse  domicilium 
consliluerit.  »  Perspicue  autem  a  canonistis  traditur,  quod 
nec  clericus  quidem  episcopi  licentia  indiget  ut  dnniicilium 
alibi  transférât.  Abb.is,  de  paroch.  num.  1.  Ugolin.  de  nfficiis 
Ep.  p.  2,  c.  2»>,  §  2,  n.  2.  Pax  Jordan.  Eluciibrat,  t.  3,  tit,  6, 
n.  53.  Campan.  div.  nib.  9  cap.  8.  Barbosa,  De  officio  etpotest. 
Ep.  p.  2,  ail.  4,  n.  41,  Passerinus  in  6  décrétai,  de  temp. 
ordinat.  art.  2,  n.  3i  :  «  Hoc  primo  statuendum  est,  nullius 
licentiam  per  se  esse  neccssariam  ad  mutandum  domicilium; 
unde  est  quod  clericus  non  indiget  sui  episcopi  licentia  ad  hoc 
ut  ad  aliam  diœcesim  se  transférât;  et  sic  clericus  pro  sua 
libertate  vere  et  valide  acqnrrit  domicilium  in  aliéna  diœcesi, 
ad  quam  se  translulit.  n 

Quum  itaque  jam  animum  et  mentem  pandidisset  Joannes 
de  suo  doniicilio  in  Eporediensem  diœcesim  traducendo,  vana 
prorsus  opéra  nunc  obsistit  archiepiscopus,  quominus  oxcar- 
dinationem  illi  concédât  S.  Ordo,  dum  permutando  Joannes 
mox  domicilium,  (illud  ipsum,  qnod  ope  ipsms  excardina- 
lionis  consequeretur)  sua  sponfe  et  dispositione  etiam  legis 
ordinario  praedicta;  diœcesis  subditur  prrinde.  Scifum  enim  in 
iure  est  domicilium  ex  animt  declaratione  mox  acquiri  in 
alieno  loco  in  quem  quisquam  se  transtuJit;  eodem  Passerinio 
eit.  tit.  de  tempor.  ordin.  art.  2,  n.  20,  ibi  ;  «  Quum  domici- 


lium acqniratur  animo  et  libertate  acquirentis,  hinc  statim  ac 
in  iiistanti,  in  quo  quis  se  confcrt  ad  aliqucm  locum  animo 
ibi  perpetuo  msnendi,  acquirit  ibi  domicilium.  n  Unde  etiam 
post  légitime  coniractum  domicilium  licite  potest  ab  ordinario 
loci  in  sacram  adscribi  militiam,  quomadmodum  idem  auctor 
subsequenli  num.  31  concludit,  ibi  :  «  Nulla  est  liuiitatio  per 
se  et  formaliter  admitlonda,  quod  episcopus  ratiom^  domicilii 
potest  clericum  quemcumque  ordinare,  et  non  prohibetur  id 
facere  ex  lege  prohibente  ordinare  alienum  subdilum,  quia 
clericus  quicumque  ratione  domicilii  acquisili  in  diœcesi  fit 
subditus  ejus  episcopi.  ■« 

Quo  magis  deniqiie  a  querela  Taurinensis  archiprnpsulis  sese 
defendat  Eporediensis  episcopus,  eamdem  inquit  esse  funda- 
mento  destilutam,  injusfam,  atquearbitrariain.  Ac  prima;  qui- 
dem nof»  rationem  reddit  ex  hoc  quod  nec  Berloldum  ipse 
requisivit  ut  in  suum  clerum  adscriberet;  nec  eumdem  exci- 
pere  promisit  nisi  post  legitimam  excardinationem  ;  nec 
denique  iuobedientiam  ejus  confovit,  quia  jam  Bi'itoldus  ad 
S.  Sedem  confugeraf.  Quoad  secundam  notam  conteiidit,  a 
jure  communi  haud  esse  vetitum,  laicos  ad  clericatum  adsu- 
mere  efsi  non  diœcesanos,  modo  sint,  a  regolarmenle  liberi,  » 
et  Ecclesia;  nécessitas  id  postulet.  Hoc  autem  eo  vel  maxime 
sibi  esse  permissum  existimal  in  casu,  quia  archiepiscopus 
Taurinensis  nonnuUos  diœcetanos  Eporedienses  ad  sacros 
ordines  promovit  eo  quod  ad  congregationem  sacerd.  Bosco 
pertinerent,  quin  lamen  Eporediensis  ipse  prœsul  dimissorias 
concesserit.  Quoad  tcrliam  denique  notam  ex  hoc  eam 
desumit,  quod  nequit  episcopus  obsistere,  quominus  suus 
diœcesanus,  quin  in  otio  putrescat,  studiis  eliani  sacris 
incumbat;  et  quominus  postquam  ex  sua  diligentia  et  studio 
laudabilia  morum  et  peritiae  in  sacris  disciplinis  retulit  testi- 
monia,  a  clementia  summi  ponlificis  imploret,  in  aliéna 
diœcesi  adscisci  ut  ad  ordines  promoveatur,  dum  a  propria 
repellitur. 

Hisce  rationum  momentis  pro  ntraqne  parte  recensitis,  mei 
officii  esse  censeo  ad  mentem  EE.  VV.  revocare  aliam  causam 
huic  affinem,  ac  superiori  mense  julio  inter  eosdem  prœsules 
exagitatani  pro  revocatione  clerici  Falletti,  qui  et  ipse  rejectus 
ab  archiepiscopo  Taurinensi,  primum  in  diœcesi  Pinarolii 
exceptus  fuit,  ac  deinceps  ex  remissorialibus  Pinaroliensis 
ordinarii  literis  ab  episcopo  Eporediensi  adscitus  fuit  in 
clerum.  Hisce  literis  hic  prœsul  innixus  propriam  jurisdictio- 
nem  in  clericum  protuitus  fuit  contra  Taurinensem  melropo- 
litam,  qui  eumdem  reclamabat.  Excardinationem  hic  econtra 
impugnabat,  nullas  pro  Pinarolii  ordinario  literas  tradidisse 
conlendens.  Constabat  indubie  de  rejectione  clerici  a  semi- 
nario Taurinensi  ob  ejusdem  imparifatem  ad  sacras  hauriendas 
disciplinas,  Deponebant  duo  testes  de  veritate  remissorialium 
literarum  Taurinensis  curiœ  ad  curiam  Pinerolii.  In  bac  itaqne 
rerum  conditione  S.  Ordo  ad  dubium  :  «  An  et  quomodo 
precibus  Rmi  archiepiscopi  Taurinensis  sit  annuendum  in 
casu  etc.  In  comitiis  diei  16  decembiis  1876  rescribere  cen- 
suit  :  Juxta  m  quœ  proponuntur  négative:  alque  in  proxirais 
comitiis  28  julii  nuper  elapsi  decisionem  obfjrmavit,  respon- 
dens  :  In  clecisis  et  amplius. 

Vestrum  nunc  prit,  EE.  PP.,  assuela  doclrina  ac  sapientia 
sequens  derimere  dubinm  : 

An  et  quomodo  annuendum  sit  precibus  oratoris  Bertoldi 
in  casu  elc. 

Sacra  Congregatio  Concilii  respondendum  censuil  :  Affir- 
malive  exhibila  prim  ab  oratore  in  cancellaria  curiœ  Epore- 
diensis probatione  se  Iranstulisse  domicilium  in  eadem  diocesi 
Eporediensi,  /acia  promissionc  jurata  se  in  eadem  diœcesi 
permansurum.  Die  25  augusti  ^%n. 


m 


LA  CATHEDRALE  D'AOST 


70 


LA  CATIIËDRVLE  D'AOST 

ET  LA  COLLÉGIALE   DE  SAINT  PIERRE 


Controverse  relative  au  casuol  funéraire.  Election  de  siîpullure. 
Obsùques  CL'k'l)ri5es  dans  une  autre  paroisse.  Quels  sont  les 
droits  respectifs  de  la  cathédrale  et  de  la  colléyiale  par  rapport 
au  casuol.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du 
■25  août  1877. 

Nous  avons  parle  dans  la  15°  série  (col.  717)  d'une 
affaire  qui  concerne  la  cathédrale  d'Aost  et  la  collé- 
giale Saint-Pierre.  La  cause  fut  examinée  dans  la  ses- 
sion du  13  mai  1876.  La  décision  ayant  été  renvoyée 
afin  d'obtenir  de  nouveaux  renseignements,  l'affaire 
est  revenue  le  2.j  août  1877.  Rappelons  le  fait. 

Le  sous-préfet,  qui  résidait  sur  la  paroisse  Saint- 
Jean,  fille  de  la  cathédrale,  mourut  au  mois  de  novem- 
bre 1874.  La  veuve  prescrivit  un  service  de  première 
classe  à  la  cathédrale.  La  collégiale  de  Saint-Pierre 
fut  invitée  au  service,  comme  c'est  l'usage  aux  enterre- 
rements  de  première  classe.  Les  chanoines  et  la  collé- 
giale assistèrent  donc  à  l'office  en  présence  du  corps. 
D'autre  part,  il  semble  certain  que  le  sous-préfet,  avant 
sa  mort,  exprima  l'intention  formelle  d'être  enseveli 
dans  le  cimetière  de  la  collégiale,  qui  est  plus  beau  que 
le  cimetière  de  la  cathédrale.  En  effet,  la  veuve  du 
sous-préfet  acheta  deux  places  dans  le  cimetière  de  la 
collégiale, le  corps  y  repose  depuis.le  17  novembre  1874. 
Cependant,  par  la  volonté  expresse  de  la  veuve^  le  ser- 
vice du  troisième  jour  après  la  mort  du  sous-préfet  eut 
lieu  à  la  cathédrale.  On  fit  de  même  pour  le  service  du 
septième  jour  et  du  trentième.  Voilà  le  fond  de  la  con- 
troverse qui  s'est  élevée  entre  la  cathédrale  et  la  collé- 
giale. En  vertu  d'un  accord  qui  remonte  à  l'année  1232 
toutes  les  fois  qu'on  fait  un  service  de  première  classe  à 
la  cathédrale  pour  un  défunt  de  la  paroisse  filiale  de 
Saint-Jean,  le  chanoine  viistral  de  la  cathédrale  pré- 
vient la  collégiale  du  jour  et  de  l'heure  de  la  cérémo- 
nie, et  les  chanoines  de  la  collégiale  reçoivent  cinq 
livres.  D'autre  part,  si  le  défunt  appartient  à  la  pa- 
roisse filiale  de  Saint-Laurent,  la  collégiale  notifie  au 
chanoine  mistral  le  jour  et  l'heure  du  service  qui  doit 
avoir  lieu  dans  la  collégiale,  et  les  chanoines  de  la  ca- 
thédrale reçoivent  six  livres  pour  leur  intervention  au 
service. 

Dans  le  cas  du  sous-préfet,  les  chanoines  de  la  ca- 
thédrale ont  pensé  que  la  collégiale  n'a  droit  qu'aux 
cinq  livres  d'usage.  La  collégiale  prétend  au  contraire 
s'attribuer  tout  le  casuel,  excepté  le  quart  réservé  à  la 
paroisse  sur  laquelle  le  défunt  est  mort. 

Les  statuts  synodaux,  promulgués  dans  le  diocèse 
d'Aost  en  183.5,  renferment  une  disposition  qui  semble 
favoriseras  prétentions  de  la  collégiale.  En  effet,  le 
statut  porte  que,  lorsque  quelqu'un  meurt  dans  une 
autre  paroisse,  le  curé  du  défunt  a  droit  au  quart  funé- 
raire. Cependant  ce  curé  doit  faire  la  levée  du  corps,  le 
transporter  dans  son  église,  y  faire  le  service  d'usage, 
et  continuer  les  obsèques  jusqu'à  la  porte  de  la  ville. 
Conformément  à  ce  statut,  le  chapitre  de  la  cathédrale 


ne  peut  réclamer  que  le  quart,  en  y  ajoutant  l'hono- 
ra re  des  services  qui  ont  été  faits  à  la  cathéJrale  le 
jour  du  décès,  et  les  troisième,  septième  et  trentième 
jours.  Le  casuel  de  ces  quatre  services  s'élève  à  environ 
cent  francs.  La  totalité  des  frais  monte  à  quatre  cents 
livres. 

En  droit,  tout  chrétien  est  libre  de  choisir  sa  sépul- 
ture à  son  gré.  Cette  maxime  est  consacrée  par  plu- 
sieurs canons  des  décrétâtes  :  Kulli  lamm  negamus 
projjiiain  eliijcrc  sepulluram.  Cap.  Nos  insliluta,  1, 
lit.  28,  ilcscpult.  3  décret.  C'est  une  autre  maxime  de 
droit  que  le  casuel  appartient  à  l'église  dans  laquelle  le 
défunt  a  choisi  sa  sépulture  :  S^a^wï'mws  ut  si  aliquem 
parochianorum  vestrornm  alibi  contiç/eril  elifjere  sepul- 
tumm,  dp  tcstamento  ipsius  quarla  volns  porlio  relin- 
quatur.  Cap.  Cum  super,  8,  tit.  de  scpulturis.  28, 
lib.  3,  décret.  Le  curé  du  domicile  reçoit  simplement  le 
quart. 

On  se  demande  si  les  prescriptions  canoniques  rela- 
tives aux  cimetières  paroissiaux  s'appliquent  en  tous 
points  aux  cimetières  qui  dépendent  aujourd'hui  des 
administrations  municipales.  Celte  question  s'est  pré- 
sentée plusieurs  fois  depuis  l'année  1815  ;  les  arrêts 
prononcés  en  plusieurs  circonstances  semblent  modi- 
fier les  anciennes  maximes  sur  l'élection  de  sépulture. 
Ces  arrêts  sont  cités  dans  le  folium  de  la  S.  Congrésa- 
lion  [Analecla,  loc.cit.) 

Si  le  cimetière  de  la  collégiale  d'Aost  est  réputé 
cimetière  public,  l'élection  de  sépulture  ne  produit 
aucun  effet.  Tout  ce  qu'on  sait  indubitablement,  c'est 
que  le  cimetière  de  la  cathédrale  est  réellement  muni- 
pal  et  public.  Aussi  le  laisse-t-on  dans  un  état  pi- 
toyable, au  lieu  que  le  cimetière  de  la  collégiale  est 
entretenu  avec  le  plus  grand  soin. 

Les  statuts  synodaux  de  1835  attribuent  à  la  pa - 
roisse  du  domicile  simplement  le  quart  du  casuel.  Ces 
statuts  obligent  le  curé  du  domicile  à  faire  les  obsèques 
dans  sa  paroisse,  et  à  continuer  la  cérémonie  jusqu'à  la 
porte  de  la  ville.  Si  l'on  prend  ce  statut  pour  décider 
la  question  actuelle,  les  chanoines  delà  cathédrale  ne 
peuvent  rien  demander,  en  dehors  du  quart  qui  leur  est 
alloué,  pour  le  service  célébré  prœsente  corpore.  Mais 
une  indemnité  leur  est  due  pour  les  services  extraor- 
dinaires des  troisième,  septième  et  trentième  jours. 

L'affaire  fut  renvoyée.  La  S.  Congrégation  voulut  sa- 
voir si  l'établissement  du  cimetièr«  est  antérieur  ou 
non  aux  statuts  synodaux  de  1835.  Elle  demanda  la 
copie  de  tous  les  statuts  qui  concernent  les  funérailles 
et  la  sépulture. 

Mgr  Tévêque  d'Aost  a  envoyé  ces  renseignements. 
Alors  la  S.  Congrégation  a  pu  rendre  l'arrêt.  Elle  a  dé- 
cidé que  le  chapitre  de  la  cathédrale  n'a  droit  qu'à  la 
quarte  funéraire,  c'est-à-dire  à  cent  francs.  Le  reste 
(troi.s  cents  francs,  tout  compris,  espèces  et  cierges) 
appartient  à  la  collégiale,  parce  que  le  sous-préfet  dé- 
funt a  fait  élection  de  sépulture  dans  le  cimetière  de 
cette  église. 

Auguste  pr^tori^e  funeris  emolumentoruii.  Die  23  augusti 
1877.  — Roganli  mihi  in  comitiis  diei  23  maii  187(3:  «  An  Ca- 
pitulumcathedralis  Augustœ  emoliimentaomnia  funeris  perci- 


71 


LA  CATHEDRALE  D'AOST 


72 


père  debeal  soluiis  laniura  libellis  quinque  capitulo  colli- 
giatœ,  vel  potius  quarUfuneralis  tantuin  ei  compelal  in  casu  - 
responsum  prod.it:  Ditat.i.  EE.  enim  PP..  i.lsupiT  proposita 
quœstione  a«l  juslitise  tramites  judicium  ferre  valerent,  operae 
preliam  duxerunlperquirere  ab  anlislile  an  erectio  ccemelerii 
prœcesseril.  velsubseciila  fuerit  consiiUiliones  synodales  anni 
1835,  si:milque  mand.irunl  Iransiniltere  copiani  omnium  arti- 
culorum  eanindem  coustilulionum.  qui  funera  el  sepnlluras 
rcspiriunt,  nccnon  uberiores,  si  qnas  liaberet  dilucidaliones 

exhibere.  . 

Eo  qua  par  erai  alacrilate  el  celorilate  acceptis  niandatis 
inoremgeisi,  etepiscopoilliao  scribere  curavi,  ut  super  pro- 
pooi;is  ariicuiis  S.  Congregationem  instruclam  redderet.  Qui 
iussa  faciens  S.   V.  0.  iransmisit  quwsilam  arliculorum  cons- 
tiluliouum  copiam  gallico  idiomale  exaralaïu.  Hi  pono  arli- 
culitresdecini  namero  sunl  quorum  summan  tideliter  EE. 
VV.  ocuiis  subjiciam.  In  primo  igitur  el  secundo  arliculo  com- 
roemoralis  fidei  dogmatibus,  qnibus  iniiiluntur  preces  sol- 
veadae  pro  defunclis,  el  funèbres  exir.de  cœremoi.iaj  ab  Ec- 
clesia  statut»,  prœcipitur  observantia  absolula  precnui,  quœ 
funerumoccasione  in  Rituali  Romano  descriptœ  reperiuntur. 
In  tertio  el  quarto  sermo  ût  de  nunciamla  moite  fidelium  lin- 
tinnabulorum  sonitu,  deque  observandis  prsescriptis  civilis 
legiscirca  lumulationis  faciendœ  tempus.  In  quinlo  et  sexto 
pracipitur,  ut  defunctorum  cadavera  de  more  levciilur  prae- 
sente  pre.<bytero,  atque  prohibila  humatione  noctunio  tem- 
pore  facienda  meminit  pauperes  et  divites  eadem  pielate  et 
rciigionc  lumulandos  esse.  In  septimo,  octavo,  et  nono  prohi- 
bila dilalione  sepnllurae  sub  prastextu  non   percipiendi  jura 
parochialia,  mandatur,  ut   cadavera  supra  baram  deferanlur, 
et  ne  avarilise  suspicio  inolescat,   prohibetur   parocliis  exci- 
tare  fidèles  ad  (undanda  anniversaria  etc.  Decimus  arliculus, 
qui  numéro  est  350,  quique  habetur  iransversus  in  latinum 
idioma  in  folio  pro  tA>ngregatione  diei  13  maii  anni  1870  dis- 
tribulosub  §  Ita,  in  exemplari  sic  se  habet  :  «  Lorsqu'une 
personne  décédée  dans  une  paroisse  sera,  pour  quelque  raison 
légitime,  ensevelie  dans  une  autre,  le  curé  de  la  paroisse  où 
le  décès  a  lieu,  percevra  ce  que  le  droit  appelle  quarta  fune- 
raria  seu  canonica.  Afin  de  prévenir  tout  différend  entre  les 
curés,  nous  fixons  cette  portion  canonique  au  quart  des  droits 
dûs  pour  une  sépulture,  sans  obligation  de  célébrer  h  messe. 
En  pareil  cas,  et  à  moins  qu'il  ne  s'agisse  d'un  village  éloigné, 
le  curé  du  lieu  où   le  décès  est  arrivé,  doit  faire  la  levée  du 
corps,  accompagner  le  convoi  dabord  à  son  église,  où  il  fera 
les  prières  ordinaires,  et  ensuite  jusqu'à  la  sortie  du  chef-lieu.» 
Demum  in  undecimo,  duodecimo   el  decimoterlio  enume- 
rantur,  qui  ecclesiaslica  debenl  sepultura  privari,  monentur 
parochi  ut  propriam  instruant  gregein,  quod  neque  ex  com- 
messalionibus,  neque  pompis  funereis,  sed  ex  bonis  operibus, 
precibus  etc.  defunctorum  animée    levamen  recipiunt,    pro 
quibus  meminit  et  paro^hos  teneri  fundere  preces. 

Et  haec  quoad  conslitutionum  synodalium  articules;  quoad 
alia  a  Sacro  vestro  Ordine  exquisila,  tpiscopus  retulit  «  quod 
dicta  erectio  indubitanler  praicessit  memoratas  constitutiones. 
Sane  ex  ceitis  documentis  constat,  capitulum  SS.  Pétri  el  Ursi 
consului>sf  die  1"  novembris  1781  de  translalione  cœmeterii, 
quod  olim  [irope  ecclesiam  erat,  ad  agros  ubi  nunc  habetur, 
quod  quidem  ab  episcopo  Augustensi,  Pelro  Francisco  de 
Sales,  approbalum  est  die  24  fjusdem  mensis,  ex  illoque  tem- 
pore  jugiler  in  eo  cœmeterio  cadavera  parochiarum  S.  Lau- 
renlii,  seu  S.  Ursi,  quod  idem  sonat,  tumulata  esse.  Item- 
constat  jaui  ab  anno  1700  processionem  ad  prae;iictum  cœme- 


terium  quolannis  die  2  novembris  factam  esse.  Itaque  certo 
certius  est  ereclioncm  ca>meterii  parœcire  S.  Laurenlii,  ubi 
nunc  permanenler  qiiiescit  cadaver  S.  Gerensani,  prseoessisse 
constitutiones  synodales  anni  1835. 

«  Piaîstat  alia  ad  causain  opportnna  adjicero  :  1'^  Non  po- 
te^tin  diiblum  vocari,  quin  ca?meteriuui  S.  Laurenlii  liaben- 
dum  sit  uti  privatum,  seu  proprium  parochianis  collegiata^. 
N'emo  enim  in  eo,  praMer  lios  paroi.'liianos,  sepelitur,  aut  sal- 
teni  nonnisi  ex  venia  ejusdem  capituli.  Ideo  expeiisis  diun- 
taxat  fabricfe  collegiataesartum tectum  habetur;  nuUum  vero 
jus  in  illud  sibi  vindicat  muniripium.  E  contra  c;eiiietcrium 
ealhodralis  non  est  comnuiue  tautuniiiiodo  parochianis  S. 
Joannis,  sed  etiam  parochianis  S.  Stephani  in  suburbio  Au- 
gustensi. Est  publicumitaul  ipsius  tulelai  municipium  expen- 
sis  suis  prospiciat.  Prfcterea  ipsum  cathedralis  capitulum 
fasnmi  est  cœmeterium  S.  Laurenlii  esse  privatum,  prout 
palet  ex  hisce  verbis  :  Il  quale  essendo  proprietà  délia  Col- 
legiata  suddetta  è  molto  élégante.  » 

•  2"  Ex  eo  quod  cs?meterium  S.  Laurenlii  censeatur  pri- 
vatum, deiJucit  capitulum  collegiaUe  suam  ecclesiam  iisdem 
potiri  juribus.  quibus  gauderet,  ubi  sepulchra  in  ecclesiis  per- 
milterentur.  .-E'iuum  enim  non  est,  ut  per  mère  civilcm  legem 
ecclesia  prohibeatur  a  jure  percipiendi  funeralia  emolumenla. 
Ad  rem  ferlasse  facit  decisio  S.  Congreg.  Concilii  in  Arim. 
funerum  16  junii  1827,  prout  Icgitur  in  Instit.  Can.  lib.  3, 
cap.  5,  §.  G,  de  Quarla  funerali,    cl.  Septimii  Vecchiotti. 

"  3°  Quoad  antiquam  consuetudinem  erogandi  capitulo 
ecclesife  coliegiala;  in  cathedrali  funeribus  adslanli  libellas 
quinque,  et  libellas  sex  capitule  cathedralis  eadàm  de  causa 
ad  ecclesiam  collegialam  sese  conferenti,  advertendum  anno 
1871  actum  esse  in  utroque  capitulo  de  emolumenlis  funera- 
libus  augendis,  remque  lotam  ad  episcopum  delatam  fuiese  ; 
morte  autem  ipsius  inlercedente,  nihil  detînitum  fuit. 

"  4"  Denique  monendum  est,  utcumque  in  aliis  scriptis 
prœdixi,  ex  quanlitate  cerajexequiarum  causa  consumplas  nunc 
superesse  dumlaxat  valorem  60  libellarum  italicarum,  pecu- 
niae  vero  summamab  herede  solutam  esse  100  libell. 

.'  Dignentur  itaque  EE.  PP.  super  jure  ad  perceplionem 
hornm  emolumentorum  sententiam  suam  edicere,  cui  stabit 
utrumque  capitulum. 

a  Nihil  dico  de  missis  celebratis  diebus  obilus,  el  diebus3, 
7  ac  30.  Gum  enim  funeralia  haec  officia  peracla  fuerint  ia 
cathedrali  ecclesia,  huic  evidenter  debenlur  stipendia.  Hujus- 
modi  autem  celebrationi  sese  non  opposuit  capitulum  celle- 
giatae,  quia  jam  annuerat  transactieni  a  me  propositae  hoc 
modo,  ut  omnia  emolumenta,  non  exceptis  slipendiis  quatuor 
diclarum  missarum,  in  duas  aequales  partes  distribuerentur. 
»  Si  autem  mihi  liceat  precibus  uti,  oro,  ut  constitutiones 
synodales  anni  1833  sartœ  tectaeque,  in  quantum  fieri  potest, 
hac  in  causa  serventur,  ne  nervus  ecclesiasticae  disciplinse 
disrumpatur.  » 

Hisce  habitis  in  hodiernis  comitiis  causam   iterum  propo- 
ncreduxi. 
Redit  itaque  dubium  : 

An  Capitulum  Cathedralis  Augustae  emolumenta  omnia  fu- 
neris  percipere  debeal  solutis  tanlum  libtllis  quinque  Capi- 
tulo CoUegiatae,  vel  potius  quarta  funeralis  tanlum  ei  com- 
petat  in  casu. 
S.  Congregatio  Concilii  respondcndum  censuit  : 
Nerialive  ad  primam partent;  affirmative  ad  secundam  salvis 
eleemosynis  missarum  ac  emolumeiUis  funerum  diei  3,7  ac  30, 
et  amplius.  Die  25  augusti  1877. 


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MARIAGE  CASSE 


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M\RLi(.E  CASSÉ 


KmpOolienicnt  imjmtculia:  Dispense  du  iiiaiiagc.  Maladie  incurable. 
ProciHIuri!  c;in()iii(iiio.  Airûl  de  la  S.  Congiogalicn  du  Concile 
du  i\  avril  1S77.  Seconde  sentence  conforme.  Nouvelles  ani- 
niadversions  du  dOfenseur  d'office  près  la  S.  Congrégation. 
Anût  du  25  août  1877  continuant  le  prcinior. 

La  seizième  série  des  Analccla  {co\.  5G8)  renferme 
cette  afi'aire,  et  les  principaux  documents  qui  s'y  rap- 
portent, savoir  :  le  volum  d'un  théologien,  et  les  oppo- 
sitions du  défenseur.  La  S.  Congrégation  du  Concile 
rendit  un  avis  favorable  à  la  dissolution  du  mariage. 

La  constitution  de  Benoît  XIV  exige  deux  jugements 
conformes.  L'affaire  a  donc  été  de  nouveau  appelée 
le  25  aoiit  1877^  quatre  mois  après  le  premier  arrêt. 

Le  défenseur  d'olTice  a  pris  de  nouvelles  conclusions 
dans  le  but  d'empêcher  la  confirmation  du  jugement.  Il 
n'a  rien  obtenu.  La  S.  Congrégation  a  pleinement  con- 
firmé le  premier  arrêt,  lequel  autorise  la  dissolution  par 
dispense  pontificale  du  mariage  où  le  mari  est  affecté 
d'une  maladie  incurable. 

Voici  \efolium  delà  S.  Congrégation  et  les  animad- 
versiones  du  défenseur. 

BuRGi  S.  DoMNiNi.  Matrimonii.  —  Die  25  augusti  1877. 
Proposita  iiac  causa  in  plenariis  comitiis  diei  21  aprilis  nuper 
elapsi,  atque  duobus  hisce  dubiis  discussis.  a  1.  an  constat  de 
nuUitate  matrimonii incasu  etc.»  Et  quatenus  négative,  «  2.  an 
sit  consulendum  SSmo  pro  dispensalione  matrimonii  rati  et 
non  consummali  in  casu  etc.  »  responsum  retuli  ab  EE.  VV.: 
\d\.  Providebitur  in  IL  Kd\l.  Prœvia  sanatione  aclorum, 
affirmative.  Novo  posthac  experimento  indicio,  dum  res- 
tauranda  parabatur  discussio,  litteras  accepi  ab  Ordinario 
Burgi  S.  Domnini,  quibus  edocebar,  qiiod  ex  illo  juvene  Phi- 
lippe, cum  quo  mulier  post  separationem  amarito,  anno  1875 
carnale  commerciuni  habuerat,  sub  fine  subsequenlis  anni 
1876  effecta  est  gravida;  atque  exinde  ipsius  pater,  ne  in  pe- 
riculum  eadem  versaretur  fore  ab  illo  deserendam  dum  ipse 
in  Galliam  artis  suae  operam  exerciturus  proficiscebatur,  ma- 
trimonium,  quod  aiunt,  civile  die  26  novembris  prœdicti  anni 
ab  iisdem  contrahi  sluduit.  Demandatum  mox  fuit  episcopo, 
ut  eosdem  sejungere  curaret,  sed  haud  longe  retulit  ille  prae- 
sul,  quod  60 ipso  tempore  jam  Galliam  Philippus  petierat,  non 
inde  reversurusnisi  cum  aliis  operariis  hyemali,  ut  assolent, 
adveniente  tempore. 

Quum  itaque  in  hodiernis  comitiis  ad  trutinam  revocanda 
sit  qucestio,  novas  animadversiones  a  matrimonii  vindice  exa- 
ratas  accepi;  atque  in  prœsens  EE.  VV.  rogo,  ut  es,  qua  praes- 
tatis  sapientia  et  doclrina,  infrascriptum  dirimere  dignemini 
dubium;  An  sit  slandum  vel  recedendum  a  decisis  in  casu. 

S.  Congregatio  Concilii  rescribendum  censuit  :  In  decisis. 
Die  25  augusti  1877. 

NOYÎE    ANIMADVERSIONES     DEFEW30RIS    MATRIMONII    EX    OFFICIù. 

Emi  ac  Rini  Patres.  Redit  in  prajsens  examinanda  contro- 
versia  de  matrimonii  Joannis  et  Teresiœ  dispensalione,  quam 
postulat  bîec  mulier  ob  prœsumptam  viri  impotentiam,  qua 
obsistente,  matrimonium  ipsum  haud  fuisse  consummatum 
aftirmat.  Diligenter  et  perspicue  conlroversiœ  istius  origo 
enarratur  in  folio  diei  21  aprilis  volventis  anni  1877,  atque 
in  contemporaneis  aniraadversionibus  praedecessoris  mei. 
Ratus  itaque  EE.  VV.  easdem  fore  resumpturas,  ab  historia 
retexenda  brevitatis  gratia  abstineo.  Infausto  sydere  sacra- 


mentalis  vinculi  causa  siiccubuit  in   comitiis  praedictae  diei 
21  aprilis  jam  prœterlajisi. 

Rchus  veiumtamen  et  factis  in  perspicua  veritatis  luce, 
prouti  adnitar  perficere,  nunc  restitutis,  atque  exinde  tum 
impotentia  viri,  tum  aliis  dispensationis  causis  refutalis,  op- 
timaspe  conlido,  quod  vos,  sacramenti  religioni  atque  inco- 
lumilati  provide  coiisiiiatis  huio  diihio  hoilie  mane  dispu- 
tando:  ••  An  sit  standum  vel  recedendum  a  decisis  in  casu  etc.» 
bénigne  respondentes  :  Rrccdendum  a  decisis  et  amplius, 
quemadmodum  obsequentissime  de|)recor. 

Univcrsa  série  aclorum,  qui  pra;sentem  respiciunl  contro- 
versiam,  necnon  elucubratissimis  votis  tum  iheologi  tum  ca- 
nonistae,  jam  nunc  auditorisin  hoc  S.  Ordinc,  quemque hono- 
ris causa  nomino,  exploralis  atque  pcrpensis,  in  liane  coiiclu- 
sionem  deveniendum  esse  paîet,  quam  antea  perspexerat 
ipsemet  canonista,  uliit  nonnullas  alias  dispensationis,  quam 
proponebat,  causas  recensuisset,  «  quod  nimirum  si  acla  (ila 
in  suo  Voto,  pag.  12,  in  princ.)  perpendantur  attenle  non 
aliani  dissolulionis  causam  reperiri  datum  est,  quam  viri  im- 
potentiam. »  Quid,  si  istiusmodi  impotenlia  in  una  (lumtaxat 
ac  simplici  coeundi  difficultale,  alioquin  facile  reparabili, 
cohibeatur?Tunc  ferme  contrariai  petitionis  excutitur  funda- 
mentum,  atque  idcirco  in  pessima  etiam  hypothesi  inconsum- 
matioiiis  matrimonii,  in  quam  S.  Ordo  in  praecedenti  disqui- 
sitione  inclinavit,  jus  conjugis  de  impotenlia  impelili,  ad 
efficacius  carnalis  copulajobeundumexperimenlum  luculenlcr 
effuigebit. 

Non  est  quidem  in  reconditis  naturœ  legibus,  quod  impo- 
tentiae,  quae  Joanni  objicitur,  perquirenda  sit  origo  ;  quum  ex 
ejusdem  confessione,  atque  ex  perilorum  judicio  ab  omni  pro- 
cul  dubilalione  evincatur,  ejusmodi  juvenem  a  coitu  fuisse 
prœpedilum  ob  relaxalionem  herniœ,  qua  laborat.  Eidem 
consonant  perili  physici,  quos  modo  recensebo  quum  de  effec- 
tibus  hujusce  organicae  imperfectionis  erit  sermo  instituendus. 
Non  itaque  longe  immoror  in  refulando  debilitatis  obsta- 
culo,quod  ex  turpi  onanismi  habitudine  carnali  copulœ  parari 
videbatur;  quoniam  eadem  habitudine  exsalularibus  confes- 
sariimonilis  jam  decem  abhinc  annis  obtruncala,  nec  ullum 
quidem  vestigiumreliquit,  quod  ineptitudinem  coitus  indu- 
ceret. 

Organica  verumtamen  imperfectio,  qua  vere  Joaimes  ob 
herniam  laborat,  non  adeo  perniciosae  ac  malignae  indolis  est 
ut  et  eumdem  reddat  absolute  impotentem  ad  copulam,  et 
momentaneum  impedimentum  quod  ex  eadem  consurgit,  sa- 
lutaris artis  remediis  omninofaciat  rebelle.  Econtra  post  accu- 
ratam  trium  medicorum  inspeclionem  in  ejusdem  corpore 
inilam,  potenlia  illius  ad  consummationem  matrimonii  ex 
physica  ejusdem  constilutione   invlclissime    comprobalur 

Est  igitur  hernia,  qua3  principaiiter  consummationi  matri- 
monii obstitit.  Ex  ea  provenit  impotentia,  quae  impatient!  mu- 
liei  i  praetextum  suppeditat  ad  inviolabile  matrimonii  vincuium 
confringendum. 

Sed  impedimentum  istiusmodi  perfacile  removeri  posse, 
professer  Chieppi  demonstrat,  quoniam  ejusmodi  incommo- 
dum,  quod  alioquin  frequentissimum  est,  tune  cum  oppor- 
tunis  ligamentis  contineatur,  nullatenus  impedire  carnalem 
copulam,  traditur  a  medicinae-forensis  scriptoribus;  Gasper 
Manuale  pratico  di  medicina^  légale,  vol.  2,  part,  spécial, 
sez.  l,cap.  1,  §  4. 

Vix  uUa  quidem  vel  minima  ex  hucusque  demonslratis 
exsurgere  potest  dubitatioquoad  idoneitatem  Joannis  ad  car- 
nalem copulam  ineundam  ;  adeo  ut  si  impedimentum  intercipi 
aliquando  visum  fuerit,  hoc  nonnisi  quam  momentaneum,  ac 
perfacile  removendum  debeat  existimari.  Ecquid,  si  hoc 
ipsum  obstaculum  maxima  ex  parte  ex  facto  et  cuipa  mu- 
lieris  reddebatur  magis  arduum  ? 


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MARIAGE  CASSE 


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Recle  quiUein  ei  cerlissiine.   Vehemens  œdepol  (.et  quis 
ambigere  hoc  posset  ?j  est  impetus  naU.iœ,  quo  veiuream  ad 
pugiiain  vir  impellitur  ubi   in  eoileiu  pulvinaii  cum  virgule 
cubât  ;  sed  est  non  luiDiis  etiam  exploratiim,  quod  ahquando 
ÏD  hoccertanùne,  iu  quo  animales  ac  physic*  potenliie  polis- 
sinium cougrediuiitur,  luagnan»  sibi  parieni  vindicat  uioialis 
aniniis  sensns.  adeo   ut  plus  quam  aninialis  iuslinctus,  ad 
exloUendaiu  vel deprimondain  cooumli  virluten  ip:>ius  animi 
aûVctio    pravaleal.    Erudilissinie   posl   Saiicliez   iu  Uact.  de 
maUin».  lib.  7,  disp.  92,  n.  13  docel  Zaccbias,  Quœst.  nudic. 
UgaL  lib.  3,  tii.  1,  qu.  I ,  uum.  17,  ibi  :  »  Sedcl  inler  causas  de 
{oris  advenieuies  vcnit   ipsa  muiier;   naui  ex  ipsius  quoque 
cuipa  quaudoque  iuipeditur  coilus  in  viio,  ut  si  sit  niniis  de- 
formisj.adeoeuimalienum  a  coiiu  houiineui  defoimitas  red- 
dere  consuevil,  ul  jure  dixerinl  nounulli  doctores,  gravius 
peccaluiu  e=6e  coire  cum  defonui,  quani  euui  l'orniosa.  Pul- 
cliriludo  enim,  iuquam,  est  iiiciiauientuai  ad  libidiiieui,  unde 
quidam,  ceu  ex  Alberto  refert  Sanchez,  calore  naturali  desti- 
tuli,  a  fœminsB  inlerduiu  lonnositale  exciUti,  ad  coiUim  per- 
fecte  movcnttir,  itaque  déficiente  tali  stimulo   in  defornii, 
horao  seipsum  leiitare  videtur  et  ea  de  re  gravius  peccare  di- 
citur.  Pùtesl  iiisuper  mulier  in  causa  esse  nt  vir  minime  coire 
possit,  si  letrum  odorem  spiret,  si  munduiis  minus  sUuleat,  si 
maritus  senliat  se  ab  ea  conlenini,  et  ipsam  ab  eo  averso  esse 
aniuio.  El  ba'  sunt  omnes  aut  insigniores  saltem  ca^l^;e,  quaî 
coilus  impotentiani  in  viroexcitare  possunl,  quarum  omnium 
idcirco  hic  mcminisse  operœ  pretium  est,  ut  sciamus  quœnam 
amoveri   aliquo  modo  possinf,  quaî  non.  Hoc  enim  plurimi 
jurisconsulti  iiitcrest  scire,  cum  ubi  impotentia  coilus  ope 
medica  reparari  possit,  matrimonium  non  dirimatur.  » 

Sapienti-simo  medicinae  forensis  mngistro  recentiores  con- 
cordant ejusdem  scientia;  professores,  ex  quibus  satis  sit 
clariisimus  Laura  in  suo  tractalu  Jledicina  légale,  part.  2, 

§3-  .  .  • 

Impotentia  coeundi  ex  hucusque  demonslralis  et  perpensis 

in  Joanue  pcnitus  explosa,  et  nullo  alio  quam  tem|  oraneo  ac 

reparabili  impedimento  detecto,  lamelsi    nullam    hucusque 

njalrimonii  intcrcessisse  cousummationem    admittalur,  istud 

nihilomiuusseniper  integrum,   atque  certissimum  uis  perma- 

net  iii  favorem  Joannis,  Emi  ac  limi  Patres,  quod  coiigruuin 

tempuseidemtribuatur,  ut  et  transitoriae  ineptitudinis  medo- 

lam  suppeditet,  et  carnalis  copulae  novam  ineat  expcrientiam. 

Hoc  profeclo  sacramenti  religio  suadet;    hoc  matrimonialis 

coDlraclus  exigit  natura;  hoc  sacrorum   canonuni  inculcat 

aiictoritas. 

Adeo  quippe  religiose,  atque  adeo  firmiter  S.  Mater  Ec- 
clesia  inviolabilitatem  matrimonii,  utut  tantummodo  rali, 
seniper  custodivit,  ut  quantumvis  aliquando,  post  exporimen- 
tum  consunimatiouis  muilosper  annos  inuiilitcr  pertentatum, 
accedente  esse  etiani  juramento  conjugum  et  propimjuorum 
inconsuramationem  alTirmantium,  divortii  sententia  fuisset 
prolala,  ac  conjux  potens  ad  secunda  vota  pertransisset, 
nihilominus  si  ex  commixlione  cum  alio  viro  f'emiiia  deinceps 
potens  ap[)aruerit,  ad  priora  connubia  uterque  conjux  coge- 
batur  redire  ;  ita  textus  in  cap.  Laudabilem,  5,  atque  in  cap. 
Fralernilalis,  de  frigid.  et  malefic. 

llajc  est  régula,  hœc  norma,  qua  religio  et  sanctitas  sacra- 
menti cuslodituretdefenditur  ab  Ecclesia.  Numne  ab  ea  de- 
(lectere  tani  facile  et  tam  Icviter  permissum,  ut  et  matrimonii 
validilate,  et  coQJugumidoncitate  ad  maritalia  niuniaobcunda 
constauiibus,  ex  uno,  penedicam,  autaltero  consummationis 
experimento  frustra  pertentato,  vel  irritari,  vel  dispensatione 
diîsoi  iari  idem  valeat  matrimonium  ?  Hoc  aedepol  idem  esset, 
ac  valorem  et  integritatem  sacrament'  intra  limites  adeo  exi- 
guos  etperstriclos  probationiscohihere,  in  quibus  nullumaliud 
profanuni  negotium  ab  humana  prudentia  deliniri  solet.  Tara 


parvi  an  penditur  divina  ejusdem  sacramenti  virtns,  ut  et  a 
gialia  sacrameutali  iiullmn  erit  auxilium  exprctandum?  Sed 
qui  tam  immerilo  de  divina  miserationc  dit'tiikuil,  justa  per- 
inde  atque  condigna  canouicarum  legum  coerceri  debcnt 
sanrtione. 

Inviolabilitati  matrimonii,  quatenus  est  sacramentum,  ad- 
jungitur  etiam  jus   ex  eodein  malrimonio,  tamquam  ex  con- 
tractu,  Joanni   in  casu  (puesitum   ad   propiiim   idon.'itatom 
juxta  canonieas  sanctioues  atque   Ecclesi;i;  disci|)linam  expe- 
riundam.  Neminem  porro  latere  potest,  conjugalem  socicta- 
tem  suaplR  natura  ad  enm  tendere  tineni,  ntpro  consorvatione 
generisluimaui  proereetur  soboles;  nnde  divina  ordinatio  per 
apostolmn  l'aulum  expressa  in  ep.  1  Cor.  cap.  7  ibi  :  «  mulier 
sui  corporis  potestateni  non  liabet,  sed  vir.  Simililer  aulem  et 
vir  sui  corporis  potestateni  non  habet,  sed  mulier.  »   Est  ni- 
iniruni  dominium,  quod  uterque  conjux  in  alterum  adquirit  ; 
est  jus  pelendi  atque    obligalio  reddendi  debiltmi  conjugale 
tamquam  de  re  sua,  adinvicem  assurgens;  scilissime  do  more 
suo  Sacchez,  de  malritn,  lib.  9,   disp.  2,   n.  8  :  it  Vir.culum 
conjugale  suapte  natura  eo  tendit,  ut  proies  generetur  species- 
que  conservetur,  quod  obtineri  nequit  absque  Jure  pctondi  et 
obligatione reddendi  debitum.  Sicutenim  inexecutione  minime 
potest  esse  proies  absque  actuali  copula^  ita  neque  in  vinculo 
conjugali  potest  esse  ordo  efficax  ad  talem  generationem  sin(! 
jure  petendi,  obligationeque  reddendi.  Insnper  quia  niatrimo- 
niuni  transfert  dominium  mutuuni  corpornm  conjugum;  ex 
dominio  auteni  consurgit  jus  utendi  de  re  sua,  et  obligatio 
ipsam  reddendi  donnno  potenti.» 

Ast  dominium,  astjus  utendi  re  sua,  jus  repetendi  debitum 
conjugale  concipi  netpiit  sine  jure  et  facultale  ilia  omnia 
média  adhibendi,  quœ  ad  eumdeni  fineni  perducunt;  concipi 
nequit  sine  jure  et  facullate  obstacula  omnia  removendi,  qiiae 
ejusdem  finis  assequutioni  adversantur;  concipi  tandem  nequit 
sine  JLirium  onmium  Hc  facullatum  subsidio,  quibus  et  lex 
natura?,  et  ecciesiaslica?  sanctiones  contractum  et  sacramen- 
tum matrimonii  pro  respectivis  finibus  consequendis  corrobo- 
rant. Hinc  porro  cohabitatio  ;  hinc  condorniitio;  liinc  tectum, 
hinc  mensacommunis;  hinc  perpétua  vitœ  consuetudo;  hinc 
verbo  una  atque  individiia  familia,  in  qua  alter  alterius  infir- 
mitaies  etonera  supportât.  "  Accessorium  sequitur  principale. 
—  Qui  vult  finem,  vult  etiam  média,  quse  ad  eunidem  perdu- 
cunt. —  Qui  vult  antecedens  vult  etiam  necessarium  conse- 
quens.  S.Hota  Ptomanadecis.  81,imni.  M,  coram  Marco.  » 

Quid,  si  momento  quodam  temporis  alteruter  conjux  ad 
principalem  matrimonii  fineniobfinendum.procrealionis  nempe 
sobolis,  impoteus  sit,  ita  ut  ex  ejusdem  defectu  alter  conjux 
legitimi  niaritalis  voti  composficri  nequeat?  Numne  dissolvitur 
Eocietas;  vel  ob  temporaneum  impedimentum  ab  eadem  so- 
cielate  conceditur  resilire?  Nil  minus ;quandoquidem  consum- 
matio  matrimonii  non  ex  uno  ac  nudo  actu  voluntatis  utrius- 
que  conjugis  seniper  dependet,  sed  ex  causis  ac  adjunctis 
quamplurimis,  quaj  in  humanis  actionibus  quam  pluriiimm 
concurrunt  ;  ex  adjunriis  nempe  tum  locorum,  tum  tempo- 
ruin,  tum  valetudinis,  tum  pietatis,  ac  caeterarum  hujuscege- 
neris  rerum,  quae  aliquando  ex  inopino,  aliquando  expra^viso 
evcntu  ad  eamdeni  consummationem,  modo  brevi,  modo 
diulius  iutercipiendam  insurgere  possunt.  Non  nliud  profecto, 
quam  quotidianam  experientiam  consulere  oportet,  ut  rei  ac 
facli  frequentissimi  veritas  evincatur.  Qui  ilaque  a  consum- 
manJo  matrimonio,  reparabili  aliqua  inlirmitate  prœpeditur, 
dum  matrimonium  contrahit,  tam  quoad  seipsum,  (luamquoad 
alium  conjugem  perindehabendus,  ac  sialioquocumque  tem- 
poraneo  obstaculo  ab  ejusdem  matrimonii  fine  assequendo 
propulsetur. 

Neque  enim  ex  jure  ecclesiastico,  neque  ex  jure  naturali 
infirmilas  seu  impotentia  temporanea  obsistit,  quominuscon- 


77 


MARIAGE  CASSE 


78 


Jiigre^potestalnm  sui  corpovis  nd  invicem  Iradant,  utcumqae 
non   iniiiu'diat.;  sed  tracta  temporis  seqtialur  effectus.  Non 
jure    ecclesiastico,    quod  poliiis    indissolubilitafcni    omniiio 
confirmât  proiiti  in  cap.  Fraknntaiis,  de  frij^id.  Non  jiiie  na- 
turali,  qiiiaimpotentiatemporanea  cum  (iiicm  niatrimonii  ad 
tempussuspendat,  non    lollit  voliintatcm   iUud  cnlrahcndi, 
quia  qui  contraint,   inlelligitur  suspoiisioni    istiiisinodi,  quaî 
ex  innunieris  causis  oriri  potest,  sese  sua  sponte  su!)jicere.  Ha 
Guttierez  {de  malrim.  cap.  12,  n.3),Sanchez  dcmalrim.  lit).  7, 
disp.  0-2,   n.  4).  Srhmalzgrueber  (iirr.  can.  p. 3,  tit.  45,  n.38), 
ibi  :    M  Etiainsi  impolenlia  teniporanea  slt  ignorata  al)  allero 
conlrahenle,  adhuc  minime  obstat  valori  matrinionii,  quum 
nullum  jus  valorem  eidem  tollat  ;  non  ecdesiasticum.quia  hoc 
potius  eidem  fovet  cap.  Fratcvnifatix,  de  frig.;  nbi  indistincte 
deciditur  per  impofentiam  temporaneam  matrimonium  non 
irritari  ;  non  nalurale,  quia  hujusmodi  impotentia  teniporanea 
non  tollit  himpliciter  finem  nuilrimonii,  sed  secnndum  quid, 
scilicct  pro  ali(iiio  temporo,   ac   jiroinde  non  efficit  involnnta- 
rium  sinipliciter,  sed  secundum  quid, ad  instar  erroris  in  qua- 
litate. "  Quod  autem  de  indissolubilitaleex  capite  nuliitatisdoc- 
tissimus  canonista  hic  affirmai,  ex  idonlica  rationc  sibi  vindicat 
indissoltibilitas  ex  ralione  dispensationis;   eo   quia  quum  in 
utroque  conjuge   intègre  perseveraverit  voluntas  obtinendi 
finem  matrinionii,  eliam  ad  tempus,   post  remofionem  tem- 
poranei  impedimenti,  tollitur  omnino  fundamentum  dispen- 
sationisipsius,  scilicet  tum  ex  perpétua  impossibilitate  officium 
matrimoniale  adimplendi.    tum  quoque  ex  prœcedenti  atque 
exclusiva  intentione  et  voluntate  immedialam   consequendi 
consummationem;  ubi  enim  eadem  est  ratio,  ibi  eadeni  obti- 
nere  débet  juris  disposifio. 

Alqui  inter  mnliiplicia  jura,  quœ  conjngalcm  consequuntur 
contractum,  et  quœ  pontificiis  sanctionibus  sunt  consecrata, 
non  infimum  œdepol  nec  impervium  est  jus  propriam  idonei- 
tatem  pertentandi  ad  experientiam  nempe  copuke  carnalis 
ineundani,  tum  cum  m  primis  carnalibus  congressibus  infeli- 
cem  exitum  habuerit  periculum.  Experientiam  istiusmodi  ad 
exemplum  imp.  Justiniani  usque  ad  triennium  produxerat 
Cœlestinus  111  in  cap.  Lùudahilcm,  5,  de  frigid.  et  malefic. 

Eamdem  experientiam  per  triennalem  habitationem  sanci- 
vit  etiam  Honorius  111  in  cap.  7  de  frigid.  et  malefic. 

Datane  est  Joanni  hœc  copia  experi'^ntia?  carnalis  copulae, 
non  dicam  per  triennium,  sed  per  biennium,  per  annum,  per 
dimidium  salteni  anni  ineundce?  Vix  quinquies  e  contra,  vix 
sexies  vel  septies  ad  mulierem  idem  valait  accedere. 

Condormierunl  quidem  tribus  circiter  mensibus  ;  at  vix  una 
aut  altéra  hebdomada  passa  est  mulier,  experientiam  sexies 
vel  septies  pertentari  consummationis,  antequam  ad  dissolu- 
tionem  matrimonii  impetrandam  procederet. 

Prœstititne  mulier  quantum  per  se  potuil,  ut  facilior  via  ad 
consummationem  redderetur  marito?  Alqiii  econtra,  vix  uno, 
aut  altero  experimento  pertentato,  iratis  atque  acerbis  con- 
viciis  coiifusionem  et  impotentiam  illius  ex  paucis  iliis  con- 
gressibus  adaugebat,  quemadmodum  jam  desuper  audivimus 
ex  perito  pliysico  Chieppi. 

Alqui,  subjungam,  impolenlia  Joannis  ex  hoc  ipso  testimo- 
nio  est  faciliter  reparabiiis;  quoniamnon  ex  defectu  dynamico 
habel  originem,  quominus  in  radiée  possit  curari;  ôied  ex  de- 
fectu, pêne  dicam,  mechanico  provenit,  ita  ut  mechanicis  etiam 
remediis  piovideriaptissime  eidem  valeal.  Res  tota  in  majori 
vel  minori  incommodo,  necnon  tempore,  ac  dispendio  consis- 
tlt.  Quid  igitur  obstilit  quominus  matrimonium  consummare- 
tur?  Hdc  obstilit,  et  non  aliud:iracundia  mulieris  et  confusio 
viri.  Sed  non  hœc  est  via,  qua  maritales  obligationes  adim- 
plentur;  non  ita  conjugale  redditur  debitum;  et  si  quidem 
Teresia  contumeliosis  hisce  modis  ad  impediendam  copulam 
magis  quam  ad  eam  confovendam  prae  onmibus  influit,  quin 


conf^ruum  daretur  marito  tempus  ad  experientiam  consum- 
mationis repetendam,  injuste  ferme  alque  omni  procul  œqui- 
tate  nimc  a  vincuio  maritali  dissolvi  postulat. 

Ne  qiiisoggerat  trienunle  experimentum  jam  ab  aula  reces- 
sisse.  Insigne  delirium.  Quandonam  ab  aula  recessit  canonica 
observantia,  quaî  sex  ahliinc  sœiiilis  in  Ecclesiam  invecta, 
magno  somper  fuit  in  honore  ad  hanc  noslram  propemodum 
iPtateni?  Conspicuum  econtra  prostat  exemplum  iu  Foroliuien. 
Matrinionii  <liei  20  .seplemb.  1817,  in  qua  etiamsi  qumque  per 
annos  cohabitassent  conjuges,  quin  proptcr  obstructionem, 
ntut  iiartialem,  vasis  nmliebris,  atque  ob  insufficienliam  viri 
ad  inipedimcntum  superandiuu,  matrimonium  consiimmare 
poluissent,  nihilominus  S.  Ordo,  perspecta  potentia  viri,  ac 
possibiiitate  carnalis  copulœperticiendie,  duobus  hisce  dubiis, 
«1.  an  consUtt  de  nullilatc  matrinionii  in  casu,  etc.  »  et  qua- 
tenus  négative  »  2.  an  sit  consulendum  SSmo  pro  dispensa- 
tione  super  malrimonio  rato  et  non  consummalo  in  casu  etc.  i 
considiissimc  resjiondit  :  Ad  I.  et  H.  Dilata  el  esse  locum  Iricn- 
nali  experimento,  >• 

Sed  neque  opus  est  in  casu  per  iniegrum  Irienniiun  expe- 
rimintinn  producere,  quum  breviori  ferme  tempore  res  per- 
facile  confici  Valeal,  dummodo  in  jure  suo  maritali  redinte- 
gretur  Joannes,  alque  exinde  opporlunis  salutaris  arlis  reme- 
diis adjutus  ad  conjugale  officiam  eviucatnr  idoneus.  Nulle 
quippe  vel  minimo  remedio  adhibito  quinquies  vel  septies 
experimentum  inutiliter  lenlavit.  Sed  quum  nullatenus,  ceu 
supra  demonslravi,  laLoret  ingenita  impolenlia,  facilis  erit 
novi  experimenti  exitus,  si  opporlunis  remediis  corrigatur 
herniae  defectus.  Hoc  est  quod  medicus  Chieppi  jam  suggerit  ; 
alque  hoc  etiam  erit  Joanni  providendum,  ut  voti  compos 
évadai. 

Nnlla  aTioquin  mulieri  ex  hoc  îrrogatur  injuria.  Nonne  hoc 
impedimentum  jam  ipsa  cognoverat  tune  cum  matrimonio  se 
Joanni  conjunxit?  Est  eadem  Teresia  quœ  hoc  déposait  in 
judicio. 

Jam  ipsa  igitur  ex  parle  difficuUalem  consummationis  ma- 
Irimonii  per  aliquod  temporis  spalium  obeundam  |)ra3videre 
facile  potuil.  Et  quum  nihilominus  matrimonium  cum  her- 
nioso  celebrasset,hoc  pernecesse  inferri  débet,  quod  volun- 
lariae  ac  sponte  sese  necessitati  corporalis  defectus  in  marito 
reparandi  subjecil;  ac  proinde  volontarie  etiam  ac  deliberato 
consilio  periculum  subiit,  ut,  ad  tempns  dilata  consummatione 
matrinionii,  infîrmitatem,  quantum  ad  prœdictum  officium 
opus  est,  Joannes  repararet. 

Minus  autem  officit  alla,  quœ  deducitur,  dispensationis 
causa,  quod  videlicet  ex  alio  viro  jam  tumescentem  ventrem 
haheat  Teresia,  atque  cum  eodem  matrimonium,  quod  aiunt 
civile  contraxeril.  Quid  ?  Iniquum  est  ex  propria  culpa  eniolu- 
mentuin  referre  cum  aliéna  injuria.  Minus  autem  ex  delicto 
mulieris  pessumdari  débet  sacramenti  sanclitas,  atque  invio- 
labilis  religio,  «  ne  ad  commodum  ei  cédai,  quod  débet  in 
pœnam  ejus  potius  retorqueri.  b  Cap.  5  de  donat.  int.  vir.  et 
uxor.  Neque  enim  ex  poslerioribus  nuptiis,  quanlumvis  non 
illégitime,  seu  civililer,  sed  Ecclesise  auctorilate  contrac- 
tis,  vel  ob  prolem  exinde  susceptam  passi  sunt  pontifices 
priora  vota  rescindi;  sed  sapier.tissime  in  hisce  casibus  decre- 
verunt,  debere  conjugem  «  ad  illam  redire,  cum  qua  primo 
contraxit»  (cap.  6  de  frigid.  el  malef.)  Usquedum  idcirco  de 
impolenlia  absoluta  et  perpétua  alterius  conjugis  non  constat; 
alque  usquedum  spes  eliulgeat,  quod  ex  congrua  experientia 
sive  triennali,  sive  minoris  etiam  temporis  juxta  naturani 
infirmitatis,  matrimoniuiu  consummari  valeat,  non  débet 
cum  gravissima  sacramenti  jactura  conjugale  vinculum  dis- 
solvi. 

Animadvertant,  quœso,  EEVV.,  quam  fréquenter,  et  quam 
facile  impolenlia  hujusmodi  temporanea  atque  effimera  hac 


79 


DECRETS  INEDITS 


80 


nostra  prœser  im  œlale  adolescentes  ex  inquinato  sanguine 
inter.lum  progeniti  afficiantiir.  Qnrenani  securiias,  quodnam 
diffiigiuni  vel  contra  intolorantiain  fenMnanim,  vel  contra 
diffiJenliam  eorumdem  adolescenluni  dareliir,  si  cxcusso  bé- 
néficie esperienti»  carnalis  copulaead  congruum  tenipusatque 
inler  légitimes  amplexus  ineiind».  et  viiilis  potentia,  et  ma- 
ritale decus  uuius  vel  allerins  noctis  concredereturdiscnmini  ? 
t  quin  immorale,  ut  aliquando  aiidire  occurrit,  triennale  ex- 
porimentiim  dicalur,  nonne  poilus  maxime  pc riculosum  mo- 
rali  eidtm  publicœ  esset  illud  submovcre,  exquo,  spe  qualibet 
avulsa  propria?  idoneitatis  post  matrimonium  légitime  expe- 
riundae,  incilarenlur  juvencs  ad  ejusdem  periculum  ante  nup- 
tias  faciendum  in  lupanaribus  cum  merotricibuset  cum  scortis, 
ne  ex  nuptiis  inutiliier  quandoque  initis  lum  fortunœ,  tum  ho- 
noris gravissimum  paiiantur  dispendium? 

H»c,  quœso.  perpendant  EE.  YV.,  et  celebrafœ  doclrinae 
el  sapienliae,  qua  prjestalis,  confisus,  dispeniationeni  bac  in 
causa  refulandam  fore  a  vobis  non  dubito. 

Quare  etc.  —  Flatikils  Simoneschi  Adv.  Defensor  matri- 
monii  ex  officio. 


DECRETS  IMDITS 

DE    LA   S.    CONGRÉGATION    DES     ÉVÊQLES    ET   RÉGCLIERS    (1) 

(Suite.) 

Naples.  Insubordination  des  réguliers.  —  Mexique.  Dominicains. 
Chapitre  provincial.  Aliénation.  Illégilimes.  Latin.  Confesseurs. 

Cisterciens  d'Haulecombe.  —  Espagne.  Massacre  des  moines. 

Dispei^ion.  —  Cisterciens.  Chapitre  général.  —  Sécularisation 
des  convcrs.  Moyens  d'existence.  —  Trappistes  de  Belgique.  — 
Rétablissement  des  Bénédictins  en  France.  —  -Tiers-ordre  du 
Carmel.  Exemption  de  la  juridiction  paroissiale.  —  Espagnols 
fugitifs.  Ordination.  —  Mont-Carmel.  Reconstruction  de  l'église. 
—  Capucins.  Gôture  des  sacristies.  —  Élections. —  Conventuels 
de  Locarno  en  Suisse.  École.  —  Dominicains  de  Piémont. 
Séparation  de  la  province  de  Lombardie.  Vie  commune.  — 
Franciscains  de  l'Observance.  Rétablissement  de  l'institut  en 
France.  —  Translation  d'un  chartreu.v.  —  Espagne.  Dispersion 
des  réguliers.  —  Écoles  chrétiennes.  Fondation  de  Gènes.  — 
Minimes  de  Naples.  Vie  commune.  —  Tiers-ordres  franciscains. 
Election  du  général  par  bulletins.  —  Taxe.  .Minimes.  —  Char- 
treux. Chapitre  général.  —  École  primaire.  Franciscains.  — 
Procès  c  méral.  Procédure  exlrajudiciaire.  —  Taxe  générale. 
Minimes.  —  Saint  Jean  de  Dieu.  Province  de  France.  iNoviciat. 

Irlande.  Fondation  d'un  couvent  d'Augustins.  —  Solesmes. 

Profession  des  deux  premiers  Bénédictins  de  France.  Appro- 
bation des  constitutions.  —  Élection  au  bulletin.  Religieux  de 
Saint  Camille  de  Leilis. 

1551 .  SUPEE  BEG0LARIBCS  REGNI  NaI-OLITANI, 

Nc5Tio  Neapolitaso.  —  Da  lultociô  che  V.  S.  mi  significa 
sul  modo  che  si  tiene  cosli  negli  atfari  ecclesiastici  resto  per- 
suaso  e  convinlo  che  col  mezzo  di  progetti  e  di  note  niinis'.e- 
riali,  non  si  arrivera  giammai  a  poter  mettere  un  fieno  alla 
scandalosa  licenza  de'Corpi  Regolari.  Ella  è  di  parère  che 
avendosi  a  trattare  con  un  re  pio  e  religioso,  l'unico  mezzo 
da  mettersi  in  opéra  colla  speranza  di  felice  siiccesso,  sarebbe 

^15ol).  Naples.  Insubordination  des  réguliers.  Ne  pouvant  ramener 
les  réguliers  à  l'obéissance  et  à  la  discipline,  le  nonce  proposa 
d'établir  des  rapports  directs  entre  le  Saint-Père  et  le  roi.  Voici 
ce  que  le  cardinal  préfet  de  la  S.  Congrégation  des  Évéques  et 
Réguliers  répond  au  nonce  :  o  D'après  ce  que  Votre  Seigneurie 
m'apprend  sur  la  manière  de  traiter  chez  vous  les  all'aircs  ecclé- 
siastiques ,  je  suis  convaincu  que  les  projets  et  les  notes  minis- 

(I)  Voir  les  livraisons  144  et  14^. 


un  dirello  carteggio  fra  il  S.  Padre  e  Sua  Maestà.  lo  non  du" 
bito  di  abbracciare  questosentimento,  e  nella  prima  adunanza 
di  quesia  S.  C.  de'  YV.  e  RH.  che  si  ten-à  nel  mese  di  novem- 
bre ne  farà  la  proposta  agli  Emi  niiei  colleghi,  anche  per  deli- 
berare  sui  modi  che  crederemo  più  adattati  a  coiisegnire  il 
fine  che  si  desidera,  e  quindi  se  ne  farà  relazione  a  S.  S.  per 
intendernc  le  sue  sovrane  determinazioni.  Ella  poi  sarà  fatta 
consapevoie  di  ci6  che  siasi  risolulo. 
Die  H  seplembris  1834. 

1552.  Ordims  PrjEDIcatorvm. 

Sacra  Congregatio  utendo  facultalibus  a  S.  D.  N.  Gregorio 
PP.  XVI  specialiter  concessis,  acta  capituli  provinciaiis  S.  Mi- 
chaelis  archangeli  et  SS.  Angelorum  ordinis  Priedicatorum 
babiti  in  convenlu  S.  Doniini  Civitatis  Angelorum  in  Mexico 
die  26  maii  1832  in  omnibus  approbavit,  atque  confiimavit 
juxta  modum,  nempe: 

Circa  venditiones,  permutationes  et  bypothecas,  dummodo 
consueludo  fiierit  légitime  recepta,  vel  obtenta  fuerint  privi- 
légia, qua?  aJhuc  vigeant,  servetur  decretum  capituli,  ea  ta- 
men  conditione  ut  constet  de  evidenti  respective  contractuum 
utilitate  et  de  fideli  inveslimento  in  alicnationibus,  super  qui- 
bus  onerata  nianeat  P.  Provinciaiis  conscientia. 

Prœscriptio  non  recipiendi  ad  babiium  ■■!  ad  religiosani 
professionem  illégitime  natos  abrogatur  ob  teniporum  cir- 
cumstanlias  et  expositas  rationes,  ita  ut  ad  professionem,  ad 
officia  religionis  (cxceplis  tamen  prailaturis)  et  ad  sacros  or- 
dines  servatis  servandis  admitli  possint. 

Permiltitur  prioribus  conventualibus  ut  recipere  possint 
juvenes  latinae  lingute  ignaros  ad  habituin  et  ad  professionem 
religiosani  ;  ita  in  religione  recepti  latinœ  linguae  dent  operam, 
et  litterœ  testimoniales  ad  sacros  ordines  eisdeni  non  tra- 
dantur  nisi  praîvio  expérimente  coram  superiore  locali  de 
sufJicienti  scientia  instructi  reperti  fuerint. 

P.  provinciaiis  vel  perse  vel  per  prières  cenventuales  alicui 
religioso  ob  rationabilem  causam  pelenti  facultateni  cence- 
dere  pessit  sibi  eligendi  confessarium  non  regularem  appro- 
batum  tamen  ab  ordinario,  vicibus  eidem  P.  provinciali  vel 
prioribus  conventualibus  benevisis. 

Denique  approbantur  et  confirmantur  gradus  in  eodem 
capitule  religiosis  collati,  dummodo  juribus  alteri  quaesilis 
prœjudicium  non  inferatur, 

Constilutionibiis  apostolicis  et  ordinis  aliisque  speciali  men- 
tione  dignis  non  obstantibus. 

Remae,  8  januarii  1835. 

térielles  ne  parviendront  jamais  à  mettre  un  frein  au  scandaleux 
désordre  des  communautés  religieuses.  Vouspensez,  que  puisqu'on 
a  à  traiter  avec  un  roi  vraiment  religieux,  l'unique  moyen  qu'on 
puisse  employer  avec  espérance  de  succès,  ce  serait  une  corres- 
pondance directe  entre  le  Saint-Père  et  Sa  Majesté.  Je  n'hésite 
pas  à  me  ranger  à  cet  avis,  et  dans  la  première  réunion  de  cette 
S.  Congrégation  qui  se  tiendra  au  mois  de  novembre,  j'en  ferai 
la  proposition  aux  cardinaux  mes  collègues,  et  l'on  examinera 
quels  sont  les  modes  les  plus  propres  à  atteindre  le  but  ;  on  en 
référera  ensuite  au  Saipt-Père  pour  recevoir  ses  décisions  sou- 
veraines. Rome,  14  septembre  1.S34.  » 

(1552).  Mexique.  Dominicains.  Chapitre  provincial.  Aliénation 
Illéijilimcs.  Latin.  Confesseurs.  Ce  décret  confirme  les  actes  du 
chapitre  provincial  que  les  Dominicains  célébrèrent  à  Puebla 
en  1832.  On  ratifie  les  ventes,  échanges  et  hypothèques.  —  Avant 
cette  époque,  les  enfants  illégitimes  ne  pouvaient  entrer  dans 
l'institut;  on  abroge  la  disposition  en  vue  des  circonstances; 
toutefois  les  illégitimes  ne  pourront  jamais  occuper  les  prélatures 
régulières.  —  11  faut  savoir  le  latin  pour  être  admis  à  prendre 
l'habit  et  à  professer  :  on  dispense,  à  condition  que  les  jeunes 
religieux  apprennent  le  latin,  et  qu'ils  passent  un  examen  avant 
d'être  promus  aux  ordres  sacrés.  —  Le  provincial  tl  les  prieurs 
conventuels  sont  autorisés  à  permettre  aux  religieux  de  se  con- 
fesser  aux    prêtres  séculier».  —  Rome,    8  janvier   1833. 


.si 


DECRETS  INEDITS 


82 


4553.   Super  officio  B.  M.  V. 

AncniEPiscoro  CAMnERiENSi.  —  Stiidimn  animique  avdorein 
quo  amplitiuio  tua  in  eam  curam  inciimbit  ut  in  celcbri  mo- 
nasterio  Altacuniba^  regiilaris  disciplina  instauretur  et  in  pos- 
terum  florescat,  SSnius  D.  N.  Gregorius  XVI  niultis  laudibus 
proscquutns  est.  Scrii)is  autem  te  auctoritate  visilatoris  apos- 
tolici  qua  pranlitus  es,  nonnu'.las  régulas  veluti  constitutionum 
appendlceni,  sivo  potius  uberiorem  earuni  explicationiin  con- 
didisse,  qiiibiis  monaclii  ad  eani  virtulis  excellenliaiii  qnae 
eornm  institnti  propria  est,  facilius  pervenire  possint.  At  vero 
in  iisdeuA  regulis  nulluni  iocum  dédisse  ais,  officio  B.  M.  Vir- 
ginis,  quod  Cistercienscs  nionachi  nulia  lege  cxpressa,  sed  ex 
antiqua  consuetudine  quotidie  recitare  soient,  idque  ob  eam 
causaiu  fucisse  ut  nionachi  aiiis  nnineribus  obeundis,  qusc  tibi 
potiora  videntur,  satis  vacui  temporis  liaberent.  Veruni  quia 
probe  intelligis  libi  nuilam  esse  potestatem  ejus  piao  consue- 
tudinis  abolendai,  ita  S.  ponlificein  rogasti,  ut  inonachos  Al- 
tacumbœ  ab  hiijusmodi  obligatione  solveret.  Qua  de  re  cum 
jussu  S.  S.  in  hac  S.  G.  actum  sit,  Enii  PP.  censuerunt  eam 
consuetudinem  esse  retinendam,  tuni  quia  non  satis  idonea 
subest  causa,  ciir  lollatur,  tum  quia  tinienduni  foret  ne  cœ- 
teris  nionasteriis  Cisterciensibiis  quse  ita  semper  B.  M.  colue- 
runt,  id  nialo  exeniplo  futurum  esset.  Gum  vero  S.  Coiigrega- 
tionis  senlentia  a  S.  S.  probata  fusrit,  restai  ut  amplitudo  tua 
régulas  a  se  conditas  ita  nioderetur,  ut  nionachi  diebus  sin- 
gulis  récitation!  oftlcii  B.  V.  M.  vacare  possint.  Quod  pro  tua 
pietate  et  singulari  in  Sedem  apostolicam  reverentia  te  factu- 
rum  pro  certo  habeo,  et  intérim  fausta  omnia  tibi  precor  a 
Domino. 

Romae,  10  martii  483.5. 

4554.  Super  rebus  Hispani^. 

Cardinali  Bernetti,  secretario  status.  —  Nella  lettera  a 
S.  E.  il  di  2  marzo  corrente  intorno  ad  alcune  facoltà  e  istru- 
zioni  richieste  da  Mgr  nunzio,  mi  riservai  di  risponderle  sul 
modo  da  tenersi  dallo  stesso  Mgr  nunzio  verso  quei  Regolari 
che  atterriti  dalle  carneficine  dei  loro  confratelli  accadute 
nel  i7  e  18  luglio  p.  p.  in  Madrid,  fuggirono  dai  conventi,  e 
continuano  a  girare  per  la  città  senza  alcun  segno  del  proprio 
istituto,  od  anche  senza  alcun  segno  cléricale,  poichè  la  S.  di 
N.  S.  ordinô  che  sopra  questo  punto  si  sentisse  il  parère  di 
questa  S.  G.  de'  VV.  e  RR.  Pertanto  nell'adunanza  tenula  il 
giorno  13  corrente,  quesli  Emi  miei  signori  sono  stati  di  sen- 
timento  che  Mgr  nunzio  chiami  a  se  i  superiori  degli  ordini 
religiosi,  e  si  concerti  con  loro  per  ammonire  prudenteniente 
quelli  che  restano  ancora  fuori  de'  loro  conventi  a  ritornare  al 
ehiostro,  lappresentando  ai  medesimi  la  lonlananza  del  peri- 
colo  di  nuova  persecuzione,  e  il  loro  dovere  di  stabile  perma- 
nenza  nei  proprii  chiostri  per  evitare  anche  il  pubblico  scan- 

(15S2).  Cisterciens  cC Hautecombe.  Petit  office.  Les  Cisterciens  ont 
l'usage  de  réciter  chaque  jour  le  petit  office  de  la  Sainte- 
Vierge.  Cet  usage  remonte  aux  premiers  temps  de  l'ordre.  L'ar- 
chevêque de  Chambéry,  étant  visiteur  apostolique,  crut  devoir 
supprimer  le  petit  office,  afin  d'accorder  aux  religieux  le  temps 
d'accomplir  d'autres  devoirs  plus  importants.  La  S.  Congrégation 
est  loin  de  ratifier  la  suppression  de  l'office;  le  motif  ne  semble 
pas  sulfisanl,  et  ce  serait  un  mauvais  exemple  pour  les  autres 
monastères.  Rome,  10  mars  1833. 

(15o''i).  Espagne.  Massaci-e  des  moines.  Dispersion.  La  S.  Con- 
grégation écrit  lu  cardinal  Bernetti,  secrétaire  d'état  de  Gré- 
goire XVI  :  «  Dans  la  lettre  que  j'ai  écrite  à  Votre  Éniinence  le 
2  mars  courant  sur  des  pouvoirs  et  des  instructions  demandés 
par  Mgr  le  nonce  de  Madrid,  je  me  suis  réservé  de  répondre  au 
sujet  de  la  conduite  qu'il  doit  tenir  envers  les  religieux  qui, 
effrayés  des  massacres  de  leurs  confrères  à  Madrid  les  17  et  18  juillet 
dernier,  ont  pris  la  fuite,  et  continuent  de  circuler  dans  la  ville 


dalo  e  per  non  dare  alcun  pretesto  alla  soppressione  de 
conventi. 

Tntto  ciô  deve  farsi  per  via  di  semplicc  ammonizione  e  di 
consiglio,  e  non  già  di  precetto.  Nel  caso  poi  che  alcuni 
non  polessero  vincere  il  timoré  dal  quale  sono  soprallatti, 
potrebbero  questi  rnandarsi  nei  conventi  délie  provincie,  dove 
pare  che  il  pericolo  sia  più  remoto,  e  chiamare  dalle  medesime 
provincie  altri  religiosi  per  riempiere  i  conventi  di  Madrid.  Glie 
se  Mgr  nunzio  cd  i  superiori  regolari  per  le  attuiili  circostanze 
di  quei  luoghi,  incontrassero  diliicoltà  ad  eseguire  il  sudetlo 
progetto,  Mgr  nunzio  \\o\.\ii  cominunicarlo  per  prendere  allre 
providenze.  S.  Santitii  ha  approvato  in  lutte  le  parti  l'esposlo 
sentimento  di  questa  S.  G.,  talchè  V.  E.  potrà  compiacersi  di 
parteciparlo  a  Mgr  nunzio. 

Romœ,  20  martii  1835. 

1555.    SlPER   CAPITULO   CiSTERClENSIUM. 

P.  Benigno  visitatori  apostolico.  -  La  Sanlità  di  N.  S.  ha 
intcso  con  sorprcsa  che  V.  P.  abbia  diretta  al  P.  abbate  Sifredi 
la  convocatoria  per  inlervenire  al  prossimo  capitolo  générale, 
dappoichè  tin  dal  6  febraro  p.  p.  la  S.  Sanlità  ad  istanza  délia 
P.  V.  aveva  ordinato  che  non  si  convocassero  i  monaci  vocali 
di  Piemonte  e  Genova  per  ragione  délia  visila  aposlolica  tut- 
tora  cola  permanente.  La  S.  Sua  ha  inleso  con  egual  sorpresa 
la  venuta  del  P.  M.  Sifredi  in  Roma  per  intervenire  al  detto 
capitolo,  sebbene  ne  avesse  avuta  l'espressa  proibizione  dal- 
l'Enio  visitatore  apostolico.  Tuttavia  il  S.  Padre  volendo  usare 
molta  condiscendenza  verso  il  P.  abbate  Sifredi,  e  insieme 
mantenere  l'osservanza  di  tntto  ciô  che  riguardo  al  sudetlo 
capitolo  è  stato  stabilito,  assolve  il  inedesimo  da  qualunque 
pena  e  irregolarità  che  avesse  incorso  ;  ordinando  perô  che  nel 
prossimo  capitolo  non  possa  avère  alcuna  voce  nf;  atliva,  ne 
passiva.  In  seguito  poi  S.  Sanlità  farà  conoscere  alla  P.  V. 
le  altre  sue  deterniinazioni. 

Romse,  2  maii  1835. 

1556.  Super  s^ecularisatione  coNVERSORUjtt. 

Eriscopo  Fanen.  —  Fr.  Ilarione  da  Fano  laico  capuccino 
lia  rappresentalo  a  questa  S,  G.  de'  VV.  e  RR.  di  non  aver 
poluto  ottenere  da  V.  S.  il  decreto  esecutoriale  all'indulto  di 
sua  sécolarizzjzione  degli  11  luglio  1834,  perla  clausola  Cons- 
tilo  de  sufficienti  substenlalionc,  giacchè  essendo  l'oralore 
privo  di  béni  di  fortuna  non  puô  costituirsi  il  patrimonio  che 

ecclésiastique.  Le  Saint-Père  ayant  ordonné  de  prendre  sur  ce 
point  l'avis  de  la  S.  Congrégation  des  Évèques  et  Réguliers,  voici 
l'avis  que  mes  collègues  ont  exprimé  dans  la  réunion  du 
13  courant  :  que  le  nonce  mande  les  supérieurs  des  ordres 
religieux,  et  se  mette  de  concert  avec  eux  pour  avertir  pru- 
demment ceux  qui  demeurent  encore  hors  de  leurs  couvents  de 
retourner  au  cloître,  en  leur  représentant  que  le  danger  d'une 
nouvelle  persécution  est  éloigné,  et  qu'ils  sont  obligés  de  vivre 
dans  leurs  cloîtres,  pour  éviter  le  scandale  public,  et  aussi  pour 
ne  donner  aucun  prétexte  à  la  suppression  des  couvents.  Tout 
cela  doit  se  faire  comme  monition  et  conseil ,  non  comme  ordre 
formel.  S'il  en  est  qui  ne  puissent  dompter  leur  épouvante,  on 
pourra  les  envoyer  aux  couvents  des  provinces  où  le  danger  paraît 
plus  éloigné,  et  faire  venir  d'autres  religieux,  afin  de  remplir  les 
couvents  de  Madrid.  Rome,  20  mars  183j.  » 

(1555).  Cisterciens.  Chapitre  général.  On  a  vu  ci-devant  que  les 
couvents  de  Gènes  et  du  Piémont  furent  soumis  à  la  visite  apos- 
tolique du  cardinal  Morozzo.  Les  moines  appartenant  à  ces 
deux  provinces  n'assistèrent  pas  au  chapitre  général  assemblé  à 

Rome  en  1835.  ,  .•    ,  , 

(1556).  Sécularisation  des  convers.  Moyens  d'existence.  L  induit 
pontifical,  qui  sécularise  les  religieux,  pourvoit  à  leurs  moyens 
d'existence.  S'il  s'assit  de  prêtres,  la  clause  est  :  Constito  de  patri- 
monio sacro.  Pour  les  convers,  on  met  :  Constito  de  sufficienti 
susteniatione.  Cela  ne  veut  pas  dire  que  le  convers  sécularisé 
devra  constater  qu'il  possède  un  patrnnoine  suffisant;  car  le  tra- 


17'    SÉBIB. 


6 


83 


DECRETS  INEDITS 


84 


si  crede  necessario;  e  qniudi  ha  supplicalo  questi  Emi  signori 
di  dichiarare  che  sia  snlîiciente  per  il  siio  sosltMitaiiteiito  la 
fatica  délie  braccia.  In  seguito  lii  laie  islania  banno  l'KE.  LL. 
RR.  cominaiHialo  di  srriven^a  V.  S  per  iiotiticrtrip  clio  que&tsx 
S.  C.  nellappone  lasudctta  clausola  rispt'tto  ai  laici,  non  in- 
tende mai  la  coslilurione  di  un  patrimonio,  ma  piu'»  anche 
bastare  per  sufficiente  so.-tentamento  la  sola  induslria  délie 
mani,  quando  la  persooa  è  capace  di  guadagnarsi  oneslamente 
il  vitto. 
Romse,  3  aprilis  1835. 

1557.  ScrsR  TKAFFE>'SiBts  Belgu. 

P.  Abbati  Weîtmalles.  —  Paucis  abhinc  diebus  D.  Fran- 
ciscus  Capaccini  litteras  tuas  ad  enin  datas  pridie  idiis  dorem- 
bris  anni  proxime  elapsi  huic  S.  Congrecalionis  oxhibiiit, 
quibus  significas  te  et  universam  familiam  Trappistarimi  in 
Belgio  vehementer  expelere  iil  constitutioiies  qu;i<  januludum 
a  vobis  sertantur,  apostolica  aucloritate  tîrmentur.  Earum 
vero  constilutionuni  exemplum  iina  ciin)  Jittpris  luis  delatum 
est,  quas  quideni  conslilutioies  non  vestras,  sed  S.  Benedicli 
appellandas  esse  perhibes.  At  vero  cnm  agatur  de  re  non  levis 
momenii,  nec  salis  explorata,  nccesse  est  ut,  quod  aniino  tibi 
jain  proposneras,  opère  conipleas.  nimiruni,  ut  iterad  iirbem 
instituas,  vel  sallem  hue  miltas  religiosuni  virum  a  te  deligen- 
dum.  Tali  enim  paclo  citius  et  coinmodius  negoliuni  absolvi 
poterii.  Is  auleni  qui  Roirani  venerit,  ipse  reguiam  S.  Bene- 
dicti  et  constilutiones  D.  de  Rancé  secum  atferal,  ut  omnibus 
siniul  collatii  et  diligenter  perpensis  S.  Congregatio  décernât 
quid  in  vestris  constilutionihus,  antequam  approbentur,  vel 
demere  vel  addere  vel  moderari  oporteat. 

HîBC  tibi  significanda  erant,  ut  scires  quomodo  hac  in  re 
gerere  le  debeas,  et  intérim  diu  valeas  in  Domino. 

Romae,  13  augusli  1835. 

1558.  Scpra  issTAïKATiOKE  ORDiNis  S.  Bexedicti  in  g  allia. 

Episcopo  Cesomasensl  —  Non  dubito  quin  mireris  quod 
lilleris  anipiitudinis  tuae  datis  quinto  caleudas  febiuarii  sero 
admodum  respondeani.  Hoc  autem  accidit  propterea  quod  is 
qui  litteras  tuas  ad  me  perferendas  acceperat,  coactus  est  ali- 
qnantisper  Lugduni  consistere  infirniiatis  causa.  Dein  vero 
cum  Romam  venire  initio  constituisset,  mufato  coiisilio  Lule- 
tiam  Parisiorum  reversus  est.  Stalim  ac  vero  iitterje  tuœ  ac 
postiilatio  pro  inslauratione  Congregationis  S.  Mauri  in  Galliis 
ad  nie  perveneruni,  rem  totam  ad  Emos  PP.  S.  C.  retuli,  qui 
in  generali  conventu  babito  die  21  augusti  1835,  omnibus 
sedulo  perpensis,  ita  decreverunt  :  a  Scribatur  episcopo  Ce- 
«  nonianen.  ad  mentem  :  mens  est,  non  esse  locum  petilœ 
«  adprobationi,  cum  profmsita  inslauratio  ita  pertici  velit  ut 
«  mullae  inducantur  mutationes  in  régula  S.  Benedicli,  nec 
<  uUus  adest  ex  anliquis  monachis  a  quo  novi  alunini  infor- 
1  mentur  et  dirigantur.  Laudandum  tamen  esse  ûnem  novae 

vail  des  bras  fournit  des  moyens  d'existence,  et,  pour  cxCcnter 
l'induit,  le  d<51éfrud'  ne  peut  demander  davantage. 

(1557).  TrappùUi  de  Belgique.  La  S.  Congrégation  invite  l'abbé 
k  faire  le  voyage  de  Rome  pour  traiter  de  l'approbation  des  cons- 
titutions. En  eiïel,  les  constitutions  des  Trappistes  de  Westmall 
furent  approuvées  l'année  suivante. Le  décret  delà  S.  Congrégation 
est  dans  un  précédent  volume  des  Anatccta. 

(1558).  Rétablitsemeut  des  Bénédklim  en  France.  Ceci  est  le  pre- 
mier document  de  ce'.le  importante  affaire.  La  S.  Congrégation 
refusa  l'approbation,  parce  que  l'on  proposait  de  graves  modifi- 
cations dans  la  règle  de  saint  Benoit  ;  elle  se  borna  donc  à 
décerner  des  éloges  au  but  des  fondateurs.  D'ailleurs,  aucun  des 
anciens  religieux  ne  pouvait  former  les  novices.  Le  seul  moyen 
qui  restât,  c'est  que  les  principaux  membres  de  la  communauté 
de  Solcsmes  fisent  le  noviciat  A  Rome  ;  c'est  ce  qui  eut  lieu.  Nous 
rappelions  plus  loin  d'autres  pièces  sur  l'affaire. 


0  socielatis.  utpote  qurr  tendit  in  commune  bonum  Ecclesiœ; 
«  propterea  ii  qui  nomen  eidem  dederunt  in  bono  proposito 
«  persistant,  ut  postquam  sutlicienlia  exhibueriiit  de  se  spe- 
a  cimina,  successu  teiiiporis  decerni  possit  an  locus  sit  erec- 
tt  tioni  et  adprobationi  noviv  congregrtionis  qua^  vel  reguiam 
«  S.  Benedicli  omnino  amplectatur,  vel  aliquam  saltem  simi- 
u  liludinem  liabeat  cum  congregatione  Maurina,  quam  sodales 
«  ;v!nulari  inlendunl.  «  Facla  autem  postiidie  relationo  SSmo 
D.  Nostro,  Santitas  Sua  resolulionem  S.  C.  bénigne  adprobavit 
et  confirmavit. 
Roniae,  18  seplembris  1835. 

1559.  Tertii  ORDims  Carmelitaucm. 

Ex  audientia  30  septembris  1835.  SSmus  attenta  sentenlia 
archiepiscopi  SSmi  Salvatoris  de  Bahin,  ad  fovendam  pietatem 
sodalitatis  tertii  ordinis  B.  Virgiuis  de  Monte  Carmelo  in  eadem 
civitate  fundatae,sodaliiiuni  et  ecclesiam  ejusdem  tertii  ordinis 
ab  omni  jurisdictione,  cuva  et  guheriiio  parocboruni  pro  lem- 
pore  exemptam  et  liberam  et  immunem  declaravit,  ad  hoc  ut 
sodales  terliarii  Garminis  exercere  possint  sacras  foncliones 
festivas  et  funèbres,  processiones,  aliosquc  pietatis  acUis  abs- 
que  intervenlu  et  interessentia  ejusdem  paroclii,  salva  semper 
ordinaria  jurisdictione  archiepiscopi,  a  quo  depuletur  director 
seu  capellanus  dicti  sodalitii  cum  faculta'''V)us  necessariis  et 
opportunis.  Quibuscumque  in  contrarium  non  obslantibus. 

Romae,  etc. 

1560.  Ordinationis  begclaeicm. 

NcNTio  Neapolitano.  —  Adesivamente  aile  premure  avan- 
zatemi  da  V.  S.  lllma  e  Rma  col  pregiato  suo  foglio  de'  giorni 
5  di  questo  niese,  ho  esposto  alla  Santilà  di  N.  S.  l'infelice 
situazione  de'  4  monaci  Gisterciensi  che  salvatisi  a  stento  dal- 
l'incendio  del  monastero  di  Poblet  nelladiocesi  di  Tarragona, 
rifugiaronsi  sopra  un  brigantino  di  bandiera  Napolitsna,  e 
dopo  giunti  in  codesta  capitale  hanno  per  ora  fissato  la  loro 
residenza  in  Casteilaniare. 

Dalla  supplica  da  essi  avanzata  e  da  Lei  invialami,  si  rileva 
che  due  sono  sacerdoti  e  due  diaconi,  e  che  mancando  di  niezzi 
di  sussislenza,  non  si  offre  loro  altro  modo  di  procurarseli  che 
la  elemosina  délia  messa.  Chieggono  quindi  i  due  diaconi 
D.  Einanuele  Astori,  e  D.  Ignazio  Garbô  di  esser  ordinati  sa- 
cerdoti sia  da  V.  S.  lllma  sia  da  Mgr  arcivescovo  di»Sorrento, 
che  dicono  aver  loro  accordato  il  suo  favore. 

Per  quanlo  si  voglia  essere  facili  nel  prestar  fede  aile  asser- 
tive  degli  anzidetli  religiosi,  non  puù  dissimularsi  che  si  pre- 
sentano  gravi  ditticoltà,  ne  queste  sono  punfo  sfuggile  all'alta 
penetrazione  del  S.  Padre.  Mosso  perô  Fanimo  clementissimo 
délia  Santità  Sua  dalle  dolorose  circostanze  dei  ricorrenti.  lui 
ha  commandato  significarle,  che  dovrà  Ella  adoperare  ogni 


(1550).  Tiers-ordre  du  Carmel.  Exemption  delà  juridiction  parois- 
siale. Le  tiers-ordre  carme  de  Bahia,  au  Brésil,  possède  une  belle 
éo^tise.  Le  présent  décret  exempte  la  confrérie  et  son  église  de 
toulojuridiclion, direction  et  gouvernement  des  curés  pro  tempore, 
de  sorte  qu'on  pourra  célébrer  toutes  les  fonctions  festivales  ei 
funéraires,  les  processions  et  les  autres  actes  de  piété  sans  l'inter- 
vention et  la  présence  du  curé.  L'archevêque  nommerale  directeuT 
ou  chapelain  de  la  confrérie. 

(1560).  Espaijnols  fugitifs.  Ordination.  La  S.  Congrégation  écri. 
au  nonce  de  Naples  :  ■■  J'ai  cx|iosé  au  Saint-Père  la  malheureuse 
situation  des  quatre  religieux  cisterciens  qui,  s'étant  sauvés  ; 
grand'peinc  de  l'incendie  du  monastère  de  Poblet  dans  le  diocèse 
de  Tarragone,  se  réfugièrent  sur  un  briganlin  de  bannière  napo- 
litaine, et,  arrivés  à  Naples,  ont  fixé  pour  le  moment  leur  rési- 
dence à  Castellamare.  11  résulte  de  la  demande  que  vous  avei 
transmise  que  deux  sont  prêtres  et  deux  diacres.  Dépourvus  de 
tout  moyen  d'existence,  ils  n'ont  pas  d'autre  ressource  que  l'au- 
mûne  de'  la  messe.  C'e^t  pourquoi  les  deux  diacres  demandent 


85 


DECRETS  INEDITS 


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indusli'iii  per  proourai'si  tutto  qunllo  iufoi'mazioai  clie  sia  pos- 
sibile  (li  avère  sopra  i  costnini  e  iiloneilà  dei  siipplicanti,  non 
clie  sulla  set,'uita  loro  onlinazione  al  diaconato.  Qiianle  vollo 
poi  non  ricsca  confeguire  tali  veiilicho  per  mezzo  di  autfinlici 
doeunienti,  esige  la  Santità  S:ia  clie  si  supplisca  con  una  fede 
giurala  dei  due  rnonaci  sacrrdoli  foinpagni  dei  postnlanti 
diaooni.  CiA  pieniesso  acconsente  S.  Sanlitî»  clie  vcngano  or- 
dinati  sacerdoti  o  da  Lei  o  da  Mgr  arcivcscovo  di  Sorrento. 
Romaj,  14  novembris  1833. 

1361.  Super  resdificationk  egclesim  montis  cahmeli. 

Joseph  Antonius  Tit.  S.  M.  a  Pace  près,  cardinalis  Sala  S.  C. 
negociis  et  consultationibus  episcoporuna  et  regularium  prœ- 
fecliis. 

PrœpositMs  generalis  PP.  Discalceatorum  ordinisBmœV.  M. 
de  Monte  Carnu^lo  nuncupatorum,  supplices  preces  ad  nos 
porrexil,  ut  S.  Gongrogatio  pietatem  et  sludiuin  priesulnni 
ecclesiae  excitaret  ad  coUigendas  comparandasqne  fidclium 
oblalinnes  in  subsidium  constructionis  sive  reaîdificationis 
S.  Tcmpli  Deipara;  dicato  qnod  in  Monte  Carmeli  in  partibus 
infidelinm  olim  ereclum,  modo  restitnitur. 

Nos  itaqne,  ex  oraculo  Sanclitatis  Suaî,  quaj  pias  oratoris 
preces  excipiendas  esse  decrevit,  liis  literis  noslra  manu  sub- 
scriptis  et  sigillo  S.  C  munitis,  archiepiscopis,  episcopis,  ab- 
batibus  omnibus  et  singulis  locorum  ordinariis  fralres  dicti 
ordinis  cominendanuis,  quos  prœfatus  priepositus  generalis  vel 
supei'iores  diversis  in  locis  constituti,  mittere  disposuerint,  et 
bas  exhibenfes  literas  valido  adjuventur  patrocinio  quo  suf- 
fulti  oppoi'tuna  anxilia  pro  ofticio  sibi  commisse  commode 
absolvendo  conseqnantm"  :  nos  etenim  bac  Sanclitatis  Suœ 
gratia  et  benevolenlia  impulsi,  pro  viribus  nitimur  sanctuni 
istud  opus,  qnod  in  decns  et  cultuna  erga  Bmam  Dei  Matrem 
augendnm  mirifice  cedit,  ad  uliimam  sui  perfectionem  pro- 
vehere. 

Datum  Romae,  die  22  januarii  1836. 

1562.    SuPEa   CLAUSURA. 

La  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  avendo  maturamente  ponderato 
quanlo  è  stato  riferito  dalla  P.  V.  in  data  li  13  dello  scorso 
gonnaio  sul  quesito  proposto  all'EE.  LL.  dal  P.  Clémente  da 
Civitanova  capnccino  circa  le  sagrestie  délie  cbiese  di  codesto 
ordine,  che  hanno  una  porta  nella  chiesa  e  l'altra  nella  clau- 
sura,  se  cioè  le  dette  sagrestie  debbano  considerarsi  corne 


d'être  ordonnés  prêtres,  soit  par  Votre  Seigneurie  illustrissime,  soit 
par  Mgr  l'archevêque  de  Sorrcnte,  qui,  disent-ils,  leur  a  accordé 
sa  protection.  Quelque  facilité  qu'on  veuille  mettre  à  prêter  foi 
aux  assertions  de  ces  reUgieux,  il  n'y  a  pas  moyen  de  se  dissi- 
muler les  graves  difficultés  de  l'aflaire;  le  Saint-Père  n'a  pas 
méconnu  ces  difficultés.  Toutefois,  son  cœur  très-clénieul  élant 
touché  de  la  douloureuse  position  des  recourants,  il  m'ordonne 
de  vous  faire  savoir  que  vous  devrez  prendre  tous  les  rensei- 
gnements qu'il  sera  possible  tle  vous  procurer  sur  la  conduite  et 
l'aptitude  des  recourants,  ainsi  que  sur  leur  promotion  au  dia- 
conat. Si  vous  ne  parvenez  pas  à  obtenir  des  pièces  authentiques, 
le  Saint-Père  exige  qu'il  y  soit  suppléé  à  l'aide  de  l'attestation 
sous  la  foi  du  serment  des  deux  prêtres  compagnons  des  diacres 
recourants.  Cela  fait,  le  Saint-Père  permet  qu'ils  soient  ordonnés 
prêtres,  soit  par  vous-même,  soit  par  Mgr  l'archevêque  de  Sorrente. 
Rome,  14  novembre  18jo.  » 

(1561)  Munt-Carmel.  RecoiistrucUon  de  Véglise.  Le  cardinal 
Joseph-.\ntiiine  Sala,  préfet  de  la  S.  Congrégation  des  Evêques  et 
Réguliers,  recoumiaude  aux  évèques  du  monde  les  religieux  que 
le  prieur  générai  des  Carmes  déchaussés  se  propose  de  faire  quêter 
pour  la  recontsruction  de  l'église  du   Mont-Carmel. 

(1562).  Capneiiis.  Clôture  dei  sacristies.  Les  sacristies  qui  ont 
une  entrée  dans  l'église  et  uie  autre  dans  le  cloître,  sont 
comprises  dans  la  clôture.  Celles  au  contraire  dans  lesquelles  on 
n'entre  que  de  l'église  ou  du  chœur,  ne  sont  pas  comprises;  les 


parte  délia  clausura,  lut  la  medcsima  S.  G.  approvato  il  cos- 
tume che  costantemente  si  osserva  in  lalto  codesto  ordine, 
che  quantlo  cioè  è  aperto  i'adito  ad  nna  sagrestia  per  due 
porl(!,  di  oui  l'una  metta  nul  chiostro  e  l'altra  nella  cbiesa,  in 
tal  caso  la  sagrestia  si  considéra  compresa  nella  clausura  ;  se 
poi  la  sudella  sia  separata  dal  chiostro,  non  potendosi  entrare 
in  questo  che  dalla  chiesa  o  dal  coro,  in  questo  caso  non  è 
compresa  nella  clausura,  e  qnindi  la  medesuîia  ha  ordinalo  di 
scriversi  alla  P.  V.  allincbè  communichi  tutto  ciô  al  P.  pro- 
vinciale dei  nominato  W  Clémente,  ordinando  che  venga  pie- 
naiiumse  osservato,  quanto  in  tutti  gU  altriconventi  di  codesto 
ordine. 

Romœ,  1  martii  1836. 

1303.    SUPKR   ELECTIONIBUS. 

Sacrosanctum  Concilinm  Tridentinum,  sess.  23,  cap.  6  de 
regularibus,  cum  ralionem  eligendi  sup'.'riores  regulares  prae- 
scriberet  sic  decrevit  :  Nec  in  post(!rum  liceat  provinciales  aut 
abbates  priores  aut  alios  quoscumque  titulares  ad  eifectum 
ciectionis  faciendiB  conslituere,  aut  voces  et  sulïragia  absen- 
(ium  supplere.  Si  voro  contra  hujus  decretl  constitutionem 

aliquis  electus  fuerit,  eleclio  irrita  sit Cum  itaque  P.  M. 

youoralis  totius  ordiuis  minornm  S.  Franciscianimadverterit  in 
capitulis  prœseitim  provincialibus  abusus  aliquot,  ut  sibi 
videbatur,  contra  hujusmodi  decretum  irrepsissc,  et  agno- 
scens  quantum  intersit  secundum  prajscriptam  formam  elec- 
tiones  celebrari,  hanc  S.  C.  rogavit  ut  decem  quasstiones  sen 
dubia  quse  sequuntur,  declararet,  videlicet: 

1.  Annonûine  absentium^  quorum  sulïragia  in  eleclionibus 
supplenda  non  sunt  ex  Tridentini  Concilii  decreto,  illi  quoque 
iutelligendi  sint,  qui  vita  functi  l'uerint? 

2.  An  sequuta  post  ultimam  congregatiouem  intermediam 
morte  alicujiis  guardiani,  prœses  a  ministro  provincial!  con- 
ventui  adininistrando  suffectus,  habeat  vocem  in  primo  capi- 
tulo  provinciali  t 

3.  An  provincialis  et  defiuitores  possint  ante  celebrationem 
capitnli  eumdeui  prœsidem  conventus,  vel  alium  religiosum 
in  guardianum  eligere,  et  an  post  hujusmodi  e'ectionem  ejus- 
que  publicationem  novus  guardianus  jus  ferendi  sufïragium  in 
capilulo  provinciali  consequalur? 

4.  Licehitne  defiuitorio  vel  immédiate  ante,  vel  in  actu 
capituli  substiluere  religiosum  idoneum  in  locurn  alicujus 
CTU.u'diani,  qui  vocem  activam  et  passivam  amiserit  ? 

5.  Si  quis  ex  definiloribus  actnalibus  sit  etiam  cœnobii 
guardianus,  poteritne  duplex  sutfragium  ferre?  et  si  guardia- 
natu  se  abdicaverit,  poteritne  aller  substilui,  ne  ejus  vox  in 
capitulo  desit  T 

6.  In  iis  provinciis  ubi  parvî  conventus  vel  cœnobia  extant, 
quaî  hospitia  appellari  soient,  polerit  ne  minister  provincialis 
decernere,  ut  presses  hujus  vel  illius  parvi  cœnobii  jus  suffragii 
habeat? 

7.  Ubi  statuta  peculiaria  vigent  quœ  lectoribus  jubilatis  nu- 
merariis  jus  ferendi  suffragii  in  electione  minislri  provincialis 
et  defmitoruiT!  provincialium  Iribuunt,  si  qui  ex  hujusmodi 

femmes  y  peuvent  donc  entrer,  sans  crainte  des  censures  canoni- 
ques. C'est  d'ailleurs  cequi  s'est  constamment  observé  dans  l'ordre 
des  Capui  ins. 

(i."j63).  Elections.  Le  concile  de  Trente  défend  d'établir  des  pro- 
vinciaux,abbés,  prieurs  et  autres  électeurshonorairesqui  prennent 
part  aux  élections;  il  défend  aussi  de  remplacer  les  voix  et  suf- 
frages dos  absents.  Des  abus  s'étant  introduits  dans  l'ordre  des 
Franciscains,  la  S.  Congrégation  rétablit  les  saines  maximes,  en 
ce  qui  concerne  les  chapitres  provinciaux  :  les  gardiens  intéri- 
maires n'ont  pas  voix  au  chapitre.  Le  double  vote  est  refusé  au 
gardien,  qui  est  en  même  temps  déHnlteur  provincial  ou  profes- 
seur retraité.  L'usage  ne  peut  légitimer  la  transgression  du  décret 
de  Trente. 


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DECRETS  INEDITS 


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lecloribus  sit  eliam  guardianiis,  polerit  leclor  simplicilerjubi- 
latus  ei  subslitui  cura  jure  suflragii  ? 

8.  Si  guardianus  a  civili  polestate  suo  niunere  intenlicalur, 
quo  se  abdicare  nolit,  poleriine  aller  ejus  vices  supplere^  Et 
si  idem  apud  leçilimos  superiores  nuinus  suum  sponle  dina:- 
serit,  poteritne  aller  iu  ejus  locuin  eligi  ut  sutfragiuin  ferat? 

9.  Ouonain  sensu  inlelligeuda  sunt  illa  verba  decreti  ad 
effeclum  eleclionis  faciendae,  utruni  nenipe  ad  ipsum  taiitum- 
modo  actuni  eleclionis.  an  vero  etian»  ad  electores  ante  capi- 
tuli  celebralionem  conslilutos  periineanl? 

10.  An  consuetudo  aul  piwscriplio  possil  officere  ut  ralae  et 
valid»  sint  eleciiones  quee  contra  formam  decreti  TriJentini 
factaj  fuerint  ? 

llaque  S.  C.  in  pleno  auditorio  die  11  niarlii  1836.  refe- 
renre  Emo  Gard.  Polidori,  respondit: 

Ad  1.  Affirmalive. 

Ad  2.  yt-gaiive. 

Ad  3.  Ad  quoJlibet  fraudis  discrimen  averf-ndum,  non 
eliganlw  novi  guardiaiii  post  festum  S.  Francisci,  sed  per 
prasides  regimini  conventuum,  ubi  opus  sit,  rite  consulatur 
jiixta  constitutiones  ordinis. 

Ad  4.  Aegaiive. 

Ad  5.  Négative  in  omnibus  ad  ulramque  parlem. 

Ad  6.  Négative. 

Ad  7.  Négative. 

Ad  8.  Négative  ad  primam  parlem,  ad  secundam  provi-sum 
in  tertio. 

Ad  9.  Affirmative  quoad  utramque  parlem  quaienus  verba 
Concilii  tum  ad  actum  eleclionis,  tum  ad  electores  ila  refe- 
renda  sunt  ut  necmere  titulares,  necalii,  quivicem  absenlium 
suppléant  ad  eff'eclum  eleclionis  faciendœ  constitui  possint. 

Ad  10.  Négative  et  supplicandum  SSmo  pro  sanalione  ad 
cautelam  prœteritarum  eleciionum,  quœ  contra  formam  de- 
creti Tridenlini  faclœ  fuerint. 

Et  facta  de  praemissis  relatione  SSmo  D.  N.  in  audientia 
diei  25  œartii  1836^  S.  S.  responsiones  et  declarationes  S.  C. 
approbavit  et  confirmavit,  et  praesens  decretum  constitutio- 
nibus  minorum  S.  Francisci  tan  observantiuin  quam  reforma- 
torum  adjungi  jussil,  sanando  ad  cautelam  eleciiones  quse 
usque  adhuc  aliter  peractœ  fuerint,  de  quibus  proinde  nuUo 
unquam  lempore  dubia  ac  qusestiones  excilari  posse  districte 
prohibuit. 

lo6i.    SCPER   SCHOLIS. 

Ge?iebali  coîiVEXTCAUtM.  —  Nella  Congregazione  teniita  da 
questi  Erai  miei  signori  li  13  dello  scorso  maggio,  sono  state 
di  nuoTo  proposte  dall'Emo  signor  Gard.  Gastracane  ponente, 
le  istanze  de'  deputati  di  Locarno,  i  quali  domandano  che 
siano  obbligati  i  religiosi  del  suo  ordine  del  convenlo  délia 
detia  città  a  riassumere  l'esercizio  délie  scuole  di  grammatica 
e  di  belle  letlere,  come  da  essi  sono  slate  faite  dal  1784 
al  1798, 

Benchè  dalle  informazioni  che  questa  S.  G.  ha  ricevute 
tanto  dal  vescovo  di  Conio  che  dalla  P.  V.  Rma  risulti  che  i 
conventuali  di  Locarno  non  sono  obbligati  aile  scuole  ne  per 
fondazione  ne  per  dolazione,  ne  per  legge  del  congrcsso  fédé- 
rale, non  estante  in  vista  délia  présente  circoslanza  esige  il 
bene  publico  che  le  riassumano,  e  questo  appunto  è  stato  il 
vote  di  questi  Emi  signori  nella  sudelta  congregazione  ad  imi- 
tazione  di  altri  isiituli  religiosi  che  nel  cantone  del  Ticino 

(1.Ï64).  Conventuels  rie  Locarno  en  Suisse.  Ecole.  Au  siècle  dernier 
les  Conventuels  de  Locarno  ouvrirent  une  école  de  grammaire  et 
de  belles-lettres.  La  commune  ayant  demandé  le  rclablissement 
decetteécole,  laS.  CongrtgTiion  engage  les  religieux  à  prendre  cette 
charge,  quoiqu'ils  n'y  soient  obligés  ni  par  fondation,  ni  par  dota- 
tion, ni  par  loi  du  congrès  fédéral.  Le  bien  public  doil  les  décider. 


occupano  dell'  istruzione.  Per  render  quindi  più  facile  l'ese- 
cuzione  di  un  tal  decreto,  ed  avère  de'  religiosi  abili  per  le 
scuole,  c  anche  di  edificazione  al  pcpolo,  l'EE.  LL.  Urne  ine- 
rendo  al  parère  di  V.  P.  R.  l'autorizzino  a  riunire  i  religiosi 
ed  i  due  oonvenli  di  Locarno,  e  di  S.  M.  del  Sasso  alla  pro- 
vincia  lllirio-Venela  coiiventuale  solto  il  tilolo  di  S.  Antonio 
di  Padova  in  modo  che  cosiituiscano  una  sola  provincia  sotto 
l'obbedienza  e  dipendenzi  del  P.  provinciale  délia  medesima 
derogando  a  qualunque  disposizione  a  cii\  contraria.  Incari- 
cherà  inoltre  la  stessa  P.  V.  Rma  il  nominato  P.  provinciale 
di  provvedere  al  più  presto  possibile  i  delti  conventi  degl'in- 
di\idui  necessari  al  bene  spirituale  de' fedeli  fra' quali  due 
per  le  scuole,  onde  aderire  aile  brame  di  quel  popolo. 
Romae,  6  junii  1836. 

lo6o.  Super  vita  commoni. 

Gardinali  Morozzo,  episcopo  Novariensi.  —  Piacque  ail'E- 
niinouza  Vostra  di  manifestarmi  con  sua  lettera  del  19  luglio 
pross.  pas?,  il  desiderio  di  sua  Maestà  Sarda,  che  i  conventi 
de'  PP.  Donienicani  del  Genovcsalo,  cessino  di  far  parte  délia 
provincia  di  Lombardia,  per  riunirsi  e  formare  una  sola  pro- 
vincia con  quelia  del  Piemonte,  non  intendendo  con  questa 
niisura  di  escludere  i  religiosi  Lombav'j,  e  non  sudditi,  ne 
di  obbligare  gl'individui  de'  conventi  da  riunirsi  a  professare 
la  vita  comune  ;  ma  unicamente  di  mettere  i  detti  conventi 
sotio  la  dipendenza  di  un  solo  provinciale  da  eleggersi  nei 
debiii  modi,  e  che  dimori  in  una  délie  due  città  di  Torino,  o 
di  Genova.  Aile  rappresenlanze  di  Vostra  Eminenza  si  aggiun- 
scro  poco  dopo  per  lo  stesso  oggelto  gli  uffizi  del  signor 
niarchese  Grosa  ministro  di  S.  Maeslà  presso  la  S.  Sede,  e 
vpime  quindi  porta to  l'affare  a  cognizione  del  S.  Padre,  cui 
piacque  occuparsene  senza  ritardo.  Premurosa  la  Santiià  Sua 
di  secondare  i  desiderj  del  piissimo  Sovrano,  e  confidando  che 
la  progettata  riunione  serva  a  promuovere  maggiormente  la 
regolare  osservanza  e  disciplina,  ed  agevolare  possa  la  strada 
ad  introdurrc  successivamente  con  modi  dolci  e  prudenziali 
anche  Ira  i  Domenicani  del  Genovesato,  la  vita  comune  già 
abbracciata  con  tanta  Iode  e  vantaggio  dai  loro  confratelli  in 
Piemonle,  ha  benignamente  accordato  la  grazia  richiesta.  A 

(1565).  Dominicains  de  Piémont.  Séparation  de  laprimince  de  Lom- 
bardie.  Vie  commune. \o\ci  ce  que  la  S.  Congrégation  écritau  cardinal. 
Morozzoévéque  de  Novare,  visiteur  apostolique  des  réguliers  du 
Piémont:  «  Votre  Eminence  a  bien  voulu  me  manifester  par  lettre 
du  19  juillet  le  désir  de  SaMajesté  sardeque  les  couvents  de  Domi- 
nicains du  Génovésat  cessent  de  faire  partie  de  la  province  de 
Lombardie,  pour  se  réunir  et  former  une  seule  province  avec 
ceux  du  Piémont.  Le  roi  n'entend  pas  éloigner  par  cette  mesure 
les  religieux  lombards,  qui  ne  sont  pas  ses  sujets,  ni  obliger  les 
religieux  des  couvents  qui  s'uniront  à  professer  la  vie  commune. 
Il  veut  seulement  placer  ces  couvents  sous  l'autorité  d'un  seul  et 
unique  provincial,  qui  sera  élu  selon  les  règles  et  qui  résidera  à 
Turin  ou  à  Gènes.  Les  représentations  de  Votre  Eminence  ont  été 
bientôt  confirmées  par  les  démarches  de  M.  le  marquis  Crosa, 
ministre  de  SaMajesté  près  le  Saint-Siège.  Oii  a  par  conséquent 
porté  l'aflaire  au  Saint-Père,  qui  a  bien  voulu  s'en  occuper  sans 
retard.  Sa  Sainteté,  désireuse  de  seconder  les  désirs  du  trés-piéux 
souverain  et  espérant  que  l'union  projetée  contribuera  à  fortifier 
l'ob.-ervance  et  la  discipline  régulière,  et  pourra  préparer  la  voie 
pour  introduire  dans  la  sui'.e  avec  douceur  et  prudence  parmi  les 
Dominicains  du  Génovésat  la  vie  commune  que  leurs  confrères 
du  Piémont  ont  embrassée  aveo  tant  d'édification  et  d'utilité,  Sa 
Sainteté  a  bien  voulu  accorder  la  grâce  demandée.  C'est  pourquoi 
en  vertu  des  ordres  donnés  par  Sa  Sainteté  à  cette  S.  Congrégation 
des  Evéqueset  Réguliers,  je  communique  à  Votre  Eminence  tous 
les  pouvoirs  nécessaires  et  opportuns  pour  effectuer  pleinement  la 
décision  pontificale  selon  la  demande  et  dans  les  limites  indiquées 
plus  haut.  Je  préviens  de  toute  chose  le  général  de  l'ordre  domi- 
nicain afin  qu'il  en  fasse  part  au  provincial  de  la  province  de 
Lombardie,  lequel  devra  avertir  les  religieux  des  couvents  du 
Génovésat  qu'ils  devront  se  détacher  de  sa  province  pour  obéir 
aux  dispositions  du  Saint-Siège.  Rome,  25  août  1S36.  » 


89 


DECRETS  INEDITS 


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norma  pertanlo  degli  ordini  dati  da  S.  Santità  a  qiiesta  Sucra 
Congiegazione  de'  VV.  c  RR.  comnninico  in  nome  délia  nie- 
desiina  all'Emza  Vostia  le  facoltà  necessarie  ed  o|)i)Oitune  per 
il  pieno  ellelto  délia  pontilicia  determinazione  adesivamcnte 
alla  demanda  e  nei  limiti  di  sopra  indicali.  Rciido  di  luUo 
consapevoic  il  I».  maestro  générale  dell'ordine  Domenicano, 
alliiichè  ne  dia  parte  al  P.  provinciale  délia  provincia  di  Lom- 
bardia,  e  col  di  lui  mezzo  ne  rimangano  isiriiiti  li  religiosi  dei 
convenli  del  Genovcsato,  che  dovranno  separarsi  dalla  sua 
provincia  in  obbedienza  aile  disposizioni  délia  S.  Sede. 
Romœ,  25  augusti  1836. 

1566.  Rkstitutio  ordinis  observantium  in  Gallia. 

Archiépiscopo  Lugdunensi.  —  Cnm  litteras  tuas.nonis  octo- 
bris  proxime  elapsi,  ad  me  datas  accepi,  P.  vicarius  generalis 
ordinis  S.  Francise!  ab  nrbe  aherat,  idque  in  causa  fuit,  cur 
usque  adhuc  responsum  meum  desideraveris.  Nunc  vero  cum 
cumdem  P.  vicarium  convenerim,  cum  eoque  egerim  de  obe- 
dientia  tribuenda  quatuor  viris  religiosis,  qui  conventus  fun- 
dandi  causa  in  istam  diœcesim  se  conférant,  visum  est,  ante- 
quam  aliquid  decernatur,  iionnulla  in  priniis  cognoscenda 
esse.  Itaque  significandum  est,  utrum  quatuor  religiosi  viri 
propria  regularis  ordinis  veste,  an  presbyterorum  sœcularium 
nsuri  sint  •  cui  muneri  addicti  erunt,  quanam  in  re  mnnasterio 
S.  Clarœ  inservient,  et  undenam  necessaria  vitae  subsidia  ha- 
bebunt  ?  Statim  ac  vero  amplitudo  tua  de  bis  omnibus  retu- 
lerit,  curabo  ut  res,  quantum  fieri  poterit,  ad  optatum  exitum 
perducatur. 

Romae,  21  novembris  1836. 

1567.  Transitus. 

Ex  audientia  11  novembris  1836.  Sanctitas  Sua  bénigne 
annuit,  et  propterea  commisit  moderatori  generali  congrega- 
tionis  oblatorum  SSniae  Virginis  Marise  sine  labe  conceptae,  ut 
veris  existentibus  narratis,  pelitum  transitum  (ab  ordine  Car- 
ihusianorum)  servatis  de  jure  servandis  et  firma  obligatione 
religioso  (Anselmo  Bonafous)  perpétuas  castitatis  ex  solemni 
voto  et  sacro  ordine  subdiaconatus  provenientis,  nec  non  per- 
manendi,  donec  vixerit,  in  preedicta  congregalione  pro  suo 
arbitrio  et  conscientia,  impertiatur.  Ita  tamen  ut  novam  pro- 
bationem  juxta  constitutiones  ipsius  congregationis  refietat, 
et  cum  effectu  compleat  novamque  professionem  suo  tempore 
eniiltat,  utaturque  praesenti  indulto  inlra  terminum  sex  men- 
sium  ;  alias  eo  ipso  nuUum  sit. 

Romaî,  etc. 

1568.  Super  regularibus  Hispani.*. 

Sacra  Congregatio,  attentis  narratis,  censuit  rescribendum, 
prout  rescripsit,  ad  prajfata  dubia,  nempe: 

Ad  1.  Affirmative  de  licentia  confessarii,  donec  ob  prœsentes 
circumstantias  cogantur  manere  extra  claustra. 

(1566).  Franciscains  de  l'Observance.  Rétablissement  de  l'institut  en 
France.  Celle  lettre  à  l'évêque  administrateur  du  diocèse  de 
Lyon  apprend  que,  dès  l'année  1836,  il  fut  question  de  rétablir  en 
France  les  frères  mineurs  de  l'Observance.  Les  Clarisses  de 
Montbnson  demandèrent  celte  fondation  ;  elles  espéraient  recevoir 
des  secours  spirituels  des  religieux.  Nous  publions  ci-après  plu- 
sieurs letlres  et  décrets  concernant  la  fondation  franciscaine  de 
Montbrison. 

(1567).  Translation  d'un  chartreux.  L'induit  autorise  le  religieux 
à  passer  dans  la  congrégation  des  Oblats  de  Marie,  dont  le  siège 
était  alors  à  Marseille.  Le  rescrit  suppose  comme  indiscutable  la 
profession  solennelle  dans  l'ordre  des  Chartreux. 

(1568).  Espagne.  Dispersion  des  réguliers.  On  soumet  diverses 
questions  à  la  S.  Congrégation  sur  le  vœu  de  pauvreté,  la  dispo- 
sition des  biens;  l'autorisation  d'affermer  les  domaines  des  com- 
munautés afin  de  les  conserver. 


Ad  2.  Permilli  favore  sui  ordinis  tantum,  etiam  per  /iwre- 
don  fîduciarium. 

Ad  3.  Négative. 

Ad  4.  Permilli  durantibus  'prœsenlihus  circumstaniiis  dum- 
taxal,  etiam  religiosis  sive  per  se,  siucper  interposilas  porsonas 
bona  ad  ordinem  speclanlin  remolo  sco.ndalo  conducere,  ut 
facilius,  et  meliori  modo  rcligioni  serveniur. 

Ad  H.  In  casibus  parlicularibus  unusquisque  consulat  pro- 
bum  et  prudcnlem  confessarium. 

Romae,  15  decembris  1836. 

1569.  De  fratribus  scholarum  cbristianarum. 

Serenissimus  Sardiniae  Rex  ad  promovendam  christianam  et 

civilcm  juventulis  institutionem,  sibi  proposiiit  fratres  scho- 
larum ciiristianarum  Januonsem  in  civitatein  inducere.  Nullus 
autem  constituendai  domui  professée  eorumdem  fratrum  aptior 
locus  occurrit,  quam  conventus  ejusdem  civilatis  a  S.  Nicolao 
in  Carbonara  nuncupatus,  qui  ad  Patres  Augustiiiianenses 
Excalceatos  pertinet,  eoque  magis  quod  aller  conventus  eo- 
rumdem patru.li  non  procul  distet,  cui  œdes  sacra,  Deiparae 
dicala,  adnexa  est.  Qui  quidem  conventus  etsi  pro  religiosa 
l'amilia  excipienda  angustns  admodum  videatur,  facile  tamen 
poterit  ex  regia  largitate  amplificari.  lllud  etiam  accedit  quod 
iidem  Patres  Augustinianenses  prope  ipsam  urbem  alium  late 
patentem  convenlum  teneant,  in  quem  novitiatum  praeserlim 
et  studia  iransferre  commode  possunt. 

itaque  Majestas  Sua  per  Emum  archiepiscopum  Januensem 
SSmo  D.  N.  Gregorio  xvi  supplicavit,  ut  cessionem  dicti 
conventus  S.  Nicolai  in  Carbonara  ratam  haberet,  suaque 
auctoritate  contirmaret.  Quapropter  Sanctitas  Sua,  audito 
per  banc  S.  Congregationem  EE.  et  RR.  vicario  generali  me- 
morati  ordinis,  cjusque  consensu  babito,  bénigne  annuit,  et 
propterea  mandavit  committi  eidem  Emo  archiépiscopo,  ut 
prœfatum  conventum  cum  ecclesia  fratribus  scliolarum  chris- 
tianum  auctoritate  S.  Sedis  perpetuo  attribuai  atqne  concédât. 
Contrariis  quibuscumque,etc.  Sanctitas  Suaprsesens  decretum 
per  litteras  apostolicas  in  forma  brevis  expediri  jussit. 

Roniœ,  22  decembris  1836. 

1570.  Super  ebectione  conventus. 

.\bsoluta  jam  ecclesia  in  honorem  S.  Francisci  de  Paula, 
quam  regia  munificentia  serenissimus  utriusque  Siciliae  rex 
impensam  Ferdinandi  Augusti  avi  sui  religionem  œmulatus 
perficiendani,  omnique  cuitu  exornandam  curavit,  votis  ejus- 
dem pienlissimi  régis  obsecundans  SSnms  D.  Noster  Grego- 
rius  XVI,  basilicce  honore,  aliisque  amplissimis  privilegiis  eam- 
dem  ornatam  apostolicis  de  ea  re  datis  litteris  edixit.  Cum 
vero  ad  sacra  ibidem  peragenda  majestas  sua  familiam  mini- 
morum  constituendam  exoptavit  qu<e  necessario  in  id  operis 
censu  perpetuum  in  modum  ex  reliquiis  palrimonii  regularis 
bonis  adtributo,  communis  vitae  legibus  districte  continentem 
domum  incoleret,  bine  etiam  postulationi  SSmus  D.  N.  an- 
nuendum  censuit,  indulsitque  ut  per  consilium  conventioni 
inler  S.  Sedem  et  Siciliae  regem  initœ  exequendae  praeposi- 
tam  idonei  ad  novi  illius  cœnobii  luitionem  fundi  adsignentur. 
Religiosi  autem  viri  in  novum  cœnobium  adniittendi  nulla- 

(1569j.  Ecoles  chrétiennes.  Fondation  de  Gênes.  Le  roi  de  Sar- 
daigne  voulan'.  établir  les  frères  des  Écoles  chrétiennes  à  Gènes, 
on  leur  cède  le  couvent  de  S.  Nicolas,  qui  appartient  aux 
Augustins  déchaussés.  Le  pape  Grégoire  ratifie  la  cession. 

(1570).  Minimes  de  Naples.  Vie  commune.  Après  avoir  terminé 
la  magnifique  église  de  S..  François  de  Paule,  le  roi  de  Naples 
exprima  le  désir  d'établir  dans  le  local  contigu  un  couvent  de 
Minimes  dans  lequel  la  parfaite  vie  commune  fût  observée.  Le 
présent  induit  autorise  la  fondation,  et  défend  de  recevoir  dans 
celte  maison  tout  religieux  qui  ne  ferait  pas  la  promesse  formelle 
de  toujours  conserver  la  vie  commune  et  le  vœu  do  pauvreté. 


91 


DECRETS  INEDITS 


92 


tenus  i*ecipi    poleruul,  aisi   comuiunem  vilam    siiiciiMant, 
eamque  se  perpetuo  servaturos  polUceantur:  qii;v  qnidem 
conimunis  vitie  ratio  futuris  qiioque  teinporibus  onuiiiio  ibi- 
dem servetur. 
Roaue,  Il  februarii  1837. 

1571.    SlTER   CIPITV'LO   GENERAU. 

NcTno  Neapoiit\50.  —  I  religiosi  dcl  terzo  ordine  di 
S.  Francesco  per  giungeie  allô  scopo  di  elpggeie  il  loro 
P.  générale  con  schedole  segrete,  hanno  usato  tant!  mezzi 
che  qiiesta  S.  C.  de'  VV.  e  1\[\.  non  sa  a  quai  pariilo  appi- 
gliarsi,  non  polendo  neppiir  conoscere  il  vero  stato  délie  cose; 
per  lo  che  quesli  Emi  miei  signori  hanno  sliinato  bene  di 
rivolgersi  a  V.  S.  alliucliè  procuri  ccilla  sua  prudenza  di  rac- 
c%>i:iiere  lutte  quella  notizie  che  polrà  aveie  sopra  quesl'aHare, 
e  qniudi  ne  inforini  quesla  S.  G.  col  suc  savio  parère.  Sappia 
pertauto  che  idelti  padricelebrarono  la  seconda  congregazione 
geu'^raie  nellosi^zio  di  S.  Gaterina  a  Chiaja  in  iNapoli,  sotte  i! 
di  ÎO  luaggio  1834,  e  fra  gli  altri  decreli  in  ultimo  luogo  fecero 
il  seguento:  «  Acat^ione  dell'esirema  penuria  in  cui  trovasi  la 
mas^iiua  parte  dei  couventi  délia  religione,  i  PP.  congregati 
hanno  deliberato  di  non  convocare  il  prossimo  future  capitolo 
générale,  ne  la  seguoule  congregazione  interniedia,  ma  invece 
di  ceWbrare  l'uno  e  l'alira  per  ischedole  da  trasmettersi  in 
Roma,  previa  le  débile  tacoltà  da  chiedersi  a  tempo  opportuno 
alla  S.  Sede.  »  In  seguito  presentarono  i  sudetti  decreti  a 
questa  S.  C.  per  averne  l'approvazioae,  e  furono  approvali  col 
seguenlerescriiio  :  «Sacra  elcpostulanlibusPP.Hospitii  S.  Ca- 
fherinae  a  Ghiaja  et  accedenle  voto  P.MinislrigeneraJisordinis 
cuin  detitiilorio,  declaralioues,  et  décréta  superius  expressa 
approbavit  ad  uormani  constitutionum  apostolicarnm  et  or- 
dinis  die  16  seplcmbris  1834.  »  H  detonto  P.  générale  a  cui 
fu  consegoalo  questo  reschtto,  e  che  l'ha  lasciate  religiosa- 
mente  regisiralo  nei  libri  del  convenio,  convocô  a  temno  op- 
portuno il  capilolo  générale  da  celebrarsi  nei  giorni  H,  12, 13 
maggio  1837;  avendo  ben  compreso  che  l'approvazione  dei 
decreli  colla  clausola  preservaliva  :  ad  normam  Constitutio- 
nem  Apost.  et  Ordinis,  veniva  Indirettamente  ad  escludere 
qualunque  domauda  che  in  seguito  si  fosse  fatta  per  Telezione 
del  nuovo  P.  générale  con  schedole  segrete,  poichè  un  tal 
modo  di  elezione  non  è  secoudo  le  coslituzioni  apostoliche  e 
dell'ordine.  Uopo  la  morte  del  dette  P.  générale,  il  procuras 

(1571).  Tieri-ordre  franciscain.  Election  du  tjéné^al  tar  bidUtins. 
Dans  tous  les  ordres  le  général  est  élu  par  rassemblée  générale 
qui  réunit  les  électeurs.  Ce  n'est  que  par  exception  que  l'on 
permet  de  faire  l'ilection  à  laide  de  bulletins  adressés  par  les 
électeurc  dispersés.  Voici  ce  que  la  S.  Congrégation  écrit  au  nouce 
de  Naples  :  «  Les  religieux  du  tiers-ordre  de  S.  François  ont  pris 
tant  de  moyens  pour  obtenir  de  nommer  leur  général  it  l'aide  de 
bulletins  fermés  que  cette  S.  Congrégation  ne  sait  plus  quel 
parti  adopter,  et  qu'elle  ne  peut  même  connaître  le  véritable  état 
des  choses.  C'est  pourquoi  les  mêmes  cardinaux  ont  cru  à  propos 
de  s'adresîcr  à  Votre  Seigneurie  aOn  qu'elle  se  renseigne  pru- 
demment et  informe  ensuite  la  S.  C.  en  exprimant  son  avis.  Ces 
religieux,  le  20  mai  1831,  célébrèrent  la  seconde  congrégation 
générale  dans  la  maison  de  Sainte-Catherine  à  Chiaja,  et,  entre 
autres  décrets,  firent  le  suivant  :  «  A  raison  de  l'e.xtrême  pénurie 
de  la  majeure  partie  des  couvents  de  l'institut,  les  pères  a^semblés 
ont  décidé  de  uc  pas  convoquer  le  prochain  chapitre  général  ni  la 
cocgré^jalion  intermédiaire  subséquente,  de  remplacer  les  deu.x 
assemblées  par  des  buUetira  envoyés  à  Home,  sauf  l'autorisation 
qui  sera  demandée  au  Saint-Siège  en  temps  utile.  »  La  S.  Con- 
grégation approuvais  décrets  ad  normam  uonHUuliûmim  apostoli- 
carum.  el  nidiuù.  Le  général  défunt  à  qui  le  rescrit  fut  remis  et  qui 
l'a  laissé  religieusement  enregistré  dans  les  livres  du  couvent 
convoqua  à  l'époque  prescrite  le  chapitre  général  qui  devait  se' 
tenir  en  mai  1837  :  il  comprit  paifaitemeut  que  la  clause  préser- 
vatrice ad  normam  coiistHutionum  écartait  indirectement  toute 
demande  relative  aux  bulletins  fermés,  attendu  que  ce  mode  d'é- 
lection n'est  pas  conforme  aux  constitutions  apostoliques  ni  i. 


tore  générale  dell'ordine  mostrù  con  fatlo,  di  esserc  persuaso> 
che  il  rescritto  non  includeva  alcuua  dispensa  dalle  coslitu- 
zioni, nientre  tuniliô  istanza  a  nome  de'  PP.  dolle  provinrie  di 
Sicilia  per  fare  l'elezione  cou  schedole.  A  tal  demanda  fu 
risposlo  che  era  stato  già  provveduto,  e  che  il  capitolo  si 
célébrasse  <ïiusta  le  loro  coslituzioni.  Allora  il  nifdesimo 
P.  procuratore  générale  rappresentô  che  le  leltere  convoca- 
torie  del  capitolo  non  erano  state  pubblicate  in  Sicilia.  perché 
il  governo  di  S.  Maestà  aveva  dato  il  régie  exequalur  a  qnella 
parte  del  rescritto  pontificio  dei  16  setlembie  1834,  nella 
qnale  «  dispensandosi  dalle  coslitnzioni  del  terzo  ordine  di 
S.  Francesco,  si  permette  che  il  fuliiio  capitolo  générale  si 
eseguisca  per  via  di  schedole  segrete  da  trasmettersi  in 
Roma,  »  corne  V.  S.  potrà  lueglio  conoscere  daU'acclusa  copia 
del  rescritto  del  giudice  délia  regia  luonarchia  di  Sicilia.  Ora 
coufiv-ntandosi  il  rescritto  délia  S.  G.  de'  16  seltembre  I83i, 
in  cui  si  approvano  i  decreti  sudetti  ad  normam  CansUtulio- 
num  Apost.  et  Ordinis,  col  decreto  délia  mouarchia,  in  cui  si 
diceche  la  medesima  S.  G.  nello  stesso  rescritto  ha  dispensalo 
dalle  costituzioni  dellordine  per  la  celebrazione  del  capilolo 
générale  con  schedole,  si  è  vedulo  una  lioppo  manifesta  coa- 
tiadizione  nei  termini,  e  si  è  ddiitato  di  qualche  frode,  e 
perciô  si  è  ordinale  al  P.  proiîliratore  générale  di  date  in 
iscritto  uno  scliiariinenlo.  Questo  padre  non  ha  saputo  dire 
altro,  se  non  che  nei  decreto  fallo  dalla  congregazione  géné- 
rale inlermedii  si  era  decretato  in  génère  di  celebrare  per 
ischedole  il  capitolo  générale,  e  che  l'interino  procuratore 
générale  si  era  arl)itrato  di  aggiungere  al  foglio  presenlalo 
alla  S.  C.  la  seguente  clausola:  «t  previe  le  facollà  da  chiedersi 
a  tempo  opportuno  alla  S.  Sede.  »  Non  pnô  V.  S.  non  cono- 
scere che  questa  risposta  non  scioghe  le  difficoltà,  poichè  è 
da  supporsi,  che  alla  monarchia  di  Sicilia  sia  stato  prescntata 

celles  de  l'institut.  Après  la  mort  du  général,  le  procureur  général 
montra  par  le  fait  qu'il  était  persuadé  que  le  rescrit  de  la  S.  C. 
ne  contenait  aucune  dispense  des  constitutions;  car  il  présenta 
une  supplique  au  nom  des  provinces  de  Sicile  pour  faire  l'élection 
par  bulletins.  Il  lut  répondu  que  la  question  était  déjà  résolue  et 
qu'on  devait  assembler  le  chapitre  suivant  les  constitutions.  Le 
procureur  général  représen'a  alors  que  la  lettre  de  convocation 
du  chapilie  n'avait  pas  été  publiée  en  Sicile,  parce  que  le  gou- 
vernement avait  accordé  l'exeguatur  à  la  partie  du  rescrit  pon- 
tifical portant  que  «  dispensant  des  constitutions  du  tiers-ordre  de 
S.  François,  on  permet  que  le  prochain  chapitre  général  ait  lieu 
par  des  bulletins  fermés  qui  seront  envoyés  à  Rome.  •>  Or,  en 
comparant  le  rescrit  de  la  S.  C.  qui  approuve  les  susdits  décrets, 
ad  normam  constitutionum,  avec  le  décret  de  la  monarchie  qui 
prétend  que  la  S.  C.  a  dispensé  des  constitutions,  on  a  remarqué 
une  contradiction  patente,  et  l'on  a  craint  quelque  supercherie. 
Le  procureur  général,  invité  à  donner  des  éclaircissements,  n'a 
pas  su  dire  autre  chose  que  le  décret  de  la  congrégation  inter- 
médiaire ordonnait  de  faire  le  chapitre  général  par  bulletins, 
et  que  le  procureur  général  intérimaire  avait  pris  sur  lui  d'ajouter 
à  l'exemplaire  qui  fut  présenté  à  la  S.  Congrégation  la  clause  : 
«  sauf  l'autorisation  qui  sera  demandée  au  Saint-Siège  en  temps 
utile.  «Votre  Seigneurie  voit  bien  que  cette  réponse  ne  tranche  pas 
la  difficulté;  car  nous  de\ons  supposer  que  l'on  a  exhibé  à  la 
monarchie  de  Sicile  la  supplique  et  le  rescrit  original  de  la  S.  Con- 
grégation, et,  quoique  la  clause  dont  il  s'agit  se  trouve  dans  la 
supplique,  le  rescrit  pontifical  écarte  toujours  ce  qui  n'est  pas  en 
harmonie  avec  les  constitutions  apostoliques  ou  avec  celles  de 
l'institut.  Malgré  tout  cela,  la  S.  Congrégation,  pour  la  tranquillité 
de  l'institut,  était  disposée  à  permettre  aux  convents  de  Sicile 
d'envoyer  leurs  buletins  pour  l'élection  ;  et  lorsqu'on  en  a  fait 
part  au  procureur  général,  il  a  dit  une  chose  fort  étrange,  savoir, 
qu'un  nouveau  rescrit  et  un  autre  erequatur  sont  nécessaires;  etil 
n'a  su  ni  voulu  en  donner  aucune  raison  solide.  Cela  a  fait  soup- 
çonner davantage  une  intrigue  secrète.  Votre  Seigneurie  pourra 
consulter  le  P.  Postigtioni,  qui  depuis  la  mort  du  général  remplit 
les  fonctions  de  supérieur  général,  conformément  aux  consti- 
tutions de  l'ordre,  el  toute  autre  personne  que  vous  croirez  propre 
à  suggérer  ce  qu'il  y  a  i  faire  au  milieu  de  tant  de  ténèbres. 
Home,  21  mars  1837.  « 


93 


DECRETS  INEDITS 


94 


la  supplica  col  rescritto  originale  di  qnesta  S.  G.  ed  amniet- 
tendo  anche  rhe  nella  supplica  fosse  stata  niessa  la  clausola 
«  previa  l.i  lacollà  da  chied.-rsi,  »  il  resciillo  escliideva  se.npre 
tulto  qutUo  che  non  era  secondo  le  costit.aioui  apostohche  e 
deiroidine.  Non  estante  tutto  ci6,  pcr  la  quiète  dell  oi (line, 
la  S.  G.  era  inc  linata  a  pcrmellere  che  i  convenu  di  Sicilia 
mandassero  le  schedolu  si;,'illale,  ed  esscndosi  ciù  nianitVstato 
al  P.  procuratore  générale,  si  è  con  gran  sorpresa  inteso  dal 
medesinio  che  era  necessario  un  nuovo  rescrilto  ed  un  allro 
exequatur,  sunza  pcrô  sapere,  o  volerne  dare  alcuna  solida 
ragione  :  la  quai  cosa  ha  fatto  crescere  i  sospelti  di  qualche 
inlrijio  nascosto.  Perlante  V.  S.  polrà  sentirne  il  P.  Posti- 
glioni,  (lie  dopo  la  morte  d'>l  générale  fa  le  veci  di  superiore 
générale  a  iiorma  délie  costiUizioni  dell'ordine,  e  chi  secondo 
la  sua  prudtMiza  ciederà  a  proposito  di  darle  dei  lumi  per  i)oter 
suggerire  a  qucata  S.  G.  qualche  provvedinienlo  da  prendersi 
in  lut'ïzo  a  Lanta  oscurilà. 
UoniEe,  21  uuulii  li>i7. 

d372.    SufER   TAXA  GENERALI. 

Generali  MiNiMORUM.  —  Il  P.  provinciale  di  cotesto  ordine 
délia  provinciadi  Messina  è  ricorso  aquesta  S.  Gongregazione 
de'  VV.  e  RU.  gravandosi  dell'aunieuto  falto  dalla  P.  V.  reve- 
rendissima  délie  tasse  generalizie,  che  sogliono  pagarsi  dalle 
provincie  dell'ordine,  con  esprimere  in  ispecie  che  la  tassa 
délia  provincia  di  Messina  di  scudi  87  romani  è  stata  aumentata 
a  scudi  100  e  qnella  délia  provincia  di  Palermo  da  91,  è  stata 
elevata  a  400.  Un  t?.l  fatto  è  stato  con  dispiacere  sentilo  da 
questi  Enii  signori,  e  conoscendo  bene  di  quanti  disturbi  nel- 
l'ordine  e  di  quant'avversione  anche  verso  la  P.  Y.  Rma  sarà 
la  causa,  mi  hanno  comandato  d'insinuarle  che  si  contenti  di 
percepîre  le  solite  tasse  generalizie,  corne  hanno  percepito  i 
di  lei  predecessori. 

Roniîe,  23  martii  1837. 


1574.  Observantium  S.  FnANCisct. 

P.  vicAKio  GENERALi,  —  In  scsuito  délia  informazione  fatta 
dalla  P.  V.  Rnia  sul  ricorso  avanzalo  da  niolti  zelanti  religiosi 
conlro  l'uso  che  si  è  introdotlo  mdla  riforniata  provincia 
Roniiuia  di  far  la  scuola  ai  ragazzi,  la  S.  Gongregazione  dei 
VV.  r.  lUl.  ha  ordiiialo  che  ella  richiami  sopra  tal  punto  le 
cosliuizioni  delTordine  e  le  faccia  osservare,  senza  pero  mo- 
lestare  quel  religiosi  che  sono  muniti  di  legittiraa  facollà. 

Romse,  10  aprilis  1837, 

1573.  Super  pbocesso  cameraii. 

VirARïo  GENERALI  OBSERVAKTnjM.  —  In  scguîto  di  qunnto  la 
Palernilà  V.  Rma  ha  riferito  a  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  in 
data  de'  31  marzo  scorso  circa  il  religioso  di  cotest'ordine 
P.  Francesco  da  Rimini  gravato  de'  rilevanti  addebiti,  avendo 
conosf.iuto  la  medesima  esser  qiies'.i  divenuto  incorreggibile  e 
molesto  ai  suoi  fratelli,  ha  giudicato  espediente  a  ristabilire 
la  pace  fra  i  religiosi,  ed  a  togliere  dall'ordine  serafico  questo 
soggetio  di  disonore,  che  il  medesimo  venga  espulso  dall'or- 
dine slesso  con  sentenza  ad  esempio  di^gli  altri  e  non  sorts 
dalla  religione  medianle  una  grazia  qwale  snreblw  la  secola- 
rizzazione.  Giô  poste  la  slessa  S.  C  acui  la  segreteriadi  Stato 
ha  rimesso  liberamente  questo  aftare,  ordina  alla  P.  V.  Rma 
di  farconsegnare  il  dette  P.  Francesco  da  Rimini  al  suo  P.  pro- 
vinciale degl'osservanti  di  Rologna,  onde  procedere  ad  una 
taie  espulsione.  Stimano  perô  bene  questi  Emi  miei  signori 
che  la  compilazione  di  questo  processo  secondo  la  solita  pro- 
cedura  stabilita  dalle  costiluzioni  apostoHche,  non  sia  com- 
patibile  nelle  attuali  circostanze  per  niotivi  politici,  e  perciè 
colle  speciali  facoltà  accordate  da  S.  Santità  a  questa  S.  C. 
aulorizzano  il  sndeKo  P.  provinciale  a  procedere  col  suo  defi- 
nitorio  somniariamente  in  questa  causa  non  estante  qualunque 
disposizione  in  contrario,  cioè,  previo  il  processo  camerale. 


1573.  Capituli  genebalis. 

Ex  audientia  3  aprilis  1837.  SSmus  bénigne  annuit  et  re- 
misit  Emo  protectori  ordinis  Carthusiensis,  ut,  attentis  nar- 
ratis,  facultatem  vocandi  ad  proximum  capitulum  générale 
omnes  domorum  priores,  vel  ipsis  prioribus  impeditis  sim- 
plices  monachos  ab  unaquaque  communitate  ex  senioribus 
eligendos  loco  priorum,  eosdem  monachos  ad  munera  defini- 
torum  aliorumque  capituli  gcHeralis  officialium  habditandj 
cum  iisdem  privilegiis,  juribus,  et  honoribus,  quibus  monachi 
majoris  Carthusiaî  gaudent,  pro  suo  arbitrio  et  conscientia 
impertiatur.  Gonstitutionibus  apestolicis  et  ordinis  quibus- 
cumque  non  obstantibus. 

Romae,  etc. 

(1572).  Taxe.  Minimes.  Les  supérieurs  prélèvent  une  taxe  sur  les 
couvents  pour  subvenir  aux  frais  généraux.  C'est  ordinairement 
le  dixième  du  revenu.  La  S.  Congrégation  écrit  au  général  des 
Minimes  :  «  Le  provincial  de  Messine  s'est  plaint  à  la  S.  Con- 
grégation de  ce  que  Votre  Paternité  révérendissime  a  élevé  la 
taxe  générallce  que  les  provinces  de  l'ordre  ont  l'usage  de  payer. 
Il  dit  en  particulier  que  la  taxe  de  la  province  de  Messine  a  été 
portée  de  87  écus  romains  à  lUÛ,  et  celle  de  Palerme  a  été  élevée 
de  94  écus  à  100.  Les  émin.  cai'dinaux  ont  appris  cela  avec 
déplaisir;  et,  prévoyant  que  la  disposition  produira  des  trouldes 
dans  l'institut  et  des  inquiétudes  pour  Votre  Paternité,  ils  me 
commandent  de  vous  conseLler  de  vous  en  tenir  aux  taxes  usitées. 
Rome,  v'S  mars  1837.  » 

(1573).  Ckattreiur.  Chapitre  général.  L'induit  permet  de  rem- 
placer les  prieurs  par  ua  moine  que  chaque  chartreuse  désignera 
pour  aller  au  chapitre  général ,  et  y  remplir  les  fonctions  de 
défiulteurs  et  autres  officiaux  du  chapitre,  avec  tous  les  privilèges 
des  profès  de  la  Grande-Chartreuse. 


(1574).  Ecole  primaire.  Franciscains.  La  S.  C.  écrit  au  vicaire 
général  de  l'ordre  :  «  Plusieurs  religieux  zélés  ont  porté  plainte 
contre  l'usage  de  faire  l'école  aux  enfants,  lequel  s'est  introduit 
dans  la  province  romaine  des  réformés;  d'après  la  lettre  d'infor- 
mation de  Votre  Paternité  révérendissime,  la  S.  Congrégation  vous 
ordonne  de  faire  observer  sur  ce  point  les  constitutions  de  l'ordre, 
sans  inquiéter  toutefois  les  religieux  qui  sont  munis  d'une  aulo- 
risatioa  légitime.  Rome,  10  avril  1837.  » 

(\')To).  Procès  caméral.  Procédure  extrajudiciaire.  Les  constitutions 
pontificales  prescrivent  la  procédure  relative  à  l'expulsion  des 
religieux  incorrigibles.  Lorsque  les  circonstances  empêchent  la 
procédure  juridique,  le  Saint-Siège  dispense,  et  permet  d'agir 
exirujudiciairement.  C'est  ce  qu'où  appelle  le  procès  caméral.  La 
S.  Congrégation  écrit  au  vicaire  général  des  Observants  :  «  D'après 
ce  que  Votre  Paternité  révérendissime  écrit  au  sujet  du  P.  Fran- 
çois de  Rimini,  qui  est  prévenu  de  méfaits  sérieux,  la  S.  Congré- 
gation, voyant  que  ce  religieux  est  devenu  incorrigible  et  à 
charge  à  ses  confrères,  croît  à  propos,  pour  rétablir  la  paix 
parmi  les  religieux  et  faire  disparaître  de  l'ordre  séraphique  ce 
sujet  de  discrédit,  d'ordonner  que  ce  religieux  soit  expulsé  de 
l'ordre  en  vertu  d'un  juf^ement  qui  serve  d'exemple  aux  autres. 
Il  ne  faut  pas  qu'il  sorte  de  l'institut  par  grâce,  comme  serait  la  sé- 
cularisation. C'est  pourquoi  la  S.  Congrégation  ordonne  à  Votre 
Paternité  révérendissime  de  faire  remeltre  ledit  P.  François  de 
Rimini  à  son  provincial  de  Bologne,  lequel  devra  procéder  à 
l'expulsion.  Comme  l'instruction  du  procès  conformément  à  la 
procédure  ordinaire  des  constitutions  pontificales  ne  peut  se  con- 
cilier avec  les  circonstances  politiques  du  moment,  la  S.  Congré- 
çalion  faisant  usage  des  pouvoirs  spéciaux  que  le  Saint-Père  lui  a 
conférés,  autorise  le  provmcial  à  procéder  sommairement  de 
concert  avec  son  définitoire,  nonobstant  toute  disposition  con- 
traire. On  fera  donc  un  procès  caméral,  exlrajudiciaire;  les  délits 
seront  exposés,  avec  quelques  preuves;  le  religieux  pourra  se  dé- 
fendre etl'on  portera  la  sentence,  que  Votre  Paternité  révérendis- 
sime devra  notifier  à  la  S.  Congrégation  avant  de  la  mettre  à  exé- 
cution. Rome,  15  avril  1837.  » 


95 


DECRETS  LXEDITS 


96 


ossia  stragiudiziale,  colla  descrizione  dei  delitti  e  con  qualche 
prova  dei  medesinii  ammettendone  ancora  il  religioso  ad  una 
difesa  prima  di  procedere  alla  senlenza,  la  quale  la  P.  V.  Rma 
è  incaricaia  di  partecipare  a  questa  S.  C.  per  l'approvazione 
prima  che  sia  eseguila. 
Romce,  45  aprilis  1837. 

1576.   SlTKR  TAXA  GEXBRALI. 

Ge.neraj.1  Mi.MMOHiJi.  —  Iii  seguilo  délia  risposla  data  dalla 
P.  V.  a  Rma  quesla  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  relativamonte  all'au- 
menlo  da  lei  fallo  délie  tasse  peneralizie  che  sogliono  pagare 
le  provincie  di  codesto  orJiiie,  quesli  Emi  miei  signoii  hanno 
creduto  di  non  prendere  per  ora  alcuna  determinazione.  Tut- 
tavia  V.  P.  Rma  procuri  di  non  praticare  mezzi  coattivi  per 
l'esazioue  di  queste  lasse,  giacchè  presentandosi  a  questa 
S.  C.  nuovi  reclami,  la  medesima  prenderâ  su  taie  atlare 
quelle  provvidenze  che  stimerà  opportune  a  tenoie  di  quanto 
si  prescrive  dalle  coslituzioni  delTordine. 

Romae,  15  aprile  1837. 

1377.    NOVITUTDS. 

Ex  audientia  SSmi  die  2  junii  1837.  Sanctitas  Sua  attenta 
relalione  P.  prioris  generalis  ordinis  S.  Joannis  de  Dec,  nec 
non  sedulo  perpensis  peculiaribus  Gallican;B  provinciae  prae- 
laudati  ordinis  circumstanliis,  enuiiciatos  in  pi-eciinisaiticulos 
pro  ejusdem  provinciae  bono  propositos  iu  omnibus  appi'obavit 
et  confirmavit,  eosque  a  supeiioribus  pro  tempère  uti  alise 
ordinis  constilutiones  adamussim  servari  niandavit  ;  ita  ut 
professiones  sine  praevia  hujusmodi  qualuor  anuoiuin  proba- 
tione  et  subsequeniis  unius  anoi  novitiatus,  si  quae  forte  emit- 
lantur,  null«  ac  irritae  habeantur.  Constitutiouibus  apostolici 
et  ordinis  decreto  S.  M.  Leonis  xu  aliisque  quibuscumque  in 
conlrarium  facientibus  non  obstantibus.  Ab  hac  lege  de  spe- 
ciali  graiia  in  exeinplum  non  atïerenda  dispensavit  fr.  Nor- 
bertum  Raynaud,  fr.  Emmanuel  Lelièvre,  fr.  Ignatium  Estrayer, 
fr.  Carolum  Lelièvre,  fr.  Joanneni  Aloisium  Dufour,elfr.  Clau- 
dium  Mariam  Gaudes  ;  quibus  induisit  ut  j  uxta  preces  profes- 
sionem  licite  ac  libère  emittere  valeant  facta  ab  eisdeni  decla- 
ratione  in  forma  juris  valida  se  hujusmodi  induite  uti  velle. 

Romae,  etc. 

1578.    ScPER   ERECTIONE   CONVEITTOS. 

Ex  audientia  9  junii  1837.  Sanctitas  Sua  attenta  relatione 
P.  prioris  generalis  ordinis  S.  Augustini  bénigne  aiinuit,  et 
propterea  mandavitcommitti  episcopo  Elphinen.  utveris  exis- 
tentibus  narralis  erectiouem  conventus  Altonensis  patruni 
Augustinianensium  pro  suo  arbitrio  et  conscieiitia  approbet, 
atque  confirmet  perinde  ac  si  ab  initio  apostolica  auctoritate 
erectum  fuisset.  Contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Romae,  etc. 

(1575).  Taxe  générale.  Minimes,  (voir  nam.  1572).  Défense  d'em 
ployer  la  contrainte.  On  écrit  au  correcteur  général  des  .MlDimes  . 
■  D'après  la  réponse  de  Yoire  Paternité  révérendissime  au  sujet 
de  l'augmentation  des  taxes  généralices  qui  les  provinces  de  l'ordre 
ont  coutume  de  solder,  la  S.  Congrégation  n'a  pas  cru  devoir 
prendre  de  décision  pour  le  moment.  Cependant  Votre  Paternité 
révérendissime  doit  laisser  de  côté  la  contrainte  pour  percevoir 
ces  taies.  Si  de  nouvelles  plaintes  se  produisent,  la  S.  Congré- 
gation prendra  les  mesures  qu'elle  estimera  convenables  suivant 
les  constitutions  de  l'ordre.  Rome,  15  avril  1837.  » 
I  (1578;.  Saint.  Jean  de  Dieu.  Province  de  France.  Noviciat.  Le 
décret  prescrit  quatre  années  de  probation  et  un  an  de  noviciat, 
sous  peine  de  nullité  de  la  profession.  Dispense  pour  six  no- 
vices. 

(lo78).  Irlande.  Fondation  d'un  couvent  d  Augustins.  Cette  maison 
ayant  été  fondée  sans  la  permission  du  Saint-Siège,  ou  délègue 
l'évoque  pour  con6rraer  I  éiablissement  comme  s'il  eûtcommencé 
dès  l'origine  en  vertu  de  l'auiorité  apostolique. 


1379.  Ordinis  S.  Bknedicti  in  Gallia. 

Ex  audientia  SSmi  H  julii  1837.  Sanotitas  S\ia  bénigne 
annuit  pro  gratia  et  deputavit  D.  Prosperuni  Guéranger  desi- 
gnatum  abbatem  monasterii  de  Solesmis  in  Galliis  ut,  post- 
quam  ipse  professioiiem  solemnem  in  monasterio  S.  Pauli 
extra  mœnia  urbis  emiserit,  professionem  Caroli  Brandes  re- 
cipere  possit  in  S.  Specu,  accedente  consensu  superioris  lo- 
calis,  et  peractis  prius  spiritualibusexercitiis  ab  eodem  Carolo 
Brandes  per  decem  dies.  Quibuscumque  iu  conlrarium  t'acieii- 
tibus  non  obstantibus.  Superior  autem  localis  teneatur  asser- 
vare  in  arcbivio  S.  Specus  fidem  enunciat;e  professionis. 

Romse,  etc. 

Ex  audientia  SSmi  die  11  julii  1837.  Sanctitas  Sua  attenfo 
voto  specialis  congrcgalionis  deputata?,  designavit  P.  abbatem 
monasterii  S.  Pauli  extra  nia2nia  urbis  pro  recipienda  reli- 
giosa  professione  oratoris  (Prosperi  Guéranger)  peractis  prius 
ab  eodem  oratore  per  decem  dies  spiritualibus  exercitiis.  Qui- 
buscumque in  contrariuin  facientibus  non  obstantibus.  P.abbas 
vero  pnt'lati  monasterii  teneatur  asservare  in  ejusdem  archivio 
fidem  eiuinciata)  professionis. 

Romïe,  etc.  '  * 

1S80.  SCPER  EODÉM. 

Decretum  diei  19  julii  1837.  Septem  Emi  et  Rmi  S.  R. 
C.  Cardinales  ex  S.  Congregatione  negociis  et  consultationibus 
episcoporum  et  regularium  prseposita  a  SSmo  Domino  Nostro 
Gregorio  xvi  speciatim  deputati,  suprascriptas  constitutiones 
congrcgalionis  ordinis  S.  Benedicti  in  Gallia  instaurandae  se- 
dulo diligenterque  perpensas  censuerunt  approbandas  esse,  si 
SSmo  Domino  Nostro  placuerit:  facta  insuper  episcopo  Ceno- 
manensi  uti  delegato  aposiolico  facultate  inonasteriumS.  Pétri 
de  Solesmis,  sublata  qualitate  et  prœrogativa  prioratus,  in 
litulum  abbatiae,  vel  per  aliam  personam  in  ecclesiastica  digni- 
tat^  conslitulam  cum  omnibus  juribus,  privilegiis,  honoribus, 
jurisdiclionibus,  et  oneribus  quaî  ex  apostolicis  constitutio- 
nibus  et  régula  ordinis  et  ecclesias  abbatiales  et  abbates  spec- 
tant,  nec  non  P.  D.  Prosperuni  Guéranger  jam  professum 
in  ordine  Benedictino  et  in  abbatialem  dignitate  constitutum 
in  abbatem  ejusdem  monasterii  et  superiorem  generalem  con- 
gregationis  Galliae  ad  formam  earumdem  constitulionum  ins- 
tituendi.  Et  facta  de  pr;emissis  relatione  ad  SSmum  D.  N.  die 
24  julii  1837,  Sanctitas  Sua  decretum  S.  C.  ratum  in  omnibus 
habuit,  et  confirmavit,  atque  litteras  apostolicas  in  forma 
brevis  expediri  mandavit. 

Romae,  etc. 

1581.  Super  capitolo  generali. 

Pr^fecto  generali  ministrantium  iNFiRMis.  —  È  sfata  presa 
ad  esame  la  supplica  che  V.  P.  Rma  ha  presentata  alla  S.  C. 
de'  VV.  e  RR.  per  ottcnere  la  facolta  che  si  possano  eleggere 
per  schede  i  superiori  dei  suo  istituto  invece  di  convocare  il 
capitolo  générale.  Benchè  siansi  valutate  le  ragioni  addotte,  e 
specialmente  la  rislrettezza  délie  rendite  che  non  permette 

(1579,  1580).  Solesmes.  Profession  des  deux  premiers  Bénédictins 
de  France.  Approbation  des  constitutions .  L'abbé  de  S.  Paul  hors  des 
murs  de  Home  est  délégué  pour  recevoir  la  profession  solennelle 
de  dom  Prosper  Guéranger,  qui,  de  son  côlé,  est  autorisé  à  re- 
cevoir, AuSagroSitecoàc  Subiac,  la  profession  de  Charles  Brandes. 
Cinq  jours  après,  sept  cardinaux  de  la  S.  Congrégation  révèlent 
de  leur  appiobation  les  constitutions  de  Solesmes.  L'ahhaye  est 
formellement  érigée,  et  de  m  Cuéranger  est  établi  abbé  ré- 
gulier. 

(1581,  1582).  Election  au  bulletin.  Religieux  de  Saint  Camille  de 
Lellis.  Le  Saint-Siège  permet  rarement  que  les  élections  aient 
lieu  par  bulletin,  sans  réunion  de   chapitre.    Le  présent   décret 


97 


DECRETS  INEDITS 


98 


spese  slraordinarie  ;  pure  conosocndosi  la  niassima  ili  Sua 
Sanliti  di  non  accorilarn  lali  perniessi,  si  croderebbe  pii:  con- 
venientu  iniplorare  dal  S.  l'adn;  la  concessione,  per  modo  clie 
invece  dei  capitoli  locali  e  provinciali  si  procéda  per  scliedc 
all'elc'zioni!  dei  due  soci  penerali,  ma  questi  poi  insieme  col 
provinciale  risp(!ttivo  di  ciascniia  délie  qiiattro  provincie  do- 
vrebbero  lare  la  scella  dei  prel'cUo,  corne  ajipiinto  fii  praticalo 
nel  1809. 

Il  sottoscrittrt  patriarca  di  Castanlinopoli,  seftretario,  com- 
munica  tutlociô  a  V.  P.  al'iincli(>  possa  l'are  i  rillossi  clie  cro- 
derà  opportuni,  ed  iu  laie  inconlro,  con  distinta  stinia  ed 
osspipiio  ri  rassegna. 

RoMia;,  4  augusti  1837. 

1582.  Super  eodem. 

Exaudienlia  SSmi  die  27  augusti  1837.  Sanclitas  Sua,  at- 
tenlis  expositis,  bénigne  annuit  hac  vice  tantuin  ut  capitula 
localia  et  provincialia  perschedulas  celebrentur,  et  ila  quidein, 
ut  schedulœ  capitnloruni  localiuni  a  provinciali  cong;egationis 
ministrantiuni  infirniis  aperianlur  corain  duobus  patribus 
senioribus,  et  facta  electione  eoruni  qui  majora  suHragia 
oblinuerunt,  schedulic  ipsai  ad  consultationeni  generalitiaiii 
transniittantur,  schedulae  vero  capituloruin  provinciallum 
ad  eamdem  consullationem  clausae  et  obsignal»  per  ipsum 
provincialem  transniittantur,  a  me  cardinali  praîfeclo  bujus 
S.  Gongregationis  aperiendae;  capituluni  autem  générale  juxta 
constituliones  ordinis,  et  salvis  juribas  provinciarum,  cele- 
bretur.  Conlrariis  quibuscunique  non  obstantibus. 

Romae,  etc. 

1S83.  Ordims  s.  Benedicti  in  Galua. 

Ex  audientia  SSmi  16  septembris  1837.  Sanclitas  Sua,  at- 
tenta resolutione  S.  Gongregationis  speciatim  doputatœ  ab 
ipsa  S.  Sua  pro  approbatione  conslitutionum  congregationis 
ordinis  S.  Benedicti  in  Gallia,  bénigne  annuit,  et  propterea 
mandavit  committi  P.  abbati  inonasterii  S.  Pétri  de  Solesmis 
cum  suc  capitulo,  ut  altentis  narratis,  eos  qui  vota  simplicia 
jam  eniiseruut  in  prœfato  monasterio,  prajviis  spiritualibus 
exercitiis  nec  non  novitios  in  enunciato  monasterio  aclu  exis- 
tentes  qui  decem  et  oclo  menses  in  probatione  expleverint, 
pro  eorum  arbitrio  et  conscientia  admittere  possint  et  valeant. 

Roniœ,  etc. 

autorise  les  religieux  de  Saint  Camille  à.  faire  par  bullelio  IcsL'Iec- 
tions  qui  devraient  avoir  lieu  dans  les  chapitres  provinciaux  et 
locaux;  mais  les  électeurs  ainsi  désigiiûs  iront  au  chapitre  géné- 
ral.Voici  ce  qu'on  écrit  au  préfet  général  de  l'ordre:  «  La  S.  Con- 
grégation a  examiné  la  supplique  que  Votre  Paternité  révérendis- 
sinae  a  présentée  pour  obtenu  l'autorisation  d'élire  par  bulletin 
les  supérieurs  de  l'institut,  au  liea  de  convoquer  le  chapitre  géné- 
i-al.  Quoique  les  raisons  que  vous  donnez  soient  sérieuses,  sur- 
tout la  modicité  de  ressources  qui  interdit  les  dépenses  extraor- 
dinaires, connaissant  toutefois  le  principe  du  Saint-l^ère,  qui 
refuse  de  semblables  dispenses,  on  juge  plus  convenable  de  de- 
mander à  Sa  '^aiutité  qu'au  lieu  des  chapitres  locaux  et  provin- 
ciaux on  procède  par  bulletin  à  l'élection  des  compagnons  géné- 
raux, qui  devront,  avec  le  provincial  de  chacune  des  quatre  pro- 
vinces, nommer  capitulairemeut  le  préfet  général,  comme  il  fut 
fait  en  1809.  Home,  4  août  1837.  >. 

(1583).  Binédictins  de  Solesmes.  L'induit  concerne  les  religieux 
qui  avaient  fait  les  vœux  simples  antérieurement  à  l'approbation 
des  constitutions  ou  terminé  dix-huit  mois  de  noviciat  dans  le 
monastère  de  Solesmes;  les  uns  et  les  autres  pourront  faire  pro- 
fession. Ce  décret  complète  ceux  qui  sont  rapportés  num.  1579, 
1580,  et  achève  rérection  canonique  de  Solesmes,  avec  tout  au 
moins  douze  profès,  conformément  aux  prescriptions  cano- 
niques. 


1384.  SuPEa  NOViTio. 

Arc.miepiscopo  Camkuinfn.  —  Pietro  Turchi  di  Arcevia  ha 
fatto  conoscere  alla  S.  G.  de'  VV.  e  UK.  che  un  di  lui  liglio 
per  nome  Gesare  di  anni  IG,  entra  nella  religione  de'  Minori 
Gappncini,  e  cht;  attiialmenle  Irovasi  a  l'are  il  noviziiito  nel 
conveiito  di  codesta  città  sotto  il  noiric  di  fr.  Luigi  da  Arcevia. 

Per  alcune  nolizie  avnte  terne  fondatamente  che  il  di  lui 
figlio  abbia  assnnto  l'ahito  religioso  per  una  inconsiderata 
risoluzione,  e  che  già  i)entito  dei  passo  fatto,  vorrebbe  rilor- 
nare  alla  casa  palerna,  ma  che  a  ciô  forteniente  si  oppone  il 
P.  Gtiardiano  di  qnelconvento.  Dolente  di  vedore  lasituazione 
dei  liglio,  ne  ha  varie  voile  scrilto  a  quel  P.  Guardiaiio,  il 
quale  sempre  si  è  ricusato  di  dare  analoga  risposta  ;  anzi  ha 
prociuato  in  ogni  modo  che  il  giovane  non  potessc  discorrere 
con  alcuno  de'  siioi  parenti.  Interessando  alla  S.  G.  di  cono- 
scere la  verità  dell'esposto,  ha  crcduto  d'incaricare  V.  S.  af- 
finchi!  voglia  verificare  la  vocazione  dei  giovane,  prevalendosi 
anche  di  persona  di  sna  tiducia  qualora  non  potesse  ciô  escguire 
da  per  se  stesso  ;  daiidogli  inoltre  piena  l'acollà  a  poter  libe- 
ramente  parlare  col  medesimo,  senza  la  presenzade'  religiosi. 
Si  compiaccerà  quindi  dare  notizia  deU'operato  per  quelle 
provvidenze  clie  si  crederanno  oppoilunc. 

Roniie,  3  octobris  1837. 

1585.   LUGDUNEN. 

ViCÀRio  GENERAL!  OBSERVANTiaM.  —  .\vendo  Mgr  l'amminis- 
tratore  délia  chiesa  di  Lione  fatto  conoscere  alla  S.  G.  che 
per  ricevere  i  padri  dei  sno  ordine  seiafico,  è  disposta  nn'abi- 
tazione  libéra  e  conveniente  che  appartiene  in  oggi  aile  Cla- 
risse di  Montbrison,  e  che  sarà  ceduta  in  proprietii  dei  religiosi 
nei  modi  più  validi,  ed  essendo  state  spianata  lutte  le  altre 
difficoltà  che  polevano  far  ostacolo  alla  domandata  crezione 
dei  convenio,  potrà  pure  la  P.  V.  Rma  rilasciare  ai  detti  reli- 
giosi sacerdoli,  e  al  fratello  laico  le  leltere  obbedienziali  per 
la  partenxa. 

Romai,  12  februarii  i837. 

(1584).  Vocation  douteuse.  Plainte  dis  parents.  Examen  du  novice. 
Lorsque  les  parents  doutent  de  la  vocation  de  leurs  enfants,  le 
Saint-Siège  consent  à  faire  examiner  les  sujets  par  des  hommes 
intègres  et  impartiaux.  Voici  ce  qu'on  écrit  à  l'archevêque  de 
Camerino  :  «  Pierre  T.  a  fait  savoir  à  la  S.  Congrégation  que  son 
fils  âgé  de  16  ans  est  entré  chez  les  capucins  et  fait  sou  noviciat 
au  couvent  de  Camerino.  Certains  renseignements  lui  font  crain- 
dre que  le  jeune  homuie  ait  pris  l'habit  religieux  d'une  manière 
irréfléchie;  et  que,  se  repentant  déjà  de  son  entrée,  il  voudrait 
retourner  à  la  maison  paternelle;  mais  que  le  supérieur  s'y 
oppose  vivement.  Affligé  de  cette  situation  de  son  fils,  le  recou- 
rant a  écrit  plusieurs  lettres  au  supérieur,  lequel  a  loujours 
refusé  de  répondre  clairement,  et  de  laisser  voir  le  jeune  homme 
à  si's  parents.  La  S.  Congrégation,  voulant  connaître  la  vérité, 
croit  devoir  charger  Votre  Seigneurie  d'examiner  la  vocation  du 
jeune  homme,  en  y  employant  une  personne  de  confiance,  sup- 
posé que  VotreSeigneurie  ne  puisse  remplir  personnellement  cette 
commission,  avec  plein  pouvoir  de  parler  au  novice  en  dehors 
des  religieux.  Rome,  3  octobre  1837.  » 

(IjSo).  Ob-iervaiAi.  Fondation  de  Monthrisûn.  Le  local  pour  rece- 
voir les  religieux  étant  préparé,  la  S.  Congrégation  autorise  le 
départ.  Elle  écrit  au  vicaire  général  de  l'institut  :  «  Mgr  l'ad- 
ministrateur du  diocèse  de  Lyon  annonce  qu'une  maison  est 
prête  pour  recevoir  les  pères  de  votre  ordre  sérapbique.  Cette 
maison  appartient  aux  Clarisses  et  sera  cédée  en  propriété  aux 
religieux  dans  les  formes  les  plus  sûres.  Toutes  les  autres  diffi- 
cultés qui  pouvaient  mettre  obstacle  à  la  fondation,  ont  été  apla- 
nies. Votre  Paternité  révérendissime  pourra  donc  délivrer 
aux  religieux  prêtres  et  au  frère  convers  les  lettres  d'obéis- 
sance et  de  départ.  Rome,  12  février  1837.  » 


17'  SÉRIE. 


9» 


DECRETS  INEDITS 


100 


1586.   SurEH   FOCTI0SIBL5    >OCTL'RMS. 

Archiepijcopo  Be>evext\no.  —  È  y;iuiito  a  nolizia  di  questa 
S.  G.  drt'  VV.  e  RR.  che  da  mollo  lompo  si  è  introdotto  Tiiso 
nella  chiesade'  Minori  Osservanti  di  rodesta  citlà,  di  cantarsi 
le  litanie  laurrtane  dopo  suonala  V.lve  Maria  délia  sera  al- 
ninmagine  di  Maria  SSina  délie  gi-azie,  per  cui  uomiiii  e  donne 
riniansono  fi:io  ad  nn'oia  di  nolte  circa  in  quclla  chiesa  sitiiala 
per  un  buon  tratio  fuori  lielle  mine  délia  cittii;  e  che  in 
quest'occasione  col  favore  délie  tonebre  sono  state  comraesse 
non  solo  liingo  la  strada,  ma  quello  ch'è  peggio  ancora  nella 
chiesa  délie  cose  contrarie  al  buon  costume,  e  siccome  si  è 
conosciuto  inoltre  che  le  misure  prese  dal  P.  provinciale  per 
togliere  questo  disordine  sono  staie  inefficaci,  cosl  la  S.  C.  ha 
croduto  di  dovere  concorrere  colla  sua  autorilà  ad  eslirpare 
nella  sua  causa  un  abuso  si  grave,  che  sotlo  l'aspetlo  di  devo- 
zione  è  molivo  di  scandalo  e  di  peccato.  Commette  pertanlo 
ali'E.  V.  di  ordinare  coU'autorità  délia  S.  C.  a  quel  rtligiosi 
che  la  detta  funzione  sia  terminala  in  qualunque  siasi  giorno 
un  quarto  almeno  prima  délie  ore  '24,  sotlo  ptna  di  sospen- 
sione  di  lata  sentenza  ai  religiosi  che  per  qualunque  pretesto 
presumessero  disobbedire,  e  di  privazioiie  dalla  voce  alliva  e 
passiva  al  P.  guardiano  da  incorretsi  ipso  fado,  se  permetterà 
G  non  impedirà  che  si  faccia  la  detta  funzione  dopo  l'ora  di 
sopra  delerminiita  ;  riservandosi  la  S.  C.  di  procedere  a  pcne 
più  forti  in  caso  di  contravenzione,  spera  che  codesti  religiosi 
eseguiranno  esatlamenle  tali  ordini  e  non  tarderanno  a  chiu- 
dere  anche  la  chiesa  Icrminata  la  funzione,  onde  togliere  ogni 
pretesto  a  rimanere  in  quel  luoghi  all'imbrunire  délia  sera. 
Dopo  di  aver  data  esecuzione  a  questa  determinazione,  si  com- 
piacerà  V.  E.  di  renderne  informata  la  S.  C. 

Romae,  2t  januarii  1838. 

1586  (bis).  Ordinis  Cahthcsiessis. 

Ex  andientia  SSmi  19  januarii  1838.  Sanctitas  Sua,  altentis 
peculiaribus  et  atlenla  relalione  P.  procuratoris   generalis 

(loS6).  Cérémoniei  nocturnes.  S.  Pie  Va  rendu   une  bulle  qui 
supprime  les  messes  et  toutes   les  autres  cérémonies  pendant  la 
nuit.  L'otfice  du  samedi  saint,  qui  commençait  autrefois  dès  que 
la  première  étoile  paraissait  au  ciel,  se    fait  mairiteuant  dans  la 
matinée.  La  seule  exception  c'est  la  messe  solennelle  de  la  nuit 
de  Noël.  Voici  ce  qu'on  écrit  à  Mgr  l'archcvCque  de  Bénévent  : 
■  La  S  Congrégation  apprend  qu'un   abus   s'est  introduit  depuis 
longtemps  dans  l'église  des  Observants  de  cette  ville.  On  chante  les 
litanies  de  la  Saintc-Vjerge  à  l'image  de  Notre-Dame  des   grâces 
après  VAve  Maria  du  soir.  De  là   vient   que  des  liomraes  et   des 
femmes   demeurent  jusqu'à  une  heure  de  nuit  dans  cette  église 
qui  est  assez  loin  des   murs   de  la  ville.  A  cette  occasion,  et  à  la 
faveur  des  ténèbres,  des  choses  opposées  aux  bonnes  mœurs  ont 
été  commises,  non-seulement  le  long  du  chemin,  mais  aussi  dans 
l'église  elle-môme.  Les  mesures  que  le  provinci-ila  prises  pour  ré- 
primer cedésordre  ayant  été  inefficaces,  la  S.  Congrégation  croit 
devoir  employer  son  autorité  pour  détruire  un  abus  aussi  grave, 
qui  produit  le  scandale  et  !e  péché  sous  le  couvert  de  la  dévotion. 
Elle  commet  donc  Votre  Éminence  ^pour  ordonner  au   nom  de 
ce'le  S.  Congrégation  aux  religieux  que  la  fonction  dont  il  s'agit 
soit  terminée  au  moins  un  quart  d'heure  avant   1*^11;«  Maria,  sous 
peine  de  suspense  par  le  seul  fait   pour  les  religieux  qui  auraient 
l'audace  de  désobéir  sous  un  prétexte  quelconque  ;  sous  peine  de 
privation  de  la  voix   active  et  passive  ipso  facto  pour  le  gardien 
s'il  permet  ou  n'empêche  pas  de  faire  la  dite  fonction  après  l'heure 
fixée   plus  haut.  La  S.  Congrégation  se  réserve  d'employer  des 
peines  plus  fortes  en  cas  de  transgression.  Elle  espère  que  les  reli- 
gieux observeront  ponctucllemenl  ces  ordres,  et  fermeront  l'église 
immédiatement  après  la  fonction,  afin  d'enlever  tout   prétexte  de 
demeurer  dans   ces  quartiers   après  la  tombée  de  la  nuit.  Rome, 
24  janvier  183S.  » 

lySG  [Us'.  CIrrtreux.    Clujpitre   yénéral.   Les    Cisterciens,   qui 
créèrent  les  chapitres  généraux,  s'assemblaient  tous  les  ans.  Des 


ordinis,  bénigne  annuit  ad  deceiinium  tantum  pro  facnltate 
celebrand  cai>ituluni  générale  quolibet  bieimio  iufra  hebdo- 
niadam  DominiciWtertiie  post  Pentecosten,  licet  juxta  constilu- 
tiones  nnoquotpie  anno  int'ra  tertiam  hebdoiiiadani  a  Paschate 
ResurreclioiMs  celebrandum  sit.  Pater  prior  generalis  nulem 
habeat  potestatem  vocandi  ad  diclum  générale  canilulum 
priores  cujusque  monasterii  etiam  extra  Galliainexistentis,qui 
teneantur  aoc?dert'  sive  per  se  sive  per  al'uim  monachiim  pro- 
prii  nioiiaslerii  a  patribus  ejusdem  respective  coiiiinunitatis 
capitulariler  eleclum. 
Roniœ,  etc. 

1587.  Super  ordinatione  regulariusj. 

VicARio  GBNKRALi  MERCEPARtORCM.  —  L'Emo  Gard,  ai'cive- 
scovo  diNapoli,  ha  rappreseiitito  ;d!a  S.  G.  de'  VV.  e  HR.  che 
essendo  stali  présentât!  all'E.  S.  ;dciini  religiosi  di  codest'or- 
dine  délia  Mercede  per  esser  proinossi  ai  sagri  ordini,  e  che 
avendo  avuto  di  aicuni  di  essi  cattiva  inforninzione,  e  ritrovati 
gli  altri  mancanti  délia  scienza  necsssaria,  non  guidicô  di  po- 
terli  ammettere  alla  S.  ordinazione.  Ghe  in  seguito  poi  i  me- 
desimi  religiosi  non  ostante  la  ris^ilsa  ricevuta  da  qnell'Emo 
arcivescovo,  sono  stati  accom[>agnati  con  diinissoria  di  V.  P. 
Rma  ai  vcscnvi  vicini  di  Pozzuolo  e  di  Gastellamare.  Dovendo 
V.  P.  conoscore  le  leggi  canoniche,  e  specialmenle  il  decreto 
di  Glemente  Ylll  di  S.  M.  che  proibiscono  sotto  gravi  pêne  che 
i  religiosi  rigettati  dai  loro  dioccsani  possano  venire  diretti  dai 
loro  rispettivi  superiori  ad  allro  vescovo  per  ricevere  gli  ordini 
sacri,  (iesidera  la  S.  G.  conoscere  con  quale  autorilà  V.  P. 
abbia  accordato  ai  sudetti  religiosi  le  sue  dimissoriali  per 
darne  quindi  il  dovuto  discarico  al  lodato  Emo  arcivescovo. 

Roma;,  13  februarii  1838. 

1388.  SCPER  VICTU  NOVITIORUM. 

In  generali  congregatione  habita  in  palatio  apostolico  Va- 
ticano  die  30  martii  1838,  relaie  ad  consullationem  :  Ordinis 
Minorum,  super  pensions  pro  alimentis  a  novitiis  pcrsolvenda 

extrémités  de  l'Europe  les  abbés  devaient  se  rendre  chaque  année 
à  Cîteaux,  sous  peine  de  déposition.  L'exemple  des  Cisterciens 
entraîna  les  autres  institut?.  Au  grand  concile  de  Lalran,  Inno- 
cent 111  canonisa  les  chapitres  généraux,  et  obligea  tous  les  ins- 
tituts do  les  tenir  de  trois  en  trois  ans.  Les  Dominicains  et  les 
Franciscains,  au  temps  de  leur  plus  grande  splendeur,  se  réunis- 
saient en  cliapiire  général  tous  les  deux  ans.  Dans  l'ordre  des 
Chartreux,  les  chapitres  généraux  corcmencèrcnt,  parait-il,  vers 
l'anl  110;  pendant  six  siècles  et  plus,  c'est-à-dire  jusqu'à  la  révolution 
de  1789,  les  Chartreux  tinrent  régulièrement  leur  chapitre  général 
chaque  année.  Les  constitutions  désignent  la  troisième  semaine 
après  Pâques  pour  l'assemblée  annuelle.  Le  présent  induit  ren- 
ferme une  dispense  temporaire,  c'est-à-dire  pour  dix  ans;  il 
permet  aux  Chartreux  de  convoquer  le  chapitre  général,  de  deux 
en  deux  ans,  la  troisième  semaine  aprèsla Pentecôte.  L'induit,  ac- 
cordé pour  dix  ans,  a  expiré  en  1848. 

[\h'S'i).  Ordiaalion.  Réguliers  refusés  par  l'évoque.  Piohibition  de 
les  présentera  un  autre  év^fjue.  Voici  ce  qu'on  écrit  au  vicaire  général 
de  la  Merci  :  «  Le  cardinal  archevêque  deNaples  a  exposé  à  cette 
S.  Coufrégation  que  quelques  religieux  de  l'institut  lui  ayant  été 
présentés  pour  l'ordination,  il  ne  crut  pouvoir  les  admettre,  les 
uns  à  cause  des  renseignements  défavorables  qu'il  reçut,  les  autres 
parce  qu'il  les  trouva  dépourvus  de  l'instruction  ;requise.  Malgré 
ce  refus,  les  religieux  se  sont  présentés  aux  évéques  de  Pozzuolo 
et  de  Castellamaro,  voisins  de  Naples.avec  les  dimissoircs  de  Votre 
Paternité  révérendissime.  Or,  Votre  Paternité  doit  savoir  que  les 
lois  canoniques  et  particulièrement  le  décret  de  Clément  VIII  dé- 
fendent sous  des  peines  fort  graves  que  les  religieux  rejetés  par 
leurs  diocésains  soient  adressés  par  leurs  supérieurs  à  un  autre 
évéque  pour  recevoir  les  saints  ordres.  La  S.  Congrégation  désire 
savoir  en  vertu  de  quelle  autorité  Votre  Paternité  a  déhvré  les 
dimissoires  à  ces  religieux,  pour  pouvoir  répondre  au  cardinal 
archevêque.  Home,  13  février  1838. 

(U^m).  Franciu-ains.  Pauvreté  commune.  Peut-on  exiger  que  les 
novices  paient  une  pension  ?  La  pauvreté  franciscaine  n'admet  pas 
les  revenus  fixes  ;  les  novices  doivent  vivre  d'aumône  comme  les 

COLL.  CHRI8TI  ^Kl« 

Bis.  MAJ. 
TO.tONTON 


101 


DECRETS  INEDITS 


102 


et  illiiis  erosaliono  favore  conventiis  sluilionim  ;  proposita 
lucninl  si-miciitia  dubia:  I.  Se  e  corne  sia  da  tollei-arsi  la 
consiietiidiiie  di  esigore  la  pHnsionc  di'i  iiovizi?  2.  Qualenus 
affirmative  :  se  e  corne  il  décrète  in  questione  si  sostoiiga  ? 
3.  El  quatenus  négative  :  se  e  quale  provvedimento  convenga 
prendere?  Eiiii  et  Rmi  patres  rescripseriinl  :  Ad  1.  Ncgntiv  ; 
ad  2.  Provisum  in  primo;  ad  3.  Scribalur  P.  (jencrali  ad 
mentevi. 

RoniPP,  <'tc. 

Genurali  oBsfiRVANTiuM.  —  Iii  seguilodc' reclaiTii  présentât! 
a  qnesta  S.  C.  per  parte  de!  religiosi  del  convento  di  S.  Ber- 
nardino  di  Saliizzo,  nella  générale  congregaziono  teniitp.  il 
giorno  30  del  p.  p.  inarzo,  fii  esiuiiiiialo  il  decrcto  einiinato 
dal  defînitorio  provinciale  nell'adunanza  clio  si  tenue  nol  con- 
vento di  S.  Tommaso  di  Torino  il  giorno  13  novembre  1833, 
il  qnale  è  del  segiientc  tenore  :  «  Conventus  Salutiarnni 
S.Bernardini  in  qnotcirca  deceni  novitii  quotannis  excipinniur 
cedere  dobcal  annnatn  pen^ionem  eoruni  novitiornm  qui  in 
diclo  novitiata  ultra  sex  reperiantnr.  Htec  anteni  pensio  ad 
extinctioneni  debitornni  conventus  stndioruni  Vercellaruni, 
tum  in  posterum  in  snbsidiinn  aliornni  conventuum  indigen- 
tium.  »  Proposti  pertanto  a  questi  Enii  miei  signori  i  dubbj  : 
l.Seeconie  sia  datolierarsilaconsuetudine  di  esigere  la  pen- 
sione  dai  novizi?  2.  QuaWinis  a/firmalive,  se  e  conie  il  decreto 
in  qucstione  si  sostenga?  1  medesimi,  considerate  le  ragioni 
addottc  dall'una  e  delTaUra  parte  ed  iuleso  il  P.  procuralore 
générale,  liaiino  rescritto  :  Ad  1.  Négative  ;  ad  'i.  Provisum  in 
primo,  ordinando  di  manifestare  a  V.  P.  la  sudetta  risoluzione, 
accioccbè  la  P.  V.  scriva  al  P.  provinciale  che  la  S.  C.  ha 
disapprovata  la  consuetudine  di  esigere  dai  novizi  la  pensione 
per  il  vitto  e  manifesti  questa  risoluzione  a  tutti  i  conventi  di 
noviziato  di  quelle  provincie  ed  assolva  anche  per  mezzo  di 
persona  da  sudJelegarsi,  quatenus  opus  sit,  tutti  i  superiori 
che  hanno  esatto  simili  pensioni. 

Romae,  7  aprilis  1838. 

1589.  Admixistrationis. 

Generali  Augustianensium.  —  E  rieorso  a  questa  S.  C.  il 
religioso  agostiniano  fr,  Tommaso  Ricia  gravandosi  del  seque- 
stro  apposto  sull'assegno  del  suo  vestiario  per  uno  spunto  di 
scudi  121,  ritrovato  nell'amminislrazione  délie  rendite  del 
convenio  di  Terni  senza  che  prima  su  di  ciô  siasi  falto  un 
processo  ed  emanata  alcuna  sentenza  ;  e  quindi  domanda  l'o- 
ratore  di  essere  nelle  dovule  forme  giudicato  prima  di  subire 
unacondanna.  Assicurati  questi  Emi  miei  signori  da  officiali 
informazio'.ii  délia  verilà  dell'esposlo,  lianno  comandalo  di 

profès  cux-m(^mes.  Le  provincial  des  Observants  de  Turin  ayant 
rendu  un  décret  qui  obligeait  le  couvent  de  noviciat  de  Saluées  à 
remettre  à  la  maison  d'étude  de  Verceil  la  pension  des  novices,  la 
S.  Congrégation  apprit  parla  que  dans  cette  province  les  novices 
payaient  une  pension.  Cet  usage  fut  désapprouvé  dans  la  congré- 
gation générale  des  cardinaux  tenue  au  Vatican  le  30  mars  1838. 
En  communiquant  la  décision  au  général  de  l'ordre,  la  S.  Con- 
grégation le  chargea  défaire  absoudre  des  censures  autant  que 
besoin  serait  tous  les  supérieurs  qui  avaient  perçu  la  pension. 
Rome,  7  avril  1838. 

(1589).  Ailininistralew.  Saisie.  Nul  ne  devant  être  condamné 
sans  défense,  la  S.  Congrégation  écrit  au  général  des  AugusUns  : 
«  Le  frère  Thomas  Ricia  a  porté  plainte  du  séquestre  apposé 
sur  son  vestiaire  pour  un  déficit  de  lîl  écus  qui  a  été  trouvé  dans 
l'administralion  du  couvent  de  Terni.  Comme  il  n'y  a  pas  tu  de 
procès  ni  de  sentence,  il  demande  d'être  jugé  dans  les  formes  avant 
de  subirla  condamnation.  LesEmin.  cardmaux  ayant  su  par  des 
informations  officielles  que  le  fait  est  vrai,  veulent  que  Votre 
Paternité  révérendissime  retire  le  séquestre,  et  laisse  les  choses 
m  statu  quo  jusqu'à  décision  de  la  cause,  et  ordonne  à  qui  de  droit, 
suivant  les  constitutions  de  l'ordre,  d'ouvrir  un  procès,  d'entendre 
la  défense  du  prévenu  et  de  rendre  la  sentence  conformément  aux 
statuts.  Rome,  13  avril  1838.  » 


scriversi  a  V.  P.  Rmt,  .'dliiichf;,  annullando  il  séquestre  su- 
dello,  e  lasciando  le  cose  in  slalu  quo  fine  alla  decisione  délia 
causa,  ordini  a  clii  appartiene  per  costituzione  dell'ordine  la 
conijjilazione  di  un  processo,  che  si  ammotta  il  [jreteso  reo 
aile  dil'ese  e  che  quindi  si  eniani  la  sentenza  a  forma  delle 
costiliizioni. 

Uonne,  13  aprilis  1838. 

■1590.   SUBVENTIONIS. 

Ex  audientia  SSmi  22  aprilis  1838.  Sanctitas  Sua,  attenta 
relatione  P.  prioris  generalis  ordinis  (Carmehtaruni)  bénigne 
annnil,  et  propterea  iiiandavit  coinmitti  P.  provinciali  ut  veris 
existentibusnarratis  facullatem  oratori  (Angelo  Minghini)  sub- 
veniendi  suis  conjunctis  iridigcnlibus  ad  quinquennium  tan- 
tum,  in  sunima  prœlaudato  P.  provinciali  benevisa,  et  de 
licentia  P.  superioris  localis,  pro  suo  arbiirio  et  consciontia 
concédât,  dummodo  non  agatur  de  rébus  propriis  religionis, 
et  saiva  lege  depositi. 

Romte,  etcc. 

1591.  Super  capitulo  generali. 

Cardinali  Justiniaki.  —  Il  sottoscritto  ha  l'onore  di  signifi- 
care  all'E.  V.  Rma  la  determinazione  che  la  Santitàdi  N.  S.  si 
è  dognata  di  prendere  relativamente  al  prossimo  capitolo 
générale  dell'ordine  de'  Predicatori,  di  cui  V.  P.  Rma  è  depu- 
tata  in  présidente.  Sua  Santità  dunque  ha  determinato,  che 
nel  detto  capitolo  si  eiegga  il  nnovo  maestro  générale  pel  pros- 
simo seseno  da  qualunque  provincia  dell'ordine,  e  che  la  sua 
giurisdizionne  si  estenda  sopra  tutto  l'ordine  stesso,  eccet- 
tuata  la  penisola  di  Spagna,  per  la  quale  si  députera  dalla 
Santità  Sua  un  commissario  apostolico  ad  nutum  S.  Sedis  nel- 
l'islesso  modo  che  si  è  lenuto  per  i  PP.  osservanii  e  ca[)ucini. 
Vuûle  poi  che  al  capitolo  générale  siano  ammessi  quoi  soli 
vocali,  che  vi  hanno  diritto  second©  le  costitnzioni  deU'ordine, 
corne  anclie  fu  prescritto  il  7  aprile  1837  dalla  stessa  Santità 
Sua  con  decreto  di  questa  S.  Congregazione,  fermo  perô  il 
rescritto  posteriore  in  favore  del  solo  P.  vicario  générale  délia 
congregazione  de'  Domenicani  di  .ALinila.  Inoltre  il  S.  Padre 
ha  dichiarato  espressamente  che  il  brève  GravissiDias  inler 
enianato  sotto  il  17  febraro  1835  cessi  di  avère  il  suo  vigore 
colla  elezione  del  nuovo  générale.  Nel  significare  tutlociô  al- 
l'E. V.  Rma  ho  l'onore  di  accluderle  una  copia  di  una  lettera 
délia  segretaria  di  stato  del  31  otiobre  1837  diretta  aU'Erao 
prefetto  di  questa  S.  Congregazione  relativa  ai  capitoli  géné- 
ral!, ed  inchinandomi  al  bacio  délia  S.  porpora,  etc. 

Romae,  29  niaii  1838. 

(1590).  Secours  donné  aiix parents.  L'état  religieux  laisse  subsister 
les  sentiments  et  les  devoirs  naturels.  Le  présent  induit  permet  à 
un  carme  de  secourir  sjs  parents  avec  les  ressources  que  la  pré- 
dication et  d'autres  œuvres  lui  procurent. 

(lâ'Jl).  Domtincains.  Chapitre  général.  Le  cardinal  Giustiniani 
est  nommé  président  du  chapitre  général  qui  doit  élire  pour 
six  ans  le  général  de  l'institut.  Toutes  les  provinces,  excepté 
l'Espagne,  seront  représentées  au  chapitre.  Voici  ce  que  la 
S.  Congrégation  des  Evèques  et  Réguliers  écrit  au  cardinal 
Giustiniani  :  «  Le  soussigné  a  l'honneur  de  notifier  à  Votre  Énii- 
nence  révérendissime  la  décision  que  le  Saint-Père  a  bien  voulu 
prendre  relativement  au  prochain  chapitre  général  de  l'ordre  des 
Prêcheurs  dont  Votre  Eminence  révérendissime  est  nommé  pré- 
sident. Sa  Sainteté  a  décidé  que  le  nouveau  maître  général  pour 
le  prochain  sexennat  pourra  être  pris  dans  une  province  quel- 
conque de  l'ordre,  et  que  sa  juridiction  comprendra  l'ordre  tout 
entier,  excepté  la  péninsule  espagnole,  pour  laquelle  le  Saint- 
Père  désignera  un  commissaire  apostolique  ad  nutum  S.  Sedis, 
comme  on  l'a  fait  à  l'égard  des  Observants  et  des  Capucins.  Il 
veut  qu'on  n'admette  au  chapitre  général  que  les  électeurs  qui  y 
ont  droit  suivant  les  constitutions  de  l'ordre,  sauf  le  rescrit  qui  a 


103 


DECRETS  INEDITS 


104 


1592.  Lar«iit.vrim. 

Cardisali  Odescalcui.  —  La  Suitità  di  X.  S.  nclla  ndienza 

beni-i:imeiite  accordata  ieri  sera  a  Mgr segrotaiio  délia  S.  C. 

de'  VV.  e  RR.  ha  deputalo  TE.  V   in  présidente  del  prossimo 

capiiolo  2ener.de  de';  Carmelila:ii  calzali,  che  si  célébrera  nel 

convenio  .li  S.  M  iria  in  Traspontina.  ed  ha  ordinato  di  notifi- 

care  all'E.  V.  una  laie  deputuzione  per  niez'zo  di  bigliello  di 

quesla  S.  Congregazione  derogando  dalla  spedizione  del  brève. 

Pertanlo  il  solloscrilio  Gard,  prefetto  partecipa  all'E.   V. 

qnesta  ponlificia  destinaz'one,  affinchè  si  compiaccia  di  eser- 

citarne  le  atUibuzioni.  Siccotue  poi  due  PP.  provinciali  di 

Sicilia  hanno  falto  islanza  athnchèilcapitolo  possa  confermare 

l'atluale  irior  générale,  cosl  la  Sanlità  Sua  ha  ordinato  di 

significarc  a  V.  E.  che  non  crede  opportune  di  accordare  una 

taîe  grazia,  come  non  è  slala  accordala  a  qur.lche  altro  capi- 

tolo  générale.  Inoltre  è  mente  di  S.  Smiilà  che  l'E.  V.  esamini 

e  conosca  se  i  candidati  per  il  prioralo  générale  abbiano  l'etli 

e  tulte  le  altre  doti  e  qualità  prescrilte  dalle  costiluzioni  del- 

l'ordiiie,  e  che  non  si  piibblich:  la  elezione,  se  prima  non  sani 

staîa  riferita  d.drE.  V.  c  approvata  dalla  slcssa  S.inlilii  Sua. 

Romae,  29  raaii  1838. 

1593.    DiSPESSATIOMS   VOTORISI. 

Ex  audieutia  SSrni  20  julii  1838.  Sanclilas  Sua,  allenla 
relatione  P.  prioris  général!»  Carnielitaruni  diicalceatoruni 
congregalionis  Hispaniae,  bénigne  aunuit,  ac  propterea  eidein 
connnilli  niandavit,  ut  veris  existentibus  narratis,  et  constito 
sibi  prlus  de  simplicitate  votoruni,  pro  suo  aroitrio  et  con- 
scientia  indulgeat  pro  petita  dispensalione  super  voto  panper- 
talis  et  obedientiae,  nec  non  pro  commutalione  voii  castitatis 
in  sacranienlalem  confessionem  seniel  quolibet  meuse,  ad 
effeclum  dumtaxat  nialrinionium  légitime  contrahendi,  ila 
tamen  ut  si  mulieri  cui  jungetur  orator  (Eaiiiianuel  Colonie) 
supervixerit,  eodeoi castitatis  voio  ut  prius  obstiictus  remaiieat. 

Romae,  etc. 

été  donné  en  faveur  du  vicaire  général  de  la  congrt5gation  des 
Dominicains  de  Manille.  Le  Saint-Père  déclare  expressément  que 
le  bref  Graiisamas  inler  du  17  février  1835  cesse  d'être  en  vigueur 
avec  l'élection  du  nouveau  général.  En  notifiant  tout  cela  à  Votre 
Éminencc  rcvérendissiuie,  j'ai  l'honneur  de  lui  adresser  copie 
d'une  lettre  de  la  secrélairerie  d'Etat  en  date  du  31  octobre  1837 
sur  les  chapitres  généiaui.  Rome,  Î9  mai  1838.  » 

(159ii!.  Carmes.  Chapitre  général.  Ri-fiis  de  laisser  réélire  le  général. 
La  S.  Congrég  lion  écrit  au  cardinal  Odescalcbi  :  «  Dans  l'au- 
dience accordée  hier  soir  à  Mgr  le  secrétaire,  le  Sainl-Père  a 
désigné  Votre  Éminence  comme  président  du  prochain  chapitre 
général  des  Carmes  chaussés,  lequel  se  tiendra  dans  le  couvent 
de  Sainte-Marie  de  Transponline.  Il  a  ordonné  de  notifier  cette 
nomination  à  Votre  Eminence  par  un  billet  de  celle  S.  Con- 
grégation, en  dispensant  de  l'expédition  du  bref.  Comme  deux 
provinciaux  de  Sicile  ont  présenté  requête  afin  que  le  chapitre 
général  puisse  réélire  le  général  actuel,  Sa  Sainteté  a  ordonné  de 
faire  savoir  à  Votre  Eminence  qu'elle  ne  juge  pas  à  propos  de 
donner  celle  permission,  qui  a  été  refusée  à  un  autre  chapitre 
général.  En  outre,  le  Saint-Pùre  entend  que  Votre  Éminence  exa- 
mine et  juge  si  les  candidats  pour  la  charge  de  prieur  général 
ont  toutes  les  conditions  et  qualités  exigées  par  les  constitutions 
de  l'ordre,  et  que  l'élection  ne  soit  pas  rendue  publique  sans  que 
Votre  Éminence  en  ait  référé  à  Sa  Sainteté  et  obtenu  son  appro- 
bation. Rome,  29  mai  1838..  » 

(1.J93,.  Dispense  de  vœux  simples.  Carme:  déchaussée  d'Espagne. 
Supposé  que  les  vœux  soient  simples,  le  Saint-Siège  dispense  du 
voeu  «le  pauvreté  et  du  vœu  d'obéissance.  Quant  au  vœu  de  per- 
pétuelle chaste'.é,  il  est  commué  en  la  confession  sacr.imenlelle 
une  fois  le  mois;  cela  est  limité  au  mariage  légitime.  Si  !e  recou- 
rant survit  à  sa  femme,  le  vœu  de  chasteté  revivra.  Rome  'e 
20  juillet  1838. 


1594.  De  REBUS  HisrANi.£. 

P.    VlLL.\RDEL,  ORDINIS  OBSERVANTIUM.  —  EsSendo  Stati  pro- 

posti  alcuni  dubbj  relativi  all'osservanza  del  voli  religiosi  per 
parte   dei  Minori   osservanli    délia    provincia  di   Valenza  in 
Ispagna  espulsi  dai  loro  conventi,  questa  S.  C.  de'  W,  e  RR. 
ha  credulo  dare  a  V.  P.  una  regola  générale,  la  quale  possa 
servira  di  nornia  nci  rispeltivi  casi.  1  religiosi  che  sono  cos- 
tretti  nelle  alluali  circoslanze  di  rinianere  in  Ispagna  fuori 
dei  loro  conventi,  si  possono  considcrare  presentemente  come 
i  regolari  temporaneamente  stcolarizzati,  e  per  conseguenza 
ferme  sempre  rimaiiendo  il  volo  di  castit.^,  riguardo  agii  allri 
voti  sono  tctiuti  osservare  le  cose  sostanziali  per  quanto  sono 
compatibili  colio  slato  in  cui  si  trovano.  Possono  perciô  con 
religiosa  moderazione  ricevere  e  riteuere  denaro,  spenderlo, 
aver  mobili,  usare  degli  stabili  che  loro  fossero  concessi,  ma 
non  acquistare  il  dominio  e  proprietà  délie  cose,  ne  disporre 
délia  medesima,  specialmente   causa  mortis  e  niolto  meno 
ottenere  benetizi  ecclesiaslici.  Suole  pcrallro  nei  casi  partico- 
lari  la  S.  C.  accordare  speciali  indulli  secondo  le  circostanze, 
anche  per  calmare  la  coscienza  *f5  quel  religiosi  che  con  faci- 
lita potrebbero  passare  nei  conventi  del  loro  ordine  fuori  di 
Spagna,  ma  non  crede  espediente  fare  délie  concessioni  gene- 
rali,  délie  quali  potrebbero  derivare  degl'inconvenienti.  Potrà 
'V.  P.    far  conoscere   aU'opporlunità   queste    deterniinazioni 
délia  S.  C.  esorlando  in  pari  tempo  i  religiosi  a  menare  in 
niezzo  al  secolo  una  vita  eseniplare  che  sia  di  edificazione  ai 
fedeli  e  ranmientando  loro  l'obbligazione  di  tornare  al  chio- 
stro  tosto  che  potranno. 
Rom».  18  julii  1838. 

1593.  Carmelitarcm. 

Priori  generali.  —  È  qualche  tempo  che  i  religiosi  del  suo 
ordine  si  fanuo  lecito  di  uscire  dai  loro  conventi  e  girare  per 
la  città  senza  la  cappa.  La  cappa  è  un  decoroso  ornamento  per 

(1594).  Espagne.  Religv:ux  chassés  des  couvents.  Les  réguliers 
expulsés  des  cloîtres  sont  regardés  comme  s'ils  avaient  obtenu  la 
sécularisation  temporaire.  Telle  est  la  règle  générale  qui  sert  à 
décider  les  cas  particuliers.  On  écrit  en  conséquence  au  P.  Vil- 
lardel,  de  l'ordre  des  Observants  :  «  On  a  proposé  plusieurs  ques- 
tions relatives  aux  vœux  de  religion  de  la  part  des  Mineurs 
Observants  de  la  province  de  Valence  en  Espagne  qui  sont  chassés 
de  leurs  couvents.  La  S.  Congrégation  croit  devoir  tracer  à  Votre 
Paternité  une  règle  générale  qui  puisse  servir  de  guide  dans  les 
différents  cas.  Les  religieux  qui  sont  forcés  dans  les  circonstances 
actuelles  de  demeurer  en  Espagne  hors  des  convents,  peuvent  être 
mis  au  rang  des  séculari.-és  ad  tempm.  De  là  suit  que,  le  vœu  de 
chasteté  demeurant  dans  toute  sa  force,  ils  doivent  pour  les  autres 
vœux  observer  les  choses  essentielles  qui  sont  compatibles  avec 
leur  situation.  Ils  peuvent  donc  dans  les  limites  de  la  modération 
religieuse  recevoir  et  retenir  l'argent,  et  le  dépenser,  avoir  du 
mobilier,  user  des  immeubles  qui  leur  sont  livrés,  mais  non 
acquérir  le  domaine  et  propriété  des  choses,  ni  en  disposer,  spé- 
cialement causa  morlii,  et  encore  moins  acquérir  des  bénéfices 
ecclésiastiques.  Toutefois  la  S.  Congrégation  accorde,  selon  les 
circonstances,  des  induits  spéciaux,  pour  tranquilliser  la  cons- 
cience des  religieux  (;ui  iieuvent  entrer  dans  les  couvents  de  leur 
institut  hors  d'Espagne;  mais  elle  ne  fait  pas  des  concessions 
générales,  qui  pourraient  engendrer  des  inconvénients.  Votre 
Paternité  pourra,  à  l'occasion,  communiquer  les  décisions  de  la 
S.  Congrégation,  et  en  même  temps  exhorler  les  religieux  à 
mener  dans  le  siècle  une  vie  exemplaire,  qui  édifie  les  fidèles,  et 
leur  rappeler  l'obligation  de  renirer  au  cloître  dès  qu'ils  le  pour- 
ront, lîome,  18  juillet  1838.  » 

(\h'j:j).  Carmes.  Manteau.  Les  religieux  du  Monl-Carmel,  succes- 
seurs des  anachorètes,  sont  particulièrement  obligés  de  garder  la 
retraite.  La  S.  Congrégation  écrit  au  prieur  général  de  l'institut  : 
I  Les  religieux  de  l'ordre  se  permellent  depuis  quelque  temps  de 
sortir  et  de  circuler  dans  la  ville  sans  le  manteau.  Ce  vêtement 
est  un  grave  ornement  de  l'habit  régulier  et  il  communique  au 
religieux  une  gravité  qui  le  rend  plus  respectable  aux  yeux  du 


105 


DECI'.RTS  INEDITS 


106 


l'abito  religioso  ed  aggiunge  allô  stesso  religioso  una  ta!  gra- 
vita, clie  lo  rende  piii  rispettabile  presso  il  pubblico.  Di  più  la 
dctta  cappa  è  ai)clie  per  il  inodosiino  it  ligioso  un  iiiotivo  di 
aslfiiipisi  dall'intei'venire  iii  quel  luoghi  ove  non  couviene  di 
voil.'i'vi  i  lelit^insi.  Ni^l  brève  tempo  trascorso  dalla  sua  venuta 
in  Uonia  liuo  al  présente  la  V.  V.  Kma  non  avrà  poUilo  ancora 
conoscere  questo  inconveniento  ed  impedirne  quindi  il  piose- 
„'nininnto.  Perlanto  la  S.  Congreg;izione  glielo  partocipa,  e 
prévu)  l'oracolo  di  S.  Santità  ingiunge  alla  1'.  V.  di  proibire  a 
luiii  i  n-ligiosi  di  questi  conventidi  girare  per  la  città  senza  la 
cappa.  La  mcdesinia  S.  (].  è  persuasa  clie  lutli  i  r<;ligiosi  ob- 
bediranno  con  docililii  alla  1*.  V.,lanlo  più  clie  si  traita  ilel  loro 
decoro,  ma  se  vi  fosse  qualcbe  renuente,  Ella  si  |)revalga  di 
quel  mozzi  che  sono  a  sua  disposizione  per  costringerlo  ad 
obbeilire. 
Ronire,  30  juin  1838. 

1596.  ObsERVAKTIUM  GALU.iE. 

p.  AuGusTiNO  DE  ViuNANELLO.  —  Desidcra  la  s.  C.  de'  VV. 
e  RR.  che  in  codesta  nascente  religiosa  communità  di  Mont- 
brison  vi  si  slabilisca  realniente  la  regolare  disciplina,  la  pace 
tra  i  religiosi,  e  di  più  clie  serva  la  medesinia  di  edilicazione 
al  popolo.  Da  quanto  perô  ha  la  P.  V.  riferito  alla  stessa  S.  C. 
con  lettera  in  data  de'  3  giugno  p.  p.  hanno  riievato  queiti 
Emi  signori  che  la  condotta  non  piausibile  del  P.  Giovanni 
Ballista  da  Ciuny  sarà  facilnieiite  la  causa  per  oui  andrà  a  per- 
dersi  il  bsne  che  da  questo  reliyioso  stabilimento  si  spcrava  di 
ricavare.  Quindi  o  che  l'EE.  LL.  mi  hanno  ingiunto  di  scrivere 
alla  P.  V.  atiinchè  si  presenti  a  Mgr  vescovo  amininistratore  di 
Lione  coiracclusa  lettera  colla  quale  si  raccomanda  la  sua  per- 
sona  e  si  prega  a  volerla  benignanientc  assislere  co'  suoi  cou- 
sigli,  autorità  ed  opéra  per  ricondurre  la  pace  e  l'osservanza 
regolare  in  codesto  convento. 

Romae,  24  augusti  1838. 

1597.   Cessio.nis. 

Ex  audientia  SSmi  die  24  augusti  1838.  Sanctitas  Sua,  at- 
tenta relatione  P.  procuratoris  gLMieralis  ordinis  (MinorumRe- 
Ibrmatorum),  bénigne  anniiit  et  propterea  mandavit  committi 
P.  provinciali  ut  veris  existentibus  narratis,  facultatem  oratori 

public.  En  outre,  le  manteau  est  pour  le  religieux  lui-mi3me  un 
niotiftle  se  retirer  des  lieux  où  il  ne  convient  pas  que  des  moines 
se  mollirent.  Votre  Paternité  révérendissime  arrivée  à  Home 
depuis  fort  peu  de  temps,  n'a  pu  assurément  être  informée  de 
cet  inconvénient  et  y  obvier.  C'est  pourquoi  la  S.  Congrégation 
l'en  avertit,  et,  par  ordre  du  Saint-Père,  commanda  à  Votre  Pa- 
ternité d'interdire  ù  tous  les  religieux  des  maisons  de  Rome  de 
sortir  dans  la  ville  sans  le  manteau.  La  S.  Congrégation  est  per- 
suadée que  tous  les  religieux  obéiront  d'autant  plus  prumptement 
à  Votre  Paternité  qu'il  s'agit  de  leur  décorum.  Mais  s'il  se  ren- 
contre quelque  récalcitrant.  Votre  Paternité  emploiera  les  moyens 
de  conl'.ainte  qui  sont  à  sa  disposition.  Rome,  30  juillet   1838. 

(tSUB).  Obsenan/.s.  Maison  de  MonlhrUon.  On  écrit  au  P.  Au- 
gustin de  Vignanello  :  «  La  S.  Congrégation  désire  voir  régner  dans 
la  communauté  naissante  deMontbrison  la  disci|)Iine  régulière,  la 
paix  parmi  les  religieux,  et  qu'elle  édifie  la  population.  Par  mal- 
heur, d'après  la  lettre  de  Votre  Paternité  révérendissime  du 
3  juin  dernier,  la  conduite  peu  édifiante  du  P.  Jcan-t!;iptiste  pourra 
facilement  dissiper  et  empèclier  le  bien  que  l'on  espérait  de  cet 
établissement  religieux.  C'est  pourquoi  les  Emin.  cardinaux  m'or- 
donnent d'écrire  à  Votre  Paternité  de  se  présenter  avec  les  letlres 
ci-incluses  à  Mgr  l'évèqne  administrateur  de  Lyon,  dans  laquelle 
on  recommande  votre  personne  et  on  le  prie  de  vous  aider  de 
ses  conseils  et  de  son  autorité  pour  ramener  la  paix  et  la  régula- 
rité dans  ce  couvent.  Rome,  24  août  1S3S. 

(1597).  Disposition  des  biens  après  la  profession.  Les  couvents  de 
Franciscains,  incapables  de  posséder  en  commun,  n'héritent  pas 
de  leuis  sujets.  Les  biens  dévolus  après  la  profession  passent  par 
conséquent  aux  héritiers  naturels.  Le  présent  induit  permet  à  nu 


(Julio  de  Bergomo)  cedendi  favore  suoriim  fratrnm  vel  eliarii 
nnins  fralris  magis  indigentis,  pront  charittas  ei  suggérât, enun- 
ciala  bona,  pr;nlevata  aliqua  eleenmsyna  favore  conventns, 
dnmmodo  hujusmodi  acla  fiant  per  procm'atorcin  et  nominc 
S  Scdis,  pro  sno  arbitrio  et  conscientia  impertialur  ;  con- 
irariis,  etc. 
Romac,  etc. 

1598.  PONTIFICAI.IUM. 

Ex  audientia  SSmi  die  31  augusti  1838.  Sinctitas  Sua,  at- 
tenta relatione  procuratoris  generalis  ordinis  (Cassinensium), 
bénigne  annuit,  et  propterea  mandavit  committi  P.  abbati 
pru-'sidenti  gênerait  ijisins  ordinis,  ut  veris  existentibus  nar- 
ratis, precibus  oratoris  (.Egidii  Pucci),  pro  suo  arbitrio  et 
conscientia  indulgeat,  ut  pontificalium  usum  habere  possit 
absque  ullo  tamen  prasjndicio  et  gravamine  ordinis  nionasterii 
cujusrumqne,  ac  sine  privilegio  conferendi  primain  tonsuiam 
et  ordines  minores,  servatisin  omnibus  constitutionibus  apos- 
tolicis  et  ordinis  ac  decrelis  S.Congregationum  circa  pontifica- 
lium usum  quoad  abbates  regulares. 

Roma;,  etc. 

1599.  Super  ekectione  domus. 

E.\  audientia  SSmi  die  li  septembris  1838.  Sanctitas  Sua 
bénigne  annuit,  et  propterea  mandavit  committi  episcopo 
Amerinen  oratori,  ut  attentis  narratis  pro  suo  arbitrio  et  con- 
scientia ad  pelitam  cessionem  deveiiire,  eamque  cum  ex- 
pressis  paclis  et  coiiditioiiibus  approbare  ac  confiiniare  possit 
ncc  non  praîfatis  religiosis  ordinis  S.  Joannis  de  Deo,  prajvia 
dispensatione  ab  interpellatione  superiorum  conventuum  alio- 
rum  ordinum  inibi  existentium,'  indulgeat  ut  convuntnm  eri- 
gere  et  fnndare  valeant  cum  omnibus  et  singulis  juribus  et 
privilegiis  quibus  alii  convenlus  ejnsdem  ordinis  fruuntur  et 
gaudent,  servatis  reliquis  de  jure  servandis. 

Romte,  etc. 

1600.  Super  regularibus  Belgii. 

Ex  audientia  die  21  septembris  1838.  SSmus  concessit  epi- 
scopo visitatori  apostolico  monasteriorum  in  Belgio  ut,  veris 
existentibus  narratis,  facultatem  ad  qninquennium  dumtaxat 
oratoribiis  (PP.  ordinis  S.  Dominici  in  civitate  Gandaven),  pro 
suo  arbitrio  et  conscientia  impertiri  possit,  et  valeat,  ad  hoc 
ut  cum  plena  a  superioribus  localibus  dependentia,  bona, 
quaî  ad  ipsos  spectant,  vel  pervenire  successionis,  alioque  legi- 
timojurc  possunt,recipere,  relinere,  et  in  bomim  conventuum 
per  actus  inter  vivos,  sive  causa  mortis,  etiam  per  testamen- 
tum  disponere  possint,  cum  potestate  nominandi  correli"iosos 
in  hairedes  tiduciarios,  non  obstante  paupertalis  voto  aliisfue. 

Romje,  etc. 

1601.  Inbulti. 

Ex  audientia  SSmi  die  5  octobris  1838.  Sanctitas  Sua,  bé- 
nigne annuif,  et  propterea  mandavit  remilli  Emo  abbati  ora- 

léformé  de  céder  à  ses  frères  ou  au  plus  pauvre  certains  biens  on 
prélevant  une  aumône  pour  le  couvent.  Les  actes  seront  passés 
par  un  fondé  de  pouvoirs  et  au  nom  du  Sainl-Siége. 

(I59S).  Bénédictins.  Prwik'qe  des  ponliltc.^.lia.  Induit  accordant 
les  pontificalia,  sans  le  pouvoir  de  conférer  la  tonsure  et  les  ordres 
mineurs. 

{iSQ9).  Fondation.  Saint-Jean  de  Dieu.  Dispense  de  l'obligation 
d'interpeller  les  supérieurs  des  couvents  desautres  ordres,  comme 
le  prescrit  la  bulle  de  Clément  VIII. 

(1600).  Belgique.  Succession.  Induit  permettant  d'accepter  et 
garder  ies  biens  dévolus  par  droit  de  succession  et  autre  litre 
légitime,  d'en  disposer  en  faveur  des  couvents,  même  par  tes- 
tament, et  de  nommer  des  confrères  comme  héritiers,  nonobs- 
tant le  vœu  de  pauvreté. 


lo: 


DECRETS  INEDITS 


108 


lori  (cardiiiali  Pacca),  ulattenlis  narratis  facullalem  enuiiciato 
religioso  nianeruli  extra  claustra  ad  nutmii  Eniineniue  Su« 
durante  munere  coiifessarii  tantum  pro  suo  arbitrio  et  con- 
scientia  imperliatur  ;  ita  tamen  ul  habitura  regulareni  ^emper 
relineat,  negociis  ecclesiaslicis  per>onis  et  praîserl.iii  legula- 
ribus  vetilis  non  se  immisceat,  vitaiii  religioso  diiuani  ducat, 
et  per  praîsens  indultunt  nil  de  regulari  disciplina  relaxaiuni 
intelligatur,  et  intérim  snb  obediendia  ejusdem  Euii  abbatis 
etiam  in  vim  voti  religiosi  inaneat. 

Rom<e,  etc. 

P.  GE.NEIUU  REFORMAT.iRiM.  —  L'Enio  sig.  Card.  Pacca, 
commendatore  dellÀbbadia  de"  SS.  Savero  e  Marlino  nella 
diûcesi  di  Orvieto,  h»  suppiicato  la  S.intità  di  N.  S.  di  perniet- 
tere  che  il  P.  Chcnibino  da  Monlefiascone  minore  riformalo 
stonziato  nel  convento  di  S.  Anna  délia  slessa  citlà  dOrvieto, 
approvato  possa  diniorare  fuori  del  convento,  e  convivere  col 
parroco  délia  Torre,  luogo  di  delta  Abbadia  per  assisterlo 
e  coadjuvarlo  nella  cura  délie  anime.  La  Sanlità  Sua  benigna- 
mente  accogliendo  le  preghiere  di  S.  E.  ha  ordinato  a  questa 
S.  Congregazione  de'  VV.  e  RR.  di  rimetlere  quest'affare  aii'ar- 
bitrio  e  coscienza  di  V.  P.  Rma  colle  facollà  necessarie  ed 
opportune.  Pertanto  la  P.  V.  potrà  concedere  al  nominato 
religioso  il  richiesto  permesso  da  durare  finchè  l'Enio  Gard. 
abbate  commendatario  non  abbia  trovato  altro  soggetto  per 
assistere  il  parroco,  e  prescrivendo  al  religioso  lutte  quelle 
condizioni  e  c^ulele  che  Ella  giudicherà  espedienli  in  questa 
circostanza.  Tanto  le  doveva  signiûcaree  Dio  laguarJi. 

Rom»,  6  octobris  1838. 

1602.    SrPER   REilOTIONE  PRIORIS. 

Pr,esidi  gexerali  Cistehciessicm.  —  Presa  ad  esanie  la 
condanna  data  ai  PP.  Tasselino  Baldini,  e  Giberlo  Nicolini, 
monaci  Cisierciensi  nel  monaslero  di  S.  Bernardmo  in  Peru- 
gia,  si  è  veduto  che  la  medesima  inerendo  soUanto  ai  docu- 
menti  sinora  presentali  non  si  potrebbe  fovse  sostenere  se  si 
procedesse  alla  revisioue  in  grado  di  appello  nelle  débite 
forme.  Difatli  benchèMgr  vescovo  abbia  manifestata  alla  P.  V. 
la  non  regolare  condoUa  de'  monaci  sudetti^  pur  lultavia  non 
trattandosi  di  semplice  traslazione,  ma  ben  anche  di  un  auno 
di  prigionia  claustrale,  di  privazione  per  un  triennio  della  voce 
alliva  e  passiva,  e  della  sospensione  ad  menton  daU'oHicio  di 
priore  riguardo  al  P.  Bildini  non  si  poteva  procedere  senza  un 

({601).  Framiscaiii  autorisé  à  vivre  hors  du  couvent  en  qualité  de 
vicaire  parûisiiil.  Les  supérieurs  n'ont  pas  le  pouvoir  Je  per- 
mettre aux  sujets  de  vivre  hors  du  couvent  au  delà  de  trois  mois. 
La  S.  ConiTcgation  écrit  au  général  des  Réformés  :  «  Le  cardinal 
Pacca,  commendatalrc  de  l'abbaye  de  S.  Sévère  et  de  S.  Martin 
dans  le  diocèse  dOrvielo,  a  demandé  au  Saint-Père  de  permettre 
que  le  P.  Cliérubin  de  Montitiascone,  mineur  réformé  de  rési- 
dence au  couvent  de  Sainte-Anne  de  ladite  ville  d'Orvieto,  puisse 
demeurer  hors  du  couvenl,  et  vivre  avec  le  curé  de  la  Terre,  pays 
de  l'alibayc,  pour  l'aider  dans  la  cure  des  Ames.  Le  Saint-Père 
accueillant  avec  bonté  la  demande  de  Son  Eniinence,  a  com- 
mandé à  celle  S.  Congrégation  des  Evéques  et  Réguliers  de  re- 
mettre l'atTaire  au  jugement  ei  à  la  conscience  de  Votre  Paternité 
révérenJissime  avec  les  pouvoirs  nécessaires  et  opportuns.  Votre 
Paternité  pourra  donc  conci^der  audit  religieux  la  permission 
demandée  [jour  durer  jusqu'à  ce  que  le  cardinal  abbé  trouve  un 
autre  sujet  pour  aider  le  curé,  en  prescrivant  au  religieux  les 
conditions  et  précautions  que  vous  croirez  nécessaires.  Rome, 6  oc- 
tobre 1838.» 

(1602).  Condamnation.  Procès  rér/ulier.  La  translation  d'un  re- 
ligieux .'e  fait  sans  un  procès  canonique  ;  mais  la  condamnatiou  à 
une  peine  affliclive  ou  infamante  ne  peut  être  prononcée  qu'à 
la  suite  d'une  procédure  Juridique.  La  S.  Congrégation  écrit  au 
général  des  Cisterciens  :  «  On  a  examiné  la  condamnation  infligée 
aux  pères  Baldini  et.Nicolini,  moines  cisterciens  du  monastère  de 
S.  Bernardin  de  Pérouse,  et  il  a  été  reconnu  que,  d'après  les 
pièces  jusqu'ici  présentées,  on  ne  pourrait  peut-Ctre  soutenir  le 
jugement  s'il    s'agissait  de  procéder  juridiquement  en  appel.  En 


regolare  processo.  Per  lali  uiolivi  si  è  creduto  espedieale  d 
suggerire  a  V.  P.  una  via  concilialiva,  cioè  che  ferma  rima- 
nendo  per  ora  la  sospensione  deirotlicio  di  priore  del  1'.  Bal- 
dini V.  F.  induca  il  medesiuio  alla  rinunciadello  stessoot'licio, 
ed  alla  traslazione  dell'nuo,  e  deU'aitro  monaco  del  monastero 
di  Perugia,  consideranJo  per  altro  come  non  einauata  la  sen- 
tenza  contro  i  med-simi.  Che  se  ciù  nor.  ostante  i  medesiini  si 
ricusasseroe  fermi  rinianessero  nel  proposito  di  volersi  vedere 
le  loro  ragioni,  sarebbe  indisjiensabile  lare  un  processo  nel 
qualc  la  S.  C.  si  riserva  dare  gli  ordiui  opporluni,  se  mai  non 
si  pole^se  riascire  ncll'accennata  coLiciliazioue.  Uarà  poi  V.  P. 
relazione  alla  S.  C.  deU'opeiato  e  Dio  intanlo  la  guardi. 
RoMue,  17  decembris  1838. 

iGOo.  Super  renu.nxiatione. 

P.  Carolo  Mayr.  —  Pervenit  ad  S.  C.  EE.  et  RR.  poslulatio 
tua  qua  exponobas  desiderium  resignandi  abbilis  mu  nus 
quod  in  nionasiiM-io  Mariœmontano  jamdiu  exerces.  Veruin 
acceptisrelationibus  ex  personis  fidedignis  S.  C.  cerliorl'acta 
est,  operam  luain  pernecessai$<H  esse  ad  bouum  istius  mo- 
nasterii  et  ad  illius  pacem  ac  tranquillilatem  servandam,  prae- 
sertim  cumnonnulla  exorta  sint  dissidia  propter  translationein 
nionasterii  quam  aliis  omnino  adversanlibus  aliqui  ex  uiona- 
cliis  exoptant.  Visum  proplerca  est  Emis  pairibus  S.  C.  non 
expedire  ut  resignatio  admiltatur.  Perge  igitur  in  abbatis 
niuiierc  sedulo  diligenterque  obeundo,  et  hujus  nionasterii 
utilitateniagere,  dissidia  componereresque  novas  impedire  non 
omittas  ;  quod  si  agas,  scias  te  gratnm  facere  Emis  patribus 
quorum  nomine  cui'.cla  prospéra  Tibi  precor  a  Domino. 

Romaî,  7  januarii  1839. 

1604.  Olivetanorum. 

C.4RDIXALI  LAMBKUscnisi.  —  Si  è  compiaciuta  l'E.  V.  rimet- 
lere a  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  con  dispaccio  del  giorno  18 
del  passato  mese  di  dicenibre,  alcuni  fogli  del  religioso  sacer- 
dote  Olivetano  Placido  Maria  Bresciani,  dimorante  attualmente 
in  Verona  sua  patria,  con  i  quali  fa  alcuni  rillessi  sopra  la 
risposta  data  alla  nota  sua  istanza  già  presentata  a  questa 
S.  C.  ed  accompagnata  con  commandatizie  dal  signor  amba- 
sciatore  di  Auslria.  Nel  desiderio  di  secondare  per  quanto 
fosse  possibile  gli  officii  del  lodato  signor  ambasciatore  e  del- 

effet,  quoique  Mgr  l'évéque  ait  manifesté  à  Votre  Paternité  la  con- 
duite peu  régulière  do  ces  religieux,  il  n'était  pas  possible  de 
procéder  sans  procès  juridique  attendu  qu'il  s'agit  uon  de  simple 
translation  mais  d'un  au  de  prison  claustrale,  de  privation  de  la 
voix  active  et  passive  pendant  trois  ans,  et  de  suspense  ad  mentem 
de  l'emploi  de  prieur  pour  le  P.  Baldini.  C'est  pourquoi  l'on  croit 
devoir  conseiller  à  Votre  Paternité  la  voie  de  conciliation  ;  tout  en 
maintenant  pour  le  niosient  la  suspense  de  la  charge  de  prieur 
(îu  P.  Baldini,  il  faut  l'amènera  la  démission,  et  faire  consentir 
les  deux  religieux  à  leur  éloignement  de  Pérouse  ;  en  ce  cas  la 
sentence  sera  non  avenue;  s'ils  refusent,  s'ils  persistent  à  vouloir 
se  justifier,  il  sera  indispensable  d'ouvrir  un  procès.  La  S.  Con- 
grégation se  réserve  de  donner  les  ordres  convenables,  supposé 
que  la  tentative  de  conciliation  échoue.  Rome,  17  décembre  ISdS.» 

(1603).  Bénidictim  allemande.  Démission  non  acceptée.  La 
S.  Congrégation  refuse  la  démission  que  le  P.  Charles  Majr  veut 
donner. 

(1606)  Olivétaim.  Sécularisation  irrcguliére.  La  S.  Congrégation 
des  Êvéques  et  Réguliers  répond  à  une  dépêche  du  cardinal  Lam- 
hruschini,  secrétaire  d'Etat  de  Grégoire  XVI.  L'ambassadeur  d'Au- 
triche a  recommandé  la  demande  d'un  moine  olivétain,  Placide 
Maria  Bresciani,  lequel  s'est  retiré  à  Vérone,  sa  patrie.  11  croit 
être  sécularisé  en  vertu  d'un  rescrit  du  cardinal  Ûdescalchi,  pro- 
tecteur de  l'ordre,  Que  porte  ce  rescrit?  Le  cardinal  rccev;mt  le 
supplique  du  religieux  qui  demande  l'autorisation  d'aller  régler 
les  affaires  de  sa  famille  écrit  au  bas  :«  L'objet  est  trop  sacré  pour 
m'y  opposer.  Usez  de  votre  liberté.»  Cela  signifie  simplement  que 
le  cardinal  protecteur  cousent;  mais  ce  n'est  pas  une  vraie  sécu- 


109 


DECRETS   INEDITS 


MO 


rimprriale  sua  Gorte,  si  sono  presi  ad  csame  i  niiovi  fogli  ; 
ma  con  flispiacere  si  è  ossevvato  che  miove  non  sono  le  ragioni 
per  soslcncro  i  pretesi  suoi  diritti.  Basta  qui  ossprvarft  (piiinto 
pgli  dice  suila  sua  pretesa  secolarizziiziono  clio  forma  il  pimlo 
sostanziale  délia  qnestione,  giacchè  se  non  6  legittimamente 
seroiai'izzato,  imlla  piiA  egli  pvetenderp.  Dice  P'^li  clie  si  d(ne 
attendfi'c  il  resn-ilto  i)riviiti)  dell'lùni)  Oïlrscaichi  glar.chè  se- 
condo  le  coslituzioni  pontilicie  dell'ordinesidôve  prestar  fede 
al  Cnrd.  protetlore.  Ma  qiialc  è  mai  qiirsto  roforillo?  Si  limi- 
tavaqiicl  porporato  a  resci'ivere  alla  siipplica  dcll'oraloro  che 
rhiodeva  il  pennesso  di  recarsi  a  sislemare  gli  atfari  di  sua 
casa  :  «  L'oggetto  è  troppo  sacro  perché  io  mi  opponga.  lli- 
niane  ni;lla  sua  lib(M'tiV  »  Qiiesto  rescritio  si  puù  soltanio  intor- 
pretare  del  semplice  conscnso  del  Gard,  protettore,  ma  non 
già  per  vera  secolarizziiziono.  Infatti  inancano  nel  rescritto 
tntte  le  solennità  e  clausolo  che  nel  concedere  le  secolarizza- 
zioui  siiolo  usarc  la  S.  Sedc,  e  sponialin^nte  mancava  in  quel 
cardinale  l'aulovità  di  dare  la  sccolarizziizione  giacchè  le  stesse 
S.  Congregazioni  sono  prive  délie  facoltà  di  accordarle,  essendo 
simili  concossioni  riservate  al  S.  Padre.  Vede  pertanto  che  il 
monaco  Bresciani  è  ruori  del  chiostro  senza  legittima  autoriz- 
zazione,  e  che  per  conseguenza  non  puô  rimanere  nel  secolo 
senza  violare  i  voti  solenneniente  falti  al  Sigiiore,  e  senza  grave 
danno  délia  sua  coscienza.  Invece  dunque  di  entrare  in  discus- 
sione  con  un  monaco  clie  ha  abbandonato  la  religione  da  lui 
professata,  la  S.  G.  deve  apertamente  dichiarare  che  la  sua 
pretesa  secolarizzazione  è  di  niun  valore,  e  per  conseguenza 
egli  è  lenulo  a  tornare  al  chiostro.  Dopo  taie  passo  che  egli  è 
in  dovere  di  fare,  potrà  essere  inteso  sopra  i  suoi  rendiconti  e 
sopra  la  sua  gestione.  11  sottoscritto  Gard,  prefetto  délia  S.  G. 
spera  che  V.  E.  verra  far  conoscere  al  signor  ambasciatore 
d'Austria  l'irragionevole  e  colpevole  condotta  del  monaco 
Bresciani,  acciocchè  voglia  anch'egli  preslarsi  pur  indurlo  al 
ritorno  aU'Olivetana  congregazione. 
Romae,  7  januarii  1839. 

1603.  Super  begressu. 
Generali  conventualitjm.  —  E  ricorso  a  questa  S.  G.  dei 
Vescovi  e  Regolari  il  religioso  conventuale  P.  Giuseppe  La 
Monica  di  Viterbo  secolarizzato  fin  dal  1834  colla  clausola  du- 
rante infirmitaie,  ed  ha  imploralo  la  grazia  di  ritornare  nel 
chiostro.  Senlito  da  questi  Emi  signori  il  P.  procuratore  gé- 
nérale, il  niedesimo  si  è  opposto  al  ricevimento  deU'oratore, 
ed  \v.\  esibito  in  allegato  un  decrelo  délia  S.  Congregazione 
délia  disciplina  regolare  dei  29  novembre  1815,  in  cui  si  dice 
che  i  religiosi  secolarizzati  senza  il  consenso  del  definitorio 
délia  provincia  a  cui  afipartenevano,  non  possono  riassuniere 
l'abito.  In  questo  decreto  perô  non  facendosi  espressa  men- 
zione  dei  secolarizzati  ad  tcmpus,  non  si  pu6  intendere  che  dei 

larisation.  En  effet  le  rescrit  est  di^pourvu  de  toutes  les  solennités 
ctclduses  que  le  Sahit-Siégea  coutume  d'employer  pour  les  sécu- 
larisations. Les  cardinaux  protecteurs  n'ont  pas  le  pouvoir  de  sé- 
culariser les  réguliers,  les  SS.  Congrégations  elles-mêmes  ne 
l'ont  pas  ;  c'est  entièrement  réservé  au  Saint-Père.  11  suit  de 
là  que  le  moine  Bresciani  demeure  hors  du  couvent  sans  permis- 
sion légitime,  et  qu'il  ne  peut  rester  ainsi  sans  violer  les  vœux 
solennellement  faits  devant  Dieu,  et  sans  charger  sa  conscience. 
Au  lieu  de  discuter  avec  un  moine  qui  a  quitté  son  institut,  la 
S.  Congrégation  doii  déclarer  hautementque  sa  prétendue  sécula- 
risation n'a  aucune  valeur,  et  qu'il  est  obligé  de  retourner  au 
cloître.  Lorsqu'il  aura  obéi,  on  pourra  l'écouter  au  sujet  de  ses 
comptes  et  de  son  administration.  Home,  le  7  janvier  1830.  » 

(1605).  Sccularisalion  temporaire.  Rentrée.  Les  religieux  sécula- 
risés rfura;î(e  Hi/înni'ïaie  conservent  le  droit  de  rentrer  dans  leur 
ordre.  On  écrit  au  général  des  Conventuels  :  «  Le  P.  conventuel 
Joseph  La  Monica  de  Viterbe,sécularisé  en  1834  durante  infirmitaie, 
demande  à  cette  S.  Congrégation  la  permission  de  rentrer  dans 
le  cloître.  Le  procureur  général,  consulté,  s'oppose  à  l'admission 
du  recourant,  etallègueun  décret  de  laS.  Congrégation  régulière 


secolarizzati  perpotuamenle  ;  onde  la  sua  religione  non  puô 
ricusarsi  di  rlcevere  l'oratore.  Se  poi  il  nominato  religioso  per 
le  sue  uiancanze  non  iiusila  di  essere  di  nuovo  ricevuto,  fa 
d'uopo  proceder(!  alla  di  lui  cspulsioiio,  per  li  quale  occor- 
rendo  la  S.  Congregazione  non  avrà  difficoltii  di  accordare  le 
opportune  facoltà  per  jiroeedere  senza  l'osservanza  di  tntte  le 
formalità  richiesle  in  tal  ciiso  dalle  costituzioni  dell'ordine. 
Homaî,  22  januarii  d839. 

iCOC).  Massiuen. 

Episcopo  Massiuen.  —   Pervenit    ad  S.    G.  EE.   et  R(l. 

epislola  amplitudinis  tuaî  una  cum  supplici  libelle  presbyteri 
Barnouin  religiosi  ordinis  Minorum  S.  Francise!  de  Paula  et 
oblatorum  Aniati  Francisci  Matassy  et  Joannis  Baplistaj  Bar- 
nnnin  qui  exoptanles  in  tua  diœcesi  reslituere  cœnobium 
ejusdem  ordinis,  expostulabant  habilitationem  ad  vocem  acti- 
vam  et  passivam  qua  minime  gaudentoblati,  quaeque  neces- 
saria  est  ad  capituli  conventualis  celebrationcm. 

Perlectis  litteris  tuis  quibus  illos  valde  commendas,  Emi 
patres hujiis  S.  G.  censuerunt  non  e.xpedire  ut  petita  habilitatio 
modo  concedatur  ;  nimis  enim  exiguus  est  religiosornm  nu- 
nierus,  nec  sutliciens  ad  religiosam  communitatem  elfarman- 
darn,  Quod  si,  Deo  dante,  in  posterum  augeatur  ut  in  per- 
fectam  coalescere  possint  societatem,  S.  G.  inspectis  peculia- 
rihus  circumstantiis  eorum  votis  obsecundare  curabit  proiit  in 
Domino  expedire  visum  fuerit.  Hœr,  dum  amplitudini  tua; 
significo  cuncta  prospéra  adprecor  a  Deo. 

Romae,  28  jnnuarii  1839. 

1607.    SuPEn   ELEGTIONE   PER   SCHEDA3. 

Corani  Emo  et  Rmo  D.  Gard.  Patrizi  ab  Emo  et  Rmo 
D.  Gard.  Sala,  S.  Gongregationis  episcoporum  et  regularium 
pra^fecto  ad  hune  actum  specialitcr  deputato,  cum  interventu 
Rnii  Ferdinandi  Marias  Pignatelli  archiepiscopi  Panorniiîani, 
actin;lis  superioris  generalis  congregationis  clericorum  regula- 
rium Theatinorum,  P.  procuratoris  generalis  et  secretarii  ejus- 
dem S.  Gongregationis,  aperlœ  sunt  die  7  martii  1839,  juxta 
decretum  ejusdem  S.  G.  dieiSO  februarii  1830,  scheda?  viginti 
quatuor  pat.rum  suffragia  ferentinm  pro  electione  novi  prae- 
positi  generalis  et  suffragia  viginti  unum  inventa  sunt  pro  R. 
D.  P.  Aloysio  Guarini,  qui  proinde  ad  enunciatum  munus 
prœnositi  generalis  electus  l'uit. 

Datum  Rom;e,  ex  sedibus  ejusdem  Emi  et  Rmi  D.  Gard. 
Paliizi,  die  7  martii  1839. 


du  29  novembre  1815,  lequel  porte  que  les  religieux  séculari.sés 
sans  le  consentement  du  détinitou'e  de  leur  province,  ne  peu- 
vent reprendre  l'habit.  Mais  ce  décret  ne  mentionne  pas  expres- 
sément les  sécularisés  ad  teinpus,  on  ne  peut  l'entendre  que  des 
sécularisations  perpétuelles.  L'institut  ne  peut  donc  refuser  de 
recevoir  !e  recourant.  Si  ce  derniera  commis  des  fautes  qui  le  ren- 
dent indigne  de  rentrer  dans  l'institut,  il  faut  prononcer  l'expul- 
sion. En  ce  cas  la  S.  Congrégation  ne  refusera  pas  de  dispenser 
en  partie  des  formalités  que  prescrivent  les  constitutions  de 
l'ordre.  Rome,  '2-2  janvier  1839.  » 

(lÙOii).  Èlarseille.  Couvent  de  Minimes.  Les  décrets  du  Saint- 
Siégé  exigent  douze  profès  pour  ériger  canoniquement  les  maisons 
religieuses.  Dans  la  présente  lettre  la  S.  Cong<-égalion  refuse  la 
voix  active  et  passive  à  deux  Ubiats.  Les  Minimes  de  .Marseille 
doivent  attendre. 

(1607).  Théalins.  Election  du  général  par  bulletins.  Les  billets 
sont  ouverts  devant  le  cardinal  Patrizzi,  délégué  du  cardinal  Sala, 
préfet  de  ia  S.  Congrégation  des  évéques  et  Réguliers,  Mgr  Pi- 
gnatelli archevêque  de  Palerme,  général  de  l'institut,  le  procureur 
général,  et  le  secrétaire  de  la  S.  Congrégation.  Le  P.  Louis  Gua- 
rini, avant  eu  21  voix   sur  24,  est  élu  général. 


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DECRETS  INEDITS 


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1608.  Trappkssicsi  Galli*. 

Decrelum.  —  P.  abbas  prociiralor  generalis  monachonim 
Cisterciensium  B.  M.  de  Trappa  in  Gallia,  ut  oiiinis  dubitandi 
causa  in  inlerprelalione  derreli  incipien.  Kalondis  octobris, 
edili  die  3  oclobris  <83l  a  S.  G.  negociis  et  consultationibus 
EE.  et  RR.  pr«posila  e  niedio  tolleretur,  dubia  qiiœ  sequun- 
tur  eidem  S.  G.  resolvenda  proposait,  scilicet  : 

i .  Cinn  in  arl.  8  decernatiir  :  qiiamvis  nionasteria  Trapppn- 
sium  a  jiirisdictione  episcoporum  exempta  siiU,  ea  tamen  ob 
peculiares  raliones,  cl  donec  aliter  slatuatur,  jiirisdiclioni  eo- 
runideni  episcoporum  subesse,  qui  procédant  lamquam  apos- 
tolicîe  sedis  deiegati  :  quocritur  mi  quo  ea  jurisdictio  consistât 
et  qu;Enam  jura  episcopus  circa  monasleria  exerccre  valeaf? 

2.  Quaenani  sit  abbatum  jurisdictio? 

3.  L'l:um abbate» polesiatemhabeant excipiendi suorura mo- 
nachorum  sacramentales  confessiones,  eamqiie  aliis  sacerdo- 
tibus  monachissuoruni  nionasteriorum  delegare  valeanl  absque 
approbatione  episcoporum  ? 

S.  G.  audiio  voto  P.  procuratoris  generalis  ordinis  Cister- 
ciensiuni  respondenduni  censuit  : 

Neinpc  ad  1.  Donec  aliter  a  S.  Sede  dcccrnalur  monasleria 
ei  monaclws  subjecta  esse  visitationi  et  correlioni  episcopo- 
rum sali'is  constilulionibus  ordinis. 

Ad  2.  In  adminislralione  et  regimine  monasterii  abbalem 
eam  poleslatem  haberr,  quani  habent  abbates  Cislercienses,salva 
subjectwne  ab  episcopis  ut  in  primo  dubioservalisque  aliis  qux 
in  décréta  S.  C.  prœscribuntur. 

Ad  3.  Affirmative  in  omnibus  quoad  monachos  ;  négative 
quoad  moniales  pro  quibus  servelur  art,  xi  citali  decreiiejus- 
dem  S.  C. 

Et  factade  praemissis  relatione  ad  SSmum  D.  N.  Gregorium 
PP.  XVI,  Sancliias  Sua  in  audientia  habita  di  3  maii  1839, 
resolutionem  in  omnibus  conflrmavit  et  approbavit. 

Romee,  etc.  '' 

4609.  CArcci.NORnM. 

Cabdi.vali  LAMBRiJàCHiNi.  —  Il  P.  Eugenio  de  Rumilly  minis- 
Iro  générale  de'  capuccini,  nel  passato  mese  di  gennaro  im- 
plorô  il  permesso  di  portarsi  in  Sardegna  per  visitare  colla  sua 
ordinaria  autorità  i  conventi  del  suo  ordine  non  ostaiite  che 
ivi  esista  tutlora  un  delegnto  apostolico  per  i  regolaii.  Presi  i 
concerti  dall'Emo  Soglia  in  allora  merilissimo  segretario  di 
questa  S.  G.  de'  W.  e  RR.  coll'E.  V.,  ed  inteso  dalla  segreteria 
délia  S.  G.  degli  atîari  ecclesiastici  che  i  conventi  di  quell'isola 
erano  tornali  sotto  la  giurisdizione  de'  loro  ordinarj  superiori, 
ancorchè  sussislesse  ancora  il  delegato  apostolico,  il  quale 
aveva  soltanto  l'officio  d'invigilare  suU'osservanza  dei  decreii 
délia  visita  apostolica  e  di  proporre  all'occorrenza  alla  S.  Sede, 
quelle  nnisure  che  credesse  opportune  pel  relto  andamento 
degli  ordini  reaolari,  si  permise  previo  l'oracolo  di  S.  S.  al 
sudetto  P.  ministro  générale  di  fare  la  visita  de'  suoi  conventi 
accompagnandolo  con  lettera  commendatizia  direita  a  quel 

(1608;.  Trappistes  de  France.  Juridiction  des  évt'quei.  Pouvoir  de 
confesser.  Trappisiines.  On  explique  le  décret  du  3  octobre  1834 
qui  coDSiiiua  la  Congrégaliun.  La  juridiction  déléguée  n'est 
donnée  aux  évoques  que  d'une  façon  provisoire.  Les  abbi-s  n'ont 
pas  liesoin  des  pouvoirs  des  évoques  pour  la  confession  des  moines  ; 
mais  ce;;  pouvoirs  sont  nécessaires  pour  la  confession  des  Trap- 
pisiines. 

(1009).  Capucins  de  Sardaigne.  Vt-iite  du  /jênéral.  Les  capucins 
de  Sardaigne  furent  longtemps  placés  sous  la  direclion  d'un 
délégué  apostolique.  La  juridiclion  des  supérieurs  ordinaires 
ayant  été  rétablie  et  les  attribulions  du  délégué  limitées  à  la  sur- 
veillance et  a  la  faculté  d'aviser  le  Siint-Siége,  le  P.  Eugène  de 
Rumilly,  général  de  l'ordre,  est  autorisé  à  faire  la  visite  des  cou- 
yen  ts. 


apostolico  delegato.  Si  sperava  che  tntto  procedesse  senza 
difticoltà,  tanlo  più  che  il  P.  Engenio  da  RamiUy  orasuddilo 
del  re  di  Sardegna.  .Ma  con  sorpresa  si  è  ricevula  dsl  sudetto 
padre  una  lettera,  nella  quale  espone  le  diflicoltà  incontrate 
per  cagione  (conie  egli  crede)  di  quel  Mgr  delegato. 

11  Gard,  prefetto  délia  S.  G.  de'  VV.  e  RU.  ha  creilulo  noces- 
savio  di  liasmcttere  a  V.  E.  una  copia  délia  sudetla  lettera, 
non  solo  acciocchè  possa  conoscere  lo  stato  délie  cose,  e  la 
nécessita  di  dHlenuiiiare  chiaramente  le  altribuzioni  del  dele- 
gato apostolico  qualora  debba  rimanere,  ma  ancora  atlinchè 
voglia  interporre  i  suoi  ofttcii  in  so.siegno  del  nominaio  mi- 
nistro générale.  Il  Gard,  scriveate  profitta  dcll'occasione  per 
baciaile  umilmente  le  mani. 

Roma>,  27  maii  ^839. 

1610.    ClSTËRGIEKSlUSI. 

In  congregalione  generali,  die  26  aprilis  1839,  habita  in  pa- 
l.itio  apostolico  Yaticano,  referente  Emo  Orioli,  proposita 
luerunt  sequeiitia  dubia  • 

1.  Se  l'elezione  del  P.  D.  î'ielro  Brillada  in  abbate  di  Mon- 
crivellosi  possa  avère  per  valida'.'  ed  in  caso  negativo,  se  con- 
venga  sanarla  ? 

2.  Se  c  corne  abbiano  a  riformarsi  i  decreti  sotto  il  numéro 
2  e  3? 

3.  Se  e  corne  convenga  moderare  i  decreti,  di  cui  ai  nu- 
meri  il,  22,27,  2'.? 

Emi  patres  rescripserunt  : 

Ad  1 .  Supplicandum  SSmo  pro  confirmalione  tituli abbatialis 
tantum  et  pro  sanatione  actorum,  fada  potestatc  P.  Petro 
Brillada  regendi  monastcrium  dumlaxat  usque  ad  comple- 
inenlhnn  quinqucnnii. 

Ad  2.  Affirmative  juxla  conslitutiones. 

Ad  3.  Firmis  censuris  dumtaxat  contra  non  gcstantes  ha- 
bilum  monasticum,  in  reliquis  sedulo  serventur  conslitutiones, 
ac  serio  moneanlur  abbates  ut  omnino  curent  illarum  obser- 
vantiam  et  prœsertim  quod  monachi,  quantum  fteri  potest, 
incedanl  cum  socio. 

Facta  de  piajmissis  relatione  ad  SSmum  D.  N.  Grego- 
rium XVI,  in  audientia  habita  a  D.  sub-secrelario  ejusdem 
S.  Gongregalionis  sub  die  3  maii  1839.  Sanctitas  Sua  resolu- 
tionem S.  G.  in  omnibus  ralain  hiibuit  et  confirmavit. 

1611.  1)e  segretario  generali. 

Priori  generali  Garmelitarum.  —  Essendo  stata  riferita 
nella  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  l'istanza  presentata  dalla  P,  V.  per 
la  destinazione  del  suo  segielario  aU'officio  di  vice-procuralore 
générale  dell'ordine  in  mancanza  del  P.  procuralore  assente 
per  nialattia,  quesli  Emi  signori  ini  haimo  comandalo  di  noti- 
hcarle  che  la  S.  G.  non  suoi  permettere  che  i'ofticio  anche  di 
vice-procuralore  générale  sia  esercitato  da  un  religioso,   il 

(1610). Cis/eraens.  La  S.  Congrégation  maintient,  entre  autres, 
les  censures  édictées  conlic  les  religieux  qui  quitlcnt  leur  habit, 
et  recommande  que  les  moines  ne  sorteni  pas  sans  compagnons 
autant  que  possible. 

(1011).  Carmes.  Secrétaire  r/énéral.  11  n'est  pas  permis  de  cumuler 
les  fonctions  de  procureur  général  et  de  secrétaire  général,  (..a 
S.  Congrégation  écrit  au  général  de  l'institut  :  «  Votre  Paternité  a 
demandé  la  permission  de  confier  au  secrétaire  général  la 
charge  de  vice-procureur  général  à  défaut  du  procureur  absent 
pour  maladie.  Les  Em.  cardinaux  m'ordonnent  de  faire  savoir  à 
Votre  Paternité  que  la  S.  Congrégation  n'a  pasTliabilude  d«  per- 
mettre que  l'emploi  de  vice-procureur  général  soit  occupé  par 
un  religieux  qui  a  la  charge  de  secrétaire  général.  U'aulre  part, 
voyant  la  nécessité  de  nommer  provisoirement  un  vice-procureur 
général,  ils  ont  décidé  de  nommer  le  P.  Joseph  Palma,  ex-pro- 
cureur général,  et  l'on  va  lui  adiesser  le  billet  contenant  sa 
nomination.  Home,  17  juin  1839.  i 


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DECRETS  INEDITS 


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quale  sostiene  la  carica  di  segretario  nell'ordine.  Ma  vedendo 
daU'alIra  parte  quanto  sia  commendevole  e  giusta  la  doinanda 
di  V.  P.  prr  la  nomina  provvisoria  di  un  vice-procuialore, 
hanno  risoluto  clio  si  noinlni  al  sudelto  oilicio  il  P.  Giuseppe 
Palmi  ex-procufatora  générale,  oui  si  va  a  spedire  il  relalivo 
biglietlo  di  nomina. 
Konia;,  17  junii  1839. 

101-2.  Alienationis. 

Generali  Reformatoudm.  —  Dalla  informazione  trasmessa 
dalla  P.  V.  Knui  a  questa  S.  G.  in  data  31  niaggio  prossinio 
passato,  risultando  non  esservi  slaio  il  beneplacilo  aposlolico 
per  la  cossionc  fatla  dal  giiardiano  e  dai  P.  discret!  di  questo 
ritiro  di  S.  Bonaventura,  di  una  niczz'oncia  di  acqua  a  lavore 
del  cav.  Mills  vita  sua  durante,  questi  Emi,  volendo  piov- 
vedere  alla  coscienza  de'  colpovoli,  in  forza  di  speciali  facollà 
concesse  dal  S.  Padre,  accoidano  alla  P.  V.  le  opportune  e 
necessarie  facoltà  per  assolverli  dalle  censure  e  pêne  eccle- 
siastiche  incorse  non  clie  dispensaili  dall' irregolarità,  riabili- 
tandoli  alla  voce  altiva  e  passiva.  In  quanto  poi  al  contratlo 
sudetto,  la  P.  V.  potrà  soltanto  toilerare  clié  sia  continuato 
finchè  non  si  ordinerà  diversamente  e  che  i  religiosi  peicepis- 
cano  gli  annui  scudi  cinquanta  per  niezzo  del  loro  sindaco 
apostolico. 

Romœ,  21  junii  1839. 

1613.    OrDINIS   Pa^DICATORUM. 

E\  audientia  SSmi  26  jiilii  1839.  Sanclitas  Sua  bénigne 
annuil  et  propterea  mandavit  committi  eidem  P.  magistro 
generali  oratori  dumtaxat,  ut  attentis  narratis,  cum  enunciatis 
religiosis  pro  suo  arbiirio  et  conscientia  dispenset,  ipsosque 
habilitet  non  obstante  defectu  duodecim  annorum  professionis 
atque  œtatis  a  jure  canonico  statuts  pro  confessariis  nionialitini 
ad  hoc  ut  officia  superioris  conventuum,  niagistri  noviliorum 
et  confessarii  monialium  exercere  possint,  servatis  in  reliquis 
servandis,etduiTimodorenunciandissuperioribus  conventuum, 
magistris  noviliorum  et  in  prœsentandis  confessariis  monia- 
lium, cajtera  alla  requisita  in  religiosis  inveniantur  ad  enun- 
cianda  numera  digne  et  proficue  exercenda. 

1014.    I.NUIJLTI. 

Generali  OB>ERVANTiusr.  —  Il  provinciale  e  padrc  definitori 
délia  provincia  di  Bologna  di  codesto  ordine  hanno  rappresen- 
tato  a  questa  S.  C.  che  il  P.  Francescoda  Rimini  giàda  due  anni 
detenuto  in  carcere,  non  vuole  prevaîersi  dell'indulto  di  seco- 
larizzizione  concessogli  a  loro  richiesta,  dicendo  di  ripugnarvi 
la  sua  ccscienza  e  la  sua  religiosa  vocazione.  In  visti  pertanto 
délia  detenzionu  che  soffre  il  detto  religioso  da  due  anni,  ciô 

{{Qlï).  Bonaventurins  du  Palatin.  Ahso\ulion  des  censures.  Los 
religieux  franciscains  de  S.  Bonavenlure  sur  le  mont  Palalia  à 
Rome  cèdeni  une  once  d'eau  au  chevalier  Mills,  leur  voi.sin,  pour 
arroser  sa  villa,  moyennant  cinquante  écus  (250  francs)  par  au. 
Celle  cession  ayant  eu  lieu  sans  l'induit  apostolique,  la  S.  Conjrré- 
galiou  donne  pouvoir  au  général  pour  absoudre  les  coupables; 
elle  tolère  simplement  la  cession  et  permet  aux  religieux  do 
recevoir  les  cinquante  écus  à  titre  d'auuifine  par  l'intermédiaire 
de  leur  syndic  aposlolique. 

(1013).  Duminicains.  Dis\)ense  d'âge  et  de  douze  ans  de  profession 
pour  douze  sujets  destinés  à  devenir  prieurs  conventuels,  maîtres 
de  novices  et  confesseurs  de  religieuses. 

{i(j[i).  Incarcération.  Sécularisation  refusée.  On  écrit  au  général 
des  Observants;  «  Le  provincial  et  les  définiteurs  de  Bologne  ont 
exposé  à  la  S.  Congrégation  que  le  P.  François  de  Rimini,  détenu 
en  prison  depuis  deux  ans,  refuse  l'induit  de  sécularisation  qui  a 
été  donué  sur  leur  demande,  en  disant  que  sa  conscience  et  sa 
vocation  religieuse  y  répugnent.  Vu  la  détention  que  ce  religieux 


ch'è  senza  esempio  nell'ordine,  ed  anche  dcU'altaccamento 
che  mostra  all'istituto  che  non  vuol  abbandonare,  hanno  sup- 
jilicato  gli  csponenti  questa  S.  C.  per  la  commutazione  del 
carcere  in  qnalche  convenio  di  riliro  clie  sarà  più  prolicuo 
per  l'anima  sua.  L'EE.  LL.  preso  in  henigna  considerazione 
quest'ol'ficio  del  P.  provinciale  e  detinitori  sudetii,  hanno 
condiscoso  aile  loro  preghiere,  ed  hanno  ordinato  che  rima- 
nendo  aperto  il  |)rocesso,  il  delto  P.  Fraucesco  da  Rimini  sia 
collocato  in  un  convento  di  stretta  osscrvanza  sollo  la  sorve- 
glianza  del  P.  superiore  locale,  e  del  P.  provinciale,  finchè  la 
S.  G.  non  slaliiljrà  diversamente. 
Romœ,  6  augusli  1839. 

1615.  De  regularibus  Hispanis. 

GojiMissARio  Hisi'ANO  Observantium.  —  È  stala  riferita  nella 
S.  G.  de'  VV.  e  RR.  l'istanza  presentata  dalla  P.  V.  con  cul 
domanda  qualche  provvidenza  per  i  suoi  religiosi  dimoranti 
nella  Spagna  fuori  di  convento  allese  le  presenli  circostanze, 
si  per  poler  disporre  del  loro  pecidio  formato  colle  loro  reli- 
giose  faticlie,  con  elemosine  de'  benefatlori,  e  con  altri  leciti 
mezzi,  corne  anche  per  l'abilitazione  temporanea  dei  medesimi 
a  benefizi  ecclesiastici.  Benchè  la  S.  Sede  non  sia  solita  di  ac- 
cordare  simili  indulli  in  générale,  di  cui  si  potrebbe  fare  abuso, 
pure  attese  le  attuali  straordinarie  circostanze  délia  Spagna,  e 
lo  stato  infelice  di  quel  regolari,  la  S.  C.  autorizza  la  P.  V.  a 
far  conoscere  colla  dovuta  circosptzione  e  prudenza  ai  sudetti 
religiosi  del  suo  islituto,  che  durante  lo  stato  présente  di  agi- 
tazione  délia  Spagna,  e  la  difficoità  de'  ricorsi  alla  S.  Sede 
potranno  :  1"  Disporre  del  loro  peculio  formato  colle  sovven- 
zioni  ricevute  dai  benefatlori  e  parenti  e  coU'esercizio  del 
sagro  ministero  e  di  leciti  ed  onesti  ofhci  anche  per  nuzzo  di 
erede  fiduciario  iu  rômunerazione  délie  persone,  da  cui  sono 
stati  assistiti  in  soccorso  de'  loro  religiosi  bisognosi,  ed  in  allre 
cause  pie  col  consiglio  del  confessore,  saivi  sempre  perà  rima- 
nendo  in  dirilti  dei  terzi  ;  2"  Per  procacciarsi  i  mezzi  suflicienti 
peruucongruo  sostentamento,  ricevere  in  nome  délia  S.  Sede, 
ed  a  titolo  di  amministralore  un  solo  beneficio  ecclesiastico 
anche  residenziale  e  curato,  e  ritenerlo  ad  nulum  dei  rispettivi 

subit  depuis  plusieurs  années  (chose  sans  exemple  dans  l'ordre); 
eu  égard  à  l'altacheinent  qu'il  témoigne  pour  l'instilut,  qu'il  ne 
Ycut  pas  quitter,  les  recourants  ont  prié  la  S.  Congrégation  de 
commuer  la  détention  en  un  couvent  de  retraite,  lequel  sera 
plus  avantageux  à  l'âme  du  religieux.  La.S.  Congrégation  permet 
que  le  P.  François  soit  placé  jusqu'à  nouvel  ordre  dans  un 
couvent  d'étroite  observance  sous  Usurveillance  du  supérieur  local 
et  du  provincial.  Rome,  6  août  1839.  » 

(1GI3).  Espagne.  Réguliers  expulsés  des  couvents.  On  écrit  au 
commissaire  espagnol  des  Observants:  «  Votre  Paternité  a  demandé 
quelques  mesures  au  sujet  des  religieux  que  les  circonstances 
actuelles  obligent  de  demeurer  hors  des  cloîtres,  soit  pour  qu'ils 
disposent  du  pécule  formé  par  leurs  travaux  religieux,  les 
aumônes  des  bienfaiteurs  et  autres  moyens  licites,  soit  pour  qu'ils 
soieut  provisoirement  habilités  aux  bénéfices  ecclésiastiques. 
Quoiiiue  le  Saint-Siège  n'ait  pas  l'habitude  d'accorder  des  induits 
généraux  dont  on  pourrait  abuser,  toutefois,  attendu  les  circons- 
tances extraordinaires  où  se  trouve  l'Espagne,  et  vu  la  situation 
malheureuse  des  réguliers,  la  S.  Congrégation  autorise  Votre 
Paternité  à  faire  savoir  avec  réserve  aux  religieux  de  l'institut  que, 
pendant  le  présent  état  d'agitation  en  Espagne  et  la  dilfuulté  de 
recourir  au  Saint-Si!''ge,  ils  pourront  1°  disposer  du  pécule  formé 
comme  il  est  dit  plus  haut,  pour  rémunérer  les  personnes  qui  les 
ont  secourus,  et  pour  d'autres  causes  pies,  du  conseil  de  leur 
confesseur,  sauf  les  droits  des  tiers.  2°  Afin  de  trouver  des 
moyens  d'existence,  ils  pourront  prendre,  au  nom  du  Saint-Siège 
et  à  titre  d'administrateurs,  un  seul  et  unique  bénéfice  ecclésias- 
tique, même  résidentiel  et  paroissial,  et  le  conserver  ad  nulum 
des  ordinaires  et  des  prélats  réguliers.  Ils  devront  s'adresser  au 
Saint-Siég  edés  qu'ils  le  pourront  sans  une  grave  difficulté.  Rome, 
6  septembre  1839.  » 


1 


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8 


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MELANGES 


116 


legillinii  ordinari,  e  dei  proprii  superioi'i  regolari.  Avvei  tiià  poi 
j  religiosi  uiedesiaù  di  ricorrere  iii  seguito  alla  S.  Sede,  allorchè 
lo  piUranno  fare  seiua  grave  dsdicoUà.  Tauto  le  >ii:nitu-.o  per 
suo  governo. 

Rouia;,  (i  septenibris  1830. 

1616.   SrPBR  COHFBSSABIIS. 

Emscopo  SANCTi  Sbveri.  — In  seguilo  di  qaanto  V.  S.  ha 
riferito  a  quesU  S.  C.  suUe  oiusc  che  l'indussero  a  pioibire 
COD  publico  luanifestoai  religiosi  osservanti  di  S.  Beniardino 
di  codesta  citlà  e  di  S.  Antonio  in  S.  Paolo  di  celebrare  (uori 
délie  loro  chiese  e  di  ascoltare  le  confessioni,  gli  Emi  miei 
colleghi  non  hanno  tralasciato  di  fare  le  richiesle  liniostranze 
al  P.  minislro  générale  dell'ordine  p-^r  la  caltiva  contlotta  dei 
religiosi,  corne  V.  S.  ha  rappresentalo,  non  che  di  nolificargli 
la  sua  volonlà  che  i  PP.  Gaetano  da  Poggia  e  Salvatore  da 
Casaservo  siaoo  allonlanati  da  codesla  diocesi.  il  sadetto 
P.  ministre  générale  ha  riferito  aqiiesta  S.  C.  in  data  I  i  agosto 
passato,  che  in  osseqnio  de'suoi  voleri  aveva  giàdali  gli  ordini 
opportuni  per  la  remozione  dei  noniiuali  religiosi.  Fa  d'uopo 
pero  daltra  parte  che  V.  S.  senza  ritardo  revochi  la  proibi- 
zione  di  dire  la  messa  e  di  ascoltare  le  confessioni,  le  quali 
Don  si  possono  sosleneree  servono  ad  accrescerelo  scandalo. 
Che  se  in  seguito  accaderà  a  V.  S.  di  aver  cause  sufficienti 
per  la  remozione  di  qualche  rcligioso,  o  ve  'a  la  nécessita 
di  prendere  qualche  provvedimento  sopra  i  regolari,  si  rivol- 
gerà  a  questa  S.  C.  la  quale  interporrà  la  sua  autorità. 

Roaiœ,  12  septembris  1839. 

(Ifilfil.  Confesseurs  de  tout  un  couvent  révoqués  par  Vévcque.  On 
écrit  à  l'évêque  Je  Saint-Sévère  :  «  D'après  ce  que  Voire  Seigneurie 
a  fait  saT.;ir  à  la  S.  Congrégation  sur  les  motirs  qui  l'ont  déterminé 
à  prohiber  par  é.lit  public  aux  Observants  de  S.  Bernardin  et  de 
S.  Antoine  de  célébrer  la  messe  en  dehors  de  leurs  églises  et 
d'entendre  les  confessions,  les  cardinaux  mes  collègues  n'ont  pas 
négligé  de  faire  les  remontrances  voulues  au  général  de  l'ordre 
sur  la  mauvaise  conduite  des  religieuï,  comnie  Votre  Seigneurie 
l'a  exposé; on  lui  a  aussi  nolitié  que  les  PP.  Gaétan  et  Sauteur 
doivenl  être  retirés  du  diocèse.  Le  général  a  fait  savoir  à  la 
S.  Congrégation  sous  la  date  du  1  i  août  dernier  qu'il  a  donné 
l'ordre  de  faire  partir  Icsdils  religieux.  D'autre  part,  il  faut  que 
Votre  Seigneurie  révoque  sans  retard  la  défense  de  dire  la  messe 
et  de  confesser,  qui  ne  peut  être  maiotenue  et  contribue  à  aug- 
menter le  scandale.  Si  dans  la  suite  Votre  Seigneurie  croit  devoir 
révoquer  quelques  religieux  ou  juge  nécessaire  de  prendre  quel- 
que mesure  an  sujet  des  réguliers,  elle  s'adressera  à  cette 
S.  Congrégation,  laquelle  interposera  son  autorité.  Rome,  12  sep- 
tembre 1^>39.  » 

[La  suite  prochainement.') 


MÉLWGES 


—  s.  François  de  Sales  déclaré  docteur  de  l'Église. 
—  Bref  pontifical. 

ISouâ  avons  publié  dans  la  xvi'  série,  le  décret  de  la 
S.  Congrégation  des  Rites  sur  le  litre  de  docteur  qui  a 
été  conféré  à  S.  François  de  S-iles.  Voici  le  bref  pon- 
tifical, en  date  du  16  novembre  1877. 

Pici  PP.IX.  Ad  perpetuam  rei  inemoriam.  Dives  in  misericordia 
Deus,  qui  Ecclesiœ  suae  in  hoc  miiilanti  nunquam  defuit,  at  juxta 
varias  rerum  ac  temporum  vicissitudines  opportuna  sapienter 
praesidia  subministrat,  cum  saeculo  xvi  chrislianas  gentes  in 
virga  furoris  sui  visitaret,  phiresque  Europae  provincias  gras- 
santium  late  haeresum  tenebris  obrui  permitteret,  liaud  volens 


plel)eni  suam  repellere,  nova  sanctoruni  viroruni  lumiua  provid;> 
excitavit,  quorum  splendore  coUustrati  EcclesicB  filii  in  veritate 
confirmai-entnr.  ipsi(]ne  prœvaricatorcs  ad  illius  aniorem  suavi- 
ter  reducerentur.  H.  quorum  clarissimorum  horninum  numéro 
Franciscus  Salesius  episcopus  Genevensis,  incljtaî  sanctitatis 
cxemplar,  et  ver;i>  pia^que  doctriiUB  magister  extilit,  qui,  ne 
dnni  voce,  sed  et  scriptis  imniortalibus  insurgentium  erroram 
nionstraconfodit,  fi(lemasseruit,viliiseversis  mores  emeiulavit, 
cunctis  pervium  cœlum  ostendit.  Qua  pra'ccUcnti  sapientia 
emi  laudem  assecutus  est,  qua  veteres  illos  ac  piivcipuos 
ErclesicG  Dei  doctores  prae4ilisse  sa:  mem  :  Bonifacius  VIII 
pricdecessor  noster  declara\it  (cap.  un.  de  rel.  et  ven.  Sanc- 
torumm  6);  quiscillicet  «  per  sahitaria  documenta  iliustrarunt 
Ecclesiam,  decorarunt  viriutibus,  et  morihus  informarunt  », 
quosque  descripsil  <•  quasi  lumiuosas  ardentesque  hicernas 
super  candelabnmi  in  domo  Dei  positas,  errorum  tenebris 
profugatis,  totius  corpus  Ecclesi;^,  tamquam  sidus  matntinum  » 
irradiantes  «  Scripturanim  reserantes  apnigmata,  ac  profundis 
et  decoris  sermonibiis  ipsius  Ecclesiœ  fabricam,  veluli  gemmis 
vernantibus  ••  illustrantes. 

Hoc  sane  elogium  ad  Genevensem  episcopum  pcrlinere,  vel 
eo  adhuc  viveule,  maxime  vero  post  ejus  obitum,  fama  perce- 
lebris  tesiata  est,  et  ipsa  scriptorum  ab  eo  relictorum  singularis 
eminentia  invicto  plane  argumente  demonstrat.  Enimvero 
magno  in  pretio  Francisci  doctrinam,  duni  in  vivis  ageret, 
habitam  esse,  vel  ex  eo  colligere  licet,  quod  e  tôt  strenuis 
vcritatis  catholicae  defensoribus,  qui  eo  tempore  florebant, 
unum  Genevensem  prfesulem  sa  :  mem  :  Clemens  VIII  prée- 
decessor  noster  elegerit,  quem  adiré  juberetTheodorum  Bezani 
Calvinianae  pestis  propugnatorem  acerrinuim,  et  cum  eo  solo 
solum  agere,  ut,  illa  ove  ad  ovile  Christi  revocafa,  plures  alias 
reduceret.  Qnod  munus  adeo  eximie  Franciscus,  non  sine 
vitîe  suae  periculo,  implevit,  ut  hcereticus  homo  ex  merifo 
confutatus  veritatem  fassus  sif,  licet  ex  scelere,  arcano  Dei 
jndicio,  indignus  extiterit,  qui  ad  Ecclesiae  sinum  rediret.  Nec 
minori  plane  aîstimatione  sanctum  episcopum  gavisum  fuisse 
exinde  constat,  quod  sa  :  me  :  Paulus  V  prœdecessor  noster, 
dum  celebris  disceptatio  de  Auxiliis  Romae  ageretur,  sancti 
hujns  praesulis  sententi  im  ea  super  re  exquiri  voîueril,  ejusque 
consilio  obsecutus,  subtilissimam,  ac  periculi  plcnani  quajs- 
tionem  diu  acriusque  exagitatam,  indicto  partibus  si'entio, 
consopiendam  judicaverit.  Quin  imo,  si  ipsae  epislolœ  ab  eo  ad 
pl'uimos  scriplae  considerenlur,  cuique  compertum  erit, 
Franciscuni  ad  instar  gravissimorum  inler  veteres  Ecclesiœ 
Patres,  a  comp'uribns,  de  iis,  quaî  ad  catholicam  fidem  expli- 
candam,  tuendamque,  quœstiones  ea  de  re  enucleandas  ac 
vitam  ad  christianos  mores  componendampertinerent,  rogalum 
saepe  fuisse;  ipsiimque,  multa  persecutum  copiosissimc  ac 
docte,  apud  Romanos  pontifices,  apud  principes,  apud  magis- 
tratus,  apud  sacerdotes  cooperatores  suos  in  sacro  ministerio, 
adeo  valuisse,  ut  ejus  studio,  hortalionibus,  monitis,  consilia 
saepe  inita  fuerint,  quibus  regiones  ab  baerelica  lue  purga- 
rentur,  catholicus  cultus  restitueretur,  religio  amplilicaretur. 

Haec prïecellenti-;  doctrin;u  opinio  post  iiliusobitum  injminuta 
non  est,  imo  vehementer  aucta;  virique  ex  omni  ordine  cla- 
rissimi,  ipsique  suniuii  poatilicps,  eniinenteni  illius  scieiitiam 
magnis  laudibus  exlulerunt.  Equidem  sa  :me  :  Alexandcr  Vil 
in  huila  canonizationis  (XIII  kalendis  maias  an.  M  D  C  L  XV) 
Franciscuni  Salesium,  doctrina  celubrem,  sanctitate  admira- 
bilem  prsedicavit,  aetatique  sua;  cojilra  ha^reses  medicainen, 
praesidiumque;  ita  ut  scriptorum  illius  documeutis  irrigata 
populorum  ac  virorum  nobiiium  pectora  aflluentem  evangelicœ 
vitae  messem  peperisse  affirmet.  Quibus  plane  congruit,quod 
in  consistoriali  alloculione  ante  canonizationein  habita^  com- 
plexus  est,  Salesium  scilicet  «  doceudo  omnes,  tum  doctrinœ 
lubris saverbo,  tum  vita^  innocenlis  exemple  »  UMilta  in  Ecclesias 


M7 


MELANGES 


118 


boniiin  prajstitisse,  ejusqiie  adhuc  magnain  partem  superesse 
«  ope  monitorum,  et  evftns'eliciu  disciplinai  docuiiientoruni, 
qii:i'  lihris  coiisij,Miiita,  fnieliuin  manibus  tcivliaiitur  ...  Nec  ah 
liis  aliéna  siint,  qiiic  ii;  litcris  dalis  ad  nionialrs  Visitationis  nio- 
naslerii  Anneciensis  V  Kalendas  aiij^'usti  an  :  MUCLXVl  aifbat, 
virtuteni  nimiruin,  ac  sapientiam  iilius  «  cliiislianuni  oibeni 
univeisiun  late  pcrfuiuleie  »  ;  inclyta  cjus  proiiierita  «  doctri- 
naniquc  plane  divinani  »  se  adniiialuni,  euni  eli'gisse,  qutin 
«  praicipuuni  viite  duceni,  ac  niagistruni  sequeielur  ■>.  Oiiod 
quideiii  niiigistorium  sa  :  nieni  :  Clemenli  IX  préedecessori 
nostro  ejiismoili  visuin  est,  ut  et  antoquain  pontifcx  esset,  de 
Salesio  asseruerit  «  pi'asclarisssiinis  voluiniuibus  piuni  qiiodani- 
modo  annamentariuui  auiniaium  beneficio  condidisse  >.  et 
poniilicatuui  adephis  autipbonani  in  iilius  lionorem  prubaverit 
inca  veiba:  ..  Keplevit  sanclum  Franciscuni  Uominus  spiritu 
inteiligenlite,  et  ipselluenta  doctrinœ  ministravit  populo  Dei  •• 
Suis  vero  antecessoribus  concinens  Benedictus  XIV  sa:  mem: 
libres  Genevensis  pitusulis  scientia  divinitus  accpiisitasci'iptos 
aftiimare  non  dubitavit,  iilius  aucloiltate  usus  difficiles  quaes- 
tiones  solvit,  "  sapientissimum  aniniaruin  rectorem  >.  appellavil. 
(Const.  Pastoralis  curœ  o  augusli    MDCCXLI.) 

Itaque  mirandum  minime  est  plurimos  qui  ingenii,  ac  doc- 
trinœ  lande  dorèrent,  acadeniiaruin  doclores,  oratores  summos, 
jurisconsultos,  theologos  insignes,  et  vel  ipsos  principes  viruni 
hune  vere  maguum  ac  doctissiniuni  ad  hajc  usque  tempora 
prœdicasse  :  miiltos  vero,  ut  magislrum,  fuisse  secutos,  atque 
ex  ejus  libris  plura  in  sua  scripla  dérivasse. 

Porro  bajc  universalis  persuasio,  de  excellentiSalesii  scientia 
ex  qualitate  ipsa  doctiinœ  ipsius  exoritur,  quae  nimirum  in 
sublinne  sanclitalis  culmine  ita  in  eo  supereminet,  ut  doctoris 
EccIesicB  tola  propria  sit,  virumque  hune  inter  prœcipuos  ma- 
gistros  sponsaî  suaî  a  Chrislo  Domino  datos,  ascensendum 
suadeat.  Quamvis  enim  sanctos  doctores,  qui  (jrimis  Ecclesiaj 
saeculis  tloruerunt,  antiquitas  ipsa  spectatos  faciunt,  latinique 
aut  grœci  sermonis,  quo  libres  edideruut,  in  iis  ornamentum 
accédât,  id  tamen  potissimum,  ac  plane  necessarium  (quod 
supra  monuimus)  huic  magisterio  est,  ut  in  sciiplis  dilfusa  ultra 
cojumuiieni  modumdqctrina  cœlestis  appareat,  quœ  argumen- 
torum  copia^  et  varietate,  splendoribus  veluti  circumamicta, 
totum  Ecclesice  corpus  nova  luce  perfundat,  sitque  fidelibus 
in  salutem. 

Hcec  itaque  laudum  prœconia  Genevensis  episcopi  libris 
apprime  conveniuut.  Stve  eniui  quaî  de  rébus  asceticis  ad 
christianam  vitum  sancle,  pieque  ducendam,  sive  quce  de 
controversiis  ad  fidem  tuendam,  et  haereticos  refutandos,  sive 
quse  de  diviui  verbi  prsedicatione  scripsit  considerentur,  nemo 
est  qui  non  videat,  quanta  persanclissimum  virum  eniolumenta 
sint  in  calholicumpopulum  iuvecta.  Equidem  duodecim  libris 
insignem,  atque  incomparabiiem  tractalum  «de  amore  Dei  » 
docte,  subliliter,  dilucideque  complexus  est,  qui  tôt  prajcones 
de  suavitate  sui  auctoris  habet,  quoi  lectores.  Maxime  autem 
vivis  coloribus  virtutem,  alio  opère,  quod  «  Pliilotbea  »  ins- 
cribitur,  pinxit;  ac  prava  slernens  ia  directa,  et  aspera  in  vias 
planas,  universis  Christifidelibus  iter  ad  eani  ita  facile  com- 
monstravit,  ut  veraexindepietasiucem  suamubiqueefiunderet, 
viam  sibi  ad  regum  solia,  ad  ducum  tentoria,  ad  judiciorum 
forum,  telonia,  ofliciuas;  et  ipsa  oppidula  pastorum  aperiret. 
Enimvero  iis  scriptis  ex  sacra  doctrina  surama  scientiaî  sanc- 
torum  principia  eruit,  et  ita  enucleat,  ut  insigne  ipsius  prî- 
vile^ium  plane  visuni  sit,  quod  ad  omnes  fidelium  conditiones 
sapienter,  leniterqueeamdem  accommodare  noverit.  Hucacce- 
dont  traclatus  de  rébus  ad  magisterium  pietalis  spectanttbus 
ipsœque  constitutiones,  sapienlia,  discretione,  ac  suavitate 
conspicuaî,  quas  pro  sanclimonialibus  ordinis  Visitationis 
beatœ  Marias  ab  eo  constituli  scripsit.  Uberrimam  etiam  rei 
asceticai  segelem  epistolœ  ipsius  ad  plurimos datœ  suppeditanf. 


in  quibus  ilhul  plane  mirabile  est,  quod  Spiritu  Dei  j^lcnus,  et 
ad  ipsum  suavitatisaucloreni  accedens,  devoti  cullus  ergasa- 
cratissimum  Cor  Jesu  scminu  miserit,  quem  in  bac  noslra  tem- 
[)orum  acerbitate  maximo  [)ietatis  incremento  miriiice  propaga- 
tuiu,  sumnia  cum  auimi  iiosiri  exullalione  conspi(;im\is.  Nec 
prielin'eundum  est,  in  liis  lucubralionibus,  ac  pra's<;rtim  in 
inl(  rpretatione  Cantici  canlicorum,  plura  scripturarum  <enig- 
mala,  qua;  ad  morales,  etanagogicossensus  perlint  ni.  rtserari, 
enodari  dil'licullates;  obscura  nova  luce  perfundi,  quibus  licet 
inferre,  Deum,  cselestis  sui  irrigui  gralia  influente,  sanclo  buic 
viro  sensuin  apernisse,  ut  inlclligeret  scripturas,  casque  pervias 
doctis,  indoctisque  reddertit.  l'orro  ad  relundendam  liajreti- 
corum  sui  temporis  pervicaciam,  conlirmandosque  cathollcos 
non  minus  féliciter,  ac  de  aseolicis  rébus  «  Conlroversurium  » 
librum  in  quo  plena  calliolicaî  li'lei  demonstralio  cst,aliosque 
traclatus,  concionesque  de  veritatibus  (idei,  ilemque  a  Vexillum 
Cruris  »  conscripit,  quibus  adeo  slrenuc,  pro  EeclesiEe  causa 
cortavit,  ut  innnmeram  perditormn  hominum  midtitudinem  ad 
ejussinum  reduxerit,  fidem  in  tola  Caballiaccnsium  |)rovincia, 
longe  lateque  reslituerit.  Imprimis  auctoritatem  Imjus  Apos- 
ti^icaî  Sedis,  ac  Romani  pontilicis  beati  Pétri  successoris  pro- 
pugnavit,  ac  ipsius  primatus  vim  ac  rationem,  ea  perspicuilalc 
explicavit,  ut  Vaticani  œcumenici  concilii  definitionibus 
féliciter  prœluseril.  Certo,  quœ  de  infallibilitate  Romani  ponti- 
ficis,  in  quadragesimo  sermone  «  Conlroversiarum  »  as.scrit, 
cujus  authographum,  ûum  in  concilio  res  ageretur,delecluni 
est,  ejusniodi  suni,  quse  nonnulios  Patres  tune  ea  super  re  adhuc 
ancipites,  ad  definitionem  decernendam,  ve'uti  manu  duxerint. 

Ex  tanto  sanclipraesulis  in  Ecclesiam  amore,  et  ejus  defen- 
dendœ  studio,  ea  ralio  enata  est,  quam  in  divini  verbi  prae- 
conio  adhibuit,  sive  ad  Christianam  plebem  in  elementis  fidei 
Piudiendam,  sive  ad  mores  doctiorum  informandos,  sive  ad 
fidèles  omnes  ad  perfectionis  culmen  deducendos.  Etenim  se 
debitorem  agnoscens  .sapienlibus,  et  insipientibus,  omnibus 
omnia  factus,  simplices,  et  agrestes  homines  in  siniplicilate 
sermonis  docere  curavit,  inter  sapientes  vero  locutus  est 
sapientiam.  Qua  super  re,  etprudeutissima  praîcepla  Iradidit, 
idqne  assecutus  est,  ut  sacrœ  eloquentiae  dignitas  temporum 
vitio  collapsa,  ad  antiquum  splendorem  proposito  sanctorum 
Patrum  exemplo  revocaretur;  atque  ii  disertissinii  oratores 
ex  hac  schola  prodierint,  a  quibus  uberrimi  fructus  in  univer- 
sam  Ecclesiata  reduudarunt.  Itaque  sacrai  eloquentiae  instau- 
rator,  ac  magister  al)  omnibus  habitus  est. 

Deuique  cœlestis  ejus  doctrina,  veluti  aquse  vivaî  flumen, 
irrigando  Ecclesiœ  agro,  adeo  utiliter  populo  Dei  fiuxit  ad 
salutem,  ut  verissima  appareant,  quaî  sa  :  mem:  Clemens  VllI 
pr<fidecessor  nosler,  Salesio,  cum  ad  episcopalem  diguitatem 
eveheretur,  veluti  divinans  dixerat,  iis  proverbiorum  verbis 
adhibilis:  «  Vade  fili,  etbibeaquam  de  cisterna  tua,  et  flueuta 
pulei  tui;  deriventur  fontes  tui  foras,  et  in  plateis  aquas  tuas 
divide.  » 

Has  itaque  salutis  aquas  haurientes  cnm  gaudio  fidèles, 
cminentem  Genevensis  episcopi  scientiam  suspexeruut,  eum- 
qiie  magisterio  Ecclcsiaî  dignum  ad  hœc  ùsque  tempora 
exislimarunt.  Enimvero  hiscausis  adducti,  plurimi  ex  Vaticani 
concilii  Patribus,  nos,  enixis  votis,  communi  voce  rogarunt, 
ul  sanctumFranciscumSalesium  doctoris  litulo  decoraremus. 
Qua;  quideni  vota  et  sauctae  Ecclesiœ  Romanae  cardinales,  et 
plures  ex  toto  orbe  anlistites,  ingeminarunt;  iis  vero  plura 
canonicorum  collegia,  magnorum  lycœorum  doctores, 
scientiarum  academiaî,  augusti  principes,  ac  nobiles  proceres, 
ingens  denique  fidelium  multitudo  suis  supplicaiionibus 
accesserunt.  Nos  itaque  tôt  tanlisque  precibus  obsecundare 
lubenti  animo  volentes,  gravissimum  negotium,  ut  oris  esmj, 
Congregationi  venerabilium  fratrum  nostrorum  sanctae 
Ecclesiai  Romanae  cardinalium  sacris   ritibus  tuendis  prœpo- 


ilO 


MELANGES 


120 


sitorum  examinandumremisimus.  Jamvero  dicta  veneiabilium 
fratrum  nostnim  Congregatio  in  ordiiiariis  comitiis  ad 
nostras  Vaticanas  aetles  die  "  juUi  labenlis  anni  habitis, 
audita  relatione  venerabiiis  fralris  nostri  cardinalis  Aloisii 
Bilio  episcopi  Sabinensis.  ejusque  sacne  Congregationis  tune 
prjefecli,  et  caiis;»  ponentis,  niaturo  perpensis  animadver- 
sionibns  Laurentii  Salvali  sanctse  Fidei  promotoris,  nec  non 
patroni  causa?  responsià,  post  accuratissimum  examen,  una- 
nimiconsensu  re-cribendumcensuit  :  a  Consulendun.  Sanctis- 
simo  pro  concessione,  seu  declaratione,  et  extensione  ad  uni- 
versam  Ecciesiam  tiluli  docloiis  in  honorem  sancli  Francise! 
de  Sales,  ciim  oflicio,  et  niissa  de  coiumuni  Doclonim  Ponti- 
6cum,  retenta  oratione  propria,  et  leclionibus  secundi  noc- 
lumi.  •  Quod  rcscriptum,  nos,  edilogenerali  decieto  Urbis 
et  Orbis  die  19  mcnsis,  et  anni  ejusdem,  approbavimus. 
Uem  novis  porrectis  precibus.  ni  aliqua  addilio  tieret,  tuin  in 
MartjTologio  Romane,  tnm  in  sexta  lectione  in  fesio  S.  Fran- 
cise! Salesii,  utque  concessiones  omnes  hac  super  re  faclae 
nostris  Literis  Aposlolicis  in  forma  brevis  contirmarenlur; 
eadem  venenibilium  fratrum  nostrorum  sancla;  Ecclesije 
Ron'anje  cardinalium  congregatio,  in  ordinariis  comitiis  die 
15  septeinbris  anni  ejusdem  habilis,  rescripsil:  «  Pro  gratia, 
ac  supplicandum  Sanclissimo  pro  expeditione  Bievi?.  »  Addi 
vere  censuerunt  elogium  Marlyrologii  Romani  posl  verba: 
«  Annesium  translatum  fuit,  »  ha.'calia  :  «  Quem  l'ius  IX,  ex 
sacrorum  Rituum  Congregationis  consulto  universalis  Eccle- 
sise  doclorem  dcclaravit  »  ;  ad  lectionem  vero  sexlam  post 
verba:  «  vigesima  nona  januarii,  »  adjungi  sequentia  :  a  et  a 
summo  pontifice  Pio  IX,  ex  sacrorum  Rituum  congiegra- 
lionis  consulto,  universalis  Ecclesiaa  doctor  fuit  dL-cliuilus.  » 
El  hocquoque  rescriptum  menioratce  Congregationis  die  20 
dicli  mensis,  et  anni  ratum  habuimus  et  confirmayinuis,  atquo 
ut  super  concessionibus  omnibus,  hac  de  re  factis.  Apostolicae 
Literae  expedirentur,  mandavimus. 

Qiiîe  cum  ita  sint,  supradictornm  sanctœ  Ecclesiae  Romanae 
cardinalium,  anlistitnm,  collegiorum,  academiarum,  ac 
fidelium  rôtis  obsecuti,  deque  consillo  memoralse  venerabi- 
lium  frairum  nostrorum  sancla;  Ecclesiœ  Romanœ  cardina- 
lium congregationis  sacris  rilibus  cognoscendis  prœposita;. 
aucloritale  nostra  Apostolica,  tenore  prœsenlium,  litulum 
doctoris  in  honorem  sancti  Francisai  Salesii  Genevensis  epis- 
copi ac  ordinis  sanctimonialium  bealae  Mariœ  Y.  Visitationis 
instituions,  confirmamus,  seu  quatenus  opus  sit,  denuo  ei 
tribuimus,  impertimus,  ita  ut  iu  universali  catholica  Ecclesia, 
semper  ipse  doclor  habeatur,  atque  in  die  fcsto  anniversario, 
cum  a  saeculari,  tum  a  regulari  clero,  celebrando  oilicium  et 
missam  juxta  memoratum  sacrorum  Rituum  Congregationis 
decretum  fiat.  Prœtera  ejusdem  doctoris  libros,  commentaria. 
opéra  denique  omnia,  ut  aliorum  Ecclesiaî  docloium,  non 
modo  privatim,  sed  et  publiée  in  gymuasiis,  aeademiis,  scholis, 
collegii^,  leclionibus,  dispulationibus,  interpretalionibus,  con- 
cionibus  aliisque  ecclesiastieis  studiis,  chrislianisque  exercita- 
tionlbus,  citari,  proferri,  et  prout  res  postulaverit  adhiberi 
decernimus. 

Ut  vero  fidelium  pietati  in  hujus  doctoris  die  festo  rite 
colendo,  ejusque  ope  imploranda,  excilamenla  adjiciantur, 
de  omnipotenlis  Dei  misericordia,  ac  beatorum  Pétri  et  Pauli 
apostolorum  ejus  auctoriiate  confisi,  omnibus,  et  singuiis 
ulriusqae  sexus  Christifidelibus,  qui  die  festo  ejusdem  sancti 
doctoris,  aut  uno  ex  septem  diebus  conlinuis  immédiate 
subspquentibus,  uniuscujusque  Chrislifidelis  arbitrio  sibi  deli- 
gendo,  vere  pœnitenles,  et  confessi,  sanetissimam  eucharis- 
tiam  sumpserini,  et  quamlibet  ex  eeclesiis  ordinis  sancti- 
monialium Visitationis beatœ  MariœVirginis  dévote  visilaverint 
ibique  pro  Christianorum  prineipum  concordia,  ha;resum 
extirpalione,    peccatorum    conversione,    et    sanctaj    matris 


Ecclesiee  exaltatione,  pias  ad  Deum  preces  effuderint,  plena- 
riam  omnium  peccatorum  suorum  indulgentiam,  et  remis- 
sionem  misericorditer  in  Domino  concedimus. 

Quapropter  universis  venerabilibus  fratribus  patriarehis, 
primatibus,  archiepiseopis,ppiscopis,  et  dilectis  fdiis  aliarum 
cci:losiarum  prislatis,  per  universum  terrarum  orbem  cons- 
titutis,  per  priesentes  mandamus,  ut  quie  superius  sancita 
sunt,  in  suis  provinciis,  civitatibus,  eeclesiis,  et  diœci'sibus 
solemiiiter  publicari,  et  ab  omnibus  personis  ecclesiastieis 
sscularibus,  et  quorumvis  ordinum  regularibus,  iibique 
locorum  et  gentium,  inviolabiliter,  et  perpeiuo  observari  pro- 
curent. H;ec  praîcipimus,  et  inandanuis,  non  obsianlibus 
aposlolicis,  ac  in  œcumenicis,  provincialibus,  et  synod.ilibus 
conciliis  editis  generalibus  vel  spcialibus  conslitulionibus,  et 
ordmationibus,  ceterisque  contrariis  quibuscumijue.  Volumus 
autem,  ut  pi;e5entiiim  literarum  transumptis,  seu  exemplis, 
ctiam  imprcssis,  manu  alicujus  uolarii  publici  subscriptis,  et 
sigiilo  personae  in  ecclesiasliea  dignitate  conslitutae  numitis, 
eadom  prorsus  fuies  adhibeatur,  qua>  adhiberelur  ipsis  pra;- 
soiitibus,  si  fuerlnt  exhibilaj,  vel  ostensœ. 

Datum  Romœ.apud  Sanclum  Petrum,  sub  annuloPiscaloris, 
die  IG  novemhris  MDCCCLXXYll,  pontificatus  nostri  anno 
trigesimo  secundo. 

F  Card.  Asquinius. 


—  Livres  mis  à  l'Index.  Décret  de  la  S.  Congrégation 
promulgué  à  Rome. 

Un  .  écret  en  date  du  21  décembre  1877,  afïïché  à 
Rome  le  29,  insère  au  catalogue  des  livres  défendus  : 
Les  Evangiles,  par  Ernest  Renan;  divers  ouvrages  des 
vieux-calholiques  d'Allemagne,  notamment  ÏUistoire 
du  concile  du  Vatican  de  Friedrich. 

Decretum.  Feria  H  die  17decembris  1877.  Sacra  congregatio 
Emmentissimorum  ac  Reverendissimorum  sanctae  Romanai 
Ecclesiae  Cardinalium  a  Sanclissimo  Domino  nostro  Pio 
papa  IX  sanclaque  Sede  Apostolica  Indici  librorum  pravae 
doctrinje,  eorumdemque  proscriptioni,  expurgationi,  ac  per- 
misfioni  in  universa  chrisliana  republica  prœpositorum  et 
delegatorum,  habita  in  palalio  apostolico,  Vaticano  die 
17  decembris  1877  damnavit  et  damnât,  proscripsit  proscri- 
bitque,  vel  alias  damnata  atque  proscripta  in  Indicem  librorum 
prohibitorum  referri  mandavit  et  mandat  qiiaj  sequuntur  opéra: 

Eilero  Pielro.  Scritli  minori.  Bologna,  tip.  Fava  e  Garagnani, 
1875.  Scritli  politici,  Bologna  etc.,  1876.  La  Queslione  sociale. 
Bologna,  1877. 

Zeller  Eduard,  prof,  à  l'université  de  Berlin  :  La  légende  de 
sainl  Pierre,  premier  cvcque  de  Rome,  traduit  par  Alfred 
Marchand.  Paris,  1876.  Quocumque  idiomalc. 

Ren^n  Ernesi.  Les  Eva7}giles.  Paris,  1877. 

Reiiikens  Dr.  Joseph,  i'eber  Einheil  der  kalhalischen  Kirche. 
Wiirzburg,  1877.  Latine  vero:  De  unitate  Ecclesix  catholicœ. 
Opus  prœdamnalumexReg.  II  Indicis  Tridenlini.  Decr.  S.  OfT. 
feria  IV  die    10  dec.  1877. 

ht  an  Chrisli  Sicile  fur  uns  der  Papst  getreten  ?  Latine  vero  : 
Eslne  pro  nobis  liomanus  pontifex  posilvs  Chrisli  loco  ?  Opus 
praedamnalum  ex  Reg.  H  Indicis  Tridentini.  Decr.  S.  Off. 
feria  IV  die  19  Dec.  1877. 

Friedrich  Dr.  J.  Gesckichle  des  Vaticanischen  Konzils.  Bonn, 
1877.  Latine  vero  :  lUstoria  Concilii  Valicani.  Opus  praedam- 
nalum ex  Reg.  II  Indicis  Tridentini.  Decr.  S.  Off.  feria  IV  die 
19  dec.  1877. 

Itaque  ncmo  cujuscumque  gradus  et  conditionis  pradicta 
opéra  damnata  atque  proscripta,  qu  ocumque  loco,  et  quo- 
cumque idiomate,  aut  in  posterura  edere,  aut  édita  légère  vel 


121 


MELANGES 


122 


relinere  audeat,  srd  loconim  or(iii).iiii!=,  aul  liairelicœ  pravi- 
latis  liKiuisitoribus  ea  Iradere  tencatur  sub  puMiis  in  Indice 
librornm  vetitornm  indictis. 

Qi.iibus  S.inclissinu)  Domino  nostro  Pio  papas  IX  por  me 
inlVascriptiim  S.  I.  C  a  secretisrelatis,  Sanditas  Sua  docretum 
pr(ii),ivit,  et  ]>romiilgari  piit'cepit.   In  i|uoiuiu  iidcm  etc. 

Datuni  Komœ  die  21  decenibris  1877. 

Antoninns  Card.  de  Luca  pra>ftirtiis.  —  Fr.  Hicronymus 
rius  Sacclieri  Ord.  Praîd.  S.  Ind.   Congreg.  a  sccretis. 

Loco  sigilli. 

Die  2',)  decenibris  1877  ego  infrasoriptus  niagister  cnrsorura 
teslor  supradicluni  decretuin  allixuni  et  publicalum  fuisse  in 
Urbe.  Philippus  Ossani  mag.  curs. 

—  Vol  dans  les  E<jUses.  Profanation  des  vases  sacrés. 
Circulaire  de  S.  E,  le  cardinal  vicaire  aux  recteurs  des 
églises  de  France. 

S.  E.  le  cardinal-vicaire  a  adressé  une  circulaire 
aux  recteurs  et  secrétaires  des  églises  de  Rome,  en 
date  du  15  janvier  1878,  dans  le  but  d'obvier  aux 
vols  sacrilèges.  Voici  la  traduction  de  cette  circulaire, 
dont  le  texte  italien  est  plus  loin  ; 

«  Depuis  peu  de  temps  il  est  arrivé  plus  d'une  fois 
dansquelqui's  églisesde  Home  qu'une  main  sacrilège, 
en  brisant  le  tabernacle,  ou  en  l'ouvrant  furtivement 
avec  la  clef  laissée  sur  l'autel,  a  volé  le  ciboire  avec 
toutes  lessaintes  espèces  eucharistiques.  Pour  prévenir 
autant  possible  un  si  horrible  méfait,  nous  ordonnons 
aux  recteurs  ou  sacristains  de  redoubler  de  vigilance^ 
particulièrement  aux  heures  où  les  églises  sont  le 
moins  fréquentées.  Qu'ils  fassent  fortifier  au  besoin  la 
serrure  du  tabernacle,  et  qu'ils  gardent  la  clef  avec  le 
plus  grand  soin.  Ils  ne  doivent  la  confier  qu'au  prêtre 
qui  doit  donner  la  communion  aux  fidèles,  ou  exposer 
le  Saint-Sacrement  ;  on  devra  rendre  immédiatement 
celte  clef  au  recteur  ou  sacristain  qui  en  sera  respon- 
sable. Afin  que  notre  ordonnance  soit  observée  ponc- 
tuellement, nous  enjoignons  de  la  tenir  affichée  dans 
les  sacristies.  Ilome^  15  janvier  1878.  » 

CinCOLARE  AI  BK.  RETTOIU  E  SAGRE3TAN1  DELIE  CHIESE  DI  ROMA. 

In  brève  tempo  più  di  una  voltaèaccadutoin  qualcheChiesa  di 
Romache  una  mano  sacrilega  sfasciando  il  ciborio,  od  aprendolo 
fui'tivamente  colla  chiavetta  rinvenuta  sopra  l'altare,  ne  abbia 
involato  la  pisside  con  tulle  la  santé  specie  eucarisliche.  Ad 
inipedire  per  quanto  è  possibile  che  si  ripeta  un  cosi  orrendo 
niiî.fatto,  ordiiiianio  ai  rcttori  o  sagrestani  délie  Cliiese  cbe 
raddoppino  la  lorovigilanza,  specialmente  in  quelle  ore,  in  oui 
il  sacro  lenipio  è  mrno  frequento  ;  che  (acciano  rafforzare,  ove 
occorra,  la  serraUira  del  ciborio,  e  ne  cusiodiscano  gelosamente 
la  chiavetta,  la  quale  non  si  consegnerà  se  non  al  sacerdole, 
che  deve  comunicare  i  fiileli ,  ovvero  esporre  o  riporre  il 
Venerabile,  e  quindi  verra  iniiriedialamenle  restituita  allô 
stesso  rettore  o  sagrestano,  che  ne  sarà   responsabile. 

Affinchè  poi  sia  puntualmente  esigiiila  questa  nostra  dis- 
posizione,  commandiamo  che  la  présente  linianga  aflissa  iielle 
singole  sagreslie. 

Dalla  nostra  residenza  a  di  13  gennaio  1878.  r.  card,  vicario 

Placido  Can.  Petacci  segretarii». 

La  onzième  série  des  Analecta  (col.  600)  contient 
une  encyclique  de  la  S.  Congrégation  des  Evêques  et 
Réguliers  de  1724,  laquelle  rappelle  les  prescriptions 
canoniques. 


—  Scapulaire  blanc  du  Sacré-Cœur  de  Jésus  et  du 
Saint  Cœur  très  pur  de  Marie  donné  par  les  Enfants  de 
Marie  Immaculée.  Bref  pontifical  concédant  des  indul- 
gmc/'s. 

Les  Enfants  de  Marie  Immaculée,  dont  la  maison- 
mère  est  à  Chavagnes,  diocèse  de  Lucon,  ont  obtenu 
du  Saint-Siège  le  privilège  de  donner  le  Scapulaire 
blanc  du  Sacré-Cœur  de  Jésus  et  du  Saint-Cœur  de 
Marie.  Afin  d'accroître  la  dévotion  des  fidèles,  le  Saint- 
Père  a  bien  voulu  accorder  de  nouvelles  indulgences 
par  le  bref  qui  suit,  en  date  du  10  juillet  1877  : 

Plus  PP.  IX.  Ad  perpetuam  rei  memoriain.  Exponendum 
nobis  curavitdilectus  fdius  niodnrator  generalis  Congrcgalionis 
presbyterorunij  qui  Filii  Mari;»  Imniaculalae  nominanUir,  ac 
principeni  doinnm  habentin  oppido  (Uiavagnes-en-Pailleis.diœ- 
cesisLucionen.Nos  per  alias  AposlolicasLitterasChristifidelibus 
linii  diœcesis  Lucionen.  ,  tuni  reliquariiin  Galliui  diceceseon 
ubi  iidem  presbyterid  vel  domos  habcnt,  vel  sacrum  exercent 
ministerium,  ac  per  rescriptum  S.  Congreg.  de  Propaganda 
Fille  Ciirislifidelibus  quoque  diœcesis  Rosen.,  qui  scapulare 
album  SSmi  Cordis  Jesu  et  Purissimi  Cordis  Marias  a  presby- 
teris  memoratae  congregationis  juxta  formulam  adprobatam 
benedlctum  atque  impositum  suscepissent,  nonnullas  pknarias 
indulgenlias  stalis  diebus  lucandras  concessisse.  Jam  vero 
cuni  Christifideles  complures  sacrum  scapulare  acceperint, 
aliique  mulli  in  dies  accipiant,  idem  dilcclus  fdius  praîfalae 
Congifigationis  moderalor  supplices  nobis  preces  admovit,  ut 
qno  majori  Christifideles  pietatis  affectu  ferantur  erga  SSma 
Corda  Jesu  et  Mariœ,  et  uberiores  inde  gratiarum  fructus 
percipiant,  concessis  indulgenliis  nonnullas  alias  addere  di- 
gnarenmr.  Nos  itaque  piis  hujusmodi  precibus  quantum  in 
Doniinopossumus.benigneannuere  volentes,  omnibus  et  singu- 
lis  ulriusque  sexus  Christifidelibus  e  diœcesibus  supra 
menioralis,  qui  sacrum  scapulare  SSmi  Cordis  Jesu  ac 
Piuissimi  Cordis  Mariœ,  ut  supra  diclum  est  susceperint,  si  vere 
pœnitentes  et  confessi  ac  sacra  communione  refecti,  propriam 
cujusque  parochialem  ecclcsiam  in  festivitalibus  Conceptionis 
et  Annuntiationis  B.  Mariae  Virginis  Imniaculalœ  a  primis 
vesperis,  et  une  ad  libitum  cujusque  mensis  die,  ah  ortu 
usque  ad  occasumsolis  dieruni  hujusmodi  singulis  annis  dévote 
visitaverint,  et  ibi  pro  Christianorum  principum  concordia, 
hceresum  extirpatione,  peccatorum  conversione  ac  S.  Matris 
Ecclesiœ  exaltalione  pias  ad  Deum  preces  effuderint,  quo  die 
praefatorum  id  egerini,  plenariani  omnium  peccatorum  suo- 
rum  indulgentiam  et  remissionem  misericorditer  in  Domino 
conceilimus.  Prajterea  eisdem  Christifidelibus  corde  saltem 
conlrilis,  quolibet  die  Oialionem  Dominicam  et  Salulalionem 
Angelicam  pro  Romani  pontificis  incoluinitate  et  pro  triumpho 
ac  prosperitate  S.  Romanœ  Ecclesiae  dévote  recitaverint, 
leicenlos  dies  de  injunctis  eis,  seu  alias  quomodolibet  debitis 
puenitentiis  in  forma  Ecclesice  consueta  relaxamus.  Quns  omnes 
etsingulas  indulgenlias,  peccatorum  remissiones,  ac  pceniten- 
liarumrelaxaliones  etiam  animabusChristifidelium  quae  Deo  in 
charitate  conjunclaî  ab  bac  hice  migraverint  per  modum 
suffragii  applicari  indulgemus.  Cuni  vero  dictus  dileclus  filius 
moderator  generalis  prœfaUe  Congregationis  Presbyterorum 
cliam  nos  rogaverit  ut  ils  in  locis  ubi  festum  SSmi  Cjrdis 
Jesu  non  in  dominica,  ut  in  diuecesi  Luoionensi  sed 
feria  sexta  post  octavam  solemnitatis  SSmi  Corporis  Christi 
ceiebrari  solet,  facullalem  Christifidelibus  facere  dignaremu 
indulgentiam  plenariam  pro  eo  festo  ipsis  concessam  bac  feria 
sexla  lucrandi,  nos  his  quoque  precibus  obsecundare  censui- 
nius.  Atque  ideo  memoratis  Christifidelibus,  qui  injuncta 
pietatis  opéra  rite  in  Domino  prce.literint,  ut  feria  sexta  post 
octavam  solemnitatis  SSmi  Corporis  Christi,  si  hac  feria  festum 


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MELANGES 


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SSiiii  tordis  Jesu  ra  loco,  ubi  degiint,  •celebi'elur,  ila  irt  ipsi 
oonceàitim  est,  consequi  pi«»iut,  elargiimir.  lu  contiariuni 
faciealibus,  uau  olxàUiUibus  quibuscuiuqiid.  Pra:>c(itibiis  per- 
peluis  futiiiis  temporibus  valiluris.  Volumus  aiilem  ut 
pra?~eiitii.iu  Lilteraruoi  tiaasuiuptis  seu  esieiuplis  etiain 
impressis  manu  alicuus  notarii  publici  subscriplis,  et  sigillo 
persouce  ia  ecclesiaslica  dignitate  conslituue  iiiunitis  eadem 
prorsus  fides  adhibealur,  qiuB  adhiberetiir  ipsis  praesenlibus,  s' 
forent  exhibit»  vel  ostcnj». 

Datuin  {{oiiu-e  apiid  S.  Patniin  stibanmilo  Piscatoris,  die  10 
jnlii  MDlXCLXXVII,  pontificatus  noslri  amio  tiigesimo 
secundo. 

Pro  D.  Gard.  Asquinio  —  D.  Jacobini  subst. 


—  Rosaire  'iiiani.  Bref  pontifical  qui  confie  aitv  Domi- 
nicains la  direction  de  la  confrérie. 

Pics  PP.  IX.  Ad  pcrpetuam  rei  memoriam.  Quod  jurehaere- 
dilario  p'.uries  quoque  ab  Apostolica  Sede  confitmalo  ad 
inclytum  Fratrum  Praedicatorum  ordinem  in  Galliis  etiani 
pertinuerat,  propagare  nempe  pium  exercitiuni  ciii  a  Rosario 
noinen  in  honorem  B.  Maria;  Vir^inis,  et  sodalilates  a 
sanclo  Rosario  erigere,  postlirainii  jure  enixis  piecibus 
repetnnt  trium  provinciarum  prîedicti  ordinis  in  Gailiis  consis- 
tentiura  présides. 

Pietate  el  industria  bonas  nnemoriae  Mariae  Jaricot,  Lugduni 
ortum  habuit  sodalitas  a  Rosario  vivente  nuncupala,  cujus 
sodales,  in  quindenas  dispertili,  singniis  per  nienseni  diebus, 
mysterium  aJ  nieditanduni  decadeniqne  recilandam  sibi  uno- 
quoque  mense  sortiuntur;  et  sic  reliquis  deinceps  mensibus 
flanc  sodalitatem  adscriptorum  numéro  auctam,  laudibus 
prosecutus i  si,  indulgentiisque ditavit.  Tel.  rec.  Gregoiius XYI 
decessor  nostcr,  qui  eidem  sodalitali  patronum  dédit  erainen- 
lissimum  virum  Aloysiura  Lambruschini  tune  lemporis  in 
Gailiis  nuntium  apostolicum,  fecitque  dilectum  lilium  Be- 
themps  metropolitanœ  Ecclesia;  Lugdunensis  canonicum  ejus- 
dem  sodalitatis  moderatorem  supremum,  cujus  erat  sodaii- 
tatum  bujuimodi  in  reliquis  dicecesibus  praisides  deligere,  ac 
zelalores  singulis  seclionibus  prœficere.  Jamvero,  uno  et 
allero,  qiubus  sancla  Sedes  bujusce  sodalitaiis  patronatum  et 
reginipn,  ut  supra,  demandaverat,  vita  funclisj  et  restituta  in 
Gailiis  Fratrum  Prœdicatorum  familia,  cujus  très  ibidem 
provinciae  constilutae  sunt,  quumpiœfata  sodalitas  non  sine 
periculo  jaclurae  indulgentiarum,  primaeva  constitutions  et 
ordinatione  sua  destitula  videatur,  dilecli  filii  hodlerni  trium 
DominJcani  Ordinis  provinciarum  in  Gailiis  existentium  prœ- 
sides,  enixe  a  Nobls  postulant,  ut  supremam  Rosarii  viventis 
moderationem  magistro  generali  ordinis  supradicli,  singu- 
larum  autem  sodalitalum  seu  societafum  hujiismodi  regimen 
el  curam  moderaloribus  confraternitatum  a  S  Rosario  quae  in 
locis  singulis  erectae  sunt,  de  auctoritale  nostra  cominittamus. 

Nos  igitur,  hisce  votis  obsecundare,  omnesque  et  sin^ulos, 
quibus  nostrae  hae  litterae  lavent,  peculiari  beneficenlia  pro- 
sequi  volentes  et  a  quiLusvis  excommunicationis  et  inlerdicti. 
aliisque  ecclesiasticis  sententiis,  censuris  ac  pœnis,  quovis 
modo  vel  quavis  de  causa  lalis,  si  quas  forte  incurreiint 
hujus  tantura  rei  gratia  absolventes  et  absolûtes  fore  ccn- 
sentes.aucLoritate  nostra  apostolica,  perpeluis  fulurisque  tem- 
poribus,  ni'jflus  supremi  moderatoris  Rosarii  viventis  dileclo 
filio  magistro  generali  ordinis  fratrum  Pra^dicaloi  um  deman- 
damus,  regimen  vero  et  curam  sodalitatum  seu  socielatuin 
a  Rosario  vivente  prœsidibus  seu  moderatoribus  confra- 
ternitatum a  S.  Rosario,  quœ  in  singulis  locis  in^tiluta;  sunt, 
auctoritale  item  noàtra,  et  perpetuum  in  modum,  commit- 
timus. 

Decernenles  bas  literas  nostras  fu-mas,  validas  et  efficaces 


existera  et  fore,  suosque  plenarios  et  integros  cffectus  sorliri 
et  oblinere,  dictisqne  in  omnibus  et  per  omnia  plenis- 
sime  sullVagari,  sicque  in  pnemissis  per  quoscumque  judices 
orilinarios  et  delegatos  etiam  causarum  palalii  apostolici 
auditores,  Sedis  Apostolice  nuntios,  et  S.  R.  E.  Cardinales 
l'iiam  de  latere  legatos,  et  alios  quoslibet,  quacumque  prœe- 
minentia  et  potestate  fungentes  et  functuros,  sublata  eis  et 
rorum  cuiRbet  quavis  aliter  judicandi  et  iuterprctandi  facultate 
et  auctoritale,  judicari  et  deliniri  debere;  ac  irritum  et  inane, 
si  secus  super  his  a  quoquam,  quavis  auctoritate,  scienter  vel 
ignoranter  contigerit  allentari. 

Non  ol)stantibus  nostra,  cancellariïe  apostolicse  régula  de 
jure  quajsito  non  tollendo  caeterisque  qnamvis  speciali  atque 
iiiilividua  mentione  ac  derogatione  dignis,  in  contrarium  (a- 
cii?ntibus  quibuscumque. 

Volumus  auiem  ul  pi-ajsentium  litterarum  transumptis  seu 
exemplis,  etiam  impressis,  manu  alicujus  notarii  publici  subs- 
criplis, et  sigillo  persona;  in  ecclesiastica  dignitate  constitulœ 
munitis, eadem  prorsus  tidesadhibeatur,  quaj  adliiberetur  ipsis 
piœsentibus,  si  forent  exliiliilie  vel  osleusaj. 

Datum  Roma;  apud  S.  Petrum,  sub  aunulo  piscatoris,  die 
17  augusli  MDCÇCLXXVII,  pontificatus  nostri  anno  trigesimo 
secundo. 

F.  Gard.  Asquinius. 


—  Circulaire  du  général  des  Dominicains  sur  le  Rosaire 
vivant.  Confréries.  Directeurs. 

Cette  circulaire  a  pour  objet  la  mise  à  exécution  du 
bref  qui  confie  la  direction  du  Rosaire  vivant  aux 
Dominicains.  Les  anciens  directeurs  sont  confirmés, 
les  recteurs  des  confréries  da  Rosaire  sont  nommés 
directeurs  du  Rosaire  vivant. 

Nos  Fr.  Josephus  Maria  Sanvilo,  sacrae  theologiœ  professor 
ac  vicarius  generalis  totius  ordinis  Prœdicatorum,  omnibus 
patribus,  fratribus  et  sororibus  ejusdem  ordinis  salutem  et 
sanctœ  exultationis  spirilum.  Cum  SS.  D.  N.  Plus  PP.  IX,  per 
brève  Quod  jure  hxredilario  datum  die  17  aug.  1877,  nobis 
supremam  Rosarii  viventis  moderationem  commiserit,  virtute 
facultatum  ita  nobis  altribularum,  sequentia  declarando  ordi- 
namus  : 

Omnes  et  singuli  directores  Rosarii  viventis  hodie  existenles 
in  oflicio  suo  ad  vitam  coiifirmantur,  cum  facultate  eligendi 
novos  zelalores  etiam  novis  quindenis  praeficiendos.  Similiter, 
omnes  zelatores  hodie  existenles  ad  vitam  in  oflicio  suo  con- 
firmantur.  Omnes  denique  sodales  a  praîdiclis  zelaloribus  hu- 
cusque  r«cepti,  aut  ab  iisdem  in  posterum  recipiendi,  pro  légi- 
time admissis  habendi  sunt,  ita  ut  omnibus  indulgentiis  et 
gratiis  Rosario  viventi  concessis  aut  concedendis  libère 
perfruantur. 

In  posterum  autem,  ut  quis  in  sodalitatem  Rosarii  viventis 
légitime  cooptetur  et  liicretur  indulgentias  huic  sodalitati 
concessas,  necessarium  irit  illum  eligi  autapprobari  ab  aliqua 
zélatrice  seu  zelalore,  qui  ipse  approbatus  seu  inslilutiis  fuerit 
ab  aliquo  legitimo  Rosarii  viventis  directore.  Pro  legilimis  vero 
directoribus  habendi  erunt  :  1.  Juxla  brève  supra  citatum, 
omnes  directores  confraternitatum  SS.  Itosarii  quœ  in  sin- 
gulis locis  per  magislrum  generalem  FF.  Praedicatorum  de 
consfflKii  ordinarii  canonice  erectae  sunt  aut  in  posterum  eri- 
gentiir;  i.  in  locis  ubi  confraternitas  SS.  Rosarii  non  exislit, 
sacerdoles  qui,  vel  a  nobis  immédiate,  vel  ab  AA.  RR.  PP. 
Provincialibus  (virlule  delegationis  quara  singulis  in  sua 
proviucia  concedimus)  iustituti  fuerint. 

Nuper  quidem  in  manus  noslras  pervenerunt  nonnulla 
documenta  aulhentica  ab  Rosarium  vivens  pertinentia,  quae 


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MELANGES 


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nunquani  ailhiic  prœlo  commissa  sunt  :  alla  vero,  quaj  nobis 
desuiit,  rcperire  3ataf;<^imis.  Uni^tis  omiiilms  cxaiiiinalis  et 
perponsis,  nccnon  cotisulla  (si  opiis  fiieril,  ut  oimiis  (liihiliind' 
occasio  aufeialiirjS.  Coni-rcgalioue  Indulttentiaruin,  breveni 
liluilluin  cûnlicieiuiuiii  ciirahiimis,  in  quo  accuiate  oxplica- 
bunliir  ea  qtiiu  ad  prœdictaniUosarii  viventis  devotioneiii  refe- 
runtiir. 

Oiiiiiiiobiviii  iirovc  poiilificiiiiu  liis  nosliis  litteris  adjun- 
ginuis,  siiiuilqiie  jubeiims  ut  ûiuues  ad  ea  qiui!  suiit  pia'sciipta 
se  conforment.  Deum  igitiir  eiiixis  pre(;il)iis  pi'o  ponlifice 
nostro  l'io  papa  IX,  qui  novuni  bencficenlia;  sute  ar^'iinientuni 
ordini  nostro  contulit,  exorent.  Dum  vuio  bonedictionetn 
iiostram  omnibus  vobis  ex  corde  impertimus,  veslris  quoque 
precibus   nos   ipsos,   sociosque  commendamiis.  Valete. 


—  Autre  circulaire  du  f/énéral  des  Dominicains  pour 
la  réorganisation  du  Rosaire  vivant. 

Cette  seconde  circulaire  explique  plus  en  détail  les 
dispositions  de  l;i  précédente.  On  y  donne  la  formule 
de  la  nomination  des  directeurs. 

Nos  Fr.  Josephus  Makia  Sanvito  sacrœ  theologi;e  professor 
ac  vicarius  generalis  totius  ordinis  Fraedicalorum  omiiibiis 
PP.  piovincialibus  et  superiorihjs  congrégation um  ordinis 
nostri  saluteni.  Ut  in  omnibus  Ordinis  nostri  provinciis  obli- 
neaturunitas  quantum  ad  inoderationem-ffosa?'i7  viventis,  quœ 
nuper  a  SS.  D.  N.  Pio  PP.  IX  per  brève  datum  clie  17  au- 
gusli  1877  nobis  commissa  est,  sequentia  declariiudo  ordina- 
nius,  qua  per  moduuï  regulae  direclivae,  ab  omnibus  nostrae 
auctoritati  subjectis  observari  decernimus  : 

1"  Onines  Hosarii  viventis  directores,  etiam  générales  seu 
dioecesaniydie  15  novembris  bujus  anni  praesentis  existentes, 
pro  confirnaatis  ad  vitam  et  pro  egitimis  habendi  sunt,  non 
exceptis  illis  in  quorum  loco,  seu  civitate,  adest  confra- 
ternitas  SS.  Rosarii  ipsorum  legimini  non  crédita. 

2°  Isti  directores  ila  confirmati  eligere  possunt  in  posterum 
novos  zelatores,  non  auteni  novos  directores. 

3°  Novi  directores  institui  non  possunt,  nisi  a  Rmo  ordinis 
magistro,  vel  a  provincialibus,  ex  ejus  deiegatione,  quœ  jam 
singidis  in  sua  provincia  commissa  est. 

4°  Omnes  directores  locales  possunt  instituere  unum,  aut 
etiani  plures  viros,  seu  mulieres,  qui,  cum  nomine  prœsidentis, 
aut  alio  simili,  sub  directoris  auctoritate,  et  in  ipsius  localitate, 
pluribus  prœsunt  zelatoribus,  prout  expedire  videbitur.  Et  hoc 
idem  facere  possunt  provinciales  per  totani  provinciam,  in 
locis  ubi  non  adest  confraternitas  SS.  Rosarii,  et  ubi  non 
repcritur  aliquis  sacerdos  idoneus,  qui  possit  et  velit  partes 
directoris  suscipere. 

5°  Provinciales  constituent  directores  locales,  non  autem 
générales,  v.  gr.  pro  tota  aliqua  diœcesi.  Quod  si  forte  aliter 
fieri  videalur  opportunum,  aut  necessarium,  recursus  ad 
Rmuni  magislrum  ordinis  habeatur.  In  locis  vero  ubi  talis 
confraternitas  reperilur,  diplomaia  non  concédant  nisi  forte  ex 
speciaii  causa,  et  habito  recursu  ad  Rmum  generalem. 

G"  Salva  speciaii  causa,  provinciales  libenter  sacerdotibus 
(aliunde  dignis,  et  idoneis)  concédant  diplomata  petita  pro 
locis  in  quibus  non  adest  SS.  Rosarii  confraternitas. 

7"  Hœc  diplomata  esse  poterunt,  sive  ad  vitam,  sive  ad 
lot  annos,  prout  expedire  videbitur. 

8"  Possunt  provinciales  hase  diplomata  (et  etiam  diplomata 
SS.  Rosarii  a  nobis  subscripta)  concedere  pro  locis  in  quibus 
nulla  extat  in  prœsenti  ordinis  nostri  provincia,  v.  g.  in 
Helveiia,  in  Algeria,  etc. 

9"  Talis  autem  esse  poterit  formula  diplomatis,  quod  con- 
cèdent Provinciales:  Nos  Fr prior  provincialis 

provinciœ .sacri  ordinis  Praedicatorum. 


Inter  principaliores  oflicii  nostri  parles  esse  reputamus,  ut 

magis  in  dies  propagetnr  et  lloreat  devotio  erga  beatissim  im 
Deipiiram  ejusquc  Uosarium,  quod  lix^rcdilario  jure  ad  ordi- 
nem  nostruin  pertinere  sapins  ab  Aposlolica  Sede  declaratum 
est.  Cum  i^iturSS.  U.  N.  Plus  PP.  IX  per  brève  sub  die  17 
aiig.  1H77  supremam  Rosarii  viventis  moderalioneiu  Reveren- 
dissimo  ordinis  nostri  geuerali  coinmiserit,  auctoritate  nobis 

ab   ipso    delegata,   te instiluimus,   et 

faciinus  ad directorem   Rosarii    viventis    in 

civitate  seu  loco  qui  vulgari  vocabulo  dic.lur 

institutumque  decernimus  et  deciaranuis,  cum  omnibus  ju- 
ribiis  et  gratii^  quie  talium  Uirenloruni  munci  seu  officio 
conipetere  dignoscuntur  :  dununodo  lamen  in  dicto  loco  non 
existât  aliiiua  confraternitas  SS.  Rosarii,  quœ  auctoritate 
Reverendissimi  magistri  generalis  ordir)is  nostri  de  consensu 
Ordinarii  canonice  erecta  sil.  Quod  si  talis  confraternitas  in 
hoc  loco  deinceps  erigatur,  tune  ipso  facto  cessent  facultates 
qnas  tibi  per  présentes  impertimur;  cum  singuli  priedictorum 
confraternitatum  directores  debeant,  regulariter,  niodera- 
tionem  Rosarii  viventis  ejusque  zelalorum  et  sodalium  in  suo 
loco  possidere.  Datuni 

10"  Prœsenles  vero  litlerai  nostrae  typis  publicis  ne  com- 
mittantur,  utfacilius  deinceps  in  rcgulis  suprapositis  immu- 
tari  valeat,  quod  forte  immutandum  experientia  niagistra 
videbitur. 

Dum  vero  benedictionem  nostram  omnibus  vobis  ex  corde 
impertimur,  vestris  quoque  precibus  nos  ipsos  sociosque 
nostros  commendamus.  \'alete. 

Datum  Romae  iu  conv.  N.  S.  M.  supra  Min.  die  13  no- 
vembris, D.  Alberto  Magno  0.  N.  sacro,  anno  1877.  Fr. 
JosephusM.  Sanvito.  vic-generalis  ord.PrœJ.  Fr.  Hyac.  Marchi 
prov.  et  socius.. 


—  Enquête  sur  la  mort  de  S.  Pierre  martyr ,  de  l'ordre 
de  S.  Dominique. 

S.  Pierre  martyr  fut  massacré  en  1252,  en  haine 
de  la  foi  catholique.  Le  fragment  de  l'enquête  relative 
à  son  martyre,  que  nous  publions  plus  loin,  a  paru 
dans  VArchivio  storico  lombardo,  livraison  de  dé- 
cembre 1877. 

AnnoDomini  1252,  die  2  septembris,  in  domo  S.  Eustorgii 
Mediclani  presentibus  fratribus  Raynerio  de  Placenlia,  et 
Daniele  ordinis  fratrum  PrjeJicalorum  Inquisitoribus  consti- 
iulis,  auctoritate  Dni  Innocentii  papse  IV  super  negotio 
isto. 

îilillano  de  Cabiago  ad  ipsum  ordinem  nuper  ingressus: 
Manfredus  diaconus,  et  Facius,  qui  dicuntur  de  Glussiano  a 
praîdictis  Inquisitoribus  reqnisiti  dicere  verilatem  sub  debito 
juramento,  quod  ad  niandatum  eorum  prsestiterant,  sicut 
apparet  per  pubblicum  instrunientum  ab  Alberto  Janono, 
sicut  infra  legitur. 

In  primis  ipse  Manfredus  dixit.  Cum  ego  esseni  in  platea 
nosira  de  Glussiano  in  hebdomada  Sancti  Spiritus,  venit  illuc 
Stephanus  Confauonerius  de  Aliate,  et  invitavit  me  ad  hor- 
tum  ibi,  et  cum  essemus  simul  cœpit  mihi  dicere  talia  verba. 
Egovenio  de  Mediolano;  et  credentes  de  Mediolano  conve- 
nerunt  inter  se,  et  dixerunt  mihi,  quod  volunt  facere  occidi 
fraireiu  Petrum  da  Verona,  quid  tibi  videtur  super  hoc  ?  Ego 
volo  quod  eamus  simul  Mediolanum  ad  tractandum  cum  eis 
de  negotio  isto,  et  respondi  quod  placebit  mihi,  et  sic  ambo 
tune  venimus  Mediolanum,  et  cum  essèmus  ibi,  dixit  mihi 
ipse  Stephanus.  Eamus  loqui  cum  Guidoto  de  Sachella,  qui 
mihi  dixit,  quod  ipse  vult  de  suo  aJ  hoc  dari  hbras  viginti 
quinque,  qui  etiam  mecum  venit  ad  domum  Sancti  Eustorgii 


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MELANGKS 


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nuper  ad  inquirendum  de  rcddilu  fratris  Potri,  qui  tune  erat 
Cuiiiis,  et  invenimus  ipsuni  GuiJotuin.  Deuide  dixit  ipse 
Slepha'nus.  Eanuis  ad  Jacobuui  de  la  Clusi  de  porta  Jovis,  qui 
dixit  niihi,  quod  viilt  omnitio  esse  ad  hoc  negoiiuin,  et  inve- 
ninnis  eum,  et  cuin  de  facto  ipso  loqiieiemur  secum,  dixinuis 
inler  alia  verba;  quod  pecunia  ad  hoc  necessaria  erat,  et 
quesivit  ipse  Jacobus,  quanta  pecunia  erat  necessaria  ?  et  nos 
diximus  de  libris  viginti  imperialium,  et  respondit  quod 
pecuniam  habebat  paratam,  nec  volebat  quod  ho:  factum 
propter  pecuniam  remaneret,  qui  adlaïc,  et  mille  libras  se 
habere  dicebat  et  addivit  se  velle  aliain  tantam  pecuniaiu 
portare  Papi»  ut  faccret  ibi  occidi  fratrem  Kayneriuni.  Hiset 
alijs  dictis  discessimus  ab  invicem,  dicente  nobis  ipso  Jacobo  ; 
quod  irenuis  et  sequenti  die  porlaret  Glussianum  pecuniam, 
et  ita  factum  est  :  sequenti  enini  die  venit  cum  illa  pecunia 
Glussianum,  et  loquutus  est  inde  mihi,  et  Facio  de  Glussiano  et 
dimisit  pecuniam  in  coniendalione  illius  Facij  sigillalani 
sigillo  suo,  et  erant  libre  quadraginta  tertiolorum  in  denariis 
grossis  minus  denarios  quadraginta  tertiolorum  pro  cambio. 
Dixit  adhuc,  idem  Jacobus  délia  Ciusa  volebat  nobiscum  venire 
Cumas,  et  \iderehomines,  qui  fratrem  Petrum  erant  occisuri, 
et  cum  ego  dixi  eis,  vos  habetis  voluntalem  sluUiciarum  (non 
consulo  vobis)  sed  super  nos  dimillatis,  et  respondit,  quod 
secure  faceremus  fieri  factum,  et  ipse  iret  Paiiiani,  ut  aiium 
faccret  expediri  de  quo  supra  scriptum  fratrem  Rayiierium. 
Post  hoc  autem,  ego  misi  pro  homine  facere  deberet  hoc 
maleficium,  scilicet  pro  Carino  de  Balsamo,  et  invitavi  eum 
ad  hoc  faciendiim  pro  tanta  pecunia  :  et  respondit,  sic;  sed 
dixit  non  auderet  facere  soins,  et  cum  acciperet  alium  secum 
nominavit  Albertinum  Porruni  de  Lentate,  qui  dicitur  magni- 
ficus.  Et  ego  dixi,  quod  non  placebil  mihi  de  ipso,  nec  confi- 
debo  de  eo,  quia  feceram  illum  banniri,  et  luncpromisit  mihi 
Carinus,  quod  de  me  nihii  peniius  ei  diceret,  sed  haberet 
omnino  secretum  ab  illo  Albertino,  et  etiam  quod  ullo  modo 
non  accusaret  me  alicui  homini,  si  deberet  eliam  propter  hoc 
torqneri,  vel  interfici.  Demdestatuta  die  inhebdomada  Pasce, 
£"0  et  prœdictus  Slephanus  ivinuis  Cumas  pro  negotio  exe- 
quendo,  et  hospitati  fuimus  in  domo  Paxini  ;  eodem  die  venit 
sinml  Cumas  ad  nos  prœdictus  Carinus,  et  dixit;  quod  Alber- 
tinus  Porrus  voluerat  venire  Cumas,  sed  remanserat  in  parti- 
bus  suis,  quia  niagis  ibi  securus  erat  ad  illud  negotiuin 
peragendum.  Contraximus  autem  ibi  moram  tribus  diebus 
et  ibai  Carinus  omni  die  ad  doraum  fratrum  Praedicatorum 
utquereretde  recessu  fratris  Pétri  et  sabbato  post  Pascha,cum 
inde  venisset,  nunciavit  nobis,  quod  illo  mane  recesserat 
frater  Petrus,  et  requirebat  a  me  ipse  Carinus  equum  meum, 
ut  prosequeretur  eum,  et  ego  nolui  dare  ci,  ne  cognosceretur  ; 
et  sic  pelés  recessit  a  nobis  veiociter  pro  se  sequntnrus,  et 
peremntnrus  dictum  fratrem  Petrum,  qui  occisus  fuit,  et 
dedil  sibi  duo  vulnera  in  capite  et  in  himieris.  Nos  autem, 
ego,  Stephanus  Confanonerius,  et  Marifredus  suinpta  ibi 
coniissione  reddivimus  ad  terras  nosiras. 

Ips  )  die  cum  essemus  Glussianum  audivimus  ut  supra,  quod 
peractum  erat  maleficium  fratris  Pt-lri,  sin/ui  quondam  Fratri^ 
Doniinici,  qui  comcs  illius  fratris  Pétri  erat,  et  ipse  vulnere 
pcrcussus  diebus  aliquiitus  supervixit  :  medio  itinere  viJelicet 


in  nemore  apud  Birlassinam  l-2>2.  G.  aprilis.  Denique  post 
evasione  dicti  Carini  de  caroere  conununis  Medioiani  venit  ad 
me  l'cceliarius  Petrus  de  Lrntate  frater  dicti  Albertini,  et 
requirebat  dittam  pecuniam  promissam  pro  maleficio  illo, 
cui  negotium  illud  nolui  revelare,  scilicet  votum  nogotii. 

Interog.  de  pecunia,  quid  factum  fuit.  Respondit  :  ego. 
accepi  eam  a  prjedicto  Facio,  et  solus  retinui  eam  sicut  volui, 
et  expendi. 

Item  si  praedictus  Jacobus  secum  habuit  aliqua  verba  de 
factis  istis.  Respondit  :  sic  hiberi,  post  introilum  fratris 
Danielis  de  Glussiano  ad  ordinem  fratrum  predicatorum 
quesivit  a  me,  et  a  predicto  Facio  idem  Jacobus  cum  pavore  ; 
si  dictus  Daniel  aliquod  inde  sciret.  Cui  diximus,  sic,  et  ipse 
nobis  dixit.  Creditis  quod  accusabit  nos  ?  et  nos  respondimus, 
non  credimus. 

Facius  de  Glussiano  sub  eodem  juramenlo  dixit  :  ante 
mortem  fratris  Pétri  per  aliquos  dies  dixerat  mihi  Manfredus 
de  Glussiano,  quod  reciperem  in  commendationem  quandam 
quantitatem  peruniaj  quœ  aportanda  erat  per  Jacobum  délia 
Clusa  de  Porta  Jovis,  pro  qua  debebat  fieri  qurddam  grande 
factum,  et  ego  respondi,  si  factum  est  bonum  placet  mihi; 
sin  autem  non  placeret,  et  non  manifestavit  mihi  factum.  Post 
diemillam,  venit  ille  Jacobus  délia  Clusa  Glus-îianum  cum 
pecunia  sua  et  numeravit  eam  quadraginta  libras  minus 
denarios  quadraginta  pro  cambio  in  moneta  grossa,  et  postea 
coUectam  in  sacculo  et  sigillatam  commendavit  eam  mihi,  et 
tune  manifestatum  fuit  pereos  factum  totum,  quod  facienduni 
erat  de  occisione  fratris  Pétri  de  Verona,  et  ita  dixit  mihi  ille 
Jacobus,  quoi  in  iilud  factum  expediret,  darem  pecuniam 
illam  Manfreilo,  sin  autem  non  fieret  darem  ei:  unde  cum 
factum  evenisset,  feci  sicut  mihi  comissum  erat  de  prœdicta 
pecunia. 

Interrogatus  siscivit,  vel  audivit,  quod  nliqui  alii  conseil 
fuerint  illius  malefîcii,  respondit  :  Audivide  ipso  Manfredo  et 
de  Siephano  Confanonerio,  qui  bene  scivit  quod  pecuniam 
illam  habebam  in  deposito,  item  audivi  ab  eisdem  de  Carino 
de  Balsamo  et  Albertino  Porro  de  Lentate  post  mortem  fra- 
tris Pétri,  quod  ipsi  ad  hoc  maleficium  conducti  fuerant. 

Item  si  prœdictus  Jacobus  postea  secum  habuit  aliqua 
verba  de  factis  istis,  respondit  :  sic  haberi  videlicet  postquam 
frater  Dmiel  de  Clussiano  ad  ordinem  Praedicatorum  intravyt, 
quaesivil  a  me  et  ab  ipso  Manfredo,  idem  Jacobus,  si  Danilel 
aliquid  inde  sciret  et  respondimus;  quod  sic,  et  ipse  dixYit 
nobis,  creditis  quod  accusabit  nos,  et  respondimus,  nol 
credimus. 

Ego  frater  aurigo  filius  quondam  Pétri  de  Solario  SacJ 
Pallatii,  notarius  olim,  nunc  frater  ordinis  predicatorum  ho^ 
testes  recepi,  et  eoruni  dicta  manu  mea  scripsi  et  subscripsi.. 

Testes  in  facto  qui  Iractaverunt  mortem   Beati  Pétri  de' 
Verona. 

Concordat  de  verbe  ad    verbum  cum  original!  habito  al 
D.  Philippo  Glussiano  de  Glussiano. 

Frater  Joannes  SERArniNrs  Villa, 
Lector  ordinis  Prœdicalonim. 


L'adniinislratcur-gêrant , 
Palmé. 


i'aris.  —  Jl'Lks  Le  Cleke  et  C",  Imprimeurs  île  N.  S.  P.  le  l'iipe  et  de  l'ArcIievêché,  rue  Cassette,  .y 


ANALECTA    JDRIS   PONTIFÏCÎÎ. 


CBNT    QUARANTE  UtITIÈME   ET  CENT  QUARANTE-NEUVIÈME  LIVRAISONS. 


LE  SACERDOCE  ET  L  EMPIKE  ' 


\ 


La  buile  de  lîoniface  VIII  Unam  sniictam.  —  Le  texte  officiel  est-il 
conserve?  — Doctrines  de  la  bulle.  Sentiment  des  théologionssur 
le  sens  de  la  bulle.  —  Dccrélale  Mcruil  de  Clément  Y.  —  La 
bulle  Unam  sandam  (icarlée  des  codes  ofliciels.  —  Itecueil  des 
décriitales  communes.  Cette  collection  n'est  pas  ol'licielle.  — La 
bulle  Unam  sanctani  confirmée  par  Léon  X  dans  le  concile  de 
Lalran.  —  Edition  du  Corpus  juris  canoidci  sous  Grégoire  Xlll. 
—  Le  Scptiimis  dccrclalium.  —  Conclusion  juridique. 


LA  BULLE  Unam  sanclam  de  bomface  viii 

Oa  a  vu  dans  la  livraison  précédente  que  le  regeste 
original  de  S.  Grégoire  VII  étant  aujourd'hiii  perdu, 
et  l'Église  n'ayant  pas  donné  d'édition  officielle  des 
lettres  de  cet  illustre  pontife,  le  texte  légal  de  ces 
actes  (d'ailleurs  si  importants)  est  irréparablement 
perdu. 

La  bulle  Unam  sanclam  est-elle  dans  la  même  con- 
dition que  le  regeste  de  Grégoire  Vil?  Le  texte  officiel 
est-il  quelque  part? 

Celte  constitution  fut  rendue^  paraît-il,  vers  la  fin 
de  Tannée  1302.  On  ne  connaît  pas  d'une  manière 
certaine  la  date,  le  mois,  le  jour.  Le  continuateur  des 
Annales  de  Baronius  ayant  découvert  au  Vatican  un 
manuscrit  qui  précisait  une  date  fixe,  s'estima  heu- 
reux de  la  communiquer  à  la  république  des  lettres. 

La  doctrine  de  la  bulle  Unam  sanclam  est  connue. 
On  ne  peut  rien  désirer  de  plus  explicite  pour  affirmer 
et  faire  triompher  la  suprématie  de  l'autorité  spirituelle 
en  matière  politique  et  temporelle 

Il  y  a  deux 

que  le  glaive  temporel  soit  subordonné  au  glaive  spi- 
rituel. Les  rois  et  les  magistrats  tiennent  dans  leurs 
mains  le  glaive  temporel  ;  ils  doivent  en  user  d'après 
l'ordre  ou  la  permission  du  pouvoir  spirituel,  ad  nu- 
tuni  et  patienliam  sacerdotis.  Ce  passage  de  la  bulle  est 
emprunté  à  S.  Bernard. 

Si  le  pouvoir  temporel  s'égare  et  prévarique,  c'est 
le  pouvoir  spirituel  qui  le  juge.  En  outre,  le  pouvoir 
temporel  a  besoin  d'être  institué  par  l'autorité  spiri- 


y  a  aeux  glaives,  dit  Boniface  VIII,  mais  il  faut 


tuelle. 

Boniface  VIII  voulait-il  vraiment  obliger  les  princes 
et  les  magistrats  de  demander  au  pape  la  buile  d'ins- 

(1)  Voir  la  livraison  précédente,  col.  1  et  suivantes. 


titulion  canonique,  comme  on  le  fait  à  l'égard  des 
évoques,  qui  no  peuvent  prendre  possession  do  leur 
diocèse  sans  présenter  la  buile  pontificale?  Cela  n'est 
pas  vraisemblable  ;  car,  en  ce  cas,  il  faudrait  convenir 
que  Boniface  VIII  fut  peu  suivi  sur  ce  point.  Pendant 
longtemps  une  école  fort  respectable  professa  et  affirma 
le  pouvoir  qu'a  le  pape  déjuger  et  de  punir  les  princes 
temporels  qui  commettent  des  crimes  ou  des  fautes; 
mais  l'institution  des  princes  dans  leur  gouvernement] 
en  vertu  de  l'autorisation  pontificale,  c'est  là  une  thèse 
qui  n'a  pas  trouvé  d'écho. 

Les  deux  puissances  autonomes,  indépendantes 
l'une  de  l'autre,  ce  serait,  dit  Boniface  VIII,  le  mani- 
chéisme dans  le  gouvernement  de  la  société. 

Le  pontife  dit,  comme  conclusion,  que  la  soumis- 
sion au  pape  est  une  nécessité  de  salut  pour  toute 
créature  humaine. 

Quelle  est  la  véritable  interprétation  de  la  bulle 
Unam  sanclaml  II  n'y  a  jamais  eu  de  sentiment  una- 
nime. Les  théologiens  ont  formé  deux  écoles  repré- 
sentées l'une  et  l'autre  par  des  docteurs  renommés. 
Les  uns  ont  dit  que  le  point  défini  se  réduit  à  la  con- 
clusion qui  termine  la  pièce,  savoir^  que  la  soumission 
au  pape  est  un  devoir  de  salut  pour  toute  créature 
humaine;  et  cette  assertion  comprend  uniquement  les 
choses  spirituelles. 

Cette  explication  éloigne  toute  difficulté.  Les 
maximes  relatives  à  la  suprématie  politique  de  l'Église 
ne  sotit  que  des  considérants  qui  ne  sont  pas  compris 
dans  l'objet  de  la  définition.  Il  se  peut  que  ces  considé- 
rants soient  un  peu  outrés  ;  on  n'est  pas  obligé  d'y  voir 
des  articles  de  foi.  La  plus  grande  partie  de  la  bulle 
est  rédigée  dans  les  formes  oratoires;  ce  n'est  pas  le 
style  de  l'arrêt  autoritaire.  Tout  se  réduit  donc  à  la 
dernière  phrase  de  la  bulle,  qui  énonce  simplement  la 
suprématie  du  pape  en  matière  spirituelle. 

Cette  explication  est  probable;  bien  des  esprits  s'y 
sont  ralliés.  En  effet,  la  suprématie  politique,  comme 
Boniface  VIII  semble  la  formuler,  n'a  jamais  été 
acceptée  universellement  comme  un  dogme  apparte- 
nant à  la  foi. 

D'autre  part,  des  théologiens  ont  été  d'avis  que  la 
bulle  Unam  sanclam  était  dogmatique  dans  toutes  ses 
parties.  Ce  sentiment  a  trouvé  des  défenseurs  jusqu'au 
milieu  du  xvh'=  siècle.  Bellarmin,  Suarez  et  d'autres  ont 
cru  pouvoir  soutenir  que  la  suprématie  politique  du 
pape  était  un  dogme  défini  par  Boniface  VIII. 

Naturellement  cette  thèse  a  été  peu  goûtée  des  pro- 
testants, jansénistes,  parlementaires  et  Légalistes. 


17"   SÉBIE. 


131 


LE  SACERDOCE  ET  LEMPIRE 


i32 


ÎI 


DECRETALE    DE    CLEMEM"    \ 


Quel  est  le  meilleur  moyen  de  dégager  la  responsa- 
bilité de  l'Église  et  du  Saint-Siège  par  rapport  à  la 
bulle  l'iHim  sanctam  ? 

La  Providence,  qui  assiste  l'Église  jusqu'à  la  On  des 
siècles,  semble  avoir  conduit  la  suite  des  événements  de 
façon  que  la  bulle  Vnam  sauclam  a  perdu  depuis  long- 
temps toute  autorité  officielle  et  légale  dans  rÉglise. 

Voyons  si  la  bulle  de  Boniface  Mil  est  aujourd'hui 
une  pièce  privée,  dépourvue  de  toute  valeur  authen- 
tique, absolument  comme  le  regeste  de  Grégoire  VII 
et  les  diplômes  de  S.  Grégoire  le  Grand. 

Cette  question  offre,  on  le  Toit,  uns  importance 
capitale  ;  nous  devons  donc  la  traiter  avec  soin. 

Premièrement,  Clément  V,  successeur  immédiat  de 
Boniface,  rendit^  au  début  de  son  pontiGcat,  la  décré- 
tale  ileruit,  qui  a  été  considérée  par  des  esprits  éclairés 
comme  la  révocation  implicite  de  la  bulle  Vnam  san- 
ctam. Exposons  brièvement  leurs  raisons,  quoique  la 
plupart  ne  nous  paraissent  pas  péremptoires. 

Clément  V  déclare  que  le  royaume  de  France  n'est 
pas  engagé  envers  le  Saint-Siège  d'une  façon  plus 
étroite  qu'il  ne  l'était  avant  la  publication  de  cette 
bulle.  >î'est-ce  pas  remettre  la  question  dans  les  termes 
où  elle  était  autrefois?  N'est-ce  pas  désavouer  le 
suprême  effort  de  Boniface  VIII  pour  établir  la  suzerai- 
neté pontificale  sur  le  royaume  de  Philippe  le  Bel? 
Enfin  n'est-ce  pas  dénier  à  la  bulle  Vnam  sanctam  tout 
caractère  dogmatique? 

En  effet,  la  vérité,  la  doctrine  est  indépendante  du 
temps.  Une  et  invariable,  la  doctrine  cnmprend  toutes 
les  époques. 

Si  la  bulle  Vnam  sanctam  était  dogmatique,  Clé- 
ment V  n'eût  jamais  eu  l'idée  que  Philippe  le  Bel  crai- 
gnît d'être  plus  lié  envers  le  Saint-Siège  qu'avant  la 
publication  de  la  bulle. 

Le  pontife  fut  donc  persuadé  que  la  décrétale  de  son 
prédécesseur  était  purement  politique,  féodale.  Il 
semble  que  la  décrétale  Meriiit  ne  comporte  d'autre 
sens. 

Philippe  le  Bel  ne  se  contenta  pas  de  cette  révoca- 
tion implicite  de  la  bulle  Vnam  sanctam.  Il  demanda  à 
Clément  V  de  condamner  la  mémoire  de  Boniface  VIII, 

L'enquête  fut  ouverte,  les  témoins  de  part  et  d'autre 
furent  entendus.  Bientôt  le  roi,  cédant  aux  instances 
de  Clément  V,  renonça  à  l'accusation,  et  remit  la  ques- 
tion au  jugement  du  pontife,  qui,  de  son  côté,  donna 
une  pleine  absolution  au  prince  pour  l'infamie,  que  l'ac- 
cusation perlée  contre  le  chef  de  l'Église  était  de 
nature  à  faire  rejaillir  sur  sa  personne  et  sa  famille. 

Clément  V  examina  le  regeste  de  Boniface  VIII  et 
fit  raturer  tous  les  passages  qui  lui  parurent  expri- 
mer une  doctrine  excessive. 

Là  où  Boniface  VIII  proclame  que  Dieu  Ta  placé  au- 
dessus  de  toutes  les  nations  et  de  tous  les  rois,  pour 
arracher,  renverser,  détruire,  édifier  et  planter,  Clé- 
ment fait  effacer  et  racler  le  parchemin. 


Les  passages  supprimés  et  rendus  illisibles  dans  le 
regeste  de  Bonifiée  VIII  sont  en  très-grand  nombre. 

Clément  V  voulait  qu'il  n'en  restât  de  trace  nulle 
part.  Il  ordonna  de  rapporter  et  de  restituer  les  origi- 
naux et  les  expéditions  des  bulles.  Par  malheur  cet 
ordre  ne  fut  pas  rempli  avec  toute  la  ponctualité  qui 
eût  été  nécessaire. 

Le  continuateur  de  Baronius  retrouva  plusieurs 
exemplaires  des  diplômes  de  Boniface  VIII  dans  leur 
intégrité  et  sans  les  ratures  dont  nous  venons  de  parler. 
Il  publia  dans  ses  Annales  (imprimées  à  Rome)  la  bulle 
de  Clément  V  et  tous  les  passages  raturés.  Il  n'y  a 
plus  d'incertitude  à  cet  égard. 

Or,  Clément  V  fit  raturer  dans  les  lettres  de  Boni- 
face  VIII  les  assertions  qui  présentaient  quelque 
affinité  avec  les  considérants  de  la  bulle  Vnam  su?iclam. 
Clément  V  crut  bon  de  soustraire  aux  yeux  do  la  posté- 
rité les  nombreux  passages  dans  lesquels  son  prédé- 
cesseur proclamait  avec  affectation  et  trop  fréquem- 
ment peut-être  la  suprématie  du  pouvoir  spirituel  sur 
le  pouvoir  temporel. 

Ne  semble-t-il  pas  que  la  bulle  Vnam  sanctam  fut 
atteinte  et  frappée  par  la  correction  radicale  que  Clé- 
ment V  fit  exécuter  dans  les  regestes  officiels  ? 

Voici  une  blessure  beaucoup  plus  profonde  et  vrai- 
ment irrémédiable. 


XII 


CLEMENTINES    PROMCLGCEES   PAR    LE  PAPE    JEAN    XXII 

La  bulle  Vnam  sanctam  ne  fut  pas  insérée  dans  le 
code  officiel  des  Clémentines. 

Il  était  d'usage  de  faire  entrer  dans  les  collections 
des  canons  les  documents  postérieurs  au  recueil  précé- 
dent. 

Les  décrélales  de  Grégoire  IX,  rédigées  en  1233, 
renferment  les  constitutions  pontificales  et  les  décrets 
des  conciles  postérieurs  à  Gratien.  Le  code  embrasse 
la  période  de  1151  à  1235.  On  y  trouve  les  décrets  du 
troisième  et  du  quatrième  concile  de  Latran,  et  les  dé- 
crétais des  papes  depuis  Alexandre  III  jusqu'à  Gré- 
goire IX  lui-même. 

Le  Sexte  de  Boniface  VIII  suivit  la  même  méthode. 
Il  comprend  les  décrets  du  premier  concile  général  de 
Lyon  de  1245,  ceux  du  second  concile  tenu  dans  la 
même  ville  en  1274,  enfin  les  décrétables  pontificales 
depuis  Innocent  IV  jusqu'à  1298,  année  de  la  promul- 
gation du  Sexte. 

Quatre  ans  après  cette  promulgation,  c'est-à-dire 
vers  la  fin  de  1302,  Boniface  VIII  publia  la  bulle 
Vnam  sanctam  ;  elle  ne  put,  par  conséquent,  entrer 
dans  le  Sexte,  et  être  canonisée  en  prenant  place  dans 
le  code. 

Il  fallut  attendre  que  le  Sainl-Siége  fît  rédiger  un 
code  nouveau. 

Ce  code  parut  en  1316,  quatorze  ans  après  la  bulle 
Vnam  sanctam. 

La  constitution  de  Boniface  VIII  prit-elle  place  dans 
ce  code?  Non;  elle  fut  omise  intentionnellement;,  et 


133 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


134 


depuis  cette  époque  elle  n'a  été  insérée  dans  aucune 
collection  ofTicielle, 

On  s'expliquerait  l'omission  si  les  Clémentines 
eussent  été  publiées  du  vivant  de  Philippe  le  Bel. 

Aussitôt  après  le  concile  de  Vienne,  Clément  V 
s'occupa  de  la  publication  de  ses  constitutions  ;  elles 
devaient  former  le  Scptimus  decretalium,  et  faire  suite 
au  Sexte  de  Boniface  VIII. 

L'omission  de  la  bulle  Unam  sanctam  s'expliquerait 
naturellement  si  le  code  eût  paru  en  ce  moment;  mais 
Clément  V  n'iut  pas  le  temps  d'achever  son  code.  De 
retour  à  Avignon,  après  le  concile  général  de  Vienne 
en  Dauphinc,  où  il  avait  supprimé  les  Templiers,  il 
examina  do  nouveau  les  constitutions  destinées  à 
entrer  dans  le  code  ;  n'étant  pas  satisfait  de  la  rédac- 
tion, il  les  modifia  sur  plusieurs  points. 

Philippe  le  Bel  mourut  sur  ces  entrefaites  (1314)  et 
fut  bientôt  suivi  dans  la  tombe  par  le  pape  Clément  V. 
La  publication  du  code  fut  donc  laissée  au  pape  qui 
devait  succéder. 

Après  deux  ans  d'interrègne,  le  conclave  de  Lyon  élut 
le  savant  jurisconsulte  Jacques  d'Euse,  qui  prit  le 
nom  de  Jean  XXII.  La  promulgation  des  Clémentines 
fut  uue  de  ses  premières  préoccupations. 

Clément  V  et  Philippe  le  Bel  étant  morts  depuis 
deux  ans,  Jean  XXII  n'était  nullement  obligé,  par 
esprit  de  prudence,  de  supprimer  la  bulle  Vaam 
sanctam.  C'est  donc  librement  et  de  sa  pleine  volonté 
qu'il  ne  l'introduisit  pas  dans  les  Clémentines. 

Si  la  bulle  Unam  sanctam  eût  ])vis  place  dans  le  code, 
qnposséderaitaujourd'hui  un  texte  officiel  et  légal,  dont 
l'authenticité  ne  pourrait  être  contestée.  Mais  l'omis- 
sion a  fait  subir  à  la  bulle  un  sort  bien  différent." 

En  effet  le  texte  authentique  n'existe  nulle  part, 
et  la  bulle  Unam  sanctam,  quelque  caractère  officiel 
qu'elle  ait  pu  avoirsousBoniface  VIII,  semble  devenue 
forcément  un  document  privé,  dont  on  peut  contester 
chaque  ligne  et  chaque  expression. 

Les  archives  du  Vatican  conservent  le  regeste  de 
Boniface  VIII.  On  y  remarque  les  diplômes  raturés 
dont  nous  avons  parlé.  La  minute  de  la  bulle  Unam 
sanctam  s'y  trouve-t-elle  ? 

Il  paraît  qu'elle  n'y  est  plus.  En  effet  le  continuateur 
de  Baronius  n'en  dit  pas  mot.  C'est  dans  un  autre 
manuscrit  du  Vatican  qu'il  trouva  la  date  qu'il  estime 
la  plus  vraie.  Avant  lui,  c'est-à-dire  jusqu'au  milieu 
du  xvH^  siècle,  plus  de  quatre  cents  ans  après 
Boniface  VIIÎ,  la  date  de  la  bulle  Unam  sanctam  était 
inconnue. 

On  ignore  jusqu'à  ce  jour  si  la  bulle  fut  publiée  dans 
le  concile  convoqué  pour  le  mois  de  novembre  1302. 
Il  n'est  pas  certain  que  ce  concile  ail  été  tenu. 

Ne  semble-t-il  pas  qu'en  vérité  la  bulle  Unam 
sanctam  soit  entourée  de  nombreux  nuages  ? 

Supposé  que  la  minute  de  la  bulle  se  conservât  dans 
le  regeste  de  Boniface  VIII,  le  Saint-Siège  aurait  pu 
et  pourrait  encore  en  tirer  l'expédition  authentique, 
et  remplir  la  formalité  de  la  promulgation  légale.  Or 
aucun  pape,  depuis  Jean  XXII  jusqu'à  nos  jours,  n'a 
procédé  à  la  promulgation;  personne  n'a  obtenu 
l'expédition  authentique  de  la  bulle.  Il  s'ensuit  que  le 


texte  officiel  ne  so  trouve  nulle  part   sur  la  terre. 

Grande  est  la  méprise  des  écrivains  qui  discutent 
la  bulle  Unam  sanctam  comme  ayant  force  de  loi  dans 
l'Église. 

En  vérité,  nul  tribunal  du  monde  ne  pourrait 
prendre  la  bulle  Unam  sanctam  comme  base  de  juge- 
ment, car  il  est  impossible  de  la  présenter  comme 
revêtue  des  formes  légales  qui  sont  indispensables 
en  justice.  Supposons  que,  les  minutes  d'un  officier 
ministériel  ayant  été  détruites  ou  perdues,  on  possède 
une  simple  copie  privée,  dépourvue  des  signatures 
originales  et  des  autres  caractères  d'authenticité  : 
Texpédition  prise  sur  cette  copie  privée  sera-telle 
admise  devant  les  tribunaux  ?  Jamais. 


XIII 


COLLECTION    DES    DECRETATES    COMMUNES. 

Traversons  presque  deux  siècles  et  parlons  de  la 
collection  connue  sous  le  titre  Extravagantes  com- 
munes. 

Le  recueil,  on  le  sait,  fut  rédigé  vers  la  fin  du 
XV*  siècle;  on  y  trouve  quelques  actes  du  pape 
Paul  II,  qui  occupa  le  trône  pontifical   de   1464   à 

1471. 

Le  recueil  n'est  pas  officiel.  Les  Décrétales  de 
Grégoire  IX,  le  Sexte  de  Boniface  VIII  et  les  Clémen- 
tines sont  munis  de  bulles  qui  les  déclarent  authen- 
tiques, et  prescrivent  de  considérer  comme  ayant 
force  légale,  devant  les  tribunaux  et  hors  des  tribunaux, 
toutes  les  lois  et  toutes  les  dispositions  renfermées 
dans  ces  codes. 

Grégoire  IX  adressa  ses  Décrétales  aux  professeurs 
et  aux  étudiants  des  universités  de  Bologne  et  de 
Paris,  dans  lesquelles  l'étude  du  droit  était  particu- 
lièrement cultivée. 

Boniface  VIII  agit  de  même  à  l'égard  du  Sexte,  et 
Jean  XXII  accompagna  les  Clémentines  d'une  bulle 
qui  se  lit  en  tête  de  ce  code. 

Rien  de  semblable  n'a  été  fait  pour  les  Extravagantes 
communes.  C'est  une  œuvre  privée,  dont  l'auteur  est 
connu.  Le  Saint-Siège  n'y  a  eu  aucune  part.  On  cher- 
cherait en  vain  en  tête  du  recueil  une  bulle,  un  bref 
pontifical  donnant  force  de  loi  à  la  collection. 

De  là  vient  que  les  constitutions  que  ce  recueil  con- 
tient ne  peuvent  obtenir  force  de  loi,  et  que  les  docu- 
ments ne  peuvent  être  considérés  comme  ayant  un 
caractère  officiel. 

Les  vingt  £^a-«rat)a(y(ajUPS  de  Jean  XXII,  quise  trouvent 
d'ordinaire  avant  les  communes,  sont  dans  le  même 
cas.  La  collection  n'est  pas  officielle  et  légale,  mais 
simplement  œuvre  privée. 

Ce  f  oint  parfaitement  établi,  peu  importe  que  la 
bulle  Unam  sanctam  se  rencontre  dans  les  Extravagantes 
communes  au  titre  demajoritate  et  ohedientia.  La  décré- 
tale  Meruit  y  est  aussi  ;  mais  ni  pour  l'une  ni  pour 
l'autre  on  n'a  le  texte  officiel  et  légal. 

Ce  texte  sera  plus  ou  moins  probable,  mais  il  n'est 
pas  certain;  encore  moins  est-il  authentique.  Il  n'est 
donc  pas  possible  de  l'alléguer  devant  les  tribunaux 


13o 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


136 


et  dans  les  discussions  sériouses.  L'adversaire  est 
libre  de  révoquer  en  doule  chaque  expression,  el  même 
le  document  entier,  si  cela  lui  plaît. 

XIV 

LÉox  X  CONFIRME  LA  DiLLE  Uiiam  sauctam. 

Dans  le  cinquième  concile  de  Latran,  Léon  X 
rendit  un  décret  portant  dans  les  considérants  que  le 
pouvoir  de  convoquer  les  conciles  généraux,  de  les 
présider  et  de  les  dissoudre,  est  réservé  au  pape.  Celte 
disposition  visait  le  conciliabule  qui,  commencé  à 
Pise,  fut  ensuite  transféré  à  Milan,  et  plus  tard  à  Lyon. 
Louis  XII,  roi  de  France,  protégeait  hai-tement  le 
conciliabule  et  les  quatre  cardinaux  qui  en  faisaient 
partie.  Tous  les  autres  cardinaux  étaient  à  Rome  et 
assistaient  au  concile  de  Latran. 

L'époque  n'était  plus  celle  du  concile  de  Baie  ;  la 
procédure  des  quatre  cardinaux  scbismatiques  contre 
le  pape  légitime  ne  rencontra  aucun  écho  horsde  France, 
et  parut  autant  ridicule  qu'elle  était  odieuse. 

Léon  X  affirma  de  nouveau  l'au'.orité  pontificale, 
en  ce  qui  concerne  la  convocation  et  la  dissolution  des 
conciles  généraux  ;  ce  décret  était  nécessaire,  à  cause 
des  circonstances  que  nous  venons  de  rappeler. 

A  cette  occasion,  et  dans  le  même  décret,  Léon  X 
crut  devoir  confirmer  la  bulle  Vnam  sanctam  ;  mais  il 
mentionna  aussitôt  l'explication  renlerméedans  la  décré- 
tale  Meruit  de  Clément  V.  Léon  X  confirma  aussi  cette 
décrétale. 

Quelques  écrivains,  on  le  conçoit,  ont  allégué  la 
confirmation  de  la  bulle  Unam  sanctam  dans  un  concile 
œcuménique  que  le  pape  présidait  en  personne. 

En  effet,  la  bulle  Vnam  sanctam  n'est-elle  pas  une 
loi  générale,  puisque  le  concile  œcuménique  l'a  adoptée 
et  renouvelée  ?  Le  décret  du  concile  de  Latran  ne 
compense-t-il  pas  surabondamment  l'omission  de  la 
pièce,  en  ce  qui  concerne  les  Clémentines  ?  Supposé 
qu'à  l'ori  .ine  la  bulle  Unam  sanctam  nail  pas  reçu  la 
promulgation  nécessaire,  ou  que  du  moins  les  preuves 
lé<^ales  de  celte  promulgation  aient  disparu,  n'est-il 
pas  évident  que  celle  lacune  est  surabondamment 
remplie  par  le  décret  du  concile  de  Latran,  lequel 
décret  fut  promulgué  dans  une  session  publique  ? 

Telle  est  l'argumentation  des  théologiens  qui 
pensent  que  la  bulle  Unam  sanctam  a  force  de  loi. 

Celte  preuve  n'est  pas  convaincante  ;  il  semble 
permis  de  la  renverser  par  les   réflexions  suivantes: 

Premièrement,  il  est  parfaitement  vrai  que  Léon  X 
a  confirmé  la  bulle  Unam  sanctam  dans  le  cinquième 
concile  de  Latran,  et  que  le  décret  relatif  à  cette  con- 
firmation fut  promulgué  dans  la  session  publique  ; 
nulle  difficulté  sous  ce  rapport. 

Bien  plus,  Léon  X  fil  imprimer  à  Rome  les  actes  du 
concile  el  il  déclara  celle  édition  authentique.  Le 
concile  de  Latran  a  donc  le  privdége  particulier  que 
nous  en  avons  une  édition  officielle.  Peu  de  conciles  ont 
eu  ce  bonheur. 

Le  troisième  et  le  quatrième  de  Latran,  les  deux  con- 
ciles de  Lyon  el  celui  de  Vienne  ayant  été  insérés  dans 


le  Corpus  Juris,  le  texte  ofliciel  de  leurs  décrets  nous  est 
parvenu  par  cette  voie. 

Les  autres  conciles  n'ont  jamais  eu  d'édition  officielle. 
Ni  le  concile  de  Pise,  ni  celui  de  Constance,  ni  celui  de 
Florence,  et  encore  moins  celui  de  Bàle,  n'ont  été 
imprimés  dans  des  éditions  déclarées  officielles  et 
authentiques.  N'est-il  pas  fort  étrange  que  les  papes 
n'aient  pas  attaché  assez  d'importance  au  concile  de 
Florence,  el  notamment  au  célèbre  décret  concernant 
la  primauté  pontificale  pour  donner  à  l'Eglise  une 
édition  oiricielle  et  un  texte  authentique  de  ces  mémo- 
rables décisions  ? 

Le  décret  de  Florence  sur  la  suprématie  du  Saint- 
Siège  porle-l-il  dans  le  texte  latin  :  Qucmadmodwn 
c/;flm,oub:en  devons-nous  Vire  :  Sccundunwiimmodum ? 
La  plupart  des  théologiens  soutiennent  Quemadmodum, 
tandis  que  d'auires  pensent  que  le  vrai  texte  porte  : 
Sccundumcwnmodum.  Que  penser  de  ce  différend  ?  Nul 
moyen  de  le  trancher,  puisque  l'édition  officielle 
n'existe  pas. 

Revenons  à  la  bulle  Unam  sanctam  et  au  cinquième 
concile  général  de  Latran. 

Si  Léon  X,  confirmant  la  bulle  Unam  sanctam,  l'eût 
reproduite  dans  son  décret,  le  texte  de  la  bulle,  publié 
intégralement  dans  la  session  publique,  et  plus  tard 
inséré  dans  l'édition  officielle  du  concile,  ce  texte, 
dis-je,  serait  tout  à  fait  authentique,  et  l'on  ne  pourrait 
plus  dire  que  le  texte  légal  de  la  bulle  Unam  sanctam 
n'existe  nulle  part. 

Mais  Léon  X  n'a  pas  fait  cela.  Il  s'est  contenté  de 
confirmer  en  général  la  bulle  Unam  sanctam  ;  le  texte 
de  celte  bulle  n'a  pas  été  inséré  et  reproduit  dans  le 
décret  du  concile  de  Latran. 

Léon  X  confirme  la  bulle  Unam  sanctam,  cela  est 
vrai;  mais  quelle  est  la  bulle  qu'il  entend  confirmer? 
Où  pourrons-nous  trouver  le  texte  1'  gai  et  officiel  de 
celle  bulle  ?  I^éon  X  nenous  communique  pas  ce  texte  ; 
d'autre  part,  il  est  impossible  de  l'obtenir  ailleurs. 

La  question  demeure  dans  le  même  étal  qu'avant  le 
cinquième  concile  de  Latran.  Après  comme  avant,  le 
texte  officiel  de  la  bulle  Unam  sanctam  fait  entièrement 
défaut. 

Léon  X  n'a  pas  atteint  le  but  qu'il  se  proposait.  11  n'a 
pas  pris  les  moyens  nécessaires  pour  placer  dans  les 
mains  des  théologiens,  des  jurisconsultes  et  des  tri- 
bunaux une  arme  officielle  et  une  preuve  péremp- 
loire. 

La  seconde  réflexion  que  nous  avons  à  présenter 
sera  brève. 

Le  cinquième  concile  de  Latran  est-il  incontestable- 
ment œcuménique  et  général? 

Nul  doule  que  Jules  II  et  Léon  X  entendirent  et 
voulurent  tenir  un  concile  œcuménique.  Cela  ressort 
pleinement  des  actes  elde  tous  les  décrets  conciliaires. 

Néanmoins,  avant  la  fin  du  siècle,  l'œcuménicilé  du 
cinquième  concile  de  Latran  semblait  douteuse  aux 
yeux  de  Bellarmin  lui-même. 

Si  l'œcuménicilé  du  cinquième  concile  de  Latran 
est  douteuse,  la  confirmation  dont  la  bulle  Unam  san- 
ctam a  été  l'objet  perd  en  partie  son  importance. 

Au  surplus,  répélons-le,  le  décret  du  concile  de 


137 


LE  SACERDOCE  ET  L'EMPIRE 


138 


Latran  n'offre  aucun  secours  pour  le  texte  officiel  de  la 
bulle  Uncwi  sanclam,  et  l'incertitude  subsiste  toujours. 


XV 


ÉDITION    DC     CORPS    DC    DROIT    CANON    SOIS    CltKCOIIlE    XIII. 

Grétîoire  XIII  fit  publier  à  Konie  une  édition  offi- 
cie'lc  du  Corpus  juris  canonici.  Cette  édition  comprend 
non-seulement  les  Décrélales,  le  Sexte  et  les  Clémen- 
tines, mais  aussi  le  décret  de  Gralien,  les  Extrava- 
gantes de  Jean  XXII  et  les  Extravagantes  communes. 

Or,  la  bulle  Vnam  sanctam  fait  partie  des  Extrava- 
gantes communes,  ainsi  que  nous  lavons  dit  plus 
jiaut. 

Ne  semb!e-t-il  pas  que  l'édition  officielle  de  Gré- 
goire Xlil  confère  à  la  bulle  un  caractère  autbentique 
et  que  le  texte  est  devenu  officiel? 

La  réponse  à  cette  difficulté  est  fort  simple.  Gré- 
goire XIII  n'a  pas  voulu  communiquer  le  caractère 
officiel  à  toutes  les  parties  de  l'édition.  Il  l'a  déclaré 
formellement  dans  le  bref  qui  se  lit  en  tête  de  l'ouvrage. 
11  a  laissé  à  chaque  partie  sa  valeur  et  son  autorité 
propre. 

Le  décret  de  Gratien  continue  d'être  œuvre  privée, 
quoiqu'il  fasse  partie  de  l'édition  officielle.  Les  canons 
et  les  lois  recueillis  par  Gratien  n'ont  d'autre  autorité 
que  celle  qui  leur  appartient  par  leur  nature  même. 
Par  exemple,  le  décret  d'un  concile  provincial  n'est 
pas  une  loi  universelle,  quoiqu'elle  fasse  partie  du 
Gratien  édité  par  Grégoire  XIII. 

Il  en  est  autrement  des  vraies  décrétales  officielles. 
Grégoire  IX  inséra  dans  les  siennes  certains  conciles 
provinciaux  ;  or  ces  décrets  particuliers  sont  devenus 
des  lois  générales  par  le  fait  de  leur  insertion  dans  le 
code  des  décrétales. 

Le  décret  de  Gratien  n'a  pas  une  plus  grande  auto- 
rité qu'il  n'avait  avant  l'édition  de  Grégoire  XIII. 

Cette  maxime  s'applique  entièrement  aux  Extrava- 
gantes. 

Grégoire  XIII  n'a  pas  entendu  en  faire  des  codes 
officiels  ;  elles  ont  la  valeur  qu'elles  possédaient  anté- 
rieurement à  l'édition.  Elles  demeurent  ce  qu'elles 
étaient,  c'est-à-dire  des  recueils  privés  et  dont  le  texte 
n'a  rien  d'officiel. 

La  bulle  Unam  sanctam  partage  la  destinée  com- 
mune. Il  n'y  a  pas  de  raison  de  lui  faire  un  sort  parti- 
culier. C'est  un  texte  non  officieL  faisant  partie  d'un 
recueil  qui  est  dépourvu  d'authenticité  légale. 

XVI 

SEPTIMCS     DECRETALICM 

Au  commencement  du  xvii°  siècle,  la  bulle  Unam 
sanctam  fut  sur  le  point  de  prendre  place  dans  un  code 
officiel. 

Clément  VIII  conçut  le  dessein  de  codifier  les  consti- 
tutions pontificales  et  les  décrets  des  conciles  célébrés 
après  celui  de  Vienne. 

En   1564,  Pie  IV  avait  publié  à  Rome  l'édition 


officielle  du  concile  de  Trente.  Léon  X  avaii  fait  de 
môme  en  1621,  pour  le  cinquième  concile  de  Latran. 
Mais  le  concile  de  Florence  et  un  grand  nombre  de 
constitutions  pontificales  demeuraient  à  lélnl  d'Extra 
■vaganlcs,  dépourvues  de  tout  caractère  officiel. 

Clément  VIU  forma  une  commission  de  juriscon- 
sultes et  de  savants  |)0ur  préparer  le  nouveau  code.  Le 
titre  adopté  de  commun  accord  fut  :  Scptimus  decreta- 
lium.  C'est  celui  sous  lequel  le  pape  Clément  V  voulut 
publier  ses  propres  constitutions,  ainsi  que  je  Tai  dit 
plus  haut. 

Clément  V  étant  mort  sans  avoir  le  temps  de  publier 
le  code,  Jean  XXII  le  promulgua  sous  le  titre  de  Clé- 
mentines, au  lieu  de  l'appeler  Septirmcs  dccrctalium, 
comme  faisant  suite  au  Sexte  de  lioniface  VIJI. 

A  l'époque  de  Clément  VIII  le  titre  Scptimus  decreta- 
littm,  adopté  pour  le  nouveau  code,  a  une  grande 
signification.  11  démontre  évidemment  que  Clé- 
ment VIII  et  les  membres  de  sa  commission  n'attri- 
buaient pas  un  caractère  officiel  aux  Extravagantes 
de  Jean  XXII  ni  aux  Extravagantes  communes  ;  car  ce 
sont  ces  deux  collections  qui  auraient  dû  être  dénom- 
mées le  septième  livre  des  Décrétales.  Et  comme  la 
bulle  Unam  sanctam  était  renfermée  depuis  plus  de 
cent  ans  dans  les  Extravagantes  communes,  il  s'ensuit 
que,  de  l'aveu  de  Clément  VIII  et  de  ses  commissaires, 
cette  bulle  n'avait  pas  jusqu'à  cette  époque  de  situa- 
tion officielle. 

Au  surplus,  le  nom  d'Extravagantes,  constamment 
attribué  aux  deux  recueils,  indique  clairement  que  les 
constitutions  renfermées  dans  ces  collections  étaient 
réputées  se  trouver  en  dehors  des  codes  officiels.  Extra 
vagari,  c'est  errer  en  dehors.  L'expression  ne  peut 
s'appliquer  qu'aux  documents  dispersés  de  plusieurs 
côtés. 

Vraisemblablement  la  bulle  Unam  sanctam  au- 
rait été  insérée  dans  le  Septimus  dccrctalium  de 
Clément  VIII. 

Malcré  l'assiduité  que  les  consulteurs  mirent  à  la 
préparation  du  code,  le  travail  n'était  pas  achevé 
lorsque  Clément  VllI  mourut. 

Paul  V  fit  reprendre  l'œuvre.  On  s'en  occupa  active- 
ment durant  plusieurs  années.  Le  code  fut  imprimé, 
d'abord  comme  projet,  puis  comme  texte  définitif.  Il 
fut  convenu  et  arrêté  que  l'on  pouvait  le  publier.  Au 
moment  où  la  promulgation  allait  se  faire,  Paul  V 
supprima  l'édition. 

On  conserve  à  Rome  quelques  exemplaires  du  Sep- 
timus decretalium.  Trois  ou  quatre  exemplaires  ont 
échappé  à  la  suppression.  La  bibliothèque  Casanate 
en  possède  un.  D'autres  sont  conservés  dans  les 
archives  du  Vatican  et  des  Augustins. 

Fagnan  parle  longuement  du  Septimus  decretalium 
sous  Clément  VIII  et  Paul  V.  Selon  cet  auteur,  le 
motif  qui  fit  supprimer  l'édition,  c'est  qu'on  craignait 
les  gloses  que  les  commentateurs  auraient  faites  sur  le 
nouveau  code,  comme  ils  en  avaient  fait  sur  les  décré- 
tales, dont  les  marges  sont  couvertes  de  scolies. 

Le  motif  allégué  par  Fagnan  est-il  sérieux  ?  Il  est 
permis  d'en  douter.  En  effet,  il  aurait  suffi  de  prohiber 
tout  commentaire,  G  ose  et  Scolie,  et  le  code  aurait 


139 


DOCTORAT 


liO 


été  placé  à  l'abri  des  notes  et  des  commentaires. 
Le  Sexte  de  Boniface  VJII  et  les  Clémentines  ren- 
ferment plusieurs  pièces  qui  n'ont  jamais  été  coro- 
mealées,  puice  que  le  Saint-Siège  avait  rendu  une 
défense  spéciale. 

Pie  IV  fit  la  même  interdiction  par  rapport  au  con- 
cile de  Trente  tout  entier.  11  défendit  expressément  de 
faire  des  gloses  et  des  commentaires  sur  les  décrets 
du  concile,  et  s'en  réserva  l'interprétation.  Gré- 
goire XIII  accorda  à  la  Congrégation  de  cardinaux, 
chargée  de  faire  exécuter  le  concile  de  Trente,  le  pou- 
voir d'interpréter  les  décrets  disciplinaires,  mais  il  se 
réserva  les  décrets  dogmatiques. 

Malgré  cette  prohibition  générale  et  formelle,  quel- 
ques écrivains,  notamment  Gallemart  et  Barbosa, 
firent  paraître  des  commentaires  sur  le  concile  de 
Trente;  leurs  ouvrages  furent  mis  à  l'index  et  y  sont 
encore. 

Ces  dispositions  préservatrices  pouvaient  donc  être 
prises  pur  le  Septimus  decrclalium,  afin  de  le  garantir 
contre  les  commentaires. 

Le  motif  allégué  par  Fagnan  ne  semble  pas  avoir 
été  la  cause  déterminante  qui  a  fait  supprimer  le  code. 
Vraisemblablement  on    recula  devant  la  difficulté 
que  présentaient  les  actes  du  concile  de  Constance. 

On  pouvait  difficilement  passer  sous  silence  ce  fa- 
meux concile  qui  termina  le  grand  schisme  et  con- 
damna les  erreurs  de  Wiclef,  de  Jean  Hus  et  de  Jérôme 
de  Prague. 

D'autre  part,  les  célèbres  décrets  des  sessions  IV  et  V 
de  Constance,  dans  le  texte  fautif  que  les  gens  de  Baie 
avaient  fait  prévaloir,  ne  pouvaient  prendre  place  dans 
un  code  publié  officiellement  par  le  Saint-Siège,  lequel 
ne  pouvait  admettre  la  supériorité  du  concile  sur  le 
pape  en  matière  de  foi. 

Lu  leçon  vulgaire  porte  que  toute  personne,  même 
papale,  doit  se  soumettre  au  concile  in  iis  quœ  spe- 
ctant  ad  fidem  et  exlirpationcm  sclusmatis.  Les  plus 
anciens  manuscrits  ne  portent  pas  fidem.  On  y  lit  sim- 
plement que  toute  personne,  même  papale,  doit  se 
soumettre  au  concile  en  ce  qui  concerne  l'extinction 
du  schisme  et  l'extirpation  de  ses  suites  :  in  iis  quœ 
spectant  ad  finem  et  extirpationem  schismatis.  Cette 
variante  est  d'une  importance  capitale.  Les  théologiens 
de  diverses  écoles  ont  discuté  pendant  trois  siècles  sur 
le  fide  •?,  qui  vraisemblablement  n'a  pas  été  employé 
par  le  concile  de  Constance. 

Le  changement,  je  ne  dis  pas  d'un  mot,  mais  d'une 
lettre  de  ce  mot,  finem  au  lieu  de  fidem,  modifie  totale- 
ment le  sens  de  Constance.  Le  décret  rétabli  de  la  sorte 
aurait  pu  parfaitement  entrer  dans  le  code  romain. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  Septimus  decrelalium  n'ayant 
pas  été  promulgué  par  P^ul  Y,  n'a  pas  force  de  loi 
dans  l'Église,  et  la  bulle  Unam  sanctam  a  gardé  la  posi- 
tion vulnérable  qu'elle  avait  avant  cette  époque. 

Il  semble  qu'on  peut  établir  comme  conclusion  défi- 
nitive, que  le  texte  officiel  de  la  bulle  Unam  sanctam 
n'existe  nulle  part  et  que  nul  ne  peut  l'alléguer  comme 
une  constitution  dogmatique  faisant  loi  dans  l'Éo-lise. 
Depuis  le  début  du  xtii»  siècle,  le  Saint-Siège  a 
montré  une  très-grande  circonspection  en  tout  ce  qui 


concerne  les  rapports  des  deux  puissances.  Un  frap- 
pant exemple  de  cette  merveilleuse  prudence  se  voit 
dans  les  Actes  du  doctorat  de  S.  François  de  Sales, 
que  nous  publions  plus  loin. 


DOCTORAT  DE  SAL\T  FRWÇOiS  DE  SALES 


Actes  du  doctorat  de  saint  François  de  Sales  devant  la  S.  Congré- 
gation des  Rites.  —  Liste    des   ouvrages  imprimi's  ou  inédits. 

—  Postulatum  rtVligé  pendant  le  concile  du  Vatican.  —  De- 
mandes des  (ivûques  aprt;s  le  concile.   Universil(?s  catholiques. 

—  Inforniation  présentée  à  la  S.  Congrégation  des  Uites. 
Preuves  intrinsèques  et  extrinsèques  tendant  à  montrer  que 
saint  l'rani;ois  de  Sales  mérite  le  litre  de  docteur.  —  Aniniad- 
versions  du  promoteur  de  la  foi.  La  doctrine  de  saint  François 
de  Sales  a-t-elle  le  caractère  (Vigmatique  et  d'utilité  universelle 
qu'il  l'aut  pour  un  docteur?  L'Eglise  a-t-elle  jamais  décerné  le 
titre  de  docteur  aux  écrivains  ascétiques.  Pouvoir  du  pape  sur 
le  temporel  des  princes. 

Le  décret  de  la  S.  Congrégation  des  Rites  du 
7  juillet  1877  et  le  bref  pontifical  du  16  novembre  de 
la  même  année  sont  les  seuls  documents  jusqu'ici 
publiés  par  rapport  au  titre  de  docteur  de  l'Église  qui 
vient  d'être  donné  à  S.  François  de  Sales.  Le  décret  a 
été  inséré  dans  la  16*  série  des  Analeda  (col.  1131). 
Le  bref  est  dans  la  précédente  livraison  (col.  115). 

Les  Actes  du  doctorat  imprimés  à  Rome  pour  les 
consulteurs  et  les  cardinaux  de  la  S.  Congrégation  des 
Rites  qui  ont  traité  l'affaire  forment  un  fort  volume  de 
400  pages  in-folio.  Ils  comprennent  trois  parties, 
savoir  ;  1 .  L'Informaiio,  ou  plaidoirie  du  postulateur 
pour  établir  que  S.  François  de  Sales  réunit  les  condi- 
tions que  les  règles  canoniques  requièrent  pour  un 
docteur  de  l'Église.  Cette  plaidoirie  est  suivie  des 
pièces  justificatives,  ou  Summarium;  on  y  a  mis  les 
lettres  que  les  cardinaux,  les  évêques,  les  universités 
catholiques,  les  supérieurs  des  ordres  religieux,  et  d'au- 
tres personnes  de  distinction  ont  adressées  au  Saint- 
Siège  pour  le  doctorat  du  saint  évèque  de  Genève. 
2.  Les  objections  {Animadversiones)  du  promoteur  de 
la  foi,  lequel  a  signalé  les  obstacles  propres  à  empê- 
cher la  déclaration  du  doctorat.  3,  Enfin,  la  réponse 
à  ces  animadversions;  document  très-remarquable,  et 
formant  130  pages  in-folio. 

Nous  publions  plus  loin  Vinformatio,  qui  énumère 
les  titres  de  S.  François  de  Sales  à  être  reconnu  docteur 
de  l'Église.  Nous  donnons  aussi  les  animadversions  du 
promoteur  de  la  foi.  La  réponse  aux  objections  paraîtra 
dans  la  prochaine  livraison. 

En  ce  qui  concerne  le  Summarium,  qui  comprend 
120  pages  in-folio;  nous  ne  pouvons  le  reproduire  in- 
tégralement. Il  faut  par  conséquent  nous  borner  à 
quelques  indications. 


I 


En  tête  du  Summarium  se  trouve  l'énuœération 
ttès-complète  des  œuvres  imprimées  et  manuscrites 
de  S.  François  de  Sales,  d'après  l'édition  publiée  à 
Paris  par  l'abbé  Migne,  et  suivant  celle  que  M.  Vives 


\i 


DE  SAINT-FRANCOIS  DE  SALES 


142 


a  donnc-e  en  douze  volumes.  Celte  liste  porte  le  litre 
suivant  :  Elcnclnis  ojicrnm  omuiiiin  S.  Francisci  Salcsii 
dige.stus  juxta  x^aria  argumenta  qtiœ  in  iis  tractantur, 
cu7n  iniUcationc  loci  quc}n  lencnl  in  cdilionc  Pnrisirnsi 
longe  lociiplctissimu  typ.  Ludovici  Yivh  aiin.  18G5-1870 
duodedm  volaminibiis  comprehensa.  —  Ea  quœ  in  hac 
cditione  dcsideraiilur,  atqiie  exlanl  in  editionc  Migne, 
vel  incdila  sunt,  pcculiari  indicanlur  nolatione.  La  liste 
des  ouvrages  occupe  dix  pages  du  Summarium. 

Voici  les  choses  encore  inédites,  ou  qui  manquent 
à  l'édition  Vives. 

1.  Controverses  (tome  8).  Quelques  parties  assez  im- 
portantes de  cet  ouvrage  sont  demeurées  inédites.  On 
les  conser  e  dans  les  archives  du  couvent  de  la  Visita- 
tion d'Anneci. 

2.  Dissertation  sur  la  présence  réelle.  TA\e  est  dans  le 
procès  de  canonisation  ((ome  5,  p.  1370  et  suivantes). 

3.  Premier  sermon  de  S.  François  de  Sales.  Il  manque 
à  l'édition  Vives,  mais  il  est  dans  Mignc  (tome  6,  p.  3G6.) 

4.  Sermon  sur  la  Conception  (Migne,  t.  4,  p.  1595). 

5.  Dissertation  contre  Viret,  sur  la  pureté  de  la 
sainte  Vierge.  Aucune  édition  ne  la  donne  ;  on  la 
trouve  pourtant  dans  l'enquête  rémissoriale  relative  à 
la  canonisation  (5*  partie,  p.  1373  et  suivantes). 

6.  Traité  des  éncrgiimc'nes .  Il  est  résumé  dans  la  vie 
composée  par  Charles-Auguste  de  Sales  (3°  livre). 

7.  De  la  Sainte  Trinité  el  de  la  foi  catholique.  Manque 
dans  Vives.  Migne  donne  cet  écrit  (tome  G,  p,  1146- 
1253). 

8 .  Leçon  sur  la  foi  et  sur  les  œuvres  nécessaires  pour 
le  salut.  Inédite.  L'autographe  est  au  couvent  d'Anneci. 

9.  Sermons.  L'édition  Migne  en  renffirme  plusieurs 
qui  ne  sont  pas  dans  Vives  (t.  4,  p.  IGOO  et  suiv.  ; 
t.  6,  p.  319  et  suiv.) 

10.  Fragments  qui  se  rapportent  à  l'Introduction  à 
la  vie  dévote  et  aux  Entretiens  spirituels  (Migne, 
(t.  6,  p.  34-34,  44-63). 

11.  Sentences  el  maximes  diverses  (Migne,  t.  G, 
p,  399-404). 

12.  Conjectures  sur  quelques  passages  de  la  sainte 
Ecriture  (Ibid.  t.  9,  p.  37-42). 

13.  Formulaire  du  prône  (Migne,  t.  4,  p.  1587). 

14.  Préface  du  Rituel  romain  (Ibid.  t.  6,  p.  91). 

15.  Règlement  du  culte  dans  le  pays  de  Gex  (Ibid. 
p.  98). 

16.  Pouvoirs  des  prêtres  visiteurs  (Ibid.  p.  109). 

17 .  Mandements.  Migne  en  a  plusieurs  qui  ne  sont 
pas  dans  Vives  (t.  6,  p.  87-90). 

18.  Statuts  synodaux.  L'édition  Vives  contient  les 
statuts  de  1G05;  mais  elle  n'a  pas  ceux  de  1617. 
(Migne,  t.  6,  p.  103). 

19.  Lettres  patentes  pour  la  fondation  d'une  chapelle 
en  honneur  de  la  sainte  Vierge  et  de  S.  Claude  (Ibid. 
p.  95).       . 

20.  Pouvoir  des  évêques  sur  les  communautés  de 
femmes.  Inédit.  Le  document  est  conservé  au  couvent 
d'Anneci. 

21.  Réponse  au  cardinal  de  Marquemont  sur  la 
transformation  de  l'institut  de  la  Visitation  pour  en  faire 
un  monastère  de  vœux  solennels  (Migne,  t.  6,  p.  1138). 


II 

Les  cardinaux,  archevêques  et  évêques  réunis  au 
concile  du  Vatican  signèrent  à  l'envi  un  Postulatum 
tendant  à  faire  déclarer  S.  François  de  Saies  docteur  de 
rfiglise.  Ce  document  a  été  inséré  dans  le  Summarium 
(p.  13).  Il  se  trouve  aussi  dans  le  supplément  à  liilluart 
récemment  édité  par  la  Société  générale  de  librairie 
catholique. 

Le  Postulatum  recueillit  452  signatures,  savoir  : 
30  cardinaux,  7  patriarches,  74  archevêques, 
326  évêques  et  15  supérieurs  des  ordres  religieux,  La 
liste  des  signataires  dans  l'ordre  alphabétique  est  dans 
le  Summarium  (p.  19-33). 

En  1874,  tout  espoir  de  réunir  le  concile  du  Vatican 
étant  perdu,  Mgr  l'évêque  d'Anneci  renouvela  l'instance 
pour  le  doctorat  de  S.  François  de  Sales.  Il  fut  secondé 
par  un  grand  nombre  d'évêques,  qui,  quatre  ans  aupa- 
ravant, avaient  le  Postulatum.  Le  total  des  demandes 
s'élève  à  456  {Summarium,  p.  39-50).  Elles  sont 
appuyées  dans  la  plupart  des  cas  par  les  chapitres  des 
cathédrales. 

Une  société  de  missionnaires  sous  le  vocable  de 
S.  François  de  Sales  existe  en  Savoie  ;  le  supérieur 
est  un  des  plus  ardents  postulateurs. 

Universités.  Collège  et  faculté  de  théologie  de 
Bologne.  Professeurs  de  la  faculté  de  théologie  de 
Vienne  et  de  celle  de  Pest.  Recteur  de  l'université  de 
Louvain.  La  Sorbonne  de  Paris.  Le  recteur  de  l'uni- 
versité de  Baltimore. 

Parmi  les  personnes  distinguées  qui  ont  demandé  le 
titre  de  docteur  pour  S.  François  de  Sales,  on  remarque 
la  reine  douairière  de  Saxe,  le  duc  Georges  et  la 
duchesse  Marie,  la  princesse  Clotilde  de  Savoie,  deux 
princesses  de  Hohenzollero,  plusieurs  députés  de 
France  et  une  multitude  de  bonnes  familles  d'Italie, 
France,  Espagne,  Allemagne,  Autriche,  Hongrie^ 
Pologne,  Suisse,  etc. 

Les  professeurs  de  la  Sorbonne  de  Paris,  adhérant 
aux  instances  de  Mgr  l'évêque  d'Anneci,  y  ont  ajouté 
une  déclaration  particulière  : 

Nous  ne  pouvons  rapporter  ces  instances,  qui  d'ail- 
leurs font  valoir  les  mêmes  arguments  pour  établir  que 
S.  François  de  Sales  mérite  le  titre  de  docteur. 


III 


Nous  publions  plus  bas  Vinformatio  présentée  à  la 
S.  Congrégation  des  Rites  au  nom  de  Mgr  l'évêque 
d'Anneci  et  de  l'ordre  de  la  Visitation. 

Dans  la  première  partie,  le  postulateur  considère 
la  doctrine  de  S.  François  de  Sales  en  elle-même.  La 
seconde  partie  examine  cette  doctrine  dans  les  ouvrages 
qu'il  a  composés. 

Intelligence  bien  douée,  études  approfondies,  vie 
pure,  telles  sont  les  quahtés  nécessaires  au  docteur, 

S.  François  de  Sales  avait  un  esprit  naturellement 
net  et  judicieux  ;  il  le  cultiva  et  l'exerça  avec  une  con- 
tinuelle assistance  de  la  srâce.  Il  était  très-savant,  et 
connaissant  à  fond  tous  les  sujets  dont  il  parlait  ou 


143 


DOCTORAT 


144 


écrivait.  C'était  un  esprit  transcenilant  par  la  parfaite 
bonté  de  son  sens  naturel,  par  la  protondeur  de  son 
savoir  acquis,  et  par  la  grandeur  des  clartés  et  des 
lumières  que  Dieu  lui  communiquait.  11  possédait 
éminemment  l'ensemble  des  sciences  ecclésiastiques, 
l'Écriture  sainte,  qu'il  cite  presque  à  chaque  page  de 
ses  écrits,  et  qu'il  commente  avec  autant  de  délicatesse 
que  de  piété,  l'histoire  de  l'Église,  qu'il  emploie  si  à 
propos  à  la  défense  des  dogmes  et  à  l'édification  des 
âmes  :  les  ouvrages  des  pères,  dont  il  rapporte  tant  de 
beaux  passages;  enfin,  par-dessus  tout,  parce  qu'elle 
est  le  résumé  de  tout,  la  th<''ologie  dogmatique  et  mo- 
rale. Les  docteurs  de  Sorbonne  l'appelèrent  le  plus 
savant  théologien  de  son  siècle.  Dieu  lui  avait  commu- 
niqué le  don  de  la  foi  dans  une  perfection  éminente,  et 
donné  sur  les  mystères,  sur  le  sens  des  Écritures  et  la 
vraie  doctrine  de  l'Église  des  connaissances  extra- 
ordinaires. 

La  seconde  partie  de  Vinformatio  expose  l'argument 
intrinsèque  qui  résulte  des  nombreux  ouvrages  de 
S.  François  de  Sales. 

11  développe  ensuite  l'argument  extrinsèque,  consis- 
tant dans  la  haute  estime  que  les  contemporains  et  la 
postérité  ont  toujours  fait  de  la  doctrine  du  saint  doc- 
teur. On  cite  les  plus  grands  personnages  qui  aient 
paru  dans  l'Église. 

IV 

Après  Vinformatio  nous  donnons  les  animadversions 
du  promoteur  de  la  foi. 

Le  promoteur  doute  que  la  science  de  S.  François  de 
Sales  ait  été  éminente  au  degré  nécessaire  pour  un 
docteur  de  l'Église.  Il  eut  la  science  qui  est  nécessaire 
pour  le  ministère  apostolique  et  pour  un  pasteur;  mais 
on  ne  peut  la  comparer  à  l'action  des  grands  docteurs 
qui  ont  soutenu  l'Église  contre  l'hérésie  et  porté  la 
lumière  dans  les  questions  obscurcies  par  l'esprit  des 
ténèbres. 

C'est  comme  écrivain  ascétique  que  S.  François  de 
Sales  s'est  surtout  illustré.  Or,  l'Église  n'a  pas  jusqu'ici 
conféré  le  doctorat  aux  auteurs  mystiques;  S.  Isidore 
de  Peluse  et  S.  Laurent  Justinien  n'ont  jamais  été  pro- 
posés comme  docteurs  de  l'Église. 

Le  postulateur  objecte  les  passages  dont  les  Quié- 
tistes  ont  abusé.  Il  parle  aussi  des  lettres  dans  lesquelles 
S.  François  de  Sales  semble  désapprouver  les  maximes 
de  Rome  par  rapport  au  pouvoir  du  Saint-Siège  sur  le 
temporel  des  princes. 

iNos  lecteurs  reconnaîtront  que  le  promoteur  de  la 
foi  montre  un  talent  très-remarquable.  La  réponse  à 
cea  animadversions  n'est  pas  moins  intéressante.  Nous 
la  publierons  dans  la  prochaine  livraison. 


UnBIS  ET  ORBIS.  CO.NCESSIOXIS  TITULI  DOCTORIS  ET  EXTENSIOMS 
EJCSDEM  TITL-LIAD  LîUVERSASr  ECCLESIAil,  NEC  NO.N  OFFinil  ET  MIS5.E 
SUE    RITU    DLPLIcr  DE    COMM.    DOCTOitUM    PONTIFICLJl    IN    IION0BE3I 

S.  Francisci  Salesu,  EPiscopiETj'RiNciprs  Genevensis.  — Emi- 
nentissime  et  Keverendissime  Domine.  1.  Mira  divina;  provi- 
dentiee  dispensatio  in  Ecclesia  Ctiristi  regenda  et  conservanda 


tiimex  aliisse  proilit  luculentis  indiciis,  tiiin  ex  eo  prirclaris- 
simo,  qiiodoborieiilibiis  labente  a>tate  iiovis  ha'resibus,stieiiuos 
in  aciem  producat  veritatis  adsertores,  vita?  sanctimoniii  et 
scienlia  eximia  piieslantes,  qui  adversiis  irrepciileserrores  pvo 
sana  doclrina  uecertent,  veiboque  ac  scriptis  acriter  lîiiorum 
tenebrarum  audaciam  conl'ringant.  Ita  contra  grassantem 
Aiianam  hieni  Athanasiiini  et  Hilnriiim  Dons  excitavit,  Mace- 
donio  R.isilinni  opposuit,  llclvidio  Ilioronyninm,  Pélagie  Au- 
giistinnm,  C\rilluni  deinde  Nestorio,  Leonem  Magnum  E'.:- 
t^-cheli,  atqiie  ita  porro  elïecit  pro  teniporum  opportunitate, 
ne  contra  alios  atque  alios  ha'resum  anlesignanos  postea  pro- 
donntes  catholica;  veritatis  sancli  doctiquc  vindices  Ecclesiœ 
docssent.  Jani  vero  considcranti  milii  luclnosam  htcresum 
historiam  niilla  tetrior  latiusque  patens  videlur  pestisextitisse, 
quam  qua;  Luthero,  Calviiio  et  Zuinglio  ducibus,  sa^culo  xvi 
immanes  peperit  in  Eutopa  nniversa  corpoium  et  animarum 
clades.  Adversus  hanc  luem  nocentissimam  Deus  S.  Francis- 
ciim  Salesiiim  excitavit,  vcUiti  scite  animadvertit  cardinalis 
Maculaïuis  in  sulTragio  quodtulit  pro  illius  canonizatione,  scri- 
bcns  :  «  Visitavit  nos  Dominas  in  virga  furoris  sai,  permissis 
phu'ibus  Enropa;  provinciis  hieresum  obrui  tenebris  ;  atne  vi- 
deretur  plebemsnamrepuiisse,  B.  Franciscnm  episcopuni  Ge- 
nevensem  triumphavit  in  Cliiisto  Jesu,  et  odorem  notilii>;  suaî 
per  eum  manifestavit  (I).  »  In  eamdem  sententiam  cessit 
card.Pius,  inquieiis  :  «Omnium  exauditor  Deus, qui  ultra  vires 
qucmquam  tentari  non  sinit,  noslris  hiscequoque  temporibus 
validissimum  orthodoxîe  fidei  propugnaculum...  indefectibilis 
sapientiœ  niagistrum  lulissinumi  denique  prajbuit  Ecclesiae 
priesidiuni  (2).  »  Plures  alii,  haudinficior,  hœresi  funestissjmae 
obslitere  scriptores  ilhistres  inter  catholicos,  prajsertim  ^'e^o 
lionoi'is  causa  nominandi  suntB.  Petrus  Canisius,  et  Yen.  jRo- 
bertus  Beliarminus;  sed  nenio  adliuc,  si  Franciscum  Salestum 
excipias,  duabus  simul  ppccfulsit  dotibus  conjunctis,  qua^  in 
Ecclesiae  doctore  requiruntur,  nimirum  quod  in  albo  Saiic- 
tni'uin  fuei'it  adscriplus  et  eminenti  doctrina  excelluerit.  Cimi 
uti'umque  in  sanctum  Genevensem  antistitem  conveniat,  ju  re 
meritoque  permulti  S.  R.E.  cardinales, |patriarchae,archiepisco,pi 
et  episcopo  ab  Apostolica  Sede,  Valicani  concilii  tempore,  pos-.- 
tularunt  ut  universalis  Ecclesiaî  doctor  enunciaretur,  et  mod(î 
fprœeunte  ac  judicium  instituente  Rev.  episcopo  Anneciensi)' 
flagitanliterum,  adjectisprecibusinnumeris  aliorum  lilelium, 
tum  ex  clerc  tum  ex  laicis,  ex  omni  ordine  hominum,  quorum' 
plures  prœcelsa  dignitas,  plures  egregia  doctrina  com- 
mendat. 

2.  Altéra  ex  duabus  dotibus,  quas  jus  nostrum  exigit,  ui 
quispiam  oraculo  Sedis  Apostolicce  doctor  Ecclesiaerenuncielur 
oratione  et  studio  defensoris  non  indiget;  nemo  ;est  enim  tam 
imperitus  qni  ignoret  bullnm  canonizationis  datam  a  sa.  me. 
Alexandre  Vil,  die  Xlil  kalendas  majas  anno  i6(Jo,  qua  Fran- 
ciscum Salesium  sancti  nomine  et  cultu  decoravit.  Tota  igitur 
controversia  in  eminenti  doclrina  versatur,  quae  licet  satis 
nota  et  perspecta  sic  liuic  Ordini  sapientissimo,  a  me  tamen, 
propler  susceptum  oHicium  sic  est  denionstranda,  ut  nullr 
dubielas  vel  contraria  suspicio  in  animis  legentium  resideat. 
Quoniam  vero  in  causa  persimili  quiim  de  S.  Alphonse  âge-  , 
rctiir,  faciles  ac  benignos  judicanlium  animos  expcrtus  sum, 
bifariam  dividens  lucubrationem  nieam,  intrinseca  nimirum  ab 
exlrinsecis  argumenlisscjungens,  eamdem  et  nunc  partitionem 
sequar,  sperans  fore  ut  quisquis  utrumque  probalionis  genus 
mente  compleclatur  certum  ac  persuasum  habeal,  tantam 
fuisse  Salesii  doctrinam,  taliaque  iliiis  extare  monumenta,  ut 
vir  summus  jure  possit  ac  debeat  inter  nobilissimos  Ecclesiœ 
doctores  accenseri. 

(1)  Vide  apuJ  Cappelluni  in  Actis  beatif.  et  canoniz.  S.  Francise! 
Salesii,  pag.  149. 
(2jlbid.  pag.  168,  109. 


I 


f 


143 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  SALES 


i46 


CAPCT  PRIMUM 

De  inlrinsecls  argumentis  emincntis  doctrinœ 
S.  Francisci  Salesii. 

3.  Hoc  argumentoriim  genus  bifariam,  ut  reor,  polcst  expli- 
cari.  Licet  enim  nohis  pra3stantem  Salesii  doctrinam  ipsam  in 
se  perpendere,  nempe  in  iis  élément is  unde  constabal,  et 
prœsidiis  quibus  instruebatur  ;  prœterea  fas  est  eam  arguere 
atqiie  inferre  e  scriptis ,  qiiaî  sanclus  antistcs  posteritati  reli- 
quit.  Utramque  demonstrandi  rationem  adhibere  in  animo  est; 
altéra  enim  alterius  ope  splendidior  evadit,  ac  rem  propositam 
plenius  et  validiiis  cvincit.  Ut  ordini  prospiciam  agam  seorsim 
de  lUraque,  adeoque  primiim  hoc  caput  in  binos  articulos 
dividam. 

Art.  ^.ScientiaS.  Francisci  în  se  ipsa  consideratur. 

4.  Tria  sunt  qiiœ  doctam  ac  sapientem  virum  efticiunt  : 
solers  ac  celer  ingeniiim  ad  optima  quœque  addiscenda  com- 
paratum;tum  bonarum  disciplinnrum  accédât  oportet  assidua 
et  recte  progrediens  ciiltura;  deaium  reinotio  impedimento- 
rum  omnium  qiiœsunt  inimica  sapientise,  quae  scilicet  tenebris 
offundere  mentem,  eamque  abslrahere  a  veritate,  vel  pro- 
gressas in  scientia  possint  retardare.    Jamvero  haec  tria  in 
noslro  perbelle  congruebant  :  nam  primo  quidem  suramam  in 
eo  fuisse  |vim  ingenii,  et  exquisitum  animi  judicium  coaîvi 
scriptores  mira  consensione  déclarant.  IIoc  sane  discimus  a 
Carolo  Aiigusto  Salesio,  cujus  historia  de  patrui  vita  magno 
in  pretio  ab  hoc  sacro  ordine  habita  est  (1).  S.  Franciscum 
vocal  «  virum  profunda;  cogitationis,  maturi  judicii,  tranquil- 
lissimi  ingenii  (2)  ;  quod  quidem  ingenium  erat  prout  explicat 
scriptor  alius  merveilleuscmenl  résolutif,   et  des  plus  solides, 
cui  accedebat  une  heureuse  mémoire  (3).  »  Ad  hœc  auctor  alter 
illustrisœtatis  ejusdem  testatur  :    «Son  esprit,  qui  était  natu- 
rellement net  et  judicieux  au  possible,  était  cultivé  et  exercé, 
avec  une  continuelle  assistance  de  la  grâce  divine  et  la  plus 
fidèle  correspondance  qu'il  est  possible  humainement  d'y  ap- 
porter, donna  jusques  au  point  de  l'admiration  des  personnes 
qui  n'admirent  rien  de  vulgaire.  Il  est  vrai  qu'il  est  très-savant, 
et  connaissant  à  plein  fond  tous  les  sujets  dont  il  parlait  ou 
écrivait  ;  mais  outre  cela  il  avait  une  grâce  très-particulière  de 
s'exprimer,  ce  qui  est    évident  dans  tous  ses  écrits,  où  il 
explique'  et  déduit  si  clairement  ses  pensées  avec  tant  d'ordre 
et  de  méthode,  des  termes  si  faciles  et  si  significatifs,  des  mots 

,         si  propres,  si  bien  choisis,  si  bien  plantés,  si  ajustés,  tout  ce 
**■        qu'il  veut   dire,  qu'on  les  jugerait  quasi  nés  et  formés  pour 
servir  seulement  à  ses  conceptions  (4).  » 

5.  Hisce  testimoniis  aliud  adjicimus,  quod  specie  quidem 
unum,  at  reapse  duplex  est,  ac  legitur  in  historia  vitse  S.  epis- 
copi,  quam  conscripsit  P.  Joannes  a  S.  Francisco  moderator 
generalis congregationis  Fulliensium  nuncupatae  :  «Je  répète 
]  encore  une  fois  qu'il  a  été  un  des  plus  savants  hommes  de  son 
siècle.  Il  serait  bien  difficile  de  trouver  quelqu'un  capable 
d'examiner  plus  exactement,  de  diriger  plus  mûrement,  de  ré- 
soudre plus  solidement  et  plus  judicieusement  une  affaire  de 
conséquence.  C'était  vraiment  un  esprit  transcendant  par  la 
parfaite  bonté  de  son  sens  naturel,  par  la  profondeur  de  son 
savoir  acquis,  et  par  la  grandeiir  des  clartés  et  des  lumières 
qae  Dieu  lui  communiquait  abondamment.  J'ajouterai  ici  le 

<1)  Bened.  iilV,  de  serri  Dei  beatif.  et  Ss.  canon,  lib.  3,  cap.  6, 
num.  12. 

(2)  Vit  S.  Franc.  Sales,  lib.  X. 

(3)  La  Rivière,  Vie  de  l'Illme  François  de  Sales  (1625),  liv.  IV, 
chap.  44. 

(4)  Traité  de  la  conduite  spirituelle  selon  Tesprit  de  S.  François 
de  Sales,  1637,  par  le  P.  Nicolas  Caussin,  sect.  7,  pag.  240, 


témoignage  que  lui  a  rendu  le  père  Philibcn-»  de  Bonneville, 
provincial  des  capucins  de  Savoie,  qui  a  dit,  en  parlant  descon- 
grégalions£/«/lwa;(7m  tenues  par  ordre  du  pape  sur  lesquestions 
de  la  grâce  :  c  Dans  le  temps  où  l'on  tenait  ces  congrégations, 
j'eus  l'honneur  de  converser  assez  longtemps  avec  lui  sur  les 
matières  qui  y  étaient  agitées,  et  quoique  j'eusse  beaucoup 
étudié  et  soigneusement  examiné  cette  question,  et  que  je 
l'eusse  fraîchement  enseignée,  je  reconnus  mon  ignorance  par 
la  profondeur  de  sa  doctrine,  et  j'admirais  la  clarté  de  son 
esprit,  qui  m'éclaircissait,  et  me  rendait  faciles  à  entendre  les 
matières  les  jilus  obcures  et  les  plus  difficiles  qui  se  traitent 
en  théologie  (1).  » 

ti.  Plenam  idcirco  fidem  sibi  conciliât  recens  biographus 
Ilamon,  qui  sancti  viri  historiam  accuratissime  exaravit.  Is 
post  elegantem  Francisci  prosopographiam,  sic  ejus  animum 
descfibit  :  «  Sous  cet  extérieur  si  remarquable  on  admirait 
une  âme  plus  remarquable  encore,  dans  laquelle  la  nature 
semblait  avoir  rassemblé  tous  ses  dons  :  jugement  exquis,  bon 
sens  rare,  esprit  facile  et  fécond,  génie  simple  et  naïf,  ennemi 
de  cette  parure  recherchée,  qui  détruit  les  vraies  beautés  delà 
nature,  imagination  riche  et  brillante,  goût  d'ordre  qui  ne  né- 
gligeait pas  plus  les  petites  choses  que  les  grandes...  cœur 
tendre  enfin,  sensible  et  ardent,  mais  qui  en  s'attachant  à  Dieu 
devint  le  foyer  des  plus  grands,  des  plus  purs  et  des  plus  hé- 
roïques sentiments  (2).  »  Et  inferius  :  «  Toutes  ces  sciences 
étaient  accompagnées  enFrançoisdeSales  de  deux  magnifiques 
talents  :  le  talent  d'écrivain  et  le  talent  d'orateur,  l'un  et 
l'autre  si  importants  pour  communiquer  aux  peuples  les  riches 
trésors  de  doctrine  qui  étaient  en  lui  (3).  » 

7.  Quantopere  hacc  facultas  ingenii  et  animi  vis  augeri, 
explicari  et  erigidebuerit,optimis  quibusquedisciplinis  excultia 
et  expolita,  nemo  non  intelligit.  Inerat  Francisco  adhuc  puero 
vehemens  discendi  cupido  :  «  François  de  Sales  arrivé  à  la  fin 
de  sa  dixième  année  ne  savait  point  encore  lire,  mais  il  brûlait 
du   désir  d'apprendre  (4).   ..  Nihil  enim,  si  pietatis  exercitia 
excipias  prae  studio  appetebat  et  «  cumde  imbuendo  litteraria 
cognitione  puero  cogitatum  est(ceu  refert  Car.  Aug.  Salesius), 
idipsum  puer  expetebat  impendio,  perque  dies  intègres,  si 
quando  librum  habebat,  volvendis  sponte  foliis,  noscendisque 
cliaracteribus  sedulam  navabat  operani  »  (5).  Crevit  ha^c  cu- 
piditas  idoneum  nacta  pabulum.mentisque  viribus  persetatem 
evolutis.  Explicat  card.  Julius  Sacchetti  in  relatione  causas  ca- 
nonizationis  S.  episcopi  quomodo  vasta  ejus  mens  scientias 
fere  omnes  complexa  fuerit  :  a  Disciplinas  aptus  ad  omnes,  pro- 
pensus  ad  singubs,  humanas  divinis  perfecit    (6).  »  Varios 
autem  earum  gradus  exponit  buUa  canonizationis,  in  qna  le- 
gitur (§  2)  :  «  Ab  infantia  ad  pueritiam  per  pietatis  simul  ac 
sapientiae  gradus  evasit.  Orationi  vacabat  inter  studia  litte- 
rarum  ;  »  mox  vero  subdit  (§  3)  :  a  Inde  sacro  chrismate  ro- 
boratus  ad  altiora  tum  virtutis  tum  doctrinœ  ornamenta  com- 
plectenda   se  contulit,   ut  opportunius  atque  utilius  divinœ 
gratiae  instrumentum  fieret.    Sortitus    enim  animam  bonam 
eamdem  optimam  reddidit  accuratiore  studio  tum  litterarum, 
tum  morum  (§  4)  humanioribus  litteris  in  coUegio  Anneciensn 
perceptis,  philosophie  theologiœque  arcana  in  academia  Pari- 
siensi  didicit  ».  Dein  voto  enarrato,  quod  in  œde  Deiparae 
nuncupavit,  sic  pergit  (§  5)  :  «  Hoc  voto    veluti  pharmaco 
salutari  roboratus  ad  jurisprudentiam  capessendam  accessit 
Patavium...  (§  6)  :  absoluto  studionim  curriculo,  Romara  se 

(1)  Bom  Jean  de  S.François.  Vie  de  S.  Fraeçois  de  Sales,  liv.  111, 
pag.  -234. 

(2)  Vie  de  S.François  de  Sales,  par  M.  le  curé  de  Saint-Sulpice 
(M.  Hamon).  Paris,  1867.  Tom.  2,  pag.  319. 

(3)  Ibid.  pag.  322. 

(4)  Ibid.  tom. |1,  pag.  20. 

("5)  Carol.  Aug.  Sales,  in  Vita,  lib.  1. 

(6)  Cappellus,  Acta  beatif.  et  canon.  S.  Franc.  Saks,  p.  05, 


17°    SÉRIE. 


10 


147 


DOCTORAT 


148 


contulit (§  ~).  Igitur  sui  et  mundi  victor  in  patriani  remi- 

gra\it,  ut  fructus  legeretlitlerarii  laboris.  Nec  spem  fefellilaut 
suam  aut  civium.  > 

8.  Enimvero  ut  probe  teneamus  quantum  in  hac  varia  et 
multiplici  disciplina  virsanctus  profeceril,  audieudus  est  lau- 
datus  nuperhistoricus  Hamon,qui  veterum  recolens  teslimonia 
refert  :  «  Tant  de  belles  qualités  étaient  relevées  par  une 
instruction  profonde  et  variée.  Versé  dans  l'antiquité 
profane  et  sacrée,  il  était  familier  avec  les  écrits  des  phi- 
losophes lelsqu'Aristote  et  Platon,  Èpiclète  et  Sénèque,comme 
avec  Itsouvrages  des  historiens  grecs  et  latins  ;  et  les  uns  et  les 
autres  venaient  à  propos  sous  sa  plume  ou  dans  sa  bouche 
confirmer  par  quelque  trait  inst.-uctif  ce  qu'il  avait  à  établir. 
Il  connaissait  la  rhétorique  et  la  littérature,  il  possédait  même 
tout  ce  qu'on  savait  à  son  temps  de  sciences  naturelles  (1).  » 
Miiabilem  ejus  periliam  injurisprudentiacanonica  etcivili  dé- 
clarant amplissime  soleranes  litterœ  quas  illi  doctoris  lauream 
adepto  raoderator  Patavinae  universitalis  concessit,  ubi  haec 
inter  cetera  conscripta  leguntur  :  «  Ulustrem  D.  Franciscum 

de  Sales in  jure  pontificio  et  civili  diligenter  et  acriter 

examinandum  et  excutiendum  curavimus  qui  locis  perse- 
quendis,  argumentis  tractandis,  quœstionibus  solvendis,  in 
omnidenique  periclitationesuitamegregie,  bene,  docte,  hono- 
rifice,  laudabiliter  et  excellenter  se  gessit,  talemque  ac  tantam 
ingenii,  memoriae,  doctrince,  ceterarumque  rerum,  quœ  in 
consummatissinio  jurisconsulto  requiri  soient,  vim  ostendit, 
ut  magnam  sui  expectationem  non  solum  sustinuerit,  sed 
etiam  longe  superaverit;  et  ob  eam  rem  ab  omnibus  excellen- 
tissimis  dicli  Sacri  Collegii  doctoribus  ibidem  existentibus 
unanimiter  etconcorditer,  cunctisque  suffragiis,  ac  eoruni  ne- 
mine  penitus  discrepante  aut  dissentiente,  nec  haesitante  qui- 
dem,  approbatus  fuit  (2). 

9.  Ast  haeo  fortassis  minoris  pretii  videri  poterunt,  si  cum 
iiscomparentur,  quaî  de  eximia  scientia  sancti  viri  in  rébus 
theologicis  historici  memoriaî  prodiderunt.  Carolus  Augustus 
Salesius(lib.  1  )  sic  palruum  sanctum  describit  sacra  studia 
capessentem  :  «  Adhibuit  statim  operi  manum  quanta  fieri 
potuit  diligentia  ;  nam  ut  angelici  doctoris  D.  Thomaî  Aqui- 
natis  Iheologicam  summam  semper  haberet  in  promptu,  ad 
quam  etiam  pro  aliorum  librorum  intelligentia  recurreret,eam 
prae  oculis  musaei  pluteo  imposuit.  Divi  Bonaventurœ  libris 
mirum  in  modum  delectabatur,  sacros  codices  magna  cum 
reverentia  pervolvebat.  Ex  patribus  D.  Aurelium  Augustinum 
amabat,  Hieronymum^  Bemardnm,  Chrysostomum,  sed  prse 
omnibus  Ca?cilium  Cyprianum,  quia  scilicet  (inquiebat)  ut  in 
epistola  ad  Paulinum  scribit  Hieronymus,  B.  Cyprianus  instar 
fontispurissimi  dulcisincedit  et  placidus.  Tanti  patris  lluentes 
periodos  conabatur  imitari,  et  Scepissime  ad  ejus  morem  ali- 
quot  opuscula  componebat,  quœ  utinam  ex  ejus  humilitatevel 
temporum  injuria  non  periissent.  »  Biographus  Hamon  nuper 
laudatus,  diligenter  persequutus  ea  quœ  Philibertus  de  Bonne- 
ville,  P.  JoannesaS.  Francisco,  aliique  coaevi  tradiderunt,  laie 
diflusam  atqueincredibilem  illius  in  rébus  divinisscienliam  sic 
explicat  :  t  Mais  ce  qu'il  possédait  éminemment  mieux  c'était 
l'ensemble  des  sciences  ecclésiastiques,  si  vastes  dans  leur 
étendue,  si  hautes  et  si  fermes  dans  leur  doctrine,  la  science  de 
l'Ecriture  sainte,  qu'il  cite  presque  àchaquepage  de  ses  écrits, 
et  qu'il  commente  avec  autant  de  délicatesse  que  de  piété, 
l'histoire  de  l'Eglise,  qu'il  emploie  si  à  propos  à  la  défense  de 
nos  dogmes  et  à  l'édification  des  âmes  ;  les  ouvrages  des  Pères, 
dont  il  rapporte  tant  de  beaux  passages;  enfin  par-dessus 
tout,  parce  qu'elle  est  le  résumé  de  tout,  la  théologie  dogma- 


tique et  morale.  Fort  dans  la  science  du  dogme,  il  résolvait 
avec  une  facilité  merveilleuse  et  une  clarté  étonnante,  non- 
seulement  toutes  les  objections  des  hérétiques,  dont  aucun 
n'osait  se  mesurer  avec  lui,  mais  encore  les  questions  les  plus 
hautes  et  les  plus  ardues...  Non  moins  habile  dans  la  science 
de  la  morale,  il  résolvait  aisément  tous  les  cas  de  conscience, 
appuyant  toutes  ses  décisions  sur  la  somme  de  S.  Thomas, 
dont  il  s'était  rendu  la  doctrine  si  faniilii^rc,  qu'il  y  trouvait  h 
l'instant  les  principes  de  solution  dont  il  avait  besoin  selon 
les  diverses  circonstances...  Les  "cardinaux  du  Perron  et  de 
Bérulle,  le  docteur  Duval  et  les  autres  docteurs  de  Sorbonne 
l'appelèrent  le  plus  savant  théologien  de  son  siècle  ;  et  le  gé- 
néral des  Feuillants  dom  Jean  de  S.  François,  homme  émi- 
nent  en  savoir  comme  en  piété,  après  avoir  répété  le  même 
éloge  dans  les  mêmes  termes,  ajoute  qu'il  excellait  dans  toutes 
les  parties  de  la  théologie,  qu'il  avait  une  connaissance  exacte 
du  droit  canonique,  avec  une  intelligence  si  consommée  des 
saintes  Ecritures,  que  son  esprit  semblait  transformé  en  elles, 
et  qu'il  en  expliquait  avec  une  admirabie  clarté  les  passages 
les  plus  obscurs  et  les  plus  difficiles  (I).  » 

10.  Veritateni  historicorum  vindicat  iniprimis  sa.  me.  pon- 
tifex  Clemens  VllI,  coramquo  (adsidenlibus  S.  R.  E.  cardina- 
libus  aliisque  theologis  doctissimis)  v>r  sanctus  docirinae  suae 
periculum  fecif,  quum  subiit  examen  antequam  ad  episco- 
patum  proveheretur.  Gravissimum  prajdecessoris  sui  judicium 
his  verbis  refert  Alexander  Vil  in  bulla  canonizationis  (§  22)  : 
a  Episcopns  (Genevensis)  eum  sibi  coadjutorem  episcopalis 
cura!  destinavit,  rogavitque  memoratum  praidecessorem 
nostrum  Clemenlem,  ut  Franciscum,  quem  Romam  ob  catho- 
licœfidei  negolia  mittebat,  hujusmodi  dignitate  ornaret  :  quod 
idem  Clemens  libentissime  prœstitit  ;  cognitaque  ejus  doctrina 
per  examen  de  more  interrogata,  eumdem  ad  pedes  devo- 
lutum  his  verbis  dimisit:  Vade,  fili,  etlbibe  aquam  de  cisterna 
tua,  et  fluentapulei  lui,  dcrivcntur  fontes  tui  foras,  eu  in  plaids 
aquas  tuas  divide.  b 

tl.  Postquam  duas  explicavi  causas,  ex  quibus  solida  et 
eminens  scientia  gignitur,  easque  inSalesium  nostrum  apprime 
congruere  demonstravi,  operse  pretium  est  ut  de  tertia  dicam, 
quœ  est  remolio  impedimentorum,  quse  sunt  inimica  sa- 
pientiae,  quse  scilicet  lenebris  offundere  menteni,  eam  a  veri- 
tate  abstrahere,  vel  progressus  in  scientia  possint  retardare 
(Vid.  sup.  §  4).  Iracundiam  impatieutem,et  cœnum  lascivise 
impurum  sapientiaa  obstare  potissimum  divinum  docet  effa- 
tum  :  In  malevolam  animdm  non  inlroihit  sapicntia  nec 
habitabit  in  corporc  subdito  peccatis  (2).  Jamvero  dulcis- 
simam  S.  viri  lenitatem  tôt  et  tam  manifesta  documenta 
praedicant,  ut  ejus  nomen  etiam  imperitissimis  evangelicœ 
suavitalis  significatio  sit.  Ex  hac  animi  tranquillitate  mira 
propensio  ad  ordinem,  et  aversio  summa  a  priecipiti  te- 
nieritate  oriebatur.  Animus  tam  bene  comparatus  non  modo 
illud  assequebatur,  ut  impedimento  careret  ad  scientiam  na- 
viter  colendam,  sed  etiam  ut  opéra  quœ  edebat  perfeclissima 
évadèrent. 

12.  At  lucidœveritatis  intuitum  non  minus  sordes  cupidi- 
tatis  impurœ,  quam  iracundi  et  impatientis  impetus  animi 
impediunt.  Porro  ab  hisce  sordibus  nemo  longius  abfuitquam 
noster,  qui  virginitatis  votumin  adolescenlia  coram  simulacro 
Deinarœ  nuncupatum  sic  implevit,  ut  non  humanis  sed  ange- 
licis  moribus  prœditusvideretur.  Ac  merito  Alexander  VII  vo- 
tum  illud  appellat  salutare  pharmacum,  quo  roboratus 
vir  sanctus  ad  jurisprudentiam  capessendam  accessit 
(v.  sup.  §  7). 


(1)  Op.  cit.  tom.  2,  pag.  320,  321, 

(2)  Opp,  S.  Fraacisci  Salesii,  tom.  9,  edit.  Migne,  p.  21. 


(1)  Vila  sup.  cit.  tom.  2,  pag.  321,  322. 

(2)  Sap.  1,  4. 


149 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  SALES 


150 


13.  De  superbia  quœ  solet  obnubilare  mentes,  easque  a  la- 
mine veritîtis  averlere,  nihil  a  me  disputanclum  sacer  hic  Ordo 
expectabit,  quum  singiilaris  illa  mansueludo  qua  vir  sanctus 
tam  prtBclare  enituit  non  nisi  ex  summaanimi  demissione  eger- 
minavcrit.  Pariter  de  amore  profani  solatii,  et  inerti  desidia 
(qua;  duo  solida;  scientiae  acquirendœ  maxime  olliciunt)  nihil 
a  me  dicendum  arbitrer  ;scitum  est  enim  FranciscumSalesium 
ab  inanibus  oblectalionibus  jugiter  ac  vehenicuter  abhorruisse, 
et  nuliam  tempoiis  particulam  negotio  vacuam  prœtermisisse. 
Quid  quod  ipsie  pielatis  exercitaliones  et  labores,  quos  sus- 
tinuitad  gloiiam  Dei,  nubile  instrumentumvel  causa  extiterunt 
ad  scientiam  augendam,  et  aureos  libres  conscribendos  quibus 
coaevos  et  posteritatem  edocuit  ? 

H.  Quo  tempore  Deo  vel  studiis  Salesius  minime  vacabat, 
in  ecclesiasticis  negotiis  et  sancli  ministerii  par'.ibus  explendis 
assidue  exercebatur;  ex  iis  autem  quomodo  augeretur  ejus 
prudenlia,  et  zelus  ad  tuendam  veritatem  exercitaretur  facile 
compertum  est.  Neque  enim  oportet  ul  a  me  doceantur  Patres 
Em.  in  se  ipsi  experti,  quid  quantumque  prosit  quotidianus 
usus  rerum  agendarum  ad  ecclesiasticam  disciplinam,  ad  sacra 
jura,  ad  pastoraliaotlicia  pleniuset  intimiusagnoscenda.  Apos- 
tolici  vero  ministerii  perfunclio,  quum  esset  in  acie  ipsa  ad- 
versushœreticosexercenda,  non  modo  occasio  et  incitamentum 
erat  ad  aurea  scripta  polemica  exaranda,  sed  passim  edocebat 
sanctum  fidei  adsertorem,  quaenam  essent  tela  inimicorum, 
quaenam  illorum  fallacise,  ex  quo  simul  intelligebat  qua;  foret 
aptissima  ratio  refutationis  adhibenda. 

45.  Haec  cum  ita  sint,  aperte  mihi  videor  demonstrasse, 
S.  Francisci  doctrinam  eminentem  esse  existimandam,  si  ipsa 
in  se  spectetur,  in  démentis  unde  constabat,  in  prsesidiis  quibus 
instruebatur  :  egregias  enim  ingenii  et  memoriae  facultates 
excoluit  multiplex  et  exquisita  disciplina,  semotis  iis  obsta- 
culis  quœ  hominesa  scienliœ  fastigio  attingendo  arcere  soient, 
vel  retardare.  Possem  heic  consistere,  sed  veritatis  studium 
altius  conscendere  jubet;  namscientiœ  humanis  viribus  et  in- 
strumentis  partie  alla  nolibior  accessit  divinitus  infusa.  Nec 
vana  comminiscor  :  nam  testis  prae  primis  locupletissima  (fe- 
mina  quidem  sed  ineluctabilis  auctoritatis)  se  sistit  S.  Joanna 
Francisca  de  Chantai,  quœ  refert  :  "  11  suffisait  de  le  fréquenter 
pour  reconnaître  que  Dieu  lui  avait  communiqué  le  don  de  la 
foi  dans  une  perfection  éminente,  et  donné  sur  nos  mystères, 
sur  les  sens  des  Ecritures,  et  la  vraie  doctrine  de  l'Eglise,  des 
connaissances  extraordinaires  (1)  n.  Idem  porro  planius  et 
apertius  declaravit  juris  nostri  prœceptor  immortalis,  Bene- 
dictusXIV,  idoneus,  hercle,  et  justus  scientia;  sanctorum  sesti- 
mator.  Disquirens  ille  et  explicans  quomodo  per  scientiam 
sanctitas  illustrior  fiât  :  prfeteriens  Thomam  Aquinatem,  et 
Bonaventuram,  [aliaque  exempla  nobilissima,  qua;  ipsi  praesto 
erant,  in  nostro  constitit,  oculosque  in  eum  defixit,  atque  ait  : 
"  Si  non  solum  ab  omni  errore  sint  immunes  (libri  servorum 
Dei),  sed  eliam  Ecclesiae  proficiant,  et  eo  magis  si  scientia  di- 
vinitus acquisita  conditi  fuerint,  ceteris  ad  sanctitatem  concur- 
rentibus  requisitis,  possit  eorum  haberi ratio  in  discussione  vir- 
tutum.  Quocirca  cardinalis  Julius  Sacchettus  in  relatione  quam 
fecit  consistorio  de  actis  in  causa  S.  Francisci  Salesii,  ita  de 
ejus  operibus  locutus  est  :  Vivit  etiam  in  aureis  et  seraphicis 
opusculis  ab  eo  editis,  quœ  uberrimos  in  toto  christiano  orbe 
fructus  parturiunt  (2'.  »  Equidem  quid  gravius  et  splendidius 
hoc  testimonio  aflferri  possit  non  video. 

16.  Illud  praeterea  perpendendum  arbitrer,  quod  non  modo 
spiritus  intellectus  et  cognitienes  extraordinariae,  sed  ipsa  di- 

(1)  In  proc.  sup.  canoniz.  S.  Francisci  de  Sales  Depositio  S.  Jo. 
Franc,  de  Chantai,  ad  art.  24. 

(2)  Bened.  XIV,  de  serv.  Dei  beatif.  et  Ss.  canon,  lib.  2,  cap.  25, 
n,  10. 


cendi  facultas  et  forma,  qua  S.  episcopus  prœstabat,  indita  a 
Dee  visa  sit  Alexandre  Vil,  qui  in  bulla  canenizationis  (n.  27), 
lui'cdeipse  prœdicavit  :  oValebat  enim  summaet  efficacissima 
dicendi  potentia  quam  illi  e  cœlo  conciliaverat  summa  cordis 
innocenlissimi  sanctitas.  »  Eodem  pertinent  verba  card.  Uaggi 
in  sullragio,  quod  tulit  pre  ejus  canonizatione,  ubi  legimus 
a  quantam  redolent  suavitatem  misericordia  in  pauperes  pro- 
fusa  diffusa  gratia    in  labiis  et  in   libris  conscriplis  dulci 

utiiitate  manantibus  »  (1);  eodemquespeclabat  archiepiscopus 
Flercntinus  Salesium  laudans  quem  «  eximio  sapientis  eloquii 
donomentiumhumanarum,  ut  inquitAmbrosius,  moderatorem 
Deus  comprobavit  (2)  o.  Ex  quo  fiebat  ul  peculiaris  quaedam 
Spiritus  sancti  gratia  ejusverbis  censociaretur,  adeeque  «[card. 
Perronius  dicere  seleret  :  ad  ba;retices  convincendos  sibi  satis 
doctrinic  a  Deo  traditam  esse,  ad  cenvertendes  vere  Spiritus 
sancli  gratiam  in  clecto  Genevcnsi  prœcipue  vigere  (3)  ». 

17.  At  noie  ulterius  progredi  quam  propesila;  controversia; 
limites  patiuntur  ;  satis  sit,  me  jure  posse  S.  antistitem  Ecclesiae 
doctoribus  œquare;  neque  acriter  huic  appcUationi  obstiturum 
pute  fidei  vindicem  amplissimum;  namque  illustris  ejus  prœ- 
decessor  Petrus  Franciscus  deRubeisiSalesium  Ambrosio  com- 
paravit,  quum  pro  veritate  vetum  edere  coactus  scripsit  :  «  Li- 
bentissime  fateer,  rem  in  eo  statu  esse,  quod  tuto  valeat  ad 
solenmem  ejus  canonizatienem  deveniri,  ut  in  sacerdotali  or- 

dine  post  mellinuum  Ambrosium  allerum  extet  exemplum, 
etiam  via  lactis  et  mellis  ad  summum  christianae  pietatis  et 
charitatis  fastigium  pesse  ascendi  (4)  d.  Qua;  verba  ad  doc- 
trinam certe,  non  ad  vitam  et  mores  referuntur;  scitum  est 
enim,  Ambrosium  et  Franciscum  in  se  fuisse  austerissimos,  et 
utruraque  per  asperum  ac  salebresum  tramitem,  non  via  lactis 
et  mellis,  ad  excelsum  sanclimeniae  culmen  pervenisse. 

Art.  2.  De  argumenta  intrinseco  depromplo  ex  operibus  scriptis 
a  S.  Francisco  Salesio. 

18.  Quamvis  emnesultrofateantur  S.episcopum  Genevensem 
a  Deo  datum  fuisse  tanquam  invictum  Ecclesia;  pra;sidium 
centra  liœreses  œtate  ejusgrassantes,  maxime  adversus  calvi- 
nianam  peslem  ;  omnibusque  persuasum  sit  predigio  similes 
esse  innumerasconversioneshominumadcatholicam  veritatem 
opéra  illius  patratas  ;  nihilemiuus  falsa  quibusdam  insidere  vi- 
detur  opinio,  quod  ha;c  trophœa  virtuti  petius  et  concienibus 
sancti  viri,  ore  prelatis,  quam  libris  ejus  adscribenda  sint. 
Hauditatamen  se  res  habet,  magnam  enim  hujus  gloria; 
partem  scripta  ab  eo  exarata  sue  jure  sibi  vindicant.  Hoc  illi 
decus  adserebat  Em.  card.  Franciscus  Barberini  episcopuS 
Portuensis,  in  sufiragio  quod  tulit  pro  ejus  canonizatione  :  «Is 
enim  est  (inquit)  qui  cœlestis  gratiae  radios  indutus,  in  regione 
criminum  tenebrosa,  fidei  lumen  effulsit,  qui  virginitate  in- 
signis  sanctimonialibus  laudatissimi  inslituti  leges  perscripsit, 
qui  piis  doctisque  lucubrationibus  plurimos  ad  veram  Christi 
religionem  traducens,  cunctis  etiam  pervium  cœlum  es- 
tendit  (5).  »  Itemque  card.  UldericusCarpineus  :  "  Bellum  enim 
(ait)  implacabile  indixerat  tartareis  potestatibus,  ut  prœdam 
iUis  animarum  eriperet.  Quod  prœsertim  magna  omnium  ad- 
miratione  perfecit,  dum  tôt  privatis  sermonibus,  cencionibus 
publias,  libris  scriptis,  disputatienibus  peracutis  septuaginta 
duo  haereticorum  Romanae  fidei  restituit  (6)  ». 

19.  Similis  Patrum  Eminentissim.  vocibus  consultorum  con- 

(i)  Cappello.  Acla  beat,  et  canon.  S.  Franc.  Sales,  p.  166. 

(2)  Ibid.  pag.  174.  •    •  j    c  • 

h]  Compendium  vitœ,  virtutum  etc.  B.  Francisci  de  Sales,  ex 
officie  editum  a  Francisco  M.  Phœbeo,  S.  R.  C.  secret. 
(4)  Ibid.  pag.  78,  79. 

(3)  Cappell.  op.  cit.  pag.  142. 
(6)  Ibid.  pag.  147. 


IM 


DOCTORAT 


152 


sensio  fail.  Alia,  ne  nimius  eim.  ejnsmodi  teslinaonia  prae- 
tereo;  hoc  intérim  constituisse  suflicrat,  gloriain  debelhlœ 
bîereseos  et  messis  amplissiinae  ex  conversione  iiinuinerabi- 
lium  morlaliura  coUectae  non  minus  coosilio,  Toci  et  laboritM» 
S.  epiicopi,  quam  scriplis  illiiis  esse  iribBendam,  et  hoe 
liquere  ex  gravissinio  judicio  co*voiuiii  \el  supjviriDin,  qui 
eodena  sacnio  XVII,  q«K)  Fianciscus  tloruerat,  in  hoc  cœtu 
sacratiïsimo  sufTragium  ferebant. 

20.  Profecto  hcsc  laus,  qua>  scripta  Salesii  exornal,  ad  ea 
polissimum  peninet,  qua?  data  opéra  ad  tiiendani  verilatem 
calhoUcam  et  haprelicos  refulandos  exarala  sunt.  Eniinet  inter 
cetera  Con'.roversiarum  liber,  qui  vice  et  loco  fungebatur 
concionum  a  quibus  pronunciandis  vir  sanctus  nonnunquam 
inipediét-alur.  De  bis  ila  disserit  cird.  Sacchettiis  iii  relatione 
causœ  S.  episcopi  Genevensis  :  «  Cuiu  Cabaliiacenses  ab  ejus 
concionibus  et  cousuetudine  edicto  magistratus  abstinere  co- 
gerenlur,  cœpit  stylo  pugnare,  et  epislolam  cuiu  selectis 
orihodoxs  tidei  conclusionibi^sad  Tononienses  niisit,  quibus. 
tantam  perditorum  multiludineiii  ad  Ecclesiaj  sinum  revo- 
cavit  ^t^.  »  Has  conclusiooes  seleclas  nil  aliud  esse  quam 
controversias  docet  raanifeslo  P.  Ludovicus  Bofavior  in  ea 
testatione,  in  qua  de  reperlis  earum  autograpbis  manu- 
scriptis  deponit  :  *  Par  lesquels  cahiers  il  fut  reconnu,  que 
c'estoit  un  des  traitez  de  controverse  composés  par  ce  grand 
saintau  temps  de  la  mission  dans  leChablais,  et  qu'ildiatribuait 
par  ieuilles  aux  peuples,  après  que  les  magistrats  hérétiques 
leur  eurent  fait  déffense  d'aller  aux  prédications  du  papiste 
romain  (i).  » 

21.  In  iis  potissime  agel)atur  de  Romani  ponlificis  aucto- 
ritate,  velul  tradit  Carolus  Augustus Salesius  Tullianus  fralris 
filius,successoret  biographus  S.  antislitis,  enarrans  :  «  Repe- 
rinius  duodecim  codices  magnos  manu  propria  scriptos  ven. 
servi  Dei  et  praedecessoris  nostri  Francisci  de  Sales,  in  quibus 
agitur  de  muiiis  Iheologicis  punctis  inter  catholicos  doctores 
et  haereticos  conlroversis,  preeserlim  circa  auctoritaîem 
summi  Romani  ponlificis,  aut  vicarii  Jesu  Christi  et  succes- 
soris  divi  Pétri  (3).  »  In  bac  auctoritate  explicanda  copiose  et 
solide  de  Romani  poulilc  is  infaliibiiitale  sanctus  auclor  multa 
disseruerat  quae  alicubi  mutata,  alicubi  vero  prœtermissa 
sunt  in  edilionibus  operum,  quae  saeculis  XVII  et  XVIII  pro- 
dierunt.Quaidara  ex  iis  bibliothecae  Chisianae  pluteis  deprorapta 
in  editione  Parisiens!  Lud.  Vives  in  pristinos  locos  sunt  resti- 
tula.  Operae  prelium  est  a  Patrum  Emorum  ocuUs  subjicere, 
ut  planum  fiat  quo  veritatis  studio,  et  qua  doctrinœ  copia 
S.  anliïles  cor  ipsum  petierit  funeslae  hajreseos,  quae  Iota  ii» 
eoerat  ut  supremum  Rom.  ponlificis  magisteriuni  labefaclaret, 
et  quam  féliciter  Valicani  coucilii  decretis  prœiuserit.  Ideo  hoc 
fragmentum  operisimmortalisiii  Summ.  num.  2  obsequeuler 
exhibemus. 

23.  Praestantiam  et  meritura  hujus  operis  coaevi  et  posteii 
sumnais  laudibus  extulere,  et  merito  quidem  ;  nam  docte 
dilucide  ac  nervose,  et  propria  quadara  methodo  et  forma 
plenam  praebet  demonstrationem  arlieulorum  fidei,  quos 
acalholici  ejus  œtalis  impugnabant,  et  istorum  argumenta 
strenue  refellil.  Bipartilum  est  opus,  cujus  ptioii  pars  omnes. 
generalira  profligat  haereticos,  altéra  vero  ad  eos  pectinet  no^ 
minatim,  quibuscum  eratcolluetandun^ 

23.  Pressîus  et  acrius  nrget  vir  sanctos  in  altéra  tracta- 
tionis  parle  adversarios  sucs,  ibi  enim  lotius  quaestionis  caput 
hoc  et  fundamentum  conslilin't  :  o  Cest  Dieu  qui  règle  notre 
foi  ebrétienne,  mais  avec  ses  deux  instruments^  qui  nous  sont 

(1)  Apud  Cappell.  op.  cit.  pag.  100. 

(1)  0pp.  S.  Franc.  Sales,  edit.  I,ud.  Yïtcs  Paris  1886,.  tom.  8, 
pag.  207. 

(3)  Ibid.  pag.  206. 


appliqués  en  diverses  façons  :  I .  par  sa  parole,  comme  avec 
une  règle  formelle;  2.  par  son  Eglise,  comme  parla  main  du 
régleur  et  du  compasseur  (1).  »  Hinc  naturalis  Huit  sequenlium 
scrnionum  seu  capiiuni  partitio.  In  primis  enim  agitur  de 
verbo  Dei,  fundamentali,  eaque  fonnali  régula  fidei,  et  de 
fonlibus  unde  in  nos  derivatur,  striplura  nempe  et  traditione  : 
tnm  de  régula  applicationis  scilicet  de  Ecclesiie  aucloiitate. 
Adjicitur  poslremo  loco  expositio  catholicaî  doctrinal  circa 
sacramenta,  nec  non  tractalio  de  pnrgatorio  etactibus  expia- 
toriis,  per  quos  animabus  qnan  ibi  delinentur  Ecclesia  siiffra- 
gatnr.  Hase  duo  (quia  prœripuum  de  illis  certamen  eral)  magna 
probationum  vi  et  copia  evincuntur,  et  a  sophismalibus  ex 
adverso  prolatis  acerrime  vindicantur. 

24.  Omnia  quidem  in  dodo  volumine  prieclara  et  egregia, 
sed  legentis  aninius  praeprimis  percellitur  ex  iis  quje  vir 
sanctus  conscripsit  dum  aggrediebatur  alteram  operis  partem, 
nempe  de  fidei  régula  instmmentali  seu  applicationis.  Ibi 
Ecclesiie  auctorilatem  declaraturus,  rationis,  Ss.  Bibliorum  et 
veterum  Patrum  auctoritate  suffultus  uberem  et  invictam 
argumentorum  copiam  explical  incredibili  quadam  vi  et 
facultate  dicendi.  Nemo  enimvero,  quem  iioverim,  anteatam 
valide,  perspicue  et  copiose  catholicain  doctrinam  de  primatu, 
infallibili  magisterio,aliisque  prœrogativis  successorum  B.  Pétri 
explicaverat.  Praeter  notissima  sacrae  Scripturae  loca,  alia  quae 
diligentiam  superiorum  apologistarum  etïugerant,  dissita 
quidem  sed  in  unuin  conspirantia,  solerter  conferuntur,  et 
nova  atque  insperata  viro  sapientissinio  tela  ad  vincendum 
suppeditaut.  Atlerunlurargumentisoninigenis  verilalis  bostes, 
nedum  praesentes  quibuscum  prcelium  commiltebatur,  etiam 
sequiores,  qui  post  eam  aelatem  Gallicanos  et  Febronianos 
errores  erant  adserturi.  Plane  si  ea  comparemus  qua  vir 
sanctus  conscripsit  de  praerogativis  Apoàlolicaî  Sedis  cum  iis 
qu*  deinceps  ad  convellendos  errores  oppositos  Ecclesia  defi- 
nivit  atque  constituit,  vix  aliquid  reperiemus  Francisci  libris 
addendum,  nihil  certe  quod  ab  iis  quae  definita  sunt  deâectat. 
Imo  si  quis  conférât  nonnuUas  Con^roy«'siarw»i  pagellas  cum 
prima  Vaticanae  synodi  constitutione  de  Ecclesia  Chrisli  vehe- 
menter  mirari  cogitur,  videns  quam  apte  inter  se  congruant  ; 
eaedem  propositionesdeQnitas,eademsunt  argumenta  praecipua, 
eadem  orationis  et  sententiarum  connexio,  eadem  saepe  verba 
et  loculiones.  Perlegesis  XXXVl  et  XLIV  controversiarum 
sermones,  tum  coutinuo  tria  inspice  constitutionis  conciliaris 
ca[iita  poslrenia;  haec  ex  illis  ferme  hausta  et  derivata 
aulumabis. 

2».  Obstupuerunt  homines  quo  tempore  synodus  celebrata 
est,  dum  ex  Chisianis  archivis  prodire  viderunt  gravissima  illa 
Salesiani  autographi  verba  ex  quadragesimo  sermone  contro- 
versiarum, in  quoafiSrmatur  «que  S.  Pierre,  comme  pierre 
fondamentale  du  gouvernement  et  administration  ecclésias- 
tique, ne  pouvoit  se  froisser  et  rontpre  par  l'infidéUté  ou 
erreur  ce  qui  est  la  principale  porte  d'enfer  ;  »  paucisque 
inlerjectis  sabditur  :  a  L'Eglise  ne  peut  pas  toujours  être 
ramassée  en  un  concile  général,  et  les  trois  premières  centaines 
d'années  il  ne  s'en  ât  point.  Ez  diABcultés  doncques  qui  sur- 
viennent journellement,  à  qui  se  pourrait-on  mieux  adresser, 
de  qui  pourrait-on  prendre  los  plus  assurée,  règle  plus  certaine, 
que  du  chef  général,  et  du  vicaire  de  nostre  Seigneur  ?  Or 
tout  ceci  n'a  pas  eu  seuleraenl  lieu  en  saint  Pierre,  mais  en 
ses  successeurs.  Car,  la  cause  demeurant,  l'effeet  demeure 
encore.  L'Eglise  a  toujours  besoin  d'un  confirmateur  infail- 
lible, auquel  on  poisse  s'adresser,  d'un  fondement,  que  les 
portes  d'enfer,  et  principalemenU'erreurne  puisse  renverser, 
et  q«e  son  pasteur  ne  puisse  conduire  à  l'erreur  ses  enfans. 
Les  successeurs  doncques  de  saint  Pierre  ont  tous  ces  messue» 

(1)  Controverses,  avant-propos  de  la  2'  partie. 


iy3 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  SALES 


154 


privilèges,  qui  ne  suivent  pas  la  personne,  mais  la  dignité,  et 
la  charge  publique.  »  In  prioribus  editionibus  legebutur  :  «L'E- 
glise a  toujoms  besoin  d'un  contirniateur  permanent,  »  quod 
epitlieton  non  minus  ineptum  quain  texlurai  orationis  incon- 
gruum  est.  Causam  niulalioiiis  pervcsligare  neque  oportet 
neque  libet;  sedaulographuin  prodiens  vetuit  ne  amplius  in 
scriptaS.  antistilisirrepereterror,  quem  ille  oderat  tamquam 
porlam  pnccipuani  interorum.  Ceterimi  si  res  adhuc  esset  in 
obscure,  et  Cliisianisthosaurisdeslilueremur,  munlem  S.  epis- 
copi  satis  aperirent  alia  fragmenta  controversiarum  quae  in 
archivo  Aiineciensis  ordinis  Visilationis  servanlur.  Ibi  enim 
quuni  omnigenis  velustatis  nionumonlis  oslendisset  S.  auctor, 
Romanum  pontificem  tamquain  supremum  judicet  fidei  sem- 
perhabitum  fuisse,  subjicit:  «  Les  Eusébiens  confessent  l'au- 
tliorité  du  Siège  de  Rome,  quand  ils  y  appellent  S.  Athanase, 
etS.Alhanasequandil  s'y  présente. Mais  surtout  les  Eusébiens 
hérétiques  arriens  confessent  assez  combien  son  jugement  est 
infaillible,  quand  ils  n'y  osent  comparaître  de  peur  d'y  être 
condara(^s.  - 

^ÊÈfÊPfacile  intellectu  est,  ea  laudis  precconia  quibus   Em. 

"" cardinales   et  consultores  amplissimi  sacrée    hujus  Congre- 
gationis,  tempore  Alexandri  VU,  honestarunt  scripta  sancli 
episcopi  quibus  calholicain  doctrinam  contra  haereticos  tue- 
batur  (vid.  sup.  §  §.   18,  19)    ad  controversias   potissimum 
pertinere  :   idcirco  nuUa  exaggerationis  suspicio  deprehendi 
potest  in  literis  Rev.  Matris  de  Changy  datis  postridie   Kal. 
Januarias  ann,  1601  ad  universum  institutum,  quibus  sodales 
edocebat  quomodo  judices  apostolici  in  processus  beatifica- 
tionis  S.  episcopi  ex  lectionc  ejus  voluminis  fuissent  atïecti  : 
"  On  juge  que  ce  traité  est  capable  de  faire  autant  de  fruit 
parmi  les  hérétiques  pour  leur  conversion,  que  l'Introduclioii 
à  la  vie  dévoie  en  a  fait  parmi  les  catholiques  pour  la  dévotion. 
Et  Messeigneurs  nos  juges  disent     que  les  Athanase,  les 
Ambroise  et  les  Augustin  n'ont  pas  plus  ardemment  soutenu 
et  défendu  la  foi  que  ce  bienheureux.  »  Quod  judicium  suf 
fragio  suo  confirmarunt  quamplures  sacrorum  antistites  in 
supplici  libello,  quod  Vaticani   concilii   tempore  SS.   Domino 
Pio  nono  obtulerunt  ad  postulandum  titulum  doctoris  Eccle- 
siae  in  honorem  S.  Francise!  Salesii. 

27.  Eapropter  mirandum  non  est  quod  viri  doctrina  et 
pietate  clarissirni  Controversiarum  leclione  deleclarentur  ad- 
modum,  earumque  auctorem  summis  laudibus  exornarint. 
Exemplo  sit  cornes  Joseph  de  Maistre,  qui  in  opère  celebratis- 
simode  Romano  Pontifice  [du  Pape)  cap.  10  longiores  tractus 
eSalesianis  controversiis  excerpsit  praedicans  «  l'esprit  lumi- 
neux, qui  distinguait  le  grand  évêque  de  Genève  ;  »  quin 
etiam  illum  non  obscure  cum  magnis  Ecclesice  doctoribus 
comparavit. 

28.  Controversiarum  quasi  coronidem  et  appendicem  consi- 

derare  juvi.t  celebrem  disputationem,  quam  vir  sanctus  habuit 

cum  Theodoro  Beza,  de  qua  hœc  refert  Alexander  Vil  in 

bulia  canonizationis  (n.  20):  «  Hisce  artibus  prœstans  (S.  Fran- 

ciscus)  jussus  fuit  a  Clémente  Vlll  felicis  recordationis  prsede- 

cessore  nostro  adiré  Theodoruin  Bezam,  Calvinianse  haeresis 

acerrimum  ministrum  acpropugnatorem,  et  cum  eo  solo  solus 

agere,  ut   ea  ove  ad  Christi  ovile  reducta  complures  alias 

revocaret,  quod  sane  eximie  Franciscus  prsestitit,  Geoevee  non 

sine  vilœpericulocum  Bezacongressus,  qui  tamen  ut  ex  merito 

confutatus  veritatem  fassus  est,  ila  ex  scelere  arcano  Dei 

judicio  indignus  fuit  qui  ad  Ecclesiam  rediret.  »  Quamvis  haee 

disputalio  Francisci  manu  exarata  non  extat,  superest  tamen 

antiquis  biographis  relata  diligenter.  Tanli  pretii  ea  visa  est 

illuslri  doctori  Ecclesiœ  Alphonso  de  Liguori,  ut  in  historia 

hœreseum  concinnanda  licet  omnia  strictim  ac  cursim,  ut  ita 

dicam,  persequutus  esset  :  tamen  cumeo  pervenisset  diutius 

iiomorari  voluit,  ut  integram  disputationem  illam  referret^ 


29.  Post  Controversiarum  volumina  memorare  oporlet  libros 
quatuor  qiios  S.  aui;tor  Vexillum  Crucis  inscripsit.  De  iis  ita 
disstril  praesul  doclissimus  Lucidus  Maria  l'arrocchi,  eiiiscopus 
Papiensis,  in  egregio  commentariolo  de  prx'stanlia  doctrinse 
S.  Francisci  Salesii  (pag.  .4  et  5)  :  <r  E  duplice  il  pemo  su  cui 
s'avvolge  la  grandezza  scientifica  del  vescovo  di  Ginevra,  la 
polemica  e  l'ascetica,  ed  in  entrambe  colse  le  prime  palme. 
Nel  primo  ordine  occupa  un  in.signe  posto  il  tratlato  dello 
stendardo  délia  sauta  Croce  scrilto  contro  un  oscuro  calvinista, 
che  da  una  magnifica  processione  fatla  nel  1597  in  Annemasse, 
ad  una  lega  di  Ginevra,  lra?se  il  prelesto  di  rinfrescare  le 
vecchie  calunnie  d'idolalria  contro  i  catlolici  in  un  opuscolo 
abborracciato  alla  peggio  dalla  ignoranza  e  dalla  passione.  A 
quesio  oppose  il  Santo  uno  dei  piii  compiuli  tratlali,  che  si 
conoscono.  " 

30.  Egregii  hujus  operismeminit  Franciscus  Maria  Phœbeus, 
a  secretis  Sacras  hujus  Congregationis  in  compendio  vitae  et 
virlutuni  S.  episcoj  i,  quod  ex  ofïicio  conscripsit  :  «  Non  longe 
a  Geneva;  moenibus  in  pago  Annemacio,  via  publica,  ubi  olim 
Philiberlus  lapideam  crucem,  mox  ab  héereticis  avulsam  sta- 
tuerai, ingentem  sane  sed  ligneam  solemni  pompa  restituit 

Ea  de  re  exarsit  secta  Genevensis,  et  libellus  prodiit  auctore 
Fayano  pseudoministro,  quo  crucis  latriam  execrabatur; 
ativersus  quem  Salesius  cximiam  scripsit  apologiam,  cui  titulus 
Vexillum  crucis  (Ij.  » 

31.  Pari  veritatis  tuendaj  studio  et  pari  copia  doctrinae, 
qua  Fayanum  profligaverat,  certavit  vir  sanctus  cum  Ludovico 
Vireto,  qui  non  minus  impias  de  SS.  eucharistise  sacramenlo, 
quam  de  immaculala;  Virginis  puritate  blasphemiaseffutiverat. 
Hinc  duplex  opus  S.  episcopi ,  quod  in  actis  canonizationis 
ejus  multa  cum  laude  commemoralur.  Scripsit  enim  laudatus 

Pha^beus  :  «  Chablasium  petivit ibi  Viretum  in  eucharisiiae 

sacranientum  impie  debacchantem  confutavit  opusculo  in 
lucem  edilo  cui  titulus  :  "  Meditationes  in  Symbolum  aposto 
«  lorum.  "  Mox  ejusdem  blasphemias  beatissimas  Virginis  puri- 
tatem  temerare  conantes  tum  ore  répressif  tum  calamo, 
evulgata  dissertatione  ita  solide  refutavit,  ut  ad  palinodiam 
recantandam  impulerit ,  et  Petrum  Tornerium  primai'ium 
syndicum  Tononiensem  ad  Christi  pascua  reduxerit  (2).  » 
Ceterum  recolendum  est,  utrumque  ex  prœdictis  cathnlicis 
dogmatibus  duplici  lucubratione  a  S.  episcopo  fuisse  defen- 
sum.  Nam  contra  oppugnantes  mysterium  Corporis  Christi, 
praUer  laudatas  Meditationes  conscripsit  etiam  dissertationem, 
quœ  manuscripla  extat  in  processu  canonizationis  vol.  V.  (vid. 
sum.num.  l,ser.l,  op.  V). Duplex  item lucubralioest, qua  virgi- 
nilatem  Deiparae  Salesius  propugnavit,  nam  quum  adversus 
primam  Viretus  qutedam  objecisset ,  responsionem  istam 
Franciscus  edila  replicalione  refutavit.  Heic  vero  notandum 
est,  quantopere  illi  profuerit  universalis  illa  qua  prwstabat 
scientiarum  peritia  ;  nam  quum  ad  solvendas  adversarii  falla- 
cias  ante  omnia  constituendum  esset  iii  quo  proprio  constitit 
virginitas,  vir  doclissimus  absque  erroris  formidine  ad 
medicos,  ad  philosophos,  ad  jurisconsultes,  ad  theologos 
omnesprovocavit.  Tanta  est  aulem  argumenlorum  gravitas  et 
robur,  ut  recte  dici  possit  non  minus  solide  Franciscum 
nostrum  refellisse  Viretum,  quam  Hieronymus  Helvidii  delira- 
menta  refellerat. 

32.  Verum  dum  pseudo-minister  vicias  dederat  manus, 
refutaniliB  supererant  Calvini  blasphemiœ,  qui  perosus  cultum 
Deipane  praestilum,  contra  usum  salutatienis  angelicee  inve- 
hebalur-Ad  tuendampiam  consuetudmem,  stylo  m  vir  sanctus 
arripuit,  et  doctam  Iractalionem  sermonis  instar  aggressus 
est  :  «  Calvin  (ait)  en  son  Harmonie  Evangétique  nous  appelle 
superstitieux,  tant  pour  saluer  une  absente,  que  pour  nous 

(1)  Apud  Cappellum  op.  sup.Jcil.  pag.  36. 

(2)  Op.  cit.  p.  35. 


1«.  »• 
00 


DOCTORAT 


156 


mesler  du  niestier  d'autres  (!)  ».  Atque  hic  temerarium 
accusalorem  (qui  (aiuen  scripturis  divinis  liîerere  se  jactabat) 
tôt  obruil  Ss.  bibliorum  auctoiitatibus  ad  rem  deprouiptis,  ut 
nullum  ei  reliquuni  faciat  peifugium  io  quo  consistai. 
Dolenduni  plane  est,  quod  ex  opère  egrogio  fragmenlum 
duiulaxat  ad  nos  perveneril;  sed  ex  pagellis  residuis,  quasi  ab 
ungue  leo,  quale  et  quantum  opus  illud  fuerit  facile  licet 
arguere  et  animo  concipere.  Huicjactui»  similis  illa  est  quae 
nos  orbavil  eleganli  dialogo  super  prtecipuis  religionis  dogma- 
tibus,  cujus  memoriam  nobis  asservavit  commentarius  ma- 
nuscriplus  Marcbionis  de  Ciimbis  (lom.  1.  pag.  4  03,  19i); 
unde  ba?c  hausit  diligens  Francisci  biograpbus  Hamon  {Vit, 
tom.  1,  pag.  700]  :  ti  Ayant  reçu  au  mois  de  juillet  (<o96)  la 
visite  de  deux  de  ses  frères,  il  fit  apprendre  au  plus  jeune  une 
partie  d'un  dialogue,  qu'il  avait  composé  tant  sur  les  dogmes 
les  plus  essentiels  de  la  religion  que  sur  les  devoirs  qu'impose 
le  nom  chrétien,  et  lorsque  le  jeune  homme  posséda  parfai- 
tement son  rôle,  il  fit  annoncer  par  toute  la  ville  qu'il  y  aurait 
le  soir  dans  l'église  de  S.  Hippolyte  un  dialogue  public  sur  la 
religion.  La  nouveauté  du  genre  attira  grand  nombre  de 
curieux  catholiques  et  hérétiques.  Le  saint  apôtre  proposa  les 
interrogations,  le  jeune  homme  donna  les  réponses,  l'un  et 
l'autre  avec  un  intérêt  et  une  grâce  qui  charmèrent  tous  les 
spectateurs,  heureux  de  trouver  si  bien  réunis  dans  cette  soirée 
l'utile  et  l'agréable.  » 

33.  Major  vero  et  tristior  ea  jactura  est  quae  nobis  eripuit 
librum  alium  a  S.  episcopo  perscriptum  cui  titulus  o  Tractatus 
de  daemonomania  seu  de  energumenis.  »  Hune  ait  Carolus 
Augustus  Salesius  -  a  Francisco  compositum  dum  ageret 
Tononii  pro  conversione  haereticorum,  "  et  nondum  edituni 
esse  monet,  ac  se  archelypum  in  charta  habere  (2).  Quomodo 
hic  liber  ad  propugnandam  catholicam  veritatem  pertineret 
explicat  perspicue  laudatus  biographus  in  libro  3  Vit.  S. Franc, 
enarrans  :  «  Per  haec  tempora  (quum  Tonoui  esset  et  hajre- 
ticis  convertendis  operam  darel)  vexabantur  ab  immundis 
spirilibus  Veragrorum  non  pauci  et  Salesius  abigendis  ils 
sedulam  nec  inutilem  navabat  operam.  Terrebant  vero  mi- 
nislrorum  animes  mirabiles  tôt  effectus;  nec  enini  unquam 
eorum  ullus  nisi  lutheranœ  temerilatis  parliceps  rem  tentare 
sirailem  ausus  fuit.  Magum  esse  et  veneficum  Salesium  altius 
idée  inclamabant;  alii  vero  phantasiae  et  imaginalionis  vi 
vexationis  speciem  tribuebant,  negabantque  vel  esse  dœraones 
vel  tantam  in  morlalia  corpora  auctoritatem  habere  :  et 
accessit  ad  bas  nequitias  insolens  et  calumniis  refertissimus 
anonymi  cujusdam,  qui  se  medicum  Parisiensern  ajebat, 
libellus  Régi  dicatus  in  communem  Ecclesia;  Parisiensis 
sensum  exorcismorum  fulmen  impugnans,  atque  adeo  sui 
auctoris  impietatem  et  pellaciam  praeseferens.  Quae  causa  fuit 
ut  lacentibus  ceteris,  non  agendi  sed  loquendi,  non  accusandi 
sed  defendendi  libertatem  Franciscus  arripuerit,  tractatumque 
de  daemonomania  decreverit  scribere,  et  rêvera  scripsit,  licet 
postea,  et  qua  ratione  non  constat,  luci  denegaverit.  « 

34.  Quœnam  fuerint  hujus  libri  partes,  qui  tractationis  ordo, 
ita  déclarât  antistes  clarissimus  :  a  Continet  autem  hic  trac- 
tatus novem  capita.  Naturam  humanam  communicare  cum 
angelica.  Salanam  communicare  cum  homine  a  statu  peccati, 
et  quo  perveniat  haec  communicalio.  Hujusmodi  communi- 
cationera,  qua  Satanas  incorporât  se  homini  ab  Incarnationis 
mysterio  frequentiorem  esse.  Eamdem  inferre  in  animo 
pugnam  et  in  corpore  supplicium.  Deum  vero  ordinarium 
remedium  tanlo  tempore  fréquent!  malo  praeparasse.  Quaenam 
sit  prœcisa  hujus  ab  iramundo  spiritu  vexalionis  qualitas. 
Quaenam  sint  disposiiivae  et  applicativae  causae  maligni  spirilus 

(1)  0pp.  S.  Franc,  edit.  Vives,  tora.  V,  pag.  4IC. 
(î;  In  Vita  S.  Franc.  Sales,  in  calce  operis  in  recensione  docu- 
mentorum. 


in  corpore  possessi.  Quodnam  sit  Satanœ  consilium  adversus 
eum  quempossidet,  et  quodnam  postremo  adversus  Ecclesiam, 
qu;v  a  sua  vult  eum  possessionedeturbare.  His  capitibus  quid- 
quid  de  energumenis  dici  potest  et  disputari  accuratissime 
perlracfat,  concluditque  Deum,  qui  diaboli  rabiei  tum  cner- 
gumenum  ve.\at  terminos  imponit,  maliti»  etiam  et  calliditati 
dare  limites,  quum  Ecclesiam  fallere  et  decipere  tentât,  ut 
uniuspatientia  ejus  vincat  fortitudinem,  et  alterius  prudentia 
Iraudem.  Tune  ubi  se  detectum  videt  hujus  sœculi  princeps, 
ad  suuni  mundum  recurrere,  ab  eoque  vim  et  calumniam, 
duo  veluti  brachia  quibus  impugnet  Ecclesiam ,  et  suam 
tueatur  possessionem,  mutuaii;  Ecclesiam  vero,  qua;  contra 
vim  caret  armis,  habere  saltem  conira  calumniam  suis  in  ac- 
tionibus  innocenliani,  suis  in  verbis  veritatem,  et  ad  se  tuen- 
dam  suis  in  judiciis  auctoritatem.  •• 

35.  Multam  quidem  et  pr«claram  adeplus  est  gloriam  vir 
sanctus  his  libris  quos  recensui,  at  pulandus  non  est,  eorum 
ope  dumta.\at  pro  causa  veritatis  certavisse.  Supersunt  enim 
plurcs  ex  ils  concionibus  quibus  fidem  calholicam  adseruit  et 
illustria  conversionum  prodigia  palravil  velut  testatur  Phœbeus 
in  compendio  pluries  laudato  :  a  Divione,  Gratianopoli  et 
Parjsiis  quadragesimales  conciones  habuit,  quibus  inter  plu- 
rimos  ad  catholicam  fidem  adegit  Claudium  Buccardum , 
Lausannœ  publicum  theologiae  professorem,  Franciscum  ducem 
Diguoranum  Delphinatus  proregem,  Barberium  et  Jacobum 
Philippum  magni  nominis  pseudominislros  (apud  Cappell.  op. 
cit.  pag.  42).  B  Plane  non  tam  ad  edocendos  catholicos  jam 
probe  instructos,  quam  ad  hœreticos  refellendos  simul  et  illus- 
trandos  pertinebant  multœ  ex  iis  concionibus  qua;  inter 
homilias  (sermons)  conscriptae  leguntur. 

36.  Quid  quod  in  ipsis  epistolis  S.  scriptor  ad  instar  Hiero- 
nymi  et  Augustin!  sa;pe  multa  est  complexus  quae  sive  ad 
explicandam,  sive  ad  tuendam  catholicam  fidem  pertinerent? 
Quœdam  ex  iis  potius  tractatus  theologici  epislolari  forma 
exarati,  quam  epistola  forent  compellanda;.  Eminent  litterae 
data;  idibus  aprilis  1GÛ3,  in  quibus  S.  auctor  docte,  prolixe  et 
laboriose  convellit  atque  everlit  quod  nocentissimum  erat  in 
lutherana  haeresi  de  fide  sine  operibus  sufficienti  ad  salutem. 
Equidem  legens  salis  mirari  non  poteram,  quam  plane  ac 
dilucide  nativo  illo  stylo  epistolari  vir  sanctus  res  ditficillimas 
declaret,  puta  quid  sit  Deus,  qualia  sint  SSmae  Trinitatis  et 
Dominicae  incarnationis  mysteria.  Nec  praetereundae  litterœ  ad 
episcopum  Savonensem  et  Anastasium  Germonium  datae, 
propter  quas  finis  impositus  est  controversiae  de  auxiliis  ;  de 
altéra  P.  Philiberlus  de  Bonneville  de  facto  testis  hœc  retulit 
in  vita  S.  episcopi  :  o  Sa  doctrine  était  tellement  connue  que, 
lorsque  se  traitait  à  Rome  la  dispute  tant  célèbre  de  auxiliis, 
c'est-à-dire  de  la  manière  dont  Dieu  nous  dispose  pour  rece- 
voir les  grâces  et  aides  surnaturelles  à  notre  justification, 
notre  très-docte  prélat  en  ayant  écrit  au  Rme  Anastase 
Germonio,  lors  référendaire  de  Sa  Sainteté,  et  celui-ci  ayant 
fait  voir  celte  lettre  au  S.  père  Paul  V,  lequel  trouva  les  rai- 
sons qu'il  apportait  si  solides,  qu'il  le  communiqua  au  con- 
sistoire des  Illmes  cardinaux,  lesquels,  suivant  l'avis  qu'il 
donnait  trouvèrent  bon  d'imposer  silence  à  cette  dispute,  ce 
qui  fut  fait  :  tant  était  estimé  ce  qui  venait  de  ce  grand  cer- 
veau et  de  cet  homme  de  Dieu  "  (Vide  opp.  tom.  IX  edit. 
Vives,  pag.  359). 

37.  Praetereo  uberem  illam  segetem,  quam  suppeditant 
scriptiones  aliae,  quibus  S.  episcopus  apud  pontifices  maximos, 
apud  principes,  apud  magistratus,  apud  cooperatores  suos,  et 
alios  instabat,  consilia,  hortationes,  monita,  rationes  ineundas 
subjiciens  ad  purgandas  regiones  ab  haeretica  lue,  ad  catho- 
licum  cultum  restituendum,  adreligionem  amplificandara.  Eae 
profecto  acutas  de  theologia  disputationes  non  continent;  sed 
scriptis  polemicis  eas  adjicere  par  erat;  sunt  enim  et  istœ 


157 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  5ALES 


158 


monumenta  apostolici  zeli,  et  cum  illis  conjunctœ  perfçctam 
et  absolulam  exhibent  imaginem  allilctiu  tbrlissimi,  qui  telis 
undecumqiie  qiiœsitis  pro  verilate  dimicavit,  et  ad  extir- 
pandam  hreresim  viribus  totis  incubuit. 

38.  Priusquain  recensioni  operum  dogmaticorum  et  prole- 
niiconim  finein  faciani,  oinittere  nolo  egregiam  iilam  lucu- 
bralionem,  qn.o  tilulum  priinum  constitiiit  Fabriani  codicis, 
ubi  onines  refelluntur  errores  prœcipui  Lnlheri,  Calvini,  aiio- 
ninique  qui  per  idem  tempus  ha?rescon  antesignani  extiteruut, 
gravissinio  rationuin  pondère,  doctrina  mirabili,  et  cxquisita 
Ss.  liibliorum,  Patrum  et  conciliariuin  dcfinilionuin  peiitia  ; 
iino  sœpe  hœreseos  pnoconcs  suis  ipsi  telis  confodiuntur.  Ilaiic 
operis  partem  (si  postremam  tituli  conclusionem  excipias) 
non  e  penu  Antonii  Fabri,  sed  Francisci  Salesii  prodiisse 
demonstrat  cl.  abb.  de  Baudry  tuni  ex  epistolis  a  Fabro  cons- 
criptis,  tum  ex  testimonio  coaîvi  historici  abbatis  de  Lon- 
gaterra  (1).  In  bac  copiosa  ha2reseon  refutatione  notas  iliaruin 
S.  auctor  accurale  peisequitur,  et  qui  eas  tuentur  eversores 
esse  veritatuni  omnium,  et  absurdissimarum  opinionum  som- 
niatores  evincit.  lUos  sibi  invicem  contradicere  demonstrat,  et 
nuUam  habere  oui  innitanturauctoiitalemjspiritum  superbiœ, 
pertinacia^,  contumelia?,  et  mendacii  quo  ducuntur  arguit 
invicte  :  indecoram  iilorum  originem  révélât ,  nuUumque 
tetrius  monstrum  vel  hunianœ  socictati  magis  perniciosum  ab 
inferis  ortum  ostendit.  Quisquis  hanc  S.  viri  Incubralionem 
sedulo  consideret  non  modo  eum  insuperabilem  adsertorem 
veritalis  et  doctissimum  rei  theologicœ  magistrum  depre- 
liendet,  sed  virum  quoque  futura  divinantem  agnosceret, 
sequentium  enim  saeculorum  historia  contirmavil  quœ  ille 
praecinuit  de  exitiis  el  publici  ordinis  perturbationibus,  quœ 
ab  ea  coUuvie  errorum  in  hominum  societatem  redundarent. 

39.  De  libris  hucusque  disserui  polemicis  vel  dogmaticis  : 
modo  ad  eos  deveniat  oratio  oportet  quos  dogmatico-asceti- 
corum  compellatione  designavi.  In  hoc  numéro  prinii  legen- 
tium  oculos  ad  se  convertunt  XII  libri  De  amore  Dei,  quibus 
nescio  an  quidpiam  in  suo  génère  prœclarius  sif,  ac  sublimius. 
Non  enim  ad  affectus  sancte  permovendos,  fovendamque 
pietatem  dumtaxat  pertinent,  sed  quidquid  in  philosophia 
morali  de  humanis  atfecîibus  deque  intima  amoris  natura, 
quidquid  in  theologia  dogmatica  de  divinis  attribulis  et  bene- 
factis  Dei  in  hominem  collatis,  de  cbsritatis  vi  et  substantia 
ejusque  societate  cum  aliis  virtutibus,  de  arctissima  animie 
conjunctione  cum  Deo,  de  gratiae  efScacia,  deque  hominis 
arbitrio,  de  prcedestinatione,  subtilius  et  profundius  disputari 
potest,  exponunt  enucleate,  enodant  dilucide,  simulque 
explicant  apte,  ornate,  ac  venustissime.  Certe  afiirmari  potest 
sine  hyperbolis  nota,  aut  nullos  aut  perpaucos  auctores  tria 
illa  quœ  summum  scriptoreni  demonstrant,  optime  docere, 
delectare  et  movere,  tam  plene  ac  féliciter  fuisse  assequutos 
quemadmodum  Salesius  in  ils  libris  prœstitit.  Praeslitit  autem 
in  ea  re  declaranda  qua  nihil  nobilius,  nihil  homini  utilius, 
nihil  acceplius  Deo  dici  potest  aut  excogitari.  Vere  ac  recte 
insigne  et  incomparabile  opus  illud  appellavit  Phœbeus,  quum 
nomine  hujus  Sacrœ  Congregationis  ex  officio  enarrabat  : 
a  Scripsit  (S.  Franciscus)  libros,  qui  uberrimos  in  toto  Chris- 

tiano  orbe  fructus  pariunt.  PAiVofca??!  prœsertim epistolas 

spirituales  et  insignem  atque  incomparabilem  tractatuni  De 
amore  Dei,  qui  omnes,  in  omnium  pêne  nationum  idioma 
translati,  omnium  teruntur  manibus  cum  ingenii  legentium 
profectu.  In  his  tanquam  in  speculo  viva  Salesii  elucet  imago, 
neque  enim  potuit  vir  beaius  aliter  docere  quam  vixit,  aliter 
vivere  quam  docuit  (2).  " 

(1)  Vide  Baudry  in  edit.  Migne  0pp.  S.  Franc.  Sales,  tom.  VI, 
pag.  120  et  seqq.,  pag.  U7  et  seqq.  et  Vitam  S.  Francisci  de  Sales 
scriptam  ab  Abb.  de  Longaterra^  part.  III,  pag.  124. 

(2)  Apud  Cappell.  Op.  cit.  pag.  51. 


40.  Orationisnumqnam  finem  faccrem,si  suffragia  reccnsere 
vellum  vivorum  doclissimorum  inter  catholicos,  qui  hoc  opus 
laudibus  extulere  ;  nam  verissime  ('e  eo  testatus  est  S.  Vin- 
ccntius  a  Paulo  :  «  Liber  certe  admirabilis  qui  tôt  prajcones  de 
suavitale  sui  auctoris  habet  quot  sunt  ejus  lectores.  t>  Tum 
subdit  «  quem  studiose  curavi  ut  in  nostra  communitate, 
omnino  tanquam  rcmedium  universale  omnibus  languidis» 
spicuhim  torpentibus,  incenlivum  dilcclionis,  scala  ad  perfec- 
tioncm  tendentibus  legeretur.  Oh  ulinam  prout  dignus  est, 
ab  omnibus  tractaretur  !  non  essetqui  se  a  calore  ejus  abscon- 
deret  »  (I).  Ceterum  Patres  sapientissimi  opus  non  babent,  ut 
alla  nomina  laudatorum  hujus  libri  a  me  doceantur.  Multa  re- 
perient  in  litterispostulatoriis  ad  S.  Sedem  exhibitis.  Illud  in- 
térim meminisse  juvat  quod  rex  acatholicus,  sed  multa 
praîditiis  doctrina,  hune  Salesii  librum  magno  in  pretio  ha- 
buerit.  Namque  in  testimonio  Alberti  Gevensis  marchionis  de 
Lulin,  prœfectiregioni  Chablasii  quodprostatinaltero  processu 
super  canoniz.  S.  Francisci  legimus  [^(pag.  755  et  seqq.)  re- 
ginam  GaUiarum  Kariam  de  Medicis  tractatum  hune  cum 
Philolhea  eleganter  contectos  et  adamantibus  ornatos  dono 
misisse  ad  Jacobum  .\ngli8e  regem.  Dein  testis  refert  «  hune 
regem  licet  hœreticum,  alioquin  tamen  doctissimum,  dixisse, 
se  nunquam  libros  legisse  qui  cum  hisce  duobus  possent  con- 
ferri,  et  episcopisregni  sui  exprobrasse,ipsorum  neminem  eam 
vim  mentis  habuisse  ut  de  ejusmodi  argumentis  tam  pure 
sancleque  tractarent,  neque  et  documenta  tam  apta  darent 
quibus  homines  ducantur  ad  Deum  »  (2). 

41.  Nihil  peculiare  et  proprium  a  me  dicendum  esseputo  de 
duobus  fragmentis,  quorum  alteruni  de  amore  Dei  ;inscribitur, 
alterum  de  modo  quo  charitas  adhibet  virtutes  cardinales;  si- 
quidem  utrumque  habendum  est  tamquam  pars  vel  appendix 
Tractatus  de  amore  Dei;  adeoque  ad  ea  pertinet  quidquid  de 
dignilate  et  excellentia  hujus  tractatus  hucusque  disserui. 
Potius  circa  homilias  sive  sermones  nonnihil  immorandum 
est,  nam  propter  eas  potissimum  S.  anti^tes  ab  Antonio 
Fabro  (3)  patribus  antiquis  Chrysostomo,  Hieronymo,  Augus- 
tino,  Gregorio  fuit  comparatus,  et  fama  nominis  sui  Galliam, 
Helvetiam,  Italiam  replevit.  Nobilissimas  equidem  ac  fructuos- 
sisinias  fuisse  ostendi  homilias  illas,  qiiae  ad  refutandos  bœre- 
ticos  spectabant  (sup.  §  35)  ;  ast  aliœ  extant  quamplurimœ, 
quibus  doctrina  catholica  exponitur,  mores  emendantur,  cha- 
ritas incenditur,  Deiparae  et  sanctorum  laudes  celebrantnr. 

42.  Par  est  modo,  ut  ad  asceticos  libros  deflectat  oratio,  in 
quorum  nnmcroprimum  obtinet  gradum  Introductio  ad  vitam 
devotam,  seuP^iYo^Êfl,  quœ  tôt  laudibus  ornata  fuit,  tôt  genuit 
fructus  salutis,  ut  ejus  unius  nomine  haud  indignum  sit 
S.  episcopo  doctoris  titulum  flagitare.  De  hoc  opère  sic  testa- 
baturS.  Joanna  Francisca  de  Chantai  :  «  On  dit  que  le  seul 
esprit  de  Dieu  a  dicté  le  livre  de  l'Introduction  à  la  vie  dévote. 
Ce  livre  a  été  loué  hautement  et  universellement  des  doctes 
et  des  indoctes,  et  a  été  et  est  si  profitable,  qu'il  n'y  a  quasi 
nation  qui  ne  l'ait  voulu  avoir  en  sa  langue,  et  l'on  admire  la 
multitude  d'impressions  qui  ont  été  faites.  Un  nombre  infini 
d'àmesont  trouvé  dans  ce  livre  le  moyen  de  leur  salut,  et  le 
chemin  de  la  vraie  perfection  chrétienne,  chacun  selon  sa  con- 
dition. »  Quse  de  versionibus  hujus  libri  in  plures  linguas 
sancta  mulier  testatur  historici  confirmant;  scitum  est  enim 
jamanno  1656,  illum  in 'septemdecim  linguas  prœter  gallicam 
juisse  conversum. 

43.  Ex  eo  factum  est,  ut  sanctimonia,  quae  in  templis  ac  cœ- 
nobiis  relegata  videbatur,  ubique  jubar  suum  efFunderet.  Ait 
enim  testis  plena  fide  dignus  :  «  Tum  visa  est  vera  pietas;  viam 

(1)  Deposit.  S.  Vincentii  a  Paulo  in  proc.  canon. 

(2)  Eadcm  leguntur  in  testimonio  Pétri  Castagnesy  Baronis  Cas- 
trino\i. 

(3)  Codex  Fabrius,  lib.  I,  til  I  in  fine. 


159 


DOCTORAT 


160 


sibi  stravit  ad  rcfrutn  solia,  in  ducuni  exerciluum  'tentoria,  in 
judiciorum  foruui,  iu  lelonia,  in  negolialorum  otUcinas  et  in 
pastoruni  oppidula  (i).  » 

44.  Neque  illud  niirandum  est  quod  omnium  ordinum  ho- 
niines  ad  solida>  pietatis  viam  liber  iile  perduxerit;  nani 
S.  auctor,  prout  scite  notavit  episcopus  Bilectcnsis  :  a  Viam 
sanclitalis  facilem  adinvenif,  prava  sternens  in  directa  et  aspera 
in  vias  planas  (-2/.  »  Qux  prïeconia  non  eo  valent  ut  novas  et 
alias  ab  evangelicis  uormas  excogilaret  Francisons;  sed  ut 
primus  ante  omnes  explanate  docerel  quid  sibi  velit  in  usu 
vita;  quoiidiano  evangelicuni  effatuni  :  «  Jugum  inenm  suave 
est  et  onus  meum  levé,  »  illudque  omnibus  bominum  condi- 
tionibus  aptaretur. 

45.  Si  a  Salesio  ad  solidam  pielatem  fidèles  in  unoquoqiie 
statu  constiluti  erant  infoimandi,  nonne  prapcipuam  partemin 
asceticis  ejus  scriplis  illos  obtinere  par  erat,  quicleiicalem  vel 
religiosum  statum  amplexi  perfectioris  vita3  rationem  proG- 
tentur  ?  At  presbyteris  iile  peculiariterjprospexit  per  ea  quas  de 
mls»<e  sacriticio,  de  sacerdotum  otliciis  pie  "ac  sapienter  exa- 
ravit,  ac  per  alios  libros,  de  quibus  dicam  quum  ad  opéra  de- 
veniam  qna;  theologiam  pastoralem  attingunt.  Regularibus 
autem  suppeditavit  documenta  egregia  in  colioculionibus  spi- 
ritualibus  |vulgo  Entretiens  spirituels)  quas  S.  antistes  habuit 
ad  sanctimoniales  ordiuls  Visitationis,  qufeque  justi  \oluminis 
molem  contîciunt.  Ibi  multaetpneclaradisserunturde  religiosa 
obedientia,  de  huniilitate,  de  resignatione  animi  vokmtati  di- 
vinaî,  deque  aliis  virtutibus,  quse  potissimeab  iis  colendae  sunt, 
qui  quaeve  regularera  statum  elegerunt, 

46..\eC'prcelereundi  sunt  duodecim  tractatus  minoTes  (Petits 
Traités)  per  quos  asceiica  subiimioris  praecepta  ad  practicum 
usum  facili,  planaque  semita  deduci  possint.  In  eodem  ordine 
sunt  quae  vir  sanctus  conscripsit  de  usu  teinporis  et  exercitiis 
diurnis,  de  tristilia  et  turbatione  interna,  de  sacra  synaxi  pic 
ac  fructuose  suscipienda,  de  sanctis  coramentalionibus  super 
mysteriis  nativitatis  et  passionis  Domini,  'deque  piis  precatio- 
nibus,  quas  vel  iile  subjecit,  vel  quomodo  reuitandœ  essent 
edocuit. 

47.  Eximia  peritia  magistri  asceticae  disciplinas  cum  legis- 
latoris  sapientia  emicat  consociata  in  regulis  et  constitutio- 
nibus,  quas  vir  sanctus  ordini  Visitationis  praescripsit.  Eapropter 
in  hoc  sacro  cœtu  singulari  laude  liber  iile  ornatus  fuit,  ut 
Franciscus  Maria  Phœbeus  in  compendio  saepe  memorato  tra- 
didit  :  c  Fecit  prima  fundacnenta  elevavitque  vexilla  auctor 
praeclari  ordinissanctimonialiura  Visitationis  Bealœ  Mariœsub 
régula  S.  Augusiini,  additis  constitutionibus  sapientia  discre- 
tione  et  suavitate  mirabilibus,  et  bas  quidem  Uibanus  Vilf 
ordinem  vero  Paulus  V  surami  pontitices  approbarunt  etcon- 
firmarunt  (3)  ».  Quasi  ejusdem  operis  partes  haberi  debent 
monitaadantistitasejusdemordinis,  itemque  inonita  de  voca- 
tione  ad  siatum  reUgiosum,  de  probatione  et  receplione  puel- 
larum. 

48.  Uberrlmam  porro  segetem  rei  asceticaî  .studiosis  suppe- 
ditant  epistolaî  sancli  episcopi  tum  ad  S.  Joannam  Franciscam 
de  Chantai,  tum  ad  alios  conaplures  conscriptae.  Nulla  fere  in 
hac  disciplina  exciri  potesl  dubitatio  quae  non  apte  solvatnr 
nulla  moralis  infirmitas  cui  accommoda  remédia  comparata 
non  sinU 

49.  Singulare  eniœvero  decus  liisce  litterisex  eoaccedit,  quod 
prima  in  iilis  germina  reperiantur  devoti  cultus  erea  sacratis- 
simum  Cor  Jesu,  quem  modo  mirifice  propagatum  in  orbe 
catholico  gratulabuodj  conspicimus  cura  raaximo  animarum 
fruclu,  et  fervidae  pieUtis  iacremento.  Peculiarem  vocationem 

(!)  Procès,  su  p.  canoniz.  S.  Fraacisci  de  Sales;  depos.  S.  Jo. 
Franciscx  de  Chantai. 

(2)  la  voto  pro  canon,  apud  Cappell.  pag.  184. 

(3)  Cappell.  p.  40. 


ordinis  a  se  instituendi  ad  fovendum  hoc  pietatis  genus 
agnovit  S.  (undator  haud  obscure  auno  i608  ad  exituin 
vei'gente. 

50.  Anne  1011,  quum  S.  inslilutori  in  mcntem  venisset  insi- 
gne quoddam,  seu  stemma  proponere  quo<l  nova  congregatio 
pr«sefejret,  ita  eidem  sancta;  mulieri  sensus  sucs  expromebat 
die  m  idus  junias  :  a  Notre  maison  de  la  Visitation  est  par  sa 
grâce  assés  noble  et  a*sés  considérable  pour  avoir  ses  armes, 
son  blason,  sa  devise,  et  son  cri  d'armes;  j'ai  donc  pensé,  ma 
chère  mère,  si  vous  en  estes  d'accord,  qu'il  nous  faut  prendre 
pour  armes  un  unique  cœur  percé  de  deux  tleches  enfermé 
dans  une  couronne  d'espines,  ce  pauvre  cœur  servant  dans 
l'enclavure  à  une  croix,  qui  le  surmontera,  et  sera  gravé  des 
sacrés  noms  de  Jésus  et  de  Marie.  Vraiement  nostre  petite 
Congrégation  est  un  ouvrage  du  cœur  de  Jésus  et  de  Marie,  le 
Sauveur  mourant  nous  a  enfantés  par  l'ouverture  de  son 
sacré  cœur  (1).  d  Memoranda  liaec  dies  erat,  scilicet  feria  VI 
postoctavamfestiCorporis  Cbrisli,qua  die  (post  annos  quatuor 
et  sexaginta)  jussit  Uominus  peculiari  pietatis  cultu  sacrum 
Cor  suum  honorari,  itemque  illud  mémorandum  quod  in  vi- 
sione  B.  Margaritae  Alacoque  reperitur. 

ol.  Neque  solam  Joannam  Franciscam  hoc  igné  inilam- 
mabat  vir  sanctus,  sed  ceteras  etiam  sorores;  siquidem  in 
epistola  data  ad  religiosam  puellam  tempore  solemni  Nativi- 
tatis Dominiez  legimus  :  «  Vous  estes  bien  auprès  de  cette 
cresche  sacrée,  en  laquelle  le  Sauveur  de  nos  âmes  nous 
enseigne  tant  de  vertus  par  son  silence...  son  petit  cœur  pan- 
telant d'amour  pour  nous  debvroit  bienenflanmier  les  nostres. 
Mais  voyés  combien  amoureusement  il  a  escript  votre  nom 
dans  le  fond  de  son  divin  cœur,  qui  palpite  la  sur  la  paille  (2).  a 
Nonne  praîlusisse  videtur  S.  antistes  celebratissimae  precationis 
formula;  quas  nunc  per  orbem  universum  in  ore  Qdelium  om- 
nium personat  :  Cor  Jesu  flagrans  amore  noslri,  in/lammacor 
noslrum  amore  lui  ?  Possem  alias  adducere  epistolas  ad  alias 
e  sororibus  datas,  et  eas  jungere  effatis  et  allocutionibus 
sancti  viri  ;  sed  ne  nimius  sim  ea  prœtereo;  plura  enim  con- 
gesta  hac  super  re  invenire  licet  in  historia  B.  Margaritse 
Mariœ  Alacoque  adornataa  viro  clariss.  iîlmilio  Bougaud,  vica- 
rio  generali  episcopi  Aurelianensis,  cap.  8,  itemque  in 
historia  vitae  S.  Episcopi  a  Hyacintho  Gallizia  exarata.  Hoc 
unum  interea  monendi  sunt  Patres  Em.  quod  non  in  solo 
Visitationis  asceterio  hoc  studium  oxcitandi  et  provehendi 
cultus  Cordis  Jesua  S.  antistite  declaratum  fuit,  pluries  enim 
in  aliis  operibus  de  eo  verba  fecit,  ut  fidèles  omnes  eodem 
pietatis  sensu  incenderentur.  Praesertim  in  tracfatu  de  amore 
Dei  hisc  loca  possunt  conferri  lib.  III  (edit.  Vives,  tom.  I, 
pag.  473),  lib.  V  (tom.  Il,  pag.  46,  53,  57,  77),  lib.  VI  (tom.  U, 
pag.  M  3,  d25),  lib.  VII  (tom.  II,  pag.  188),  lib.  XII 
(tom.  Il,  pag.  472).  Pariter  in  Philolhea,  part.  V,  cap.  43 
(Op.  tom.  I,  pag.  287),  insermone  pro  feria  VI  majoris  heb- 
domadis  (tom.  IV,  pag.  424),  in  collation,  spiritual.  XII 
(tom.  m,  pag.  438),  ac  praesertim  in  sermone  habito  in  festo 
S.  Joannis  ad  portain  Latinam  (tom.  IV,  pag.  537). 

52.  Asceticis  libris  conserere  prajsat  elucubratiunculas 
bistoricas,  quarum  altéra  enarrabat  virtutes  Ven.  Juvenalis 
Ancina,  quœ  magnificissima  habita  est  ab  hoc  sacro  ordine 
in  causa  canonizationis  venerabilis  servi  Dei, altéra  non  absi- 
milis  de  vila  pientissimse  virginis  Pernettae  Marraine;  quae 
narratio  propter  minorem  subjecti  aniplitudinem  priori  iili 
posthabenda  non  est,  eadem  enim  semper  est  virtutis  nobi- 
Iitas,sive  in  humilibus  fulgeat,  sive  in  sublimioribus:  imoeo 
magisefîulget  scribentis  peritia  quod  eadem  facililate,  nitore, 
et  eloquentia  magni  episcopi  virtutes  humilisque  mulieris 
rtisticanae  graphice  referre  etexplicarepotuerit. 

{{)  0pp.  edit.  Vives,  t.  VIII,  p.  177. 
(2)  0pp.  tom.  XI,  pag.  197  in  fia.,  198. 


ICI 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  SA  LES 


162 


53.  Insignem  doctoris  Ecclesiae  notain  iti  anliquis  illis  qua- 
tuor Gregorio,  Aiigiistino,  Ambrosio  et  Uieronynio  hanc 
deprelipiidit  Bonifacius  VII[  qiiod  coriim  facuiidia  Scriplura- 
rum  tvniijmala  rescraverit  (cap.  tin.  do  rcliq.  et  vener.  Ss. 
in  G).  IIiijiis  peritiœ  spécimen  praîclarum  edidit  vir  sanctus  in 
interpretafione  Canlici  canticorum,  cnjiis  libri  cxplanatio 
maxime  ai'diia  ac  saUbrosa  iiiturprutiitiis  oinnilms  visa  est. 
Ailegoricum  esse  hune  librnm  nemo  inter  viros  sana  doctrina 
prœditos  inficiatur,  ergo  tro|)ica;.  voccs  pnssim  in  eo  usurpan- 
tur.  At  dillictiltas  inaxiina  in  eo  sistit,  ut  vciitt  illarum  signiti- 
cationes  attingat  iuterpres,  ac  semel  repcitas  jugiter  retineat^ 
ita  ut  in  locis  piuribus,  ubi  eadem  vox  reprritur,  sempor  sibi 
constet  recle  scnsus  orationis.  Dillieullatem  pervidit  scriptor 
egregius,  camque  féliciter  exsuperavil,  v(;Iut  ex  ipsa  prœfa- 
tione  liquet. 

5-1.  Vix  est  ut  moneam,  sanclum  interpretem  accurate 
prœstitisse  quod  promiserat,  et  eam  prajbuissc  perdillicili.s 
(lantici  explicationein,  qua;  peiviaetiam  indoctis  doctissimos 
simul  in  maximam  raparet  admirationem;  ubeiiorem  nam- 
que  studiosis  sacrai  exegesis  prœstilit  ulilitalem,  qiiani  qui 
in  Gesenii  et  Furstii  libris  insudantcs,  semiticonim  idiomatiim 
comparatione  instituta,  vix  sensus  extricarunt  aliquos,  quos 
apte  hcbraici  fextus  vocibus  acconimodarent.  Ceterum  alia 
prcebuit  ille  speciminaprudenliae  sua;  in  fragmento  quod  exta- 
batin  archivo  monasterii  Mulinensi  Visitalionis  B.  M.  V.  et  a 
cl.  Migne  editum  fuit  (0pp.  tom.  JX,  p,ig.  37  etseqq.),ubi  loca 
quaedam  Geiieseos,  Psalmorum^  Actuum  apost.  et  epistolaruni 
S.  Pauli  acute  et  concinne  explanantur.  Imo  divinum  lumen, 
quo  mens  ejus  erat  illustrata  in  sacris  paginis  declarandis 
luculenter  eliam  perfulget  in  honiiliis,  sive  sermonibus,  in 
quibus  sanctus  concionator  proposito  aliquo  e  sacris  bibliis 
insigni  loco,  illum  explanat,  lateque  explicat  ad  instar  Cliry- 
sostomi,  et  ad  utilitatem  audienlium  accommodât,  ut  doc- 
tiores  illi  simul,  et  meliores  e  concione  discedant.  Oh  ulinani 
quas  agitabat  atiimosacrarum  litterarum  interpretaliones  vir 
sanctus  ad  exitum  penlucere  potuisset!  Siquidem  a  Carolo 
Augusto  Tulliano  ejus  hisloiico  discimus,  ipsum  consilia  sua 
de  quibusdam  S.  Scripturœ  libris  explicandis  abbali  Joanni  a 
S.  Francisco  aperuisse,  et  vaslo,  proul  erat,  animo  multa  tt 
gravia  fuisse  complexum. 

55.  Quamvis  morale  opus,  quod  nupcr  a  Carolo  Augusto 
memoratum  audivimus,  conficere  S.  auctor  nequiverit,  nefas 
tamenest  aftirmare,  nos  ojusmodi  scriptis  ab  eo  derivatis  esse 
deslitulos.  Ac  primo  quidem  in  Philolea  nullo  licet  erudi- 
tionis  apparatu  plures  gravesque  morales  quajstiones  facile  et 
quasi  obiterextricat  atque  dissolvit.  Singularem  vero  meruere 
laudem  et  celebritatem  ejus  monita  ad  confessarios,  de  quibus 
ait  Car.  Auguslus  Salesius(lib.  5)  :  a  Quia  de  nonnuUis  confes- 
sarios monendos  non  utile  modo,  sed   et  necessatium  ratus 

est idcirco  vigintiquinque  solidas   et  brèves  monitiones 

scripsit,  jussitque  mandari  fypis,,  et  quantum  deinceps  et  con- 
fessariiset'pœnitentibuslihellus  hictuleritemolumentidicisatis 
non  potest;  nam  et  per  universam  Gebennenseni  diœcesim,  et 
quod  magis,  brevi  per  universam  Galliam  imo  et  Ifaliam  in 
varias  linguas  versus  cucurrit.  >)  Ipsemet  Benedictus  XIV  in 
quaîslione  gravissima  de  cautione  adhibenia  a  confessariis  in 
absolutione  contilentibus  impertienda,  ad  hoc  Salesii  opus 
provocavit  (de  Synod.  diœces.  lib.  XI,  cap.  2,  n.  18.) 

56.  Horumce  monitorum  auctoritas  et  celebritas  ex  eo  etiam 
liquet,  quod  vir  doctissimus  Franc.  AnioniusZachHria  vestigia 
terens  Ludovici  Abelly  episcopi  Ruthenensis,  his  quasi 
clypeo  impenelrabili  sit  usus  ad  tuendam  universam  discipli- 
nam  moralem  per  varios  casus  et  quaî-tiones  singulares 
explicatam.  Namque  in  dissertatione  historico-didaclo-apolo- 
getica  quam  praemisit  theologise  morali  S.  Alphonsi,  dumcon- 
vellit  sententiam  eorum  qui  casuistas  nuncupatos  despiciunf, 


creduntque  sine  illorum  opéra  posse  se  diilicillimas  de  mo- 
ribus  quaestiones  extricare,  ait  :  •<  Hoc  aulem  judicium  suum 
confirmât  (Abellyus)  auttorilate  trium  insignium  opiscoporum 
quos  sequi  omnes  debeant.  lli  sunt  S.  Caroliis  Borromaius... 

S.  Franciscus  Salesius cardinalis  Paleottus S.  Fran- 

ciscus  Salesius  in  inslruclionc  confessariorum  su;e  diœcesis 
eisdem  etiain  atque  etiam  commandât  lectionem  traclatus 
de  prudenlia  confessarii,  quem  scripsit  P.  Valerius  Reginaldo 
i>oc.  Jesu,  et  in  epislola  ad  (iiipmilampraesulem,instructionem 
sacerdotnm  card.  Tok'ti  vehemeiiler  iaudat  lainqiiam  pt;ru- 
Idem  munerirecte  obeundo,  quod  ei  erat  impositum  (1).  » 

57.  Eadem  moderalione  prudentiw  et  gravilate  doctrina3 
temperata  siuit  ouniia  quaj  do  rébus  moralibus  srorsiin  vir 
sanctus  conscripsitsive  in  explicationepraîceptorum  decalogi, 
sive  in  inslrnctionibus  ad  sacramcntalcm  homologcsin  pera- 
gendam,  sive  in  enodandis  quibusdam  particidaribus  quais- 
tionihus,  sive  de  principis  olliciis  disserens,  sive  de  duollo  ubi 
acute  dislingiiitquid  sufficiat  nt  lethale  crimen  quis  contrahat, 
vel  in  excommunicalionem  incidat.  Ceterum  nonnisi  majoris 
subiilitatiset  perspicuitatis  causa  moralia  ab  asceticis  opeiibus 
distinximus;  omnia  enim  quaj  de  reascetica  vir  sanctus  exaravit 
morales  doctrinas  vel  adstrnunt,  vel  supponunt  (allera  enim 
alterius  scientiœ  pars  et  complementum  est)  ;  ita  ut  omnes 
laudes  quae  Francisco  tributae  sunt  tamquam  immortali  pie 
sancteque  vivendi  magistro  eo  spectent  etiam,  ut  illum  mo- 
ralis  Iheologiœ  praeceptorem  pr;estantifsimum  habeamus. 

58.  Pasioris  boni  imaginem  in  se  exhlbens  absolutissimam 
Salesius  facere  non  poterat  quin  de  pastorali  theologia  apte 
graviterque  nuilla  scriptis  tradcret.  Sane  ad  pastorale  magis- 
terium  quod  attinet  bœc  tria  polissime  pensanda  esse  Magnus 
Gregorius  edocuit  :  «  Ad  culmen  quisque  regiminis  qualiter 
veniat,  atque  ad  hoc  rite  perveniens  qualiter  vivat,  et  bene 
vivens  qualiter  doceat  (2).  »  Jamvero  optima  de  tribus  hisce 
documenta  in  Salesii  libris  reperimus.  Aureas  enim  habet  jlle 
sententias  circa  bénéficia  difçnioribus  confercnda,  et  plnra  de 
vivendi  ratione  quam  episcopus  sequi  débet,  ejusque  dignitale 
et  ofliciis  sapienler  coiiscripsit.  Imo  a  se  ipse  sumens  exordium 
"  ad  hoc  fastigium  eveclus  sibi  et  familiee  optimas  conscripsit 
leges,  neque  enim  aliunde  dignosci  voluit  incrementum  ho- 
noris, nisi  a  virtutis  et  sanctilatis  incremento,  »  velut  card. 
Sacciietius  in  relatione  sua  scite  notavit  (3).  De  pra^conio 
divini  verbi,  sive  ad  plebem  cliristianam  erudiendam  in  ele- 
mePilis  fidei,  sive  ad  mores  edoctorum  inforrnandos  prudentis- 
sima  tradidit  preecepta,  et  formulas  parochis  suppeditavit, 
quarum  ope  id  commode  pra?slarenf.  Satis  autem  commendari 
neqnit  Traclatus  de  prœdicatione  divini  verbi,  quem  tempore 
eloqtientiae  corruptissimaî  quasi  facem  in  lenebroso  loco  vir 
sanctus  proposuitetconcionum  suarum  exemplo  illustravit(4). 
Hoc  libro  duce  potissimum  est  usus  S.  Alphonsus  de  Ligorio 
in  exarando  opère  quod  inscribitur  Islruzione  ai  prcdicalori, 
Quoniam  vero  recte  nequit  ille  prseesse  qui  diœcesis  statum 
accurate  haud  exploravorit,  et  noverit,  hinc  ea  Francisco  prima 
cura  fuit.  Quomodo  autem  id  optime  prœstari  valeat  ceteros 
pastores  edocuit,  quodam  quasi  exemplari  proposito  in  ea  des- 
criptione  diœceseos  sibi  creditœ,  et  expositione  necessitatum 
ejus,  quam  ad  summum  pontificem  transmisit.  ^ 

59.  Qualis  in  administratione  diœceseos  Franciscus  extiterit 
breviter,  sedapti^simo  explicat  bulla  canonizationis  (§  29),  ex 
qua  S.  antistitem  conspicis  «  cuncta  episcopalis  vit*  momenta 
suis  virtutibus,  functionibusque  animare,   synodum  cogère, 

(1)  Zachar.  dissert,  proleg.  ad  scientlam  moral,  p.  3,  c.  2. 

(2)  Rcgul.  Pastoralis  Pras.  t,  princ. 

(3)  Apud  Cappel.  op.  cit.  pag.  103. 

(4)  Confer.  opus  l?ev.  H.  Sauvage  inscri[>lum  S.  François  de 
Sales  prédicateur.  Parisis  1874  facultati  litterarum  Parisien,  exhibi- 
tum. 


17'  SÉRIE. 


11 


163 


DOCTORAT 


iU 


ecclesiaslica?  disciplinte  leges  vel  restiluere  vel  sancire.  » 
Exhinc  fluit  séries  scriplorum,  quam  in  summarii  tabulis  scp- 
tiino  lûco  posiii,  qux  tamen  cuni  praecedonti  de  pastoralibus 
scriplis  ita  est  consociata,  ut  continenter  attexta  et  unum  quasi 
corpus  constitueos  animo  concipienda  sit.  Qimm  porro  de 
coacta  syncwio  impriniis  pontifex  meminerit,  recolani  et  ego 
anle  omnia  conslitutiones  synodale?,  propter  quas  singulari 
laude  Franciscum  omavit  Emus  causa;  relalor  niemorans  : 
«  Cleri  mores  coacta  synodosanctissiiuislegibusstabilivit  (i).  > 
Bas  leges  non  quasi  topici  concilii  statula,  sod  digna  quœ  in 
universa  Ecclesia  serventur  existimasse  videtur  immortalis 
Lanibertiuius,  dum  régulas  Iradens  ad  ciericorumordinationes 
rite  babendas  lectores  ad  illas  delegavit  (2).  Quare  si  ex  iis 
duintaxatsapienliadictantis  innotesceret,  salisse  viris  pniden- 
tibus  probasset.  At  zelus  illius  hisce  finibus  contentus  non 
fuit  ;  nain  prout  lalius  explicat  Phœbeus  in  compendio  vitîe  et 
virl.  «  Coacta  synodo,  perluslratis  oppidis  non  sohiii!  sa^cularis 
cleri  discipIinaMiitorem  restituit;  sed  apostolica  sutVullusauclo- 
ritale  regulares  eliam,  prîesertim  vero  monachos  cœnobiorum 
SixiensisetTal'oriensisadamplectandaprimoruni  Patruminsti- 
tuta  coegil,  »  ac  paulo  post  subjecit  :  o  in  mo:ite  Yaiionensi 
eremitas  constituit  pariiersub  invocatione  B.  Virginis,  quibus 
pias  constituiiones  conscripsit  (3).  » 

60.  lu  expendendis  singillatiin  scriplis  varii  generis,  quœ  in 
Sunam.  n.  1.  Ser.  Vil!  recensilasunt,  non  immorabor  ;  de  om- 
nibus vero  conglobalini  dicani,  ea  cum  pra'cedentibus  juncta 
vehementer  conferre,  ut  pleniorem  conceptuni  oninigenae  pe- 
riliœ  S.  viri,  exquisila;  prudenliœ,  facundiœ  adniirabilis  et  fa- 
cultatis  scribendi  aptissiine  de  re  qualibet  aninio  eflingamus. 
Seniper  a  est  enim  (ut  de  HieronymoCassiodorus  aicbat  i  planus, 
doctus,  dulcis,  parata  copia  sermonum  ad  quamcumqiie  par- 
tem  convertit  ingeniura  (4)  ».  Imo  et  isla  quoque  ad  imita-  ■ 
lionem  prosunt  ;  non  enim  semper  de  Doo,  deque  divinis  et 
ecclesiaslicis  rébus  a  christianis  bominibus  dicendum  vel  agen- 
dum  est.  Plura  saepe  urgent  negotia,  plura  sive  jusliti;e  sive 
humanitatis  oflicia  sunt  exsolvenda,  multis  aliorum  desideriis 
satisfacere  oporlet.  Qiigd  dicendi  scribendique  ratio  in  variis 
reruni  adjunctissanclumet  prudentem  virum maxime  deccat, 
discere  et  novisse  expeditsunimopere,  nequis  in  verbo  labatur, 
ne  vox  vel  calamus  ulterius  quam  par  est  excurrat.  NuUum 
auteni  exemplar  de  hac  styli  necessaria  varietate  accommo- 
dalius  proferri  potest,  quam  S.  Gebennensis  antistes:  «  cum 
se  debitorem  agnoscens  sapicnlibus  et  insipientibu?,  omnibus 
omnia  factus,  simpliccs  et  agrestes  in  simplicitate  ser- 
monis  edocerel,  inter  sapientes  vero  loqueretur  sapientiam, 
exhibens  se  omnibus  formam  virtutum,  normam  disci- 
plinée u)  ». 

CAPCT  SECUSDCil 

De  exlrinsuis  argutnenlis  eminenlis  doctrines 
S.  francisci  Salesii. 

Gl.  Quamvis  in  pra?gressahujus  defensionis parle  explicanda 
frequens  mihi  oblala  sit  occasio  afferendi  testimonia  ornatis- 
sima  sanctorum  honiinum,  Romanorum  pontificum,  S.  R.  E. 
cardinalium,  prsesulum  aliorumque  clarissimorum  virorum  de 
praecellenti  [doctrina  S.  antislilis  Gebennensis;  ea  tamcn 
spectabant  ut  plurimum  ejus  opéra  singillatim,  ideoque  ad- 
ducla  sunt  ut  cujusque  prœstantia  et  dignilas  agnosceretur. 
Itaque  abs  re  non  erit  aliquid  delibare,  ex  segete  prope  infi- 
nita,  de  judiciis  summorum  hominum  circa  universa  illius 
scripta  et  eminentiam  scientiie,  quae  ex  ipsis  clucet. 

(1)  Apud  Cappell.  pag.  104,  princ, 

(2)  De  Synodo  diœces.  lib.  XI,  cap.  2,  n.  11. 

(3)  Apud  Cappell.  pag.  41. 

(4)  Casâiodor.  Inst.  di\in.  liter.,  eap.  21. 

(d)  Phœbeus.  in  Comp.  vitae  et  virt.  apud  Cappell.  pag.  30. 


62.  Et  quoniam  de  Ecclesife  doctore  renunciando  discep- 
tatUF;  liceat  mihi  docloris  Ecclcsiœ  aucloritalem  anle  omnes 
proferre,  scilicet  S.  Alpbonsi  de  Ligorio,  qui  unus  ex  eo  or- 
dinc  excciso  post  fetatem  Salesii  lloruil.  Admonui  jam  illud 
acceptum  referri  Alpbonsi  libris  quod  Salesii  disputatio  cum 
Théodore  Beza  nolior  et  vulgatior  evaserit  (vid.  sup.  §  28). 
Hic  porro  mcmoria  repetam,  S.  doctorem  proposuisse  Fran- 
ciscum concionaloribus  tamquam  exemplar  absolutissimum 
sacne  eloquentiie,  qui  ipsam  inslauraverat  eo  tempore  quo 
corruptissima  évaserai. 

03.  Et  sane  ita  derivavit,  ut  non  modo  in  scriplis  asceticis 
pers;epe  illius  auctoritate  uteretur,  sed  eliam  inoperibus  dog- 
maticis  et  poleniicis  haud  raro  'ejus  nomen  et  sentenlias  ad- 
ducerel.  Quo  majus  autem  robur  adjiceret  auclorilati  sancli 
scriploris,  quo  lantopere  delectabalur,  aiebal  :  «  Si  noli  che  i 
documenli  di  questo  santo  sono  stati  con  modo  particolare 
lodali  e  ricevuti  dalla  santa  Chiesa,  la  quale  ci  fa  pregare,  che 
colla  guida  e  prallica  di  essi  procuriamo  di  giungcre  ail' 
acquisto  délia  vita  eterna  :  Concède  propiiius,  ni  ejus  dtn- 
gentibus  monitis  œterna  gaudia  consequamur.  Cosi  diciamo 
neir  orazione  del  Santo  (1)  i>.  A  vero  itaque  haud  aberrave- 
rit,  qui  Salesii  quodammodo  discipulum  fuisse  Alphonsum 
affirmet. 

C4.  Ilaud  immerito  Francisci  vestigia  terebatsanctus  doctor. 
Ecclesia  enim  non  modo  in  oratione  nuper  descripta,  sed  et  in 
aliis  documentis  insignibus  sic  illum  commendal,  ut  parum 
a  doctoribus  diHerre  videalur.  Quid  enim  valet  illud,  quod  in 
sexta  lectione  ejus  oflicii  legilur  :  «  Suis  eliam  scriplis  cœlesti 
doctrina  referlis  Ecclcsiam  illuslravit,  quibus  iti^r  ad  christia- 
nam  perfectionem  tulum  et  planum  demonstral?  »  Quid  illud 
quod  in  antiphona  ad  vesperas?  «  Replevit  S.  Franciscum 
Dominus  spiritu  intelligentiœ,  et  ipse  fluenla  doctrinœ  minis- 
fravil  populo  Dei.  •■  Nisi  cerlis  conslaret  argunientis,  bullam 
edilam  ab  .Alexandre  VII  die  XIII  Kalend.  Majas  1668  de 
Salesii  canonizatione  dumlaxat  agere,  crederes  illam  ad  doc- 
torem renunciandum  pertinere.  In  exordiis  namque  Francis- 
cum prsedicat  tanquam  «  doctrina  celebrem,  sanctitatc  admi- 
rabilem,  œtalique  huic  nostrœ  contra  haîreses  medicamen 
praesidiumque;  »  in  calce  autem  Deo  benedicit,  «  quia  susce- 
pimus  misericordiam  in  medio  'empli  ejus,  dum  novum  nobis 

in  Ecclesia...  intercessorum  concessit  ad fidei  catholicae 

increnientum  heereticorumque  et  a  via  salutiserrantium  lumen 
et  conversionem  f?  02).  «  Ejus  vero  scripta  his  verbis  celebran- 
lur  :  «  Ex  hujus  charitalis  ofTicina  voliiminaprodierunt  quorum 
documentis  irrigata  populorum  ac  virorum  nobilium  pecfora 
afiluenlem  evangelic»  vitae  messeni  peperere  (§  41).  »  Alibi 
demum  proponitur  Salesius  imitans  :  a  Sanclorum  Patrum... 

exempla potissimum  calholicae  religionis  sinceritati  con- 

sulere,  qua  mores  catholicorum  informando,  qua  sectaiiorum 
dogmata  cvertendo,  qua  deceptas  oves  ad  ovile  reducendo 
(§  29).  X. 

6^.  Cum  his  congruunt  perbelle  ea  quae  idem  pontifex  in 
albculione  consistoriali  fuerat  complexus.  Ibi  enim  quum  me- 
nioria  repetivissel  quœ  et  quanta  Salesius  vivens  prœstiterat  : 
li  in  reformandis  Genevensis  diœcesis  moribus,  in  converten- 
dis  ad  fidem  catholicam-haereticis,  in  revocandis  ad  pietatem 
populis,  in  instiluendis  religiosis,  in  docendo  omnes  tum  doc- 
Irinœ  salubris  verbo,  tum  vilae  innocenlis  exemplo,  >•  subjicit 
pontifex  sapientissimus  :  o  Superest  adhuc,  supereritque  in 
terris  magna  illius  pars,  quœ  idem  prœ.stat  ope  monitorum  et 
evangelicœ  disciplina;  documentorum,  quœ  libris  consignala 
fideliiim  manibus  teruntur  (2).  » 

60.  Concinebant  pontificis  verbis  Patrum  hujus  amplissimi 
cœtus  suflragia.  Namque   (ut  ea  prœteream  quœ  superius 

(1)  Istrui.  ai  piedicatori  lell.  1,  §  2". 
{2j  Apud  Cappell.  op.  cit.  pag.  140  et  141 . 


IG5 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  SALES 


166 


passiiii  descripsi)  canl.  de  Ai'agonia  Salcsium  laudabat  tum 
aliai'um  virlulum  nomiiie,  tum  et  fructuosissimm  sapienliae  ad 
«  postei'os  utiam  utilissiniariiiii  doctriiia;  cdilestis  liicubralio- 
a  num  coiiiiiiercio  derivahe  (1).  •>  Adjiciebat  card.  Pallottus, 
«  Frariciscus  de  Sales  unus  profecto  ex  illis  censendus  est, 
«  quibus  dicluin  legitiir  :  Vos  cslis  lux  niundi  (2).  » 

G7.  Piano  Damiat;e  ai'chiepiscopiis  compellabat  :  "  Beatum 
Franciscmu  Salesiiiin  sal  vera  evangoliciiin,  qui  ad  salieiidain 
tcrram  liane  et  a  calviniana  putredine  purgandam  cditus 
opporlune,  nihil  inlactum  rciitiuil;  ut  in  illa  Gcnevensi  Baby- 
lone  pararet  Domino  plebcm  peifectam  (3).  »  Haud  secus  a 
Vinlimiliensl  episcopo  Salesius  laudatus  fuit  utpotc  "  adeo 
sapienterarguens,  virilitei'  inccopans,  ul  innumeri  vel  pseudo- 
minisli'i  perversissima  quioque  monstra  in  bonuui  versa  tur- 
nialim  ferocitale  deposita  in  spiritus  novitate  gaudcrent.  ll;uc 
(subdil)  et  alla  potiora  fecit,  docuitque  Salesius  in  terra  mira- 
bilis, niagnus  in  cœlo.  » 

OS.  Optinie  niemineie  Patres  Emi  haec  divini  oraculi  verba 
in  laudem  Fraucisci  a  Clémente  VIII  prolata  fuisse  (vid.  sup. 
§  10).  Quœ  si  jungantur  cum  i's  quœ  nuper  retulimus  ab 
Aiexandro  VII  pionunciata,  duorum  Romanorum  pontificuni 
judicio  gravissimo  eminentiam  doctrinai  Salesii  nostri  pers- 
picue  ac  solemniter  confirniatam  intelligimus.  Neque  aliter 
senserunt  illi  qui  Franciscuni  novcrant,  et  hoc  supremai  digni- 
tatis  fastigium  attigerunt.  Gerte  Paulus  V  manifesto  demons- 
travit  quanti  faceret  Francisci  doctrinam  in  vexatissima  de 
aiixlliis  quœstione,  quam  sine  illo  disceptari  noluit,  et  ejus, 
ut  ita  dicam,  judicio  etarbilratu  diremit. 

G9.  Leonis  XI  jam  vidimus  quœuani  de  Salesio  sentenlia 
fuerit,  (juum  illum  non  doctoris  modo,  sed  Apostoli  ad  instar 
docuisse  eïistimaverit  (vid.  sup.  §  16).  Clemens  IX  (ut  sup- 
parera  pontificem  coœvis  Salesio  adnumerem)  et  ante  et  post 
exaltationeni  ad  Apostolicam  Sedem  judicium  suum  apertis- 
sime  patefecit;  namque  et  in  consistorio  habito  de  illius  cano- 
nizatione  hoc  protulit  suiïragium  :  «  Catholicaî  religionis 
propugnator  B.  Franciscus  Salesius.....  iufensissimos  hœreti- 
corum  conatus  repressit,  veramque  profligandi  daimonis  artem 
et  verbo  docuit,  et  firmavit  e.xemplo.  Tum  etiam  ut  omnes 
eximii  ducis  expleret  partes,  prEeclârissimis  voluminibus  pium 
quodamraodo  armamentarium  animarum  condidit  beneficio, 
ubi  cuique  liceat  adversus  humani  generis  hostem  opporlunis 
sese  munimentis  instruere.  »  Ab  his  judiciis  praidecesso- 
rum  suorum  minime  deflexil  Benediclus  XIV,  qui,  prout 
ostendi  in  sup.§  IS,  Salesii  exemplo  potissimum  est  usus,  ut 
declararet  quomodo  eminentia  virtutis  heroicae  eximiœ 
scienlice  splendore  illustretur;  qui  veritus  non  est  affimare 
libros  ejus  scientia  divinitus  acquisita  conditos  fuisse;  qui 
saepe  ejus  auctoritate  est  usus,  ut  difficiles  enodaret  quœs- 
tiones;  qui  démuni  in  constitutione  Pasloralls  curœ  non 
alla  appellatione  quam  Sapicntissimi  eum  ornandum  pu- 
tavit. 

70.  Heic  equidem  me  haerere  faleor,  extrinsecum  namque 
argumentum  aliis  adjectis  auctoritatibus  debilitari  potius  quam 
confirmari  intelligo.  Nullas  enim  majores  vel  ^Taviores  habeo, 
aut  habere  possum  iis  quas  adduxi.  At  si  majores  vel  pares 
desunt,  reticendum  non  est,  cumulam  iis  accedere  ex  mira- 
bili  concensione  pastorum,  quibus  Ecclesia  docens  constituilur. 
Solebant  veteres  nostri  ad  ingentem  quemvls  numerum  signi- 
ficandum  sexcentos  dicere.  Ego  vero  si  dixerim  sexcentos  sa- 
crorum  antistites  Franciscum  doctoris  nomine  et  cultu  dignum 
censuisse  numerum  efieram  minorem  vero  ;  hune  enim  longe 
exsuperant  nomina  illorum  qui  in  summarii  tabulis  recensen- 
tur.  Jamvero  licet    privati  homines  qui  aliqua  ingenii  vel 

(1)  Capell.  pag.  143. 

(2)  Ibid.  pag.  173. 

(3)  IbiJ.  pag.  176. 


doctrinaj  fama  floruerunt  parvi  pendissent,  vel  mediocrem 
cxistimassent  Salesii  doctrinam,  nihil  eoruni  opinio  dctrahere 
posset    gravitati    maximal    judiciorum    illorum    qua;  nuper 
adduxi.  Asl  absurJa  liypolliesis  est.  Fieri  enim  non  potuit   ut 
aliqiiis  ingenio  et  doctrina  prœstaret,  et  Franciscum  nostrum 
cjusve  libros  novissst,  ac  simul  siugulari  admiratione  scien- 
liam  ejus  minime  proscqusretur.  Ven.  Juvenalis  Aiicina,  de 
ciijiis  heroica  prudenlia  jam   dubitare  non  licet,   et  cujus 
moiiitis  rcgi  volebat   Baronius  (t),  exemplo   suo   ijrœcessit 
consultoribus  hujus  sacri  cœtus  qui  sfepe  (ut  vidimus)  Fran- 
cisco ajjlavcrunt  evangelicum  clîatum  :  «  Vos  estis  sal  terrtC,  » 
quod  Ecclesia  pro  doctoribus  suis  usurpât,  Scilicet  cum  Fran- 
ciscus Salutias  venisset  et  rogatus  esset  a  ven.  episcopo  ut 
foncioncm  haberet  ad  populum  :  «  Crucis  SSma3|laudus  tanta 
cum  facundia  et  pietate  celebravit...  ut  omnium  aures  raperet 
elanimos...  Finito  sacro...  Salesio  congratulafus  est  Anciua,  et 
Tu  vcrc  sal  es  (inquit)  aUudendo  ad  nonien.  Gui  Francisées 
i-espondit  modestissime  :  iino  tu  sal  el  lux  es;  erjo  vero  neque 
sal  neque  lux,  aUudendo  ad  Saluliie   nomen,  quae  postea 
synibolica  dicta  suis  in  litteris  usurparunt  (2).  a 

71.  Doctis  et  facundis  Fraucisci  concionibus  miiifice  per- 
citus  est  etiam  Hemicus  IV,  quem  ob  vastum  animum  et 
mentis  aptitudincm  Gallica  gens  cognomento  MaLMii  merito 
honestavit.  lUe  vero  hanc  compcllationem  honoris  Sale^io  Iri- 
buendam  est  ratus.  A  judicio  Henrici  IVparum  differebat  sen- 
tenlia Josephi  de  Maistre,  qui,  prout  animadversum  fuit  in 
sup.  §  27,  dum  memoria  repetebat  les  fjrands  docteurs  de 
l'Eglise  catholique,  satis  admirari  non  poterat  a  l'esprit  lumi- 
«  neux  qui  dislinguaitje  grand  évêque  de  Genève  ». 

72.  Niuiis  vero  in  laudando  facilem  consultissimuin  virum 
exlilisse  arguet  nemo  qui  cogitet  quale  de  Francisco  judicium 
paulo  post  ejus  obitum  Sorbonici  antecessores  tulerint.  Siqui- 
dem  narrât  Carolus  Augustus  Salesius  :  «  Superesse  jam 
neminem  dixere  doctores  Soiboniri,  apud  quem  récurais  ad 
cnodandas  iheologicasdifficultates  haberi  possit  eo  defunctoet 
Jacobo  Davidio  cardinal!  Perronio  (2).  Imo  Francisco  adhuc 
vitam  agente  iidera  declaravere  libros  ab  eo  editos  ex  œquo 
ire  cumoperibusS.  Gregorii,  S.  Ambiosii  et  S.  Augustiui  (4);  » 
quam  sententiam  doctores  illorum  successores  adhuc  retinent, 
et  siimmo  pontifici  preces  fundunt,  «  ut  inter  doctores  Eccle- 
a  siie  quibus  jure  œquiparatus  fuit,  tandem  adnumeretur.  » 
(Sum.  p.  m,  n.  38).» 

73.  TheophilusRaynaudus,  quem  sapientissimus  juris  nostri 
prœceptor  plurimi  fecit  dum  illius  auctoritatera  persœpe  usur- 
pavit  ad  quaestiones  enodandas,  et  suas  opiniones  fulciendas, 
hœc  de  Salesio  honorificenlissime  disserit  :  «  Conscriptis 
e^regiis  voluminibus,  quibus  multiplici  idiomate  cudendis 
recudendisque  nostratia  et  exlerna  prœla  frequenturcalue- 
runl  ut  non  aliis  saepius,  catholicus  quidam  concionator 
videri  potuit,  mirablli  ratione,  eodem  tempore,  omnibus  locis 
in  quœ  libri  illi  sparsi  sunt  (quo  autem  non  pervaserunt?)  et 
seculares  et  regulares,  quorum  manibus  assidue  terunlur,  ad 
honesti  studium  et  viliorum  detestationem  inflammans.  Et 
sunt  ejus  scriptiones  non  piaj  modo,  sed  etiam  doctrina  solida 
refertœ,  quippe  de  pectoris  optime  a  doctrina  constiluti  vena 
profluentes.  Qua  vero  eratjudicii  maturitate,  et  ad  explicanda 
chartisquecommiltendasensa  sua  insigni  facultale,  mirum  est 
quanta  dexteritctc  nodos  theologicos,  in  quos  interdum  incurrit, 
expediverit,  etquamdilucide  obscurissimas  difticultates  evol- 
verit,  cum  res  tulit  (o).  » 

(1)  Vide  in  posit.  causae  Ven.  Ancina,  Summ.  pag.  198,  n.  7. 
(î)  Carol.  Aug.  Sales  in  Vita,  lib.  5. 
(3)  In  Vita  S.  Franc.  Sales,  lib.  X,  prop.  finem. 
(l)  Vid.  sup.  §  40  in  fine. 

(5)  Uagiologium  Lugduncnse,  pars  1.  Indiculus  Sanctorum 
Lugdunensium.  Edit.  Lugd.  apud  A.  Molin  I6G2  pag.  7'J. 


167 


DOCTOPxAT 


168 


74.  JEqwe  splendida  et  illusiria  sunl  quae  de  S.  episcopo 
Gebennensi  duo  doctissimi  Galliarum  anlisliles  FtMioloDÏus  et 
Bûssueliiis  proniinciaveriint.  Qtiandoquidein  prinnis  illo  spiri- 
tum  veritâtis  pcr  os  illiiis  loque  ilem  ;vqiie  in  asceticis  ac  pole- 
micis  librisagnoit,  inquiens  :  «  C'est  l'esprit  de  prière  qui  est 
l'âme  de  tout  le  corps  des  fiJèles...  D'un  côté  voyez  la  pure 
spiritualité  de  S.  François  de  Sales,  de  l'autre  voyez  ses  prin- 
cipes sur  l'Eglise  dans  ses  controverses.  C'est  le  môme  saint 
qui  parle  avec  l'onction  du  môme  esprit  de  vérité  d.ins  ces 
deux  sortes  d'écrits.  Tels  sont  ce»  aimables  saints,  qui  ont  été 
nourris  et  perfectionnés  dans  le  sein  de  l'Eglise-Mère  (l).  » 
Fusius  ac  pleniusceleberepiscopus  Meldensis  :  a  Trois  choses 
(inquit)  principalement  ont  donné  à  François  de  Sales  beau- 
coup d'éclat  djus  le  monde  :  la  science  comme  docteur  et 
prédicateur,  l'autorité  comme  évèque,  la  conduite  comme  un 
directeur  des  âmes.  La  science  la  rendu  un  flambeau  capable 
d'illuminer  les  fidMes  ;  la  dignité  épiscopale  a  mi^  ce  flam- 
beau sur  le  chandelier  pour  éclairer  toute  l'Eglise,  et  le  soin  de 
la  direction  a  appliqué  celte  lumière  bénigne  i^  la  conduite 
des  particuliers.  Vous  voyez  combien  reluit  ce  flambeau  sacré; 
admirez  maintenant  comme  il  échautïe...  Sa  science  pleine 
d'onction  attendrit  les  cœurs  ;  sa  modestie  dans  l'autorité 
enflamme  les  hommes  à  la  vertu,  sa  douceur  dans  la  direction 
les  gagne  à  l'amour  de  Noire-Seigneur.  Voilà  donc  un  flam- 
beau ardent  et  luisant  :  si  sa  science  reluit  parce  qu'elle  est 
claire,  elle  échauffe  en  même  temps,  parce  qu'elle  est  tendre 
et  arteclive;  s'il  brille  aux  yeut  des  hommes  par  l'éclat  de  sa 
dignité,  il  les  édifie,  les  excite  les  enflamme  tout  ensemble 
par  l'exemple  de  sa  modération.  Enfia,  si  ceux  qu'il  dirige  se 
trouvent  éclairés  par  ses  sages  et  salutaires  conseils, ils  se  sentent 
aussi  vivement  touchés  pir  sa  charmante  douceur...  Notre  saint 
évêque  a  étudié  dans  l'Evangile  de  Jésus-Christ  une  science 
lumineuse  à  la  vérité,  mais  encore  beaucoup  plus  ardente,  et 
aussi  quoiqu'il  sût  convaincre,  il  savait  bien  mieux  convertir... 
Dans  un  piys  de  son  diocèse  il  n'y  avait  que  cent  catholiques 
quand  il  commençj»  de  prêcher;  à  peine  y  restait-il  autant 
d'hérétiques,  quand  il  y  eut  répandu  cette  lumière  ardente  de 
l'Evangile.  ...  S.  Charles  Bjrromée  a  réveillé  dans  le  clergé 
l'esprit  de  piété  ecclésiastique.  François  de  Sales  a  rétabli  la 
dévotion  au  milieu  du  monde  (2).  * 

75.  Nobilis  haec  instaurafte  pietatis  gloria  efïecit  ut  Salesius 
pleniorem  prae  ceteris  triumphum  de  haeresi  retulisse  cense- 
retur.  Nam  prout  solerter  animadvertit  Petrus  Villarsius  epis- 
copus  Viennensis,  ii  qui  solis  controversiis  conscriptis  mons- 
Irum  illud  agressi  sunt,  nonnisi  ex  parte  oppugnarunt.  Ast  ut 
debeliatum  dici  possit,  intellectus  illustrandus  est  demons- 
tratione  veritatis,  et  incenso  pietatis  studio  voluntas  inflec- 
tenda  (.3,. 

76  Teslimouiis  theologorum  insigniuni  fas  mihi  sit  adji- 
cere  auctoritatem  jurisconsulti  et  philologi  ciarissimi  Antonii 
Fabri,  qui  aller  aCujacio  merito  habetur,  et  Salesium  penitus 
noverat.  is  in  Fabriani  codicis  libro  1,  tit.  1,  cui  materiem, 
ceu  vidimus  S.  autistes  suppedilarat  (vid.  sup.  §  37)  quae- 
dam  post  haereseon  refutationem  proprio  marte  adjecit,  et  cum 
monuisset,  zeloprincipum,senatus,  et  episcoporum  potissime, 
Sabaudiam  ab  hseretica  lue  imraunem  fuisse  vel  liberatam 
haec  de  nostro  praîdicat  memoratu  dignissima  :  a  Successor 
bis  (Granerio  ejusque  decessoribus,  fuit  Franciscus  de  Saies 
(quid  enim  laudibus  ejus  oflicere  débet  quod  vivat,  nieque 
fraternoetamoreetnomineprosequaturquominusamenomine- 
tur  qui  ab  omnibus  laudatur  ?;,non  modo  spendore  gcneris  inter 
nobiliorcstoliuspalriapfamiliasclarissimus,  sedetiamdoctrinae, 

(1)  Œuvres  de  Fénelon,  edit.  1828,  tom.  II.  pag.  206.  Lettre  7 
sur  l'Eglise. 

(2)  Bossuet,  Œuvres  complètes,  édit.  Migne  1830,  tom.  VII, 
col.  8a0-8ol. 

(3)  IQ  Vita  S.  Fr.  Sales.,  lib.  VII. 


ac  quod  primum  est,  pietatis  et  conspicucC  innocentia;  gloria 
perillustris.  Jurisconsullus  (nam  et  hoc  ad  rem  nostram  pcr- 
tinet)  ipso  etiam  senalus  nosiri  judicio  eximius;  theologus 
vero  inter  doctissimos  quoquo  subtilissimus,  et  inter  subtilis- 
simos  scientissimus,  pranlicatar  etiam  non  solum  diserlis- 
sinuis,  quod  ei  cum  mullis  commune  est  ;  sed  etiam  quod  cum 
perpaucis,  eloquentissimus.  Scriplor  vero  sive  latina  sive  gal- 
lica  liiigua  scribendum  habeat  elegantissimus,  et  venustatis 
;eque  ac  succiplenus.  i> 

77.  Tum  teslatusse  verilatis  studio  loqui,nonex  adulatione, 
quanihil  magisexecratur,  sic  pergit  :  ••  Possum  enim  vero,  ita 
salvus  sim,  atiirmare  quidquid  est  sive  pietatis  et  sanctimonire 
pêne  incomparabilis,  sive  eruditionis  admirabilis,  quod  in 
céleris  episcopis  vcl  requirere  vel  laudare  possis  totum  id  in 
hoc  uno  elucere  tam  magnifiée  ac  cminenler,  nec  eo  minus 
tamen  citra  ostentationis  invidiam,  ut  sive  familiariter  collo- 
quentem  viileas,  incredibilem  in  ore  dignitatem,  in  sermone 
comitalem  niorum  statim  agnoscas,  sive  graviter  ac  pie,  ut 
semper  soletconcionanteni  audias,  non  facile  possis  decernere 
an  eloquenliapr;estetandoctrina,  etan  gravitate  sententiarum 
an  oralionis  majestate,  an  apposile  ac  pariite  loquendi  lacili- 
tate,  sive  denique  cum  liserelicis  disputanteni  observes,  om- 
nino  dubitandum  habeas  majore  ne  ille  eruditione  certaverit 
ac  vicerit  (certare  nempe  illi  semper  vincere  est)  an  modestia 
et  patienlia.  Adeo  urget  ille  accrrimis  quidem  et  efticacissiinis 
argumeiitis,  sed  ca  lenitate  et  charitate  quasi  nielle  tempe- 
ratis,  cui  non  niagis  hœreticorum  superbia  et  insoienlia  felle 
plena  possit  respondere  ;  quam  ipsorum  insania  resistere 
Spiritui  qui  loquitur  in  illo.  In  summa  putes  te  videre  vel 
audire  autiquos  illos  Chrysostomos,  Hieronymos,  Augustinos, 
Gregorios  etalios  si  qui  sunt  ex  veteribus  episcopis celebriores, 
quos  antiquitas  religiosissime  ac  sanctissime  venerata  pro 
rnagnis  et  sanctis  viris  habuit;  posteritas  vero  quœ  taies  hucus- 
quevix  unquamviditpro  miraculis.  Subscribethislaudibusnon 
nostra  tantum  Sabaudia  qua;  tanti  partus  matrem  se  et  alum- 
nam  esse  non  immerito  gloriatur,  sed  tota  etiam  Gallia,  quam 
ille  tôt  concionibus,  praesertim  Lutetiœ  Parisiorum,  Divione, 
Lugduni,  nonnullis  etiam  in  ipso  ("hristianissimi  régis  cons- 
pecluhabilis,nec  minus  regem  ipsum  quam  regnum  fama  sui 
nominis  etadmiratione  complevit.  » 

"8.  Quum  talis  tantusque  vir  Salesius  esset,  nemo  obslu- 
pescet  si  ii  qui  historiam  ecclesiasticam  concinnarunt  ipsum  in 
eodem  pêne  ordine  habuerint  quo  habentur  illi  qui  doctores 
Ecclesise  declarali  sunt.  Prœlermitto  laudes  quibus  eum  ex- 
tulit  vir  doclissimus  Thomas  Salzano  anlistesEdessenus  in  suis 
libris  de  ecclesiastica  historia,  eas  namque  descripsit  in  suis 
precibus  Revmus  nioderator  generalis  congregationis  Ss.  Cru- 
els et  Passionis  D.  N.  J.  C,  quœ  preces  in  Summari,  tabulis 
proslant  (Sum.  p.  104,  n.  36).  A  Salzani  sentenlia  minime 
sane  discrepabat  judicium  Philippi  Angelici  Becchetii,  qui 
laudes  referens  Salesio  tribulas  cardin.  du  Perron  et  Ilenri- 
co  IV  (1)  illum  Magni  cognomento  (non  secus  atque  Henricus 
fecerat)  appellabat  gesta  referens  <£  del  gran  vescovo  di  Gine- 
vra  S.  Francescodi  Sales  (-2),  »  qui  «  per  rendersi  utile  agli  as- 
senti  ancora  ed  ai  posteriavea  publicati  alcuni  trattati  utilissimi 
alla  salute  délie  anime  (3).  »  Sed  in  eminenti  doctrinaS.  viri 
enucleanda  diligentius  versatus  est  clarissimus  Kenatus 
î'ranciscus  Rohrbacher,  qui  plura  de  nostro  conscripsit  in 
libro  LXXXVIlHistoriœ  universalisEcclesiau  catholicœ.  Is  illum 
abscisse  doctorem  compellat. 

79.  Enimvero  non  poterant  ecclesiasticœ  historiae  cultores 
diversas  ferre  sententias  ab  eo  quod  ccnsuerunt  duo  viri  prin- 

(1;  Sloria  degli  ullimi  quattro  secoli  délia  Chicsa  lib.  26,  §  40. 
Roma  1858,  tom.  Xlll,  pag.  255. 

(2;  Op.  cit.  lil).  27,  :  18,  tom,  XV,  p.  31. 
(3)  Oi).  cit.  lil).  27,  §  129,  tom.,  XIV,  p. 210. 


160 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  SALES 


170 


cipes  in  hac  parle  sacrarnm  disciplinarum.  Duos  dico  cardi- 
nales S.  U.  E.  Cœsarcm  Baroniiim  et  Sl'ortiani  Pallaviciiiiuin, 
quorum  allor  scmcl  ac  Salo.sium  pcnitus  agnovit  «  lui  rendit 
tous  les  luiuueurs  dus  à  une  science  éiniiienle  (  I  );  »  et  Salesii  sui 
consuetudine  satiari  non  |)olerat,  (-2),  »  quippc  niirahiie  illud 
sancloruni  et  docloruni  viroruni  par  in  unam  mentem  virlus 
cogebat  (3);  alter  vero  miratus  in  libris  ejus  non  anibitiosuni 
acunien,  et  sanclilaleni  qua'  ex  ipsis  scriptis  pellucebat  (i)  ita 
de  eo  sulfragiuni  tulit,  ut  proplcr  superstiles  libros,  ([uibus 
perpcluus  fiebat  labnruni  apostolicoruin  fructus,  non  dubita- 
verit  cuu;  ipsiniel  Xaveiio  quodaniinodo  anteferrc. 

80.  Accedit  liisce  doetonnn  viioiuni  judiciis  nuiltiplex  nu- 
méro, sed  voto  unaninii  fidelium  ex  omni  ordine,  sexu  et  vitœ 
instituto  sunVagium.  Ingenlia  mole  volumina  conficienda  fuis- 
sent si  lypismandarioportuissetomnespreceset  subscriptiones 
eorum  qui  Francisco  Salesio  doctoris  Ecclesiae  nonien  et  lau- 
rcolani  ab  Apostolica  Sede  poposcerunt.  Docli  indoctique 
simul  in  unam  senicntiam  convenere  ex  nuiltis  ac  dissilig 
catholici  orbis  regionibus;  et  quanivis  varia  soleat  esse  de 
unaquaquere  hominum  opinio  et  exislimatio,  mira  tamen  fuit 
atque  incredibilis  in  hac  causa  postulantium  consensio. 

81.  Iilquc  prorsus  expectandum  erat,  quum  S.  antistes 
docuerit  et  doceat  adbuc  chrislianum  gregem,  cjusque  iibri 
in  plura  idiomata  conversi  piorurn  omnium  manibus  teranlur. 
Dum  autem  fidèles  ab  eo  libentisssime  student  edoceri  ita  se 
gerunt  non  inconsulta  et  invita,  sedannuente,  probante,  atque 
adhorlante  ceu  vidimus,  ecclesiastica  auctoritate.  Congruunt 
ergo  populi  voces  vocibus  summorum  pontificum  aliorunique 
Ecclesiaî  pastorum  in  doctrina  et  sapienlia  S.  episcopi  Geben- 
nensis  etïerenda.  Janvero,  si  teste  Mabillonio  doctoris  nomen 
Ecclesia  his  Iribuit,  quorum  doctrina  publico  ipsius  suffragio 
approbala  est,  maxime  ubi  sanctitatis  concentus  accedit  (5),  - 
nihil  est  quod  obesse  queat  quominus  juxta  petitiones  Rmi 
episcopi  Anneciensis  etordinis  Visitationis,  cnra  et  ministerio 
R(\.  Dl).  Josephi  Abre  et  P.  Josephi  Aloisii  Fantoni  e  Soc. 
Jesu  specialiter  depulatorum  S.  Rit.  Congregationi  exhibitas 
quibus  accesseretot  Emi  S.  R.  E.  cardinales,  Rmi  archiepis- 
copi  et  episcopi,  augusti  principes,  praesules  religiosissimi, 
prœnobiles  proceres,  collegia  docentium  et  immensa  aliorum 
fidelium  multiludo  :  quominus,  inquam,  ab  Apostolica  Sede, 
ex  hujus  S.  Ordinis  sententia,  Francisco  Salesio  doctoris  Ec- 
clesiae universalis  titulus,  et  congruens  titulo  cultus  decer- 
natur, 

Quare  etc.  Hilarius  Alibrandi. 

Revisa  :  Augustinus  Adv.  Caprara  S.  R.  C.  assessor  et 
sanctae  fidei  subpromotor. 

VI 

UrBIS  et  orbis.  ConCESSIONIS  TITLLl  DOCTORIS  ET  EXTENSIOKIS 
EJUSDEM  TlTLLI  AD  UNIVERSAM  ECCLESIAM  NEC  NON  OFFICII  ET 
MlSS^  SUB  RITO  DUrL.  DE  COSIM.  DOCTORUM  P0NTIF1CU3I  IN  nON'OREM 

S.  Francisci  Salesh  Enscon  et  principis  Ge.nevensis.  Animad- 
versiones  R.  P.  D.  Promotoris  Fidei. 

Eminentissime  et  Revendissime  Domine, 

1.  Si semper alias,  in  eamaximequam  aggredimur, disquisi- 
tione  egregium  Ambrosii  monitum  prœ  oculis  habendum,  ut  in 
jucliclo  gratia  absit,causœ  mérita  discernanlur  {O'^mor.  lib.  2). 
Eanamque  est  omnium  animorum  in  Genevensem  sanclissi- 
mum  prffisulem  propensio,  observanlia,  devotio:ut  pluribus 
oplatissimum,  injucundum  forte  nemini  sit  futurum,  si  am- 

(1)  Hamon,  in  Vita  S.  Franc.  Sales,  tom.  I,  pag.  362. 

(2)  Carol.  Aug.  in  Vila,  lib.  4. 

(3)  Idem,  lib.  cit. 

(4)  Pallavicin.  in  Vita  Alexandri  VU,  lib.  1. 

(5)  la  prœf.  atl  edit.  0pp.  S.  Bernardi,  n.  2. 


pliore  in  Ecclesia  cultu  eum  contip;erit  honorari.  Neqne  ratio 
lalct.  Nam  floiuit  illc  qiiidem  mullis  ani|)lissimisqne  lum  na- 
tuia),tumgratia;dotd)us;ciaruit  ingenlivietscrilicndilacilitatci 
enituitanimarum  zeio  et  pastoralis  sollicituilinis  curis;  quin  et 
f'acilioris  habitus  auctor  semitcC,  qua  onmigenœ  conditionis 
liomiiics  perfeclionis  culnien  attingant.  Sud  in  illo  maximafuit 
virlus  dill'usa  in  ejus  corde  divina  caritas,  una  cum  animi  sin- 
gulari  prorsus  mansueludino  ac;  bcnignitate,  (dj  quam  suavis- 
sinius  ac  niitissimus  ex  onmibus  liaberetur,  quolcjuot  sive 
hœreticis  ad  rectam  fidem,  sive  scelestis  ad  bonani  frugem 
revocandis,  sive  piis  ad  sanclilatem  promovendis  operam 
dudcrint.  Ilaïc  porro  sancti  viri  nota  ac  pricrogativa,  mirum 
qunitum  illi  animes  dcvinxerit;  neqne  eorum  tantum  qui 
viveiilem  adhuc  (amiliarem  habuere,  sed  eliam  posterorum 
qui  ejus  aut  gesta  recoluiit,  aut  scripta  perlegunt,  aiit  ipsam, 
ut  ila  dicam,  imaginem  contuentur. 

2.  Tut  itaque  tanlisque  tum  virtutum  ca!tcrarum,tum scienlice 
iaudibjs  merilo  celebrari  prœclarum  hune,  et  onuiibus  dili- 
genlum  FranciscumSalesium,  necquispiain,  puto,  ibiliuficias, 
ipseqne  pleno  ore  profiteor.  Quin  et  multo  etiam  plura  in 
médium  atVerre  paratus  esseni,  nisieruditepariterac  eleganter 
id  jam  in  Informatione  praestitisset  vir  c!arissimus,qua  mullis 
ex  litulis  Salesium  docloris  in  Ecclesia  honorem  promereri 
contendit.  De  hoc  tamen  adhuc  non  leviler  addubitare  licet. 
Neque  enim  in  eo  modo  disquisitio  vertitur,  num  Francisciis 
scienliarum  thesauns  dives  fuerit,  lum  plus  ilem  ac  facundus 
eruditusque  scriplor  habitus  ;  sed  num  tanta  in  eo  eniluerit  in 
Ecclesia  edocendi  scribondique  peritia  ac  dignitas,  quaiitam 
esse  doctorum  Ecclesiaj  decet.  Idcirco,  quanlalibet  in  sanctum 
virum  observantia  admiratioque  excogitari  vaîeat,  ipsa  qua 
versamus  conditio  temporum  summam  in  judicando  diligentiam 
maluritatemque  deposcit.  Acerrimi  quippe  catholicse  Ecclesiae 
hostes  eo  etiam  nomine  illi  confiare  nituntur  invidiam,  quasi 
suos  inter  doctores  accensere  non  abnuat,  qui  neque  doctrina, 
nec  meritis  cum  anliquis  comparari  valeanl.  Ilorum  quidem 
calunmias  refellere  heic  locus  non  est;  hœ  tamen  cautissimos 
oporlere  esse  monenl,  ut  in  re  lam  gravi  singula  ad  severiorem 
omnino  trutinam  revocemus. 

3.  Eminensûi  oportet  doctorum scientia  cum  sanctitate  con- 
juncta;  non  enim  qui  doctus  item  doctor  j  cum  pluribus  inter 
Ecclesiaî  ministros,  diverse  licet  gradu,  doctrina  opus  sit. 
Divisiones  enim  graiiarum  in  Ecclesia  sunt  (Cor.  12,4)  el  quos- 
dam  posait  Deus  in  Ecclesia,  primum  aposlolcs,  secundo  pro- 
fhelas,  tertio  doctores...  exinde...  gênera  linguarum,  interpréta- 
tlones  sermonum  (ibid.  S,  28).  Iterumque  Paulus  discernit  quos- 
dam apostolos,quosdam autem prophctas, alios  vero evangclistas, 
alios  autem  pastores  et  doctores  (Ephes.  4, 1 1);  additque  causam 
quœ  ad  rem  nostram  maxime  facit,  ut  jam  non  simus  parvuli 
fluctuantes, el  circumferamur  omni  vento  doclrinœ..  Vcrilalem 
autem  facientes  in  charitate,  crescamus  in  illo  per  omnia,  qui  est 
caputçiiristus,ex  quo  tolum corpus  compaclwn  el  connexumpcr 
omnem  juncluram  subrninislrationis ,  sicundum  operationem  in 
mensuram  uniuscujusque  mcmhri  (ibid. 5,  14-16).  Nimirum  uti 
explauat  Victorinus  :  «  Quomodo.membra  singula  junctura  co- 
hœrentiadiversis  in  administrationibustotiuscorporis  mensuram 
faciunl;  sic  et  in  Ecclesia  singula  quœque  membra  ininislerio- 
ruui  circa  sanclificationem  mysterii,  et  circa  fidem  Christi 
juncluras  prœstant,  et  corpus  suum  in  charitate  conslringunt, 
atque  œdificanl.  »  (Mai,  Scriptor.  vet.  t.  III,  p.  129).  Diversa 
scilicet  ministeria  non  solum  in  celebralione  et  sanctificalione 
sacrorum  mysteriorum  discernuntur,  verum  etiam  in  fide 
Christi  docenda,  luenda,  ac  penitus  semper  invesliganda.  Non 
igitur  quisquis  doctrinam  et  Christi  fidem  studiis  suis  cum 
lande  prosequitur  statim  Ecclesice  doctor  dicendus,  cum 
multi,  pro  suo  quisque  diverso  eruditionis  modulo,  in  variis 
fidei  ministationibus  corpus  unum  efficiant.  Hinc  profecto  es!, 


171 


DOCTORAT 


172 


ut  Ecclesia  plurimoruui  sanclorum  dociriuam  coinmendet, 
plurimisqueetferat  laudibus.quoslamen  inlerdoclores  minime 
computat. 

t.  Itaque  in  Kcclesi»  minislris  tria  pnesertimsunt  numia,qu3e 
doctrina  maxime  indigent, et  quorum sinj^ulispioprium  nomen, 
propriumque  lilulum  ejusdem  consuetudu  priescripsit.  Alii  sci- 
licel,  ceu  ex  Pauio  accepimus,  sunt  apostoli,  alii  pontifices,  alii 
episcopi,alii  iloclores;quibussingiilisnonsolumiloctrinœscien- 
tiaeque  copia  tamquam  privalis  hominibus  necessaria  est,verum 
eliam  tamquam coteiorumniagistris  tradendae, lacundia  eteru- 
dilio.Neq  lie  1res  hosceoidinesappiimedisliiictosinunumomnes 
recidere  dicendum  est.  Nam  primo  aposlolorum  inleliiguntur 
Domine,  qui  pcr  subséquentes  Ecclesiie  œtates,  apoitolorum 
Christi  vestigiis  inhiereiiles,  sive  ad  ejiis  fidem  paganas  génies 
vocare,  sive  in  haîresim,  aut  schisma  prolapsas  ab  interitu 
vindicare  sategerunt.  HujusmoJi  homines  scientia  inslructos 
esse  oportere  tum  res  ipsa,  lum  Christi  ipsius  portentum 
demonstrat,  qui  apostolos  suos  ex  rudiore  piscatoruui  turba 
deleclos,  immisso  Spiritu  Paraclilo,  divinitus  indita  scientia 
replevit  et  inslruxit.  At  in  eo  maxime  horumce  viiorum  ab 
aliorum  scientia  distinguilur,  quod  ad  genlium  sanandarum 
captum,  et  cujuslibet  cœtus  eruditionem  accommodetur, 
Domino  simul  coopérante  sequenlibus  sigiiis,  quibus  homines 
excilati  ad  veri  Deicogniiionem  et  cultuni  perducuntur.  Plane 
ejusmodi  fuere  Donifacius  pro  Gerniania,  Augustinus  pro 
Anglia,  Cyrillus  ac  Melhodius  pro  Slavonia,  Xaverius  pro  Indis  ; 
at,  quamvis  Orientali  Ecclesia;  multi  jam  dati  f  neriut  doctores, 
qui  tamen  Orienli  ad  unitatem  revocando  detur,  adhuc  apos- 
tolum  expectanms. 

5.  Episcopos  vero  quod  atlinel,  eos  omnes  scientia  pollere 
opus  esse,  ab  ipsis  Ecclesiae  exordiis  monuit  Paulus,  qui  neque  a 
docloris  nomine  episcopis  tribuendo  abslinuit.  Oporlet  etiim 
episcopum  esse...  doctorem  (Tim.  3,;  2);  scilicet  amplecten- 
tem  cum,  qui  lecundum  doclrinam  est,  fidelcm  sennoncm,  ut 
potens  sU  exhortari  in  doctrina  saiia,  et  eos  qui  contradicunt 
arguere  (Tit.  \,~).  Opportune  itaque  ad  rem  nostram  Isidorus 
Hispalensis  advertit,  ei  qui  in  erudiendis  atque  instituendis  ad 
virtutem  populis  prajerit,  nedum  vitœ  sanctimoniam  necessa- 
riam  esse,  sed  et  scieniiam  Scriplurarum,  a  quia  si  episcopi 
tantum  sancta  sit  vila,  sibi  soli  prodest  sic  vivens.  Porro  si 
et  doctrina  et  sermone  fuerit  eruditus,  potest  ceteros  quoque 
instruere,  et  docere  suos,  et  adversarios  repercutere.  »  (Uflic.ad 
Fulgenl.  lib.  2,  c.  o.)  Scilicet  a  Episcopus  in  Ecclesia,  instar 
benigni  cujusdam  sideris,  non  modo  in  se  solis  justitiae  ac 
verilatis  radios  excipere,  sed  et  eos  in  populum  christianum 
refundere,  animasque  sibi  créditas  luce  illa  cœlitus  accepta 
illustrare  tenetur,  »  uti  scribit  Ludovicus  Abelly  a  Bened.  XIV 
citatus  (de  Beatif.  et  Canonizat  ,  lib.  III,  c.  34,  n.  ";.  Quo  pro- 
fecto  accidit,  ut  in  nullo  sanctorum  episcoporum  elogio,  de 
illorum  praisigni  doctrina,  vel  divinitus  indita  scientia  menlio 
absit. 

G.  At  longe  supereminet  doctoris  Ecclesiae  scientia;  adeo  ut 
et  sine  episcopali  décore  doctoribus  adnumerari  quis  possit, 
et  docli  licet  ad  episcopi  mensuram  viri,  docloris  nomini 
impares  habeantur.  Sunt  euim  doctores,  juxta  Gregorii  Magni 
sealentiam,  Ecclesiae  bases  •<  in  basibus  quippe  columnae,  in 
columuis  autem  tolius  fabricœ  pondus  erigitur.  Non  ergo 
immeritodoctores  sanclibasium  nomine  designanlur,  quia  dum 
recta  praedicant,  omne  pondus  Ecclesiae  fixa  morum  suorum 
gravitate  sustentant  »  (Moral,  lib.  28,  c.  38).  Per  docto- 
res enim,  uti  Bonifacius  VIII  explicat,  «  quasi  luminosas  ar- 
dentesque  lucernas  super candelabrum  in  donio  Domini  positas, 
errorum  tenebris  profugatis,  totius  corpus  Eccle^iœ  tamquam 
sidus  irradiât  matutinum;  ...  profundis  quoque  ac  decoris 
illorum  sermonibus  ampla  ipsius  Ecclesiae fabrica,  veluli  gemmis 
vernantibus,  rutilât;  etverborumelegantia singulari, gloriosius 


sublimata  coruscat  »  (Cap.  tf/on"oius.  Décret,  in  sexto).  Ha-c 
itique  doclorum  intima  pricrogaliva  est,  ut  Ecclesiii)  coluninje 
ac  fundamenlum  habeantur;  ut  eorum  doctrina  totius  Ecclesiœ 
corpus  nova  Iiice  perfundatnr,  ac  veluti  novus  doclvin^e 
fous  reseratus  fuerit,  Sive  scilicet  hi  nascentes  Inereses  con- 
fodere;  sive  velerasceutes  eradicaruni;  sive  deniqua  collecta 
Ecclesiîe  dogmata  ac  prœcepta  ita  in  ordinem  digessere,  ut 
cxinde  posteri  theologicarum  scientiarum  fundaineiitum  et 
ronascentium  haeresum  refutationem  hainire  valeaiit.  Ha»c 
«  doctrina  requisita  in  Ecclesiae  doctoribus,  quod  videlicet  per 
cam  errorum  tenebrÉefuerinl  profugata;,  obscur:i  fiieriiit  diluci- 
data.dubia  declarata,  Scriplurarumqueajniginata  reseiata  (Be- 
nedictusXIV,  op.  cit.  lib,  IV,  parte  2,  cap.  11,  num.  14.) 

7.  Et  hoc  rêvera  praesidium  sanctos  doctores,  quotqnol 
sunt,  Ecclesiio  pra;stitisse  palam  est.  lia  Augustinus,  vetere 
Donatistarum  schismate  compresso,  Manichœorum,  Pclagii  ac 
Cœlestii  erroribus  refutatis  maxime  inclaruit.  Hilarius  et  Atha- 
nasius  itleo  Ecclesiae  doctores  habili, quod  Arianos  luni  maxime 
Gonstauiii  tyrannide  fullos  contra  Nicœnam  fidem  insurgenles 
retuderint,  et  singulari  eloquentia;  vi  una  cum  improbo  impe- 
ratoie  prostraverint..Meiito  propterea scribit  Hieronymus:  «Vif 
sanctuset  eloquentissimus  martyr  Cyprianus,  et  nostri  tempo- 
ris  confessor  Hilarius,  nonne  tibi  videntur  excelsaj  qiiœdam 
arbores  in  sieculo,  œdificasse  Ecclesiam  Dei?(Comm.  inisaiam, 
lib.  17,  c.  61.)  Ambrosius,  romana  illa  lacundia  et  incoucussa 
pectoris  firmitale,  .\rianosa  lalinarum  fere  gentium  regionibus 
exturbavit;  Isidorus  ejusdem  haireseos  in  baibara  Gotliorum 
gente  subindo  renascentis  reliquias  exiinxit.  Léo  .Magous  in 
ipsa  fere  adolescentia,  et  vix  iiiinori  clero  adscriptus,  Zosinio 
pontitici  in  detegeuda  Pelagii  versutia  administer,  mox,  Dios- 
coio  alque  Eulychete  damnatis,  Pétri  vocemroburqueimitatus 
est;  cui  Chrysolûgus  in  eodem  Eutychete  percellendo  socium 
sepedissequumquepraebuit.NotumestquibusvocibusUrbanusU 
in  concilio  Barensi  Anselmum  compellavit:  ■•  Pater  et  ma- 
gisler  Anselme...  veni..,  et  défende  matrem  tuam  Ecclesiam, 
quani  Grœci  labefactare  conantur;  »  quapropler  «  cum.., 
GrcPcos  in  processioneSpiritus  sancti  confutasset,  magni  apud 
omnes  babitus  est,  et  veneratione  dignissimus  comprobatus  » 
(Benedictus  XIV,  lib.  IV,  p,  2,  c.  11,  num.  15.)  Haudabsimile 
teslimonium  PetroDamiani  reddiditAlexander  II,  scribensad 
Galliœ  episcopos  :  «  Talem  vobis  virumdestinare  curavimusquo 
nimirum,  post  nos,  major  in  Roniaua  Ecclesia  auctorltas  non 
habetur...  nosler  est  oculus  et  .\poslolicae  Sedis  immobile 
firmamenlum.  (Positio  in  causa  doctoratus  S.  Pétri  Damiani). 
De  S,  Bonaventura  scribit  Xislus  V  in  suis  Apostolicis  Litleris 
15  martii  1588  :  «  In  rébus  concilii  (Lugdunensis)  arduis 
operam  egregiam  prœstitit,  calholicam  fidem  constanlissime 
défendit;  pravas  opiniones  acerrime  refutavit;  ejusdemque 
prudentia,  doctrina,  sanctitale,  orationibus  Gregorii  ponlificis 
soliiciludo  tantopere  adjuta  est,  ut  sublato,..  schismatis  dissidio 
iMichael  Paleologus  Giaecorum  imperalor  orienlalesqne  na- 
tiones  ad  AposloliciB  Sedis  obedientiam,  unitatem,  commu- 
nionemque  redierint.  »  Vix  autem  commemorabo  ceteros; 
nemo  enim  divina  faclum  providentia  neget,  ut  Nestorio 
Cyrillus,  Eunomio  et  Macedonio  Gregorius  Nazianzenus, 
Anomianis  et  eidem  Eunomio  Basilius;  Vigilanlio,  Helvidio, 
Joviniauo  Hieronymus  opponeretur;  ac  recentioribus  quoque 
temporibus  Abitiardo,  Gilberto  Porretano,  Arnaldo  Brixiensi, 
Apostolicis  Bernardus  occurreret,  qui  laudem  extincti  Pétri 
Leonis  schismatis,  adducti  ad  pedes  ponlificis  Victoris  antipapœ 
laude  cumulavit. 

8.  Non  eosdem  quidem  omnes  retulere  triumphos  ;  at 
neminem  reperire  est,  qui  illos  coaequaverit  ob  pretiosa  Eccle- 
siae relicta  monumenta  peritiae  suae  ;  sive  scilicet  in  explicandis 
divinarum  Scriptarum  aenigmalibus,  sive  in  theologicis  quaes- 
tionibus  enodandis.  Qua  in  laude  liceat  primurn  recensere 


173 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  SAI.ES 


17-1 


nobile  illud  Joannisos,  cui  nurei  cognomen  Ecclesia  indidit, 
et  iBtates  succedenlcs  finnarunt  ;  tum  iiiclitic  Dominioi  familiie 
deciisdoclorfiii  Ai)goliciiin,qiii ApostolicaiiiRcclosiaminfinilis 
confiitatis  lia^rcsibiis,  suis  scriptis  illustravit  (S.  Pins  V,  in 
bulla  MimlnlisUcus).  Qiifc  ciimita  sclial)oant,  qiiis  jam  atidyat 
sine  llioionyinolitlcram, sine  rii'egorioMagnonionimpiii'cepta, 
sine  Buniarilo  inysticain  e  Scriptiiris  inti-rpretari  ?Quis  in 
dogniatuniilirtcipliiiis  quidqiiam  profiM-al,  nisi  Tiioinam,  Aiisel- 
muni,  D.innamiin  iliii  niultimiqtio  iiicditatns  fiierit  ?  Quis  mo- 
ralem  thcologiani  pertractavcrit,  neque  statim  Alplionsi  de 
Ligorio  sihi  nomen  auclofitalniKiuo  sonscrit  nsurpanilain  ? 
Nil  proptcica  niirum  si  liorum  doctorum  laudes  ciuditi 
homines  qiiotidie  in  ore  habeaiit,  et  aurlbus  discipaloium 
inculcont.  Sive  enini  scholas  fiieris  ii)gressiis,  sive  concionalores 
in  Ecclesiis  audivcris,  sive  theologoruni  libres  voliitaveris, 
passim  Iioiuin,  qiios  recensui,  doctorum  noniina  appellari, 
verba  refcrri,  auctoritatem  in  nicdiiim  afFcrri  videris.  AccidJt 
scilicet,  qiiod  bis  verbisLeo  IV  prcescripsit:  «  Si  taie  emerscrit 
vel  conligerit  inusilatum  negotium,  quod  minime  possit  par 
istos  (saci'os  canonos)  definiri;  tum  si  illoiuii),  (jnorum  memi- 
nistis,  dicta,  llieronymi,  \ugustini,  Lsidori,  vel  ceterorum 
sanctorum  doctorum  similium  reperta  fuerinf,  magnanimiter 
sunt  retinenda  et  promulganda.  (Gratian.  can.  de  libellis, 
distinct.  '20). 

9.  Ad  Franciscum  itaque  nostrum  jam  deflectat  oratio.  Eum 
scientia,  quœ  vires  apostolico  ministerio  oporam  navantes,  et 
Ecclesiaï  pastores  decet,  affatim  fuisse  prieditum,  vel  ipsa 
pluries  instituta  a  S.  Congregatione  ejus  scriptorum  examina 
satis  ostendunt.  In  istam  porro  laudeni  commode  referri 
possunt,  quaî  de  acri  ejus  ingenii  vi,  de  impensis  in  studiorum 
curriculo  laboribus,  deque  uberrimo  exinde  fructu  consecuto 
narran(ur  (Informai,  cap.  \,  art.  1).  At  quse  superadduntur 
argumenta  sive  ex  ministerii  laboribus,  sive  ex  deperditis  libris, 
sive  ex  ipso  scribendorum  operuni  proposito  (Ibid.),  nullius 
fere  esse  pcnsi  in  ea  quaestione  quam  agimus,  non  invitus 
quisque  concedet.  Id  enim  nonnisi  de  iis  scriptis  aut  laboribus 
existimaudum  pulaverim,  quibus,  uli  Anselme  et  Hilario 
accidit,  in  prœsentissima  Ecclesia:!  necessitatCj  res  chrisliana 
stetisset.  Licct  enim  horum  sanctorum  scripta  magna  ex  parte 
interciderint,  non  ideo  tamen  minus  uti  habendi  et  doctores 
colendi  in  Ecclesia  sunt. 

10.  Jam  ilaque  liceat  inquirere,  num  Anselmo,  Hilario, 
aliisque  Ecclesiae  luminaribus  superius  recensitis  Salesius 
sequiparandus  videatur;  num  verum  sit  quod  asseritur,  quem- 
admodumantiquistemporibusalios  doctores suscilavitDominus 
comppscendis  ac  debellandis  hœresibus  tune  grassanlibus,  ita 
pariter  steculo  xvi  Salesium  fuisse  excitatum  profligandœ 
Lulberi,  Calvini,  ac  Zuinglii  teterriniœ  lui.  (Inform.  §  1).  At 
enim  neminem  latet  qnot  quantosque  insignes  pietate  ac 
doctrina  viros  illa  œtas  tulerit,  qui  contra  eam  bœresim  fortiter 
dimicarunt  vix  caput  extulit.  Ut  alios  praeteream,  nonne  de 
Ignatio  Loyoteo,  ejusque  inclyto  sodalitiolegimus  a  constantem 
fuisse  omnium  sensum,  etiam  pontificioconfirmalum  oraculo, 
Deum,  sicut  alios  aliis  temporibus  sanc.tos  viros,  ita  Luthero 
ejusdemque  temporis  htereticis  Ignatium  et  institutam  ab  eo 
Socielatem  objecisse?  ••  Prœcipui  ex  illa  lectissima  acie  beatus 
Petrus  Canisius  ac  venerabilis  cardinalis  Ilobertus  Bellarminus 
prodiere.  Neque  advertere  juvat,  quod  «  nemo  adhuc,  si 
Franciscuai  Salesium  excipias,  duabus  simul  prœfulsit  dotibus 
conjunctis,  quœ  in  Ecclesiae  doclore  requirantur,  nimirum 
quod  in  albo  sanctorum  fuerit  adscriptus,  eteminenti  doctrina 
excelluerit.  -  (Informat,  loc.  cit.)  Nisi  enim  liquide  appareat 
Salesium  pari  gradu  cum  duobus  illis  doctrines  laude  incessisse 
quemadmodum  istis,  ad  assequendum  docloris  titulum,  adbuc 
Sanctorum  decretus  honor,  ita  illi  eminentis  doctrinae  gloria 
décrit.  Re  tamen  vera  Franciscus  alteri  defensorum  agmini 


adjungendus  videtur,  (|\ii  illius  liasreseos  monstro  non  pcr- 
cussores,  sed  vigiles  excubilores se  preebuerunt.  Quodmeritum, 
in.signe  illud  quidem,  singuliiri  animi  mansuetudine  et  cliarita- 
tisduioedinecuinulavit;  adeo  ni  plurimisuavilateejus  aliecti  in 
viam  juslitifc  ac  veritalis  rcdierint.  IJuc  sane  spectat  celebra- 
tissiinum  illud  cardinalis  Perrouii  eilatum  «  sibi  quidem  vires 
animumque  suppetere  ad  hiereticos  refulandos,  sed  ad  eos 
converttuidosSalesio  0[)us  esse.»  Quibus  verbis,  comuuiui  jam 
conscnsione  firmalis,  doclrinœ  et  apliludinis  quai  apostolum 
désignent  illi  laudem  trihui,  doctoris  non  item,  palam  est. 

\  I.  Sed  )!im  sancti  viii  scientiam  ex  ejusdem  scriptis  per- 
peudamus.  Ipsemnt  in  primis  in  operis  prœfalione  cui  titulus 
Thcniimus,  quod  omnium  prostremum  fuit,  de  se  ingénue 
fatetur  a  io  ho  scritto  assai  poco,  e  molto  meno  ancora  ho 
dafo  alla  luce.  »  (Editio  liai,  operum  Brixiai  aimo  ^8■29). 
Tum  recensât  opuscula  ab  se  édita;  sunt  autem:Meditationes 
in  Syuibolum  Apostoloruni;  Vexillum  Crucis;  funèbre  elogium 
Philippi  Emmanuelis  Lorenensis;  Monita  ad  confessaiios,  Phi- 
lot;ea,  et  ipso  Tlieolimus,  cui  libro  supremam  apposuit 
manum  anno  161  G.  »  Quamvis  itaque  plura  post  ejus  obitum 
in  lucem  prodieriut  Salesii  scripta,  b<Tc  in  sua  recensione 
praetermisit,  vel  quia  ad  privatorum  tantum  usum  ordinala, 
vel  quia,  utpote  subcesivis  horis  elucubrata,  incompleta  et 
adhuc  lima;  labore  ac  mora  expolienda.  Hœc  inter,  nedum 
disputaliones  contra  Galvinum  ac  Viretum,  sed  ipsas  Conlro- 
vcrsias  reperire  est,  quas  veluli  polemicum  opus  princeps 
Informatio  laudat  atque  extollit.  De  sermonibus  qui  ei  tribuun- 
tur,  audiendus  est  Henricus  de  Maupas  episcopiis  Ebroicensis 
in  sua praefalione ad vitam ejusdem  sanclieditam  anno  1657:  «Je 

dois  vous  avertir que  les  sermons  imprimés  sous  le  nom  du 

bienheureux  François  de  Sales  ne  sont  point  les  productions 
de  sa  plume.  Diverses  personnes  se  sont  mêlées  de  ramasser 
quelques  fragments  des  discours  que  ce  grand  évêque  pronon- 
çait en  public,  et  les  ayant  accommodés  selon  leur  sens,  on  n'y 
découvre  plus  les  lumières  de  son  esprit,  ni  le  fond  de  son 
éminente  doctrine;  ni  les  agréables  figures  de  son  éloquence; 

ni  les  puissants  altraits  de   sa  dévotion Le   sermon  de 

l'Assomption  de  la  sainte  Vierge et  quelques  autres,  que 

l'on  conserve  encore  écrits  de  sa  main,  marquent  bien  clairement 
la  différence  de  ses  vrais  originaux  d'avec  les  fausses  copies,  b 
(Migne  0pp.  compl.  toni.  IV,  pag.  643]. 

12.  Exaggeratione  multa  judicium  ejusmodi  peccasse  edi- 
tores  contendunt,  et  nos  ex  parte  dabimus:  verum  vel  ipsi 
deinde  fatentur:  «  Nous  sommes  privés  de  presque  tous  les 
sermons  que  le  saint  a  faits  aux  laïques,  et  qui  ont  converti 
tant  de  pécheurs;  car  comme  ce  sont  les  religieuses  delà 
Visitation  qui  nous  ont  conservé  ce  qu'elles  avaient  retenu  de 
ses  sermons  et  de  ses  entretiens,  et  qu'il  avait  soin  d'adapter 
les  discours  qu'il  leur  faisait  au  besoin  de  leurs  âmes,  ces 
discours  ne  roulent  guère  que  sur  des  points  de  perfection 
propres  à  la  vie  religieuse.  Aussi  quand  elles  ont  recueilli  ces 
discours,  elles  n'avaient  point  la  pensée  de  les  faire  imprimer. 
Elles  ne  les  mettaient  par  écrit  qu'afin  de  les  conserver  pour 
le  bien  particulier  de  leur  ordre  »  (Ibi,  pag.Gîo).  Non  auteme 
scriptis  sancti  viri  hœc  fuisse  desumpta,  ipsamet  S.  Francisca 
de  Chantai  asserit,  in  epistola  de  obitu  raatris  Claudiœ  Agnetis 
Joly:«  C'est  elle  qui  a  eu  soin  de  recueillir  les  entretiens  de 
notre  bienheureux  Père,  et  la  plupart  de  ses  sermons.  Elle 
avait  la  mémoire  si  heureuse,  qu'elle  récitait  mot  à  mot  ce 
que  ce  grand  prélat  avait  prêché  plusieurs  jours  auparavant.  » 
(ibi).  Patet  igitur  neque  expolilas,  neque  perfectas  basée 
Salesii  orationes  ad  nos  pervenire  potuisse.  De  primo  autem. 
Fabriani  codicis  titulo  innuisse  sufliciat,  eum  numquam  Fran- 
cisci  nomine  fuisse  inscriplum. 

13.  Nihilominus  quanti  haec  facienda  sint  breviter  videamus.  A 
Conlrovcniis  initium  ducimus,  utinformationis  sequamuror- 


175 


DOCTORAT 


76 


dinem  Auditojam  controversiaruni  nomine.suspicariquispos- 
set  Salesium  apgressum  «liquid  esse  quod  Bellannini,  du  Per- 
ronii,Bossiieti  absolutisea  de  re  lucubntionibus  comparari  pos- 
sit,  vel  iis  dispulationibiis  quas  contra  vetusliores  alios  Ecclesiœ 
doclores  hosles  plures  agressi  suiit.  At  longe  aliter  se  res  habet. 
Sunt  cnim  h<e  Conlroversia^  sermones quidam  Thononcnsi  plebi 
accommodati  quos  scrif.to  dii-tini  tradore  coactus  cst,cum  voce 
recilare  prohiberetur.  Ipsemit  Franciscus  rei  tcslis  in  sua  ad 
Thononenscs  pnefaiione  :  «  Ayant  continué  quelque  espace  de 
temps  la  prédication  de  la  parole  de  Dieu  dans  votre  ville,  sans 
avoir  esté  oui  des  vôtres  que  très  rarement, par  interruption, tt 

à  la  dérobée je  me  suis  misa  réduire  en  escrit  quelques 

principales  ravsons  que  j'ay  choisies,  la  plupart  tirées  des 
sermons  et  autres  traités  que  j'ay  faits  ci-devant  de  vive  voix.  » 
Née  vero  se  quidquam  novi  allaturum,  sed  sed  quie  cœteri 
dixerinl  amiiliori  jani  forma,  se  breviori  consuturum  pollicetur  : 
a  Je  ne  dirai  donc  rien  qui  soit  nouveau...  car  tout  est  ancien 
dans  cet  écrit,  et  n'y  a  presque  rien  du  mien  que  le  lii  et  l'ai- 
guille. Le  dessein  ne  m'a  cousté  qu'à  le  descoudre  et  le  recoudre 
à  ma  façon.  »  Nf  c  aliter  poterat  ;  ut  enim  in  epistola  ad 
Viennensem  Pr;¥sulem  postmodum  scripsit  o  Nello  spazio  di 
ciuqne  anni  nello  Chablais...  ho  predicato  senz'altri  libri  che 
la  Bibbia,  e  quelli  del  pran  Bellarniino  fOp.  et  edit.  cit.)  Opus 
praelerea  se  perbreve  ac  prcepoperuni  aggressuui  fatetur; 
aliorum  coîevorum  hortatur  adiré  mullo  ampliora;et  ideo 
tantum  sua  prœ  aliis  commendat,  quod  fere  allobroga  veste 
aliorum  rationes  induerit  :  «  La  méthode  et  le  style  ne  vous 
déplairont  point;  car  son  air  est  tout  à  fait  savoisien.  » 

11.  Opus  autem  neque  perfectum,  neque  expolitum  fuisse, 
alla  plura  ostendunt.  In  prœfatione  Italie*  versiouis  lîrixiensis 
iam  memoratœ  legimus:»  Vero  è  perù  che  il  marioseritlo 
resta  mancante  di  moite  question!  che  ilsanto  vescovo  promette 
nella  sua  lettera  dedicatoria,  le  qusli  o  son  perdute,  o  dal 
Santonon  furono  distese...  OItre  di  c'ù  s'incontrano  in  esso 
manoscritto  moUe  lacune,  come  in  opéra  tessuta  in  frclta,  con 
animo  di  riempirle  di  testi  scrilturali  e  di  SS.  Padri  con  miglior 
a"io,  e  con  comodità  di  libri.  -  Idipsum  adnotatum  jani  fuerat 
in  prima  editione  operis  :  «  11  est  facile  d'observer  dans  nos 
remarques,  que  plusieurs  choses  y  sont  à  désirer.  »  (Vives, 
tom.  VllI,  pag.  56-2;  et  idipsum  confirmatur  ibid.  pag.  340). 
Delituit  praterea  ejusmodi  Salesii  eliicubratio  ad  aiinum  1658, 
ac  nonnibi  anno  1672,  septimo  ab  ejus  canonizatione,  primum 
publici  juris  facta  est  (Migne  opp.  tom.  IV,  pagg.  351-355). 
Non  tamen  pluribus  mendis  vacua,  neque  prodiit  intégra  : 
adeout  in  Aniciensis  monasterii  pluteis  ad  banc  usque  œlatem 
vi"inti  duje  ejusdem  paginée  manuscriptaj  remanserint.  Itaque 
in  opère  iis  in  adjunctis  exara'o  mirabitur  nemo  aliquid  prœter 
S.  auctoris  mentem  excidisse;  quale  illud  est,  ut  nedum 
canones  concilii  Quinisexti  referret  ad  sextum  concilium  gé- 
nérale I  Vives,  op.  et  loc.  cit.  pag.  308);  sed,  ut  ipsius  Micbaelis 
Montagne  auctoritate  uteretur  (Vives,  opp.  cit.  in  serm.  XXV). 
Quis  porro  iste  vir  esset,  graphice  pinxit  Italicus  rtcens  histori- 
cus  :  «  Ben  "li  sta  l'accusa  di  avère  e  coi  duLbi,e  colle  asseizioni 
sviato  dalla  leale  ricerca  délia  verità,  e  messa  in  moda  la  sba- 
datafine  in  question!  di  primissima  importanza;  l'egoismo 
délia  morale;  il  liberlinaggio  nella  letteratura,  e  i  paradossi 
suoi  conlro  la  società,  e  le  sue  idée  sull'  educazior.e  furono 
poi  adottate  da  Rousseau.  »  (Cantù,  Storia,  lib.  15,  cap.  33). 
Quae  omnia,  licet  opus  satis  imperfectum  prodant,  tamen 
absque  invidia  sanctissimi  viri  dicta  velim,  qui  in  lanta  rerum 
vaiietate  et  temporis  angustia  ad  singula  altenderc  minime 

valuerit. 
15.  De  dissertatiunculis  contra  Virtitum,  de  Eucharistia,  et 

aliis  ejusmodi  nihil  addendum  puto,  cum  eadem  dicenda  re- 
currant,  quae  modo  de  controversiis  animadvertimus,  ac  illud 
prseterea,  quodnonnisi  paucissimis  notaî  fuerint.  Ad,  Vexillum 


cruels  quod  attinet,  eruditum  quideni  opus  ac  maxima  com- 
mendatione  dignumesse  non  abnuo,  sed  illud  etiam,  non 
secus  ac  reliqua  sancti  viri  opéra,  tenuiore  stylo,  ac  rudiori 
plcbi  accommodato  conscriptum  fuil;  suum  quippe  opus  de- 
dicavit  «  .\lli  Sisjnori  Coiifr-ïlelli  délie  compagnie  de'  peiiitenti 
délia  S.  Croce,  ne^li  stali  di  Savoia  di  qua  dei  nionli.  »  Ut 
oumium  itaque  caplui  sese  accommodaret,  ingenio  facun- 
dia'que  pepercit,  slylum  ad  nionticularum  aures  aitrnuavit. 
et  ex  multis  ea  de  re  antea  docte  eruditcque  ab  aliis  editis 
opellamconflavit.  De  minoribus  aliis  operibus  unius  Bossueti 
sententiam  atleram  :  «  Les  Opuscules  du  saint  liommc  sont 
marqués  par  deux  fois  dans  la  Préface,  comme  n'ayant  pas 
'a  trempe  et  la  solidité  des  autres  ouvrages,  et  comme  des 
productions  d'un  Age  encore  tendre  et  faible  —  J'avoue  que 
tout  ce  qui  vient  des  saints  mérite  la  révérence  ;  il  ne  faut 
pourtant  pas  croire  que  ce  qu'on  donne  avec  tant  de  pré- 
caution dans  une  préface  soit  d'une  égale  autorité  que  le  reste 
(Préface  sur  l'Insiruction  pastorale.  Op.  vol.  19,  §  134).  In 
Monitis  autem  viginiiquinque  ad  confessarios,  prudcntia  viri 
apostolici  |ct  in  animarum  regiminc  versatissimi  certe  clucet; 
quamvis  etiam  in  illis  festinanterdigerendis]quidpiain  auctoris 
diligentiaj  excidisse  videatur.  Ita  de  absolutionis  forma  bre- 
vianda  agens  scribit  :  Il  est  vray,  comme  le  dit  le  docteur  Em- 
manuel Sa,  es  confessions  de  ceux  qui  se  confessent  souvent, 
on  peut  retrancher  toutes  les  prières  qu'on  fait  devant  et  après 
l'absolution,  disant  simplement  :  «  Ego  te  ab.solvo  ab  omnibus 
peccalis  tuis,  innominePatris  etc..  «On en  doit  direlemesme, 
quand  il  y  a  une  multitude  de  pénitens,  et  que  le  temps  est 
court;  car  on  peut  prudemment  abréger  l'absolution;  ne  di- 
sant sinon  :  «  Dominus  noster  Jesii  Christus  ■  te  absolvat, 
et  ego  auctoritiite,  ipsius  absolvo  te  ab  omnibus  peccatis 
tuis.  In  nomine  etc.  »  (Vives,  Op.  tom.  i^VI,  pag.  145). 
Vides  heic  de  absolutione  a  censuris  verbum  non  fieri,  cum 
tamen  in  Rituali  Romano  etiam  urgente  aliqua  gravi  neces- 
sitate  in  periculo  niorlis  prœscribalur  formula  :  Ego  te  ab- 
solvo ab  omnibus  censuris  et  peccatis,  in  nomine  Palris  etc. 
(De  Sacram.Pœnitent.).De  epistolis  denique  illud  unum  satis 
erit  heic  loci  advertere  cum  doctissimo  Papiensi  anlistitc  : 
a  Taluno  avrà  potuto  abusare  délie  lettere  199,  200,  362  ediz. 
Leihielleux,  per  assalire  la  podeslà  indiretta  del  ponlefice  sul 
potere  civile,  e  in  proposito  il  valorosa  periodicodi  Bruxelles 
La  Croix  fa  giustamente  le  sue  riserve.  »  (.\riicuIo  in  eplie- 
meride  La  Scuola  catlolica,  anno  2,  !vol.  IV,  fasc.  23).  Qua 
quidemin  re  quantum  a  Bellarmino  Salesius  discesserit,  nemo 
non  videt;  at  non  hic  animusest  unum,  cum  altero  committere. 
Ex  bis  tamen  omnibus  colligere  datur,  cur  forte  recensita  Si- 
lesii  opéra  apud  nostrates,  non  aeque  atqueascelica,  vulgalaot 
omnium  trita  manibus  fuerint. 

16.  Itaque  jam  inà  Philotxam  aiqne  I/ieoimum  veniamus; 
nuœ  licet  inter  ascetica  sancti  viri  opéra  computentur,  phira 
etiam  de  dogmalica  theologia  ornate,  docte,  a;  veni'stissime 
altingunt.  Nihilominus  haîc  pastorem  potins,  quam  Ecclesiai 
doctorem  prodere,  ipse  de  se  Salesius  testimonium  perhibet. 
De  Philolœa  ad  Viennensem  antistilem  haîc  primum  habet  : 
«  Avrete  osservato,  Monsignore,  che  questa  opéra  non  fu  mai 
falta  con  disegno  apposito.  Egli  è  un  memoriale  che  io  aveva 
compofto  per  un'  anima  bella....  e  ciô  fra  le  occupazioni  délia 
Quaresima,  nella  quale  io  predicava  due  volte  la  settimana... 
Mi  manca  senza  dubbio  ogni  cosa  per  meltermi  alla  impresa 
délie  opère  di  grande  volume  e  di  gran  fatica....  Io  sono  in 
luo"0  (love  non  posso  avère  ne  libri,  ne  conferenze  proprie  a 
cose  tali,  e  perciô,  lasciando  a'grandi  opérai  i  disegni  grandi, 
ho  concepito  alcur.e  piccole  opérette  meno  laboriose...  Mi 
avverte  (cpiscopus  Montispessulani)  che  io  sono  in  molti 
luoghi  troppo  slretto  e  concise,  non  dando  corpo  che  basti  a 
mieiricordi,  nel  che  senza  dubbio  io  veggo  che  egli  ha  ra- 


177 


DE  SAINT  FRANÇOIS  DE  SALES 


IIH 


gioiie L' iillra  cosa  clie  t'^li  mi  ilice,  è  chc  pcr  iiiui  soni- 

plico,  c  prima  iiilmiliizione  io  porto  tioppo  avanli  la  mia  l''i- 
lolea...  Oraall'  iiiio  ed  ail'  allio  di  (iiiesti  eirori  io  racilmetitc 
limediorù,  se  mai  questalntrodiizione  si  ristampa.  »  An  dalam 
deinceps  pra-stitcrit  fidcm,  tôt  cnris  ac  nogoliis  distriitus,  non 
liqiiet.  Iii  ])ia'l'atione  vcro  ad  ThcD/imum  caiididissimc;  sL'iii)it: 
«  Délie  cose  che  io  dico  non  ve  ne  ha  alcuna  cli'io  non  abbia 
impai'.ita  da  aitri.  Ma  il  recordarnii  in  paiticolareciascima  cosa 
da  clii,  mi  sarcbbu  impossiliiic  .  »  Niliilominus  hiuc  ipsa  sim- 
plicioi'i  stylo  se  prosecutum  narrât  :  «.  Bensi  ho  toccalo  inol- 
lissimi  i)iinti  di  Tcologia,  ma  scnza  spiiito  di  contesa,  propo- 
nendo  sempliiumente  non  tanto  quel  che  io  ho  imjjaralo  già 
nelle  dispute,  quanto  qucllo  che  l'attenzione  al  servizio  dellc 
anime,  elimpiepo  di  ben  vcntiqualiro  anni  nella  santa  predi- 
cazioncMni  lian  fattocredore  essortî  più  conveniente  alla  g!o- 
ria  deiriivangilio  e  délia  Chiesa  »  (Ojip.  edit.  sup.  cit.). 

17.  Nolum  insiiper  vulgatnmqiie  est  quantopere  Saiesii 
doclrina  ad  Inondum  pscudomyslicinn  siium  syslema  Fene- 
onius  l'iierit  abusns,  et  ea  prœsertim  qiiio  in  Tlicolimo  conti- 
nctur.  Plures  quippe  S.  Geneveiisis  antistilis  sententias  in 
opère  suo  congessit  cui  tituliim  fecit  Maximes  des  Saints; 
qua  de  causa  a  Bossueto  gravissime  reprehendilur.  At  hic 
etiam,  licet  solenniiter  protestalus  fuisset  :  «Je  me  suis  assez 
attaché  à  défendre  saint  François  de  S  îles  pour  être  à  couvert 
du  soupçon  qu'on  pniirroit  avoir,  que  je  veuille  afiaiblirson 
autorité;  »  non  omnia  tamen  Salesii  dicta  ila  eniollire  potuif, 
quiri  aliquid  nec  satis  planuni,  neque  ad  Iheologicamapodixin 
exactum  in  iisdeni  offenderit  :  a  J'oserai  dire  avec  la  liberté 
d'un  théologien,  que  si  l'on  suit  ce  saint  pas  à  pas  dans  ce  qu'il 
enseigne  en  divers  endroits,  on  ne  trouvera  pas  toujours  sa 
doctrine  si  liée  ni  si  exacte  qu'il  seroit  à  désirer;  et  on  n'aura 
pas  de  peine  à  recounoîire  que,  selon  l'esprit  de  son  temps,  il 
avoitpeut  être  moins  lu  les  Pères  que  iesscholastiques  modernes 
(Bossuet,  Op.  Lâchât,  vol.  19,  pag.  297).  Ac  paulo  deinceps  : 
«  Je  ne  prétends  pas  déroger  par  là  aux  conduites  intérieures 
de  cet  excellent  directeur,  sous  prétexte  qu'en  ces  endroits  et 
en  quelques  autres  sa  théologie  pouvoit  être  plus  correcte  et 
ses  principes  plus  sûrs.  Je  ne  veux  non  plus  affoiblir  en  lui 
le  titre  qu'on  lui  donne,  de  théologien  à  un  degré  éminent, 
mais  enfin  borné,  comme  tout  l'est  dans  les  hommes.  —  De- 
nique,  hoc  aliud  retulisse  juverit,  quod  Salesii  sanctifatem 
quam  maxime  tuelur  :  «  11  n'est  pas  permis  pour  cela  d'avoir 
pour  suspecte  la  direclion  des  saints,  parce  qu'on  sait  que  ces 
opinions  de  spéculation  se  rectifient  dans  la  pratique,  lorsque 
l'intention  est  droite.  »  Accedit  nimirum,  juxta  ipsam  Bossueli 
sententiam,  nonnuUa  in  hisce  sancti  viri  scriplis  reperiri,  quaa 
per  se  indoctos  in  errorem  possent  inducere,  quod  si  non 
accidat,  non  ipsi  doctrinœ,  sed  perspeclaî  viri  sanctitati  tri- 
buenduni;  adeoque  non  doctrina  sanclitatem,  sed  sanclitate 
doctrinam  commendari. 

18.  Ex  quo  faclum  arbitrer  ut  vel  illi  quidem  quiFrancisci 
scientiam  doctiinamque  apprime  noverant,  numquam  illam 
Ecclesiaj  doctore  dignam  putaverint.  Neque  enim  tam  facile 
uni  dumtaxat  Aniciensis  processus  testi  credendum  puto, 
asserenti  Sorbonœ  doctores  judicasse  libres  a  Salesio  con- 
scriptos  ex  aequo  ire  cum  operibus  S.  Gregorii,  S.  Ambrosii 
et  S.  Augustini  (Informat.  §  40).  Nam  si  res  ita  se  habeat, 
curnam  Benedictus  XIV,  qui  Bernardum,  lldephonsum, 
Bedam  aliosque  memorat  utpote  a  multis  dignos  habitos,  qui 
doctoris  Ecclesiaj  lilulo  decorarentur;  Salesium  omuino 
prajterit,  cujus  et  mérita  et  doctrinam  laudaveral?  (Cit.  op. 
lib.  IV, p. 2, cap.  H.)  Cardinalisautem  Gerdilius, licet  Allobrox 
génère,  ac  Thononi  et  Anneciidiu  versatus,  rogatus  deoptima 
ratione  instituendi  Sabaudiœ  principis,  ei  quidem  inter  alla 
Fenelonii  ac  Bossueti  operum  lectionem  suadet;  Salesii  non 
meminit.(Gerdil,  Op.  sélect,  lom.  2.  Sulla  educazione  edistru- 


zioue  délia  gioventù.  Milano  1830).  Non  itaque  Francisco 
ai.t.ui  posso  videtur  elogium,  quod  in  Ecclesiaî  doctorihus 
merito  requin  Mabiliouius  scripsit,  a  quorum  scilicet  doctrina 
publico  ipsius  Ecclesiœ  suffragio  ap[irol)ata  est  ». 

19.  Non  (lilliteor  tameu  .Salesii  scripta,  ulpote  pietate  ac 
doctrina  referla,  plurimorum,  et  aniplissima  elogia  mrruisse. 
At  siaïquirerum  iestimatores  esse  velimus,  roperiemus  ejus- 
moili  laudes  ferme  ea  scripta  respirere,  qu;e  ad  animarum 
directionem  sppclant.  Hue  sane  potissimum  pertinent  ccle- 
bralissimïe  illaî,  ac  pluries  repelilai  liturgicse  preces  :  ejus 
dirujailibus  monilis  ;  ileni  secundœ  Leclionis  verba  :  nuis 
cliam  scriplis  cœlcsU  doctrina  rcferlis,  Ecclesïam  iUuslravil, 
quibus  iler  ad  chrislianam  pcrfectionem  lutum  et  planum  de- 
monslrat.  Ilœc  parifer  respiriebant  elogia  a  l'atrihiis  car- 
dinalihusaliisque  in  suffragio  pro  Salesii  canonizatione  édita, 
qnihus  adhuc  alia  ejusdem  opéra  vix  aut  ne  vix  quidem  inno- 
lueraut.  llœc  fere  omnes  repetunt,  qui  modo  postulatorias 
preces  pro  Salesii  doctoratu  dederunt  (Informai,  cap.  2). 
Quibus  forte  innixi  Bollandiani  Patres  in  ;ua  postulalionc 
Palris  Tournemir.e  sentonliam  attulere  :  «  Sanctum  hune 
electum  fuisse,  qui  apostolus  esset  Galvinistarum,  et  doctor 
devotionis.  »  Ac  Papiensis  laudatus  episcopus  ex  professe  hanc 
thesim  statuit  :  «  A  chi  dunqne  obiettasse  :  il  vescovo  di  Gi- 
nevra  fu  maestro  di  ascetica  incomparabile,  più  ancora  che 
dotto  controversista;  poiremmo  rispondere  —  e  per  un  mo- 
mcuto  sia;  ma  quel  titolo,  che  voi  non  potelé  negargli,  basta 
anche  solo  a  valergli  l'aureoIa  gloriosissima  del  dottorato.  » 
(Loc.  cit.).  Sunt  profecto  hi  limites  quibus  praîsens  quajstio 
uecessario  coarctatur. 

20.  Nonne  tamen  novum,  et  in  ecclesiasticis  fastisinauditum 
ceiiseas  id  sufticere  «  anche  solo  a  valergli  l'aureola  glorio- 
sissima del  dottorato?  »  llaud  enim  diftiteor  Bonaventuram, 
Anselmum,  Bernardum  aliosque  ex  Ecclesiaî  doctorihus  inter 
asceticae  insignes  magistros  recenser!  :  non  lis  tamen  profecto 
meritis,  ceu  vidimns,  doctoris  titulum  assccuti  sunt.  Neque 
etiam  ideo  habendus  Augustinus  doctor,  quia  psahnurn  con- 
tra partcm  Donali  ediderit  lintrariis  et  bajulis  decautaudum; 
aut  Basilius  si  solas  monachis  régulas  prajscripsisset;  aut  Ber- 
nardus  quod  pro  Templi  militibus  idipsum  praestitisset  ;  aut 
Bonaventura  quod  Marianum  psalterium  excogitasset.  Qui 
lihri  ceteroquin  ampiissimam  laudem  merentur,  et  Cliristi- 
fidelihus  vel  ab  errore  revocandis,  vel  pietate  imbuendis 
aplissimi  censentur.  Debilores  enim  sumus  sapicntibus  et  insi- 
pientibus  (Boni,  i,  14).  Scilicet  in  hisce  tam  praîclaris  verbi 
miiiistris  sœpe  conjunctam  videre  est  doctoris  et  .sacerdotis 
curam;  qui  postquam,  aquilarum  more,  ad  sublimia  quœque 
scientiœ  mysteria  avolaverint,  mox  ad  plèbes  christianas 
humiliore  conatu  erudiendas  descendunt. 

21.  Hinc  factum,  ut  plures  in  Ecclesia  viri  non  exiguis  sane 
ingenii  ac  docirinae  meritis  conspicui ,  doctorum  numéro 
numquam  aggregati  fuerint,  licet  primi  suorum  lemporum 
asceseos  ac  mysticae  theologiœ  magistri  haberentur.  Quo  ia 
numéro  primum  se  sistit  sanctus  Isidorus  Pelusiota,  Joannis 
Chrysostomi  discipulus,  de  quo  Baronius  scribil  :  «  Fuit 
hic...  celebris  inter  ecclesiasticos  scriptores  grœcos...  multa 
nobilia  relinquens  posteris  et  sanctitatis,  et  scriptorum  monu- 
menta.  »  (Notaj  ad  Martyr.  Boni,  die  4  februar.)  Hic,  prœter 
alia,  duodecim  millia  epislolarum  conscripsit,  quai  non  secus 
ac  illae  Salesii  nostri,  imnio  multo  niagis,  inexhaustum  prae- 
bent  Scripturarum  enarrandarum  thesaurum,  et  Chrysostomo 
ipso,  ac  Basilio  non  indigna  reputalœ  sunt.  De  sanclo  Lau- 
rentio  Justiniano  legimus  :  «  libres...  cœlestem  doctrinam  ac 
pietatem  spirantes...  conscripsit;  ..  item  deS.  Joanne  a  Cruce  : 
«  in  divinis  explicandis  arcanis...  Apostolicaj  Sedis  judicio, 
divinitus  instructus ,  libros  de  niystica  theologia  cœlesti 
sapientia  refertos  conscripsit.  »  Quid,   quod  neque   rudes. 


17°  sÉniE 


12 


479 


THOMASSIN 


180 


neque  ipsae  fœniince  ab  huiiis  laadis  participalione  exclu- 
duûtur?  N;uu,  ut  alios  prœtereaiB,  de  sancto  Paschali  Baylou 
uli  prodigiuin  habelur,  quod  •  hoiuo  rudis  et  illiUeralus  de 
mvsleriis  lidei  didicillimis  respondere,  atque  aliquol  etiam 
libros  coiiscribeie  potuit.  »  Item  sancta  FiancisM  Freiuiot  de 
Chantai,  praecipua  Salesli  discipula,  coui'.uendaïur  «  scriplis 
eliaiii  diviua  sapienlia  refertis.  ••  Praescitiui  vero  Thorcsice  a 
Jesu  virpmitatis  paiiter  ac  doctriu*  exiiuiie  ab  Ecclesia  illud 
elogiiiiu  tribuitur,  ut  cœlesliàits  ejus  doclrinxpabuhnuiriamur, 
non  secus  ac  S;iIesio,  ui  ejus  dirigentibui  monilis,  cœlestia 
pra^iuia  consequamur. 

2-2.  Hsc,  ni  fallor,  ostendunt  Ecclesiam  numqiiana  ob 
quaulamlibet  asceseos  tradendœ  scienliam  doctoris  tituluni 
alicui  Iribuisse.  Cum  cnini  hsc  dos  non  imperitis  modo,  sed 
el-am  fœminis  invenialur  communia,  ad  donum  potins  admi- 
nisU-îitionis,  quam  ad  doctoris  muuus  perlinere  videtur.  Quod 
si  adhuc  dcsideretur  extmplar,  cui  Salesius  noster  oppor- 
tunius  confeiri  possit,  bec  nulium  aliud  esse  pulo,  quam 
ipsius  S.  Caroli  Borromœi.  Nam  et  de  ipso  leginius  :  «  In 
profli^andis  hanelicis  e  paitibus  Rliaetoium  et  Helvetiorum, 
quorum  plurimos  ad  chiistianam  fidem  conveilit,  maxime 
laboravit  ;...  plura  scripsil  ad  episcoporum  prœsertim  inslruc- 
tionem  utilissima  ;  cujus  etiam  opéra  parochoruni  cate- 
chismus  prodiit.  »  Verum  nemo  forte  Bossueto  felicius  hanc 
inter  Carolum  et  Frunciscum  comparatiouem  piosequulus 
est  in  panegyrica  oralione,  quam  de  eodem  Salesio  habuit  : 
«  Je  trouve,  inquit,  dans  ces  derniers siècles.deux  liominesd'une 
sainteté  extraordinaire,  S.  Charles  Borromée  et  François  de 
Sales.  Leurs  talents  étaient  ditïérents,  et  leurs  conduites  di- 
verses, car  chacun  a  reçu  son  don  par  la  distribution  de  l'Es- 
pril  ;  mais  tous  deux  ont  travaillé  avec  même  fruit  à  l'édi- 
ficalion  de  l'Eglise,  quoique  par  des  voies  différentes.  Saint 
Charles  a  réveillé  dans  le  clergé  cet  esprit  de  piété  ecclésias- 
tique; l'illustre  François  de  Sales  a  rétabli  la  dévotion  parmi 
les  peuples.  Avant  S.  Charles  Borromée,  il  semblait  que 
l'ordre  ecclésiastique  avait  oubhé  sa  vocation  ,  tant  il  avait 
corrompu  ses  voies,  et  l'on  peut  dire,  mes  sœurs,  qu'avant 
votre  saint  instituteur  l'esprit  de  dévotion  n'était  presque  plus 
connu  parmi  lesgens  du  siècle.»  (Bossuet,op.vol.l2,pag.75,76 
edil.  Lâchât).  Qua;  cum  ila  se  habcant,  nemo  tameu  miratar, 
quod  illi  sanclissimo  Mediolaneusi  autistiti,  et  iîomanaB 
Ecclesia  cardinali  amplissimo,  doctoris  Ecclesice  laus  minime 
tributa  fuerit.  Eum  quippe  pasloralis  officii  sollicitudo  glo- 
rioium  reddidit,  adeo  ut,  non  secus  ac  Salesius,  suœ  genlis 
apostolus  non  immerito  dici  possit. 

23.  L'num  forte  est  quod,  prae  Carolo,  Salesium  commendet; 
extrinsecum  scilicet  argumentum  ex  plurimis  episcoporum 
totius  orbis  postulationibus  depromj.tum.  Quomodo  id  factura 
fuerit,  semel  iterumque  admonel  informalionis  clarissimus 
auctor.  CuQi  scilicet  Yaticani  concilii  lempore  de  Romani 
ponlificis  ex  cathedra  loqutntis  infallibilitate  adhuc  discepta- 
retur  non  sine  divinae  Providentiae  disposilione  ac^idit,  ut 
e  Chisianis  pluteis  sancti  viri  autographum  Controversiarunn 
extraheretur.  uObstupuerunthomines,  dum...prodireviderunt 
gravissima  illa  Salesiani  autographi  verba  ex  40  sermone 
conlroversiarum...  L'Eglise  a  toujours  besoin  d'un  confir- 
maieur  infaillible.  »  (Informat,  pag.  20,  §  2by.  In  editionibus 
antiqujoribus  pro  infaillible  legebatur  permanent.  Prailerea 
alia  tune  in  lucem  prodiere  Controversiarum  fragmenta  eo 
usque  in  archive  Anneciensis  ordinis  Visitalionis  survala,  quae 
idipsum  pluribus  confirmant.  Bonuni  profocio  omen  id  fuit; 
ac  propterea  Yaticani  Patres  minime  sibi  cunctiindum  puta- 
Tunt,  quin  volis  Anneciensis  antistitis  annuerent,  et  oblatse  ab 
eo  pOîtulationis  formulai  unus  post  alium  subscriberent.  Ile- 
rarunl  deiude  preces;  altamen  non  immerito  in  iliis  aiiquid 
desiderar.dum  ;  vix  enim  est  qui  innual,  quis  modo  iu  populis 


sibi  commissis  Salesii  docirinae  usus,  sive  in  scholis,  sive  in 
disputationibus,  sive  in  sacris  concionibusi  ut  nimirum  appa- 
reat  qua  ratione  suis  scriptis,  non  minus  quam  exemplis,  ille 
liodie  Ecclesiam  universam  illustret  ac  doceat.  Quod  vero 
attinet  ad  Pontificia»  inemmti;e  dogma,  quamvis  non  exigua 
.'îit  Geneveusis  antistilis  laus,  quod  Ecclesiœ  judicium  praever- 
terit,  cum  tamen  genuina  ejus  hac  de  re  doctrina  nonnisi  in 
arena  cognita  fuerit,  postquam  eo  usque  aliter  docuisse  puta- 
relur;  plane  asseri  non  potcst  eam  concilii  Yaticani  dogma- 
licam  definitionom  ipsius  auctorilati  fuisse  innixam. 

24.  Ex  his  aliisque  plurimis,  qn*  pro  sua  sapientia  per- 
pendent,  Enii  Patres  judicabunt  :  an  doctrina  Salesii  nostri 
ejusque  gesta  apostolum  tantummodo,aut  eximium  pastorem, 
vel  etiam  doctorem  Ecclesia'  prodant  :  ea  inquam  doctrina, 
qua,  non  secus  ac  reliqui  superius  recensiti,  vere  ac  proprie 
dici  possit  sal  terrw,  quod  escas  tabi  obnoxias  putrescere 
praspediat,  et  lux  mundi,  quaî  tenebras  depellat  et  ipsa 
se  spectabilem  faciat.  Qua  in  re  nihil  omnino  sanctissimi 
pvœsulis  laudibus  detractum  voio,  quoiumque  demum  titulo 
denotandus  definialur;  cum  sanctitatis  amplitude  et  gloria, 
non  niinistrationis  génère,  sed  ipso  perfectionis  gradu,  et 
charilalis  impelu,  quo  quisque  demandatum  sibi  munus  im- 
pleverit,  censeatur. 

Quœ  dicta  sint  sub  censura,  salvo  etc.  Ladrentids  Salvati, 

S.  C.  AdV.  S.  FlDEI  PHO.M0T0R. 

[La  suite  prochainement.) 


EEMARÔIES  SIR  LE  DÉCRET  DE  GRATIE^ 


a) 


(Suite) 


Entrée  des  ecclésiastiques  dans  les  couvents.  Consentement  de 
l'évéque.  —  Enfants  voués  par  leurs  parents.  —  Profession 
distincte  de  la  consécration  des  filles. —  Age  pour  la  profession. 
—  Pluralité  des  bénéfices.  —  Affaires  séculières.  —  Habit  mo- 
deste.—  Toî:e  romaine.  — Tribimalséculier.  — Sermentdevant 
les  tribunaux.  —  Parjure.  —  Est-iljaiiiais  permis  de  mentir? 
Doctrine  de  S.  Augustin  et  deS.  Ambroise.  Aljraham,  Joseph,  les 
femmes  d'Egypte  commirent-ils  des  mensonges?  —  Guerre. 
Doit-on  employer  la  force  des  armes  pour  réduire  les  héré- 
tiques? Polémique  de  S.  Augustin  avec  les  Manichéens  et  les 
Donatistcs.  Tolérance  des  méchants.  —  Prescience  et  prédes- 
tination. —  Vengeance  réservée  à  Dieu.  —  En  quel  sens 
S.  Jérôme  dit-il  que  l'Église  ne  doit  persécuter  personne? 


CAUSE  XIX 

DECXIÈME  Qt;ESTIOK 

Le  pape  Léon,  au  chap.  1",  défend  de  recevoir  un 
clerc  qui  aura  quitté  son  église  malgré  son  évêque, 
pour  passer  dans  un  monastère.  Cela  est  vrai,  dit  Gra- 
lien.  mais  il  faut  l'entendre  des  clercs  qui  veulent 
quitter  leur  diocèse  sans  cause  légitime,  mais  non  pas 
de  ceux  qui  ont  dessein  de  se  consacrer  plus  parti- 
culièrement à  Dieu  en  se  faisant  moines. 

Chap.  2.  Nous  apprenons  du  pape  Urbain  II  qu'il 
y  a  deux  sortes  de  lois  :  la  loi  primitive  intérieure  et  éter- 
nelle ;  quand  cette  loi  parle,  on  ne  doit  pas  écouter  la  lo* 
ecclésiastique,  qui  est  celle  que  les  saints  pères  nous  on  ; 
laissée  dans  les  canons.  L'une  est  générale,  l'autre  par- 
ticulière ;  c'est  celle-ci  qui  doit  régler  notre  vocation 

(1)  Voyez  la  1G°  série,  col.  971. 


181 


REMARQUES    SUR    GRATIEN 


182 


par  les  mouvements  et  Finspiralion  de  la  grâce,  et 
toutes  les  fois  que  le  Saint-Eaprit  nous  parle  et  nous 
persuade  d'entrer  dans  un  monastère,  on  doit  lui  obéir 
sans  écouter  l'évêque  ({ui  le  défend.  Quisijuis  igitur 
hoc  Spirilu  dticiUir,  ctiani  cpiscojjo  suo  conlraJicenie, 
eal.  liber  noslra  aiUhoritate.  Voilà  le  droit  ancien  et 
nouveau. 

TROISIÈME    QUESTION 

Est-il  permis  à  un  chanoine  régulier  do  se  faire 
moine?  Non,  répond  Grégoire  VII  dans  un  concile,  et 
nous  défendons  à  tous  les  abbés  et  les  moines  de  re- 
cevoir parmi  eux  aucun  chanoine  régulier.  Voyez  la 
dilïcrence  que  le  concile  fait  entre  les  clercs  réguliers 
et  les  moines. 

Gratien  dit  qu'il  faut  entendre  cette  règle  de  ce  con- 
cile de  ceux  qui  n'ont  pas  la  permission  de  leurs  abbés 
ou  de  leurs  supérieurs  ;  car  si  los  supérieurs  des  cha- 
noines réguliers  leur  permettent  de  passer  dans  un 
monastère,  ils  y  peuvent  être  reçus;  c'est  ce  qui  est 
prouvé  par  le  chap.  2. 

Dans  la  troisième  partie,  ceux  qui  veulent  entrer 
dans  les  monastères,  à  quel  âge  faut-il  lestonsurer? 
S.  Grégoire  dit  qu'il  ne  faut  pas  donner  Thabit  mo- 
nastique à  qui  que  ce  soit  qu'il  n'ait  passé  deux  ans 
dans  le  noviciat.  Les  canons  et  les  lois  n'ont  jamais  été 
fixes  sur  ce  point;  tantôt  ils  demandaient  un  an,  tantôt 
deux,  q-.ielquefois  trois;  encore  n'y  avait-il  pas  une 
obligation  précise  à  cela,  en  sorte  que,  si  on  ymanquait, 
on  irritât  la  profession.  S.Grégoire  sur  cette  matière  a 
parlé  diversement;  ici  il  semble  mettre  quelque  limi- 
tation ;  mais  si  ceux  qui  entrent  dans  les  monastères 
sontsoldats,  quefaudra-t-ilfaire?Ilfaut,ditS. Grégoire, 
nous  en  avertir  avant  que  de  les  tonsurer.  La  loi  de 
l'empereur  Maurice  avait  été  publiée  nouvellement.  II 
ne  dit  pas  :  Vous  n'obéirez  pas  à  l'empereur.  Il  ne 
voulait  pas  dire  :  Vous  suivrez  son  édit;  mais  il  dit  : 
Vous  attendrez  notre  consentement,  vous  m'en  aver- 
tirez. 

Dans  la  quatrième  partie  ceux  qui  sont  entrés  dans 
les  monastères  ont-ils  la  liberté  de  tester?  Non,  parce 
que  le  monastère  succède  à  leur  place.  Vous^  voyez 
donc  que  c'est  avec  grande  justice  que,  lorsque  les 
princes  ont  fait  des  lois  contraires,  on  s'y  est  opposé 
pour  les  faire  révoquer,  et  ce  que  dit  ici  S.  Grégoire  se 
trouve  dans  tous  les  autres  papes  et  sanctions  ecclé- 
siastiques. 

Gratien  s'objecte  l'action  de  S.  Paul  ermite,  qui 
légua  son  habit  à  S.  Athanase  et  sa  tunique  à  S.  An- 
toine, comme  si  c'était  là  un  testament  de  conséquence. 
Il  répond  que  S.  Paul  était  solitaire,  non  pas  moine  ; 
il  ne  s'était  donné  à  personne,  mais  les  cénobites  et 
les  religieux  des  communautés  ne  sont  pas  à  eux  ;  ainsi 
ils  ne  peuvent  tester. 

Chap.  9.  Ce  qu'il  y  a  de  meilleur  ici  et  qui  deman- 
derait une  grande  étendue  est  dans  ce  chapitre.  Voici  ce 
que  portent  les  lois  impériales,  et  on  ne  doit  pas 
douter  que  l'Eglise  ne  les  ait  volontiers  embrassées. 
L'emperenr  Justinien  dit  :  Si  quelqu'un  entrant  dans 


un  monastère  pour  y  faire  profession,  n'a  point  d'en- 
fants, tout  sou  bien  est  au  monastère.  Jubemus,  c'est 
une  loi;  il  peut  avoir  des  parents,  des  proches,  n'im- 
porte :  pourvu  qu'il  n'ait  point  d'enfants,  le  monastère 
sera  son  héritier.  Mais  si,  ayant  des  enfants,  il  se  fait 
moine  avant  que  d'avoir  disposé  de  ses  biens  eu  leur 
faveur,  voici  une  dispense,  mais  vous  en  voyez  la  néces- 
sité. Après  sa  profession  il  ne  pouvait  plus  tester  ;  mais 
s'il  a  oublié  de  leur  doiuier  leur  portion,  que  fera  t-il  ? 
il  donnera  à  chacun  une  légitime  par  son  testament,  et 
ce  qui  restera  denreurera  au  monastère.  S'il  veut  tout 
partager  à  ses  enfants,  à  la  bonne  heure  1  mais  qu'il  se 
compte  lui-même  comme  un  de  ses  erfants. 

Les  pères  disaient  :  S'il  a  un  enfant,   qu'il  compte 
Jesus-Christ  pour  le  second  ;  s'il  en  a  deux,   qu'il  le 
compte  pour  le  troisième.  Mais  c'est  la  même  chose  en 
divers  termes.  Si  l'empereur  dit  qu'il   se  compte  lui- 
même  comme  un  de  se?  enfans,  qu'il  donne  sa  légi- 
time au  monastère;  mais  s'il  voulait  leur  donner  tout 
son  bien  et  rien  au  monastère,  il  ne  le  pourrait  pas,  les 
canons  le  défendent,  et  les  lois  civiles,  conformes  aux 
canons,  s'y  opposent  aussi.  Il  faut  du  moins  qu'il  re- 
tienne sa  légitime.  Que  s'il  mourait  dans  le  monastère, 
les  enfants  ne  peuvent  être    frustrés  de  leur  légitime. 
Voilà  les  lois  civiles  qui  étaient  autrefois  en  vigueur 
dans  la  chrétienté,    très-conformes  aux    canons,    et 
les  ancienscanons  aussi  très-conformes  aux  lois  civiles  : 
car,  dit-il  ensuite,  quand  quelqu'un  se  fait  moine,  quoi- 
qu'il ne    fasse  pas   de  testament,   ses  bi^ns  appar- 
tiennent au    monastère,  parce  que,  se  donnant  lui- 
même,  il  est  censé  donner  tout  ce  qui  est  à  lui,  parce 
que  dans  lui  tous  ses  biens  sont  renfermés. 

Ch;ip.  10.  La  Novelle  123  défend  aux  parents 
d'exhéréder  leurs  fils,  parce  qu'ils  se  sont  faits  reli- 
gieux, quand  même  ils  auraient  commis  un  crime  qui 
méritât  cette  peine,  parce  que  leur  faute  est  assez  expiée 
par  les  rigueurs  de  la  vie  monastique  ;  ainsi  ils  cessent 
d'être  déshérités,  ou  déshéritables. 


CAUSE  XX 

Un  père  mit  deux  de  ses  enfans  encore  jeunes  dans 
un  monastère  ;  l'un  de  son  plein  gré,  l'autre  contre  sa 
volonté  ;  le  premier  étant  parvenu  en  âge  de  puberté, 
c'est-à-dire  ayant  atteint  quatorze  ans,  sortit  du  mo- 
nastère ;  le  deuxième  voulut  entrer  dans  un  autre  plus 
rude  et  plus  austère. 

PREMIÈRE    QUESTION 

On  demande  si  ceux  que  leurs  parents  vouent,  même 
dès  leur  bas  âge,  aux  monastères_,  sont  obligés  d'y 
demeurer? 

Il  semble  d'abord  que  non,  parce  que  S.  Basile  dit 
que,  si  une  fille  fait  des  vœux,  ils  seront  valides,  pourvu 
qu'elle  soit  en  âge  nubile.  Dans  l'Occident  nous  avons 
interprété  cet  âge  nubile  àl'âge  de  douze  ans.  S.  Basile 
le  prenait  au  rnoin^  à  seize,  et  souvent  il  a  pris  la  pu- 
berté pleine  en  l'âge  de  dix-sept   ou  dis-huit  ans. 

Gratien  dit  :  Il  faut  entendre  ce  que  dit  S.   Basile 


183 


TIIOMASSI.X 


18i 


de  ceux  etde  celles  qui,  conlrele  consentement  ilelenrs 
parents,  se  vouent  à  Dieu  dès  leurbasàge  ;  mais  quand 
ce  sont  leurs  parents  qui  les  vouent  et  qui  les  mettent 
dans  les  monastères,  il  n'y  a  plus  moyen  d'en  revenir. 
Chap.  "J.  S.  Grégoire  dit  ;  Ceux  de  l'un  et  de  l'autie 
sexe  que  les  parents  dès  leur  enfance  auront  renfermés 
dans  des  monastères,  ab  infanliœ  annis,  lorsqu'il  vien- 
droit  en  âce  de  puberté,  ne  pourront  en  sortir,  niavoir 
la  liberté  de  se  marier,  quia  nefas  est  ut  oblalis  a  pa- 
renlibus  Deo  filiis  voluptatis /rœna  laxentur.  Cela  est 
dans  le  dioit  ancien  et  nouveau.  Il  y  a  des  livres 
entiers  pour  ce  point. 

Je  vous  avoue  que  cette  contrainte  paraissait  injuste, 
mais  à  qui?  à  ceux  qui  abondent  en  leur  propre  sens; 
car,  à  considérer  l'autorité  que  les  parents  avaient  sur 
leurs  enfants,  rien  de  si  juste.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  s'en 
étonner;  car,  outre  ce  que  nous  lisons  ici,  n'étail-il  pas 
permis  aux  parents  par  la  loi  romaine  de  vendre  leur 
enfants  comme  des  animaux  pour  subvenir  à  leurs  né- 
cessités. Ils  pouvaient  même  les  tuer  sans  en  être  jus- 
ticiables. Ils  pouvaient  donc  à  plus  forte  raison  les 
donner  à  Dieu  et  les  consacrer  à  son  service.  Ceux  qui 
savent  combien  il  est  doux  de  lui  appartenir,  ne  trou- 
veront pas  ce  procédé  étrange. 

Chap.  3.  Le  concile  de  Tolède  distingue  deux  sortes 
de  moines  :  hs  uns  qui  entrent  volontairement  dans  les 
monastères,  et  les  autres  qui  n'y  vont  que  parce  que 
leurs  parents  les  y  ont  voués  :  or  les  uns  et  les  autres 
sont  obligés  d'y  demeurer,  ils  y  sont  tous  deux  liés, 
monachum  aut  palerna  devolio  aut  propria  professio 
facit;  quidquid  horum  fucril,  alligalum  tenebit.  Voilà 
une  disjonclive  qui  oblige;  mais  ce  sont  leurs  parents 
qui  les  ont  jetés  dans  les  monastères  malgré  eux?  Eh 
bien  !  Jephté  ne  sacriûa-t-il  pas  sa  fille  de  cette  sorte,  et 
Abraham,  pour  faire  mourir  son  fils  Isaac,  donna-t-il 
son  consentement?  Le  chapitre  suivantd  Isidore  dit  la 
même  chose. 

Chap.  5.  S.  Grégoire  demande  une  puberté  parfaite 
à  ceux  qui  entreront  dans  les  monastères  qui  sont  dans 
les  îles,  parce  que  la  vie  est  plus  rude  et  plus  austère; 
c'est  pourquoi  il  défend  de  faire  faire  profession  avant 
l'âge  de  seize  ans;  mais  dans  les  lieux  oijlavie  est  plus 
douce  il  permet  qu'on  la  fasse  dans  un  âge  moins 
avancé,  savoir  à  quatorze  ans. 

Chap.  7.  Ce  chapitre  est  tiré  du  Pénitentiel  de 
Théodore,  qui  est  si  fameux  dans  l'histoire.  Un  père 
avait  voué  un  de  ses  enfants  à  un  monastère  ;  pou- 
vait-il le  changer  ?  Peut-on  juger  de  cet  enfant  comme 
d'un  animal  qui  avait  été  voué,  et  qui  pouvait  être 
racheté  en  substituant  un  autre  à  sa  place? Théodore 
répondit  qu'oui.  Ce  changement  était  permis  dans 
l'ancien  Testament. Théodore  a  raisonné  de  mêmepour 
lesenfa.As. 

Chap.  8.  Gratien  rapporte  une  lettre  du  pape  Léon 
qui  contient  des  paroles  bien  remarquables.  Une  fille 
qui,  n'étant  point  violentée  par  ses  parents,  mais  de  son 
plein  gré,  aura  formé  la  résolution  de  consacrera  Dieu 
sa  virginité,  ou  si  elle  en  a  pris  l'habit,  et  qu'elle  veuille 
ensuite  se  marier,  elle  est  prévaricatrice,  quoiqu'elle 
ne  soit  pas  voilée  ou  consacrée  ;  car  le  voile  ne  lui  aurait 
pas  manqué,  si  elle  avait  persévéré  dans  sa  première 


résolution.  C'est  un  grand  péché  de  violer  ce  bon 
propos,  quoiqu'on  n'ait  pas  reçu  la  consécration.  Voilà 
une  décrétale  fort  considérable,  où  il  faut  distinguer 
deux  choses  :  proposittim,  un  bon  propos,  et  comecratio, 
la  consécration.  Cela  est  nécessaire  pour  l'intelligence 
de  cette  matière.  Ce  qu'on  appelle  proposiium  est  le 
vœu  que  les  filles  faisaient  à  l'âge  de  douze  ans,  ou 
auparavant  si  leurs  parents  les  vouaient;  mais  ne  par- 
lons plus  des  patents  :  le  vœu  était  ou  solennel  en 
outrant  dans  quelque  religion,  ou  particulier  en  demeu- 
rant dans  la  maison  paternelle  dans  l'habit  do  vierge  ; 
mais  longtemps  après,  et  dans  un  âge  plus  avancé,  se 
faisait  la  consécration,  qui  était  une  cérémonie  ancienne 
que  l'évoque  faisait,  donnant  le  voile  à  ces  vierges 
aux  jours  de  grandes  fêtes. 

Il  faut  bien  observer  que  celte  décrétale  du  pape 
Léon  revient  à  la  constitution  de  l'empereur  Marcien, 
faite  vers  ce  temps,  et  apparemment  à  la  sollicitation 
de  ce  pape,  qui  dit  que  si  une  fille  est  forcée  par  ses 
parents  d'entrer  en  religion,  elle  ne  prendra  le  voile 
qu'à  quarante  ans.  D'oià  il  paraît  qu'on  faisait  une  dis- 
tinction manifeste  de  l'un  et  de  l'autre,  et  qu'avant  ce 
voile  qu'on  ne  devait  donner,  selon  le  concile  de  Ghal- 
cédoine  et  l'édit  de  Marcien,  qu'à  quarante  ans,  il  y 
avait  proposiium,  c'est-à-dire  un  vœu  de  virginité  qui 
avait  précédé;  et  ici  le  pape  Léon  dislingue  manifes- 
tement le  propos  et  la  consécration.  Le  même  pape 
dans  son  pontifical  dit  la  même  chose  :  ut  inonacfio,  que 
les  moniales  ne  prendront  le  voile  qu'à  l'âge  de  qua- 
rante ans.  Vous  voyez  qu'il  les  appelle  inoinales  avant 
cet  âge;  mais  quelque  ?«07n'a/es  qu'elles  soient,  elles 
attendront  cet  âge  pour  recevoir  le  voile  solennel  qu'il 
appelle  ici  consécration.  Or  ce  voile  ne  leur  peut  être 
refusé,  si  elles  gardent  leur  bon  propos. 

On  ne  peut  douter  que  ce  ne  soit  un  grand  péché 
lorsqu'on  ne  garde  pas  l'obligation  qu'on  a  contractée 
par  le  premier  vœu,  et  ratifiée  par  la  consécration. 
Gratien,  qui  n'avait  pasle  même  dessein  que  nous,  dit  : 
Il  est  marqué  dans  cette  décrétale  que  les  filles  qui, 
n'étant  pas contraintespar  leurs  parents,  se  marieront 
après  avoir  fait  vœu  de  virginité,  seront  prévarica- 
trices; donc,  si  elles  y  avaient  été  forcées,  elles  ne 
seraient  pas  déclarées  telles.  Mais  cela  n'est-il  pas 
contre  la  pratique  de  la  vieille  Eglise,  qui  a  ordonné 
que  les  enfants  ne  pourraient  sortir  des  monastères 
lorsque  leurs  parents  les  y  auraient  engagés  ?  Cela  est 
vrai,  dit  Gratien  ;  mais  il  faut  entendre  ceci  des  filles 
nubiles,  sur  lesquelles  les  parents  n'ont  pas  de  droit; 
mais  avant  l'âge  de  douze  ans  pour  les  filles,  et  de 
quatorze  pour  les  garçons,  ils  pouvaient  être  voués 
aux  monastères  sans  avoir  la  liberté  d'en  sortir. 

Il  dit,  dans  la  troisième  partie,  qu'on  ne  pourra 
donner  le  voile  qu'à  certains  jours  ;  voilà  ce  que  le 
pape  Léon  vient  d'appeler  consécration. 

On  ne  donnera  le  voile  solennel,  dit  le  pape 
Gélase,  qu'aux  grandes  fêtes  de  l'année  ;  comme  l'on 
faisait  du  baptême,  à  moins  qu'il  n'y  eût  quelque  né- 
cessité. Vous  voyez  que  le  pape  Gélase  et  le  pape  Léon 
sont  bien  d'accord  ;  car  ils  supposent  que  ces  filles  sont 
déjà  professes,  devotis  i>eo;de  sorte  que  cette  consé- 
cration et  le  voile  donné  par  l'évêque  sont  bien  dif- 


185 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


18G 


féreiits,  du  vœu  de  virginité  qui  se  faisait  dès  l'âge  de 
douze  ans. 

Pour  ce  qui  est  des  veuvrs,  it  dit  qu'elles  ne  seront 
pas  vnilécs  par  l'ùvèquc  :  viduh  aiUrin  vclarc  ponli/icuin 
niillus  altciitct.  Il  y  avait  des  cérémonies  particulières 
pour  elles  quand  elles  faisaient  vœu  de  continence  -, 
niais  les  prêtres  les  devaient  voiler,  ou  elles-mêmes  se 
donner  le  voile,  mais  non  pas  les  évoques,  à  cause  que 
les  vierges  ont  cet  avantage  au-dessus  d'elles  que  par 
leur  virt;inité  elles  sont  une  plus  parfaite  image  du 
mariage  etde  l'alliance  de  Jésus-Christ  avec  son  Eglise. 
Chap.  12.  Il  faut  observer  un  certain  temps  pour  la 
consécration  des  filles;  car  S.  Grégoire  dit  que  les 
vierges,  pour  être  abbcsscs,  doivent  avoir  soixante  ans  ; 
étanljeunes,  elles  ne  sont  pas  capables  du  gouvernement 
des  monastères;  ainsi  il  est  nécessaire  de  s'en  tenir  à 
un  certain  temps,  comme  pour  les  anciennes  diaco- 
nesses, pour  la  consécration  desquelles  S.  Paul  a 
marqué  l'âge  de  soixante  ans.  Le  concile  de  Clialcédoine 
lésa  mises  à  quarante.  Ce  n'est  pas  que  S.  Grégoire 
voulut  que  les  abbcsses  ne  fissent  profession  de  vir- 
ginité qu'à  soixante  ans  ;  cela  serait  ridicule  en  cet  âge, 
et  nous  avons  vu  qu'il  a  dit  que  dans  les  monastères 
trop  rigides  et  éloignés  des  villes,  la  profession  ne  se 
ferait  qu'à  dix-huit  ans;  il  parle  donc  ici  d'une  autre 
profession,  lorsqu'il  la  limite  à  soixante  ans;  si  bien 
qu'il  faut  distinguer  exactement  toutes  ces  choses. 
Le  concile  de  Trente  a  déterminé  le  temps  des  profes- 
sions des  filles  à  seize  ans;  mais  pour  pouvoir  être 
abbesse,  il  a  voulu  qu'on  eût  atteint  l'âge  de  quarante 
ans. 

Chap.  13.  Le  concile  d'Agde,  cité  sous  le  nom  de 
Cartilage,  demande  l'âge  de  quarante  ans  pour  la  con- 
sécration :  Sandimomales  ante  annum  quadragesimum 
non  veleniur.  Ce  concile  s'est  conformé  au  concile  de 
Chalcédoine^  qui,  croyant  que  l'Eglise  depuis  le  temps 
de  S.  Paul  avait  avancé  en  perfection,  avait  aussi 
abrégé  le  temps  que  cet  apôtre  avait  marqué.  De 
tout  cela  il  paraît  que  le  vœu  et  la  consécration  étaient 
des  choses  bien  dilïérentes. 

Chap.  14.  Le  concile  de  Carthage  no  se  peut  en- 
tendre qu'avec  celte  distinction,  lorsqu'il  dit  qu'on  ne 
pourra  ordonner  un  diacre  ni  consacrer  une  vierge 
avant  l'âge  de  vingt-cinq  ans.  Est-ce  qu'il  fallait  at- 
tendre l'âge  de  vingt-cinq  ans  pour  faire  vœu  de  vir- 
ginité? 11  faut  se  souvenir  que  le  concile  parle  de  la 
consécration,  non  pas  du  vœu  particulier;  car  on 
pouvait  le  faire  dès  l'âge  nubile,  qui  précédait  de 
beaucoup  la  consécration.  De  même  les  diacres  ne 
seront  ordonnés  qu'à  vingt-cinq  ans,  mais  auparavant 
ne  faisaient-ils  pas  vœu  de  continence?  Et  n'avons- 
nous  pas  remarqué  souvent  que  les  sous-diacres 
vouaient  leur  chasteté,  et  les  lecteurs  en  Afrique 
à  l'âge  de  dix-huit  ans  n'étaient-ils  pas  obligés  d'opter  : 
ou  de  se  marier,  et  conserver  l'office  de  lecteurs,  ou  de 
vouer  leur  chasteté  par  leur  profession  ? 

Le  concile  deïribur  dans  le  chap.  2.  de  la  question 
suivante  (c'est  un  concile  assemblé  en  France  du  temps 
des  capitulaires)  dit  :  Si  une  fille  avant  l'âge  de  douze 
ans  prend  elle-même  le  voile,  ses  parents  ou  ses  tuteurs 
pourront  la  faire  sortir  du  monastère;  mais  si  elle  a 


passé  un  an  et  jour  dans  l'habit  de  religieuse,  quoi- 
qu'elle n'ait  pas  encore  douze  ans,  ni  elle  ni  ses  parens 
no  peuvent  la  retirer.  Mais  si,  étant  devenue  nubile, 
elle  prend  celte  résolution,  clic  ne  pourra  plus  y 
revenir.  Cela  est  du  style  des  capitulaires  de  Charle- 
magne,  oii  les  vœux  et  la  profession  sont  bien  dis- 
tingués, et  où  celte  dernière  a  été  faite  tantôt  à 
soixante  ans,  tantôt  à  quarante. 

Le  chap.  15  de  la  première  question,  attribué  à 
Pie  I",  est  bien  éloipné  de  la  pratique  de  son  siècle. 

Gralicn,  dans  la  troisième  partie,  dit  cpie,  quoique 
les  veuves  ne  puissent  être  voilées  solennellement,  elles 
prendront  néanmoins  un  habit  de  viduilé  pour  se  dis- 
tinguer des  autres.  Cet  habit,  que  le  concile  de  Tolède 
leur  donne,  n'a  rien  de  considérable  que  la  modestie. 
11  veut  qu'après  avoir  donné  leur  profession  par  écrit, 
elles  prennent  un  habit  d'une  même  couleur  et  qui  ne 
soit  pas  composé  de  diverses  étoffes,  car  autrefois  les 
habits  étaient  de  plusieurs  étoffes  de  différentes  cou- 
leurs. 

DEUXIÈME    QIESTION. 

Jusques  à  quel  âg^  les  parents  peuvent-ils  donner 
leurs  enfanlsà  la  religion  ?  Jusqu'à  quatorze  ans,  répond 
le  concile  de  Tolède,  parce  que  dans  cet  âge  les  enfants 
peuvent  disposer  d'eux  ;  et  si  les  parents  les  y  engagent 
sans  leur  consentement,  on  ne  tient  rien  au-dessus  de 
cet  âge,  ils  peuvent  faire  ce  qu'ils  voudront.  Le 
chapitre  suivant,  que  nous  avons  déjà  expliqué,  nous 
fait  remarquer  que  les  filles  prenaient  souvent  le  voile 
elles-mêmes,  et  se  le  mettaient  sur  la  tête,  ce  qui 
faisait  leur  profession.  C'étaient  des  professions  tacites, 
qui  obligaient  et  qui  s'observaient  encore  en  quelques 
lieux.  Il  y  en  a  dans  les  décrélales,  mais  à  présent  il 
n'y  en  a  plus  que  des  expresses,  suivant  les  divers  for- 
mulaires. Cela  est  remarquable,  car  il  revient  à  ce  que 
le  pape  Léon  entend  par  propositnin,  c'est-à-dire  pro- 
fession tacite. 

TBOISIÈME   QCESTION. 

Chap.  1.  Ceux  qui  de  leur  plein  gré  ont  pris  l'habit 
de  religion  ne  peuvent  plus  le  quitter.  C'est  du  pape 
Léon,  Voyez  qu'il  parle  d'un  bon  propos,  d'une  bonne 
résolution  qu'on  ne  peut  quitter  sans  péché.  Il  ne  peut 
ensuite  retourner  ni  à  la  guerre,  ni  au  mariage.  Ce 
n'est  pas  que  la  guerre  ne  soit  licite.  Le  pape  dit  ceci, 
parce  qu'il  y  en  avait  qui  croyaient  que  la  guerre 
n'était  pas  licite,  puisque  les  pénitents  en  étaient 
exclus;  mais  les  Pères  ont  reconnu  qu'elle  est  permise 
et  quelquefois  nécessaire.  Le  mariage  était  défendu  aux 
pénitents,  ou  durant  ou  après  leur  pénitence;  il  était 
néanmoins  licite  et  honnête.  Il  en  était  de  même  de 
Il  guerre. 

Chap.  2.  Le  concile  de  Tolède  dit  que,  si  quelqu'un, 
après  avoir  pris  volontairement  l'habit  de  religion,  en 
veut  sortir,  on  le  forcera  d'y  rentrer.  11  ne  parle  que  de 
la  prise  de  l'habit,  et  ne  fait  aucune  mention  des  vœux  ; 
c'est  parce  qu'il  y  avait  un  habit  deprofès,  lequel  étant 
pris,  la  profession  était  faite.  Si  après  la  prise  d'habit 


187 


THOMASSLN 


188 


on  l'a  mis  dans  l'Église,  il  ne  peut  plus  quitter.  Ce 
concile  ne  dit  pas  :  si  on  l'a  mis  dans  un  monastère. 
Pourquoi  cela?  n'est-ce  point  ce  que  prétend  le  concile 
de  Chalcédoine  dans  le  chapitre  suivant,  lorsqu'il  dit 
que  les  clercs  sont  autant  attachés  au  clergé  que  les 
moines  à  la  religion,  et  qu'ils  ne  peuvent  plus  revenir 
an  monde,  ni  pour  la  milice,  ni  pour  des  charges  sé- 
culaires? Est-ce  qu'un  clerc  ne  pouvait  pas  quitter  la 
clérieature?  non.  Il  est  très-constant  que,  selon 
l'ancienne  discipline  et  les  lois  impériales,  lorsqu'on 
avait  une  fois  fait  profession  delà  vie  cléricale,  comme 
un  moine  de  la  monastique,  on  ne  pouvait  pas  quitter 
la  clérieature,  il  fallait  mourir  en  cet  état.  On  était 
bien  en  liberté  de  se  marier,  quoiqu'on  eût  les  quatre 
mineurs  ou  un  des  quatre;  mais  on  était  clerc  mineur 
toute  sa  vie,  et  obligé  de  servira  l'Église.  Aussi  on 
jouissait  des  privilèges  des  clercs.  Mais  depuis  le 
temps  qu'on  a  exclu  le  mariage  de  la  clérieature,  il 
n'e-st  pas  libre  de  pouvoir  conserver  ces  deux  choses, 
et  lorsqu'un  clerc  mineur  se  marie,  il  est  exclu  des 
privilèges  de  la  tonsure  pour  le  for,  et  des  bénéfices  ; 
mais  autrefois  il  était  aussi  inséparable  de  la  clérieature 
que  les  moines  du  monastère. 

Chap.  4.  Comme  il  n'était  pas  en  la  liberté  de  celui 
qui  s'était  donné  volontairement  à  Dieu  de  changer  de 
dessein,  aussi,  dit  Gratien,  lorsque  la  chose  se  faisait 
contre  la  volonté  de  l'enfant,  il  pouvait  en  revenir;  en 
voici  un  exemple.  Le  pape  >"icolas  écrit  à  tous  les 
évêques  de  France  touchant  un  nommé  Lambert  que 
son  père  avait  enfermé  malgré  lui  dans  un  monastère 
qu'il  avait  fondé.  Afin  qu'il  succédât  à  ses  biens,  les 
moines  lui  firent  prendre  la  coulle,  mais  ensuite  les 
parents  furent  bien  aises  qu'il  en  sortît.  Son  père  ré- 
clama, et  étant  allé  à  Rome  avec  son  fils,  il  témoigna 
au  pape  la  résistance  que  son  fils  avait  toujours  faite 
pour  n'être  pas  moice,  et  la  surprise  qu'il  avait  eue, 
l'enfermant  dans  un  monastère  dont  il  ignorait  l'austé- 
rité. Son  père  dit  aussi  qu'il  n'avait  fait  aucune  céré- 
monie en  le  donnant  à  Dieu,  indutum  illum  obluli.  Il  y 
avait  diverses  cérémonies  ;  en  voici  une  ordinaire  Les 
parents  enveloppaient  leurs  enfants  dans  une  nappe  et 
les  mettaient  sur  l'autel,  promettant  à  Dieu  pour  eux 
qu'ils  garderaient  la  règle.  Le  pape  voyant  qu'il  n'y 
avait  eu  aucun  consentement  de  la  part  du  fils,  que  le 
pèie  avait  été  surpris,  qu'il  n'avait  pas  observé  les 
cérémonies  ordinaires,  déclare  qu'il  n'est  point  obligé 
dans  ce  monastère,  qu'il  peut  en  sortir  ;  ensuite  il  veut 
qu'il  jouisse  de  la  succession,  sans  que  ses  parents 
puissent  s'en  saisir  ;  et  lui,  que  ùeviendra-t-il?  Le  pape 
dit  qu'il  vivra  en  chanoine  légulier,  éloigné  des  choses 
du  monde.  Apparemment  le  père  et  l'enfant  avaient 
demandé  cela  au  pape,  lequel  considérant  qu'il  n'y 
avait  pas  grande  différence  de  la  vie  d'un  moine  à  celle 
d'un  chanoine  régulier  dit:  Il  ne  sera  pas  laïque,  mais 
je  lui  permets  d'être  chanoine  réguher,  car  l'un  est 
assez  approchant  de  l'autre. 

Gratien,  dans  la  partie  9,  dit:  Si  unévêque  ou  un 
abbé  a  attiré  par  promesses,  et  séduit  par  flatterie,  un 
enfant,  afin  de  lui  faire  recevoir  ou  la  tonsure  cléri- 
cale, ou  l'habit  monastique,  qu'arrivera-t-il?  Ses  biens 
seront-ils  à  l'Eglise  ou  au  monastère  ?  Il  n'est  pas  juste. 


dit  le  concile  de  Mayence,  que  la  dot  soit  à  l'un  ou  à 
l'autre;  ses  biens  seront  aux  parents  de  l'enfant,  qui  sont 
ses  légitimes  héritiers  ;  mais  pour  lui,  quoiqu'il  ait  été 
séduit  et  attiré,  il  demeurera  néanmoins  dans  le  clergé 
ou  dans  le  monastère.  Voilà  la  pratique  de  ce  temps.  Les 
professions  forcées  étaient  rigoureusementgardées  ;  cela 
causait  de  grands  désordres  dans  les  monastères,  et 
S.  Bernard,  on  voyantque  les  vœux  forcés  n'aboutis- 
saienlqu'à  laruiue  de  la  règle  monastique,  n'apointété 
de  ce  sentiment,  et  a  fait  en  sorte  que.  Dieu  ne  voulant 
que  des  serviteurs  volontaires,  ces  sortes  d?.  professions 
ne  fussent  pas  ratifiées,  mais  déclarées  nulles. 

QUATRIÈME  QUESTION 

Il  est  permis  aux  moines  de  passer  dans  une  religion 
plus  austère. 

Chap.  3.  Le  concile  d'Agde  traite  d'une  autre  matière 
que  nous  avons  expliquée  :  il  défend  aux  moines  d'avoir 
des  cellules  séparées,  non  pas  comme  celles  qu'on  a 
à  présent,  mais  de  celles  qui  étaient  un  peu  éloignées, 
comme  au  coin  d'un  jardin.  Il  le  permet  néanmoins  à 
ceux  qui,  ayant  longtemps  vécu  dans  une  vie  céno- 
bilique,  seront  assez  forts  pour  embrasser  lavie  d'ana- 
chorètes, ou  à  ceux  qui  pour  leurs  indispositions  de- 
manderont d'être  un  peu  éloignés  ;  mais  les  uns  et  les 
autres  seront  sous  la  direction  de  leur  abbé,  qui  aura 
l'œil  sur  eux,  et  veillera  sur  leur  conduite. 

Pour  ce  qui  est  de  l'abbé,  il  ne  pourra  avoir  à  lui 
plusieurs  cellules;  nous  dirions  présentement  prieurés 
ou  bénéfices.  Sicen'estdans  les  pays  frontières,  oij  les 
abbayes  sont  dans  la  campagne,  les  abbés  pourront 
avoir  quelque  lieu  dansles  villes  voisines  qui  leur  servira 
de  refuge  pendant  les  guerres,  comme  nous  envoyons 
encore  assez  à  présent. 


CAUSE  XXI 

Cn  archiprêtre  ayant  une  dignité  dans  une  église,  on 
lui  en  offrit  une  seconde  dans  une  autre  église  ;  il 
l'accepta,  mais  il  ne  voulut  pas  quitter  la  première. 
Ensuite  il  se  chargea  d  s  affaires  séculières,  et,  étant 
devenu  riche,  il  s'habilla  splendidement.  Son  évêque 
l'en  reprit,  et  il  quitta  son  ofQce  et  eut  recours  à  un  juge 
séculier. 

PnEMIÉRE  QUESTION 

On  demande  si  un  clerc  peut  avoir  deux  bénéfices 
en  même  temps. 

Chap.  1.  Le  septième  concile  œcuménique  le  dé- 
fend et  dit  qu'un  clerc  ne  doit  pas  être  immatriculé 
dans  deux  églises.  Voyez  avec  quelle  raison  il  a  dit  que 
la  pluralité  des  bénéfices  était  contraire  aux  canons. 
Nous  avons  appris  du  Seigneur  qu'on  ne  peut  servir 
deux  maîtres,  et  qu'en  aimant  l'un  il  faut  nécessaire- 
ment fuir  l'autre  ;  et  S.  Paul  nous  apprend  qu'il  faut 
demeurer  dans  l'état  où  nous  sommes  appelés.  Il  ne 
faut  pas  contracter  un  double  mariage;  vous  avez  une 
épouse  qui  est  votre  Eghse,  pourquoi  en  voulez-vous 
uneautre?  Cette  pluralité  de  bénéfices  ne  cause  qu'une 


189 


REMARQUES   SUR  GRAÏIEN 


190 


iDuiôUidedaiisla\ie  présente  el  qu'un  étrange  éga- 
laient de  Dieu. 

Iratieii,  après  le  chap.  2,  dit  :  Il  est  arrivé  qu'un 
érque  ayant  été  élu  archevêque  n'a  pas  quitté  sa 
pnnière  église  ;  mais  ayant  pris  l'une  en  commende, 
il  retenu"  l'autre  en  titre.  Apparemment  il  y  a  eu 
q  Ique  commencement  de  ceci  de  son  temps  ;  le  pape 
L  II  IV  le  dit  dans  le  chap.  3,  mais  d'un  autre  culé  le 
Cl  ciled'Agde  défend  dans  le  chap.  suivant  à  un  ahbé 
d  /oir  deux  monastères^  soit  en  titre  ou  en  commende. 
.hap.  5.  Gratien  rapporte  l'exemple  de  l'évêque  de 
T'  ■■acine,  dans  l'Italie,  à  qui  S.  Grégoire  laissal'évêché 
diFondi  comme  en  commende  et  lui  laissa  celui  de 
T'  .'acine  en  titre  ;  mais  pourquoi  cela?  C'est  parce  que 
.'  di  avait  été  entièrement  ruiné  ;  c'est  ce  qui  paraît 
df  3  la  lettre  de  S.  Grégoire,  et  les  correcteurs  romains 
or  remarqué  que  Gratien  ne  prenait  pas  ce  passage 
ce  me  il  faut.  Le  premier  évêché  était  ruiné  pur  les 
gf  i  de  guerre  ;  il  s'en  présenta  un  autre,  le  pape  en 
pt  rvut  l'évêque  de  Fondi  à  cause  que  cet  évêché  n'était 
pi  capable  de  l'entretenir,  qu'il  était  désolé  et  que  le 
m  )le  y  était  très-petit,  on  unit  en  sa  personne  les  deux 
f  ses  ;  vous  voyez  par  là  qu'on  peut  garder  deux 
:(  jfices,  l'un  en  commende,  l'autre  en  litre  ;  mais 
c'  -  une  commende  où  il  y  a  plus  de  peine  que  de 
pi  it,  car  on  ne  les  prenait  que  par  obéissance.  Depuis 
c«  emps  elles  ont  bien  changé  dénature. 

DEUXIÈME    QUESTION. 

n  clerc  peut-il  passer  de  son  église  à  une  autre 
sa  i  la  permission  de  son  évêque  ?  Non^  dit  le  sixième 
ce  îile  dans  le  chap.  1 . 

hap.  3.  Le  concile  de  Chalcédoine  dit:  Si  un  clerc 
pa  ;e  d'une  église  à  une  autre,  il  ne  conservera  aucun 
dr  t  sur  celle  qu'il  a  quittée  ,  mais  si  ce  second  est  un 
bééfice  simple,  n'importe;  étant  intitulé  dans  une 
ég  se,  il  n'aura  rien  de  commun  avec  les  autres  églises. 
C(  sont  là  des  bénéGces  simples.  Martyria  étaient  des 
liex  oij  reposaient  des  reliques  de  quelque  martyr; 
xt  idGchiitm  était  un  hôpital  pour  les  étrangers,  pour  les 
psants.  Il  y  devrait  avoir  tochiis^non  pas  parochiis; 
c\  lit  un  autre  lieu  pour  les  pauvres,  comme  nous 
vo  3ns  dans  les  grandes  villes  divers  hôpitaux  destinés 
à  I  vers  pauvres.  ^Dans  la  Grèce  il  y  avait  une  multi- 
tu::  de  ces  lieux  pour  les  passants,  pour  les  vieillards, 
po  '•  les  malades ,  etc. 

ais  aussi,  comme  un  clerc  ne  pouvait  être  à  plu- 
sit  i"s  églises,  une  même  église  ne  pouvait  être  coupée 
et  livisée  entre  plusieurs.  Le  concile  de  Reims  le 
dé  nd  dans  le  chap.  4.  Il  fut  tenu  vers  le  temps 
d'.  3xandre  II.  Dans  la  déroute  de  la  maison  deCharle- 
rarnc,  où  il  y  eut  d'étranges  révolutions  dans  l'État  et 
da  î  l'Eglise,  les  laïques  s"étant  emparés  des  Léué- 
fic,  les  partageaient  en  trois  et  en  quatre  parts  qu'ils 
do  laient  à  plusieurs  et  s'en  réservaient  la  meilleure. 
Ce  oncile  tâcha  d'y  remédier,  montrant  qu'une  église 
co  me  une  chaste  épouse  ne  pouvait  être  à  plusieurs  ; 
qu  '  y  a  un  mariage  indivisible  de  part  et  d'autre  ; 
qu  n  bénéficier  ne  peut  être  à  plusieurs  églises,  ni 
un  église  à  plusieurs  bénéficiers. 


Chap.  5.  Voici  un  autre  désordre  qui  s'introduisait 
sous  Innocent  II,  qui  est  la  conQdence.  Prœcipunus 
ctiam  ne  conduclitiis  prcsbyleris  pcclesiœ  comniiltanlur. 
On  p  enaitdes  prêtres  à  gage  pour  faire  servir  quelque 
église,  et,  sous  prétexte  de  quelque  petit  émolument,le 
confidentiaire  recevait  tout  le  revenu  et  ne  portait 
aucune  charge, 

TIIOISIÈUE  QUESTION 

Un  ecclésiastique  ne  doit  pas  se  charger  des  affaires 
séculières,  dit  le  concile  de  Carthage,  mais  il  en 
excepte  quelques  cas:  1.  la  tutelle  légitime;  2.  s'il 
s'afrit  de  la  cause  des  veuves  et  des  orphelins  opprimés, 
car  pour  lors  ce  que  l'on  fait  procède  d'un  esprit  de 
charité  et  non  pas  de  cupidité. 

Chap.  4.  Il  n'y  a  rien  de  si  beau  que  ce  que  dit 
S.  Cyprien.  Il  écrit  aux  prêtres,  aux  diacres  et  au 
peuple  de  Furne.  Voici  la  manière  ancienne  d'écrire  : 
Cyprianus  presbytcris  cl  diaconis  et  plebi  Furnis  consis- 
tenlibus  salutcm.  Il  y  a  longtemps,  leur  dit-il,  qu'on  a 
ordonné  qu'aucun  laïque  ne  pourrait  prendre  aucun 
clerc  pour  tuteur  ou  curateur,  parce  que  les  clercs 
doivent  être  tous  occupés  de  Dieu,  et  ne  vaquer  qu'au 
service  de  ses  autels  (le  temps  de  ce  père  est  remar- 
quable, et  encore,  dit-il,  qu'il  y  a  longtemps  que  cela  a 
été  ordonnédela  sorte).  S'il  le  fait,  il  sera  excommunié; 
mais  c'est  un  testateur  qui  est  mort?  eh  bien  :  Nonoffer- 
retur  proeo  (voilà  le  sacrifice  établi  pour  les  morts),  nec 
sacrijîcium  pro  dormittune  ejus  celebrareiur  ;  parce  que 
celui-là  ne  mérite  pas  d'avoir  part  aux  prières  des 
prêtres,  qui  les  détourne  des  offices  diviuset  du  service 
des  autels.  Voilà  l'autel,  voilà  les  offrandes,  voilà  le 
sacrifice  pour  les  morts,  et  par  ces  paroles  :  Nominari 
in  sacerdùtïim  prece,  il  entend  parler  du  mémento,  où  le 
nom  des  fidèles  était  nommé  tout  haut,  et  lorsqu'on 
n'entendait  pas  nommer  celui  des  morts,  c'était  une 
marque  qu'il  était  excommunié, 

Chap.  6.  S.  Cyprien  ajoute  que  les  ecclésiastiques 
ne  doivent  penser  qu'à  servir  Dieu,  sans  partager  leurs 
cœurs  et  leurs  pensées  aux  affaii-esdu  monde.  Mais  de 
quoi  vivront  donc  ces  clercs?  ils  vivront  de  l'autel,  sans 
inquiétude  et  sans  aucun  embarras,  parce  qu'on  leur 
distribuera  manuellement  ce  dont  ils  auront  besoin, 
comme  les  dîmes,  afin  d'avoir  l'esprit  plus  libre  pour 
s'appliquer  à  Dieu. 

QUATRIÈME   QUESTION. 

Il  n'est  pas  permis  aux  ecclésiastiques  de  porter  des 
habits  magnifiques.  Cela  est  tiré  du  septième  concile  : 
Omnisjactanlia  et  ornatura  corporalis  a  sacrato  ordine 
aliéna  est.  Les  évoques  et  les  clercs  qui  tomberont  dans 
ce  désordre  seront  mis  à  la  pénitence  :  Opitimio  Ira- 
dantur.  Il  se  sert  de  ce  mot,  parce  que  ceux  qui  devaient 
faire  péntence  publique  la  recevaient  par  écrit  dans 

un  papier. 

Ensuite  le  concile  blâme  ceux  qui  ont  condamné  le 
culte  des  images,  et  qui  ont  invectivé  contre  ceux  qui 
s'habillaient  très-modestement;  c'étaient  les  icono- 
clastes, qui  étaient  si  animés  contre  les  religieux  qu'ils 


191 


THOMASSIN 


192 


les  persécutaient  jusque  dans  leur  habit  ;  parce  qu'ils 
se  vêlaient  de  noir,  ils  les  appelaient  les  enfants  des 
ténèbres  ;  cela  est  remarqué  dans  l'histoire.  Or  ce 
concile  défend  les  habits  somptueux,  et  ACiit  que  les 
clercs  n'en  portent  que  des  médiocres.  Les  clercs  avaient 
emprunté  cette  modestie  des  religieux.  Sur  la  fm  il  est 
défendu  d'en  avoir  de  soie  ou  de  couleur  éclatante. 

Chap.  2.  Le  concile  in  Tnillo  ordonne  que  les 
clercs  portent  des  habits  propres  à  leur  ordre:  slolis 
utaïUur.  Apparemment  cela  veut  dire  l'habit  long; 
mais  les  habits  longs,  les  vestes-toges  n'ctaient-ils  pas 
communs  à  tous  les  Romains  ?  Il  faut  donc  dire  que  ce 
mot  signifie  quelque  habit  propre,  et  particulier  aux 
clercs,  comme  ceux  que  portent  les  chanoines  régu- 
liers ;  car  les  anciens  clercs,  comme  eux,  portaient  des 
habits  singuliers.  La  soutane  est  la  veste  des  Romains, 
l'aube  est  l'habit  ecclésiastique. 

Chap.  3.  Le  pape  Zacharie  défend  d'aller  par  la  ville 
sine  operimento,  c'est-à-dire  sans  habit  long,  tunica 
sacerdotati.  Ils  peuvent  aller  en  habit  court  à  la  cam- 
pagne. Du  temps  du  pape  Zacharie,  au  viu"  siècle,  on 
avait  introduit  la  pratique  des  habits  courts  chez  les 
Romains,  cela  avait  été  introduit  par  les  Gaulois  ef  les 
Allemands;  car  c'étaient  les  seules  nations  qui  s'en 
servaient.  Comme  c  étaient  des  nations  guerrières, 
l'habit  court  étant  un  habit  de  milice,  l'usage  leur  en 
était  commun,  et  ils  en  laissèrent  la  mode  partout,  mais 
on  défendait  toujours  aux  ecclésiastiaues  d'aller  sans 
soutane. 

Chap.  4.  Le  pape  Léon  vers  le  i\°  siècle  défend  aux 
ecclésiastiques  les  habits  traînants,  c'est-à-dire  d'une 
trop  grande  longue.'r,  sine  omatu,  mais  qu'ils  les 
portent  comme  les  pères  l'ont  ordonné;  et  dans  le  cha- 
pitre suivant  les  papes  Innocent  et  Eugène  disent  la 
môme  chose  :  nec  in  superfliiitate  ;  qu'ils  soient  cousus 
par  devant;  qu'ils  ne  soient  pas  d'une  couleur  écla- 
tante. 

CINQtlÈME    OrESTION. 

Le  clerc  dont  nous  avons  parlé  quit  a  son  évêque, 
et,  déclinant  sa  juridiction,  eut  recoursau  juge  séculier; 
cela  est  il  permis?  Non,  répond  le  concile  d'Agde  dans 
le  chapitre  premier.  Lorsqu'un  clerc  a  recours  au  juge 
la'ïquc,  que  celui-ci  juge  et  décide  l'appel,  l'un  et 
l'autre  doivent  être  châtiés  et  privés  de  la  communion. 

Chap.  2.  Le  canon  d'Antioche  dit  que,  si  un  prêtre 
étant  déposé  par  son  évêque,  ou  un  évêque  par  le  con- 
cile (car  comme  la  déposition  d'un  prêtre  se  faisait  par 
l'évêque,  celle  d'un  évêque  se  faisait  par  le  concile 
provincial^,  si  l'un  et  l'autre  ont  recours  à  l'empereur, 
au  lieu  de  demander  un  concile  plus  nombreux,  ils 
seront  punis  et  irrévocablement  déposés.  Ce  canon 
était  juste:  cependant  il  avait  été  fait  avec  une  mau- 
vaise intention,  puisqu'il  fut  fait  contre  S.  Athanase, 
lequel  ayant  été  injustement  condamné  et  déposé  dans 
le  concile  de  Jérusalem,  eut  recours  à  l'empereur  et 
fut  rétabli  par  son  successeur.  Le  même  canon  fut  allé- 
gué contre  S.  Chrysostome,  qui,  ayant  été  f'éposé  par 
le  concile,  fut  remis,  et  lorsqu'on  lui  opposa  ce  canon, 
il  le  déclina  parce  qu'il  avait  été  fait  par  les  ariens. 


L'occasion  et  l'intention  étaient  mauvaises,mais  lecanon 
est  très-juste;  n'est-il  pas  raisonnable,  pour  ne  pas  sou- 
mettre l'autorité  ecclésiastique  à  la  puissance  séculière, 
que,  après  une  sentence  de  déposition,  ou  d'un  prêtre 
par  son  évêque,  ou  de  l'évêque  par  le  concile  de  sa 
province,  on  défendît  d'avoir  recours  à  l'empereur, 
mais  qu'on  ne  peut  aller  qu'au  juge  ecclésiaslique  ou 
à  un  concile  [)lus  nombreux?  Les  évêques  mêmes  qui  le 
firent  en  avaient  abusé  les  premiers,  car  ils  avaient  eu 
souvent  recours  à  l'empereur  ;  mais  pour  couper  le 
chemin  à  S.  Athanase  et  l'empêcher  d'user  de  la 
même  licence  et  le  contraindre  de  s'en  tenir  à  un  con- 
cile plus  nombreux,  qui  sans  doute  eût  malicieuse- 
ment confirmé  sa  déposition,  ils  le  firent  de  la  sorte. 
Dans  la  suite  tous  ces  canons  ont  été  reçus. 

Chap.  G.  Quelque  règlement  qu'on  eût  fait  dans 
l'Orient  et  dans  l'Occident  pour  empêcher  que  les 
empereurs  ne  se  mêlassent  de  juger  des  affaires  ecclé- 
siastiques, néanmoins  ils  ne  laissaient  pas  de  le  faire. 
Nous  voyons  qu'après  le  concile  de  Sardique  S.  Gré- 
goire se  plaint  dans  ce  chapitre  de  ce  que  l'empereur 
entreprend  au  delà  de  sa  juridiction.  11  paraît  que  le 
pape  se  croyait  chargé  des  affaires  de  tous  ;les  évêques 
du  monde.  Cela  tend  au  mépris  des  papes,  cela  tend 
au  mépris  des  conciles  qui  l'ont  défendu;  et  si  ce  dé- 
sordre continue,  S.  Grégoire  eu  demeurera-t-il  là?  ne 
résislera-t-il  pas  à  l'entreprise  de  l'empereur,  au  refus 
des  évêques  qui  ont  recours  à  lui?  J'attendrai  un  peu, 
dit-il,  je  ne  précipiterai  pas  mes  châtiments  ;  mais  si 
ces  évêques  qui  ont  décliné  mon  jugement  tardent  à 
revenir  à  leur  devoir,  je  leur  ferai  ressentir  les  effets  de 
ma  puissance. 

CAUSE  XXII 

Un  évêque  ayant  juré  à  faux,  croyant  dire  la  vérité, 
son  archidiacre,  étant  persuadé  de  son  faux  serment, 
jura  de  ne  lui  pas  obéir.  L'évêque  le  voulut  forcer  à 
lui  rendre  l'obéissance  et  les  devoirs  accoutumés, 
mais  il  fut  accusé  d'un  double  parjure  :  1*  parce  qu'il 
avait  juré  à  faux,  2°  parce  qu'ilavait  obligé  son  archi- 
diacre d  aller  contre  son  jurement. 

PREMIÈRE    QUESTION 

Gratien  demande  s'il  est  permis  de  jurer? 

Il  semble  que  l'Evangile  le  défend,  puisque  le  Fils 
de  Dieu  dit  que  toutes  nos  paroles  ne  doivent  être  que 
celles-ci  :  oui,  non,  est,  non,  et  que  S.  Jacques  dit  en 
termes  formels  :  Ante  omnia,  fratres  mei,  nolilc  jurare 
o»i/i!;iO.Mais  ily  a  bien  de  la  différence,  ditGratien,de 
jurer  volontairement  et  sans  nécessité  et  de  jurer  dans 
le  besoin,  ce  qui  peut  arriver  pour  trois  raisons,  pour 
établir  son  innocence,  pour  confirmer  les  traités  de 
paix,  ou  pour  persuader  aux  auditeurs  ce  qui  leur  est 
utile  de  croive,  et  qui  ont  de  la  peine  de  le  recevoir,  si 
on  ne  les  assurait  par  jurement.  L'un  est  défendu, 
mais  l'autre  est  permis,  et  quelquefois  nécessaire. 

Chap.  2.  S.  Augustin  dit  que  le  jurement  n'est  pas 
contraire  au  commandement  de  Dieu,  lorsqu'il  est 
nécessaire.  Dieu  a  juré,  l'apôtre  S.  Paul  a  juré,  et. 


193 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


iU 


quoique  Jésus-Christ  vous  ait  défendu  de  répondre 
autre  chose  qu'oui,  non,  s'il  y  a  du  mal  dans  le  jure- 
ment, non  PSl  a  inalo  luo,  ce  n'est  pas  vous  qui  le  faites, 
mais  celui  qui  ne  vous  croit  pus  dans  les  choses  im- 
portantes, et  qui  vous  oblige  de  les  confirmer  par  ser- 
ment à  cause  de  sa  méfiance. 

Cliap.  5.  Le  même  saint  dit  que  le  jurement  dans 
les  choses  nécessaires  n'est  pas  un  bien,  ou  si  c'est  un 
bien,  c'est  un  bien  nécessaire;  mais  il  arrive  quelque- 
fois qu'on  nous  force  à  jurer,  et  c'est  là,  dit  S.  Augustin, 
une  peine  du  péché  d'être  si  méfiant  les  uns  des  autres^ 
de  croire  son  prochain  si  peu  sincère  dans  ses  paroles 
qu'on  ne  le  croie  pas  à  moins  qu'il  ne  jure,  de  sorte 
qu'en  suite  du  péché  le  jurement  est  quasi  devenu  né- 
cessaire dans  la  société  des  hommes.  S.  Augustin  ne 
dit  pas  que  ce  soit  un  péché  de  jurer  par  nécessité, 
mais  une  infirmité. 

Chap.  9.  Le  concile  de  Carthage  défend  aux  clercs 
de  jurer  par  les  créatures  ;  ce  n'est  pas  qu'il  ne  r,oit 
aussi  défendu  aux  laïques,  mais  ce  canon  regarde  par- 
ticulièrement les  clercs.  11  y  a  certains  petits  jurements 
que  nous  croyons  être  très-peu  de  chose,  néanmoins  il 
faut  corriger  ceux  qui  les  font,  et  le  concile  ici  excom- 
munie ceux  qui  s'accoutument  à' jurer,  ou  par  plaisir, 
ou  par  habitude. 

Chap.  10. Sî  quisper  capillumDei  vel  caputjitravcrit, 
cela  est  rapporté  du  pape  Pie,  mais  il  est  tiré  de  ces 
fausses  décrétales  attribuées  aux  premiers  papes.  Il  y 
a  des  peines  très-rigoureuses  contre  ceux  qui  jureront 
par  le  nom  de  Dieu,  par  sa  tête  et  son  sang.  Le  pape 
Pie  est  trop  ancien  pour  cela,  et  cette  méchante  cou- 
tume de  jurer  de  la  sorte  n'est  venue  que  longtemps 
après  lui. 

Chap.  2.  Gratien  demande  dans  la  deuxième  partie  : 
Qu'est-ce  que  l'on  doit  plutôt  garder,  ou  ce  qu'on  a 
juré  sur  les  Evangiles^  ou  ce  qu'on  a  juré  au  nom  de 
Dieu  ?  S.  Chrysostôme  dit  que  c'est  une  grande  sim- 
plicité de  s'imaginer  qu'on  est  plus  étroitement  obligé 
par  le  jurement  qu'on  fait  au  nom  de  Dieu.  C'est  mettre 
Dieu  au-dessous  de  ses  Ecritures:  StuUi !  Scripturœ 
sanctœ  propter  Deum  sunt,  non  Deus  propter  Scripturas. 
Il  y  a  néanmoins  fondement  à  ce  doute;  car  on  jure 
sans  réflexion  et  par  habitude  par  le  nom  de  Dieu  dans 
les  conversations  ;  mais  quand  on  jure  sur  les  Evan- 
giles, comme  on  ne  le  fait  que  dans  des  matières 
importantes  et  avec  quelque  solennité^  on  y  pense 
sérieusement;  ainsi  il  est  d'une  obligation  plus  étroite. 

Chap.  12.  Il  est  défendu  de  jurer  non-seulement 
sur  les  autels  et  les  rehques  des  saints,  mais  même 
dans  les  discours  familiers.  Cela  a  quelque  chose  du 
style  des  capitulaires,  non  pas  de  S.  Jérôme. 

Gratien  dans  la  partie  3  explique  ce  que  signifie  a 
malo.  Il  y  a  souvent  des  jurements  qui  ne  supposent 
aucun  péché,  ni  de  notre  part,  ni  de  celle  des  autres; 
que  ce  n'est  seulement  qu'une  misère,  une  peine  du 
péché,  et  une  infirmité  qui  nous  fait  tomber  dans  le 
soupçon  et  la  méfiance  des  autres. 

Est-il  permis  d'exiger  le  jurement?  S.  Augustin  dit 
dans  le  chap.  15  :  J'ai  bien  lu  dans  l'Ecriture  qu'il  est 
défendu  de  jurer,  mais  je  n'y  ai  jamais  lu  qu'il  soit 
défendu  de  recevoir  le  jurement  d'autrui. 

17°    SÉRIE. 


Voici  une  autre  question  :  Est-il  permis  de  recevoir 
et  d'exiger  lejuremcnt  des  infidèles?  car  ils  ne  peuvent 
jurer  que  par  leurs  fausses  (divinités.  Le  jurement 
étant  un  acte  de  religion,  n'est-on  pas  cause  de  leur 
idolâtrie?  S.  Augustin  dit  dans  le  chap.  IG  :  .'■i  les 
idolâtres  jurent  et  se  parjurent  par  leurs  fausses  divi- 
nités, se  parjurant  ils  vont  contre  leur  fui,  car  ils 
l'avaient  engagée  à  leurs  dieux  qu'ils  croyaient  véri- 
tables; lorsque  nous  les  obligeons  à  jurer,  nous  ne  con- 
sidérons précisément  que  la  fidéhté  que  nous  voulons 
qu'ils  nous  gardent,  et  non  pas  le  jurement  dont  ils  se 
servent;  mais  ne  les  portons-nous  pas  à  l'idolâtrie  ?  Il 
répond  que  nous  avons  des  exemples  de  cela  dans 
l'Ecriture  sainte,  où  nous  voyons  que  Jacob  fit  jurer 
Labau  son  beau-père,  tout  idolâtre  qu'il  était,  et 
qu'Abraham  obligea  Abimelech  d'en  faire  de  môme. 
Néanmoins,  pour  ce  qui  regarde  ce  dernier,  nous  ne 
savons  pas  s'il  était  idolâtre,  la  plupart  croient  qu'il  était 
fidèle;  pour  Laban  la  chose  est  certaine,  il  est  constant 
qu'il  avait  des  idoles  et  qu'il  Jura  par  ses  faux  dieux. 
Ainsi  l'exemple  de  Jacob  semble  nous  permettre 
d'exiger  le  jurement  des  infidèles  dans  les  choses  néces- 
saires. 

Gratien  dans  la  rubrique  prouve  la  même  chose  par 
le  pacte  fait  entre  les  Juifs  et  les  Romains  dont  il  est 
parlé  dans  les  Machabées,  où  les  Juifs  jurèrent  par  le 
véritable  Dieu,  et  les  Romains  par  leurs  fausses  divi- 
nités. 

Est-il  permis  de  jurer  par  les  créatures?  Nous 
avons  dit  que  non  ;  nous  voyons  néanmoins  que  Joseph 
jura  par  Pharaon,  per  salutem  Pharaonis  non  exibilis 
hinc.  Gratien  répond  fort  exactement  que  Joseph  ne 
considéra  pas  tant  Pharaon  comme  une  créature  et  un 
homme  particulier  que  comme  une  image  et  une  por- 
tion de  la  Divinité,  omnis  potestas  a  Deo  est  ;  et  Jésus- 
Christ  ne  répondit-il  pas  à  Pilate  :  Non  haberes  in  me 
polesiatem  nisi  essel  tibi  data  desuper.  C'est  ainsi  que  les 
princes  doivent  être  considérés^  comme  portant  sur  eux 
les  caractères  de  la  Divinité,  et  lorsque  dans  cette  vue 
on  jure  par  eux,  c'est  un  acte  de  religion.  Cependant  il 
était  défendu  aux  Juifs  de  jurer  par  les  créatures,  ou 
de  peur  que  par  cette  licence  ils  ne  se  parjurassent, 
ou  de  peur  qu'enfin  ils  ne  crussent  que  les  créatures 
étaient  des  divinités,  puisqu'on  jurait  par  elles. 

DEUXIÈME  QUESTION 

Qu'est-ce  que  le  parjure?  en  quoi  consisle-l-il? 

Chap.  2.  S.  Jérôme  dit  qu'il  faut  que  le  jurement 
soit  accompagné  de  vérité,  de  jugement  et  de  justice; 
autrement  c'est  un  parjure. 

Chap.  4.  Voici  de  belles  règles  et  des  maximes 
indubitables  de  S-  Augustin.  Il  ne  faut  pas  considérer 
les  paroles  des  hommes  selon  l'intention  de  celui  qui 
les  dit,  mais  elles  doivent  être  considérées  dans  celui 
qui  écoute  ;  dans  nos  paroles  et  dans  nos  réponses,  il  ne 
faut  pas  se  servir  d'équivoques^  de  subterfuges,  ni  de 
tromperies.  Il  ne  faut  pas  croire  qu'il  soit  permis  de 
mentir  pour  obliger  son  prochain,  de  même  que  ce 
serait  un  péché  d'ôter  du  bien  à  un  homme  qui  en 
aurait  trop,  quoiqu'il  n'en  fijt  pas  incommodé,  pour 

13 


195 


THOMASSIN 


196 


en  faire  l'aumône  à  un  misérable  qui  en  serait  beau- 
coup soulagé  ;  ainsi  de  mentir  pour  obliger  qiielqu  un 
il  V  a  toujours  du  péché.  Il  arrive  souvent,  continue 
ce'père,  que  ion  meurt  en  disant  la  vérité,  et  souvent 
on  dit  vTai  en  avançant  une  fausseté.  Celui  qui  se 
trompe,  par  exemple,  en  quelque  chose  et  qui  se 
trompe  conformément  à  sa  pensée,  ne  ment  pas,  et 
néanmoins  il  parle  contrôla  vérité;  tout  au  contraire, 
celui  qui  avance  une  vérité  sans  le  savoir,  croyant  que 
c'est  une  fausseté,  ment,  et  néanmoins  dit  vrai. 

Chap.  li.  Est-ce  un  péché  de  se  tromper  soi-même? 
S.  Augustin  répond  :  Se  tromper  soi-même  dans  les 
choses'de  foi,  il  n'y  a  rien  à>^  si  pernicieux  ;  mais  dans 
les  choses  qui  ne  regardent  ni  la  foi  ni  les  mœurs,  dont 
k  connaissance,  le  doute,  ou  l'ignorance  sont  indiffé- 
rentes, il  n'y  a  point  de  péché;  ou  s'il  y  eti  a,  il  est  très- 
petit  et  très-léger,  il  se  peut  faire  quil  y  aura  quelque 
témérité  ou  quelque  légèreté. 

Gratien,sur  ces  paroles  de  David  :  Perdes  ovines  qui 
loquuntur  mendacium,  dit  que  toutes  sortes  de  men- 
sonses  ne  sont  pas  sujets  de  damnation,  et  qu'ainsi 
cette  sentence  n'est  pas  absolument  vraie,  et  pour  faire 
voir  la  différence  qu'il  peut  y  avoir  entre  les  mensonges 
il  rapporte  un  passage  de  S.  Augustin,  où  nous  voyons 
des  mensonges  très-griefs,  et  qui  sont  sujets  de  dam- 
nation; mais  en  voici  quatre  ou  cinq  dont  on  douterait 
à  présent  s'ils  sont  seulement  véniels. 

Chap.  8.  S.  Augustin,  qui  a  fort  écrit  de  cette  matière, 
nous  exprime  ici  ses  sentiments,  qui  paraîtront  rudes, 
mais  ils  sont  véritables.  Ne  peut-on  pas  mentir  pour 
conserver  le  bien  d'autrui?  Un  homme  perdra  tout  son 
bien,  si  je  viens  à  découvrir  son  trésor  ;  je  sais  où  il 
est;  on  me  le  demande,  je  dis  que  je  n'en  sais  rien,  et 
par  ce  mensonge  je  lui  sauve  ses  trésors,  qui  autre- 
ment seraient  tous  perdus. 

De  même  peut-on  mentir  pour  sauver  la  vie  de  son 
prochain  ?  Il  sera  tué  si  je  ne  dis  un  mensonge,  et  en 
le  disant  je  lui  sauve  la  vie. 

EnGn  mentir  pour  sauver  l'honneur  d'une  femme. 

Voilà  trois  mensonges  qui  ne  font  tort  à  personne  ; 
au  contraire  ils  sont  très-utiles,  puisqu'ils  ne  tendent 
qu'à  conserver  la  vie,  les  biens  et  l'honneur  du  pro- 
chain. Est-il  permis  de  mentir  dany  tous  ces  cas? 

S.  Augustin  conclut  dans  le  livre  qu'il  a  fait  de  men- 
dacio,  et  il  faut  dire  que  tous  les  anciens  pères,  tout 
le  droit  canon  ancien  et  nouveau,  tous  les  bons  casuistes 
concluent  comme  lui  que  c'est  un  péché  de  mentir; 
mais  il  n'est  pas  mortel.  Voyez,  je  vous  prie,  comment 
on  se  trompe  par  des  raisons  plausibles. 

Il  faut  conserver  la  virginité  d'une  femme  ;  la  vérité, 
qui  est  toute  chaste  partout,  qui  est  la  virginité  de 
Tâme,  plus  pure  que  la  chasteté  même,  n'est-elle  pas 
plus  précieuse  que  la  chasteté  du  corps?  Pourquoi 
donc  dire  uu  mensonge  qui  détruit  cette  vérité  pour 
conserver  la  virginité.  La  vérité  est  la  vie  de  l'âme  ;  il 
n'est  pas  permis  de  lui  donner  quelque  atteinte  pour 
conserver  celle  du  corps,  La  vérité  est  plus  que  tous 
les  biens  du  monde  ;  elle  est  la  source  de  toutes  les 
richesses,  de  toute  la  prospérité  de  la  terre;  pourquoi 
donc  conserver  des  biens  périssables  à  son  préjudice? 

Que  faut-il  donc  faire  ?  c'est  qu'il  faut  se  taire  et 


avoir  de  la  constance.  11  porte  ensuite  l'exemple  d'un 
évêque  qui  aima  mieux  mourir  que  de  parler  se  voyant 
dans  celte  extrémité,  ou  de  dire  un  mensonge,  ou 
d'exposer  à  la  mort  celui  qu'il  découvrirait  en  confes- 
sant la  vérité. 

Chup.  10.  Est-il  permis  do  mentir  par  humilité 
pour  cacher  ses  vertus  ou  se  rendre  plus  criminel? 
C'est  une  humilité  indiscrète,  dit  S.  Grégoire,  lors- 
qu  elle  combat  la  vérité  et  qu'elle  est  voilée  du  men- 
songe, car  la  vérité  est  la  reine  des  vertus,  il  n'y  en  a 
point  qui  lui  soient  contraires;  ainsi,  si  n'étant  pas 
pécheur  vous  dites  que  vous  l'êtes,  ce  n'est  qu'une 
humiUté  indiscrète,  car  il  n'y  a  point  d'humilité  oii  il 
n'y  a  point  de  vérité. 

Chap.  1 1 .  S.  Augustin  dit  :  Il  ne  faut  pas  abandonner 
la  vérité  dans  l'appréhension  de  concevoir  des  senti- 
ments de  vanité  si  elle  est  découverte. 

Chap.  14.  Si  on  ne  peut  sauver  sa  vie  ou  celle  d'au- 
trui qu'en  mentant,  que  faut-il  faire?  S.  Augustin 
répète  sa  maxime  :  Il  faut  se  taire,  car  il  n'est  jamais 
permis  de  mentir;  on  peut  bien  cacher  la  vérité,  mais 
non  pas  dire  un  mensonge.  Mais  on  vous  tuera!  N'im- 
porte, la  vérité  est  plus  chère  que  la  vie  temporelle. 

Ensuite  ce  père  distingue  deux  sortes  de  mensonges  : 
l'un  que  Ton  dit  en  riant  dans  la  conversation,  l'autre 
pour  servir  le  prochain  ;  l'un  et  l'autre  ne  sont  pas  sans 
péché,  mais  il  n'est  pas  grand.  Voilà  qui  est  sévère, 
mais  c'est  la  doctrine  de  ce  père.  H  ne  nuit  à  personne, 
car  celui  à  qui  nous  parlons  connaît  bien  à  notre  mine 
qu'il  faut  prendre  à  contre-sens  ce  qu'il  entend.  Quel- 
quefois les  discours  sont  figurés;  et  toute  ironie  est  une 
figure,  et  cependant  si  on  la  prenait  littéralement,  ce 
serait  un  mensonge  ;  mais  parce  que  vous  faites  con- 
naître que  vous  raillez,  ce  n'est  pas  un  mensonge  bien 
dangereux.  Nonobstant  tout  cela,  non  est  sine  culpa; 
voilà  comme  S.  Augustin  coupe  le  chemin  à  toutes 
les  évasions  qu'on  pourrait  donner. 

Chap.  18.  Joseph  ne  mentit-il  pas  pour  faire  revenir 
ses  frères,  feignant  que  l'un  d'eux  avait  dérobé  sa 
coupe  dont  il  se  servait  pour  ses  augures,  car  ce  n'était 
là  qu'une  fiction,  et  sa  coupe  ne  lui  servit  jamais  à  cet 
usage?  S.  Augustin  ne  résout  pas  la  difficuhé^  mais  il 
semble  qu'on  peut  dire  qu'un  si  grand  homme  que  Jo- 
seph voulait  faire  croire  par  là  que  sous  ses  paroles  et  sa 
fiction  il  y  avait  quelque  chose  de  caché  et  de  mysté- 
rieux. S.  Augustin  se  contente  de  dire  que  Joseph  pour 
rire  voulut  passer  pour  devin,  quoiqu'il  ne  le  fiât  point. 

Chap.  20.  Les  sages-femmes  mentirent-elles,  car 
elles  furent  récompensées?  S.  Grégoire  dit  que  dans 
leur  récompense  il  y  a  une  espèce  de  punition  à  cause 
de  leur  mensonge,  car  ce  qu'elles  firent  ce  fut  par  un 
acte  de  charité  ;  mais  parce  que  cette  action  eut  quelque 
tache  de  mensonge,  elles  ne  furent  récompensées  que 
temporellement,  ce  qui  marque  que  l'action  n'est  pas 
parfaite,  puisqu'elle  ne  reçoit  qu'une  récompense  tem- 
porelle. 

Abraham  ne  mentit-il  point  quand  il  dit  à  ses  servi- 
teurs :  Attendez-nous  au  pied  de  la  montagne,  et  aussi- 
tôt que  nous  aurons  adoré  Dieu,  Isaac  et  moi  nous  revien- 
drons vous  prendre,  et  néanmoins  il  allait  pour  immoler 
Isaac?  S.  Ambroise  se  tire  de  cette  difficulté,  disant 


197 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


198 


qu'Abraham  parlait  dans  un  esprit  prophétique.  Dieu 
ne  vouhit  pas  en  donner  la  connaissance,  de  peur  qu'A- 
braham ne  fût  interrompu  dans  son  sacrifice. 

Mais  n'y  eut-il  pas  de  mensonge  lorsque  Dieu  com- 
manda à  Abraham  d'immoler  son  fils,  car  il  ne  voulait 
pas  qu'il  fût  immolé?  Gratien  dit  que  Dieu  ne  lui 
commanda  les  choses  que  figurativement,  car  il  y  a 
des  actions  figurées  comme  des  paroles  ;  il  ne  faisait 
la  chose  que  pour  le  tenter  et  éprouver  son  obéissance  ; 
car  il  savait  bien  que,  lorsqu'il  serait  en  état  d'ôter  la 
viecà  son  fils,  il  l'en  empêcherait. 

Chap.  21.  S.  Jérôme  dit  que  Jéhu  ne  mentit  pas 
lorsqu'il  feignit  vouloir  se  rendre  idolâtre,  et  par  ce 
moyen  ayant  assemblé  tous  les  prêtres  de  Baal^  il  leur 
coupa  la  gorge  ;  c'était  le  stratagème  de  guerre  dont  il 
ne  fut  pas  blâmé.  De  même  quand  David  fit  le  fou 
devant  Abimcleth,  et  par  ce  moyen  il  sauva  sa  vie  ;  ce 
qui  montre  qu'il  y  a  certains  mensonges  qui  ne  sont  pas 
dangereux  pour  le  salut,  ce  ne  sont  que  fictions, 

Chap.  22.  Abraham,  quand^  entrant  dans  l'Egypte^ 
il  dit  et  fit  dire  à  Sara  sa  femme  qu'elle  était  sa  sœur, 
mentit- il?  iNon,  dit  S.  Augustin,  car  Abraham  avait 
deux  choses  à  conserver,  l'honneur  de  sa  femme  et  sa 
vie  ;  il  pourvut  à  l'un  et  abandonna  l'autre  à  la  Provi- 
dence ;  il  mit  à  couvert  la  pudeur  de  sa  femme  ;  en  la 
faisant  passer  pour  sa  sœur,  il  ne  mentait  pas  ;  car, 
selon  les  Hébreux,  elle  était  sa  sœur,  étant  la  fille  de 
son  frère.  Au  contraire  il  fit  bien,  car,  ayant  un  moyen 
comme  celui-là  pour  conserver  sa  femme,  s'il  n'en 
avait  usé,  il  aurait  irrité  Dieu, puisque  raisonnablement 
il  pouvait  par  lui-même  éviter  ce  danger. 

Gratien,  dans  une  longue  rubrique  qui  suit,  dit  que 
Jacob  ne  mentit  pas,  disant  qu'il  était  le  frère  aîné 
d'Esaii,  parce  que,  encore  bien  que  la  naissance  ne  lui 
eût  pas  donné  ce  titre  et  le  droit  de  primogéniture,  il 
l'avait  néanmoins,  parce  qu'il  l'avait  acheté.  D'ailleurs 
on  peut  dire  qu'il  était  aîné  mystérieusement,  signi- 
fiant que  sa  postérité  serait  plus  considérable,  étant 
choisie  pour  être  le  peuple  de  Dieu. 

Saùl  ne  se  parjura  pas  [lorsque  contre  son  serment  il 
ne  fit  pas  mourir  Joaathas  son  fils,  parce  qu'il  ne  tint 
pas  à  lui  qu'il  n'exécutât  la  chosC;,  mais  le  peuple  s'y 
opposa;  il  n'avait  pas  juré  d'empêcher  le  peuple  de 
s'opposer  à  la  mort  de  ce  grand  capitaine. 

QUATRIÈME    QUESTIOX 

Les  jurements  illicites  doivent-ils  être  gardés  ? 

Non,  quand  ils  sont  d'une  chose  mauvaise  et  défen- 
due. Nous  avons  remarqué  dans  les  décrétâtes  la  diffé- 
rence qu'il  y  a  entre  le  droit  canon  et  le  civil  sur  cette 
matière.  Le  droit  canon  met  pour  loi  qu'il  faut  garder 
toute  sorte  de  jurement,  quoique  fait  par  violence, 
quoique  d'une  chose  préjudiciable,  pourvu  qu'elle  ne 
soit  pas  contre  le  salut  éternel.  Voilà  la  maxime  du 
droit  canon. 

Les  légistes  nous  font  grande  guerre  là-dessus  et 
prétendent  que  c'est  une  pratique  nouvelle  des  cano- 
nistes  et  des  papes  derniers  où  l'Église,  s'établissant  le 
juge  des  juremens,  a  étendu  celte  matière,  afin  de 
rétrécir  la  juridiction  séculière  et  d'abroger  par  ce 


moyen  le  droit  civil,  il  faut  donc  voir  à  présent  si  les 
anciens  pères,  les  papes  et  les  conciles  n'ont  pas  été  de 
ce  sentiment.  Gratien  n'est  pas  suspect,  car  lo  boa 
homme  ne  s'imaginait  pas  que  dans  la  suite  celte  dilTi- 
cullé  se  formerait,  et  qu'il  fût  nécessaire  d'examiner  si 
cette  pratique  de  garder  toute  sorte  de  jurement,  s'il 
n'est  contraire  au  salut,  avait  été  établie  par  les  der- 
niers papes,  savoir  depuis  Alexandre  II,  l'an  lOGO,  ou 
si  elle  avait  eu  lieu  parmi  les  anciens.  JNous  pourrons 
ici  éclaircir  cette  dilhculté. 

Chap.  1.  Les  jurements  illicites  ne  doivent  point  être 
gardés,  dit  le  concile  de  Tolède,  Vous  avez  juré  de  tuer 
voli'e  père,  ou  de  violer  la  virginité  d'une  fille,  gardez- 
vous  bien  de  l'accomplir.  Les  décrétales  ne  sont-elles 
pas  conformes  à  cela  ? 

Chap.  2.  S.  Ambroise  dit  la  même  chose.  Hérode 
avait  juré  qu'il  donnerait  à  une  infâme  danseuse  tout 
ce  qu'elle  lui  demanderait;  elle  lui  demanda  la  tête  d'un 
prophète.  Devait-il  accomplir  son  jurement?  Non,  il 
était  contre  le  salut  éternel.  Et  dans  le  chapitre  sui- 
vant David  avait  juré  de  faire  mourir  Nabal  ;  néan- 
moins il  ne  le  fit  pas,  non  implevit,  major  pielas  fuit. 
Chap.  8.  S.  Ambroise,  sur  le  même  sujet  de  S.  Jean- 
Baptiste,  dit  :  Les  jurements  honteux,  cruels,  ne  doi- 
vent point  être  gardés;  qu'y  avait-il  de  plus  honteux 
que  de  promettre  à  une  danseuse,  pour  une  danse,  un 
royaume?  Qu'y  avait-il  de  plus  cruel  que  de  faire 
mourir  un  prophète  pour  contenter  la  passion  d'une 
infâme? 

Chap.  11.  Le  concile  de  Lérida  ordonne  une  longue 
et  rude  pénitence  à  celui  qui  a  juré  de  ne  se  réconcilier 
jamais  avec  sa  partie;  car  c'est  un  jurement  d'inimi- 
tié qui  est  opposé  à  la  charité.  Et  dans  le  quatorzième  : 
Celui  qui  a  mal  juré  doit  en  faire  pénitence,  dit  le  con- 
cile de  Tolède,  qui  a  dans  le  chap.  15  :  Stiilla  votafrati- 
genda  sunt,  et  dans  le  suivant  :  quod  observatum  pejor 
vergat  in  exdtiim,  illud  mutandum  noverimus. 

Chap.  18.  Vous  avez  juré  de  briser  les  saintes 
images,  c'est  une  impiété  ;  c'est  pourquoi  le  septième 
concile  défend  de  le  faire.  On  était  pour  lors  en  dispute 
contre  les  hérétiques  touchant  le  culte  des  images. 
Chap.  19.  11  ne  faut  pas  garder,  dit  Isidore,  les 
jurements  qui  sont  contre  le  commandement  de  Dieu, 
Et  S.  Jérôme,  dans  le  même  chapitre,  dit  que  l'on  ne 
doit  pas  garder  trois  sortes  de  jurements  :  1"  lorsqu'on 
jure  une  chose  illicite,  cum  quis  maie  jurât  ;  2"  lorsqu'on 
jure  de  faire  quelque  action  mauvaise,  et  qu'on  ne  la 
croit  pas  telle,  cum  quis  incaute  jurai  non  putans  hoc  esse 
peccatum;  3°  lorsque  de  jeunes  enfants  avant  l'âge  de 
puberté  ont  fait  quelque  jurement  auquel  leurs  père  et 
mère  se  sont  opposés.  Voilà  les  jurements  qui  n'obli- 
gent pas  ;  et  dans  le  chap.  21  les  pactes  faits  pour  des 
adultères  et  des  amours  incestueux  ne  doivent  pas 
être  gardés. 

Chap,  22.  Gratien  attribue  cette  lettre  à  S.  Augustin; 
mais  oùl'a-t-il  été  chercher?  car  ce  n'est  pas  son  style. 
Un  nommé  Hubaldus  étant  passionné  pour  son  amante, 
avait  juré  de  mettre  sa  mère  et  ses  frères  hors  de  sa 
maison  sans  leur  donner  de  quoi  s'entretenir.  Il  avait 
été  forcé  par  les  parents  de  cette  concubine  de  jurer 
qu'il  l'épouserait.  S.  Augustin  dit  :  il  n'y  a  point  de 


199 


THOMASSIN 


200 


mal  d'avoir  pour  femme  lo^ilime  celle  qu'on  a  eue  pour 
concubine.  Ainsi  le  miriage  doit  être  bon.  Mais  il  a 
juré  de  chasser  sa  mère  et  ses  frères,  et  de  ne  les 
assister  de  quoi  que  ce  soit  :  ce  jurement  est  illicite,  il 
ne  doit  pas  être  gardé. 

Vous  voyez  que,  parmi  les  anciens,  c'a  été  une  règle 
et  une  maxime  indubitable  que  les  jurements  qu'on  ne 
doit  pas  garder  sont  ceux  qui  sont  contre  le  salut 
éternel,  et  que  les  autres  sont  inviolables,  quoique 
forcés. 

Ensuite  il  y  a  l'exemple  de  Josué,  qui  épargna  les 
Gabaonites,  quoique  Dieu  lui  eîit  commandé  de  les 
défaire,  parce  que  ces  peuples  ayant  surpris  les  princi- 
paux disraél.  ils  les  avaient  obligés  de  jurer  qu'ils  ne 
leur  feraient  point  de  mal  ;  mais  ils  avaient  été  surpris, 
n'importe.  Josue  tamen  pacttim  quam  dederat  revocan 
dum  non  censuit  quia  firmatum  erat  sacramenti  reli- 
gione,  dit  S.  Ambroise  dans  le  chap.  23. 

Gratien,  dans  une  lorgue  rubrique,  comme  pour 
ramasser  tout  ce  qui  a  été  dit  dans  la  question,  montre 
que  le  jurement  peut  être  illicite  en  trois  manières  : 
1°  lorsque  la  chose  est  mauvaise  en  soi,  comme  de 
commettre  un  homicide,  un  aduUère;  2°  quand  ce  que 
l'on  jure  est  mauvais,  à  cause  de  quelque  circonstance, 
comme  de  se  marier^  après  avoir  fait  vœu  de  chasteté; 
3"  quand  on  fait  quelque  serment  par  surprise,  sans 
considération,  et  pour  lors  s'il  n'est  pas  contraire  au 
salut,  on  doit  le  garder.  Un  père,  par  exemple,  voulant 
obliger  son  fils  de  prendre  la  tonsure  ou  l'habit  de 
moine,  celui-ci  jura  qu'il  ne  ferait  jamais  ni  l'un  ni 
l'autre  ;  ce  serment  n'est  pas  contre  le  salut  éternel  : 
la  cléricature  et  la  religion  sont  bien  des  chemins 
pour  se  sauver,  mais  ils  ne  sont  pas  uniques.  On  peut 
se  sauver  dans  le  monde,  dans  l'état  séculier.  On  voit 
par  là  le  sentiment  de  Gratien,  et  combien  le  droit  an- 
cien est  conforme  aux  décrétales  nouvelles. 

CAUSE  XXHI. 

Quelques  évêques  tombèrent  dans  l'hérésie  et 
entraînèrent  avec  eux  leurs  diocésains;  ils  usèrent 
même  de  violence  pour  forcer  leurs  voisins  à  se  jeter 
dans  leur  parti.  Le  pape,  qui  est  ici  appelé  apostolique 
(car  c'est  le  style  dont  on  se  servait  depuis  deux  ou  trois 
cents  ans;,  commanda  aux  évêques  voisins  qui  tenaient 
une  juridiction  temporelle  de  l'empereur  de  prendre 
les  armes  pour  soutenir  les  catholiques  attaqués  par  les 
évêques  apostats  ;  ils  obéirent  au  pape,  et,  ayant  levé 
des  troupes,  commencèrent  une  rude  guerre  contre  ces 
apostats,  ils  en  tuèrent  quelques-uns,  ils  châtièrent  les 
autres  par  la  prison,  par  la  privation  de  leurs  biens  et 
d'autres  peines  juridiques.  On  fait  là-dessus  plusieurs 
questions. 

PBEMIÈRE    QrESTION 

Gratien  demande  s'il  est  permis  de  faire  la  guerre? 
Il  est  accoutumé  de  tenir  au  commencement  la  néga- 
tive dans  toutes  ses  questions.  Il  semble,  dit-il,  que  la 
milice  soit  illicite,  parce  qu'on  ne  fait  la  guerre  que 
pour  se  défendre  ou  pour  défendre  ses  alliés.  Or  l'un  et 


l'autre  n'est  pas  permis  ;  le  Fils  de  Dieu  dans  l'Évangile 
dit  :  Siqitis  te  perçussent  in  imam  maxillam,prœbe  ci  et 
alleram.  Et  ailleurs:  ^/  quis  te  augariaverit  mille  pas- 
sus,  vade  cuin  eo  duo  millia.  Jésus-Christ  reprit  S.  Pierre 
de  ce  qu'il  avait  mis  la  main  à  lopée  pour  le  défendre. 
S.  André  s'opposa  à  la  charité  et  au  zèle  do  ceux  qui 
voulaient  le  tirer  des  mains  des  bourreaux  ;  et  Dieu  ne 
dit-il  pas  dans  les  Proverbes  :  ililii  vindicta?  Enfin 
Gratien  apporte  beaucoup  d'autres  passages,  qui  sem- 
blent prouver  que  la  guerre  est  illicite  ;  mais  il  ren- 
verse dans  la  suite  tout  ce  qu'il  avance.  Voici  comme 
il  commence. 

Chap.  1.  S.  Grégoire  nous  appreml  de  belles  choses; 
il  montre  avec  quel  esprit  les  ecclésiastiques  doivent 
regarder  les  guerres  qui  se  font  dans  le  monde  ;  ils 
doivent  lire  celles  qui  sont  marquées  dans  l'Écriture 
sainte.  C'est  aux  soldats  à  faire  la  guerre,  mais  c'est 
aux  ecclésiastiques  à  découvrir  ce  que  Dieu  y  prétend, 
qui  n'est  autre  chose  que  de  nous  faire  voir  par  les 
guerres  temporelles,  les  spirituelles  et  les  combats  |que 
nous  sommes  obligés  de  livrer  contre  le  démon  et  le 
péché.  Pourquoi  Dieu,  qui  est  la  bonté  et  la  sainteté  par 
essence,  aurait-il  voulu  que  l'Écriture  sainte  contînt 
de  si  longs  tissus  de  guerre,  si  ce  n'est  pour  nous  ins- 
truire ?  Est-ce  que  la  sanctification  de  l'Évangile  et  le 
triomphe  de  l'Eglise  dépendaient  de  ces  guerres?  Non; 
c'était  seulement  afin  que,  sous  ces  apparences  exté- 
rieures et  ces  combat'^  visibles,  nous  pussions  décou- 
vrir ceux  qu'il  nous  fallait  livrer  aux  démons,  et  en 
cela,  dit  ce  père,  par  de  faibles  essais  il  nous  a  donné 
de  belles  leçons  pour  résister  aux  puissances  de  l'enfer. 

Ensuite  Gratien  dit  :  Les  guerres  ne  sont  pas  tou- 
jours défendues,  et  ce  que  nous  avons  rapporté  au 
commencement  de  l'Ecriture  sainte  doit  être  pris 
dans  le  sens  que  les  Pères,  qui  en  sont  les  véritables 
interprètes,  ont  donné.  Quand  le  Fils  de  Dieu  dit  de 
présenter  l'autre  joue  lorsqu'on  a  reçu  un  soufflet,  il  ne 
faut  pas  croire  pour  cela  qu'on  soit  obligé  de  prendre 
ce  passage  dans  le  sens  littéral  et  l'accomplir  exacte- 
ment ,  mais  être  dans  une  telle  patience  intérieure  qu'on 
soit  en  disposition  non-seulement  de  tendre  l'autre 
joue,  mais  de  souffrir  toutes  choses.  Cela  néanmoins 
n'empêche  pas  qu'il  ne  faille  s'opposer  hautement  à 
ceux  qui  nous  font  insulte,  non  pour  nous  défendre, 
mais  pour  les  corriger. 

Voilà  comme  S.  Augustin  explique  la  chose  dans  la 
lettre  5  à  Marcellin. 

Le  Fils  de  Dieu  nous  est  un  modèle  de  cette  con- 
duite :  car  lui-même,  qui  était  le  plus  doux  et  le  plus 
patient  de  tous  les  hommes,  puisqu'il  se  laissa  mourir 
sur  une  croix,  n'endura  pas  un  second  soufflet  sans 
répondre  à  celui  qui  lui  avait  donné  le  premier.  Il  ne 
tendit  pas  l'autre  joue,  ou,  s'il  le  fit,  ce  fut  intérieure- 
ment, mais  par  un  dessein  charitable,  pour  faire  con- 
naître à  celui  qui  le  frappait  la  faute  qu'il  faisait,  il  lui 
fil  ce  reproche  que  nous  lisons  dans  l'Évangile  :  Si  maie 
dixi,  exprobra  de  malo.  S.  Paul  ne  manqua  jamais  de 
patience  dans  ses  plus  grandes  persécutions;  cepen- 
dant il  reprit  le  grand-prêtre  qui  lui  avait  donné  un 
soufflet. 

Il  faut,  continue  ce  père,  quelquefois  faire  du  bien 


201 


REMARQUES  SUR  G R ATI  EN 


202 


aux  hommes  contre  leur  volonté,  et  ils  s'opposent  à 
leur  bien  plutôt  qu'au  nôtre,  quand  ils  rejettent  la 
correction  que  nous  leur  faisons  avec  sévérité  exté- 
rieure, mais  qui  ne  doit  partir  que  d'une  véritable 
cliarik-. 

Dans  la  république  chrétienne  on  voit  souvent  des 
c;uerres;  ces  guerres  sont-elles  justes  et  utiles?  Oui, 
dit  ce  père,  lorsqu'elles  procèdent  d'un  esprit  de  cha- 
rité, et  qu'elles  regardent  l'intérêt  de  ceux  à  qui  on  les 
déclare.  Voilà  le  fruit  de  la  guerre:  la  paix  qui  en 
naîtra  sera  la  gardienne  de  la  charité  qui  produira  la 
justice  et  la  piété  dans  ceux  mômes  qui  s'y  opposaient 
par  leur  rébellion.  On  leur  veut  ôter  le  pouvoir  et  la 
liberté  de  faire  du  mal  ;  y  a-t-il  rien  de  plus  avanta- 
geux à  un  homme  que  de  l'empêcher  de  se  nuire  à 
lui-même?  N'est-ce  pas  triompher  de  lui  à  son  avan- 
tage, puisqu'il  n'y  a  rien  de  pis  que  l'impunité  oîi  il 
s'abandonnerait  si  on  ne  le  délivrait  par  une  guerre 
extérieure? 

Chap.  3.  Le  même  S.  Augustin,  écrivant  au  comte 
Boniface  :  Ne  vous  imaginez  pas,  dit-il,  que  toutes 
les  guerres  soient  injustes.  David  était  un  grand  saint, 
néanmoins  il  entreprit  beaucoup  de  guerres,  donc 
l'art  de  la  milice  n'est  pas  mauvais.  Sachez  que  la 
véritable  vertu  militaire  est  un  don  de  Dieu^  et  que 
c'est  en  cette  qualité  qu'il  faut  s'en  servir,  non  pas 
pour  combattre  contre  Dieu^  mais  contre  ses  ennemis. 
On  ne  fait  pas  la  paix  pour  se  préparer  à  la  guerre, 
mais  on  fait  la  guerre  pour  venir  à  une  paix  indisso- 
luble. On  doit  être  pacifique  au  dedans  pendant  qu'on 
paraît  tumultueux  au  dehors,  afin  qne  la  victoire  soit 
autant  utile  aux  vaincus  qu'aux  victorieux  mêmes.  Ce 
n'est  pas  que  dans  la  guerre  il  ne  faille  user  de  forces 
d'armes,  et  ôter  la  vie  à  ceux  qui  en  abusent,  mais 
c'est  une  nécessité. 

Chap.  4,  Le  même  Père  écrivant  contre  les  mani- 
chéens, leur  dit  :  Que  trouvez-vous  de  si  étrange  dans 
le  vieux  Testament  pour  le  blâmer  de  la  sorte?  Qu'y 
a-t-il  de  mauvais  dans  les  guerres  et  les  combats  de 
Moïse  ?  Est-ce  que  le  Dieu  de  l'ancien  Testament  est 
un  Dieu  mauvais  et  un  principe  de  mal  pour  être  un 
Dieu  de  guerre?  Car  voilà  les  reproches  que  faisaient 
les  manichéens,  et  ce  que  dit  ici  S.  Augustin  est  un 
précis  d'un  volume  tout  entier  qu'il  a  fait  contre  eux. 

Ce  Dieu  est-il  cruel  à  cause  des  guerres?  Quel 
grand  mal  y  a-t-i!  que  des  hommes,  qui  doivent  peut- 
être  mourir  dans  vingt  ans,  meurent  dix  ans  aupara- 
vant? N'est-ce  pas  là  un  grand  malheur?  D 'immortel 
devenir  mortel,  c'est  un  fâcheux  changement,  c'est 
ce  que  le  péché  a  fait;  mais  étant  mortel,  d'avancer 
le  temps  de  sa  mort  de  quelques  jours,  quel  grand 
sujet  de  plainte  y  a-t-il?  Lorsque  les  enfants  meu- 
rent dans  leur  bas  âge,  vous  ne  criez  pas  contre  le  Dieu 
du  vieux  Testament.  Mais  ce  qui  attire  vos  blasphèmes 
sont  les  dés  istres  qui  suivent  les  guerres,  et  de  voir 
la  mort  de  quelques-uns  avancée  ;  vous  ne  prenez  pas 
garde  qu'on  en  fait  mourir  quelques-uns  pour  con- 
server le  gros  en  paix. 

Qu'est-ce  donc  qu'il  y  a"de  blâmable  dans  laguerre? 
Le  voici  :  le  dessein  de  nuire,  l'amour  de  la  vengeance 
l'esprit  de  cruauté  et  de  sang,  qui  l'accompagnent  or- 


dinairement. Les  guerres  qui  se  font  dans  ces  senti- 
ments sont  détestables,  mais  lorsqu'elles  se  font  par 
nécessité,  elles  sont  excusables,  et  môme  louables. 
Cependant,  afin  qu'elles  soient  justes,  il  faut  que  les 
princes  les  déclarent.  Dieu  leur  a  confié  cette  auto- 
rité. C'est  ce  qui  est  nécessaire  pour  la  paix  du  genre 
humain,  qu'il  n'y  ait  que  les  souverains  qui  décla- 
rent la  guerre,  et  s'ils  la  déclarent  par  passion,  ou 
par  des  inclinations  injustes,  S.  Augustin  dit  que 
c'est  à  eux  à  y  prendre  garde;  les  sujets  n'en  doivent 
pas  être  les  juges,  et  ils  ne  sont  pas  participants  de  leur 
faute  ;  pourvu  qu'ils  ne  soient  pas  certains  que  la 
guerre  est  injuste,  ils  doivent  présumer  pour  les  princes 
qui  sont  des  lois  vivantes  et  animées  ;  car  si  la 
guerre  est  injuste  en  elle-même,  et  que  l'injustice  n'en 
soit  pas  évidente,  ou  si  elle  est  juste  et  que  les  princes 
s'y  portent  par  passion,  les  soldats  qui  suivent  leurs 
ordres  n'en  sont  pas  coupables.  Nous  voyons  même 
que  plusieurs  saints  y  ont  obéi^  parce  qu'ils  ne  recon- 
naissaient que  l'autorité  que  Dieu  avait  donnée  à  ces 
souverains  qui,  quelque  injustes  qu'ils  fussent,  ne 
laissaient  pas  d'être  établis  de  lui.  C'est  pourquoi,  si  un 
homme  juste  porte  les  armes  sous  un  roi  sacrilège,  il 
n'est  pas  coupaijle,  parce  qu'il  ne  lui  est  pas  évident 
que  cette  guerre  soit  injuste^  ou  qu'il  est  sûr  qu'elle 
est  juste,   et  dans  ces  deux  rencontres  il  doit  obéir. 

'V'oilà  une  maxime  incontestable  et  qui  fait  voir  que 
les  rois  commandent  quelquefois  injustement,  et  que 
les  sujets  obéissent  avec  justice. 

Chap.  5.  S.  Augustin  dit  :  Ce  n'est  pas  un  péché  de 
porteries  armes  ni  de  déclarer  la  guerre,  mais  c'est 
toujours  un  péché  de  faire  la  guerre  par  un  esprit  d'a- 
varice et  de  cupidité.  Mais  il  y  a  une  autre  guerre 
pacifique,  qui  est  celle  de  la  milice  civile,  c'est-à-dire  les 
magistratures,  militia  togala.  Or  te  n'est  pas  un  péché 
de  prendre  les  dignités  et  les  judicatures,  mais  c'est 
un  mal  de  les  prendre  par  un  motif  d'intérêt. 

On  ne  fait  point  ordinairement  de  réflexion  sur  ce 
point,  qui  est  au  moins  aussi  important  que  l'autre. 
Afin  que  la  conscience  soit  à  couvert,  il  faut  que  la 
guerre  soit  juste,  ou  que  les  sujets  ne  soient  pas  évi- 
demment persuadés  qu'elle  est  injuste  ;  mais  il  faut 
raisonner  de  même  de  la  milice  civile  des  magistra- 
tures ;  elle  est  permise  en  elle-même,  elle  n'est  pas  cri- 
minelle, mais  ne  l'exercer,  ne  prendre  soin  de  la  répu- 
blique que  par  ambition,  pour  s'agrandir  soi-même  et 
mettre  sa  famille  à  son  aise  aux  dépens  des  particu- 
liers, c'est  ce  qui  est  détestable.  C'est  pourquoi,  dit 
S.  Augustin,  S.  Jean  ne  défendit  pas  aux  soldats  d'aller 
à  la  guerre,  ni  de  recevoir  la  solde,  mais  de  s'abstenir 
des  vols  et  des  autres  désordres.  Voilà  la  guerre  encore 
confirmée. 

DEUXIÈME  QUESTION. 

Quelle  est  cette  guerre  juste?  Isidore  dit  que  c'est 
celle  qui  se  fait  par  l'édit  du  prince,  et  lorsqu'il  est 
nécessaire  de  repousser  ses  ennemis,  de  se  défendre 
de  leur  violence  et  de  redemander  son  bien. 

Chap.  2.  Est-il  permis  d'user  d'artifice?  Oui,  répond 
S.  Augustin.  Ne  voyons-nous  pas  dans  l'Écriture  que 


203 


TIIOMASSIN 


204 


Dieu  commanda  à  Josué  de  dresser  des  embûches  à 
ses  ennemis,  dans  lesquelles  ils  furent  pris? et  pourvu 
qu'une  guerre  soit  juste  dans  son  commencement,  il 
n'y  a  plus  d'injustice  dans  la  suite  d'user  de  force,  de 
ruse  et  de  violence. 

La  guerre  est  toujours  juste  lorsque  l'on  venge  les 
injures  qu'on  a  reçues,  ou  qu'on  redemande  le  sien. 
Voilà  deux  raisons  légitimes  pour  déclarer  la  guerre 
quand  les  villes  ne  veulent  pas  réparer  le  tort  qu'elles 
ont  fait  par  leur  rébellion,  ou  qu'elles  ne  veulent  pas 
rendre  lebien  qu'elles  détiennent. 

Chap.  3.  Il  est  question  d'un  autre  sujet  de  guerre 
dont  parle  S.  Augustin.  Les  Hébreux  déclarent  la  guerre 
aux  Araorrhéens,  parce  qu'après  leur  avoir  promis 
qu'ils  les  dédommageraient  de  tout  ce  qu'ils  pourraient 
souffrir  pour  leur  laisser  le  passage  libre  parmi  leurs 
terres,  ceux-ci  le  leur  refusèrent  ;  cette  guerre  était 
juste,  car  le  passage  est  dû  par  le  droit  des  gens, 
pourvu  qu'on  ne  fasse  point  tort,  ou,  s'il  y  en  a,  qu'on 
le  répare. 

TROISIÈME  QUESTIOÎi. 

Est-il  permis  de  repousser  par  force  d'armes 
une  violence  faite  à  ses  alliés  ?I1  semble  que  non, 
parce  que  le  Fils  de  Dieu  ne  voulut  aucune  défense 
pour  lui-même  quand  Hérode  le  chercha  pour  le  faire 
mourir.  Il  aima  mieux  être  caché  pendant  sept  ans. 
Quand  les  Juifs  le  -voulurent  lapider,  il  se  cacha,  et 
quand  on  le  mena  à  la  croix,  il  pouvait  soulever  tout  le 
peuple  qui  l'avait  reçu  depuis  peu  dans  Jérusalem  avec 
des  joies  et  des  acclamations  publiques;  cependantil 
n'en  fit  rien  ;  mais  il  y  a  bien  des  choses  que  nous  n'exi- 
geons paSj  et  que  d'autres  doivent  exiger  pour  nous. 

Chap.  1".  S.  Augustin  dit  que  parmi  les  Hébreux 
la  loi  permettait  de  crever  un  œil  pour  un  autre,  mais 
celte  conduite  était  indigne  d'un  homme  raisonnable; 
on  l'avait  permis  pour  arrêter  la  passion  de  ce  peuple, 
car  pour  un  il  en  aurait  crevé  deux  s'il  avait  entrepris 
de  se  venger  ;  ainsi  on  en  abandonna  un  pour  con- 
server l'autre.  Parmi  les  fidèles  il  est  défendu  de  vou- 
loir se  venger  ;  mais  il  est  commandé  aux  juges  de  le 
faire  pour  nous.  Un  homme  qui,  ayant  reçu  du  mal, 
voudrait  en  faire,  rendrait  mal  pour  mal,  mais  quand 
un  juge  punit  un  criminel  d'un  mal,  il  en  tire  un  bien 
qui  est  le  châtiment  des  méchants  et  la  sûreté  pu- 
blique. Si  un  homme  se  venge,  c'est  par  cupidité  ;  il 
n'y  a  rien  de  si  bas  ;  mais  si  un  juge  le  venge,  c'est  par 
un  pur  amour  de  la  justice. 

Gratien  dit  :  Il  y  a  des  rencontres  où  l'on  peut  faire 
des  choses  qui  ne  sont  pas  permises  en  d'autres.  Il 
n'est  pas  permis  d'aliéner  les  vases  sacrés;  mais 
lorsqu'il  faut  racheter  les  captifs,  on  peut  les  en"-a"er 
rien  de  si  louable.  Il  est  quelquefois  défendu  de 
repousser  Tinjure  qu'on  a  reçue,  mais  quelquefois  il 
est  permis,  comme  lorsqu'on  le  fait  pour  acquérir  la 
paix  à  ses  alliés  ;  mais  aussi  quand  c'est  pour  mener 
une  vie  plus  licencieuse,  rien  de  si  pernicieux.  S.  Paul, 
qui  était  si  achevé  dans  la  perfection,  recourut  aux 
magistrats  pour  obtenir  une  escorte,  afin  d'éviter  les 
embûches  que  les  Juifs  lui  dressaient.  Il  le  faisait  pour 


se  conserver  à  l'Église,  à  qui  il  était  si  utile.  L'Évan- 
gile traite  de  mercenaire  celui  qui,  voyant  venir  le 
loup,  abandonne  son  troupeau,  parce  qu'alors  il 
doit  résister  commme  un  véritable  pasteur.  Ainsi 
l'Église  s'oppose  aux  méchants  pour  se  mettre  à  cou- 
vert de  leur  injustice.  C'est  dans  cet  esprit  que  l'Église 
demande  quelquefois  la  protection  des  princes,  et  que 
les  plus  grands  saints  ont  eu  recours  au  bras  séculier, 
non  pas  qu'ils  se  souciassent  d'une  vie  périssable,  mais 
pour  se  conserver  à  leurs  troupeaux  par  charité  et  par 
prévoyance.  C'est  ce  que  dit  S.  Augustin  dans  les  cha- 
pitres suivants. 

Chap.  4.  Vous  avez  tort,  dit-il  aux  donatistes,  de 
vous  plaindre  de  ce  que  nous  avons  recours  aux  empe- 
reurs ;  nous  cherchons  notre  sûreté  et  non  pas  votre 
persécution. 

Est-ceêtre  bon  chrétion  que  d'égorger  son  prochain, 
quelque  sujet  qu'on  en  ait  ?  S.  Augustin  dit  :  I!  y  a  de 
bons  chrétiens  partout.  Les  catholiques,  dans  une 
guerre  juste,  sontcommeS.  Pierre.  Cetapôlre  n'était-il 
pas  louable  lorsqu'il  voulait  tuer  ceux  qui  attaquaient 
son  maître?  véritablement  il  ne  faisait  pas  l'action  d'un 
pape,  mais  il  était  juste,  il  était  fidèle  ;  il  n'avait  point 
encore  renié  son  maître,  sa  foi  était  pure.  Jésus-Christ 
l'avait  dit  dans  la  Cène.  Ainsi  il  y  a  de  bons  soldats  qui 
font  leur  salut  dans  la  guerre  ;  ils  ne  sont  pas  contem- 
platifs, mais  ils  sont  vertueux  et  éloignés  de  toute 
sorte  de  mal.  Ils  combattent  pour  l'Église.  Vous  autres 
hérétiques,  vous  ressemblez  au  serviteur  du  grand- 
prêtre,  vous  vous  armez  pour  persécuter  les  membres 
de  Jésus-Christ. —  Voilà  comme  ce  saint  a  défendu  sa 
cause.  Il  faut  toujours  revenir  à  notre  première  dis- 
tinction :  que  si  l'on  fait  la  guerre,  ce  n'est  pas  à  des- 
sein de  faire  du  mal,  mais  pour  empêcher  les  autres 
de  vous  en  faire,  étant  disposés  par  le  devoir  du 
christianisme  à  tout  souffrir  intérieurement. 

QCATRIÈMÉ  QUESTION. 

S.  Augustin  continue  de  combattre  les  donatistes, 
qui  crient  contre  l'Église  de  ce  qu'on  tolère  les  mé- 
chants. 

Les  prophètes,  dit  ce  père,  qui  vivaient  dans  la  Syna- 
eo2ue,  conversaient  au  milieu  des  libertins  qu'ils  vou- 
laient  corriger.  Le  Fils  de  Dieu  lui-même  ne  toléra-t-il 
pas  Judas,  quoiqu'il  sût  qu'il  était  très-méchant?  Quel 
est  donc  le  devoir  des  fidèlesenvers  les  méchants  pour 
ne  passe  souiller  de  leurs  crimes,  seloncette sentence: 
Qui  immundum  tcligerit  etc.  ?  Il  faut  nous  séparer  par 
désir  et-de  cœur  de  la  société  des  méchants,  mais  de- 
meurer avec  eux  corporellement  ;  leur  reprocher  conti- 
nuellement leurs  crimes,  c'est  une  séparation  très- 
utile. 

Chap.  5.  S.  Augustin  renferme  dans  trois  mots  tout 
ce  que  nous  devons  faire  dans  ces  rencontres,  savoir: 
corriger  le  mal  que  nous  pouvons,  éviter  les  méchants 
que  nous  ne  pouvons  corriger,  ou,  si  nous  ne  les 
pouvons  exclure  de  la  compagnie  des  fidèles  sans 
scandale,  les  improuver,  mais  les  tolérer  parmi  nous. 
Voilà  le  devoir  d'un  fidèle  et  d'un  ecclésiastique, 
arguendo  corrigere.  Si  cette  voie  ne  réussit  pas,  il  faut 


205 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


206 


aller  jusqu'à  l'excoramunication  ;  mais  il  ne  faut  jamais 
en  venir  à  celte  extrémité  quand  il  y  a  danger  de 
schisme,  quand  il  faut  corriger  de  grands  Etats,  des 
princes  qui  troubleraient  la  paix  de  l'Eglise;  il  faut 
tolérer,  il  ne  faut  pas  approuver  leur  conduite,  partager 
avec  eux  les  mêmes  errements  et  non  pas  une 
même  société  de  mœurs.  S.  Augustin  déguise  cette 
maxime  dans  les  chapitres  suivants  en  mille  manières. 

Gratien,  dans  la  secondf^  partie,  conclut  (ju'il  est  vrai 
qu'on  doit  corriger  les  mauvais;  mais  faut  il  les  punir 
corporellement  ?  il  semble  que  non,  car  les  infidèles  ne 
sont  pasde  notre  juridiction.  Quelquefois  le  nombre  en 
est  si  grand  qu'il  faut  dissimuler  pour  éviter  le 
schisme. 

Voici  une  objection  spéculative  qu'il  se  propose  dans 
lu  troisième  partie.  Toutes  les  corrections  sont  inutiles, 
car  les  gens  à  qui  on  les  fait  sont  prédestinés  ou  non  ; 
s'ils  le  sont,  ils  se  convertiront  toujours  ou  tôt  ou  tard, 
et  s'ils  ne  le  sont  pas,  toutes  ces  choses  ne  leur  serviront 
de  rien. 

Ce  raisonnement  n'a  point  de  solidité.  Il  répond 
qu'ils  se  corrigeront  par  nos  prières,  par  des  grâces 
efBcaces,  et  le  prouve  par  les  Pères. 

Chap.  21.  S.  Grégoire  dit  que  la  prédestination  ne 
s'exécute  pas  immédiatement,  mais  parles  causes  se- 
condes. Ainsi,  quoique  Dieu  dans  ses  idées  éternelles  ait 
prédestiné  quelqu'un,  il  ne  faut  pas  laisser  de  prier 
Dieu  pour  lui,  et  de  le  corriger  s'il  tombe  dans  quelque 
faute. 

Chap,  22.  Ce  chapitre  est  d'un  passage  faussement 
attribué  à  S.  Augustin  au  livre  de  la  Prédestination.  Il 
ne  faut  pas  croire  que  les  corrections,  les  prières  des 
autres,  et  tout  ce  qui  se  passe  à  l'extérieur,  soit  fort 
considérable  ;  ce  sont  les  grâces  qui  touchent  intérieure- 
ment les  pécheurs  qui  opèrent  leur  conversion.  Il  est 
dit  dans  l'Ecriture  que  Nabuchodonosor  fit  pénitence; 
sa  pénitence  lui  fut  utile,  et  après  toutes  ses  impié- 
tés il  rentra  dans  son  royaume  dont  il  avait  été  privé. 
Pharaon  au  contraire,  quoiqu'il  ait  été  châtié  et  même 
plus  châtié  que  lui,  ne  se  convertit  pas  ;  il  s'endurcit 
davantage  dans  ses  crimes  ;  d'oîi  vient  cela  ?  quant  à 
la  dignité,  deux  princes  ;  quant  à  la  cause,  tous  deux 
ont  persécuté  le  peuple,  tous  deux  ont  été  châtiés,  l'un 
plus  que  l'autre,  etnéanmoins  leur  sort  est  bien  inégal, 
et  étant  extérieurement  les  mêmes,  ils  sont  bien  diffé- 
rents. C'est  que  l'un  a  pleuré  et  fait 'pénitence  de  s's 
crimes,  et  l'autre,  persistant  opinititrément  dans  le 
mal,  a  résisté  volontairement  à  Dieu. 

Chap.  23.  Les  grands  pécheurs,  dit  S.  Prosper, 
ont  mérité  par  leurs  grands  crimes  d'être  abandonnés 
et  aveuglés  de  Dieu.  Il  ne  faut  pas  s'étonner  si,  étant 
abandonnés  de  la  sorte,  ils  tombent  dans  des  fautes  si 
énormes,  et  enfin  dans  l'impénitence  finale.  Ensuite  ce 
saint  dit  :  Il  faut  distinguer  la  prédestination  et  la 
prescience  en  Dieu  ;  car  la  prédestination  ne  regarde 
que  ce  que  Dieu  fait  par  lui-même,  c'est  pourquoi  elle 
n'a  heu  que  dans  le  bien,  dans  les  œuvres  de  miséri- 
corde pour  la  rémission  des  péchés,  oudans  les  œuvres 
de  la  justice  pour  le  châtiment  des  méchants,  mais  non 
pas  pour  leurs  crimes.  La  prescience  a  lieu  dans  ce 


que  Dieu  ne  fait  pas,  comme  sont    les  péchés  et  les 
impiétés  des  hommes. 

Voilà  un  beau  passage,  qui  nous  montre  bien  que  de 
ce  temps  on  ne  savait  ce  que  c'était  que  des  décrets 
prédestinants  qu'on  a  découverts  dans  l'école  et  qui 
font  un  si  grand  embarras.  Gratien  même,  qui  dit  la 
même  chose  du  sien  dans  une  rubrique,  nous  fait  voir 
qu'il  était  dans  ce  sentiment,  et  que  ce  décret  lui  était 
inconnu,  quoiqu'il  fût  très-habile  homme. 

La  prédestination  et  la  prescience  ne  cause  aucune 
nécessité  aux  hommes,  dit  Gratien  dans  la  rubrique 
qu'il  a  tirée  de  S.  Augustin.  Il  y  a  deux  sortes  de  né- 
cessité :  l'une  absolue,  comme  celle  qui  est  imposée 
aux  hommes  de  mourir  que  personne  ne  peut  éviter  ; 
l'autre  conditionnelle  :  par  exemple,  supposé  que  vous 
marchiez,  un  homme  vous  voit  marcher  ;  son  regard 
ne  vous  cause  aucune  nécessité,  c'est  la  présence  de 
votre  action  et  de  votre  démarche  qui  fait  cette  néces- 
sité. Il  en  est  de  même  de  la  prescience  de  Dieu.  Il 
voit  ce  que  vous  faites,  mais  vous  ne  le  faites  pas 
parcequ'il  le  voit,  cette  vue  n'imposeaucune  nécessité, 
et  dans  Dieu  il  ne  faut  pas  s'imaginer  qu'il  y  ait  une 
science  des  choses  futures,  tout  lui  est  présent,  et  ce 
qui  est  pour  nous  ou  passé  ou  futur,  lui  est  actuelle- 
ment présent,  parce  qu'il  est  essentiellement  immuable, 
et  qu'il  jouit  indivisiblement  de  tout  son  être,  car  il 
est  bien  loin  de  tous  ces  degrés  qu'on  s'est  imaginés. 
Autrement  il  gagnerait  ou  perdrait  quelque  chose,  car 
ce  qui  serait  passé,  et  qu'il  aurait  eu,  serait  perdupour 
lui,  et  ce  qui  serait  futur  et  qu'il  n'aurait  pas  encore 
il  le  gagnerait  ;  ce  qui  combattrait  son  immutabilité. 
Ainsi  il  ne  faut  pas  demander  si  cette  vue  actuellement 
présente  de  toutes  choses  apporte  quelque  nécessité. 
Vous  voyez  la  véritable  doctrine  de  S.  Prosper  et  de 
S.  Augustin,  qui  n'ont  pas  distingué  tous  ces  décrets 
qui  ont  fait  tant  de  bruit;  S.  Thomas  même  n'a  jamais 
eu  d'autre  sentiment. 

Gratien  propose  ensuite  une  autre  difficulté  :  D'où 
vient  que  Dieu,  sachant  et  prévoyant  que  plusieurs  ne 
se  convertiront  pas,  ne  laisse  pas  néanmoins  de  leur 
donner  ses  grâces,  et  d'autres  qui  se  convertiraient 
s'ils  étaient  appelés  ne  le  sont  pas  néanmoins?  Il  ne 
serait  peut-être  pas  malaisé  d'y  répondre  selon  la  doc^ 
trine  de  quelques  modernes;  mais  il  faut  considérer 
la  bonté  de  Dieu  dans  ceux  qui  se  convertissent,  dans 
l'élection  des  prédestinés,  et  sa  justice  dans  la  répro- 
bation de  ceux  qui  persévèrent  volontairement  dans  le 
crime  et  qui  se  perdent  par  leur  malice.  Dieu  fait 
grâce  à  qui  il  lui  plaît,  comme  il  veut  et  quand  il  veut. 
Et  quand  ceux  à  qui  il  en  fait  n'en  usent  point,  c'est 
leur  faute. 

Après  tout  cela,  dit  Gratien,  il  y  a  lieu  de  pousser  à 
main  armée  les  impies,  et  S.  Augustin  dit  que  les  do- 
natistes  nous  ont  plus  d'obligation  qu'ils  ne  pensent, 
qu'ils  ont  tort  de  se  plaindre  de  la  conduite  de  l'empe- 
reur Théodose  qui  a  fait  des  lois  et  des  édits  sévères 
contre  les  hérétiques:  car  si  des  malheureux  frénétiques 
voulaient  périr  dans  un  embrasement,  ne  ferions-nous 
pas  tous  nos  efforts  pour  les  ea  retirer  en  dépit  d'eux? 
ainsi  il  y  a  une  charité  qui  fait  faire  du  bien  aux 
hommes  malgré  eux. 


20î 


THOMASSIN 


208 


Chap.  24.  S.  Augustia,  pour  autoriser  cette  grande 
rèsle  que  nous  avons  établie  si  souvent,  dit  qu'il  faut 
userde  la  douceur  et  de  la  condescendance  quand  il  y 
a  un  grand  nombre  de  peuples  qui  se  sépareraient  de 
l'Eglise,  ou  qui  n'y  entreraient  pas  si  l'on  usait  de  toute 
la  sévérité  des  lois  ecclésiastiques.  C'est  pourquoi  il 
justifie  la  conduite  de  rÉglisc  en  faveur  des  donatistes, 
qui  leur  permit  d'aller  contre  la  rigueur  des  canons 
s'ils  entraient  dans  son  sein  ;  qu'ils  jouiraient  de  leurs 
premières  fonctions  et  de  leursdignités  ecclésiastiques. 
Cette  indulgence  avait  commencé  dans  le  concile  de 
Rimini,etplustôtdansles  conciles  d'Arles  et  de  ilome; 
on  avait  usé  de  la  même  douceur  auparavant  dans  le 
concile  de  Nicée  en  faveur  des  novatiens,  et  pour  les 
donatistes,  non-seulement  on  accorda  aux  hérétiques 
leurs  mêmes  dignités,  mais  on  reçut  même  les  apostats 
avec  la  même  grâce.  C'était  une  grande  indulgence  et 
une  grande  blessure  que  l'on  faisait  aux  canons  par 
cette  dispensation.  S.  Augustin  la  compare  à  ce  que 
fait  un  homme  qui  blesse  un  arbre,  et  y  fait  incision 
pour  y  enter  une  greffe  ;  il  semble  que  ce  fer  soit  em- 
ployé pour  lui  ôterune  partie  de  sa  vie,  mais  c'est  plu- 
tôt pour  lui  en  communiquer  une  nouvelle.  Ainsi  on 
fait  une  blessure  aux  canons  de  lEglise  quand,  au  lieu 
de  punir  les  hérétiques,  on  les  rétablit  dans  leurs  pre- 
mières dignités.  Ce  n'est  que  pour  la  guérir  d'une  plus 
grande  plaie.  On  fait  une  incision  à  l'arbre,  mais  la 
charité  récompense  et  adoucit  tout  cela.  Selon  les  lois, 
les  hérétiques  devraient  perdre  la  cléricature  et  l'épis- 
copat,  mais  par  indulgence  on  ne  garde  pas  leur  sévé- 
rité, parce  qu'on  appréhenderait  la  division  et  le 
schisme,  qui  sont  toujours  très-nuisibles  àl'Église ,  alors 
on  ne  saurait  trop  avoir  de  douceur. 

Gratien  dans  sa  quatrième  partie  dit  :  Voilà  les  occa- 
sions où  il  faut  user  de  douceur.  Mais  il  y  en  a  d'autres 
où  il  faut  employer  la  sévérité.  Il  fait  à  ce  propos  une 
question  :  D'où  vient  que  les  disciplesqui  demandèrent 
au  Fils  de  Dieu  quïl  fit  descendre  le  feu  du  ciel  pour 
consumer  les  Samaritains,  ne  furent  pas  écoutés?  C'est 
parce  qu'ils  le  demandaient,  non  pas  par  un  zèle  véri- 
table delà  justice,  mais  par  une  certaine  amertume  et 
un  ressentiment  des  affronts  que  Jésus-Christ  et  eux 
avaient  reçus.  Le  Fils  de  Dieu  ne  les  écouta  pas,  mais 
quand  ils  eurent  reçu  le  Saint-Esprit  après  la  Pentecôte, 
lorsqu'ils  furent  animés  de  sentiments  célestes  et  di- 
vins, ils  parurent  se  venger  dans  quelques  occasions 
et  même  avec  plus  de  sévérité.  S.  Pierre  fit  mourir  à 
ses  pieds  .\nanie  et  Saphire.  S.  Paul  fit  perdre  la  vue 
au  magicien  EHmas,  et  livra  au  démon  le  fornicateur 
corinthien.  Toutes  ces  actions  venaient  d'un  zèle  de 
justice,  et  non  pas  d'un  esprit  de  vengeance. 

Chap.  27.  S.  Grégoire  reprend  un  évêque  qui  avait 
excommunié  un  particulier  duquel  il  avait  été  offensé. 
L'excommunication  est  un  juste  sentiment,  qui  ne 
doit  tendre  qu'au  salut  da  prochain,  et  non  pas  à  as- 


souvir sa  rage. 


Mais  Eliene  fut-il  pas  poussé  par  son  intérêt  parti- 
culier de  faire  descendre  le  feu  du  ciel  sur  les  soldats 
qui  allaient  pour  le  prendre  ?  Aon,  il  ne  le  fit  que  pour 
montrer  qu'il  rendait  honneur  au  véritable  Dieu,  et 


découvrir  en  même  temps  la    fausseté  de  celui  que 
Jézabel  adorait. 

Gratien  rapporte  encore  quelque  chose  du  sien  qui 
semble  combattre  ce  que  nous  avons  dit  ;  n'est-ce  pas 
une  vengeance  que  le  pape  Silvère  tira  quand,  après  sa 
déposition,  i!  excommunia  Vigile?  Ceci  est  rapporté 
dans  l'histoire  ecclésiastique.  Belisaire,  l'ayant  sollicité 
à  venir  chez  lui,  fit  écarter  le  clergé  et  le  peuple  qui  le 
suivait,  et  l'ayant  fait  entrer  dans  le  cabinet  ou  la 
chambre  impériale  avec  le  diacre  Vigile,  il  lui  fit 
quiller  les  marques  pontificales  dont  il  étaitrevêlu,  les 
donna  à  Vigile  et  exila  Silvère,  Ce  pape,  ayant  été  si 
maltrailé,  assembla  quelques  évoques  dans  le  lieu  de 
son  exil,  et  prononça  la  sentence  d'anathème  contre 
ses  persécuteurs  et  contre  son  diacre  Vigile,  ce  qu 
montre  bien  qu'il  était  l'auteur  de  l'outrage  qu'il  avait 
reçu,  lui  qui  fut  son  successeur  et  par  après  un  des 
bons  papes  quenous  ayons  jamais  eus. 

Gratien  répond  que  ce  pape,  quelque  exilé  qu'il  fût, 
était  néanmoins  le  chef  de  l'Eghse,  qui  avait  reçu  un 
sanglant  affront  en  sa  personne  ;  qu'ainsi  il  vengeait 
l'Eglise.  Moïse,  qui  dans  les  injures  qu'il  avait  reçues 
avait  été  si  débonnaire,  ne  laissa  pas  d'exercer  sa  ven- 
geance sur  une  part  du  peuple,  après  qu'il  eut  adoré  le 
veau  d'or,  ou  tombé  dans  la  fornication,  afin  que  par- 
le châtimentde  quelques  particuliers  les  autres  fussent 
intimidés  et  rentrassent  dans  leurs  devoirs  ;  e\  au  con- 
traire, lorsque  Dieu  voulut  exterminer  tout  ce  peuple,  il 
sut  bien  fléchir  la  justice  divine  et  lui  arracher  la  foudre 
des  mains.  Ainsi  Dieu  punit  toujours  quelques-uns  de 
ceux  qui  commettent  de  grands  péchés;  mais  il  ne  les 
punit  pas  tous,  afin  que  l'on  sache  que  c'est  dans  l'autre 
monde  que  les  punitions  et  les  châtiments  sont  réser- 
vés. (Voilà la  doctrine  deS.  Augustin.)  Elle  ne  voulut 
pas  faire  mourir  tous  les  adorateurs  de  Baal,  mais  il 
ramassa  les  prophètes,  et  en  les  faisant  périr  il  donna 
la  terreur  aux  autres. 

Dans  la  rubrique  après  le  chap.  30,  Gratien  nous 
donne  d'autres  règles.  Il  y  a,  dit-il,  des  crimes  qu'il  ne 
faut  pas  punir,  par  exemple  lorsqu'ils  ne  sont  pas 
évidents.  Jésus-Christ  ne  punit  pas  Judas,  quoiqu'il  sût 
qu'il  était  le  plus  perfide  et  le  plus  méchant  de  tous 
les  hommes. 

Chap.  32,  S.  Augustin  répète  ce  que  nous  avons 
dit  souvent,  qu'il  ne  faut  pas  punir  quand  il  y  a  danger 
de  schisme  ;  mais  il  faut  prendre  des  occasions  favo- 
rables pour  exhorter  le  peuple  de  se  convertir,  surtout 
s'il  se  présente  quelque  punition  exemplaire,  quelque 
fléau  du  ciel.  Ce  n'est  pas  que  ces  châtiments  extérieurs 
soient  toujours  des  marques  de  la  colère  de  Dieu.  Il 
punit  temporellement  les  bons  aussi  facilement  que  les 
mauvais  ;  cependant  S,  Augustin  veut  bien  qu'on 
prenne  de  là  occasion  d'exciter  les  peuples  à  la  péni- 
tence de  leurs  fautes. 

Que  prétend  S.  Jérôme  dans  la  partie  7,  lorsqu'il  dit 
que  l'Eglise  ne  doit  persécuter  personne  ?  Il  faut,  ré- 
pond Gratien,  distinguer  deux  sortes  de  persécutions: 
l'une  qui  est  juste,  l'autre  qui  ne  Test  pas.  La  première 
n'est  pas  blâmable,  au  contraire  c'est  unacte  de  justice. 
Jésus-Christ  n'a-t-il  pas  persécuté  plusieurs  personnes, 


209 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


210 


comme  lorsqu'il  cliassa  à  coups  de  fouet  les  vendeurs 
du  temple? 

Cliap.  37.  S.Augustin  dit  qu'il  est  juste  d'employer 
l'autorité  impériale  pour  châtier  les  hérétiques.  11  avait 
été  autrefois  dans  un  sentiment  contraire  :  qu'il  valait 
micuxuser  de  douceur  à  leur  égard  ;  mais  ayant  vu  les 
suites  funestes  et  le  peu  do  profit  que  cette  douceur 
avait  produit^  il  changea  de  sentiment.  Il  en  donne  ici 
quelques  raisons.  Vous  dites,  donatisles,  qu'il  ne  faut 
jamais  forcer  personne  pour  le  porter  au  Lien.  Voyez 
si  Dieu  se  conduit  do  la  sorte.  Saùl  fut  forcé  à  sa  con- 
version non-seulement  par  la  terreur,  mais  par  l'expc- 
rienco  du  châtiment.  Il  est  vrai  que  Jésus-Christ  con- 
vertit S.  Paul  par  l'infusion  de  sa  charité^  mais  ce  fut  là 
le  dernier  sceau  de  sa  conversion  ;  il  commença  par  la 
terreur  et  finit  par  la  charité.  Le  commencement  des 
conversions  est  accompagné  de  peines,  de  châtiments 
et  d'autres  amertumes  qui  font  comme  une  sainte  vio- 
lence à  une  âme  quand  elle  résiste  à  Dieu.  C'est  ce  qui 
arriva  à  S.  Paul. 

Il  y  a  deux  sortes  de  persécutions,  continue  ce 
père:  les  bons  persécutent  les  méchants,  les  méchants 
persécutent  les  bons  ;  ainsi  il  ne  faut  pas  dire  que  toute 
persécution  soit  blâmable,  mais  seulement  celle  que  les 
méchants  font  aux  bons.  Les  impies  ont  fait  mourir  les 
impies.  Jésus-Christ  a  flagellé  les  juifs,  comme  les 
juifs  ont  flagellé  Jésus-Christ.  C'est  la  figure  de  ce  qui 
est  arrivé  dans  la  suite:  les  hérétique  s  ont  fait  la  guerre 
à  l'Eglise,  mais  l'Eglise  la  leur  a  faite  aussi ,  celle-ci  par 
justice,  et  eux  par  malice  et  par  cruauté.  Constant  a 
ordonné  que  tous  les  biens  des  hérétiques  qui  s'opiniâ- 
treront  seront  confisqués. 

Chap.  38.  Voici  un  raisonnement  pareil  à  l'autre. 
Vous  dites  qu'il  fautlaisser  vivre  chacun  comme  il  veut, 
et  ne  forcer  personne  pour  le  porter  au  bien  ;  je  vous 
demande  :  L'épiscopat  n'est-ce  pas  une  bonne  chose  ? 
et  tamen  tant  mulli  ut  episcopatuni  suscipiant  tenentur 
invili,  perducuntur,  clauduntur,  custodiuntur ,  donec  eis 
adsit  voluntas  suscipiendi  opus  bomim.  Cette  violence 
convertit-elle  la  volonté  ?  oui,  car  à  force  de  souffrir  et 
d'être  persécuté,  à  la  fin  on  commence  à  se  reconnaître 
et  à  vouloir  le  bien.  Vous  dites  que  nous  avons  le  franc 
arbi  re,  selon  lequel  nous  avons  la  liberté  d'embrasser 
le  bien,  ou  de  suivre  le  mal,  que  c'est  un  don  de  Dieu 
commun  à  tous  les  hommes  ;  mais  ne  voyez-vous  pas 
ce  que  Dieu  a  fait  aux  Israélites  pour  les  tirer  de  leur 
crime?  c'a  été  par  les  terreurs,  par  les  châtiments. 
L'Ecriture  sainte  n'est  remplie  que  de  prodiges 
étonnants  pour  le  peuple  de  Dieu. 

Vous  dites  que  la  religion  doit  être  libre  et  qu'il  faut 
abandonner  les  méchants  à  leur  mauvaise  volonté. 
Pourquoi  Jésus-Christ  n'a-t-il  pas  laissé  à  Paul  la 
volonté  de  persécuter  l'Église  ?  il  l'a  converti,  mais 
comment?  par  des  prodiges  terribles.  Voyez  la  violence 
qu'il  lui  fit  :  il  l'a  terrasbépour  l'aveugler,  il  l'a  aveuglé 
pour  le  changer,  il  l'a  changé  pour  l'envoyer,  enfin  par 
cette  terreur  et  par  ce  châtiment  il  a  converti  sa  mau- 
vaise volonté  ;  mais  après  l'avoir  converti,  il  lui  a  inspiré 
sa  charité,  la  charité  lui  porte  le  zèle  de  souffrir  autant 
et  davantage  pour  la  vérité  qu'il  avait  persécutée,  qu'il 
n'avait  souffert  pour  l'erreur  qu'il  avait  soutenue. 

17°  SÉRIE. 


Vous  dites  que  le  Fils  de  Dieu  ayant  avancé  un  dis- 
cours difficile  à  concevoir,  quelques-uns  l'ayant  aban- 
donné, il  laissa  les  autres  dans  la  même  liberté.  Mais 
vous  no  voyez  pas  qu'il  faut  distinguer  deux 
temps  bien  différents,  c'est  ce  que  les  hérétiques  ne 
sauront  jamais  comprendre  :  la  naissance  et  le  progrès 
de  l'Eglise.  Il  ne  faut  pas  mesurer  l'Eglise  naissante 
avec  la  même  Eglise  avancée  dans  la  perfection,  car 
l'Eglise  naissante  ne  pouvait  pas  disposer  de  la  puis- 
sance impériale  ;  elle  ne  pouvait  l'exiger;  c'était  en  ce 
temps  que  s'accomplissait  cette  prophétie  :  Quare  fre- 
muorunl  génies,  etc.  Toutes  les  puissances  séculières 
étaient  déclarées  contre  l'Eglise  et  la  persécutaient, 
mais  un  autre  temps  est  venu  auquel  il  a  été  vrai  de 
dire  :  Et  nunc  reges  inlelligile,  etc.  Tous  les  princes 
ayant  été  soumis  à  l'Eglise,  elle  a  employé  leur  auto- 
rité pour  se  défendre  de  ses  adversaires,  et  ce  double 
temps  nous  est  marqué  dans  l'Évangile,  lorsque,  par  la 
parole  de  ce  maître  du  banquet,  nous  y  découvrons  les 
différentes  manières  de  la  vocation  des  gentils  :  car 
au  commencement  ce  maître  du  banquet  envoya  prier 
les  invités,  mais  à  la  fin  n'ayant  pas  voulu  venir, 
comme  il  y  avait  des  places  vides,  il  envoya  ses  servi- 
teurs pour  obliger  par  force  les  passants  à  venir  à  sa 
table.  Voilà  comment  l'Eglise  en  a  usé  envers  ses  en- 
nemis. Il  a  été  très  à  propos  que  Jésus-Christ  montrât 
d'abord  son  humilité  dans  l'établissement  de  l'Eglise, 
mais  après  que  cette  Eglise  a  été  établie  par  humilité,  il 
a  été  nécessaire  de  la  soutenir  par  l'autorité. 

Chap.  39.  C'est  une  suite  de  S.  Augustin.  Nous  avons 
dans  l'Ecriture  sainte  des  exemples  qui  nous  repré- 
sentent cette  conduite  différente. 

Nabuchodonosor  est  une  image  des  princes  qui  ont 
occupé  l'empire  durant  ces  divers  siècles  do  l'Eglise. 
Nabuchodonosor  était  au  commencement  impie  et  fai- 
sait des  lois  contre  le  culte  du  véritable  Dieu  ;  voilà 
l'image  des  premiers  empereurs  qui  persécutaient 
l'Eglise  ;  mais  le  même  roi  Nabuchodonosor  fut  con- 
verti, et  par  un  édit  contraire  il  voulut  obliger  tout  le 
monde  au  culte  du  véritable  Dieu  ;  voilà  ce  qu'ont  fait 
dans  la  suite  les  empereurs  chrétiens. 

Chap.  40.  Vous-mêmes,  donatistes,  vous  faites  le 
contraire  de  ce  que  vous  voulez  qu'on  vous  fasse,  car 
vous  persécutez  les  catholiques  parce  qu'ils  ne  suivent 
pas  vos  erreurs.  Tous  les  hérétiques  disent  qu'il  faut 
laisser  la  liberté  de  conscience  à  tout  le  monde,  et 
cependant  ils  ne  font  pas  ce  qu'ils  disent.  Calvin  même 
a  fait  mourir  des  hérétiques  d'une  autre  secte,  il  en 
a  fait  décoller  d'autres,  et  il  criait  contre  des  maximes 
qu'il  avait  appuyées  par  sa  conduite.  Lescireoncellions 
en  faisaient  de  même. 

Chap.  43.  S.  Augustin  montre  qu'il  faut  quelquefois 
faire  une  sainte  violence  à  ceux  qu'on  veut  ramener  au 
sein  de  l'Eglise.  Il  a  déjà  dit  ceci,  mais  d'une  autre 
manière. 

Jésus-Christ  a  converti  et  appelé  à  soi  les  apôtres 
par  sa  douceur,  mais  il  n'a  converti  S,  Paul  que  par 
sévérité,  puisqu'il  le  jeta  par  terre  et  qu'il  l'aveugla.  Il 
était  aveuglé,  car  d'où  viendrait  qu'Ananie,  vers  lequel 
il  avait  été  envoyé,  lui  a  rendu  la  vue,  s'il  ne  l'avait 
perdue?  il  lui  imposa  les  mains,  il  le  guérit.  Comment 

14 


211 


DECRETS  INEDITS 


212 


donc  les  donalistes  crient-ils  qu'il  doit  être  libre  de 
croire  ou  de  ne  pas  croire!  comment  était-il  libre  celui 
que  Jésus-Cbrist  violentait?  Voilà  un<^  grâce  violente  et 
efficace,  et  ce  qui  est  merveilleux,  celui  qui  a  été  attiré 
par  la  crainte  a  plus  travaillé  que  les  autres.  Ce  n'est 
pas  que  la  crainte  seule  ait  fait  une  si  grande  conversion, 
mais  elle  l'a  commencée.  Une  grande  crainte  ouvrit 
une  grani'e  porte  pour  y  faire  entrer  une  grande 
charité,  mais  celte  grande  charité  étant  la  perfection  et 
le  comble  de  la  conversion,  bannit  la  crainte  de  cet 
apôtre,  et  le  rendit  le  plus  zélé  et  le  plus  glorieux  de 
tous  ses  compagnons. 

Ciiap.  4S.  On  peut,  dit  S.  Grégoire,  faire  la  guerre 
aux  hérétiques  pour  leur  faire  quitter  leurs  erreurs. 
Il  loue  pour  ce  sujet  le  gouverneur  d'Afrique  do 
s'être  opposé  à  force  d'armes  aux  donatistes,  et  par 
occasion  il  le  prie  d'avertir  le  concile  de  ne  plus  faire 
de  primat^  c'est-à-dire  de  métropolitain,  à  l'ancienne 
manière,  c'est-à-dire  le  plus  ancien  d'ordination,  parce 
qu'il  se  pouvait  faire  qu'un  evêque  d'une  petite  ville  le 
fût  ;  mais  il  veut  qu'on  établisse  le  métropolitain  dans 
quelque  grande  ville,  et  que  l'on  choisisse  quelque 
homme  de  bien  et  de  mérite. 

Chap.  49.  S.  Grégoire  loue  ce  même  patrice  d'avoir 
combattu  par  ses  prières  avant  que  de  triompher  par  ses 
armes^  ce  qui  montre  que  la  guerre  qu'il  a  entreprise 
n'a  pas  été  dans  le  dessein  de  répandre  du  sang,  mais 
dans  le  dessein  d'agrandir  l'empire  romain  et  l'Église, 
parce  qu'alors  l'Eglise  n'était  que  dans  l'Empire 
romain. 

Voici  quelques  citations  de  S.  Augustin  sur  la  li- 
berté de  conscience  et  la  tolérance  des  hérétiques  : 
«  Senrper  mali  persecuti  sunt  bonos  et  boni  persecuti 
a  sunt  malos,  illi  nocendo  per  injustitiam,  isti  consu- 
«  lendo  per  disciplinam,  illi  servientes  cupiditati,  isti 
«  charitati.  s 

Dieu  châtia  les  Hébreux  pour  les  retirer  de  leurs 
crimes  :  «  Si  voluntas  semper  suœ  permittenda  est  li- 
«  bertati,  quare  Israelitœ  récusantes  et  murmurantes 
«  tam  duris  flagellis  a  malo  prohibebantur,  et  ad 
«  terram  promissioris  compellebantur?  Quare  Paulus 
a  non  est  permissus  uli  pessima  voluntate  qua  perse- 
«  quebatur  Ecclesiam  ?  Prostratus  est  ut  excœcaretur, 
u  excœcatus  ut  mutaretur,  mutatus  ut  mitteretur, 
«  missus  ut  qualia  ferebat  in  errore,  talia  pro  veri- 
«  tate  pateretur.  " 

L'enseignement  de  Thomassin  sur  la  tolérance  est 
en  plein  accord  avec  ce  qu'il  en  dit  dans  un  traité 
spécial  qu'il  a  écrit  sur  ce  sujet. 

{La  suite  prochainement.) 


DECRETS  lîDITS 

DE  LA  S.  CONGRÉGATION  DES  ÉVÈQUES  ET  BÉCrLlERS  (1). 

(Suite.) 

Espagne.Religieux  renvoyés  du  cloître.  Pauvrette  Disposition  des 
biens.—  Cliarireux.  Doux  ans  de  noviciat.  — Religieux  stV-nlarisés. 
l'alriiiioiuc.  —  C.liarlreux.PiieurileNaples.Oéiuission.  — Cannes 
de  Toscane.  Deux  maisons  ne  peuvent  t'oiniei-  une  province.  — 
Dominicains.  Cliapitie  gi^néral.  Dominicains.  Uévocation  d'un 
prieur  e.x  informata  conscienlia.  —  Sardaigne.  Clôture  de  la  visite 
apostolique  des  réguliers.  —  Carmes.  Préséance.  —  .Minimes. 
All'aire  remise  à  la  Rote.  —  Carmes  de  Sicile.  Chapitre  provin- 
cial. —  .Malle.  lUas  séculier.  —  Gouvernement  protestant.  — 
Basiliens.  Professeur  de  théologie.  Dignités  honoraires.  —  Ca- 
pucins. Suspense  des  confesseurs.  —  Cisterciens.  Vie  commune. 

—  l'ranciscaius.  Argent.  Dispense  refusée. —  lîasilicns  de  Sicile. 
Retour  des  religieux  sécularisés.  Tribunal,  de  la  monarchie.  — 
Religieux  sécularisés  temporairement. —  Canialdules.  Deux  ans 
de  noviciat.  —  Cisterciens.  Monastère  de  vie  commune.  —  Au- 
guslins.  Conseil  provincial.  Citations  juridiques.  —  Franciscains 
de  Bavière.  Chapitre.  Mgr  Reisach.  —  Religieux  sécularisé. 
Engagement  militaire.  —  Retraites  dans  les  couvents.  —  Basi- 
liens. Induit  de  sécularisation.  —  Ca|iucins  de  Marseille.  Vali- 
dité   des   professions.   —  Conventuels.    Rentrée    au   couvent. 

—  Conventuels  de  Bavière.  Etablissement  d'un  noviciat  à 
Wurtzbourg.  —  Franciscains  de  Bavière.  Chapitre.  Réforme. 

iCl7.  Ordinis  PRJiDicATORna. 

CoujussARio  HisPA>ij;.  —  Questi  Emi  signori  délia  S.  C.  de' 
VV.  e  PiR.  hanno  benignamente  condisceso  di  communicare 
alla  P.  V.  Rma  la  risoluzione  délia  stessa  S.  C.  da  lei  richiesta 
ai  dubbi  proposti  ncU'anno  1836  daU'iiiallora  maestro  géné- 
rale di  codesl'ordine  di  predicatori  sulla  facoltà  di  acquistare 
e  disporre  per  i  religiosi  Spagnuoli  del  medesimo  ordine  dimo- 
ran'.i  fuorl  del  chiostro  per  le  circostanze  délia  Spagna. 

Dubbio  i"  Che  vivendo  i  religiosi  sudelti  fuori  del  chiostro 
per  fatto  del  governo  e  vincolati  dal  voto  di  povertà,  acqui- 
stano  mobili  e  denari  dalla  }>ietà  de'  benefattori.  Non  essendo 
facile  il  ricorso  a'  loro  superiori  per  rassegnare  quanto  acqui- 
stano,  potranno  essi  tuta  conscienlia  ritenersi  finchè  non  siano 
riaperti  i  conventi,  o  basterà  di  rassegnarli  al  proprio  con- 
fessore  da  oui  riceveranno  le  opportune  licenze? 

Ad  i.  Affirmative  de  licentia  confessarii,  donec  oh  pressentes 
circumslanlias  cogantur  manere  extra  claustra. 

2°  In  caso  di  morte  potranno  essi  far  testamento  e  creare 

(1617).  Espagne.  Religieux  renvoyés  du  cloître.  Pauvreté.  Dispo- 
sition des  biens.  Ne  pouvant  pas  consulter  les  supérieurs  sur  la 
disposition  des  biens  acquis  dans  le  monde,  les  religieux  sont 
autorisés  à  agir  de  concert  avec  leur  confesseur.  La  S.  Congré- 
gation des  Evoques  et  Réguliers  écrit  au  commissaire  des  Domi- 
nicains d'Espagne  :  «  Les  émin.  cardinaux  ont  bien  voulu 
communiquer  à  votre  paternité  révércndissime  la  décision  qui 
fut  prise  en  183C  sur  la  demande  du  général,  concernant  la  per- 
mission d'acquérir  et  de  disposer  pour  les  religieux  espagnols  qui 
vivent  hors  du  cloilre  à  raison  des  circonstances.  Les  questions 
suivantes  furent  examinées  :  1.  Les  religieux  susdits  vivant  hors 
du  cloître  par  le  fait  du  gouvernement,  et  liés  par  le  vœu  de 
pauvreté,  acquièrent  des  meubles  et  de  l'argent  que  fournissent 
de  pieux  bienfaiteurs.  Ne  pouvant  pas  facilement  s'adresser  à 
leurs  supérieurs  pour  remettre  ce  qu'ils  acquièrent,  peuvent-ils 
en  conscience  garder  ces  objets  jusqu'à  ce  que  les  couvents  se 
rétablissent,  ou  suftit-il  d'en  faire  part  au  confesseur,  lequel  don- 
nera les  permissions  nécessaires  ?  La  S.  Congrégation  répond  que 
la  permission  du  confesseur  suffira,  tant  que  les  religieux  seront 
forcés  de  demeurer  hors  du  cloître.  —  2.  Pourront- ils,  en  cas  de 
mort,  faire  un  testament  et  désigner  un  héritier  fiduciaire  pour 
conserver  à  l'ordre  leurs  acquisitions?  La  S.  Congrégation  décide 
qu'on  peut  auloiiser  la  disposition  en  faveur  de  l'institut,  même 
au  moven  d'un  fîdéicommis.  Rome,  30  décembre  1839.» 

{\)  Vovez  la  livraison  précédente. 


213 


DECRETS  INEDITS 


214 


lin  ercdc  fuluciario  per  couservare  all'ordine  i  loro  acquisiti? 

Ad  2.  Pennilti  fuvore  sui  ovJinis  tantum  etiam  pcr  liœrc- 
dcm  fuluciarium. 

Roniœ,  20  decembris  1839. 

1618.  Cartusianouum. 

SSnius  D.  N.  Gregorius  PP.  XVI,  attento  voto  capituli  gene- 
ralis  nuper  celebrati  in  ordine  Cartiisiensi,  ncc  non  rnlatione 
P.  prociiratoris  gencralis  ipsius  ordinis,  in  audientia  diel  G 
septcmhris  183«),  annuni  novitiatus  a  S.  concilie  Tridenlino 
prœscriptuni  ampliavit  atque  exlendit  ad  biciiniiini  ([uoad 
ordinem  Cailusiensem,  ita  ut  in  posterum  nullius  sit  roboiis 
religiosa  professio  in  eodeni  ordine  nisi  peraclo  per  bienniuni 
novitiatu  emitlatur.  Conlrariis  quibuscumque  etiam  spécial!  et 
individiia  mentioiie  dignis  non  obslantibus. 
Uomai,  etc. 

4619.  De  S^CULARlSATlOîiE. 

Episcofo  Novarièn.  —  Riferitosi  a  questa  S.  G.  de'VV.  e 
RR.  il  dubbio  proposto  dall'E.  V.  con  leltera  dei  19  agosto 
prossimo  passato,  cioè,  se  in  vigorc  délia  clausola  :  Dummodo 
orator  provisus  sit  Icgilimo  ac  sufficienti  patrimonio  aut  cccle- 
siastico  tilido,  che  è  solita  metlersi  nei  rescritti  di  secolarizza- 
zione  de'  regolari  possa  l'oratore  costituirsi  in  patrimonio  sacro 
un  beneficio  ecclesiastico,  qiiesti  Enii  niiei  signori  mi  hanno 
comandato  di  far  conoscere  all'E.  V.  che  i  religiosi  senza  spé- 
ciale indulto  délia  S.  Sede  non  possono  avère  beneficii  eccle- 
siastici,  per  cui  nei  rescritti  di  secolarizzazione  non  vi  è 
espressa  l'abilitazione  a  conseguirli,  ne  s'intende  concessa 
colla  clausola  :  Dummodo  provisus  sit  de  legitimo  ac  sufficienti. 
Che  se  pol  nello  stesso  indulto  di  secolarizzazione  o  separata- 
mente  il  ricorrente  ha  l'abilitazione  ai  benefici.  questi  potranno 
servire  di  patrimonio. 

Romae,  11  septembris  1839. 

1620.  Super  renuncutione  prioris 

Priori  generali  Gartcsiauorum.  —  Acceperam  jam  litteras 
die  29  augusti  a  P.  V.  datas  quibus  de  electione  P.  Dominici 
Rossi  in  priorem  Cartusise  ad  S.  Marlinum  Neapolis  S.  G.  cer- 
tiorem  faciebas,  cum  preceselecti  prioris  adSanclitatem  Suam 
delatce  sunt  ut  ipsum  a  prioratus  ofScio  exiraeret  et  P.  Michae- 
lem  Donadio  in  eo  confirmaret,  ratus  se  adjutricem  manum  iu 
exercitio  praifati  muneris  ei  libenti  animo  prcestiturum.  Pre- 
cibus  P.  Itominici  Rossi  annuendum  esse  non  solum  illius 
communitatis  votum,  verum  eliam  aliaj  graviores  causae  suade- 
bant.  Sed  uihil  te  inconsulto  innovandum  esse  sacra  hœc  cen- 
suit  Congregatio.  Espedire  enim  visum  est  ut  a  te  prius  renun- 

(1618).  Chartreux.  Deux  ans  de  noviciat.  Le  concile  de  Trente 
prescrit  un  an  complet  de  noviciat,  sous  peine  de  la  nullité  des 
professions.  Par  le  présent  dt5cret,  Grégoire  XVI  ordonna  que  dans 
l'ordre  des  Chartreux  le  noviciat  fût  porté  à  deux  ;  la  validité  des 
professions  dépend  de  celte  prescription.  Grégoire  XVI  étendit  la 
disposition  à  d'autres  ordres,  par  exemple  aux  Camaldules,  ainsi 
qu'on  dira  plus  loin. 

{\()[9).  Religieux  sécularisée.  Patrimoine.  L'induit  de  sécularisa- 
tion perpétuelle  renferme  une  clause  qui  oblige  le  religieux  de 
constituer  un  patrimoine  ou  autre  titre  d'ordination.  Cette  clause 
ne  comprend  pas  les  bénéfices,  car  il  faut  un  induit  spécial  pour 
que  le  religieux  sécularisé  soit  pourvu  de  bénéfices  ecclésiastiques. 
C'est  ce  que  la  S.  Congrégation  écrit  à  Tévêque  deNovare.  Rome, 
1 1  septembre  1839. 

(16','Û).  Chartreux.  Prieur  de  Naples.  Démisfion.  La  S.  Congré- 
gation remet  au  général  des  Chartreux  le  soin  d'accepter  la 
démission  du  prieur  de  Saint-Marlin  de  Naples  et  de  confirmer 
l'élection  du  successeur. 


ciatio  P.  Rossi  rata  habcalur,  et  altorins  confirmatio  proveniat. 
Qi;a!  cum  perfeceris  S.  G.  certiorem  facias  oportet. 
Romae,  12  septembris  1839. 

1021.  Super  capitulo  PRovisctAU. 

Archiepiscopo  Florentino.  —  La  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  ha 
esaminatogli  atti  del  capitolo  celebrato  dai  PP.  Garmelitani 
calzati  li  10  aprile  p.  p.  in  codesto  convenlo  del  Carminé,  ed  è 
restata  ancor  questa  voila  molto  sorpresa  di  vederne  gli  atti 
irregolari,  prescindendo  ancora  dalla  illegalità  dello  stesso 
capitolo.  Ma  ciô  non  estante  per  un  tratto  di  condiscendenza 
si  è  creduto  sanarli,  e  percio  se  ne  è  fatta  relazione  alla  San- 
tità  di  N.  Signore  li  6  de!  corrente,  e  sua  beatitudine  ha  com- 
mandato  di  scriversi  a  V.  S.  aflinchè  assolva  i  religiosi  che  vi 
hanno  presa  parte  dalle  censure  c  pêne  incorse,  e  li  dispensi 
dall'irregolarith  anche  per  mezzo  di  persoua  ecclesiastica  da 
suddelegarsi  da  Lei.  Girca  poi  gh  atti  del  delto  capitolo,  Sua 
Santità  si  è  benignamente  degnata  di  rimettere  al  suo  arbitrio 
e  conscienza  di  sanarli,  dichiarando  espressamente  che  per 
questa  grazia  pontificia  non  s'intende  eretta  la  religiosa  pro- 
vincia  de'  Garmelitani  calzati  in  Toscana,  ne  costituitovi  il 
provinciale,  ma  solamente  per  un  triennio  un  vicario  provin- 
ciale, il  quale  senza  i  socj  abbia  il  voto  nei  capitolo  générale, 
se  mai  intanto  si  avesse  a  celebrare.  Sua  Santità  inoltre  ha 
ordinato  d'ingiungersi  ai  sudetti  religiosi  che  sul  finire  del 
présente  triennio,  ricorrano  a  questa  S.  G.  onde  sappiano  dalla 
medesiraa  come  dovranno  regolarsi  e  senza  il  beneplacito  di 
essasi  astengano  assolutamente  da  celebrare  il  capitolo.  V.  S. 
pertanto  si  compiacerà  di  notificare  ai  nominati  religiosi  le 
determinazioni  di  Sua  Santità  di  sopra  espressa. 

Romae,  20  septembris  1839. 

1622.  Ordinis  pr^dicatorum. 

SSmus  D.  N.  Gregorius  PP.  XVI,  ex  justis  et  rationabilibus 
causisanimnmsuummoventibus.et  universarei  ratione  sedulo 
perpensa  a  nonnullis  S.  R.  G.  Gardinalibus  ex  S.  R.  EE.  et  RR. 
delectis,  bénigne  induisit  ut  perpetuis  futuris  temporibus  suf- 
fragium  in  electione  magistri  generalis  ordinis  Praedicatorum 
habeant  et  locum  in  detinitorio  generali  ad  instar  aliorum 

(1621).  Carmes  de  Toscane.  Deux  maisons  ne  peuvent  former  une 
province.  La  discipline  traditionnelle  des  ordres  religieux  veut  que 
les  provinces  renferment  pour  le  moins  trois  maisons.  La  S.  Con- 
grégation écrit  à  Mgr  l'archevêque  de  Florence  :  «  Ayant  exa- 
miné les  actes  du  chapitre  que  les  pères  carmes  ont  tenu  le  19 
avril  dernier  dans  le  couvent  de  Florence,  la  S.  Congrégation  a 
constaté  avec  surprise  l'irrégularité  de  ces  actes,  sans  parler  de 
l'illégalité  du  chapitre  lui-même.  Cependant  elle  a  jugé  devoir  les 
revalider  par  condescendance;  on  en  a  référé  au  Saint-Père  dans 
l'audience  du  6  courant,  et  Sa  Sainteté  a  commandé  d'écrire  à 
votre  seigneurie  pour  absoudre  des  peines  et  censures  les  religieux 
qui  y  ont  pris  part,  et  les  dispenser  de  l'irrégularité,  en  subdélé- 
guaiit,  au  besoin,  une  personne  ecclésiastique  que  vous  désignerez 
à  cet  effet.  Pour  les  actes  du  chapitre,  le  saint-père  remet  à 
votre  jugement  et  à  votre  conscience  de  les  revalidef  ;  mais  il 
faudra  déclarer  expressément  que  par  cette  concession  pontificale 
on  u'entend  pas  ériger  la  province  religieuse  des  Carmes  chaussés 
en  Toscane,  ni  établir  un  provincial.  Il  y  aura  simplement  un 
vicaire  provincial  pour  trois  ans.  Ce  vicaire  seul,  et  non  ses  com- 
pagnons, aura  voix  au  chapitre  général,  si  on  en  tient  un  pendant 
ces  trois  ans.  En  outre,  le  saint-père  a  commandé  de  prescrire  à 
ces  religieux  qu'à  l'espiralion  des  trois  ans  ils  s'adressent  à 
celte  S.  Congrégatijn  pour  savoir  ce  qu'ils  auront  à  faire,  et 
qu'ils  se  gardeni  absolument  de  tenir  le  chapitre  sans  la  per- 
mission delà  S.  Congrégaliùu.  Rome,  ÎO  septembre  ISo'J .  » 

(16-22).  Dominicains.  Chapitre  général.  Grégoire  XVI  statue  que 
dorénavant  auront  voix  au  chapitre  et  définitoire  pour  l'éleclioa 
du  général  les  ex-généraux,  le  procureur  général,  le  mailre  du 
sacré-palais,  le  commissaire  du  saint-office  et  le  secrétaire  de 
l'Index. 


215 


DECRETS  INEDITS 


216 


capilulariiim  elhm  magislri  e\-generales,prociiiMtor  generalis, 
magister  S.  Palalii  apostolici,  comniissarius  S.  Ollicii  et  secrc- 
tarius  S.  congregalionis  Indicis.  Conslitutionilms  apostolicis  et 
ordinis  aliisque  contrariis  quibuscumque  etiani  spécial!  et  iu- 
diviilua  inentione  dignis  non  obstantibus. 
Dalum  Romœ  ex  S.  C.  EE.  et  RR.  die  30  septembris  1839. 


1623.  SCPEB   REMOTIOXE. 

Geserali  ORorsis  S.  Dominici.  —  È  stato  riferito  alla  San- 
lità  di  N.  Signore  li  locorrcnte  quantolaP.  V.  ha  rappresen- 
tato  sui  disordini  esislenti  in  codesto  convento  di  S.  Domenico 
circa  l'osservanza  regolare,  e  l"is'anza  che  ha  fatta  nel  tempo 
stesso  di  deporre  ex  informata  coiiscienlia  l'attuale  pi'iore  del 
sudeHo  convento  P.  Girolanio  Gigli  dal  suo  ofllcio  c  sosti- 
tuirvi  uno  nuovo,  riconoscendo  la  P.  V.  che  tolti  il  nomlnato 
P.  Gigli  ed  i  PP.  Giovanni  Galia,  e  LorenzoMartucci,  ritornerà 
nel  convento  l'antica  pace.  La  Sanlilà  Sua  pcri)  non  ha  cre- 
duto  di  accordare  alla  P.  V.  facoltà  spécial!  in  proposito,  ha 
comandâlo  di  significarle  che  si  serva  de'  suoi  dirilti  a  forma 
délie  cosliluzioni  dell'ordine. 

Romœ,  18  novembris  1839. 

1624.  De  HEcruRiBCS  sardim^. 

R.  P.  D.  VizzARDELLi.  —  In  una  congregazione  particolare 
tenuta  il  giorno  -2-2  del  p.  p.  novembre  nelle  camere  dell'Emo 
Lambruschini,  si  è  risolulo  di  supplicare  laSantilà  di  N.  Si- 
gnore acciocchè  voglia  degnarsi  con  sua  letlera  in  forma  di 
brève  scrivere  a  Mgr  Bua  arcivescovo  di  Oristano  che  andando 
a  cessare  1  raotivi  per  cui  fu  destinato  delegato  apostolico  ed 
dovendo  a  moment!  portarsi  a  Torino  il  nunzio  poutificio,  Sua 
Santità  crede  opportuno  ch'egli  sia  soUevato  dal  peso  délia 
delegazione  apostolica  che  con  premura  e  zelo  ha  finora  soste- 
nuta  :  ma  che  siccome  potrebbe  essere  attualmenle  pendente 
qualche  affare  relative  alla  sudetta  delegazione,  lo  potrà  ulti- 


(1 623).  Dominicains.  Révocation  d'un  prieur  ex  informata  conscieniia . 
La  S.  Congrégation  ne  veut  pas  donner  un  pouvoir  spécial,  et  dit 
de  s'en  tenir  aux  statuts  de  l'ordre.  Voici  ce  qu'on  écrit  au 
général  des  Dominicains  :  «  On  a  rcfere  au  Saint-Père  dans  l'au- 
dience du  15  courant  ce  que  votre  paternité  révérendissime  a 
fait  connaître  au  sujet  des  désordres  qui  régnent  dans  le  couvent 
de  S.  Dominique  par  rapport  à  l'observance  réguliCre;  ainsi  que 
la  demande  de  déposer  ex  informataconscientia  le  prieur  actuel  et 
de  le  remplacer  par  un  autre  religieux.  Le  Saint  Père  n'a  pas  cru 
devoir  accordera  votre  paternité  des  pouvoirs  spéciaux  à  ce  sujet, 
et  il  a  commandé  de  vous  faire  savoir  que  vous  n'avez  qu'à  user 
de  vos  droits  conformément  aux  statuts  de  l'ordre.  Rume,  18  no- 
Tembre  1839.  » 

()G2V.  Sardaiijne.  Clôture  de  la  visite  apostolique  des  ré/juliers. 
Voici  ce  qu'on  écrit  à  Mgr  Vizzardelli,  secrétaire  des  affaires  ecclé- 
siastiques extraordinaires  :  «  Dans  une  congrégation  particulière 
tenue  le  22  novembre  dernier  dans  l'appartement  du  cairdnal 
Lambruschini,  on  a  décidé  de  demander  au  Saint-Père  d'adresser 
on  bref  a  Mgr  Bua,  archevêque  d'Orislan,  pour  lui  dire  que,  les 
motifs  qui  l'ont  fait  nommer  délégué  apostolique  devant  bientôt 
cesser  et  Mgr  le  nonce  pontifical  étant  sur  le  point  de  se  rendre  à 
Turin, le  saint-père  juge  à  propos  d'exonérer  ce  prélat  de  la  délégation 
apostolique  qu'il  a  jusqu'ici  remplie  avecsoliicitudeetzèle;si  quel- 
que affaire  concernant  ladite  délégation  est  actuellement  pendante, 
M^r  l'archevêque  pourra  la  terminer  dans  le  terme  de  six  mois  et 
devra  en  adresser  ensuite  les  actes  au  Saint-Siège;  en  attendant, 
il  devra,  conformément  à  ses  instructions,  laisser  aux  supérieurs 
des  ordres  la  liberté  d'exercer  sans  obstacle  leur  juridiction  sur 
leurs  religieux  respectifs.  Le  saint-père  ayant  approuvé  celte 
décision,  le  cardinal  préfet  de  la  S.  Congrégation  en  donne  avis  à 
votre  seigneurie,  afin  qu'elle  puisse  expédier  la  lettre,  laquelle 
devra  être  remise  à  S.  E,  le  cardinal  Lambruschini.  Le  cardinal 
soussigné  désirerait  avoir  une  copie  de  cette  lettre,  pour  la 
joindre  au  dossier.  Rome,  2  décembre  1839.  » 


mare  nel  ter.niine  di  mesi  sei,  trasmettendonepoi  gli  altri  alla 
S.  Sede,  ma  che  intanto  lasci  a  forma  délie  istruzioni  già  rice- 
vnte  elle  i  superiori  degli  ordini  esercitino  senza  ostacolo  la 
loro  giurisdizione  sopra  i  rispettivi  regolari  di  quell'isola,  es- 
sendo  stati  ripristinat!  nell'esercizio  dellu  loro  ordinaria  auto- 
rilà.  lis.  Padre  essendosidegnato  approvare  laie  risoluzione, 
il  sottoscritto  Cardinal  prefelto  délia  S.  C.  ne  rende  consape- 
vole  V.  S.  affinchè  possa  spedire  l'opportuna  lettera  da  conse- 
gnarsi  aU'Emo  signor  Gard.  Lambruschini.  11  Gard,  scrivente 
peraltro  branierebbe  avère  una  copia  per  uuirla  alla  posizione. 
Romae,  2  decembris  1839. 

1G25.   SirPER   rRiCEDENTIA. 

CoMMissARio  HisPANLE.  —  Prcsa  ad  esame  da  questa  S.  C. 
de'  VV.  e  RR.  l'istanza  d!  V.  P.  Rma,  degli  ex-procuralori, 
socii  generali,  e  segretario  générale  del  suo  ordine  nella  que- 
stione  insorta  sulla  precedenza,  la  niedesima  S.  C.  ha  disposto 
che  la  P.  V.  si  consideri  conie  padre  graduato  ed  esente  da 
tutti  gl!  oneri  e  pesi  de'  quali  i  padri  graduât!  superiori  ai  pro- 
vinciali  sono  dispensât!.  Sia  quindi  ingiunto  al  Rmo  P.  priore 
générale  che  le  assegni  il  posto  immediato  dopo  il  corpo  gene- 
ralizio,  riservandosi  la  S.  C.  di  dare  ulteriori  provvedimenti 
sulla  precedenza  degli  ex-prior!  generali  !a  occasione  del 
futuro  capitolo. 

Romœ  12  februarii  1840. 

1626.  MiNiMORUu. 

In  congregatione  generali  habita  in  palatio  apostolico  Qui- 
rinal!  die  6  decembris  1839,  auditis  partibus  tam  voce  quani 
scriptis,  refereute  Emo  Patritio,  Emi  Patres  proposito  dubio  : 

(1625).  Carmes.  Préséance.  Par  suite  de  la  révolution  d'Espagne, 
le  Saint-Siège  nomma  des  commissaires  apostoliques  résidants  à 
Rome  pour  chacun  des  instituts  religieux  qui  existaient  dans  la 
péninsule.  Quels  sont  les  droits  honorifiques  des  commissaires  ? 
Doivent-ils  prendre  place  immédiatement  après  le  corps  généra- 
lice  et  avoir  le  pas  sur  les  autres  gradués  ?  La  question  fut  agitée 
parmi  les  Cariues  chaussés.  Le  P.  Edouard  Comas,  commissaire 
apostolique  d'Espagne,  résidant  au  couvent  de  la  Traspontina,  à 
Rome,  demanda  d'èlre  placé  dans  les  actes  communs  immédiate- 
ment après  le  procureur  général,  avant  les  assistants  généraux, 
dont  l'un  avait  été  procureur  général  et  l'autre  remplissait  les 
fonctions  de  secrétaire.  Le  général  réunit  un  congrès  pour  exa- 
miner la  question;  le  P.  Comas  réclama  la  préséance  même  sur  les 
ex-généraux  et  procureurs  généraux  et  tous  les  autres.  D'une 
part,  les  commissaires  nommés  par  le  Saint-Siège  pour  la  pénin- 
sule espagnole  ont  les  attributions  de  vicaires  généraux,  et,  en 
outre,  sont  investis  de  pouvoirs  extraordinaires  ;  ils  méritent  donc 
les  plus  grands  égards.  D'un  autre  côté  les  fonctionnaires  du  corps 
généralice  doivent  marcher  ensemble.  C'est  pourquoi  la  S.  Con- 
grégation décide  que  le  commissaire  espagnol  prendra  son  rang 
immédiatement  après  le  corps  généralice.  Voici  ce  qu'elle  écrit 
au  commissaire  :  «  La  demande  de  votre  paternité,  des  ex-pro- 
cureurs, des  assistants  généraux  et  du  secrétaire  général  ayant 
été  examinée,  la  S.  Congrégation  a  jugé  que  votre  paternité  doit 
être  considérée  comme  père  gradué  et  exempt  de  toutes  les  charges 
et  obligations  dont  les  gradués  supérieurs  aux  provinciaux  sont 
dispensés.  Elle  a  donc  ordonné  au  révérendissime  prieur  général 
d'assigner  à  votre  paternité  le  rang  immédiat  après  le  corps  géné- 
ralice. Elle  se  réserve  de  trancher  la  question  relative  aux  ex- 
prieurs généraux  à  l'occasion  du  prochain  chapitre.  Rome,  12 
février  18i0.  » 

{[(,2ù).  Minimes.  A/faire  remise  àlaRo'e.  Autrefois  les  SS.  Congré- 
gations renvoyaient  des  affaires  à  laRule,soil  pour  le  vote  consul- 
tatif, soit  pour  le  jugement  déflnitif.  C'étaient  le  plus  souvent  des 
causes  matrimoniales  ou  des  questions  de  succession.  Ces  renvois 
ont  été  fort  rares  dans  le  présent  siècle.  Il  s'agit  ici  d'un  chiro- 
graphe  de  Pie  VI  ;  les  Minimes  demandent  l'autorisation  d'entendre 
leurs  réclamations  contre  le  chirographe.  La  S.  Congrégation 
décide  de  remettre  l'affaire  à  la  Rote. 


217 


DECRETS  INEDITS 


218 


An  introt  arbilrium  pro  apcritiono  oris,  ita  ut  sit  locus  rppor- 
talioni  rescripli  .,'1  tlecreli  executoiialis  in  casu?  rescripserunt  : 
Ad  Dnum  secretarimn  cuiii  SSnio  ut  ilignetur  reniiltere  cau- 
sani  Koliu  cum  clausula  île  aperiiioae  oiis  etiani  qiioad  chiro- 
giaphiim  S.  M.  l'ii  VI.  Et  facta  de  prœmissis  relatione  SSnio 
Domino  noslro  C.rcgorio  XVI  in  audientia  habita  die  11  februa- 
rii  1840,  Sanclitas  Sua  resolulioncni  S.  C.  in  omnibus  appro- 
bavit  et  confirniavit. 
Koinœ,  etc. 

1C27.    ScPEa  CAPITULO  PROVINCIALI. 

AncHiEPiscoro  Panormitano.  —  Dovcndo  i  PP.  Carmclitani 
scalzi  celebrare  quest'anno  secondo  le  loro  costiluzioni  i  capi- 
toli  provinciali  nella  feria  sesta  avanti  la  donienica  terza  dopo 
la  Pasqua  di  Uisurrezione,  ne  viene  che  anche  in  codesta  pro- 
vincia  di  Siciiia  devesi  celebrare  il  dette  capitolo.  Desidera 
questa  S.  C.  de'  VV.  e  RU.  che  un  tal  capitolo  sia  regolar- 
mente  celebrato  a  tenore  di  quanto  viene  su  di  ci6  prescritfo 
dalle  nominate  costituzioni,  che  in  esso  vengano  eletli  ai  rispet- 
tivi  oftici  soggetli  idonei  si  per  il  mantenimento  délia  rcgolare 
osservanza  che  per  il  progresse  degli  studi  ;  onde  dal  mede- 
simo  risulti  un  bene  générale  allastessa  provincia  e  aU'ordine. 
Per  conseguire  un  tal  fine  questi  Emi  signori  hanno  stimato 
bene  di  deputare  l'E.  V.  présidente  nel  detto  capitolo  nelia 
certezza  che  si  degnerà  di  cooperare  con  tutto  il  suo  zclo  e 
prudcnza,  affinchè  qnesto  capitolo  sia  celebrato  a  seconda  dei 
desiderj  sopra  espressi  di  questa  S.  Congregazione.  A  taie 
effelto  l'EE.  LL.  accordano  all'E.  V.  tulte  le  facoltà  necessariè 
ed  opportune  per  convocare  il  capitolo  provinciale  dei  P.  Car- 
melitani  scalzi  di  codesta  provincia  di  Siciiia  per  l'indicato 
giorno  e  per  presiedere  al  medesimo  anche  per  niezzo  di  per- 
sona  idonea  da  suddelegarsi  dalla  stessa  E.  V.  Tenulosi  il 
capitolo,  si  compiacerà  di  trasmeltere  a  questa  niedesima 
S.  C.  la  nota  degli  eletti  prima  di  famé  la  pubblicazione  con 
aggiungervi  quelle  note  che  crederà  opportune,  permettendo 
che  intanto  seguitino  a  reggere  i  superiori  attuali. 

Romse,  24  februarii  1840. 

1628.  Insul^  melitensis. 

Priori  GENEnAU  Carmelitarum.  —  Ha  esposto  V.  P.  Rma  a 
questa  S.  G.  de'  VV.  e  RR.  trovarsi  nella  nécessita  di  spedire 
nell'isola  di  Malta  il  P.  Giuseppe  Raimondo  Sabina  procu- 
ratore  générale  colla  qualifica  di  suo  coniniissario  générale  e 
visitatore  per  occorrere  ad  alcuni  sconcerti  suscitati  nei  due 
conventi  dei  Carmelitani  calzati  esistenti  in  quell' isola,  ed  ha 
communicala  ancora  la  patente  che  ha  creduto  rilasciare  al 
sudelto  religioso  all'etîetto  di  cui  si  tratta.  La  S,  C.  non  ha  iu- 
contrato  difficoltà  che  V.  P.  spedisca  il  religioso  medesimo; 
crede  per  allro  necessario  che  nella  patente  riformi  due  arti- 
coli,  cioè  nel  dare  la  facoltci  di  deporre  i  superiori,  conviene 
aggiungere  :  Servalis  servandis  ad  fonnam  constitulionum, 

(1627).  Carmes  de  Sicile.  Chapitre  provincial.  Le  cardinal  arche- 
vêque de  Palerme  est  nommé  président  du  chapitre  des  Carmes 
déchaussés.  Les  nominations,  avant  d'être  publiées,  seront  com- 
muniquées à  la  S.  Ccngrégalion. 

(1628).  Malte.  Bras  séculier.  Gouvernement  protestant.  La  S.  Con- 
grégation ne  permet  pas  de  demander  le  bras  séculier  à  un 
gouvernement  qui  n'est  pas  catholique.  Voici  ce  qu'elle  écrit  au 
géuéral  des  Carmes  mitigés  :  «  Votre  paternité  révérendissime  a 
représenté  qu'elle  se  voyait  dans  la  nécessité  d'envoyer  à  Malle 
le  procureur  général  de  l'ordre  avec  la  qualité  de  commissaire 
général  et  de  visiteur,  afin  d'obvier  aux  désordres  qui  se 
sont  élevés  dans  les  deux  couvents  de  l'ordre  qui  existent  dans 
l'ile.  Votre  paternité  a,  en  outre,  communiqué  la  patente 
qu'elle  a  cru  devoir  délivrer  à  ce  religieux  à  l'etlet  dont  il  s'agit. 
La  S.  Congrégation  ne  voit  pas  de  difficulté  à  la  mission  du  com- 
missaire général.  Cependant  elle  croit  nécessaire  de  modifier 


ed  invece  di  dare  il  permesso  d'implorare  il  braccio  secolare 
di  quel  governo,  si  statuisca  d'implorare  il  soccorso  ed  il  pa- 
trocinio  di  quelia  curia  ecclesiastica,  non  potendosi  ammettere 
il  ricorso  ad  un  governo  ijrotestante.  V.  P.  poi  ben  conosce 
con  quanta  cautela  e  prudenza  conviene  procedere  in  quel- 
risola  per  non  mettersi  nel  pericolo  di  comproinettersi  col 
governo.  Perciù  ordinerii  al  P.  commissario  di  andare  di  con- 
certo colla  curia  vescovile,  e  prima  d\  prendere  qualunque 
misura,  vedere  se  possa  compromettere,  giacchè  in  tal  caso 
egli  si  limitera  a  visitare  i  conventi,  ed  a  farne  relazione  alla 
S.  C.  dclle  dcterminazioni  necessariè  a  prendersi  e  degli  osta- 
coli  che  si  polrebbero  inconlrare  nella  esecuzione.  Si  unisce 
poi  alla  présente  una  lettera  diretta  a  Mgr  vescovo  di  Malta, 
cui  si  raccomanda  il  commissario  da  lei  deputato. 
Romœ,  24  februarii  1840. 

1629.  Ordinis  s.  basiui. 

Degretum.  —  Ex  praescripto  constitulionum  ordinis  S.  Basi- 
lii  jamab  anno  1542  ab  aposlolica  Sede  approbataruni,  piaeter 
eum  prBEJatoruni  numerum  qui  a  capitulo  generali  singulis 
monasteriis  prœficiuntur,  decem  alios  ejusdem  conditionis, 
setatis,  et  vitœ  cujus  praelati  esse  debent,  ad  prœlaturam  habi- 
litandi  sunt,  ut  prailato  alicujus  monasterii  decedente,  abbas 
generalis  per  se  ipsum  unurn  ex  illis  monasterio  prœlato  carenti 
deputare  possit.  Quaj  quidem  habilitandi  potestas  ex  constitu- 
tione  Innocentii  X,  anni  1648,  \nc\p\en.  Nuper  clieta  deinceps 
attributa  fuit.  Verum  in  generalibus  comitiis  annis  1791  de- 
cretura  est,  ut  lectores  qui  per  annos  decem  laudabiliter  suo 
perfuncti  fuerint  officio,  essent  eo  ipso  habilitali.  Hujusmodi 
stalulum  confirmatum  fuit  in  capitulo  generali  anni  1818, 
cujus  acta  apostolica  sedes  rata  habuit.  Hoc  lectoribus  con- 
cesso  privilégie  factum  est  ut  imposterum  vix  ulla  servata 
fuerit  methodus  in  habilitatorum  numéro  praifiniendo,  et  in 
dieta  celebrata  anno  1838,  usque  ad  quindecim  habilitatorum 
numerum  excrevit.  Quapropter  de  legiiimitate  habilitationum 
dubitans  P.  abbas  Joannes  Bellia,  visitator  generalis  illius  or- 
dinis, enixe  sacram  banc  congregationem  deprecatus  est,  ut 
omnem  dubitandi  rationem  e  medio  tolleret,  et  certum  metho- 
dum  constitueret  in  re  tanli  moment!  ex  qua  legitimum  spiri- 
talis  jurisdictionis  exercitium  quammaxime  pendet.  Hanc 
nactus  occasionem  prœtatus  visitator  generalis  exposait  etiam 
perutile  ordini  futurum  si  abbatis  generalis,  definitorum  ge- 
neralium  officium  et  gubernium  abbatum  in  eodem  mona- 
sterio non  amplius  triennio,  sed  sexennio,  uti  jam  a  Paulo  V, 
anno  1620,  quoad  ofticium  abbatis  generalis  sanciluin  fuerat, 
perduraret. 

deux  articles  de  la  patente.  A  l'article  qui  confie  le  pouvoir  de 
déposer  les  supérieurs,  il  faut  ajouter:  servatis  servandis  ad  formam 
conslitalionum.  Au  lieu  de  donner  le  pouvoir  de  réclamer  le  bras 
séculier  du  gouvernement  de  Malte,  il  faut  prescrire  de  demander 
l'aide  et  l'appui  de  l'évêclié;  car  il  n'est  pas  possible  d'autoriser 
le  recours  à  un  gouvernement  protestant.  Votre  paternité  sait 
fort   bien  qu'il   faut   user   de   beaucoup    de    circonspection    et 
de  prudence  pour  ne  pas  se  compromettre  auprès  du  gouver- 
nement. C'est   pourquoi   vous  recommanderez   au   commissaire 
d'agir  de  concert  avec  l'évûché,  et  d'éviter  toute  démarche  com- 
promettante. En  cas  de  danger,  il  devra  se  contenter  de  visiter 
les  couvents  et  rendra  compte  à  la  S.  Congrégation  des  mesures 
nécessaires  et  des  obstacles  que  l'exécution  peut  rencontrer.  On 
joint  à  la  présente  une  lettre  adressée  à  Mgr  ^é^êque  de  Malte 
pour  lui  recommander  le  commissaire.  Rome,  'il  février  1840.  » 
(1029).  Basilicns.  Professeurs  de  théologie.  Dignités  honoraires.  Le 
prérfcnl  décret  régie  la  désignation  ou  les  droits  des  professeurs  de 
théologie  dans  l'ordre  de  S.  Basile,  La  durée  de  l'abbé  général  et 
des  autres  supérieurs  est  limitée  à  six  ans.  Le  chapitre  général  sera 
convoqué  tous  les  six  ans,  et,  dans  l'intervalle  on  tiendra  la  diète 
intermédiaire.  Cette  disposition  se  rapproche  du  quatrième  concile 
de  Latran,  et  de  celui  de  Trente  qui  prescrivent  le  chapitre  général 
dans  tous  les  ordres  religieux  tous  les  trois  ans. 


219 


DECRETS  INEDITS 


220 


Âudito  siiper  singuiis  expostulatioiiibus  voto  P.  procuratoris 
generalis,  universajque  rei  ratioue  sedulo  diliçenterque  per- 
pensa,  in  plenario  S.  C.  auditorio  habito  die  lifebruarii  ISiO, 
referente  Emo  Blanchi,  Enii  Patres  quod  sequitur  det-retum 
edendum  edixerunt,  nempe  : 

t.  Omnes  habiiilationes  et  acta  qute  ex  iisdem  sabsecuta 
sunl  quoad  pneleriium  sanantui'  aiqiie  convalidantur. 

2.  In  posterum  vero  decem  tantum  per  sécréta  sutTragia 
habiliienliir  in  capitiilo  generali,  et  lotidem  in  sccundadieta, 
qua?  interniedia  dicitiir  ad  formam  cap.  11,  p.  1  antiquaruni 
constitutiomim  anni  lM-2,  qu;v  relate  ad  numerimi  et  quali- 
utes  habilitandorum  plenc  innovantur,  non  obstantibus  de- 
cretis  capituloruin  generalium  anni  1701  et  1818.  Privilegium 
enim  lectoribus  coDcessum  quoad  habilitationeni  abrogatuni 
esse  intelligatur. 

3,  l'niimquodque  capitulum  générale  pro  necessitate 
tempornm  et  locoruni  lectoruin  numeruni  praMiniel  qui  per 
concursum  eligantur,  habita  prœsertini  ratione  doctrine  et 
probitatis  vitœ  prseter  alias  prœrogativas  a  constitutionibus 
prtescriptas;  et  in  proximis  fiituris  comitiis  generalibus  anno 
<842  habendis,  patres  aliquod  proemium  constituere  poterunt 
ad  lectorum  ingeninm  excitandum,  dummodo  tamen  consti- 
tutionibus et  pnpsenti  decreto  non  oppona'ur. 

•4.  Oftîcium  abbatis  generalis,  defînitorum  generalium  et 
gubernium  abbatum  in  eodeni  monaslerio  per  sexennium 
perdurabit. 

o.  Abbas  generalis  quolibet  biennio  sacram  visitationem 
monasteriorum  perficiet. 

6.  Capitulum  générale  unoquoque  sexennio  una  cum 
dieta  iraniediata  celebretur,  et  tribus  elapsis  annis  cogatur 
dieta  intermedia,  in  qua  eliam  per  sécréta  suffragia  decem 
habilitentur  ad  abbatiam  prias  repropositis  iis  ipsis  qui  in  an- 
terioricapitulo  generali  habilitati  fuerunt  et  sic  fiant  successive. 

7.  Curel  auteni  abbas  generalis  pro  tempore  ut  prœsens 
decretum  sedulo  servetur.  Electores  autem  deposito  partium 
studio  pne  oculis  dumtaxat  habeant  quod  ordini  bonum  faus- 
tumque  esse  in  Domino  judicaverint. 

Et  facla  de  pra;missis  relatione  SSmo  D.  Gregorio  XVI, 
in  audientia  habita  die  13  martii  <840,  Sanctitas  Sua  decretum 
S.  Congregationis  in  omnibus  approbavit,  confirmavit  et  ser- 
vari  mandavit.  Contrariis  etc. 

Ronriae,  etc. 

1630.  Super  suspessioxe  coxfessariorcm. 

ÀRcniEPiscopo  Baren.  —  È  stato  riferifo  a  questa  S.  C. 
de'  VV.  e  RR.  che  pendente  in  appelle  alla  S.  Sede  la  causa 
fra  codesto  capitolo  metropoiitano  ed  il  convento  de'  capuc- 
cini,  la  sua  curia  abbia  sospesi  tutti  i  padri  di  quella  religiosa 
famiglia  dalle  confession!  ed  interdetto  publicamente  ai  me- 
desimi  di  celebrare  nelle  chiese  di  Bari.   La  S.   C.  vuole 

(1630)  Capucins.  Suspense  des  confesseurs.  Le  Saint-Siège  n'admet 
pas  que  les  ordinaires  retirent  simultanéaient  à  tous  les  confesseurs 
d'une  commuaaulé  religieuse  le  pouvoir  d'entendre  les  confessions 
des  fidèles.  On  écrit  en  conséquence  à  Mgr  l'archevêque  de  Bari  : 
«  La  S.  Congrégation  a  appris  que  la  controverse  entre  le  chapitre 
de  la  Qiélropole  et  lecouveal  des  capucins  étant  portée  en  appel 
an  Saint-Siège,  Tolre  cour  a  frappé  de  su.spense  tous  les  pères  de 
cette  famille  religieuse  et  leur  a  publiquement  interdit  de  célé- 
brer dans  les  églises  de  Bari.  La  S.  Congrégation  veut  espérer  que 
ces  faits  ne  subsistent  pas;  mais  dans  le  cas  con'raire,  votre  sei- 
gneurie lera  arrêter  immédiatement  les  actes,  ordonnera  à  sa  cour 
de  ne  pas  molester  les  religieux  pour  ledit  motif,  et  informera  la 
S.  Congrégation  dans  le  plus  bref  délai.  Rome  3  avril  1840.  »  De 
Douveaui  renseignements  constatèrent  que  la  suspense  avait  été 
édictée  avant  l'appel.  L'usage  immémorial  à  Bari  est  que  les 
curés  séculiers  entrent  avec  la  croit  dans  les  chapelles  des  régu- 
liers et  fassent  l'absoute. 


sperare  che  tali  fatti  non  sussistano,  ma  in  caso  contrario,  farà 
subito  sospendere  gli  atti,  ordinerà  alla  sua  curia  che  per  l'e- 
sposto  niotivû  non  siano  atïatto  molestati,  e  renderà  quindi 
sollecitamente  informata  questa  medesima  S.  C.  deiroperato. 
Tanio  le  doveva  significare  per  comandamento  di  questi  Emi 
miei  signori. 

Roniie,  3  aprilis  1840. 

1631.  Super  vita  commoni. 

Pr^sidi  Cistbrciessicm.  —  Sono  più  anni  dacchè  alcuni 
monaci  Cisterciensi  délia  congrcga^ione  di  S.  Bcrnardo  in 
Italia,  supplicano  per  avère  un  inonastero  in  cui  rigorosameute 
si  osservi  la  vita  comunc.  Una  taie  petizione  conmiendata  da 
pie  e  ragguardevoli  persone,  non  poteva  non  essere  presa 
nuovamenie  in  considerazione  da  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR. 
anche  sul  riûesso  che  preseatemente  non  si  chiede  l'osser- 
vanza  sccoudo  le  costituzioni  di  Alessandro  Vil  e  di  Clé- 
mente XllI,  ma  soltanto  lo  stabilimento  di  un  monastero  di 
perfetta  vita  comune,  ritenendo  le  regole  attualmente  ia 
vigore.  Di  fatti  niuno  de'  superiori  regolari  puô  ignorare  il 
decreto  d'Innocenzo  XII,  del  18  juglio  1G91,  in  cui  quel  pon- 
telîce  ordina  ;  o  ut  in  unaquaque  provincia  quamprimum 
députent  aliquos  conventus  vel  unum  saltem,  ibique  aucto- 
ritate  aposlolica  statuant  omnimodam  observautiam  regulœ, 
constitutionum,  et  decretorum  apostolicorura  prœcipue  vero 
perfect;e  vitœ  conimunis,  »  ed  è  ben  nota  l'utilità  che  ritrag- 
gono  i  Camaldolesi  del  monastero  di  perfetta  vita  comune, 
recentemente  stabilito  in  Gubbio,  e  dai  Silvestrini  in  Monte- 
fano.  L'allegato  decreto  pertauto  richiama  l'obbligazione  de' 
superiori  ed  i  cilati  esempi  escludono  qualunquedillicoltà  che 
si  volesse  in  contrario  addurre.  Quindi  questa  S.  C.  previo 
l'oracolo  délia  Santità  di  N.  S.  cui  è  sommamente  a  cuore 
la  regolare  osservanza,  vuole  che  nel  primo  futuro  capitolo 
générale  si  tratti  di  proposito  di  taie  oggetto,  e  commette  ai 
padri  del  medesimo  di  formare  un  progetto  per  lo  stabilimento 
di  un  monastero  di  perfetta  vita  comune  negli  stati  pontifici 
da  rimettersi  alla  S.  C.  Perciô  questi  Emi  miei  signori  incari- 
cano  V.  P.  acciocchè  nella  qualifica  di  présidente  del  capitolo, 
comnmnichi  al  medesimo  le  présent!  disposizion!  délia  S.  C. 

Romaî,  2  maii  1840. 

1632.  Ordints  s.  Fraxcisci. 

Proyinciau  Alcantaren.  Neapoli.  —  Essendo  principale 
precetto  délia  regola  Serafica  che  i  religiosi  «  Nullomodo 
denaria  vel  pecuniam  recipiant,  d  e  da  vari  sommi  pontefici 
essendo  stale  emanatedeile  bolle  per  la  tutela  del  medesimo, 
la  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  non  ha  stimato  bene  di  aderire  all'i- 
stanza  délia  P.  V.  per  la  facoltà  ai  guardiani  di  codesta  pro- 
vincia Alcantarina  che  non  hanno  il  sindaco  fedele,  di  conser- 
vare  presso  di  loro  quegli  avanz!  che  v!  potranno  essere  di 

(1631)  Cisterciens.  Vie  commune.  Plusieurs  rcligieui  de  la 
congrégation  d'Italie  ayant  demande  un  couvent  de  parfaite  vie 
commune,  conformémeni  au  décret  du  pape  Innocent  Xll  en  date 
du  IS  juillet  1G91,  la  S.  Congrégation  écrit  au  général  que  le  pre- 
mier chapitre  général  rédige  un  projet  pour  l'élablissement  d'un 
monastère  de  vie  commune  dans  l'Etat  pontifical.  Rome, 2  mai  1840. 

(1632).  Franciscains.  Argent.  Dispense  refusée.  La  disposition 
principale  de  la  règle  franciscaine  est  que  I«s  religieux  ne  peuvent 
en  aucune  façon  manier  l'argent  en  espèces.  Dans  le  but  de  sauve- 
garder cette  disposition  les  papes  Nicolas  111,  Clément  V,  Martin  IV, 
Martin  V,  Paul  IV  prescrivirent  les  règlements  qu'on  doit  observer 
au  sujet  de  l'argent.  Ils  voulurent  que  chaque  maison  eût  un  syndic 
chargé  de  recevoir  et  de  dépenser  les  fonds.  Innocent  XI,  par  le 
bref  SoUiciludo  pastoralis,  déclara  que  :  «  quaevis  contrcctatio 
pecunia;  qua;  non  sit  pure  naturalis...  cujuscumque  doraini  sint 
denarii,  fralrjbus  rainoribus  de  observantia  est  omnino  prohibita.  » 


221 


DECRETS  INEDITS 


222 


pecuninria  clemosina.  Se  vi  sono  in  codesta  provincia  dei  sin- 
daci  non  t'odeli,  la  V.  V.  li  linuiova,  e  soslitniscii  ultra  persona 
in  ciascun  convento,  di  onore,  ed  anche  non  bisognosa,  la 
qnale  noiiiini  un  lerziavio  per  suo  soslilulo  che  alibia  presse 
di  se  quelle  eleniosine  pecuniaric  che  alla  giornata  possono 
occorrere. 
Roniie,  A  maii  1840. 

1633.    SUPEU  SJlCUtARISATIONK. 

VisiTATORi  OENERALi  Basiuanoiium.  —  Il  procuratore  géné- 
rale di  codest'ordine  ha  proposli  a  questa  S.  C.  de'  VV.  e  R15. 
i  segnenti  duhbj  : 

1.  Se  un  luonaco  Basiliano  perpetuamente  secolarizzalo 
possa  tornare  aU'ordine  medesimo  senza  il  previo  consenso 
dello  stesso  ordine  per  esservi  ricevuto  ? 

2.  Se  occorrendovi  questo  consenso  dell'ordine  per  essere 
ricevulo,  debba  il  medesimo  prestarsi  dal  capilolo  générale 
per  voti  segreti  ? 

Hichiedeado  la  risoluzlone  di  tali  dubbj  un  maturo  esame, 
si  rende  necessario  di  aver  prima  gli  schiarimenti  opportuni. 
Perciô  questi  Emi  signori  mi  hanno  ingiunto  di  scrivcre  alla 
P.  V.  l\;na  che  trasmettaaila  stessaS.  G.  le  occorrenti  notizie, 
e  che  intanto  non  permetta  ad  alcun  religioso  perpetuamente 
secolarizzalo  di  rivestirsi  l'abito  inconsuUa  S.  CongregcUione. 

Romae,  15  maii  1840. 

Si  les  syndics  abusent  des  fonds  qui  leur  sont  confiés,  il  faut  choisir 
un  homme  d'honneur,  qui  soit  dans  l'aisance;  ce  syndic  peut  dési- 
gner un  substitut;  c'est  ordinairement  un  tertiaire  qui  demeure 
dans  le  couvent  et  conserve  ce  qui  est  nécessaire  pour  les  petites 
dépenses  de  chaque  jour.  Voici  ce  que  la  S.  Congrégation  écrit  au 
provincial  des  Alcantarins  de  Naples  :  "  Le  principal  commandement 
de  la  règle  séraphique  étant  que  «  nuUomodo  denaria  vel  pecu- 
«  niam  recipiant  »  et  divers  souverains  pontifes  ayant  rendu  des 
bulles  pour  sauvegarder  cette  disposition,  la  S.  Congrégation  des 
Evoques  et  Réguliers  n'a  pas  cru  devoir  accueillir  la  demande 
de  votre  paternité  pour  autoriser  les  gardiens  de  la  province  dont 
le  syndic  a  malversé,  de  conserver  chez  eux  le  produit  des  aumônes 
en  espèces.  S'il  existe  des  syndics  dans  la  province  qui  manquent 
de  fidélité,  votre  paternité  doit  les  révoquer  et  choisir  à  leur 
place  des  gens  d'honneur  et  aisés;  chacun  d'eux  peut  prendre 
pour  substitut  un  tertiaire,  qui  conservera  l'argent  nécessaire  pour 
les  petites  dépenses  de  chaque  jour.  Rome,  4  mai  1840.  » 

(1G33).  DaMiens  de  Sicile.  Retour  des  reliyieux  sécularisés.  Tribu- 
nal de  la  monarchie.  Le  procureur  général  des  Rasiiiens  adressa  à 
la  S. Congrégation  le  mémoire  que  voici  :  «Certains  religieux,  après 
avoir  obtenu  la  sécularisation  perpétuelle  et  demeuré  dans  le 
monde  aussi  longtemps  qu'ils  ont  voulu,  s'imaginent  avoir  le 
droit  de  rentrer  dans  leur  ordre,  sans  subir  d'épreuve,  et 
nonobstant  les  fautes  dont  ils  ont  pu  se  rendre  coupables.  C'est  là 
un  très-giave  inconvénient,  qui  mérite  assurément  les  sollicitudes 
de  la  S.  Congrégalion.  Les  religieux  qui  se  font  séculariser  sont 
ordinairement  l'écume  des  monastères.  11  est  arrivé  bien  souvent 
au  recourant  d'être  consulté  sur  les  demandes  de  sécularisation 
perpétuelle;  or,  sans  s'appesantir  beaucoup  sur  la  réalité  des  faits 
allégués  et  sur  la  légitimité  des  motifs,  il  s'est  contenté  de  repré- 
senter au  saint-père  qu'il  était  utile  et  avantageux  pour  l'ordre 
que  tel  ou  tel  sujet  se  retirât,  et  le  saint-père  a  secondé  dans  sa 
sagesse  les  vœux  et  les  vues  du  recourant.  11  s'est  d'autant  plus 
tenu  à  cet  expédient  qu'en  Sicile  la  police  du  royaume  ne  permet 
pas  d'exécuter  les  décrets  de  ejectis.  L'appel  du  religieux  expulsé  au 
juge  do  la  Monarchie  paralysei-ait  les  décisions  et  les  arrêts  des 
juges  réguliers  contre  les  incorrigibles;  c'est  dans  ce  but  que  le 
recourant  a  favorisé  la  sortie  des  mauvais  religieux,  à  l'aide  do  la 
sécularisation  perpétuelle.  Mais  l'expédient  entraînera  des  effets 
encore  plus  désastreux,  si  les  religieux  peuvent,  à  leur  gré, 
rentrer  dans  l'institut,  les  bons  comme  les  mauvais,  sans 
Ch-e  soumis  à  aucune  épreuve,  et  sans  le  consentement  de  la 
communauté.  C'est  pourquoi  le  recourant  croit  qu'il  serait  utile 
1.  que  le  saint-père  ordonnât  que  la  rentrée  d'un  moine  basilien 
(l'institut  n'existe  guère  qu'en  Sicile)  sécularisé  ne  pût  avoir  lieu 
sans  le  consentement  de  l'ordre  entier  qu'il  a  quitté.  2.  Que  le 
consentement  doive  être  donné  par  le  chapitre  général  pro  tempore, 
au  scrutin  secret.  3.  Que  les  sujets  ainsi  reçus  soient  immédia- 


1634.    De   S^ECULAfilSATO   AD   TEMPUS. 

PnocunATORi  genehali  conventualium.  —  11  P.  Francesco 
Marlignani  conventuale,  godendo  già  l'indulto  di  serolarizza- 
zione  durante  gcnilrkis  viia,  od  esercitando  l'oflicio  di  éco- 
nome curato  in  Collcscipoli,  diocesi  di  Todi,  supplice  nell'anno 
183(;  la  Santit.'i  di  N.  S.  per  organo  di  questa  S.  C.  de'  VV. 
c  RK.  onde  otlenere  la  perpétua  secolarizzazione  per  aiutare 
un  fratello.  In  seguito  perA  deH'informaziono  dclla  P.  V.  Sua 
Santilà  nell'udienza  dei  17  marzo  anno  successivo,  ordinô  di 
scrivorsi  Redcal  ad  claustra.  Ora  dal  nuovo  mcnioriale  pre- 
sentato  in  nome  dcl  detto  religioso  a  questa  S.  C.  ed  alla  P.  V. 
rimesso  per  l'informazione,  risulta  che  il  medesimo  ha  più 
volto  richicslo  ai  suoi  superiori  di  essore  ricevuto  in  religione, 
ma  che  questi  si  sono  mostrati  sempre  contrsri  di  riammet- 
terlo,  per  cui  è  dovuto  restare  finora  nel  secolo;  quindi  èche 
di  nuovo  supplica  per  la  perpétua  secolarizzazione  o  perché 
l'ordine  sia  obbligato  a  riceverlo.  Pertanto  questi  Emi  signori 
cocrentemente  alTcHunciato  comando  di  Sua  Santilà,  mi  hanno 
ingiunto  di  scriverleche  ordini  al  P.  provinciale  dichiamare  e 
ricevere  il  ridetto  religioso,  e  che  renda  quindi  intesa  la  S.  G. 
délia  pronta  esecuzione  di  queat'ordine. 

Uoniaj,  5  junii  1840. 

1635.  Super  sovitiatd. 

SSmus  D.  N.  Gregorius  PP.  XVI,  altentis  precibus  capituli 
generalis  PP.  eremitarum  Gamaldalensium  Alontis  Goronae 

tement  appliqués  aux  exercices  spirituels  et  passent  un  an  dans 
une  maison  de  stricte  observance.  4.  Que  ceux  qui  auront  été 
sécularisés  par  la  raison  que  la  validité  de  leur  profession  est 
douteuse,  refassent  le  noviciat  et  la  profession.  Si  la  S.  Congré- 
gation croit  devoir  examiner  mûrement  une  si  importante  affaire, 
afin  de  fixer  une  règle  générale  pour  tous  les  ordres  religieux,  le 
recourant  demande  l'autorisation  de  présenter  un  petit  mémoire 
tendant  à  montrer:  1.  Que  la  prétention  des  sécularisés  d'être 
reçus  au  couvent  est  insoutenable  en  droit.  2.  Qu'en  fait  elle 
nuirait  à.  tout  le  monde.  En  attendant  que  la  S.  Congrégation 
prenne  une  décision  définitive,  le  recourant  demande  qu'on  re- 
commande au  visiteur  général  de  ne  plus  recevoir  les  sécularisés.  » 
—  L'affaire  ayant  été  examinée,  la  S.  Congrégation  écrivit  au 
visiteur  général  des  Basiliens  ce  qui  suit:«  Le  procureur  général 
de  votre  institut  a  proposé  les  questions  suivantes:!.  Un  moine 
basilien  sécularisé  à  perpétuité  peut-il  rentrer  dans  l'ordre  sans  le 
consentement  préalable  de  l'ordre  même.  2.  Supposé  que  ce 
consentement  soit  nécessaire,  est-ce  le  chapitre  généra!  qui 
doit  le  prêter  au  scutin  secret?  Comme  la  décision  de  ces  questions 
exige  un  examen  approfondi,  des  éclaircissements  sont  nécessaires. 
C'est  pourquoi  les  émin.  cardinaux  m'ont  commandé  d'écrire  à 
votre  paternité  révérendissime  d'adresser  à  la  S.  Congrégation  les 
renseignements  opportuns,  et  que,  en  attendant,  votre  paternité 
ne  permette  à  aucun  religieux  perpétuellement  sécularisé  de  re- 
prendre l'habit  inconsulta  S.  Congrcgatione.  Rome,  15  mai  1840.» 
(1  (534).  Religieux  sécularisés  temporairement.  W  est  tout  à  fait  certain 
qu'un  religieux  sécularisé  ad  tempus  peut  et  doit  rentrer  dans  son 
couvent.  Voici  ce  que  la  S.  Congrégation  écrit  au  procureur 
général  des  Conventuels  :  Le  P.  François  Martignani,  conventuel, 
ayant  obtenu  l'induit  de  la  sécularisation  durante  genilricis  vita,  et 
remplissant  l'emploi  depro-curé  dans  le  diocèse  de  Todi,  demanda 
en  1^36  la  sécularisation  perpétuelle  pour  venir  en  aide  à  son  frère. 
D'après  l'information  de  votre  paternité  révérendissime ,  le 
Saint-Père,  dans  l'audience  du  1'!  mars  1837,  ordonna  de  répondre: 
Redeat  ad  clautra.  Maintenant  la  nouvelle  supplique  que  ce  religieux 
a  fait  présenter  et  qui  a  été  renvoyée  à  votre  paternité  pour  infor- 
mation, constate  qu'il  a  plusieurs  fois  demandé  de  rentrer  dans 
l'institut  et  que  les  supérieurs  ont  constamment  refusé  de  le 
recevoir;  ce  qui  l'a  contraint  de  demeurer  au  siècle  jusqu'à  ce 
moment.  C'est  pourquoi  il  demande  de  nouveau,  soit  la  séculari- 
sation perpétuelle,  soit  que  les  supérieurs  le  reçoivent.  Les  Emin. 
Cardinaux,  se  conformant  audit  ordre  du  saint-père,  m'ont  com- 
mandé d'écrire  à  votre  paternité  d'ordonner  au  père  provincial 
d'appeler  ei  de  recevoir  le  religieux  susdit;  et  de  rendre  ensuite 
compte  à  la  S.  Congrégation  de  l'exécution  de  cet  ordre.  Rome, 
b juin  1840.  » 


223 


DECRETS  INEDITS 


224 


habiti  die  10  maii  1840,  nec  non  voto  P.  prions  generalis,  in 
audientia  habita  ab  infra  Domino  secretario  S.  C.  EE.  et  RR. 
die  0  junii  ejusdem  anni,  novitialus  annum  a  S.  Concilio  Tri- 
denlino  prceicriptum  ampliavit  alque  extcndit  ad  bienniuni 
pro  noviiiis  qui  in  pra?fata  congregalionc  Eivmitaruin  Camal- 
dulensium  in  statu  clericali  religiosara  professionem  emittent, 
ita  ut  in  posterum  nullius  sit  roboris  illorum  professio  nisi  illa 
peracto  per  bienniuni  novitialu  eniittatur.  Contrariis  quibus- 
cumque  eliam  speciali  et  individua  mentione  dignis  non 
obstantibus. 
Rom»,  etc. 

1636.  Sct'er  vita  commuxi. 

PiisiDi  GEXERiLi  CisTERCESsicif.  —  Nella  cougregazione 
générale  tenuta  il  giorno  \0  del  corrente  luglio  proposta  !'is- 
tanza  di  alcuni  monaci  Cisterciensi  che  imploravauo  di  poter 
osservare  la  vita  comune  in  un  monastère  da  destinarsi  a  taie 
oggello,  gli  Emi  padri  risposero  ai  diibbj  : 

1.  Se  e  corne  convenga  annuire  allistanza  de'  monaci  Cis- 
terciensi ?  Et  quatehvs  affirmalive. 

2.  Quale  provvedimento  si  debba  prendere  per  l'esecuzione? 
Ad  1.  Quoad  primam  partem  affirmative  ;  ad  secundam  par- 

tem  juxta  régulas  S.  Benedicti  et  constitutiones  approbatas  a 
SSmo  D.  xV.  Gregorio  PP.  XYI  habita  prœserlim  ratione  ol- 
servandœ  vitœ  comnunis. 

Ad  2.  Ad  Emum  prœfectum  cum  Emo  ponente. 

Dovendosi  dare  esccuzijne  alla  sudetta  risoluzione  se  ne 
fa  communicazione  a  V.  P.  per  sua  norma,  ed  acciocchè  tras- 
metta  alla  S,  C.  lo  stato  attivo  e  passivo  del  raonastero  di 
Monte  l'Abbate,  e  suggerisca  ove  si  possano  trasferire  i  mo- 
naci che  ne  formano  la  famiglia  e  che  non  vogliono  rimanervi 
per  farvi  la  vita  comuue. 

Romae,  28  julii  1840. 

<637.  Ordims  s.  AUGcsTixi. 

Cahdixali  RiVAROLA.  —  Fin  dai  G  dicembre  |dello  scorso 
anno  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  confemiô  neU'officio  di 
pro\inciale  délia  provincia  romana  degli  Agostiniani  scalzi  il 
P,  Giovanni  Damasceno  délia  SSma  Concezione,  affincbè 
come  delegato  reggesse  la  detta  provincia  per  tulto  quel 
tempo  che  doveva  reggerla  il  defonto  provinciale.  Non  con- 
tento  di  questo  favore,  nel  principio  del  corrente,  il  nominato 

(1635).  Camaldulei.  Deux  ans  de  noviciat.  Extension  de  la  dispo- 
sition prise  pour  les  Chartreux  (num.  162o;.  Les  deux  ans  de 
noviciat  sont  prescrits  sous  peine  de  nullité  des  vœux. 

(163C;.  Cisterciens,  ilonastêre  de  vie  commune.  On  a  dit  plus  haut 
que  les  Cisterciens  d'Italie  demandôrent  l'établissement  d'une 
maison  dans  l'Etat  pontifical,  ou  la  vie  commune  et  le  vœu  de 
pauvreté  pourraient  être  parfaitement  gardés.  La  S.  Congrégation 
remit  au  chapitre  général  le  soin  de  dresser  un  plan.  Puis  la 
question  fut  traitée  par  la  S.  Congrégation  dans  l'assemblée 
générale  du  10  juillet  IS40.  Elle  permit  la  fondation  dun  monas- 
tère de  vie  commune,  où  l'on  observerait  la  règle  de  S.  lienoît  et 
les  constitutions  que  Grégoire  XVI  avait  munies  de  son  appro- 
bation. Le  monastère  de  Monte-l'Abbate  fut  choisi  pour  cet  éta- 
blissement, et  l'on  décida  de  transférer  ailleurs  les  moines  de 
ce  couvent  qui  ne  voudraient  pas  embrasser  la  vie  commune. 

(1037).  Auguitins.  Conseil  provincial.  Citations  juridique!;.  \\  n'est 
pas  permis  aux  religieux  d'employer  les  avocats  et  les  actes  juri- 
diques contre  leurs  supérieurs  dans  les  choses  de  pure  adminis- 
tration. Voici  ce  que  la  S.  Congrégation  écrit  au  cardinal  Hivarola, 
protecteur  des  Augustins  réformés  :  «  Le  6  décembre  de  l'an 
dernier,  la  S.  Congrégation  des  Evéqnes  et  Réguliers  confirma 
dans  la  charge  de  provincial  de  la  province  romaine  le  P,  Jean 
de  Damas,  pour  la  gouverner  comme  délégué  pour  le  temps  que 
le  provincial  défunt  aurait  dû  rester  en  charge.  .Ne  se  contentan 
pas  de  cette  faveur,  le  religieux,  au  commencement  de  ce  mois, 


religioso  supplicù  questa  medesima  S.  C.  con  niemoria  firmata 
da  due  legali  per  la  nomina  del  definilorio  provinciale  già 
sospeso  fin  dall'anno  1837,  per  decreto  di  una  congregazione 
particolarmente  doputata,  ed  approvato  da  Sua  Santità  pev  gli 
affari   dell'accennato  ordine.    Preso  ad  esame   la    supplica, 
questi  Emi  signori  rescrissero :  Ssrvelur  decrelum  cotujrega- 
tionis  particularis  19  aprilis  1837  circa  suspensionem  défini- 
torii  provincialis.  In  seguito  il  detto  P.  Damasceno  ha  avuto 
l'ardire  di  spedire  per  mezzo  deilogali  una  citazione  in  forma 
giuridica  avanti  la  S.  C.  délia  disciplina  contro  il  P.  commis- 
sario  générale  per  la  revoca  deU'obbedicnza  data  da  questo  al 
P.  Rodoifo  di  S.  Agata  di  andare  a  Spoleto,  obbedionza  già 
confennata  dalla  sudetta  congregazione  délia  Disciplina,  la 
quale  previo  l'oracolo  di  N.  S.  ha  rimesso  l'alïare  a  questa 
S.  C.  de'  VV.  e  RR.  Finalmente  lo  stesso  P.  Giovanni  Dama- 
sceno lia  presentato  nella  segreteria  di  questa  S.  C,  una  ingiu- 
riosa  scrittura  firmata  anche  questa  da  due  legali  contro  il 
vicario  générale  e  definilorio  générale,  nella  quale  demanda 
di  nuovo  la  ripristinazione  del  definilorio,  e  giunge  perfino  a 
pretendere  la  communicazione  dell'incarto  esaminato  dalla 
congregazione  deputata.  Ciô  posto  l'EE.   LL.  mi  hanno  in- 
giunto  di  scrivere  ailEniza  voslra,  affincbè  si  compiaccia  di 
chiamare  il  ridetto  P.  Giovanni  Damasceno  délia  SSma  Gon- 
cezione,  di  ammonirlo  gravemente  a  nome  délia  S.  G.  tanto 
per  la  citazione  diretta  alla  disciplina  quanto  per  la  scrittura 
ingiuriosa  presentata  come  sopra  in  questa  segretaria.  Si  com- 
piacerà  inoltre  di  manifestargli  che  la  S.  G.  in  virtù  di  S.  obe- 
dienza  strettamente  gli  proibisce  di  fare  in  proposito  délia 
provincia  romana  ulteriore  ricorso  imponendovi  su  taie  oggetto 
perpétue  silenzio,  di  servirai  più  dell'opera  degli  avvocati  in 
simili  oggetti,  di  non  assumera  in  avvenire  il  titolo  di  provin- 
ciale, ma  quello  solo  di  pro-provinciale,  riconoscersi  quel 
delegato  del  P.   vicario   générale.   Che  se  non  obbedirà   a 
taie  precetto,  oltre  la  mancanza  all'obbedienza  ed  aile  pêne  a 
forma  délie  coslituzioni,  la  S.  C.  si  riserva  di  procedere  a  piii 
gravi  pêne  inclusivamente  a  quella  délia  privazione  délia 
carica  e  délia  voce  attiva  e  passiva.  In  questa  circostanza  poi 
il  sottoscritto  Gard,  prefetto  si  fa  un  dovere  partecipare  al- 
l'E.  V.  ildesideriodellaS.  C.  che  s'informi  del  motivo  radicale 
di  tanti  dissapori  nel  sudetto  ordine,  ed  accenni  quel  mezzi 
che  stimerà  più  efficaci  a  rimediare  a  simili  iuconvenienti. 
Romœ,  22  augusti  1840. 

présenta  à  la  S.  Congrégation  un  mémoire  signé  de  deux 
avocats.  Il  demandait  la  nomination  du  déflnitoire  provincial;  or, 
en  1837,  une  congrégation  particulière  pour  les  affaires  des 
Augustins  décida  de  surseoir  au  définitoire  provincial.  C'est  pour- 
quoi la  supplique  eut  pour  réponse  :  Servetur  decretum  congre- 
(jationis  particulxris  diei  19  aprilis  1837  circa  suipensionem  dé/initorii 
jirovincialif .  Après  cela,  le  P.  Jean  de  Damas  a  eu  l'audace  de  faire 
juridiquement  citer  et  avec  le  concours  des  avocats  devant  la 
S.  Congrégation  de  la  Discipline  le  pi're  commissaire  général  pour 
faire  révoquer  l'obédience  donnée  au  P.  l\odolphe  iiour  aller  à 
Spolèle,  obédience  précédemment  confirmée  par  la  S.  Congréga- 
tion de  la  Discipline.  Le  saint-père  a  ordonné  de  remettre  toute 
l'affaire  à  celle  S.  C.  Enfin,  le  même  père  Jean  de  Damas  â  pré- 
senté au  secrétariat  un  éciit  injurieux  contre  le  vicaire  général 
et  le  définitoire  général  de  l'inslitut  ;  dans  ce  mémoire,  qui  porte 
comme  les  précédents  la  signature  de  deux  avocats,  il  Uemande  de 
nouveau  le  rélablisscment  du  définitoire,  et  en  vient  jusqu'à 
demander  la  communication  du  dossier  qui  servit  à  la  congréga- 
tion particulière.  Cela  posé,  les  émin.  cardinaux  m'ont  commandé 
d'écrire  à  votre  éminence  d'avoir  la  bonté  d'appeler  le  P.  Jean  de 
Damas  et  de  lui  adresser  une  sévère  monilion  au  nom  de  la 
S.  Congrégation,  tant  pour  la  citation  présentée  à  la  Discipline  que 
pour  l'écrit  injurieux  qu'il  a  adressé  à  noire  secrétariat.  En  outre, 
la  S.  Congrégation  lui  défend  absolument,  en  vertu  de  la  sainte 
obéissance,  de  (aire  d'autres  démarches  au  sujet  de  la  province 
romaine,  et  lui  impose  silence.  Elle  lui  défend  aussi  de  s'adresser 
aux  avocats  pour  les  all'aires  de  ce  genre;  de  prendre  désormais 
le  litre  de  provincial,  mais  simplement  celui  de  pro-proviucial  et 
délégué  du   vicaire  général.   S'il  n'obéit  pas,  oulre  les  peines 


225 


DECRETS  INEDITS 


226 


<6j8.  SdFER  CAPITULO  rRv)VlNCIALI. 

R.  p.  D.  Reisacu,  visiTAToni  atostolico.  —  Essendo  g'ninto 
a  notizia  lii  quosta  S.  C.  de'  vescovi  e  regolari  cho  nnl  ('utiiro 
iiiese  di  scltcnljrc  si  dovrh  colcbrare  il  capilolo  proviiicialo 
de'  Minori  Itifoimati  di  S.  Francesco  coiriiiimedialo  defini- 
lorid,  qiipsli  Eiiii  iiiici  signori  liaiino  lisoluto  daro  a  V.  S. 
quale  visitatore  apostolico  doll'ordine  Franccscano  iii  coilesti 
slali  Bavaresi  le  seguenli  islruzioni,  acciocchè  la  visita  mede- 
sima  possa  conseguire  qiieli'cllflto  clio  la  S.  Sodé  si  fi  prefisso 
neldejiutaiia.  V.  S.  peitaiito  polià  ordinare  anche  in  nome  di 
questa  S.  C.  che  i  capitolari  prima  di  unirsi  in  capilolo  si  pre- 
parino  aile  elezioni  con  spiiituali  esercizi  pei-  quel  tempo  che 
V.  S.  creder;"!  opportnno,  imploraiido  cosl  dal  Sigiiore  i  lumi 
necessari  per  procédera  con  retta  intenzione  alla  scella  di 
probi  ed  idonei  snperiori.  Non  oslanle  il  commissario  depulato 
dal  I-".  niiiiiîlro  générale,  V.  S.  intervcrrà  al  capilolo  medesimo 
cd  al  definitorio  inimediato  colla  qualilîca  di  présidente  spe- 
cialmente  designalo  da  qnesta  S.  C.  colla  facoltà  di  approvare 
le  elezioni,  se  lo  crederà  opportnno,  ed  in  caso  opposto,  di 
sospenderc  l'approvazione  e  la  pubhlicazione  de'  nuovi  snpe- 
riori, lasciando  temporaneamente  gli  alUiali  nell'esercizio  do^ 
)oro  rispeltivi  oflicii  per  poter  intanto  esporre  lo  stalo  délie 
cose  a  quesia  S.  C.  la  quale  non  ometterà  di  prendere  se  vi 
sarà  di  bisogno  anche  niisure  straordinarie.  È  abilitata  inoltre 

ciprimiîes  dans  les  conslilulions  de  l'ordre,  h.  S.  Congrégation  se 
réserve  d'en  infliger  de  plus  graves,  compris  la  deslilution  et 
la  privation  de  la  voix  active  et  passive.  LaS.  Congrc'galion  dt'sire 
connaître  la  causeradicale des  dissenlimenls qui agilentrinslilulelc. 
Rome,  22aoiit  1840.  » 

(1638).  Franciscains  de  Bavière.  Chapitre.  Mgr  Beisach.  On  a  dit 
plus  haut  que  Mgr  Reisach,  <5vêque  d'Eystatl  (plus  tard  arclie- 
vt?que  de  Munich  et  cardinal),  fui  nomme  viiileur  apostolique  des 
couvents  de  Franciscains  en  Bavière,  l'n  chapitre  provincial 
devant  avoir  lieu,  la  S.  Congrégation  charge  le  visiteur  de  le 
présider.  Voici  ce  qu'on  écrit  à  ce  prélat  :  «  La  S.  Congrégation 
des  Evéques  ei  Réguliers  ayant  appris  que  le  chapitre  provincial 
des  Mineurs  lîéformés  de  l'ordre  franciscain  doit  se  tenir  au  mois 
de  septembre  prochain,  les  émin.  cardinaux  ont  décidé  d'adresser 
à  votre  seigneurie,  comme  visiteur  apostolique  fie  l'ordre  fran- 
ciscain dans  le  royaume  de  Bavière,  les  instructions  suivantes, 
pour  atteindre  le  résultat  qu'on  s'est  proposé  en  prescrivant  la 
visite.  Ainsi,  votre  seigneurie  pourra  ordonner,  au  nom  même  de 
la  S.  C,  que  les  capitulaires,  avant  d'ouvrir  le  chapitre,  se  pré- 
parent aux  élections  par  les  exercices  spirituels  pour  le  temps  que 
votre  seigneurie  croira  convenable;  ils  demanderont  à  Dieu  les 
lumières  nécessaires  pour  faire  dans  de  bonnes  intentions  l'élec- 
tion de  supérieurs  éditiants  et  éclairés.  Malgré  la  présence  du 
commissaire  que  le  général  da  l'ordre  a  nommé,  votre  seigneurie 
assistera  au  chapitre  et  au  définituire  immédiat  comme  président 
spécialement  désigné  par  cette  S.  Congrégation.  Elle  aura  le 
pouvoir  de  confirmer  les  élections,  si  elle  le  juge  à  propos,  et, 
dans  le  cas  opposé,  de  suspendre  l'approbation  et  la  proclamation 
des  nouveaux  supérieurs  pour  en  référer  à  cette  S.  Congrégation, 
qui  ne  manquera  pas  de  prendre  des  dispositions  extraordinaires, 
s'il  le  faut.  En  attendant,  les  supérieurs  actuels  resteront  en  fonc- 
tion. En  outre,  votre  seigneurie  est  autorisée  à  proposer  au 
chapitre  et  au  définitoire  les  réformes  qu'elle  croira  utiles  pour 
rappeler  les  religieux  à  la  règle  qu'ils  ont  professée.  La  S.  Con- 
grégation espère  que  votre  seigneurie  travaillera  avec  zèle  et 
prudence  au  bien  de  ces  réguliers,  qui,  pénétrés  de  l'esprit  de 
leur  vocation,  s'uniront  certainement  i  votre  seigneurie  pour 
procurer  l'amélioration  de  la  discipline  régulière  selon  les  inten- 
tions du  Saint-Siège.  LaS.  C.  désire  avoir  par  la  suite  une  relation 
de  ce  qui  aura  été  fait.  Rome,  3  août  1840.  »  —  On  écrit  le  même 
jour  au  cardinal  Lambruschini,  secrétaire  d'Etat  de  Grégoire  XVI 
et  prolecteur  de  l'ordre  de  S.  François:  «  D'après  la  dépêche  du 
29  juillet  dernier,  par  laquelle  votre  éminence,  en  sa  qualité  de 
secrétaire  d'Etat  et  de  protecteur  de  l'ordre  franciscain,  a  bien 
voulu  consulter  cette  S.  C.  sur  les  questions  que  fait  Mgr  Reisach, 
on  a  rédigé  l'instruction  sous  forme  de  lettre  adressée  à  ce 
prélat  :  la  lettre  n'est  pas  cachetée,  afin  que  votre  éminence  en 
puisse  prendre  connaissance  avant  de  l'envoyer  à  destination.  On 


V.  S.  a  proporre  nel  capilolo  medesimo  e  nel  definitorio  quelle 
riforme  che  crederà  opportune  per  richiamare  quei  religiosi 
alla  prima  osservanza  délia  regola  che  hanno  professata.  Questa 
S.  C.  spera  che  V.  S.  col  suo  zelo  e  prudenza  concorrerà  al 
benc  di  codesti  rcgolari,  i  quali  memori  délia  ioro  vocazione 
si  nniranno  cerlainenle  con  Lei  a  procurare  il  miglioramenlo 
délia  disciplina  regolare  secondo  le  intenzioni  dclla  .Sede  apo- 
stolica.  Desidera  poi  di  avère  in  seguito  una  relazione  di  quanlo 
sar't  slato  operalo. 

Roniœ,  3  augusti  18i0. 

Caiidinali  Lambruscoini.  —  In  seguito  del  dispaccio  in  data 
29  dello  scorso  luglio,  con  cni  l'K.  V.  nella  qualificadi  segre- 
tario  di  stato  c  di  protettore  dell'ordine  Minoritico,  si  è  com- 
piaciula  iaterpollare  qnesta  S,  C.  de'  VV.  e  RR.  sopra  i  dnbbj 
proposti  da  Mgr  Reisach  vescovo  di  Eichstalt,  visitatore  apo- 
stolico de'  PP.  Francescani  di  Ravicra,  si  è  stesa  l'opportuna 
istrnzione  in  forma  di  lettera  diretta  a  quel  prelato,  la  quale 
si  unisce  a  sigillo  volante  affinchè  l'E.  'V,  ne  possa  conoscere 
il  tenore  per  quindi  spedirla  al  suo  destino.  Si  è  creduto  pro- 
cedere  per  via  di  abilitazione  nel  caso  parlicoiare,  si  perché 
non  si  aveva  présente  il  brève  apostolico,  come  ancora  per 
non  istabilire  délie  rnassime  di  assoluta  indipendenza  dai  su- 
periori  regolari,  le  quali  come  V.  S.  ben  conosce,  hanno  per 
lo  più  prodotte  cattive  conseguenze  nelle  visite  apostoliche 
destinale  negli  stali  esleri  ;  non  senza  gravi  difticokà  si  h  po- 
tuto  poi  ristabilire  il  iibero  esercizio  dell'autorità  ordinaria  dei 
snperiori  generali. 

Romœ,  3  augusti  1810. 

1639.  Super  ascriptione  militije, 

Episcopo  Regien.  —  Ferdinand©  Gnoli  chierico  professo  ne' 
minori  Riformati  ora  secoiarizzato,  ha  snpplicito  questa  S.  C. 
de'  VV.  e  RR.  per  la  deroga  di  tuttociô  che  possa  impedirgli 
abbracciare  franquillamente  la  carriera  militare,  essendogli  di 
ostacolo  le  condizioni  di  osservare  la  sostanza  de'  voti  profes- 
sai e  di  vivere  sotto  l'obbedienza  dell'ordinatio  apposta  nel 
rescritto  di  sua  secolarizzazione.  Presa  ad  esanie  da  questi  Emi 
signori  una  taie  istanza  non  è  Ioro  sembralo  assolutamente 
conveniente  che  un  religioso  benchè  secoiarizzato  e  non  insi- 
gnito  de'  sacri  ordini  intraprenda  la  carriera  militare.  L'EE. 
LL.  pertanto  mi  hanno  comandato  di  scrivere  a  V.  S.  che 
dissuada  il  ricorrente  del  concepito  disegno  eccitandolo  ad 
applicarsi  ad  altre  occupazioni  più  convenienti  al  suo  stato. 

Romae,  4  septembris  1840. 

a  cru  devoir  agir  sous  forme  d'autorisation  dans  ce  cas  spécial, 
soit  parce  qu'on  n'avait  pas  sous  les  yeux  le  bref  apostolique  du 
visiteur,  soit  pour  éviter  d'établir  des  maximes  d'indépendance 
par  rapport  aux  supérieurs  réguliers.  Votre  éminence  n'ignore 
pas  que  ces  maximes  ont  produit  de  fâcheuses  conséquences  dans 
les  visites  apostoli([ues  qui  ont  été  ordonnées  dans  les  États 
étrangers  :  et  ce  n'est  pas  sans  de  sérieuses  difficultés  qu'on  a  pu 
rétablir  ensuite  le  libre  exercice  de  l'autorité  ordinaire  des  supé- 
rieurs réguliers.  Rome,  3  août  1840.  » 

(1639).  Beligieux  sécularisé.  Engagement  militaire.  Est-il  conve- 
nable qu'un  religieux  sécularisé  prenne  la  Carrière  militaire? Il 
s'agit  évidemment  d'un  sujet  qui  n'a  pas  reçu  les  ordres  sacrés. 
On  écrit  à  l'évoque  de  Regio  :  «  Ferdinand  Gnoli,  clerc  profès  des 
Franciscains  réformés,  actuellement  sécularisé,  a  demandé  la 
dispense  de  tout  ce  qui  est  de  nature  à  l'empêcher  d'embrasser 
la  carrière  militaire;  l'induit  de  sécularisation  l'oblige  de  garder 
la  substance  de  ses  vœux  et  de  rester  sous  l'obéissance  de  l'or- 
dinaire. Les  Emin.  cardinaux  ayant  pris  connaissance  de  cette 
demande,  il  ne  leur  a  pas  semblé  absolument  convenable  qu'un 
religieux,  quoique  sécularisé  et  non  revêtu  des  ordres  sacrés, 
prenne  la  carrière  militaire.  C'est  pourquoi  ils  m'ont  commandé 
d'écrire  à  votre  seigneurie  de  dissuader  le  recourant  de  son 
projet,  et  de  l'engager  à  prendre  des  occupations  mieux  en  rapport 
avec  «on  état.  Rome,  4  septembre  1840.  » 


17°    SÉRIE 


15 


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DECRETS  INEDITS 


228 


1640.  HOSPITAIITATIS. 

Gexerali  oBSERVANTirM.  —  È  stato  rappresentato  a  questa 
S.  C.  de'  VV.  e  RR.  che  il  vicnrio  générale  di  Velletri  abbia 
prescritto  al  diacono  Antonio  Mangiafav.»  di  fare  per  un  mese 
gii  esercizi  spirituali  nel  coinento  de'  PP.  Miiiori  Osservanti 
di  Cori  e  che  quel  guardiano  siasi  ricu<ato  col  risponderc 
essere  necessario  il  perines>o  di  quesla  S.  C.  quindi  è  che 
questi  Enii  signori  nii  hanno  ingiunto  di  scrivere  alla  P.  V. 
Rma  affinchè  ordini  al  guardiano  medesiuio  di  ricevere  quel 
diacono  senza  perô  alcuna  remissione  di  quel  convento. 

Rom»,  14  septenibris  18  iO. 

1641.  Super  regresso. 

ViiiTATORi  APOSTOuco  ORDixu  S.  Basilii.  —  I  monaci  Basi- 
lianiD.  Basilio  e  D.  Giacomo  Laya,  dimoraiiti  tuori  dcl  chiostro 
per  l'indullo  ottenuto  nello  scorso  anno  délia  loro  perpétua 
secolarizzizione,  hanno  supplicato  quesla  S.  C.  de'  VV.  e  RR. 
aflinchè  aulorizzila  P.  V.  a  riceverli  di  nuovo  uelTordine  a  oui 
desiderano  di  ritornare.  Questi  Emi  signori  pertanto;  altese 
alcune  relazioni  ricevute  che  i  medesimi  sieno  uscili  dai  chio- 
stro sc!. za  prima  riportare  il  décrète  esecutoriale  della  ourla, 
mi  hanno  coniandato  di  scrivere  alla  P.  V.  significandole  che 
se  il  sudetto  indulto  non  t>  stato  in  realtà  eseguito  dall'ordi- 
nario  a  cui  fu  commesso,gli  oratori  si  trovano  iilegitlimainente 
al  secolo,  e  perciô  la  P.  V.  li  riammetterà  nell'ordine,  assolven- 
doli  dalle  censure  incorse,  con  imporre  ai  medesimi  una 
salutare  penitenza.Ricevuli  poi  che  li  avrà  in  un  monaslero  da 
designarsi  dalla  P.  V.  ivi  li  riterrà  per  dieci  giorni  onde  atlen- 
daooa^li  esercizi  spirituali;  dope  di  che  in  vigore  di  speciali 
apostoliche  facolià  le  quali  colla  présente  l'EE.  LL.  le  accor- 
dano,  potrà  dispensarii  dall'irregolarità  conlralta,  e  dalle  altre 
pêne  comminate  contro  i  fuggitivi  e  gli  apostali  nel  modo  che 
crederà  piii  opportune  ;  e  se  poi  l'enunciato  indulto  di  secola- 
rizzazione  è  stato  legittimamente  eseguito,  dovrà  informarsi 

(1640).  Retraiies  dans  les  couvents.  Les  réguliers  doivent-ils 
accueillir  les  menibres  du  clergé  séculier  que  les  évoques  envoient 
faire  des  retraites? La  S.  Congrégation  écrit  au  général  des  Fran- 
ciscains: «  Le  vicaire  eénéral  de  Velletri  a  ordonné  au  diacre 
Antoine  N.  de  faire  les  exercices  spirituels  pendant  un  mois  dans 
le  couvent  des  Observants  de  Cori  ;  mais  le  gardien  a  refusé,  en 
disant  qu'il  fallait  la  permission  de  celte  S.  Cougrégaliou.  De  là 
vient  que  les  émin.  cardinaux  m'ont  commandé  d'écrire  à  votre 
paternité  révérendissime  d'ordjnner  au  gardien  de  recevoir  ce 
diacre,  toutefois  sans  aucune  charge  pour  le  couvent.  Rome, 
14  septembre  1840.  » 

(1641).  Bariliens.  Induit  de  sécularisation.  La  forme  gracieuse  est 
rarcmentemployée  pour  la  sécularisation  perpétuelle.  L'induit  qui  se 
donne  in  forma  commissaria  ne  devient  définitif  que  par  la  fulmi- 
nation.  On  écrit  au  général  des  Basiliens:  •  Les  moines  IJasile  et 
Ja'îques  Laya,  denneurant  hors  du  cloître,  en  vertu  de  l'induit  de 
sécularisation  perpétuelle  qu'ils  obtinrent  l'an  dernier,  ont  de- 
mandé que  la  S.  Congrégation  autorise  votre  paternité  à  les  recevoir 
de  nouveau  dans  l'ordre  où  ils  désirent  rentrer.  Comme  ils  ont 
quitté  le  cloître  avant  d'obtenir  le  décret  exécutorial  de  l'ordinaire, 
les  émin.  cardinaux  m'ont  commandé  de  fiirc  savoir  à  votre  pa- 
ternité que,  si  l'induit  n'a  pas  été  réellement  exécuté  pir  l'ordinaire 
auquel  il  fut  adressé,  les  recourants  se  trouvent  illégitimement 
dans  le  siècle;  par  conséquent  Totre  paternité  les  lecevra  dans 
l'ordre,  et  les  absoudra  des  censures  encoorucs.  en  leur  imposant 
une  pénitence  salutaire.  Ils  feront  d'abord  les  exercices  spirituels 
durant  dix  jours,  puis  votre  paternité  pourra  les  dispenser  de 
rirrégularité  et  des  autres  peines  portées  contre  les  fugitifs  et 
apostats.  Mais  si  l'induit  ae  sécularisation  a  été  légitimement 
exécuté,  votre  paternité  d.'vra  s'assurer  de  leurs  bonnes  qualités 
et  de  la  conduite  qu'ils  ont  tenue  dans  le  monde:  si  les  définiteurs 
généraux  sont  d'avis  d'accueillir  ces  deux  religieux,  votre  pater- 
nité pourra  le  faire,  malgré  les  dispositions  précédemment  données 
par  la  S.  Congrégation.  Rome,  20  novembre  18  iO.  » 


délie  loro  buone  qualità  e  della  condotta  tenuta  nel  secolo  e 
sentira  ancora  in  proposilo  il  veto  de'  PP.  definitori  generali, 
i  quali  se  converranno  di  riceverli,  potrà  rianinietterli,  non 
ostanti  le  disposizioni  già  a  lei  date  da  questa  S.  C. 
Homîe,  20  novembris  1810. 

1642.  SdPEtl   TVULLIT.^TE   rROFESSIOSIS. 

Eriscoro  .Massilies.  —Ex  litteris  ab  ampliiudine  tua  VI  kalen- 
das  julii  niissis  ad  hanc  S.  C.  EE.  et  Ileg.  nonnuUa  et  qnidem 
valde  opportuna  colligunlnr  de  conventu  capucinovum  Mas- 
sili;e  jam  fundato.  Ea  tamen  adhuc  dcsiderantur  quaj  propins 
respiciunt  judicium  de  votis  a  fr.  Petro  Josepho  Mol  emissis 
fereiidum;  ad  quod  requiritur  reruni  notitia  non  ex  opinione 
quadam  deprompta  sed  quae  ex  indubiis  argumentis  quantum 
fieri  poterit,  sit  deducta.  Quare  Emi  patres supplicem  ejusdem 
viri  religiosi  lihellum  denuo  ad  te  mittere  decrevprunt,  ut  per 
juridicum  examen  inquiras  de  fundatione  ccenobii,  de  légi- 
tima aucloritate  in  constituendo  novitiatu,  de  ratione  servata 
iîi  einilfenda  professione  deque  ceteris  omnibus  qnae  ad  hoc 
negolium  expediendum  necessaria  esse  judicaveris.  Quod  ut 
praîstes,  poteris  audire  vires  religiosos  qui  in  conventu  com- 
niorabantur  aliasque  personas  quœ  hac  super  re  aliquam  noti- 
tiani  dare  possunt.  Si  autem  fuerint  audiendi  qui  in  alia 
diœcesi  commorari  contigerit,  suos  episcopos  noiiiine  S.  C. 
subdelegabis  ut  eorum  testimonium  excipiant.  Testimonia 
vero  qua3  coUegeris  ad  S.  i].  transmiltere  curabis.  Fausta  inté- 
rim omnia  tibi  precor  a  Domino. 

Kotnae,  pridie  nouas  decembris  1840, 

1643.  Sdper  kegressu. 

Gexerali  co.wemdaliom.  —  Il  religioso  minore  conventualc 
fra  Giuseppe  la  Monica  dimoranle  nel  secolo  con  indulto  tem- 
poraneo  sul  finire  deU'anno  1838,  supplicù  questa  S.  C.  de' 
VV.  e  RR.  che  ordinasse  a'  suoi  superiori  di  riceverlo  nuova- 
mente  in  religione.  Si  fece  perciô  conoscere  alia  P.  V.  Rma 
con  lettera  de'  22  gennaio  1839,  cheessendo  il  detto  religioso 
secolarizzato  ad  îempus,  non -poteva  la  sua  religione  ricusarsi 
di  riceverlo,  e  che  se  fosse  reo  di  delitti  tali  da  meritare  l'es- 
pulsione,  conveniva  procédera  a  forma  délie  costituzioni  apos- 
toliche.  Ora  torna  il  religioso  la  Monica  ad  esporre  che  non  si 
è  volulo  ricevere  e  per  consegueuza  implora  o  che  sia  riano- 
vato  i'ordine  per  essere  riammesso,  o  che  gli  si  assegni  a  carico 
della  religione,  una  pensione.  Non  ignora  la  P.  V.  che  allor- 

(1642).  Capucins  de  Marseille.  Validité  des  professinns.  Avant  de 
se  prononcer  sur  la  validité  des  vœux,  la  S.  (Congrégation  prescrit 
une  enquête  juridique  sur  la  fondation  du  couvent,  sur  l'établis- 
sement légitime  du  noviciat,  sur  la  manière  dont  la  profes.'.ion 
s'est  faite.  La  constitution  de  Benoit  XIV  Si  datam  prescrit  la  pro- 
cédure relative  aux  professions  religieuses. 

(1043).  Conventuels.  Rentrée  au  couvent.  Le  religieux  sécularisé 
temporairement  conserve  le  droit  de  rentrer  dans  la  communauté. 
La  S.  Congrégation  écrit  au  général  des  Conventuels  :  «  Le  religieux 
Joseph  La  Monica,  qui  demeure  dans  le  monde  avec  un  induit  de 
sécularisation  temporaire,  demanda,  vers  la  fin  de  1838,  qu'il  fût 
ordonné  aux  supérieurs  de  le  réadmettre.  C'est  pourquoi  on  lit 
savoir  à  votre  paternité  révérendissime  par  une  lettre  du  22  jan- 
vier 1839  que,  ce  religieux  étant  sécularisé  ad  lempus,  I  ordre  ne 
pouvait  s'opposer  à  sa  rentrée;  et,  s'il  avait  commis  des  délits  dignes 
de  l'expulsion,  il  était  nécessaire  de  procéder  conlorméuieut  au£ 
constitutions  apostoliques.  I>e  religieux  se  plaint  de  ce  qu'on  n'ait 
pasvoulu  le  recevoir  ;  il  demande  eu  conséquence  que  l'injonclion 
soit  renouvelée,  ou  que  l'institut  lui  fasse  une  pension.  Votre 
paternité  sait  que.  lorsqu'un  religieux  qui  n'est  pas  légalement 
expulsé  ou  sécularisé  à  perpétuité  veut  retourner  au  cloître,  on  ne 
peut  lui  en  refuser  l'entrée,  et  que  l'institut  doit  lui  donner  une 
pension  alimentaire.  Cela  posé,  votre  paternité  fera  connaître  les 
motifs  pour  lesquels  on  n'a  pas  rempli  jusqu'à  ce  jotir  ce  que  la 
S.  C.  ordonna  au  début  de  1839.  Rome,  22jauvier  1841.  » 


229 


DECRETS  I INEDITS 


230 


quando  un  roligioso  non  espulso  Icgittiiiiamcnte  e  non  purpc- 
tnaiiienle  socolaiizzato  vuol  lornare  nel  cliioslro,  non  gli  si 
puù  npgare  l'ingrosso,  e  che  lu  l'eligionc  èteiiuta  prestargli  gli 
aliniLMiti.  Ciô  posto  faià  conoscere  la  P.  V.  i  niotivi  per  cui 
finora  non  sia  stato  eseguito  quanlo  la  S.  C.  dispose  findaH839. 
Roina3,  22  januarii  18il. 

1644.  EnEr.Tio  novittatts  m  iiavaria. 

Gknkr.\u  roisvENTL'AUiiM.  —  La  SantitJi  di  N.  S.  nell'udienza 
dei  15  corrente,  si  è  dt^gnata  di  riinottorc  aU'aibitrio  e  co- 
scienza  délia  P.  V.  Rma  la  facoiti»  di  erigere  il  noviziato  iii 
Wiirlzburg,  corne  vedn'idal  rescrittoa  Lei  rimesso  per  Tesecii- 
zione.  In  taie  circoslanza  la  stessa  Santità  Sua  ha  ordinato 
ancora  di  scriversi  alla  P.  V.  significandole  che  per  ben  stahi- 
hre  0  aistemare  il  noviziato  nel  detto  convento,  si  faccia  render 
conio  ogni  anno  per  un  triennio  dello  stato  del  medesimo, 
délia  condottade'  novizi,  délia  regolare  osservanza  ene  renda 
qnindi  inlcsa  questa  medesima  Congregazione. 

Romae,  16  januarii  tSiO. 

1643.  Super  vita  cosiMUNt. 

Illmo  Reisach  EPiscoro  Eystetten,  —  La  S.  G.  de'  VV 
e  RR.  ô  restata  pienamente  soddisfatta  délia  celebrazioiie. 
del  capitolo  provinciale  de'  PP.  di  S.  Francesco  tenuto  nel 
convento  di  Monaco  e  finito  li  20  ottobre  proîsimo  passato, 
su  di  cui  Ella  ha  informato  l'EE.  LL.  in  data  dei  5  dicembre 
scorso  e  avendo  conosciuto  la  regolarità  con  cui  è  stato  cele- 
brato,  lo  zelo  con  cui  V.  S.  si  è  prestata,  e  la  cooperazione  dei 
religiosi  pel  ristabiliniento  délia  regolare  disciplina,  special- 
mente  riguardo  all'osservanza  délia  povertà  a  forma  délie 

(1644).  Conventuels  de  Bavière.  Etablissement  d'un  noviciat  à 
Wuitzbuurij.  Le  général  des  Conventuels,  faisant  la  visite  des 
maisons  de  son  ordre  en  Allemagne,  trouva  le  couvent  de  Wurlz- 
bourg  réduit  à  quelques  sujets.  Le  roi  de  Bavière  accorda  des 
ressources  pour  augmenter  le  nombre.  Le  général,  à  son  retour 
à  Bun)i>,  demanda  l'érection  d'un  noviciat  dans  cette  maison,  qui 
renfermait  dès  lors  sept  prêtres,  observant  la  vie  commune,  à  la 
satisfaction  de  l'évéque  et  de  la  population.  L'éloignement  du  no- 
viciat faisait  perdre  des  vocations;  car  peu  déjeunes  gens  avaient  le 
courage  d'entreprendre  un  voyage  de  douze  cents  milles  pour  faire 
le  noviciat  en  Italie.  Eu  outre  les  Gonventuelsont  besoin  de  quelqiies 
sujetsallemands  pour  avoir  des  pénitenciers  à  S.  Pierre  de  Home  et 
àLorette. —  Grégoire  XVI  permit  la  fondation  du  noviciat  deWurtz- 
bourg  par  le  rescrit  suivant:  «  Exaudientia  SSmidiei  13  januarii  1841. 
SSmis  annuit  arbitrio  P.  minisiri  generalis  pro  petita  facultale 
erigendi  in  praefalo  conventu  novitiatum,  dummodo  in  eo  saltem 
sex  relij;iosi  sacerdotes  commorentur,  vigeal  claustralis  et  regularis 
observantia,  ac  adsit  locus  separatus  pro  recludendis  novitiis  seorsim 
ab  aliis  religiosis  etc.  »  En  outre,  on  éciivit  au  général  la  lettre 
suivante  :  «  Le  saint-père,  dans  l'audience  du  Ib  courant,  a  bien 
voulu  remettre  au  jugement  et  à  la  conscience  de  votre  paternité 
révérendissime  la  faculté  d'ériger  le  noviciat  de  Wurtzbourg.  En 
cette  circonstance,  le  saint-père  a  aussi  ordonné  de  notifier  à 
votre  paternité  que,  pour  bien  établir  et  organiser  le  noviciat  dans 
ce  couvent,  chaque  année  pendant  trois  ans  elle  se  fasse  rendre 
compte  de  sa  situation,  de  la  conduite  des  novices,  de  l'observance 
régulière  et  qu'elle  en  informe  ensuite  cette  S.  Congrégation.  Rome, 
16  janvier  1840.  » 

{1Ù45;.  Frat\ciscai)is  de  Bavière.  Chapitre.  Réforme.  On  a  dit  plus 
haut  que  .Mgr  Reisach  fut  nommé  visiteur  apostolique  des  Fran- 
ciscïins  de  Bavière  et  président  de  leur  chapitre.  On  lui  écrit  : 
«  La  S.  Congrégation  des  Évéques  et  Réguliers  est  restée  pleine- 
ment satisfait*  de  la  célébration  du  chapitre  provincial  des  Pères 
de  S.  François,  lequel  s'est  tenu  à  Munich  le  20  octobre  dernier. 
La  lettre  de  V.  S.  en  date  du  5  décembre  a  fait  connaître  la  ré- 
gularité avec  laquelle  le  chapitre  a  été  célébré,  le  zèle  que  V.  S. 
a  déployé,  et  le  concours  des  religieux  pour  le  rétablissement  de 
la  discipline  régulière,  particulièrament  sur  l'article  de  la  parfaite 
pauvreté,  et  la  clôture.  C'est  pourquoi  la  S.  Congrégation  espère 
que  la  visite  apostolique  sera  extrêmement  utile  à  ces  religieux 


costituzioni  aposloliche,  e  dell'ordine,  non  clic  il  ristabiliinento 
dclla  clausura.  Spera  perciù  la  S.  C.  che  la  visita  apostolica 
riuscirii  soniniamentc*  ulilea  colesli  religiosi,  c  in  brève  leni[)0 
saianno  tolti  gli  abiisi,  i  quali  di  tanto  in  tanto  anche  ncgli 
ordini  regolari  si  postono  inlrodurre.  Intéressa  per6  sorama- 
menlc  alla  S.  C.  che  V.  S.  iiivigili  sopra  il  noviziato,  acciocchè 
siano  ricevuti  giovani  (brnili  degli  opportuni  requisiti,  e  che 
facciano  regolarmente  la  prova,  onde  un  giorno  possano  essere 
di  utilità  al  loro  islitulo.  Coà  ancora  racconianda  lo  studio 
che  tanto  puù  concorrere  a  forni.ire  buoni  ed  utili  religiosi 
so|)ra  le  quali  cose  la  S.  C.  bramerebbe  a  suo  tempo  di  essere 
iiiformata. 
Ilomae,  3  februarii  1841. 

1646.  Scpeu  sjecclarisatioitk. 

Episcopo  Eystetten.  —  La  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  non  suole 
accordare  in  génère  le  facoltà  di  concedere  secolarizzazioni  ai 
religiosi,  e  venendo  ad  essa  presenlate  le  istanze  per  tali  seco- 
larizzazioni, la  medesima  ne  richiede  le  opportune  informa- 
zioni,  e  quindi  se  ne  fa  da  monsignor  segretario  relazione  a 
Sua  Sanlità  per  la  definiiiva  provvidenza.  Se  V.  S.  pertanlo 
conosce  esservi  de'  religiosi  fra  codesti  capuccini  soggetti 
alla  sua  visita  apostolica  ai  quali  per  il  bene  dell'ordine  o  per 
giusti  motivi,  o  loro  parlicolari  ragioni,  convenga  di  accordare 
la  secolarizzazione,  ne  trasmetla  una  nota  a  questa  S.  C.  espri- 
mendo  le  rispettive  cause  per  la  detta  grazia,  onde  possa  l'arsi 
dal  sudetto  Mgr  segretario  la  relazione  a  Sua  Santità. 

Romae,  3  februarii  1841. 


1647.  Super  illegitimo  provinciali. 

Nrxcro  Viennen.  È  stato  riferito  a  questa  S.  C.  de'  VV. 
e  RR.  quanto  il  P.  Mariano  Jaich  Minore  Osservanle  ex-pro- 
vinciale délia  provinciaCapistrana  in  Ungheria,  ha  esposto  nel 
suo  memoriale  trasmesso  ed  aceom.pagnato  da  V.  S.  con  let- 
tera  dei  26  febbraio  prossimo  passato.  Questa  S.  G.  pertanto 
in  forza  di  spécial!  facoltà  l'autorizza  a  poter  anche  per 
niezzo  di  persone  ecclesiastiche  da  suddelegarsi,  assolvere 
l'ex-provinciale  oratore  dalle  censure  e  pêne  incorse,  non 
che  dispensarlo  daU'irregolaritîi,  e  riabilitarlo  alla  voce  attiva 
e  piissiva,  inginngendogli  una  salutare  penitenza.  S'informera 
poi  V.  S.  se  egli  abbia  fatto  degli  atti  nuUi  che  si  debbano 
sanare,  e  ne  renderà  intesa  la  medesima  S.  Congregazione. 

Romae,  16  martii  1841. 

et  qu'on  verra  bientôt  disparaître  les  abus  qui  peuvent  parfois  sa 
glisser  dans  les  ordres  religieux  eux-mêmes.  La  S.  Congrégation 
désire  vivement  que  votre  seigneurie  ait  l'œil  sur  le  noviciat,  pour 
u'v  laisser  entrer  que  des  jeunes  gens  doués  d«s  qualités  nécessaires 
el'qui  puissent  être  bien  formés  par  les  épreuves  d'usage.  Elle 
recommanda  aussi  l'étude,  qui  exerce  tant  d'influence  pour  former 
de  buns  et  utiles  religieux.  Rome,  3  février  1841.  «(Voir  n.  1638). 

(1646).  Méthode  relative  à  la  sécularisation  des  religieux.  Mgr  Rei- 
sach ayant  demandé  la  pouvoir  de  séculariser  les  religieux,  on 
lui  répond  ce  qui  suit  :  «  La  S.  Congrégation  des  Évêques  et  Ré- 
guliers n'a  pas  coutume  d'accorder  en  général  le  pouToir  de  sécu- 
lariser les  religieux.  Lorsque  les  demandes  lui  parviennent,  elle 
prend  les  renseignements  nécessaires;  puis  .Mgr  le  secrélaire  en 
réfère  aa  saiot-père  pour  la  décision  finale.  En  coniéquence,  si 
votre  seigneurie  voit  que  parmi  lei  Capucins  soumis  à  ia  visite 
apostolique  il  se  trouve  des  religieux  qu'U  serait  bon  de  séculariser 
dans  l'intérêt  de  l'ordre  ou  pour  le  bien  personnel  des  sujet»,  elle 
pourra  en  adresser  la  liste  à  cette  S.  Congrégation,  eu  exprimant 
les  motifs  spéciaux  à  chacun,  et  l'on  pourra  en  référer  au  saint- 
père.  Rome,  3  février  1841.  » 

(1647)  Provincial  îiitrus.  Absolution  des  censures.  On  dira  plus  loin 
la  suite  d.  l'affaire.  H  s'agit  de  la  province  franciscaine  de  S.  Jean 
Capistran  en  Hongrie.  Ici  la  S.  Consrégation  délègue  le  nonce  de 
Vienne  pour  l'absolution  des  censures  et  des  peines  canoniques. 


231 


DECRETS  INEDITS 


232 


1648.    SCPER   CKSSIOXK   BONORm. 

GENERAL!  Barsabitarcm.  —  U  P.  Giovaiitii  Maria  Tacchi, 
barnabita  vice  rettore  del  colle^'io  di  C.travaggio  in  Napoli,  ba 
esposto  a  qupsia  S.  C.  che  nel  siio  ingresso  in  religione 
rinuiiciù  e  codelte  ai  fratelli  Giiiseppe  ed  Antonio  Tacchi  tutti 
i  béni  a  lui  spettanticon  patto  di  rivcrsibilitàin  qualunque  caso 
di  soppressione  deil'abbraccialo  istiluto,  e  che  ora  Giuseppe 
Tacchi,  uno  dei  sannominali  fratelli  ha  venduto  alcnni  de' 
boni  soggelti  al  patto  di  riversibilità  a  favore  di  un  tal  Mazio 
Mazi  coUobbligo  verso  il  comiiratore  di  rcndere  liberi  i  fondj 
aliénât!  per  cui  implora  la  sanzione  délia  rinuncia  sui  béni 
aliénât!,  riservandosi  il  dirilto  di  riversibililà  siigli  altn  béni 
posseduli  da  ambedue  i  fratelli.  La  S.  C.  pertantocon  rescritto 
dei  12  corrente  ha  rimesso  le  accennate  preci  aU'arbitrio  e 
coscienza  délia  P.  V.  Rma  colle  necessarie  facoltà  di  provve- 
dervi,  e  tal  grazia  l'ha  accordata  non  già  per  sanzionare  l'in- 
debita  riserva  di  diritti,  i  quali  forse  non  possono  stare  col 
voto  di  poverlà,  ma  per  togliere  qualunque  diibbio  che  po- 
tesse  trovare  altrimenti  ilconipratore  deisudetli  fondi.  Quindi 
è  che  la  P.  V.  nell'eseguire  il  succennalo  rescritto  secondo 
la  mente  di  questa  S.  C.  non  riserverà  il  dirilto  di  riversibilità 
sopra  gli  altii  béni  dei  fratelli. 

Romae,  18  martii  1841. 


1650.  Translationts. 

Exaudientia  26  martii  1841,  Sanclitas  Sua,  attenta  relations 
cpiscopi  Tridentini  et  voto  P.  minislri  generalis  ordinis  (capu- 
cinorum)  bénigne  annuil  ei  propterea  mandavil  ronnnitti 
eidem  episcopo  ul  vcrisexistentibusnarratis,  facultatem  Irans- 
ferendi  conventum  in  alium  locurn  idonenm  ab  ordinario  de 
consensu  P.  provincialis  designandum,  ibicpie  ecclesiam  et 
conventum  construcndicumsoliiisadnexis,  nec  non  postquara 
familia  religiosa  in  novum  cœnobium  translata  fuerit,  priorem 
conventum  cum  adnexis  non  niinori  pretio  a  peritis  taxando 
alienaiidi  pro  suo  arhitrio  et  conscientia  impertialur,  ita  tamen 
ul  prelium  in  actu  alienalionis  relrahendum  erogetur  in 
expensas  pro  constructione  novi  conventus  et  ecclesite,  sub 
pœnis  contra  aliénantes  bona  regularium  ediclis.  Excipilur 
ecclesia  actualis,  quaj  vendi  nequeat,  et  pro  cujus  cuitu  ipse 
ovdinarius  providere  curabil.  Facta  eisdem  religiosis  potestate 
ad  etleclum  de  ([uo  agilur  eleemosynas  colligendi,  et  prœsta- 
tioni's  ac  dona  acceptandi,  contractus  conficiendi,  ita  lamen 
ut  deponantur  eleemosynœ  pênes  duas  idoneas  personas  eccle- 
siaslicas  ab  eodem  ordinario  designandas,  et  omnia  acta  et 
contractus  fieri  debeant  nomine  S.  Sedis  per  syndicun»,  etc. 

Romse,  etc. 

1651.  Facultas  recurre.ndi  ad  laicos  judices. 


1619.  Super  cessione. 

Sacra  Congregatio  bénigne  commisit  P.  abbati  prœsidenti 
generali  (Cisterciensium)  ut  veris  existentibus  narratis,  pro 
suo  arbitrio  et  conscientia  indulgeat  pro  petita  renunciatione 
(D.  Amedei  Bernardini)  qualenus  opus  sit.  Caveat  autem  prae- 
fatus  abbas  praeses  generalis  ne  in  renunciationibus  similes 
jurium  reservationes  apponanlur  qiiae  fortasse  nullius  roboris 
sunt. 

Romte,  2-2  martii  1841. 

(1648).  Réversibilité.  Le  religieux  qui  dispose  de  ses  biens  avant 
U  profession  so'enneUe,  peut-il  se  réserver  la  faculté  de  reprendre 
ces  biens  en  cas  de  suppression  Je  la  commuQauléîLa  question 
s'en  bien  des  fois  présentée  depuis  la  révolution  ;  elle  est  fort  dé- 
battue, ta  S.  Congrégation  écrit  au  général  des  Barnabites:  «  Le 
P.  Tacchi,  vice-recteur  du  collège  de  Caravaggio  à  N'aples,  a  re- 
présenté i  cette  S.  Congrégation  qu'à  l'époque  de  son  entrée  en 
religion  il  abandonna  à  ses  deux  frères  tous  les  biens  qui  lui 
appartenaient,  avec  pacte  de  réversibilité  en  tout  cas  de  suppression 
de  l'institut  des  Barnanites.  .Maintenant  l'un  des  frères  a  vendu 
une  partie  des  biens  à  un  certain  .Mazi  et  s'est  engagé  à  purger 
d9  toute  charge  les  biens  aliénés.  Le  recourant  a  demandé  la 
ratification  de  la  renonciation  aux  biens  vendus,  en  réservant  le 
droit  de  réversibilité  sur  les  autres  biens  que  les  deux  frères  possè- 
dent. Par  un  rescril  du  12  courant  la  S.  Congrégation  a  remis  la 
demande  au  jugement  et  4  U  conscience  de  votre  paternité  révé- 
rendissime.  avec  faculté  d'y  aviser;  mais  elle  n'a  pas  entendu 
sanctionner  par  là  une  réserve  illégale  de  droits  qui  peul-Olre  sont 
incompatibles  avec  le  vœu  de  la  pauvreté.  Elle  a  seulement  voulu 
dissiper  tous  le»  doutes  que  l'acquéreur  pourrait  conserver.  Ainsi, 
en  exécutant  le  rescril,  votre  paternité  s'abstiendra  de  réserver 
le  droit  de  réversibilité  sur  les  autres  biens  des  frères  du  reli- 
gieux. Rome,  18  mars  1841.  » 

fl649).  Renoncement  conditionnel.  Vœu  de  pauvreté.  C'csl  un  cas 
semblable  au  précédent.  Amédée  Bernardini,  prêtre,  et  moine 
cisteri^ien,  représente  qu'à  l'époque  de  sa  profession,  lorsqu'il 
abandonna  ses  biens  patrimoniaux,  il  se  réserva  de  les  reprendre 
si  pour  une  raison  quelconque  il  venait  à  quitter  son  institut. 
■Voulant  maintenant  faire  l'abandon  absolu  et  entier  en  faveur 
de  sa  famille,  il  en  demande  la  permission.  La  S.  Congrégation 
remet  la  question  au  général  de  l'ordre,  en  le  prévenant  de  ne 
pas  permettre  ces  réserves,  qui  n'ont  peut-ôtre  aucune  valeur. 


Generali  ordinis  Prjedicatorum.  —  il  provinciale  de'  Do- 
menicani  délia  provincia  di  Val  di  Noto  in  Sicilia,  ha  esposto 
a  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  che  nella  visita  fatta  nel  GoUegio 
di  Noto  del  suo  ordine  ha  trovato  il  medesimo  in  un  pessimo 
stato  economico  per  la  cattiva  aniministrazione  délie  sue  ren- 
dite  e  che  non  puô  colla  sua  aulorità  provincializia  coslringere 
due  religiosi  che  hanno  amministrato  e  sembrano  esseï  la  causa 
del  disaslro  a  render  conto  ed  alla  rifazione  dei  danni,  perché 
ambedue  trovansi  aile  loro  case,  essendo  uno  già  secolarizzato, 
e  facendo  l'altro  la  causa  di  nuUità  délia  sua  professione.  Non 
esislendo  di  più  in  Sicilia  alcun  tribunale  ecclesiaslico  per  po- 
terli  ivi  convenire,  l'oratcre  non  ha  altro  mezzo  che  citare 
avanti  il  tribunale  civile,  non  solo  i  due  religiosi  sopraccennati, 
ma  ancora  i  loro  attinenti  e  qualunque  altro  fosse  di  bisogno 
per  il  rendiconto  e  per  la  refazione  dei  danni  recali  ai  coUegio 

(UiôO).  Capucins  de  Trente.  Translation  du  couvent.  La  décrétale 
de  Boniface  VIII  réserve  au  Sainl-Siége  la  fondation  des  couvents 
de  méndicanics  et  leur  translation.  Le  présent  décret  permet  de 
vendre  l'ancien  couvent,mais  non  l'église, qui  est  cédée  à  l'ordinaire. 
Les  contrats  seront  passés  par  le  sjndic  nomine  S.  Sedis. 

.1051).  Dominicains.  Tribunaux  séculiers.  A  défaut  de  tribunal 
ecclésiastique,  le  Saint-Siége  permet  d'appeler  des  religieux  devant 
les  juges  séculiers.  La  S.  Congrégation  des  Évéques  et  Réguliers 
écrit  au  général  des  Dominicains  :  «  Le  provincial  de  Val  di  Noto 
en  Sicile  représente  que,  visitant  le  collège  de  Noto,  il  l'a  trouvé 
dans  un  déplorable  état  à  cause  de  la  mauvaise  gestion  de  sesrevenus; 
qu'il  ne  peut  par  son  pouvoirde  provincial  contraindre  deux  religieux 
qui  ont  administré  et  paraissent  les  auteurs  du  désastre  à  rendre 
leurs  comptes  et  à  indemniser  la  maison  parce  qu'ils  sont  rentrés 
dans  leur  Famille;  l'un  est  déjà  sécularisé,  et  l'autre  poursuit  la 
cause  de  nullité  de  sa  profession.  Comme  il  n'y  a  plus  en  Sicile  de 
tribunal  ecclésiastique  devant  lequel  on  puisse  appeler  les  deux 
religieux,  le  recourant  n'a  pas  d'autre  moyen  que  celui  de  s'a- 
dresser au  tribunal  civil,  qui  pourra  faire  comparaître  tous  com- 
plices et  témoins  autant  qu'il  faudra  pour  la  reddition  des  comptes 
et  les  dommages-intérêts.  Ayant  pris  l'avis  du  procureur  général 
de  l'institut,  la  S.  Congrégation  confère  à  votre  paternité  révé- 
rcndissime  le  pouvoir  d'autoriser  le  provincial  à  intenter  une 
action  civile  devant  les  tribunaux  civils  contre  les  deux  religieux 
susdits  et  toutes  autres  personnes.  Le  provincial  devra  toutefois  ne 
pas  comparaître  en  personne  devant  les  Irilmnaux;  mais  il  nom- 
mera ua  procureur.  Home,  20  avril  1841.  » 


233 


DECRIiTS  INEDITS 


234 


sueletlo.  Sijiilito  pertanto  il  P.  procuratore  générale  dell'or- 
dine,  quesU  Emi  sigiiori  si  sono  degnati  di  coiiiparlire  alla 
P.  V.  Uiiui  le  opportune  facoilà  di  aulorizzare  il  P.  provinciale 
oratoie  a  chian-.are  in  j^iiidizio  civile  presso  i  tribunali  Laici  i 
sudelti  relijjiosi  e  qiialunque  allro  occorresse  per  l'etlelto  di 
cui  si  ,lraUa.  La  P.  V.  penN  noliticlici'ii  allô  slcsso  P.  provin- 
ciale di  non  comparire  personalmente  nei  tribunali  ma  pnr 
niezzo  ili  procuratore. 
Ronue,  2G  aprilis  18il. 

1052.    C.4K0N1C0RUM    LATERANENSIUM. 

In  Congregalione  generali  EË.  et  l\\\.  S.  R.  E.  Gard,  nego- 
ciis  et  consultationibus  episcopornin  et  regulariuni  prœposita 
habita  die  2  aprilis  1841,  cuni  propositie  fuerint  suprascriptie 
constitutiones  canonicorum  regulariuni  SSmi  Salvatoris  Late- 
rancnsium  noviter  confeche,  Emi  Patres,  referente  Emo  Poli- 
dorio,  omnibus  sedulo  ddigenterque  perpensis,  prtefatas  cons- 
titutiones prout  in  prœsenti  exemplari  habenlur,  si  SSmo  Dno 
placuerit,  approbandas  esse  censuerunt.  Et  facla  relatione 
SSuio  Dno  Nro  Gregorio  PP.  XVI  in  audientia  habita  eadem 
die,  Sanclitas  Sua  resolulionem  S.  Congregalionis  ratam  ha- 
buit  et  confirmavit,  ac  proinde  easdem  constitutiones  appro- 
bavit,  et  ab  omnibus  canonicis  regularibus  SSmi  Salvatoris 
Laleranensibus  observari  mandavit. 

Romœ,  etc. 

1653.  Super  illegitimo  protinciali 
et  nl'llitate  l'rofi  ssionum. 

NuNCio  ViENNEN.  —  In  seguito  di  quanto  V.  S.  ha  riferilo  a 
questa  S.  G.  de'  VV.  e  RR.  cou  lettera  in  data  9  aprile  prossimo 
pissato  sul  P.  Mariano  Jaich  Minore  Osservante  ex-provinciale 
délia  provincia  Capistrana  in  Ungheria,  quesli  Emi  signori, 
anche  in  vigore  di  speciali  facoltà  loro  accordate  dalla  Santità 
di  N.  S.  sanano  tutti  gli  atli  fatti  del  nominato  religioso  du- 
rante il  suo  officio  di  provinciale  délia  sudetia  provincia  nel- 
l'esercizio  délia  sua  autorità;  meno  le  religiose  professioni 
che  per  taie  motivo  potessero  forse  essere  nulle,  per  le  quali 
l'EE.  LL.  autorizzano  quante  volte  occorra  l'attuale  P.  pro- 
vinciale a  poterie  ricevere  di  nuovo,  ma  privatamente,  ed 
anche  per  mezzo  di  persona  da  suddelegarsi  da  lui  senza  ripe- 
tere  il  noviziato  da  quel  religiosi  che  ne  dubitassero.  Nei  sin- 
goli  casi  poi  di  rinnovazione  di  tali  professioni  l'attuale  P.  pro- 
vinciale e  la  persona  da  lui  suddelegata  farà  dichiarare  in 
iscritto  dal  religioso,  il  quale  rinnova  la  professione  che  esso 
si  vuol  servira  di  quest'indulto  per  la  convalidazione  délia 
medesima,  conservando  inoltre  questa  dichiarazione  nell'ar- 

(16j2).  Chanoines  rèijuliers  de  Latran.  Constitutions.  Ce  décret 
confirme  les  nouvelles  constitutions  pour  les  chanoines  réguliers 
de  Lalran,  dont  la  principale  maison  est  à  Rome  à  Saint-Pierre 
in  Vincoli,  sur  TEsquilin. 

(16o3).  Provincial  illùji'ime.  Professions  nulles.  La  profession 
doit  être  acceptée  par  un  supérieur  légitime.  Si  ce  supérieur  est  un 
intrus,  il  faut  de  toute  nécessité  revalider  les  actes  de  sa  gestion. 
Voici  ce  qu'on  écrit  au  nonce  de  Vienne  :  «  D'après  ce  que  votre 
seigneurie  a  fait  connaître  à  cette  S.  C.  des  Évêques  et  Réguliers 
dans  la  dépôclie  du  9  avril  dernier  sur  le  P.  Marien  JaIch,  mi- 
neur de  l'Observance,  ex-provincial  de  la  province  de  S.  Jean 
Capistran  en  Hongrie,  les  Em.  cardinaux,  faisant  usage  de  pou- 
voirs spéciaux  que  le  Saint-Père  leur  a  communiqués,  revalident 
tous  les  actes  accomplis  par  ce  religieux  dans  les  fondions  de 
provincial,  excepté  les  professions  qui  peuvent  être  nulles  pour 
ce  motif.  Le  provincial  actuel  devra  recevoir  de  nouveau  ces  pro- 
fessions, mais  en  particulier,  et  même  par  suljdélégué,  sans  faire 
refaire  le  noviciat  de  ceux  qui  doutent  de  la  validité  de  leurs 
vœux.  Chaque  religieux  devra  déclarer  par  écrit  qu'il  entend  et 
veut  se  servir  de  la  présente  autorisation  ;  la  déclaration  sera 
déposée  aux  archives  de  la  province,  et  il  faudra  la  noter  dans  le 
livre  des  professions.  Rome,  lo  mai  ISil.  »  (Voir  num.  1647). 


chivio  délia  provincia,  e  facendosene  l'annotazione  nei  libre 
délie  professioni.  V.  S.   pertanto  communicherà  all'attuale 
provinciale  questa  disposizione  con  quelle  prudenziaii  riserve 
che  crederA  opportune. 
RouuB,  13  maii  1841. 

1654.  Super  admissione  novitiorum. 

Generali  conventoalium.  —  Monsignor  arcivescovo  di 
Amalli  ha  riferito  a  quesla  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  che  riputô  in- 
degno  di  essere  promosso  agli  ordini  sagri  11  minorista  Ferdi- 
nando  M.  di  Ravello  perché  fuggito  dal  seniinario  si  era  date 
ad  una  vita  licenziosa  con  grande  ammirazione  del  pubblico  : 
che  ricevuto  poi  in  codcst'ordine  senza  aver  cercata  alcuna 
inforniazione  dalla  curia  arcivescovile,  fu  mandato  in  Urbino, 
ove  è  stato  ordinalo  sacerdote  e  dopo  pochi  giorni  k  tornato 
a  Ravello,  sua  patria,  col  permesso  di  V.  P.  Rma.  Che  per  la 
récente  memoria  degli  scandali  dati  non  solo  nei  suo  paese, 
ma  nciliioghi  anche  vicini,  aveva  egli  ordinato  che  célébrasse 
il  P.  Ferdinando  in  una  cappella  privata  del  convento  e  non  in 
pubblica  chiesa  ;  ma  lutto  fu  inutile,  perche  oltenuto  un  or- 
dine  direttoal  P.  reggente  di  farlo  celebrare  pnbblicamente  a 
suo  dispetto,  celebrô  e  vestito  degli  abiti  sacerdolali  voUe  che 
il  popolo  fosse  salito  aU'altare  a  baciargli  la  mano.  Questa 
S.  C.  pertanto  disapprova  altament-*  che  siasi  ricevuto  il  Fer- 
dinando in  codest'ordine  e  che  sia  stato  promosso  al  sacer- 
dozlo  senza  prima  informarsi  sulle  qualità  morali  del  mede- 
simo,  atteso  ciô  che  si  è  corne  sopra  per  lui  operato.  Vede 
la  nécessita  che  vi  è  di  allontanare  all'istante  questo  religioso 
dalla  sua  patria,  e  di  non  accordargli  il  permesso  di  più  ritor- 
narvi  inconsulta  S.  Congregalionc.  Commettono  perciô  alla 
P.  V.  questi  Emi  signori  di  eseguir  l'enunciata  disposizione 
eccitantlola  in  pari  tempo  ad  ordinare  ai  provinciali  che  usino 
la  più  esatta  diligenza  neirammeltere  novizi,  onde  conoscere 
le  loro  qualità,  mentre  accade  pur  troppo  che  per  mancanza 
d'indagini  si  ricevano  degli  indegni. 
Romaî,  18  junii  1841. 

1655.  Super  dimissioxe  habitus. 

Generali  conventualidm.  —  Benchè  non  sia  solita  questa 
S.  G.  de'  VV.  e  RR.  di  permettere  ad  un  religioso  di  dimettere 
l'ahito,  e  rimanere  nei  secolo  se  prima  non  riporta  l'accetta- 
zione  dell'ordinario,  pure  attese  le  particolari  ciscostanze  espo- 

(165i).  Ecclésiastique  renvoyé  du  séminaire.  Profession.  Défense 
d'aller  dans  le  pays  natal.  Voici  ce  que  la  S.  Congrégation  écrit 
au  général  des  Conventuels  :  «  Mgr  l'archevêque  d'Amalfi  a 
représenté  à  cette  S.  C.  qu'il  estima  indigne  de  l'ordinalion  le 
clerc  minoré  Ferdinand  M.  parce  que,  s'étant  échappé  du  sémi- 
naire, il  mena  une  vie  licencieuse  qui  scandalisa  le  public.  Puis 
admis  dans  l'ordre  des  Conventuels  sans  qu'on  demandât  de  rer- 
seisnement  à  l'archevêché,  il  fut  envoyé  à  Urbin,  où  il  a  été 
ordonné  prêtre;  peu  de  jours  après,  il  est  retourné  à  son  pays 
avec  la  permission  de  votre  paternité  révérendissime.  A  cause 
des  scandales  que  Ferdinand  avait  donnés  peu  auparavant  dans 
son  pavs  et  dans  les  contrées  limitrophes,  l'archevêque  donna 
l'ordre'de  ne  le  laisser  dire  la  messe  que  dans  une  chapelle  par- 
ticulière du  couveni,  et  non  dans  l'église  publique.  Tout  fut 
inutile  ;  Ferdinand  obtint  un  ordre  de  le  laisser  célébrer  publi- 
quement, ordre  adressé  au  supérieur;  il  célébra,  et  il  exigea 
que  la  population  lui  baisât  la  main  à  l'autel.  La  S.  Congré- 
gation désapprouve  hautement  que  ledit  Ferdinand  ait  été  admis 
dans  l'ordre  des  Conventuels,  et  qu'on  l'ait  promu  au  sacerdoce 
sans  prendre  des  informations  sur  ses  qualités  morales,  vu  sa 
conduite  passée.  Elle  reconnaît  la  nécessité  d'éloigner  à  1  instant 
ce  religieux  de  son  pays,  et  de  ne  jamais  l'autoriser  à  y  retourner 
sans  l'agrément  de  la  S.  Congrégation  etc.  Rome,  18  jmn  tS-it.  « 

[UVoh).  Sécularisé.  Habit  religieux.  A^inl  de  sortir  du  couvent 
et  de  quitter  l'habit,  un  religieux  sécularisé  doit  être  accepte 
dan^  uu  diocèse.  Voici  ce  qu'on  écrit  au  général  des  Conventuels: 


235 


DECRETS  fNEDITS 


236 


ste  da  V.  S.  rigwardo  al  religioso  fr.  Antonio  Oniano,  la  S.  C. 
autorizza  la  stessîP.  V.  a  penuettere  che  il  detfo  reiigioso 
dimella  l'abito,  e  lasci  il  chiostro  al  solo  etïeito  di  procurarsi 
il  patrimonio  sagro,  e  l'eseciizione  deirottenula  secolamza- 
zione  dealro  il  termine  di  sei  niesi  nel  rescritto  dol  7  maggio 
prossimo  passato  prescritli  ;  passati  i  quali  inutilmente  il  reli- 
gioso,  sotio  le  pêne  coutro  gli  aposlati,  dovrà  tornare  nel 
chiostro,  e  l'ordiue  non  poirà  ricus;u-si  di  riceverlo.  11  mede- 
simo  poi  non  potrà  celebrare  la  niessa  se  non  previa  l'espressa 
licenza  deali  ordinari  nelle  ciii  diocesi  si  trovcià  ;  ben  inteso 
che  rimarrà  sospeso  dalla  niedesima,  se  dentro  i  soi  mesi  non 
si  costituirà  il  patrimonio  e  non  otterrà  l'eseouzione  del  re- 
scritto Ji  secolarizzazione. 
Romae,  23junïï  f84f. 

1636.  SOPER  ELECTIOMBIS. 

GK5ERALI  CAPLCisoatji.  —  Qucsla  s.  c.  de'  VV.  e  RK.  ha 
credutobene  di  osservaie  le  costitiizioni  dell'ordine  approvale 
dalla  S.  M.  di  L'rbano  VIII,  prima  di  emanare  alcun  decrelo 
sullisliuizâ  presenUla a  nome  délia  P.  V.  Rma,  colla  quale 
domauda  che  si  dichiari  se  il  ministro  générale  de'  capnccini 
abbia  la  lacollà  di  dare  la  voce  attiva  e  passiva  a  qualche  mc- 
ritevole  religioso,  il  quale  assista  aile  congregazioni  definito- 
liali  ia  quelle  proviucie,  in  cui  per  causa  di  morte  od  altro  è 
maucato  qualclie  dtfiuilore.  Siuiilmeute  se  abbia  la  facollà  di 
àaxti  la  voce  altiva  e  passiva  ad  allri  religiosi  che  crede  di 
deputare  ad  intervonire  nei  capitoli  provinciali,  onde  si  au- 
menti  il  niuuefo  degli  elellori,  sia  per  mantenere  l'equilibrio 
délie  custodie,  sia  per  indebolire  il  partitù  degli  ambiziosi. 
El  q<ialenus  négative.  Che  le  siano  accordate  tali  facoltà 
durante  munere.P rese  perlante  a  mataro  esame  le  succennate 

«  Quoique  cette  S.  Congrégation  des  ÉvCques  et  Réguliers  n'ait  pas 
l'habitude  de  permettre  à  un  religieux  de  déposer  l'habit  et  de 
demeurer  dans  le  monde  avant  d'oblenir  racceptation  de  l'or- 
dinaire, cependant,  tu  les  circonstances  spéciales  que  vous  avez 
représentées  au  sujet  du  frère  Antoine  Ornano,  la  S.  Congrégation 
autorise  votre  paternité  à  permettre  à  ce  religieux  de  quitter 
l'habit  et  de  sortir  du  couvent  dans  le  but  de  se  procurer  le  pa- 
trimoine d'ordination  et  l'exécution  de  l'induit  de  sécularisation 
qu'on  lui  a  accordé  le  7  mai  dernier.  S'il  n'a  pas  réussi  dans 
sis  mois,  il  devra  retourner  au  cloître  sous  les  peines  édiclées 
contre  les  apostats,  et  l'ordre  ne  pourra  refuser  de  le  recevoir. 
Il  ne  pourra  célébrer  la  messe  qu'avec  la  permission  expresse 
des  ordinaires  des  diocèses  où  il  se  trouvera,  bien  entendu  qu'il 
sera  suspens  de  la  messe  si  dans  les  six  mois  il  ne  constitue  pas 
un  palriuioioe  et  n'obtient  l'exécution  de  l'induit  de  sécularisa- 
tion. Rome,  23  juin  1841.  » 

(16jG;.  Capucins.  Elections.  Le  général  des  Capucins  repré- 
sente à  la  S.  Congrégation  qu'il  se  voyait  parfois  obligé  de  dé- 
signer quelque  bon  religieux  pour  assister  aux  assemblées  dé- 
finitoriales  dans  les  provinces  oii  quelque  définiteur  a  manqué 
par  suite  de  décès  ou  pour  autre  cause  :  il  est  pareillement  forcé 
d'augmenter  le  nombre  des  électeurs  pour  les  chapitres  provin- 
ciaux, soit  pour  maintenir  l'équilibre  des  custodes,  soit  pour 
affaiblir  le  parti  des  ambitieux,  qui  prennent  tous  les  moïens 
d'élever  aux  charges  des  sujets  qui  ne  les  tourmentent  pas.  Les 
saints  canons  ne  prescrivent  pas  un  système  électoral;  ce  sont 
les  constitutions  de  l'ordre  qui  le  liient.  Or,  le  général  a  le 
pouvoir  dedispenser  des  statuts.  D'ailleurs,  il  peut  conférer  letilre 
d'ex-provincial  ;  ce  titre  donne  le  droit  de  voter.  —  La  demande 
est  remise  au  cardinal  Orioti  pro  volo.  Il  est  d'avis  que  le  général 
des  Capucins  n'a  pas  le  pouvoir  en  question.  Les  constitutions  de 
ces  religieux  avant  été  approuvées  par  Urbain  VIII  in  forma  speci- 
fica,  le  général  n'a  à  leur  égard  que  le  pouvoir  qu'elles  lui  con- 
fèrent. Cependant  le  cardinal  Orioli  estime  qu'on  peut,  à  la  ri- 
gueur, et  avec  quelques  réserves,  accorder  l'induit.  —  Voici  ce 
que  la  S.  Coogrégation  écrit  au  général  des  Capucins  :  «  Avant 
de  répondre  à  la  demande  de  votre  paternité  révérendissime,  la 
S.  Congrégation  a  cru  devoir  examiner  les  constitutions  de  l'ordre, 
lesquelles  ont  été  approuvées  par  Urbain  VIII.  Or,  elle  n'a  pu 
trouver  dans  ces  constitution»  que  l'on  donne  au  général /iro 
It-npoTe  la  faculté  d'altérer  à  son  gré   lis  statuts,  surtout  en  ma- 


costitiizioni,  la  S.  C.  non  ha  potuto  rinvenire  che  si  dia  al 
P.  générale  pro  tcmpore  l'arbitrio  di  alterare  le  prescrizioni 
specialmente  in  materia  di  elezioni,  nelle  quali  è  tanto  facile 
che  rientri  il  vizio  di  nullità,  per  cui  essendo  mnnite  di  san- 
zione  apostolica,  convien  concludere  clic  il  P.  générale  non 
ha  altre  facoltà  sulle  costituzioni  doU'ordine  che  quelle  che  gll 
danno  le  costituzioni  medesime.  Si  aggiunge  che  il  S.  Concilio 
(il  Trento,  nella  sess.  24,  de  regularibus,  cap.  6,  orilina  :  .Vec 
in  posterum  liceat  provinciales,  aiU  abbalcs,  priores  aut  alios 
qitoscumque  tiliilares  ad  effeclus  ekclionis  faciendœ  consli- 
luere,et  vocesaut  su/f)'agia  abseitlitim  supplorc...  Facultatcsque 
super  liis  concessœ  eo  ipso  abrogalœ  censcantur  ;  cl  si  in  poste- 
rum aliœ  concedantur,  tamquam  subreptilix  habeaniitr.  Di  più 
nella  coslituzione  dHonocenzo  XII,  Chrisli  fidrVntm,  si  pre- 
scrive :  Mùlwnus  latncn  abscntium  vota  nec  prolectoris,  nec  en- 
juseinnque  alterius  auctoritate  suppleri.  Std  jus  eligendi  iis 
solis  juxta  juris  et  instituti  régulas  ad  hune  effedum  assum- 
ptfs...  prout  de  jure  permancre  omnino  volumus.  Ciô  premesso 
la  S.  C.  ha  sospeso  per  ora  di  pronunziare  qualunqiie  décrète, 
e  mi  ha  comandato  di  comunicaro  le  succennate  ditlicoltà  che 
incontra  in  questo  aliare  la  richiesta  délia  P.  V.  ;  oiule  se  Ella 
ha  qualche  rilievo  da  farvi,  lo  manifesti  alla  stessa  S.  C.  par 
riassumere  la  discussione. 
Romœ,  Il  jtilii  1841. 

1657.    SlPEU  CONVERSO  MILITIi   ADSCRIPTO. 

Prisidi  GENERALi  CisTERciENSiuM.  —  Per  mezzo  délia  segre- 
teria  di  Stato,  questa  S.  C.  de'VV.  eRR.  è  venuta  a  conoscere 
che  nel  secondo  reggimento  estero  al  servizio  délia  S.  Sede, 
vi  è  un  certo  Antonio  Serra,  converso  professo  dell'ordine 
Cisterciense  in  Ispagna,  prima  délie  note  vicende  appartenente 
al  monastère  di  Pobleto  nella  Catalogua.  Essendo  molto  scon- 
venieute  che  un  religioso  professo  benchè  conveiso,  meui  la 
vita  militare  in  uno  stato  specialmente  ove  pnà  attendere  uella 
sua  religione  all'osservanza  de'  suoi  doveri,  si  è  la  niedesima 
messa  di  concerto  coU'Emo  signor  Gard,  segretario  di  stato, 
onde  il  nominato  religioso  sia  dimesso  dalla  inilizia,  condotlo 
in  Roma  e  consegnato  alla  P.  V.  Rma.  Pertanto  questi  Emi 
siguori  inerendo  .aile  disposizioni  date  da  Sua  Santità,  mi 
hanno  ingiunto  di  renderne  intesa  la  P.  V.  ordinandolc  in  pari 
tempo  di  riceverlo  e  collocarlo  in  un  monastero  di  codest'or- 
dine  e  rendere  quindi  informata  la  medesima  S.  C.  deU'o- 
perato.  Romae,  12  jnlii  1841. 

tière  d'élection  où  il  est  si  facile  d'avoir  des  actes  frappés  de  nul- 
lité. Les  constitutions  étant  confirmées  par  le  Saint-Siège,  il  faut 
en  conclure  que  le  général  n'a  pas  d'autres  facultés  sur  les  cons- 
titutions de  l'ordre  que  celles  que  les  constitutions  elles- 
nicaies  lui  donnent.  Ajoutez  à.  cela  que  le  concile  de  Trente 
défend  absolument  de  créer  des  électeurs  supplémentaires. 
La  constitution  du  pape  Innocent  XII  défend  aux  cardi- 
naux protecteurs  eux-mêmes  de  faire  représenter  les  électeurs 
absents.  Ainsi  la  S.  Congrégation  s'est  abstenue  de  prendre  une 
décision  pom-  le  moment,  elle  m'a  commandé  de  communiquer 
;'i  votre  paternité  révérendissime  les  difficultés  qu'elle  a  re- 
marquées dans  cette  alTairc  etc.  Rome,  il  juillet  18 'il.  »  Le  gé- 
néral n'insista  pas,  comprenant  sans  doute  que  l'arbitraire  ne 
devait  pa.";  s'exercer  dans  les  élections. 

(l(jJ7;.  Convers  sécularisé.  Eitijai/ement  militaire.  N'étant  pas 
convenable  qu'un  relii-'ieux  suive  la  carrière  des  armes,  on  écrit 
au  général  des  Cisterciens  :  «  La  S.  Congrégation  a  su  de  la  secré- 
tairerie  d'Étal  que  dans  le  second  régiment  étranger  au  service 
du  Saint-Siège  se  trouve  un  certain  Antoine  Serra,  convers  profès 
de  l'ordre  de  Citeaux  en  Espagne;  il  faisiut  partie  du  monastère 
de  Pobleto,  en  Catalogne.  Comme  il  est  tout  ù  fait  inconvenant 
qu'un  religieux  profès,  même  laïque,  mène  la  vie  militaire, 
surtout  dans  un  Etat  où  il  peut  vivre  dans  son  ioslilutet  remplir 
ses  devoirs  monastiques,  la  S.  C.  s'est  mise  de  concert  avec  le 
caidinal  secrétaire  d  Etat,  afin  que  ce  religieux  soit  congédié  du 
régimcut,  conduit  à  Rome,  et  remis  à  votre  paternité.  Rome» 
12"ju'lleH841.  . 


2:î7 


DECRETS  INEDITS 


238 


1658.  Sui'Kll  J-LNBATJONE  DOMGS  ET  CESSIOME  PARCECIiE. 

Ex  aiidionlia  SSmi  d6  julii  1811.  Sanctitas  Sua,  attenlis 
SPiciiiNsiiiii  S:ir(litiiii;  l'fgis  votis,  bcnii;ntî  aiimiit  pro  pctita 
resïitiitioiie  ecclcsiie  et  domiis  (Cariiielilaiiim  cxcalceutontni 
in  civitale  Januensi)  una  cuni  concessione  parœcias  qiue  ad 
eaindotii  ccclesiani  translala  est.  Ita  tanien  ut  in  dicta  domo 
ciig:iliir  conveiitus  in  quo  niorari  dobeaiit  sallcm  sex  religiosi 
qiiorinn  quatuor  ad  minus  sint  sacerdotes.  In  exercilio  voro 
cura;  aniniaruni  et  parochi  depulatione  servetur  conslitnlio 
bent'dictiua  iucii)ien.  Firmandis;  ac  reaiis  domus  et  ecclesiœ 
reslilutio  ac  parœciiu  concessio  locuni  lantuiu  liabeat  in  obitu 
pniisenlis  paroclii.  Gontrarils  quibuscumque  eliani  speclali 
mentioiie  diguis  uciu  obstantibus. 

Ronuv,  etc. 

J659.  Erectio  novitutus. 

Ex  audientia  SSmi  0  juiii  <8'i1.  Sanctitas  Sua  attenta  rela- 
tione  P.  procuratoris  generalis  ordinis  (Carmeiitarum)  bénigne 
annuit,  et  propterea  mandavit  coinmitti  P.  priori  generali  ut 
veris  existentibus  narratis,  petitam  facullateni  bac  vice  tantum 
pro  suo  arbitrio  et  conscientia  impertiatur,  servalis  aiiis  de 
jure  servandis  ac  dummodo  in  prîefato  conventu  (in  insula 
Melitensi)  vigeat  regularis  observantia,  et  adsit  locusseparatus 
pro  recUidendis  novitiis  seorsim  ab  aliis  religiosis  professis. 
Ceteruni  hujus  indulti  expressa  nientio  fiât  in  regesto  profes- 
sionis  novitiorum  de  quibus  agitur.  Contrariis,  etc. 

Roniai,  etc. 

1660.    AUENATIONIS. 

Prj.sidi  generali  Cassinensium.  —  Monsignor  vescovo  di 
Tropeacon  letteradei  lOluglio  prossimo  passato,  lia  riferito  a 
:]uesta  S.  G.  che  il  contralto  di  vendita  de'  béni  spetlanti  al 
iionastero  di  S.  Scolastica  di  Sul)iaco  siti  in  Longobardi  e 
Fiume-freddo,  è  slato  stipolato  senza  che  prima  fosse  stato  da 
lui  escguito  il  rescrilto  facoltalivo  di  questa  medesima  S.  G. 
3  senza  portare  neiristroniento  lutte  le  condizioni  poste  in 
ietto  rescritto.  Perciô  in  vista  di  taie  irregolarità  la  S.  C.  ha 
lichiarato  il  sudetlo  rescritto  di  niun  efîetto,  ed  ha  insinuato 
illo  stesso  Mgr  vescovo  di  tratlare  par  l'ultimazione  del  nuovo 
:ontratto  di  vendita.  Questi  Emi  signori  poi  mi  lianno  ingiunto 
di  tutto  partecipare  a  V.  P.  Rma,  affinchè  si  nietta  d'intelli- 
genza  con  quel  prelalo  per  rimuovere  qualunque  ostacolo  si 
potesse  frapporre. 

Roma;,  24  augusti  1841. 

(1638).  Carmes  déchaussés .  Rétablissement  du  couvent  de  Gênes  et 
cession  d'une  paroisse.  La  S.  Congrégation  autorise  la  cession  de 
la  paroisse,  à  deux  conditions  :  l'une,  que  l'union  ne  produise  son 
elTel  qu'après  le  décès  du  curé  actuel  ;  la  seconde,  que  l'on  observe 
la  constitution  Firmandis  de  Benoît  XIV  pour  la  nomination  du 
curé  et  pour  l'exercice  de  la  cure. 

(lGo9).  .Malte.  Noviciat.  La  S.  Congrégation  permet  aux  Cannes 
mitigés  de  recevoir  les  novices  dans  le  couvent  de  Malte.  Ces 
novices  devront  demeurer  entièrement  séparés  des  profès. 

(IGGO).  Aliénation.  Décret  exéculorial  de  Vordinairc.  Les  indiills 
autorisant  l'aliénation  des  biens  ecclésiastiques  sont  remis  à 
l'ordinaire,  qui  les  fulmine  dans  lt:s  formes  usitées.  Cette  exécution 
doit  précéder  la  stipulation  du  contrat.  La  S.  Congrégation  écrit 
au  président  général  des  Bénédictins  du  Mont-Cassin  :  «  Mgr  l'é- 
vCque  de  Tropea  a  fait  savoir  que  l'acte  de  vente  des  propriétés 
du  monastère  de  Sainte-Scolastique  de  Subiac  a  été  passé  avant 
que  ce  prélat  eût  exécuté  le  rescril  facultatif  de  cette  S.  Congré- 
gation, et  sans  insérer  dans  l'acte  toutes  les  conditions  exprimées 
audit  rescrit.  A  cause  de  ces  irrégularités  la  S.  Congrégation  a 
jugé  que  l'induit  demeurait  sans  effet,  et  elle  a  suggéré  à 
Mgr  lévèque  de  négocier  la  conclusion  de  la  vente.  Les  émin. 
cardinaux  m'ont  ordonné  de  communiquer  tout  cela  à  votre  pater- 
nité révérendissime,  afin  qu'elle  se  mette  de  concert  avec  ledit 
prélat.  Rome,  24  août  1841.  » 


1661.  Ormms  Olivetanorum. 

Cardinal!  pcenitentiario  majori.  —  11  sacerdote  Placido 
Maria  Bresciani  délia  congregazionc  Olivetana,  sebbene  da 
piii  anni  dimori  indebitamcnte  fuori  del  cliiostro,  ha  iisafo 
ogni  mezzoperrimanervi  edottenere  daH'ordine  nna  pensiono. 
A  laie  oggetto  ha  fatto  intorporre  anche  gii  ofTicii  dclla  Corte 
d'AnsIria  per  niezzo  délia  segrcteria  di  slato  ;  ma  questa  S.  C. 
de'  VV.  0  RR.  non  ha  crednto  mai  d'annuiro  aile  replicate 
islanze  di  im  religioso  che  senza  le  débite  facoltà  rimane  fuori 
del  cliiostro  per  oui  ba  senipre  rescritto  :  Rnlrat  ad  claustra,  e 
ncl  fcbbraio  p.  p.  vi  aggiunse  ancora  la  clausola  :  ei  preces 
arnpUus  non  rccipinntur.  Ora  poi  è  ricorso  di  nuovo  espo- 
nendo  di  aver  ottenulo  per  organo  di  codesta  S.  penitenzieria 
il  permesso  di  temporanea  secolarizzazione  nel  passato  marzo. 
Il  Gard,  scrivente  è  nella  persuasione  che  il  P.  Bresciani  non 
abbia  csposta  la  pendenza  che  sull'oggetto  esisteva  presso 
questa  S.  G.  ma  prima  di  prendere  qualunque  detcrminazione 
sul  [iroposito,  crede  opportuno  di  rivolgersi  all'E.  V.  onde  si 
compiaccia  fargli  conoscere  il  vero  stato  délie  cose. 

Roma3,  24  augusti  1841. 

1662.  Super  PAROcno  regular[. 

Generali  oudinis  S.  Dominict.  —  In  seguito  di  quanto  la 
P.  V.  Rma  ha  riferito  a  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  in  data  22 
agosto  p.  p.  sui  reclami  di  alcuni  parocchiani  délia  cura  di 
S.  Domenico  in  Valletta,  diocesi  di  Malta,  per  la  deposizione 
del  proprio  paroco  fr.  Francesco  Jonna,  questi  Emi  signori 
sono  stati  di  parère  di  rimettere  tutto  l'alfare  all'arbitrio  délia 
P.  V.  allinchè,  considerate  le  particolari  circostanze  del  fatto  e 
del  luogo,  nella  sua  prudenza  prenda  quelle  determinazioni 
che  stimerà  più  opportune.  Rapporto  perô  al  decreto  fatto  che 
i  PP.  del  convento  di  S.  Domenico  di  Valletta  nominino  ogni 
due  anni  tre  religiosi  onde  Mgr  vescovo  di  Malta  possa  sce- 
gliere  chi  stimerà  più  idoneOj  non  senibra  espediente  all'EE. 
LÎj.  di  fissare  la  durala  del  parcco  per  un  biennio,  giacchè  a 
tenore  délia  costituzione  :  Firmandis  délia  S.  M.  di  Bene- 
detto  XIV,  i  parochi  regolari  sono  amovibili  ad  niUum  de! 
vescovo  e  dei  superiori  regolari. 

Romœ,  4  septembris  1841. 

(1661).  Olivétains.  Moine  demeurant  hors  du  cloître  sans  permission. 
La  S.  Congrégation  écrit  au  cardinal  pénitencier  majeur  à  Rome  : 
«  Le  religieux  Bresciani,  de  l'institut  Olivélain,  demeure  illégiti- 
mement hors  du  cloître  depuis  plusieurs  années,  et  il  a  tenté  tous 
les  moyens  pour  y  rester  et  obtenir  une  pension  de  l'ordre. 
Il  s'est  fait  recommander  à  la  secrétairerie  d'Etat  par  la  cour 
d'Autriche;  mais  cette  S.  C.  n'a  jamais  cru  devoir  accueillir  les 
suppliques  réitérées  d'un  religieux  qui  demeure  hors  de  son 
couvent  sans  permission.  Elle  a  donc  répondu  constamment  : 
Bedeatad  claustra  ;  et  en  février  dernier,  on  a  ajouté  la  clause  : 
Preces  amplius  non  recipiantar.  11  vient  de  présenter  une  nouvelle 
requête,  portant  qu'il  a  obtenu  au  mois  de  mars  delà  Pénitencerie 
la  permission  de  la  sécularisation  temporaire.  Le  cardinal  sous- 
signé est  convaincu  que  le  P.  Bresciani  s'est  gardé  de  dire  que 
son  affaire  était  pendante  devant  cette  S.  Congrégation  ;  toutefois, 
avant  de  prendre  une  décision,  le  soussigné  croit  devoir  s'adresser 
à  votre  Éminence,  afin  qu'effe  ait  la  complaisance  de  faire  savoir 
le  véritable  état  des  choses.  Rome,  22  août  1841.  » 

(1662).  Curé  régulier.  Amoi'ihilité.  Les  curés  faisant  partie  d'un 
institut  religieux  ne  peuvent  être  nommés  à  vie.  La  bulle  Firmandis 
de  Benoit  XIV  prescrit  que  les  curés  réguliers  demeurent  amo- 
vibles au  gré  de  l'évêque  et  des  supérieurs  de  l'inslilul.  On  ne 
peut  donc  les  nommer  pour  un  laps  de  temps  déterminé.  Voici 
ce  que  la  S.  G.  écrit  au  général  des  Dominicains  :  «  D'après  ce 
que  votre  paternité  révérendissime  a  fait  savoir  au  sujet  des 
plaintes  de  quelques  paroissiens  de  la  cure  de  S.  Dominique  à  la 
Valette,  diocèse  de  Malte,  lesquels  demandent  le  changement  de 
leur  curé,  les  émin.   cardinaux  ont  été  d'avis  de  remettre  toute 


239 


DECRETS  INEDITS 


240 


1663.  Fl^•ERCll. 

In  congregationc  generali  habita  in  palalio  aposlolico  Quiri- 
nali  die -20  septembris  ISiO,  proposila  fuit  causa  Aquilana 
funentm  verlen  inter  P.  provincialeni  provincia;  S.  Beinardini 
ordinis  Minorum  Observaulium  et  parochos  civitatis  Aquihe  ;  et 
ad  dubium;  An  funeralia  qua'  conticiiintur  in  ecelesia  reguiaii 
S.  Bernardini  in  die  depositionis,  oct.ivariis,  el  anniversariis, 
obennda  sint  a  Minoribus  Observantibus  vel  potius  a  parochis 
civilatis  sub  quarum  paroecia  defunctus  morabatur  in  casii  ? 
Enii  patres  cum  procurator  parociiorum  non  coniparuerit, 
rescripserunt:  pro  ii\foj-mantibus.  Denuo  veroproposita  causa 
\n  congregatioce  generaii  habita  in  palalio  aposlolico  Vati- 
cano,  die  12  martii  1841,  referente  Emo  Bernelli,  ponentc, 
ac  auditis  partibus  voce  et  scriplis,  Enii  patres  rescripserunt 
ad  idem  dubium  :  Quoad  funeralia  quce  conficiunlur  in  die 
depositionis  cadaverum  jus  pertinere  ad  parochos,  et  quoad 
oclavaria  ad  Miiures  Observantes.  Proposito  vero  dubio  :  An 
sit  standum  in  primo  vel  secundo  loco  decisis?  In  congrega- 
lione  generaii  habita  in  palatio  aposlolico  Quirinali,  die  16 
julii  1841,  Eini  paires,  referente  eodem  Enio  Bernetti,  po- 
nente,  rescripserunt  :  In  ultinio  loco  decisis.  Ac  tandem  super 
declaratione  resolutionis  S.  C.  diei  12  martii  IS'il,  Enii  patres 
in  congregatioue  generaii,  die  17  septembris  1841,  referente 
Emo  Bernetti,  rescripserunt  :  Excepto  funere  diei  depositionis 
cadaverisin  reliquis  speclare  ad  religiosos Minores  Observantes. 

Romae,  etc. 


1664.  Carth(sianorcm. 

Priori  gexerali.  —  Con  lettera  del  6  luglio  p.  p.  per  co- 
mandamento  di  questi  Emi  miei  signori  délia  S.  C.  de'  VV.  e 
RR.  significai  a  V,  P.  che  i  medesimi  ripiitavano  conveniente, 
attese  le  particolari  circostanze  délie  Certose  d'Italie  che  in 
procuratore  générale  ed  in  priore  délia  Certosa  di  Roma  ve- 
nisse  deputato  un  italiano.  Non  essendosi  ricevuta  sul  propo- 
sito alcuna  risposta,  debbo  parteciparla  che  quante  voile  la 
P.  V.  non  creda  nominarc  un  italiano,  sospenda  la  deputazione 
del  nuovo  priore  e  procuratore  générale  fino  a  nuovo  ordine 
délia  S.  Congregazione.  Lé  serva  di  governo,  etc. 

Romae,  27  septembris  1841. 

l'affaire  au  jugement  de  votre  paternité,  afin  qu'elle  prenne  les 
dispositions  que  réclaracnt  les  circonstances  du  fait  et  du  lieu. 
En  ce  qui  concerne  le  décret  portant  que  les  pures  du  couvent 
nommeront  tous  les  deux  ans  trois  religieux,  parmi  lesquels 
Mgr  l'évêque  de  .Malle  choisira,  il  n'est  pas  possible  de  fixer  à 
deux  ans  la  durée  du  curé;  car,  suivant  la  conslitulion  Firmandis 
de  Benoit  .\IV,  les  curés  réguliers  sont  amovibles  ad  nutum  de 
l'évêque  et  des  supérieurs  de  l'ordre.  Home,  4  septembre  (841.  » 

(1663;.  Funérailles.  Absoute.  Lorsque  le  service  a  lieu  dans  une 
église  des  réguliers,  appartient-il  aux  curés  séculiers  de  faire  ce 
service  ?  La  S.  Congrégalion,  |,rcnant  en  considération  l'usane 
immémorial,  reconnaît  ce  droit  pour  le  jour  de  ronterremenî  • 
tous  les  autres  services  et  les  anniversaires  sont  réservés  aux 
réguliers. 

(1604;.  Chartreux.  Procureur  général.  Prieur  de  la  chartreuse  de 
Rome.  Ces  fonctions  doivent-elles  être  réservées  aux  Italiens  ">  La 
S.  Congrégalion  écrit  au  général  des  Chartreux  :  «  Dans  une 
lettre  du  6  juillet  dernier  j'ai  notifié  à  \olre  palernilé  que  les 
émm.  cardmaux  de  cette  S.  Congrégation  des  Evèques  et  Réguliers 
jugeaient  convenable,  vu  la  situation  particulière  des  chartreuses 
d'Italie,  que  la  charge  de  procureur  général  et  celle  de  prieur  de 
la  chartreuse  de  Home  fussent  conférées  à  un  Ilahen  .-Vayant 
reçu  aucune  réponse  à  ce  sujet,  je  dois  faire  savoir  que,  si  votre 
paternité  ne  croit  pas  devoir  nommer  un  Italien,  elle  suspende  la 
nomination  du  nouveau  prieur  et  procureur  général  jusqu'à 
nouvel  ordre  delà  S.  Congrégation.  Home,  27  septembre  1841.  » 


1663.  Super  taxa  geserjiu. 

In  congregatione  generaii  habita  in  palalio  aposlolico  Qui- 
rinali, die  17  septembris  1841,  referente  loco  Enii  Blanchi, 
Emo  PùliJori,  Emi  patres  rescripserunt  ad  piœlata  duhia: 
Firmo  favore  P.  generalis  (lertii  ordinis  S.  Franeisci)  jure  ad 
annuam  perceplionem  sculaloium  sexaginta  sex,  servaloque 
intérim  rescripto  S.  C.  diei  0  julii  1838,  remitlendam  esse  con- 
gruam  dictre  summœ  repartitionem  examini  proximi  cai)iluli 
generalis,  ita  tamen  ut  ejus  resolutio  S.  G.  probanda  subji- 
ciatur. 

Ronije,  etc. 

IG66.  Erectio  novitiatus  et  rev.uidatio  professiomm. 

Sacra  Congregalio  vigore  facnltalum  depulavit  in  visitalo- 
rem  pra;falorum  conventuuni  (ordinis  B.  M.  de  Mercede)  ad 
nulum  ejusdem  S.  C.  episcopum  S.  Joannis  de  Cnyo  (in 
Brasilia)  cum  facultatibus  necessariis  el  opportuiiis  ut  quoad 
praîterilum  pro  suo  arbitrio  el  conscientia  absolval  a  censuris 
el  pœnis  ecclesiasticis,  dispenset  super  irregularitale,  quate- 
nus  opus  sit  ;  acta  eleclionesquesanet  acpraesentes  superiores 
quatenus  idonei  sint  confirmel,  secus  ad  aliorum  deputatio- 
neni  deveniat,  p/out  ipse  in  Domino  judicaverit;  nec  non  in 
casibus  parlicularibus  professiones  revalidet,  accedente  con- 
sensu  respectivorum  professorum.  Quo  vero  ad  fulurum  prœ- 
l^.udatus  episcopus  possit  constiluere  unum  vel  duos  conven- 
tus  pro  novitiatu,  dummodo  in  lis  vigeat  regularis  observantia, 
prœscriptus  numerus  religiosorum  adsit,  aliaque  seivenlur  de 
jure  servanda  ac  insuper  cas  omnes  facultates  nomine  S.  C. 
super  eosdem  conventus  et  hospitia  ac  religiosos  exercerc 
valeat  quœ  de  jure  vel  consuetudine  spectant  ad  superiorem 
generalem  ac  etiam  indulgere  ut  vicarium  provincialeni  habere 
possint  cum  omnibus  et  singulis  privilegiis  quae  ad  voriim  pro- 
vincialem  juxla  constitutiones  apostolicas  et  ordinis  pertinent. 
Depulatio  vero  vicarii  provincialis,  definitorum  provincialium 
el  secretarii  ab  eodem  episcopo  fiât.  Celerum  ipse  auditis 
superioribus  referai  ad  eamdem  S.  C.  de  numéro  conventuum, 
hospitioruni  el  religiosorum  de  observantia  regularis  iiiscii)linœ, 
de  reddiiibus ,  el  quomodo  provideri  possit  eorum  stabili 
regimini,  ac  utrum  expédiai  novain  provinciam  erigere.  Con- 
trariis,  etc. 

Romœ,  1  octobris  1841. 

Eriscopo  S.  JoANNis  Dd  Ctro.  —  Per  adnexum  decretum 
salis  provisuni  est  regimini  religiosorum  ordinis  B.  M.  V.  de 
Mercede  de  quibus  in  supplici  libello  ad  liane  S.  C.  EE.  et 
RR.  iransmisso  amplitudo  tua  loquebatur.  In  eodem  decreto 
conceduntur  tibi  facultates  etiam  pro  sanatione  professionum. 
Uxc  vero  facultas  data  intelligitnr  ad  anxietates  religiosorum 
removendas,  non  lamen  ad  declaralioneni  nullitatis  professio- 
num. Nam  si  quis  prajlexlu  nullitatis  suaj  professionis  a  votis 
eximi  vellet,  necesse  esset  ut  nullitatis  causam  ageret  ad  for- 
mani  constitulionis  Benedicli  XIV  Si  dalam  hominibus  fidem. 
Haic  dum  anipliludini  luœ  signitlco,  prospéra,  etc. 

Romae,  1  octobris  1841. 

(IGG.ï).  Taxe  pour  les  fraii  (jènéraux.  Pour  couvrir  les  dépenses 
de  l'administration  centrale,  les  couvents  acquiUent  des  taxes 
dont  le  chiffre  est  fixé  par  les  statuts  ou  par  l'usage.  Le  présent 
décret  alloue  OG  écus  au  général  du  tiers-ordre  franciscain 
(environ  350  fr.)  La  répartition  de  la  somme  sera  examinée  dans 
le  prochain  chapitre  général. 

(166G).  Brésil.  Ordre  de  Notre-Dame  de  la  Merci.  L'évêque  de 
S.  Jean  de  Cuyo,  au  Brésil,  est  nommé  visiteur  aposluiique  des 
religieux  de  la  Merci,  avec  pouvoir  d'ériger  les  noviciats,  d'élablir 
des  vicaires  provinciaux,  de  revalider  les  professions  et  d'obvier 
aux  irrégularités.  Les  pouvoirs  du  général  sont  communiqués  au 
visiteur. 


257 


DECRETS  INEDITS 


258 


1067.  Super  nEGULAniBus  Belgii. 

iNTEnNUNcio  Bkuxellen.  —  Fin  (hill'aiiiK)  183-4  dalla  Santità 
(li  N.  S.  t'u  l'ivestito  il  P.  J.  Corseiis  délia  qualificu  di  visitatore  e 
dole;,';ito  apostolico  dogli  ordini  regolari  esisicnli  in  codosta 
provîncia  del  vci^no  Belgico.  Nel  niesc  di  solteiiibre  decorso 
ha  egli  trasmessa  in)a  relazione  dello  stato  in  ciii  trovansi 
attualini'iUe  codcsti  nionastcri.  Qiiesti  Eini  miei  signori  ddla 
S.  G.  de'  VV.  e  1\U.  volendo  in  oggi  prendi'ro  ad  esanie  i  vari 
Oggetti  su  cui  il  sudetto  padre  ha  crediito  di  riferifc,  mi  hanno 
incaricalo  di  dirigermi  a  V.  S.  affinchè  infornii  riservatainente 
sulla  persona  dello  stcsso  P.  Corseiis  rcsidenlo  a  Bruges; 
riferisca  se  la  sua  visita  apostolica  procéda  rogolarniente,  se 
dalla  medesima  finora  siano  stali  prodotti  dei  vaiUoggi,  se  sia 
espediente  farla  contiiuiare,  o  piultosto  ciiiuderla  e  trasmella 
influe  alla  S.  C.  lutte  quelle  notizie  cho  su!  proposito  crederà 
più  opportune. 

Roma^,  i"  decembris  18 il. 

1068.  SurEU  DDIISSIONE  habitos. 

Generau  Capucinorum.  —  La  dimissione  dell'abito  religioso 
è  gravemente  proibita  dal  capo  Ul  pcriculosa,  ne  clerici  vel 
monachi,  in  6;  ed  il  Concilio  di  Trento,  sess.  25  de  Reg. 
cap.  10,  prescrive  anche:  si  ne  deturlicentia  cuiquam  regulari 
occulte  ferendi  hiibitum  suse  religionis.  s>  Quindi  è  che  questa 
S.  C.  de'  yv.  e  RR.  allorchègiunge  in  Romaqualche  religioso 
che  abbia  dimesso  l'abito,  suole  ordinare  che  si  riceva  in 
qualche  convento  e  riassuma  subito  l'abito  ;  ne  lascia  in  libertà 
de'  superiori  di  rimetterlo  al  suo  convento,  facendolo  intanto 
incedere  senza  l'abito  religioso  contre  le  prescrizioni  cano- 
niche.  Che  se  poi  pev  parlicolari  motivi  aile  volte  crede  accor- 

(l(iG7).  BcUjiquc.  Visiieiir  apostolique  des  ordres  religieux.  La 
S.  Congrégation  écrit  à  l'interiionce  de  Bruxelles  :  «  En  183i  le 
saint-pére  noaima  visiteur  et  délégué  aposlolique  des  ordres 
religieux  du  royaume  de  Belgique  le  P.  J.  Corseiis.  Au  mois  de 
septembre  dernier  ce  visiteur  a  envoyé  une  relation  sur  l'état 
actuel  des  monastères.  Voulant  examiner  aujourd'hui  les  diverses 
questions  proposées  par  le  visiteur,  les  Eines  Cardinaux  m'ont 
chargé  d'écrire  à  S.  S.  de  prendre  en  secret  des  renseignements 
sur  la  personne  dudit  P.  Corseiis,  qui  réside  à  Bruges;  sachez  si 
la  visite  apostolique  procède  régulièrement,  si  elle  a  produit  de 
bons  résultats,  et  s'il  est  à  propos  de  la  continuer,  ou  s'il  vaut 
mieux  la  fermer.  Rome,  t?  décembre  tS-il.  » 

(16C8).  Uahil  religieux.  Obligation  de  le  porter.  Le  Saint-Siège 
n'autorise  les  religieux  à  quitter  l'habit  que  lorsque  la  sécidari- 
salion  est  mise  à  exécution.  Voici  ce  que  la  S.  Congrégation  écrit 
au  général  des  Capucins  :  «  La  décrétale  Ut  perieulosa  tilre  ne  cle- 
rici vel  monachi.  du  Sexte,  défend  absolument  aux  religieux  de 
quitter  leur  habit;  et  le  concile  de  Trente  prescrit  :  Ne  delur 
licenlia  cuiqumn  regulari  occulte  ferendi  habitwn  suœ  religionis. 
C'est  pourquoi  lorsqu'un  reli.-ieux  arrive  à  Uome  sans  son  habit, 
la  S.  Congrégation  a  coutume  d'ordonner  qu'on  l'admette  dans 
un  couvent  et  qu'il  reprenne  immédiatement  l'habit;  elle  ne 
tolère  pas  que  les  supérieurs  renvoient  le  religieux  à  son  couvent 
sans  l'habit  religieux.  Si  parfois  pour  des  raisons  particulières 
elle  juge  d'accorder  la  sécularisa'ion,  elle  exige  que  le  religieux 
fasse  une  retraite  à  Rome  même,  soit  pour  qu'il  puisse  pourvoir 
à  sa  conscience,  soit  pour  montrer  que  la  S.  Congrégation  inflige 
tout  au  moins  une  peine  correciionnelle  salutaire  et  exige  une 
satisfaction  qui  soit  donnée  sous  ses  yeux.  C'est  dans  ces  vues  que 
la  S.  Congrégation  a  commandé  le  17  de  ce  mois  que  le  P.  Henri 
de  Palerme  reprit  immédiatement  l'habit  et  fît  dix  jours  de 
retraite  dans  le  couvent  de  Rome.  Votre  paternité  a  fait  quelques 
difficultés  pour  la  reprise  de  l'habit.  Ainsi  la  S.  C.  par  pure 
condescendance  et  seulement  pour  celte  fois,  usant  de  pouvoirs 
spéciaux,  pern)ct  que  ce  religieux  demeure  sans  l'habit  religieux 
durant  son  séjour  à  Rome  et  dans  le  voyage  qu'il  fera  pour  se 
rendre  dans  un  des  couvents  du  diocèse  dé  Palerme;  mais  il  devra 
toujours  faire  sa  retraite  dans  le  couvent  de  Rome,  comme  c'est 
ordonné  dans  la  lettre  du  17.  Rome,  '21  janvier  1842.  » 


dargli  la  secolarizzazione,  ingiiingeche  tali  religiosi  premettino 
gli  spirituali  osorcizi  in  rpiesta  slessa  citlà,  si  perclie  possano 
provvedere  sollec.itaniente  alla  propria  coscienza,  corne  ancora 
pcr  far  conoscere  che  la  stessa  S.  C.  ha  ingiunla  almeno  nna 
salutarc  pena  corrczionale  ed  ha  richiesta  una  qualche  soddi- 
sl'azione  d'adoni|)irsi  sotlo  li  suoi  occhi.  Per  tali  rillessi  si  era 
ordinato  con  fogiio  del  17  correntecheil  l'.Enrico  daPalernio 
dovesse  riassumorc  senza  dilazione  l'abito  e  fare  per  10  giorni 
gli  esercizi  spirituali  in  codesto  convento.  La  P.  V.  ha  rapprc- 
sontato  qualche  diflicollà  specialmente  per  la  riassunzione 
dell'ahito  ;  ed  è  perciù  che  la  S.  C.  per  sola  condiscendenza  e 
per  questa  voila  soltanto  l'acendo  uso  di  speciali  facoltà,  per- 
mette che  il  religioso  niedesinio  possa  rimanere  senza  l'abito 
religioso  per  i  giorni  clie  rimarrà  in  Roma,  c  che  impiegherà 
nel  viaggio  onde  condursi  in  uno  dei  conventi  délia  diocesi  di 
Palernio.fernio  perù  rinianendo  che  egli  debba  fare  gli  esercizi 
sjiiriluali  in  codesto  convento  di  Roma. 
Roma!,  21  januavii  1842. 

10G9.  Super  hevisio.ne  administrationis. 

Generali  conventuauum.  —  Sono  stati  présentai!  a  questa 

S.  C.  de'  VV.  e  RR.  varii  ricorsi  del  présidente  e  PP.  Minori 

ConventuaUdi  Buttonaa  caricodel  P.  maeslro  Santa  Pace  per 

i  danni  che  pretendono  aver  il  medesimo  cagionati  al  loro 

convento  colla  sua  cattiva  animinislrazione.  Preso  pcrtanto  a 

maturo  esanie  tuttocio  che  su  t.il  affare  è  stato  dedotto,  questi 

Emi  signori  hanno  stimato  opportune  per  dar  fine  a  si  lunga 

vertenza  di  decretare,  che  la  P.   V.  Rnia  chiami  a  se  i  libri 

relativi  a!la  sudetta  amininistrazione  del  convento  di  Bettona, 

tenutadal  P.  Pace  con  i  distinti  rilievi  fattidal  P.  Luigi  Aloisi: 

che  il  detto  P.  Aloisii  ed  il  P.  Pace  nominino  un  pcrito  coni- 

putista  perciascuno,  sia  dell'ordiiie,  sia  estraneo,  e  che  diclro 

le  dcduzioni  di   detti   periti  e  le  rispettive  contestazioni,  la 

P.  V.  unitamente  ai  suoi  assistenti  pronunzi  la  sentenza,  e 

questa  sia  inappellabile  per  l'una  e  per  l'altra  parte.  Occorrerà 

per  taie  operazione  qualche  spesa;  ma  questa  non  deve  gra- 

vitare  in  modo  alcuno  sul  convento  di  Bettona  ;  per  cui  la 

P.  V.  prima  di  dar  principio  a  quanto  sopra,  ingiungerà  ai  tre 

ricorrenti  PP.   Luigi  Garleiti,  Luigi  Aloisii  e  Biugio  Fergglia, 

di  formare  un  deposito  di  scudi  50  di  proprie  limosine  presso 

la  stessa  P.  V.  ed  in  caso  di  loro  vitloria  dovranno  essere  in- 

dennizzati  dal  P.  Pace  di  lutta  la  spesa  occorsa.  Il  sottoscritto 

Gard,  prefetto  nel  partecipare  alla  P.  V.  questo  decreto  délia 

S.  C,   l'incarica  délia  picna  esecuzione,  aitendendo  quindi 

riscontro,  etc. 

Romae,  31  januarii  1842. 

1670.   De  PROYiNciALi  illegitimo  et  nullitate  professionum. 

NcNCio  ViENNEN.  —  Fin  dal  febraro  del  perduto  anno  1841, 
V.  S.  trasmise  a  questa  S.  G.  de'  VV.  e  RR.  una  supplica  del 

(1669).  Conventuels.  Préjudices  causés  par  l'économe.  Examen  des 
comptes.  On  écrit  au  général  des  Conventuels  :  «  Le  président 
et  les  pères  Conventuels  de  Bettona  ont  porté  plainte  contre  le 
P.  Pace  pour  les  préjudices  que  la  mauvaise  administration  de  ce 
religieux  aurait  causés  à  la  communauté.  La  S.  Congrégation  veut 
que  votre  paternité  se  fasse  porter  les  livres  de  compte,  ainsi  que 
les  observations  du  P.  Aloisi;  celui-ci  et  le  P.  Pace  devront  choisir 
chacun  un  expert,  soit  appartenant  à  l'ordre,  soit  étranger; 
d'après  le  rapport  do  ces  deux  experts,  votre  paternité,  aidée  des 
assistants  généraux,  prononcera,  et  le  jugement  sera  sans  appel 
de  part  et  d'autre.  Les  dépenses  de  l'experlise  ne  pouvant  être 
supportées  par  le  couvent  de  Bettona,  votre  paternité,  avant  de 
commencer  la  procédure,  ordonnera  aux  trois  plaignants  de  faire 
un  dépôt  de  50  écus  avec  leurs  ressources  personnelles;  s'ils 
gagnent,  lisseront  indemnisés  par  le  P.  Pace.  Rome,  31  jan- 
ier  1842.  » 

(1670).  Provincial  illégitime.  Professions  nulles.  On  a  parié  plus 
haut  du  provincial  de  la  province  de  S.  Jean  Capistran  en  Hongrie. 


17°    SÉRIE. 


16 


)9 


DECRETS  INEDITS 


260 


P.  Mariano  Jaich,  Minore  Osservanle,  nella  quale  esponeva 
Panticanonica  sua  elezione  a  ininistro  provincialp  délia  pro- 
Tineia  Capislr.ma  in  Ungheria, ed  implûiava Tassolizione  délie 
censure  incorse  ipso  facto,  e  la  dispensa  deirirregolaritîï.  Prfso 
pert'nto  a  nmtnro  esame  ta!  siipplica,  questi  Eiiii  signori 
anche  in  ripore  di  spcciali  facoltà,  annuirono  aile  preci  del- 
Toraloie  P.  Mariano  Jaich;  riserrandosi  bensî  di  essere  infor- 
mati  da  V.  S.  siiijli  atti  niiUi  rhe  il  medesinio  avesse  fatti 
durante  il  suo  governo  per  la  necessaria  sanazioiie.  In  seguilo 
V.  S.  con  dispaccio  dei  9  aprile  inforniii  pienanienle  questa 
S.  C.  su  quanto  aveva  richiesto;  per  cui  sanati  tulli  gli  afti 
fatti  dal  P.  Jaich,  meno  le  professioni  che  per  l'esposta  causa 
potessero  csser  nulle  ;  auiorizzo  l'atluale  provinciale  a  rice- 
rerne  privalainente  la  ri'niovazione  da  quel  religiosi  che  ne 
dnbiiavano,  anche  per  mezzo  di  persona  da  suddelegarsi,  e 
senza  ripetere  il  noviziato.  Taie  provvidenza  fu  nolificata  a 
V.  S.  la  quale  con  altro  sno  dispaccio  dei  5  novembre  espose 
la  consuetudine  vigente  nella  provincia  dei  Minori  Osservanti 
in  Ungheria  che  tutti  i  religiosi  nel  giorno  1(3  ajaile  di  ogni 
anno  rinnovano  e  confermano  la  loro  professione  seconde  la 
foimola  trasinessa,  per  cui  domandava  ulteriori  istruzioni. 
Fattane  pertanio  relazione  nella  piena  adunanza  tenuta  II  10 
dicembre  p  p.  nel  palnzzo  apostolico  Valicano,  ponente  l'Enio 
signer  Gard.  Bianchi,  è  stata  presa  la  risoluzione  che  qui  sotto 
si  trascrive  :  —  Dubio.  Quale  istruzione  si  abbia  a  dare  a  Mgr 
Nunzio  nel  caso?  Emi  patres  rescripserunt  :  ad  mentcm;  mens 
est  :  Che  avulo  in  vista  la  rinnovazione  annua  de'  voti  prece- 
duta  dalla  dichiarazione:  a  Quibus  (volis)  si  nos  majestati  luîe 
jam  aiite  non  obstrinxissenius_,de  novo  vellemus  nos  obstrin- 
gere,  ideoque  illa  saltem  nunc  renovamus.  »  Si  sono  credute 
rattificate  le  professioni  ;  non  ostante  si  è  creduto  che  si  debba 
a  caiitela  sunplicare  la  Sua  Santità  per  la  sua  sauazione  in 
radic-^  délie  professioni  medesime.  El  facfa  relations  SSnio 
Dno  Gregorio  PP.  XVI,  in  audientia  habita  die  10  decenibris 
1844,  Sanctitas  Sua  professiones  de  quibus  agittir  in  radiée 
sanavit^  atque  revalidavit.  Geterum  nuntius  apostolicus  prae- 
sens  decretum  in  archivio  nuntiaturaj  servari  niandet,  et  au- 
theaticum  exemplar  tradat  P.  provinciali  ut  illud  in  secrelo 
archivio  provinciîe  caute  servare  faciat.  Tanto  dunque  la  par- 
tecipo  ptTsno  governo,  e  leprego,  etc. 
Romœ,  18  januarii  18-42. 

1G71.    SCPER  BEFECTU   iTATIS. 

ViciRio  GEXERALi  AiGUSTiMANORUM.  —  Il  sottopriore  e 
maestro  de'  >'ovizi  nel  convento  di  S.  M.  dei  Buon  Gonsiglio 
in  Genazzano  di  codesto  ordine,  ha  esposto  a  questa  S.  C.  de' 
VV.  e  RR.  che  nello  scorso  ottobre  gli  fu  mandato  da'  suoi 
superiori  il  giovane  Giovanni  Baltista  Caponi  per  vestirsi  in 

La  S.  C.  a  revalidé  les  actes  de  l'intrus,  excepté  les  professions. 
Plus  lard  elle  autorise  le  provincial  actuel  a  recevoir  en  paiti- 
culler  la  rénovation  de  la  profession  des  religieux  qui  auraient 
quelques  doutes.  Le  nonce  fait  savoir  que  c'est  l'usage  dans  la 
province  de  Hongrie  que  le  16  avril  de  chaque  année,  tous  les 
religieux'  renouvellent  leurs  vœux,  avec  la  formule  suivante  : 
a  Quibus  ivolisj  si  nos  majestati  tuœ  jam  ante  non  obstrinxis- 
semus,  de  novo  veilemns  nos  ohstriiigere,  ideoque  illa  sallem 
nunc  ronovamus.  »  La  S.  Congrégation  estime  les  professions 
suffisamment  ratifiées.  Cependant  pour  plus  de  sûreté  on  de- 
mande i  Grégoire  .Wlla  revalidalion  in  radice.  Le  nonce  déposera 
le  décret  aux  archives  de  la  nonciature,  et  en  donnera  copie  au 
provincial,  qui  le  fera  garder  dans  les  archives  secrètes  de  la 
province. 

(16711.  Auguslins.  Postulant  ayant  moins  de  vingt  ans.  Les  décrets 
du  Sain l-Siége  défendent  de  recevoir  les  jeunes  gens  au-dessous 
de  vingt  ans,  si  ce  n'est  pour  les  faire  entrer  immédiatement  au 
noviciat.  Voici  ce  qu'on  écrit  au  général  des  Augustins  :  «  Le 
sous-prieur  maître  des  novices  dans  le  couvent  de  Genazzano  a 
représenté  à  la  S.  Congrégation  qu'au  mois  d'octobre  dernier  les 


brève  chierico  novizio.  L'esponente  supponendo  imminente 
la  di  lui  vestizione,  lo  ricevette  in  convento,  anzi  lo  ammise  in 
noviziato  ed  ai  quotidiani  esercizi  de'  novizi  meno  Tabito.  Vi- 
tiniameiite  poi  il  nieJesimo  è  venuto  a  conoscere  che  il  delto 
Caponi  si  vestirà  e  sarà  annoverato  Ira  i  novizi  nel  prossimo 
febraro,  sicconie  mese  stabilito  dal  penultimo  capitolo  géné- 
rale per  la  vestizione  ed  aniniissione  al  noviziato,  e  che  frat- 
tavlo  non  avendo  il  Caponi  compiti  gli  anni  venti,  non  poteva 
a  tenore  de'  pontitici  décret!  abitare  in  convento,  molivo  per 
cui  l'ha  mandato  subito  a  dormii-e  fuori,  seguitandolo  a  tenere 
l'ra  giorno  occnpato  nei  coniuni  esercizi  de'  novizi.  Quan- 
tunque  il  ricorrente  asserisca  di  aver  proceduto  seuza  la  nii- 
nima  cognizione  di  poter  mancare  nel  ricevere  ad  abitare  e 
a  ilormire  in  convento  questo  giovane,  pure  per  quiète  di  sua 
coscienza,  temeudo  di  aver  incorso  la  pena  comminata  dai 
pontilici  decreti,  ha  supplicato  questa  S.  C.  per  essere  asso- 
luto  e  per  le  facoltà  di  poter  ritenere  in  appresso  in  convento 
a  dorniire  il  nominato  Caponi.  La  S.  C.  pertanio  anche  in  forza 
di  speciali  facoltà,   autorizza  V.   P.  ad  assolvere  anche  per 
niezzo  di  persona  da   suddelegarsi  il  sudetto  sotto-pricre  e 
maestro  de'  novizi  unitamente  al  giovane  délie  censure  e  pêne 
che  avessero  potuto  incoiTcre,  e  a  dispensare  il  sudetto  reli- 
gioso  dalla  irregolarilà  a  cautela,  non  che  perniettere  al  me- 
desiajo  giovane  di  poter  dormire  nel  sudetto  convento,  benchè 
non  abbia  la  conveniente  età,  tinchè  non  sarà  legiitimamente 
anmiesso  al   noviziato,   prescriveiido  le  consuete  caulele  a 
scanso  di  ogni  inconveniente, 
Romœ,  17  januarii  lS-42. 

1672.    ErECTIO  EDUCAXDAT0S. 

Ex  audientia  SSmi  18  februarii  1842.  Sanctitas  Sua,  attenta 
relatione  P.  magistri  generalis  ordinis  (Preedicatorum)  bénigne 
annuit,  et  propterea  mandavit  eid  lu  comiuitti  ut  veris  exis- 
tentibus  narratis,  ac  dummodo  enunciatus  educandatus  eri- 
gatur  in  parte-conventus  separata  a  religiosis,  in  praesidem 
ejusdem  constituatur  religiosus  probatœ  vilae  et  niaturœ  aetatis, 
alumni  habeant  saltem  aîtatem  annorum  duodecim  expleto- 
rura,  ac  persolvantur  ab  eisdem  congrua  alimenta  ne  aliquod 
detrimentum  statui  œconomico  monasterii  inferatur,  faculta- 
tem  erigendi  prœfatum  educandatum  pro  suo  arbiirio  et  con- 
scientia  irapertiatur,  de  consensu  episcopi  loci  (in  Ualmatia) 
ubi  silus  est  convenlus  de  quo  agitur  et  cum  facultate  etiam 
pro  aluninis  gestandi  habitum  ordinis.  Contrariis,  etc. 

supérieurs  lui  adressèrent  le  jeune  Caponi  pour  prendre  bientôt 
l'haliil  de  clerc  novice.  Pensant  que  la  prise  d'habit  était  immi- 
nente, le  recourant  reçut  le  jeune  homme  dans  le  couvent  et 
l'admit  au  noviciat  et  aux  exercices  journaliers  des  novices,  moins 
l'habit.  11  a  appris  dernièrement  que  Caponi  ne  prendra  l'babit 
et  ne  sera  rangé  parmi  les  novices  qu'au  mois  de  féviier,  qui  est 
l'époque  adoptée  par  l'avant-dernier  chapitre  général  pour  la 
prise  d'habit  et  l'admission  au  noviciat.  Eu  attendant,  Caponi, 
n'ayant  pas  vingt  ans  révolus  ne  pouvait  habiter  dans  le  couvent. 
C'est  pourquoi  le  recourant  l'a  envoyé  passer  la  nuit  dehors, 
mais  durant  le  jour  il  l'a  gardé  avec  les  novices.  Quoique 
le  recourant  assure  qu'il  n'a  pas  cru  manquer  en  cela,  il 
craint  d'avoir  encouru  les  peines  exprimées  dans  les  dé- 
crets du  Saint-Siège,  et,  pour  la  tranquillité  de  sa  conscience, 
il  demande  l'absolution,  (l'est  pourquoi  la  S.  Congrégation  auto- 
rise votre  paternité  à  faire  absoudre  le  maître  des  novices  et  le 
jeune  houmie  des  peines  et  censures  qu'ils  ont  pu  encourir,  et  à 
pernettre  que  le  jeune  homme  couche  dans  le  couvent,  quoi-  , 
qu'il  n'ait  pas  l'Age  voulu,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  légitimement 
admis  au  noviciat,  sauf  les  précautions  d'usage  dans  le  but  d'é- 
carter tout  inconvénient.  Rome,  17  janvier  18i'2.  » 

(I67ÎI.  Dominicains.  Pemionnat.  L'institut  des  Dominicains  ne 
s'oppose  pas  absolument  à  l'établissement  des  collèges  et  pen- 
sionnats. Le  présent  décret  permet  un  pensionnai  dans  un  cou- 
vent de  Dalmalie,  Les  élèves  pourront  porlei  l'habit  religieux  de 
l'institut. 


261 


DECRETS  INEDITS 


262 


107:1.  SuPEa  ".Ec.nEssu  au  bona. 

Ex  aiulientia  SSmi  il  l'ebmarii  ISi'S.  Saiictitas  Sn.i,  attenta 
rehtioiu!  arcliiopiscopi  opiscopi  Saliiliarum,  et  P.  procuratoris 
genoralis  ordinis  ((iisterciensiuin),  bénigne annuit,  et  propterea 
niamiavit  coiiimitti  oidein  afchi(^piscoiio,  ut  veris  existentibus 
narratis,  precibus  oratoris  (Joannis  Baptista?  Macro)  pro  siio 
Rvbitrio  et  conscientia  indulgeat  pro  sanatione  acquisilionis 
pra'fatortim  bonorum  de  quil)iis  in  precibus,  non  obstante 
nuliitate  resevvalionis  regressus  ad  eadein  Ijona  fratri  suo 
donata,  dummodo  cjus  frater  ilia  oratori  sponte  restituent,  oc 
ius  alteri  qu;esitum  non  hedatur  ;  ner,  non  indulgeat  eliam 
prol'acultale  acquirendi  atquc  acceptandi  haîreditatesetlegata, 
8c  de  iisdem  bonis  in  precibus  cnunciatis  ac  de  aiiis  in  postc- 
nim  légitime  acquirendis  post  prœsentis  indiilti  executionem 
(iisponendi  per  actus  inter  vivos  sive  etiani  causa  morli?, 
diinnnodo  non  agatur  de  rébus  propriis  religionis  ;  et  pariter 
jus  altei'i  quœsituni  non  lajdatur;  prajlevata  aliqua  sumnia  in 
causas  pias  et  alia  ab  eodem  arcbiepiscopo  episcopo  tasanda 
favore  religionis. 
Ror.aj,  eic. 

1674.  Super  benedictwne  abbatis. 

Ex  audientia  SSmi  4  martii  1842.  SSmus  D.  N.  Gregorius 
PP.  XVI,  electionem  P.  Macarii  Marias  Baldelli  in  abbatem  et 
superiorein  nionasterii  Casœmaris  (instilnti  Trappensium),  et 
aiioruQi  quaî  ab  eodem  dépendent,  beniyne  approbavit  et  con- 
firniavit,  et  comniisit  episcopo  Verulano  ut  cum  adsistentia 
duorum  canonicorum  catliedralis  loco  abbatum  assistentium, 
eunulem  electum  abbatem  benedicere  possit  et  valeat;  ser- 
vais servandis.  Coiitrariis  quibuscumque  etiam  speciali  et 
iudividua  mentione  dignis  non  obstantibus,  etc. 

Romee,  etc. 


1673.    SOPER   EXPULSIONE. 

Archiepiscopù  Taurlne.nsi.  — Il  sacerdote  Minore  Osservaiite 
fra  Adeodato  Gamondi  di  Aiessandria,  appartenente  a  codesta 
provincia  dt  S.  Tommaso  apostoio,  ha  rappresentato  a  questa 
S.  G.  de'  VV.  e  RR.  che  dietro  illégale  processo  perché  mai 
ammesso  aile  necessane  difese  nel  1832,  fu  espulso  dall'or- 
dine  (de'  Minori  Osservanti),  per  cui  implora  qualche  provve- 
dimento,  tautopiù  che  si  vede  luttora  sospeso  a  Divinis,  eu 
immerso  nella  estrema  miseria.  Prese  da  questa  S.  G.  sul 
proposito  le  solite  informazioni,  nonrisulta  concertezza  essere 
stata  osservata  per  espellere  il  ricorreiite  una  regolare  proce- 

(1673).  CiUerciens.  Le  religieux,  au  moment  de  sa  profession,  a 
cédé  ses  biens  à  son  (rère,  au  pacte  de  retour.  Le  frère  voulant 
spontanémeot  restituer  les  biens,  la  S.  Congrégation  autorise  le 
religieux  à  les  recevoir  et  à  en  disposer. 

^1674).  Trappistes.  Bénédiction  d'un  abbé.  Il  s'agit  de  l'abbc  de 
Casainare,  au  diocèse  de  Véroli,  dans  l'État  pontiûcal.  L'èvèque 
de  Véroli,  assisté  de  deux  chanoines  de  la  cathédrale  au  lieu  de 
deux  abbés  monastiques,  fera  la  bénédiction. 

(167b).  Expulsion  illégale.  Suspense.  11  s'agit  d'un  Iranciscain 
expulsé  de  l'ordre  en  1832.  Il  n'est  pas  constaté  que  l'expulsion 
ait  été  faite  à  la  suite  d'une  procédure  régulière.  La  S.  Congré- 
gation écrit  i,  l'archevêque  de  Turin  d'examiner  la  question 
devant  Dieu,  et  de  faire  rentrer  le  religieux  dans  sa  commu- 
nauté, supposé  qu'il  ait  donné  des  marques  suffisantes  de  re- 
pentir et  que  le  retour  ne  doive  pas  causer  de  préjudice  à  l'ins- 
titut. Sinon,  il  restera  dans  la  position  de  religieux  expulsé  et 
suspens  a  divinis  jusqu'à  ce  que  sa  bonne  conduite  fasse  rouvrir 
la  porte  du  couvent,  au  jugement  de  l'archevêque.  Home, 
12  mars  1842. 


dura.  D'altronde  questi  Euii  signori  compa&sionando  l'iufelice 
stato  del  religioso  sudi:tlo,  desiderano  di  secondare  perqiianto 
è  possibile  i  svioi  ilesideri  di  fare  ritorno  nel  chiostro  ;  perciô 
mi  hanno  ingiunto  di  scrivere  a  V.  S.  afliiichè  esamiiii  sccun- 
dum  Deum  tutto  l'accaduto;  e  se  troverà  che  il  niedesimo 
al)hia  dali  sutricienti  segui  di  resipisceuza  e  che  il  suo  ritorno 
in  reljgione  non  sia  per  riuscire  di  danno  alla  medi;sima,  ia- 
giunga  a  oodesto  P.  provinciale  fr.  Amadeo  di  Villafranca  di 
ri(;everlo  con  carità  nell'ordine;  ncl  caso  poi  che  V.  S.  non 
credesse  che  il  religioso  i)ossa  presentemente  riammettersi, 
il  Gamondi  devra  perseverare  neila  condizione  di  cs[)ulso, 
fincliè  colla  sua  buona  condotta,  meriti  una  volta  di  essere 
riabhracciato  dalla  sua  niadre  provincia  a  giudizio  di  V.  S. 
Tanto  dunqiie  le  partecipo  per  suo  governo  e  le  prego. 
Roniic,  12  martii  1842. 

1676.  Super  iiecessibus  s.  noNAVENTirtis. 

Geneuali  Observantium.  —  Lo  slaloi  cui  si  tiovaao  presen- 
temente i  ritiri  di  S.  Bonaventura  hanno  indolto  questa  S.  G. 
de'  VV.  e  RR.  a  proporre  alla  Santita  di  N.  S.  alcuni  straor- 
dinari  provvediraenti,  al  solo  fine  di  riordinare  i  ritiri  mede- 
simi  e  di  richiamare  gl'individui  a  quella  regolare  osservanzs», 
per  la  quale  l'urono  fondati,  e  formare  nuovi  allievi  osservanti 
ed  istruiti.  Essendosi  Sua  Santità  degnata  di  approvarli  e  di 
ordinarne  per  la  piena  osservauza  la  publicazione,  questa 
S.  C.  a  taie  effetto  li  conuuunica  a  V.  P.  nei  seguenti  articoli. 

1.  1  cinque  ritiri  di  S.  Bonaventura  sono  ridotti  a  tre,  cioè, 
a  quello  di  S.  Bonaventura  in  Roma,  ed  agli  altri  di  Scan- 
driglia  e  di  Vicovaro.  Gli  altri  ritiri  si  darauno  provvisoria- 
niente  ai  PP.  riformati,  a  condizione  di  restituirli  di  mano  in 
mano  che  si  avranuo  idonei  soggetti  per  ristabilirvi  i  ritiri 
medesimi. 

2.  Giascuno  dei  tre  accennali  ritiri  avrà  il  suo  guardiano 
indipendente  l'uno  dall'altro  col  rispettivo  vicario  e  con  gi 
altri  ofljciali  secondo  le  leggi  deirordine. 

3.  La  elezione  dei  sudetti  guardiani  ed  ofEciali  si  farà  dai 
P.  provinciale  dei  riformati,  ma  prima  che  abbia  effetto  no 
dovrà  riportare  l'approvazione  dalla  S.  Congregazione. 

4.  I  ritiri  saranno  sotto  l'immediata  giurisdizione  del  P.  pro- 
vinciale, il  quale  avrà  la  sua  residenza  nel  riliro  di  S.  Bona- 
ventura di  Roiiia,  e  non  polrà  prendere  possesso  dell'ofiicio, 
ne  essere  rimosso  senza  licenza  délia  S.  Congregazione. 

5.  11  noviziato  rimarrà  nel  ritiro  di  Scandriglia,  e  lostuden- 
tato  in  quello  di  Roma.  Sarà  deputato  in  maestro  de'  novizi  il 
P.  Francesco  da  Roma,  ancorchè  non  abbia  tutti  i  requisiti 
voluti  dalle  leggi,  giacchè  su  taie  difetto  si  accorda  l'opportuna 
dispensa. 

6.  Mancando  soggetti  nei  ritiri  per  coprire  le  cariche,  il 
P.  provinciale  potrà  sceglierli  dalla  nforma. 

7.  La  recezione  dei  novizi  dipenderà  dal  P.  provinciale  col 
suo  detinitorio  a  forma  délia  circolare  emessa  dal  P.  générale, 
con  questo  peraltro  che  riguardo  alla  scienza  basti  lo  studio 
délia  sola  grammatica. 

S.  Nei  sudetti  tre  ritiri  si  dovrà  ossarvare  la  loro  regola  in 
quelle  cose  che  non  si  oppongono  aile  presenti  disposizioiii, 
o-iacchè  lo  scoppo  non  è  di  sopprimere  i  ritiri,  ma  di  farli  rivi- 
vere  ;  ed  a  tal  fine  dovranno  tendei-e  lutte  le  mire  dei  sii- 
periori. 

La  S.  C.  pertanlo  incarica  V.  P.  délia  pronta  esecuzione  di 

(1676).  Bonavenlurins.  Réûryanisaliun.  Les  Bonaventurins  for- 
ment une  branche  spéciale  de  l'ordre  de  S.  François  d'Assise. 
Leur  principale  maison  est  à  Rome  sur  le  mont  Palatin.  Ils  dj- 
pendent  du  général  des  Observants.  Saint  Léonard  de  Port- 
Maurice,  rcceuiment  canonisé,  est  la  plus  grande  gloiie  de  celte 
rigide  réforme. 


263 


DECRETS  INEDITS 


264 


questo  regolamento,  e  di  procedere  alla  consegiia  dci  riliri 
ai  PP.  ritorniali  ;  ai  rispellivi  inventari  degli  og^iotti  apparte- 
nenli  ai  medesimi,  onde  poi  siano  resriluili  uel  rislabiliinento 
degli  siessi  riliri.  Desidera  inoltre  la  S.  C.  clie  Y.  P.  non 
oii:etia  d'iudagare  se  Ira  gli  attuali  individui  dei  riliri  ve  ne 
sia  qualcuno  il  quale  possa  distiirbare  la  pace  ed  inipedire 
la  regolare  osservanw  nei  Ire  riliri  clie  riniangano,  e  di  reu- 
deriie  poi  iiiformata  la  S.  C.  pcr  le  opportune  provvidenze. 
Romse,  '1\  martii  l8i-2. 

1G77.  Ordixis  s.  be.neii:ti  .\rsTRii. 

Decretcm.  —  Gravissimas  inl.r  curas  niaximasque  sollicilu- 
dines  quibus  SSnuis  D.  N.  Gregorius  XYI  pro  regenda  guber- 
nandaque  Ecclesia  catholica  continenter  detinetur,  illa  pro- 
feclo  auimum  suiini  sîepe  ac  vehementer  solel  iirgere  quie  ad 
regulareni  religiosarum  faniiliaruni  disciplinani  tuendam  atque 
instaurandam  perlinet,  ut  qui,  abdicatis  omnibus  Deo  arctius 
adhaerere  optanles,  religionis  sacramento  Chrislo  Salvatori  se- 
se  obslrinxerunl,  non  solum  nihil  ouinino  pra'termittant  quo 
initam  vitae  rationem  vel  diligentissime  servent,  verum  etiaiu 
euules  de  virtute  in  virtutem  atque  a>inulantes  semper  cha- 
risraata  meliora,  populoruni  bono  qua  verbo  et  doctrina  qua 
opère,  qua  exemple  prospicere  summopere  curent.  Cum 
igilur  ab  Emo  Duo  Friderico  Gard.  Schwarzenberg  archiepi- 
scopo  Salisburgensi  acceperil  in  sua  et  in  suffraganeis  diœce- 
sibus  nonnuUa  existere  monasteria  ordinis  S.  Benedicii  quorum 
alumni,  licet  in  anirnarum  salutem  curandam  et  in  adolescen- 
tulis  inslituendis  sedulo  incumbant,  tamen  impares  esse  ad 
finem  plene  assequendum.  Nam  eadem  monasteria  nuUo  vin- 
culo  inter  se  devincta  sunt,  ac  ideo  in  aliquibus  ob  exiguuni 
monachorum  numerum  regularis  disciplina  diligenter  servari 
nequit  ;  nec  semper  idonei  monachi  ad  munus  suum  rite 
obeundum  haberi  possunt.  Sanctilas  Sua  valde  expedire  judi- 
cavit  si  monasteria  ipsa  in  unam  congregalionem  erigantur, 
abbati  praesidi  generali  certa  lege  subjiciantur,  et  commune 
noviliatus  studiorumque  inonasterium  coiistitualur.  Qua- 
propter  deputavit  ad  triennium  Emum  Dnum  Fridericum  car- 
dinalem  Schwarzenberg  in  pr;elalorum  monachorum  ordinis 
S.  Benedicti  in  sua  suorumque  suffraganeorum  diœcesibus 
exislentium  visilatorem  aposlolicum  cum  omnibus  necessariis 
et  opportunis  facultatibus,  ut  possit  : 

1.  Deputare  idoneas  personas  ecclesiaslicas  sibi  benevisas 
in  convisilatores,  prout  in  Domino  expedire  judicaverit. 

2.  Visitare  sive  per  se  sive  per  convisilatores  orania  et  sin- 
gula  memorata  monasteria  tam  in  spiritualibus  quam  in  lem- 
poralibus,  ac  sa  condere  décréta,  quœ  ad  restiluendam  et 
promovendani  regularem  disciplinamet  temporalem  monasle- 
riorum  reclam  procurationem  necessaria  duxerit. 

3.  Praesidere  eorum  capilulis  si  expediens  judicaverit. 

i.  Convocare  abbates  aliosque  sibi  bsnevisos  monachos  ut, 
inito  inter  eos  consilio,  proponant  quomodo  dicta  monasteria 
in  congregalionem  erigi  possint,  quaenam  facultales  et  jura 
abbati  prae=idi  generali  conceaendasini;  quomodo  idem  abbas 
eli"endus  ;  quasuam  qualitates  habere,  quonam  tempore  ejus 
niunere  perdurare,  in  quo  monaslerio  residere  debeal,  ac  tan- 
dem m  quibus  monasteriis  communis  novitialus  et  communia 
studia  constitui  expédiât. 

Voluit  vero  Sar.ctitas  Sua  ut  Emus  Schwaizenberg  in  prae- 
fatis  actis  perficiendis  semper  se  gerat  uli  visitator  apostolicus, 

(1677).  Bénédictins  de  la  province  de  Salzhourg.  Visite  apoilolique. 
L'empereur  Joseph  II  désorganisa  les  ordres  religieux.  IJepuis 
lors,  les  monastères  bénéJiclins  deinciirèrenl  sans  aucun  rapport 
entre  eus.  I.e  présent  décret  nomme  vi^ileu^  le  cardinal  Schwar- 
zenberg et  lui  doiiiic  la  mission  de  préparer  la  l'ormuUou  d'une 
coDgrégalion  monastique. 


et  deinceps  omnium  aclorum  relationem  ad  hanc  S.  C.  EE. 
et  Rlî.  transmittat  ad  elïoclum  decernondi  qu;e  eisdem  mona- 
steriis bene  felicitcrque  vertere  dignoscantur. 

Datum  Romœ,  ex  S.  C.  EE.  et  UR.  die  30  marlii  1842. 

■1678.    SiriiB    ELliCTlONK  PEU   SCnEDULAS. 

Décretim.  —  Cum  nuper  procedendum  sit  ad  eieclionem 
pnvpositi  generahs  con;.'rcgationis  clericorum  regulariuni 
Thoalinorum,  Sanclitas  Sua,  allenlis  peciiliaribus  circuiiistan- 
tiis,  mandavit  ut  lu^c  vice  tanlum  loco  capituli  gencralis 
locales  perscbedas  clausas  subscriptas  et  subsiguatas  ad  olec- 
tionem  deveniant  pr;epositi  generalis  pro  fiituro  triennio,  ea 
lege  ut  enunciatiB  schedaj  ad  S.  C.  transmiltantur,  et  coram 
Emo  pra-feclo  api.'riautin'.  llujus  vcro  decreli  executionem 
Sanclitas  Sua  P.  Aloysio  Giiaiini  prœposito  generali  connnisit. 
Conlrariis  etc. 

Roma?,  ex  S.  C.  EE.  et  RU.  die  12  aprilis  18i2. 

-1G79.  Super  rlccrsu  ad  laicos  jldices. 

NuNcio  Neapolitano.  —  11  P.  abbate  procuratore  générale 
de'  canonici  regolari  Lateranensi  ha  rappresc ntato  a  questa 
S.  C.  che  il  P.  abbatc  Romei  superiore  dclla  canonica  di 
S.  Teresa  di  Bilonto,  volendo  coslringere  al  pagamenlo  di 
scudi  332,98,  il  P.  abbate  I*etrini  délia  stessa  congregazione, 
quai  preteso  debitore  di  una  tal  somma  alla  nomiuata  cano- 
nica, ha  fatto  il  légale  sequestro  ad  un  tal  Michèle  Angelo 
Crislini,  debitore  del  medesimo  per  tulle  le  somme  dovute  al 
Petrini  ;  ed  inoltre  ha  citalo  a  comparire  nel  tribunale  di 
Trani  denlro  uO  giorni  il  P.  ahhale  générale  dei  medesimi 
canonici  regolari,  ed  il  P.  abbate  Orsi,  ex-abbate  générale 
quai  ullimo  superiore  del  Petrini.  Ciô  posto,  il  P.  procuratore 
générale  ha  supplicato  quesli  Emi  signori  affinchè  si  degnino 
di  ordinare  che  una  taie  vertenza  sia  esaminata  e  giudicaia 
dal  defmitorio  délia  congregazione  regolare  Laleranense  a  oui 
compete,  e  non  mai  da  un  tribunale  laico.  Questa  istanza  è 
stata  dall'EE.  LL.  ricoiiosciuta  ben  giusia,  e  perciô  mi  hanno 
comandalo  di  scrivere  a  V.  S.  aflinchô  ordini  al  P.  abbate 
Nicolao  Romei,  di  cessare  da!  proseguimento  degli  atli  presso 
i  tribunali  edi  abbandonare  il  séquestre,  facendogli  conoscere 
quanlo  sia  indécente  e  contrario  aile  leggi  il  chiamare  in  giu- 
dizio  presso  i  tribunali  laici  il  superiore.  Che  per  ricuperare 
la  somma  dovula  alla  sua  canonica,  si  rivolga  al  dcfinitorio 
générale  dell'ordine,  il  quale  procédera  corne  di  ragione. 

Romae,  12  aprilis  1842. 

1680.  Erectio  novitiatus. 

Ex  audienlia  Sanclissimi  die  15  aprilis  1842.  Sanclitas  Sua 
attenta  relatione  archiepiscopi  Biirdigalen.  bénigne  annuit,  et 

(1G78).  T/uatins.  Election  du  général  par  bulletins.  L'induit  dis- 
pense les  Théatins  de  couvoquer  le  chapitre  général  et  permet 
l'usnge  de  bullelins  qui  seront  transmis  à  la  S.  Congrégation. 

(I(J79).  Chanoines  réguliers  de  Lutran.  Recours  au  tribunal  civil. 
Le  supérieur  de  la  maison  de  Bitonto  a  fait  assigner  au  tiibunal 
de  Traui  un  religieux  de  l'institut  comme  débiteur  de  o32  écus 
ienviron  IGOÛ  fr.)  à  cette  midson;  il  a  adressé  une  citation  au 
''énéral  actuel  et  au  précédent  en  tant  que  rc'spon>aljles  des  actes 
tif;  leur  sujet.  Le  proc.ireur  f;éiiérnl  demande  que  la  question  soit 
ti  jitée  devant  le  défudtûire  général  de  l'in.-litul.  La  S.  Congréga- 
tion fait  délcnse  au  supérieur  de  Uitonto  de  poursuivro  un  procès 
si  indécent  ;  car  les  lois  canoniquL's  ne  tolèrent  pas  qu'un  su- 
péiieur  d'institutsoit  appelé  devant  les  tribunaux  séculiers.  Home, 
le  fiavril  1842.  » 

(1680).  Carmes.  Couvent  et  noviciat  de  Bordeaux.  Cet  induit 
autorise  l'érection  canonique  des  Carmes  de  lior.ieaux.  La  maison 
devra  compter  douze  profés,  dont  huit  pour  le  moins  soient 
prûties.  Le  noviciat  occupera  un  local  distinct,  en  sorte  que  les 
novices  ne  communiquent  pas  avec  les  profès. 


265 


DECRETS  L\EDITS 


266 


propterea  niaiulavit  comniitti  oideiii,  ut  veris  exii'tentibus 
narratis,  ad  eioclionem  eiuinciati  conventus  pro  suo  arbitrio 
et  consciclUia  devenire  possit,  et  valeat,  do  consensii  P.  i)i'ai- 
posili  generalis  ordinis  (Carnielitarum  cxcalcoatDrum),  ita 
tailler,  ut  in  eodem  conventu  parnianere  debeanl  duodecim 
sallciii  rrligiosi,  (|nornin  oclo  ad  rniiiiis  siiit  sacrrdotes  ;  l'ac- 
laqucetiani  potostate  in  oodein  ei'igcndi  novitiatuni,  diunniodo 
vigrat  l'cguiaris  observantia,  adsit  locus  separatus,  pro  reciu- 
(Ipiidis  noviliis  seorsini  ab  aliis  religiosis  profcssis,  et  reliqua 
soi'ventur  dn  jure  servaiula.  Contrariis  quibuscunique  non 
obstantibns,  etc. 
Roniœ,  15  aprilis  1842. 

1G8I.    StrER   VITA   CO.MMUNI. 

Pii.ETOSiTO  GË.NEiiALi  SoMAScii-E.  —  Questa  S.  C.  de'  VV. 
e  un.  avendo  sempre  in  vistadl  licbianiaru  negli  istituti  reii- 
giosi  la  regolare  osservanza,  benignamente  accolse  le  preci  di 
alcuni  religiosi  Soniascbi,  i  (juali  iniploravano  la  vita  coniune, 
e  perciù  riinise  al  capitolo  générale  ctlebrato  nel  seltenibre 
dell'anno  scoi'so  l'esame  dell'accennala  istanza.  Non  senza 
suddisl'.r/.ione  la  stessaS.C.  ha  inteso  avcr  il  capitolo  risoluto  . 
i  Curandum  erit  ut  vita  coninuinis  introducatur  et  servetur 
salloni  in  domibus  in  quibus  dcgunt  novitii  »  ed  è  perciô  che 
eccita  cllicaccnienle  V.  P.  a  voler  accordare  la  vita  comune 
ai  religiosi  già  pi-ofessi  che  la  richiedono,  ed  a  stabilire  che  ai 
novizi  i  quali  in  seguito  professeranuo  sia  dicliiarato  prima 
dolla  professione  essere  dessi  tenuti  ad  abbracciare  la  vita 
conuine,  quante  voltevi  siano  chiamatidai  superiori  e  ritenuti 
nelle  case  di  vita  comune,  non  estante  qualunque  consuetudine 
in  contrario. 

Romse,  15  aprilis  1842. 

■1GS2.    TrANSITUS   ad   STATUM    CLEniCAI.ElI. 

Ex  audientia  SSmi  27  maii  1842.  Sanctitas  Sua,  attenta 
relatione  P.  coniniissarii  apostolici  ordinis  (Gapucinorum) 
pro  Hispania,  bénigne  annuit,  et  dunimodo  orator  (Gaetanns 
a  Lanza)  sufticienla  doctrina  et  a  superioribus  ab  eodem 
P.  commissario  delegandis  diligenti  prœ vio  examine  probanda, 
ad  ordines  sacros  suseipiendos  requisita  sit  prœditus,  petitam 
facultatem  transeundi  de  statu  laicali  ad  clericaleni  pro  suo 
asbitrio  et  conscientia  impertiatur,  ita  tamen  ut  novimi  proba- 
tionis  annum  uti  clericus  répétai  in  loco  ab  eodem  P.  com- 
missario designando,  et  cum  effectu  compleat-  novamque 
professionem  suo  tempore  emittat,  ineligibilis  remaneat  ad 
preefati  ordinis  prœlaturas  absque  prœcedenti  S.  Sedis  aposto- 
licse  dispensalione,  et  tempus  professionis  factae  in  statu 
laicali  ei  minime  suffragetur  pro  praBcedentia  ;  sed  a  die  pro- 
motionis  ad  statum  clericaleni  ea  sit  desumenda. 

(1681).  Somasques.  Vie  commune.  Le  cliapilre  général  de 
l'institut  ayant  décidé  d'établir  la  parfaite  vie  coniiimne,  tout  au 
moins  dans  les  maisons  de  noviciat,  la  S.  Congrégation  des 
Evoques  et  Réguliers  écrit  au  général  :  «  Constamment  préoccupée 
de  rétablir  l'observance  dans  les  instituts  religieux-,  la  S.  Congré- 
gation accueillit  favorablement  la  deniande  de  quelques  prêtres 
somasques  qui  imploraient  la  vie  commune.  Elle  remit  doi;c  au 
chapitre  général  tenu  au  mois  de  septembre  dernier  l'examen  de 
ci^lte  proposition.  La  S.  Congrégation  a  appris  avec  satisfaction 
que  le  chapitre  général  a  décidé  qu'on  devrait  établir  et  conserver 
la  vie  commune,  tout  au  moins  dans  les  maisons  où  sont  les 
novices.  C'est  pourquoi  elle  engage  fortement  votre  paternité  à 
aLXorder  la  vie  commune  aux  profès  qui  la  demandent  et  à  pres- 
crire que  désormais  on  déclare  aux  novices  avant  la  profession 
qu'ils  devront  embrasser  la  vie  commune,  lorsque  les  supérieurs 
les  enverront  dans  les  maisons  de  vie  commune,  nonobstant  tout 
usage  opposé.  Rome,  15  avril  lSi.2.  » 

(I6S2).  Capucins.  Convers  passant  à  rélat  clérical.  Il  laut  un 
induit  pontifical  pour  qu'un  fière  convers,  novice  ou  profès, 
puisse  passer  au  rang  des  cliorisles.  Il  doit  renouveler  le  noviciat 
et  la  profession. 


1683.  Super  do.mo  ceneramtia. 

Mecretcm.  —  Ut  rectifi  procuralioni  conventus  S.  Andreœ 
de  Fractis  nrbis  Minimorum  S.  Frannisci  di  Paula  prospicialur, 
et  paci  ac  tranquillitati  consulatur,  S.  Congregatio  EE.  cl  RU. 
universa  rei  ratione  sedulo  diligenicrqne  pcrpensa,  sequens 
decretnmperpetuis  futuris  temporibus  scrvandnmes.5e  edixit, 
nempc  : 

I.  P.  corrector  generalis  cnni  suis  cnllegis  salvo  jure  rc- 
presentantium  ad  l'orinam  constitutionis  Benedicti  XIV,  con- 
stituât familiam  ex  asquali  numéro  individuorum  constantem 
tam  ex  infima  (ptam  ex  snperio;i  Italia,  eisque  juxta  <liftribu- 
tivam  justiliam  tribuat  oflicia,  familianique  et  officia  S.  G. 
approbationi  subjiciat. 

2.,  Religioso  qui  munns  parochi  in  Ecclesia  [iraîfato  con- 
ventui  adne.xa  pro  tempore  exercet  non  concedantur  nisi  ea 
emolumenta  quœ  illi  obveniurit  ex  stola  alba  et  nigra,  scilicet 
incerti  minori  et  ex  oblatoribus  fidelium  in  benedictionibns 
domorum  die  sabbali  sancii;  reliqua  omnia  a  conventu  perci- 
piantur. 

Et  facta'de  prœmissis  relatione  SSmo  D.  N.  Gregorio 
PP.  XVI,  in  audientia  habita  die  G  maii  18i2.  Sanctitas  Sua, 
decretum  S.  G.  ratum  habnit  et  confirmavit.  Contrariis  etc. 

Ronue,  etc. 

1G84.  Ordinis  pr^monstratensiom. 

Interncntio  Bruxellen.  —  Il  superiore  dalle  cinqiie  abbadie 
dell'ordine  Premonstratense  risfabilite  nel  Belgio,  cioè  del- 
l'alibadie  :  Averbodiensi?,  Grimbergensis,  Pacbensis,  Postel- 
lensis,  Torgerlensis,  essendo  privi  dell'abbate  générale,  hauno 
snpplicato  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  affinchè  munisca  V.  S. 
di  tutte  le  facoltà  di  cui  godeva  il  loro  générale  abbate  del 
monastero  Premoslralense  in  Francia,  ove  non  v'è  alcuna 
speranza  di  ripristinazione  ;  ed  anche  aniorizzi  V.  S.  a  .sce- 
gliersi  fra  loro  il  suo  vicario  per  l'ordine  Premastroten.se  nel 
Bilgio,  fino  a  che  vi  sia  un  soggetto  il  quale  possa  essere  eletto 
générale.  Circa  una  taie  istanza  questi  Emi  signori  hanno  co- 
mandato  che  si  scrivesse  a  V.  S.  per  sentirne  il  suo  sentimento, 
per  conoscere  lo  stalo  di  tali  monasteri,  il  numéro  dei  monaci 
nei  medesimi  esistenti,  e  quei  provveditnenti  che  Ella  crede 
ojiportuni  pel  bene  e  decoro  di  quest'ordine.  In  questa  circo- 
stanza  poi  debbo  ancora  eccitarla  a  trasmettere  la  relazione 
su  quanto  le  è  stato  richiesto  dalla  S.  C.  sulla  visita  dei  rego- 
lari  di  codesto  regno.  II  che  si  starà  attendendo. 

Romse,  49  augusti  1842. 

1G85.    DiSPENSATIÛNIS. 

Sacra  Congregatio,  vigore  specialium  facnltatnm  a  SSmo 
D.  N.  concessarum,  bénigne  commisit  R.  P.  D.  commendatori 

(16S3).  Minimes.  Maison  de  S.  André  délie  Frat/e  à  Rome.  Le 
présent  décret  règle  le  personnel  delà  comnmnauté.  Le  curé  qui 
dessert  la  paroisse  unie  au  couvent  aura  simplement  le  petit 
casuel  de  l'étole  blanche  et  de  l'ctole  noire,  et  les  oflVandes  de  la 
bénédiction  des  maisons  le  samedi  saint. 

{[HS'i).  Prémcmtrés  de  Belgique.  Cinq  abbayes  de  Prémontrés 
rétablies  en  Belgique,  se  voyant  privéesde  général,  demandent  que 
les  attributions  Jadisexercées  par  l'abbé  général  qui  demeurait  en 
France,  soient  conférées  à  l'internonce  de  Bruxelles,  lequel 
pourra  désigner  pour  son  vicaire  un  religieux  de  l'institut, 
jusqu'à  ce  qu'il  y  ait  un  sujet  qui  puisse  être  élu  général.  La 
S.  Congrégation  consulte  le  nonco  et  lui  rappelle  l'affaire  du 
visiteur  général  des  erdres  religieux  en  Belgique.  Rome, 
19  août  mi. 

(1683).  Chanoines  réguliers  du  Sai?it-Efprit.  Dispense  d'une  partie 
du  noviciat.  Le  grand  hôpital  du  Saint-Esprit  à  Rome  était  des- 
servi par  des  chanoines  réguliers.  Le  présent  induit  autorise  deux 
Français  à  embrasser  l'institut,  avec  di:;peose  d'une  partie  du 
noviciat. 


267 


DECRETS  INEDITS 


268 


JlonsSancli  Spirilus  m  bis  ut  veris  exisleiUibus  narratis  pelitam 
dispenselioncm  a  prosequutione  novitiatus  juxta  preces  pro 
suo  aibitrio  et  conscientia  oratoribus^N'.  et  llippolyto  Jannain) 
concédât  ;  ita  taïueii  ut  iiJeuiante  professioiiein  spiiiiualibus 
exercitiU  saltem  per  dies  deceui  vaccnt.  Novitii  rero  oralores 
anie  eiuissionein  professionis  declarare  debeant  se  hujusinodi 
indultû  uti  velle  in  fonua  jiiris  valida;  qua;  declaralio  una 
cum  pr<esenti  rescripto  et  executoriali  decreto  in  archivio 
sc-rTtlur,  facta  adnotalione  in  libro  piotcssionuni.  Ckintra- 
riis  etc. 

!6S(}  et  liiST.   CA-^ALOrLESSICM  cracotœn. 

Abbati  xajori.  —  Questa  S.  C.  de'  VY.  e  RR.  è  venuta  in 
cogn:zione  dei  disordiui  e  degli  abiisi  esistenti  nell'erenio  di 
Monte  Argentine  presse  Cracovia,  e  si  è  persuasa  uella  néces- 
sita di  prendere  proiiti  provvedimenli  ;  taiito  più  clie  l'ordi- 
nario  di  quella  dioccsi  brama  che  V.  P.  dia  le  opportune  dispo- 
sizioni,  corne  rileverJt  dall'unnessa  lettera  del  vicario  capitolare 
di  quella  diocesi.  Desidera  quindi  la  S.  C.  che  V.  P.  secondi 
le  giuste  intenzioiii  d;;l  sudetto  vicario,  e  che  specialmente 
spedisca  in  quel  luogo  un  idoneo  soggetto del  suo  ordine  coiu-i 
suo  deiegato,  il  quale  prese  le  convenienti  intelligenze  coll'or- 
dinario,  visiti  anche  a  nome  di  questa  S.  C.  quell't  remo,  vegga 
quali  religiosi  debbansi  chiamare  in  Italia,  e  quanti  raandare 
in  queilo  stesso  ercmo,  tolga  gli  abusi,  vi  rislabilisca  la  pace, 
la  regolare  disciplina,  e  proponga  poi  anche  i  mezzi  straordi- 
nari  che  egli  credesse  necessari  all'uopo  ;  operando  in  modo 
che  sia  pienamente  riconosciuta  la  giurisdizione  di  V.  P.  sopra 
quell'eremo.  Sarebbe  peraltro  assai  spediente  che  il  detto  re- 
ligioso  nel  portarsi  in  Cracovia  si  présentasse  prima  a  Mgr 
nunzio  di  Vienna  per  ricevere  le  opportune  istruzioni  e  lettere 
conimendatizie  al  vicario  capitolare  di  Cracovia.  In  seguifo 
V.  P.  di  tutto  l'operato  farà  relazione  alla  S.  C.  cui  somma- 
mente  intéressa  il  ristabilimento  di  quell'eremo. 

Romae,  5  decembris  1842. 

Ncxcio  ViEXXEX.  —  In  seguito  di  quanto  V.  S.  ha  riferito 
a  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  in  data  21  novembre  p.  p.  circa 
l'ereino  di  Monte  Argentine  presse  Cracovia,  si  è  conoscluta  la 
nécessita  di  prendere  dei  pronti  provvedimenli  e  ristabilire 
cosî  in  detto  eremo  la  regolare  osservanza.  A  conseguire  l'e- 
nunciato  fine  si  è  insinuato  al  P.  maggiore  degli  eremiti  Ca- 
maidolesi  di  Monte  Corona  di  spedire  a  Monte  Argentino  un 
idoneo  reiigioîo  corne  suo  deiegato,  il  quale  prese  le  conve- 
nienti intelligenze  coll'ordinario,  visili  anche  a  nome  di  questa 
S.  C.  il  ridetto  ere:no,  vegga  quali  religiosi  debbano  chiamarsi 
in  Italia  e  quali  mandarsi  in  quel  luogo,  tolga  gli  abusi  e  vi 
ristabilisca  la  pace  e  la  regolare  disciplina.  Si  è  inoltre  signi- 
fîcato  al  medesimo  P.  maggiore  che  faccia  presentare  a  V.  S. 
il  religioso  da  lui  deiegato  prima  di  portarsi  in  Cracovia,  onde 
ricevere  le  opportune  istruzioni  e  le  commendatizie  al  vicario 
capitolare  di  quel  luogo.  Pertanto  la  S.  C.  raccoinanda  a  V.  S. 
il  medesimo  religioso,  affinchè  sia  ben  ricevuto  ed  eserciti 
liberamcnte  la  sua  giurisdizioae. 

Romae,  o  decembris  184-2. 

1688.  Traxsitxs  ad  statcm  cléricales. 

Ex  audienlia  SSmi  diei  16  decembris  1842.  Sanctitas  Sua, 
attenta  relatione  P.  procuratoris  generalis  PP.  Trappeosium, 

(1687).  Camalduks  de  Cracovie,  Visiteur.  Des  abus  s'iîtant  inlro- 
doils  parmi  les  Camaidules  de  .Mons  Argentinus  près  Craco\ie,  ia 
S.  CongrégalioD  ordonne  au  général  d'envoyer  un  visiteur  qui 
rétablisse  la  paix  et  la  discipline  nionaslique.  Le  visiteur  devra 
TOir  le  nonce  da  Vienne  et  agir  de  concert  avec  le  vicaire  capitu- 
laire  de  Cracovie.  Rome,  h  décembre  1S42. 

{{G^S).  Convers passant  au  rang  de  choriste.  Trappistes.  L'induit 
est  conçu  dans  les  mêmes  termes  que  celui  qu'on  a  donné  plus 
haut  concernant  les  Capucins.  Indépendamment  du  noviciat  et  de 


bénigne  annuit,  et  propterea  mandavit  commilti  P.  superiori 
generali  eoruuideni  patrum  ut  veris  exislcutibus  narratis,  et 
dummodo  pra^fatus  religiosus  sufficienti  doctriui  requisita  ad 
sacros  ordines  suscipiendos  et  a  superioribus  ddigenti  prœvio 
examine  probanda  sit  pra>ditus,  pelitam  facultatem  transeundi 
de  statu  laicali  ad  clericalcm  pro  suo  aibiirio  et  conscientia 
eitlem  concédât,  ita  tamen  ut  novum  probationis  annum  uli 
clericus  répétât,  et  cum  effectu  compleat,  novanique  profes- 
sionom  suo  tempore  emittat,  ineligibilis  rcmancat  ad  prœfati 
ordinis  pnelaturas  absque  praeccdenti  S.  Sedis  apostolicai 
dispensatione,  et  tempus  professionis  factœ  in  statu  laicali  ei 
minime  sulTragetur  pro  priecedentia,  sed  a  die  promolionis  ad 
statum  clericalem  sit  desumenda. 
Rom»,  etc. 

1689.    DlSPEXSATIOKIS. 

Ex  audienlia  SSmi  diei  3  decembris  1812.  Sanctitas  Sua, 
oratorem  (fr.  Nilum  Trappensem)  quatcnus  opus  sil,  absolvit 
a  censuris  et  pœnis  ecclesiasticis  ob  illegitimuni  discessum  a 
suo  ordine,  et  permanentiam  in  sœculo,  et  dispensât  ab  irre- 
gularilate,  cum  habiiitatione  permanendi  in  habitu  presbyteri 
sœcularis,  et  celebrandi  missam  extra  claustra  ad  annum,  ad 
effectum  curaiidi  executionem  sequentis  indulti  siEcularisa-. 
tionis  ;  ac  praîterea  eadem  Sanctitas  Sua,  attenta  relatione 
P.abbalis  procuratoris  generalis  ordinis  Trappistarum,  bénigne 
annuit,  et  propterea  mandavit  committi  Ordinario  originis 
oratoris  ejusdem,  ut  veris  existentibus  narratis,  et  dummodo 
orator  ipse  provisus  sit  de  sufficienti  patrimonio,  facultatem 
eidem  manendi  in  sseculo  quoad  vixerit  in  habitu  presbyteri 
sœcularis  retenlo  aliquo  sucB  religiosae  professionis  signo,  pro 
suo  arbilrio  et  conscientia  inipertiatur  ;  nec  non  dictam  pen- 
sionem,  si  superior  generalis  et  capitulum  monasterii  illam 
admiserit,  approbare  possit  et  valeat  ;  facta  insuper  etiam  po- 
test£.te  eamdem  pensionem  constituendi  in  sacrum  patrimo- 
nium  juxta  diœcesanam  taxam,  ita  tamen  ut  substantialia 
votorum  cum  statu  couipatibiiia  observet,  et  sub  obedientia 
ordinarii  etiam  vi.  voti  religiosi  vivat. 

Romœ,  etc. 

1696.   DlSPE>"SATIOSIS  SUPER  BIENNIO  NOVriIATHS. 

Ex  audienlia  SSmi  diei  13  januarii  1813,  Sanctitas  Sua, 
attenta  relatione  P.  procuratoris  generalis  (Camaldulensium), 
bénigne  annuit,  et  propterea  mandavit  commilti  P.  superiori 
generali,  ut,  attentis  narratis,  facultatem  enuuciato  novitio 
computandi  prœfatos  tresmenses  utipartem  biennii  novitiatus 
ad  effectum  ut  libère  et  valide  professionem  emittere  possit, 
servatis  aliis  de  jure  servandis,  pro  suo  arbilrio  et  conscientia 
impertiatur;  facta  prius  ab  eodem  novitio  declaratione  in  forma 
juris  valida  se  hujusmodi  indulto  uti  velle,  ac  prarterea  dicta 
declaratio  una  cum  prœfato  rescripto  et  decreto  executoriali 
servetur  in  archivio,  et  fiât  adnotaiio  in  libro  professionuni. 
Contrariis,  etc. 

Fiomce,  etc. 


la  profession  qu'il  faut  renouveler,  le  religieux  est  écarté  des 
prélatnres  de  l'institut,  et  sun  rang  de  présîance  date  du  jour  de 
sa  profession  en  qualité  de  choriste. 

(1689).  Trajijiistes.  Bom  .Nil.  Sécularisation.  Consultez  la  sei- 
zième série  des  Amdecta  (col.  lOOo),  où  se  lit  (num.  1548)  l'affaire 
relative  aux  Trappistes  du  Gard  et  à  Dom  Ml.  Huit  ans  après, 
le  Saint-Siège  accorde  à  ce  religieux  l'induit  de  sécularisation 
pour  tout  le  temps  de  sa  vie. 

(169IJ;.  Camalduks.  Deux  ans  de  noviciat.  On  a  dit  plus  haut  que 
Grégoire  .\VI  porta  à  deux  ans  pour  les  Camaidules  la  durée  du 
noviciat.  Cet  induit  dispense  de  trois  mois. 


269 


DECRETS  INEDITS 


270 


Ki'Jl.    SUPEU   FACULTATli  ALIENANDI. 

Cardinau EPiscopo ;ESiNO. — Inscguilo  di  (iimnto  si  ècompia- 
ciuta  1  E.  V.  di  ril'erire  a  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RU.  sul  taglio 
di  qiiercia  osepiiito  ncl  fondo  in  contrada  PasseUi  di  proprietà 
di  codesto  convenlo  Je'  PP.  Miiiori  Conventimli.  Le  dobbo 
signiticare  in  eseciuione  de'  coniandiinioiiti  di  f|uesli  Eiiii 
signori  che  i  siiperioii  regolari  in  sej^iiito  del  dccreto  di  Ur- 
bano  VIII  non  haniio  facoltJi  per  l'alienazionc  de'  béni  eccle- 
siastici,  e  pol  taglii)  dcgli  aiheri  ;  ma  dubbono  iinpoti-arle  o 
dalla  S.  Sedc  o  dagli  ordinari  secondo  la  diversità  del  valore. 
Quindi  il  P.  provinciale  si  è  allribiiila  la  l'acoltà  che  non  gli 
conipete,  cd  b  percio  che  questa  medesinia  S.  C.  anche  in 
forza  di  spécial!  facoltà  autoiizza  l'E.  V.  ad  assolvere  per 
mezzo  anoora  di  persona  ecclesiastica  da  suddelegarsl  il  delto 
provinciale  e  gli  altri  colpevoli  délie  censure  e  pêne  ecclesias- 
tiche  che  avessero  potnto  incorrere,  di  dispeiisarli  dalla  irre- 
golarità,  e  viabilitarli  alla  voce  attiva  e  passiva,  ingiungendo 
loro  di  astenersi  in  segtiito  da  simili  aibitri.  In  qnanlo  poi  agli 
alberi,  se  il  legnanie  serve  al  convento,  V.  E.  ingiungerà  al 
convento  medesimo  l'obbligo  di  reintegrare  denlro  un  décen- 
nie il  valore  dello  stesso  Icgnanie  per  mezzo  di  annue  rate, 
assegnando  un  congruo  fondo  per  l'adeinpiniento  délie  stesse 
rate  ;  onde  poi  tal  somma  si  rinvesti  ;  che  se  il  legname  non 
serve  al  convento,  in  tal  caso  si  procédera  alla  vendita  nei 
debiti  modi,  ed  il  prezzo  si  dovrà  rinvestire. 

Rornse,  10  februarii  1843. 


1692.    NULLITATIS   PROFESSIONUM. 

Ex  audientia  SSnii  diei  17  martii  1843.  Sanctitas  Sua,  at- 
tenta relatione  P.  ministri  generalis  ordinis  (Capucinonim), 
bénigne  annuit  et  propterea  mandavit  committi  eideni  ut 
veris  exislentibus  narratis,  pro  suo  arbitrio  et  conscienlia, 
etiam  per  subdeiegalum  absolvat  prœfatos  religiosos  (pro- 
vincial Sabaudice)  ac  in  cautelam  etiam  ipsos  inscios  in  forma 

(IG^i).  Conventuels.  Aliénation.  Urbain  Vlli  a  enlevé  aux  supd- 
rieurs  rt^guliers  tout  pouvoir  par  rapport  à  l'aliL'nation  des  biens. 
Ils  doivent  par  cousi^quent  consulter  scit  le  Saint-Siège  soil  les 
ordinaires,  suivant  l'importance  de  l'affaire.  Le  produit  de  la 
coupe  (les  bois,  loin  de  faire  partie  du  revenu,  doit  être  capitalisé. 
Voici  ce  qu'on  écrit  au  cardinal  évéque  d'Iesi  :  a  D'après  ce  que 
votre  éminence  a  bien  voulu  notifier  à  cette  S.  G.  relativement  à 
la  coupe  des  bois  appartenant  aux  Conventuels  d'iesi,  je  dois 
dire  par  l'ordre  des  émin.  cardinaux  que  les  supérieui's  réguliers, 
depuis  le  décret  du  pape  Urbain  Vlll,  n'ont  pas  de  pouvoir  pour 
la  vente  des  biens  ecclésiastiques  et  la  coupe  des  bois;  mais  ils 
doivent  demander  permission,  soit  au  Saint-Siège,  soit  aux  ordi- 
naires, selon  la  valeur.  Ainsi  la  provincial  s'est  attribué  un  pouvoir 
qui  ne  lui  appartient  pas.  La  S.  C.  autorise  votre  éminence  à 
absoudre  (même  par  subdélégué)  le  provincial  et  les  autres  cou- 
pables des  censures  et  peines  qu'ils  ont  pu  encourir,  à  les 
dispenser  de  l'irrégularité  et  à  leur  rendre  la  voix  active  et  passive. 
Si  le  bois  est  employé  au  couvent,  votre  éminence  imposera  audit 
couvent  l'obligation  d'en  rembourser  le  prix  dans  le  laps  de  dix 
ans  au  moyen  de  versements  anauels  qui  seront  garantis  par  un 
immeuble,  et  la  somme  remboursée  devra  être  placée.  Si  le 
couvent  ne  se  sert  pas  du  bois,  il  faudra  le  vendre  selon  les 
règles,  et  le  produit  devra  être  placé.  Rome,  10  février  1843.  » 

(l'iO'?)  Ciinicinsde  la  province  de  Stwoie.  Professions  revalidées. 
L'an  de  noviciat  que  prescrit  le  concile  de  Trente  devant  être 
continu  et  sans  interruption,  les  novices  ne  peuvent  découcher, 
pas  môme  pour  une  nuit.  Si  on  les  envoie  à  la  quête,  la  validité 
des  vœux  comporte  des  doutes.  En  1843,  la  S.  Congrégation  des 
Évoques  et  Réguliers  reçut  la  demande  qui  suit  :  «  Le  ministre 
provincial  des  Capucins  de  Savoie,  fr.  Victorin  de  Chambéry, 
très-humble  orateur  de  Votre  Sainteté,  expose  qu'il  se  trouva 
dans  cette  province  un  grand  nombre  de  religieux  même  gradués 
et  présentement  supérieurs,  lesquels,  par  l'ignorance  de  leurs 
maîtres  de  novices,  ne  firent  pas  l'année   entière  de  noviciat,  en 


gratiosa,  et  ab  irregularitate  dispense!,  nec  non  prol'essiones 
de  quibns  agitur  non  requisito  a  prot'essis  linjusmodi  novo 
consensu,  quatenus  prior  nioraliter  perscveret,  in  radiée,  ut 
ajunt,  sanet  et  convalidet,  una  cnm  actis  in  precibus  enun- 
ciatis,  eosdemque  religiosos  habilitet  ad  [)r;elaluras  et  officia 
qna;  modo  obtinent  relinenda,  et  ad  alla  in  posterum  asse- 
quenda,  cum  usu  vocis  activai  et  passivaî.  Usus  vero  mittendi 
novitios  ad  eleemosynas  colligendas  omnino  abrogelnr,  et 
prœsens  rescriptum  una  cum  decreto  executoriali  in  provinciae 
archivio  caute  servetur,  ut  in  quocumque  futuro  eventu  de 
hujnsmodi  sanatione  in  radice  constare  possit.  Contrariis,  etc. 
lîoma;,  etc. 

1693.    SUPEP.  ÏIOLESTIIS. 

ARCiiiEPisGoro  -Messanen.  —  È  stato  rappresenlato  a  questa 
S.  G.  de'  VV.  e  RK.  che  il  vescovo  di  L'ipari  non  cessa  dl  ves- 
sare  con  abuso  di  poteri  la  conimunilà  de'  capuccini  esistente 
presso  la  sua  sede.  Indispettitosi  egli  perché  codesto  provin- 
ciale non  ha  voluto  lissare  in  Lipari  la  sua  residenza  per 
poterlo  assistera  nel  governo  délia  diocesi,  corne  aveva  fatto 
tin  dall'epoca  che  vi  giunse  da  vescovo,  ne  avendo  potuto 
ottenere  dal  superiore  che  glielo  desse  per  suo  vicario  géné- 
rale, se  l'ha  presa  contro  Tintera  famiglia  religiosa.  1.  Proi- 
bendo  ai  sacerdoti  délia  medesima  di  celebrare  in  tulle  le 
cliiese  ed  oralori  privali  quantunque  abbia  quel  convento  un 
pio  legato  da  soddisfare  in  una  chiesa  rurale.  2.  Ordinando 
che  tutti  i  confessori  religiosi  intervenissero  alla  sua  auia  ve- 

co  que  plusieurs  fois  ils  passèrent  la  nuit  hors  du  cloître  à  cause 
de  la  quête  à  laquelle  on  les  employait  de  temps  à  autre.  Malgré 
cela,  on  les  admit  de  bonne  foi  à  la  profession  solennelle  dès  que 
l'année  après  leur  prise  d'habit  fut  terminée.  Maintenant  quelques 
religieux  ayant  appris  ([ue  l'année  de  noviciat  doit  dire  integer 
et  nuii'^uam  interruptus,  ainsi  que  les  canonisles  l'expliquent,  au- 
trement, la  profession  est  toujours  nulle,  le  recourant  supplie  la 
clémence  de  Votre  Sainteté  pour  avoir  une  ratification  générale 
de  toutes  les  professions  émises  avec  ledit  vice,  et  de  tous  les 
actes  illégitimes  de  juridiction  jusqu'à  ce  moment  faits  de  bonne 
foi  par  les  supérieurs  passés  et  présents;  les  absoudre  de  toutes 
les  censures  et  les  dispenser  de  toute  irrégularité,  et  les  réha- 
biliter à  toutes  les  charges  et  emplois  qu'ils  occupent  ou  occu- 
peroat  dans  la  suite.  »  —  Le  général  de  l'ordre,  consulté  selon 
l'usage,  répondit  ce  qui  suit  :  «  Consuetudiuem  mittendi  no- 
vitios ad  eleemosynarum  quœstuationem,  eosdemque  ob  hujusmodi 
causam  extra  claustra  sœpiu^  pernoctandi  perautiquam  et  imme- 
morabilem  esse  in  provincia  Sabaudioe  infrascriptus  niinister 
generalis  lestatur,  cum  ipse  eam  noverit  ante  regularium  expul- 
sioneni  anno  1789  factam.  Nilulominus  infrasciiptus  arbitratur 
talem  consuetudinem  abolendani  esse  et  oratoris  preces  exau- 
diendas  esse,  eo  vel  magis  quia  nuUa  inconvenientia  ex  profes- 
sionum  renovatione  exoriri  possunt,  prssertim  si  Sanctitas  Vestra 
apostolici  indulti  executionem  infrascripto  comniittere  dignelur 
cum  facultate  subdelegandi  etc.  Ex  conventu  Capucinorum 
Urbis  die  14  martii  1843.  Vt.  Eugenius  a  Rumiliaco,  minister 
generalis  Capucinorum.  »  —  Grégoire  XVI  revalida  les  profes- 
sions in  radice,  et  ordonna  d'abroger  l'usage  d'envoyer  les  no- 
vices à  la  quête. 

(1693).  Lipari.  Capucins.  Vexations.  Le  provincial  des  Capucins 
n'ayant  pas  voulu  se  fixer  à  Lipari  pour  aider  Tévêque  dans  le 
gouvernement  du  diocèse,  et  le  supérieur  ayant  refusé  de  laisser 
nommer  vicaire  général  ledit  religieux,  le  prélat  s'est  mis  à 
tourmenterlacommunautetoutentiere.il  défend  aux  religieux 
de  célébrer  la  messe  dans  les  églises  et  chapelles.  Il  exige  que 
les  confesseurs  assistent  aux  conférences  morales  qui  ont  lieu  à 
l'évêché,  sous  peine  de  suspense  de  la  confession  par  le  seul  fait. 
Il  ne  permet  pas  d'exposer  le  Saint-Sacrement.  Il  veut  que  les 
cloches  ne  soient  pas  sonnées  avant  la  cathédrale.  Il  demande 
que  le  provincial,  venant  faire  la  visite,  se  présente  d'abord  à 
l'évêché;  le  provincial  n'ayant  pas  cru  nécessaire  ni  opportun 
de  céder,  le  prélat  a  envoyé  une  circulaire  aux  curés  pour  em- 
pêcher le  provincial  de  dire  la  messe.  Ces  vexations  durent  de- 
puis plusieurs  mois,  etc.  —  La  S.  Congrégation  écrit  à  l'arche- 
vêque de  Messine  de  prendre  des  informations  et  d'entendre 
l'évèque  de  Lipari.  Rome,  27  mars  18 Î3. 


271 


DECRETS  INEDITS 


272 


covile  alla  disciissione  de'  casi  morali  sotlo  pena  di  sospen- 
sione  daU'ascoUare  le  confessioni  da  iiuorrerii  ipso  facto. 
3.  Pioibendo  che  i  religiosi  associassero  i  bambiiii  inorii  col 
batlesimo,  quantunque  chiamati  dai  parenti.  -i.  PiGibeiulo  la 
soleuue  esposizione  del  SSnio  Sagraaicnto  solita  farsi  in  quella 
chiesa  lutte  le  domeniche  delTanno,  per  un  pio  legatoaicet- 
tato  coll'approvazione  de'  vescovi  anlecessori.  ">.  Ingiungen  lo 
al  guardiano  di  uniformare  i  segni  délia  caiiipana  a  quel  délia 
cattedrale  sottopena  di  sospensione  a  tutti  i  confessori  délie 
conressioui  e  logliere  anche  il  Sagraniento  dalla  chiesa. 
6.  Pretendendo  che  il  provinciale  menlre  va  alla  visita  de' 
suoi  religiosi,  debbasi  a  lui  prima  preseutare  corne  superiore 
ecclesiaslico,  e  poif'hè  il  provinciale  sudetto  non  istiinô  neces- 
sario  ne  opportune  di  secondare  tal  pretensione,  duesse  una 
circolare  a  tutti  i  parochi  délie  sue  chiese  e  padroni  di  oralori 
privati,  vietando  ai  niedesinii  di  permettere  al  provinriale 
ridetlo  la  celebrazione  délia  S.  messa.  Si  aggiunge  di  più  che 
questi  passi  violenti  ed  irregolari  del  vescovo  di  Liparihanno 
recato  grande  ammirazione  nella  città,specia]mente  nel  vedere 
che  dopo  due  niesi  di  solïerenza  di  quel  religiosi  non  si  sono 
ritirati  i  succennati  ordini,  per 'cui  reclaniano  sul  proposito 
qualche  provvedimcnto.  Prima  per  altro  di  venire  ad  alcuna 
delemiinazione,  questi  Emi  niiei  signori  mi  hanno  iiigiunlo  di 
scrivere  all'E.  V.  corne  raetropolitano,  affinchè  sentilo  il  ve- 
scovo di  Lipari,  si  compiaccia  informare  pienamente  la  mede- 
sima  S.  C.  sopra  l'esposto,  rimanendo  frattanto  sospesa  qua- 
lunque  minaccia  di  censura. 
Ronise,  il  niartii  18 13. 


1694.  Alienatiosis. 

Episcopo  Pinnen.  —  In  seguito  di  quanto  V.  S.  ha  esposto 
a  quesla  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  cioè,  di  non  poler  affiggere  gli 
editti  e  premettere  la  stima  de'  periti  per  la  vendita  de'  ueni 
che  i  PP.  Barnabiti  di  S.  Giuseppe  a  Pontecorvo  possiedono 
in  Nocciano  perche-  ostar.o  le  leggi  del  regno  (  di  Napoli), 
debbo  significarle  che  qualunque  siano  le  leggi  civili  costi 
esistenti  rapporto  alla  vendita  de'  béni  ecclesiastici,  queste 
non  tolgono  la  nécessita  del  beneplacito  aposlolico.  Tutti  i 
vescovi  di  codesto  regno  procedono  alla  stima  de'  fondi  a 
seconda  délie  prescriz'oni  date  dalla  S.  Sede;  ne  la  medesima 
tollera  che  si  stipulino  contratti  de'  béni  ecclesiastici  se  non  si 
osservano  le  condizioni  apposte  nel  beneplacito  apostolico. 
Nel  caso  particolare  poi  di  cui  si  tratta,  la  S.  C.  non  ha  creduto 
amniissibile  la  domanda  che  si  fa  per  derogare  aU'affissione 

(1694).  Barnabites.  Aliénation.  Affiches.  Lois  du  royaume  de 
Naples.  Quelles  que  puissent  être  les  lois  civiles,  les  disposilions 
canoniques  doivent  être  gardées.  La  S.  Congrégation  écrit  à 
Mgr  l'évêque  de  Penne,  ville  du  royaume  de  Naples  :  «  Votre 
seigaeurle  représente  qu'elle  ne  peut  faire  mettre  les  affiches 
ni  procéder  à  l'expertise  pour  la  vente  das  biens  que  les  Barna- 
bites de  Pontecorvo  possèdent  à  Nocciano,  parce  que  les  lois  du 
royaume  s'y  opposent  ;  je  dois  faire  savoir  que,  quoi  que  puissent 
édicter  les  lois  civiles  établies  dans  le  pays  concernant  la  vente 
des  biens  ecclésiastiques,  elles  ne  détruisent  pas  la  nécessité  du 
beneplacet  pontifical.  Tous  les  évûques  da  royaume  de  Naples 
font  expertiser  les  biens  d'après  les  instructions  qui  s  reçoivent 
du  Saint-Siège,  et  celui-ci  ne  souffre  pas  qu'on  passe  des  actes 
d'aiiéaation  sans  garder  les  conditions  exprimées  dans  l'induit 
pontifical.  Dans  le  cas  particulier  dont  il  s'agit,  la  S.  Congréga- 
tion n'a  pas  cru  aduiisâble  la  demande  que  l'on  fait  pour  dis- 
penser des  affiches  et  procéder  d'une  manière  privée  à  la  sti- 
pulation du  contrat.  Ainsi  après  l'expertise  et  les  enchères 
devant  les  tribunaux,  votre  seigneurie  pourra  en  venir  à  l'exécu- 
tion de  l'induit  du  11  janvier  ISil  ;  on  l'autorise  spécialement  à 
employer  les  enchères  et  les  expertises  des  tribunaux,  sans  exiger 
d'autre  épreuve  de  vigésime  et  sexte,  supposé  que  votre  sei- 
gneurie trouve  le  contrat  avantageux  et  l'estimation  juste.  Sinon, 
s'abstenir  de  ratifier  la  vente.  Rome,  1"  avril  18 'il.  » 


degli  editti  e  di  proeedere  privatamcnte  alla  slipolazione  del 
contralto.  Quindi  V.  S.  dopo  che  saranno  slati  falli  gli  esperi- 
menti  di  asta  e  le  opportune  stime  presso  de'  tribunal!  polrà 
proeedere  alla  esecuzione  del  beneplacito  apostolico  in  data 
Il  gennaro  1841,  coll'aulorizzazione  spéciale  di  servirsi  dcgli 
atti  di  asta  e  délie  pcrizie  de'tribunali  senza  rsigere  oltrc  a  ciô 
altro  esperiiiiento  di  vigesima  e  sesta,  purchè  V.  S.  riconosca 
nel  sudetto  contralto  un'  évidente  utiiità  c  giusta  la  stima.  In 
caso  contrario,  si  asterrà  dall'approvare  il  ridelto  coiitratto. 
Roma;,  i  aprilis  1843. 


1695.   OkDINIS   C0NVENTlALR.M. 

Arciuepi^copo  Tueatino.  —  È  stato  rappresentato  che  V.  S. 
da  qualche  tempo  guarda  di  mal  occhio  i  PP.  minori  conven- 
tuali  di  codesta  città  per  la  falsa  supposizione  di  aver  il  loro 
générale  sostenuto  contro  di  lei  i  canonici  délia  sua  cattedrale 
presso  questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  Per  questo  molivo  di  fatti  si 
asserisce  che  nello  scorso  dicembre  V.  S.  intimé  la  visita  délia 
loro  capella  sotto  il  titolo  dell'lmmacolata  Concezione,  per  cui 
il  guarJiano,  dopo  averle  fatlo  inutilmente  riflettere  che  ella 
poteva  visitare  la  sola  amministrazione  délia  confraternita  ivi 
eretta  e  mai  la  delta  capella,  non  potendo  altrimeuti  soste- 
nere  i  suoi  diritli,  face  chiudere  la  cancellala;  che  saputo 
queslo  fatto  V.  S.  mandô  un  sacerdote  ad  intimare  la  sospeii- 
sione  a  tutti  i  confessori  di  quel  conveuto,  sospensione  la 
quale  fu  formalmente  confermata  e  communicata  sotto  il 
giorno  31  dicembre  con  sua  lettera  in  cui  si  legge:  «  Rinnovo 
quanto  disposi,  cioè,  che  restassero  interdette  tutte  le  funzioni 
sacre  all'accennata  congregazione,  e  sospeso  dalle  confessioni 
e  da  padre  spirituale  délia  stessa,  chiunque  de'  frati  sia  stato 
da  me  approvoto.  »  Si  aggiunge  ancora  che  dul  3  dicembre 
dura  questa  sospensione,  che  V.  S.  prosegue  a  minacciare  la 
visita  anche  del  convento,  quantunque  vi  sieno  dodici  religiosi, 
e  che  moite  sono  state  le  trattative  amichevoli  per  mezzo  del 
P.  ministro  e  del  suo  agente,  senza  poterne  avère  alcun  con- 
solante risultato.  Questi  Emi  signori  pertanto,  bramando  di 
poter  porre  un  fine  a  taie  vertenza,  prima  di  prcndere  alcuna 
determinazione,  mi  hanno  ingiunto  di  scrivere  a  V.  S.  aflinchè 
pienamente  inforrai  la  medesima  sopra  l'esposto. 

Romaî,  -4  aprilis  1843. 

1696.  Camaldclensjum  cracovien. 

Dechetcm.  —  S.  C.  attentis  peculiaribus  circumstanliis 
monaslerii  montis  Argentini  prope  Cracoviani  congregationis 
eremitaruinCamaldulensium,illuc  mittendum  duxit  P.  Archan- 
gelum  de  Martino  procuratorem  generalem  praefatae  congre- 

{](')<)'■)).  Conventuels  de  Chieti.  Conflit.  L'archevêque  soupçonne 
à  tort  le  général  des  Conventuels  d'avoir  appuyé  les  chanoines 
de  la  métropole  dans  un  litige  qu'ils  ont  eu  avec  leur  prélat 
devant  la  S.  Congrégation.  Depuis  lors  l'archevêque  regarde  de 
mauvais  œil  les  Conventuels  de  Chieti.  11  a  retiré  le  pouvoir  de 
confesser  à  tous  les  religieux.  11  annonce  hautement  qu'il  veut 
visiter  le  couvent,  quoiqu'il  y  ait  douze  religieux.  Après  six  mois 
de  souffrances,  les  Conventuels  portent  plainte,  et  la  S.  Congré- 
gation demande  des  informations  i  l'archevêque  lui-même.  Rome, 
4  avril  18 'i3. 

(1690).  Camaldules  de  Cracovie.  On  a  parlé  plus  haut  de  ces  reli- 
gieux et  de  l'envoi  d'un  commissaire.  Le  présent  décret  montre 
que  le  projet  fut  mis  à  exécution.  Le  commissaii  e  est  investi  de  pou- 
voirs extraordinaires  dont  il  ne  pourra  user  que  du  consentement 
formel  du  vicaire  apostolique  deCracovie.  Entre  autres,  le  pouvoir 
de  renvoyer  les  moines  incorrigibles, après  un  simple  procès  extra- 
judiciaire, qui  consiste  à  énoncer  les  délits  notoires,  en  apportant 
quelques  preuves  sommaires,  et  laissant  à  l'inculpé  le  moyen  de 
se  défendre.  Cependant,  le  commissaire,  pour  prononcer  l'expul- 
sion, prendra  deux  assesseurs,  et  l'arrêt  sera  soumis  à  la  confir- 
mation du  vicaire  apostolique  deCracovie.  Rome,  15  avril  18(3. 


257 


DECRETS    INIÎDITS 


2S8 


gationis  Eremitarum  CamaUluIensinm  Montis  Coronaî,  cui 
relaie  ad  eiiunciatum  monasteritim  infrascriptas  facilitâtes 
mertap  ilest  qnibus  iili  pnssit  durante  diinnaxat  ejus  p^rma- 
inenlia  in  codein  iiionasterio,  ac  de  conseriaii  expresse  vicarii 
apostolici  CracoviiO,  scilicet  :  1.  Convalidandi  pi'ofessioiies 
invalidas  ex  quocnmqne  def<'ctii,  servati-;  de  jure  servandis, 
et  facta  allestatione  liujusmodi  sanationum  in  folio  in  archivio 
dicii  monasterii  doponendo.  2.  Ahsolvendi  a  censiiris  et  pueiiis 
ecclesiasiicis,  injunclis  de  jure  injuiif^endis,  ac  rehabililaridi 
ad  ofticia  et  munia  congregationis,  cum  restituîione  vocis 
acliv.Tî  et  passivœ.  3.  Convalidandi  etsanandi  contractus  forsan 
initos  contra  forniam  conslitutionis  Ambitiosœ,  dumniodo 
conslet  de  illorum  utilitate.  4.  Ejiciendi  motiachos  incori'i- 
gibilcs  priBvio  processu  extrajudiciali  cum  descriptionc  delic- 
toriun  et  aliqua  probatione  ac  (iefensionc,  non  seivatis  aliis 
prœscriptionibus  a  jure  slatutis,  ita  lamen  ut  procedere  debeat 
in  hujusmodi  expulsionibus  una  cum  suo  socio,  et  alio  ex 
gravibus  palribus  dlcti  monasterii,  et  senlentia  a  prœlaudato 
vicario  apostolico  confirmari  debi'at.  5.  Erigendi  qualenus  opus 
fuerit,  novitialum  in  praîfato  monaslerio,  priBscriptis  lamen  de 
jure  proDScribondis.  G.  Uienrli  facultalibus  quas  snperior  gene- 
ralis  habel.  Caîterum  praefatus  monachus  de  omnibus  actis 
relationem  facere  eamque  S.  C.  exliibere  teneatur.  Contra- 
riis,  etc. 

Romse,  i5  aprilis  1843. 

dC97.  Oblati. 

Ex  audientia  SSmi  die  28  aprilis  1843.  Sanctitas  Sua,  attenta 
relatione  P.  abbalis  procuratoris  generalis  ordinis  (Gassinen- 
sium),  brnigne  annuit,  et  propterea  mandavit  commiiti  P.  ab- 
bati  praesidi  generali  ut,  attentis  narratis,  nec  non  con^iensu 
uxoris  oratoris  (Guillulmi  Mariée  Ayrali  Benneviile)  et  mona- 
choium  monasterii  S.  Benedicti  Sublaci,  eumdem  oratorem  in 
priBfato  monaslerio  dumtaxat  uti  oblattim  pro  arbitrio  suo  et 
conscienlia  admiltere  ac  recipere  possit  et  vaieat.  Contra- 
riis,  etc. 

Roniœ,  etc. 

(1697).  Oblat.  Monastère  de  S.  Benoit  à  Subiac.  L'homme  marié 
ne  peut  entrer  au  couvent  dans  la  pensL^e  d'y  professer  que 
lorsque  l'épouse  consent  tout  au  moins  à  faire  le  vœu  de  chasteté. 
Si  elle  est  encore  jeune,  on  exige  qu'elle  se  renferme  dans  un  cou- 
vent. Eu  18 13,  la  S.  Congrégation  de.iËvéques  et  Réguliers  reçut  ia 
demande  qui  suit  :  «  Guillaume  Marie  Ayral-Benneville,  baron 
de  Sérignac,  diocèse  de  Montiuban  en  France,  représente  que, 
consacré  à  S.  Benoit  dés  sa  naissance  par  sa  pieuse  mère,  loin  de 
remplir  le  vœu  de  cette  sainte  femmo,  il  prit  pendatit  la  révolution 
de  1789  la  carrière  des  armes,  et  parvint  au  grade  de  commandant 
d'artillerie.  Toutefois  il  conserva  constamment  dans  son  cœur  le 
désir  de  remplir  le  vœu  maternel.  En  1832,  libéré  du  service 
militaire,  il  décida  d'entrer  au  monastère  du  Sayro  Sjjcco,  à  Subiac. 
La  communauté  le  reçut,  mais  il  dut  partir  pour  assister  au  lit  de 
mort  sa  mère  nonagénaire.  A  cette  occasion,  dans  le  but  de  consoler 
la  moribonde,  il  fit  des  vœux  do  conscience  dans  les  mains  d'un 
digne  ecclésiastique,  il  endossa  l'habit  de  S.  Benoit  et  se  fit  voir  de 
la  sorte  à  la  pieuse  femme.  Après  son  décès,  le  recourant,  désirant 
plus  ardemment  que  jamais  accomplir  son  dessein,  annonça 
son  retour  au  supérieur  de  Subiac.  Il  y  arriva  en  effet  au  mois 
de  mai  1835;  mais  l'époque  de  l'admission  des  novices  étant 
passée,  le  recourant  demanda  un  induit  spécial,  qui  fut  accordé 
le  2  juillet  par  l'organe  de  la  S.  Congrégation  de  la  Discipline.  Alors 
s'éleva  un  nouvel  obstacle,  l'arrangement  des  affaires  de  famille. 
C'est  maintenant  fini  ;  le  recourant  n'a  gaidé  qu'une  pension 
viagère,  qu'il  se  propose  de  céder  au  monastère  du  Sagro  Sjieco. 
Par  malheur,  un  autre  obstacle  se  pré.sente.  Le  supérieur  du 
couvent  ayant  demandé  entre  autres  pièces  le  certificat  de  liberté 
d'état,  le  recourant  n'a  pu  présenter  que  le  consentement  de  sa 
femme  à  son  entrée  au  couvent  et  à  sa  profession  dans  un  iusiilut 
monastique.  La  pièce  originale  est  unie  à  la  présente  lequète.  Le 
supérieur  ne  croit  pas  que  la  pièce  soit  suffisante,  si  la  femme  ne 
fait  vœu  de  chasteté.  Le  recourant  ne  croit  pas  devoir  exposer 
plusieurs  raisons  de  la  nullité  de  son  mariage.  Il  na  jamais   eu 

17°    SÉBIE. 


1G08.  Super  regulauibus  bklgii. 

Inteiinontio  Bruxellen.  —  Fin  daU'anno  ISMi  dalla  Santità 
di  N.  S.  fu  rivcstito  il  P.  J.  Corselis  dalla  qualir.ca  di  visilatore 
e  delegato  apostolico  degli  ordini  regolari  esistenli  in  codcsta 
provincia  del  regno  Belgico.  Nel  mese  di  setlembre  ISH  il 
delto  P.  Corselis  irasmise  una  relazione  dello  stato  in  cui  tro- 
vafisi  codesti  nionaslcri;  c  voiendo  quesli  Emi  signori  délia 
S.  C.  de'  VV.  e  M{.  prendere  ad  esame  i  varii  oggelli  su  cui  il 
rideUo  P.  Corselis  ha  creduto  di  riferire,  mi  hanno  ingiunlo 
di  dirigormi  a  V.  S.  ainnchô  informi  sulla  persona  dello  stesso 
visilatore  résidente  in  Bruges.  Kiferisca  se  la  visita  aposlolica 
procéda  regolarmcnte,  se  dalla  medesima  finora  siano  slati 
prodotti  dei  vanlaggi  ;  se  sia  espediente  farla  conlinuar»,  o 
piuttoslo  chiuderla  e  trasmetla  infine  alla  S.  G.  Intle  quelle 
notizie  che  sul  proposilo  credcrà  più  opportune.  A  tal  elfetlo 
le  debbo  significare  che  il  P.  Roberto  Van-Ommeren  del-'ab- 
bazia  diS.  Bernardodi  Bornhem,  superiore  dell'ordine  Gistcr- 
ciense,  ha  esposto  a  questa  S.  G.  che  il  P.  Corselis,  sebbene 
sia  una  persona  molto  pie,  poco  o  niente  è  versalo  nel  diritio 
canonico,  specialmente  in  ciô  che  riguarda  i  regolari ,  d'onde 
accade  che  non  possa  rispondere  aile  frequenti  difticoltà  e 
dubbi  e  che  in  ciascun  monastero  vi  sia  una  diversa  prassi. 
Aggiunge  che  il  medesimo  P.  Corselis  è  molto  scrupoloso,  par 
oui  prescrive  o  almeno  vuol  prescrivere  délie  cose  contrarie 
agli  usi  generali  ;  che  sei.-ipre  terne  di  disguslare  i  vescovi  • 
per  cui  non  garantisce  i  diritti  dei  religiosi;  che  non  ha  quas'i 
alcuna  cognizionc  de' privilegi  dei  regolari;  anzi  quando  si 
parla  di  tali  privilegi,  risponde  ai  religiosi  con  S.  Bernardo  : 
Hoc  sit  maximum  vobis  privikyium  nullum  habere  privile- 
gium  ;  che  finalmente  in  ciascuna  diocesi  ha  suddelega'to  per 
la  visita  de'  monasteri  sempre  sacerdoti  secolari  ignari  attalto 
di  dirillo  canonico  e  non  sempre  favorevoli  ai  regolari  ;  per 
cui  dalle  loro  visite  n'è  provenuto  più  maie  che  bene. 

Ilomœ,  15  maii  1843. 

d'enfant,  et  depuis  longtemps  sa  femme  a  été  par  lui  considérée 
comme  sœur.  Parvenu  à  l'âge  de  74  ans,  mais  jouissant  encore 
d'une  excellente  santé,  il  désire  ardemment  revêtir  légitimement 
la  laine  sacrée  de  S.  Benoît,  et  mourir  dans  ce  saint  habit,  en  se 
retnanl  pour  le  reste  de  ses  jours  dans  le  monastère  à\i'  Saqro 
Spcco.  Il  demande  doue  la  permission  d'être  admis  en  qualité  de 
novice,  pour  ne  faire  les  vœux  solennels  que  lorsque  les  circons- 
tances changeront.  »  Telle  fut  la  demande  du  comte  de  Sérinnac 
U  procureur  général  des  Bénédictins  du  Mont-Cassin  fitsavoi'î-auê 
la  communauté  de  Subiac  était  disposée  à  recevoir  le  recourant 
comme  oblat,  mais  non  comme  novice.jusqu'à  nouvel  ordre.  L'in- 
duit ci-dessus  est  renfermé  dans  les  mêmes  termes. 

(1698).  Belgique.  Visiteur  des  ordres  religieux.  On  a  parlé  plus 
haut  du  P.  Corselis,  que  Grégoire  XVI  en  183i  nomma  visiteur  et 
délégué  apostolique  des  ordres  religieux  en  Belgique.  Voici  une 
nouvelle  lettre  de  la  S.  Congrégation  à  l'inlernonce  de  Bruxelles- 
«  Dès  l'année  1834  notre  saint-père  conféra  au  P.  Corselis  le  titré 
de  visiteur  et  délégué  apostolique  des  ordres  religieux  existants 
dans  la  province  du  royaume  belge.  Au  mois  de  septembre  ISil 
ledit  P.  Corselis  envoya  un  rapport  sur  la  situation  des  monastères 
Voulant  examiner  les  divers  points  de  ce  rapport,  les  émin  cardi- 
nauv  m'ont  ordonné  de  m'adresser  à  votre  seigneurie,  pour  avoir 
des  renseignements  personnels  sur  le  visiteur,  qui  réside  à  Bruges 
On  veut  savoir  si  la  visite  apostolique  procède  régulièr°men?  si 
elle  a  produit  quelque  bien,  s'il  est  à  propos  de  la  continuer 'ou 
de  la  fermer.  Le  P.  Robert  Van-Ommeren,  supérieur  du  monastère 
cistercien  de  Bornhem,  a  représenté  à  cette  S.  Congré^^ation  que 

le  P.  Corselis,  quoique  très-pieux,  ne  connaît  pas  le  droiUanouique 
sur  tout  ce  qui  concerne  les  réguliers  Cela  fait  qu'il  ne  peut  ré- 
pendre aux  difficultésel  questions  qui  se  présentent  fréq  uemment 
et  qu'il  n'y  a  pas  d'uniformité  dans  les  monastères.  Le  P.  Corselis' 
étant  très  scrupuleux,  ordonne  ou  veut  ordonner  des  choses  oppo- 
sées aux  usages  généraux.  Il  craint  de  déplaire  aux  évoques,  et  il 
ne  soutient  pas  les  droits  des  religieux.  Il  n'a  presque  aucune 
connaissance  des  privilèges  des  réguliers.  Lorsqu'on  lui  parle  de 
privilèges,  il  répond  avec  S.  BernirJ  :  Hoc  sit  maximum  vobis pri- 

il 


259 


FIANÇAILLES 


260 


1699.  Erectio  provïkcis. 

SSmus  D.  iN.  Grogorius  XVI,  altenlis  precibiis  P.  prioris 
generalis,  et  relatione  P.  prociinioris  generalis,  bénigne  ap- 
probavit  errciionem  enunciati  novi  convenlus  PP.  Carmelila- 
rumloci  CasltlUna  \n  HfMruria,cumftssignalione  annuœ  prîej- 
Utionis  sculalorum  300  monelce,  quorum  cenlum  a  ronventu 
Pisano,  reliqiia  vero  scut.  200  a  convenfu  Florenlino  persolyi 
debeanl  :  ila  tam^-n  ut  in  novo  conventii  qiiinque  saltem  reli- 
giosi  morentitr,    el  sedulo  diligenler.iue  regniaris  disciplina 
senetur:  facta  potestate  aperiendischolam  quamelementarem 
Tocant  ad  edocendos  puerosin  loco  tamcn  a  dorniilorio  reli- 
giosonim  separato,  deputato  uno  vel  altero  ex  magis  idoneis 
et  probis  reiigiosis  ad  magistri  oftlcium  qui  christianam  insti- 
tulionem   puerorum  pro  yiribiis  curent.  Et  jnsuper  eadem 
S  inctitas  Sua  très  enunciatos  convenlus  in  H.nruria  existenles 
in  provinciam  consiituil  cum  iis  juribus  quibus  reliquœ  pro- 
TinciiE   onlinis  légitime  fruuntur  ;  sed   ea  tanien  expressa 
conditione  et  lege  ut  nova  piovinciasicuti  et  reliquœ  provinciîe 
ordinis  subjecta  remaneat  P.  superiori  generali  ordinis  pro 
tempore,  et  in  eadem  provincia  diligenter  serventur  quae  a 
constiiutionibusaposlolicis  et  ordinis  prîescribuntur  non  solum 
quoad  jura  et  aucioritatem  P.  superioris  generalis,  sed  etiani 
relate  ad  regnlarem  observanliani  et  disciplinain  religiosorum 
et  ad  e'.ectionem  provincialis,  priorum   localium  et  aliorum 
officialium.   Quod  si   aliquando  contigeiit  ut  aliquod  a  pa- 
tribus  ejusdem  provinciae  attentelur  contra  jura  et  auctoritaiem 
P.  superioris  generalis,  vel  procedatnr  ad  electiones  contra 
praescriptum  constitutionum  apostolicaium  vel  ordinis,   id 
irriium  et  nullius  ponderis  prorsus  sit,  ac  .luctores  pcenas  a 
SS.  canonibus  et  constitulionibus  ordinis  infiictas  incurrant. 
Romae,20  maii  4843. 

1700.   StTER  CâPITULO    GENERALI  CARTHUSIAHORUM. 

Pbio&i  GE.NERAU.  —  Essendo  prossima  la  celebrazione  del 
capitolo  générale,  quesla  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  le  commette  a 
significare  ai  PP.  del  capitolo  medesimo  che  nnlla  si  stabilisca 
contro   la  separazione  deirofficio  di  procuratore  générale  da 

viUgium  nullum  habere  privilegium.  Enfin,  il  a  subdélégué  dan* 
chaque  diocèse  pour  la  visite  des  monastères  des  prêtres  séculiers 
qui  n3  savent  absolument  rien  en  droit  canonique  et  ne  sont  pas 
toujours  favorables  aux  réguliers.  Aussi  la  visite  a-t-elle  plus  fait 
de  mat  quede  bien.  Rome,  15  mai  1843.  s 

(1699).  Carmes  de  Toscane.  ErecLion  d'un  couvent  et  de  la  province. 
On  a  parlé  plus  haut  des  Carmes  de  Toscane,  qui  ne  pouvaient 
former  une  province  parce  qu'ils  ne  possédaient  que  dtux  maisons. 
Une  troisième  étant  fondée,  Grégoire  XVI  permet  l'érection  cano- 
nique de  la  province. 

(ITCOj.  Chartreux.  Procureur  général.  Prieur  de  la  maison  de  Rome. 
La  S.  Congrégation  écrit  au  gi'néral  des  Chartreux  :  «  La  célébra- 
tion du  chapitre  général  étant  prochaine,  cette  S.  Congrégation 
charge  votre  paternité  de  faire  savoir  aux  pères  du  chapitre  que 
l'on  ne  prenne  aucune  disposition  contre  la  séparation  de  la 
charge  de  procureur  général  et  de  celle  de  prieur  de  la  chartreuse 
de  Rome,  cette  séparation  devant  être  ferme  et  stable  pour  les 
raisons  précédemment  exprimées.  En  outre,  le  prieur  de  Rome  et  le 
procureur  général  devront  être  Italiens.  De  plus,  les  prieurs  élus 
dans  ce  chapitre  pour  les  chartreuses  d'Italie  ne  pourront  prendre 
possession  de  la  charge  avant  d'obtenir  la  confirmation  de  cette 
S.CongrégUion,  à  laquelle  on  devra  adresser  la  liste.  Enfin,  toute 
loi  concernant  l'ordre  entier  ou  impo.<ant  des  contributions  aux 
chartreuses,  n'aura  d'effet  qu'après  l'approbation  de  celte  S.  Con- 
grégation. Ces  mesures,  suggérées  par  la  prudence,  ne  tendent  en 
aucune  façon  à  diminuer  la  confiance  que  la  S.  C.  a  en  votre  pater- 
nité et  envers  les  pères  du  chapitre,  lesquels  garderont  assurément 
la  circonspection  et  la  prudence  nécessiires  pour  conserver  l'union 
et  lapait  dans  un  ordr^  qui  est  répandu  en  plusieurs  lieux.  Rome, 
l«jtâtH8i3.  .  n.auj.'.r.  i;    . 


quello  di  priore  délia  Certosa  di  S.  M.  degli  Angell  in  Ron.a, 
dovendo  la  medesima  separazione  rimanere  ferma  e  stabile, 
seconito  la  mente  già  esternata  dalla  S.  C.  per  i  motivi  altre 
voile  accennati;  corne  ancora  lanto  il  priore  di  detla  Certosa 
quanto  il  procuratore  générale  dovrà  essere  italiano.  Imltre  i 
priori  che  saranno  eletti  in  detto  capitolo  per  le  Ccrtose  d'Ilalia, 
non  potranno  première  possesso  délia  carica  se  prima  non  ripor- 
teranno  l'approvazione  di  questa  S.  C.  a  cui  si  dovrà  trasmet- 
tere  la  nota  dei  priori  niedesiini.  lutine  qualiinque  legpc  che 
si  crederii  fare  per  tutio  l'ordine  o  che  riguardasse  imposizione 
di  tasse  aile  diverse  Cerlose,  non  potrà  a  ver  etïetto  senza 
l'approvazione  di  questa  S.  C.  Queste  misure  suggerite  da 
pnidenziali  riflessioni  non  tenilono  in  inodoalcnno  a  diininuire 
quella  fiducia  e  stima  che  la  S.  C.  ha  verso  V.  P.  Rma  e  verso 
i  PP.  del  capitolo,  i  qiiali  nella  loro  saggezza  procederanno 
sicuranienle  con  quella  circospezione  e  prudenza  necessaria 
a  inantenere  l'unione  e  la  pace  in  un  ordine  ditfuso  in  diversi 
luoghi.  —  Romse,  18  jimii  1813. 

(La  suite  prochainement.) 


FIANÇAILLES 


Causes  canoniques  pour  di.«penser  de  l'empêchement  de  fian- 
çailles. Aversion  irréconciliable.  Mariage  civil.  Indemnité  due  à 
la  fille  dont  les  fiançailles  sont  rompues.  Décision  de  la  S.  Con- 
grégation du  Concile  du  Î5  aoiit  1877. 

L'Eglise  accorde  la  dispense  des  finnçailies  lorsque 
des  causes  légitimes  réclarr.ent  la  dissolution  de  l'en- 
gagement. La  principale  et  la  plus  fréquente  de  ces 
causes,  c'est  l'aversion  qui  s'établit  entre  les  fiancés, 
aversion  qui  rend  toute  réconcilialion  impossible  et 
doit  faire  perdre  tout  espoir  de  trouver  la  paix  dans  le 
ménage.  D'autre  part,  la  fille  séduite  a  le  droit  de 
réclamer  une  indemnité,  qui  est  ordinairement  fixée 
suivant  le  chiffre  de  la  dot  que  la  jeune  personne 
pouvait  avoir  de  sa  famille. 

Dans  la  16"  série  des  Analecla  (col.  461)  on  a  parlé 
de  la  promesse  de  mariage  intervenue  entre  deux 
personnes  du  diocèse  d'Ostuni,  Nicolas  et  Thérèse, 
dans  le  royaume  de  Naples.  Rappelons  brièvement  les 
circonstances. 

Nicolas,  à  peine  âgé  de  vingt  ans,  s'éprit  d'une  fille 
nommée  Tliérèse.  Les  parents  de  celle-ci  consentirent 
à  la  fréquentation,  mais  l'oncle  de  Nicolas,  qui  destinait 
à  son  neveu  une  riche  succession,  déclara  qu'il  ne 
consentirait  jamais  à  ce  mariage.  Au  mois  de  juil- 
let 181)6,  Thérèse  mit  au  monde  une  fille,  et,  quatre 
mois  après,  elle  forma  opposition  à  l'évêché  d'Os- 
tuni contre  tout  mariage  que  Nicolas  voudrait  con- 
tracter, pour  cause  de  séduction  après  promesse  de 
mariage. 

Le  vicaire  général  d'Ostuni,  par  arrêt  du  17  juil- 
let 1874,  reconnut  la  réalité  des  fiançailles  et  la  vali- 
dité de  l'opposition.  Nicolas  interjeta  appel  au  tribunal 
métropolitain  de  Brindes.  Comine  l'archevêque  est 
administrateur  du  diocèse  d'Ostuni,  Nicolas  crut  qu'il 
pouvait  se  contenter  de  présenter  les  actes  judiciaires 
au  procureur  fiscal  de  la  cour  d'Ostuni,  et  il  négligea 
de  les  transmettre  à  la  cour  de  Brindes  dans  le  délai 
d'un  mois,  conformément  aux  règles  canoniques. 
Ayant  été  averti  de  son  erreur,  il  s'adressa  à  l'arche- 


:i 


.diii^ 


20 1 


FIANÇAILLES 


262 


vêque  et  déclara  que  si  son  appel  était  rejeté,  il  serait 
forcé  de  faire  un  mariage  simplement  civil. 

Le  2  mai  1870,  l'archevêquo  de  Brindes,  considé- 
rant que  Nicolas  avait  fait  appel  dans  le  délai  requis, 
mais  que,  par  if^noravice  de  la  proeé  lurc  canonique,  il 
avait  négligé  de  demander  dans  le  délai  d'un  mois  la 
transmission  des  actes  juridiques  à  la  cour  métropoli- 
taine de  Brindes,  qui  par  là  était  devenue  incompélento 
pour  pouvoir  discuter  Tappcl  ;  que,  malgré  cela,  Ni- 
colas, en  raison  de  son  ignorance  et  de  l'inexpérience 
de  ceux  qui  l'ont  guidé,  peut  encore  demander  la 
restitution  //;  iiilegrum  p  ur  poursuivre  son  appel, 
tout  au  moins  devant  le  tribunal  suprême  de  Rome; 
à  ces  causes  la  cour  métropolitaine  de  Brindes  se 
déclara  incompétente,  et  remit  entièrement  l'atïaire 
aux  tribunaux  ecclésiastiques  de  Rome. 

Alors  Nicolas  s'adressa  à  la  S.  Congrégation  du 
Concile,  à  laquelle  il  demanda  la  cassation  de  l'arrêt 
que  la  cour  d'Ostuni  avait  rendu  le  17  juill  t  1874. 
Sur  ces  entrefaites  Nicolas  prit  le  parti  de  con- 
tracter un  mariage  purement  civil  avec  une  autre  fille. 
Tlurèse  forma  opposition  devant  le  tribunal  civil  de 
Lecce,  puis  devant  la  cour  de  Trani  en  appel.  Thérèse 
perdit  le  procès  devani,  les  deux  juridictions.  Cepen- 
dant Nicolas  ne  s'est  pas  prévalu  de  la  liberté  qu'on 
lui  donnait  de  contracter  le  mariage  civil.  Il  a  attendu 
la  décision  de  l'autorité  religieuse. 

La  S.  Congrégation  du  Concile  a  confirmé  le  juge- 
ment du  vicaire  général  d'Ostuni,  qui  a  reconnu  la 
réalité  de  la  promesse  et  la  légalité  de  l'opposition. 
Voici  la  décision  textuelle  :  «  I.  An  concedenda  sit 
«  restitutio  in  integrum  in  casu?  et  quatenus  affirma- 
«  live,  II.  An  et  quomodo  sententia  curiœ  Ostunensis 
«  sit  confirmanda  vel  infirmanda  in  casu?  S.  Congre- 
"  gatio  Conrilii  rescribendum  censuit  :  Ad  I.  Affirma- 
«  live.  Ad  II.  Senlentiam  curiœ  Oslitnensis  esse  confir- 
u  mandam  et  ad  mentem.  Die  3  martii  1877.  » 

Voici  l'explication  de  la  clause  :  Ad  mentem.  La 
S.  Congrégation  écrivit  à  Mgr  l'évêque  d'exhorter 
fortement  Nicolas  à  ne  point  exposer  le  salut  de  son 
âme  en  passant  sa  vie  dans  les  liens  d'un  mariage  nul 
devant  l'Eglise;  supposé  qu'il  pût  alléguer  des  causes 
légitimes,  il  devrait  les  exprimer  et  demander  la 
dispense  de  l'empêchement  de  fiançailles. 

Cette  lettre  fut  envoyée  le  3  mars  1877.  Avant  la 
fin  du  mois  (le  2i)  la  S.  Congrégation  reçut  une 
supplique  de  Nicolas,  demandant  qu'on  voulût  bien 
lui  rendre  sa  liberté,  et  rétablir  la  paix  dans  sa  famille, 
y  compris  la  jeune  femme  qu'il  a  épousée  civilement. 
Thérèse  doit  attribuer  à  sa  mauvai'")e  conduite  le  retrait 
de  la  promesse  de  mariage.  Nicolas  n'a  pas  de  fortune 
ni  de  profession.  Les  cinq  procès  qu'il  a  eus  pour 
l'affaire  présente  l'ont  ruiné.  Il  demande  pardon  de 
ses  fautes,  et  sollicite  avec  les  plus  vives  instances  la 
dispense  qui  le  réconciliera  avec  Dieu  et  avec  l'Eglise. 
Mgr  l'évêque  administrateur  d'Ostuni  est  d'avis 
que  de  graves  raisons  réclament  la  dispense.  Le 
mariage  entre  Nicolas  et  Thérèse  est  impossible, 
Nicolas  ayant  contracté  le  mariage  civil  avec  une 
autre  fille.  En  ce  qui  concerne  les  dommages-intérêts, 
Nicolas  offrit  jadis  200  ducats  (800  fr.)  Aujourd'hui, 


ruiné  par  les  procès  que  Thérèse  lui  a  faits,  il  ne  peut 
pas  donner  plus  de  200  francs. 

DixisiON.  —  La  S.  Congrégation  juge  qu'il  y  a  lieu 
d'accorder  la  dispense,  après  que  Nicolas  aura  payé 
tout  au  moins  deux  cents  livres  à  Thérèse  à  titre 
d'indemnité  :  Consulcndum  SSmo  pro  dhpensulione  ah 
imjiedimcittosponsalium,  suliUis  Theresiœ  sallcin  biscen- 
luin  libfUis,  cl  ad  vicnlein.  Le  25  août  1877. 

OsTUNEN.  Sdper  bisfensatione  sponsalium.  Die  25  au- 
gusti  1877.  Inler  NicoIaiiiii,et  Theresiam  e  ci  vitale  et  diœcesi 
Ostiincnsi  acta  luit  qiiaesiio  super  lemolione  impcdimenti  ex 
delloratione  cuiii  proinissione  niatrinionii  exorti,  quod  niulier 
provocaverat  contra  liberuin  statum  Nicolai.  A  qua  porro 
coiitroversia  cuni  victus  ab  arena  discesserit  vir  a  curia  Ostu- 
nensi  ad  curiam  archicpiscopalem  Brundusii  a[>pellalioiiem 
interposuil,  quin  tamen  ad  eani  infra  mensem  apostolos 
transmitteret.  Ex  quo  factum  fuit,  ut  curia  Brundusina  semet 
incompetentem  declaraverit  quaread  S.  V.  OrdinemconfuRÎt. 
Emiuentissimi  Patres  ea  qua  prœstant  sapientia  ac  religione 
oninia  perpendentes  die  3  martii  decurrentis  anni  sentenliam 
episcopalis  curiœ  coiifiimandam  esse  duxerunt.  Quandoqui- 
dem  pi'opositis  tune  dubiis  :  «  An  concedenda  sit  resiiluiio  in 
integium  in  casu.  »  Et  quatenus  affirmative  :  «  An  et  quo- 
modo sentenlia  curiaj  Ostunensis  sit  confirmanda  vel  infir- 
manda in  casu,  »  consultissimum  prodiit  responsuni  :  o  Ad  I. 
Affirmative.  Ad  II.  SeiUentiam  curiœ  Ostunensis  esse  confir. 
mandam  et  ad  mentem.  »  Mens  autem  fuit,  ut  scriberetur 
episcopo,  ut  in  Domino  graviter  Nicolaum  hortaretur,  ne 
aniniam  propriam  œternœ  perditioni  exponere  velit  per  turpis- 
siinum  concubinatum,  quem  sub  titulo  matrimonii  civilis 
nnvatores  contegere  nituntur,  sed  ubi  legitimœ  prœsto  essent 
causœ  cas  S.  C.  exhiberet  una  cum  analoga  pétitions  ad  effec- 
tuni  obtinendi  a  summo  ponfifice  dispensationem  super 
impedimento  sponsalium,  ac  veruni  malrimonium,  idest 
sacrainentum  coram  Ecclesia  contrahendi. 

Ut  tanto  malo  remedium  ocissinie  afferri  posset  mentem 
S.  V.  Ord.  antisliti  Ostunensi  aperui  qui  illico  acceptis  man- 
datis  obtempérasse  videtur.  Quandoquidem  sub  die  24  martii 
supplex  exhibitus  fuit  libellus  a  Nicolao,  Sanctissimum,  quo 
sospite  lœtamur,  exoranie  >•  de  rendre  la  liberté  et  la  paix 
non-seulement  à  lui,  mais  à  toute  la  famille,  y  compris  la  fille 
qu'il  a  épousée  civilement.  C'est  à  sa  mauvaise  conduite  que 
l'adversaire  doit  attribuer  la  rupture  de  la  promesse  de 
mariage  qui  lui  avait  été  faite.  Le  recourant  est  sans  fortune; 
il  n'exerce  aucune  profession  ni  aucun  métier.  Les  procès  qu'il 
vient  de  supporter  l'ont  ruiné.  Il  demande  pardon  de  ses 
fautes,  et  il  implore  la  dispense  qui  puisse  le  réconcilier  avec 
Dieu  et  l'Eglise.  » 

Hoc  accepte  libello  sub  die  27  martii,  decretum  edidi  : 
«  Archiepiscofo  administratori  pro  informatione  et  voto  referai 
de  légitima  petitionis  causa,  et  an  et  quœnam  sumina  persol- 
venda  esset  pro  reparalione  damnorum,  et  pro  alimentis 
prolis.  » 

Quibus  mandalis  morem  gerens  archiepiscopus  sub  die 
4  elapsi  aprilis  respondit  :  «  En  ce  qui  concerne  la  dispense,  il 
semble  qu'il  y  a  de  graves  raisons  de  l'accorder.  Le  mariage 
est  impossible  entre  Nicolas  et  Thérèse.  Nicolas  se  trouve 
marié  civilement  avec  une  femme,  qui  va  avoir  un  enfant. 
Toutefois  il  se  repent  de  sa  conduite  et  il  est  disposé  à  faire 
une  pénitence  quelconque  pour  se  réconcilier  avec  l'Eglise. 
Le  père  a  plusieurs  lois  proposé  de  prendre  chez  lui  l'enfant 
de  Thérèse  ;  on  n'a  pas  voulu  le  donner.  Pour  mettre  fin  au 
procès,  il  voulait  payer  200  ducats  (800  fr.),  somme  bien 
lourde  pour  ses  faibles  ressources.  Mais  après  les  procès  qu'il 


263 


MARIAGE  CASSE 


2^)i 


a  eus  devant  le  tribunal  ecclésiastique  et  le  tribunal  civil,  ^ 
peine  peut-il  proposer  200  livres.  » 

Acceptis  hisce  liieris  sub  die  1  i  april^s  sequens  eJidi  decre- 
tum  :  -  Proponatur  per  sununaria  precuni  que  id  petitain  dis- 
pensaiionem.  Idque  notifuetur  archiepiscopo  adminislratori, 
qui  picefigal  terminum  dierum  viginti  MariiB  Teresiïe  ad  etiec- 
tuni  deducendi  jura,  si  quaj  habeat  contra  dispensalionis 
petiiionem,  ac  de  resultanlibus  idem  archiepiscopus  S.  C.  cer- 
tiorel.  » 

Omnibus  iiaque  de  more  completis,  causa  hodie  coram 
amplissimo  vestro  senatu  disculienda  pioponilur  nonnullis 
prius  de  more  in  jure  ex  oHîcio  adjectis  una  cum  iis  quœ  a 
partibus  utrinque  adducta  fuere. 

Et  prcB  primis  ex  parte  Teresiae  animadverti  potest  Nicolaum 
a  peliiadispensalione  re)iciendum  esse.  Siquidem  gratia  contra 
malrimonii  impedimentum  concedi  non  potest,  niai  maxinia 
juslitia  duce  ad  tradita  per  Heitienst.  in  append.  ad  lib.  4  de 
disp.  §  l,num.  1  seq.  ibi  :  «  Quamvis  sponsalia  solvi  potius 
quain  dispensari  dieantur  .  .  .  notandum  quod  ad  dis- 
pensandum  in  impediniento  voti  et  sponsalium  ponlifex 
necessario  habere  drbeat  juslam  causam,  quia  ambo  impe- 
diunt  matiimonium  jure  divino,  in  que  nec  valide  nec  licite 
dispensare  potest  papa.  »  Q\mb  si  de  simplici  sponsalium 
impediniento  dicta  videniur,  poiiori  ratione  dicenda  erunt  si 
promissioni  malrimonii  detloratio  accesserit,  tune  enim  con- 
tractus  do  ut  des  intercessisse  censetur,  quem  ex  parle  sua 
perficere  débet  improbus  mœchalor.  D.  Thom.  in -i  dist.  28, 
quaest.  un.  art.  2,  ad  4.  Sanchez  lib.  1  demalrim.  dist.  iO, 
num.  3.  Pirrhin.  deadult.  et  stupr.  num.  36.  Rota  decis.  183, 
nura.  20,  p.  9,  lom.  1  rec.  S.  Gongreg.  in  Bisinianen.  Spons. 
i9  decembris  1835,  §  Pariler,  et  ad  2  dub.  quin  beneficium 
summi  principis  implorare  valeat,  ne  sui  criminis  praemium 
quodammoJo  reportaret,  praisertim  ut  ait  niulier  :  «  Après 
un  long  et  dispendieux  procès,  qui  a  constaté  la  validité  des 
fiançailles.  » 

Eo  vtl  fortius  petita  gratia  est  deneganda,  quia  agerelur 
in  themate  de  tollendo  jus  parti  quaesitum,  quod  ponlifex 
e  tollere  non  inlendit  nec  potest  sinn  peccato  .  .  .  Sane 
hoc  esset  exercere  potestatem  ad  destructionem  non  ad 
aedificationem,  quœtamen  œdificatio  papaî  incunibit,  ut  divus 
testatur  Paulus  in  suis  epistolis;  "  ita  Fagnan.  in  cap.  Consulia- 
tionibus,  de  cler.  œgrot.  n.  50. 

Cum  igitur  concludit,  si  dictum  matrimonium  civile  fraude 
et  dolo  contractum  fuerit  hanc  ob  causam  dispensatio  couce- 
denda  non  est,  ne  fraus  et  dolus  ipsis  patrocinari  videan- 
tur  contra  juris  principium  firnialum  in  L.  Itaque  fulco  fi.  de 
lurtis. 

Ex  adverse  vero  perpendendum  est,  quod  uti  notavinius, 
adstanle  légitima  causa  valet  sumnius  ponlifex,  suprema  qua 
pollet  potestate,  cui  nihil  est  detrahendum,  dispensationem 
ab  impediniento  sponsalium  concedere.  Quse  porro  causse  ia 
themate  adstare  videniur,  tam  in  aversione  viri  contra  mulie- 
rem,  adeo  ut  ad  aliam  niulierem  animum  adjpcerit,  quacum 
in  turpissimo  vivit  concubinatu,  quam  in  haruni  nuptiarum 
improbatione  ex  parte  parentum  Nicolai,  necnon  ex  agendi 
ratione  ipsius  Mariae,  ut  ait  vir.  Jainvero  exposil»  causa;  ad 
relaxandam  coactionem  conjugii  pertnagni  a  DD.  et  Rota 
pendunlur;  ita  in  decis.  979,  n.  9,  coram  Molines.  Pampitoncn. 
sponsalium  6  decembris  1726,  §  -i  coram  Cincio,  Valentina 
sponsalium  31  januarii  1737,  §  4  coram  Canillac.  Calariiana 
seu  Arboren.  sponsalium  13  maii  1767,  §  13  coram  De  Veri. 
Amerina  sponsalium  8  februarii  1841,  §  6  coram  Quaglia, 
ibi  :  -  Vicissim  vero  salis  valid;e  viscc  sunt  causœ  per  Vincentii 
oratoresadduclie,  obquasreluctaïur  matrimonium  contrahere. 
Occurrit  auimorum  dissocialio  exorta  anle  litis  ini(ium,quaeque 
per  hanc  litem  recrudescil;  occurrit  propinquorum,  atque 


prœsertim  Vincentii  matris  haruni  nuptiarum  improbatio;  ac 
demum  occurrit,  Vincentium  animum  adjecisse  ad  aliam 
mulicrem,  ac  cum  ea  matrimonium  préparasse,  quae  qui- 
deni  causa;  eliam  sejunctini  satis  sunt  ad  excludendam  coac- 
tionem. > 

Ilinc  nil  miruni  si  pluries  H.  S.  Ordo  perpendens  niala  quae 
ex  coactione  oriri  soient  dispensationem  concessit,  prouti 
vidore  est  in  Andrien.  remolionis  inipedimenti  diei  3  mariii 
1877,  §  Sitbcst.  Qua  in  niox  recitata  causa,  licet  copula 
carnalis  haud  defuerit,  perquisitus  S.  V.  0.  :  «An  etquomodo 
sit  locus  remotioni  impedimenti  sponsalium  in  cisu,  d  et  qua- 
tenus  négative:  a  An  sit  consulendam  SSmo  qro  dispensa- 
tione  in  casu,  i>  respondere  censuit  :  Ad  I.  Providebilur  in 
secundo.  Ad  II.  Affirmative,  solutis  ab  oralore  ducalis biscentum 
in  compensationem  damnorum. 

Hisce  igilur  utrinque  perpensis  grave  ne  sit  EE.  VV.  sapien- 
liœ  et  prudent iïe  decernere  quonam  responso  oratoris  preces 
sint  diniiltend;e  in  casu. 
Qiiare  etc. 

S.  Congregatio  Concilii  rescribendum  censuit  :  Consulen- 
dum  SSmo  pro  dispcnsaltone  ab  impedimento  sponsaliurn, 
solutis  Theresiœ  sallem  biscentum  libellis,  et  ad  mentem.  Die 
23augusii  1877. 


MARIAGE  CASSÉ 


Le  code  civil  de  Belgique  autorise  le  divorce,  mais  il  interdit  aux 
époux  divorcés  de  se  réconcilier.  Mariage  contracté  en  1873. 
L'épouse  refuse  obstinément  de  se  soumettre  aux  devoirs  matri- 
moniaux. Le  mari  entièrement  libre  sous  le  rapport  civil, 
demande  à  Rome  la  dissolution  du  mariage  rati  et  r.on  consum- 
mali.  Enquête  juridique.  Serment  des  époui.  Intervention  de  la 
seplima  manus.  Motifs  canoniques  allégués  pour  obtenir  la  dis- 
pense. Affaire  traitée  devant  la  S.  Congrégation  du  Concile. 

Cette  affaire  a  été  appelée  trois  fois  devant  la  S.  Con- 
Tl'é^ation  du  Concile.  L'enquête  de  l'Ordinaire  ayant 
été  reconnue  vicieuse  et  incomplète,  la  S.  Congréga- 
tion, le  27  janvier  1877,  ordonna  un  supplément  d'in- 
formation. L'affaire  fut  de  nouveau  traitée  le28  juillet 
de  la  même  année  ;  la  S.  Congrégation  se  prononça 
pour  la  dissolution  du  mariage.  Voir  la  16'  série  des 
Ana/eda  (col.  192,936). 

Comme  la  constitution  Det  miseralione  deBenoîtXIV 
exi^e  deux  sentencas  conformes  pour  la  dissolution 
d'un  mariage,  le  défenseur  d'office  près  la  S.  Con- 
grégation a  fait  appel  de  l'arrêt  du  28  juillet  1877. 
La  S.  Congrégation  ne  reconnaît  pas  de  tribunal  supé- 
rieur auquel  on  puisse  porter  l'appel.  C'est  donc  elle- 
même  qui  doit  reviser  son  jugement. 

Le  défenseur  d'office  a  présenté  de  nouvelles  animad- 
versiones.  Il  s'est  surtout  attaché  à  montrer  que,  n'étant 
pas  absolument  et  juridiquement  certain  que  le  ma- 
riage n'a  jamais  été  consommé,  il  n'y  a  pas  lieu  d'ac- 
coider  une  dispense  qui  dépasse  le  pouvoir  de  l'Église. 

Le  folium  inséré  plus  loin  résume  la  plaidoirie  du 
ministère  public. 

Dans  la  séance  du  22  septembre  1877,  la  S.  Con- 
grégation a  confirmé  purement  et  simplement  le  juge- 
ment rendu  le  28  juillet.  Ainsi,  le  mariage  est  cassé. 
Albert  est  libre  de  contracter  une  autre  union. 

Le  divorce  civil  prononcé  par  jugement  du 
4  aoîit  1874  pour  injures  graves,  conformément  à 


265 


MARIAGE  CASSE 


206 


l'article  231  du  CoJe  civil.  Il  suit  de  là  que  les  époux 
ne  sont  pins  libres  anjourd'liui  de  se  réconcilier,  car 
l'article  295  du  Code  belge  s'y  oppose  ;  s'ils  se 
réunissaient,  la  loi  civile  les  traiterait  comme  concu- 
binaircs  et  leurs  enfants  seraient  réputés  illégitimes. 
En  effet,  la  loi  belge,  par  une  disposition  étrange, 
n'admet  pas  que  les  divorcés  puissent  se  réconcilier. 
On  a  vu  plusieurs  Lh  des  Belges  forcés  de  changer  de 
nalionali'é  dans  le  but  de  révoquer  leur  divorce. 

Telle  est  l'avorsion  de  Marie  à  l'égard  d'Albert, 
qu'il  n'est  pas  possible,  de  l'aveu  de  tous,  qu'ils  puis- 
sent vivre  en  {)aix.  Au  contraire,  tout  fait  supposer 
qu'ils  se  sépareraient  de  nouveau  avec  scandale.  La 
cohabitation  est  impossible,  attendu  que  les  deux 
époux  seraient  l'objet  de  la  dérision  générale.  Les 
parents  des  deux  côtés  s'y  opposeraient,  et  ils  au- 
raient parfaitement  raison,  après  ce  qui  s'est  passé. 

Ce  serait  très-dur  pour  Albert,  qui  a  à  peine  vingt- 
quatre  ans,  de  se  voir  condamné  au  célibat  toute  sa 
vie;  la  jeune  femme  n'a  que  vingt-deux  ans  et  jouit 
d'une  parfaite  santé.  Dans  toute  celle  affaire  Albert  n'a 
rien  à  se  reprocher.  Il  éprouvait  une  vive  affection 
pour  la  femme  qui  a  témoigné  pour  lui  tant  de  mé- 
pris; il  a  employé  tous  les  moyens  de  la  ramener  à 
de  meilleurs  sentiments.  Le  principal  motif  qui  le 
por.'e  à  demander  la  dissolutiou  du  mariage,  c'est  la 
coiisidératloK  du  bien  spirituel  de  cette  pauvre 
femme,  qui  est  très-exposée  en  ce  moment  et  vise  à  se 
remarier. 

Matrimonii.  —  Die  22  septembris  1877.  Bis  hoc  anno  in 
plenaiiis  coniiliis  judicio  S.  Ordinis  hœc  causa  subiit;  primo 
quideni  die  27  mensis  janiiarii  ;  atque  proposito  tune  dubio  : 
«  An  sit  consuienduni  SSino  pro  dispensatione  matrimonii 
rati  etnonconsummatiincasu,o  responsumdatumfuit  :  dilata, 
et  suppleantur defeclus processus  juxla  instruclionem  dandam. 
Secundo  autem  die  28  proximi  julii;  atque  dirempta  fuit 
quœstio  ope  rescripti  :  A/firmative.  Excepta  poslhac  pelitione 
defensoris  matrimonii  pro  nova  audientia,  ad  trutinam  revo- 
care  cotitroversiam  constitui  in  prœsenti  consessu  ;  et  quum 
ex  codem  defensore  novas  animadversiones  habuissem, 
easdem  per  summa  capita  nunc  recensendas  pro  meo  officio 
adsumam. 

Ad  hoc  ut  severitatem  et  rigorem  inquisitionis  in  causis 
matrimonii  inviolabilitatem  respicienlibus  prœfatus  vindex 
demonstret,  allissimam  dignitatem  ex  nota  senientia  Ap.  Pauii 
ostendit,  ad  quam  evectum  est  christianum  connubium  a 
Chrislo  D.,  ad  imaginem  nempe  referendam  portentosae  con- 
junclionis  Verbi  divini  cum  Ecclesia;  unde  Paulus  ait  : 
Magnum  sacramentum;  hoc  dico  in  Chrislo  et  Ecclesia.  Et 
quoniam  illa  divina  conjunctio  ex  eo  indissolubilis  evasit, 
quia,  qiiod  Yerbum  semel  assumpsit,  numquam  dimisit,  bine 
indissolubile  quoque  redditum  est  matrimonium  christianum, 
tune  maxime  quando  jam  consummatum  est. 

Ad  banc  idcirco  inviolabilitatem  validius  prolueiidam  judi- 
ciorum  severitas  pro  consummationis  praesiimptione  eo  per- 
ducta  est  a  sacris  canonibus,  ut  extremos  rigoris  fines 
pertingere  videatur;  exinde  nempe  triennalis  experientia 
cohabitationis  ;  exinde  inspectio  corporis  ;  exinde  eliam  res- 
cissio  posterions  matrimonii  a  cap.  5  de  frigid.  et  malefic. 
décréta,  si  postquam  prius  matrimonium  dissolutum  fuerit  ob 
impoientiam  viri,  hic  deinceps  ex  carnaH  copula  cum  alia 
foemina  dignoscatur  potens.  Quum  igitur  de  dissolvendo 
malrimonio  per  dispensationem  agatur  ex  causa  deficientis 


consummationis,  a  non  est  statim  (ut  ait  Coscius,  De  separ. 
lor.  I,  1,  c.  iO,  n.  63)  conjugum  assertioni  de  non  consum- 
matione  pleiia  fides  adhibeiida,  quia  dubitari  polest,  quod 
inter  se  de  coiidicto  contra  mauiiiicuiuia  colludere  velint, 
nisi  aliunde  quoque  illorum  assertio  coadjuvetur,  ex  proba- 
liituibns  nempe  quod  posl  matrimonium  numquam  sinnil 
convenuriul.  » 

Quin  at  verum  in  casu  probationes  iiîconsummationem  sta- 
tuonlcs  opitulentur,  contendit  matrimonii  defensor,  ex  con- 
fessione  uxoris  moraleni  certitudinem  erun)pere  de  consum- 
malionis  verilale.  Pra-monet  ipse  per  inlegrum  prope  annuni 
insimul  conjuges  Albertum  et  Mariam  cohal)itasse;  niensibus 
petu!  octo  obdormivisse  in  eodem  conclavi  ;  noctibus  saltem 
dtiabus  in  eodem  leclo;  ulcumque  tamen  in  divisis  lectulis 
ordinario  jacuissent,  nibilominus  ita  cubiles  erant  conjuncti, 
ut,  ex  tesliuin  (ère  omniinn  deposilione  apparcat,  quod  ■•  ne 
formavano  uno  solo.  "  Et  quainvis  autem  indocile  ingeniuni 
atque  aversionem  erga  maritum  brevi  post  nuplias  ostendisset 
mulier,  nihiiominus  cadem  obtestatur,  quod  «  per  qualche 
tenq)o  siamo  stati  benissimo  insieme.  » 

Hisce  ilaqne  priemonitis,  ad  confessiones  Mariœ  devenions 
exponit,  quod  quum  ita  ab  eatlem  sciscitatus  fuisset  eccle- 
siasticus  judex  :  «  Vostro  marito  ha  mai  provato  di  consumare 
il  matrimonio  durante  il  viaggio  o  dopo?  »  sic  ipsa  respondit  : 
0  Ha  provato.  lo  mi  sono  prestata  in  apparenza,  e  gii  ho  fatto 
credereche  la  consumazione  aveva  avuto  luogo;  etsi  inox  sub- 
diderit  "  egli  non  ha  mai  compiuto  l'atto  conjugale.  ..  Idipsum 
examussim  confirmai  Sac.  Julius  Verschuren  director  scho- 
larum  piarum  :  «  Ella  mi  disse,  che  un  giorno  avea  lasciato 
fare,  e  che  aveva  fatto  credere  a  lui,  che  l'atto  era  stato  com  • 
pito,  quamquam  subjungat  hic  etiam  :  «  ma  che  non  era  stafo 
consumato  realmente.  » 

Non  autem  semel  tantum  vel  iterum  conjugali  officio  intendit 
Albertus,  sed  pluries,  seu  propemodum  decies,  ut  eadem 
mulier  manifestavit  judici  a  ha  provato  più  voile  di  consumare 
il  matrimonio;  presso  a  poco  dieci  volte  ;  forse  neanche 
tanto.  »  Hoc  autem  Albertum  pertentasse  vicibus  propemodum 
dénis,  non  de  simplici  ac  pura  verbali  sollicitatione,  sed  de 
reali  copulœ  facto  seu  experimento  intelligendum  esse,  ex  eo 
infert  matrimonii  vindex,  quod  Albertus  in  diuturno  octo 
mensium  curriculo,  in  quo  intra  idem  cubiculum,  et  in  altero 
ex  lectulis,  «  che  ne  formavano  uno  solo  »  condormierat  cum 
spousa,  postquam  maritaiia  gaudia  prœlibaverat,  praesumi  non 
potest  vix  decies,  œ  e  forse  neanche  tanto  s  debitum  conjugale 
sollicitasse  ab  uxore,  eo  vel  maxime  dum  angebatur  a  vedersi 
sempre  sotio  gli  occhi  una  bella  donna,  e  non  poterne  pren- 
dere  diletto.  •< 

Hoc  autem  eo  vel  magis  obfirmatur,  quia  mulier  aperte 
express.t,  Albertum  nonnisi  repetitis  vicibus  pertentasse  con- 
summationem  matrimonii ,  quam  post  nuptialem  peregri- 
nationem  o  dopo  il  nostro  viaggio  di  nozze  ha  provato  di 
consumare  presso  a  poco  dieci  volte.  Non  ricordo  bene,  se 
abbia  provato  durante  il  viaggio.  »  Atqui  si  de  verbali  solli- 
citatione loqueretur,  nedum  in  vebementissimam  praesump- 
tionem  contrariam  offenderet,  verum  etiam  sibi  ipsi  conlra- 
diceret,  quia  paullo  ante  confessa  est,  jam  postridie  a  nuptiis 
conjugale  debitum  ab  Alberto  fuisse  rcquisilum.  «  Il  secondo 
giorno  délie  nozze,  volendo  compiere  l'atto  mi  chiese  la  parte, 
in  cul  doveva  farlo,  aggiungendo  poi,  che  egli  lo  sapeva 
benissimo.  " 

Nec  ita  satis.  Ex  alterius  testis  deposilione  sécréta  quœdani 
ac  confidentialis  revelatio  patefacta  est,  quam  post  divortium 
Maria  fecerat  ejusdem  matri,et  inqua  aperle  innuitur  de  veris 
ac  physicis  conalibus  Alberli  ad  matrimonium  consum- 
mandum  directis,  eo  quia  ibidem  fit  eliam  nienlio  de  seminis 
ejaculatione;ita  namquedeponitadvocalusBiervliet:  oRisulla 


267 


>fARIAGE  CASSE 


208 


da  uoa  certa  confidenza,  cbe  i'ece  la  Signora  dopo  pronunciato 
il  djvonio  a  sua  madré,  e  clie  questa  ultiina  ript'tt>  al  padre, 
che  uei  tentativi  del  marilo  per  compiere  l'atio  conjugale, 
non  vi  era  aeppure  slata  mai  rejacul.izione  snfiiciente  pel 
conipimento  di  queslo  atto.  ■•  Non  hic  opoitet  inquirere, 
ulruni  recte  hoc  aflirmaverit  Maria.  Quidquid  lamon  sit  de  hac 
insurticientia  scminationis ,  perfiiciie  poluit  ipsa  decipi  circa 
eamdem,  quuiu  exploratum  sil  apud  perilos,  teste  Zacchia, 
Ou{FS[.  med.  leg.  lib.  o,  t.  4 ,  qu.  7,  n.  liî  :  «  lieri  posse,  ut  sine 
voluptatis  sen:su  mulipr  scnien  eniiltat  ;  »  atque  hoc,  maxime 
in  persona  Mariie  proptir  antipathiam  contra  niarilum  con- 
ceptaïu.  Hoc  verunilanien  ex  hac  confessione  ccrtissinie  cons- 
tituitur,  quoi  quum  Maria  confessa  sil  "  ha  provato  di  con- 
sumare  presso  a  poco  dicci  voile,  »  non  de  incitainentis  et 
sollicitatjonibus  intellexit,  sed  de  conjugali  concubiiii. 

Uisce  in  lado  constiiutis,  nonoisi  quam  centra  oninem  veri- 
similitudinem  atfirmari  posse  dcfensor  contendit,  quod  con- 
summatio  defuerit  in  casu.  Ad  e\incen(lum  pra^  priniis  quani 
arduuni  ait  pudicitiam  servarc  insuprenio  ejusdcni  discrimine, 
quaedam  recolit  conspicua  exenipia  sacrarum  historiarum,  in 
quibus  viri  sancli  vividissimam  pugnam  substinuerunt  ne  in 
proximo  periculo  succumbercnt.  Quod  si  taniam  sibi  viiu  irro- 
gare  iidem  dt-bueruut,  tauictsi  nocnisi  quam  de  insidiis  eorum 
pudicitiae  prœparatis  agerelur,  multo  quidein  majorera  opus 
fuisset  violenliam  in  casu  sub^e,  dum  non  de  insidiis,  vel  de 
aclis  ad  ci  pulam  prajparatoriis  res  esset,  sed  de  physica  cor- 
porum  viri  et  mulieris  conjunctione  ;  ita  ut  in  personis  ad 
copulara  potenlibus  commixtio  carualis  nonuL^i  quam  per 
miraculum  defuisse,  affirniari  quodaniinodo  possit,  quemad- 
modum  non  aliter  quam  per  miraculum  contingere  posset, 
ut  ignis  cum  palea,  tlamma  cum  stuppa  incendiuni  excitare 
non  posset. 

Ad  hanc  thesim  proluendam  invocat  defensor  auctorilatem 
Go.sciij  qua.u  ex  integro  hic  reftrre  censui  propter  ejusdem 
analogiam  cum  nosira  specie;  ita  Coscius  de  séparation,  h. 
lib.  3,  cap.  2,  num.  2Ci,  ibi  :  a  Si  vero  coiijuges  non  soluni 
simpliciter  condormierint,  verum  etiam  copulani  vir  tenta- 
verit,  et  sponsa  se  ad  actum  etsi  non  libenter  prœbuerit,  et 
uterque  aflirmet,  quod  nihikmiinus  propter  reciprocum  odiuni 
et  antipathiam  copulam  habere  non  poluerint,  hoc  opus,  hic 
labor  erit  inveniendi  ahquem,  qui  absque  ulia  amaritudiue 
statim  iltis  credere  possit  hoc  fecisse  miraculum.  lllud  pro- 
feclo  facere  nescierunt,  qui  invisum  matrimoiiium  per  vim,  et 
metum  cadentem  in  conslantem  virum,  propter  antipathiam 
et  odium,  contrarietatem,  aversionem,  et  abominationeni, 
seu  corporis  deformitatem  sine  consensu  nulliler  contraxerunt, 
et  tamen  in  occasione  positi  ex  eorum  congressu  filios  pro- 
crearunt.  lllud  non  posse  facere  dubilarunt  etiam  viri  sanctis- 
simi  tantuni  odiunj  implacabile  nutrientes  contra  peccatum 
quantum  habere  polerant,  qui  ex  intimo  sensu  Deum  amabant; 
tantumque  idcirco  odium  et  aversionem  in  fœminas  sibi  ad 
peccandum  oblatas  fovendas,  quantum  haberi  potest  nedum  a 
sancto,  sed  simpliciter  ab  honesto  viro  contra  abominabile 
scorlum;  quorum  aliqui  nihilominus  molliter  inter  flores, 
manibus,  pedibusque  ligatis  per  vim  ad  acluin  venereum 
compulsi  propriam  linguam  dentibus  in  frustula  discissam  in 
faciem  inhoneslai  fœminae  illos  ad  lurpia  blandientis  proje- 
ceruDt,  ut  te  continerent;  ahi  ab  illis  pariter  lentati  eas  titione 
fugarunt ,  ne  tentation!  succumbercnt.  Alii  econtra,  non 
obstante  antipathia  et  odio  contra  peccaliim,  contra  carnis 
illecebras,  contra  luxuriam,  contra  abominabiles  nieretrices 
(aliquando  etiam  et  sa;pe  copiosa  lue  celtica  infectas) 
eorum  castitati  turpiter  insidiantes,  tamen  in  laqueum  sibi 
paratum  inciderunt.  Durum  est  ergo  credere  quod  duo  sponsi 
anibo  poternes,  qui  ad  expiendam  libidinem  volunlarie  statum 
conjugalem  elegerint,  in  ea  œtate,  quse  viribus  poUet,  inler 


noclis  tenebras,  quœ  nec  pulchritudiaera  admirari,  nec  defor- 
mitatem contemncre  sinunt,  inter  tactus  cujuscumqne  partis 
corporis  divcrsi  sexus,  inter  amplexus,  qui  in  actu  simili  evi- 
tari  non  possunt,  necsemol  fopsan,  nec  una  nocte  tantuni,  sed 
pluries,  in  actuali  situ  conjunctionis  positi,  durum,  inquam, 
est  credere,  quod  in  duas  lapideas  statuas  converti  possint. 
Durum  est  credere,  quod  adolescens  cum  puclla,  solus  cum 
soin,  nudns  cum  niida  propter  solam  antip;itliiam  in  aciu 
corijunclioni  tam  proximo  iibidiuis  a^stus  concorditer,  et 
constantissime  suflfoiaverint,  nisi  dicendum  quoque  sit,  quod 
ignis  cum  palea,  flamma  cum  stuppa  nequaquam  magnum 
iiicendium  excitare  valeant.  » 

Piaisumptioni  de  perfecta  consummatione  matrimonii  ex 
natura  rei  post  perleutatam  sajpius  copulam  desuinpla-  violenta 
quoque  adjungitur  prœsumplio  juiis  ex  pervultçalo  capit. 
IJteris,  de  prœsumpt.  Animadvertit  dcfensor  contingere  ali- 
quando in  nioralibus  causarum  armis  quod  in  armis  mate- 
rialibus  accidit,  ut  nenipe  ex  diuturno  obtnndantur  exercitio. 
Nihilominus  confidit,  prœsumptionem  admissaa  copulae  ex 
citato  cap.  Litcris  desumptam,  majorera  in  casu  exerere  vim 
et  robur,  eo  quia  artus  ex  quo  carnalis  commixtio  deducitur, 
valde  proximior,  et  niagis  connexus  est  eidem  copulœ,  quanlo 
buic  commixtioui  magis  proxima  est  confusio  membrorura, 
quam  aimplex  condorraitio.  Si  namque  in  praecitalo  canone 
sumraus  pontilex,  quum  constaret  a  solum  cura  sola,  nudum 
cum  nuda,  in  eodem  lecto  ea  intentione  jacuisse,  ut  eam 
cognosceret,  »  decrevit,  a  quod  ex  hujusniodi  violenta  et 
cjrta  suspicione  fornicationis  potest  sementia  divortii  pro- 
nuilgari,  »  argumente  a  minori  ad  majus  deducto,  multo 
magis  retineri  débet  matrimonii  consummatio,  si  non  lantum 
cum  uxore  maritus  condormierit,  sed  matrimonio  consum- 
mando  ita  operam  navaverit,  ut  credere  posset  «  che  la  con- 
sumazione  avea  avulo  luogo.  » 

Praisumptionem  ejusmodi  numqiiam.  occurrere  verius  posse 
autumat  defensor  quam  in  hac  causa,  propterea  quod  valde 
ampiiora  sunt  extrema  facti,  quae  oommixtionis  carnalis 
suspicionem  violenliorem  ostendunt,  unde  merito  in  casu 
dijudicandara  esse  praîsumptionera  juris  et  de  jure  conciudit 
cum  Pignalellio  consult.  148,  t.  i,  n.  21,  a  quœ  omnià  pro- 
banda sunt  probationibus  concludentibus,  imo  superabun- 
danlibus,  maxime  respectu  non  consumniationis,  quum  in  hoc 
casu  supponatur  cohabitaiio  et  condormitio  quinque  men- 
sium,  ex  qua  résultat  prœsumptio  juris  et  de  jure  pro  consum- 
matione. » 

Neque  valere  in  contrarium  putat,  quod  quum  mulier 
insimul  inconsummationera  matrimonii  aflirmaverit,  dividi 
nequeat  ejusdem  confessio,  ita  ut  retenta  copula  excludatur 
consummatio.  Distinctione  enim  facta,  admittit  defensor ('ividi 
non  posse  confessionem,  quando  contra  alterutram  parlera 
non  militât  contraria  rei  verisimilitudo  vel  juris  prœsumptio, 
juxia  leg.  Si  is,  14,  §  1  ff.  de  interrog.  in  jur.  fac,  a  in  totum 
confessiones  ila  ratai  sunt,  si  id  quod  in  confessionera  veuit, 
et  jus  et  naturam  recipere  potest.  »  Ast  si  contraria  rei  verisi- 
militudo, vel  juris  praesumptio  alterutri  confessionis  parti 
refragatur,  tune  scinditur  confessio,  et  parte  vera  admissa, 
altéra  minus  vera  et  minus  juri  conformis  refellitur.  Scaccia, 
dejudic.  1.  2,  c.  2,  art.  4,  n.  350  :  «  generaliter  et  indistincte 
concludimus,  confessionem  posse  non  acceptari  in  ea  parte, 
cui  répugnât  praesumptio  juris,  quamvis  confessio  sit  quali- 
ticata  et  connexa;  relenta  ergo  conclusione  primi  casus,  quod 
confessio  possit  scindi  et  dividi  in  ea  parle,  cui  répugnât  prae- 
sumptio juris  vel  verisimilitudo,  eliamsi  ea  pars  coufessionis 
esset  contra  ipsum  confitentem,  amplia  conclusionem,  etc. 
Concordat  ceteris  omissis  Rota  Rom.  decis.  80-2,  n.  1 ,  part.  1 
diversor.  decis.  118,  num.  26,  part.  5  rec.  et  dec.  644,  n.  2, 
cor.  Scafini. 


269 


RESIDENCE 


270 


Excmplmii  divisionis  confessionis  oh  contrariain  prae- 
suiiiptioiiein  juiis  adducil  ex  Baldo  in  co  qui  hoiniriJium 
cuiiliteiis,  vel  casu  lioc  evtuiisse,  vel  in  sni  defensionem  pro- 
tuslaliir,  ob  dispo^itionem,  1.  1  c.  de  sicar.  el  1.  Si  non  con- 
vlcii,  c.  do  iniur.,exchi(liliir  pars  confessionis  qu»  homicidiuin 
juslificiil  ;  "  nani  lex  (ail  IJaldus  ad  1.  2,  c.  de  douât,  aiil.  nii|)l. 
n.  2)  sojiarat  illani  conf'essionpnipi;v.sumendo  doluni  in  homi- 
cidio  ;  el  lune  pars  potesl  acceptari,  et  pars  ruspui.  "  Aliud 
exeniphini  divisionis  confessionis  ob  inveiisiniilitiidinem  rei 
in  confessionenj  deduclaîairert  ex  Rota  lionianain  Urbevrtana 
successionis  super  examine  testiuni  21  januarii  1818,  §  2, 
coruni  Altierghini,  ibi  :  a  Nec  refert  probalionos  viduteadver- 
sarias  productas  recipi  in  bac  piirle  non  posse,  nisi  et  altéra 
pars  admitlatur,  qua  coiitenditur  l'œtuni  ad  vilani  produ- 
cendani  fuisse  iiihabileni.  Utut  enini  veruni  sit  scripturani  et 
confessioiieni  qualificalani  vel  esse  in  lotuni  accipicndani,  vel 
in  toluni  respiiendani,  non  novum  tamen  in  jure  est,  id 
minime  procedere,  quando  vel  legis  prœsumptio,  vel  contraria 
adsit  proLalio  in  ea  parte,  quae  respuiiur.  Hinc  si  ex  lege  est 
indubinm,  quod  fœtus,  qui  vivus  natus  est  vitalis  habeatur, 
nihil  vetabat,  quominus  confessiones  aliœque  probaliones  a 
reis  convenlis  productœ  reciperentur  in  allera  tanlum  parte, 
quae  respicit  vilam.  »  Quuni  aulem  ex  supra  demonstratis  sit 
omnino  inverosimile,  et  contra  violer.tam  prœsumptionem 
juris,  qnoddum  mulier  faletnr  «  mi  sono  preslata;  ha  provato 
presso  a  poco  dieci  volte;  Tho  lasciato  fare;  gh  ho  fatto  cre- 
dere,  che  la  consumazione  aveva  avuto  luogo  »,  consum- 
matio  tamen  non  fuerit  sequuta,  hinc  meriio  ex  juribus 
desuper  allalis  dividenda  est  confessio,  ut  admissa  parte  car- 
nalem  commixtionem  affirmante,  respuatur  alia  pars  consum- 
mationem  excludens. 

Nec  magis  in  coiilrarium  valere  defensor  contendit  con- 
fessionem  mariti  et  depositiones  testium  unanimiler  consum- 
niationem  rejicientiiim.  Ostendit  enim  ipse  testimonia  hujus- 
modi  unam  originem,  unam  radicem,  unum  fundamontum 
habere  in  aflirmationibns  Mariaî,  qiiaj  in  pubiicum  integram 
virginitateni  in  niatrimonio  servasse  ostentavit.  Sic  enim  urget 
Albertum.  Est  ipse  «  sicurissimo  »,  prouti  judici  déclarât, 
quod  inatrimonium  numquam  fuit  consummatum.  At  ejus 
uxor  confiletur  ••  ha  provato  di  consumare  presso  a  poco  dieci 
volte  ••;  numne  incassum  adlaboravit  Albertus?  ••  ho  pro- 
vato; "  ila  ipse  respondet  «  ma  inutiimente  a  causa  délia 
opposizione,  che  essa  faceva.  "  Instat  tamen  defensor,  quod 
aliquando  docilem  habuit  uxorein  ••  mi  sono  prestata,  Tho 
lasciato  fare  ;  "  atque  usquc  eo  docilem  habuil  ut  ipse  crederet 
consummasse  matrimonium  "  gli  ho  faifo  credere,  che  la 
consumazione  aveva  avuto  luogo.  »  Hsec  omnia  perfecerat 
Albertus;  et  quamvis  factum  proprium  haud  ignorasset, nihilo- 
minus  ex  quopost  suam  depositionem  mox  subjunxit  :  ••  mia 
moglie  si  è  vantata  in  pubblico  di  essere  rimasta  vergine,  >■ 
per  se  manifeste  ostenditur,  quod  ex  hisce  ipsis  jactationibus 
perfacile  et  ipse  opinionem  ebibit  se  illusum  fuisse  in  opère 
hiconsummationis  matrimonii  ;  atque  in  hoc  eo  vel  magis 
sese  facile  accommodavit,  quia  oplimam  causam  exinde  sup- 
peditabat  eidem  ad  dissolutionem  matrimonii  obtinendam. 

Facilins  autem  testes  in  hanc  opinionem  devenerunt,  quum 
ex  una  parte  unanimi  choro  obtestentur  ex  ore  mulieris 
fabellam  integrilatis  ipsius  audivisse;ita  qiiippe  Maria  Colpaert 
deponit  :  "  la  Signora  stessa  me  lo  ha  detto;  -  R.  P.  Van- 
MuUen  :  ■•  Essa  stessa  mi  disse  questo  ;  -n  soror  Alberii  :  "  lo  so 
per  mezzo  di  lei;  "  R.  P.  Petrus  Cappuccinus  :  «  da  quanto  la 
Signora  mi  ha  detto;  ••  Paulus  Bierviiet  :  "  dopo  leaffermazioni 
più  energiche  délia  Signora;  »  Regina  Slory  :  «  per  quanto  mi 
disse  mia  nipote;"  Carolus  Verhulsi:  "  essa  me  lo  ha  detto.  -> 
Ex  alia  autem  parte  opinio,  quam  habebant  de  muliere,  quod 
esset  «  superba  e  lestarda  ;  »  et  de  Alberto  quod  esset  a  troppo 


buono,  »  veracitaiis  auram  jactationibus  Mariai  conciliabat. 
Sive  verunitamen  maritus,  sive  eliam  omnes  lestes  fuissent 
opiiiati,  nunuiuam  matrimonium  esse  consummatum,  non 
majus  robur  ejusmodi  deposilionibus  dandum  est,  quam 
jactationibus  MariiB,  a  quibus  illoruin  opinio  originem  habuit; 
et  quum  p^rspicua  et  irrefragabilis  sit  ejusdeui  mulieris 
conlessio  quoad  operam  ab  Alberto,  eadem  sese  exhibente, 
ad  consummandum  matrimonium  pluries  datam,  hinc  con- 
cordalis  mariti  et  testium  deposilionibus  cum  confessionibus 
mulieris,  in  hanc  .sententiam  deveniendurn  esse  conchidit 
defensor,  quod  non  ila  facile  existimassent  déponentes  inter 
actus  consummalioni  matrimonii  immédiate  connexos  et 
inliffrenles  eaindcm  consumniationem  fuisse  inlerceptam, 
nisi  dicendum  sit,  ut  observât  Coscius  desuper  citatus,  quod 
«  absque  miraculo  ignis  cum  palea,  flamma  cum  stuppa, 
neqiiiiquam  incendium  excitare  valuissent.  » 

Nihil  ex  parte  Alberti  de  novo  deductum  fuit  ab  ejusdem 
defensore;  i.nde  prœcedentia  folia  ab  EE.  VV.  resumi 
deprecor,  atque  pro  assueta  sapientia  et  doclrina  insirnul 
exoro  scquens  dirimere  diibium  :  An  sit  standum,  vel  rece- 
dendum  a  decisis  in  casu.  —  S.  Congregalio  Concilii  respon- 
dendnm  censuit  :  In  decisis.  Die  22  seplembris  1877. 


RÉSIDENCE 


Les  chanoines  doivent-ils  résider  dans  la  ville  où  est  la  cathédrale? 
Ne  peuvent-ils  pas  résider  ailleurs,  supposé  qu'ils  assistent 
ponctuellennent  à  l'oflice  du  chœur?  Usage  immémorial.  On 
accorde  i'apcritio  orisà  l'égard  d'une  décision  de  la  Congrégation 
conbi.-^toriale  qui  présent  la  résidence  corporelle.  Décision  de 
la  S.  Congrégation  du  Concile  du  2i  septembre  1877. 

La  cathédrale  d'AIife,  dans  le  royaume  de  Naples, 
est  sous  le  \ocable  de  .-'aint-Sixte,  pape  et  martyr.  Le 
chapitre  se  compose  de  dix  chanoines  et  de  deux  di- 
gnités. Cependant  les  chanoines  qui  ne  sont  pas  nés  à 
Alife  résident  à  une  lieue,  dans  la  ville  de  Piédimonte, 
qui  compte  huit  raille  habitants  et  dans  laquelle  se  trou- 
vent l'évêché,  le  séminaire,  la  plupart  des  commu- 
nautés d'hommes  et  de  femmes,  et  les  administrations 
civiles.  Les  tremblements  de  terre^  la  peste  et  l'insa- 
lubrité du  climat  ont  dépeuplé  Alife,  qui  depuis  Ion- 
temps  n  est  plus  qu'une  bourgade  de  trois  mille  habi- 
lunls  dont  la  plupart  vivent  dispersés  dans  les  métai- 
ries rurales  et  qui  ne  peut  offrir  aux  chanoines  un  asile 
sûr  et  des  maisons  où  ils  puissent  s'installer. 

En  1696,  vu  la  difficulté  pour  les  chanoines  de  par- 
courir deux  fois  par  jour  la  route  de  Piédimonte  à 
Alife  la  S.  Congrégation  du  Concile  accorda  un  induit 
permettant  de  réciter  tout  l'office  dans  la  matinée,  y 
compris  vêpres  et  compiles. 

Les  statuts  capitulaires  dressés  l'an  1703  ordonnent 
au  directeur  du  chapitre  d'aviser  les  chanoines  qu 
résident  à  Piédimonte  toutes  les  fois  que  des  fonctions 
ecclésiastiques  auront  lieu.  N'est-ce  pas  reconnaître 
que  les  chanoines  no  sont  pas  tenus  d'établir  leur  rési- 
dence matérielle  dans  le  bourg  d'AIife? 

Dans  les  relations  des  évêques  ad  limina,  les  prélats 
ont  constamment  manifesté  que  plusieurs  chanoines 
ne  demeuraient  pas  à  Alife.  Or,  la  S.  Congrégation  du 
Concile  n'a  jamais  pris  de  mesure,  ni  fait  la  momdre 
observation. 


271 


RESIDENCE 


272 


En  1779,  la  S.  Congrégation,  apprenant  que  les  cha- 
noines résidents  à  Piédimonte  ne  se  rendaii^nt  pas  exac- 
tement àl'otrice,  leur  ordonna  d'assister  ponctuellement 
au  chœur,  mais  elle  ne  leur  enjoignit  pas  le  moins  du 
monde  de  transférer  leur  résidence  dans  le  bourg 
d'Alife. 

En  18ô3,  une  bulle  pontificale  érigea  Piédimonte 
en  ciVe  et  permit  à  l'évêque  d'y  établir  sa  résidence. 
Les  chanoines  d'Alife  saisirent  cette  occasion  pour 
soumettre  plusieurs  questions  à  la  S.  Congrégation 
Consistoriale,à  l'insu  de  leurs  collègues  qui  demeurent 
à  Piédimonte.  Q^e  décida  la  S.  Congrégation?  Elle  dit 
que  les  deux  cités,  Alife  et  Piédimonte,  n'étiicntpas 
cansées  au  même  rang  en  ce  qui  concerne  les  effets 
canoniques,  dont  un  est  que  les  chimoines  ne  doivent 
nullement  présumer  de  remplir  l'obligation  de  la  rési- 
dence par  cela  qu'ils  demeurent  dans  la  ville  de  Piédi- 
monte :  «  Civitates  Aliphanam  et  Pedemontanam  cen- 

■  sendas  esse  haud  omnino  a^quiparandas  quoad  eos 
»  canonicos  cfîectus,  quorum  aller  in  eo  prœsumilur, 
«  ut  Aliphanœ  cathedralis  canonici  sibi  arrogent  resi- 

■  dentiali  obligationi  satisfacere,  dummodo  in  Pede- 
a  montana  civitate  incolatum  degant.  » 

Obligé  naturellement  de  faire  exécuter  la  décision 
du  Saint-Siège,  Mgr  l'évêque  enjoignit  aux  chanoines 
de  transférer  leur  domicile  à  Alife. 

Alors  les  cinq  chanoines  non  résidents  adressèrent 
une  supplique  au  Saint-Siège,  en  date  du  4  mai  1876, 
dans  laquelle  ils  demandèrent  la  révocation  du  décret 
consistorial,  et  une  déclaration  portant  que  les  membres 
actuels  et  futurs  du  chapitre  remplissent  l'oblicatiou 
de  la  résidence  en  habitant  Piédimonte  d'autant  qu'ils 
assistent  ponctuellement  au  chœur. 

Mgrlévêque  accompagne  la  supplique  d'une  lettre 
textuellement  rapportée  dans  le  fuliitm  de  la  S.  Con- 
grégation que  nous  avons  inséré  ci-après.  En  voici 
le  résumé  :  «  Laissant  de  côté  les  raisons  des  cha- 
noines et  les  pièces  à  l'appui^  je  ne  puis  me  dispenser 
de  recommander  chaudement  la  supplique  au  saint- 
père  pour  les  motifs  suivants  :  1 .  Quoique  je  ne  puisse 
affirmer  absolument  l'insalubrité  du  climat  d'Alife, 
attendu  que  les  habitants  nient,  au  heu  que  les  Piédi- 
montais affirment,  il  est  pourtant  certain  que  le  doute 
subsiste;  autrefois  le  climat  était  détestable,  tout  le 
monde  en  convient;  le  voisinage  du  fleuve,  la  malpro- 
preté des  rues  et  la  présence  d'animaux  de  toute  espèce 
ne  sont  pas  de  nature  à  assainir  l'atmosphère.  2.  Les 
maisons  manquent;  véritablement  il  serailimpossiblede 
louer  cinq  maisons  convenables  pour  les  chanoines  qui 
résident  à  Piédimonte.  3.  Durant  tous  les  siècles  passés 
les  chanoines  non  alifains  n'ont  jamais  résidé  à  Alife. 
lln'y  a  actuellement  que  le  curé  et  le  pénitencier  qui, 
étrangers  à  Alife  et  à  Piédimonte,  aient  pris  leur  domi- 
cile à  Alife.  4.  Enfin,  la  principale  raison  qui  me  porte 
à  recommander  la  demande  en  question  c'est  que  je 
suis  convaincu  qu'il  est  non-seulement  ulile,  mais 
nécessaire,  que  tout  au  moins  cinq  chanoines  résident 
auprès  de  l'évêque.  En  effet, le  chapitre  de  la  cathédrale 
devant  être  le  sénat  de  l'évêque,  est-il  possible  que  le 
prélat  dirige  convenablement  son  diocèse  si  tous  les 
chanoines  résident  dans  une  autre  ville?  D'ailleurs,  je 


certiûe  que  les  cinq  chanoines  remplissent  assidûment 
leur  devoir  par  rapport  à  l'otlice  du  chœur,  nonobstant 
Téloignement  ;  ils  prennent  des  voitures  pour  aller  à 
Alife,  qui  est  à  une  lieue.  » 

Une  assemblée  capitulaire  a  été  tenue  le  4  juin  1876 
pour  examiner  la  question.  En  dehors  des  cinq  cha 
noines  qui  ont  signé  la  demande,  trois  ont  émis  un 
vote  favorable,  quatre  se  sont  opposés.  Les  premiers 
n'ont  pas  entendu  faire  de  concession  pour  l'avenir, 
car  ils  on*  expressément  réservé  leur  tolérance  aux 
chanoines  actuels  qui  résident  à  Piédimonte.  Tout  cela 
ayant  été  traité  verbalement,  le  procès-verbal  de  la 
séance  n'a  pas  été  écrit.  Le  lendemain  les  sept  cha- 
noines se  sont  rendus  à  l'évêché;  après  avoir  lu  ia 
teneur  de  la  supplique  envoyée  au  Saint-Siège,  ils  ont 
changé  d'opinion  et  ils  ont  communiqué  au  prélat  un 
avis  entièrement  opposé  à  la  demande  des  cinq. 

On  remarquera  dans  le  folium  de  la  S.  Congrégation 
publié  plus  loin  le  résumé  de  la  discussion  qui  s'est 
engagée^ devant  le  Saint-Siège. 

Voici  ce  qu'on  a  dit  pour  obtenir  la  dispense  de  la 
résidence  matérielle. 

Il  est  permis  de  réclamer  contre  les  décisions  du 
Saint-Siège  lorsqu'elles  ont  été  obtenues  grâce  à  l'allé- 
gation d'une  fausseté  ou  en  omettant  des  fai(à  qu'il  était 
nécessaire  d'exprimer.  La  décrétale  Super  lilleris,  au 
ùlre  de  rescriplis,  est  formi.'lle.  Le  décret  que  les  cha- 
noines d'Alife  ont  obtenu  de  la  S.  Congrégation  Consis- 
toriale  a  été  notoirement  subreplice.  Ils  n'ont  pas  di 
que  de  temps  immémorial  plusieurs  chanoines  ont  leur 
résidence  à  Piédimonte  ;  sans  doute  ce  n'est  pas  une 
coutume  dans  le  sens  rigoureux  et  juridique,  mais  ce 
fait  si  ancien  fait  présumer  un  induit  pontifical,  qui  a 
péri  dans  les  incendies  et  les  tremblements  de  terre  qui 
ont  détruit  plusieurs  fois  les  archives  de  l'évêché  et  de 
la  cathédrale. Onn'apasparlé  de  l'indultdu  5  mai  1696, 
qui  autorisa  les  chanoines  à  dire  tout  l'office  en  une 
fois  et  avant  midi.  On  n'a  point  parlé  des  relations 
épiscopales  ad  limina,  qui  ont  constamment  manifeste 
au  Saint-Siège  que  la  plupart  des  chanoines  résidaient 
à  une  lieue  d'Alife.  Enfin,  l'on  n'a  pas  dit  mot  des  statuts 
capitulaires  qui  consacrent  implicitement  l'usage.  Evi- 
demment le  décret  de  la  S.  Congrégation  Consistoriale 
a  été  obtenu    subrepticement. 

Ce  n'est  pas  à  la  résidence  matérielle  que  les  chanoines 
sont  obligés.  L'Eglise  leur  impose  la  résidence  formelle, 
qui  consiste  à  remplir  les  fonctions  en  vue  desquelles 
la  résidence  est  prescrite.  Les  canonistes  enseignent 
que  résider  c'est  simplement  desservir  l'église  dans 
l'office  divin,  conformément  à  la  décrétale  Conquerentc. 
Les  chanoines  absents  pour  le  service  de  l'évêque  sont 
réputés  servir  la  cathédrale.  Or,  au  témoignage  du 
prélat,  le  séjour  des  chanoines  à  Piédimonte  est  utile  et 
même  nécessaire  à  l'administration  du  diocèse. 

Les  raisons  des  chanoines  opposants  sont  exposées 
au  long  dans  le  folium  de  la  S.  Congrégation. 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile,  accordant 
aperitio  cris  contre  le  décret  consistorial,  décide  qu'en 
l'état  présent  des  choses  nulle  innovation  n'est  né- 
cessaire, de  façon  que  les  chanoines  peuvent  habiter 
Piédimonte.  «  An  sit  locus  aperilioni  oris  incasu?Et 


273 


RESIDENCE 


274 


quatcnus  affirmative,  H.  An  canonici  teneanlur  in 
urbe  Aliphana  residere  in  casu?  S.  Congrogatio  censuit  : 
Ad  1.  Af/irmalive.  Ad  II.  Najatwe,  et  niliil  innovandum 
in  prœscnti  rcriim  slatu.  Die  22  septembris  1877.  » 

ALiniANA.     AlERITIONIS     ORIS    ET    RESIDENTI*.    DlC    2"2    sep- 

tembiis  1877.  —  lu  perantiqiia  cl  illiislri  iirbe  Aliphana 
catludralis  extat  ecclesia  divo  Xyslo  ponlifici  et  niHityri 
dicata,  cujus  capitiiluni  decemcanoniciselduabusdignilatilms 
constitriitur.  Veriimlamen  plures  ex  iis,  qui  canonicorum  albo 
ad.scripli  suul  «x  eadeiu  urbe  origincni  haud  duxerunt,  ex  oo 
quod  ciicitor  tribus  millibus  habitantibus  in  niajori  parte 
agi'orum  curœ  addictis  tanlumniodo  constat.  Porro  qisinque 
ex  his  postreinis  canouicis,  qui  alibi  nati  siuit,  ad  hanc  S.  C. 
recursum  prouioverunt,  exponenics  capitiilares  non  Alipluinos 
au  ininienioiabili  habifare  solitos  fuisse  in  Pedemontis  urbe 
tribus  milliariis  ab  ecclesia  calhedrali  distante  ac  octo 
millibus  incolis  fréquent!,  in  qua  episcopus  cum  suo  semi- 
nario  ac  universa  civilia  otlicia  in  prccsentiarum  résident  :  et 
hospitale  ac  plerajque  tatn  viroruni  quam  mulierum  religiosse 
domus  extant. 

Cuj  us  rei  causa  fuisse  videtur  aeris  insalubritas,  pestes  et 
terrseniotus,  a  quibus  ita  depopulata  fuit  Aliphana  civitas,  ut 
neque  tutum  asiium,  neque  opportunas  hubitationes  amplius 
prœberet,  in  quibus  canonici  sese  reciperent.  Quapropter  cum 
niiuis  difficilis  ac  durus  redderetur  quoiidianus  et  bis  in  die 
ad  ecclesiam  pro  divinis  laudibus  persolveudis  accessus,  S.  haec 
Congregatio  audilo  Ordinario,  sub  die  5  maii  i696  bénigne 
induisit,  ul  integrum  de  mane  etiam  cum  vesperis  et  comple- 
torio  recitarent  otticium,  eisque  sull'ragaretur  perinde  ac  si 
debitis  horis  iilud  persolverent. 

Statuta  vero  capitularia  die  30  dec.  anni  1703  condita,  casu 
que  mors  alicujus  canonici  in  urbe  Pedeinontana  obvenerit, 
statuunt  ut  canonicus  qui  snpremum  diem  obiverit,  capitula- 
riter  associetur;  item  curatori  mandant,  ut  omr.es  de  ca- 
pitulo  Pedemonte  détentes  praemoneat  et  advocet  si  fiinc- 
tiones  ecclesiaslicae  in  cathedrali  Aliphana  celebrandae  sint. 

Nec  satis  :  episcopi  inrelationibussuae  diœcesis  hujusce  non 
residenliae  constanter  menlionem  fecerunt,  quin  S.  Congregatio 
vel  questus  moveret,  vel  providentiam  in  futurum  suggereret. 
Imo,  volvente  anno  1779  cum  canonici  in  Pedemontano  oppido 
résidentes  chorali  servitio  praestando  non  intervenirent,  et 
cum  huju.smodi  onus  obirent  canonici  in  Aliphana  urbe 
degentes,  dislributionibus  negligenliimi  sibi  adsignatis, 
S.  Congregatio  de  re  commonefacta  illico  rescripsit  canonicos 
absentes  ad  quotidianum  cathedialis  officium  adstringendos 
esse,  quin  aliquid  de  eorum  domicilio  Aliphaj  constituendo 
praescriberet.  Ex  'quo  alicujus  privilegii  prœsumptionem  ora- 
tores  deducendam  esse  autumant,  cujus  existentiœ  defectum 
tribuendum  censent  variis  vicissitudinibus-,  quibus  ob  de- 
prœdationes  et  terrtemotus  capitulare  archivium  obnoxium 
fuit. 

His  tamen  non  obstantibus,  anno  1853  capta  occasione 
bull£e  pontificiaî,  qua  Pedemontis  oppido  in  civitatem  erecto, 
episcopo  facultas  data  fuit  in  urbe  Pedemontana  residendi, 
eûmes  canonici  Aliphani,  cœteris  autem  inconsultis  qui 
AliphcB  hauddegunt,  et  silentio  prseteritis  quœ  favore  canoni- 
corum Pedemonte  habitantium  a  S.  Sede  constituta  jamdiu 
fuerant,  ad  Sacr.  Congregalionem  consistorialem  coufugerunt, 
plurium  dubiorum  solutionem  proponentes,  inter  quaî  illud, 
quod  canonicorum  in  civitate  Pedemontana  morantium  resi- 
denliam  pertingit. 

Sacra  Congregatio  coiisistorialis  igitur  ad  quartum  dubium 
circa  canonicorum   residentiam  sic    respondere  censuit: 
a  4.  Denique  civitates  Aiiphanam  et  Pedemontanam  censendas 
«  esse  haud  omnino  aequiparalas,  nec  esse  ullatenus  œquipa- 

17°    SÉRIE 


«  randas  quoad  eos  canonicos  efïectus,  quorum  aller  in  eo 
a  pra;suuiilur,  ut  Aliplianîe  cathcdralis  canonici  sibi  arrogent 
«  residfuiiali  obligationi  falisfacere,  duuunodo  in  Pedenion- 
«  tana  civitate  iiicoiatum  dcgant.  » 

Canonici  nb  episcopo  Aiiphano  pressi,  ut  pra;dictum  de- 
cretum  execulicni  mandarenl  sub  die  4  maii  anni  <876  ad 
sacratissimum  principem,  quem  Deus  diu  sospilef,  recursum 
obtulerunt  enixis  precibus  postulantes,  ut,  puevia  recordali 
consistorialis  decreti  revocatione,  declaretur  capitularcs  cum 
■praîscntes,  luni  futures  residenliae  eneri  satisfacere,  tametsi 
in  civilate  Pedemontana  incoiatum  liab(;ant.  Idque  eo  \cl 
niagis,  quod  servitium  chorale  ab  ipsis  iaudabiiiter  persol- 
vitur. 

Oratorum  preces  episcopus  commendat  epistolis  ad  11,  S.  C. 
eadem  die  missis,  quas  lidelissimis  EE.  VV.  oculis  subjicerc 
operœ  pretium  ducimus.  «  Giunge  incotestaS.  Congregazione 
una  pi^tizione  di  cinque  canonici  di  questa  cattedrale  Aiifana, 
résident!  qui  in  Piedimonte  e  non  già  nella  citlà  di  Alife. 
Eglino  (costrelti  da  me  di  pors!  in  piena  regola  in  forza  délie 
legg!  di  S.  Chiesa,  riguardante  la  residenza  dei  canonici)  hanno 
umiliato  al  S.  Padre  lutte  le  loro  ragioni,  per  le  quali  eglino 
hanno  sempre  dimoralo  qui  in  Piedimonte  e  per  le  quali 
credono,  che  bene  a  ragiene  possano  seguitare  ad  aver  qui  la 
loro  residenza. 

«  lo  perô  (lasciando  a  parte  le  loro  singole  ragioni,  una 
con  i  documenti  annessi)  non  posso  non  raccomandare  calda- 
mente  la  loro  petizione  alla  cleraenza  del  S.  Padre  per  i 
seguenli  motivi  : 

«  1.  Bene  è  vero,  che  io  non  posso  assicurare  la  maisania 
dell'  aria  cola  in  Alife,  conciossiachè  mi  senibra,  che  sia  un 
falto  controverso,  affermandolo  i  Piedemontesi  e  negandolo 
gli  Alifani.  Peiô  che  vi  siano  gravi  dubbi  ail'  oggetlo,  è  cosa 
certa  ;  sorgone  questi  dubbi  dal  perché  nei  lempi  andati  era 
pessima  queli'  aria  a  confessione  di  tutti,  e  poi  la  vicinanza  al 
tiume,  il  trebbiare  il  grano  in  ciltà  nei  mesi  estivi,  la  nian- 
canza  di  neltezza  per  le  strade,  il  far  dimorare  fra  i  iimili 
stessi  délia  citlà  ogni  specie  d'animali  non  possono  rendere  al 
certo  molto  salutare  l'aria,  che  quivi  si  respira. 

s  2.  Quivi  havvi  difetto  di  case  e  quindi  lornerebbe  inipos- 
sibile  in  verità  il  poter  prendere  in  fitto  cinque  abitazioni 
decenli,  perché  i  canonici  residenti  qui  in  Piedimonte  po- 
tessero  trasferirsi  cola,  una  cen  le  loro  singole  famiglie. 

«3.  Costa  benchiaramente,  che  in  tuttiisecoli  andati,  i  cano- 
nici non  Alifani,  non  abbiano  giammai  dimoralo  in  Alife,  cosi 
corne  oggi  dimora  cola  soltanlo  il  canonico  curato  ed  i!  cano- 
nico  penilenziere,  come  che  non  siano  Alifani,  ne  nalivi  di 
Piedimonte. 

«  4.  Da  ultimo,  il  motivo  principalissimo,  che  mi  spinge 
di  raccomandare  la  petizione  in  parola,  si  è  il  mio  convinci- 
mento  che  debba  tornare  non  che  utile,  ma  necessaria  la 
residenza  (almeno  di  cinque  canonici)  cola  dove  il  vescovo 
risiede.  Se  il  capitolo  délia  cattedrale  forma  per  legge  il 
senato  del  vescovo,  fia  possibile,  che  il  vescovo  possa  ben 
governare  una  diocesi  avendo  intiero  il  capitolo  résidente  in 
un'  altra  città?  lo  dunque  ripeto,  in  vista  di  questa  ben  grave 
ragione,  raccomando  caldissimamente  la  petizione,  che 
cinque  canonici  di  questa  cattedrale  si  trovano  già  aver  avan- 
zala  presse  cotesta  S.  Congregazione  e  la  raccomando  non 
che  per  il  loro  comodo  personale  (e  qui  non  posso  rimanermi 
dal  certificare,  che,  non  estante  la  loro  lontananza,  prestano 
assidue  servizie  al  coro  di  questa  cattedrale  Alifana)  ma  anche 
per  i  canonici  successori,  parendomi  necessario,  che  cinque 
canonici  almeno,  si  trovino  residenti  colàj  dove  il  vescovo 
risiede.  Sicure  délia  carità  etc.  » 

Hisce  acceptis  S.  hœc  C.  sub  die  lOjnaii  ejusdem  anni 
rescripsit  :  a  Eidem  episcopo  coadjutori,  qui  audiat  capitulnm 

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RESIDENCE 


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«  in  scriptis  ac  ref;'rat  quomodo  se  gesserinl  canonici  post  de- 
ti  cretiim  S.  C.  consistorialis  de  quo  in  procibiis.  » 

Rinus  episcopus  Aliphaiius  oa  qua  par  erat  diligentia  am- 
plissimi  veslri  Oi-dinis  mandatis  nwremgessil,  et  audito  capiiulo 
super  bono  oratoiiuii  jure,  amini  sui  sensuni  palefecil  e.a  cou- 
firmans  quae  in  suptriiis  e.xpasita  episiola  rt'tulerat.  «  In  vista 
del  riverito  foglio  di  cotesU  S.  Congregazione  in  data  dej 
18  maggio  del  corrente  anno  N.  Iô9(^>20  merct-  il  quale  mi 
si  comaDiIô  di  ripeiere  in  iscrillo  dal  Rmo  Capitolo  di  quesfa 
cattedrale  chiesa  Alifani,  il  proprio  p:irere  qnacto  alla 
petizione  a\-anzala  di  pià  presso  cotesta  niedesinia  S.  Congre- 
fâzione  da  cinque  canonici  d«lla  stessa  cattedrale  Alifara 
riguardante  in  loro  residenza  qui  in  Piedinionte  (invece  di 
Alife)  io  ordinai  che  si  fosse  convocalo  capitolo  ail'  ogjretto,  il 
cui  parère  poi  mi  fosse  slato  Irasmesso  in  iscritto  nel  luogo 
délia  niia  residenza.  il  capitolo  si  teune  il  di  4  dello  scorso 
giupno  e  tre  Toti  furono  favorevoli  (sebbene  nulla  si  mise  in 
iscritto)  e  quattro  gli  sfavorevoli.  I  voli  lavorevoli  si  rislrin- 
gevano  soltanto  yer  la  residenza  dei  cinque  canonici  suppli- 
canti,  non  mai  pci  loro  sucoessori;  non  mai,  cioè,  per  un 
sislema  da  essere  elevalo  contro  il  décrète  délia  consistoriale  : 
in  quesli  sensi  adiinque  vennero  emessi,  ma  a  voce,  i  detti 
tre  voli  favorevoli.  1  quali  tre  voti  lavorevoli,  uniti  aquelli  dei 
cinque  canonici  supplicanli  (che  si  aslennero  di  votare)  risulta 
il  numéro  di  otto,  cioè  di  due  terzi  del  dette  capitolo  Alifano, 
conciossiacbè  un  canonico  a  ncme  Liica  Panelia,  non  godendo 
più  délie  inteprità  délie  sue  forze  mentali  in  forza  dell'  età 
già  inoltrala  fino  a  8'i  anni,  puô  dirsi  oggi  questo  capitolo 
Alifano  composto  soltanto  di  dodici  canonicL 

«  Poscia>  nel  giorno  seguente,  tutti  i  detti  canonici  (in 
numéro  di  sette)  mi  chiesero  una  copia  délia  delta  petizionc 
già  avanzata  ccsii  dai  cinque  canonici  non  residenli  ;  la  quale, 
si  losto  come  venne  letta  du  essi,  credettero  cangiar  di  con- 
siglio  ed  inviarmi  un  loro  volo  sfavorevole  del  tutto,  che  io 
accludo  in  questo  mio  foglio  origina'.mente. 

«  Siccome  poi  nel  detto  riverito  foglio  di  cotosta  S.  Congre- 
gazione  a  me  in  diretto  nii  si  conianda  di  rifeiire  in  che  modo 
siasi  comportato  intiero  il  detto  capitolo  Alifano  dopo  la 
emanazione  del  già  noto  decreto  délia  consistoriale  (referai 
quomodo  se  gesserint  canonici  posl  decretuni  S.  Congre- 
gationis  consistorialis)  io  non  posso  non  far  conoscere  a 
cotesta  medcMma  S.  Congregazione,  come  il  detto  decreto  sia 
stato  sempre  rigorosamente  eseguito  nel  senso,  che  sempre 
siansi  negati  ai  non  résident!  i  godimenti  di  alcuni  diritli,  che 
giusta  le  proprie  usanze,  son  dovuU  solaniente  ai  residenli.  Non 
credendo  intanto  opportuno  aggiungere  altra  mia  osservazione 
al  già  detto  nella  mia  letlera  in  data  dei  4  maggio  dei  vol- 
gente  anno,  non  mi  rimane  che  prostrarmi  ai  suoi  piedi  ecc.  t 
Rébus  sic  perslantibus  die  31  julii  4  870  rescriptuni  prodiit  : 
«  Ex  audientia  SSmi  7  aug.  1876.  SSmus  annuit  ut  causa  dis- 
a  ceptari  possit  in  picnario  Emorum  PP.  consessu,  cum 
I  clausula  de  aporitionis  oris  arbitrio,  et  ponatur  in  folio.  y< 
Cum  itaque  causa  in  hodiemis  comitiis  dirinienda  propo- 
nitur  sub  dubiorum  formula  in  calce  exscripta,  prœstat  una 
cum  a  contendentibus  dedudis  aliquid  in  jure  pro  utraque 
parte  anim»dvertere. 

Arbitrium  pro  oris  aperilione  haud  dencgandum  esse 
videtur  canonicis  in  urbe  Pedemontana  degenlibus.  Sano 
scitissimi  juris  est  adversus  décréta  seu  rescripta  pontificia 
oris  aperitioni  loeum  fieri,  si  qiiid  necessarium  non  est 
expressum  vel  si  quid  falsum  allegatum.  Cap.  Super  liileris, 
de  rescriptis.  Icique  eo  vel  magis  cum  per  hujusmodi  rescripta 
seu  décréta  jus  alicui  queesitum  sublatura  esse  ostendatur, 
c.  19  de  rescriptis  et  c.  \.  de  Gonst.  in  6.  Concinit  Rota  in 
Terracinen  seii  Setina  aperitionis  oris  17  junii  1819,  p.  3, 
coram   Emo    Odescalchi,    in    liuiaeoregien.    reintegrationis 


seu  aperitionis    oiis  2  aprilis    18-24.   p.    13,  coiam  Marco. 

Jam  vero,  quod  decreiuiu  a  capiiulo  Aliphano  contra  ca- 
nonicos  in  urbe  Pedeuiouiana  incolatum  habentes  subreptionis 
vitio  laboret,  in  dnbium  revocari  nullo  pacto  posse  tuentur 
canonici  acloros.  Siquidem  a  capiiulo  Aliphano  reticilum  praj 
priiuis  fuit,  quod  ii  canonici  ab  antiquis  temporibus  ad  urbem 
Pedeniontanam  suos  lares  transtulerunt.  Quae  tcmporis  diu- 
turnitas,  si  non  veramconsuetudinem,  quaîin  themate  invocari 
non  potest,  saltem  pra>sumplioneni  secumfert  ponlificii  indulti, 
licet  nullum  reperialur  ad  rem  documenlum.  Quod  miruni 
non  est.  si  panlisper  altendatur,  quod  archivium  tam  curia^, 
quaiu  cathedralis  ccclesiœ  terrainiotibus  ac  incmuiiis  pluries 
suhjectuiu  fuit. 

Nequeraentiofacta  fuit  indulti,  quod  oblinuerunta  S.  vestro 
Ordine  capitulares  Aliphani  die  5  maii  1690  integram  nempe 
explendi  officiaturain  de  niane,  donec  ab  'Aliphai  universitate 
obligalioni  satisfactun»  non  fuerit,  qua  domus  canonicalis 
construendœ  sese  obslrinxerat.  Ratio  autem  ob  ciuam  hujus- 
modi indultuin  concessum  fuit  in  eo  reperitur,  quod  Pede- 
montiinis  canonici.s,  quibus  ferme  totum  conslituebatur 
capitidum  nedum  difficilis,  sed  impossibilis  erat  quotidianus 
accessus  et  recessus  mane  et  vespere  ad  cathedraleni  longo 
pra^sertini  itiuere  intercedente.  Eruitur  id  ex  relatione  die 
6  septembris  1726  ab  Emo  card.  Petra  peracla,  qui  a 'S.  Con- 
grcgatione  requisitus  fuerat  ut  suum  panderet  votuin  super 
Capituli  Aliphani  prcces  qiiibus  pelebat,  ut  sibi  l'acultas 
integium  de  mane  etiam  cum  vesperiset  completorio  recitandi 
officiuni  indulgeretur.  Et  licet  hoc  rescriptum  neque  expresse 
revocatum,  neq'.ie  in  usu  diceretur  esse,  taincn  consulta 
S.  Congregatio  die  6  septembris  1726  rescribere  censuit  : 
«  Quo  vero  ad  fnturum  episcopus  certum  prœfîgat  terminum 
a  iniiversitati  Aliphan»  ad  sua  jura  in  S.  Congregatione 
«  deducenda,  et  intérim  per  moduni  provisionis  canonicis 
«  indulgeat  ut  gaudere  valeant  impetralis  sub  enunciata  die 
«  5  maii  1690,  »  quod  idem  est  ac  nsque  dum  canonicalis 
domus  ab  universitate  Aliphana  extructa  non  fuerit,  quai 
adhucoptatur.  Haec  rescripta  absque  dubio  prœsumere  faciunt 
inJullum  apostolicum  canonicis  concessum  in  Pedemontano 
oppido  commorandi. 

Silentio  insuper  praiterita  fuere  capitularia  statuta  a  cane- 
nicis  omnibus  die  38  dec.  1703  accepto  habita  et  a  Rnao 
Porfirio  episcopi  munus  gerente  adprobata,  ex  quibus  evin- 
citur  canonicos  Aliphanos  tune  temporis  in  Pedemontano 
oppido  commorasse,  quod  praesumere  facit  aliquo  indulto  ad 
hoc  fuisse  donatos  ;  maxime  quia  episcopus  ipse  edicto  die' 
25  januarii  1716  improbavit  canonicos  Aliphanos,  qui  semet 
conferebant  ad  associandum  defunctorum  cadavera,  quin  con- 
fratresin  Pedemontana  regionecommorantes  antea  commone- 
fi\r.[\  fuissent. 

Item  indulti  existentiam  praîsumere  faciunt  in  suis  rela- 
tionibus  plures  episcopi,  de  quibus  pariter  a  capitulo  ne 
verbum  quidem  factum  fuit  in  dubiis  ad  S.  C.  consistorialem 
diriinenda  propositis.  Praeteieuudum  tandem  haud  est,  quod 
hujusmodi  consistoriale  decretum,  quemadmodum  inconsultis 
ac  irrequisitis  canonicis  indulto  fruenlibus  impetratuni;  sic 
dubiorum  resohitio  ipsis  nec  notificata  fuit.  Quœ  agendi 
ratio  quant  sit  a  jure  et  a  praxi  aliéna,  nemo  est,  qui  inficiari 
valeat. 

Cum  igitur  ea  omnia,  quaa  a  capitule  Aliphano  reticita 
foerinl,  hujusmodi  sint,  ut  necessario  forent  palefacienda; 
hinc  sequitur  quod  decretum  consistoriale  tali  modo  impe- 
tratum  subreptionis  vitio  infectum  dicendum  sit,  et  quod 
adversusillud  oris  aperitionis  arbitrio  locusdetur. 

Constito  igitur  de  subreptione  impetrati  rescripti  canonici 
Pedemonte  commorantes  semet  residentiœ  oneri  salisfacere 
contendunt,  licet  alibi,  quam  in  proprii  beneficii  loco  domi- 


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RESIDENCE 


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cilium  teneant,  Residentiai  enim  vocabiilum  non  materialiter, 
seu  pro  corpoialis  in  loco  bencficii  praes'r'ntia,  sed  formalité!', 
idest  pro  luuneris  cxeiritio  ad  quod  resideiitia  ordinatur  acci- 
pienduinesseaiitunianf.  Teste  Fagnano  qui  in  cap.  Co^igueren/e, 
n.  17,  de  clerc,  non  resid.,  et  cap.  Liccl,  n.  2.'1,  de  pPiebend. 
docet,  residere  niiiil  aliud  esse,  quani  deservire  ecclesiiu  in 
divinis  otticiis,  par  textum    in  cit.  cap.    Conquerenie.    Con- 
cinit  l'iiliing.  in  lib.   3  Décret,  ninn.    1,   qui  insuper  tradit 
clericmn  uli  non  residentcm  habenduin  osse,  otianisi  porso- 
naliter  quidem  in  loco  beneficii  existât,  ofPicium  tanien  suiim 
nunquani  prœstot.    Quid  onirn  prodest  derit-orum  pra3S(  iitia 
in  loco,   si  divinis  non  adsunt,  propler  quiB   suiit  benelicia 
instituta?  Glossa  cap.  un.  vers.  Prœslanles  h.  t.  in  6.  Jam  vero 
canonici  Pedenioiite  dégantes  in  locum  beneficii  sui  singulis 
diebus  sese  conferunt;  cathedralis  ecclesia^    servilio  sedulo 
incumbunt,    divinisque    persolvendis   officiis  egregiam    daiit 
operani,  ita  ut  divinus  cultus    ne    minimum  quidem  dflri- 
mentumpatiatur.  Cujus  rei  amplissinium  exbibet  teslimonium 
Aliphanus  episcopus  in  sua  informatione.  Prseterea  animad- 
vertendum  est  cum  Fagnan.  in  cap.  De  cekro,  de  cleric.  non 
resid.  n.  il  et  13,  quod  canonici  absentes  ab  ecclesia  bene- 
ficii pro  servitioepiscopi,  «  jnris  censura  prsesentcs  reputantur 
et  censentur  inservire  ecclesiaa,  cum  eccclesia  sit  in  episcopo; 
cap.  Scire  dcbes,!,  q.  d  ;c;  Similitcr,  16,  q.  1  ;  cap. Hœc  hujus 
placiti,  12,  q.  2,  et  notât  hic  Glossa  1  Host.  in  piincip.  et 
reliqui  omnes.  Veruni    horum  caiionicoruni  in  urbe   Pede- 
nionlana  commoratio  nedum  utilis,  sed  etiam  necessaria  juxta 
episcopi    mentem    censeri  débet.  Sane    in  praefata  epistola 
episcopus  ad  rem  sic  se  exprimit  :  «  Da  ullimo  il  motivo  pria- 
cipalissimo  che  mi  spinge  di  raccomandare  la  pelizione  ia 
parola,  si  è  il  mio  convincimento,  che  debba  tomare  nonche 
utile,  ma  necessaria  la  residenza  (almeno  di  cinque  cant^nici) 
cola  dove  il  vescovo    risiede.  Se  il  capitolo  délia  caltedrale 
forma  per  legge  il  senato  del  vescovo,  fia  possibile,  che  il 
vescovo  possa   ben    governare  una  diocesi,   avendo   inliero 
il  capitolo  l'esidente  in  altra  ciltà?  »  Quas  cum  ita  se  habeant, 
concludi    posse   putarem   canonicos  in   urbe   Pedemontana 
habitantes,  tamquam  in  proprii  beneficii  loco  résidentes  ha- 
bendos  esse. 

Verum  date  etiam  quod  residenliai  nomen  ita  stricte  accipi 
debeat,  ut  pro  ea  corporis  praesentia  in  beneficii  loco  intelli- 
gatur  ;  tamen  abhujusmodi  residenticE  onere  sese  esse  dispen- 
satos  pluribus  sulïulti  rationum  momeiitis  evincere  nituntur 
canonici.  Aiunt  siquidem  residentise  obligalionem,  quae 
singulis  ecclesiaî  cathedralis  vel  collegialaî  canonicis  incumbit, 
pluribus  ex  causis  fieri  pos,se  ut  vel  imniinuatur  vel  penitus 
ab  habente  auctoritatem  dispenselur.  Quod  autem  ipsi  penitus 
dispensati  sint  ex  eo  deduci  posse  arbitrantur,  quod  omnes 
Aliphanœ  cathedralis  canonici  antecessores,  prcesertim  qui  in 
urbe  Pedemontana  nati  sunt,  ibi  jugiter  ab  innnemorabili 
tempore  domicilium  suum  fixerint.  Qua;  immemorabilis  con- 
snetudo  res  est  adeo  omnibus  nota  et  perspecta,  ut  eam  neque 
capitulares  Aliphœ  morantes  in  dubium  revocare  audeant.  Sed 
prjeter  horum  capitularium  consensum,  eam  triplici  ex  capite 
evincere  student.  Ac  prajprimis  decretuni  adducunt  ab  hac 
S.  Gongregatione  canonicis  omnibus  die  .jmaii  lG96indultum, 
vi  cujus  ipsis  potestas  facta  erat  integrum  officium  cum  ves- 
peris  et  completorio  de  mane  recitandi.  Ratio  autem  qua? 
eminentissimorum  patrum  animum  movit  ad  hujusmodi 
indultum  elargiendum  haec  fuit  ;  quod  scilicet  major  canoni- 
corum  pars  in  oppido  Pedemontis  lares  habebant,  quod 
oppidum  trium  miliiarium  spatio  circiter  distabat  a  civitate 
Aliphana,  quod  dilTicilis  admodum  ipsis  erat  quotidianus 
accessus  et  recessus  mane  et  vespere  ad  cathedralem  longo 
praesertim  ilinere  intercedente.  Hujusmodi  decreto  concordant 
statuta   capilularia    Aliphanœ  cathedralis  die    30  dec.  arjni 


f7Û3  oondita,  qua;  pariter  immemoi-abilem  priefatam  consue- 
tudinem  conlirmant.  Sane  articulas 7  capituluiitim  staUitorum 
de  morte  canonicorum  agons  in  urbe  Pedemontana  degentium 
sic  sonat  :  «  Se  poi  morisse  (qualche  canonico  compagno)  in 
Piedimonte,  sempre  dovrà  essere  associato  capitolarmsnte  cou 
cotia  e  mozx^tla  nel  luogo  ove  si  lascia,  o  sieno  teuuti  almeno 
associarlo  appresso  al  ferctro  cogli  abiti  lunghi.  »  Concinit 
art.  <S,  cujus  verba  hum  sunt  :  «  Occorrendo  ancora  da  l'arsi 
ipiali  he  olfiiio  in  questa  nostra  chiesa,  messe  cantate  votive, 
litanie  o  seppellirsi  qualche  defonto,  il  procuratore  a  spese 
del  capitolo  (quando  non  fosse  pronta  altra  comodità)  o  per 
un  canonico  coinpaj.(no  sia  lenuto  mandare  persona  a  posta 
in  Piedimonte  a  chiamar  tutti  del  capitolo,  con  dargli  parte 
del  giorno  et  hora,  acciô  nessuno  si  possa  dolere  sapendolo.  •• 
Denique  pr<efalam  consueludinem  adstruunt  relalioncs  quas 
epi-scopi  omnes  faciunt  de  suœ  diœcesis  statu  ad  II.  S.  G. 
siquidem  in  ipsis  de  plurium  Aliphanorum  capitularium  ab 
occlesia  cathedrali  absentia  fit  mentio.  Qiise  omuia  nedui:! 
coiisuctudinis  iuwnemorabilisexistenliam  favore  canonicorum 
in  urbe  Pedemontana  habilantium  extra  oninr-m  diiLitu- 
tiouem  in  tulo  ponunt,  sed  prœsumere  faciunt  aliquod  indul- 
tum vel  beneplacilum  apostolicum.  Hujusmodi  enim  est 
lougissimi  temporis  vil  immemorabilis  consueludinis  natura 
et  vis,  ut  qui  eam  adducit,  allegare  possit  tiluluni  de  mundo 
meliorem,  etiam  privilegium  vel  decretumseu  indultum  atque 
bencplacitum  apostolicum  ad  nolata  per  card.  De  Luca, 
de  Benef.  dis.  32,  n.  i  et  4,  Bonfin.  de  Jure  fideicommis. 
disp.  ^14.  n,  31.  Rota  cor.  Olivatio  decis.  624,  n.  8,  et  cor. 
Ansaldo,  dec.  546,  num.  11,  ubi  habetur  quod  immemo- 
rabilis seu  centenaria  «  exislit  adeo  efficax,  ut  suppléât  vices 
expressi  privilegli  apostolici,  cum  ea  solanominali  differentia, 
quajinest  intertacitum  et  expressum.  » 

Neque  ad  hujusmodi  doctrinam  infirmandam  juvat  regerere 
quod  conc.  Trid.  in  prsefata  sess.  24  contraria  statuta  ve[ 
consuetudines  expresse  damnaverit,  quae  propterea  induci  non 
possunt.  Sapientissime  enim  observât  laudatus  De  Luca,  de 
Can.  et  Çap.  dise.  12,  n.  9,  ibi  :  «  Attamen  id  recte  proce- 
deret,  quando  allegatur  soLa  consuetudo  tamquam  purum 
beneficium  temporis,  seu  tamquam  praescriptio;  secus  autem 
ubi  allegatur  specialis  concessio  apostolica  ad  cujus  proba- 
tionem  adducitur  observanlia,  tamquam probatio  prœsumptiva, 
cum  tune  non  sit  de  directo  ferire  decretuin  irritans,  seu 
agere  de  ejus  non  contprehensione.  » 

Concludunt  tandem  canonici  etiam  post  consistoriale 
decretum  ipsis  licere  in  urbe  Pedemontana  domicilium  reti- 
nere,  quia  prier  ratio  subsistit  adhuc  ob  quani  ab  anliquis 
temporibus  a  cathedrali  ecclesia  absent ia3  probabiliter  in- 
dultum concessum  fuit  ;  quae  ratio  fuit  domorum  defectus 
pro  decenti  canonicorum  habitatione,  cœli  inclementia  etaeiis 
malignitas.  Quidquid  enim  in  contrarium  asserant  canonici 
Aliphai  degentes,  factum  esse  aiunt  omnibus  exploratum 
quod  Aliphœ  nunc  etiam  non  extent  nisi  parvae  domus  ad 
usum  et  habitationem  familiarem  rei  agrariœ  addictarum  ad 
summum  aptaj.  Quoad  vero  aerisinsalubritatem  probationem 
reperiunt  in  facto  ipso,  quod  canonici  qui  extra  Aliphae  mœnia 
nati  sunt,  at  ibi  moranturinfirmitate  laborant  etcontinuis  curis 
magno  rei  familiaris  damno  studere  debent.  Denique  si  vera 
essent  (aiunt)  quae  cœteri  canonici  de  excellenti  Aliphanae 
civitatis  conditione  tantopere  niagnificant,  curnam  curia 
episcopalis  cum  suo  seminario  et  caîtera  omnia  otiicia  publica, 
et  tribunalia  ad  urbem  Pedemontanam  translata  sunt,  quje 
paucis  abhinc  annis  urbs  recognita  fuit?  Gurnam  haec  omnia 
in  urbe  Aliphana  non  extant,  quae  Pedemontem  nobilitate  ac 
temporis  vetustate  adeo  praîcellit'.' 

Ex  altéra  vero  pro  parte  canonici  m  urbe  Aliphanaresidentes 
decretum  Congregalionis  Gonsistorialis  nnlla  subreptionis  labe 


279 


RESIDENCE 


580 


laborare  affirmant.  In  casu  enim  agi  ajiunt  de  dubioruni  reso- 
lulione,  quîçajuris  principiis  dimanant,  quœque  miliam  neque 
dependentiani  neque  rolationeni  pra^seferunt  cuni  rationibus 
facii  vel  possessionis,  quaiitumvis  immeraorabilis,  qnas  adver- 
sarii  pro  \iribus  jactant.  Cuni  igitiir  jura  qua^  ab  adversariis 
opponuntur  ad  rem  non  laciunt;  erat  prorsus  inutile,  quod  de 
lis  mentio  fierel,cum  recursus  ad  Congregationem  consisloria- 
lem  pro  huiusmodi  dubiorum  resolulione  promotus  fuerit. 
Si  ergo  silenlii  vélo  tecta  tuere.  non  ideoasseri  jure  polest  Con- 
gregationis  consistorialis  responsa  subreptionis  vitio  infecU 

fuisse. 

Tune  enim  décréta  uti  subreptitia  habentur  el  nuUius  sunt 

roborls,  cura  ;aliquid  tacetur,  quod  si  ronlifex  cognovisset, 

decretum  non  concessurus,  vel  aliter  dubia  t'uisset  resolulurus 

c.  2,  t9  et  20,  lib.    1.    tit.  3,    de  Rescript.  Hoc  'autem  in 

tbemate,  ut  ex  dictis    patet,  profecto  non  verificatur,  cum 

silentium  super  negociis  ad  rem  non  facientibus  versalumfuerit 

Qaod    si    canonici    Alipbani,    adversariis    haud    consultis 

S.  Congr.  consistorialeiii  adiverunt  ;  id  prudeutia;  causa  nioti 

peregerunt.  Quapropter  fraudis  vel  doli  suspicione  accusandi 

minime  sunt.  Tune  enim  quis  doli  vel  fraudis  reus  reputari 

débet,  cum  aliquid  se  facturum  dicit,et  aliud  vel  contrarium, 

vel  in  daninum  juris  a  tertio  acquisiti  exequutioni  mandat. 

Tandem  veluti  commenlitium  retinendum  esse  arbitrantur 

quod  adversarii  objiciunt,  resoluuonem  nempe  dubiorum  a 

S.  C.  peractam  ipsis  hauJ  fuisse  panditam.  Compertum  siqui- 

dem    est  hujusmodi  consistoriale  decretum  coram  capitulo 

lectum  fuisse.  Cujus  rei  fidem    facit  adnotatio  in  margine 

literje  episcopi  a  secretario  capitulari  adjecta,  qui  episcopum 

certiorem   facicbat  dictum   decretum  lectum  fuisse   coram 

capitule  légitime  congregato.  Qua  de  re  quidam  ex  canonicis 

Pedemonte    degentibus    graves  questus    moverunt,    nuUus 

tamen  pro  bujusce  decreti  abrogations  summum  pontificem 

adiré  ausus   est.   Quœ  adversariorum  agendi    ratio  profecto 

ostendit  eos  vehementer  dubitare  de  causae  justitia  quam  hodie 

mordicus  propugnant. 

Ad  residentife  onus  devenientes,  quo  devinciuntur  canonici 
Pedemonte  degentes  canonici  Alipbani  recolunt  tritissimi 
juris  esse  canonicos  omnes  ad  personalem  'resideniiam  in  suis 
sive  cathedralibus,  sive  collegiatis  ecclesiis  adstrictos  teneri. 
Haec  siquidem  obligatio  ex  juris  communis  dispositionibus 
satis  aperte  profluit,  ceu  videre  est  in  cap.  Quia  nonnulli,  3  ; 
cap.  Belalum,  i,  et  cap.  Conquerente,  6,  de  cleric.  non 
resid.  Et  concordat  textus  in  conc.  Trid.  sess.  24,  c.  12,  de 
Reformât,  par.  Prœlerea,  ibi  :  -  Piœterea  obtinentibus  in 
<L  eisdem  cathedralibus  aut  collegiatis  dignitates,  canonicatus, 
«  praîbendas  aut  portiones,  non  liceat  vigore  cujuslibet 
a  statuti  aut  consuetudinis,  ultra  très  menses,  ab  eisdem 
(  ecclesiis  quolibet  anno  abesse.  » 

Quje  cum  ita  sint,  mirum  non  est  si  haec  S.  Congregatio 
Tridentinae  synodi  legum  interpresconstituta  super  hujusinodi 
prœscriptionis  observantia  et  executione  semper  institerit,  et 
longiorem  quam  trium  mensium  absentiam  tune  solum  con- 
cesserit,  cum  jusla  el  necessaria  adesset  petitionis  causa,  licet 
de  iis  ecclesiis  ageretur,  in  quibus  quotidianum  lotus  anni 
servitium  requireretur;  ut  in  Capuana  indulti,  3  sept.  1740. 
Quibas  juris  communis  .principiis  admissis,  aiunt  canonici 
Aliphae  degentes,  adversarios  ad  causas  a  residenti*  obliga- 
lione  excusantes  inulililer  confugere,  ut  se  quoque  ab  hu- 
jusmodi lege  dispensatos  et  exemptos  proclament.  Nulla 
enim  ex  causis  pro  residenlia;  dispensatione  a  jure  admissis 
eorum  favore  in  praesentiarum  subsislit.  Saiie  Aliphana 
urbs  in  praesenti  domibus  et  habitationibus  adeo  frequens 
est,  ut  asylum  conveniens  et  satis  commodum  canonicis  Pede- 
monte adhuc  commorantibus  praebere  valeat.  Clementiam 
verD  cceli  et  aeris  salubritatem  haud  ibi  deficere  patet  ex  eo, 


quod  civium  numerus  a  1600  ad  3000  paucos  post  annos 
excrevit,  et  omnes  optima  valeludine  fruuntur,  ipsis  canonicis 
IkuuI  exceptis  dies  suos  Alipliie  ducentibus,  quorum  plerique, 
licei  alibi  nati  sint,  ad  lardam  usque  senectam  tamen  perve- 
ntTunt.  Quod  si  tandem  et  ipsi  diem  suprenmm  obiverint.  id 
non  aeris  malignilati  velcali  inclementi;e  vitio,  sed  universali 
niortis  decreto  bominibus  statuto  tribuendum  esse  censent. 

Nihil  pariter  proficit,  prosequuntur  canonici,  consuetudo, 
quam  adversarii  acriter  propugnant  qua>  cum  a  jure  reprobata 
sit,  nullam  yim  vel  efficiciam  prseseferre  potest.  Sane  conc. 
Trid.  in  prîecitata  sess.  21,  cap.  1-:?,  de  Reformai,  decernit 
canonicos  a  propria  ecclesia  cathedrali  autcoUegiata  ultra  très 
menses  abesse  non  posse,  licet  aliquod  particulare  slatutum 
vel  specialis  consuetudo,  aliud  consentire  videanlur,  ibi  : 
«  Obtinentibus...  canonicatus,  praebendas  aut  portiones  non 
<i  liceat  vigore  cujuslibet  statuti  aut  consuetudinis  ultra  très 
«  menses  ab  iisdeni  ecclesiis  quolibet  anno  abesse.  »  Hujus- 
modi Tridentina;  disposilioni  concinil  sequens  pontificia  de- 
claratio  anno  1573  emanata  lib.  1  Decr.  Congr.  Conc.  pag.  33, 
a  tergo,  ibi  :  «  SS.  D.  noster  etiam  ex  sententia  Sac.  Gong. 
«  Conc.  declaravit  immemorabilem  consuetudinem  non 
«  cxcusare  a  residentia  in  ecclesiis  cathedralibus  et  collegiatis 
B  insignibus  :  in  collegiatis  autem  non  insignibus  posse 
a  excusare  etc.  » 

Cum  igitur  quœvis  consuetudo  licet  immemorabiiis  nihili 
facienda  ac  quovis  valore  prorsus  destituta  sit,  jam  ex  hoc 
consequi  asserunl  canonici,  adversarios  in  gravi  errore  versari 
arguentes  ex  bac  consuetudine  ulpole  immemorabili  prœsumi 
et  deduci  debere  aliquod  privilegium  seu  indultum  pontifi- 
cium,  in  vim  cujus  potestas  ipsis  facta  sit  apud  Pedemonta- 
nam  urbem  jugiter  commorandi.  Ad  hoc  enim  ut  actus  suos 
effectus  pariât  necesse  est,  ut  sit  validus  et  in  suo  robore 
consistât.  Compertum  siquidem  in  jure  est,  quod  actus  nuUus, 
nullum  parit  etîectum.  L.  Aul  nullum,  cod.  de  legit.  haer. 

Verumtamen,  dato  etiam  at  non  concesso,  quod  pontifi- 
cium  indultum  ex  consuetudine  quantumvis  omni  robore 
destituta  deduci  atque  oriri  queat;  incassum  tamen  ab 
adversariis  in  prœsenti  qusestione  invocatur.  Hujusmodi 
siquidem  indultum  utpote  odiosum  stricte  accipiendum  est 
el  veluti  sub  conditions  concessum  censeri  débet;  perduran- 
tibus  scilicet  rationibus  et  causis  specialibus,  quœ  pontificis 
animum  ad  taie  indultum  largiendum  moverunt.  Cum  igitur 
ejusmodi  spéciales  rationes,  quee  indulto  pontificio  causam 
dederuut,  ceu  ex  superius  dictis  clare  descendit,  in  praesen- 
tiarum  ampliusnon  subsistant;  consequitur,  quod  hujusmodi 
indultum  specialibus  hisce  rationibus  sustentatum  cessare  et 
evanescere  oporteat.  Sane  explorati  juris  est,  actum  cessare 
debere,  cum  ratio  deficial,  quae  dédit  causam  actui,  et  cujus 
existentiœ  tantummodo  innitebatur,  seu  resoluta  conditione 
sub  qua  indultum  concessum  fuit,  ipsum  quoque  indultum 
resolvatur  necesse  est.  Ea  enim  est  ratio  et  indoles  condi- 
tionis  resolutivae,  ut,  ipsa  si  existât,  rem  vel  actum  resolvat  et 
annulet,  qui  ab  ejusmodi  conditionis  eventu  dependet,  I.  3. 
fi',  de  contrah.  empt. 

Quœ  loquendi  ratio  cum  pro  recta  indultorum  declaratione 
valeat,  quœ  a  summi  pontificis  oraculo  prodierunt,  sic  pa- 
riter imo  multo  magis  admitti  débet,  cum  agatur  de  episco- 
porum  relationibus  occasione  visitationis  ad  sacra  limina  pro- 
ductis  explicandis,  vel  cum  agatur  de  capitularibus  constitu- 
tionibus  interpretandis,  ad  quas  pro  suis  juribus  tuendis, 
nimis  fidenter  adversarii  confugiunt.  Conslitutiones  siquidem 
capitulares,  et  episcoporum  ad  sacra  limina  relationes  nihil 
juris  canonicis  Pedemonte  habitantibus  iribuere  possunt  : 
quod  si  aliquam  vim  prœseferunt,  banc  in  tanlum  habent,  in 
quantum  indulti  pontificii  existenliam  pricsupponunt,  cujus 
propterea  veluti  accessorium  exislimari  dubenl.  Verum  accès- 


281 


ORGANISATION  PAROISSIALE 


282 


sorii  indoles  est,  ut  pri  icipalis  naturam  sequatur  :  Accessorium 
naluram  sequi  congricil  principnlis.Wc^-  jur.  42,  lil).  G  Décret- 
Ciiin  igitur  principale,  seu  indiiltmii  coiulitioiialiiin  iii  Ihemale 
ivtincniluiu  sit;  scqnitur,  qiiod  constitutiones  capilulares 
(iiii-maiiiiiodiim  et  episcoponini  relationes  hiijusmxli  con- 
dilione  all'octii!  conscri  deb^'aiil.  Quod  piaisumpti  iiidulti 
ténor  sic  accipiendus  sit,  ostendere  videntur  verba  quibus 
S.  C.  consistorialis  ad  primnm  diibium  relate  ad  epiî-copi 
residentiani  respondit.  lu  eo  siquidein  icgimus  obligationem 
cpiscopo  ad  urbem  Aliplianam  renieaiidi  iinposiiani,  sla- 
tim  ac  id  commode  exeqiii  poterit.  En  decreli  verba  :  «  Uesi- 
dentiam  videlicet  Aliphani  i)ro  tempore  antistitis  neutiquam 
adliuc  habendain  esse  utpote  in  perpetuuni  obligatoriain,  sed 
ita  nempe  pvecariam  et  facultativani,  ut  Aliplianus  quisque 
prœsul  vflleat  pro  lubitu  suo,  debeatque  in  eadem  Alipliana 
ditmfaxat  civilate  residere  slalim  ac  id  poterit  convenienter 
conlingore.  »  Kes  cum  ita  se  habeant  absqiie  ulla  dubitationis 
aléa  concliidi  posse  videtur  quod  canonici  incolatum  Pede- 
monle  tenentes  in  urbe  Alipliana  apud  cathedralem  ecclesiam 
residendi  obligationis  onere  sint  obstricti. 

Quaj  cum  ita  sint,  vldeant  EE.  PP.  pro  ea  qua  pollent 
sapientia,  quo  responso  dirimenda  sint  dubia  : 

I.  Ansitlocusapcritionioris  incasu?  Etquatenus  affirmative, 
II.  An  canonici  teneantur  in  urbe  Alipliana  residere  incasu? 

Sacra  Congregatio  Conciiii  ad  praedicta  dubia  respondendum 
censuit:AdI.  Affirmative.  Ad  U.  Négative  et  nihil  imiovan- 
dum  inprœsenti  rerum  statu.  Die  22  septembris  1877.  » 


ORGANISATION  PAROISSIALE 


Paroisse  de  Sainte-Agathe  à  Brescia.  Organisation  particulière. 
Trois  vicaires  nommés  à  vie.  Ont-  ils  besoin  de  la  délégation  du 
curé  pour  administrer  les  sacrements  et  faire  les  mariages? 
Alexandre  VI  et  la  bulle  de  fondation  des  trois  vicariats.  Juge- 
ment de  première  instance.  Appel  à  l'archevêché  de  Milan.  La 
S.  Congrégation  du  Concile  casse  les  deux  jugements.  Règlement 
sur  les  rapports  du  curé  avec  les  vicaires  inamovibles.  Décision 
du  22  septembre  1877. 

La  paroisse  Sainte-Agathe  à  Brescia,  est  desservie 
par  le  curé,  qui  porte  le  titre  de  prévôt,  et  par  trois 
\icaires  nommés  à  vie.  Alexandre  VI,  en  1502,  rendit 
une  bulle  approuvant  cette  organisation  particulière. 
Chaque  vicaire  reçoit  l'institution  canonique  dans  une 
chapellenie  affectée  à  sa  charge.  Ils  sont  donc  nommés 
pour  toute  la  vie.  Trois  siècles  se  passèrent  sans  voir 
de  conflit  entre  le  curé  et  les  vicaires.  Aussitôt  après 
leur  prise  de  possession ,  les  vicaires  se  mirent  à 
leurs  fonctions,  administrant  les  sacrements,  surtout 
le  baptême,  assistant  aux  mariages  et  remplissant  les 
autres  attributions  curiales.  Le  prévôt  leur  conféra-t-il 
une  déléiiation?  Il  n'y  en  a  pas  de  vestige. 

En  1790,  le  prévôt  essaya  de  troubler  les  vicaires 
dans  la  paisible  possession  de  leurs  droits.  La  question 
fut  déférée  au  tribunal  de  VAvogaria  de  Brescia;  le 
tribunal  se  prononça  en  faveur  des  vicaires  et  fit 
défense  au  prévôt  de  mettre  des  entraves  à  l'exercice 
de  leurs  fonctions.  Même  décision  en  appel  à  VAvogaria 
de  Venise.  L'évêque  de  Brescia  confirma  les  deux  arrêts 
par  une  décision  qu'il  prit  en  date  du  19  février  1791  • 
toutes  choses  mûrement  considérées,  il  décida  qu'il 
y  avait  lieu  de  maintenir  les  trois  vicaires  dans  le  libre 


exercice  de  l'administration  des  sacrements,  surtout  la 
mariage,  conformément  à  l'usage. 

Peu  d'années  après,  c'est-à-dire  en  1795,  le  prévôt 
recommença  la  lutte;  mais  bientôt  il  se  désista  et, 
comme  son  prédécesseur,  il  reconnut  par  écrit  le  droit 
des  vicaires. 

ïhiraiit  les  cinquante  ans  qui  suivirent,  les  vicaires 
administrèrent  les  sacrements  et  firent  les  mariages 
sans  demander  l'autorisation  expresse  du  curé. 

En  1845,  le  prévôt  annonça  qu'il  retirait  la  délé- 
gation pour  les  mariages,  et  en  chargea  exclusivement 
un  des  vicaires.  En  acceptant  la  délégation,  le  vicaire 
protesta  qu'il  ne  la  prenait  qu'autant  qu'elle  pouvait 
être  nécessaire  pour  les  mariages,  et  sans  préjudice 
des  droits  des  trois  curés,  lesquels  seraient  fixés  par 
l'autorité  ecclésiastique  selon  la  bulle  d'Alexandre  VL 
A  partir  de  ce  moment,  les  deux  autres  vicaires  ces- 
sèrent d'administrer  les  sacrements. 

En  1807,  le  chapelain  Poletti  ayant  demandé  la 
permission  de  faire  un  mariage,  le  prévôt  donna  l'au- 
torisation par  écrit,  et  inscrivit  dans  le  registre  des 
mariages  la  note  suivante  :  «  M.  Poletti  est  autorisé 
à  unir  en  mariage  NN.  «  Ce  procédé  déplut  aux  trois 
vicaires;  ils  portèrent  plainte  à  Tévêché,  dans  le  but 
de  sauvegarder  leurs  droits.  Vu  la  bulle  de  fondation 
le  long  et  paisible  exercice  des  attributions  paroissiales 
et  diverses  ordonnances  rendues  en  faveur  des  cha- 
pelains, la  cour  épiscopale  rendit  le  9  novembre  18G9 
un  arrêt  portant  «  qu'il  y  avait  lieu  de  maintenir  les 
trois  vicaires  en  possession  du  droit  d'administrer  en 
qualité  de  curés  les  sacrements  et  d'assister  aux 
mariages  dans  la  paroisse  de  Sainte-Agathe,  sans  avoir 
besoin  de  la  délégation  du  prévôt,  sauf  la  soumission 
qu'ils  devaient  avoir  pour  ses  ordres  dana  cet  exercice 
coadjuloral  de  la  cure.  » 

Tant  le  prévôt  que  les  vicaires  firent  appel  à  la 
cour  métropolitaine  de  Milan,  le  prévôt  pour  le  fond 
de  l'arrêt,  les  vicaires  parce  qu'ils  se  crurent  lésés  par 
la  dernière  clause  du  jugement. 

La  cour  métropolitaine  jugea  la  cause  en  pétiloire 
et  non  en  simple  possessoire,  ainsi  que  demandaient 
les  appelants  :  «  Le  droit  de  pleine  parochialité  et 
notamment  celui  d'assister  aux  mariages  dans  ladite 
paroisse  appartient  à  titre  de  parité  et  de  réciprocité 
en  vertu  de  la  fondation  aussi  bien  aux  eoadjuteurs 
titulaires  qu'au  prévôt  curé.  » 

Le  prévôt  ne  pouvait  acquiescer  à  un  pareil  arrêt. 
Il  demanda  à  la  S.  Congrégation  du  Concile  de  revoir 
toute  l'affaire  tant  au  possessoire  qu'au  pétitoire.  On 
verra  le  texte  de  la  requête  dans  le  folium  que  nous 
publions  plus  loin.  «  Le  curé  demande  que  l'on  exa- 
mine l'acte  de  fondation  qui  est  le  principal  fondement 
de  la  sentence  du  second  degré.  Il  demande  aussi  que 
l'on  décide  :  1°  Que  la  cure  habituelle  dans  la  paroisse 
de  Sainte-Agathe  appartient  au  prévôt  seul  et  nulle- 
ment aux  chapelains  conjointement  avec  lui.  2°  En  ce 
qui  concerne  la  cure  actuelle,  que  les  chapelains  ne 
peuvent  l'exercer  indépendamment  du  curé.  » 

Mgr  l'évêque  de  Brescia,  consulté  pro  informatione 
et  voto,  conformément  à  la  procédure  de  la  S.  Congré- 
gation, a  envoyé  les  renseignements  suivants  : 


283 


ORGAAlSATIOiX  PAROISSIALE 


284 


«  1.  Les  chapelains  u'ont  jamais  pris  le  litre  de  curés, 
et  en  celte  qualité  n'ont  jamais  eu  droit  aux  dépouilles 
et  nont  ni  la  charge  de  la  messe  pro  populo  ni  celle  du 
principal  entretien  de  l'égUse.  2.  Les  paroissiens  se 
sont  touiours  adressés  au  curé  pour  les  attributions 
paroissiales,  paiticulièreraent  pour  inviter  des  prêtres 
étrangers  à  faire  les  mariages.  Le  prévôt  a  toujours 
délégué  sans  consulter  les  vicaires.  Les  paroissiens 
n'ocl  jamais  soupçonné  qu'il  pût  y  avoir  i/uatre  curés 
dans  la  paroisse.  Les  testateurs  ont  institué  légataire 
le  curé  de  Sainte-Agathe  et  non  les  curés  ou  la  corpo- 
ration des  curés;  parce  mot  ils  ont  entendu  parler  du 
prévôt,  et  c'est  à  lui  seul  que  les  legs  ont  été  délivrés. 
3.  De  facto,  l'évèché,  à  son  tour,  n'a  jamais  considéré 
les  chapelains  de  Sainte-Agathe  comme  des  curés  ou 
con-curés.  Demandes,  invitations,  ordonnances,  dis- 
penses de  mariages  et  de  bans,  tout  cela  est  envoyé,  non 
aux  chapelains  de  Sainte-Agathe,  mais  au  prévôt.  Les 
chapelains  n'ont  jamais  siégé  parmi  les  curés  de  la 
ville.  Durant  la  vacance  de  la  prévôté,  l'ordinaire  a 
constamment  désigné  un  pro-curé  pour  administrer 
la  paroisse  en  dehors  des  trois  chapelains.  C'est  ce  qui 
eut  lieu  lors  de  la  dernière  vacance  en  1838.  4.  Enfin, 
l'acte  de  fondation  des  chapellenies  de  Sainte-Agathe 
donne  aux  trois  vicaires  le  simple  titre  de  chapelains- 
cela  est  bien  diTérent  des  trois  anciennes  collégiales  de 
la  ville,  dont  les  chanoines  possèdent  collectivement  la 
cure.  " 

La  S.  Congrégation  du  Concile  a  traité  l'affaire  à 
deux  reprises:  le  24  mai  1875et  le  22  septembre  1877. 
Nous  publierons  plus  loin  l'un  et  l'autre  folium.  On  y 
verra  toute  la  discussion,  les  motifs  et  les  prétentions 
hinc  inde  des  parties  en  litige,  la  répugnance  que  le 
droit  canon  oppose  à  la  juridiction  collective  qui  semble 
incompatible  avec  l'ordre  et  avec  l'unité  que  la  consti- 
tution générale  de  l'Eglise  affecte  aux  divers  degrés  de 
la  hiérarchie. 

Décisio>.  La  S.  Congrégation,  le  24  juillet  187o, 
juge  que  le  jugement  de  première  instance  et  celui  de 
l'appel  doivent  être  réformés  ;  que  les  chapelains  ont  le 
droit  d'exercer  la  cure  avec  le  prévôt  et  sous  sa  dépen- 
dance, selon  un  règlement  que  l'évêque  rédigera  et  com- 
muniquera à  la  S.  Congrégation  :  ce  Sententias  primi  et 
secundi  gradus  esse  reformandas  ;  capellanis  jus  esse 
exercendi  curam  animarum  una  cum  praeposito  et  de- 
pendenter  ab  ipsojuxta  ordinationem  ab  episcopo  pro- 
ponendam  et  ad  S.  Congregationem  transmittendam. 
Die  24julii  1875.  » 

Comment  expliquer  la  clause  :  Jus  exercendi  curam 
animarum  una  cumprœposilo  et  dependenlcr  ab  ipso  î  Le 
prévôt  n'a  pu  se  mettre  d'accord  avec  les  trois  vi- 
caires. 

Ceux-ci  ont  pensé  que  la  S.  Congré^jation  reconnais- 
sait en  eux  le  même  droit  curial  que  pour  le  curé  et 
que  la  soumission  à  laquelle  ils  sont  tenus  comprend 
simplement  quelques  actes  de  politesse  à  l'égard  du 
prévôt,  lequel  en  effet  est  leur  égal  en  ce  qui  con- 
cerne la  cure  habituelle,  ou  tout  au  plus  primus  inter 
œquales  in  jure. 

Ces  prétentions  ont  obligé  le  curé  d'écrire  de  nouveau 


à  la  S.  Congrégation.  Les  chapelains  se  sont  défendus 
par  des  subtilités  et  des  sophismes. 

li^glement.  La  S.  Congrégation  a  ratifié  le  règlement 
que  Mgr  l'évêque  de  Brescia  a  dressé  pour  fixer  les 
rapports  du  curé  et  des  trois  vicairts.  Cette  ordon- 
nance est  rapportée  intégralement  dans  le  folium  du 
22  septembre  1877.  Voici  les  principales  dispositions  : 

1.  Le  pré\ôt,  étant  le  chef  de  son  église,  occupera 
la  pre:nière  place  dans  toute  fonction.  Les  vicaires 
garderont  leur  rang  d'ancienneté. 

2.  Les  vicaires  ayant  le  droit,  ou  la  faculté  en  droit 
d'exercer  la  cure  des  âmes  dans  la  paroisse,  avec, 
c'est-à-dire  en  commun  avec  le  prévôt,  les  attributions 
naturelles  seront  sauvegardées,  et  le  prévôt  ne  pourra 
les  empêcher  ni  les  restreindre. 

3.  Les  fonctions  des  dimanches  et  fêtes  seront  célé- 
brées, à  tour  de  rôle,  par  le  prévôt  et  les  chapelains  selon 
l'usage  établi.  Lorsque  le  prévôt  voudra  faire  en  per- 
sonne une  fonction  liturgique,  il  avertira  le  chapelain 
qui  en  est  chargé. 

4.  Les  fonctions  solennelles,  avec  pluvial,  clergé, 
orgue,  qui  ont  lieu  dans  le  courant  de  l'année,  ou 
celles  qui  sontdeinandées  par  lesfidèles,  sont  réservées 
au  curé.  Les  chapelains  feront  les  fonctions  ordinaires 
d'étole,  baptêmes,  services,  viatique. 

5.  Le  prévôt  célébrant  la  messe  solennelle  sera  as- 
sisté de  deux  chapelains.  En  son  absence,  le  chapelain 
de  semaine  officiera. 

6.  Les  prédications  seront  faites  alternativement  par 
le  prévôt  et  les  chapelains.  Ils  aideront  le  prévôt  pour 
le  catéchisme.  La  messe  pro  populo  est  à  la  charge  du 
prévôt- 

7.  Les  fonctions  d'étole  seront  faites  parles  chape- 
lains, une  semaine  chacun. 

4.  Quoique  les  chapelains  partagent  la  sollicitude 
pastorale,  on  gardera  l'usage  des  trois  districts,  qui 
sont  particulièrement  confiés  à  chaque  chapelain. 
Chacun  prendra  soin  des  malades  et  des  pauvres  de 
son  quartier,  et  assistera  aux  mariages.  On  ne  délé- 
guera pas  un  prêtre  étranger  à  l'insu  du  curé.  Cepen- 
dantle  prévôt  pourra  assister  personnellement  à  tous 
les  mariages,  mais  il  fera  verser  dans  la  caisse  des 
chapelains  l'offrande  qui  sera  reçue. 

9.  Le  casuel  provenant  de  toutes  les  fonctions  reli- 
gieuses sera  partagé  en  deux  parts,  dont  une  pour 
le  prévôt,  et  l'autre,  versée  dans  la  caisse  des  cha- 
pelains, sera  partagée  entre  eux  chaque  trimestre,  ex- 
cepté l'honoraire  de  la  messe,  lequel  appartiendra  au 
célébrant. 

10.  Si  le  prévôt  s'absente,  il  préviendra  les  chape- 
lains; ceux-ci  devront  pareiliercent  prévenir  le  prévôt 
ou  leurs  confrères,  en  sorte  que  le  service  de  l'église 
ne  souffre  pas  de  l'absence. 

Voilà  le  règlement  que  la  S.  Congrégation  a  muni  de 
l'approbation.  Il  nous  reste  à  publier  le  folium  du 
24  juillet  1875  et  celui  du  22  septembre  1877. 

BwxiEN'.  JcKiUM  PAROCUULIUM.  —  Die  2i  julii  1875.  Exlat 
Brixiie  parœcialis  ecclesia  sub  titulo  S.  AgalhîB,  quœ  a  sua 
fundalione  usque  ati  annum  1502  ab  uno  tantum  adrninistrata 
fuit  parocho  prœpusiii  nomine  insigiiito. 

Yerum  exeunte  dicloanno  quidam  canonicus  Bartholomaeus 


285 


ORGANISATION  PAROISSIALE 


286 


a  Puleo  hujusce  ecclesia>  pneposilus,  ut  nielioii  niotio  quo 
possel,  ci'iSCTiilis prej;is  sibi  coiiimissi  saluti  prospicorel,  petiit 
elobliiuiitali  AlexaiulroVI,  tuin  teinporissiipiemo  reipublicaï 
christiaiiif  inoderatore,  ut  très  alia-  capellaiiiiu  pi  rpelua",  cmii 
fructibus  pro  capellanoruui  sustenlatione  ailsiguatis,  iu  tlii'ta 
eccicsia  S.  A'-albie  erigeifUtiir  pvo  tribus  aliis  porpetuis  capel- 
lanis,  qui  unit  cuni  praefato  Bartlioloma'o,  et  pro  teinpore 
exislenle  dictœ  ecclesiae  rcctore  horis  canouicis  intéresse,  et 
curani  aninianun  parochianorum  ejercere,  residere  ac  ceie- 
brare  teiurentiir.  Ita  ereclionis  biilla,  qua;  se  leferl  ad  diem  5 
septemb.  ISOiJ  et  in  suniniario  pia'posili  legi  potest. 

Hujusmodi  capellani  beneliciorum  institutoruni  posses- 
sioneiu  vix  nacli,  iiiunus  sibi  creililuni  obire,  sacramenta 
maxime  baptisnialisadniiuistrare,  uialriuiouiis  a(lsistere,atque 
alia  munera  peragere  cœpeiunt,  quse  a  paiochis  curam  ani- 
niaruni  exei'centibus peragi  soient:  nec  uilum  exlat  vestigiuin 
eis  a  praiposito  delegalioncni  (len)audalam  fuisse. 

Hoc  modo  ros  processisse  videntur  per  tria  fera  saecula  quin 
aliqua  vol  jurgii  vel  dissensus  causa  pr^eposituni  inter  et 
capelianos  iulercesserit.  Verum  aduiirabile  iioc  concordiaî  ac 
pacis  vincuhnu  ruptum  tandeiu  fuit  advenlante  anno  17'J0. 
Hoc  eniui  teuipore  prtt'jiositus  Martinengo  capelianos  curatos 
in  peranliqua  et  pacifica  juriuni  parocbialium  adniinistrationis 
quasi  possussione  turbare  perteutavit.  Capellani  at  vero  neduni 
praepositi  intenlioni  non  acquieverunt,  sed  imo  forliter  obsti- 
terunt,  et  illico  recursum  ad  Brixien  tribunal,  \ u\^o  Avogaria 
(iictuni  pronioverunt.  Tribunal  judicium  capellanis  favorabile 
protulit  praeposilo  mandans  :  «  quod  |)er  se  nec  per  interpo- 
sitas  personas  sub  quovis  colore  aut  prsetextu  turbare  de  facto 
non  audeat  dictos  instantes  in  libéra  possessione  praedicta, 
sub  pœna  etc.  »  Hujusmodi  judicium  prsposito  haud  arrisit, 
hinc  causa  ad  tribunal  ejusdem  norainis  Avogaria  Venetiis 
constilutum  deduxit. 

Verunitamen  etiam  iahac  judicii  sede  Infenso  sidère  certavit 
prajpositus,  siquidem  eo  res  perducta  fuit,  ut  ipse  optimum 
capellanorum  jus  sponte  sua  per  constitutum  diei  14  feb  1791 
recognoverit.  Uuaredie  19  febr.  1791  utrumque  lioc  judicium 
confirmavit  episcopus  Brixien.,  quandoquideni  omnibus  rite 
perpensis  quEcstionem  diremit,  edicens  manutenendos  esse 
dictos  révérendes  curatos  in  libero  exercitio  adniinistrationis 
sacramentorum  parocbianisdictœ  parœciœ,  et  praesertim  sacra- 
menti  matriuionii,  ut  est  in  praxi.  Paucos  at  vero  post  annos 
a  lato  decrelo,  idtst  die  27  maii  1795  prœpositus  Gallini  liteui 
instauravit,  etsi  postea  ab  incœptis  destiterit  et  in  omnibus  et 
per  oninia,  non  excepte  ipso  constituto,  antecessoris  sui 
Martinengolaudabili  exemple  sese  conformavit. 

Post  haîc  per  annos  quinquaginta  pacifice  jura  sua  exer- 
cuerunt  capellani  ;  douée  sub  die  31  octobris  1843  pr&positus 
ipsis  indixit  se  delegationem  assistendi  matrimoniis  ad  se 
revocare  et  cam  capellano  Batticini  tantuuHiiodo  indulgere. 
Ab  hoc  tempore  ab  adminislrandissacramentisomnes  capellani 
sese  abstinuerunt,  si  Batticini  excipias,  qui,  delegationem 
aceptans,  hanc  emisit  protestationem  die  8  deceiub.  ejusdem 
anni  :  a  Super  expressa  delegatio  a  subscripto  recipitur  et 
retiuetur,  quatenus  potest  esse  necessaria  ad  assistendum 
matrimoniis,  quum  agatur  de  sacramentis,  servatis  oninino  et 
sine  aliquo  prœjudicio  trium  curatorum  S.  Agathai  juribus, 
quœ  dirimenda  sunt  ab  Alexandri  papae  \'I  huila,  4  idns 
septemb.  1502,cujus  explicatio  et  d^claratio  pendet  a  légitima 
auctoritate  ecclesiastica.  »  Antecessoris  vestigiis  insistens 
haud  aliter  se  gessit  curatus  Rigatti,  qui  delegationem  a 
prœposito  sponte  oblatam  recipiens  die  14  octobris  1849  eam- 
dera  reservationem  in  libris  malrimoniorum  vol.  C,  pag.  199 
adnotavit.  Tandem  die  18  feb.  1867  capellanus  Po'etti  ad 
celebrandum  matrinionium  Caroli  Porro  cum  Elisabelli 
Zuccoli  invitatus  prœpositum  adivit  pro  assequeudo  consensu. 


Libenter  animit  pnepositus  banc  adnolalionein  i  n  matrimo- 
iiiorum  regesiro  scril)enb  :  n  Si  concède  licenza  al  reverendo 
curato  Poletti  di  unire  in  matiiuionio  il  sigiior  Cailo  Porro 
colla  sigtiora  Elisabetla  Zuccoli  e  parimenti  Pietro  Chiodi 
cou  Maria  Bregoli.  » 

Displicuit  luBC  n(iendi  ratio  capellanis  curatis  ;  bine  ne  sua 
jura  dépérirent,  die  20  martii  1807  questus contra  praipositum 
ad  cpiscopuni  moverunt,  expetentes  :  ■•  clie  si  degni  rico- 
noscere  e  confermare  il  predetto  loro  possesso  in  che  si  man- 
tennero  fino  al  présente  e  ciô  per  conseguente  etletto  délie 
ieggi  canoniche.  »  Curia  episcopalis  iu  examen  adductis  bulla 
fundationis,  libero  et  pacifico  exercitio  longissimi  temporis 
in  cura  aninianim,  variis  decretis  capellanorum  favore  ad 
rem  promiilgatis,  et  caîteris  omnibus  prout  de  jure  expensis 
die  9  nov.  1809  hanc  protulit  sententiam  :  n  Doversi  aiiunet- 
tere  a  norma  délia  petizione  18  feb.  1807  delli  reverendi 
curati  etc.  il  possesso  da  loro  professato  nella  loro  qualità  di 
curati  di  amministrare  i  santissimi  sagramenli,  non  che  di 
assislere  ai  matrimonii  in  detta  parrocchia  di  S.  Agata,  senza 
bisogno  di  relativa  delegazioue  del  reverendo  preposto,  salvo 
la  dipendenza  da'  suoi  ordini  in  taie  esercizio  coadjutorale  di 
cura  di  anime.  » 

Verumtamen  baîc  sententia  neutri  satisfecit;  quapropter 
ulraque  pars  appellationem  ad  sedem  metropnlitanam 
interposuit.  Praîposilus  quidem,  quia  gravatum  se  pulavit  ab 
exilu  judicii;  capellani  vero,  quia  sua  jura  per  postrema 
senlentise  verba  cohiberi  posse  credebant.  Tribunal  autem 
nietropolitanum  non  in  possessorio,  prout  partes  appellantes 
postulaverant,  sed  in  petitorio  controversiam  diremit  prae- 
scribens  :  a  II  diritto  di  piena  parrocchialità  e  quindi  nomi- 
natamente  di  assistere  ai  matrimonii  in  detla  parrocchia  spet- 
lare  a  parità  e  reciprocanza,  in  vigore  di  fondazione,  cosl  ai 
coadjutori  tilolari,  conie  al  parroco  preposto.  »  Hœc  litis 
detiniiio  S.  Agathaî  prœposito  haud  placuit,  quia  sententia 
prioris  judicii  naturam  mulavit  et  ultra  petita  vagata  est.  Hinc 
suppiici  misso  libello  controversiam  sapienti  H.  S.  Congrega- 
tionis  commisit  judicio  petens  ut  res  tum  in  possessorio,  tum 
etiam  in  petitorio  dirimatur.  «  Chiede  pertanto  che  venga  esa- 
niinata  la  fondazione  posta  a  principale  fondamer.to  délia  sen- 
tenza  di  secondo  grado.  Domanda  poi  che  venga  deciso  : 

1.  La  cura  abituale  nella  parocchia  di  S.  Agata  appartenere 
al  solo  retlore  preposto,  non  già  ai  cappellani  comulativamente 
cou  esso. 

2.  In  quanio  alla  cura  attuale  non  potere  i  cappellani 
esercitarla  indipendentemente  dal  preposto.  » 

Hisce  habitis  precibus  die  24  maii  1874,  episcopo  de  more 
scriptumfuit  :  pi-oinformatione  etvoto,  audilis  interesse  haben- 
tibus,  referai  de  bonojure  oratoris,  transmissa  et,  suinta  etc. 

Episcopus  mandato  H.  S.  C.  oblemperans  die  30  junii  1874 
respondithaîc  referens  :  «1.  Quel  beneficiati  non  furono  mai 
chiamali  parrochi  e  come  tali  non  ebbero  mai  ne  diritto  agli 
spogli  ne  l'onere  délia  messa  pro  populo,  ne  l'onsre  del  man- 
tenimento  principale  di  quella  chiesa. 

a  2.  I  parrocchiani  di  S.  Agata  nelle  co.ntingenze  di  una 
giurisdizione  parrocchiale  si  erano  sempre  rivolti  al  prevosto  e 
specialmente  per  oltenere  delegazione  a  favore  d'altri  sacer- 
doti  ad  assistere  ai  matrimoni,  delegazione  che  il  prevosto 
avea  sempre  dato  senza  chiedere  nulla  ai  beneficiati  ;  e  gli 
stessi  parrocchiani  i.on  aveano  mai  pensato  vi  potessero  essere 
in  S.  Agata  quatlro  parrochi,  taimente  che  i  benefattori  uei 
loro  testamenti  chiamavano  legatario  non  i  parrochi,  o 
il  ceto  dei  parrochi,  ma  unicamente  il  parroco  di  S.  Agata, 
e  per  parroco  intesero  il  prevosto,  a  cui  sempre  anche  dall' 
autorità  vennero  aggiudicati  tali  legati. 

«  3.  De  facto  anche  l'ordinariato  diocesano  non  chiamô 
ne  considéra  mai  i  beneficiati  di  S.  Agata  come  parrochi  o 


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ORGAMSATION  PAROISSIALE 


288 


comparrochi  e  succedendo  demande,  iiiviii,  ordiiii,  dispense 
di  matrinioni  e  di  pubblicazioni  ai  parrochi  délia  città  non 
sMndirizzarono  mai  ai  beneficiali  di  S.  Agata  ma  al  prevosto  c 
quei  beneficiali  non  siedeltero  mai  Ira  i  parrochi.  Anzi  nelie 
vacanze  délia  prepositura  l'Ordinariato  elesse  sempre  un 
économe  spirituale  a  reggere  la  parrocchia  e  questo  anche 
estraneo  ai  beneficiali,  comè  e  succeduto  nell'  ullima  vacanza 
nel  1838. 

«  4.  Finalmente  le  tavole  di  fondazione  dei  benefici  di 
S.  Agata  (ove  quei  beneficiali  sono  chiamati  cappellani) 
pareano  molto  diverse  nelle  espressioni  di  giurisdizione 
parrocchiale  da  quelle  dei  curati  délie  tre  anliche  collégiale 
diocesane  che  si  consideravano  comparrochi,  - 

Rébus  sic  stantibus  die  15  julii  1S74  decrelum  ediluni 
fuit  :  Ponalur  in  folio  et  nolificelur  episcopo. 

Omnibus  abiolutis  in  pleno  EE.  PP.  conventu  causa  hodie 
disceplanda  proponiUir  sub  dubiorum  formula  in  calce  hujus 
libelii  exscribenda.  Praestat  itaque  nonnulla  ex  rationuni 
momenlis  decerpere  qu»  capellani  pro  suo  jure  tuondo 
protulerunt.  Quoad  vero  rationes  jus  prœpositi  respicienttps 
summam  earum  exponam,  quas  patronusa  pra-positodelcctus 
exhibet  in  oratione  typis  édita  et  sapienli  EE.  PP.  examini 
subjicienda. 

Capellanorum  jus  erui  posse  videtur  tum  a  tabulis  funda- 
tionis,  lum  a  pacifica  et  peranliqua  trium  fere  sœculorum 
consuetudine,  quam  etiam  ex  pluribus  sententiis  eorum 
favore  juxta  vai  ia  tempera  prolatis,  quibus  et  ipsi  praepositi 
sponte  se  subjecerunt.  Sane  circa  fundationis  tabulas  haud 
inutile  praemonere  pulamus,  quod  hœ  in  Ihemale  nostro  legem 
censtiiuunt,  alque  ad  eas  praesertim  nos  referre  debemus  pro 
recta  hujusce  contreversia;  soiutione.  Jam  vero  verba  bull;e 
adeoclara  esse  videnlur  ut  nullam  interpretationem  admiltere 
posse  videantur.  In  ea  enim  legimus,  praedictos  capellanos 
vocatos  fuisse  «  ad  curam  animarum  una  cum  rectore  révé- 
rende illius  tempestatis  ac  pro  tempère  successoribus  exer- 
cendam.  »  Porro  neminem  latet  particulam  una  cum  aequali- 
tatem  inter  eas  personas  inducere  ad  quas  refertur.  Paris. 
Cens.  19,  num.  H.  lib.  3.  Kola  Dec'\s.  2iG.  Faventina  20 
junii  1564.  Barbosa  dise.  -431,  n.  1.  /Equalitas  autem  saltem 
eani  dependentiam  respuit,  quae  in  capellanis  obligationem 
ioducit  sacramenta  sine  censensu  et  delegatione  praîpositi  non 
administrandi.  Nec  refert  queJ  sichaberetur  jus  parochialitatis 
inter  plures  insolidum.  Probe  enim  distincte  hoc  jure  a  libère 
exercitio  curae  animarum,  proposita  difficultas  illico  evanescit. 
Praeterea  hoc  etiam  omisso  neque  in  jure  novum,  neque  ia 
praxi  insuetum  esse  videtur  jus  parochialitatis  in  solidum 
haberi,  praesertim  si  qua  ve!  circumstantia  vel  ralionabiliset 
légitima  ratio,  sicut  in  praesentiarum,  id  expostulet.  Pitenius, 
constitutioneset  decisienes  pro  parochis  n.i404et  seq.3  junii 
1678.  Neque  aliter  sentit  S.  H.  C.  in  Tiburlina  25  martii  et 
9  julii  1757. 

Verum  dato  etiam  quod  ténor  bullae  hujusmodi  sit,  ut 
aliqua  interpretatione  indigeat  ;  ha;c  profecto  in  casu  nostro 
non  defuit.  \  prima  enim  capellauiarum  institutione  usque 
ad  annum  1791,  seu  per  spatium  tercentorum  annorum 
capellani  curam  animarum  continue  exercuerunt.quinunquam 
a  praipesiio  delegationem  expostulaverint,  quin  ime  nec  in 
regestris  parochialibus  datur  reperire  adnotationem  vel  mini- 
mam  hujus  delegaiionis  prouti  exigit  Rituale  Romanum,  quod 
habet  spéciale  caput,  cui  titulus  formula:  scribendœ  in  libro 
parockorum,  et  quemadmodum  practicare  solitum  fuit  tum 
cum  sacerdotes  extranei  ad  sacramentorum  adniinistrationem 
vocati,  vel  cum  ipsi  praepositi  adinissi  sunt  ad  conjungendos 
alterius  parcecia;  sponsos.  Sfd,  quod  magis  insuper  est,  nus- 
piam  apparetpraepositos,  qui  (ribus  prioribus  hisce  sîeculis 
ad  S.  Agathse  ecclesiam  regendam  adlecti  fuerunt,  uilum 


questum  vel  protcstationem  contra  hune  capellanorum  agcndi 

modum    cmisisse.     Ouod    quidem   praepositorum    silenlium 

quanti  valeat,  nemo  est  qui  non  viJeat,  prœsertiui  si  aitentio 

cohibealur  ad  privposiii  silentium,  qui  capellaniarum  erec- 

tionem  obtinuit.    Hujusmodi  enim  diuturno    silentio    satis 

aperte  demonslraruiit  non  aiiamdandamesse  interpretationem 

bullœ  pontificis.  Ad  rem  ait  De  Luca  in  opère   cui  titulus  il 

Dollar  Yolgare,  lom.  1,  cap.  G,  pag.  87  :  a  Si  considéra  'anche 

dai  giureconsnlti  una  specie  di  osscrvanza  0  consuetudine  la 

quple  si  dice  interpretativa,  da  non  indune  nuova  k'fjgi',  ne 

da  distruggere  la  vocchia,  ma  che  interpreli  la  legge,  la  quale 

già  vi  sia  nei  casi  dubbi  :  e  questa  non  richiede  i  suddiiti 

requisili,  ma  basta  che  si  sia  per  qualche  tempo  cosi  osservato 

seconde  le  qualità  e  circoslanze  dei  casi,  dei  quali  si  Iratla.  » 

Vis  autem  hujus  interpretatienis  niaximopere  crescit,  si 

paullisper  attendatur  ad    ipsam  consuetudineni,    quie  cum 

plusquam  centenaria  sit,  natura  sua  valorem  induit  veri  ac 

logitimi  tituli  et  privilegii,  eaque  praeditus  potest   allegare 

tilulum  de  mundo  meliorem  1.  in   sumnia  2  11.  7  de  aqua  et 

aquœ  pluviie  arcendie  ;  1.  hoc  jure  3  par.  4  11'.  de  aquaquolid. 

G.  super  quibusdam  26  de  verb.  signif.  Rota  récent,  part.  1 

decis.  677,  n.  4,  part.  3,  decis.  iSO,  n.  2,  part.  4,  tom.  l     et 

alibi  passim.  Quapropter  De  Luca,  lib.  7  de  alicn.  dise.  3,  n.  6 , 

ait  :  a  Sola  centenaria  (praescriptio)    suflicit    non    obstante 

mederna  constitulione  Urbani  VIII  ob  facultatem  allegandi 

quemcumque  titulum  de  n  unde  meliorem.»  Cujus  rei  rationera 

adducit  in  lib.  15,  dise.  21,  de  judiciis,  n.  50,  hisce  verbis  : 

«  Omnia  enim  dominia  ac  bona  vel  jura  quaeab  antiquissimo  ac 

immemorabili  tempère  bene  concluso  possideantur,  aliquod 

principium  absque  dubio  supponunt.  »  Quapropter  conclmli 

posse   videtur,    quod  observantia   tanti    teniperis    capellanis 

patrecinetur  nedum  in  liuea  interpretativa  et  pi-œsumptiva, 

sed  et  in  linea  prœscriptiva. 

Verum  iis,  quae  sunt  usque  hue  exposita  si  copulentur 
ratiouum  momenta  extrinseca,  quae  favore  capellanorum 
militant,  bina  nempe  décréta  tribunalis  Avegaria  dicti,  con- 
stitulum  duorum  praîpositorum,  judicium  ab  episcopo  Nani 
annol79l  prolatum,  nec  non  duœ  postreniae  sententite,  altéra 
episcopi  Brixien.  sub  die  9  novenib.  18G9  lata,  altéra  vero 
sedis  metropolilanae  diei  6  septembris  1873  ;  haud  dubie 
affirmari  posse  videtur  optimum  capellanorum  jus,  sive  in 
possessorio,  sive  in  petitorio  uti  lux  meridiana  illucescere. 

Nec  obstare  videtur  ténor  literarum  ad  nulum  etc.,  quas 
praepositus  capellanis  possessionem  beneticii  nanciscentibus 
expedire  solebat  :  errer  enim  in  que  versabatur  praepositus 
valori  buUae  apostolicae  praejudicium  afterre  non  poterat.  Que- 
madmodum neque  contra  capellanorum  jus  facere  videtur, 
quod  aliqui  eorum  per  aliquot  annorum  lapsum  sese  ab  admi- 
nistratione  sacramentorum  abstinuerint.  ,Nam,  praeterquam 
quod  jura  spatie  trigiuta,  non  vero  viginti  quinque  annorum 
(ut  in  casu  evenit)  prœscribuntur  :  proteslatio  ab  altère  ex 
capellanis  in  assumendo  delegationem  emissa,  caîterorum 
etiam  jura,  quatenus  a  buUa  emanabant,  sarta  tecta  servavit. 
Neque  majori  in  honore  habenda  esse  videnlur,  quai  epis- 
copus  favore  praepositi  adnetaf.  Rêvera,  quoad  ea  quœ  primo 
loco  dicuntur,  mirum  non  est  si  capellani  gravati  non  fuerint 
onere  neque  manutentienis  ecclesiae,  neque  celebralienis 
missaj  pro  populo.  Capellani  enim,  praeter  redditus  ex  fundis 
sibi  adsignalis  provenientes,  nihil  aliud  sperare  poterant  pro 
compensatione  laboris  et  opéra;  quam  praestabant  :  coetera 
emolumenta  cujuscumque  speciei  et  naturae  prœposito  cede- 
bant.  /Equum  ergo  est  ut  ille  totum  incommoduni  persentiat, 
qui  totum  habet  commodum.  Quae  vero  ^secundo  loco  adji- 
ciuntur,  innuunt  solum  quod  praepositus  ett  caput  ecclesiœ 
S.  Agalhaî  et  in  jurisdictiene  prinnis  :  quod  ipsi  capellani 
libenter  fatentur  :  at  profecto  non  indicant,  quod  capellani 


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ORGANISATION  PAROISSIALE 


290 


munia  parochialia  neque  exercuerint,  ncque  exercere  valeant 
absqiie  pr.Tpositi  (iplri;alioiio,  id  cniiii  al)  ipso  esset  probaii- 
dum  co  qiiod  capiit  et  (uiKlainenlum  est  islius  conlroversiaî. 
Neqiie  aliter  _,sentiiiii(Juiii  videretur  de  his  qiue  tertio  loco 
oxcrihiintur,  coquod  iieqiie  scnstim  Iiiilhu  de«tiueiv,  ncqiic 
vini  peranliqnieconsiiettidinis  intirinare  possuiit.  Quiii  aliqnid 
negocii  facessit  quod  verba  bullaî  Aiexaiidri  VI,  vi  cujiis 
capellani  liberum  riiiœ  aiiiniarniii  exeicitiiun  coiiseculi  surit, 
diversa  sint  in  expressionibiis  jiirisdiclioncm  signiticaiitibus  ab 
illis,  quœ  existenliain  doderunt  tribus  antiquis  diœcesaiiis 
collcgialis,  quarnni  coadjutores  sacerdotos  liabenlur  ut  com- 
paroclii  et  iiimm  ideinqiie  siint  ciiiii  prieposito  in  sacrainenlo- 
runiadniinistratione.  Nos  enimnon  de  verbis,  sedde  vcrbonim 
significalione  soUiciti  esse  debemus;  littera  enim  occidit, 
spii'itus  autcm  viviticat.  Jani  vero  si  ad  sensum  respeclus 
habealnr,  prot'ecto  apparcbit  bulias  inler  se  in  nibilodifierrc  : 
bulla  enim  Aiexandri  VI  libcruni  ac  plénum  exercilium  ani- 
marum  capellanis  S.  Agalliaï  attribuit,  quin  lii  opus  habeant 
delegatione,  quemadmodum  erui  potcst  ex  veibis  superius 
citatis.  Nuniquid  in  bullis  expediendis  una  eademque  formula 
jugiler  est  adhibenda?  Qute  cum  ita  sint,  recte  concludi  posse 
videlur,  quod  capellani  in  themale  animarum  curam  libère, 
et  absque  ulia  delegatione  exercere  possint,  et  valeant. 

Altéra  sed  vero  ex  parte  prœposili  defensor  initio  animad- 
vertit  in  diversa  abiisse  Brixiensis  et  ^Mediolanensis  tribunalis 
judicia  :  prinnnn  enim,  veluli  coadjutorum  inslaalia  ferebat, 
in  possessorio  prodiit:  allerumin  petito7-io.  111e  vero  utcumquc 
de  possessione  légitime  dimicandum  esse  censeat,  eiiam  de  jure 
dissent,  ut  contradictorum  intentionem  undique  profigari 
demonstret. 

In  possessorio  judicio  aliud  cum  alio  coadjutores  confundcre 
deprehendit.  Etenim  sive  retinendie  sive  recuperandœ  posses- 
sionis  interdicta  proponanlur,  oportet  in  jure  vel  factum  con- 
tinuum  detenlionis  vel  amissionis,  recens  esse;nanisi  aiiti- 
quum  sit,  ad  interpretationem  quidem  in  pelitorio  allegari 
poterit,  minime  vero  ad  interdicta  snstinenda.  Igitur  coadju- 
tores, et  primi  gradus  senlentia,  qui  possessionem  probant 
decrelo  anni  1792,  quamquam  eadem  sententianon  ditîiteatiir 
privativam  jurisdictionem  prœpositi  ••  nelio  spazio  di  venti- 
quattro  anni  fino  alla  présente  causa  »  ea  ratione  dimicant  in 
possessorio  judicio,  quae  ab  illo  alienissima  est. 

Deinde  interdictum  re.tinendœ  ad  casum  aptari  non  posse 
animadvertit,  quia  in  illoagiturde  servanda  possessione,  quam 
primi  gradus  sententia,  saltem  viginti  quatuor  ab  hinc  annis 
amissam  profitetur  :  prajpositus  autem  episcopi  testimonio 
BC  monumentis  innixus  contendit  etiani  antea  acsemper  pênes 
suos  decessores  extitisse.  Hitce  positis,  non  minus  absonum 
injure  putat  uti  interdicto  rccupcrandœ,  quod  non  concedilur 
nisi  in  possessione  quaî  aut  vi  aut  clam  aut  precario  occupata 
fuerit.  Baimberger,  Dritto  romano  privato  e  piiro  :  lib.  3,  cap. 
1,§.  195.  Atqui  ne  coadjutores  quidem  unquam  allegarunt 
prœpositum  precario,  clam  aut  vi  possessionem  private  minis- 
trandi  occupavisse.  Unde  concludit  nullum  possessorium 
interdictum  coadjiitoribus  competere. 

Hoc  autem  evidentius  erumpere  contendit  ex  ipsis  coUatio- 
num  lileris,  quibus  coadjutores  munus  nacti  sunt.  lUos  enim 
rector  vocavit  «  ad  coadjuvandum  in  cura  animarum  nos  et 
pro  tempore  exisienteni  hujus  ecclesiœ  parochialis  prasposi- 
tum  »  coUato  ministerio  «  horis  canonicis  interessendi,  una 
cumrectore  ejusdem  ecclesiae  pro  tempore  existenle,  prœpo- 
sito  nuncupato,et  curam  animarum  exercendi  ad  nutum  recto- 
ris  ipsius.  »  Qiiamobrem,  ait  defensor,  possessio  illa  quam 
coadjutores  vindicant,  exercendi  pari  jure  ac  potestats  cum 
prseposito,  nulla  ratione  concipi  potest.  Nemo  enim  plus  juris 
fiabere  potest  quam  traditum  illi  fuit  :  collationis  autem  semel 
acceptœ  fines  beneficiarius  praetergredi  nequit,  ex  Rota  in 


decis.  816  coram  Merlino.  Quidquid  antiquitus  conligerit,  si 
quid  eliam  probari  possot,  hoc  cerlc  exploralum  est  bodiernos 
coadjutores  liaud  aliud  muiuis  accepisse  quam  exercendi  ad 
nutum  rectoris.  Accedit  quod  in  possessione  animus  sibi  rcti- 
nendi  rcqiiirilur,  teste  Baimberger  loc.  cit.  §  180  :  quisquis 
autem  liberani  exercendi  facullatcm  non  sibi  retinet,  sed  ab 
allero  accepit,  alteri  légitime  possidet,  non  sibi.  Ilanc  igitur 
exercendi  libertatem,  concludit  cum  coadjutores  non  possi- 
deant,  plane  scquitiir  possessorio  interdicto  condici  non  [losse. 

In  petitorii  vero  controversia  definienda  ait  unum  potissi- 
mum  qu;eri,  utrum  vel  ex  jure  conmiuni,  vel  ex  peculiari  ali- 
qua  lege  dcceal  parœciam  non  unius,  sed  quatuor  paroclio- 
ruin  arbitratu  régi.  Quo  in  loco,  auctoritate  nilitur  textus  in 
cap.  Sicut,  qu.  2,  cap.  In  quibus,  7,  qu.  l.RebulV.  in  Praxi, 
tit.  de  non  promotis  inlra  [annum  num.  09,  et  Birbosaj  in 
Collectan.  ad  cap.  15  de  pr:ebend.  qui  vêtant  plura  capita  uni 
ccclesiai  prœcsse  paroclii  titulo.  Quod  si  plurcs  presbyteri  pa- 
rœciaî  praeficiantur,  demonstrat  card.  De  Luca,  De  paroch. 
dise.  14,  id  conlingere  posse  vel  quatenus  ii  presbyteri 
corpus  conficiant,  vel  quatenus  pneter  istiusmodi  sacer- 
dotes  non  desil  is  qui  propriam  rectoris  personam  gerit.  Si 
corpus  seu  collegium  componant,  non  plures  reapse  rectoris 
vice  funguntur,  sed  unus,  scilicet  moralis  coUegii  persona. 
Si  rector  prœlerea  non  deficiat  (ut  in  casa  prsepositus  non 
deest),  tune  unus  rector  est,  alii  vero  sunt  vicariiseu  adjutores 
ad  exercitium  cura;.  At  qui  ad  exercitium  vocatur  dum 
regimen  alteri  adscribitur,  ita  se  gerere  debere  tradit  Rota  in 
decis.  39  num.  1  seq'q.  par.  15  Rec.  «  ut  unus  se  habcat 
dependenter,  et  tanquam  coadjuior  alterius.  » 

Nec  sccus  a  jure  commun!  in  coadjutorum  fundationibus 
dispositum  fuisse  contendit.  Et  sane  prœpositus  ipse  capella- 
norum  constitutionem  a  pontifice  impetravit,  participatione 
oblata  ex  reditibus  quibus  ille  poliebatur.  Pra3sumi  autem 
nequit  illum  beneficii  sui  dismembrationem  proposuisse, 
suorumque  fructuum  partem  abdicavisse  ut  sibi  non  vicarios, 
non  inferiores  adjungeret,  sed  pares  atque  œmuios.  Accedit, 
quod  «  collationem  et  provisionem  dictarum  trium  capella- 
niarum  t,  pontifex  in  apostolicis  literis  prœpositis  asseruit. 
Unde  praepositi  defensor  duo  potissimum  consecfaria  dérivât. 
Primum  est  quod  in  coUatione  institutio  auctonzabilis  ad 
gerendam  animarum  curam  non  comprehenditur,  quippe 
qua3  ab  inferioribus  episcopo  committi  nequit  ex  textu  in 
cap.  4,  de  offic.  archidiac.  Si  quando  conferendi  jus  ex 
privilegio  admitti  placuit,  haud  aliter  contigit,  quam  vicario 
noraine  episcopi.  Piton.  Disc.  ceci.  20,  num.  31.  Barbosa,  De 
episc.  aileg.  72,  num.  186,  et  facta  in  singulis  collationibus 
hujus  vicarise  potestatis  mentione.  S.  Congreg.  partie,  in 
Tarvisiua  jurium  capitularium  15  junii  1858.  Igitur  coad- 
jutores, qui  a  prœposito  beneficium  accipiunt  ordinaria 
facultate,  abque  uUius  privilegii  mentione,  parochi  esse 
nequeunt.  Alterum  hoc  est,  quod  cum  jus  conferendi  inter 
ampliora  jurisdiclionis  et  superioris  gradus  judicia  adnume- 
retur,  juxtaRigant.  in  reg.  cancell.  to.  1,  reg.  2,  §  2,  num.  9, 
absonum  arbitratur  defensor  collatorem  et  electos  in  eodem 
dignitatis  gradu  confundere. 

Animadvertit  prœterea  in  fundatione  Aiexandri  VI  accurate 
scmper  adjutores  capellanorum  nomine,  prœpositum  vero 
rectoris  titulo  distingui;  unde  concludit  huic  solummodo 
regimen  animarum  competere  ex  Rota  in  decis.  489,  par.  3, 
num.  3,  Rec.  ac  prœposito  facultatem  impertiri,  capellanis 
absentibus,  "  alium  seu  alios  loco  absentium  substituere,  » 
quod  inter  superiorem  quidem  et  inferiores  decet,  minime 
vero  inter  pares. 

Ac  frustra  objicl  contendit  verba  illa  fundationis  «  très 
alias  capellanias  pro  tribus  aliis  perpetuis  capellanis,  qui 
una  tum  praefato  Bartholemœo.etpro  tempore  existente  dictœ 


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ecclesise  rectore  in  ipsa  ecclcsia  horis  canonicis  intéresse  et 
curani  aniinarum  pnrochianoriiin  pnedicloium  exercere,  in 
ipsiqiie  ecclesia  personaliter  résidera,  et  per  se  ipsos,  non  autem 
par  subsliliilos,  impcdimento  cessante  legitimo,  deservire,  ac 
singulis  diebns  in  ipsa  ccclesia  per  se  vel  per  alios  niissas  cele- 
brare  teneanlur,  »  pcrindeac  si  claiisula  vnn  cimi  paritatem 
minislerii  induceret  inter  parochum  et  adjntores.  Piimo  enim 
nil  Vf  lai  famuhim  ciim  domino,  instiîorcm  oiini  pva>ponente, 
m'iitem  cnm  duce,  suo  qnenique  gnidii  in  ofliciiiT'.!  incumbere. 
Deinde res dnplici  sensu  iisiirpaii potest. Capellani ila  usurpant, 
ul  clausula  una  cum  in  singulis  ofliciis  repetita  censeatur,  in 
horis  canonicis,  in  exercitio  cnrae  in  residentia,  in  personali 
niinisterio,  inmissiecelebralione;  quod  absurduni  ait  defensor, 
sequeretur  enim  adjntores  una  cum  prœposito  ^^  per  se  vel  per 
alios  missam  celebrare,  "  et  rursus  una  cum  pneposito  •■  deser- 
vire. >  Alio  igitur  sensu  legendum  putat,  uti  veib;i  sonant, 
nempe  ut  capellani  -  una  cum...  rectore  in  ipsa  ecclesia  horis 
canonicis  interesse...  teneantur,  i  ac  cœtera  praistent  qum  in 
constitutione  recenscnlur,  et  in  iis  cunv  exercitium,  quin 
clausula  una  cum  his  etiani  mimeribus  adjiciatur.  Animad- 
vertit  postrcmo  ordinemin  curaanimarumexercendarequirere 
ul  inter  plures  sit  aliquis  praeses,  ne  in  matrimoniis  aliisque 
gravioribus  negociis  contingat  alterum  concedere,  alterum 
negare,  et  singulos  diversa  ratione  eumdem  popnlum  regere. 

Nec  in  petitorio  saltem  valere  contendit  quœ  a  capellanis  in 
possessorio  frustra  affcrebantur,  Possessio,  ait,  seu  potius 
consuetudo  trium  ferme  sœculorum  pra?posito  luculenter 
suffragatur.  Atque  ut  instituât  ab  usu  fundationi  proximo,  qui 
potissimum  in  pretio  haberi  del  et,  nieminit  anno  ioITi  praipo- 
situni  decrcvisse  «  quod  nullus  de  cura  animaruni  tolius  parœ- 
ciae  se  impediat  tam  in  andiendis  confessionibus  quani  cœleris 
confercndis  sacramentis,  nec  quisque  sacerdos  audeat  in  prse- 
senli  ecclesia  celebrare  absque  licentia  domini  prœpositi  seu 
sacrislae  etc.  »;  postssecu'.um  autem  capcllanos  fateri  debuissc 
«  ila  sempor  fuisse  observatum  »  :  quod  anno  1625  confi  ma- 
runl  scribentes  «  se  tencri  ad  coadjuvandum  Ipsum  rev. 
D.  praeposilum  in  functionibus  parochialibus  juxta  illius  man- 
data, et  non  aliter.  »  Atque  addit  votum  praesulis  Pamphilii  mox 
ad  supremum  Ecclesiœ  scnatum  et  ad  Pétri  cathedramevecti, 
coram  S.  Congregatione  «  quod  cum  capellani  teneanlur  exer- 
cera curam  animarum  donec  prœposito  piacuerit,  cura  ipsa 
est  pênes  praeposilum,  non  autem  pênes  capellanos,  qui  licet 
respectu  praebendarum  sint  perpetui,  respectu  tamen  curœ  sunt 
temporariijCumillam  exerceant  pro  libito  prœpositi,  qui  potest 
eos  ainovere  ab  exercitio  curœ,  et  qnem  solum  volentem  te- 
neanlur coadjuvare,  et  ideo  non  possunt  dici  curati.  » 

Quae  cum  ila  sint,  animadvertit  perspicuam  fundationem 
trium  ferme  sapculorum  usui  conjunctam  deleri  non  posse 
absque  légitima  proescriptione.  Atcoadjutores,  ait,  niliil  aliud 
objiciunt  quam  decretum  anno  1791  in  possessorio  latum  a 
sœculari  magislratu,  ingravescenle  rerum  publicarum  ever- 
sione,  et  auctore  quodam  presbytero  Moladori,  qiiein  S.  Ordo 
vehemnnter  redarguit.  Primo  enim  decretum  ipsum  jura  in 
petitorio  prœservavit,  et  reapse  prœposilus  anno  1795  judicium 
inslituit,  postulansache  li  cappellani....  debbonobensicoope- 
rarc  ..  ma  sempre  con  la  dovuta  sudordinazione  e  dipendenza 
nelle  parrocchiali  funzioni,  dalpreposito.  "  At  judicium  hïesit, 
ait  defensor,  quia  aller  ex  coadjutoribus,  quocum  illn  dimica- 
bat,  scriptopraeposilidelegationem  agnovit.  Anno  demum  18i8 
praepositus  constiluliones  edidit  de  ordine  scrvando  in  exer- 
citio curœ  ad  nutum  ejusdem  prœpositi,  quœ  haclenus  scr- 
vatœ  sunt.  Ul  autem  perpétua  consuetudinifasfigiumimponat, 
P.rixiensis  episcopi  literas  ad  S.  Orlinem  récitât  (in  prœpositi 
summariorecensitasnum.  19),  quœ  hune  unum  uti  parochum 
reclorem  a  curia  et  ab  aliis  in  omnibus,  capellanos  vero  uti 
inferiores  adjutores  semper  haberi  consuevisse  demonstrant. 


Hisce  prœjactis  grave  ne  sit  EE.  VV.  sequens  diriraere 
dubium: 

An  et  quomodo  sententia  curiœ  Mediolanensis  sit  confir- 
manda,  vel  infirmanda  in  casu? 

S.  CongregatioConcilii  i-escripsit  :  Sententias  primiet secnndi 
gradus  esse  re forma nd as;  capfllanis  jus  esse  exercendi  curam 
animarum  una  cum  prxposito,  et  dependenter  abipso  juxta  or- 
dinationem  ab  episcopo  proponendam,  et  ad  sacram  Congrega- 
iionem  transmitlendam.   Die  24  julii  1875. 

r>i!ixiEN.  JiRUM  l'.VROcniAuni.  Die  22  septembris  1877.  Ro- 
ganti  mihi  in  comitiis  diei  24  julii  1875:  »  An  et  quomodo 
sententia  curiœ  Mediolanensis  sit  confirmanda,  vel  infirmanda 
in  casu,  »  amplissimus  vesler  Ordo  consullissimum  respon- 
sum  tullt  :  a  Sentenliasprimi  e!  sccundi gradus  cssr  reforman- 
das  :  Capellanis  jus  esse  exercendi  curam  animarum  %ina  cum 
prœpositj  et  dcpendcnter  ab  ipso  juxta  ordinalionem  ab  episccpo 
proponendam  et  ad  S.  Congregaiionem  iransmittcnda^n. 

.M.mdatis  hujus  S.  Ordinis  morem  gerens  sacer  autistes  de- 
putavit  viros  in  jure  canonico  peritos,  qui  accitis  interesse 
liabentibus,  eorumque  auditis  atque  perpensis  rationibus  et 
argumentis  normam  et  fines  hujus  dependentiœ  indicarent. 
H;»  igitur  normœ  literis  ab  antistite  datis  sub  die  2-i  janua- 
rii  1876  ad  me  transmissœ  fuerunt,  easque  modo  prœ  meo 
mur.ere  fidelius  EE.  VV.  coulis  subjicio. 

«  1.  Cum  Rmus  rector  prœpositus  caput  sit  suœ  ecclcsiœ, 
primus  ei  debetur  locus  in  qualibet  sacra  functione.  Coadju- 
tores  capellani  ipsi  assident  juxta  antiquitalem  institutionis. 

B  2.  Quia  vero  etiam  coadjutoribus  jus  est,  seu  de  jure 
facultas  exercendi  curam  animarum  in  parœcia,  unaidest  com- 
munitercum  cum  prœposito,  suœ  et  ipsis  intégra?  maneant  ex 
ofticio  connaturales  attribuliones,  quas  prœpositus  perlurbare 
aut  imminuere  nequeat. 

«  3.  Sacrœ  functiones  in  parœcia  consuelœ  tam  diebus 
festis,  vel  dominicis,  quam  profestis  peragantur  aprœposito  et 
coadjutoribus  juxta  vicem  hue  usque  retentam.  Prœpositus, 
cui  functiones  liturgicas  de  more  a  coadjutoribus  exercendas, 
semper  liberum  sit,  légitima  suadente  causa,  exerccre  per  se, 
quando  jure  suo  erit  usurus,  coadjutorem  prœmoneat,  cuî 
aliter  ritus  sacer  esset  obeundus. 

«  4.  Sed  prœter  functiones,  quas  consuescit  obire,  prœpo- 
sito  reservalœ  habeantur  cœterœ  solemncs,  idest  cum  pluviali, 
clero  et  organo,  quœ  per  annum  occurrant,  sive  ex  consuetu- 
dine  Ecclesiœ,  sive  ex  voto  piibiico,  sive  fuerint  rogatu  fidelium 
celebrandœ;  coadjutoribus  servatis  functionibus  ordinariis, 
quas  de  stola  dicimus,  puta  baptismata,  funera,  delatio  SSmi 
ad  infirmos. 

"  o.  Bini  saltem  ex  coadjutoribus  prœposito  solemniter 
celehranti  adstenl  ministerio,  libero  manente  tertio  ex  eis 
propter  quascumque,  quœ  occurrant,  fidelium  spiriluales 
nécessitâtes.  Prœposito  non  peragonte  per  se  functionem, 
qute  fuerit  sibi  quomodocumque  reservata,  vices  ejus  obeat 
coadjutor,  qui  hebdomadarium  agit,  dimidiatis  inter  eos  emo- 
lumentis,  si  quœ  a  fidelibus  offerantur. 

"  G.  Prœdicalionis  onus  ita  commune  sit  prœposito  et 
coadjutoribus,  ut  isli  homiiiam  habeant  per  vicem,  et  nonnisi 
a  prœposito  prœmoniti  :  iidemque  eum  adjuvent  in  cateche- 
sibus. 

a  Applicatio  autem  sacri  pro  populo  prœposito  incumbat, 
diebus  ab  Ecclesia  prœscrijjtis. 

a  7.  Functiones  porro  minus  solemnes,  vel  de  stola,  a 
coadjutoribus  exercendœ  ita  dividantur  inter  eos,  ut  quisque 
illas  pcragat  per  hebdomadam  in  orbcm;  hebdomadario 
autem  impcdito,'sul)patqui  hebdomadasequenli  functurus  erit 
nnmerc  hebdomadarii. 

«  8.  Quamvis  in  partcm  solliciludinis  pastoralis  prœpositi 


293 


ORGANISATION  PAROISSIALE 


294 


assumpU  siiit  coadjulores,  ut  totius  parœciie  saluti  studeant 
iina  ciun  prœposilo,  lamcn  ut  mclius  fiJcliuin  ulilitati  provi- 
deatur,  mos  rclincudus  salnliritw-  iiidliliis  ul  panccia  dividatiii' 
in  très  rcgiones,  tribus  coadjiitorihus  singillaliiii  distriliueii- 
das  :  quisqiK!  autotn  px  ipsis  iii  rogioiio  sil)i  assignata  specialein 
infirmoniin  curani  agat,  pauperihiisquo  iii  oa  degentibMS 
eleemosynas  dislriliuat,  nec  non  incolarum  saluti  proponsiori 
cura  iavigilot.  Iteni  nuilriiiioniis  qiuu  laliono  solomnitatis  non 
pertincaut  ad  pra^positum,  assistât  quisque  ex  coadjuloribus, 
do  cujus  rpgione  fuerit  sponsa  :  eo  impedito,  suppléât  qui  erit 
de  bebdoniada .  Causa  iiitcicedcnle  dclogandi,  ne  ad  id 
niuneris  delcgctur  exlrancus ,  inscio  pneposito .  Insuper 
semperliberum  slt  pr;cposito  assistere  pcrsonaliter  mati'imoniis 
etiam  minus  solemnibus,  illatis  tanien  in  capsam  capellanoriiin 
oblalionibus  inde  perceptis. 

«  9.  Obventiones  cujuscuinquo  generis  hebdomadario  a 
fulelibus  oblafa;  ralione  alicujusspiritualis  fuiictionis,  sive  per 
orbeni  suuiu  eani  exerceat,  sive  vicen»  ag(!ndo  prœpositi, 
salva  in  hoc  casu  pneposito  sua  medietale,  in  cajjsam  infe- 
rantur  ut  inter  coadjulores  singulis  Irimeslribus  dividantur, 
eleeniosyna  niissœ  excepta,  qute  in  rem  celebrantis  cedat. 

«  10.  Discessurus  e  parœcia,  sive  prœpositus  sive  aliquis 
ex  coadjuloribus  meniiiicrit  quœ  tam  salubriter,  sivft  a  T riden- 
tino  sive  a  noslris  constitulionibiis  sancita  sunt,  tam  quoad 
tempus  absentire  I)encficiatorum  cum  cura  aniiiiarum  a  propria 
sede,  quam  etiam  quoad  servitium  ecclesiaj  providendum 
absenliœ  fcmpore;  et  ideo  sive  prœposilus  coadjulores,  sive 
coadjutores  prœpositum  vel  collegas  admoneat,  de  suo  dis- 
cessu  atque  secum  inviccm  ila  conveniai.t  ut  intérim  aliqui  ex 
ipsis  prjeslo  sint  fidelibus  in  opéra  spirituali.  » 

Verum  bac  in  occasione  Hs  quaîdam  inter  capeilanos  et 
prœpositum  exorta  est  circa  interpretationem  enunciati 
rescripti  diei  24  julii  1875.  Capellani  enim  jactabant  aniplis- 
simum  vestrum  Senatum  recognovisse  a  in  loro  il  diritto 
parrocchiale  corne  nel  prevosto,  una  cum  prtrposito,  e  che  la 
dipendenza  a  cui  sono  obl)bgati,  non  deve  inlendersi  nel  vero 
significalo  délia  parola,  ma  soltanto  peralcuni  atti  di  urbanita 
verso  il  prevosto  che  infatto  è  a  loro  eguale  nel  diritto  délia 
cura  abituale  ed  al  più  è  primus  inter  sequales  in  jure.  » 

Hujuscemodi  interpretatio  haudquaquam  pr;Bposito  arrisit; 
hinc  ad  buuc  S.  Ordinem  obtulit  sequentem  libellum.  .  . 
a  mi  trovo  costretto  a  supplicare  le  loro  eminenze  a  piendere 
in  serio  esame  questa  vertenza,  provvedendo  che  rimanga 
intatto  e  libero  il  diritto  del  rettore,  ne  si  lasci  luogo  a  nuove 
pretese  nei  coadjutori  e  sia  mantenuta  la  dispendenza  sapien- 
temente  riconosciuta  nella  decisione  ...  Se  mai  nel 
regolamento  presentato  da  Monsig.  vescovo  si  trova  (corne  è  a 
temersi)  qualche  restrizione  al  diritto  parrocchiali  del  pre- 
vosto, ovvero  qualche  concessione  ai  cappellani,  supplico  le 
eminenze  vostre  a  porvi  opportuno  rimedio.  Il  caso  e  assai 
grave  trattandosi  di  stabilire  ciô  che  formera  legge  perpétua 
e  inalterabile.   » 

Ut  autem  hujus  controversiœ  ratio  haberi  possit  in  solutionc 
dubii  in  calce  hujus  libelli  exscripli,  prae  meo  munere  duxi 
contendentium  deductiones  summatim  refcrre. 

Praeposilus  contendit  in  laudata  declaratione  sancitum  esse 
quod  capellani  curam  exerceaiit  dependenter  ab  ipso.  Ad 
quam  interpretationem  adstruendam  prœ  primis  recolit,  ex 
buUa  Alexandri  papaî  Vï  pro  erectione  trium  capellaniarum 
in  ecclesia  S.  Agathœ  civitatis  Brixiœ  cxploratum  fore,  quod 
capellani  ipsi  teneantur  interesse  una  cnm  prœposito  horis 
canonicis  in  ipsa  ecclesia  ,  et  (tcnentur)  exercere  curam 
animarum  parochianorum,  et  per  seipsos,  non  autem  per  sub- 
stitutos  deservire.  Insuper  animadvertit  capeilanos  ipsos 
constanter  in  actis  curiœ  episcopalis,  et  in  ipsa  visitatione 
apostolica  diœcesis  Brixiensis  auno  1581  nuncupatos  fuisse 


capeilanos  coadjutores  rectoris  prœpositi.  Cum  autem  aliquando 
capellaniai  istœ  coilalic  fuerint  a  sumuiis  pontilicibus  Clé- 
mente papa  Vlll,  l'aulo  V  et  Uibano  i)apa  VIll,  in  eoruni 
buUis  collationalibus  onus  capellaiiorum  semper  designalum 
fuit  liisce  verbis  :  «  Quam  capellaniaiii  [)ro  tcnpore  oblineuti 
reclorom  dlclœ  eccicsue  S.  Agalhaj  pro  lemporc  existenteiu 
praiposilum  nuncupalum  in  exercitio  cura;  animarum  di- 
lectonim  (îliorum  illiiis  parocbianorum  coadjuvandi  onus 
incunibit.  » 

Quibus  prœstituttsinfert  S.  Congregationem  Conc.  in  supe- 
riori  declaratione  ailju(li(;assc  capellaiiis  non  cuiawi  habitua- 
Icm  parœciaî,  sed  laiilum  jus  exerccndi  ciuani  animarum. 
.lus  iiUcUige  quod  coadjutoribiis  competit,  ita  ut  nullus  ex 
cxfnineis  possit  absque  injui  ia  eos  impedire  ab  excrcilio  :  non 
autcMu  jus  contra  voluntatem  rectoris  prtcpositi,  cujus  sunt 
coadjutores;  quare  ipso  coadjulo  invito  vel .  contradiccnte 
iidem  nihil  agere  possunt  in  iis  quaî  ad  curam  spcctant. 
Ferraris  DM.  Can.  verbo  Coadjuior,  num.28,  29.  Ideo  in  lau- 
data declaratione  statiiitur  quod  capellani  curam  exerceant 
dependenter  a  prœposilo. 

Altéra  autem  ex  parle  capellani  inclamant  :  «  Chi  ha  auto- 
rizzato  il  prevosto  ad  interpretare  a  suo  taleiitole  parole  délia 
sentcnza  délia  S.  Congregazione  del  Concilio,  e  limilarne  il 
valoie?  t'oteva  essere  necessaria  una  senlenza  délia  S.  Congre- 
gazione del  Concilio  per  potcr  ritcnere  che  nessun  estraneo 
abbia  diritto  d'impedire  ai  curati  di  S.  Agata  la  cura  délie 
anime  nella  loro  parrochia?  Il  buon  senso  di  qualunque 
persona  non  diebbe  lo  slesso  dei  coadjutori  ex.  gr.  di 
S.  Giovanni  benclie  non  siano  investili  l  La  dipendenza  cioè, 
sara  regolata  dalla  S.  Congregazione,  e  non  dalla  volonta  per- 
sonale  del  prevosto. 

«  Cliiunque  legge  spassionatamente  la  bolla  di  Alessandro  VI 
si  convince  all'evidenza  che  le  parole  tenentur  una  cum  prœ- 
fiosito  .  .  .  afficiunt  tutti  gli  officî  nei  quali  si  riassuma  la 
cura  (l'anime.  Rilevasi  infatti  che  nei  scrilti  del  prevosto  il 
verbo  tenentur  artificiosamente  è  messo  in  principio  e  ripetuto 
in  seguito,  mentre  nel  brève  di  fondazione  vi  ha  una  volta  sola, 
e  questa  in  fine  del  periodo.  E  taie  fu  il  giudizio  di  S.  Carlo 
visitatore  apostolico  esplicitamente  espresso  colle  parole: 
a  Capellani  très  coadjulores  qui  una  cum  praîposito  tum  ad 
personalem  residenliam,  et  ad  horas  canonicas  coUegiatira 
recitandas.tumad  animarum  curationem  ex  fundatione  teneii 
comperti  sunt.  .- 

(c  l^er  tutto  quello  che  puô  avvenire  si  fa  osservare  che  nel 
brève  di  fondazione  aile  parole,  per  seipsos,  non  autem  per 
subsliiiilos  deservire;  seguono  immediamente  questo  altre, 
legilimo  cessante  impedimenta,  dal  che  è  facile  arguire  che 
quando  vi  fosse  inipedimento  possono  deservire  anche  per 
sostituto,  in  forza  del  brève  di  fondazione. 

((  Non  puè  dirsi  che  constanter  in  actis  curiœ  episcopalis 
«  nuncupali  fuerc  capellani  coadjutores  rectoris  praîpositi,  -. 
mentre  il  massimo  numéro  délie  bolle  o  atti  di  collazione  dei 
relalivi  benefici  ripctono  le  précise  parole  del  brève  di  fonda- 
zione dove  si  dice  «  pro  tribus  perpetuis  capellanis  qui  una 
cum  praeposito  horis  canonicis  interesse,  personaliter  residere, 
ac  curam  animarum  parochianorum  exercere  teneantur.  » 
Per  cio  poi  che  riguarda  la  visita  apostolica  evidentissima  è  la 
falsità  dell'asserzione  che  si  chiamassero  a  capellani  coadju- 
tores rectoris  praeposili,  »  solo  che  si  rifletta  aile  parole  del 
santo  visitatore  apostolico  ricordate  di  sopra,  dove  si  chia- 
mano  «  capellani  très  coadjulores  non  prajposili,  sed  qui  una 
cum  praeposito  etc. 

«  Relativamente  poi  alla  coUazione  falta  dai  tre  sommi 
pontetlci  di  un  beneficio  che  si  rese  vacante  nelle  epoche  in  cui 
i  sommi  pontefici  si  erano  riservata  per  sei  mesi  la  collazione 
di  tutti  i  beneficii  in  Italia  se  v'ebbe  qualche  modificazione  nelle 


295 


LEGS  DE  MESSES 


296 


relative  formole,  cio  a^-^enre  perché  si  appogiarono  all'esposi- 
zione  inesalia  che  fecero  i  Rini  prevosti  degli  ullicî  dei  cuiati 
quando  ne  promovenano  rinveslilura.  Tanto  ^  vero  che  colle 
successive  collazioni  si  ritornô  seinpre  alla  formola  che  leggesi 
ncl  brève  di  fondazione,  e  in  quasi  tulli  cli  atti  di  ooUazione 
dei  benefici.  E  per  certo  se  i  soninii  ponlefici  avossero  inteso 
di  derogare,  alterare  autoritativamenle  il  brève  di  fondazione, 
non  si  sarebbe  in  seguifo  ripeluto  il  consueto  formulario.  » 

Perperam  prjpposiluni  arguere  pra?lensani  dependentiam, 
instant  capellani  ex  verbis  deductis  a  Ferraris  loc.  cit.  :  coad- 
juto  invite  et  coniradicenle  iidem  niliil  agere  possunt. 
Siquideni  hanc  dislinctionem  in  medum  proferunt  :  niliil  agere 
possunt  :  s  Se  il  prevosto  è  invilo  e  contradicente  juxta  ordi- 
nalioneni  concède  :  ma  se  egli  si  élevasse  al  di  sopra  délia 
ordinszione  approvata  délia  S.  Congregazione  dol  Concilio  o 
comunque  poi  la  violasse,  chi  non  vede  che  polrebbero  agiro 
libéra  mente?  » 

Eoque  minus  obftare  autumant  verba,  «  statuitur  quoil 
capellani  curam  exerceant  dependenter  a  pru'posito  »  quoniam 
semper  repetunt  juxta  ordinalionem  a  e  non  allrimenti, 
giarchè  è  chiaro  che  il  modo  ed  i  confini  délia  dipendenza 
debbono  essere  proposti  dal  vescovo  e  riconosciuti  dalla 
S.  Congregazione. 

«  Si  osserva  da  ultime  essere  évidente  che  in  sostanza  la 
S.  Congregazione  dei  Concilio  ha  confermato  la  scntenza  di 
I  e  H  istanza  riformandole  soltanto  pcr  cio  che  riguarda  il 
superiore  da  cui  deve  stabilirsi  la  pragmatica  che  deve  rego- 
lare  l'esercizio  dei  diritto  e  la  dipendenza  ad  cvilare  collisioni. 
E  in  vero  il  giudizio  diocesano  ha  riconosciuto  nci  curali  il 
jus  exercendi  curam  animarum  salvo  dipendenza  dal  prevosto 
nell'esercizio  di  taie  dritto.  Il  giudizio  metropolitano  riconos- 
cendo  pure  il  jus  a  parila  e  reciprocanza  dei  pievosto,  vuole 
che  l'esercizio  sia  regolato  dal  vescovo  a  norma  dei  concilio 
prov.  IV.  La  S.  Congregazione  riserva  a  se  l'approvazione  dei 
regolamenlo  che  deve  essere  proposto  dal  vescovo.  E  quesia 
terza   aulorevolissima  sentenza  fu  pronunciata  ne'  noti  ter- 
mini  dalla  S.  Congregazione  quantunque  i  curati  siansi  ritirati 
dalla  causa,  l'uno  di  essi  per  essere  stato  promosso  alla  pre- 
positura  di  Lovere,  e  l'altro  per  l'unico  motivo   deiressere 
impossibililato  a  sostenere  il  grave  dispendio,  coine  ebbe  egli 
stesso  a  dichiarare  aU'IUmo  e  Rmo  ordinario,  e  non  abbiano 
quindi  presentato  alcun  atto  od  alcuna  risposta  a   propria 
difesa  in  confronte  dell'opponente  il  quale  ha  fatto  il  possibile 
coUo  scrilto  e  colle  stampe  per  interpretare  e  far  interpretare 
a  suo  modo  e  il  brève  di  fondazione,  e  tutti  gli  atti  successivi 
e  la  pratica  di  oltre  trecent'anni. 

s  Si  crede  opportune  l'aggiungere  l'interpretazione  dei 
giudizio  melropolitice  per  cio  che  riguarda  le  parole,  una  cum. 
La  bella  Alessandrina  nel  suo  sensé  ovvio  d'interpretazione 
prova  nel  senso  di  una  cura  di  anime  che  incombe  una  cum 
al  prevosto  edai  curati  con  reciproca  uguaglianza.  E  si  aggiu- 
gne  pure  il  testo  délia  sentenza  dullo  stesso  giudizio.  Il  diritto 
di  piena  parrocchialita  e  quindi  canonicamente  di  assistere  ai 
matrimoni  in  detta  parrochia,  speltare  a  parila  e  reciprocanza 
in  vigore  di  fondazione  cosi  ai  coadjutori  titolari  corne  in  par- 
rocorrevo=to.  d 
Quibusperpensis grave  ne  sit  LE.  VV.  dirimeredubium: 
An  et  quomode  proposita;  ab  episcopo  ordinaliones  proban- 
dœ  sint  in  casu  ? 

S.  Congregatio  Concilii  rescnbendum  censuit  :  Affirmative 
in  omnibus.  Die  22  septembri?  1877. 


LEGS  DE  MESSES 


Legs  de  cinq  messes  par  semaine.  Le  testateur  n'ayant  pas  cxpres- 
fômenl  ordonné  l'applicalion  tie  ces  messes,  on  dem.inde  si 
l'application  est  libre.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile 
du  -î  septembre  1877, 

Lorsque  le  legs'prescrit  simplement  la  célébration 
faiil-il  supposer  que  l'application  des  messes  est  obliga- 
toire ?  Les  canonistes  embrassent  divers  sentiments. 
Amostase,  Pignatelli  etPasqiialigo,  cités  dans  le  folium 
que  nous  rapportons  plus  loin,  sont  d'avis  que  l'obli- 
gation de  célébrer  implique  l'application,  parce  qu'on 
ne  peut  supposer  que  le  bienfaiteur  qui  impose  la 
charge  de  dire  des  messes  n'a  pas  voulu  que  le  fruit 
lui  en  fijt  appliqué.  D'autre  part,  quelques  auteurs 
pensent  que  Tapplication  n'est  pas  due  lorsque  le  legs 
ne  la  prescrit  pas  expressément.  Plusieurs  décisions 
do  la  S.  Congrégation  confirment  celte  interprétation. 
En  1031,  un  prêtre  de  Cbiari,  diocèse  de  Brescia, 
institua  héritier  le  chapitre  de  la  collégiale  de  celte 
ville  :  «Je  laisse  au  chapitre  de  Cbiari,  mon  héritier,  un 
capital  de avec  la  charge  de  me  faire  un  anniver- 
saire solennel  avec  musique  tous  les  ans  pour  mon 
âme,  pour  celles  de  mes  père,  mère  et  parents.  »  Il  fonda 
aussi  un  canonicat,  et  imposa  au  nouveau  chanoine 
l'obligation  d'assister  ses  collègues  pour  la  cure  parois- 
siale et  de  dire  cinq  messes  chaque  semaine  :  «  Qu'il 
soit  tenu  de  célébrer  cinq  messes  à  l'autel  de  S.  Joseph 
ou  à  tout  autre  qu'il  croira  plus  commode  pour  la 
population  dans  ladite  église  paroissiale  el  collé- 
giale. » 

Au  début  on  mil  en  doute  si  les  cinq  messes  devaient 
cire  appliquées.  Quelques  chanoines  se  bornèrent  à  la 
célébration  ;  d'autres  crurent  que  l'application  était 
prescrite.  En  1731,  un  décretde  l'évêché  déclara  libre 
l'application  des  cinq  messes.  Delà  vientque  de  temps 
immémorial  les  messes  dont  il  s'agit  n'ont  plus  été 
appliquées. 

Le  canonîcat  élant  vacant  à  présent,  l'évêché  de 
Ijrescia  a  consulté  la  S.  Congrégation.  L'information 
de  Mgr  l'évêque  atteste  que  les  procès-verbaux  des 
visites  pastorales  ne  mentionnent  jamais  l'obligation 
d'appliquer  les  cinq  messes,  quoiqu'il  y  soit  question 
de  la  charge  relative  à  la  paroisse.  Le  canonicat  rend  à 
présent  750  livres  ;  l'obligation  d'appliquer  250  messes 
par  an  serait  onéreuse  et  même  intolérable. 

Pour  l'anniversaire,  le  testateur  prescrit  expressé- 
mor;l  l'application.  Il  aurait  enjoint  l'application  des 
cinq  messes  par  semaine  si  telle  eût  été  son  intention. 
Il  a  désigné  l'aulel  de  S.  Joseph  ou  tout  autre  plus 
commode  pour  la  population.  Cela  indique  qu'il  s'est 
pluttjt  proposé  l'avantage  spirituel  des  fidèles  et  le  ser- 
\ice  de  l'église  que  des  suffrages  pour  lui-même. 

La  paroisse  compte  dix  mille  âmes.  Cinq  bénéûciers 
assistent  le  curé.  Si  l'on  exige  l'application  des 
230  messes,  aucun  prêtre  ne  voudra  occuper  le  cano- 
nicat, doul  le  revenu  ne  s'élève  qu'à  750  livres. 


297 


LEGS  DE  MESSES 


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Dicf.isiON.  La  S.  Conrrré^ation  du  Concile  décide 
qu'il  ne  coriste  pas  de  l'oblijzalion  d'appliquer  les  cinq 
messes.  Non  conslare  deoncrc  applicalionis.  Die  22  sep- 
Icmbris  1877. 

nmXIHN.  AppLICATIONIS,  AnSOLIITIONIS  ET    REDIÛTIOMS   MIS5A- 

lUM.  Die  2-2  spploiiihiis  1877.  Sacciilos  Pauliis  Gimiuiiii  ex 
o|i|)i(li)  viilgo  Gliiari  diœcesls  Brixieiisis  ultiiuo  quo  siio 
ilttccssil  elot;io  anno  1631  capiUilum  dicti  loci  suum  vocavit 
hieredein  edicons  :  ••  Lascio  al  capitolo  di  Chiai-i  niio  erede 
un  capitale  col  peso  di  celcbiaimi  uii'aïuiiversario  solenne 
con  musica  ogni  anno  pur  l'anima  uiia,  di  mio  padie,  niadre 
e  paic-nli.  "  Voluit  insuper  ut  in  ecclcsia  prœdicla  tune 
collegiata  fundaretur  canonicatus,  adjecto  onere  novo  cano- 
nico  coadjiivandi  ccteros  conl'raties  in  cura  aniuiarum,  nec 
non  celcbranili  quinque  niissa.s  in  qualibel  hebdomada.  Fun- 
dalionis  lenipore  reditus  hnjiis  canonicatus  summaui  -iOO  li- 
beliaruni  pcrtiiigebat,  qnie  progressu  teuiporis  ex  additions 
nonnullorum  legalorum  excrevit  ad  libellas  750.  Ipso  in 
iimine  l'undalionis  dubilatum  fuit,  au  snb  noniine  célébra- 
tionis  intelligenda  esset  tantuiiunodo  prajsentia,  vel  polius 
comprehenderetur  etiani  appiicalio;  hinc  diclœ  missae  a  prae- 
bendato  aliquando  applicatit;  fuisse  videntur  aliquando  non, 
quiu  imo  constat  decreto  curiai  anni  1731  declaratuni  fuisse 
prœfatas  missas  esse  liberœ  applicalionis.  Unde  faclum  est, 
quod  a  tenipore  boniinuni  niemoriam  supcrante  enunciata 
sacrilicia  Iiaud  araplius  applicata  fuerunf. 

Rébus  sic  glantibus  et  vacante  in  prœscns  prasdicto  cane- 
nicalu  ordinarius  Biixiensis  supplici  libello  diei  25  januarii 
iani  eilluxi  a  S.  V.  Ordine  deciarari  petiit,  an  in  tbeuiate  nr- 
geal  obligatio  applicalionis.  Et  quatenus  hac  in  re  EE.  VV. 
in  affirmai ivam  abeant  sentenliam,  absolutionem  pro  praeteritis 
ouiissionibus  buuiililer  exposlulat,  necnon  dispensationeui, 
aut  saltem  magnani  reductionem,  eo  quia  haud  valet  inveniri 
sacerdos,  qui  canonicalum  adipisci  velit,  cui  est  adnexuni 
onus  alios  coadjuvandi  in  exercilio  curœ  animarum. 

Hiijusmodi  habite  libello  sub  die  13  februarii  1877  rescri- 
benduni  censui  :  a  Episcopo  qui  Iransmittat  particulas  docu- 
«  nientoruui,  ex  quibus  apparet  ipso  in  Iimine  fundationis 
«  dubilatum  fuisse  de  obligalione  applicandi  missas,  atque 
«  inspectis  actis  sacrarum  visilalionum,  referai  an  in  iisdem 
a  menlio  aliqua  occurrat  de  prœdicta  obligalione.  » 

Moreni  S.  Ordtni  gerens  autistes  literis  diei  22  junii  1877 
respondit  :  «  in  ipso  Iimine  fundationis  de  obligalione  appli- 
candi missas  dubilatum  fuisse,  imo  probabilius  non  extitisse, 
ex  eo  evincilur,  quod  in  actis  pasloralis  visilationis  lemporc 
pia>  fundationis  nuUa  de  hujusmodi  obligalione  mentio  fit. 
Confirmari  videiur  ex  allegalione  quam  ex  exemplari  in  biblio- 
theca  Morcelliana  illius  parœciœ  fideliter  excriptam  milto. 
Inspectis  vero  pasloralium  visilalionum  actis  ab  anno 
fundationis  1631  usque  in  prœsens,  mentionem  quidem  de 
onere  cooperalionis  in  cura  animarum  faclam  esse,  nullam 
vero  de  missarum  applicatione  fieri  deprehendi.  Ratione 
insuper  habita  de  reddituum  tenuitate  hujusmodi  obligatio 
non  modo  onerosa  sed  plane  imporlabilis  foret.  Ea  tamen  ad 
unguem  servabuntur  quas  sacra  Congregatio  servanda  esse 
declaraverit.  » 

Posl  liaec  rescriplum  edidi  :  Pet-  sumynaria  precum. 

Hodie  itaque  in  plenariis  comiliis  hcec  causa  disceptanda 
proponitur;  hinc  meum  est  in  médium  afîerre  quœ  hinc  indc 
observatu  digna  videntur. 

Facit  pro  applicatione  principium,  quod  injuncta  celebra- 
lione  censealur  quoque  volita  applicatio^  nisi  hœc  arbitrio 
capellani  fuerit  relicta.  Amostaz.  decaus.  jnis,  lib.  2,  cap.  3, 
nnm.  49.  Pasqualig,  De'sacrif.  nov.  kg.  quwst.  208,  n.  6. 


l'ignatell.  Consuli.  canon.  13'J,  n.  12  et  seq.  tom.  1.  Déficiente 
idfo  in  fundalione  expressa  exemptione  ab  applicatione, 
dii'cndum  videtur,  quod  canonicus  in  Iheniate  ad  missas 
applicandas  teneatur.  Amostaz.  loo.  cit.  cap.  3,  n.  59.  Pignat. 
loc.  cil.  n.  15. 

Et  jure  merito;  prœsumi  enim  non  polest,  quod  fundator 
dtuu  onus  celebrationis  missarum  (b'mandavit,  praîcipuum 
i|>sarum  fruclum  sibi  suisque  noluisset  applicari.  Hinc  ex 
Il  ic  praesumpta  fundalorum  volunlale  i)rincipinm  invaluit 
eliam  in  foro,  quod  missa  pro  fundalore  est  applicanda,  licet 
ipse  applicationem  non  expresseril.  Exemplo  sinl  resolu- 
lioiies  S.  Oïdinis  in  Tlncn.  a[)plicationis  sacrificii  diei 
8  aug.  1068,  lib.  20  decr.  fol.  01.  Mediolancn.  applic.  miss. 
lOmaii  1733.  Taurincn.  9  sept.  -1775  ad  2  dub. 

Post  hsec  inutiliter  ad  observanliam  confugiendnm  vlde- 
retur,  primo  quia  ipsa  semper  constans  a  fundalione  non 
fiiil;  secundo  quia  non  obslanle  contraria  observanlia  Sacra 
ha'c  Congregalio  alias  ap|)licalioni  locum  esse  definivit,  prouli 
videre  est  in  Tridentina  applicalionis  missarum  diei  26  au- 
gusti  1709,  §  El  quatenus. 

Altéra  sed  vero  ex  parte  perpendi  potest,  quod  in  funda- 
lione nullum  onus  applicalionis  injunctum  reperilur,  imo  hoc 
exclusum  censendum  esse  videtur,  quia  fundator  solam  cele- 
bralionem,  non  vero  api)licationem  demandavit,  quam 
expresse  imperasset,  si  eam  voluisset,  r.d  tradita  per  l'ignatel. 
ronsult.  139,  num.  3,  tom.  1.  Suarez,  tom.  2  de  Relig.  tract. 
8,  lib.  2,  cap.  17,  num.  7.  Quod  argumentum  majus  robur 
acquirere  videtur,  ex  eo  quod  testalor  prœcipiendo  suo 
hœredi  anniversarium  solemne  expresse  illud  celebrari  voluit 
a  per  l'anima  mia,  di  mio  padre,  madré,  e  parenti,  »  proindeque 
censendum  est  noluisse  applicationem  pro  aliis  nn'ssis,  pro 
quibus  applicationem  non  expressit,  ceu  tenuit  H.  S.  G.  in 
llomana  red.  et  ajjplic.  miss,  diei  15  dccemb.  1714,  dub.  2, 
et  in  alia  Romana  29  januarii  1791. 

Eo  vel  fortius  in  banc  sentenliam  deveniendum  esse  puta- 
rcm,  quia  testalor  non  modo  designavit  ecclesiam  in  qua 
esfent  celebranda  dicta  sacrificia,  verum  eliam  edixit  cele- 
branda  esse  «  all'altare  di  S.  Giuseppe,  ovvero  a  queU'allare 
elle  lui  giudichera  a  comodita  del  popolo  nella  suddetta 
chiesa.  »  Qnare  contemplata  polius  videtur  a  testatore  com- 
nioditas  populi  et  ecclesiœ  cultus,  ac  decus,  quam  sutfiagium 
ipsius  fundatoris,  ut  innuit  Tamburin.  lib.  3  de  sacrifie, 
niissœ,  cap.  o,  et  3,  num..  22  quo  in  casu  missas  applicandas 
non  esse  ex  sola  celebratione  prœscripta  docenl  resolutiones 
a  S.  Ordine  editœ  in  Callen.  applic.  sacrificii  diei  17  decem- 
brii  1679,  lib.  40  décret.  Toi.  4.  Tricastinen.  applic.  sacrif. 
proposita  die  18  julii  et  resol.  die  8  augusti  1711.  Manluana 
applic.  sacrif.  19  novembris  1718.  Novarien.  22  novem- 
biis  1727,  Fulginaten.  7  septembris  1737.  • 

Quibus  omnibus,  si  addere  placeat  redituum  tenuitatem, 
quaj  anno  1776  ad  applicationem  excludendam  prolata  fuit, 
onus  imposilum  canonico  coadjuvandi  parochum  in  exercilio 
curaî  animarum,  electionem  canonici  faclam  a  testatore  in 
persona  sibi  benevisa,  decretum  curite  anni  1731  po^t  quo- 
rumdam  Iheologorum  vola  declarans  prœfatas  missas  esse 
liberaî  applicalionis  (quœ  onuiia  ex  reperto  et  exhibito  docu- 
mento  scalent),  nec  non  immemorabilem  observanliam,  ac  tôt 
antistitum  patientiam,  absque  dubio  viderentur  prœfatce 
missœ  minime  onus  applicalionis  secumferre. 

Verumtamen  si  EE.  PP.  pra-  ea  sapienlia  et  prudentia  qua 
fulgent  in  dirimendis  quaîslionibus  judicent  pradiclas  missas 
esse  quoque  applicandas,  tune  dignenlur  videre  1"  num 
absolutio  pro  prœterilis  omissionibus  sit  concedenda.  Ipsam 
enim  suaderet  bona  fides,  qua3  in  jure,  et  pênes  H.  S.  Gon- 
gregalionem  prœserlim  in  hisce  casibus  quanti  valet  nemo 
est  qui  ignorât.  Dignentur  2°  decernere,  num  dispensatio,  aut 


299 


INSTITUT  D'ESTE 


300 


niaena  reduclio  concedenda  sit  €  ix>id>è  (ul  ait  vicarius  gene- 
ralis)  altrimenli  non  pu6  aversi  il  sacerdote,  che  vogl;;»  occu- 
pare  il  canonicato  col  j^so  annesso  délia  cura  di  anime  in 
assistenza  e  sollievo  degli  altri  cinque  beneficiali  in  iina  par- 
rocchia  di  ollre  diecimila  anime,  mentre  le  sue  rendiie  alluali 
accresciute  dopo  la  fondazione  per  altri  lasciti  ascendono  a 
lire  "30  circa.  » 

Hisce  igittir  perpensis  ea  qiia  soient  sapienlia,  et  religione 
videaut  EE.  VV.  quid  in  Ihemate  sit  decernendum. 

Quare  etc. 

S.  Congregatio  Concilii  rescripsit  :  Non  eonslare  de  onere 
applicalionis.  Die  22  septembris  1877. 


I\STITIT  D'ESTE 


Testament  de  François  V,  duc  de  Modéne.  Legs  de  deux  cen 
mille  flurios  pour  soulager  Tinlorlune  ou  favoriser  l'éducation 
professionnelle  ou  litt(.'raire.  Capitaux  plac(?s  partout  ailleurs 
qu'en  Italie.  Hèglement  soumis  à  l'approbation  du  pape.  Déci- 
sion de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du  22  septembre  1877. 

François  V,  duc  de  Jlodène,  dans  le  testament  qu'il 
a  fait  à  Vienne  le  22  avril  1873,  a  prescrit  d'établir 
an  grand  institut  de  bienfaisance.  Le  texte  italien  de 
la  disposition  testamentaire  est  inséré  dans  le  foliuin 
de  la  S.  Congrégation,  que  nous  donnons  plus  loin.  En 
voici  le  résumé  : 

•  L'usurpation  ne  pouvant  briser  mon  affection  pour 
le  pays  où  je  suis  né,  où  j'ai  passé  la  plus  grande  partie 
de  ma  vie,  que  j"ai  gouverné  durant  treize  ans,  et  où 
j'ai  laissé  un  grand  nombre  de  personnes  qui  me  sont 
affectionnées  et  dont  plusieurs  sont  dans  le  besoin, 
je  prescris  à  mon  héritier  de  fonder  sans  retard  une 
œuvre  de  bienfaisance  sous  le  nomà'InslUul  d'Esle,  en 
employant  un  capital  de  deux  cent  mille  florins. 

■  Mon  héritier  consultera  en  toute  chose  Tarche- 
vêque  de  'Moàène  pro  tempore  et  d'autres  personnes  de 
Modène  qu'il  désignera  et  qui  feront  partie  du  conseil 
d'administration  de  l'œuvre. 

«Nous  ne  prescrivons  rien  d'invariable  pour  l'em- 
ploi du  revenu,  parce  que  les  besoins  peuvent  changer 
avec  le  temps  ;  mais  nous  voidons  que  les  ressources 
de  l'œuvre  soient  toujours  affectées,  soit  à  soulager 
des  misères  imméritées,  soit  à  encourager  les  talents 
techniques  et  même  littéraires,  pourvu  que  les  talents 
et  l'inslruclion  soient  unis  à  de  bons  sentiments  catho- 
liques, ainsi  qu'à  la  bonne  conduite  et  au  travail  qui 
en  sont  en  quelque  sorte  la  conséquence  nécessaire. 
Voulons  que  le  statut  soit  soumis  à  l'approbation  pa- 
pale. Les  capitaux  seront  toujours  placés  hors  de 
l'Italie,  même  au  cas  où  les  princes  légitimes  seraient 
rétablis.  Si  les  rentes  des  capitaux  de  l'œuvre  placés 
à  rétranger  étaient  frappées  de  quelque  impôt,  ou  dé- 
tournées de  leur  destination,  soit  en  totalité,  soit  en 
partie,  ou  enlevées  au  libre  contrôle  du  conseil  d'ad- 
ministration que  l'archevêque  de  Modène  présidera, 
ou  soustraites  à  l'autorité  de  mon  héritier  ou  de  ses 
successeurs  ;  dans  ces  diverses  hypothèses  on  cessera 
de  verser  les  rentes  en  Italie,  et  elles  seront  accumu- 
lées à  l'étranger,  et  capitalisées  jusqu'à  ce  que  l'œuvre 


soit  de  nouveau  exonérée  de  toute  contribution  et 
de  toute  autorité  étrangère. 

«  En  cas  de  dissentiment  entre  Théritier  ou  ses  suc- 
cesseurs et  le  conseil  d'administration  sur  le  règlement 
et  les  changements  à  y  apporter,  sur  l'e  r]iloi  ou  le 
cumul  du  revenu,  nous  prions  le  pape  régnant  d'évo- 
quer la  questiou  et  de  décider  sans  appel. 

o  Si  par  malheur  un  des  successeurs  de  mon  héri- 
tage n'était  pas  catholique,  ou  s'il  tombait  dans  des 
censures  ecclésiastiques,  s'il  refusait  de  joindre  le 
nom  d'Esté  au  sien,  il  ne  pourrait  plus  être  protecteur 
de  l'institut  d'Esté  tant  que  ces  obstacles  ou  l'un  d'eux 
subsisteraient.  En  ce  cas  l'institut  serait  placé  sous  la 
direction  exclusive  de  l'archevêque  pro  tempore  de 
Modène  et  du  conseil  d'administration.  Alors  le  compte 
rendu  annuel  serait  fait  au  saint-père  et  non  plus  à 
mes  héritiers  à  perpétuité.  » 

Dès  que  le  legs  a  été  délivré  au  nouvel  institut,  le 
conseil  d'administration  a  été  constitué;  son  premier 
soin  a  été  de  dresser  le  règlement  de  l'œuvre,  en 
vingt-huit  articles,  dont  la  plupart  reproduisent  les 
dispositions  du  testament. 

Un  désaccord  s'est  produit  entre  la  commission  et 
l'héritier  sur  l'article  18,  portant  que  toute  proposition 
de  modifier  le  règlement  est  approuvée,  si  elle  réunit 
les  deux  tiers  des  voix.  Le  fondé  des  pouvoirs  de 
l'héritier  objecte  qu'en  vertu  de  cet  article  la  commis- 
sion pourrait  supprimer  le  protecteur. 

L'article  20  se  rapporte  à  la  même  question.  Le 
protecteur  prétend  que  les  modifications  lui  soient 
soumises  avant  d'être  portées  au  saint-père. 

Pour  le  n.oment,  on  ne  fondera  pas  un  établissement 
spécial  pour  l'éducation  littéraire  ou  professionnelle; 
les  ressources  serviront  à  soulager  les  individus  ou  à 
conférer  des  bourses  aux  jeunes  gens  admis  dans  les 
collèges  existants. 

Le  règlement  a  été  soumis  à  l'approbation  du  Saint- 
Père,  comme  veut  le  testament  du  pieux  bienfaiteur. 
La  S.  Congrégation  du  Concile,  dans  la  séance  du 
22  septembre  1877,  a  traite  la  question.  Elle  a  décidé 
d'approuver  le  règlement,  sauf  de  légères  modifica- 
tions. 

MuTiNEN.  ArrROBATioNis  STATUT!.  — Die  22  septembris  1877. 
Supremis  quibus  decessit  tabulis  die  2-2  aprilis  1873  religiosis- 
simus  ac  clementissimus  vir  Fnuiciscus  V,  Mutincnsis  diix, 
inter  cifitera  hicc  disposait:  «  L'usurpazione  non  potendo 
sciogliere  i  vincoli  di  aiîezione  verso  il  paese  ove  nacqui,  ove 
passai  la  miglior  parte  délia  iiiia  vila,  che  governai  per  13  anni, 
ed  ove  lasciai  molle  persone  aflezionale,  e  aiiche  moite  di  esse 
bisognose,  prescrive  all'erede  di  fondare  senza  ritardo  un' 
opéra  pia  sotto  il  nome  di  Lascito  Estrnse,  erogandovi  un 
capitale  di  duecento  mila  fiorini,  salvi  i  pos^ibili  diffalchi 
propri  a  tutti  i  Icgati  in  caso  che  viene  precisato  più  sotlo,  e 
salvo  l'onere  conmne,  sperabilmente  transitorio,  deU'obolo  di 
S.  Pictro,  di  cui  si  dira  piu  sotto. 

«  Il  lascito  Estense  verra  fondato  dall'  erede  o  chi  per  lui, 
se  foso  minorenne  al  momento  délia  mia  morte,  e  d'accordo  in 
Qfni  caso  col  mioesecutore  teslamentario,  e  dopo  udito  pure 
in  ogni  caso  l'arcivescovo  pro  tempore  di  Modena,  nonciiè  altie 
persone  Modenesi  ed  autorevoli  da  lui  suggerite,  e  frattanio 
io  ne  cito  alcuiic  di  mia  confidenza.  c  che  desideroentrino 


301 


INSTITUT  D'ESTE 


302 


nella  organizzazione  c  ncl  consiglio  di  amniinistrazionc,  ossia 
IVa  queste  chc  nomino,  quelle  eho  mi  sopravlverannO;  od 
alnipno  alcune  di  esse. 

«Uiicste  persone  earebbcro  il  coule  Giuseppe  Forni,  d 
conte  Teodoro  de  Volo,  desidero  die  l'credo  o  clii  per  Im 
sceliça  alineno  fr.i  qiiesli,  in  numéro  pcrù  non  mai  minore 
di  tiv,  non  clie  fra  i  propostigli  da  Monsignor  Arcivescovo. 
Essi  costiluiti  in  una  commissione  proporranno  la  mia;liore 
erogaziono  dei  redditi,cioè  quale  sarcbbo  il  maggior  vantaggio 
elle  no  potrebbe  derivarc  al  paese  cd  ai  poveri  da  tali  risorse. 

..  Non  fissiamo  poi  nnlla  d'invariabilcqnaiilo  al  génère  délia 
erogazione,  perclii;  coU'andare  del  tempo  potrebbero  vanarsi 
i  bisogni  ;  ma  desideriamo  chc  le  risorse  di  taie  opéra  vadano 
sempre  o  a  soUevare  miserie  immerilate,  o  ad  incoraggiare 
talent!  tecnici  in  ispecie,ma  anclicletterari,  piirchè  tali  talonti 
e  l'istrnzionc  vadano  unitia  buoni  sentimenti  cattolici,  c  ad 
buuni  portamenti  ed  operositii,  chêne  sono  in  cerlo  modo  una 
consegnenza  necessaria.  Vogliamo  inoUre  clie  lo  statuto  sia 
sottoposloall'approvazione papale,  echei  capitali  siano sempre 
impiegali  fuori  d'Italia,  ancorch&  gli  atfari  polilici  fossero  più 
0  meno  ben  ristabiliti  in  Italia  stessa,  non  eschiso  neppure  il 
ristabiliniento  dei  governi  legitlimi,  che  potessero  forse  col 
tempo  risorgere  ;  e  che,  ove  accadesse  che  le  rendite  dell'ope- 
ra  pia  che  verranno  dall'estero,  fossero  lassale  o  sviate  dal 
loroscofjo  in  tutlo  od  in  parte,  osoltiatte  al  libero  controUo 
stabilito  del  consiglio  di  aniministrazione  presieduto  daU'arci- 
\esco\o  pro  tempore  di  Modena,  ed  all'autorità  dell'erede  mio 
0  dei  successori  nella  crédita  e  nel  cognome  di  Este  aggiunto 
al  proprio  ;  vogliamo,  corne  si  disse,  che  in  tutti  questi  casisi 
cessi  dal  versare  le  rendite  in  Italia,  e  disponiamo  che  si  accu- 
mulino  all'estero  al  capitale  tino  a  che  l'opéra  pia  sia  di  nuovo 
libéra  da  pesie  da  autorita  estrance  all'opera  stessa. 

«  Vogliamo  in  fine  che  il  consiglio  di  aniministrazione,  tranne 
tulto  al  più  un  contabile  ed  un  cassiere  da  mantenersi  dall'- 
erede  o  suoi  successori  nell'eredita  e  nel  cognome  di  Este 
aggiunto  ai  proprio,  sia  gratuite,  e  che  l'erede  e  suoi  succes- 
sori pen>inopure  a  provvedere  un  locale  a  lorospese  per  l'uffi- 
cio,  se  pure  uno  degli  amministratori  e  facoltosi  non  vorrà 
cssere  si  patriottico  e  generoso  di  offrire  in  casa  sua  lo  stretio 
necessario  locale  perTufiicio,  che  dovrà  impiantarsi  nel  modo 
il  più  semplice  e  modesto  possibile,  essendo  ci6  un  maie 
necessario,  e  non  dovendo  essere  un  soggetto  di  vanità  ne  di 
sfarzo. 

'.  Qualora  accadessero  divergenze  d'opinioni  fra  l'erede  o 
successori  neU'ereditâ  circa  l'amministrazione  del  lascito, 
circa  il  regolamento  o  cambiamento  da  farsi  in  quello,  e 
l'erogazinne  o  l'accumulamento  dclle  rendite,  preghiamo  il 
Santo  Padre  allora  régnante  ad  avvocare  a  se  la  questione  e 
decidere  inappellabilmente. 

«  Oltre  le  condizioni  che  il  capitale  dell'opera  pia  del  lascito 

Estense  debba  essere  fuori  d'Italia,  e  délia  eventuale  sospen- 

sione  délie  rendite,  ossia  délia  loro  erogazione,  qualora  esse 

non  la  potessero  essere  colla  dovuta  indipendenza  da  governo 

qualunque  che  vi  fosse  in  Modena,  e  dovessero  esse  rendite 

soggiacere  a  tasse  in  Italia,  stabilisco  ancora  quai  condizione 

sine  qua  non,  che  se  per  disgrazia  un  successore  nell'eredita 

fosse  od  acattolico  ocaduto  in  censure  ccclesiasliche,  o  rifiu- 

tasse  diaggiungere  al  suo  il  cognomo  d'Esté,  esso  non  potrà 

essere    più   a  lungo    protettore  del  lascito  Estense   finchè 

durassero  tali  eccezioni,  o  l'una  o  l'altra  di   esse  ;  ed  in  tal 

caso  esso  lascito  rimarrebbe  sotto  l'esclusiva  direzione  dell'ar- 

clvescovo  pro  tempore  di  Modena  e  del  consiglio  d'amminis- 

trazione,  di  cui  Monsignore  sarà  di  dirilto  il   présidente,  il 

quale  darebbe  allora  diretlamente  l'annuo  resoconto  a  Sua 

Santità  il  papa  in  luogo  di  darlo  al  protettore  erede  mio  od 

erede  dell'erede  aU'infinito.» 


Adila  abinstituto  ha^reditate,  nt  excelsi  Principis  testaloris 
suprenia  vohmt.is  cxecutioni  ïuandaretur,  rogulariter  inslitula 
est  rommisbio  adniinislrdtrix  htijus  pii  relicti,  qua;  seqiiens 
cdiditstatutum,  quodnunchuic  S.  Ordiniprobandumproponit. 
0  I .  L'opéra  pia  laicale  e  privata  del  Lascilo  Estense,  corne 
ha  avuto  vita  dalla  volontii  del  suo  raunitico  istitutore,  cosi 
prerule  norma  di  agire  nelie  disposizioni  del  suo  testamento  in 
dala  di  Vienna  22aprllc  187,'). 

«  2.  Protettore  nulo  e  perpetuo  délia  pia  opéra  è  il  succes- 
sore ;)ro  tempore  nella  eredilà  délia  defonta  A.  R.  l'arciduca 
Fraiiciîsco  V  d'Auslria  di  Este,  il  quale  profcssi  la  religione 
c.itlolica,  non  sia  soggetto  a  censure  ecclesiastiche,  purli  il 
cognome  d'Esté  aggiunto  al  suo  proprio,  e  adempia  lutte  le 
condizioni  prescritlegli  nel  testamento. 

"  :!.  Ai  protettore  apparlienedi  sceglierc  i  membri  del  con- 
siglio d'aiuministrazione  dielro  proposta  dell'arcivescovo  di 
Modena,  quai  présidente  di  esso  consiglio;  e  di  ricevere 
annualmente  ilconio  délia  gestione  di  esso  consiglio. 

4.  L'eccelso  protettore,  quale  successore  nell'eredita  del 
principe  fondatore,  ha  l'obbiigodi  mantenereun  contabile  cd 
un  cassiere  in  servigio  dell'amministrazione  del  Lascito  Estense, 
e  di  provvedere  a  sue  spese  un  locale  per  l'uffizio  il  quale 
dovrà  impiantarsi  nel  modo  piu  semplice  e  modesto  possibile. 
«  E  ciô  ancora  nel  caso,  che  si  spera  non  succédera  mai, 
che  per  mancanza  d'alcuna  délie  condizioni  dette  di  sopra,  il 
consiglio  di  aniministrazione  dovesse  (a  termini  del  testamento) 
astenersi  dal  rendere  a  Lui  l'aunuo  conto  délia  sua  gestione. 
«  In  questo  caso  il  conto  deve  essere  rassegnatodall'arcives- 
covo  alla  Santità  del  papa  régnante. 

«  o.  Il  consiglio  di  amniinistrazione  si  compone  di  quattro 
membri  eleltivi  e  deU'arcivescovo  di  Modena  pro  tempore  che 
ne  è  il  présidente  dal  momento  che  sia  eletto  a  taie  dignitît 
dais.  Padrë.  Per  la  prima  volta  i  membri  del  consiglio  sono 
nominati  dal  protettore  prendendoli  tra  le  persone  indicate 
nominativamente  dal  principe  fondatore,  e  quelle  che  l'arci- 
vescûvo  gli  proponga,  a  termini  del  testamento. 

n  (j.  In  avvenire  la  nomina  de'  membri  medesimi  sarà  fatta 
dal  protettore  e  scegliendo  alcun  altro  dei  désignât!  determina- 
tamente  dal  testatore  o  sopra  proposte  di  monsignor  arcives- 
covo. 

«  7.  Nel  caso  che  rimanesse  sospeso  nel  protettore  il  dirilto 
di  ricevere  il  conto  annuale,  la  nomina  de  membri  del  consiglio 
sarà  fatta  daU'arcivescovo  di  Modena. 

a  8.  Le  funzioni  dei  consiglieri  sono  affatto  gratuite. 
..  9.  Essi  stanno  in  ufficio  per  quattro  anni.  Per  la  prima 
voila  la  sorte  déterminera  i  due  membri  che  cessino  dalle  loro 
funzioni  a  capo  di  un  biennio. 

«  10. Per  la  nominade'nuoviconsiglierlin  posto  degli scaduti, 
0  in  caso  di  morte  o  di  rinunzia  in  pendenza  del  quadriennio, 
l'arcivescovo  présidente,  sentito  il  parère  del  consiglio,  pro- 
pone  una  lista  di  persone,  tra  le  quali  il  protettore  eleggerà. 

«  41.  Questa  lista  conterrà  non  meno  del  doppio,  ne  piu  del 
triplo  del  numéro  de  consiglieri  da  eleggere. 

..  12.  I  membri  che  cessanopelcompimento  del  quadriennio 
possono  essere  posti  nella  lista  e  venir  confermali  dal  protettore. 
..  13.  Le  persone  indicale  nominativeniente  nel  testamento 
saranno  poste  a  preferenza  nella  lista. 

«  14. 11  consigliere  elelto  nel  postodi  un  consigliere  mancafo 
per  morte,  o  che  abbia  rinunzialo,  starà  in  ufficio  pel  tempo 
che  vi  sarebbe  stata  la  persona  alla  quale  e  sostiluito. 

«  15.  L'arcivescovo  présidente  puô  farsi  rappresenlare  nel 
consiglio  di  amministrazione  da  persona  di  sua  confidenza, 
anche  esiraneaal  consiglio  ed  ecclesiaslisca  o  secolare. 

«  16.  In  caso  di  morte  dellarcivescovo  o  di  sua  rmnnzia 
all'arcivescovo  accettata  dal  papa,  la  presidenza  si  trasmette 
al  vicario  capitolare. 


iNSTlTLT  D'ESTE 


30i 


«  M.\  pu-  qjortvi  !ion  s'iiUuide  d\  ilare  aH'opcia  licl  lascil» 
EitoiJO  il  c.i!\itt-:i\^  lii  0',H'i\»  pi.i  oci'lo,>ia>t!i- 1,  voleiuiosi  coiî- 
serv'.rUi  l.r,e,i!e  o  privata  c  a?>oUitaiu<'nl(.'  aiitoiu'mi  a  toniiinl 
kl  !•  ~ta:iUT.to  cÎ!!"  Il'  lia  \i!a. 

I  17.  Alla  valniilà  e  ro^'lar'nà  (.lelliMlfr.liriM/ioiii  tKl  consi- 
^'!^^1.^!a  la  ;'rr>(,'ivi  di  tie  iinMiilni.  t'i'nii'ie>"\  i  il  prosidoii'.t' 
o  cl:'-  lo  iai'j':i'.-';iUa.  p.T   uli    OL'u.nti   or.linain. 

■-'  Ma  0^0  ^i  liovesii?  ;:atlai\'  ■'■a  miit.i/ioiii  O  iiio  iitiia'.ioni  ili 
r:'.:,^!'i  S'a.'u'.'K  >i  i  i('!i:t'i!i'  il  l'-MU'or^o  lii  (nlii  i  lam^iiiliiTi  non 
impt'!:!i  U -■•:;:ii.i:i.t  :it.'.  K  ,-!  lav-'a  al  pninPiiH'  arlntviii  ilell' 
arc  \  1 -''''\''  p' I  ,-i,li  litt'  lii  (i.Hii  iiiiiau'  il  roik'or.-o  anche  di 
:ii'.ie  p  :>'i:!<'  .la  lui  pvi'p.>>ti'  per  av.ic  i\À  csm'  un  voto  con- 
<',:;'.iv.i.  1:1  quiSlo  ("a>'.)  :i"n  pre.-fiiainidji  in  i.uni'/ro  ^ullicienlc 
i  co::>  -ilii-n  n  ai  i!i;p..  i!;ti.  a\  i  à  li'ou.i  una  m  ciiiuia  Culivoca- 
/'.;...  ;  i  aix'.o  ipii'sl  i  lUMi  rinsicuilo  prr  niaiii',;ii/ 1  di  luinier.i, 
r,;:  .'!U'>OmVii  prc<idt'iile  ni'  ronvocli'a'à  una  ti'iit,  nella  quak' 
H  ;i  >[:.'.  i\  ■\ihci\\:c.  qualiinquo  ^ia  il  nuaicio  Ar-j,\\  inlcrvomili. 

1  |s.  In  tdiMj.i  la  pr. 'posta  di  niiitanieiitn  o  nioditicazione 
!.i''l  si  i;!'.t!,d-'t'.;  ..i':i'..i\  iM.  >■•  l'.nn  la 'cii^iir  duc  tcivàdci  voti. 
S;  il   Mini  11  d  i  xii'anti  c  paii.  l'arci\Csri>',i)   picsiilv'nle   ha 

.l..pp'0      N.'i.l, 

u  1'.'.  La.  ;:opii>ta  ili  ni'ata'.ncnld  ô  iiu>dihca/'o:ii'  dcUo  staluto 
!i_n  i  'iUà.niaicjM  ;c  l'ail, i  scnoii  dalla  [ici'Sona  dcU'arciveseovo 
p:v>;d'  ntc. 

.   Ta!  fac.>Uà  non  passa  ncl  vicado  cqiitolarc. 

oi"  l'cri..=-cit"  pni  cscizuito  il  niutanientu  o  lauiodilicazione 
ch.e  il  ouns'ijlio  aliliia  trovato  convcniente  di  approvarc,  la  pro- 
pos! i  d  iVfà  c-scre  coinunicata  al  piotctloi'c  e  rassCL'nata  alla 
.^.intit  '.  d'I  SL'iiiiii'.i  ponli-iicc  pcr  la  delinitiva  cûnlVraïa. 

-  -21 .  .\vvcnin  lo  il  casadi  discrc-panzadi  oiuiiioiio  ti'.i  il  pro- 
telt"'.c  i;  il  ion>iul'o  ci.ca  ranimiîiisti'azioiie  c  l'ci  oj^azione  o 
l'acc'.iniulanit  ntca  dcl!!  iriidilc,  Uv\  caso  chc  ([ucsio  dchba 
cssc;<'  t'.iitoin  Imiz  i  dclic  di>p;is;/ioni  scrittc  ncl  P'st  iiiif  nto:  si 
(lov:,i  in  cs>ciuio:;c  dcl  icslanicnto  medcsiiiio  rasscpnaïc  la 
i]Uc-'i'>:i'-  alla  S  mtila  iK  1  ]i;i;ia  r. '^'liante  pcr  la  sua  suprciiia  cd 
Inapi  .'.1  il'ilc  d.:ci.-ionc. 

n  L'-;t.'  uzi-'Oe  di  (pi'  stc")  ailiciilo  è  di  cscli'.siva  atiiibnzionc 
d-;i'.iicivc-C''Vo  pircïid.riite,  0  dcl  vicario  capitolare  in  caso  di 
scdc  vacant-'. 

a  22.  L'.iniuiinislrazioneccûnoiiiica  sarà  rcgolata  con  articoli 
aM:z;o;iaa  al  prcscntc  Slalutu. 

..  23.  1  iidditi  dtl  l„5ci(o  Estcnsc  sono  destinât!  dal  volcrc 
il':-;  ti/>'..it":c  M  a  sollevarc  niiserie  inimcritate  o  ad  incoraggire 
taicnti  tc'iiai  in  is|iccie,  ma  anche  Ictterarii,  coa  che  tali 
tah  nti  c  l'ijtic/.ionc  vadanouniti  a  buoni  poitatnenti  ed  ope- 
lo-ità  ch^  ne  s  aïoin  (iito  modo  vina  conscL'uciiza  necessaria. 

c  2i.  .\cinc>-erido  poi  [acscrilto  un  invarialiilc  modo  di  cro- 
p.izione,  ma  c^scndo  anzi  lasciato  alla  |jrudcnza  dtd  consiglio 
di  re^'olar.-^i  secoiido  la  vaiietà  dci  Lisogni  clic  si  verilichi  coil' 
andarc  dcl  tempo;  pcrci.Vm  pendenza  délia  dclilicrazione  che 
si  po-sa  prcuilcie  ciica  la  tuudozione  di  un  isiittito  dirello 
ma^simamcnte  alla  cducazionr  ed  istinzioni;  tccnicu  ed  anclie 
Ictteraria  di  t-'iovanelti  di  famii-die  po\cre  si'uza  loro  colpa  ; 
il  con^ii:lio  pérora  avra  in  mira  massimaniente  il  sollievo  délie 
immcîil  atemiïciie,  prcfrrendu  nci  sussidii  (la  accordare  quelli 
che  po~sano  c-sere  aji|)licali  all'i-ducazione  cd  isiriizione. 

a  2'>.  Il  consi;_dio,  [irocuratesi  le  upporlmie  inionnazioiii,  f(jr- 
merad'anno  in  anno  un  conto  pri;ventivo  d^dla  dislrihnzionc 
(la  fare  dei  redditi  nelle  pruvincie  che  coaliluivauo  ^li  Esten>i 
Uominii. 

a  iC).  Oveesistano  islitutio  pnhhlici  0  privati  clie  diano  opeia 
alla  ciistiana  e  civile  educazione  cd  istruzione,  sefrnatamenle 
tccnica  ed  anche  lelteraria,  pulrk  esse  asse-mato  loro  alcun 
sussidio  (la  ajjplicare  a  ;.'iovani  meritevoli  a  sciiso  délia  mente 
del  testalore. 


"  -27.  l  na  parte  di  (]uesti  sussidii  pm'i  essore  apjiUcal.i  alla 
ediicazione  délie  t'anciulle. 

i>  2S.  Tutti  i;li  asscijni  fatti  dal  consiylio  si  inteudono  p(-l  solo 
anno  ciu'rente. 

Hnines  pra-cilati  articidi  tani  ah  ipsa  conimissione,  quam  a 
procuratorc  tutoris  auyusti  luvrcdis  iirohati  fiieruni,  si  dénias 
arliculum  18  cl  20,  quos  circa,  ut  ictert  archiepiscopus,  rpue- 
d.im  ix.iita  est  discrepanlia  iiiter  comniissioncm  et  imufatuiu 
pioian.itiii'cm. 

r.v'hus  itatjut^  ita  pcrstantibns  totam  rein  in  amplissimo 
KK.  VV.  conscsnidisceptandaiu  proposui.ut  non  modo  dictum 
St.itiitmn  proli.ua',  verum  etiam  discreiianliam  mox  cxponcn- 
dam  circa  p!a'''atos  artictilos  vigenleni,  ahrnmpere  digncmini. 

Iic\  nuis  ii;itiu'  aicliicjiisco])us  et  connuissio  adiiiinislra.lrix 
autumaut  se  voluiitatem  F.xcdsi  tcstatoris  rite  interprétasse, 
si  aiti(uli  IS  et  20  rctineanlur  prout  jacenl;dume  contra 
piationus  aycns  pro  li.ercde  vellet  k  al  primo  dei  suddelti 
arlicoli  ..  a[;y:unt;cre  che  h;  pro|iosle  di  nuilanicnto,  oltroa 
un  Icizi  almcno  (ki  \oti  dovesscro  per  la  validilà  loro  ri|)or- 
lare  l'approvazionc  dcl  prolcttore.  In  pari  t._mpo  poi  dal!"allro 
articolo  cassava  la  riscrva  che  la  proposla  di  mutamcnli  pcr 
esscre  eseguita  dovcsse  [irima  coniunicarsi  al  prolcttore.  » 

Ad  snam  protuendam  sentenliam  iH-œlatus  procuralor  hanc 
aryumentcUidi  iiicthodum  instituit  :  ■■  Qnaïuio  la  modilkaziouc 
dello  Statuto  sla  nel  piacimcnlo  di  due  terzi  dcl  consiglio  di 
aniministrazione,  in  allora  un  successivo  consiglio  potrcblie, 
a  modo  di  dire,  slabillre  che  il  lascito  non  abbisopna  di  pro- 
tetlore  ;  al  che  credo  di  dovermi  Ojiporre  :  il  citato  passo  (hd 
U-'slamcnio  non  si  riferisce,  a  mio  parère,  almeno  nel  testo 
tcdcsco,  al  mntamenlo  dello  statuto.  Se  nel  tcstamento  non  e 
dctto  che  lo  statuto  deve  essere  ap|)rovale  daU'erede,  non  è 
nenmicno  dctto  che  esso  pinà  essere    stahilito  senza  di  lui.  » 

At  vero  imper  allala  arguinentatio  Kmo  archicpiscojio  et 
conuiussioni  administratrici  haud  placet,  quia  onerosa,'  condi- 
tioncs  [(onendie  non  sunt  contra  aut  prœler  volunlatein  tcsta- 
toris; testator  enim  qnod  vokiit  exprcssit.  Insuper  addunt  : 
ce  1.  Il  prolcttore  h  inyiunto  ne!  testaniento,  e  pei(")  qualsiasi 
cangiaiiiento  dello  Statuto  non  polendo  coniraddire  mai  aile 
disposizioni  tcstamcntarie,  non  cquivarrii  acangiare  il  testa- 
niento. lîesta  quindi  infondato  il  suj)posto,  che  una  luodifica- 
zione  dello  Statuto  possa  escludere  o  menomare  l'azione  del 
prolcttore  in  tullo  ci('>  clu;  iné  proposilo  stahilito  nel  lesta- 
mcnto.  2.  Autentico  testo  dello  ultime  disposizioni  del  com- 
pianto[)rincipe  è  quello  scritto  di  sua  nnino  in  lingua  ilaliana. 
Fa  d'uopo  adunqne  in  caso  di  dubhia  interpretazione  riportarsi 
a  questo,  e  non  ad  una  versione  in  lingua  tedesca.  3.  Ora  i 
luoghi  deir  articolo  15  dcl  testaniento,  chc  hanno  rifcrimento 
sia  a  modilicazioni  dello  Statuto,  sia|alle  approvazioni  necessa- 
rie  pcr  tali  modilicazioni,  sono  testualmente  i  seguenti  :  — Non 
lissiamo  nulla  di  invariabile  quanto  al  génère  di  erogazione  ; 
giacchè  coll'andare  del  tempo  potrebbero  variarsi  i  bisogni... 
\ogliamo  chc  lo  Statuto  sia  sottoposto  all'approvazione 
pa])ale...  Oualora  accadessero  divcrgenze  di  opinione  fra 
l'erede  o  successori  nella  ereditti  circa  ramininistrazioiie  del 
Lascito,  circa  il  rcgolamcnlo  o  cambiamcnto  da  farsi  in  quello 
ecc.  iiregbiamo  il  S.  Padre  allora  régnante  ad  avvocare  a  se 
la  ([uestionc.edccidereinappcllabilmente. — Nelle  qualiespres- 
sioni  émerge  chiaiamcnte  che  lo  Statuto  e  lecventuali  miUa- 
tazioni  di  esso  debbono  riportare  la  sanzione  pontilicia,  ma 
non  ap[iare  cbi!  sia  piurc  necessaria  qucHa  del  protellore.  Che 
anzi,  ove  (piesti  sollevasse  divcrgenze  colla  commissione, 
andrebbero  esse  a  venir  soltiqioste  al  giudizio  (kd  lîomano 
liontelice.Neinnnepareattcndibile  in  ni  una  maniera  la  massinia 
(die  siavi  titolo  a  soslencre  ci('i  che  dal  tcstamento  non  e  cs- 
cluso,  0  per  ineglio  dire  ci()  diche  il  tcstamento   non  parla; 


305 


MELANGES 


306 


essendo  manifeste  le  sirane  conseguenzc  aile  quali  taie  mas- 
sinia  polrebbe  condurre.  » 

Ilisce  expositis,  EE.  VV.  exorantur,  ut  proposilum  Stalu- 
tuni,  vel  uti  jacet,  correctiun  aut  emendatiim,  probare  di- 
gnentur. 

Qiiare  etc. 

S.  Congrcgatio  Concilii  respondendum  censuit  :  Pro  gratm 
approbationis  jiixta  modum  facto  verbo  cum  SSmo.  Die  22 
septenibiis  1877. 


—  Mort  du  pape  Pie  IX.  Oraison  fiaûbre  prononcée 
par  Mgr  Nocella,  secrétaire  des  lettres  latines. 


Parentalibus  Pu  IX  pont.  max.  Oratio  ad  eminentissimos 

AC  REVERENBISSIMOS  S.  E.  R.  CARDINALES,  CarOLO  NoCELLA,  PRO- 
TONOTARIO  APOSTOLICO  DECURTALI  ATQUE  EJUSDEM  PONTIFICIS  ab 
EPISTOLIS  LATINIS,  HABITA  IN   jEDE    SIXTINA  DIE   XVII  FEBRUARII  A. 

MDCccLxxviii.  —  Trislis  sane,  Eiiii  ac  Rmi  Patres,  trislis  sane 
atque  acerbus  dolor  nobis  contigit,  ut  nempe   pontificis  ejus 
funus  videremus,  qiiem  in  caligine  hujus  sœculi  valut  insigne 
sidus  lumenque  respeximus,    queni    niirifice  cum   universo 
populo  christiano  dileximus,  et  de  quo  semper  unanimis  votis 
optavimus,    ut  post  tanta  discrimina   et  post   tôt  procellas 
tandem  tranquillo  pacato  florenliqiic  Ecclesiœ  statu  féliciter 
frueretur.  At  judicia  Dei  hominum   noxas  ulciscentis  votis 
nostris  non  annuerunt  ;  atque  hodierna  die  augusla?  Pii  noni 
memoriœ,  cui  putabamus  gratulationi:m  pro  felici  rerum  con- 
versione  nos  oblaturos,  funebiem   laudaiionem  [et  lacrymas 
cogimur,  in  supremum  amoris  et  pietatis  oflicium  exsolvere. 
Sed  facilius  est  ingentem  tanti  pontificis  imaginem  posse  nobis 
animoeffingere,  quant  orationis  ope,  suis  lineamentis  expres- 
sam,  ut  decetj  exhibere.  Agimus  enim  de  eo  ponlifice,  qui  eo 
carior  Ecclesiae  fuit,   quanto  diuUirniiis  mortalis  peregrina- 
lionis  spatiiim  implevit,  de  eo  ponlifice  qui  universos  pastores 
et  fidèles  suaruni  viitutum  prœcones  habel,  de  eo  qui  vivens 
uti  amplitiidine  nieritorum,  sic  histoiiœ  prœconiis  jam  poste- 
ritati  conimendabatur.  Quamnam  igiliir  orationem  ejus  digni- 
tati  parem  me  afferre  posse  confiilam?   Nitar  tamen,  Emi 
Patres,  Dec  juvante,  acbenignitate  vestra  favente  memoria3 
ejus  debitum  venerationis  pignus  offerre,  in   ipso  speclans 
pontificem  parem  certamini  quod  contra  Ecclesiam  excitatum 
fuit,   pontificem  nempe    qui  supremi    pastoris  et  principis 
dignitatem  ac  munera  admirabiliter  suslinuit,  qui  magnarum 
virtutum    exempla  catholicis   populis    praibuit,  qui  magnis 
gloriae  insignibus  in  suis  tribuiationibus  effuisit,  ita  ut  rêvera 
de  eo  dici  possit,  splendidum  hocsteculospeclaculum  extitisse 
mundo  et  angelis  et  hominibus.   Ex    hoc  spectaculo  illud 
accidit,  ut  humana  nequitia  confusa  fuerit,  divinœ  potentia; 
gloria  ainplificala,  ac  Ecclesiœ  divinum  opus  et  divina  vis  no- 
vum  splendorera  acceperit.  Habetis  quid  susceperim,  praeslare 
utpossim,  quaeso  etobsecro,  vestro  me  studio  et  benevolenlia 
sustectate. 

Ea  est  lempeslas,  ut  nostis,  quœ  contra  Ecclesiam  noslro 
aevo  erupit,  ut  in  ipsam  omni  in  terris  defensore  nudatam,  diiœ 
conjurationis  acerbitas,  omnes  iniquitatis  et  calliditatis  aiteS;, 
potenlium  opes,  violentiae  arma,  conversa  fuerint,  adeo  ut  ea 
Tibique  pei»e  in  servitutem  redacta,  ipsa  ejus  vita  in  extremum 
fuerit  conjecta  discrimen. 

Oppressa  hoc  modo  Ecclesia,  altéra  ex  parte  errorum  lues. 


depravatio  morum,  omni  ope  ad  corruptelam  mentiiim  ani- 
morumque  provecta  est,  eo  conatu  et  exilu,  ut  hujusmodi 
pestis  non  modo  extremos  socielalis  ordines,  sed  primores 
etiain  funeste  pervaserit.  Non  fideisolum,  sed  ipsius  sooielatis 
civihs  fundamenta  convulsa  fuere,  et  salutifene  rcvelalionis 
divino   inunere   rejecto,   eo  eliam  perventum,  ut  humanae 
ralionis  ac  naturfe   vis  et   auctoritas,    tamquam  supremum 
numen  consecraretur.  In  lanta   perlurbatione  rerum,   in   ea 
tyrannide  quae  libertatis  nomen  obtinuit,  defiierunt  in  magnis 
roruiii  humanarum  fastigiis  fortes  animi,  quorum  vires  pares 
certamini,  pares  causa;  ostenderentur.  At  non  lalis  fuil  tuus 
aniinus,  tua  virlus   augustae  memoriae.  Pie,  ut  magnitudine 
dimicationis  et  infidelis  animis  terreri  posses;  tu  Dei  potentia 
subnixus  certamen  strenue  suscepisti,  et  in  ponlificia  statione 
ac  vigilia  collocatus  ostendisti  te  esse  constitutum  ut  :editicares, 
plantares,  evelleres,  destrueres,  confirmares  infirma,  depravata 
converteres,  et  verbum  vitae  in  aeternitalis  cibum  effunderes; 
ostendisti    te    esse  dignum    ea    causa    quam   propiignabas, 
dignum  apostolico  munere  quo  fungebaris.  Vos  enim  scitis, 
Emi   Patres,  nihil  illi  tota  vita   antiquius  fuisse,   quam  ut 
errores    qui   insidiose    serpebanl  apostoiica   damnalione    ac 
censura  confoderet,  disciplinam  morum  defenderet,  qnarum 
rerum  causa  errorum  hujus  œvi  syllabum  edendum,  et  œcu- 
menicum  concilium    indicendum  putavit,   inteiligens   quam 
magni  momenti  ea  opéra  essent,  ut  catholica  fides  et  docirina 
incolumis  maneret,  ac  novo  lumine  iliustrarelur.  Episcopaie 
autem  minisleriuni  respiciens  divina  ordinatione  constitutum, 
ad  regendos  in  omni  orbis  regione  fidèles,  in  illud  taniqjam 
inarcem  etpropugnaculum  ecclesiaj  suas  curas  perpétue  con- 
vertit, operam  navans  in  strenuis  viris  dignisque  eligendis,  in 
iis  omni  prœsidio  confirmandis,  in  viduis  Ecclesiis  suo  rectore 
muniendis,  in  hierarchia  per  plures  provincias  consiiiuenda 
quo  divina  religio  tutelam  haberet,  incrementa  susciperet. 
Ejus  apostolicum  zelum  sensit  sacerdotalis  ordo,  cui  voce  et 
exemplo    maxinia   semper    ad  virtutem   incitamenta  dédit, 
sensere  sacri  ordinis  alumni,  quibus  vel  seminaria  condidit, 
vel  conditis    subsidia  iinpertivit,  sensere  reiigiosœ   familiae 
quarum   temporali    et  spiriluali     bono    studinse    consuluit, 
sensit  omnis  christianus  populus  quem   jubilaeis  indictis  ad 
emendationem  morum  et  sanctitatem  excitavit,  et  suis  privalis 
concionibus  qua?  deinde  vulgabantur,  ad  preciim  officia,  ad 
justitiœ  et  salutis  opéra  cohortari  non  deslitit,  sensere  geutes 
ab  oauii  civili  humanitale  remotœ,  quae  evangelicas  veritatis 
pr?"-ones  acceperunt,  sensere  demum  omnes  terrae  reges  et 
popi.J  quorum  alteros  prout  adjuncta  poscebant  divina   qua 
prfecellebat  auctoritate  monuit,  ut  Dei  causam  susciperent, 
aut  ut  se  patres  et  pastores,  non  graves  dominos  popuiorum 
esse  meminissent,  alteros  hortabatur,  ut  debitum  obsequium 
supremœ  auctoritati  prœslarent.   Convenliones  porro    ab  eo 
inits  cum  civilibus  potestalibus,  Ponlificia?  lilterie  quas  dédit 
innumerabiles,  toi  illustria  monumenta  sunt  apostolici  ardoris, 
quo  ad  suum  ministerium  implendum,  ad  Ecclesiœ  rationes 
curandas,  ad  roborandos  in  prœliis  Domini  animos,  flagrabat. 
Ex  his  autem  omnibus  curis    pulcherrimum    eum  fructum 
percepit,  ut  nempe  videret  firmam  ac  slabilem  episcoi)orum 
et  fidelium  cum  apostoiica  Sede  conjunctionem,  quae  admi- 
rabilespectaculum  vel  ipsis  hoslibus  hoc  œvo  constituit. 

Al  ardenti  ejns  in  religionem  studio  ille  quoque  ardor  con- 
junctus  fuit,  quo  decorem  domus  Dei,  et  pietatis  incrementa 
in  dies  magis  promovenda  censuit.  Hic  ardor  eniiuit  in  instau- 
ratione  templorum,  in  pretiosis  donariis  quas  sacrorum 
splendori  dicavit,  in  largitione  sacrœ  supellecliiis  qua  lot 
ecclesias  instruxit,  in  augendis  sanctorum  cœlitum  honoribus, 
in  saicularibus  aliisque  solemnibus  qua;  ad  deinerendam 
cœlestium  opem  peregit,  ac  prœsertim  in  eo  supremi  magis- 
terii  oraculo,  et  augusta  illa  religionis  celebritate,  qua  anti- 


17°    SÉRIE 


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quamet  iinanimem  fidelium  venoralionom  erjrn  Deiparam  ab 
origine  imniaculatam,  in  magna  orbis  catholici  cratulatione 
obsignavit. 

Vestri  quoque  ordinis  dignitas.  Emi  Patres,  ei  carissima 
fuit:  nunqimm  enim  vacuas  vestri  ordinis  sedes  implere 
destitil,  ac  diiinitalis  vestnc  insi?nia,ad  Gnecos,  Riithenos,  ad 
extreinas  Aniericîe  terras  extendeiis,  effecit  ut  obsequium  et 
honor  erga  veslrum  amplissimoin  ordinem  latins  propa- 
gareliir. 

Cum  auiem  tôt  nefariis  ausibiis  Ecelesiae  et  apoitolictie 
Sedis  jura  violata  et  conculcata  fuere,  frontem  inipavidam 
praeferens  apostolicam  vocein  extulit,  hostibus  sacerdotalis 
animi  roboie  obstitit,  vexatis  quod  potuit  praesidium  atlalit, 
pro  Christi  ha?reditate  tuenda  sanguinein  etiani  profundere 
paralus  fuit.  Hoc  tempera  quanta  illi  perpetienda  aspera 
rerum  et  acerba  fuere  !  Maximum  imprimis  eum  dolorem 
tulit,  ut  causam  Dei  desertam  videret,  et  se  in  ea  eonditione 
positum  ut  nuUum  tôt  maiisromedium  atferre  posset.  Necessc 
ei  prœiena  fuit  ad  Romani  pon'.ificatus  dignilatem  tuendam 
octo  fere  annos  se  demi  perpeluo  continere,  opus  fuit  petu- 
lantiam  procacium  scriptorum  ac  turpium  imaginum  ludibria 
subire,  opus  fuit  iniqna  corum  vola  siepe  perferre,  qui  mor- 
tem  senis  expectare  longnm  censebant.  Sed  Christi  et  justitise 
causa  omnia  hœc  *quo  anime  pertulit  et  conslantissimo  ac 
perfeiendo  viam  magna  ex  parle  munivit,  ut  aliquando  devla 
humuna  societas  ad  cor  reverlens,  vocem  supremi  pastoris 
audiat  et  veneretur. 

Quod  si  in  eo  imaginem  principis  et  reipublic»  rectoris 
contempiemur,  videbimus  ejns  erga  civilem  societatem  mérita 
talia  fuisse,  ut  nihil  opfimo  principi  defuerit,  nisi  ut  melio- 
ribus  leniporibus  uteretur.  Num  enim  non  optimus  is  esse 
poterat,  qui  ea  fundamenta  in  quibus  ordo  civiiis  nilitur^ 
tamquam  gubernacula  habebat  quibus  reipublicae  procura- 
tioneui  moderaretur?  Regnuni  ab  insigni  clementiae  opère 
exorsus,  cujus  ut  nostis  amarissimos  fructus  tulit.  nihil  pjtius 
habuit  ab  inito  principatu,  nisi  ut  curas  et  contentiones  omnes 
ad  ntililalem  et  prosperitatem  civium  intenderet.  De  animo- 
rum  et  mentium  cultu  imprimis  sollicitus,  scientias  artesque 
provcxit,  magisteria  instituit,  magnis  sumptibus  adjumenta 
quae  scieniiarum  cultoribus  usui  essent,  comparavit,  juveni- 
lem  praesertim  institutionem  tam  in  populo  quam  in  majo- 
ribus  societatis  gradibus  omni  liberalitatis  génère  promofit^ 
quam  deinde  institutionem  sub  nova  dominatione  in  disci- 
plinam  nequitia?  immutalam  videns,  magno  dolore  ingemuit, 
ac  cfliîsis  impensis  contendit,  ut  aliquod  remedium  gravissimo 
huic  malo  pararetur.  Wec  praeterea  animum  non  adjecit  ad 
rempublicam  opportunis  inslitulis  et  legibus  juvandam,  ac 
optans  ut  prœmia  et  incitamenta  civibus  prœsto  essent,  nova 
honorum  ornamenta  remunerandis  optime  meritis  conslituit. 
Quod  autem  fuerit  ejus  studium  in  ils  quoe  ad  externum 
urbis  dccus,  et  ad  vits  civiiis  utilitatem  pertinent,  ostendunt 
publica  opéra  ejus  auspiciis  et  mu'ificentia  perfecta,  osten- 
dunt viae  militares  restitulffi;  aquae  dcduclae,  clivi  Aricini  opus 
ausus  Romanorum  temporura  reprœsentans,  maxima  sdificia 
in  usum  pauperum  excitata.  Docent  etiam  instituta,  quibus 
rei  agrariœ  prospexif,  monumenta  vetera  alia,  a  squalore 
erula,  alia  in  apricum  prolata,  docent  elîossa  ex  colonia 
Osliensi  marmora  ac  signa,  qua  in  re  effecit,  ne  haec  urbs 
Pompeianarum  antiqiiitatuni  opes,  Campaniae  oris  inviderct. 
Neque  in  tantis  bis  molitionibus  quibus  lucri  opportunitatem 
operariorum  classibus  sapienter  aperiebat,  unquam  passus  est 
vel  in  magnis  publici  œrarii  angustiis,  ut  sui  cives  novis  vecti- 
galibus  gravarentur. 

Mirabilur  sane  posteritas,  P.  E.,  quod  lantus  hic  princeps 
potuerit  regno  et  iiberlate  spoliari;  at  hoc  iniquitate  homi- 
num  et  temporum  bonis  omnibus  intimo  dolore  affectis  per 


summam  injnriam  passus  est.  sed  ita  passus,  ut  dignitatem  et 
principalia  S.  Sedis  jura  nnpavide  sustineret,  ita  p:issus  nt 
omnia  quie  poterat  pra»sidia  ad  impedienda  vel  minuenda 
publica  civium  mala  tuin  animorum  tum  prœsentis  vifae  adhi- 
berct,  ita  passus  ut  civibus  suis  qui  publica  munera  gesserant 
sua  stipendia  servarel,  eft'ecitquc  charitate  sua  ut  ii,  qui 
liaternum  ejus  imperium  non  ainpiius  senticbant,  patris  lamen 
animum  et  opem  experirentur.  0  Pie,  nostrie  lacrynuv  for- 
tasse  consumentur,  sed  de  te  cogitare  nunquam  poterimus, 
(piin  semper  intixiis  in  animo  luvreat  doior. 

At  aliud  etiam  fuit  illuître  speclaculum  ac  decus  quod 
princeps  opti'uus  populo  christiano  prœbuit,  ac  contulit, 
magnarum  scilicet  exempta  viitutuiii,  qua?  in  eo  ila  singulae 
niîebant,  ut  in  una  aliqua  seorsini  excolenda  ipsum  se  excr- 
cuisse  putares,  sic  junctae  lucebant  universse,  ut  utra  alteri 
prœstaret  ncn  facile  judicasses.  Aliis  quidem  œtatibus  Deus 
inicr  Ecclesia?  memlira  extulit  viros,  quorum  pra'cipuus  sauc- 
tinionia;  splendor  oculos  omnium  ad  se  potenter  raperet,  hoc 
auleni  ajvo  magnarum  virtulum  lumen  in  ipso  visibili  Ecclesise 
capite  ostendere  voluil,  ac  in  eo  tanquam  splendidam  facem 
edito  e  loco  exhihuil,  quam  onmes  génies  aspicerent,  ac 
ducem  lubrico  in  tramite  sequercnlur.  At  qua^naui  fuit  hujus 
luris  vis  magnitudo?  Ut  taceam  de  iis  virtutibus|qnae  in  sanc- 
tunrio  pectoiis  abditœ  testen;  habuere  Deum,  et  eos  qui  con- 
sueludine  oplimi  ponlificis  fruebantur,nenio  non  admirabatur 
ipso  prœclaram  vitee  innocentiam,  humilitatem  in  imperio, 
indefessam  in  rébus  Ecclesiœ  curandis  contentionem,  humani- 
tatis  gratiam,  quam  totius  oris  dignitas,  et  suavis  ille  oculorum 
conjectus  augebaf,  ac  prajsertim  vim  illam  qua  erat  potens  ei 
dominator  sui,  ac  rex  ejus  regni,  quod  iniquilas  bominum  ei 
eripere  non  poterat.  Neino  non  suspexit  firmam  illam  fidu- 
ciam  qua  nitebatur  in  Deo,  ex  qua  ea  constantia  et  fortitudo 
invicta  niauabat,  qua  fiangi  flectique  nescius  restitit  semper 
Ecclesiae  oppugnatoribus,  ac  iniquas  eorum  spes  labefactavit. 
Insidet  autem  animis  vestris  Emi  Patres  lucluosa  recordatio 
malorum publicurum,  quœ  saepe ille  in  amplissimo  cœtu  vestio 
cum  magno  dolore  recensebat,  nostis  etiam  acerbissimos 
dolores  quibus  ipse  diu  crucialus  fuit,  at  pariter  in  his  omni- 
bus nostis,  qua  œquilate  animi  divina?  voluntati  subjecti,  qua 
patientia  et  oris  serenilate,  tôt  mala  perferebat. 

Ejus  autem  charitatis  in  Deum  prœclara  argumenta  sunt 
fervidaj  preces  quas  diu  producebai,  animi  fervor  cum  rei 
divinœ  operaretur.  ac  quœslus  et  lacrymae  quas  nullus  privalus 
dolor,  sed  injuriœ  divino  numini  illatœ  ex  ore  et  oculis  ejus 
sœpissime  expresserunt. 

Voluit  Deus  ut  sancta  hœc  Sedes  bonis  suis  inique  ereptis, 
admirando  pietatis  exemplo  omnium  orbis  fidelium  amplis 
muneribus  et  largilionibus  juvaretur,  at  optimus  ponlifex 
charitate  erga  dominicum  gregem  incensus  non  ea  ad  augen- 
dum  dignitatis  suas  splendorem,  non  ad  opes  suorum  ampli- 
ficandasjsed  ad  religionis  praesidium,  ad  sublevandam  fami- 
liam  Christi  perpetup  contulit,  quae  in  hac  urbe  et  ubique 
locoruni  tum  in  privatis  tum  in  publicis  calamitatibus  eum 
semper  solalorem  ac  patrem  invenit.  Qua  in  re  certare  quo- 
dammodo  visse  sunt  divini  largitoris  benignitas  et  inexhausta 
ponlificis  beneficentia,  ut  quo  magis  iste  quœ  praesto  erant, 
in  egentium  subsidium  erogaret,  eo  majori  liberalitate  opes 
ex  loto  orbe  in  unius  gremium  affluèrent. 

Ex  hoc  virluium  spendore  qui  omnium  oculis  emicabat 
fadum  est,  ut  fîJelis  populus  pastorem  suum  non  modo  dum 
viverel  quasi  cœlitem  degentem  in  terris  venerabundus  suspi- 
cerrt,  sed  etiam  in  obitu  virtuti  ejus  testimonia  luculenta 
praeberet,  quod  nns  in  hac  urbe  commolis  animis  conspeximus, 
concurrenlibus  ingenti  agmine  civibus  et  advenis  ad  exuvias 
ejus,  ut  extremo  officio  novisque  cum  lacrymis,  fdialem  vene- 
rationem  et  pietatem  patri  merentissimo  testarentur.  Merito 


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utique,  vos  popiili  fidèles,  merito  etiani  lu  ui!)s  nostra  caris- 
sima  tanti  poiitificis  desiiJerio  rommoti  :  intellexislis  eniin 
quanlani  bononim  jacturam  in  ftiiiere  ejus  fecistis,  qui  eiat 
clypeus  ac  solauuiii  lia-.W.^ix,  exi'uipltiiii  saniliuiouia;,  nia- 
gister  et  adsertor  justitiaj  ac  veritalis. 

At  qui.1?  unquain  gloiia  cuin  ea  coniparaii  queal  quam  ipse 
duni  iuiquitalcs  liosliuni  perfcrrct,  a  Dco  et  ab  iioitiiiiilius 
assequt'liatur  ?  Totuni  euiui  tiihulationuin  ejus  t('ni()us(|uasi 
cursus  quidam  gloriiB,  et  coutintuis  triumphus  fuit.  l'riniuni 
qiiiduni  talis  ei'at  »^juj>  seiiectus  in  tôt  acerbitatibus,  ut  quod 
Ilieronynuis  de  l'aulo  (^oncordiensi  ait,  non  nieuioria;  teuaci- 
tateni  auliquior  ietas  disïolveret,  non  calidi  acumcn  inj,'(!iui 
frigidus  sanguis  obtuuderet,  non  contractam  rugis  facieni 
arala  fions  exasperaiel.  Futin';e  resurrectionis  virorem  in  eo 
Dominas  ostendt  bat,  ut  peccati  sciremus  esse  quod  raiteri 
adhuc  viventes  prœmoriuntur  in  carne,  justitiœ,  quod  ipse 
adolescentiani  in  aliéna  ;etate  nientiretiir. 

Pastores  autem  et  fidèles  Ecclesia;  ingéniera  pontiticiaî 
virtutis sptd cieniin  illointuentes,  ejus  laudes,  ut  nostis,  pujjbcis 
celebrabant  litteris,  iaboranti  fidem  et  amnreni  suuni  profi- 
tebanlur,  nuiiuni  largitionibus  inodum  iiiaudilo  exenijjlo  sta- 
tuebant,  ex  dissitis  regionibus  conlluei)ant  ad  Patrem,  ac 
niemorias  ejus  summo  studio  quœrebant,  quas  veluti  sacra 
pignora  ri'lii;iose  servarent.  S'>d  inter  bas  glorias  eœ  praîcipua 
quadani  luce  niluerunt,  quas  ipse  obtinuit  cum  Deo  largiente 
sacerdotalem  jubiJaîum  attigit,  et  cum  Ilomani  pontificalus 
spatintn  ultra  B.  Pétri  aniios,  et  ultra  quinquagesiniumaniium 
ab  episcopali  diguitate  accepta  propagavit.  Piurinii  ex  vobis, 
P,  En)i,qui  dierun!  illorumgratulationemet  laetitiamviderunt, 
scinnt  oplinie  quam  illustria,  qur.m  augusta  ea  spectacula 
fuerint,  quos  intimes  sensus  excilarint,  ut  eorum  recordatio 
nulla  diulurnltate  temporis  possit  extingui.  Hosles  enim  ejus 
ante  annos  e  vivis  evanescebant,  at  ipse  retributionem  p<"cca- 
torum  videns  dierum  longitudine  repletus  viiali  vita  et  giorife 
ampliludine  t'ruebatur.  Putabant  impii  tantum  pontificem  se 
vicisse,  et  oppressa  potestate  ejus,  prntificalus  vim  simul 
obruisse,  at  orbis  in  terra  universus  tum  venerabatur,  et 
senliebal  ac  prœdicabat  eum  esse  hostibus  suis,  eorum  invidia 
et  vexatione  majorem. 

Unum  visum  est  defuisse  ad  cumulum  gloriœ  desideratissimi 
Patris,  ut  nempe  diem  illum  videret  quo  sua  Ecclesiaj  jura, 
sua  libertas  restituta  esset.  Sed  summus  Deus  illi  melius 
consultuui  fore  putavit,  si  eripiens  animani  ejus  a  sœculi 
fluctibus,  oculos  ejus  a  Jacrymis,  ei  tribueret  eam  gloriam  et 
gaudiuni,  quod  nullis  temporum  limitibus,  nuliis  felicilatis 
finibus  continelur.  Abiit  enim  princeps  sanctissimus  accipere 
sibi  regnum  quod  non  deposuit  sed  mntavit  in  tabernacula 
Cbristi  jure  pietatis  adscitus,  in  illam  Hierusalem  supernam 
ubinuuc  positus  dicit,  sicut  audivimus  ita  et  vidirnus  in  civilate 
Domini  virtutum,  in  civitate  Dei  nostri,  quam  Deus  fundavit 
in  aiternum.  Cum  autem  ea  dies  terris  advenerit,  qua  pax 
optata  refulgeat,  non  poteril  magnus  pontifex  ea  gloiia 
carere,  ut  nempe  omnes,  qui  pace  illa  fnientur,  ejus  cons- 
tantia;,  làboribus,  precibus  eam  magna  ex  parte  deberi 
fateantur. 

At  tu  interea,  anima  beatissima,  supremi  pontificalus 
insigne  ornamenlum  et  decus,  tuorum  nieritorum  immorlali 
corona  peifruere.  Tibi  dédit  Deus  ut  nobilis  victrix  iniquorum 
temporum  e  terra  discederes,  dédit  virtuti  hue  conmiune 
orbis  studium,  desiderium  et  prœconium,  daturus  fortasse 
etiam  olini,  ut  tua  memoria  cœlitum  ,honoribus  conse- 
cretur.  Nobis  quidem  ingens  superest  dolor,  quod  tuo  aspeclu, 
tua  voce,  tuo  solatio  deslituti  sumus,  at  tuo  nomini  ea  fortuna 
supei-est,  uttriumplialibus  Ecclesia3  fastisinscriptum,  in  honore 
et  prœdicatione  versetur,  donec  justiiia,  veritas  ac  recte  facta 
in  terris    commendabuntur.   Virtutis    autem    tuœ    exempla 


vigebunt  semper  in  animis  nostris;  et  quoties  iniquitas  tem- 
porum nos  in  discrinien  adducet,  loties  ex  iis  stimules 
capiemus,  ut  ad  firmititem  et  constanliam  erigamur.  Dum 
vero  |)iaculares  ritus  bic  libi  iiistaiira'.nus,  nos  vicissim  e  tua 
sede  respice,  a  Deo  posée,  ut  justiliie  consilia  mitescan»,  ut 
quai  a  le  sunt  gesla  pro  sua  gloria,  forlunet,  ut  quas  bene- 
dictiones  tantocumaniini  alleclu  nobis  imperliieconsueveras, 
coiifirmet,  earunu]ue  fructum  copiose  largiatur. 


—  Entrée  des  cardinaux  datis  le  conclave.  Discours 
prononcé  par  le  prélat  &ecrélaire  des  brefs  aux  princes 
sur  l'élection  du  pape. 

Dicturus,  Eminentissimi  Patres,  ad  hune  Sacrum  Sena- 
tum  de  summo  pontifice  eligendo,  non  minus  ai)  augusta 
cœtus  majestate  commoveor,  quam  ab  amplitudine  niatfriae 
et  gravitate.  Verum.  cum  gratissimo  perpendam  aninio,  me, 
nulla  licet  laude  perspicuu^n  et  fere  delitescetitem  fuisse  a 
vobis  ad  bunc  honorem  vocatum  simulque  nihil  a  me  proferi 
posse,  quod  sapientiae,  experientia;,  religioniqne  vestrae  non 
sil  perspectissimum  ;  recreor  et  confirmer,  ac  benignitati 
vestrœ  plane  conlisus,  quic,  non  aliéna  proposito  tiiemate, 
menti  suggesserunt  preesenlia  temporum  et  renim  adjuncla 
ingénue  efferam  et  paucis. 

Si  uiiquam  oportuit,  ut  qui  praeficiendiis  erat  universae 
Éeclesiae  vocaretur  a  Deo  tamquam  Aaron,  nunc  certe  ne- 
cessarium  est  in  primis,  cum  in  adjunctis  prorsns  insuetis 
ipsa  versetur,  sive  ex  hominum,  sive  ex  divinte  providentiae 
factis.  Semper  equidem  Ecclesia  in  militante  sua  vila  vel 
cum  potentium  ambitu,  vel  cum  niorum  licentia,  vel  cum 
errore,  schismate,  hœresi  colluctari  debiiit.  Sed  hœc  ab  islo 
aut  illo  procedebant  principe,  istud  aut  illud  împetebant  jus 
ejus  ant  dogma,  islam  aut  illam  nationem  commovebant  : 
dum  impreesentiarum  in  orbe  universo  populi  meditati  sunt 
inania,  et  principes,  qua  torpendo,  qua  insectando  conve- 
nerunt  in  unum  adversus  Dominum,  et  adversus  Christum 
ejus.  Ipsa  rebellionis  indoles  est  plane  diversa.  Dum  enim 
Sancla  Sedes  sua  civili  ditione  privatur,  et  cum  illa  desti- 
tuitur  propria  temporali  autonomia,  speclalur  prascipue  spiri- 
tualis  ejus  auctoritatis  depressio  et  deletio.  In  ordine  vero 
fidei,  non  hoc  aut  illud  peculiare  jus  aut  dogma  oppugnatur, 
sed  quotquot  unquam  fuerunt  errores  una  congeruntur ,  et 
ad  ipsum  efieruntur  alheismum  ;  per  quem  securis  admo- 
velur  lotius  veri  et  justi  radici  et  fundamento  :  ita  ut  videra 
debuerimus  primum,  post  novemdecim  generalia  concilia, 
Vaticanum  ad  asserendam  Dei  existentiam  coactum.  Hanc 
a  corrupta  plèbe  passim  contemni  audimus  et  irrideri,  hanc 
in)pugnari  conspicimus  a  pseudophilosophis  sive  per  pan- 
theismi  et  materialismi  doctrinas,  sive  directe  per  sophis- 
mata,  non  minus  in  cathedris,  quam  in  editis  operibus;  et  ad 
eam  deventum  est  impudentiam,  ut  in  hac  ipsa  halia  circum- 
feratur  ephemeris,  cui  titulus  TAteo,  novo  prorsus  exemple, 
cum  non  solum  inter  christianos,  sed  nec  inter  ipsas  gentes 
tanla  iinpietas  umquam  tolerata  fuerit;  et  Protagoras  ab 
Alheniensibus  impielatis  damnatus,  ejusque  volumina  publie© 
decreto  combusta  id  aperte  testentur. 

Nec  mirum  :  ille,  qui  dixerat  olim  in  cœlo  :  Non  serviam, 
quique  fuit  erilque  semper  aucloris  sui  ejusque  operum  osor 
infensissimus,  asseclas  se  dignos  sibi  quaesivit  inter  homines, 
eosque  sibi  per  concnpiscenliaî  superbiaeque  nexus  obstrictos, 
in  nefarias  turbulentasque  coegit  consociationes  quœ,  frustra 
confixae  pluries  ab  Ecclesia,  negligentibus  et  haud  raro  faben- 
tibus  populorum  rectoribus,  ita  creverunt,  tantamque  sibi 
coniDararunt  potentiam  et  gratiam,  ut  aulas  omnes  principum 


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MELANGES 


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invaserint,  reninique  deiuum  sumnia  potitœ  fucrint.  Ist« 
spirilu  ducis  informalfe  et  desideria  patris  sui  volentes  per- 
ficere,  bellum  divinœ  humanaeque  indixerunit  auctoritati;  ea 
tamen  arte,  ut  humanaiii  cum  sacra  commiitentes  ad  hanc 
delendara  illa  uterenlur;  qii?e  solido  sic  fundaniento  destituta, 
facile  deinde  subrui  valeret.  Cum  itaque  ab  una  mente  tota 
rebellio  regaïur,  qua  patel  orbis,  eadem  piano  melhodo  ea- 
demque  ralione  ubique  gliscere,  piocedere,  invalescere,  cons- 
picilur;  discrimine  tantuin  sorto  iiidolis  moriimqiie  nationum, 
scilicet,  ut  cautius  liberiusve  procédât,  violenlius  vel  remissius, 
prout  suadeat  publica:  indignatiouis  et  commotionis  vitaudie 
nécessitas. 

Cetenim  ubique  spoliatur  Ecctesia,  ne  ministros  alere 
possit  sacrunique  cultimi  sustentare,  bénéficia  supprimuntur; 
legibus,  calumniis,  cachinnis  sacra  deprimitur  auctoritas; 
disjiciuntur  religiosie  familise  :  seminaria  abolentur  clericique 
vocantur  ad  arma  ;  spirituale  Sanctœ  Sedis  commercium  cum 
episcopis  et  populis  intercipitur  :  mulclis,  exilio,  carcere  prte- 
sul:bus  et  sacerdotibus  os  obslruilur,  ne  scelestas  moderato- 
runi  machinaiiones  aperiant  populis,  eosque  in  avila  tide  et 
pietate  coiifirment:  execratur  matrimonium;  institutio  juven- 
tutis,  adolescentiœipsiusque  infantiae  subducitur  ab  Ecclesia, 
ne  prima  aetas  sanis  imbuta  doctrinis  cavere  valeat  a  fraudibus, 
aut,  iis  decepta,  serius  resipiscere.  Laica  vero  potestas,  usur- 
patis  Ecclesiae  juribus,  judicio  suo  subjicit  htteras  aposlolicas, 
mandata,  rescripta;  préesules  e  sua  sede  depellit;  inquirit  non 
solum  in  sacras  conciones  ut  in  verbe  captet  oralores,  sed  in 
ipsam  sacramentorum  administrationein  :  procurationem  et 
dispensalionem  ecclesiasticorum  honorum  laicis  committit; 
prcBcepiores,  utplurimum  perversos,  ad  docendum  vocat,  ut 
totani  plane  vitiet  succrescentem  sobolem,  cui  etiam  crebiora 
obtrudii  licenliaî  lenocinia  ;  et,  ad  consummandum  schisma 
populo  facultatem  asserit  eligendi  episcopos  et  parochos. 
Quae  omnia  sicuti  indole  sua,  ad  Jesu  Christi  regnum  subver- 
tendum  excogitata  conspiciuntur  :  sic  ab  impietatis  coriphaeis 
accepta  referri  Salanae  liquet,  tum  e  laudibus,  quibus  ipsum 
prsedicant  auctorem  et  promotorem  \eri  progressus,  tum  ex 
oininosa  illa  et  nefaria  inferorum  salutatione,  qua  praesentium 
comuiotionum  eruptio  celebrari  consuevit. 

Luctuosissima  haec  ab  inferis  et  humana  malitia.  Quod  si 
ad  divinae  providentiœ  ordinem  convertamus  oculos,  perspi- 
cere  videmur,  eam,  insolita  ratione,  per  mirorum  potius 
factorum  evidenliam,  quam  per  humanum  minislerium  obte- 
rere  decrevisse  superbiam  et  insipientiam  impiorum ,  qui 
divinitatem  institutionis  Ecclesiae  irridentes,  eamque  tribuentes 
humanœ  versutiae  et  figmentis,  se  ipsam  deleturos  jactarunf. 
Etsane,  si  alias  ab  alicujus  ambitu  ci\ilis  Sanclae  Sedis  ditio 
impeiiia  fuit  aut  etiam  occupata,  potentior  ilii  objectas  est, 
qui  patrimonium  Ecclesiae  ponlifici  redderet.  Quoties  baeresis 
et  schisma  mysticam  Christi  restem  consciderunt,  toties  exci- 
tati  sunt  viri  clarissimi  sancfitate,  scieniia,  fortitudine,  qui 
fiducialibus  veluti  litteris  muniti  miraculorum,  prophetiœ, 
cœlestium  cbarismatum,  sisterent  errorum  irruptionem,  offu- 
sas  populis  tenebras  discutèrent,  confirmataque  fide,  vires 
eorum  converterent  in  tutelam  veritatis. 

At  in  praesentiarum,  ubi  agitur  de  insectatione,  non  ab 
aliqua  natione,  sed  a  loto  orbe  commota  in  Ecclesiam,  non 
de  peculiari  errore,  sed  de  omnium  errorum  congerie  ad 
alhismum  usque  provecta  :  non  modo  sivit  Dominus  spon- 
sam  suam  frusta  circumspicere,  cum  non  sit  inter  potentes 
qui  eam  adjuvel,  non  modo  nuUuni  ei  dedii  e  colosseis  illis 
vins,  quos  alias  in  minori  periculo  adhibuerat,  sed  fortiores 
et  milites  praeripi  sivit,  vel  a  communi  naturœ  lege,  vel  a 
ferro  aut  veneno,  vel  ab  exilio  et  carcere;  et  alios  ad  cessan- 
dum  cogi  a  prudenti  metu  gravioris  discriminis  Ecclesiae 
infercndi.  Sumrnus,  quem  lugemus,  supererat  ponlifex,  vali- 


dissimnm  Ecclesije  columen,  insigni,  tum  in  adversis  perfe- 
rtndis,  tum  in  propugnandis  sacris  juribus  constantia  com- 
niendatus  ab  ipsis  ejus  hostibus,  quem  onines  veluti  pharum 
salutis  suspiciebanl,  et  qui  virtutum  omnium  laude,  ac  potis- 
simiim  caritate,  liberalitate  et  benignitate,  omnes  ita  sibi 
devinxerat,  ut  verba  ojus.  quantumvis  captivi,  trepidationem 
ingérèrent  osoribus  Ecclesia;,  etiam  potentibus,  ac  atlliclam 
catholicam  faniiliam  mirilîce  recrearant,  et  ad  spirituale  cer- 
tamon  alacriiis  urgendum  incenderent.  Et  hune  quoque 
patrem  amantissimum  et  praestantissimum  praesidium  a  nobis 
amovii  Deus,  ne  scilicet  confidercmus  inhomine. 

Verum  dum  humanis  quibusque  subsidiis  Ecclesiam  suam 
ipse  privari  sinebat,  episcopatum  universum  arctiore,  quam 
antea  vinculo  obsequii  et  amoris  obstrinc;ebal  capiti  suo;  per 
miras  Deiparœ  apparitiones  et  innumera  miracula  nutantem  ac 
pêne  extinctam  in  plurimis  fidem  suscitabat  et  confirmabat 
in  ceteris;  tidelium  animos  religionis  proculcatione  et  discri- 
mine fractos  ad  communem  parentem ,  unitatis  catholicae 
centrum,  convertebat,  et  ab  eo  recreatos  in  auxilium  adhibe- 
bat  oppressi  cleri  et  episcopatus  ;  ad  exlremas  terrae  regiones, 
et  ad  régna  catholicae  religioni  impervia  evangelii  lumen  pro- 
ferebat  ;  restituebat  in  Anglia  et  HoUandia  ecclesiasticam 
hierarchiam  jamdiu  deletam ,  idem  beneficium  Scotiae  mox 
coUaturus;  plurimas  excitabat  pias  consociationes  et  religiosas 
familias,  quœ  diversis  fidelium  necessitatibus  curandis  addictae 
integritati  et  propagalioni  fidei  prospicerent  ;  credentium, 
numerum  sic  augebat,  ut  per  centenas  novarum  episcopalium 
sedium  erectiones  iis  consulere  oportuerit  ;  summo  autem 
pontifici  ad  inopiam  redaclo  adeo  largiter  siibveniebat  per 
niiram,  inter  publicas  privatasque  rerum  angustias,  fidelium 
omnium  liberalitatem,  ut  ei  liceret  solitis  niunerare  slipendiis 
quotquot  militaribus  aut  civilibus  muneribus  functi  fuerant, 
erigere  scholas,  coUegia,  seminaria;  episcopos  per  Italiam 
onmi  reditu  atque  ipsa  donio  destitutos  sustentare  ;  templorum 
iustaurationi  incrementoque  divini  cultus  ingénies  impendere 
sumptus;  magna  opéra  moliri;  juges  profusasque  largiri  elee- 
niosynas  egestati;  et  haud  raro  urbibiis  et  oppidis,  in  exteris 
quoque  regionibus,  incendio,  terrae  motu,  inundatione  vastatis 
auxiliari.  Quibus  evidentissimis  factis,  ac  plane  miris,  dum 
Densluculenter  ostendebat,  Ecclesiam  reapse  opus  esse  suum 
et  incassum  idcirco  humano  ei  subduci  praesidia  et  exitia  moli- 
ri; subsannabat  simul  inimicos  suos,  ac  indubiam  fidelibus 
spem  ingerebat  victoriae,  eo  nobilioris  et  amplioris,  quo  cla- 
rius  sibi  soli  successum  servasse  demonstrabat. 

Al  quidquid  ipse  facere  consliluil  in  sui  nominis  gloriam 
et  humanae  familial  beneficium,  id  non  solum  enixe  peti,  sed 
et,  coUata  hominum  opéra,  conciliare  voluit.  Vos  itaque, 
Eminenlissimi  Patres,  congregavit,  ut  pareils  ei  viam  et  rectas 
faciatis  semitas  ejus  per  electionem  sacerdotis  juxta  cor  suum, 
qui  consiliis  suis  sit  plane  responsurus.  Meum  certe  non  est 
ejus  designare  notas,  quas  gentium  Apostolus  perspicue  des- 
cripsit,  et  post  eum  encleale  fuseqne  recensuerunt  Ecclesiae 
Patres;  vos  ipsi  vero  facile  dispicielis  in  tanta  Ecclesiae  vexa- 
tione,  in  tanto  animarum  discrimine,  in  tanta  rerum  trepida- 
tione  et  diflicultate,  quanto  studio  res  maluranda  sit,  et  quo 
zelo,qua  caritale,  qua  prudenlia,  qua  fîrmitate  ornalum  esse 
oporteal  illum,  cui  naviculaî  Pétri  undique  jactatae  clavus  sit 
commillendus. 

Hujusmodi  certe  laudes  non  desiderantur  in  amplissimo 
senatu  vestro;  exploratissima  vero  vestra  religio  et  impensum 
illud  studium,  quo  (lagralis,  unius  diviuce  gloriaj  et  utilitatis 
Ecclesiœ,  vos  veluti  sponte  ad  ejus  electionem  adducent,  qui 
cumulate  iis  dotibus  instructus,  idoneum  se  praebere  valeat 
adjutorem  Dei,  et  abipso  propterea  se  vocatum  exhibeat  tam- 
quam  Aaron.  Hune  a  Deo  jugi  prece  poscit  caiholicus  orbis 
universus,  hune  anxius  inter  pericula  quotidie  majora  a  vestro 


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in  Ecclesiam  aniore  et  a  vestri  inaluritate  judicii  ipse  cilius 
expectat;  cerlus,  spem  suain  ininiiiie  fore  decipieiidam. 


Consistoire.  Noti/icalion  adressée  aux  cardinaux. 

Objet  de  l'assemblée  consistoriale.  Costume  des  cardi- 
naux . 

Notre  saint-père  le  pape  Léon  XIII  a  tenu  son  pre- 
mier consistoire  ie  jeiuii  28  mars  1878.  La  veille,  les 
appariteurs  du  palais  apostolique  ont  porté  au  domicile 
des  cardinaux  la  notification  suivante  : 

Intimatio  per  cursores  facienda  domi  dimîsso  exemplari.  — 
Feria  quinta  die  28  martii  1878  Sanctissimus  Dominus  nosler 
Loo  PP.  XUl  in  siiperiori  auia  palatii  apostoiici  Vatican!;  liera 
décima  matutina,  primuin  habebit  consistorium  secretuni,  in 
que  sacro  Cardinalium  coUogio  de  sua  ad  supremi  pontificatus 
apicem  assmiiptione  gratias  aget;  mox  rébus  <;onsistorialibus 
absolutis,  calholicaî  fidei  professionem  emitlet,  et  inviolabileni 
nonnuUarum  praîdecessorum  suorum  constitutionuin  obser- 
vanliam  promiltet  alque  jurabit;  ac  tandem  reserato  praefatœ 
aulae  ostio,  galerum  rubrum  pontificaiein  eminentissimo  et 
roverendissimo  D.  Cardinali  Mac  Closkey  ex  ritu  tradet. 

Inlinientur  onines  elsinguli  eminentissimi  et  reverendissimi 
DD.  S.  R.  E.  Cardinales,  qui  vestibus  et  cappis  violaceis  cuni 
ppllibus  armellineis  induti  intererunt,  quorum  caudatarii 
vestem  nigram  cum  pallio  simili  assument. 

De  mandate  SS.  D.  N.  SS.  D.  N,  Papae 
Plus  Martinucci 
Protonol.  Apost.  Cœrem.  prœfeclus. 


—  Procès-verbal  du  consistoire.  Alloculion  du  saint- 
phre  Léon  XIIl  aux  cardinaux.  Coopération  des  cardi- 
naux au  gouvernement  de  l'Eglise.  Serment  par  lequel 
le  pape  s'engage  à  ne  pas  céder  l'Etat  temporel  du  Saint- 
Siège, 

A  10  heures,  le  Saint-Père  quittait  ses  appartements  et  se 
rendait  dans  une  salle  voisine  de  celle  du  consistoire;  il  y  re- 
vêtait les  vêtements  pontificaux  avec  le  piviale  de  satin  rouge 
et  plaçait  sur  sa  tête  la  mître  de  drap  d'or;  puis,  suivi  des  car- 
dinaux, il  faisait  son  entrée  dans  la  grande  salle  et  allait 
prendre  place  sur  le  trône. 

Après  avoir  reçu  les  hommages  du  Sacré-Collége,  Léon  XIll 
a  prononcé  l'allocution  suivante  : 

«  Vénérables  frères, 

«  Aussitôt  que  dans  le  courant  du  mois  dernier,  nous  avons 
été  appelé  par  les  suffrages  que  vous  nous  avez  donnés,  à 
assumer  le  gouvernement  de  l'Eglise  universelle  et  à  être  sur 
cette  terre  le  vicaire  du  prince  des  pasteurs,  Jésus-Christ, 
nous  nous  sommes  senti  en  proie  à  un  très-grand  trouble  et  à 
une  émotion  très-vive. 

n  En  effet,  d'une  part  nous  étions  atterrés,  et  par  la  conscience 
de  notre  indignité  et  par  la  pauvreté  de  nos  forces,  tout  à  fait 
au-dessous  d'une  charge  si  lourde.  Cette  indignité  nous  appa- 
raissait d'autant  plus  grande  que  la  renommée  de  notre 
prédécesseur  Pie  IX,  pontife  d'immortelle*  mémoire,  s'était 
répandue  dans  le  monde  plus  splendide  et  plus  célèbre.  Ayant 
combattu  sans  relâche  et  avec  une  ardeur  invincible  pour  la 
vérité  et  pour  la  justice  et  ayant  exemplairement  tenu  avec 
de  grandes  fatigues  l'administration  de  la  république  chré- 


tienne, cet  illustre  recteur  du  troupeau  catholique  a  non-seu- 
lement illustré  ce  Siège  Apostolique  par  la  splendeu'-  de  ses 
vertus,  mais  encore  il  a  tellement  rempli  l'Eglise  tout  entière 
d'amour  et  d'admiration  pour  lui  que,  de  même  qu'il  a 
surpassé  tous  les  pontifes  romains  par  la  longue  durée  de 
son  pontificat,  de  même  par  bonheur  et  même  à  la  préférence 
de  tous  il  a  obtenu  les  plus  amples  témoignages  de  respect 
et  de  vénération  constante  et  publique. 

«  D'autre  part,  nnus  étions  grandement  affligés  par  la  très- 
triste  conrlition  dans  laquelle  se  trouvent  presque  partout 
dans  les  temps  présents  non-seulement  la  société  civile,  mais 
aussi  l'Eglise  cailioliiiue,  qui,  violemment  dépouillée  de  sa 
puissance  temporelle,  a  été  placée  dans  une  situation  telle 
qu'clh;  ne  |)eut  jouir  entièrement  du  plein,  libre  et  indépen- 
diuiL  usage  de  son  pouvoir. 

«  Cependant,  vénérables  frères,  quoique  ces  motifs  nous 
poussassent  à  refuser  l'honneur  ottert,  comment  aurions-nous 
néanmoins  pu  résister  à  la  volonté  divine,  qui  s'est  manifestée 
dans  l'assentiment  de  vos  suffrages  et  dans  cette  très-pieuse 
sollicitude  qui  a  été  cause  que  vous  ayez  eu  uniquement  en 
vue  le  bien  de  l'Eglise  catholique  et  que  vous  ayez  réussi  à 
faire  en  sorte  que  l'élection  de  son  souverain  pontife  fût  très- 
prompte"? 

«  Nous  avons  donc  cru  devoir  accepter  la  charge  qui  nous 
était  offerte  et  obéir  à  la  volonté  du  Seigneur,  mettant  en  lui 
toute  notre  confiance  et  espérant  fermement  qu'il  soutiendrait 
l)ar  sa  vertu  notre  humilité,  puisqu'il  nous  en  avait  conféré  la 
dignité. 

«  Maintenant,  vénérables  frères,  puisqu'il  nous  est  donné 
d':idresser  pour  la  première  fois  la  parole  de  cette  place  à 
votre  grand  ordre,  nous  voulons,  avant  tout  et  par  dessus  tout, 
protester  solennellement  que  rien  ne  sera  plus  sacré  pour 
nous  danscette  charge  de  servitude  apostolique  que  de  tourner 
tous  nos  soins  vers  l'inviolable  conservation  du  dépôt  de  la 
foi  catholique,  vers  la  fidèle  sauvegarde  des  droits  et  des 
canons  de  l'Eglise  et  du  siège  apostolique,  disposé  en  ces 
circonstances  à  ne  nous  soustraire  à  aucune  fatigue,  à  ne 
refuser  aucune  incommodité,  à  ne  jamais  laisser  penser  que 
notre  vie  soit  plus  précieuse  que  nous-même. 

«  Dans  l'accomplissement  de  ces  parties  de  notre  ministère, 
nous  avons  aussi  confiance  que  votre  conseil  et  votre  sagesse 
ne  nous  feront  pas  défaut  et  c'est  notre  vif  désir  qu'ils  ne  nous 
manquent  jamais;  nous  ne  voulons  pas  que  vous  pensiez  que 
cela  est  dit  presque  pour  la  forme,  mais  bien  par  une  solen- 
nelle déclaration  de  notre  volonté.  En  effet,  en  nous  est 
gravé  le  souvenir  de  ce  que,  d'après  le  récit  des  livres  saints, 
Moïse  fit  pour  obéir  à  un  divin  ordre  :  Moïse,  épouvanté  de  la 
lourde  charge  de  gouverner  le  peuple  entier,  convoqua  autour 
de  lui  soixante-dix  hommes  choisis  parmi  les  plus  anciens 
d'Israël,  afin  qu'ils  partageassent  avec  lui  celte  charge  et 
qu'ils  allégeassent  par  leur  labeur  et  par  leur  conseil  les 
immenses  soucis  de  la  direction  du  peuple  d'Israël. 

a  Ayant  devant  les  yeux  cet  exemple,  et  quoique  nous  ayons 
été,  malgré  notre  peu  de  mérite,  institué  chef  et  recteur  de 
touille  peuple  chrétien,  nous  ne  pouvons  pas  ne  pas  demander 
aide  pour  nos  fatigues  et  soutien  pour  notre  esprit  à  vous  qui 
occupez  dans  l'Eglise  de  Dieu  le  poste  de  ces  soixante-dix 
hommes  d'Israël. 

"  Nous  savons  également  que,  comme  l'attestent  les  divins 
oracles,  là  est  le  salut  où  nombreux  sont  les  conseils;  nous 
savons  que,  comme  l'enseigne  le  concile  de  Trente,  l'admi- 
nistration de  l'Eglise  universelle,  entre  les  mains  du  Pontife 
romain,  trouve  appui  dans  le  conseil  des  cardinaux;  nous 
savons  enfin  que  saint  Bernard  appelle  les  cardinaux  les  colla- 
téraux et  les  conseillers  du  Pontife  romain  ;  et  c'est  pour  cela 
que  nous  qui,  pendant  vingt- cinq  ans  environ,   avons  eu 


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l'honneur  d'appartenir  à  volie  collège,  nous  avons  apporté 
sur  ce  siège  suprême  uon-seulement  uue  âme  pleine  d'amour 
et  de  déférence  pour  vous,  mais  aussi  une  ferme  volonté  de 
nous  servir  maintenant  de  votre  aide  comme  de  celle  de  com- 
pagnons et  de  collaborateurs  dans  nos  fatigues  et  dans  nos 
conseils,  comme  nous  avons  eu  jadis  avec  vous  celte  commu- 
nauté d'honneur. 

u  Maintenant,  il  nous  survient  une  chose  très-agréable  et  très- 
opportune,  vènè«l)les  frères,  c'est  de  devoir  partager  avec 
vous  un  fruit  de  douce  consolilion  que,  grâce  à  un  travail 
heureusement  conduit,  nous  avons  cueilli  pour  la  gloire  de 
notre  religion.  Eu  etiet,  ce  que  notre  prédécesseur,  de  mé- 
moire sacrée.  Pie  IX  avait  déjà  entrepris  par  suile  de  son  zèle 
envers  le  catholicisme,  qui  avait  été  décrété  par  le  vote  de 
ceux  parmi  vous  qui  appartiennent  à  la  congrégation  sacrée 
de  la  Propagande,  c'est-à-dire  que  la  biéran  hie  épiscopale 
étant  constituée  dans  le  royaume  d'Ecosse,  cette  Eglise  reprît 
son  ancienne  splendeur,  il  nous  a  é;é  concédé,  avec  l'aide  de 
Dieu,  d'accomplir  heureusement  et  de  conduire  cette  tâche 
à  son  terme  ;  nous  avons  ordonné  que  des  lettres  apostoliques 
fussent  publiées  le  4  de  ce  mois  et  de  cette  année.  iNous  nous 
réjouissons,  en  effet,  vénérables  frères,  que  dans  cette  circons- 
tance on  ait  pu  satisfaire  aux  désirs  ardents  de  fils  chéris  en 
Jésus-Christ  :  le  clergé  et  le  peuple  d'Ecosse  ont  donné  des 
preuves  nombreuses  et  éclatantes  de  leur  attachement  à 
l'Eglise  catholique  et  à  la  chaire  de  saint  Pierre. 

o  Nous  avons  la  ferme  conhance  que  cette  œuvre  accomplie 
par  le  Saint-Siège  sera  couronnée  par  le  plus  beau  succès,  et 
que,  grâce  à  l'intervention  des  saints  protecteurs  de  l'Ecosse, 
dans  ce  pays  chaque  jour  davantage  suscipianl  montes  pacem 
populo  et  colles  juHitiam. 

■  Du  reste,  vénérables  frères,  nous  ne  pouvons  absolument 
douter  que  vous,  animés  de  la  même  volonté  que  nous,  vous 
travaillerez  avec  fervetir  pour  la  défense  et  l'intégrité  de  la 
religion,  pour  le  soutien  de  ce  siège  apostolique,  pour  la  plus 
grande  gloire  de  Dieu.  Vous  n'oublierez  pas  que  dans  le  ciel 
la  récompense  sera  commune,  si  commun  a  été  notre  travail 
dans  l'intérêt  de  l'Eg'ise. 

-  En  attendant,  interposez  la  médiation  puissante  de  la  Vierge 
Marie  Immaculée,  du  saint  patron  de  l'Eglise,  saint  Josepli, 
et  des  saints  a(iôtres  Pierre  et  Paul,  et  conjurez  de  concers 
avec  nous  ce  Dieu  plein  de  miséricorde  qu'il  nous  aide  tout 
jours  de  sa  grâce,  qu'il  guide  vers  le  bien  nos  propos  et  no- 
actions,  qu'il  accorde  à  notre  ministère  des  jours  heureux  et 
qu'enfin  les  vents  apaisés  et  la  tempête  calmée,  il  conduise 
au  port  désiré  de  la  tranquillité  et  de  la  paix  la  barque  de 
Pierre,  que,  dans  la  fureur  de  la  tempête,  il  a  voulu  nous 
confier.  » 

En  réponse  aux  sentiments  de  bienveillance  spéciale  ains 
exprimés  par  Sa  Sainteté,  l'èminentissime  cardinal  di  Pietro, 
sous-doyen  du  Sacré-Collége,  a  prononcé,  en  son  nom  et  au 
nom  de  ses  éminentissimes  coUèguea,  le  discours  latin  dont 
voici  la  traduction  : 

a  Votre  Sainteté  a  bien  voulu,  dans  l'allocution  qu'elle  vient 
de  lire,  exprimer  ses  senîiaients  de  gratitude  pour  notre  col- 
lège, en  raison  des  suffrages  qui,  par  une  admirable  disposi- 
tion de  la  divine  Providence,  vous  ont  si  justement  élevé  au 
Siège  suprême  du  pontificat  romain.  Vous  avez,  en  outre, 
daigné  joindre  à  ce  témoignage  les  paroles  les  plus  aimables 
pour  réclamer  de  nous,  en  ces  temps  si  ditliciles,  le  secours 
d'une  vaillante  coopération. 

«  Mais,  en  vérité,  si  les  suffrages  de  notre  Sénat  sacré  se  sont 
réunis  sur  vous  seul  sans  hésitation  et  par  le  plus  grand  accord 
des  esprits,  afin  de  vous  faire  monter  sur  le  trône  des  souve- 
rains pontifes  en  qualité  de  vicaire  de  Jésus-Christ,  nous  nous 
réjouissons  de  pouvoir  attribuer  cela  aux  paroles  du  prince 


des  apôtres,  lorsqu'il  dit  :  Dieu,  qui  connaît  les  cœurs,  nous 
a  fourni  lui-même  son  témoignage,  en  vous  donnant  et  à  nous 
le  Saint-Esprit. 

<  C'est  pourquoi,  sans  la  moindre  controverse,  Dieu  vous  a 
désigné  par  son  Saint-Esprit  comme  pasteur  de  l'univers  tout 
entier,  et  il  a  voulu  (ainsi  que  le  disait  Bernard  à  son  très-cher 
pape  Eugène^  que  vous  fussiez  placé  comme  en  un  haut  obser- 
vatoire, et  d'où,  gardien  vigilant,  vous  considériez  toutes 
«I  choses,  étant  placé  à  la  tête  de  toutes  choses,  afin  d'arra- 
a  cher  et  de  détruire,  de  disperser  et  de  dissiper,  d'édifier  et 
i  de  planter.  >•  Grand  labeur  assurément!  «Car  cette  snrveil- 
«  lance  amène  le  travail,  et  non  le  repos.  Il  n'est  pas  de  repos, 
«  en  elfet,  quand  on  est  pressé  par  l'active  sollicitude  de 
«  toutes  les  églises.  » 

a  Or,  cette  fin  réclame  la  vivacité  d'un  esprit  prompt  et  une 
constante  sollicitude  telle,  en  un  mot,  qu'il  la  faut  chez  celu' 
qui  entre  dans  un  héritage  qui,  s'il  apparaît  extérieurement 
très-beau  et  très-grand,  consiste  cependant,  on  le  sait,  dans  la 
croix  de  Jésus-Christ  et  dans  d'innombrables  travaux. 

«  Pour  nous,  très-saint  Père,nousélions  absolument  certains 
et  vous  venez  de  confirmer  cette  certitude,  que  vousaviezgran- 
dement  à  cœur  et  que  vous  vouliez  accroître  encore  l'honneur 
et  la  dignité  de  notre  sacré-coUége,  De  notre  côté,  fortifiés  par  de 
si  grandes  et  de  si  nobles  promesses,  nous  vous  assurons  de  la 
complète  obéissance  qui  nous  fera,  d'un  esprit  prompt,  vous 
porter  aide  et  secours.  Peut-être  ce  respectueux  concours  allè- 
gera-t-il  la  gravité  du  poids  si  grand  que  vous  avez  daigné 
assumer  pour  céder  aux  desseins  de  Dieu  et  vous  rendre  à  nos 
prières. 

«  Mais  nous  savons  à  n'en  pouvoir  douter  que  nos  promesses, 
en  vous  apportant  quelque  allégement,  ne  diminueront  en  rien 
les  graves  sollicitudes  que  vous  cause  le  troupeau  qui  vous  est 
confié  et  ne  détruiront  pas  votre  crainte.  Cependant  Votre 
Sainteté,  qui,  étant  riche  de  si  précieuses  vertus  de  tout  genre, 
suit  par  là  même  avec  plus  de  sincérité  la  voie  de  l'humilité 
chré'.ienne,  effrayée  d'un  si  rude  labeur,  élèvera  ses  yeux  vers 
le  ciel  et  se  confiera  à  la  promesse  divine,  en  vertu  de  laquelle 
chacun  recevra  une  récompense  proportionnée  à  son  propre 
travail.  Cette  pensée  fortifiera  votre  cœur  abattu,  et,  reprenant 
confiance,  vous  répéterez  les  paroles  de  saint  Bernard  :  «  Si  la 
grandeur  de  la  tâche  eflraye,  la  récompense  encourage.  » 

a  Toutefois,  outre  cette  récompense  que  vous  avez,  très-saint 
Père,  le  droit  d'attendre  dans  le  royaume  céleste,  daignez 
agréer  aussi  le  vœu  que  nous  formons  et  en  vertu  duquel 
vous  recevrez,  même  sur  cette  terre,  une  grande  récompense, 
qui  sera  de  voir  pendant  votre  pontificat  d'innombrables  na- 
tions de  toutes  les  parties  du  monde  venant  se  ranger  progressi- 
vement dans  l'Eglise  catholique  et  accourir  avec  soumission 
à  cette  chaire  pacifique  de  Pierre  et  à  votre  trône  pontifical,  de 
manière  à  pouvoir  dire  avec  S.  Ambroise  :  «  Non  pas  avec  les 
nœuds  de  la  perfidie,  mais  avec  les  liens  de  la  foi.  .. 

t*uis  S.  Eni.  le  cardinal  Borromeo  s'étant  démis  de  sa  dia- 
conie  des  Saints  Vite  et  Modeste,  a  opté  pour  le  titre  de  Sainte 
Praxède,  passant  de  l'ordre  des  diacres  à  celui  des  prêtres. 

Le  Saint-Père  ayant  ensuite  conféré  dans  les  formes  ordi- 
naires la  charge  de  camerlingue  de  la  sainte  Eglise  romaine 
à  i'Eme  cardinal  Camille  di  Pietro,  a  désigné  comme  il  suit  : 
L'Eglise  épiscopale  de  Philadelphie,  in  partibus  infidelium, 
pour  le  R.  P.  Dominique  Lancia,  des  ducs  de  Brolo,  de  la 
congrégation  de  Saint-Benoît  du  Mont-Cassin,  prêtre  de 
Palerme,  professeur  de  théologie  dogmatique  et  morale,  ancien 
prieur  du  monastère  de  Saint-I'lacide,  près  Messine,  auxiliaire 
de  Mgr  Celesia,  archevêque  de  Palerme. 

L'Eglise  épiscopale  de  Carre,  in  partibus  inf.  pour  !e  R.  An- 
toine Crusca,  prêtre  de  Vienne,  ancien  camérier  secret  surnu- 
méraire, professeur  de  théologie  à  l'iuiiversité  de  Vienne, 


317 


MELANGES 


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chanoine  de  celte  métropole,  aumônier  de  l'arnuîe  impériale 
et  royale  d'Antriche,  docteur  en  théologie. 

Ont  été  ensuite  publiées  les  églises  suivantes  pourvues  par 
bref: 

L'Iùjlise  de  Glas'joiv,  en  Kcosse,  rècemmenl  érigée  en  arche- 
vêché, pour  Mgr  Charles  Eyre,  transféré  d'Anazarba,  in  part. 

inf. 

L'Eglise  de  Saint- André  d'Edimbourg,  en  Ecosse,  récemment 
érigée  en  métropole,  pour  Mgr  Jean  Strain,  transféré  d'Abila, 
i7i  part,  inf, 

L'Eglise  archiépiscopale  de  Iliéropulis,  in  part,  inf.,  pour 
Mgr  Paul  Goeihals,  de  la  compagnie  de  Jésus,  vicaire  aposto- 
lique du  Bengale  occidcnlal,  transféré  d'Evaria,  in  part.  inf. 

L'Eglise  épisi'opale  du  Curium  in  'part,  inf.,  pour  Mgr  Jean 
Joseph  Conroy,  évèquc  démissionnaire  d'Albany,  en  Amé- 
rique. 

VEglise  d'Abcrdecn,  en  Ecosse,  récemment  érigée  en  cathé- 
drale, pour  Mgr  Jean  Mac-Donald,  transféré  de  Nicopolis,  in 
part.  inf. 

U  Eglise  épiscopalc  de  Tempe, inpart.  inf.,  pour  le  R.Joseph 
Masi,  prêtre  de  Mezzojuso,  dans  l'archidiocèse  de  Palerme, 
député  évèque  ordinand,  du  rite  grec,  en  Sicile. 

VEglise  de  Dunkeld,  en  Ecosse,  récemmenté  érigée  en  cathé. 
drale,  pour  le  R.  Georges  Rigg. 

L'Eglise  de  Galloway,  en  Ecosse,  récemment  érigée  en  cathé- 
drale, pour  le  R.  Jean  Mac-Lachlan. 

L'Eglise  d'Argyll  et  des  iles,  en  Ecosse,  récemment  érigée  en 
cathédrale,  pour  le  R.  Enée  Mac-Donald. 

VEglise  cathédrale  de  Vinccnnes,  aux  Etats-Unis,  pour  le 
R.  François  Chatard,  ancien  camérier  secret  surnuméraire  et 
recteur  à  Rouie  du  collège  des  Etats-Unis  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

VEglise  cathédrale  de  Richmond,  pour  le  R.  Jean-Joseph 
Keane,  prêtre  du  diocèse  de  Baltimore  et  administrateur  du 
vicariat  aposloliijue  de  la  Caroline  septentrionale. 

L'Eglise  épiscopalc  d'Eucarpie,  in  part,  inf.,  pour  le 
R.  Edouard  Gasnier,  vicaire  apostolique  du  Siam  occidental. 

L'Eglise  épiscopalc  de  Tanasie,  in  part,  inf.,  pour  le  R.  Gior- 
dano  Ballsieper,  vicaire  apostolique  du  Bengale  oriental. 

Ensuite  la  demande  du  sacré  pallium  a  été  faite  pour  les 
sièges  archiépiscopaux  de  Glasgow  et  de  Saint-André  d'Edim- 
bourg en  faveur  des  susdits  archevêques,  actuellement  présents 
à  la  curie. 

Sa  Sainteté  a  prononcé,  selon  l'usage,  la  profession  de  foi  et 
prêté  serment  aux  constitutions  apostoliques. 

La  salle  consistoriale  ayant  été  alors  ouverte,  TEme  cardinal 
Jean  Jlac-Closkey,  créé  et  publié  le  15  mars  4875,  du  titre  de 
Saiijte-Marie  sur  Minerve,  archevêque  de  New-York,  ayant 
rempli  les  formalités  d'usage  et  ayant  fait  les  révérences  dues, 
s'est  rendu  auprès  du  trône  pontifical,  et  là  s'étant  agenouillé, 
ayant  baisé  les  mains  et  les  pieds  du  Saint-Père  et  en  ayant 
reçu  l'accolade,  est  allé  embrasser  tous  ses  éminentissimes 
collègues  ;  après  quoi  il  est  retourné  à  son  trône,  et,  s'étant 
agenouillé  de  nouveau,  Sa  Sainteté  lui  a  posé  le  chapeau 
cardinalice,  en  prononçant  la  formule  prescrite. 

Le  saint-père  s'étant  retiré  dans  la  salle  destinée  aux  orne- 
ments, pour  les  quitter,  le  Sacré-CoUége  s'est  rendu  proces- 
sionnellement  dans  la  chapelle  érigée  tout  auprès  de  la  salle 
consistoriale,  où  les  chantres  des  chapelles  pontificales  ont 
chanté  le  Te  Beurn  et  où  le  cardinal  di  Pietro,  sous-doyen  du 
Sacré-CoUége,  a  fait  les  prières  accoutumées  Super  etectum. 

Ensuite  Sa  Sainteté  a  daigné  recevoir  en  audience  particu- 
lière Mgr  le  cardinal  Mac  Closkey. 


Voici  le  texte  latin  de  raiioculion  prononcée  par 
notre  saint-père  le  pape  Léon  XIII  dans  le  consistoire 
du  28  mars  1878  : 

Vënerawles  fkatkes, 

Uhi  primum  superiori  mense,  vobis  suffragia  ferentibus,  ad 
suscipienda  Ecclesiae  universœ  gubernacula,  et  ad  vices  in 
terris  gerendas  principis  pastorum  Jesu  Christi  vocali  fuinius, 
gravibsima  saiie  pertuibalione,  ac;  trepidatione,  animum  nos- 
truni  sensimus  comiiioveri.  Nam  ex  una  parte  nos  maxime 
terri'bat,  tum  intima  de  indignilate  nostra  persnasio,  tuni 
viriuninostrarum  inlirniitas  lanto  oiieri  fcrendo  penitus  impar, 
qua;  (juidem  tanto  major  videbatur  quanto  clarior  et  celebrior 
pnedccessoris  nostri  Pii  IX  iiumortalis  memoriae  ponliticis. 
sese  per  orbem  fama  dilfuderat.  Cum  enim  insignis  ille  ca- 
tholici  gregis  rector  pro  veritate  et  justitia  invicto  semper 
animo  certaveril,  magnisque  laboribus  in  christiana  repnblica 
administranda  fuerit  in  exemplum  perlunctus,  non  modo  vir- 
tutum  suarum  splendore  hanc  Apostolicam  Sedem  illustravif, 
sed  eiiam  universam  Ecclesiam  amore  et  admiratione  sni  adeo 
complevit,  ul  quemadmodum  omnes  Romanos  antistites 
diutuniitate  pcnlificatus  superavit,  ita  sorte  praî  ceteris  am- 
plissima  publie!  et  constantis  obsequii  ac  venerationis  tesli- 
monia  retulerit.  Exalteraautem  parte  nos  vehementerangebat 
asperrima  conditio,  in  qua  hisce  temporibus  pêne  ubique  non 
modo  civilis  societas,  sed  et  catholica  Ecclesia,  atque  liœc 
prajsertim  Apostolica  Sedes  versalur,  quae  sua  per  vim  tem- 
porali  dominatione  spoliata  eo  adducta  est,  ut  pleno,  libero, 
nuUique  obnoxio  suae  potestatis  usu,  perfrui  omnino  non 
possit. 

At  quamquam,  Yen.  Fratres,  hisce  de  causis  ad  delatiim 
honurem  recusandum  movebamur,  quo  tamen  animo  obsistere 
divinœ  voluntati  potuissemus  qua;  tamluculenter  nobisenituit, 
in  vestrarum  sententiarnmconsensu,  et  in  ea  pientissima  solii- 
citudine,  qua  vos  catholicœi  Ecclesiœ  bonuin  unice  spectantes, 
illud  assecuti  estis,  ut  quam  citissime  summi  pontificis  electio 
perticeretur  ? 

Oblatuin  itaque  supremi  apostolatus  munus  nobis  snspi- 
ciendum,  eîdivinaj  voSuntaliparendumesse  duximus,  fiduciam 
nostram  penitus  in  Domino  coUocantes,  ac  sperantes  flrm.iter 
daturum  humilitati  nostrae  virtutem,  qui  contulerat  dignita- 
tem. 

Cum  vero,  Yen.  Fratres,  nun^'  primum  ex  hoc  loco  vestrum 
amplissimum  ordinem  alloqui  nol  is  datum  sit,  illud  imprimis 
soleniniter  coram  vobis  profitemur,  k  hil  unquam  nobis  in  hoc 
apostolicae  servitutis  officio  antiquius  fore,  quam  divina 
adjuvante  gratia  eo  curas  omnes  intendere,  ut  catholicœ  fidei 
deposilum  sancte  servemus,  juraac  rationes  Ecclesiœ  et  Apost. 
Sedis  fidehter  custodianuis,  et  omnium  saluti  prospiciamus, 
parati  in  his  omnibus  nullum  laborem  defugere,  nuUa  incom- 
moda recusare,  nec  unquam  commiitere,  ut  aniniam  nostram 
preliosiorem  quam  nos  facere  videamur. 

In  his  autem  partibus  ministerii  obeundis,  consilium, 
sapientiamque  vestram  nobis  non  defufuram  confidimus,  et  ut 
numquam  desit,  vehementer  exoptamus  ac  petimus;  quod 
quidem  ita  a  vobis  accipi  volumus,  ut  non  officii  studio,  sed 
pro  solemni  testificatione  nostrœ  voluntatis  hoc  dictum  intelli- 
gatis.  Aile  enim  insidet  menti  nostrwquod  in  sacris  litteris  ex 
Dei  jussu  Moyses  fecisse  narratur,  qui  gravi  pondère  uni- 
versum  populuni  regendi  deterritus  congregavit  sibi  septua- 
ginta  viros  de  senibus  Israël  ut  una  cum  eo  onus  ferrent, 
atque  opéra  consilioque  suo  in  gentis  Israeliticai  regimine 
curas  ejus  allevarent.  Quod  quidem  exemplum,  nos,  qui  totius 
christiani  populi  duces  ac  rectores,  licet  immerito,  constituli 
sumus,  prae  oculis  habentes,  facere  non  possumus  quin  a 
vobis  septuaginta  virorum  Israël  in  Ecclesia  Dei  locum  obti- 


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nentibus.  laboribus  nostris  opeiu,  animoque  nostro  levainen 
conquiramus. 

Noscimus  insuper,  uti  sacra  eloquia  déclarant,  saluUm  esse, 
ubi  multa  consilia  su'it,  noscimus,  ut  nionet  Tridentina 
Synodus  cardinalium  consilio  apiid  Romaniim  poiitificem  uni- 
versalis  Ecclesi»  adpainislraliouem  nili  noscimus  deniquo  a 
S.  Bernardo  Romani  pontiticis  collatérales  et  consiliarios  car- 
dinales appellari,  ac  proplerea  nos  qui  fere  vigintiquinqu»» 
annos  honoris  coUegii  vestri  compotes  fuimus,  in  liane  suptc- 
niani  Sedem  non  modo  animum  attulimus  plénum  erga  vos 
dilectionis  ac  studii,  sed  eliam  tirmam  eam  menlem,  ut  qiios 
olim  consortes  habuimus  honoris,  eis  nunc  laborum  et  consi- 
liorumnostrorumsociisac  adjutoribus,  inexpediendisEcclesiœ 
negotiis  maxime  ulamur, 

S'unc  autem  illud  nobis  jucundissimum  et  peropporlunum 
accidii,  Yen.  Fratres,  ut  dulcem  consolationis  (ructuni  vobis- 
cum  communicemus,  quemex  felici  opère  adreligionisnostrœ 
gloriara  peracto,  in  Domino  percepimus.  Quod  enim  a  deces- 
sore  nostro  sanctœ  memoriaj  Pio  nono  pro  eximio  sue  in  rem 
cathoîicam  zelo  fuerat  susceptum,  et  ex  sententia  eorum  ex 
vobis,  qui  in  sacro  concilie  christiano  nomini  propagande 
censeniur,  decretum  fuerat,  ut  nenipe  episcopali  hierarchia  in 
illuslri  Scotise  regno  constituta,  Ecclesia  illa  ad  novum  decus 
revocaretur,  id  nobis  féliciter  implere,  et  adexitum  perducere, 
Deo  juvante,  datum  est  per  Apostolicas  lilteras,  quas  die  4 
hujus  mensis  hoc  eodem  anno  vulgari  niandavimus.  Gravis 
profecto  sumus,  Yen.  Fratres,  quod  hic  in  re  contigerit  nobis 
fervidissimis  votis  dileclorum  in  Christo  filiorum,  cleri  et  fide- 
iium  Scolia;  salisfacere,  quos  propensissinio  in  cathoîicam 
Ecclesiam,  et  Pétri  cathedram  animo  esse,  niultis  iisque 
praclarissimis  argumeniis  comperimus;  firmiterque  confi- 
dimus  fore,  ut  opus  ab  Apostolica  Sede  perfectura,  la?tis 
fructibus  cumuletur,  et  cœlestibus  Scolia?  patronis  suffragan- 
;ibus,  in  ea  regione  in  dies  may:\s  suscipiant  montes  pacem  po- 
pulo, et  colles  justitiam. 

Caeterum,  Yen.  Fratres,  nulla  ratione  dubitamus  vos  con- 
junctis  nobiscum  studiis,  ad  tutelam  et  incolumitatem  reli- 
gionis,  ad  prcesidiuni  hujus  Aposiolicaî  Sedis,  ad  incrementum 
divinae  gloriae  alacriter  esse  adlaboraturos,  animo  reputantes 
communem  futuram  omnium  nostrum  in  cœlo  mercedem,  si 
in  Ecclesiae  rébus  adjuvandis  communis  fuerit  abor.  Divitem 
porro  misericordia  Deum,  interposito  etiam  Deiparae  Immacu- 
latae,  sancti  Josephi  patroni  cœlestis  Ecclesiae  ac  SS.  aposto- 
loruni  Pétri  et  Pauli  validissimo  interventu,  humilibus  nobis- 
cum votis  obsecrate,  ut  nobis  jugiter  praesens  bonusque  adsit, 
consilia  actusque  nostros  dirigat,  ministerii  nostri  tempora 
féliciter  disponat,  ac  tandem  Pétri  navim,  quam  nobis  guber- 
nandam  mari  g^viente  commisit,  domitis  ventis  fluctibusque 
compositis,  ad  optatum  porlum  tranquiilitatis  et  pacis  ad- 
ducat. 

A  cette  allocution,  Son  Émincnce  le  cardinal  di 
Pietro,  sous-doyen  du  Sacré-Collége  et  camerlingue  de 
l'Eglise  romaine,  a  répondu: 

Bénigne  placuit  Sanctilati  tuae  in  allocutione  nuper  perlecta 
grali  animi  sensus  nostro  S.  R.  Ecclesiae  coUegio  exprimere 


ob  suffragia  quie  miro  divinœ  Providentiœ  ordine  te  ad  supre- 
mam  Romani  pontificatus  Sedem  meritissime  extulerunt.  Ad 
h«c  insuper  verba  humanissima  addere  dignalus  es,  quibus 
auxilium  ac  validam  cooperationem,  bisce  difticillimis  tempo- 
ribus  a  nobis  expostulas. 

Sed  vero  si  sacri  nostri  senatus  suffragia  in  te  unum  absque 
ulla  hcesitatione,  ac  maximo  animorumconsensu  confluerunt, 
ul  qua  Chrisli  in  terris  vicarius  pontitîcium  solium  conscen- 
deres,  id  profecto  verbis  principis  apostolorum  attribuendum 
essetetamur,  scilicet  :  Qui  novit  corda  Deus  testimonium  per- 
liibuit  dans  tibi  Spiritum  sanctum  sicut  et  nobis. 

Quare  citra  uUam  controversiam  sancto  sno  Spiritu  Deus  te 
univers!  orbis  pastorem  constiluit,  voluitque  ut  in  eminenli 
spécula  sisteres  (prouti  aiebat  divus  Bernardus  dileclissimo 
suo  papîe  Eugenio)  :  «  Unde  prospicias  omnia  speculalor 
B  super  omnia  constitutus,  ut  evellas  et  destruas,  disperdas 
•<  et  dissipes,  a'ilitices  et  plantes.  »  Nimis  certe  improbus 
labor!  «  Enim  vero  prospectus  iste  procinctum  parit  non 
a  otium  :  neque  enim  locus  est  otio  ubi  sedula  urget  sollici- 
<i  tudo  omnium  Ecclesiarum.  » 

HcBC  certe  destinatio  prompti  aciem  ingenii  constantemque 
sollicitudinem  expostiilat,  qualis  adamussim  in  eo  exquiritur 
qui  eam  adit  hareditatem,  quœ  etiam  si  amplissima  et  exleriori 
intuitu  pulchra  esse  vidtalur,  illico  tamen  noscitur  consistera 
in  Christi  cruceet  in  laboribus  plurimis. 

C;ïterum  nos  omnes  firiuissima  certitudine  innitebamur 
te,  sanclissime  Pater,  vekiti  in  prsesentiarum  iterum  contir- 
niasti,  summopere  diligere  ac  promovere  decus  et  dignitalem 
sacri  nostri  collegii.  Nos  vero  vicissim  tantis,  tamque  nobilihus 
roborali  promissis,  te  certiorem  reddimus  de  nostra  siibmissa 
obedientia ,  ut  tibi  prompto  animo,  opem  auxiliumque 
feramus.  Hic  noster  obsequens  agendi  modus,  fortasse  imnii- 
nuet  gravitaiem  tanti  ponderis,  quod  tu  divinis  obtempcrans 
placitis,  nostraque  socundans  preces,  assumere  dignatus  es. 
At  probe  noscimus  et  compertum  habemus  promissiones 
hascCj  si  alicujus  levaminis  tibi  forent ,  nonnisi  in  minima 
parte,  gravissimas  concrediti  gregis  curas  imminuere,  atqui 
timorem  tuum  tollere.  Profecto,  Sanctitas  Tua,  quae,  utpole 
pvœclaris  omnigenisque  dilata  virtutibus,  idcirco  sincerius 
christianae  humilitatis  vestigia  sequitur,  labore  permagno 
territa  sublevet  tamen  ad  cœlum  oculos  et  in  divina  promis- 
sione  confidet  uiiuinquemque  secunduin  proprium  laborem 
mercedem  accipere.  Hinc  dimissum  prope  animum  recreet, 
alque  fidens  sibi  répétât  divi  Bernardi  verba  :  Si  labor  terret, 
merces  invitât.  Verumlamen  praeler  banc  mercedem  quam  lu, 
bealissime  Pater,  in  cœlesli  regia  jure  meritoque  tibi  adpro- 
mittere  debens,  augurium  alterum  etiam  nostrum  nunc 
excipere  digneris,  nempe  ut  etiam  hic  in  terris  mercedem 
magnam  consequaris,  hoc  est,  utvideas  in  tuo  pontificatu  innu- 
meras  ex  loto  orbe  génies  magis  magisque  ad  cathoîicam 
Ecclesiam  confluere,  et  ad  banc  pacificam  Pelri  cathedram 
accurrere,  atque  pontifîcio  tuo  solio,  ut  verbis  Ambrosii, 
devinciantur  :  Non  nodis  perfidiœ,  sed  vinculis  fulei. 


L'administrateur-gérant  : 
Palmé. 


Pari».  —  JcLES  Le  Clere  et  C",  Imprimeurs  île  N.  S.  P.  ie  Tape  ei  de  l'Archevêché,  rue  Cassette,  17. 


ANALECTA    JURIS   PONTIFICII. 


CENT    CINQUANTIÈME    LIVRAISON. 


L\  PRO)IlLG\TIO^  DES  LOIS 


Nécessité  de  promulguer  les  lois.  —  Formalités  Iradilionnclles 
observées  dans  l'Eglise.  —  Les  encycliques  peuvent-elles  être 
promulguées?  —  Allocutions,  brefs  particuliers,  lettres  latines. 
—  Doctrine  du  pape  Grégoire  XVI  sur  les  caractères  et  les  con- 
ditions des  constitutions  dogmatiques. 


1 


CONSTITUTIONS    DOGMATIQCES. 

La  constitution  dogmatique  est  un  acte  immédiat 
que  le  pape  adresse  à  tous  les  chrétiens  sans  exception. 
En  effet,  les  bulles  qui  renferment  des  constitutions 
dogmatiques  ont  pour  suscription  :  Universis  Cliristi 
fidelibiis,  salulemct  apostolicam  hencdictionem.  C'est  ce 
que  porte  la  constitution  de  S.  Pie  V  sur  le  baïanisme  ; 
celles  de  Grégoire  XUI  et  d'Urbain  VIII  sur  le  même 
sujet;  de  même  la  constitution  Cum  occasione  d'Inno- 
cent X  censurant  les  cinq  fameuses  propositions  de 
Jansénius;  celle  d'Alexandre  VII  Ad  beati  Pétri  Sedem  ; 
la  constitution  Unigenitits  de  Clément  XI  censurant 
cent  une  propositions  de  Quesnel  ;  enfin  l'admirable 
constitution  dogmatique  Auctorem  fidei  de  Pie  VI. 

Les  encycliques  ne  présentent  pas  ce  caractère  d'uni- 
versalité. Ce  sont  de  simples  circulaires  adressées  aux 
évêques seuls:  Léo  decimus  tertius  universis patriarchis , 
archicpiscopis ,  episcopis ,  aliisque  locorum  ordinariis 
communionem  sanctœ  sedis  habeniium  salutem  el  apos- 
tolicam benediclionem.  Telle  est  la  suscription  qui  se 
lit  sur  les  encycliques. 

La  promulgation  est  une  condition  essentielle  pour 
toute  constitution  et  toute  loi  générale. 

Un  jugement,  un  arrêt  judiciaire  n'oblige  qu'à  partir 
du  moment  où  on  le  fait  notifier  officiellement  aux  in- 
téressés. Quoique  l'arrêt  ait  été  rendu  et  public  dans 
la  séance  formelle  du  tribunal,  il  n'est  exécutoire 
qu'après  que  l'officier  public  en  a  remis  la  copie  légale 
aux  intéressés.  Il  se  peut  que  Ton  divulgue  des  copies 
privées  qui  font  connaître  le  texte  de  l'arrêt  avec  tous 
ses  considérants  et  son  dispositif.  Cette  notification  par- 
ticulière n'est  pas  suffisante  ;  l'exécution  est  suspendue 
jusqu'à  ce  que  l'huissier  officiel  signifie  le  jugement. 

Ce  principe  fondamental  se  base  sur  le  droit  naturel. 
En  effet,  il  n'est  pas  possible  que  l'homme  soit  atteint 
par  un  jugement  qui  ne  lui  serait  pas  officiellement  in- 
timé. 


D'après  ce  principe,  toute  constitution,  toute  loi 
générale  devrait  être  signifiée  officiellement  à  chacun 
des  membres  de  la  société,  qui  seront  tenus  de  se  con- 
former à  cette  constitution  et  à  cette  loi. 

Toutefois  n'étant  pas  possible  d'adresser  un  exem- 
plaire authentique  de  la  loi  à  chacun  des  membres  qui 
forment  la  nation,  la  promulgation  légale,  dans  les 
formes  établies,  tient  lieu  de  la  signification  indivi- 
duelle que,  sans  cette  fiction  juridique,  l'on  devrait 
faire  à  chacun  des  membres  de  la  société. 

Dans  une  société  aussi  étendue  que  l'Eglise,  qui  est 
répandue  parmi  toutes  les  nations  de  la  terre  et  compte 
ses  enfants  par  centaines  de  millions,  la  notification  in- 
dividuelle de  la  loi  serait  encore  plus  impraticable  que 
pour  toute  autre  agrégation  sociale.  De  là  vient  que  la 
promulgation  légale  des  actes  pontificaux  comprenant 
l'Eglise  entière  présente  une  importance  tout  autre- 
ment capitale  qus  dans  la  sphère  politique  et  civile. 

C'est  pourquoi  les  constitutions  dogmatiques  ou  dis- 
ciplinaires du  Saint-Siège  renferment  une  clause 
expresse  portant  que,  publiées  et  affichées  aux  portes 
des  basiliques  romaines  et  au  champ  de  Flore  (m  acie 
Campi  Florœ),  elles  atteindront  et  obligeront  chacun 
des  fidèles  du  monde  catholique,  comme  si  elles  étaient 
signifiées  et  notifiées  à  chacun  en  particulier. 

Tel  est  le  style  immuable  de  la  chancellerie  ponti- 
ficale. 11  est  en  harmonie  avec  les  principes  constitutifs 
de  la  jurisprudence  et  de  l'équité  naturelle. 

Quoique  les  papes  aient  constamment  exprimé  leur 
intention  et  leur  volonté  que  la  publication  accomplie 
à  Rome  dans  les  formes  que  nous  venons  d'exprimer 
fût  suffisante  pour  rendre  la  loi  obligatoire  dans 
l'universalité  du  monde  chrétien,  cependant  les  théo- 
logiens et  les  canonistes  se  sont  demandé  si  la  promul- 
gation des  lois  dans  les  provinces  était  nécessaire,  in- 
dépendamment de  la  promulgation  romaine.  Les  avis 
ont  été  jadis  partagés  sur  cette  question  ;  mais  tout  le 
monde  s'est  accordé  pour  admettre  que  toute  loi  dog- 
matique ou  disciplinaire  du  Saint-Siège  doit  être  tout 
au  moins  promulguée  à  Rome  dans  les  formes  offi- 
cielles d'usage.  Personne  n'a  eu  la  folie  de  soutenir 
qu'uneloipûtdevenir  obligatoire  sans  être  promulguée. 

La  promulgation  est  de  l'essence  des  lois.  Elle  est 
aussi  essentielle  qu'il  est  nécessaire  que  les  arrêts  des 
cours  d'assises  qui  infligent  la  peine  capitale  soient 
signifiés  aux  criminels  envoyés  à  l'échafaud. 

Donc,  tout  acte  pontifical  pour  lequel  on  ne  remplit 
pas  la  formalité  de  la  promulgation  légale,  c'est-à-dire, 
qui  n'est  pas  affiché  au  champ  de  Flore  et  aux  portes 


17°   SÉBIE. 


21 


323 


LA  PROML'LGATION  DES  LOIS 


324 


des  basiliques  de  Rome  (seul  mode  de  promulgation 
que  l'Eglise  connaisse,  en  dehors  des  sessions  publiques 
des  conciles  ,  cet  acte  pontiûcal,  dis-je,  semble  ne 
pouvoir  être  considéré  comme  une  loi  générale  et 
obligeant  tous  les  chrétiens  ;  il  ne  mérite  pas  de  prendre 
rang  parmi  les  constitutions  dogmatiques. 

Que  l'on  examine  les  décrets  dogmatiques  que  ren- 
ferme le  bullaire  romain,  et  l'on  constatera  toujours  la 
promulgation  légale  de  ces  actes.  Aon-seulement  une 
constitution  dogmatique  renferme  la  clause  d'après 
laquelle  l'aflichage  aux  portes  des  basiliques  équivaut 
à  la  signification  qui  serait  faite  à  chaque  individu  de 
l'univers  chrétien  ;  nuis,  en  outre,  la  constitution  pon- 
tificale est  munie  de  la  déchraùon  dnmagistercursorum, 
attestant  que  tel  jour  et  telle  heure  l'acte  pontiûcal  a  été 
lésalement  publié  et  affiché  aux  portes  des  basiliques. 

Toutes  les  constitutions  pontificales  en  matière  de 
doctrine  ont  été  promulguées  à  Home  dans  les  formes 
susdites.  Qu'il  suCQse  de  mentionner  les  bulles  de 
S.  Pie  V,  de  Grégoire  Xlll  et  d'Urbain  VIII  concernant 
les  doctrines  de  Baïus;  les  bulles  d'Innocent  X,  d'A- 
lexandre Vil,  de  Clément  IX,  d'Alexandre  VIII  et  de 
Clément  XI  contre  le  jansénisme. 

La  constitution  dogmatique  Auclorem  (idei  de  Pie  VI, 
qui  porta  au  jansénisme  le  coup  de  mort,  contient, 
comme  toutes  les  autres,  la  déclaration  du  magisler 
cursorurn  sans  laquelle  la  loi  pontificale  n'aurait  pas  de 
caractère  obligatoire. 

Conçoit-on  qu'une  formalité  aussi  accidentelle  tienne 
en  suspens  l'autorilé  universelle  et  irréfragable  d'un 
acte  suprême  du  Saint-Siège? 

Après  dix  ans  d'études  et  d'examens  solennels,  Paul  V 
fit  préparer  la  constitution  dogmatique  destinée  à 
trancher  la  fameuse  controverse  de  auxiliis  divùiœgra- 
iicB.  Il  paraît  certain  que  la  bulle  fut  rédigée  presque 
entièrement  et  préparée  pour  la  promulgation.  Elle  a 
été  divulguée  dans  la  suite;  on  la  trouve  dans  l'histoire 
des  congrégations  De  auxiliis.  Pourquoi  n'a-t-elle  pas 
force  de  loi  ?  Que  lui  manque-t-il  ?  Ilien,  si  ce  n'est  une 
petite  formalité,  c'est-à-dire  l'affichage  à  la  porte  des 
basiliques  par  le  ministère  du  cursor  pontifical. 

Ce  que  je  viens  de  dire  s'applique  aux  bulles  propre- 
ment dites.  Les  brefs  dogmatiques  sont  pareillement 
soumisà  la  formalitéessentielle  delà  promulgation.  Sans 
cela  ils  ne  pourraient  acquérir  un  caractère  légal  et  obli- 
gatoire pour  tous  les  chrétiens;  car  il  n'est  pas  possible 
d'imposer  un  jugement  qui  n'est  pas  signifié. 

De  là  \ient  que  les  brefs  dogmatiques  sont  affichés 
aux  portes  des  basiliques  de  Rome  absolument  comme 
les  bulles. 

Je  puis  citer  comme  exemple  le  bref  d'Innocent  XI 
concernant  les  détestables  maximes  de  Molinos  ;  celui 
d'Innocent  XII  sur  le  livre  de  Fénelon  intitulé  Expli- 
cation des  maximes  des  Saints;  ie  bref  de  Benoît  XIV 
qui  a  condamné  cinq  propositions  sur  le  duel,  bref 
commençant  parle  mot  Deteslabileni;  tout  récemment 
les  brefs  de  Pie  IX  prohibant  l'ouvrage  de  ISépomucène 
Nuytz  et  celui  de  Grand-Vigil,  écrivain  de  Lima. 

Tous  ces  brefs  ont  eu  la  formaUté  de  la  promulgation 
légale;  aucune  loi  ne  peut  se  soustraire  à  cette  règle 
essentielle. 


Il  est  si  vrai  que  tout  acte  général  du  Saint  Siège, 
sous  quelque  forme  qu'il  soit  rendu,  exige  la  promul- 
gation, que  les  simples  décrets  émanés  des  Congréga- 
tions romaines  sont  affichés  à  la  porte  des  basiliques 
avec  toutes  les  formalités  usitées  pour  les  brefs  et  les 
bulles.  C'est  ainsi  que  le  Saint-Siège  a  fait  promulguer 
par  l'aflichage  les  divers  décrets  qui  ont  été  rendus  à 
différentes  époques  au  sujet  des  aberrations  des  ca- 
suistes;  par  exemple,  le  décret  de  Clément  VIII  concer- 
nant la  confession  par  lettre  ;  les  décrets  d'Alexandre  VII 
qui  ont  censuré  comme  téméraiies  et  dangereuses 
certaines  propositions  des  casuistes  mitigés;  celui 
d'Innocent  XI  qui  a  proscrit  un  grand  nombre  de  ces 
maximes  relâchées;  enfin  les  décrets  de  même  genre 
qui  ont  été  rendus  par  Alexandre  VIII  et  Innocent  XII. 
Tous  ces  décrets  ont  été  promulgues  afin  de  pouvoir 
être  placés  au  rang  des  lois  générales. 

Aujourd'hui  encore  on  promulgue  à  Rome,  avec  les 
mêmes  formalités,  les  décrets  du  Saint-Office  et  de 
l'Index,  qui  prohibent  les  livres  dangereux.  De  même, 
les  décrets  de  la  Congrégation  des  Rites,  qui  se  rappor- 
tent à  la  canonisation  des  saints,  sont  promulgués, 
affichés  publiquement  dans  Rome. 

Tout  homme  qui  a  visité  Rome  ces  dernières  années 
peut  en  rendre  témoignage. 

Ce  style  comprend  tous  les  décrets  généraux  qui 
émanent  directement  des  Congrégations  romaines. 

Les  arrêts  qui  sont  rendus  dans  les  causes  particu- 
lières n'ont  pas  besoin  d'être  promulgués  ;  on  se  contente 
de  les  signifier  sous  forme  authentique  aux  intéressés. 
Or,  un  décret,  un  arrêt  particulier  est  authentique  et 
mérite  créance  au  for  soit  intérieur,  soit  extérieur,  du 
moment  qu'il  porte  la  signature  du  cardinal  préfet, 
celle  du  secrétaire,  et  le  sceau  ofiiciel  de  la  Congrégation. 
Mais  cela  ne  suffit  pas  pour  un  décret  ;  car  il  faut,  en 
outre,  que  ce  décret  soit  promulgué  officiellement;  sans 
cette  formalité  le  décret  n'obhgerait  pas  ceux  qu'il 
prétend  atteindre,  il  serait  non  avenu  pour  la  généraUté 
des  indivif.'us  qui  forment  la  société  chrétienne. 

On  doit  reconnaître,  après  tout  ce  que  je  viens  de 
dire,  l'indispensable  nécessité  de  la  promulgation  pour 
une  loi  générale. 


II 


LES    ENCÏCUQUES. 

Les  encycliques  doctrinales  sont  assez  rares  dans 
l'antiquité  chrétienne.  Ce  sont  des  circulaires  adres- 
sées aux  évêques  qui  vivent  dans  la  communion  du 
Saint-Siège. 

Je  viens  de  dire  que  lorsque  les  papes  ont  voulu 
décider  des  questions  dogmatiques,  ils  ont  publié  des 
constitutions  proprement  dites,  constitutions  adressées 
à  l'universalité  du  peuple  chrétien  et  promulguées 
dans  les  formes  légales- 

J'ai  dit  que  la  promulgation  a  la  même  valeur  que  si 
une  expédition  authentique  de  la  loi  était  signifiée  à 
chacun  des  membres  de  la  société  chrétienne  par  le 
ministère  d'un  officier  public. 


325 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS 


326 


Les  trente  volumes  in-folio  du  biillairc  romain 
renferment -ils  une  seule  encyclique  rfoc^rma/e  avant 
l'époque  de  Grégoire  XVI? 

La  lettre  du  pape  S.  Léon  à  Flavien  fut  commu- 
niquée aux  provinces  comme  une  sorte  d'encyclique, 
de  circulaire  ;  dans  les  actes  du  concile  de  Chalcédoino 
elle  est  appelée  Epislola  synodica  ;  cela  fait  supposer 
qu'elle  fut  préparée  et  discutée  dans  un  concile  tenu 
à  Rome  sous  la  présidence  du  pontife.  On  sait  que  les 
papes  avaient  l'usage  de  tenir  un  concile  tous  les  ans, 
l'anniversaire  de  leur  sacre. 

Cette  réflexion  s'applique  à  la  circulaire  que  le 
pape  S.  Zosime  rendit  pour  annoncer  la  condamnation 
des  Pélagiens.  S.  Augustin  nous  a  conservé  des  frag- 
ments de  cette  encyclique,  qui  portait  le  titre  de 
Tractatoria,  paraît-il. 

Depuis  l'époque  du  concile  de  Trente,  les  papes  ont 
pris  l'habitude  d'envoyer  une  encyclique,  initia  ponti- 
ficatus,  pour  annoncer  leur  élection  et  réclamer  les 
prières  des  fidèles.  Observons  toutefois  qu'on  ne  ren- 
contre encore  aucune  encyclique  dans  le  buUaire  de 
S.  Pie  V  ni  dans  celui  de  Grégoire  XIII. 

1.  Sixte-Quint,  au  commencement  de  son  pontifi- 
cat, publia  un  jubilé.  L'encyclique,  adressée  à  tous  les 
fidèles,  n'a  rien  de  doctrinal. 

2.  En  1596,  Clément  VIII  adressa  l'encyclique 
Quam  semper  aux  fidèles  du  royaume  de  France,  afin 
de  leur  annoncer  un  jubilé  (23  mai). 

3.  En  1621,  Grégoire  XV  publia  un  jubilé  Initia 
pontificatiis.  L'encyclique  n'a  absolument  rien  qui  se 
rapporte  aux  doctrines. 

4.  Plusieurs  jubilés  furent  accordés  par  Urbain  Vlll 
durant  son  pontificat,  qui  fut  long.  On  remarque  de 
belles  réflexions  de  piété  et  de  morale  dans  le  bref 
Vnanimi  catholicœ  Ecclesiœ,  du  1"  avril  1632^  bref 
publié  dans  le  but  d'exhorter  les  évêques  et  tous  les 
fidèles  à  prier  peur  le  rétablissement  de  la  paix  parmi 
les  princes  chrétiens.  On  n'y  remarque  pas  la  moindre 
invasion  du  terrain  doctrinal. 

5.  Innocent  X  et  d'autres  papes  ont  accordé  le  jubilé 
Initia  paniificatus,  avec  des  formules  d'une  grande 
netteté  et  simplicité.  Rien  qui  demande  d'être  particu- 
lièrement signalé  jusqu'à  Benoît  XIV. 

6.  En  effet,  c'est  cet  illustre  pontife  qui  a  donné  le 
premier  exemple  d'une  encyclique  adressée  à  tous  les 
évêques,  au  début  de  son  pontificat.  Voici  le  titre  qu'elle 
a  dans  le  bullaire  :  Encyclica  et  commanitoria  ad  omnes 
episcopos.  Elle  commence  par  les  mots  :  Ubi  primum 
placuit  Dco,  et  elle  est  datée  du  3  décembre  1740.  Elle 
se  renferme  dans  les  questions  de  discipline  ecclésias- 
tique, surveillance  des  clercs,  ordinations,  séminaires 
curés,  prédicateurs,  catéchismes,  retraite  ecclésias- 
tique, résidence  des  évêques,  visite  canonique.  Cette 
circulaire  n'est  pas  scellée  sub  annulo  piscatoris, 
comme  les  brefs  proprement  dits. 

7.  L'encyclique  Yix pervenit  àa  P""  novembre  174S, 
sur  l'usure,  mérite  notre  attention. 

Ce  n'est  pas  une  constitution  adressée  à  tous  les 
fidèles  du  monde  catholique,  comme  le  sont  les  bulles 
dogmatiques,  ni  même  envoyée  à  tous  les  évêques  de 
l'univers  ;  Benoit  XIV  adressa  simplement  cette  ency- 


clique aux  évêques  d'Italie  :  Venerabilibus  patriarchis, 
arcliiepiscapis,  episcopis,  et  ordinariis  Italiœ.  L'Italie 
comptait  deux  patriarches  :  Aquilée  et  Venise. 

Cependant  Benoît  XIV  prit  quelques  solennités  des 
constitutions  dogmatiques. 

Délibérations .  F^e  pontife  annonce  qu'il  a  consulté 
des  théologiens  et  des  cardinaux;  que  deux  congréga- 
tions ont  été  tenues  en  sa  présence  ;  que  l'unanimité 
s'est  ralliée  à  la  doctrine  concernant  l'usure. 

Kxpositian  de  la  doctrine.  Benoît  XIV  énonce  par 
voie  d'exposition  les  principes  que  les  théologiens  et 
les  cardinaux  ont  unanimement  adoptés  au  sujet  de 
l'usure  ;  il  approuve  et  confirme  tout  ce  qui  est 
exprimé  dans  les  sentiments  susdits,  parce  que  les 
professeurs  de  théologie  et  de  droit  canonique,  plusieurs 
témoignages  des  saintes  lettres,  les  décrets  des  papes, 
l'autorité  des  conciles  et  des  Pères  semblent  concourir 
à  démontrer  ces  mêmes  sentiments.  C'est  pourquoi  le 
pape  communique  ces  principes  aux  évêques  d'Italie, 
afin  qu'ils  ne  s'en  écartent  pas  dans  leurs  synodes  et 
dans  les  instructions  qu'ils  font  au  peuple.  Il  recom- 
mande instamment  aux  évêques  de  ne  pas  laisser 
enseigner  le  contraire  dans  des  écrits  ou  des  discours. 
Censures.  Nulle  peine  ipso  facto,  ou  particulièrement 
désignée,  mais  simplement  les  peines  édictées  par  les 
saints  canons  contre  ceux  qui  méprisent  et  transgres- 
sent les  ordres  du  Saint-Siège  (1). 

On  voit  ici  des  formules  particulières  et  sui  rjeneris. 
Ce  n'est  pas  la  définition  proprement  dite,  accompa- 
gnée des  censures  théologiques  et  des  qualifications; 
les  opposants  ne  sont  pas  retranchés  de  la  commu- 
nion de  l'Église  par  le  fait  même.  Ce  n'est  pas  non 
plus  la  simple  exposition,  puisque  le  pape  recommande 
aux  évêques  d'Italie  de  ne  pas  s'éloigner  et  de  ne  pas 
tolérer  que  d'autres  s'écartent  des  maximes  qu'il  ex- 
prime dans  son  encyclique,  sous  les  peines  édictées 
aux  saints  canons  contre  tous  ceux  qui  méprisent  et 
violent  les  ordonnances  du  Saint-Siège,  mandata 
aposlolica. 

8.  On  remarque  de  nouvelles  formules  dans  l'en- 
cyclique Ad  assidiias^  de  Benoît  XIV,  en  date  du 
4  mars  1755,  qui  condamne  et  prohibe  le  livre  de  La- 
borde,  intitulé  :  Principes  sur  Vessence,  la  distinction  et 
les  limites  des  deux  puissances  spirituelle  et  temporelle. 
Ce  n'est  pas  une  bulle,  ni  un  bref  sub  annulo  pisca- 
toris, ni  un  décret  rendu  en  congrégation  du  Saint- 
Office  et  promulgué  dans  les  formes  légales  ;  c'est  une 
circulaire  que  Benoît  XIV  adresse  aux  évêques  de  Po- 
logne. 

Un  décret  du  Saint-Office  en  date  du  5  août  1753 
avait  déjà  condamné  le  livre.  Le  pape,  apprenant  que, 
malgré  cette  prohibition,  l'ouvrage  avait  été  réim- 
primé en  français  et  en  polonais,  supposant  que  les 
évêques  de  Pologne  n'avaient  pas  connu  la  condam- 
nation ou  n'avaient  pas  assez  réfléchi  au  venin  de  ces 
doctrines,  adressa  sa  circulaire  aux  prélats. 

(1)  Adprobamus,  et  confirmamus  quœcumque  in  sententiis 
superius  expositis  continentur,  cum  scriptores  plane  omnes,  theo- 
logiœ  et  canonum  professores,  plura  saciarum  litteraruna  testi- 
monia,  pontificum  decessoium  nosU'oium  décréta,  conciliorum, 
et  Patrum  auctoritas  ad  easdeni  sententias  coraprobandas  pêne 
conspirare  videantur. 


327 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS 


328 


Le  dispositif  rejette  et  réprouve  le  livre  sous  cer- 
taines censures  et  en  défend  la  lecture  et  l'usage  à  tous 
les  fidèles,  sous  peine  d'excommunication  réservée  au 
Saint-Siège. 

Quelles  sont  les  censures?  L'encj  clique  dit  que  l'au- 
teur du  livre  émet  des  propositions  captieuses  et 
fausses,  impieset  erronées^ précédemment  condamnées 
et  hérétiques,  extrêmement  injurieuses  pourllEglise, 
et  subversives  de  son  pouvoir,  de  ses  droits  et  de  sa 
liberté. 

Deux  propositions  sont  particulièrement  signalées. 
Premièrement  l'auteur  ébranle,  renverse  et  l'ait  dis- 
paraître le  pouvoir  que  l'Eglise  a  reçnde  Jésus-Clirist, 
non-seulement  pour  diriger  par  des  conseils  et  les 
moyens  de  persuasion,  mais  encore  pour  ordonner  par 
des  lois,  et  obliger,  et  contraindre  les  gens  dévoyés  et 
rebelles  par  le  jugement  extérieur  et  des  châtiments 
salutaires.  Secondement,  il  soumet  le  pouvoir  ecclé- 
siastique au  pouvoir  civil  jusqu'à  soutenir  que  ce  der- 
nier a  le  droit  de  régler  tout  le  gouvernement  extérieur 
et  sensible.  Or,  c'est  le  détestable  et  pernicieux  sys- 
tème précédemment  condamné  comme  hérétique  par 
le  siège  apostolique  et  surtout  par  Jean  XXH,  dans  la 
constitution  Licel  juxla  dochinam. 

La  bulle  Auclorem  fidei  (prop.  4  et  5)  éclaircit  cette 
question  et  précise  la  censure  théologique  qui  permet 
de  fixer  les  peines  canoniques. 

9.  Dans  l'encyclique  Ex  omnibus,  du  1  Goctobre  1 756, 
adressée  aux  évêques  de  France,  Benoît  XIV  enseigne 
que  la  bulle  Lnigenitas  s.  une  si  grande  autorité  dans 
l'Église  et  qu'elle  exige  partout  un  respect,  un  assen- 
timent et  une  obéissance  sincère  au  point  que  nul  fi- 
dèle ne  peut,  sans  exposer  son  salut  éternel,  se  sous- 
traire à  la  soumission  qui  lui  est  due,  ou  s'y  opposer 
d'une  manière  quelconque.  C'est  pourquoi  le  pape 
prescrit  de  refuser  les  derniers  sacrements  à  ceux  qui 
sont  publiquement  et  notoirement  réfractaires  (1). 

10.  Clément  XIII  a  laissé  un  plus  grand  nombre 
d'encycliques  que  ses  prédécesseurs;  mais  aucun  de 
ses  documents  n'est  doctrinal,  au  sens  riççoureux  du 
mot. 

La  première,  A  quo  die,  fut  adressée  aux  évêques  en 
1758,  initio  pmtificatus.  Elle  est  remplie  de  maximes 
morales,  pour  recommander  aux  évêques  l'union,  la 
charité,  la  pratique  de  toutes  les  vertus,  la  fuite  de 
Tadulalion  et  de  la  vaine  gloire,  la  charité  envers  les 
pauvres,  l'esprit  de  prière,  ce  qu'il  faut  surtout  ensei- 
gner aux  fidèles,  l'épreuve  des  ordinands,  la  prédica- 
tion, la  résidence,  le  courage  contre  les  ennemis  de  la 
foi,  des  mœurs  et  de  la  piété. 

11.  L'encyclique  yl/)/)i?ie?i/e,  du  20  décembre  1759, 
renferme  des  réflexions  théologiques  et  morales  sur  le 
jeûne  et  son  mérite  devant  Dieu.  Bull.  cont.  tom.  I 
p.  270.) 

12.  Catéchisme  de  S.  Pie  V  :  avantages  de  l'uni- 


(1)  Tanta  est  profeclo  io  Ecclesia  Dei  auctoritas  aposlolicœ  cons- 
tilutiouis  quae  iacipit,  Unigenitus,  eademque  sibi  tam  sinceram 
Tenerationem,  obsequiura,  et  obedientiam  ubique  vindicat  ut 
nemo  fidelium  possit,  absque  salulis  aelernae  discrimine,  a  débita 
erga  ipsam  subjcctione  sese  subducere  aut  iidem  ullo  modo  refra- 
gari. 


forme,  inconvénientsdela  multiplicité  des  catéchismes, 
tel  est  l'objet  de  l'encyclique  In  Domini  agro,  du 
H  juin  17()1    ibid.  tom.  I,  page  134\ 

1 3.  Le  25  novembre  J  TGtl,  Clément  XIII  adressa  aux 
évêques  l'encyclique  Christianœ  rcipublicœ  afin  d'exciter 
leur  vigilance  contre  les  mauvais  livres.  Quoiqu'il  y 
parle  de  l'athéisme,  du  matérialisme,  de  l'audace  des 
écrivains,  des  assauts  qui  sont  livrés  à  la  chaire  de 
Saint-Pierre,  on  ne  peut  dire  que  c'est  là  un  acte  doc- 
trinal, car  les  erreurs  qu'il  llétril  sont  notoirement 
impies.  Le  philosophisnie  y  est  décrit  à  grands  traits 
(ibid.,  tom.  III,  page  225). 

14.  Outre  le  jubilé  Initio  pond fîcatiis,  Clément  XIV 
adressa  aux  évêques  l'encyclique  Cum  svmmi  oposto- 
lalus,  en  date  du  12  décembre  1769.  L'ascétisme  y 
domine,  comme  dans  les  encycliques  de  Clément  XIII. 
Vertus  propres  aux  évêques,  espérance  de  l'éternelle 
récompense.  Le  pape  insiste  sur  l'accord  des  deux 
puissances,  sur  l'obéissance  qu'on  doit  rendre 
aux  princes,  sur  les  prières  qu'il  faut  faire  pour 
leur  prospérité.  L'hostilité  envers  la  religion  jette 
la  perturbation  dans  l'ordre  civil,  car  il  existe  une 
grande  union  entre  les  droits  de  la  puissance  divine  et 
ceux  de  la  puissance  humaine  ;  le  chrétien,  sachant  que 
les  ordres  des  rois  sont  sanctionnés  par  l'autorité  de  la 
loi  divine,  leur  obéit  de  grand  cœur.  Magna  est  enim 
inter  divinœ  ac  liumanœ  potestatis  jura  conjunctio;  ac 
proinde  qui  christianœ  legis  aucloritale  regum  imperia 
munila  esse  norunl,  alacri  animoipsis  obtempérant. 

15.  Le  caractère  ascétique  se  montre  pareillement 
dans  l'encyclique  de  Pie  VI  Inscrutabili,  du  25  dé- 
cembre 1775.  Dispensalion  fidèle  des  mystères  divins, 
surveillance  des  ordinations,  formation  du  clergé, 
devoirs  des  évêques,  etc.  Le  pontife  flétrit  l'impiété, 
l'athéisme,  le  désir  effréné  de  la  liberté. 

Les  vingt-trois  années  du  pontificat  de  Pie  VII  n'ont 
eu  que  deux  encycliques  :  celle  du  15  mai  1800  ini- 
tio pontificatus,  et  celle  qui  fut  adressée  aux  évêques 
de  France  en  1817. 

16.  L'encyclique  du  15 mai  1800  à  tous  les  évêques 
du  monde  catholique  commence  :  Diu  salis  videmur. 
Elle  n'a  rien  de  doctrinal.  Pie  Vil  se  plaît  à  recon- 
naître la  main  de  la  Providence  dans  l'apaisement  de 
la  tourmente  révolutionnaire.  11  montre  la  nécessité 
de  relever  les  ruines;  ordination  des  clercs,  éducation 
chrétienne  des  enfants,  conservation  du  dépôt  de  la 
foi,  mauvais  livres,  lois  disciplinaires  de  l'Éplise. 

17.  En  ce  qui  concerne  la  France,  l'encyclique 
Vineam  quam  plantavit  Dominus,  du  12  juin  1817, 
traite  de  la  circonscription  des  diocèses. 

Cinq  encycliques  se  rencontrent  dans  le  builaire  de 
Léon  XII. 

1.  L'encyclique  Ubi  primum,  aairessée  aux  évêques 
du  monde  catholique  le  o  mai  1824,  initio  pontificatus, 
à  l'occasion  de  la  prise  de  possession,  débute  par  des 
considérations  sur  les  vertus  propres  aux  évêques, 
telles  que  l'édification,  la  charité,  etc.  Le  pape  recom- 
mande particulièrement  les  ordinations,  la  résidence, 
la  visite  pastorale.  Il  parle  des  attaques  dont  l'Eglise 
est  l'objet  de  la  part  de  la  secte  philosophique.  Il  flé- 
trit l'indifférence,  la  tolérance;  il  signale  l'absurdité  de 


329 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS 


330 


la  tolérance  religieuse,  qui  permet  d'adopter  telle 
opinion  que  l'on  veut,  sans  danger  pour  le  salul. 
Docens  amiilam  unicuiquv  libcrtatcm  a  Dco  /aclam  cs.s'c, 
lU  quœ  cuique  sedœ  juxla  suwn  privalum  judicium  vel 
opinio  airiserit,  eam  quisque  sine  salutis  periculo 
ampledi  vel  adoptare  valeat.  Un  hérclique  du  11°  siècle, 
Apelle,  soutenait  pareillement  <{ue  la  foi  n'.i  pas  besoin 
d'examen  et  que  chacun  doit  garder  les  opinions  dont 
il  s'est  une  fois  imbu.  L'indifférence  finit  par  tolérer  le 
naturalisme  et  le  déisme.  lui  fin,  Léon  XII  parle  des 
mauvais  livres,  de  la  Société  biblique  ;  il  recommande 
d'affirmer  l'autorité  de  l'Eglise,  il  excite  le  zèle  des 
cvêques. 

19.  r,e  24  mai  1821,  Léon  XII  adressai  tous  les 
fidèles  {utiiversis  Clirislifidelibus  prœscntes  litteras 
inspccturis)  l'encyclique  qui  commence  :  (Juod  Itoc 
ineunic  nnno,  pour  le  grand  jubilé  de  l'année  suivante. 

20.  Encyclique    aux    évéques  :  Ad  pluriinas,     du 

25  janvier  1825,  sur  l'incendie  de  la  basilique  de 
Saint-Paul  exh-a  muros. 

21.  L'extension  du  grand  jubilé  au  monde  entier 
motiva  une  nouvelle  encyclique  aux  évêques  :  Cha- 
ritate  ChrisH  urgente  nos,  du  25  décembre  1825.  Les 
peuples  sont  exhortés  à  la  conversion.  Pouvoir  des 
confesseurs.  Le  pape,  désapprouvant  le  délai  d'ab- 
solution, recommande  aux  confesseurs  de  préparer 
les  fidèles  qui  se  confessent  sans  les  dispositions 
requises. 

22.  Enfin,  à  l'occasion  du  jubilé^  Léon  XII  adressa 
aux  anticoncordataires  français  l'encyclique  Pastoris 
cBlerni,  du  2  juillet  182G. 

Le  pontificat  de  Pie  VIII  fut  de  courte  durée  :  il  n'a 
guère  laissé  que  trois  documents. 

23.  L'encyclique  adressée  aux  évêques,  à  Toccasion 
de  la  prise  de  possession.  Elle  commence  ainsi  : 
Traditi  humUitati  nostrœ,  24  mai  1829.  Pie  VIII  flétrit 
les  mauvaises  doctrines,  les  mauvais  livres,  l'indiffé- 
rentisme,  la  Société  biblique.  Il  renouvelle  les  consti- 
tutions de  ses  prédécesseurs  contre  les  sociétés 
secrètes,  recommande  aux  évêques  de  veiller  aux 
séminaires  et  d'enseigner  aux  fidèles  que  le  sacrement 
de  mariage  est  régi  par  la  loi  divine. 

24.  Allocution    consistoriale,  Non    dubitamus,   du 

26  mars  1830.  Emancipation  des  catholiques  anglais. 
Promotion  du  cardinal  Weld. 

25.  Allocution  Quœ  in  venerabilem,  prononcée  dans 
le  consistoire  du  5  juillet  1830,  pour  la  concession  du 
pallium  au  patriarche  chaldéen  de  Babylone. 

26.  La  première  encyclique  doctrinale  du  pape 
GrégoireXVI,  Cumprimum,  du  9  juin  1 832,  fut  adressée 
aux  évêques  de  Pologne.  Fût-il  certain  que  les  ency- 
cliques adressées  aux  évêques  du  monde  chrétien 
remplissent  par  là  même  la  première  condition  de 
la  définition  ex  cathedra,  qui  doit  être  adressée  à 
l'Eglise  universelle, il  semble  que  l'encyclique,  qui 
n'est  faite  que  pour  quelques  évêques  particuliers 
ne  doit  pas  avoir  autant  de  solennité. 

Exposé  doctrinal.  «  Certaines  gens  propagent  des 
doctrines  erronées  et  de  faux  dogmes,  qui  ne  peuvent 
se  concilier  avec  le?  oracles  de  l'Ecriture  et  avec  des 
monuments  très-certains  de  la  tradition  ecclésiastique. 


Car  ces  sources  nous  apprennent  que  l'obéissance 
que  les  hommes  doivent  rendre  aux  pouvoirs  établis 
de  Dieu  est  un  commandement  absolu,  auquel  nul  ne 
peut  contrevenir,  sauf  le  cas  où  l'on  commanderait 
une  chose  opposée  aux  lois  de  Dieu  ou  de  l'Eglise.  » 
Cette  dernière  réserve  embrasse  bien  des  cas,  qui 
atténuent  l'absolutisme  de  la  maxime. 

Dispositif.  Grégoire  XVI  n'enjoint  pas  aux  évêques 
de  Pologne  de  publier  son  encyclique  pour  l'instruction 
des  fidèles;  il  n'a  en  vue  que  le  clergé,  il  désire  que 
les  ecclésiastiques  soient  irréprochables  pour  la 
doctrine,  la  prudence,  la  sainteté  de  vie,  et  que  par 
là  ils  se  concilient  la  bienveillance  de  l'empereur  (1). 

27.  L'encyclique  Mirari  vos  arbitrauiur,  en  date  du 
15  août  1832,  fut  adressée  aux  évêques  du  monde 
chrétien,  initio  ponli [icalus ,  à  l'occasion  de  la  prise  de 
possession  de  Saint- Jean  de  Lalran. 

Censure.  Le  pape  ne  prononce  pas  de  censure 
canonique  contre  les  partisans  des  maximes  qu'il 
signale;  mais  il  dit  aux  évêques  de  faire  usage  de  la 
parole,  glaive  spirituel,  et  de  donner  le  pain  à  ceux 
qui  ont  soif  de  la  justice.  [Eœerile  cjladium  spirilus, 
quod  est  verbum  Dei,  habeantque  a  vobis  panem,  qui 
esuriunt  juslitiam). 

L'encyclique  traite  d'abord  des  maux  de  l'Eglise. 
Nécessité  de  l'union  à  la  chaire  de  Pierre.  La  dispense 
des  canons  appartient  au  Saint-Siège.  Célibat  ecclé- 
siastique. Indissolubilité  du  mariage.  Jndilîérenlisme 
en  matière  de  religion.  Grégoire  XVI  aborde  ensuite 
trois  questions:  1.  La  liberté  de  conscience.  2.  La 
liberté  de  la  presse.  3.  La  séparation  de  l'Eglise  et  de 
l'Etat. 

Liberté  de  conscience.  Grégoire  XVI  expose  que 
la  pleine  et  illimitée  liberté  de  conscience  est  une 
absurdité  et  une  erreur.  Ce  n'est  pas  tout  à  fait 
la  même  chose  que  de  la  censurer  doclrinalement, 
théologiquement,  par  la  qualification  erronca,  ce  qui 
exprime  une  sentence,  un  vrai  jugement  et  non  plus 
une  simple  exposition  doctrinale.  Mais  admettons  que 
les  deux  formules  sont  équivalentes  et  que  le  pape 
a  condamné  et  proscrit  comme  erronée  la  proposition 
suivante:  «  On  doit  affirmer  et  garantir  atout  homme 
(cuilibet)  la  liberté  de  conscience.  Or  nulle  société 
n'a  donné  la  liberté  sans  limites  (plena  atqiie  immo- 
derata)  que  Grégoire  XVI  condamne  comme  une 
absurditéj  une  erreur,  et  une  chose  dangereuse  pour 
la  religion  et  la  société,  in.sacrœ  et  civilis  rei  labeni. 
C'est  à  la  liberté  illimitée  que  la  triple  censure 
s'applique.  En  outre,  l'opinion  qui  soutiendrait  que 

(1)  Ex  hifce  fontibus  purissimis...  apertissime  edoccmur,  obe- 
dieuliam,  quam  prtestare  homines  tenentur  a  Deo  constitutis 
polestdtibus,  absolutumpiœceptum  esse,  cui  nemo,  piailerquani  si 
forte  contingal  aliquid  iraperari,  quod  Dei  et  Ecclesiae  legibus 
adversetur,  contraire  potest...  Haec  dum  vobis,  venerabiles  fratres, 
communicamus,  sic  anobis  dicta  volumus,  non  quasi  illa  comperta 
non  habeatis,  aul  quasi  nos  timeamus  ne  salis  ardenti  zelo  in  pro- 
pugnanda  disseminandaque  sanioris  doctrinœ  prœcepta,  circa 
obe'dienliam  quam  subditi  légitime  principi  suo  exhibera  tenentur, 
incumbatis;  seJeo  talia  diximus,  quo  faciiius  iutelligatis  quinam 
sitanimusnostererga  voset  quoraipdo  cupiamus  omnes  istius  regni 
ecc'.esiasticos  vires  doclrinae  puritate,prudentiœ  splendore,  vilœque 
sanctimonia  ita  elucescere,  ut  omnium  oculis  et  judicio  irreprehen- 
sibiles  appareant...  Fortissimus  imperator  vester  benignum  se  erga 
vos  "eret.  (Encyclique  aux  évêques  de  Pologne,  9  juin  1832.) 


331 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS 


332 


cette  liberté  sans  frein  peut  procurer  quelque  avantage 
à  la  religion  mériterait,  d'après  rencyclique,  ^  la 
qualification  summa  impuJentia.  Voilà  tout  ce  qu'on 
peut  exprimer  de  l'encyclique  en  ce  qui  regarde  la 
liberté  de  conscience. 

Liberté  de  la  presse.  Ce  qu'en  dit  Grégoire  XVI  peut 
se  diviser  en  trois  propositions;  faisons  bien  observer 
qu'il  parle  de  la  liberté  illimiléc,  sans  aucun  frein, 
liberlas  ad  scripta  quœlibet  edenda  in  vulgus. 

La  première  proposition  peut  être  formulée  de  la 
façon  suivante  :  a  On  doit  réclamer  et  s'efforcer  d'ob- 
«  tenir  la  liberté  illimitée  de  la  presse.  »  Qucim  lanto 
convicio  audent  nonmdli  efflcigitare  ac  pmnovere.  Or, 
le  pape  flétrit  l'audace  qui  réclame  une  cbose  si  dange- 
reuse, aussi  exécrable  et  aussi  dét  stable  que  la  liberté 
illimitée,  absolue  de  la  presse.  Teterrima  illa,  ac  num- 
quam  salis  cxsecranda  et  delestabilis  liberlas  arlis 
librariœ  ad  scripla  quœlibel  edenda  in  vulgus.  Quel 
eouvernement  a  jamais  accordé  la  liberté  sans 
restriction  ? 

«  Le  déluge  de  mauvais  livres  est  suffisamment 
«  compensé  par  quelque  bon  ouvrage  qui  paraît  pour 
a  la  défense  de  la  religion  et  de  la  vérité.  »  Soutenir 
de  propos  délibéré  cette  proposition,  dit  Grégoire  XVI, 
c'est  le  comble  de  l'impudence. 

«  Non-seulement  la  censure  des  livres  par  l'autorité 
(  ecclésiastique  est  extrêmement  pesante  et  onéreuse, 
a  mais  elle  n'est  pas  juste,  et  l'on  doit  refuser  à  l'Eglise 
.  le  droit  de  l'exiger  et  de  l'exercer.  »  L'encyclique 
dit  que  cette  doctrine  est  manifestement  fausse,  témé- 
raire, injurieuse  envers  le  Saint-Siège,  et  propre  à 
attirer  de  grands  maux  sur  le  peuple  chrétien,  falsa, 
lemeraria,  Aposlolicœ  Sedi  injuriosa^  et  fœcunda  malorum 
in  christiano  populo  ingentium.  Ces  qualifications  doi- 
vent paraître  modérées  pour  une  doctrine  qui  refuse 
radicalement  à  l'Eglise  le  pouvoir  de  condamner  les 
mauvais  livres. 

Séparation  de  l'Eglise  cl  de  VEtal.  L'encyclique 
énonce  trois  maximes  :  1 .  L'accord  des  deux  puissances 
a  toujours  été  bon  et  salutaire  pour  la  religion  et  l'ordre 
civil.  2.  Les  partisans  de  la  liberté  immodérée,  impu- 
dentissimœ  libertatisamatores,  redoutent  cette  alliance. 
3.  La  séparation  de  l'Église  et  de  l'État  ne  promettrait 
rien  de  bon  ni  pour  la  religion  ni  pour  les  souverains  (  1  ). 

(1)  Eï  hoc  pulidissirao  indifferentismi  fonte  absurda  illa  fluil  ac 
erronea  senlentia,  seu  potius  deliramentiim,  asserendam  esse  ac 
\indicai)dam  cuiiibel  lii.ertatcm  conscienlioe.  Cui  quideni  pestilen- 
lissimo  errori  nam  fternit  plena  illa,  atque  immoderala  liberlas 
opinioniim,  quœ  in  sacrœ  et  civilisrei  iabeni  late  grassatur  dictan- 
tibus  per  summam  impudcntiani  nonnullis,  aliquid  excacommodi 
ia  reli-:ioQem  promanare... 

Hue  spectat  delerrima  illa,  ac  numquam  statis  exsecranda  et 
delestabilis  liberlas  artis  lihranœ  ad  scripta  quœlibet  edenda  in 
vulf  usquam  lanto  convicio  audent  nonnulliefnagiUreacpromovere. 
Sunt  lamen,  proh  dnlor  !  qui  eo  impudcntia;  abripiantur  ut  assenant 
pugnaciter  hanc  crrorum  colluviem  inde  prorumpentem  salis 
cumulale  compensari  ex  libre  aliquo,  qui  in  hac  tanla  pravilatum 
tempeslale  ad  religionem  ac  vcritatem  propugnandam  edatur... 
Palet  luculenlissime,  quantopere  falsa,  lemeraria,  eidemque 
ApostolicJesediinjuriosa,  et  fœcunda  malorum  in  Christiano  populo 
in-'enlium  sit  illorum  doclrina,  qui  nedum  censuram  librorum  veluti 
gravera  nimis  etonerosam  rejiciunl,  sed  eo  etiam  improbitaiis  pro 
gredianlur,  ul  eara  praedicenl  a  recti  juris  principiis  abhorrera, 
jusque  illius  decernendae  habendajque  audeant  Ecclesioe  denegare... 


28.  Une  autre  encyclique  doctrinale  est  celle  du 
25  juin  1834,  qui  condamne  les  Paroles  d'un  croyant, 
de  Lamennais.  Ce  n'est  pas  une  lettre  apostolique  en 
forme  de  bref  sub  annula  piscatoris,  c'est  une  lettre 
circulaire  adressée  aux  évêques  du  monde  chrétien 
comme  la  précédente,  et  commençant  :  Singulari  nos 
affercranl.  Dans  une  déclaration  que  Lamennais  signa 
le  H  décembre  1833  et  qui  fut  transmise  à  Rome,  il 
avait  promis  de  suivre  uniquement  la  doctrine  de  l'en- 
cyclique Mirari  vos  arbilramur.  Ces  espérances  furent 
cruellement  déçues  par  la  publication  des  Paroles  d'un 
croyant.,  livre  qui  semble  n'avoir  pas  d'autre  objet  que 
de  renverser  les  doctrines  de  l'encyclique. 

Délibérations.  Grégoire  XVI  dit  qu'il  a  entendu 
quelques  cardinaux  [auditis)  ;  cette  formalité  n'est  pas 
exprimée  dans  les  deux  encycliques  qui  précèdent. 

Condamnation  du  livre.  Après  avoir  dit  que  par  un 
abus  vraiment  impie  de  la  parole  de  Dieu,  le  livre  de 
Lamennais  est  propre  à  corrompre  les  peuples  et  à  les 
exciter  à  la  révolte  contre  les  deux  puissances,  le  pape 
le  réprouve  et  le  condamne  comme  renfermant  des 
propositions  respective  fausses,  calomnieuses,  témé- 
raires, induisant  à  l'anarchie,  opposées  à  la  parole  de 
Dieu,  impies,  scandaleuses,  erronées,  précédemment 
condamnées  par  l'Eglise  dans  les  Vaudois,  dans  les 
Wiclefites,  dans  les  Hussites,  et  autres  hérétiques  de 
ce  genre. 

Censure.  Grégoire  XVI  n'édicte  pas  de  censure  par- 
ticulière contre  les  lecteurs  et  les  partisans  du  livre.  Il 
recommande  aux  évêques  d'étouffer  la  contagion  en 
enseignant  la  saine  doctrine. 

Vers  la  fin  de  l'encyclique  se  trouve  un  paragraphe 
relatif  au  système  philosophique  de  Lamennais. 
Passion  de  la  nouveauté,  mépris  des  traditions  aposto- 
liques, doctrines  vaines,  futiles,  incertaines,  nullement 
revêtues  de  l'approbation  de  l'Eglise  ;  folie  de  s'ima- 
giner que  ces  doctrines  peuvent  servir  à  la  consolidation 
de  la  vérité  (1). 


Neque  lœtiora,  et  religion!  et  principatui  ominari  possemus  ex 
eorum  votis,  qui  Ecelesiani  a  regno  separari,  mutuamque  imperii 
cum  sacerdotio  concordiam  abrumpi  percupiunt.  Constat  quippe 
pertimesci  ab  itnpudenlissimae  libertalis  amatoribus  concordiam 
illani,  quae  semper  rei  et  sacrae  et  civili  fausta  extitit  ac  salularis. 
,'Encyc.  Mirari  vos  arbilramur.) 

(I)  Contra fidem  sua  illa  declarationesolemniter  datam,  capUosis- 
simis  ipse  ut  plurimum  verborum  Oclionumque  involucris,  opu- 
gnandam  evertendamqiie  suscepit  calholicam  doctrinam,  quam 
memoralis  nostris  litteris,  tu  m  de  débita  erga  potestates  subjectione, 
tum  de  arcenda  a  populis  exitiosa  indifferentismi  contagione,  deque 
frenis  injiciendis  evaganli  opinionum,  sermonumque  licenliae,  tum 
de  damnanda  omniinoda  conscientiae  libertate,  teterrimaque  socie- 
tatum,  vel  ex  cujuscumque  falsae  religionis  cultoribus,  in  sacrœ  et 
publicne  rei  perniciem  conflatarum  conspiratione,  pro  auctoritate 
humilitali  noslrae  Iradita  definivimus... 

Quo  (libre)  per  impium  verbi  Dei  abusum,  populi  corrunipuntur 
ad  omnis  ordinis  publici  vincula  dissolvenda,  ad  utramque  aucto- 
ritatem  labefactandam,  ad  seditiones  in  impcrils,  lumultus,  rebel- 
lionesqueexcitandas,fovendas,roborandap;  librumideoproposiliones 
respective  falsas,  calumniosas,  temeraTias,inducentesinanarchiam, 
contrarias  verbo  Dci,impias,scandalosas,  erroneas,  jam  ab  Ecclesia 
prssertim  in  Valdensibus,  Wiclefitis,  Hussilis,  aliisquc  id  generis 
hœreticis  damnatas  continentem,  reprobamus,  damnamus... 

Probe  aulem  intelligilis,  nos  hic  loqui  etiam  de  fallaci  illo  haud 
ita  pridera  invecto  philosophiae  systemate  plane  iniprobando,  quo 
ex  projecla  el  effrenata  novitalum  cupiditate  veritas,  ubi  certo 
consistit,  non  quœrilur,  sanclisque  et  apostolicis  Iraditionibus  post- 


333 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS 


33i 


Bien  des  années  avant  son  élévation  au  pontificat,  en 
1799,  Grégoire  XVI  avait  publié  un  ouvrage  important 
sous  le  litre:  Trionfo  délia  sanlaSaJe,  Trioinjihc  du 
S.  Siège.  I.e  livre  fut  réirnpiinié  après  la  promotion  du 
pontife,  en  un  beau  volume  in-folio.  Or,  dans  cet  ou- 
vrage, Grt'goirc  XVI  énumère  six  conditions  néces- 
saires pour  les  constitutions  doctrinales. 

Les  encycliques  remplissent-elles  ces  conditions,  et 
notamment  les  deu.\  principales  :  la  première,  qui  veut 
que  l'acte  pontifical  soit  adressé  à  l'Église  entière,  et 
la  seconde,  qui  exige  la  promulgation  légale? 

m 

LES    ENCYCLIQUES    m    SOiNT    l'AS    IMMÉDIATEMENT    ADRESSÉES 
A  TOUS    LES    FIDÈLES. 

Laconstitution  dogmatique  est  un  acte  direct,  immé- 
diat, que  le  pape  adresse"  à  tous  les  chrétiens  sans  ex- 
ception. 

En  effet,  les  bulles  qui  renferment  des  constitutions 
dogmatiques  portent  pour  suscription  :  Universis  Christi- 
fidelibus  salutcmel  aposlolicam  henediciionem. 

Les  encycliques  ne  présentent  pas  ce  caractère  d'uni- 
versalité. Ce  sont  des  circulaires  adressées  aux  Evèques 
seuls  :  Grcgorius XVI universis  palriarchis,  archiepiscopis, 
episcopis  aliisque  loconim  ordiiiariis  communionem  Sedis 
apostolicœ  habcnlibtis  salulem  el  aposlolicam  henediciio- 
nem. Telle  est  la  suscription  qui  se  lit  en  tête  des  en- 
cycliques. 

Les  simples  chrétiens  sont-ils  obligés  de  prendre 
pour  règle  de  conduite  un  document  qui  ne  leur  est  pas 
adressé,  qu'ils  ne  connaissent  pas  ofiiciellement  et  qui 
par  conséquent  ne  les  regarde  pas? 

Dans  l'ordre  judiciaire,  personne  ne  se  considère 
comme  atteint  par  un  jugement,  si  ce  jugement  n'est 
pas  notifié  directement  à  chacun  des  intéressés. 

Dans  la  sphère  du  droit  criminel,  il  se  peut  que  le 
gouvernement,  le  garde  des  sceaux  adressent  des  cir- 
culaires aux  préfets  et  aux  parquets  du  royaume.  Ces 
circulaires  ne  sont  pas  des  lois  dont  les  tribunaux 
doivent  tenir  compte. 

La  cour  d'assises  pourrait-elle  alléguer  dans  les  consi- 
dérants de  ses  arrêts  les  circulaires  dont  nous  parlons? 
Ce  serait  le  renversement  de  l'ordre  judiciaire. 

Conçoit-on  qu'un  tribunal  criminel  prononce  un 
arrêt  do  mort  ou  toute  autre  peine  aCDictive,  en  se 
basant  uniquement  sur  une  circulaire  administrative, 
circulaire  qui  n'a  pas  obtenu  la  promulgation  légale  et 
que  les  citoyens  ne  connaissent  pas  officiellement^ 
attendu  qu'elle  n'a  été  communiquée  qu'aux  membres 
du  parquet?  Une  pareille  énormité  soulèverait  l'indigna- 
tion générale. 

Un  principe  fondamental  en  matière  de  foi  et  de  doc- 
trine, c'est  que  les  questions  dogmatiques  doivent  se 
traiter  avec  toute  la  rigueur  des  causes  criminelles.  En 

halitis,  doctrinae  aliae  inanes,  futiles,  incertaeque,  nec  ab  Ecclesia 
probatœ  adciscuutur,  quibus  veritatem  ipsam  fulciri  ac  sustineri 
vanissimi  homines  perperam  arbitrantur  ... 

Datum  Roma;  apudsanctum  Petrum  septimo  kalendasjuliasanno 
millesiino  oclingenlesimo  Iricesimo  quarto,  pontiflcatus  nostri  anno 
quarto.  (Encyclique  Sinjuiart,  contre  les  Paroles  d'un  Croyant.) 


elTct,  lin  jugement  dogmatique  décapite  pour  ainsi 
parler  la  raison  et  l'iiilclligence  humaine  et  lui 
enlève  la  liberté  d'opinion  dont  l'homme  est  en  pos- 
session. Delà  vient  que  lesthécilogiensexigent  une  pro- 
cédure aussi  exacte,  des  preuves  aussi  péremptoires  et 
des  arrêts  aussi  formels  et  aussi  bien  notifiés  dans  les 
formes  légales  que  lorsqu'il  s'agit  de  faire  rouler  la 
tête  d'un  homme  sur  Téchafaud. 

Voici  une  autre  maxime  de  la  jurisprudcne  univer- 
selle. Lorsque  le  législateur,  qui  était  libre  de  parler 
clairement,  s'est  exprimé  d'une  façon  obscure,  l'inter- 
prétation doit  se  faire  contre  lui. 

Non-seulement  les  encycliques  sont  adressées  exclu- 
sivement aux  évêques;  mais  le  pape  ne  prescrit  nulle- 
ment à  ces  derniers  de  les  communiquer  à  leurs  diocé- 
sains. On  ne  pourrait  citer  aucune  encyclique,  depuis 
1831  jusqu'à  nos  jours,  qui  renferme  une  injonction 
quelconque  à  cet  égard.  11  se  peut  donc  que  l'évêque 
dépose  l'encyclique  pontificale  dans  ses  archives,  et 
que  la  population  du  étiennc  n'ait  pas  connaissance  du 
document.  Est-il  admissible  que  les  diocésains  soient 
obligés,  en  conscience,  de  prendre  pour  règle  de  conduite 
et  de  croyance  un  enseignement  qu'ils  ne  connaissent 
pas? 

Mais,  dira-t-on,  les  encycliques  sont  publiées  dans 
tous  les  journaux  ;  elles  sont  donc  parfaitement 
connues. 

La  publicité  qui  provient  des  journaux  n'a  pas  le 
caractère  authentique  et  officiel  qui  est  indispensable 
pour  former  l'obligation  de  conscience.  On  n'a  aucune 
garantie  de  l'exactitude  du  texte  qui  paraît  dans  les 
journaux. 

Les  journaux  judiciaires  relatent  chaque  jour  les 
jugements  civils  ou  criminels;  personne  n'a  jamais  pensé 
que  les  intéressés  fussent  obligés  d'obtempérer  aux 
jugements  connusparla  voie  des  journaux.  Assurément 
la  publicité  acquise  de  cette  façon  ne  tient  pas  lieu  de 
la  signification  légale  des  jugements. 

Au  surplus,  supposé  que  l'évêque  publie  un  mande- 
ment notifiant  l'encyclique  pontificale  dans  son  diocèse  ; 
cette  encyclique  acquerrait-elle  le  rang  et  le  caractère 
des  vraies  constitutions  dogmatiques  ?  La  notification  ne 
serait  que  médiate  ;  or,  d'après  la  doctrine  des  théolo- 
giens et  de  Grégoire  XVI  lui-même  dans  le  livre 
Triomplie  du  St-Siége,  la  constitution  dogmatique  est 
nécessairement  un  acte  direct,  immédiat  du  pape^  acte 
adressé  par  lui  personnellement,  directement  et  immé- 
diatement à  tous  les  fidèles  du  monde  chrétien. 

On  peut  objecter  que  les  encycliques  ont  été  pu- 
bliées dans  le  journal  officiel  de  Rome.  Trois  réponses 
à  cette  remarque. 

1.  Le  Saint-Siège  n'a  jamais  exprimé  l'intention  que 
l'insertion  de  ses  actes  dans  le  journal  officiel  dijt  être 
considérée  comme  tenant  lieu  de  promulgation. 
L'Église  n'a  connu  jusqu'à  ce  jour  que  deux  modes 
pour  la  promulgation  légale  des  actes  pontificaux  :  la 
publication  en  session  publique  des  conciles  et  l'affi- 
chage aux  portes  des  basiliques  et  des  églises.  C'est  ce 
qui  s'observe  d'ordinaire  à  Rome  pour  les  bulles,  les 
brefs,  les  décrets  de  l'Index  et  des  Rites  qui  acquièrent 
la  promulgation  légale. 


335 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS. 


336 


Les  papes  n'ont  jamais  exprimé  la  volonté  de  subs- 
tituer à  Tafiichape  officiel  la  simple  insertion  dans  les 
colonnes  du  journal  olTiciel.  Il  semble  donc  qu'il  n'y 
a  rien  de  cbangé  dans  le  mode  de  promuli^ation  des 
lois  pontificales,  et  que  la  publication  des  encycliques 
dans  le  journal  olTiciel  de  llome  n'olTre  pas  l'aulben- 
licilé  nécessaire,  en  une  matière  aussi  importante. 

2.  On  peut  se  demander  si  le  Saint-Siège  a  présen- 
tement un  journal  ofiiciel.  La  feuille  reconnue  comme 
orcane  ofîiciel  a  cessé  de  paraître  le  jour  de  l'entrée 
des  Piémontais  à  Rome,  le   20  septembre  1870. 

3.  Dans  la  plupart  des  États  l'insertion  d'un  acte 
législatif  dans  les  colonnes  du  journal  olliciel  n'est  pas 
réputée  suffisante  pour  la  promulgation  léga.  e.  On 
exige,  en  outre,  que  l'acte  soit  inséré  au  Didlelin  des 
lois.  Aucun  tribunal  ne  voudrait  et  ne  poar.nt, 
d'ailleurs,  appliquer  une  loi  qui  ne  serait  connue  que 
par  le  journal  officiel. 

Le  Saint-Siège  n'adressait  pas  aux  évoques  les 
numéros  du  jouinal  officiel  contenant  des  encycliques. 
On  en  fait  une  édition  spéciale,  dont  les  exemplaires 
sont  envoyés  aux  nonces  qui  sont  chargés  de  les  com- 
muniquer aux  évêques.  L'authenticité  des  encycliques 
est  suffisamment  probable  et  certaine,  quoiqu'elles  ne 
renferment  aucune  signature  officielle  ni  aucun  sceau 
authentique.  C'est  suffisant  pour  des  circulaires  qui  ne 
sont  pas  destinées  à  la  publicité. 

Il  en  est  autrement  des  constitutions  universelles  qui 
doivent  prendre  un  caractère  légal  dans  le  for  extérieur. 
La  chancellerie  romaine  n'oublie  pas  d'y  insérer  une 
clause  portant  que  tout  exemplaire  imprimé,  revêtu 
de  la  signature  dun  notaire  et  muni  du  sceau  d'un 
dignitaire  ecclésiastique,  a  la  même  valeur  que  l'ori- 
ginal même  de  la  constitution. 

On  n'a  jamais  rien  vu  de  semblable  dans  les  simples 
encycliques. 


IV 


LES    EXCîCLlQtES    NE    PECVEST   ETRE    PROMCLGIÉES. 


qu'une  circulaire  réservée  aux  évêques  auxquels  ou 
l'adresse,  ne  peut  exprimer  une  injonction  commune. 
Il  suit  de  là  que  la  promulgation  est  impossible  pour 
les  encycliques. 

Que  l'on  examine  l'une  après  l'autre  les  encycliques 
de  Grégoire  XVI  et  celles  qui  ont  paru  dans  la  suite, 
on  n'y  remarque  aucune  clause  (pii  se  rapporte  à  la 
promulgation.  On  n'y  trouvera  jamais  le  certificat  du 
mafjislcr  cursoruni,  qui  atteste  la  promulgation  pir 
l'atlichage  :  Ilœc  encyclica  publicala  fuit  liomœ  per 
infrasrriptttm  vmgistrum  ciirsorum  et  afjxxa  ad  valcas 
basilicœ  principis  apostolonim,  et  in  acie  Campi  Florœ 
aliisqtic  consuetis  ahnœ  Urbis  locis.  Ilar  die  etc.  Aucune 
encyclique  ne  s'est  présentée  au  monde  chrétien  sous 
cette  forme. 

Si  l'encyclique,  pure  circulaire,  est  divulguée,  c'est 
par  accident;  on  ne  la  promulgue  pas  comme  une  loi. 

Une  encyclique  est  un  discours,  une  homélie,  une 
composition  oratoire  ;  c'est  l'exposition  doctrinale,  ce 
n'est  pas  l'arrêt  qui  censure,  flétrit,  condamne  et  frappe 
le  coupable. 

Entre  le  jugement  dogmatique  et  l'encyclique  ora- 
toire, il  y  a  la  même  différence  qu'entre  la  plaidoirie 
de  l'avocat  général  et  l'arrêt  juridique  du  tribunal. 

Quel  est  le  prévenu  qui  croira  être  condamné  en 
vertu  du  discours  de  l'avocat  général? 

Autre  hypothèse.  Une  affaire  de  la  plus  haute  im- 
portance est  déférée  à  la  cour  de  cassation.  Or,  les 
juges  n'osant  rendre  un  arrêt  juridique,  se  contentent 
de  rédiger  un  mémoire  sur  la  question  de  droit.  Ils 
signent  ce  mémoire  ou  ne  le  signent  pas  (comme  c'est 
arrivé  pour  certaines  pièces  récentes)  ;  mais  ils  le  divul- 
guent, et  même  ils  l'adressent  aux  préfets  sous  forme 
de  circulaire. 

Je  demande  si  le  mémoire  doctrinal  des  juges  de  la 
cour  de  cassation  tient  lieu  de  l'arrêt  qui  serait  juridique- 
ment intimé  aux  intéressés.  Je  demande  si  les  plaideurs 
seront  juridiquement  convaincus  d'avoir  gagné  leur 
procès  ou  de  l'avoir  perdu. 


D'après  ce  qui  vient  d'être  dit,  les  encycliques  ne 
sont  pas  promulguées.  Non-seulement  elles  ne  sont  pas 
promulguées,  mais  elles  ne  peuvent  l'être. 

Qu'est-ce  que  la  promulgation?  C'est  la  notification 
officielle  d'un  acte  juridique  à  tous  les  membres  de  la 
société  sans  exception  aucune. 

Or  les  encycliques  ne  sont  pas  adressées  à  tous  les 
membres  delà  société;  ce  sont  des  circulaires  réser- 
vées aux  évêques  seuls,  universis  episcopis  communio- 
nem  sedis  apostolicœ  habmtibus.  Donc  impossible  de 
promulguer  une  encyclique.  Ce  serait  comme  si  l'on 
signifiait  un  jugement  aux  gens  qui  ne  prennent  aucune 
part  au  procès. 

Les  jurisconsultes  définissent  la  loi  :  «  Un  précepte 
commun,  promulgué  par  celui  qui  prend  soin  de  la 
société.  »  La  loi  doit  exprimer  un  commandement  qui 
comprend  tous  les  membres  de  la  société;  la  promul- 
gation n'est  possible  et  logique  qu'à  l'égard  d'un  pré- 
cepte commun.  Or  l'encyclique,  qui  n'est  autre  chose 


LETTRES    LATINES,    iLLOCCTlONS    CONSISTORIALES^  ETC. 

Les  principes  juridiques  exposés  plus  haut  par  rap- 
port aux  encycliques  s'appliquent  à  bien  plus  forte 
raison  aux  lettres  latines,  aux  brefs  particuliers,  aux 
allocutions  consistoriales,  etc. 

Les  lettres  latines  ne  sont  pas  des  brefs  officiels  sub 
armido  piscaloris;  ce  sont  simplement  des  lettres  par- 
ticulières qui  jusqu'ici  n'ont  jamais  été  mises  dans  le 
buUaire  romain. 

Les  principaux  signes  qui  permettent  de  discerner  le 
bref  proprement  dit  et  la  lettre  latine  sont  :  1°  Le  bref 
est  écrit  sur  parchemin,  au  lieu  que  la  lettre  latine  est 
sur  papier  ordinaire.  2"  Le  bref  porte  invariablement 
la  date  :  Datum  Romœ  apjud  S.  Petriun  sub  annulo  pisca- 
loris ;  la  date  pour  la  lettre  latine  est  simplement  celle- 
ci  :  Datum  Romœ  apud  S.  Petrum  die  etc.  L'anneau  du 
pêcheur  n'est  pas  imprimé  sur  la  lettre  latine. 


337 


LA    PROMULGATION   DES   LOIS 


338 


La  plupart  des  actes  pontiTicaux  q»<^  les  journaux 
Laptisi  ni  du  nom  de  brefs  sont  de  simples  lettres  latines; 
il  est  facile  de  s'm  convaincre  à  l'aide  des  signes  ca- 
ractéristiques que  j'ai  exposés  [)lus  liant. 

De»  questions  doctrinales  d'une  assez  fjrunde  inipor- 
lanceont  été  quelquefois  traité»  s  dans  les  lettres  la- 
tines; par  exemple,  les  deux  letlresadresséesà  l'arche- 
vêque de  Cologne  et  à  l'arclievêque  de  Munich  an 
sujet  du  gunihérianisme  ;  de  mt'uie  la  lettre  latine,  q'ie 
le  Sa  nt-Pèie  écrivit  en  I8G0  à  l'évêquede  lireslau,  au 
sujet  d'un  professeur  de  l'université  du  nom  de  lializor. 
Ce  ilisciple  de  Gunlhcr  conliuuaii  de  soutenir,  après  la 
condamnation  de  son  maître  que  lâmi'  de  riiomme 
n'est  pas  le  seul  princi[)e  et  la  forme  vitale  du  corps. 
La  lettre  latine  do  I8G0  s'applique  à  réfuter  celle 
doctrine  vitaliste.  Elle  est  éiniueinmenl  dogmatique. 
Enfin  on  connaît  la  Itttre  laline  adressée  à  >îgr  l'ar- 
chevêque de  Mu  ich  en  18G3  au  sujet  des  réunions 
que  les  théologiens  allemands  venaient  de  tenir. 

Les  allocutions  consistoriales  sont  adressées  aux 
cardinaux.  Il  n'est  donc  pas  possible  de  les  promulguer 
pour  le  commun  des  fidèles,  qu'elles  ne  concernent 
pas.  Si  elles  sont  divulguées^  c'est  là  un  procédé  qui 
n'afl'ecle  aucun  caractère  juridique,  légal;  car  c'est 
d'une  façon  tout  à.  fait  indirecte,  per  accidens,  que  les 
simples  fidèlesconnaissenlces  allocutions.  La  publicité 
qu'elles  reçoivent  dans  les  journaux  n'est  pas  officielle; 
elle  ne  donne  aucune  garantie  de  l'intégrité  du  texte. 
Il  semble  par  conséquent  difficile  de  supposer  que 
dans  de  telles  conditions  les  allocutions  puissent 
devenir  la  règle  des  consciences  chrétiennes  pour  la 
doctrine  et  la  foi,  quoiqu'elles  jouissent  d'une  très- 
grande  autorité  et  méritent  la  vénération  de  tous  les 
membres  de  la  sainte  Église. 

On  ne  rencontre  dans  le  bullaire  romain  aucune  allo- 
cution consistoriale  avant  l'époque  de  Benoît  XIV.  Il 
ne  peut  se  faire  que  les  papes  en  aient  prononcé  ;  la 
collection  papale  les  a  laissées  dans  l'ombre.  Aucun 
de  ces  discours  ne  se  rapporte  à  la  doctrine  et  ne  vise 
à  trancher  des  questions  débattues. 

1.  Allocution  de  Benoît  XIV  dans  le  consistoire  du 
21  avril  1749,  sur  le  titre  de  roi  trex- fidèle,  que  le 
pape  décerna  au  roi  de  Portugal.  {Bullaire  de 
BetiottXIV,  appendice  du  tome  3,  p.  523.) 

2.  Allocution  consistoriale  du  5  juin  1751  sur  la 
suppression  du  patriarcat  d'Aquilée. 

3.  Clément  XIII  a  laissé  un  plus  grand  nombre  d'al- 
ocutions  et  d'encycliques  que  ses  prédécesseurs. 
Signalons  d'abord  l'allocution  du  II  juillet  1758  Pro 
gratiarum  aclione  joost  electionem  [BaW.  cont.  tom.  l, 
p.l). 

4.  Hans  le  consistoire  du  2  octobre  1758,  Clé- 
ment XIII  consulte  les  cardinaux  sur  la  promotion  de 
son  neveu  à  la  pourpre  (/6ù/.p.  4i). 

5.  Allocution  du  24  septembre  1759  sur  la  création 
de  24  cardinaux,  dont  le  dernier  est  Laurent  Gan- 
ganelli  (I6ic?  ,  p.  230). 

6.  L'investiture  du  royaume  de  Naples  en  faveur  de 
l'infant  d'Espagne  don  Ferdinand  est  annoncée  aux 
cardinaux  par  l'allocution  consistoriale  du  28  jan- 
vier llQO{Ibid.  p.  275). 

17'   SÉRIE 


7.  Pie  VI,  dans  le  consistoire  du  13  novembre  1775, 
annonce  la  mon  de  deux  dominicains  dans  la  misaion 
du  Tonkin,  et  parle,  en  outre,  de  la  création  de  quel- 
ques cardinaux.  {Ibid.,  tom.  5,  p.  159). 

8.  Allocution  consistoriale  du  27  septempre  1780 
sur  la  nomination  de  l'archiduc  Maximilien  en  qualité 
de  coadjuteur  de  Cologne  (Ibid.  tom.  G,  p.  252). 

9.  L'allocution  de  Pie  VI  sur  lu  mort  d.ï  Louis  XVI, 
dans  le  consistoire  du  17  juin  17y3,  est  en  latin  et 
en  français  dans  le  Bullaire  {Ibid.  tom.  9,  page  318, 
Gl2j.  La  version  française  est  chargée  des  noies  d'un 
inconnu. 

Le  pontificat  de  Pie  VII  présente  quelques  ency- 
cliqi'.os  et  un  assez  grand  nombre  d';illoculions  consis- 
tori.des  ;  mais  nous  n'y  remarquons  aucun  acte  stric- 
tement dogmatiipip,  aucune  proposition  coridan>née 
spécifiquement  ou  in  globo. 

On  ne  peut  gnère  ranger  parmi  les  juaements 
dogniaiiques  la  bulle  du  13  seplerr.bre  1821,  qui 
commence  :  Ecck'nam  a  Je.\u  Chriato  Servalore  nostro 
supra  fi'mam  pctram  fandaUnn,  et  condamne  le  car- 
bonarisme. Cependant  Pie  VII  flétrit  l'indilTérence  en 
matière  de  religion  que  les  carbonari  prêchent  et 
recommandent  :  il  signale  la  profanation  de  laP.ission 
de  Jésus-Christ,  le  mépris  des  sacrements;  en  morale, 
l'assassinat  de  ceux  qui  violent  le  secret  Après  avoir 
confirmé  les  bulles  de  Clément  XII  et  de  B-^noit  XIV 
contre  la  franc-mnçonnerie,  Pie  Vil  condamne  toutes 
les  sociétés  secrètes,  défend  d'y  entrer  et  de  les  pro- 
pager, sous  peine  d'excommunication  réservée  au  Saint- 
Siége  ;  il  prohibe  sous  la  même  peine  les  catéchismes, 
les  statuts,  les  livres  des  carbonari.  C'esi  une  vraie 
bulle  datée  armo  Incarnalionis  Dominicœ;  les  notaires 
publics  sent  autorisés  à  en  délivrer  des  copies  authen- 
tiques, sous  le  sceau  d'une  personne  constituée  en 
dignité  ecclésiastique. 

Les  vingt-trois  années  du  pontiûc?t  de  Pie  VII  n'ont 
eu  que  les  deux  encycliques  mentionnées  plus  haut. 

Outre  diverses  allocutions  relatives  à  la  promotion 
des  cardinaux,  il  nous  en  reste  encore  vingt-deux  du 
pontiûcat  de  Pie  VIL  Voici  la  liste  et  le  sujet  de  ces 
allocutions  : 

10.  Allocution  du  24  mai  1802  sur  la  publication  du 
concordat  entre  le  Saint-Siège  et  le  gouvernement 
français.  On  y  trouve  tout  l'exposé  des  négociations, 
les  circonstances  qui  ont  accompagné  la  publication 
du  concordat,  les  réserves  et  les  protestations  rela- 
tives aux  articles  organiques.  C'est  incontestablement 
la  plus  importante  allocution  du  Bullaire  romain 
jusqu'à  cette  époque.  {Conlin.  Bull.  Rom.  tom.  11, 
p.  335).  On  remarque  à  la  suite  des  pièces  justi- 
ficatives, serment  de  Ciprara,  absolution  de  constitu- 
tionnels, etc.;  nous  les  avons  publiées  dans  les 
Anakcta  (3°  série). 

11.  Avant  de  se  mettre  en  route  pour  Paris  afin  de 
couronner  l'empereur  Napoléon,  Pie  VU,  dans  le  con- 
sistoire du  29  octobre  1804,  annonça  aux  cardinaux 
son  départ  et  ses  espérances.  Il  ne  dit  pas  dans  cette 
allocution  aux  cardinaux  qu'il  entreprend  le  voyage 
suivant  leur  avis  et  leur  conseil  [Quorum  sententias 
antequam  in  re  laïUi  tnomenli  quidquam  a  nobis  statue- 

22 


339 


LA  PROMULGATION  DUS  LOIS 


340 


retur  et  sciscitali  sumus  et,  tttipar  erat.  plurimifeciinus.) 

12.  De  retour  à  liome.  Pie  VII  rendit  compte  île  son 
voyage  aux  cardinauit  dans  une  alloeulinn  consisto- 
ridle  du  2G  juin  1605.  Il  y  parle  de  son  sojour  à  Fon- 
tainebleau, où  Mapoléon  vint  à  sa  rencontre;  et  il  as- 
sure qu'il  ne  pourra  jamais  oublier  les  luuieux  jours 
qu'il  a  passés  dans  ce'le  rcsidence.  Le  sacre  est  sèche- 
ment relaté.  Viennent  ensuite  les  déclarations  que  les 
évèques  constitutionnels  ont  souscrites,  la  réouverture 
de  Four\ières,  la  rétractation  de  Scipion  Ricci,  ancien 
évêque  de  Pistoie,  etc.  L'allocution  fut  d'autant  plus 
lonjrue  et  plus  étudiée  que  les  fruits  du  voyage  furent 
médiocres  (Ibid.  iom.  XIL  p.  3J5). 

13.  Allocution  y/Zu-osset/cmum,  du  10  mars  1808, 
sur  lei  démêlés  avec  Napoléon,  l'invasion  de  l'État 
pontilical,  la  violation  de  la  souveraineté  lemporelledu 
Saint-Siège.  Jbid.  tom.  Xlll,  p.  259.) 

14.  Nouvelle  allocution  sur  le  même  sujet  :  Nova 
vaincra,  11  juillet  1808.  A  propos  de  la  déportation 
des  cardinaux,  Pie  Vil  rappelle  les  constitutions  qui 
leur  défendent  de  sortir  de  Home  sans  la  permission 
du  pape.  Origine  de  la  souveraineté  temporelle  ;  Pépin 
et  Charlemagne  n'ont  pas  donné  Rome  et  son  duché. 
Pie  VII  constate  que  c'est  son  refus  de  conclure  avec 
Napoléon  une  alliance  oiTensive  et  défensive  qui  a  mo- 
tivé la  persécution.  (Ibid.  p.  290.) 

Pendant  l'exil  de  Pie  Vil,  le  Bullaire  garde  le  plus 
complet  silence  ;  on  n'a  pas  cru  devoir  insérer  les 
brefs  rendus  à  Savone  ou  à  Fontainebleau. 

15.  Allocution  c^nsistoriale  Optalissimus  tandem  dix 
26  septembre  1814.  Pie  Vil  raconte  sa  délivrance  de 
la  captivité  et  son  retour;  il  rend  grâces  à  la  Provi- 
dence, à  la  sainte  Vierge,  aux  saints  apôtres  Pierre  et 
Paul,  aux  papes  martyrs  S.  Martin  1"  et  S.  Silvère. 
{Ibid.jt.  3:: 9). 

16.  Allocution  Quid  causœ  fuerit,  du  10  juillet  1815. 
Départ  de  Rome  pendant  les  cent  jours.  Couronne- 
ment de  1 1  Vierge  de  Savone. 

1".  Dans  le  consistoire  du  4  septembre  1815, 
Pie  Vil  proteste  contre  les  articles  du  traité  de  Vienne 
qui  privaient  le  Saint-Siège  d'une  partie  de  ses  Etats, 
tels  que  les  pays  de  la  rive  gauche  du  Pu  que  l'Au- 
triche s'était  fait  adjuger,  Avignon  elle  comtat  Venai- 
sin  cédés  à  la  France  sans  indemnité.  L'allocution 
consistoriale  relate  le  voyage  du  cardmal  Consalvi  en 
Angleterre.  On  voit  à  la  suite  de  l'allocution  une  note 
diplomatique  de  Consalvi,  qui  établitla  nullité  du  traité 
de  Tolentino,  extorqué  du  pape  à  la  suite  d'une  guerre 
injuste;  d'ailleurs  le  gouvernement  révolutionnaire, 
n'observant  pas  les  conditions  du  traité,  le  mit  à  néant 
par  l'invasion  de  Rome  et  des  autres  provinces  ponti- 
ficales qu'il  avait  promis  de  respecter. 

18.  Allocution  consistoriale  Inler  toi  ac  tanla,  du 
28  septembre  1816.  Martyre  de  missionnaires  en 
Chine.  Promotion  de  cinq  cardinaux.  {Ibid. iom.  XIV, 
p.  240;. 

19.  Allocution  Quo  sensu  nos  affecer  il  Havril  1817. 
Il  y  est  parlé  de  la  reine  de  Portugal  qui  vient  de 
mourir.  Voici  un  point  qui  mérite  d'être  signalé.  Le 
concordai  conclu  avec  la  république  cisalpine  en  1803 
stipula  la  suppression  des  sièges  épiscopaux  de  Ber- 


tinore  et  de  Sarsina;  mais,  comme  le  pape  ne  rendit 
jamais  de  bulle  apostolique  pourrealisercetiesuppres- 
sien,  les  deux  sièges  n'ont  jamais  cessé  d'exister,  et 
l'évêc^ue  (le  Sarsinu  a  continué  d'administrer  le  sien 
jusqu'à «i  mort. 

-0.  En  avnonçant  le  nouveau  concordat  qui  venait 
d'êl.-e  conclu  avec  la  France,  l'allocution  consistoriale 
Ex  quoSedi  aposiilicœ,  du  27  juillet  1817,  crée  trois 
nouveaux  cardmaux-  Alex.mdre  de  Talleyrand-Péri- 
gord,  de  La  Luzerne,  dt  lîausset. 

21.  Allocution  Duorum  >^rœslanliuin.  Promotion  de 
cardinaux.  Affaires  de  Franw. 

22.  Concordat  conclu  avec  le  gouvernement  de  Ba- 
vière. Alloculion  consistoriale  Quutuir  menses,  15  no- 
vembre 1817.  {Ibid.  4i0.) 

23.  Concordat  de  Naples.  Allocution  Non  alieno, 
16  mars  1818  [Ibid.  tom.  XV,  p.  1.) 

■  lA.  Âlloculion  consistoriale  Ad  convenlionun  illarum 
normam,  6  avril  1818.  Affaires  ecclésiastiques  de  Ba- 
vière. Promotion  de  deux  cardinaux. 

25.  La  tolérance  des  dissidents  formait  une  des 
diflicullésdu  concordat  bavarois.  Pie  VII  ne  se  ras- 
sura que  lorsque  le  gouvernement  de  Bavière  eut  du 
claré  q'j'il  entendait  parler  uniquement  de  la  tolé 
rance  civile.  Allocution  :  Cum  inilam  a  nobis  conven- 
tionem,  2  octobre  1818. 

26.  Allocution  Quam  dilcctissimus,  d:i  4  juin  1819. 
Promotion  de  l'archiduc  Rodolphe  à  la  pourpre. 

27.  Allocution  Compertum salis,  23  août  1819.  Af- 
faires religieuses  de  France. 

28.  Promotion  de  deux  cardinaux.  Allocution  Cum 
ordinis  vcstri  splendor,  27  septembre  1819. 

29.  Allocution  Meministis,  du  13  août  1821,  sur  les 
affaires  de  Prusse. 

30.  Allocution  Tertiusjamet  vicesimus,  du  10  mars 

1823.  Promotion  de  dix  cardinaux,  notamment   de 
Pedicini  et  de  Bertazzoli,   évêque  d'Edesse. 

31.  Enfin  l'allocution  Ad  majorem,  du  26  mai  1823, 
concernant  la  promotion  de  deux  cardinaux. 

Toutes  ces  pièces  reflètent  les  principaux  événe- 
ments du  pontificat  ;  elles  sont  intéressantes  sous  ce 
rapport,  mais  nous  n'y  voyons  aucun  acte  doctrinal. 

Cinq  encycliques  et  cinq  allocutions  se  partagent  le 
bullaire  de  Léon  XII.  Nous  avons  mentionné  les  en- 
cycliques plus  haut.  Voici  le  sujet  des  allocutions  con- 
sistoriales. 

32.  La  première,  Vos  ex  hoc  suhlimi  loco,  adressée 
auxcardinaux dansleconsistoiredu  ITiiovembre  1823, 
a  pour  objet  de  les  remercier  de  l'élection,  pro  gra- 
tiarnm  aclione. 

33.  Allocution  Qui  verlentem  annum,  du  25  mai 

1824,  sur  le  grand  jubilé. 

34.  Promotion  de  cardinaux  annoncée  dans  l'allo- 
culion  consistoriale,  Plures  ab  aliquo  iempore,  du 
13  mars  1826.  Micara  etMaur  Capellari  (Grégoire  XVI) 
y  sont  compris. 

3o.  Dans  l'allocution  QuodaPioVII,da21  mai  1827, 
Léon  Xll  annonce  aux  cardinaux  l'érection  des  sièges 
de  Fribourg,  Mayenne,  Rottenbourg,  Limbourg  et 
Fulde. 

36.  Affaires  religieuses  et  concordat  des  Pays-Bas. 


341 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS 


342 


Allocution  consistoriale  Qiias  pro  instanrandis,  du 
17  septembre  18?7. 

Puisque  nous  avons  mentionné  la  bulle  de  Pie  Yll 
sur  le  carbonarisme,  parlons  aussi  de  celle  de  Léon  XII, 
Quo  graviora,  du  13  mars  ]82o.  Le  pontife  coulirrne 
et  rapporte  inicgralement  les  constitutions  de  Clé- 
ment XII,  de  Benoit  XIV  et  de  Pic  VII;  il  condamne 
de  nouveau  les  sociétés  secrètes  et  leurs  livres,  remplis 
d'imj)iété  et  d'athéisme,  sous  peine  d'excommunication 
réservée.  Le  serment  par  lequel  les  carbonari  pro- 
mettent de  ne  jamais  manifester  leurs  collègues  est 
particulièrement  condamné.  Enûn,  Léon  XII  fait 
savoir  aux  fidèles  que  l'initiation  aux  sociétés  secrètes 
est  un  très-grand  crime. 

Ainsi  nous  n'avons,  dans  le  pontificat  de  Léon  XII, 
aucun  acte  qui  définisse  des  doctrines  controversées, 
car  les  erreurs  flétries  appartiennent  à  la  classe  des 
impiétés  notoires,  à  l'égard  desquelles  aucun  doute 
n'est  possible. 

Le  pontificat  de  Pie  VIII  fut  de  courte  durée  ;  il  n'a 
laissé  que  trois  documents,  parmi  lesquels  deux 
allocutions. 

37.  Allocution  consistoriale,  Non  dubitamus,  du 
26  mars  1830.  Emancipation  des  catholiques  anglais. 
Promotion  du  cardinal  Weld, 

38.  Allocution  Çuo' m  Dcneratî'/em,  prononcée  dans 
le  consistoire  du  5  juillet  1830,  pour  la  concession  du 
palliumau  patriarche  chaldéen  deBabylone. 

Le  pontificat  de  Grégoire  XVI  a  laissé  un  plus 
grand  nombre  d'actes.  Nous  avons  parlé  plus  haut 
des  encycliques  doctrinales,  qui  furent  exclusivement 
notifiées  aux  évêques. 

Voici  les  encycliques  et  les  allocutions  qui  semblent 
étrangères  aux  questions  doctrinales; 

39.  Allocution  consistoriale  Vos  per  vos  ipsos,  du 
28  février  1831.  Grégoire  XVI  adresse  des  actions 
de  grâces  aux  cardinaux  pour  son  élection.  Il  parle 
aussi  de  la  mort  du  roi  de  Naples. 

40.  Allocution  Acerbus,  consistoire  du  30  sep- 
tembre 1831.  Mort  de  Charles-Félix,  roi  de 
Sardaigne. 

41.  Dans  le  consistoire  du  21  janvier  1832, 
Grégoire  XVI  annonce  aux  cardinaux  le  démembrement 
de  l'évêché  de  Sabine  et  l'érection  du  nouveau  siège 
de  Pogiiio-Mirteto. 

42.  AWocnùon  Cum  divina  aspirante  gratta,  11  juin 
1832,  sur  la  promotion  de  neuf  cardinaux. 

43.  Allocution  Grave  adinodum,  sur  les  affaires 
religieuses  de  Portugal  (30  septembre  1833). 

44.  Allocution  Dum  intima,  du  10  décembre  1837. 
Affaires  de  Cologne  ;  protestation  contre  la  déportation 
de  l'archevêque. 

45.  Dans  le  consistoire  du  5  septembre  1838, 
Grégoire  XVI  annonce  l'érection  du  siège  épiscopal 
d'Alger  {Cunct  a  provide).  Affaire  de  Cologne. 

46.  Consistoire  du  30  novembre  1838,  pour  la 
démission  du  caidinal  Odescalchi,  qui  renonce  au 
cardinalat  pour  entrer  dans  une  communauté  religieuse. 

47.  Affaire  des  mariages  mixtes  en  Russie  j 
consistoire  du  5  juillet  1839. 

48.  Allocution    consistoriale    Multa    qiiidem,    du 


22  novembre  1839,  sur  les  affaires  relifrieuses  de 
Hussie  et  la  persécution  qui  a  provoqué  le  schisme  des 
Kulhènes.  Le  3  décembre  suivant,  Grégoire  XVI  prit 
une  noble  revanche  en  publiant  le  célèbre  bref  qui 
condamne  le  servage  comme  indigne  d'une  nation 
chrétienne.  Nous  en  parlerons  dans  le  paragraphe 
suivant. 

49.  Encyclique  Probe  nostis,  du  15  août  1840, 
pour  recommander  aux  évêques  l'œuvre  delà  Propa- 
gation de  la  foi.  Grégoire  XVI  parle  des  assauts  que 
l'impiété  livre  à  l'Eglise,  des  missions  protestantes, 
des  motifs  de  consolation  que  donnent  les  missions 
catholiques  fécondées  par  le  sang  des  martyrs. 

50.  Reconstruction  de  la  basilique  de  Saint-Paul. 
Encyclique  aux  évêques  du  monde  catholique. 

51.  Allocution  consistoriale  du  1"  mars  I8i],  sur 
les  affaires  religieuses  d'Espagne.  Nullité  des  actes 
et  censures  canoniques. 

52.  Lettre  apostolique  Catholicœ  rcligionis  causa, 
du  22  février  1842,  accordant  un  jubilé  universel  pour 
l'Espagne. 

53.  Encyclique  Inter  ca,  du  1"  avril  1842,  aux 
évêques  de  Suisse,  pour  les  avertir  de  la  nullité  des 
venies  de  biens  ecclésiastiques. 

54.  Allocution  consistoriale  Hœrentem  diu,  du 
1"  juillet  1842,  sur  la  persécution  religieuse  en 
Russie. 

55.  Allocution  Quoniam  ex  hoc  loco  du  24  no- 
vembre 1845.  C'est  l'oraison  funèbre  de  l'archevêque 
de  Cologne. 

Le  pontificat  de  Grégoire  XVI  ne  semble  pas  ofTrir 
un  seul  exemple  d'allocution  consistoriale  proprement 
doctrinale  et  se  rapportant  au  dogme,  même  sous 
forme  de  simple  exposition. 


VI 


BREFS    PROMCLGDES    AVEC    LES    FORMALITES   TRADITIONNELLES 

Indépendamment  des  encycliques  doctrinales  dont 
nous  parlons  plus  haut,  Grégoire  XVI  a  rtndu 
quelques  brefs  qu'il  a  munis  des  formalités  nécessaires 
et  qui  ont  été  promulgués  selon  les  prescriptions 
canoniques. 

Les  actes  du  Saint-Siège  ne  présentent  pas  toujours 
les  mêmes  caractères.  La  première  classe  comprend 
les  constitutions  qui  condamnent  et  censurent  particu- 
lièrement quelques  propositions.  Dans  la  seconde 
classe,  on  peut  ranger  les  bulles  et  les  décrets  qui 
censurent  un  certain  nombre  de  propositions  in  globo, 
sans  qualifier  chacune  en  particulier.  La  troisième 
classf  co'nprend  les  brefs  et  le:  décrets  qui  prohibent 
certains  livres  comme  renfermant  des  propositions 
resppcfïï'ecensurables  sous  des  qualifications  diverses; 
mais  ces  propositions  ne  sont  pas  énoncées  dans  l'acte 
pontifical,  au  lieu  qu'elles  sont  insérées  dans  les  bulles 
et  brefs  de  la  seconde  catégorie,  qui  condamnent  des 
propositions  in  (jlobo. 

Benoît  XIV  et  Pie  VI  ont  employé  une  forme  mixte 
qui  se  lie,  sous  quelques  rapports,  à  la  seconde  classe, 


343 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS 


344 


et  sous  d'autres  à  la  troisième.  Kn  effet,  les  brefs  de 
condamnation  de  certains  livres  présentent  tout  le 
dispositif  de  la  troisième  catégorie,  et  prohibent  ces 
livres  comme  renfermant  des  propositions  respective 
censurables  ;  d'autre  part,  quelques-unes  des  doctrines 
pernicieuses  qui  motivent  la  prohibition  du  livre  sont 
énoncées  dans  le  bref  pontifical  ;  ell.'s  sont  discutées 
sobrement,  sous  forme  d'exposition,  d'afliimalion  de 
la  vraie  doctrine,  avec  répudiation  de  l'erreur  opposée; 
mais  on  ne  voit  pas  que  les  doctrines  erronées  soient 
directement  censurées,  comme  cela  se  fait  par  rapport 
aux  propositions  qui  sont  censurées  1«  globo  ou  en 
particulier. 

Grégoire  XVI  a  rendu  plusieurs  brefs  suivant  le 
modèle  de  Benoît  XIV  et  de  Pie  M. 

1.  On  a  le  bief  Cum  in  ecclesia,  du  17  sep- 
tembre 1833,  qui  prohibe  cinq  livres  allcmmds 
comme  renfermant  des  jtroposilions  respective  fausses, 
téméraires,  scandaleuses,  erronées,  injurieuses  envers 
le  Saint-Siège  et  dérogeant  à  ses  droits,  subversives 
du  gouvernement  ecclésiastique  et  de  la  divine  consti- 
tution de  l'Église,  favorables  au  schisme,  induisant 
en  hérésie,  schismatiques,  hérétiques,  déjà  con- 
damnées dans  Luther,  Baïas,  Richer,  Eybel,  Pistoie 
et  autres. 

Délibérations.  Giégoire  XVI  dit  avoir  pris  l'avis  et 
les  suffrages  de  plusieurs  théologien^.,  et  le  conseil 
et  le  juL'ement  des  cardinaux  altaclips  à  la  congréga- 
tion des  AH' lire»  ecclésiastiques.  {AiuUlis  itaque  consul- 
tatioiiibus  acceplisque  suffragiis  pl'irium  in  facultate 
theoi)r/iœ  watjistruritm,  de(fue  consilin  et  senlentia  car- 
dinaliuin  excongregatione  ecclesiaslicis  negotiis  curandis 
prœposita.) 

Censure.  Les  cinq  ouvrages  sont  condamnés  comme 
renfermant  des  p:'opo>iiions  qualifiées  comme  il  est 
dit  plus  haut.  D  lieuse  de  les  lire  et  dr^  les  retenir,  sous 
peine,  pour  les  séculiers,  d'excommunicaiiou  réservée 
au  Sii  il  Sii^e,  et  de  suspense  pireilhmenl  réservée, 
en  ce  qui  concrue  Us  perionues  eacésia^tiques.  — 
Le  brci  piuiiû^al  est  allijiij  dans  R  »me;  les  notaires 
pjuiToni  .lélivr  r  d  -s  copies  aiuheutiques. 

Quelles  sont  les  m  luvaises  loolrin-s  qui  ont  mérité 
cette  coiidamnatiori  ?  Le  bref  pontifical,  dms  l'exposé, 
signale  les  suivantes  :  «  Tous  les  évêques,  comme 
suc-esseurs  des  a]  ôlres,  ont  reçu  de  Jésus-Christ  un 
pouvoir  égal  et  suprême  pour  le  gouvernement  de 
l'Eglise.  Ce  pouvoir  ne  réside  pas  dans  le  paps  seul, 
il  réside  dans  tout  l'épiscopat.  —  Jésus-Christ  a  voulu 
le  gouvernement  républicain  dans  l'Église,  en  sorte 
que  tout  le  monde,  clercs  inférieurs  et  laïques,  ait 
droit  de  suffrage. 

«Tout  le  pouvoir  a  été  donné  immédiatement  à  la 
masse  des  fidèles,  qui  le  communiquent  aux  évêques 
et  au  pape.  —  La  discipline  actuelle  de  l'Église  ren- 
ferme une  multitude  de  choses  inutiles,  dangereuses, 
nuisibles,  qui  ne  conviennent  pas  à  notre  époque.  — 
Le  sacrement  de  pénitence,  tel  qu'on  l'administre  de 
nos  jours,  est  inutile,  pernicieux,  et  l'efficacité  de  cette 
salutaire  institution  est  perdue.  —  La  loi  du  célibat 
ecclésiastique  dégénère  en  ignominie,  en  déshonneur 
et  en  péril  pour  le  clergé  ;  c'est  uue  loi  contre  nature. 


—  Le  caractère  de  l'ordination  est  une  invention  des 
scolastiques  ;  avec  permission  de  l'Église,  c'est-à-dire 
de  chaque  évêque,  un  prêtre  peut  redevenir  laïque.» 

On  voit  que  le  bref  de  Grégoire  XVI  est  entièrement 
calqué  sur  le  bref  Super  soUditatc,  de  Pie  VI,  et  autres 
de  même  style. 

2.  La  constitution  Commissum  divinilus,  du 
17  mai  1S35,  condamne  les  articles  arrêtés  dans  la 
conférence  de  Baden,  en  Suisse,  comme  renfermant 
des  assertions  fausses,  eri-onées,  sentant  l'hérésie  et 
schismatiques.  Le  pape  expose  que  ces  articles  atta- 
quent la  liberté  de  l'Église  pour  l'enseignement,  et 
prétendent  la  soumettre  au  pouvoir  civil  pour  la  publi- 
cation des  décrets  dogmatiques.  On  revendique  pareil- 
lement le  placet  pour  les  choses  de  discipline.  Inter- 
vention du  gouver  ement  dans  les  synodes  et  les 
séminaires.  Ordre  de  bénir  les  mariages  mixtes.  On 
prétend  empêcher  l'appel  à  Rome;  exemption  des 
l'éguliers. 

Ddibéralions.  Grégoire  XVI  déclare  qu'il  agit  d'après 
le  conseil  et  l'avis  des  cardmaux  de  la  congrégation  des 
Affaires  ecclésiastiques. 

Censure.  On  a  vu  plus  haut  quelques-unes  des  quali- 
fications théoiogiques.  Nulle  censure  canoniijue  contre 
les  personnes  qui  soutiendraient  les  articles  de  Baden. 
Cependant  Grégoire  XVI  écrit  aux  évêques  suisses: 
Exerile  glndium  spintus,  quod  est  verbum  Dei.  Du 
reste,  les  sain  s  canons  permettent  la  procédure  contre 
les  gens  qui  soutiennent  des  propositions  ainsi 
qualifiées. 

3.  Le  bref  Mclchilanim  callioîicontm,  du  3  juin  1835, 
couilamna  l 's  statuts  d'un  concile  célébré  à  Antioche, 
en  180G  et  dans  lesquels  on  avait  introduit  une  mul- 
titude d'erreurs  empruntées  au  synode  de  Pistoie,  sur 
le  pouvoir  coercilif  de  l'Église,  l'appel  au  Saint-Siège, 
l'autorité  souveraine  des  conciles  provinc:aux,  le 
célibat  ecclésiastique  et  les  sacrements.  Le  concile 
d' Antioche  fut  imprimé  en  ISlO,  pendant  la  captivité 
de  Pie  VII;  on  surprit  l'approbation  du  délégat  apos- 
tolique du  Liban,  qui  était  médiocrement  versé  dans 
la  lantrue  arabe.  L'approbation  des  conciles  provin- 
ciaux n'est  pas  de  la  compétence  ordinaire  des  délégats. 
Pendant  bien  des  années,  le  Saint  Siégn  ignora  tnut  ce 
qui  s'était  passé  au  concile  d'Anlioche.  Enfin  Gré- 
goire XVI  le  condamna,  cassa  tous  ses  actes,  et  prohiba 
l'usage  du  livre  qui  les  renfermait, 

4.  Le  hreï Dumacerbissimas,  du  26  septembre  1835, 
condamne  les  livres  d'Hermès. 

Délibérations.  Grégoire  XVI  dit  dans  son  bref  que 
deux  congrégations  de  théologiens  ont  d'abord  exa- 
miné les  livres;  puis  l'affaire  a  été  renvoyée  aux 
cardinaux  du  Siint-O.Tice;  une  congrégation  a  été 
tenue  en  préserce  du  pape,  les  cardinaux  ont  jugé  que. 
sur  la  nature  de  la  foi,  sur  l'Écriture  et  la  tradition. 
sur  la  révélation,  sur  l'autorité  de  l'Eglise,  sur  les 
motifs  de  crédibilité,  sur  les  preuves  de  l'existence  de 
Dieu,  sur  ses  attributs,  sur  la  nécessité  de  sa  grâce, 
sur  les  récompenses  et  les  peines,  les  péchés  et  la  chute 
originelle,  les  livres  d'Hermès  renferment  des  doc- 
trines etdes  propositions respec/îue  fausses,  téméraires, 
captieuses,  conduisant  au  scepticisme  et  à  l'indifféren- 


345 


LA  PROMULGATION  DES  LOIS 


346 


lisiTie,  erronées,  scandaleuses,  injurieuses  envers  les 
ôcoles  catholiques,  subversives  de  la  loi  divine,  sentant 
l'hérésie. 

Censure.  Grégoire  XVI  condamne  ces  livres,  ordonne 
de  li'S  inscrire  ii  l'Index,  rcconnuandc  aux  évêqucs  de 
les  retirer  des  écoles  et  de  préserver  leurs  ouailles  de 
ces  pâturages  empoisonnes. 

5.  Le  bref  In  stipremo  ajwslulalus,  du  3  décem- 
bre 1839,  condanuie  le  conimcrco  des  nègres,  en 
défendant  de  soutenir  en  public  ou  en  particulier  que 
ce  commerce  est  licile. 

L'exposilif  du  bref  rappelle  les  protestations  des 
papes  contre  ceux  qui  réduisent  en  captivité  les 
Indiens  et  les  nègres,  ou  favorisent  ces  attentats  à  la 
liberté. 

Délibéralions.  Grégoire  XVI  dit  qu'il  a  pris  le  conseil 
de  quelques  cardinaux  {adhibilis  in  consilium  mnnullis 
cardinalibus) . 

Dispositif.  Le  pape  conjure  de  ne  pas  réduire  eu 
esclavage  les  nè.Tes,  les  Indiens  et  autres  hommes  de 
cette  espèce  ;  il  défend  de  les  tourmenter,  de  les  dépouil- 
ler de  leurs  biens,  de  leur  liberté.  «  Nous  réprouvons 
avec  autorité  apostolique  toutes  ces  choses  comme 
entièrement  indignes  du  nom  chrétien,  et  nous  pro- 
hibons et  interdisons  qu'un  ecclésiastique  ou  un 
liïque  ose  enseigner  en  public  ou  en  particulier  que 
ledit  commerce  des  nègres  est  licite.   » 

Le  bref  fut  promulgué  et  affiché  aux  endroits  accou- 
tumés de  Rome. 


VII 


CONDITIONS    DES    CONSTITUTIONS  DOGMATIQUES. 

Avant  de  terminer,  je  crois  utile  de  rappeler  les 
conditions  qne  le  pape  Gréiroire  XVI,  dans  le  Triomphe 
du  Saint-Siège,  exige  pour  la  constitution  dogmatique. 

Les  principales  notes  sont  les  suivantes: 

«  1.  Il  faut  que  le  point  défini  appartienne  à  la  foi. 

«2.  Le  pape  définille  point  de  foi,  afin  de  tracer  aux 
fidèles  la  règle  infaillible  de  leur  croyance  et  de  dissi- 
per dans  l^ur  esprit  tout  doute,  toute  anxiété,  toute 
crainte;  le  jugement  doit  indiquer  dans  le  pape  cette 
fermeté  et  cette  stabilité  d'esprit. 

«  3.  Le  pape  est  le  chef  de  l'Eglise  entière,  et  la  foi 
intéresse  toute  l'Eglise.  Donc,  lorsque  le  pape  décide 
en  qualité  de  chef,  il  doilnotifiersadécision  à  l'Eglise. 

«  4.  Il  doit  par  conséquent  parler  îmme'c/m/emeM^  à 
l'Eglise  et  lui  adresser  sa  décision. 

«  5.  Le  pape  définit  comme  juge;  il  détermine 
l'objet  delà  foi,  il  commande  à  la  volonté  de  captiver 
Tinlelligence  sous  le  joug  de  la  foi.  Ce  n'est  plus  un 
théologien  qui  ne  se  propose  que  de  convaincre  l'esprit. 
Il  faut  donc  que  la  décision  soit  conçue  dans  des  termes 
qui  témoignent  rintenlioii  de  commander  absolument 
l'acte  de  foi  sur  l'article  défini. 

«  Et  comme  la  distinction  entre  la  définition  juri- 
dique et  le  raisonnement  du  théologien  dépend  plutôt 
de  la  volonté  du  pape  que  de  la  nature  de  l'objet  dont 
il  s'agit  ;  vu  d'autre   part  que  l'usage  constant  de 


l'Eglise  et  des  souverains  pontifes  consacre  certaines 
formules  pour  signaler  sans  équivoque  à  toute  la  chré- 
ticiilé  le  jugement  suprême  et  définitif,  ainsi  que  les 
peiuos  qui  atteignent  les  récalcitrants  ;  il  s'ensuit  que  si 
le  [);ipe  néglige  ces  formules  et  s'il  n'exprime  pas  clai- 
rement que,  malgré  cette  omission,  il  entend  et  veut 
définir  comme  juge  suprême  de  la  foi,  on  doit  croire 
qu'il  n'a  pas  rendu  son  jugement  en  celte  qualité;  car 
il  doit  s'adapter  à  l'intelligence  universelle. 

«  La  principale  de  ces  formalités  consiste  à  quali- 
fier A'hérélique  la  doctrine  condamnée,  ou  bien  à  ful- 
miner l'anathème  contre  toute  personne  qui  professe- 
rait désormais  cette  doctrine;  si  le  jugement  du  pape 
ne  renferme  pas  celte  formule,  ou  une  expression 
équivalente,  ce  jugementne  pourra  être  regardé  comme 
défiuilif.  On  ne  pourra  admettre  que  le  pape  ail  en- 
tendu faire  usage  de  son  autorité  suprême  dans  un 
jugement  formulé  de  la  sorte. 

(I  G.  Ilest  parfois  nécessaire  de  distinguer  dans  une 
définition  le  juge  d'avec  le  théologien  privé.  Ainsi, 
lorsque  le  pape  emploie  des  arguments  et  des  raison- 
nements théologiques,  il  est  alors  un  théologien  de 
premier  ordre,  sans  doute,  les  pères  d'un  concile  le 
sont  également  dans  les  études  et  les  raisonnements 
qui  précèdent  les  canons  dogmatiques,  et  ce  serait 
une  grande  témérité  que  de  rejeter  ces  expositions 
doctrinales.  Mais  le  jugement  qui  définit  l'article  de  foi, 
est  bien  moins  le  résultat  des  investigations  théolo- 
giques que  l'objet  de  l'assistance  divine. 

«  Ainsi  :  un  décret  qui  ne  traiterait  pas  de  ma- 
tière de  foi;  un  décret  qui  serait  conçu  avec  hésita- 
tion ;  un  décret  qui  serait  rendu  sans  la  volonté 
formelle  d'obliger  les  consciences  ;  un  décret  qui 
serait  dépourvu  des  formalités  caractéristiques;  un 
décret  qui  se  bornerait  à  des  raisonnements  théolo- 
giques ou  à  des  propositions  incidentes,  au  lieu  d'atta- 
quer l'objet  immédiat  de  la  définition  ;  un  pareil  décret 
ne  saurait  être  rangé  parmi  les  définitions  dogmatiques 
ex  calhcdrdj  qui  ont  besoin  d'être  rendues  dans  la 
plénitude  de  l'aulorilé  pontificale.  » 

En  alléguant  des  principes  aussi  clairs  et  aussi  caté- 
goriques,Grégoire  XVI  a-t-il  pu  supposer  un  instant  que 
les  lettres  particulières,  les  allocutions  consistoriales, 
et  les  encycliques  elles-mêmes  doivent  êtres  réputées 
de  vraies  lois  et  des  constitutions  dogmatiques? 

La  promulgation  est  essentielle  ;  les  jurisconsultes 
et  les  théologiens  la  comprennent  dans  la  définition 
même  de  la  loi. 

Dans  le  décret  de  Gratien  on  remarque  (distinct .  A) 
le  canon  Inislis,  ainsi  conçu  :  Leyes  titi.c  coustitui,  cum 
pronmhjaniur.  Les  lois  ne  sont  établies  que  par  la  pro- 
mulgation. 

S.  Tliomas  d'Aquin,  2,  2,  de  la  Somme,  quest.  70, 
article  4,  dit  parfaitement  :  Promulgalio  necessaria 
est,  ut  lex  haheat  suam  virtutem.  La  loi  n'est  mise  en 
viiiueur  que  par  sa  promulgation. 

S.  Al|)honse  de  Liguori,  traité  De  Icyibus,  re- 
connaît l'indispensable  nécessité  de  la  promulgation 
pour  que  la  loi  oblige:  Lex  i\equit  oblirjare,  nisi per- 
veniat  per  promulgationem  ad  noliliam  communitatis. 
Hinc  lex  non  obligat,  si  denuniielur  tanlum  persoiiis  par- 


347 


DOCTORAT 


348 


ticuhrihis.  Il  suit  de  là  que  l'acte  qui  est  adressé  et 
notifié  à  quelques  particuliers,  au  lieu  d'être  intimé  par 
la  promuliiatiou  à  la  société,  commuuilati  comme  parlent 
les  jurisconsultes,  cet  acte,  dis-je,  n'est  pas  une  loi. 

Une  ordonnance  qui  ncst  pas  lé!:alement  notifiée  à 
la  société  entière,  n'est  pas  une  loi  générale  :  Cum  a 
superiore  non  cominunitali,  scd  aliciii  taulum,  aut  ali- 
quibus,  inparliculari,  aliqind prœcipilur,  uo»  appellatur 
lex.  (S.  Alphonse,  loc.  cit.  num.  90.) 

La  promulgation  qui  se  fait  à  Home  par  l'affichage 
aux    portes    des    basiliques    suflU-elle  /  S.  Alphonse 
estime  plus  probable  le  sentiment  d'après  lequel  la  pro- 
mulgation dans  les  diverses  provinces  du  monde  chré- 
tien n'est  pas  nécessaire  pour  que  la  loi  oblige  ;  mais  au- 
cun  théologien  ni  jurisconsulte  n"a  supposé    qu'une 
loi  pût  obliger  et  même  exister  sans  promulgation,  sans 
être   publiée  ofGciellement,  tout   au   moins  à  Home. 
I  Secunda  sententia,  valde  communis  et  probabilior, 
tenetlecesponlificias  obligare  fidèles sola  pi  omulgatione 
Iiomœ  peracta...  Nullidubium  quod  lex,  ut  vim  habeat 
obligandi,  débet    esse  promuigata.    Bullœ  ponlificia? 
l\omœ   promulgantur  locis  ibi  ad  id  deslinatis,    et 
visore    hujosmodi    conslitutionum,     deinde    omnes 
caubîE  eeclesiastiric  judicantur...   Staluta  ppr  totam 
Ecclesiam  condeus     Poolifex)  eaque  solemniter  pro- 
mu'.gans  cum  clausulis  obligatoriis,  proculdubio  prae- 
sumitur  omnes  fidèles  obligare  velle,  statim  ac  ipsis 
notilia  perveneril...  Sed  quod  magis  nostrœ  sententice 
\im  prsebet,   sunt   duœ  clausulœ    quae  apponi  soient 
in  bis  bullis,  quae  Romae  promulgantur,  locisque  con- 
suetis  affiauntur.   Altéra  clausula  sic  dicit  :  Vt  aittnn 
prœseittes  litterœ  ai)  omnium  nolitiam  (acilius  dcvenianl 
el  ncmo  lUanim  irjnorantiam  allugare  valeal,  volumus 
nias  ad  valvas  basilicœ  principis  apostolorum  etc.  affigi, 
et  publican,  sicque  publicalas  omnes  et  sinr/ulos  qitns  illcp 
concernuut,  perinde  arctare  cl  a/Jtcere,  ac  si  iinicuique 
eonim  personaliter  intimata  fuùsent.  Altéra  dicit  :  Volu- 
mus autem  ut  prœsentium  lilterarum  transum])lis,  etiam 
impressis,  manu  alicujus  nolarii  publici  subscriplis,    et 
sigtli)  personœ  in  di;jnilate  ecclesiastica  conslitulœ  mu- 
nilis,  eadem  prorsus  lam  injudicio  quam  extra  illud  ubique 
exhibeatur  observantia,  ac  si  unicuique  forent  exhibita-, 
tWos/e/iS(P.liœcaulem  clausulœ  nimis  diserte  oslenduiit, 
mentcm  poniificis  esse,  velle  omnes  fidèles  obstringere 
ad  hujusmodi  slatuta  independenler  ab  enrum  publica- 
lione  in  singulis   provinciis  (S.  Alphonse  de  Liguori, 
loc.  cit.  num.  96j. 

Le  Saint-Siège  a  indubitablement  le  pouvoir  de 
chanaer  le  mode  et  les  formalités  de  la  promulgation 
des  constitutions  el  des  lois  générales.  A-t-il  changé  ce 
modo  et  ces  formalités  ?  Il  ne  l'a  pas  fait,  car  il  n'a  rien 
déclaré  à  ce  "îujet.  La  révocation  d'une  loi  traditionnelle 
doit  se  iaire  d'une  manière  expresse  et  légile.  L'abro- 
gation implicite  ne  semble  pas  po-sible.  Il  suit  de 
là  que  la  discipline  traditionnelle  sur  la  promulgation 
des  lois  pontificales  conserve  à  l'heure  qu'il  est  toute  sa 
force. 

Au  surplus,  le  changement  du  mode  de  promulgation 
ne  pourrait  s'accomplir  que  par  une  loi  formelle,  qui, 
à  son  tour,  devrait  être  promulguée  selon  les  formalités 
usitée»  jusqu'à  ce  jour. 


Que  Ton  décide  d'après  ce  que  nous  avons  exposé 
dans  ce  mémoire  s'il  est  possible  de  ranger  parmi  les 
constitutions  et  les  loisles  actesqui  non-seulement  n'ont 
pas  été  promulgués,  mais  ne  peuvent  pas  l'être,  vu 
leur  caractère  et  leur  nature. 


DOCTORAT  DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES 


(1) 


(FIN.) 


Réponse  aux  animaJversions  du  promoteur  de  la  foi.  —  Science 
éminente  de  S.  François  de  Sales  non-seulement  dans  les  choses 
asrtUques,  mais  aussi  dans  la  théologie  dogmatique  et  la  polé- 
mique. S.  François  de  Sales  philosophe  d'après  Silvio  Peliico  et 
Canlù.  Touvoir  indirect  sur  le  temporel  des  gouvernements  ci- 
vils. 

La  réponse  du  postulateur  aux  animadversions  du 
promoteur  de  la  foi  est  un  des  plus  remarquables 
travaux  qui  aient  été  présentés  depuis  longtemps  à  la 
S.  Congrégation  des  Rites.  Nous  avons  publié  dans  la 
précédente  livraison  les  animadversions  du  promo- 
teur. Elles  sont  spécieuses,  subtiles,  et  propres  à  faire 
naître  des  doutes  sur  Tooportunité  de  déclarer 
S.  François  de  Sales  docteur  de  l'Église.  Le  postu- 
lateur répond  à  toutes  les  objections  et  dissipe  tous 
les  nuages.  ISous  croyons  devoir  publier  intégralement 
ce  savant  mémoire,  qui  est  la  principale  pièce  du 
dossier  et  pourra  rendre  service  aux  apologistes  et 
aux  éditeurs  du  saint  docteur. 

Les  objections  du  promoteur  de  la  foi  se  résument 
dans  les  points  suivants  :  La  science  de  S.  François 
fut  médiocre;  on  peut  lui  accorder  les  connaissances 
d'un  évêque  ou  d'un  apôtre,  mais  il  n'a  pas  eu  la 
science  éminente  qui  est  nécessaire  à  un  docteur. 
Plusieurs  hommes  distingués  ont  professé  une  mé- 
diocre estime  de  certains  ouvrages  de  S.  François  de 
Sales.  L'ascétisme  est  le  seul  point  sur  lequel  on 
puisse  reconnaître  une  \crilable  supériorité.  Or,  l'E- 
glise n'a  jamais  conféré  le  doctorat  pour  des  ouvrages 
ascétiques. 

D'après  le  postulateur,  la  science  du  docteur  est  la 
même,  quant  à  la  nature  et  au  genre,  que  la  science  de 
l'apôtre  et  que  celle  du  docteur.  Le  degré  seul  varie. 
S.  Paul,  S.  Grégoire  le  Grand,  S.  Isidore  de  Séville 
requièrent  dans  un  docteur  la  science  éminente  des 
choses  divines,  et  cette  science  trouve  un  secours  et 
un  soutien  dans  les  sciences  humaines  et  la  culture 
littéraire.  Doniface  VIII,  dans  la  décrélale  qui  est  fon- 
damentale sur  la  question,  exalte  Ic'*  quatre  docteurs, 
parce  qu'ils  ont  manifesté  les  mystères  renfermés 
dans  l'Écriture  sainte,  dénoué  les  difficultés,  éc'airé 
les  obscurités,  agrandi  le  patrimoine  de  l'Église  par 
leurs  explications,  et  collaboré  à  l'édifice  des  bonnes 
mœurs.  Herméneutique,  polémique,  bomélitique, 
ascétisme,  morale,  voilà  les  diverses  parties  de  la 
science  théologique  qui  constituent  le  docteur. 

(1)  Voir  la  livraison  précédeate,  col.  140. 


349 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


3r)0 


S.  François  rie  Suies  eul  besoin  d'nno,  science  énii- 
iienle  [unir  convaincro  des  esprits  cuUivés.  11  en 
ramena  un  graml  nombre  à  l'Église  par  ses  savants 
onvrai^i's.  Sa  doctrine  a  répandu  une  nouvelle  iuniii^îro 
dans  1  Église.  Ces  écrits  uni  exerce  une  inlliiencc 
universelle  sur  toutes  les  classes,  toutes  les  conditions 
et  tous  les  états.  Ils  sont  parvenus  aux  extrémités  de 
la  terre  par  d'innombiables  éditions  et  Iradnclions. 
La  nouveauté  consiste  dans  la  niatiicro  d'expliquer  la 
doctrine  de  Jésus  C.lirist,  dans  la  route  qu'il  traça 
pour  indiquer  à  tomes  les  conditions  la  perft^ction 
évangélique,  dans  la  mission  spéciale  que  Dieu  lui 
conféra  pour  cela.  Il  frappa  d'un  terrible  coup  l'hé- 
résie et  piépara  les  armes  propres  à  renverser  le  jansé- 
nisme et  le  faux  mysticisme.  Les  livres  de  S.  François 
de  Sales  renferment  des  trésors  de  science,,  une  mer- 
veilleuse habileté  pour  éviter  les  écueils  et  rendre  la 
vérité  accessible  aux  esprits  les  moins  cultivés.  Il 
renouvela  la  piédieation  dénaturée  par  un  i^eMire  détes- 
table, par  le  pédanlisme,  le  paradoxe,  la  subtilité.  Le 
postulateurciie  le  livre  récent  :  SaiiU  François  de  Sales 
prédicateur,  de  M.  Sauvage. 

Le  mémoire  du  postulateur  contient  des  extraits 
d'ouvrages  italiens.  Je  crois  devoir  traduire  les  prin- 
cipaux. 

Canti!i,  dans  V Histoire  universelle,   s'exprime  ainsi  : 
«  Les  livres  de  S.  François  de  Sales  et  surtout  Vlnlro- 
ductionà  la  vie  dévote  qui  respire  unehristianisme  plein 
de  mansuétude,  sont  des  meilleurs  ascétiques...  pour 
la  profondeur,  la  lucidité  de  Tesprit  philosophique  et 
chrétien,  je  ne  vois  pas  qu'on  puisse  lui  préférer  un  des 
plus  éminents  écrivains  du  grand  siècle.  •    Silvio  Pel- 
lico  appelle  S.  François  de  Sales  «excellent  philosophe.  » 
Le  comte  Dandolo  [liisluire  de  la  pensée  chez  les  mo- 
dernes) s'exprime  ainsi  :  »  François  de  Sales  fut  un  autre 
Eorromée  pour  l'activité  épiscopale^  un  autre  Xavier 
pour  le  zèle  des  conversions,  un   antre  Philippe  de 
Néri  pour  la  prudence  dans  la  fondation  d'un  institut 
bienfaisant;  mais,  joignant  à  une  âme  ardente  un  esprit 
parfaitement  cultivé,  il  se  montra  un  des  plus  éloquents 
prosateurs  de  la  France  à  l'époque  de  la  grande  littéra- 
ture et  un  des  fondateurs  de  l'Académie.  » 

Mgr  Henri  Bindi,  archevêque  de  Sienne  :  «  Les 
précieux  et  immortels  ouvrages  de  S.  François  de 
Sales  seront,  tant  que  l'Eglise  vivra  de  la  foi  dans  ce 
lieu  de  pèlerinage  et  de  combat,  comme  le  rayon  de 
miel  coulant  delà  bouche  du  lion  pour  fortifier  lésâmes 
contre  les  afflictions  de  la  vie  et  les  encourager  à  la 
conquête  du  royaume.  {Panégyriques,  Florence.  LSOl .) 

Parlant  des  avis  de  S.  François  de  Sales  aux  con- 
fesseurs, Finazzi,  théologal  de  Bergame,  dernièrement 
décédé,  dit  fort  bien  :  «  Ces  avis  pourront  sembler 
trop  courts,  mais  ils  suffisent  pour  nous  donner  une 
idée  des  principales  recommandations  de  ce  grand 
maître  pour  l'exercice  du  ministère.  Heureux  les  con- 
fesseurs qui  se  conforment  aux  principes  et  à  l'esprit 
de  ce  grand  restaurateur  de  la  piété  dans  les  temps 
modernes,  de  ce  parfait  modèle  de  charité,  de  dou- 
ceur, de  palience,  de  zèle,  de  ce  profond  et  affectueux 
connaisseur  du  cœur  humain,  de  ses  faiblesses,  de  ses 


maladies,  des  remèdes  dont  il   a  besoin.  (  Finazzi^  Il 
Con/essore  dirello,  Bergame    1857.  ) 

ICn  lOfJo,    Michel  de   Portilli    publia  à   Madrid  la 
Vila  dvlijlorioso  S.  Francisco  de  Sales.  Voici  ce  que  cet 
auteur  dit  de  la  part  que  prit  le  saint  évêquft  de  Genève 
à   la  conclusion  do    la  controverse   de  auxiliis  :  »<  Ce 
qui  ninnlrc  plus  que   toute   autre  clio*e    le    cas  que 
l'on  iaisail  de  ses  lumières  et  de  sa  prudence,  c'est  que 
le  Sai:!t-Siége  le  consulta  relativement  à  la  célèbre  con- 
troverse de  la  science  moyenne,  ce  point  culminant,  ce 
profond  abîme,  ce  labeur  sans  issue  de  l'esprit  humain 
et  de  toute  la  scolastique  du  siècle  dernier  et  docelui-ci, 
question  capable  de  troubler  les  écoles  jusqu'à  la  fin  du 
monde.  La  réponse  de  François  suffit  pour  terminer  la 
controverse.  La  lettre  qu'il  écrivit  au  pape  Paul  V  est  ac- 
tuellement conservée  au   Vatican.  Le  saint  y  exprime 
les  senlimcnls  qu'il  a  développés  plus  lard  dans   ses 
ouvrages.  On  peut  voir  les  chapitres  10  et  12  du  se- 
cond livre  de  l  Amour  de  Dieu,  et  le  chapitre  5  du  qua. 
trième  livre.  »  On  trouve  dans  le  procès  de  canonisa- 
lion  de  S.  François  de  Sales  la  lettre  que  lui  écrivit  en 
1607  Anaslase  Germon,  alors  référendaire  à  la  cour 
pontificale  :  a  J'ai  lu  au  Saint-Père  la  lettre  que  vous 
m'avez  écrite  -,  il  l'a  si  fort  goûtée  qu'il  a  ordonné  de  la 
communiquer  au  cardinal  Finelli,  chef  de  la  S.  Congré- 
gation du  Saint-Office,  et  par  conséquent  de  celle  de 
auxiliis.  La  lettre  a  été  lue  dans  la  congrégation  des 
cardinaux.  » 

«  C'est  à  raison  de  sa  profonde  science  que  S.  Fran- 
çois de  Sales  fut  appelé  l'Augustin  et  le  Jérôme  de  son 
temps.  C'est  pour  cela  que  ses  sentiments  étaient  res- 
pectés coiume  des  oracles  émanés  du  sanctuaire.  C'est 
pour  sa  science  que  les  Calvinistes  le  redoutaient  et 
n'osaient  pas  entrer  en  discussion  avec  lui.  Ses  ou- 
vrages de  controverse  sont  pleins  d'éclairs  ihéo- 
logiqiies  qui  détruisent  l'hérésie.  (Rossi,  Panégyri- 
ques, Venise,  1865.) 

Le  cardinal  du  Perron  et  le  cardinal  de  Bérulle 
rappelèrent  le  plus  savant  théologien  de  son  siècle. 

Thomas  Sanchez,  publiant  à  Madrid  en  1742  les 
opuscules  spiri:uels  de  S.  François  de  Sales,  dit,  au 
sujet  des  lettres:  «  Elles  renferment  une  foule  d'ins- 
tructions éminemment  utiles  pour  exciter  les  âmes 
catholiques  à  tous  les  exercices  des  vertus  dans  toutes 
les  conditions.  On  y  trouve  pour  tou'-e  sorte  de  per- 
sonnes des  avis  extrêmement  sages,  très-doux  et  très- 
efficaces,  qui  font  que  ce  glorieux  et  spécial  maître  de 
la  vie  spirituelle  est  vraiment  digne  des  éloges  que  l'É- 
olise  lui  décerne,  en  le  comparant  à  S.  Paul,  maître 
universel  de  la  foi  ;  car  elle  dit  de  lui  qu'il  s'est  fait  tout 
à  tous,  omnia  omnibus  factusest.o 

Le  célèbre  Blanchi,  franciscain,  lequel  vivait  au 
dernier  siècle,  a  rapporté  dans  Dellapotesla  délia  Chicsa 
la  doctrine  de  S.  François  de  Sales  sur  la  suprématie 
pontificale  :  «  Le  pape  est  le  souverain  pasteur  et  père 
spirituel  des  chrétiens...  Il  a  l'ordinaire  souveraine 
autorité  spirituelle  sur  les  chrétiens,  empereurs,  rois, 
princes  et  autres,  qui  en  cette  qualité  lui  doivent  non- 
seulement  amour,  honneur,  révérence  et  respect, 
mais  aussi  aide,  secours  et  assistance  envers  tous 
et  contre  tous  qui  l'offensent,  en  l'Église,  en  cette 


331 


DOCTORAT 


3o2 


autorilé  spirituelle  et  en  l'administration  d'icelle, 
si  que  comme  pour  droit  natuiel,  di\in  et  liuniain 
chacun  peut  employer  ses  forces  et  celles  de  ses  alliés 
pour  sa  jr.ste  défense  contre  rinjuste  offenseur,  aussi 
lÊgliie  ou  le  pape  (car  c'est  tout  un)  peut  employer 
ses  forces  et  celles  des  princes  clnétiens,  ses  enfants 
spirituels,  pour  la  juste  délense  et  conservai  ion  des 
droits  de  l'Église  contre  ceux  qui  les  vou-lraii-nt 
violer  et  détruire.  »  Bianchi  ajoute  :  «  Pouvait-on 
exprimer  avec  plus  de  force  l'usage  indirect  des  choses 
temporelles  par  l'aulorilé  spirilue'le  du  pape,  et  le 
coniiôle  indirect  qu'a  ce  pouvoir  sur  les  choses  tem- 
porelles en  faveur  du  spirituel  ?» 

Dans  les  deux  derniers  siècles,  les  hommes  hostiles 
à  la  religion  lisaient  cependant  Philotlue,  'Ihoolime, 
et  la  correspondance  du  saint  évèque  de  Genève  avec 
un  charme  qui  répri'nait  leur  hrutalité.  Celle  obser- 
vation est  du  théologien  Solari  dans  son  panégyrique 
de  S.  François  de  Sales. 

a  Ses  lettres  sont  des  monuments  impérissables  ;  la 
Drofondeur  des  penséi's  s'y  cache  sous  les  plus  gra- 
cieuses formes.  »  (Edition  <le  Milan,  1858.) 

S.  Alphonse  de  Liguori  cite  très-fréquemment 
S.  François  de  Sales.  Le  postulalenr  en  rapporte  un 
araud  nombre  d'exemples  :  «  Sermon  pour  le  second 
dimanche  de  l'Avent.  S.  François  de  Sales  disait  que 
la  science  des  saints  consiste  à  souffrir  cou  rageusement 
pour  Jésus,  et  que  c'est  le  moyen  de  parvenir  rapide- 
ment à  la  sainteté.  »  Troisième  dimanche  :  «  S.  Fran- 
çois de  Sales  écrit  que,  si  nous  ne  songions  qu'à  nous 
défier  de  nous-mêmes  en  considérant  notre  faiblesse, 
cela  ne  servirait  qu'à  nous  rendre  pusillanimes.  C'est 
une  balance  dans  laquelle  plus  le  plateau  de  la  confiance 
en  Dieu  monte, plus  celui  di^  la  conGunce  en  nous  mêmes 
baisse.  »  Quatrième  dimanche  :  «  S.  François  de  Sales 
expliquant  le  mol  de  S.  Paul  :  Charitas  Chrisli  urget 
nos  dit  que  Jésus-Christ  vrai  Dieu  nous  a  aimés  jus- 
qu'à endurer  pour  nous  la  mort  et  la  mort  de  la  croix.  » 
Dimanche  dans  l'octave  de  Noël  :  «  S.  François  de  Sales 
dit  que,  si  les  anges  pouvaient  pleurer  en  voyant  la 
perle  de  l'âme  qui  commet  un  péché  mortel,  ils  ne 
feraient  pas  autre  chose  que  pleurer.  »  Second  dimanche 
de  Carême:  «  S.  François  de  Sales  disait  que  la  voix 
de  Marie  sera  comme  celle  des  rossignols  dont  le  chant 
est  plus  mélodieux  que  celui  des  autres  oiseaux.» 
Quatrième  dimanche  après  Pâques  :  «  S.  François  de 
Sales  parlant  de  l'obéissance  au  confesseur,  rapporte 
le  mot  de  Jean  d'Avila,que  c'est  le  plus  sûr  moyen  de 
connaître  la  volonté  de  Dieu.  «  Second  dimanche  après 
la  Pentecôte  :  «  S.  François  de  Sales  dit  que  ce  serait 
un  grand  honneur  si  le  roi  envoyait  de  sa  table  un  plat 
de  son  dîner...  On  doit  recevoir  par  seul  amour  celui 
qui  se  donne  à  nous  par  pur  amour...  Dieu  lui-même 
dit  à  Ste  .Melchtille  :  Lorsque  tu  communies^  désire 
tout  l'amour  qu'un  cœur  a  jamais  eu  pour  moi  »  Sep- 
tième dimanche  après  la  Pentecôte  :o  Jl  est  très-impor- 
tant d'insinuer  les  saintes  maximes  aux  jeunes  eiilanls. 
La  reine  Blanche,  mère  de  S.  Louis  roi  de  France,  lui 
disait  :  Je  préférerais  te  voir  moit  dans  mes  bras 
qu'en  état  de  péché.»  Cela  est  dré  de  Philotée, 
p.  3,  c.  38. 


Le  promoteur  de  la  foi  a  fait  une  difficulté  de  ce 
que  S.  François  drt  Sales  exprima  un  autre  sentimeut 
que  Inllarmin  sur  le  pouvoir  indirect  du  Sainl-Siége. 
Ou  connaît  les  trois  lettres  du  s.iint  évèque  à  ce  sujet 
(n.  19!),  200,  362,  édition  Lelliielleux).  Le  poslu- 
lateur  a  produit  une  lettre  dans  laquelle  Bellarmin 
exprime  la  plus  grande  considération  pour  les  lumières 
du  saint  évoque  :  «  Je  ne  reeoisjamais  de  vos  lettres, 
lui  écrivail-i!^  qu'elles  ne  me  donnent  quelque  tentation 
du  désir  d'être  pape,  afin  de  vous  mettre  aussitôt 
dans  le  sacré-collége  ;  car  il  me  semble  qu'il  aurait 
besoin  de  beaucoup  de  personnages  semblables  à  vous, 
à  qui  je  reconnais  que  Dieu  communique  des  vues  et 
des  lumières  pour  le  bien  de  l'Fglise  universelle,  que 
Sa  Sainteté  de  rail  avoir,  et  sur  lesquelles  les  car- 
dinaux devraient  occuper  leurs  soins  et  leurs  pen- 
sées.  »  Bellarmin  soutenait  fi  rmement  le  pouvor  in- 
direct sur  la  puissance  temporelle.  S.  François  do 
Sales  eût  préféré  que  l'on  gardât  le  silence  ;  il  estimait 
la  discussion  de  la  thèse  inopportune  pour  l'époque,  à 
cause  des  troubles  politiques  qui  agitaient  la  France 
et  dont  les  Calvinistes  tiraient  parti.  Il  est  si  vrai  que 
S.  François  de  Sales  eut  sur  celte  question  des  lu- 
mières dans  l'intérêt  de  l'Église  entière  que  tous  les 
papes  qui  ont  occupé  depuis  cette  époque  la  Chaire  de 
S.Pierreontapporté  la  plus  grandecirconspection  pour 
éviter  de  réveiller  la  question.  Ce  sont  plutôt  les  enne- 
mis de  l'Eglise  qui  prennent  plaisirà  ressusciter  la  po'é- 
rnupie,  et  cela  l'ait  que  les  écrivains  catholiques  sont 
parfois  obligés  d'en  parler.  Quelques  personnes  pensent 
que  la  cause  de  béatification  de  Bellarmin  a  subi  de  si 
longs  délais  précisément  parce  qu'au  siècle  dernier  un 
pape^qMiassurémcntn'étaitpas  dépourvu  d'une  science 
cminenle,  craignit  que  la  béatification  de  Bellarmin  ne 
servît  de  prétextepour  réveiller  l'incendie  que  S.  Fran- 
çois de  Sales  redoutait.  An  reste,  il  ne  faut  pas  croire 
que  le  saint  évêque  de  Genève  ail  abandonné  la  cause 
du  Saint  Siège  ;  il  la  soutint  avec  plus  d'eflicacité  en 
enseignant  des  maximes  qui  ne  pouvaient  déplaire  à 
personne  et  que  personne  ne  pouvait  contester,  et  qui, 
fidèlement  gardées,  eussent  fait  disparaître  toute 
équivoque.  Il  imita  l'apôtre  S.  Paul,  qui  conserva  l'ac- 
cord dans  les  familles  sans  revendiquer  pour  les  pa- 
rents le  droit  de  punir,  de  renvoyer  et  de  déshériter 
leurs  enfants,  mais  en  recommandant  à  ceux-ci  le 
commandement  de  Dieu,  qui  ordonne  d'honorer  le 
père  et  la  mère.  Il  fournit  par  là  aux  apologistes  des 
droits  du  Saint-Siège  des  armes  pour  réduire  leurs 
adversaires  au  silence. 

Le  mémoire  du  postulateur  renferme  de  précieux 
renseignements  critiques  et  littéraires  sur  tous  les  ou- 
vrages. On  y  remarquera  aussi  un  très-grand  nombre 
d'indications  historiques  qui  dénotent  de  profondes 
études. 

M.  le  docteur  Alibrandi,  auteur  du  mémoire,  n'est 
pas  dans  les  ordres.  Ce  n'est  qu'à  Rome  qu'on  trouve 
des  la'iques  si  profondément  versés  dans  toutes  les 
branches  de  la  science  religieuse.  Les  avocats  des 
causes  des  saints  sont  actuellement  peu  nombreux^ 
mais  ils  se  distinguent  par  leur  supériorité. 


353 


DE  S.  FRANÇOIS  DR  SALES. 


354 


UlVBIS  ET  OnBI.  CONCBSSIONIS  TITLLI  DOCTORIS  NEC  RON  OFFICII 
ET  MISS;EET  EXTENSIONIE  FJUSDEM  TITUH  AD  UNIVERSAM  ECCLESIAM 
SUB  RITU  DUPL.  DE  COMM.  «OCTOllUM  l'ONTIFICL'M  IN  IlONOREM 
S.  KRANCISCI  SALESII,  EPISCOI'I  ET  PRINCU'IS  GENEVENSIS.  ReSPONSIO 
Al)  ANIMADVERSIONES  R.    P.  D.  PIIOMOTORIS  FIDEI. 

Eminenlissime  et  Reverendissinie  Domine, 
1.  Exordium  etpartilio.  l'crlogenti  niihi  ac  sediilo  pcrvesli- 
ganti  ea  quae  in  accurata  lucubrationc  sua  aitificiose  non 
minus  qaam  docle  ornatcqiic  est  coniplexus  iiilei  vindex 
amplissiimis,  hic  démuni  visus  est  aniinus  et  hoc  consilium 
fuisse  scribcntis,  ut  adversarii  ritu  habituque,  defensoris 
industriam  excitaret  ad  ea  expromenda  quai  ipse  pervidit 
acutissinie  in  caus;e  inf'ormationo  desiderari,  qiuc  si  in  me- 
diam  lucem  prolata  sint  peluclantes  etiam  et  invitos  adigenl 
ut  eminentcm  doctrinam  S.  episcopi  Genevensis,  de  qua 
quaestio  fit,  dilucide  agnoscant  et  hbenter  fateantur.  Hœc 
opinatio,  qiiam  jure  an  perperam  conceplam  nescio,  certe 
me  ad  respondendum  cflicit  aiacriorem,  et  stimulos  addit  ut 
ceiisori  egrepio  quasi  juslo  exactoii,  non  tanquani  infenso 
advei'sario  plenissime  ac,  si  tieri  poterit,  cuinulate  salisfaciam. 
Quum  autem  ob  eain  rem  prohxior  forsan  et  uberior  hœc 
replicatiofutura'sit,  quani  aiiquisprima  frontepossitconjicere, 
ideo,  ut  perspicuitati  etcommodo  legentium  prospiciam,  eam 
in  partes  dispescam,  ordinem  rerum  sequutus  quem  niihi 
animadversiones  pr;estiterunt.  Plane  hœc  mihi  séries  earum 
et  dispositio  videtur,  ut,  praemissis  brevibus  nolationibus  quae 
judicantil)U3  suffragia  laturis  nioras  injiciant  (§§  1,  2),  gene- 
ratini  piiino  perpendatur  scientiœ  ampiitudo  in  Ecclesiai 
doctore  requisitœ,  ut  mediocris  fuisse  Salesii  doctiinacredatur 
(§§  3-10)  ;  tuni  scripta  ejusdem  ad  trutinam  revocentur  de 
quibus  viri  ilhislrcs  non  adeo  prœclara  et  egregia  sensisse 
dicuntur  (§§  11-18),  dein  nominatim  agatur  de  S.  viri  prœs- 
tantia  in  re  ascetica,  qua;  impar  dicilur  ad  doctoris  tilulum 
proinerendum  (§§  19-22);  ac  demum  quœdam  subjiciantur 
de  petitionibus  sacroium  antistitum  ahorumque,  quorum 
nomine  novus  hic  honor  Salesio  postuiatur  (§  23).  Haîc  ani- 
madversionum  partitio  justam  mihi  causam  prisebet,  ut  in 
quinque  capita  totam  scriptionem  nieam  distribuam,  quorum 
rubricae  iis  argumentis  respondeant,  quœ  a  censore  lectissimo 
proposita  nuper  significavi. 

CAPUT  PRIMUM. 

Adnotationes  /jrodromœ. 

?.  Dihdtur  melxis,  ne  populari  yrnlia  honor  Salesio  quœ- 
ratur.  Quod  a  nonnullis  fieri  in  oratoiia  palajstra  Tuilius 
edocet,  ut  primas  haslas  soleant  jactare  leniter,  et  ante  con- 
gressum  quœdam  faciant  quœ  non  ad  vulnus,  sed  ad  speciem 
valere  videantur,  id  actum  ego  fuisse  persentio  a  censore 
eximio,  qui  in  orationis  cxordio  quasi  mihi  consociatus  multis 
laudibus  Salesium  extoliit,  interea  tamen  Paires  eminen- 
tissimos  prœmonet,  ne  gralia  qua  vir  immortahs  apud  omnes 
merito  floret,  minus  austeros  eos  efticiat,  quani  horumce 
judiciorum  ratio  ac  severitas  flagitat  ;  proinde  nobile  praefert 
Ambrosii  efiatum  :  In  judicio  gralia  absit,  causœ  mérita  dis- 
cernanlur.  Equidem  testor  neque  mihi,  neque  viris  egregiis 
quorum  postulata  tueor,  hanc  mentem  fuisse,  ut  gratia  vel 
partium  studio  ad  doctoris  titulum  Salesio  decernendum 
Sedes  Apostolica  moveatur;sed  pelitionem  nostram  juris  in- 
tentionem  habere,  si  paret  scihcet  in  sancto  pastores  eas  dotes 
eaque  ornamenta  enitere,  quse  in  Ecclesiœ  doctore  jura 
nostra  requirunt.  Verum  nolim,  gratiae  nomine  obtento, 
censuram  conari  factum  illustre  et  solemne  labefactare  et 
evertere,  quod  petitionibus  oblatis  solidum  substruit  firma- 
mentum. 


3.  Nam  quinani,  quaeso,  ii  sunt  quorum  gratia  fruitur  Sa- 
lesius?  «  Ea  est  (ait  censor  veracissimus)  omnium  animoruni  in 
Genevensem  sanclissimum  pi;esulcm  propciisio,  obsurvantia, 
devotio,  ut  pluribus  optatissimum,  injucundum  forte  nemini 
sit  futurum,  siampliorein  Ecclesia  cultucumconligerit  hono- 
rari.  »  Honores  isli  ad  noiiien  et  cullum  doctoris  jxTspicue 
pertinent;  non  enim  ygilur  de  patrono  alicui  civitati  coop- 
tando,  vel  de  oflicio  pro  corporis  lumulatione  decernendo, 
aliisve  ejusmodi.  Erfjo  censorium  monilum  liuc  redigitur,  ut 
Sacra  Congregatio  moros'or  ac  diflicilior  esse  dcbeat  et  pcti- 
tione  nostra  excipienda,  eo  quod  ea  res  a  fidelibus  omnibus 
(quibus  prœeunt  conipUires  S.  U.  E.  cardinales,  et  innumeri 
sacroi'um  antistiles)  expctatur.  Siquajras  cur  cxpctitur,  postu- 
lata singula  et  univeisa  rationem  afîerunt  apertissime;  quia 
hoc  honore  Franciscus  dignus  censetur.  Hœc  itaque  animad- 
versio  seipsam  necat  et  nobis  l'avet  apprimc  ;  nam  si  doctoris 
nomen  Ecclesia  lus  tribuit  quorum  doclrina  publico  ijisius 
su/Jragio  approbata  est,  velut  ex  Mabillonio  censor  peritissimus 
edocet  (1),  et  apud  omnes  fidelium  ordines  gratiosus  est 
Franciscus  Salesius  tanquam  vir  sanctus,  qui  cgregie  scripsit 
adeoque  optant  omnes  eum  doctoris  nomine  decorari,  jam 
non  cunctantes  et  timidf>s,  sed  propensos  et  effusos  ad  oblatas 
preces  excipiendas  Patres  eminentissimos  esse  convenit,  ac 
prope  dicam,  oportet. 

4.  Timendum  non  est,  ne  hostes  Ecclesiœ  contra  propitium 
S.  Conrjregationis  rescriptum  obloquantur.  Quo  facilius  eos 
formido  retardet,  quos  bominum  gratia  pronos  ad  assensum 
facit,  hostes  acerrimos  in  insidiis  collocatos  censura  ostendit, 
et  metum  injicit  judicantibus,  ne  obloquendi  causam  illis 
praeheant,  qui  catbolicae  Ecclesiae  a  eo  etiam  nomine  conflare 
nitunlur  invidiam,  quasi  suos  inter  doctores  accenseie  non 
abnuat,  qui  neque  doctrina,  nec  meritis  cum  antiquis  com- 
parari  valeant.  »  Utrnm  S.  Genevensis  prœsul  cum  vetustis 
doctoribus  conferri  possit  suo  loco  inquiram  :  intérim  dicam, 
veteres  omnes  doctores  perquam  invisos  fuisse  acerrimis 
Ecclesiae  hostibus,  quia  illorum  errores  vehementer  oppugna- 
runt  :  hinc  nova  ratio  exurgit,  ut  optatus  titulus  Salesio  tri- 
bualur.  Verum  et  hic  rursus  rogito,  quinam  proprie  sint 
hostes  quod  animadversio  spectat  praecipue?  Si  ea  secta  intel- 
hgitur  qua;  veterum  catholicorum  dicitur  (quam  subobscura 
quidem,  at  satis  pellucida  locutione  innuit  censor  eximius) 
hœc  utique  doctorales  honores  S.  Alphonso  tributos  limis 
oculis  est  intuita,  et  momordit  dente  maligno,  antiquorum 
doctorum  sapientiam  extollens.  Ast  illorum  voces  Sedes  Apos- 
tolica contempsit.  Antiqua  enim  sed  inanis  versutia  est  efferre 
laudibus  sapientiam  veterum,  ad  recentiores,  quorum  scripta 
magis  oftendunt,  deprimendos.  Etiam  ii  qui  protestantes 
dicuntur,  primaevorum  patrum  sapientiam  célébrantes,  divi 
Thottiœ  auctoritatem  de  medio  tollere  voluissent,  sed  eum 
S.  Plus  V  doctoris  titulo  decoravit.  lUius  furfuris  homines 
jamdiu  hanc  rationem  inierunt  laudandi  veteres,  ut  inférant 
ecclesiasticam  traditionem  in  priinis  [saeculis  dumtaxat  qufe- 
rendam  esse,  ne  ea  scilicet  recipiant  dogmata,  quae  postea 
fuerunt  solemniter  definita.  Modo  illos  pungitquisquis  Romani 
ponlificis  infallibilitatem  aperle  tradidit  ac  défendit  :  quod 
cum  prœstiterit  Salesius  invictissime,  fortisan  eum  doctoris 
tilulo  ornari  graviter  ferent.  Non  arbitrer  tamen  iras  et 
clamores  validos  exinde  excitum  iri  ;  sciunt  enim  Franciscum 
nostrum  admodum  placuisse,  et  fuisse  probatum  Doilingerio, 
quem  ducem  et  principem  venerantur.  Scilicet  in  Enchiridio 
Historiée  ecclesiasticae  christianae,  quod  ilie  cum  doctore 
Hartig  conscripsit  (cum  nondum  adeo  antiquus  esset)  vulga- 
vitque  Landshuti  in  Bavaria  anno  1828,  pag.  681,  compellavit 
Salesii  scripta  "magnifici  monumentidiunadevozione  ardente, 

(1)  Animadv.  §  18  in  fine. 


17'  SÉRIE. 


23 


3b: 


DOCTORAT 


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e  d'  una  rila  santa  in  Dio,  »  et  inferius  adjecit  :  -  La  piîi  pura 
morale  e  la  più  elevala  si  Irova  negli  scritti  dei  ven  asceti  e 
mistlci  catlolici.  Le  opère  di  S.  Francesco  d\  Sales  sono  di 
questo  numéro  vibid.  pag.  885)  ;  ••  alibi  vero  scripserat  : 
a  Uomini  uscili  dalla  scuola  diun  S.  Francesco  di  Sales,  d'\in 
S.  Vinceiizo  de  Paoli  resero  stimabile  la  religione  cattolica 
persino  ai  protestanti  (ib.  pag.  561).  »  Quare  nimis  verendum 
non  est  ne  ab  hoc  hostili  agmine  invidia  Ecclesiœ  comparetur, 
si  inter  doctores  Salesiuni  adscripserit. 

5.  Si  vero,  prout  sonant  voces  «  acerrimoruni  calholicœ 
Ecclesi»  hoslium  -  fideivindes  prieslantissimus  eos  intelligit, 
qui  bellum  acerbissimum  et  maxime  formidolosum  hoc  tem- 
pore  inferunt  Ecclesiœ,  meminerit  illos  esse  ejusmodi.  qui  vi 
niagis  et  armis,  quam  doctrinœ  prîesidiis  domum  Dei  aggre- 
diuntur.  Ab  hostibus  islis  lucubraliones  expectandœ  nonsunt 
solidse  scienliœ  speciem  habentes,  qnibus  parum  peritum 
Salesium  fuisse  contendatur.  Si  unius  vel  allerius  ephemeridis 
parum  obstrepat  clamor,  jam  ante  gallicinium  et  diei  inse- 
quenlis  auroram  sonilus  ille  conticescet,  et  rumoribus  quos 
nova  diei  allatura  est  obruetur.  Ab  hoc  hostili  agmine,  quod 
vcteres  catholicos  numéro  et  potenlia  longe  exsuperat  non 
quaeritur  an  Salesius  fvelut  inquit  censura)  doctiina  et  meritis 
cuni  antiquis  comparari  valeat  ;  sed  omnis  doctrina  sana  in 
conlemptum  ac  ludibrinm  vocatur,  sive  in  Irenaeo,  sive  in 
Athanasio,  sive  in  magno  Leone,  sive  in  Alphonso  de  Liguori 
aut  Francisco  Salesio  euituerit.  Rejiciuntur  omnes  qui  Deum 
regnare  in  cœlis,  aut  Christum  filium  Dei  esse,  et  divinitus 
Ecclesiam  institutam  fuisse  docuerint.  Quapropter  si  hoc 
genus  hostium  spectemus,  proniorem  esse  decet  sacrum 
Ordinem  ad  honores  Salesio  augendos,  adeoque  ad  ejus  patro- 
cinium  magis  conciliandum,  quia  hostes  sunt  ejusmodi, 
quorum  conversio  ad  veritatem  nonnisi  per  prodigium  singu- 
lare  divinae  gratiae  speranda  est;  Franciscus  autem  (fatente 
censore  in  |  10  animadv.)  hoc  dono  fuit  maxime  insignis, 
quo  corda  obdurata  emoUiunlur,  et  cervices  pervicacissim£e 
catholicae  veritati  subjugantur.  Quas  ob  res  licet  Patribus  emi- 
nentissimis  œquo  et  propenso  erga  nos  animo  ad  sutiragium 
accedere,  quum  neque  gratia  et  studium  fidelis  populi  quid- 
quam  habeatquod  illos  moretur,  neque  inimicoruni  malignitas 
formidolosum  aliquid  minelur,  quod  eos  ab  otficio  bumaniter, 
uli  soient,  obeundo  deterreat. 

CAPtT  II. 

De  doctrina  in   Eccksiœ    doctore  requisila,  deqiie  ea  qua 
S.  Francisons  Salesius  excelluit  (Anim.  §§  3-10). 

6.  Explicatur  censurœ  argumenlum  in%3  el  seqq.  animadv. 
objectum.  Quae  duo  juris  nostri  disciplina  requirit,  ut  aliquis 
inter  Ecclesiae  doctores  ab  apostolica  Sede  recenseatur,  ea 
conjuncta  in  Salesio  enituisse  censor  egregius  sic  inficiari  non 
audet,  ut  eum  ulroque  expertem  prorsus  fuisse  contendat; 
imo  vero  prsestaniis  sanctitatis  et  doctrinœ  laudem  ei  libenter 
imperlit,  sud  ut  iequissimae  intentioni  nostrae,  imo  universi 
catholici  episcopatus,  modesto  vetito  intercédât,  subtilem 
proponit  distinctionem,  cui  parem  aut  similem  nemo  vel 
acuiissimus,  ut  opinor,  inter  Aristotelis  studiosos  excogitasset. 
Seposita  scilicet  scientissime  ab  hoc  judicio  quœstione  de  sanc- 
tilate  eximia  Francisci  (quem  non  modo  sanctum,  sed  sanc- 
tissimum  ultro  compellaf)  scientiam  in  abstracto  conceptam 
ita  dislinguit,  ut  aliam  esse  dicat  apostoli,  aliam  episcopi, 
atiam  doctoris.  Ad  rem  porro  quam  agimus  deveniens,  apostoli 
et  episcopi  scientia  Genevensem  antistitem  affatim  instructum 
fatelur(l);  at  contendit  acriter,  eum  fuisse  doctoris  scientia 
destitutum.  In  hoc  autem  assumpto  demonstrando   (dicam 

(1)  Animadv.  §9  princ. 


audacter  cogente  defensoris  officio)  censura  ita  se  jmplicuit, 
ut  contrarium  prorsus  evinceret  illi  quod  demonstrandum 
susceperat. 

7.  Eadem  est    quoad   naturam  et  genus  scientia  quœ  in 
apostolo,   episcopo  et  doctore  reqiiiriiur.    Ac  sane,   nequid 
obscurum  aut  ambiguum    controversiani  iiivolvat,  iinprimis 
quterendum  et  constituenduin    est    iiirum   scientia  in  hoc 
triplici  sanctorum  ordinejuxta  inenteni  objicientis  naturaet 
génère  an  gradu   différât.  Si  dixeris  natura  et  génère  differre, 
vide  ne  in  gravissimum  errorem  corruas.  Nam  scientiam  rerum 
divinarum  a  Deo  revelatam  Christus  apostolos  suos  edocuit  : 
Omnia  quœcumque  audici  a  Paire  rneo  nota  feci  vnbis  (1). 
Hanc  in  leclissinios  illos  Spiiitus  sanctus  descendons  consum- 
niavit  et  implevit  :  Paraclitus  autem  Spiriius  sanc/us  quem 
mittct  Pater  i»  riomine  meo,  is  vos  docebit  omnia,  et  suggeret 
vobis  omnia  quœcumque  dixero  vobis  (2).  Ejusdeni  generis 
scientiam  (studio  saltem  et  industria   qiiaîsitam)  exigunt  in 
episcopis  Paulus  apostolus,  Isidorus  Hispalensis  et  Ludovicus 
Abelly  ab  amplissiuso  fidei  vindice  in  §  15  Animadv.  laudati. 
hi  egregie  déclarât  Gregorius  Magnus  pontifex  simul  etdoctor, 
ubi  de  doctrina  a  pastoribus  colenda  disserit.  Namque  des- 
cripto  ofticio  regendi  et  monendi  subdit  :  o  Sed  omne  hoc  rite 
a  redore  agitur  si  supernfe  formidinis  et  dilectionis  spirilu 
aftiatus  sacri  eloquii  prœcepta  meditetur...  Valdenampe  inter 
humanacordefluit,  cumqueindubitanter  constetquodexternis 
occupationum   tumultibus   impulsum    a   semetipso  corruat, 
studere  incessabiliter    débet,    ut    per    eruditionis    studium 
resurgat.  Hinc  est  enim  quod  praelatum  gregi  discipulum 
Paulus  admonet  dicens  :  Dum  venio  attende  lectioni  (1  Tim. 
■i,  13).  Hinc  David  ait  :  Quomodo  dilexilcgem  tuam,  Domine, 
tota  die  mcditatio  mea  est  (Psal.  118,  97).  Hinc  Moysi  Do- 
minus  de  portanda  arca  praecepit  dicens  :  Faciès  quatuor 
circulosaureos,  quos  pones per  quatuor  arcœ  anyulos,faciesque 
vecles  de  lignis  Sethim  ....   ut  portetur  in  eis  (Exod.  15,  ■12). 

Quid  per  arcam  nisi  sancta  Ecclesia  figuratur? vectesque 

de  l'.gnis  Sethim  fiunt  qui  eisdem  ad  portandum  circulis  inse- 
runtur,  quia  fortes  perseverantesqiie  doctores  velut  imputri- 
bilia  ligna  qua^rendi  sunt,  qui  instructionisacrorum  voluminum 

semper  inhœrentes  sanctaî  Ecclesife  unitatem  denuntient 

Ad  hoc  namque  vectes  esse  in  circulis  semper  jubentur,  ut 
eum  portari  arcam  opportunitas  exigit,  de  intromittendis 
vectibus  tarditas  nuUa  generetur,  quia  videlicet  eum  spiritale 
aliquid  a  subditis  pastor  inquiritur,  ignominiosum  est  si  tune 
quœrat  dicere,  eum  quœstionem  débet  eiiodare.  Sed  circulis 
vectes  inhaereant,  ut  doctores  semper  in  suis  cordibus  eloquia 
sacra  méditantes  testament!  arcam  sine  mora  élevant,  si 
quidquid  necesse  est  protiuus  docent.  Unde  bene  primus 
pastor  Ecclesiœ  pastores  celeros  admotet,  dicens  :  Parali 
semper  ad  satisfactionemomni  poscenti  vos  rationem  de  ea  quœ 
in  vobis  est  spe  (1  Petr.  3,  45)  (3). 

8.  Quoniam  tenemuscujus  generis  scientia  sit  quae  apostolos 
et  Ecclesiai  pastores  decet,  videamus  an  alterius  generis  sit, 
quae  ad  doctores  pertineat.  Num  sanctos  viros  qui  Platonem 
in  philosophia  excolenda,  vel  Papinianum  in  jurisprudentia, 
vel  Hippocratem  in  scientia  medica,  vel  Neulonium  in  arcanis 
naturae  investigandis  exaequaverint,  in  albo  doctorum  Ecclesia 
adscribit?  Minime  gentium  :  nam  scientia  praecellens  rerum 
divinarum  doctores  Ecclesiae  facit,  licet  haec  humanarum  scien- 
tiarum  et  litterarum  praesidio  et  cultura  inslructior  et  ornatior 
possit  elucescere.  id  plane  expressit  Clemens  XII  in  litteris 
apostolicis  quae  incipiunt  Yerbo  Dei  datis  die  28  augusti  1733, 
ubi,  Tliomam  Aquinatem  commendans,  inquit  a  ipsam  scien- 
tiam res  divinas  et  mores  christiano  homine  dignos  ad  rectara 

({)  Joann.  XV,  15. 
(2)  Joann.  XIV,  26. 
(3:  S.  Gregor.  Heg.  Pastor.  Part.  2.  cap.  XI. 


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DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


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Ecclesiin  minisirorum  inslitiilionem  et  salutem  animarum 
solide  pertractantcm,  cjiisquc  doctores  ac  niagistros  pietate 
venerabilos comiiiciKlari  tnnc  maxime  convenit,  cum  ingruente 
falsorum  dogmatiim  illiivic  fides  catiiolica  et  chrisliani  mores 
supremaî  ciinu  noslraj  commissi  periclitanlur.  Qiio  locodeccs- 
sores  nostri  Homani  poiUificestsanctum  Chrisli  confessorem 
Tliomam  Aquiiiatem  ordinis  Prœdicatorum  et  Ecclesiac  docto- 
rem  iiouoris  causa  Angelici  cognomento  appellatum  semper 
habueruiit.  d  Tiiin  memoratis  poiilificibiis,  qui  Thomam 
laudibus  oiiiaverant,  pergit  "  qui  omnes  uno  eum  ore  appro- 
banles  in  sacris  Ecclesiae  fastis  juxta  ac  magnos  Ecclesiae 
doctores  Gregorium,  Ambrosium,  Augustinum  et  Ilieronymum, 
ïhomaiu  quoquc  et  vitœ  probitate  et  sanctioris  theologiaî 
scientia  venerabilem  miraque  eruditione  Ecclesiam  Dei  clarifi- 
cantem,  ac  sancta  operatione  fecundantem  coli  voluerint  (1).  ■■ 
Non  eri^o  génère  et  natura  differt  ea  scientia  qua  doctores 
Ecclesiai  eminent  ab  ea  qua  instrui  oportetillosqui  apostolico 
ministerio  vol  pastoris  ofticio  funguutur.  Ac  sane  festivus,  imo 
ineptus  ferme  ille  dicendus  esset,  qui  Ambrosium,  pula, 
triplici  tlieologia  instructum  fuisse  diceret,  alia  qua  ad  veri- 
tatem  diviuitalis  Christi  agnosceiidam  et  adorandam  Arianos 
permovit,  aiiam  qua  gregem  Mediolanensem  pascendum  et 
ad  sanam  doctrinam  itiformandum  curavit,  aiiam  quam 
scriptis  tradidit,  per  quam  coœvos  et  posteros  mirifice  edocuit. 

9.  Quid  multa?  Ipsam  decretalem  Bonifacii  VIII,  qua;  in 
hisce  quaestionibus  tanquam  caput  et  fundamentum  habetur, 
si  sedulo  inspicias  et  excutias,  nonnisi  varias  theologise  partes, 
asceticam,  moralem  polemicam,  hermeneuticam  sacram, 
homileticam  enumeratas  intelliges,  quibus  quatuor  iliosveteres 
Augustinum,  Ambrosium,  Hieronymum,  Gregorium  floruisse 
et  ceteris  prœslitisse  pontifex  declaravit.  Ait  enim  :  «  Horum 
quippe  doctorum  perlucida  et  salutaria  documenta  prœdictam 
illustrarunl  Ecclesiam,  decorarunt  virtutibus,  et  moribus 
informarunt.  Per  ipsos  prœterea  quasi  luminosas  ardentesque 
lucernas  super  candelabrum  in  domo  Dei  positas,  errorum 
tenebris  profugatis,  totius  corpus  Ecclesiae  tanquam  sidus 
irradiât  matutinum  :  eorum  etiam  fœcunda  facundia,  cœlestis 
irrigui  gratia  influente,  scripturarum  œnigmata  reserat,  solvit 
nodos,  obscura  dilucidat,  profundis  quoque  ac  decoris  iliorum 
sermonibus  ampla  ipsius  Ecclesia;  fabrica  velut  gemmis  ver- 
nantibus  rutilât,  et  verborum  elegantia  singulari  gloriosius 
sublimata  coruscat  (2).  »  Jamvero  si  ejusdem  generis  et  natura; 
est  ea  scientia,  qua  apostolos,  episcopos,  et  doctores  praeditos 
esse  jdecet,  discrimen  a  iidei  promotore  amplissimo  consti- 
tulum  in  alio  idearum  ordine,  nempe  in  alio  partitionis  funda- 
niento  et  ralione  eril  inquirsndum. 

10.  Nonnisi  in   gradw  scienliœ  discrimen  ponere  censura 

potuit  inter  apostolos,  episcopos  et  doctores.  Quaerendum  est 

scilicet,  an  juxta  mentem  animadversoris  egregii,  discrimen 

quod  apostoli  et  pastoris   doctrinam  ab  ea  secernit  quœ  ad 

doctores  pertinet  in   vario   ejusdem  gradu,  sive  in   majori 

niinorive   ejus    copia  et  prœstantia  consistât.    Atque    hanc 

quidem  viri  clarissimi  sententiam  esse  liquet  manifesto.  Ait 

namque  initio  §  3  :  «  Eminens  sit  oportet  doctorum  scientia 

cum  sanclitate  conjuncta,  non  enim  qui  doctus  item  doctor; 

cum  pluribus  inter  Ecclesiœ  ministros  diverso  licet  gradu  doc- 

trina  opus  sit.  »  Atque  hic  continuo  subtexit  locos  ex  Pauli 

epistolis,  in  quibus    de  apostolis,  pastoribus  et  doctoribus 

sermo  est.   Inferius  autem    subdit  :   «  Non  igitur  quisquis 

doctrinam  et  Christi  fidem  studiis  suis  cum  laude  prosequitur, 

statim  Ecclesiœ  doctor  dicendus,  cum  multi  pro  suo  qiiisque 

diverso   eruditionis  modulo  in   variis  fidei  ministrationibus 

corpus  unum  efficiant.  »  Dein  explicata  in  §§  i  et  5,'anim.  ea 

scientia  quœ  apostolis   et    sacrorum    antislitibus    convenit, 

(1)  BuUar.  Rom.  tom.  13,  pag.  3S3. 

(2)  Cap.  unie,  de  reliquiis  el  vener.  Sanclor.  in  6. 


pergit  in  §  6  :  «  At  longe  supereminet  doctoris  Ecclesiae 
scientia,  adeo  ut  et  sine  episcopali  décore  doctoribus  adnume- 
rari  quis  possil,  et  docti  licet  ad  episcopi  mensuram  viri 
doctoris  nomine  impares  habeantur.  d  Demum  in  §  10  men- 
tione  injecta  B.  Canisii  et  Ven.  Bellarmini,  subjecit  :  «  Nisi 
enim  liquido  appareat  Salesium  pari  gradu  cum  duobus  illis 
doctriiue  laude  incessisse  :  quemadmodum  istis  ad  assequen- 
duni  doctoris  titulum  adhuc  sanclorum  decretus  lionor,  ila 
illi  eminenlis  doctrinœ  gloria  décrit,  b  Non  itaque  aberrare 
a  verilate  mihi  videor,  si  affirmavero,  triplicem  banc  scientiam 
apostoli,  pastoris  et  doctoris,  non  génère  et  natura,  juxta 
mentem  censoris  optimi,  sed  gradu  et  majori  minorive  mo- 
dulo differre. 

11.  Argumenlalio  ab  animadversione  insliluta  contra  ipsam 
retorquetur.  Jamvero  ratio  et  firmitas  hujus  gradationis  (quae 
aliquam  particulani  veritatis  haberet,  si  recte  et  probe  intelli- 
geretur)  nescio  qua  de  causa  ab  ipsomet  censore  humanissimo 
pessumdalur  et  evertitur  :  atque  heic  sistit  cot.tradictio,  de 
qua  nuperanimadversionemarguebam  (sup.  in  fin.  §6).  Utitur 
namque  vir  amplissimus  eo  argumento,  quod  si  ad  rem  nos- 
tram  pertineret,  conlrarium  prorsus  evinceret  illi  quod  pro- 
bandum  sibi  proposuerat.  Mens  enim  scribentis  erat,  ni  fallor, 
ostendere  scientiam  non  adeo  profundam  et  exquisitam  viris 
apostolicis  adserere,  majorem  quamdam  et  praestantiorem 
episcopis,  maxime  eminentem  et  praeinsignem  doctoribus.  De 
primis  namque  ait  :  »  In  eo  maxime  horumce  virorum  ab 
aliorum  scientia  distinguilur,  quod  ad  gentium  sanandarum 
captum,  et  cujuslibet  cœtus  eruditionem  accommodetur. 
Domino  simul  coopérante  sequentibus  signis,  quibus  homines 
excitatiad  veri  Dei  cognitionem  et  cultum  perducuntur  (1).  » 
Hujusmodi  porro  fuisse  dicit  Bonifacium  pro  Germania, 
Augustinum  pro  Anglia,  Cyriilum  acMethodium  proSlavonia, 
Xaverium  pro  India.  Heic,  prout  quisque  videt,  scientia  nonnisi 
secundas  partes  agit  juxta  mentem  egregii  censoris,  quum  ea 
requiratur  quœ  etiam  infimi  vulgi  captui  accommodetur,  et 
ad  llnem  obtinendum  potissime  conférât  gratia  Domini  coope- 
ranlis,  qui  internis  excitamentis  et  auxiliis  prodigia  quaeque solet 
adjicerejnemo  autem  ignorât  scientiam  Bonifacii,  Cyiilli,  et 
Xaverii,  quos  censura  rnemorat,  peculiari  laude  minime 
consuevisse  in  eorum  elogiis  ornari.  Ad  episcopos  deinde 
veniens  censor  eximius  in  §  5  inquit  :  «  Episcopos  vero  quod 
attinet,  eos  omnes  scientia  poUere  opus  esse  ab  ipsis  Ecclesiae 
exordiis  monuit  Paulus,  qui  neque  a  doctoris  nomine  episcopis 

tribuendo  abstinuit quo  profecto  accidit,  ut  in  nuUo  sanc- 

torum  episcoporum  elogio,  de  iliorum  prœinsigni  doctrina  vel 
divinitus  indita  scientia  mentio  absit.  »  Demum  §  6  :  «  At  longe 
supereminet  doctoris  Ecclesiae  scientia  etc.  ù  Quare  ad  censoris 
mentem  in  tribus  hisce  classibus,  minimus  scientiœ  gradus 
viris  apostolicis  tribuilur,  paulo  major  episcopis,  maximus 
doctoribus. 

12.  Unde  hoc  probatur?  Divino  Bibliorum  testimonio  ex 
epistolis  Pauli  apostoli.  Audi:  «Non  enim  (repetam  censura; 
verba)  qui  doctus  item  doctor;  cum  pluribus  inter  Ecclesiœ 
ministros,  diverso  licet  gradu  doctrina  opus  sit.  Divisionem 
enim  gratiarum  in  Ecclesia  sunt(l  Cor.  12,14),  etquosdam 
posuit  Deus  in  Ecclesia,  priraum  apostolos,  secundo prophetas. 
tertio  doctores...  exinde...  gênera  linguarum,  interpretationes 
sermonum  (ibi,  v.  28).  Iterumque  Paulus  discernit  quosdam 
quidem  apostolos,  quosdam  autem  prophetas,  alios  vero  evan- 
gelistas,  alios  autem  pastores  et  doctores  (Ephes.  4,  H),  addit- 
que  causam,  quae  ad  rem  nostram  maxime  facit,  ut  jam  non 
simus  parvuli  fluctuantes,  et  circumferamnr  omni  vento  doc- 
trine etc.  »  Sedata,  qua;so,  mente  rationes  supputemus.  Aut 
hœc  loca  ex  Pauli  epistolis  ad  divisiones  gratiarum  dumtaxat 
(prout  ipse  praefatur)  pertinent,  ac  nihil  habent  commune 

(1)  Animadv.  §  4  in  fine. 


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cum  variis  scientise  gradibus  ;  ei  quo  fluit,  illos  ad  rem  noslram 
niliil  facere,  et  extra  chorumadcanendum  induci.  Aiit  Paulus 
significare  voliiit,  prout  clarissimiis  censor  conteiulit,  varios 
scieniiae  pradus  in  diversis  ministeriis  requisilos,  cum  muiti 
(prout  inquit  auimadversio'i  «  pro  siio  quisque  cruditionis 
modulo,»  iu variis tideimiuistrationibus corpus unum  etliciunt, 
atque  exinde  inferre  cogimur  scientiae  gradus  ralione  prorsus 
inversa  ab  ea  quam  censor  vellet  procedere;  nani  Paulus 
apoitulis  primuni  locum  nomiiiatiin  et  diserte  tribuit,  tertium 
docioribus.  Neque  profeclo  ea  erat  orationis  gradatio,  ut  ab 
iuio  ad  summum  adscenderet  ;  tune  enim  ipsos  Christi  apos- 
lolos  in  scientia  rerum  divinaruiu  iinperitissinios  omnium 
(dictu  nefas  !]  pronunciavisset.  Manifesto  itaque  illos  tanquam 
dignitate  paaestanlissimos  anieferl.  Et  mérite  quideni  aposlolos 
omnibus  anlefert,  eorum  enim  nomina  in  fundamentis  civi- 
tatis  D?i  conscripla  sunt  (Apoc.  21,  l-l),  quippe  quibus 
Christus  nota  fecit  omnia  quœcumguc  audivit  a  Pâtre  suo,  et 
Spiritus  sanclus  pariter  oninid  docens,  omnia  suggessit  qua* 
pr*terea  Christus  esset  dicturus  (1).  Ubi  vero  ad  Ephesios 
scribens  Paulus  eliam  paslorum  mentionera  facit,  rursuscollo- 
cat  prsprimis  apostolos,  lum  inserlis  prophelis  et  evangelistis 
pastores  memorat,  postremo  doclores  recenset.  Hieccine  so- 
lida  est  probalio  illius  quod  censura  speclabat?  Nonne  potiori 
jure  subtilis  defensor  aliquis  deducere  posset,  eum  qui 
aflatim  prîeditus  est  ea  scientia  quœ  viros  apos'.olicoministerio 
operam  navantes  et  EcclesiiC  pastores  decet  (uti  de  Salesio 
nostro  censura  fatetur  §9i,  eum,  inquam,  in  se  habere  majus 
aliquid  et  prœstantius,  quam  necesse  foret  ad  docloris  titulum 
et  honores  promerendos? 

13.  Quid  verum,quid  falsum  sit  in  argumenta  animadver- 
sionis  explicatur.  Verum  neque  ipse  subtilitatibus  delector, 
nequeSalesii  causa  ejusmodi  est  ut  in  argumentis  ad  hominem 
spes  victoriae  ponatur.  Libenter  dabo  censori  amplissimo 
doctoris  titulum,  prout  in  hac  judicii  sede  ii;lelligitur,  non 
semper  tribui  sanciis  viris,  qui  vel  pastorali  dignitate  enitue- 
runt,  vel  apostolico  ministerio  cum  laude  perfuncli  sunt; 
atque  hsc  est  veritatis  particula  quam  inilio  sup.  §  6  adversaj 
argumentationi  inesse  fatebar.  Sed  ea  omnia  quae  in  causse 
inforraatione  allata  sunt  non  eo  pertinent,  ut  liqueat  sanclum 
episcopum  Gebennensem  inslructum  fuisse  dumtaxat  ea  doc- 
trine copia,  quae  satis  est  ut  apostolicum  ministerium  fruc- 
tuose  obiret,  vel  episcopale  munusriterecteque  exerceret,  sed 
luculenter  evincunt  :  ipsum  ea  doctrinae  praecellentis  edidisse 
specimina,  ac  monumenta  tam  praeclara  reliquisse,  ut  cum  iis 
comparandus  sit,  qui  doctoris  nomen  Ecclesia  sutfragio  me- 
ruerunt. 

14.  Quamvis  autem  doctissimofidei  promotori  concedamus 
libenter,  non  omnes  episcopos  et  vires  apostolicos  ministerio 
suo  cum  laude  perfunclos  ilicet  doctoris  titulum  promeruisse; 
nolumus  tamen  sic  accipi  propositam  distinclionem,  ut  in  aesti- 
mando  eminentis  doctrinae  mérite  negligantur  ac  seponantur 
ea  quaî  vir  sanctus  censcripsit  ad  haereticos  convertendos, 
vel  gregem  suum  evangelica  doctriiia  merito  erudiendum. 
Ineptum  esset  objicere,  iilum  in  iis  rébus  gerendis  apostolici 
viri  vel  sacri  antislitis,  non  doctoris  partes  egisse  :  semel  atque 
eas  res  priestitit  docte  admodum,  erudile  et  sapienter,  jam 
illuslria  praebuit  argumenta  illius  doctrinae  eminentis,  propter 
quam  eum  decet  ille  honoris  tilulus  quem  ipsi  vindicamus.  Si 
secus  foret,  neque  Ambrosio,  Augustino,  Basilie  etc.  ad  doc- 
trinae laudem  piodessent  ea  quae  ad  hasrelicos  aetatis  suae 
refutandos,  et  convertendos  pertinebant,  neque  ad  Leonis  vel 
Chrysostomi  decus  quidquam  conferrent  aureœ  homiliae 
(juibus  ille  Romanum,  hic  Aniiochenum  vel  Byzantinum  popu- 
lum  alloquebantur.  In  re  autem  qua  de  agitur  sedulo  meminisse 
oportet,   S.    virum    non  barbarae    genti  et  rerum  omnium 

(1)  Vide  sup.  §  G.  Joann.  XIV,  15  ;  XIV,  26. 


ignar»  lucem  evangelii  attulisse,  ut  simplex  veritatis  mani- 
festatie,  coopérante  Deo  et  sequentibus  signis,  ad  eam 
convertendam  valeret  ;  sed  cum  viris  dccei  tasse,  saepe  doctis, 
qui  sacras  litteras,  Ecclesiîe  traditiones  et  historiam  noverant, 
aul  se  nosse  pra;sumebant,  adcoqiie  iiocossiim  habuisse  dispu- 
tationibus  doctis,  gravibus,  subtiiibus,  ut  ralionum  vi  et 
doctrinae  copia  veritatem  illis  persuaderet.  Neque  hœc 
praesidia  et  instrumenta  abjici  poterant  in  ôoncionibus  ad 
lidtles  qui  contra  illoium  hostium  artes  et  fallacias  erant 
prœnmniendi.  Si  itaque  Gebennensis  praesul  plurima  haereti- 
corum  millia  a  doctissimis  lucubrationibus  ad  calholicam 
tidem  revocavit,  »  prout  oiinideeo  piaîdicavit  card.  Sacchettus 
huic  Sacrœ  Congrcgationi  priefectus  (1),  iidemque  fere  verbis 
pronui;ciavit  card.  Chisius  (2),  sidum  gregem  suum  instiluebat 
a  ex  ore  ejus  sermo  egressus  est  suavitate  non  minus,  quam 
doctrina  admirabilis,  »  ceu  card.  Franciottus  gravissime  testa- 
batur  (3),  demum  si  in  utroque  ofticio  apostoli  et  pastoris 
obeundo  et  chrisliana  plèbe  inlormanda  ad  solidam  virtuium 
et  ptrfeclioiUMii  scienliarum  thesauris  dives  apparuif,  et  in  iis 
pronnnilis,  plus,  facundus  eruditusque  scriptor  est  habitus,- 
velut  ipse  fatetur  censor  religiosissimus  (4),  eccur,  quaeso, 
dicenms  hajc  omnia  abesse  a  meiilo  et  laude  doctoris, 
quia  aliud  est  apostoli,  aliud  episcopi,  aliud  doctoris  ministe- 
rium? 

13.  iXihil  causœ  nocenl  laudes  doclrinœ  aliis  SS.  episcopis 
tributœ.  Quœsiio  igitur  fquod  ad  hoc  caput  animadversionum 
altinet)  in  eodem  loco  graduque  est  que  fuerat  cum  infor- 
matio  causae  exhibita  fuit,  lilud  unum  in  tuto  et  in  aprico 
positum  est,  quod  in  œsti.'iiauda  prsecellenti  doctrina  S.  epis- 
copi Gebennensis  oporteat  iu  preiie  habere  etiam  ea  scripla 
quaî  tanquam  vir  apostolicus  et  Ecclesiœ  pastor  edidit,  nimi- 
lum  qnœ  ad  hiwreticos  prolligandos,  ad  peccatores  conver- 
tendos, ad   erudiendos  fidèles  diœcesis  suœ,  ad  episcopale 
ministerium  eptime  exercendum  docte  et  sapienter  e.iaravil. 
Neque  uUe  pacte  censuram  juvat  quod  in  calce  §  5  Anim. 
notât  usuvenisse,  scilicet  «  ut  in  nulle  sanctorum  episceporuui 
elogie  de    iilorum  prœsigni    doctrina   vel   divinitus    indita 
scientia  mentio  absit.  »  Nam  primo  quidem  plures  extant 
SS.  antistites  quorum  doctrina  in  sacra  liturgia  nulla  laude 
commendatur,  quales  sunt  inter  RR.  pontifices  Lee  11,  Petrus 
Cœlestinus  aliique  complures;  inter  simplices  episcopos  vero 
S.  Nicolaus  Myrensis,  S.  Norbertus,  S.  Andréas  Cersini  etc. 
Prœlerea,  quamvis  plures  SS.  pastores  tanquam  decti,  non 
tanquam  doclores  ab   Ecclesia  laudentur,  non  ideo  tamen 
sequitur  haîc  elogia  esse  aspernanda,  quuiii  causa  dectoratus 
agatur  :  irno  vero  si  alia  adsint  argumenta  doctrinaî  eminentis, 
hœc  prosunt  summopere,  velut  cemperlum  fuit  œtate  nostra 
cum  de  S.  Hilario  deque  S.  Alphonse  quaestio  est  instituta. 
Demum  eliam  vis  et  amplitude  hujusce  praeconii  praî  oculis 
est  hàbenda.  Si  quis  autem  anime  cempleclatur  ornamenta 
laudis  quibus  decoratus  fuit  Franciscus  Salesius  a  Romanis 
pontificibus  et  a  Patribus  sacri  hujus  Ordinis  (quorum  scilicet 
judicio  vel  suffragio  elogia  probantur  quae  censura  significat) 
et  cum  laudibus  comparet  quae  aliis  episcopis  confessoribus 
Iributae  fuerunt,  facile  comperiet  discrimcn  ingeiis  quod  inter 
utraque  intercedit. 

IG.  Locus  S.  Greijorii  a  censura  adduclus  explicatur.  Ut 
sensum  et  notionem  eminentis  scientiae  in  Ecclesiœ  doctore 
requisitœ  praiter  modum  elferat  et  exaggeret  censura  solers, 
prajter  insignem  decrelalem  Bonifacii  VIII  quam  in  sup.  §  9 
descripsi,  duo  loca  adducit,  quorum  alterum  e  Moralibus 
S.  Gregorii,  alterum   e  libris   Benedicti  XIV  de  Serv.  Dei 

(1)  Vide  apud  Cappellum  pag.  lOo. 

(2)  Ibid.  pag.  159.  Vide  inform.  causœ,  pag.  10,  §  18. 
(-.i)  Ibid.  pag.  148. 

(4)  Animad.  §  2. 


361 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


362 


heatif.  tt  bcator.  canoniz.  decerpsit.  At  Benedictus  XIV  repelit 
tanliiniinodo    et    striction    stylo    contrahii  qua;   Bonifaciiis 
ndixcrat;  S.  Civgorius  aiitem  de  doctoiibns  oo  sensu  non 
loqiiebalur  qiieni  in  liac  jutlicii  scdc  nunc  nsiirpamus.  Ips-o 
eniin  fnit  inler  primes  quibus  pecuiiiuis  ejusmodi  (  uiliis  tn- 
butus  est.  Ciu'  ergo  basibus  el  cobnnnis  sacnni»  boc  tribunal 
opplevit  aniniadversio,    quasi    de  xysto   aliquo   vel   basdica 
exlruenda   deliberclui?   Cerle    niat;nus    ponlilVx    ruclissinie 
aiebal  :  k  Non  imnierito  doctores  sancti  basiun»  noniine  desi- 
gnantur,  quia  tium  recta  prœdicant,  onnie  pondus  Ecclesiae 
fixa  moi'uni  suorum  gravitate  sustentant.  »  At  si  ex  hac  Gre- 
gorii    sententia   merituni  et   pr;uslanlia  do.torum    Kcclesia) 
(qualeni  in  hac  qucEstione  accipimus)  œslimanda  esset,  jaui 
S.  GeneviK  pastor  niajus  aliquid  in  se  liaberet  quani  c  porlet, 
Ecquis  enini  deneget  cmn  recta  prœdica.-se?  Aliquis,  pulo,  ex 
Dania  haîrelicns,  al  ex  catbolicis  neino  queni  sciam.  Quis 
tlxam  nioruni  ejus  gravitateni  in  dubiuui  revocet?  Ne  hiïre- 
ticus  quidtin.  Janivero  iUi  qui  duui  recta  pra'dicant  exempluni 
praebeut  sanctorum  operum,  idesl  verbo  et  exemplo  pra;eunl, 
recle  dicuntur  a  Gregorio  pondus  Ecclesiœ  sustinere.  Nani  si 
verbi  Dci  priudicalio  deticereî,  si  vii  tûtes  ab  Ecdesia  exsula- 
rent,  jaui  diviuuin  hoc  œdificium  prolapsum  corruisse  cense- 
retur.Idoo  pro  Romanis  poniificious  qui  prtecipue  hoc  pondus 
sustinent  quotidie  Deum  rogat  Ecclesia  nniversa  :  a  Fanuiluni 
«  tuum  qucm  pastoreni  Ecclesiaî  tua;  piœesse  voUii>ii  propi- 
«  tius  respice,  da  ei,  quaesunuis,  verbo  et  exemplo  quibus 
«.  prasesl  proficere  etc.  »  Nihil  ergo  ad  propositam  controver- 
siani  adjicit  S.  Gregorii  aucloritas,  ut  aliquid  majus  in  Salesio 
exigaïur  quani  lu  causas  informatione  supposui.  De  funda- 
mentis  quae  basibus  et  columnis  latenter  substruit  aniniad- 
versio ut  Ecclesiaj  fundamenta  velit  esse  doctores,  antestor 
contra,  vehementer  obsisto,  et  obreplionem  tentari  coniendo. 
Fundamentum  enim  aliud  nenio  polesl  ponere  prœler  id  quod 
positum  est,  quod  est  Christus  Jésus  (1).   Insuper  Ecclesiae 
fundamenta  secundaria  apostoli  recle  dicuntur,  velut  superius 
ex  Apocalypsi  demonstravi.  Si  apostolis  censura  velit  conso- 
ciare  prophetas  non   reluctabor  (2),  alios  non  sinam;  sed 
videat  ne  nihil  sibi  prosit  si  ad  vêtus  Testamentum  controver- 
siam  transi uleri t. 

17.   Redit  ilaque  quœstio  ad  Bonifacii   VIII   decrelalem, 
quam  lamquam  principium  et  normain  juris  in  hac  discepta- 
tione  venerabundi  suscipimus.  Ecquid  tandem  hœc  constitutio 
in  Ecclesiœ  doctoribus  exigil?  «  Ut  eorum  docirina  (ait  Ani- 
madversio)  totius  Ecclesia;  corpus  nova  luce  perfundatur,  ac 
veluli  novus  doctrinœ  fous  reseratus  fuerit.  »  Quod  primam 
parleni  respicit  ultro  assenlior  censori  doctissimo  ;  aftirmo 
tanien  illam  Salesio  nostro  apprime  congruere.  Quod  vero  ad 
novum  dûctsinœ  fonlem  attinet,  distinctione  opus  est  ;  nihil 
enim  de  eo  novo  fonte  Bonifacius  dixit,  ac  rêvera  circa  doc- 
trinœ  substantiam  nihil  novi  sincerus  Ecclesiœ   doclor  valet 
afferre.  Nani,  veluti  monet  Vincentius  Lirinensis  in  Commoni- 
torio,  g;27,  explicans  Pauli  verba  :  Depositum  custodi,  quEe  qui- 
dem  oflicium  theologi  cujusque  spectant  :  «  Quid  est  deposi- 
tum? Id  est  quod  tibi  creditum  est,  non  quod  a  te  insertum  : 
quod  accepisti,  non  quod  excogitasti;  rem  non  usurpalionis 
privalEe,  sed  publicœ  traditionis,  rem  ad  te  perductam,  non  a 
te  prolatam,  in  qua  non  doclor  debes  esse,  sed  custos;  non 
Institutor,  sed  sectator  ;  non  ducens,  sed  sequens.  »  Potest 
tamen  novitatis  meritum  in  doctore  enitere,  tum  circa  modum 
explanandaî  explicandœque  doctrinae  quo  pluribus  utilior  ac 
fructuosior  sit,  tum  circa  copiam  rerum  opiimarum,  quae  ab 
60  atleruntur  ut  Christi  doctrina  illustretur.  Utramque  porro 
hanc  laudem  ad  Franciscum  quoque  pertinere  contendo. 
d8.  Doctrina  S.  F.  SalesiiEccksiœ  corpus  nova  luce  perfudit. 

(1)  ICorinlh.  3,  U. 

(2)  Ephes.  2,  20. 


Vident  Patres  Em.  me,  excitanle  ac  prope  dixerim  hortante 
ccnsore  egregio,  tiia  demonstranda  assumpsisse.  i.  Doctrina 
S.  Francisci  Salesii  totum  Ecclesia;  corpus  nova  luce  fuisse 
pert'usum.  2.  In  ea  docirina  novitatis  meritum  enitere,  cum 
circa    modum    frucluosissimum   quo  fuit  explicata  ;  3.  lum 
propter  copiam  eruditiouis  qua  illustrata   fuit.  Ad   primum 
ilicet  deveniam.  Salutaris  cerle  doctoris  opéra  et  scriptorum 
ejus  utilitas  non  débet  uni  hominum  ordini  prodesse,  sed  om- 
nibus, non  imius  diœcesis  aut  regionis  linibus  circumscribi, 
sed  ad  universam  Ecclesiam  extendi  quac  nova  exinde  luce 
dccoialur.  Verum  quis  hominum  ordo  est  qui  luminibus  careat 
a  Salesio  dithisis,  quando  «  onmibus  omuia  factus  simplices 
«  cl  agrestes  in  simplicilato  sermonis,  inter  sapientes   vero 
«  loquutus  estsapientiam(l)  ?  »  ipiippe  ab  eoprodierunt  vclu- 
iniiia  (ceu  testatum  est  in  bulla  canonizationis),  quorum  docu- 
inrntis    irrigala    populormn    ac   virorum    nobiUurn  peclora 
allluenlcm  evanyelicx  vilai  messern  peperei'unt  (2).   Nonne 
probante  Clémente  IX,  ecclesiastico  ritu  quotannis  celebralur 
Salesius  quod  repletus  spiritu  inlelligentiœ  flucnla  doclrinx 
mini.slravU  populo  Dci  {3)'l  Nonne  praeeunte  card.  Sacchetlo, 
conunendavlt  Benediclus  XIV  opéra  sancti  scriploris,  ulpote 
qu;e  uberrinios  «  in  tolo  christiano  orbe  fruclus  partiniunt,  » 
quuni  srilicet  apta  slalui  suo  monita  quisque  reperiat,  a  sive 
«  sieculo  deditus  ille  sit,  sive  claustro,  sive  cœlebs,  sive  con- 
«  iugatus,seu  princeps  seu  privatus  (4).  »  Cujus  rei  rationem 
atiuleral  Alexander  VII  renuncians,  documenta  ejus  o  libris 
consignata  fidelium  manibus  teri  magno  cum  uniuscujusque 

cmohmiento quamcumque  hominum  conditionem  ad  semi- 

tani  salutis,  »  ab  eo  fuisse  reductam,  unde  recte  aflirmabat  : 
«  D.  Francisci  Salesii  sapientia  Chrislianum  orbem  universum 
late  perfundit  ('>). 

1',).  Qua;  porro  pars  est  catholici  orbis  quo  libri  S.  antistitis 
non  pcrvenerint?  Innumeras  versiones  in  onniia  idiomata,  et 
editiones  operum  ejus  jam  a  saeculo  XVII  factas  fuisse  constat, 
alias  porro  accessisse  duobus  sequentibus  saeculis  nemini 
ignotum  est.  Poslulationes  quœ,  non  modo  ab  episcopi  fera 
totius  orbis,  sed  eliam  a  piis  viris  et  mulieribus  ex  Italia, 
Gallia,  Hispania,  Geimania,  Hungaria,  Polonia,  et  Helvetia, 
imo  ex  dissilis  Orienlis  plagis  ad  Apostolicam  Sedem  pervene- 
runt  (6)  apertissime  déclarant  in  omnes  orbis  regiones  S.  an- 
tistitis libros  fuisse  propagatos.  Multa  quae  hue  pertinent  pos- 
sem  adjicere,  praîsertim  circa  versiones  et  editiones  operum 
S.  episcopi,  quae  in  Germania  confecta;  sunt,  sed  ne  diulius 
Icentes  morer,  heic  ab  iis  atferendis  abstinebo.  Nolim  tamen 
pra;lermiltere  ea  quœ  vicarius  apostolicus  Cracoviensis  de 
versionibus  polonieis  nos  admonel:  «  Plura  (ait)  ex  ejus  scrip- 
lis   in    linguam  polonicam  jamdudum    translata  et  sœpius 

édita manibus  omnium  tam  ecclesiasticorum  quam  faecu- 

larium  virorum  et  mulieruni  teruntur  (7).  »  Et  quum  Polono- 
rum  facta  sit  menlio,  juvat  elegantem,  sed  aplam  solidamque 
rationem  adducere  universalis  diflusionis  Salesianorum  operum 
ab  egregio  sciiplore  illius  gentis  traditam.  P.  Hieronymus 
Kajsiewiez  concionator  illustiis,  et  moderator  generalis  con- 
gregationis  a  Resurrectione  appellata,  in  oralione  quam 
habuit  Cracovia;  V  kalend.  februarii  anno  1846,  qua;  eodcm 
anno  Luletiœ  typis  impressa  est  (pag.  26)  hœc  inler  alia  scile 
notavit,  quae  juxta  gallicam  versionem  profero  :  a  II  existe 
beaucoup  d'œuvres  spirituelles  et  des  traités  de  dévotion, 
mais  très-peu  de  ce  genre  qui  soient  en  même  temps  propres 
à  chaque  siècle,  à  chaque  pays,  à  chaque  particulier.  On  sent 

(1)  Vide  Inform.  pag.  47,  §  70  in  fine. 

(2)lbid.  pag.  49,§y4. 

(3^  Summ.  pag.  72  in  med. 

(4J  Bened.  XIV  de  Serv.  Dei  beatif.  lib.  2,  c.  io,  n.  10. 

(51  Vide  inform,  pag.  50,  §  65. 

(6)  Summ.  pag.  51  princ.  etSumra.  addit.  num.  2. 

(1)  Summ.  pag.  88,  vers.  Siquidem. 


363 


DOCTORAT 


364 


oujours  dans  ces  ouvrages  quelque  chose  qui  provient  d'un 
manque  de  fond,  quelque  chose  de  sec.  de  limité,  et  trop 
borné  pour  satisfaire  l'intelligence  et  le  ^oùl  naturel  de 
l'homine.  Les  uns  sont  trop  abstraits  et  profonds,  les  autres 
ne  renferineni  que  des  notions  superficielles  et  des  pensées 
rampantes  :  tantôt  ils  sont  trop  secs,  ou  parlent  trop  -"i  l'imagi- 
nation, et  d'une  manière  trop  sentimentale,  tantôt  trop  aus- 
tères, rebutant  les  esprits,  ou  trop  faciles  et  assoupissant  la 
conscience  ;  cntin  ils  ne  contentent  ni  par  leur  essence  ni  par 
leur  développement.  Le  livre  de  S.  François  de  Sales,  et 
l'Imitation  de  >.  S.  Jé»us-Chrisl,  sa  sœur  aînée,  ont,  après  la 
parole  de  Dieu,  le  plus  grand  don  et  privilège  d'universalilé ; 
c'est  là  qu'on  sent  le  mieux  le  parfum  et  l'onction  du  Saint- 
Esprit  :  ils  ont  gagné  dans  tous  les  pays  un  immense  nombre 
d'âmes  à  N'otre-Seigneur  et  en  gagnent  encore  tous  les  jours.  » 
20.  Quomodo  et  quaiulo  Ecclciia  doclorum  scriptis  nova  hice 
perfunditur.  Postrema  hific  verba  mirifice  viam  sternunt  ad 
rem  explicandam,  quam  mihi  in  hac  parte  orationis  recte 
definiendam  esse,  et  solide  constituendam  intelligo.  Certe 
totum  Ecclesiœ  corpus  radios  excepisse  e  libris  Salesii  ma- 
nantes  nemini  jam  dubium  est;  verum  solertissimus  fidei 
\  index  scite  admodum  flagitat  in  Ecclesiœ  docloribus  ut 
<L  eorum  doctrina  totius  Ecclesiae  corpus  noca  luce  pcrfitn- 
datur.9  Verum  quid  nomine  lucis  juxta  ecclesiasticum  ver- 
borum  usum  inlelligitur?  Declaravit  divinus  prœceptor  cum 
ait  :  0  Sic  luceat  lux  vcslra  coram  hominibus,  ut  videant  opéra 
veslra  bona,  et  glorificent  Patrem  vestruni  qui  in  cœlis  est  (i). 
Huic  rationi  loquendi  adhœsit  Paulus  quum  inquit  :  «  Ut  sitis 
sine  querela,  et  simplices  filii  Dei  sine  reprebensione  in  medio 
nationis  pravaî  et  perversae,  inier  quos  lucdis  sicut  lumina- 
ria  in  mundo  (-2).  »  Lux  ergo  bona  opéra  ac  virlutes  sunt, 
unde  et  virgines  illaî  evangelicée  habere  semper  accensas 
dicuntur  lampades  suas  ;  adeoque  qui  virtutes  cohint  filii 
lucis,  qui  in  vitiis  sordescunt  filii  tenebrarum  compellantur  (3). 
Neque  secus  fieri  potest;  nam  divinus  evangelicse  perfectionis 
magister  est  lux  vcra  quœ  illuminai  ornnem  homincm  venien- 
tem  in  hwic  mundum,el  lex  ejus  est  prseceptum  Dominiluci- 
dum  illumiiuins  oculos  (4).  Ecquando  igitur  m&jori  luce  ful- 
gebit  Ecclesia  Dei  ?  Quum  fidèles  omnes,  vel  maxima  eorum 
pars,  plenius  ac  perfectius  evangelicas  virtutes  coluerint, 
easque  sequentur  impensius.  Honores,  opes,  potentia,  metus 
hostibus  injectus,  saecularis  sapientia,  artium  cultura,  et  simi- 
lia,  possunt  subsidio  esse  et  instrumento  ad  Ecclesiaî  decus, 
pacera,  et  libertatem  luendam;  sed  vera,  et  divina  lux  tune  in 
ea  maxime  fulget,  quum  virtutum  claritas  in  ejus  luembris 
quampiurimis  enitescit.  Itaque  doctorum  opéra  tune  maxime 
prœstal  illud  cui  destinata  est,  cum  efficit  ut  ejusmodi  luce 
fulgeat  Ecclesia,  ideoque  illi  sideribus  comparantur.  a  Qui 
«  aulem  docli  fuerint  fulgebunt  quasi  splendor  firmamenti, 
0  et  qui  ad  jusiitiam  erudiunt  multos  quasi  stellae  in  perpétuas 
ff  aeterr.itates  (5).  »  Primum  propterea  ac  priecipuum  decus, 
quod  iu  antiquis  doctoribus  Bonifacius  Vill  commendavit  hoc 
est,  quod  illorum  «  perlucida  et  salutaria  documenta  prœdictam 
a  i'.lustrarunt  Ecclcsiam,  decorarunt  virtutibus  et  moribus  in- 
c  formarunt.D  Quo  in  loco  non  de  virtutibus  ascriptore  exerci- 
tis,  sed  perejus  documenta  partis,  auctis,  excultis  in  Ecclesia, 
nempe  in  cœtu  fidelium,  sermo  est  apertissimu?.  Jamvero  hœc 
laus  Salesium  prœprimis  pertingit,  ut  in  calce  paragraphi  prae- 
cedentis  vidimus,  proindeque  Alexander  VIT  qui  de  eo  praedi- 
caverat  :  «  Quamcumque  hominum  conditionem  prudenti  ac 
suavi  divini  Spirilus  insinuatione  ad  semitam  salutis  reducit,  » 


(l)Maltb.  V.  13. 

(2)  Philipp.  11.  la- 

(3)  I  Thessal.  V.  5. 

(4)  Joann.  \.  9.  Psalm.  XVill.  9. 
(5j  Dan.  XII.  3. 


disertissime  de  scriptis  ejus  testatur  «  ingens  Ecclesiae  universa; 
lumen  ati'erunt  »  (1). 

21.  Nova  lux  e  Salesii  scriptis  effulsit  propter  modum,  quo 
Christidoctrinam  explanavit.  Hisce  probe  compertis,  facile 
demonstratu  est  quod  secundo  loco  declarandum  suscepi 
(sup.  ji  i8)  :  nempe  in  doctrina  S.  episcopi  novitatis  merilum 
enitere  propter  modum  iVuctuosissimum  quo  Ecclesiœ  doc- 
trina ab  eo  fuit  explicata.  Hoc  meritiiin  tanti  est,  ut  post  re- 
demptionis  benefi<-ium,  Ecclesiœ  constitutioneai  et  docirinam 
salutis  a  Christo  traditam,  vix  dicere  possis  an  aliquid  praîs- 
tantius  et  optatius  Christianai  societati,  imo  humano  generi 
configerit.  Eccur  enim  immortalia  htec  benefacta  Dons  et  Do- 
minus  Hosler  hominibus  impertivit  ?  Scilicet  ut  scrviamus 
illi  insanclitate  etjuslitia  coram  ipso  omnibus  diebus  nostris  (2). 
At  angusta  porta  et  arda  via  est  quœ  ducit  ad  vitam,  et 
pauci  sunt  qui  invcniunl  eam  (3).  Nonne  igitur  mirandum, 
inauditum,  ac  prope  diviuum  dixeris  cogitatum  et  inventum 
illius  qui,  testante  censore  cgregio,  «  facilioris  est  habitus 
auctor  semitœ,  ijua  omnigenœ  conditionis  honiines  perfec- 
tionis culmen  attinganl  ••  (4)?  Si  auctor  fuit,  novitatis  meri- 
tum  denegare  non  possumus.  Neque  htec  temere  vir  gravissi- 
musdixit;  nam  plures  habebat  ejusdem  sententiae  sufiraga- 
tores,  quos  inter  card.  Delcium  qui  affirmaverat  «  divinum 
plane  modum  excogitavit  ;  ••  et  episcopum  Bitectensem  qui 
pronunciaverat  :  «  Viam  sanctitatis  facilem  adinvenit  prava 
sternens  in  directa,  etaspera  in  vias  planas  (5).  »  Id  pecnliari 
missioiii  divinae  accei-tum  retuiit  Emus  Card,  Wiseman,  idque 
scripsit  ab  Ecclesia  testatuni  cum  in  missœ  collecta,  tum  iu 
celebri  illo  elogio  :  Suis  etiam  scriptis  cœlesti  doctrina  referlis 
Ecclcsiam  illustravit,  quibus  itcr  ad  christia7iam  perfcctionem 
tutum  etplanum  demonsirat.  a  La  Chiesa  ha  riconosciulo  in 
«  fatti  (aiebat  scriptor  Emus)  in  S.  Francesco  di  Sales  uno  spi- 

«  rito  che  gli  è  proprio,  un  dono  spirituale  tutto  spéciale 

a  La  Chiesa  riconosce  che  S.  Francesco  di  Sales  ha  ricevuto 
a  una  missione  spéciale  dalla  divina  bonlà  per  far  sentire  a 
a  tutti  la  dolcezza  délia  carità  e  condurre  le  anime  alla  sainte 
<i  piuttosto  per  queslo  seniiero,  che  per  quello  dell'austerità 
a  e  délia  penitenza  (6).  »  Scriptis  igitur  sancti  viri  non  modo 
vcra  luce  perfusa  est  Ecclesia  Dei,  sed  nova  luce,  prout  censor 
egregius  flagitat,  idque  eo  mirabilius  est,  quod  ea  «tate  tene- 
bris  teterrimis  catholici  orbis  faciès  obscurabatur,  testante 
Bossueto,  rei  scientissimo,  qui  moniales  Visitationis  alloquens 
aiebat  :  <t  On  peut  dire,  mes  sœurs,  qu'avant  votre  saint  ins- 
tituteur l'esprit  de  dévotion  n'était  presque  plus  connu  parmi 
les  gens  du  siècle  (7). 

22.  Siemens  faciliorem  semilam  ad  perfectionem  S.  Fr. 
Salesius  hœresim  valide  oppugnavil.  Crescit  in  immensum  hoc 
laudis  merilum  quo  floret  S.  Gebennensis  anlistes,  si  per- 
pendamus  utilitatem  quam  christianéB  reipublicaî  atlulerunt 
aurei  ejus  libii,  introduciionis  ad  vitam  devotam,  de  amore 
Dei,  aliique  ejusdem  generis,  ut  arma  validissima  confringe- 
rentur,  quibus  baîretici ejus  œtatisadaggrediendàm  Ecclcsiam, 
suumque  agmen  augendum  usi  fuerant.  Eo  scilicet  tempore 
quo  Calvinus,  Lutherus  aliique  ruformalionis  quam  vocabant 
duces  surrexerunt,  iners  dominabatur  inter  fidèles rerumspiri- 
tualium  oblivio,  cum  quibus  rerum  mundanarum  cura  coni- 
poni  non  posse  videbatur  ;  vitia  late  serpebant,  corruptio 
morum  magis  magisque  invalescebat,  ipsametcœnobia,  quse 
sola  ferme  sanctitatis  et  pietatis  asyla  pulabantur,  multis  in 

(1)  Inform.  pag.  50,  g  5b  iu  fine. 

(2)  Luc.  1.  74.  75. 

(3)  Matth.  Vil.  14. 

(4)  Animad.  ^  1. 

(5)  Vide  inform.  pag,  34,  35  ji  44. 

(6)  In  praifet.  Anglicte  vcrsionis  Collationuni  spiritualiura  (En- 
tretiens). 

(7)  Possuet.  0pp.  tom.  12,  pag.  75. 


365 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


366 


locis  laxioris  vitœ  studio  adilum  patefecerant,  et  veste  non 
morihus  ascelas  incolas  sucs  prodebant.  Mulli  proiiule  eo  re- 
runi  conspcctu  deterriti  clirisliani  grepis  cmondalioncm  in 
votis  lial>i^i)ant,  mores  cleri  et  popiili  rel'oriniindos  esse  incla- 
mabant.  Tuni  pessimi  illi  hscreseon  niagislri  acconirnodani 
sibi  oceasioiieni  rali,  specie  colendi  fovendiqiio  spiiilualein 
vitani  pra'SLTeientes,  et  anliqu.T  lldei  niorunique  puritatis  ze- 
luni  jactanles,  conipluresea  fallacia  decoperunt,  qui  pravorum 
moi'uni  ubique  vif,'entium  perficsi,  eniendationeni  chrislianie 
reipiiblica;  volvebant  aniino,  et  novis  rébus ac  docliinis  capti 
illusifiue  in  ba^resini  collapsi  sunt. 

23.  Qnid  adversus  basce  hostiles  ar'.es  agenduni  erat?  Di- 
niovendi  eranl  hostes  ex  eo  loco  quem  per  fraudem  occupa- 
rant,  telaque  ex  eorum  nianibus  erant  eiipicnda.  Id  magna 
ex  parte    praisliterat  Tridentina  synodus,  quaî  ad  emcnda- 
tioneni  moruni  christiani  gregis  sodula  incubuif.  Verum  non 
ea  erant  vubiera,  qu*  solis  decrctis  et  pr;cscriptis  ecciesias- 
ticcB  aucloritatis  possent  consanari.  Denionstraniia  erat  vcraet 
pulcherrima  si)iritualis  vitœ  ratio  ex  iniimis  catholicœdoclrinaî 
mcduUis  eruti),  et  solida^  caritatis  principiis  innixa;  ea  porro 
sic  explananda  erat  ut  omnibus  pervia  agnosceretur,  ex  quo 
fieret  nt  cuncti  adeam  amplectendam  allicerentur,  simulque 
fucata  illa  novatorum  severitas  (cujus  velamine  maiignitas  in- 
vida turpisque  licentia  tegebantur)  fallaci  veste  exueretur, 
omnenique  vim  et  robur  ad  credulitatenj  simplicium  deci- 
piendam  amitteret.  Quum  id  egregie  efiecerit  scriplor  sanc- 
tissimus,  incredibile  dictu  est  quanto   saiulis  fructui,  et  reii- 
gionis  emolumento  arma  ab  hostibus  extorta  in  ipsos  convor- 
terit,  oninemque  opportunitatem  ulteritis  grassandi  ipsis  ade- 
merit.  Hinc,  ceu  testatur  Hyacinthus  Gallizia  :  «  Il  libro  délia 
Filotea  ha  servito  a  ridurre  innumerabili  eretici  alla  fede  di 
Cristo,  ancorchè  non  tratti  di  materie  di  controversie,  onde; 
il  soprannominato  arcivescove  (Viennensis  Petrus  de  Villars) 
ebbe  a  dire  che  questo  libro  ha  fatlo  più  conversioni,  che 
tutti  insicme  i  libri  dei  dottori  cattolici  cho  hanno  scritto  di 
coniroversia  (1).»  Huncsalutis  fructum  quem  contra  hœreticos 
Philothea  gignebat,  epistolae  S.  viri  adversus  incrédules  prœ- 
stiterunt;  fatebatur  namque  illustris  de  Sacy  ex  academia  gal- 
lica,  testis  minime  suspectus  :  "  Pour  moi  j'avoue  sincèrement, 
quand  je  lis  les  lettres  d'un  S.    François  de  Sales,  toutes  les 
objections  de  la  critique  et  de  l'incrédulité  contre  la  divinité 
du  christianisme  me  paraissent  bien  frivoles  (2).  »  Haec  autem 
dum  gerebat  illustris  fidei  defensor,  tolida  quoque  prœjecit 
fundamenta  doctrinœ  et  tela  invicta  paravit,  quibus  freti  et 
inslrucli  catholici  scriptores  oppugnare  deinde  possent  etiam 
jansenianam  pestem  et  pseudo-mysticismi  labern,  quas  Gal- 
lise  et  Germaniœ  infestissimas  extitisse  nemo  prudens  ignorât. 
24.  Et  arma  prœbuit,  quibus  jansenisnius  et  pseudomijsli- 
cisnnis  profligarcntur.  Hominibus  namque  iliius  furfuris  non 
secus  atque  superioribus  illis    mendacii    prœconibus    illud 
commune  fuit,  ut  veram  christianae  perfectionis   notionem 
subverterent,  apta  iliius  acquirendœ  média    despicerent    ac 
perversa  traderent;  plurimi  vero  ex  lis  phariseeos  veteres  sec- 
tabantur,  qui  imponebantaliisonera  intolerabilia;  mundabant 
quod  deforis  est  calicis  et  paropsidis,  dum  intus  pleni  erant 
rapina  et  immunditia   (Matth.   23^  25).   Perniciosissimis  his 
erroribus  S.  Gebennae  praesul  verbis  et  scriptis  perpetuum 
bellum  indixit,  eosque  profligavit  ita  ut  eorum  fallaciam  et 
exitiosam  indolem  facile  omnes  valeant  perspicere.  Docet  vir 
sanctus,  perfectionis intimam  vim  in  caritate  consistere,  prœ 
omnibus  exercitiis  internœ  abnegationi,  et  vitiorumcoercitioni 
studendum  esse  ;  non  adeo  spectamlum  esse  quid  agatur,  sed 
quo  spiritu  et  animi  intentioni  negotia  gerantur  :  licere  in 
quovis  humanae  socletatis  statu  pietatem  colère,  et  spiritua- 

(1)  Gallizia.  Vita  di  S.  Francesco  de  Sales,  pag.  2H, 

(2)  Préface  aux  lettres  de  S.  François  de  Sales. 


lem  vitam  agere  :  tum  practice  demonstrat  qux-  et  qualia  suis 
quiuqiie  temporibiis  usurpata  adjumenta  et  exercitia  a  Christo 
instituta,  ab  Ecclesia  pncscripta,  ad  perfectionis  fastigium 
perducant,  quomodo  siinul  fidelis  lioino  po-sit,  jiixta  sanam 
doclriiiam  catholicœ  religionis,  suaviter  atque  expedite  suis 
perfungi  olliciis,  inter  liomines  versari,  placere  Deo,  in  semita 
virtutis  prolicere. 

25.  Novutn  genus  conccrlalionis  contrn  liœrelicos  instiluil. 
Si   hactcnus  constilisset  Salesius,  uberrimos  all'erens  salutis 
fruclus,  qui  omnibus  comperti  sunt,  id  satis  esset  ut  recte 
diceretur  nova  luce  Ecclcsiam  perfudisse,  novosque  doc  trinai 
fontes  rcserasse,  ac  recenser!  posset  a  censore  egregio  inter 
bases  et  columnas,  quae  gravitate  morum  suorum,  quos  vi- 
vendo    ostenderint,    scribendo  explicaverint,  oiiine  pondus 
Ecclesite  sustentant.  Sed  heic  ille  non  constitit  ;   majora    est 
aggressuset  perfecit.  Elenimin  eo  certaminequod  cominuset 
consertis,  ut  ita  dicam,  manibus,  contra  hajreticos  sustinuit, 
arduuin  sane  et  novuni,  sed  elîicax  et  fnictuosissimum  coii- 
certationis  genus  posteris  ac  nostrae  prœsertimaetatiprcemons- 
travit.  Hoc  censoria  Tirga  plectit  Animadversio  in  §  13,  dum, 
quasi   aspernantis  instar,  memorat  :   Sermones  quos  scripto 
dieiim  iradne  coactus  est.  Sed  nescit  (seu  potius  dissimulai) 
quam  difficilis  .sit  hase  dimicandi  ratio,  quam  strenurmi  quam 
validiini,    quam    bene  instructum    et   comparalum   miliiem 
flagitet,  ut  ad  vicloriamperducat.  Sciuntilli  viii  prœclarissimi, 
qui  niinc  in  Italia  quolidianis  editis  scriptionibus  contra  veri- 
talis  hostes  infensissimos  simili  ferme  prœliandi  génère  uti 
coguntur,  etlicet  plures  extenteruditioneinsignes,  eloquentia 
praesiantes,   vix   junctis  viribus  minimam  partem    referunt 
mannbiarum,  quas  Franciscus  unus  ab  hostibus  eripuit.  Dum 
cœsim  ac  punctim  ftrit  hostes  Salesius,  dum  eos  fugat,  pro- 
fligat,  conterit  et  ad  deditionem  cogit,  erumpit  ex  ore  et 
scriptis  ejus  sermo  Dei  vivus  et  efficax,  et  penetrabiiior  onini 
gladio  ancipiti,  et  pertingens  usque  ad  divisionem  animas  ac 
spiritus^  compagum  quoque  ac  medullarum  (1).  Det    mihi 
hominem  censura,  qui  tantumdem  efficiat,  et  victas  dedam 
manus,  proul  victas  dedidere  Salesio  «  septuaginta  duo  millia 
hœrelicorum,   et    plures  inter    hos  doclrina  et    auctorilate 
prœsiantes  (2)  »  . 

26.  Mira  et  salularîs  S.  episcopi  mctlwdus  in  rc  dogmatica 
exponenda.  At  de  controversiis  earumque  styloet  forma iterum 
sermo  redibit;  quare  diutius  heic  non  immorabor.  Ad  eam 
novam  lucem  oculos  animumqueconvertam,quani  vir  sanctus 
cum  in  exposiiione  rei  dogmaticai,  tum  in  ea  parte  sacrarum 
disciplinarum  quœ  homiletica  dicitur,  ett'udit.Neminiignotum 
est,  calholicam  doctrinam  in  ils  maxime  partibus  quœ  salutis 
aeternœ  consecutionem  pressius  ac  propius  attingunt,  ea  œtate 
qua  Salesius  floruit,  et  quœ  proxime  prœcesserat,  a  multis 
perperani  fuisse  traditam,  non  sua  et  germana,  sed  mendaci 
sub  specie  exhibitam,  nonnunquam  turpiter  deformatam. 
Nemo  parilerhac  in  parte  laudem  illam  Francisco  denegaverit, 
qua  ipsum  ornavit  doctissimus  archiepiscopus  Edessenus 
'Thomas  Michael  Salzano  dum  eum  compellavit  k  insigne 
scrittore  che  mostrô  nel  vero  punto  di  vista  lo  spirito  délia 
cattolica  religione  (3).»  Quin  etiam  in  sublimioribus  et  diffi- 
cilioribus  dogmatibus  exponendis  (quod  sœpe  facil  in  contro- 
versiis, in  Theotimo,  in  concionibus,  in  epislolis)  S.  scriptor 
idem  fere  praestitit  quod  in  theologiapractica,  rationem  iniens, 
qua  converteret  aspera  in  vias  planas.  Multum  profecto  in 
dcclarandis  chrislianœ  fidei  dogmatibus  nieruerunt  Thomas 
Aquinas  ejusque  asseclœ  illustriores;  sed  ipse  sum  expertus, 
et  multi  mecum,  ardua,  abstrusa,  et  salebrosa  mulli  in  aureis 
lis  libris  reperiri,  unde  solidum  quidem  pabulum  viri  doc- 

(1)  Hetr.  IV,  12. 

(2)  Gard.  Chrisius  cit.  la  causœ  Inform.  pag.  IG,  §  18. 

(3)  Salzano.  Corso  di  storia  Eccles.  1832,  vol.  2,  pag.  297. 


36: 


DOCTORAT 


3t,8 


tissimi  juctinde  decerpiint,  sed  nihil  audet  atliiigere  vulgiis 
fideliuiii,  ne  exceplis  quidem  mediocri  cultiira  pr»ditis  qui 
volumina  illi  sapientibus  resorvala  venerabiindi  siispiciunf, 
quemadmodiim  niontem,  iii  quo  Deiis  Moy>en  alloqiiebaliir, 
populus  Israël  obseqiienter  dissilus  siis|iicieb;it.  Atqui  chris- 
tianîe  plehis maxime  interest  doctiinasiilas  (praripuas  salteni) 
perspicuc  nosse  et  probe  calleie,  eoque  pr;esertim  tempore 
inlererat,  qiio  h;¥ieticorum  peliilaïuia  siiblimiores  theologiœ 
quieslionese  scholaruin  penetralibus  in  quolidianam  dispula- 
tionem.  in  fora  ei  compila  propemodtim  adduxerat.  Tum  vero 
oporttbat  ut  ipsum  tîdeliunivulgusinsidiis  hostiuni  impetitum, 
ac  sa;pe  captum,  rationes  nojseï,  quibus  illoiuni  faliaciœ 
refiilanlur.  Res  eral  perquam  difficilis  sic  illud  inslruere  ut 
veiitatem  tenerel,  et  hostili's  impcliis  ab  se  retunderet. 
«DilTiciliiisfo:le  est  (scite  nolmt  Bollaiuliani  Patres)  scribiTC 
accurate  de  rébus  dogmalicis,  nioralibus  et  asceticis  lia  ut 
scripla  intelliganlur  abindoclis,  et  non  spernantur  a  doctis, 
qiiani  grandinra  de  theologia  condere  opéra.  Qua;  difficullas 
lanta  est  ut  nonsuperetur  nisi  a  sumniis  viris  (1).  »  Nihilo- 
minus  vir  sanctus  rem  arduam  est  aggressus,  et  féliciter  con- 
fecii.  Etenim  docendorum  hominuni  rationtm  ac  melhoduni 
directe  muluaius  a  prceciptore  divino  qui  7nuUis  parabolis 
loquebalur  eis  verbiim  iirout  poleraiu  aiidirc  (2),  per  aplas 
similitudines,  imagines  venustas,  et  faciles  analogias,  congruis 
sed  usilatis  vocibus  res  gravissimas  explicans,  eas  omnium 
captui  accommodavit,  alque  ita  omnes  erudiens,  erroris 
nexibus  solvit  irretitos,  et  simplices  deceptionibus  obnoxios 
contra  fallaciam  prava  docentium  communivit. 

27.  Hoc  ornaniontum  laudis  quo  prœfulsit  Gebennensis  an- 
tisles  plurimi  aestimatum  fuit  et  commendatum  non  modo  a 
Gallicis  scriploribus  3),  sed  etiam  a  doctissimis  Germarjiae 
theotogis,  qui  inter  catholicos  fidem  tueri  coacti  eadem  fere 
in  conditione  sunt.  in  qua  noster  versatus  fuerat.  Id  optime 
novit  et  declaravit  Joannes  Alzog,  qui  hsec  memoralu  dignis- 
sima  de  Salesii  scriptis  protulit  :  «  Quœ  scripta  ut  originalia 
hac  re  excellunt,  quod  veritates  revelatas  similitudinibus  et 
parabolis  plurimis  iisque  aptissimis  déclarant  et  illustrant  (4)  d 
Verum  ut  hœc  apertius  perspect.i  sint  patribus  eniinent., 
mihi  liceat  uti  tcstimonio  viii  clariss.  magni  Jochani  sacraî 
theologiae  professoris  Monachiensis,  qui  optime  gnarus 
est  scriptorum  qui  potissime  in  Germania  celebrantur.  Is  ita- 
que  in  docta  lucubralione  quam  inseruit  ephemeridi  pasto- 
rali  diœcesis  Monacliiensis  et  Frisingensis  anno  1876,  n.  9, 
hsec  inter  alia  de  Sale.'îio  preedicavit  :  a  Sed  ipsi  jam  a  pri- 
mis  sacerdotii  sui  anni?  obligerai  negotium  et  munus  aliud, 
nempe  exponendi  hominibus,  variis  erroribus  ab  Ecclesia  ca- 
tboiica  abalienalis,  veritalem  catholicam  ea  perspicuitate  et 
gravitate  et  virtute  dicendi  ut  in  captivitatem  dare  cogerentur 
intelleclum    in  obsequium  Christi  (2  Corinth.  iO,  5)  qui- 

cumque  nondum  erant  obdurati  cordis Summum  ipsius 

studium  et  labor  in  eo  versabatur,  ut  cœlestes  veritates 
et  mysteria  divina  hominibus  errore  et  peccato  obcœcatis  ea 
suavitatc  et  amœnilate  proponeret  qua  iljœ  veritates 
et  iila  mysteria  hominibus  in  intimo  cordis  placeant,  iisque 
arrideant,  et  quemvis  alliciant  ad  investigandam  et  amplec- 
tendam  religionem  catholicam.  Valde  aulem  errât,  qui 
magnum  hune  dociorem  ignorasse  opinetur  quidquid  boni 
et  optiuii  schola  anliqua  comparaverat,  nobisque  tradide- 
rat....  Quidquid  docet,  quidquid  déclarât,  innititur  funda- 
mento  theologico.  Ubi  disserit  et  discutit  de  anima....  in- 
feriorem  partem  secernit  a  superiore   sicul  scholastici  dis- 

(1)  Sumra.  pag.  102. 

(2)  Marc.  IV  33. 

(3)  Late  id  explicat  H.  Sauvage  io  opère  inscriplo  :  S.  François 
de  Sales  prédicateur,  pag.  78  et  seqq. 

(4)  Alzog.  Historia  univers.  l'cclesiae  christianae,  pag.  9H. 


tinguunt.  Quod  ad  inferiores,  quod  ad  superiores  anima; 
potentias  attinet,  quodque  operari  ils  convenit,  similitudi- 
nibus ex  rébus  apparenlibus  ita  dilucidare  consuevit,  ut 
qua?  docet  ob  oculos  versari,  et  teslimouio  propriiu  expe- 
rienl'îp  romprobari  videantur.  » 

28.  Hinc  nominatim  soriplor  egregius  Theotimum  laiulat 
«ubi  (ait)  SSmus  doctor  doctriuam  de  unitatu  Dei  et  ïrini- 
tate,  de  Filio  Uei  ante  omnia  Scccula  geuito,  de  Spiritus  sancti 
ex  Pâtre  Fiîioque  processu  ita  plane  et  correcte  tractât,  ut 
propheliim  divinilus  inspiratum  audire  tibi  videaris...  Eadem 
admiratioiie  dignum  est  quod  de  divina  per  œternum  Dei 
Filium  Uodemplorem  erga  creaturas  ratione  praililas  provi- 
deniia  docet  lib.  II,  cap.  5,  6,  7.  De  Christo  ejusque  opère 
doctrinam  ab  alio  c:idem  brevita'.e^  iisdemqun  firniis  fuiida- 
mentis,  et  eadem  gravitale  traditam  esse  vix  crudiderim. 
Quare  iliustrissimi  Germaniœ  theologi  sanctissimum  doctorem 
Salesium  semper  semperque  pra^dicaverunt  et  laudaverunt, 
tanquam  lumen  singulare  Ecclesiae  fulgcns,  eunique  ma- 
gistrum  divinitus  inspiratum  celebraverunt.  Fidelissimus  ille 
S.  Benedicii  filius  Dominicus  Schranun,  qui  eaden)  pers[)i- 
cuitale  et  eadem  industiia  sacros  Ecclesia;  cauones  explanavit 
qua  sanctorum  patrum  opéra  commentalus  est,  in  libro,  qui 
Insiitulioiics  T/ieologiœ  mysticœ  inscribitur,  universse  suse 
doctrina?  sanctum  Salesium  alFert  auctorem  et  lestem.  Res 
sublimissimas  tractans,  quidquid  docet  Salesii  testimonio 
confirmât  ..  Eadem  pietate  sanctum  Salesium  nostrum  ve- 
neratur  Georgius  Gobai  soc.  Jesu  in  Germania  magister,  qui 
in  operibus  suis  moralibus  ftom.  II,  tract.  IV,  num.  418) 
Salesium  laudat  virum  eruditione  et  sanctitate  illustrem.... 
Eadem  mente  doctissimus  Bavariœ  S.  Benedicii  congregationis 
magister  rev.  Sebastianus  Wiest  episcopum  Gebennenseni 
celeberrimum  illorum  doclorurn  laudat,  qui  de  mystica  theo- 
logia scripsere,  eumque  in  hac  via  tanquam  ducem  com- 
mendat  nunquam  failentem,  nusquam  dubium.  Qui  omnes 
viri  doclissimi  in  Salesio  illam  sapientiam  admirantur,  qua 
summœ  simul  ac  profundissimse  theologiae  doctrinœ  summa 
simplicitate  ac  planilale  explicantur  et  demonstrantur.  Hanc 
sancti  nostri  Salesii  sapientiam  in  investigandis  et  declarandis 
sanctissimae  fidei  nostrae  veritatibus  admiratus  est  etiam 
maximiis  Germaniae  Iheologus  quem  sœculum  XIX  protulit, 
clarus  ille  Joannes  Adamus  Moehler,  qui  sanctum  nostrum 
tanquam  auctorem  et  lestem  fallere  et  falli  nescientem  ingenti 
cum  laude  adfert.  Hic  celeberrimus  Germaniae  theologus  cum 
librum  suum,  cui  Théologies  symbolicœ  nonien  dédit,  contra 
iniquissimaset  imprudentissimas  interpretationes  défendit,  has 
Salesii  laudes  scribit:  S.  Framiscus  Salesius  inter  excellentes 
practici»  theologiœ  scriptores  insignis  ac  ingenuus  hanc  Ec- 
clesia; doctrinam  (scil.  de  privalione  graliœ  supernaturalis  et 
de  vulneralione  supernaturalium  donorum  primi  hominis  qua; 
ipsi  per  peccatum  accidit)  imaginibus  et  similitudinibus,  uti 
consueverat,  mira  planilale  et  simplicilate  exponit  etc.  » 

29.  S.  F.  Salesius  socrœ  eloguentio'  instaurator.  Novam 
luccm  e  Salesii  scriptis  adeptas  esse  sacras  disciplinas  etiam  in 
ea  parte  quae  homilelica  diciluret  sacram  eloquentiam  respicit, 
in  sup.  §  26  signifîcavi.  Ut  recte  intelligatur  quanta  haec  lux 
fuerit  et  quam  salutaris  Ecclesiae  hac  in  re  sancti  scriptoris 
induslria,  prœprimis  considerandum  est  pra;dicationeni  divini 
verbi  médium  e.sse  prsecipuum,  maxime  universale,  a  Cbrislo 
Domino  instilutum,  quo  catholica  doctrina  declaratur;  et  re- 
coîere  est  opus  quam  atra  nox  fuerit  in  qua  tune  temporis  ea 
disciplina  jacebat.  Clarissimus  Joannes  Andres,  vergentc  ad 
exitum  faeculo  XVIII,  ha;c  scribebat  :  «  Certo  egli  è  chc  nel 
passato  secolo  era  troppo  deplorabile  la  depravazione  délia 
.■îacra  oratoria,  délia  quale  sin  dal  principio  del  secolo  ce  ne  fa 
nna  lacrimevole  pittura  il  medesimo  Borromeo  (Fridericus). 
Gonfio  e  ampolloso   stile,   pensieri  bizzarri,  ardili  paradossi. 


369 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


370 


lesti  troncati,    c  violentcmcnte  sforziiti  a  dire  ciô  clie   non 
dicoiio,  proposizioiii  piii  imiravigliose  che  vere,   prove    pin 
sottili  ciie  coiicliiilciiti,  più  aciitozzu  d' iiigofï'io  che  sodnzza  (li 
ia^'ii)ni  foniiaiio  il  dislintivo  dolie  picdiclie  di  fiiit-d  toin|ui  (I).  » 
Advei'sus  hasce  ineptias  et  inanes  cahinilstros  vocem  extiilit 
vir  sancliis  in  ani-eo  tractatu  de  pivx'dicalione  divin!  vcihi,  fit 
exeniplo  demoiistravit,  qiiiu  dicendi  ratio  osset  inonnda,  gravis 
nempe,  sine  fuco,  soiidn,  eloquenliaî  velcrum  Patruin  con- 
formis,    quiu  mentes  illusti'aret,  et  corda  nioveret.  «  Divini 
verbi  prjsdicatoribus  (ait  e|)iscopus   Nivcrnensis)   veram   et 
apostolicani    anmniliandi    Evangelii    niellioduin    exponit    in 
tractatu  inscripto  iJe  la  prcdicalion  quani  quideni  metboduin 
ille  constanlcr  tenait  (2).  »  Coniparentm-,  quieso,  ciuii  miseris 
iilis     plo(]ui'ntiaj    corruptissiniie    nioniiinentis,    quaî    Gallia, 
lali.i,   Hispania  eo   tencbricoso    teniporo  snppedilavit,   cuiu 
honiiliis  et  sermonibus  S.  episcopi  Genevensis,  et  pronunciet 
ioquiis  quisque  jiidex,  nuni  ex  ejus  lucubratioiubns  nova  hix 
Kcciesiœ  accesserit.  Ccrte  doclissinius  Faber  iilius  concioiies 
audieiis  sibi   visus  est  o  andire  antiquos  illos  Chrysoslonios, 
Hieronymos,  Augnstinos,  et  alios,  si  qui  sunt,  ex  veteribus 
episcopis  celebrioros,  o  aiq\ie  audacler  testeni  vocavit  Galbam 
univercani,  quam  vir  sanctiis  non  minus  quam  regem  ipsum, 
per  coiicionc's  quas  habuit,  lama  nominis  sui  et  admiralione 
complevit  (3). 

30.  Neque  Fabruni  fefellit  opinio  ;  nam  S.  Alphonsns,  Ec- 
clesia;  doctor,  prœcepta  et  exenipla  Salesii  concionatoribiis 
proponebaf,  atque  bœc  praesertim  nionita  quaî  totidem  verbis 
descripsil  in  opère  oui  tituius  :  Istruzione  ai  prcdicalori,  et 
ilalice  reddidit.  «  La  tessitura  dee  esser  naturale  senza  vani 
ornanienti  e  senza  parole  atïettate.  1  nostri  antichi  padri  e 
tutti  quelli  cbe  hanno  fatto  frutlo  si  sono  aslenuti  dal  parlare 
con  troppa  pulizia  ed  ornamenti  mond^ni...  so  che  molli 
dicono  che  il  predicatore  dee  dilettare;  ma  quanto  a  me  dis- 
tinguo e  dico,  che  vi  è  una  dilettazione  la  quale  è  conseguente 
alla  dottrina  che  si  predica,  ed  alla  commozione  degli  ascol- 
tanti  ;  poichè  quai  anima  è  coii  insensata  che  con  estremo 
piacere  non  intenda  il  modod'iiicamminarsi  al  cielo,  d'acquis- 
tarsi  il  paradiso  e  non  intenda  l'amore  che  ci  perla  Dio?  e  per 
dileltare  in  quesia  forma  si  dee  usare  ogni  diligenza  coU'inse- 
gnare  e  muovere.  Vi  è  poi  un  altra  sorta  di  diU-ttazione,  che 
spesso  impedisce  d'insegnare  e  muovere  :  questa  è  una  cerla 
ansia  o  solletico  che  si  fa  ail'  orecchie,  il  quale  proviene  da  una 
certa  eleganza  profana,  da  alcune  curiosilà,  e  da  una  aggius- 
tatezza  di  parole  che  tulta  consiste  nell'  aitifizio,  e  quanto 
a  questa  io  risolutamenle  dico,  che  un  predicatore  non  dee 
usarla,  perché  ella  è  propria  degli  oratori  mondani,  dei  ciarla- 
tani  che  vi  si  applicano,  e  che  chi  predica  cosi^  !ion  predica 
Gesù  Crocifisso,  ma  se  medesinio.  S.  Paolo  détesta  i  predica- 
tori  prurientes  auribuscioè  quel  che  vogliono  compiacere  chi 
li  sente.  »  S.  doctor,  qui  hase  descripsit,  diserte  pronunciat. 
«E  corne  inscgnava  il  santo,  cosi  pralicava;  »  atque  inferius 
subdil  :  «  con  tulto  che  predicasse  senza  belletii,  il  frutto  che 
faceva  era]  inimenso.  »  Tuui  vcrba  refert  mulieris  prœnobilis 
jam  in  §  62  Inform.  descripla  :  «  Gli  altri  coi  discorsi  volano 
corne  per  aria  ;  ma  Monsignor  di  Geneva  scende  alla  prede  e 
quale  oratore  del  santo  amore  investe  subito  il  cuore  e  se  ne 
rende  padrone  (4).  » 

31.  Janivero  si  nihil  in  oratore  praîstabilius  est  quam  posse 
(ul  Tullii  verbis  utar)  voluntates  impellere  quo  veliL,   unde 


autcm  vclit  deducere  (1),  si  in  cordibus  permovcndis,  vincere 
domiriari,  regnare  oralor  dicitur,  si  propter  hanc  vim  et  fa- 
cultatem  ab  eodcm    Tiillio,  et  velustiore  anctore  quem  illc 
laudiit   pcxnmina  ulqiic.    omnium   reijina  rerinu  orutio   dici- 
tur  (2),  onniino  princcps  sacrorum  oralorum  œtatis  suae  Fran- 
ciscus  exiï^^timandus  est.  Et  sane  fuit,  ceu  docet  V.  C.  Peirus 
Ferct  in  opère  quoil  de  card.  Du  l'erionio  scripsit  ;  ubi,  cum 
lauilasset   itiler  sacros  oratores  ejus  œvi   in  Galliis  quinipie 
dunitaxat,  Ucet  œlalis  iliius  viliis  haud  expertes,  sic  pergit  : 
"  Mais  au-dessus  de  tous,  au-dessus  de  FenoUiet,  Cospeau, 
CoélFelaii,  Hertaud,  du  Perron,  nous  devons  placer  S.  Fran- 
çois de  Sales...  Celui-là  comprenait  trop  bien  la  dignité  de  la 
chaire  pour  y   manquer    lui-même,    traçait   de  règles  trop 
sages  pour  ne  pas  les  suivre...  On  le  peut  dire,  en  S.  Fran- 
çois  de  S  des  ce  qui  fiit   le   fond  de  l'éciivain  t'ait  aussi   le 
fond  de  l'orateur.  Ce  naturel  admirable,  cet  inimitable  sim- 
plicité, et   h  la  fois  celte  justesse  d'observation,  cette  fi:ies.-.e 
d'espi'ii,  c(!t  à-()ropos  sous  le  voile  de  l'ingénuité,  en  un  mot 
cet  ensemble  indéfinissable  de  qualités,  qui  dans  les  autres 
ouvrages  du  saint  cliiime   et  ca|)tive,   se   retrouve  dans  ses 
seruious  (^3).   «   Ex   eo   adunrabilior  vir  sanctus    fuit,    quod 
ea  aeiate  non  modo  concionatoresceteri  (perpaucis  exceptis, 
quos   nuper  audiviu)us  )   captabant  auras    inanes;    sed    au 
ditores    ipsi   assueveraiit    ea    probare  quai    risu   polius    &t 
miseratione   digna,  quam  laude  et  plausu  censenda  fuissent. 
Atque    eo    rcs  pervenerat,    uti    docet    S.   Alphonsus,     ut, 
loquente  altero  ex  oratoribus  qui  tune  celebrabantur,  Salcsius 
ingénue  ilh  fateretur  :  A  tutti  avetc  piaciulo  faorchè  ad  un 
solo  (4),  sibi  nimirum,  qui  hoc  salubri  monito  vitium  concio- 
natoris  emendavit.  At  postquam  a  viris  prudentibus  et  ab  ipso 
rege  probari  cepit  dieendi  ratio  a  S.  episcopo  inducla,  tanta 
rerura  immutatio  est  iusequuta,  ut  ipse  unus  libenler  audiretur, 
et  qui  eum  imilarentur;  ceteri  vero  displicerent.  Venustissime 
scripior  recens  ait  :  «  François  de  Sales  avait  fait  à  tous  (ce 
dont  se  plaignait  un  de  ses  auditeurs)  beaucoup  de  bien,  et  un 
mal  dont  on  ne  guérirait  plus,  il  avait  dégoiité  des  autres  pré- 
dicateurs   La  voie  nouvelle  est  tracée.  Tous  ceux  qui  ne 

la  suivront  pas  sont  condamnés  à  s'égarer  (o).  »  Ex  eo  factum 
est,  ut  in  Galliis  prius  quam  in  aliis  Europae  regionibus  sacra 
eloquRutia  renovata  nobilem,  gravem,  dignitateplenam  formam 
induerit,  et  pro  ineptis  illis  quorum  perierunt  nomina,  viri 
clarissimi  Bourdaloue,  Bossuet,  Fénelon,  Fléchier,  Mascaron, 
Massillon  florueriut.  «  En  résumé  (ait  cl.  Féret  jam  adduclus, 
post  laudes  Salesio  tributas)  une  heureuse  et  forte  impulsion 
était  donnée.  Elle  fut  suivie  et  accrue  dans  la  société  de  Jésus 
p".r  Lingendes,  Biroat,  Castillon,  pour  aboutir  à  Bourdaloue, 
et  dans  la  congrégation  de  l'Oratoire  par  Sénault,  Le  Jeune, 
pour  avoir  la  gloire  de  produire  Soanen,  Mascaron,  Massillon. 
Le  clergé  séculier  ne  demeurait  pas  en  retard,  et  de  ses  rangs 
devaient  sortir  Fléchier,  Fénelon,  et  celui  qu'on  nomme  à 
juste  titre  le  prince  de  l'éloquence  sacrée,  Bossuet  |(j).  » 

32.  Inslauraiio  sacrœ  cloquciUiœ  a  S.  Francisco  peracta 
Italis  quoque  et  Germanis  profuit.  Documenta  et  exempla 
sancti  viri  Italis  quoque  etGernmnis  proluisse  non  est  aaibi- 
gendum.  Quod  ad  nos  atlinet,  satis  foret  innuisse,  S.  Alphon- 
sum  Eccîesiaedoctorem  eorumdocumenlorumexemplorumque 
praeconem  et  adsertorem  factum  esse,  sed  reticendum  non  est, 
adhuc  saeculo  nostro  sacrœ  eloquentiœ  pra;ceptores  eadem 
discipulorumauribus  inculcare.  In  lectionibus  sacrae  eloquentiae 


(1)  Andres,  Dell' origine, progressa  e  stalo  alluale  d'ogni  leiteraiura, 
lom.  3,  cap.  7,  n.  153,  pag.  512.  Quod  ad  Gallicos  oratores  pecu- 
liariter  attinetconf.  H.  -Sauvage  in  opère  laudalû  S.  François  de 
Sales  prédicateur,  cap.  \,  per  lolum. 

(2)  Summ.  pag.  195  vers.  Divini. 

(3)  Vide  Informât.  §  77. 

(4)  S.  Alphonsi  opéra,  ïaurini,  1S47.  Tom.  3,  pag.  3Î2  et  314. 


(1)  Deorat.  lib.  1,  c.  18. 

(2)  Ibid.  lib.  2,  c.  44. 

(3)  Ft'ret  :  Le  cardinal  du  Perron  orateur,  controversisle,  écrivain. 
Elude  historique  et  critique.  Paris,  1877,  pag.  101,  102. 

(4)  Tcai.  cit.  pag.  313. 

(5)  Sauvage,  S.  François  de  Sales  prédicateur.  Paris,  1 874,  pag.  267. 

(6)  Ferai,  op.  cil.  pag.  102,  li  3. 


r 


SERIE 


24 


371 


DOCTORAT 


372 


Taurini  editis  anno  1840  acnominatim  in  lectione  42  quae  est 
de  homiliis  episcoporum,  V.  C.  Gulielmus  Audisio,  testatus  se 
raagistri  perionam  deponere  et  discenlis  assumero.  pra^cepta 
raemorat  ex  aureo  Salesii  tractalu  deprompta,  quorum 
pluribus  recitatis.  ait  :  «  lo  mi  senlo  rapire,  e  non  istu- 
pisco  a  questi  commovimenti  del  piii  sublime  e  del  più 
santo  amore  [l).  î>  Alque  in  lectione  '2i  monita  et  pra- 
cepta  exponens  quorum  ope  sacra  eloquentia  rursus  apud 
Halos  retlorescat,  talia  edisserit,  qax  cum  iis  qu;e  tradidit 
Salesius  magna  ex  parle  conveniunt. 

33.  De  Germania  auctores  habcmus  anlecessores  universi- 
tatis  Vindobonensis  qui  nunciant  :  «  Conciones,  homiliam  ab 
ipso  (Salesio)  ad  mentem  SS.  Patrum  revocatamesse  testantur, 
atque  Verbi  divini  praedicatoribus  normse  inserviunt,  qua  ad 
munus  suum  fructuose  subeundum  utanlur  ("2i.  »  Fusius 
autem  hanc  rem  prosequitur  et  explicat  prof,  magnus  Jocham 
in  ea  lucubratione  quamsuperius  (§-27)  laudavi  :  «  Celebratur 
(inquit)  in  Germania  Salesius,  pra>serlim  ut  pnvdicator.  Ipsius 
enim  sermones,  quibus  et  diœcesis  suœ  et  majoris  Gallia^  partis 
Ecclesiie  doctor  llorebat,  eumdem  honorem  et  litulum  ipsi 
vindicant  in  Germania,  idque  eodemjurequoS.  Clirysoslomum 
Salesii  et  exemplar  et  uormam  ut  Ecclesiœ  doctorem  venera- 
mur.  -  Enumerat  heie  scriptor  sermonum  illoruin  versiones 
et  editiones  in  Germania  confectas,  tum  prosequitur  :  «  Lon- 
gior  illa  ad  quemdam  EcclesicC  prœsulem  epistola  de  bene 
pnedicandi  méthode  a  cl.  J.  M.  Sailero  inlinguamgermanicam 
versa  una  cum  pluribus  omnium  sîeculorum  œvi  Christiani 
epistolis  édita  est,  quam  quidem  epistolam  Sailer  instructio- 
nem  pastoralem  unctione  et  benignitate  et  experientia  insignem 
pra^dicatoribus  utilissimam  nominat.  Ab  illo  inde  tempore  ista 
instruclio  ab  omnibus,  qui  de  theologia  practica  in  Germania 
scripsere,  excerpta  est  ;  quare  S.  praesul  Gebennensis  prœdi- 
catorum  in  Germania  magister  est  factus  et  doctor.  " 

33.  Exquisitx  erudilionis  copia  catholicam  doctrinam  vir 
janc(u5  i7/u5<rai'ir.  Ut  exintegro  eaprajstem,  quœinitiol  18sum 
pollicitus,  [ostendam  oportet,  in  operibus  S.  episcopi  novitatis 
meritum  eniiere  eliam  ex  copia  eruditionis  seu  rerum  opti- 
marum  quil  us  doctrinam  catholicam  illustravit.  Sic  itaque 
habendum  est,  non  modo  omnes  theologiœ  parles  ab  eo 
studiose  fuisse  excultas;  sed  omnium  humanarumscientiarum 
et  litterarum  praesidia  ad  eas  illustrandas  fuisse  conversa.  Ex 
que  verissime  illi  aptari  potest  quod  in  Ecclesife  doctoribus 
censura  flagital,  nempe  quod  novi  doctrinœ  fontes  ab  eo 
fuerint  reserati.  Atque  hic  primum  Patres  Emos  obtestor,  ut 
ea  velint  memoria  repetere  quœ  in  §  8  et  seqq,  Informationis 
exposui  de  omnigena  bonarum  discipiinarum  erudiiione  qua 
vir  sanctus  excelluit.  lis  porro  adjiciant  quee  Joannes  Jacobus 
Olier  scientia  non  minus  quam  pietate  illusiris  niemoriœ 
niandavit  in  sermone  quem  de  Salesii  doctrina  habuit  (3j.  Hic 
itaque  demoustraturus  S.  anlistitem  a  Deo  fuisse  constitutum 
ut  universam  Ecclesiam  doceret,  illique  aptans  divinum 
effatum  :  Impleviteum  Dominas  spirilusapienliœ et  inlellectus, 
heec  inter  alia  scripsit  :  «  Dieu  voulant  l'allumer  comme  un 
(lambleau  au  milieu  de  l'Église  pour  éclairer  ce  corps  vaste 
et  immense,  le  remplit  d'un  don  merveilleux  de  science  et  de 
sagesse  proportionné  à  ses  desseins...  On  peut  dire  que  sa 
science  était  universelle  par  les  choses,  et  en  cela  elle  me 
paraît  admirable.  Comme  Dieu  par  sagesse  sait  proportionner 
ks  causes  avec  les  effets  qu'il  veut  produire,  ayant  à  éclairer 
ce  vaste  et  immense  corps  de  l'Eglise  il  verse  à  proportion  sa 
lumière  dans  l'esprit  du  grand  François  de  Sales,  l'un  des  plus 
capables  de  son  temps  :  Dédit  unicuique  secundum  propriam 
virlulem.  Notre  saint  devait  servir  à  tant  de  choses  dans 

(i)Vol.  2;    pag.  284-286. 

(2jSumm.  pag.  114. 

(3)  0\\&T  :  Discours  sur  la  doctrine  de  S.  François  de  Sales. 


l'Eglise,  il  devait  être  instruit  de  toutes  sortes  de  sciences,  et 
réunir  en  soi  les  sciences  divines  et  humaines.  »  Cum  porro 
declarassel  vir  egregius  sancli  anlistitis  priBstanliam  in  hu- 
manis  disciplinis,  pergit  :  ••  Pour  les  sciences  divines  comme 
est  la  théologie,  il  était  éminent  en  toutes  espèces,  soit  dans 
lathéologie  positive,  soit  dans  la  théologie  scolastique,  soit  dans 
la  théologie  morale,  soit  enfui  dans  la  théologie  mystique.  ■• 
Dein  cum  id  late  probasset  Olierus,  maxime  ex  operibus 
S.  viri,  ac  memorasset  notissima  vcrba  démentis  YIll  :  Bibe 
aquam  de  cisterna  tua  etc..  concludit  :  «  D'après  cet  oracle 
du  ciel,  il  doit  répandre  partout  ses  eaux  :  Dcrivcninr  fontes 
lui  foras,  ce  qui  était  la  vocation  de  notre  grand  saint.  » 
Etiam  Hispanus  Michael  de  la  Portilla,  professer  linguse 
grieca;  in  universitate  Conipliitensi,  affirmât  tantam,  lam 
late  patonleni,  tani  extraordiiiaiiam  fuisse  sancti  viri  scien- 
tiam,  ut  sacrum  cardinalium  coUegium  merito  illum  com- 
pellaverit  :  Os  Dci  et  labcrnarulum  divinorum  mysterio- 
riim  (1).  .Multiplex  haec  cognitionum  omnigenarum  varielas 
sanclum  scriptorem  mirifice  adjuvit  ut  excelleret  in  ea  me- 
thodo  quaniiii  §§  2G  et  ssqq.  superius  significavi;  qua  nempe 
potuit  res  perdifllcilcs  ac  sublimes  planissime  exprimere,  et 
captui  niullitudinis  accommodare.  Hue  pertinent  ea  quœ  ani- 
madveiiit  cl.  Paulus  Palasthy,  prof,  theologiai  moralis  in 
universitate  Pesthinensi,  qui,  exponens  historiam  theologiée 
moralis,  et  Salesianœ  Philotheie  prEestantiam  commendans, 
hœc  habet  :  a  In  explicandis  his  rébus  (iu  hoc  opère  perlrac- 
tatis)  sancto  Francisco  universa  rerum  creatarum  copia 
subsidio  fuit,  ut  nusquam  reperiamus  doctrinam  subtilissi- 
mam  pluribus  et  aptioribus  exemplis  ac  imaginibus  illus- 
tratam  (2). 

35.  Scientia  philosophica  et  litterarum  cultura  S.  F.  Sa- 
lesius excelluil.  Prteprimis  vero  philosophicum  robur  informât 
et  exquisita  litterarum  cultura  exornat  quidquid  a  S.  antistite 
conscriplum  fuit.  Duo  haec  ornamenta  conjuncta  non  in 
omnibus  Ecclesiai  doctoribus  (propter  œlatem  scilicet  qua 
nonnuUi  eorum  conscripserunt)  facile  reperies  :  at  in  iis 
maxime  conspicies  qui  aurea  quaj  dicitur  astatel  floruerunt. 
Ejusmodi  fuerunt  Gregorius  Nazianzenus  et  Chrysostomus 
inter  Graecos,  Augustinus  et  Hieronymus  inter  Lalinos. 
Neque  h;ec  mea  sententia  est,  sed  illorum  quorum  neque 
contemni,  neque  prosuspectis  haberi  possunt  judicia.  «  I  libri 
di  S.  Francesco  di  Sales  (ail  César  Cantù)  e  inassinie  la 
Filotea  spirante  un  cristianesimo  mansueto,  sono  de'  niigliori 
ascetici...  quanto  a  profondità,  a  lucidezza  di  spirito  tilosofico 
e  cristiano  non  saprei  a  quai  posporlo  dei  sommi  scrittori  del 
gran  secolo  (3).  »  Gulielmus  Audisio  in  lectionibus  eloquentiae 
sacrœ  Franciscum  exemplar  prnponens  inquit  :  «S.  Francesco 
di  Sales  è  un  egregio  filosofo  »  (-i).  Eumdem  Sylvius  Pellico 
compellai  pariter  «  unottimo  filosofo  »  (5),  et  comes  TuUius 
Dandolo  subdit  :  «  Francesco  di  Sales  non  fu  solamenle  un 
altro  Borromeo  per  la  episcopale  operosità,  un  allro  Saverio 
per  lo  zelo  converlitore,  un  altro  Filippo  Neri  per  la  sagacia 
fondatrice  d'istitulo  benefico,  ma  a  cuor  fervido  appaiando 
intelletto  cultissinio  si  chiari  uno  dei  più  eloquenti  prosatori 
délia  Francia  a  di  délia  sua  grande  letteratura,  ed  uno  dei 
fondatori  dell'Accademia  (6).  »  Hoc  docti  viri  judicium  a 
Gallicis  scriptoribus  confirmatur.  Nam  Tourneminius  refert  : 
-  L'Académie  française,  dans  le  dessein  de  prendre  pour  mo- 

(1)Iq  vila  S.  Francisa  Salesii,  lib.  VI,  cap.  15. 

(2)  Theologia  morum  r.alholica.  Ralisbonœ  1861,  part.  1,  cap.  2, 
§  4,  pag.  37. 

(3)  Cantu,  Sioria  univcrsale,  8  ediz.  Torino  :  umone  tipographica 
éditrice  1858,  tom.  l.X,  part.  2,  pag.  2,  pag.  521. 

(4)  \ud\s\o  :  Le ziuni  di  S.  ehqucnza,  part.  2,  lez.  13,  pag.  420. 

(5)  Opère  complète,  Milano  1808  :  Dei  dovcri  degli  nomini,  cap.  13, 

pag.  103. 

(6)  Storia  del  pemiero  nei  moderm,  prefaz.  pag.  17. 


373 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


374 


dèles  nos  meilleurs  écrivains,  joignit  S.  François  de  Sales  à 
Malherbe  (1).  »  Atquc  auctor  operis  inscrii)li  :  l-:tudes  sur 
S.  François  de  Saks,  l»arisiis  eiliti  anno  1841  :  «  Celui  qui 
parlait  de  la  pesanteur  de  son  esprit  (Salesius  nempc  qui  ita 
de  se  loquebatur  in  prajfatione  Tlieotimi)  est,  et  sera  toujours 
nn  des  premiers  génies  de  l'époque,  un  des  pères  de  la  langue 
française,  le  continuateur  de  S.  Augustin,  le  précurseur  de 
Fénelon  (2).  »  Nen)o  non  videt  quam  apte  hajc  congruant 
cum  novissima  lande,  quam  Bonifacius  Vllldoctoribus  tribuit, 
inquiens,  eorum  fœcunda  facundia  Ecclcsiœ  fahrica  velul 
gemmis  vernanlibus  rutilai,  el  verborum  facundia  tleganlia 
singulari  gloriosius  sublimata  coruscat  (3).  Exincie  manavit 
vis  et  saavilas  illa  quaî  legentes  Salesii  libres  allicit,  rapit  et 
docenli  conciliât,  quam  pra;clare  verbis  expressit  vir  cl.  me. 
Henricus  Bindi  archiepisc.  Senensis  scribens  :  «  Le  preziose 
ed  imniortali  sue  opère  saranno,  fincliè  la  Chiesa  di  Gesù 
peregrinando,  e  combattendo  vivra  di  fede,  conie  il  favo  del 
niiele  stillanle  dalla  bocca  del  leone  da  confortare  le  anime 
redente  nclle  amarezze  délia  vita,  e  da  ringagliardirle  nella 
conquista  del  regno  (4).  «  Ita  S.  scriptor  industria  et  operibus 
suis  implevit  quod  Gregorius  Magnus  pra^sagiverat  de  summis 
viris,  qui  docendi  munus  in  Ecclesia  exercèrent  :  <  Dum 
per  eos  singulis  dicbus  magis  magisque  scientia  cœlestis  osten- 
ditur,  quasi  interni  nobis  luminis  vernum  tempus  aperitur,  ut 
novus  sol  noslris  mentibus  rutilet,  et  eorum  verbis  nobis 
cognitus  seipso  quotidie  clarior  micet.  Urgente  enim  mundi 
fine  superna  scientia  proficit,  et  largius  cum  tempore  excre- 
scit  (5).  " 

36.  Docloris  scientia  patefieri  potest  pluribus  inodis  quam 
lis  quos  censura  recenset.  Quandoquidem  alïatim  ac  dilucide 
potuit  demonstrari  scientiam  S.  episcopi  Genevensiseum  atli- 
gisse  gradum,  qui  Ecclesiœ  doctori  convenit,  parum  moveor 
ex  lis  quas  de  doctoribus  jam  renunciatis  censor  erudilissimus 
in  calce  §  6,  itemque  §§7  et  8  animadv.  scienter  disputât. 
PrcBcellens  fuerit  eorum  doctrina  :  insignia  sint  eorum  in 
Ecclesiam  mérita.  Quid  ergo  ?  Pium  quemque  et  cordatum 
virum  fateri  oportet,  doctoris  nomen  et  honores  jure  merito 
illis  fuisse  tributos.  Id  equidem  libenter  fateor  et  contestor. 
Verura  non  ita  res  exaggeranda  est,  ut  non  aliis  ille  honoris 
titulus  sit  conferendus,  quam  iis  «  qui  vel  nascentes  haereses 
confodere,  vel  veterascentes  eradicarunt,  vel  denique  collecta 
Ecclesiae  dogmata  ac  prœscripta  ita  in  ordinem  digessere,  ut 
exinde  posteri  theologicarum  scientiarura  fundamentum  et 
renasceutium  hœresum  refutationem  haurire  valeant.  »  Petrus 
Damianus,  exempli  causa,  neutrum  prœstitit,  licet  disputatio 
ejus  de  fide  catholica,  antilogus  contra  Judaeos,  dialogus 
inter  Judœum  et  Ghristianum,  nec  non  semiones  et  epistolae 
plurimam  sibi  laudem  et  admirationem  concilient.  Imonescio 
an  duo  illi  magni  et  immortales  viri,  quorum  sermo  fuit  auro 
comparatus,  Chrysostomus,  et  Chrysologus,  in  amplissimo 
doctorum  agmine  essent  recensendi  si  propositionem  illam 
severi  censoris  stricte  ac  rigide  acciperenuis.  Potest  aliquis 
docte,  laboriose,  fructuosissime  contra  haîreticos  pugnare, 
quin  haeresis  recens  sit,  vel,  si  pridem  enata  fuerit,  quin 
prorsus  eradicetur.  Grascorum  errores  antiquiores  Anselmo 
fuerunt  et  postea  perdurarunt,  huic  tamen  merito  ver- 
suni  est  laiidi  quod  eos  refutaverit.  Ambrosius  jamdiu  gras- 
satos  confodit  Arianos,  ac  post  ejus  obitum  Italia  hujusmodi 
haereticis  adhuc  abundavit.  Potest  etiam  quispiam  gravissima 
et  utilia  docere  fidèles  cum  maximo  regionum  et  aetatum  om- 

(1)  Journal  de  Trévoux,  1730. 
{2)Tom.  2,  pag.  218. 

(3)  Vide  sup.  §  9  prope  finem. 

(4)  B\ndi  :  Panegirici  ed  altri  discorsi  sacri  e  morali.  Firenzi  1801 
vol.  1,  pag.  173. 

(5)  S.  Gregor.  Moral,  lib.  l.\,  cap.  6. 


nium  emolumento,  quin  haec  praîcepta  et  documenta  pêne  ad 
schohrum  usum  (velut  actum  fuit  a  Thoma  et  Alphonso) 
digesta  sint.  Num  ideo  doctoris  nomen  huic  denegandus  si 
scientia  probetur  eminens,  décora  Ecclesiae,  universis  fidelibus 
maxime  salutaris  ? 

37.  Eiiuidem  nolim  quidquam  detraherc  de  laudihus  exi- 
niiis  quibus  lidei  promotor  sapiens  eos  qui  doctoris  habuere 
nomen  merilissime  cumulavit,  pariterque  nolim  ita  Francise! 
causam  constituerc  quasi  minora  praîsliterit  quam  ii  qui  ab 
animadversione  laudantur,  vel  de  ipso  nequeant  praidicari  quae 
de  illis  verissime  allirmari  potuerunt.  Hoc  unum  dumtaxat 
meo  jure  contendo,  ne  loculio  illa  crninenlis  scientiœ  quae 
late  patet,  et  mulliplici  varioque  indicio  a  scriptoribus  potest 
manifestarij  tam  anguslis  finibus  coerceatur,  ut  nulla  esse 
intelligalur  eminentia  doctrinal  ubi  scriptor  aliquis  ad  un- 
guem  et  amussim  illud  non  èffecerit  quod  ab  aliquo  veteri 
factum  similiter  non  reperiatur.  Quin  imo,  si  stricta  haec  inter- 
pretatio  esset  adhibenda,  falsum  esset  quod  paulo  anle  cen- 
sura solertissime  notaverat,  nempe  doctorum  meritum  ex  eo 
maxime  demetiendum  si  «  eorum  doctrina  totius  Ecclesiœ 
corpus  nova  luce  perfundatur,  ac  veluti  novus  docirinœ  fans 
reseratus  fuerit.  »  Hoc  novitalis  meritum  quomodo  cum  ea 
pedissequa  ac  prope  servili  veterum  imitatione  conciliatur  ? 

38.  Duplex  doctorum  classis  ab  animadversione  mémo- 
rata.  Hic  vero,  ut  puto,  me  loquentem  intercipit  cen- 
sor egregius,  conquerens  quod  ejus  dicta  nimis  rigide  acci- 
piam.  Nam  generatim  oportet  ut  prœcedentium  mérita 
aequaverint  ii  pro  quibus  honos  doctoris  postulatur;  non  tamen 
exigitur,  ut  perfectam  eorum  imaginem,  quoad  omnia  et  sin- 
gula,  in  se  ipsi  retulerint  atque  expresserint.  Explicet  ergo 
vir  lectissimus  in  quo  sistat  liœc  paritas  meriti  et  laudis  sobrie 
lateque  intellecta.  Praemissis  verbis  Benedicti  XIV  ac  Boni- 
facii  VllI  asserentium,  ope  doctorum  a  tenebras  errorum 
fuisse  profugatas,  obscura  fuisse  dilucidata,  dubia  declarata, 
scripturarum  enigmata  reserata,  »  graviter  subdit  :  «  Et  hoc 
rêvera  praesidium  sanctos  doctores,  quotquot  sunt,  Ecclesiœ 
praîstitisse  palam  est.  »  Si  haec  ita  forent  et  nihil  aliud  ad 
ministerium  doctoris  pertineret,  adhuc  doctor  primi  ordinis 
desideraretur,  qualem  scilicet  Bonifacius  VIII  imprirais  com- 
mendabat,  cujus  nempe  scripta  documenta  Ecclesiam  décorent, 
virtutibus  moribus  informent  (quod  mirifice  prœstilisse  Sale- 
sium  vidimus)  ;  at  seponamus  prima  decretalis  verba.  Verum 
et  indubium  sit  undequaque  quod  animadversor  eximius  affir- 
mât. Omnesne  doctores  omnia  ista  simul  effecere  t  Non  audet 
censura  id  illis  vindicare,  imo  quum  tria  postrema  a  Bonifacio 
et  Benedicto  significata  ad  obscurorum  dilucidationem  com- 
mode referri  queant,  in  duo  quodammodo  agmina  seriem 
doctorum  dispescit,  et  in  §  anim.  7  recenset  illos,  qui  in 
profugandis  errorum  tenebris,  seu  in  haeresibus  oppugnandis 
praesidium  Ecclesia;  tulerunt,  insequenti  vero  §  8  memorat 
illos  qui,  licet  similes  non  retulere  triumphos,  tamen  fuerunt 
Ecclesiae  praesidio,  pretiosis  relictis  monumentis  peritiœ  suae, 
sive  in  explicandis  divinarum  scripturarum  aenigmatibus,  sive 
in  theologicis  quaestionibus  enodandis. 

39.  Utriusque  laudes  œinulatus  est  Salesius  :  nam  1,  prœ- 
sidio  fuit  Ecclesiœ  contra  hœresim.  Bene  est  :  ergo  ut 
dicalur  Salesius  laudem  adeptus  parem  illi  quam  doctores 
jam  declarati  meruerunt,  demonstrandum  est,  cum  prœsidio 
Ecclesice  fuisse  in  alterutro  :  nimirum  I.  aut  ia  oppugnandis 
haereticis,  eorumque  erroribus  profligandis,  II.  aut  in  expli- 
candis scripturarum  aenigmatibus,  vel  in  theologicis  quœstio- 
nibus  enodandis.  Alterutrum,  inquam,  juxta  animadversiones 
sat  esset  ostendere;  quid  si  in  uf roque  excelluisse  Salesium 
evincam  ?  Ac  primo  quidem  quis  inficiari  potest  immortalem 
virum  in  oppugnandis  haeresibus  validum  praesidium  Ecclesia; 
attuiisse  ?  Ecquis  virilius  oppugnavit  arcem  illam  Calvinianae 


375 


DOCTORAT 


376 


ha?reseos,  qvx  Roma  Calviniana  dicebatur  ?  efficacius  impe- 
divit  ne  latins  maiiaret  ea  peslis  qxix  non  modo  Helvetiam  et 
Sabaudiam,  sed  etiam  Gallias  inf.'ceral  et  alias  Enropiw  regio- 
nes  aggredi  conabatur?  Sed  pro  nihilo  sil  judiciiim  ineum  : 
ftos  audiainus,  cujus  vox  plena  sit  auctoiitatis.  Dicat  censor 
buinanissinnis  :  cujiunani  de  eo  mérite  jiulicium  est".'  Ut  puto 
si  de  milite  ageremus  de  que  qiia?raiur  an  validiini  patri;e 
contra  hostes  praesidium  alluleril,  judicium  maximum,  nuUi 
provocationi  oîjnoxium,  supremi  imperatoris  esset  :  tum  per- 
niaitno  essent  babenda  sutïragia  eoruin  qui  gravissima  in 
exercilu  munia  administrarunt.  Pari  itaque  ralione  cum  agitur 
de  calbolicse  veritatis  defensore  contra  ha;reticos,  judicium 
polissimum  est  pênes  Romanuni  pontificem,  atque  infra  eum 
piiies  S.  R.  E.  cardinales,  et  saoroium  antistiles,  piaeierlini 
si  prudentia  et  virtule  commendantur. 

-10.  Idiiue  BR.  pontificum,  cardinalium  et  episcoporumju- 
diciis  probatur.  Agedum  recole  quid  in  bulla  canonizationis 
Francisci  Salesii  Alexander  Vil  pronuuciavit  :  ••  Evecto,  inquit 
veritatis  vexillo,  per  patientiara  et  doctrinam,  omnibus  oninia 
factus,  jacentem  religionem  substinuit  et  dominanlem  impie- 
tatem  fregit  ac  dejecit  quasi  alter  David  (§  10).  »  Piseclara, 
inquiet  censor,  haec  sunt,  sed  nondum  video  illud  prœsidium, 
quod  vocabulum  consulto  et  data  opéra  in  aniniadversione 
usurpavi.  Redeat  ergo  ad  bullai  exordia  qu<e  Salesium  célébrant 
tanquam  a  doclrina  celebrem  .  .  .  œtatique  huic  nostrae 
contra  b»reses  medicamen  iirœsidium'iue  (1).  »  Id  optimus 
pontifex  inferius  explicat  adjiciens  :  «  In  Eccliisiœ  defensio- 
nem  incubuit  .  .  .  et  cum  voce  prohibereturadjuvare  populo- 
runi  fidem,  cœpit  ex  scripto  .  .  .  intime  hœresiin  percellere, 
tantuinque  etfecit  ut  . . .  cum  insigni  reiigionis  catholicie  in- 
cremcnto  plures  ad  veiitatis  lumen  viros  doclrina  célèbres, 
quorum  prœcipue  auctoritate  mendacium  nitebatur,  addu- 
xerit  (Cl.  n  l'aiiler  Clemens  IX  in  litteris  datis  ad  sanclimo- 
niales  ord.  Visilationis  die  10  septembris  1667  sic  ordiebalur  : 
a  Dives  in  misericordia  sua  DominusEcclesiaecatholicaj  in  bac 
tam  exercita  militia  laborante  nova  subinde  sanctorum  viro- 
rum  lumina  et  prœsidia  pro  rerum  ac  temporum  conditionibus 
provide  sufficit.  Temporibus  igitur  nostris,  qua  vera.»  sanctitatis 
exemplar,  qua  fulgens  verae  piajquœ  doctrinas  sidus  Franciscum 
Salesium,  etiam  in  faciem  acatholicorum,  opportune  prajlucerc 
voluit.  •■  Hicc  verba  sane  validius  et  illustrius  Ecclesiae  pric- 
sidium  allatum  déclarant,  quam  quod  innuunt  verba  Alexan- 
dri  H  de  Pelro  Damiano  coascripla,  quse  in  animadv.  §  7 
doctisîinuis  fidei  promotor  nobis  objecit. 

41.  Similia  porro  illis,  quae  de  Francisco  Alexnnder  VII  et 
Clemens  l.X.  pronunciaruni,  ea  sunt  quae  de  eodeni  testabanlur 
S.  R.  C.  cardinales  quibus  Sacra  baîc  Rituum  Congregaiio  ea 
aetate  constabat;  nec  non  episcopi  qui  ad  suffragiiim  de  ejus 
canonizatione  ferendum  arcessiti  fueruut  (3).  Cardinalis  Plus 
Alexandre  Vil  concinens,  aiebat  :  «  Omnium  exaiidilor  Deus... 
hisce  quoque  temporibus  validissimum  orlbodoxaî  fidei  propu- 
gnaculnm  .  .  .  indefectibili  sapientiœ  magistrum,  tulissimum 
deniqus  prajbnit  Ecclesiœ  prœsidium  (•»).  »  Ceterum  quid  aliud 
valent  ea  verba  cardinalis  Sanclacrucis?  a  Haereticos  perpétue 
insectatus  et  coram  et  scriptis  eos  nulle  loco  passus  est 
consistere  (5).  »  Et  illa  card.  Franciotti  ?  «  Lucubrationum 
suarum  pielate  et  sapientia  Christi  universa  fainilia  apprimc 
adjiiia  firmiter  opinatur  manum  cum  ipso  Domini  fuisse  om- 
nipolentis  (6).  »  Atque  ut  alios  reticeam,  nonne  id  aperte  pro- 
fessas est  card.  Rospigliosus,  qui  dcinde  ad  Petii  cathedram 


(I)  Vide  Informât.  §  64. 
(2i  Vide  ibi  §  V'i  in  fine. 
(3)lnr..rm.  §§  18,  19.  67. 
(4i  Ibid.  pag.  2. 

(5)  Ibid.  pag.  lo,  §  18. 

(6)  Ibid.  pag.  50  in  fine,  pag.  51  princ. 


evectus  ClementisIX  nomen  assumpsit  ?  Ait  enini:  «Catboliciv 
reiigionis  propugnalor  R.  Franciscus  Salesius  .  .  .  infensissi- 
mos  hajreticorum  conatus  repressit  (1).  »  Congruebant  verbis 
Emorum  Patrum  clogia  episcoporum,  namque  eorum  alter 
aiebat  :  «  Gladio  sua?  rloclrincB  biïi'esum  monstra  confodit  ;  » 
alter  «  scriptis  immortalibus  fidem  asscruit  .  .  .  haîresim  con- 
futavit  (2).  »  Pliiros  iisdem  fere  laudibus  Salesium  ornasse 
liquet  ex  ils  quie  in  §§  19  et  67  inform.  allata  sunt,  neque 
rerum  earuindem  repetiiione  legentes  fatigabe.  Jam  si  fidei 
vindici  amplissimo  notas  est  dicere  viros  tam  graves,  tam  rei 
conscios,  tanlaque  plenos  auctoritate,  circa  facta  eo  lempore 
recenlia  et  prope  in  omi.ium  conspectu  posita  turpiter  fuisse 
ementitos,  fateri  cogitur  Franciscum  nestrum  contra  haereticos 
validum  praesidium  Ecclesia;  fuisse. 

■i2.  Eo  magis  aulem  ad  hoc  adigitur  quod  ex  utroque  ve- 
nerando  cœtu,  nempe  S.  R.  E.  cardinalium  et  sacrorum  anlis- 
titum,  cemplures  extant  letate  nostra  qui  cadem  repetunt  quae 
olim  anliquiores  illi  coram  Alexandre  Vil  de  Francisco  Salesio 
prajdicabant.  Emus  card.  De  Angelis,  memorans  haereticos 
inimmerosa  S.  viroprefligatos,  ait:  «  Agebalur  de  bominibus 
tum  ira  et  odio  excandescentibus  in  Ecclesiani  Christi,  tum 
ingenii  vi  prieditis,  nec  non  astutiarum,  fallaciarum,  sepbis- 
matum  peritissimis,  qui  in  numéro  vere  mirande  numquam 
vicias  dédissent  manos,  nisi  prœclarœ  doctrinœ  pondère  per- 
culsi,  atque  in  humum  dejecii  (3).  »  Scienter  Emus  archiepi- 
scopus  Beneventanus  laudms  illos  Ecclesiaj  pastores,  qui 
labore,  industria,  et  doctrina  «  lupos  rapaces,  vel  a  grege 
prohibuerunt,  vel  iu  agnos  mutaverunt,  »  continue  subdit: 
î  Quos  inter  nullus  indubitanter  inficietur  adnumerandum  decus 
illud  et  ornamenlum  sacrorum  antislitum  divum  Franciscum 
Salesium,  qui  .  .  .  universam  Ecclesiam  ita  illustravit,  ut  nun- 
quam  laus  ejus  recédât  de  ère  homiuum.  ,  .  opère  etsermone 
potens  .  .  .  non  solum  haeresim  insectatus  est,  sed  etiam  sep- 
tuaginta  duo  millia  hœreticorum  ad  fidem  convertit  (4).  » 
Quid,  quœso,  ab  hoc  dittert  si  dicas  Salesium  Ecclesiae  contra 
hceresim  priesidium  fuisse  ?  Ab  ils  plane  non  distant  quae  cl. 
me.  card.  Rauschcr  cemmemorabat  :  «  S.  Franciscus  Sale- 
sius .  .  .  potens  verbo  et  opère  .  .  .  arduum  aggressus  est  opus 
erroribus  Calvinianis  infectos  ad  veritatem  catholicam  redu- 
cendi  . . .  tanto  fructu  laboravit,  ut  reiigionis  catheiicœ  in 
territeriis,  qu;e  Sabaudiaî  dux  a  Genevensibus  receperat, 
restitutae  auctor  merito  haberetur.  Apostolicis  bis  laboribus 
addiditscripta  quibus  veritatis  calholicaj  adversus  protestantes 
causam  egregie  susiinuit  (oy.  » 

43.  H;ec  eminenlissiniorum  patrum  judicia  episcopi  secuti 
sunt  Rnuis  antistes  Seguntinus  missionem  divinam  Francisco 
datam  tempère  calamitosissimo  magnifiée  quidem,  sed  vere  sic 
explicat  :  «  Ex  quo  sœculi  XVI  novatores  impiis  suis  dogma- 
tibus  inconsutilem  Chrisii  tunicani  susdeque  scindere  conati 
fuerunt,  et  dira  protestantismi  haeresis  ferme  per  omnes  Eu- 
ropa;  populos  longe  lateque  dominata  est,  adeo  charitas  refri- 
guit  mulloruui,  ut  ad  conforlandas  manus  dissolutaset  genua 
debilia  roboranda,  ad  aperiendos  oculos  cœcorum,  et  aures 
surdorum  opus  fucrit  homine  veluti  a  cœlo  divinitus  misso. 
In  bis  enim  rerum  adjunctis  misericors  et  miserator  Dominus 
in  sanctis  suis  mirabilis  ...  S.  Franciscum  Salesium  suscitavit, 
amplissimis  donis  a  Deo  ditalum,  scientiis  divinis  non  minus 
quam  in  bis  onm.bus,  quibus  puerilis  a'Ias  ad  hnmanitatem 
informari  solet  ac  jam  informata  subsistit,  ad  plénum  erudi- 
tum,  qui  tam  potens  fuit  verbo,  ut  velociter  cucurrerit  sermo 
ejus  terrai  emissus  etc.  (0).  »  Similia  sunt  quœ  de  Salesio  prae- 

(1)  Ibid.  pag.  16,17,  §  19. 

(2)  Sumni.  pag.  b4,  in  fine. 

(3)  Summ.  pag.  57  in  fine,  S8  princ. 
(.'0  Sunini.  pag.  00. 

(n)  Sunim.  pag.  80,  in  fine,  'JO  princ. 
(6)  Ibid.  pag.  80,  num.  .\XV1II. 


o/  7 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALliS. 


378 


(licat  Rimis  opiscopus  Sulnumlii'ensis  scrihens  :  «  Ciini  pro- 
testaiitisiiii  lui;ivtic:i  lue  omneslere  Kuivpiu  geiites  vasUi'eiiliir, 
mirabilis  UtMis  in  sanclis  suis  suscilavit  B.  Francisciim  Sale- 
siuni . . .  suis  ftiau)  scripliscœlcstisdoclrina  rot'L-i'tis  Kcclesiam 
iiiustravit.  Lilnos  etiaiii  eiliilil  (h;  rcbiis  do^ïiiiaticis  ot  sanctis- 
sitiiiE  noslra;  reliyionis  apologeticis,  (piibiis  ha3reticoriim  ei'- 
rores  iiiiiilice  piollif,'aiili;r  (1).  » 

44.  Si  iii!C  do  Fiaiicisco  sensenmt  Ilispani  anlislitfts  dissili 
ab  lis  iocis,  ubi  ille  contra  haîiesini  deceilavit,  qiiid  cos  judi- 
casse  piiioniiis,  qui  in  iisdeni  vftl  liniliiiiis  rogionibus  pastoi'ali 
munerefunguntur?  Audile  episcopum  llebronensein,  vicariuin 
apostoiicuni  Genevenseni  :  «  Quuiii  per  denovcnseiii  dia'ccsiui 
(indique  serperel  ac  grassarctiir  pcstis  calviiiiana,  diviis  Fraii- 
ciscus  Salesius  tanqiiani  murus  et  anteiiiurale  et  tanquain 
gladiiis  ex  oi-e  Dni  procedens  ca-litus  niissu<  mire  iiiv-alnit, 
et  robore  acciuctus  est  ad  lidem  catliolicam  tuendam  perver- 
samque  hiereticorum  doctrinam  protligandarii,  sese  simul  im- 
pavidiim  piiBconem  et  eximium  doctorem  exliibuit  (2).  » 
Concordai  Rinus  episcopus  Anneciensis  scribens:  n  Non  minus 
scientia  et  doctrina  quani  vitœ  sanctitatc  sese  infornwns  b;e- 
resim  prolligavit  pliiribns  scriptis  (3).  >> 

43.  Salutares  horuniee  sori])toruni  eH\ctus,  cuin  citra  lum 
trans  Alpes,  célébrant  episcopi  Augustensis  et  Gratianopoli- 
tanus,  quorum  aller  ait  :  «  Exlollanl  Chabaliiacenses  Augus- 
tensibiis  li  itinii  quanta  virtute  et,  doctrina  patres  sues  in 
viam  verilatis  reduxerit  Salesius  ille  potenlissimns  sermone  et 
suavitate  ;  nos  vcro,  quos  olim  omnipolcntis  dextra  contra 
Calvinum  fortes  etfecit,  unum  adilemus,  scilicet  qnod  devicto 
errore  apud  illos,  magis  in  dies  confirmât!  siut  m  tide  patres 
noslri,  scriptis  et  prœsertim  libro  coiitroversiarum  muniti. 
Fervente  novatoruni  pestilenti  zelo  in  finibus  nostris,  quis 
dicere  poterit  quanto  anxilio  fuerint  pictati  Auguslensium  qua? 
Salesius  ad  vindicandum  S.  sacramenti  eucharistice,  S.  crucis 
D.  N.  J.  C.  et  B.  Maria?  virginis  cultiim  separatis  libellis  scri- 
psit,  quam  bene  et  sancte  in  Ecclesiam  et  Romanum  pontifi- 
cem  devotionem  auxcrit  (4)  ?  »  Gratianopolilanus  autem 
antistes  addit:  «  Quotidie  prfedicabat,  quariun  praedicationum 
memoris  usque  ad  nostra  tempora  vivax  permansit . . .  Ecce 
ille  lucerna  ardens  et  lucens,  ad  cujus  clarissimum  et  dulcis- 
simum  fulgorem  omnes  tum  catholici,  lum  etiam  spretis  suo- 
rum  minisirorum  niinis  et  furiis  calvinislœ  currebant  .  .  . 
Conversionem  inclyti  comitis-slabuli  domini  de  Lesdiguières 
praeparavit  maturavilqne,  qui  primus  in  ;sta  civitate  et  pro- 
vincia  erat  qui  secta;  hujus  in  armis  dux  et  propugnator 
fuerat  .  .  .  Tuuc  plures  ha?retici,  inler  quos  nniis  aposlata  et 
alter  ex  doctissimis  micistris.ad  lumen  verilatis sibi  prœdicalœ 
reducti.  Tune  multi  homines  ad  .iieliorem  frugem  con- 
versi  (5).  » 

46.  Quum  hϞ  praconia  Salesius  meruerit  a  praesulibus 
dlœcesinm  quae  zeli  ejus  fuere  testes,  vix  est  ul  alios  ex  Italia 
et  Gallia  antistites  testes  adducam.  Juvat  autem  inter  Halos 
Marsorum  episcopum  proferre,  cujus  verba  gravissima  milii 
visa  sunt.  Inquit  enim  ;  «  Novimus  praeterea  non  solum  nostro 
privato  juilicio,  veruni  etiam  plurimorum  episcopali  dignitate 
fuigeniium  patrum,  Salesium  in  jusiitia  erudiisse  plurimos, 
élucidasse  catholicam  doctrinam  eamque  tuitum  fuisse  pra3- 
serlim  vivo  vocis  eloquio  ;  ita  ut  ex  une  sancti  Salesii  ore 
doctrinam  venerabilis  Tridentiniconcilii,!^ive  introduclam  sive 
restitutam  communissime  merito  puti;tur  ubi  Calviniana  hœ- 
resis  profundius  radiées  egerat,  etcaiholicam  fidem  labefacta- 
verat.  »    Inter  Gallos  vero    proferain   potissime  episcopum 

(l)Summ.  pag.  97,  num.  XXXIII. 

(2)  Ibid.  pag.  34,  prop.  fin. 

(3)  Sumni.  pag.  69,  ia  tine,  70  priiic. 

(4)  Summ.  pag.  96, 

(5)  Summ.  pag.  78,  prop.  fin. 


Nannelt'iisem,   cujus  brevia    et   significalissima   ha-n    vorua 
sunt  :  «  Sullicit  assereru  quod  ipse  scriptis  suis  oumibus  pro- 
fuit ;   beîerodoxis  quidem  (ul  patet  ex  faclis)  quorum  inuu- 
meram  mulliludinem  ab  errore  in  veram  fidem  Iraduxil,  et 
recuiiciliavil  Kcclesi;e   :    fidelibus  autem   cujusvis    ordinis, 
cujusvis  gi'adus  (1).  »  .Merito  igilur  episcopus  Engolismensis 
repeti'bLil   verba   Alexandri  VU   quibus  Salesius  dicebatur  : 
«  Contra  haîreses  inedicamen  pr;esidiumque  (2),  »  atque  epi- 
scopus Sarlalensis  allirmibat  iUum  «  scriptis  Ecclesiam  illu- 
str.isse,  antiquos  Ecclcsi;i'  maximos  doctores  coiequasse  (3)  », 
cui  eljgio  prailuserat  nobilissimum  agmen  S.  R.  E.  cardina- 
lium,   et  sacrorum  antislitum,   qui   in    postulatione   concilii 
Vaticani  teiii[)ore  exhd)ita   memoraverunt  dicta  vestustiorum 
quorumdam  episcoporum  adserentium  :  «  Athanasium,  Am- 
brosium,  Augustinum  non  majori  cum  ardore  fidem  vindicassc 
quam  l'Vanciscum  Salesium  (i).  » 

47.  S.  F.  Saieslus  prœsidio  fait  Ecclesiœ  adjuvans  sacrœ 
scienliœ  cuUores  pretiosis  peritiœ  monumentis.  Quandoquidem 
prob.it'.im  est  virum  sanctnm  validum  prjcsidium  Eccle- 
si;e  fuisse  adversus  hœreses,  nihil  illi  |oftîceret  si  commu- 
nern  laudem  nullam  haberet  cum  ea  classe  doctorum  qui  in 
§  8  Auinndv.  ceiebranliir.  ilorum  gloria  polissima  est  quoi 
etiam  procul  a  certamine  adversus  hostes,  decori  tameii 
et  ornamento  fuerint  Eoclesi;e,  sacrarum  disciplinarum  cul- 
tores  edocendo  quum  divina  eloquia  explicarent  vel  theolo- 
gicas  quœstiones  enod.irent.  Nil  mirum  (ait  perbelle  censor 
sapientissimus),  o  si  horum  doctorum  laudes  eruditi  bouiines 
(]uotid!e  in  ore  habeant  et  auribus  discipulornm  inculcent; 
sive  enim  scliolas  fueris  ingressus,  sive  concionatores  in  ec- 
clesia  audiveris,  sive  theologorum  libres  volutaveris,  passim 
horum  quos  recensui  doclorum  nomina  appellari,  verba  re- 
ferri,  auctoritatem  in  médium  afferri  videris.  »  Enimvero  etsi 
necessum  non  essetejusmodi  laudem  Salesio  adserere;  tamen 
ceu  proposui  in  sup.  §  39,  haec  optimo  jure  potest  ei  vindicari, 
nam  verissime  in  precibus  episcoporum  doctoris  nomen  ei 
postulantium  legitur  :  «  Jam  ubi  ut  talis  de  facto  habetur  in 
ecclesiarum,  universitalum,  seminariorum  cathedris  et  apud 
populum  christianum  hujusce  beati  prœsulis,  non  solum  de 
rébus  mysticis  et  piis;  sed  etiam  de  fidei  morumque  qu;estio- 
nibus,  ut  incpncussa  tenentur  testimonia  (o).  » 

48.  Par  SS.  Palribus  exislimatus  fuit,  cjusque  auctoritatem 
S.  Alplwnsus  persœpe  adhibuit.  Ua^na  ejus  aucloritas  adhuc 
viventis  erat  propler  exquisitam  in  sacris  scripturis  peritiam. 
In  eo  namque  Olieri  sermone  quem  in  sup.  §  34  laudavi, 
legiim-:  o  II  avait  une  telle  connaissance  des  écritures,  qu'd 
passait  hautement  dans  l'Allemagne  pour  un  homme  com- 
parable à  S.  Augustin,  à  S.  Jérôme  et  à  S.  Ambroise,  « 
ac  saue,  ut  inquit  episcopus  Niveraensis,  «  in  ipsamet  scrip- 
tura  sacra  quam  diligenler  versatus  fuerit,  omnia  ejus  opéra 
aperte  déclarant  (6).  »  Uuum  porro  huic  periliio  jungeretur 
scieutia  late  patens  sacrarum  omnium  disciplinaruin,  factum 
est,  ul  ad  theologicas  quœstiones  enodandas  Salesii  auctoritas 
passim  adhiberetur.  Unus  qui  post  ejus  œtatem  doctor  Ecclesiae 
enunciatus  fuit  S.  Alphonsus  sœpe  sœpius  e  Salesii  scriptis 
haurit  quœ  doceat  fidèles,  ac  sententias  suas  libenter  illius 
auctoritate  confirmai,  ceu  libenter  testatur  vir  clarissimus 
Nicolaus  Mauron  in  regenda  SSmi  Redemploris  congregatione 
Alpbonsi  successor  :  «  Dilexit  (ait)  vehementer  Salesii  libros 
Alphonsus,  neque  tantum  illius  suaviloquentiam  est  imitatus, 
sed  etiam  sententias  et  locos  insignes  ex  ejus  operibus  in  hbros 

(1)  Ibid.  pag.  81  in  med. 

(2)  Ibid.  pag.  75  ia  fine. 
(31  Ibid.  pag.  88. 

(4J  Summ.  pag.  14  prope  finem. 

(5)  Summ.  pag.  .Si  cum.  XI,  Vers.  Jam  ubique. 

(6)  Summ.  pag.  95. 


379 


DOCTORAT 


380 


suos  libenter  derivavil  (I).  »  là  vero  non  soliiin  egit  in  aureo 
libro:  Pratica  di  amar  Gesù  Cristo,  aiiisque  sci'iplis  ascelicis, 
ubi  scatcnt  testinionia  e  Salesii  voluniinibus  escerpta,  non 
soluni  in  concionibus  (prout  inferius  oslcndani)  (i),  sed  etiam 
in  operibus  dognialicis,  maxime  ubi  de  gratia  sermo  est,  et  in 
morali  theologia  quœ  in  scholis  quotidie  (ut  voce  censoris  utar) 
discipulorum  huribus  inculcaïur  (3). 

■49.  Similitcr  se  gessit  Btiiedictus  XIV.  Is  qui  doctissimus 
inter  Romanos  pontifices  elapsi  sœculi  habitus  fuit,  Beuedic- 
lusMV,  non  modo  tesialur  Salesii  docirinam  omnibus  admi- 
rationi  fuisse,  scribens  :  ^i  Uaiversique  hominum  cœtus  qui 
S.  Francisci  Salesii  doctrinam  adniirabantur  {i)  ;  »  sed  et 
pluribus  in  locis  operum  suorum  ad  Salesii  auctoritatein  pro- 
Aocat,  et  ejus  ope  salebrosas  qu;pstiones  illustrât  ac  diri- 
niit  (5):  et  meriîo  quidem,  quum  non  hunianam.sed  divinitus 
inditam  scientiam  in  ipso  suspiceret  (6).  Ex  quo  factum  est 
ut  nonnunquam  in  hoc  ipso  foro  nostro  subtiles  perplexaique 
quiïstiones  ad  sublimiores  theologiit  partes  spectantes,  no- 
mine  quidem  et  libris  Benedicli  enodcntur,  rêvera  tamen  lumi- 
nibus  ingcnii  et  doctrinaî  Francisci,  cujus  auctoritatem  pon- 
tifex  sapientissimus  usurpât  et  sequitur.  lia  id  videre  licet, 
cum  agitur  de  quibusdam  factis  sanctorum  extraordinariis,  et 
a  proborum  hominum  usu  remolis,  de  criteriis  quibus  divinus 
impulsus  in  iis  dignoscitur,  de  peccatis  sanctorum  fideli  populo 
patefaciendis,  de  ecstasibus  diviuis  ab  humanis  et  da?moniacis 
discernendis,  deque  suspectis  revelationibus  (7)  ;  ex  quibus 
controversiis  ab  immortali  pontifice  naviter  explicatis  non 
modo  addiscimus  quanti  fuerit  apud  eum  Gebennensis  epis- 
copi  auclorilaS;  sed  etiam  novimus  christianœ  prudentiœ 
magistrnm  praeslantissimum  cardinalem  Joannem  Bona  e 
Salesii  fluentis  nonnihil  in  segetes  suas  dérivasse. 

50.  Episcopi  sacerdotibusiliœcesium  suarum  scripta  Salesii 
tanquam  prœceptoria  optima  proposuerunt.  Quo  tem.pore  sanc- 
tus  Ecclesiae  doctor,  et  pontifex  doctissimus  scripta  Salesii 
quasi  magistri  adhibebant,  non  defuerunt  episcopi  qui  illum 
tanquam  sapientissimura  prjeceptorem  in  officio  gravissimo 
sancli  ministerii  viris  ecclesiasticis  diœcesis  siiœ  proponerent, 
enixe  hortantts  ut  ejusdoctrinas  et  praescripta  religiose  addis- 
cerent  et  sequerentur.  Inconstitutionibussynodalibus  Josephi 
Philippi  Purpiirati  episcopi  Salutiarum  edilis  anno  1750 , 
tii.  11,  l'a  sacramenlo  pœnitenliœ  haec  legimus  :  «  Plura  jam 
monila  dodimus  insajpe  memorata  epistola  nostra  pastorali 
parochis  omnibus  et  confessariis  nostrae  diœcesis,  ipsisque 
animadvertenda  proposuimus  et  toto  anime  conimandavimus, 
ut  sacramcnturnpœnitentiaî  eaquapar  estprudentia,suavilale, 
puritate,  sinceroque  et  ardentissimo  salutis  animarum  zelo 
ab  illis  semper  administretur,  quee  ab  ipsis  fréquenter  legi  et 
studiosissime  observarimandamus.  Quum  autemeafereomnia 
quae  in  dicta  epistola  sparsa  sunt  ex  sciiptis  sancti  Francisci 
Salesii  selecta  et  decerpta  fuerint,  propterea  monita  ipsa 
a  sancto  episcopo  Genevensi  parochis  et  confessariis  suœ 
diœcesis  data  in  appendice,  hujus  synodi  apponi  decr'jvimus, 
cunctosque  sacerdotes  tam  sœculares  quam  regulares,  qui  ad 
confessarii  mimus  exercendum  in  hac  nostra  diœcesi  vocati 
sunt,  plurimum  m  Domino  hortamur  et  obsecramus,  ut  mo- 
nita haec,  et  cetera  qute  ad  fidelium  pcenitentium  directionem 

(1)  Ibid.  pag.liO  prop.  finem. 

(2)  Vide  infra  g§.  150,157. 

(3)  Vide  S.  Alptionsi  opus  dogmaticum,  Taurini  1S18,  pag.  o"25, 
887,  et  Tiieolog.  moralis,  Bassani,  1810;  tom.  I,  pag.  71;  tom.  2, 
pag.  284;  tom.  III,  pag.  liiO,  252,  253,  278,  279,  270,  287,  205, 
206,  297,  300,  307. 

(4)  Bullar.  Benedict.  XIV,  tom.  III  Bull.  .52,  cap.  3. 
(o)  Summ.  pag.  121. 

(6)  Vide  Inform.  §  liJ  in  fine. 

(7)  Benedict.  XIV  de  Ser».  Dei  Beatif.  et  Canoniz.  !ib.  3,cap.  il, 
§20;  cap.  30,  §i;  cap.  ultim.  §  8. 


et  ipsorum  salutem  consequendam  a  sapienlissinio  illo  ani- 
marum rectore,  tam  sancte  tani  suaviter  et  salubriter  sapien- 
lerque  tradita  sunt,  pr»  oculis  semper  habeant  et  anime 
s.epiiis  revolvant,  atque  ipsis  se  recte  et  plene  conformare 
magis  magisque  in  dies  studeant  et  nitantur,  pra>cipue  in 
excipieniiis  tidelium  confcssionibus  et  ipsos  in  viam  salutis 
dirigeiidos  :  quippe  quai  oplimonim  conscientiarum  modera- 
torum  experimento  est,  qnod  longe  majoris  ponderis  est, 
-Vpostoiicœ  Sedis  judicio,  utpote  animarum  saluti  accommo- 
dalissima  sa>pius  probata  etcommendata  fucrunt.  Suisetenim 
scriptis  cœlesti  iloctrina  refertis  iter  ad  chrislianam  perfec- 
tioucm  lutiim  et  planum  demonstrat;  in  bis  igitur  omnibus 
qua'  ail  doctrinam  nioruni,  conscientiarum  directionem  et 
confessarii  nninus  probe  sancteque  obeundum  spectare  vi- 
dentur,  paroclios  onmes,  concionatores  et  confessarios  nostraj 
diœcesis  vehementer  obtestamur,  ut  sanctum  Franciscum 
Salesium  veluti  magistruni  optimum  ,  sanctissimumque 
exemplar  sequantur  et  imitentiir.  »  Neque  hœc  solunmiodo 
elapso  sîBCulo  fiebant  ;  scimus  enim  hac  œtate  nostra  in  synodo 
Mechiiniensi  paucis  abhinc  annis  celebrata,  lectionem  operum 
S.  Francisci  Salesii  una  cum  operibus  S.  Alphonsi  confessariis 
fuisse  proposilam,  scilicet  ut  sacerdos  i  m  sacro  pœnitentiœ 
tribunali  inter  lepram  et  lepram  discernere,  et  tamqnain  pe- 
ritiismedicus  morbosanimœremediis  aptis  curare  valeat(l)  ». 

51. /(/cm  actumeslabiisqui  librosad  confessarios  edocendos 
conscripserunl.  Hajc  ita  praescripta  suntab  episcopis  religiosissi- 
misquodauctoresperinsignes qui  librosad  confessarios  edocen- 
dos conscripsere,  nihil  antiquius  habuerantquam  Salesii  auc- 
toritatem. In  opère  egregio  can.  Joannis  Finazzi,  oui  titulus  ; 
//  confcssore  diretlo  secotido  la  doltrlna  dei  santi,  hœc  legi- 
mus de  Francisci  monitis  ad  confessarios  :  «  Troppo  scarsi  a 
dir  vero  ci  potrebbero  parère  questi  avvertimenti,  ma  bastano 
intanto  a  darci  corne  una  idea  dei  principali  avvisi  di  cosi 
grande  maestro  per  la  pratica  dei  ministero.  Benedetti  tutti  i 
confessori  che  avranno  posto  ogni  studio  per  conformarsi  aile 
massime  ed  allô  spirilo  di  questo  grande  ristoratore  délia  pieià 
de'tempi  moderni,  di  questo  insigne  modello  di  carilà,  di  dol- 
cezza,  di  pazienza,  di  zelo,  di  questo  cosi  profondo  ed  affet- 
tuoso  conoscitore  dei  cuore  umano,  délie  sue  miserie,  délie 
sue  maiattie,  de'  suoi  rimedii,  a  dir  brève  di  questo  cosi  rino- 
mato  dirtttore  délie  anime  ^2).  »  Ob  eam  causam  cl.  Baccari 
in  sua  Pratica  dei  confessionale  Salesium  vocabat,  «  gran 
maestros  di  spirito  »  (3).  Laurentius  Berti  régulas  usurpabatab 
eo  traditas  ex  aurco  Phiiotheœ  libro  depromptas  (4),  atque 
in  Enchiridio  confessariorum  Florentiie  edito,  anno  1847,  Fran- 
cisci nostri  auctoritas  edocendis  animarum  moderaloribus 
adhibetur  (5).  Idem  a  Scaramellioactum  fuerat,  qui,  pariter 
confessarios  edocens,  Salesii  documenta  ad  instar  oraculoruna 
afferebat  :  «  Senta  il  direttore  corne  parla  S.  Francesco  di 
Sales  etc.  (6).  » 

52.  A  scriploribus  scienliœ  Ihcologicœ  auctoritas  S.  Fran- 
cisci adhibetur.  Prœtereo  moralis  theologiœ  scriptores,  qui 
hujus  sancti  viri  auctoritatesese  tuentnr,  quum  satis  sit  S.  Al- 
phonsum  adduxisse,  licet  alii  anteilluni  (quos  inter  Roncaglia 
meminisse  placet)  (7)  idipsum  fecerint.  Quid,   quod  etiam 

(1)  Summ.  pag.  121  in  fine,  et  122. 

(2)  FInazz  :  //  Confessore  diretlo  etc.  Bergamo,  Stamperia  Mazzolinl, 
1357,  pag.  xj. 

(3)  Baccari:  La  Pratica  dei  confessionale,  vol.  2,  pag.  29.  Milaiio 
Beironi  c  Scotti.  1838. 

(4)  Berti  :  Theoloy.  discipl.  tom.  VII,  lib.  33,  cap.  17,  avt.  2. 
Bassani,  lyp.  Remondini,17y2. 

(o)  Manuale  dei  confessori,  part.  3,  vol.  3,  append.  1,  pag.  410, 
424.  427. 

(6)  Direttorio  ascetico,  tratt.  1,  num.  78  in  fine.  Confr.  tratt.  1, 
num.  436,  Tratt.  II,  num.  43,  et  num.  62. 

(7)  Uoncaglio.  l/nju.  Moral,  tluol.  tom.  1,  tract.  2,  pag.  25, 
tom.  2,  tract.  18,  -)ag.  38,  Lucae  1730. 


381 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


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magistri  perinsignes  theologiœ  dognialicéc  in  libris  suii  quaes- 
tiones  gravissinias  élucidant,  lumon  et  auxiliiim  a  Saiesio 
muluantes  ?  Kxeniplo  sit  vir  ciai-issinue  meinoriio  Joannes 
Perrone,  qui  in  salebrosa  qiiœslione  explicanda  de  pra;des- 
linalione  Salesiiini  auclorein  addiirit,  cl  istiid  qiiidcin  in  prœ- 
lectionibus  theologicis  ad  scliolarum  usuni  destinatis  (1)? 
Quid  in  adserenda  Koniani  pontificis  auctoritale,  nonne  ad 
eumdom  appellat?  placet  cjiis  verba  referre  dum  expendit 
insignem  MatthaM  locunicap.  16,  v.  18  :  n  Merito  propterea 
(inqiiit)  S.  Franciscus  Salesius  pra;missis  Christi  verbis  :  Tu 
es  Pelnis  etc.  concliidebat  :  His  verbis  Dominus  noster 
hiijus  fundainenti  perpeliiitateni  et  iniiniitabilitatem  os- 
tendit.  Petra  supra  quam  constructuni  est  iodifioium  pri- 
maria  est  :  cetera?  supra  ipsani  consistunt.  Fieri  quideni 
potest,  ut  dimovcantur  et  corruant  alii  lapides  absque  a;dificii 
ruina;  at  qui  fundanicntuni  submovet,  iedificium  subvertit. 
Si  ergo  porlœ  inferi  nihil  possunt  contra  Ecclesiam,  nihil  pos- 
sunt  contra  ejus  fundamentuni  et  capiit,  quod  ipsum  non 
possunt  submovere  et  everlere,  quin  totuni  subverterent  œdi" 
ficiuni.  Quœ  verba  in  textu  originali  ita  se  habent  :  Par  ces 
jmroles,  etc.  (2).  " 

53.  Idem  probatur  nominalini  quoad  Germaniœ  iheologos. 
Eamdem  vim  et  idem  pondus  auctoritatis,  quod  Salesiiscriptis 
tribuebat  theologus  italiens  nuper  laudalus,  tribuerunt  etiam 
illustres  reruni  divinarum  scriptores  in  Germania,  velut  facile 
perviderunt  patres  emi  ex  his  quaî  in  sup.  §  28  relata  sunt  de 
Dominico  Schramm,  Sebastiano  Wiest,  Adanio  Moehier  etc. 
His  adjicere  possumus  Constanlinum  de  Schuzler,  qui  in  opère 
inscripto  :  Novœ  disquisitiones super  ilogmale  de rjraliael super 
essentia  fidei  Christianœ  (Moguntiae,  1867),  disserens  de 
efficacia  gratis  divinœ,  deque  ejus  relatione  ad  liberuni  ar- 
bitrium,  Francisci  auctoritatem  invocat  (pag.  224)  et  locuni 
affert  descriptuni  ex  Theotimo,  quem  ipse  aureum  librum 
{goldencs  Buch)  appellat.  Similiter  Ernestus  Muller,  olim  pro- 
fesser theologiœ  moralis  in  universitate  Vindobonensi,  doc- 
trinamcatholicaniexplicansde  amore  spei  seu  concupiscentiae 
erga  Deum,  quo  nempeDeum  prosequiniurtanquam  summum 
bonum,  et  adversarios  refellens,  utitur  potissinie  expositioni- 
bus  a  Salesio  depromptis  "  quo  (ait)  nemo  perspicacius 
pulchriusque  de  hoc  argumento  disseruit  in  opère  non  satis 
commendando  Theotimus  (3).  «Item  ubi  de  charitate  disse- 
rit  (4)  eumdem  cum  Thoma,  Bonaventura  et  Alphonso  auc- 
torem  adducit  ;  atque  ubi  filialem  et  servilem  timorem  ex- 
plicat  (5)  post  doctorem  angelicum  ea  super  re  Franciscum 
nostrum  laudat  et  legendum  commendat.  At  hosce  quidem 
Mulleri  locos  speciminis  causa  adduxi  ;  nainque  in  opère  uni- 
verso,  si  quid  incidat  de  quo  Salesius  egit,  eumdem  continuo 
inter  praecipuos  auctores  profert,  illico  postSS.  Patres  et  doc- 
tores,  non  raro  ante  S.  Alphonsum.  Perro  ejus  elîata  sœpe 
prolixa  describit,  laudem  prœmittens  his  vel  similibus  verbis  : 
Prxclarc,  egregie,  perbene,  déganter,  non  minus  sapienter 
quam  eleganter  pro  more  sua,  pulcherrime  S.  Franciscus  Sa- 
lesius hanc  veritatem  explanat,  desupcr  scribit,  dicit  etc. 

54.  Causam  celebritatis  quam  jamdudum  Gebennensis  epis- 
copus  in  Germania  obtinuit  jam  vidimus  in  eo  prœclaro  Olieri 
testimonio,  quod  in  sup.  §  48  allatum  fuit.  Nonnihil  haec 
intermissa  fuit,  seu  potius  studium  operum  ejus  paulisper 
intermissum  est  quura  sterilis  ac  gelidus  rationalismus  Ger- 
maniam  pervasit  et  inter  ipsos  theologiae  professores  asseclas 

(1)  Perrone,  Prœlect.  TheoL,  vol.  4,  pag.  161.  Taurini,  typis 
Marietti  186G. 

(1)  Perrone.  De  Rom.  Pontif.  infallibilitate,  cap.  2,  art.  {,  pag.  18, 
Augustae  Taurinorum,  typ.  Marietli,  1874. 

(3)  Mûller,  Theologia  moralis,  edit.  â,  Vindobonœ,  1873,  lib.  2, 
§13,  pag.  59. 

(4)  Ibid.  lib.  2,  §19,  pag.  69  et  seqq.  §.  71,  pag.  78. 
(b)  Ibid.  lib.  i,  §  101,  pag.  272,  273. 


nactus  est.  Verum,  ceu  docet  clariss.  magnus  Jocham,  orof. 
Monachiensis  jam  alias  in  §§  27  et  33  laudatiis  :  «  Praiterïapsa 
hac  trislissima  ajtate,  quuni  prinium  vila  religiosa  ac  eccle- 
siaslica  frondescere  cœpit,  plurimi  honestoruiii  piorumque 
viorum  episcopum  Gebennensum  adierunt,  magistrum  ipsum 
sibi  eligendo.  Alteri  Philotheam  sibi  ducem  sumpsere,  alteri 
Theotimum  studio  prosequebantur.  Fuit  illo  tempore  cla- 
rissimus  Salesii  cultor  J.  M.  Sailer,  qui  postea  Uatisbonensi 
ecclesiie  prœerat,  quique  jam  tuni  Siilesiumoinnibnsdiscii)ulis 
suis  laudaverat,  et  vilae  sanctae  perfectissimum  exemplar  et 
spirilualis  vitœ  eximium  doctorem.  Jam  anno  1820  édita  est 
prima  hujus  sa;culi  versio  Theolimi,  insliganle  cl  iriss.  Sailer  a 
J.  P.  Silberto  procurata.  Quœ  versio  multo  cum  amore  et 
studio  elaborata  omnibus  itaerat  accepta,  ut  per  quatuor  annos 
quatuor  imprimi  necesse  esset,  quamquam  AugusUe  Vindcli- 
coruni  et  Monachii  editiones  furtim  impressœ  essent,  quas  ut 
genuinas  vendebant.  Tune  temporis  et  per  plures  deinceps 
annos  eam  et  emeriti  animarum  pastores  sacri  hujus  libri 
studio  juvenum  instar  delectabantur,  id  unum  niaximo  dolere 
conquesli,  quod  ipsis,  cum  theologiœ  studio  vacarent,ejusdem 
generis  libri  non  essent  tradili.  » 

55.  Postmodum  numerata  amplissima  collectione  operum 
omnium  S.  Francisci  Salesii,  quœ  studio  et  industria  prodiit 
Michaelis  Sintzel  annis  1846-1867,  et  ad  quœstionem  nostram 
propius  accedens,  ita  pergit  antecessor  illustris  :  «  EcclesiiB 
doctorem  non  erudilione  tanlum  ac  scientia  excellere  oporlet, 
sed  et  illa  sapientia  et  doctrina  eminere,qua  tanquam  lumen 
Ecclesiae  super  candelabro  positum  fidelium  turbas  ad  pedes 
suos  congreget  docendas,  doctrinam  suam  omnibus  patentem, 
ac  permanentem  faciendo.  Qua  de  re  non  pênes  doctores  tan- 
tum  judicium  est,  sed  populus  christianus  audiri  débet,  cujus 
vox  est  vox  Dei...  Ilanc  sapientiam  et  doctrinam  omnes  omni 
tempore  in  S.  Salesio admirati  sunt,  quœ  quidem  prœclarissime 
elucetinejus  inslitutionibus  ad  piam  devotamque  vitam  in 
illa  theologiœ  sectione  quam  practicam  nominat.  »  Et  in- 
ferius  :  «  Quum  ante  40-50  annos  devicto  islo  rationalismo 
lœvissimo  ac  temerario  complures  doctrinam  catholicam  ex 
fontibus  cognoscere  studerent  vitamque  secundum  normam 
Ecclesiœ  catholicœ  instituere  satagerent,  seminariorum  ré- 
gentes Salesii  operum  amatores,  alumnos  suos  pretiosissimam 
Philotheam  ut  legerent  et  medilarentur  admonuere,  sœpis- 
sime  Salesii  sententias  allegantes,  cum  de  practicœ  theologiœ 
quœstionibus  esset  sermo.  » 

50.  Idemque  demonstratur  de  theologis gallicis.  Quumitaque 
ab  italicis  et  germanicis  scriptoribus  tam  crebro  et  obsequen- 
ter  usurparetur  Salesii  auctoritas,  ecquis  non  videt  multo 
magis  id  fieri  oportuisse  in  Galliis,  cujus  regionis  idiomate  ut 
pUirimum  S.  autistes  est  usus?  Paulo  post  Salesii  obitum  Lu- 
dovicus  Abelly  in  libro,  cui  titulus  :  Mcdulla  iheoloyica  ex 
sacris  Scripluris,  etc.  plures  veritates  catholicas  ejus  auc- 
torilate  confirmabat,  et  in  alio  opère  inscripto  :  La  Tradi- 
tion de  l'Eglise  touchant  la  dévotion  de  la  sainte  Vierge,  doc- 
trinasS.  prœsulis  laudabat  et  in  médium  proferebat.  Jam  vi- 
dimus in  causœinformalione  (§  74)  quomodo  duo  doctissimi 
nationis  ejusdem  scriptores  Bossuetus  et  Fenelonius  Francisci 
scriptamagni  fecerint,  ita  ut  eorum  primus  audacter  dixerit, 
scientiam  ipsi  inter  homines  rlaritatem  dédisse  tanquam  doc- 
tori,  la  science  comme  docteur,  Quin  imo  in  ipsa  controversia 
inter  duos  illosexcitata  (quam  refricat  animadv.  in  §  17)  co- 
natus  ulriusque  ad  Francisci  sententias  in  partes  suas  atlra- 
hendi  déclarant  dilucide  quanta  esset  nominis  et  judicii  ejus 
auctoritas.  Idem  fere  Augustino  contigit,  quum  in  Ecclesia 
quaestiones  de  gratia  propter  Jansenianos  errores  exarserunt. 
Ex  quo  pars  utraque  Augustinumsibifavenlem  invocabat,  pro- 
fitebatur  indubie,  se  illum  loco  gravissimi  doctoris  habere.  At 
perperam  dixi  idem  fere  contigisse;    namque  idem  omnino 


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DOCTORAT 


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Salesionostro  et  Augiistiiiousuvenit.  Siquidemcx  librolaudati 
AbellyParisiis  ediio  typis  GeorgiiJosse  annoUulO  elinscriplo  : 
Sentiments  et  maximes  du  B.  François  ilr  Snles  touchant  la 
vraie  piété,  disciinus  libelluni  ediliim  (uisse  a  Jansenianis  lit 
locos  e  scriplisFraiicisciaderroressuostuendos  detorqiierent, 
quos  calholicus  aiictor  merilo  lefellit,  S.  opiscopum  demons- 
trans  saïue  docirina'  oatlioIic.T  adierlorem.  Llipsuiu  quod  ab 
Abcllyo  docemur,  contirmatur  etiaiii  ex  opère  P.  Pelria  S.  Jo- 
sepho  :  Théologie  du  teynps,  iibi  lldeles  moncnlur  ne  Janse- 
nianorum  fallaciis  decipiaiiliir,  quiiin  S.  anlistiùs  doctriiia 
iis  adverselur.  Quod  ut  aperlius  liqiieat ,  istiiis  sententias 
de  pra'destinaiione  et  graiia  in  calce  piiini  voliiminis  auctoi 
describil.  Aperlius  est  eloquutiis  clariss.  Marando  régis 
eleeiuosynarius,  qui  in  libro  inscripto:  Inconvénients  d'état 
procédant  du  jansénisvie,  ila  Salesium  laudavit,  ut  euiii 
tanquam  clypeuni  fidelibus  datum  contra  enoies  Yprensis 
episcopi  declaïaiet  (ibid.  pag.  35). 

57.  Nd  dicani  de  controversiis  in  Galiia  excitis  circa  prinia- 
lum  et  infallibilitalem  Romani  poiililicis.  N;nii  duni  Gallicani 
qui  dicebanlur,  verenies  pondus  iinmensum  auctoritalis 
episcopi  Gebenneusis,  nil  liabebant  reliquun;  quam  ut  scripta 
ejus  mutila  vel  coriupfa  exhibèrent,  strcnuus  Ronianœ 
doctrinievindex  coaies  de  Maistre  in  aurco  opi're  de  Romano 
pontifice  (du  Pape)  passim  advcrsarios  suos  Fraucisci  scriplis 
prolligabat.  Ncquc  ilii  contra  tueri  se  polerant.  qiiuni  Sorbo- 
nica  academia  h;ec  scripta  cum  operibus  veteruni  Pairuni  et 
doctoi'uni  a>quasset  (I).  Quod  judiciuni  adUuc  œtate  nostra  a 
viris  doctissiniis  in  Galiia  servatur,  qui  locos  e  Salesii  volumi- 
nibus  excerptos  passim  adducunt  cum  veterum  illorum  quos 
laudavi  leslinioiiiis.  lùxemplosit  clariss.  Gay,  altère  theologis 
Vaticanœ  synodi,  qui  in  eximio  opère  nmllis  episcoporum 
suffragiis  niunilo  et  inscripto  :  De  la  vie  et  des  vertus  chré- 
tiennes, singulisfere  paginiscum  antiquis  Ecclesia;  doctoribus 
promiscue  noslrum  in  médium  proferl,  liis  pu  la  verbis  : 
«Ya-t-il  un  saint  docteur  qui  ne  leur  (religiosis  viris)  ai 
prêché  l'obéissance  aveugle  ?...  voir  en  particuliers.  Fran 
çois  de  Sales,  etc.  »  Nequeid  magnopereniirandumest,  quum 
gravissimi  auctores  quasi  cleri  raagistrum  Salesium  propo- 
suerint  prout  egit  clariss.  Boulanger  in  opère  inscripto  :  Le 
Prêtre  à  l'école  de  S.  François  de  Sales,  et  quum  in  celebri 
edilioneoperum  omnium  patrumetdoctorum  Ecclesiae  studio 
can.  Migne  adornala,  conjuncla  illorum  libris  Salesii  scripta 
S.  theologiœcullores  in  Galliis  légère  assueverint. 

58.  Auctorilatem  Salesii  a  docenlibus  usurpari  episcoporum 
postulationes  demonstrant.  Sed  quorsum  ego  longinquos 
testes  inquiro  qui  référant  in  scholis  Galiiarum  auctorilatem 
librorum  Salesii  adhiberi,  et  celebrari,  quum  in  summarii 
tabulis  lestes  adsint  locupletissimi  qui  de  seipsis  teslentur  ? 
«  In  scminario  diceceseos  Aturensis  (ait  Rmus  episcopus 
Niveinensis),  ex  qua  sum  oriundus,  dum  philosophiam 
sacramque  iheologiam  clericos  edocerem,  decem  nempi  per 
integros  annos,  in  perlegendis  et  penilus  meditandis  S.  Fran- 
cisci  libris  impensum  studium  dedi,  necesse  aiitiim  habeo 
profiteri  palam,  me  in  erudiendis  et  iiistituendis  clericis.  ex 
his  divi  Francisci  operibus  uberem  et  luculenlam  doctrinam 
hausisse.  Porro  aulem  annis  labentibus,  firniatoque  jam  e 
malnranle  judicio  meo,  magis  magisque  comperlum  habeo, 
in  beaii  praesulis  operibus  quasi  inexhauslam  scientiœ  venam 
jnesse,  ex  qua  christifideles  et  ipsemei  clerus  cœlesles  the- 
sauros  capere  queant  (2j.  »  Quanto  aulem  salutis  frnctu  ab 
operibus  tanli  viri  theologia  cultores  sanam  doctrinam 
hauriant  ostendit  mirifice  doctissimus  episcopus  Piclavieiisis 
cujns  nomini  et  testimonio  venerandus  hic  cœlus  quantum 
tribuat  optime  novi.  -  Pour  moi  (inquit)  je  fais  acte  de  justice 

(l)Videluformat.  §  40  in  fine. 

(2)  Sumoi.  pag.  01  in  fine,  et  92  princ. 


comme  de  gratitude  en  le  déclarant.  Parmi  les  préjugés 
d'école  qui  avai>;nt  cours  dans  la  première  moitié  de  ce  siècle, 
notamment  en  ce  qui  est  de  la  conslitulion  monarchique  de 
l'Eglise,  et  du  magistère  suprême  de  son  chef,  c'est  l'étude 
familière  des  œuvres  de  S.  François  de  Sales  qui  a  écarté  de 
moi  les  ténèbres  de  plus  d'une  erreur,  qui  a  éclairci  dans  mon 
esprii  plus  d'une  obscurité,  résolu  plus  d'un  doute,  et  si  j'ai 
pu  avancer  tant  soit  peu  dans  le  mystère  de  la  grâce  et  dans 
le  sanctuaire  secret  des  Ecritures,  je  l'ai  appris  primipalenient 
à  l'école  de  ce  grand  maître.  Combien  d'autres  que  moi  ne 
sont-ils  pas  dans  le  cas  de  rendre  le  même  témoignage  (  1  )  !» 
Recleigituradirmat  Rmus  episcopus  Cuneensis  :  ••  Franciscuii» 
Salesium  de  facto  jam  esse  in  Ecclesia  magislrum  (2),  sive  ul 
alii  Rnii  anlisliteslestanlur  :  jam  ubique  ul  lalis  (doctor)  de 
facto  habetur,  in  ecclesiarum,  universitatum,  seminariorum 
calhedris,  et  apud  populum  cliristi:inum  hnjus  beati  pneÀulis 
vcrba,  non  solum  de  rt-bus  mysticis  et  i)iis,  st/d  eliam  de  lidei 
morumque  quaîstionibus  ut  inconcussa  teneninr  testimonia. 
Etiam  non  (lege  nunc)  discoli  et  heierodoxi  tanli  antistitis 
verborum  gratia  et  veritale  siepe  et  facile  revincuntnr  (3).  » 
Quod  si  ejus  aucloritas  nondum  tam  late  pervulgata  esset 
rjuam  vidimus,  verba  gravissima  întislilis  Piclaviensis  nuper 
allata  évincèrent,  doctoris  titulum  ci  decerni  oportere,  que 
plures  numéro  sint  ilii,  qui  e  fonlibus  ejus  latices  salulares 
exhauriant. 

59.  AnacephœosLi  responsionis  ad  §§  7  cî  8  Animadver- 
sionum.  Qua?  cum  sint  ila,  salis  perspicuo  demonslratum  ar- 
bitror,  ejusmodi  esse  Francisci  mérita,  et  tantam  scriplorum 
ejus  dignilalem,  ut  commode  ac  decenter  connumerari  valeat 
in  ulrovis  doctoruni  aginine,  eorum  scilicot  qui  lum  in  para- 
crapho  7,  lum  in  8.  Animadversionum  recensenlur.  Namquc 
et  Ecclesiffi  contra  hœresim  valido  prsesidio  fait,  et  lalia 
pcriliœ  suie  monnmenla  reliquil,  quœ  passim  usurpala  a 
scriptoribus  et  docenlibus  ad  enodandas  quajsliones  iheolo- 
gicas  atque  obscura  dilucidanda  optimum  subsidium  afferant 
et  solidum  emolumentum.  Quibus  recle  constitulis,  ni  nieame 
fallil  opiniû,  non  modo  facili  ncgotio  extricari  possunt  ea  quje 
in  duobus  sequentibus  §§  Animadversionis  oggesia  sunt,  sed 
sponle  sua  ditlluunt  et  dilabunlur. 

CO.  Duplici  vitio  laborat  censurx  notàlîo  in  9  Animadv. 
exposila.  Negal  enim  censura  ad  meritum  doctoris  in 
Salesio  demonstrandum  sufficere  eaquae  in  causae  infomia. 
tione  a  pag.  3  ad  13  a  de  acri  ejus  ingenii  vi,  de  impensis 
in  studiorum  curriculo  laboribus,  deque  uberrimo  exinde 
fructii  consequuto  narrantur.  »  Nam  quum  in  concesso  sit, 
eum  "  scienlia,  quae  viros  aposlolico  ministerio  opsram 
navantes,  et  Ecclesi» pastoresdecel,  affatim fuisse  prœditum,» 
pra-.dicta  omnia  in  causas  informalione  exposila  in  islam 
laudem  commode  referri  possunt.  Duplici  lia^c  animadversio 
vilio  laborat,  siquidem  pars  illa  informationis  non  eo  spécial 
ul  plenam  demonslrationem  doctoralis  nierili  (ul  ila  dicam) 
S.  Francisci  exhibeal,  sed  ut  solidum  substratum  ponat  oui 
reliqua  pars  demonslrationis  innitalur.  Secundo  ingenii  vis 
tam  valida, scientia  tam  multiplex,  varia,  profunda,  excellens, 
tanlisqne  laboribus  quajsita,  quaeque  otiosa  non  fuit,  sed  tola 
in  bonum  Ecclesiic,  in  coievisposterisque  edocendis  occupata, 
non  simplicem  missionem  a  Deo  datani  prodit  pascenda; 
parlicnla;  Dominici  gregis,  vel  inlidelis  alicujus  regionis 
evan^elicam  veritatcmedocendie,sedaliquid  majus  et  gravius, 
scilicet  ut  ea  fa*  in  catidelabro  posita  iola:n  Ecclesiam  in 
preesens atque  iii  posterum  illustrarel,  quemadmndum  a  Joan. 
Jacobo  Olier  perbelle  inlelleclum  et  declaralum  vidimus 
(sup.  §  ■Ji)-  Exinde  magna  ex  parte  prolluxit  meritum  illud 
novilatis,  seu  fons  ille    nov;e    doclrinœ  quam  in   operibus 

(1)  Sunim.  pag.  85  fine,  86  princ. 

(2)  Ibid.  pag.  72  in  fine. 

(3)  Ibid.  pag.  51,  num.  .\I. 


385 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


386 


s.  Scriptoris  copiose  fluere  et  abiindare  perspeximus(\oc.  cit.) 

61.  De  operiùus  S.  F.  Saksil  deperditis.  Quod  porro  noiat 
animadveisio  de  scriptis  S.  episcopi  deperditis  ejusmodi  est, 
ut  argumentutn  in  ipsuin  obiicientem  facile  valeat  retorqiieri. 
Sigiiiticat  enim,  lune  demum  deperditonim  operiim  in  causa 
declarationis  doccoratus  rationeiii  haberi  pcsse,  si  ea  maximi 
momenti  fuerint.  Hoc  valent,  ni  fallor,  hsec  censuiae  verba  : 
«  Id  enim  nonnisi  de  iis  scriptis  aut  laboi'ibus  existimandum 
putaverini,  quibus,  uli  Ansclnio  et  H  lario  accidit,  in  pr;esen- 
tissima  Ecclesiœ  necessitale  res  christiana  stelisset.  »  Equideni 
contra  sentio,  scilicet  existinio  ineliorem  esse  causa;  condi- 
tionein  si  sancti  viii,  quo  de  agilur,  scri[)ta  potiora  pra;sto 
sint,  et  ad  pleniorem  denionstiationcni  meriti  illius  aliquid 
adjici  pussit  de  lande  quain  estadeptus  etiam  par  ea  scripta, 
quœ  lenipus  absunipsit.  Uatio  enim  et  experientia  docent, 
doctoi'is  titnlnni  post  obiliim  quibiisdani  sanctis  viris  tribni 
ratione  habita  potissime  iibrorum,  quorum  mérita  a  S.  Gon- 
gregatione  expenduntur,  quorum  proinde  copia  babetur  et 
dignitas  potest  aistimari.  Id  non  modo  ex  nalura  liarumce 
causarum  proficiscitur  et  praxi  diuturna  conlirmatur,  sed 
etiam  arcle  jungiturcum  fine  quo  hujusmodi  judicia  et  decla- 
rationes  intendant;  fiunt  quippe  non  modo  ad  decus  sanc- 
toruni  virorum,  qui  honoranlur,  sed  etiam  ad  utiiitatem 
fideiium,  quibus  in  rébus  dubiis  et  obscurisluminariaquaedam 
designantur,  undeluceni  mutuariadquœstionum  resolutionem 
valeant,  velut  in  calce  §  8  Animadversionum  non  ambiguë 
censura  significat.  Hsec  utilitas  anteni  e  scriptis  existentibus, 
non  ex  amissis  percipitur.  Jam  vero  constat  in  facto,  e  scriptis 
Salesii  extare  priecipua,  quorum  ope  nimirum  hœresis  Calvi- 
niana  profligatur,  sana  doctrina  explicatur,  innumeri  fidèles 
ad  christianam  perfecfionem  adducuntur;  ea  quse  lugemus 
amissa  (quatenus  ex  indiciis  judicare  licet)  minus  gravia  illis 
quae  prostant  fuisse  videntur  (vide  Summ.  n.  1).  Itaque  si 
Anseimo  et  Hilario  profuerunt  opéra  prœcipua  deperdita,  quaj 
eximiam  auctorum  doctrinam  nonnisi  per  obscurum  quoddam 
velanien  judicantibus  demonstrabaot  juncta  cum  aiiis'^xtan- 
tibus  quorum  preiium  et  vis  poterat  œstimari;  multo  magis 
erunt  profutura  Salesio  scripta  prteclarissima  in  aperta  luce 
proposita,  consociata  cum  libris  amissis,  qvice  ad  uberiorem 
rei  explicationem,  ad  probationis  cumulum,  ac  fere  dixerim 
ad  causée  ornamenlumadefensore  adhibentur. 

62.  S.  F.  Salesii  scriptis iMtesl  laus,  quem  deperditis  operi- 
bus  SS.  Hilarii  et  Anselmi  censura  trlbui.  Jam  si  censor 
solertissimus  urgeatet  dicat,  se  ideo  verba  superius  descripta 
in  laudem  Hilarii  et  Anselmi  protulisse,  quia  in  hisce  causis 
praeter  meritum  Iibrorum  etiam  meriium  viri  qui  ea  scripsit 
magnl  penditur,  ideoque  se  scripta  deperdita  conjunxisse  cum 
laboribus  auctorum  et  ipso  scribendorum  operum  proposito; 
tune  ex  adverso  insurgam  et  coniendam,  etiam  Salesium 
nostrum,  per  librossuperstites  et  amissos,  et  per  labores  quos 
exantlavit,  effecisse  ut  in  gravi  certamine,  quo  fungebatur 
Ecclesia,  res  catholica  staret,  neve  in  hac  ipsa  Ilalia,  religionis 
centro,  invalescentis  haereseos  viribus  obrueretur.  Siquidem 
calviniani  errores  jam  Galbas  infecerant  ab  Hugonianis  propa- 
gati  atqne  in  Helvetia,  unde  orti  fuerant,  ei  Sabaudia  gras- 
santes  exilium  Italiae  minabantur.  Tumvir  summus  in  Alpibus 
positus,  strenue  praeliatus  prœlia  Domini  in  eo  naturali  regionis 
nostrae  munimine,  hostes  et  plures  eorum  proceres  ad  dedi- 
tionem  coegit,  suam  et  finitimas,  cis  et  trans  Alpes,  diœceses 
in  fiJe  confirmavit  (1),  atque  llaliam  a  lue  servavit  immunem  : 
ex  quo  splendida  praeconia  et  elogia  prœsidil  contra  hœreslra 
divinitus  dati  a  Romano  pontitice  et  S.  R.  E.  cardinalibus  et 
ab  Italiae  episcopis  promeruit  (2). 

63.  Ulterius  porro  in  Galliis  ipsis  hostes  adortus  et  fidèles 

(0  Videsup.  §§44,45,46. 
(2)  Vide  sup.  §§  40  et  seqq. 


roborans  sanae  doctrinae  pabulo  aulam  Parisiensem  adivit,  ubi 
rex  sedebat  qui  erroribus  Calvinianis  ab  adolescentia  imbnlus, 
et  nuper  ad  catholicam  fidem  revocatus,  quasi  modo  genitus 
infans  erat  confirmandus,  eo  vel  magis  quod  ha;reticorum 
insidiis  undique  pateret.  Unie  ilaque  se  et  quam  praidicabat 
doctrinam  ita  probavit,  ut  magnus  princeps  nil  meliiis  aut 
solidius  quam  quae  audiebat  a  nostro  dici  aut  excogilari  posse 
existimaret  (().  Tune  inter  plures  haereticos  viri  etiam  pras- 
nobiles,  et  magni  nominis  falsa;  religionis  administri,  ad  fidem 
ope  Salesii  revocati  sunt  (2).  Sane  prasens  et  opporlunum 
auxilium  Galliarum  ecclesiae  allatum  teslatur  prœpriinis  invicte 
clerus  nobilissimae  illius  gentis  in  général!  eœtu  l'arisiis  habite 
die  H)  martii  anno  1623,  dum  supplicem  libellmn  con- 
cinnavit,  quo  Gebennensis  episcopi  canonizalionem  ab  Urha- 
noVIH  postulabal:  a  Quum(inquiunt)  cam  apud  nos  vitam 
traduxerit,  quae  ad  fidem  quamplurimos,  ad  admiialionem 
omnes  pertraheret...  gravissimis  laboribus  exhaustus,  ma- 
gnum... desiderium  Gallorum  omnium  animis  reliqiierit...  fac 
ntcujusanlea, dum  in  vivis  foret,  recréât i  sumusauxilio,pjusfctc. 
Turn  subdunt  :  «  Apud  nos  diem  suuni  obiit... .  lanto  totius 

regni  luctu ut  nemo  sane  fuer't  qui  non  ad  hujus  tanquam 

communis  parentis  mortem  ingenmeril,  non  quod  ejus  quem 
omnes  beatum  putarent  felicitati  invideret,  sed  quod  sibi 
tolies  satis  probatum  auxilium  ereplum  esse  sentirai,  d 

64.  De  amissis  S.  episcopi  lilterls  super  celebri  quœstione 
De  auxitiis.  Dum  contra  aggressiones  externas  vir  sanetus 
Ecclesiam  tuebatur,  internum  dissidium  in  eorum  animis 
discordiam  alebat,  qui  junclis  viribus  et  studiis  hostes  oppu- 
gnare  debuissent.  Disputationibus  et  scripiis  ultro  citroque 
jactis  flamma  itacreverat,  ut  in  exitiosum  incendium  erum- 
pere  minaretur.  Controversiam  innuo  de  gratia;  auxiliis, 
quam  nescit  nemo  quam  diii  et  acriter  fuerit  exagitata. 
Consilium  rei  definiendae,  quod  praevalere  videbalur,  deterius 
quoad  exilum  fortasse  quam  certamen  ipsum  fuisset  futurum. 
Namque  in  eo  studio  partium,  in  eo  animorum  aestu,  in  eo 
fervore  dimicationis,  vehementer  metuendum  erat,  ne  altéra 
sententia  damnata,  plures  e  parte  devicta  aut  a  fide  aut  a 
débita  Romano  pontifici  obedientia  deficerent.  Tum  sapien- 
tissime  Paulus  V  consilium  a  S.  viro  exquiri  voluit,  qui  litteris 
datis  ad  Anasiasium  Germonium  solidas  altulit  rationes,  quibus 
quaestionem  consopiendam  esse  suadebat.  «  Periculosissima 
(scribebat  inter  alia)  est  quaestionis  illius  disceptatio,  et  suis  in 
extremitatibus  hrereses  habet  subjectas,  et  proximas:  quam 
ob  ren'i  qui  in  iis  opinionibus  stat,  videat  ne  cadat.  Porro  alia 
sunt  quibus  gémit  Ecclesia,  et  quibus  potius  incumbendum 
esset,  quam  elucidandae  quajstioni  illi,  cujus  lucidatio  nihil 
boni  reipublicae  christianae  allatura  est,  mali  vero  nimis, 
quandoquidem  ad  malum  prona  sunt  tempora.  Subtilissima 
autem  illa  ingénia  Dominicanorum  et  Jesuitarum  ad  concor- 
diam  brevi  sunt  ventura  (3).  »  Praevaluit  sapientis  episcopi 
consilium;  et  doctrina  viresque  catholicorum  prudentium  a 
jurgatione  intestina  ad  communes  hostes  oppugnandos  con- 
versas sunt.  Si  gravissimam  hanc  epistolara,  licet  ex  parte 
deperditam,  censor  egregius  illis  adnumerare  velit  quibus  res 
christiana  stetit,  non  abnuo;  nam  in  acie  catholica  tempore 
calamitosissimo  concordiam  servavit;  scitumque  est  res  etiam 
parvas  concordia  crescere,  dissidio  res  magnas  dilabi.  Neve 
me  quispiam  arguât  quod  documentum,  cujus  vix  particulam 
novimus,  gravissimam  dixerim.  Nam  Philiberlus  de  Bonne- 
ville,  cuires  probe  comperta  fuit,  narrât  Germonium  Francisci 

(1)  Vid.  inform.  §71,  et§  77,  pag.  60princ. 

(2)  Ibid.  §  35. 

(3)  Haec  pars  epistolai  deprompta  ex  lib.  7  historia;  vitœ  S.  Franc. 
Salesii  conscriptœ  a  Carolo  Auguste  Salesio  relata  est  in  edilioae 
opp.  omnium  S.  Franc.  Salesii  Parisiis  apud  fralres  Huyot  1850. 
Tom.  3,  pag.  157,  epist.  222. 


17*  SÉRIE. 


25 


387 


DOCTORAT 


388 


epistolam  legendam  dédisse  :  *  Au  saint-p^re  Paul  V,  lequel 
trouva  les  raisons  qu'il  apporlail  si  solides  qu'il  les  commu- 
niqua au  consistoire  des  lllmes  cardinaux,  lesquels,  suivant 
l'avis  qu'il  donnait,  trouvèrent  bon  d'imposer  silence  à  cette 
dispute,  ce  qui  fut  fait  ^1).  » 

63.  Hujus  facti  veritatem   leslanlur,  non  modo  laudatus 
hisloricus,  et  abbas  de  Longalerra,  quos  in  causfe  iuformatione 
adduxi,   sed  etiani  alii  scriptores  gravissimi.  D.  Joannes  a 
S.  Francisco,  auclor  coœvus,  explicala  indoJe,  et  difticultate 
qu^slionis  qi*  agebalur,  subdit   :  «  Il  considéra  toutes  ces 
circonstances,  et  en  écrivit  ses  sentiments  au  Rnie  Anastase 
Gernionio,   loi-s  référendaire  de  Sa  Sainteté  aux  deux  signa- 
tures, et  maintenant  archevêque  de  Tarantaise,  son  ami.  qui 
fil  voir  sa  lettre  au  pape,  que  Sa  Sainteté  goùia,  et  voulut 
avoir    plus  amplement    l'advis  de    notre  prélat,   auquel  il 
voulut  être  déféré,  terminant  la  dispute  en  la  manière  qu'il 
avait  trouvé  plus  convenable  (2).  »  Similia  refert  P.  de  la 
Rivière  ex  ordine  Minimorum  in  historia  vila-  S.  episcopi,  lib.'i, 
cap.  36,   pag.  5-23  et  seqq.  Prœterea   Complutensis    doctor 
Michael  a  Portilia,  ejusdem  satculi  scriptor,  in   historia  vilje 
S.  viri,  Malriti  édita  anno  1C93,  lib.  4,  cap.  ib,  pag.  4-27,  428, 
diserte  protiletur  epistolam  illam  in  pluteis  Vaticanisaîtatesua 
extitisse.  Masimam  autem  fidem  auctor  merelur  propler  neces- 
situdincm  quam  habuit  cum  card.  Ludovico  Emmaiiiiele  Por- 
tocarrero,  cujus  gratia  opus  suuin  exaravit.  Ejus  itique  verba 
in  italicum  sermonem  translata  ita  sonant  :  k  Ma  ciô  che  dee 
più  d'ogni  altra  cosa  considerarsi  a   Iode    délia  sua    gran 
dotlrina  e  sapienza,  si  è  che  la  Sede  Apostolica  le  consultasse 
in  ordine  alla  célèbre  controversia  délia  scienza  média  tra 
Domenicani  e  Gesuiti  (punto  eniinente,  abisso  profonde,  fatica 
porlentosa  dell'  ingegno  umano,  di  tulta  !a  teologia  tcolaslica 
di  queslo  e  del  passato  secolo,  taie  da  echeggiare  per  le  scuole 
cristiane  per  tulta  la  durata  del  mondo)  e  che  a  decidere  tanta 
causa  valesse  la  risposta  di  Francesco,  quella  cioè  che  egli 
scrisse  a  Paolo  V,  e  che  ora  si  conserva  nella  libreria  Vali- 
cana  (3;.  »   Idem  auctor  in  lib.  4,  cap.  21,   pag.  272,  tradit 
res  a  S.  viro  expositas  in  ea  epislola  congruere  cum  iis  quae 
tradidit  in  lib.  2  et  4  Theotimi  :    o  Y  fuè  su  sentir  el  que 
«  despues  puso  en  sus  escritos.  Vease  el  capo  lO  y  12  del  lib.  2 
«    de  la  practica   del  Amor  de  Dios,  y  el  excelente  simil  del 
a  lib.  4,  cap.  3.  »  Ex  quo  validum  argumenlum  duci  potest, 
epistolam  ipsam  a  biographo  fuisse  inspectam.  Addit  insuper, 
patres  ordinis  Prajdicatorum  ac  societalis  Jesu  gratias  pluri- 
mas  sancto  episcopo  propter  consopitam  controversiam  ha- 
buisse. 

66.  De  iis  quœ  in  celebri  epistola  conlinebanlur  plura  tradit 
S.  D.  Jo.  Jacobus  Olier,  quioptime  noverat  sanctum  episcopuin 
etgloriabatur  «  d'avoir  été  retiréde  la  mort  par  sa  bénédiction, 
«  d'avoir  aussi  reçu  sa  bénédiction  à  sa  mort,  et  d'avoir  porté 
a  pendant  le  cours  de  sa  vie  la  sainte  soutane  par  ses  avis  et 
-  son  conseil  U).  »  Is  itaque  in  eo  sermone  cujus  lacinias 
quasdam  descripsi  Csup,  §  3i)  hœc  inler  cetera  memoratu 
dignissima  refert  :  «  Il  fut  consulté  par  le  pape  Paul  V  sur  la 
matière  de  la  grâce,  de  Auxiliis,  mais,  par  effet  deson  humilité 
ordinaire,  il  refusa  cependant  de  répondre  à  ce  souverain 
pontife,  s'excusant  sur  la  nature  de  la  matière  que  Dieu  tenait 
cachée  pournous  humilier  {quœ  verba  salis  innucbant  intetli- 
genli,  rem  eo  lempore  non  fuisse  de finiendam).  Enfin,  se  voyant 
pressé  de  nouveau,  il  envoya  ses  sentiments,  qui  sont  couchés 
au  long  dans  les  7,  8,  9  et  10  chapitres  du  deuxième  livre  de 
VAmour  de  Dieu.  Il  y  décide  les  choses  avec  une  solidité,  et 

(1)  Videinform.  §  36. 

(2)  Vita  S.  Francisci  de  Sales,  lib.  3,  pag.  229. 

(3)  Hiàpana  vox  libreria  arthivum  etiara  commode  significare 
potest.  Tilulus  libri  est:  Vida  del  glorioso  S.  Fianrisco  de  Sales 
Madrid,  1693. 

(4)  Olier,  Serm.  sup.  cit.  in  princ. 


une  netteté  qui  sont  un  effet  de  l'esprit  de  Dieu  qui  rani- 
mait. 11  y  porte  les  âmes  h  opérer  leur  salut  avec  confiance, 
appuyées  sur  Jésus-Christ  Notre-Seigneur,  mort  pour  tous  les 
pécheurs  el  qui  leur  a  mérité  à  tous  pour  se  sauver  une  très- 
grande  abondance  de  grâces,  quoique  tout  le  monde  ne  s'en 
serve   pas.    Dispensation  consolante,   qui   rend  le   joug  du 
Seigneur  doux  et  ses  commandements  possibles  à  tous  les 
hommes,   puisque  Dieu  ne  dénie  à  personne  le  nécessaire; 
(poteraut  ne  melius  et    aptius  Janseiiiani  errores  pro/Jigari 
tamdiu  antc  consiiiutionem  Unigenilus?)  que  s'il  se  rencontre 
des  sujets  plus  remplis  de  grâce  les  uns  que  les  autres,  il  faut 
adorer  les  jugements  de  Dieu.  Tout  ce  qu'il  dit  sur  cette  ma- 
tière est  admirable,  surtout  tenant  (comme  il  fait)  l'âmo  dans 
la  véritable  humilité.  Car  d'un  côté  il  montre  que  tout  vient 
de  Dieu,  et  qu'on  ne  peut  se  sauver  que  par  la  grâce  seule  de 
Jésus- Christ  ;  et  de  l'autre  qu'on  peut  se  datimer  par  sa  propre 
malice,  en  se  soustrayant  à  la  grâce  de  Dieu,  ce  qui  est  le  plus 
grand  de  tous  les  malheurs.  »  Denique  in  processu  canoniza- 
tionis   S.  viii,  vol.  2,    pag.  113,    prostat  epislola  Anastasii 
Germonii  ad  S.  virum  data  anno  1607  (cujus  exemplar  Emo 
causae  relalori  exhibebimus)  quae  rem  aperte  et  valide  con- 
fiimat.  Ibi  eniin  inter   alia  haîc  leguntur  :  a  Lessi  la  lettera, 
ch'eila  mi  scrisse,  alia  Santità  di  N.  S.  e  la  gusiô  di  maniera 
che  mi  ordinô  do^verla  mostrare  al  sig.  cardinal  Finelli,  corne 
capo  délia  S.  Congregazione  del  S.  Uffizio,  ed  in  consegucnza 
di  quflla  de  Auxiliis  e  di  più  che   le  ne  dessi  copia  volendola 
far  leggere   alla  Congregazione  suddelta    :  come  pure  ieri 
l'altro  feci,  cioè  glie  ne  diedi  la  copia  molto  bene  scritta  (1).  » 

67.  Quum  res  tam  gravibus  tesiimoniis  comperta  sit,  etiam 
diiigeniissiuii  scriptores  in  Germania  (ubi  nimietas  magis 
quam  defectus  in  usu  crilices  historiie  invaiuit)  minime  ambe- 
gerunt  eam  prodere,  tamquam  indubiam,  posteritatis  mémo- 
rise. Doclores  itaque  Piass  et  Weiss,  quorum  aller  Argenlinus, 
aller  Spirensis  autistes  fuit,  quique  historiam  vitaî  sanctoium 
concinnarunt,  in  ea  parte  quœ  Saiesium  pertingithœc  referunf, 
qufe  itâ  sonant  italice  :  ••  Il  nostro  santo,  h  fama  del  quale 
cresceva  di  giorno  in  giorno,  ricevette  da  Roma  nel  1607 
lettere,  che  gli  faceva  scrivere  Paolo  V,  che  in  quel  tempo 
occupava  la  Santa  Sede.  Gli  se  domandava  il  suo  avviso  sopra 
ja  famosa  questione  che  disuniva  allora  i  padri  Domenicani  e 
i  Gesuiii.  Trattavasi  del  modo  col  quale  la  grazia  coopéra  col 
libero  arbitrio  dell'uomo,  epperô  la  congregazioni  che  si 
adunavano  a  questo  scoporicevetleroil  nome  di  congregaliones 
de  Auxiliis.  Il  santo  nella  sua  risposta  non  prese  partito  ne  per 

gli  uni  ne  per  gli  altri Tuttavia  non  è  difficile  riconoscere 

la  sua  opinione  nel  trattato  dell'amor  di  Dio.  Del  resto 
biasimava  in  génère  lo  spirilo  di  partito  corne  contrario  alla 
carità  cristiana,  e  condannava  altamente  la  condotta  di  coloro, 
che  invece  di  consacrare  alla  gloria  di  Dio  il  tempo,  di  cui  il 
pregio  è  infinito,  lo  perdono  in  questioni  controverse,  oscure 
e  inutili  alla  salute.  "  Quoniam  facti  veritas  in  dubium  revo- 
cari  non  potest,  praeclarum  et  insigne  merilum  agnoscendum 
est  sancti  viri  in  ea  quœstione  consopienda,  velut  constitui  in 
sup.  §  64,  ac  propterea  sive  ad  opéra  Salesii  exlantia  sive  ad 
deperdita  ceusor  eximius  animum  advertat,  ulraque  in  unurn 
conspirant,  ut  doctoris  titulum  oplimeSalesio  convenire  magis 
magisque  evincatur.  Ceterum  quo  levior  jactura  sit  quam 
atlulit  posteritati  quorumdam  librorum  amissio,  locos  quos- 
dam  insignes  adhuc  ineditos  in  summario  additionali  pa- 
tribusEmis  oLferimus,  quos  eorum  perspicacitati  commenda- 

mus. 

68.  Animad.  §  lO.  Non  imminuilur  Salesii  gloria  ex  merilis 
B.  Canisii,  V.  Bellarmini  aliorumque  qui  eadem  œlate  contra 


(1)  Prostat  h«c  epistolas  in  gallicara  linguam  translata  in  edit. 
Migne  opp.  S.  Salesii,  tom.  VI,  pag.  93a,  epist.  27. 


389 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


390 


hœresim  dcccrlarunt.  Panim  taincn  pcrinoveri  utroqiie  scrip- 
toriiin  opcnim  génère,  exiantium  iiempe  ac  deperditoniiii, 
censura  videlur,  eo  quod  a'Ias  illa,  quic  propler  errores  Lu- 
theri,  Calvini  et  Zuinglii  hicluosa  fuit  Ecclesiœ,  plures  alios 
lulcrit  -  insignes  pietate  et  docliina  viros,  qui  contra  eam 
hc-eresim  fortitcr  diniicarunt,  vix  caput  extulit.  >•  Ecquis  tam 
excors  est,  qui  l'aisuni  supposiluni  oui  haec,  adstruilur  notatio 
non  videat?  Hoc  enini  sil^i  pra'suinil  aniniadversio,  quod  doc- 
loris  titulus  non  aliter  alicui  conferatur  quam  si  unicus  ille 
nliquod  liœresiuni  gonus  oppiignaverit.  Hoc  vero  non  nioJo 
f'alsinn  est,  sed  ctiani  qiiodajnmodo  absurdum.  Falsuni  est 
quia  noiniunquani  plures  doclores  declarati  sunt,  qui  unani 
bœresiin  sunt  aggressi,  prout  videre  est  in  Hieronynio,  et  Au- 
gustino  quorum  ulerque  Pclagianos  prolligavit.  Ipse  censor 
doctissinnis  Leonis  Magni  et  Chrysologi  nomina  consociat  in 
Eutyclielis  ha^resi  percelienda  ;  inio  quatuor  niemorat,  quorum 
pnecipuiim  docus  est  quod  Arianos  vetuderint  ac  refutaverint. 
Ait  enim  :  -  Hiiarius  et  Athanasius  ideo  Ecclesiaî  doctores 
hal)iti  quod  Arianos  tuni  maxime  Constantii  tyrannide  fullos... 
retudorint.  »  Ac  paulo  post  :  a  Ambrosius  romanailla  facundia 
et  inconcussa  pectoris  lirmitale  Arianos  a  laiinarum  genlium 
regionibus  exturbavil  ;  Isidorus  ejusdem  hœreseos  in  barbara 
Golhorum  gente  subinde  renascentis  reliquias  exiinxit  (Ani- 
madv.  §  7).  -  Si  quatuor  viris  doctoralis  laurea  est  imposita 
60  quod  Arianam  biem  oppugnarint,  eccur  tribus  aliquando 
imponi  non  poterit  (si  Caiiisius  et  Bellarminus  canonizationis 
honores  fuerint  adepti)  propter  cerlamina  quaj  contra  tricipi- 
tem  hœresim  strenue  obierunt? 

69.  Quod  porro  aflirmavi  nuper,  quodammodo  absurdum 
esse  supposituin,  quo  nititur  Animadversio,  huic  rationi  inni- 
titur.  Scilicet  quoties  ha^resis  aliqua  insurgit,  prœsertim  si 
valida  sit  et  latins  propagelur,  numquam  Deus  tam  inopem 
prassidii  Ecclesiani  suam  esse  sinit,  ul  vir  unus,  coclitis  instar, 
infenso  aggredientium  agmini  objiciatur.  Plnres  saepe  consur- 
gunt  scriplores  doctrina  insignes,  qui  communem  catholici 
nominis  causam  tueantur  ;  quod  enim  censor  optime  pervidit 
contigisse  œtate  qua  Ariana  lues  invaiuit,  et  ea  qua  protestan- 
tismi  labes  Europam  invasit,  idipsum  lenipore  quo  aliœ  vigue- 
runt  hœrescs  usuvenit,  nimirum  catholica  veritas  plures 
scientia  illustres  reperit  defensores.  Jamvero  si  ad  excluden- 
dum  aliquem  e  doctoris  gradu  et  honore  sufîiceret  quod 
plures  »  insignes  pietate  et  doctrina  viros  illa  aetas  tulerit  qui 
contra  eam  hœresim  fortiter  diniicarunt,  >•  %'aledicendum 
fuiSîCt  ab  initio  postulationibus  quœ  fîunt  ut  aliquis  doctor  de- 
claretur.  Paucis  :  hic  honoris  titulus  nemini  fuisset  unquam 
aut  esset   Iribuendus. 

70.  Nomen  Ignalii  Loyolœi  et  instituiœ  ah  eo  societatis  quod 
censor  egregius  huic  quœstioni  admiscet,  intentioni  nostrœ 
nocere  nequit,  efiamsi  argumentum  ab  œmulatione  petitum 
(hue  enim  censura  demum  recidit)  aliquid  in  judiciis  hisce 
sanctissimis  valeret.  Nam  licet  concedatur  :  "  Demum  sicut 
alios  aliis  temporibus  sanctos  viros,  ita  Luthero  ejusdemque 
temporis  hœreticis  Ignatium  et  inslitutam  ab  eo  societatem 
objecisse,  "  lamen  nemo  unquam  somniavit,  actionem  com- 
mode posse  institui  ut  Ignatius  vel  instituta  ab  eo  societas 
doctores  renuncientur.  Neque  enim  sanctus  illius  conditor, 
qui  tam  sero  lilteras  discere  cœpit,  doctarum  lucubrationum 
copia,  sed  aliis  artibus  ac  prœsidiis  hœresim  oppugnavit,  neque 
doctoris  gradus  est  hujusmodi  qui  conglobatim,  ac  per  mo- 
dum  unius,  ut  aiunt,  alicui  collegio  sive  personœ  moral i  valeat 
conferri.  Secus  enim  doctor  esset  appellandusordoBasilianus, 
itemque  ordoS.  Benedicti,  qui  reliquias  antiquarum  hœresium 
impugnarunt,  congregatio  Camaldulensis  et  Cisterciensis,  quœ 
coRlra  Simoniacos,  concubinarios  et  errores  Abœlardi  in  acie 
constiterunf,  ac  doctor  renunciandus  esset  insignis  ordo  Prœ- 
dicatorum  qui  adversus  Albigenses,  Calaros,    Patarenos  seu 


contra  novos  Manichaeos  et  Gnosticos  fortiter  prœliali  sunt. 
Quaîstio  ergo  redigitur  ad  nobiliores  quosilani  viros  e  mori- 
lissinia  societate  Jesu,  qui  contra  hœresim  sœculi  XVI  et  XVII 
mulla  cnm  laude  ccrlaverunt.  Scilissime  censura  duos  quos 
mtniini  in  médium  profeit,  Canisium  et  nellarminuin,  quos 
etiam  ergo  libenter  inter  sanctos  ac  dein  inler  doctores  adnu- 
ineralos  conspicerem.  Verum  quid  obest  Salesio  quod  alii  duo 
certaminis  et  gloria;  socii  producantur? 

71.  «  Nisi  liquido  appareat  (reponit  censor  lectissimus) 
«  Salesium  pari  gradu  cum  duobus  illis  doclrinœ  laude 
a  incessisse,  quemadmodum  istis  ad  assequcndum  doctoris 
«  tituhimadhuc  sanctoruni  decretus  honor,  ita  illi  eminentis 
«  doctrinœ  gloria  décrit.  »  Vellet,  ni  fallor,  vir  sagacissimus, 
me  ex  tuto  muniloque  loco,  in  quo  prius  quœslioncm  posue- 
ram,  in  lubricnni  et  incertum  adducere.  Nam  licet  ego  priva- 
tim  sentiam  cum  censore  sapientissimo  duos  sanctos  illos  viros 
doctoris  titulum  promereri  posse,  si  canonizati  fuerint,  nihil 
tamen  de  eminenti  scientia  eorumsuprema  Ecclesiœauctoritas 
pronuiiciavil,  nec  ullus  propheta,  de  cujus  inspirationedivina 
certo  constet,  doctores  illos  aliquando  declaratum  iri  prœci- 
nuit.  Comparatio  igitur  non  inter  duos  illos  et  Salesium  insti- 
tuenda  est,  sed  conimodius  (etsi  necesse  non  sit)  inter  nostrum 
et  eos  qui  jam  decreto  Sedis  Aposlolicae  fuere  jam  doclores 
renunciati,  velut  censura  sapienter  in  paragraph.  prœced. 
Animadv.  constituit.  At  ego  in  universo  fere  hujus  capitis 
decursu  ostendere  sum  conatus  (ac  perfecisse  reor)  Genevœ 
antistitem  meritum  et  laudem  aequasse  illorum  qui  publico 
Ecclesiœ  judicio  doclores  agniti  et  nominati  sunt.  Ergo  non 
modo  majus  aliquid  quam  quod  censura  flagitat  prœstiti,  sed 
illud  quod  aptius  et  utilius  ad  controversiam  qua  de  agilur  diri- 
mendam  conducit.  Qua  in  re  velim  Patres  Emi  animadvertant, 
megravius  quoddam  onus  assumpsisse  quam  causœ  nécessitas 
omniiio  exigeret.  Neque  enim  Bonifacius  VIII  aut  Bene- 
dictus  XIV,  dum  eminentiam  doctrinœ  requirunt  in  Ecclesiae 
doctore,  prœscribunt  ut  par  vel  eadem  laus  in  omnibus  de- 
monstretur.  Quœstio  enim  ad  absolutum,  non  relativum  meri- 
tum refertur,  et  quisquis  doctorum  indicem  prœ  oculis  habeat, 
facile  persentire  valet  quanlopere  stella  a  stella  différât  in 
claritale.  Verum,  ut  dixi,  quoniam  comparatio  illa  ad  quœs- 
tionem  dirimendam  directe  conferebat,  non  me  pœnitet 
suscepti  laboris,  et  œquis  censuras  desideriis  satisfactum  exis- 
timo. 

72.  Licet  ergo,  decet  et  expedit  me  declinare  comparatio- 
nem  illam  a  censura  propositam,  quœ  si  fusius  a  me  tracta- 
retur,  plena  foret  invidiœ  et  molestiœ.  Neque  me  stimuli  ab 
animadversione  injecti  adeo  faciunt  inurbanum  et  immemo- 
rem  observantiœ  quœ  magnis  viris  debetiir,  ut  contendam 
optime  judicasse  Petrum  de  Villars  qui  Salesii  scripta  Bellar- 
niini  libris  prœferebat  (1).  Non  quœram  uter  majorem  aciem 
ingenii  prœsetulerit  in  celebri  quœstione  pertractanda  quae 
tune  temporis  incendia  schismatis  minabatur  in  Galliis,  ubi 
hœresis  ignés  tanto  labore  et  industriaSalesiusrestinxerat.  Non 
quœram  utrum  Ganisii  et  Bellarmini  scripla  eam  messem 
salulis  pepererint,  quœ  e  Francisci  operibus  redundavit, 
utrum  duorum  illorum  libri  in  tôt  idiomata  versa  fuerint  ac 
toties  édita,  prout  de  Salesii  libris  contigisse  novimus  :  utrum 
Romani  pontifices,  S.  R.  E.  cardinales,  et  episcopi  utriusque 
scripta  ils  laudibus  ornaverint,  quibus  (ceu  vidimus)  Francisci 
lucubrationes  extulerunt  :  utrum  denique  S.  Alphonsus,  qui 
certus  est  Ecclesiœ  doctor,  Salesii  magis  quam  Ganisii  aut  Ven. 
Bellarmini  vestigiis  inslilerit. 

73.  Optime  de  Salesii  doctrina  senserunt  viri  prxclarissimi 
e  soc.  Jesu.  His  itaque  prœtermissisdicam.divinœ  dispensationi 

(1)  Vide  inter;  opéra  S.  Francisci  de  Sales  edit.  Migne,  tom.  V, 
pag.  707,  epist.  183. 


391 


DOCTORAT 


392 


admodum  consentaneum  videri  quod  plures  virossanctimonia 
vitae  et  doctrine  laud"  prseslanles  excilaverit  contra  illaiu  hse- 
rcsim  variani,  muliiplicem,  late  grassantem,  quie  sœculo  sexto 
decimo  exorta  esl,  neque  invidiain  coiillari  posse  in  Salesium 
etsi  quis  alius  extiierit,  qui  suninia  cum lande  veritatiscausam 
simili  ttierelur.  Id  eo  niagis  peipendi  oportet,  quod  très  viri 
pnedirii  ex  loco  cerlaminis  discreii  fnerinl,  et  peculiari  decori 
vertatur  Salesio  noslro  quodCHlvinianosprœsertiin  impetiverit, 
et  proflisaverit.  genlesque  Alpinas  et  Galiicaspotenti  prsesidio 
suo  pr.T  priniis  adjuverit,  quuni  pacalns  in  Italia  Boliarminus 
volumina  sua  perscriberet,  et  CanisiusmaximeinterGermanos 
zeluni  sunm  exercuisset.  Hue  porro  accedit,  quod  non  modo 
B.  Canisius  et  ven.  Bellarminus  egregiain  foverint  de  sancto 
episcopo  aestimationem,  sed  quod  viri  doctissimi  ex  eadem 
societate  ullro  agnoverint  et  fassi  sint,  inter  primos  calholicœ 
veritatis  adsertores  contra  ha^reticos  a'talis  suaî  Franciscum 
processisse.  Patres  niniirum  Bol!andiano  musœoad  Acfasanc- 
torum  illustranda  adscripti  lia?c  ingénue  testantur  :  «  Quum 
post  conciliuni  Tridentinum  niisericors  Deus  multos  sus- 
cilasset  viros  qui  sanclimonia  vitie,  scienli*  laude,  et  soUi- 
ciludine  pastorali  repararent  ruinas  factas  al)  licerelicis  pra- 
visque  catholicis,  inter  eos  prfecelsum  locum  consequutus  est 
S.  FranciscusSalesius;  «  ac  deinde  :  «  ut  gigas  processil  de- 
Lcllalurus  viiia  et  errores  (I).  »  N«c  minusvere  quam  facunde 
et  ornate  P.  Quiricus  Rossi  ex  eadem  socielalc  Boiiandianis 
prœiveral  inquiens:  «  Questo  scienza  fu  quella  percui  Fran- 
cesco  di  Sales  era  delto  e  l'Augustino  e  il  Gerolamo  de'  suoi 
giorni.  Questa  per  cui  ricevevansi  i  pareri  di  lui  siccome  ora- 
coli  usciti  dal  santuario.  Questa  per  cui  si  terribile  era  ai  più 
dolti  ministri  del  Calvinismo  che  non  ardivano  di  afl'rontarsi 

conlui  in  disputa Fraocescoin  tutte  le  opère  sue  diffuse  il 

chiaro  lume  délia  scienza...  Parlo  dei  suoi  scritti  di  contro- 
versia  pieni  di  theologiche  folgori  dell'  eresia  possenlissime 
sterminatrici  (2).  » 

7-t.  S.  Anlistes  lixresis  percussor  nedum  excubitor  fuit,  nec 
quidquam  detrahil  de  ejus  laude  célèbre  effatum  card.  du 
Perron.  Fallitur  ergo  animadversio  cui  -  Franciscus  alteri  de- 
fensorum  agmini  adjungendus  videtur,  qui  illius  haereseos 
monstra  non  percussores,  sed  vigiles  excubitores  se  praebue- 
runt.  "  Ignoscat  vir  amplissimus  si  obsequenter  moneo,  eum 
non  posse  attingere  Romanorum  pontiticum  scripta  quœ  (ut 
vocibus  ular  Benedicti  XlVj  -  a  papa  provcniunt  uti  suprême 
Ecclesiae  duce  et  pastore  (3),  "  cujus  generis,  ni  fallor,  sunt 
bullae  canonizalionis.  In  ea  vero  qua  Francisco  nostro  sanc- 
torum  honores  decernuntur  legilur  apeitissirne  :  «  cepit  ex 
scripto  intime  haeresim  percellere  tantumque  etîecil  ut  etc.  » 
(vide  sup.  §  4(>).  Ergo  inter  percussores,  non  inter  vigiles 
excubitores  dumtaxat  sanctum  episcopum  recensere  oportet. 
Quoniam  vero  animadversioni  nulia  suppelit  pontificia  auc- 
toritas  cui  innitatur,  cardinalitiam  quajsivit  quam  objiciat.  Ac 
primum  prtemonet  Salesium  insigne  excubilorismeritum  asin- 
gulari  animi  mansuetudine  et  charilalis  dulcedine  cumulasse 
a  adeo  nt  plurimi  suaviiale  ejus  allecii  in  viam  juslitiaj  ac  ve- 
ritatis redierinl.  »  Tum  subdit  :  «  Hue  sane  spectat  celebra- 
tissimum  illud  cardinalis  Perronii  efiatum,  siLi  quidem  vires 
animumque  suppetere  ad  haîreticos  refutandos,  sed  ad  eos 
convertendos  Salesio  opus  esse.  »  Quibus  verbis  conimuni  jam 
concessione  firmatis,  doctrinae  et  aptitudinis  quae  apostolum 
désignent  illi  laudem  iribui,  docloris  non  item,  palam  est 
(Anim.  §  tO  in  fine;. 

75.  Yisilliuselfaitexplicatur.  Eliamsi  quis  haec  omnia  con- 
cederet,  aequitas  postulalionis  nostrae  minime  labefaclaretur; 
nam  licet  gladio  lacteo  et  mellito  Salesium  instructum  ex- 

(l)Suram.  pag.  100  num.  35. 

(2)  Rossi,  Panegirici,  pag.  49,  ^0,  Venezia  1865. 

(3)De  serv.  Dei  beatif.  et  beat,  canoniz.  lib.  2,  cap.  26,  §  i. 


cogites,  tamen  semel  ac  scriptis  suis  hasresim  intime  per- 
culit,  Ecclesiae  pr;esidio  fuit,  atquc  (ut  alla  repetam  prolata 
ab  .\le\andro  Vil)  <f  religionrm  sustinuil,  etdominantem  im- 
pietateni  fregit  ac  dejecit  quasi  aller  David  (sup.  §  iû),  » 
seniper  manel  illi  juris  tilulus  ad  compellalionem  docloris.  Ad 
suniminn  aller  ciit  doclor  mellilluns,  ut  cum  Bernardo  gemi- 
num  paretliciat.  Verum,  ul  propius  ad  rem  accedam,  confi- 
denter  dicam,  perperam  ab  animadversione  converti  ad  ex- 
tenuandam  laudem  sancli  viri  id  quod  llieologus  Emus  ad 
siinimiim  illius  decus  graviter  pronuiiciavit.  Nam  si  in  eo  qui 
aliquam  causani  défendit  primum  esl,  supra  oinnia  et  juxiaau- 
reum  Aj)ollodori  etïalum  (1),  persuadere  judici  et  senlentiam 
ejus  ducere  in  id  quod  velit,  adeoque  ad  illum  pertinet  docere 
seu  probare  et  flectere  (2)  :  si  in  eoqui  egrcgia  pollet  dicend' 
scribendique  facultate  -  ita  inler  se  (ut  Quintiliani  verbis  ular) 
conut'xa  et  indiscreta  sunt  oninia,  ut  si  quid  ex  iis  defuerit 
frustra  sit  in  ceteris  laboratum  (3)  »,  ecquis  non  videt,  acar- 
dinali  du  Pi^ronio  optinmni  caufae  catholicœ  defensorem  ju- 
dicaliim  fuisse  Salesium,  quippe  qui  prœstare  poterat  unus 
quod  in  facultate  scribendi  dicendique  summum  et  extremum 
est,  nec  polesl  consislere  nisi  audilori  persuasum  antea  fuerit 
quod  proponitur  et  objecta  sophismala  fuerint  prodigata  ? 
Scilicet  quum  cardinalis  modeslissiine  aiebat,  se  posse  tantum 
hîerelicos  refutare,  sed  alterius  (Francisci  nimirum)  esse  illos 
convertere,  fatebatur  se  partem  tantum  ofticii  defensoris  boni 
praeslare  posse,  Franciscum  cathclic.e  verilatisadserforeniesse 
numeris  omnibus  absolulum.  Nam  fieri  potest  ut  alterius  er- 
rores revincam  quin  ipsum  in  meam  senlentiam  ducam  ; 
fieri  tamen  nequit,  ut  eum  (si  modo  animal  ralionale  sit)  in 
meam  senlentiam  Iraliam,  nisi  prius  illi  persuaserim  quod  in- 
tendebam,  idest  nisi  liquide  demonslraverim  nie  veritatem 
tueri  et  ipsuin  in  errore  versari.  Breviler  sed  concinne  admo- 
dum doclissimus  prœsul  Ludovicus  Eduardus  Pie  totam  rem 
explicabat  inquiens  :  •■  Monseigneur  de  Genève  ne  convertit 
si  sûrement  que  parce  qu'en  môme  temps  il  éclaire  (4).  »  Quid 
mulla?  Ipse  card.  du  Perron  qui  hasreticos  per  Salesium  con- 
verti leslabatur,  laudem  suam  cumulabat,  vocem  consocians 
cum  card.  de  Berulle  :  dum  ambo  a  l'appellèrent  le  plus 
savant  théologien  de  son  siècle  (5).  >• 

76.  Rccapitulatio  eorum  quœ  dicta  sunt  in  cap.  2.  Jam  ut 
Patres  Emi  brevi  in  unum  collecta  ob  oculos  habeant  quae  ia 
hac  orationis  altéra  parte  fusius  dispulavi,  ubi  gcneralis 
quaeslio  acta  est  de  meritis  quibus  Salesius  praestat  ul  docloris 
appellatione  decorelur,  sic  omnia  paucis  discrela  capitibus 
conipleclar  : 

I.  D  slinclio  censoris  amplissimi  de  gradibus  scientiae  quae 
propria  sit  apostolici  viri,  vel  episcopi,  vel  docloris,  fucuni 
facere  nequit,  ut  lumen  obscuretur  eminentis  doctrinae  quo 
S.  Franciscus  de  Sales  piœfulgel  (§§  G-16). 

II.  Congruunt  autem  cum  islius  meritis  ea  quœ  de  Ecclesiœ 
doctoribusjam  renunciatis  prœdicantur,  quia 

4)  Ejus  scripta  totum  Ecclesiae  corpus  nova  luce  perfude- 

runt  (§§  17-20). 

2)  Novum  doctrinae  fontemreserarunt,  tum  propler  modum 
quocatholica  doctrina  in  iis  explicalur  (§§  21-33),  tum  prop- 
ter  copiam  erudilionis  quo  illustrata  fuit  (§§  34,  33). 

Ex  quo  «ouitaiis  conceptu  finit,  paiitatem  perfectametab- 
solutam  inler  doctorem  declarandum  et  jam  déclarâtes  non 
poise  requiri  (§§  36-38). 

III.  Communem  g'oriam  Salesiushabetcuin  duplici  doctorum 
série  a  censere  laudata,  nimirum  : 

(1)  Apud  Quinlil.  Insl.  oral.  lib.  2,  cap.  la,  §  12. 

(2)  Ibid.  lib.  Vlll,  proœm.  §  7  ;  Cic.  Oral.  c.  31. 

(3)  Ibid.lil).  X,  tap.  t,  §2. 

(4)  0pp.  Tom.  Vil,  pag.  496. 

(5)  Vide  informai,  causae,  pag.  8,  §  9. 


393 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


394 


i)(;um  iis  quicontia  hxveres  Ecclesia)  prœsidio  fuerunt 

(§§  39-46).  ,   .  ,. 

2)  Cuin  iis  qui  docentibiis  t-ldiscetitibus  iisui  siint  etsiibsulio 
ad  ol)sciira  eh.cidaiida  et  tlicolotjicas  quiesliones  cnodandas 

(§§    47-59), 

IV.  Adversus  objecta  in  §  9  Animadv.  ostensum  fuit,  tnictus 
labonim  S.virietejtisscripta  depciibta  adiiiodiiin  contene, 
iilniei'iiiim  ejus  adhonorem  docloris  oblinendumclariusevin- 
catui(§§  OÛ-07). 

V.  Ueiuuin  contra  §  10  Aniinadv.  demonstralum  est,  prœs- 
tantiam  doctrine  B.  Canisii  et  ven.  Bellarniini,  nec  non  judi- 
ciuni  caid.  du  Perron  de  S.  Fiancisco  Salesio  nihil  obesse 
(luominus  hiiic  doctorii  litulus  decernalur  (§§   08-75). 

CArUT    TERTIBM 

De  scriptis  s.  F)-ancisci  de  Sales  parliculalim  spectatis. 

n.  Non  pauca  fuerunt  S.   F.  Salcsii  scri/Ha.   Non    omnia 
Francisci  scripta  qiia;  post  ejus  obiinni  pra?lo  snnt  inipressa, 
et  multa    replent    volnniina,    in    luceiii    piidem    prodiisse 
cuni  ille  viveret,  Animadversio  contendil;  afl'erl  autenilocuni 
excerptum     e     prselatione    Tiieolinii,    ubi    sanctus     aiiclor 
modeste  scribit:  «  lo  ho  scritio  assai  poco,  e  inoito  nieno  an- 
cora  ho  dato  alla  luce.  »  Aique  heic  sex  opéra  recenset  quae 
ad  promerendani  docloris  laudem  suflTiciunt;  sed  noio  in  iis 
imniorari,  nam  omnia  S.   auctoris  sciipla  in  hoc  judicio  per- 
pendere  et  œstunare  oportet.  Quomofio  vero  censoris  notatio 
possit  evertere  fundamentum  alteruin  defensionis  mex,  quod 
in  operibiis  S.  episcopi  constitutuin  fuit,  equidem  non  video. 
Etenim  si  copiam  operuni  spectemus,  niodesia  illa  S.  auctoris 
elocutio  nssai  poco  excusationem  haberc  potuit  in  ejus  zelo 
inextinguibiii,  qui  plura  semper  et  majora    moliebatur,  ast 
oppido  nihil  valet  si  cuni  iis  quaj  ab  eo  reapse  scripta  sunt 
conferatur.  Extitit  vir  doctus  et  diligens  qui  ex  editione  can. 
Migne  folia  comparavit  quœ  occupantur  a  Salesii  operibus,  et 
a  libris  plurium  doctoruni  veterum,  puta  S.  Athanasii,  S.  Ba- 
silii,  S.  Gregorii  Nazianzeni  inter  Gra?cos,  alque  inlerLatinos 
S.  Hilarii,  S.  Ambrosii,  S.  Pétri  Chrysologi,  S.  Leonis,  S.  Isi- 
dori,  S.  Pétri  Damiani,  S.  Anselmi.  Horumce  vero  singuiorum 
scripta  minora  Salesii  operibus  esse  comperit.  At  exquisita  et 
ampla  Emorum    Patruni  eruditio  mihi  molestœ  hujus  des- 
criptionis  'onus  remiltit.  Nullum  ilaque  pondus  verbuscula  illa 
assai  poco  in  hoc  judicio  habere  possunt,  nisi  forte  scripliones, 
post  mortem  S.  auctoris  in  luceni  éditas  spurias  esse  aut  sus- 
pectas aliquis  censeat.  Verum  hune  metum  aufert  ipse  censor 
religiosissinms  dum  subdit:  «  Quamvis  ilaque  plura  post  ejus 
obilum  in  lucem  prodierint  Salesii  scripta,  hœc  in  sua  recen- 
sione  prœtermisit,  vel  quia  ad  privatorum  tantum  usum  ordi- 
nata,  vel  quia,  ulpote  subcecivis  horis  elucubrata,  incompleta 
et  adhuc  limae  labore,  ac  mora  expohenda.  d 

78.  Nihil  adimit  de  dignitale  et  prœslanlia  quorumdam 
S.  viri  scriplorum  quod  ad  privalum  usum  fuerint  ordinata. 
Fateorlibenter,  plura  Francicci  scripta,  juxta  auctoris  mentem, 
fuisse  ad  privalum  usum  ordinata;  verum  eorum  dignitas, 
pretium,  fruclus  exinde  peiceptus  ab  universis  fidelibus  ex 
quo  vulgata  sunt,  idem  manet.  Quot  scripta  sanctorum  patrum 
et  doctorum,  quum  exarata  sunt,  ad  privatorum  usum  ordina- 
bantur!  nihilo  tamen  secius  multum  contulerunt  ut  egregiam 
laudem  scribentibus  parèrent,  et  emolumentum  amplissimum 
posleritas  ex  iis  caperet.  Nonne  nuilta  eaque  gravissima  a 
Hieronymo  et  Augustino  ad  privatum  usum  conscripta  sunt, 
quibus  deinde  universa  Christi  familia  edocta  fuit  alque  edo- 
cetur?  Cujus,  qu3eso,  generis  est  S.  Cypriani  epistola  ad  Cœ- 
cilium,  qua  comprehensa  est  pulcherrima  exposilio  doclrinae 
caiholicae  de  eucharistise  sacramento,  quae  in  festo  Corporis 


Christi  per  totam  Eeclesiam  quotannis  legitur?  Quid?  Pauli 
epistolœ  ad  Timothoum,  ad  Tilum,  ad  Philemonem;  Joannis 
liltiinu  ad  Electam  dominam  et  Gaiiim  seiiiorom,  nonne  ad 
privalum  usum  fuerant  ordinata;'.'  At  certum  est,  '.otuni  Eccle- 
sia)  corpus  ex   iis  novo  lumine  perlimdi.  Uiiam  mira  et  nova 
lux    accedil  ad  iiluslrandum    uuiversum   Christi  grcgein  ex 
Evangelio  Lucœ  et  Actis  aposlolicis,  cliamsi  Thcojjhiium,  in 
utroque  libro    memoratum,  privatum  virum  (uti  vocabulum 
sonat  et  pkirimis  doctissimis  piacet)  fuisse  credanuis  !  Inio,  ne 
a  Francisci  scriptis  discedam,  quis  est  qui  nesciat  ad  instau- 
randam  disci|)linam  oratoriam  sacram  plurimi  valuisse  tracla- 
tum  ejus  de  praidicatioue,  de  quo  superius  egi,  quamvis  ad 
privatum  virum  edocendum  videatur  conscriptus?  Qtiid  dicam 
de  ejus    rpistolurum  sylloge,   quam  viri  doclissimi   summis 
laudibus,  utpote  perutilem  et  salutiirem  omnibus,  cxtulerunt! 
Piacet  de  iis  judicium    describere   Thon;»  Sanchez  bispani 
theologi  pcrillustris:  «  Sono  in  esse  molli  ed  uliii^simi  am- 
maestramenti  pereccitare  leanin;e  catloiiche  ad  ogni  esercizio 
di  virlù  in  ogni  stato.  Che  per  ogni  maniera  di  persone  ha  in 
esse  lettere   sapientissimi,    dolcissimi,  ed  efl'icacissimi  docu- 
menti,  i  quali  rendon  perse  questo  glorioso  e  singolar  maestro 
délia  vila  spiriluaie  degiio  delT    elogio  del  quale  l'onora  la 
Ciiiesa  (1),  e  pel  quale  lo  somiglia  a  Paolo  apostolo,  maestro 
universale  délia  fede,  imperocchè  di  lui  che,  omnia  omnibus 
factus  est  (2).  » 

79.  Vel  quod  nonnuUa  subsecivis  horis  exarata  censeantur, 
vel  quod  modestissime  de  illis  S.  aucior  loquulus  sil.  Nonnulla 
ex  operibus  S.  viri  subsecivis  temporibus  fuisse  conscripta  in- 
credd)ile  non  est,  nec  inficias  ierim  ;  multis  enim  et  gravibus 
occupationibus  distinebalur.  Etiam  S.  Hieronymo  idem  usu- 
venit,  ac  muUo  magis  illis  doctoribus  qui  episcopali  dignitate 
prœtuherunt.  Non  ideo  lamen  putaverim  «  ea  fuisse  incom- 
pleta et  adhuc  liiiise  labore  ac  mora  expolienda.  »  Nam  Plinius, 
exempli  causa,  in  pra^fafione  immortalis  operis  de  historia 
r.aturali  inquiebat  :  «  Ilomines  sumus  et  occupati  ofticiis,  sub- 
secivisque  temporibus  ista  curamus;  »  judicio  tamen  peri- 
torum  omnium  philosophiae  naturalis,  nihil  habet  in  eo  génère 
anliquitas  iis  libris  plenius  aut  praestantius.  At  si  perfecta 
eranl  Francisci  scripta  nondum  vulgata,  eccur,  inquies,  dixit 
se  parum  scripsisse?  Quoniam  copiam  scriplorum  eorumque 
perfectionem  et  disnilalem  certis  argumentis  aliunde  agnos- 
cimus,  ea  fides  hac  in  parte  modeslo  auctori  est  habenda  quae 
illi  accommodatur  cum  ingenii  sui  taiditatem  accusai,  et  quae 
Hieronymo  habetur  quum  aurea  scripta  sua  nugas  appellat. 
Sciendum  est  enim  Franciscum  in  ea  epistola,  cujus  pariiculam 
censura  adducit,  totum  in  eo  fuisse,  ut  scriptoris  laudem  quae 
illi  dabatur  ab  se  repelleret,  velut  ex  integriori  conlextu  intel- 
ligitur.  Inquit  enim:  «Je  ne  fais  pas  pourtant  profession  d'être 
écrivain,  car  la  pesanteur  de  mon  esprit,  et  la  condition  de  ma 
vie  exposée  au  service  et  à  l'abord  de  plusieurs,  ne  me  le 
sauraient  permettre.  Pour  cela  j'ai  donc  fort  peu  écrit,  et 
beaucoup  moins  mis  en  lumière,  et  pour  suivre  le  conseil  et  la 
volonté  de  mes  amis,  je  te  dirai  que  c'est  afin  que  tu  n'at- 
tribues pas  la  louange  du  travail  à  celui  qui  n'en  mérite  point 
du  sien  propre  (3).  » 

80.  Scriptorum  ejus  copia  et  excellenlia  confirmalur.  Ne- 
minem  puto  ex  Patribus  Emis  prœlerierunt  ea  verba  :  beau- 
coup moins  mis  en  lumière,  quibus  vir  sanctus  implicite 
faletur,  scripta  a  se  nondum  édita  multo  plura  fuisse  quam 
sex  illa  opéra  quœ  nominatim  memorantur.  Ex  quo  copia 
scriptorum  quam   adserui   confirmatur.  Cum     praeterea   ad 

(l)Respicil  Auctot  orationem  in  offlcio  S.  Francisci  quae  incipit  : 
Deus  qui  ad  animarum  satutem . 

(î)  Vide  Carias  espirituales  de  S.  Francisco  de  Sales  traducidas 
defidioma  frances  al  castellano.  Madrid,  1742,  pag.  4. 

(3i  0pp.  S.  Franc.  Salesii,  tom.  10,  edit.  Migne  1861,  pag.  336. 


395 


DOCTORAT 


396 


eavulganda  defuerit  le  conseil  et  la  volonté  des  amis  qu* 
scriptoris  limidam  humilitatem  vincere  polorat,  veriorein 
ralionem  hahemus  cur  illa  latuerint,  qiiani  comnitMiliiiam  im- 
perfectionein  et  lima?  defecluin,  queni  Aiiiinadversio  gratis 
excogitat.  Plane  theologus  illusiris  Joannes  Odiz  de  Moncada 
scripsit  :  t  A  mi  siempre  me  ha  parecido  una  aulorcha  miiy 
resplandeciente  todo  \o  que  esto  sar.lo  ha  escrito  (l\  »  eiqiie 
coaevi  et  posleri  suffraga;!  sunt  :  quaro,  otiamsi  fingamus, 
S.  auctoris  jiidicio  aliquid  defuisse  perfeclioni  opcrum,  qua? 
vivus  ipse  non  eviilgavit,  erit  defectus  illi  similis  qucm  veteres 
philologi  Maronis  .-Eneidi,  et  qiiem  Iheologi  catholici  summaj 
theologicae  D.  Thoma?  facile  condonarunt. 

81.  Ccntrovtrsiaruir.  libri  ad  publicum  usum  ordinati  sunt. 
Miratur  aiiimadvei-sio,  inler  sciipta,  qiiae  vivus  autistes  in 
lucem  non  edidit,  repcriri  o  ipsas  controversias,  qiias  velut 
polemicum  opus  princeps  infcrmatio  laudat  atque  extollit.  ■» 
Si  historiam  illarnm  controversiarum  qua.-  in  §  13  aniniadv. 
exponitur,  censor  exlmiusheic  pra;  ociilis  habuisset,  nunqnani 
hune  movisset  lapidem  qui  in  ipsum  revertitur.  Non  enim 
opus  illud  nalura  deslinatumfuit  adprivatum  usum,  mulloque. 
minus  ut  in  scriniis  latilaret;  sed  ut  publiée  quam  plurimis 
pateretet  ab  iis  legeretur;  atque  ita  sane  multa  h«reticorum 
millia  conversa  sunt.  Tantummodo  ob  peculiaria  rerum 
adjuncla,  apoi.'rapha  a  librariis  manu  fiebanl,  non  praelo  a 
lypograpliis  (-2)  ;  sed  hoc  rei  ipsius  substanliam  non  immutat. 
Si  ad  declarationem  doctoris  opus  esset  ostendere,  auctoris 
ipsius  cura  \\\  jussu,  scripta  typis  plumbeis  aut  ferreis  in 
lucem  édita  fuisse,  nemo  ex  iis  qui  ante  S.  Alphonsum  doctores 
renunciati  sunt,  eo  titulo  poluissent  lionestari. 

8-2.  Anijnad.  §  11  in  fine  eî  12.  Judicium  Henr.  de  Maupas 
nil  detrahil  de  merilis  sermonum  S.  Francisci.  Judicium 
Henrici  de  Maupas  de  pluiibus  inter  sermones  S.  episcopi, 
quales  tune  extabant,  consulto  ac  solerter  a  censore  amplis- 
simo  temperalur  et  extenuatur,  dum  subdit  :  a  Exageralione 
multa  judicium  ejusmodi  peccasse  editores  contendunt  :  et 
nos  ex  parte  dabimus.  d  Consulto,  inquam,  et  solerter  censor 
judicium  illud  nonnihil  exaggeratum  dixit,  nam  si  veritati 
omni  ex  parte  congrueret,  nobis  faveret  magis  quamobesset. 
Quid  enim  tandem  sibi  vult  criticus  ille,  quum  affirmât  eos 
sermones  quales  a  collectoribus  et  rapsodis  editi  erant,  haud 
amplius  prœferre  -  les  lumières  de  son  esprit,  ni  le  fond  de 
son  érainente  doctrine,  ni  les  agréables  figures  de  son  élo- 
quence, ni  les  puissants  attraits  de  la  dévotion?  »  Significant 
hœc  verba,  sermones,  quales  ex  ore  sancti  oratoris  prodiere, 
multo  illustriores,  pulchriores  magisque  refertos  ingenii  lumi- 
nibus,  doclrinae  copia  et  elocutionis  ornatu  fuisse,  ita  ut  vix 
languida  illorum  imago  in  editionibus  vulgatis  Henrici  aelate 
appareret.  Evolve  nunc  sermones  illos  :  nobiles  certe  et  laude 
digni  sunt,  et  omnibus  placuerunt.  At  si  vir  sanctus  multo 
melioresac  mirabiliores  pronunciavit,  légitime  infertur,  illum 
non  prope  divinam,  sed  divinam  prorsus  (uti  censuit  Bene- 
dictus  XlVj  dicendi  facultatem  habuisse. 

83.  m  sermones  fideliler  posteritali  proditi  sunt,  At 
quoniam  de  hyperbole  et  superlatione  veritatis  Henricus 
Maupas  a  censura  et  clarissimo  canonico  Migne  in  crimen 
vocatur,  noiumus  ejusdem  criminis  insimulari,  et  niediam 
viam,  quae  animadversionl  magis  videtur  arridere,  tenebimus. 
Nimirum  sermones  aliqui  sancti  viri,  quales  episcopus  Ebroi- 
censis  legeral  ante  annuni  1657,  aliquid  non  totum  de  pristino 
robore  et  elegantia  amiserint.  Sed  hœc  posleritatis  jaclura 
tanta  non  est,  quantam  censura  déplorât.  Primum  enim  secer- 
nendi  sunt  sermones  de  Assumptione,  et  alii  «  que  l'on  con- 
serve encore  écrits  de  sa  main,  d  velut  ipse  praesul  de  Maupas 

[\i\n  judicio  censorio  prœmlsso  operi  sup.  laud.  Cartas  espiri- 
tuales  de  S.  Francisco  etc.  Madrid,  17il. 
(2)  Vide  Intorm.  c.  20  in  fine. 


fatebafur.  Hisce  alii  adjiciendi  ex  manuscriplis  editi,  de 
quibus  Sorbonœ  doctores  (ceu  liquet  ex  eorum  verbis  positis 
in  caice  editionis  quae  prodiit  anno  1662)  testât!  fuerant  : 
«  Nous  certifions  avoir  vu  et  lu  un  livre  intitulé  Sermons  du 
bienheureux  François  de  Suies,  dans  lequel  sont  contenus 
quelques  sermons  et  fragments  très-doctes  et  très-pieux,  pris 
sur  l'original  écrit  de  sa  main,  avec  plusieurs  autres  sermons 
faits  aux  religieuses  de  U  Visitation  de  S.  M.  d'Annecy  fidèle- 
ment recueillis.  »  Inhac  porroeditione,qua3  prodiitanno  1662, 
très  et  viginti  nominatim  notantur  ex  manuscriplis  S.  auctoris 
deprompti.  Quod  autem  ad  reliquos  quadraginta  septem 
attinet,  ii  neque  abjicicnii  neque  aspernandi  sunt.  Nam  licel 
a  sancto  vire  exarati  minime  serventur,  fidelissime  tamen 
fuerunt  excepti,  uti  nuper  didicimus  (fidèlement  recueillis)  et 
literis  consignât!  ;  ad  eos  enim  describendos  niinisterium  fuit 
adhibitum  matrisClaudiœAgnetis  Joly,  quœ,  testantes.  Joanna 
Francisca  de  Chantai,  «  avait  la  mémoire  si  heureuse  qu'elle 
récitait  mol  à  mot  ce  que  ce  grand  prélat  avait  prêché  (1).  >> 
De  hac  felicissima  sanctimonialis  memoria  dubitare  non  licef, 
nisi  veracitas  S.  Franciscaj  (cnjus  heroicae  virtutes,  adeoque 
justitia,  ejusque  pars  potentialis  verilas  a  Sede  Apostoiica 
probata;  suni)  in  dubiuni  revocetur.  Quid  quod  memoriœ 
sanctimonialis  optimaî  manuscripta  quedam  féliciter  reperta 
suppetias  tulerunt?  Namque  in  literis  datis  a  S.  Francisca  de 
Chantai  ad  equitem  Torquatum  de  Siilery  anno  1637  legimus: 
a  On  a  trouvé  dans  une  vieille  malle...  une  explication  en 
forme  de  méditation  du  Cantique  des  cantiques...  Il  y  a  dix- 
huit  de  ses  sermons,  des  premiers  qu'il  fit;  il  me  semble  qu'ils 
sont  tout  entiers,  ou  peu  s'en  faut.  Il  y  a  encore  quinze  autres 
petits  cahiers,  qui  sont  des  mémoires  de  prédication  en  abrégé, 
le  commencement  y  est  seulement  marqué  et  la  suite  par 
points;  tous  ces  cahiers  sont  écrits  de  sa  bénite  main,  et  le 
cantique  (2).  •>  Omnibus  hisce  subsidiis  prostantibus,  nulla 
inest  dubitatio,  quin  descriptio  seimonum  quae  vulgata  est 
per  editionem  anni  1062  maxime  accurata  et  fidelis  extiterit, 
at  po?ita  fideli  descriptione  ecquid  est  de  quo  censura  conque- 
ralur? 

84.  Inter  eruditos  omnes  constat  enarrationes  S.  Augustini 
in  psalmos,  non  ab  eo  conscriptas  fuisse,  sed  ab  ejus  audito- 
ribus,  quorum  tenacissima  reminiscendi  facultas  tam  ine- 
luctabili  testimonio  probala  non  est.  Idipsum  dicendum  de 
sermonibus  ejusdem  S.  docloris  in  Joannem,  velut  diligenti 
lectori  facile  patet.  Ecquistinien  censuit  unquam,  eminen- 
tem  doctrinani  S.  episcopi  Hipponensis  ex  iis  quoque  docu- 
mentis  confirmari  non  posse?  Neque  scriptoribus  tantum 
rerum  divinarum  id  contigit,  sed  eliam  auctoribus  qui  in  aliis 
disciplinis  excelluerunt.  Scilum  est  Jacobi  Cujacii  opéra  non 
pauca  discipulorum  industtia,  qui  euni  audiebant,  ad  nos 
pervenisse  ;  ita  ut  hiatus  quidam  appareant,  et  quaedam  alicubi 
ordinis  perturbatio.  Nihilosecius  etiam  propter  eam  librorum 
partem  principem  interpretum  juris  Romani  Tolosalem  juris- 
consultum  veneramur.  Quid  quod  in  Augustin!  et  Cujacii  edi- 
tionibus adornandis  ea  non  potuit  adhibei!  diligentia  et  caulio 
ne  quid  alienum  irreperet,  quam  cautionem  adhibitam  esse 
scimus  a  S.  Francisca  Frémiot  de  Chantai,  ut  sermonesSalesii 
integri  ac  sinceri  in  lucem  prodirent  (3)  ?  Quid  quod  recentiores 
editiones  et  emendatiores  dilucide  jam  secernunt  sermones, 
quorum  sinceritas  minus  comperta  est,  ab  iis  qui  ex  integro 
vel  maxima  ex  parte  propria  oratoris  manu  exarati  habentur, 
vel  ex  ejus  ore  religiose  excepti  et  asservati  sunt  ?  Quum  autem 
hue  res  redactasit,dicenda  sunt  opéra  S.  Auctoris  in  eadem 
conditione  versari,  in  qua  sunt  opéra  SS.  Patrum  et  doctorum 
fere  omnium,   quorum  accuratae   editiones  constanter  hanc 

(1)  Animad.  §  12. 

(2)  0pp.  S.  Francisci  Salesii,  edit.  Migne,  tom.  4,  pag.  1900. 

(3)  Hac  de  re  conf.  0pp.  S.  Francisci  edit.  Migne,  tom.  4,  pag.  GÎ4. 


397 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


398 


panitioncm  exJiibent,  ut  post  légitima  et  sincera  scnpia  quœ 
indubia  codicum  fide  adnitimtur,  ea  reperiantur,  qna;  noiinilnl 
dubia  vcl  miims  intégra  scvcra  crilico  jiidicavit.  Si  contenlio 
iiostni  in  eniiiicnli  docliina  Salesii  deinoiistraiida  biiic  parti 
scriptoriim  maxime  fuisset  innixa,  aliqiia  censura;  suiipelerit 
quorimoniic  causa  ;  sed  ailler  se  rrs  habcl,  nam  de  sernionibus 
sanoli  viri  scril)enles  generatim  eos  scniper  intellexinuis,  quos 
optiniorum  criiicorum  sentenlia  proprios  illi  et  genuinos  adju- 
dicavit. 

85.  Probiilur  primum  lilulum  Fabrinni  codklsaS.  episcopo 
fuisse  coiisi.-ripluM.  bi  légitima  scii|)toruni  Salesianoruni  familia 
dubitat  animadversio  utruni  recensendiis  sit  prinius  Fabriani 
codicis  titulus,  quippc  qui,  «  nunquam  Francisci  noniine  fuerit 
inscriptus.  »  Nullius  pictii  ba'c  vidcbilur  dubilaudi  ratio,  si 
mcmineriuiusnaturaniipsaui  ncgotiia  saiicto episcopo  suscepti 
llagitasse,  ut  polius  Fabri  quani  Salesii  nomine  opus  inscribe- 
retur.  Cuni  enim  uterque  jnris  tonsnltissinius  esset,  noverat 
juris  adagiiini   u  majorem  parlem   trabeie  ad  se  niinorem.  » 
Sciunt  porro  omnes  titulum  iiliim  mininiani  (nedum  minoreni) 
partem  totius  codiois  a  Fabro  exarati  constiluere  ;  oportebai 
ergo  ut  opus  integruni  istius  nomine  inscriberelur.  Nihilose- 
cius  Faber,  quum  religiosissimus  esset  et  sciret  se  juris  peri- 
tum,   non    Iheologum    esse,  timido  ac  verecundanti   animo 
adtexuil  tilulum  libro  qui  noiuen  suum  piœferebat.  En  verba 
epistolaî  quaui  ipse  dédit  ad  sanctum  episcopum  die  iO  octo- 
bris  anno  IG05,  prout  a  Baudryo  rel'ertur,  qui  eam  in  archive 
monasterii  Anneciensis  servari  testatur  :  «  Je  vous  remercie 
mille  et  mille  fois   du  souvenir  que  vous  avez  de  moi,  et  de 
mon  chapitre...  Je  ne  crois  pas  en  avoir  besoin  avant  un  mois, 
parce  que  le  huitième  et  le  neuvième  livre  restent  à  imprimer, 
et,  quoi  qu'il  en  soit,  vous  pouvez  le  finir  où  il  vous  plaira,  si  le 
plan  que  je  vous  avais  proposé  se  trouve  trop  long  et  trop  en- 
nuyeux ;  car  aussi  bien  je  me  fais  conscience  de  tromper  tant 
de  gens,  qui  me  prendront  pour  quelque  grand  théologien... 
Je  trouverai  toujours  belle  la  forme  que  vous  lui  donnerez,  et 
je  ne  veux  point  lui  en  souiiailer  de  plus  belle  (1).  »  Posirema 
haec  verba  valent  etiani  ad  quaestionem  dirimendam  ulrum 
solam  tituli  materiam,  an  digestaui  et  plana  scriplione  expo- 
sitam  amico  suo  vir  sanclus  praebuerit.  Manife.stum  est,  ni 
fallor,  Franciscum  prœter  inventionem  etiam  eloquutionem 
praestitisse. 

86.  Siquis  dubitet  adhucde  quo  opère  Antonius  Faber  in  bis 
litteris  ageret,  praesto  est  alla  epistola  die  23  ejusdem  mensis 
ab  eodem  ad  Salesium  conscripta,  quae  nominatim  codicem 
memorat,  ejusque  Sabaudi  epitheton  appingit,  eoquod,  ut 
sciunt  oiunes,  Fabrianus  codex  ncn  explanationem  codicis 
Justinianœi  complectitur,  sed  décréta  senatus  Camberiensis 
juxta  ordinem   titulorum  Justinianœi  codicis  digesta.   Cedo 
epistolam  :  ■•   J'attends  de  bon   cœur  l'ornement  que   vous 
m'avez  promis  pour  mon  code  savoisien,  que  je  vais  avançant 
de  jour  à  autre  le  plus  que  je  peux,  etc.  (2).  »  Omnem  prae- 
terea  dubitandi  rationem  aufert  coœvus  historiens  abbas  de 
Longueterre,  qui  in   historia  vilœ  S.  episcopi  Gehennensis, 
parte  tertia,  pag.  124,  rem  sic  narrât  :  "  Il  a  fait  paraître  la 
variété  de  ses  lectures  dans  le  code  d'Antoine  Fabre,  premier 
président  du  souverain  sénat  de  Savoie,  où  il  a  plus  décidé  de 
matières  que  les  ennemis  de  l'Eglise  qu'il  réfute  n'en   ont 
malheureusement  inventé  contre  les  trois  personnes  de  l'ado- 
rable Trinité.  »  Luculenter  innuit  bistoricus  rubricam  tituli 
desumma  Trinilateel  fide  catholica  ;  scite  tamen  dicit  plus  de 
matières  etc.  quia  non  modo  Arianos,  Macedonianos  et  similes, 
sed  etiam  haereticos  œtatis  suae  vir  sanctus  inibi  refutavit. 

87.  Demum  prœtereundum  non  est  argumentum  intrin- 
secum,  quod  docte  ac  dilucide  more  suo  sic  explicat  claris- 

(1)  'Vide  0pp.  S.  Francisci  de  Sales,  edit.  Migne,  tom.  H,  pag.  122. 

(2)  Op.  et  tom.  cit.  pag.  121. 


sinnis  abbas  de  Baudry  :  «  Si  les  cahiers  de  controverse  de 
saint  François  de  Sales,  tpii  n'ont  été  imprimés  que  plus  de 
cinquante  ans  apiès...  avaient  été  publiés  dès  lors,  je  crois 
qu'il  aurait  été  assez  difficile  de  cacher  la  participation  qu'avait 
eue  le  saint  évéqtie  au  premier  cha[)itre  du  code  Fabriin  ;  car 
on  eût  pu  le  reconnaître  aiséuieni  à  la  conformité  cpi'il  y  a 
entre  certains  endroits  de  ces  deux  ouvrages.  Je  citerai  pour 
exemple  le  tableau  des  titres  donnés  au  pape  par  les  anciens 
lères,  tableau  (pii  a  été  fort  loué  par  le  comte  de  Maistre  dans 
son  ouvrage /)«  l'ape,  liv.  d,  chap.  40.  Si  l'on  compare  ce 
tableau  avec  la  cinquième  note  des  hérétiques,  qui  se  trouve 
dans  le  chapitre  premier  du  code  Fabritn,  on  verra  que  le 
second  ouvrage  dit  eu  latin  ce  que  le  premier  avait  dit  en  fran- 
çais (I).  ..  Quas  ob  res  nemo  jam  [jotest  ambigere  quin  illus- 
tris  ille  litulus,  solida  doctrina  catholica  refertus,  sancto  epis- 
copo nostro  merilo  vindicatus,  jier  queuilibct  iequum  et 
cordatum  judicem  debeat  adjudicari. 

88.  Animadv.  §  13.  In  Hbris  Conlroversiarum  novUalis  me- 
7'i(umenilet.  No\o  ccrtaminis  génère  contra  hœrelicos  Fran- 
cisciuu  dimicare  debuisse,dum  eas  quas  conlroversias  dicunt 
composuit  in  sup,  §  25  jam  pra^notavi.  Animadverti  etiam 
qiiam  difiicile  hoc  ceitamen  fuerit,  quam  féliciter  illo  per- 
functus  sil  SalesiuSj  quam  opima  -Sjiolia  ex  hoslibus  retuleiit, 
quam  salubre  et  utile  exemplum  posteris  atque  œtati  nostree 
pra}sortim  reliquerit.  Exinde  inferebatur  novitalis  merilum  in 
bac  operum  Salesianorum  parte  luculenter  enitere,  adeoque 
S.  Auctorem,juxtapraemissacensoris  optimi,  lilulum  Docloris 
promereri.  Confirmai  haec  modo  animadversio  :  dum  recolit, 
illum  baudquaquam  "  aggressum  esse  aliquid  quod  Builar- 
mini.  Du  Perronii,  Bossueti  absolutis  ea  de  re  lucubralionibus 
comparari  possit,  vel  iis  dispulalionibus,  quas  contra   vetus- 

tioresalios  Ecclesia;  hostes,  doetores  j^lures  aggressi  sunt 

sunt  enim  bœ  controvtrsiae  sermones  quidam  Thononensi  plebi 
acconimodati,  quos  scriplodieiimtradere  coactus est,  cum  voce 
recilare  prohiberetur.  Ipsemet  Fianciscus  rei  testis  in  sua  ad 
Tbononenses  praefatione,  etc.  Mirabitur  fortasse  quispiam  cen- 
sorem  acutissinmni  haec  commémorasse,  quœ  ad  Francisci 
meritum  efferendum  magis  quam  deprimendum  valent  ;  ast 
ille  negans  Salesianum  opus  comparari  posse  cum  Bellarmini 
aliorumque  absolutis  ea  de  re  lucubralionibus,  innuit  imper- 
fectam  esse  nostri  scriptionem,  idque  confirmai  exordiens 
§  sequentem  bis  verbis;  «  Opus  autem  neque  perfectum  neque 
expolitum  fuisse  alla  plura  ostenduiit   » 

89.  Opusillud  in  suo  gcnere  perfectissimum  est.  Si  haec  cen- 
surse  mens  est,  ejus  argumentandi  ratio  triplici  vitio  laborat 
eoque  gravissimo.  Nam  I.  quoties  aucloris  alicujus  meritum 
œstimandum  est,  summo  in  pretio  sunt  peculiarium  rerum 
adjuncta  in  quibus  versabatur.  Si  quis  ex  tempore  dicere 
coactus  optime  dicat(quamvislimatius  a'.iquod  proferri  queat 
ab  aho  cui  tempus  et  olium  suppeiat)  nonne  is  maxima  dignus 
erit  laude  et  admiratione  ?  TuUius  ingenium  et  poeticam 
Archiœ  facullatem  vehsmenter  admirabatur,  quod  ipsum  audi- 
visset  «  quum  litteram  scripsisset  nullam,  magnum  numerum 
oplimorum  versuum  de  ipsis  rébus  quœ  lum  agerentur  dicere 
ex  tempore—  licet  fateretur  perfectiora  esse  —  quœ  accurate 
cogilateque  scripsisset.  »  (Pro  Archin,  §  8).  Eadem  fere 
dicenda  sunt  de  quibusdam  veterum  doctorum  orationibus, 
quaj  prore  nala  ac  nulla  scriptione  prœgressa,  ab  ipsis  impa- 
ratis  pulcherrime  pronunciata  sunt.  Sœpe  ego  maximis  meri- 
lisque  laudibus  ornatum  audivi  theologuin  eximium,  qui  de 
iis  rébus  qua;  pridie  acta  fuerant  vel  tune  agebantur  ex  tem- 
pore scriptionesdoctas,concinnas,  élégantes  ad  persuadendum 
ac  moveudum  idoneas,  dieiim  exarare  consuevit  et  vulgare  ad 
causam  jusliliœ  et  religionis  naviter  tuendam.  Finge  alium 
posse  (quod  non  facile  putaverim)  quidpiam  perfeclms  et  po- 

(1)  Op.  cit.  edit.  Migne,  tom.  6,  pag.  12b. 


399 


DOCTORAT 


400 


lilius  conscribere  cogitale  accurateque  :  numquid  primi  illius 
meriîum  ac  dignitas  extenualur  ?  Imo  vero  augeri  et  praecla- 
rius  effulgere  existiiiio.  Facile  est  haec  omnia  ad  Salesium  nos- 
Irum  ejusqiie  conlroversias  tiansferre. 

90.  Viiium  alterum  quo  laborat  Aniinadvevsio.qiiœ  prsepro- 
peras  et  imperfectas  Salesii  scripliones  dicil,  in  falso  supposito 
facli  consistit.  Sciendiim  est  enim  neqiie  paratam  materiam 
Francisco  scribenti  defuisse,  neque  dicendi  rationen»,  seu  for- 
mam  extcrnam  aliquid  desiderare,  ut  perfeclissimuni  opus 
valeat  judicari.  Primum  evincilur  ex  eo  praefationis  loco  quem 
censura  describit  :  «  Je  me  suis  mis  h  réduire  en  escrit  quel- 
ques principales  raysons,  que  j'av  choisies,  la  plus  part  tirées 
des  sermons,  et  autres  traités,  que  j'ai  faits  ci  devant  de  vive 
voix.  "  Credendum  vero  non  est  tractaïus  illos  et  sermones 
prsecedentes,  unde  niateries  operi»  depronipta  est,  temere  et 
nulla  pi-semissa  meditatione  et  studio  scriptes  aut  récitâtes 
fuisse.  Quod  autem  ad  stylum  et  formani  operis  externam 
attinet,  concedit  iillro  censor  eximius  ulrumqiie  legentibus  et 
loco  esse  accommodatimi,  ait  enim:  aldeo  tantunisua  prae  aliis 
(Salesius)  commendat  quod  fere  allobroga  veste  aliorum  ra- 
tiones  induerit.  —  La  méthode  et  le  stile  ne  vous  déplairont 
point,  car  son  air  est  tout  à  fait  savoisien.  »  Qua  in  re  vir 
banctus  ad  unguem  exequutus  eit  quod  suinmi  prjeceptores 
artis  bene  dicendi  tradiderunt.  Ut  enim  (ait  TuUius)  in  vita, 

sic  in  oratione  nihil  est  ditiicilius  qiiam  quid  deceal  videre 

Est  autem  quid  deceat  oratori  videndum  non  in  sententii 
solum  sed  etiam  in  verbis.  Non  enim  omnis  forluna,  non  omnis 
honos,  non  omnis  auctoritas,  non  omnis  aetas,  née  vero  locus 
aut  tempus,  aut  audilor  omnis  eodem  aut  verborum  génère 
traclandus  est  aut  sententiarum,  semperque  in  omni  parte  ora- 
tionis,  ut  vitae,  quid  deceat  considerandum,  quod  et  in  re  de 
qua  agitur  posiium  est  et  in  personis  et  eoruiii  qui  dicunt,  el 
eorum  qui  audiunt  (1). 

91.  Item  Quintilianus  :  «  Nec  tantum  quis  et  pro  quo,  sed 
etiam  apud  quem  dicat  interest...  quum...  non  idem  apud 
graves  viros  quod  leviores,  non  idem  apud  eruditum  quodmi- 
litarem  ac  rusticum  deceat...  Tempus  quoque  ac  locus  egent 
observatione  propria...  et  loco  publiée  privatove,  celebri  a 
secrelo,  aliéna  civitate  an  tua,  in  castris  denique  an  foro  dica 
interest  plurimum,  ac  suam  quidque  formam  et  proprium 
quemdam  modum  eloquentiae  poscit  (2).  •  His  consentauca 
sunt  quœ  S.  Isidorus  docebat  episcopos  :  a  Episcopi  sermo 
débet  esset  purus,  simplex,  apertus...  unumque  admonens 
diversa  exhortatione,  juxta  professionem,  morumque  quali- 
tatem  :  scilicet  ut  prœno-cat  quid,  cui,  quando,  vel  quoniodo 
proférât  (3).  »  Id  prajstitit  Franciscus,  ceu  testatur  Renatus 
Joscphus  de  Tournemine  :  «  S.  François  de  Sales  a  un  style 
particulier,  excellent,  en  son  genre,  inimitable...  Un  écrivain 
serait  téméraire,  s'il  se  flattait  de  conserver  dans  lechangemen 
de  son  style  cette  suavité  insinuante,  ces  expressions  efficaces 
cette  éloquence  familière  et  sa  conversation  plus  persuasive 
que  les  discours  étudiés  et  sublimes.  Non,  on  ne  fera  jamai 
que  des  copies  informes  de  ce  merveilleux  original  (4).  »  Quum 
itaque  S.  Auctor  scribendi  ratione  loco,  tempori  et  personis 
aptissima  ususfuerit,  eam  dédit  operi  formam  quam  perfectis- 
simam  judicemus  oportet.  Maxima  vero  rei  diflicultas  ex  eo 
inlelligiiur  quod  non  modo  sermones  illi  fiierint  Thononens 
plebi  accommodati  fvelut  censura  noiat)  sed  eliam  idoneiad 
persuadendum  nobilibus  doctisque  viris,  eosque  permovend 
ut  ejerata  haeresi  ad  catholicam  verilalem  redirent.  Id  facta 
inde  sequutaevincunt,  quibus  luculentior  denionslratio  neque 
flagitari  potest  neque  praeberi. 

M)  Cic.  Orator.  §.  X.\l. 

(2)  Inslit.   Orat.  lib.  .VI,  cap.  1,  §§  i3,  43,  47 

(3)  Lib.  2  0ffic.  ad  Fulg.  c.  o. 

{i)  Journal  de  TV^t'OUJ,  juillet  1730. 


92.  Res  et  sententias  ob  se  inventas  et  excogitatas,  non aliunde 
petitas,  S.  Auctor  iis  libris  coinplexus  est.  Tertium  quod  inest 
vitium  advcrsœ  argumentationi  in  eo  latere  puto,  quod  a  priori, 
et  ex  adjunctis  extrinsecis  de  prœstantia  et  perfectione  operis 
judicare  \elit  ;  quum  illud  pr;esto  sit,  et  legentibus  pateat, 
nullum  errorem  quem  Salesii  adversarii  defendeient  aptasoli- 
daque  refutatione  carere,  nullum  catholicum  dogma  quod  illi 
impugnarent  indefensum  ab  eo  fuisse  relictuni.  Quare  Romani 
pontiTR-fs,  S.  R.  E.  cardinales,  episcopi  aliique  viri  doctissimi 
opus  istud  in  suo  génère  egregium  ac  perfectissimum  judica- 
runt  velut  in  causae  informatione  §§  18--27  et  in  sup.  §  73  de- 
monstravi.  l't  hanc  replicationem  praivcrtat,  censor  sagacissi- 
mus  non  inficiatur  optima  esse  quae  in  controversiis  conti- 
nentur,  sed  aliunde  ea  deprompsisse  dicit  atque  ipsius  utitur 
testimonio.  «  Nec  vero  se  quidquam  novi  allaiurum,  sed  quœ 
ceteri  dixerint  ampliori  jam  forma  se  breviori  consuturum 
pollicelur.  Je  ne  dirai  tlonc  rien  qui  soit  nouveau...  car  tout 
est  ancien  dans  cet  écrit,  et  n'y  a  presque  rien  du  mien  que 
le  ni  et  l'aiguille.  Le  dessein  ne  m'a  cousié  qu'à  le  descoudre, 
el  le  rec>  'j-i.-»  à  ma  façon.  »  Ne  objectio  prima  fronte  gravis 
animuni  i.  '•^nsoris  dejicerct,  ejus  lenuitali  et  imperitise 
promplœ  sub  mit  censor  leclissinius  ;  nam  supercilio  quidem 
arguentis,  sed  adjuvantis  benignitate,  pergit  continue.  «  Nec 
aliter  poterat,  ut  enim  in  epistola  ad  Viennensem  Prœsulera 
postmodum  scripsit  —  nello  spazio  di  cinqne  anni  nello 
Chablais...  ho  predicato  senza  allri  libri  che  la  Bihbia  e  quelli 
de!  gran  Bellarmino.  »  Hœc  verba,  si  intimius  inspiciantur  et 
cum  iis  jungantur  quae  initie  hujus  §  animadv.  scripta  sunt, 
difticullaiis  solutionem  quamsum  daturuspleniorem  efbciunt. 

93.  Quod  ut  probe  intelligatur,  statuendum  est  prœprimis, 
rectissime  S.  auclorem  dixisse  :  «  Je  ne  dirai  rien  qui  soit 
nouveau,  »  idque  tum  ad  totius  rei  substantiam,  tum  ad  sin- 
gula  capita  doctrinae  quam  explanabat  pertinet.  Nam  certum 
et  cxploratum  est,  doctrinam  catholicam  unani  semper  et  im- 
mutabilem  esse,  velut  in  sup.  §  17  significavi.  Hinc  S.  Thomas 
qucerens  an  progressu  temporis  articuli  fidei  creverint,  vel 
augeri  possinl,  respondit  eos  quoad  substantiam  eosdem 
semper  esse,  crcvisse  tanien  et  posse  crescere  quoad  explica- 
tienem  (1).  Verum  ea  explicatio,  per  quam  articuli  fidei  au- 
gentur,  ad  Romanum  pontificem  et  concilia  spectat  cum  défi- 
nitiones  dogmaticaî  ab  iis  feruntur.  Necesse  autem  erat  ut  hoc 
sensu  se  nihil  novi  dicturum  vir  sanctus  prolestarelur,  quum 
hœreticos  ailoqueretur  qui  hanc  praetexebant  causani  seces- 
sionis  suœ,  quod  Ecclesiœ  Romana  ^prout  inquiebant)  Evangelii 
doctrinam  immutasset.  Quum  autem  id  profiteretur  Salesius, 
opportune  lectores  alliciebat,  adjiciens  se  in  méthode  et  stylo 
dumtaxat  ipsisaccomodate  aliquid  novi  allaturum.  «  La  mé- 
thode et  le  style  ne  vous  déplairont  point,  car  son  air  est  tout 
à  fait  savoisien.  »  Inhaerebat  ergo  sapientissimo  monilo  Vin- 
centii  Lirinensis  :  Eadem  quœ  didicisti  dece  :  ut  cum  dicas 
nove,  non  dicas  nova  (2). 

9i.  Ast  in  antiqua  et  immutabili  catholica  doctrina  expli- 
randa  multas  certe  proferebat  Franciscus  sententias,  aucto- 
rilates,  similitudines,  argumenta  etc.  quibus  sanam  doctri- 
nam declarare  et  legentibus  persuadere  conabalur.  Num  bac 
in  parie  aliquid  novi  afîerebat?  Profecto;  sed  non  ideo  illud 
erat  aliunde,  idest  ex  alienis  libris  haustum.  Nam  novo  or- 
dine  et  ornatu  S.  auctor  exponebat  ea  quae  antea  scripserat 
vel  pronunciarat.  Erant  enim  fere  omnia  a  tirés  des  sermons 
et  autres  traites  quo  j'ai  faits  ci  devant  de  vive  voix.  »  Non 
igitur  ex  alienis  mercibus  pulcherrinam  illam  rerum  dicenda. 
rum  copiam  mutuatus  fuerat  sanctus  oratur;  sed  e  penu  sua 
deproinebat.  Si  anteriores  illi  tractatus  et  sermones  exlarent, 
objicere  posset  Animadversio,  duplicem  ejusdem  operis  edi- 

(1)  2,  2,  qu.  1  n.  7. 

(2)  Commonit.  §  22. 


40i 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


402 


tioiioiu  nos  liiiheie,  ordino  timlimi  et  tcxUiia  iinmutata;  snd 
quuni  priora  qiiœ dictii  fmiMiii  millibi  siiit  iicc  esse  possiiit, 
qiiid  noccl,  qiui>so,  pretio  ac  dit^nilali  coiiliovnrsianim,  quod 
eœ  lucubi-atioiies  «inis,  post  socuiidas,  ul  aimit,  curas  al) 
auclore  adhibitas,  nobis  exlubeanl?  Hœccine  causa  est  cur 
opus  iiiiporfcrliini  dioatiii'?  Imo  vcro  pcrrcctius  et  cxpolilius 
jji'opterca  censfiiihiin  esl. 

95.  NildetrahUde  laude  S.aucloris  quod  SS.  Bihlia  et  Bcl- 
larmini  opéra  dinn  scribcbat  liahcrcl.  Quod  auleni  forma  et 
niateries  ad  catholicam  docliinaiu  explicandaiii  a  Francicco 
usurpala  aliuiide  sunipta  non  fuerit  vehemcnter  confirin.iUir 
e  notationibus  ronsoiis  amjilissimi  (alque  bunc  spectal  ilhnl 
quod  in  caloo  §  02  significavi).  Elenim  unde  baurire  potorat  ^ 
Aut  a  sacris  Uibliis  aut  BL'llarmino;haic  enini  duo  sohimniodo 
habebatsul)sidia.  Al  divina  eloquia  catholirio  doctrinœ  subs- 
lantiam  pra'bent,  et  fundaincnla  argumentorum  ad  ha;resirn 
rel'ellondain,  non  formam  argumentorum,  doctrinae  explica- 
tioncni,  Irgitinias  ilialioncs  ex  ipsis  Scripturaî  locis  deduclas, 
rerum  dicendarum  ordinem,  notiones  e  variis  discipbnis  ar- 
cessilas  ad  propositam  rem  illuslrandam,  vestemtolius  operis: 
paucisquidquid)!ori  asciiploreorlho  loxodici  potest.  Proinde 
subsidium  commune  et  uecessarium  Palribus  omnibus  et 
doctoribus  SS.  P>iblia  prœbuerunt.  a  Quid  abud  est  (inquit 
sapicnlev  abbi  sanclus  auctor)  doclrinam  sanctorum  Patrum 
quam  Evangelium  explicatum,  quam  Scripturœ  sacrœ  elu- 
cidatœ  (h?  ••  Qiiare  ad  perfectionem  operis  pertinet  quod 
Bibba  babuerit  scriptor  iinniortalis;  niiserum  si  caruisset  ! 
operis  merilum  ceteroquin  et  dignitas  ex  eo  subsitbo  non 
imminnitur.  Restât  Bellarminus  ex  quo  suî^picari  quis  posset 
ne  forte  vir  sanctus  hauserit  ex  eo  quidquid  novi  in  ejusmodi 
dispulationibus  proferre  licebat;  sed  banc  suspicionem  amovet 
censor  solertis-iimus  admonens  :  a  Suspicari  quis  posset  Sala- 
ce sium  aggressum  abquid  esse  quod  Bellarmini lucubra- 

a  tionibus  comparari  possit...  At  longe  aliter  se  res  habet.  » 
Jam  si  vir  sanctus  Bellarminumdescripsisset,  ipse  quidem  novi 
operis  merito  et  bonore  destitueretur;  sed  opus  non  modo 
comparari,  scd  œquari  (ex  parle  saltem)  cum  ven.  cardinalis 
lucubralionibus  oporteret. 

96.  Conlroversiarum  libri  opportutice  eruditionis  ornalu 
minime  dcsliluuntur .  Unicnm  patet  animadversioni  perfugium 
ut  dicat  :  ex  defectu  librornm  defuisse  auctori  commodum 
infarciendi  plurimas  auctoritates  et  allegationes,  quibtis  ii 
gloriantiu'qui  eruditionis  copiam  affectant.  At  quandonam  hœc 
ornamentorum  redundantia  in  lis  operibus  emicuit  qua;  tan- 
quam  classica  et  (uti  vocare  soient)  originalia  posteritas  est 
admirata?  Quid  quod  cum  illis  adversariis  ratione  et  Scrip- 
turarum  testimoniis  maxime  certandum  eral?  Usui  erant  pro- 
fecto  ad  imniutabilitatem  doctrinae  demonstrandam  defuii- 
tiones  conciliorum  veterum,  Patrum  anliquorum  auctoritates, 
historiœ  ecclesiasticte  documenta;  sed  nonne  bajc  passim  in 
controversiis  occurrunt?  Ac  sane  mirandum  est  quomodo 
scriptor  egregius  libris  deslitutus  tam  sœpe,  tarn  accuratc, 
tam  opportune  liœc  allegare  potnerit.  Quas  ob  res  merito  ab 
episcopis,  qui  hune  librum  examinaverunt,  Salesius  compara- 
tus  fuit  .\thanasio,  Ambrosio,  Auguslino  (2)  :  quod  si  ipse 
verbis  meritum  operis  sui  extenuabat,  festinationem  praetexens 
qua  elaboratum  fuit  et  suadens  lectoribus  ut  aliorum  coœvo- 
runi  multo  ampliora  adirent,  id  miram  arguit  scribenlis  hu- 
militatem  majoremqueilli  apud  cordatos  vires  exislimalionem 
conciliât. 

97.  Animadv.%  14.  Exlrinsecœ  impcrfecliones  haud  iiixmi- 
nuunt  operis  prelium,   vel   auctoris   merilum.   Extrinsecœ 


(1)  Tract,  de  divini  Verbi  pra;dicat.  Conf.  locura  e  Régula  Pastor. 
S.  Gregorii  desciiptum  in  sup.  §  7. 

(2)  Summ.  pag.  14,  pvop.  fia. 


iniperfecliones,  qiue  ex  jactura  nonnullaruin  ([MajUionum,  ex 
biatibus,  sententiis  incom[)letis,  defectu  auctorilatiim  qua- 
ruMulam  inserendarum  oriuntur,  meritum  et  pra;.stantiauiauc- 
loiis  liaud  innninnunt;  inio  (|ua;t'iimque  residua  sunt  clii- 
ciunt  preliosiora.  Sic  in  antiquis  monuinentis  ei  sculptis  ima- 
ginibus,  si  quœ  pars  collapsa  vcl  divulsa  fuerit,  aut  imperfecla 
al)  artifice  relicta,  non  ideo  minus  operis  cleganliam  atque 
ampliludinem,  et  auctoris  peritiam  ingeniuiminc  dcmiranmr. 
Nonne  saepe  in  quibusdam  libris  doclorum  veterum  iiniile 
quidpiam  evenissc  novimus?  Facile  autem  ferendajaclura  est, 
nbi  partiîs  operis  residuie  lanla?  simt,  taiu  sibi  cobieren!es, 
tam  dilucide  explicatajjUl  illud  quod  decst  probabili  conjec- 
tura assequi  quisque  et  supplere  valeal.  Ut  vero  levius  sit 
censoris  amplissimidesideriumefllciet  ea  pars  operis  in  sunini. 
addit,  descripta  et  in  snp.  §  (J7  mcniorala,  qu;e  in  plulois  mo- 
nasterii  Anneciensis  inedita  servabatur.  Atque  hic  adprecamur 
Patres  Emos  ut  considèrent  quo  robore  argumentorum,  qua 
cloquentitu  vi,  qua  subtilitate  ingenii,  qua  ratioiiuin  ubertate 
auctoritatem  docentisEcclesiae  et  prœrogativas  Romani  ponti- 
ficis  sanctus  scriptor  defenderit  ac  demoiistraverit  ;  quo  fiirlo 
polissimum  ejus  telatis  errorem  evertebat,  qui  vi  et  i>otei-lali 
privati  spiritus  et  examinis  maxime  innitebatur. 

08.  Perpcram  a  censura  objicilur  Conlrovirdarum  librosad 
auniim  1672  dclituisse.  Quum  judicium  quod  agitur  totutn  in 
eminentia  doctrine  S.  episcopi  Gebennensis  versetur,  cer- 
tum  mibi  ac  persuasum  est,  neminem  ex  judicantibusconinio- 
tum  iri  quod  liber  Controversiarum  nonn'si  anno  1G7'2  lypis 
edilus  fuerit.  Num  eo  doclior  quisque  est  quo  citius  scrip- 
tionesejus  prœlo  vulgantur?  Nequis  vero  in  errorem  indiicatur 
ex  censurœ  verbis  :  «  Delituit  prœterea  ejusmodi  Salesii  elu- 
cubralio  ad  annum  1058,  ac  nonnisi  anno  ltw2  septimo  ab 
ejus  canonizatione,  primum  publici  juris  facta  est  »  nequis, 
inquam,  in  errorem  inducalur,  Patres  Emos  obsecro  ut  re- 
celant quse  in  sup.  §  81  a  me  scripta  sunt.  Non  latuit  hoc 
opus  illos  quorum  lectioni  destinatum  fuit,  proindcque  mulla 
hœreticorumm  illia  ejus  ope  ad  catholicam  veritatem  conversa 
sunt.  Non  latuit  eo?  qui  praecipue  judices  doctrii:a3  in  eo  com- 
prebencce  esse  poterant,  adeoque  a  Romano  ponlilice,  a  pur- 
puratis  Palribus  et  consultoribus  quibus  hic  cœlus  constat, 
ab  episcopis  revisoribus  mullis  et  aniplissimis  laudibus  fuit 
honestatum  diu  ante  annum  1072. 

Q9.  Non  erravit  S.  episcopus  in  allegalione  canonls  concilii 
Quiniscxli.  At  vero,  urget  Animadversio,  licec  Controversia- 
rum lucubratio  pluribus  mendis  vacua  non  prodiit.  11*;  plures 
ad  duas  reducuntur;  neutra  vero  indecoram  illam  mendcS 
compellationem  meretur.  Primum  nempe  S.  auctor  iiisimu- 
latur  quod  canones  concilii  Quinisexii  ad  sextuin  concilium 
générale  retulerit.  Miror  banc  objectionem  a  vire  ecclcsias- 
tici  juris  consultissimo  prodiisse.  Memini  me  adolcscentem 
adhuc  in  institutionibus  canonicis  Joannis  Devoti  perlegisse 
laudatas  quasdam  lacinias  ex  epistolis  S.  Innocentii  I  Romani 
ponlitîcis,  qui  allatis  canonibus  conciliaribus  quos  Nicœnos 
dicebat,  addiderat  :  «  Alium  enim  canonem  Romana  non  ad- 
niitlit  Ecclesia.  >•  Heic  vero  doctissimis  aucîornotabat  :<cCum 
Nicajnos  canones  Innocculius  memorat  intelligit  etiam  Sardi- 
censes,  quoniani  hoc  concilium  tamquam  Nicœni  appendix 
habebatur  (1)  ».  Ex  quo  intellexi  neque  sanctum  maximum- 
que  pontificem  errasse,  neque  ejus  successorem  Zozimum,  qui 
simili  locutione  usas  fuit  (2), neque  calholicum  quemviserrare, 
si  tamquam  canones  concilii  generalis  eos  appellet  et  laudet, 
qui  editi  sint  in  synodo  quœ  generalis  appendix  habetur.  Jam 
vero  in  eodem  libro  et  capite  heec  eliam  perlegi  :  «  Synodus  haec 
(Trullana)  dicitur  Quinisexta,  quod  ejus  prœsules  editisdedis- 

(1)  Dcvot.  institut,  juris  can.   in  proie  gom.  cap.   5,  §  07,  in 
nota. 

(2)  Tizzaui  Concil.  gêner,  tom.  1,  pag.  33. 


17' 


SERIE 


26 


403 


DOCTORAT 


^Oi 


ciplina  canonihus  vuleri  vellent  supplevisse  illud  quoii  ^  et  M 
générales  synodi  non  priestiterant.  Roir.ana  Ecclesia  eos  tan- 
tum  probavit  hiijiis  concilii  canones,  qui  nihil  habeieut  quod 
superioribus  synodi5,  probatisqiie  nioiibus  adveisarctiir,  si- 
cuti  Hunibertns  cardin.  episcopus  Sylva?  canilida?ac  LconisIX 
legalusapud  Grœcos  declaravii  (1).»  Eodem  pertinent  quie 
tradit  cl.  Jo.  Anseliuiis  Mortreuil  :  »  Eu69-21econcileTrullicn, 
appelé  par  les  canonisles  erccs  le  sixième  concile,  précisa  le 
premier  les  sources  de  droit  canonique  qui  devaioiit  ^ire  re- 
connues par  l'Eglise  orientale.  Il  reçut  le  nom  In  Trullo  parce 
qu'il  lut  tenu  dans  la  salle  du  conseil  du  palais  impérial  de 
Conj'a  iiinople,  et  celui  de  synodus  Qiiinisealn  parce  qu'il  eut 
pour  bul  de  suppléer  aux  cinquième  et  sixième  conciles  uni- 
versels tenus  à  Constantinople  (2].  »  Hisce  propositis,  argu- 
ineatam  a  piri  facile  conûcilur.  Si  licet  canones  Sardicenses 
Nicîeno  concilio  adscribere.  qui  Sardicensis  syno  lus  Nicœnœ 
appendix  fuit,  nemini  piaculo  adscribetur  quod  Tidlcnses  ca- 
nones (eos  nempc  qui  a  Romana  Ecclesia  probnti  sunt)  ad 
scitum  conciiium  œcumenicam  revucaverit,  quandoquidem 
TruUensissynoJus  isiius  supplementumhabetur.  Donec  crgo 
censor  clarissimus  subiilem,  sed  veram  distinclionem  aflerat 
inler  appendicem  et  supplemenlum,  aut  demonstret  caiionem 
a  Salesioadductum  sanœ  doctrinae  et  moribus  a  Romana  Ec- 
clesia receplis  repugnare,  verba  S.  episcopi  quovis  mendo  ca- 
rjre  nieo  jure  contendam.  Imo  cum  decretum  illud  ad  catalo- 
gum  librorum  cauouicorum  referretur,  in  quo  appriniu  cum 
orienlaiibrs  Ecclesia  Rotr.ana  consenticbat,  mérite  S.  prœsnl 
tanquani  scitum  Ecclesiic  universalis  illud  exhibuit.  Diligen- 
tius  aulem  et  accuralius  ille  est  loquutus  quam  Innocentius  I 
et  Zosimus;  nani  eorura  verbis  lector  imperitus  credere  posset 
Sardicenses  canones  Nicffice  fuisse  conditos;  Franciscus  vero 
diserte  in  Trullo  canoneni  quem  laudat  prolatum  fuisse  af- 
firmai :«  Mais  quelque  temps  après  au  concile  troisième  de  Car- 
«  thage  (où  se  trouva  S.  .Augustin),  confirmé  au  sixième  gé- 
«  néral  de  Trullo,  outre  les  livres  précédents  de  second  rang, 
«  furent  encore  reçus  etc.  (3;.  »  Itaque  Trullanam  synodum 
memoravjt  diserte  ;  sextam  vocavit  quia  Grseci  qui  illam  lia- 
buernnt  sic  appellabaut,  generalem  dixit  quia  décréta  ejus 
synodi  quaj  ab  Ecclesia  latina  recepta  sunt  reapse  vim  et  po- 
testatem  decretorum  concilii  universalis  habuere.  Inlererat 
autem  S.  scriptoris  bœreticis  ostendere,  univcrsalem  Eccle- 
siam  jam  antiquitus  consensisse  in  canonicislibrisagfioscendis 
et  recipiendis. 

iOO. Xecreprehendendus  estquodsemel  auctoritate Mlchadis 

Montaigne  usus   sit.    Immerito  autem  emendations  dignum 

censura  existimat  quod  S.  auctor  conscripsit  insermone25 

qui  inscribitur  :  De  la  corruption  des    versions  vulgaires, 

ut  sapienliam   declararet  Sedis    Apostolicas    in    vnlgaribus 

S.  Scripturae  versionibus  prohibendis.  Inter  alia  argumenta 

utilur  vir  sanctus  testimonio  hominis,  docti  quidem,  sed  prop- 

ter  liberiorem  opinandi  moreni  heterodoxis  (quos   Salesius 

alloquebalur)  minime  suspect!,  quasi  nimio  studio  et  cœcoob- 

sequio  facile  probaret  quidquid  aSedeApostolicapraescriptum 

fjisset.  Ait  ilaque  :  -  Savons-nous  bien,  dit  un  docte  profane, 

qu'en  Basque  et  en  Drctagne  il  y  a  des  juges  assez  téméraires 

pour  établir  cette  traduction  toute  en  leur  langue,  quoique 

l'Église  universelle  n'ait  point  de  jugement  plus  difiicile  à 

rendre,  ainsi  c'est  l'intention  de  Satan  de  corrompre  l'intégrité 

de  ce  saint  Testament  ;  »  ac  paulo  post,  ne  quis  ignoraret  quis 

profanus  ille  esset,  subdit  :  a  Je  me  souviens  d'avoir  lu   dans 

a  les  Essais  du  sieur  de  Montaigne,  quoique  laïque,  qu'il  trou- 

a  vait  ridicule  de  voir  tracasser  entre  les  mains  de  toutes 

(Il  Devoii  Op.  cit.  cap.  cit.  §  56,  nota  2. 
(2)  Mortreuil,   Histoire  du  droit    byzantin.  Paris  ISil,    vol.    1, 
pag.  409. 
(H,  0pp.  S.  Franc,  de  Sales,  edit.  Vivèî,  tom.  YllI,  pag.  3CS. 


«  sortes  de  personnes  dans  une  salle,  ou  dans  une  cuisine,  le 
a  saint  livre  dos  sacres  mystères  de  Dieu  cl  de  notre  créance, 
ti  Car,  dit-il,  ce  n'est  pas  en  passant,  ni  tumultuairement,  qu'il 
«  faut  manier  une  étude  si  sérieuse  et  vénérable  etc.  ••  Pote- 
ratne  quidpiam  sapientius  atlerri  î 

■iOI.  At  Micliael  Montaigne  insimnlalur  •'  d'avere  e  coi 
dubbi  e  colle  asserzioni  sviato  dalla  reale  ricerca  délia  verità, 
c  messa  in  moda  la  sbadataggine  in  questioni  di  gravissirna 
importanza.  »  .\udio.  Numquid  maaiis  infcnfus  cbrijtiaiue  re- 
ligioni  Porphyrio  fuit?  Nonarbitror  nihilominus  S.  Alpbonsus 
Kcclesiie  doctor  veritatem  Ecclesiai  caiholicfe  demonstrabal 
adducta  Poi  phyrii  auctoritate  :  a  Ancbe  Porfirio  (inquil  )  fa 
memoria  dei  miracoli  che  avvenivano  ai  sepolcri  degli  Apos- 
toli  (1)».  Alibi  vero  de  humaiiœrationisinlirmitatedisscrens 
R'.vlium  iuvocat,  qui  Michaele  Montaigne  cerle  dclerior  fuit 
et  inquit  :  «  Conferma  cic>  lo  stesso  Bayle  costretto  daH'cvi- 
«  denza  a  dire  :  La  ragione  fa  conoscere  alTucmo  le  suc  te- 
«  nebre,  la  sua  impolenza,  e  la  nécessita  di  unarivela- 
«  zione  (2)  ».  Munqiiam  dicendi  finem  facerem  si,  a  Paulo 
Apostolo  qui  etbnicos  poetas  laudavit  exordiens,  omnes  recen- 
sere  velleni  patres,  doclores,  scriptores  ecclesiasticos  proba- 
tis.-imos,  qui  ad  aliquameonfirmandain  veritatem,  quam  fidèles 
Ecclesia  docet,  tesiimoniis  et  auctorilatibus  usi  simt  eorum, 
qu:  vel  alieni  fuerunt  a  fide,  vel  minus  illi  obsequentes  opi- 
nionibus  suis  pra;  eo  quod  fas  erat  indulserunt.  Id  vero  non 
modo  sine  repreliensione  egerunt,  sed  prudenîium  sulfragio 
plausuque  accedente,  nam  ut  scite  Lezana  tradit  :  •■  Veritas 
quœ  ab  jnimico  peclore  et  ore  extorquctur  gratior  esse 
solet (3).  » 

102.  Animadv.  §  15.  Immerito  censura  deprimit  ea  quœ 
contra  Yireium  Salesius  scripsit.  Lucubrationes  S.  episcopi 
contra  Viretuin,  et  alias  bujusmodi  iisdem  animadverî-ionibus 
obnoxias  esse  censura  dicit  quae  adversus  conti  oversias  oggestœ 
sunt.  Verum  cum  aniniadversioncs  illas  nil  grave  et  solidura 
conlinere  perspexerimus,  manent  integrœ  pro  libris  contra 
Virctuni  scriptis  eœ  laudes  quibus  card.  Francioltus  et  prœsul 
Phœbeus  illas  honestarunt  (i).  Vix  autem  potest  intelligi  cur 
censura  dicat  lucub'.ationes  illas  nonnisi  paucissimis  notas 
fuisse.  Nam  librum  do  Eucbaristia  contra  Viretum  in  lucem 
jam  editum  fuisse  Phœbeus  saeculo  XVII  docuit,  dequc  riis- 
sortalione  quaB.  M.  Virgtnis  puritasdefenditur  idem  testabalur 
«  evulgata  dissertatione  ita  solide  (Viretum)  refutavit,  ut  ad 
palinodiam  recantandam  irapulerit  (o).  s  Hœc  opéra  crgo  in 
vulgus  édita  sunt.  Cum  autem  univers!  hominum  cœtus  Salesii 
doctrinam  admirarentur,  velut  a  Bensdicto  XlVtestatum  au- 
divimus  (0;,  pronum  est  ut  credamus  plures  fuisse  legendi 
sludiosos;  quo  jure  igitur  ceHsura  praedicat  perpaucos  extitisse 
quibus  ii  libri  noti  fuerint  ? 

103.  Merilum  et  prœstanlia  defenditur  opcris  inscripli 
«  Vcxillum  Crucis.  t>  Sed  hisce  paulisper  omissis,  censor  lec- 
lisslmus  opus  perinsigne  proponit  quod  inscribitur  Ycxillum 
crucis  :  mérita  laude  illud  exornat,  sed  criminales  indices  imi- 
tatus  circumstantias  atténuantes  solerter  admiscet  :  «  Ad  Ve- 
xillum  crucis  quod  atlinet  (inquil)  eruditum  quidem  opus  et 
maxima  commendatione  dignum  esse  non  abnuo;  sed  illud 
etiam  non  secus  ac  reliqua  sancti  viri  opéra  tenuiori  stylo,  ac 
rudiori  plc^bi  accommodato,  conscriptum  fuit;  suum  quippe 
opus  dedicavit  «  alli  signori  fratclli  délie  compagnie  de'  peni- 
tenti  délia  Sancta  Croce  negli  Stali  di  Savoia  di  qua  dai  monti.  » 
Ut  omnium  itaque  caplui  sese  accomniodaret,  ingenio  facun- 

(1)  Vcriln  delta  fede,  parte  ?,  cap.  17,  §  3. 
(2)Ibid.  Parte  2,  cap.  1,  §8. 

(3)  Consil.  3,  n.  30. 

(4)  Videinform.  §31. 

(5)  Loc.  cit. 

(C)  Vide  sup.  §  •'l'J. 


40o 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


406 


diieque  pepercit,  slyluni  ad  monticolaïuin  aures  accommo- 
davit,  et  ex  niullis  ea  de  re  antea  docte  ei'uditeqtie  ab  aliis 
editis,  opellani  conllavit.  »  Si  cxcipias  pustieniaiu  objuclionis 
partem,  de  qua  seorsuni  dicaiii,  Iiuic  auiinadvcrsioni  uberliiu 
satisfectum  esse  censeo  per  ea  quae  in  supp.  §§  90  et  91  dis- 
serui  de  oo  qnod  servare  decet  in  ratione  diccndi  ut  optima 
existiiuetur.  Sunima  Ihus  scriptoiis  et  oiatoris  est,  (jui  iegentis 
et  audienlis  ingenio  et  aiiribiis  slyiuin  acconimodavit.  Ser- 
vanda  scilicct  a  S.  viro  methodus  erat,  ((uani  Paulus  aposlolus 
comtuendavit  iiujuicus:  El  scrinones  el  iirxdicalio  mca  non  in 
persuasibilibus  humanœ  sapicntiœ  verbis  (I).  Crescit  porro 
Francisci  laus  si  menihierimus,  curn  episcopum  fuisse  cujiis 
sermones  maxime  deect  simplicitas,  proiit  a  doctore  Ilispalensi 
(sup.  §  01)  didiciinus.  Ipse  Augustiniis  longe  doctissimus 
inquiebat:  «  Melius  est  repichendanl  nos  grammalici,  qiiam 
non  intelligant  popiili  (2).  »  Nequis  vero  timcat  ne  Salesius  a 
gi'ammaticis  fuerit  reprehensus  :  namque  a  Toiirneminio  jam 
accepimus  in  sup.  §  33,  inter  classicos  scriptorcs  eum  ads- 
criptuni  fuisse.  Atque  auctor  operis  insciipti  :  Eludes  sur 
S.  François  de  Sales  (ibidem  laudatus)  eum  S.  antistitem  com- 
pellasset,  un  des  pères  de  la  langue  française,  adducit  Fene- 
lonium  testantem:  a  La  style  de  S.  François  de  Sales  monlre 
une  simplicité  aimable,  qui  est  au-dessus  de  toutes  les  grâces 
de  l'espi'it  profane  (3).  » 

lui.  Quamvis liajc verissima sint, nolunius tamen existimari, 
nobilis-Miiuim   opus   Vexillum  cruels,  pronum  humi  repère, 
neque  altius  assurgere.  Nemo  enim  arbitiari  débet  illos  quos 
Salesius  vocat  «  Signori  confratelli  délie  compagnie  de'  peni- 
tenli  dellaCroce  negli  Slati  di  Savoja  di  (|ua  dai  monli,  »  rusli- 
canos  quosdam,  blennos  ac  rerum  omnium  ignares  fuisse^  eo 
quod  censura  rudiorem  plebem  et  monticolas  eos  ajipellare 
delectalur.  Piures  ego  novi  homines  in  iis  locis  natos,  qui  in- 
gauio,  solertia,  rerum  peritia  el  notionum  amplitudine  mullos 
vincebant,  qui  cilra  Padum  et  Duriam,  imo  cis  Macram,  Arnum, 
et  Tyberim  nati  fuerant,  ac  se  multa  sapere  et  scire  arbitra- 
bantur,  Opus  certe  iis  oblatnm  doctum  erat,  lestante  in  hoc 
S.  cœtu  card.  Franciotto  qui  de  causa  Salesii  canonizandi  refe- 
rebal  (i).  Si  iilud  (uti  censura  monet)  accommodatum  erat 
a  alli  signori  confratelli  délia  compagnia  de'  penilenli  dclia 
Santa  Croce,  »  oppido  inferendum  est,  doniinos  illos  sodales  e 
cœno  rudicris  plebiculae  nonnihil  emersisse,  ut  intelligere  et 
degustare  possent  opus,  in  quo  S.  auctor  ostendit  (ut  doc- 
tissimi  episcopi  Papiensis  vocibus  utar)  «  un  raro  valore  nel 
maneggio  délia  polemica,  ed  una  profonda  perizia  nella  dom- 
niatica,  non  che  nella  scrittura  e  tradizione  (5).  »  Enimvero 
Bartholoma,'US   Alcazar,    iheologus    illustris  e    societ.    Jesu, 
atlirmat  «  nell'  opéra  si  vedon  canapeggiare,  corne  verameute 
campeggiano  Teloquenza  e  l'erudizione  con  la  più  pura,  solida 
e  sublime  teologia  dommatica,  per  niezzo  délia  quale  scuopre 
e  a  meraviglia,  combatte  gli  errori  degli  eretici  neniici  giurati 
délia  Cïoce  (6)».  Quod  si  inter  censorem  qui  nullum  in  hoc 
ibro  lumen   eloquentiaj  videt,  et  Alcazarum  qui  ejus  elo- 
queutiam  admiralur,  aliquid  mea  sentenlia  valeret,  non  ne- 
glectum  iucomptumque  slylum,  quovis  indicio   facundiaB  et 
ingenii  destitutum,  in  eo  opère  adhibitum  judicarem,  sed  illum 
qui  operibus  didascalcis  maxime  congruit,  necnimis   elatum, 
nec  nimis  summissum,  sed  ex  utroque  temperatum;  expertem 
oruatibus  insignibus  et  calamistris,  sed  planum,  dilucidum, 
facile  fluentem,  mundilia  et  modesta  quadam  elegantia  cons- 
picuum,  qui  (ul  eum  TuUio  dicani)  »  imilabilis  quidem  videtur 

(1)  CorinUi.  XI,   4. 

(2)  In  psalm.   138,  n.  20. 

(3)  Eludes  sur  S.  François  de  Sales,  toin.  2,  pag.  218,  219. 

(4)  Videinform.  §30,'iii  fine. 

(5)  In  ephemeride  Scuola  cattolica,  anno  II,  vol.  IV,  fasc.  XXill. 

(6)  El  Kstandarte  de  la  SS.  Cruz  de  N.  Redentor  J.  C.  traducido 
per  Floriam.  Anisen.  Madrid  1738,  pag.  3. 


esse  existini&nli,  sed  nihil  csl  experient  minus.  y>  Al  proslal 
opus  cuilibet  légère  voltnti  :  Patribus  Emis  apprime  com- 
pertuni  est:  ii  melius  et  prudcntius  et  de  s:ylo  et  de  doctrinœ 
copia  atque  excellentia  judicaLunt. 

10.").  Opella;  nomen,  quo  censura  conipellat  traclatum  hune 
])lenissimura  (1)  et  in  quatuor  libres  dislributum,  eo  sensu 
usurpatum  puto,    quo    S.  Hieronymus  sœpe   corpusculum 
dixit,  loquens  de  corporibus  hominum  qui  ad  virilem  œtatem 
pcrvcnerant,  coque  sensu  quo  Iloratius  operam  vulde  laborio- 
sam,  forensem  nenipe,  opollam  vocavit  (2),  et  quo  V.  C. 
Aloisius  Taparellius  earndem  vocem  adhibuit,  dum  cau-sam 
exi)onens,  cur  opus  do  jure  naturali  scripserat  (quod  in  duo 
volumina  dislinctuui   paginas    supra  millenas  et  quingentas 
coniplectitur)  ait  :  a  Ecco  lettore  corlese,  1'  origine  di  quesfa 
operulta  (3).  »  Forsitan  eliam  hœc  Animadversionis  vox  ad 
eleganliam    et  venustatfcm  operis    referlur;  concinne  enina 
diminutiva  inflexio  in  ea  significationc  a  latinis  usurpatur. 
Nonncnio  aulcm  mirabilur  quod  a  censura  dicalur  hœc  opella 
«  ex  mullis  ea  de  re  antea  docte  eruditeque  ab  aiiis  editis 
coiillata.  ))  Ex  quo  ïingerilur  opinio,  rapsodi  et  descriptoris 
operam  dumtaxatin  hoc  libro  praîstanlissiino  Salesium  conlu- 
lisse,  ex  quo  everteretur  primum  illud  prœconium  qiio  censura 
librum  laudarat  taniquam  a  erudilum  opus  et  maxima  com- 
mci'.dalione  dignum.    »  Equidem   vehementer    optarem  ut 
superiores  ista;  aiioium  lucubrationes  doclœ  ernditœque  in 
médium  proferrenlur.  Agebatur  namque  de  refutando  libelle 
recentissimo  cujusdam  Fayani  pseudo-minisiri,  qui  sopliismata 
sua  nemini  quem  sciam  catholicorum  scriptorum  antea  com- 
municaverat.  Ulique  fontes  innotescunt  unde  argumenta  sua 
vir  sanctus  deprompsit  ;  ast  ha;c  notitia  scripioris  merilum 
non  deprimit,  sed  extollit.  Testantur  enim  professores  uni- 
versitatis  Vindobonensis  :    «  Liber  de  Ycxillo  crucis  cullum 
sancta;  Crucis  contra  hœreticorum  impietatem  défendit  argu- 
mentis  exquisitissimis  e  sacra  Scriplura,  SS.  Patribus  ipsius- 
que  sanctaj  Crucis  hisloiia  desumptis(4).  "  Quod  si  censura 
intelligit,  etiam  rationes  quasdam  lectissimas  ab  aliis  scripto- 
ribus  allatas  ad  defendendum  S.  Crucis  cultum,  opportune 
fuisse  adhibitas  a  S.  auclore  et  eum  aliis  congestas  non  infl- 
ciabor  :  tune  aulem  plénum  operis  judicium  sic  erit  ferendum 
uii  clariss.  Hamon  verbis  expressit  :  «  Ce  traité  est  vraiment 
admirable    d'ordre,  de  méthode,  de  logique  et  de  finesse; 
tout  ce  que  les  Écritures,  les  Pères  et  lesauleurs  ecclésiastiques 
ont  dit  de  plus  convaincant  sur  le  culte  de  la  croix,  tout  ce 
que  la  raison  peut  ajouler  de  lumière  au  dogme  catholique, 
vient  éclairer  chaque  question,  défaire  les  dires  de  son  adver- 
saire, selon  la  pittoresque  expression  de  l'auteur,  et  l'obliger 
ou   à  ruiner  la  raison  et  lui  jurer  inimitié,  on  se  rendre 
à  la  force  des  preuves,  à  l'évidence  des  démonstrations  (3).  » 
•106.  Refellitur  Bossueti  judicium  deminoribus  S.  anliiUiis 
operibus.   De  minoribus    S.  episcopi    operibus  soleitissime 
dicit  censor  egregius,  se  unius  Bossueti  senteniiam  afïerre, 
cujus  haîc  verba  sunt  :  «  Les  opuscules  du  saint  homme  sont 
marqués  par  deux  fois  dans  la  préface  comme  n'ayant  pas  la 
trempe  et  la  solidité    des  autres  ouvrages,    et  comme  les 
pioduciioiis  d'un  âge  encore   tendre  et  faible.  J'avoue  que 
tout  ce  qui  vient  des  saints  mérite  la  révérence,  il  ne  faut 
pourtant  pas  croire  que  ce  qu'on  donne  avec  tant  d-i  pré- 
caution dans  une  préface  soit  d'une  égale  autorité  que  le 
reste.  »  Verissime  censura  dixit  banc  esse  unius  Bossueti 
senteniiam,  ceteri  namque  omnes  qui  de  opusculis  S.  episcopi 

(1)  Vide  Inform.  g  30. 

(2)  Officiosaquc  sedulilas  et  opella  lorensis  adducit  febres  et 
testamenla  résignai.  Epist.  7,  lih.  I,  vers.  8,  0. 

(3^  Saggio  teorctko  di  dritto  natw.  Introduz.  pag.  XI. 

(4)  Summ.  pag.  114. 

(5)  In  historia  Vitae  S.  Francisci  Salesii,  tom.  1,  pag.  3S4. 


407 


DOCTORAT 


408 


loquuli  sunt,  siimmis  ea  laudibus  exlulenint.  Piivserlim  Be- 
nedktusXIV  qui  nullascuni  Fenelonio  coi.trcvoisias  hubebat, 
et  ab  omiii  partiuni  studio  remotus  erat,  répétons  ac  sanciens 
judiciuiu  card.  Julii  Sacchelti  scientiam  diviiiitus  a  Salesio 
acquisilam  dciniratuscst  -  in  aureis  et  seiaphicis  opusculis  ab 
eo  editis  |1  .  î<  Atque  Aiexander  Vil  post  piivconia  quibus 
ornaveral  Phiiotheam  et  alia  majora  Francisci  opéra,  «  eadcm 
(subjeciO  dico  de  aureo  libro  de  Amore  Dei  deqne  ceteris 
niagni  hujus  viii  operibus  (2).  » 

107.  Ceterum  Bossuetus  ipse  cum  ab  aestu  disputalionis 
contra  Fenclonium  procul  aberat,  doctoiis  meriltnn  et  scien- 
tiam aniplissiiiiis  verbis  in  Salesio  agnovil  et  piiedicavit  (3]. 
Eccur  illa  aspernaniur,  et  quasi  ex  insidiis  aucupaniur  vcrbus- 
cula  quae  ex  ore  Mcldensis  episcopi  protiieruiit,  quuni  iinice 
eo  speclabat  ut  adversariuni  suum  omnibus  ariuis,  qiieis  cona- 
batur  instrui.  prorsus  exueref.'Quid  quod  eoa>stu  sic  abripie- 
batur,  ut  non  inteiligeret  nihil  valere  aigumentum  ab  se  ad- 
ducluni  ad  imminuendam  opusculoaim  Salesii  dignitatcm? 
Ipse  S.  auctor  linquil)  ea  désignât  «  comme  des  productions 
d'un  âge  eucor  tendre  et  faible.  »  Ecquid  ab  bom.iiie  heroica 
humililate  pra?dilo  expectabal?  An  ut  merces  suas  laudaret? 
S.  Thomas  immoitale  opus  sumnife  Iheologica'  ad  tironum 
usum  modeste  piotulit  :  ecquis  piopteica  iliud  a  doctoribus 
sapieniissimis  noclurna  diuinaque  manu  versandum  esse 
inlicialur  'î  Ipsemet  Tullius  ethLicus  et  ad  ccnedoxiam  proclivis, 
de  lucubrationibus  quasjuvenisconfecerat  timide  ac  verecunde 
loquitur  (licet  omnes  oralcrum  studiis  dignas  existiment)  et 
nos  atiquot  parvi  pendenuis  libelles  sancti  viri  qui  fuit,  Bos- 
sueto  teste,  «  un  flambeau  sur  le  chandelier  pour  éclairer 
toute  l'Eglise,  ù  eo  quod  ipse  pudenter  monuit  eos  esse  «  des 
productions  d'un  âge  encore  tendre  et  faible?  »  Si  cjusmodi 
crileria  in  hisce  judiciis  valere  debent,  postmodum  uxigat 
censura,  uli  reor,  ab  hoc  sacro  ordine,  ne  in  albo  sanc- 
torum  amplius  illi  adscribantur  qui  se  peccatores  esse  testali 
sunt. 

108.  In  moni/is  ad  confessarios  nihii  festinanter  scriptum 
fuit  aut  diligfntice  S.  auctoris  cxcidil.  Gravior  ea  nota  vide- 
tur,  qua  cenîoramplissimus  iionila  ad  confessarios  adspergit, 
in  quibus  a  prudeniia  (inquit)  viri  apostolici  et  in  animarum 
regimine  versatissimi  cerle  elucet,  quamvis  etiam  in  illis  festi- 
nanter digerendis  quidpiam  aucloiis  diligenlia?  excidisse 
videatur.  Ita  de  absolulionis  forma  brevianda  agens  scribit  : 
u  II  est  vray,  connue  le  dit  le  docteur  Emmanuel  Sa  es  confes- 
sions de  ceux  qui  se  confessent  souvent,  on  peut  retrancher 
toutes  les  prières  qu'on  fait  devant  et  après  l'absolution, 
disant  simplement  :  Ego  te  absolve  ab  cmnibus  pcccalis  luis,  in 

nomine  Palris  etc On  en  doit  dire  le  mesme,  quand  il  y  a 

une  midtitude  de  pénitents,  et  que  le  temps  est  court;  car  on 
peut  prudemment  abréger  Tabsolution  ne  disant  sinon  : 
Dominus  noster  Jésus  Chrislus  le  absolvat,  et  ego  aucloritate 
ipsius  absolve  le  ab  omnibus  peccatis  luis.  In  nomine  clc.  Vides 
heic  (notât  censura  diligens;  de  absolutione  a  censuris  verbum 
non  fieri,  cum  tamen  in  Rituali  Romano  etiam  urgente  aliqua 
gravi  necessitate  in  periculo  mortis  praescribatur  formula  : 
Ego  te  absolvo  ab  omnibus  censuris  et  peccatis  in  nomine 
Palris  etc. 

109.  Duo  sunt  in  monilo  sancti  episcopi,  quaî  novum  aliquod 
praeseferre  videntur  :  I.  quod  affirmel,  in  quibusdani  casibus 
omitti  posse  «  toutes  les  prières  qu'on  fait  devant  et  après 
l'abschition;  b  II.  quod  obiter  memorafa  absolulionis  formula, 
reticeatur  vox  censuris.  Primum  illud  docti^siuiusanimadver- 
sor  non  carpH  ;  opiims  namque  novit  quie  scripsit  S.  Alphonsus 
in  Theologia  morali,  lib.  VI,  tract.  IV,  de  pœnitentia,  cap.  \, 

(1)  Vi.le  Iriform.  causa;,  pag.  13,  14,  g  15. 
(î)  Vide  ibiJ.  pag.  32,  §  W. 
(3)  Ibid.  pag.  ôT,  §  74. 


dub.  1,  §  430,  vers.  Dubitalur  3  :  «  Communiter  doctores 
dicunt  omnes  has  preces  posse  omitti  sine  ullo  peccato.  Ita 

Lugocum  .\avaiTO llemque  Sa,  Bosco,  Die.  et  Gobât  apud 

Croix.  Hocque  videtur  verius,  dum  Tridentinum  dicit  quod 
ha'  preces  tanlumii.odo  laudabiiitcr  adjunguiitur;  verbum 
enim  laudabiliWr  nullum  utique  videtur  importare  prœcep- 
tum.  »  Si  itaquc  opinionem  Emmannelis  Sa  est  amplexus 
Eccksia'  doctordc  quo  censura  scribit  :  «  quis  moralcmTheo- 
logiam  pertractaveril,  neque  statim  Aiphonsi  rie  Ligorio  sibi 
noincn  auctoritatemque  senseril  usurpandam  (I)?  »  magna 
laus  est  Salesii  nostri,  quod  in  a^quissima  illa  senteutia  amp- 
leclentla  Alphonsum  pranerterit,  Ob  eas  res  alio  prorsus 
convertit  ictus  suos  censura  sagax,  et  omissionem  verbi  cen- 
suris arripuit.  Id  se  velle  lostaturpcrspicue,  dum  allala  Moni- 
ti'inniparlicula,  subdit  :o  Vides  heic  de  absolutione  a  censuris 
verbum  non  tieii,  »  et  cum  alioquin  apertissimumesset  propo- 
silum  sancti  viri  non  imnuitandi  formulam  absolulionis,  sed 
lantum  «  de  retrancher  toutes  les  piières  qu'on  fait  devant  et 
ajirès  l'absolution,  »  omissionem  censurarum  trihuit  lapsui, 
qui  propter  festinationem  scribcndi  S.  episcopo  accident. 
Ideo  consuito  cogilateqne  dicit  :  a  quamvis  etiam  in  illis  (mo- 
niiis)  festinanter  digerendis  quidpiam  auctoris  diligentise  exci- 
di.^sc  viileatur.  » 

110.  Verumfamen  objectio  hisce  limitibus  circumscripta 
ejusmodi  est,  quœ  faclum  sui)poi:at  ipsamet  objeclione  expli- 
catu  dillicilius.  Quis  sibi  pcrsuaserit,  episcopum  tam  pruden- 
teii),  in  lucubratione  lam  gravis  momenlis  (quam  vidimus  a 
viris  sapientissiuiis  admodum  commendatam),  in  formula 
sacrameutali  expromenda,  non  semel  sed  bis  tam  incuriosum 
fuisse  ut  verbum  significantissimum  propter  scribendi  festina- 
tioneni  omitteret  '!  Id  ne  censori  quidem  egregio  persuasum 
esl  ;  nam  quasi  dubitaiis  ait  :  «  UuiJ|)iani  auctoris  diligentiee 
excidisse  videatur.  »  Enimvero  si  res  ita  se  haberet,  levior 
Frauciscus  putandus  esset  n.uliercula  ilia,  quœ  cum  ultra  horœ 
spatium  in  Ecclesia  fuisset  ul  nuptias  celebraret,  omnia  se 
religiose  atque  attente  peragisse  aiebat,  nisi  forte  perincurlam 
oblita  fuisiet  reponere  Ulique  paier,  cum  a  parocho  rogaretur. 
Levior,  inquam,  Salesius  fuisset;  non  enim  loquebatur,  sed 
scribebat  ;  et  scriptum  certe  reviserat.  Insuper  non  semel, 
sed  Ois  propter  incuriam  in  formula  erravissel.  Ut  meam  sen- 
tenliam  proferam,  si  tam  incuriosus  ac  temere  feslinans  in 
rébus  tam  gravibus  Salesius  fuisset,  vix  crederem  sacrum  hune 
Ordlnem  in  causa  bealilicalionis  ejus  de  heroica  ipsius  pru- 
deniia sutîragium  ferre  potuisse.  Hes  eo  magis  implicila  fit, 
quod  objectio  eliam  declaralum  Ecclesiœ  doclorem  et  (incre- 
dihile  dictu)  synodum  quoque  œcumenicam  involvit.  Nam 
S.  Alphonsus  in  opère  dogmatico,  scss.  XIV,  cap.  6,  §  72, 
scripsit  :  «  Dal  concilio  di  Trento  sta  dichiarato  che  la  forma 
non  vaglia  se  non  in  modo  indicative  :  Ego  te  absolvo  a  peccatis 
tuis.  »  Et  censurte  quo  abierunt?  Paiiter  calechismus  Romanus 
ita  loquitur  de  sacramenti  pœnitentiœ  forma,  ut  nihil  prœter 
absolutionem  peccatorum  et  adjectas  preces  a  sacerdote  pro- 
nunciari  videatur  :  «  Est  autem  forma  :  Ego  te  absolvo,  quam 
non  solumex  illis  verbis  licet  colligere  (Matth.  18)  :  Quœcumque 
solverilis  super  tcrram  crunl  solula  et  in  cœlo  ;  sed  ex  eadeni 
Christi  Domini  doclrina  ab  apostolis  tradita  accepimus  ;  ac 
quoniam  sacrarnenta  id  significantquod  etliciunl,  et  illa  Ego  te 
absolvo  ostendunt  peccatorum  remitsionem  hujus  sacramenti 
administratione  etlici,  planum  est  hanc  esse  sacramenti  per- 
feclam  formam...  adduntur  prœtcrea  complures  preces,  non 
quidem  ad  formam  necessariœ,  sed  ut  ea  removeantur  quae 
sacramenti  vim  et  efticientiam,  illius  culpa  cui  administratur, 
impedire  possent  {-1).  » 

m.  Alibi  ergo  quam  in  auctoris  properanlis  indiligentia 

(1)  Animadv.  §  8. 

(2)  Catechism.  Rom.  part.  2,  cap.  4  de  pœnitentia. 


400 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


ilO 


hiijus  oniissionis  explicalio  qiiaireiula  est.  Ac  primo  iiuiiluni 
recoloio  opoitet  Monilaad  confcssnrios,  de  quibusagiliir,  édita 
fuisse  a  S.  antislite  nicnse  octobii  aiiiio  ICM'i  (I),  et  cnnslitu- 
tioiiem  l'aidi  V  qua  Uiluale  Uomaruiin  (qiiod  olijicit  censura) 
pmimil^Mvil,  dieni  habere  17  junii  anni  KiU.  Meininisse 
dcert  |ilen.im  esse  foruiani  illam  quani  Salesiiis  innuil  ;  nam 
S.  Alpiioiisus  proposilo  dubio:  ^^  An  per  verba  icdbsolvo  possit 
sacerdos  valide  absolvere  pœnilenlem  tum  a  pcccalis  luni  a 
ccnsuvis  ?  respondit  :  Coniniuniler  affirmant  Palans,  Bon. 
Kom.  Salm.  Viva,  llok.  Ilatio  ;  quia  nihil  prohibet  quinvciba 
illa  ex  intcntione  diiigantur  ad  absolutionem  tara  a  censnris 
qnani  a  peccalis...  Piobabiliter  vero  Holzm.  et  Viva  cum  Gva- 
naden.  id  omnino  excusant,  si  nulia  adsit  probabilis  suspicio 
quod  pœnilensaliquani  ccnsuram  incurrerit(^].  » 

112.  Dcnique  sciendum,  Uiluale  Ilomanum,  eliam  in  ea 
paitccpiaMespicitadniinislralioncmsiicranientorum,  anno  1003 
nonduni  imdequaque  receptuni  fuisse  in  univeisa  diœcesi  Ge- 
bennensi.  Si(piidem  S.  episcopus,  cnjus  niaxima  diligenlia  luit 
in  co  rtcipienilo  (nam  biennio  pra3veitit  agere  quod  Paulus  V 
(loinonn)ibusepiscopiscommendavit)baîcscril)ebatanno  lCI-2, 
fobruai'io  mense,  in  prœfatione  ad  pai'ochos,  quani  liluali  a  se 
nuper  edito  prœfixer.it  :  "  Ac  quidem  in  bis,  quœ  in  eum  finem 
(rcn>  ncnipo  ccclesiaslicani  ad  meliorcni  slalum  reduccndi) 
animo  concepeiat  (prîcdecessor  Claudius  de  Granier)  non 
ullimo  loco  reponendnni  existimo,  novam  Ritualis  ad  normam 
S.  Koniana!  Ecclcsi.ï  exactam  editioneni.  Nam  quamvis  multa 
exlent  Uilualium  exemplaria,  quorum  inscriplio  Ilituum  Ro- 
manae  Eccltsiae  oïdinem  ac  seriem  iectori  polliceUir.  vix  tamen 
ulla  invenies,  qnaî  inscriptioni  penitns  respondeant,  idque 
pra?slent  quod  illa  proniisit.  Quare  nierilo  operœ  pretium  fore 
censebatoptimusantiftes.si  Ritualemlibrum  edendum  curaret, 
quum  ad  ipsissimum  Romani  Ritualis  exemplar  conformitum, 
onuies  in  bac  diœcesi  unanimiter  et  solum  babei'ent  :  ac 
proinde  in  tanla  riluum  varietate  unlcam  rituum  celebrando- 
rum  ralioncm  setpierentur.  r  Expositis  deinde  raticnibus 
propter  quas  Granierus  opus  pcrficere  non  poterat,  sic  pergit  : 
«  Propterea  nos,  qui  nobiscum  felicissime  actum  iri  credimus, 
si  tanti  Palris  non  suluin  in  munere,  sed  etiam  in  eodem 
obeundo  successores  et  imilatores  fuerimus,  RiUuilem  bune 
librum,  nunc  tandem  aliquando,  quod  ipsemultum  optaverat, 
Tobis  expectantibns  cxbibemits.  Rem  autem  ila  fecimus. 
Primura  aliquot  Ecclesiiu  nostrœ  catbedralis  doclis  piisque 
hominibus  nobiscum  adhibitis,  variarumque  provinciarinn 
Ritualibus  libris  in  médium  allatis,  ex  solo, quidem  Romano 
omnia,  quœ  ad  ritum  administrandorum  sacramentorum 
spectent,  adannissini  excerpimus  :  ex  aliis,  ac  maxime  ex 
antique  Gebennensi  plurimas  benedictionum  formulas  accepi- 
nius,  quarum  nsum  inter  populares  nostros  pro  laudâbill 
recepta  consuetudine  retinendum  existimavimus.  b 

113.  Si  hase  omnia  cum  monitis  S.  episcopi  compares  (qucC 

etipsa  sinceri  acpretios.  documenti  loco  baberi  oportet)  facile 

in  eam  persuasionem  dever.iss  quod  anno  1003  in  ea  rituum 

varietate  omues  quidem  sacerdoles  Gebenneasis  diœcesis  in 

Tridentina  formula  adhibenda  convenerint,  menlio  vero  censu- 

rarum  vel  tune  tantum  facta  sit  in  casu  peculiariquo  pœnitens 

ea  videretur  indigere,  vel  saltem  a  multis  omissa  quoties  ne- 

cessarianon  videretur.  Quoniam  vero  S.  antistesineomonito, 

d .;  quo  agitur,  formani  absolutionis  nec  prœscribere  nec  mu- 

ta-.'.:   yllet,  sed  notam  supponeret,  atque  ageret  tanlummodo 

de  adjoctis  precibus  quum  opus  esset  amputandis,  sapientis- 

sime  formulam  illam  absolutionis  obiter  memoiavit,  cujus 

verba  certissime  apud    catbolicos  omnes  sacerdotes  erant 

recepta.  Gratulamur  autem  cum  censore  eximio  quod  nobis 

opportunitatem  prœbuerit  demonstrandi  sollicitudinem  quam 

(1)  0pp.  S.  Franc.  Salcsii,  edit.  Migne,  tom.  IV.  pag.  70. 
(2j  Tlieol.  Moral,  ioc.  cit.  vers.  Dabitatur  i. 


gessitS.  anlistites,  ut  se  et  suos  Rituali  Romano  conformaret. 
Nam  Paulus  V  plures  nancisci  potuil  episcopos  qui  eo  ipso 
annotpio  bulla  Ritualis  confirmatoria  edit  i  est  boitationibus 
suis  pareriînl,  neniinem  vero  alium  prieler.Salesium,  qui  citius 
qnani  ipse  loqueretur  ejus  desideria  praeverleret. 

11-4.  Suuimam  laudcm  vir  sanctus  merelur  ob  aaquce  scripsU 
de  iiidirecta  quam  vocant  R.  pontificis  poteslale.  Oratoria 
pr;eleritioneutitur  censor  cgref^iusatlingens  (ïpistolas  quasdani 
S.  episcopi  qua3  in  editione  Lelbielleux  recensitœ  sunt  sub 
num.  19'.),200,3Ci2,  eo  quod  scilicet  a  Be  liainiiix  Salesius  dis- 
cessorit,  et  ipse  censor  nolit  «  unum  cum  alterocomniiltere.  » 
Id  tinicndum  animadversioni  non  est,  nam  duo  magni  viri 
invicem  sese  maxima  existimatione  prosequebantur  dum 
viverent,  ac  Eraiiciscus  quidem  ven.  cardiiialem  vocabal  «  il 
mio  gran  Bellarniino  (I);  de  isto  verobœc  narrât  auctor  operis 
L'Esprii  de  S.  François  de  Sales,  in  parte  16,  cap.  5  :  «  J'ai 
«  vu  une  de  ses  lettres  au  bienheureux,  où  il  parlai!,  sinon  en 
0  ces  termes,  du  moins  en  ce  sens  :  Monseigneur,  je  ne  reçois 
«  jamais  de  vos  lettres  qu'elles  ne  me  donnent  quelque  tenta- 
«  lion  du  désir  d'être  pape,  afin  de  vous  melire  aussitôt  dans 
«  le  sacré  collège  ;  car  il  me  semble  qu'il  aurait  besoin  de 
«  beaucoup  de  personnages  semblables  à  vous,  à  qui  je  re- 
«  connais  que  Dieu  communique  des  vues  et  des  lumières 
a  pour  le  bien  de  l'Elglise  universelle,  que  Sa  Sainteté  devrait 
«  avoir,  et  sur  lesquelles  les  cardinaux  devraient  occuper 
«  leurs  soins  et  leurs  pensées.  Vous  me  ferez  plaisir  de  me 
«  les  communiquer  à  mesure  que  Dieu  vous  lesdépartira,  afin 
«  que  de  temps  en  temps,  et  selon  les  occurrences,  je  puisse 
a  les  suggérer  à  Sa  Sainteté,  a  Quomodo  ergo  veremur  ne  aller 
cum  altero  committatur? 

115.  Noiandum  porro  est,  per  eas  litteras  quas  cl.  censor 
innuit,  non  de  eminenti  doctrina  qiiœstionem  fieri  posse; 
sed  de  eminenti  prudentia,  quam  lieroicam  fuisse  cer- 
tissinnim  est  in  Salesio,  cui  Deus,  Bellarniino  teste,  lumina 
sua  pro  bono  Ecclesise  universalis  communicabat.  Nimirum 
dum  V.  cardinalis  potestalem  indirectam  Rom.  pontificis 
acriler  tuebatur,  S.  antistes  Gebennensis  maluisset  'eam  qnœs- 
iionem  silentio  sedari  quam  eft'crvescere,  ac  sane  très  illee 
epistoUe  nil  aliud  continent  quam  «  il  privato  giudizio  del 
sar.to,  essere  cioè  inopportuna  la  discussione  di  quella  tesi  ai 
suoi  giorni,  per  le  turbolenze  politicbe  délia  Francia  abilmente 
sfruttate  dall'eresia  »  ceu  fatetur  Rmus  episcopus  Papiensis 
in  ealucubratione,  cujus  particulam  affert  animadversio.  Adeo 
porro  verum  est,  in  ea  re  Salesium  o  lumina  a  Deo  babuisse 
quœ  Romanum  pontificem  décent  in  bonum  universalis  Ec- 
clesiœ,  "  ut  quotquot  Pétri  cathedram  tenuerunt  a  Salesii 
œtale  caute  abstinuerint  nequœstioniilli  fomentuni  prœberent. 
Polius  hostes  Ecclesiœ  libenter  illam  refricant  ad  invidiani 
excitandam,  ideoque  catholici  scriptores  aliquando  eam  re- 
tractare  coguntur.  Irno  apud  quosdam  invaluit  opinio  (utruni 
extent  documenta  quels  probetur,  melius  prae  me  novit  censor 
doctissimus)  causam  beatificationis  Bellarmini  ipsius  ideo 
longas  babuisse  moras,  eo  quod  elapso  sœculo  pontifex 
aliquis,  cui  eminens  scientia  non  deerat,  veritus  sit  ne  data 
occasione  incendium  illud  quod  Salesius  timebat  exardesce- 
ret.  At  non  hic  est  animus  cum  Apostolica  Sede  censuram 
commitlere. 

116.  Neque  vero  putandus  est  vir  sanctus  Romani  pontificis 
causam  deseruisse  ;  imo  vero  eam  efficacius  tuebalur,  lalia 
docens  homines  quae  nemo  œgre  ferret  audiens  vel  inficiari 
valeret,  quœque  si  jugiter  fuissent  servata  omnem  discepla- 
tionis  causam  sustulissent.  Scilicet  imitât  us  est  doctorem 
gentium,  qui  familiarum  concordiam  fovit  non  jactansparen- 
tumjura  puniendi,  abdicandi  e  familia,  et  exhœredandi,  sed 

(l)Aniniadv.  §  13,  prope  tin. 


4H 


DOCTORAT 


4l2 


auribus  filioriuninculcans  atqueexplicans  diviauiuinantlatuiu: 
Honora  paircm  titum  itc.  (l;.lladoclisailsertûi'ibus  pontificio- 
rum  juriiim  eu  pr;ebuilanua  Salesius,  qua;  ailvevsaiios  adsileii- 
tium  reiligerenl.  EL\emplo  sit  quod  in  alleraexiis  epiâtolis  ie- 
gitur  :  u  Le  pape  est  le  souverain  pasteur  et  père  spirituel  des 

cLrétiens il  a  l'ordiNaire  souveraine  autorité  spirituelle  sur 

les  chrétiens,  empereurs,  rois,  princes  et  autres,  qui  eu  cette 
qualité  lui  doivent  noji-seulenunt  amour,  honneur,  révéreuce 
et  respect,  mais  aussi  aide,  secours  et  assistance  envers  tous 
et  contre  tous  qui  roffonseut,  en  l'Et;lise,  en  cotte  autorité 
spirituelle  et  en  l'administration  d'icelle,  si  que  connue  pour 
droit    naturel,  divin  et  humain  chacun  peut  employer  ses 
forces,  et  celles  de  ses  alliés,  pour  sa  juste  défense  contre 
l'injuste  oftenseur,  aussi  l'Eglise  ou  le  pape  (car  c'est  tout  un) 
peut  employer  ses  forces  et  celles  de  l'Eglise,  et  celles  des 
princes  chrétiens,  ses  enfants  spirituels,  pour  la  juste  défense 
et  conservation  des  droits  de  l'Eglise   contre  ceux  qui  les 
voudraient  violer  el  détruire.  »   Ha^c  verba  referens  I.  A. 
Biauchi  in  opère  :  Delta  podi'stà  délia  Clûcsa,  lib.  XI, g  10,  ait: 
4  Con  quai  piii  viva  espressione  potràjrappresentarsi  l'uso  in- 
diretto  delle  cose  tempurali  spettanti  alla  podestà  spiritualc 
del  papa,  e  il  riguardo  indiretto  che  ha  questa  podestà  sopra 
le  cose  temporali  per  ordiue  aile  spirituali,  quanto  di  quella  t!i 
cui  si  vale  il  santo  vescovo  di  Ginevra,  Jicendo  che  il  papa  si 
puô  servire  dclle  sue  forze  spirituali  e  dellc  forze  temporali 
dei  principi  per  difesa  dell'autorità  della  Chiesa  e  délia  sua?» 
117.  Ex  his  quœ  dicla  sunt,  conchtsio  §  15  animad.  spontc 
coUabiHtr.  Conclusio  qua  §  15  animadversionum  absolvitur 
sponte  diflliiit  semel  ac  fundanienla  quels  innitebatur  disjecfa 
sunt  :  -   Ex  his  omnibus  (inquil)  colligere  datur,  cur  forte 
recensila  Salesii  opéra  apud  noslrates,  non  œque  ac  ascetica, 
vuîgata  et  omnium  trita  manibus  fuerint.  »  Si  facfum  exisleret 
quale  a  censura  significari  videtur,  illud  ex  rationibus  a  cen- 
sura allalis  deducinon  posset;  cas  namquenullam  vimbabere 
perspeximus.  At  factura  ipsum  declarandura  est.  Epistolae  (de 
iis  namque  nuperrime  actum  fuit)  apud  noslrates  noiisiimai 
sunt,  et  cum  operibus  asceticis  commemorantur.  Ideo  theolo- 
gus  Solari,  in  oralione  quam  habuit  in  laudeni  Salesii,  eas 
cum  Phiîothea  et  Theolimo  jungebat  inquiens  :  «  Parlino  per 
me  quegli  nomini  malvagi  di  due  secoliappenapassati,  i  quali, 
sebbene  avversarii  alla   religione,  leggevano    la    Filotea,  il 
Teotiaio ,  e  la  corrispondenza  epislolare  del  S.  vescovo  di 
Ginevra  con  taie  un  gusto  che  loro  seiviva  di  freno  alla  indo- 
mila  loro  brutalità.  »  Nec  lapsu  temporis  inltrciderunt,  aut 
obUvioni  traditaj  sunt.   «  Le  sue  lellere  (aitbat  Jlediolanensis 
editor  operum  S.   episcopi)  sono  monumenti  indistrultibili, 
ove  bene  spesso  la  profondità  del  pensiero  si  nasconde  sollo 
le  forme  più  grazlose  (2).  ..  Si  minus  vulgatœ  ac  tritae  fidelium 
Italorum  manibus  epistolae  S.  viri  fuissent,  quomodo  pr<£iul 
Phœbeus  in  hoc  sacro  cœtu  de  iis  affiimare  potuisset  o  uber- 
rimos  ia  toto  chrisliano  orbe  fruclus  pariuut  »  (3)  ?  Si  censura 
reponat,  se  de  tribus  epistolis  tantum  fuisse  loquulura,  me 
vero  de  omnibus  verba  faccre,  cam  rogabo  ut  inditet  quae  sit 
jtaiica  versio  epistolarum  Salesii,  ubi  1res  ilîœ  omissa;  fuerint, 
vel  unde  sciât  pios  lectores  ceteras  quidem  légère,  très  autem 
illas  q'jsi  periculosos  angues  prœterire.  De  aliis  porro  operibus 
hactenus  a  censura  memoralis,  nempe  de  Conlroversiis,  Vexillo 
Crucis  et  Monitis  ad  confessarios,  fateor  cquidem  illa  (etsi 
pluribus  editionibus  vulgatte  sint;  pauciores  habuisse  lectores 
quam  Theotimum,  Philotheam  et  epistolas;  verum  id  non 
modo  apud  noslrates,  sed  etiam   peues  exteros  usuvenit,  et 
ipsa  rerum  nalura  exigente  factum  est.  Nam  multa  hominum 

(1)  Ad  Rph.  VI. 

i2j  Opère  complète  di  S.  Francesco  di  Sales,  nuova  eUiïione- 
Jlilano  18ô8,  vol.  ia,  pag.  57. 
(3j  Vid.  Inforra.  §  48,  "pag.  57. 


milliarcperiuntur,  quivitam  Deo  dcvolam  pie  agere  cxoptant, 
eamque  doceri  student;  at  noscere  rationes  quibus  hœrelici 
refutantur  ad  doctos  viras  pertinet;  scire  denium  inouita  quels 
coufessiones  decet  oxcipere,  illorum    dumtaxat  est,  qui  eo 


sanctû  ministerio  funguntur. 


US.  Animadv.  §  16.  Quod  Salesius  de  Philulhea  sua 
modeste  ac  summisse  scripsen't,  id  auctoris  mcritum  non 
iinminuil,  sed  auget.  Meritis  laudibus  effort  censura  Phi- 
lotheam et  Theotimum,  sed  adjicit  :  a  Nihilominus  hœc  pasto- 
rem,  polius  quam  Ecclesia)  doctorem  prodere  ipse  d.»  se  Sale- 
sius testimonium  pra^bet.  »  Atqui  hoc  lepidum  est!  Debuisset 
ergo  Franciscus  profileri,  se  scribere  tanquam  Ecclesiœ  doc- 
torem !  Si  hoc  cgisset,  canonizationis,  puto,  caruissel  hono- 
ribus  projjter  superbitC  obslativum,  adooque  ex  dcfectu  primi 
ornamenti,  quod  a  jure  requiriturnumquam  Ecclesi.e  doctor 
poUiisset  declarari.  S.  Léo  Miignns  in  epistola  ad  Fiavianum 
poUiit  scribere  quasi  doctor  Eoclesia?  universaiis;  at  Ainbro- 
sius,  Atigustiiuis,  Hilarius,  Alhanasius,  Ghrysostomus  etc.  ea 
sciibebant  quœ  juxta  eorum  mentem  pastorem  proderent. 
Frustra  ab  animadversione  descripta  afforuntur  veiba  quœ- 
dani  S.  auctoris,  quibus  meritum  voluminis  sui  deprimit  ipse 
atque  oxlenuat.  Eigone  opus  imniortale  quod  Romani  pon- 
tifices  divinum  existimarunt,  quod  Ludovicus  Bouidaloue 
(Gailorum  Tuilius)  immédiate  post  sacra  Biblia  collocabat  (1) 
quod  Bossuetus  sublime  judica vit,  quippe  quo  errorum  lene- 
braîcirca  pielatem  et  chiistianam  vivendi  ralionem  profligatae 
sunt  (2),  quod  Sorboni\3  doctores  cum  libris  Auguslini,  Ani- 
brosii,  Gregorii  Magni  compararunt  (3),  quod  plurimi  S.  R.  E. 
cardinales,  sacrorum  anlistites,academice,  scriptores  clarissimi 
safis  demiravi  non  poterant,  lioc  opus,  inquam,  aliquid  de  sua 
dignilale  amiserit  quia  S.  auctor  modeste  ac  démisse  de  eo 
est  eloquutus  ?  Eccur  pro  verbis  epistolae  Francisei  ad  Vien- 
nensem  prœsulem  potius  istius  verba  quibus  Francisco  rescri- 
psit,  censura  non  altulit?  Très  sunt  epistoUe  quibus  anno 
1609  episcopus  eximius  hune  librum  summis  laudibus  ornavit. 
Pauca  hœc  ex  niultis  delibare  sufficiat  :  «  Pius  ille  libellus 
luus,  quem  recens  piœlo  commisisti,  rapit  me,  indauimat,  et 
inecstasin  adeo  rapit  ut  nec  lingua  niihi  suppetat,  uec  cala- 
mus,  quo  affectuni  ingentem  in  te  meum  exprimerc  queam 
ob  redditiini  tam  insigne  diviuaî  bonitati  obscquiuni  et  intesti- 
mabile  emolumentum  iis  futurum,  qui  libellum  hune,  ut 
decet,  Iccturi  sunt  (i)  s.  Videat  censor  doctissimus  ne  propter 
ollicii  rationem  aliquid  audeat  quod  nec  ipsi  hostes  fidei  ausi 
non  sunt.  Elenim  iili  fatebantur  (teste  Petro  Hyacinllm  Gal- 
lizia)  se  nihil  reperisse  quod  in  eo  libro  reprehcnderenf, 
quemadinodum  nihil  in  auctoris  vita  reprehcndendum  inve- 
nerunt  (3). 

119.  Manct  intégra  hujus  operls  laus  etsi  S.  auclor  quœ 
eogitabat  addere  vel  immutare  nequivisset.  De  immnialionibus 
et  additionibus  quas  sibi  S.  auclor  proposucrat  juxta  horta- 
tiones  episcopi  Montispessulani  dubitat  censura,  an  propter 
sollicitudines  quibus  distinebatur  fidem  praeslare  potuerit.  Id 
parum  ad  cminentiam  scienliaî  pertinet,  nam  opus  quale  nunc 
prostat  expendendum  est,  et  illud  omnium  laudes  meruit. 
Ccterum  ambigi  nequit  quin  S.  auclor  curas  secundas  illi 
adhibuerit,  nam  in  praîfatione  legitur  :  a  Affincliè  l'opéra 
fosse  più  utile  ed  aggradevole  io  l'ho  riveduta  e  l'ho  disposta 
con  qualche  ordine,  aggiungendovi  molti  documenti  conforme 
alla  mia  intcnzione.  »  Si  tertias  censura  desi  Jcral,  quas  amicus 
suadebat,  gravis  jactiu-a  nonessel  earum  oniissio;  namque  ille 
brevitatem  in  quibusdam  minus  probabat,  ast  ha;c  brevitas 

(Ij  In  panegyr.  S.  I".  Sales,  part.  2. 

(2)  Bosiuet,   editio  Vives  opp.  tom.  XII,  pag.  76;  tom.  SIX, 
pag.  'i97. 

(3)  Vide  inform.  pag.  32,  §  40  in  fine. 

(4)  Carol.   Aug.  Sales,  in  Vila  S.  Francise!,  pag.  324. 

(5)  Gallizia,  la  Vila  S.  Francisei  de  Sales,  pag.  211. 


413 


DE  S.  FflANCOIS  DE  SALES. 


414 


nunqiiiuii  est  ejusniodi  ut  pcisjjicuitali  noceal.  Aii'lnit  prip- 
terea  o  che  per  iina  scniplicc  e  prima  introduzione  (S.  au- 
clor)  porliissû  lioppo  iivanli  la  sua  Filotca  ».  Si  Iinc  iiioiiitnm 
co  spectal)at  ut  omuia  ea  clemcreiilur  qu;e  ad  suliHiiiioieni 
perfeclionem  pertinent,  nol)is  gratulanduni  est  qnod  de  liisce 
ademptiouibus  iiil  corte  afterrc  possimus. 

MO.  Invcnlionis  cl  novitalis  laudc  Theoltmus  prœfulgct. 
Fastidit  censura  S.  virum  de  Theolimo  suo  dixisse  :  a  Délie 
core  clio  io  dico  non  vc  ne  ha  alcuna  clic  io  non  al)hia  inipa- 
rato  da  altri.  »  Quid  dedecoris  in  hoc  sit  non  video,  iiani 
donec  apcrte  ostendi  po>sit  extare  ideas  imo  iioîiones  innatas, 
quas  Plaloni  rcîinquimus ,  commune  hoc  fatum  doctornni 
omnium  diccniiuni  est.  Veruni  non  omni.»  e  libris  hauseiit 
S.  auclor,  subdit  enim  :  se  proponcre  «  non  tanfo  quel  che 
io  ho  imparafo  giîi  nelle  dispute,  qiianto  quelle  clie  l'atten- 
zione  al  servizio  dclle  anime  e  l'impiego  di  bcn  venliquntlro 
anni  nella  santa  predicaziono,  mi  ha  fatto  crederc  cssere  più 
conveniente  alla  gloria  dell'  Evangelio  e  délia  Chiesa  ;  » 
proinde  loctori  non  dissimulât  plura  repertum  iri  in  libro  suo, 
quie  in  aliis  libris  non  re[)eriunlur  a  io  siiero  . .  .  che  polrù 
rcnderti  ancora  qualche  sorta  di  servigio  e  che  vi  Iroverai  moite 
buone  considerazioni  che  non  ti  sarà  si  facile  trovare  allrove, 
comc  per  convcrso  Irovai  altrove  più  cose  belle  che  qui  non 
sono.  B  Atqui  in  theologia  practica  hoc  insigne  est  auctoris 
inerilum,  ut  archelypum  opus  non  simplicis  coliectoris  sit, 
si  Kcilicet  niulta  ex  propria  cbscrvatione  et  cxperientia  valeat 
p.fl'erre.  Ideo  S.  Alphonsus  eminct  tantopere  iu  morali  theo- 
logia, quia  verisîima  erant,  qufc  in  prœfatione  est  professus: 
«  Nec  non  plurima  hic  exposui,  qua;  magis  missionum  et 
confessionum  exercilio,  quam  librorum  lectione  didici.  » 

121.  Animadv.  §  17.  Opus  idem  a  Bossueti  censura  vindi- 
catur.  Quo  minus  excellens  videalnr  opus  de  Amore  D.;i, 
quod  maximaîii  S.viro  existim^tionemsapienlium  comparavit, 
censor  clarissimus  quœlam  affert  minus  cauta  verba,  quae  e 
stylo  Bossueti  contra  Fenelonium  disputantis  exciderunl. 
Prœmittit  auteni  omnibus  notum  esse  «  quantopere  Salesii 
doctrina  ad  luendum  pseudo-mysticum  suuni  systema  Fene- 
lonius  fuerit  abusiis  et  ea  prœsertim  quœ  in  Theolimo  conti- 
netur.  »  Atquc  hic  primum  statuendimi  est  scriptoris  sapien- 
tissimi  diguitatem  ac  meritum  imminui  non  posse  ex  eo  quod 
aliquis  verbis  ejus  fuerit  abusus.  Monet  princeps  apostolorum 
quosdam  in  pravum  sensum  convertisse  Pauli  epistolas  «sicut 
et  ceteras  scripturas  »  (t);  neque  tamen  exinde  potest  inferri 
aliquid  esse  de  divini  cloquii  dignitate  dctractum.  Cyrilii 
verbis  abutebantnr  Eutyches  ejusque  asseclse,  constat  tam.en 
et  iliibala  manet  S.  episcopi  eminens  scientia  et  aucloritas. 
.lansenius,  Bajus,  Quesnellus  abusi  sunt  S.  Auguslini  libris; 
nemo  tamen  proinde  dixerit,  magni  antistitis  Hipponensis 
doctrinam  non  semper  esse,  «  si  lisse  ni  si  exacte,  qu'il  seroit 
à  désirer.  »  Quod  aulem  doctrina  in  Theolimo  tradita  qualibet 
macula  vel  ievissima  sit  expers  satis  constat  ex  prœconiis  qui- 
bus  illam  tanquam  divinifns  quœsitam  sacer  hic  Ordo  et  Be- 
nedictus  XIV  commendarunt  (2). 

122.  Sed  potuif,  inquies,  aliquid  imperfectum  inesse  libris 
de  Amore  Dei,  ita  ut  facilius  ansam,  ceu  dici  solet,  Fenelonius 
arriperet  ad  errores  suos  tuendos.  Utrumque  negandum  est 
ex  ipsius  Bossueti  judicio.  Nam  tractatusilie  uberrimus,  prout 
ex  omnium  consensu  et  ipsius  libri  inspectione  patet,  inter 
opéra  majora  Salesii  recensendus  est.  At  Bossuetus  qui  in 
Salesio  doctoris  scientiam  mirabatur,  «la  science  comme  doc- 
teur... pour  éclairer  tout  l'Église  (3),  »  aliquid  minus  perfec- 
tum  tanlummodo  in  opusculis  juvenilibus  sese  deprehendere 

(1)  2  Petr.  3,  16. 

(2)  Viil.  BeneJ.  XIV  de  serv.  Dei  beat.  lib.  2,  cap.  26,  n.  iO. 

(3)  Vide  causa;  inform.  pag.  57,  §  74. 


putabat  «  comme  n'ayant  pas  la  trempe  et  la  sojidité  des 
autres  ouvrages  (1).  ))Ergo  in  majoribus  operibus  doctrinam 
snlidaiu,  limaque  expolitam,  dignam  doclore  agnoscebal. 
J'r.riLTca,  in  ipsis  qu;eslioni!nis,  quœ  inler  Melden=em  antis- 
titem  et  Cameracensem  agebantur,  sanam  doctrinam  Salesius 
diserte  tradiderat.  «  Il  est  de  mon  devoir  (scribit  Bjssiintus) 
d'ôicraux  nouveaux  mystiques  quelques  auteurs  renommés 
dont  ils  s'appuient,  et  entre  autres  S.  François,  qu'ils  ne 
cessent  d'alléguer  comme  leur  étant  favorable,  quoiqu'il  n'y 
ait  rien  qui  leur  soit  pins  opposé  que  la  condiùle  et  la  doc- 
trine de  ce  grand  saint  (2).  »  Alibi  vero  testatur  Salesium 
pr:evenisse  omncs  abusus  qui  de  doctrina  sua  fieri  potuis- 
sont  (3).  »  Et  alibi  :  o  S.  Fi'ançois  est  un  grand  saint,  et 
j'ai  toujours  soutenu  que  .sa  doctrine  qu'on  nous  objecte  est 
toute  pour  nous  dans  les  matières  dont  il  s'agit  (4).  »  Eccur 
crgo  auctorilatem  magni  viri,  cujus  pr;e^idio  utebatur,  labe- 
farialiat  ?  Quia  Fenelonius  quasi  infallibilem  cam  afferre  vide- 
balur.  llinc  in  loco  adducto  Meldcnsis  antistes  pergit:  «  mais 
il  ne  faut  pas  pour  cela  le  rendre  infaillible,  et  on  ne  peut 
pas  oublier  qu'il  a  montré  plus  de  bonne  intention  que  de 
science  sur  quelques  articles.  »  Hiscs  similia  sunt  ea  qu* 
in  animadvcrsione  allegantur.  At  subit  studium  sciendi,  qui- 
nani  es  ent  hi  articuli,  in  quibus  doctrinam  Salesii  Bossuetus 
minus  probat?  Non  illi  de  quibus  tune  disceplabatur;  nam 
«  sa  doctrine  est  toute  pour  nous  dans  les  matières  dont  il 
s'agit.  »  Ergo  erant  alii  articub  propter  quos  inlactam  oxcep- 
tionem  contra  auc'orilalcm  gravissiniam  servare  vokbat  J!el- 
densis  antistes,  qui  forte  gypsatas  manus  se  babere  sentiebat, 
Quinam  hi  fuerint  ?  Ntim  vox  infallibilitatis,  quaî  paulo  ante 
exciderat,  aliquod  huic  quaestioni  lumen  posset  afferre  ? 

123.  Qiiicumque  vero  isli  articuli  fuerint,  certe  humani 
aliquid  passus  est,  sive  ex  festu  disputationis,  sive  alla  de  causa 
scriptor  ille,  qui  licet  ultro  agnosceret  in  sancto  viro  «  le  titre 
qu'on  lui  donne  de  théologien  à  une  degré  éminent,  d  ausus 
tamen  est  proferre  «  que,  selon  l'esprit  de  son  temps,  il  avait 
peut-être  moins  lu  les  Pères  que  les  scholastiques.  »  Quibus 
paucis  verbis  tria  compleclilnr  cordato  viro  prorsus  indigna. 
Etenim  I.  scholasticorum  adeoque  S.  Thoaiœ  auctorilatem 
deprimit,  namque  illorum  studio  refert  acceptum  «  qu'en  ces 
endroits  et  en  quelques  autres  sa  théologie  pouvait  être  plus 
correcte,  et  ses  principes  plus  siirs.  »  Utinam  ipse  îieldensis 
auctor  Aquinati  doctori  in  omnibus  arclius  adhaîsisset,  non 
enim  Gallicanas  doctrinas  propugnasset,  atque  ita  fuis.set 
«  sa  théologie  plus  correcte,  et  ses  principes  plus  surs  !  »  De 
nostro  utiqu«  légitima  auctoritas  pronunciavit  "  suis  scriptis 
cœlesti  doctrina  refertis  Ecclesiam  illustravit  quibus  iter  ad 
ehristianam  perfeclionem  tulum  et  planum  demonslrat.  » 
An  hœc  securitas  in  omnibus  Bossueti  scriptis  inveni&tur,  alii 
disquirant.  II.  Quum  dicit:  a  selon  l'esprit  de  son  temps,  » 
theologos  impetit  gravissimos,quos  ipse  censor  merito  laudavit 
Du  Perron,  Bellarminum,  Canisium,  aliosque  prœclarissimos 
Salesio  coajvos,  quasi  patrum  antiquorum  libros  parum  novis- 
sent.  111.  Démuni  contra  testimonium  disertissimum  Caroli 
Augusti  Salesii,  cujus  historica  fides  et  auctoritas  a  Bene- 
dictoXlVet  ab  hoc  sacro  Ordine  magni  habita  est,  veterum 
pairum  lectioni  parum  vacasse  Franciscum  dicit,  dum  biogra- 
phus  ille  religiosissimus,  ceteris  suffragantibus,  impensum 
narrai  studium  quo  Salesius  SS.  Patrum  lectioni  et  medita- 
tioni  vacavit.  Ipsa  Francisci  opéra  Bossuctum  aiguunt  falsi- 

(i)Vidc  Animadv.  sup.  §  15. 

(2)  Instructions  sur  les  états  d' oraison,  Vih.  \,  §  12. 

(3)  Tertia  memoria  episcopi  Melden.  super  sententiis  S.  Fran- 
cisci Salesii. 

[i)  Préface  sur  T instruction  pastorale  de  M.  de  Cambrai,  §  lîG. 
Quam  vere  haec  dicta  sint  et  quam  aliéna  fuerint  S.  Francisci  Salesii 
scripta  a  Fenelonii  erroribus  prœclare  osteudit  clariss.  episcopus 
Papiensis  in  ephemeride  ScmJa  Cattolica,  anno  H,  vol.  4, 


4lo 


DOCTORAT 


416 


loquii,  locis  enini  leclissimis  es  operibus  Patiuin  excerplis 
referla  siint. 

l-2i.  Reliquiini  est  igitiir  lU  dicamus,  lumen  illud  clarissi- 
mum,  quo  somper  pr^fiilsit  tractatus  illc  ameus  de  amore 
Dei,  obscurari  ex  iis  non  posic  qiuT,  subiratus  in  adversariuni 
suuni,  parum  circumspecle  Bossuetus  elVulivit.  Yaleat  potius 
judicinm  quod  ab  illis  tricis  alienus  dodus  auctor  Vindobo- 
nensislullt,  inquiens:  a  Vis  in  Hiesauro  locuplele  pietatis, 
quem  Patres  et  illustres  doctores  Ecclesiœ  reliquernnt  liber 
invenietnr,  qui  sanctuui  Dei  amoreni  in  toto  ambitu  suo  tam 
solide  et  lucide  periractarit,  ejusque  profundilates  penilissi- 
nias  tanta  claritale  illustrarit,  sicut  hoc  opus  mirabile  S.  Fran- 
cisci  Salesii,  quod  ab  omni  tempore  animabus  perfectionem 
appetentibus  intime  carum  erat  (l).  »  Quod  si  Meldcnsis  an- 
tlsliiisauctoritatem  quantum  oportet  déferre  velinuis,  dicamus 
sedatum  pacatumque  (proinde  rectum)  ipsius  judicium  de 
operil'us  sancti  episcopi  Gebennensis  expromendum  esse  ex 
illis  qu»  vir  dodus  protulit  quum  nullo  parlium  studio,  nul- 
loque  œstu  disputationis  abreptus  in  adversarios,  qui  veneran- 
dam  illam  auctoritatem  objidebant,  tranquille  animo  et  ingé- 
nue quidsentiret  ipse  fatebatur.  a  La  science  vinquil)  l'a  rendu 
un  flambeau  capable  d'illuminer  les  fidèles  .  .  .  Voilà  donc  un 
flambeau  ardent  et  luisant:  si  sa  science  reluit  parce  qu'elle 
est  claire,  elle  écbaufle  en  même  temps  parce  qu'elle  est  tendre 
et  affective.  »  Ac  quasi  prœsagus  censurœ  quœ  nuper  nobis 
objecit  :  «  Hoc  rêvera  praesidium  (confodiendi  ha;reses)  sanclos 
doctores  Ecclesiae  praestitisse  palam  est  (2),  »  confidenler  re- 
ponit  Salesium  fuisse  «  ce  rare  et  admirable  génie  dont  les 
ouvrages  presque  divins  sont  le  plus  ferme  rempart  de  l'Eglise 
contre  les  hérétiques  modernes»  quibus  verbis  solide  confir- 
mât quod  proposuerat,  Francisco  dédisse  «  beaucoup  d'éclat 
dans  le  monde  la  science  comme  docteur  (3).  » 

1-23.  Animadv.  §  18.  Immerito  objicUur,  nunquam  doclore 
dirjnam  habilaTX  fuisse  Salesii  doclrinam.  Ex  Bossueti  verbis, 
quœ  superius  ostendi  ab  eo  prolata  quum  ex  controversia 
diuturna  animus  incalescebat ,  immerito  deducit  animad- 
versio:  -  Exquo  factum  arbilror,  ut  velilli  quidem,  quiFran- 
cisci  scientiam  doclrinamque  apprime  noverant,  nunquam 
illam  Ecclesi.T  doctore  dignam  putaverint.  »  Itane  vero?  Ergo 
omnes  illi  S.  R.  E.  cardinales,  archiepiscopi,  episcopi,  reli- 
ciosorum  ordinum  moderatores,  doctorum  universitales,  alii- 
que  viri  praenobiles,  qui  doctoris  nomen  Salesio  postularunt, 
illum  hoc  honore  dignuni  afTirmantes,  urbanisslme  dimitlen- 
tur  indicio  sicce  ac  jejune  quod  filiis  Zebedaei  Dominus  de- 
nunciavit  nescilis  quod  petatis?  Vel  quod  eodem  redit,  ideo 
petiistis  quia  Francise!  scientiam  doctrinamque  apprime  haud 
novistis?  De  hisce  postulantibus  (reponere  censura  videtur) 
seorsim  dicetur  in  §  23  animadv.  nunc  de  illis  qui  superio- 
ribus  œtatibus  vixerunt;  at  nonne  eadem  veterum  existimatio 

fuit? 

126.  Conftrmalur  Sorhonœ  judicium  de  scriptis  S.  episcopi. 
Certe  canonlcus  Gard  in  processu  Anneciensi  relulit  ex  tesli- 
moiiio  card.  de  Berulle  i  onmes  doctores  Sorbonae  publiée 
déclarasse  hoc  opus  (Philoteam)  ex  ajquo  ire  cum  operii)us 
S.  Grcgorii,  S.  Ambrosii  et  S.  Augustini  (4).  t  Teniuit  hune 
lestem  censor  amplissiraus,  inquiens:  «  nequeenim  tam  facile 
uni  dumtaxat  Anneciensis  processus  tesli  credendum  puto.  » 
Attamen  eodem  ferre  recidit  Carolus  Auguslus  Salesius  sancti 
viri  hisloricus,  qui  cum  narrasset  S.  patruum  suum  a  quodam 
fuisse  vocatum  a  doctissimum  omnium  quolquot  viverent 
pergit,  »  in  eoque  effato  sectalores  habuit  Jesuilas,  doctores 


Sorbonicos,  tt  ceteros  omnes  de  rerum  divinarum  humana- 

rumque  scicntiis  benemeritos  (I).  Rcponet  fortasso  rursus 
animadversio,  se  Carolo  Augusto  non  tam  facile  credendum 
putare.  Sed  enim  Peirus  Hyacintluis  Gallizia  de  Theolimo 
scribensaflirmat  :  -  l  Padri  délia  Conipagnia  lii  Gesù  giudica- 
vano  che  questo  libro  poti'va  stare  al  paragone  de"  libri  de' 
Santi  Padri,  ed  i  dottori  délia  Sorbona  dissero  chc  poteva 
cilarsi  egualmente  che  uno  dei  libri  dei  quattro  doltoii  délia 
Chiesa  \i).  »  Neque  ego  unius  Uyaiintlii  tostiiuonio  (censura 
reponet)  credendum  puto.  Plane  doctorum  illorum  succes- 
sores  instant  :  «  Nos  sacrœ  facultatis  theologicœ  Parisiensis 
doctores  et  professores  pr;edeccssoribus  nostris  oumiiio  con- 
sentienles  votum  supplices  emittimus,  ut  inter  doctores 
Ecclesia",  quibus  jure  œquiparatus  fuit,  noster  Salesius  tan- 
dem adnunierelur  (3).  »  Sed  audire  videor  replicanlem  ani- 
niadversionem  :  «  INon  ego  recentioriim  horumce  doctorum 
judicio  facile  credendum  puto.  "  Atqui  superius  altuli  S.  D. 
Joani.em  Jacobum  Olier  testantem  «  qu'il  passait  hautement 
dans  l'Allemagne  pour  un  homme  comparable  à  S.  Augustin, 
à  S.  Jérôme  et  à  S.  Anibroise,  et  j'ajouterai  à  S.  Grégoire  le 
Grand.  «  At  expecto  rcgerentem  censuram,  se  Oliero  luec 
testanli  facilem  fulem  non  esse  habiluram.  In  causa?  infornia- 
tione  §  77  descripsi  verba  Antonii  Fnbri  docentis  :  <i  Putes  te 
videre  vel  audire  antiques  illos  Chrysostomos,  Ilieronymos, 
Augusiinos,  Gregorios,  et  alios  siquidem  sunt  ex  veteribus 
Episcopis  cnlebriores ,  subscribet  his  laudibus  non  nostra 
tantuin  Sabaudia ,  sed  tota  etiam  Gallia.  ù  Vereor  |tan)en 
ne  hic  quoque  fidcm  apud  censuram  non  inveniat.  Qui  in 
publico  conciiio  sedebant  Britannia;  provinci;e  sperabant  fore 
ut  Salesius  apud  pontificem  maximum  eumdem  favorem  nan- 
ciscerelur,  ac  magnus  Ecclesiœ  doctor  (i).  At  neque  publicis 
consiliis  facile  crédit  animadversio.  Donec  ergo  aliquis  lam 
singularis  et  beatus  reperiatur,  cui  propensas  ad  credendum 
aures  censura  inclinet,  satius  erit  reliqna  quaî  opponuntur 
expendere  ac  refutare. 

127.  Benedicti  XIV  auctorilas  non  obesl  Salesii  vierHo,sed 
suff'ragatur.  Si  ita  se  res  habeat,  et  multi  crediderint,  Salesii 
libros  cum  l'atrum  antiquorum  scriptis  posse  conferri,  a  cur- 
nam  (rogat  fidei  vindex  amplissinuis)  Benedictus  XIV,  qui 
Bernardum,  lldephonsum,  Bedam  aliosque  memorat,  utpole  a 
multis  dignos  habitosqui  doctoris  Ecclesiîe  titulo  decorarenlur, 
Salesium  omnino  praîterit,  cujus  mérita  et  doctrinam  laudave- 
rat?(de  Serv.  Dei  beat.  iib.  IV,  part.  2,  cap.il).  Ratio  in 
aprico  est  ;  nam  ponlifex  eruditissimus  eo  loco  commemo- 
rabat  eos  pro  quibus  postulali  fuerunt  doctoris  honores,  pro 
nostro  auleni  hiec  postulatio  porrecta  non  erat.  Levissinia 
igitur  objectio  est  quae  hue  reducitur:  Cur  ante  Benedicti  XIV 
aetatem  doctoris  titulus  petitus  non  fuit  ?  Hujus  facti  perquam 
simplex  et  facilis  explicatio  est.  Ab  anno  enim  canonizationis 
episcopi  Gebennensis  (1665)  ad  tcmpus  quo  Benedictus  XIV 
opus  illud  scribebat,  pauciores  anni  quam  septuaginls  qiiinque 
elapsi  erant,  nam  juris  nostri  prœceptor  libros  illos  exarabat 
antequam  ad  pontificatum  maximum  eveheretur,  quem  anno 
1740  adeplus  est.  Janivero  hic  temporis  tractus  brevior  vide- 
batur,  quam  satis  esset  ut  postulantes  confulerenl  ejusmodi 
pelitionom  felicem  exitum  habiluram.  Ipsemet  pr<edecessor 
desideratissimus  censoris  egregii  in  animadversionibus  super 
doctoratu  S.  Alphonsi  hujus  rei  causam  aperuit,  inquiens 
a  aliorum  doctorum  diuturna  tantum  interposita  mora  decla- 
ratioiiem  editam  fuisse.  -  Putabant  ideo  passim  homines 
(quam  falsam  opinionem  sustulit  decretum  de  Alphonsi  doc- 


(1)  Silbert.  in  praef.  ad  German.  version.  Theotiuii,  pag.  J. 

(2)  Animadv.  §  7  princ. 

(a)  Bossuet,  0pp.  edit.  .MIgne,  lom.  7,  pag.  850,  851. 
(4)  Informat,  pag.  32,  §  iO  in  fine. 


(1)  Ibid.  pag.  23,  §  ■ii  in  fine. 

(2)  Gallizia  in  Vila  S.  F.  Salesii,  pag.  248. 

(3)  Sumui.  pag.  111,  nura.  XXXIll. 

(4)  Vide  inforni.  §  80. 


417 


DE  S.  FRANÇOIS  DR  SALES. 


418 


loriUii)  non  aliter  liiinc  lionoreni  a  Seilc  Aposlolira  conccili, 
nisi  itni  i  quainpliires  inio  .-icrtih  a  caiionizilione  fuis«.ent 
cliipsl.  l'ioinilo  in  numéro  coruin  quilius  iiciims  fiiprat  doc- 
loris  lionos  ncqnivil  noster  a  Bencilii  to  XIV  leronseii. 

128.  1(1  vcro  iniiiinie  vetuit,  qiiominns  ininiortalis  ponlifox 
egrc{:ia  pra;berot  Icbtimonia,  liim  de  exisliniaiione  lunniiiiim, 
tiitndosm,  circa  pmiiientem  Salesii  doctrinam.  Unid  fniiii 
spl.'ndidins  ab  eo  dici  poterat,  quani  qiioil  nniversi  homimun 
cœtus  Francisci  doctrinani  IV.erint  admirali?  (vid.  sup.  §  t'.O 
qiiod  sciiMitiadivinitiis  acquisit.i  lihri  tjiis  conditi  l'iieriiit  rt  id 
inhoosacrocœtupalamsitprffidicaluni?  (inlorni.  pag.  13,  I i). 
Qnid  ilhistriiis  epilbelis  snpifntissiini  et  miii;iii  qui!. us  Salnsinui 
exornat  [1)1  Quœ  lUHJor  t'xistir.iationis  dcclaratio  quani  in  gia- 
vissiniis  quaîstionibus  ad  ejus  auctoritatem  confugcrc,  et  tan- 
quani  decretoriauiusurparcCî).  Ha!C  auctoiit.s  tanti  cratapud 
ponlificem  sa|)ieiitissiiiiuui  ul  npeito  profilcrtlur,  se  Fiant isci 
opiniones  ampiecli,  ron  quia  raliones  ab  to  adductœ  eauulLiii 
sihi  porsiiasiono-n  ingessisscut,  srd  quia  nonien  et  sententia 
ejus  viceni  arguiiieuti  ineluctabilis  prœslare  censcrct.  Ita  lo- 
quens  de  choreis  et  ludis  quos  passim  agebant  hoinines  aucto- 
ritatem  Salesii  pr.x'sefereutes,  niaxinius  poulifix  concludil: 
0  ij^itur  choreœ  saltusquc  al)  iis  quibus  fas  e^l  instituantur,  sed 
eaî  leges  una  seiventur  quas  auctoris  sanctitatc  et  gloria  dicU 
maxime  probamus  et  libenler  ampledimur  (.'!).  »  Opportufii 
gitur  et  ad  rem  nostram  ab  opiimo  lidei  vindice  dociissimi 
hujus  pontidcis  mentionem  injectam  arbitramur,  ut  ejus 
quo(iue  suiïragio  petitionem  nostram  communire  po,s;iiu'.s. 

129.  /dem  diccndum  de  auclorilale  cnrd.  Sigisin.  Gcrdil. 
Nec  minus  commode  invocatum  fuit  a  censura  nomen  et  auc- 
toritas  card.  Sigisnmndi  Gerdil,  qui  Salesium  vocavit  «  patriaî 
noslrœ  singulare  decus  alqne  orn;iinentum,  »  ejusque  meritum 
eximium  melius  a  se  explicaii  non  posse  est  ratus,  quani 
descriptis  verbis  Alexandri  VII,  qure  superius  ex  parte  retii- 
limus:  «  Iiiter  nomina  EcclesiiB  catholica;  vcneranda,  Fran- 
«  ci>cum  de  Sales  episcopum  Genevenseii),  doctrina  celebrem, 
«sanctitate  admirabilem,  ;elatiquc  buie  nostraî  conira  hajreses 
«  medicamen  pra^sidiumque  referre  numine  inspirante  de- 
«  crevimus  (4).  »  Auctor  eminentissimus  scriptis  quibusdam 
illustris  S.  Caroli  Borromœi  et  beali  Alexandii  Sauli  ma- 
joreni  auctoritatem  se  conciliare  non  posse  autumabat  quam 
si  testaretur  ea  Salesio  fuisse  probata.  Inquit  enim  alicubi  : 
«  Htic  proponendaî  nonnul'œ  reguhe, quibus  juvetur  confes- 
sarius  in  enodandis  implicatissimis  plerumque  ditiicullatibus, 
quai  in  refellendis  occasionibus  proximis  saepius  enascuntur. 
Eas  autem  ex  institutionibus  S.  Caroli  Borromei  ad  confessarios 
ut  plurimuni  erueraus,  quaj  niagnam  a  sanctissimis  Ecc'esiîe 
prajsulibus,  et  imprimis  S.  Francisco  Salesio  alque  a  summis 
ponlificibus  commendationem  habuerunt  et  auctorilatem  (5).  » 
Atque  alibi  in  historia  vitœ  B.  Alexandri  Sauli;  «  L'an  1S81 
fournit  la  date  précise  d'un  monument  précieux  du  zèle  et  de 
la  science  d'Alexandre;  je  veux  pailer  de  l'excellent  caté- 
chisme qu'il  publia  sous  le  titre  de  Doctrine  du  Catéchisme 

Romain Je  n'entreprends  pas  ici  de  relever  le  méiite  de 

celte  production.  Il  suffira  de  dire  que  S.  François  de  Sales  en 
faisait  un  cas  infini,  et  quand  on  lui  proposa  de  travailler  à  un 
nouveau  catéchisme,  il  répondit  que  l'ouvrage  était  fait  (6).» 
Nonne  videris  audire  TuUiuni  qui  orationes  Isocratis  ce!e- 
brans,  id  ununi  salis  esse  affirmât  quod  a  divino  Platone 
laudalae  fuissent  (7). 

(l)Bullarium  Ben.  XIV,  tora.  2,  pag.  402,  Prati,  1816,  et  ibi, 
tara.  3,  p.  1,  pag.  312,  et  Samm.  pag.  121,  n.  XLI. 

(2)  Vide  sup.  g  49,  et  Summ.  pag.  121,  n.  XLI. 

(3)  Benedict.  \{\ ,de  Imtilulionib.  eccksiuilicU,  lust.  XIV,  n,  24. 

(4)  Gerdil,  Op.  Homa,  ISOG,  tom,  13,  pag.  293. 
(ô)  0pp.  tum.  18,  pag.  180. 

(6)  0pp.  tom.  20,  pag.  128. 

(7)  Oral,  ad  M.  Brutum,  c.  13. 

17°   SÉRIE. 


I.'IO.  (jiiid  l'hua?  Arduam  quœslioncm  Gerdilius  aggre^sus 
de  pœnitenlia  quae  cum  lunore  Dei  commixta  non  sit,.sed  illuni 
h:uid  exdudit,  eam  Salesii  auctori'atc  dirimit  (1),  alque  alibi 
disscrcns  do  Ircqurnli  susceplione  SS.  Eucliaristiai,  quoad  illos 
qui  graves  noxas  saepe  contrahunl,  neque  de  rmendalione  sol- 
liciti  sunt,  vel  culpis  veniidibus  voiuntiile  et  atfeetu  adh;ereiit, 
(;uum  eam  (juaisiionnin  lîcnedicli  XIV  iiu-  torilale  dissolvisset, 
picnissimum  robur  hnic  ut  adjicertt  subdit  :  «  E  ciô  è  con- 
forme alla  doMrina  di  S.  Francesco  di  Sales  (2).  »  Deuique  in 
ipso  opère  quod  ?>ripsit  de  optima  ralione  Insiiluendi  Sa- 
baudiiu  principis  (in  quo  Gerdilius  a  censura  dicitur  Salesii 
nouK  n  relicuisse)  diserte  ad  ejus  aucloritatem  provocat  scri- 
btiis :  «  On  peut  voir  dans  lis  réllexions  de  Bossuet  sur  la 
comédie  les  dangers  du  Ihi'àtre,  soit  pour  la  représentation, 
soit  pour  la  Icclure,  et  dans  S.  François  de  Sales  et  autres 
écrivains  de  cette  trempe  le  moyen  de  s'en  préserver  (3).  » 
ll(  gius  itaque  princeps  i  x  Gerdilii  consilio  a  Salesit  libris  cau- 
lioncs  illas  debebat  edisccre,  lied  ad  discendam  aitem  regcndi 
poiiulos  ad  hbros  Bossueli  et  Fenelonii  (qui  nd  filios  Ludo- 
vici  XIV  instituendos  vocati  nominatim  ea  de  re  scripserant) 
ddcgarelur-.  Equidcm  ex  hi;  ce  Gerdilii  suasionibus  per.si)iceru 
ncqueo  argumenluin  ad  deprimendam  Francisci  dignitaleni 
comparatum.  De  libris  Ecclesiœ  doclorum  a  principe  legendis 
Gerililius  siluit,  neque  ipsum  opus  D.  Thoniœ  de  regimine 
principum  commemoravit.  Inter  sanctos  scriptores  unius 
Saleài  meminit:  ergone  scientiam  illius  doctore  Ecclesiaî 
digiiam  numquam  putavil?  Adeo  hocargumentum  novi  generis 
et  alienum  a  lenuitate  mea  persentio,  ut  quid  illi  reponain 
ncscire  we,  ctmdide  profitear,  At  Salesii  meniinisse  debuerat 
Sigismundus  dum  verba  fecit  :  «  SuUa  educazione  ed  istruzione 
ddla  giovenln.  Cujus  juventae?  Clericorum  an  laicorum? 
Oppido  patrum  et  doctorum  opéra  clericis  legenda  prœbenlur. 
Et  Gerdilius  nosler  in  opère  inscripto:  Considcrazionl  perla 
forniuzione  diiin  convillo  ecclesiastico,  juvenibusecclesiasticis 
suadebat  lectionem  Salesii  nostri  tanquam  <c  una  pratica  quo- 
tidiana  da  non  ometter.-i  mai  (4).  a 

131.  Cum  Salesii  doctrina  convenu  id  quod  de  doclorum  Ec- 
clcsiœ  doctrina  Mabilonius  tradidit.  Si  quis  paulisper  colligat 
et  complectatur  animo  qua;  lum  in  hoc  tum  in  superiori  capile 
disputavi,  facde  digiioscet  quam  alienum  a  veritate  ail  illud 
quod  ex  iis  qufe  objicerat  censura  deduxU  :  «  Non  ilaque  Fran- 
cisco aptari  posse  videtur  elogium  quod  in  Ecdesia;  docto- 
rihusmerito  requiri  i\Iabillonius  scripsit.  quorum  scilicet  doc- 
trina pub'.ico  ipsius  Ecclesiœ  suffi  agio  approbala  est.»  Elenim 
non  modo  intégra  et  inconcussa  manere  vidimus  quœ  in 
caus;e  informatione  producta  fuerant  aJ  hoc  publicum  Ec- 
clesiie  suffragium  demonstrandimi,  non  modo  singula  quai 
conira  oggesta  fuerant  diluta  omnino  et  sublata  sunt,  sed 
eliam  passim  sese  dédit  occasio  multas  gravesque  auctorita- 
les  ac  teslimonia  proferendi  e  viris  dodissimis  omnium  gen- 
tium,  quibus  publicum  illud  suifragium  luculentius  evince- 
retur.  Qm'ire  etsi  mihi  materiesadhucsuppetai,  atque  ea  super 
rc  e  scriptis  auctoruni  probalissimis  alla  possent  excerpi  ; 
tauK-n,  ne  nimius  sim,  huic  parti  orationis  finem  imponam  et 
ad  reliqua  quœ  censura  subdit  extricanda  deveniam. 

CA.PUT  IV 

De  'prœslanliaS.  Francisci  Salesii  in  re  ascelica. 

132.  Animad.  §§  19  e«  20.  S.  F.  Salesius  non  lantum  in  re 
ascelica,  sed  et  in  aliis  ihcologiœ  partibus  excolendis  excelluit. 

U^:  &ÏÏn;i3;.l^^nSi,  Roma,  1859.  Dell'Eucaristia, 

%)%'tan  des  études  pour  le  Prince  de  Piémont.   0pp.  tom.  1, 
pag.  299. 
(4)  Gerdil,  0pp.  tom.  20,  pag.  307. 

27 


419 


DOCTORAT 


420 


Vicias  ex  parte  manus  dedens  fiàei  vindex  religiosissimus  fa- 
leri  tandem  non  abnuit  :  «  S.ilesii  scripla  uti^ote  pietate  ac 
doctrina  referta  phirimorum  et  nmplissima  elogia  lueruisse. 
At  (.subjicit)  si  îequi  reruni  i^^liinatores  esse  velimus,  reperie- 
aius  ejiisinoJi  laudes  ferme  ea  scripla  respiceie.  qv.cc  ad  ani- 
marum  directionem  spectant.  -  Hinc  tanquaiu  dtmonslratam 
habens  S.  viri  egregiam  prcestanliaui  in  rébus  ascelicis,  cer- 
taraen  commitiitcum  Rmoepiscopo  Papiensi  (1)  mullis  pas- 
suum  miliibus  dissit  >,  qui  iu  lucubralione  alias  laudala  scripsil  : 
«  A  chi  dunque  obiettasse  :  il  vescovo  di  Ginevra  fu  maestro 
di  ascetica  incomparabile  più  ancora  cbe  dotto  conlrovcr- 
sista,  potremmo  rispoudere  :  e  per  un  moinento  sia,  ma  quel 
titolo  che  voi  non  potelé  negargli  basta  anche  solo  a  val?rgli 
l'anreola  gloriosisîima  del  dottorato.  »  Academicam  quœslio- 
nem  heic  agit  ani;nadversio  et  falso  supposito  inniiilur  ;  nam- 
que  in  causae  informatioue  egregium  S.  auctoris  mcrilum  de- 
nioDstravimus  ex  ejus  eminenli  scientia  etiam  in  aliis  théolo- 
gie paitibus,  puta  polemica,  dogmatica,  nionili,  pastorali, 
exegelica  etc.  Ûinc  censor  ipse  diligentissimussingulos  aggre- 
diensSalesii  libres  controversias  primum  impetivil  «quasvelut 
polemicum  opus  priuceps  inlornialio  laudat  atquc  extollit.  - 
Tura  ad  sermones  sese  converlebal  (-2)  in  quibus  christianum 
populum  S.  auctor  edocuit  sanam  doctrinam,  divina  eloquia 
passim  explinans.  Demum  librum  contra  Viretum  et  eximuim 
opus  Vexillum  crucis  censura  est  aggressa,  quibus  volumiui- 
bus  calholicam  doctrinam  vir  sanctus  strenue  défendit  (3). 
Propterea  in  loto  hujus  disputationis  decursu  luculentius  ap- 
paruit,  plures  viros  doclissimos  etiam  opéra  Salesii  ab  asceli- 
cis diversa  bmdibus  egregiis  ornare.  Quare  verum  hujus  quœs- 
lionis  critérium  ita  constiluendum  est  :  quum  S.  Frauciscus 
tum  in  polemica,  dogmatica,  pastorali  iheolog^a  elc.,tum  in 
ascetica  excolenda  mirifice  inclaruerit,  mereturne  inler  Ec- 
clesi»  doctores  adscribi?  Atque  hic  censor  ipse  scientissimus 
opportune  nomina  subjicit  Bonaventurae,  Ansel;ni  et  Ber- 
nardi,  quos  merito  tradit  «  inler  ascelic»  insignes  magislros 
recenseri,  ï  quibus  etiam  Gregorii  Magni,  Thoma'  Aquinatis 
et  Alpbonsi  de  Liguori  nomina  liceat  adjicere.  Si  igitiir  pra;- 
diclis  immorlalibus  viris  ad  docloris  lauream  assequendam 
valuit  conjuncta  et  cumulala  laus  in  pluribus  sacris  discipli- 
nis,  ascetica  haud  excepta,  crcur  non  eodem  jure  docto- 
ratus  honorera  Francisco  Salesio  vindicamus  ? 

^33.  Eliam  propler  scripla  ab  ascelicis  diversa  vir  sanctus 
egregiis  laudibus  ornalus  fuit.  Ut  probet  censura  laudes  Sa- 
lesio tribulas  ea  ferme  respicere  quie  animarum  directionem 
spectant,  ait  :  «  Hue  sane  potissimum  pertinent   celebra- 
lissimae  illae  ac  pluries  repetitae  liturgite  preces  :  «  ejus  dirigen- 
a  libus  monitis  ;  »  item  secundœ  lectionis  verba  :  o;  suis  etiam 
«  scriplis  cœlesti  doctrina  refertisEcclesiamillustravit,  quibus 
a  iler  ad  christianam  perfectionem  tutum  planumque  demons- 
a  Irai,  b  Haecrespiciebant  elogia  a  patribus  cardinalibus,  aliis- 
que  in  suflragio  pro  Salesii  canonizatione  édita,' quibus  adhuc 
alia  ejusdem  opéra  vix  aut  ne  vix  quidem  innotuerant.  Haec 
fere  omnes  repetunt,  qui  modo  postulatorias  preces  pro  Sale- 
sii docloratu  dederunl.  »  Brevis  huic  objecte  et  facilis  res- 
ponsio  prœsto  est.  Qnod  asceticaj  doclrinae  sancti  viri  niagno- 
pere  commendatae  fuerint,  concedimus;  quod  solœ  laudala; 
sint  negamus.  In  ipsis  breviariilectionibus  antequam  mentio 
fieret  de  scriplis  qua;  tutum  ad  perfectionem  iler  demons- 
trant,  jam  praenunciatum  fuerat,  ad  prœconium  divini  verbi 
Silesium  tuisse  destinatum,  et  sepluaginta  duo  miilia  hœre- 
licorum  ad  fidem  convcrlisse  (4j,  qua  in  re  controversiarum 
sermones  qui  scripli  extant  magno  usui  fuisse  certissime  no- 

(1)  Rmo  Lucido  M.  Parocchi,  modo  archiepiscopo  liononiensi. 

(2)  Animadv.  §§  H,  13. 

(3)  Animadv.  §  15. 

(4)  Leciion.  Y,  in  fine. 


vimus  (i).  Insuper  quum  fîdes  necessarîum  substratum  sil  ad 
vitam  œternam  adipiscendam,  cum  moralia  pra^cepla  obser- 
vanda  sint  ab  omnibus  qui  perfectionem  volunt  attingere, 
sapienlissime  elogium  hominis  qui  viam  perfeclionis  docuit 
ab  Ecclesia  electum  fuit  ad  celebrandum  Franciscum,  quihœc 
trij  pra-stiiit,  niniiiuni  lulei  doctrinam  explicavit  et  défendit, 
fidèles  docuit  quid  agendum  vitandumque  esset,  ac  bonis  ex- 
quisiliora  pran'epta  Iradidit  queis  culmen  perfeclionis  aftin- 
gerent.  Enimvero  sola  illa  verba  :  a  suis  scriptis  cœlesti  doc- 
trina refertis  Ecclesiam  illustravit,  d  si  cum  Bonifacii  VlU  ce- 
lebri  decretali  comparentur  salis  dilucide  notam  et  insigne 
doctoris  pra;seferunt.  ?Set|ue  fastidiat  censor  egregiusea  verba 
orationis  propriœ,  ejus  dirigentibus  monilis.  Nansque  ea  sic 
concinnare  decebal,  ut  conclusioni  congruerent  :  œternagau- 
dia  conscquamur.  Quam  ineiegans  oratio  fuisset  si  prolligataj 
hiereses  mentio  nominatim  illiic  fuisset  incerla  !  Uiiid  quod 
xocciiWi^s,  suis  dirigrnlibus  moin'/w,  Alphonsus  de  Liguori 
multolatius  quam  censura  intellexit?  Eas  namque  ad  opus 
theologiœ  pasioralis  et  homiietica?,  de  pra^dicatione  divini 
verbi  acconimodavit  (2).  Quid  demum  quod  Romani  ponli- 
fices  non  modo  breviarii  lecliones  etorationes  in  laudem  Sa- 
lesii probarunt,  sed  etiam  explicite  declararunt  iilum  coulrr 
hicreses  pra-sidium  a  Deo  dalum  fuisse  (3)? 

134.  Ilomini  vero  qui  prorsus  analphabetus  non  sit,  incre- 
dibile  videri  débet  quod  censura  conlcndit  de  eiogiis  Salesio 
tributis  ab  Emis  cardinalibus,  episcopis  aliisque  qui  pro  illms 
canonizatione  suffragium  tulere.  Conferantur,  queso,  ea  quse 
relata  sunt  in  causa;  iiiformalione  §§  l,  18,  ^9,  20,  30,  31, 
35,  37,  58,  59,  66,  G7,  et  in  sup.  §  41  hujus  responsionis,  at- 
que œquusquisquejudex  décernât,  num  sola  opéra  ascetica 
S.  episcopi  laudala  fuerint  a  patribus  émis  et  consultoribus 
sacri  hujus  ordinis,  et  num  verum  sit,  illis  «  alia  ejusdem 
(Francisci)  opéra  vix  aut  ne  vix  quidem  innotuisse  ».  Ergone 
commendebant  opéra  illa  quae  ignorabant?  Jamdiu  didici  im- 
pios  blasphemare  qua;  ignorant,  sed  in  hoc  cœtu  sanclissimo, 
in  liac  veritaiis  sede  et  augusto  juslitiœ  domicilio,  laudari  ea 
quaMgnorantur  hercle  nunquam  audivi.  Quod  si  omnes  ta- 
cuissenl,  salis  superque  foret  veneranda  vos  Alexandri  VII, 
qui  quum  laudibusmaximisPhilolheamdecorassetsubjiciebal  : 
0  Quœ  de  Pliilothea  dixi  eadem  dico  de  aureo  libro  de  Amore 
Dei,  deque  céleris  magni  hujus  viri  operibus  (4).  »  Et  alia 
prœter  ascetica  certe  sciebat,  nam  quadraginta  annis  diu  noc- 
tuque  ea  fuisse  a  se  versala  leslabalur  (o);  imo  plura  noverat 
quam  quœ  typis  vulgata  fuissent,  nam  pars  controversiarum 
integrior  in  Chisianis  pluteis  reporta  est. 

133.  NuUa  reor  indigere  defensoris  industria  quod  in  §  49 
animadv.  adjicitur  :  a  llœc  fere  (scripla  Salesii  quae  ad  ani- 
marum directionem  spectant)  omnes  repetunt,  qui  modo  pos- 
tulatorias preces  pro  Salesii  docloratu  dederuut.  »  Ulique 
haec  ab  omnibus;  sed  neque  sola,  neque  primo  loco  repe- 
tuntur.  In  precibus  Vaticani  concilii  tempore  oblatis,  quas 
muniunt  quadringenta;  quinquaginla  duœ  subscriptiones,  par- 
tial S.  R.  E.  cardinalium,  partira  patriarcharum,  archiepis- 
coporum  et  episcoporum,  partira  abbatum  aliorumque  qui 
reli"iosis  familiis  prteeranl,  sic  opéra  laudantur  a  S.  virocons- 
cripta  :  "  Spectant  aulemalia  ad  theologiam  tumdogmaticam, 
tum  apologelicara,  tum  asceticam,  alia  ad  mores  et  ad  dis- 
ciplinam,  et  in  eo  prodierunt  ordine,  quem  expostulabant 
tempus  et  Ecclesiae  nécessitâtes  ;  scripsit  de  notisEcclesiœ,  de 
primatu  Pétri,  de  sancta;  Piomana;  Ecclesiae  sacramentis,  de 
unione  hœreticornm  cum  Ecclesia  Romana.  Viretum  in  Eu- 


(l)  Inform.  pag.  21.  §  26  in  fine. 

(î)  Vide  inform.  causae,  pag.  48,  §  63. 


(3)  Vide  sup.  §  40. 

(4)  Inform.  pag.  32,  §  40. 

(5)  Ibid.  pag.  50,  §  65. 


421 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


422 


charistiœ  sacramentum  impie  deijacchantem  confutavit  opus- 
oulo  cui  lilulus,  Meiliiationcs  insymbolumaposlolorum.  Ejus- 
(iein  biasphemias  beatissinuL'  Virginis  purilalein  tomeraiiles 
tuui  ore  repressit  tiim  calamo.  Coiitia  [jrolestaïUes  S.  Crucis 
latriain  détestantes  exiiiiiam  aliam  scripsit  apologiam  cui  ti- 
tiilus  Vexillum  crucis.  Inler  dogiiialica  et  apolojîcticaS.  Tran- 
cisci  opéra  principciii  lociim  obtinet  peivui;;alissiimis  liber 
Controveisiarum,  de  qiio  vix  qiiiim  prodiit,  aflinnare  non  du- 
iiitavernnt  non  unus  episcopns,  "  Allianasiuin,  Anilirosinni  et 
Augiistiniim  non  majore  cum  ardore  lideni  vindicasse,  qiiain 
Franciscum  Salesium.  »  Non  minorera  sane  gradum  obtinent 
alii  dno  iibri,  doetrina  simul  et  pietate  fnlgentes,  videlicet 
traclalus  de  Amorc  Dei,  qui  de  lam  allis  tam  aile  loquitur,  et 
IMiilothea,  sive  introductio  ad  vitam  devotametc.  (1).  «Ecquis 
hisce  perlectis  dixerit  postulantes,  tanta  dignitate  insignes,  ea 
sola  scripta  respexisse  qua3  ad  animarum  directioneni  per- 
tinent? 

i3G.  Eadem  leguntur  in  postulatione  postintermissas  synodi 
sessiones  a  Kino  episcopo  Anneciensi  exhibita,  cui  pariter 
quarnplurimi  sacrorum  antistites  subscripserunt  (2).  In  aliis 
porro  precibus  quas  alii  Ecclesia;  pastores  obtulere  baec  re- 
perimus  :  «  Scripta  ejus  niagnam  redolent  doctrinai  prj- 
funditatem  ut  videra  est  in  libro  de  Yexillo  crucis  et  de  con- 
iroversiis  adversus  protestantes,  sed  pra^serlim  in  Traclalu 
de  Amorc  divino,  quem  in  multis  legunt  linguis.  In  hoc  enim 
opère  nuniquam  satis  laudando  prseter  mirandam  mentis  hu- 
manœ  analysim  altamque  philosophiam  occurrunt  thèses  vere 
arduœ  de  inlluxn  gratiœ,  ejusque  cum  libero  arbilrio  con- 
sonantia,  de  prœdestinatione,  et  preescieniia  divina  in  ordine 
ad  salulem  absque  ullo  liberlatis  humanaî  detrimento.  Quœ 
omiiia  etsi  scientiœ  theologicœ  etiani  peritis  mullum  pericu- 
losa,  ea  sapientia  ac  mensura  aggreditur  Franciscus,  ut  ne 
quidem  in  uno  puncto  deficere  videatur.  »  Tum  demam  men- 
tio  injicitur  Introductmiis  ad  vilam  devotam,  qua  pro  meritis 
laudata,  verba  iiunt  de  coUoquiis  ad  sanctinioniales  habitis, 
de  interpret'.;tione  Cantici  canticorum,  de  statulis  synodalibus, 
demonitis  ad  parochos,  de  riluali,  de  beneficiis  ecclesiasticis, 
atque  adjicitur  :  «  In  omnibus scriptis  circa  ecclesiasticumgu- 
bernium  videlur  S.  auctor  non  solum  circa  scientias  divinas  sed 
et  circa  jus  civile  et  canonicum  apprime  versatus  (3).  »  Hœc 
speciminis  loco  sint;  cetera  insummarii  tabulis  pervideat  qui 
studio  videndi  tenetur,  neque  enim  causa  et  tempus  postulat, 
ut  petitiones  omnium  ex  integro  describam. 

137.  Postulatio  patrum  BoUandianorum  eximiam  Salesil 
doclrinam  in  omnibus  cjus  scriptis  agnoscit  et  prœdicat.  Otlen- 
dit  censuram  libellus  supplex  a  patris  Bollandianis  porrectus, 
in  quo  adducilur  lacinia  scriptionis  P.  Kenati  deTournemine, 
qui  dixerat  :  hune  sanctum  a  Deo  electum  fuisse  qui  aposto- 
lusesset  Calvinistarum,  et  doctor  devotionis.  Nondum  animo 
sibi  defigere  censura  potuit  quod  ex  Paulo  et  Apocalypsi  su- 
perius  (§  12)  ostendi,  aposloli  nomen  majus  aliquid  et  praes- 
tanlius  prœseferre  quam  nomen  doctoris.  Quum  itaque  scriptis 
suis  Franciscus  innumeros  ex  hœrelicis  Calvinianis  non  modo 
refutarit,  eosque  veritatem  calholicam  docuerit,  sed  etiam  ad 
illani  converierit,  putavil  Tourneminius,  se  hanclaudem  prœ- 
clarius  explicare  non  posse,  quam  si  diceret  Salesium  fuisse 
apostolum  Calvinistarum.  Quod  si  dixisset  doctorem  Calvi- 
nistarum  et  devotionis,  nenio  videt  quam  inepta  locutio  exli- 
tisset  propter  antilogiam  idearum  quaj  ex  vocibus  Calvinista- 
rum et  devotionis  in  animo  legentis  excitatur.  Ceteruni  doc- 
tissimi  auctores  ante  descripium  Tourneminii  locum,  satis  se 
omnia  Salesii  opéra  laudave  velle  declaraveranl,  nam  cum 
affirmassent  spiritum  Christi  in  omnibus  Salesii  operibus  sese 

(t)  Summ.  pag.  14. 

(-2)  Summ.  pag.  34  in  fine,  et  35. 

(3)  Summ.  pag.  51,  52. 


proderedixerunt  :  «Uni  spiritus  tanlopere  pervadit  omnes 
scriptiones  beati  viri,  asceticas,  polemicas,  homililicas,  atquo 
ipsas  epistolas,  ut  qiiemadmodnm  S.  Auguslini  lucubrationes 
sola  loclione  at^noscutitur,  sic  S.  Francisci  scripta  etc.  »  Kt 
paulo  post  :  a  Quanta  tamen  in  iis  elucel  sapientia  et  doctrinal 
Diffirilius  forte  est  scribere  accuratc  do  rébus  dogmaticis, 
nioialilnis,  et  asceticis,  ita  ut  scripta  inlelligantur  abindoctis, 
quam  grandiora  de  theologia  condere  opéra.  Quaidil'iicullas 
tanta  est,  ut  non  superetur  nisi  a  summis  viris.  Et  re  quidem 
vcra  nemo  negabit  S.  Franciscum  fuisse  doctissimum  (1).  » 
Ergojnxta  menteniscribenlium  apparuit  noster  summus  vir  et 
doctissimus  non  modo  in  iis  scriptis  qua;  ad  devotionem  per- 
tinent, sed  etiam  in  polemicis,  homiliticis,  dogmaticis  et  mo- 
ralibus. 

'138.  Eminmlia  doctrines  S.  viri  in  re  ascetica  admodum 
valere  débet  ad  honorem  doctoris  ci  comparandum.  Cum  ex 
iis  quiu  nuper  disputavi  magis  magisque  confirmatuin  fucrit 
illud  quod  sa;pe  contendi,  eminentiam  doetrina;  qua  Sale- 
sius  pra'stilit  non  in  solis  asceticis  scriptis  emicare,  ignos- 
cent  mihi  Patres  Emi  si  1  reviter  et  quasi  perfunctorie  operam 
meani  interponam  in  ea  quœstionc  quam  acriter  aggreditur 
Animadversio,  prœclarissimi  antistitis  Papiensis  sententiain 
oppugnalura.  llaec  senlentia  est  «  quel  titolo  (di  maestro  di 
"  ascetica  incomparabile)  basta  anche  solo  a  valergli  l'aureola 
«  gloriosissima  del  dottorato  -.  Atque  heic  in  primis  memoria 
repetendum  est  doctum  episcopum  in  ficta  hypolhesi  versari, 
nam  prius  ostenderat  invicte  S.  virum  etiam  ex  operibus  pole- 
micis  et  dogmaticis  doctoris  titulum  promereri  :  hinc  illis  qui 
forte  objecissent  «  il  vescovodi  Ginevrafu  maestro  di  ascetica 
incomparabile  piii  ancora  che  dotto  conlroversisla  »  istud  de- 
deratmomento  temporis(ceudici  solet),  sed  non  concesserat  : 
«  E  pcr  un  momento  sia  etc.  »  Prseterea  judicantes  rogo,  ut 
patienter  recolere  velint  quœ  in  supp.  §§  30  et  seq.  disputavi 
de  vera  notione  metaphoricaî  lucis  quam  doctores  Ecclesiaî 
dicuntur  a  P)onifacio  VllI  in  Ecclesiam  etfundcre,  deque  prœ- 
cipuo  doctoruni  merito,  qui  Ecclesiam  ipsam  decorarunl 
virtutibus  et  moribus  informarunt.  Quum  hanc  iucem  effu- 
derint  et  hœc  bona  prœstiterint  potissime  ea  Salesii  scripta 
quce  ascetica  dicuntur,  nemo  inficias  ierit,  thesim  a  Papiensi 
antislite  propositain  gravissimis  rationibus  inniti.  Eo  vel  magis 
aulem  ad  laudem  doctoris  S.  auctori  adserendam  ea  scripta 
comparata  suât  et  idonea,  quod  inter  eos  eminent  Philolhea 
et  Theolimus,  quorum  altéra  ad  hœresin  prolligandam  magno 
prœsidio  Ecclesiœ  fuit,  ceu  demonstratum  est  in  supp.  §§  22, 
23;  aller  vero  non  modo  ad  animarum  directionem  pertinet, 
sed(veluti  nuper  notatum  fuit  §  136)  explicationem  et  solu- 
tionem  continet  quœstionum,  quœ  in  theologia  dogmatica  per- 
quam  arduœ  et  sublimes  existimantur. 

139.  Bignitas  ascelicx  intcr  sacras  disciplinas  vindicalur. 
Hue  accedit  intima  dignitas  et  prœstanlia  hujus  disciplinœ 
inler  sacras  et  profanas  nobilissiinœ  quœ  de  virtutibus,  deque 
charitate  prœssrlim  ac  de  ralione  perfeclior.is  assequendœ 
disserit,  et  utilia  prœcepla  exponit.  Siccine  copiosaillamessis, 
quam  ex  operibus  D.  Thomœ  excerpserunt  prœceptores  juris 
nostri  de  canonizalione  agentes,  quum  de  virtutibus,  earum- 
queheroicitate  disputant,  nihil  valitura  erat  ad  nomen  doclo- 
ris  Aquiniti  promerendum?  Tanta  est  ascelicœ  theologiœ 
copia  in  summa  D.  Thomœ,  ul  totum  fere  opus  suum  exinde 
hausisse  Scaramelliusfatealur  (in  prœfat.).  Quid  de  Alphonse 
de  Ligorio  dicam,  cu|us  doctrinœ  eminentia  ex  asceticis  libris 
magna  ex  parte  fuit  demonstrata?  Quo  jure  audet  censura 
contendere,  Bonaventurœ,  Anselmo  et  Bernardo  nihil  pro- 
ftiisse  ad  assequendum  doctoris  nomen,  quod  insignes 
fuerint  ascelicœ  magislri?  Qua  ratione  illustria  volumina, 
quœ  de  hac  principe  sentenlia   sanctorum    agunt  cum   iis 

(1)  Summ.  pag.  102. 


423 


DOCTORAT 


424 


scriplis  comparât  qu»  vcl  pro  imperitissimo  vulgo  sunlexa- 
rata,  vel  ceteris  incomperta  ad  nounulloriim  usuiu  duiutaxat 
proJieruiil? 

1 40.  -  Nequc  (ioquit)  ideo  habenJus  Aiigaslinus  doclor, 
quia  psalniuiu   contra    parlein  Doiiali  eJiJeril   liuliariis   et 
bajiili»  decautaudum,  aul  Basi'ius  si  solas  iiionacliii  legulas 
pi«scripsisset,  aul  B^-rnardus  quod  Mariaiuimpsalleriuni  exco- 
gilassei.  Qui  libii  celeroquiu  a.inilisiimani  laudcm  nitrenlur, 
et  chriititiJelibus  vcl  ab  errore  rtvocandis,  vcl  pielute  i.u- 
bueaJis  a[.ti^simi  ccnbcutur  ;  dcbitores  eiiiiii  suinus  sapienti- 
bus  et   insipientibus  (Rom.  1,  1 1).   -  Piii'tjniiisso  Augusiini 
psaluio  a  liutranis  et  bajiilis  contia  OoiiatuaicaDendo  (de  que 
non  video  quid  counuuue  habeat  cum  ascesi  et  pt-rfoctione) 
haec  hujus  objeclionis  sunima  esse  videtur,  quod  Ecclesiie 
p:itres  et  doctores  lune  ad  aîiqr.id  de  theologia  ascetica  scii- 
beodum  descenderunt  cum  se  iusii^ientibus  quoque  debitures 
esse   intolbgerenl.  Ergoue  traclalus   et  libri  du  perfeclione 
christiana  ad  iu^ip•entes  peitiueut?  At  secu»  senliebat  Bona- 
veutura  qui  theologiam  mysti^am  dtfinicus  aicbat  :   »  llajc 
ibeologia  est  consuaimatio  oamis  scicutiie.  liic  est  status  et 
Quis  sapieuticB    chrisiiauai   (I).   »   Itane  iiisipieuies    a'.lo.jui 
voluil  Cliristuscum  denuDciabat  :  Eitoteergo  perfecli  sicut  ei 
Pater    rester    cœ'.tstis  perfectus  eil    (2)'!    Dcsiptre   pulabat 
Jacobus  duodecilu  tribus  quai  sunl  in  disperbiuno,  quum  ad 
eas  liieras  dabat  aniiuos  addens  :  L'i  silts  perfecll  et  iulcgri  in 
nuUo  déficientes  {3)1  Pro  iusipieulibus  tautum  scrlplum  fuit 
Pauli  muuitum  ad  Eplicsios  :  Accipiie  armaturam  Dei,  ul  pos- 
sitis  resistcrc  in  die  malo  et  in  omnibus  perfecti  starc  (4)? 
Et  aurea   ilia  ac  diviua  qua3   de   charitate    (in   ea    uamque 
perfectio  sita  est)  cum  ipse  doctor  gentium  ad  Corimhios,  tum 
Joannes  apostoius   iu  epislubs  suis  conscripserunt,   eranlne 
iusipienlibus  destinata?  Quum  vero  Chrysostoams  et  Augus- 
tinus  iu  iis  esplanaudis  iusudabaut,  pro  iusipientibus  taulam 
operam  conftrebant  ?  Maxiaie  (uit  censura)  :  «  Scilicet  iu  Lis 
tam   prseclaris  verbi  ministris  saîpe    coujunctam  videre  est 
doctoris  et  sacerdoiis  curam  ;  qui  poslquam  aquilarum  more 
adsublimiaquaeque  scienticemysleriiiavolarint,  niox  ad  plubes 
cbiistianas  humilioie  coiiutu  erudieudas  desceaduiit  (auiiu. 
§  20  iu  fine).  »  Oh  plcbes  rudes  sed  beatas  !  pro  quibus  tan- 
tum  :    C/iristus  aperiens    os    suum   docebat  dicens  :  Bcali 
pauperes  spinlu,  cum  iis  quse  sequuutur  ia  cap.  V,  VI,  Vil 
Mattb.  in  quibus  iter  tuluui  ad  christianam  perfectionem  de- 
monslralur.   Oh  iusit^ientes   sapieniissimos  qui  ha!c  discere 
coulendilis!  nam    "  Istaestsumma  sapieulia  perconteuiplum 
mundi  lendere  ad  régna  cœlestia  (5j.  Quare  D.  Bc-riiardus  in 
serm.  50  in  Canticum  :  «  Unis,  ait,  sapiens  et  intelligat  ha;c? 
Da  mihi  homiaem  qui  aale  omiiiaquideai  ex  tolo  corde  diligat 
Deuni,  se  vero  et  proxiaium  iu  quanluai  diiigunt  ijjsum  Deum 
(atque  hic  fuse  et  elegnuter  homiueai  describit  virtutibus  om- 
nibus oiualum,  tuai  pergit)  i  talem,  iuquam,  da  mihi  honii- 
nem  et  epo  audacter  illuai  sapicntem  pronuucio.  d  Est  itaque 
magisleriuaiasccstos,  magiblerium  vtia;solida;que  sapientice: 
adcoque  dupliciter  peccat  Auimadversio  :  1,  quod  christianœ 
sapientiifi  magistris  prai^-ignibus  docloris  noaien  tribuendum 
iuficiatur.   II.  Quod  patres  et  docloies  Ecclesi*  tune  Istius 
praecepta  sapientiae  homiueb  ducuisse  alliimet,  quum  se  insi- 
pienlilus  quoque  debitores  esse  intclligereut. 

141.  i4scf7ica  scientia  pars  est  iheologiœ  nobilissima.  Equi- 
dem  vix  intcUigo  quem  sibi  couceptum  scientia;  theologica.' 
animo  elEuxerit  cewsor  egregius,  vel  potius  quem  sibi  linxisse 
siamlet,  quum  exqu  sita  doctrina  priecellal.  Theologia  prac- 

(1)  S.  Bjnav.  lUuminationet  EccUsiœ  in  Eexameron,  serm.  II.  0pp. 
lom.  IX,  edit.  Vives,  pag.   39. 

(2)  Matlh.  V,  48. 

(3)  Jacob.  I,  4. 

(4)  Ephes.  VI,  13. 

(5)  De  Imit.  Cbristi,  lib.  I,  cap.  1,  v.  3. 


tica,  cujus  pars  nobibssima  ascesis  est,  non  aliquid  tenue  et 

couteai(itibile  saci  is  discipliiiis  adjcctum  coiisliluit,  sed  potius 
est  sublimissiumm  illaruni  fastigiuaietcomiilemcntuiu.  Nam  si 
totius  Iheologice  distributio,  ccu  docel  S.  Thomas  iu  operis 
sui  ia;mortal:sparlitione,  pctenda  est  ex  divinoChrisli  eflaio: 
liijosum  via,  veritus  et  vile,  si  verbum  viœ  ad  média  perlinet 
quibus  homiues,  infidèles  piacserlim  et  iieccatores  ducuutur 
ad  Dcum;  si  voxitr/Ms innuit,  Iheologiaiacontemphui  Deuai 
ul  est  verilas  piima  oauiigpua  peifeclioue  ouiala,  et  in  criia- 
turis  veiuli  totidem  speculis  eniiens;  si  deniquc  vocabulum 
viice  significat,  scientiam  sacram  Djum  considcraie  ul  est 
vila  bcata  el  ultimus  tuiis,  ad  queiu  iciklimus  aitil.us  huuuiuis 
et  virtutibus  (velul  idem  S.  doclor  explicai),  tcquis  non  videt 
pia>ceptorem  divinum  graduah  illa  recensioue  atlribuloruui 
suorum  déclarasse,  in  suiuuio  diiislianaî  sapicnliai  cubaine 
eam  scicnliaai  esse  coUocataai  per  quaa»  Deum  iulucaïur  laa- 
quaai  ulliaiumfmem,  docemurque  quomodoad  eumlcndamus 
aciibus  humanis  ei  virtulibus?  A'.qui  hoc  est  quod  prœstat 
asceseos  cliristianie  disciplina,  l'orio  utbicviusrem  cxpediaai  : 
nonne  toiius  sc'.eiUiai  iheologica;  finis  ultimus  est  ipsius 
iheologi  et  eo.uai  quos  erudit  ajlerna  salus?  Attende  libi  el 
doctrinœ  (aioucbat  Tuno'dieum  Paulus), /ioc  f/iiw  faciens  cl 
teipsumsalvuin  faciles,  eleos  quiaudiunl  (l).HiucS.  Bouaven- 
tura  docebat  :  «  Thelogia  est  scientia  affectiva,  et  bujus 
co^nitio  est  gralia  speculatoiis,  sed  principaiiter  ul  i|)sa  boni 
lianms  (2^.  ï  Ai  faiis  iste  a  praclica,  i;on  a  speculaliva  llieo- 
logia  proxime  atlingitur.  Finis  (ait  D.  Thomas)  theologiœ  in 
quanluai  est  practica  est  beatiluJo  œleraa  (3). 

Ii2.  Eirant  plane,  vebemealererraat  qui  scientiam  theolo- 
gicam,  quae  suaple  nalura  una  est,  ita  proscindunt  quasi  tola 
sit  in  parte  theoiica  et  speculaliva,  et  in  bac  parle  summis 
doclisque  viiis  excoleuda;  quidquid  veio  ad  piaxiai  altintt, 
quasi  palealcvis  vel  siliqua  lenuioruai  hoiainum  el  imperito- 
rum  mentibus  pascendis  aJsignetur.  Non  ita,  iuquam,  se  rus 
hubet;  inio  vero,  prout  egregius  scholaj  S.  Tlioma'  alumnus 
Viacenlius  Couieasoniusexplical:  aTheologia  uousistit  iu  sula 
contemplatioue  sui  objecti,  sud  iasuper  se  extendil  ad  opera- 
liones  quas  dirigit,  nuque  euiiu  divinas  veritales  otiose  soluin 
speculatur,  sed  etiam  tradit  normas  bonas  et  christiaiiœ  ope- 
rationiS;  atque  principia  rude  viveadi.  Quorum  oainium  radix 
est,  quia  Deus,  qui  est  ejus  objectum,  est  prima  veritas  et 
ultiiaus  finis,  supreammiulelliyibileeisuaiaiuui  bonuai.  Ergo 
est  simul  objectuai  spuculationis  el  régula  iadefeclibibs 
actuum  huaianorum,  qui  a  fine  diriguntur.  Atqiii  rationes  quae 
sunt  in  objecto  formaii  resplenduat  ia  habilu  ipsum  coatem- 
plante.  Eigo  utramque  ratioaeai  speculatioiiis  et  praxeos 
theologia  adunal  (4).  »  Quare  idem  auctor  affirmât,  se  theolo- 
giam scholaslicaai  ea  ralione  colendaui  et  \enerandam  aibi- 
trari,  quod  de  se  a  nimiis  coulealiouibus  imaïunis  radix  sit 
saactitatis  el  omnium  viituium  copiosissima  scaturigo  (o). 
Quas  obresasceticitractaUisabsolulissiiaipleaiores sunl  quam 
quajlibel  de  theologia  speculaliva  liactationus.  lllieniai  perfici 
nequeuul  nis>i  theoriœ  fundamenta  substernantur  (quod  miri- 
fice  prœsliiit  nosler  in  Theotimo,  ubi  sublimissimas  atque  ele- 
gautibsimas  dogmatic.e  quœslioues  explanavit,  ut  rebquum 
opus  suum  illis  adstrueret),  theoriai  vero  theologicae  exponi 
valent  utique  sine  ulla  rcrum  agendaruai  meatione  (velut 
pluies  fuceruut),  veruiupuuclumoumenon  ferunt,  si  quidquid 
ad  praxim  peitiuel  auctor  piailermlltat.  Neque  secus  se  res 
habere  polest,  nam  fides  (quic  a  dogmalica  theologia  expli- 


(nlTimolh.  IV,  16. 

ii)  Lili.  1  Sonleut.  quœst.  3.  Conclusio. 

(3;  1  Pars,  q.  1,  4.  C. 

(4)  Conteaon,    Thcvl.  mentii  et  cordis,  lil).   1,  diss.  1,  cap.    2, 

Specul.  1- 

(5)  Op.  lib.  et  dissert.  cit.  Append.  2  ad  cap.  I. 


425 


DE  S.  FRANI.OIS  Di:  SALES. 


426 


catur)  ad  speiii  oiviinatur  (1),  a  spo  cliarilus  tjigiiiliu'  in  qua 
pci'iuclio  coiisislil,  el  porfoclionis  doclriiiuiu  silji  ascelica  vin- 
dicat.  Qui  cousqiie  non  perveniat  tiicoloi^us  nunitiris  om- 
nibus absolutus  vocal  i  non  polcsl;  ideo'iuo  sapienlur  Augus- 
linus  pia'cipicjjat  :  a  H.ic  ergo  diieclione  tibi  tancpiani  fine 
proposilo,  quo  rt'l'oi'as  onniia  qux  dicis,  (piidqiiid  nainis  ita 
narra,  ut  illu  cui  loquuiis  audicndo  tii^dal,  ciedcndo  sjierot, 
sperando  amel  ("2).  » 

il3.  Idt'iu  probalar  ex  tlicuhgiofjicio.  In  luijus   roi  ^rravis- 
siniai  ii;sliniationo  ncnio  decipi  polcsl, nisi  (|ui  iynorcl  quodnani 
sit  chrisliani  thcologi  ot'ticiuni.  Ilujns  proloclo  est  Christi  doc- 
Iriiiain  tidulil)ns  explanare,  ilaque  tune  tt'nchinius  (piiilis  pi'o- 
vincia   bit  in  qna   liioologus  versaii  dcbuat,  si   (jujHs  iiiinit 
doctrina  Christi,  quale  tîjus  magisterium  expendanius.  Id  ila 
explicatiu'    a    DionyMO    l'cta.io    in    tract,   de    Incarnatione, 
iib.  2,  cap.  10,  §  7:  «  Nunc  cujusmodi  illius  doctrina  sit,  ad 
quam  hominibus  imporlandani  a  l'atre   luissus  est,  paucis 
expediani.  Divinuni  magisterium  quam  Traioa-fwYfav  vocal  ita 
de.scribit  gravis  auclor  et  in  hoc  argunienlo  siepiuscnle  hiu- 
dandus  a  me  Cleinens  Alexandrinus,  ut  sit  recta  veritatis  per- 
duclio  ad  inspectionem  l)ei,  et  sauclarum  aclionum  descripta 
ratio   in   sinpil.irna  perniansione  (I   l';i'd.  cap.  7,  pag.  81); 
quibus  verbis  signitical  fmem  hune  el  scopum  cœltsli  magistro 
esse  proposilnm,  ut  quos  inslituendos  suscepit,  tum  per  dog- 
niatum  ac   mystcriorum   veritalem  ad  Dei  cont>.'mphilionem 
dirigat,  tum  virlnlis  el  oflicii  legespriescribal  quibus  perpeluo 
ac  constanter  in.sislant,  ut  ab  eo  non  minus  recte  et  honesle 
vivendi,  quam  vere  tognoscendi  Dci  et  ad  eum  perveiiiendi 
disciphna  Iradatur.  »  Tum  in  §  8  suHragatoremadJucil  Chry- 
soslomum  scribentem  (lom.  5,  liomil.  3'i)  :  Veniens  Christus 
virtulem  omnem  docere  honiines  voluit.  l'orro  qui  instituit, 
non  verbo  lantum  docet,  sed  eliam  opère  (id  variis  exemplis 
illustrai,  dein  subdit);  ilaque  quoniam  el  ipse  ideo  venit  ut 
nos  omnem  virlutem  doceret,  quae  agenda  suul  lum  dicit, 
tum  reipsa   facit.  si  Eodem  redit  l'etavius,  in  s(îq.  cap.   11, 
ubi  §"2.  haîc  habet  :  «  Tertium  caput  dûclrinœ  Christi  iter  est  ad 
beatae  immortalitalis  et  illius  regni  cœlestis  adeplionem,  quod 
praestantissinnis  doctor  verbo   sinml  et  exenqilo  monstravit 
hon)inibus.   Ipse  enim  via  est  illa,  quod  inquirenti  Thomœ 
respondil  (Joan.  XIV,  G),  qui  idcirco  carnem  suscepit,  ut  ho- 
niinem  Deum  esse  et  divine  agere  doceret,  »  atqne  heic  alTert 
Torlulliani  ellatum  ex  lib.   2  contra  Marcion.  c.  27  :   Convcr- 
sabdtur  Deus,  ul  homo  divine  agere  doceretur.  Démuni  in  §  3 
ejusd.  capilis  subjicit  :  «Quai  via  inusitata  liactenus  et  invia 
primum  exposila  est  in  ilio  mirabili  sernione,  quem  in  monte 
Christus  ad  discipulos  habuit.  llunc  enim  sermonem  omnibus 
praiceptis  quibus  christiana  vita  iuformatur  esse  perfeclum 
ait  Auguslinus  in  lib.  I  ad  eumdem...  Viam  aulem  qua  ad 
illud  (regnum  cœlorum)  contenditur  pera;que  mortalibus  inau- 
ditam  el  ignotam,  prœterquam  si  forte  paucis  q^iibusdam  et 
eximiis,  eanidem  in  schola  patefecit,  volunlariam  pauperta- 
tem,   luctum,   vexalioncm,   el  malorum  omnium  acerbita- 
tumque  tolerantiam,  ul  de  iis  sileain,  quae  supra  prœcepti 
necessitatem  capessenda  proposuit,  quœ  evangehca  consilia 
nominantur,  ac  neque  facilibus  neque  mediocribus  virlutum 
officiis  constant  etc.  » 

144.  Conclusio  quœ  ex  dictis  manat,  el  objccli  refutatio. 
Quioumque  igilursunniiopere  excellât  in  explicandis  doctrinis 
quae  spectant  ad  chrislianam  perfeclionem,  in  quibus  sumnia 
sapieutia  est  ac  praecelsum  theologicae  scientiai  lastigium  jus 
ac  tilulum  potissimum  habel  ad  doctoris  nomen  assequendum, 
piœserlim  vero  si  scienliailhus  in  aliis  quoque  theologiaî  par- 
tibus  excolendis  eminuerit.  Neque  illud  obstat  quod  «  plures 

(l)Hebr.  XI,  1. 

(2)  S.  Auguslinus,  De  catechizandis  rudibus,  cap.  4. 


in  Ecclesia  viri  non  exigui  sane  ingeuii  ac  doctrina;  meritis 
conspicui  doclorum  numéro  nunquam  aggregati  lueiinl,  licet 
piiuii  snoruni  tenqioium  asceseos  ac  mystic;e  llicologia;  ma- 
gislri  li.iberenlur.  w  Nam  primo  praiclusa  illis  via  non  est  ad 
hune  honoreni  si  postulatus  l'ucrit,  et  sacer  hic  ordo  vere 
illos  ciuiiienti  scieiitia  prtuJitos  fuisse  cognoveril.  Ante<iuam 
S.  Al(iliui)sus  doctor  declararetur,  nulhis  erat  cujus  [lotibsime 
laiis  iu  moiali  theologiaexplicanda  sita  esset  ;  nuui  proplerea 
a  docioiuni  agmine  debuissel  arceri?  Quum  atitem  apeite 
innolcscat  hune  atliluni  lionoiis  palere  illis  qui  theologiam 
practicam  egregie  illustraverint,  el  cuin  in  hoc  génère  inferio- 
reni  giadinn  moralis  obliiieat,  qnip[)e  quai  peccala  vilarc  do- 
ceat,  siibliniioreni  ascesis  qua;  bonos  ad  culmeii  perlecliouis 
l)crducit  ;  ([uam  perversum  foret  et  a  ratione  devium,  ti  illum 
quideni  doctoris  noniine  honesiares,  qui  tradit  quomodo  noxa 
sis  expcrs,  illum  vero  parvi  penderes,  qui  noxa  expertum  ad 
arduum  ac  prope  divinum  perfectionis  lastigium  cœlestibus 
doctrinis  extollit  ? 

145.  A'o;j  ohslant  exem]ila  SS.  scriplorwn  rei  asceiicx  qui 
docturcs  declarali  non  sunl.  Secundo  loco  qua;ri  posset  an 
scri[!lores  illi  quos  Animadversio  laudal  ita  doctrina  excel- 
luerint,  uti  Salesius  noster  excelluit.  Gerle  claiiss.  prof.  Er- 
nestus  WuUerin  sua  Tlieologia  morali  (ViLulobona;  1873,  lib.  1, 
§  13,  n.  7]  cum  celebriores  ascelica;  magistros  recensuisset, 
atque  inler  ceteros  S.  Joannem  a  Cruce  el  S.  Teresiam  a  cen- 
sura niiMuoratûs,  subjicit  :  «  quibus  supcremiuent  S.  Fran- 
ciscus  Salesius  el  S.  Alphonsus  de  Liguori,  quorum  scripta 
commendatione  et  lande  non  indigent...»  Verum  cum  ejns- 
modi  comparationes  invidiaj  pieuic  el  pericuio  sint,  illud 
respiciam  quod  sapicnter  dixerat  censor  eximius,  requiri 
nemjic  in  doctoribus  «  ut  eorum  doctrinam  totius  Ecclesite 
corpus  nova  luce  perfundalur,  e  atque  luec  doctrina  «  puLiico 
Ecclesiie  suil'ragio  approbata  sil  »  (1).  Jamvero  quam  panci 
sunt  qui  opéra  versant  eorum  quos  recensel  Animadversio,  Sj 
cum  iis  conqierentur  qui  e  Salesii  libris  salutis  frnctum  per- 
cipiuut  !  Elegauler  Adalbertus  Waibel  in  sua  Theologia  morali 
juxtaspiritumS.  Alphonsi  de  Liguori  (Ratisboncel839j  lom.  1, 
pag.  40)  scripsit  se  inter  omnes  theologos  asceticos  Franciscum 
Saleaiuin  universaliter  versatissimuni  (allseitigsten)  censere. 
Perdurât  itaqi^e  ad  œtatem  nostrani  illud  lidelium  sludium 
quod  sa;culo  XVII  in  hoc  sacro  cœtu  pra;dicabat  Plia;beus 
quum  de  Salesii  libris  aiebat:  «  omnium terunlur  manibus  cum 
incredibili  legentium  profeclu  (2).  » 

140.  Exhinc  vero  iaferre  non  ausim,  neminem  ex  insignibus 
virisac  mulieribus  de  quibus  censura  loquitur  doctoris  nomen 
esse  habiiurum  ;  at  facilis  ratio  reddilur  cur  minus  soUicili 
fidèles  fuerint  in  hoc  honore  pro  iis  postulando.  Profecto 
scientia;  eminentiam  iJoneaiu  ad  tilulum  doctoris  impetran- 
dum  agnoverunt  docti  Patres  BoUandiani  in  S.  Teresia  (3), 
quum  reapse  per  eam  errorum  tenebrae  prolhgata;  fuerint, 
obscura  dilucidata,  dubia  declarata,  scripturarum  œnigmata 
reserata.  Ac  rêvera  splendidum  Ecclesia;  testimonium  est 
cum  Deo  precatur,  ut  cœlestis  cjus  doclrinw  pabulo  nutriamur. 
At  forlasse  studia  cullorum  virginis  nobilissima;  retardavit 
mctus,  ne  illud  Pauli:  Mulieres  in  Ecclesia  taceanl  (i),  impedi- 
meuto  sit,  juxta  quorumdam  sententiam,  quominns  Ecclesia 
inter  doctores  suos  feminam  colendam  proponat.  Eadem  nmlto 
magis  valent  quod  S.  Joannam  Franciscam  de  Chantai,  cujus 
nomen  praelerea  in  hoc  judicio  nemo  adduxisset,  quum 
magister  ejus  doctrina  et  meritis  longe  illustrior  nondum  esset 
hoc  honore  decoratus. 

147.  Quod  censura  memorat  S.  Paschalem  Baylon  id  extra 

(1)  Animadv.  §§  G  et  18. 

(2)  Vide  informât.  §  31. 

(3)  Acta  sanctorum,  octobris  15,  pag.  350,  n.  1600. 
{i)  Corinth.  XIV,  34. 


427 


DOCTORAT 


428 


chorura  cani  videtur  ;  nam  si  sanclus  il!e  vir  divino  luniiiie 
i;iastratus   «  de  mysleriU  fidci  difficillimis  respondere  alque 
a;  quoi  elia.n  libios  coiisciibcre  poluil,»  quisquis  pio  co  poslu- 
l;;re  vellel,  lioc  dcbcret  ajrgredi,  ul  cj  is  doctrinie  eminenliam 
in  theoiugia  dogmaUca  ostendorel,  neqiie  timeiid;i  cssel  luvc 
censoris  exccptio  qiiœ  ex  sola  pra>st.inti;i  iu  ssccsi  d'promitur. 
I»ariler  si  de  hidoro  Poliisiota  essct  agcndiim,  non  de  simplici 
ascetica'  ni.ipisli-o  qua'stio  essct  consïiuu'tula,  scJ  siniul  de 
i-.iviclo  fiilii  adscrlore  qui  cauicontia  Juda'OS,  Arianos,  Nesto- 
rianos,  Sabellianos  aliosque  lia^rcticos  défendit,  qui  lealuui 
thriiti  prajsenliam  in  Eiicharislia,  cl  cultuni  D.Mpara>  saiictis- 
que  dtbiluin  denionslr.ivit.  Causa  itiquc  cur  inter  doctoies 
aJscriplus  non  fuerit  alibi  quaerenda  est,  quam  in  judicio  ab 
boc  S.  oïdine  prie;oncepto,  quod  in  agniine  doctoruiu  adscribi 
haud  opoileat,  qui  tanliim  asceseos  ui.igislii  bjbeienlur.  Idem 
dicas  de  S.  patriarcha  Veneliarum  qui  alia  pra>ler  ascelica 
reliquit  opéra  (i;,el  cujus  auctoriias  passim  in  hoc  foro  noslro 
quumde  virtulibus  qua-iitur  a  defensoiibus  laudatur.  Miror 
autem  amplissiinuni  lidii  vindicem  inter  libros  ad  plèbes 
chrislianas   humiliore  conatu   erudiendas,  consciiptos  illos 
accenseri  qui  classici  habenlur   in  ea  di>cpliiia  inquaipse 
tantopere  excellit.  At  virsoleilissinius  idée  fortassis  Laurenlii 
nieminit,  quia  speravit  Venetorum  diligeiiliaui  excilum  iri  ut 
perinsigni  anlistiti  suc  eos,  qui  modo  poluntur  Salesio,  honores 
poslul.irent.  Restât  itaque  Joannes  a  Cvuce,  cujus  comparatio 
cum  Francisco  nistro  a'.iquam  censura  ulilitatem  ad  lineni 
quo  de  agitur  possel  aSerre.  At  1.  nemo  non  vidct  hanccom- 
para'.ionem  aliquid  fuisse  valituram,   si  de  ejus  doctoratu 
actuni  esset  et  postulalio  repudiala.   11.  Tria  (ni  f  illor)  ejus 
oppra  de  ihcologia  niystica  et  cantica  spiritualia  cum  acervo 
voluminum  qua?  Salesium  reliquit  nequc  rerum  varietate,  ne- 
que  doclrinœ  aniplitudine  possL'  conferri.  Ul.  Ipsam  Ibeologiam 
mysticam  qua^  maxime  usui  est  ad  n)oderandas  animas  quas- 
djm  nobiiissim.:^  quas  per  vias  extraoïdinaiias  Dcus  perduc.t, 
partfm  dum!;ixat  ascelices  constitucre,  et  vix  posse  contin- 
gere  ut  per  eam  tolum  Ecclesiœ  corpvs  nova  luce  perfundatur. 
Cetcrum  no:i  ego  is  sum  qui  vclim  sœpire  viam  cupientibus 
pro  \iro  docliina  et  sanclimonia  pra'clarissiiiio  declarationem 
doctoris  fl  igilare,  neque  uUum  prœtoris  ediclum  de  poslulando 
adhuc  S.  Joannem  a  Ciuce  recensuit  inter  illos,  pro  quibus 
postulare  non  licet. 

148.  Animadv.  %  22.  De  comparalione  a  cl,  censore  instituta 
inler  S.  Carolum  cl  S.  F.  Salesium.  Etsi  summa  prosequar 
veneralione  memoriam  et  benefacta  S.  Caroli  Borromei,  ne- 
queo  tamen  Animadversioni  assentiri  quae  doclrinam  ejus 
cum  Salesii  scientia  conferre  voluit.  Obstal  censurœ  ipsa 
Bossueli  aucloritas  qua  tanlopere  deleclalur;  recle  namque 
ille  dixil:  Leurs  talents  étaient  di/J'érenls  ;  cum  pauio  ante  in 
eadem  oratione  de  noslro  teslatus  esset  Francisco  dédisse, 
«  beaucoup  d'éclatdans  le  monde,  la  science  conuiiedocteur... 
la  science  l'a  rendu  un  flambeau  capable  d'illuminer  les 
fidèles;  la  dignité  épiscopale  a  mis  ce  flambeau  pour  éclairer 
toute  l'Eglise...  voilà  donc  un  flambeau  ardent  cl  luisant...  sa 
science  reluit  parce  qu'elle  est  claire...  à  peine  y  reslail-il 
autant  d'hérétiques  (ccnlum)  quand  il  y  eut  répanda  cette 
lumiire  ardente  de  I  Evangile  etc.  »  Ex  quo  compcrtum  erat, 
ita  Salesium  lucrum  fecisse  ex  lalenlo  quod  illi  D>ius  dederat. 
l'otcralne  idem  prajslare  Caroljs?  Modeste  rtponit  Meldensis 
orator  :  «  Leurs  talents  étaient  diflérents...  chacun  a  reçu  son 
don  par  la  distribution  de  l'esprii.  b  Ergo  do:ia  illa  et  talenla, 
sine  quibus  scientia  vere  emiuensacquiri  nequit,  Carolusa  Uco 
non  acceperat  :  quomoJo  vero  sine  validis  Inudameutis  a'dili- 
cium  ainplissimuui  potuissel  adstruerc? 


(1)  Vide  edit.  opp.  S.  Laurenlii  Jusliaiani.  Veneliis,  1751.  Vo- 
lumina  2  ia  folio. 


140.  Regulam  (inquies)  pastoralem  conscripsit  :  hocutique 
dignum  doclorum  opns  ;  nam  (îrcgorius  Maguus  idem  est 
ajgressus  et  perfecit,  sed  cedo  alia  majora  :  «  In  profligandis 
li«reticis  e  i>ariibus  Rha'torum  el  Ilelvetiorum,  quorum  pluri 
inos  ad  cbrislianam  fldem  convertit,  maxime  laboravit.  »  Et 
hoc  dignum  agncsco  doctore  Ecclesia»,  nam  doclores  veteres 
a  censura  niemorali  in  §  7  Animadv.  quidpiam  cjusmodi  ag- 
gressi  dicuntur  ;  sed  ubi  dispulaliones  sunl  simiies  Salesianis 
controversiis,  quibus  luerelici  de\icli  sunl?  At  lîossuolus 
(urgere  videtur  censura)  simiies  in  eo  reperit  duos  sanctos 
antislitis  quod  ••  Saint  Charles  a  réveillé  dan»  le  clergé  cet 
esprit  de  piété  ecclésiastique  ;  l'illuslrc  François  de  Sales  a 
rétabli  la  dévotion  parmi  le  peuple.  »  Haud  inficior,  sed  Theo- 
limus  aller  et  altéra  l'iiilotea  pro  clericis  a  C^rolo  conscripti 
neque  exlanl  uUibi,  nec  unquani  extilisse  ferunUir.  Quid  ergo? 
Parilas  vel  simililudo  merilQrum  iu  aliqua  re  minime  velat, 
quominus  aller  alia  pia^fulseril  lande  qu;e  alleri  del'uit.  I*lu- 
larchus,  exempli  causa,  cum  Alexandro  Macedone  C.  Julium 
Cicsarem  scilissime  comparavil  ;  sed  Julius  (TuUio  leste  mi- 
nime suspcclo)  facundissiinus  oralor  el  scriptor  elcganli-simus 
fuit  ;  Aiexander  vero  (magnus  ille  licel)  hoc  ornamento  laudis 
fuit  deslilulus. 

CAPUT   V. 

De  postulationibus  pro  doctoraluS.  Francisci  Salesii  rxhibitis. 

1 50.  Animadc.  §  33.  Quœnam  fuerit  juxta  ccnsuram  postu- 
lalionum  pro  Salesio  exhibitat  vm  causa  exponitur.  Quantum 
inler  scienliam  Caroli  Rorromei  et   Francisci  Salesii  discri- 
men  intercédai  illiid  aigumenlo  esl  apertissimo,  quod  innu- 
meri  sacrorum  anlisliles  doclrinam  dignam  Ecclesiae  doctoris 
in  Salesio  commendarint,  adeoque  hune  honoris  lilulum  una- 
nimes pro  eo  pelierint,  de  Carolo  vero  nemo  unquam  simile 
quidquam  cogilarit.  Vim  bujus  argumenti  non  inficialur  cen- 
sor  darissimus,  el  inquit  :  «  Unum  forle  esl  quod  prœ  Carolo 
Salesium  commendel;  cxlrinsecum  scilicet  argumenlum  ex 
plurimis  episcoporum  lolius  orbis  postulationibus  depromp- 
tum.  »  Ul  vero  validissimum  ejus  robur  infringat  Animadver- 
sio,  me  quasi  reum  confcssum  culpam  vel  niiniam  facilitalem 
episcopalus  calholici  in  médium  producit,  et  adigit  enarrare 
quce  nunquarn  enarrasse  reminiscor;  sic  enim  pergit  :  «  Quo- 
niodo  id  faclum  fuerit  semel  ilernmque  admonet  informa- 
tionis...  auclor.  Cum  scilicet  Vatican!  concilii  tenipore  de  Ro- 
mani pontiflcis  ex  cathedra  loquenlis  inlallibililate  adhuc  dis- 
ceptaretur,  non  sine  divina^  l'rovidentiœ  dispositione  accidit, 
ut  e  Chisianis  pluleis  sancli  vivi  autographuin  controversiarum 
exlraheretur.  Obslupuerunl  hominesdum...  prodire  viderunt 
gravissima  illa  Salesiani  aulographi  verba  ex  40  sermone  con- 
Iroversiarum...  L'Eglise  a  tous-jours  besoin  d'un  confirmateur 
infaillible  (lul'orm.  pag  20,  §  25).  In  editionibusanliquioiibus 
pro  infaillible  legebalur  permanent.   Prjelerea  alia  lune  in 
lucem  prodiere  controversiarum  fragmenta   eo  usque  in  ar- 
chivio  Anneciensi  ordinis  Visilalionis  servala,  quœ  idipsuni 
pluribus  confirmant.  Bonum  profeclo  id  omen  fuit;  ac  prop- 
terea  Vaiicani  Patres  minime  sibicunctandum  pularunt  quin 
votis  Anneciensis  antislitis  annuerent,  et  oblatai  ab  eo  postu- 
lationis  formula?  unus  post  alium  subscriberenl.  » 

■151.  Censurœ  assumptuni  in  causw  informatione  nullum 
rirœsidium  habet.  Equidem  ea  verba  quœ  censura  ex  causai 
informatione  §  25  descripsit  me  exarasse  memini;  sed  non  ut 
causam  deciararem  quare  poslulaliones  fuerint  exhibila',  vel 
Umorum  antistitum  suflragiis  munitaî,  bene  vero  ut  melius 
explicarem  quod  in  calce§24  &flirmaveram,  nimiruni  niagnam 
esse  simililudinem  inler  nonnulias  conlroversiarnm  pagellas 
et  primam  Valicanœ  synodi  conslitutionem.  Id  perlegenti  cui- 
libet  pcrspicue  manifestuin  est.  Narratio  enimvero  ad  ani- 


429 


DE  S.  FRANÇOIS  DE  SALES. 


^30 


maflversiono  Iradita  (si  rigulius  pam  inlcrpreleiis)  eo  deniuin 
rciincitur,  iil  Vaticani  l'ati'es  vidoaiiUir  celfl)res  illas  porrc- 
xisse  procès,  non  quia  data  opéra,  ex  aniiiii  setiU  ntia  cnii- 
iiriUem  Salosiii  doctiiiiam  adirmare  vellcnt,  ac  pioirii'.e  doc- 
loiis  iioiiien  iUi  llanitare  qucm  co  honore  dignissinuim  cen- 
serent;  sed  quia  obstupescrntcs  ex  insigni  codice  repevlo  et 
honum  oinen  capientes,  uniiis  ex  coUcgis  dcsidei'io  Cacili  pro- 
ciivitate  indulserunt.  Hfcc  sola  cogitatio  quasi  piaculum  mihi 
ex  inlima  ehris.li:ma  |>lelu!  ininiino  visa  fiiisset,  ac,  lil)erriine, 
dicain,  ausiis  vix  toleiabilis.  Uuod  aliusex  alia  scde  iuvc  dieat 
ollicii  causa,  ut  omnia  a  defensore  diluantur  eliani  qii;:'  in 
nienleni  peiditissiinoinm  Eeclesiai  hostiiim  veiiire  poliievint 
liaud  giavalc  coneedaiu  ;  sed  ego  lia-c  in  causiw  intbnnalione 
dicere  nolui,  ncc  potui,  ncc  debiii.  Ac  sane  quatnvis  a  Bos- 
sueto  (hoceniin  auclore  censura  delectalnr),  didiceriin  epis- 
coposesse.c  brebis  à  l'égard  de  Pierre,  •'  numqnan»  lantuni 
«uni  ausus,  ut  viros  maxime  venerandos  conferrem  cuni  iis 
ovibus,  quas  pingit  Alighcrius  nosler  in  3  carminé  de  l'nr- 
gatorio,  quuni  seilicet  aiiaj  post  alias  c  septis  exeunles  (piod 
ab  una  fieri  vident  et  ipsaj  faciunt,  et  gradicndi  sistendiqne 
causani  ignorant. 

i'6^2.  Vera  poslulatioiium  causa explicatur.  Tolerabilioresset 
censurai  narratio,  si  dixisset  repertuni  illud  nianuscriptuni 
causainruissetoccas/o/in/em  ad  plures  suffragalores  petitioni 
conciliandos  ;  ac  si  hoc  esset  niiiil  delraheretur  de  gravissiino 
testiniouio  qiiod  eniinenti;e  doctrinaj  S.  episcopi  tôt  Eini  car- 
dinales ac  venerandi  piajsules  priebuerunt.  Verum  neque  hœc 
affirmatio  veritati  respondet,  quum  nome n  doitoris  antea  Sa- 
lesio  postulatuni  sit,  quani  docunientuni  illud  in  luceni  pro- 
dierit.  Causa  insuper  cur  Vatican!  Patres  honorent  illum  con- 
cilii  tempore  flagitaverint  exeorum  litteriselucet  aperlissime; 
namque  ita  snppliceni  libellum  concluserunt:  a  Qui  honornon 
sine  singulari  divinœ  Frovidentia;  consilio  tempore  concilii 
œcumenici  Vatican!  a  sanctitate  vestra,  concilii  auctore  et 
prœside,  tribuendus  illi  superesl.  Quod  enim  ad  tantam  Ec- 
clesiœ  gloriani  docuit  et  fecitin  tôt  hœreticis  adovilerevocatis, 
et  in  raoribus  ac  disciplina  restituendis,  hoc  potissimuni  in 
concilii  Tridentini  decretis  hausit.  El  cum  h;ec  eadeni  omnia 
in  concilio  Vaticano  sanctitas  vestra  restauraudasibi  et  nobis 
proponat,  et  in  his  totus  incumbat,  novus  honor  qui  ex 
S.  Francisci  Salesii  sanctitate  et  doctrina  in  concilium  Tri- 
dentinuni  redundavit  erit  etiam  litulo  doctorisEcclesiœ  oriun- 
doruin  ex  concilio  Vaticano  bonorum  pignus  et  benedic- 
tio  (I  ).  » 

153.  Sed  fingito  demum,  si  placet,  Vaticanos  patres,  non 
propler  inlimani  persuasionem  eniinentis  scientiœ  S.  episcop 
Gebennensis,  precibus  illis  subscripsisse,  sed  quiastuporeper- 
culsi  ex  invento  felici,  atque  ethnicorum  ritu  boni  ominis  cre- 
dulitate  adducti,  volis  Rmi  episcopi  Anneciensis  obsecundare 
voluerint.  Certe  sedata  mente,  post  plures  annos,  quum  peli- 
tionis  suœ  gravitateni  considérassent  et  testimonium  datum 
Romano  pontifici  in  re  maximi  momenti  quœ  totius  rei  chris- 
tianœ  interest,  debuissent  vel  a  postulatione  recedere,vel  sal- 
tem  abstinere  ne  quod  prœpropereexpetiverant,  itérât is precibus 
inipeirare  contenderent.  Nihil  minus  "  iteraruiit  deinde  pre- 
ces  »  (ait  censura)  ;  neque  solum  qui  rogaverunt,  sed  innu- 
meri  qui  concilii  tempore  non  petierant  (vel  quod  abessent 
vel  quod  nonduni  episcopali  dignitate  fuissent  ornali),  deinde 
preces  suas  exhibuerunt.  Hi  vero  quonam  quœso  l'uerant  stu- 
poreperciti?  Quos  codices  nuper  inveuerunt?  qnos  oscines, 
vel  parras,  ominis  causa,  caplaverant? 

•154.  Nihil  quod  ad  rem  pcrtineat  in  postulatis  desideratur. 
Utique  iteratae  preces,  instat  animadversio,  a  sacrorum  antis- 
tilibus  oblataj  sunt;  «  attamen  nonimmerito  in  ;iisaliquid  desi- 
derandum.  Vix  enim  est  qui  innuit  quis  modo  in  populis  sibi 

(1)  Summ.  pag.  18. 


commis.<is  Salesii  doctrinœ  usussiveinscholissive  indisputatio- 
nibus,  sivc  in  sacris  concionibus,  ut  nimirum  appareat  cpia 
rationi!  suis  scriplis  fion  minus  quani  exemplis,  ille  hodie  Ec- 
elcsiam  universam  illuslrct  ac  doceat.  »  Mirum  est  a  censore 
eximio  formam  prœscribi  episcopis  postulaiitibus  qua  preces 
suaseoncipero  co5  0i>ortcat,  eum  iiberrimuin  uiiicuique  sit  iis 
uti  veiiiis  qua;  magis  apta  et  opportuna  existimaverit.  Quod  ad 
rem  ijisam  pertinet,  in  pluribus  hnjus  rosponsionis  locis  co- 
P'ose  demonstravi,  cuin  ex  litti  ris  postulatoriis  (1)  tum  ex 
aliis  iloeumenlis,  auctorilateni  S.  episcopi  in  seliolis,  in  dispu- 
taliondius  usurpari,  et  quod  potissimum  est  in  libris  prœcep- 
tornm  .s;icraruni  disciplinai u m  adhiberi.  De  usu  \ehujusro 
auetoritatis  in  sacris  coiieiunibus  ejusmoJi  leslimoniuiu  et  ar- 
gnmeiituni  affiram  quod  religiosissimus  fidei  vindex  repu- 
diare  non  poterit. 

l3o.  L'sus  opcruni  S.  F.  Salesii  in  sacris  concionibus  e  scrip- 
tis  S.  Alphonsi  invicie  probalur.  Nimirum  insignis  Ecclesiaj 
doctor  qui  unus  post  Salesii  netatem  lloruit,  Alphonsus  de  Li- 
guori,  in  concionatoriis  orationibus  quas  pro  singulis  doniini- 
cis  diebus  totius  anni  conscripsit,  l'requentissime  locos  e  Sa- 
lesii sciiptis  excerptos  non  secus  attpie  depromptos  ex  Au- 
gustino,  Chrysostoino,  et  Ilieronymo  atîerebut.  Videsis  ser- 
mones  qui  anno  ecclcsiastico  ineunte  occurrunt.  In  eo  qui 
recitatus  est  H  dominica  adventus  s'atini  noster  apparet  : 
«  Dicea  S.  Francesco  di  Sales  :  questa  è  la  scienza  dti  santi 
softVire  costanlemente  per  Getù  e  coti  diverremo  presto  santi 
(§  7).  »  Insermone  pro  ill  adventus  dominica,  p:irs  altéra  sic 
iiicipil  :  «  Scrive  S.  Francesco  di  Sales,  che  se  noi  non  atten- 
dessimo  che  a  dirPidaie  di  noi  guardando  solamente  la  nosira 
debolezza,  ciùnon  servirebbe  ad  altro,  che  a  renderci  pusdla- 
nimi  ecc.  »  Et  paulo  post  :  "  (Juesta  è  la  bilancia,  dice  il  me- 
desimo  santo,  nella  quale  quanlopiù  siniialza  la  coppa  délia 
rontidenza  in  Dio,  tanto  più  discende  la  coppa  dellaconlidenza 
in  noi  stessi  (§  5).  »  In  sermone  dicendo  die  IV  dominica 
adventus,  iterimi  Saloius  profertur  scripturaruin  œnig- 
mata  reserans  :  Charilas  Chrisli  urgct  nos,  «  scrive  S.  Fran- 
cesco di  Sales  su  questo  testo,  sapenrlo  noi  che  Gesù  Ghristo 
vero  Dio  ci  ha  amato  sino  a  sofïrire  per  noi  la  morte  e  morte  di 
croce  ecc.  (§  0).  » 

i56.  In  concionibus  quœ  adventum  sequuntur  semper  sibi 
constat  S.  doctor  in  bac  gravissima  auctoritate  adhibenda; 
oratio  enim  habenda  die  dominica  infra  octavam  Nativitatis 
Ghristi  hiec  exhibet  §  9  in  fine  :  «  Dicea  S.  Francisco  di  Sales, 
chesegli  Angeli  potessero  piangere  nel  vedere  la  ruina  che 
si  tira  sopra  uu'anima  che  commette  un  peccalo  mortale,  essi 
non  farebbero  altro  che  piangere.  .-  Pariter  II  dominica  qua- 
dragesimœ,  §  3  in  fine:  «  Dice  S.  Feancesco  di  Sales  che  la 
voce  di  Maria  sarà  corne  quella  di  un  rossignolo  in  un  bosco 
che  supera  il  canto  di  tutti  gli  altri  uccelletti  che  vi  sono.» 
Nonnunquam  S.  doctor  aliorum  eftata  Salesii  auctoritate com- 
munil  et  confirmât.  Sic  in  concione  pro  IV dominica  post  Pas- 
cha,  §  '^  :  «  Quindi  S.  Francesco  di  Sales  (introduz.  cap.  4) 
parlando  dell'obbedienza  al  confessore  riferisce  il  detto  del 
P.  maestro  d'Avila  :  per  quantovoicerchiate,  voinontroverete 
mai  cosi  sicuramentc  la  volontà  di  Dio  ecc.  a  iNonnunquam 
cumulai  plures  auctoritatesdoctorum  quibus  Salesium  jungit 
vel  etiam  ^irœmittit.  Sic  de  Eucharistia  disserens  (Serm.  pro 
dom.  II  post  Pentecosten,  §  3)  :  «  Scrive  S.  Francesco  diSales: 
quanto  si  stimerebbe  onorato  quell'uomoal  quale  il  re  iuviasse 
dalla  sua  mensa  una  porzione  del  suo  piatto?  »  Atque  heic 
Chrysostomi,  Thomae  Aquinatis,  et  Bernardi  effata  subtexit. 
Fiedit  deinde  in  §  9  Salesius  solus,  cujus  dicta  verbis  Ghristi 
in  revelatione  loquenlis  confirmât  :  "  Diceva  S.  Francesco  di 
Sales  :   si  deve  rlcevere  per  solo  amore  colui  che  per  solo 

(1)  Vide  sup .  §  17  in  fine,  et  in  Summ.  Postulata  n.  XI,  XII,  XIM, 
XV,  XVll,  XX  ad  XXVll,  XXXIX,  .X.XXI,  XXXIV,  XXXV,   etc.  ad  XL. 


i3l 


DOCTORAT 


432 


amore  a  noi  si  doua...  Disse  il  signorc  medesimo  a  S.  Matilde  : 
quando  li  coniunichi  desidcra  tulto  queiraniore  che  mai  un 
cuore  ha  aviilo  verso  di  me  ecc.  »  Nonminquam  deniqne 
verha  Salesii  excerpit  ne  signilicans  quidem  auctoris  nomen. 
Sic  in  sermone  pro  VII  domin.  post  Pentecosten.  §  7  :  «  Giova 
molto  aucora  insinuare  ai  figli  che  sono  fanciulli  le  buono 
massinie.  La  regina  Bianca,  madré  di  S.  Luigi  rc  di  Francia, 
gli  dicea  :  Figlio  prima  vorrei  vederti  mono  fra  le  niiebraccia 
che  slare  in  peccato.  »  lise  totideni  fcre  verhis  ex  Philothea 
part.  3,  cap.28,  deprompta  sunt.  Oslenduntsatishivcomnia^ut 
«  longiori  recensione  abstineam)  impenstini  studium  quo 
S.  doctor  S.iiosii  libres  diunia  nocUirnaque  manu  versabat,  et 
existimalionem  quam  deiis  fovebat;  nam  ciim  conciones  suas 
locis  Scripturarumac  sancloruni  patrum  et  doctoriimreplerei, 
alios  vero  auclores  rare  adduceret,  patet  ipsuni  auctoritalem 
Salesii  ad  instar  Ecclesi<£  patris  ac  docloris  habuissc. 

157.  Ànte  ■Vnticanam  synodiim  innotescebat  Salesii  sen- 
tentia  de  R.  pontificis  infallibilitate.  Novissima  censura' 
objcctio  (si  tamen  hac  voce  appellanda  est)  ita  se  habet  : 
«  Quod  vero  attinet  ad  pontificia;  inerrantia;  dogma,  quamvis 
non  exigiia  sit  Geneveiisis  antistitis  laiis,  quod  EcclesiiB  judi- 
cium  praîverterit,  cuni  tamen  genuina  ejus  hac  de  re  doctrina 
nonnisi  in  arena  coguita  faerit,  poslquani  eo  usque  aliter  do- 
cuisse  putarelur;  plane  asseri  non  potest,  eain  concilii  Viti- 
cani  dogmaticani  delinitioneai  ipsius  anctorilate  fuisse  in- 
uixam.  s  Nunquam  tanta  socordia  fuit  eorum  qui  ante 
synoduni  ^'aticana^l  iufallibilitatem  Romani  ponlificis  ex 
cathedra  docentis  tuebantur,  ut  Franciscum  Salesiura  aliter 
docuisse  putarent.  Nonne  in  omnibus  editionibus  operum  Sa- 
lesii viderant  quanlo  studio  vir  sanclus  adserui?set  docentis 
Ecclesiœ  inerrantiam?  Alqui  l'Eglise  ou  le  pape  est  tout  un, 
idem  scripsit  (vid  sup.  §  IIC).  Facilis  admodum  erat  ex  hisce 
pra^inissis  iilalio. 

lîiS.  Proslabant  insuper  cuique  legenti  perspicua  et  aperta 
ea  quœ  in  sermone  scripserat  pro  fosto  die  S.  Pétri  in  vinculis: 
a  Considérez  le  premier  psaume,  vous  y  verrez  décrit  saint 
Pierre  ou  le  pape.  C'est  cet  homme  fort  et  puissant,  qui 
doit  confirmer  et  fortifier  ses  frères.  C'est  lui,  qui  n'est 
point  allé  dans  l'assemblée  des  iniques  ;  car  Jésus  a  prié  pour 
lui  à  fin  que  sa  foi  ne  détaille  point.  C'est  lui  qui  ne  s'est  pas 
tenu  dans  la  route  des  pécheurs,  caril  demeure  en  sa  bergerie. 
C'est  lui  qui  ne  s'est  pas  assis  dans  la  chaire  de  pestilence, 
puisqu'on  le  loue  dans  la  chaire  des  anciens.  C'est  lui  qui  est 
comme  un  arbre  planté  sur  le  bord  des  eaux,  puisqu'il  a  la 
perpétuelle  influence  de  la  foi.  C'est  lui  qui  est  cet  arbre 
dont  les  feuilles  ne  sèchent  jamais,  et  qui  donne  des  fruits  en 
son  temps,  puisque  les  brebis  du  Seigneur  se  nouirissent  de 
sa  doctrine,  et  vivent  sous  ses  feuilles  à  l'abri  de  la  chaleur  et 
du  froid  etc.  (I).  »  Ut  multa  omittam  quK  in  hac  scriptione 
apertissima  sunt,  hoc  unum  animadverlam.  Si  Romanus  pon- 
tifex  ex  cathedra  docens  de  rébus  ad  fidem  vel  mores  spectan- 
tibus  erraret,  quomodonam  dici  possel  beatus  ille  vir  a  pro- 
pheta  praiuunciatus,  qui  in  cathedra  pestilentiaî  non  sedit? 
Imo  cathedra  ejus  omnium  esset  pestilentissima.  Nam  vulgo 
erroris  magislri  improborum  aures  dumtaxatdociles  inveniuni, 
et  prompte  ac  facile  a  gravibus  viris  refutantur.  Romanus  vero 
pontifex,  si  erroris  magister  fieret,  quidquid  in  huinana  socie- 
tate  optimum  et  lectissimum  est  inficeret,  eo  quod  •  les 
brebis  se  nourrissent  de  sa  doctrine,  »  et  nullam  reperiret 
parem  majorerave  auctoritateni  quae  prava  ejus  documenta 
ref';lleret.  Quid  vero  quod  in  i))so  sermone  controversiarum  XI, 
etsi  versuli  editores  vocem  infallibilis  in  permaneniem 
immulaverint,  tamen  sublato  etiam  modesto  vocabulo  ea  ma- 
nent  quœ  ejusdem  vis  ac  potestatis  sunt?  a  S.  Chrysostome 


l'appelle  os  Christi,  parce  que  ce  s'il  dicl  pour  toute  l'Eglise  et 
à  toute  l'Eglise  ci;  n'est  tant  parole  humaine  que  de  Noire-Sei- 
gneur. Amen  dieo  vobis  :  qui  accipit  quem  miseni,  me  accipil. 
I>onc  ce  qu'il  disoil  et  délcrminoit  ne  pouvoit  cstre  faux.  »  Et 
interius  :  a  .Vinsy  quand  S.  Pierre  fut  mis  au  fondement  de 
l'Eglise  et  que  l'Eglise  fut  asseurée  que  les  portes  d'enfer  ne 
prévaudroienl  point  contre  elle,  ne  fut-ce  assez  dire  que 
S.  Pierre  ne  pouvoit  se  froysser  et  rompre  par  l'infidélité  ou 
erreur,  qui  est  la  première  porte  d'enfer?  ti 

459.  Quid  plura?  In  edilione  accuratissima  canonici  Migne 
toni.  IV,  pag.  .V20,  qua>  prodierat  anno  I8GI,  nimirum  dccem 
circiter  anuisantequam  dogmatica  dctinitio  fieret  restitutum 
legilur  diserte  :  «  L'Eglise  a  tous-iours  besoin  d'un  confirmaleur 
infaillible  ;  »  atque  hominum  admiratio  et  giatulatio  qua; 
sequuta  est  Chisiani  codicis  evulgationem  potius  ex  eo  orie- 
batur  quod  insperato  et  ineluctabili  documento  vox  illa  a 
S.  episcopo  adhibila  demonstraretur,  et  inler  leetior.es  varias 
genuina  et  vera  fuisset  conslituta,  quam  quod  homines  antea 
aliter  docuisse  Salesium  existimassent.  Ceterum  pretiosi  docu- 
n)enti  evulgatio  quae  ccntigit  dum  quœstio  disceptabatur,  erat 
hujusmodi  ut  moveret  patres  omnes,  qui  doctoris  ferme  loco 
Salesium  habebant  (veluti  postulalis  suis  declararunt)adeoque 
faveutes  confirm.aret  in  solemni  voce  infallibilis  adliibenda,  ac 
per|)lexos  et  nutantes  (siqui  fueiaut)  ad  assentiendum  incli- 
naret. 

Omnino  manet  illa  conformitas  inter  scriptionem  S.  viri 
et  primam  constitulionem  Valicanai  synodi  quam  in  calce 
§  25  iniormationis  adnotavi  :  banc  si  censor  egregius  sic 
explicet  ut  dicat  Vaticanos  patres  Fraucisci  auctoritateni  fuisse 
sequulos,  mihi  assentietur,  sin  vero  neget,  majus  aliquid  et 
nobilius  adstruet.  Nimirum  Spiriium  sanctum  ita  fideli  mi- 
nislro  suo  docentiadstitissse,  ut  ante  duo  sœcula  tam  graviter, 
lam  apte,  tam  bene  ac  solemniter  dissereret,  uti  diu  postea 
syiiodus  generalis  esset  loquutura.  Utrumiibet  censura  opta- 
verit,  id  quod  in  petiHone  et  intentione  raea  pra3cipuum  est 
confirmabit  soiidabitque. 

IGO.  Mij\i  conformitas  eorum  quœ  in  Vat.  sijnodo  consiitula 
suni  cum  Salesii scriptis.  Ihrandum  porroillud  est  quod  etiam 
plura  ex  iis  quse  in  constitutione  dogmatica  sequuntur,  édita 
in  sessione  tertia  concilii,  ubi  de  fide  et  de  ratione  disserilur, 
jampridem  a  Salesio  conscripta  fuerint  in  eo  fragmenlo  quod 
superest  inscriptum  :  Du  bon  usage  de  la  raison  en  matière  de 
religion  (1).  Ille  enim  dixerat  :  ..  L'Evangile  renferme  bien 
des  mystères,  qui  sont  au-dessus  de  notre  faible  intelligence, 
mais  il  ne  contient  rien  et  ne  peut  rien  contenir  d'opposé  à  la 
raison  ;  puisque  la  révélation  et  la  raison  ont  également  Dieu 
pour  auteur,  et  par  conséquent  ne  peuvent  pas  se  contredire,  d 
Audi  concilii  verba  :  «  Verum  etsi  fides  sit  supra  ralionem, 
nulla  tamen  unquam  inter  fidem  et  rationem  vera  dissensio 
esse  potest  :  cum  idem  Deus  qui  mysteria  révélât  et  fidem 
infundit,  animo  humano  rationis  lumen  indiderit  ;  Deus  autem 
negare  seipsum  non  possit  nec  verum  vero  unquam  conlradi- 
cere.  »  Hincsynodus  constituit  :  «  Ecclesiam  jus  etiam  et  ofli- 
cium  habet  falsi  nominis  scieiitiam  proscribendi,  nequis 
decipiatur  per  philosophiam  et  inanem  fallaciam  d  quae 
consentanea  sunt  iis  quse  dicta  fuerant  de  fide  «  qua  Dei  aspi- 
rante et  adjuvante  graiia,  ab  eo  revelata  vera  esse  credimus, 
non  propter  intrinsecam  rerum  veritatem  naturali  rationis 
lumine  perspectam,  sed  propter  auctoritatem  ipsius  Dei  reve- 
lantis.  »  Prtfluserat  hisce  Salesins  scribens  :  «  Les  calvinistes 
ne  trouvant  rien  dans  l'Ecriture  sur  lequel  ils  puissent  l'ap- 
puyer, se  sont  jetés  sur  la  philosophie.  Mais  quand  j'ai  la  parole 
de  Dieu  pour  moi,  je  n'ai  pas  besoin  de  m'occuper  des  diffi- 
cultés tirées  de  la  philosophie.  Dieu  ne  demande  pas  de  vous 


(l).Opp.  S.  Francisci  Salesii,  edit.  Migne,  tom.  VI,  pag,  352. 


(1)  Edit.  Migne,  tom.  VI,  pag.  223  et  seqq. 


433 


DE  S.  FRANflOlS  DE  SALES. 


434 


de  coniprpnrlre  ce  qui  est  au-dessus  de  votre  intelligence,  mais 
de  cioiro  ce  que  sa  parole  vous  enseigne.  » 

toi.  Insuper  Salesius  adjecerat  :  a  II  ('lait  convenable  que  la 
foi  ayant  pour  objet  des  cliosos  dont  la  connaissance  est  au- 
dessus  (les  forces  de  la  nature,  lût  attestée  par  des  ouivres  sur- 
naturelles, afin  que  ces  œuvres  fussent  comme  le  cachet  du 
iiKiître  de  la  nature  apposé  sur  la  prédication  de  ceux  qu'il 
charge  d'annoncer  aux  lionimes  ses  mystères  et  ses  volontés. 
Le  maître  souverain  dont  le  pouvoir  ne  peut  être  limité  par 
des  lois  que  lui-m(*me  a  données  à  la  nature,  rend  par  le 
miracle  im  témoignage  à  l'authenticité  de  la  n'.ission  de  ses 
envoyés...  Les  niiracles  sont  le  genre  de  preuve  le  plus 
adapté  h  l'intelligence  des  hommes  simples  et  grossiers...  » 
Mox  vero  subdit  ;  «  La  prophétie  requiert  dans  l'entendement 
humain  la  connaissance  certaine  des  choses  qu'on  ne  peut 
prévoir  par  aucun  moyen  naturel,  et  que  par  conséquent  on 
ne  peut  savoir  que  |)ar  une  inspiration  surnaturelle.  Ainsi  tout 
ce  qu'on  a  dit  auparavant  sur  l'autorité  des  miracles  faits  en 
preuve  d'une  doctrine  doit  s'appli(iuer  également  à  l'autorité 
des  prophéties.  »  Eadem  licet  verbisparum  immutatis  tradidit 
Vaticana  synorius  :  «  Ut  nihilominus  lidci  nostia;  obsequiuni 
rationi  consentaneum  esset,  voiuit  Deus  eum  internis  Spiritus 
sancti  auxiliis  externa  jungi  revelationis  suae  argumenta,  facta 
scilicet  divina  atque  imprimis  miracula  et  prophetias,  quîE 
cumDeiomnipolentiam  et  infinitamscientiamiuculenter  com- 
monstrent,  divinœ  revelationis  signa  sunt  certissima,  et  om- 
nium intelligentiae  acconmiodata.  Quare  tum  Moyses  et  pro- 
pheta;,  tum  ipso  maxime  Christus  Domimis  multa  et  mani- 
festa miracula  et  prophetias  ediderunt,  et  de  apostolis  legimus: 
Jlli  aulem  profectiprwdicaverunt  ubique  Domino  coopérante  et 
sequentibus signis.  Etrursumscriptum  est:  Habemus finniorem 
propheticumsermonem,  cuibene  facitis  attcndentes  quasi  lucernœ 
lucenli  in  caliginoso  loco.  t<  Hœc  similitude  et  conformitas 
inter  detinitiones  concilii,  cnjus  ministeiio  Spiritiïs  sanctus 
indubitanter  loquebatur,  et  scripta  Salesii  tam  diu  ante  exa- 
rata,  vehementer  confirmât  quod  Benedictus  XIV  pronuiicia- 
verat  :  Francisci  libros  scientia  divinitus  acquisila  conditos 
fuisse  (1).  Quis  itaque  hune  virum  divina  et  humana  scientia 
tantopere  instructum  inter  doctores  Ecclesiee  universalis  recen- 
sere  addubitaverit'.'  Hune  inquam  virum,  cujus  vestigiis  Ec- 
clesia  docens,  in  synodum  coacta,  tam  presse  ac  fideliter 
adhœsit,  sive  conscia  id  fecerit,  sive  quod  ita,  licet  inscia,  a 
Spiritu  Dei  ageretur? 

162.  Opportunitasrecensendi  Salesiiim  inter  doctores.  Con~ 
clusio.  Quandoquidem  dissoluta  et  sublata  sunt  omnia  quae 
acutissimi  ingenii  vis  et  ars  exquisila  censoris  optimi  adversus 
eminentem  Francisci  doctrinam  excogitare  et  proferre  poteraf, 
fus  mihi  sit  spem  fovere,  Patres  Eminentissimos  suffragio  suc 
preces  oblatas  humaniter  ac  libenter  adjuturos.  Tempora  enim 
et  conditio  in  qua  Ecclesia  et  humana  societas  versatur  hujus- 
modi  sunt  ut  nihil  salubrius  et  opportunius  videatur  posse 
decerni:  o  Temporum  iniquités  (ait  Emus  card.  Philippus 
De  Angelis),  in  qua  vivimus,  dum  undique  et  vi  et  insidiis  im- 
petilur  Ecclesia  catholica,  prassertim  in  ejus  capite  Romano 
pontifice,  impulit  ut  eis  opponatur  tanli  antistitls  auctoritas 
qui  magnam  vilae  suée    partem  insumpsit  in  revocandis  ad 

(1)  Vide  Informat.  §  15. 


Ecclcsiai  sinum  ha^'eticis,  semperque  summa  veneratione  Ro- 
nianum   prose(iuutns   est  pontificem,  ejus(iue  primatum   et 
pra'rogativas  est  testalus  (I).  »  llli  qui  sapientes  sœculi  scse 
pulant  et  jactaiif,  nihil  œtate  nostra  curant  impensius,  quam 
ut  in  rébus  omnibus  naturaî  et  gratia;  domiiiatus,  humanai  et 
divinœ   scienliie  studia,  civis  et  christitidelis  officia,  politicac 
socictatiset  EccleM.'e  potestas  et  jura,  tam(iuam  sibi  invicemad- 
versa,  aggerc  insuperabili  interpositosejungantur.  At  liaic  uni 
cuiicta  subjacent  rerum  omnium  conditori  et  moderatori  Deo, 
(piiLMiisiin  unumamice  conspirent,  et  quod  in  homineinferiusesl 
illi  (]uod  praistat  subjiciatur,  nulla  pax  erit,  nullusordo,  nulla 
salu>;,  mdia  sollda  prospcrilas,  in  qua  societas  humana  con- 
vulsa  jampridem  et  collapsa  tuta  demum  conquiescal.  Jamvero 
ncnio  alius  praî  Salesio  nostro  nocessariam  hanc  rerum  di- 
veisarum  conjunctionem  strenue  défendit  et  adseruit  ita,  ut 
natura  gratis,  humana  scientia  sapientia;  divinœ,  civilia  officia 
religioni,  majestas  imperii  Ecclesiœ  sanctitati  primas  concédât 
et  obsetjuatur.  «  Il  a  considéré  (inquit  doctissimus  episcopus 
Pictaviensis,  postquam  miram  Salesii  r-agacitatem  et  zclum  cir- 
ca  cluistianam   rernjjublicam  declarassel),  il  a  considéré  les 
choses  encore  de  plus  haut.  D'un  regard  ferme  et  profond  il  a 
vu  l'ancienne  pensée  catholique  abandonnée  par  les  rois  chré- 
tiens. La  grande  unité  religieuse  de  l'Europe  est  à  la  veille  de 
se  dissoudre  en  droit,  après  s'être  dissoute  en  fait.  Les  di- 
visions entre  peuples  chrétiens  se  raniment,  les  guerres  intes- 
tines sont  inévitables.  Enrôler  de  nouveau  tous  ces  instincts 
reinuants  au  service  du  droit  et  de  la  vérité,  réunir  sous  la 
bannière  du  fds  aîné  de  l'Eglise  les  héros  de  la  ligue,  par- 
dessus tout  christianiser  le  pouvoir  qui  se  machiavélise,  re- 
mettre la  politique  d'accord  avec  l'Evangile,   voilà  ce  que 
S.  François  de  Sales  a  conçu,  voilà  ce  que  dès  l'an  1602  il  a 
prêché  dans  la  chaire  de  Notre-Dame  (2).  •• 

1G3.  Hujus  igitur  sancti  viri  auspiciis  novus  rerum  ordo  nas- 
catur,  aut  saltem  ejus  diei  quam  oplamus  rubescat  aurora, 
isque  doctor  Ecclesiœ  declaratus,  non  modo  scriptis  suis,  quels 
novum  signum  auctoritatis  sit  additum,  sed  etiam  prece  po- 
tenti  apud  Deuni  ea  bona  nobis  obtineatquae  jamdiu  inhiantes 
optamus,  quaeque  vivens  ipse  Ecclesiœ  et  universo  hominum 
cœtui  comparare  studuit  ac  vehementer  contendit.  Dum  hœc 
fervidis  ominibus  votisque  prosequimur,  supplices  apud  sa- 
crum hune  ordinem  obsequenter  instamus  una  cum  Rnio 
episcopo  Anneciensi  ceterisque  Ecclesiœ  prœsulibus  qui  ejus 
postulationi  accesserunt,  cumque  viris  lectissimis  RR.  DD.  Jo- 
sepho  Abre  et  P.  Josepho  Fantoni  soc.  Jesu  ad  causam  agen- 
dam  deputatis,  ut  Emi  suflragatores  eam  sententiam  Patri 
beatissimo,  summo  causœ  judice  ferendam  suadeant,  qua 
Francisci  honori  et  decori  Ecclesiœ  prospiciens,  pastorum  si- 
iiiul  et  innumerœ  fidelium  multitudinis  desideriis  indulgeat, 
petitionibus  annuat,  atque  ita  eam  lœtitiam  cumulet,  qua  ca- 
tholicus  orbis  exultât,  dum  ipsum  féliciter  annum  ab  episcopali 
consecratione  quinquagesimum  prope  jam  explevisse  gra- 
tulatur. 

Quare  etc.  Hilarios  Alibrandi.  Revisa  :  Aiiguslinus  adv.  Ca- 
prara  S.  R.  C.  assessor  et  S.  fidei  subpromotor. 


(1)  Summ.  pag.  S4, 

(2)  Pie  Mons.  Edouard,  Ctuvres,  tom.  XU,  pag.  495. 


17      SÉEIF 


TS 


435 


DECRETS  INEDITS. 


436 


DÉCRETS  I\ÈD1TS 

PE    LA  S.    CONCRÉGiTlOS   DES     ÉVÈQUES    ET  BÉGII.IERS  (I). 

(Suilo.) 


Camaldulcs.    rrocf.rciir  gé-u-ial.   —   C<«n-.aliiulcs   de  Cracovie. 
Réformes.  —  Cfrmos  do  SarJaigne.  Ilibit  rcligieu\  de  i'Inslitut. 

—  Kt'tour  d'un  religieux  s.Vnilaristî.  —  Scooii  1  noviciat. 
Somasqties.  — lùWicdiciins.  Sicile.  Abbi^inlriis.  —  Domiriioains. 
Alteruative.  —  Camalilules,  Clôture.  —  Belgique.  Franciscains. 
Procès  faméral.  — Aliénation  illégale.  Séquestre.  —  Elais-Unis. 
Augustins.  Erection  du  noviciat.  — Grades  académiques.  Fran- 
ciscains. —  Récollets  Erection  de  province.  —  OHvétains  de 
Palerme.  Visite  apostolique.  —  Cliarlrcut.  Sécularisilion.  — 
Chirurgie.  —  Olivétains  de  Palerme.  Visite  apostolique.  — 
Procédure.  Défenseur  nommé  d'oilice.  —  Franciscains  de 
Biviére.  Statuts  de  la  province.  —  Bavière.  Recours  au  gou- 
vernement. —  Disposition  des  biens  après  la  profession.  — 
Chartreux.  Testament.  —  République  de  l'Equateur.  Religieux 
de  la  Merci.  —  Dominicains.  Chapitre  général.  Assistants.  — 
Bénédictins.  Abbé  intrus.  —  Vie  conimiini'.  Cisterciens.  — 
Sicile.  Olivétains  de  l'alerme.  —  Chartreux.  Visite  apostolique. 

—  Solesmes.  Bénédictins.  Etudes  des  religieux.  —  Solesmes. 
Privilèges.  Ponlificalia.  —  Ce'lerier.  Administration  des  com- 
munautés. —  Franciscains  H"  Kavif're.  Recours  aux-  magistrats. 

—  Trappistes  de  France.  Visite.  —Olivétains  de  Palerme.  — 
Suspension  du  noviciat  des  Olivétains.  —  Chartreuse  de  Fossa- 
novd.  —Olivétains  de  Palerme.  —  Disposition  des  biens  après  la 
profession  solennelle.  —  .Minisire  des  inlirmes.  Eludes  pendant 
le  noviciat.  —  Chartreux.  Biens  acquis  durant  la  sécularisation. 

—  Convers  passant  à  l'état  clérical.  —  Franciscains  de  Bavière, 
l'aroisse.  —  Jardin  affernié.  Franciscains.  —  Trinitaire.  Tribu- 
naux. —  Anneau  de  prix.  Vente.  —  Ordre  de  la  Merci  en  Amé- 
ri  ue.  —  Basiiiens.  Parrain  de  cocfirmation. 

1704.  Camaldulensium. 

Abbatî  ceserali.  —  Mi  sono  falto  un  dovere  di  sottoporre 
al  S.  Padre  il  bigMetto  cLe  quelInP.  alibate  Sauli  sciisse  alla 
P.  V.  il  9  corrente.  Il  S.  l'adre  in  scguilo  del  medesimo  auto- 
rizza  la  P.  V.  a  nominaie  una  pcrsona  di  sua  fiducia  per  eser- 
citare  gii  oflici  di  procuralore  générale  délia  sua  religione  fino 
a  nuovo  capitolo.  Volendo  inollre  il  S.  Padre  avère  tutti  i 
riguardi  al  loJato  P.  abbate  Sauli,  mi  ha  ordinato  di  ritirare  la 
Jettera  che  nel  magglo  decorso  questa  S.  C.  scrisse  alla  P.  V. 
in  cui  venivaella  aulorizzata  di  nominare  un  vice-procuratore 
générale,  giacchè  non  avendo  avuto  questa  il  suo  effetto,  e 
procedendosi  ora  alla  nomina  di  altro  soggetto  in  forza  del- 
l'accennato  biglietlo  del  P.  Sauli,  questo  e  non  quella  deve 
restare  negli  atti.  Farà  perciô  grazia  di  rimettermelo  unita- 
luente  alla  nomina  del  soggetto  e  mi  rassegno  con  distinla 
stiiiia. 

Roma;,  22  augustl  4Bi3. 

(1)  Voir  la  livraison  précédente. 

(1701).  Camaldules.  Procureur  géni-ral.  Dans  tous  les  grands 
ordres,  les  charges  supérieures  sont  conférées  par  l'élection  du 
chapitre  général.  En  cas  de  démission,  on  désigne  un  religieux 
pourfdire  l'intérim,  en  attendant  la  réunion  du  chapitre.  Voîti  ce 
que  la  S.  Congrégation  écrit  au  général  des  Camaldules  :«  Je  me 
suis  fait  un  devoir  de  soumettre  au  saint-père  le  billet  que  le 
P.  Sauli  a  écrit  à  votre  paternité  révércndissime.  D'après  ce  bil- 
let, le  saint-père  autorise  votre  paternité  à  nommer  une  personne 
de  confiance  pour  remplir  les  fondions  de  procureur  général  de 
l'institut  jusqu'au  nouveau  chapitre.  Eu  outre,  voulant  avoir  tous 
les  égards  pour  ledit  père  abbé  Sauli,  le  saint-père  m'a  ordonné 
de  retirer  la  lettre  que  la  S  O.ngrégalion  écrivit  à  votre  pater- 
nité au  mois  de  mai  dernier  pour  l'autoriser  û  nommer  un  vice- 
procureur  géiiéral;  puisque  cette  lettre  est  demeurée  sans  effet  et 
qu  on  va  maintenant  nommer  un  autre  sujet,  par  suite  du  billet 
susdit,  c'est  celui-ci  et  non  la  lettre  qui  doit  rester  au  do=sier 
Ayez  donc  la  bonté  de  me  renvoyer  la  lettre,  avec  la  noniiualion 
du  procureur  général.  Rome,  V2  août  1813.  » 


1702.  Cracovier. 

Etpeji  GEîîEnAU.  —  Con  somma  soddisfazione  questa  S.  C. 
de'  VV.  e  RR.  ha  intoso  il  felice  riusrimento  délia  visita  di 
rodesto  erenio  dei  PP.  Cimaldolrsi  di  Rielany  e  la  energica 
rooperazionc  preslata  dal  Rmo  vicario  apostoliro  di  Cracovia. 
È  dpfiderando  la  slessa  S.  C.  secondare  i  desiderj  del  vicario 
apostolico  e  di  V.  P.  previo  l'esprcsso  oracolo  délia  Santità  di 
N.  Signore,  aulorizza  V.  P.  a  stabilire  lesegiienti  dispnsizioni  : 
I.  Il  P.  priore  D.  Dionisiodovrà  rimanore  ad  nif^um  délia  S.  C. 
in  codesto  eremo  in  qualilà  di  vicario  con  tulte  le  facolià  che 
hannoi  siiperiori  generali.  2.  Che  la  cura  del  noviziato  al  pre- 
sentarsi  de' nuovi  poslulinli  sia  parlicolarmente  assunla  dal 
sudetto  P.  D.  Dioniso.  3.  Che  si  facciano  venire  costà  dall'l- 
talia  almeno  un  sacerdote  c  due  conversi  a  spesedel  sudetto 
eremo.  A.  Che  due  individu!  dollo  stesso  eremo  si  mandino  in 
Ilalla  ed  uno  in  Varsavia.  S.  Che  si  ristabilisca  nell'eremo  la 
flausura  a  forma  délie  costituzioni  dcU'ordine.  Spera  la  S.  C. 
che  in  tal  modo  l'utilità  arrecata  dalla  visita  sarà  per  essere 
permanente,  che  rifiorendo  nell'eremo  medesimo  sempre  più 
la  regolare  osservanza,  codesta  religiosa  communità  sarà  per 
essere  di  esempio  aile  altre  e  di  edificazione  ai  fedeli. 

Ronife,  22  augusti  1843. 

NcNcio  ViEx.\E>-.  —  In  seguito  délia  leltera  in  data  del  2J 
luglio  p.  p.  scritta  a  questa  S.  C.  dal  signor  uditore  di  codesta 
nunziatura,  si  approvano  le  misure  suggerite  dal  P.  Arcangclo 
di  concerto  con  Mgr  vicario  apostolico  di  Cracovia,  come  V.  S. 
potràrilevare  dalla  letleradiretta  allô  stesso  P.  Arcangelo  che 
si  compiega  a  sigillo  volante,  afllnchè  dopo  averla  letta,  la 
possa  V.  S.  spedire  al  suo  destino.  Gode  sommamente  la  S.  C. 
del  fellce  riuscimento  délia  visita  medesima,  délia  efficace 
cooperazione  del  suUodato  vicario  apostolico  e  del  particolare 
lavore  moslrato  dal  signor  principe  di  Metternich,  e  ripete 
questo  dall'avvedulezza,  dallo  zelo  e  dalla  energia  di  'V.  S.  Si 
augura  poi  che  somigliante  visita  possa  aver  luogo  per  le  altre 
corporazioni  religiose  di  Cracovia,  onde  nelle  medesime  rista- 
h'Iire  ed  accrescere  lo  spirito  religiose. 

Romaî,  22  augusti  1843. 

1703.  Carmelitardm. 

Vicario  generali.  —  È  giunlo  a  notizia  di  questa  S.  C.  de' 
VV.  e  RIi.   che  i  Carmelilani  specialmente  délia  diocesi  di 

(1702).  Cnmaldidrs  de  Cra:ovic.  Réformes.  Un  commissaire  Sjié- 
rial  fut  envoyé  de  Rome  à  Cracovie,  ainsi  qu'on  a  dit  plus  haut 
(num.  1G87,  col.  267).  La  mission  cul  un  plein  succès.  On  écrit 
au  général  dos  Camaldules  ;  >•  Celle  S.  Congrégation  a  appris  avec 
vive  satisfaction  l'heureux  résultat  de  la  visite  du  désert  des  pères 
Camaldules  de  Bielauy  et  l'énergique  concours  qu'a  prêté  le  ré\é- 
l'endissime  vicaire  apostolique  de  Cracovie.  Désirant  seconder  les 
désirs  du  vicaire  apostolique  et  ceux  de  voire  palernité,  la  S.  Con- 
grégation, sur  la  décision  expresse  du  'saint-père,  autorise  voire 
palernilé  à  prendre  les  dispositions  suivantes  :  1.  Le  prieur  dom 
lienis  devra  demeurer  ad  nuUon  de  la  S.  Congrégation  dans  le 
couvent  en  qualité  de  vicaire  investi  de  tous  les  pouvoirs  des  su- 
périeurs généraux.  2.  1!  prendra  particulièrement  la  direction  du 
noviciat  lorsque  dos  postulants  entreront.  3.  On  fera  venir  d'Ita- 
lie tout  au  moins  un  prêtre  et  deux  convers,  aux  frais  du  monas- 
tère de  Cracovie.  i.  Deux  religieux  de  la  communauté  seront 
envoyés  en  Ilalie  et  un  ira  à  Varsovie.  D.  La  clôture  sera  rétabli 
conformément  aux  conslilulions.  La  S.  Congrégation  espère  que 
par  ce  moyen  le  bon  résultat  de  la  visite  sera  durable,  que  l'ob- 
tervance  régulière  refleurira  de  plus  en  plus  dans  la  commu- 
nauté, qui  servira  d'exemple  aux  autres  et  fera  l'édification  des 
fidèles.  Uonie,  ;2  aoùl  I8'i3.  »  La  lettre  suivante  au  nonce  do 
Vienne  apprend  que  le  priuce  de  Metlernich  favorisa  de  tout  son 
pouvûij'  la  réforuic  des  Camaldules  du  Ciacovie. 

(1703).  Carmes  de  Sardai'jne.  llahit  religieux  de  l'Jnsliliit.  L'habit 
des  Carmes  n'est  point  noir,  mais  de  couleur  brune.  En  outre,  le 
manteau  hlanc  fait  partie  du  costume.  La  forme  varie  parmi  les 


437 


DECHETS  INEDITS. 


438 


Al^hero,  iiivece  di  veslirc  l'abito  Cannclitano,  indossano  un 
al)ito  negro  c  si  fan  ledlio  di  vapare  ovuiique  senza  la  cappa 
iii.iiirii  clio  dovrt'hbei'o  imlossarc.  Qniiuii  è  clie  qnesta  iiiiuic- 
siinaS.  C.  commelte  alla  P.  V.  di  oi-diiiare  ai  Caviiielitaiii  di 
Alghero  d'indossare  l'abito  prescritto  dalla  regola,  di  iisare 
aiicora  la  cappa  bianca  fuori  di  convenlo.  ïanto  dunqiic  siirva 
ili  govenio  alla  i\  V.  la  qualo  iii  seguito  resta  iiicaricata  di 
iifei'ire  sul  risultato,  etc. 
Roriia'  12  septembris  1813. 

1704.  Super  receptione  s-ecclarisati. 

Geneuali  ituFORMATOiiUM.  —  Ff.  Alessandro  da  Trevi,  già 
laico  professo  délia  ril'orinataprovinciaSeralica,  ed  ora  perpe- 
tuaniento  secolarizzalo  pur  assistere  la  luadre,  quai  causa  ora 
è  cessata,  desidera  di  kunaro  alla  sua  religione.  Si  è  prr 
questo  fine  presentato  al  siio  provinciale  più  volte,  ma  questi 
ha  seuipro  ricusato  di  riceverlo,  e  perciô  è  ricorso  il  nonii- 
nato  Fr.  Alessandro  a  questa  S.  G.  de'  VV.  e  RR.  ariiiichè 
oi'dini  che  esso  sia  ricevuto  nella  sua  religione.  Sentito  su  tal 
istanza  il  P.  procuratoro  générale,  il  niedesiuio  ha  riferito  a 
questa  S.  C.  che  il  provinciale  ha  ricusato  di  ricevere  il  ricor- 
rente  per  la  sua  cattiva  condotta  tenula  in  religione  ;  ma  per 
altro  lo  stesso  P.  procuratore  générale  èdi  sentimento  di  esau- 
dire  le  preci  dulî'oralore  nel  modo  segucnle,  cioô  che  il  me- 
desiiuo  sia  ricevuto  in  un  convento  da  stabilirsi  dal  P.  provia- 
ciale  ed  ivi  resti  per  un  anno  in  abito  secolare  corne  probando; 
se  in  questo  tempo  darà  prove  certe  di  sua  conversione,  sia  di 
nuovo  anunesso  aU'ubilo  religioso;  se  poi  non  condurrà  iina 
vita  da  buon  religioso,  sia  espulso  dal  convento.  L'EE.  LL. 
inerendo  pienamente  all'enunciato  parère  del  P.  procuratore 
générale,  m'hanno  comandato  di  scrivere  alla  P.  V.  Rina  af- 
tinchè  a  tenore  dell'espresso  sentimento  del  P.  procuratore 
générale,  dia  gli  ordini  opportun!  onde  Fr.  Alessandro  da 
Trevi  sia  ricevuto  in  quel  convento  che  gli  assegnerà  il  suo 
provinciale. 

Romae,  23  septembris  1843. 

diverses  branches  de  l'ordre.  Ou  écrit  au  vicaire  giînéral  de 
l'ordre  :  «  Cette  S.  Congrégation  a  appris  que  les  Carmes,  particu- 
lièrement ceux  du  diocèse  d'Alghero,  au  lieu  de  porter  l'habit  de 
l'ordre,  prennent  un  habit  noir  et  se  permettent  d'aller  partout 
sans  le  manteau  blanc  qu'ils  devraient  endosser.  C'est  pourquoi 
la  S.  Congrégation  charge  votre  paternité  d'ordonner  aux  Carmes 
d'Alghero  de  porter  l'habit  qui  est  prescrit  par  la  règle,  et  de 
prendre  aussi  le  manteau  blanc  lorsqu'ils  sortent  du  couvent. 
Home,  12  septembre  1843.  » 

(1704).  Retour  d'un  reiiyieux  sécularisé.  Il  n'est  pas  rare  qu'un 
religieux  sécularisé  demande  à  rentrer  dans  son  institut!  Si  sa 
conduite  n'a  pas  été  convenable,  on  le  prend  à  l'épreuve,  en  ré- 
servant l'expulsion,  supposé  qu'il  ne  s'amende  pas.  La  S.  Congré- 
gation écrit  au  général  des  Franciscains  :  «  Le  frère  Alexandre  de 
Trévi,  jadis  convers  profès  de  la  province  réformée,  aujourd'hui 
sécularisé  pour  la  vie  afin  de  secourir  sa  mère,  motif  qui  a  cessé 
à  présent,  désire  rentrer  dans  son  institut.  11  s'est  jilusieurs  fois 
présenté  dans  ce  but  à  son  provincial,  mais  relui-ci  a  constam- 
ment refusé  de  le  recevoir;  c'est  pourquoi  frère  Alexandre  a  fait 
recours  à  celte  S.  Congrégation,  afin  qu'elle  ordonne  son  admis- 
sion. Le  procureur  général,  entendu  sur  la  question,  a  informé 
que  le  provincial  a  refusé  de  recevoir  le  recourant  à  cause  de  sa 
mauvaise  conduite  dans  l'institut  ;  cependant  le  procureur  géné- 
ral est  d'avis  d'exaucer  la  demande,  de  cette  façon,  que  le  recou- 
rant soit  placé  dans  un  couvent  que  le  provincial  désignera  et 
qu'il  y  passe  un  an,  en  habit  séculier,  à  litre  d'essai  ;  si  dans  l'in- 
tervalle il  donne  des  marques  certaines  d'amendement,  on  pourra 
lui  rendre  l'habit  religieux  ;  autrement  il  sera  renvoyé  de  la  com- 
munauté. Les  Emes  cardinaux  se  ralliant  pleinement  à  l'avis  du 
procureur  général,  m'ont  ordonné  d'écrire  à  votre  paternité  révé- 
rendissime  de  prendre  les  mesures  pour  que  le  frère  Alexandre 
de  Trévi  soit  reçu  dans  le  couvent  que  le  provincial  désignera 
conformément  à  l'avis  du  procureur  général.  Rome,  25  se'pteui- 
tre  18  ïi.  » 


1705.  Super  secunda  phobatione. 

Sacra  Congrcgatio  vigore  specialium  facultalum  a  SSmo 
concessarum  bénigne  commisit  P.  praeposito  generali  congre- 
galionis  Somascluu,  ut,  altentis  narralis  coilegium  Clemenli- 
num  in  domum  secundi,  ut  aiunt,  novitiatus  et  sliulioruni  ac 
procuicB  generalis  in  omnibus  juxla  suprascriptos  articules 
quos  eadem  S.  Congrcgatio  apjirobat  atque  conlirmat  pro  suo 
arbilrio  et  conscientia,  constituere  possit  et  valcat,  dummodo 
lameu  locus  in  quo  moraii  debent  novilii  secundie  probalionis 
seu  studentcs  fit  separatus  a  collegio  convictorum,  ita  utniilia 
adsit  conmmnicatio  ;  ac  insuper  pnefati  novitii  scu  studenles 
proprias  habeant  scholas  et  capellam  pro  quotidianis  spiritua- 
libus  exercitationibus,  atque  refectorio  intersint  una  cum  aliis 
rdigiosis,  non  vero  cum  convictoribus  ejusdem  collegii;  con- 
trariis,  etc. 

Romaj,  3  octobris  1843. 

170G.  Obdinis  Cassinensium. 

NuNcio  Neapolitaso.  —  Questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  tras- 
metto  a  V.  S.  l'antieïso  reclamo  de'  monaci  Benedettini  del 
monastero  di  S.  Niccolô  l'Arcna  di  Catania  conlro  l'abbate 
D.  Gianfrancesco  Corveja,  il  quale  impedisce  la  esecuzione 
degli  atti  dell'ultima  diala  tenuta  in  Subiaco,  onde  rimanere  al 
régime  di  quel  monastero  contro  ogni  regola.  Desidera  per- 
tanlo  la  S.  G.  che  V.  S.  procuri  di  rimuovere  tutti  gli  ostacoli 
per  la  esecuzione  dtgli  atti  délia  dicta  medesima;  codesti  mo- 
naci nutrono  fiducia  che  si  potrà  oltenere  quanlo  dessi  bra- 
mano  se  V.  S.  invece  di  trattare  colministero  si  dirigesse  di- 
rettamente  a  S.  M.  Siciliana,  la  quale  si  è  mostrata  propeusa 
nell'udienza  concessa  ai  PP.Seva  ed  xVbbatelli.  In  taie  circos- 
tanza  considerando  la  S.  G.  gli  ostacoli  che  in  codesti  stali  si 
oppongono  agli  affari  dei  regolari^  aile  disposizioni  non  solo 
de'  superiori,  délie  diète  edei  capifoli,  ma  ben  anche  a  quelli 
délia  S.  Sede,  e  vedendo  le  luttuose  conseguenze  che  ne  ridou- 
dano  a  danno  degli  ordini  regolari,  crede  necessario  di  occu- 
parsi  seriamente  di  taie  oggelto  per  farne  relazione  al  S.  P. 
QuinJi  V.  S.  potrà  trasmettere  a  questa  S.  C.  una  distinta  re- 
lazione délie  disposizioni  che  rimangono  ineseguite  siano  dei 
superiori,  siano  dei  capitoli,  siano  délia  S.  Sede;  délie  cause 
donde  nascono  tali  opposizioni  e  délie  provvidenze  che  crede- 
rebbe  opportune. 

Romae,  3  octobris  1843. 

(17d5).  Second  noviciat.  Somasques.  Plusieurs  instituts  font  faire 
un  second  noviciat.  Le  présent  décret  autorise  l'éreciion  du  second 
noviciat  des  Somasques  dans  le  collège  Clémentin  de  Rome;  mais 
le  local  des  novices  devra  être  complètement  séparé  des  pension- 
naires. 

(1706).  Bénédictins.  Sicile.  Abbé  intius.  Loin  d'être  nommé»  à 
vie,  les  abbés  de  la  congrégation  du  Mont-Cassin  rie  peuvent 
remplir  leur  charge  que  pour  un  laps  de  temps  restreint  à  quel- 
ques années,  conformément  à  la  constitution  de  Grégoire  Xlll,  qui 
a  supprimé  en  Italie  les  abbés  perpétuels.  Voici  ce  qu'on  écrit  au 
nonce  de  Naples  :  «  Cette  S.  Congrégation  des  Evoques  et  Régu- 
liers remet  à  votre  seigneurie  lu  plainte  ci-jointe  des  moines  béné- 
dictins du  monastère  de  S.  Nicolas  l'Arène  de  Catane.  contre  l'abbé 
dorn  Jean-François  Corveja,  lequel  empêche  l'exécution  des  déci- 
sions delà  dernière  diète  tenue  à  Subiac,  alîn  de  garder  le  gou- 
vernement dudii  monastère,  contrairement  à  toutes  les  règles. 
C'est  pourquoi  la  S.  Congrégation  désire  que  votre  seigneurie 
tâche  de  faire  disparaître  les  obstacles  qui  empêchent  d'exécuter 
les  décisions  de  la  diète.  Les  moines  espèrent  parvenir  à  l'objet 
de  leurs  vœux,  si  votre  seigneurie,  au  lieu  de  traiter  avec  le  mi- 
nistère, s'adresse  directement  au  roi  de  iNaples,  qui  s'est  montré 
favorable  dans  l'auilience  qu'il  a  accordée  aux  pères  Seva  et  Ab- 
batelli.  A  cette  occasion  la  S.  Congrégation,  réhéchissant  aux 
difficultés  que  rencontrent  les  affaires  des  réguliers  dans  les  Etats 
de  Naples,  et  qui  arrêtent  non-seulement  les  dis  ositions  des 


439 


DECRETS  INEDITS. 


440 


1707.  .\ltêr>ativ«. 

Ge5eiuu  ordisis  PKfDiCATORîiM.  —  La  P.  V.  ha  inlerpel- 
lalo  questa  S.  C.  de'  W.  e  RR.  siiUa  risposta  da  darsi  al  signor 
principe  di  Trabia,  ministro  degliallariecclesiasticidi  Napoli, 
relativamente  al  preteso  diritto  di  altomativa  per  la  celebra- 
zione  del  primo  capilolo  générale.  Dove  perlanto  ella  sapere 
che  già  TEmo  signor  cardinale  Lanibruschini,  segrelario  di 
stalo,  ha  date  catégories  risposla  sull'oggetto  al  lodalo  minis- 
tre, cou  intelligenza  di  questa  S.  C.  Ouindi  V.  P.  si  potrà 
limitare  a  scrivere  al  detio  signor  principe  che  ha  appreso  da 
quesia  S.  C.  che  già  rEnio  segrelario  di  stato  ha  data  in  pro- 
posito  categorica  spiegazione,  e  che  percio  V.  P.  si  riporta  alla 
risposta  niedosinis,  la  quale  è  conforme  alla  mente  délia  stessa 
S.  Congregazione. 

Ruiuae,  iO  novembrls  1843. 

1708.  Clacsurs  CAMAiDciERsinr. 

Sacra  Congregatio  rigore  spécial ium  facultatum  a  SSmo 
Domino  nostro  concessarum  bénigne  annuit  pro  petito  indulto 
ad  decennium  lanlum  in  omnibus  juxta  j)reces,  ita  tamen  ut 
niulieres  comiiantibus  probatis  viris,  P.  superiore  locali  et 
duobus  senioribus  monachis  euunciatani  eremum  (Camaldu- 
lensium  prope  Cracoviam)  ingrediantur  ad  sonuni  campanœ, 
ad  hoc  ut  ceteri  monachi  in  cliorum  vel  in  proprias  cellas  sese 
recipiant,  et  nuUam  in  eadem  sumant  refectionem.  Ingressus 
autem  fiât  posl  solis  ortum  tempore  quo  exercitia  comrnunis 
observantiœ  non  impediantur,  et  egressus  ante  solis  occasum 
omnino  sequatur. 

RomiB,  7  decembris  1843. 

1709.  Super  expulsione. 

Ex  audientia  SSmi  die  1  decembris  1843.  Sanctiias  Sua 
bénigne  annuit,  et  propierea  manJavil  comuiitii  visitatori 
aposiolico  ordinum  regulaiium  in  Belgio  cum  vicario  provin- 
ciali  (reformatorum  ordinis  S.  Francisci),  et  parvo  definilorio 

supérieurs,  des  diètes  et  des  chapitres,  mais  aussi  celles  du  Saint- 
Siège  ;  voyant  les  désastreuses  conséquences  qui  en  résultent  pour 
les  ordres'  religieux,  la  S.  Congrégation,  dis-je,  croit  nécessaire 
de  s'occuper  sérieusement  de  ia  question,  atin  d'en  référer  au 
saint-père.  C'est  pourquoi  votre  seigneurie  pourra  en\oyer  à  cette 
S.  Congrégation  un  mémoire  circonstancié  sur  les  dispositions 
non  exécutées,  soit  des  supérieurs,  soit  des  diètes,  soil  du  Saint- 
Siège  ;  sur  les  causes  de  ces  obstacles,  et  sur  les  mesures  que 
votre  seigneurie  croirait  opportunes.  Rome,  3  octobre  1843.  » 

(i707).  Dominicains.  AUernative.  Le  gouvernement  napolitain 
ayant  prétendu  que  le  chapitre  général  des  Dominicains  tût  alter- 
nativement tenu  à  Naples  et  à  Rome,  la  S.  Congrégation  écrit 
au  çénéral  de  l'ordre  :  «  Votre  paternité  a  consulté  cette  S.  Con- 
grégation sur  la  réponse  qu'elle  doit  donner  au  piince  de  Trabia, 
ministre  des  afl'aires  ecclésiastiques  de  Naples  relativement  au 
prétendu  droit  d'alternative  pour  la  célebiation  du  prochain  cha- 
pitre général.  11  laut  que  votre  paternité  sache  que  le  cardinal 
Lambruschini,  secrétaire  dttat,  a  fait  sur  l'objet  une  réponse 
catégorique  audit  ministre,  de  concert  avec  cette  S.  Congréga- 
tion. Ainsi  votre  paternité  pourra  se  borner  à  écrire  au  prince  de 
Trabia  qu'elle  a  su  de  celte  S.  Congrégation  que  déjà  le  cardinal 
secrétaire  d'Etat  a  envoyé  une  explication  catégorique,  et  que 
votre  paternité  ne  peut  que  s'en  rapporter  à  celle  décision,  qui 
est  conforme  à  la  pensée  de  celte  S.  Congrégation.  Rome,  20  no- 
vembre 1843.  » 

(1708).  Camaldales.  Clôlare.  La  S.  Congrégation  prescrivit  le 
rétablissement  de  la  clôture  dans  l'enclos  des  Camaldulos  de  Cra- 
covie  (num.  1702).  Le  présent  induit  accorde  pour  dix  ans  la  per- 
mission de  faire  entrer  les  femmes  en  certains  jours  de  l'année, 
au  son  de  la  cloche  pour  avertir  les  moines  de  se  retirer  dans 
leurs  ermitages,  après  le  lever  du  soleil  et  avant  le  coucher. 

(1709).  Belgique.  Francmcains.  Procé,  camérul.  Ne  pouvant  ob- 
server la  procédure  relative  à  l'expulsion,  les  religieux  obtien- 
nent l'autorisation  de  procéder  extrajudiciairement. 


enunciatœ  provinciœ  S.  Joseph!  in  lîclgio,  ni  attenlis  narratis 
pro  eorum  arbiirio  et  conscicntia  procédera  possint  et  valeant 
ad  expulsionem  dicti  religiosi  absque  experimento  carceris  et 
aliis  formalitatibus  a  jure  pra^scriptis,  prœvio  tamcn  processu 
fanierali  seu  cxtrajudiciali  ad  probandam  incorrigibiiitatem 
cum  descripiione  delictorum  et  aliqua  defensione.  Conlra- 
riis,  etc. 
Romae,  etc. 


1710.  Super  alienatiose. 

Enscopo  AiGHERiEX.  —  La  S.  C.  de' VV.  e  RR.  ha  cono<;ciulo 
che  da  codesti  Padri  Carmelitani  del  convento  di  Alghero  siano 
State  faite  délie  alienazioni  dei  béni  del  convento  medesimo 
senza  l'apostolico  beneplacito,  e  che  quantnnqiie  alcune  di 
tali  vendite  siano  state  sanale  colla  ingiunzione  di  reintegrare 
con  annue  rate  il  pre/.zo  distralto,  pure  si  è  omesso  di  adem- 
pire  taie  prescrizione.  Qiiesti  Emi  signori  perlanto,  non 
volendo  che  siano  rinnovali  tali  alti,  mi  hanno  commesso  di 
scrivere  a  Y.  S.  chefacciaconoscere  agli  autoii  di  tali  attentali, 
alienazioni  e  dislrazioni  le  censure  nclle  quali  sono  incorsi  non 
solo  in  forza  délia  costiluzione  Ambitiosœ,  ma  ben  anche  del 
docreto  di  Urbano  VIII,  e  délie  altre  canoniche  sanzioni. 
Inoltre  V.  S.  proibirà  espressaniente  ai  medesimi  di  rinnovare 
simili  allentati.  Affinchè  pni  sieno  reintegrate  le  somme  dis- 
liatte,  si  aulorizza  V.  S.  a  far  sequestrare  ed  apporre  un  am- 
ministratore  a  quel  fondi  del  convento  che  crederà  necessarii 
pel  sudello  réintègre.  Ella  poi  farà  conoscere  alla  S.  C  i  nomi 
di  quei  religiosi  che  hanno  tali  cose  atlentato,  specialmenle 
dopo  la  visita  e  che  nrn  si  sono  dafi  carico  di  fare  il  prescritlo 
reintegro.  LaS.C.  concède  poia  V.  S.  leopporlimefacollà  per 
poter  assolvere  anche  per  mezzo  di  persona  da  suddelegarsi  i 
religiosi  colpevoli  dalle  censure  incorse,  quante  voile  diano 
segni  di  rescipisccnza  e  promettano  a  forma  de'  S.  Canoni  di 
non  ricadero  in  simili  mancanze,  e  V.  S.  le  potrà  ancora  di;- 
pensare  dalla  irregolarità  se  lo  crederà  opportuno,  ferma  per 
altro  restandd  la  privazione  délia  vocealtiva  e  passiva,  ed  ahi- 
litando  soltanto  i  superiori  che  si  trovassero  in  officio  a  rima- 
nere  nel  medesimo  sino  a  nuove  disposizioni  délia  S.  G. 

Romae,  23  decembris  1843. 

{\1\()).  Aliénation  illégale.  Séquestre.  Lorsque  les  religieux  aliè- 
nent sans  permission  leur<  propriétés,  la  S.  Congrégation  charge 
les  évCques  de  mettre  les  biens  sous  séquestre  pour  refaire  le  ca- 
pital. Voici  ce  qu'on  écrit  à  l'évéqued'AlgherOj  en  Sardaigne  :  «  La 
S.  Congiégalion  a  appris  que  les  pères  Carmes  du  couvent  d'AI- 
ghero  ont  vendu  des  biens  de  leur  communauté  sans  induit  apos- 
tolique ;  et  si  quelques  ventes  ont  été  revalidées  avec  l'ordre  de 
reconstituer  le  capital  par  des  versements  annuels,  on  a  négligé 
de  faire  ces  versements.  Ne  voulant  pas  tolérer  un  pareil  désordre, 
les  Lmes  caniinaux  m'ont  chargé  d'écrire  à  votre  seigneurie  de 
notitîer  aux  auteurs  de  ces  attentats,  aliénations  et  délournemenis 
qu'ils  ont  encouru  les  censures  de  la  constitution  Ambitiosœ,  du 
décret  d'Urbain  MU  et  des  autres  disposilions  canoniques.  En 
outre,  votre  seigneurie  leur  défendra  expre^sément  de  renouveler 
de  pareilles  tentatives.  Afin  que  les  sommes  détournées  soient 
réintégrées,  on  autorise  votre  seigneurie  à  placer  sous  séquestre 
et  à  faire  administrer  les  fonds  du  couvent  qu'elle  croira  néces- 
saires peur  effectuer  le  remboursement.  Elle  fera  connaître  à  la 
S.  Congrégation  les  noms  des  religieux  qui  se  sont  rendus  cou- 
pables à  cet  égard,  surtout  depuis  la  visite  et  ne  se  sont  pas  souciés 
d'effectuer  la  réintégration  ordonnée.  Enfin  la  S.  Congrégation 
accorde  à  votre  seigneurie  les  pouvoirs  nécessaires  pour  faire 
absoudre,  même  par  un  subdélégué,  les  coupables  des  censures 
encourues,  pourvu  qu'ils  témoignent  du  repentir,  et  promettent, 
confornument  aux  saints  canons,  de  ne  pas  retomber  dans  ces 
manquements.  Votre  seigneurie  pourra  aussi  les  dispenser  de 
l'irrégularité,  si  elle  croit  ;  mais  ils  demeureront  privés  de  la  voix 
active  et  passive,  et  les  supérieurs  qui  sont  en  fonction  ne  seront 
autorisésà  continuer  quejusqu'à  nouvel  ordre  de  la  S.  Congréga- 
tion. Rome,  23  décembre  1S43.  » 


44 


DECRETS  INEDITS. 


412 


1711.    SOÎER  ERECTIONE   NOVITIATUS. 

Ex  niulientia  SSmi  2-2  decenibris  18i3.  Sanclitas  Sua 
bonigno  annuit,  et  proiiti'iTu  luamlavit  committi  P.  vicario  m'- 
nerali  (ordiiiis  S.  Auguslini)  oratori  sou  veligioso  ab  eosubilo- 
leganiio,  ut  attentis  narratis  facultatom  qua  concordiler  cutn 
cpisropo  PliiladcIfUn  iili  dcbcal,  crij^tMidi  privfalum  convcn- 
tuin  in  novilialus  doum-!),  ihique  rt!cii)iendi  novilios,  cosquc 
admittendi  ad  professionem  juxta  preces,  pro  suo  arbitrio  et 
conscienlia  concédât,  diimmotlo  tamen  in  eodern  convcnlu 
vigeat  claiislralis  et  re{,'idaiMS  observantia,  odsit  locus  suparatiis 
pro  recludendis  novitiis  scoràim  ab  aliis  religiosis  professis. 
Coteiuin  super  pi'iiiuiissis  oliservari  deboant  condiliones  et 
cautclu'  pcr  sacras  canoucs,  sacrum  conciliuui  TriJciitinum 
et  aposlolicas  conslitulioiies  piœscriptae.  Conlrariis  quibus- 
cumque  non  obstantibus. 
Renia?,  etc. 

SuFKR  EODKM.  —  Ex  audicntia  SSnii  22  decenibfis  18i3. 
Sanctilas  Sua,  attentis  expositis,  acta  ouinia  et  singula  a  pr;e- 
fato  superioi'e  facta,  nec  non  recopliones  novitiorum  et  pro- 
fessioneshuc  usque  a  novitiis  emissaset  ob  prajmissa  fortasse 
nuilas  ;  quatenus  piior  coruni  respectivus  consensus  moraliter 
perseveiet,  in  radice  sanat  et  revalidat,  cosdemque  religiosos 
ad  prajlaturas  et  otlicia  quaî  modo  obtinent,  relinenda,  et  ad 
alia  in  poslorum  assequenda  cuni  usu  vocis  activœ  et  passivae 
respective  confirmât  et  habilitât,  quin  ipsi  religiosi  de  hujus- 
niodi  sanatione  confirmatione  et  haliilitatione  ceriiorari  de- 
beant.  Ut  autem  in  quocumque  futuio  eventu  de  liujusmodi 
actorum  et  professionum  validitate  constare  possit,  praesons 
rescriptum  in  archivio  secrète  convenlus  in  quo  dictus  supe- 
rior  moratur  deponi  debeat,  relicto  exemplari  authentico  in 
archivio  curiœ  P.  vicarii  generalis.  Contrariis,  etc. 
Roniee,  etc. 

i712.  SUPKR  GRADIBU3  ACADEMICIS. 

Ex  audientia  SSmi  die  15  decembris  1843.  Sanctilas  Sua, 
attenta  relatione  P.  procuratoris  generalis  ordinis  (observan- 
tinm  S.  Francisci)  bénigne  annuit,  et  propterea  mandavit 
committi  P.  provinciaii,  ut  verisexistentibus  narratis,  pro  suo 
arbitrio  et  conscientia  precibus  oratoris  (Bonaventurœ  Merlin), 
indu'geat  pro  petita  habilitatione  ad  enunciatos  gradus  assi- 
quendos  in  facultate  philosophica  et  theologica  tantum,  quin 
tanien  gestare  possitinsignia,  nisi  inactucollationis  graduum, 
quatenus  ea  gestaii  soleant,  sed  incedere  debeat  cum  habita 
religioso  dumtaxal,  et  nullimode  exemptus  sit  ab  auctoritatc 
suorum  superiorum  ordinis,  eisque  ut  prius  subjacere  et  parère 
debeat,  nec  in  ordine  habere  valeat  prseeminentiam  nisi  aliter 
li  juxta  constitutiones  competat. 

Romae,  etc. 

1713.  Super  erectione  proyinci^  in  belgio. 

Ex  audientia  SSmi  22  decembris  1843.  Sanciitas  Sua  preci- 
bus oratoris  bénigne  annuit  pro  expeditione  literarum  aposto- 

(IIW).  Etals-Unis.  Augustins.  Erection  du  noviciat.  La  présent 
décret  permet  l'érection  du  couvent  de  Philadelphie  comme  novi- 
ciat; local  séparé  pour  les  novices,  afin  qu'il  n'aient  pas  de  com- 
munication avec  les  profès.  En  outre,  les  professions  antérieures 
sont  validées. 

(1712).  Grades  académiques.  Franciscains.  On  autorise  un  reli- 
gieux de  l'ordre  de  S.  François  à  recevoir  les  grades  de  philoso- 
phie et  de  théologie;  mais  il  ne  pourra  prendre  les  insignes  que 
pour  sa  promotion. 

(1713).  Récotlels.  Erection  de  province.  La  fondation  de  la  pro- 
vince des  Récollets  de  Belgique,  faite  en  1842  par  le  général  de 
l'ordre  en  vertu  de  pouvoirs  spéciaux,  est  formellement  approu- 
vée. L'érection  canonique  des  provinces  est  un  point  réservé  au 
Saint-Siège. 


licarum  in  forma  brevis  ad  confirmandum  decretum  a  P.  minis- 
tro  generalis  ordinis  (observantium  RecoUectorum)  apostolicis 
facultatibus  priedito  die  12  maii  1842  lalum,  quo  provincia 
Bidgica  ordinis  minorum  striciioris  observantiai  seu  recoUec- 
tormn  S.  Josepbi  erecta  est.  Contrariis,  etc. 
Roniiu,  etc. 

1714.  De  regno  ne.apolitano. 

Nu\cio  Neapolitano.  —  È  rimasto  sommamcnte  amareg- 
giato  il  S.  Padro  ne!  conosoere  dalla  Icttera  dell'uditore  di 
codesta  nunziatura  del  giorno  21  del  p.  p.  dicembre  c  daU'altra 
di  V.  S,  in  data  del  2'J  dello  stesso  inese,  le  difficoltà  manifps- 
tite  dal  signore  principe  di,  Trabia,  ministro  dogli  affari  eccle- 
siaslici  sulia  esecuzione  del  decreto  per  la  visita  ddl  monastcro 
dcgli  Olivctani  di  Palcrmo,  im[ierciocciiô  dalle  diflicoltà  nie- 
desirae  risulta  che  menlre  si  estendono  oltre  la  disposizione 
délia  costituzione  di  Benedetto  Xlli  le  prérogative  del  Iribu- 
nale  dclla  monarchia  di  Sicilia,  si  vorrebbe   daU'altra    parte 
impefliro  al  sommo   gerarca   dclla  cbiesa  l'cscrcizio  de'suoi 
diritti  nativi  strettamente  connessi  col  primato  che  esercitar 
dne  sopra  lutta  la  Cliiesa.  Ciô  non  estante  volendo  il  S.  Padie 
mostrare  per  quanlo  è  possibile  la  sua  condiscendenza,  per- 
metterà  che  nel  sudetto  decreto  délia  visita  si  omettano  le  pa- 
role apostolicum  ad  nulum  S.   Sedis  e  la  specifica  menzione 
délie  l'acoltà,  sostituendo  lagenerica  espressione  :  cum  facul- 
taiibus  necessariis  et  npportunis  eliam  ad  effeclum  nominandi 
convisitnlores,  ma  non  puô  assolutamcnle  condiscendere  che 
si  tolga  dal  decreto  la  ingiunzione  al  visitatore  di  fare  relazione 
délia  visita  alla  S.  Sede,  giacchô  la  pretensione  che  sia  tolta 
quella  clausola  si  oppone  alla  prerogativa  edallaobbligazione 
che  ha  il  romane  pontefice  di  conoscere  le  stato  délie  chiese 
particolari  e  degli  erdini  rcgolari,  a  fine  di  provvedere   aile 
opportimità  con  quelle  dispesizioni  che  il  signore  al  suo  vicario 

(1714).  Olivétains  de  Païenne.    Visi'c  apostolique.  En  .Sicile,  le  tri- 
bunal de  la  Monarchie,  récenmient  supprimé  par  une  bulle  pon- 
tificale, produisait  de  graves  abus  et  causait  une  foule  de  désa- 
gréments au  Saint-Siège.  La  lettre  suivante,  écrite  au  nunce  de 
Naples,  en  est  un  exemple  :    «  Le  Saiiit-Pére  a  été  profondément 
affligé  en  apprenant,  par  la  lettre  de  l'auditeur  de  la  nonciature 
du  2 1  décembre  dernier  et  par  celle  de  votre  seigneurie  du  29,  les 
difficultés  que  faille  prince  de  Trabia,  ministre  des  affaires  ecclé- 
siastiques, sur  l'exécution  du  décret  relatif  à  la  visite  du  monas- 
tère des  Olivétains  de  l'alerme.  Il  résulte  de  ces  difficultés  mêmes 
que,tandis  qu'on  étend  bien  au  delà  de  la  constitution  de  Benoît  XIII 
les  prérogatives  du  tribunal  de  la  Monarchie  de  Sicile,  on  voudrait 
d'autre  part  empêcher  le  chef  suprême  de  l'Eglise  d'exercer  les 
droits  inhérents  à  la  primauté  dont  il  est  investi  dans  l'Eglise 
entière.  Cependant,  le  saint-père,  voulant  porter  la  condescen- 
dance aux  extrêmes  limites,  permettra  de  supprimer    dans  le 
décret  les  mots  apostolicum  ad  nutum  S.  Scdis  et  la  mention  spé- 
ciale des  pouvoirs,  laquelle  sera  remplacée  par  l'expression  géné- 
rique :  cum  facultatibus  necessariis  et  opporiunis  ctiam  ad  effecturn 
no)ninandi  convisitalorcs;  mais  i\  ne  peut  absolument  faire  dispa- 
raître l'ordre  pour  le  visiteur  de  rendre  compte  de  la  visite  au 
Saint-Siège;  car  la  prétention  de  supprimer  cette  clause  est  en 
opposition  avec  le  druit  et  le  devoir  du  souverain  poutife  de  con- 
naître l'état  des  églises  particulières  et  des  ordres  religieux,  pour 
qu'il  puisse  aviser  par  les  mesures  que  Dieu  inspire  à  son  vicaire; 
prérogatives  et  devoirs  tellement  inhérents  à  la  dignité  pontificale 
que  la  conscience  même  empêche  de  les  perdre  de  vue.   C'est 
pourquoi  le  Saint-Père  veut  que  votre  seigneurie  agisse  énergi- 
quement  pour  obtenir  que  sa  majesté  sicilienne,  dans  son  émi- 
nente  piété  et  religion,  écarte  tout  obstacle  à  l'exécution  du  décret 
que  l'on  rendrait  de  nouveau  dans   le  sens  formulé  plus  haut.  Si 
l'on  prétendait  persister  à  exiger  du  saint-père  ce  qu'il  ne  peut 
accorder,  il  se  verrait  forcé  de  prendre  des  mesures  fort  graves 
pour  le  monastère  des  Olivétains  de  Palerme,  et  de  faire  usage  de 
l'autorité  suprême  et  des  droits  im[irescriptibles  du  Siège  aposto- 
liqu-;.  En  communiquant  ces  ordres  pontificaux  à  votre  seigneurie, 
je  dois  lui  notifier  aussi  que,  si  le  décret  dont  il  s'agit  est  exécuté, 
d'autres  instructions  seront  confidentiellement  transmises  au  car- 
dinal visiteur.  Rome,  15  janvier  1844.  » 


443 


DECRETS  INEDITS. 


44i 


spira,  prérogative  ed  obbligazione  cosi  •."oniiesse  colla  ponti- 
fi!?alc  digniti  che  non  si  possono  trasandare  seiiz.i  conipro- 
mcttere  la  propria  coscienz.i.  É  mente  perlanio  di  N.  S.  chc 
V.  S.  si  adoperi  cfticacemente  ariincbè  Sua  Maestà  siciliana 
nella  siia  esiniia  pieti  e  religione  rimiiova  ogui  ostacolo  alla 
esecuzione  del  décrète,  che  sarebbe  di  nuovo  spedito  ne!  senso 
di  sopra  espresso.  Che  se  per  altro  si  volesse  persislere  nell'e- 
sigere  da  Sua  Santità  qiiello  in  cui  non  puô  coiiveuire,  si 
vedrebbe  coslreita  a  prendere  sid  monastère  degli  Olivetani  di 
Palermo  forti  diswsizioni,  usando  délia  suprema  poalilîcia 
autorità  e  dei  diritli  iiiiprescrittibili  délia  Sedc  Apostolioa.  Nol 
coramunicare  a  V.  S.  quesli  oïdini  ponlifici,  debbo  ancora 
signilîcarle  che  avendo  corso  il  decreto  di  oui  si  Iratta  si  da- 
ranno  le  altre  opportune  isiriiz'oai  all'Eino  visitatore  in  via 
contidenziale  e  rLservata.  £J  intanto  in  attenzione  di  soUecita 
risposia,  etc. 
Roinœ,  13  januarii  1844. 

1715.  Cartousianorcm. 

AncniEPiscoPO  Tbanen.  —  Il  sacerdote  Ambrogio  Arnone, 
monaco  Certosino,  olt^nne  l'indulto  di  sua  perpétua  secolariz- 
zazione  che  finora  non  ha  potuto  far  eseguire  per  niancanza 
di  patrimonio.  Si  è  per  altro  obbligato  il  P.  générale  dei  Cur- 
tosini  corne  risulta  da  documenlo  esistente  presso  lasegreteria 
di  questa  S.  C.  de'VV.  e  lîR.  di  corrispond-ire  al  detto  sacer- 
dote Arnone  in  tutti  gli  anni  e  sua  vita  durante  300  franchi  per 
la  celebrazione  di  altreltante  messe,  che  sarà  il  medesimo  ob- 
bligato di  celebrare  seconde  la  sua  intenzione  ed  a  sgravio 
délia  gran  Certosa,  e  di  piii  un  soccorso  di  100  franchi  aunui, 
quale  obbligazione  cessera  se  il  ridetto  Arnone  si  Iroverà  iu 
appresso  una  situazione  taie  da  peter  vivcre  convenienlemenle 
seconde  il  suo  stato  di  prête  secelare.  Quindi  è  che  questa 
S.  C.  anche  in  forzadi  spécial!  facoltà  autorizza  V.  S.  a  poter 
eseguire  l'indulto  di  secolarizzazione  senza  procédera  atleso  il 
succennatoassegnamento  alla  verifica  délia  clausola  :  dummodj 
provisus  sil.  Sicceme  poi  potrebbe  essere  decorso  il  termine 
stabilité  per  l'esecuzione,  ed  essere  l'Arnone  rimasto  fuori  del 
chiostre  dope  il  sudetto  termine,  cosi  la  stessa  S.  C.  concède 
a  V.  S.  le  opportune  facoltà  per  assolverlo  dalle  censure  e 
pêne  tcclesiastiche  che  avesse  potuto  incorrere,  e  dispensai  lo 
dalla  irregolarità,  e  prorogargli  ad  un  anuo  il  termine  per  la 
esecuzione  del  pontifirio  rescritlo. 

Romae,  10  januarii  1844. 

4716.  Super  exercitio  coieurgi^. 

Gexerali  observantium.  —  Fr.  Giuseppe  Pierozzi  laico  pro- 
fesse nel  convento  de'  Minori  Osservanti  di  S.  Margherita  di 
Certena,  ha  supplicalo  questa  S.  C.  de'  VV.  e  P»Pi.  per  la  facoltà 
di  ricevere  e  servirai  di  quaiche  elemesiiia  ûticrîagli  da  persone 

(1715).  Chnrlreux.  Sécularisation.  Ambroise  Arnon  a  obtenu  la 
sécularisation  [lerpétuelle;  mais,  faule  de  palrimoine,  l'indul'  n'a 
pu  être  fulminé.  Le  général  des  Ciiartreux  a  pris  l'engagenicnl 
de  fournir  aoO  francs  par  an  en  intentions  de  messes,  et  100  francs 
à  titre  de  secours.  La  S.  Congrégation  auloiise  l'évêque  de  Trani 
à  fulminer  l'induit  de  sécularisation,  la  clause  Dummodo  provi- 
sui  sit  étant  censée  remplie  par  l'engagement  que  le  général  des 
Chartreux  a  pris. 

(1716).  Chirurgie.  La  S.  Congrégation  ne  permet  pas  qu'un  frère 
convers  se  mêle  d'opérer  des  saignées  et  d'exercer  la  chirurgie. 
■Voici  ce  qu'on  écrit  au  général  des  Franciscains  de  l'Observante  : 
<•  Frère  Joseph  Pierozzi,  convers  profès  dans  le  couvent  des  Ob- 
servants de  Sainte-Marguerite  de  Corinne,  a  demandé  l'aulons-a- 
tion  de  recevoir  et  de  dépenser  les  petites  aumOnes  que  lui  offrent 
des  personnes  séculières  pour  le  service  chirurgical  qu'il  leur  fait 
assez  souvent  hors  du  cloître.  D'après  les  informations  qu'on  a 
fL-çues  sur  la  demande,  les  Emes  cardinaux  m'^nl  ordonné  d' écrire 
à  votre  paternité  de  prohiber  immédiatement  par  l'intermédiaire 
du  provincial  audit  convers  de  faire  des  opérations  chirurgicales 
r.ome,  4  mars  1844,  » 


secolari  per  l'assistenza  chirurgica  che  loro  presta  bene  spesso 
fuori  del  chiostro.  In  seguito  perù  délie  inforniazioni  ricevnte 
su  tal  istanza,  qucsti  Emi  niiei  signori  mi  hanno  ingiuulo  di 
scrivere  alla  P.  V.  Ruia  che  subito  pro'.bisca  per  mezzo  del 
F.  provinciale  al  sudetto  laico  di  esercitarc  la  tlobotomia. 
Ilomte,  4  raartii  1844. 

1717.    OUVKTANOR0M. 

Decuetum.  —  De  expresse  mandate  SSmi  D.  N.  Gregorii 
PI'.  XVi,  S.  Congregatio  negotiis  et  censultationibus  EE.  et 
RU.  pr;e:iosita,  atteutis  peculiaribus  circumstantiis  députât  in 
visitatorem  monasterii  congregationis  Olivetanorum  Panormi 
existenlis  Eumm  S.  R.  C.  cardinalem  archiepiscopum  Paner- 
mitannm  cum  facultatibus  necessariis  et  opportunis  etiam  ad 
effectum  nominandi  duos  convisilatores,  unum  scilicet  ex 
sajculari,  alterum  vero  ex  regulariclero.  Vult  auiem  Sanctitas 
Sua  ut  Emus  archiepiscopus  visitalor  ad  eamdem  S.  C.  EE.  et 
RR.  transmittat  rehitionein  et  acta  visitalionis,  ul  quid  in  Do- 
mino expedire  visum  fuerit,  decerni  possit.  Dalum  Roma;, 
die  -20  februarii  1844. 

1718.  Super  phocessu  summario. 

Ge.veraei  convextualium.  —  Avendo  riferito  V.  P.  che  il 
laico  Giuseppe  R.  di  codeslo  suo  ordine  non  vuole  deputare  il 
suo  difensore  nella  causa  di  espulsione  intentata  contro  di  lui 
anche  in  forza  di  spéciale  rescritlo  di  questa  S.  C.  de'  VV.  e 
RR.  con  cui  si  dava  la  facoltà  di  procedere  semmariamente, 
debbo  significarle  che  fatta  la  dovuta  inlimazione  al  detto  laice 
per  difendersi  e  deputare  il  suo  difensore,  e  passato  il  termine 
prescritto  inutilmente,  si  deve  procedere  alla  nomina  del  di- 
fensore ex  officio  quante  volte  nel  mode  sopra  accennate  non 
siasi  già  proceduto,  ed  il  difensore  cosi  nominato  deve  avère 
la  communicazione  dell'incarto  per  procedere  agli  alti  neces- 
sari  e  di  difesa.  Dope  di  che  i  giudici  deputati  potranno  proce- 
dere alla  sentenza  che  crederanno,  la  quale  si  devra  intimare 
al  sudetto  laico,  salvo  il  diritto  al  medesimo  di  appellare  a 
questa  S.  C.  se  il  medesimo  appellera,  devra  Irasmettersi  l'in- 
carlo  e  la  sentenza  alla  S.  C.  senza  procedere  intanto  alla  ese- 
cuzione délia  medesima.  Che  se  poi  egli  non  appellera  dentro 
i  dieci  giorni  da  computarsi  dal  giorno  délia  intimata  sen- 
tenza, potrà  darsi  a  quella  esecuzione. 

Romaj,  41  martii  1844. 

(1717).  Olivétains  de  Païenne.  Visite  apostolique.  Voir  num.  1714. 
Grégoire  XVI  nommant  le  cardinal  Pignatelli ,  archevêque  de 
Palerme,  visiteur  apostolique  des  Olivélains,  prescrit  d'adresser 
au  Saint-Siège  les  actes  de  la  visite  et  la  relation,  comme  c'est 
marqué  dans  la  dépêche  du  15  janvier  [Ibid.)  Bientôt  il  fut  obligé 
d'interdire  la  prise  d'habit  et  la  prufession,  ainsi  qu'il  sera  dit 
plus  loin. 

(1718).  Procédure.  Défenseur  nowrné  d'office.  Lorsqu'un  religieux 
cité  au  tribunal  de  ses  supérieurs  refuse  de  désignet  un  avocat, 
le  tribunal  le  nomme  d'office.  La  S.  Congrégation  écrit  au  général 
des  Conventuels  :  «  Votie  paternité  a  fait  savoir  que  le  convers 
Joseph  lî.  ne  veut  pas  nommer  son  défenseur  dans  la  cause  d'ex- 
pulsion intentée  contre  lui-même  en  vertu  d'un  rescrit  de  cette 
S.  Congrégation,  lequel  a  permis  de  procéder  sommairement.  Je 
dois  vous  dire  que,  l'intinialion  légale  pour  se  défendre  et  dési- 
gner son  défenseur  ayant  été  faite  et  le  délai  expiré,  on  doit  nom- 
mer le  défenseur  ex  officio,  et  co  défenseur  doit  recevoir  commu- 
nication de  l'enquête  pour  remplir  les  actes  et  présenter  la 
défense.  Après  cela,  les  juges  délégués  pourront  rendre  la  sen- 
tence qu'ils  croiront,  et  la  sentence  devra  être  signifiée  au  con- 
vers, lequel  pourra  faire  appel  à  cette  S.  Congrégation.  S'il  appelle, 
il  faudra  adresser  l'eiiquéle  et  la  sentence  i  la  S.  Congrégation, 
et  s'abstenir  d  exécuter  le  jugement.  S'il  laisse  passer  dix  jours  à 
partir  de  la  signification  du  jugement  sans  faire  appel,  en  ce  cas 
ou  pourra  mettre  la  sentence  à  exécution.  Home,  11  mars  lf*}4.  » 


445 


DECRETS  INEDITS. 


446 


1719.  Ordinis  s.  Francisci  in  Bavauia. 

EiMSOoro  Eystettev.  —  Preso  in  considerazionc  qiianto 
V.S.  ha  esposto  con  leKfiradol  13  iiovi-nibre  ISiiUul  capitolo 
provinciale  (ici  Minori  Iliforiiiati  celebrato  in  codosto  conviMilo 
di  Monaco  nel  passato  agosto,  questa  S.  C.  de'  VV.  c  I\I\.  nnlla 
lia  da  osscrvaro  circa  le  cluzioni  faite  iiel  siidclto  capilolo. 
Rapporto  poi  alla  nnova  conipilazioiie  degli  statnti  provinciali 
decretata  nello  stesso  capilolo  da  Tarsi  dai  religiosi  dcputati,  e 
da  esaniinarsi  dal  provinciale  e  suo  delJniioiio,  questi  Eini 
iniei  signoi'i  dispc.nsando  daU'olihligo  di  proporla  al  capitolo 
provinciale,  comnietlono  a  V.  S.  di  esaminarla,  onde  e  quante 
volte  nnlla  vi  sia  di  contrario  ai  saftri  canoni  ed  aile  costitii- 
zioni  deU'ordine,  appi'ovaila  in  fornr.i  tfenei'ica,e  jiroporla  alla 
intera  provincia  e  farne  esegniro  ledisposizioni.  Inoltre  sanano 
l'acquisto  t'atto  dal  convunto  di  Monaco  délia  canlina  di  oui  si 
paria  nella  sna  lelazione,  a  condizionc  perù  che  si  rilenga  a 
noiue  délia  S.  Sede  pcr  niezzo  del  sindaco  apostolico  o  di  per- 
sona  da  coitiluirsi  dal  niedesinio.  Di  piii  pemieltono  che  si 
rilenga  a  nome  délia  S.  Sede  il  deposito  di  12  mila  liorini  rac- 
colli  da  vecchi  padri  nel  lenipo  délia  loro  sccolarizzazione,  e 
consegnati  ai  superiori  di  codesta  provincia  in  una  cassa 
chiusa  a  tre  chiavi  da  ritenersi  una  da  persona  da  delegarsi  da 
V.  S.  e  l'altra  dal  provinciale  e  l'altra  dal  sindaco  apostolico. 
Detta  somma  poi  si  debbaalla  circostanza  erogare  nei  bisogni 
délia  provincia,  dei  convcnti  e  degli  ospizi  dal  P.  provinciale 
col  consenso  del  siio  definitorio,  e  dopo  averne  riporlata  l'ap- 
provazione  da  V.  S. 

Romœ,  22  marlii  1844. 

1720.  Super  iwxursu  xd  bavaricum  gcbernium. 

Generali  Conventualium.  —  M  onsignor  visitatore  aposto- 
lico dei  Francescani  di  Baviera  ha  fatto  conoscere  a  questa 
S.  C.  de' VV.  e  RR.  lo  slato  del  convcnto  dei  Conventuali  di 
Wirzbiirgo,  e  le  istanî3  f.itte  da  V.  1'.  presso  il  governo  Bavaro 

(1719).  Franciscains  de  Bavière.  Sialuti  de  la  province.  On  a  dit 
plus  haut  que  Mgr  Reisach,  alors  évCque  d'Kyslall,  visiteur  a[ios- 
tolique  des  Franciscains  en  Bavière,  fut  chargé  de  présider  le 
chapitre  provincial.  Ce  chapitre  se  tint  à  Munich  au  mois  d'août 
1813.  La  S.  Congrégation  écrit  au  prélat  :  «  Ayant  pris  en  consi- 
dération tout  ce  que  votre  seigneurie  a  représenté  touchant  le 
chapitre  provincial  des  Mineurs  Uérorniés  tenu  dans  le  couvent 
de  Munich  au  mois  d'août  dernier,  la  S.  Congrégation  n'a  rien  a 
signaler  au  sujet  des  élections  qui  ont  eu  lieu  dans  ce  chapitre. 
Quant  a  la  nouvelle  rédaction  des  statuts  provinciaux  qui  a  été 
décrétée  par  le  chapitre,  rédaction  qui  sera  faite  par  les  religieux 
députés  et  levue  [lar  le  pioviucial  et  son  dcfiniloire,  les  Kmes 
cardinaux  dispensent  de  l'ohligalion  de  la  soumettre  au  cliapitre 
provincial,  et  chargent  votre  seigneurie  de  l'examiner,  de  sorte 
que,  s'il  n'y  a  rien  qui  s'oppose  aux  saints  canons  et  aux  constitu- 
tions de  l'ordre,  elle  pourra  1  approuver  sous  forme  générique, 
l'adresser  à  toute  la  province  et  en  faire  ohserverles  dispositions. 
Les  Emes  cardinaux  autorisent  l'acquisition  do  la  cave  dont  parle 
votre  seigneurie  dans  sa  relation,  à  condition  qu'elle  soit  gardée 
au  nom  du  Saint-Siège  et  par  le  moyen  du  syndic  apostolique  ou 
de  son  suhdélégué.  Ils  permettent  aussi  de  conserver  au  nom  du 
Saint-Siège  le  dépôt  de  douze  nulle  florins  qui  o.it  clé  amassés 
p;ir  les  anciens  religieux  durant  l'époque  de  leur  sécularisation, 
et  ont  été  consignés  aux  supérieurs  de  la  province  dans  une  caisse 
fermée  de  trois  clefs, dont  une  dans  les  mains  d'une  personne  nne 
votre  seigneurie  désignera,  la  seconde  appartiendra  au  provincial, 
la  troisième  sera  tenue  par  le  syndic  apostolique.  Celte  somme 
sera,  à  l'occurrence,  employée  aux  besoins  de  la  province,  des 
couvents  et  des  hospices  par  le  provincial,  avec  le  consenlemenl 
de  son  définitoirc,  et  sous  l'appiohation  de  votre  seigneurie. 
Kome,  li  mars  184'i.  » 

(17"20).  Bavière.  Becours  au  gouverncrnciit.  Désirant  que  le  cou- 
vent de  M'urlzbourg  ne  fût  pas  compris  dans  la  visite  apostolique 
les  Conventuels  recoururent  au  gouvernement.  Voici  ce  que  la 
S.  Congrégation  écrit  au  général  :  «  Mgr  le  visiteur  apostolique 
des  Franciscains  de  Bavière  a  fait  connaître  à  cette  S.  Congiéga- 


percliè  il  convcnto  mcdcsimo  fosse  soltL'atlo  dalla  dipendenza 
del  visitatore  apostolico  e  perché  non  sia  ricevuto  il  P.  llengel, 
che  è  desiderato  da  qnci  religiosi  c  da  Mgr  visitatore  aposto- 
lico. Non  amniette  dubbio  ciic  anche  l'ordine  do'  PP.  Conven- 
nali  sia  soggetto  alla  visita  apostolica  in  forza  délie  leltere 
apostoliche  ove  Mgr  vescovo  diEicbstatt  h  dicbiaralo  vi.sitatore 
omiiiiiin  rcgularlum  orilinum  Franciscalium.  (juindi  la  S.  C. 
non  comprende  come  V.  P.  siasi  diretta  al  governo  Bavaro  per 
oltcnere  una  modificazionc  ad  una  disposizione  délia  S.  Sede, 
tanto  piii  che  ella  poleva  prevcdere  l'esito  di  taie  doinanda, 
sicconie  poi  l'ha  mostrato  il  fatto,  avendo  S.  Maestà  Bavara 
decrelalo  che  anche  i  conventuali  debbano  essere  soggelti  al 
visitatore  apostolico.  Credo  perlanto  la  S.  C.  necessario 
che  V.  P.  si  astenga  in  seguilo  da  tali  passi,  i  qnali  possono 
comproniettere  la  S.  Sede  ed  il  suo  ordine,  e  che  non  turbi  la 
ginrisilizione  del  visitatore  apostolico,  corne  ancora  desidera 
ciie  sia  spedito  il  P.  Hengel  in  quel  convcnto  come  commis- 
sario  générale,  csscndo  pratlco  dalla  lingua  tedesca  e  rispet- 
talo  da  quel  religiosi. 
Ron;rc,  22  martii  1844. 

1721.  Super  renuistiatio>'e  bonorum. 

Ex  andientia  SSini  19  aprilis  1844.  Sanctitas  Sua  bénigne 
annuit,  1 1  propterea  mandavit  committi  P.  praîposito  gênerai 
congregiUionis  Somaschensis  ut,  voris  existentibus  narratis, 
facultatem  oratori  (Joanni  Bcttoloni)  renunciandi  eliani  post 
ingressum  in  dicta  congregatione  enunciata  bona  pro  suo  ar- 
bitrio  et  conscientia  impertiatur,  duiiiniodo  tam^în  accédât 
congregationis  Somaschensis  consensus,  et  rennnciatio  ejns- 
deni  noinine  fiât,  ac  non  agntur  de  rebns  propriis  ipsius  con- 
gregationis, sine  prfejudicio  juris  terlii  quœsiti^  ac  pru^levata 
aliqua  parte  favore  praefatœ  congregationis. 

Ronur,  etc. 

1722.  Super  eodem. 

Ex  andientia  SSmi  die  19  aprilis  1844.  Sanctitas  Sua,  attenta 
relatione  P.  procuratoris  generalis  ordinis  (Carthusianorum), 
bénigne  annuit  et  proptjrea  mandavit  committi  P.  generali 
ipsius  ordinis,  ut  veris  existentibus  narratis,  et  dunimodo  ac- 
cédât consensus  interesse  habentium,  et  bona  a  donatariis  ad- 

lion  la  situation  de  la  maison  des  Conventuels  de  Wurtzhourg  et 
les  instances  que  votre  paternité  a  faites  près  le  gouvernemeiilbd- 
vai'ois  pour  que  ce  couvent  lût  soustrait  à  l'autorité  du  visiteur 
apostolique  et  qu'on  n'y  reçoive  pas  le  P.  Hengel  que  les  religieux 
et  Mgr  le  visiteur  apostolique  demandent.  Il  n'y  a  pas  le  moindre 
doute  que  l'ordre  des  Conventuels  est  soumis  à  la  visite  aposto- 
lii|uc,  en  vertu  des  lettres  apostoliques  qui  nomment  Mgr  l'évoque 
d'iîystalt  visiteur  apostolique  oinuium  rcgulartum  ordmum  J^rancis- 
culiiim.  La  S.  Congrégation  ne  s'explique  donc  pas  que  votre  pa- 
ternité se  soit  adressée  au  gouvernement  bavarois  pour  faire 
moditier  une  disposition  du  Saint-Siège.  Votre  paternité  pouvait 
prévoir  ce  qui  est  arrivé,  ù  savoir,  que  le  roi  de  Bavière  a  déclaré 
que  les  Conventuels  doivent  se  soumettre  à  la  visite  apostolique 
comme  les  autres.  C'est  pourquoi  la  S.  Congrégation  croit  néces- 
saiie  que  votre  paternité  s'abstiennent  désormais  de  semblables 
démarches,  qui  peuvent  compromettre  le  Sainl-Siége  et  l'ordre 
des  Conventuels,  et  qu'elle  n'entruve  pas  la  juridiction  du  vicaire 
apostolique.  Elle  désire  aussi  que  le  1'.  llengel  soit  envoyé  dans 
ce  cou\eut  comme  coimiiissaire  génèi'al;  il  sait  l'alleuiand  et  les 
religieux  ont  une  grande  considération  pour  lui.  Rome,  22  murs 
1S44. » 

(1721).  Disposition  des  biens  après  la  profession.  Un  religieux  de 
l'ordre  des  Somasques  est  autorisé  à  disposer  de  ses  biens  patri- 
moniaux après  sa  prolcssiou,  du  consentement  de  l'institut  et  au 
nom  de  cet  institut. 

(1722).  Chartreux.  Testtment.  Avant  la  profession  solennelle, 
dans  les  deux  mois  qui  la  ijrécèdenl,  le  novice  dispose  de  ses  biens 
patrimoniaux  ou  écrit  son  testament.  Le  vœu  solennel  de  pau\relé 
ne  |icrmettant  pas  de  révoquer  ou  de  modifier  le  testament,  dom 
Bonaventure,  chartreux,  obtient  la  permission  de  refaire  ce  tes- 
tament. 


44-; 


DECRETS  INEDITS. 


448 


hue  adita  non  sinf,  petitam  facullatem  renovandi  eiiunciatuiii 
testamentum  pro  s\io  arbitrio  et  constienlui  oiatori  (lîonaven- 
turae  Flandin)  impertiutur,  ita  tamcn  iit  aliqiia  jvirs  renianeat 
favore  causarum  piariim  quibus  per  lestan.entinii  bona  dona- 
verat, 
Romse,  etc. 

17-23.  SrrER  xiienàtionibcs. 

AacniEPiJCOPO  Qiitex.  —  Nihil  juctindiiis  accidere  polerat 
Emis  patiibiis  Cardmalibiis  hujus  S.  C.  negociis  et  consnlta- 
tionibus  EE.  et  RR.  prajposilorum  quam  accipere  relationem 
et  acta  visitalionis  apojto'iiaj  conventiuim  ordiiiis  S.  M.  de 
Mercede  in  republica  Equatoris  existentiuin  :  ex  iisenitncogiio- 
verunt  quantum  eurae  et  solliciiudmis  ain|)liludo  tua  et  reli- 
giosus  Marianus  Biavo  de  Borja  visilalor  anoslolicus  dcputatiis 
adhibuerit  ad  regularem  disciplinam  resiitutnuiani  et  ad  ordiiiis 
incrcmentum ;  verum  Emi patres  auiinadv eiterunt explicalione 
indigere  quœ  de  alienalione  prœ.lii  Perihuela  miiicupati,  dcqiie 
ciogatione  prclll  obiter  dicta  sunt  ;  non  enim  ;ipparet  id  spe- 
cialibus  facultatibus  factum  fuisse,  et  insuper  ipsis  visum  est 
minime  conforme  decreto  Clementis  VIII ,  quod  sancituin 
Icgilur  in  art.  3  decreli  diei  23  octobris  1839  deexercitio  nui- 
neris  magistri  novitiorura  per  turnum,  nec  rata  haberi  posse 
prœicripla  in  art.  1  memoraîideereti  contra  religiosos  presby- 
teios  omitteules  celebrare  missas  ;  sed  edixerunt  hac  super  re 
constitutiones  ordinis  servaodas  esse.  Duxeruiit  eliampermit- 
tendara  non  esse  alienationem  sacrorum  ulensilium  et  supel- 
lectilium  in  infirniorum  subsidium  quin  imino  prœscribendum 
ut  diligenter  servetur  decretum  Urbani  VIII,  circa  bona  Eccle- 
siaî  et  regulariuin  non  alienaiida,  nec  toltrandum  abusum,  ut 
P.  provincialis  una  cum  aliis  religiosis  iugenteni  pecunia;  vini 
ad  exercenda  sua  ollicia  a  conventibus  percipiant  ;  sed  impos- 
terum  id  tantum  habeant,  quod  a  conslilutionibus  concedilur. 
Summopere  iaudandam  esseexistimaruut  constitutionem  vitae 
comnninis,  sed  relate  ad  religiosos  jam  professos  non  uti  praj- 
ceptum  proponendam  :  enixe  vero  excitandos  esse  superiores 
ut  pro  vinbus  curent  illam  constituere  et  verbo  ac  exemplo 
religiosos  ad  regularis  disciplinas  et  constitutioinim  observan- 
vanliain  inducant.  Reiiqua  vero  décréta  visitationis  apostolicœ 
quoad  disciplinam  et  regularem  observanliam,  et  administra- 
tionemtam  in  spirituaiibus  quam  in  temporalibus,  salvissemper 
SS.  canonum  sanctionibus  et  conslitutionibus  apostolicis  et 
ordinis,  approbandaesse  censuerunt.  Acproptereaampiitudini 
tuae  necessarias  et  opportunas  facultates  im[)ertiti  sunt  ad 
superius  notata  décréta  respective  refornianda.  Ha3c  quidein 
dura  ampUtudini  tuae  significo  prospéra  cuncla  adprecor  a 
Domino. 

Romse,  30  aprilis  1841. 

4724.    OkdIMS    PRiDICATORLlI. 

Cardisali  Mai  protectori  ordims.  —  Essendo  stati  présen- 
tai a  questa  S.  C.  de'  VV.  e  Rll.  dei  progetti  per  sistemare 
l'ordine  dei  Predicatori  secondo  l'esigenza  délie  attuali  circos- 
laoze,  fu  trattato  di  taie  oggetto  in  uua  cougregazione  parti- 

(1723).  Rrjmhlique  de  f  Equateur.  Religieux  de  la  Merci.  L'arche- 
vêque de  Quito,  nommé  visileur  apostolique  des  couvenls  de  la 
Merci,  rend  compte  de  sa  mission.  La  S.  Congrûgatioa  dé.-ap- 
prouve  les  aiiéualious  accomplies  sans  l'iuJuit  pontifical.  Les 
fonctions  de  maître  des  novices  ne  peuvent  être  exercées  à  tour 
de  rôle  par  les  religieux.  Le  provincial  prélé\e  de  fortes  sommes 
sur  les  couvents;  c'est  abusif.  On  ne  peut  imposer  la  vie  com- 
mune aux  anciens  profés;  l'exhortation  suffit. 

(1724).  Dominicains.  Chapitre  yénéral.  Assistants.  Tous  les  géné- 
raux s'entourent  d'assistants.  Les  Dominicains  n'en  ayant  jamais 
eu  ,  la  S.  Congrégation  écrit  au  cardinal  .Mai ,  protecteur  de 
l'ordre  :  «  On  a  présenté  des  projets  à  cette  S.  Congrégation  pour 


colare  deputata  dal  S.  Padre,  alla  quale  intervenne  V.  E.  e  le 
cui  risotuzioni  furono  approvate  da  S.  Santità  ;  considerato 
dagli  Emi  padri  deiraccennata  cougregazione  che  si  Irattava 
di  oggetto  assai  grave,  il  quale  deve  interessare  tutto  l'ordine, 
i  medesimi  crederono  opportune  e  conveniento  che  se  ne  do- 
vcssero  rendere  intesi  i  padri  dei  prossimo  futuro  capilolo 
générale,  atlîuchè  prendendo  in  consideraziono  i  bisogni  de!- 
l'ordinestesso,  diano  il  loro  impirziale  jv.irpro,  avendo  in  mira 
soltanto  il  vero  benc  deU'istituto.  I  punti  principali  dei  pro- 
getto  sopra  i  quali  i  padri  dei  capitolo  debbono  portare  le  loro 
riflessioni  sono  i  scguenti: 

1.  Assegnare  al  P.  générale  quattro  assistenti  corne  hanno 
tuiti  i  gcnerali  degli  altri  ordini  per  assisterlo  nelle  cose  più 
gravi,  quali  per  os.  potrebhero  essere  la  ronferma  dei  provin- 
ci  di,  il  rcgolamento  dogli  sludi,  le  disposizioni  snlla  disciplina 
regolnre  e  snlla  vita  comune. 

2.  Che  questi  assistenti  debbano  essere  eletti  dal  capitolo 
grnerale,  e  durare  nclla  carica  quanto  il  générale. 

3.  Che    abbiansi    a    prei.dcre  per  quanto  possibile  dalle       I 
rispettive  provincie. 

4.  Che  la  elezione  dei  P.  procuratore  générale  debba  com- 
nuttersi  al  capitolo  che  elegge  il  générale,  corne  quegli  debba 
durare  nella  carica. 

5.  Che  si  debba  mantenere  in  vigore  la  ccicbrazione  dei 
capitolo  générale  de'  definitori  ogni  tre  anni. 

6.  Che  il  P.  générale  renda  conlo  al  capitolo  triennale  del- 
l'amniinistrazione  dei  patrimonio  délia  caméra  generalizia. 

V.  E.  ('ome  meritissimo  protettore  deU'ordine  Domenicano, 
si  compiacerà  di  proporre  nei  modi  che  crederà  ai  padri  dei 
prossimo  futuro  capitolo  générale  per  l'esame  gli  accennati 
articoli,  oitre  gli  altri  che  V.  E.  credesse  aggiungere,  colla 
inlelligenza  per  allro  che  quanto  sarà  dai  medesimi  stabilito, 
non  possa  aver  vigore  se  non  siolterrà  l'approvazione  ponti- 
ficia  perorgano  di  questa  S.  C.  ed  in  segnito  délia  relazionedi 
V.  E.  su  quanto  sarà  risoluto.  Il  Caid.  prefetto  sotto  nel  parle- 
cipare  a  V.  E.  tali  disposizioni,  le  bacia^  ecc. 

Romse,  10  maii  1841. 

1725.  Super  remotione  abbatis. 

NcNCio  Neapolitano.  —  Questa  S.  G.  de'  VV.  e  RR.  non 
ha  tralasciato  d'interessarsi  per  provvedere  alla  pendenza  rela- 

organiser  l'ordre  des  Prèciieurs  selon  les  besoins  actuels.  La  ques- 
tion a  été  traitée  dans  un  congrégation  particulière,  à  laquelle 
votre  émineiice  a  pris  pari  et  dont  les  décisions  ont  reçu  l'appro- 
bation du  saint-père.  Réfléchissant  que  c'est  là  une  affaire  impor- 
tante et  qui  intéresse  l'ordre  tout  entier,  les  Emes  cardinaux  ont 
estimé  convenable  de  prendre  lavis  du  prochain  chapitre 
général.  Les  principaux  articles  du  projet  communiqué  aux  pores 
du  chapitre  sont:  1.  Assigner  quatre  assistants  au  général  comme 
les  ont  tous  les  généraux  des  autres  ordres,  pour  l'aider  dans  les 
choses  importantes,  par  exemple,  puur  l'approbation  des  provin- 
ciaux, le  règlement  des  études,  les  mesures  relatives  à  la  disci- 
pline régulière  et  à  la  vie  commune.  2.  Ces  assistants  seraient 
élus  par  le  chapitre  général  et  dureraient  conmie  le  général. 
3.  lisseraient  pris  dans  toutes  les  provinces  autant  que  possible, 
■'i.  L'élection  du  procureur  t^énéral  sciait  confiée  au  cliapiire  qui 
élit  le  général,  et  il  durerait  autant  que  le  général.  S.  Le  cha- 
pitre général  des  définiteurs  serait  tenu  tous  les  trois  ans  comme 
c'est  l'usage.  6.  Le  général  rendrait  compte  de  l'adminislralion 
des  fonds  généralices  au  chapitre  triennal.  Votre  éminence,  en 
qualité  de  très-digne  protecteur  de  l'ordre  de  S.  Dominique, 
voudi  a  bien  proposer,  en  la  forme  qu'elle  croira,  les  susdits  articles 
aux  pères  du  prochain  chapitre  général,  outre  les  autres  articles 
que  votre  éminence  croira  bon  d'ajouter  etc.  Home,  10  mai  1844.  » 
(172S).  Bénédictins.  Abbé  intrus.  On  a  parlé  plus  haut  de  l'abbé 
de  Catane,  lequel  prétendit  garder  sa  charge  en  dépit  de  la 
décision  de  la  diète.  Voici  la  suile  delalfaire.  On  écrit  au  nonce 
de  Naples  :  <•  Cette  S.  C.  dos  Evoques  et  Réguliers  n'a  pas  négligé 
de  penser  à  l'afl'aire  de  dom  Corveja,  lequel  empêche  l'exéculioa 
des  résolutions  de  la  diète  tenue  dernièrement  à  Subiac,  afin  de 


449 


DECRETS  INEDITS. 


450 


tiva  al  P.  abbale  D.  f.ian-Franccsco  florvcja  Cassinnso,  il  quale 
impeilisce  la  esecuzionc  dugli  alli  dell'ullima  diola  tenula  in 
Subiaco  onde  riinanere  al  régime  del  monaslero  di  S.  Niccolù 
i'Arena  di  Catania  contro  il  voto  dell'ordinc,  sicconio  giîi  fu 
scrilto  a  codesta  nunziaturaai  3  ottohi'o  1843.  VA  è  pei'ciôciie 
essendosi  portato  in  Roma  Mgr  Scolti,  n'ô  stalo  parlato  al  ine- 
dosiino,  allinclii!  volessc  inlerporre  i  siioi  oflici  per  porrc  un 
tennine  ad  una  questione  tanto  dispiafciitc.  Avendo  quel  pre- 
iato  pronicsso  di  prendere  interessaniento  suirog^'ctto,  se  ne 
previcne  V.  S.  aflinchè  possa  prendere  col  medesinio  gli  oppor- 
tun! concerti.  Intanto  perô  si  è  conosciuto  che  un  dispaciio  di 
codesto  signer  ministre  degli  affari  eeclesiastici  ha  dalo  or- 
dine  per  Vexeqmtur  agli  atli  délia  dieta  sudetta,  occclttiate 
perù  le  elezioni  tutte  risguardanti  il  monaslero  di  Catania  a 
quella  dell'ahbaledel  nionasterodi  Messina.  Siccomo  per  allro 
il  P.  abbate  Ci>rveja  è  la  causa  di  tali  limitazioni,  volendo  egli 
contro  il  voto  deU'ordine  e  contro  ogni  legge  riuianere  al  ré- 
gime del  nionastero  di  Catania,  non  senza  grave  scandalo  c 
perturbaniento  délia  disciplina,  co^^  intéressa  a  questa  S.  C. 
che  V.  S.  procuri  che  il  governo  désista  dal  proteggerlo  ed  a 
sostenerlo  nelle  sue  illegali  pretese,  essendo  in  ogni  caso  mon 
maie  che  si  venga  al  parlito  di  escludere  anche  il  P.  Seva  e 
di  venire  alla  elezione  di  un  terzo,  purchè  non  si  sostenga  il 
Corveja.  V.  S.  pertanto  potrà  agire  in  questo  scnso  coH'uitd- 
iigenzadi  Mgr  Scolti  e  poi  riferire  il  risultato  alla  S.  C.  per  gi' 
opportuni  piovvedinienli. 
Komœ,  IS  julii  184i. 

1720.    SiVER   VITA   COMMUNI. 

Episcopo  Montisregali.  —  Presa  ad  esame  la  supplica  del 
P.  Wenceslao  Marchini,  abbate  di  governo  dei  Cisterciensi 
di  Maria  Santissima  di  Vico  esistenti  in  codesta  diocesi, 
colla  quale  implorava  l'introduzione  délia  vita  comuiie  in 
detio  monastère,  si  è  osservato  che  alteso  le  scarse  numéro 
dei  poslulanli  e  l'opposizione  degli  altri,  per  ora  non  puô 
mandarsi  ad  effetto  quanto  eglino  desiderano.  Questi  Emi 
padri  per  altro  hanno  sommamente  lodato  e  commendato 
il  pio  desiderio  di  quei  monaci,  e  sperano  che  il  tempo  potrà 
somministrare  opportuna  occasione  per  la  vita  comune,  la 
quale  tante  giova  ad  otlenere  e  conservare  la  regolare  disci- 
plina. V.  S.  perlante  parteciperà  ai  monaci  sudetti  tali  dispo- 
sizioni,  e  le  augure  dal  Signere,  ecc. 

Romte,  26  julii  1844. 

conserver  la  supériorité  du  monastère  de  S.  Nicolas  I'Arena  de 
Catane  contre  le  vœu  de  l'ordre,  ainsi  qu'on  l'a  écrit  à  celte 
nonciature  le  3  octobre  1843.  Mgr  Scolti  étant  arrivé  à  Rome,  on 
lui  en  a  parlé;  il  a  promis  d'iulervenir  pour  mettre  un  terme  à 
une  question  aussi  regrettable.  On  en  prévient  voire  seigneurie 
pour  qu'elle  se  mette  de  concert  avec  Scolti.  Dans  l'intervalle  on 
apprend  que  le  ministre  des  affaires  ecclésiastiques  a  donné 
l'ordre  d'excquatur  pour  les  actes  de  la  diète,  excepté  les  élections 
concernant  le  monastère  de  Catane  et  celle  de  l'abbé  de  Messine. 
Comme  l'abbé  Corveja  est  cause  de  ces  restrictions  parce  qu'il 
veut,  avec  grand  scandale  et  trangression  de  la  discipline,  demeurer 
au  gouvernement  de  monastère  de  Catane  contre  la  volonté  de 
l'inslilut  et  contre  toute  loi,  la  S.  Congrégation  attache  une  grande 
importance  àobtenir  que  le  gouvernement  napolitain  cesse  de  pro- 
téger et  de  soutenir  ce  religieux  dans  ses  prétentions  illégales.  Il 
y  aiirail  moins  d'inconvénients  à  écarter  le  P.  Seva  et  à  procéder 
à  l'électiiin  d'un  tiers,  pourvu  que  dom  Corveja  ne  soit  pas 
soutenu.  Votre  seigneurie  pourra  agir  dans  ce  sens  de  concert 
avec  Mgr  Scolti  et  annoncer  ensuite  le  résultat  à  la  S.  C,  pour 
qu'elle  preuve  les  mesures  qu'il  faudra.  Rome,  15  juillet  i^'i\.  » 
(1726).  Vie  commune.  Cisterciens.  Quelques  religieux  de  Piémont 
ayant  demandé  un  monastère  dans  lequel  on  observerait  la  pîr- 
faite  vie  commune,  le  Saint-Siège  accueillit  le  projet  avec  faveur. 
On  peut  voir  plus  haut  (num.  1031,  iC3C;  col.  220,  222).  Le  projet 
échoua,  parce  que  peu  de  religieux  acceptèrent  la  vie  cuamiune. 
La  S.  Congrégation  écrit  à  l'évoque  de  Mondovi  :   «  On  a  examiné 


CexeualI  Cistercirnsium.  —  rienchc  in  vista  di  particolari 
circoslanzp  la  S.  C.  de'  "VV.  e  UU.  non  creda  per  ora  polcrsi 
introdurre  la  vita  comune  nel  monastère  di  M.  SSma  di  Vico 
nclla  diocesi  di  Mondovi,  ciè  non  estante  non  devc  non  lodarsi 
soiinnamcnte  il  conuncndevole  desiderio  di  quelli  monaci  che 
riiaiino  implorata  siccome  uniforme  aile  coslituzioni  aposte- 
lichc  e  lendenle  a  otlenere  la  vcra  regolare  osservanza  e  disci- 
plina tanto  necessaria  per  gli  ordini  religiosi.  È  mente  per- 
tanto di  questi  Emi  padri  che  i  monaci  sudetti  cui  per  mezzo 
di  Mgr  vescevo  di  Mondovi  sono  stati  parlecipati  i  seniimenti 
délia  S.  C.  non  siene  per  l'istanza  da  lero  prcsentata  molestati 
solto  quahmque  preteste,  nèdirettamente,  ne  indiretlamente, 
tanto  dai  superiori  quanto  dai  monaci  di  diverse  parère,  giac- 
chè  se  accadesse  diversamenle,  la  S.  C.  si  trovcrebbe  nella 
nécessita  d'iiilcrveiiirvi  colla  sua  autorità.  V.  P.  farà  esatta- 
menle  eseguire  tali  tlisposizioni,  e  Dio,  ecc. 

Roma),  26  julii  1844. 

1727.  De  NEGOTiis  sicilwî. 

NuxNcio  Neapolitano.  —  Il  signer  cardinal  Pignatelli  arci- 
vescevo  di  Palermo,  ha  falto  conoscere  a  questa  S.  C.  che  la 
pendenza  sulla  visita  del  monastère  degli  Olivetani  di  Palermo, 
ô  slala  discussa  ncl  consiglio  di  stato,  nel  quale,  non  ostante 
la  relaziene  favorevole  del  signor  principe  di  Trabia,  ministre 
degli  affari  ecclesiastici,  la  maggier  parte  dei  membri  del  con- 
siglio medesime  furono  di  sentimente  contrario  ;  ma  che  Sua 
Maestà  Siciliana  ha  intanto  ordinale  che  taie  questione  si  tratti 
scparatamente  nel  consiglio  dei  signori  ministri,  e  quindi  si 
riproduca  nel  consiglio  di  Stato.  Spera  per  altro  il  sudetto 
Emo  arcivescovo  che  Sua  Maeslà  nella  sua  esimia  religione  sia 
per  permetlere  la  esecuzione  del  décrète  délia  visita  qua- 
lunque  sia  per  essere  il  sentimente  dei  ministri.  Ho  crédule 
neces:ario  comnmnicare  a  V.  S.  in  via  riservala  tali  notizie 
acciocchè  le  possane  servire  di  norma.  Intanto  debbo  ricordare 
a  V.  S.  che  si  traita  di  un  oggetto  cui  prende  sommo  interesse 
il  S.  Padre  ;  che  si  è  procedulo  d'intelligenza  col  signor  mini- 
stre principe  di  Trabia,  il  quale  ha  impegnale  la  sua  parola, 
siccome  potrà  vedere  dalla  posizione  esistente  in  codesta  nun- 
ziatura  ;  che  una  negativa  metterebbe  Sua  Santilà  nella  néces- 
sita di  ricorrere  a  forti  misure  dalle  quali  ne  potrebbero  veniro 
dispiacenli  conseguenze.  Conosce  perciô  V.  S.  quanto  deve 
adoperarsi  affinchè  siane  rispeltali  i  diritti  délia  S.  Sede,  non 
si  arrechi  grave  araarezza  al  S.  Padre  e  si  prevenghino  contes- 
tazioni. 

Romœ,  31  julii  1844. 

le  requête  du  P.  Venceslas  Marchini,  abbé  du  monastère  de 
Notre-Dame  de  Vico,  lequel  a  sollicité  l'introduction  de  la  vie 
commune  dans  ce  monastère.  Vu  le  nombre  rebtreinl  des  parti- 
sans et  l'opposition  des  autres,  il  n'est  pas  possible  de  réaliser  le 
projet  en  ce  moment-ci.  Cependant  les  émin.  cardinaux  ont 
hautement  loué  et  recommandé  le  pieux  désir  de  ces  religieux'; 
ils  espèrent  que  le  temps  pourra  fournir  une  occasion  opportune 
pour  la  vie  commune,  qui  est  d'un  si  grand  secours  pour  acquérir 
et  conserver  la  discipline  régulière.  Rome,  26  juillet  IS44.  » 

(1727).  Sicile.  Olivétains  de  Païenne.  Malgré  la  condescendance 
que  témoigna  Grégoire  XVI,  le  gouvernement  napolitain  continua 
de  mettre  des  entraves  à  la  visite  des  Olivétains.  La  S.  Congré- 
gition  écrit  au  nonce  de  Naples  :  «  S.  E.  le  cardinal  Pignatelli, 
archevêque  de  Palerme,  a  fait  savoir  à  cette  S.  Congrégation  que 
l'affaire  de  la  visite  des  Olivétains  de  Palerme  a  été  portée  au 
conseil  d'Etal,  et  que,  malgré  le  rapport  favorable  de  .M.  le  prince 
de  Trabia,  ministre  des  affaires  ecclésiastiques,  la  majorité  du 
conseil  a  été  de  l'avii  opposé  ;  mais  que  le  roi  a  ordonne  de 
traiter  la  question  en  conseil  des  ministres,  pour  la  représenter 
ensuite  au  conseil  d'Etat.  Le  cardinal  archevêque  espère  toutefois 
que  le  roi,  dans  sa  grande  piété,  permettra  l'exécution  du  décret 
relatif  à  la  visite,  quel  que  soit  l'avis  des  ministres.  J'ai  cru  néces- 
saire de  communiquer  confldentiellement  ce»  nouvelles  a  votre 


17°   SÉBIE. 


29 


451 


DECRETS  INEDITS. 


482 


1728.  OHDnns  cARTCsuT^onm. 

Episcopo  Gratiasopolitaro.  —  Literis  ad  amplitudinem 
tuam  datis  die  1-2  juiiii  ciirrentis  anni,  cxpostulatuin  est  an 
paratus  esses  ad  acceplandum  uuinus  visitatoris  apostolicis  hu- 
jus  magnae  Cartusiœ  Gralianopolitana;,  non  quideni  quasi  jam 
visilafor  apostolicus  deputalus  fores,  sed  ut  S.  Congregatio 
menlem  tuam  agnosceret,  antequam  ad  deputationem  reapse 
procéderez  Verura  licel  auipliludo  tua  significaverit  te  hujus- 
moili  oûicium  esse  assumpturum,  tamen  necesse  est  ut  referas 
etiam  an  peculiares  circunistantia;  ejusdem  Cartusiœ  deputa- 
tionem visitatoris  apostolici  omnino  exquirant  :  nam  quamvis 
nonnuUa?  quœrelfe  prœserlim  relatcad  pcrsonam  superiovis 
generalis  ad  hanc  S.  G.  denuo  delatœsint,  tamen  fidem  eisdera 
minime  praestandam  duximus,  nisi  tuumtestimonium  accédât. 
Officii  ergo  lui  partes  erunt  rem  iterum  diligenter  inquirere 
et  de  omnibus  ad  S.  G.  referre.  Haec  quidem  aniplitudini  tuae 
signiûcanda  erant.  Intérim  vero  omnia  fausta  a  Domino  ad- 
precamur. 
Romaî,  4  septembris  1844. 

17-29.  OrDISIS  s.  BE>rKDICTl  IN  GALLIA. 

Episcopo  CE>-oiiA:?E:«.  —  Non  sine  ma.iiraa  animi  sul  lœtitia 
SSnius  Dnus  noster  exceperat  literas  quibus  amplitudo  tua 
commendabat  presbyterum  Gueranger  ejusque  sodales  quœ 
in  ista  tua  diœcesi  Cenomanensi  famillam  Benedictinorum 
inslituendi  facultateni  enixis  precibus  postulabant.  Gra- 
tulabatur  enim  Sanctitas  Sua  te  peculiari  favore  prosequi 
S.  Benedicti  ordinem  de  Ghristiana  repubiica  optime  mcrituni, 
illumque  te  auspice  in  Gallia  restitui  ;  sperabat  enim  novos  Bi>- 
nedictinae  familiae  filios  veterum  monachorum  exempla  sequu- 
turos  qui  pietatc  et  doctrina  floruerunl.  Quapropter  SSmus 
D.  N.  quam  libentissirae  commendatioaibus  tuis  obsecundavif, 
tibique  potestalem  fecit  erigendi  Solesmense  monasterium, 
i'.liusque  te  visitatorem  apostolica  auctoritate  declaravit,  Verum 
vix  monasterium  illud  constitutum  fuerat  nonnullée  contro- 
versia;  inter  te  et  abbatem  dicti  monasterii  inopinato  subrep- 
serunt.  Occurrit  quidem  auctoritate  sua  heec  S.  C.  negociis  et 
consultationibus  EE.  et  RR.  praeposila,  ut  querelaj  plane  ces- 
sarent,  sed  nuper  iterum  excitatas  esse  haud  immerito  conjiri 
polest.  Quantum  detrimenti  exinde  Benedictinorum  familia 
accipere  possit  nemo  est  qui  non  videat  ;  nam  si  calamitosis 
hisce  temporibus  alieno  animo  illam  respicias,  nec  alumnorum 
studia  in  inlerioribus  monasterii  scholis  peragenda  tuearis, 
verendum  erit  ne  prœter  tuam  voluntatem  ordo  S.  Benedicti 
in  Gallia  in  aliquod  discrimen  adducatur,  et  neimpediatur  ea 
litteraria  et  religiosa  alumnorum  institutio  qua  ipsi  doctrina 
pariter  et  pietate  ac  regulari  disciplina  imbui  possint.  Gum 

sei<Tieurie,  pour  qu'elles  lui  servent  de  règle.  En  môme  temps  je 
dois  rappeler  à  votre  seigneurie  que  le  Saint-Pùre  s'intéresse 
vivement  à  la  question  ;  que  l'on  a  marché  de  concert  avec 
M.  le  prince  de  Trabia,  qui  a  engagé  sa  parole,  ce  qui  résulte  du 
dossier  conservé  à  la  nonciature;  qu'un  refus  mettrait  le  Saint- 
Père  dans  la  nécessité  de  prendre  des  mesures  énergiques  qui 
pourraient  amener  de  fâcheuses  conséquences.  Ainsi  voire 
seigneurie  comprendra  tout  ce  qu'elle  doit  tenter  pour  faire 
respecter  les  droits  du  Saint-Siège,  pour  éviter  un  grand  déplaisir 
au  Saint-Père  et  empêcher  des  conflits.  Uome,  31  juillet  1844.  » 

(  n28).C/wr<re«Jr.  XUile apostolique.  La  S.  Congrégation ,  ayant  reçu 
des  plaintes  concernant  le  général,  consulte  l'évêque  de  Grenoble 
bur  l'opportunité  de  la  visite  apostolique. 

(17291.  Solesmes.  Bénédictins.  Etudes  des  religieux.  Mgr  l'évCque 
du  Mans  voulait  que  les  religieux  ûssent  leurs  éludes  de  théologie 
au  séminaire  diocésain.  La  S.  Congrégation  recommande  au 
prélat  de  conserver  sa  bienveillance  à  une  communauté  qui  lui 
doit  en  quelque  sorte  sa  fondation. 


igitur  amplitudo  tua  ccrto  abhorreat  ab  iis  qnie  vergere  possunt 
in  detrimentum  ordinis  religiosi  cujus  reslitutionem  semel 
atque  iterum  expostulaverat,  Sanctitas  Sua  conlidit  te  pro  ea 
qua  prœstas  devolione  erga  S.  Benedictum,  studio  in  illius  or- 
dinem, pietate  et  zelo  in  rébus  religionis  promovcndis  et  ob- 
servantia  inapostolicam  sedem,  deposita  qualibet  qua^rularum 
causa  unice  prospecturum  ut  tuo  favore  ac  patrocinio  Soles- 
mense cœnobium  incrementum  accipiat,  illiusque  alumni  in 
literariaac  religiosa  inslitutione  proticiant.  I1;bc  quidem  SSmus 
I).  N.  ampliludini  tuœ  summopere  comniendat,  tibique  et 
grogi  pastorali  tuœ  currc  concredito  apostolicam  benedictio- 
neni  peramenter  inipertitur:  et  nos  intérim  fausta  cuncla  a 
Domino  adprecamur. 
Uomae,  7  septembris  184i. 


1730.  Super  eodem. 

P.  Petro  Gueranger  abbati  Solesmensi. —  Litteris  datis  die 
28aprilis  et  die  5  septembris  anni  1838,  htcc  S.  G.  negociis  et 
cousultalioiiibus  EE.  et  RR.  prieposila  eni.xe  te,  sodalesque 
tuoshortabalurad  removendam  omnem  causam  controversia- 
runi  quai  post  restilutam  in  Gallia  Benedictinorum  familiam, 
erectumque  Solesmense  monasterium  in  diœcesi   Cenoma- 
nensi,  inler  illius  dioecesis  antistitem   et  vos  ob  monastica 
privilégia  inopinato  subrepsernnt  :  vota  enim  S.  Sedis  et  ves- 
trumipsumbonumefflagitare  significabat  ne  ordinis  privilegiis 
plus  aequo  prœridentcs  temere  quidpiam  pertentaretis  :  et  dein' 
vobis  proponebat  spectatissimos  e  ceteris  religiosis  familiis  in 
Gallia  alunuios,  qui  summa  cum  antistitum  ac  populorum  gra- 
tulatione  in  suscepto  inslituto,  sacroque  in  ministerio  assidue 
tranquilleque  versantur.  Sperabat  profecto  eadem  S.  C.  fore  ut 
controversiœ  plane  cessarent.  Verum  aliter  res  se  habuit,  et 
graviorcs  querel»  subortœ  sunt  quœ  institutum  Benedictinum 
in  grave  discrimen  adducere  possunt.  Htec  quidem  SSmus 
D.  N.  non  sine  animi  sui  mœrore  accepit  et  necessarium  duxit 
auctoritate  sua  imminentibus  malis  occurrere.  Mandat  igitur 
Sanctitas  Sua  ut  in  exteriori  juriura  privilegiorumque  tuorum 
usu  modeste,  temperanler  et  caute  le  géras,  speciatiin  vero, 
ut,  donec  aliter  a  S.  Sede  provisum  fuerit,  tum  a  tonsuri,  mi- 
iioribusque  ordinibus  conferendis,  tum  ab  adhibendis  insigniis 
pontificalibus,  etiam  cum  sacra  pergas  in  sacello  monasterii 
prorsus  abslineas.  Permittit  tamen  a  te  pontificalia  insignia 
adhiberi  posse  die  festo  principali  monasterii  et  in  aliquo  alio 
casu  in  quo  tamen  episcopi  Cenomanensis  delegatione  apos- 
tolica monasterii  visitatoris  consensus  accédât,  servatis  insuper 
apostolicae  Sedis  decretis  circa  pontificalium  usum.  Gonfidit 
profecto  sacra  haec  Congregatio  te  cum  sodalibus  tuis  prompto 
docilique  animo  Sanctitatis  Suœ  mandata  excepturos:  id  enim 
exigit  reverentia  et  obsequium  erga  pontificem  maximum  qui 
benigno  favore  vos  prosequutus,  Benedictinorum  familiam  in 
Gallia  restituit,  quique  haec  decernenda  duxit  ob  temporum 
difficultates,  non  vero  quod  minus  benevolo  erga  vos  et  ves- 
trum  cœnobium  animo  sit.   Cuncta  intérim  tibi  sodalibusque 
luis  felicia  adprecamur  a  Domino. 
Romae,  7  septembris  1844. 


(1730).  Solesmes.  Privilcgcs.  Pontificalia.  En  1838,  la  S.  Congré- 
gation exhorta,  à  deu\  reprises,  les  B(;nédictiDS  à  éviter  tout 
sujet  de  contestation  au  sujet  des  privilèges  monastiques;  elle 
proposa  pour  modèle  les  autres  communautés  qui  vivent  en 
harmonie  avec  les  évoques  et  les  populations.  Dans  la  présente 
lettre,  Grégoire  XVI  exprime  la  volonté  que  l'ahhé  s'abstienne 
jusqu'à  nouvel  ordre  de  conférer  la  tonsure  et  les  ordres 
mineurs;  qu'il  n'oflicie  pontificalement  que  le  jour  de  la  prin- 
cipale fcle  du  monastère  et  en  quelque  autre  cas,  avec  le  consen- 
tement de  l'évêque  du  Mans,  délégué  apostolique. 


453 


DECRETS  INEDITS. 


454 


4731.  Super  officio  cellerarii. 

Pr.esidi  GENEnALi  CisTEnciENSiUM.  —  NcUa  rislrcltezzii  del 
tempo  non  potendosi  preiulere  iiiisurc  définitive  sopra  i  re- 
clami  presenlali  da  alcuni  nionari  c  dal  cellerario  di  codcsto 
inonastero  dl  S.  Crocc,  qucsta  S.  C.  de'  VV.  e  lUî.  pérora  si 
limita  a  significarc  a  V.  P.  clie  dessa  è  persiiasa  che  V.  P.  abbia 
operalo  con  retta  intenzione  se  ha  devialo  dal  scrvirsi  ncl- 
ramministrazione  del  sudetto  monastero  del  P.  cellerario,  ma 
che  la  stessa  S.  C.  desidera  clie  ella  in  avvenire  procéda  nel- 
ramiuinistrazione  esuttamente,  seconde  le  norme  délie  regolc 
e  délie  costituzioni,  passando  tulti  i  suoi  ordini  al  cellerario  cd 
agli  altri  rispettivi  officiali,  alTinchè  regni  nella  comunità  l'or- 
dine  o  la  pace.  Spera  |)oi  clie  il  P.  cellerario  e  gli  altri  ol'ficiali 
rispettino  nei  debiti  modi  l'aulorità  di  V.  P.  e  ne  ricevino  gli 
ordini  con  ogni  subordinazione,  ed  aH'occorrenza  li  vengano  a 
ricliiedere  col  dovnto  rispclto.  Siccomc  poi  si  suppone  che  i 
creditori  del  monaslero  si  dirigono  al  P.  cellerario  per  essere 
soddisfatti  e  che  il  medesimo  non  abbia  mezzi,  quindi  ad  evi- 
tare  il  diodoro  che  ne  potrebbe  ridondare  al  monastero  dal 
ritardo  nel  pagare  i  debiti,  V.  P.  procurera  al  P.  cellerario  i 
mezzi  necessarii  per  tali  pagamenti. 

Romœ,  20  septembris  1844. 

4732.    SOPER  EECURSU  AD  LAICOS  JUDICES. 

Ex  audieiitia  SSmi  die  27  septembris  1844.  SSmus  decla- 
ravit  compreheiidi  in  visitatione  apostolica  Franciscalimn 
Bavariaî  episcopo  Eystelten  conmiissam  etiara  minores  con- 
ventuales.  Induisit  pro  absolutione  P.  Ludovici  Ilemmert  ob 
recursum  ad  laicam  polestatem  et  denunciationem  religiosi 
ejusdem  ordinis  nec  non  pro  sajcularisatione,  omissa  etiam 
clausula  dummodo  provisus,  cum  remissione  R.  P.  D.  visi- 
talori  apostolico. 

Romœ,  etc. 

1733.  SnPER  NEGOTIIS  TRAPPENSIUM. 

Maxima  profecto  sollicitudine  apostolica  sedes  advigilat  ut 
in  cœnobitarum  familiis  dissidia  si  quaî  irrepserint  statim  com- 
ponantur,  pax  et  concordia  servetur,  et  illarum  alumni  de  vir- 

(1731).  Cellerier.  Administration  des  communautés.  La  rùgle  de 
S.  Benoît  ne  tolûre  pas  que  l'abbé  garde  la  caisse  et  manie 
l'argent.  Toute  l'administration  doit  passer  par  les  mains  du 
cellerier.  La  S.  Congrégation  écrit  au  général  des  Cisterciens  : 
«  Le  manque  de  temps  ne  permet  pas  de  prendre  des  mesures 
définitives  sur  les  plaintes  de  quelques  moines  et  du  cellerier  du 
monastère  de  Sainte-Crois  de  Rome.  La  S.  Congrégation  se  borne 
pour  le  moment  i  notifier  à  votre  paternité  qu'elle  est  persuade'e 
que  votre  paternité  a  agi  dans  des  intentions  parfaitement  droites 
en  écartant  le  cellerier  de  l'administration  ;  elle  désire  toutefois 
qu'à  l'avenir  votre  paternité  se  conforme  aux  règles  et  aux 
constitutions  et  donne  ses  ordres  au  cellerier  et  aux  autres 
officiaux,  afin  que  l'ordre  et  la  paix  régnent  dans  la  communauté. 
Elle  espère  que  le  cellerier  et  les  autres  officiaux  respecteront 
comme  ils  doivent  l'autorité  de  votre  paternité,  recevront  ses 
ordres  avec  toute  la  soumission  nécessaire  et  iront  au  besoin  les 
réclamer  avec  le  respect  voulu.  En  outre,  comme  l'on  assure  que 
les  créanciers  du  monastère  s'adressent  au  cellerier  pour  être 
soldés  et  qu'il  n'a  pas  le  moyen  de  les  contenter,  voire  paternité 
devra  fournir  au  cellerier  le  moyen  d'acquitter  les  comptes, 
afin  que  le  relard  ne  jette  pas  du  discrédit  sur  la  communauté. 
Rome,  '^0  septembre  lS'i4.  » 

(1732).  Franciscains  de  Bavière.  Recours  aux  magistrats.  Les  saints 
canons  détendent  de  recourir  et  de  dénoncer  aux  magistrats  civils. 
Un  conventuel  a, ant  commis  la  faute  de  recouriraux  magistrats  et 
de  dénoncer  ses  confrères,  la  S.  Congrégation  accorde  l'absolution 
des  censures  et  la  sécularisation. 

(1733).  Trappistes  de  France.  Visite.  Des  controverses  s'élant 
élevées,  la  S.  Congrégation  nomme  visiteurs  apostoliques  l'arche- 
vêque de  Besançon  et  les  évoques  du  Mans,  d'Amiens,  de  Stras- 
bourg, de  Gùutances,  de  Séez,  de  Valenco,  d'Aagerset  da  Vannes. 


tute  in  virtutem  progredientes,  charismata  meliora  aemulentur. 
Cum  igitur  sacra  haec  congregatio  negociis  et  consultationibus 
Et;,  et  RR.  prasposita  nuper  acccperit  quasdam  controversias 
et  qucielas  excitatas  esse  in  qnibusdam  domibus  Trappistaruni 
Gallia;,  licet  speret  fore  ut  minime  comprobentur,  tamen  ne 
Trappistarum  familial  ulli  discrimini  exponantur,  judicavit 
necessarium  esse  ab  antistibus  locornm,  ubi  monasteria  illo- 
nnu  existunt,  statum  cœnobii  respcctivœ  diœceseos  causasque 
qucrclarum  agnosccre  et  ingruentibus  malis  sine  mora  occnr- 
rere.  Qnapropter  eadeni  S.  C.  summopere  desiderut  agnosccre 
ab  am|)litudine  tua  an  in  familia  hnjus  monaslerii  et  in  con- 
gregalione  Trappislarum  aliquod  dissidiuni  excitatum  sit,  et 
qna  ex  causa  originem  ducat,  quomodo  regularis  disciplina 
servetur,  an  plus  ccquo  rigidior  observantia  urgeatur,  et  mo- 
nacbi  qui  constitutiones  P.  abbatis  de  Rancé  professi  sunt,  ad 
severiorem  regulam  P.  abbatis  Augustini  de  l'Eslrange  inviti 
cogantur  ;  utrumque  capitula  praesertim  generalia  libère  cele- 
brcntur,  vel  potiusunius  vel  alteriussuperiorisimperioomnia 
diriganiur  et  decernantur  ;  utrum  ab  omnibus  et  praesertim  a 
superioribus  sana  doctrina  publiée  et  privale  retinealur,  vel 
aliquis  nimiae  severitatis  amore  ductus  doctrinis  minime  pro- 
batis  indulgeat.  Quœ  ut  amplitudo  tua  facilius  agnoscat,  poterit 
ad  cœnoblum  accédera,  et  si  expedire  judicaverit,  non  soluni 
superiores,  verum  etiam  singulos  monachos  sejunctim  et  se- 
creto  audire,  caute  tamen  et  prudenter,  ne  ullo  modo  quaî  in 
claustris  fiunt  evulgentur.  Deinceps  vero  faveat  amplitudo  tua 
de  omnibus  ad  hanc  S.  C.  quamprimum  referre,  sententiamque 
tuam  adaperire  circa  média  necessariaad  restituendampacem 
et  concordiam,  quatenus  rêvera  turbata  sit.  H;uc  quidem  am- 
plitudini  tua3  signiticanda  erant  et  intérim  felicia  et  fausta  a 
Domino  adprecamur. 

Roma;,  23  septembris  184i. 

N.  B.Haîc  epistola  missa  fuit  ad  sequentes  episcopos  : 
Bisuntinum,  Ceuomanensem,  Ambianensein,  Argentinensem, 
Constantiensem,  Sagiensem,  Valentinenscm,  Andegavensem, 
Venetiensem.  —  Sub  eadem  die  25  septembris. 

1734.  Super  rebcs  sicilib. 

Ndncio  Neapolitano.  —  La  Santità  di  Nostro  Signore,  con 
suo  dispiacere  vedendo  si  a  lungo  proiratta  l'esecuzione  del 
decreto  di  deputazione  dell'Emo  signor  card.  arcivescovo  di 
Palermo  |in  visitatore  de'  monaci  Olivetani,  e  conoscendo  le 
premure  a  tal  oggetto  faite  da  V.  S.  e  le  sue  assicurazioni  che 
quanto  prima  sarebbe  niandato  in  esecuzione  l'accennato  de- 
creto, ha  fondato  sospetto  di  credere  che  il  ritardo  sia  cagio- 

Elle  ne  veut  pas  qu'on  impose  les  statuts  de  l'abbé  de  l'Etrange 
aux  Trappistes  qui  ont  professé  les  constitutions  de  l'abbé  de 
Rancé.  Quelques  supérieurs  sont  signalés  comme  partisans  de 
doctrines  rigoristes. 

(1734).  Olivéiains  de  Païenne.  Le  gouvernement  du  roideNaples 
opposant  sans  cesse  des  entraves  à  l'autorité  religieuse,  Gré- 
goire XVI  se  vit  forcé  de  faire  des  menaces.  Voici  ce  que  laS.Con- 
grégalion  écrit  au  nonce  :  «  Le  saint-père,  voyant  à  son  grand 
regret  que  l'on  diffère  si  longtemps  l'exécution  du  décret  qui 
nomme  le  cardinal  archevêque  de  Païenne  visiteur  des  moines 
Olivéiains,  informé  des  démarches  de  votre  seigneurie  et  des  as- 
surances qu'on  lui  a  données  que  le  décret  serait  mis  à  exécution 
dans  le  plus  bref  délai,  se  persuade  avec  raison  que  le  retard  pro- 
vient des  intrigues  de  ces  religieux.  C'e^t  pourquoi,  ne  pouvant 
voir  d'un  œil  indifférent  l'arrêt  apporté  aux  mesures  pontificales, 
il  est  absolument  décidé  à  prendre,  dans  la  plénitude  de  son  au- 
torité, des  mesures  de  rigueur,  en  prohibant  la  prise  d'habit  et  la 
profession.  Toutefois,  avant  d'en  venir  à  cette  extrémité,  il  m'a 
chargé  d'écrire  de  nouveau  à  votre  seigneurie  pour  lui  notifier  la 
nécessité  d'obtenir  immédiatement  le  décret  d'exécution,  et  pour 
en  même  temps  faire  appel  au  zèle  de  votre  seigneurie,  afin  qu'elle 
emploie  tous  les  moyens  d'arracher  ce  décret.  Home,  7  novembre 
18ii.  » 


4o5 


DECRETS  IN^HDITS. 


4b6 


nato  dagli  inliighi  di  quei  aïonaci.  Non  polendo  perô  con 
indifferenza  vedere  sospese  le  ponlificie  disposizioni,  è  nella 
assolula  detenninazione  di  adotlare  nella  pienczza  délia  sua 
aulorilà  de'  luezzi  di  rigore  proibendo  la  vestizione  de'  nuovi 
monaci  e  rammissione  de'  novizi  alla  professione.  Prima  perù 
di  veuire  a  questo  passo  nii  ha  comniesso  di  scrivere  nuova- 
mente  a  V.  S.  per  farle  conoscere  la  nécessita  che  subiio  si 
otlenpa  il  decreto  di  esecuzione,  impegnando  in  pari  tempo  il 
suo  zelo  a  porre  in  opéra  ogni  niezzo  per  oltenerlo.  Sarà 
qiiindi  compiacente  di  d.uiui  con  tulta  soUeciludine  l'analogo 
riscoulro  per  farnc  relazione  a  Sua  Santita. 
Rouix,  7  novenibris  1844. 

1735.   SCPER   EODEJI. 

Decrettm.  —  Inter  niultiplices  curas  ac  soUiciludincs  quibus 
SSiuus  Dnus  noster  Gregorius  PP.  XYl,  pro  sui  pastorali  oflicii 
niunere  quolidie  destiuelur,  illa  quiJeni  est  accensenda,  quiu 
ad  tuendani  ac  inslaurandain  rogulareni  sacraruni  faniiliarum 
disciplinani  conferre  polesi;  uani  catholicaî  Ecclesia3  suramo- 
perc  interest  ut  qui  religiosa  professione  sese  Deo  abslrinxe- 
runt,  apostolica;  sedis  prœsidio  ad  perfectœ  vitaj  fastigium 
alacrius  contendant  el  de  virtute  in  virtuteni  progredientes 
charisniata  nicliora  semper  smulentur.  Quapropler  nativo 
suo  jure  solet  s«pe  sa'pius  apostolica  sedes  per  suosvisitatons 
sedulo  diligenterque  inquirere  an  religiosaj  faniiliiB  saluberri- 
mas  SS.  fundatorum  régulas  adamassim  sectentur,  et  utruni 
corum  vesligia  imitantes  populo  chrisliano  exemple  et  opère 
prjefulgeant;  ut  si  secus  fuerit,  auctoritate  sua  occurrere 
possit.  Hac  igitur  de  causa  Sanctitas  Sua  oculos  couverteus  ad 
congregationem  Olivetanorum,  eique  consulere  cupiens,  illani 
Tisitationi  subjecit.  Verum  cum  in  monasterio  Panormitano 
ejusdem  congregationis  visitatio  praeter  suam  expectationem 
adhuc  perfici  nequiverit,  SSmus  Pater^  inspectis  peculiaribus 
circumstantiis,  necessarium  duxit  prorsus  interdicere  prout 
praesentis  decreti  tenore  apostolica  auctoritate  interdicit  om- 
nibus et  singulis  superioribus  ejusdem  Panormitani  monasterii 
recipere  postulantes  eosque  ad  habitum  et  novitiatum  et  novi- 
tios  si  qui  sint  ad  professionem  admittere,  donec  in  eodeni 
monasterio  visitatio  peracta  non  fuerit;  et  hujusmodi  recep- 
tiones,  admissiones,  probationes  ac  professiones  si  quae  contra 
bujus  prohibitionis  formam  fiant,  irritas  omnino  et  nuUius 
r  .boris  esse  déclarât,  quacumque  concessione,  exceptione,  et 
privilegio  etiam  specialiler  et  individua  mentione  digne,  aliis- 
que  contrariisquibuscumque  non  obstantibus,  etc. 

Roraae,  30  novembris  184i. 

(1733).  Suspension  du  noviciat  des  Olivétains.  Trois  semainrs 
après  la  date  de  la  lettre  ci-dessus,  Grcîgoire  XVI,  ne  recevant  au- 
cune salisfactioa,  fil  rendre  un  décret  prohibant  sous  peine  de 
nullité  toute  prise  d'habit  el  toute  profession  dans  la  commu- 
nauté des  Olivétains  de  Palerme.  Le  décret  fut  accompagné  d'une 
lettre  au  nonce,  ainsi  conçue  :  «  Le  saint-père  voit  avec  regret 
qu'on  retarde  d'un  jour  à  l'autre  l'exéculion  du  décret  relatif  à. 
la  visite  du  monastère  des  Olivétains  de  Palerme  et  qu'on  entrave 
l'exercice  de  l'autorité  ponlificale  de  manière  à  avilir  ce  pou- 
voir. Il  a  donc  ordonné  d'adresser  en  forme  authentique  à  voire 
seigneurie  le  décret  ci-joint,  qui  défend  aux  Olivétains  de  Palerme 
sous  peine  de  nullité  de  recevoir  à  la  prise  d'habit  et  à  la  pro- 
fession, tant  que  la  visite  apostolique  n'aura  pas  lieu.  Votre  sei- 
gneurie, avec  sa  prudence  ordinaire,  communiquera  le  décret  au 
prince  de  Trabia  et  à  d'autres  personnes  sous  forme  confiden- 
tielle. Elle  lera  ensuite  part  à  la  S.  Congrégation  de  l'effet  produit 
par  cette  communication  et  indiquera  le  moyen  de  notifier  le  dé- 
cret aux  supérieurs  du  monastère  de  Palerme.  Voire  seigneurie 
doit  Cire  bien  persuadée  des  intentions  du  saint-père  et  de  la 
haute  importance  qu'il  met  à  l'accomplissement  de  la  visite.  Il 
est  donc  inutile  que  je  recommande  instamment  de  déployer 
toute  l'activité  pour  répondre  à  la  volonté  du  saint-père  el  sau- 
vegarder la  dignité  du  siège  apostolique.  Rome,  SU  novem- 
bre 1844.  » 


NcTNCio  Ne.^pout.\no.  —  La  Sanlità  di  N.  S.  non  senza 
dispiacere  vede  di  giorno  in  giorno  dilazionata  l'esecuzione 
del  decreto  di  visita  del  monastero  degli  Olivetani  di  Palermo 
e  frapposlo  un  impedimento  aH'esercizio  délia  sua  pontificia 
autorité  con  disdoro  délia  medesima.  Quindi  è  che  ha  ordinalo 
di  trasmcttere  a  V.  S.  l'annosso  decreto  in  forma  aulentica 
con  cui  si  proibisce  agli  Olivelani  di  quel  monastero  sotto 
pena  di  nuilità  di  ricevere  ed  ammettere  alla  vestizione  ed  alla 
professione  finchè  non  sarà  eseguita  la  visita  medesima  nello 
stfsso  monastero.  V.  S.  nella  sua  ben  nota  prudenza  farà  co- 
noscere il  medesimo  al  sig.  ministre  Trabia  o  ad  altro  che 
credesse  opportiino  in  via  confnlenziale.  E  quindi  referirà  alla 
S.  C.  relïetto  prodolto  ed  il  modo  di  notiticarlo  ai  superiori 
dello  stesso  monastero.  V.  S.  deve  essere  ben  persuasa  délie 
inlenzioni  di  Sua  Santità  suH'oggetto  e  délia  somma  premura 
che  ha  délia  clïeltuazione  délia  visita,  ed  è  perciù  inutile  che 
torni  ad  inculcarle  caldamente  essere  necessario  per  corris- 
ponderc  alla  voloutà  di  Sua  Santità  e  per  la  dignità  délia 
S.  Sede  che  V.  S.  si  adoperi  con  tutta  l'efficacia. 

Uoma>,  30  novembris  1844. 

1736.    SdPER   RESTITUTIONE   CARTCSI^. 

Decretcm.  —  Cum  pluribus  abhinc  annis  Ecclesia  et  mo- 
naslorium  quod  Fossanova  appellant,  mouachis  Carthusianis 
S.  B.ulholomœi  Trisultii  concessum  fuerit,  necessarium  erat 
illud  in  Cartusiam  erigere  ibique  religiosam  familiam  consti- 
tucre  ut  œdcs  illiu  antiquitate  et  architectnra  célèbres  non 
solum  non  dépérirent,  sed  in  prislinum  stalum  restituerenlur. 
IIiuc  S.  C.  EE.  et  RR.  vigore  specialium  facultatum  aSSmo 
Duo  nostro  Gregorio  PP.  XVIsihi  concessarum,  monasterium 
illud  in  Cartusiam  erigit,  ita  tanien  ut  filialis  sit  Cartusise 
S.  BarlholomiB!  Trisultii  a  qua  dotanda  erit  juxta  modum  in 
a!io  decreto  exprimendum;  et  licet  suumhabere  debeatsupe- 
riorem  qui  iUam  rectoris  titulo  regat,  nihilominus  in  lis  qua; 
ttmporaleiii  procurationem  respiciunt,  rationem  reddere  te- 
neatur  priori  Girtusiae  S.  Bartholomaei.  In  superiorem  vero 
novie  Carlusia;  eadem  S.  C.  prœsentis  decreti  tenore  députât 
P.  Franciscum  Bracaglia,  eique  attenta  ejus  renunciatione 
oflicio  prioris  Cartusiae  Trisultii  titulo  prions  insigniri  decernit, 
licet  alii  superiores  imposterum  rectores  debeant  appellari. 
Quod  autem  spectat  ad  designationem  familiae  et  ad  reliqua 
quœ  decerni  debent,  deinceps  providebitur.  Contrariis,  etc. 

Romœ,  14  decembris  1844. 

Episcoi'o  Piper>'en.  —  Dopo  avère  la  sana  niemoria  di 
Leone  XU  ordinala  la  ricupera  délia  Chiesa  e  monastero  di 
Fossanuova  e  dopo  essere  stati  l'una  e  l'altro  ricuperati  di 
fatto  a  tiilto  carico  e  spesa  del  publico  erario,  si  degnù  stabi- 
lire  che  gli  acceiinali  locali  venissero  donati  ai  monaci  Gerto- 
sini  di  Trisulti,  i  quali  secondando  le  sue  benetiche  vedute, 

(^^Z&).  Chartreuse  de  Fossanova  Saini  Thomas  d'Aquin,  appelé 
au  concile  général  de  Lyon,  tomba  malade  à  Fossanova,  et  y 
mourut  après  avoir  durant  sa  maladie  dicté  l'admirable  commen- 
taire du' Cantique  des  cantiques.  C'était  à  cette  époque  un  monas- 
tère cistercien.  Le  gouvernement  napoléonien  vendit  lecouvenl 
et  les  biens.  Léon  XII  les  fit  racheter  par  le  trésor  public,  et  ré- 
solut de  donner  la  maison  aux  Chartreux,  et  d'en  faire  une  dé- 
pendance de  la  Chartreuse  de  Trisulti.  Le  présent  décret  érige ca- 
noniquement  la  Chartreuse  de  Fossanova.  Voici  ce  qu'on  écrit 
à  l'évéque  de  Piporno  :  «  Après  avoir  ordonné  de  racheter  l'é- 
glise et  le  monastère  de  Fossanova  aux  frais  du  trésor  public, 
Léon  XII,  de  sainte  mémoire,  décida  de  donner  cette  maison  aux 
chartreux  de  Trisulti,  lesquels,  secondant  ces  vues  bienfaisantes, 
devaient  la  reslaurer,  rétablir  le  culte  divin  dans  ce  sanctuaire 
cOlèbre  par  son  ancienneté  et  son  aixhilectuic,  et  cultiver  sous  le 
rapport  religieux  les  populations  des  campagnes  environnanles. 
D'après  celte  décision,  des  accords  furent  pris  avec  le  cardinal 
prolecteur  de  l'ordre  des  Chartreux  et  avec  le  chargé  d'affaires 
des  religieux;  le  3  janvier  1827,   la  révérende  chambre  aposto- 


457 


DECRETS  INEDITS. 


458 


non  solo  li  avesscro  ristaurali,  ma  ridonato  ancora  c  mante- 
nulo  aperto  al  divin  culte  ed  alla  spirituale  coltura  dellc  popu- 
lazioni  dimoranti  noUe  limiliofo  cumpagne,  quel  santuario 
celebi-e  per  la  sua  aniicliitù  ed  ai'ciiitellui-a.  lu  sej,'uito  di  laie 
sovrana  deterniinazionc,  ruioiio  presi  i  relalivi  concerti  col- 
l'Eniû  prolellore  doU'oi'dine  Cci'tosino  non  che  coU'incaiicato 
dcgli  slessi  monaci,  c  sotte  il  giorno  3  gennaro  1827,  fu  stipu- 
lato  dalla  U.  C.  A.  publiée  istiomeuto  di  donazionc  dci  locali 
sudetti  a  favore  dei  monaci  Curtosini  di  Trisulli,  i  quali  pcr 
altro,  attese  le  diverse  circostanzc,  non  adempirono  le  assunte 
obblijjjazioni.  Volendosi  ora  precedere  onninamento  aU'esecu- 
zione  di  quanto  sopra,  questa  S.  C.  de'  VV,  e  KR.  in  lorza  di 
spécial!  facoltà  concessele  dalla  Santità  di  N.  S.  ha  erelto  il 
monastère  di  Fessanova  in  Certosa  ed  ha  noniinato  in  prière 
délia  medesima  il  l*.  Francesco  Bracaglia,  colla  dipendenza 
in  quanto  al  temporale  dal  prière  délia  Certosa  di  Trisuiti, 
come  risulla  dal  décrète  che  le  sarà  prebcnlato.  Tante,  ecc. 
Uomu),  22  decembris  IS-il. 

17J7.  OuvETANonuM. 

NuNCio  Neapolitano.  —  Ha  incenlrato  la  piena  soddisfa- 
lione  di  Sua  Sanlità  l'energia  ed  attivilà  clie  V.  S.  ha  usata 
nel  trattare  la  questions  relativa  alla  visita  apostolica  degli 
Olivetani  di  Palermo.  Ma  noile  stesso  tempo  si  è  crédule  dare 
opportune  islruzioni  all'Emo  sig.  Gard.  Pignatelli  arcivescovo 
di  Palermo,  affinchè  non  abbia  ad  agirc  in  nome  di  Sua  Maestà 
Siciliana,  ma  bensi  di  Sua  Santità,  a  forma  del  décrète  di  visit  i 
già  comunicato  a  V,  S.  non  potendosi  tolerare  che  si  apra  una 
visita  a  nome  deU'autorità  laica.  Unisco  perlante  alla  présente 
copia  del  brève  epistolare  scritte  all'Emo  Pignatelli,  aftiiichè 
le  possa  servir  di  norma,  non  che  il  plico  contenente  le  stesso 
brève,  affinchè  V.  S.  trasnietta  colla  massima  sollecitudineal 
dette  porporate.  Tante,  ecc. 

Uomee,  28  decembris  1844. 

1738.  Super  renuntiatione. 

Andréa  Calandrini  chierico  professe  dei  chierici  regolari 
délia  .Madré  di  Die  umilmente  alla  S.  V.  espone  come  prima 
délia  sua  solenne  professione  fece  la  rinunzia  degli  scarsi  suei 
béni  a  faver  di  Tarquinia  unica  sua  sorella  oifana  di  ambedue 
i  gcnitori,  riservandosi  un  livello  vilalizio  di  annui  scudi 
quattro.  Oltre  di  ciè  riservossi  in  delta  rinunzia  il  diritto  di 
rilemare  al  possesso  délia  meta  de'  suoi  béni  qualor  fesse 

lique  passa  un  acte  de  donation  du  local  en  faveur  des  chartreux 
de  Trisulli.  Cependant  diverses  circonstances  ont  jusqu'ici  empê- 
ché les  religieui  de  remplir  leurs  obligations.  Comme  on  veut 
absolument  aujourd'hui  en  venir  à  l'exécution,  celle  S.  Congré- 
gation des  Evéqucsct  Uéguliers,  munie  de  pouvoirs  spéciaux  que 
le  Saint-I'ére  lui  a  conférés,  a  érigé  le  monastère  de  Fossanova  en 
Chartreuse,  et  nommé  prieur  le  P.  François  Bracaglia,  lequel 
quant  au  temporel  dépendra  toutefois  du  prieur  de  la  Chartreuse 
de  Trisulli,  comme  cela  apparaît  du  décret  qui  sera  présenté  à 
votre  seigneurie.  Home,  22  décembre  18'i4.  » 

(1737).  Olivétaiiis  de  Paknne  Voir  plus  haut,  num.  1734,  1735. 
La  menace  de  fermer  le  noviciat  produisit  un  gr;ind  ciïet.  La 
S.  Congrégation  écrit  au  nonce  de  Naples  :  «  Le  saiat-pèie  a  su 
avec  une  entière  satisfaction  l'aclivitéet  réneri;ie  que  votre  sei- 
gneurie a  déployées  dans  l'affaire  de  la  visite  apostolique  des  Oli- 
vétains  de  Palerme.  En  même  temps  on  a  cru  devoir  adresser  de 
spéciales  instructions  au  caidinal  Pignatelli,  archevêque  de  Pa- 
lerme, pour  qu'il  se  garde  d'agir  au  nom  du  roi  de  Naples;  car 
il  doit  représenter  le  Saint-l^ère,  n'étant  pas  tolérable  que  l'on 
fasse  une  visite  au  nom  du  pouvoir  séculier.  Je  joins  à  la  piêsenic 
la  copie  du  bref  épistolaire  qui  a  été  écrit  au  canliiial  Pignatelli, 
pour  voire  gouverne,  ainsi  que  le  pli  renfermant  le  bref,  atinque 
votre  seigneurie  le  fasse  tenir  au  cardinal  le  plus  promplement 
possible.  Rome,  2S  décembre  1S44.  » 

(173S).  Disposition  des  biens  aprèsla  profession  solennelle.  Unefois 
la  profession  faite,  le  religieux  n'a  plus  le  pouvoir  de  disposer  de 
ses  biens  patrimoniaux.  La  S.  Congrégation   reçoit  la  demande 


uscito  di  religione.  Ora  dctcrminatasi  detla  sorella  di  vestirsi 
rcligiosa,  e  non  potende  in  vista  di  taie  condizione  costituirsi 
la  dote  spirituale,  si  livelgo  l'oralorc  alla  cicmenza  di  V.  15.  di 
abilitarlo  a  rinnovare  la  rinuncia  stessa  oabilitarlo  a  dicliiarare 
che,  ferme  il  dritlo  del  livello  di  annui  scudi  4  a  suo  favore  si 
abbia  \mv  non  appesia  l'altra  cundizione,  il  diritto  cioè  de  ré- 
gresse nel  caso  sopra  esposto. 

S.  Congregatie  reniisil  prcces  arbilrie  P.  superioris  genc- 
ralis  |)ro  facultate  dcclarandi  conditioneni  regressus  ad  primœva 
jura  iiii  non  appositani  habcri  posse,  firma  lamen  rémanente 
re.ervatione  livelli. 

Uomai,  7  januarii  1845. 

1739.    SUPEU  LlTTEnARIIS  STUDIIS. 

Il  prefetto  générale  e  sua  générale  consulta  de'  chieric 
regolari  ministri  degli  infermi,  implorano  dalla  S.  V.  la  grazia 
che  i  giovani  nevizi  vestiti  pcr  le  slalo  sacerdotale,  durante 
anche  il  tempo  délia  formate  canonica  probazione,  pessano 
studiarc  le  scienze  necessarie  al  sacerdozio.  E  ciè  percLi; 
essendo  per  le  coslituzloni  del  lore  ordine  il  tempe  di  delta 
probazione  per  anni  due,  dimenticherebbero  certamentc  in  si 
lungo  spazie  quanto  forse  sapevano,  restande  molle  indietro 
nello  studio  ecclesiasiico  tante  necessarie  per  l'esercizio  del 
S.  Sacerdozio  taie  ministère  e  del  nostro  particelare  angelico 
islituio. 

Vûlum  generalis.  Quamvis  censtitutiones  (part.  11,  cap.  v, 
n.  10)  ordinis  nestridicant,  quod  lyrenes  a  quolibet  literaruui 
studio  sunt  avertendi,  attainen  ex  contextu  apparel  non  esse 
prohibitum  studium  sacrarum  litterarum  cum  velint  etiam 
quod  cxerceantnr  in  habcndis  concienibus,  vei  in  explicanda> 
sacra  Scriplura;  jubent  etiam  ut  qui  habitum  religienis  susci- 
piunt,  linguam  latinam  apprime  calleant;  quod  si  annum 
vigesimum  primum  emensi  fuerint,  ea  polleanl  eruditiene  ut 
statiin  se  ad  theologiaj  facultatem  ediscendam  conferre  valeant. 
Haec  autem  omnia  eo  procul  dubio  fine  statula  sunt  ut  nevitii 
ad  excrcenda  gravissima  instituti  ministeria  rite  ut  decet  ins- 
truanlur.  Et  rêvera,  si  res  ita  non  sehaberet,juvenesdeberei.l 

qui  suit  :  «  André  Calandrini,  clerc  profés  des  clercs  réguliers  de 
la  Mèrcde  Dieu,  représente  qu'avant  de  faire  profession,  il  disposa 
de  ses  quelques  biens  en  faveur  de  Tarquinia,  son  unique  sœur 
orpheline  de  père  et  de  mère,  en  se  réservant  une  pension  via- 
gère de  quatre  écus  par  an.  U  réserva  aussi  le  droit  de  rentrer  eu 
possession  delà  moitié  des  biens,  s'il  venait  à  sortir  de  l'institut. 
Maintenant  la  sœur  s'est  décidée  àentrer  dans  un  couvent;  mais 
elle  ne.peul  former  sa  dot.  Le  recourant,  faisant  appel  à  la  bonté 
de  votre  sainteté,  demande  l'autorisation  de  refaire  la  renoncia- 
lion  ou  de  déclarer  que  le  droit  de  retour  aux  biens  doit  être 
censé  non  avenu,  sauf  la  pension  viagère  de  quatre  écus.  b  L'in- 
duit est  accordé  sous  la  forme  demaudée. 

(1739).  Ministres  des  infirmes.  Etudes  pendant  le  noviciat.  Les 
constitutions  prescrivent  deux  ans  de  noviciat  pendant  lesquels 
le  novice  doit  s'abstenir  de  toute  étude,  afin  de  s'appliquer 
entièrement  aux  exercices  spirituels.  C'est  là  du  resicla  discipline 
li-aditionnelle  de  tous  les  ordres  religieux.  Togni,  auteur  du  Ma- 
nuel des  ordinauds  qui  est  adopté  à  Rome,  étant  général  de  son 
institut,  demanda  l'autorisation  d'appliquer  les  novices  à  l'étude. 
Les  motifs  de  celte  étrange  disposition  sont  exprimés  dans  le  vu- 
tum  ijeneralis.  Je  me  contente  de  rapporter  la  demande  :  «  Le 
préfet  et  le  conseil  supérieur  des  Clercs  régulicisminislresdes  in- 
firmes demandent  à  voire  sainteté  la  permission  d'appliquer  à 
l'élude  des  sciences  nécessaires  au  sacerdoce  les  jeunes  novicts 
qui  ont  pris  l'habit  pour  la  prêtrise.  Comme  les  constitutions 
pri'scrivenl  deux  ans  de  noviciat,  les  novices  oublieraient  tout  ce 
qu'ils  savaient,  et  seraient  três-arriérés  pour  les  études  ecclésias- 
tiques. »  Le  S.  Congrégationaccorderindult,  quoique  cela  déroge 
à  la  pratique  générale.  Deux  ans  suffisent  à  peine  pour  trans- 
former l'homme  et  faire  un  religieux.  Durant  ITige  d'or,  qui  com- 
prend les  ['60  premières  années  de  l'ordre,  les  Dominicains  gar- 
daient cinq  ans  lesjeunes  religieux  dans  les  exercices  réguliers, 
avant  de  les  appliquer  i  l'étude. 


459 


DECRETS  INEDITS. 


460 


iaulililer  terere  lonipus  duorum  annorum  cum  cerla  oblivione 
eorum,  qu»  in  sa^ciilo  didicerant;  at  quodnani  damnuin 
afferrepolesl  ediicaiioni,  vite  spiriluali  et  obstivaiitia»,  sacra- 
runi  scientiaruni  studium,  cum  ternpus  studendi  sit  ita  ordina- 
tiim  ul  tenipus  remaneat  pro  omnibus  iis  exerciliis,  qiiœ  a 
coiistit'jtionibus  pisesciipta  suiit  pro  novitioiuni  educalioiie  ? 
Item  quain  occasionem  avocationis  a  rébus  spiritiialibus  pne- 
bere  polesl  studium  scieutiarum  qua;  ex  se  et  primario  ad 
sacerdotiiim  diriguntur,  et  qu;ede  Deo  vel  médiate  vel  immé- 
diate tractant  ?  Hisce  omnibus  accedit,  quod  clerici  in  nostra 
religione  ob  in^tituti  exorcilium  peragcndum  ad  S.  Ordiues 
promoveri  nullo  modo  possunt  nisi  explelo  sludiorum  cuni- 
culo,  quod  in  aliis  religiouibus  necessarium  minime  est  ;  et 
quolidie  accidit  in  istis,  ut  etiam  sacerdolio  initiali  studiorum 
curriculum  adhuc  complere  debeant;  quod  in  noslia  religione 
veriflcari  non  potest,  ac  proinde  si  nostri  alumni  inlegro  novi- 
tiatus  tempore  a  sacris  studiis  arcendi  forent,  et  in  œtaie  nimis 
provecla  ordinari  possent,  gravissimum  imponeretur  rcligioni 
onus  eosdem  alendi  tam  longo  temporisintervallo,  ac  demum 
ulilius  et  piomptius  inslituli  exercitium  impedirelur. 

Qiiibus  positis  enixe  rogo  S.  V.  pro  meœ  conscientiae  tran- 
quillitate  ut  gratiam  petitam  miiii  concédât,  et  facullatom 
mihi  ti-ibuat  permittendi  studium  supradictum  etiam  pro  primo 
noviùalus  anno,  cum  secundus  conciliaris  non  sit  novitiis  mei 
ordinis.  Accedit  quod  semper  in  mea  religione  vidi  lyrones 
studio  sacrarum  scieutiarum  incumbere,  quin  viderim  vel 
sciam  specialem  facultatem  obtentam  fuisse,  quatn  tamen  ego 
pro  meœ  conscientiaî  tranquiiiilate  Lumillime  imploro. 

Ditimi  Romœ  ex  tedibas  S.  Mariaî  Magdalenai  hac  die  15 
januarii  l&iô.  —  Aloysius  Togui,  prsefectus  generalis  Cleri- 
corum  regularium  ministranliura  inflrmoj. 

Rescriptum.  Ex  audientia  die  24  jaimarii  H  843.  SSraus 
annuit  arbitrio  P.  prœfecti  generalis  pro  petita  facultate  juxta 
preces,  proviso  taïuen  ne  novilii  ea  omitlant,  quœ  in  novitiatu 
juxta  contituliones  aposlolicas  et  ordmis  a  novitiis  fieri  debent. 

1740.  OrDIXIS  CARTLSIiNORlM. 

Il  priore  délia  venerabile  Certosa  di  Firenze  espone  i  se- 
guenti  dubbi  sopra  l'importante  voto  délia  povertà  religiosa, 
desiderando  avère  la  di  loro  risoiuzione  per  sapersi  prudente- 
menle  regolare  nel  governo  del  suo  monastero  e  délia  pro- 
vincia  di  Toscana  (come  visilalore  ordinario)  a  lui  corne  da! 
suo  ultimo  capitolo  générale  confidata. 

1 .  Se  la  boUa  di  Clémente  Vlll,  })ro  reformatione  regula- 
rium, massimameute  i  paragrafi  3  e  7,  concernenti  all'osser- 
Tanza  del  voto  di  povertà,  sia  obbligatoria  sotto  pena  di  peccato 

(1740).  Chartreux.  Biens  acquis  durant  la  sécularisation.  Six  ques- 
tions sont  proposées  à  la  S.  Congrégation  au  sujet  d'un  religieux 
qui,  rentrant  au  cloître  après  avoir  passé  plusieurs  années  dans  le 
siècle,  \  porte  quelques  meubles  de  prii.  «  Le  prieur  de  la  véné- 
rable Cbartreusc  de  Florence  expose  les  questions  suivantes,  tou- 
chant le.  vœu  vraiment  iu)|)ortant  de  la  pauvreté  religieuse;  il 
désire  en  obtenir  la  décision  pour  pouvoir  se  conduire  prudem- 
ment dans  la  direction  de  sa  communauté  et  de  la  province  de 
Toscane,  dont  il  est  visiteur  ordinaire,  par  décision  du  dernier 
chapitre  général.  1.  La  bulle  de  Clément  Vlll  de  rcfurniatione  regu- 
larium, surtout  les  §  3  et  7,  sur  l'observation  du  vœu  de  pau- 
vreté, oblige-t-elle  sous  peine  de  péché  grave  ?  les  Chartreux  doi- 
vent-ils l'observer  ad  unguem,  eux  qui,  par  boniicui-,  ont  encore 
la  vie  parfaite  commune  dans  touleskurs  maisons.  2.  Lu  chartreux 
a  été  sécularisé  en  vertu  d'un  induit  pontifical  qui  lui  a  permisde 
disposer  par  testament  des  biens  qu'il  acquerrait  dans  le  monde; 
après  bien  des  années  il  rentre  au  couvent,  et  apporte  quelques 
meubles  de  prix,  l'eut-il  disposer  de  ces  objet»  tans  l'agrément  de 
son  supérieur,  en  vertu  dudit  induit  de  sécularisation;  ou  laut-il 
les  réunir  aux  biens  delà  communauté  if  3.  Ace  religieux  retourné 
du  siècle  à  l'institut,  peut-on  apidiquer,  en  ce  qui  concerne  les 
objets  qu'il  apporte  le  célèbre  principe  du  droit  canonique  qui  dit 
que  Icut  ce  que  le  moine  acquiert,  il  l'acquiert  non  pour  lui^ 


grave,  e  se  obbligati  siano  i  Certosini  di  osservarlaod«?i(;uem, 
giacchè  ancora  foliceniente  in  tutti  i  monasteri  dell'ordine  si 
osserva  la  stretta  vita  coiuunc? 

±  Se  un  cerlosino  essendosi  secolarizzato  con  pontifie io 
rescritto,  nel  qnalc  se  gli  concedeva  l'autorizzazione  anche  di 
poter  tcslare  dci  béni  nel  secolo  acquistati,  ritornando  dopo 
molti  anni  alla  religione  con  alcuni  mobili  di  valore,  possa 
disporre  dei  medcsimi,  senza  la  dipendenza  del  superiore 
solameute  in  virtù  dei  luentovato  brève  pontiticio  di  secola- 
rizzazione,  o  se  debbano  essi  béni  essere  incorporât!  con  gli 
altri  comuni  del  monastero  1 

3.  Se  a  questo  taie  religioso  ritornato  dal  secolo  alla  reli- 
gione, debba  essere  applicabile  rapporto  alla  roba  seco  por- 
lata  quel  noto  principio  del  dirrtto  canonico  :  Quidquid 
acquirit  monachus,  non  sibi  scd  monasUrio  acquirit  ? 

4.  Se  specificando  cbiaramente  lo  statnto  Cerlosino  nel 
cap.  2,  n.  3  délia  seconda  parle,  le  coso  permesse  di  portare 
seco  ad  un  religioso  tras'.ato  dal  suo  in  altro  monastero  del  suo 
ordine,  sia  mai  al  medesimo  sacerdote  lecito  oltrapassare  i 
limiti  dalla  rcgola  permessigli,  dovendosi  notare  di  più  che 
oltre  il  citato  capitolo  21  che  cosi  stabilisée,  esistono  due  ordi- 
nazioni  emanate  dal  capitolo  générale  (le  quali  se  leggono  nel 
fine  ilA  snddetto  capitolo  21  délia  seconda  parte)  la  prima  del 
1602,  nella  quale  conferaiando  il  menlovato  staluto,  si  ag- 
giunge  la  clausola  di  non  portarsi  più  di  quanto  sta  ordinale 
sint  Uccnlia  prions  domus  e  qua  discedil  in  scriptis  oblenta; 
impouendo  la  pena  al  trasgressore  che  sia  castigato  tamquam 
proprictarius.  L'àllra  ûe\  1648  (che  abbia  forse  avuto  origine 
dai  paragrafi  7,  15  e  40  délia  bolla  di  Clémente  Vlll)  che  oltre 
l'approvar  di  nuovo  la  mentovata  ordinazione  del  1602,  ag- 
giunge  la  importante  circostanza  :  Adcmpla  liceniia  prioribus 
super  80  dispensandi. 

5.  Se  parimente  questo  certosino  mandato  per  ubbedienza 
ad  altro  monastero  deU'ordine  di  suo  proprio  arbitrio  avesse 
portato  seco  délia  roba  di  valore,  solamente  con  una  non  ben 
fondata  tacita  o  presunta  licenza,  o  per  una  certa  specie  di 
approvazione  dimostrata  dopo  il  fatto  dal  suo  superiore,  cre- 
duta  nel  suo  pensiero  come  concessagli  o  da  non  doversegli 
di  ginstizia  mai  negare,  atteso  di  averla  nel  secolo  acquistala 
con  le  sue  latiche;  ma  peraltro  colla  protesta  di  non  voler  mai 
toglierla  alla  prima  casa  e  soltanto  per  servirsene  per  suo  use 
e  come  cosa  prestata  ;  si  domanda  se  questo  mentovato  mo- 


même,  mais  pour  le  monastère?  4.  Les  statuts  des  Chartreux  dési- 
gnent clairement  les  objets  qu'un  religieux  peut  emporter  lors- 
qu'il est  transféré  à  un  autre  monastère  de  l'ordre.  Le  chapitre 
général  de  1002  prescrit  qu'on  ne  puisse  rien  emporter,  dans  les 
limites  mômes  des  statuts,  sans  la  permission  du  prieur,  permis- 
sion donnée  par  écrit.  Le  chapitre  général  de  16'iS  aftté  au  prieur 
le  pouvoir  de  dispenser.  Le  religieux  jadis  sécularisé  peut-il  dé- 
passer ces  limites?  5.  Ce  même  religieux  envoyé  dans  un  autre 
monastère  a  porlé  arbitrairement  des  objets  de  valeur;  il  a  pré- 
sumé la  permission,  ou  bien  il  a  obienu  une  sorte  de  ratification 
subséquente;  il  croit  qu'on  ne  peut  refuser  la  permission  pour  des 
choses  qu'il  a  gagnées  avec  son  travail  ;  mais  il  déclare  qu'il  ne 
les  garde  qu'à  titre  de  prêt  et  qu'il  entend  réserver  la  propriété  à 
sa  première  maison.  Le  supérieur  doit-il  éclairer  charitablement 
ce  religieux  sur  l'illusion  dans  laquelle  il  vit?  0.  Enihi,  si  le  su- 
périeur, agissant  plulùt  ]iar  compassion  que  par  l'intention  de  re- 
tirer les  objets  arbitrairement  enlevés,  a  engagé  le  religieux  à 
recourir  au  Saint-Siège,  ce  supérieur  a-t-il  manqué  de  prudence, 
et  mal  interprété  les  statuts  desquels  il  semble  résulter  que  le  re- 
ligieux est  tombé  dans  le  vice  de  propriété?  —  La  S.  Congrégation 
décide  que  la  bulle  de  Clément  Vlll  oblige  sub  gravi  et  comprend 
les  Chartreux  eux-mêmes.  Les  biens  apportés  par  le  religieuxren- 
trant  au  cloître  sont  réunis  à  la  communauté. Le  casdont  ils'agit 
est  soumis  au  principe  général  qui  adjuge  au  monastère  toute  ac- 
quisition que  le  religieux  fait.  On  peut  s'en  tenir  entièrement  au 
chapitre  général  de  ItiOî;  toutefois  le  supérieur  ne  peut  pas  laisser 
prendre  les  meubles  superQus  et  encore  moins  les  objets  de  prix. 
Home,  30  janvier  1845.  » 


401 


DECRETS  INEDITS. 


462 


iiaco  incrita  di  esscre  aiutiioaito  dal  suo  siiperiorc  carilatevol- 
inente  del  niancaiiicnto  fatto,  facondogli  vedere  il  maie  com- 
messo  in  oltrcpassaro  i  limiti  ponnossigli  dal  cap.  21,  n.  5 
délia  seconda  parle  dcUo  statulo  ;  col  pericolo  Idi  cadcre  ncl 
vizio  di  propiietà  in  cni  potrebbc  incorrersi  dal  trasgressoro 
per  rordinazioiie  del  capitolo  générale  del  1002,  ancorcht: 
avesse  ciù  fatto  stdla  falsa  supposizione  clie  il  supcriore  fvssc 
per accordaigli  una  tal  licenza,  che  non  poleva  concedergli  per 
i  parai;rali  7,  Ci  e  40  délia  boil.i  di  Clenieiile  Vlil,  che  proi- 
bisce  a  qualunqiie  supeiiore  quantiiiKiue  fosse  générale;  dc- 
claravit...  advenus  cas  unquam  dispensandi;  alioquin  sciant 
se  in  pœnam  rjencralatus  et  officiorum  privationis  ac  inhabili- 
lalionis  pcrpctuw...  ipso  fado  et  sine  ulLa  cxceptione  respective 
incidisse  ;  corne  si  legge  neirullimo  citato  paragrafo  40  délia 
medesinia  bolla  ? 

6.  Finalmente  se  il  superiore  niosso  più  délia  compassionc 
délia  disgraziata  e  tenace  illusione  del  suo  suddito  che  délia 
roba  esportata  indebitaaiente  dal  suo  inonastero  avesse  caUIa- 
menle  scongiurato  il  medesimo  monaco  a  ricorrere  quanlo 
prima  alla  S.  Sedc  Romana  per  la  sanazione  délia  di  lui  inde- 
bita  maniera  di  operare,  onde  potesse  egli  godere  in  buona 
coscienza  la  sua  roba  seco  porlata,  avrà  agito  con  poca  pru- 
denza,  citandogli  impropriamente  i  testi  legittimi  délie  leggi, 
per  il  quale  molivo  c  persuaso  avère  il  suo  suddito  mancalo 
in  maleria  grave  ed  esso  anche  incorso  nel  vizio  di  proprietà  ? 

Questi  sono,  o  Emi  e  Rmi  signori,  gli  schiarimenti  che  l'o- 
ratore  riverentemente  domanda  dalle  eminenze  loro  in  grazia 
e  carità  per  quiète  délia  propria  coscienza  e  vaniaggio  spiri- 
Inale  di  qualcheduno  dei  suoi  sudditi. 

Certosa  di  Firenze,  20  gennaio  1844. 

Fr.  Francesco  Ferreira  de  Matos,  priore  e  visitatore  ordi- 
nario  délia  provincia  di  Toscana. 

Sacra  Congregatio  respondendum  censuit: 

Ad  1.  Affirmative  quoad  utramque  parlem:  et  standum  in 
omnibus  cap.  l\)  statuti  Carlusirnsis  de  vitio  propriclatis. 

Ad  2.  Négative  ad  primam  parlem,  afjlrmative  ad  seeun- 
dam. 

Ad  3.  Affirmative. 

Ad  4.  Passe  stare  omnino  ordinalioni  capituU  generalis 
ordinis  Cartusicnsis  anni  1602,^  dummodo  non  permillat  mo- 
bilia  superflua  et  multo  minus  pretiosa. 

Ad  5.  Affirmative  quoad  admonitionem. 

Ad  6.  Laudandum  esse  superiorem  et  in  reliquis  acquiesçât. 

Romœ,  30  januarii  1845. 

1741.  Transitus  ad  statum  clericalem. 

Guardianus  (Observantium)  collegii  S.  Rosse  de  Oropa,  diœ- 
cesis  Limanaein  America  ad  S.  V.  exponit  fr.  Antonium  Galli- 
sans  in  eodem  coUegio  comorantem  absqne  fraude  et  dolo 
a  statu  laicali  ad  clericalem  transitum  fecisse,  et  jam  nunc 
sacerdotali  charactere  insignitus  est.  Cum  vero  ob  hujusmodi 
transitum  prœdictus  Antonius  voce  careat  activa  et  passiva, 
hinc  orator  a  S.  V.  postulat,  ut  illum  declarare  bénigne  digne- 
tur  habilem  cum  voce  activa  et  passiva  ad  omnes  electiones, 
ofiicia  et  munia,  etc. 

VotU7n  ministri  generalis.  Cum  fr.  Antonius  Gallisans  tran- 
situm fecerit  a  laicali  ad  clericalem  statum  absqne  dolo  et 
fraude,  ut  in  precibus,  jamque  sacerdotali  charactere  insignitus 

(1741).  Convcrs  passant  à  l'état  clcricaL  Le  postulantreçu  en  qua- 
lité de  cenvers  ne  peut  passera  la  branche  sacerdotale  sars  l'imlult 
pontifical.  Le  présent  décret  concerne  un  franciscain  du  couvent 
de  Sainte-Rose  d'Oropo,  au  diocèse  de  Lima,  lequel  a  passi';  au 
rang  des  clercs  sans  permission.  Depuis  longtemps  ordonné 
prêtre,  il  prêche  et  confesse.  On  lui  accorde  l'absolution  des  cen- 
sures et  l'habilitation  à  la  voix  active  et  passive. 


inveniatur;  cumque  mihi  constet  optimis  religiosis  et  sacer- 
dotalibus  moribus  esse  donatum,  et  maximacum  sedulitate  in 
vinea  Domini  operari,  chrisldidclium  confessiones  andiendo 
et  concioncs  ad  populnin  habcndo,  non  indignuin  enn»  judico 
frui  voce  activa  et  passiva.  Quinimo  habita  ratione  rigorosae 
regularisdisciplinœ,  Dcigratia  vigcntis  in  collegio  S.  Rosaî  do 
Oropa,  niultoruni  i.piritualiuni  excrcitiorum  quibns  dluc  va- 
care  dchenl  religiosi  minorit;u  simulque  saccrdotuni  caritatis, 
qna  illnd  colleginn»  laborat,  haud  duliitanter  affirmo  aliquod 
emoliuncntum  fore  evcnturuni  illi  collegio  si  prœfatusfr.  An- 
tonius voce  activa  et  passiva  donabitur.  Nisi  aliter  videatur 
R.  V.  ad  cujus  pcdes  provolutus  apostolicam  bencdictionem 
enixe  clflagito. 

Roinœ  ex  Aracœli,  die  16  januarii  181S.  — Fr.  Aloysius  a 
Laureto,  ministcr  generali. 

Ex  andientia  24  januarii  1845.  SSmus  annuit,  arbitrio  P.  mi- 
nistri generali  etiam  per  subdelegandum  pro  fa.  ullate  a 
censuris  et  pœnis  ecclesiasticis  absolvendi  et  ab  irregularitate 
quatenus  opus  sit  dispensandi,  ac  oratorem  ad  utramque 
voccni  habilitandi.  Contrariis,  etc. 

1742.  Super.  PARocniA  p.  franciscanis  concridita. 

Il  ministro  de'  Minori  Riformati  nella  provincia  di  S.  An- 
tonio in  Raviera,  avendo  la  chiesa  dell'ordine  presso  Monaco 
parocchia  coU'incarico  di  amministrare  i  suoi  proventi,  corne 
fu  stabilité  da  quel  serenissimo  principe,  supplica  la  S.  V. 
per  la  facoltà  di  commettere  la  medesima  ammznistrazione  al 
parroco  o  ad  allro  religioso  idoneo  e  di  potere  altresi  applicare 
una  porzione  degli  stessi  proventi  a  vaniaggio  di  quel  convento, 
in  compenso  délie  fatiche  sostenute  dai  religiosi  a  disimpegno 
degli  obblighi  parrochiali.  Che,  etc. 

Ex  audientia  SSmi  diei  7  februarii  ^845.  SSmus  annuit  ar- 
bitrio ordinarii  pro  facnltateconcedendi  enunciatum  inJultum 
juxta  preces;  ceterum  parochus  vel  alius  religiosus  deputandus 
hujusmodi  bonorum  administrationem  relineat  nomine  sanctee 
Sedis  et  quolibet  trrimestri  rationem  P .  provinciali,  vel  personœ 
ab  eo  deputandae  reddere  teneatur.  Contrariis,  etc. 

1743.  Super  locatione  horti. 

Il  gnardiano  de'  Minori  Osservanti  riformati  del  convento  di 
Manturia  in  Lecce,  regno  di  Napoli,  implora  la  proroga  per 
l'affitto  dell'orto  del  suddetto  convento  sul  rescritto  ottenuto 
ad  quinquennium  che  termina  in  quest'anno. 

Votian  procuratoris  generalis.  Hortus  de  quo  est  sermo  in 
supplici  libello,  est  omnino  sejunctus  ab  horto  qui  commoditati 
fratrum  inservit.  Hinc  cum  conventus  oratoris  nequeat  puris 
eleemosynis  omnibus  occurrere  quibus  ad  sustentandam  fami- 
liam  eget,  censeo  preces  ejus  exaudiendas  esse,  dummodo 
tamen  per  syndicum  apostolicum  vel  hujus  substitutum  inea- 
lur  contractus  locationis,  ita  ut  in  nihil  appareat  frater  minor. 

il742).  Franciscains  de  Bavière.  Paroisse.  Les  réguliers  sont  frappe's 
d'un  cmpêchemcntdirimant  quiles  écarte  des  paroisses  séculières. 
Les  Franciscains  sont  particulièrement  exclus  de  l'administration 
des  biens  ecclésiastiques.  Voici  la  demande  adressée  à  la  S.  Con- 
grégation :  «  Le  provincial  des  Réformés  de  Bavière  expose  quele 
couvent  prèsMnnicli  dessert  une  paroisse  dont  il  doit  administrer 
les  revenus,  par  décision  du  roi.  Il  demande  la  permission  de  con- 
fier Cette  administration  au  curé  ou  à  un  religieux,  et  d'appliquer 
une  partie  des  revenus  au  couvent,  à  titre  d'indemnité  des  travaux 
que  les  religieux  s'imposent  pour  remplir  les  obligations  parois- 
siales. —  L'induit  met  pour  condition  que  le  curé  devra  prendre 
l'administration  au  nom  du  Saint-Siège  et  rendre  compte  au  pro- 
vincial tous  les  trois  mois.  Rome,  7  février  1845.  » 

(1743).  Jardin  affermé.  Franciscains.  Ces  religieux  ne  pouvant 
posséder  aucune  rente,  l'induit  permet  d'affermer  un  jardin  en- 
tièrement séparé  du  couvent,  et  distinct  de  celui  qui  sert  aux  ré- 
créations. Rome,  28  février  1845. 


463 


DECRETS  JISEDITS. 


464 


Datum  ex  convenlu  S.  Fiancisci  ad  Ripam  Tjberis,  die  24 
/ebruarii  iS45.  —  T.  VenantiusaCelano.  piocuialor  generalis. 
Ex  pudienlia  SSini  diei  '2S  febniarii  ISi'i.  SSimis  annuit 
arbitrio  P.  provincialis  pro  petita  prorogatione  locatiocis  ad 
quiuqiiennium,  constito  de  evidenti  utilitale,  ita  tamen  ut  om- 
nia  acta  tianl  noiiiiiie  saiict;v  Scdis  per  syiuiiciiin  apostolicuin. 

17-44.  ScspENSioxis. 

D.  Giuseppc  Oiiol  Rifè.sacerdote  religioso  dei  PP.  Trinitari 
calzati,  re:>iJeiito  od  alluale  ucoîiomo  délia  ciUà  di  Balaguer 
nel  vescovato  di  l'rgel,  espone,  clie  essendo  stato  richiesio 
daU'aulorilà  civile  a  dare  dicbiaiazione  nel  processo  crimir.ale 
formato  in  detla  ciltà  di  Balaguer  per  la  verifica  dei  rei  di  un 
assassine  cominesso  nella  niedesinia,  dalle  quali  dichiarazioni 
non  risuUarono  niorili  per  la  carcerazioiie,  nèairesto  deU'ini- 
pulalo,  ce  risull6  in  detto  processo  criminale  altro  gravame 
se  non  la  imposizlone  deila  noua  parle  dclle  spese  che  ascen- 
dono  per  parle  dei  sudello  econoiuo  alla  somma  iiifima  di  GO 
reali,  e  colla  compléta  assoluzione  da  ogni  imputazione.  Vide 
l'esponenie  colla  maggior  sorpresa  che  l'illmo  governalore 
délia  dioccsi  diUrgel,  a  cui  apparliene  l'inleiessatOj  senz'altio 
neo  di  colpa  cbe  quelle  che  gli  causa  la  condanna  délia  su- 
detta  porzione  di  spese,  rilasciô  un'ordinanza  sospendendo  il 
ricorrente  da  tulle  le  licenze  che  godeva  in  detto  vescovato, 
finchè  non  ottenga  da  V.  S.  la  dispensa  ad  caulelam  dalla 
supposta  irregolarilà.  In  questo  slato  di  cose,  col  solo  oggetlo 
di  dare  adenipiniento  agli  orJini  deU'indicato  superiorCj  im- 
plora da  Vostra  Santità  si  degni  dispensargli  l'assoluzione  ad 
caulelam. 

Ex  audientia  7  februarii  1843.  SSaïus  annuit  arbitrio  legi- 
tirai  ordinarii  pro  petita  dispensatione  quatenus  opus  sit. 

Romae,  etc. 

174o.    SlPER  UOBILI  PRETIOSO. 

Michèle  Berlini  rettore  générale  de'  chierici  regolari  délia 
Madré  di  Dio,  -avendo  ricevulo  da  un  sovrano  un  anello  dei 
valoredi  scudi  i20  circa  per  lavori  fisici  dal  medesinio  com- 
rnessogii,  e  desiderando  di  venderlo  per  inipiegare  il  ritratto 
si  in  vanlaggio  délia  sua  congregazione  corne  per  suoi  parli- 
colari  bisogni,  supplica  riverentemente  la  S.  V.  per  la  neces- 
saria  licenza. 

S.  Gongregatio  remisit  preces  arbitrio  P.  procuratoris  gene- 
ralis pro  petita  facullate  juxta  preces. 

Romse,  4  niarlii  1845. 

1746.  Ordims  b.  m.  de  mercedb  ix  america. 
Superior  coventus  ordinis  B.  V.  Mariie  de  Mercede  civitiilis 

(1744).  Trinitaire.  Iribunaux.  Joseph  Oriol  Rifé,  jadis  Trinitaire, 
puis  vicaire  dans  une  paroisse  du  diocèse  d'Urgel,  expose  ce  qui 
suit:  «  Le  tribunal  de  liellaguer  l'a  appelé  comme  témoin  dans 
une  cause  d'assassinat;  l'enquête  a  fini  par  un  arrêt  de  non-lieu 
carie  prévenu  n'a  pas  été  mis  en  prison.  Seulement  le  recourant 
fut  condamné  à  solder  la  neuvième  partie  des  frais,  60  réau.v 
(15  francs).  Malgré  cet  acquittement  indéfini,  l'évéi  hé  d'Urgel  a 
rendu  une  ordonnance  qui  a  suspendu  tous  les  pouvoirs  dont  le 
recourant  était  muni  pour  le  diocèse,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  obtenu 
du  Saint-Siège  l'absolution  ad  cauldam  de  celte  prétendue  irré- 
gularité. —  Grégoire  XVI  délègue  le  légitime  ordinaire  d'Urgel 
pour  donner  celte  absolution,  supposé  qu'elle  suit  nécessaire. 
Rome,  le  7  février  1843.  » 

(1745).  Anneau  de  prix.  Vente.  Le  général  des  Clercs  réguliers 
de  la  Mère  de  Dieu  (fondés  par  le  bienheureux  Jean  Leonardi)  a 
reçu  d'un  prince  souverain  un  anneau  valant  120  écus  (650  francs) 
pour  des  travaux  physiques  dont  il  l'a  chargé.  Le  général  désire 
vendre  l'anneau  pour  employer  le  prix  à  son  institut  et  à  ses 
besoins  particuliers.  La  S.  Congrégation  autorise  la  vente. 

(1740).  Ordre  de  la  Merci  en  Amérique.  Le  chapitre  provincial 
u'ajant  pu  se  tenir,  et  le  gouvernement  ayant  défendu  de  traiter 


Cuzevanaî  in  America  exponit  quod  provinciale  capilulum 
Cuzevanum  dirti  ordinis  non  fuit  celobratiun  staluto  in  lem- 
pore  ab  notas  l'eruanie  regionis  vicissiUulines,  ac  modo  Mer- 
ctdarii  fratres  sicut  ot  alii  regulares  subjacent  ordinario  loci, 
cl  quia  liac  de  causa  officia  priTlati  conventus  qu;e  in  dicto 
rapituio  conferebaulur,  non  obtinentur  ad  prœscriptum  consti- 
tutionum,  alque  etiam  nonnulli  religiosi  cjusdem  conventus 
ad  habitum  et  professionem  fuerunt  admissi,  et  quidam  ex 
prolessisadgradus  pr;ïsenlalorum  ac  magisterii  promoti  debilis 
^ine  requisilis,  idcirco  priediclus  superior  S.  V.  humililer  pre- 
Ciitur  pro  facultate  ut  quamdiu  desideretur  praîfatum  capitu- 
iuin,  et  recursus  ad  superiorem  generalem  ordinis  nianeat  a 
cubernio  impeditus,  possiut  fratres  sacerdoles  ejusdem  con- 
vfiiUis  sibi  eligere  per  sutl'ragia  secrela  singulis  trieimiis  supe- 
ricrcm  qui  gaudeat  facullatibus  quae  de  jure  coinmuni  et  par- 
liculari  dicii  ordinis  competunt  superiori  locali,  et  etiam 
potpstate  obeundi,  de  consensu  tamen  patrum  e  consilio  ea 
munia,  quœ  obiret  provincialis  juxta  ordinis  statuta  si  in 
eadem  provincia  adessel.  Precalur  insuper  quatenus  S.  V. 
convalidare  diguetur  pranlicla  officia,  veslitiones,  professiones, 
et  gradus  supplendo  quidquid  defuisset. 

VoUim  pi-ocuratoris  generalis.  Atlentispcculiaribuscircums- 
lintiis  in  quibus  Americœ  conventus  reperiuntur,  conve- 
nienlissimura,  imino  et  necessarium  ducerem  ut  fratres  sa- 
cerdoles civitatis  Cuzevanaî  posseiit  sibi  superioreni  localem 
eligere  ad  juris  normaiii,  qui  facullatibus  gauderet,  ut  in 
prccibus,  quoad  comilia  provincialia  celebrari  non  possint, 
et  recursus  ad  supremum  totius  ordinis  caput  sit  a  sœculari 
poleslale  interdictus.  Putarem  igitur  S.  V.  oratoris  precibus 
bénigne  annuere  posse,  sanando  insuper  omnes  juris  nulli- 
tates  quantum  ad  officia,  veslitiones,  religiosas  professio- 
nes, et  gradus.  Ex  hoc  collegio  Pio  S.  Adriani  de  Urbe 
3  marlii  1845.  —  Fr.  Michel  Xancô,  procurator  generalis. 

Rcscriptum.  Ex  audientia  SSmi  die  14  martii  1845.  SSmus 
altentis  parlicularibus  circumslantiis,  enunciatos  defectus  su- 
per prœmissis  omnibus  sanavit,  et  insuper  pelitam  facultatem 
ad  sexennium  si  tamdiu  expositœ  circumstanliœ  perduraverint 
in  omnibus  juxta  preces  bénigne  concessit.  Mandavit  vero 
fieri  adnolalionem  in  libro  professionum  quoad  professiones. 
In  menioriam  vero  electionis  perficiendaj  fiât  mentio  hujus 
apostolicœ  facultatis.  Contrariis,  etc. 

1747.  Super  patrl\o. 

AUorchè  nel  gennaro  1845  recossi  in  questa  dominante  il 
Rmo  sig.  D.  Filippo  Berga,  priore  de'  monaci  Basiliani  di 
Grolta-Ferrata,  fu  pregato  da  Luigi  Ottini,  oratore  umilissimo 
dell'E.  V.  onde  volesse  aver  la  compiacenza  di  essere  compare 
di  cre.-inia  dei  suo  piccolo  figlio  per  nome  Domenico  e  respet- 
tivamente  nepote  dei  sudetto  religioso.  Urbanissima  fu  la  di 
lui  risposta  su  tal  proposilo,  ma  sollanto  gli  fece  osservare  che 
dovendo  desso  nella  sua  qualilica  di  monaco,  dipendere  inte- 
ramente  dai  venerati  voleri  délia  lodata  E.  V.  Rma,  credeva 

avec  le  général  résidant  à  Rome,  la  S.  Congrégation  confère  des 
pouvoirs  spéciaux  pour  l'élection  des  supérieurs,  la  prise  d'habit, 
les  prolessious  et  les  grades.  Home,  le  14  mars  1815. 

(174T).  liasilieiis.  Parrain  de  eonfirmalion.  Un  régulier  ne  peut 
Ctre  parrain  de  baptême  ou  de  confirmation.  Voici  la  demande 
piésenlée  à  la  S.  Congrégation  :  «  Dom  Philippe  Berga,  prieur  des 
Uasiliens  de  Grotta-Ferrata,  étant  venu  à  Homo  au  mois  de  jan- 
vier 1845,  fut  prié  par  Louis  Ottini  de  \ouluir  bien  être  le  parrain 
(le  contirmalion  de  son  fils  Dominique,  qui  est  le  neveu  du  re- 
h!:;ieux.  Dom  Pliilippe  fit  une  réponse  Irès-ainiable,  mais  il  fit 
(ili-^erver  que,  étant  moine,  il  dépendait  entièrement  de  votre 
Imminence.  C'est  pourquoi  le  recourant  demande  instamment 
r.iulorisalion  dont  il  s'agit.  —  La  S.  Congrégation  remet  la  chose 
au  cardinal  protecteur,  afin  que  le  religieux  soit  parrain  procu' 
ralorw  nornine,  comme  représen  tant  son  institut.  Rome,  i  avril  1 845. 


465 


DECRETS   INEDITS 


466 


esser  suo  polissimo  dovere  di  riporlarne  in  antccedenza  dalla 
modesima  il  corrispondenle  permesso.  Desidnniiido  in  oggi 
l'oratore  di  niandarc  ad  etlelto  le  succcnnate  sue  brame,  si 
pernifiUe  di  avanziirno  siippliche  di  accogliere  con  l'ordinaria 
sua  piaccvolezza,  accoidando  l'implorala  grazia. 

S.  Congregatio  reniisit  preces  aibiU'io  Emi  visitatoris  pro 
pctilo  induito,  procuiatorio  nomine. 

Romae,  2  aprilis  1815. 

1748.  Super  confirmatione  abbatum. 

Il  P.  abbate  présidente  générale  de'  Cisterciensi  rappre- 
senta  chc  in  occasione  de'  capiluli  generali  délia  sua  congre- 
gazione,  fu  sempre  consueto  di  oltenere  dai  soinini  pontefici 
la  facollà  al  capitolo  di  confermare  nei  governi  de'  nionasteri 
quelli  abbati  che  avessero  neU'antecedente  quinquennio  lodc- 
devolmenle  governato;  quindi  l'oratore  devotainente  supplica 
la  S.  V.  di  volursi  benignainente  degnare  di  accordare  la  grazia. 
Inollre  il  niedesiino  V.  abbate  présidente  rappresenta  essere 
rislrettissinio  il  numéro  deg'individui  componente  la  congre- 
gazione  Cisterciense  in  Italia,  a  tanto  che  non  possono  cuo- 
prirsi  tutti  gl'iii.pieghi  annessi  ai  nionasteri  e  chiese,  senza 
destinarvi  li  più  inesperti  ed  invalidi.  Quindi  l'oratore  tro- 
vando  indispensabile  una  concentrazionc  d'impieghi  in  divers! 
nionasteri,  onde  anche  essere  più  quieti  sulle  responsabilità 
délia  stessa  congregazione,  supplica  anche  perciô  la  S.  V.  di 
facoltizzare  il  prossinio  capitolo  générale  a  poter  disporre  col 
succitato  provvedimenlo. 

S.  Congregatio  vigore  specialium  facultat  uni  reniisit  arbitrio 
Patrum  capiluli  generalis,  pro  pelitafacultate,  si  ita  in  Domino 
expedire  judicaverit,  et  dummodo  quoad  pluritatem  oflîcioruni 
non  agatur  de  ofticiis  sua  natura  incompatibilibus. 

Roniaj,  2  aprilis  18-45. 

1749.  SnPER  MISSIONIBUS  PHILIPPINIS. 

Frater  Dominicus  Treserra,  provinciœ  SSmi  Rosarii  Philip- 
pince  nunc  niissionarius  et  vicarius  religiosorum  ordinis  Pree- 
dicalorum  in  Hispania,  ad  illam  provinciamse  transferre  volen- 
tiuni,  a  S.  V.  suppliciter  petit  licentiam  adniittendi  secumque 
deferendi  ad  Hispaniam  ad  collegium  S.  patris  Dominici  de 
Occam  ejusdem  provincise  religiosos  dicti  ordinis  extra  Hispa- 
oiam  conimorantes  qui  ad  inservienduni  Deo  in  illis  orien- 
talibus  niissionibus  se  cognoverint  vocati,  etc. 

Ex  audientia  SSmi  H  aprilis  1845.  SSmus  induisit  P.  ma- 
gislro  generali  ut  de  consensu  P.  commissarii  apostolici  con- 
cedere  possit  oratori  licentiam  transferendi  deceni  religiosos 
Hispanos  qui  modo  in  Italia  degunt  ad  effectum  de  quo  agitur, 
servatis  servandis,  etc. 

Romae,  etc. 

(1748).  Cisterciens.  Supérieurs  prorogés.  Les  prélatures  ne  sont 
pas  données  à  vie.  L'expérience  a  constaté  les  inconvénients 
du  pouvoir  perpétuel.  Depuis  quatre  siècles  le  Saint-Siège  saisit 
toutes  les  occasions  de  supprimer  le  pouvoir  à  vie  dans  les  ordres 
religieux.  Voici  la  teneur  de  la  demande  présentée  à  la  S.  Con- 
grégation des  Evèques  et  Réguliers:  «  Le  général  des  Cisterciens 
représente  que,  lors  de  la  convocation  des  chapitres  généraux,  on  a 
toujours  obtenu  des  souverains  pontifes  le  pouvoir  de  proroger 
pour  la  direction  des  monastères  les  abbés  qui  ont  bien  géré  leur 
communauté  pendant  les  cinq  ans  précédents.  Le  nombre  des 
sujets  de  la  congrégation  d'Italie  étant  pour  l'heure  fort  restreint, 
on  ne  pourrait  remplir  toutes  les  charges  des  monastères  et  des 
églises  qu'en  prenant  des  gens  inexpérimentés  ou  incapables.  Il  est 
donc  nécessaire  d'opérer  une  concentration  d'emplois,  laquelle 
puisse  dégager  la  responsabilité  de  l'institut.  —  La  S.  Congrégation 
remet  la  question  aux  membre»  du  prochain  chapitre  général; 
mais  elle  réserve  les  emplois  incompatibles  de  leur  nature.  Rome 
2  avril  1845. 

(17491.  Philippines.  Dominicains  missionnaires.  L'induit  permet 
au  supérieur  des  Dominicains  des  iles  Philippines  de  conduire 
dans  cette  mission  dix  religieux  espagnols  résidents  en  Italie. 

17'    SÉRIE. 


1750.  Super  ritu  domimcano. 

Il  padre  Giovanni  Fedele  di  Martina  nel  regno  di  Napoli 
espone  che  dopo  aver  ottenuto  la  sua  secolarizzazione  ed 
uscito  dall'ordine  de'  PP.  predicatori,  desiderebbe  la  grazia  di 
ritenerc  gli  stessi  riti  délia  religione,  etc. 

Ex  audientia  SSmi  4  aprilis  1845.  SSmus  annuit  arbitrio 
ordinarii  pro  petilo  indulto  quoad  recilationem  dumlaxat 
horarum  canonicarum  juxta  rituni  et  calendarium  ordinis. 
Contrariis.etc. 

Romae,  etc. 

1751.  Ordinis  capucinorum. 

Nel  1829  un  religioso  capuccino  riprese  in  Parma  l'abito 
del  suo  ordine,  e  prima  di  venir  ad  un  tal  atlo,  donô  al  con- 
vento  lire  3803,84,  onde  coi  frutti  di  questo  capitale  si  pen- 
sasse ai  médicinal!  pei  religiosi.  Questa  donazione  perciô  che 
spetta  al  governo,  venne  sanzionata  da  sovrano  decreto. 
Necessitavasi  quindi  l'abilitazione  pontificia  e  questa  venne 
concessa  con  un  brève,  nel  quale  davasi  facoltà  di  ritenere 
quella  somma  costituendone  un  censo  o  comprandone  un 
fomio,  affinchè  i  frutti  servissero  pei  medicinali.  Tal  brève  si 
perdette  nel  viaggio;  par  cui  il  vescovo  di  Parma  che  tutto 
questo  asserisce,  implora  che  si  rinnovi  la  grazia  a  favore  di 
quel  religiosi,  necessitandogli  ancora  un  tal  documento  onde 
rispondere  ad  una  interpellazione  del  governo  che  gli  chiede 
se  debbasi  o  no  annullare  il  suddetto  alto  sovrano  di  approva- 
zione  corne  contrario  agli  statut!  d!  quell'ordine. 

Ex  audientia  SSmi  23  mai!  1843.  SSmus  annuit  arbitrio 
ordinarii  pro  petito  indulto  ita  tamen  ut  fundus  vel  census 
retineatur  nomine  S.  Sedis  et  fructusexigantur  per  syndicum 
apostolicum.  Gontrariis,  etc. 

Roma;,  etc. 

1752.  Super  translatione  notitiatus. 

Il  procuratore  générale  de!  capuccin!  fr.  Andréa  d'Arezzo 
espone  dietro  ripetute  istanze  del  P.  provinciale  di  Francia 
che  il  convento  di  Aix  attuale  noviziato  in  quella  nuova  cres- 
cente  capuccina  provincia  essendo  troppo  angusto,  il  luogo 
non  adattato  pei  noviziato,  l'oratore  perciô  implora  la  facoltà 
di  potere  autorizzare  quel  P.  provinciale  a  trasferire  detto 

(HoO).  Rite  dominicain.  Induit  pour  un  religieux  sécularisé.  Le 
père  Fidèle  de  Martina  représente  qu'ayant  obtenu  sa  séculari- 
sation et  étant  sorti  de  l'institut,  il  désire  conserver  le  rite  de 
l'ordre.  —  La  S.  Congrégation  permet  pour  l'office  canonique  et 
le  calendrier. 

(1751).  Capucins.  Legs  pour  l'infirmerie.  Mgr  l'évêque  de  Parme 
adresse  à  la  S.  Congiégalion  la  demande  suivante:  «  Un  capucin 
reprit  en  18î9  l'habit  de  son  ordre  et  donna  auparavant  à  sa  com- 
munauté 3805  livres  pour  payer  les  remèdes  pharmaceutiques 
des  religieux.  Le  gouvernement  approuva  la  donation.  L'auto- 
risation pontificale  fut  donnée  par  un  bref,  qui  prescrivit  de 
constituer  une  rente  perpétuelle  ou  d'acheter  un  immeuble  dont 
le  revenu  fût  affecté  à  la  pharmacie  de  la  communauté.  Malheu- 
reusement le  bref  se  perdit  en  route.  Mgr  l'évêque  demande  le 
renouvellement  de  l'induit.  Le  gouvernement  a  l'intention  de 
retirer  1  approbation  civile,  parce  qu'il  croit  qu'elle  est  en  oppo- 
sition aux  statuts  des  Capucins.  —  La  S.  Congrégation  met  pour 
condition  que  l'immeuble  ou  la  rente  perpétuelle  soit  maintenue 
au  nom  du  Saint-Siège  et  que  le  syndic  apostolique  retire  le 
revenu.  Rome,  23  mai  1845. 

(17o2).  Capucins.  Translation  du  noviciat  d'Aix  à  Lyon.  D'après 
les  instances  du  provincial  de  France,  lequel  atteste  que  le  local 
est  insuftisant  pour  le  noviciat,  le  procureur  général  de  l'institut 
demande  l'autorisation  de  transférer  le  noviciat  d'Aix  dans  le 
couvent  de  Lyon,  et  d'y  conduire  les  novices  en  habit  séculier, 
sans  que  l'an  de  noviciat  soit  censé  interrompu. 

30 


467 


DECRETS   INEDITS 


468 


noviziato  nel  convento  di  Lione  corne  pure  supplioa  per  la 
grazia  di  irasferire  ivi  i  novizi  in  abito  secolare  a  cagione  délie 
ciscostanze  loeali.  senza  interruzione  dell'anno  di  prova. 

Ex  audienlia  SSmi  die  '23  maii  ISio.  SSimis  aiiiuiit  arbitrio 
P.  provincialis  pro  pelila  transialione  novitiatus  in  prwfaluni 
convenlum,  dummodo  in  eo  regularis  observantia  vigeat,  et 
serventur  de  jure  servanda  nec  non  pro  Iranslatione  dictoruni 
novitiorum  juxta  preces. 

Romae,  etc. 

^~o3.   SVTER   R£DCCT10NE   MISSARCJI. 

Superior  conventus  ordinis  B.  V.  Marise  de  Mercede  civitalis 
CuzevaniV  in  America  exponit,  quod  ex  bonis  quaj  ad  com- 
mune patrinionium  ejusdem  conventus  pertinebant,  partim 
decursu  temporis  finierunt,  partira  ob  bella  et  vicissiludines 
Peruana;  regionis  extenuata  sunt  :  censuum  redditus  ad  me- 
dietalem  sunt  diniinuli  ex  lege  civili,  et  gubernium  subtraxit 
daodecira  miliia  scuta  romana  pro  coilegio  et  beneficentiic 
operibus.  Priedictis  bonis  sic  diminutis,  usque  ad  quartam 
partem  plus  vel  minus  rémanent  ex  eisdem  novem  miliia 
ducenta  quadraginta  et  duo  scula  romana  ad  conservatio- 
nem  domus  permagnae  et  pro  vlctu  et  substentatione  plus- 
quam  octoginla  individuorum  ex  quibus  pricfatus  conventus 
componitur.  Missarum  numerus  ad  queni  conventus  ipse  erat 
adstrictus  propter  bona  preedicta,  ignoratur  et  sciri  haud  potest, 
quia  libri  in  quibus  missarum  onera  erant  inscripta  disperie- 
runt.  Earum  numerus  qui  cuipabiliter  aut  sine  culpa  non  fuit 
compleius  videtur  immensus.  111a  vero  quarum  notitia  habetur 
et  quotannis  celebrantur  sunt  quatuor  quotidiana,  nempe 
duaj  privatœ  et  ducC  cum  cantu  :  item  una  cum  cantu  singulis 
diebus  primae  et  secundœ  classis.  Item  triginta  cum  vigilia  et 
cantu  mense  noverabris.  Quapropter  cum  oralor  anxius  sit 
circa  pra;dicta  missarum  onera,  ac  conari  teneatur  ea  quibus 
indiget  praefatus  conventus,  ideo  S.  V,  humiliter  precatur  pro 
absolutione  missarum  quarum  numerus  non  fuit  corapletus, 
pro  dispensatione  earum  quae  ignorantur  nec  sciri  possunt,  et 
pro  reductione  illarum  quarum  notitia  habetur,  altentis  reddi- 
tibus  quos  modo  conventus  percipit.  Et  Deus,  etc. 

S.  Cougregatio  vigore  specialium  facultatum  remisit  arbi- 
trio ordinarii  pro  absolutione  missarum  non  celebratarum 
quoad  prœterilum,  injuncto  aliquo  missarum  numéro,  nec  non 
taxandi  aliquem  missarum  nuraerum,  quem  ipse  in  Domino 
judicaverit  pro  missis  quarum  obligationes  ignorantur,  nec 
cognosci  possunt,  ita  tanien  ut  si  tractu  temporis  hujusmodi 
obligationes  agnoscantur,  iisdem  omnino  satisfieri  debeat. 
Quo  vero  ad  petitam  reductionem  eademS.  C.  preces  reniittit 
ordinario  cum  facultatibus  necessariis  et  opportunis  ad  hoc  ut 
inspectis  omnibus  circumstanliis  aliquam  reductionem  quam 
in  Domino necessariam  judicaverit,  super  quo  ejusconscientia 
onerata  remaneat,  ad  decennium  concedere  possit  et  valeat. 
Fiat  vero  adnotatio  in  tabella  missarum  in  sacrario  retinenda. 

Rom£B,  0  maii  1815. 

1734.  SCPER  EBECTIONE  KOTI   COJIVESTUS. 

Carlo  Morlacchi,  vescovo  di  Bergamo,  espone  che  nella 
parocchia  alpestre  di  Senna,  luogo  délia  sua  diocesi,  esisteva 

(1753).  Ordre  de  la  Merci  en  Amérique.  Réduction  des  obligations 
de  messes.  Le  gouvernement  ayant  usurpé  une  partie   des  biens 
le  Saint-Siège    autorise   l'ordinaire  à  diminuer   proportionnel- 
lement les  fondations  de  messes. 

(1754).  Franciscains  réformés.  Fondation  d'un  couvent  dam  le 
diocèse  de  Bergame.  La  permission  du  Sainl-Siûge  est  nécessaire 
pour  ériger  les  couvents.  La  bulle  de  Clément  Vill  Quoniam  ad 
imtitutam  prescrit  une  enquête  pour  consulter  les  magistrats,  la 
population,  le  clergé  séculier  et  les  réguliers  de  la  localité.  Voici 


già  un  vaste  monastero  di  religiosi  Domenicani,  qnale  venne 
sopprcsso  ;  e  siccome  la  detta  parocchia  è  assai  numerosa 
contando  1200  anime,  cosi  sarebbe  di  sommo  vantaggio  al 
paroco  ed  anche  di  suo  aiuto  se  potesse  collocarvi  un  con- 
vento di  Minori  Riformati  di  S.  Franccsco,  i  quali  sarebbero  a 
sussidiare  il  clero  secolare;  ed  avendo  l'oratore  prcsa  in  con- 
siderazione  la  cosa,  venne  accettata  tanfo  daU'enunciato  paroco 
non  che  dalla  deputazione  amministrativa  délia  faubriceria 
parochiale,  per  il  che  faite  le  opportune  pratiche  presso  il 
provinciale  di  Trento  alla  cui  provincia  sarebbe  unilo  l'ennn- 
ciato  convento,  questo  venne  accomodato  agli  usi  necessari 
d'una  comunità  raediante  spontanée  oblazioni.  I  religiosi  che 
Ibrmeranno  la  famiglia  sono  già  pronti  in  numéro  di  sei  sacer- 
doli  e  quattro  fratelli  laici  professi  non  potendosene  staccare 
di  più  stanle  lascarsezza  dei  medesimi;  per  allro  tal  numéro 
è  sufficienle  per  i  bisogni  délia  parocchia  di  Serina  e  délie 
limitrofe.  Ora  adunque  non  manca  che  l'esecuzione  délia  cosa, 
mediante  Tapprovazione  délia  Santa  Sede-  Onde  il  vescovo 
oratore  supplica  B.  V.  aflinchè  voglia  degnarsi  accordargli  la 
facoltà  di  addivenire  alla  formale  erezione  del  divisato  con- 
vento. 

Votum  procuraloris  generalis.  Preces  lUnii  e  Rmi  D.  epis- 
copi  Bergomen,qu8e  ejus  ostendunt  pastoralem  soUicitudinem 
in  animarum  salutem  procurandam  et  aniinum  bencvolum 
in  regulares  religiosos  meos,  qui  illam  foveaut  adjuvenlque 
in  excolenda  vinea  Domini  sibi  commissa,  ut  exaudiantur, 
reor,  dummodo  :  1.  In  aperitione  conventus  de  quo  in  precibus 
constitutiones  observentur  omnino  summoruni  P.  nempe 
Clementis  Vlll  incip.  Quoniam  ad  inslitulam,  Gregorii  XV 
incip.  Cura  alias,  et  Innocentii  X  incip.  Instaurandœ  regularis. 
Hinc  ut  adsit  in  conventu  clausura,  et  in  ecclesia  commode  et 
decenter  conservetur  SSmum  Eucharistiœ  cum  exemptionibus 
per  ap.  S.  Sedem  eis  concessis.  2.  Ut  dependeat  juxta  ordinis 
constitutiones  e  ministro  vel  custode  provinciali  custodice  vel 
provinciae  Lombarda?  de  novo  instituendœ  a  Rmo  Pâtre  Min. 
generali  ad  separationem  conventuum  in  regno  Lombardo 
existentium  a  provincia  Tyrolensi,  de  quo  jam  habita  est  ve- 
nia  ab  imperatore  Austriœ  con  dispaccio  die  18  decembris 
proxime  elapsi  anni  1844.  3.  Ecclesia,  conventus  et  alia  quœ- 
cumque  bona  mobilia  et  immobilia  si  quœ  forent  nomine 
sanctcË  Sedis  recipiantur,  et  per  syndicum  apostolicum  admi- 
nistrentur.  Hisce  omnibus  qnœ  humillime  exposui  compro- 
batis  religio  minorum  observantium  reformatorum  libenter 
novam  domum  incolabit. 

Datum  ex  conventu  S.  ,Francisci  ad  Ripam  Tiberis  die  23 
februarii  1843.  F.  Venantius  a  Celano,  procurator  generalis 
ordmis  Minorum  observantium  reformatorum. 

Rescriplum.  Ex  audienlia  SSnii  die  9  maii  <84o.  SSmus 
annuit  arbitiio  ordinarii  de  concessu  P.  rainoris  generalis  pro 
petila  erectione  et  receptione  enunciati  conventus,  dummodo 
habeantur  aedes  suthcientes  cum  olliciuis  necessariis,  ecclesia 
et  horto  cum  clausura,  et  in  eodem  conventu  saltem  sex  reli- 

la  démande  présentée  à  la  S.  Congrégation:  «  Mgr  Charles  Mor- 
lacchi, évéque  de  Bergame,  représente  que  la  paroisse  alpestre  de 
Serina  possédait  autielois  un  important  monastère  de  Dominicains, 
lequel  fut  supprimé.  La  paroisse  renferme  1200  unies.  Ce  serait 
un  grand  secours  pour  le  curé  si  l'on  pouvait  établir  un  couvent 
de  Franciscains  qui  viendrait  en  aide  au  clergé  séculier.  Le  curé 
et  la  fabrique  de  la  paroisse  consentent.  Le  provincial  des  Fran- 
ciscains de  Trente  accepte  la  fondation.  La  maison  a  été  restaurée, 
Tàce  aux  offrandes  spontanées  des  lidèles.  Dix  religieux,  dont  six 
prêlres.  sont  prêts  pour  constituer  la  nouvelle  communauté.  Ce 
nombre  suflit  pour  les  besoins  de  Serina  et  des  paroisses  Unii- 
trophes.  11  ne  manque  que  l'approbation  du  Saint-Siège.  —  Le 
procureur  général  des  Heformés  se  montre  lavorable.  —  Gré- 
goire XVI  autorise  la  fondation  ;  le  sjndic  apostolique  devra 
accepter  la  maison  au  nom  du  Saint-Siège,  vu  que  les  Franciscains 
sont  radicalement  incapables  de  toute  propriété. 


4G9 


DECRETS    INEDITS 


470 


giosi  nioicnliir,  quoruiii  qiiuliior  ad  minus  sint  sacerdotes,  et 
servenl  tir  alla  de  jure  scivamla.  Ceterum  acceptatioconvcnlus 
fiât  noir.ine  Sanctœ  Sedis  per  syndicuni  aposlolicum.  Gontra- 
riis,  etc. 

1753.  Super  phjîtensa  illegitimitate  capitoli  genebalis. 

Proponesi  al  vostro  P.  concesso  un  dubbio  di  non  lieve 
momento  intorno  alla  validité  dol  capilnlo  ponerale  celebrato 
dai  PP.  triiiitaii  scal/.i  nel  convento  di  S.  Maiia  aile  Fornaci 
li  12  maggio  1843.  Da  una  parte  i  PP.  Michèle  de'  Santi,  ed 
Anastasio  di  S.  Filippo  col  P.  Clémente  di  S.  M.  soslengono 
elle  essendo  stati  siibornati  taluni  vocali  c  procurali  i  loro  voti 
col  farsi  prima  dolle  elozioni  girare  e  raccomandare  dal  Hnio 
P.  Giovanni  della  Visitazione  snperior  générale  e  présidente  al 
capilolo  una  caria  o  specchio  ove  erano  nominati  e  descritti 
qtielli  che  dal  niedosimo  si  volavano  elotti  a  distinte  caricbe  o 
prelature  anche  col  dire  ad  uno  che  guardasse  bene  di  rego- 
larsi  secondo  la  carta,  sostengono,  dissi,  che  tutte  le  elezioni 
fatte  in  delto  capitolo  siano  nnlle  per  essersi  lésa  la  libertà 
degli  elettori,  contre  il  prescrilto  dal  concilio  di  Trento  (sess. 
25  de  Refor.  c.  6)  c  dalla  costituzione  Nullus  omnino,  al  §  35 
di  Clémente  Vlll,  data  solto  li  23  giugno  1599  :  il  cui  decreto 
confermo  e  rinnovô  Urbano  VIII,  nella  costituzione  23  Sacra 
Congregatio  del  1024,  e  che  perciô  i  subornatori  e  padri  siano 
incorsi  nelle  pêne  dai  S.  canoni  stabiliti.  Tralascio  la  ragione 
dell'attestato  riguardo  alla  soddisf'azione  degli  obbliglii  délie 
messe  mentre  Innocenzo  XII,  nel  citato  n.  33,  parla  dei  capi- 
toli provinciali  e  non  dei  generali  :  «  Teneantur ...  in  provin- 
cialibns  capitulis,  seu  congregationibns  exhibere  attestatio- 
nem.  »  Dall'altra  parte  il  Rmo  P .  Antonio  della  Madré  di  Dio, 
procuralore  générale  dell'ordine,  dando  eccezione  ai  ricorrenti, 
esclude  affatto  la  pretesa  subornazione,  e  procurazione  dei 
voti,  e  demanda  un  decisivo  decrelo  della  S.  Gongregazione 
suUa  validilà  e  legittimità  del  predetto  capitolo  générale  e  di 
tutte  le  elezioni  nel  medesimo  avvenute  con  precetto  sotto 
pena  di  censura  di  non  parlarne  mai  più,  ed  inoltre  d'intimare 
allô  stesso  P.  Michèle  de'  Santi,  supposto  sedizioso,  la  perpétua 
secolarizzazione  da  eseguirsi  nello  spazio  di  pochi  mesi  in 
luogo  di  espulsione. 

Confesso  il  vero  che  la  demanda  del  décrète  sulla  validità 
del  capitolo  e  di  tutte  le  elezioni  mi  dà  ombra,  mentre  suppone 
neU'anirao  dello  stesso  P.  générale  un  timoré  che  non  fossere 
valide,  e  questo  timoré  mal  si  comporrebbe  colla  persuasione 
di  avère  per  sedizioso  e  seduttore  degli  altri  a  segno  di  espel- 
lerlo  perciè)  dall'ordine  il  religioso  P.  Michèle  de'  Santi,  che 
ricorre  per  non  incorrere  nelle  censure  della  boUa  Glementina 

(1755).  Chapitre  général.  Candidatures  officielles.  Trinitaires.  On 
met  en  doute  la  validité  des  élections  qui  ont  été  faites  par  le 
chapitre  général.  On  a  fait  circuler  avant  l'élection  une  liste 
contenant  le  nom  des  religieux  dont  le  général  désirait  la  nomi- 
nation. Trois  individus  prétendent  que  toutes  les  élections  sont 
nulles,  parce  que  la  liberté  des  électeurs  a  été  violée,  contrairement 
au  concile  de  Trente,  à  la  constitution  Nullus  omnino  de  Clé- 
ment Vlll  et  au  bref  d'Urbain  VIII  Sacra  Congregatio.  11  suit  de  là 
que  les  subornateurs  ont  encouru  les  peines  canoniques.  D'autre 
part,  le  procureur  général  des  Trinitaires  nie  la  subornation  et 
la  pression  sur  le  vote.  11  demande  que  la  S.  Congrégation  pro- 
nonce la  validité  et  la  légitimité  du  chapitre  général  et  des  élec- 
tions. —  Le  P.  Cipoletti,  ancien  général  des  Dominicains,  consul- 
teur  de  la  S.  Congrégation,  dit  qu'il  y  a  la  suggestion  bonne  et  une 
autre  qui  est  coupable.  Suggérer  le  vrai  dans  une  intention  droite 
est  louable,  mais  il  est  mauvais  de  conseiller  le  mal,  ou  le  bien 
lui-même,  lorsque  c'est  par  mauvaise  intention.  La  recherche  des 
voter,  peut  être  considérée  pour  le  fond  et  pour  les  circonstances- 
sous  les  deux  aspects  elle  peut  être  bonne  ou  mauvaise.  C'est 
évidemment  mal  de  suggérer  aux  électeurs  d'élire  un  indigne,  de 
préférer  le  moins  digne,  de  prOner  de  fausses  vertus,  de  dissi- 
muler les  vices  et  les  défauts  ;  d'employer  les  instances  importunes 
les  accords   illicites,    les  promesses,  l'argent.  Voilà  les  moyens 


e  quietare  la  coscienza.  Ora  per  compicre  l'onorcvole  cem- 
missione  passatami  dall'  Eiiiza  V.  lima,  sembrami  dover 
distinguere  coi  dottori  due  sorta  di  subornazione,rnna  buona 
c  l'altra  malvagia.  «  Snbornatio  enim  (dicono  essi)  estsuasio 
qua  snadetur  aliquid,  niinirum  aut  veruni  aut  falsum  in  bo- 
num  vel  malum  lineni.  n  (Siemens  IIl,  De,  leslibus  num.  2, 
Navarr.  5  de  e.xcom.  cons.  20,  n.  1)  :  «  idco  illa  est  subor- 
natio  bona  qnœ  est  suasio  veri  in  benum  finem  et  illa  est 
snasio  mala  quïe  est  suasio  falsi  vel  ctiam  suasio  veri  sed  in 
maluni  linem.  Passerini,  de  elect.  Can.  c.  5,  n.  Ai.  »  Anche  la 
procurazione  dei  voti  si  puù  considerare  secondo  la  soslanza 
e  secondo  le  circostanze;  c  nell'uno  e  nell'altro  rispcllo  pu('» 
essere  buona  o  malvagia.  Persuadera  agli  elettori  che  un  in- 
degno  sia  elettoe  che  il  meno  degno  sia  preferito  al  più  degno 
col  nientire  false  virtù  e  coU'ocularne  i  vizi  e  i  difetli,  o  pro- 
curarc  i  voti  all'indegno  ed  anche  al  meno  degno  coH'esclu- 
sione  del  più  degno,  e  procurarli  ancora  con  importune  pre- 
ghiere,  con  patti  illeciti,  cen  convenzioni,  favori  e  denaro, 
questa  è  subornazione  e  procurazione  malvagia,  feuientatrice 
dell'ambizione  e  dell'interesse  e  nutrice  di  molti  peccati, 
centre  la  qnale  fn  giustamcnte  stabilila  dalle  coslituzioni 
apostoliche  la  nullità,  e  data  oltre  le  allre  pêne  e  censure  la 
privazione  dell'officio  otlenute  e  l'inabilitazione  a  qualunque 
altro  in  future.  Un  tal  divieto  secondo  la  soslanza  oi  appoggia 
al  diritte  naturale  contre  cui  la  consuetudine  non  prescrive 
(cap.  (iual.de  Gens.  D.  Thomas,  p. 2,  2,  qu.  7,  ar.  3,  ad  1).  Al 
contrario  persuadere  agli  elettori  che  eleggano  un  soggette 
degno  in  vece  di  un  indegno,  e  preferiscano  il  più  degno  al 
meno  degno  dimostrar.do  le  di  lui  vere  virtù,  e  procurare  a 
taie  oggette  i  voti  con  mezzi  leciti  egiusti  e  col  retto  fine  della 
maggier  gloria  di  Dio  ed  utilità  della  religione,  è  questa  una 
subornazione  buona,  e  perciù  sentone  i  dottori  che  censideratc 
tutte  le  cose  essendo  un  atto  di  virtu  non  è  punto  dalle  citate 
costituzioni  vietato.  Navarr.  loc.  cit.  et  in  man.  c.  23,  n.  110. 
Rodrig.  p.  2,  q.  56,  a  1 .  Nald.  v.  Religio,  n.  42.  Pasqualigod. 
233,  exdec.  223,  n.  10,  Peyr.  in  subd.  Relig.  q.  2,  c.  2,  §  11. 
Gastellini  c.  3,  n.  6.  Doriat.  p.  3,  4,  1,  q.  11,  r.  11.  Samuel, 
t.  1,  disp.  4,  contr.  31,  n.  2.  Passerini  I.  c.  n.  44.  Quindi  è 
permesso  prima  dell'eleziene  il  trattato  censultivo  (salva  la 
carità  e  lagiustizia),  onde  considerate  tutte  le  cose,  deliberare 
chi  debbasi  eleggere  secondo  Dio.  Imperocchè  le  umane  azioni 
non  si  fanno  rettamente  se  fannosi  senza  consiglio,  e  il  con- 
siglio  umane  non  è  senza  inquisizione  di  ciô  che  deve  farsi. 
S.  Thomas,  p.  2,  q.  14,  a.  1.  Navar.  cons.  20,  de  excom. 
Redig.  1.  c.  a.  2.  Gaslelli  L  2.   Lezzana  p.  p.  c.  15,  n.  24. 

illicites  que  les  prescriptions  canoniques  condamnent  et  qui  ren- 
dent l'élection  nulle.  Cette  prohibition  se  fonde  sur  le  droit  na- 
turel contre  lequel  la  coutume  ne  prescrit  pas.  Mais  il  est  permis 
et  c'est  un  acte  de  vertu  de  persuader  aux  électeurs  de  choisir  un 
sujet  digne,  de  préférer  le  plus  digne  à  d'autres  qui  le  sont  moins, 
de  montrer  les  mérites  et  les  qualités  réelles;  et  de  gagner  des 
voix  par  des  moyens  licites  et  justes  dans  le  ''Jt  de  procurer  la 
gloire  de  Dieu  et  l'utilité  de  la  communauté.  Toute  élection  est 
précédée  d'une  délibération,  dans  laquelle  on  se  consulte  sur  les 
sujets  qu'il  convient  de  nommer.  Les  actions  humaines  ne  peuvent 
être  faites  sans  conseil,  ce  conseil  exige  une  enquête.  Admettons 
que  dans  le  chapitre  général  des  Trinitaires  on  ait  employé  la 
subornation  et  la  recherche  des  vois.  Le  résultat  a-t-il  été  de  faire 
élire  des  indignes  ou  d'écarter  les  plus  dignes?  La  plainte  n'en 
parle  pas.  La  suggestion  n'ayant  pas  été  malicieuse,  elle  ne  tombe 
pas  sous  les  dispositions  canoniques.  La  seule  difficulté  consiste 
dans  la  liste  qu'on  lit  circuler  de  l'aveu  du  général  ;  comme  celui-ci 
n'était  pas  soumis  à  l'élection,  les  membres  du  chapitre  ont  pu 
subir  l'influence  de  la  crauue  révérentielle.  Mais  cette  liste  peut 
se  considérer,  à  mon  avis,  comme  une  proposition  sur  laquelle  les 
électeurs  devaient  délibérer  quant  à  la  désignation  des  sujets.  Ce 
qui  prouve  que  la  liste  n'a  pas  entravé  la  liberté,  c'est  qu'il  a 
fallu  trois  scrutins  pour  établir  la  majorité.  —  La  S.  Congrégation 
se  prononce  pour  la  validité  du  chapitre,  et  impose  le  silence. 
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471 


DECRETS   INEDITS 


472 


Passerini  1.  c.  n.  46,  47,48.  Ciô  posto,  arametliamo  pure  che 
nel  capitolo  générale  de'  PP.  Trinitari  abbia  aviito  luogo  la 
subornazione  e  procurazione  dei  voti.  Quesla  pcrô  non  fece 
che  aile  distinte  cariche  e  prelature  fossero  eleiti  gli  indegni 
e  preferiti  i  meno  degni  ai  più  degni  ;  del  che  nel  ricorso  non 
si  fa  cenno,  ne  la  pretesa  carta  ne  nomina  aicuno.  Dunque  la 
subornazione  e  procurazione  anzidetta  non  fu  malvagia,  e  in 
conseguenza  non  cade  sotto  le  citale  apostoliche  costituzioni. 
L'unica  ditlicoltà  sarebbe  la  carta  mandata  in  giro  con  intelii- 
genza  del  P.  supe.-iore  générale,  il  quale  non  essendo  soggetto 
alla  baîlottazione,  ma  contiimando  a  reggere  lordine  ad  benr- 
phtcitum  S.  Sedis,  poteva  per  un  timoré  reverenziale  ledere 
la  libertà  degli  elettori.  Ma  quesla  carta  a  mio  credere  puô 
considerarsi  corne  proposizio'ie  di  un  trattato  consultivo  af- 
finchè  gli  elettori  stessi  deliberassero  intorno  ai  soggetli  da 
eleggere  seconde  il  cuore  di  Dio.  Che  poi  una  tal  carta  non  li 
costringesse  ne  punto,  ne  poco,  apparisce  dalla  discussione 
che  secondo  la  relazione  del  Rmo  P.  procuratore  générale 
nacque  nel  dare  i  voti,  la  diversità  dei  quali  sino  al  terzo  ed 
ultimo  scrutinio  manifesta  che  non  v'era  un  accordo,  perché 
altrimenli  vi  sarebbe  stata  l'inclusiva  nel  primo  scrutinio.  Farà 
ombra  l'intiraazione  fatta  dal  superiore  générale  al  R.  P.  Natale 
di  Gesù  Bambine  ■•  che  guardasse  bene  di  regolarsi  secondo 
la  caria,  i  Ma  siccome  ne  lo  stcsso  déponente  giurato,  ne  gli 
altri  fanno  menzione  di  esservi  nominato  un  indegno  o  prefe- 
rito  il  meno  degno  al  più  degno,  cosi  la  proposizione  stessa 
che  guardasse  bene  di  rcgolarsi  secondo  la  carta  mirava  all'e- 
lezione  di  fauoni  e  degni  soggetti,  e  quindi  non  era  suborna- 
zione 0  procurazione  malvagia,  ma  buona.  Il  che  vien  confer- 
mato  dal  documentoaatografo  del  superiore  générale  Lett.  P. 
e  dal  documento  dello  stesso  P.  Natale  di  Gesù  Bambino  che 
smentisce  la  pretesa  intimazione  e  la  carta,  e  finalmente  dal 
documento  del  B,  P.  Benigno  délia  Madré  di  Misericordia. 

Per  la  quai  cosa  sono  nell'umile  parère  che  il  ridetto  capi- 
tolo générale  sia  legittimo  e  valido,  e  unisco  il  mio  voto  a 
quello  del  Rmo  P.  procuratore  générale  che  la  S.  Congrega- 
zione  si  degni  apporvi  il  decisivo  decreto,  imposto  silenzio  ai 
reclamanti.  Non  mi  sembra  perô  espediente  ne  il  precetto 
sotto  pena  di  censura,  ne  la  perpétua  secolarizzazione  del 
Michèle  de'  Santi  da  eseguirsi  nello  spazio  di  pochi  mesi  in 
luogo  di  espulsione,  essendo  queste  pêne  gravissinie  da  darsi 
ai  conlumaci  e  ribelli  in  sequela  di  gravi  delitli  legalmente 
provati,  lanto  più  che  i  religiosi  perturbatori  délia  pace  si 
tengono  in  dovere  colle  pêne  délie  loro  costituzioni.  In  quanlo 
poi  al  ritiro  che  per  sua  quiète  implora  l'istesso  P.  Michèle 
de'  Santi  nella  casa  paterna  rclento  religionis  hahiiu,  non 
adducendo  egli  alcun  motivo  canonico,  non  mi  pare  espe- 
diente l'accordarlo,  mentre  a  guarantirlo  da  qualche  niona- 
stica  persecuzione,  basterebbe  un  avviso  al  P.  superiore 
générale.  Mi  rimetto  daltro  al  più  saggio  parère  dell'E.  V. 
Rma.  —  Fr.  Tommaso  Giacinto  Cipolletti,  ex-generale  del- 
l'ordine  de'  Predicatori,  Consultore. 

Scribatur  P.  superiori  generali  ad  mentem  ;  mens  est  :  Che 
la  S.  Congregazione,  presi  in  considerazione  i  ricorsi  fatti 
contro  la  validità  del  capitolo  esposti  dal  padre  Michèle  de' 
Santi,  ha  dichiarato  lo  stesso  capitolo  legittimo  e  valido,  e 
perciô  impone  perpetuo  silenzio  anche  in  virtù  di  santa  obbe- 
dienza. 

Romse,  6  maii  1845. 

1756.  SÛPER   ERECTIOXE   ROH   CONVEXTBS. 

%\  conjugi  Vincenzo  ed  Antonia  Carlucci  di  Strangolagalli 
D.  di  Veroli  oituagenuari  e  senza  proie  hanno  fatto  istanza  al 

(1756).  Augustins  déchaussés.  Fondation  de  couvent.  Les  époux 
Carlucci,  octogénaires  et  sans  enfants,  désirant  fonder  dans  leur 


P.  commissario  générale  degli  Agostiniani  scalzi,  perché  ac- 
cettasse  tutti  i  loro  béni  ad  etVetto  di  aprire  in  detto  paese  un 
conventodi  detli  padri  e  con  le  débite  formalilà  hanno  emessa 
la  loro  donazione  e  disposizioiie  a  favore  di  detto  ordine. 

Il  locale  stabilito  pel  nuovo  convento  è  una  casa  di  due 
piani,  ognuno  composto  di  sette  camere  ben  grandi,  oltre  le 
corrispondenti  a  pian  terreno.  La  chiesa  attualmente  non 
esiste,  ma  la  casa  istessa  présenta  un  vano  dove  precariamente 
destinarla,  per  quindi  veniine  alla  nuova  costrnzione.  La  dote 
e  rendite  lo  quali  poirà  avère  il  nuovo  convento  consistono 
in  un  c;ipitale(liscudi730i),  iO,  e  queste  in  scudi  771.  E  perciô 
che  il  P.  commissario  gt-nerale  degli  .Xgostiniani  scalzi  implora 
dalla  S.  V.  le  necessarie  facoità  per  accettare  la  suddetta  do- 
nazione ed  a  suo  tempo  prccedere  a' la  erezione  del  nuovo 
convento. 

11  vescovo  di  Veroli  è  favorevole  ed  assicura  che  il  clero  e 
popolo  di  quel  paese,  comprosi  alcuni  i  quali  avrebbero  potuto 
sperare  porzioiie  di  quel  béni  come  piuenli  dei  donanti,  an- 
zichè  opporsi,  hanno  mostralo  il  più  vivo  desiderio  di  avère 
fra  loro  una  casa  religiosa. 

Anche  il  P.  vice-procuratore  dell'ordine  ha  dato  il  suo 
voto  favorevole  sulla  dimanda. 

Ex  audientia  SSmi  die  20  junii  .1843.  SSmus  remisit  preces 
arbitrio  ordinarii  cum  facultatibus  necessariis  et  opportunis 
tam  pro  acceptatione  diclie  donationis,  quam  pro  erectione 
prœfati  conventus,  ita  tamen  ut  quoad  erectionem  serventur 
de  jure  servanda  et  aedes  reducantur  ad  usum  conventus,  et 
aptaî  reddantur  ad  clausurje  indemnitatem  servandam.  Con- 
trariis  etc. 

Romœ,  etc. 

1757.  Ordinis  s.  Benedicti  in  Polonia. 

Nel  settembre  del  1837,  niori  D.  Colombiano  Wnorowski 
abbate  Benedittino  del  mona&tero  Plosko  Buttoviense  unico 
restaio  in  Polonia  dopo  la  soppressione  di  altri  monasteri  del 
medesimo  ordine  avvenuta  nel  1817.  Dopo  22  giorni  dalla 
morte  del  medesimo  si  riunirono  i  votanti  in  numéro  di  13 
sotto  la  presidenza  del  priore  del  monastero,  essendo  présente 
il  vescovo  di  Plosko  nella  cui  diocesi  è  sito  il  monastero  stesso, 
e  ciô  in  adempimento  délie  civili  disposizioni.  Si  divenne  alla 
nomina  dell'abbate  che  in  quel  monastero  deve  durare  a  vita 
e  nel  terzo  scrutinio  con  8  voti  si  nominô  la  persona  di  D.  Agos- 

pa\s  un  couvent  d'Augustins  ri5forme's,  ont  fait  donation  de  leurs 
biens,  qui  rendeut  environ  4000  francs.  La  maison  a  deax  étages 
composés  de  quatorze  grandes  pit-ces,  indépendamment  du  rez- 
de-chaussée.  On  n'aura  pas  d'église  pour  le  moment,  mais  on 
pourra  établir  la  chapelle  dans  une  grande  pièce.  L'évoque  se 
montre  favorable,  et  assure  que  le  clergé  et  la  population  té- 
moignent le  plus  grand  désir  d'avoir  une  maison  religieuse.  Les 
héritiers  eux-mêmes  sont  contents.  — La  S.  Congrégation  délègue 
l'évéque  pour  accepter  la  donation  et  procéder  seivatis  servandis  à 
l'érection  canonique  du  couvent.  Rome,  20  juin  1845. 

(1757).  Béncdiclins  de  Pologne.  Election  de  l'abbé.  La  Pologne 
avait  jadis  plusieurs  monastères  bénédictins.  La  plupart  furent 
supprimés  en  1817.  11  n'en  reste  qu'un  seul,  celui  de  Plocko.  Les 
constitutions  prescrivent  d'élire  l'abhé  un  mois  après  le  décès  du 
précédent  dans  un  chapitre  présidé  par  le  général  de  la  congré- 
gation de  Pologne.  L'abbé  étant  mort  en  septembre  1837,  treize 
électeurs,  "i  jours  après, se  réunirent  sous  la  présidence  du  prieur 
et  en  présence  de  l'évéque,  conformément  aux  dispositions  civiles. 
On  ne  put  appeler  le  général,  qui  n'existe  plus.  Huit  voix  furent 
données  au  père  Augustin  Mystinski.  Quoique  le  gouvernement 
conflrmit  l'élection,  on  douta  de  sa  canonicité,  et  dom  Augustin 
n'osa  pas  prendre  possession  de  l'abbaye.  Huit  ans  après,  le  prieur 
et  les  moines  demandent  au  Saint-Siège  la  ratification  de  l'élection, 
et,  vu  la  difficulté  des  communications  avec  Itome,  ils  proposent 
que  le  monastère  soit  placé  sous  la  juridiction  de  l'évéque,  lequel 
puisse  résoudre  les  questions  que  les  élections  feront  naître. 
—  Le  rescrit  de  la  S.  Congrégation  délègue  l'évéque  actuel  de 
Plocko,  sa  vie  durant.  Rome,  30  mai  1845. 


473 


DECRETS   INEDITS 


474 


tino  Myslinski.  Succcduta  simile  elczione  insorse  il  diibbio 
sulla  siiii  caiionicilà,  percliè  vogliono  le  coslituzioni  che  l'ele- 
zione  si  faccia  non  dopo  22  giomi  dopo  la  nioiic  dcU'abbale, 
ma  sibbene  dopo  ;tO  giorni,  ed  iiioltre  csiyono  die  il  cnpitolo 
venga  piisiediito  dal  présidente  délia  Congregazione  e  non 
dal  priorc  locale.  É  a  nolai'si  che  non  v'iia  più  il  taie  prési- 
dente de'  monaslcri  di  Poloiiia.  La  sudetta  elezione  di  abbale 
poi  vcnne  i-'ih  coni'crniata  dalla  suprenia  antoi'ilà  del  regno  di 
l'olonia.  Nel  sudolto  timoré  di  niancanza  di  Icgitimità  senibra 
che  l'eletlo  non  sia  neppure  enlrato  in  possesso  deU'abbiizia 
ed  insiemc  con  gii  altri  nionaci  per  mezzo  del  priore  supphca 
la  S.  V.  a  volersi  degnare. 

i.  Di  sanare  qnalunque  difello  che  vi  possa  essere  nella 
elezione  assolvendo  da  qualsivoglia  censura  c  dispensando 
qiialsiasi  irregolarilîi  si  fosse  coniralta. 

•2.  Di  liare  una  quaiclie  nornia  onde  nelle  novelle  elezioni, 
tanto  degli  abbati  quanto  degli  otiizi  triennali  non  abbiano  ad 
insorgere  diibbj  somiglianti. 

3.  Avuto  liguardo  aU'unico  monastero  rimasto,  ed  aile 
difficoltà  per  le  comniunicazioni  vogliasottoporre  il  monastero 
stesso  aU'ordinario  che  è  il  vescovo  di  Plosko  e  che  qiiesto 
vescovo  in  avvenire  possa  decidere  se  nascessero  dubbi  nelle 
novelle  elezioni,  tanio  degli  abbati  (pianto  degli  nfîizi  triennali. 

Il  vescovo  di  Plosko  raccomaiida  caldamente  l'atiare  e  sup- 
plica  anche  egli  per  le  grazie  anzidette. 

Ex  audienlia  SSmi  die  30  maii  18i5.  SSmus  annuit  arbitrio 
Rmi  Francise!  Pawloski  episcopi  Plocen,  prœvia  etiani  per 
subdeleganduni  qualenus  opus  sit  absolutione,  dispensatione 
a  censuris  et  pœnis  ecclesiasticis,  et  super  irregularitate,  pro 
sanatione  et  conlhniaiione  qiioad  prœteritum;  quo  vero  ad 
futurum  eideni  Rmi  Francisco  Pawloski  episcopo  Plocen  facul- 
tates  necessarias  et  opportunas  ad  ejus  successores  minime 
transferendas  bénigne  concessit,  ut  prout  in  Dno  judicaverit 
providere  possit  donec  aliter  a  S.  Sede  decernatur.  Con- 
trariis  etc. 

Romœ,  etc. 


1758.  Ordinis  capucinorum; 

Il  procuratore  générale  dei  Capuccinl  Fr.  Andréa  d'Arezzo, 
espone  dietro  le  premurose  istanze  del  P.  ministre  provinciale 
délia  Francia  e  sgravio  di  sua  coscienza,  come  in  quelia  pro- 
vincia  di  nuovo  ripristinata,  i  religiosi  alunni  dimorando  ivi 
quali  niissionari  e  non  potendofare  pubblicamente  la  questua, 
neppure  possono  provvedere  ai  giornalieri  occorrenti  bisogni, 
enza  ricevere  e  ritenere  limosina  pccuniaria.  L'cratore  per- 
tanto  a  nome  di  quel  P.  provinciale  implora  daV.  B.  la  facoltà 
di  potere  autorizzare  ciascun  superiore  locale  a  ricevere  o  per 
se  0  per  altro  religioso  dette  elemosine  pecuniarie  e  sperderle 
quando  occorre  e  ritenere  in  convento,  coH'usare  perô  o^ni 
cautela  non  avendo  o  dimorando  assai  lontano  il  rispettivo 
amico  spirituale. 

Ex  audientia  SSmi  13  junii  1843.  SSmus  remisit  preces  ar- 
bitrio P.  ministri  generalis  cuni  facuUatibus  necessariis  ee 

{175S).  Capucins.  Maniement  de  rangent.  Le  procureur  g(5ndral 
représente,  d'après  les  vive»  instances  du  provincial  de  France  et 
pour  la  sécurité  de  sa  conscience,  que  les  religieux  de  cetle  pro- 
vince récemment  rétablie,  vivant  comme  missionnaires  et  ne 
pouvant  quêter  publiquement,  sont  forcés  de  prendre  l'argent  en 
espèces  pour  subvenir  aux  besoins  journaliers.  Il  demande  le 
pouvoir  d'autoriser  chaque  supérieur  local  à  recevoir  par  lui- 
même  ou  par  un  autre  religieux  les  aumûnes  pécuniaires,  à  les 
dépenser,  ou  les  garder  dans  le  couvent,  lorsque  l'ami  spirituel 
manque  ou  demeure  loin.  —  Grégoire  XVI  renvoie  la  supplique 
au  général  des  Capucins,  avec  tous  les  pouvoirs  nécessaires  et 
opportuns,  de  façon  toutefois  que  l'induit  ne  dépasse  pas  le  laps 
de  cinq  ans.  Rome,  13  juin  i84o. 


opportunis  ad  etfectum  do  quo  agitur,  ita  tamen  ut  indultum 
ultra  quinquennium  non  perduret,  et  débitas  cautelœ  praescri- 
bantur  ne  scandalum  oriatur. 
Romai,  etc. 

1759.    Sui'ER    ERECTIONE  NOVI   CONVENTUS 

Il  comune  di  Forlimpopoli  hacompralo  un  antico  convento 
colla  spesa  di  scudi  2500,  convento  annessoalla  madonna  del 
popolo.c  con  sounne  clargile  dal  capitolo  Vaticaiio,  dalla  com- 
pagnia  detta  dei  Contadini,  dallo  stesso  comune  e  da  molti 
particolari,  si  suppliallc  spese  délia  compra  prcdetla  ed  aile 
molle  altre  necessarie  per  ristorarlo  e  foruirlo.  Il  comune  ha 
poi  risolulo  di  cederlo  ai  PP.  riformati,  coi  quali  ha  stabilito 
un  convenio.  I  caputcini  di  Bertinoro  hanno  elevato  un  ani- 
mato  ricorso,  dicendo  ch'essi  dovevano  essere  interpellât!, 
restando  situato  il  nuovo  convento  da  cedersi  ai  Riformati 
entro  il  raggio  di  qualtro  miglia  come  ordina  la  nota  costili:- 
zione  di  Gregorio  XV.  Sembra  senza  malizia  la  tralasciala 
interpellazione,  moltopiiiche  il  gonfaloniere  di  Forlimpopoli 
crede  la  distanza  fra  i  due  conventi  niaggiore  di  q(!attro  mi- 
glia. Checchè  sia  di  ciô,  si  è  richiesto  il  voto  deirÊmo  Acton 
come  protettore  de'  capuccini,  il  quale,  considerate  le  circos- 
tanze  d'un'  intera  popolazione  che  richiede  i  Riformati,  ha 
opinato  esser  meglio  per  gli  stessi  capuccini  che  sia  accordata 
la  grazia,  onde  non  esporli  a  maggiori  danni,  giacchè  per 
essersi  conosciulo  la  loro  contrarietà,  il  popolo  hagià  comin- 
ciato  a  diminuir  le  elemosine.  Altronde  si  è  osservato  : 

1.  Essere  necessaria  una  religiosa  corporazione  ai  bisogni 
spiritual],  tanto  di  Forlimpopoli  quanto  délia  Meldola  che 
mancano  di  sacerdoti. 

2.  Non  essere  stato  ripristinato  in  Forlimpopoli  verun  con- 
vento di  sei  che  prima  vi  esistevano. 

3.  Non  ricevere  la  popolazione  di  Forlimpopoli  nessun'as- 
sistenza  dai  capuccini  di  Bertinoro  come  dall'informazione 
dell'ordinario. 

4.  Non  convenire  di  disgustare  una  popolazione  di  Romagna 
per  un  oggetio  come  il  présente,  popolazione  che  attualmente 
si  trova  molto  agitata  pel  solo  dubbio  délia  grazia.  Il  gonfalo- 
niere scrive  che  si  vedrebbe  in  nécessita  di  lasciare  il  paese. 

Il  comune  di  Forlimpopoli  pertanto  supplica  la  Vostra 
Santità  per  la  grazia,  volendosi  degnare  di  approvare  i  capitoli 
délia  convenzione. 

Quattro  cose  si  esigono  per  la  erezione  dei  conventi  de' 
mendicanti,  oltre  il  définitive  décrète  délia  S.  Sede. 

1.  Il  consenso  dell'ordinario. 

2.  Il  consenso  del  comune. 

3.  Che  vi  sia  maniera  di  mantenerll. 

(1750).  Franciscains  réformes.  Fondation.  Les  constitutions  de 
Clément  Vlll  et  de  Grégoire  XV  prescrivent  que  les  réguliers  établis 
dans  le  rajon  de  quatre  milles  soient  entendus  sur  les  nouvelles 
fondations.  La  coranmne  de  Forlimpopoli  a  acheté  un  ancien 
couvent  et  l'a  fait  restaurer,  grâce  aux  libéralités  des  fidèles  et  à 
un  secours  donné  par  le  chapitre  du  Vatican.  Puis,  la  commune  a 
décidé  de  donner  la  maiion  aux  Franciscains  réformés.  Les  ca- 
pucins de  Bertinoro  ont  demandé  d'être  entendus,  parce  que  le 
nouveau  couvent  est  compris  dansles  quatre  milles  réglementaires. 
Legonfalonierde  Forlimpopoli  attesteque  la  distance  est  beaucoup 
plus  grande.  Forlimpopoli  et  Meldola  manquent  de  prêtres,  une 
communauté  religieuse  est  nécessaire  pour  les  besoins  spirituels. 
Aucun  des  six  couvents  existants  avant  la  révolution  n'a  été  ré- 
tabli. Les  capucins  de  Bertinoro  ne  prêtent  aucun  secours  ;\  la 
population  de  Forlimpopoli.  Celle-ci,  ayant  appris  l'opposition  des 
Capucins,  a  arrêté  les  aumônes  qu'elle  faisait  d'ordinaire  à  ces 
religieux;  leur  intérêt  exige  donc  que  la  fondation  ait  lieu. 
—  Grégoire  XVI  permet  de  procéder  à  l'érection  canonique  du 
nouveau  couvent,  sans  requérir  le  consentement  des  Capucins.  La 
maison  devra  compter  tout  au  moins  douze  religieux,  parmi 
lesquels  il  y  aura  huit  prêtres.  Rome,  6  juin  1845. 


4**  w 
/D 


DECRETS   INEDITS 


476 


À.  L'acquiescenza  degli  altri  conventi  de'  mendicanti  situali 
entro  un  raggio  di  quattro  iniglia. 

Nei  fogli  intorno  all'apertura  di  un  convento  de'  minori 
Riformaii  in  Forliinpopoli  si  osserva  chiaramenle  che  esistono 
i  tre  primi  requisiti,  giacchè,  sebbene  si  voglia  soslenere  che 
potrà  avervi  delicicnza  di  qiiestue,  chi  conosce  l'abbondaïua 
del  paese  non  puô  dubilare  di  questo.  Manca  perù  il  quarto 
requisilo,  e  seconde  i  documenti  è  incerto  se  vi  abbisognasse. 
Se  si  legge  una  letteiadel  gonfalonieredi  Forlimpopoli  (Alleg. 
leUera.4),  il  convento  de'  capuccini  di  Beriinoro  è  lontano 
dal  nuovo  stabilito  pei  Iliformati  di  oltre  quattro  niiglia,  per 
cui  non  abbisognerebbe  l'assenso  di  quelli.  Se  si  legge  un  cer- 
tificato  del  gonfaloniere  di  Bertinoro  (AUag.  lettera  D)  ladis- 
tanza  fra  i  due  conventi  è  minore  délie  quattro  miglia,  per 
cui  vi  abbisognerebbe  l'annuenza  dei  capuccini.  Questi  infalti 
reclamano  contre  l'apertura  del  nuovo  convento,  sostenendo 
che  non  esistono  le  quattro  miglia  richiesle  dalla  legge. 

Potrebbero  farsi  verificare  con  esattezza  quelle  distanze  ; 
prima  perô  sembra  opportune  volger  la  mente  ad  alcune 
osservazioni  : 

1 .  Aile  forti  spese  di  circa  scudi  4500  faite  in  buona  fede 
dalla  popolazione  di  Forlimpopoli  per  cemprare  il  locale  e  per 
tornirlo  del  necessario. 

2.  Al  danno  che  per  la  opposizione  ne  viene  agli  stessi 
capuccini  ai  quali  già  niegasi  da  niolti  l'eiemosina  appuiilo 
pel  mal  umore  che  hanno  suscitalo  con  quella  opposizione. 

3.  Ai  bisogni  spirituali  tante  di  Forlimpopoli,  quante  délia 
Meldola,  che  mancano  di  sacerdoti. 

4.  Al  non  essere  stalo  ripristinalo  in  Forlimpopoli  verun 
convento  di  sei  che  ve  ne  esistevane. 

5.  Alla  niuiia  assistenza  che  i  capuccini  di  Bertinoro  pres- 
tano  a  Forlimpopoli,  corne  dall'inl'ormazione  deli'ordinario. 

6.  A  quante  non  convenga  disgustare  una  popolazione  di 
Romagna  per  un  oggetto  corne  il  présente,  popolazione  già 
moite  inquiéta  solo  pel  dubbio  délia  grazia.  Il  gonfaloniere 
scrive  che  si  vedrebbe  in  nécessita  di  lasciare  il  paese. 

Exaudieutia  SSmi  dieGjunii  1845.  SSmus  annuit  arbitrio 
canonici  deputati  de  consensu  P.  ministri  generalis  pro  petita 
acceptatione  et  erectione  enunciati  conventus,  non  requisito 
consensu  PP.  capucinorum,  sed  servatis  in  reliquis  de  jure 
servandis,  ita  tameu  ut  acceptatio  etreliqua  omuia  acta  fiant 
nomine  S.  Sedis  per  syndicum  apostolicum,  et  in  eodem  con- 
venlu  saltem  duodecim  religiosi  morentur,  quorum  octo  ad 
minus  sint  sacerdotes.  Centrariis,  etc. 

Romae,  etc. 

1760.  Super  regularibus  Hispani^. 

Dalla  segreteria  délia  S.  Congregazione  degli  affari  eccle- 
siastici  straordinari. 

11  soUoscriito  segretario  délia  S.  C.  degli  affari  ecclesiastici 
straordinari  in  riscontro  all'ossequiato  utficio  di  V.  Eminenza 
Rma  in  data  dei  2  aprile  si  onora  di  signiticarle,  non  esservi  a 
sue  credere  verun  niotivo  di  variare  il  sistema  saviamente 
introdotto  in  cedesta  S.  Congregazione  de'  VV.  e  RR.  relati- 

(1760..  Espagne.  Religieux  dispersés.  Mgr  Vizzardelli,  secrétaire 
de  la  S.  CoDgrégalion  des  AU'aires  ecclésiastiques  extraor- 
dinaires, écrit  à  celle  des  Evèques  et  Réguliers  la  lettre  qui  sull: 
«  En  réponse  à  la  dépêche  de  votre  éminence  en  date  du  2  avril 
le  soussigné  a  l'honneur  d'exprimer  l'avis  qu'il  ne  voit  aucun 
motif  de  changer  le  système  sagement  établi  dans  la  S.  Congré- 
gation des  Evoques  et  Héguliers  relativement  aux  demandes  de 
sécularisation  qui  proviennent  du  rojauiue  d'iispague.  Si  l'on  a 
donné  jusqu'ici  des  sécularisalioQs  purement  temporaires  les 
circonstances  aujourd'liui  un  peu  meilleures  ne  peuvent  assu- 
rément fournir  une  raison  d'accorder  les  sécularisations  perpé- 
tuelles. Tout  exige  au  contraire  que  l'on  conserve  la  maxime 
suivie  jusqu'à  ce  jour.  » 


vamente  aile  istanzedi  secolarizzizione  provenienti  dai  regelari 
del  regno  di  Spagna.  Se  tinora  si  sono  accordate  secolarizza- 
zicni  meramente  tempérance,  le  circostanze  attualmente  mi- 
gliorate  in  que  regno  non  possono  al  certo  essere  una  ragione 
per  cui  si  abbia  quindi  a  concedere  indulii  di  sccolarizzazione 
perpétua.  Il  solloscritto  trova  anzi  nelle  circostanze  medesime 
una  nuova  ragiene  di  rimanere  costanti  nella  massima  come 
sopra  adottata. 

Unio  devmo  servitore 
Carlo   Vizzardelli, 
al  Gard,  prefelto  délia  S.  C.  de'  VV.  e  RR. 
Romio,  etc. 

1761.  Super  RBmnvciATioNE  bonorcv. 

Il  sacerdote  Cirlo  Fabretti  professe  délia  Congregazione  di 
Somasca,  e  colpito  dalla  générale  soppressione  avvenula  nel- 
l'invasiene  dei  Francesi  in  Ilalia,  visse  sempre  fuori  del  chios- 
tro,  perché  nel  regno  Lombardo-Veneto  a  chi  apparliene  e  per 
nascita  e  per  provincia,  per  molti  anni  vi  era  che  una  sela 
casa  ristabilita  in  Somasca.  Ora  avendo  la  Congregazione 
aperti  alcuni  orfanotrofi  e  ricuperato  qualche  collegio,  si  è 
dtterminato  di  rivestire  l'abito,  e  prestare  l'opéra  sua  a  pro 
del  bene  publiée.  Perô  avendo  raccozzato  qualche  capitale 
colle  sue  pensioni  e  faliche,  desidera  di  poterne  disporre  in 
quel  modo  che  stimerà  bene  e  perciù  swpplica  V.  B.  di  potere 
fare  testamente  anche  dopo  aver  rinnovate  i  santi  voti  colla 
sua  Congregazione. 

Ex  audienlia  die  18  julii  1815.  SSmus  annuit  arbitrio 
P.  prœpositi  generalis  pro  facultate  renunciandi  etiam  post 
ingressum  in  religionem  dicta  bona,  dummodo  tamen  accédât 
religionis  consensus,  et  renunciatio  illius  nomine  liât,  non  de 
rébus  propriis  religionis,  salve  jure  lertii,  prœlevata  aliqua 
parte  favore  ejusdem  religionis. 

Romœ,  etc. 

■1762.  Sl'per  defecto  ^tatis. 

Emanuele  Stefane  Robles  espone  che  avendo  poco  più  di 
14  anni,  émise  lasolenne  professione  nel  1831  fra  i  Benedet- 
tini  del  monastère  di  Cardena  in  Ispagna,  mediante  una  fede 
falsa  di  battesimo,  che  i  suoi  genitori  ottennero  dal  paroco. 
Avvalora  questa  asserzione  con  analoghi  documenti,  e  sup- 

(1761).  Somasques.  Disposition  des  biens.  Le  religieux  qui,  ren- 
vojé  des  cloîtres  lors  de  la  révolution,  passe  un  grand  nombre 
d'années  dans  le  monde,  et  retourne  ensuite  à  sa  communauté,  ne 
peut  disposer  des  biens  qu'il  a  acquis  par  ses  travaux  et  ses  éco- 
nomies. Les  biens  appartiennent  à  l'institut.  La  S.  Congrégation 
des  Evèques  et  Héguliers  reçoit  la  demande  qui  suit  :  ■•  Charles 
Fabretti,  prêtre,  profùs  de  l'institut  des  Somasques,  ayant  été 
atteint  par  la  supprsssion  générale  qui  eut  lieu  sous  la  domination 
des  Français  en  Italie,  demeura  toujours  hors  du  cloitre,  parce 
qu'il  n'exista  longtemps  dans  le  royaume  lombard-vénilien, 
auquel  il  appartient  par  sa  naissance  et  sa  province,  qu'une  seule 
maison  réiablic,  c'est-à-dire  celle  de  Somasque.  Aujourd'hui 
l'institut  a  ouvert  quelques  orphelinats  et  repris  quelques  collèges. 
Le  recourant  s'est  décidé  à  reprendre  l'habit  et  à  travailler  pour 
le  bien  public.  Toutefois,  comme  il  a  amassé  un  capital  par  ses 
pensions  et  ses  travaux,  il  désire  en  disposer  à  son  gré,  et  il 
demande  l'autorisation  de  faire  testament  même  après  qu'il  aura 
renouvelé  ses  vœux  dans  l'institut.  »  Grégoire  XVI  permet,  à 
condition  que  l'institut  consente.  Home,  18  juillet  1845. 

((702).  Profession  nulle  par  défaut  d'àye.  Le  concile  de  Trente 
annuité  la  profession  faite  avant  seize  ans  révolus.  Ce  vice  n'est 
jamais  guéri  par  le  laps  de  temps.  Emmanuel  Robles  fit  profession 
en  1831  chez  les  Hénédictins  de  Cardena,  en  Espagne,  grâce  à  un 
faux  acte  de  baptême  que  le  curé  délivra  aux  parents.  II  s'abstint 
de  réclamer,  durant  la  vie  du  curé,  pour  ménager  sa  réputation. 
La  révolution  a  mis  un  autre  obstacle,  il  n'a  jamais  voulu  recevoir 
les  ordres.  —  Grégoire  XVI  prescrit  l'enquête  canonique,  confor- 
mément à  la  bulle  Sidalam  de  Benoit  XIV. 


477 


DECRETS   INEDITS 


478 


plica  la  S.  V.  per  la  restituzione  in  integrum  contra  lapsum 
quinqucnnii.  Agginn-jo  poi  di  non  avère  inconiinciata  in  ti-mpo 
la  causa  di  nullilàdi  professione  pernon  ledere  la  buona  fama 
del  paroco  che  ancora  viveva,  e  d'aver  diferila  l'istanza  lino  a 
questo  |)niito  pei  noti  avveninienti  di  Spagna.  Narra  (inalinenle 
di  non  aver  voliito  ricevere  nessun  ordine  sacro.  iiileso  in 
proposito  il  vicario  cupitolare  di  Oviedo  alla  cui  diocesi  ap- 
parlitine;  qiiesti  cerlilica  la  vérité  di  quanto  si  narra  in  ordine 
alla  professione,  aggiiingendo  che  quel  yiovane  in  reaità  lino 
al  1837  e  1838  non  giunse  a  conoscere  il  vizio  délia  sua  pro- 
fessione, e  che  da  quoi  tempo  in  poi  si  6  date  a  una  vita  dissi- 
pata  ;  per  cui  sarebbe  du  desiderarsi  che  qu(  sla  si  dichiarasse 
nulla,  onde  col  matrinionio  possa  riniediare  i  suoi  sconcerli. 

Ex  audicntia  SSnii  die  22  aiigusli  1843.  Sanctitas  Sua  facul- 
tates  necessariasetopportunasconcessitordinario  ad  etiectum 
conficiendi  processnni  super  causis  restitulionis  in  integrum 
et  nnllilalis  professionis,  audilis  qualeiitis  (ieri  poterit,  supe- 
rioribus,  et  servuta  in  substantiaHbus  constilutioneS.  M.  Be- 
nedicti  XIV,  5'/  datam,  cum  potestate  iiidulgendi  oratori,  ut 
intérim  extra  claustra  renianere  posait  in  habitu  decenti,  firnio 
veto  castilatis  et  servalis  substantialibus  aliorum  votorum 
donec  nullitas  suœ  professionis  légitime  declarata  non  fuerit. 
S.  vero  sua  mandavit  processuni  renutti  ad  hanc  S.  C.  EE.  et 
UR.  cui  induisit  ut  non  obstante  lapsu  quinquennii  et  perma- 
nenlia  oratoris  extra  claustra,  causani  in  plenario  conventu 
summarie  proponat  atque  deliniat. 

Romœ,  etc. 

1763.    OrDIMS  MENDICANTIUM. 

Michèle  Viale  Prelà,  arcivescovo  di  Gartagine,  nunzio  in 
Vienna,  supplica  la  S.  V.  aflinchè  durante  il  tempo  di  detta 
sua  nunziatura,  possa  concédera  ai  religiosi  mendicanti  la 
facollà  di  ricevere  in  oflerta  il  denaro  e  rilenerlo  presso  di  loro 
onde  erogarlo  nei  loro  bisogni. 

Ex  audientia  die  8  augusti  '1843.  SSmus  bénigne  induisit 
nuntio  apostolico  oratori  Vindobonœ  constituto  ad  quinquen- 
nium,  si  tanidiu  in  suomunere  perduraverit,  ut  petitani  facul- 
latem  enunciatis  religiosis  ad  quinquennium  concedere  possitj 
dummodo  caute  se  gérant,  ne  oriantur  scandala,  et  prêter 
ocasionem  itineris  vel  missionum  pecuniam  deponant  pênes 
syndicum  apostolicam  vel  amicum  spiritualem. 

Romaj,  etc. 

1764.  Super  dilatione  professionis. 

Frater  Florianus  Biendrayer  sacerdor  et  minister  provin- 
cialisminorum  Reformatorum  in  regno  Saxoniœ,  et  précise  in 
provincia  S.  Crucis  ejusdem  regni,  humiliter  exponit  juxia 
mandatum  régis  non  posse  ad  professionem  religiosam  juvenes 
novitios  admittere  antequam  hi  annum  vigesimum  quintum 
œtatis  expleverint  neque  ipsos  in  conventibus  retinere,  elapso 
probationis  anno,  cum  Tridentinum  id  vetet,  sessione  XXV, 
c.  16;  et  Plus  papa  V  die  8  novembris  1569  declaraverit, 
ipsos  novitios  saltem  infra  sex  menses  expleto  tyrocinio  ad 
professionem  admittendosore.  QuareV.  S.  tota  mente  exorat, 

(1763).  Fra/iciscnw.f.  Arjen/.  Mgr  Viale-Prela,  nonce  de  Vienne, 
obtient  le  pouvoir  d'autoriser  les  religieux  mendicanles  à  recevoir 
les  offrandes  en  espèces  et  à  les  conserver  pour  leurs  besoins. 
L'induit  est  donné  pour  cinq  ans. 

(1764).  Profession  différée.  Le  concile  de  Trente  prescrit  de  faire 
professer  les  novices  à  l'expiration  de  l'an  de  noviciat.  Lne  bulle 
de  S.  Pie  V  accorde  six  mois  pour  faire  professer  ou  renvoyer.  En 
Saxe,  le  gouvernement  ddfend  les  professions  avant  l'âge  de 
vingt-cinq  ans.  C'est  pourquoi  le  provincial  des  Franciscains 
réformés  demande  la  permission  de  placer  les  novices  dans  divers 
couvents  hors  du  noviciat,  de  les  appliquer  aux  études  et  de  recevoir 
la  profession  lorsqu'ils  atteindront  vingt-cinq  ans. 


ut  malo  quod  imminet  illi  minorum  Reformatorum  provinciœ 
benigniter  occnrrat  facultatem  faciendo  ministro  provinciali 
pro  temporeexistenti,  ut  possit  novitios  etsi  nondum  prolcssos 
in  uno  vel  altero  ex  illis  conventibus  retinere  ad  scienliarum 
studia,  quaj  interdicuninr  novitiis  asfatutis  ordinis,  adsignare, 
ac  tandem  eiapso  anno  vigesimo  quinio  lutatis  ad  professio- 
nem religiosam  praîfatos  novitios  admittere  absque  novo  novi- 
tiatu  et  in  conventibus  ubi  actu  de  familia  connnorantur. 

Yolum  ministri  gcncralis.  Attentis  qn;u  S.  V.  exponebat 
oraior  pater  Florianus  Biendrayer  provincialis  minister  S.  Cru- 
cis in  Saxonia  censet  generalis  minister  iniperliendam  esse 
facultitcm  provinciali  pro  tein|)ore  existenti,  juvenes  novitios, 
etsi  nondum  professes,  in  conventibus  retinendi,  nec  non  ad 
studia  scienliarum  qu;e  juxia  ordinis  statuta  interdicuntur 
novitiis  adsignandi,  ac  tandem  exjilelo  anno  vigesimo  (juinto 
ORtatis  ad  professionem  admittendi,  ea  tamen  lege  ut  prœfati 
juvenes  ferant  professorum  suffragia  sécréta  bis  anno  novi- 
tiatus,  tertio  antequam  solemniterprofileantur,  prœmissis  octo 
vel  decem  diebus  exercitiorum  spiritualium  :  ni  aliter  dijudi- 
caverit  S.  V.  cui  se  committit  dum  SSmos  pedes  deosculatur. 

Ex  conventu  Aracœlitano  4  septembris  1843.  —  Fr.  Aloy- 
sius a  Laureto,  minister  generalis. 

E.x  audientia  SSmi  die  12  septembris  1843.  SSmus  annuit 
pro  petite  indulto  ad  quinquennium  ea  tamen  lege  ut  pr.-efati 
juvenes  ferant  professorum  sutiVa2ia  sécréta  bis  anno  novi- 
tiatus,  et  tertio  antequam  solenmiter  profite;mtur,  prœmissis 
octo  vel  decem  diebus  exercitiorum  spiritualium,  facta  adno- 
tationc  in  singulis casibus  hujus  rescripti  in  libris  professionem. 
Contrariis  etc. 

Roniie,  etc. 

1763.  Super  magistro  novitiorum. 

Il  P.  Domenico  délia  Madré  di  Dio,  vice-provinciale  dei 
Passionisti  in  Inghilterra,  non  avendo  soggetto  di  età  matura 
adattato  per  l'oflicio  di  maestro  de'  novizi,  e  prescrivendo  le 
regole  délia  sua  Gongregazione  che  chi  ha  da  eleggersi  per  tal 
carico  abbia  33  anni  di  età  e  10  anni  di  religione,  supplica  la 
S.  V.  che  voglia  degnarsi  di  accordar  la  necessaria  dispensa, 
onde  possa  eleggersi  il  P.  Gostantino  di  S.  Francesco  di  Sales,' 
il  quale  di  età  ha  29  anni  e  da  nove  anni  si  trova  aver  vestito 
l'abito  délia  nostra  Gongreoazione.  11  nominato  padre  ed  in 
Italia  ed  anche  in  Inghilterra  ha  esercitato  fm'ora  bene  e  con 
Iode  l'ofTicio  di  vice-maestro  de'  novizi,  ed  è  fornito  délie  qua- 
lità  necessarie  per  far  bene  il  maestro,  e  perô  spera  l'oratore 
che  farà  un'ottima  riuscita  se  la  S.  V.  si  degna  dispensarlo. 

Ex  audientia  SSmi  die  3  septembris  1845.  SSmus  annuit 
arbitrio  P.  vice-provincialis  pro  petita  habilitatione  et  dispen- 
satione  ad  effectum  de  quo  agitur.  Gontrariis  etc. 

Romae,  etc. 

1766.    Super- REGULARiBus  belgu. 
(Bruxelles.   —  Nunziatura  apostoiica). 
Eminenza  Reverendissima, 
Interpellatosi  da  me  questo  visitatore  apostolico  degli  ordini 
regolari  Mgr  Corselis  suiroggelto  che  riguarda  il  veneratissimo 

(1705).  Passionistes  d'Angleterre.  Mailre  de  novices.  Dispense 
d'âge.  Le  décret  de  Clément  Vlll  exige  que  le  maître  des  novices 
ait  trente-cinq  ans  d'âge  et  dix  ans  de  profession.  La  S.  Congré- 
gation reçoit  la  demande  qui  suit:  a  Le  P.  Dominique  de  la  Mère 
de  Dieu,  vice-provincial  des  Passionistes  en  Angleterre,  n'ayant 
pas  de  sujet  qui  atteigne  l'âge  prescrit  par  les  constitutions'  de 
l'ordre  pour  l'emploi  de  maître  des  novices,  demande  la  dispense 
nécessaire  pour  nommer  le  P.  Constantin  de  S.  Erançois  de  Sales 
qui  a  vingt-neuf  ans  et  porte  depuis  neuf  ans  l'habit  de  l'institut.' 
En  Italie  et  en  Angleterre  il  a  parfaitement  rempli  l'emploi  dé 
vice-maitre  de  novices.  —  Grégoire  XVI  accorde  la  dispense  d'â°e. 
Rome,  3  septembre  1845.  ° 


479 


DECRETS    INEDITS 


480 


foirlio  deU'Emza  V.  Rmadei  51  del  passato  luglio,  nii  fa  risa- 
pere  che  non  senza  gravi  inconvenienli  potrcbbe  acconsentirsi 
alla  dimanda  avanzatasi  dal  P.  commissario  générale  de'  ca- 
nonici  regolari  délia  S.  Croce.  Saviamenle  rillelte  die  all'ap- 
poggio  di  queslo  csenipio  tutti  gli  allri  ordlni  religiosi  si  met- 
terebbero  nellinipegno  di  otlenere  una  simile  esenzione,  e 
cbe  tanlo  piii  facilniente  profitlerebbero  délia  favoievole  cir- 
costauza  in  quanlo  che  ad  essi  non  liesce  sominaniente  aggra- 
devole  il  trovarsi  assoggeltati  alla  giurisdizione  di  un  prête 
secolare. 

Il  niio  sentimcnto  si  accorda  con  quello  del  visitatore  apos- 
lolico,  essendo  persuaso  délia  ginslezza  de'  suoi  prudenti 
riflessi.  Anche  nel  caso  che  non  si  assccondassero  le  possibili 
pretensioni  che  potrebbero  sul  date  esempio  sollevarsi,  non  si 
riuscirebbe  per  lo  n:eno  ad  evitare  le  moite  inquietiidini  che 
seco  trarrebbe  il  dispiacere  di  un  incoiUralo  rifuito.  Credo  poi 
ancor  piùconveniente  di  accoslarnii  allaopinione  del  visitatore 
apo^lolico,  perché  questi  si  è  espresso  di  essere  disposto  di 
accordare  al  P.  commissario  générale  tutie  le  facilitazioni  e 
lutta  la  libertà  perché  egli,  salva  la  di  lui  autorità  e  giurisdi- 
zione, possa  compiere  nel  Belgio  le  ordinarie  sue  visite. 

Bruxelles,  2S  settembre  1843.  —  Gioachino,  arcivescovo  di 
Djmiata,  nunzio  apostolico. 

1767.    DiSPEXsATIOMS  SUPER  ABSTINEKTIA. 

Dora  Lodovico  Ciolfi  délia  Certosa  di  TrisuUi,  rispettosa- 
inenie  espone  che  stabiliti  da  circa  un  anno  alcuni  Certosini 
nel  monastero  di  Fossa-nuova,  abilato  nei  passât!  tempi  dai 
PP.  Cislerciensi  Riformati,  e  insorto  il  dubbio,  se  in  quel 
locale  ove  per  anco  non  è  stata  introdotta  la  regolare  osser- 
vanza,  possa  o  no  dagli  inservienti  secolari  mangiarsi  di  grasso. 
Quindi  per  non  illaqueare  la  coscienza  dei  moUi  artisti  che 
faticano  nei  restauri  del  delto  locale,  i  quali  eludendo  la  sor- 
veglianza  dei  monaci,  mangiano  clandestinamente  di  grasso. 
Il  priore  supplicante  implora  da  V.  B.  che  venga  accordato 
i'indulto  di  polere  preparare  nel  ridetlo  locale  di  Fossanuova, 
i  cibi  di  grasso  e  somministrarli  agli  artisti  che  vi  sono  a  tra- 

(1766).  Réguliers  de  Belgique.  Visite  apostolique.  Les  chanoines 
réguliers  de  Sainte-Croii  ayant  demandé  d'filre  exemptés  de  la 
visite  apostolique,  le  nonce  de  Bruxelles,  Mgr  Joachim  Pecci 
(actuellement  Léon  XI 11)  adressa  à  la  S.  Congrégation  des  Eïûques 
et  Réguliers  lesinformalions  suivantes:  «  J'ai  consulté  Mgr  Corselis, 
visiteur  apostolique  des  ordres  réguliers  sur  la  question  dont 
parle  la  très-vénérée  dépèche  de  votre  Eminence  en  date  du 
21  juillet  dernier.  Il  me  répond  qu'il  y  aurait  de  graves  incon- 
vénients à  accueillir  la  demande  du  commissaire  général  des 
chanoines  réguliers  de  Sainte-Croix.  Il  fait  observer  très-justement 
que  cet  exemple  porterait  tous  les  autres  ordres  rehgieux  à 
demander  la  même  exemption.  Ils  profiterdienl  d'autant  plus 
volontiers  de  l'occasion  qu'ils  sont  extrêmement  contrariés  de  se 
trouver  sou.'  la  iuridiclion  d'un  prêtre  séculier.  Mon  sentiment 
est  pleinemen:  d'accord  avec  celui  du  visiteur  apostolique;  je 
suis  tout  à  fait  persuadé  de  la  justesse  de  ses  prudentes  réflexions. 
Supposé  que  les  prétentions  suscitées  par  cet  exemple  ne  fussent 
pas  accueillias,  on  ne  pourrait  tout  au  moins  éviter  une  foule  de 
tracas  que  le  refus  amènerait.  Je  crois  d'autant  plus  convenable 
de  me  rallier  au  sentiment  du  visiteur  apostolique  qu'il  a  exprimé 
l'intention  de  donner  au  commissaire  général  toutes  les  facilités 
et  toute  la  liberté  de  faire  la  visite  ordinaire  en  lielgique,  sans 
porter  atteinte  à  la  juridiction  età  l'autorité  du  »isiteur  apostolique. 
Bruxelles,  28  septembre  18  ib.  » 

(1767).  Chartreux.  Abitmence.  Non-seulement  les  Chartreux 
doivent  garder  l'abstinence,  mais  ils  ne  peuvent  pas  tolérer  que 
les  étrangers  mangent  de  la  viande  dans  l'enceinte  du  cloître. 
Cette  disposition  est  inhérente  à  la  clôture  elIc-mOme.  Dés  les 
premiers  temps  de  l'Ordre,  les  souverains  pontifes  ont  porté  de 
graves  peines  contre  les  transgresseurs.  Clément  .\ll,  dans  un 
bref  du  11  mai  1731,  et  Clément  XIV,  dans  un  autre  bref  du 
20  décembre  1771,  ont  défendu  aux  Charireu.v,  sous  peine  d'ex- 
communication, de  permettre  aux  étrangers,  quels  qu'ils  soient, 
de  prendre  des  aliments  gras  dans  la  clôture  des  monastères.  — 
La  S.  Congrégation  des  Evoques  et  Réguliers  reçoit  la  demande 


vagliare  nella  fabbrica  colla  facoltà  ai  medesimi  di  poterne 
mangiare  deniro  il  recinio  di  quel  monastero. 

Votum  procuratoris  dcncralis.  Poichè  la  S.  V.  con  un  de- 
creto  délia  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  de'  1844,  ebbe  Talta  digna- 
zione  di  erigere  in  Certosa  l'antica  abbazia  de'  PP.  Cislerciensi 
di  Fossanuova,  e  che  tino  dai  13  geimaio  1845  andaronvi  ad 
abitare  collegialmentc  cinque  monaci  e  tre  conversi,  non  già 
per  assistere  ai  restauri,  ma  bensi  per  praticarvi  l'osservanza 
regolare,  mi  sembra  che  tin  da  quel  punto  in  cui  cola  s'intro- 
dussero,  debba  considerarsi  siccoine  stabilita  canonicamente, 
sebbene  senza  alcuna  formalilà  in  quella  casa  la  monastica 
clansura.  I  decreti  di  Clémente  Vill  e  di  Urbano  VIII  prescri- 
vono  che  ogni  convento  abbia  la  sua  clausura. 

Ciô  amniesso,  per  gl'istituti  regolari  in  génère,  fa  d'uopo 
ainmeltere  lo  stesso  per  l'istituto  Certosino  in  particolare,  ed 
a  questo  unir  pure  il  divielo  di  mangiare  carne  dentro  le 
rispettive  clausure,  non  tanlo  per  i  religiosi  che  ne  professano 
l'astinenza  perpétua,  quanto  ancora  per  gli  estranei,  solto  gra- 
vissime  peiie  fulminate  fin  dai  primordi  dell'ordine,  dalla 
S.  Sede  aposlolica,  sopra  i  contraventori.  Più  particolar- 
mente  poi  i  Sommi  Pontefici  Clémente  XI  con  nn  suo  brève 
deglill  niaggio  1731,  e  Clémente  XIV,  con  brève  dei  20 
dicembre  1771,  vielarono  ai  Certosini,  sotto  pena  di  seoniu- 
nica,  di  perniettere  non  chedi  somministrare  a  chicchessia  di 
estranei,  il  cibo  di  grasso  nella  clausura  dei  loro  nronasteri. 

Ciô  non  pertanto,  siccome  attualmente  nella  Certosa  di 
Fossanuova  si  trovano  molli  artisti  che  faticano  nei  restauri 
délia  medesima,  e  dai  quali  difîicilmenle  potrebbe  esigersi  che 
si  astenessero  dal  mangiar  carne,  io  son  di  parère  che  meritar 
possa  aJesione  l'infrascritta  istanza  del  priore  délia  Certosa  di 
Trisuiti,  a  condizione  che  le  carni  si  cucinino  dai  secolari  in 
stanza  separata. 

Certosa  di  Roma,  26  novembre  1845.  —  F.  Leone  Nicolai, 
procuratore  générale. 

Rescriptum.  Ex  audienlia  SSmi  die  28  noverabris  4843. 
SSmus  annuit  arbitrio  P.  procuratoris  generalis,  pro  facultate 
indulgendi  ut  in  dicto  nionaslerio  durante  illius  reparatione 
pro  artificibus  et  operariis  tantum  carnes  coqui  possint  et 
eisdem  artificibus  subministrari,  ita  tamen  ut  coquantur  et 
subministrentur  a  persona  sœculari  in  locis  separatisa  dormi- 
torio,  refectorio  et  culina  monacliocum,  et  quantum  fieri 
poterit  in  vicinioribub  portis  monasterii.  Romse,  etc. 

suivante  :  «  Dom  Louis  Ciolfi,  de  la  Chartreuse  de  Trisuiti,  repré- 
sente respectueusement  que  quelques  religieux  sont  établis  depuis 
environ  un  an  dans  le  monastère  de  Fossanova,  qui  appartenait 
autrefois  aux  Cisterciens  réformés.  Comme  l'observance  régulière 
n'est  pas  encore   établie,  on  s'est  demandé  si  les  domestiques 
séculiers  pouvaient  manger  gras.  Pour  exonérer  la  conscience 
d'un  i;rancl  nombre  d'ouvriers  qui  travaillent  aux  réparations  du 
monastère,  et  qui,  trompant  la  surveillance  des  moines,  mangent 
de  la  viande  en  secret,  le  prieur  demande  la  permission  de 
préparer   des   aliments  gras   pour   les  ouvriers,  en  sorlc   qu'ils 
puissent  licitement  faire  gras  dans  l'enclos  du  monastère.  —  Le 
procureur  général  des  Chartreux  pense  que  la  clôture  canonique 
existe.  Depuis  bientôt  un  an  cinq  moines  et  trois  convers  habitent 
conventuellcment  la  maison,  non  assurément  pour  surveiller  les 
réparations,  mais  pour  y  pratiquer  la  vie  monastique.  11  faut  donc 
croire  que  la  clôture  canonique  a  été  établie  dès  le  premier  jour, 
quoiqu'aucune  formalité  n'ait  été  employée.  Les  décrets  de  Clé- 
ment VIU  et  d'Urbain  VIII  veulent  que  chaque  couvent  ait  sa 
clôture.  De  la  clôture  résulte  pour  les  Chartreux  la  défense  de 
prendre  des  aliments  gras,  soit  pour  les  religieux  qui  font  profes- 
sion de  l'abstinence  perpétuelle,soit  pour  les  étrangers. Cependant, 
comme  il  n'est  pas  possible  d'exiger  que  les  nombreux  ouvriers 
qui  travaillent  aux  constructions  s'abstiennent  de  manger  de  la 
viande,  le  procureur   général  favorise  la  demande   du   prieur, 
mais  i!  met  pour  condition  que  les  séculiers  fassent  cuire  leurs 
aliments  dans  une  cuisine  séparée  de  celle  du  monastère.  — 
Grégoire  accorde  l'induit,  à  condition  que  la  préparation   des 
repas  pour  les  ouvriers  soit  faite  hors  du  dortoir,  du  réfectoire  et 
de  la  cuisine  des  moines.  Rome,  28  novembre  1845. 


481 


DECRETS    INEDITS. 


482 


1708.    OrdINIS   CONVENTUALIUM    IN    DaVAUIA. 

Il  sacpnloteGioviinni  Sc.liellemhfrp,  già  paroco  pcr  15  nnni 
cd  ora  da  ire  mes;  r.ovizio  Ira  i  iniiiori  conventiiali  in  Wiirt- 
biirgo  nella  Baviera,  lia  continualo  in  btioiia  fcde  ad  ascollare 
le  confessioiii  dopo  inrominciato  il  novizialo.  Altesc  lo  otlime 
qualité  dil  sudelto  novizio,  il  miiiislro  goncnilc  de'  niinori 
conveiiliiali  iii]|ilora  iiiiiilmentc  la  san.itoria  de!  passalo,  e 
benigna  dispensa  del  fntnvo,  onde  possa  proscgiiii'e  adascol- 
lare  le  confi  ssioni  durante  il  suo  noviziato. 

Volitm  proctiraloris  jcncralis.  Conslitulionilnis  ordinis  cau- 
tum  tsl  ncniinem  novitioium  tenipoie  probationis  liis  iiiune- 
ribus  fungi  posse  quibiis  adjungiiur  nécessitas  agendi  cum 
extranea  qnacumque  persona,  idtoque  noviiiussacerdosabsti- 
iiere  se  debel  ab  .nidiendis  (■hiisti!idel:um  confessionibus,  ne 
per  boc  exercitium  distrabatur  ab  observanlia  omnium  et  sin- 
guloruin  slatuloi'um  rtligionis.  Sed  P.  Sciudleinberg,  cum 
esset  a'iate  gravis.  .  .  iLj.j  prtuitans  et  in  audiendis  confes- 
sionibus a  plui'imis  annis  addictus,  eliam  cum  liabitu  noviiio- 
rum  peiseveravit  in  eo  oflicio  in  nostra  ccclcsia  Ilerbiijolensi, 
quia  exisliuiabat  id  non  esse  pvolnbituni.  Nnnc  vcro  re  cognita, 
a  ministi'o  generali  ordinis  ut  consulerelur  tum  exaclae  obser- 
vanlii«  regularum  pro  noviiiis,  ac  etiam  bono  fidelium,  qui  in 
sua  pielale  foventur  a  P.  Siineliomberg  praescrtim  in  illis 
regionibus  ubi  caliiolici  mixti  cum  bœrelicis  assiduam  curam 
et  vigilanliam  expostnlaat,  necessarium  et  opporluaiim  exis- 
timo  elargiri  sanationem  prseteriti  novilialus  ad  cautelam,  et 
simul  facultatem  pro  futuro  de  licentia  ordinarii,  superioris 
localis  et  magislri  sui  nisi  aliter  videbilur  S.  V. 

Datum  Roiuœ  apud  SS.  XII  Aposlolcs,  die  12  jujii  1843.— 
P.  Salvator  Calé,  procuralor  generalis. 

Ex  iuidientia  SSnii  die  22  augusti  1843.  SSnius  annuit  ar- 
bitrio  P.  niinislri  generalis  pro  facultale  etiam  per  subdelegan- 
dum  sanandi  quemlibet  defectum,  si  quis  ob  ex[)0?itam  cau- 
sam  in  ejus  noviti^an  irrepserit,  nec  non  pro  habilitatione  in 
futurum  audiendi  christifidelium  sacranientales  confessiones, 
dumniodo  ab  oïdinario  loci  approbatus  fuerit,  vel  approbetur, 
scilicet  debiiam  facultatem  obtineat.  Contrariis,  etc. 
RomaB,  etc. 

1769.    CiSTERCIENSIUM    BELGII. 

Infrascripti  vacantis  abbatis  B.  Marias  V.  loci  de  Bornhem 
ordinis  Cisterciensis  communis  observantiaî  in  archidiœcesi 
Mecbliniensi  in  Beigio  superior  ac  nionachi  S.  Congrégation! 
ea  qua  decet  reverenlia,  exponunt  ut  sequitur  : 

Anno  Doinini  1814  die  11  mensis  novembris  in  loco  solilo 
capitulariter  congregati  deliberavimus  de  contractu  ineundo 
cum  abbalia  Vallis-Dei,  ejusdem  ordinis  in  diœcesi  Leodiensi 
inBelgio  ad  eH'ectum  iiiipediendi  ne  bœc  abbatia  e  qua  duo 
tantum  iique  senio  confecti  monacbi  su[)ersunt,  penitus  inte- 
reat,  sed  e  contra  reviviscat  et  retloreat.  Audito  prius  Illmo  ac 
Rnio  Corselis  visitatore  ac  delegato  apostolico  eoque  totum 
negoiium  iaudante  et  adprobante.  Hujus  contractus  articuli 
sunt  sequentes: 

(1768).  Novice.  Confession.  Conventuels  de  Bavière.  Un  novice 
doit  éviter  tout  rapport  avec  les  étrangers.  Il  ne  peut  donc  remplir 
le  ministère  de  la  confession.  Un  prûlre  de  Bavière,  curé  durant 
quinze  ans,  est  entré  au  noviciat  des  Conventuels  de  Wurtzbourg, 
et  il  a  continué  de  bonne  foi  d'enteudre  les  confe-sions  des 
fidèles.  Attendu  les  excellentes  qualités  du  novice,  le  gjnéral 
demande  l'absolution  quant  au  passé,  et  la  dispense  pour  l'avenir, 
en  sorte  que  le  novice  puisse  continuer  de  confesser  durant  son 
noviciat.  —  Grégoire  .XVI  accorde  l'induit.  Rome,  ii  août  1845. 

(1769).  Ciiierciens.  Bclgiqw.  Les  religieux  de  Val-Dieu,  diocèse 
de  Liège,  cèdent  leur  abbaye  aux  Cisterciens  de  Bornhem.  Le 
présent  décret  ratifie  les  conditions  de  cette  cession. 


1.  Ileiigiosi  ail  abbatia)!  Vallis-Dei  ex  abbatia  B.  Mariaî 
'oci  de  Bornhem  millendi  [lost  sulliciens  piob.itionis  tempus 
ibidem  incorporabimtur. 

2.  Qiioniam  communitas  Vallis-Dei  suffi-'-ienlia,  imde  sub- 
.sisterc  possit,  média  non  habeat,  abbatia  B.  M.  V.  loci  S.  Ber- 
nard! serpicntia  ci  pcr  modiim  eleemosynaj  cedet. 

1.  Statim  summam  bis  mille  francovum  numerata  pocunia. 

2.  Tôt  effnctus  publicos  (fonds  publics)  ut  dent  interesse 
qtiiique  millia  francorum.  Etïeclus  tamon  illi  tamdiu  in  ab- 
batia B.  M.  loci  S.  B(!rnardi  deposit!  remanebunt  (periculo 
taim  n  Vallis-Dei)  et  administrabuntur  a  provisoribus  utrius- 
que  abbatiic  quamdiu  id  net^cssarium  jiidicaverit  delegalus 
apostolicuf.  visitalor  ordinuni  Bcgiiiarium  in  Bolgio. 

Die  31  decembris  cujusque  annisolvetur  illa  summaiucho- 
ando  a  31  decembris  iSii. 

3.  Ex  utensilibus,  maxime  quae  ad  ecclesiae  servitium  spec- 
tant,  ea  dabuntur  qua3  superior  abbatiae  B.  M.  V.  loci  S.  Ber- 
nard! de  consensu  sui  convenlu?.  concedi  posse  judicabit. 

4.  S!  familia  abbatiœ  Vallis  De!  uniqnam  uxistere  canonice 
desinat,  omnia  bona  sua  ad  abbaliam  B.  M.  V.  loci  S.  Ber- 
nard! revertentur. 

i.  In  abbatia  Vallis-Dei  easdeni  quas  nunc  in  abbalia 
B.  M.  V.  loci  S.  Bernard!  conslituliones  obscrvabunt,  salvis 
tamen  niutationibus  a  S.  Sede  in  a  Iprobationeearum  forsitaa 
facit'iidis  aut  per  specialem  dispensationem  obtinendis. 

D.  lilicraliones  super  boc  negotium  locum  habuerunt  tribus 
distincii.^  vicibus.  Primo  quidem  die  9  menais  octobrisejusdeii» 
ann!  cum  prsefatus  Illmus  Dnus  delegatusapostolicus  P.  Cor- 
selis visitationem  inslitueret,  restauratio  abbatial  Vallis-Dei  in 
capitule  a  superiore  proposita  fuit,  monitique  sunt  religiosi  ut 
ir.entein  suam  desuper  visitatori  apostolico  aperirent.  Deinde 
die  31  ejusdem  mensis  etanni  in  capitulo  omnium  inspectioui 
exposilum  fuit  scriplum,  conditiones  de  quibiis  deliberandum 
esset  contlncns,  monitique  sunt  relig!o=!  ut  eas  examinarent 
et  observationes  suas,  s!  quas  haberent,  superior!  commun! - 
carent,  quod  scriptum  juxla  variorum  observationes  a  supe- 
riore modificatum  fuit  et  redactum  ad  formam  super! us  ex- 
pressam.Sicque  modificatum  rursum  in  capituiari  loco  omnium 
inspection!  patiiit  per  inlegrum  diem  10  mensis  novembris,  et 
sequénti  die  11  novembris  in  capitulo  comparuerunt  tum  ia- 
frascripl!  tum  alii  qui  extra  monasterium  curœ  aniniarum  va- 
cant, et  oblocorumdistanliam  non  comparuerunt, declararunt 
tamen  sese  omnia  adprobarc  quai  pluralilale  votorum  slatuenda 
erant  et  prœter  hos  18  nuUus  est  qui  de  jure  vocem  in  capitulo 
babet.  Postqiiam  ergo  prœsentes  capitulariter  congregati  es- 
sent,  superior  simpliciter,  sine  prtestatione  juramenti  ad  scru- 
tinium  de  singulis  supradicti  contractus  articulis  processit,  juxta 
formam  quae  prout  a  majoribus  accepimus  antiquitus  in  ab- 
batia B.  M.  V.  loci  S.  Bernard!  servabatur,qu;Bque  est  hujus- 
modi.  Sufîragia  danturper  globuios  alboseï  nigiosimmissosin 
capsulam  ciausam,  quam  singulis  offert  cantor.  Omnibus  suf- 
fragiis  collectis,  cantor  cum  illo  monacho,  qui  ordine  admis- 
sionis  ad  habitum  senior  est  ad  capitul!  prajsidem  accedit,  et 
b!  très  et  nullus  alius  sufiragii  inspiciunt,  ac  tum  capitull 
prœses  sine  nllo  juramento  palam  pronuntiatscrutinium  fuisse 
favorabile  vel  contra  ;  non  tamen  exprimit  numerum  votorum 
favcrabilium  vel  contrariorum. 

Scrutinio  itaque  hoc  modo  peracto,  de  singulis  supradicti 
contractus  articulis  ad  singulos  pronuntiavit  superior  scruti- 
niuni  fuisse  favorabile  ac  consequentercontraciumtamquara  a 
conventu  admissum  haberi.  Verum  quoniam  in  eo  agitur  de 
bonorum  eorum  alienatione  quae  juxta  bullam  Bened.  XII 
Fulgens  Stella  ad  eti'ectum  perduci  nequit  sine  S.  Sedis  con- 
sensu,  ideo  recursum  habent  infrascripti  ad  hanc  S.  Congre- 
gationem  supplicantes: 

1 .  Ut  requisitus  S.  Sedis  concedatur  consensus.  2 .  Ut  si  ia 


17^ 


SEBIE. 


31 


483 


DECRETS  i?;i:dits. 


484 


toto  hoc  ncgolio  aliquid  de  jure  essectialiter  requisitnm  prae- 
termissum  sit,  defeclum  hune  bénigne  sanare  et  super  euni 
dispenjare  dignelur. 

In  fidem  expositorum  et  pefitorum  prassens  instrumentuni 
propria  manu  subscripsimus,  etc. 

Ex  audientia  SSmi  die  8  augusti  1S15.  SSmus  annuit  arbi- 
trio  visitatoris  apostolici  pro  approbaiione  enunciat*  cessionis 
cum  expressis  pactis  et  conditionibus.  Contrariis  etc. 

Roma^  etc. 

1770.    SlPER    0RD1>-ATI0.\E  OBLATI. 

L'abbate  di  governo  del  monastero  de'  Cassinesi  di  Novalese, 
diocesi  di  Susa,  espone  che  un  taie  fra  Antonio  Mucchia  di 
Montoglio  [diocesi  di  Casaîe)  già  convcrso  non  professoin  detto 
moGastero,  venne  animesso  fra  i  corisli  in  quaiilà  di  oblato,  e 
che  l'abbate  suo  antecessore  gli  conferi  la  tonsura  e  gli  ordini 
minori.  L'ordinato  .Macchia  hi  eserciiato  gli  ordini  iilegitii- 
niamente  conferiti  per  mancanza  di  autorità  nell'ordinante, 
eslendendosi  il  privilegio  degli  abbati  degli  ordini  nionastici 
ai  soli  sudditi  propriamente  detti,  cioè  ai  professi,  e  non  agli 
oblati. 

Interpellalo  in  proposito  l'Enio  sig.  Gard.  Blanchi,  quesli 
con  solide  ragioni  addiniostra  corne  l'ordinazione  sia  valida 
ma  illecita;  per  cui  abbisogna  il  niedesimo  di  essere  assoluto 
e  riabililato  dalla  S.  Sede.  È  poi  di  parère  che  non  gli  si  debba 
negare  la  grazia  essendo  avvenuto  un  taie  sconcerto  non  per 
dolo,  ma  per  l'ignoranza  si  deU'ordiuato  corne  dell'abbate 
ordinante  già  defonto. 

Perché  poi  il  Macchia  assoluto  e  riabilitato  possa  essere  pro- 
mosso  agli  ordii.i  sacri,  è  d'uopo  che  si  provveda  di  tiloio, 
non  essendo  religioso  professe,  ed  è  d'uopo  che  per  l'ordina- 
zione dipenda  dal  proprio  vescovo  di  origine  che  è  quello  di 
Casale  o  da  quello  di  Susa  ordinario  del  suo  doniicilio,  a  te- 
nore  de'  SS.  canoni. 

Anche  il  1'.  abbate  è  favorevole. 

Ex  audientia  SSmi  diei  22  augusti  1845.  SSmus  annuit 
arbilrio  P.  abbatis  gubernii  pro  facultate  etiam  per  subdele- 
gandum  prœfatum  oblatum  a  censuris  et  poenis  ecclesiaslicis 
ob  praemissa  ferlasse  incursis  absolvendi,  et  cum  eodem  super 
inhabilitate  et  irregularitate  dispensandi,  nec  non  illum  ad 
ordines  sacres  suscipiendos  habilitandi,  ita  tamen  ut  in  ordi- 
nibus  suscipiendis  serventur  de  jure  servanda  tam  quoad  de- 
pendentiam  a  proprio  ordinario  ad  formam  constitutionis 
Innocenlii  XII  incipient.  Speculatores,  tiim  relate  in  reliquis 
omnibus  quae  a  SS.  canonibus  prœscribuntur.  Contrariis  etc. 

Romae,  etc. 

1771.  Stn'ER  RECLUSIONE   IN   CONVENTIBDS. 

Non  sono  rare  le  circostanze  onde  richiamare  al  dovere 

(1770).  Bénédictins.  Oblal.  Ordination.  L'abbé  ne  peut  confL^rer 
la  tonsure  et  les  ordres  mineurs  qu'à  ses  propres  sujets,  c'est-à-dire 
aux  choristes  profès.  Un  Oblat  doit  demander  les  dimi.«soires  de 
l'ordinaire,  soit  origine  soit  domicile.  L'abbé  de  iNovaiese,  diocèse 
de  Suse,  représente  qu'un  nommé  Antoine  Macchia,  du  diocèse 
de  Casai,  étant  r.ovice  convers,  fut  admis  parmi  Jes  profés  en 
qualité  d'oblat,  et  le  précédent  abbé  lui  conféra  la  tonsure  et 
les  ordres  mineurs.  Antoine  a  exercé  les  ordres  qui  lui  ont  été 
illégitimement  conférés.  Le  cardinal  Bianchi,  prolecteur,  montre 
par  de  bonnes  raisons  que  l'ordination  a  été  valide  mais  illicite. 
L'absolution  et  la  réhabilitation  sont  par  conséquent  nécessaires. 
Pour  recevoir  les  ordres  majeurs,  l'Oblat  devra  présenter  un  titre 
canonique  d'ordination  et  obtenir  les  dimissoires  de  son  évèque, 
soit  celui  de  Casai  dans  le  diocèse  duquel  il  est  né,  soit  celui  dé 
Suse,  ordinaire  du  lieu  dans  lequel  il  réside.  —  Gréf'oire  .KVI 
accorde  l'absolution,  la  réhabilitation,  et  recommande  d'ob- 
server la  constitution  Speculatores  du  pape  Innocent  Xll  Rome 
22  août  1845. 

(177 Ij.  Réclusion  des  ecclésiastiques  séculiers  dans  les  couvents. 
Les   réguliers  doivent-ils  accueillir  les  ecclésiastiques  que  les 


cuni  ecclesiastici  di  questa  archidiocesi  (di  Ferrara)erimuo- 
vere  dal  gregge  affidatomi  ogni  aniniirazione  e  scandale,  per 
obbligo  dol  niio  jiastorale  oflicio,  nii  trovo  cos'.retto  a  punirli 
in  via  correzionale,  ed  alcune  volte  per  maggiori  delitti  a  sot- 
toporli  ben  ancora  a  lorniale  processo. 

Pli  passai©  in  simili  occasioiii  i  niiei  predecessori,  non  es- 
sendovi  qua  le  carceri  proprie  per  gli  ecclesiastici,  ne  locale 
atto  a  t'orinarvele,  mandarono  i  deliuquenti  od  inquisiti  nelle 
famiglio  religiose,  o  perché  nel  ritiro  e  nel  silenzio  del  chio- 
stro  riformassero  i  loro  costnmi,  o  perché  ristretti  in  qualche 
stanz.i  soggiacessero  ai  piocedinieiiti  necessari  per  avverare  le 
iinputazioni  di  cui  erano  coipiti.  Int'atti,  per  tacere  di  altri 
esenipi,  il  mio  antecessore  1  Emo  Rmo  sig.  Gard.  Della-Genga 
nel  1810,  ordiiiô  che  il  sacerdote  Antonio  N.  fosse  tradotto 
nel  convento  dci  PP.  capuccini  di  questa  città  conie  casa  di 
strelta  osservanza,  e  dove  espiando  la  prepria  pena,  vi  rimase 
per  più  di  due  anni.  Anche  io  sull'esenipio  de'  miei  predeces- 
sori in  tre  circostanze  mautlai  per  alquanto  tenqio  in  via  cor- 
rezionale alcuni  saceideli  al  convento  de'  PP.  capuccini,  alla 
casa  dei  signori  délia  .Missione  ed  anche  al  convento  degli 
Agostiniani  scalzi. 

Oggi  per  altro  le  dette  religiose  famiglie,  communicandomi 
gli  ordini  dei  loro  rispettivi  superiori  di  non  potere  cioè  rice- 
vere  in  appresso  per  gli  indicali  motivi  verun  ecclesiastico,  si 
scusano  di  non  potere  aderire  a'  miei  ginsti  desideri.  In  laie 
angustiante  situazione  che  dovrù  io  tare?  Farli  iradurre  nelle 
pubbliche  carceri  con  somme  disdoro  del  carattsre  sacerdo- 
tale, in  questi  tempi  nei  quali  i  maligni  prendendo  occasione 
dalle  cose  anche  le  più  innocenti,  parlano  cosî  maie  del  sacer- 
dozio?  Ad  evitare  perlante  questi  due  perniciosissimi  estremi, 
prego  vivamente  V.  E.  a  far  si  che  codesto  S.  consesso  abbia 
la  degnazione  di  ordinare  che  in  appresso  i  RR.  PP.  capuccini 

évoques  envoient  à  titre  de  punition  correctionnelle,  ou  comme 
mesure  paternelle?  La  question  est  tranchée  dans  uue  lettre  que 
le  cardinal  Cadoliui,  archevêque  de  Ferrare,  adressa  à  la  S.  Con- 
grégation des  Evéques  et  Réguliers  :  «  Assez  souvent,  pour  rappeler 
au  devoir  quelques  ecclésiastiques  du  diocèse  et  faire  cesser  la 
surprise  et  le  scandale,  le  devoir  de  ma  charge  pastorale  m'oblige 
de  les  punir  correctionneilement,  et  parfois  les  délits  exigent  un 
procès  formel.  N'ayant  pas  de  prison  particulière  pour  les  ccclé- 
siastiquts  ni  de  local  pour  cela,  mes  prédécesseurs  envoyèrent 
les  coupables  ou  les  prévenus  dans  les  communautés  religieuses, 
pour  que  dans  la  retraite  et  le  silence  du  cloître  ils  pussent 
amender  leur  conduite,  ou  bien  que,  confinés  dans  une  pièce 
séparée,  ils  fussent  soumis  aux  enquêtes  nécessaires  pour  élucider 
les  choses  dont  ils  étaient  accusés.  En  elfet,  pour  ne  citer  qu'un 
exer.iple,  mon  prédécesseur  immédiat,  le  cardinal  Délia  Genga, 
en  IS'iO,  ordonna  de  transporter  au  couvent  des  Capucins  de 
Ferrare  Antoine  N.  prêtre,  lequel  y  demeura  plus  de  deux  ans 
pour  expier  sa  peine.  En  ce  qui  me  coticerne,  j'ai  fait  de  même 
en  trois  circonstances,  en  envoyant  correctionneilement  quelques 
prêtres  au  couvent  des  Capucins,  ou  chez  les  prêtres  de  la  Mission, 
et  même  au  couvent  des  Augustins  déchaussés.  Actuellement  ces 
communautés  me  communiquent  des  ordres  de  leurs  supérieurs 
qui  leur  défendent  de  recevoir  désormais  les  ecclésiastiques  pour 
les  motifs  susdits,  et  elles  s'excusent  de  ne  pouvoir  condescendre 
à  mes  justes  désirs.  Que  devrai-je  faire  dans  une  situation  si 
affligeante?  Faire  traduire  les  ecclésiastiques  dans  les  prisons 
publiques,  au  grand  déshonneur  du  caractère  sacerdotal?  Afin 
d'éviter  cette  douloureuse  extrémité,  je  prie  vivement  votre 
éminence  de  faire  en  sorte  que  la  S.  Congrégation  veuille  bien 
ordonner  que  les  révérends  pères  Capucms  de  Ferrare  reçoivent 
désuimais  dans  leur  couvent,  comme  celui  où  l'observance  est  la 
plus  rigoureuse  et  qui  est  le  plus  commode,  les  ecclésiastiques 
que  j'enverrai.  Toutes  les  dépenses  seront  ponctuellement  payées 
par  ces  ecclésiastiques  ou  par  moi.  »  —  La  S.  Congrégation 
accorde,  en  ce  qui  concerne  quelques  jours  de  retraite;  elle 
n'envisage  pas  le  cas  de  la  réclusion  correctionnelle  ou  criminelle. 
Elle  écrit  au  général  des  Capucins  que  «  l'archevêque  de  Ferrare 
ayant  parfois  besoin  de  faire  faire  les  exercices  aux  personnes  qui 
ont  commis  quelque  faute,  la  S.  Congrégation  désire  que  ces 
personnes  soient  reçues  dans  le  couvent  des  Capucins  de  Ferrare, 
sans  aucune  charge  pour  le  couvent.  Kome,  8  août  1845.  >> 


485 


OF.CRETS   INEDITS. 


486 


di  quosta  città  abbiano  da  ricevere  nel  loro  conveiito  corne 
quello  (li  maggiore  e  più  stretla  osservanza  e  per  la  sua  coino- 
dità  nU'uopo  più  atto,  gli  ecclesiaslici  cho  da  nie  saranno  ivi 
niaïuhiti.  Le  spesc  lutte  saranno  puiitiialiiiente  paj^ale  dai  nie- 
desiini  cicclesiastici  o  da  mestesso. 

Fernira  li  23  ginsno  18-ij.  —  Gard.  Cadolini. 

Scribatiii'  P.  ministro  geiierali  capiiciiioiuiu  ad  ineiitem  : 
che  occonendo  ail'ai'civescovo  di  Ferrara  aile  voile  di  maiidare 
a  fare  gli  csei'cizi  délie  persone  che  haniio  commesso  qualche 
iiiaiicanza,  questa  S.  C.  d-sidera  che  11  luedesiiiii  sieno  l'ice- 
viiti  nel  conveiilo  de'  capiiccini  di  Fenara,  senza  peiô  alcun 
pregiiidizio  nell'iiitcresse;  e  pei'ciô  V.  P.  faià  conoscere  al 
s'.iperioie  di  quel  convento  la  mente  di  quesla  S.  G. 

Romae,  8  auguiti  1845. 

1772.  Super  translatioke  monasterii  tiuppensium. 

Abbatia  Gardiensis  ordinis  Cisterciensis,  desinente  ullimo 
secnio  magna  ex  parte  diruta,  anno  18IG  in  abbatiam  secun- 
cundum  rei'onnatiorieni  de  Trappa  iteruni  eiecta  est.  Sed 
magna  senipei-  egestale  laboravit,  tum  quia  non  parvas  per- 
pessa  est  calamitates,  tuni  quia  soii  malilia  victum  non  sup- 
pedilat,  unde  regulavia  loca  reficiendi  copia  hue  usque  non 
luit. 

Piieterea  non  satis  removetur  a  strepitu  et  conturbatione 
liomiiium;  nani  una  ex  parte  sub  ipsis  moeaibus  via  publica 
nuper  patefacta  est  ;  altéra  vero  parle  canalis  adhasrens  na  • 
viunionerariorum  trequentia  sternitur  j  denique  médium  viri- 
darium  dividet  via  ferrea  {chemin  de  fer)  auctoritate  publica 
mox  conticienda. 

Quibus  permolns  abbas  hujus  loci,  post  mu'.tas  indagatio- 
nes  alinm  opportuniorem  locuiii  supra  onmem  spem^  Deo 
protegente^  reperit,  scilicet  antiquam  celeberrimamque  abba- 
tiam a  septem  foniibus  {Sept  fons)  in  diœcesi  Molinensi  sitam, 
cujus  prœcipua  «fidificia  rémanent  intégra,  septa  quatuor  fere 
millibus  spaliosa  firmissima  maceria  per  circuitum  claudit, 
tbiisque  adjacentes  campi  latissimi  ingenti  hominum  niuititu- 
dini  operam  ac  victum  faciliime  ministrabunt.  Et  quod  magis 
uvat,  quos  abseondit  Deus  in  abscondito  fajiei  suse,  profun- 
ilissimum  bilenlium  locum  vasta;  solitudinis,  sed  non  horroris, 
praiserlim  cum  inhabitabitur  a  viris  et  canenlibus  et  dantibus 
laudem  Deo. 

QuiB  omnia  pacto  admodum  commodo  comparandas  offe- 
runtur.  lluic  proposito  favent  lUmus  Molinensis  episcopus, 
niagistralus,  provinciie  prœfectuset  populus,  jamque  de  novo- 
rum  incoiarum  adventu  sibi  gvatulantur.  Quse  cum  ita  sint, 
abbas  Gardiensis  ad  pedes  V.  S.  humiliter  provolutus,  enixe 
rogat  atque  oblestatur,  ut  translationi  monachorum  supra- 
dictœ  abbatiœ  in  cœnobium  cui  nomen  septem  fontium  {Sept 
fons)  bénigne  annuat,  suaque  potestate  apostolica  eamdem 
confiriiiare,  idemque  antiquissimum  monasterium  rursus  ab- 
batiai  titulo  insignire,  et  tamen  omnes  prœrogativas  ac  privi- 
légia Gardiensi  abbatiae  annexa  illuc  transferre  dignetur. 

Juxta  antiquas  ordinis  nostri  oonstitution-js,  fundare,  mu- 
tare,  transferre  abbatiam,  ad  capitulum  générale  pertinet; 
sed  cum  nunc  temporis  non  celebretur  capitulum  et  periculum 
esset  in  mora,  ut  norunt  omnes  qui  versantur  in  diœcesi  Mo- 
linensi,  hinc  directe  ad  siipreniam  Vestra;  Sanctitatis  auctori- 
tatem  confugiendi  nécessitas  fuit,  cujus  observ.  obseq.  dev. 
atque  humil.  servit,  et  fiUus  in  Ghristo  F.  Stanislaus  orator 
et  abbas  Gardiensis.  —  Datum  in  abbatia  nostra  Gardiensi 
diœcesis  Ambianensis  in  Gallia,  die  il  augusti  1845. 

(177-2).  Trappistes.  Abbaye  du  Gard.  Translation  a  Sept-Fons. 
La  supplique  de  l'abbé  du  Gard,  la  lettre  de  l'évûque  d'Amiens  et 
celle  de  l'évCque  de  Moulins  expriment  les  motifs  qui  exigèrent 
la  translation. 


Litterte  lilmi  episcopi  Ainbianensis.  Nos  Jomnes  Maria 
episcopus  Ambianensis,  vise  supplici  libello  ad  sanctam  apos- 
tolicam  Sedem  directo  de  translatione  abbatiaj  monachorum 
Trappistarum,  vulgo  du,  Gard  in  nostra  diœcesi  degentium, 
ad  cœn  bium  cui  nomen  Septem  fontes  in  diœcesi  Molinensi, 
dolentes  in  Domino  eos  non  amplius  in  nostra  diœcesi  ad  Dei 
gloriam  et  [iroximi  u;dilicationem  uiausuros,  volis  corum  an- 
nuinms,  nec  non  spei  melioris  cœnobii  status  ipsorumque  reli- 
gionis  amplilicand;B;  quaproptcr  eorum  precesS.Sediaposto- 
licie  onnn  studio  connnendamus. 

D;iluni  Andjiani,  die  27  augusti  1845.  —  Joannes  episcopus 
Ambianensis. 

LUierœ  episcopi  Molinensis.  Le  diocèse  de  Moulins,  d'érection 
récenlu  et  dont  j'ai  l'honneur  d'être  institué  premier  évoque 
par  l'autorité  du  Saint-Siège  apostolique  et  le  concours  du 
gouvernement  franç.iis,  est  sur  le  point  d'avoir  à  recevoir  sur 
son  territoire  le  précieux  établissement  du  monastère  de  Sept- 
fonts,  lequel  dépendait  de  l'antique  et  célèbre  abbaye  de  la 
Trappe,  ordre  de  Cîteaux,  et  suivait  la  réforme  du  Rme  abbé 
de  Piancé.  Ledit  monastère  de  Sept-fonts,  habité  et  sanctifié 
par  la  présence  de  tant  de  saints  religieux,  avait  subi  le  mal- 
heurt-ux  sort  de  toutes  les  communautés  religieuses  dévastées 
et  devenues  désertes  pendant  la  tourmente  suscitée  en  France 
par  l'esprit  révolutionnaire.  11  est  en  ce  moment  près  d'être 
rétabli  et  rendu  à  sa  première  destination,  grâce  au  rév. 
P.  Stanislas,  recteur  actuel  de  l'abbaye  du  Gard,  diocèse  d'A- 
miens, qui  entreprend  de  le  relever  de  ses  ruines  et  d'y  trans- 
porter sa  communauté,  que  des  circonstances  survenues  et 
indiquées  dans  la  pétition  ci-contre  adressée  à  Votre  Sainteté 
obligent  de  changer  de  demeure  et  de  s'établir  dans  une  loca- 
lité plus  convenable  et  plus  solitaire,  oîi  les  enfants  de  S.  Ber- 
nard et  de  Rancé  puissent  s'tlforcer  de  marcher  sur  les  traces 
de  leurs  prédécesseurs. 

L'évêque  de  Moulins  ne  saurait  trop  exprimer  combien  son 
diocèse  se  trouvera  favorisé  et  enrichi  par  les  bénédictions 
célestes  que  la  renaissance  du  merveilleux  établissement  de 
Sept-fonts  ne  saura  manquer  de  lui  procurer;  aussi  quelle 
extrême  satisfaction  et  consolation  éprouve  pour  son  compte 
son  premier  évêque  d'avoir,  avant  de  terminer  sa  longue  car- 
rière, à  l'illustrer,  en  secondant  de  tous  ses  efforts  la  transla- 
tion de  l'abbaye  du  Gard  et  son  introduction  dans  le  diocèse 
de  Moulins,  qu'il  aurait  à  munir  de  sou  approbation  particu- 
lière, à  la  suite  des  pouvoirs  apostoliques  que  le  rév.  père 
Stanislas  aspire  à  obtenir  et  sollicite  avec  ardeur  à  l'effet  de 
confirmer  ladite  translation  des  moines  de  l'abbaye  du  Gard 
dans  le  monastère  de  Sept-fonts,  d'investir  de  nouveau  ce 
1res -ancien  monastère  du  titre  d'abbaye  et  d'y  annexer  les 
prérogatives  et  privilèges  dont  est  en  possession  l'abbaye  du 
Gard. 

Daignez  agréer,  très-saint  Père,les  très-humbles  et  non  moins 
vives  instances  à  l'appui  qu'ose  présenter,  en  se  prosternant  aux 
pieds  de  Votre  Sainteté,  le  plus  soumis,  le  plus  obséquieux  et 
le  plus  religieusement  dévoué  serviteur  et  fils  en  J.-C. — 
Antoine,  évêque  de  Moulins. 

Rescriplum  pontificiam.  Exaudientia  SSmi  die  21  novembris 
1845.  SSmusannuit  arbitrio  episcopi  Molinensis  et  Ambianensis 
pro  facultate  contirmandi  et  approbandi  petitam  Iranslationem 
monasterii  et  raonasticee  familiai  in  monasterium  a  Septem- 
fontibus  nuncupatum  cum  titulo  abbaliœ,  ac  aliis  privilegiis, 
prasrogativis  et  ûneribus,quaî  abbatias  Gardiensi  adnexa  erant. 
Contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Romœ,  etc. 

1773.  Super  defecth  a;TATis. 

Essendo  stato  accettato  nella  Coœpagnia  di  Gesù  il  giovane 
(1773).  Dispense  d âge.  Les  convers  ne  peuvent  être  admis  avant 


487 


DECRETS    INEDITS. 


488 


m 


Euiico  Ginnasi  per  fratello  coadjulora,  e  non  avendo  ancora 
compile  i  20  aimi  di  sua  eli  quali  si  rlchieggono,  si  dimanda 
la  dispeasa  per  riiigresso  nella  religione. 

Ex  aiulientia  SSaii  diei  il  novembris  1843.  SSmus  annult 
arbitriu  P.  pn»?i)Ositi  generatis  pro  petita  dispensatione.  Con- 
trariij  quibtiscuiiique  obitaullbus. 

Roiux,  etc. 

1774.   OrDIMS   OLIVETJINORUM. 

Decretum,  —  luier  niaximas  sununi  pontificatus  soUicilu- 
dines  Romani  poiitilîces  ociilos  suos  ad  icgulares  familias 
sedulo  coi.vtitere  solenl,  ul  selecta  ejiisdeiii  gregis  pars  in 
vinea  Domini  prospère  feliciterque  vigeat  atqiie  floréal  ;  et  si 
fortasse  ininiicus  homozizaiii;i  supersomiiiaverit,  oniiiino  con- 
venant. Ciim  igiliir  in  congregatio  le  Olivetana  lam  ob  mo- 
nachorura  defectuni,  quaiu  ob  teniponini  vicissiludines  alias- 
que  peculiares  circunl^lanli;lS  regularis  obsei\anliœfervor 
in  dies  tepcscerel  et  monaslica  disciplina  collaberetur, 
Léo  XII  et  Pins  VIII,  poniifices  maximi  omnem  curain  adhi- 
buerunt  ut  ingrueiilia  mala  depellerent.  Veruni  quod  prjelau- 
dati  poniifices  perticere  minime  potnerunt,  onini  soUicitudine 
curanduni  esseduxit  SSmus  D.  N.  Gregorius  PP.  XVI,  cujus 
jussu  die  2-2  juiiii  1833  ad  coUapsam  regularem  disciplinam 
in  ea  religiosa  familia  inslaurandam,  et  ad  quieteni  denique 
eidem  resiilueudum,  saluberrimum  latumest  decretum. 

Sed  non  sine  maximo  animi  sui  mœrore  S.mclitas  Sua 
dcinceps  accepit,  latum  decretum  pêne  o!)iilum  esse,  et  nio- 
nasticam  disciplinam  minime  reslitutam,  quin  imo  slatum 
illius  Congregalionis  in  delerius  ruerc.  Ne  igitur  ulio  modo 
deesset  Congregationi  quai  iiiclytani  llorentemque  olim  or- 
dinis  sancli  Benedicli  partem  constituebat,  iteruiii  auctoritate 
aposlolica  eidem  occurrit,  ac  archiepiscopos  Panormi,  Flo- 
renliae  et  Januae  visitatorKS  monasteriorum  depulavit  ut  de 
OlivetaUce  familiai  siatii  inipiireient  atque  referrent.  Acceplis 
igitur  visitationis  actis,  aliisque  relationibus,  audilisque  non- 
nullis  S.  R.  E.  cardinalibus  ex  Sacra  Congregatione  Episcopo- 
runi  et  Regularium  delectis,  novum  decretum  per  eanidem 
S.  Congregalionem  edendum  niandavit,  confidens  Olivetanaî 
familiae  alumnos,  memores  suae  professionis  tandem  aliquando 
decori  instituli,  et  regularis  disciplinas  instauralioni,  deposito 
quolibet  partium  studio,  pro  viribus  prospecluros.  Itaque 
SSmus  Dnus  haec,  quae  sequuntur,  statuit  atque  decrevit. 

i.  in  electione  superiorum  generaiium,  abbatum  monaste- 
riorum, alioruuiqiie  superiorum,  et  otTicialium  nulla  iniposte- 
rum  ratio  habealur  cujuscumque  ailernalivse,  vel  sectionis. 

2.  Duo  laiiiuin  ob  exiguum  monachorum  numerum  visita- 
tores  eliganlur. 

3.  Abbas  generaiis  habeat  etiam  monachum  cancellarium  ; 
et  ipse  cum  duobus  visilatoiibus  ac  cancellario  in  monas- 
lerio  montis  Oliveti  majoris  residere  debeat. 

4.  In  sacra  peragenJa  visitalione  secum  ducat  unura  ex 
visitalonbus  et  cancellarium. 

âge  de  viDt;t  ans  révolus.  Henri  Ginnasi,  voulant  entrer  chez  les 
Jésuites,  oblieot  la  dispense. 

(I"74).  Olivét'iins.  JJécret  yénéroL  R'jforme.  Léon  XII  et  Pie  VIII 
ont  pris  des  mesures  pour  réiablir  la  régularité  de  l'iiistilut  des 
Olivélaius.  Grigoire  .\Vi  prescrit  les  dispositions  suivantes:  1.  L'al- 
ternative est  atjolie  pour  l'élection  des  supérieurs.  2.  L'inslilut  aura 
deux  vbiieurs  généraux.  3.  Le  (général,  les  deux  visiteurs  et  le 
chancelier  résideront  à  Mont-Olivet.  4.  Le  général  faisant  la  visite 
sera  accompagné  d'un  visiteur  et  du  chancelier.  3.  Psalmodie, 
exercices  spirituels,  solitude,  silence.  6.  Ne  pas  sortir  du  couvent 
sacs  demander  la  bénédiction  du  supérieur.  7.  Poiler  l'habit, 
même  eu  voyage.  8.T<ible  commune.  9.  Pensions  pailiculières  des 
religieui.  10.  Défense  de  fréquenter  les  séculiers.  H,  12  et  13.  No- 
viciat. 14.  Vigilance  des  supérieurs  pour  faire  observer  les  statuts. 
15.  Exécution  du  présent  décret,  lequel  devra  être  lu  pendant  la 
retraite  de  chaque  année.  Rome,  la  novembre  1845. 


3.  Moiiacbi  omnes  in  psalmodiam,  ecclesiaslicas  exercita- 
tiones,  solitudinem  et  silentium  quae  nionaslicam  vitam  ma- 
xime fovent,  loto  animo  inciimbant. 

6.  Siiiguli  monachi,  nemiae  excepto,  in  egrediendo  et 
iiigivdiendo  beiiedictionem  a  pneside  monasterii  omnino 
accipiant. 

7.  H.ibilum  regularem,  et  ab  omni  prorsus  levilate  alienum 
ctiam  in  iliuere  induant. 

S.  In  quovis  monasterio  sit  una  ntensa,  eaque  omnibus 
comniunis  :  ex  eaque  nemir.i  liceat  qnidquam  etiam  sub  litulo 
charitatis  reservare  et  extraneis  dislribnere. 

9.  De  peculiaribus  nummis  et  iivellis  monacborum  ser- 
Vv.-ntur  conslitutiones  ordiuis,  et  dtciela  hujus  S^  Congrega- 
tiones  in  iis  onmibus,  quaj  ad  eorum  depositum  eterogaiionem 
pertinent. 

10.  Monachi  omnino  vetantur  privatas  domus  frequentare, 
atque  etiam  a  laicorum  consuetudine  se  toiitineant,  msi  ratio- 
iiabilis  causa  intercesserit. 

11.  Noviiialus  in  nionasterio  Quarti  slatim  aperiri  poierlt  : 
ia  mona.stei iis  vero  moniis  Oliveti  majoris,  et  Paiioimi,  quando 
décréta  visitationis,  et  bujusSacrae  Congregalionis  executioni 
demandata  fuerint  et  regularis  observantia  restituta,  super 
quibus  expectandum  eru  judicium  hujus  Sacrœ  Congrega- 
lionis. 

12.  Noviiialus  in  loco  clauso  et  seorsim  a  monachis  pro- 
fessis  constituantur;  et  in  iis  religiose  observenlur  décréta 
sacri  concilii  Tridentiui,  et  conslitutiones  aposlolicce  et  statula 
ordinis,  eaque  prajsertim  qu:e  a  Clémente  Vlll,  super  recep- 
tione  et  educatione  noviliorum  prœscripta  sunl. 

13.  In  nionasteriis  ubi  noviiialus  po!>itus  est  scholai  ha- 
beanlur,  sludiaque  bene  sint  ordinata;  et  leclores,  qui  quan- 
tum fierj  poterit,  ex  monachis  deliganlur,  siut  probati  et 
idonei. 

14.  Superior  generaiis  et  abbates  prsesules  monasteriorun» 
altentius  pervigilentut  régulas  et  conslitutiones  ordinis  accu- 
rate  ab  omnibus  observenlur. 

13.  Idem  superior  generaiis,  et  abbales  praesules  monas- 
teriorum curare  omnino  debeant,  ut  hoc  decretum  staiim  in 
singulis  monasleriis  executioni  demandelur,illudque  monachi 
diligenter  servent.  Ac  proplerea  superiores  monasteriorum 
quolibet  anno  de  illius  observantia  ad  superiorem  genera- 
lem  ;  isle  veio  ad  banc  S.  Congregalionem  episcoporum  et 
regularium  referai.  Idem  superior  generaiis  de  executione 
ejusdem  decreti  in  sacra  visitatione  sedulo  inquirat,  et  qua- 
tenus  minime  servari  compererii,  efficaciler  illius  observan- 
tiam  urgeat,  eliain  implorata,  si  opus  fuerit,  hajus  S.  Congre- 
galionis auctoritate.  Ul  autein  omnibus  semper  innotescat, 
superiores  singuloruni,  sub  pœna  privalionis  vocis  aciivae  et 
passivae,  illud  quotannis  tempore  exerciiiorum  spiritualiuoi 
semel  in  refeclorio  légère  facianl. 

16.  Hoc  autem  decretum  Sanctitas  Sua  publicari,  et  ab 
omnibus  ad  quos  spécial  servari  mandavit.  Contrariis  qui- 
buscumque  non  obsiantibus. 

Datum  Romae  ex  S.  Congrcgalione  Episcoporum  et  Regu- 
larium, die  15  novembris  1815.  —  P.  Gard.  Ostinius,  prae- 
l'ectus.  —  C.  archiepiscopus  Pergensis,  secretarius. 

1773.  Ordinis  b.  m.  de  mercede. 

Fr.  Joachinus  Ruiz,  vicarius  provincialis  Alparchiae,  visi- 
tator  ordinis  M.  V.  de  Mercede  in  Mcxicana  republica  ad  pedes 
S.  V.  maxima  cmn  reverentia  provolutus  supplex  exponit. 

(177Ô).  République  meiicaine.  Ordre  de  Notre-Dame  de  la  Merci. 
Les  constitutions  déleudent  absolument  d'employer  les  biens  af- 
fectés au  rachat  des  esclaves  i  d'autres  œuvres  de  charité.  Ces 
ressources  n'ayint  plus  d'emploi  i  l'heure  qu'il  est,  le  vice- 
provincial  obtient  la  permission  de  les  consacrer  aux  missions. 
ïiosae,  2S  novembre  1845. 


489 


DECRETS   INEDITS. 


490 


Quod  in  pra^fali  ordinis  constitutionibus  distincte  pr.Tcipitur 
uiiiversis  l'iall'ibi.is  siili  pœna  cxcominunicalionis  niajori.s  et 
pi'ivalionis  vocis  activa^  et  passivœ  et  ulterius  virtiiti^  fonnalis 
obedientiaM'l  privatioriis  officioruni^  atqiiu  iiihabililalis  ad  illn 
in  perp.'luuin  ut  ledeinptionis  bona  nullu  ratione  vel  protextu 
adaliaetiiiiiiiiidit'onliie,  ant  ciijiiscunique  pietatis  transférant, 
seu  liansltiri  peiniillant,  nisi  ad  usus  cdeclivaî  red<'mplionis. 

Sed  ex  aiiqua  cii'cuinstantia  nunc  ista  bona  non  amplius 
inipeiuhiniiir  ad  captivoruni  redeniptioneni  ;  idcirco  oi'ator 
S.  V.  luiniililer  precatur  pvo  facullate  ut  possint  superiores 
conventiium  dictiB  provinciae  de  consensu  etiain  definitoris 
provincialis  pitedictœ  Rodeni|)iionis  bona  adbibere  ad  im- 
pendia  ni!s.-,ionum  qnandin  peiajicnda  non  sit  captivoruni 
redeniplio  nea  in  bella  adversus  barbaros  indos  infidèles. 

Ex  audirutia  SSini  28  novend)i-is  18i5.  SSnius  annuit  pro 
pcliloiiidnlio  ad  sesenniuni  juxta  preces.  —  C.  archiepiscopiif 
Pery.  secretaiius. 

Roniae,  etc. 

1776.    SlPER   BONORUM   DISPOSITIONE. 

Minister  provincialis  ordinis  Minoium  S.  Francisci  recollec- 
torum  provinciaî  S.  Josephi  Belgii  luunillime  exponit,  quod 
volens  quiilani  noviiius  ejusdeiu  provincial  sibi  subjectus 
paucis  diebns  ante  linetu  novitiatus.  di^ponere  juxta  regiilam 
de  rébus  suis  in  favoreni  sororis  suœ  infirmas,  debuit  de  no- 
tarii  judicio  cum  habitu  accedeie  ad  loca  parentuni  suorum; 
cuiu  autem  discreli  conventus  novitiatus  judicabant  rem  mo- 
ram  non  pati,  ipsum  diniiserunt  sine  oraloris  et  conventus 
Trudonensis  discrelornm  consensu,  quodtamen  statuta  gene- 
ralia,  cap.  1,  §  2,  n.  2,  requirunt,  existimantes  locum  esse 
epikeiœ.  Cuu)  auteni  lex  lUa  utpote  irritans  non  admiltat  epi- 
keiam  supplicat  S.  V.  ut  pro  sua  benignitate  dignetur  sanare 
quemcumque  defectum,  ita  ut  licite  et  valide  possit  prœfatum 
novitium  ad  solemiieni  professionem  admittere. 

Vûtum  procuratorù  generalis.  —  Circa  bonorum  tyronum 
disposilionem  ultimae  voluntatis,  prœceptum  regulae  est,  con- 
ventus fratres  et  eorum  minister,  ne  soiliciti  sint  de  rébus  suis 
temporalii)us  ut  libère  faciant  (tyrones)  de  rebns  suis  quidquid 
Dominus  inspiraverit  eis.  Hinc  utens  ex  una  parte,  tyro,  de 
quo  in  precibus  jure  suo  disponens  de  rébus  suis  in  favorem 
sororis  suae  infirniœ,  el  cum  juxta  Belgii  leges  civiles  hoc  suum 
fexplere  nequiret  propositum,  nisi  se  coram  noiario  gubernii 
sislefet,  et  bona  tide  putantes  ex  altéra  ut  asseritur,  discreli 
conventus  novitiatus  nullam  pati  moram  aceessum  tyronis  ad 
publicum  nolarium,  ita  ut  autumarent  haud  prœstolandum 
fore  coasensum  ministri  provincialis  et  discretorum  con- 
ventus Trudonensis,  indulgentia  digni  liabentur  lam  mittentes 
quain  missus  ;  ideoque  preces  oraloris  exaudiendas  esse  reor 
et  quemcumque  incursum  bac  in  discretorum  et  tyronis  ope- 
ratione  sanandum  fore  defectum,  nisi  aliter  sapientissime  dis- 
posuerit.  —  Datum  ex  conventu  S.  Francisci  ad  Ripam  Ty- 
beris,  die  20  novembris  1845.  —  Fr.  Venantius  a  Celano, 
procurator  generalis. 

Ex  audientia  SSmi  21  novembris  1845.  SSmus  annuit  arbi- 
trio  P.  provincialis  pro  pelila  sanatione,  emissa  a  pr»fato 
uovitio  declaraiioae  in  forma  juris  valida  sese  hujusmodi 
induite  uti  velle,  qnae  una  cum  praesenti  rescripto  et  decreto 
executoriali  servetur  in  archivo,  facta  adnotalione  in  libris 
professiouis. 
Romae,  etc. 

{1776].  Belgique.  IlécoUets.  Noviciat  interrompu.  Un  novice  est 
sorti  du  couvent  poi:r  passer  un  acte  devant  notaire  dans  le  but 
de  disposer  de  ses  biens  en  faveur  de  sa  sœur.  Les  statuts  exigent 
en  pareil  cas  l'agrément  du  provincial  et  de  son  conseil.  Gré- 
goire XVI  accorde  la  dispense.  Rome,  21  novembre  1845. 


1777.    StrhK    ORDINATIONK. 

L'ordine  de'  canunici  Regolari  délia  SS.  Trinità  èridotlo  ad 
una  ola  casa  e^i. lento  in  Palcrmo  ;  consequentcmcnte  non 
es>enilovi  provinciale  nianca  di  chi  è  antorizzato  a  dare  dimis- 
sorie  ad  ordines  a  norma  dtd  decreto  délia  S.  M.  di  Cle- 
inento  VIII.  In  laie  stalodi  cose,  dovendusi  promuovere  tanto 
agli  ordini  nnnoii  corne  ai  sacri,  il  cbierico  professo  don  Giu- 
suppe  Ciminnita,  il  superiorc  di  (piella  casa  don  Gaetano 
Garazio,  supplica  la  S.  V.  per  l'aulorizzazione  di  potergli  spe- 
dire  le  analoghe  dimisbOrie. 

Ni  iranno  scorso  in  altro  similc  caso  si  rivolse  il  predetto 
P.  Garazio  alla  S.  V.  e  dietro  agli  ordini  dati  neirmiienza  del 
0  dicembre  fu  spedito  in  favore  del  cbierico  D.  Andréa  Traîna 
il  decreto  seguente  :  o  SSmus  annuit  pro  facultate  concedendi 
dimissorlas  prœfato  clerico  jam  in  dicto  ordine  prolesso  ad 
forniam  tanun  decreli  Clemenlis  VIII,  diei  lo  mariii  1593. 

Ex  andientia  SSmi  ii  novembris  1845.  SSnms  animit  pro 
faculliite  concedendi  diinissorias  prœfato  religioso  in  dicto 
ordint;  professo  ad  formam  tamen  decreti  Clemenlis  VIII, 
diei  15  i;!ar(ii  1595. 

Roma;,  etc. 

(1777).  Chanoines  réguliers  de  la  Sainte-Trinilé  de  Palcrme.  Or- 
dination. Il  n'existe  plus  qu'une  maison  de  linslltut;  on  n'a  donc 
aucun  piovincial  qui  délivre  les  diuiissoircs.  La  S.  Congrégation 
des  EvOques  et  Réguliers  reçoit  la  demande  qui  suit:  «  L'ordre 
deschanoinesréguliers  de  la  Sainte-Trinilé  ne  possède  plus  qu'une 
maison  qui  est  à  Palerme.  De  là  vient  qu'à  défaut  du  provincial 
il  n'y  a  plus  personne  qui  ail  le  pouvoir  de  donner  les  dimssolres 
ad  urdines,  conforniéinent  au  décret  de  Clément  VIII.  Comme  il  y 
a  lieu  de  conférer  les  ordres  mineurs  et  majeurs  à  dom  Joseph 
Ciminnita,  clerc  profès,  le  supérieur  de  la  maison  demande  à 
votre  sainteté  la  permission  de  lui  délivrer  les  dimissoires  voulus. 
L'an  dernier,  ledit  supérieur  a  obtenu  un  pareil  induit  pour  dum 
Andié  Traina.  —  Grégoire .XVI  autorise  le  supérieur  de  Palemie  à 
délivrer  les  dimissoires  conformément  au  décret  de  Clément  VIII 
du  15  mars  l.ï95.  Rome,  14  novembre  1845. 

[La  suite  prochainement.) 


MÉLANGES 


Encyclique  du  saint-père  Léon  XIII  aux  évoques  du  monde  catho- 
lique. —  Bulle  d'érection  de  la  hiérarchie  épiscopale  en  Ecosse. 
—  Diverses  lettres  du  saint-père.  —  Décrets  des  SS.  Congréga- 
tions. —  Documents. 


Encyclique    du  saint-père  Léon  Xlll  aux  patriarches 
primats,  archevêques  et  évêques  ayant  la  grâce   et 
la  communion  du  siège  apostolique. 

Le  premier  article  de  cette  livraison  des  Analecta 
renferme  des  indications  complètes  sur  les  encycliques 
que  les  souverains  pontifes  ont  l'usage  d'envoyer  aux 
évêques  inilio  pontificatus.  Grégoire  XVJ  différa  un  an 
et  demi  l'envoi  de  sa  circulaire.  Le  saint-père  Léon  XIH 
a  fait  paraître  la  sienne  deux  mois  après  son  élection. 
Voici  ce  document  : 

SS.  DOMINI  ^0STRI  LeONIS  DITINA  PROVIDENTIA  PAP.4;  XIII  EPIS- 

TOLA  ENCYGLicA  ad  patriarchas,  primates,  archiepiscopos  et 
episcoposuniversos  catholici  orbis,  gratiam  et  communionem 
cumapostolicasedehabentes.  —  Vener.  fratribus  patriarchis, 
primatibus,  archiepiscopis  et  episcopis  universis  catholici 
orbis  gratiam  et  communionem  cum  apostoiica  sede  habenti- 
bus  Léo  PP.  XIII.  Venerabiles  fratres,  salutem  et  apostolicam 


491 


MELAiNGES. 


492 


beneilictioneai.  ln?crulabili  Dei  consilioad  aposlolica?  digni- 
talis  fasligiumlicei  iiniiiProntes  evecti,  velieiuenti  stalim  de- 
siderio  ac  veluti  necessitate  iirgeri  nos  sensimus.  vos  litteiis 
alloqueiuli,  non  uioJo  ul  sensus  inlimaMlileclionis  nostijevobis 
exproiuerenius,  sed  eliam  ut  vos  in  parlom  soUieiliidinis  nos- 
ti-je  vocalos,  ad  sustincndam  nobisruni  liorrni  temporum  di- 
micationem  pro  Ecclesia  Dei  et  pro  s:iliite  animaruin,  ex  mu- 
nere  nobis  divinitus  crcdilo  confiimaremus. 

Ab  ipsis  enini  nostri  ponlificatus  exordiis  tristis  nobis  sese 
oflert  conspectiismaiorum  qiiibus  hominum  genus  undiqiif 
piemitiir:  haec  lani  late  patens  subversio  supreniaïuni  veritfi- 
tum  quibns,  tamquam  fuiidameniis,  buman«  societalis  status 
con'inelur:  ba?c  ingenioruni  prolervia  iegifima;  cnjusque  po- 
teslalis  impatiens  ;  hœc  perpétua  dissidioruni  causi,  unde  iii- 
lestinae  concertaliones,  saeva  et  cruenta  bella  existunt;  con- 
teniptus  le;;um  quœ  mores  regunt  jusliliamque  tuentur;  flu- 
xarumrerum  inexplebilis  cupiditas  et  œleinarnm  oblivious- 
que  ad  vcsanuni  illum  furorem,  quo  toi  niiseri  pas.-iiii  violen- 
tas sibi  manus  inferre  non  timent,  inconsiiila  bonorum 
publicoriim  administratio,  etïusio,  interversio;  necnoneoium 
impudentia  qui,  cum  niaxime  faliunt,  id  agunt,  ut  patria;  et 
libei'iatis  et  ciijuslibet  jurispropugnatores  esse  videantur;  ea 
ileiiique  quœserpit  per  artus  intimos  humanae  societatis  le- 
thifera  quaed.'.m  pestis,  quae  eam  quiescere  non  sinit,  ipsique 
'lOïasreruui  conversioaes  et  calamitosos  exitus  portendit. 

Horum  autcm  malorum  causani  in  eo  prœcipue  sitam  esse 
aobis  persuasum  est,  quod  despecta  ac  rejecla  sit  sanctailtaet 
augustissima  Ecclesiœ  auctoritas,  quœ  Dei  noinine  huniano 
çeneri  praeest,  et  legitimae  cujusque  auctoritatis  vindex  est  et 
fjFcesidium.  Quod  cum  bostes  publici  ordinis  probe  noverint, 
oibil  aptius  ad  soc'.i^taiis  fiindanienia  convellenda  putaverunt, 
quam  si  Ecclesiam  Dei  perlinaci  aggressione  pelèrent,  et  pro- 
bosis  caluumiis  in  invidiam  odiumque  vocantes  quasi  ipsa  ci- 
vili  veii  uomiuis  humnnitati  adversaretur,  ejus  auctoritatem 
elvimnovisin  dies  vuhieribus  labefactarent,  supremamque 
potes:ate m  Romani  ponliQcis  everterent,  in  quo  œternae  ai' 
immutabiies  boni  rectique  rationes  custodeni  in  terris  habent 
cl  adsertcreni.  Hinc  porro  profeclœ  sunt  legesdivinam  catbo- 
lica;  Ecclesia;  coaslituiionem  coiivellentes,  quas  in  plerisque 
legionibus  latas  esse  deploraïuns;  hinc  dinianarunt  episco- 
palis  potestatis  conlemplus,  objecta  ecclesiaslici  ministerii 
exercilio  impedimenta,  religiosorum  cœluum  disjectio  ac 
publicalio  bonorum,  quibus  Ecclesiae  administri  et  pauperes 
alebantur;  hinc  effectuui  ut  a  salutari  Ecclesiae  moderamine 
publica  instiluta,  caritali  et  beneficentiae  consecrafa,  subdu- 
cerenlur;  hiuc  orta  effrenis  iila  libertasprava  quœquedocendi 
et  in  vulguseJcndi,  dum  ex  adverso  modis  omnibus  Ecclesia; 
jus  ad  juveiiiuiis  iustiluiionem  et  educalionem,  violatur  et  op- 
primitur.  Neque  alio  spécial  civilis  principatus  occupatio, 
quem  divina  Providentia  niultis  abhinc  saeculis  Roniano  an- 
tistili  concessil,  ut  libère  ac  expedite  potestate  a  Christo  col- 
lata,  ad  seternam  populorum  salutem  uteretur. 

Funeslam  banc  œrumnarum  molem  vobis,  venerabiles  fra- 
tres,  commemoravimus,  non  ad  augendam  trislitiam  vestram, 
quam  miserrima  haec  rerum  conditio  perse  vobis  ingerit  ;  sed 
quia  intelligimus  ex  eavobis  apprime  perspectum  fore,  quanta 
sit  gravitas  rerum  qua;  mini;terium  et  zelum  nostium  expos- 
cunt,  et  quam  magno  studio  nobis  adlaborandiim  sit,  ut  Ec- 
clesiam Chribti  et  hujus  aposlolicae  sedis  dignitatem  tôt  ca- 
lumniis  lacessilam,  in  bac  praiserlim  iniquitate  temporum 
pro  viribus  defendamus  ac  vindicemus. 

Clare  innolescit  ac  liquet,  venerabiles  fralres,  civilis  huma- 
nitatis  ralionem  solidis  fundamenlis  destitui,  nisi  œternisprin- 
cipiis  veritatis  ei  immutabilibus  recti  juslique  legibus  innitatur 
acnisi  hominum  voluntates  inter  se  sincera  dilectio  devinciat, 
olliciorumque  inter  eos  vices  ac  rationes  suaviter  moderctur. 


Jamvero  ecqnis  negare  audeat  Ecclesiam  esse,  quœ  diffusoper 
gentos  Evangelii  pra^conio,  lucem  verilatis  inter  efferatos  po- 
pulos et  fœdis  sujierstitionibus  imbulos  adduxit,  eosque  ad 
(livinum  rerum  auctorem  agnoscendum  et  sese  respiciendos 
cxcilavit  ;  quie  servitulis  calamitatc  sublata,  ad  prislinam  na- 
ture nobilissima;  dignitatem  bomines  revocavit;  quœ  in  om- 
nibus tcrrœ  plagis  redemplionis  signo  explic  ito,  scientiis  et 
artibus  adduclis  aiit  suo  tectis  pra»sidio,  optimis  caritatis  ins- 
titutis,  quels  omnis  generis  serumnis  consultum  est,  fundatis 
et  in  tutelam  receplis,  ubique  hominum  geuus  privatim  et 
publiée  cxcoluil,  a  squalore  vmdicavit  et  ad  vitie  l'ormam,  hu- 
man;e  dignitali  ac  spei  consentaneam,  omni  studio  composuit  1 
Quod  si  quis  sanœ  mentis  banc  ipsam  qua  vivinuis  a;talem, 
leligioni  et  Ecclesice  Christi  iiit'ensissiniam,  cum  lis  tempori- 
bus  auspicatissimis  conférât,  quibus  Ecclesia  uti  matera  gen- 
tibus  coiebatur,  onmino  comperiet  a;tatemhanc  nostram  per- 
turbaliouibus  et  dcmolilioiiibus  plenam,  recta  ac  rapide  in 
suam  perniciem  ruere;  ea  veio  tempora  optimis  inslitutis,  vi- 
tae  Iranquillitate,  opibus  et  prosperilate  eo  magis  floruisse, 
quo  Ecclesice  regiminis  ac  legum  sese  obscrvantiores  populi 
exhibuerunt.  Quod  si  plurima  ea  qua;  menioravimus  bona,  ab 
Ecclesia;  ministerio  et  salutari  opeprol'ecla,  vere  sunt  humani- 
tatis  civilis  opéra  ac  décora,  tantum  abest  ut  Ecclesia  Christi 
ab  ea  abhorreat  eamve  respuat,  ut  ad  sese  polius  allricis  ma- 
gistra;  et  matris  ejus  laudem  omnino  censeat  perlinere. 

Quin  immo  illud  civilis  humanitatis  gcnus,  quod  sanctis 
E"clesiae  doolririis  et  legibus  ex  adverso  repugnet,  non  aliud 
ni^i  civilis  cullus  figiiieuturn  et  absre  nomen  inana  putandum 
est.  Cujus  rei  manifeste  suntargumento  populi  illi,  quels  evan- 
gelica  lux  non  aifuisit,  quorum  in  vita  fucus  quidam  huma- 
nioris  cultus  conspici  potuil,  at  solida  et  vera  ejus  bona  non 
viguerunt.  Haudquaquam  sane  civilis  vitae  perfectio  ea  du- 
cenda  est,  qua  légitima  quaeque  potestas  audacter  contemnitur; 
neque  ea  libeitas  reputanda,  qua;  efïreni  errorum  propaga- 
tione,  pravis  cupidilatibus  libère  explendis,  impunitate  flagi- 
liorum  et  scelerum,  oppressione  optimorum  civium  cujusque 
ordinis,  turpiler  et  misère  grassatur.  Cum  enim  erionea  prava 
et  absonahœc  sint,  non  eam  vim  profecto  habent,  ut  humanam 
familiam  perficiant  et  prosperilate  fortunent,  miseros  enira 
facit  populos  peccatum  (1);  sed  omnino  necesse  est,  ut  men- 
tibus  et  cordibuscorruptis,  ipsa  in  omnem  labem  pondère  suo 
populos  detrudaut,  rectum  quemque  ordinem  labefactent, 
atque  ita  reipublicae  conditionera  et  tranquillitatem  serius  ocius 
ad  ultimum  exilium  adducant. 

Quid  autem,  si  Homani  ponlificatus  opéra  spectentur,  ini- 
quius  esse  potest,  quam  inficiari  quantopere  Romani  antistites 
de  universa  civili  societate  et  quam  egregie  sint  merili?  Pro- 
fecto decessores  noslri,  ut  populorum  bono  pro^picerent, 
omnis  generis  cerlamina  suscipere,  graves  exantlare  labores, 
seque  asperis  difTicultatibus  objicere  nunquam  dubilarunt  :  et 
defixis  in  cœlo  oculis  neque  improborum  niinis  submisere  fron- 
tem,  neque  bknditiis  aut  poUicilationibus  se  ab  otlioio  abduci 
degeneri  assensu  passi  sunt.  Fuit  hœu  apostolica  sedes,  quae 
dilapsae  societatis  veteris  reliquias  collegit  et  coagmentavit; 
ha;c  eadem  fax  amica  fuit,  qua  humanitas  chrislianorum  tem- 
porum effulsit;  fuit  lia;c  salulis  anchora  inter  sscvissimas  tem- 
pestates,  queis  humana  progenies  jactala  est;  sacrum  fuit 
concordiae  vinculum  quod  naliones  dissitas  moribusque  di- 
versas  inter  se  consociavit;  centrum  denique  comnmne  fuit, 
unde  cum  fidei  tt  religionis  doctrina,  tum  pacis  et  rerum  ge- 
rendarum  auspicia  ac  concilia  pelebantur.  Quid  mulla?  Pon- 
tificum  maximorum  laus  est,  quod  constautissime  se  pro  muro 
et  pro|)Ugnaculo  objecerint,  ne  humana  societas  in  supersti- 
tionem  et  barbariem  antiquam  relaberetur. 

(1)  Prov.,  14,  31. 


493 


MELANGES. 


494 


Utinam  autem  salutaiis  ha'c  auctoiitas  ncglecta  minqnaiu 
essel  vul  repudiata!  Pioteclo  neque  civilis  priiicipaius  au- 
guslmn  et  sacrum  illiid  aniisisset  decus,  quod  a  rcligione  iii- 
dituni  piu'tVrubat,  quodqiie  iiiiuin  parendi  conditioneni  lio- 
miiiii  di^iiam  nobilenique  eaicit;  ncque  exarsissent  tôt  sedi- 
tiones  (H  bella,  qiiiK  calaïuitatibus  et  caîdibus terras  funestaruni, 
neque  régna  oliiu  norentissiina,  e  prosperitatis  cubnine  dejecta, 
oiuuiuin  œruninaruni  pondère  preniereiitur.  Cujus  rei  exein- 
{)lo  ctiain  siint  orientales  populi,  qui  abruptis  suavissimis 
vinculls,  quibuscum  aposlolicaliacsedejungcbanlur,  priniaivœ 
nobilitatis  spleiuloreui,  scientiarum  et  artiuui  laudein,  atque 
imperii  sui  digtiitatenr  amiserunt. 

Prœclara  autem  bénéficia,  qu.fi  in  quaudibct  terraî  plagani 
ab  apostolica  sede  piolecta  esse  illustria  omnium  temporuiu 
moimmenta  déclarant,  potissimum  persensit  Ilala  luec  regio, 
qua?  quanto  eidem  propinquior  loci  natura  extitit,  tanto  ube- 
riores  IVuclus  ab  eu  percepit.  Romanis  certe  pontificibus  Italia 
acceptani  reteire  débet  solilani  gloriani  et amplitudinem,  qua 
reliquas  intergenteseinimiit.  Ipsoruin  auclorilas  paternnmque 
sludium  non  semel  eam  ab  hostium  impetu  texit,  eidemque 
levamen  et  opem  attulit,  ut  catholica  fides  nnllo  non  tempore 
in  Italorum  cordibus  intégra  custodirelur. 

Hujusmodi  prfedecessorum  nostrorum  mérita,  ut  caetera 
praïtereamus,  maxime  testatur  memoria  temporum  S.  Leonis 
Magni,  Alexandri  111,  Innocentii  III,  S.  Pii  V,  Leonis  X  alio- 
rumque  pontificum,  quorum  opéra  vel  auspiciis  ab  extremo 
exeidio,  quod  a  barbaris  impendebat,  Italia  sospes  evasit, 
incorruptani  retinuit  antiquam  fidem,  atque  inter  tenebras 
squaloremque  rudioris  aevi  scientiarum  lumen  et  splendorem 
artium  aluit,  vigentemqiie  servavit.  Testatur  nostra  heec  aima 
urbs  pontificum  sedes,  quae  hune  ex  iis  fructum  maximum 
cepit,  ut  non  solum  ars  fidei  munitissinià  esset,  sed  eiiani  bo- 
narum  artium  asylum  et  domicilium  sapientiaj  effecta,  totius 
orbis  erga  se  admirationem  et  observantiam  conciliaret.  Cuni 
haruni  rerum  ampiitudo  ad  ajternam  memoriara  monumentis 
historicC  sittradita,  facili  negotio  intelligitur  non  potuisse,  nisi 
per  hostilem  voluntalem  indignamque  calumniani,  ad  ho- 
minum  deceptionem,  voce  ac  litteris  obtrudi,  hanc  aposto- 
licam  sedem  civiii  populorum  culUii  et  Italia^  felicitati  impe- 
dimento  esse. 

Siigilurspes  omnes  Italiee  orbisqne  universi  in  ea  vi  com- 
muai utilitaii  et  bono  saluberrima,  qua  sedis  apostolicae  pollet 
auclorilas,  et  in  arclissimo  nexu  sunt  positae,  qui  omnes 
christifideles  cum  Komano  pontifice  devinciat,  nihil  nobis 
potius  esse  debere  cognoscinms,  quam  ut  Romanai  cathedrœ 
suam  dignitatem  sartam  tectamque  servenms,  et  membrorum 
cum  capile,  filiorum  cum  pâtre  conjunclionem  magis  raagisque 
firmemus. 

Quapropler  ut  in  primis,  eo  quo  possumus  modo,  jura 
llberiatemque  bujus  sanctœ  sedis  adseramus,  contendere 
Dunquam  desinemus,  ut  auctoritati  nostrae  suum  constet  ob- 
sequium,  ut  obstacula  amoveantur,  quee  plenam  minislerii 
noslri  potestatisque  libertalem  impediunt,  atque  in  eam  rerum 
conditioneni  restituamur,  in  qua  divinae  sapientiœ  consilium 
Romanes  antistites  jampridem  collocaverat.  Ad  hanc  vero 
restitulionem  postulandam  movemur,  venerabiles  fratres,  non 
ambitionis  studio  aut  dominationis  cupidilate  ;  sed  ofticii  nostri 
ralione  et  religiosis  jurisjurandi  vinculis  quibus  obstringimur; 
ac  prœterea  non  solum  ex  eo  quod  principatus  hic  ad  plenam 
liberlatem  spiritualis  potestatis  tuendam  conservandamque  est 
necessarius;  sed  etiam  quod  exploralissimum  est,  cum  de 
temporali  principatu  sedis  apostolicae  agitur,  publici  etiam 
boni  et  salulis  tolius  humanae  socielatis  causam  agitari.  Hinc 
prsetermiltere  non  possumus,  quin  pro  officii  noslri  munere, 
quo  sanctae  Ecclesiae  jura  tueri  tenemnr,  declarationes  et 
protestationes  omnes,  quas  sa.  me.  Plus  IX  decessor  noster 


tum  advcrsus  occupalionem  civilis  principatus,  lum  adversus 
violatioiiem  juriiim  ad  Uomanam  Eccicsiam  perlinenliuin 
pluries  edidit  ac  iteravit,  easdem  et  nos  hisce  nosiris  litteris 
onmiiio  renovemus  et  confirmemus.  Simul  autem  ad  principes 
et  supiemos  popiiiorum  moderalores  voces  nostras  conver- 
timus,  eosque  per  nomen  augustum  summi  Dei  etiam  atque 
etiam  ublestanmr,  ne  oblatain  sibi  tam  necessario  tempore 
opem  Ecciesicc  répudient,  atque  uti  consentientibus  studiis 
circa  hune  i'ontem  auctoritatis  et  saiutis  amice  coeant,  eique 
intimi  amoris  et  observantiœ  vinculis  magis  magisque  jun- 
gantur.  Faxit  Ueus,  ut  illi,  comperta  eorum  qua;  dixinms 
veritate,  ac  secum  repulantes  doctrinam  ChrisM,  ut  Augustinus 
aiebat,  magnam,  si  obtemperetur,  salulem  esse  reipublicœ  (1) 
et  m  EcclesicB  incolumitale  et  obsequio  suam  etiam  ac  pu- 
blicam  iiicolumitatem  et  tranquillilatem  coritineri,  cogita- 
tionessuas  et  curas  conferaiitad  levanda  mala,  qiiihus  Ecclesia 
ejuscine  visibile  caput  aftligitur,  atque  ila  tandem  conlingat, 
ut  populi  qiiibus  prœsunt,  jusliliai  et  pacis  ingressi  viam,  felici 
éevo  prosperitatis  et  gloria;  fruantur. 

Deinde  autem    ut  totius  catholici    gregis    cnm  supremo 
Pastoro  concordia  firmior  in  dies   adserutur,    vos  hoc  loco 
peculiari  cum  attectu  a[)pellamus,  venerabiles  fratres,  et  vehe- 
menter  hortamur,  ut  pro  sacerdotal!  zelo  et  pastorali  vigilantia 
vestra  fidèles  vobis  crédites  religionis  amore  incendalis,  quo 
propius  et  arctius  huic  cathedra?  veritatis  et  justiliaj  adhsereant, 
omnes  ejus    doctrinas  intimo    mentis  et   voluntalis   assensu 
suscipiant;  opiniones  vero  etiam  vulgatissimas,  qnas  Ecclesife 
documentis  oppositas  noverint  omnino  rejiciant.  Qua  in  re 
Romani  pontifices  decessores nostri,  ac  demum  sa.  me.  Plus  IX, 
praesertim  in  œcumenico  Vaticano  concilio  prie  oculis  habentes 
verba  l'auli  :  «  Videte  ne  quis  vos  decipiat  per  philosophiam 
et  inanem  fallaciam   secundum   tradilionem   hominum,   se- 
cundum  elementa  mundi  et  non  secundum  Cbristum  (1),  » 
haud  prcBtermiserunt,  quoties   opus  fuit,    grassantes  errores 
reprobare  et  apostolica  censura  confodere.   lias  condemna- 
tiones  onmes,  decessorum  nostrorum  vestigia  sectantes,  nts 
ex  hac  apostolica  veritatis   sede  confirmamus    ac  ileramus, 
simuliiue  Palrem  luminum  enixe  rogamus,  ut  fidèles  omnes 
perl'ecti  in  eodem  sensu  eademque  seutentia  idem  nobiscum 
sapiant,  idemque  loquantur.  Vestri  autem  numeris  est,  vene- 
rabiles fratres,  sedulam  impendere  curam,  ut  cœlestium  doc- 
trinarum  semeu  laie  per  dominicum  agrum  difl'undatur  et 
catholicaî  fidei  documenta  fidelium  animis  mature  inserantur, 
allas  in  eis  radiées  agant  et  ab  errorum  contagione  incorrupta 
serventur.  Quo  validiiis  conlendunt  religionis  hosles  imperitis 
hominibus,  ac  juvenibus  prœsertim,   ea  discenda  proponere 
quaî  mentes  obnubilent  moresque  corrumpant,  eo  alacrius 
adnitendum  est,  ut  non  solum  apta  ac  solida  institutionis 
nielhodus,  sed  maxime  instilutio  ipsa  catholica?  fidei  omnino 
conformis  in  litteris  et  disciplinis  vigeat,  prœsertim  autem  in 
philosophia,  ex  qua  recta  aliarum  scientiarum  ratio  magna  ex 
parte  dependet;  quajque  non  ad  evertendam  divinam  revela- 
tionem  spectat,  sed  ad  ipsam  potius  sternere  viam  gaudet, 
ipsamque  ab  impugnatoribus  defendere,  quemadmodum  nos 
exemple  scriplisque  suis   magnus  Augustinus  et  Angelicus 
doctor,  caeterique  christianae  sapientiœ  magistri  docuerunt. 

Oplima  porro  juventutis  disciplina  ad  verœ  fidei  et  religionis 
munimen  atque  ad  moruminlegritatem  a  teneris  annis  exor- 
dium  habeat  necesse  est  in  ipsa  domestica  societate  ;  qute 
nosiris  hisce  temporibus  misère  perturbata,  in  suam  dignitatem 
restitui  nullo  modo  potest  nisi  iis  legibus,  quibus  in  Ecclesia 
ab  ipsomet  divino  auctore  est  instituta.  Qui  cum  malrimonii 
fœdus,  in  quo  suam  cum  Ecclesia  conjunclionem  significatam 

([)  Ep.  138,  alias  1,  ad  Marcellinum  n.  15. 
(ÎJ)  Ad  Coloss.  2,8. 


495 


MELANGES. 


496 


voluit.  ad  sacraineiiti  dignitatem  evexeiit,  non  moJo  mari- 
taleni  unionein  sanctionjin  effecit,  sed  etiani  efficacissima  tuni 
parentibustnin  proli  ilonavit  auxilia,  quibus.  pcr  inuluoium 
officiuruni  obstrvanli.im,  temporaleni  ac  aneniam  felicilalim 
faciliiis  asseqiierentur.  At  vero  postiiuain  iiiipiai  leges,  sacia- 
nienii  liiijus  magni religioneni  nil  ptnsi  habentes,  ilUid  eoJeni 
ordine  cum  conUaclibus  niere  civilibiis  habuei'unt,  id  misère 
CODsecutuni  est,  ul  violala  christiani  conjiigii  digniiate,  civos 
legali  concubinatu  pro  niipiiis  uterenlur,  coiijuges  tiJei  mu- 
luae  oflicia  néglige roiit,  ubedienliam  et  obseqiiiuni  nati  paren- 
tibus  detrectarent,  domeslica;  charitatis  vincula  laxarenlur,  et, 
quoJ  deleiriiniexeinpli  estpublicisque  inoribusiat'eiisissimnm, 
persape  maiesano  ainoii  peniiciosœ  ac  luncstcB  discessiones 
succédèrent.  Haic  sane  misera  et  luctuosa  non  possunt,  vene- 
rahiles  fratres,  vestrum  zeluui  non  excilare  ac  movere  ad  fi- 
dèles vigilaniiée  vestrae  concreditosseduloinstanterque  monen 
dos,  ul  dociles  aures  doctrinis  adhibeant  qna>  christiani  cou- 
jugii  &iactilaleni  respiciuni,  ac  pareaut  legibus  quibus  Eccle.via 
couju^'uuî  ualorunique  ofEcia  nioderatur. 

Tuin  vero  illudopialissiiiiumconbequetur,  quod  singuloruni 
etiam  houiinum  mores  et  \itcfi  raiio  relorminiur  :  nam  veluti 
ex  corrupto  siipile  détériores  ranii  et  fruclus  infelices  germi- 
nani,  sic  mala  labes,  quai  familias  dépravât,  in  singuloruni  ci- 
vium  uoxam  et  vilium  tristi  coutagione  redundat.Conlraveio, 
domestica  societale  ad  chrisiianai  viice  l'orniain  coniposita, 
singula  membrii  sensini  assuescent  religionem  pietatenique 
diligere,  a  l'alsis  perniciosiique  doctrinis  ublioiryre,  sectari 
virtuteni,  ma)oribus  oLsequi,  alque  inexhauslum  iiludprivatœ 
dumtaxdt  ulililatis  studium  coercere.quodhumairmi  naluram 
tantopere  deprimit  ac  énervât.  lu  quem  finem  nonparuin  pro- 
fecto  confeiet  pias  illas  consociatioues  moderari  et  provehert 
quae  magno  rei  calholiccB  bono  uostra  maxime  bac  œtatecous- 
titutcB  sunl. 

Grandia  quilem  et  humanis  inajora  viribiis  hsec  sunt,  quœ 
spe  et  volis  uoslris  complectimur,  veuerabiies  IVatres  ;  »ed 
cum  Deus  sauabiles  fecerit  nalioaes  orbis  tenarum,  cum  Ec- 
clesiam  aJ  sjlulem  gentium  condideril,  eique  suo  su  auxilio 
adfuturum  usque  ad  coasummationeai  sœcuii  prouiiserit,  iir- 
miler  confidiuius,  adlabufantibus  vobis,  humanum  geuus  tôt 
malis  et  calaniitatibus  admonitum,  tandem  in  Ecciesiae  obse- 
quio,  in  bujus  apostolicce  calbedra3  infallibiii  niagisierio  salu- 
tem  prosperitattm  quaesiturum. 

Interea,  venerabiles  fratres,  anlequnn  finem  scribendi  fa- 
ciamus,  necesse  est  ut  vobis  deciaremus  gratulationem  nos- 
tram  pro  miraillacoiisensione  et  concordia,  qna;  animos  ves- 
tros  inter  vos  et  cum  hacapostolica  sede  in  unum  conjungii. 
Quam  quidfMU  perfeclam  conjunctionem  non  modoinexpugnu- 
bile  propiignaculum  esse  contra  impetus  hostiumaibilrainiir; 
sed  etiam  faustum  ac  felix  omen  quod  meliora  tem[.ora  Ecclc- 
sise  spondet;  ac  dum  eadem  maximum  solatium  affert  infir- 
mitali  noslrae,  etiam  aninmm  opportune  erigit,  ut  in  arduo, 
quod  suscepimus  munere  omnes  labores,  omnia  certamina 
pro  EcclesiaDei  alacriter  sustineamus. 

Ab  hisce  porrospei  et  gralulalioaiscausis,  qu:is  vobis  pate- 
fecimus,  sejungere  non  possumuseassignificationes  anioris  et 
obsequii,  quas  in  his  nostri  pontiCcatus  exordiis  vos,  venera- 
biles  fratres,  et  una  cum  vobis  exhibuere  liumilitali  nostra; 
ecclesiastici  viri  et  fidèles  quampliirimi,  qui  litleris  missis,  lai- 
gitionibus  coHatis,  peregrinatioiiibus  etiam  peractis,  nec  non 
aliis  pietatis  otficiis,  oslenderiintdevotion'.m  et  caritatemiliani 
qua  merilissimum  praedecessorem  noslrum  prosecuti  fuere, 
adeo  fîrmani  stabilem  integrainque  nianere,  ut  in  persona 
tam  imparis  non  tepescat  beredis.  Pro  bisce  spiendidissiuiis 
catholicae  pietatis  lestimoniis  humililer  conf;ien:ur  Domino, 
quia  bonus  et  benignus  est,  ac  vobis  venerabiles  fratres,  cunc- 
tisque  dilectis  filiis,  a  quibus  ea  accepimus,  gratissimos  animi 


nostri  sensus  ex  inlimo  corde  publiée  profitemur,  plenam  fo- 
ventes  fiduciam  nunquam  defuturum  nobis,  in  his  rerum 
angustiis  et  teiuporum  difiîcultatibus,  hoc  vestrum  ac  fidelium 
sliidiuni  et  dilcclioiiem.  'Sec  vero  dubiianius  quin  egre^iahœc 
tllialis  pietatis  et  christiaiue  virtutis  exempta  pliu'innim  sint 
valitura,  ut  Deus  clenientissinms,  officiis  hisce  permotus,  gre- 
gem  suum  propilinsrespiciai  et  Ecclesiie  paceni  ac  victoriam 
largiatur.  Qiioniam  aulem  [luinc  pacem  et  victoriam,  ocius  et 
facdius  nubis  datiim  iii  coul'idimus  si  vota  precesque  constan- 
ter  ad  eam  impttrandam  fidèles  effuderint,  vos  ningnopere 
bortamur,  venerabiles  fratres,  ut  in  banc  rem  fidelium  studia 
et  fervorem  excitetis,  tunciliatnce  apud  Deum  aùbibita  im- 
maculala  cœlorum  Regina,  ac  deprecatoribus  interpositis 
sancio  Josepho  patioiio  EcclesiaJ  cœiesli,  saiictisqneaposlolo- 
rum  priiiciplbus  Petio  et  Paulo,  quorum  omnium  polenli  pa- 
trocinio  humilitatemnoslram,  cuuclos  ecclesiasticœ  hierarchiic 
ordinesac  do.innicum  gregem  universum  supplices  commen- 
danuis. 

Cae'erum  hos  dies,  quibus  solemnem  memoriam  JesuGhristi 
resurgenlis  recolinms,  vobis,  venerabiles  fratres  ,  et  nniverso 
dominico  gregi  faustos  saluiares  ac  sancio  gaudio  plenos  esse 
exoptamus,  adprecanles  beuigniiisinmm  Deum  ul  sanguine 
immaculati  Agni,  quo  deletum  est  chirographum  quod  ad- 
versus  nos  erat,  culp;u  quas  coutraxinms  deleantur,  et  judi- 
cium  quoi!  pro  illisferimus  clementer  reiaxetur. 

Gratia  Domini  aostri  Jesu  Chiisti  et  charitas  Dei  et  commu- 
nicatio  sancti  Spiritus  sit  cum  omnibus  vobis,  veneiabiles  fra- 
tres, quibus  singulis  universis,  nec  non  et  dilectis  filiis  clero 
et  lidelibus  ecclesiarum  veslrarumiii  pignus  priecipua3  bene- 
volentiœ  et  in  auspicium  cœlestis  prajsidii  apostolicam  bene- 
dictionem  amuntissime  imperlimus. 

Datuni  Roma;  apudS.  Petrum,die  solemniPaschae,21  aprilis 
aano  1878,  pontificatus  i.ostri  auno  primo.  Leo  PP.  XIII. 


Rétablissement  Je  la  hiérarchie  épiscopale  en   Ecosse. 
Érection  des  sièges  épiscopaux. 

Lettres  apostoliques  de  n.  t.  s.  père  en  jésus-curist  et 
seigneur  léon  xiu.pape  par  ladivine  pftovldemce,  rétablissant 
LAHiÉRARCuiE  ÉPiscoPALE  EN  ECOSSE.  —  Léon,  évêque, sciviteur 
des  serviteurs  de  Dieu,  en  perpétuelle  niémoire.  Du  faîte  del'a- 
postolal  où  nous  venons  d'être  récennmcnt  élevé,  non  en  vertu 
cie  nos  n.érites,  mais  par  une  disposition  de  la  divine  bonté, 
les  pontifes  roujains,  nos  prédécesseurs,  n'ont  jamais  cessé 
de  considérer,  comme  du  sommet  d'une  montagne,  toutes  les 
parties  do  champ  du  Seigneur,  pour  reconnaître  ce  qui  dans 
le  cours  des  ans  convenait  le  mieux  à  la  condition,  à  la 
dignité  et  à  l'affermissement  de  toutes  les  Eglises;  consé- 
quemmciit,  et  autant  qu'il  leur  a  été  donné  d'en  haut,  ils  ne 
furent  pas  moins  soucieux  de  res:>usci;er  les  anciens  sièges 
épiscopaux  qui  avaient  péri  par  l'injure  du  temps  que  d'en 
ériger  de  nouveaux  dans  tout  le  monde.  Car  le  Saint-Esprit 
ayant  établi  les  évèques  pour  régir  l'Eglise  de  Dieu,  dès  que 
l'état  de  la  sainte  religion  dans  un  pays  permet  d'y  introduire 
uu  d'y  organiser  le  régime  de  l'ordinariat  épiscopal,  il  convient 
(le  lui  conférer  aussitôt  les  bienfaits  qui  découlent  naturelle- 
ment de  cette  divine  organisation.  C'est  pourquoi  notre  pré- 
décesseur, de  saine  mémoire,  Pie  IX,  dont  nous  déplorons 
tous  la  perte  toute  récente,  dès  le  commencement  même  de 
son  pontificat,  comme  il  apparaissait  que  la  prospérité  des 
missions  établies  dans  le  très- illustre  et  très-florissant  royaume 
d'Angleterre  permettait  de  leur  donner  le  mode  de  consti- 
tution ecclésiastique  qui  existe  dans  presque  toutes  les  autres 
nations  catholiques,  s'empressa  de  rendre  aux  Anglais  leurs 


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MELANGES 


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évoques  ordinaires  par  ses  lettres  apostoliques  du  I"  octobre 
de  l'an  de  l'Incarnation  1850,  connnençant  par  ces  mots  : 
Uiiiccrsalis  Kcrksiœ.  Et  peu  de  temps  api(;s,  ayant  jugé  que 
les  illustres  contrées  de  l.i  Hollande  et  du  Bial.ant  pouvaient 
jouir  des  mêmes  dispositions  salutaires,  il  ne  tarda  pas  à  y 
rétablir  aussi  la  hiérarchie  épiscopale,  par  d'autres  lettres 
apostoii(iu('s  datées  du  i  mars  18:1;!,  et  commençant  ainsi: 
Ex  qua  die.  Ctis  mesures,  sans  parler  du  rétablissement  du 
patriarcat  de  Jérusalem,  ont  été  prises  avec  un  à-i)ropos  si 
manifeste  que  le  résultat,  à  la  faveur  de  la  grAce  divine,  a 
pleinement  répondu  à  l'attente  de  ce  Sainl-Siége;  car  tout  le 
monde  connaît  assez  l'avantage  qui  est  résulté  pour  l'Eglise 
callioliqiu^  du  rél..blissement  de  la  hiérarchie  épiscopale  dans 
ces  deux  pays. 

Mais  l'esprit  du  très-pieux  pontife  supportait  difficilement 
que  l'Ecosse  n'eût  pas  encore  pu  partager  cette  condition.  Le 
chagrin  de  son  àme  paternelle  était  d'autant  plus  grand  qu'on 
savait  combien  avaient  été  féconds  autrefois  les  progrès  de 
l'Eglise  catholique  en  Ecosse.  Et  certes,  quiconque  est  un  peu 
versé  dans  l'histoire  ecclésiastique,  sait  parfaitement  que  la 
lumière  de  l'Evangile  a  lui  de  bonne  heure  pour  les  Scots; 
car,  sans  parler  de  ce  que  la  tradition  nous  rapporte  des 
antiques  nnssions  apostoliques  dans  ce  royaume,  l'histoire 
raconte  qu'au  quatrième  siècle  S.  Ninian,  qui,  au  témoignage 
du  vénérable  Bède,  avait  été  instruit  à  Rome  dans  la  foi  et  les 
mystères  de  la  vérité,  et  au  cinquième  siècle  S.  Palladius, 
diacre  de  l'Eglise  romaine,  tous  deux  honorés  du  bandeau 
sacré,  y  ont  prêché  la  foi  de  Jésus-Christ;  puis,  que  S.  Co- 
lomban,  abbé,  qui  débarqua  dans  ce  pays  au  sixième  siècle,  y 
construisit  un  monastère  d'où  beaucoup  d'autres  sont  sortis. 
Et  quoique,  dejuiis  le  milieu  du  huitième  siècle  jusqu'au  onzième, 
les  documents  historiques  manquent  à  peu  près  sur  l'état  de 
l'Eglise  en  Ecosse,  il  est  de  tradition  cependant  qu'il  y  a  eu 
là  plusieurs  évêques,  quoique  quelques-uns  fussent  sans 
sièges  fixes. 

Mais  après  que  Malconi  III  se  fut  emparé  du  pouvoir,  en 
l'an  1037,  la  religion  chrétienne,  qui  avait  subi  de  graves 
dommages,  soit  à  cause  des  excursions  des  peuples  étrangers, 
soit  en  raison  des  vicissitudes  politiques,  commença,  par  les 
soins  et  à  l'instigation  de  sainte  Marguerite,  sa  femme,  à  se 
relever  et  à  s'accroître;  et  les  ruines  encore  debout  des  édi- 
fices sacrés,  des  monastères  etdes  autres  monuments  religieu.x, 
rendent  un  éclatant  témoignage  à  la  piété  des  anciens  Scots. 
Mais  pour  continuer  sonmiairement  ce  qui  se  rapporte  plus 
particulièrement  à  notre  sujet,  il  est  constant  qu'au  quin- 
zième siècle  les  sièges  episcopaux  s'étaient  déjà  tellement 
multipliés,  qu'on  en  compte  treize,  savoir  :  ceux  de 
Saint-André,  deGlascow,  de  Dunkeld,  d'Aberdeen,  deMurray, 
de  Biéchin,  de  Uunibar,  de  Ross,  de  Caithness,  de  Gahvay, 
de  Lismor,  de  Sodor  ou  d'Argyll  et  des  Orcades,  qui  tous 
relevaient  immédi.itement  de  ce  siège  apostolique.  11  est 
constant  aussi,  ce  dont  les  Scots  se  glorifient  à  juste  titre, 
que  les  pontifes  romains,  prenant  le  royaume  d'Ecosse  sous 
leur  protection  particulière,  entourèrent  d'une  bienveillance 
spéciale  lesdiies  Eglises,  et  c'est  pourquoi,  en  se  conduisant 
comme  métropolitains  d'Ecosse,  ils  ont  plusieurs  fois  décrété 
que  les  piiviléges  et  ininiuniiés  qiu  leur  avaient  été  concédés 
depuis  longtemps  par  l'Eglise  romaine,  mère  et  maîtresse  de 
toutes  les  autres,  devaient  être  maintenus  dans  leur  intégrité, 
en  sorte  que  l'Eglise  d'Ecosse,  selon  ce  qu'avait  établi 
HonoiiusIU,  de  sainte  mémoire,  était  soumibC,  sans  aucun 
intermédiaire,  au  siège  apostolique,  comme  une  tille  privi- 
légiée. 

Jusqu'alors  donc,  comme  l'Ecosse  n'avait  pas  de  métropo- 
litain. Sixte  W,  considérant  les  dépenses  et  les  difficultés 
résultant  pour  ses  habitants  vies  rapports  avec  la  métropole  de 


Rome,  érigea,  par  lettres  apostoliques  du  17  août  1472 
connnençant ainsi  :  Triuinphnns  Paslor  xternus,  en  métropole 
et  en  siège  archiépiscopal  pour  tout  le  royaume  le  siège  de 
Saint-André,  qui,  tant  par  l'antiquité  de  son  origine  qu'à 
cause  de  la  vénération  pom-  l'apôtre,  patron  du  royaume, 
avait  acquis  le  premier  rang,  et  lui  donna  les  autres  sièges 
pour  sulfragants.  Cela  eut  lieu  aussi  en  1401  pour  le  siège 
do  (ilascovv,  qui,  ayant  été  distrait  de  la  province  ecclésias- 
tique de  Saint-André,  fut  élevé  par  Innocent  Vlll  à  la  dignité 
de  métropole  et  eut  puur  suffragants  quelques-uns  des  sièges 
nonnnés  plus  haut. 

Pendant  que  l'Eglise  d'Ecosse  ainsi  constituée  llorissait, 
l'irruption  de  l'hérésie  au  seizième  siècle  la  réduisit  malheu- 
reusement à  la  dernière  extrémité  ;  cependant  ni  le  zèle,  ni 
la  sollicitude,  ni  l'intérêt  des  souverains  pontifes,  nos  prédé- 
cesseurs, ne  manquèrent  jamais  aux  Ecossais,  en  sorte  que 
les  forts  persévérèrent  dans  la  foi,  comme  on  le  voit  mani- 
feslcnient  par  plusieurs  documents.  Car,  voyant  grandir  au 
loin  la  tempête,  pleins  de  commisération  pour  ce  peupl^,  ils 
s'ap[iliquèrent  incessamment,  soit  par  des  envois  réitérés  de 
missionnaires  des  diverses  familles  de  réguliers,  soit  par  des 
légations  apostoliques  et  d'autres  secours  du  môme  genre,  à 
venÎT-en  aide  à  la  religion  déchue.  Par  leurs  soins,  dans  celte 
citadelle  du  monde  catholique  un  collège  particulier,  outre 
le  collège  Urbanien,  s'ouvrit  à  des  jeunes  gens  choisis  dans  la 
nation  écossaise,  pour  qu'ils  pussent  s'y  former  dans  les 
éludes  sacrées  et  être  promus  au  sacerdoce,  afin  d'exercer  le 
sacré  ministère  dans  leur  patrie  et  de  porter  le  secours 
spirituel  à  leurs  concitoyens.  Et  comme  cette  partie  chérie  du 
troupeau  du  Seigneur  était  veuve  de  ses  pasteurs,  Grégoire  XV, 
de  sainte  mémoire,  envoya,  dès  qu'd  le  put,  en  Angleterre  et 
en  Ecosse  à  la  fois,  Guillaume  créé  évêque  de  Clialcédoine  et 
muni  de  pleins  pouvoirs,  même  de  ceux  qui  sont  propres  aux 
ordinaires,  afin  qu'il  prît  la  charge  pastorale  de  ces  brebis 
dispersées,  comme  on  peut  le  voir  dans  les  lettres  apostoliques 
Ecclcsid  Romana  du  23  mars  1623.  Les  lettres  Iiiter  rjravis- 
simas,  en  forme  de  bref,  du  18  mai  de  l'an  1630  de  la  nativité 
de  Nutre-Seigneur,  montrent  que  François  Barberini,  cardinal 
delà  sainte  Eglise  romaine,  reçut  d'Urbain  Vlll,  en  qualité  de 
protecteur  des  Anglais  et  des  Ecossais,  une  grande  provision 
de  pouvoirs,  à  l'eflet  de  rétablir  la  foi  orthodoxe  dans  l'un 
et  l'autre  royaume  et  de  procurer  le  salut  de  leurs  h.ibitants. 
Les  autres  lettres  Mulla  sunl  du  même  pontife,  adressées  le 
12  février  1G33  à  la  reine  de  France,  pour  recommander  à 
sa  bienveillance  les  fidèles  de  ce  pays  et  cette  Eglise  plongée 
dans  l'affliction,  tendent  aussi  au  même  but. 

Mais,  afin  de  pourvoir  de  la  manière  la  plus  efficace  à  l'admi- 
nistration spirituelle  des  Ecossais,  le  pape  Innocent  XII  envoya, 
en  IGOG,  en  qualité  de  nonce  apostolique,  Thomas  Nieholson, 
revêtu  du  titre  et  du  caractère  d'évêque  de  Penh,  en  con- 
fiant tout  le  royaume  et  les  îles  adjacentes  à  ses  soins.  Et  peu 
après,  comme  un  seul  vicaire  apostolique  ne  pouvait  plus 
sutliie  à  cultiver  cette  vigne  du  Seigneur,  Benoît  XIV  s'em- 
p.essa  d'adjoindre  un  compagnon  à  cet  évêque,  ce  qu'il  put 
heureusement  mettre  à  exécution  en  1747.  Il  arriva  ainsi  que 
tout  le  royaume  d'Ecosse  fut  divisé  en  deux  vicariats  aposto- 
li(pifs,  dont  l'un  comprenait  la  partie  inférieure,  et  l'autre 
la  pariie  supérieure.  Mais  cette  division,  qui  avait  paru 
suflisante  pour  le  gouvernement  des  catholiques  qu'il  y  avait 
alors,  ne  pouvait  plus  convenir  après  que  leur  nombre  se  fut 
accru  de  jour  en  jour;  aussi,  le  siège  apostolique  trouva  bon 
de  procurer  un  nouveau  moyen  de  conserver  et  de  propager 
la  religion  en  Ecosse  par  linstitulion  d'un  nouveau  vicariat. 
A  cet  effet,  Léon  XII,  d'heureuse  mémoire,  par  les  lettres 
apostoliques  Quanta  Iwlitia  affecii  siinus,  en  date  du  13  fé- 
vrier   1827,    divisa  l'Ecosse  en    trois  districts   ou  vicariats 


17^ 


siniË 


s: 


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MELANGES 


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apostoliques,  savoir  :  celui  d'Orient,  celui  d'Occident  et  celui 
du  Nord.  Personne  n'ignore  quels  fruits  abondants  l'Eglise 
catholique  y  a  dès  lors  recueillis  par  le  zèle  des  nouveaux 
prélats  et  les  soins  de  notre  Propagande;  par  où  l'on  voit  assez 
que  ce  Saint-Siège  n'a  jamais  rien  négligé,  dans  sa  sollicitude 
de  toutes  les  Eglises,  pour  relever  et  remettre  la  nation  écos- 
saise de  toutes  ses  anciennes  et  déplorables  calamités. 

Mais  le  pape  Pie  IX,  de  saine  uiiaioire,  désirait  surtout 
ardemment  qu'il  lui  fût  donné  de  ramener  l'insigne  église 
d'Ecosse  à  son  ancienne  noblesse  et  à  sa  constitution;  car 
les  illustres  exemples  de  ses  prédécesseurs,  qui  semblaient 
avoir  voulu  lui  aplanir  la  voie,  l'excitaient  particulièrement  à 
cette  œuvre.  Et,  certes,  considérant,  d'un  côté,  la  situation  de 
la  religion  catholique  en  E(  osse,  et  le  nombre  de  jour  en  jour 
croissant  des  fidèles  du  Christ,  des  ouvriers  sacrés,  des  églises, 
des  missions,  des  maisons  religieuses  et  des  autres  institutions 
du  même  genre,  ainsi  que  l'état  des  ressources  temporelles;  et, 
de  l'autre,  voyant  disparaître  de  plus  en  plus,  grâce  à  la  liberté 
accordée  aux  catholiques  par  l'illustre  gouvernement  britan- 
nique, tous  les  obstacles  à  la  reconstitution  du  régime  des 
évêques  ordinaires  en  Ecosse,  ce  pontife  s'était  convaincu 
qu'il  ne  f.iUait  plus  du  tout  différer  le  rétablissement  de  la 
hiérarchie  épiscopale. 

Sur  ces  entrefaites,  les  vicaires  apostoliques  eux-mêmes  et 
beaucoup  de  membres  du  clergé,  et  parmi  les  laïques  des 
hommes  recommandables  par  leur  noblesse  et  par  leurs 
vertus,  lui  demandèrent  instamment  de  ne  pas  retarder 
davantage  l'accomplissement  de  leurs  vœux.  Ces  supplications 
lui  furent  renouvelées  lorsque  les  chers  fils  des  diverses  classes 
de  ce  pays,  sous  la  conduite  du  vénérable  frère  Jean  Strain, 
évêque  d'Abyla  in  partibus  infulelium  et  vicaire  apostolique 
du  district  oriental,  vinrent  ici  pour  se  réjouir  avec  lui  du 
cinquantième  anniversaire  de  sa  consécration  épiscopale.  Les 
choses  étant  ainsi,  le  vénérable  pontife  avait  confié  l'affaire, 
en  raison  de  sa  gravité,  à  nos  vénérables  frères  les  cardinaux 
de  la  sainte  Eglise  romaine  préposés  à  la  propagation  de  la 
foi,  pour  être  examinée  à  fond;  et  leur  avis  l'avait  confirmé 
de  plus  en  plus  dans  son  dessein.  Mais,  tandis  qu'il  se  réjouissait 
de  pouvoir  enfin  accomplir  l'œuvre  tant  et  si  longtemps 
désirée,  il  tut  appelé  par  le  juste  juge  à  recevoir  la  couronne 
de  la  justice. 

Ainsi,  ce  que  notre  prédécesseur  n'a  pu  faire,  en  ayant  été 
empêché  par  la  mort,  le  Dieu  riche  en  miséricorde  et  plein  de 
gloire  en  toutes  ses  œuvres  nous  l'a  permis,   afin  que  nous 
inaugurious  comme  par    un  heureux  présage  le   pontificat 
suprême  que  nous  avons  accepté  en  tremblant,  au  milieu  de 
ces  temps  si  caiamiteux.  C'est  pourquoi,  ayant  pris  une  entière 
connaissance  de  toute  cette  afl'aire,  nous  avons  jugé  qu'il 
fallait,  sans  retard,  mettre  à  exécution  ce  qui  avait  été  décrété 
par  Pie  IX,  de  saine  mémoire.  Ayant  donc  levé  les  yeux  vers 
le  Père  des  lumières,  de  qui  vient  toute  chose  excellente  et 
tout  don  parfait,  nous  avons  invoqué  le  secours  de  la  grâce 
divine,  réclamant  en  même  temps  l'aide  de  la  bienheureuse 
Marie,  vierge  conçue  sans  péché,  de  saint  Joseph,  son  époux 
et  le  patron  de  l'Eglise  universelle,  des  saints  apôtres  Pierre 
et  Paul,  de  saint  André  et  des  autres  habitants  du  ciel  que 
les  Ecossais  vénèrent  comme  leurs  protecteurs,  afin  que,  par 
leurs  suffrages  auprès  de  Dieu,  ils  nous  aidassent  à  terminer 
heureusement  cette  affaire.   Après  quoi,  de    notre   propre 
mouvement,  de  science   certaine  et  par  l'autorité  dont  nous 
jouissons  sur  toute   l'Eglise,  pour  la  plus  grande  gloire  de 
Dieu  et  l'exaltation  de  la  foi  catholique,  nous  établissons  et 
décidons  que  dans  le  royaume  d'Ecosse  revivra,  selon  les 
prescriptions  des  lois  canoniques,  la  hiérarchie  des  évêques 
ordinaires  qui  seront  appelés  aux  sièges  que,  par  cette  consti- 
tution, nous  érigeons  et  constituonsen  province  ecclésiastique. 


Or,  nous  voulons  que,  pour  le  présent,  il  y  ait  à  ériger  et  il 
soit  érigé  dès  maintenant  des  sièges  au  nombre  de  six,  savoir: 
celui  de  Saint-André,  auquel  s'ajoutera  le  titre  d'Edimbourg, 
ceux  de  Glascow,  d'.Vbeideen,  de  Dunkeld,  de  Galloway  et 
d'ArgylI. 

Mais,  nous  rappelant  les  fastes  illustres  de  l'ancienne  église 
de  Saint-André,  et  tenant  compte  de  ce  que  cette  ville  est 
aujourd'hui  la  principale  du  royaume,  prenant  en  considé- 
ration d'autres  raisons  encore,  nous  n'avons  pu  nous  refuser, 
tirant  pour  ainsi  dire  du  sépulcre  ce  siège  célèbre,  et  lui 
ailjoijinant  le  titre  d'Edimbourg,  de  l'élever  ou  philot  de  le 
rétablir  dans  le  rang  et  la  dignité  de  siège  métropolitain  ou 
archiépiscopal,  dont  l'avait  décoré  notre  prédécesseur  de 
vénérée  mémoire.  Sixte  IV,  et  de  lui  assigner  comme  suflra- 
gants  quatre  des  sièges  nommés  plus  haut,  savoir  :  Aberdeen, 
Dunkeld,  Galloway  et  Argyll,  coumie  par  la  teneur  des  pré- 
sentes et  en  vertu  de  notre  autorité  apostolique  nous  les  lui 
assignons,  adjoignons,  attribuons. 

Quant  au  siège  de  Glascow,  considérant  l'ancienneté  de 
cette  ville,  sa  grandeur,  sa  noblesse,  et  surtout  ayant  égard  à 
l'état  très-florissant  de  la  religion  dans  ses  murs,  en  même 
temps  qu'aux  privilèges  archiépiscopaux  qui  lui  furent  con- 
férés jadis  par  Innocent  Vlll,  nous  avons  cru  qu'il  convenait 
d'altribuir  à  son  évêque  le  nom  et  les  insignes  d'archevêque, 
comme  en  fait  nous  le  lui  accordons  par  la  teneur  des  pré- 
sentes, sous  celte  condition  toutefois  qu'aussi  longtemps  qu'il 
n'en  aura  pas  été  autrement  décidé  par  nous  ou  nos  succes- 
seurs, il  n'exercera,  en  dehors  de  la  prérogative  comprenant 
le  nom  et  les  insignes,  aucun  droit  propre  du  vrai  archevêque 
et  métropolitain.  Or,  nous  voulons  et  ordonnons  que  l'arche- 
vêque de  Glascow,  tant  qu'il  restera  sans  suffragants,  se 
réunisse  aux  autres  évêques  dans  le  synode  provincial  d'E- 
cosse. 

Quant  au  siège  archiépiscopal  et  métropolitain  de  Saint-André 
et  d'Edimbourg,  il  comprendra  les  comtés  d'Edimbourg, 
de  Lennox,  d'Haddington,  de  Bervik,  Selkirk,  Peeblgs, 
Roxbury  et  la  partie  méridionale  de  Fife  qui  est  à  droite 
du  fleuve  Eden;  le  comté  de  Stiiling,  à  l'exception 
toutefois   des  territoires  de  Baldernock  et  de  Kilpatrik  est. 

Dans  l'archidiocèse  de  Glascow  seront  compris  les  comtés 
de  Lanaik,  de  Renfrew,  de  Bray,  les  territoires  de  Baldernock 
et  de  Kilpatrik  est,  situés  dans  le  comté  de  Stiiling,  la  partie 
nord  du  comté  d'AyT,  qui  est  séparée  de  la  partie  est  par  la 
rivière  de  Lugdon  qui  se  jette  dans  le  fleuve  de  Garnock, 
plus  la  grande  et  la  petite  île  de  Cumber. 

Le  diocèse  d'Aberdeen  comprendra  les  comtés  d'Aberdeen, 
Kincardine,  Banff,  Elginou  Murray,  Nairn,  Ross  (à  l'exception 
de  Leog),  de  Cromarty,  de  Sutherland,  de  Caithness,  les  îles 
Orcades  et  Selhland  ;  enfin  cette  partie  d'Inverness  qui  est  au 
nord  du  lac  Luing  jusqu'aux  confins  est  du  même  comté  d'In- 
verness, au  point  oii  se  rencontrent  les  comtés  d'Aberdeen  et 
de  Baeff. 

Le  diocèse  de  Dunkeld  comprendra  les  comtés  de  Perth, 
Forfary,  Clacnian,  Kinross  et  la  partie  nord  de  Fifo  qui  est  à 
gauche  du  lleuve  Eden,  ainsi  que  les  parties  du  comté  de 
Stirling  qui  sont  isolées  et  eutourées  par  les  comtés  de  Perth 
et  de  Clacman. 

Le  diocèse  de  Galway  comprendra  les  comtés  de  Durafries, 
de  Kirkudbright,  de  Wington,  et  la  partie  du  comté  d'Ayr 
qui  s'étend  à  gauche  de  la  petite  rivière  de  LugJon  allant  à 
l'est  se  jeter  dans  le  fleuve  Garnock. 

Enfin  le  diocèse  d'Ergadi  et  d'Argyll  comprendra  le 
comté  d'Argyll,  les  lies  de  Bute  et  d'Aran,  Abuda  et  la  partie 
est  du  comté  d'Inverness  qui  s'étend  du  lac  Luing  jusqu'aux 
confins  est  du  môme  comté  en  suivant  la  ligne  droite  indiquée 
plus  haut. 


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MELANGES 


502 


Par  conséquent,  il  y  aura  donc  en  Ecosse,  outre  rarchcvcxlié 
(l'hoiiueur  (le  Giascow,  luie  seule  province  eccié.siaslique,  se 
composant  d'un  seul  archev<^que  ou  évoque  métropolitain  et 
do  quatre  évèquessufïragants. 

Kt  maintenant  nous  no  doutons  pas  que  les  nouveaux 
évoques,  suivant  les  traces  de  leurs  insifjnes  prédécesseurs 
qui  par  leur  propre  mérite  ont  illustré  l'ancienne  Eglise 
d'Ecoss-,  ne  donnent  tous  leurs  soins  à  ce  que  le  nom  de  la 
religion  oatliolique  Inille  dans  leurs  régions  du  plus  vif  éclat, 
et  que  le  bit  n  des  âmes  et  l'accroissement  du  culte  divin 
soient  poursuivis  par  les  meilleurs  moyens  qui  seront  en  leur 
pouvoir.  Dans  cet  espoir,  nous  déclarons  nous  réserver,  aius! 
qu'îi  nos  successeurs  sur  ce  Saint-Siège,  le  droit  de  partager 
ces  diocèses  en  d'autres  diocèses,  lorsqu'il  sera  besoin  d'en 
auguionter  le  noudire,  d'on  changer  les  limites,  en  un  mot 
d'accomplir  librement  tout  ce  qui  aura  paru  dans  le  Seigneur 
devoir  servir  à  la  propagatio!)  de  la  foi  orthodoxe. 

Puis,  voyant  à  cela  un  grand  avantage  pour  ces  Eglises, 
nous  voulons  et  ordonnons  que  les  prélats  à  qui  elles  sont  con- 
fiées n'omettent  jamais  de  transmettre  les  rapports  sur  l'état 
de  leurs  sièges  et  des  fidèles  qui  leur  sont  confiés,  à  notre 
congrég  ition  de  la  Propagande,  qui  a  toujours  eu  jusqu'ici 
une  grande  sollicitude  et  un  soin  particulier  pour  tout  ce  qu' 
concerne  ces  régions;  afin  (jue,  par  cette  congrégation,  nous 
soyons  tenu  au  courant  de  tout  ce  que  les  évêques  jugeront 
nécessaire  ou  utile  pour  remplir  leur  charge  pastorale  et  pour 
procurer  l'aceroissement  de  leurs  églises.  Qu'ils  n'oublient  pas 
qu'ils  sont  tenus  de  fournir  ce  rapport  et  de  faire  le  voyage 
ad  limina  SS.  Aposlolomm  tous  les  quatre  ans,  ainsi  qu'il  est 
porté  en  la  constitution  de  Sixte  V,  de  sainte  mémoire,  com- 
mençant par  ces  mots  :  RomanusPonlifex,  et  donnée  le  22  dé- 
cembre laS'i.  Pareillement  et  pour  tout  ce  qui  est  de  leur 
ministère  [)astoral,  les  archevêques  et  évêques  nommés  ci-dessus 
jouissent  et  jouiront  des  mêmes  droits  et  des  mêmes  pouvoirs 
que  les  autres  évêques  catholiques  des  autres  nations,  et  cela 
en  vertu  des  dispositions  ordinaires  des  saints  canons  et  des 
constitutions  apostoliques.  Ils  seront  de  même  astreints  aux 
mêmes  obligations  dont  sont  tenus  les  autres  archevêques  et 
évêques,  eu  raison  de  la  discipline  comnmne  et  générale  de 
l'Eglise  catholique.  C'est  pourquoi,  tout  ce  qui,  en  fait  de 
privilèges  ou  de  coutumes  particulières,  aurait  été  précédem- 
ment en  vigueur,  soit  en  raison  des  anciennes  coutumes  des 
Eglises  d'Ecosse,  soit  dans  la  suite  et  à  cause  de  l'état  des 
missions,  en  vertu  de  constitutions  particulières,  tout  cela 
désorn.ais,  les  circonstances  ayant  changé,  ne  conférera  aucun 
droit  et  n'imposera  aucune  obligation.  A  cett  fin  et  pour  qu'il 
ne  puisse,  dans  l'avenir,  s'élever  aucun  doute  à  cet  égard, 
nous  enlevons,  par  la  plénitude  de  notre  autorité  apostolique, 
à  tous  ces  statuts  particuliers,  ordonnances,  privilèges  et 
coutumes  ce  quelque  genre  que  ce  soit,  et  à  quelque  temps 
ancien  et  immémorial  qu'ils  remontent,  toute  valeur,  soit 
pour  obliger,  soit  pour  conférer  un  droit. 

Par  conséquent  les  évêques  d'Ecosse  auront  toute  liberté  de 
décréter  ce  qui  concerne  l'exécution  du  droit  commun  et  ce 
qui  est  permis  aux  évêques,  de  par  la  discipline  générale  de 
l'Eghse.  Qu'ils  aient  donc  pour  certain  que  notre  autorité 
apostoliq\ie  leur  viendra  volontiers  en  aide  pour  tout  ce  qui 
paraîtra  devoir  augmenter  la  gloire  du  nom  divin  et  exciter  le 
bien  spirituel  des  âmes.  Et  afin  que  nous  produisions  un 
témoignage  de  cette  bienveillance  envers  la  chère  fille  du 
Saint-Siège  l'Eglise  d'Ecosse,  nous  voulons  et  déclarons  que 
ces  évêques,  lorsqtv'ils  auront  été  revêtus  du  nom  et  des  droits 
des  évêques  ordinaires^  ne  doivent  jamais  être  privés  des  avan- 
tages et  des  plus  amples  pouvoirs  dont  ils  jouissaient  aupa- 
ravant sous  le  titre  de  vicaires  apostoliques  de  nous  et  de  ce 
Saint-Siège.  Car  il  n'est  pas  permis  de  faire  tourner  à  leur  dé- 


triment ce  qui  a  été  décrété  par  nous,  d'après  le  viuu  des 
catholiques  écossais,  pour  le  plus  grand  bien  de  la  religion 
parmi  eux.  Et,  puisque  l'état  de  l'Ecosse  est  tel  qu'il  n'y  a 
point  de  temporalités  suffisantes  pour  l'entretien  des  ministres 
de  .lèsus-Christ  et  les  diverses  nécessités  de  chaque  Eglise, 
nous  avons  le  ferme  espoir  que,  dans  l'avenir,  nos  cliers  fils 
les  lidèles  de  Jésus-Christ,  dont  nous  avons  volontiers  accueilli 
les  supplications  pressantes  pour  la  restauration  de  la  hié- 
rarchie épiscopale,  auront  à  cœur,  par  dts  aumônes  cl  des 
dons,  de  venir  largement  au  secours  des  pasteurs  que  nous 
mettons  à  leur  tôle,  afin  que  ceux-ci  puissent  travailler  à 
l'édification  des  maisons  épisco))alss,  des  temples,  à  la  splen- 
deur du  culte,  au  soutien  du  clergé  et  des  pauvres  et  parer 
aux  autres  nécessités  de  l'Eglise. 

El  maintenant  nous  adressons  nos  très-humbles  pensées  â 
Celui  en  qui  il  a  plu  à  Dieu  le  Père  d'instaurer  toutes  choses, 
dans  la  dispensation  de  la  plénitude  des  temps,  afin  que, 
comme  il  a  commencé  toute  bonne  œuvre,  il  l'achève,  la 
confirme  et  la  fortifie  ;  afin  qu'à  tous  ceux  dont  c'est  le  rôle 
d'accomplir  les  choses  que  nous  avons  décrétées,  il  accorde 
la  lumière  de  la  grâce  céleste  et  cette  force  qui  fera  entière- 
ment tourner  au  bien  de  l'Eglise  catholique  cette  hiérarchie 
épiscopale  rétablie  par  nous  dans  le  royaume  d'Ecosse.  C'est 
à  cette  même  fin  que  nous  invoquons  l'intercession  auprès 
de  Jésus-Christ,  notre  réparateur,  de  sa  très-sainte  mère,  de 
S.  Joseph,  son  père  putatif,  des  saints  apôtres  Pierre  et 
Paul,  de  S.  André  que  l'Ecosse  entoure  d'un  culte  particu- 
lier, des  autres  saints  et  surtout  de  sainte  Marguerite,  reine 
des  Ecossais,  l'honneur  et  la  sauvegarde  de  ce  royaume, 
afin  qu'ils  veuillent  entourer  de  leur  bienveillante  faveur  cette 
Eglise  renaissante. 

Enfin  nous  décrétons  que  ces  lettres  apostoliques  ne  pour- 
ront jamais,  ni  en  aucun  temps,  être  notées  ou  attaquées  pour 
vice  de  subreption  ou  d'obreption,  ou  pour  quelque  autre 
défaut  d'intention  de  notre  part;  qu'elles  seront  toujours 
valides  et  fermes,  qu'elles  doivent  en  toutes  choses  obtenir 
tous  leurs  effets  et  être  observées  inviolablement  ;  nonobstant 
tout  ce  qui  pourrait  être  allégué  de  contraire,  en  invoquant 
soit  les  édits  généraux  ou  les  sanctions  spéciales  des  conciles 
synodaux,  provinciaux  et  universels,  soit  les  droits  et  privi- 
lèges des  anciens  sièges  d'Ecosse,  des  missions  et  vicariats 
apostoliques  qui  y  ont  été  constitués  par  la  suite,  des  églises 
et  des  lieux  pies,  qui  auraient  été  consacrés  par  serment,  par 
confirmation  apostolique  ou  de  quelque  autre  manière.  A 
tout  cela,  en  tant  que  cela  s'oppose  à  ce  qui  est  dit  plus  haut, 
nojs  dérogeons  expressément,  même  si,  pour  cette  déroga- 
tion, l'on  devait  faire  une  mention  spéciale  ou  observer  une 
forme  requise,  quelle  qu'elle  soit.  N&us  déclarons  donc  nul  et 
sans  effet  tout  ce  qui,  par  quiconque  et  par  quelque  autorité 
que  ce  soit,  sciemment  ou  non,  pourrait  être  fait  à  l'encontre 
de  ces  lettres.  Et  nous  voulons  qu'aux  exemplaires  de  ces 
lettres,  même  imprimées,  signées  d'un  notaire  public  et 
munies  du  sceau  d'un  personnage  constitué  en  dignité  dans 
l'Eglise,  on  accorde  la  même  foi  qu'on  aurait  sur  le  vu  du 
diplôme  même,  à  la  signification  de  notre  volonté. 

Qu'à  personne  donc  il  ne  soit  permis  de  décliiier  celte 
page  de  notre  érection,  constitution,  restitution,  institution, 
assignation,  adjonction,  attribution,  décret,  mandat  et  volonté, 
ou  d'aller  à  l'encontre  par  une  audace  téméraire.  Que  si 
quelqu'un  osait  coiamettre  cet  attentat,  qu'il  sache  qu'il 
encourra  l'indignation  du  Dieu  tout-puissant  et  de  ses  saints 
apôtres  Pierre  et  Paul. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  l'an  de  l'incarnation  du 
Seigneur  mil  huit  cent  soixante-dix-huit,  le  -i  mars,  la  pre- 
mière année  de  notre  pontificat.  C.  card.  Sacconi,  prodataire. 
P.  card.  Asquinius. 


503 


MELANGES 


504 


Lieu  du  sceau.  Visa.  J.Cugnonius.  Enregistré  à  la  secrélai- 
rerie  des  Brefs. 


Lettres  du  Saint-Pire  noli fiant  son  avènement  à  l'empe- 
reur de  Russie,  à  l'empereur  d'Allemagne,  au  prési- 
dent de  la  confédération  helvétique. 

L'aboaJancedes  matières  n'a  pas  permis  de  publier, 
dans  la  précédente  livraison  des  Analecta,  diverses 
lettres  par  lesquelles  le  saint-père  Léon  Xlil  a  notifié 
son  avènement  aux  souverains. 

Il  a  trouvé  les  affaires  religieuses  gravement  trou- 
blées sur  plusieurs  points  di'  globe.  Il  était  urgent  de 
calmer  la  crise.  Aussi,  le  jour  de  son  élection,  en  noti- 
fiant son  avénemenlàla  Russie,  à  l'Allemagne,  à  la 
Suisse,  au  lîrésil,  Léon  XIII  a  pris  l'iniative  de  la  paci- 
fication, et  il  a  exprimé  le  désir  d'aplanir  les  difficultés 
qui  ont  troublé  la  paix  religieuse.  Dans  plusieurs  com- 
munautés o  ientales.  Arméniens,  Chaldéens,  Malabar, 
le  pape  Pie  IX  a  cru  devoir  modifier  la  discipline  qui 
était  observée  depuis  longtemps  au  sujet  de  l'élection 
des  évêques  et  des  patriarches.  Le  grand  concile  de 
Latran,  sous  Innocent  III,  avait  confirmé  cette  ancienne 
discipline;  et  les  Orientaux,  en  se  réunissant  au  Saint- 
Siège,  avaient  consiarament  réservé  les  droits  des  pa- 
triarches jura  pair iarcharum).  Par  malheur  il  s'était 
produit  récemment  des  abus  et  des  désordres  qui 
avaient  obligé  le  Saint-Siège  de  modifier  l'ancienne  dis* 
cipline.  Les  nouvelles  bulles  de  Pie  IX  ont  servi  de 
prétexte  pour  fomenter  des  dissentiments  qui  ont  bien- 
tôt amené  un  déplorable  schisme.  On  assure  que 
Léon  XIII  a  pris  des  mesures  pour  rétablir  la  paix 
parmi  ces  communautés  orientales. 

'Voici  la  lettre  de  Sa  Sainteté  à  l'empereur  de  Russie, 
et  la  réponse  de  Sa  Majesté  : 

Lettre  de  S.  S.  le  Pape  à  S.  M.  l'Empereur. 
(Traduction  de  l'italien] 
Le  pape  Léon  XIII, 

Au  très-sérénissime  et  très-puissant  Empereur  el  Roi, 
salut.  Par  les  voies  impénétrables  du  Seigneur  et  sans  aucun 
mérite  de  notre  part,  nous  avons  été  élevé  au  siège  du  prince 
des  apôtres  et  nous  nous  faisons  l'agréable  devoir  de  norter 
avec  empressement  ce  fait  à  la  connaissance  de  Votre  Majesté 
Impériale  et  Itoyale,  sous  le  sceptre  puissant  et  glorieux  de 
laquelle  se  trouvent  un  si  grand  nombre  d'adhérents  de  notre 
sainte  religion. 

Regieitant  de  ne  plus  trouver  les  rapports  qui  existaient  si 
heureusement  autrefois  entre  le  Saint-Siège  et  Votre  Majesté, 
nous  en  appelons  à  la  magnanimité  de  son  cœur  pour  obtenir 
que  la  paix  et  la  tranquillité  des  consciences  soient  rendues  à 
cette  paitie  considérable  de  ses  sujets.  Et  les  sujets  catholiques 
de  Votre  Majesté  ne  manqueront  pas,  ainsi  que  le  leur  impose 
la  foi  même  qu'ils  professent,  de  se  montrer,  avec  la  plus  scru- 
puleuse soumission,  respectueux  et  fidèles  envers  Votre  Ma- 
jesté. 

Pleinement  assuré  de  la  justice  de  Votre  Majesté,  nous  im- 
plorons le  Seigneur  de  lui  accorder  les  dons  du  ciel  avec 
abondance  et  le  supplions  de  daigner  unir  Votre  Majesté  à 
nous  par  les  liens  de  la  charité  la  plus  parfaite. 

Donné  à  Rome,  près  la  basilique  de  Saint-Pierre,  le  20  fé- 
vrier 1878,  el  de  notre  règne  la  première  année. 

(Signé)  PAPE  LEON  XIII. 


Réponse  de  S.  M.  l'Empereur  à  la  notification  de  S. S.  le 
pape  Léon  XllI,  en  date  de  Saint-Pétersbourg  le  22  février 
(0  mars)  1878. 

Nous  avons  reçu  la  notification  que  Votre  Sainteté  nous  a 
faite  de  son  avènement  au  trône  pontifical  et  les  vœux  qu'elle 
nous  exprime  afin  que  les  bonnes  relations  entre  notre  gou- 
vernement el  le  Saint-Siège  catholique  et  romain  puissent  se 
rétablir  à  l'avantage  des  populations  de  notre  empire  qui 
professent  celte  religion.  Nous  partageons  ce  désir  de  Votre 
Sainteté.  La  tolérance  religieuse  est  un  principe  consacré  en 
Russie  par  les  traditions  politiques  et  les  mœurs  nationales. 
Il  n'a  pas  dépendu  de  nous  que  l'Eglise  catholique  romaine, 
comme  toutes  celles  existant  dans  notre  empire  sous  l'égide 
des  lois,  n'accomplisse  en  pleine  sécurité  la  mission  que  la 
religion,  strictement  étrangère  aux  influences  politiques,  est 
appelée  à  exercer  pour  l'édification  et  la  moralisation  des 
peuples.  Votre  Sainteté  peut  être  convaincue  que,  dans  ces 
limitas,  toute  la  protection  compatible  avec  les  lois  fonda- 
mentales de  notre  empire,  que  notre  devoir  est  de  faire 
respecter,  sera  accordée  à  l  Eglise  dont  elle  est  le  chef 
spirituel,  et  que  nous  seconderons  avec  empressement  tous  ses 
efforts  tendant  au  bien-être  religieux  de  nos  sujets  du  rit 
catholique  romain. 


Université  de  Louvain.  Adresse  des  professeurs  et  des 
élèves  au  saint  père.  Réponse  du  cardinal  secrétaire 
dEtat. 

Le  saint-père  Léon  XIII  in  minorihiis  constitutas  fut 
internonce  pontifical  en  Belgique  pendant  trois  ans,  de 
1S43  à  i84G.  Apprenant  son  élévation  au  souverain 
pontificat,  les  prolesseurs  et  les  élèves  de  l'université 
de  Louvain  se  sont  empressés  de  signer  des  adresses 
au  nouveau  pontife.  S.  E.  le  cardinal  Franchi,  secré- 
taire d'Etat,  a  écrit  à  Mgr  l'iaternonce  de  Bruxelles  la 
lettre  suivante: 

Illustrissime  et  révérendissirae  seigneur.  L'affluence  des 
adresses  qui  arrivent  chaque  jour  au  pied  du  irôue  apostolique 
est  tellement  considérable  qu'elle  ne  permet  pas  de  donner  à 
chacune  d'elles  une  réponse  spéciale.  Toutefois  le  Saint-Père 
a  voulu  qu'il  fût  fait  exception,  sans  le  moindre  retard,  en 
faveur  des  deux  adresses  que  le  recteur  et  les  professeurs  de 
ILniversité  de  Louvain  d'une  part,  les  étudiants  de  l'autre,  lui 
ont  humblement  offertes  à  l'occasion  de  son  exaltation  sur  la 
chaire  de  Saint-Pierre.  Sa  Sainteté  entend  manifester  par  là 
combien  l'Université  de  Louvain  est  dans  son  cœur  el  dans  sa 
mémoire  unie  au  précieux  souvenir  qu'elle  a  gardé  de  son  sé- 
jour en  Belgique  et  de  toutes  les  démonstrations  d'atlache- 
ment  qui  y  furent  autrefois  données  en  sa  personne  au  repré- 
sentant du  Saint-Siège. 

Ce  nouvel  hommage  rendu  à  son  autorité  suprême  lui  est 
d'autant  plus  agréable  qu'il  est  le  témoignage  d'une  ferme 
adhésion  à  la  chaire  de  Saint-Pierre  et  d'un  filial  dévouement 
au  chef  visible  de  l'Eglise,  sentiments  que  n'ont  pu  atïaiblir 
ni  les  vicissitudes  du  temps,  ni  les  maximes  perverses  dont  la 
jeunesse  studieuse  est  imbue  ailleurs.  Le  Saint-Père  aura  tou- 
jours pour  cette  réunion  d'élite  de  savants  et  de  disciples 
chrétiens  la  bienveillance  particulière  que  leur  or.t  portée  à 
bon  dioit  ses  glorieux  prédécesseurs. 

Et  comme  gage  de  ses  sentiments  paternels.  Sa  Sainteté 
accorde  dès  aujourd'hui  à  tous  et  à  chacun  des  membres  de 
cette  université  la  bénédiction  du  Très-Haut  et  le  prie  de  les 
atïermir  tous  dans  la  voie  du  bien,  de  les  préserver  des  périls 


mi 


MELANGES 


506 


qui  les  incnricent,  et  de  reiidro  do  plus  en  plus  leurs  travaux 
fructueux  pour  le  plus  yraud  bien  de  la  religion  et  de  la  so- 
ciété. 

En  confiant  à  Votre  Excellence  le  soin  de  faire  part  de  ces 
sentiments  du  Salnt-l'^re  aux  auteurs  des  deux  adresses,  je 
profite  de  cette  occasion  pour  vous  renouveler  l'expression  de 
l'estime  trbs  distinguée  avec  laquelle  je  suis,  de  votre  Excel- 
lence, le  dévoué  serviteur, 

Alexandre,  cardinal  FnANcni, 
Secrétaire  d'Elal  de  Sa  Sainteté. 


O/pcedeS.  Fraïuyis  de  Saks.  .Anliennes.  Addition 
dans  les  leçons.  Martyrologe. 

Après  le  décret  de  la  S.  Congrégation  des  Rites  et  le 
bref  pontifical  qui  ont  décerné  le  titre  de  docteur  à 
Sr  François  de  Sales,  il  a  été  nécessaire  de  mention- 
ner cette  qualité  dans  l'office,  dans  la  messe  et  dans  le 
martyrologe.  C'est  pourquoi  la  S.  Congrégation  des 
Rites  a  prescrit  les  additions  opportunes. 

DIE   29    JANU.vnlI    IN   FESTO   S.    FRANCISCI   SALESII  EPISCOPI, 
COKFESSORIS   ET   ECCLESLE    DOCTORIS. 

In  officio,  omnia  ut  in]  Breviario  Romano  hac  die,  prœter 
sequentia  : 

Anlip/iona  ad  Magnifwal  in  ulrisque  Vesperis  :  a  0  Doctor 
oplinie,  Ecclesiœ  sanclœ  lumen,  béate  Francisée,  divinœ  legis 
amator,  deprecare  pro  nobis  Fiiium  Dei.  » 

Lcctiones  primi  Nocturni  Sapientiam  ut  in  Communi  Doc- 
tor um. 

In  secundo  Noclurno,  ad  6  Lectioncm  post  verba  vigesi- 
manona  Januarii,  addantur  hœc  alia  .•  a  et  a  Summo  Ponti- 
fice  Pio  Nono  ex  Sacrorum  Rituum  Congregationis  consulto, 
univerialis  Ecciesia;  Doctor  fuit  declaratus.  » 

Lectiones  lertii  nocturni  de  Communi  Doclorum  primo  loco, 
Homilia  S.  Augitstini  episcopi  Oslcndil  Dominus,  i?i  Evange- 
lium  Vos  estis  sal  terrœ. 

^'.  8.  In  medio  Ecclesias  aperuit  os  ejus,  et  implevit  eum 
Doniinus  spiritu  sapientiœ  et  intellectus.  f.  Jucundifatem  et 
exsultationem  thesaurizavit  super  eum.  Et.  Gloria  Patri.  Et. 

Missa  In  niedio  Ecclesiœ  de  Doctoribus ,  eum  oratione 
tanlum  propria,  ut  in  Missali  Romano  hac  die. 

Et  dicitur  Credo. 

Addenda  ad  Martyrologium  Romanum  5  kalendas  januarii  : 

In  elogio  S.  Francisci  Salesii  post  verba  Annesium  fuit, 
addantur  seqacntia  :  Queni  Pins  Nonus,  ex  Sacrorum  Rituum 
Congregationis  consulto,  universalis  Eeclesiœ  Doctorem  de- 
claravit. 

Concordat  eum  Originali  existente  in  Secretaria  Sacrorum 
Rituum  Congregationis.  In  fidem.  etc. 

Ex  eadem  Secretaria  hac  die  17  novembris  1877.  — L.  f  S. 
—  Plac.  Ralli  S.  R.  C.  Secretarius. 


Règlement  paroissial.  Attributions  des  curés.  Obliga- 
tions des  vicaires.  Ordonnance  de  Mgr  févêque  de  Ba- 
dajoz. 

La  S.  Congrégation  du  Concile  a  rendu  un  grand 
nombre  de  décisions  sur  les  rapports  des  vicaires  et  des 
curés.  Ces  résolutions  ont  été  recueillies  dans  notre 
Traité  des  vicaires  provinciaux.,  qui  se  trouve  dans  la 
cinquième  série  des  Analecta  (col.  838^  970). 

Mgrlévèque  de  Badajoz,  en  Espagne,  a  publié 
dernièrement  une  circulaire  qui  détermine  les  obliga- 


tions réciproques    des  curés    et  des  vicaires.    Nous 
croyons  devoir  rapporter  cette  circulaire  à  titre  de  rea- 


seigncmenl. 


Le  concordat  do  18.^1  reconnuît  certaines  aitiiliu- 
tions  en  faveur  des  coadjuteurs  paroissiaux.  En  1854, 
le  gouvernement  fit,  de  concert  avec  le  nonce,  un  rè- 
glemei;t  qui  fixa  les  principaux  articles,  en  laissant 
aux  évoques  le  soin  de  prescrire  les  choses 
de  détail.  En  1.'63,  Mgr  Pantaléon  Monserrat, 
évoque  de  Badaioz,  adressa  une  circulaire,  qui  dans 
l'intention  du  prélat,  eut  un  caractère  purement  in'éri- 
maire.  La  nouvelle  circulaire  r.:'nouvelie  celle  de  1863, 
et  constitue,  d'une  façon  purement  intérimaire,  une 
jurisprudence   uniforme  et  génér.ile  pour   le   diocèse. 

1 .  Quoique  l'enseignement  de  la  doctrine  chrétienne, 
l'ex'ulication  del'Evangile  et  l'administration  des  sacre- 
ments soient  un  droit  personnel  des  curés,  chaque  vi- 
caire devra  remplir  les  obligations  du  saint  ministère. 
Le  sacrement  de  baptême  et  le  mariage  sont  particu- 
lièrement réservés  au  curé;  on  ne  pourra  les  adminis- 
trer sans  délégation  spéciale. 

2.  Lesvicaires  sont  autorisés  généralement  par  Té- 
vêque  ;  cependant  ils  devront  demander  l'agrément  du 
curé  pour  les  a  tes  du  ministère,  spécialement  pour  la 
confession  et  la  prédication. 

3.  Auxiliaires  du  curé  et  subordonnés  à  sa  volonté 
entoutesles  fonctions  du  ministère,  ils  devront  cepen- 
dant  garder  les  ordonnances  de  Tévêque.  Ils  se  consi- 
déreront comme  autorisés  pour  tout  ce  qù  concerne  le 
ministère,  excepté  le  baptême,  ie  mariage,  la  bénédic- 
tion nuptiale,  comme  il  est  dit  plus  haut.  On  excepte 
aussi  les  actes  d'autorité,  par  exemple  le  port  de  la 
chape  dans  les  processions,  et  autres  semblables. 

4.  Afin  que  les  fonctions  communes  au  curé  et  aux 
vicaires  soient  faites  dans  l'ordre  voulu,  on  établira 
une  alternative  rigoureuse  pour  administrer  les  sacre- 
ments aux  malades,  pour  les  obsèques,  anniversaires, 
neuvaines,  messes  votives  ou  de  fondation,  récitation 
du  rosaire,  assistance  des  malades. 

5.  Chaque  vicaire  devra  à  tour  de  rôle  entendre  les 
confessions,  administrer  la  communion,  enseigner  la 
doctrine  chrétienne  le  dimanche,  examiner  les  adultes 
en  temps  de  carême  etc. 

6.  La  messe  pro  populo  demeure  au  curé,  qui  devra 
l'appliquer  tous  les  jours  de  fêtes  même  supprimées. 
Lesvicairesdiront  la  messe  dans  l'église  paroissiale, 
et  l'oa  fixera  de  concert  l'heure  coirmode  pour  la  po- 
pulation. Pendant  la  semaine,  la  messe  conventuelle 
sera  dite  alternativement  par  le  curé  et  lesvicaires. 

7.  Les  vicaires  sont  parliculièrement  chargés  de  la 
doctrine  chrétienne,  qui  surtoutpendanl  le  carême  pré- 
cède d'habitude  le  sermon  que  les  curés  doivent  adres- 
ser aux  fidèles  en  général,  afin  qu'ils  se  disposent  con- 
venablement à  recevoir  les  sacrements  durant  le  temps 

pascal. 

8.  Conformément  au  concord  ;t,  on  formera  un  fonds 
commun  des  oifrandes  que  font  les  fidèles  pour  les 
foi  étions  religieuses.  On  prendra  ce  qui  est  nécessaire 
pour  la  fabrique,  la  sacristie,  les  chapelains  et  les  mi- 
nistres assistants.  Quanta  l'excédant, la  moitié  appar- 
tiendra au  curé,  l'autre  moitié  sera  partagée  entre  les 


507 


MELANGES 


S08 


•vicaires.  Ceux-ci  ne  peuvent  réclamer  le  casuel  attaché 
aux  fouctions  que  l'arlicle  2  réserve  au  curé. 

Obi.pado  de  BAD.uca  ciBCLLAR.  —  Eiitre  las  diversas  pres- 
cripcior.es  es'.ab!ecidas  en  cl  Concordato  de  IS5I,  no  podemos 
niénos  de  apreciar  como  iina  de  las  nids  importantes  la  de  su 
art.  33,  que  otorga  derechos,  para  el  ejercicio  del  niinisterio 
parroquial.  à  los  Cor.djiitores  que  nombre  el  Diocesano  con 
arreg'o  d  dieho  conv  nio  y  à  la  Real  cédula  de  ruego  y 
encargo  de  3  de  Encro  de  1  Soi,  dada  de  acuerdo  con  e 
M.  Rdo  Nuncio  de  la  Santa  Scde.  En  nna  y  otra  disposicion 
claraniente  se  defir.e  le  que  ha  de  ser  esa  ulilisima  clase  del 
Oero  luégo  que  sea  un  hecho  en  cada  diôcesiis  cl  arregto 
parroquial,  como  en  su  dia  va  le  precisara  nuestro  digno 
predeocjor,  el  illustrisimo  senor  D.  Pantaii'on  Monserrat,  en 
su  circular  de  20  de  setiembre  de  18G3;  sobre  ciiyas  distinlas 
reglas  pensamos  calcar  las  de  esta  nuestra,  si  bien  con  e^ 
mismo  cardct.r  de  interinidad  que  las  de  aquclla,  por  no 
haber  aùii  ob'.enido  la  sancion  de  la  Corona  cl  arreglo  parro- 
quial por  Nus  formado. 

Urge,  empero,  determinar  las  obiigaciones  y  derechos  de 
los  Coadjutores,  siquiera  sea  para  conslituir,  en  el  particular, 
una  jurisprudencia  uniforme  y  gênerai,  y  evitar  quejas  y 
reclamaciones  enojosas  que  hasta  Nos  nids  de  una  vez  han 
llegado.  En  su  virtud,  pues,  hemos  vcnido  en  resoiver  lo 
siguiente. 

i.Por  mas  que  priraaria  y  principalmente  corresponda  a 
Pdrroco  el  personal  cometido  en  la  enseiianza  d-^  la  doctrina 
cristiana  explicacion  del  Evangelio  y  administracion  de  los 
acram^ntos  d  sanos  y  enfermos,  nunca  dejarâ  de  contar  con 
el  coadjnlor  6  coadjutores  en  el  desempeno  de  estos  impor- 
tantes ofi.ios.  Se  lo  réserva,  sin  embargo,  de  una  manera 
especial,  cuanto  conviene  d  los  sacramentos  del  bautismo  y 
matrimonio,  que  no  podran  administrar  aquéllos  sin  especial 
delegacion  del  Pdrroco. 

2.  Si  bien  los  coadjutores  serdn  considerados  como  me- 
ros  delegados  nuestros,  y  en  su  virtud  obtengan  el  corres- 
pondicnle  nombramiento,  no  obstante,  no  les  serd  licito,  con 
solo  él,  ejercer  los  actos  ministcriales,  especialmente  los  de 
confesar  y  predicar,  nccesitand",  por  tanto,  ademds  habilitarse 
con  las  licencias  oportunas. 

3.  Su  cualidad  de  auxil'ares  subordinados  al  parroco  en 
todas  las  funciones  de  su  cargo,  no  les  eximird  por  eso  de 
atenipcrarse  en  su  ejercicio  d  las  prescripciones  establecida 
al  efecto  por  el  prelado.  Se  considerardn,  sin  embargo,  facul- 
tados  para  todo  lo  perteneciente  al  ministerio  (una  vez  auto- 
rizados  con  el  nombramiento  y  las  licencias  in  scriplis) 
cuando  no  hubiesen  recibido  instrucciones  particulares.  Se 
exceplùa,  empero,  de  esta  régla,  como  queda  dicho,  la  ad- 
ministracion del  bautismo  y  matrimonio  con  sus  velaciones, 
que  se  réserva  al  parroco  :  asi  bien  todos  aquéllos  actos  que 
signifiquan  autoridad,  como  llevar  la  capa  en  las  procesiones 
y  otros  andiogos. 

4.  Para  que  las  funciones  comunes  al  parroco  y  coadjutores 
se  descmpeûen  con  el  ôrden  debido,  se  establecerd  un  turno 
rigoroso  entre  aquél  y  éstos,  respecto  d  la  administracion  de 
sacramentos  â  enfermo?,  oficios  de  sepullura,  aniversarios, 
novenas,  misas  de  entierros  y  otras  votivas  6  fundadas  en  la 
parroquia;  rezo  del  santo  rosario  y  assistencia  à.  los  enfermos. 
Si  la  filigreti  i  fuese  namerosa  y  ocurriescn  actes  si  niultdneos 
«e  sustituirdn  los  unos  â  los  otros.  Este  turno  nunca  podra 
embarazar  al  pdrroco  el  ejercicio  de  su  ministerio,  sin  perjuicio 
de  los  derechos  que  vayan  anejos  al  cargo  de  coadjutor. 

5.  Nunca  hab:d  turno  para  oir  confesiones,  administrar  la 
sagrada  comunion,  ensenar  y  oxplicar  la  doctrina  cristiana 
los  domingos  por  la  tarde  d  los  ninos  y  examinar  d  los  adullos 


en  cuaresma,  como  deberes  que  pesan  sobre  todos,  û  no 
impedirio  otra  iuslantauea  ocupaciou,  propia  asimismo  de 
ministerio. 

C.  Serd  obligacion  del  parroco  la  misa  pro  populo  eu  todos 
los  dias  de  ficsta,  dun  en  los  supriinidos.  Los  coadjutores 
celabrardu  la  santa  misa  en  la  misma  parroquia,  6  en  su  ayuda, 
si  la  tuviere,  poniéndose  àntes  de  acuerdo  para  tîjar  las  horas 
nids  proporcionadas  a  la  comun  necesidad  d  !  pueblo,  auuque 
con  libre  applicacion  por  parte  de  los  niisnios.  Eu  los  demas 
dias,  no  festivos,  la  misa  conventual  estard  sujeta  ;i  turno 
entre  parroco  y  coadjutores. 

7.  Alcanza  tambien  al  coadjutor  el  especial  ejercicio  de  la 
doctrina  cristiana  que,  principalmente  en  tienipo  de  cuaresma, 
suele  précéder  al  sermon  que  los  parrocos  deben  predicar  a 
los  fieles  en  gênerai,  d  fin  da  que  éstos  se  dispongiin  conve- 
nientemente  para  recibir  los  sanlos  sacramentos  en  el  tiempo 
pascual  ;  pudiendo  tambien  los  misnios  allernar  con  su  propio 
pdrroco  eu  las  pldlicas  doctiinales  y  serniones,  segun  conven- 
gan  entre  si. 

S.  A  la  fin  de  que  los  coadjutores  no  queden  laslimados  en 
los  derechos  de  estola  y  altar  en  las  comunes  obiigaciones 
que  les  dej  imos  assignadas  en  el  nùin.  4  de  esta  nuestra  cir- 
rular,  se  formard,  en  armonîa  cou  el  concordato  y  por  ahora, 
un  acervo  comun  de  los  emolumeutos  que  devenguen  y 
percibau  en  el  desempeno  de  aquélla;-,  asi  parrocos  como 
coadjutores;  excepte  la  limosna  ai  la  misa,  que  serd  siempre 
de  aquel  que  la  célèbre,  y  deducidos  tambien  los  que  corres- 
pondan  d  fdbricas,  sacristan,  capjllanes  y  ministro.î  asistenles. 
La  milad  de  este  acervo  comun  corresponderd  al  panoco,  y 
la  restante  al  coadjutor  ô  coadjutores  ;  sin  que  éstos  puedani 
pretender  derecho  alguno  de  los  que  se  devengueu  eu  las 
funciones,  reservadas  al  pdrroco  segua  el  nù;n,  2,  y  cuando 
hayan  de  ejercitarlas  por  enfermedad  ô  irapossibilidad  de 
mismo.  Idén'ica  régla  se  observard  con  los  bencficiados  que 
llevan  el  caidcter  de  coadjutores. 

9.  Siendo  el  parroco  el  ùnico  jefe  responsable  del  archivo 
parroquial,  solo  d  él  incumbe  extender  en  debida  forma  los 
asientos  que  deban  inscribirse  en  cada  uno  de  los  libros  de 
su  propia  ig'esia,  cuyo  numéro,  clase  y  circunstancias  tenemos 
consignado  en  nuestra  circular  de  10  de  niayo  de  1874. 
Cuando  algun  sacerdote,  dim  los  coadjutores,  ailniinistre  por 
delegacion  del  pdrroco  cualquier  sacramento  de  los  que  le 
estdn  especialmente  reservados,  se  hard  constar  siempre  en  la 
partida  esta  circunstancia,  que  jamds  se  omitird.  Las  partidas 
en  que  eslo  tenga  lugar  serdn  autorizadas  por  el  parroco  y 
sacerdote  célébrante. 

10.  Toda  clase  de  certificaciones,  sea  cualquiera  la  causa 
que  las  motive,  se  expedirdn  y  autorizardn  por  el  pdrroco, 
selldndo  las  adeuids  con  el  de  la  parroquia.  Niuguu  coadjutor 
podrd  extender  certlHcados  de  esta  clase,  d  no  ser  que  el  cura 
ô  régente  se  halle  enfermo  6  legitimaiiiente  auseiite,  circuns- 
tancia que  en  uno  ù  otro  caso  procurard  anotar  el  coadjutor 
en  el  encabezamiento  del  escrito,  como  encargado  interina- 
mente  en  el  ejercicio  de  la  cura  de  aimas. 

11.  Todos  los  demds  sacerdotes  no  coadjutores  adscritos  d 
las  parroquias,  d  nids  del  servicio  que  deben  prestar  en  cllas 
por  su  titulo  6  por  disposicion  del  diocesano,  auxiliardn  en 
caso  de  necessidad  d  los  parrocos  en  el  desempeno  de  sus 
funciones. 

Esperamoj  confiadaniente  que.  todos  los  eclesid^ticos  per- 
tenecicntes  al  clero  parroquial  en  sus  diferentes  catego:ias,se 
ajuslard.i  eslrictamente  d  las  reglas  anleriormente  prescritas; 
advirliendo  que  si  en  algun  caso  ocurriere  dificultad  ô  duda 
respecto  de  su  ejecucion,  serd,  por  cl  pronto,  resuella  por  el 
aicipreste  ô  parroco  enld  forma  que  estimaren  mds  opoi-tuna, 
d  fin  de  regularizar  el  ejercicio  de  las  funciones  eclesidsticas; 


509 


MELANGES 


510 


pero  cl^bien.lo  inmcdiafamente  darnos  cuRiita  para  resolvnr 
lo  que  inejor  convoiiga.  Badajoz  1  de  dicieiiibre  de  1877.  — 
Fernando,  obispo  de  Badajoz.  —  Por  niaiidado  de  S.  S.  I.  ol 
obispo,  mi  srnor,  Dr.  Joaquin  Rodriguez,  secretaiio. 


—  Suppression  des  fêtes.  Décret  du  gouvernement  éten- 
dant aux  colonies  le  bref  pontifical  de  iSQl .  Protestation 
du  gouverneur  ecclésiastique  de  la  Havane. 

Le  gouvonieiriont  espagnol  ayant  cru  pouvoir  étendre 
aux  pays  (l'oiilre-incr  un  bref  pontifical  concernant  les 
fêtes  d'obligation,  doin  Sébastien  Pardo  Martin,  gou- 
verneur ecclésiastique  delà  Havane,  a  réclamé  auprès 
du  roi  \lphonse  Xil.  Nous  publions  le  texte  espagnol 
du  Mémoire,  lequel  montre  que  le  pouvoir  de  régler 
les  fêtes  est  réservé  à  l'Église. 

Exposicion  del  gobernador  ecclesidstico  de  la  Ilabana  sobre  t:i 
reduccion  de  tas  dias  feslivos. 

Scnor  :  Olra  vez  ve  el  vicario  capitular  de  la  Hubana,  spde 
vacante,  en  la  Irisle  necesidad  de  llegar  hasta  el  trono,  niani- 
festardo  ahora  â  V.  M.  que  no  puede  dar  compKiniento  al 
R.  D.  de  13  agosto  ûltimo,  por  el  que,  sin  la  Intcrvencion  de 
Su  Sanlidad,  se  hace  cxtenslvo  d.las  Iglesias  de  Ultramar  el 
pontiticio  de  2  de  mayo  de  18G7  sobre  reduccion  de  fiestas, 
ya  (pie  V.  M.  no  lia  podido  dictarle  sin  ese  requisito  por 
carecer  de  competencia  para  legislar  eu  raaterias  religiosas  ;  y 
exponiendo,  ademàs,  y  por  el  contiario,  que  si  la  Santa  Sede 
no  interviene  en  este  asunto  y  extiende  su  ya  precilado  decreto 
à  estas  iglesias^  habra  de  advertir  d  los  fieles  de  esta  su  diôcesis 
el  deber  en  que  se  hallan  de  seguir  gardondo  como  haita  aqui 
los  referidos  dias  de  fiestas  en  la  forma  establecida  por  las 
disposiciones  ecclesidsticas  vigentes. 

La  institution  de  los  dias  festivos  pertenece  de  derecho  à 
lu  Igiosia,  pues  taies  actos  tienden  primera  y  principalmente 
al  culto  divino  y  al  provecho  de  las  aimas,  y  como  dedicados 
d  Dios,  admirable  y  glorioso  en  sus  santos,  son  verdaderamente 
espirituales,  de  religion  y  de  piedad.  {Clément,  uiiica  de  Reliq. 
et  veneratione  Sanctorum  cap.  1°  y  2°  de  Reliquiis).  Y  como 
ejus  est  tûllerc  cujus  est  condcre,  d  la  misma  corresponde  la 
supresion  de  aquéllos,  su  aumento  6  disminucion. 

De  aqui  se  signe  que  el  poder  civil  nada  puede  disponer  ni 

mandar,  con  autoridad  propria,  en  estas  cosas,  en  que  esta 

obligado  d  obedecer,  porque  asi  plugo  à  Nuestro  Senor  Jesu- 

cristo,  que  al  distinguir  oficios  y  jurisdicciones  diô  la  temporal 

d  las  potestades  seculares,  reservando  la  espiritual  para  los 

pastores  de  la  Iglesia  que  adquiriô  y  fundô  con  su  precio.--îsima 

sangre.  De  aqui  que  haya    ejercido   siempre   esta  facultad 

nueslra  santa  madré  la  Iglesia,  como  se  desprende  del  canon 

i"^   distincion  3  De  Consecrat.,  del  cap.  Conqucstus,  de  Feriis, 

y  del  cap.  12,  ses.  2.j  del  Concilié  de  Trento,  De  Regularibus. 

De  aqui   que,  tîjadas  las  fiestas  para  la  Iglesia  en  gênerai  por 

la  Sanlidad  de  Urbauo  VIH  en  su  constitucionf/nnersade  1644, 

ban  sido  siempre  los  Romanos  pontifices  los  que  lian  entendido 

en  la  reduccion  de  las  mismas,  definido  su  numéro  y  esta- 

blecido  los  preceptosque  envuelven  para  las  di versas  naciones 

y  dislintas  diôcesis  como   lo  hicieron,    entre  otros,  Bene- 

dicto  Xlll  por  su  hre.\e  Superabitndavimus  gaudio  de  1727 

accediendo  d  lo  solicitado  por  el  Sinodo  provincial  de  Tarra- 

gona;  Benedicto  XIV  por  los  suyos  Non  niulti  menses  y  Cum 

sicut  ;  Clémente  Xlll   y  Clemenie  XIV,  para  otros  reinos  y 

provincias;  Pio  VI,  en  su  brève  Nullius  de  1785,  pai-a  la  de 

Toledo,  y  de  1788,  para  la  Santander,  y  por  el  Paicrnœ  Chari- 

talis  de  1791  pai-a  todas  las  diôcesis  de  Espana;  Pio  VII  para 

la  Francia  ;  y,  en  fin,  Léon  XII,  Pio  VIH,  Gregorio  XVI  y  el 


que  en  la  actualidad  rige  con  gloria  los  destino:,  de  la  Iglesia' 
nuestro  san'.isimo  padra  Pio  IX.  De  aqui  que  si  alguna  vcz  la 
autoridad  secular  ha  prelendido  hacer  declaracioncs  sobre 
fieslas,  los  Romanos  pomifices  han  tenido  por  nulo  y  de 
ningun  valor  lo  decretado  por  eila,  y  asi  lo  han  declarado, 
siendo  digno  de  nttaise  en  este  particular  el  brève  de  Inno- 
cencio  X,  de  1053,  que  empicza  Cum  nupcr,  que  tuvo  por 
nulo  el  cdicto  pùblico  del  gobernador  del  estado  do  Milan, 
que  mandaba  observar  el  dia  de  Santo  Dominguo,  conside- 
rando,  dicc  el  pontilice,  cudn  periiicioso  sei  ia  para  la  autoridad 
ecclesidstica  que  los  piincipcs  seculares  se  arrogasen  el 
derecho  de  rnandar  en  las  cosas  de  la  Iglesia,  cuando  solo 
tien(  Il  la  necesidad  do  obedecer.  .. 

Sentada  esta  doctrina,  que  reconociô  el  gobierno  de  la 
augusta  madré  de  V.  M.  en  1867,  que  demtiestra  el  modo 
parcial  con  que  ha  venido  haciéndose  la  reduccion  de  fiestas, 
y  que  minca  los  gobiernos  se  han  atrevido  d  hacer  extensivos 
los  induites  olorgados  para  detcrminados  paiscs  d  los  suyos 
propios,  ni  dun  los  obispos,  especialmente  despues  de  la 
constitiieion  Universa,  los  conceditos  por  los  Romanos  ponti- 
fices d  algunas  diôcesis  de  la  misma  nacion,  d  las  suyas,  el 
vicario  capitular  se  emplace  en  créer  que  solo  una  poco  cabal 
inteligencia  del  decieto  de  2  de  mayo  de  1807  ha  podido 
mover  el  dnimo  de  V.  M.  para  promulgar  el  del  13  de  agosto, 
que  es  objeto  de  esta  representacion.  S.  M.  entendiù  que  com- 
prende  a  las  Iglesias  de  Ultramar  el  decreto  pontificio  de 
2  de  mayo  ya  citado,  porque  se  diô  para  el  reino  de  Espana,  y 
d  los  dominios  y  reino  de  Espana  pertenecen  las  Iglesias  de 
estas  islas,  ha  de  ser  iicito  al  vicario  cr^pitular  afirmar  que 
contra  esa  interpretacion  hay  razones  de  gran  peso  que  nacen 
de  los  términos  del  mismo  decreto  pontificio,  de  la  coiiducta 
seguida  por  el  gobierno  de  V.  M.  en  este  asunto,  de  la  inter- 
pretacion dada  por  el  gobierno  de  vuestra  augusta  madré  en 
1867  y  de  las  circunslancias  todas,  asi  antécédentes  como 
consiguientes,  que  reclaman  como  justa  y  procedente  la  con- 
sulta d  Su  Santidad.  Il  juicio  del  que  suscribe,  ni  el  gobierno 
de  vuestra  augusta  madré  pensô  en  las  Iglesias  de  Ultramar  a 
pedir  la  reduccion  de  fiestas  en  18G7,  ni  Su  Santidad,  al  con- 
cedeila  para  el  reino  de  Espaiïa  en  su  decreto  de  2  de  mayo 
tantas  veces  citado,  ni  dun  suponiendo  pedido  y  concedido  lo 
que  se  prétende,  podia  hoy  aplicarse  la  pontifîcia  disposicion, 
despues  del  trascurso  de  diez  anos,  sin  ser  nuevamente  oida  y 
consultada  la  autoridad  dispensadora. 

Dicese  en  la  exposicion  de  motivos  que  précède  al  decreto 
de  13  de  agosto  ùltimo  que  a  no  rige  en  Ultramar  el  de  26  de 
«  junio  de  1867,  porque  se  considéré  opportuno  en  asunto  de 
a  tal  iinportancia  oir  préviamente  el  diclâmcn  de  los  gober- 
«  nadores  générales,  prelados,  superiores  de  las  ordenes 
a  religiosas  y  consejo  de  administracion;  »  luégo  se  enumeran 
las  causas  que  inueven  al  Sr.  ministro  de  Ultramar  à  proponer 
d  V.  M.  que  sancione  su  decreto,  «  terminada  ya  la  inibrma- 
a  cion  y  habiendo  recaido  sobre  ellael  mdsautorizado  parecer 
«  del  consejo  de  Estado.  »  i  En  este,  senor,  el  procedimienfo 
que  debe  seguirse?  Para  pedir  la  derogacion  de  la  leyjusto 
es  que  diites  se  expongan  las  causas  d  fin  de  que  el  legistador 
pueda,  apreciarlas  debidamente,  au'  como  para  conocer 
aquéllas  es  lôgico  y  justo  que  se  abran  informaciones  y  se  oi<ra 
d  quien  pueda  y  deba  dar  prudente  consejo  y  noticias  conve- 
nientes. 

Este  es  el  ôrden  :  la  informacion  primero  para  el  conoci- 
miento  de  las  causas;  despues  la  alegacion  de  las  causas  d  la 
suprema  autoridad  que  ha  de  derogar,  con  conocimienro  de 
las  mismas,  la  ley  que  se  prétende.  Si,  pues,  el  decreto  de 
26  de  junio  de  1867  no  rige  en  Ultramar,  es  porque  al  pedir 
el  gobierno  la  reduccion  de  fiestas,  d  Su  Santidad  no  pen&ô 
en  estas  iglesias,  ni  la  pidiô  para  estas   Iglesias.   Y,  i'ômo 


HH 


MELANGES 


512 


habia  de  pedirla,  si  ni  dun  conocia  las  causas  que  habia  de 
alegar  en  su  apoyo;  causas  que  inquiiiô  despues  por  la  àm- 
plia  informacion  à  que  el  decreto  de  13  de  agosto  se  refiere  ? 

Asi,[en  efeclo,  lo  reconocio  y  declarô  el  gobierno  de  la 
augusla  madré  de  V.  M.,  que  fué  el  que  entendiô  en  el 
asunto.  El  Sr  Minislro  de  Ullramar  de  enlônces  remitio  de 
Real  ôrden,  al  Exemo  Sr.  gobeinador  gênerai  esta  isla,  en 
5  de  julio  de  1867,  el  decreto  pontiftcio  dictado  por  Su  Sancti- 
dad  para  la  reduccion  dr  dias  festivos  en  la  Peuinsula  (son 
sus  palabras),  à  fin  de  que,  oyendo  à  los  Rdos  prelados  y 
consrjo  adniinislracion,  inforniase  lo  que  creyere  oporluno 
acerca  de  la  conveniencia  de  hacerlo  extensivo  à  este  ter- 
ritorie. 

Hé  ahi  lo  que  sijrnifiéan  las  palabras  Segni  Ilispaniœ  que 
se  leen  en  e»  decreto,  segun  la  interpretacion  del  ministro 
de  Ultramar  que  formaba  parte  del  gobierno  que  entendiô 
eu  la  peticion  :  Uis  diôccsis  de  la  Peuinsula,  no  las  de  Ultra- 
mar. 

Si  el  gobierno  no  pensô  en  las  Iglesias  de  Ultramar  al  pedir 
la  reduccion  de  fiestas  en  1S6T,  tampoco  Su  Santidad  concediô 
lo  que  no  le  pedîan.  En  otro  caso,  es  casi  seguro  que  habiia 
pedido  dntes  informes  à  sus  obispos,  procediendo  en  esto  con 
la  prudencia  y  sabiduria  que  procède  sienipre  el  Jefe  de  la 
Iglesia,  y  seguiisimo  que  babn'a  remitido  despues  para  su 
conipliuiiento  el  decreto  de  reduccion  y  dado  las  instruccionts 
convenientes  al  efecto. 

Por  otra  parte,  y  en  la  tercera  hipô'esis,  la  ley  que  reduce 
es  la  pontiticia.  es  el  decreto  pontificio  de  2  de  niayo  de  1867. 
Esto  es  indudable  segun  les  buenos  principios  del  dereclio 
pùbiico,  y  asi  lo  reconoce  V.  M. 

V.  M.  debe  obedecer  la  disposicion  y  hacer  que  se  obedezca 
en  todas  sus  partes,  asi  en  la  esencia  couio  en  la  forma,  y 
desde  el  dia  en  que  ha  de  enipezar  d  rej;ir,  segun  la  voluntad 
del  ponlifice,  d  no  ser  que  los  obispos  expusieian  d  la  Santa 
Sede  las  dudas  que  se  les  ofreciesen  en  su  aplicacion,  conforme 
â  la  facuitad  que  les  otorga  y  reconoce  et  texte. 

Pues  bien,  seîior  ;  nuestro  santo  padre  Pio  IX  dice  que  su 
decreto  empezarà  à  régir  desde  el  1°  de  ereno  de  1868.  Se 
peufô  en  las  igiesias  de  Ultramar?  Y  entônces,  ipor  que  no 
se  aplicô  inimediatamente  el  decreto  pontiTicio  y  se  mandô 
cnmplir  y  guardar  como  se  hizo  en  la  peninsula  por  el  de 
26  de  junio  de  1867?  ^Pueden  por  ventura  los  principes  secu- 
lares  retener  leyes  pontificias  sin  el  consentimiento  de  Su 
Santidad?  ^Pueden  alterar  las  fechas  en  que,  segun  la  vo- 
luntad del  lesislator,  han  de  enipezar  à  régir?  i  Es  en  elles 
potestativo,  sobre  todo  tratdndose  de  leyes  eclesidsticasque  se 
dan  por  légitima  causa,  suspender  el  cumplimientp  de  las 
mismas  por  un  espacio  de  liempo,  poderoso  acaso  d  hacer 
césar  los  motivos  porqnese  olorgaron,  como  sucedc  ene  y 
caso  présente,  hasta  para  dar  origen  à  costunibre  contra  ley? 

Este  es,  por  fin,  y  para  terminar  este  ya  largo  e.scrito,  el 
juicio  que  emitiô  sobre  el  particular  el  el  malogrado  Sr.  OIjispo 
de  esta  diocesis,  D.  Apolinar  Serrano  y  Diez  (Q.  E.  P.  D.), 
quien  terminô  el  informe  que  le  pidiera  el  Excmo  Sr.  Gober- 
nadorjgeneral  en  abril  de  187G,  con  estas  palabras  :  «  Esta  es 
«  mi  parecer^  el  cual  someto  al  juicio  y  resoiucion  de  la  Igie- 
«  sia,  confiando  en  que  V.  E.,  de  acucrdo  con  el  Romuno 
«  ponlifice,  resoiveidii  lo  que  sea  mds  conveniente  d  los  es- 
a  piriluales  intereses  de  estos  fidèles.  " 

Es,  pues,  preciso,  sefior,  attendida  la  buena  doclrina  y 
teniendo  en  consideracion  los  termines  del  decreto  pontificio, 
a  interpretacion  dada  al  mismo  por  el  gobierno  de  vuestra 
augusta  madré  en  1867,  y  los  antécédentes  y  consiiifice 
a  quien  el  vicario  que  suscribe  ha  dado  cuenla  por  la  que 
d  esta  diocesis  toca,   y  someta  d  su  failo  la  extension  d 


esta  iglesia  del  decreto  pontificio  sobre  reduccion  de  fiestas 
pues  hasta  que  esto  no  se  haga  y  recaiga  in  aprobac  ion  de  Su 
Santidad,  no  puede  el  vicario  dar  valor  aiguno  al  Decreto  de 
13  de  agosto,  como  dictado  dor  auctoridad  no  compétente; 
viendose,  por  el  contraria,  en  la  necessidad  de  advertir  a  les 
fieles  de  esta  diocesis  que  les  urge,  como  antes,  el  précepte  de 
oir  misa  y  de  santificar  los  dias  festivos  que  en  dicha  dispo- 
sicion civil  se  dan  persuprimidos.  Esto  exige  el  cunipîimiento 
de  mi  deber,  y  este  piden  las  respelables  y  sacrosantos  dere- 
chos  de  la  iglesia.  V.  M.  lo  coniprendera  asi  y  accédera,  como 
buen  calol.co,  a  los  ruegos  del  vicario. 

Dios  guarde  a  V.  M.  muchos  anos.  Habana  13  de  noviembre 
de  1877.  A.  L.  R.  P.  D.  V.  M.  —  Sébastian  Pardo  Martin. 


Trappistes.  Office.  Si  les  profès  de  vœux  simples  qui 
n'ont  pas  reçu  les  ordres  majeurs  sont  obligés  à  l'office. 
Conformément  à  ce  qui  a  été  souvent  décidé,  la 
S.  Congrégation  des  Évêques  cl  Réguliers  déclare  que 
les  religieux  trappistes  qui  n'ont  pas  reçu  les  saints 
ordres,  et  ont  professé  les  vœux  perpétuels,  mais  non 
solennels,  doivent  néanmoins  réciter  l'office  divin^  en 
vertu  de  la  coutume. 

F.  Joannes  Miria,  abbas  monasterii  vulgo  N.  D.  de  Belle- 
fontaine  ord.  Ci^terciensis  rtforuiali  vulgoTiappensium,  ad  pe- 
des  S.  V.  provolulus,  huniiliter  exponit.  In  diclo  monaste- 
rio  existere  nonnullos  nionachos  qui,  etiamsi  non  provecti 
sint  ad  sacres  ordines,  interveniunt  cum  sarerdutibiis  ad  reci- 
tanduni  offlcium  divinum.  Qnajritur  an  nionachi  in  sacris  non 
ordinati,  et  ÇMJ  non  solemnia ,  i>*id  perpétua  vota  endserunt, 
teneantur  ad  ofticiuni  divinum  recitanduni? 

S.  Gongr  Eui.  et  Rev.  S.  R.  E.  Carduudium  negotiis  et  con- 
sultationibus  Episcoporum  et  Regidarium  prcTposita,  censnit 
respondenduni  prepesito  dubio,  prout  respcndet  :  Affirmative 
juxln  consuctudinem. 

Rouiœ  datum  ex  secretaria  ejusdem  S.  Congreg.  bac 
die  lo  januarii  1870.  A.  Card.  Quaglia,  pni'fecl.  —  S.  Svc- 
gliati,  secrelarius. 


Liturgie  particulière  des  Trappistes.  Permission  pour 
les  prêtres  séculiers  de  suivre  le  calendrier  el  le  missel 
de  l'ordre. 

Un  induit  de  la  S.  Congrégation  des  Rites  permet 
que  les  prêtres  séculi  ?rs  ou  réguliers  qui  célèbrent  la 
messe  dans  les  chapelles  des  Trappistes  puissent  suivre 
le  calendrier  et  le  missel  de  l'institut. 

Ordinis  Cisterciensium  congregalionis  Trappistaruin.  Quum 
in  multis  ecclesiis  ordinis  Cisterciensiuu),  congregatienis 
Trappistarum,  sacrosanctum  missœ  sacrificium  célèbrent  j 
sacerdotes  saeculares  vel  regulares  etiam  aliorum  ordinum, 
sM'pes;epius  iideni  sacerdotes  sœculares  conferniare  se  ne- 
queui.t  kalendario  prœdictarnm  congregationuin,  ()ra;sertim 
quandoin  kalenilario  ipso  occurrunt  festa  beatorum.  Ut  huic 
inconuuodo  occurrat  hodiernus  procurator  generalis  ordinis 
Cisterciensis,  noniine  duoruin  procuratoiumgi-neraliiun  Trap- 
pensium  Sanctissiuio  D.  nostro  supplicia  vola  perrexit,  ut  privi- 
Icgium  multis  religiesis  ordinibiis  jain  coiiecssum  ad  duas 
praiJiclas  congregalioues  extendere  dign.iiet'ir,  vi  cujus  sacer- 
dotes vel  sa;culares  vel  regulares  in  eariimd-ni  eccledis  cele- 
biantes|conformarese  possinl  kalendarioet  missali.  Cisterciensi 
reformato,  etiam  in  feslis  beatorum.  Sanctitas  porra  sua, 
referente  S.  Riluuui  con^iiegalionis  secretano  bénigne  juxta 
[neces  auuuere  dignata  est.  Cuntrariis  non  obslantibus  qulbus- 
cumque. 

L'administrateur-gérant  : 
Palmé. 


i'ans.  —  jLLts  Le  Clebe  et  C",  Imprimeurs  de  N.  b.  t.  le  Fape  et  do  rArctievêché,  rue  Cassette,  17. 


ANALEGTA    JURIS   PONTIFIGII. 


CENT   CINQUANTIÈME    ET  UNIÈME  LIVRAISON. 


REMAROIES  SIR  LE  DÉCRET  DE  GRiTIE^ 


d'après  Xhomassin  (1). 


:SuUe) 

Homicide.  S'il  est  permis  de  se  venger.  —  Modération  de  l'Eglise. 

—  Si  le  suicide  est  permis  en  certains  cas.  —  Bras  séculier. 
Tolérance  civile  à  l'égard  des  hérétiques  et  des  mauvais  chré- 
tiens. —  Instruments  de  la  justice  divine.  —  Confiscation  des 
biens  des  hérétiques.  —  Service  militaire  des  évéques  à  raison 
des  fiefs.  —  Si  un  concile  est  nécessaire  pour  condamner  les 
hérétiques.  —  La  barque  de  S.  Pierre  représente  l'Eglise.  Union 
des  évéques  avec  le  Saint-Siège.  —  Si  on  peut  excommunier 
quelqu'un  après  sa  mort?  Ancienne  discipline  de  l'Eglise 
romaine.  —  Pouvoir  du  pape  sur  les  saints  canons.  Privilèges. 

—  Sortilèges.  Le  sort  est-il  défendu?  Election  de  l'apôtre 
S.  Mathias.  —  Superstitions  empruntées  au  paganisme.  Causes 
physiques.  Astrologie  judiciaire.  Le  démon  ne  connaît  pas 
l'avenir.  Connait-il  les  pensées  des  hommes  par  l'impression 
qu'elles  font  sur  le  corps?  Le  sabbat  des  sorcières.  Si  on  peut 
faire  dire  la  messe  des  morts  pour  faire  mourir  une  personne 
vivante?  —  Pjlhonisse  de  Saiil.  —  Absolution  à  l'article 
de  la  mort.  —  Elrennes  du  premier  janvier.  —  Olsession  dia- 
bolique. 


CAUSE  xxni. 


QUESTION    V 

Est-ii  permis  de  tuer  quelqu'un?  Gratien,  à  son  or- 
dinaire, dit  que  non.  Il  le  prouve  par  l'Ecriture  :  No7i 
occides.  Omnisqui  acceperil  cjlaàium,  gladioperibit. 

Chap.  1.  Il  appuie  ce  sentiment  par  l'autorité  de 
S.  Augustin,  qui,  écrivant  au  comte  .Marcel'in  sur 
ce  que  les  Donatistes  avaient  tué  Restitut,  prêtre,  et 
crevé  lesyeux  à  d'autres  ecclésiastiques,  qu'ils  usaient 
de  la  même  cruauté  contre  les  laïques  fidèles,  l'exhorte 
néanmoins  de  ne  pas  exercer  envers  eux  la  même 
vengeance.  Ainsi  il  semble  qu'il  défend  l'homicide  à 
un  juge  même  qui  pourrait  l'exercer  justement.  Voici 
la  raison  qu'il  apporte  :  Ceux  que  les  Donatistes  ont 
mis  à  mort  sont  martyrs  ;  or  ce  n'est  pas  la  coutume 
de  l'Eglise  de  venger  le  sang  des  martyrs  par  des 
peines  et  des  supplices  temporels. 

Nous  avons  de  pareils  exemples  dans  S.  Ambroise, 

(1)  Voir  la  livraison  de  février-mars,  col.  210. 


et  S.  Augustin  a  sans  doute  marché  sur  les  pas  de 
son  maître.  Il  semble  que  c'est  lléuir  l'honneur  des 
martyrs  que  de  joindre  à  leur  sang  celui  des  assassins. 
Ce  n'est  pas  néanmoins  que  par  là  on  veuille  laisser 
leurs  crimes  impunis,  et  que  l'Eglise  leur  donne  la 
licence  de  les  commettre  sans  appréhender  le  châti- 
ment; mais  on  ne  veut  simplement  qu'arrêter  leur 
insolence  sans  les  faire  mourir  ou  les  mutiler:  car  il 
n'est  pas  permis  aux  ecclésiastiques  de  faire  par  eux- 
mêmes,  ni  de  procurer  à  qui  que  ce  soit  de  pareils  sup- 
plices. La  mort  ou  la  mutilation  sont  deux  chefs  d'irré- 
gularité. Voici  ce  qu'il  demande  :  qu'ils  soient 
corrigés;  mais  quelle  sera  cet  te  correction  ?  parquelque 
châtiment  léger,  par  quelque  peine  corporelle  on  les 
empêchera  de  faire  du  mal,  on  les  occupera  à  quelque 
ouvrage  pénible,  afin  de  leur  faire  faire  pénitence  et 
de  leur  ôlev  la  liberté  de  retomber  dans  les  mêmes 
fautes.  Ce  que  nous  leur  ordonnons  est  une  peine, 
mais  c'est  une  peine  bienfaisante. 

On  peut  dire:  Mais  l'Eglise  se  venge  toujours  ;  elle 
ne  poursuit  pas  jusqu'à  la  mort,  mais  elle  condamne 
les  criminels  à  des  peines  très-longues  et  très  sévères. 
Non,  dit  S.  Augustin  ;  ce  n'est  pas  une  vengeance, 
mais  c'est  une  correction.  La  pure  charité  invente 
toutes  ces  fâcheuses  occupations  pour  le  salut  de  ceux 
que  l'on  châtie. 

On  pourrait  aussi  dire  que  S.  Augustin  faisait 
comme  nous  à  présent.  Ceux  qui  ont  reçu  quelque 
coup  mortel,  sachant  bien  que  leur  assassin  qui  est  pris 
sera  puni  de  mort,  laissent  faire  à  la  justice,  et, 
pourvu  qu'ils  protestent  qu'ils  ne  poursuivent  et  ne 
cherchent  pas  leur  mort,  ils  sont  exempts  de  l'irrégu- 
larité ;  mais  il  faut  répondre  que  dans  ce  cas  S.  Au- 
gu-tin  y  allait  sérieusement  ;  il  ne  se  contentait  pas  de 
protester  qu'il  ne  voulait  pas  la  mort  des  Donatistes, 
mais  il  empêchait  même  cette  mort.  Il  écrit  à  ce  comte  : 
Faites  l'office  de  père  à  l'égard  de  ces  malheureux,  et 
dans  leur  châtiment  employez  la  même  douceur  dont 
vous  avez  usé  dans  leurs  questions  ;  vous  la  leur  avez 
donnée,  non  pas  selon  la  rigueur  des  lois  civiles,  vous 
n'y  avez  employé  ni  les  chevalets  ni  les  flammes, 
mais  vous  vous  êtes  contenté  des  verges.  Celte  cor- 
rection peut  bien  être  employée  par  un  juge,  puisque 
les  maîtres  s'en  servent  sur  leurs  disciples,  les  pères 
sur  leurs  enfants  et  les  évéques  mêmes  sur  leurs  diocé- 
sains. Il  faut  ici  remarquer  jusqu'où  va  la  douceur  de 
l'Eglise,  non  pas  à  empêcher  lesjuges  séculiers  de  faire 
leur  devoir;  mais  elle  modère  tant  qu'elle  peut,  et 
après  elle  leur  laisse  faire  et  en  demeure  là.  Elle  n'a 
de  tout  temps  souffert  qu'avec  peine  qu'on  donnât  à 


17°    SÉRIE. 


33 


515 


THOMASSIN 


;i6 


des  accusés  des  questions  si  rigoureuses  qu'elles 
étaient  aussi  redoutables  que  la  mort.  Elle  voyait  que 
quelquefois  les  innocents  se  rendaient  criminels  par  la 
terreur  de  ces  supplices,  et  que  les  preuves  qu'on 
tirait  par  cette  voie  étaient  as-'ez  souvent  fausses.  Mais 
il  faut  suivre  les  lois  quand  elles  sont  faites.  Les  Pères 
les  ont  modérées  autant  qu'ils  ont  pu,  et  ainsi  S.  Au- 
gustin avait  raison  de  louer  ce  comte  de  n'avoir  em- 
plové  contre  les  Donatistes  que  des  peines  dont  les 
pères,  les  maîtres  et  les  évêques  ont  coutume  d'user 
envers  leurs  fils,  leurs  disciples  et  leurs  ouailles. 

Chap.  3.  11  écrit  au  même  comte  :  Nous  souhaitons 
que  les  Donatistes  soient  punis,  mais  que  ce  ne  soit 
pas  d'une  peine  de  mort.  Bogo  (e  ut  prœter  supplicium 
mortis  sit.  Si  vous  les  faites  mourir,  nous  désespérons 
de  leur  salut  ;  ainsi  nous  ne  demandons  la  prolongation 
de  leur  vie  temporelle  que  pour  leur  en  procurer  une 
éternelle.  Car  ils  feront  pénitence  et  feront  leur  salut; 
mais  au  contraire  si,  étant  surpris  dans  leur  crime,  on 
les  met  à  mort,  ils  n'auront  pas  le  loisir  de  se  corriger. 
Si  on  les  fait  mourir,  d'abord  ils  ne  recevront  aucun  sa- 
crement. Carc'élail  la  pratique  de  refuser  aux  criminels 
qui  avai  nt  été  condamnés  la  confession  et  la  com- 
munion ;  elle  a  duré  presque  jusqu'à  nous.  Et  pour 
montrer  que  S.  Augustin  voulait  sérieusement  em- 
pêcher la  mort  de  ces  hérétiques,  il  dit  ensuite  :  Nous 
ne  vous  livrerons  plus  ces  méchants  si  vous  les  faites 
mourir.  Ainsi  ces  malheureux,  sachant  qu'ils  ne  seront 
plus  punis,  prendront  occasion  de  là  de  faire  plus  de 
mal  aux  chrétiens  ;  ils  nous  perdront,  et  se  dam- 
neront. 11  est  bien  facile  de  voir  que,  si  S.  Augustin  eût 
cru  que  le  comte  Marcellin  les  eût  condamnés  à  mort, 
il  ne  les  aurait  jamais  mis  entre  ses  mains. 

Chap.  4  11  faut  mêler  et  unir  ensemble  l'autorité  du 
juge  qui  châtie  et  la  charité  du  méJiateur  qui  s'inter- 
pose, aGn  que  de  ce  mélange  on  en  tire  un  fruit  salu- 
taire, qui  est  la  correction  et  l'amendement  de  la  vie; 
voilà  comment  un  juge  doit  employer  sa  rigueur. 

Chap.  0.  11  rapporte  de  S.  Jérôme  une  chose  qui 
n'est  pas  de  moindre  conséquence,  quoiqu'elle  soit  d'un 
sujet  différent.  Il  parle  de  ceux  qui  ont  été  punis 
tempordlement  en  celte  vie.  L'Ecriture  sainte  dit  que 
Dieu  ne  se  venge  jamais  deux  fois,  et  que  ce  qui  a  été 
puni  en  cette  vie  ne  l'est  pas  en  l'autre.  A'o«  jiulicabit 
Domimis  bis  in  idipsum.  Si  cela  est,  il  faut  croire  que 
ceux  des  Egyptiens  qui  ont  été  noyés  dans  la  mer, 
ceux  des  Israélites  qui  sont  morts  dans  le  désert,  les 
S'jdomiles  qui  ont  été  consumés  du  feu  du  ciel,  ne 
seront  pas  châtiés  dans  l'autre  vie,  parce  qu'ils  l'ont  été 
dans  celle-ci.  Cela  ne  paraît-il  pas  étrange?  Est-ce  que, 
si  on  surprend  quelqu'un  dans  l'adultère,  qu'on  lui 
coupe  la  tête,  il  ne  sera  pas  puni  dans  l'autre  vie  parce 
qu'il  aura  reçu  son  châtiment  dès  celle-ci  ? 

Il  faut  distinguer  deux  sortes  de  péchés  :  les  grands 
et  les  petits.  Il  semLle  que  S.  Jérôme  parle  ici  avec 
quelque  doute  des  fautes  qui  sont  moins  énormes.  II  y 
a  apparence  que,  pour  les  Israélites  qui  sont  morts 
dans  le  désert,  plusieurs  ont  été  sauves,  soit  que  leurs 
fautes  n'aient  pas  été  si  grandes,  soit  qu'ils  les  aient 
expiées.  Pour  ceux  qui  ont  péri  dans  le  déluge, on  peut 
dire  la  même  chose  ;  car  quelques-uns  voyant  ce  danger 


eurent  le  loisir  de  se  repentir,  mais  pour  les  Sodotnites 
il  est  certa'n  qu'ils  étaient  quasi  tous  dans  le  crime, 
et  qu'ils  y  ont  été  surpris.  Il  faut  prendre  ce  que  dit  ici 
ce  saint  comme  une  règle  générale  qu'il  doime,  qui 
peut  néanmoins  avoir  des  exceptions  ;  car  plusieurs 
Pères  croient  qu'Ananie  et  Sapliire  furent  sauvés, 
appuyés  sur  cette  raison.  11  faut  conclure  qu'à  la 
vérité  il  n'y  a  que  Dieu  qui,  sachant  la  grandeur  des 
crimes,  connaisse  la  mesure  et  l'étendue  de  leurs  châti- 
ments, mais  qu'il  y  a  apparence  que,  quand  ce  ne  sont 
que  des  fautes  légères.  Dieu  n'est  pas  si  rigoureux  que 
de  les  punir  deux  fois. 

Voilà  la  première  partie  que  traite  Gratien  ;  mais, 
dit-il  dans  la  seconde,  nous  lisons  dans  l'Ecriture 
quantité  d'exemples  des  grandes  punitions  et  des 
châtiments  de  mort  que  les  hommes  ont  exercés.  11 
faut  donc  conclure  qu'en  certaines  rencontres  il  est 
permis  d'infliger  une  peine  de  mort,  mais  qu'on  ne  le 
peut  faire  d'une  autorité  privée. 

Chap.  8.  Je  ne  crois  pas,  dit  S.  Augustin,  qu'il  faille 
conseiller  de  tuer  un  homme  de  peur  d'en  être  tué.  Un 
soldat  pourra  se  défaire  de  son  ennemi,  non  par  amour 
de  Fa  propre  vie,  non  par  passion  et  par  h  line,  mais  par 
le  zèle  du  bien  de  la  patrie;  un  magistrat  prononcera 
une  sentence  de  morî,  non  par  animosité  mais  par  le 
devoir  de  sa  charge,  et  un  pur  effet  d'un  désir  de 
rendre  la  justice.  Amsi  ces  gensdi  peuvent  infliger  des 
peines  de  mort,  parce  qu'il  n'y  a  que  la  cause  publique 
qui  les  anime. 

Chap  9.  Il  n'est  pas  permis,  dit  S.  Augustin,  de  se 
tuer  soi-même,  parce  que  nous  sommes  renfermés 
dans  cette  loi  générale  :  Diligcs  proximinn  luum  sicut 
teipsum;  c'est-à-dire  que  l'amour  du  prochain  étant  un 
modèle  de  celui  que  nous  nous  portons,  s'il  nous  est 
défendu  de  le  tuer,  il  ne  l'est  pas  moinsde  nous  ôier  la 
vie  à  nous-mêmes;  mais  que  faut-il  donc  dire  de  l'ac- 
tion de  Jephté  qui  sacrifia  safille?  Cette  question  est  em- 
barrassée, répond  ce  père  ;  s'il  y  a  eu  commandement 
de  Dieu,  c''est  un  acte  de  justice,  mais  autrem.ent  il  y  a 
lieu  d'improuver  sa  conduite.  Pour  ce  qui  est  de 
Samson,  qui  pour  faire  périr  les  Philistins  ébranla  une 
colonne  et  s'ensevelit  volontairement  sous  les  ruines 
de  la  m:uson,  il  faut  dire  qu'il  fut  inspiré  et  poussé  de 
Dieu  à  le  faire,  et  une  grande  marque  de  cela  fut  la 
force  miraculeuse  qu'il  eut  pour  faire  celte  action.  Dieu, 
qui  l'assistait  et  qui  lui  donnait  tant  de  vigueur,  lui 
inspira  de  se  faire  mourir  avec  ses  ennemis,  mais 
hors  de  ces  rencontres  il  n'est  jamais  permis  d'être 
homicide  de  soi-même. 

Chap.  11.  S.  Jérôme, écrivant  sur  le  prophète  Jonas, 
dit  qu'il  n'est  pas  permis,  quan  !  on  verrait  la  mort 
inévitab'e,  de  se  l'avancer  d'un  moment,  si  ce  n'est 
pour  la  défense  de  la  chasteté.  S.  Jérôme  est  en  cela 
plus  hardi  que  S.  Augustin  et  S.  Clirysoslome.  Ces 
pères  auraient  bien  justifié  Euphrosine  et  Pélagie,  la 
mère  et  la  fille,  (jui  se  sont  poignardées  et  jetées  dans 
le  feu  plutôt  que  de  consentira  la  lubricité  deà  infâmes 
qui  les  persécutaient;  S.  Augustin  et  S.  Chrysostome 
auraient  bien  excusé  cela  par  l'inspiration,  mais  ils 
n'en  auraient  pas  fait  une  règle  générale  ;  car  on  n'a 
pas  toujours  des  garants  aussi  forts  que  l'Eglise  qui  les 


517 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


518 


a  lionniôes  du  cuile  des  martyrs.  S.  Jérôme  semble 
avoir  jelé  les  yeux  sur  ces  exemples  ou  sur  d'au- 
tres pareils  que  nous  ignorons  pour  en  faire  celte  règle 
générale,  qu'il  n'est  permis  de  so  donner  la  mort  que 
qiiarul  il  l'aul  peidre  ou  la  vie  ou  la  cliastcli'. 

Cliap.  12.  Le  concile  de  Brague  prive  de  la  sépulture, 
des  olTiandes  et  de  la  messe  ceux  qui  se  sont  empoi- 
sonnés pour  se  faire  mourir;  les  excommuniés  seront 
traités  de  même,  et  ceux  qui  auront  été  condamnés  à  la 
mort  jiar  arrêt  du  juge.  La  raison  de  cela  est  que  les 
anciens,  voyant  que  les  juges  faisaient  mourir  les 
criminels  lorsqu'ils  les  surprenaient  dans  leuis  fautes 
sans  leur  donner  le  loisir  de  passer  par  les  classes  de 
la  pénitence  et  expier  par  celle  rigueur  la  grandeur 
de  ces  fautes,  ne  leur  donnaient  ni  confession  ni 
communion  et  désespéraient  beaucoup  de  leur  salut. 

Cliap.  20.  Les  |)rincos  séculiers,  dit  b^idore,  doivent 
prêter  les  mains  à  l'Eglise  pour  venger  les  crimes 
qu'elle,  qui  n'a  point  d'armes  en  main,  ne  saurait  cor- 


riger. 


Ce  que  Gralien  rapporte  ici  d'Isidore  se  trouve  dans 
les  conciles  de  France  ;  ce  q'ii  y  est  dit  en  termes  géné- 
raux, l'est  ici  dans  une  expression  particulière.  Les 
princes  ïont  les  exécuteurs  nés  des  lois  ecclésiastiques, 
et  l'Kglise  n'aurait  pas  besom  d'eux  si,  par  leurs 
menaces  et  leurs  châlimenls,  ils  ne  faisaient  faire  ce 
qu'elle  commande,  et  qu'elle  ne  pourrait  obtenir 
par  des  paroles  et  par  la  douceur.  Cœlcruminlra  cccle- 
siam  polesiales  necessariœ  non  essent,  nisi  ut  quod  non 
prœvalet  sacenlos  efjkcre  doclrina  et  sermons,  potestas 
hoc  i))ipleat  per  disciplina;  terrorem.  Vous  direz  peut- 
être  :  Les  princes  ne  sont  pas  exécuteurs  des  lois  des 
évèques,  cela  n'est  guère  digne  de  leur  rang.  Mais 
voici  qui  fait  pour  eux  :  les  canons,  les  lois  ecclé- 
siastiques sont  des  lois  divines;  ainsi  les  princes  qui 
exécuteniles canons  obéissentàDieu,  nonaux  hommes  ; 
celle  eïécution  ne  déshonore  pas  leur  grandeur,  il  ne 
faut  pas  regarderies  évèq  les  ni  les  puissances  ecclé- 
siastiques comme  des  hounnes  particuliers,  mais  comme 
d'autres  Jésus-Christ  revêtus  de  son  autorité  et  de 
son  pouvoir.  Or  cette  soumission  n'est  pas  indigne  de 
leur  majesté.  Car,  comme  dit  Isidore,  les  princes  ont 
recule  pouvoir  qu'ils  ont  de  Dieu  même;  c'est  lui  qui 
les  a  établis  pour  se  faire  obéir  par  leur  moyen,  et 
pour  contraindre  les  hommes  à  accomplir  ses  lois  ;  ils 
sont  donc  sur  terre  les  exécuteurs  de  ses  volontés,  et 
s'ils  ne  s'acquittent  pas  de  leurs  obligations,  ils  seront 
compt;iblcs,  non  pas  aux  évêques,  mais  à  Dieu  même, 
de  qui  est  toute  leur  souveraineté. 

Chap.  33.  Il  ne  iaut  pas,  dit  S.  Augustin,  contraindre 
personne  à  la  religion  catholique,  mais  on  peut  faire 
violence  aux  hommes  pour  les  empocher  de  faire 
mal,  et  dans  ces  occasioris  il  faut  employer  la  douceur, 
les  conférences  et  les  instructions;  c'est  ce  qui  fut  pra- 
tiqué de  son  t'^mps,  où  l'on  employa  de  grandes  confé- 
rences pour  faire  revenir  les  donatisles  ;  mais  on  fut 
obligé  d'user  de  violence  dans  la  suite. 

Chap.  43.  'Voici  un  autre  exemple  tiré  de  l'histoire. 
Api  es  le  cinquième  concile  touchant  les  trois  chapitres 
qui  y  furent  condamnés, les  évêques  de  Ligurie,d'Istrie 
et  de  Venise  furent  trop  opiniâtres  ;  ils  se  cantonnèrent 


firent  un  schisme  et,  se  séparant  de  l'Eglise  occidentale 
qui  s'était  rendue  à  ce  concile,  firent  une  assemblée 
particulière  ;  ce  qui  obligea  le  pape  Pelage  de  prier  les 
généraux  d'armée  qui  étaient  dans  Tllalie,  d'user  de 
main  forte  pour  réduire  ces  évêques  à  leur  devoir, 
parce  qu'ils  se  séparaient  des  sièges  apostoliques,  dit  le 
pape,  à  cause  de  quelques  contestations,  quoique  ce 
lût  la  coutume  do  recourir  au  S:ége  apostolique  pour 
en  avoir  la  décision  et  non  pas  faire  un  schisme.  Voilà  la 
pratique  do  tous  les  siècles.  Les  évêques  ont  un  évêque 
au-dessus  d'eux,  qu'ils  doivent  consulter  dans  leurs 
diilérends;  les  évêques  sont  les  docteurs  de  l'Eglise, 
mais  ils  ont  un  docteur  au-dessus  d'eux  qui  les  ins- 
truit. Il  fallait,  selon  la  pratique  ordinaire,  recourir  au 
premier  siège,  qui  est  rinterprète  du  concile  général, 
pour  s'éclaircir  de  leur  doute,  et  non  pas  diviser 
l'Eglise  par  un  schisme. 

Chap.  46.  Le  pape  Léon  dit  qu'on  peut  porter  les 
armes  utilement,  et  qu'il  faut  considérer  ceux  qui 
meurent  dans  une  guerre  juste  pour  la  défense  de 
l'Eglise,  comme  ceux  qui  meurent  pour  la  cause  de 
Dieu. 

Chap.  47.  Urbain  H  dit  presque  la  même  chose  ;  il 
s'agissait  de  ceux  qui  avaient  tué  les  excommuniés; 
cela  regarde  le  temps  auquel  l'empire  était  révolté 
contre  l'Eglise,  et  qu'il  y  avait  guerre  entre  l'un  et 
l'autre.  Après  que  l'Eglise  se  fut  servi  inutile  rent  de 
ses  censures  et  des  armes  spirituelles,  elle  fut  obligée 
de  repousser  l'insolence  des  opiniâtres  par  la  guerre. 
Plusieurs,  animés  d'un  véritable  zèle,  firent  mourir 
des  excommuniés  ;  d'autres  par  intérêt  furent  aises 
que  celte  occasion  se  présentât  pour  faire  servir  le 
prétexte  de  la  religion  à  leur  ven.eance  et  à  leurs  ini- 
mitiés particulières.  Le  pape,  dit-il,  fait  imposer 
pénitence  à  tous  ces  gens-là  ;  mais  comment  ?  Scun- 
dum  inlenlionem  modum  congruœ  salis faclionis.  il  faut 
avoir  égard  à  leurs  intentions  ;  car  les  uns  sont  autant 
louables  devant  Dieu  que  les  autres  lui  sont  odieux  ; 
mais,  comme  il  est  dilficile  de  distinguer  si  c'est  un 
véritable  zèle  ou  un  esprit  de  vengeance  qui  les  a 
portés  à  la  guerre,  le  plus  siir  est  de  leur  imposer 
à  tous  pénitence,  parce  que  dans  le  cœur  il  y  a  cer- 
tains replis  que  l'homme  même  ne  peut  découvrir. 
Voilà  qui  justifie  la  conduite  de  l'Eglise,  qui  l'e  tout 
temps  a  imposé  pénitence  aux  soldats,  qui  ne  les 
recevait  à  h  communion  qu'après  l'expiation  de  leurs 
fautes,  qui  pendant  ou  après  la  pénitence  publique  leur 
défendait  l'usage  des  armes.  Ce  n'est  pas  qu'elle  crût 
que  la  guerre  était  toujours  injuste  el  qu'elle  la  con- 
damnât, mais  c'est  qu'il  était  bien  diflicile  qu'il  n'y  eût 
pas  de  la  duplicité  cachée  sous  cette  pureté  d'intention 
et  que  parmi  le  zèle  de  ser^  ir  le  prince  et  l'Eglise  il  n'y 
eût  quelque  mélange  de  passion,  de  vengeance  et 
d'intérêt. 

Après  le  chap.  49,  Gralien  dit  que  Dieu  punit  les 
hommes  par  les  hommes  en  deux  manières.  Car 
quelquefois  ceux  qui  sont  les  instruments  de  sa  jus- 
tice ne  savent  pas  ce  qu'ils  font,  et  les  desseins  de 
Dieu,  comme  Sennachérib,  Assur  et  Antiocbus,  qui 
ignoraient  que  Dieu  se  servît  d'eux  pour  punir  les 
Israélites. D'autres  fois  ceux  qui  sont  les  instruments  de 


519 


THOMASSIN 


520 


la  colère  divine  savent  bien  ce  qu'ils  font,  par  exemple 
quand  Dieu  se  servit  des  Israélites  pour  exterminer 
les  Chananéens  et  les  Amorrbéens.  Or  il  y  a  bien  de  la 
différence  entre  ces  deux  sortes  d'hommes;  car  ceux 
qui  ne  savent  pas  ce  qu'ils  font  et  qui  n'entrepren- 
nent la  guerre  qu^  par  ambilion  ou  par  passion,  bien 
loin  d'être  récompensés,  méritent  d'èlre  punis,  et  c'est 
ce  qui  est  arrivé  souvent  quand  Dieu, après  avoir  cbâlié 
ses  enfants  par  les  armes  des  infidèles,  a  voulu  se 
servir  de  ces  mêmes  enfants  corrigés  pour  punir  ces 
inCdèles.  Nous  avons  l'exemple  de  Jabin,  roi  des  Cha- 
nanéenSj  dans  l'Ecriture. 

La  question  VI  n'est  qu'une  répétition  de  quelques 
passages  qui  prouvent  qu'il  faut  quelquefois  faire  une 
sainte  violence  aux  méchants  pour  les  convertir.  Nous 
les  avons  vus  dans  la  question  IV  de  cette  cause. 


QCESTION    VII. 

Pour  revenir  à  notre  premier  sujet,  les  hérétiques 
peuvent-ils  être  privés  de  leurs  biens  ? 

Pourquoi  non  ?  ditS.  Augustin  dans  lechap.  1".  Car 
tous  les  biens  que  nous  possédons,  nous  ne  les  possé- 
dons que  par  droit  divin  ou  par  droit  humain.  Le  droit 
divin  rend  toutes  choses  communes;  les  biens  sont  à 
tous  les  hommes  par  le  droit  naturel.  Qui  est-ce  donc 
qui  a  fait  tout  ce  partage  ?  Ce  sont  nos  crimes  ;  car 
dans  l'état  d'innocence  tout  aurait  été  commun  ;  mais 
après  le  désordre  du  péché,  pour  arrêter  l'avarice  et 
la  cupidité  de  l'homme,  il  a  été  nécessaire  dt)  faire  des 
partages,  afin  que  chacun  véciàt  en  paix.  Ces  partages 
ont  été  faits  par  les  hommes  mêmes,  et  c'est  ce  qui 
s'appelle  le  droit  humain  ou  le  droit  des  empereurs, 
non  pas  qu'ils  soient  les  maîtres  absolus  de  nos  biens, 
mais,  étant  les  directeurs  du  droit  humain,  ils  sont  les 
arbitres  et  les  juges  des  hommes.  Or  par  ces  deux 
sortes  de  droits  les  hérétiques  ne  peuvent  rien  pos- 
séder, ni  par  droit  divin  parce  qu'ils  sont  ses  enne- 
mis, ni  par  droit  humain  parce  que  les  empereurs  leur 
en  ont  défendu  la  jouissance.  Ils  se  plaignent  qu'il  y  a 
des  catholiques  qui  s'emparent  de  leurs  biens  par  ava- 
rice et  non  pas  par  un  zèle  de  la  religion;  S  Augustin 
dit  :  Ce  sont  de  méchants  catholiques;  nous  improu- 
vons leur  coniuile  et  leur  avarice,  mais  Dieu  se  sert 
d'eux  pour  punir  les  hérétiques.  Ainsi  ce  que  Dieu  fait 
nous  plaît,  mais  ce  qu'ils  font  nous  déplaît. 

Chap.  3.  S.  Auguslinlescombattoujoursde  la  même 
force.  Les  hérétiques  se  plaignent  que  nous  les  persé- 
cutons pour  avoir  leurs  biens,  et  de  plus  ils  se  plaignent 
que  nous  les  violentons  pour  rentrer  dans  la  commu- 
nion de  l'Eglise.  Ces  deux  plaintes  sont  si  opposées 
qu'elles  se  détruisent  l'une  l'autre  ;  car  si  nous  vou- 
lions avoir  leurs  biens,  nous  ne  voudrions  pa?  leur  con- 
version, parce  que,  quand  ils  renlrenldans  l'Église,  ils 
rentrent  en  même  temps  dans  leurs  possessions.  Ainsi 
nous  n'aurions  garde  de  les  violenter  pour  su  faire  catho- 
liques, si  l'intérêt  nous  conduisait  comme  ils  disent. 
Après  tout,  s'ils  considéraient  comment  nous  possédons 
les  biens  de  l'Eglise,  celle  plainte  cesserait  ;  car  nous 
les  possédons  comme  le  bien  des  pauvres  el  comme 


étant  pauvres.  Si  nous  sommes  pauvres  avec  les  pauvres 
de  l'Eglise,  ces  biens  sont  à  eux  et  à  nous  ;  mais  si  nous 
avons  en  particulier  de  quoi  vivre  de  notre  patrimoine, 
cela  ne  noupap.arlleM.  pas. 

rs't'st-ce  pas  la  décision  que  Fagnan  nous  a  donnée 
et  que  le  droit  nouveau  a  établie  ?  Celui  qui  a  un  patri- 
moine suilisanl  doit  regarder  les  biens  d'Eglise  comme 
le  bien  des  pauvres,  et  ne  doit  pas  épargner  ce  patri- 
moine pour  dérober  aux  pauvres  leur  portion.  Il  ne 
peut  se  servir  de  ce  bien  que  selon  l'intention  do  celui 
qui  l'a  donné  :  s'il  est  pauvre,  qu'il  s'en  serve  ;  mais 
s'il  a  du  patrimoine  ou  quelque  autre  bénéûce,  ce  bien 
n'est  pas  à  lui,  il  n'en  est  que  le  dispensateur,  et  s'il  se 
regarde  comme  le  propriétaire,  c'est  une  usurpation 
damnable,  c'est  un  sujet  de  damnation. 

Chap.  4.  Lesdonalistes  disent.  Pourquoi  nous  forcez- 
vous  de  rentrer  dansi'Eglise.^  qu'y  gagnons-nous?  Vous 
ne  nous  rebaptisez  pas  :  vous  ne  nous  mettez  pas  à  la 
pénitence  ;  comment  donc  nous  faites-vous  expier  nos 
fautes? 

Il  est  vrai  que  les  hérétiques  qui  étaient  fidèles  parmi 
eux,  c'est-à-dire  non  atteints  de  crimes  capitaux, 
n'étaient  pas  mis  à  la  pénitence  publique  quand  ils 
revenaient  à  l'Eglise  ;  s'ils  étaient  clercs,  on  les  recevait 
parmi  les  clercs;  si  parmi  les  hérétiques,  ils  étaient 
atteints  de  quelques  crimes,  on  les  mettait  à  la  péni- 
ence  ;  mais  ceux  qui  n'avaient  pas  d'autres  vices  que 
leur  hérésie,  étaient  reçus  sans  aucunepénitence.  Ainsi 
c'est  avec  vérité  qu'ils  disent  qu'on  ne  les  baptise  pas. 

S.  Augustin  répond  :  Il  faut  bien  que  vous  fassiez 
pénitence,  quand  vous  reviendrez  à  l'Église  ;  il  est 
vrai  qu'on  ne  vous  mettra  pas  dans  les  classes  de  la 
pénitence,  que  vous  ne  serez  pas  distingués  par  des 
marques  extérieurement  honteuses,  comme  le  cilice  et 
la  cendre  ;  mais  toute  votre  vie  doit  être  une  conti- 
nuelle pénitence  et  nous  vous  laissons  dans  une  obli- 
gation généreuse  de  la  faire.  Voilà  la  pratique  de 
l'Église,  qui  usait  de  cette  douceur  pour  attirer  les 
hérétiques.  D'ailleurs  l'hérésie  esl  le  dernier  des  vices 
en  un  sens;  car  quoi  qu'elle  soit  le  plus  grand,  parce 
qu'elle  ferme  la  porte  du  ciel  et  détruit  la  foi,  elle  est  le 
moindre  dans  un  autre,  parce  que  le  malheur  de  la 
naissance  que  l'on  lire  des  parents  hérétiques  fait  plus 
d'hérétiques  que  la  malice  et  la  volonté  propre  de 
chacun.  De  plus,  quand  on  a  abjuré  son  erreur,  on  est 
quitte  de  ce  vice.  Mais  pour  l'impureté  et  les  autres 
péchés,  il  faut  changer  non-seulement  la  créance,  mais 
les  mœurs,  et  pour  ainsi  dire  l'homme  tout  entier. 


QUESTION  \I1I. 

Les  évêques  et  les  ecclésiastiques  peuvent-ils  porter 
les  armes  de  leur  propre  autorité? 

Il  semble  que  non,  car  S.  Pierre  a  reçu  un  com- 
mandement de  Jésus-Christ  de  ne  pas  porter  un  glaive 
matériel.  Et  S.  Ambroise  dit  que  les  armes  des 
évêques  sont  les  prières  et  les  larmes,  et  S.  Paul 
dit  qu'il  ne  faut  pas  se  défendre.  Non  vos  mclipsos  de- 
fendentes.  Tous  ces  passages  montrent  que  la  guerre 
est  défendue  aux  ecclésiastiques. 


521 


REMARQUES  SUR  C.HATIEN 


522 


Après  le  cLap.  (i,  (iralien  répond  qu'il  est  défeiidu 
aux  eeclésiasUques  de  porter  leurs  mains  aux  armes, 
mais  qu'ils  peuvent  exhorter  les  laïques  à  les  prendre. 
Noua  voy.;ms  qi.in  le  p:ipe  Léon  IV  *p  tri!  à  '.î.  t"t.n  des 
tioupes/pour  ven;r  au  côté  de  .'îlaiie  ouïes  Sarrasins 
voulaient  faire  une  descente  ;  que  lui-niênio  invoqua  le 
nom  de  Dieu  sur  son  armée,  et  composa  cette  oraison  : 
Deits,  cujus  di-xlcra  bcatum  Velruin  amhulanlcm  in  (lue- 
tibus  etc.  Aussi  il  remporta  la  victoire.  Le  pape  Adrien 
appela  Chailemapne  à  son  secours  pour  faire  la 
guerre  contre  les  Lombards.  Les  apôtres  mêmes  et 
les  grands  hommes,  dit  S.  Jérôme  dans  le  chap.  13, 
se  sont  servis  de  ces  voies.  Elie  a  usé  de  rigueur, 
S.  Pierre  a  fait  mourir  Ananie  et  Saphire  à  ses  pieds,  et 
ces  actions  sont  des  actions  de  piété,  non  pas  de 
cruauté,  quand  c'est  pour  la  cause  de  Dieu. 

Après  le  cliap.  18,  part.  3,  Gralien  s'oppose  que  le 
pape  Nicolas  écrivant  à  Louis  et  (harles,  rois  de 
France,  dit  qu'il  n'appartienl  pas  aux  evêques  de 
faire  la  guerre.  Ce  pape,  voulant  tenir  un  concile  à 
Rome,  avait  mandé  des  évcquus  de  chaque  royaume;  il 
n'y  en  eut  pas  un  de  France^  parce  qu'ils  étaient  à  la 
tête  de  l'armée  qui  combattait  contre  les  Normands; 
cela  n'est-il  pas  contraire  à  l'état  ecclésiastique  ?  11  faut 
distinguer,  dit  Gratien.  Il  y  a  des  évêques  qui  n'ont 
que  des  biens  spirituels^  des  décimes  et  des  offrandes  ; 
ceux-là  ne  sont  obligés  qu'à  Dieu;  mais  il  y  en  a 
d'autres  qui  ont  des  fiefs,  des  baronies,  des  comtés 
qu'ils  tiennent  de  l'empire.  Ces  grands  fiefs  sont 
chargés  de  certains  devoirs  envers  l'empire  :  ils  sont 
obligés  de  secourir  les  princes  dans  les  guerres,  tant 
par  des  tributs  que  par  certains  nombres  de  soldats 
qu'ils  doivent  fournir  et  qu'ils  vont  eux-mêmes  con- 
duire, non  pour  se  battre,  mais  pour  s'acquitter  de  ce 
devoir.  C'était  la  pratique  de  l'Église  depuis  le  pape 
Nicolasjusques  à  deux  ou  trois  cents  ans  près  de  nous; 
car  dans  la  France  Charlemagne  mit  de  grands  fiefs 
entre  les  mains  des  abbés  et  des  évêques.  Il  vit  bien 
que,  s'il  les  donnait  à  de  grands  seigneurs,  outre  qu'ils 
n'auraient  pas  la  conscience  bien  pure,  ils  pourraient 
troubler  la  paix  de  l'empire  par  quelque  révolte,  et 
que  du  côté  des  ecclésiastiques  il  n'y  avait  rien  à 
crainlre  de  pareil.  C'est  pourquoi  il  donna  tout  à 
l'Église,  mais  il  voulut  en  même  temps  qu'on  lui  fournît 
tant  de  soldats  ;  ce  qui  a  duré  presque  j  usques  à  nous  ; 
les  évêques  et  les  abbés  s'en  sont  rédimés,  et,  au  lieu 
de  fournir  des  troupes,  ilsontdonnéune  certaine  somme 
d'argent.  Ainsi  ce  que  nous  voyons  faire  tous  les  cinq 
ans  dans  le  clergé  est  très-juste,  généralement  parlant. 
On  présente  un  don  gratuit  et  on  se  délivre  du 
reste. 

Dans  la  quatrième  partie,  il  dit  :  Ne  serait-il  pas 
mieux  que  les  empereurs  eussent  exempté  l'Eglise  de 
toutes  ces  contributions?  Oui,  et  il  rapporte  l'exemple 
de  Joseph^  qui  exempta  les  prêtres  du  tribut  de  Pha- 
raon. Constant,  dans  le  chapitre  suivant,  leur  donne  cette 
exemption, et  dans  le  chap.  25  le  concile  de  Worms  dit 
que  les  curés  doivent  être  francs  pour  leur  portion,  leurs 
décimes  ou  leurs  offrandes;  mais  que,  s'ils  ont  des  fiefs, 
il  est  juste  qu'ils  fournissent  aux  nécessités  de  l'em- 
pire. 


CAUSE  XXIV. 

Un  évoque  étant  tombé  dans  l'hérésie  fit  le  procès  à 
qiu^l(jiios  prêtres,  les  déposa  et  même  les  excommunia. 
Cet  évêque  étant  mort,  on  l'accusa  d'hérésie,  et  il  fut 
con  lauHié  avec  toute  sa  famille. 


niEMIÈRE  QUESTION. 

On  demande  si  un  évêqne  étant  tombé  dans  l'hérésie 
peut  faire  le  procès  et  donner  sentence  d'excommu- 
nication contre  qui  que  ce  soit? 

On  répond  que  non,  parce  qu'étant  hérétique  ou  il 
est  l'auteur  d'une  nouvelle  erreur,  ou  il  est  le  partisan 
d'uncancienne  ;  ilestdéjàcondamnéavecl'auteur,  etpar 
conséquent  incapable  de  déposer  ou  d'excommunier 
qui  que  ce  soit.  En  voici  un  exemple. 

Chap.  1".  Acace  n'était  pas  l'auteur  d'une  nouvelle 
e.'-reur,  il  n'était  pas  le  sectateur  de  l'erreur,  mais  il 
conservaillacommunion  des  Eutychiens.  Lorsqu'on  le 
condamna,  les  Orientaux  se  plaignirent  de  ce  qu'on 
n'avait  pas  assemblé  un  concilejmais  le  jiape  Gélase 
répond  qu'il  n'était  pas  nécessaire,  parce  que  n'ayant 
pas  fait  de  nouvelle  hérésie,  la  condamnation  fulminée 
dans  le  concile  de  Chalcédoine  contre  les  Eutychiens 
tombait  pareillement  sur  lui,  et  que,  sans  assembler 
un  nouveau  concile,  il  n'avait  qu'à  réitérer  cette  pre- 
mière sentence.  Sa  manière  de  parler  est  bien  remar- 
quable. Factussumilaque  eœecutorvetcrisconsliluli,  7ion 
promidynlornovi.  Lorsque  j'ai  condamné  Acace,  dit-il, 
j'ai  été  l'exécuteur  d'une  ancienne  constitution,  et  non 
pas  le  promulgateur  d'une  nouvelle.  De  là  il  paraît 
qu'il  appartient  au  pape  d'être  l'exécuteur  des  consti- 
tutions synodales,  étant  le  conservateur,  le  défenseur 
et  le  gardien  des  canons. 

Chap.  2.  Le  même  pape  donne  une  bonne  raison 
pour  justifier  son  procédé.  On  ne  peut  plus  retoucher 
à  ce  qu'a  fait  le  concile  de  Chalcédoine,  et  il  y  a  cette 
différence  entre  les  questions  agitées  devant  le  concile, 
et  après  :  que  devant  le  concile  on  en  peut  demander 
l'examen,  mais  non  pas  après;  autrement  on  n'aurait 
jamais  fait.  Ainsi  le  concile  de  Chalcédoine,  ayant  con- 
damné Eutychès,  a  enveloppé  dans  sa  sentence  tous 
ses  sectateurs.  Il  ne  faut  donc  plus  de  nouveau  concile. 
Il  cite  après  quelques  exemples  et  bien  à  propos,  car 
les  hérétiques  inféreraient  delà  que  jusqu'à  ce  qu'une 
erreur  soit  condamnée  dans  un  concile  général,  on 
peut  demander  un  nouveau  concile;  mais  voici  ce  que 
dit  Gélase:  L'erreur  de  Sabellius  fut  condamnée  dans  un 
concile,  et  il  n'a  pas  fallu  de  nouveau  concile  pour  ses 
sectateurs.  Or  quel  est  ce  concile  où  Sabellius  a  été 
condamné  ?  C'a  été  avant  le  concile  de  Nicée.  Ce  n'était 
donc  pas  un  concile  général,  puisque  celui-ci  est  le 
premierœcuménique.C'étaitpeut-être  celui  d'Antioche, 
011  Paul  de  Samosate  fut  condamné,  car  ils  vivaient 
presque  en  même  temps  dans  le  m'  siècle  et  ils 
avaient  presque  les  mêmes  erreurs.  Après  cet  exemple 
il  en  apporte  d'autres  des  hérétiques  qui  ont  été  con- 
damnés dans  des  conciles  généraux,   coinme  Arius, 


523 


TilOMASSIN 


52i 


Macédonius,  Nestorius.  Pour  ceqiiiest  d'Eunonniis,on 
peut  douter  si  ce  fut  un  concile  général  qui  le  con- 
damna. 

Après  le  cbap.  4,  Gratien  dit  :  Si  cet  évéque  a  in- 
venté une  nouvelle  erreur,  il  ne  peut  pas  porter  une 
sentence  dans  l'Église  ;  il  a  perdu  ce  pouvoir,  car  ce 
n'est  qu'à  lÊglise  dans  son  unité  que  Jésus-Clirist  a 
donné  le  pouvoir  de  prononcer  juridiquement  ;  hors  de 
l'Église,  il  n'y  a  point  de  puissance  de  lier  et  de  délier. 
Quand  Jésus-Christ  a  donné  ce  pouvo'r  à  S.  Pierre, 
il  l'a  donné  à  cet  apôlre  et  à  toute  l'Église  en  unité. 
Voilà  pourquoi  il  l'a  donné  tantôt  à  Pierre,  tantôt  aux 
autres.  C'est  pour  cela  que  S.  Paul  ayant  excom- 
munié l'incestueux  de  Ccrinthe,  dit  qu'il  l'a  fait  avec 
l'Église,  du  conseil  des  fidèles  ;  ce  qui  montre  l'unité  de 
l'Église  et  des  évoques,  et  qu'il  faut  que  l'évêquc  fidèle 
excommunie  un  fidèle,  car  il  n'a  aucun  pouvoir  sur 
un  infidèle. 

Cbap.  5.  Ces  paroles  fameuses  de  S.  Léon  y  sont 
rapportées  :  Manet  ergo  Petri  privilegium,  ubicurn- 
que  ex  ipsius  ferlur  œqititate  /udicium.  Les  sentences 
conlraiies  aux  canons  ne  sont  pas  appuyées  sur 
S.  Pierre,  et  par  conséquent  elles  n'ont  aucune  autorité. 
S.  Pierre  n'est  pas  considéré  comme  particulier  et 
en  sa  personne,  mais  universellement,  comnieembras- 
sanl  toute  l'Eulise  et  embrassé  de  toute  l'Etrlise. 

Chap.  7.  S.  Ambfoise  dit  que  le  navire  de  S.  Pierre 
représente  l'Eglise,  et  que  c'est  à  lui  à  qui  Jésus- 
Christ  a  dit  :  Duc  in  altum;  c'est-à-dire  que,  dans  les 
grandes  abîmes  des  chicanes,  dans  la  mer  des  dis- 
putes, on  ne  saurait  se  mettre  à  couvert  de  l'orage, 
si  on  n'est  sous  la  conduite  de  S.  Pierre. 

Chap.  12.  Innocent  1", écrivant  aux  évêques d'Afrique 
assemblés  dans  le  concile  de  Milève,  montre  le  privi- 
lège de  S.  Pierre  et  l'union  des  évêques  avec  lui;  il 
dit  que,  si  les  évêques  délibèrent  sur  un  point  de  foi,  ils 
doivent  avoir  recours  préalablement  à  l'auteur  de  leur 
dignité  et  de  leur  honneur,  c'est-à-dire  à  Pierre;  il  ne 
dit  pas  que  tous  les  évêques  empruntent  tout  leur 
pouvoir  de  Pierre,  comme  s'ils  n'étaient  pas  de  droit 
divin,  mais  il  dit  que  l'universalité  de  l'Eçlise  est 
dans  l'unité  de  Pierre,  et  que  tout  l'épiscopat  est  de  droit 
divin  ;  mais  qu'il  est  renfermé  dans  un  seul  épiscopat 
qui  est  celui  de  Pierre. 

Chap.  14.  Il  y  a  là  la  confession  de  Pelage  qui  a 
passé  parmi  les  œuvres  de  S.  Jérôme,  et  qu'il  a 
soumise  à  !a  censure  de  Rome,  sachant  bien  que  si 
elle  y  était  approuvée,  elle  serait  reçue  partout. 

Chap.  IG.  Le  pape  Léon  dit  que  l'église  d'Alexan- 
drie, q  li  est  la  seconde  Eglise,  n'est  pas  différente  de 
celle  de  Rome,  parce  qu'ede  a  été  instituée  parS.  Marc 
disciple   de  S.  Pierre;  or  le  disciple  n'a  pas  répandu 
d'autre  doctrine  que  celle  de  son  maître, 

Chap.  18.  S.  Cyprien  dit  que  S.  Pierre  est  le  fon- 
dement de  toute  l'Eglise  :  Super  unum  œdificat  Eccle- 
siam;  et  quoiqie  le  Fils  de  Dieu,  après  sa  résur- 
rection, <'onnât  à  tous  ses  apôtres  une  puissance 
égale,  ç\  qu'il  leur  dît  à  tous  :  Sicnl  misit  me  Pater  et 
erjo  millo  vos;  ainsi  tous  les  évêques  sont  de  droit  divin 
établi-,  immé  liatement.  Outre  cela,  il  y  a  une  autorité 
qui  est  particulière  à  S.  Pierre.  Pourquoi  celle  unité 


dans  l'Eglise?  C'est  afin  qu'il  n'y  eût  point  de  schisme 
parmi  les  évêques.  C'est  de  celle  façon  qu'ont  parlé 
les  papes  Gélase  et  Léon,  qui  ont  usé  de  leur  autorité, 
et  qui  néanmoins  n'ont  pas  laissé  de  reconnaître  que 
tJiis  les  évêques  étaient  les  successeurs  des  apôtres, 
comme  eux  l'étaient  de  S.  Pierre  et  que,  comme  les 
apôlres  avaient  une  même  puissance  et  un  môme 
honneur  que  S.  Pierre,  les  évêques  avaient  par  droit 
divin  les  mêmes  avantages  qu'eux;  que  néanmoins, 
comme  S.  Pierre,  avait  été  le  centre  de  l'unité,  et 
établi  de  Jésus-Christ  chef  des  apôtres,  les  papes 
étaient  le  centre  do  Tunilé  et  le  chef  des  évêques.  Il 
n'y  a  qu'un  épiscopat,  il  n'y  a  qu'un  chef;  mas  il  y  a 
une  supériorité  de  l'un  sur  les  autres.  Toute  l'Eglise 
est  un  arbre,  les  évêques  en  sont  les  branches  ;  toute 
l'Eglise  est  une  source,  les  évêques  en  sont  les  ruis- 
seaux; mais  cela  marque  l'unité  dans  l'origine,  les 
rayons  sont  concentrés  dans  le  soleil,  les  branches  sont 
liées  dans  le  Ironc,  et  les  ruisseaux  coulent  d'une  même 
source.  Ainsi  toute  la  multiplicité  des  évêques  est 
émanée  de  l'unité  de  S.  Pierre  :  Unitas  tamen  ser- 
vatur  in  origine.  11  en  est  de  cette  unité  comme  d'un 
corps;  les  membres  el  le  chef  ont  une  même  substance, 
c'est  une  même  âme  indivisible  qui  les  anime,  mais  il 
y  a  toujours  une  supériorité  de  droit  naturel  du  chef 
sur  les  m.embres.  Voilà  comme  S.  Cyprien,  S.  Léon 
et  le  pape  Gélase  doivent  être  entendus  contre  les 
hérétiqu  s  qui  donnent  une  primauté  à  tous  les 
évêques,  dont  ils  ruinent  ensuite  l'autorité. 

Chap.  23.  S.  Ambroise,  faisant  l'oraison  funèbre 
de  son  frère,  dit  de  lui,  qu'ayant  abordé  l'île  de  Sar- 
daigne,  il  voulut  se  faire  baptiser  ;  que  pour  cet  elTi  t  il 
fit  appeler  l'évêque,  mais  qu'il  voulut  auparavant 
savoir  s'il  était  catholique  ;  mais  comment?  s'il  était 
dans  la  communion  de  l'Eg'ise  romaine;  Si  cum  Ro- 
mana  Ecclesia  convenirel;  mais  par  malheur  c'était  un 
pays  où  les  Luoifériens  régnaient;  il  est  vrai  qu'ils 
n'étaient  pas  hérétiques;  car,  comme  dit  ce  saint,  Lu- 
cifer était  un  grand  évêque,  bon  catholique,  et  Satyre 
'c'est  le  nom  de  ce  frère  de  S.  Ambroise),  qui  est  bien 
instruit  de  tous  les  points  les  plus  délicats  de  notre 
religion,  ne  crut  pas  que  la  véritable  foi  pût  être  parmi 
les  schismaliques.  Le  schisme  assez  souvent  ne  con- 
siste que  dans  la  division  des  évêques  ;  mais  quand  on 
se  sépare  de  l'Église  romaine  par  un  schisme,  quoi- 
qu'on n'ait  point  de  doctrine  ni  de  dogme  contraire  à 
la  foi,  on  ne  laisse  pas  de  pécher  contre  elle,  parce  que 
l'Eglise  étant  Jésus-Christ  même,  ceux  qui  déchirent 
son  corps,  qui  est  l'Eglise,  ne  gardent  pas  une  véritable 
foi  envers  lui.  Ainsi,  quoi  |ue  les  schismaliques  n'aient 
rien  innové  pour  le  dogme,  cependant  ils  sont  héré- 
tiques, parce  qu'ils  ne  tiennent  pas  le  point  principal 
de  la  foi,  qui  est  l'unilé  de  T Eglise. 

Chap.  25.  S.  Jérôme  explique  son  sentiment  tou- 
chant un  schisme  des  Orientaux,  c'est-à-dire  du 
diocèse  oriental  dont  Anlioche  était  la  capitale.  L'Orient 
était  partagé  par  trois  évoques  d'Antioche  ;  par  Pau'in, 
qui  tenait  pour  Home  et  que  Lucifer  avait  établi  dans 
sa  légation  pour  terminer  les  différends  qui  étaient 
entre  les  Mélétiens  el  les  Eustatiens;  par  Vital,  évêque 
des  Apollinarisles,  et  par  les  évoques  donlMélèce  était 


)25 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


526 


le  chef.  S.  Jérôme  était  occidental  et  très-Iiien  ins- 
truit (Je  la  véritable  pratique.  C'est  pourquoi,  étant 
parmi  les  Orientaux,  il  crut  dans  ces  divisions  qu'il  ne 
pouviiit  avoir  une  ioi  saine  s'il  ne  se  liait  très-ctroi- 
tenipul  au  pape  Damase;  il  lui  écrivit  pour  s'instruire 
de  la  pureté  de  sa  foi.  J'ai  cru,  dit-il,  qu'il  fallait  re- 
courir au  siép;e  de  Pierre  et  à  cette  foi  qui  a  été  louée 
par  l'apôtre  S.  P.iul  écrivant  aux  Romains,  et  s'y 
est  toujours  maintenue  inviolabliMncnl.  Autrefois  la  loi 
a  pris  naissance  dans  l'Orient,  mais  le  soleil  de  justice 
se  lève  présentement  dans  l'Occident  :  Nam  in  Occi- 
deiile  sol  juslitiœ  critar;  in  Oriente  aulem  Luci/cr  ille 
qui  cccidcrat  supra  sidcra  posait  thronum  suum. 
Voilà  le  renversement  qu'il  y  a  eu  ;  l'Orient,  qui  était  la 
plus  auguste  partie  de  l'Eglise,  est  devenu  la  dernière 
par  SOS  seliismes  et  par  ses  divisions.  Ce  n'est 
qu'avec  peine,  ajoute-t-il,  que  j'ose  écrire  au  siège 
apostolique  et  à  un  si  grand  évoque;  mais  je  parle  au 
successeur  de  S.  Pierre;  c'est-à-dire  d'un  pécheur, 
et  d'un  disciple  de  la  croix.  Je  ne  reconnais  que  Jésus- 
Chri.-.t,  et  dans  toutes  cps  divisions  j'adhère  à  la  chaire 
de  l'icri'p,  sur  laquelle  vous  siégez  ;  je  n'en  reconnais 
point  d'autre  dans  toute  l'Eglise  :  Super  illam  petram 
œdificatam  ecclesiam  scio.  On  donne  plusieurs  sens  à 
ces  [taroles,  mais  voyez  comme  S.  Jérôme  les  inter- 
prète. Il  parle  à  Damase  sur  le  sujet  de  la  division  des 
Orientaux,  et  dit  que  l'Eglise  a  été  fondée  singuliè- 
rement sur  S.  Pierre.  L'Eglise  rom.aine  est  comme 
l'arche  de  Noé;  quiconque  y  est  n'a  pas  fait  naufrage, 
et  quoique  je  .«ois  si  éloigné  de  Rome,  je  communie 
avec  ceux  de  l'Egypte  qui  sont  romains.  Dans  ces  divi- 
sions c'est  toujours  le  plus  sûr  et  l'uniquement  sûr  de 
s'attacher  au  siécre  de  Rome. 

Chap,  33.  Le  pape  Pelage  dit  que  l'évêque  d'Aquilée 
ne  peut  ni  sacrer  ni  être  consacré  par  un  autre,  parce 
qu'd  était  dans  le  schisme  des  trois  chapitres. 
L'évêque  d'Aquilée  et  celui  de  Jlilan  n'allaient  pas  à 
Rome  pour  se  faire  sacrer,  soit  pour  la  longueur  du 
chemin  ou  pour  quelque  autre  chose;  mais  ils  se  sa- 
craient l'un  l'autre,  et  il  fallait  que  celui  qui  devait 
sacrer  vînt  dans  la  ville  de  l'autre,  afln  de  présider  à 
l'élection,  la  faire  canoniquement,  et  ensuite  consacrer 
l'élu. 

Chap.  34.  Le  môme  pape  se  sert  de  l'autorité  de 
S,  Augustin,  qui,  parlant  contre  les  Donatistes,  dit 
que,  pour  marque  de  la  foi  et  de  la  véritable  religion, 
il  faut  s'attacher  aux  sièges  apostoliques,  c'est-à-dire 
ceux  à  qui  les  apôtres  ont  adressé  des  lettres,  par 
exemple  à  Corinthe,  à  Colosse,  à  Philippes.  Voilà  un 
sens  bien  étendu;  car,  à  proprement  parler,  ces 
églises  n'ont  jamais  été  des  sièges  apostoliques,  et  on 
ne  les  nomme  telles  que  lorsqu'elles  ont  été  fondées 
par  les  apôtres;  d'ailleurs  toutes  ces  églises  sont  dans 
le  schisme  et  dans  l'hérésie,  mais  il  reste  toujours  la 
règle  générale  qu'il  faut  communier  avec  l'Eglise  uni- 
verselle, et  la  proposition  de  S.  Augustin  subsiste 
toujours,  qu'il  faut  s'attacher  aux  sièges  apostoliques, 
mais  entre  ceux-ci  à  celui  qui  a  été  de  tout  temps 
nommé  par  excellence  le  Siège  apostolique, 

Chop.  35  et  36.11  y  a  quelque  chose  de  plus  appro- 
chant au  sujet  de  Gratien.  Nestorius,   après   avoir 


publié  son  erreur,  excommunia  ceux  qui  lui  résiste- 
raient. Le  pape  Célestin,  ou  plutôt  le  concile  d  Éphèse, 
répondit  que  toutes  les  excommunications  étaient 
nulles,  parce  qu'il  était  hérétique.  Voilà  le  cas  de 
Gratien  décide,  et,  avant  d'être  condamné,  ses  sen- 
tences furent  traitées  comme  nulles. 

Après  le  chapitre  37  Gratien  s'oppose  S.  Augustin 
qui  dit  que  ceux  qui  tombent  dans  l'hérésie  ne  perdent 
pas  le  droit  de  baptiser  ;  donc  ils  uc  perdent  pas  l'ordre 
et  si  cela  se  fait  quelquefois  autrement,  c'est  cxtraor- 
dinairement,  dans  la  nécessité  et  sans  autorité.  —  Il 
répond  qu'il  est  vrai  qu'ils  ne  perdent  pas  l'ordre, 
mais  ils  perdent  la  juridiction  ;  or  l'excomuiunication 
est  un  acte  de  juridiction;  et  avant  le  chapitre  40, 
comme  il  y  a  une  grande  différence  entre  le  b  uilême 
et  les  autres  sacrements,  ainsi  un  évoque  qui  tombe 
dans  l'hérésie  ne  perd  pas  Tordre,  c'est-à-dire  ne  perd 
pas  le  pouvoir  do  conférer  le  baptême;  mais  comme 
il  pei'd  la  juridinion  de  lier  et  de  délier,  il  perd  le 
droit  d'administrer  les  autres  sacrements,  de  sorte 
qu'au  lieu  qu'à  présent  nous  mettons  le  pouvoir  de 
conférer  tous  les  sacrements  pour  marque  de  juridic- 
tion, Gratien  met  d'un  côté  le  pouvoir  de  donner  le 
baptême  comme  la  marque  de  l'ordre  qui  reste,  et  de 
l'autre  il  met  pour  marque  de  juridiction  que  l'on 
perd  le  pouvoir  d'excommunier  et  de  conférer  les 
autres  sacrements,  parce  que,  dit-il,  ils  ne  sont  pas 
comme  le  baptême  d'une  égale  nécessité. 

Chap.  40.  Celui,  dit  S.  Augustin,  qui  est  dans  l'ex- 
trémilé,  fera  mieux  de  se  faire  baptiser  par  un  héré- 
tique que  de  mourir  sans  baptême;  cela  est  singulier 
dans  ce  père,  car  tout  le  monde  n'était  pas  dans  son 
sentiment;  apparemment  il  était  bien  aise  de  le  dire 
contre  les  Donatistes,  car  ils  croyaient  que  le  baotême 
des  catholiques  n'était  pas  bon. 


QUESTION    II. 

Peut-on  excommunier  quelqu'un  après  sa  mort? 

Non,    répond    Gratien,    selon    l'usage    de  l'Église 
romaine, 

Chap.  1".  Le  pape  Léon  dit  qu'on  ne  communie  après 
la  mort  par  prières  qu'avec  ceux  avec  qui  on  a  com- 
munié étant  vivant.  L'Église  a  été  partagée  sur  ce  point 
quant  aux  temps  et  quant  aux  lieux.  Lorsque  des  pé- 
nitents mouraient  dans  leur  pénitence  avant  qu'ils  en 
eussent  reçu  l'absolution,  dans  quelques  églises  on 
piait  pour  eux,  on  offrait  le  sacriGce  de  la  messe  pour 
eux,  et  c'est  ce  qu'on  appelait  communier  les  morts, 
parce  qu'on  présumait  qu'ils  étaient  bien  morts,  et 
que  Dieu  avait  eu  pitié  d'eux.  Mais  l'Eglise  romaine 
était  dans  une  pratique  contraire;  car  elle  ne  voulait 
pas  qu'on  fît  aucune  prière  pour  eux,  elle  les  aban- 
donnait à  la  providence  et  à  la  miséricorde  de  Dieu; 
aussi  elle  ne  les  relevait  pas  par  là  de  l'excommuni- 
cation; car  tous  les  pénitents  étaient  excommuniés  en 
un  sens,  puisqu'ils  étaient  privés  de  la  communion  et 
de  la  participation  des  plus  sairts  mystères. 

Chap.  2.  Le  pape  Gélase  parle  dans  le  même  sens 
d'une  manière  différente;  car  il  s'agissait  de  remettre 


521 


THOMASSLN 


528 


Acace  dans  la  communion  de  l'Église;  or  Acace  n'était 
pas  mort  impénitent,  quoique  ce  fût  quelque  chose 
d'approchant,  car  il  était  mort  dans  la  communion 
eutychienne.  Cependant  le  pape  Gélasedil  absolument 
qu'on  ne  donne  la  communion  de  l'Eglise  après  la 
mort  qu'à  ceux  qui  l'ont  eue  durant  leur  vie.  Voilà 
l'usage  ancien  de  l'Eglise  romaine;  elle  changea  de 
sentiment  après  le  cinquième  concile,  savoir  :  qu'après 
la  mort  on  pouvait  excommunier  des  personnes  qui 
seraient  mortes  dans  la  cummunion  de  l'Église,  parce 
qu'on  peut  découvrir  de  nouvelles  actions  si  noires 
qu'elles  mériteraient  cette  peine  ;  et  enfin  elle  com- 
mença de  prier  pour  Us  morts  pénitents,  quoiqu'ils 
n'eussent  pas  eu  la  communion  avec  tUe  durant  leur 
vie. 

11  est  vrai,  dilGratien  dans  la  seconde  partie,  qu'il  y 
a  certains  péchés  qu'on  ne  peut  pas  lier  ni  délier  après 
la  mort  ;  mais  il  y  en  a  dont  on  peut  être  accusé  après 
la  mori,  et  ensuite  excomm  nié,  comme  l'hérésie.  En 
voici  un  exemple. 

Chap.  6.  Dans  le  cinquième  concile,  Théodoreélant 
mort  dans  la  communion  de  l'Église,  fut  excommunié 
après  sa  mort.  Les  Romains  s'y  opposèrent  et  n'ap- 
prouvèrent pas  d'abord  cette  pratique  ;  mais  le  concile 
passa  outre,  et  pour  se  just:fier  il  allégua  plusieurs 
exemples  d'une  pareille  chose. 

S.  Chrysoslome  après  sa  mort  fut  remis  dans  les  sa- 
crés diptyques  de  plusif-urs  Eglises  dont  il  avait  été 
rayé  pendant  sa  vie.  S.  Augustin  a  maintenu  la  sainteté 
et  la  pureté  Je  la  doctine  dei'évêque  Cécilien,  et  néan- 
moins, écrivant  aux  Donalistes,  il  leur  dit  que,  quand  Cé- 
cilien  serait  coupable,  l'Eglise  n'en  serait  pas  moins  in- 
nocente, parce  que,  s'ils  pouvaient  convaincre  cet 
évêque  de  quelque  erreur,  l'Eglise  l'analhématiserait 
après  sa  mort.  C'était  donc  un  fondement  au  cinquième 
concile  pour  excommunier  Théodore  après  sa  mort,  et 
c'est  ce  que  fit  Rambulas,  évêque  d'Edesse.  11  y  aen- 
coreun  autre  exemple  deDioscore  antipape,  maispro- 
bablement  il  fut  excommunié  durant  sa  vie. 

QUESTION   m. 

Gratieu  demande  si  l'on  peut  excommunier  toute  une 
famille  à  cause  de  quelque  crime  de  son  chef.  Il  prend 
d'abord  l'affirmative  et  l'autorise  pat  l'exemple  des 
Sodomites^dont  plusieurs  de  leurs  enfants,  quelque  in- 
nocents qu'ils  fussent,  furent  enveloppés  dans  le  châ- 
timent de  leurs  pères,  et  dans  le  Nouveau  Testament 
nous  voyons  que  les  péchés  de  quelques  grands  ont 
attiré  les  fléaux  du  ciel,  comme  la  peste,  sur  tout  leur 
royaume. 

Il  dit  ensuite  :  Cela  est  bon  pour  les  châtiments  cor- 
porels, parce  quece  sont  des  suitesdu péché,  etnon  pas 
pour  Ils  châtiments  spirituels.  Il  n'y  a  que  le  péché 
originel  qui  passe  de  s  pères  aux  enfants,  tous  les  autres 
crimes  que  leurs  ancêtres  commettent  ne  leur  sont  pas 
imputés.  Or  l'excommunication  est  une  peine  spiri- 
tuelle; et  vers  la  fin  de  celte  rubrique,  Gralien  dit  qu'il 
ne  faut  excommunier  que  ceux  qui  ont  été  accusés  ou 
convaincus, ou  qui  se  sont  avoués  criminels.  II  rapporte 
sur  ce  sujet  une  belle  lettre  de  S.  .4uguslin. 


Chap.  1.  Je  voudrais  bien  (dit  S.  Augustin  à  un 
évêque  à  qui  ilécrit)  que  vous  me  montrassiez  comment 
on  peut  excommunier  une  personne  innocente.  'Vous 
êtes  jeune  évoque  et  je  suis  âgé,  je  n'ai  jamais  pu  le 
concevoir  et  encore  moins  osé  lentreprendre.  C'est 
pourquoi,  dit  Gratien,  il  n'est  pas  permis  d'excom- 
munier pour  les  fautes  d'autrui  toute  une  famille  ;  car 
au  reste  une  sentence  d'excommunication  fulminée 
mal  à  propos  lie  plutôt  celui  qui  la  prononce  que  celui 
contre  qui  elle  est  fulminée.  C'est  ce  que  ditS.  Jérôme 
dans  le  chap    4  :  Celui  qui  lie  mal  se  lie  lui-même. 

Chap.  6.  Le  concile  de  Paris  tenu  sous  Louisie  Dé- 
bonnaire cite  une  loi  de  Justinienqui  ordonne  que  les 
évêques  et  les  prêtres,  c'est-à-dire  les  curés,  ne  pour- 
rontexcommunier  qui  que  ce  soit  sans  connaissancede 
cause.  Ceux  qui  doutent  si  les  curés  ont  pu  excom- 
munier, verront  ici  qu'apparemment  ils  le  pouvaient 
autrefois,  quoiqu'à  présent  ils  ne  le  puissent  pas.  Il 
faut  aussi  remarquer  comme  l'Eglise  embrasse  les  lois 
des  empereurs  quand  elles  sont  conformes  aux  canons; 
et  si  quelqu'un  a  été  excommunié  injustement,  que  faut- 
il  faire?  Ilf.ut  se  faire  délier,  parce  qu'il  faut  touj  airs 
craindre  les  peines  ecclésiastiques  :  Majoris  sacerdolis 
authorilale  ad  cjraliam  sanctœ  communionis  redeat  ;  mais 
celui  qui  aura  fulminé  mal  à  propos,  sera  privé  delà 
communion  par  son  supérieur  pour  tout  le  temps  qu'il 
voudra. 

Après  le  chap.  23,  Gratien  dit  qu'il  faut  considérer 
la  dilTércnce  qu'il  y  a  entre  l'hérésie  et  le  schisme  ;  et 
S.  Jérôme  dit,  dans  le  vingt-sixième,  que  le  schisme 
vient  de  quelque  division  qui  est  entre  les  évêques. 
Par  exemple,  de  son  temps  il  voyait  Paulin  et  .Mélèce 
dans  Antioche  qui  partageaient  le  diocèse  d'Orient  ; 
c'était  une  division  d'évêques,  non  pas  une  opposition 
de  foi,  car  Mélèce  et  Paulin  étaient  dans  la  même 
foi.  L'hérésie  au  contraire  regarde  perversum  dogma. 
Cependant  voici  qui  est  véritable  :  tout  schisme 
dégénère  en  hérésie^  parce  que  tout  schisme  sépare  de 
l'unité  de  l'Eglise,  qui  est  un  point  de  foi  ;  mais 
S.  Jérôme  en  donne  une  autre  belle  raison,  c'est  que 
les  schismaliques  étant  séparés  de  l'Eglise,  on  leur  im- 
pute toujours  quelque  erreur,  et  eux  imputent 
quelque  chose  à  l'Église.  | 

Chap.  2  J.  S.  Augustin  dit  que  ceux  qui,  étant  nés  j 
dans  l'hérésie  ou  dans  le  schisme,  sont  séparés  de 
Eglise  et  qui  néanmoins  ne  soutiennent  pas  opiniâ- 
trement leurs  erreurs,  et  au  contraire  sont  dans  lajj 
disposition  d'embrasser  la  vérité,  ceux-là  à  peine  sont- 
iis  héréiiques,  car  ils  cherchent  la  vérité,  ils  détestent 
leurs  erreurs  et  sont  dans  la  disposition  devant  Dieu 
d'embrasser  la  véritable  créance.  Nefjuarjuam  sunt  inler 
hœrnlicos  deputandi  ;  mais  c'est  là  une  cause  réser- 
vée au  jugement  de  Dieu. 


CAUSE  XXV. 

L'Eglise  romaine  avait  donné  privilège  à  une 
baptismale  de  recevoir  toutes  les  dîmes  des  diocèses, 
c'est-à-dire  des  paroisses,  et  la  même  Eglise  romaine 
avait  donné  un  autre  privilège  à  un  monastère  de  ne 


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REMARQUES  SUR  GRATIEN 


i30 


point  payer  de  dîmes.  Voilà  deux  privilèges  opposes, 
L'église  baptismale  demande  les  dîmes,  et  le  monas- 
tère prétend  en  être  exempt;  l'un  et  l'autre  est  i'ondé 
sur  des  privilèges  apostoliques. 


rnr.Miiîui;  question. 

L'église  baptismale  ne  peut  pas  s'approprie:  les 
dîmes,  parce  qu'il  en  faut  faire  quatre  parts,  et  la 
quatrième  est  pour  les  pauvres;  c'est  le  partage  que 
tous  les  saints  pères  ont  fait  par  leurs  décrets  et  par 
les  canons,  et  l'Église  romaine  ne  peut  rien  faire  contre 
les  canons;  c'est  ce  qui  est  prouvé  dans  le  chapitre 
premier. 

Chap.  1 .  Le  pape  Gélase  dit  qu'il  n'y  a  point  de  siège 
qui  soit  plus  intéressé  à  maintenir  les  canons  que  le 
premier  siège.  Niillani  mugis  exequi  sedcm  prœ  cœleris 
oportere  quam  primam. 

Chap.  4.  Le  pape  Ililairc  dit  qu'il  n'y  a  personne  qui 
puisse  violer  les  constitutions  divines,  et  moi  qui  suis  le 
premier  prêtre  ,potcidissimi  sacerdolis  (il  y  a  plus  bas 
jjo/mJHu',  et  c'est  mieux),  je  serais  coupable  si  je  négli- 
geais de  venger  le  mépris  qu'on  en  ferait. 

Chap.  7.  Le  pape  Zozime  dit:  Le  siège  romain 
même  ne  peut  pas  employer  son  autorité  à  vioUr  les 
statuts  des  saints  pères.  Ces  paroles  sont  belles, 
magnifiques  et  véritalilcs. 

Chap.  10.  Ceci  n'est  pas  fort  à  propos.  Childebert, 
roi  de  France,  élail  entré  en  défiance  de  Pelage,  à  cause 
du  ci-'ciuième  concile,  car  en  France  nous  ne  nous 
séparâmes  pas  de  l'Eglise  romaine  qui  l'avait  accepté, 
mais  demeurant  dans  le  respect  le  pape  était  suspect 
à  plusieurs.  C'est  pourquoi  le  roi  le  pria  de  signer  la 
lettre  du  pape  Léon  et  de  lui  envoyer  sa  profession 
de  foi;  le  pape  fit  l'un  et  l'autre  et  lui  envoya  sa 
justification.  Quelques-uns  de  là  prétendent  conclure 
que  les  princes  ont  droit  d'exiger  des  papes  ces  sortes 
de  justifications,  mais  celte  prétention  est  ridicule,  et 
il  n'y  a  pas  toujours  des  occasions  pressantes  comme 
celle-ci,  où  le  pape  soit  obligé  de  se  justifier  et  oîi  les 
princes  puissent  l'exiger.  On  voit  bien  que  le  sujet  était 
très-raisonnable. 

Gratien,  dans  la  longue  rubrique  qui  fait  le  reste 
de  cette  question,  dit  des  choses  admirables.  L'Eglise 
romaine  a  droit  et  autorité  de  faire  et  de  confirmer 
les  canons;  mais  elle  n'est  pas  liée  aux  canons;  elle 
en  peut  faire  parce  qu'elle  est  le  chef  de  toutes  les 
Eglises.  Ainsi  elle  donn/  autorité  aux  canons  sans 
s'y  assujettir  ellemêine.  Cela  est  vrai  en  un  sens,  car 
comme  Jésus-Christ,  quoiqu'il  fût  législateur,  s'est 
néanmoins  soumis  au;v  lois  qu'il  avait  faites,  non  pas 
servilement,  mais  royalement  et  comme  un  législateur 
qui  pour  se  rendre  honneur  à  soi-même  s'obéit  à 
soi-même,  ainsi  les  souverains  pontifes  révèrent  les 
canons,  qu'eux  ou  leur»  prédécesseurs  ont  faits,  et 
se  font  honneur  à  eux-mêmes  en  y  obéissant. 
Cependant  en  certaines  rencontres  ils  montrent  qu'ils 
sont  les  maîtres  et  les  auteurs  des  canons,  soit  en 
commandant,  soit  en  les  expliquant  :  J^onnimquam 
vero,  scu  jubendo,  sc:i.  ilcfuiicnJn,  srit  aliler  amenda,  se 


dccrplorum  dominos  et  condilores  esse  oslendunt.  Voilà 
des  paroles  bien  fortes  et  magnifiques. 

lly  aurait  de  la  peine  de  trouver  quelque  chose  de 
semblable  dans  l'antiquité  ;  mais  il  ne  faut  pas  s'arrêter 
aux  paroles  quand  le  sens  est  bon,  il  faut  seulement 
savoir  que  ce  qu'il  dit  est  nouveau  dans  les  termes. 
^om- curidilores,  à  la  bonne  lieure,  cela  se  peut  trcuver, 
mais  pour  être  les  maîtres  des  décrets  de  leurs  prédé- 
cesseurs, dominos,  c'est  ce  qui  ne  se  trouvera  pas.  Cepen- 
dant il  reconnaît  qu'ils  sont  obligés  de  garder  les  ca- 
nons. Voici  comment.  Il  y  a  deux  sortes  d'obligations. 
Les  sujets  sontobligés  de  garder  les  lois  comme  sujets; 
les  princes  sont  obligi's  de  les  garder  comme  princes, 
les  uns  quant  à  la  vertu  directive,  les  uns  quant  à  la 
coaclive.  C'est  ceque  Gratien  veut  dire,  qu'ils  peuvent 
dispenser  des  canons  sans  que  la  vertu  coactive  les 
touche  ;  ils  gardent  les  canons  par  autorité  comme  sou- 
verains, non  par  nécessité  comme  les  sujets.  Il  ne  dit  pas 
qu'Usaient  l'autorité  de  les  violer  parce  que  leur  exemple 
attire  tout  le  mon  le.  Les  papes  sont  les  vengeurs  de 
la  loi,  et  comme  vengeurs  et  conservateurs  des  canons 
ils  doivent  les  garder  eux-mêmes  pour  les  faireobscrver 
aux  autres.  Cependant,  dit  Gratien,  il  faut  remarquer 
que,  quand  les  conciles  ont  fait  des  canons,  ils  ne  les 
ont  faits  qu'en  mettant  en  réserve  l'autorité  de  l'Eglise 
romaine  :  nisi  auclcritas  liomanœ Ecclesiœ  aliler  impe- 
ravil;  ou  bien,  salvo  tamen  in  omnibus  jure  sanclœRoma- 
nœ  Ecclesiœ.  Ce  n'est  pas  à  dire  que  le  siège  de  Uome  ne 
soit  obligé  aux  canons  ;  mais  Gratien  veut  dire  qu'il 
peut  dans  la  nécessité  dispenser  des  canons.  Ainsi  il 
parle  comme  les  nouveaux  canonistes,  quand  il  dit  que 
les  papes  sont  les  maîtres  des  canons;  mais  il  parle 
comme  les  anciens  quand  il  dit  qu'ils  doivent  garder 
les  canons.  Les  papes,  dit-il  ensuite,  donnent  des 
privilèges  ;  or  l'autorité  de  donner  des  privilèges 
n'exempte  pas  d'obéir  aux  lois  ;  l'empereur  obéit  aux 
lois,  mais  il  peut  donner  des  privilèges  ;  il  montre 
par  là  qu'il  est  en  quelque  sens  au-dessus  des  lois.  Il 
en  est  de  même  des  papes  ;  ils  peuvent  par  dispen- 
sation  donner  des  privilèges,  mais  cette  dispensation 
pontificale  ou  impériale  doit  toujours  être  fondée  sur  la 
justice  et  l'équité. 

Mais  voici  un  autre  point  ;  si  un  privilège  accordé  à 
un  particulier  tend  à  la  ruine  d'un  autre,  il  n'a  pas  de 
lieu,  car  le  pape  faisant  grâce  à  l'un,  ne  peut  préju- 
dicier  à  un  autre.  Ainsi  ayant  donné  l'exemption  des 
dîmes  à  certains  monastères,  l'évêque  s'en  trouvant 
grevé  pourrait  redemander  les  dîmes,  les  empereurs 
l'ont  voulu  ainsi  ;  voilà  une  grande  règle  dont  on 
pourra  tirer  nne  grande  conséquence  en  faveur  des 
évêques.  Il  semble  qu'ils  pourraient  rentrer  dans  le 
droit  de  tirer  la  quarte  des  mortuaires  et  des  autres 
droits  qu'ils  ont  perdus. 


QUESTION     II. 

Gratien  demande  si  le  pape  par  un  nouveau  privilège 
peut  déroger  aux  privilèges  précédents?  Non,  répond 
S.  Grégoire  dans  le  chapitre  4  ;  car  par  ce  moyen  le 
pape  semblerait  se  détruire  lui-même,  puisqu'il  ren- 


17°    SÉRIE 


34 


53! 


THOMASSIN 


532 


verserait  ce  que  lui  ou  ses  prédécesseurs  auraient  établi. 
Après  le  chapitre  21,  dans  la  partie  2.  il  dit  que 
l'Église  romaine  peut  tout,  qu'elle  peut  assembler  ce 
qui  est  divisé,  et  diviser  ce  qui  e^t  assemblé  :  Congre- 
gâta  valet  disjungere,  et  disjuncta  conqregare.  Mais 
comment?  voici  le  correctif  :  ralionis  tameii  cequitate 
considerala.  L'Éiilise  romaine  peut  donner  des  privi- 
lèges, il  est  vrai;  mais  elle  le  doit  faire  avec  justice,  elle 
est  souveraine  et  au-dessus  des  lois;  mais  il  y  a  une  loi 
éternelle  et  divine  qui  est  au-dessus  d'elle;  la  souve- 
raineté de  puissance  qu'elle  a  reçue  de  Jésus-Christ 
est  toujours  accompagnée  de  la  souveraineté  de  justice 
que  Jésus-Christ  a  établie  sur  son  trône  ;  ainsi  elle  doit 
avoir  égard  dans  les  dispenses  qu'elle  accorde  aux 
motifs  qui  los  exigent,  autrement  tous  les  privilèges 
sont  nuls.  Rien  de  si  Juste  que  le  seutiment  de  Gralien. 

CAUSE   XXVI. 

Un  prêtre  étant  adonné  aux  sortilèges  fut  convaincu 
devant  son  évêque,  et,  ne  se  corrigeant  pas  il  fut  ex- 
communié. Ensuite  il  tomba  malade,  et  étant  à  l'extré- 
mité un  autre  prêtre  le  réconcilia  sans  ia  permission 
de  l'évoque  par  qui  il  avait  été  excommunié;  revenant 
en  santé,  ou  dans  sa  maladie  ayant  quelques  jours 
favorables,  on  lui  imposa  pénitence  selon  les  canons. 

PREMIÈRE    QUESTION. 

Qu'est-ce  qu'on  appelle  sortilège?  Isidore  de  Séville 
dit  que  les  sortilèges  sont  ceux  qui  consultent  sortes 
sanctonim.  Cela  sera  mieux  expliqué  par  le  concile 
d'Asrde.  C'était  un  livre,  ou  l'Écriture  sainteou  un  autre, 
qu'on  ouvrait  au  hasard,  et  du  premier  verset  qu'on 
rencontrait  on  en  tirait  un  bon  ou  mauvais  augure  du 
futur.  On  appelait  cela  sortes,  parce  que  l'on  tirait  au 
hasard,  et  sanclontm,  parce  que  c'était  un  livre  saint 
dont  on  se  servait.  Quel  jugement  il  faut  faire  de 
ces  consultations,  nous  verrons  dans  la  suite  le  senti- 
ment de  S.  Augustin. 

QUESTION    II. 

Est-ce  un  péché  de  tirer  au  sort  ?  II  semble  que  non, 
car  nous  voyous  que  pour  découvrir  le  larcin  d'Achab 
on  tira  au  sort.  Saiil,  pour  découvrir  celui  qui  avait 
fait  contre  le  jurement  auquel  lui  et  le  peuple  s'étaient 
engagés,  flt  jeter  le  sort  qui  tomba  sur  Jonathas. 
Zacharie  donna  de  l'encens  aux  autels,  étant  déclaré 
par  le  sort.  Enfin  S.  Mathias  fut  élu  apôtre  par  celte 
voie.  Ces  exemples  de  l'ancien  et  du  nouveau  Tes- 
tament justifient  le  sort,  et,  comme  dit  S.  Augustin,  le 
sort  n'est  pas  quelque  chose  de  mauvais,  mais  ce  qu'il 
y  a  de  blâmable  est  de  résoudre  les  doutes  par  ce 
moyen. 

Mais,  dit  Gratien  dans  la  partie  2,  cela  avait  lieu 
dans  l'Ancien  Testament,  car  avant  que  la  doctrine  de 
l'Évangile  eût  été  publiée,  il  y  avait  bien  des  choses 
permise.',  qiii  ne  le  sont  pas  à  présent.  Le  mariage  des 
prêtres,  le  libelle  de  répudiation  étaient  en  usage  dans 
l'Ancien  Testament  ;  mais  l'Église  a  défendu  tout  cela. 


lien  faut  dire  autant  Je  l'astronomie,  ou  de  l'astrologie 
judiciaire  ;  on  s'y  est  appliqué  autrefois,  mais  pour  ce 
qui  est  des  catholiques  ils  ne  peuvent  plus  s'en  servir  : 
Aslrologia  apud  catlwliros  in  desuetiidinctn  abiit;  car  ces 
occupations  curieuses  les  empêchent  de  s'attacher  à  des 
choses  plus  importantes  qui  regardent  leur  salut. 

Chap.  1".  S.  Jérôme  dit  que,  quoique  les  apôtres 
aient  élu  Mathias  par  le  sort,  cela  ne  doit  pas  faire  une 
règle  générale  pour  les  chrétiens.  Si  les  apôtres  ont  élu 
Mathias  par  le  sort,  ou  non,  c'est  une  question  ;  il  est  tou- 
jours certain  que  le  mot  de  sort  se  trouve  dans  le  grec. 
Si  le  sort  a  toujours  été  défendu  dans  l'Église,  comme 
prétend  Gratien,  c'est  une  autre  affaire  ;  car  il  y  a  plu- 
sieurs cas  où  il  est  permis  de  s'en  servir  ;  par  exemple^ 
dit  S.  Augustin,  lorsque  dans  un  temps  de  peste  il  y  a 
dispute  parmi  plusieurs  prêtres,  et  qu'on  ne  peut  pas 
mieux  faire,  il  faut  tirer  au  sort  oui  restera  dans  la 
ville,  mais  dans  les  élections  le  sort  est  très-blâmable, 
car  c'est  frustrer  celui  qui  est  digne  de  l'épiscopat. 

Chap.  3.  S.  Augustin  nous  donne  une  belle  règle  de 
modération.  Ceux,  dit-il,  qui  veulent  tirer  des  conjec- 
tures de  l'avenir,  et  qui  se  servent  de  l'Ecriture  sainte 
pour  cela,  font  bien  mieux  que  s'ils  avaient  recours  aux 
sorciers  ;  mais  il  serait  à  souhaiter  qu'ils  ne  se  servissent 
ni  de  l'une  ni  de  l'autre  voie,  car  l'Écriture  sainte  n'est 
pas  pour  satisfaire  la  curiosité  des  hommes,  mais  pour 
leur  donner  de  belles  instructions  de  la  vie  éternelle. 

Chap.  6.  Le  même  père  nous  enseigne  les  choses  qui 
sont  appelées  sortilèges,  et  il  dit  qu'il  faut  distinguer 
ce  qui  est  de  vertu  naturelle  et  ce  qui  est  de  vertu  ma- 
gique ;  el  pour  faire  ce  discernement,  il  nous  donne  une 
règle  générale  :  partout  oh  l'on  ne  se  sert  que  de  cer- 
tains signes  ou  de  quelques  paroles  qui  n'ont  ni  vertu 
naturelle  ni  physique,  il  faut  s'en  défier;  que  s'il  n'y  a 
pas  des  figures,  des  paroles,  ou  d'autres  choses  ineffi- 
caces mais  des  choses  physiques  qui  peuvent  avoir 
des  effets  natu  els,  il  ne  faut  pas  croire  qu'il  y  ait  de  la 
magie.  11  faut  porter  le  même  jugement  de  certaines 
ligature  qu'on  suspend  au  cou,  ou  au  bras  ;  on  a  beau 
donner  à  ces  choses  le  nom  de  physique,  ce  n'est  que  i 
superstition.  Il  y  a  certains  pendants  d'oreilles  que  Ton 
prétend  avoir  quelque  vertu  naturelle,  ou  des  osselets 
d'autruche,  mais  on  se  trompe,  ou  bien,  pour  empêcher  jj 
le  hoquet,  prendre  de  sa  main  droite  le  pouce  gauche. 
Ce  n'est  pas  que  S.  Augustin  veuille  dire  qu'il  y  ait 
magie  dans  ces  petites  choses,  mais  il  improuve  fort 
tout  cela,  parce  qu'on  sortait  seulement  de  la  genlilité 
et  du  paganisme  ;  or  les  païens  avaient  été  superstitieux 
en  mille  manières,  comme  à  mettre  un  pied  devant 
l'autre  en  marchant,  à  chausser  le  soulier  gauche  avant 
le  droit,  serrer  le  pouce  gauche  pour  empêcher  le  lio- 
quet.  Tout  cela  est  une  impertinence,  non  pas  une 
maf  ie,  et  S.  Augustin  l'a  décrié,  afin  de  retirer  les  chré- 
tiens d*^  la  superstition  des  païens.  lien  faut  dire  autant 
des  prédictions  astrologiques;  car  de  regarder  les 
astres,  considérer  leurs  mouvements,  et  en  tirer  des 
conjectures  pour  l'avenir,  c'est  un  effet  de  la  science 
des  hommes;  mais  prétendre  deviner  la  vérité  des  ac- 
tions futures  et  libres,  c'est  trop  entreprendre,  el  c'est 
vendre  une  superstition  à  prix  d'argent,  qui  ne  sert  qu'à 
mettre  l'esprit  des  hommes  curieux  à  la  servitude  et  le  » 


133 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


534 


accabler  sous  le  poids  de  la  crainte.  L'Écriture  sainte 
a  traité  celle  astrologie  du  nom  de  fornication  ;  car 
l'àme  qui  n'a  d'autre  époux  que  la  vérité  éternelle^ 
choisit  le  démon  pour  savoir  la  vérité  des  choses  à 
venir,  et  en  cela  il  y  a  une  espèce  de  fornication, 
non-seulement  quan  1  les  astrologues  nous  trompent, 
mais  même  lorsqu'ils  disent  la  vérité,  car  ou  c'est  le 
hasard  ou  une  permission  divine  qui  veut  que  les 
curieux  soient  punis  de  leur  mauvais  procédé. 

QUESTIONS    m    r.T    IV. 

Gralien  nous  explique  l'origine  et  les  différentes 
espèces  de  divinations.  Il  rapporte  sur  ce  sujet  dans  le 
chap.  1"  beaucoup  dechoses  de  S.  Augustin  qui  con- 
damnent l'astrologie;  et  dans  le  chap.  2,  qui  est  fort 
curieux,  il  dit  que  les  démons  sontdes  animaux  aériens. 
Il  ne  faut  pas  prendre  ces  paroles  à  la  rigueur,  comme 
si,  dans  la  pensée  de  ce  père,  les  démons  avaient  des 
corps,  et  que,  comme  il  y  a  des  animaux  aquatiques  et 
terrestres,  il  aitcru  queles  démons  fussent  des  animaux 
aériens.  11  veut  seulement  dire  que  les  démons  sont 
très-légers  et  qu'ils  se  portent  dans  un  moment  d  une 
extrémité  du  monde  à  l'autre  ;  c'est  ainsi  qu'ils  peuvent 
nous  apprendre  des  choses  fort  distantes  comme  pré- 
sentes, et  nous  croyons  qu'ils  prédisent  l'avenir.  Il  dit 
ensuite  que  les  démons  ayant  une  longue  vie  et  étant 
immortels,  ils  recueillent  par  expérience  des  choses 
qu'ils  oni  déjà  vues,  certaines  règles  pour  fonder  leurs 
prédictions,  comme  les  vieillards  qui  à  cause  de  leurs 
années  sont  plus  capables  de  conjecture  que  les  jeunes 
gens.  De  plus,  ils  oui  quelquefois  permission  et  pouvoir 
de  faire  du  mal.  Ayant  ce  pouvoir,  ils  prédisent  le  mal 
qu'ils  doivent  faire;  et  il  se  peut  faire  qu'ils  prédisent 
souvent,  non  pascelui  qu'ils  feront,  mais  celui  qui  arri- 
vera par  les  dispositions  des  causes  secondes  dont  ils 
ont  la  connaissance.  Il  y  a  certains  effets  naturels,  et, 
comme  ils  sont  philosophes  et  astrologues,  ils  peuvent 
prévoir  d.'s  événements  et  des  signes  qui  porteront  la 
guerre  ou  la  contagion;  ou  même  ils  pourront  con- 
naître certaines  choses  futures  par  les  desseins  que  les 
hommes  forment,  par  les  impressions  que  leurspensées 
font  sur  leur  corps. 

Chap.  3.  S.  Augustin  a  rétracté  ce  dernier  sen- 
timent; il  avait  dit  que  le  démon  savait  les  pensées 
des  hommes  par  l'impression  qu'elles  faisaient  sur 
les  corps,  et  ici,  au  livre  2  de  ses  rétractations,  ayant 
vu  que  c'était  là  un  sentiment  qui  pouvait  être  véri- 
table, mais  qui  n'éiait  pas  si  certain,  il  dit  qu'il  a 
avancé  cette  proposition  avec  plus  d'assurance  qu'il 
ne  devait.  Ainsi  ce  grand  saint  nous  donne  une  preuve 
de  sa  grande  humilité,  non  pas  à  rétracter  ce  qu'il 
avait  dil  faussement,  car  c'est  à  présent  l'opinion  com- 
mune que  les  démons  connaissent  nos  pensées  par 
l'impression  qu'elles  font  sur  le  corps;  mais  à  rétracter 
ce  qu'il  avait  trop  fortement  assuré  dans  le  doute  qu'il 
en  fallait  avoir. 

QUESTION    V. 

Faut-il  excommunier  ceux  qui  ont  pratiqué  quelque 


sortilège?  Oui,  dilGratien,  et  il  le  prouve  par  un  p;rand 
nombre  de  passages  qui  ne  souffrent  pas  de  dillii^nlté. 

Cbap.  J2.  JI  y  a  un  passage  attribué  à  S.  Augustin 
au  livre  Dcspiritu  et  anima,  mais  cet  ouvrage  n'est  pas 
de  lui,  quoiqu'il  soit  assez  ancien.  H  nous  apprend  quels 
sont  les  fantômes  qui  composaient  le  sabbat;  car  à 
présent,  à  ce  qu'on  dit,  il  est  composé  de  dérisions  des 
mystères  do  notre  religion  ;  voici  ce  qu'il  dil  :  Certaines 
femmes  méchantes,  abandonnées  aux  démons  et  à  leurs 
illusions,  croient  et  s'imaginent  que  vers  minuit  elles 
se  promènent  avec  Diane  ou  Hérodiade  à  cheval,  et 
qu'un  grand  nombre  d'autres  femmes  vont  sur  de 
grandes  bêtes,  obéissent  à  ce  spectre  qui  porte  la  ligure 
de  Diane,  et  viennent  partout  lui  rendre  leur  service; 
mais  ces  femmes,  qui  sont  chrétiennes  d'ailleurs,  en 
abusent  beaucoup  d'autres  et  les  attirent  dans  leur  infi- 
délité ;  voilà  qui  est  bien  différent  de  ce  qu'on  rapporte 
du  sabbat  qui  se  fait  à  présent. 

Dans  la  sccon  le  partie,  Gratien  dit  qu'il  y  a  une 
autre  espèce  de  superstilion  blâmable;  qiiekpies-uns, 
par  haine  et  par  une  espèce  de  sortilège,  dépouillent  les 
autels,  les  revêtent  d'habits  lugubres,  éteignent  les 
lumières,  et  font  célébrer  des  messes  des  morts  pour 
des  personnes  vivantes,  croyant  par  là  de  les  faire 
mourir  ;  c'est  de  cela  dont  se  plaint  le  concile  de  Tolède 
dans  le  chap,  13,  comme  d'un  abus  très-ancien. 

Gratien  ademiindé  auparavant  s'il  était  permis  pour 
le  crime  d'un  particulier  d'excommunier  toute  une 
famille.  Il  dit  que  non  ;  mais  il  faut  avouer  qu'il  y  a 
certaines  excommunications  qui  s'appelaient  autrefois 
générales,  que  l'on  fulminait  dans  une  ville  ou  dans  un 
royaume  pour  le  crime  d'un  magistrat,  ou  d'un  prince; 
c'est  ce  que  nous  appelons  interdit.  Ces  excommuni- 
cations n'étaient  pas  totales,  parce  qu'elles  ne  privaient 
pas  de  certains  sacrements,  comme  du  baptême  et  de 
l'absolution  à  l'heure  de  la  mort.  Or  ces  premiers  inter- 
dits, qui  ont  paru  dans  l'antiquité,  ont  été  jetés, 
comme  nous  venons  de  dire,  en  dépouillant  les  autels, 
éteignant  les  cierges,  fermant  la  porte  de  l'église  en  y 
mettant  à  l'entrée  des  fagots  d'épines;  alors  on  faisait 
la  chose  pieusement,  parce  que  les  princes  étant  rebelles 
et  l'Eglise  n'étant  pas  assez  forte  pour  les  ramener  à 
leur  devoir,  on  obligeait  par  là  les  peuples  à  se  révol- 
ter et  à  leur  refuser  l'obéissance.  'Voilà  l'origine  des 
interdits;  mais  dans  la  suite  les  méchants  ont  abusé 
de  cette  sage  conduite. 

Chap.  14.  Il  y  a  un  passage  attribué  à  S.  Augustin, 
maisl'ouvrage  d'où  il  a  été  tiré  est  apparemment  d'un 
autre  auteur.  Que  fant-il  croire  de  la  pythonisse  qui  fit 
paraître  Samuel  devant  Saiil?  Il  faut  dire  que  ce 
n'était  pas  Samuel  qui  parut;  maisquec'était  le  démon 
qui  voulut  abuser  Saiil  par  la  pythonisse,  lui  faisant 
croire  qu'elle  avait  pouvoir  sur  les  bons  et  sur  les  mé- 
chants, et  que  Samuel  paraîtrait  à  ses  invocations  par 
la  force  de  sa  nécromancie.  Il  dit  ensuite  que  le  démon 
parla  à  Saiil,  mais  qu'il  le  trompa,  en  lui  prédisant  ce 
qui  devait  arriver;  il  le  trompa  en  se  faisant  adorer  de 
lui, car  Saiil  se  prosterna  devant  l'ombre  qui  paraissait, 
et  pour  la  prédiction  le  démon  la  pouvait  bien  conjec- 
turer, car,  voyant  le  courage  des  Philistins  et  l'abat- 
tement des  Israéhtes,  il  lui  dit  que  la  victoire  serait  du 


i35 


THOMASSIN 


536 


côté  des  premiers.  L'Ecriture  sainte  ne  rapporte  la 
chose  que  comme  une  histoire,  sans  dire  qu'elle  fût 
véritable  ;  elle  décrit  ce  qui  s'est  passé ,  que  si  le  démon 
travesti  en  Samuel  répondit  à  Saiil  qu'ils  sei  aient  tous 
deux  ensemble,  ce  fut  un  artifice  pour  faire  croire  que 
Saiil,  tout  méchant  qu"il  était,  serait  au  même  lieu  que 
Samuel,  quoique  très-saint  ;  tout  cela  est  probable. 


QUESTION    VI. 

Celui  qui  a  été  excommunié  par  son  évêqiie  étant 
tombé  malade,  peut-il  être  réconcilié  par  un  autre  que 
par  son  évèque  ?  IS'on,  à  moins  que  ce  ne  soit  par  le 
irétropolitiin  ou  par  le  pape.  Les  prêtres,  dit  Gratien^ 
reçoivent  de  leur  évêque  la  permission  d'excommunier, 
de  sorie  qu'ils  ne  l'ont  pas  s'ils  ne  l'ont  reçue.  Par  ce 
mot  d'excommunier,  il  entend  ce  que  nous  appelons 
lirr,  car  tout  prêtre  qui  donne  l'absolution  peut  la 
suspendre;  ainsi  il  lie  et  délie,  selon  qu'il  use  de  son 
pouvoir.  Ensuite  il  apporte  plusieurs  canons  qui  ont 
quelque  chose  de  remarquable. 

Chap.  1".  Le  concile  de  Carthage  dit  que  c'est  le 
propre  des  évêques  de  faire  le  chrême  ;  il  ne  dit  pas 
de  l'appliquer  sur  le  front^  cela  peut  favoriser  l'opinion 
de  ceux  qui  croient  que  dans  l'Eglise  latine  les  prêtres 
donnaient  la  conûrmation.  Il  dit  ensuite  que  c'est  aussi 
aux  évêques  de  faire  la  cérémonie  des  voiles  des 
viorges  et  de  réconcilier  les  pénitents,  inpublicamissa. 

Gralien,  après  le  chap.  3,  explique  fort  exactement 
deix  sortes  de  réconciliation  qu'il  y  avait  dans  l'Eglise,, 
l'une  publique,  et  c'était  celle  que  l'on  faisait  à  la 
porte  de  l'église  pour  réconcilier  ceux  qui  avaient  fait 
pénitence  pour  des  péchés  publics;  or  ce  n'était  que 
î'évêque  qui  la  faisait,  et  dont  parle  le  canon;  mais  il 
y  avait  des  réconciliations  particulières  et  secrètes 
pour  des  péchés  secrets.  Celles-ci  se  donnaient  par  les 
prêtres.  Il  est  bien  vrai  que  ces  deux  réconciliations 
étaient  en  usage,  mais  en  ce  que  Gratien  dit,  qae  la 
pénitence  publique  ne  s'imposait  que  pour  les  péchés 
publics,  il  parle  comme  un  homme  de  son  temps,  ou 
dequatre  ou  cinq  cents  ans  devant  lui,  mais  du  tempsdu 
concile  de  Carlhage  ou  de  celui  d'Agde  on  ne  faisait 
point  cette  distinction.  La  pénitence  était  attachée  à 
tels  péchés  qui  de  leur  nature  étaient  énormes  quoi- 
qu'ils fussent  secrets.  Le  concile  de  Trente  même  a 
renouvelé  cette  pratique. 

Chap.  4.  Le  pape  Evariste  dit  que  les  prêtres  pour- 
ron*.  réconcilier  les  pénitents  de  leurs  péchés  occultes 
avec  la  permission  de  l'évêque.  Cela  sent  le  pape  Eva- 
riste, c'est-à-dire  une  lettre  qui  lui  est  supposée  ;  car 
il  n'y  a  pas  une  marque  d'antiquité,  puisque  cette 
distinction  des  péchés  occultes  ou  publics  était  in- 
connue aux  m',  n'  et  \'  siècles,  de  sorte  que  c'est  une 
pièce  de  la  marchandise  d  Isidore. 

Chap.  5.  Du  concile  de  Carlhage  :  si  quelque  péni- 
tent dans  l'extrémité  de  sa  mala'iie  demande  à  se  ré- 
concilier, le  prêtre  doitdemander  permission  à  l'évêque 
pour  secourir  ce  misérable.  Jl  paraît  donc  que  les 
prêtres  ne  donnaient  pas  l'absolution  de  la  pénitence 
canonique  sans  la  permission  des  évêques,  car  il  y 


avait  une  autre  pénitence  pour  les  péchés  ordinaires 
dont  les  prêtres  étaient  les  juges. 

Chap.  6.  Martin  de  Brague  dit  :  Si  quelqu'un  dans 
l'extrémité  reçoit  l'absolution,  et  qu'ensuite  il  re- 
vienne en  santé,  il  fera  le  reste  de  sa  pénitence,  et  sera 
seulement  particip:inl  des  prières  de  l'Eglise.  Cela  est 
tiré  du  concile  de  Nicée. 

Chap.  7.  Du  concile  d'Orange  :  Ceux  qui  sont  en 
danger  après  avoir  reçu  la  pénitence,  ou  qui,  étant  ma- 
lades, l'ont  demandée,  placuit  m  reconcilialoria 
manus  impositioue  eos  communicare,  cela  suHit  pour 
leur  salut.  Il  y  a  deux  explications  de  ce  canon,  l'une 
opposée  à  l'autre.  La  première  explique  ce  mot  de 
communicare,  de  l'absolution,  sine  reconcilialoria  etc. 
c'est-à-dire  sans  donner  l'euchaiistip.  Un  homme, 
disent-ils,  qui  en  mourant  demande  la  pénitence,  que 
lui  donnera-t-on ?  l'absolution  sans  l'eucharistie,  et 
cela  suffit  pour  son  salut,  c'est  ce  qu'on  appelle  via- 
tique. Les  plus  savants  suivent  cette  explication;  elle 
est  néanmoins  dilîicile  à  soutenir. 

La  seconde,  qui  estdeM.  de  Valois,  est  plus  probable; 
il  croit  qu'il  faut  expliquer  ce  canon  de  l'eucharistie 
sans  l'absolution;  que  le  concile  d'Orange  a  voulu 
qu'on  la  donnât  aux  malades  sans  leur  donner  l'abso- 
lution; cela  suffit  pour  les  réconcilier,  et  cette  com- 
munion, selon  les  Pères,  est  appelée  viatique.  Car  il  est 
inouï  que  Tubsolution  ait  jamais  été  appelée  de  ce  nom. 
Il  n'y  a  qu'une  difficulté  qui  fasse  de  la  peine;  car  on 
peutdirequ'ilest  bien  dur  dedonner  lacommunion  sans 
l'absolution  ;  mais  cela  s'est  fait  mille  fois,  et  il  ne 
faut  jamais  avoir  ouvert  l'histoire  ecclésiastique  pour 
trouver  cela  étrange,  et  ignorer  que  cela  se  soit  prati- 
qué dans  les  ii%  m'  et  iv'  siècles. 

Chap.  8.  Celui  qui  dans  sa  maladie  aura  perdu  la 
parole  ou  sera  tombé  en  frénésie,  doit  être  baptisé,  si 
auparavant  il  l'a  souhaité  ;  il  faut  aussi  lui  donner  la 
pénitence,  s'il  Ta  demandée.  Il  s'agit  ici  d'un  homme 
qui  n'était  pas  catéchumène,  car  s'il  l'était,  on  n'at- 
tendait pas  qu'il  le  demandât  ;  de  même  pour  la  péni- 
tence ;  si  c'était  un  infidèle,  il  fallait  avoir  quelque  témoi- 
gnage qu'il  l'eût  demandée  ;  mais  s'il  était  fidèle,  on  la 
donnait  avec  l'eucharistie,  sans  qu'il  eût  fait  aucun 
signe,  car  étant  fidèle  il  était  dans  une  disposition  pro- 
chaine qui  demandait  ces  sacrements,  comme  l'état  de 
catéchumène  le  baptême. 

Chap.  9.  Voici  un  canon  que  Martin  de  Brague  vient 
de  nous  alléguer  ;  il  est  de  Nicée.  Celui  qui  a  reçu  l'ab- 
solution et  l'eucharistie  dans  l'extrémité,  s'il  revient 
en  santé,  que  faudra  t-il  faire?  Il  sera  rétabli  dans  la 
pnitence  au  nombre  des  consistants,  qui  était  la  qua- 
trième classe,  c'est-à-dire  de  ceux  qui  assistaient  à  la 
messe  sans  recevoir  la  communion.  Ce  fut  le  concile 
de  Nicée  qui  commença  cette  pratique,  car  auparavant 
l'eucharistie  donnée  aux  mourants  était  comme  une 
indulgence  plénière  de  leurs  péchés,  et  après  on  ne 
parlait  plus  de  pénitence.  Le  concile  de  INicée  veut  bien 
qu'ils  ne  passent  pas  par  tous  les  rangs  de  la  pénitence, 
mais  aussi  qu'ils  n'en  soient  pas  entièrement  exempts. 
Ensuite  on  fut  encore  plus  rigoureux,  car  on  les  remit 
dans  tous  les  degrés  de  la  pénitence. 

Chap.  10.  Le  pape  Léon  se  plaint  d'une  pratique  de 


537 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


f)38 


France  où  l'on  était  si  rigoureux  que  do  refuser  à  la 
mort  l'absolution  à  ceux  qui  la  demandaient  ;  c'est 
pourquoi  il  écrit  aux  évoques  de  France  dft  détruire 
cette  mauvaise  coutume  et  d'user  d'une  plus  gi-ande 
douceur. 

C.liap.  11.  Il  est  dit  :  Si  quelqu'un  est  mort  dans 
l'excommunication,  parce  qu'un  piètre  qu'il  aura  de- 
mandé ne  sera  pas  venu  assez  à  temps,  on  ne  laissera 
pas  d'olTrir  pour  lui  après  sa  mort.  Voilà  une  pratique 
contraire  à  celle  de  Rome,  qui  ne  voulait  donner  la 
communion  après  la  mort  qu'à  ceux  qui  l'avaient  eue 
durant  leur  vie.  Elle  est  du  concile  d'Kpaone,  tenu  en 
Bourgogne.  Le  v"  concile  et  le  pape  Vigile  furent  en 
dilTérend  pour  ce  point.  Ceux  qui  étaient  morts  à 
Home  dans  l'excommunication,  on  ne  les  réconciliait 
pas,  mais  en  Afrique  et  en  France  on  priait  pour  eux. 
Gralien,  dans  la  rubrique  qui  suit,  dit:  Il  paraît 
doue  que  celui  dont  nous  parlons  étant  excommunié 
et  tombé  malade  pouvait  être  réconcilié  par  un  prûlre; 
car  l'évêquen'y  était  pas.  D'ailleurs,  dit-il,  il  pourrait 
se  faire  absoudre  par  un  laïque  :  Morituris  succurritur 
rliam  a  laicis,  si  preshyler  absit.  Cela  s'est  pratiqué 
plusieurs  siècles.  Gratienaeu  fondement  pour  le  dire, 
mais  le  mal  est  qu'il  cite  S.  Augustin  pour  ce  point 
de  discipline,  et  jamais  cela  n'est  tombé  dans  l'ima- 
gination de  ce  père. 

Il  conclut  nettement  par  le  chap.  H  du  troisième 
c:ncile  de  Carlhage^  qu'un  prêtre  pourra  réconcilier 
un  ])énitent,  si  son  évêque  le  lui  permet,  et  même  il  le 
pourra  faire  quand  il  ne  le  permettrait  pas,  si  la  chose 
est  si  pressée  qu'on  ne  puisse  recourir  à  lui  ;  mais  si  le 
crime    du    pénitent   est  tellement    public    qu'il    ait 
causé  un  scandale  extraordinaire,  il  faudra  que  l'ab- 
solution se  donne  publiquement  dans  l'église,  en  pré- 
sence du  peuple,  devant  le  jubé,  afin  que  ceux  qui  ont 
été  scaudalisés  par  son   péché   soient  édifiés   par  sa 
pénitence.  On  pourrait  dire  que  ce  canon  parle  des 
péchés  publics,  et  nous  avons  remarqué  qu'avant  le 
pape  Evarisle  on  n'avait  point  distingué  les  péchés 
occultes  et  les  publics;  mais  il  faut  prendre  garde  que 
le  concile  ne  distingue  pas  ici  les  péchés  publics  d'avec 
les  occultes,  mais  il  dit  seulement  qu'entre  les  péchés 
publics  il  y  en  a  qui  sont  extraordinairement  scan- 
daleux. Cela  est  bien  différent,  car  non-seulement  il 
met  les  péchés  publics,  mais  outre  cela  parmi  les 
publics  des  péchés  très-énormes. 

QUESTION    VII, 

Faut-il  imposer  pénitence  à  ceux  qui  sont  au  lit  de 
lamorl?ThéodoredeCantorbéry  dit,  danslechap.  1", 
que  ceux  qui  demandent  pénitence  à  l'heure  de  la 
mort,  on  la  leur  fera  connaître  ;  mais  on  ne  la  leur 
imposera  pas,  c'est-à-dire  qu'on  se  contentera  de  leur 
exposer  combien  d'années  de  pénitence  ils  mériteraient  ; 
mais  il  faut  que  leurs  amis  suppléent  pour  eux.  Voilà 
comme  les  uns  suppléaient  pour  les  autres,  ou  par 
aumône  ou  autrement.  C'était  la  communion  des  suf- 
frages de  s'aider  réciproquement;  si  ce  malade  revient 
ensuite,  il  fera  pénitence  ;  s'il  meurt,  pour  sa  conso- 
lation on  lui  donnera  l'extrême-onclion  et  la  commu- 


nion. C'était  la  pratique  de  donner  l'eurdiarislie  après 
l'extrême  onction;  elle  a  duré  jusqu'au  xii'  siècle. 

Chap.  0.  Le  concile  de  Carthage  dit  que  les  prêtres 
veilleront  .sur  les  pénitents,  qu'ils  avanceront  le  terme 
de  la  pénitence,  s'ils  sont  fervents  à  la  faire,  mais  qu'ils 
le  reculeront  s'ils  sont  négligents,  11  parle  ensuite 
d'une  ancienne  pratique  :  lorsque  les  pénitents  aux 
jours  de  jeûne  recevaient  l'imposition  des  mains,  et 
aux  jours  de  rémission,  c'est-à-dire  les  dimanches  et 
depuis  Pâques  jusqu'à  la  Pentecôte,  ils  se  mettraient 
à  genoux,  car  les  fidèles  se  tenaient  debout,  diebus 
aulcm  remissionis  rjenua  fhrlmU.  Que  si  ces  pénitents, 
avant  que  d'être  réconciliés,  viennent  à  mourir,  on 
communiera  avec  eux,  et  ils  seront  souhigés  par  les 
sacrifices  et  les  prières  des  fidèles.  Voilà  une  pratique 
d'Afrique  conforme  à  celle  de  France  et  contraire  à 
celle  de  Ilome. 

^  Chap.  8.  Jl  paraît  que  le  S""  concile  était  dans  le  re- 
lâchement, car  il  semble  mettre  la  pénilenco  arbi- 
traire au  jugement  des  prêtres  :  Hoc  sit  in  judiciopo- 
siluin  etc.  Cependant  il  faut  expliquer  cela  doucement, 
car  il  est  certain  que  les  évêques  ne  se  sont  pas  relâ- 
chés sur  ce  point,  et  qu'ils  ont  toujours  imposé  la  péni- 
tence selon  les  canons.  Car  on  regardait  les  consti- 
tutions canoniques,  on  voyait  le  nombre  de  jeûnes 
ou  d'autres  mortifications  qu'on  devait  imposer,  et  on 
donnaitia  pénitence  par  écrit.  Les  Grecs  se  sont  main- 
tenus dans  cette  pratique  et  l'observent  encore  ainsi  ;  car 
les  confesseurs  en  écoutant  les  pénitents  tiennent  les 
canons  ouverts  devant  leurs  yeux  pour  imposer  la 
pénitence  selon  les  canons.  Voilà  la  règle  générale 
qu'on  a  toujours  suivie  dans  l'Eglise  ;  mais  il  y  a  une 
règle  particulière,  qui  regarde  le  pouvoir  des  con- 
fesseurs, dont  il  faut  exi^liquer  ceci  :  c'est  que  le  con- 
fesseur pouvait,  selon  la  tiédeur  ou  la  ferveur  des 
pénitents,  abréger  ou  prolonger  la  pénitence  imposée 
par  les  canons. 

Chap,  13.  Martin  de  Brague  défend  aux  chrétiens 
de  garder  certaines  cérémonies  superstitieuses  qui 
s'observaient  aux  calendes  de  janvier,  au  jour  des 
étrennes;  c'est  pourquoi  l'Eglise,  pour  en  faire  perdre 
le  souvenir  aux  fidèles,  a  substitué  en  ce  jour  un  des 
plus  grands  mystères.  11  n'est  pas  permis  non  plus  de 
couronner  les  maisons  de  lauriers  et  d'autres  verdures- 
cela  se  fait  encore  en  certains  jours  de  l'année,  mais  il 
ne  tient  plus  do  la  gentilité  ;  les  païens  le  faisaient  au 
nom  de  leurs  faux  dieux  et  par  superstition  ;  à  présent 
il  n'y  a  pas  de  danger  qu'on  devienne  idolâtre.  Le  cha- 
pitre suivant  du  pape  Nicolas  défend  la  même  chose, 
de  faire  fête  le  premier  jour  de  l'année. 

Chap,  IG,  S.  Augustin  (mais  cela  n'a  jamais  été 
de  lui)  dit  qu'il  n'est  pas  permis  de  donner  des 
étrennes  aux  calendes  de  janvier,  m  quibus  carUilenœ 
quœdam  et  comessationes  ad  invicem  doua  donantur. 
Cela  es*  bon  pour  le  temps  de  S,  Augustin,  à  cause 
du  voisinage  des  païens  qui  étaient  si  superstitieux; 
mais  à  présent  on  fait  cela  dans  l'Eglise  simplement, 
et  si  nous  voulions  condamner  tout  ce  qui  esi  de  l'an- 
tiquité des  païens,  nous  ôterions  une  partie  des  céré- 
monies de  l'Eglise  et  nous  abandonnerions  les  choses 
les  plus  saintes.  Il  n'y  a  sujet  de  se  plaindre  que  lors- 


539 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


540 


qu'il  y  a  danger  que  ce  que  l'on  fait  ne  tienne  quelque 
chose  du  pagani.-me.  Il  n'est  pas  permis  non  plus  de 
chercher  des  divinations,  de  se  servir  de  la  nécro- 
mancie, et  de  prétendre  tirer  la  vérité  par  certains 
chiffres.  Ceci  est  plus  remarquable,  parce  qu'il  y  a 
plusiiurs  personnes  pieuses,  mais  simples,  qui  s'amu- 
sent à  des  chitTres,  des  nombres,  et  à  l'observation  des 
astres,  et  par  là  ils  prétendent  deviner  ;  il  n'y  a  rien  de 
siimpertinent. 

Chap.  IS.  Celui  qui  est  tourmenté  d'un  démon, 
c'est-à-dire  qui  en  est  obsédé,  pourra  porter  sur  soi 
certaint's  pierres,  ou  cerUiines  herbes  pour  s'en  déli- 
vrer, dœmnnium  substin''nti  licet  petras  vel  lierbas 
habere  sine  incanlatione.  Quoi  !  ces  pierres  et  ces  herbes 
ont-elles  quelque  vertu  contre  le  démon?  Cela  est 
rapporté  de   S.    Jérôme,  mais    faussement.    Gralien 


peut-être  copié  les  Pères  sans  les  comprendre,  mais 
assurément  on  a  négligé  le  texte  lui-mt-me  et  on  a 
suivi  avec  opiniâtreté  la  routine  sans  ouvrir  une  voie 
nouvelle  (1). 

Nous  avons  l'intention  de  montrer  qu'une  étude  plus 
attentive  no  donne  pas  raison  à  ces  accusations.  Un 
récit  rapide,  mais  toujours  appuyé  sardes  faits  rigou- 
reusement contrôlés,  montrera  que  le  moyen  âge  a  fait, 
non  pas  peut-être  tout  ce  qu'il  était  possible  de  faire, 
mais  beaucoup  plus  qu'on  ne  le  suppose.  (/Église  a 
montré  peur  ces  éludes  une  sollicitude  qu'on  nie  trop 
volontiers  aujourd'hui. 


I 


Alcuin,  par  qui  commence  notre  travail  (2),  n'a 
cite  beaucoup  de  choses  qui  ne  sont  pas,  et,  quoiqu'on  guèic  laissé  sur  la  Cible  d^écrils  qui  aient  un  caractère 
ait  auiorisé  son  dérret,  ce  n'est  qu'autant  que  ses  cita-       critique  :  ils  sont  plutôt  conçus  au  point  de  vue  moral 


lions  sont  véritables.  11  est  bien  vrai  que,  dans  l'histoire 
de  T'ibif",  une  certaine  partie  d'un  poisson  étant  mise 
sur  le  feu  était  capable  de  chasser  le  démon.  Joseph 
parle  de  certaines  herbes  qui  avaient  cette  vertu,  mais 
il  ne  faut  pas  croire  tout  ce  qu'il  dit,  il  ne  faut  pas  aussi 
condamner  cela  à  cause  de  l'Ecriture.  Il  n'y  a  rien  de 
si  beau  que  la  règle  de  S.  Augustin  qui  dit,  que,  dans 
les  choses  qui  ne  sont  pas  certaines,  la  plus  grande 
science  est  d'en  savoir  douter.  Ce  que  nous  lisons  de 
Tobie  peut  donner  quelque  autorité  à  ce  sentiment. 

{La  suite  prochainement .) 


ESSAI  SIR  L  HISTOIRE  DE  LA  BIRLE 


Etudes  bibliques  pendant  le  moyen-âge.  Charlemagne.  Alcuin. 
Agobard.  —  Sliabon  et  la  glose.  —Ecole  de  Saint-Victor.  — 
Version  de  la  Bible.  —  Yaudois. 


L'élude  de  l'Écriture  a  toujours  été  pour  l'Église 
cathi.lique  un  devoir  et  un  attrait.  Les  Pères  et  les  doc- 
teur-* pourraient  nous  fournir  sur  ce  point  de  nombreux 
témoignages.  Écoutons  seulement  le  plus  savant  inter- 
prète qu'aient  produit  les  premiers  siècles.  «  Vivreavec 
l'Écritiire,  dit  S.  Jérôme,  la  méditer,  ne  connaître 
ne  chercher  qu'elle,  n'est-ce  pas  sur  la  terre  habiter  déjà 
!a  patrie  céleste  (1)  ?....  Si,  comme  le  dit  S.  Paul 
(Il  Cor.  1,  24j,  le  Christ  est  la  force  et  la  sagesse  de 
Dieu,  et  si  celui  qui  ignore  les  Écritures  ignore  la  force 
et  la  sagesse  de  Dieu,  assurément  ignorer  les  Écritures 
c'est  ignorer  Jésus-Christ  lui-même  (2).   » 

Depuis  deux  siècles  on  a  souvent  afl'irmé  que  le  moyen 
âge  avait  rompu  avec  ces  glorieuses  traditions,  et  qu'il 
avait  fallu  la  réforme  pour  rendre  à  l'étude  de  la  Bd)le 
la  place  importante  à  l^qu»  Ile  el!e  a  droit.  D  ins  toute  la 
période  qui  va  de  Charlemagne  à  Luther,  on  n'a  pas  su 
l'hébreu,  on   n'a  rien   tenté  en  fait  d'exégèse;  on    a 


(1)  Ep.  S'i  ad  Paulinum,  n»  9,  éd.  Migne,  1. 1,  c.  5S0. 

(2)  Frol.  in  l^aiaul,  ibid.,\..  1V,C.  17. 


ou  dogmatique.  Jl  avait  pourtant  appris,  sous  Egbert 
et  Elbcrl,  successivement  évoques  d'York,  les  langues 
latine  et  grecque  et  les  premiers  éléments  de  l'hé- 
breu (3).  Il  se  servit  de  ces  connaissances  pour  tra- 
vailler à  une  révision  du  texte  de  la  Bible.  L'exis- 
tence de  ce  travail  nous  est  attestée  par  deux  lettres 
de  Charlemagne  aux  évêques  et  abbés,  en  788  et 
789.  Plusieuis  de  ces  derniers  avaient  écrit  au  roi 
avec  beaucoup  de  piété,  mais  dans  un  style  fort 
peu  correct,  sermones  inrvltos.  Charlemagne  en  con- 
clut à  leur  peu  d'intelligence  des  Écritures,  «  in 
«  sanctarura  Scripturarum  ad  intelligendum  sapien- 
«  lia.  »  11  les  exhorte  en  conséquence  à  s'appliquer 
sérieusement  à  l'étude  des  lettres,  aGn  de  pénétrer 
plus  facilement  les  mystères  des  divines  Écritures, 
car,  ajoute-t-il,  plus  on  a  acquis  de  connaissance  des 
lettres  profanes,  plus  on  est  à  même  de  pénétrer 
le  sens  spirituel  des  saints  lives   (4). 

Toutes  les  écoles  fondées  par  Charles  n'avaient 
d'autre  but  que  de  préparer  à  la  connaissance  appro- 
fondie des  si'inles  lettres.  Le  capitulaire  de  ~S')  pres- 
crit d'avoir  dans  les  écoles  monastiques  ou  épiscopales 
les  livres  catholiques  bien  purs  de  toute  faute  :  «  II 
leur  arrive  souvent  en  effet,  dit  le  roi,  qu'en  croyant 
prier  Dieu  comme  il  faut,  leurs  livres  mal  corrigés  leur 
font  faire  de  mauvaises  prières.  »  Charlemagne  défen- 
dait aussi  de  confier  le  soin  de  transcrire  les  livres  saints 
à  d'autres  qii'à  des  hommes  savants  et  déjà  avancés  en 
âge  :  «  Et  si  opus  est  Evangelium  vel  Psallerium  et 
«  iMisgale  scrihere,  perfeclœ  œtatis  homines  scribant 
«  cum  omni  diligentia.   »  Dans  le  même  capitulaire  il 

(1)  Glassius,  Phitologia  sacra,  Lipsiœ,  I7f5,  in-  -i"  ;  J.  Soury,  Des 
études  hébraïques  et  exégétiques  nu  moyen  âge.  Paris,  Raçon,1866, 
in-  8°  p.  37. 

('.')  Les  Gloses  de  Fteichenau  (768  environ),  fragment  d'un  glos- 
saire eïplicalir  des  mois  les  plus  difticiKs  de  la  liililo,  ii'cr)lreront 
pas  dans  notre  sujet  :  elles  olïrent  plus  d'i(il(;i(ît  pour  l'histoire  de 
la  langue  française  que  pour  celledela  Bible.  (V.  Brachet, Gramm. 
Idsloriqit  de  la  tanyun  française,  4'  t5d.,  introd.,  p.  33). 

(3j  Uoiii  Ccillier,  Ilistoire  des  auteurs  sacrés  et  eccL,  l'd.  Bauzon, 
t.  XII,  p.  165. 

(4)  «Cumin  sacris  paginis,  schemata.tropi  et  cxlera  liis  similia 
inserta  inveuiaiiliir,  muiti  dubium  est  quod  ea  unus  quisque 
leguns  taiilo  citiu>  spiriliialiter  inlclliqil,  quanlcj  prius  in  lilte- 
rarnna  niagisterio  plenius  instruclus  fuerit.  »  (Concilia  Gallice, 
t.l,  p.  121). 


541 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


542 


interdisait  !a  lecture  des  psoiulographes  et  de  tous  les 
livres  (io.ileux,  et  ne  laissait  iiilrodiiire  dans  les  écoles 
que  les  livres  canoniques.  Ces  olTorls  lurent  heureux. 
Leidrade,  archevêque  de  Lyon,  dans  une  lettre  à 
Charles,  dit  que  plusieurs  des  lecteurs  de  son  Éj,'lise 
étaient  capables  d'expliquer  le  sens  des  Kvanj^iles  :  la 
plupart  pouvaient  interpréter  les  prophètes,  les  livres 
de  Salomon,  les  Psaumes,  et  môme  Job  (1). 

Dans  <a  constitution  qui  suit  la  lettre  de  788,  Charle- 
magnese  plaint  aussi  que  les  livres  de  l'EcriUire  ontélé 
altérés  par  la  négligence  ou  l'ignorance  des  copistes,  et 
il  ajoute  que  depuis  longtemps  il  avait  fait  corriger 
avec  soin  tous  les  livres  de  l'Ancien  et  du  Nouveau 
Testament  (2).  Alcuin  répète  la  même  chose  dans  la  pré- 
face qu'il  avait  mise  en  tête  de  l'Ilorniliaire  de  Paul 
Diacre  (3).  Il  est  plus  que  probable  que  Charlemagne 
ne  se  préoccupait  que  des  exemplaires  latins  en  usage 
de  son  temps  (4)  ;  mais  il  n'y  a  rien  de  contradictoire  à 
supposer  qu'il  ait  l'ait  faire  des  recherches  dans  les  ori- 
ginaux bibliques  pour  arriver  à  cette  exactitude  si  dési- 
rée. Au  témoignage  d'Eginhard,  Charles  ne  se  contenta 
pas  de  parler  le  latin  aussi  bien  que  sa  langue  mater- 
nelle, et  il  parvint,  sinon  à  bien  parler,  du  moins  à  com- 
prendre lo  grec  (5).  11  avait  même  fondé  à  Osnabruck 
une  école  spéciale  pour  former  les  clercs  à  la  connais- 
sance de  celte  langue  (6).  Mais,  tout  ct  admettant  ces 
faits,  nous  n'allons  pas  jusqu'à  ajouter  foi  au  récit  de 
Tbegan  (7)  d'après  lequel  l'empereur,  après  avoir 
associé  son  fils  à  la  couronne,  pour  se  consacrer 
tout  entier  à  la  prière  et  à  la  correction  des  saints 
livres,  aurait  comparé  la  version  latine  des  Évangiles 
avec  l'original  grec  et  la  version  syriaque. 

Nous  n'admettons  pas  davantage  qu'il  ait  désiré 
mettre  à  la  portée  de  ses  nombreux  sujets  qui  n'enten- 
daient pas  le  latin  une  traduction  de  l'Écriture  en 
langue  vulgaire.  Usserius,  qui  rapporte  ce  fait  (S), 
affirme  qu'en  807  Charlemagne  donna  commission 
à  Strabon,  Raban  Maur  et  Haymon,  de  préparer  une 
traduction  de  la  Bible  en  langue  théostique.  Flaccus 
Illyricus,  qui  a  le  premier  mis  ce  fait  absolument 
faux  en  circulation  (9),  n'en  a  pas  seulement  imposé 
à  Usserius,  mais  encore  à  Thomassin  (10).  Cette 
assertion  ne  repose  sur  aucun  texte  contemporain  (11). 

Le  fait  historique  à  dégager  de  ces  légendes,  et 
qui  est  tout  à  l'honneur  de  Charlemagne,  c'est  la 
révision  du  texte  latin  de  la  Bible,  entreprise  sur 
son  ordre  par  Alcuin.  Cette  révision  fut  purement 
grammaticale.    La  science  d'Alcuin,    encore   qu'elle 

[l)Patrol.  lat.,  t.  XCIX,  c.  871. 
(Dlbid.,  t.  XCVllI,  c.  873. 
(3)/iid.,  t.  XCVI,  c.  1160. 

(4)  Reuss,  nuiuire  du  Canon  des  saintes  Écritures,  Strashour», 
1864,  iQ-8,  p.  208,  et  Revue  de  théologie,  1"  série,  t.  II,  pp.65  et 
suiv. 

(5)  Vita  Karoli  Magni,  c.  2J,  dans  Pert?,  Monumenta,  t.  II.  p.  45G. 

(6)  Baroiiius,  Annales,  ad  ann.  SOi,  n°  121.  Lauiioi  doute  de 
l'existence  de  ceUe  école.  De  scholii  cekbrionbus,  c.  IX.^Hamburgi, 
ni7,  in-8,  p.  44. 

(7)  VHa  Ludoviciimp.,  cl,  dans  Pertz,  Monumenta,  t.  II,  p.  592. 

(8)  Htstoria  dogmatica  controversiœ  descriptuns  et  sucris  vernacutis. 
Londini,  1690,  in-4,  p. 111. 

(9;  R.  Simon,  Histoire  critique  des  Versions  du  ]\ouv.  Test.,  p.  316. 

(10)  Discipline  de  l'Église,  éd.  de  172S,  1.  Il,  p. 628. 

(11)  Reuss,  Revue  de  tkéol.  1. 11  (1851),  pp.  5  à  21. 


sur[)aasât  de  beaucoup  celle  de  ses  contemporains 
n'était  guère  étendue  du  côté  des  langues  orientales. 
Ses  commentaires  sur  l'Ecriture  ne  s'éloignent  ja- 
mais des  explications  de  S.  Augustin,  qu'il  a  choisi 
pour  guide.  Rien  n'y  indicpie  qu'il  sache  autre  chose 
que  les  premiers  éléments  de  l'tiébrou  et  quelque 
peu  de  grec  (1).  Après  de  rudes  efforts,  nous  ap- 
prend lui-même  Alcuin  (2),  il  put  enfin  présenter 
à  l'empereur  la  sainte  Ecriture  revue  et  corrigée 
tout  entière  sur  les  sources  les  plus  pures  (3). 
Mais  le  texte  ne  fut  pas  revu  sur  les  originaux  et 
la  révision  ne  fut  qu'orthographique  et  grammaticale. 
On  eut  soin  pourtant  d'y  introduire  des  divisions 
et  un  système  de  ponctuation  qui  facilitaient  beau- 
coup l'intelligi^nce  du  texte. 

Cette  révision  se  multiplia  bientôt,  et  ses  nom- 
breux exemplaires  se  propagèrent  sous  le  nom  de 
Bible  d'Alcuin  ou  Bible  de  Charlemagne  (4)  ;  les 
uns  furent  conservés  pour  l'usage  des  membres  de 
la  famille  impériale,  les  antres  furent  donnés  à 
différents  monastères  (5). 

Alcuin  a  écrit  une  exposition  des  noms  hébra'i'ques 
des  ancêtres  de  Noire-Seigneur,  qui  n'a  pas  de 
valeur,  et  un  commentaire  mystique  sur  l'Apoca- 
lypse (6),  intéressant  parce  qu'il  y  cite  une  traduc- 
tion latine  de  l'Apocalypse  différente  de  la  Vulgate. 
De  ses  nombreux  ouvrages  sur  l'Écriture,  ce  sont 
les  seuls  que  nous  mentionnerons.  Il  ne  faut  pas 
oublier  en  effet  qu'il  n'y  a  rien  d'original  dans  tous 
ses  travaux,  et  que,  pour  emprunter  les  paroles  d'un 
savant  professeur,  «■  toute  la  littérature  ecclésias- 
tique des  temps  carlovingiens  est  une  littérature  de 
compilateurs  et  de  copistes  (7).  »  Les  quelques  dé- 
tails qui  suivent  vont  le  prouver  surabondamment, 
Raban  Maur,  mort  en  856,  n'appartient  pas  à 
la  France  par  sa  naissance  ;  nous  devons  cependant 
le  citer  à  cause  de  la  grande  influence  qu'eurent 
ses  écrits.  Il  fut  vénéré  au  moyen  âge  comme  le 
maître  de  la  science  ;  dodus  ut  Rabanus  était  passé 
en  proverbe.  Cet  auteur  a  rappelé  les  réserves  faites 
par  les  anciens  au  sujet  des  anlilegomena  de  l'Écri- 
ture; mais  sa  science  sur  ce  point  est  tirée  tout 
entière  de  S.  Isidore  de  Séville.  Ses  commentaires 
sur  la  Bible  sonc  empruntés  presque  toujours  aux 
Pères  (8).  Notons  cependant  que,  dans  son  commen- 
taire sur  les  livres  des  Rois,  il  cite  souvent  un  Jjif, 
son  contemporain,  ou  qui  du  moins  avait  vécu  peu 
de  temps  avant  lui,    o  Hebrœum  quemdam  qui  mo- 

(1)  Rosenmuller,  Hiitoria  interpretationis  librorum  sacrorum  in 
Ecclesia  christiann,  pars  3,  Lipsioe,  1814.  pp.  1 1 1  et  su  iv. 

(2)  Lettre  à  Gisèle  et  à  Colamba,  en  tôte  du  livre  VI  de  son 
Comm.  sur  l'Evangile  de  S.Jean. 

(.1)  Le  P.  de  Valioger,  Inlrod.  au  N.  T..  p.  292,  et  Histoire  litt. 
de  la  France,  t.  IV,  p.  19. 

(4)  V.  Leiong,  Bibl.  Sacra.  1723,  in-f-,  t.  I,  p.  235,  et  Descrip- 
tion de  la  Bible  écrite  par  Alcuin,  de  l'an  778  à  800,  et  offerte  par 
lui  à  Charlemagne  le  jour  de  son  couronnement  àRome,  par  deSpeyr- 
Passavani,  Paris,  1829,  iii-8. 

(f>)  L.  Delisle,  le  Cabinet  des  manuscrits  de  la  Bibl.  Imp.,  t.  I, 
p.  2. 

(6)  Mai,  Script,  veter.,  t.  IX,  p.  237-338. 

(7)  M.  tleiniicti,  dans  la  Revue  critique,  1870,  t.  I,  p.  388. 

(8)  H.  Simon,  Histoire  crit.  du  Vieux  Testament,  Anisterdain, 
1683,  in-4°,  p.  410,  et  Roseomuller,  Hisloria  interpr.,  p.  134. 


543 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


Ui 


«  demis  temporibus  floruit  (1\  »  C'est  de  ce  Juif 
qu'il  a  appris  tout  ce  qu'il  cite  du  texte  hébreu;  et, 
comme  il  était  incapable  de  vérifier  les  affirmations 
de  son  çuiJe  (-),  il  s'en  est  souvent  laissé  imposer. 
Plus  tard  on  a  commis  parfois  une  erreur  assez 
grave  en  attribuant  à  S.  Jérôme  les  annotations  de 
ce  juif  converti    (3). 

Les  travaux  d'Agobard,  arche\êque  de  Lyon 
(816  840,,  ont  une  valeur  critique  plus  considé- 
rable. Agobard  a  soutenu  contre  Frédégise,  abbé  de 
Saint-Martin  de  Tours  après  Alcuin,  une  controverse 
importante  sur  l'inspiration  de  l'Écriture.  Pour  Fré- 
dégise,  l'inspiration  s'étendait  jusqu'aux  mots  eux- 
mêmes  :  «  non  solum  sensum  prœdicationis,  et  mo- 
(  dos  vel  argumenta  dictionum  Spiritus  sanctus  iis 
(  (scriptoribus)  inspiraverit,  sed  etiam  ipsa  corpo- 
•  ralia  verba  extrinsecus  in  ore  ipsorum  firmave- 
«  rit  (4).  »  Agobard  lui  répond  qu'il  ne  reste  plus 
en  ce  cas  qu'à  pré'.endre  que  le  Saint-Esprit  a  fait 
parler  les  prophètes,  tout  comme  autrefois  l'ange 
fit  parler  l'ànesse  de  Balaam  :  «  Restât  ergo  ut  sicut 
ministerio  ange'.ico  vox  artieulata  formata  est  in  ore 
asinas  ita  dicatis  formari  in  ore  prophetarum  (5);  » 
c'est-à-dire,  ajoute  avec  raison  R.  Simon,  sans  même 
que  les  prophètes  connussent  ce  qu'ils  disaient. 

Agobard  avait  lu  S.  Jérôme  :  il  emploie  très- 
souvent  dans  sa  discussion  les  écrits  de  ce  Père.  A  ses 
côtés,  plaçons  son  ami  Florus,  prêtre  de  Téglise  de 
Lyon.  On  met  la  date  de  sa  mort  vers  8G"2.  Ce  n'est 
pas  le  lieu  d'étudier  son  commentaire  sur  les  épîtres 
de  S.  Paul,  qui  est  tiré  de  S.  Augustm.  Mais  il 
faut  citer  salettre  à  HildraJe,  sur  la  correction  du 
Psautier  :G  .  Il  y  fait  preuve  d'une  érudition  assez 
étendue,  compare  la  version  des  Septante  avec  celle 
de  S.  Jérôme,  et  peut-être  même  consulte  le  texte 
hébreu.  Dans  la  correction  du  Psautier  qu'il  entreprit, 
il  suivit  les  principes  qu'il  avait  exposés  dans  cette 
lettre  '7). 

Parlerons-nous  de  Druthmar,  moine  de  Corbio  vers 
le  milieu  du  w'  siècle?  Il  a  laissé  un  commentaire  sur 
S.  Mi^tthieu  (8),  qui  a  donné  lieu,  au  xvii"  siècle,  à 
une  longue  controverse  entre  les  catholiques  et  les 
protestants  (U  .  Druthmar  affecte  plus  d'érudition  que 
n'en  a  réellement.  Son  but,  dit-il,  est  d'expliquer  un 
certain  nombre  de  mots  que  S.  Jérôme  a  passés 
sous  silence  comme  ayant  peu  d'importance  (10).  S'il 
cite  parfois  des  auteurs  grecs,  Homère,  Isocrate, 
Aristophane,  Platon,  c'est  qu'il  a  pu  consultes  un 
moine,  nommé  Euphemius  (il;,  qui  sait  lire  ces 
auteurs  dans  leur  langue. 

(1)  Migne,  Patrol.  Ut.  t.  CIX.  c.  10. 

[Ti  «  Quod  scr.ptum  reperi,  ejus  probalionem  lectoris  juJicio 
derelinquo  -■  (ibid.)- 

(3)  R.  Simon,  CrUiqixt  de  Dupin,  1730,  t,  I,  p.  293  et  suiv. 

(4)  Lettre  à  Frédégise,  a"  il;  Migoe,  Patr.  lai.,  t.  CIV,  col.  166. 

(5)  Ibid. 

(6)  Dans  Mai,  Script,  vctcr.,  t.  III,  p.  251. 

(7)  Dotn  Ceillier,  id.  Bh>z3q,  t.  XII,  p.  492. 

(8)  Imprimé  pour  la  première  fois  en  Allemagne,  en  1514. 
Migne,  Patrol.  latin.,  t.  CVI,  c.  1261-1521. 

(9j  On  en  trouvera  le  récit  dans  R.  Simon,  Crit.  de  Dupin,  t.  1, 
pp.  300  el  suiv. 
(10)  Mi-ne,  Ibid.  c.  1262. 
'11}  Ibid.  c.  12G6. 


Mais  les  étymologies  qu'il  étale  avec  complaisance 
montrent  ou  que  ce  moine  n'était  pas  lui-même  très- 
fort,  ou  bien  que  Druthmar  ne  profitait  guère  de  ses 
leçons.  11  soutient,  en  effet,  ([ue  Ihesaunis  est  un  mot 
demi-grec  et  demi-latin,  composé  de  oéj;;  qui  signifie 
positio,  et  de  aurum  ;  pour  la'i  thcsaurus  veut  donc  dire 
posilio  flurj  (1).  Il  y  a  toutefois  de  bonnes  choses  dans 
ce  commentaire,  qui  n'est  pas  l'œuvre  d'un  simple 
compilateur  (2,.  Druthmar  ne  mêle  à  ses  explications 
que  peu  d'allégories,  et  son  but  était  en  effet  de  déve- 
lopper surtout  le  sens  littéral  de  l'Écriture  (3\  Sans 
1  histoire,  dit-il,  on  ne  peut  passer  aux  sens  qui  s'ap- 
puient sur  elle,  et  c'est  agir  sans  raison  que  de  ne  pas 
cherchera  la  connaître. 

In  peu  plus  tard,  Otfrid,  moine  de  Wissembourg, 
Frank  de  naissance,  écrit  en  vers  une  espèce  d'har- 
monie évangélique  (865).  CVst  la  plus  ancienne  mes- 
siade  en  haut  allemand  qui  existe  (4).  Comme  nous  y 
trouvons  un  essai  de  vulgarisation  de  l'Éciiture,  nous 
en  parlons  ici  sans  nous  préoccuper  de  son  mérite 
littéraire  (5). 

On  s'étonnera  peut-être  de  voir  le  nom  d'Olfrid 
introduit  dans  un  travail  qui  ne  s'occupe  que  de  la 
France,  et  de  trouver  dans  ces  pages  la  mention  d'un 
ouvrage  écrit  en  langue  tudesque.  Nous  ne  croyons 
pourtant  pas  dépasser  les  limites  que  nous  nous 
sommes  tracées.  A  l'époque  d'Olfrid,  le  français  n'était 
encore  qu'une  langue  informe  et  hésitante,  qui  n'avait 
point  trouvé  ses  lois  propres  et  n'était  pas  en  état  de 
supporter  la  poésie  (6).  Les  Francs  Austrasiens,  quoi- 
que parlant  encore  le  teutonique,  sont  pourtant  nos 
ancêtres,  et  déjà  porter  leur  nom  semblait  un  titre  de 
gloire  supérieur  à  tous  les  autres  (7). 

L'ouvrage  d'Otfrid  n'est  pas  une  traduction  des 
Évangiles.  Ce  moine  «  a  simplement  composé  en  vers 
une  vie  de  Jésus-Christ  tirée  des  quatre  Évangiles,  en 
y  ajoutant  quelques  moralités  pour  l'instruction  du 
peuple(8).  » 

lllyricus,  le  premier  éditeur  d'Otfrid,  dit  dans  sa 
préface  qu'il  avait  vu  à  Strasbourg  un  Psautier  de  la 
même  époque,  écrit  dans  le  même  dialecte.  Et  si  nous 
en  croyons  Thegan  (9),  ces  traductions  de  la  Bible, 
avec  d'autres  que  nous  ne  connaissons  pas,  auraient  été 
entreprises  par  ordre  de  Louis  le  Débonnaire  (10).  11  ne 
f  iut  ajouter  aucune  confiance  à  ce  renseigneinent.  Le 
fils  de  Charlema^ne  n'a  fait  faire  aucune  traduction  de 
l'Écriture.  Le  passage  sur  lequel  on  s'appuie  pour  lui 

(1)  Migne,  ibid.  c.  1315. 

(2)  R.  Simon,  op.  cil.,  p.  30S. 

(3)  «  Sludui  aulem  plus  historicum  sensum  sequi  quam  spiri- 
tualem,  qnia  irralionabile  mihi  videtur  spiritualcm  intelligen- 
tiam  in  libro  aiiquo  qua;rcre  et  hisloricam  pœnitus  ignorari  >> 
(ib.  c.  1262). 

(4)  Scharpir,  dans  le  Dictionn.  encijd.  de  la  théol.  cath.,  art. 
Otfried,  t.  XVI,  p.  476. 

(5)  Publié  pour  la  première  fois  par  Flaccus  lllyricus,  lîûle, 
1571,  in-S",  el  en  second  lieu  par  Schilter,  dans  son  Thésaurus 
anliq.  ihmton.  Ulm,  1726.  Ce  poome  a  été  édité  d'une  manière 
plus  correcte  par  Gialt,  Kœnigsbcrg,  1831-1834. 

(6)  G.  Paiis,  Histoire  poétifjue  de  Cfiarlemagne,  p.  44. 

(7)  Ibid. 

(8)  R.  Simon,  Ilisl.des  Comm.,  p.  316. 

(9)  L.  c. 

(10;  Masson,  Diblical  Littérature  in  France,  dunng  the  nvddk  nge, 
LoDdon,  ISCii,  in-8jp.  5. 


545 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIlJLE 


546 


donner  cet  honneur  (1)  ne  s'applique  pas  du  tout  à  cet 
empereur,  et  son  nom  ne  s'est  trouvé  là  que  par  suite 
d'une  confusion,  ou  par  le  fait  d'un  inoino  ignorant  (2). 

Les  travaux  scripluraires  ne  sont  guère  en  faveur  à 
cette  époque  dans  le  cierge.  Déjà  du  temps  de  Cliar- 
lemagne  un  concile  de  Tours,  tenu  en  813,  avait  fait 
celte  prescription  :  «  l-^asdem  honiiiias  (3)  quisque 
•  episcopus  aperte  Iransfcrrc  sludeat  in  Komanain 
a  ruslicamlinguam  aut  theoliscam,quo  facilius  cimcli 
«  posaiiitintelligere  qunc  dicunlur  (i).  »  Un  concile  do 
Maycnce,  en  8i7,  doimait  le  même  ordre  (;')!.  Citons 
encore  le  canon  10°  du  concile  de  Toul  eu  859.  Les 
Pères  de  ce  synode  recommandent  le  rétablissement 
des  écoles,  afin  de  faire  revivre  la  science  sacrée: 
«  quia,  quod  nimis  dolendum  est,  et  pernieiosum 
«  maxime,  divinœ  Scripturœ  verax  etfidelis  intelligentia 
«  jim  ita  dilaliilur  ut  vix  ejus  extrema  vesligia  repe- 
«  riantur  (G)  ».  Déjà,  en  8j5,  le  S'  concile  de  Valence 
se  plaignait  de  la  faiblesse  de  ces  étuJcs  :  «  Ex  liujus 
«  studii  (divinœ  cl  liumanœ  lilleraturîc)  longa  iiilermis- 
«  sione,  pleraque  Ecclesiarun»  Dei  loca  et  ignoranlia 
«  Jidci  et  tolius  îcicnliœ  inopia  invasit  (7).  » 

Les  plaintes  cl  les  ordonnances  de  ces  conciles  ne 
parvinrent  pas  à  retarder  la  décadence.  On  voit,  par 
les  statuts  de  Riculfe,  évoque  de  Soissons,  promulgues 
en  889,  combien  on  était  forcé  de  peu  exiger  du  clergé 
en  fait  de  science  sacrée.  Riculfe  prescrit  à  ses  prêtres 
de  se  livrer  à  la  lecture  des  sainls  Livres  ;  mais  parmi 
les  livres  qu'il  leur  ordonne  d'avoir,  on  ne  trouve, 
comme  textes  bibliques  exigés,  qu'un  livre  d'évangiles 
et  un  psautier.  L'évêque  conseille,  il  est  vrai,  ds  tâcher 
d'avoir  toule  la  Bible,  mais  il  ne  recommande  d'une 
manière  pressante  que  le  premier  livre  de  l'hisloire 
sainte,  c'esl-à-direla  Genèse  (8). 

Dans  de  pareilles  conditions  il  était  inévitable  que  la 
science  des  Écritures  diminuât  chaque  jour.  Quoiqu'on 
retrouve  encore,  à  la  fin  du  xi°  siècle,  quelques  traces 
des  écoles  fondées  par  Charlemagne,  on  peut  affirmer 
qu'à  partir  de  ce  temps  jusqu'au  xu"  siècle,  il  y  a  une 
éclipse  considérable.  11  est  impossible  de  trouver  en 
France  un  homme  dont  la  science  soit  comparable  à 
celle  de  Nolker,  moine  de  Saint-Gall,  mort  en  912, 
dont  le  Traité  des  interprètes  des  saintes  Écritures  (9), 
très-remarquable  pour  le  temps,  fait  preuve  d'une 
science  assez  considérable.  Les  quelques  écrivains 
que  la  France  compte  à  la  fin  du  ix*  et  dans  le  x* 
siècle,  s'occupent  surtout  de  rédiger  et  souvent  d'em- 
bellir les  légendes  des  saints,  ou  bien  encore  d'écrire 
quelque  chronique  plus  ou  moins  exacte  des  événa- 
ments  contemporains. 

(1)  Recueil  des  historiens  de  France,  t.  VI,  p.  256. 

(2)  Heuss,  i?euue  de  théologie,  t.  Il,  pp.  14-21. 

(3)  C'est  un  recueil  de  formules  djnnant  ce  qui  est  strictement 
nécessaire  pour  l'instruction  des  fidèles. 

[\)  Quoique  ces  prescriptions  ne  se  rapportent  pas  directement 
à  notre  sujet,  nous  les  citons  néanmoins,  car  le  minimum  exigé 
des  clercs  montre  bien  ce  que  pouvait  être  l'étude  des  sujets  plus 
relevés.  Conc,  éd.  Labbe,  t.  VU,  c.  1263. 

(5)  Conc.  éd.  Labbe,  t.  ViU,  c.  42. 

(6)  Conc.  éd.  Labbe,  t.  VIII,  c.  682. 

(7)  Conc.  éd.  Labbe,  t.  VIII,  c.  142. 

(8)  Patrol.  lat.,U  CXXXI,  c.  15-24. 

(9j  Ibid.  t.  L.\X.\V|,  et  dom  Ceillier,  t.  XII,  pp.  763-761. 


II 


L'âge  de  fer  commence.  Et  dans  celle  inféconde 
époque,  quels  noms  méritent  d'attirer  notre  attention? 
On  dit  que  Sigon,  abbé  de  Saint-Florent  de  Saumur, 
mort  en  1070,  sut  le  grec  et  l'hébreu  (1).  L'abbé 
Lebeuf,  à  qui  nous  empruntons  ce  renseignement 
difficile  à  vérifier,  croit  aussi  que  Sigebert  de  Gem- 
blours  savait  l'hébreu  (?  Le  savant  abbé  ne  fait  que 
reproduire  ici  l'assertion  de  l'JIisloire  liltérairc  delà 
France  (3).  Suivant  cet  ouvrage,  Sigebert,  durant  le 
séjour  qu'il  fil  à  Melz  comme  maître  d'école,  s'attira 
l'afficUon  des  Juifs  autant  que  celle  des  chrétiens.  Ce 
moine,  «  possédant  la  langue  hébraïque,  savait  mettre 
une  dilTérence  convenable  entre  le  texte  hébreu  et  les 
versions  qui  en  avaient  clé  faites,  et  il  s'accordait  avec 
les  Juifs  en  ce  qui  est  conforme  au  texte  original.  » 
Cette  assertion  des  bénédictins,  reproduite  aussi  par 
dom  Ceillier  (4),  n'est  pas  sérieuse.  Elle  repose  sur  un 
texte  mal  compris  et  qui  ne  contient  pas  ce  qu'on  lui 
fait  dire  :  «  Judœis  in  eadem  urbecommanentibus  erat 
«  carissimus,  pro  eo  quod  hcbraicamveritalem a  cxleris 
«  edilionibus  secernere  crat  peritus,  et  in  his  qu.'e 
«  secundum  hebraicam  veritatem  dicebant,  Judœorum 
«  eratconsentiensassertionibus  (5j.  »  Hebraicam  veri- 
tatem, dans  la  plupart  des  textes  du  moyen  âge,  ne 
signiQe  pas  le  texte  hébreu,  mais  seulement  la  traduc- 
tion qu'en  a  faite  S.  Jérôme.  Aussi  avec  Bethmann 
refusons-nous  à  Sigebert  la  connaissance  de  l'hé- 
breu (6).  Comme  Bethmann  encore,  nous  pensons 
que  Sigebert  savait  le  grec  :  on  trouve  en  effet  dans 
ses  écrits  un  grand  nombre  de  mots  tirés  de  celte 
langue  (7). 

Nous  citerons  en  passant  la  traduction  rhythmée 
de  l'Ecclésiaste  que  Sigebert  avait  écrite,  et  qu'il  avait 
accompagnée  d'un  triple  commentaire  littéral,  allégo- 
rique et  mythologique  (8)  :  ce  dernier  mot  surtout  nous 
fait  regretter  la  perle  de  cet  ouvrage.  Citons  aussi  son 
Comput  ecclésiastique,  où  il  suivait  la  chronologie  hé- 
braïque, cl  qui,  lui  aussi,  est  perdu  (9). 

Abbon,  abbé  de  Fleury,  mort  en  1004,  a  écrit  une 
épître  àOdilon,  abbé  de  Cluny,  de  Canonibus  Evange- 

(1)  Lebeuf,  De  l'état  des  sciences  en  France,  depuis  la  mort  du  roi 
llobtrt  dans  Leber,  Collection  des  traités  relatifs  à  l'histoire  de 
France,  t.  XIX,  p.  492.  L'histoire  de  l'abbaye  de  S.  Florent  de 
Saumur,  où  se  trouvent  les  détails  sur  la  science  de  Sigon,  a  été 
publiée  par  Marlène,  Anecdot.,  t.  ill,  p.  843.  M.  Hauréau  ne  dit 
rien  desconnaissaoces  littéraires  de  cet  abbé,  Gall.  Christ,  t.  XIV, 
c.  6?7. 

(2)  Lebeuf,  ibid. 

(3)  T.  IX,  p.  536. 

(4)  ffisl.  des  auteurs,  éd.  Bauzon,  t.  XIV,  p.  63. 

(5)  Chrouicon,  dans  Migne,  Patrol.  lat.,  t.  CLX,  coi.  1 1. 
((i)  Patrol.  lat.,  iiid.,c.  14,  note  23«. 

(7)  Belbmann  ajoute:  «  Nec  adeo  rarusillis  regionibus  tune  fuit 
grœcae  linguœ  usus;  muiti  enini  in  S.  Amandi  tlnonensis,  S.  Lau- 
rentii  Leodiensis,  et  ipsius  S.  Fetri  Gemblacensis,  quos  eliam 
iiunc  extantes  codices  vidi,  Grrecas  voces  atque  senlenlias  et  vero 
intégras  paginas  continent  »  (ibid.). 

(8)  «  Descripsi  heroico  metio  Ecclesiasten,  quem  opère  stro- 
mateo  tripliciter  digessi,  ad  litteram,  allegorice,  mythologice  » 
(de  Scrijit.  eccl.  cap.  i71,  Patr.  t.  CLX,  c.  588). 

(9;  Dom  Ceillier,  ibid.,  p.  68. 


17"    SF.RIE 


35 


34-: 


KSSAl  SLR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


548 


liorum  (1 1,  celle  ietlre  u"a  qu'une  médiocre iniporlance, 
et  aucun  de  ceux  qui  se  sont  occupés  de  l'histoire  du 
Canon,  pas  plus  K.  Simon  que  MM.  lleusset  Westcotl, 
ne  la  citent. 

Leberl',  dans  le  Mémoire  que  nous  avons  déjà  cité, 
fait  celle  rttlexion  (2)  :  «  Il  n'est  pas  certain  que  toutes 
•  les  connaissances  de  ces  savants  lussent  bien  pro- 
"  fondes  » .  ISous  ajouterons  que,selou  toule  probabilité, 
elles  se  bornaient  à  quelques  étymologies  prises  dans 
S.  Jérôme.  D'autres  auteurs  de  ce  temps  se  conten- 
taient d'une  science  beaucoup  plus  sommaire,  en  dépit 
de  ses  prétentions.  L'auteur  d'une  vie  de  saint 
ïsarn  (3),  abbé  de  Saint- Victor  de  Marseille,  explique 
ainsi  le  nom  du  saint  dont  il  écrit  l'histoire:  u;  iNequa- 
«  quam  fortuito,  sed  veluli  prophetico  quodam  spirilu, 
«  nomeu  hoc  ei  fuisse  indituiu  non  injuria  videtur. 
«  Ys  eiiim  hebraiceiw'r  apud  nos  dicitur  ;  ani»x  autem 
«  lingua  palria  acutuin  souat  ;  Ysaruus  igilur  \irum 
a  désignât  acutum  (4j .  » 

Dans  le  w'  siècle  et  au  commencement  du  xn",  la 
ISormandi?,  seule  des  provinces  françaises,  a  conservé 
quelque  'j.oùi  pour  les  études  bibliques.  Pendant 
qu  ailleurs  on  ne  trouve  que  chroniqueurs,  sermon- 
naires  et  poêles,  nous  avons  dans  ce  pays  plusieurs 
noms  à  Ciler.  En  lU6y,  un  anonyme  oifre  a  Arnulf, 
abbé  de  Troan^  dans  le  diocèse  de  Bayeux,  un  com- 
mentaire qu'il  a  composé  sur  1  Ecciésiaste  (o).  Guil- 
laume du  Merlerault,  moine  de  Saint-Evroult  au  xi" 
siècle,  écrivit  des  homélies  sur  l'Apocalypse  (6).  Un 
prieur  de  la  même  abbaye  composait  une  glose  sur  le 
Psaulier  (7). 

On  a  prétendu  que  l'illustre  archevêque  de  Cantor- 
éry,  Lanfranc,  employait  ses  moments  de  loisir  à  la 
correction  de  la  Bible  (8  ,  et  d'après  Mathieu-Paris,  les 
églises  de  France  et  d'Angleterre  lui  auraient  témoigné 
une  grande  reconnaissance  pour  ce  travail.  Lanfranc 
avait  fait  aussi  un  comraentciire  sur  les  Psaumes  qui 
ne  nous  estpas  parvenu,  (juant  au  commentaire  sur 
les  Epîlres  de  S.  Paul  qui  porte  son  nom,  il  est  tiré 
des  œuvres  de  S.  Augustin  et  de  S.  Ambroise. 
«  Il  a  suivi  une  méthode  assez  exacte  et  qui  était  appa- 
remment celiC  dont  il  se  servait  auparavant  en  expli- 
quant Ifcs  auteurs  profanea  à  ses  écohers.  Outre  l'inter- 
prétation de  son  texte,  il  met  sur  les  mots  qui  ont 
quelque  difliculté  d'autres  mots  plus  clairs  qu'on  peut 
nommer  gloses  interhnéaires  (9j.  » 

Robert  de  Tombelaine,  abbé  de  Saint-Vigor  (10),  a 


(1)  V.  Codex  canonum  vêtus  Ecclesiœ  Romanœ,  Paris,  176S,  in-f", 
p.  406. 

(2)  Ihid.  t.  XIV,  p.  492. 

(3)  Mort  vers  1047  ou  1048.  L'auteur  de  sa  vie  est  son  contem- 
porain. 

(4)  Acta  SS.  t.  VI  sept.,  p.  737. 

(5)  Leloiig,  BM.  Sacra,  t.  Il,  p.  Ull.  —  Ce  commentaire, 
encore  iaédit,  se  trouvait  en  1723  dans  la  bibl.  de  la  catliédcale 
de  Tours,  ms.  n"  M. 

(6)  U.  Ceillier,  t.  XllI,  p.  2tl9,  et  0.  Vital,  éd.  Le  Provost,  L  V« 
pp.  VlU  et  XXIV. 

(7)  Ibid.  p.  X  et  XXV. 

(8)  Dom  Ceillier,  t.  XIII,  p.  442. 

(»)  K.  Simon,  Mitt.  cril.  des  Comment,  du  A.  T.,  lt>93,  in-4% 
p.  36ô. 

(10,  V.  sur  lui  Eht.  lUi.  de  la  France,  t.  VIII,  p.  334,  et  Gallia 
Chrùt.  t.  XI,  p.  404. 


laissé  UH  commentaire  sur  le  Cantique  des  canti- 
ques (1),  qui  a  été  longtemps  publié  avec  les  œuvres 
de  S.  Grégoire  le  Grand,  auquel  on  l'a  attribué 
jusqu'au  xvn"  siècle  (2).  Un  de  ses  disciples,  Richard 
de  Fourneaux  (3),  abbé  de  Préaux,  a  écrit  de 
nombreux  commentaires  sur  l'Ecriture  :  «  Eximiam 
n  explanationem  super  parabolas  Salomonis  con- 
«  texuit....  Ecclesiasten  et  Cantica  canticorum  ac 
•  Deuteronomium  luculenler  exposuit,  multosque  trac- 
te talus  super  obscura  prophetarum  problemata  allego- 
«  rice  seu  Iropologice  disseruil  (4).  »  On  n'a  publié 
jusqu'à  présent  que  des  extraits  de  son  commentaire 
sur  la  Genèse  (5). 

L'élude  de  la  Bible  se  renferme  alors  dans  les 
gloses.  C'est  surtout  la  Classa  ordinaria  qui  fait  le 
fond  de  renseignement  des  écoles  durant  celte  pé- 
riode. Quoique  très-probablement  elle  ait  été  augmen- 
tée et  retouchée  à  dilîjrentes  époques  (6),  on  l'at- 
tribuait alors  absolument  à  Walafrid  Strabon,  mort  en 
France  en  849  (7).  Ce  bénédictin,  qui,  dit-on,  savait  le 
grec,  avait  écrit  des  explications  sur  tous  les  mois 
diÛiciles  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament.  11  avait 
pris  ces  notes  dans  Raban  Maur,  et  n'avait  été  cher- 
cher dans  les  interprèles  plus  anciens  que  les  endroits 
non  expliqués  par  son  maître.  11  donne  toujours  en 
premier  heu  le  sens  hltéral,  historiée,  puis,  mais  pas 
toujours,  le  sens  mystique,  allegorice  ou  niysticc,  et 
parfois  le  sens  moral,  moraliter  (8).  Mais  il  faut  bien 
avouer  que  ce  que  Strabon  appelle  le  sens  littéral,  ne 
mérite  pas  toujours  ce  nom.  U  cherche  trop  aussi  des 
subtihtés  étrangères  à  son  sujet,  et  s'attarde  à  des 
explications  raffinées  qui  ne  nous  semblent  guère  à 
leur  place  dans  un  commentaire  biblique. 

Ce  que  nous  appellerions  aujourd'hui  un  défaut  fit 
justement  la  popularité  et  la  gloire  de  Strabon  (9).  On 
appela  cet  ouvrage  la  glose  ordinaire  par  excellence, 
el  même  la  langue  de  l'Ecriture.  Pierre  Lombard,  le 
premier  des  scolasliques,  la  cite  en  ces  termes:  «  Auc- 
toritas  dicit.  »  Et  S.  Thomas  d'Aquin,  non  content 
de  la  louer  plusieurs  fois  dans  son  commentaire  sur 
S.  Paul,  l'explique  souvent  avec  autant  de  soin  que 
le  texte  lui-même  de  l'Ecriture  (10). 

La  glose  inter linéaire,  qui  est  un  peu  plus  récente, 
ne  fait  qu'outrer  les  défauts  de  la  glose  ordinaire,  et 
s'attache  surtout  au  sens  mystique.  Son  auteur,  An- 
selme de  Laon^  mort  en  1117,  savait,  dit  Wetzer  (11), 
le  grec  et  l'hébreu.  U  est  permis  d'en  douter,  enhsant  | 
dans  son  travail  les  élymologies  puériles  et  ridicules 
qu'il  y  a  insérées  (12). 


(1)  0.  Vital,  éd.  cit.  t.  III,  p.  264. 
CZ)Patrol.  lut.,  t.  CL,  G.  1301-1370. 
(3)  Uist.  lut.  de  la  France,  t.  IX,  p.  1 07. 
(4i  0.  Vital,  ihid,\.\\\.  p.  430,  431. 
(5jPa(/-./u(.,  t.  CLV,  c.  1G29-1G32. 

(6)  II.  Siiuon,  Hist.  des  Comm.,  p.  377. 

(7)  flisl.  lut.  de  la  France,  t.  V,  p.  59. 

(8)  Dict.  encycl.  de  ta  théot.  calk.,t  IX,  p.  406. 

(9)  Les  éditions  de  la  glose  avec  ou  sans  additions  sont  fort 
nombreuses.  La  première  est  de  Rome,  1472.  Elle  est  reproduite, 
mais  sans  les  additions,  dans  la  Patiol.  Int..  t.  CXII  et  CXIV, 

(10)  V.  RosenniuUer,  Hutoria  Interprétai.,  t.  V,  p.  136. 
(H)  Dict.  encycl.  ib.  p.  407. 

(12)  V.  UoseomuUer,  ibid.  p,  191. 


540 


ESSAI  suri  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE. 


550 


Le  j^rand  dcfaiil  de  toutes  ces  {gloses  est  que  petit  à 
petit  elles  usurpaient  le  rôle  du  texte  lui-même,  finis- 
saient par  se  confondre  avec  lui  et  par  prendre  la 
môme  autorité. 

m 

Heureusement  arrive  lexu"  siècle,  etavec  lui  un  mou- 
vement fécond.  Des  efforts  sérieux  se  produisent  de 
toutes  parts,  et  l'on  travaille  avec  une  noble  ardeur. 

INolons  en  passant  un  des  fondateurs  de  la  théologie 
mystique  du  moyen  âge,  Hugues  de  Saint-Victor,  mort 
en  11-10.  Il  se  rattache  à  notre  sujet  par  son  ouvrage 
intitulé  :  De  scnpturis  et  scriploribus  sacris  Prœnota- 
lioiics  ;  c'est  une  espèce  d'introduction  à  l'Ecriture  telle 
qu'on  la  concevait  alors.  On  y  trouve  bien  des  appré- 
ciations exactes;  mais  en  même  temps  nous  sommes 
forcés  de  reconnaître  à  ce  livre  une  influence  lâcheuse. 
Car  Hugues,  sous  l'action  de  ses  idées  mystiques, 
amené  à  établir  un  parallélisme  absolu  entre  l'ancienne 
et  la  nouvelle  aUiance,  arrive  à  ranger  les  Pères  parmi 
les  écrivains  du  Nouveau  Testament  (1).  La  doctrine 
de  l'inspiration  des  écrivains  sacrés  recevait  là  une 
blessure  assez  grave.  Aussi  Hugues  reconnaît-il  aussi- 
tôt que  les  écrits  des  Pères  ne  font  point  partie  du 
«  texte  des  Ecritures  divines  »  ;  mais  il  les  assimile  en 
même  temps  «  à  la  Sagesse  de  Salomon  et  à  d'autres 
livres  de  l'Ancien  Testament  qu'on  lit,  quoiqu'ils  ne 
soient  pas  seuls  reçus  dans  le  Canon.  «Cette  manière 
peu  précise  d'envisager  les  écrits  des  Pères  et  les 
deutérocanoniques  fut  suivie  par  Richard  de  Saint- 
Victor,élève  de  Hugues,  et  Pierre  Comestor. 

M.  Ileuss  prétend  «  que  la  science  de  ce  temps-là 
était  toute  d'emprunt,  et  que  l'on  ne  peut  pas  faire 
grand  fonds  sur  les  apparences  de  critique  qui  se  ren- 
contrent de  côté  et  d'autre  dans  des  écrivains  essentiel- 
lement compilateurs  (2).  »  Peut-être  cette  réflexion  ne 
manque-telle  pas  de  justesse,  si  on  ne  l'applique  qu'au 
sujet  traité  par  le  professeur,  l'histoire  du  Canon. 
Mais  elle  est  inexacte  au  point  de  vue  de  la  critique  du 
texte,  qui  fut  dès  lors  l'objet  de  soins  minutieux. 

Depuis  la  révision  des  Bibles,  faite  par  ordre 
deCharleinagne,  les  exemplaires  s'étaient  de  nouveau 
altérés,  et  les  hommes  intelligents  s'en  préoccupaient  à 
bon  droit.  Dès  1109(3),  S.  Etienne,  troisième  abbé 
de  Cîleaux,  ayant  remarqué  des  variantes  dans  les  ma- 
nuscrits de  la  Bible  qu'il  avait  consultés,  chercha 
autour  de  lui  des  moines  capables  de  rétablir  la  vraie 
leçon.  11  n'en  trouva  pas  qui  pussent,  au  moins  pour 
l'Ancien  Testament  entreprendre  cette  tâche.  11  prit 
alors  le  parti  de  faire  venir  quelques  juifs  habiles  qui 
exécutèrent  ce  travail  (4). 

Probablement  ces  juifs  étaient  des  convertis.  Vers 
ce  même  temps,  un  de  ces  convertis,  Pierre  Alphonse, 
traduisait  de  l'arabe  un  opuscule  encore  inédit  qu'il 
faisait  précéder  d'une   longue   lettre  à  ses  amis  de 

(1)  De  Script.,  c.  G.  dans  Westcott,  On  the  canon  of  the  New  Ics- 
UtmeiU,  London,  IS&O,  in-8»,  p.  518-519. 

(2)  Hist.du  canon,  p.  275-276. 

(31  Hht.  tin.  de  la  France,  t.  IX,  p.  12a, 

(4)  îdaliillon,  Traité  de»  études  monastiques,  éd.  iQ-i2,  t,  L,  p.  81. 


France,  dans  I  .quelle  il  iraite  des  études  qui  avaient 
alors  le  plus  de  vogue  dans  ce  pays  (1). 

Parmi  les  chrétiens  d'origine  aussi,  on  rencontre 
parfois  quelques  hommes  familiers  avec  les  langues 
orientales.  Aiuhi  lorsque  Pierre  le  Vénérable,  abbé  de 
Cluny,  mort  en  llùii,  voulut,  pendant  son  voyage  en 
Espagne  (lli2-1143j,  s'occuper  de  la  conversion  des 
musulmans,  il  cherciia  à  faire  traduire  l'Alcoran  en 
latin,  afin  d'en  entreprendre  plus  facilement  la  réfuta- 
tion (2).  Un  premier  essai,  confié  à  un  certain  Pierre  de 
Tolède,  ne  réussit  pas  au  gré  du  saint  abbé,  qui  se 
décida  à  faire  entreprendre  une  nouvelle  traduction. 
L'auteur  était  un  Anglais,  nommé  Robert  de  Rétines  (3), 
qui  fut  aidé  par  un  Dalmate  du  nom  d'ilermann. 
Dans  la  préface  de  sa  traduction,  Robert  se  plaint,  avec 
une  certaine  vivacité,  de  l'ignorance  de  ses  co-religion- 
naires  :  «  Latinitas  tamen  omnis  hucusque  non  d'cam 
«  perniciosis  incommodis,  ignorantia  negligentiave 
«  pressa,  suorum  hostium  causam  et  ignorare  et  non 
«  depellere  passa  est  (4)  ».  Sur  cette  traduction^  Pierre 
le  Vénérable  composa  une  réfutation  de  l'Alcoran,  dont 
deux  livres  nous  restent  (5).  Il  s'occupa  aussi  de  la 
conversion  des  Juifs  ;  mais  il  ne  savait  pas  l'hébreu  (6), 
et  il  eut  souvent  afi"aire  à  de  rudes  adversaires.  Quant 
à  SCS  écrits  scripturaires,  la  partie  exégétique  en  est 
tirée  des  ouvrages  de  S.  Jérôme. 

Un  moine  de  Saint-Victor,  profondément  inconnu 
aujourd'hui,  André,  élève  de  Hugues,  savait  l'hébreu, 
et  dans  ses  commentaires  il  suit  de  préférence  les 
explications  des  rabbins.  Nous  trouvons  dans  son 
explication  d'Isaïe  des  preuves  manifestes  d'un  contact 
habituel  avec  les  juifs.  Ce  sont  toujours  leurs  systèmes 
qu'il  adopte,  et,  même  dans  les  passages  les  plus  déli- 
cats, comme  par  exemple  la  célèbre  prophétie  du 
chapitre  vu,  d'Isaïe,  relative  à  la  Vierge  Mère,  c'est 
aux  Juifs  qu'il  demande  des  inspirations.  Il  y  a  là  une 
preuve  frappante  d'un  travail  original,  difTérent  de 
tout  ce  que  produisaient  alors  les  chrétiens.  On  ne 
pourra  pas  nier  d'une  manière  aussi  absolue  qu'on  le 
faisait  jusqu'ici  l'existence  de  savants  hébraïsants  au 
moyen  âge. 

André  de  Saint-Victor  (7),  Anglais  d'origine,  fit  dans 
le  monastère  de  Saint -Victor  de  solides  études.  Il 
s'adonna  spécialement  à  l'Écriture  sainte,  et  il  écrivit 
plusieurs  commentaires  qui  sont  demeurés  inédits.  Les 
Hvres  historiques  de  l'Ancien  Testament  et  les  pro- 
phètes, Isaïe  en  particulier,  furent  l'objet  de  ses  tra- 
vaux. C'est  probablement  de  lui  que  parle  Hugues  de 

(1)  Dotn  Pitra,  Archives  des  missions  scientifiques  et  litt.  Paris, 
1854,  IV,  p.  107.  Ce  ms.  du  xii*  siècle  est  au  British  Muséum. 
Il  paraît  avoir  été  écrit  vers  1106. 

(2)  Pair,  lut.,  t.  CLXXXVIII,  p.  649,  Pétri...  Epistola  de  trans- 
lalione  sua.  M.  l'abbé  Demimuid  affirme  à  tort  que  Pierre  savait 
larabe. 

(3)  Ib.,  c.  659.  Ce  Rétines  étudiait  l'astrologie  en  Espagne.  Il  s'y 
fixa  et  y  mourut  chanoine  de  Pampelune.  Suivant  Huet,  de  Claris 
Interpr.  p.  141,  sa  traduction  n'est  pas  très-bonne.  Ce  fut  cepen- 
dant celle  dont  on  se  servit  durant  tout  le  moyen  âg&  {Fabricius, 
dans  Patrol.  lat.,  t.  CLXXXIX,  c.  1073.) 

(4)i4.,  t.  CLXXXVIII,  c.  657. 
(o)  Ib.,  c.  959-720. 

(7)  Hist.  litt.  de  la  France,  t.  IX,  p.  135. 
(6)  V.  Pour  plus  de  renseignements  et  pour  le  texte  lui-iuéme, 
notre  travail  :  André  de  Saint-Victor,  Paris.  1876,  in-8°. 


551 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


532 


Saint-Victor,  dans  un  de  ses  ouvrages  (I^  H  y  dit 
qu'un  homme  de  vie  recommandable,  probabilis 
vitœ,  s'appliqua  tellement  aux  questions  difficiles. 
de  rÉcriture  quil  négligea  des  études  moins  relevées 
et  plus  nécessaires,  et  finit  par  ne  trouver  dans  ses 
recherches  qu'un  piégect  un  dérèglement  d'esprit. 

Ce  qui  nous  intéresse  dans  la  vie  d'André,  fort 
obscure  du  reste,  c'est  son  commentaire  sur  Isaïe. 
Dans  le  chapitre  vu  de  ce  prophète,  un  texte  célèbre 
occupe  depuis  loriglemps  les  critiques  et  sera  toujours 
l'objet  d'une  controverse  sérieuse  entre  les  docteurs 
chrétiens  et  les  rabbins  juifs  :  c'est  le  v.  T""  :  Ecce  virgo 
concipiet.  On  sait  que  le  prophète  engage  le  roi  Achaz  à 
demander  un  signe  de  la  délivrance  de  son  peuple,  l.e 
roi  répond  qu'il  ne  veut  pis  tenter  Dieu,  et  alors  Isaïe 
s'écrie  :  «  Dieu  vous  donnera  un  signe  :  une  vierge 
concevra,  elle  enfantera  un  fils  et  on  lui  donnera  le 
non  d'Emmanuel.  Il  mangera  le  beurre  et  le  miel 
pour  savoir  rejeter  le  mal  et  choisir  le  bien  (2).  « 

Voici  comment  André  raisonnait  sur  ce  texte:  Si 
Isaïe  parle  ici  de  Notre-Seigneur  Jésus  Christ,  com- 
ment peut-il  donner  comme  signe  de  la  délivrance 
prochaine  de  Jérusalem  un  événement  que  les  contem- 
porains ne  doivent  jamais  voir,  c'est-à-dire  la  venue 
du  Messie  ?  Et  l'examen  du  texte  auquel  il  se  livre  est 
faild'après  les  docteurs  juifs  :  il  n'y  tient  aucun  compte 
de  la  tradition  cliiétienne  (3).  Les  objections  des  Juifs, 
leur  argumentation  avaient  frappé  André.  Il  n'ose  pas 
les  réfuter,  craignant,  avoue-t-il  ingénument,  de 
subirla  victoire  et  les  railleries  de  ces  puissants  doc- 
teurs. 

Nous  ne  connaissons  pas  le  nom  du  raLbin  juif  qui 
servit  de  maître  à  André.  Il  y  avait  à  Paris,  au 
xu'siècle^  un  certain  nombrede  docteurs  juifs  dontBen- 
jamin  de  Tudèle  a  fait  un  grand  éloge.  C'est  probable- 
ment de  l'un  d'eux  qu'André  apprit  l'hébreu.  Sa  science 
n'est  pas  probablement  tirée  des  commentaires  récents 
de  Rashi  oud'Aden-Ezra.  Les  travaux  de  ce  dernier 
venaient  à  peine  de  paraître^  et  André  n'a  pu  en  avoir 
connaissance  ;  quant  à  Rashi,  son  commentaire  sur 
cet  endroit  d'Isaïe  (i)  n'est  nullement  conforme  à  celui 
d'André.  Le  commentaire  sur  Isaïe  qui  a  le  plus  de 
rapport  avec  celui  du  moine  de  Saint-Victor,  est  le 
commentaire  de  Kimchi  (5).  Jlais  Kimchi,  postérieur 
à  André  'il  vécut  à  la  fin  du  xii'  siècle  et  au  commen- 
cement du  xm"),  n'a  pas  sans  doute  consulté  le  travail 
du  Victorin.  Il  faut  donc  supposer  à  ces  deux  ouvrages 
une  source  commune  qu'avec  une  connaissance  plus 
approfondie  de  la  littérature  rabbinique,  il  ne  serait 
peut-être  pas  impossible  de  trouver. 

Il  est  indubit;ible  en  tous  cas  que  le  commentaire 
d'André  est  tout  à  fait  en  dehors  des  idées  chrétiennes  : 
pas  un  mot  sur  le  Messie  ou  sur  la  Vierge  mère.  A  ses 

(1,  Erudilionù  didasc.  V.7,  dansMigne,  Palrcl.  /aM.  CL\XVI,795. 

(2)  h.  VII,  14. 

(3)  Nous  l'avons  donné  d'après  IfS  deux  mss.  latins  de  la  Hibl. 
nat.  574  et  115,  dans  l'opuscule  citi;  plus  haut,  pp.  4-8. 

(4)  V.  ce  commentaire  dans  la  liilile  de  B  imberg,  imp.  à  Venise 
en  I.S26,  in-f°,  t.  III,  ou  en  latin  dans  la  traduction  de  Ùreithaupl, 
Gotha,  1713  in-4*,  pp.  54  et  i>5. 

(ô)  Dans  les  bibles  de  Buxtorr,  ou  dans  la  trad.  lat.  de  Mala- 
nirneo,  Florence,  1774,  10-4". 


yeux,  la  prophétie  a  pour  unique  objet  la  délivrance 
prochaine  d'Achaz  et  de  son  royaume. 

Celte  audacieuce  interprétation  força  un  confrère 
d'.\ndré,  Ilichard  de  Saint-Victor,  à  réfuter  ce  passage 
du  commentaire.  Pour  cela,  il  écrivit  un  traité  en  trois 
livres,  intitulé  de  E!nm%nuelc{\).T oat  en  citant  sans 
cesse  le  travail  d'André,  Richard  ne  nomme  l'.iuteur 
nulle  part  :  on  n'avait  pas,  à  cause  de  cette  réserve, 
déterminé  d'une  manière  précise  le  nom  de  l'adversaire 
de  Ilichard.  CeUii-ci  craignait  sans  doute  de  s'attaquer 
ouvertement  à  André,  car,  au  début  de  son  œuvre,  il 
déclare  que  c'est  contre  les  Juifs  qu'il  discute. 

Après  avoir  exposé  assez  nettement  l'objection  telle 
qu'André  l'avait  formulée,  Richard  répond  q^ie  le  signe 
donné  par  Dieu  serait  honteux,  si  on  l'entendait  au  sens 
des  Juifs,  et  en  outre  que,  mC'me  entendu  ainsi,  il  n'est 
pas  plus  un  signe  que  celui  de  la  venue  du  Messie  (2). 
Il  soutient  que  le  mol  aima,  employé  par  Isaïe,  a  chez 
les  Hébreux  le  sens  de  vierge,  aussi  bien  que  le  mot 
bclula  (3;,  et  il  reproduit  sur  ce  point  l'explication  de 
S.  Jérôme.  Mais  celte  manière  d'agir  est  trop  con- 
traire à  ses  habitudes  d'esprit,  et  il  ajoute  aussitôt 
cette  raison  mystique  :  «  Quid  ergo  dicluri  sunt  judœi 
«  si  dicimus  Spiritum  sanclum,  posito  œquivoquo, 
«  sacramentum  consilii  sui  sub  verbi  ambiguitate  velle 
«  cehri,  ut  esset  unde  judœus  posset  excœcari  (4).  » 
Comme  celte  preuve  n'est  probablement  pas,  même  à 
ses  yeux,  très-convaincante,  il  ajoute  :  Ce  qui  forcera 
les  Juifs  à  accepter  notre  interprétation,  c'est  qu'au- 
trement le  signe  annoncé  par  le  prophète  serait  nul. 
On  sent  que  Ilichard  est  peu  familier  avec  son  sujet, 
et  lui-même  semble  en  convenir,  puisqu'il  conclut  ainsi 
sa  réponse  aux  objections:  «  Quae  ergo  explanare  non 
«  possninus  aut  nolumus,  nonne  melius  est  tacendo 
«  piœlerire  quam  veritatem  absolvere  et  perûdife 
«  laqueos  spargere  (5)  ?  » 

Nous  ne  trouvons  pas  de  trace  d'une  réponse 
d'André.  D'après  Pitseus  (G),  il  préférait  la  paix  à 
la  dispute,  et  il  ne  daigna  pas  répondre  à  son 
contradicteur.  Un  fait  plus  certain,  attesté  par  Ri- 
chard lui-même,  c'est  que  la  discussion  de  ce  dernier 
blessa  un  disciple  d'André,  très-attaché  aux  idées 
de  son  maître  (7)  ;  malheureusement  le  nom  de  ce 
disciple  ne  nous  est  pas  parvenu.  André  avait  fait 
de  nombreux  élèves,  et  la  renommée  qui  s'était 
promptement  attachée  à  son  travail  persistait  près 
d'un  siècle  après  sa  mort.  Roger  Bacon  s'occupe 
assez  longu<^ment  de  lui,  et  reconnaît  qu'il  savait 
l'hébreu  (8).  Au  xiv°  siècle  encore  Nicolas  de  Lyre 
prend  soin  de  le  réfuter.    .  ^ 

La  méthode  de  travail  personnel,  quoique  parfois 
trop  hardi,  suivie  par  André  n'eut  pas  d'adhérents. 
Dans  toutes  les  écoles  du   temps,   on  ne   cherchait 

(1)  PalroLlat.,  t.  CXCVI,  c.  003  etsuiv. 
(î)  De  Emman.  I,  4  et  5. 
(3)  Migne  impiime  partout  bccula. 
(tj  PalroLlat.,  t.  G.XCYl,  Cûl.  613. 
(5)  Ib.  c.  614. 

(G)  Relalionum  hisloricarum,  Parisiis,  1619,  in-4'',  2«  partie, 
p.  214. 

(7)  De  Emm.  lib.  Il,  Prol.,  c.  633. 

(8)  Opui  minus,  éd.  Brewer,  London,  1859,  in-S"  1 1.,  p.  482. 


55: 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  RIRLE 


554 


pas  à  étendre  le  cercle  des  connaissances,  mais 
seulement  à  expliquer  ce  qu'on  avait  reçu  de  la 
tradilion.  Dès  qu'un  mouvement  semble  se  produire, 
assitôt  les  voix  les  plus  autorisées  s'élèvent  pour 
l'arrêter.  Ainsi,  en  Espagne,  essaye-t-on  de  se  fa- 
miliariser avec  l;i  langue  et  la  littérature  arabes  : 
aussitôt  Alvarc  de  Cordouc  se  plaint  amèrement  du 
pencbant  des  cbrétiens  pour  la  langue  des  Sarra- 
zins  (1).  Et  en  France  Hugues  de  Saint-Victor  re- 
proche à  l'évèque  de  Séville  do  se  livrer  avec  trop 
d'ardeur  à  réInde  de  la  philosophie  païenne  (2). 

Nous  possédons  une  espèce  de  programme  de 
cfurs  d'I^criture  sainte,  tel  qu'on  le  suivait  dans 
les  monastères  de  cette  époque.  Un  anonyme,  qui 
écrivait  vers  1170,  trace  à  ceux  qui  entrent  dans 
le  cloître  la  marche  qu'ils  devront  suivre  dans  leurs 
leetures  de  la  Bible.  Le  principe  toujours  mis  en 
avant,  c'est  qu'il  ne  fiut  s'occuper  du  texte  que 
pour  s'élever  à  l'allégorie.  Les  auteurs  indiqués 
par  l'anonyme  pour  rendre  cette  étude  plus  facile 
sont  le  livre  des  étymologies  d'Isidore,  l'exposition 
des  noms  hébraïques  de  S.  Jérôme,  et  deux  au- 
tres ouvrages  appelés,  l'un  u  Liber  derivationum  », 
l'autre  «  Portionarius  »  (3).  Ce  sont  probablement 
des  abrégés  sous  forme  alphabéti-ue  de  la  glose 
ordinaire.  L'auteur  inconnu  conseille  de  faire  un 
résumé  de  ce  qu'on  aura  lu  et  de  l'apprendre  par 
cœur.  Le  commençant  devra  ne  lire  d'abord  que  le 
Pentateuque,  eu  s'aidant  de  Josèphe  et  d'IIégésippe. 
Une  fois  bien  pénétré  du  contenu  de  ces  livres,  il 
passera  aux  Prophètes.  Puis  il  lira  Esther,  Esdras, 
les  Machabées,  Judith  et  Tobie.  Viendront  ensuite 
la  Sagesse,  les  Proverbes,  l'Ecclésiastique  et  l'Ec- 
clésiaste,  et  enOn  le  Psautier,  Job  et  le  Cantique 
des  cantiques. 

Il  sera  temps  alors  de  commencer  l'étude  du 
Nouveau  Testament.  Selon  l'usage  presque  universel 
du  moyen  âge,  l'auteur  place  les  épîtres  canoniques 
avant  celles  de  S.  Paul.  Toute  celte  étude  litté- 
rale n'est  que  la  préface  à  l'étude  du  sens  moral 
et  allégorique  :  «  Sicque  demum  felici  et  delecta- 
•  bili  proventu,  animus  exultanter  exhilaratus  novis 
a  allegoriis  studendis  et  novis  instructionibus  mo- 
«  rum  meditandis  vacabit.  »  La  lettre  se  termine 
par  une  recommandation  chaleureuse  de  ne  jamais 
lire  Origène,  et  par  la  reproduction  du  plan  donné 
par  S.   Jérôme  pour  la   lecture  de  la  Bible  (4). 

Ce  plan  d'études  bibliques  ne  manque  pas  de 
mérite.  Il  témoigne  chez  son  auteur  une  érudition 
assez  étendue.  La  marche  qu'il  indique  est  pru- 
dente, et,  sauf  la  défense  de  lire  Origène,  qui  ne 
s'explique  pas  très-bien,  on  peut  approuver  ce 
programme. 

Il   ne  faut  pas  oublier  les  vives  polémiques  qui, 

(1)  Ândres,  Bistoria  d'ogni  Hlteratura,  l.  I,  p.  274. 

(2)  A.  Jourdan,  Recherches  critiques  sur  Cage  et  Corigine  des  tra- 
ductions lutines  d'AriUote.  Paris,  1843,  in-S°,  p.  93. 

(3)  «  Liber  Oeriva:ionurn  qui  in  copiosis  armariis  invenitur,  et 
liber  qui  l'orliooariiis  vel  Glossarius  appellalur,  qui  quanto  anti- 
quior  invenilur,  tanlo  plurium  igaotaruQi  diclionum  continebit 
exposilionem.  » 

(4)  Manène,  Thésaurus  Anecdotorum,  t.  I,  p.  487.490. 


durant  les  xii'  et  xiii"  siècles,  s'élevèrent  de  tous 
côtés  contre  les  juifs  (1).  C'est  au  xii°  siècle  que 
finrissaient  leurs  plus  savants  docteurs,  Aben-Ezra, 
Maiuionide,  Kimchi,  Larchi,  bien  capables  par  leur 
immense  érudition  de  résister  à  leurs  adversaires 
chrétiens. 

Un  ?bbé  de  Westminster  né  en  Normandie,  Gis- 
leberl  Crispin  (2),  mort  en  1123,  a  écrit  une  dis- 
cussion entre  un  juif  et  un  chrétien  (3).  On  y 
trouve  un  détail  assez  curieux.  L'adversaire  de  Cris- 
pin  n'avait  jamais  entendu  parler  de  la  version  des 
Septante;  c'e^t  le  théologien  chrétien  qui  la  lui  fait 
connaître.  Nous  n'analyserons  pas  les  traités  diri- 
gés contre  les  juifs  par  Guibert  de  Nogent,  Riipert, 
abbé  de  Tuy,  Odon  d'Orléans  et  Pierre  de  Blois. 
Tous  ces  traités  purement  dogmatiques  négligent 
l'Ecriture  pour  traiter  spécialement  da  la  justilica- 
tion  par  le  Messie  et  de  l'Incarnation.  Ils  appar- 
tiennent plutôt  à  l'histoire  du  dogme  qu'à  celle  de 
la  Bible. 

Tel  est  surtout  le  caractère  de  la  relation  qu'on 
trouve  dans  les  œuvres  d'Odon,  éveque  de  Cambrai, 
mort  en  1113,  d'une  discussion  qu'il  eut  avec  un 
juif  nommé  Léon  (i).  Un  autre  travail  d'Odon  mé- 
rite d'être  signalé.  «  Dans  le  temps  qu'il  était  nbbé 
de  Saint-Martin  de  Tournay,  il  avait  fait  un  Psau- 
tier à  quatre  colonnes  (5)  où  l'on  voyait  autant 
d'anciennes  versions  des  psaumes,  la  gallicane,  la 
romaine,  l'hèbraïqua  et  la  grecque  ;  le  manuscrit 
original  s'en  voit  encore  à  Saint-Martin  de  Tour- 
nay. On  conclura  de  là,  si  l'on  veut,  qu'il  savait 
le  grec  et  l'hébreu  :  c'est  du  moins  une  preuve 
qu'il  souhaitait  qu'on  étudiât  le  sens  des  psaumes 
dans  les  sources  les  plus  pures.  Ces  Tétraples  sont 
datées  dans  le  manu.scrit  de  l'an    1105    (6).  » 

Nous  pensons  aussi  qu'on  peut  voir  dans  ce  fait 
la  preuve  de  l'étude  de  Ihébreu  et  du  grec  dans 
quelques    monastères  du   moyen  âge. 

Il  faut  mentionner  aussi  une  lettre  d'Abélard  sur 
l'étude  de  l  Éiîriture  sainte  ;  le  célèbre  auteur  du  S/c 
et  non  y  soutient  que  la  connaissance  de  l'hébreu 
est  nécessaire  pour  bien  comprendre  la  Bible  (7). 
Cette  lettre  pleine  de  bon  sens  ne  peut  suffire 
pourtant  à  faire  oublier  la  présomption  avec  laquelle 
Abélard  prétend  commenter  les  livres  sacrés. 


IV 


Les  traductions  de  la  Bible  en  français  apparais- 
sent à  cette  époque. 

Il    est   probable    que  des    essais    de     traduction 

avaient  déjà  eu  lieu  au  xi'  siècle  ;  mais  on   en  est 

(l)Guill.  d'Auvergne,  Opéra,  t.  I,  p,  25. 

(î)  Il  a  laissé  un  comcrienlaire  encore  inc^dit  sur  les  lamen- 
tations de  Jérémie.  Bibl.  d'Angers  ™5S,  n"  47.  V.  Hist.  Htt.  de  la 
France,  i.W  pp.  192-201,  et  dora  Chamard,  Revue  du  monde 
cathoL.  t.  VII,  p.  512. 

(3)  Pair,  lat.,  t.  CLIX,  c.  1003-1036. 

(4)  Patr.  /a/.,  t.  CL.X,  col.  1103-1112. 

(5)  Sanderus,  Bibl,  Belg.  mss.  part.  I,  p.  92,  et  Voy.  tilt,  de  deux 
Bénéd.  Il,  102-103  (Note  de  d.  Ceillier). 

(6)  D.  Ceillier,  l.  XIV,  p.  77. 


hoo 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


556 


réduit  sur  ce  point  à  des  conjectures.  Sans  nous 
en  occuper,  nous  nous  contenterons  d'examiner  les 
textes  de  ce  siècle  que  nous  connaissons  et  de  réu- 
nir ensuite  toutes  les  indications  que  nous  avons 
trouvées    sur  les  traductions  du  xu'  siècle. 

Celle  des  quatre  livres  des  Rois  publiée  par 
M.  Leroux  de  Liacy  (1)  doit  être  d'abord  citée. 
Ecrit  au  plus  tard  dans  la  seconde  moitié  du 
xu'  siècle,  le  manuscrit  qui  la  contient  n'est  que 
la  copie  d'un  original  qui  remonte  au  moins  à  la 
pren.ière  moitié  de  ce  même  siècle.  Le  dialecte  est 
celui  de  l'Ile-de-France,  parlé  dans  le  pays  qui  cons- 
tituait le  domaine  royal,  et  dans  une  partie  de  la 
Champagne  et  de  la  Normandie  '2).  Le  traducteur 
a  suivi  un  système  que  rendait  presque  nécessaire 
l'usage  alors  général  des  Bibles  dosées.  Il  intercale 
souvent  dans  son  travail  des  extraits  des  Pères  ou 
d'autres  commentateurs.  Mais  en  général  il  abrège 
plus  souvent  son  texte  qu'il  ne  le  développe,  se 
gardant  bien  en  particulier  de  reproduire  les  pas- 
sages de  l'original  dont  le  sens  pouvait  être  tourné 
contre  le  clergé  3  .  11  donne  toujours  au  grand- 
prêtre  le  titre  d'évêque,  et  au  IIP  livre  des  Rois, 
chapitre  vi,  au  lieu  de  suivre  le  latin  de  la  Vulgate, 
il  trace  une  description  détaillée  d'une  église  go- 
thique. Du  reste  cette  traduction  a  un  véritable 
mérite  littéraire  :  elle  est  claire  et  très-concise.  Comme 
on  peut  la  consulter  dans  la  publication  que  nous 
avons  indiquée  tout  à  l'heure,  nous  ne  nous  éten- 
drons pas  davantage  sur   son   sujet. 

La  piété  des  fidèles  devait  chercher  un  aliment 
dans  les  psaumes.  Aussi  trouvons-nous  dès  lors 
un  certain  nombre  de  traductions  des  hymnes  de 
David.  Malheureusement  ce  n'est  pas  la  France  qui 
peut  revendiquer  l'honneur  de  les  avoir  fait  con- 
naître la  première.  L'Angleterre  nous  a  devancés 
en  ce  point.  M.  Fr.  Michel  a  publié  à  Oxford, 
aux  frais  de  l'Université  de  cette  ville,  le  célèbre 
Psautier  de  Montebourg  (4).  Nous  reproduisons  le 
premier  psaume  : 

«  Beneurez  li  huem  chi  ne  alat  el  conseil  des  feluns,  et  en  la 
veie  des  peccheurs  ne  stoul,  et  en  la  chaere  de  pestilense  ne  sist. 

-  Mais  en  la  lei  de  nostre  Seignur  la  voluntet  de  lui,  et  la  sue 
lei  purpenserat  par  jurn  et  par  nuit. 

a  Et  lert  ensement  cume  le  fust  quedeft  plante  !  de  juste  les  de- 
curs  des  ewes,  chi  dunrat  sun  frut  en  sun  tens. 

«  It  sa  fuille  ne  decurrat,  et  tûtes  les  coses  que  il  unques  ferat 
seront  lait  pro.^pres. 

a  Nieut  eissi  li  felun,  nient  essi  ;  mais  ensement  cume  la 
puldre  qiia  li  venz  getet  de  la  face  de  terre. 

0  Empurice  ne  resurdent  li  fe  un  en  juise,  ne  li  pécheur  el 
conseil  de?  dreituriers. 

«  Kar  nostre  sire  cunuist  la  veie  des  justes,  e  le  être  des  feluns 
perirat  "i). 

M.  F.  Michel  a  joint  à  cette  traduction,  des 
variantes    tirées    de    deux    manuscrits,    l'un   de  la 

(1)  Les  quatre  livres  des  Rots  traduits  en  français  du  XU*  siècle... 
publiés  par  M.  Leroux  de  Lincy,  Paris,  Imp.  Roy.,  1841,  in-i°. 

(2)  Ib.,  Introd.  pp.  Ivj  et  Ivij. 
{3)/ii<i.,  p  CXX. 

(4)  Libri  psatmorum  versio  anliqua  gallica  e  cod.  ms.  in  Bibl. 
Bodltinna  asservalo  una  cum  versione  melrica  aliisque  monumentis 
pervelattis  winc  primum  descripsit  et  edidil  Fr.  Michel.  Oxooii, 
186it,  in-S"  de  X.\XIV-377.  pp. 

(oj  Ibid.,  p.  I. 


bibUothèque  coltonienne  du  Musée  britannique , 
l'autre  de  la  Bibliothèque  nationale,  fonds  latin, 
n"  TDS  (1). 

On  voit  par  là  que  la  lecture  des  psaumes  en 
langue  vulgaire  devait  commencer  à  se  répandre. 
Nous  pouvons  en  effet  attribuer  encore  à  cette 
époque  la  version  des  psaumes  citée  par  Warthon  ("2), 
et  celle  qui  était  conservée  dans  la  bibliothèque 
de  Norfolk  (3),  qui  reproduit  la  version  donnée 
par   M.   Michel. 

C'est    aussi    à  la    fin    du   xn°  siècle    qu'il    faut, 
d'après  Lelong  (4),    rapporter  la  traduction  ou  plu-        ■ 
tôt  la  paraphrase  de  Pierre  de   Paris   ,5)  ;  mais  le        | 
manuscrit  est  d'une  écriture  très-récente   (commen-        | 
cément  du  xiv'  siècle),  et  quoiqu'il  soit  évidemment 
une    mauvaise    copie  d'un  texte    plus    ancien,    rien 
ne  nous   autorise  à  le    reporter  à  celte  époque. 

L'abbé  Lebœufnous  donne  sur  le  sujet  qui  nous 
occupe  quelques  autres  renseignements.  «  Albéric, 
dit-il,  assure  dans  sa  chronique  (ad  annum  1177;  que 
Lambert  de  Liège,  autrement  dit  de  Saint-Christophe, 
traduisit  auxii*"  siècle  les  vies  des  saints  etles  Actes  des 
apôtres  (G)  ».  Le  même  savant  cite  une  traduction  du 
Cantiquedescantiques,faite,  suivant  Lambert  d'Ardres, 
par  un  nommé  Landri  deWallanio  :  «  On  ne  la  retrouve 
plus,  peut-être  fut-elle  supprimée  à  cause  du  mauvais 
usage  qu'on  pouvait  en  faire.  » 

C'est  vers  ce  temps  que  se  place  la  traduction  vau- 
doise.  Il  est  certain  qu'elle  n'était  pas  l'œuvre  de 
Pierre  Yaldès  lui-même  :  il  n'avait  pas  assez  d'instruc- 
tion pour  entreprendre  un  pareil  ouvrage.  Ce  fut,  nous 
apprend  le  dominicain  Etienne  de  Bourbon  (7),  un 
prêtre  de  Lycn,  nommé  Etienne  de  Ansa  ou  de  Emsa, 
qui  fit  cette  version  pour  Valdès.  Elle  fu'  transcrite 
par  un  autre  prêtre  de  la  même  ville,  nommé  Bernard 
Ydros,de  quiE.  de  Bourbon  tenait  ces  renseignements. 
La  traduction  était  commencée  dès  1179,  puisqu'au 
concile  de  Latran,  tenu  cette  année  sous  Alexandre  III, 
des  partisans  de  Valdès  (8)  se  présentèrent  au  pape, 
avec  un  psautier  et  d'autres  Hvres  de  la  Bible,  traduits 
en  français,    et  lui    demandèrent   la  permission  de 

(1)  Ancien  Colbert  3133.  Dans  le  Calendrier  qui  se  trouve  en 
tête  du  vol.,  il  est  mention  de  S.  Louis,  mais  il  est  certain  que 
cette  mention  est  due  à  une  main  postérieure  à  celle  qui  écrivit 
d'abord  ce  manuscrit. 

(2)  Dans  Lelong,  Bibl.  Sacra,  1 .  c. 

(3)  Ibid. 
djlb.,],  323. 

(5)  Lelong  a  lu  P.  de  Patis,  mais  c'est  probablement  Paris  qu'il 
faut  lire.  Aussi  ne  nous  occuperons-nous  de  cette  traduction  que 
lorsque  nous  serons  arrivé  au  xiV  siècle.  V.  plus  bas. 

(6)  Rexherches  sur  les  plus  anciennes  traductions  en  langue  française, 
dans  les  Mémoires  de  l'Acad.  des  Inscript.  (1751),  t.  XVII,  p.  720. 
Lamberg  le  Bègue,  prêtre  de  Liège,  instituteur  des  Béguines, 
mourut  avant  1189  [IHU.  lia.  de  la  France,  t.  XIV,  p.  403).  L'at- 
tribution que  lui  fait  l'abbé  Lebeuf  de  plusieurs  traduc'ions,  ne 
reposerait,  selon  VEist.  lin.,  sur  rien  de  positif  (ih.  p.  406.). 
Cependant  l'auteur  de  cette  notice  venait  de  dire  :  «  Cilles  d'Orval 
atteste  qu'il  s'occupa  dans  sa  prison  à  traduire  en  langue  vulgaire 
les  Actes  des  apOtres  »  (p.  403). 

(7)  Mort  en  1261.  De  VII  donis  Spiritus  sancti,  pars  !V,  lit.  7, 
c.  30,  dans  d'Argentré,  Colleetio  judidorum,  Paris  1724.  in-P*,  1. 1, 
p.  87. 

(8)  Hfais  non  Valdès  lui-même,  car  le  Chronicon  Uspergense 
nomme  le  principal  d'entre  les  Vandois,  Bernhard  (Labbe,  Con- 
cilia, t.  X,c.  Ia33l. 


5b7 


ESSAI  SUR  L'IIISTOIUE  DE  LA  BIBLE 


î;58 


prôclier  (1).  Gaulier  de  Miippes,  ù  qui  le  pape  confia 
l'exaincii  ilo  l'alVaiie,  se  moqua  des  pauvres  de  Lyon 
et  fil  if'jelerleur  demande. 

Celle  tiaduclion,  due  à  l'inilialive  do  Valdôs,  com- 
prenail-elle  tout  l'ancien  et  le  nouveau  Teslanienl? 
Nous  n'avons  pas  de  JocunientssulHsants  pour  répondre 
à  celte  question.  Mous  ne  pouvons  pas  plus  sîae- 
ment  conjeclurer  si  elle  éloil  lilléraleou  ylosée.  Gaulier 
de  Mappes  nous  apprend  que  le  psautier  des  Vaudois 
était  glosé.  Traduire  littéralement  n'était  pas  trop 
conforme  aux  habitudes  du  lemps^  qui  aimait  les  gloses 
dans  le  Icxle,  dil  M.  Ueuss.  El  pourtant  les  traduelions 
du  psaulier  que  nous  avons  citées  tout  à  l'heure  ne 
renferment  pas  de  gloses.  Valdès  en  iil-il  introduire 
dans  sa  traduction?  Nous  pouvons,  avec  plus  de  pro- 
babilité tenir  pour  rariirmalive,  quel  que  fût  l'amour 
de  l'hérésiarque  pour  la  liltéralilé  (2). 

La  langue  de  la  traduction  devait  être  sans  doute 
l'idiome  parlé  alors  à  Lyon  (3)  ;  mais  quel  était-il?  Ce 
que  l'on  peut  affirmer,  c'est  que  Emsâ  ne  s'était  servi 
ni  du  patois  des  Vaudois  modernes,  ni  du  pro- 
vençal (4). 

Existe  t-il  encore  des  exemplaires  de  cette  version? 
Lelong  en  doute  et  R.  Simon  avoue  qu'il  n'en  avait  pu 
voir  de  maimscrils  (5).  M.  Gilly  s'était  prononcé  en 
faveur  de  la  conservation  de  quelques  parties  de  ia 
traduction  vaudoise  (6)  ;  mais  les  preuves  qu'il  donne 
ne  sont  pas  suffisantes.  Le  seul  nouveau  Testament 
auquel  on  puisse  avec  certitude  attribuer  une  origine 
vaudoise,  est  postérieur  à  l'an  1519(7).  Il  est  donc 
impossible  de  retrouver  l'œuvre  d'Etienne  de  Emsâ. 

MM.  Paulin  Paris  (8)  et  Berger  de  Xivrey  (9)  suppo- 
sent qu'il  existe  encore  des  exemplaires  manuscrits  de 
quelques  parties  de  cette  version.  Le  manuscrit  fran- 
çais 899  de  la  bibliothèque  nationale  est  voisin  de 
l'époque  où  Innocent  III  condamnait  les  traduelions 
de  Metz,  dont  nous  allons  parler  tout  à  l'heure.  Mais, 
dit  M.  P.  Paris,  on  ne  désigne  à  cette  époque  aucun 
autre  traducteur  que  Emsâ.  Ne  pourrail-on  lui 
attribuer  la  traduction  contenue  dans  ce   manuscrit  ? 

La  pureté  du  style  ne  peut  être  un  motif  suffisant 
pour  repousser  le  travail  d'ua  Lyonnais  ;  car  ce  Lyon- 
nais était  grammairien,  et  nous  avons  vu  ailleurs 
qu'Aimé  de  Varennes,  habitant  du  Lyonnais,  faisait 

(i)  Il  Vidimus  in  concilio  Romano...  Valdesios  homines  idiotes, 
illileralos...  qui  librum  domino  papœ  praîsentaverunt,  lingua 
conscriptum  gallica,  in  que  textus  et  glossa  Psalterii,  plurimo- 
runique  legis  utriusque  librorum  continebantur.  «  (Denugis  curia- 
lium.  diitinctioiifS  quinque,  éd.  froin  the  unie.  ms.  in  the  bodleian 
library,  by  Th.  Wrigt.  Printed  for  the  Camden  Society,  MDCCCL, 
in-4°  p.  64). 

(2)  Reiiss,  Rev.  de  Théol.  ib.  pp.  332  et  333. 

(3]  Ibid.  p.  334. 

(4)  Je  ne  parle  pas  delaiVo6?a  Leyaon,  dont  la  critique  a  fixé  la 
date  vùritiibie  au  xv'  siècle  (v.  P.  Meyer,  Revue  crit.  d'kist.  et  de 
lin.,  t.  I  (18G6),  pp.  36-42),  ni  de  la  prétendue  confession  de  foi 
de  1120,  dinl  M.  K.  Reuss  a  fait  voir  le  peu  d'antiquité  [Rev.  de 
théol.  t.  11,  pp.  32t)-328). 

(5)  Hisl.  crit.  des  vers,  du  N.  T.,  p.  317. 

(6)  The  romaunt  version  of  tlœ  Gospel  according  to  S.John.,.  Lon- 
don  1848,  in-8». 

(7)  Reuss,  ibid.,  t.  VI,  pp.  74-80. 

(8)  Manuscrits  français,  t.  VU,  p.  188. 

(9)  Etudes  sur  le  texte  et  le  style  du  N.  T.  Paris,  1856,  in-8», 
pp.  S7  et  suiv. 


des  vers  français  fort  corrects  et  même  très-élégants. 
D'ailleurs  l'ouvrage  d'Etienne  de  Emsâ,  copié  par  un 
scribe  de  Champagne  ou  de  l'Ile-de-France,  se  dépouil- 
lait naturellement  de  ses  irrégularités  d'accent  et  de 
langage.  Or,  je  ne  doute  pas  que  le  manuscrit  899 
n'ait  été  exécuté  dans  le  diocèse  de  Ileims  ou  dans 
celui  de  Sens  (1).  » 

Nous  allons  ciler  quelques  passages  de  celle  tra- 
duction, pour  permettre  de  la  mieux  juger. 

«  -Me/,  li  serpens  estoit  li  plus  noiscus  de  toutes  les  choses  qui 
ont  unie  et  que  damedex  avoit  fel.  Kt  il  dist  à  la  feme.  Por  quoi 
■vous  a  dex  coniando  que  vos  ne  mengiez  pas  de  touz  les  luz  de 
paridis.  La  femme  rcspondi  .-nos  mangerons  del  fruit  do  luuï  les 
fuz  de  paradis,  mes  il  nos  a  comande  que  nos  ne  menjous  pas  del 
fruit  (loi  fust  qui  est  au  milieu  de  paradis  et  ijuc  nos  ni  aloutlions 
pas  que  nos  ne  muiions.  Li  serpenz  dist  a  la  feme  :  \oi  ne  uior- 
roiz  pas.  Uamedexset  bien  que  lejorque  vos  en  mangeroiz,  voslre 
hueil  seront  aouvert,  et  seroix  si  corne  dex  sachant  bien  et  mal. 
La  feme  vU  que  li  fuz  estoit  buens  a  mengier,  et  beaus  et  deli- 
tablus  a  veoir.  Si  prist  del  fiuit  et  en  menja,  et  en  dona  a  son 
mari  et  il  en  menja.  lit  li  hueil  dambedeus  furent  aouvert.  Et 
quant  il  sorent  que  il  estoienl  nu,  il  cousirent  fueiUe  de  figier  et 
se  tirent  braies.  Lt  quant  il  oireut  la  voiz  dameJeu  qui  uioil  en 
paradis  au  vent  après  midi,  Adam  et  sa  feme  se  repostrent  el 
milieu  de  paradis  (2). 

Voici  la  traduction  du  premier  psaume  : 

0  Li  hom  est  beneoiz  qui  na!a  pas  el  conseil  des  félons  et  qui 
nesiat  mie  en  la  voie  des  pecheors,  et  qui  ne  sistmie  en  lachaiere 
de  pestilence. 

Mes  sa  volentez  est  en  la  loi  nostre  Seignor,  et  il  i  pensera  par 
jor  et  par  nuit. 

Et  il  sera  comme  li  arbres  qui  est  plantez  ioste  le  decorement 
des  eues,  qui  donra  son  fruit  et  son  tens. 

Et  sa  lueille  ne  charra  mie,  et  tout  ce  quil  fera  sera  en  pros- 
périté en  tout  tens. 

Li  félon  ne  seront  raie  8n  tele  manière,  mes  seront  corne  la 
poudre  que  li  venz  lieve  de  terre. 

Et  por  ce  ne  ressordront  mie  lie  félon  en  iugemeut,  ne  li  pe- 
cheor  el  conseil  dos  iusles. 

Force  a  coneu  nostre  sires  la  voie  des  iustes,  et  là  voie  des 
elons  périra  (3).  » 

Donnons  maintenant  la  description  du  combat  de 
David  contre  Goliath: 

«  Saul  arma  David  de  ses  armes,  et  li  mist  son  hiausme  sor 
son  chief,  et  li  vesti  son  haubert.  Et  quant  David  ot  ceint  sespee 
sor  ses  armes,  il  comença  a  essaier  se  il  peust  aler  armez,  car 
il  ne  lavoit  pas  acostume.  11  dist  donc  a  Saul.  Ge  ne  poroie  ainsi 
aler,  car  ge  ne  lai  pas  acostume.  Si  se  desarma  et  prist  son 
baston  quil  avoit  toz  jors  en  sa  main,  et  prist  v.  clerres  pierres 
dans  ruissel  et  les  misien  sa  penetiere  que  il  avoit  o  lui,  si  come 
ont  li  pasteur  (4),  et  prist  sa  fronde  en  sa  main.  Si  ala  contre  le 
Philislien.  Et  li  Philistiens  vint  contre  David,  et  ses  e.^cuiers 
devant  lui  (3).  Et  quant  il  reguarda  et  il  vist  David,  il  lot  en  despit. 
Li  enfes  osloit  rous  et  beaus  ;i  voir.  Li  Philistiens  li  dist  :  ja  ne 
suis  ge  pas  chiens  que  tu  vienz  contre  moi  o  baston.  Li  Philistiens 
maudist  lors  David  en  ses  dex  (6).  Et  David  li  dist  :  vien  contre 
moi  0  hante  et  o  escu  et  o  glaive,  et  ge  vien  a  toi  o  nom  dame- 
deu  qui  est  sire  de  lost  as  fils  Israël  qne  tu  as  hui  laidengiez  (7). 
Et  dex  te  douera  en  ma  main  si  que  ge  toccirai  et  te  couperai  le 
chief,  et  donerai  encore  a  tuit  les  charoingnes  de  lost  as  Philis- 
tiens as  oiscaus  del  ciel  et  as  bestes  de  la  terre,  que  tuit  cil  qui 
sont  en  terre  sachent  que  dex  est  el  pueple  Israël.  Et  en  ceste 
assemblée  sache  que  damedex  ne  sauve  pas  o  glaive  ne  o  hante, 

(1)  Mss.fr.  t.  Vil,  p.  189. 

(2)  FM. 

(3)  F»  233. 

(4)  Si  come...  est  un  glose. 

(5)  Le  Irad.  a  plutôt  abrégé  ici  que  traduit  tout  à  fait  littéra-r 
lement. 

(6)  Le  traducteur  ou  le  cojiisle  a  oublié  ici  un  verset. 

(7)  La  Irad.  est  ici  assez  peu  exacte. 


559 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


560 


car  ceste  bataille  est  sene  et  il  vos  livrera  ea  noz  mains.  Quant 
)i  Philislieni  fa  venuz  près  de  David,  David  s'avança  et  ala  contre 
lui  et  mist  sa  main  en  sa  panetière,  si  prisl  i  pierre  et  l.igita  o  sa 
fonde,  si  quil  feiisl  le  Pliili?tlen  el  front  si  aspresracnt  que  la 
pierre  li  entra  el  front  et  quil  cbai  adenz  sor  la  teire.  Einsi  occist 
David  le  Philistien  (1). 

La  traduction  de  l'ancien  Testament  et,  comme  on 
peut  en  juger  par  ces  extraits,  assez  fidcla;  les  gloses 
n'y  sont  pas  multipliées,  quoiqu'on  en  rencontre  plus 
dans  Us  Psaumes  que  dans  les  livres  historiques.  Le 
livre  de  Job  (2)  est  en  particulier  traduit  fort  littéra- 
lement et  serre  le  texte  de  très-près.  Les  gloses  sont 
plus  nombreuses  dans  le  nouveau  Testament.  Ainsi  au 
chap.  V  de  S.  Mathieu,  v.  21,  on  lit  :  «  cil  qui  ocira 
sera  corpable  de  jugement,  ce  est  a  dire,  il  sera  cor- 
pablcset  doit  estre  jugiez  a  mort  (3).  »>  Auch.  lO,  v.  1  : 
a  lor  dona  pooir  sor  les  malignes  espiiz,  ce  est  sor 
les  deables  qu'ils  les  gelassent  fors  [4).  »> 

IS'ousne  multiplierons  pas  ces  cilalicns:  celles  qui 
précèdent  suffisent  pour  donner  une  idée  de  la  manière 
du  traducteur. 

Doit-on  voir  dans  cette  traduction,  comme  le  veulent 
MM.  P.  Paris  et  B.  de  Xivrey,  celle  des  Vaudois  ?  Rien 
assurément  ne  nous  autorise  à  l'admettre,  comme  rien 
non  plus  ne  nous  force  à  le  rejeter.  Nous  croyons 
cependant  que  la  Bible  française  dont  nous  parlons  a 
été  écrite  par  un  catholique  CJèle,  et  que  rien  n'auto- 
rise à  y  voir  l'œuvre  d'un  hérétique. 

En  1198,  circulait  à  Metz  une  version  des  quatre 
Évangiles,  des  Épîtres  de  S.  Paul,  du  livre  des 
Psaumes,  avec  d'autres  parties  de  la  Bible  el  des  com- 
mentaires moraux  sur  Job.  L'évêque  de  Metz  jugea 
prudent  de  consulter  le  pape  Innoce.it  III  à  ce  sujet. 
Dans  sa  réponse  le  souverain  pontife  réprima  cette 
nouveauté  (5).  Ce  qu'il  condamne  surtout,  ce  sont  les 
assemblées  secrètes  où  l'on  se  réunissait  pour  lire  celle 
traduction,  el  la  tentative  faite  en  même  temps  par  des 
laïques  pour  se  passer  des  prêtres  (6).  Dans  une  lettre 
spéciale  au  chapitre  de  Metz,  Innocent  III  s'élève  plus 
fortemeul  contre  ces  traductions,  prescrit  d'en  recher- 
cher l'auteur  et  de  savoir  quels  sont  ses  sentiments  et 
sa  foi  (7}. 

En  l'absence  des  textes,  il  est  impossible  de  résoudre 
la  question  d'identité  de  ces  traductions  de  Metz  avec 
celles  des  Vaudois.  D'après  M.  Reuss,  elles  devaient 
plutôt  ressei.bler  à  celle  des  Albigeois. 

Des  traductions  envers  delà  Bible  existent  dès  cette 
époque.  Donner  le  nom  de  traduction  à  ces  poèmes  est 

(1)  F"  137. 

(2)  F-'  217-222. 

(3;  F-  373,  col.  1". 

(4)  F-  276. 

(5)  «  Quos  cum  aliqui  parochiaiium  sacerdotum  super  his  cor- 
ripcre  voluissenl,  ipsi  eis  in  faciem  restilerunt,  conantes  inducerc 
rationes  de  sciipturis,  quod  ab  his  non  dcberent  aliquatenus 
prohiberi  -  (Efjistol.  Innoc.  III,  lib.  11,  p.  141,  cd.  Baluze,  t.  II, 
p.  4321. 

(6)  «  Quidam  etiam  ex  eis  simplicitatetn  sacerdotum  suorum 
fastidiunt,  et  cum  ipsis  pcr  eos  verbum  salutis  propinilur,  se 
melius  hal)ere  in  libellis  suis,  etprudentius  seposseid  eloquisub- 
murmurant  in  occullo.  »  'Ihid.]. 

(7j  «  Inquiralis  eliara  sollicite  veritatem,  quis  fuerit  auctor 
translationis  illius,  quœ  intentio  transferentis,  quœ  fides  ulen- 
lium,  qua;  caussa  docendi,  si  se.l(im  aposlolicam  et  catholicaru 
ecclesiam  venerentur.  »  (il,,  p.  43.j). 


peut-être  aller  loin  :  assurément  le  mot  paraphrase  est 
plus  exact.  A  la  fin  de  ce  siècle,  en  1192,  un  Cham- 
penois, nommé  Evrart,  écrivit  une  histoire  de  la 
Genèse  (1).  11  nous  donne  lui-même  la  date  de  son 
travail  dans  les  vers  suivants: 

Cil  ki  lestoire  li  descrit 

Dit  ke  tant  avoit  en  lescrit 

Mil  et  deus  cens  ans,  seul  viij.  mains, 

Ke  Deus  en  terre  vint  humains 

Et  qu'il  prist  incarnation. 

Par  sainte  annunlalion, 

El  cors  a  la  virgeue  Pucele 

Dont  dolre  vie  renouvelé  (2). 

Nous  savons  qu'Evrart  était  Champenois  par  les 
grands  éloges  qu'il  fait,  dans  son  prologue  et  dans 
divers  endroits,  du  comte  Henri  de  Champagne  et  de 
sa  femme  la  comtesse  Marie.  Les  louanges  qu'il  donne 
à  la  cathédrale  de  Troyes,  construite  par  le  même 
comte,  nous  amènent  à  la  même  conclusion  (3). 

Voici  le  début  du  poëme  d'Evrarl: 

In  principio  creavit  Deus  celum  el  terram. 
Or  mescoutez  ne  vos  desplaise  : 
Je  orez  pur  coi  Ion  se  taise 
Et  bien  et  bel  et  dulcement 
Si  coni  Ueus  al  commencemeat 
Créa  et  lo  ciel  et  la  terre, 
Duni  il  lient  la  clef  et  la  serre 
Eu  sa  baillie  el  en  sa  main. 
Et  nuit  el  ior  et  soir  et  main. 
Al  commencement  ie  di  bien 
Si  ni  cuit  mesprendre  de  rien 
Ensi  puet  estre  enromancie 
Qua  ce  que  deuz  ol  conimencie 
Doit  avoir  fin  en  pluisors  choses 
Ke  je  vos  nomerai  sens  gloses  (4). 

L'auteur  est  assez  familier  avec  l'ancien  el  le  nouveau 
Testament,  qu'il  cite  souvent;  il  avait  sans  doute  sous 
les  yeux  une  Bible  glosée,  peut-être  même  l'histoire 
scolastique,  dont  nous  allons  parler  tout  à  l'heure.  Ses 
interprétations  allégoriques  sont  assez  curieuses.  Ainsi, 
à  propos  de  Benjamin,  dont  la  naissance  causa  la  mort 
de  Rachel,  Evrart  fait  une  application  à  l'apôtre 
S.  Paul,  de  ce  passage  de  la  Genètic  : 

Nos  en  resiot  molt  et  conforte 
Que  de  son  tribu  fu  sainz  Pous  (o) 
Cil  qui  de  travail  en  repous 
Se  misl  et  meinl  autre  après  lui. 
Bien  puet  on  dire  de  celui 
Quil  ett  filz  de  la  dcstre  au  père 
Et  de  lui  lu  mole  sa  mère. 
Morte  de  lui,  ce  neseil  nuls 
Mes  ge  vos  en  dirai  dessus 
La  glose  tel  com  ge  la  sai, 
Que  bien  lailoicbie  a  lessai  (6). 
Sainz  Pois  fu  tel  et  niaus  tirans 
Et  sor  sainte  église  furanz, 
Por  ce  quil  cuidoit  bien  tenir 
Sa  loi,  quant  il  pooit  venir 
Sor  cresliens  lot  destruoit  (7). 

(1,11  y  en  a  trois  ex.  à  la  Bibl.  nat.  fonds  fr.  900,  Wih^  et 
12,457.  —  L iuvcHtdrc  des  jnanuscrits  français...  par  M.  Delisle, 
Paris,  in-8°,  t.  I,  b.9,  semble  faire  deux  ouvrages  distincts  des 
deux  n»  indiquiK-;,  quoique  ce  soit  le  même. 

(2)  15,456,  r  3,  v°,  col.  2=. 

(3)  Ibid.,  note  ms.  de  M.  Paulin  Paris. 

(4)  Ibid,  f.  3,  V  col.  2'. 

(b)  12456,  f«  104  :  «  fu  Sains  Polz  ». 

(6)  12456  omet  :  «  lai.  » 

(7)  Ib.  :  «  Deslruianl.  » 


561 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIRLE 


562 


Et  la  synagogue  eslruoil  (l) 

Au  inielz  (|iiil  la  jiooit  cslruiio, 

Cesl  pur  saillie  église  desliuice. 

Quant  dex  volsl  qu'il  se  porpensast 

Por  mal  laissier,  et  ce  tcnsast 

Qiiil  soloil  (Icstruiie  clal'alre 

Tuiitto>t  qu'il, si  (-')  pooit  embatre. 

Mi's  (laiiunlex  le  converti 

Quant  a  sainte  et,'lise  averti 

i:t  quil  i  fil  treanz  et  fiTi» 

l.onc  ce  quil  ot  est  enfers 

Lors  fu  sa  luere  par  lui  morte 

Ensi  corn  la  ver  te  raporte. 

La  synagoge  ère  sa  mère...  (3)  » 

Ces  fragments  suffiront  pour  faire  apprécier  la 
méthode  que  les  poètes  d'alors  suivaient  lorsqu'ils 
prenaient  la  Bible  pour  sujet  de  leurs  compositions. 
11  n'y  faut  pas  chercher  d'originalité  :  Evrart  traduit 
et  développe  le  texte  qu'il  a  sous  les  yeux,  mais  sans 
jamais  y  chercher  matière  à  ce  que  nous  appelons 
aujourd'hui  poésie.  Comme  les  jongleurs  et  les  trou- 
vères ses  contemporains,  il  versifie  avec  facilité,  mais 
il  délaie  si  bien  sa  pensée  qu'il  finit  par  la  noyer  et  lui 
enlever  toute  valeur  (4). 


Le  travail  le  plus  célèbre  au  moyen  âge  fut  la  com- 
pilation de  Pierre  Comestor  ;  il  est  probable  que 
beaucoup  de  clercs  la  préférèrent  à  la  Bible  elle- 
même. 

**■  Pierre  Comestor,  c'est-a-dire  le  Margeur  (5),  d'abord 
doyen  de  l'église  de  Troyes,  puis  chancelier  de  celle 
de  Paris  en  1164,  chargé  de  l'école  de  théologie  de 
cette  cathédrale  jusqu'en  1169,  enfin  chanoine  de 
Saint-Victor,  mourut  suivant  les  uns  en  1179,  suivant 
les  autres  en  1198  (G).  Il  passa  pour  un  des  plus 
habiles  théologiens  de  son  temps  (7). 

Il  avait  dédié  son  Histoire  scolastiqiie  à  Guillaume, 
archevêque  de  Sens  ;  comme  ce  prélat  fut  transféré, 
en  1176,  à  l'archevêché  de  Reims,  nous  connaissons 
la  date  approximative  de  l'achèvement  de  l'ouvrage,  et 
nous  pouvons  le  placer  vers  1173  (8).  Il  est  in  itulé: 
Scolaslica  historia  super  velus  et  novum  Testamenium 
cum  addilionibus  atque  incidentiis  (9).  C'est  une  histoire 

(1)  Ib.  :  «  Estruiant.  » 

(2)  Ib.  :  «  Quil  se.  » 

(3)  000,  f°  82. 

(4)  M.  Gas;on  Paris  signale,  d'après  M.  Stengel  (Rivista  de  filo- 
logia  Romanza.  t.  II,  p.  82-91),  des  fragments  d'une  véritable 
chanson  de  geste  sur  les  Machabées.  «  L'éditeur  a  reconnu  que 
lepoëuie,  écrit  au  xiii»  siècle,  devait  remonter  au  xii'  siècle,  et 
que  le  dialecte  était  celui  du  sud-est  du  domaine  français  »  (Ro- 
viania,  1875,  p.  498). 

(5)  Trithème  {de  Script,  eccl.  c.  380),  dit  :  «  Quod  sanctœ  scrip- 
turae  auclorilates  in  sermonibus  sœpius  allegando,  quasi  in  ven- 
trcm  meuioriae  manducarit.  » 

(6)  V.  du  Boulay,  Eist.  univ.  Paris,  saec.  IV,  p.  443.  M.  L.  de 
Lincy  place  la  mort  de  Comestor  en  1178  (les  IV  Livres,  introd. 
p.  X.\lll). 

(1^  y.  d.  Ceillier,  t.  XIV,  p.  743,  et  Reuss.,  Revue  de  théoL, 
t.  XIV,  p.  3  et  suiv. 

(8j  Hist.  bu.  de  la  France,  t.  XIV,  p.  14. 

(9)  Imprimé  pour  la  première  fois  à  Reutling,  1471,  in-f".  Nous 
nous  sommes  servi  des  éd.  de  Frellon,  Paris,  1513,  in  8°,  de  Lyon, 
1^43,in-8^  et  de  Migne,  Patr.  lat.,  t.  CXCVIll,  col.  1049-172l! 
qui  reproduit  l'édition  donnée  par  Sacedo  à  Madrid,  1699,  in-4'''. 


de  la  Bible,  divisée  en  seize  livres,  qui  va  depuis  le 
commencement  de  la  Genèse  jusqu'à  la  fin  des  Actes 
des  apôtres,  et  embrasse  ainsi  tous  les  siècles  qui 
s'étendent  de  la  création  du  monde  à  l'an  63  après 
Jésus-Christ  (1).  On  trouve  dans  ce  récit,  mêlées  à  de 
nombreuses  citations  des  Pères,  des  digressions 
d'histoire  naturelle  et  de  métaphysique,  comme  on  en 
faisait  alors. 

Pierre  le  Mangeur  y  étale  une  vaste  et  indigeste 
érudition.  A  propos  de  l'expression  crcavit,  du  premier 
chapitre  de  la  Genèse,  il  s'écrie  que  Moïse  par  ce  mot 
écrase  les  erreurs  de  Platon,  d'Aristote  etd'Epicure  (2). 
Il  cite  souvent  des  mots  grecs  ideas,  île  (3).  Il  sait 
quelque  peu  d'hébreu  :  «  Ubi  nos  habemus  Deus, 
hebiœushabet  Eloim  ».  El  plus  loin  :  «  Ilebrœus  habet 
Y^ro  super  ferebatur ,  incubabat,  vel  syralingua  :  fovebat, 
sicut  avis  ova  »  (4).  Ailleurs  ;  «  Quod  vero  legilur  in 
Genesi  :  Ilic  eril  [crus  horno,  hebraeus  habet p/iara,  quod 
sonat  onager(5j.  »  Plus  loin,  à  propos  de  Bersabee,  il 
distingue  les  deux  sens  hébreux  du  mot  Sabce  (6).  Il 
semble  donc  que  Pierre  avait  quelques  notions  d'hé- 
breu, et  l'on  pourrait  peut-être  soutenir  que  pour  lui 
Vhebraica  veritas  n'est  pas  seulement  la  traduction  de 
S.  Jérôme  (7). 

Il  a  des  notions  assez  exactes  sur  les  diverses  traduc- 
tions de  la  Bible,  antérieures  à  celles  de  S.  Jérôme, 
et  il  cite  souvent  les  versions  de  Théodotion  et  de 
Symmique  (8)  .  Josèpiie  lui  est  familier,  et  quelque- 
fois il  nomme  Bérose  (9),  Philon  (10),  Pylhagore  (il), 
Origène  (12).  Mais  à  côté  de  ces  traces  d'érudition 
sérieuse,  que  de  contes,  de  préjugés,  d'ignorances,  sur 
lesquels  il  s'étend  longuement  et  avec  une  complaisance 
visible  II  fera,  par  exemple,  une  longue  dissertation 
sur  la  saison  de  l'année  dans  laquelle  le  monde  a  diî 
être  créé,  et,  après  avoir  exposé  diverses  théories  sur 
un  point  si  important,  il  conclut  :  «  In  martio  factum 
dogmatizat  Ecclesia  (13).  La  génération  spontanée  lui 
paraît  certaine,  et  il  ne  doute  nullement  que  les  mouches 
et  les  vers  ne  naissent  de  la  corruption  (14).  La  feuille 
du  figuier  a  des  propriétés  extraordinaires  (15);  le 
crachat  de  l'homme  à  jeun  tue  le  serpent  (16).  Dans  la 
mer  Morte,  tout  ce  qui  vit  surnage,  tout  ce  qui  est 
sans  vie  s'enfonce  :  «  Lucerna  ardens  supernatat, 
extjncta  mergitur.  »  Autour  de  cette  mer,  les  fruits, 

(1)  «  Inantiquis  editionibus  nullum  librorum  sive  XVI,  ut  Lab- 
beus  et  Caveus,  sive  XX,  ut  Trithemius  et  Simierus,  vestigium, 
sed  tantum  librorum  hisioricorum  historioe  distinguuntur,  ut  his- 
toria Geneseos  per  capita  115,  historia  Exodi  per  capita  78,  etc.  » 
(Fabricius,  dans  Migne,  ibid.,  c.  1049). 

(2)  Migne,  c.  1055. 

(3)  Migne,  c.  1062. 

(4)  Ib.  c,  1057. 

(5)  Ib.  c.   lO'je. 

(6)  Ib.  c.  1104. 

(7)  M   Keuss,  Op.  cit.,  p.  9,  est  d'un  avis  contraire  au  nôtre. 

(8)  /6.  c.  1077,  1083,  etc. 

(9)  Ib.  c.  1085. 

(10)  Ib.  c.  1088. 
(il)  /6.  c.  1067. 

(12)  Ed.  Frellon,  f°  173  v°. 

(13)  Migne,  c.  1050.  Je  dois  dire  que  Roger  Racon,  dans  l'Opus 
tvriium.  s'occupe  aussi  de  cette  question. 

(14)  /6.C  1062. 
(lo)  Ib.c.  1073. 
(16)  Ib.  c.  1074. 


i; 


SERIE. 


36 


563 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIRLE 


564 


beaux    en    apparence,    sont    en    dedans    pleins   de 
cendres  (1). 

A  la  suite  de  son  récit  de  la  visite  de  la  reine  de 
Saba  à  Salomon,  il  ajoute  gravement  sur  le  bois  de  la 
croix  la  légende  suivante,  qui  a  été  si  populaire  au 
moyen  âge  :  «  On  dit  que  cette  reine  écrivit  à  Sa- 
lomon  ce  qu'elle  n'avait  pas  0;é  lui  dire  de  Aive  voix  : 
elle  avait  vu  dans  le  temple  (2)  un  morceau  de  bois 
auquel  devait  être  plus  tard  suspendu  quelqu'un  dont 
la  mort  serait  cause  de  la  destruction  du  royaume  des 
Juifs.  Certains  indices  le  lui  firent  connaître  au  roi. 
Par  crainte,  Salomon  le  fit  cacher  profondément  en 
terre.  C'était  la  vertu  de  ce  bois  qui,  lorsque  l'eau 
s'agitait  dans  la  piscine  probatique,  guérissait  les 
malades.  (Les  Hébreux  se  défendent  d'avoir  ces  dé- 
tails dans  leurs  livres).  On  ne  sait  comment,  au  temps 
de  N.  S.,  ce  bois  aura  surnagé.  On  croit  qu'il  servit  à 
faire  la  croix  de  Jésus.  (3).  » 

Souvent  Comestor  ajoute  des  particularités  incon- 
nues au  texte  biblique.  Après  avoir  reconnu,  après 
S.  Epiphane,  que  la  transformation  de  Nabucho- 
donosor  en  bête  ne  fut  pas  réelle,  mais  un  effet  de  son 
imagination  et  ce  que  nous  appellerions  aujourd'hui 
\}nelyca)Uhrophie,  il  ajoute:  «  Et  videbatur  ei  quod 
a  bos  esset  in  anterioribus,  et  in  posterioribus  ko, 
(  secuodum  tyrannorum  mysterium,  qui  in  prima 
0  aetate  voluptalibus  dediti,  et  cervicosi  jugo  Belial 
«  subduntur  ;  in  fine  vero  interûciunt,  diripiunt  et 
i  conculcant  (4).  »  Comestor  a  choisi  sans  doute  ce 
détail  dans  la  traduction  de  Théodotion  pour  placer  la 
réflexion  morale  qu'il  ajoute  (5). 

Ses  idées  linguistiques  sont  assez  curieuses.  La  lan- 
gue hébraïque  fut  au  commencement  du  monde  la 
seule  en  usase  :  c'est  en  cette  lungue  qu'Adam  donna 
leurs  noms  aux  divers  animaux  (G).  Quant  à  sa  science 
étymologique,  quelques  citations  la  feront  juger  :  «Di- 
ci  cuntur  autem  bestiœ  quasi  vastiœ  a  vastando,  id  est 
<t  leedendo   et  sœviendo  (7).  »  Et  ailleurs  :   «  dicitur 
<t  cœlum  quasi  casa  Elios  (8).  "  La  lumière  est  ainsi 
a  appelée  •  quia  luit,  id  est  purgat  tenebras  (9) .  »  Le 
firmament  s'appelle  cœlum,  «  quia  celât,  id  est  tegit 
«  omnia  sensibilia  f  1 0) .  »  Le  sol  a  reçu  le  nom  de  terra, 
«  quiateritur  pedibusanimanlium '11).  «  Le  soleil  doit 
son  nom  à  ce  qu'il  luit  seul,  «  quia  solus  lucet,  id  est 
a  nullum  cum  eo(12).  » 

(I)Migiie,c.  HOl. 

(2)  Qques  rass.  ont  :  «  In  domo  saltus.  » 

(3i  Ed.  Frellon,  1»  130  V.  Dans  l'AvoîijiVe  de  l'Enfance,  ch.  39« 
on  lit  que  le  trône  du  roi  de  Jérusalem  était  fal)riqué  avec  un  bois, 
qui  existait  dès  le  temps  de  Salomon  (Trad.  lîru net,  Paris,  1863 
n-12  89).  V.  aussi  la  légende  de  l'invention  de  la  Croix.  dansJ.  del 
Vora"ine,  La  Légende  dorée,  Ir.  par  G.  B.,  Paris  1813,  in-12,  t. 
II,  p-^lOS,  et  Mussafia,  SuUa  Leggenda  del  Legno  délia  troce,  Vienne, 
Gerold,  1870. 

(4)  Ed   Frellon,  1°  167  y\ 

(5)  Tbéodotien,  au  lieu  d'ojseauique  porte  le  texte,  a  lu  lions,  et 
a  traduit  w;  >eovTuv.  11  est  possible  aussi  que  la  refle.^ion  de 
Comestor  soit  empruntée  à  quelque  Bestiaire,  genre  de  compo- 
sition d  fréquent  à  l'époque  où  il  écrivait. 

(6)  Ed.  -Migne,  c.  1070. 
'  rolbid.c.  1062. 

[H)lbid.  c.  10.58. 

(9)  Frellon,  f»  l.v". 

(10)  Jb.,  f  2. 
(Il)76.,r2,  V,  —  (12)  Ibid. 


Ces  développements  sont  bien  plus  considérables 
dans  le  Pentatcuque  que  dans  les  autres  livres,  qui 
d'ailleurs  y  prêtaient  moms. 

IS'otons  encore  que  les  livres  d'Esdras  et  les  petits 
prophètes  (1)  ne  sont  pas  expliqués  dans  VHistoire 
scolastique,  qui,  après  avoir  brièvement  analysé  les 
livres  des  Machabées,  passe  au  Nouveau  Testament, 
où  le  récit  se  termine  par  la  mort  des  apôtres 
S.Pierre  et  S.  Paul. 

Quel  jugement  porter  sur  cet  ouvrage  V  Suivant 
quelques  auteurs  (2),  «  le  but  de  Comestor  fut  de  résu- 
mer en  un  seul  corps  d'ouvrage  les  connaissances  di- 
verses qui,  de  son  temps,  étaient  considérées  comme 
indispensables  à  l'étude  du  texte  sacré.  En  étendant 
toujours  le  cercle  des  interprétations,  on  était  parvenu 
à  composer  une  encyclopédie,  et  à  appliquer  au  livre 
par  excellence  tous  les  travaux  de  l'esprit  humain.  » 
Ce  jugement  si  élogieux  dépasse  un  peu  la  mesure,  et 
il  n'est  pas  probable  que  Comestor  ait  v"sé  si  haut. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  succès  de  Vllistoria  scolastica 
fut  immense.  L'ouvrage  se  répandit  promplement  en 
France,  en  Allemagne,  en  Italie.  On  n'appela  plus 
Comestor  que  le  maire,  le  maître  en  histoire  (3). Nous 
étudierons  bientôt  la  traduction  de  VHisloria,  si  popu- 
laire au  moyen  âge,  qui  a  pour  auteur  Guiars  des 
Moulins.  Indiquons  dès  maintenant,  comme  preuves  de 
celle  popularité,  deux  traductions  allemandes  rimées 
de  YHisioria  scolastique,  l'une  écrite  par  ordre  de  Henri, 
landgravede  Tburinge,  l'autre  composéevers  1271  par 
Jean  Van  Mierlands  (4). 

A  côté  de  la  compilation  de  Comestor  peut  se  placer 
YAurora  de  Pierre  de  Riga.  Moins  connue  aujourd'hui 
que  Y  Histoire  scolastique  ;  elle  a  eu,  durant  le  moyen 
âge,  une  vogue  presque  aussi  grande.  Roger  Bacon 
s'indignait  de  ce  succès.  «Userait  bien  préférable, 
disait-il,  de  faire  réciter  aux  enfants  et  de  leur  faire 
écrire  en  prose,  non  pas  toute  la  Bible,  mais  les 
Évangiles,  les  Épîtres  et  les  livres  de  Salomon  (5).  » 
Ainsi,  plus  de  soixante  ans  après  la  mort  de  Riga,  YAu- 
rora était  encore  dans  les  mains  de  tous  les  écoliers. 

Pierre  de  Riga  mourut  à  Reims  en  1 209,  après  avoir 
été  chantre  de  Sainte-Marie  de  cette  ville,  et  chanoine 
régulier  dans  l'abbaye  de  Saint-Denis  de  la  même 
ville  (6).  Son  poème  biblique,  qui  contient  plus  de 
quinze  mille  vers,  reçut  de  l'auteur  le  nom  d'Aurora, 
parce  que,  comme  l'aurore  chasse  les  ténèbres  noc- 
turnes, cette  œuvre  dissipe  les  ombres  et  les  obscurités 
delà  vieille  loi:  le  moyen  peu  sûr  dont  Riga  se  sert 
pour  atteindre  son  but,  est  d'éclairer  le  sens  historique 

(1)M.  G.  Brunet,  Dict.  de  Bibliohgie,  t.  II,  c.  286,  prétend  à  tort 
que  les  livres  de  Tobie  et  d'Eslher  ue  sont  pas  expliqués  par 
Comestor.  Le  premier  de  ces  livres  commence  dans  l'éd.  de  Frellon 
au  f  '  civiij  V  (Comestor  a  eu  soin  de  dire  dans  sa  préface  que  les 
Juifs  tiennent  ce  livre  pour  apocryphe),  et  le  second  au  f»  clxxxiij. 

•  î)  Brunet,  î6.  c.  287,  qui  emprunte  cette  opinion  à  M.  Leroux  de 
Lincy,  les  Quatre  livcs  des  Rois,  introd.,  p.  xxvj. 

(3)  Pésavel,  la  Bible  en  France,  p.  36  et  37. 

(4)  Bibl.  sacra,  1723,  t.  II,  p.  683.  Elles  étaient  encore  inédiles 
toutes  deux  à  cette  époque.  V.  sur  Comestor,  Fabricius,  Papillon, 
Auteurs  de  Bour^ogm,  Heuss. 

(o)  Cité  par  M.  Cousin,  D'un  ouvrage  inédit  de  li.  Bacon,  dans  le 
Journiil  des  savants,  mai  1848,  p.  298. 

(6)  Hisl.  lHt.de  la  France,  t.  XVII,  pp.  26-35. 


56^ 


ESSAI  SUR  L'IIISTOIKE  DE  LA  BIBLE 


566 


par  le  sens  alléi^orique.  Il  a  eu,  pour  donner  ce  titre, 
un  autre  motif  encore  :  n'ayant  pu  arriver  qu'avec 
beaucoup  de  peine  à  la  fin  de  son  travail,  il  a  pu 
adresser  àson  livre  les  mots  que  l'ange  adresse  à  Jacob, 
après  leur  combat  nocturne  :  «  Aurora  est,  dimitte 
me  (1).  » 

L'ouvrage,  laissé  imparfait,  fut  achevé  par  Gilles  de 
Paris,  l'auteur  du  Caro/mus,  qui  y  fit  de  nombreuses 
additions. 

V Aurora,  que  d'autres  manuscrits  appellent  Ilepla- 
teuchus,  entreprise  d'après  la  méthode  d'ilildebert, 
dans  son  poënie  de  la  création  du  monde,  voit  dans 
tous  les  faits  de  la  Bible  des  allégories  qui  servent  sou- 
vent de  thème  à  de  très-bizarri!s  explications  (2).  Non 
content  de  cela,  Pierre  ajoute  souvent  au  récit  biblique 
des  inventions  qui  lui  sont  personnelles,  ou  que  ses 
lectures  lui  ont  fournies. 

On  jugera  du  style  de  l'auteur  par  les  fragments 
inédits  de  son  Aurora  que  nou'^  donnons  ici  : 

Primo  fado  die  duo,  cœlum,  (erra  leguntur. 

Fit   finuamenti  sphera  sequorili  die. 
Tertia  ptvcbet  aijiiaiu  pelago,  datgramina  terrœ, 

Steliarum  (il)  spécule  quai  ta  iiiteie  ddtur. 
Quinla  dies  pisces  et  aves  producit  ad  ortuiii  (4). 

Sub  sexia  fit  homo.  Snptinia  complet  opus. 
Principio  cœlum  terramque  créasse  relertur. 

Qui  sine  principio,  qui  sine  fine  nianet. 
Ex  niliilo  non  ex  aliquo  simul  omiiia  fecil, 

Non  lanien  effigiat  cuncta  creata  simul  (5). 

His  iactis  hominem  facianius  imagine  nostra, 

Conspicuum.similem,  conditor  unus  ait. 
Omnis  atquc  piscis,  avis   oranis,  Ijestia  terras 

Quaîlibet,  omne  quidera  reptile  sul)sit  ei. 
Cui  doniinus  dicat  faciaraus,   nenio  legendo 

Inveniet  :  non  hoc  pagiiiasacra  refert. 
HsEC  si  spiritibus  affirmes  dicta  supernis, 

Plures,  non  unus  ergo  creator  erit. 
Sed  persoua  triplex  actore  notatur   in  uno, 

Cum  maneat  simplex  in  deitate  trina  (6). 

Pierre  de  Riga  choisit  dans  le  texte  biblique  quelques 
sujets  plus  propres,  selon  lui,  au  développement.  Ainsi, 
dans  l'Exode,  voici  quelques-uns  des  points  qu'il  juge 
utile  de  versifier  :  la  verge  par  laquelle  Moïse  opère 
ses  miracles,  —  les  dix  plaies,  —  la  spoliation  des 
Egyptiens,  — la  libération  des  fils  d'Israël,  etc. 

Tout  son  ouvrage  n'est  pas  écrit  en  distiques.  Son 
explication  du  Cantique  des  cantiques,  pour  laquelle  il 
a,  dit-il,  suivi  les  homélies  d'Origène  (7),  est  en  hexa- 
mètres rimant  deux  à  deux.  Nous  en  citerons  quelques 
exemples. 

Voici  le  commencement  : 

Omni   plena  bono  Salomonis  cantica  régis  : 
Christum  conimendant  super  omnia  canticavregis, 

(1)  Pair,  lai.,  t.  CCXII,  prt5face. 

(?.)  L'Hisl.  lia.  de  la  France,  1.  c,  en  donns  quelques  curieux 
exemples. 

(3)  Le  ms.  lat.  10321  a:  «  terrarum.  » 

(4)  10321  :  «  projicit  in  hortum.  » 

(5)  Ms.  latin  16244,  f°»  5  v°  et  ,6.  Ce  ms.  est  accompagné  d'un 
long  commentaire  en  prose. 

(6)  Ibid.  {"  8  Y». 

(7)  Ibid.  ^  86. 


Qui  legit  lu-ec  et  percipit  liaec,  canlare  paralus 
Tarn  soleinne  nielos.vir  dicitur  esse  beatus  (1).  » 

Pierre   de  Riga  commente   ainsi  le  passage  :  Inter 
libéra  mea  commorabilur. 

Ul)eribus  quibus   incuinbens  hanrendo  moiatur. 
Diloclus,  riierilo   diloctio  bina  tiotatur 
Pergeniinuiii  Chrislus  puer  e^t  nutritus  aniorcm 
In  mammis  sponsœ  Iactis  suggcndo  liquorcm  (2).  » 

11  commente  ainsi  ce  verset  :  Favus  dislillans,  labia 
tua  spoîisa  : 

Doclores  notât  Kcclesia;  nomen  labiorum 
Per  quos  verburum  stillat  dulcedo  sacrorum. 
In  redolente  favo  lalitat  me!,  cera  vidclur, 
Clausus  in  bis  verbis  moralis  ssnsus  habetur. 
Est  l'avus  m  labiis  diini  ddCtor  pr;fdical   ore 
Doctriuam  qua;  mente  lalet  sine  taudis  amore  (3).» 

A  la  fin  de  l'ouvrage  est  une  récapitulation,  en  vers 
aussi,  de  tout  ce  qui  y  est  contenu.  Les  citations  qui 
précèdent  suilisent  pour  donner  une  idée  de  la  manière 
de  Pierre  de  Uiga,  qui  eut,  comme  nous  l'avons  dit  plus 
haut,  une  grande  popularité  (4). 

Parmi  ses  imitateurs  on  cite  le  bénédictin  Jean  le 
Petit,  dont  les  Rhylhmi  in  Velus  et  Novum  Teslamentum 
se  trouvaient  au  xiii"  siècle  parmi  les  manuscrits  de 
SaintSulpice  de  Bourges.  L'auteur  et  son  œuvre  sont 
restés  inconnus.  Nous  citerons  aussi  le  dominicain 
Thibaud  de  Troyes,  auteur  d'une  Diblia  mctrificala  (5). 

Ajoutonsquelquesrenseignementssur  lamanièredont 
les  hérétiques  de  ce  siècle  comprenaient  l'étude  de  la 
Bible.  En  1176,  au  concile  d'Aibi,  les  Albigeois,  in- 
terrogés sur  leur  doctrine,  répondirent,  d'après  Roger 
deHoveden,  qu'ils  ne  recevaient  pas  la  loi  de  Moïse, 
les  Prophètes,  les  Psaumes,  le  vieux  Testament  tout 
entier;  dans  le  Nouveau,  ils  ne  considéraient  comme 
livres  divins,  que  les  Évangiles,  les  Épîtres  de 
S.  Paul,  les  Actes  des  apôtres  et  l'Apocalypse  (6).  Ils 
rejetaient  par  conséquent  les  épîtres  de  S.  Pierre,  de 
S. Jacques  et  de  S.Jean. 

A  Reims,  vers  1180,  une  femme  de  la  secte  des 
publicains,  nom  que  les  Albigeois  ont  souvent  reçu 
au  moyen  âge,  arrêtée  par  ordre  de  l'archevêque, 
montra  une  grande  connaissance  de  l'Ecriture.  Et 
pourtant  elle  n'admettait,  comme  tous  ceux  de  la  secte, 
que  les  Évangiles  et  les  Épîtres  canoniques  (7). 

(1)  Ibid. 

(2)  Ib.  f°  88. 

■    (3)  76.  (.  94»  Auf  90,  il  fait  une  allusion  à  son  nom: 

«  Accipe  riga  petre  per  aperta  foramina  petrae  vulnera  pen- 
dentis  Christi  pro  te  morientis....  >> 

(4)  Quelques  fragments  de  Kiga  sont  dans  la  Pairol.  M., 
t.  CCXll,  c.  9-47. Les  rass.de  l'Aîtrorasonttrès-nombreux  :  Cambrai, 
371,  Charleville,  341,  Paris,  Bibl.  nat.,  mss.  lat.  10321,  16244, 
lC7(i3,  etc. 

(5)  Bibl.  de  Troyes,  mss.  1554,  in-4.  (XV»  s.).  Thibaud  n'est  pas 
cité  par  Quétif  et    Ecbard, 

(6)  Dans  du  Boulay,  Bist.  univ.  Paris.,  in-fo,  t.  II,  p.  4  Iti. 

(7)  Raoul  de  Cogeshal,  p.  295. 

{La  suite  prochainement.) 


567 


DROITS  PAROISSIAUX 


368 


DROITS  PAROISSUIX 


Chanoines  et  collégiale  de  Manduria.  —  Attribullons  paroissiales. 
Obsèques.  Droit  de  porter  l'étole  et  de  faire  la  conduite.  Usage 
portant  que  le  convoi  soit  présidé  par  la  première  di^'nité  du 
chapitre.  Ordonnance  épiscopale  abrogeant  l'usage.  Plainte  des 
chanoines.  Allaire  traitée  devant  la  S.  Congrégation  du  Concile 
le  22  septembre  1877. 

Les  paroisses  établies  dans  les  églises  cathédrales  et 
collégiale.^  donnent  parfois  lieu  à  des  dissentiments 
entre  les  chanoines  et  les  curés  relativement  aux 
attributions  curiales. 

Le  chapitre  de  la  collégiale  de  Manduria,  diocèse 
d'Oria,  en  Saidaigne,  a  fait  présenter  au  Saint-Siège  la 
réclamation  suivante  : 

«  La  cure  habituelle  réside  dans  le  chapitre.  De 
temps  immémorial  c'est  l'usage  que,  lorsque  le  chapitre 
est  invité  aux  convois,  le  droit  de  bénir  le  défunt  et  de 
porter  l'étole  est  réservé  à  la  première  dignité,  ou  en 
son  absence  aux  autres  dignitaires  et  chanoines;  le 
curé  et  le  vicaire  n'ont  pas  ce  droit.  La  première 
dignité  étant  vacante,  on  a  nommé  pro-curé  Augustin 
Guarini,  lequel,  ne  voulant  pas  se  conformer  à  l'usage, 
a  porté  plainte  à  Mgr  l'évêque.  Par  décret  extrajudiciaire 
du  18  novembre  1875,  Mgr  l'évêque,  sans  entendre  le 
chapitre,  a  déclaré  abusif  tout  acte  exercé  par  un 
prêtre  quelconque  du  clergé  de  Manduria,  et  il  a 
ordonné  que  l'archiprêtre  seul,  et,  actuellement  le 
pro-curé  ou  son  délégué  ,ont  le  droit  de  porter  l'étole, 
de  donner  la  bénédiction  dans  la  maison  du  défunt, 
conformément  au  Hituel  romain  et  à  la  discipline 
de  l'Eglise.  Le  vicaire  forain  ayant  notifié  le  décret,  le 
chapitre  se  réunit  et  signa  un  mémoire  réfutant 
péremptoirement  les  raisons  de  l'évêché,  et  concluant 
que  les  circonstances  actuelles  empêchaient  seules  les 
chanoines  d'insister  pour  l'exercice  de  leurs  droits, 
mais  qu'ils  se  réservaient  de  faire  valoir  leurs  raisons 
quand  ils  croiraient.  Aujourd'hui  le  chapitre  fait 
présenter  cette  humble  requête  à  la  S.  Congrégation, 
en  demandant  la  révocation  du  décret  épiscopal  et  le 
maintien  de  l'usage.  » 

La  S.  Congrégation  a  consulté  Mgr  l'évêque,  con- 
formément à  la  procédure  d'usage.  La  réponse  du 
prélat  est  ainsi  conçue  r  «  La  prétendue  coutume 
immémoriale  manque  de  toute  base  juridique.  Il  est 
entièrement  faux  que  les  chanoines  de  Manduria 
possèdent  la  cure  habituelle.  La  cure  actuelle  a 
toujours  appartenu  à  l'archiprêtre,  première  dignité 
du  chapitre  ;  présentement,  la  dignité  étant  vacante,  la 
cure  actuelle  appartient  au  pro-curé.  Le  chapitre  ni 
aucun  de  ses  membres  n'ont  jamais  prèle  aucun 
concours  ni  coopération  personnelle  pour  la  cure, 
pour  l'administration  des  sacrements,  ni  pour  toute 
autre  attribution  curiale.  Le  casuel  n'a  jamais  été 
versé  dans  la  main  du  chapitre  ;  il  a  été  constamment 
perçu  par  le  curé.  La  coutume  dont  on  parle  n'a 
jamais  existé  et  n'existe  pas.  11  suit  de  là  que  devant  la 
disposition  du  Rituel  romain  qui  réserve  au  curé  le 
droit  en  question,  la  violation  de  ce  droit  serait  un  abus 


qu'il  ne  serait  pas  possible  de  tolérer.  La  paroisse 
posséderait  donc  un  grand  nombre  de  curés,  con- 
trairement aux  lois  de  l'Eglise,  au  Rituel  romain,  à  la 
jurisprudence  de  la  S.  Congrégation  des  Rites,  qui 
déterminent  le  rcgleinen!  des  paroisses.  Il  est  faux 
que  le  chapitre  n'ait  pas  été  entendu  avant  de  porter 
le  décret  du  18  novembre  1875  ;  car  le  contraire  est 
prouvé  par  une  délibération  capitulaiie  en  date  du 
li  octobre.  » 

Apièsces  renseigements,  l'affaire  a  été  inscrite  au 
rôle  de  la  S.  Congrégation.  Le  foliinn  que  nous 
publions  plus  loin  donne  le  résumé  des  allégations  de 
part  et  d'autre. 

Mgr  l'évêque  ayant  nié  la  coutume  et  même  la  cure 
habituelle  en  faveur  du  chapitre,  les  chanoines  se  sont 
placés  sur  le  terrain. 

«  La  coutume  dont  il  s'agit  est-elle  condamnée  par 
la  raison  ?  Est-ce  l'occasion  de  quelque  péché  ou  d'un 
scandale  pour  la  population  de  Manduria  que  le  chapitre 
assiste  aux  obsèques  et  que  le  doyen  porte  l'étole, 
bénisse  le  corps  et  l'accofTpagne  à  la  paroisse?  Est-ce 
un  usage  anormal  qu'un  des  membres  d'une  église 
qui  sont  tous  obligés  d'enseigner  le  catéchisme,  de 
diriger  les  consciences  et  de  coopérer  à  la  cure, 
remplisse  les  fonctions  de  curé  en  ce  qui  concerne  les 
obsèques  ?  Le  droit  établi  par  l'usage  peut  il  être 
condamné  comme  un  acte  illicite,  comme  une  dépra- 
vation et  comme  un  abus  subversif  des  lois  ecclésias- 
tiques ?  Voici  ce  que  vingt  térroins  attestent  par  écrit  : 
On  a  constamment  suivi  l'usage  en  question,  même 
durant  la  vacance  de  la  paroisse  ;  car  c'est  la  première 
dignité  et  non  le  procuré  qui  a  porté  l'étole  et  béni  les 
corps.  Tel  est  l'usage  immémorial  ;  les  témoins 
attestent  que  la  tradition  provient  de  leurs  ancêtres. 
Il  y  a  un  ou  deux  ans,  la  population  a  vu  avec  surprise 
le  pro-curé,  qui  est  un  des  derniers  du  chapitre,  porter 
l'étole  et  occuper  la  première  place  de  la  procession, 
pendant  que  la  première  dignité  se  tenait  au  dernier 
rang.  Le  droit  du  chapitre  se  fonde  soit  sur  une 
réserve  qui  remonte  à  la  fondation  de  la  paroisse,  soit 
sur  une  coutume  raisonnable  et  reconnue  par  le  droit 
canonique.  » 

La  S.  Congrégation  du  Concile  a  pensé  qu'elle  ne 
pouvait  en  l'état  rendre  son  jugement.  Elle  a  demandé 
d'autres  investigations  et  d'autres  preuves  de  nature  à 
constater  l'usage  :  Dilata  et  coadjuventur  probaliones. 
Rome,  22  septembre  1877. 

Oritana  Jurium  parochialium.  Die  22  septenibris  1877.  — 
Capitulum  ecclcsiœ  collegiatœ  oppidi  Manduria  Oritanœ 
diœceseos  amplissimum  vestrum  Ordineni  siipplici  libello 
adivit  exponens,  qiiod  «  la  cura  abituale  délie  anime  risiede 
presse  il  capitolo,  e  che  da  tempo  immemorabile  è  vigente  la 
consueludine  che  quando  nell'  associatura  de!  cadaveri  è  invi- 
taio  il  capitolo,  il  dirillo  di  benedire  e  d'indossare  la  slola 
appartiene  alla  prima  dignita  del  capitolo  che  è  présente  alla 
funzione,  ed  in  mancanza  di  lutte  le  dignita  al  canonico  piu 
anziano,  e  non  gia  al  parroco  o  al  suc  coadjulore. 

«  Ora  nella  vacanza  dell'  arcipretura,  che  è  la  prima  dignita 
di  detta  chiesa,  è  slato  norninato  econoino  cnrato  il  sacerdote 
D.  Agosiino  Guarini  il  quale  non  volendo  riconoscere  questa 
consueludine   présenté   un   reclanio  a   ftïonsignor  vescovo. 


m 


DUOITS  PAROISSIAUX 


570 


Quesli  srnza  u<lire  il  capitolo  con  decicto  estragiudiziale  del 
18  novcnibie  1875  dicliiarô  iiliusivo  qnalunque  atto  esercitalo 
da  ot;iii  saccnloie  del  cleio  di  M:indiiria  cd  onlinô  doversi 
addossare  dal  miIo  nrcipiete  cunilo  ed  ora  lU'Ila  vacanza,  dall 
economo  ciiralo  Guarini,  o  dal  di  l.ii  coadjnlore  da  esso  dele- 
gato  la  slola  nolla  assooiazione  dei  cadaveri  dando  la  bene- 
dizione  iii  c-isa  dol  dcf'onlo.  osservate  le  prescrizioni  del 
Riliiale  Komano,  e  délia  pralica  dclla  cliicsa. 

"  Coniro  qiieslo  decrrto  di  cui  per  ordine  di  Monsignor 
vescovo  tu  data  conoscenza  al  clero  col  nu'zzo  di  quel  vicario 
foraneo,  il  clero  stesso  capitdiarmoiitc  adunato  lispose  in 
iscrilto  con  atio  foniiale  coul'utaiido  lutte  le  considciazioni 
délia  cuiia,  e  concludeiido  che  solo  per  la  coudizione  dei 
tempi  il  capitolo  non  scnza  piavo  lincri'sciim'iito  sospendeva 
per  allora  l'esrreizio  did  suo  diiitlo  di  poitaie  la  stola  e  bene- 
dire  i  cadaveri,  riserbandosi  pero  di  sperimentare  le  sue 
ragioni  quando  lo  avcsse  crediito  opportuno. 

a  Ora  pertanio  il  ricorrente  capitolo  présenta  questa  rispet- 

tosa  istanza  a  codesla  S,  C.  aflinche si  degni  rpvocare  il 

suddettodecreto  dechiarando  che  si  deve  osservaru  la  consue- 
tudine  di  cui  si  traita.  » 

Literis  bénigne  acceptis  sequens  rescriptum  prodiit  :  Epis- 
copo  pro  informntione  el  voto,  audili.^  intéresse  habcnlibus, 
referai  de  bono  oralorum  jure. 

Mandalis  hujus  S.  Ordinis  morem  gerens  sacer  antisles 
haec  relulit  :  «  Sul  contenulo  dei  riciamo,  in  adempiiiiento 
degli  ordini  délia  S.  Congregazione  mi  pregio  somnicttere  al 
di  lei  savio  giudizio  clie  il  preteso  dirilto  délia  ininieniorabile 
consuetudine  avventuralo  da  quel  clero  è  privo  di  ogui  ele- 
menlo  giuridico.  Si  prétende  il  diritto  di  essere  la  cura  délie 
anime  abituale  presso  il  clero,  quando  la  medesima  è  attiiale, 
ed  è  slata  seuipre  presso  dell'  arciprete  curato  prima  dignita 
di  quel  capitolo,  o  impedilo  del  suo  coadjulore,  e  nella 
vacanza  del  vicario  curato,  ossia  economo.  Costa  pienamente 
per  falto  che  niuna  concorrenza,  o  personale  opéra  si  è  ma, 
prestata  dal  clero,  o  da  uno  di  esso  nella  cura  délie  anime 
neir  amministrazione  de'  sagramenti,  o  in  alcun  dovere  par- 
rochiale,  e  n  un  esito  si  è  mai  portato  dal  clero,  ma  il  tuHo 
si  è  erogato  dall'  arciprete,  ed  ora  dall'  economo  curato 
Agostino  Guarini  canonico  succantore  dî  quella  collegiata. 
Quindi  in  fatto  non  puo  regger  la  pretesa  consuetudine,  la 
quale  non  mai  ha  esistita,  e  non  esiste,  ne  si  sa  se  abbia  avuto 
origine,  in  quai  lempo,  e  per  quai  causa.  Esistendo  intanto  le 
prescrizioni  dei  Rituale  Roniano,  che  accorda  la  esclusiva 
competenza  ai  parrochi,  ogni  violazione  di  esse  sarebbe» 
sempre  un'  abuso  a  doversi  togliere.  E  quel  che  piu  monta 
pretendere  un  diritto  per  sognata  consuetudine  del  clero  di 
Manduria  sarebbe  certamente  arrogarsi  ognuno  di  esso  l'uf- 
ficio  di  parroco  in  una  sola  parrochia,  ed  avère  l'esistenza  dj 
tanti  pairochi,  il  che  si  oppone  aile  leggi  délia  Chiesa,  allej 
disposizioni  del  Rituale  Romano,  ed  aile  multeplici  décision, 
délia  S.  Congregazione  de'  Rili,  che  formano  la  legge  scritta 
regolalrice,  e  sicura  norma  per  tutte  le  parrocchie. 

«  Fa  poi  alta  meraviglia  come  quel  clero  abbia  poluto  per- 
mettersi  taie  strana  pretensione,  ed  arrogarsi  dritti  e  con- 
sueludini  suUa  cura  délie  anime,  quando  il  medesimo  in  cas! 
di  urgente  nécessita  si  è  mostrato  négligente  ed  alieno  anche 
al  proprio  carattere  sacerdotale.  Soffra  la  pena  l'eminenza 
vostra  Rma  prendere  in  considerazione  il  fatto  che  pochl  anni 
or  sono  afflitta  quella  popolazione  dal  morbo  del  colera  tutti 
i  sacerdoti  di  quel  clero  coli'  economo  curato  che  esercilava 
la  cura  délie  anime  or  strapagato  fuggirono  dalla  residenza, 
abbandonando  i  loro  afflitti  concittadini  nella  desolazione, 
facendo  mancare  ai  morienti  i  sagramenti,  e  gli  ajuti  di  reli- 
gione,  e  fu  meslieri  in  quella  imperiosa  occorrenza  chiamare 
sacerdoti  secolari,  e  regolari  di  alieni,  e  lontani  paesi;  fatto 


tutto  scatidaloso  a  quel  popo'o,  o  di  ammirazione  ail'  attuale 
governo,  il  quale  virilnienle  ebbe  a  sosicnere  la  noinina,  e 
destinazione  dcU'  attuale  econono  curato  canonico  succantore 
Guarini  a  talc  ufficio,  come  quello  che  si  mostrô  laborioso  in 
quella  rircoslanza  iilllittiva  del  colera,  intercssandosi  le  auto- 
rila  délia  l'roviiicia  a  rimuoverc  le  opposizioni  del  clero  susci- 
ta!e  contro  il  venerato  canonico  succantore  Guarini.  Eppero 
se  non  è  stala  mai  esistente  una  qnalunque  sognata  consue- 
tudine sul  preteso  dritto,  si  è  voluto  assalirc  violentemente  la 
competenza  del  parroco,  e  suoi  coadjutori,  specialmente  nei 
tempi  prpsenti,  risultante  taie  licenzioso  fatto  da  lettera  di 
riciamo  dello  stesso  parroco  del  di  (j  ottobre  187,"«,  c  del  suo 

coadjulore  di  cuianiietto  copie  conformi 

«  liKimissibile  evidenteniente  essendo  il  rcclamo  del  capitolo 
di  i\liuiduria,  falso  è  l'esposto  dello  stesso  che  non  fu  gia  sîalo 
inteso  piinia  di  decrelare  questa  mia  curia,  rilevandosi  aper- 
tameiite  dai  detlati  di  una  di  lui  conclusione  del  di  14  ot- 
tobre 187.1,  con  cui  di  liscontro  al  niio  dato  avviso  sul  fatto 
violento  arrt'cato  ail'  economo  curato  Guarini,  e  suo  coadju- 
lore neir  associatura  di  un  cadavere  nel  soslenere  la  pretesa 
consuettidine. 

«  A  vista  del  présente  risconlro  che  mi  pregio  umiliare  a 
cotesta  S.  Congregazione  sorge  spontaneo  dover'  essere  riget- 
lato  il  reclamo  del  capitolo  collégiale  di  Manduria,  ed  essere 
riienuto,  e  confermato  il  piedetio  decreto  di  questa  mia  curia 
del  18  novembre  187o,  che  défini  appartenere  ail'  arciprete  e 
nella  vacanza  ail'  economo  curato  ora  canonico  succantore 
Guarini  e  suoi  coadjutori  benedire,  ed  indossare  la  stola  nell' 
associatura  de'  cadaveri.  n 

Qaibus  omnibus  absolutis  rescribendum  diixi  :  Ponalur  in 
folio.  Cum  vero  in  hodiernis  comitiis  causa  disceptanda  sit  sub 
dubii  formula  in  caice  hujus  libelli  exscripta,  prœslat  prœ 
priniis  nonnulla  adnolare  qusR  œconomo  curato  favent,  deinde 
capituli  deduitiones  breviter  exponere. 

Slolaî  usus  et  cndaveris  benedictio,  etsi  capitulum  ecclesiœ 
coUegiatee  accédât  ad  lunus,  ad  œcononmm  curatum  spec- 
tare  videttir.  Quandoquideni  exploratum  in  facto  est  Augus- 
tinuni  Guarini,  parœciae  rite  gubernanda;  causa,  subrogatum 
atque  substitutum  fuisse  ab  episcopo,  arcbipresbylero  e  vivis 
elato.  Porro  tralatitium  injure  est  subrogatum  de  jure  succe- 
dere  in  locum  ejus,  cui  subrogatur  in  commodis  aeque  ac  in 
incommodis.  L.  un.  c.  de  colleh.  lib.  11.,  L.  < .  C.  de  ofïic. 
vie.  eodemque  jure  et  privilegio  utitur  eleganter  dixit  bald.  in 
1.  Parabolanos,  c.  de  épis,  et  cleric.  n.  d,  et  2.  «  Ille,  qui  est 
subrogatus.  débet  esse  ejusdem  jnris,  et  conditionis,  cujus  est 
ille,  in  cujus  locum  subrogatur,  Gabr.  de  reg.  jur.  concl.  2, 
num.  1.,  Capulaq.  dec.  227.  in  fin.  part.  3.  Rota  dec.  2,^2.  n. 
7.  part.  î>,  Rec,  et  in  terminis  Gratian.  Disccptat.  298.  num. 
4.  Quare  ambigendum  haud  est  Augustmo  Guarini  œconomo 
curato  prœslandum  fore  eumdem  hooorem,  eamdemque 
prœcedentiam  quse  archipresbytero  in  prjedictis  functionibus 
concedilur,  Samuel,  De  SepuHur.  tract.  1,  dispul.  3,  contr.  2. 
n.  11.,  Gratian.  Discept.  forens.  298.  n.  84.  Mastrill.  de  Ma- 
gistral, lib.  1,  cap.  29,  n.  33,  ad  37.,  Natta  cons.  638  num.  8. 
lib.  3.,  Rota  in  Satrina  praecedentiae  1  februarii  1713,  |§. 
Separalis,  in  fin.  cor.  Lancetta. 

Nequein  his  terminis  materiaî  ecclesiasticae,  el  observationis 
sacrorum  riluuni  necesse  est  ad  effectum  gaudendi  iisdem 
prœrogativis,  ut  in  subrogato  concurrant  c*ter;c  qualitates 
subrogantis  :  quia  in  his  terminis  non  altendilur  raajoritas, 
vel  minoritas  personœ,  sed  funclio,  exercitium  aclns,  et  indu- 
mentum  sacrum  ad  etiectum  habendi  prœcedentiam,  qu« 
regulariter  debelur  subrogato  in  ils,  in  quibus  subrogantem 
reprsesentat,  Félin,  in  cap.  Cum  olim,  num.  1,  de  offic.  deleg. 
Gvaùan.  Discepl.  forens.  298,  num.  4.  Hinc  est,  quod  minus 
nobiles  praeferuntur  nobilioribus,  ac  dignioribus  ralione  actus 


571 


DROITS  PAROISSIAUX 


572 


competentis  ex  otficio  et  in  illius  exercilio.  L.  1  C.  de  oftic. 
vicar.  Félin,  in  rubr.  de  major,  etobed.  niini.  l.  Gratian.  loco 
alleg.  niim.  1  et  '2.  Serapli.  decis.  964  nuni.  -.  Add.  ad  Gre- 
gor.  XV  decis.  124,  num.  2,  Rota  in  Taurinensi  delationis 
baldacchini  4  julii  1756  coniin  card.  Corrado.  Adeo  ut  simplex 
capellanus  curatus  amovibilis  ralione  oflicd  prai-edere  debeat 
aliis  sacerdotibus  aelate,  ac  promotioiie  antiquioribus  ex 
declaratione  Sacne  Congregatioiiis  Riluuin  in  Nucerina 
16  aprilis  «64i.  Imo  is  capellanus  laciens  ollicium  cum  super- 
pellicL'O  et  stola  prœ.edit  eiiam  ipsi  rectoii  ecclesiœ  cui 
iûservit  ex  simili  declaratione,  et  non  obstanle  contraria  con- 
sueludine,  ut  in  Xucerina  Pagnnorum  11  julii  1637,  his 
verbis  :  «  S.  R  tuum  Congregatio  censuit  sacerdoteni  capel- 
lanum.  sou  porluinarium  in  parochiali,  facienlem  officium 
cum  cottactslola,  deberebabere  primum,  etdignioiemlocuni 
in  choro,  etiam  supra  propriuni  rectorem.  non  obsiante  con- 
traria consuetudine.  »  Hoc  ipsum  cen^uit  in  Maceratcn. 
lOjunii  1656  :  n  Capellanus  curatus  S.  Blasii  Monlis  Milonis 
Maceraten.  diœcesis  declarari  postulavit,  ipsi  in  l'uneralibns 
ratione  slolte  pra'cedentiam  deberi,  etiam  super  alios  quos- 
cuniquesacerdotes  curatos,  proutin  similibus  alias  S.  Congre- 
gatio declaravil;  quodque  Enii  Patres  ejusdem  Congregalionis 
in  loco  privdi-to  servari  jusserunt.  »  Eadeaique  ratione  ipse 
episcopus  assistens  cum  cappa  vesperis  solemnibus  thurifi- 
catur  post  celebrantem  jnxti  dispositioneniC?cieinonialislib.  2 
cap.  -2.  Et  olficium  laciens  in  choro,  vel  liinctioneni  cujus- 
cunique  speciei  prœcedit  caeteris  omnibus  quanlum\  is  dignio- 

ribus. 

Praeterea  communis  doctonmi  opinio  est,  quod  in  proces- 
sione  funebri,  in  qua  parochi  incedunl  tamquam  prœlati,  atque 
pastores,praecederesemper  omnibus  debeat  proprius  parochuSj 
et  ab  illo  privative  quoad  alios  exercendi  snnt  omnes  actus 
jurisdictionales,  qui  ob  eamdem  occaslonem  explentur  sive 
in  domo  defuncti  sive  per  viam,  sive  intra  ecclesiam  parochia- 
lem,  ut  pluries  resolvil  Sacra  Riluum  Congi'egalio,  et  prœ- 
sertim  in  Aversana  lo  septembris  IGiO,  in  .\ovarien.  21  sep- 
tembris  1681 ,  Barbosa,  De  paroch.  cap.  9,  num.  1 1,  et  cap.  26, 
num.  74,  Amoslaz.  De  caus.  piis,  bb.  6,  c.  2,  num.  23  in 
fin.  Card.  De  Luca  De  prœcminentiis  dise.  21  per  tôt.  Samuel 
De  sepult.  disp.  3,  controv.  7,  num.  16.  Monacell.  FormuL 
légal,  tit.  10,  formul.  17,  sub  num.  4;  et  tit.  13  formul. 
prim.  sub  n.  70;  Panimoll.  decis.  prima,  annot.  7  num.  20_ 
30,  et  adnol.  10  num.  1,  Rota  coram  Peulinger.  decis.  1T2 
lîum.  1  et  seq.,  et  in  Récent,  decis.  572  n.  Spart.  S,  et  in 
Tranen.  praeeminentiarum  20  februarii  1713,  §.  Supererat  et 
seq.  coram  Card.  Scotio,  et  in  durioribus  lermuiis  pro  praece- 
dentia  parochorum,  qui  re  vera  subjecti  erant  archipresbytero, 
respondit  Rota  in  decis.    101  coram  san.   mem.  Innoc.  X  per 

tôt. 

Atqui  delatio  stolae  in  processions  funebri  signum  est  paro- 
cbialis  officii  et  jurisdictionis  ut  pluribus  adddciis  Sac.  Con- 
gregationis  Concilii  decretis  firmat  Rota  in  Nullius  seu  Montis 
Cassinen.  nianutentionis  super  delatione  stolœ  22  junii  1714, 
8.  Merilo,  coram  Ansaldo.  Samuel  De  sepultur.  tract.  prim_ 
disputât.  3,  controv.  7,  num.  9,  et  dispui.  4  controv.  12^ 
num.  12  Monacell.  formul.  légal,  tom.  2,  tit.  13,  formul.  prim. 
num.  77.  Ergo  procul  dubio  inficias  ire  nemo  poiest,  quin 
illa  a  proprio  parocho  sive  illius  œconomo  privative  deferenda 
sit  cum  omnimoda  praecedentia  supra  quoscumque,  ut  une 
ore  tuenlur  Barbosa  De  offic.  et  poiest.  paroch.  part,  3,  cap.  26, 
num.  7,  Gratian.  discept.  298  num.  65  cnm  pluribus  seqq. 
Card.  Ue  Luca  de  Prœeminenl.  dise.  43,  num.  3  Rota  coram 
Zaratt.  decis.  45  num.  4,  in  Nullius  seu  Monlis  Cassinen. 
Manulentionis  10  junii  1712,  §.  Et  quamvis,  coram  Lancetta, 
et  in  Calarilana  jurium  parochialium  super  bono  jure  2  ju- 
lii 17-24  §  Dclalio,  coram  Rato.  la  eamdem  sententiam  abiit 


Sacra  Congregatio  Concilii  in  Ebruncn.  in  respons.  ad  XI 
die  23  junii  1695.  Et  jure  oplimo.  Eo  enim  ipso,  quod  qdis 
Sit  constituins  parochus  anl  œconomus,  débet  non  solum  suo 
populo  administrare  sacramenta,  sed  ea  etiam,  qnae  ex  suo 
munere  ipsis  sacranientis  sunt  adiiexa  ratione  exercilii  cnrae 
aiiimarum.  Officium  autem  funcris,  etaclminislratio  sacranien 
torum  sunt  invicem  adnexa  taniquani  ordinata  ad  ea  quae 
debentur  morituro,  ac  dcfuncio  ex  officio  pastoiaii.  Constat 
autem  quod  jus  ministrandi  sacramenta  in  arliculo  mortis 
pertinet  ad  parochum  seu  œconomum  quoad  omnes  qui  sunt 
in  ipsiusparocbia.  Quare  etiam  ad  ipsumspectat  jus  peraiiendi 
officium;  in  adnexis  enim  est  idfm  judicium;  cap.  Translata, 
de  coiislit.  PriBcipue  quia  officium  funeris  inter  sacramentalia 
numeratur,  ut  clarecolligitur  ex  can.  Dictum  csl,  1,  quœst.  1, 
ubi  verbum  sepultura  pro  ipso  officio  fimeris  accipiiint  doc- 
toves,  ut  per  Hostien.  in  Su:n.  lib,  3  lit.  de  sepult.  num.  1  in 
fine.  Atqui  nemo  poiest  intra  fines  parœeiie  sacramentalia 
ministrare  absque  privilegio,  nisi  solus  parochus  :  nam  ad 
eum  pertinet  sacramentalia  ministrare,  ad  quem  et  sacramenta, 
Siiarez  in  3  par.  D.  Thoin.  disp.  15,  sect.  2,  in  fine.  Sunt 
enim  veluti  pars  sacramentorum.  Sacramenta  autem  minis- 
trare ad  solos  parochos  spectat  ex  sac.  Conc.  Trid.  sess.  24- 
cap.  l.'j,  de  reforni.  et  ex  Clem.  Dudum,  §  Verum,  de  sepult. 
Quia  sicui  hujusmodi  officia  per  Ecclesiam  sunt  instituta,  ita 
ministri  eorum  illi  sunt,  qui  juxia  eamdem  Ecclesiae  institu- 
tioiiem  sunt  ad  hoc  ministerium  désignât!. 

Minime  re'evantibus  auc'oritatibus  in  contrarium  dedu- 
cendis,  ac  prjesertim  Rota  coram  Coccin.  deris.  2009  num. 
17.  decis.  552  part,  o  récent,  et  coram  Emerix  jun.  dt-cis. 
1192,  num.  5  et  6,  quia  loquuntur  in  casu  diverso,  et  istae 
procedunt  in  hypothesi  qua  funus  non  fit  in  ecclesia  paro- 
chiali, neque  ad  eamdem  ecclesiam  cadaver  defertur,  dum 
caeteroquin  si  funus  in  propria  parochia  peragitur,  et  ad 
illam  Iransfertur  cadaver,  utique  oninia  funus  concernentia 
parochus  sive  ejus  vicarius  explere  débet  prout  declaravit 
S.  Rituum  Congregatio,  de  qua  Barbos.  de  canon,  cap.  18, 
num.  68.  Cum  igitur  in  theniate  funus  in  propria  parochia 
peragatur,  et  ad  illam  transfertur  cadaver,  jam  prono  alveo 
tluit,  in  praîseniiarum  ad  œconomum  curatum  spectare  ia 
funeribus  stolam  déferre,  aqua  benediçta  cadaver  asperg^ere 
anteqiiam  e  domo  etferatur,  et  antiphonam  praecinere  juxta 
praescripta  Ritualis  Romani  in  tit.  de  exequiis. 

Incassum  convolai  ad  consuetudinem  capitulum  pro  hujus- 
cemodi  juribus  sibi  vindicandis.  Nam  taUs  consuetudo  veluti 
abusus  et  corriiplela  reputatiir  in  jure.  Sane  ita  habendas  esse 
omnes  consuetudines  adversus  parochialia  jura  statuit  Pius  V 
in  constituiione  In  principis  aposlolorum  Sede  diei  17  fe- 
biuarii  1566,  et  firmavit  haec  S.  Congregatio  in  Nullius  Subla- 
ccn.  Jurium  parochialium  18  septembris  1824.  Quin  imo 
eadem  jura  sarta,  tectaque  servanda  voluit  contra  quadrage- 
nariam  vel  centenariam  consuetudinem  uti  in  Baron.  Jurium 
parochialium  28  augusli  1756.  Bovinen.  Jur.  parochial. 
27  juuii  1820.  Briclinorien.  jur.  decimandi  8  niaii  1x24, 
Nullius  Sublacen,  jurium  paroch.  29  jan.  1825.  Hinc  nullius 
roboris  censenda  e.«t  prajfata  consuetudo,  ad  tradita  S.  Rit. 
Congreg.  Decr.  16  mart.  1591,  et  18  junii  1689,  Decr.  3  au- 
gusti  1839,  apud  P.  Antonin  Maurel,  Guide  pratique  de  Li- 
turgie Romaine. 

Ex  quibus  omnibus  patet  juri  commun!  apprime  quadrare 
decretum  ab  episcopo  rogatum  favore  œconomi  curaii  proin- 
deque  esse  sustinendum. 

E  contra  capitulum  conlendil  jusde  que  quœstio  sibi  duplici 
ratione  conipetere  tam  virtute  habitualis  curae  animarum 
pênes  ipsum  residentis,  quam  immemoraliilis  consuetudinis. 
Et  ad  primum  quod  atlinet  argumenlum  denegari  non  posse 
protuetur  habitualem   curam    pênes  capitulum    et  cierum 


I 


573 


DROITS  PAROISSIAUX 


574 


(lirtie  civiliitis  irsidere.  Et  licet  id  fateri  edisseiit  in  ipsomet 
coiilroverso  decreto  diei  18  novembiis  187^,18111611  ut  oninc 
diihiiiiH  hoc  super  arliculo  anioventur,  rrcolit  dpci-ctniu  a 
ciiriii  ediluni  die  2o  aiigusli  i'i'M.  Hoc  drcretimi  laliin»  luit 
0(('asione  qua  duo  sacerdotes  ulpote  adspirantes ad  recipien- 
daui  in  {•oiU'gialaecciesia  participalioiiein  advcnlenle  teiupore 
adiuissiouis,  ac  admiplelo  servitio,  juxia  statula  pclieiant 
adinitli  ad  examen  tam  quoad  doclrinam  quam  qnoad  requi- 
sila.  lu  eniinciato  decreto  sequens  reperitur  declaratio  :  «  Visis 
actis  exauiiuis  sacerdotum  Joseph  Sauuuarco,  et  d'egorii 
Circliiuii...  adspirantium  ad  admissioueni  participationis  in 
ecdesia  collegiata  receptitia  cuni  cura  anuuarum...  perpensis 
ipsoruni  adspiraiitiiuu  qualilalibus  ac  requisilis,  quiB  nuijori 
sindio  et  exercitatione  indigent,  ut  provectiores,  ac  Eccl^siie 
|i(i  utiliorcs  reddantur  et  niaxinio  sint  adjumcnio  populo  in 
iiiiuiaruui  cura,  dicimus...  ad  participaiionem  supradiclaî 
i(  clesiiB...  esse  admittendos  aducnieute  lenipore  adniissiouis 
'  •  more  illius  Ecclesiœ.  Verum  post  annuni  nielius  inslructi 

ileant  ad  iiovum  examen...  ut  persfiecto  corum  profectu  in 
sliidiis  et  ecclesiœ  servitio  possinl  deputari  ad  catéchèses  in 
l'iù'lesia  faciendas,  ahasque  funcliones  parochialesabsolvendas 
|iro  conscientiarum  directione  animarumque  sainte.  »  Quin 
inio  subdil  eodem  decreto  vetilum  fuisse  capitulo  inservientes 
e'.iam  absoluto  servitio  ad  paiticipationem  adniitli  nisi  prius 
exhibnissentipsi  capitulo  prœler  alia  consueta  requisita  quoad 
SI  ivilinm,  eliam  lilteras  deciaratoriaics...  curiae  de  idoneitate 
et  iiabilitate  pelenlium.  j>  Ex  quo  documente  aperte  proffuere 
dicit  :  «  1.  che  la  cura  délie  anime  risiedeva  abitiialmente 
presso  il  capitolo,  2.  che  i  singoli  partecipanti  di  essi  dovevano 
pcr  conseguenzaessere  abili  ad  catéchèses  in  ecdesia  faciendas, 
aliasque  functiones  parochiales  absolvendas  pro  conscientia- 
rum directione,  animarumque  salute  ad  onta  che  il  parrocco, 
IVconomo  curato,  o  chi  per  lui  avesse  la  cura  attuale  délie 
anime. 

Poslo  adunque  in  sodo  che  la  cura  abituale  délie  anime  è 
slata  sempre  e  la  è  anche  al  présente  presso  il  capitolo  e  che 
il  parrocco  o  chi  per  lui  ne  eserrita  actu  corne  da  quelio  dele- 
galo  la  relative  attribuzioni,  non  puô,  e  non  devc  recare  me- 
raviglia  aicuna  se  il  capitolo  siasidal  principio  riservato  uno  di 
qnei  dirrilti  che  al  solo  parroco  compelono  seconde  il  diritto 
eanonico,  quelle  cioè  di  fare  indossare  la  stela  nera  nelle 
iunzioni  funebri  alla  prima  dignità,  o  al  più  anziano  dei 
eanonici  e  benedire  i  cadaveri,  quando  aU'associazione  inter- 
'.  une  0  l'intiere  capitolo  o  una  parte  di  esse.  »  Atque  ad  hujus- 
niodi  roborandum  argumentum,  exemplum  afl'ert  capituli 
r.asilicœ  Vaticanae,  in  que  licet  aclualis  animarum  cura  per 
\ieariuni  beneficiatum  exerceatur,  tamen  ea  potissimum 
I  aliène  quia  habitualis  cura  pênes  capitulum  residet  singula 
lusius  membra  jus  habent  docendi  parochianos  catechesini, 
I  ncharistiam  infirmis  deferendi,  praesertim  in  praecipuis  anni 
lestivitalibus,  nec  non  baplismalis  sacramentum  cenferendi 
I  liam  non  parochianis  ex  speciali  privilégie. 

Perperam,  prosequitur,  Rituale  Roraanum,  constitutio 
Apostolicœ  Sedis  S.  Pii  V  et  resolutiones  S.  R.  C.  ex  adverse 
adducuntur;  ex  iis  enim  elucet  adparochum  defuncti  spectare 
ni  l'uneribus  stolam  déferre,  aqua  benedicta  cadavera  asper- 
i;ere  anlequam  e  domo  etierantur,  et  antiphonam  prœcinere. 
.\iqui  in  themate  de  quo  agitur,  parochus  defuncti  ipsum  est 
eapitulum.  INulla  ergo  repugnantia  adesse  peiest  qued  inter- 
vcniente  capitule,  vel  ipsius  parte  a  digniori  deferatur  stela 
Muiulqueaqua  benedicta  aspergatur  cadaver,  alque  antiphena 
inaecinatur.  Eo  vel  magis  quia  in  themate  favore  capituli 
militet  immemorabilis  censuetudo,  quae  cum  sit  magis  juri 
eonformis,  quanti  habenda  sit,  nemoest  qui  ignorât. 

Et   ita    ad  secundura    descendens    argumentum  pretueri 
studet  capitulum,  quodetsi  ageretur  de  consuetudine  contra 


jus,  haud  tamen  preprium  jus  flucluaret.  Ut  enim  censuetudo 
conira  jus  vim  legis  habeat,  due  requiruntur;  oportet  primo 
ut  sit  ratienabilis,  secundo  ut  légitime  sit  prsescripta  cap.  ult. 
de  consuet.  Jamvero  laiionabdis  dicitur  coiisueludo  quaî  nec 
peccaiidi  liceiiliam,  aut  occasioneni  prsebet  vel  alia  ratione 
est  coiuniuni  ulilitali  perr.iciosa.  Reitlenst.  lib.  1  décret,  tit. 
4,  §  -2,  n.  34.  Suaiez  lib.  7  de  leg.  cap.  6  num.  10,  aliique 
quaiii|iluriiiii  :  legitiiiie  autem  pia;scripta  dicitur  quando  ex 
lapsu  tcmporis  de  jure  requisiti  sit  oblenta,  et  roborata  ad 
similitudiuem  prœscriptionis.  Keillenst.  loc.  cil.  §  i,  num.  90; 
nempe  opus  liabet  frequeiilia  aciuum  quibus  inducatur, 
volunlaie  ejus  inducendic  in  illis  qui  eam  servare  dtbent, 
conseubu  sive  explicite  sive  tacite  legislatoris,  diuturnitate 
teiiipons,  qued  in  consuetudine  contra  jus  esse  débet 
40  ailuoruin.  «  Cuiii  huîc  servala  surit,  non  modo  censuetudo 
legi  vuii  adiniit,  sed  etiain  vim  tanlani  habel,  ut  recentiori 
lege  non  deiogetur,  nisi  id  noniinatiin  conscriptuni  cautumque 
sit.  Uevotilublit.  Canon,  lib.  1,  cap.  2,  §.  50.  Atqui  ha:;c  oiiinia 
iu  casu  venlicari  tenet  capitulum.  Saiie  ait  :  «  E  forse  inagio- 
nevoie  o  dà  eccasione  a  qualche  peccate,  o  scandale  il 
vedersi  dalla  popohiziorie  di  Jlanduria,  che  quando  nelle 
fuiizioni,  0  pompe  tuiiebri  intervieue  il  capitolo  in  tutte,  o  in 
parle,  la  prima  Ira  le  dignità  presenti  evveio  nella  mancanza 
di  lutte  il  eanonico  il  piii  anziano  indossi  la  stola,  benedica 
il  cadavere,  e  le  accompagni  alla  parocchia?  E  ferse  un  use 
esorbilante  contrarie  aile  leggi  canoniche  se  uno  dei  membri 
délia  cliiesd,  i  quali  debbono  tutti  insegnare  al  popolo  il 
catechisiiio,  dirigere  la  coscienza  délie  anime,  provvedere 
alla  lore  salute  cseguire  tutte  le  funzioni  parrocchiali  «  ut 
«  niaxiino  sint  adjuiiiento  populo  in  animarum  cura  »  nelle 
funzioni  mertuarie  disimpegni  ciè  che  cenviene  al  parroco? 
corne  mai  nel  decreto  di  cui  demandiamo  la  revoca,  quésta 
cestuiiianza,  ossia  questo  jus  moribus  inductum  puè  quali- 
ficarsi  ptr  un  alto  illecite  ed  irragionevole  per  una  cerruttela, 
per  un  abuse  sevversive  délie  leggi  ecclesiastiche?  .. 

Ut  autem  ostendat  consueludinem  actuum  frequentia 
roberatam,  atque  légitime  praescriptam  esse,  exhibet  docu- 
mentum  a  viginti  testibus  obsignatum,  qui  unanimiler  de 
consuetudine  favore  capituli  inducta  fidem  faciunt.  Ques 
testes  maxime  altendendos  esse  sustinet,  quia  omnibus  requi- 
silis extant  absoluli,  qua;  exigil  Glossa  in  cap.  1,  verb. 
Memoria,  de  Prœscript.  in  6°.  Deponunt  enim  de  visu  id  ab 
immeniorabiii  observatum  fuisse,  sunt  omni  exceptione  ma- 
jores, alque  fatentur  id  a  majoribus  audivisse.  De  Luca  Adnot. 
ad  Conc.  Trident,  dise.  11,  num.  12;  de  Decim.  dise.  7, 
num.  3.  Ex  quorum  testimonie  porre  habetur  :  "  Che  le 
stesso  si  è  praticalo  anche  nel  case  dell'arcipretura  vacante, 
corne  è  attuaimente,  in  cui  non  mai  l'economo  curato,  ma  la 
prima  dignità  dei  capitolo  ha  sempre  esercitato  il  diritto  délia 
stela  e  délia  benedizione  dei  cadaveri...  Che  è  slata  questa  la 
constante  ed  invielala  consuetudine  délia  loro  chiesa  non 
solo  per  tutto  il  tempo  che  risale  alla  memoria  di  essi  dichia- 
ranti,  ma  anche  dei  tempi  più  remoli  stande  alla  tradizione 
dei  loro  maggiori...  Che  siffatta  consuetudine  è  stata  sola- 
mente  violata  un  due  anni  indielro  dall'attuale  incaricate 
délia  cura  délie  anime  ii  quale  dope  di  essersi  per  molli  anni 
uniformale  a  siffatta  pratica,  sole  ultimamente  per  mezzo  dei 
suoi  sostiluti  ha  preteso  il  diritto  délia  stola  e  délia  bene- 
dizione in  parola,  e  quindi  in  quest'  ultime  tempe  sellante  il 
pubblico  non  abiluato  a  ciô  ha  ammirato  la  scenvenienle 
noviià  di  vedere  uno  degli  ultimi  sacerdoti  che  occupa  il 
primo  poste  nella  processione  vestito  di  stola,  mentre  al  fine 
délia  stessa  la  dignità  dei  capitolo  si  vede  andarsene  senza 
con  una  dispiacevole  aminiraziene  dei  pubblico.  » 

Cum  igitur  concludit  ambigendum  haud  sit  praefatum  jus 
capitulo  et  clero  cempetere  a  sia  in  virtù  di  una  riserva  che 


575 


FIANÇAILLES 


576 


rimonta  ail'  istiluzione  di  quella  chiesa  in  parocchia,  sia  in 
virlù  di  una  consuetudine  rapionevole,  ed  aniinessa  dalla 
Icgge,  il  decrelo  délia  curia  di  Oria  è  ingiuslo  fiiio  al  punto 
cbe  debba  essere  intieraniente  revocato.  » 

Hisce  igitur  liinc  inde  animad\ersis  rogantur  EE.  PP.  res- 
pondere  ad  dulùiini  : 

An  decreluni  Curiae  Oritanae  sit  confirmandum,  vel  infir- 
raandum  in  casu? 

S.  Congregatio  Concilii  respondit  :  Dilata  et  coadjuventur 
probaiiones.  Die  22  septembris  1877. 


FIWCÀILLES 


Causes  canoniques  autorisant  les  dispenses  des  fiançailles.  —  Aver- 
sion irréconciliable.  —  P.ien  spirituel  des  âmes,  indemnité  et 
donmiages-inicréts  pour  la  dot  et  pour  la  lension  alimentaire. 
—  Affaire  traitée  par  la  Congrégation  du  Concile  le  lô  dé- 
cembre 1877. 

SpALiTEN.  ScPER  DisPENSATioxE  sro>SALUM.  Die16decein- 
bris  1877.  —  Quidam  Georglus  Spalateiisis  diœcesis  in  18 
anno  ietalis  sua?  consiitutus  de  parentum  consensu  coram 
laico  m;  gistratu  astitit  die  17  junii  1858,  ibique  sponsaiitium 
contractum  perfecit  cuiu  quaduni  Maria  N.,  quai  spe  futuri 
matrimonii  illeclajam  abipso  fueraldellorata,  et  adhuc  viventis 
filii  mater  effecta.  Amor  iste  defervescere  cœpit  vero  quan- 
doquidem  Georgius  ad  aliam  se  convertit  mulierem,  qua  cum 
scandalosam  ducit  vitam.  Cum  hac  igitur  nuptias  coutrahere 
cupiens,  astitit  coram  parocho,  ut  ecclesiastici  matrimonii 
celebratione  tanto  malo  finis  imponeretur.  Verum  vix  per 
incœptas  publicationes  ad  aures  pervenit  Mariae  Georgium 
cum  prffifata  muliere  nomine  Magdalena  nuptias initurum  illico 
sponsalium  impedimentum  objecil. 

Omnia  parochi  necnon  Georgii  patris  ac  ipsiusmet  coadju- 
toris  episcopi  officia  ad  hoc  adhibita,  ut  vir  Mariain  in  uxorem 
duceret,  in  irritum  cesserunt.  Siquidem  neque  ante  neque  post 
comniissum  cum  Maria  crimen,  asserebat  verum  habuisse 
animum  illi  nubendi  declarans  semet  coram  laico  magistrafu 
eam  in  uxorem  ducendi  spopondisse  timoré  ductum  ne  in 
mililiae  delectu  conscriberetur.  Cœlerum  manifestavit,  ex  eo 
tempore  quo  Mariam  deseruit,  aversionem  erga  ipsa  experlum 
fuisse,  siinulque  finnum  propositum  contrahendi  matri- 
monium  cum  Magdalena,  quacum  miuitabatur  civile,  ut  aiunt, 
fœdus  contracturum. 

Ut  autem  optatum  finem  consequi  valeret,  episcopalem 
curiam  adiit  Georgius,  expostulans  facultatem  «  di  contrarre 
il  S.  malrimonio  colla  Maddalena,  e  coii  ririonare  la  pace  aile 
anime  nostre  che  dal 8  anni  sono  divise  daDio  e  dalla  S.  Cliiesa 
Il  misero  stato  in  cui  mi  Irovo  è  causa  ance  di  gohierave  disr- 
dine  morale  e  materiale  che  régna  nella  mia  famiglia  com- 
posta del  padre  d'anni  75  e  inetto  ad  ogni  lavoro,  délia 
madré  nell'età  di  anni  72  e  in  parle  priva  délia  luce  degl 
occhi,  e  d'un  provero  fratello  ridolto  ad  uno  stato  d'imbe- 
cillimento.  »  Animadvertebat  insujier  «  che  la  Maddalena  è 
priva  di  ogni  bene  di  fortuna,  che  passa  miseramente  la  vita 
con  la  vecchia  madré,  e  con  un  fratello  dal  quale  per  mia 
cagione  è  del  conlinuo  maltrattata,  e  moite  volte  corre 
pericolo  o  di  perdere  la  vita  o  di  dovere  abbandonare  la  fa- 
miglia, per  gettarsi  sulla  via  del  vizio  e  del  la  disperazione.  » 
Episcopus  coadjutor  et  simul  vicarius  gcneralis  ad  quem 
istiusmodi  preces  pervenerunt  putavit  rem  ad  S.  V.  Ordinem 
déferre,  ut  attenta  animorum  aversione,  nec  non  timoré  ma- 
trimonii, quodaïunt  civile,  oratori  super  contraciis  sponsalibus 
largiretur  dispensalio  «  rimauendo   alla  Maria  per  i  danni 


sofferti  quel  diritli  che  le  dà  la  legge  civile  a  pénale.  » 

Hisce  igitur  omnibus  habiiis  die  2i  novembris  mox  effluxi 
roscribenlum  censui:  Fer  surnmaria  prccuin.PvxslSil  tamen 
de  more  nonnjlla  ex  ofticio  animadvertere. 

Et  prœprimis  ex  parle  nmlieris  animadverti  potest  Georgium 
a  pelita  dispensatione  rejiciendum  esse.  Eleniin  gratia  contr 
dictum  impedimentum  matrimonii  concedi  nequit  quin  au- 
feratur  jus  parti  quœsiium,  quod  pontifex  tollere  non  intendit 
nec  potest  sine  peccato.  F.ignan.  in  cap.  Cunsullationibus, 
de  cler.  aegrot.  n.  50,  Aiqui  in  facto  est  Georgium  con- 
traclum  perfecisse  sponsaiitium  coram  laico  magistratu 
cum  praefata  muliere.  Ergo  ad  datam  (idem  observandam 
adigendus  viderelur,  juxta  textum  in  cad.  Litteris,  10  de 
Spons.  Surd.  consil.  3Gi,  num.  10,  vers.  !ied  tiiam  quando. 
Eo  vel  magis  quia  mulier  ex  facto  viri  publica  inl'amia  notala 
mansit  ad  quam  diluendam,  vel  saltem  tegendam,  promissa 
data  adimplendo,  virum  teneri   omnia  jura  clamant. 

Neque  obtiiiu  ficla;,  vel  sallem  ex  timoré  factte  promissionis 
miserationedignus  viderelur  Georgius,  ut  ex  supremaprincipis 
poteslalecuicerlocertiusnihirestdetrahendiim.disppnsationeni 
possetoblinere.  Siquidem  id  ial.sumapparet  Quandoquidem  de 
Georgio  refert  vicarius  generalis  «  dal  primo  momento  in  cui 
l'abbandoiiô  d  expertus  fuit  a  una  invincibiie  avversione  la 
quale  tuttora  persiste.  »  Cum  igitur  post  contractum  sponsa- 
iitium Miiriam  deseruisse  ex  facli  specie  facile  deprehendalur, 
dicendum  remanet  in  ipso  promissionis  actu  sincero  amore 
ductum  erga  Mariam  vere  et  libère  ipsam  in  uxorem  ducere 
promisisse. 

Multoque  minus  dispensationis  beneficio  donandus  ex  eo 
quod  aversionem  in  Mariam  concepit,  et  ut  scandalum,  sive 
ex  illicito  commercio  cum  Miigdalena  ortum  sive  oriturum  per 
civilem  concubinatum  contrahendum,  averti  posset.  Etenim 
dicendum  tune  videretur  contraclui  sponsalitio  valedicendum 
esse,  facile  enim  viri  tali  modo  puellas  deciperent,  et  ad  alias 
se  converterent,  cum  ipsarum  damno  et  honestatis  jactura, 
facileque  via  pateret  fraudibus  et  dolis,  qui  nemini  debent 
patrocinari  ad  tradita  per  L.  Ilaquc  Fulco,  fi.  de  furtis. 

E  contrario  perpendendum  venit  quod  summus  pontifex 
suprema  qua  pollet  potestate  dispensationem  ab  impedimento 
sponsalium  concedere  valet  et  solet  quelles  adsint  verae  ac 
legitiina*  causœ.  Jamveronulla  alla  major  et  polior  causa  exco- 
gitari  potest  quam  ea  qu£e  fundamentum  habet  in  vitando 
animarum  discrimine.  Quod  quidem  in  casu  verificatur  eo 
quod  orator  simul  cum  Magdalena  "  vive  scandalosamente  " 
ut  refert  episcopus  coadjutor,  «  a  distaccarlo  dalla  quale  a 
nuUa  valsero  i  tentativi  adoperati.  »  Cum  igitur  tentamina 
onmia  ad  revocandura  Georgium  ad  bor.am  frugem,  ut  I 
nuptias  cum  Maria  contraheret  in  irritum  cessissent,  cumque 
aperte  asseruisset  se  potius  paratum  esse  civile  contubernium 
inire  cum  Magdalena,  quam  Mariam  despondere,  videretur, 
quod  ad  vitanda  majora  mala  ei  dispensatio  super  sponsalibus 
danda  esset. 

Accedit,  quod  propter  aversionem  animi  quam  vir  pluribus 
abhinc  annis  profitetur  adversus  Mariam,  non  posset  ipsi 
copulari  qum  difficiles  exitus  et  majora  timerentur  malai 
Quae  quidem  causœ  maximi  haberi  soient  a  DD.  et  Rota  ad 
relâxandam  conju'.'ii  coactionem;  ita  in  decis.  979,  n.  9  cor. 
Molines;  in  Amerina  sponsalium  8  feb.  1841,  §  6  cor. 
Quaglia.  Cui  quidem  senlentiae  adhaesit  S.  C.  ceu  caeteris 
niissis  videri  potest  in  Andrien.  remotionis  impedimenli  die 
3  martii  jameflluxi  in  qua  perquisilus  S.  V.  Ordo:  «  An  etquo- 
modo  sit  locus  remotioni  sponsalium  in  casu;  et  quatenus 
négative,  An  sit  consulendum  SSmo  pro  dispensatione  in 
casu,  »  respondit  :  Ad  primum  :  Providebilur  in  secundo.  Ad 
secundum  :  Affirmative  solutis  ab  oratore  ducatis  biscentum 
in  compensalionem  damnorum.  Pariter  in  Ostunen.  super  dis- 


577 


PROCÉDURE 


578 


pensalione  sponsalium  inler  sumnnria  precum  relata  in 
comitiis  ilioi  25  angiisti  prœterlapsi,  licet  adlueril  delloralio 
cuiii  iniiliiiiionii  i>roniissiono,  taiiicii  cum  conslaret  de  lei^i- 
tiniis  dispeiisalionis  cmiisis,  qiias  iiiter  reccnsebanUii-  cl  aniini 
avcrsio,  ac  civile  contractum  contubernium  S.  Ordo  decernere 
duxil  :  Consulendum  SSmo  pro  disiicnsatione  ab  impeJimcnlo 
s/jonsalium  solutis  Tcresiœ  sallcm  biscentum  libellis,  et  ad 
menleni. 

Ilisce  raptim  expositis,  videant  EE.  VV.  (pii  in  themate  sit 
sentienduin. 

Quare  etc. 

S.  CongiTuatio  Concilii  rcspondendnm  censuit  :  Pr.rvia 
coii(/nta  l'.ssiijnalione  tam  prodole  quampro  alimenlis  prolis, 
pro  gratia,  facto  verbo  mm  SSmo.  Die  15  decenibris  1877. 


riiocÉDURE  mm\m 


Conslilulion  de  Benoît  XIV  prescrivant  deux  sentences  conformes 
dans  les  causes  matrimoniales.  Si  la  désuétude  peut  atteindre 
celte  disposition?  Empêchement  impolmliœ  non  reconnu  dans 
la  loi  civile.  Ce  que  doivent  faire  les  époux  dont  le  mariage  est 
cassé  par  l'Eglise.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du 
15  décembre  1877. 

Maurianen.  Dlbia  slper  matrisionio.  Die  15  decembrisl877. 
—  Reverendissinius  cpiscopns  Maurianensis  literis  S.  liuic 
Ordini  datis  die  30  aprilis  volventis  anni,  quie  sequuntur 
exposuit  :  «  1°  In  Sabaudia  haud  in  praxini  deducta  est  bulla 
Dei  miseralionc,  felic.  record.  PP.  Benedicti  XIV.  Vi  hujusce 
conslilutionis,  nefas  est  conjugibus  novas  inire  nuptias  nisi 
post  duas  conformes  sentenlias  in  duabus  diœcesibus  latas  de 
impoteiilia  relativa  et  perpétua.  Petitur  an  lolt.Tari  possit 
consuetudo  permiltendi  novas  nuptias  post  unani  sententiam, 
an  vero  necesse  sit  prsedictse  constitution!  simpliciter  sljre? 
2°  Lex  civilis  gallica  non  agnoscit  impedimentum  impotentiae, 
ita  quod  niulier,  quae  vult  Ecclesiae  legi  obteniperare  atque 
discedit  a  viro,  vi  aucloritatis  pnblicae  cogatur  pernianere  in 
domo  viri.  Unde  petitur  quaenam  esse  debeat  agendi  ratio 
episcopi,  parochi,  et  confessarii  erga  impotentes,  qui  non 
separantur  ab  invicem,  >• 

Habito  hujusniodi  libelle,  die  14  maii  1877  rescriplum 
edidi  :  Per  summaria  precum.  Cum  itaque  hodie  dubia  su- 
prascripta  resolvenda  proponantur,  operse  pretium  duxi  non- 
nuUa,  uti  fieri  solet,  pro  nieo  aiunere  adjicere. 

Ad  primum  igitur,  quod  spcctat,  dubium,  consuetudo,  quaj 
in  Sabaudia  contra  Benedictinam  cor.stitutioneni  jamdiu 
inolevit,  loleranda  videtur.  Neniinem  etenim  fugit  consuetu- 
dinis  tantam  esse  vim,  ut  ipsa  quamcunique  hunianam  legem 
destruere  valeaf,  cap.  ult.  de  consuet.  Quod  si  liaîc  de  lon- 
gaeva  consuetndine  suis  numeris  absoluta  dici  queit,  a  fortiori 
dicendum  est  de  consuetudine  immemorabili,  qnaeque  ex  se 
scia  habet  vim  supremai  legis  et  potestatis,  ut  notât  Trobat. 
De  e/fect.  immemorab.  quœst.  13,  art.  ult.  num.  162.  Gratian. 
Discept.  forens.  cap.  578,  num.  11.  Rota  decis.  29  num.  1 
et  seqq.  part.  7  rec.,adeo  ut  illam  pro  se  habens  dicatur  habere 
totum  id  quod  ex  justitia,  vel  gratia  potest  concedere  vel 
jmperator,  vel  summus  pontifex  ad  notata  per  Bald.  in  leg. 
De  quitus,  fî.  dereg.  jur.  Gratian.  loc.  cit.  cap.  3T8,  num.  19. 
Rota  decis.  393,  num.  4  ei  5,  part.  19  récent.  Atqui  in  facto 
est  consuetudinem,  de  qua  sermo,  immemorabilem  esse, 
siquidem  de  ejus  origine  nullum  extat  vestigium  et  ipsius 
conslilutionis  publicalionem  longe  exsuperat.  Ergo  sustinenda 
^ideretur. 

Neque  dicatur    consuetudinem    hanc  abolitam  fuisse  ab 


eomet  ponlifice  in  recitata  constitulione  prouti  facile  patet 
ex  §  16,  ibi  :  a.  Denmm  volnmus,  ac  decemimus  praesenles 
literas  semper  firmas,  validas,  et  efiicaces  existere...  Non 
obstanlibns  prajmisiis,  ac  conslitutionibns,  et  ordinationibus 
aposlolicis,  necnon  quibusvis  etiam  juramento,  confirmatione 
apost(  lica  vel  quavis  (irmitale  alia  roboralis  slatulis  et  con- 
suetudinibus.  »  Siquidem  luiino  refert  episcoi'.us  i|)sain 
conslitulionem  in  actu  numquam  fuisse  traduclam.  Atqui 
tradunt  doclores,  decennii  lapsuni  satis  esse  ad  praîscribcndam 
legem,  statutum,  aut  coiislilutionem  qu.TB  non  fuerit  ab  initie 
recopia.  Cephal.  cons.  130,  lib.  1°.  Suarez  de  Lcg.  lib.  5, 
cap.  ult.  Secundo  quia  a  p:iblicatione  pra'dicfaî  conslilutionis, 
a  die  nempe  18  maii  1743  plusquam  centum  anni  cllluxi 
sunt.  Jamvero  scitum  in  jure  est  centenariam  a^quiparari 
immemorabili,  ipsamque  apostolicum  inducere  benejjhicilum 
juxla  Kolam  decis.  624,  luini.  8,  coram  Olivatio:  o  Spatio  eiiim 
centenariae,  cursuque  aetatis  tam  prolixo  beneplacitum  aposto- 
licum inducitur,  et  intercessisse  praisumi  débet,  quamvis 
non  prolatum.  »  Omnibus  igitur  rite  perspectis  concludunduin 
videtur  quod  consuetudo  in  themate  non  modo  tokranda, 
sed  et  pro  iege  esset  habenda. 

Ex  adverso  vero  perpendendum  est,  quod  lex  de  duplici 
sententia  conformi  super  dissolutione  matrimonii  diiimenli 
impedimenlo  initi,  a  Benediciina  constitulione  primum  invecta 
fuit,  proindeque  in  hoc  articulo  immemorabilis  consuetudo 
neutiquam  dari  aut  allegari  valet.  Rêvera  impossibilo  est 
immemorabilem  existere  potuisse  anlequam  recitatœ  consti- 
tutionis  dispositio  superveniret,  quia  cum  eo  lempore  istius- 
modi  lex  nondum  in  orbe  cathoiico  fuisset  introducla,  non 
intelligilurquomodo  nasci  poluerit  consuetudo,  seu  piœseriptio 
super  ea;  quod  enim  natum  non  est,  prœscribi  nequil,  nec 
valet  immemorabilis  allegari  quoad  ea  quae  superveniunt  de 
novo,  ut  Iradit  Rota  coram  Puteo  decis.  loO,  num.  2,  vers. 
Immo,  lib.  1  in  correctis,  et  coram  Bicchio  decis.  386, 
num.  32. 

Multoque  minus  immemorabilis  desumi  posset  a  publi- 
catione  ipsiusmet  conslilutionis,  quia  dato  initio  non  aniplius 
datur  immemorabilis,  sed  solum  centenaria.  Ista  autem  nec 
minus  valet  allegari  primo  propter  ipsius  irralionabilitatem. 
Hujusmodi  enim  dijudicandae  sunt  consueludines,  quai  eo 
tendunt,  ut  eos  ipsos  abusus  iterum  gignant  ad  quos  com- 
pescendos  lata  lex  fuit.  Audiatur  sane  De  Angelis  in  neo- 
terico  opère  Prœlection.  Juris  canon,  tom.  \,  lit.  4,  num.  12, 
ibi  :«  Nam  si  praeexistens  consuetudo  abolita  est  ut  corruptela, 
vel  in  futurum  enascens  consuetudo  abusibus  det  locum  vel 
iisdeni,  vel  aliis,  prop'.er  quos  abolita  fuit,  tum  profecto  ino- 
lescere  nequil;  equidem  propter  defectum  rationabiliialis , 
qu£e  prima  est,  et  essenlialis  praerogativa  consuetudiiiis.  i> 
Atqui  constitutionem  Benedictinam  ad  abusus  compescendos 
editam  fuisse  vix  §  1  legenti  patet,  ibi  :  o  Ad  commissum 
pasloralis  oITicii  munus  pertinere  dignoscimus  subnascentes 
ex  infernalis  hoslis  astulia,  et  hominum  malilia  abusus,  quibus 
et  animarum  saluti  pernicies,  et  sacramentis  Ecclesiaî  injuria 
infertur,  radicitus  evellere.  d  Ergo  nullimode  ipsa  valet  alle- 
gari. Eo  vel  forlius  secundo  quia  decretum  irritans  quo  ipsa 
extat  munita  adeo  irritai  omnem  contrarium  actum,  ut  non 
permittatullo  tempore  aliquam  inchoari  posse  consuetudinem, 
vel  prœscriptionem  etiam  centenariam,  ut  communiter  afljr- 
mant.  Gard,  de  Luca,  de  Jurisdict.  dise.  95,  num.  7,  et  8. 
Pignat.  cons.  i34,  num.  16,  tom.  1.  Garz,  De  benef.  par.  5, 
cap.  4,  num.  179  et  seq.  Rota,  decis.  317,  num.  12,  et  seqq. 
part.  16,  et  decis.  22  num.  18,  et  decis.  192  part.  18  rec.  Per 
hujusmodi  enim  decretum  pontifex  non  modo  exislentes  im- 
memorabiles  deslruit.  Piton.  Discept.  eccl.  23,  n.  16,  vernm 
etiam  consuetudini  futurae  resistere  vult,  eamque  abrogare. 
Rot.  coram  Celso,  decis.  200,  num.    6;    coram  Merlino, 


17"  sÉniB. 


37 


)79 


THÉOLOGAL 


580 


decis.  81  4,  niim.  6,  in  Rec.  dec's.  574,  num.  27,  part.  A, 
tom.  :i,  et  decis,  217,  num.  6,  part.  7.  Jamvero  prafatam 
tonstilulionem  decreto  irritant!  esse  nninitam  patot  prie 
ceteris  ex  §  Iti  ubi  legilur  :  «  Sublata  eis  (jiidicibus  ordinariis 
et  delegatis,  etc.)  et  eorum  cuibbet  quavis  aliter  judicandi,  et 
inlerpretandi  facultate  et  auctorilate ,  iitiiquc  jmiicari ,  et 
definiri  debere,  ac  irrilum,  et  inane,  si  secus  super  his  a  qno- 
dam  quavis  aucloritaie  scienter  vel  ignoranter  coiiligerit 
attentari.  »  Hisce  igitur  breviteraitenlisperfaci'c  eviiicividetur 
qiiod  consuetudo  in  thematc  veluti  abiisns  et  ju»is  corruptela 
esset  abroganda,  et  conslitutio  Dei  nnseratione  in  actu  modo 
traducenda. 

Ad  secundum  dubiuni  descendens  certum  est,  ex  communi 
canonistaruin  et  iheologorun;  doclrina,  qiiod  dec'.arata  ad 
tramites  juris  matrimonii  niillilale  haud  amplius  conjiiges 
maritalis  vitœ  consuetudine  uti  valent.  Quare  possent  remoto 
periculo  peccandi  simul  cohabitare  hiibenles  se  invicsm  tam- 
quani  frater,  et  soror.queniadnioduni  antiqui  Ecclesia^  canones 
esoptarunt,  cap.  4  de  frigid.  et  maleficiat.  non  vero  carnalem 
copulam  perlentare.  Hinc  prolaia  diiplici  sententia  conformi 
super  niutiinioiiii  nullilale  jiraîoculis  habita  aniniaruni  salute, 
prudentiae  erit  parochi,  confessarii,  et  episcopi  innocenli  mu- 
lieri  coactae  a  civiii  lege  cuni  praîtenso  viro  cohabitare  ea 
suggerere  remédia, qua;  ipsi  in  casibus  particularibus  magis  in 
Doniino  expedire  judicabunt. 

Hisce  breviler  deiibatis  videant  EE.  VV.  prœ  ea  qua  pollent 
sapientia   et  prudentia   quid   propositis  dubiis    sit  respon- 
dendum. 
Quare,  elc. 

S.  Congregatio  Conciiii  rescribendum  censuit.  Adl.5er- 
vamlam  esse  constitutionem  Benediclinam.  Ad  2.  Vivant  ul 
frater  et  soror;  quod  si  id  fieri  non  possit  sine  peccati  periculo, 
separentur  omnino,  et  ad  mentem.  Die  ib  decembris  1877. 


OBLIG\TIO\  Dl  THÉOLOGAL 


Si  le  tbL<ologal  peut  remplacer  le  cours  d'Ecriture  sainte  à  ]a 
cathédrale  par  le  cours  de  dogme  au  si'minaire.  Dispositions 
canoniques.  Décret  du  concile  de  Trente.  L'ancienne  jurispru- 
dence n'empêchait  pas  absolument  de  substituer  au  cours  d'É- 
criture les  conférences  de  cas  de  conscience.  L'encyclique  de 
184:i  a  changé  la  jurispiud.nce.  Consultation  du  théologal  de 
Cilla  di  Castello.  La  chaire  de  dogme  dans  le  séminaire  diocé- 
sain ne  dispense  pas  le  théologal  du  cours  d'Ecriture  sainte, 
qu'il  est  tenu  de  faire  publiquement  à  la  calhéJraie.  Décision 
du  2  septembre  1S76.  Nouvelles  instances  du  théologal  pour 
être  dispensé  du  cours  d'Ecriture  sainte  t  la  cathédrale  où  l'audi- 
toire ne  se  compose  que  de  quelques  personnes.  La  S.  Congréga- 
tion confirme  la  première  décision.  Arrêt  du  15  décembre  1877. 

L'Église  a  toujours  encouragé  l'élutle  des  Ecritures 
saintes.  Le  troisième  concile  général  de  Lalran  ordonna 
d'établir  dans  chaque  catliédrale  un  professeur  pour 
l'instiuclion  des  pauvres  qui  ne  pouvaient  fréquenter 
les  universités. 

Au  quatrième  concile  de  Latran,  Innocent  III  fit 
davantage;  car  il  prescrivit  d'instituer  un  théologal 
dans  chaque  église  métropolitaine  pour  l'explication 
de  l'Écriture  sainte.  Cette  disposition  fut  étendue  à 
toutes  les  cathédrales  par  le  concile  de  Bâie  fsess.  31, 
chap.  3).  Soixante-dix  ans  plus  tard,  la  disposition 
passa  dans  le  concordat  entre  Léon  X  et  la  France  ; 
non-  seulement  le  concordat  prescrivit  de  nommer  un 
théologal  dans  toutes  les  cathédrales  pour  enseigner  la 
sainte  Ecriture,  mais  il  fut   réglé,  eu  outre,  que  ce 


théologal  posséderait  un  canonicat  perpétuel  et  devrait 
faire  son  cours  d'Ecriture  au  moins  deux  fois  par  se- 
maine. C'est  au  concile  de  Trente  que  la  discipline  a 
reçu  son  dernier  complément.  En  effet,  le  premier 
décret  de  la  cinquième  session  de  reformationc  prescrit 
sous  forme  de  loi  générale  que  l'on  affecte  un  canonicat 
dans  chaque  cathédrale  pour  un  théologal  chargé  d'ex- 
poser et  d'interpréter  l'Ecriture  sainte.  Le  concile  coa- 
lirme  dans  un  autre  passage  que  c'est  vraiment  le  cours 
d'Ecriture  sainte  que  le  théologal  doit  faire. 

Lajurisprudence  a  toléré  pendant  longtemps  que  le 
théologal  fît  indistinctement  le  cours  d'Ecriture  sainte 
ou  qu'il  enseignât  la  scolastique  et  même  la  théologie 
morale  en  certains  cas  exceptionnels.  On  a  sur  ce  point 
divers  arrêts  de  la  S.  Congrégation  du  Concile,  qui  per- 
mirent jadis  l'enseignement  de  la  théologie  morale,  sup- 
posé que  la  population  n'assisiàt  pas  au  cours  que  le 
théologal  faisait  à  la  cathédrale,  supposé  aussi  que  le 
clergé  eijt  besoin  d'instruction  pratique.  Mais  cette 
jurisprudence  a  changé  à  partir  de  1843.  Cette  modi- 
fication a  été  motivée  par  l'encyclique  que  publia 
Grégoire  XVI  au  sujet  des  sociétés  bibliques  et  dans 
laquelle  il  fut  recommandé  aux  évêques  da  veiller  à  ce 
que  le  théologal  se  bornât  absolument  à  l'inlerprétalioa 
de  l'Écriture  sainte.  Depuis  celte  époque,  la  S.  Con- 
grégation du  Concile  a  constamment  refusé  de  laisser 
substituer  le  cours  de  morale  à  celui  d'Écriture  sainte. 
Plusieurs  arrêts  de  date  récente  sont  mentionnés  dans 
le  folium  qu'on  trouvera  ci-après. 

Les  principes  que  nous  venons  d'exposer  furent 
appliqués  au  théologal  de  Citta  di  C:tstello.  Indé- 
pendamment de  ses  fonctions  de  théologal,  il  est 
professeur  de  dogme  au  séminaire.  Ne  sachant 
comment  il  pourrait  concilier  les  devoirs  inhérents  à 
ces  doux  emplois,  il  consulta  la  S.  Congrégation 
sur  trois  points  :  «  1°  Pour  être  dispensé  du  cours 
d'Écriture  sainte  que  mes  fonctions  de  théologal 
m'obligent  de  faire,  dois-Je  enseigner  gratuitement  la 
théologie  dogmatique?  2°  Cette  obligation  comprer:d- 
elle  toute  l'année  scolaire,  ou  bien  est-elle  limitée  à  un 
nombre  déterminé  de  leçons,  nombre  correspondant  à  J 
celui  des  leçons  dÉcriture  que  je  devrais  faire  J 
comme  théologal  ?  3°  Suis-je  dispensé  d'assister  à 
roffice  les  jours  oij  je  fais  mon  cours  au  séminaire,  ou 
bien  ne  suis-je  dispensé  que  des  heures  de  l'ofTice  qui 
coïncident  avec  le  cours  ?  » 

Mgr  l'évêque  de  Citta  di  Castello  donni  les  ren- 
seignements suivants  :  «  Le  théologal  ne  jouit  des 
biens  de  son  canonicat  que  depuis  un  an.  Le  traitement  du 
professeur  de  théologie  au  séminaire  ne  va  pas  au  delà  .^ 
de  cent-soixan*e-six  livres  par  an.  Mgr  l'évêque  est 
d'avis  que  le  théologal  n'est  dispensé  du  chœur  qu'aux 
heures  de  son  cours  au  séminaire.  Il  a  un  traitement 
d'ailleurs  modique.  Si  l'on  veut  qu'il  fasse  son  cours 
gratuitement,  en  ce  cas  il  est  juste  de  lui  accorder  la  T 
dispense  de  l'office.  Comme  le  cours  du  séminaire  doit 
être  complet  et  qu'il  ne  suffirait  pas  de  faire  les 
quarante  leçons  qui  sont  près  "rites  par  les  dispositions 
canoniques,  il  est  juste  d'accorder  la  dispense  du 
chœur  pour  tous  les  jours  oii  le  cours  du  séminaire  a 
lieu.  • 


581 


THÉOLOGAL 


582 


La  S.  Congrégation  décida,  le  5  août  et  le  2  sep- 
tembre  ll-iTG,  qne  lo  théologal  de  Citla  di  Castello 
était  obligé  de  faire  le  cours  d'Écriture  sainte  à  la 
calhcdralc.Vu  cependant  les  circonstances  parliculièrea 
on  lui  permit  de  s'absenter  de  l'onice  les  jours  où  il 
devrait  faire  le  cours  do  théologie  dogmatique  au 
séminaire.  (Seizième  série  des  Analecta,  col.  59.) 

Cette  décision  n'a  pas  entièrement  satisfait  le  théo- 
logal de  Cilta  di  Castello;  il  a  fait  présenter  la 
demande  suivante  : 

«  Comme  on  a  cru  à  tort  que  la  recourant  perçoit  un 
traitement  pour  le  cours  qu'il  fait  au  séminaire,  la 
S.  Congrégation  a  jugé  naturellement  qu'il  était  oblige 
de  faire  aussi  le  cours  d'Ecriture  sainte  à  la  cathédrale. 
Afin  de  dissiper  cette  méprise,  qui  est  en  opposition 
avec  la  vérité,  et  pourvoir  à  la  sécurité  de  sa  con- 
science, il  demande  de  nouveau  : 

«  1 .  Si,  se  basant  sur  l'enseigement  de  Benoît  XIV  et 
sur  un  grand  nombre  de  décisions  de  la  S.  Congréga- 
tion du  Concile,  il  est  en  son  pouvoir  de  substituer 
(avec  le  consentement  de  l'ordinaire,  qui  approuve  la 
substitution  et  la  croit  utile)  de  substituer,  dis-je, 
le  cours  de  théologie  dogmatique  qu'il  fait  gratuite- 
ment aux  élèves  du  séminaire  aux  leçons  publiques 
d'Ecriture  sainte  ? 

•  2.  Supposé  que  la  réponse  soit  favorable,  le 
recourant  peut-il  s'absenter  du  chœur  en  totalité  ou 
en  partie  les  jours  oij  il  fait  le  cours  au  séminaire  ? 

«  3.  Si  la  S.  CongréL;ation  adopte  une  nouvelle 
maxime  et  décide  qu'il  n'est  pas  au  pouvoir  du 
recourant  de  substituer  aux  leçons  d'Ecriture  sainte 
le  cours  gratuit  qu'il  fait  au  séminaire,  il  demande 
humblement  que,  vu  le  petit  nombre  d'auditeurs  qu'il 
aurait  à  la  cathédrale,  d'autre  part  l'intérêt  du  sémi- 
naire qui  est  dispensé  par  là  de  prendre  un  professeur 
de  dogme,  on  veuille  bien  l'exempter  par  induit  des 
leçons  d'Ecriture  sainte  dont  tiendra  lieu  le  cours  de 
dogme  qui  est  fait  aux  élèves  du  séminaire.  » 

Décision. Nonobstant  l'avis  favorable  de  Mgrl'évêque 
de  Citta  di  Castello  et  quoique  le  chapitre  de  la 
cathédrale  ait  consenti  à  la  substitution,  la  S.  Con- 
grégation du  Concile  a  confirmé  sa  décision  du  2  sep- 
tembre 1876,  qui  a  maintenu  les  leçons  publiques 
d'Ecriture  sainte  à  la  cathédrale,  en  accordant  toutefois 
au  théologal  de  Cilta  di  Castello  l'induit  de  pouvoir 
s'absenter  du  chœur  les  jours  oîi  il  fait  le  cours  de 
dogme  au  séminaire.  L'induit  comprend  toutes  les 
parties  de  l'oflice  divin. 

Le  foliiim  que  nous  publions  plus  loin  montre  l'im- 
portance du  cours  public  d'Ecriture  sainte.  Le  manque 
d'auditeurs  n'est  pas  une  excuse  légitime.  Le  chanoine 
pénitencier,  les  curés,  les  confesseurs  doivent  assister 
à  ce  cours.  D'ailleurs  l'évêque  a  le  pouvoir  d'y  faire 
intervenir  tous  les  ecclésiastiques.  L'ignorance  do 
l'Ecriture  c'est  Tignorance  de  Jésus-Christ  même. 

CrviTATis  Castelli.  Pr^bendj;  theologalis.  Die  15  decem- 
bris  1877.  —  Supplices  inter  libelles  pio  Gongregatione 
diei  5  augusti  effluxi  jam  aniii  relatée  fuerunt  preces  Josue 
Bicchi,canonici  theologi  calhedralis  ecclesiae  Civitatis  Castelli, 
simulque  professoris  theologiae  dogmaticœ  in  patrio  semi- 


nario.  Qui  ut  tuta  conscienlla  procedere  posset  a  S.  V.  Ordine 
declaraii  expetivit  : 

«  1.  Se  per  essore  dispensalo  dall'  obbligo  clie  ha  corne 
canonico  teologo  di  spiegare  la  S.  Scrittura  sia  tenulo  inse- 
gnare  gratis  la  domiuatica  teologiu? 

«  2.  Se  neir  ipotcsi  di  risposta  alTermativa  alla  précédente 
dotnaiula  ud  laie  oncre  si  esleiida  a  tiitie  le  Iczicuii  dell'  iiitero 
anno  scolaslico,  ovvero  solo  ad  un  deteruiinato  numéro  délie 
nicilùsime,  corrispondente  al  numéro  délie  lezioni  scritlurali, 
ciic  corne  canonico  teologo  dovrcbbe  fare? 

«  3.  Se  nei  giorni  nei  quali  da  lezioni  in  iscuola  in  sosli- 
tuzione  délie  lezioni  scriUurali,  sia  dispensato  dall'  inlera 
otliciatura  corale  di  quei  giorni,  ovvero  solo  da  quella,  che 
coincide  colle  ore  délia  scuola?  » 

Ul  rem  matiirius  perpenderent  EE.  VV.  in  prit'fala  Gongre- 
gatione qujestiunculam  hanc  dlIFerre  putarunt  rescribendo 
Dilula.  In  repropositione  autem  controversiiu,  qiiœ  accidit 
die  2  seplembris  recitaii  anni  sequens  editum  fuit  rescriplum  : 
Canonicum  Bicchi  tcneri  ad  lecHones  scripturales;  altentis 
tamcn  pcculiaribus  circumstantiis,  indulgcndum  ei  ut  abesse 
possil  a  clioro  dicbus,  quibus  vacat  scholœ  théologies  dog- 
maticœ. 

Hujusniodi  rescriplum  canonico  Bicchi  haud  arrisisse 
videlur,  quandoquidein  existiniavit  S.  Congregationem  in 
hanc  devenisse  senteniiam  quia  relinuit  ipsum  slipendium 
recipere  pro  theologia  dogmatica  in  seminario  explananda. 

Relulit  enim  :  a  Essendo  stato  rilenulo  per  equivoco,  che 
l'oratore  percepisse  lo  stipendie  délia  scuola,  la  decisione 
délia  S.  Congregazione  naturalnienle  si  fu  che  esso  era 
obbligato  a  fare  le  kzioni  scriliurali. 

«  A  rimuovere  cotesto  equivoco  contrario  alla  verità, 
e  consegnire  la  desiderata  sicurezza  di  coscienza,  l'oratore 
torna  di  nuovo  a  dimandare  : 

«  1.  Se  sia  in  sua  facoltà,  fondandosi  nella  doltrina  di 
Benedetto  XIV,  e  in  moite  risoliizioni  délia  S.  Gongregazione 
del  CoiiCilio,  sostituire  col  consenso  dell'ordinario,  che  laie 
sostiluz'.one  approva  e  retiene  utile,  le  lezioni  di  leologia 
domnialiia  date  da  lui  gratuitamente  ai  chierici  del  seminario 
aile  lezioni  scrilturali  ? 

«  2.  Se  nei  fatto  d'afîermativa  risposta  alla  précédente 
dimanda,  sia  tenulo  nei  giorni  nei  quali  da  lezioni  in  scuola 
intervenire  per  iiitero  o  in  parte  alla  officiatura  corale  ? 

a  3.  Quante  volte  poi  gli  Emi  Padri  venissero  a  slabilire 
nuova  massima,  e  a  dichiarare  che  non  è  in  potere  dell' 
oratore  soddisi'are  all'obbligo  délie  lezioni  scritlurali  per 
mezzo  délie  lezioni  gratuite  délia  scuola,  il  medesimo  fa 
umile  istanza  perché  alleso  lo  scarso  numéro  di  uditori  che 
avrebbe  aile  lezioni  scritlurali,  ed  il  vantaggio  del  seminario 
che  non  deve  per  questa  guisa  sostencre  la  spesa  par  l'inse- 
gnamento  délia  leologia  dommatica ,  vogliano  dispensarlo 
dali'obbligo  délie  lezioni  scritlurali,  e  concedergli  potere  ad 
esse  sostituire  le  lezioni  gratuite  délia  scuola.  " 

Ha^ce  preces  uti  fieri  solet  episcopo  remisi  pro  infor- 
malione  et  voto  audilo  capilulo.  Qui  acceplis  mandalis 
moreni  gerens  sub  die  21  decembris  praeterlapsi  anni  retulit  : 
«  Hoc  capitulum  audivimus,  a  quo  die  28  novembris  reso- 
lulum  fuit  assenliri  ralionibus  et  precibus  ab  oratore  Bicchi 
exposiiis  pro  substitulione  scholœ  dogmaticas  lectionibus 
scripluralibus,  eo  niagis  quia  orator  non  pelit  exemplionem  a 
choro.  Ad  nos  autem  quod  atlinel,  nolunius  omnino  obstare 
leai  Tiidenlini  jubenlis  leclionem  scripluralem,  neque  aliis 
quibuscumque  ecclesiasUcis  resolulionibus.  Si  lamen  di- 
cendum  foret  quid  utilius  sit  leclio  nempe  scripluralis,  an 
dommatica  instructio  in  seminario,  certe  judicamus  pro 
secunda;  auditores  enim  leclionum  scripturalium  pauci  qui- 
dem  essenl,  contra  schola  dogmatica  in  seminario  est  neces- 


583 


THÉOLOGAL 


58i 


saria,  complures  habenlur  discipuli.  Unde  si  proposita 
dubia  solvaiilur  contra  exponenlem,  altenlis  enanalis  non 
dubitamus  commendare  ut  orator  in  sua  prece  cxuidiatur, 
cum  co  scilicet  dispensando,  ut  lectionibus  scripluralibus 
lectiones  dogmaticas  siibslituere  possit,  absque  tauien  chori 
deiriiiiento  extra  boras  lectionuni.  » 

Pauca  super  singulis  dubiis  ex  officie  do  more  subjiciam. 
Et  qiioad  primuni  ne  vestra  tempora  niorentur,  operae  pre- 
tium  duxi  nonnnlla  recolere,  quœ  in  pneterilis  foliis  ex  beni- 
gnitate  reainiendis,  niagis  evoluta  reperiunlur.  Licet  igitur 
doclriiiani  Benedicli  XIV  pluries  amplexala  sit  haec  S.  C. 
priecipue  in  Uispana,  5  april.  15"();  FalginaWn.  3  julii  1784; 
Nullius  Sublacen,  il  april.  1807,  ab  hac  sententia  tanien 
recessisse  videtur  post  publicaiionem  encyclicai  Gregorii  XVI, 
Inlc-  prœcipuas  machinaliones.  Re  sane  vera  in  Derthonen. 
27  julii  1844  visitalionis  SS.  LL.  proposito  dubio  III  :  «  An  et 
quoniodo  sii  annuenduni  postulatis  super  comnuilatione 
leclionis  sacrie  Scripiura;  in  casuum  conscienti<e  explica- 
tionein  in  casu,  »  con^ultisàini'-im  responsum  proiiit  :  Non 
expedire;  et  episcopus  curct  cxecutionem  nupcrrimœ  encyclicœ 
SSmi  Domini  nostri.  Eanidem  doctrinani  tonuit  sacr.  Con- 
grej;.  in  Centumcellarum  18  deceinbris  18 i"  per  siimmaria 
precuin.  Ita  pariter  in  Casalen.  prœbenilae  theologalis  habita 
sub  die  26  junii  1847  dubio  proposito  :  o  An  et  qtiomodo 
theologus  parère  debeat  mandatis  episcopi  circa  lectiones 
sacrie  Scripturée  instar  concionis  habendas,  babita  prîecipue 
ratione  sensus  mystici  et  moralis  in  casu?  respondil  :  Néga- 
tive el  servelur  leclio  biblica  ad  tramiles  Conc.  Trid.  sess.  5 
cap.  1  et  prout  exponitur  in  Conc.  Roman,  anni  Mis  tit.  1 
cap.  8.  lu  Cuneen.  praebendœ  theologalis  18  aprilis  1863 
dubio  1  :  a  An  et  quomodo  canonicus  iheologus  officio  prae- 
bendcc  theologalis  sitisfacere  dicendus  sit  collationibus  mo- 
ralibus  et  biblicis  in  casu?  »  respondit  :  Ad  I.  Négative  in 
omnibus  et  ampUus. 

Nec  rem  acu  tangere  videtur  orator,  dura  hase  edisserit  : 
0  Essendo  stato  ritenuto  per  equivoco,  che  l'oratore  perce- 
pisce  lo  stipendie  délia  scuola,  la  decisione  deila  S.  Congre- 
gazione  naturalmente  si  fu  che  esso  era  obbligato  a  fare  le 
lezioni  scritturaii.;  A  rimuovere  cotesto  equivoco  contrario 
alla  verità,  e  conseguire  la  desiderata  sicurezza  di  coscienza 
l'oratore  torna  di  nuovo  a  dimandare...  y> 

Siquidem  1.  Observandum  venit  vinculum  justitiaî  fortius 
esse  charitatis  vinculo.  2.  Notum  exploralumque  fuisse  huic 
S.  Ordini  honorarium  quod  pensitabat  seminarium  canonico 
Bicchi  macisterii  causa.  Ita  enim  sacer  antistes  reponebat 
S.  Congregationi  :  «  Referimus  stipendium  hujus  seminarii 
theologiae  ludimagistro  assignatum  non  excedere  sunimam 
libellarum  106  annuatim.  »  Inio  ipsemet  orator  cum  justo 
veritatis  studio  ferebatur,  quaerebat  :  «  Se  per  essere  dispen- 
sato  dall'obbligo  che  ha  come  canonico  teologo  di  spiegare  la 
sacra  Scrittura,  sia  tenuto  ad  insegnare  gratis  la  dcmmalica 
teologia?  s  Cum  igitur  niniis  indignum  sit  quod  sua  quisqiie 
voce  dilucide  protestatus  est,  id  in  eumdem  casum  infirmare, 
teslimonioque  proprio  resistere,  ut  est  in  leg.  Gcneraliter,  1,3, 
Cod.  de  non  numer.  pecun.  videretur  quod  canonicus  Bicchi 
audienduE  non  essel. 

Ad  secundum  dubium  devenions  videtur  indultum  a 
S.  vestro  Ordine  canonico  Bicchi  concessum,  pro  diebus  et 
horis  intelligendum  esse.  Lectores  enim  qui  in  publicis  uni- 
versitatibus  S.  theologiam  docent,  indullo  absentiœ  donari 
stalutum  est  in  cap.  Super  spécula,  5,  de  magistris,  ubi 
glossa  V.  Intègre  haîc  addit  :  «  Non  tamen  percipiant  quoli- 
dianas  distributiones,  qua;  tantum  residentibus  dari  consue- 
verunt.  *  Hanc  juris  canonici  regulam  semper  sectata  est 
S.  Congregatio  et  indultum  concessitarchipresbjteroCagliensi, 
ut  theologiam  in  diœcesano  seminario   Feretrano  doceret. 


pro  solis  horis  matutinis,  el  diebus,  iu  quibus  liaberentur 
lectiones,  et  ad  triennium  amissis  distributionibus  favore 
inservientium,  ut  in  Fereirana.  induUi  12  julii  1817.  Ita 
pariter  in  Homana,  dubia  indulloium  6  niaii  i820  propo- 
S'to  V  dubio  :  b  An  tt  quoniodo  sit  concedendiim  indultum 
Iccloribus  in  publicis  universitatibus?  reposuit  ad  V  :  a  Affir- 
mative pro  diebus  et  horis,  amissis,  etc.  » 

Altéra  aulem  ex  parle  viditur  pro  Iota  die  indultum  fore 
intelligendum.  Nam  S.  luijus  Ordinis  disciplina  Iraditum  est, 
canonicuni  theologum  suos  facere  fructuo  et  disliibutiones 
quotidiauas  nedum  tempore  et  hora  in  quibus  docet,  sed 
tota  die,  etianisi  choro  non  inserviat.  Ita  in  Disarchien. 
26  seplembris  1857,  proposito  III  dubio  :  "  An  canonicus 
diebus  quibus  docuit  et  docet  sit  inmumis  a  choro  pro  tota 
die  adctfectum  hiciandi  quotidianas  distributiones  in  casu?  » 
respon.-^um  fuit  :  Affirmative.  Ita  eliam  in  Arboren.  theolo- 
galis, 7  decembris  1801,  proposito  dubio  :  a  An  canonicus 
theologus  tenealur  interesse  choro  ve.«pere  illorum  dierum 
quibus  de  more  docet  in  casu?  prodiil  rcscriplum  :  Négative. 
Denique  idipsum  censuit  rescribeiidum  in  Barchinonen.  per 
sunmi.  precum  3  junii  1800,  ubi  pariter  de  canonico  theologo 
scholaslicam  theologiam  docente  agebatur.  Hoc  enim  privi- 
legium  concessum  lectori  sac.  theologiaî  ccnsendum  est  ad 
eum  alliciendum ,  ut  muneri  suo  praestantissimo  vigilantius 
incumbat,  et  sicuti  lectiones  theologia-  dogmaticie  animi 
pra'parationcm  et  studium  exigunt,  quod  cum  servilio  chori 
compatibile  haud  est,  loco  illius  succedere  videntur. 

Tandem  ultimum  dubium  quod  attinet  negativo  responso 
dimitlendum  putaiem.  Siquidem  defectum  auditorum  minime 
excusare  ab  babenda  sacrarum  Scripturarum  lectione  reso- 
lutum  fuisse  apparet  a  S.  Congregationo  in  Fiindana  15  octo- 
bris  1618  :  rogata  enim  respondit  :  Non  posse  canonicum 
theologum  sese  eximere  ab  explanatione  Scripturœ  praelextu 
quod  non  habeat  auditores  (Ferraris  v.  Canonicus,  c.  9, 
num.  159).  Eamdemque  sententiam  S.  C.  sequuta  est  in 
Cuneen.  prœbendae  theologalis  18  aprilis  1803  :  proposito 
dubio  :  "  An  et  quomodo  canonicus  theologus  ob  defectum 
auditorum,  tenuitatem  redituum  et  consuetudinem,  ab  ofiicio 
pra^bendae  theologalis  adimplendo  exemptus  repulari  valeat 
in  casu?  reposuit  :  Négative  in  omnibus  et  ampUus.  Et  jure 
optimo  :  namcardinalis  Petra  Commenf.arf  Coniî.  21nnoc.  \'I, 
num.  09  motus  ex  pluribus  hujus  S.  Congregationis  resolu- 
tionibus  animadvertit,  ad  interveniendum  lectioiii  iheologali 
cogi  semper  possunt  ab  episcopo  parochi,  etiam  regulares, 
canonicus  pœnitenliarius,  ac  confessarii  saeculaies.  Imo  cie- 
rici  omnes  ab  episcopo,  docente  Monacelli  formul.  V,  cogi 
queunt  :  tum  quia  in  rébus  honestis  tenentur  obedire  supe- 
riori,  C.  .Sï  autem  vobis,  11,  quœst.  3;  tum  quia  tenenlur 
ignorantiam  evitare,  et  legt-m  scire,  ut  alios  erudiant;  igno- 
rantia  enim  scripturarum  ignoranlia  Christi  est,  nec  excusa- 
tione  digna,  nec  venia,  cap.  Ignoranlia,  et  cap.  Sicut  slcllas, 
dist.  38.  Et  cum  hœc  deficienlia  assistentiae  cleri  cathedralis 
sine  scandale  laicorum  non  possit  evenire,  sequitiir  quod 
possint  cogi,  ut  scandalum  videtur,  ut  probat  textus  in  cap. 
6'u??i  ex  injuncto,  §  Super  de  nov.  oper.  nunc. 

Perperam  orator  ut  se  levaret  ab  onere  explicandi  sacras 
Scripturas,  ad  sidéra  extollit  «  il  vantaggio  del  seminario  che 
«  non  deve  per  questa  guisa  so-stenerc  la  spesa  per  l'inse- 
«  gnamento  délia  teologia  dommatica.  »  Quandoquiilem 
quod  ipse  edicii,  utilitatem  privatani  seminarii  respicit;  dum 
e  converso  sacrae  Scripturœ  exposilio  atque  interpretatio 
bono  publico  christiani  populi  consulit,  quodque  magno  in 
preiio  habendum  est  hisce  prœsertim  luctuosissimis  tempo- 
ribus,  in  quibus  Ecclesiœ  hostes  sacris  libris  ad  incautos  deci- 
piendos,  falsasque  doctrinas  tradendas,  in  alienum  sensum 
eos    interprétantes    ac   detorquentes,  tantopere  abutuntur. 


585 


CASUEL 


Ii86 


Jamvoro  Iralatitium  in  jiive  est  iililitatem  pul)licain  pni'liîrr- 
privaUe.  L.  Si  iiiiis  §  Ulrum,  IF.  ad  Sillan.  Bartol.  L.  Quem- 
a,lmodum  num.  4,  c.  de  agric.  et  crns.  lih.  11.  Jas.  L. 
(■<r!cra,  l  Si  qiiis.  num.  2,  IT.  de  légat.  1.  Onmilnis  igilnr  pcr- 
pcnsis  viderelur   praifatiim   indulHim  canonico  Bicclii  esse 

(loMci^aiidum. 

Ca'tiMMiin  quidquid  sit  in  subjecta  maleria,  certe  non  erit 
gravi>  EE.  PP.  sapientiœet  prudentiaD  decernere,  utrum  pelita 
"lalia  eidem  sit  largienda  maxime  quia  agitur  de  tradenda 
llifologicadoctrin;i  in  diœcesano  seminaiio,  qnod  in  pabiicam 
iililitatem  redundare  videtur.  Scituni  porro  in  jure  est  ex 
ciiisa  publics)  ulilitatis  rccedi  a  regulis  jnris  communis,  mul- 
i:i(|U(>  peiinitii  qua!  alias  csscnl  prohibila.  L.  lia  vuliicralus, 
^  Milita,  a.  de  1.  Aqnil.  Andr.  Gail.  observ.  Cœm.  Imper. 
hl).  l,  observ.  TiO,  n.  4. 

Hisce  deiibalis  vidcant  EE.  VV.  quonam  responso  oratoris 
iicces  sint  dimiltend?e. 

Quare,  etc. 

S.  Congregatio  Concilii  rescribenduni  censuit  :  In  decretis 
sub  die  2  seplembris  1876,  et  amylius.  Die  13  decems 
bris  1877.  » 


CASIEL 


Collégiale  de  Ceprano,  ville  fionlière  do  l'Etat  pontifical.  Acquit- 
lonient  des  legs.  Céltîbralion  des  messes  dventuelles.  L'archi- 
prèlre  et  le  priniicier,  chargijs  de  la  cure,  doivent-Ils  avoir  leur 
pail  du  casuel  lorsqu'ils  n'assistent  pas  à  l'oflice?  Môme  ques- 
tion au  sujet  du  théologal  et  du  pénitencier.  Décision  de  la 
S.  Congrégation  du  Concile  du  15  décembre  1877. 

La  colléi!;iale  de  Ceprano  a  été  canoniquement  éri- 
gée par  une  bulle  de  Grégoire  XVI  de  l'année  1841. 
Elle  se  compose  du  curé,  qui  a  le  titre  d'archiprêtre  et 
de  première  dignité,  du  primicier  lequel  exerce  les 
i'onctions  paroissiales  dans  une  église  succursale,  et 
de  huit  chanoines.  Grégoire  XVI  statua  que  l'archi- 
prijlre,  le  primicier,  le  théologal  et  le  pénitencier 
absents  pour  l'accomplissement,  de  leurs  obligations 
devraient  être  considérés  comme  présents  à  l'office. 
Quelques  chanoines  ont  suscité  une  controverse  rela- 
tivement aux  legs  et  aux  messes  éventuelles  que  les 
fidèles  demandent  en  l'honneur  d'un  saint.  Les  deux 
curés,  le  théologal  et  le  pénitencier,  participent-ils  au 
casuel  de  ces  offices  extraordinaires  sMs  n'assistent 
pas  au  chœur  à  raison  de  leurs  fonctions  particulières? 

La  S.  Congrégation  du  Concile  décide  que  les  deux 
chanoines  remplissant  des  fonctions  paroissiales,  ainsi 
que  le  théologal  et  le  pénitencier  absents  pour  leurs 
attributions  particuhères  participent]  aux  honoraires 
des  messes  dont  il  s'agit,  à  moins  qu'il  ne  conste  de  la 
volonté  contraiie  du  fondateur  ou  du  bienfaiteur. 
Elle  recommande  à  Mgr  l'évêque  de  Véroli  d'obvier 
à  certains  abus  qui  sont  signalés  dans  le  procès- 
verbal  de  l'assemblée  capitulaire  du  8  octobre  1876. 
Voici  les  abus  :  «  Messieurs  les  chanoines  ont  dis- 
tribué indistinctement  le  casuel  des  obsèques  aux 
chanoines  présents  ou  absents  pour  un  motif  quel- 
conque légitime  ou  illégitime,  cela  semble  priver 
d'une  partie  des  suffrages  les  âmes  des  défunts.  Les 
chanoines  s'exemptent  trop  facilement  d'assister  au 


cho.'ur  ;  bien  souvent  on  n'aurait  [lU  dire  l'office  si  on 
n'avait  eu  le  concours  de  quelques  prêtres.  On  prend 
un  modique  casuel  pour  les  obsèques,  la  dernière 
classe  pour  les  ptuvres,  more  pauperum,  et  l'on 
prend  l'engagement  de  réciter  un  nocturne  de  l'office 
des  morts;  or  ce  nocturne  n'ost  jamais  dit  depuis 
plusieurs  années.  »  ^Igr  l'évêque  de  Véroli  devra  avoir 
l'œil  sur  de  pareils  abus. 

La  question  de  droit  est  traitée  dans  le  folium  de  la 
S.  Congrégation,  lequel  est  rapporté  plus  loin.  C'est 
une  maxime  de  la  jurisprudence  canonique  actuel- 
lement reçue  que  le  curé,  le  théologal  et  le  péni- 
tencier absents  du  chœur  à  raison  de  leurs  attributions 
gagnent  les  distributions  ordinaires  et  extraordinaires. 
Le  folium  rapporte  un  long  extrait  d'un  auteur  qui  fait 
autorité,  Scarfantoni,  notes  sur  le  traité  des  chanoines 
de  Ccccoperius.  La  S.  Congrégation  a  constamment 
jugé  que  les  distributions  extraordinaires  sont  dues 
au  curé,  au  théologal  et  au  pénitencier,  sauf  le  cas 
où  les  testateurs  auraient  expressément  écarté  les 
chanoines  qui  ne  seraient  pas  réellement  présents  à 
l'office.  Le  folium  cite  un  arrêt  pour  Sévillo,  157G  ; 
pour  Ascoli,  20  novembre  1830  ;  pour  Rome,  12  sep- 
tembre 1874;  pour  Andria,  19  mai  1877. 

Verulana.  Emolu-mentorum.   Die    i5   decembris  1877.  — 
In    ecclesia    niajori    civitatis    Ceperani    Vcrulanœ    diœcesis 
praiter  archipresbyteratum  cimi  cura  animarum  septem  béné- 
ficia extabant  fundata,  quibiis  adnexum  erat  onus  inserviendi 
ecclesiœ,  et  chorale  explendi  servitium.  Praeter  haec  in  eadem 
civitate  erecta  reperiebantur  duo   alla    bénéficia    simplicia, 
necnon  abbatia  cam    cura  animarum   sub  invocatione  divi 
Rochi.  Vertente  mense  maii  anni  tSH    ad  instantiam  archi- 
presbyieri,   abbatis   D.   Uochi,  beneficiorum  tune  temporis, 
magisiratus,  ac  populi,  prajdicta  ecclesia  in  coUegiatam  erecta 
fuit  a  Gregoi'io  XVI  tel.  rec.  Fer  aposlolicas  literas  capl- 
lulum  conslitulum  fuit  a   parocho  archipresbytero  uli  prima 
dignitat'î,  a  primicerio  altéra  post   primam  dignitale  pariter 
cum  cura  animarum  in  ecclesia  filiali  ejusdemcollcgialseexer- 
cenda,  ab  octo  canonicis  ex  quibns  et  theologns  et  iiœniten- 
tiarius,  necnon  ex  duobus  capellanis.  Praicepit  aulem  laudatus 
ponlifex  ut  enunciata  bénéficia  v:icantia  et  vacatura  suppressa 
declar.irentur,  mensamque  capituîarem  constituèrent,  unam- 
que  administrationem  eftormarent.   Sancivit  etiam  ut  tam 
arcliipresbyler  quam  primicerius  «  quoties  in  aniniarum  cura 
fuerint  quomodocumque  légitime  occupati  (amquam.  in  choro 
praîsentes  habeanlur.  »  Item  volnit  ut  theologus  et  pœaiten- 
liarius  absentes  ex  respectivi  munerisexercitio  tainquam  prœ- 
senles  in  cboro  censerenlur. 

Constitula  itaque  collegiata  ecclesia  quœdam  controversia 
exorta  est  in  capitulo  circa  perceptionem  emolumenlornm, 
quae  ipsoobveninnt  sive  ex  piorumlegatorumsatisfactione  pro 
benefactorum  animabus  suffragandis,  sive  ex  missaruni  cele- 
bratione,  quaeex  fidelinmpiotate  in  honoreni  alicujus  sancti 
capitulo  committunlur.Contendunt  enim  capitnlares  prœfalas 
dignitatesob animarum  excrcilium,  pœnitentiarium  fidelium 
confessiones  in  dicta  ecclesia  excipientem,  et  tlieologum  ea  die 
qua  legit,  pronti  a  choro  realiter  absentes,  haud  participes  fieri 
de  prœdictisemolumenlis.  Quare  ut  bac  super  reomne  dubium 
evanesceretjS.huncOrdinemadierunt  supplici  libelle  diei  26 
au^usti  anni  187G,enixe  expostulantes  ut  per  sapientissimum 
EE.  VV.  oraculum  huic  quaes'Joni  finis  imponatur. 

Oratorum  preces  die  28  praefati  luensis  remissœ  fuerunt 
episcopo  pro  informatione  et  vote  auditis  in  scriptis  capi- 


587 


CASUEL 


b88 


tulo,  ac  seorsim  canonicis  parochis  necnoQ  pœnitentiario  ac 
theologo  référât  de  pnecedeiiti  observaiUia  etc.  Qui  S.  Ordinis 
jussa  faciens  liteiis  diei  II  marlii  labenlis  aiiai  anlequani 
aniniisuisensuni  aperiret,  haec  animadvertenda  pulavit  : 

4  Quidque  boni  vel  inali,  si  ila  loqui  fas  est,  existebat  circa 
leges  disciplinares  veterisbeneticiatorum  capiluli  vitam  aiiiisit 
cum  erectione  coUegialae.  Rêvera  suirmus  pontitVx  ante  hu- 
jusniodi  erectioneni  liabuit  et  acceptavit  resigna tionoiu  bene- 
ficiorum  qua;  lune  siippressa  dtclaravil.  Ergo  bénéficia, bene- 
tîciati.  eoruni  constilutiones  capiiuhires  sive  scri|)ia;,  sive  de 
observanlia,  i,on  anipliusexistebant;  cum  erectione  igiturcol- 
legidt%  novas  pr;ebt-ndas  moderuasque  leges  éditas  esse  haud 
in  dubio  est.  In  bis  iiaque  uiodern*  collegialai  literis  aposto- 
licis,  in  argumente,  de  que  agilur,  habetnr  :  «  Archipresbyler 
et  primiceiiuschori  scrvitio,  divinoiumque  oftîciorum  celebra- 
tioni,  sicut  et  canonici  intéresse  d(beani,et  quoties  in  ani- 
marum  cura  fuerint  quomodocumque  légitime  occupati,  tani- 
quam  in  choro  praesentes  habeantur.  » 

«  Quoad  pœnitentiarium  etlheolognm,  quoties  eorum  offi- 
ciis  incumbunt,  ita  habetnr  :  qui  quidem  canonicus  pœnilen- 
tiarius  dum  confessiones  in  ecciesia  audiat,  praesens  in  choro 
intérim  censeatur. 

<  In  iisdem  apostolicis  literis  constitutionesa  capituloeden- 
dasfore  disposiium  fuit,  ibi  :  Ut  ipsi  capilulares  in  consiitiilio- 
nibuset  statutis  eorum  ecclesiae  inlra  sex  menses  conficiendis, 
accurato  tamen  examini  tui  (id  est  episcopi  Verulani)  et  ap- 
probaiioni  subjiciendisetc. 

c  In  capitularibus  constitutionibus  juxta  lit.  ap.  prœscrip- 
tionem  edilis  et  ab  episcopo  approbatis  die  o  martii  1842, 
cap.  3,  de  chori  disciplina,  num.  6  habetur  :  Igitur  paroclii, 
quoties  in  aniniarum  cura  fuerint  quomodocumque  légitime 
occupati, admilti  debent  ad  lucrandasdistribiitiones  ordinarias 
et  extraordinarias,  nec  non  ad  fallentias  aliorum  canonicoruni. 

«  Septem  posl  menses  a  coilegialae  erectione  aliqui  ex  capi- 
tularibus, qui  tune  pra;benda  carebant,episcopum  executorem 
literarum  aposlolicarum  postulabant,  ut  quœstioni  illico  ortœ 
circa  distributiones  incertornm,  missarum  adventitiarum  et  fu- 
nerum  suam  ipse  daret  sentenliam  ;  ita  episcopns  omissis  etc.  : 
Distributiones  vero,  quœ  capitularibus  obveniunt  pro  inlerventu 
inextraordinariis  functionibus  anniversariorum  et  feslivilatum 
etiam  in  choro  peragendis,  confundendaj  non  sunt  cnm  dis- 
tributionibus  quœ  ab  Ecciesia  sunt  adsignatœ  pro  persolvendis 
in  choro  horis  canonicis.  Illœ  enim  capitularibus  quidem  com- 
petunt  non  ratione  canonicalus,  sed  vel  vigore  particularium 
legatorum  pro  sutlragandis  animabus  piorum  benefactorum, 
qui  hoc  intuitu  proprias  subslantias  ecclesiœ  reliqueruiit,  vel 
viveniium  fidelium  devolione,  qui  missas  ad  sanclorum  ho- 
norem  per  ca[)itulares  extraordinarie  celebrare  faciunt.  Et 
ideo  aptioii  nomineappellandae  essent  non  distributiones,  sed 
emolumenta  débita  non  iis  qui  pro  interessentibus  ficte  repu- 
tantur,  uti  sunt  infirmi  etc.,  ex  privilcgio  ab  interessentia 
chori  exempli,  sed  vere  et  prœcise  interessentes  juxta  juris 
communis  dispositionem,  exccptis  duabus  dignitatibus  quando 
in  muneribusparochialibus  légitime  occupaniur,  pœnitentiario 
dum  audit  iu  ecciesia  collegiala  confessiones  sacramentales, 
theologo  eo  die  quo  legit,  atque  canonico  ad  negotia  suée 
ecclesiic  ulilia  occupato,  dummodo  lamen  ex  lege  fundatorum 
vel  benefactorum  viventium  voluntate  non  requiratur  vera  et 
corporalis  pra'sentia,  in  quo  casu  etiam  dignitates,  pœniten- 
liarius  etalii  tuperius  nominati  si  percipere  veiint  emolumenta 
ex  annlversariis  et  missis  adventitiis  provenientia,  debent  esse 
physice  pisesentes. 

a  Ex  hisce  igitur  praemissis  luculenter  mihi  in  jure  conclu- 
dendum  esse  videtur,  titulares  parochos,  canonicosque  prae- 
dictos  in  quibuscumque  dislribulionibus  participes  fieri,  quoties 
chorali  setvitio  absentes  eorum  respectivo  minislerio  occupati 


reperiantur,  exceplo  casu  si  benefactorcs  aliter  disposuerlnt. 
a  In  facto  autem  constat  :  titulares  parochos  pra}fatos  cons- 
tantfm  habuisse  comparticipationem  incerloruni  de  quibus 
quœstio  est.  » 

Praîfatas  dignitates  et  canonicos  Iheologurn  ac  pœnitentia- 
rium haud  admiltendos  esse  ad  parlicipationem  emolumcuto- 
rum  quœ  ex  legatis  veldantium  pietate  promanant  nisi  choro 
realiter  intersint  tuni  ex  juris  censura,  tum  ex  consuetudine 
suadere  nituntnr  capitularts  in  allegatione  scriptisexarata.  Ex 
juris  enim  censura  scatere  edicunt  ad  prœfata  emolumenta 
lucranda  rtquiri  prajsenliam  veram  et  actuale  servitium,  nec 
suffragari  licium  adimplemenium.  S.  G.  in  Tcrracinen.  Pri- 
vernen.  emolumentormii  die  23  decembris  ISiG.g  Dein.  Cala- 
riVana,  onerum  17  seplembris  18.^1,  g  Quoad  rdiquum.  Ro- 
tnana,  distributionum  et  proventuuni  20  decembris  1873, 
§  Distribulioties.  Emolumenta  enim  quae  a  peculiaribus 
fundatorum  legatis  promaiiant  non  alia  mente  censentur 
relicta,  quam  ut  percipiantur  ab  iis  qui  reipsa  anniversa- 
riorum celebrationi  intersint  ad  divinum  opem  jiro  defun- 
cloruni  sulfiûgio  implorai. dan),  ut  advertunt  Monet.  De 
distrib.  p.  i,  q.  3,  num.  10,  etsoq.  Piton.  De  coritrov.  patron. 
tom.  2,  alleg.  6i.  n.  23.  Rota  decis.  59,  num  7,  part.  7  récent. 
Quœ potiori  ratione  dicenda  veniunt  de  emolumentis  quae  ex 
viventium  voluntate  proticiscuntur,  cum  ea  potissimum  lar- 
giantur  a  lidelibus,  ut  ab  omnibus  laudes  Deo  in  honorem 
alicujus  sancti  persolvantur  et  ila  ex  omnium  canonicornm 
praesentia  divinus  augeatur  cultus.  Unde  licet  S.  C.  canonicos 
jubilatos  participes  faciendos  esse  putaverit  de  emolumentis 
ox  aniiiversariis  fixis  provenientibus  in  Novarkn.  jubilationis 
29  novembris  iQ'èi.Lunen  Sarzanen.  jubilationis  30  sepleni- 
bris  1684  aliisque  quamplurimi>;  attamen  eis  denegavit 
portionememohnnentorum  provenientium  ex  funeralibus  et 
anniversariisincertis  et  extraordinariisincit.  Lunen. Sarzanen. 
adsecund.  dub.,  in  /ÎOH!a«a  juriumcanonicalium  o  maii  1703, 
lib.  oSdecret.  pag.  186.  Quœ  paritate  rationisin  themate  nostro 
dici  posse  contendunt,  licet  agatur  de  canonicis  animarum 
curœ  incumbentibus,  necnon  de  pœnitentiario  et  theologo 
otlîcii  ratione  a  choro  absentibus,  cum  isti  eo  tempore  non 
secus  ac  jubilati  lantum  fictione  juris  présente  in  choro  cen- 
seantur.  Attenta  igitur  juris  disposilior.e  concludunt  capi- 
lulares, neque  archipresbyterum  et  primiceriuni,  neque 
theologum  et  pœnitentiarium  de  prœdlctis  emolumentis  par- 
ticipare  posse  iiisi  realiter  intersint. 

Neque  praesidium  quœritare  praesumant  ex  literis  apostolicis 
fel.  rec.  Greg.  XVI,  in  quibus  prœfali  canonici  absentes  pro 
exercitio  proprii  niuneris  tamquam  prœsentes  in  choro  ha- 
bendisint.  Etenim  respondent  cum  in  themate  agatur  de  pri- 
vilegio,  plane  patere  stricte  esse  interpretandum  servatanempe 
verborum  proprietate,  Ronac.  De  horis  conon.  lit.  1,  disp.  2, 
q.  5,  punct.  4.  Quapropter  verba  illa,  quœ  in  literis  apostolicis 
per'.eguiitur,  inteiiigenda  essesustinent  de  lucro  distributionum 
quotidianarum  quando prœfali  canonici  absunt  ratione mum-ris 
sibidebiii,  non  vero  de  emolumentis  extraordinariis,  pro  quibus 
lucrandis  realis  et  non  ficta  prœsenlia  requiritur. 

Minusque  secundo  juvari  possunt  constitutionibus  ca- 
pitularibus diei  S  marlii  1842  in  quibus  perlegitur,sub  capite 
De  chori  disciplina,  ibi  :  «  l'arochi,  quoties  animarum  curœ 
fuerint  quomodocumque  légitime  occupati  admilti  debent  ad 
lucrandas  distributiones  crdinarias  et  extraordinarias,  necnon 
ad  fallentias  aliorum  canonicorum.  Item  eas  lucratur  cano- 
nicus pœnilentiarius  dum  in  ecciesia  collegiala  et  non  extra 
audiat  confessiones  sacramentales  :  item  canonicus  theologus 
eo  die  quo  in  ea  habet  leclionem.  ■•  Eieuim,  reponunt,  prœfalœ 
constitutiones  numquam  a  capitulo  et  curia  episcopali  pro- 
batœ  fuerunt,  neque  ideo  pro  capitularibus  constitutionibus 
habilœ.  Quod  adeo  verum  esse  propugnant  ut  ipsemet  Ve- 


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CASUEL 


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nilatms  ppiscopus  decreto  die  2;>  jun.  18(i2  capitiilo  pra'copit, 
ut  ipsits  ellbrinaret,  quod  rêvera  factiim  t'oit,  sed  qiia  de  causa 
i^'iioratiir  iisqiie  adliuc  a  Veridana  ctiria  IiuikI  pioiiala-  fiiorunl. 
Ad  argmiieiituin  a  consuetudiiic  dcpromptuin  dovcnienles 
capiliilares  recohiiit  ex  imiueniorabili  consiietudine  pnefata 
emalunieiita  realitec  praîsenld)iis  taiitimi  fuisse  disliibiita. 
Neiiioaiitem  ignorai  immeiuoral)iiis  lanlain  esse  viiii,  ut  non 
minus  quam  lex  scripta  servari  debeal.  Tox.  in  §.  Sine  scripto, 
inslit.  tit.  de  jur.  nat.  genl.  et  civ.  Fagnan.  in  cap.  Cum 
conlingat,  de  for.  coinp.  nnm.  6.  S.  C  in  Firmana  )uris 
deferendi  crucen),  13  niaii  1876,  §  Cum.  (Juin  iino  veluti  lex 
liabetur  consuetudo  decennalis,  si  juri  non  advorsetur.  Sperel. 
(Ifcis.  375  Muiii.  8.  par.  2  rcc.  Consuetudineni  vero,  qiue  in 
priefata  viget  ecclesia  non  intra  decennii  limites  cohiberi,  sed 
lioniiniiin  menioriam  vincere  in  propauilo  esse  censent  ca- 
nonici.  [Kevera  aiunt  :  «  Prova  ne  sia  il  capitolo  tenutosl  dall' 
arciprete  Pesci  nel  1793,  30  luglio  con  i  bencficiali,  in  oui 
labilivasi  un  ccllerario  per  la  divisiono  drgli  incerti  inUr 
'rxscntcs  da  farsi  in  ogni  giorno,  in  cul  questl  cadevano.Da 
tal  (alto  puô  dediirsi,  che  se  l'arciprete  Pesci  nel  1793  con 
beneticiali  aveano  già  tal  pratica,  convien  dire  averla  appre  sa 
dai  loro  antecessori,  e  cosi  via  discorrendo.  La  stessa  pratica 
era  riconfermata  nel  capiiolo  del  10  gennaio  1811  in  cui 
l'arciprele  Lucatelli  con  6  beneliciati,  ed  un  sostitulo,  stabi- 
livano  che  gl'  incerti  inter  prœsenles  doveano  su!  moniento 
distribiiirsi.  Prova  ne  sia  la  testimonian^a  del  canonico  Vita- 
liani  che  dal  1825  si  è  trovato  al  servizio  di  questa  chiesa  nella 
qualilica  di  sostituto  alla  f.  m.  del  cardinal  Sala  beneficiato  di 
questa  chiesa.  Prova  ne  sia  la  testinionianza  di  De  Simones 
canonico  non  prebendato  nella  erezione  délia  collegiata.  Cosi 
ancora  potrebbero  servire  di  prova  libri  dei  punti  riguardanli 
agli  uicerti,  quali  libri  tuttora  si  conservano  seguitandosi  in 
cssi  a  fare  ciôche  prima  si  é  falto.  » 

Quin  oggeri  valeat  ex  mutatione  status  Ecclesiae  consue- 
tudiuem  destructam  fuisse,  biquidem  praetermisso,  quod  nul- 
lum  habeatur  verbum  in  aposlolicis  literis  de  specifica  aboli- 
lione  praefatœ  consuetudinis,  subsecuta  observantia  ab  anno 

i  1841  tam  in  linea  interpretativa,  quam  in  linea  prœsumptiva 
magnum  suppeditaret  argumenlum  ad  excludendos  canonicos 
ticte  présentes  a  prœdictorum  emolumentoium  participatione. 
Observantia  enini  optima  dicitui  interpres  legis  fundationis  ex 
Lotler.  De  rc  benef.  iib.  2,  quœst.  4  I,  n.  125.  De  Luca,  de  ju- 
repatr.  dise.  60,  num.  9;  maxime  si,  ut  it)  casu,sit  iili  pioxima 
et  coœva,  Pilon.  Discept.  eccL,  num.  44.  Eaque  si  decennalis 

!  sil,  valet  etiam  contra  legem  prœscribere.  Ad  rem  De  Angelis 
in  Prœlcclion.  juris  canonici  tom.  1,  p.  lit.  4,  n.  9,  ibi  : 
«  Jus  canonicum  affirmât  consuetudinem  prœscribere  contra 
legciu  quando  est  longa  vel  longœva  ;  loiigaevilatis  autem 
tempus  non  déterminai  ;  in  niateria  commuiii,  tacente  jure 
canonico,  recurrimus  ad  jus  civile  Romaporum  ;  cum  autem 
hoc  long!  vel  longaevi  temporis  nomiiie  intelligai  tempus  decem 
annorum,  L.  Super  longi,  Cod.  de  praîscript.  longo  temp.  con- 
suetudinem crgo  decem  annorum  nos  dicemus  longam  vel 
longaevam  consuetudinem  prajscribentem  contra  legein.  » 

Allenta  igitur  etiam  locali  consuetudme  concluduni  ca- 
pitulares  neque  archipresbyterum,  neque  primicerium  neque 
pceniteniiarium  ob  exercitium  confessiones  tideli'.im  in  ecclesia 
excipientem,  neque  theologum  ea  die  qua  legit,  participes  fieri 
posse  de  missarum  emolumentis.  nisi  realiter  prœsentes  sint. 
E  contrario  tam  parochi  quam  theologus  et  pœnitentiarius 
in  juribus  propriis  tuendis  hœc  habent.  Scitifsimi  juris  est 
parochum,  theologum  et  pœiiiteutiariuin  a  choro  absentes  officii 
ratione  non  modo  iucrari  ordinaiias  seu  quoiidianas  sed  et 
cxtraordinarias  disiributiones.  Audialur  satie  Scarfantoius  ap. 
ad  lucubr.  Ceccoperii  Iib.  2,  tit.  10,  num.  6,  et  seqq.,  ibi  : 
a  Canonicus  reliuens  theologalcm  prœbendam  in  cathedrali 


Vel  collegiata  non  lanlum  horis  quibus  legit,  sed  ex  gratin 
S.  Congregalionis  pro  tota  illa  die  excusatur  ab  intcrcssenlia 
cliori  rum  dislributionum  quam  aiiorum  emolumentorum. 
Canonicus  pœnitentiarius  tenetur  congruis  horis  in  suo  con- 
fessionali  sui  copiam  facere,  et  ibi  confessiones  omnium  au- 
dire.  Quo  lempore  numeratur  uli  praesens  in  choro,  proces- 
sionibus.  ac  defunctorum  excquiis;  iia  declaravit  S.  Congre- 
gatio.  Et  80  magis  ceria  capituli  persona,  cui  dumtuxat 
imtninet  cura  animarum  cumulanda  est  dislributionibus,  si 
diviiiorum  tempore  parochialia  munia  exerceat.  Accipe  de 
quibiiscumque  distribiitionibus  tam  ordinariis,  quam  extraor- 
dinariis.  »  Addunt  prieterea  pluies  resolulioiies  ab  hoc 
S.  Ordine  édita?,  quas  inter  parochis  favet  Asculana,  diei 
20  novembris  1830,  in  qua  proposito  dubio  :  «  An  et  quae 
disiributiones  ac  emolumenta  percipere  possint  canonici 
curati  absentes  a  cliorali  servitio  pro  exercenda  animarum 
cura  responsum  fuit  :  Affirmative  quoad  omnes  disiributiones, 
et  emolumenta,  excepiis  ils,  quatenus  non  intcrsinl,  quœ  ex 
volinUate  lestatorum  debentur  aclu  prœsenlibus.  »  Concinunl 
Ilomnna  dislributionum  et  proventuum  12  septembris  1874 
ab  1  dub.,  Andrien.  dislributionum  et  emolumentorum  diei 
19  niaii  jam  prselerlapsi.  Quod  et  sancilum  fuisse  pro  pœni- 
tentiario  constat  ex  causa  Viterbien.  d'ie'i  15  martii  1631  dub.  2 
necnon  pro  Iheologo  ea  die  qua  legit  in  Hispalen.  diei  5  apri- 
lis  1586  ad  dub,  17. 

Quin  contrarium  suadcre  queat  consuetudo,  ad  quam  con- 
fugiunt  canonici.  Ipsa  enim,  cum  juris  communis  censurai 
adversetur,  saltem  quadragenaria;  nulloque  aclu  intercepta 
probetur  necesse  est,  nt  vim  suam  exerere  valeat,  veluti  post 
text.  in  cap.  Irrefragabili  de  offic.  ordin.  tradit  Rota  corani 
Molines  decis.  961,  num.  17  et  decis.  1316,  num.  19.  Atqui 
ab  ereclione  collegiatœ,  a  qua  ob  mutationem  status  ecclesiae 
foret  repetenda,  quadiaginla  anni  nondum  praiterlapsi  sunt. 
Ergo  si  diei  vellet  consuetudinem  hanc  illico  orlum  habuisse, 
adhuc  insufficiens  esset  ad  aliquid  statuendum  contra  prœfatas 
dignitates  et  canonicos.  Verumtamen  ipsam  excludunt  tam 
senlentia  septeni  post  menses  édita  ab  executore  literarum 
apostolicarum,  quam  ipsae  constitutiones  capilulares  anni 
1842,  prouti  ex  literis  episcopi  supra  relalis  facile  perci- 
pitur.  Pariter  contra  consuetudinis  existentiam  advertunt  pa- 
rochi, quod  hodierni  capilulares  iisque  adhuc  nunquam  de- 
negarunt  duobas  parochis  comparlicipationem  incerioium  de 
quibus  sermo  est,  sed  referunt  tanlummodo  in  capitulari  ses- 
sione  diei  3  seplem.  1857  motum  fuisse  simile  dubium;  ast 
parochus  primicerius  contra  hanc  prsesumptionem  prolesfatus 
fuit  ;  similisque  prolestatio  a  duobus  parochis  ilerala 
fuit  in  altéra  sessione  habita  die  14  julii  J862.  Jamvero 
tam  prolestatio  a  parochis  emissa,  quam  faclum  canoni- 
corum,  qui  in  prœfatis  sessionibus  de  consueludine  neque 
verbum  neque  vojam  moverunt  ad  parochos  a  praedicla  parti- 
cipatione excludendos  haud  indubium  prœbent  argumenlum 
ipsam  numquam  extitisse.  Pro  Iheologo  et  pœnilenliario  nihil 
observandum  duco  ad  prœtensam  consuetudinem  subverten- 
dam  cum  recenli  tempore  haec  officia  canonice  erecta  fuerint, 
ita  ut  teste  episcopo,  primus  theologus  die  16  novembris  1871, 
et  primus  pœnitentiarius  in  possessionem  fuerit  immissus  die 
8  augusli  1875.  Verumtamen  prœtereundum  non  est  quod 
pœnilentiarius  ad  consuetudinem  prolligandam  proclamavit  in 
publico  capitulo  diei  8  oclobris  1876  :  «  I  signori  canonici 
hanno  dislribuilo  i  funerali  indistintamente  a  presenti  ed  as- 
senli  per  qualunqne  molivo  legiltimo  od  illegitlimo,  ed  in 

queslo  modo  pare  che  venga defraudato  un  suflragio  ai 

morti.  Riguardo  poi  al  culto  di  Dio  per  le  ore  canoniche  si  è 
Visio  peresperienza,  che  se  non  erano  alcuni  simplici  sacer- 
doti...  non  si  polea  officiare.  Inoltre  è  in  queslo  capitolo  1'  uso 
di  prendere  un  piccolo  eniolumento  dai  funerali  semplici  detti 


591 


DISPENSE  DE  MARIAGE 


)92 


more  pauperum  c^U'obbligo  di  recilare  un  notturno,  e  sono 
già  vari  anni  che  non  si  soiio  recilati.  » 

Hisce  igiliir  ulrinque  animadversis  digneulur  EE.  VV.  se- 
quens  dirimcre  dubiuin  : 

An  canoniui  ciirali,  pœniîentiaiius  et  llieoloiius,  pro  respec- 
tivi  oflkii  exercilio,  absenles  a  choro  pariici|>are  valeant  de 
missarum  eniolunieiilis  in  casu? 

S.  Congregatio  Concilii  lescribendum  censuit  :  A/Tirmanve 
nisi  obstH  toluntas  fundatoris  vel  dantis,  et  awplhis,'et  episco- 
pus  provident  ad  removendos  abusus  de  quibus  mentionem  egil 
paniieniiariu^  in  sessione  capitulari  dici  8  octobris.  Die  15  de- 
cembris  18"7.  » 


DISPENSE  DE  MARIAGE 


Aulriche  polonaise.  Empêchement  impoltntiœ.  Atrophie.  Descrip- 
tion de  celle  maladie  d'aptes  les  uiôdecins  anciens  et  modernes. 
Le  comte  Ladislas  et  la  comtesse  Félicie-liabiielie.  Arrût  du 
tribunal  civil  déclarant  nul  le  mariage.  On  s'adresse  au 
tribunal  ecclésiastique.  Induit  ponti6cal  pormeltant  de  faire 
usage  de  l'enquête  civile,  au  lieu  d'ouvrir  un  nouveau  procès 
canonique.  Insiruction  pour  les  causes  nialrinioniales  com- 
posée par  le  cardinal  Rauscher  et  adoptée  dans  tous  lesévêchés 
de  l'empire  autrichien  Arrêt  du  consistoire  archiépiscopal  latin 
de  Lember^.  Appel  au  Siint-Siége.  Sentiment  des  jurisconsultes 
catholiques  sur  1  atrophie.  Zaccliias.  Inspection  corporelle. 
Nécessité  du  bain.  Instruction  de  la  S.  Congrégation  de  18'iO. 
Coscius.  Roubaud,  O;  l'imp  ai  mince  et  de  la  stérilité.  Laura. 
Ziino.  Tonini,  Physiologie  du  mariage.  Arrêt  de  la  S.  Congré- 
gation du  Concile  du  15  décembre  1877  annulant  le  mariage. 
On  défend  au  comle  Ladislas  de  se  remarier  sans  obtenir  la 
permission  du  Saint-Siège. 

Leopolies. Matrimomi.  Die  lodecembris  i877.  Per  diutur- 
num  sex  annorum  effluxum,  ab  inilis  nempe  nuptiis  die  25  au- 
gusli  1870,  conjugali  vitse  consuetudine  transacta,  cornes  La- 
dislaus  cctatis  annorum  36  in  diœcesi  Tarnoviensi  et  comilissa 
Felicia  Gabriela  annorum  24  Leopoliensis  diœcesis,  ad  tra- 
niiteniAuslriacicodicisaLeopoliensibiislaicisjudicibusdissolu- 
tionein  matrimonii  eoruindem  declarari  poslularunt  annol87o, 
in  judiciali  libello  deducta  «  disproportione  menibroriini  pudi- 
coruni  apud  niaritos,  quod  coitum  inler  ecs  facit  impossi- 
bilem.  »  Constituto  matrimonii  defensore,  deputati  snnt  duo 
perili  in  arle  medico-obstetricia  ad  inspectionem  corporis 
ulriusque  conjugis  exequendam.  Oblemperarunt  duo  medici 
huic  mandato,  atque  oculari  investigatione  peracfa,  contex- 
tualem  emiseruni  peritiam  déclarantes  sub  juramenti  reli- 
gicne,  coinitissam  perpeti  impotenlia  relaliva,  comitem  voro 
absoluta,  hoc  eliam  adjicientcs,  quod  inipossibilitas  coeundi 
antecessisset  etiain  inatrimoniiim.  Hac  accepta  relatione, 
sentenliam  die  i  octobris  1875  pronunciarunt  illi  judices, 
mairinionium  prœdictorum  conjngum  «  nuHum  esse»; atque 
eoruiiidem  judiciuni  primo  superius  tribunal  provinciale 
ejusdem  civitatis,  deinde  tribunale  signaturae  Vindobonae 
sedens  plenissime  confirmarunt. 

NuUa  moraarchitpiscopum  Leopoliensem  ritus  latin!  adi- 
vevunt  conjnges  supplicatum  oche  si  degui  nulla  sua  qualità 
di  tribunale  ecciesiastico  perle  cause  matrimoniali  di  pronun- 

ciare  che  il  inatrimonio  contralto è  nuUo.  »  l'elitionein 

ad  S.  Ordinem  transmisit  prîelatus,  in  qua  post  plenam  rei 
expositionem  hoc  aiiimadverso,  quod  novns  processus  prœler- 
quam  quod  nihilaliud  adstruere  posset,  quam  quod  probatiiin 
fuit  inforolaicali.protemporuni  autemet  locorum  condilione 
esset  quoque  suminis  obnoxius  difficuitatibus,  idcirco  ad 
expeditiorem  rei  definitionem  super  fundaniento  praeindicalœ 
medicorum  peritiai  proposuit  impetrari  dispensalionem  a 
maliimonio  rato  et  non  consunimalo.  Post  acceptam  a  pon- 


tificio  legato  Viennaeresidenti  infomiationem,  veniaquea  SSmo 
inipptrata  normas  quasdam  archiepiscopoconscripsi,  utactus 
jiulieii  civilis  adliiberet  pro  ecciesiastico,  atque  ut  novum 
conlïceret  processum,  in  quo  juramcnlum  tum  a  conju^-ibus, 
tum  a  septima  manu  esset  pr;Tstandum  ;  deputarelur  matri- 
monii defensor;  formitcr  et  seorsim  examinarcntur  perili  jani 
antea  adhibili;  aliisque  tribus  perilis  illorum  relatio  Iradeietur 
examinanda. 

Sed  neqiie  hisce  prsescriptionibus  executionem  dari  posse 
archiepiscopus  relulit,  tum  quia  novo  examini  omnino  con- 
jugcs  reluctabant,  tum  quoque  quia  juxtaqnamdam  iiislruc- 
tionem  ab  archiepiscopo  Vindoboiiensi  Èino  Kauchcr  de 
anno  1855  evulgatam  atque  in  curiis  ecclesiastici  impciii 
Auslro-Hnngarici  vigentem.nec  examen  sepliniremaïuis,  nec 
juramentum  conjngum  exigitur;  unde  occasio  prteberctur 
supplicantibus  sese  merito  gravandi  de  insuelo  rigore  in  eo- 
rumdem  causa  adhibendo.  Nova  exinde  a  SSmo  impretrata 
venia  pro  dispensaiione  a  canonico  processu,  ad  archiepis- 
copum  rescripsi  ut  copiam  actorum  processualium  iaici  tiibu- 
nalis  adhibere  valerct  ad  effectum  cognoscendi  ac  diTiniendi 
causam  a  parlibus  propositam  super  matrimonii  nullitate, 
defensore  vincuii  ex  otîicio  deputato.  Hisce  acceptis  mamlatis 
judices  ab  archiepiscopo  delegati  procedentes  in  causam  die 
17  julii  labentis  anni  pronuncianint  :  «  1.  Matrimoi.inm...  ob 
a  absolutam,  insanabilem  atque  jam  ante  contractuni  hocce 
«  matrimonium  existentem,  et  qua  talem  per  rei  perilos  me- 
0  dicos  rite  probatam  viri  impotcnliam  ad  praertandum  de- 
«  bitum  conjugale,  nullum  ac  invalidum  esse.  2.  Suprafatum 
a  comitem  ad  imllum  aliud  deinceps  matrimonium  contra- 
«  hendum  admilli  posse.  »  Appellavit  matrimonii  vindex  ad 
S. hune  Ordinem;  appellavit  etiam  Ladislaus  contra  secundum 
senlentiae  arliculum,  insimul  poslulans  vel  sententiam  quoad 
hanc  parteminfirmari,  vel  dispensalionem  a  malrimonio  rato 
etnonconsummato  concedi;  ad  sapientissimum  vestrumjudi- 
cium  deferendam  esse  duxi  controversiam,  atque  hodiernis  in 
comitiis  eamdem  proponens  pro  meo  oificio  defensorum  ulrius- 
que partis,  necnon  vindicis  sacri  vincuii  deductiones  de 
more  breviter  exponam. 

Contendit  defensor  niulieris  satis  esse  ad  matrimonium 
dissolvendum  demonslrare  in  persona  Ladislai  impotentiam, 
sive  ea  sit  absoluta,  sive  relaliva;  dummodo  matrimonium ipsa 
praecesserit,  sit  perpétua,  et  sit  insanabilis,  Schmalzgrueber. 
lib.  4,  lit.  15,  n.  38  :  «  Si  impolentiasit  perpétua,  videndum 
est  an  solum  sit  rcspectiva,  an  vero  absoluta.  Si  prinuini, 
dirimit  matrimonium  respecta  illius,  vel  iliarum  solarum  per- 
sonarum,  respecta  quaram  impolentia  datur.  Si  secundum, 
et  impotenlia  sit  absoluta,  praeccdatqne  contractuni  matri- 
monii, iilud  dirimit  respecta  omnium.»  Perpetuam,  insana- 
bilem, ac  matrimonium  praicedentem  impotentiam  Ladislai 
demonstrat  ex  ejusdem  confessione  in  libello  elicita  a  sexenni 
convictu  cum  dom.  Felicia...  edoctus  suiri  me  non  posse  de- 
bilum  conjugale  prœstare,  multis  tentaminibus  et  diligenti 
cura  in  matrimonio  consummando  posita...  cum  conscientia 
mihi  profitendum  est;  quae  prœterea  juramento  adfirmare 
paratus  sum,  me  cum  D.  Felicia  etc.  omnibus  tentaminibus  et 
labore  consumplo  in  tractusexennis  communis  vitae  matrimo- 
niimi  non  consummavisse,  et  hocce  numquam  consummare 
posse.  0  Adjicit  eliam  testimonium  perilorum  aflirmantium, 
quod  Ladislaus  «  laborat  ex  atrophia  leslis  b  ;  quam  porro 
atropliiam  ila  describit  Zacchias,  Qiiœsl.  mcd.  kg.  vol.  1, 
pag.  285,  n.  41  :  «  Non  multum  abest  a  paraiysis  natura  atro- 
phia, hoc  est  partis  aliciijus  consumptio  et  ariditas,  in  qna 
passione  corpus  seu  corporis  pars  aliqiia  non  amplius  nutri- 
mento  fruitur,  et  naluraliter  semper  aliquibus  decedentibus, 
nullis  vero  in  eorum  locum  succedentibus  sumina  macies 
oritur.  » 


593 


DISPENSE  DE  MARIAGE. 


594 


Ita  autein  roliirunt  de  comité  periti  explovatores  :  «  Cornes 
laborat,  ut  exploralio  rlocet,  ex  a(rophia  leslis,  quaî  iinpedi- 
nieiiluin  est  ponendi  actus  naturalis  jaiudiu  ;  hano  ie;,'iitu- 
diiiern  si'quiliir  iinpotenlia  consislens  in  ponmilationibus 
anntomicis,  qum  vestigari  possunt  :  ergo  stabilis.  Edic'.il  lila 
vel 'iefectiiin  eipctionis  pénis,  vel  non  perfectam,  et  oi)  eani 
causam  in  vagiiiam  indnci  non  potcsi.  Uno  angnstior  est  vagina 
uteri,  eo  majori  est  injpediniento  coenndi,  et  piopterca  pio 
hoc  casn  ciim  ut  apud  coniilissain  existant  oninia  naUiralia 
impedinienla  inducendi  pénis,  talis  indnctio  seu  coitus  eo 
magiserat  estqne  impossitiilis.  Propterca  coitus  inter  maritos 
Ladislauni  et  Gahvioiam  etc.  absoliite  impossil)ilis  est.  •> 

Pio  coionide  atVert  ex  facto  judicium,  ut  ail.natmae,  quum 
postsexennaiecontuberniunimulier  intégra  repprtasit.  Omissa 
in  hoc  periloruni  analysi,  conclusionem  eorumdem  adducit  : 
«Exploralio  iiienilnoiuin  genitaliuni  comiiissae  docet  eam 
hactenus  non  concubuisse,  quia  non  sequuta  est  dedoialio, 
quifi  certe  sequeielur  si...  cornes  inisset  quandocunique  in 
vaginam.  Ilanc  autem  integritatem  servatam  esse,  non  ob 
fasiidiuni  mnlieris,  sed  ob  unani  viri  inipolentiani  probant  fen- 
taniina  cxpleta.  »  Qnod  auleni  coitus  non  sequulus  propter  re- 
nisuni  comitissœ  probant  optinie  vestigia  tcntaniinum  coeundi. 
a  Apud  coiiiitissam  inenibra  genilalia  universaliter  et  specia- 
Hter  talia  sunt,  quaiia  inveniuntur  apud  virgines,  quœ  non 
coiemnt;  ailamen  sunt  in  ea  vestigia,  quae  pmbant  tentamina 
inducendi  corporis  alieni  quaniquani  inefficacia.  » 

Nec  oflicere  ait  defecttini  probationis  per  cognitores  juxta 
Ecclesiae  disciplinam  absoivendae.  Distinguit  enini  causam  dis- 
ciplinae  a  causa  probationis.  Inilla  dispensavit  S.Ordo;  in  hac 
autem  cum  probationis  substantia  servata  sit,  satis  est  ad 
judicium; et  quum  h<ec  servata  fuerit  per  ocularem  inspec- 
lionem  medicorum,  hinc  melius  veritati  consultum  est,  quam 
per  obslelricum  intermedium.  Accedit,  quod  in  hocjudicio 
probatio  per  peritos  expleta  est  juxta  instructionem  a  Vindo- 
bonensi  archiepiscopo  anno  1855  editam,  atque  ab  apostolico 
nuncio  Viale  Prelà  omnibus  episcopis  privatis  literis  diei  2 
februariil836  commendatam. 

Quanivis  autem  ex  inslruclione  S.  Ordinisanno  1840  evul- 
gata  ad  lutiorem  virginitatis  invfstigationem  praescribatur 
etiam  balneum  ab  Hostiensi  invectum,  nihiiominus  magis 
placuisse  inquit  in  Ecclesice  judiciis,  probationem  ex  certo  co- 
gnilorum  suftragio  exploratam  non  infirmari  ob  defectum 
balnei,  teste  Rota  decis.  9  post  Zacchiam,  n.  9,  Decis.  Romana 
invalidilalis  matrimonii  13  oct.  1606  cor.  Penna.  Ita  etiam 
S.  hic  Ordo  non  rare  de  virginilate  mnlieris  judicavit  absque 
balnei  subsidio,  ceu  in  Veglien.  matrimonii  21  martii  1863, 
etsi  defensor  matrimonii  exceptionem  defectus  calidarii  oppo- 
suisset;  iia  quoquein  Suirma  matrimonii  23septembris  1865. 
Quumitaque  in  pressenti  causa  vitia  processus tantum  formam 
et  non  subslantiam  afficiant,  hinc  nuUatenus  illa  obsistere 
deducit  validitati  judicii  quoad  inipotentiamviriobfirmandam. 

Sed  ejusiiiodi  impotentia  est  etiam  perpétua.  Hoc  priinum 
statuit  ex  praesumpiione  juris  a  diuturna  habitatione  sine  cons 
summationis  effectu  deducta,  juxta  Rot.  post  cons.  Farinac. 
dec.  65,  n.  4:  «Quod  si  post  triennalem  habitationem  non  po- 
tuerint  matrimoninm  consummare,  tune  bene  intrat  prae- 
sumptio,  quod  impedimentum  sit  perpetuum.  »  Concordat 
decis.  1 1,  n.  19,  ad  ornât,  card.  de  Luca  1. 14, 1.  2;  Coscide 
«ep.tor.  I.  3,  c.  2,  n.  379.  In  facto  autem  obfirmatur  inipo- 
lentise  perpetuitas  judicio  peritorum  obtestantium  «  permu- 
■tationesanatomicaeconsistentesin  atrophia  averti  non  possunt 
-quod  jam  atrophia  occubuit,  recrescere  non  potest;  propterea 
impossibilitas  praestandi  debiti  conjugalis  inter  comitem  etc. 
perpétua  est,  cum  tempore  non  solum  cedere  nequit,  sed 
etiam  ex  causis  adductis  potius  augetur.  » 

Perpetuitati  impedimenti  accedit  etiam  insanabilitas,  quae 


teste  Zacchia,  1.9,  q.  2,  n.  4,  semper  eamdem  perpetuilatem 
concomitatur  quando  a  natura  derivalur.  Cognitores  al  vero 
Leopolienses  non  minus  in  hoc  sunt  expliciti  dum  referunt: 
«  Vitia  commemorata  non  possunt  operari;  non  consistunt 
enini  in  ulla  deformaliono,  quae  ultro  averti  potest,  sed  potius 
in  defectu  regulariinn  fnnctionum  genitaliutn.  Operationes, 
qiue  pro  hoc  casn  proponerentiir  ad  cxlendendam  vaginam, 
sunt  ineflicaces,  idcirco  ab  arto  rnedica  non  respectaiitur. 
Propterea  impossibilitas  coeundi  per  remedium,  pra;cipue  per 
opérai  ionem  cedere  non  potest.  » 

Inviilidiiati  matrimonii  a  sententia  curite  archiepiscoiialis 
*ancita;  atque  ab  hoc  S.  Ordine  obfu'mandœ  novam  petitioneni 
Ladisiai  non  obstare  subjungit  defensor  Gabriel»,  sive  qnod 
impotentia  absoluta,  sive  quod  relaliva,  qua  tantummodo 
'deiii  cornes  laborare  contendit,  admit tatur;  unde  non  obsistit 
defensor  cuilibet  réservation!  etiam  inhabililatem  absolutam 
excluilenti,  dummodo  incolume  servetur  deduclEe  nullilatis 
decretuin.  Obsistit  tamen  novœ  inspectioni  corporis  viri,  quum 
quoad  alias  nuptias  ab  eodem  contrahendas  opporlunum 
subsit  remedium  ex  assueta  reservationis  formula:  Vetitoviri 
transiiu  ad  alias  nuplias,  nisi  consulta prius  S.  Conyrcgalione. 
Verumtamen,  neque  huic  réservation!  locum  fieri  posse 
contendit,  quominus  absolute  obfirmetur  prima  sententia; 
tuni  nempe  quiasummus  pontifex  jam  dispensavit  a  qualibet 
nova  investigalione,  hoc  solum  injungens,  ut  actus  civilis  pro- 
cessus adhiberentur  ad  definiendam  causam,  utcumque  antea 
mandasset  examen  peritiae  per  alios  peritos  instituendos;  tum 
etiam  quia  judicium  peritorum  absolutam  ejusdem  impo- 
tentiam  statuentium  ipse  admisitcoramjudicibus  ecclesiaslicis 
per  suum  procuratorem  postulans  decerni  nullitatem  ex  titulo 
"  d'una  impotenza  assolula  ed  incurabile.  •> 

Neque  locum  fieri  debere  subjungit  experimento  triennali, 
ex  eo  quod  posita  perpetuitatis  impedimenti  certitudine, 
quoklibet  aliud  argumentum  superfluum  esset  ad  nullitatem 
decernendam.  Gosci,  loc.  cit.  n.  26  :  «  Quando  constat  de 
antécédent!  impotentia  perpétua  per  inspectionem  corporum 
a  saeris  canonibus  demandatam,  aut  est  certa,  evidens  et 
indubia.  tune  statim  matrimonium  declarandum  est  nuUum, 
absque  triennal!  experimento  tum  conjugum  juramento.  »  la 
facto  autem  nedum  triennium  sed  sexennium  elapsum  est 
inefficaciter  ;  idcirco  jam  leg!  satisfactum  contendit,  quia 
ejusmodi  experimentum,  quidquid  nonnuUi  canonislae  sen- 
serint.textusin  cap.  Laudabilem,  de  frigid.  fier!  prœscribit,  a 
tempore  célébrait  conjugiïsi  frigiditas prius  probari  non  possit. 
Ita  interpretantur  Pont.  Demalrim.  caus.  33,  qu.  1,  §3;Bo- 
nacin.  De  imp.  malr.  qu.  3,  punct.  13,  n.  21.  Gutt.  De  malr. 
p.  3,  c.  121,  n.  21.  Sànch.Demalr.  \.  7,  c.  110,  n.4. 

Minus  oflicere,  prosequitur  defensor,  silentiumsex  annorum 
a  conjugibus  observatum,  quum  ex  sententia  Schmalzgr.  1.  4, 
t.  15,  n.  74,  Coscii  loc.  ult.  c.  2,  n.  33,  oconstitoper  ins- 
pectionem corporis  mulieris  de  ejus  virginilate,  nihil  interest, 
an  ipsa  intra  bimestre  reclamaverit,  quia  post  multos  etiam 
annus  reclamare  et  viri  impotentiam  allegare  potest.  »  Sutïra- 
gantur  autem  exempla  nullilatis  admissae,  ulut  post  multos 
annos  reclamatae,  ceu  testantur  Osaschius  cons.  59,  n.l7; 
Laderchiuscons.  82n.2:  Rot.  cor.  Penia  dec.  1017;  dec.  10  et 
il  ad  orn.  ad  card.  De  Luca  l.  14,  t.  2.  S.  Ordo  in  Giennen; 
matrim.  ann!  1723. 

Ha?c  omnia  eruunturex  defensione  mulieris.  Ex  parte  autem 
viri  exhibuit  illius  defensor  fidem  trium  salutaris  arlis  pro- 
fessorum,  unanimiler  ex  illius  corporis  inspectione  affir- 
mantium,  ceu  videre  est  in  Sum.  in  calce  restrictus  ab  eodem 
distribuendi,  o  che  aile  parti  génital!  esterne  del  signor  conte 
Ladislao  non  v!  è  nessuna  alterazione  morbosa;  ••  quamobrem 
primae  huic  interrogation!  «  puossi  asserire  dalla  vista  e  dal- 
l'esame  dello  (stato  corporale,  che  il  signore  sia  incapace  d! 


17'    SÉRIE. 


38 


595 


DISPENSE  DE  MARIAGE 


596 


esercitareun  coito?  »  respondpnl:  o  Essendo  le  parti  gonitali 
estenie  p^rfettamente  norimili  riguanlo  alla  forma  e  consis- 
tenza;  essendo  iiiollre  psclusa  mia  inalallia  tiel  iniiiollo  spinale 
per  le  est^giiite  piove,  possiamo  negare  delinilivainente  la 
fattari  domaiida.  » 

Ad  disqiiisilionem  aulem  alrophiae  testium  progredienles 
obiestantur,  quod  •  deve  pur  venire  negata.  -  Aiimt  enim, 
quoil  ejusmodi  genitalia  a  specialmente  il  siiiistro  (uoporzio- 
natamonte  picco'i;  ma  la  giandt-zza  dei  medesimi  non  è, 
in  circostanze  del  reslo  normali,  dt-finitiva  per  la  potenza.  » 
Subjiiiigimt  veriimiamen  quod  ex  eoriim  qiialilate  «non 
lisiilla  aftatio  la  nécessita  deU'ammissione,  o  soltantola  proba- 
bilité,» quod  existiTe  non  possint  eructiones  plena;  et  cons- 
tantes. Hinc  huic  qnapsilo  :  a  Se  non  esisle  realmente  un'im- 
polenza  lelaliTa.  la  quale  asseiisce  di  sofftire  verso  la  sua 
moglie,  »  reponunt  cognilores  :  «  non  si  puô  rispondere  con 
certezza  parteiido  dal  punto  di  vista  medico,  «  utcumqne  hœc 
dari  possil  perpétua  et  insanabilis  erga  datam  personara  ob 
peculiare>  psychicascircumstantias. 

Contra  utriusqueconjugis  thesim insurgit  malrimonii  \ index, 
tum  imi>oteniiam  sive  absolutam  sive  relativam  eorumdem 
conjugum,  tum  integritalem  nuilieris  inipugnans.  Animad- 
vertit  vel  imprimis,  esse  quidem  peramplam  dispen^-ationem 
illam,  qiiani  in  postremis  literis  23  marlii  labenlis  anni  ex 
audientia  SSmi  retuli  sa  confeciione  canonici  processus;» 
sed  non  eo  tanûen  sensu  esse  interpretandam,  ut  aliquara 
verilas  patiatur  jacturam,  quum  dispensaiio  data  fuisset  pro 
usu  actorum  civilium  a  Ad  etïcctum  cognoscendi  et  definiendi 
causam,  »  unde  actus  ipsi  tantum  attend!  debent,  quantum 
valeant  per  se.  Et  quum  unus  actus  qui  judicio  tribunabs  eccle- 
siaslici  fundamentum  prœbuit,  sit  peritia  judicialis,  hinc  ad 
ejusdem  examen  suum  studium  intendit. 

Utramque,  prouti  eslin  jurecognifa,  impotentiam  admittunt 
periti;  absolutam  in  viro  ;  relativam  in  fœmina.  l'rius  itaque 
de  viro  sernionem  facit.  Impotentem  aiunt  )>adislaum  ex 
atrophia  testis.  Sed  banc  atrophiam  impugnat  Ladislaus  vel 
ipse  relationem  cognitorum  de  errore  inipelens  ex  sententia 
alionim  medicornm,  quorum  fidem  jani  produxit.  Istoruni 
quippe  testimonium  non  est  minus  atiendemlum  quam  judi- 
cialium  peritorumrelatio,  eo  vel  maxime  quia  tressuntperin- 
signes  ejusdem  artis  salutaris  professores,  qui  de  propria 
scientia  et  conscientia  obstestaniur;  dum  econtra  ex  duobus 
judicialibus  peritis  alius  est  quodammodo  alterius  subailernus, 
prouti  excipiebat  vindex  saciamenti  in  curm  archiepiscopalj 
affiimaiis  a  unum  e  peiitis,  nempe  medicum  Hinze,  aetate  et 
praxi  medica  juniorem  esse  altero,  et  eo  lempore  iuferiorem 
illo  in  nmnere  apud  nosocomium  occupasse  locum,  adeou' 
quadammodo  ejus  subailernus  censeatur;  »  unde  non  ex  parte 
ulriusque  libéra  ac  independens  dici  potest  sententia  ;  atque 
hoc  potissimum  quia  nec  separatim  inspectionem  corporum 
absolverunt,  nec  seorsim  propriam  cujusque  pandideruiit  opi- 
nionem,  quemadmodnm  providissimo  consilio  praescribit  S. 
hic  Ordo  in  instructione  22  augusti  1840  :  «  singuli  ex 
peritis,  ac  seorsim  corpus  viri  in?piciant  ea  qiia  fieri  poterit 
decentia,  ut  singuli  scriptam  emittant  relationem;»  quin 
officiât  huic  praescriptioiii  praenoiala  dispensatio,  quia,  ut  ait 
Rot.  Rom.  dec.  392  n.27,  rec.  e  Quandoagiturde  dissolutione 
malrimonii,  quod  est  magnum  sacramentum,  onmis  diligentia 
cautela  adhibenda  est,  ut  quantum  humana  fragilitas  patitur, 
et  omnis  fraus  et  error  excltidatur.  » 

Utcumque  autem  aliqua  in  praesens  impotentia  admit- 
teretur  in  Ladislai,  déficit  tamen  huic  impedimento  essentialis 
nota,  quod  malrimonium  praecesserit,  id  quod  absoiute  requi- 
ritur,  teste  prœ  cseteris  Coscio,  Desepar.  tor.  c.  13,  num.  4. 
Tribunal  enim  laicum  opportune  rogaverat  peritos  a  utrum 
iiupossibilitas  praestandi  debiti  conjugalis  est  orta  ante  initum 


matrimonium?  »  Sed  periti  hoc  sybillinum  reddiderunt  res- 
ponsiim,  qtiop  «  permutationes  nnatomicie  in  teslibus  Ladislai 
sunl  adeo  fo'nialœ,  ut  certeartiiinare  possimus,  eas  jam  ante 
initum  matrimonium  exlitisse.  «  Impotentiam  autem  qnoad 
illud  lempiis  non  deduxtMunt  ex  hisce  permutaliouibus  ana- 
tomieis,  sed  ex  detVctu  d.'llorationis,  ita  porro  subjungentes: 
■  Exploratio  autem  comiiissai  docet  eam  hacieniis  non 
concubuisse.quia  non  sequuta  est  dcfloratio.  -  Astimpoleiiiia 
privcedens  debuisset  deduci  ex  natura  morbi  non  ex  de'ectu 
deflorationis,  quia  pnBlerquam  quod  defloratio  deficere  po- 
tuisset  ex  aliis  quamplurimis  causis,  nec  ex  judicio  peritornm 
ipsoruu!  illius  del'ectus  absoiute  probat  delectum  coneu- 
bitus  :  -  Constat  enim,  a. uni,  dcHoralionem  non  neces- 
sario  oriri  ex  coilii;  et  reirorsum  defectum  deflorationis 
Don    probare    absoiute    defectum   coitiis.  » 

Intimius  autem  peritiam  perpendendo  defensor  sacramenti, 
hanc  ihesmi  propugnat,  nec  de  cor|}oralis  inspectiouis  tempore 
inidoneitate  copulie  laborasse  Ladislaum;  quia  admissa  etiam 
atrophia  in  ejusdem  genitahbus,  haud  illum  u>que  gradum 
ipsa  attigit,  qui  ad  mantab-m  actum  reddat  aliquem  impo- 
tentem.  Admittit  cum  peritis,  quod  taies  permulationes  ana- 
tomicaj  lentissime  procedimt,  et  explicaiioearum  in  summo 
gradu  postulat  longissimum  tempus.  »  Sed  animadverlil  quod 
ad  veram  atrophiam  consiituendam  requiritur  consumpiio, 
ariditas  et  siunma  inacies  partis  affecta?,  ceu  tradii  Zicchias, 
Quœit.  med.  légal.  1.  4,  lit.  i,  qu.  8,  n.  41  :  et  ad  produ- 
cendam  impotentiam  coeundi  requirilur  ut  atrophia  uiem- 
brorum  sit  compléta,  prouti  doLel  clar.  Roubaud  De  l'impuiS' 
sance  el  de  la  stérililé,  liv.  2,  pag.  551,  edit.  3,  1877  :  «  Le 
pronostic  au  point  de  vue  de  la  fécondité  est  toujours  excessi- 
vement grave;  mais  cette  gravité  n'est  réelle  (il  ne  faut  pas 
se  lasser  de  le  répéter)  que  lorsque  l'atrophie  attaque  les  deux 
testicules,  et  encore  dans  ce  cas  il  est  nécessaire  quel'atrophie 
soit  complète.  » 

Hoc  taip.en  in  statu  omnis  apparatus  genitalis  emaciatur;  et 
pénis  ac  testes  viri  adulli  vix  sequant  illos  pueri  quinque  aut 
octo  annoium  ;  idf  m  Roubaud  pag.  551  :  a  D'ailleurs  l'ap- 
pareil génital  externe,  tout  entier,  la  verge  et  le  scrotum, 
n'ont  pas  suivi  le  développement  progressif  des  autres  parties 
du  corps,  et  l'adulte  oti're  alors,  comme  je  le  dirai  tout  à 
l'heure,  un  pénis  et  des  testicules  d'un  enfant  de  cinq  à  huit 
ans.  «  luio  etiam  ex  alio  recenii  rei  medico-legalis  scriptore 
testes  ipsi  vix  formam  praeseferunt  nodulorumvel  legumiuum. 
Laura,  Medic.  kg.  part.  2,  sez.  1,  c.  1,  §  1,  pag.  30  :  »  E  per 
cagione  d'impotenza  la  vera,  reale,  e  confermala  ipotrolia  o 
atrofia  degli  organi  seminali  ridotti  nell'adulto  a  proporzioni 
minime  a  forma  di  duri  nodetti,  ne  maggiori  di  un  pisello. 
Taie  scadimenio  dei  t...  si  associa  ad  un  mirabile  siato  di 
cacotroria(malum  nutrimentum)  générale.  »  Ex  peritia  alio- 
quin  Leo|)Oliensium  cognitorum  hic  status  in  Ladislao  h  lud- 
quaquam  ferme  relevatur,  quum  de  eo  dicatur  in  relalicne 
»  pefiis  parvus,  valde  contractus,  ab  ora  usque  ad  glandem 
sept^m  centimetra  (dum  ex  alio  scriptore  Ziino,  Manual.  di 
medicin.  légal.  §  121,  in  homine  adulto  est  ••  dai  due  ai  tre 
poUici,  "  idest  sex  ad  uovem  centimetra)  ;  orbis  aulem  glandis 
novem  centimetra  efficit;  scrota  remissa,  testis  laeva  ab  dex- 
tera  superius  poslea.  Testes  ipsi  non  praestant  majorem  demi- 
nulionemquam  ova  columbœ.  « 

lia  refulata  lila  siiprema  atrophiœ  gravitate  et  gradu,  e 
quo  absoluta  impotentia  de  praesenti  tempore  existere  deberet, 
inulto  magis  excludenda  esse  inidonpitatem  de  lempore  nup- 
tiarum  (ouciudit  malrimonii  defensor.  Quum  iiaqne,  ad 
plenam  impotentiae  ex  atrophia  derivantis  certitudinem 
adstruendam,  fundamentum  a  peritia  desumptum  necessaria 
careat  soliditate,  et  quum  nuilum  ab  integrilate  muHeris, 
prouti  in  progressa  demonstrabilur,  mutuari  possit  admini- 


B97 


DISPENSE  DE  MARIAGE 


S98 


culiim,  eiiainsi  actualis  impotentia  asnosci  cl  admitli  deberet, 
eo  tamen  quia  hoc  inoibiiin  uccidentale  esset  in  iioc  casii, 
liiiic  sein|)tM'  qnidem  pi'ajsimioiidiiiii  t.'SSdl,  riiiod  ipsa  non 
anlpcesseiil.  scd  sei)Uiit;i  liie<il  inalriiiioiiiiiiii,  ad  tiadlla  per 
Sanclipz,  De  matr.  I.  7,  disp  103,  niini.  3  :  •■  Qnando  est  im- 
potentia accidenialis,  ut  ex  alio  quoliliet  niorho  consurgens... 
qiiuui  non  piobetiir  fuisse  ante  niati'uuoniuni,  non  pnesuiiiitur 
eamrtPin  anlecedenli  tenipoie  fuisse,  sed  piie^umptio  niiliiat 
pro  qualitate  natui'aii,  qu;n  est  poicntia  eo(!undi.  Qiiaie  non 
estopus  coufu},'tMT;  ad  m.itiiinoidi  lavoreni,  ut  pra,>suniendiini 
sil,  ♦■ain  iujpotentiain  sidisequutam  ;  id  eniiu  nc^cessarium 
fofet,  ubi  ipsa  juris  pi'œsiunplio  non  convincnn  t,  iuipotenliani 
subsequutaui  esse.  Cuin  id  convincal  |)i';Biuu)plio,  quœ  a 
natura  ipsa  pioliciscitui',  ita  in  lioc  cventu,  cessante  onini 
matrinionli  favore,  piaesuuiendum  est  iinpotenliain  esse 
subsi^quiitan;,  et  ideo  iliud  esse  validum.  » 

HiKC  de  marito.  Ad  mulieris  autem  condilionem  deveniens 
defensor,  vanuni  esse  iiiquit  fundamcnlum  |iroc,laniatiB  iuipo- 
tentiie  sive  unius  sive  uliiusque  conjupis,  qund  ex  iiili'gritate 
iilius  (lesumunl  perili  referenies  «  apud  coinilissani  univer- 
saliter  et  specialiter  talia  sunt,  qualia  inveniunlur  apud 
virf!;ines.  »  H. nid  luiruni,  iiiquit  defonsor,  qiiod  periti  in  bac 
invesligaiione,  qu;b  sumniis  est  obiioxia  dd'ticuitaiibus,  allu- 
cinatioueui  perpessi  siut,  duui  taui  facile  erravfiiuit  in  inspec- 
tione,ullatenus  aiioquin  impervia  viri.  Ita  exinde  raliocinatur. 
Censeril  quidenirecfntioresdoctores,baudesseins(ilubdevirgi- 
nitatisprobleuia,  teste  cil.  Laura  pag.  105  :  «  A  noi  l'anatoniica 
verginità  appare  un  problenia  generalmenle  di  non  arduo  dis- 
ciojjlinif'iiio;  ••  nihdouiiniis  suniiuam  ipsum  problenia  prae- 
seferi'ft  diftïcultateni  subdit,  si  de  dilloralioue  reinota  les  sil  : 
«  La  denoratioue  antica,  nella  quale  non  si  iia  altro  fallo 
fuori  di  queilo  dei  resti  (abrupti  liynienis)  è  cosa  oscura, 
e  a  dichiararsi  dal  niedico  légale  difCciiissinia.  >.  Nemo 
eliàm  iuûciatur  posse  deflorationem  obstnngentibus  medica- 
nientis  occidtari.  Zacchia,  Quxsl.  med.  kg.  lib.  55.  t.  2,  n.2: 
Cohœienlia  pariiuin...  medicanientis  procutari  lalis  polest, 
qiiae  non  modo  adœquet,  sid  etiam  superet  naturam,  ut 
notant  inedici;  •■  id  quod  fatelur  aller  vivens  siriptor  Ferdi- 
nandtis  Tonini,  Fisiolugia  dcl  m.Urimonio,  part.  1,  ca[).  8, 
sez.  1.  Obfii'niatur  auleni  gravissinia  hujus  S.  Oïdinis  aucto- 
ritaie  in  iustructione  anui  dSiO,  duui  usuni  balnei  priesciibit 
in|ungens  ••  ne  ullum  sp<tiuni,  aul  niunientuiu  temporis  niu- 
lieri  detur,  quo  ad  arclandum  vas  ullo  nieclicauienio,  aut 
aliqna  fraude  uti  queat.»  Quuui  alioquin  ex  ipsa  confessions 
mulieris  satisperspicue  appareat,  quod  in  integro  sexannorum 
curriculo  nonnisi  quam  in  piioribus  niatrinionii  tempoiibus 
mantali  otiicio  incurnbere  studuerunt  :  «  Aile  queslioni  se- 
guenii  IV.  Le  prove  per  adempiere  questi  doveri  sono  stale 
falle  abbastanza  sovente?"  Rispondo  :  «Al  principio  abbas- 
tanza  sovente  ;  poi  senipre  nieno  per  causa  del  digusto  che 
bisognava  superare,  "  hinc  niauifesto  palet,  quod  sive  de  vir- 
ginilaie,  sue  de  defloratione  loquantur  perili,  de  vetusti 
evenUis  inquisitione  respomlent  ;  et  quoniani  in  eadeni  in- 
quisilione  nullani  diligentiam  ad  fraudes  eliminandas  adhi- 
buerunt,  hinc  imprudens  et  inceituni  eorumdeni  judicium 
existimaudum  est. 

Sed  urgent  majora.  Nedum  incertum,  sed  erroneum  esse 
conlendit  ejusmodi  judicium;  atque  ex  aualysi  judicialis 
periticB,  et  ex  comparatioue  iilius  cum  signis  virginitatis  a 
praînotato  scriplore  Laura,  part.  2,  sez.  2,  §  1,  pag.  i06 
descriplis,  deducit,  non  virginem,  sed  jamdiu  corrupiain 
fuisse  muliereui.  Hanc  lanien  demoustrationis  partem,  quam 
ob  defensionis  necessitaleni,  opportunis  quidem  cautelis 
quantum  poluit,  adhibitis,  malrimonii  vindex  enucleat,  facile 
est  perlegere  in  ejusdeui  animadversionibus  §  35  ad  38. 

Sed  etsi quidem  (subjuugit)  devirgiiiitateconstaret,noninde 


tamen  inferri  deberet  ad  impotentiam  alterulrius  conjugis, 
alque  ad  dissolulionem  malrimonii,  quoniam  non  agiiur  in 
bac  causa  de  dispcnsalione  a  matrimonio  raloet  non  consum- 
nialo,  sed  de  nullilate  conjiigii  ex  capitc  impoteiilicC,  prouti 
dernonsiral  libellas  introductivus  judicii,  postcrior  epislola 
S.  Ordiuis  causaiii  dispen^ationis  excludens,  et  formula  dnbii 
qua;  proponilur  disceptanila;  parum  igilur  vul  nibil  c.oiif.Tt  ad 
causam  disquisitio  vir^^inilatis,  quoniam,  leste  Tond.  Quœst. 
bencf.  c,  79,  n.  8;  et  Rola  Rom.  dec.  14,  n.  10  po^t  Zacch. 
Qu.  med.  leg.  «non  valel  consequentia;  uxor  reperuur  iniacta, 
ergo  vir  e<l  impolens,  impotentia  naturali  et  perpétua,  qua; 
snffieiatad  dirimendum  niatrinionium  ». 

Ilisce  omnibus  adjicit  defensor  vinculi,  haud  mapnam 
dandam  esse  fidem  conjugibus,  ulul  unisone  impotentiam 
allirinantibus,  quia  si  assertioni  conjugum  slandum  cssil,  jam 
nihil  valeret  severitas  SS.  Canoiumi  religiosam  verilaiis  dis- 
quisilionem  praescnbentium  in  bac  maieria.  El  prœter  hoc 
niagnam  suspiciouem  collusionis  ingerit  studium  viii,  qui  vix 
rediiita  in  prima  sede  a  judicibus  laicis  sententia,  sategit 
novam  olitiuere  a  medicisperitiam  qnœ  impotentiam  absoiutam 
excliideret;  ad  hoc,  ceu  palet,  ut  ad  nova  vola  migraret. 

Quibus  expositis  vestrum  erit,  ea  qua  praestatis  prudentia 
et  doclrina,  sequens  dirimere  dubium  : 

Au  sententia  curiœ  arciiie|>iicopalis  Leopoliensis  sit  confir- 
manda  vel  iutirmandain  casu  ? 

S.  Congregatio  Concilii  re^cripsil  :  Sententiam  cnriœ  ar- 
chie/iiscopalis  esse  reformandam  ita  ul  comili  Ladislao  non 
llceat  iransire  ad  nuplias,  nisi  pelila  prtus  el  ubienia  venia  ab 
Aposlolica  Sede.  Die  15  decembris  1877. 

Le  concordat  sijrné  entre  le  Saint-Siépe  et  le 
gouvernement  impérial  d'Aulriclie-IJongiie  18Ô5 
réserva  les  cause»  matrimoniales  aux  tribunaux  ecclé- 
siastiques, confurmémenl  à  la  célèbre  décision  du 
concile  de  Trente,  laquelle  est  ainsi  conçue  :  «  Si 
quelqu'un  dit  que  h  s  causes  matrimoniales  n'appar- 
tiennent pas  aux  juges  ecclésiastiques,  qu'il  suit  ana- 
thènie.  »  Afin  de  faire  restituer  aux  ordinaires  de 
lempire  autricliien  le  jugement  des  ca  ises  matri- 
moniales, le  Saint-Siège  consentit  à  d'importantes 
concessions  sur  d'autres  points  ;  ainsi  il  autorisa  les 
tribunaux  civils  à  traiter  ies  causes  crimine  les  et 
civiles  dos  personnes  ecclésiastiques.  Le  cardinal 
Rauscher,  archevêque  de  Vienne,  composa  à  l'usage 
des  ordinaires  une  instruction  détaillée,  qui  fut 
examinée  et  approuvée  par  plusieurs  jurisconsultes  de 
Iloiue,  et  ensuite  communiquée  aux  évêques  par  le 
nonce  apostolique  de  Vienne.  Nous  avons  publié 
cette  instruction  dans  les  Analecta,  seconde  série. 

Dans  la  suite,  le  gouvernement  autrichien  a  cru 
pouvoir,  nonobstant  le  concordat  de  1855,  rendre  le 
jugement  des  affaires  matrimoniales  aux  tribunaux 
séculiers.  C'est  ainsi  que  la  cause  de  nullité  que  nous 
vt  nons  de  rapporter  a  d'abord  été  traitée  devant  le 
tribunal  impérial.  Mais  l'arrêt  du  tribunal  n'ayant  que 
l'effet  civil  et  ne  brisant  que  le  contrat  fait  devant  le 
magistrat,  les  bons  catholiques  s'adressent  à  l'Eglise 
pour  ce  qui  concerne  la  conscience  et  le  sacrement 
du  mariage.  Notons  que  l'empêchement  dirimant 
impotentiœ  est  admis  dans  la  législation  civile  de 
rAulriche.  Remarquons  aussi  que,  vu  la  difficulté 
d'entreprendre  une  enquête  canonique,  le  Saint-Siége 
a  autorisé  le  tribunal  ecclésiastique  de  Lemberg  à 
s'appuyer  sur  le  procès  civil,  comme  si  les  actes  dont 
il  se  compose  eussent  été  dressés  par  le  tribunal 
ecclésiastique.  Cet  induit,  qui  n'est  pas  sans 
exemple, facilite  l'in'.erventiondes  juges  ecclésiastiques. 


599 


DECRETS    INEDITS 


600 


DÉCRETS  1\EDITS 


DE    LA   s.    CONGRÉGATION    DES     ÉVÊQUES    ET   BÉGCLIERS  (1). 

(Suite.) 

Protestant  converti.  Dispense  des  trois  ans  exigés  avant  d'entrer 
au  noviciat  des  Convenluels.  —  Dominicains.  Commissaire  es- 
pagnol. Pr^?éance.  —  Mexique.  Augustins.  Fondation  cano- 
nique du  noviciat.  —  Franciscains.  Pauvreté.  Quête.  Vente  des 
denrées  superflues.  Argent.  —  Capucins.  Irrégularité.  — 
Eglises.  Chaises  tJxes.  —  Homicide,  li régularité.  —  Ordination 
des  réguliers.  Evèque  du  domicile.  —Chartreux.  Dispense  de 
quelques  mois  de  no^iciat.  —  Capucins.  Expulsion.  —  Schisme 
russe.  Absolution  de  l'apostasie.  —  Induit  permettant  à  une 
religieuse  bénédictine  d'entrer  au  Monl-Cassin.  —  Convers. 
Dispense  d'âge.  —  Augusllns.  Chapitre  général.  Convocation 
des  .\méricains.  —  Dominicains.  Santiago  du  Chili.  Collège.  — 
Auguslins  de  Sicile.  Messes  pour  chaque  défunt.  —  Ordre  de  la 
Merci.  Espagnol.  Noviciat  fait  à  Rome.  —  Chartreux.  Permis- 
sion de  prêcher  et  de  confesser.  —  Servîtes.  —  Tiere-ordre 
régulier  de  S.  François.  Elections.  —  Tiiiiitaire.  Procès  extra- 
judiciaire pour  l'expulsion.  —  Bréviaire  dss  Carmes.  Induit. — 
Vente  d'une  trrre.  Convers.  —  Passage  d'un  coiivers  à  la  pro- 
fes^^on  cléricale.  Nouveau  noviciat.  —  Bénédictins  du  Mont- 
Cassin.  Elections.  —  Carmes.  Déûniteurs  provinciaux.  Age.  — 
Capucins  de  Sardaigne.  Legs.  —  Assistance  des  parents  accablés 
par  la  veillesse  et  la  misère.  Capucins.  —  Palais  épiscopil.  Obli- 
gation de  demeurer  dans  le  cloître.  —  Dominicains.  Missions 
des  Philippines  et  du  Tonkin.  Clollége  d'Ovagna.  —  Olivétains. 
Maison  de  Sie  Françoise  Romaine.  Restitution  du  titre  de  mo- 
nastère. 


riiit.  Naiii  seinper  limetur  hujusmodi  converses  non  esse  ita 
in  tldf  roboratos  ut  queant  st;ituni  perfectiorein  intra  claus- 
truni  apprehendere  et  vota  soleninia  emitterc  sine  periculo 
profanationis.  Sed  hœc  régula  generalis  aliquando  patitur  ex- 
ceptionem  ;  siquideiu  in  casu  nosiro  habentur  forlissima  argu- 
menta sincene  conversionis  ad  vcraui  fidem  et  vocationis  ad 
slatum  perfectiorem  ;  nani  Franciscus  Vigelius  de  quo  in 
precibus,  Borus>iœ  natus  inter  protestantes  iiobiiis  et  dives, 
nunc  œlate  inaturus,  litieris  eruditus  et  in  scientiis  niniis  ex- 
pertus,  ab  ha;resi  recessit  non  caeco  quodam  inipetu  motus, 
non  conclus  a  necessitate  vilie,  non  spe  coinpulsus  majoris 
utilitatis,  nullo  denique  incitamento  prorsus  humano  illectus, 
sed  ad'uvante  gratia  Dci  transivit  inter  catholicos  vivens  in 
terra  protestantium  post  factnm  sludium  venu  religionis,  forti 
animo,  letate  maturus  snporavit  prœjudicia  educationis,  unde 
colligitur  veram  sinceranique  fuisse  ejus  conv^rsionem  etc. 

Dalum  Komaj,  die  5  decembris  1845.  —  Fr.  Salvator  Calé, 
procurator  generalis. 

Ex  audientia  SSmi  19  decembris  18  iS.  SSnins  annuit  arbi- 
trio  R.  P.  D.  visilatoris  apostolici  ordiuis  S.  Francisci  in 
Bavariœ  regno  pro  facultate  indulgendi  prajfato  jnveni  etiam 
per  subdeleganduni  ut  post  annum  a  facta  abjuralione  admitti 
possit  in  conventum,  ibique  morari,  nec  non  expleto  secundo 
aiino  in  novitiatuin  recipi  valeat,  ibique  sicuti  alii  novitii  tyro- 
cinium  explere  non  obstanle  prohibitione  admiltendi  ad  habi- 
tum  inter  novitios  anie  triennium  a  die  abjiiralionis  recens 
conversos  ab  haeresi,  vel  ab  infideiilate.  —  C.  archiep.  Perg. 
secretarius. 

Roniae,  etc. 


1778.    DlSPEUSAXIORtS  SUPER   BIENNIO   NOVITUTUS. 

11  nobile  giovane  signor  Francesco  Giuseppe  Giusto  Vigiljo 
Vigelius  di  Strasburgo  di  anni  28,  nato  e  cresciuto  nel  protes- 
tantismo,  e  da  un  anno  in  qua  convertito  al  cattolicisino,  fa 
istanza  per  venire  accetlato  nell'ordine  de'  PP.  minor.  Con- 
ventuali  in  Bavierain  qualità  di  chierico.  Informato  il  générale 
di  delto  ordine  che  il  giovane  aspirante  a  farsi  suo  rellgioso,  è 
non  solo  dotato  di  vaslissima  erudizione,  ma  altresi  che  piu 
importa  ferventissimo  caltolico,  rimarclievole  per  estraordl- 
naria  pietà,  prostralo  ai  piedi  délia  S.  V.  umilmente  implora 
per  lui  la  dispensa  di  due  anni  onde  potergli  subito  comin- 
ciare  il  suo  noviziato. 

Votum  procuratoris  generalis.  Optimo  sanoque  consilio 
constitutionesordinis  in  cap.  2,  tit.  8,  n.  2,  repellunt  a  susci- 
piendo  habitu  ordinis  recens  conversos  ab  hieresi  vel  ab  infi- 
deiilate, quos  tantum  recipiendos  permittunt  post  elapsum 
triennium  ;  dummodo  per  id  lemporis  pie  et  catholice  vixe- 

(1778).  Prolestant  converti.  Dispense  des  trois  ans  exigés  avant 
d'entrer  au  noviciat  des  Convenlueh.  D'après  la  recommandation  de 
S.  Paul,  les  néophytes  récemment  converlis  sont  écartés  de  la 
profession  ecclésiastique  ou  religieuse.  Dans  l'ordre  des  Con- 
ventuels, les  statuts  prescrivent  le  laps  de  trois  ans  pour  recevoir 
au  noviciat  l'infidèle  ou  l'hérétique  qui  est  entré  dans  l'Eglise. 
En  1845,  le  général  des  Convenluels  présente  la  demande  qui 
suit  :  a  Le  noble  jeun*  homme  François-Joseph  Vigelius,  de 
Strasbourg,  âgé  de  vingt-huit  ans,  né  et  élevé  dans  le  protestan- 
tisme et  converti  depuis  un  an,  demande  d'entrer  parmi  les  Con- 
ventuels de  Bavière  en  qualité  de  clerc.  Comme  il  est  très-ins- 
truit, catholique  très-fervent  et  extrêmement  pieux,  le  général 
des  Convenluels  demande  pour  lui  la  dispense  de  deux  ans  pour 
pouvoir  lui  faire  commencer  de  suite  son  noviciat.  »  —  Gré- 
goire XVI  permet  de  recevoir  te  jeune  homme  dans  le  couvent; 
toutefois  on  ne  lui  ouvrira  le  noviciat  que  lorsque  la  seconde 
année  depuis  l'abjuration  sera  terminée.  On  ne  dispense  donc 
que  d'un  an.  Rome,  19  décembre  1845. 

(1)  Voir  la  livraison  d'avril,  col.  /i33. 


1779.    SCPER  PRiECEDENTIA. 

Dal  Quirinale,  li  22  dicembre  18i5.  —  L'istanza  del  P.  Gio. 
Genis  commissario  apostolico  per  gli  affari  di  Spagna  dell'or- 
dine  de'  predicatori,  mi  sembra  mollo  ragionevole  e  giusta. 
Egli  chiede  di  avère  un  posto  distinto  sopra  i  provincial!,  come 
è  stalo  già  conceduto  da  codesta  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  sollo  la 
data  de'  12  febrajo  1840  al  P.  commissario  spagnolo  de'  Gar- 
lilani  posto  nelle  medesime  circostanze. 

Per  conoscere  secondo  il  mio  debole  parère  la  ragionevo- 
lezza  di  quest'islanza,  bisogna  riportarsi  alla  notissima  boUa 
Inter  graviores,  la  quale  non  è  stata  mai  fino  ad  ora  rivocata. 

(1779).  Dominicains.  Commissaire  espagnol.  Préséance.  La  révo- 
lution ayant  dispersé  les  moines  d'Espagne,  Grégoire  XVI  nomma 
des  commissaires  apostoliques  pour  chaque  institut,  lesquels 
tirent  leur  résidenceà  Rome.  Nous  avons  cité  plus  haut  la  décision 
de  la  S.  Congrégation,  qui  donna  au  commissoiie  la  première 
place  après  le  corps  généralice  des  grands  Carmes.  La  question 
ayant  été  soulevée  aussi  dans  l'ordre  de  S.  Dominique,  la  S.  Con- 
grégation prit  l'avis  du  P.  Buttaoni,  maître  du  sacré-palais.  Voici 
le  votitm  de  l'illustre  maître  :  «  La  demande  du  P.  Geiiis  com- 
missaire apostolique  de  l'ordre  des  Prêcheurs  pour  les  affaires 
d'Espagne,  me  paraît  très-raisonnable  et  juste.  Il  demande 
d'avoir  un  poste  distinct,  avant  les  provinciaux;  c'est  ce  que  la 
S.  Congrégation  accorda  par  décret  du  12  féviier  1840  au  père 
commissaire  espagnol  des  Carmes,  lequel  est  dans  la  même 
condition.  Pour  connaître,  à  mon  humble  avis,  la  justice  de  la 
demande,  il  faut  se  reporter  à  la  célèbre  bulle  Inter  graviores,  qui 
jusqu'ici  n'a  pas  été  révoquée.  Or,  suivant  celte  bulle  rendue  par 
Pie  VU,  je  ne  me  rappelle  pas  l'année,  l'ordre  de  S.  Dominique 
fut  partagé  en  deux  branches,  comme  les  autres  instituts, savoir  : 
la  congrégation  d'Espagne  dite  d'oulre-mont,  comprenant  les 
provinces  de  la  péninsule  espagnole,  celles  des  deux  Amériques 
et  les  établissements  de  l'Asie;  puis  la  congrégation  d'Italie,  ou 
de  Rome,  q\ii  embrassait  toutes  les  autres  provinces  de  l'ordre 
avec  celles  dn  Portugal.  Après  la  dernière  révolution  d'Espagne, 
un  a!-.çez  grand  nombie  de  religieux  espagnols  s'étant  réfugiés 
en  Italie,  et  particulièrement  dans  l'Etal  pontifical,  le  saint-père 
Grégoire  .\VI,  envisageant  peut-être  les  destinées  que  la  divine 
Providence  réservait  aux  ordres  réguliers  de  ce  royaume,  jugea 


601 


DECHETS   INEDITS 


602 


Ora,  seoondo  qnesta  bolla  pm:tnafa  dalla  S.  M.  di  Pio  VII,  noii 
i-iconlo  l'anno,  corne  gti  altri  ordini  regolari  co^i  qiiyllo  de' 
Doiiienicaiii  tu  diviso  in  due  giurisdizioni,  cioè  quella  di 
Sinigiiii  cosi  delta  di  là  dei  iiionti,  clie  coinprendo  Ifi  provincie 
dt'lla  pep.isola  Spa<!;nu()la,  quelle  di  aiid)eduo  le  Aincriche  e 
(Ic-li  stabiliiiiRnli  dell'Asia,  e  quella  d'ilalia  o  di  Uoma,  clie 
al.liracciava  lutte  le  allre  provincie  dell'ordine  iuclusivaniente 
il  l'oi'lo^'allo, 

Dopo  i  recenli  sconvolgimenti  ilelle  Spagnc,  cssendosi  rifu- 
1,'iati  in  Italia,  especialniente  nello  stato  Poiitincio  non  pochi 
rfligiosi  S(,agnuoii,  la  S.  di  N.  S.  Gregorio  XVI,  avendo  forse 
m  visla  i  deslini  degli  ordini  regolari  di  quel  regno,  riservati 
alla  divina  l'rovvidenza,  giudic6  nella  sua  soninia  sapienza  di 
iiislituire  un  couuiiissario  aposlolico  nella  persona  de!  P.  M. 
Cenis,  oon  alcune  facoltà  analoghe  aile  circostanze  e  da  pre- 
valersence  l'arne  uso  colla  dovuta  prudenza  in  ordine  ai  reli- 
1,'iosi  Spagnuoli. 

11  P.  Genis  adunque  seconde  qnesta  istitiizione  pontificia  è 
nella  sua  qualifîca  di  commissario  aposlolico  in  certo  tal  modo 
l'onie  un  rappresentante  délia  giuri'>dizione  conlemplata  dalla 
bolla  Inler  graviores  al  di  là  dei  moiiti,  e  conie  taie  è  riverito 
e  rispetlato  da  tutti  gli  Spagnuoli  dispersi,  salve  sempre  le 
giurisdizioni  locali. 

Mérita  per  conseguenza  un  poslo  d'onore  distinto  nel  suo 
Oîdine,  e  questo  mi  pare  cbe  sia  bene,  e  sapientemente  da 
i'ssQ  stesso  indicato,  cioè  dopo  tutti  i  Rmi  delTordine  e  sopra 
tutti  i  provincial!,  siccbè  egli  dovrebbe  essere  sempre  prece- 
duto  degli  ex-generali  e  dai  qualtro  Rmi,  il  maestro  de' 
SS.  Palazzi,  i!  procuratore  générale,  il  segretario  deirindice 
ed  il  commissario  del  S.  otfizio,  e  dovrebbe  poi  precedere 
tutti  i  provinciali,  inclusivamense  il  provinciale  romano  :  ciô 
corrisponde  in  sostanza  a  quanto  è  stato  conceduto  al  com- 
missario Spagnuolo  de'  PP.  Carmelilani,  corne  apparisce  dal- 
l'esibito  rescritto,  in  forza  del  quale  il  commissario  Spagnuolo 
précède  il  provinciale  del  suo  ordine. 

Inclinerei  poi  lantopiù  a  questa  risoltizione  definitiva  in 
quanto  che  fino  ad  ora  si  è  mantenuto  l'ordine  sopra  indicato, 
avendo  sempre  il  P.  Genis  precedulo  senza  controversia  tutti 
i  provinciali  non  escluso  l'attuale  P.  M.  de'  Maurizi,  il  quale 
non  so  per  quale  ragione  ha  creduto  recentemenle  di  occu- 
pare  nel  coro  délia  Minerva  contro  il  consueto  lo  stallo  supe- 
riorc  a  qudlo  del  commissario  aposlolico  di  Spagna. 

Questo  è  quanto  ho  creduto  di  esporre  in  questo  affare 

voir  dans  sa  profonde  sagesse  établir  un  commissaire  apos- 
.  lique,  et  désigna  le  P.  Gcnis,  avec  certains  pouvoirs  adaptés 
aux  cil  constances,  pouvoirs  dont  il  ferait  prudemment  usage  par 
npport  aux  religieux  espagnols.  D'après  cette  disposition  ponti- 
licalc,  le  P.  Genis,  en  sa  qualité  de  commissaire  apostolique, 
nprésente  de  quelque  laçon  la  juridiction  envisagée  dans  la  bulle 
liter  ijraviores,  et  il  est  révéré  et  respecté  en  cette  qualité  par 
tous  les  Espagnols  dispersés,  sauf,  en  tout  cas,  les  autorités 
locales.  11  mérite  par  conséquent  une  place  d'iionneur  dans  son 
ordre.  H  demande  d'être  placé  après  tous  les  révérendissimes  de 
l'ordre  et  avant  tous  les  proviiiciaux;  cela  me  parait  juste  et 
convenable.  D'après  cela,  il  céderait  le  pas  aux  ex-généraux,  aux 
quatre  révérendissimes,  savoir  :  le  maître  du  sacré-palais,  le 
lirocureur  général,  le  secrétaire  de  l'Index  et  le  commissau-e  du 
Siint-Office;  puis,  il  précéderait  tous  les  provinciaux,  y  compris 
celui  de  la  province  de  Rome.  Cela  correspond  au  fond  à  ce  qu'on 
a  accordé  au  commissaire  espagnol  des  Carmes.  Je  pencherai 
d'auUint  plus  pour  cette  décision  définitive  que  c'est  ce  qui  s'est 
]Tatiquc  jusqu'à  ce  moment  ;  car  le  P.  Genis  a  toujours  joui  de  la 
préséance  sur  tous  les  provinciaux,  y  compris  le  provincial  actuel 
I'  P.  de  Maurizi;  mais  dernièrement  celui-ci  a  cru,  je  ne  sais 
pourquoi,  devoir,  contre  l'usage,  occuper  au  chœur  de  la  Minerve 
la  stalle  supérieure  à  celle  du  commissaire  apostolique  d'Espagne, 
l'r.  Dominique  Bultaoni,  maître  du  sacré-palais.  »  —  La  S.  Con- 
I  grégalion  décide  que  le  commissaire  apostolique  de  la  péninsule 
'  espagnole  doit  avoir  la  préséance  sur  tous  les  provinciaux;  elle 
ordonne  de  traiter  le  commissaire  comme  un  père  gradué.  Rome 
1  e  24  décembre  184a. 


per  se  stesso  di  poco  momenlo,  ma  meritevole  di  caritalevole 
considerazione  in  adunipiuiento  deU'incarico  ricevuto  dall'K. 
V.  l\ma  a  oui  ecc.  —  Fr.  Domeiiico  Buttaoni,  maestro  del 
S.  Pala/.zo. 

Rescriplum  S.  Congregationis.  Die  24  decembris  1843. 
S.  Congrcgatio  induisit  I'.  commissario  aposlolico  Peninsulae 
Hispaniie  ut  praecedentiain  habeat  super  omnes  provinciales 
eliain  provinciae  Romana;,  isque  uti  pater  graduatus  ab  om- 
nihns  habeatur.  Contrariis,  etc. 

Romai,  etc. 

1780.  Super  erectione  novitiatus. 

Fr.Bonifacius  Munez,  reclorprovincialisprovinciœ  Mechoaca- 
nensis  oïdinis  eremitarum  S.  Augustin!  in  Mexicana  republica, 
exponit,  in  praedicta  provincia  sua  unum  tantuin  nunc  exlare 
cœnobium,  Morelianum  neuipe,  ubi  juvenes  probandi  reci- 
piunlur,  et  expleto  tyrocinii  anno  solemnem  emittunt  profes- 
sionem.  Cum  autem  Moreliaî  conventus  lundis  careut  sive 
eleemosynisad  plurium  novitioruni  sustentationem  necessariis, 
et  parvus  religiosorum  numerus  augeri  ubique  omnino  debeat, 
hinc  Sanclitatem  vestram  siipplex  oral  ut  eidem  facultatem 
tribuat,  qua  praeter  Morelianam  domum,  Guadalaxarensem 
etiam  pro  noviiiatu  siabilire  possit  et  valeat. 

Rescriptum.  Ex  audientia  SSmi  die  5  decembris  1843. 
SSiims  annuit  arbilrio  P.  vicarii  generalis  etiam  per  subdele- 
gandnm  pro  facultate  erigendi  novitiatum  etiam  in  conventu 
Guadalaxarensi,  ita  tamen  ut  constituatur  novitiatus  in  loco 
ciauso  et  seorsim  a  religiosis  professis,  vigeat  regularis  disci- 
plina in  eodem  conventu,  et  serventur  alia  de  jure  servanda. 

Romaj,  etc. 

1781.  Super  venditione  rerum  mobilium. 

11  definilorio  délia  Toscana  Riformata  provincia,  congregato 
nel  convento  di  S.  Francesco  di  Monte  Carlo,  col  più  pro- 
fondo  rispetto  espone  : 

Conoscendo  per  una  parte  (come  fu  più  voile  rappresentato 
a  V.  B.)  che  i  mezzi  di  sussistenza  dei  nostri  conventi  con- 
sistono  nella  questuazione  dei  generi  usabili  in  propria  specie, 
0  nelle  elemosine  dei  fedeli  offerte  spontaneamenie,  o  per 
lavori  spiriluali,  vedendo  per  l'altra  che  il  modo  d'usare  dei 
présent!  mezzi  è  soggetto  a  mille  perplessità  di  coscienza 
trovandosi  bene  spesso  i  superiori  locali  a  dover  supplire  da 
perse  stessi  all'incuria  o  infedeltà  dei  sindaci  apostolici. 

Rilletlendo  inoltre  che  le  facoltà  impetrale  da  V.  B.  dai 
passât!  ministri  ai  guardiani  di  ritenere  cioè  le  dette  elemo- 

(1780).  Mexique.  Augiistins.  Fondation  canonique  du  noviciat.  Le 
présent  induit  permet  d'établir  un  noviciat  à  Guadalaxara,  pourvu 
que  le  local  soit  entièrement  séparé  de  la  partie  qui  est  occupée  par 
les  profès. 

(1781).  Franciscains.  Pauvreté.  Quête.  Vente  des  denré;s  super- 
flues. Argent.  Le  définitoire  de  la  province  des  Franciscains  ré- 
formés de  Toscane  fait  adresser  à  la  S.  Congrégation  le 
mémoire  qui  suit  :  •<  Les  moyens  d'existence  de  nos  couvents 
consistent  dans  la  quête  des  denrées  en  nature  ou  dans  les  au- 
mônes que  les  fidèles  offrant,  soit  spontanément,  soit  pour  des 
œuvies  spirituelles.  D'autre  part,  l'usage  des  moyens  actuels 
entraine  mille  perplexités  de  conscience,  parce  que  les  supérieurs 
locaux  sont  souvent  forcés  d'obvier  à  la  négligence  ou  à  l'infi- 
délité des  syndics  apostoliques.  Les  généraux  de  l'institut  ont 
obtenu  l'autorisation  pour  les  gardiens  de  conserver  les  au- 
mônes précuniaires  et  d'en  prescrire  l'usage  le  plus  avantageux 
pour  l'entretien  des  couvents  et  des  religieux  ;  mais  ces  pouvoirs 
ont  été  trop  larges,  et  les  supérieurs  ont  pu  en  abuser  pour  des 
besoins  non  réels;  ou  bien  ils  ont  été  trop  limités  et  insuffi- 
sants pour  tranquilliser  les  consciences.  C'est  pourquoi  le  défini- 
toire de  Toscane  demande  :  l°Que  le  provincial  ;)ro  tempore  ait  le 


603 


DECRETS   INEDITS 


604 


sine  pecuniarie,  e  di  ordinarne  quelPuso,  che  fosse  sembrato 
loro  più  conducente  alla  sussistenza  dei  soltoposti,  o  manu- 
tenzioiie  dei  conventi.  eraiio  o  Iroppo  libère  per  cui  gli  anzi- 
detii  ne  polevano  abusare  nelle  nécessita  n«>n  vere,  o  troppo 
ristrette  o  insufficienii,  perciô  a  iranquillizzare  le  con^cienze 
dei  medesimi. 

Consapevoli  lînalinenle,  che  il  rescritlo  otlenuto  (sono  ora 
tre  anni)  dalla  S.  Ccngrefiazione  per  alcuiie  coiidizioni  appos- 
levi  e  per  altre  circosiiuizt^  non  potè  ridiirsi  alla  pialica,  onde 
i  guardiani  medesimi  haimo  nelamato  generaliiiente  di  non 
potere  con  sicura  coscienza  inlrometlersi  nel  maneggio  eco- 
■nomico  dei  piopri  convenu  t^richieslo  inevitabilnienle  dal 
bisogno  per  la  lonlananza  e  iiicuiia  dei  sindaci)  senza  ponli- 
ficia  concessioiie. 

Quindi  è  che  il  definitorio  medesimo  si  è  trovalo  in  néces- 
sita di  affacciare  a  V.  B.  le  petizioni  che  segnono  : 

1.  Che  \\  ministro  pro  tempore  delU  proviiicia  venga  au'o- 
rizzato  a  •  oniunicare  ai  superiori  locali,  che  ne  ahbisognano  la 
facoità  di  poter  fare  vendere  per  mezzo  dei  sindaco  o  soslituio 
quf i  generi  questiiali  (he  >opiavanzano  lalora  al  bisogno  délie 
famiglie  religiose  onde  provvederc  ad  allre  nécessita. 

2.  Clie  il  su.leito  possa  coinmunie.are  la  facoltà  ai  guardiani 
0  superiori  locali,  di  ritenere  le  pecuniarie  elemosine  a  noi 
offerte,  o  per  messe,  o  per  prediche,  o  per  lavori  spiriluali,  o 
per  altra  spontanea  oblazione  dei  henefattori  da  speodersi  a 
seconda  degli  occorrenii  bisogni,  per  inezzo  di  un  so^tituto 
dei  sindaco  prossimo  al  convenio,  e  ciô  in  lontananza  dei 
primo,  o  per  la  di  lui  sospelta  fedeltà  od  incuria. 

3.  Che  il  medesimo  possa  corne  sopra  comnuinicare  ai 
cercaiori  (non  terziari  cui  non  abbiamo)  la  facolià  di  ricevere 
il  denaro,  quando  sponlaneamente  vien  diito  loto  invece  dei 
gent-re  che  que^tuano,  corne  lalora  i  benefaltori  far  sogliono 
senza  scandido  alcuno. 

Essendo  le  petizioni  suddelte,  reclamale  dal  vero  bisogno  in 
che  si  trovano  la  niaggior  parte  dei  nosiri  conventi,  taltbè 
alcuni  superiori  locali  sono  presentemente  costretli  a  ciô  Tare 
senza  licenza,  e  si  protestano  i  più  idonei  a  taie  impiego  di 
ritrarsfne,  qualora  i  definiiorio  non  s'inipegni  conie  fa  di 
présente  di  impetrarae  le  opportune  facolta  da  V.  B.  Perciô 
desso  definitorio  a  quiète  délie  coscienze  e  a  scaiiso  di  abus! 
e  disordini,  nell'alto  di  baciarle  il  S.  Piede,  implora  quanto 
sopra. 

Dalo  dal  nostro  convento  di  S.  Francesco  a  Monte  Carlo, 
li  lo  maggio  1843. 

Votum  procuraloris  generalis.  Quiddam  novi  ex  una  parle, 
alias  ostendisse,  et  nunc  S.  V.  in  supplici  libeilo  ostendere 
videtur  delinitorium  provinciae  reformais  Tusciae,  animo  haud 
revoivens,quod  ex  ap  istolica  régula;  Seraphicasapprobatione, 
ex  ejus  confirmatione,  ex  solenmi  sanctione,  ex  declaralio- 
nibus  in  eam  ex  conimissione,  responsione,  prohibilione, 
niandato  et  victui  et  quidqnid  vitae  necessariiim  sit,  ex  pura 
rerum  mendicalione  nobis  minoribus  proveniunt,  et  ex  bac 

pouvoir  de  communiquer  aux  sup<^rieurs  locaux  qui  en  auront 
besoin  l'autorisation  de  faire  vendre  par  le  syndic  ou  son  sublilut 
les  denrées  en  espèces  qui  ont  été  quêlées  et  n'ont  pu  être  em- 
plov^es.  2"  Que  les  supérieurs  locaux  puissent  garder  les  aumônes 
pécuniaires  qui  nous  sont  oITerles  pour  des  messes,  ou  pour  des 
sermons  et  autres  travaux  spirituels,  ou  par  aumône  spontanée, 
et  les  employer  aux  besoins  courante,  par  l'intermédiaire  d'un 
substitut  du  syndic,  soit  que  ce  dernier  demeure  loin  du  couvent, 
soit  qu'on  ait  des  doutes  sur  sa  probiié.  3°  Comme  nos  couvents 
n'ont  pas  de  tertiaires,  nous  demandons  que  les  frères  quêteurs 
puissent  accepter  l'argent  comptant,  lorsqu'on  le  leur  ctlre 
spontanément  au  lieu  de  la  denrée  qu'ils  demandent;  c'est  ce 
qui  se  pratique  sans  aucun  scandale.  »  —  Le  procureur  général 
s'oppose  vivement  à  ces  miligalions  de  la  pauvreté  franciscaine. 
C'est  pourquoi  la  S.  Congrégation  refuse  tout.  Rome,  1«'  décembre 
J843. 


tantummodo  originein  ducere  debebunt,  si  frjitres  minores 
persistera  veliinus,  uli  vi  solemnis  voti  debeinus!  Exaltera 
vero  miror,  quod  cuiii  lot  sieeulo'niii  usii  sil  fratrnm  Minoruni 
régula  consecraia,  adhuc  locus  con-*cientiœ  perplexitali  rema- 
neat  in  ils  iiiediis  luendicatis  utendo,  duin  ab  ista  8.  Aposto- 
lica  Sede  piaiscriptum.  sive  normam  habemiis,  juxta  quam  se 
gerenles  tratres  babenl  et  piiritaiem  regulae  et  seiuriiaiem 
conscientitv  !  Ilabemns  declaiationes  Niiolai  111  Exiil  et  Cle- 
uientis  V  £.r»t)i,  in  omnibus  fere  capiiulis  geneialibus,  plenis 
ulnis,  receptas,  et  in  concdio  Viemiensi  tamquitin  seif^um 
literalem  S.  P.  N.  Francisci  continenler,  approbata-;,  ita  ul  in 
slaïutisoi'dinis  prtecipitur  omnibus  et  singulis  nostrie  religionis 
et  patribus  et  Iralribus  ut  declaiationes  praediclas  nostrae 
evaiigelic;«  regulœ  oninino  observent,  et  in  peculiaii  refor- 
niaioruni  constiiutione,  cap.  1,  n.  1  ilalo  idiomate  mandaïur: 
c  Perosservanza...  si  comanda  a  tutti  i  Biformati  che  osser- 
vino  la  rego  a  de'  fraii  Minori  secondo  le  dichiarazioni  di  Nic- 
colô  lll  e  'li  Clémente  V,  le  qiiali  contengono  le  pnrilà  di  essa 
e  l'espongono  secondo  lo  spirito  dei  nostro  serafico  Padre 
S.  Francesco.  »  H.isce  declaraiiones  ante  oculos  suos  bab.ns 
detînitorium  provinciiE  Tuscite  omnis  amovetur  conscientia» 
pcrplexitas;  et  si  qui  fueriiit  incuria  vel  infidebtate  invenli 
sjndici  a()Ostolici,  commoitius  faciliusque  occurri  poterit, 
prout  irfra  subjiciam.  Quod  vero  addit  in  secunda  et  terlia 
observalione,  fatetur  defniiioriuni  ex  una  parla  abusum  facul- 
tatum  quibus  doiiantur  guardiani,  cum  eis  ex  gralia  ciince- 
daiilur  a  S.  V.  et  ex  altéra  osten^lil  condiliones  in  rescripio 
uliimo  apostolico  praiiu>erias  non  sinere  eis  tuta  conscientia 
illis  uti  faculiatibus,  et  hoc,  ni  fallor,  aut  quia  paulatim 
tilulo  coloraio  agendi  secura  conscientia,  praiteiidnnt  se  in 
œconomicam  iiilromittere  administraiionem,  et  velut  dominos 
se  gerere,  quod  est  expresse  prohibilum,  in  res  quaesitas, 
quarum,  pecunia  et  rébus  statui  nostro  haud  congruenlibus 
exceptis,  non  habemus  iiisi  simplicem  usum  facii.  Hisce 
piaîhabilis,  super  narraiioue  definilorii,  quod  sequilur  sub- 
niiiio  Sanctitali  Vestrœ  super  tribus  ejus  postulaliombus. 

1.  Quod  sibi  donandum  forecupitP.  minister  provincialis 
pro  se  et  successoribus  suis  jatn  provisum  est  a  declaralione 
Nicolai  lll,  Exiil.  Cum  enim  in  art.  8  dicatur:  Pecunia,  qnœ 
acquiritiir  ex  venditione  rerum  m  >bilium  paliibus  inutilinm 
fatta  persyndicum  transit  lu  Ecclesiœ  Ronianas  dominium  pro 
nece>s  latibus  fratrum  moilis  congruis  expendenda  (Kerchowe, 
c.  3,  §  "2,  n.  I9J.  Palet  syndicum  viriute  institutionis  suae  ad 
hoc  munus  autorizari,  audilo  tamen  conseosu,  sive  requisi- 
tione  fratrum,  hoc  est,  fratrum  necessitate  présente,  pra;te- 
rila,  vel  certe  ingruente  liumillime  exposiia  a  superioribus, 
quibus  ad  summum  liciluin  est  lanium  rogare,  ul  perpersonas 
idoneas  res  vendantur.  Ail  enmi  suinmus  pontifex  Nicoiaus  ; 
«  Inlerdumcontingit  seu  expedit  vendi,  vel  etiam  co.nmulari, 
fratrum  necessilatibus,  eorum  conscienliis  providere  volenies, 
eadem  auctoritate  concedimus  ut  cominutatio  lalium  rerum... 
de  generalium  et  provincialium  ministrorum  in  suis  admi- 
nisirationibus  conjunctim  vel  divisim  auctoritate  procédât... 
Si  vero  res  bujusmodi,  aeslimato  pretio,  vendi  conlingat,  cum 
fratribus  ipsis  per  se  vel  per  aliuin  recipere  pecuniam  (régula 
prohibente)  non  liueat,  ordinamus  et  volumus,  quod  talis 
pecunia  vel  pretium  recipiaiur  et  expendatur...  per  procura- 
lorem.  «  Ex  quo  palet  quod  commutalio  rerum  inutilium  vel 
superlluarutn  uni  coiiimunitati  fieri  polest  (non  lamen  corn- 
mutatioLie  civili  et  stricte  dicta),  m  res  Iralribus  necessarias 
ministrorum  auctoiitate,  quia  non  inleiponitur  pecunia;  ven- 
ditio  vero  hujusmodi  fieri  solummodo  potest  per  syndicum. 
Syndicus  ergo  ad  recipiendas  pecunias  quocumque  honesto 
modo  fratribus  proveniendas  pro  fratrum  minoruni  necessita- 
tibus  aulorizalur  non  a  fratribus,  proul  cupil  agere  P.  provin 
cialis,  sed  a  summo  ponlifice  ;  nec  eas  recipit  loco  ralrum^ 


ÙOlî 


DECRETS   INEOITS 


006 


sed  loro  paprc;  nec  tandem  nomine  fratnim,  sed  noinine  et 
aiiotoritate  papa;  vel  donanlium  easdeni  expeiidii,  ita  ut  lyn- 
diciis  pioprio  dici  possit  et  sit  realilor  recrploi-  pcciiniœ  papœ 
VI 1  donanlium,  et  non  receptor  pccunia'  rralmni,  vi  1  inter- 
posila  eonim  p^rsona,  quapropter  si  respondere  oportpat, 
responsio,  exorarem,  ut  csset  quoad  1  obseivenlur  dedara- 
lioiies  Nii'olai  111  et  démentis  V. 

2.  l'niH'ipientc  (irmiter  régula  fratribns  universis,  ut  nnllo 
modo  dcnarios  vel  peiuiiias  lecipiant  per  se  vel  per  interpo- 
sitam  personam,  et  iia  vehcmenlius  hoc  mnndante  ut  si  alia- 
rum  rerum  necessariarum,  sicut  din-liiravit  Iiinoeeni  XI  SoUi- 
citudo  pnstoralis,  possint  fratres  minores  de  roipore  ol)ser- 
vanliœ  linbere  usmii,  licet  non  dominium,  denariorum  autetn 
uec  usum  nec  doniinium,  et  proinde  quicvis  eontr.'ctaiio  pe- 
cuniœ...  (ad  tineni  eam  disponendi)  fratribus  nnnoribus  obser- 
vanlibiis  seu  de  observantia,  est  omnino  prohibita  »  ;  ideo 
■latuilnr  juxta  saepe  laudatas  declarationes,  ut  onnies  eleeino- 
î^yna;  pecuniariiw  in  communem  di.sprnsationem  syndici,  vel 
ainici  spirilualis  per  provinciales  designaiidi,  reponantur; 
super  quod  si  dispensalionem  oblinerent  superiores  locales, 
laies  persœpe  assumèrent  personas,  quibus  taniquam  famulis 
suis  uterentur,  et  quibus  aucloritalive  qua  Domini  prœciperent 
ipiid  de  deposita  apud  se  pecunia  tieri  velint,  ut  ex  secunda 
ilefiiiilorii  expos  tione  inlerdum  actidisse  fertur;  sieque  pé- 
tunia ad  beneplaciUmi  fralrum  expenderetur,  imo  per  inler- 
l'Osiiam  personam  et  reciperetur  et  expenderetur,  quod  est 
contra  regulam,  et  contra  laudatas  declarationes,  dum  de 
aposfolirœ  potestalis  plenitudine  declaravit  prsefatus  Inno- 
cent XI  Solliciludo  pastoralis  a  omnes  et  singulos  fratres  de 
lorpore  observanl'aî  etc.  teneri  in  conscientia  observare  regu- 
I  lam  fiatrum  minorum  S.  Fiancisci  et  prœcepta  ejus  a  fel. 
record.  Nicolao  111  et  Clémente  V  Romanis  pontificibus  pra;- 
decessoribus  nostris  exposita  et  enumerala.  »  Hinc  absoiute 
négative  respondendum  esse  ad  secundum  censeo,  et  si  infi- 
c'elis  quisque  inveniatur  syndicus  aposloliciis  vel  longinquus 
a  convenlu,  alius  institnalur  qui  et  fidelitate  sit  donalus  et  vel 
ipsemet  proprior  maneat  ad  conventum,  vel  subsiiiutus  ejus, 
et  eleemosynae  lum  missarum  tum  libère  oblalœ  dummodo 
I  dantes  noiint  eas  secum  retinere  donec  expendantur  tum  pro 
(piocumque  laboritio  quod  tamen  juxta  regulam  pertint-at  ad 
iioneslatem,  deponantur  pênes  syndicum,  vel  qua  danlium 
clemosynam  deposilarium,  vel  qua  summi  pontificis  substi- 
tulum. 

3.  Ad  tertium  quod  atiinet:  interdum  res  in  propria  specie 
(piaeritatœ  non  sufiicit  fratrum  meris  necessitatibus  explendis, 
tnnc  hoc  solum  casu  si  sporite  et  libère  a  benefaotoribus  sine 
scandalo  sieut  asserilur,  pro  génère,  sive  pro  re  quaîritata  in 
!  ropria  specie,  offeratur  pecunia,  et  dummodo,  si  rem  illam 
h  lud  habeat  benefactor,  non  qu^vratur  pro  illa  obiilum,  a 
(luajstatore,  ad  tempus  permitti  potest,  hoc  adjecto  mandato, 
ipiod  ciiius  collecta  eleemosyna  pecuniaria  deponere  faciat 
t-pud  syndicuTi  nomine  dantium,  et  per  syndicum  vel  susti- 
t'itum  ejus  expendatur  taniummodo  pro  illo  génère  quentato, 
iiro  quo  et  non  pro  alio  obu!a  benefactores  obtulerunt  :  si 
pro  panem  e.  g.  panem;  si  pro  vino,  vinum;  si  pro  cera, 
ceram  eniît,  et  non  aliud. 

HaeCjB.  Pater,  quse  submisso  animo  S.  V.  humilis,  accepi  ab 
oraculis  ipsiusmet  S.  V.  in  cujus  persona  omnes  uniuntur, 
lerminantur  et  loquuntur  gloriosi  praedecessores  vestri  romani 
ponlifices,  accepi  ab  oraculis  istius  S.  apostolicae  Sedis  super 
leujula  fratrum  minorum  omni  tempore  constanter  ad  puri- 
latem  ejus  tuendam  emissis;  ethaud  valere  mihi  videtur  quod 
hoiiie  in  plurimorum  resonat  ore  :  hic  dies  aliam  vitam  aflert; 
\ulgo  i/amo  in  altri  tempi.  Tempus  est  idem,  Bme  Pater 
torsan  ego  sum  alius.  Experientia  etiam  hodieque  docet, 
(juod  ubi  observentur  et  régula  seraphica  et  istius  S.   Sedis 


constitntiones  et  declarationes  regulam  ipsam  exponentes 
tueiilesque,  niliil  fralribiis  delicit.  Paupertas  ordinis  seiaphici 
B.  P.  licel  altissima,  est  paupertas  riimis  felix  et  exigit  obser- 
vari  a  professoribus  suis,  tune  habent  fratres  minores  tolum 
muiîdum,  qui  eis  inservil,  bab(n)t(]ue  victui,  vestitui  et  cullui 
plusipiaiii  necessarium,  etiamsi  qui  tueriiil  ab  iis  qui  a  reli- 
gione  videntur  alieni.  DicanI  ipsi  Tusc.iae  fratres  minores  qui 
usqut!  dum  slrieiiores  se  tenuerunt  in  regulam  et  in  istius 
S.  Sedis  declarationes  et  ordinationes,  nunquam  eis  aliquid 
et  quoad  syndicos  et  quoad  res  necessarias  déficit,  et  eo  lem- 
pore  solum  eonqueri  cœpere  quo  minus  ferventes  in  regnlaî 
observalione  se  |)iadMu;runt.  Attameii  B.  P.  regulam  fralrum 
minorum  ante  pedesS.  Sedis  posuit  meus  seraphicus  patriar- 
cha  ;  (piodcuuique  super  eam  dis()0,-uerit  S.  V.  dispositum 
veneramur  velut  a  divo  Petro,  imo  a  Jesu  Christo,  cujus  vices 
vicaiii  in  terris  geril  S.  V. 

Datum  ex  conventu  S.  Fiancisci  ad  Uipam  Tyberis,  23 
augusti  iMb.  — Fr.  Venantius  a  Celano,  procurator  generalis 
ordinis  Minorum  observanlmm  reformatorum. 

Sacra  Congregatio  ad  suprascripta  dubia  sequentem  in 
moduui  re.«pondendum  censuit  : 

Ad  1.  et  2.  Nerjalive. 

Ad  3.  Recurrendum  in  casibus  particularibus  docto  de  ne- 
ccssitale  respecHvi  conventus. 

Ro!n<e,  1  decembris  1845. 

1782.  Super  natalium  defectu. 

PresbyterRodulphus  Liitenekr,  frater  jam  professus  ordinis 
S.  Francisci  capucinorum  annorum  34,  in  ordine  autem  a 
ssxdecim  annisexistens  provinciae  AustnacoHungaricœ  ingre- 
mialus,  humiliter  expouit  per  plures  jam  anuos  in  diversis 
conventibus  tum  lectoris  philosophise  tum  concionatoris  ac 
confessarii  muncra  adimplevisse,  ita  quod  a  palribus  detinito- 
ribus  pro  administrando  guardianatus  officio  candidatus  sit. 

Cum  autem  P.  S.  orator  prius  in  illegitinio  thoro  natus  cano- 
nice  sublatus  fuerit  per  professionem  religiosam  ab  irregula- 
ritatis  iinpedimenlo  et  in  presbyterum  ordinari  quidem  po- 
tiierit,S.  V.  humillimesupplicat  ut  quippe  sublato  ad  sacros 
suscipiendos  ordines  irregularitatis  defectu,  dignetur  quidem 
ad  orticium  superioratus,  nonobstante  irregularitatis  praidiclae 
impediinenlo,  eum  dispensare. 

Ex  audientia  SSmi,  die  19  decembris  1845.  SSmus  annuit, 
arbitrio  P.  provincialis,  pro  dispensatione  a  praefata  irregula- 
ritaie  ex  natalium  defectu  proveniente  ad  etfectum  ut  ad 
guardiani  ofticium  servatis  aliis  jure  servandis  eligi  possit. 

Roniœ,  etc. 

1783.  De  SEDiBus  in  Ecclesia  non  collocanbis. 

Filippo  Felici  attualmente  priore  nella  comune  di  Onano, 
diocesi  di  Acquapendente,  supplichevole  rivolgesi  aile  EE. 
"VV.  RR.  implorando  la  grazia  facollativa  a  propria  disposi- 
zione  di  avère  due  sedie  nella  chiesa  di  quel  convento  appar- 
tenente  ai  PP.  MM.  Riformati,  ov'egli  abitando  in  prossimità 
in  un  colla  di  lui  famiglia,  concorre  aile  S.  funzioni. 

Spera  l'oratore  di  essere  esaudito,  tanlo  più  che  sin  de 

(1782).  Capucins.  Irrégularité.  Quoique  la  profession  religieuse 
efface  l'irri^gularité  de  bcliardise  en  ce  qui  couceriie  l'ordirialion, 
l'exclusion  de  la  supériorité  subsiste.  Le  présent  induit  accorde 
dispense  à  un  capucin  de  la  province  austro-hongroise. 

(1783).  Efjlises.  Chaises  fixes.  Le  prieur  de  la  commune  d  Onano, 
diocèse  d'Aquapendente,  demande  l'autorisation  de  placer  deux 
chaises  fixes  dans  l'église  des  Franciscains  réformés,  dont  il  est  le 
procureur.  La  S.  Congrégation  refuse,  parce  que,  la  chapelle 
étant  fort  petite,  les  chaises  fixes  sont  gênantes  pour  faire  les 
cérémonies.  Rome,  5  janvier  18'i(i. 


607 


DECRETS   INEDITS 


608 


molto  tempo  a  qiiesla  parle  ha  il  bene  di  esercilare  l'ofticio 
del  proctiraiore  di  quel  convento. 

Yotum  procuratoris  gencralis.  Non  debere  sedes  esse  in 
ecclesia  exlra  lempus  concionum  jain  staluit  ista  S.  Congre- 
gatioEE.  et  RR.  die  7  aprilis  in  Januen.  cl  si  qna>  fiierinl  in 
ecclesiani  regularium,  iicet  eadeni  isla  S.  Ccmgregaiio,  die 
22  marlii  I6n3  in  .4sswi>n.  declaraverit  non  posse  superiores 
regulares  a  loco  solilo  eas  removere,  nisi  cum  circumspec- 
tione,  debenl  tainen  sollicite  altendere  superiores  regulares, 
ait  Matheucci  (cap.  12,  n.  i8),  ne  in  suis  ecclesiis  ea  de  causa 
rumores  et  scandalaoriantur,  et  in  casu  procédant  juxla  eve- 
nientes  circuiiistantlas. 

Cum  eniin  in  ecclesia  fratrum  Minorum  Immsculatae  Vir- 
ginis  Conceptione  terrje  Onani  sex  sint  familia^,  inter  quas 
comprehtMiililur  familia  Felici  quœ  suas  retinent  sedes  ad 
numerum  docem,  super  his  nil  innovatum  est,  sed  cum  mullce 
aliœ  familiœ  promerent  in  médium  suas  ibidem  retinere 
sedes,  hoc  inhibuit  superior  localis  et  solum  quae  nisi  vi, 
saltem  temere  inlroducla?  fuerant,  idem  guardianus  amovit 
€  perché,  ipse  refett,  essendo  la  chiesa  si  piccola,  e  si  nume- 
roso  il  popolo  che  v'inlerviene,  tante  volio,  è  astretto  stare 
gran  parte  fiiori  di  chiesa,  non  potendo  questa  conlenerlo  : 
secoudamente  sono  di  distrazione  al  sacerdote  che  célébra, 
sono  d'impedimento  per  chi  vuol  confessarsi,  sono  d'impiccio 
quando  si  fa  la  via  Crucis  »  unde  guardianus  nec  sedes  sex 
famiiiarum,  quae  jam  ibi  erant  ab  ecclesia  amovit,  nec  ut  alia 
introducerenlur  permisit,  et  solum  quae  audacter  introducta; 
fuerunt  ejecit  ob  ejusdem  ecclesiœ  necessitatem,  hoc  est,  ob 
ejus  aneusliam  et  aliam  potiori  ratione  ;  sic  extra  concionum 
tempus,  quia  ecclesia  quae  est  donuis  orationis,  et  locus  habi- 
tationis  Dei,  esset  reducta  ad  formam  theairi  et  ad  locumdis- 
tractionis  tum  pro  sacra  mysteria  celebrantibus,  tum  pro 
christifidelibus  eisdem  assistentibus  ob  rumores  et  quandoque 
ob  scandala,  quae  oriuntur,  quibus  obviare  debenl  superiores 
regulares. 

Quibus  humillime  submissîs,  opinionem  teneo  oratoris 
preces  ea  potissimum  ratione  rejiciendas  esse,  quod  si  huic 
indulgealur,  lot  pervenerint  ad  istaiii  S.  Congregationem  pos- 
tulationes  hujusmodi,  quoi  sunt  familia»  paratae  ad  introdu- 
cendas  sedes  in  illam  parvam  ecclesiani.  Quod  si  ut  asserit 
orator,  munere  ipse  fungitur  procuratoris,  loco  tamen  Patris, 
qui  est  syndicus  aposlolicus  et  qui  moratur  extra  Onanum  in 
S.  Lorenzino,  cum  familia  Felici  suas  habeat  in  illa  ecclesia 
sedes,  nil  aliud  quaerat.  De  caetero,  etc. 

Datum  ex  conventu  S.  Francise!  ad  Ripam  Tyberis,  15 
decembris  18-45.  —  Fr.  Ven.  a  Celano,  procuralor  gencralis 
ordinis  Minorum  Reformatorum. 

S.  Congregaiio  episcoporum  et  regularium  rescrlbendum 
censuit:  .\07i  expedire.  Die  5  januarii  1846. 
Rom»,  etc. 

1784.  Irregularitatis. 

Antonius  Gots,  sacerdos  professus  ordinis  Minorum  diœ- 
cesis  Urgellen.,  exponit,  quod  degens  in  patria  sua  appellata 
Fons  in  dicta  diœcesi  exlra  claustra  ob  notissimas  Hispaniarum 
vices,  dictam  palriam  suam  superioribus  annis  nonnuUi  ar- 
mati  homines  petierunt,  ad  quorum  aggressionem  repellendam 
orator  cum  aliis  civibus,  non  multi  sane  utpole  parvi  loci 

(l'J84).  Homicide.  Irrégularité.  Antoine  Gols,  franciscain  espa- 
gnol, vivant  hors  du  cloître  par  suite  de  la  révolution,  fait  savoir 
qu'il  prit  les  armes  avec  les  autres  habitants  du  pays  pour  re- 
pou.-ser  des  brigands,  dont  un  fut  blessii.  Ne  sachant  pas  si  son 
fusil  a  causé  la  blessure,  il  demande  ad  cautelam  dispense  de 
l'irrégularité.  Grégoire  XVI  concède  la  dispense,  et  ordonne 
quelques  jours  de  retraite.  Rome,  30  janvier  1846. 


incolcP,  arniatus  eis  occurrit,  explosisque  utrimque  bellicis 
tormentis  uni  ex  aggressoribus  vnlnus  inflictus  fuit. 

Oratori  certo  non  constat  vulneratum  fuisse  inimicum  ho- 
niinem  a  suo  tormento,  sed  cum  ipse  inter  vulnerantes  certo 
fuerit,  veretur  ne  irregularisevaserit,  ideoque  humiliter  rogat 
S.  Vestram  absolulionem  ad  caulidam  a  prsedicta  irregulari- 
tate,  si  eam  forte  incurrerit,  atque  ita  tula  salvaque  conscientia 
vivere. 

Volinn  commissarii  gencralis  pro  Hispania.  Pro  informa- 
lione  et  voto  mihi  a  S.  C.  EE.  et  Reg.  commissis  S.  V.  humi- 
liter. (Juod  oratorem  cognovi  in  nostro  c;enot>io  Barcinonensi 
optimis  moribnsornatum:  postea  vero  cum  in  nostio  Manresae 
cœnobioa  recto  Iramite  alienuni  audivi,  utpote  transgrt'ssorem 
ordinum  sui  superioiis  in  rébus  ad  disciplinam  regulareni 
pertinentibus.  Nuncipsum  pœnitentemlego  in  suishuinillimis 
precibus  ;  sed  cum  antedicta  non  tam  pravitate  animi  quam 
ex  defeclu  aciualium  Ilispania3  circumstantiarum  evenisse 
cogilem,  non  immerito  judico,  quod  orator  inter  ar.gustias 
lluctuans  ne  pereat,  firmissima  spe  venia;  recurril  ad  securiiin 
portum  salutis  notoriœ  clementiic  S.  V.  quapropter  ipsum 
dignum  puto,  si  vera  sint  exposila,  gratia,  quam  supplicitir 
postulat,  nisi  aliter  benevisum  fuerit  S.  V. 

Romaj,  ex  cœnobio  S.  Andréa;  de  Fiactis  29  januarii  1846. 
—  Fr.  Joannes  Vilademunt  comm.  ap.  ord.  Minimorum  pio 
Hispania. 

Ex  audientia  SSmi  diei  dO  januarii  1846.  SSmus  annuit 
arbitrio  P.  commissarii  apostolici  etiaiu  per  subdelegandum 
pro  dispensatione  super  enunciata  irregularitate  postquam 
orator  spiritualibus  exercitiis  in  aliqua  religiosa  vel  ecclesias- 
tica  domo  vacaverit.  Contrariis,  etc. 

Romaî,  etc. 

1785.  Ordinationis  extra  tempora. 

11  vescovo  di  Bagnorea,  fondato  nel  privilegio  deWexlra 
tnnpora  che  hanno  i  regolari,  nella  prossima  trascorsa  dome- 
nica  ha  ordinato  due  studenti  conventuali  d'Orvieto,  l'uno  al 
diaconato  e  l'allro  al  sacerdozio.  Nel  leggere  egli  gli  attestati 
délia  cancellaria  d'Orvieto,  gli  parve  che  dicesse  che  quel 
vescovo  non  teneva  ordinazione  nel  sabbato  de'  quatlro  tem- 
pera, ma  rinviandola  nella  sera  di  domenica,  cioè  dopo  seguita 
l'ordinazione,  vide  che  cosi  non  diceva,  ma  invece  che  monsi- 
gnor  vescovo  non  teneva  ordinazione  se  non  nel  sabbato 
quattro  tempora.  Stando  cosi  le  cose,  si  accorse  che  non 
poteva  prevalersi  del  sudelto  privilegio  deWeilra  tempora  a 
norma  délia  costituzione  Imposili  nobis  délia  S.  M,  di  Bene- 
detto  XIV  e  che  tanto  egli  quanto  gU  ordinati  erano  incorsi 
nelle  censure  e  pêne  ecclesiasiiche,  per  le  quali  implora  dalla 
S.  V.  assoliizione  e  riabilitazione. 

(I7S5  et  1786).  Ordination  des  réguliers.  Evéque  du  domicile. 
Les  réguliers  doivent  recevoir  les  ordres  de  l'évéque  du  lieu  où 
ils  résident.  Si  le  prélat  ne  fait  pas  d'ordination,  le  chancelier  de 
l'évèché  en  rend  ir-moignage,  et,  avec  cette  atle»lation,  les  ordi- 
nands  peuvent  s'adresser  à  un  autre  évoque.  C'est  ce  que  prescrit 
la  constitution  Imposili  nobis  de  Benoit  XIV.  La  S.  Congrégation 
des  Evéques  et  Réguliers  écrit  à  Mgr  l'évoque  de  Bagnorea  : 
«  Votre  seigneurie  a  représente  que,  persuadé  que  les  réguliers 
ont  le  pri\ilége  de  recevoir  les  ordres  extra  tempora,  elle  a  or- 
donné, dimanche  de  la  Septuagésime,  deux  étudiants  de  l'ordre 
des  Conventuels  qui  demeurent  dans  la  maison  d'Orvieto.  Votre 
seigneurie  a  cru  que  le  certificat  de  la  chancellerie  épiscopale 
d'Orvieto  portait  que  l'évoque  ne  ferait  pas  d'ordination  le 
samedi  des  quatre-tenips  de  carême;  mais,  dans  la  soirée  du 
même  dimanche,  ayant  relu  le  dit  certificat,  il  se  trouva  que  le 
chancelier  disait  simplement  que  Mgr  l'évéque  d'Ovieto  ne  ferait 
d'ordination  que  le  samedi  des  quatre-temps.  S'apercevant 
avoir  agi  d'une  façon  irrégulière,  votre  seigneurie  a  demandé 
l'absolution  et  la  réhabilitation  tant  pour  elle-même  que  pour  les 
deux  religieux  qui  ont  été  ordonnés   Le  saint-père,  à  qui  on  a  dû 


609 


DECRETS   INEDITS 


610 


178U.  Sdi'EU  eodem. 

LiTTKUA  s.  C.  KPiscoro  BALisEoni'GiEN.  —  lia  esposlo  V.  S. 
elle  pei'suasa  tlcl  piivilegio  (lellV.rO-a  Icmpora  clie  credono 
avère  i  rrgolari,  nella  passata  domenica  dell.i  seltiiago!>iina 
lia  promossi  due  stiidenli  dell'ordinc  de'  Minori  Conventuali 
dimoiaiili  nel  coiiveiito  di  Ûivieto,  l'uiio  al  diaconato  e  l'allio 
al  sacen'ozio,  essendole  sernbrato  nel  leggere  l'aUeslato  délia 
caiictUeria  vesrovile  d'Orvieto  che  dieesse  non  tenere  quel 
veseovo  oi'diiiazione  nel  sabbalo  dolle  prossime  qualtro  lem- 
pore.  Sogg'ningeva  V.  S.  che  avendo  nella  sera  délia  stessa 
domenica  iu  cni  erasi  proceduto  alla  oïdinazioiie,  letto  di 
nuovo  queU'attestato,  si  era  avvediito  di  aver  preso  un  equi- 
voco,  giacclib  nel  niedesinio  si  csprimeva,  che  M^r  veseovo 
non  teneva  orJinazione  se  non  nel  sabbato  quatiio  teiiipora. 
Avendo  in  lai  modo  conosciulo  di  avère  operato  irregolar- 
menle  implorava  la  o|)poituna  assoluzione  e  liabilitazione 
tanto  per  lei  quanto  per  gli  ordinati.  La  Santità  di  N.  S.  cui 
se  n'è  dovuta  fare  relazione,  ha  benignamente  concesso  tanto 
a  V.  S.  quanto  ai  due  religiosi  promossi  l'assoluzione  da 
qualuijqufi  censura  che  siasi  poluto  iucorrere,  non  che  la 
dispensa  da  qualunque  irregolarità  ed  inabilitazione  e  pena 
contratta  per  lutte  le  cose  premesse,  riabililando  ancora  V.  S. 
ai  poniificali.  Vuole  peraltro  il  S.  Padre  che  V.  S.  faccia  una 
parte  ofliciosa  a  Mgr  veseovo  di  Orvieto  par  essere  rimasta 
lésa  la  sua  giiirisdizione. 

Romse,  15  iebruarii  1846. 

1787.  Ordinis  carthusianorum. 

Il  priore  délia  Certosa  di  Firenze,  visitatore  ordinario  della 
provincia  ili  Toscana,  espone  alla  S.  V.  che  nella  Certosa  di 
Fisa  vi  sono  deçili  abusi  a  togliere,  per  i  quali  è  d'uopo  inviare 
colàde'soggelticheabbiano  vero  spirito  monasiico,  maquesti 
non  possono  chiamarsi  dalle  l^ertose  fuori  di  Toscana  per  le 
difficollà  che  si  presentano  in  quello  stato  pel  riceviniento  di 
religiosi  forestier!,  e  da  quella  di  Firenze  unica  in  Toscana 
dire  la  Pisana,  non  puô  diminuirsi  il  numéro  attuale  dei 
professi  senza  perieolo  della  regolare  osservanza.  In  taie  stato 
di  cose  si  présenta  un  solo  rimedio,  ed  è  quello  di  accelerare 
la  professione  di  due  novizi  di  Fiienze  che  danno  speranze  le 
più  iusinghiere  ;  l'uno  si  è  D.  Alberto  Stefani  che  vesti  l'abito 
nel  maggio  4  8i4  e  l'altro  D.  Guglielnio  Masi,  già  religioso 
Domenicano  che  lo  riprese  in  settembre  1845,  ma  che  altra 
volta  erasi  fatto  Certosino  nel  1841,  avendone  dovulo  diniet- 

ea  référer,  a  bien  voulu  accorder  à  votre  seigneurie  et  aux  deux 
religieux  l'absolution  de  toute  censure  qu'on  ait  pu  encourir  la 
dispense  de  toute  irrégulirité,  inhabililalion  et  peine  contractée 
pour  les  choses  susdites;  il  a  aussi  léhabilité  votre  seigneurie  aux 
pontificaux.  Le  saint-pùre  veut  cependant  que  vous  vous  excusiez 
auprès  de  Mgr  l'éveque  d'Orvieto  de  ce  que  sa  juridiction  a  été 
lésée.  Rome,  ih  février  {84G.  » 

(1787).  Chartreux.  Dispense  de  quelques  mois  de  noviciat.  On  a 
rappoité  plus  haut  le  décret  de  Grégoire  XVI  qui  a  prescrit  deux 
ans  de  noviciat  pour  les  Chartreux,  sous  piiiiic  do  la  nullité  de  la 
profession.  En  184(i,  la  S.  Congrégation  reçoit  la  demande  qui 
suit  :  «  Le  prieur  de  la  chartreuse  de  Florence,  visiteur  ordinaire 
de  la  province  de  Toscane,  représente  qu'il  s'est  introduit  dans  la 
chartreuse  de  Pise  certains  abus  qui  exigent  qu'on  y  envoie  des 
sujets  animés  du  vérilable  esprit  monastique  ;  mais  qu'il  n'est  pas 
possible  de  les  trouver  dans  les  chartreuses  hors  de  Toscane,  à 
cause  des  obstacles  que  met  le  gouvernement  à  l'admission 
des  étrangers.  La  Toscane  n'a  que  deux  maisons  :  Florence  et 
Pise.  On  ne  peut  en  ce  moment  diminuer  le  nombre  des  religieux 
de  Florence  sans  mettre  en  péril  l'observance  régulière.  Le  seul 
moyen  qui  reste  c'est  d'avancer  la  profession  des  deux  novices  de 
Florence  qui  promettent  beaucoup;  c'est  Albert  Sl-faiii,  qui  a  pris 
l'habit  au  mois  de  mai  184i,  et  Guillaume  Masi,  ancien  dominicain, 


tere  l'abito  per  motivi  di  salutc  quando  era  già  prossimo  alla 
professione.  Aggiungc  poi  il  P.  visitatore  essere  ancor  più 
necessario  che  nuovi  soggetti  possano  inviarsi  presto  a  Pisa, 
in  quanto  che  in  aprile  venturo  professera  un  novizio  di  quella 
Certosa,  che  non  avendo  avuta  buona  educuzione,  renderà 
forsc  più  (lillicile  il  rimedio  de'  niali.  Supplica  perlaiilo  per 
l'aiitorizzazione  di  ricevere  le  due  professioni  anzidetle  (previo 
il  consenso  capitolare  de'  religiosi)  il  giorno  della  SSina  An- 
nunziiita  di  quest'anno,  dispensando  la  S.  V.  il  resiodel  iiovi- 
zialo  che  nella  sua  totalità  dovrebbe  essere  per  l'uno  e  per 
l'altro  di  due  anni. 

Il  P.  procuratore  générale  dà  il  favorevole  suo  voto  in  vista 
della  pietà  e  vera  vocazione  di  quegli  individui,  l'uno  de' 
quali  lia  211  anni  c  l'altro  40. 

Ex  au.lienlia  SSini  diei  13  februarii  184G.  SSmus  annuit 
arbitrio  P.  procuratoris  generalis,  seu  vice-procuraloiis  gene- 
ralis  etiain  persubdelcgandum,  pro  petila  dispensatione  juxta 
preccs,  einissa  a  praîfatis  novitiis  declaratione  sese  hujusmodi 
indullo  iili  velle,  eaquc  uiiacum  piœsenti  rescriplo  et  decreto 
executoriali  servetur  in  archivio,  et  fiât  adnotallo  in  libro  pro- 
fession ti  m. 

Roina3,  etc. 

1788.  Ordinis  capucinorrm. 

Il  sacerdote  Napoleone  N.  già  religioso  professo  de'  capuc- 
cini,  stando  in  Roma  nel  1830,  ebbe  l'obbedienz.i  pel  convento 
di  Genova.  Invece  peiô  di  recarsi  alla  sua  destinazione,  andô 
in  Francia  spogliandosi  prima  dell'abito  religioso,  e  dopo 
d'avermolto  vagato  per  la  Francia,  per  l'italia  ed  essere  per- 
fino  stato  in  America  a  fare  il  missionario,  ritornato  in  Francia 
e  stando  a  Brignoles  per  sorvegliante  del  seminario,  fece 
istanza  al  superiore  del  convento  de'  capucini  di  Crest,  per 
oltenere  la  sua  secolarizzazione  ;  e  questi  direttosi  al  veseovo 
di  Valenza,  di  fatto  glielaottenne.  Tulto  questo  si  deduce  dai 
costituti  fatti  al  medesiino  nel  tribunale  del  vicariato,  dal  quale 
venue  fatto  arrestare  e  tradurre  al  forte  S.  Angelo,  dietro 
requisiloria  della  corte  di  Francia. 

Il  debito  del  quale  fu  imputato  si  è  d'aver  fatte  moite  falsifi- 
cazioni,  e  fra  queste  anco  diverse  alterazioni  nella  fede  del 
conferitogli  ordine  sacerdotale. 

lequel  prit  l'habit  de  charlreux  en  IB'il,  et  le  quitta  pour  cause 
de  santé  au  moment  de  faire  profession;  il  l'a  repris  au  mois  de 
septembre  1845.  11  est  d'autant  plus  nécessaire  d'envojer  inces- 
samment de  nouveaux  sujets  à  Pise  qu'en  avril,  on  doit  faire 
professer  un  novice  qui  n'a  pas  été  bien  formé  et  rendra  peut- 
être  plus  difficile  la  répression  des  abus.  C'est  pourquoi  le  visi- 
teur demande  l'autorisation  de  faire  professer  les  deux  novices  le 
jour  de  l'Annonciation  de  cette  année,  avec  dispense  du  reste  du 
noviciat  qui  devrait  être  de  deux  ans  pour  l'un  et  l'autre.  Le 
chapitre  des  religieux  consent.  Le  procureur  général  est  favo- 
rable à  cause  de  la  piété  etde  la  vraie  vocation  des  deux  novices  ; 
l'un  a  "26  ans,  et  l'autre  en  a  40.  Grégoire  XVI  donne  la  dispense  ; 
toutefois  les  deux  novices  devront  déclarer  par  écrit  qu'ils  en- 
tendent user  de  cette  dispense;  leur  déclaratien  sera  déposée  aux 
archives  de  la  chartreuse  de  Florence  et  annotée  dans  le  registre 
des  professions.  Rom■^  13  février  1846. 

(il8)^).  Capucins.  Expuhion.  En  1830,  Napoléon  N.  profès,  se  trou- 
vant à  Home,  reçut  l'obédience  pour  le  couvent  de  Gènes.  Au  lieu 
de  se  rendre  à  destination,  il  alla  en  France,  quitta  l'habit,  et  cir- 
cula fort  longtemps  en  France,  en  Italie  et  jusqu'en  Amérique,  en 
qualité  de  missionnaire.  Etant  retourné  en  France  et  se  trouvant 
à  Brignoles  comme  surveillant  du  séminaire,  il  demanda  au  su- 
périeur des  Capucins  de  Crest  de  lui  obtenir  la  sécularisation; 
le  supérieur  recourut  à  Mgr  l'évèque  de  Valence,  qui  obtint  en 
eflet  l'induit  pontitical.  Tout  cela  résulle  de  l'interrogatoire  que 
Napoléon  a  subi  devant  le  tribunal  du  vicariat,  qui  la  fait  arrêter 
et  écrouer  au  fort  Saint-Ange,  sur  plainte  de  l'ambassade  fran- 
çaise. On  lui  reprochait  une  foule  de  faux,  entre  autres  diverses 
altérations  dans  les  lettres  de  prêtrise.  Relâché  après  six  mois  de 


17°    SÉBIE 


39 


611 


DECRETS    INEDITS 


612 


Dopo  sei  mesi  di  carcere  fii  messo  in  liberth,  ed  ora  trovasi 
per  elemosina  nel  convento  de'  capuccini  qui  iii  Roina. 

In  taie  stato  di  cose  fa  e^ili  istanza  onde  poler  recarsi  in 
America,  onde  quivi  esercitare  il  ministero  sacerdotale.  Sic- 
corne  peraltro  ha  egli  perdiito  il  docuinento  di  sua  secolariz- 
zazione  col  decreto  esccutoriale  del  vescovo  di  Valenza,  cosi 
ne  implora  uno  nuovo  riniesso  aJ  benevolum,  con  facolti  di 
celebrare  per  un  dato  tempo  anche  luori  di  chiostro  ed  in 
abito  di  prête  secolare  quanlunqiie  senza  titolo. 

I.a  sua  oondotta  è  slala  pessima,  t-ssendosi  reso  anco  reo 
di  furto  piii  e  più  volte,  per  oui  a  delta  del  superiore  de' 
capucini  di  Marsiglia,  se  non  fuggiva  di  Francia  sarebbe  in 
ga'era. 

Mentre  stava  in  segreta  nel  forte  S.  Angelo,  per  molti 
giorni  non  voile  prender  cibo,  tentando  di  morire  di  famé. 
Sono  poi  varii  mesi  che  trovasi  fra  i  capucini,  e  nulla  \\  ha 
in  questo  tempo  contro  di  lui,  anzi  il  P.  procuratore  générale 
lo  raccomanda. 

Sacra  Congregatio  rescripsit  :  Négative.  Die  13  martii. 

Ronia»,  etc. 


4789.  Sdper  transitu  ad  schismaticos. 

Geser.au  Observantium.  —  Il  p.  Ladislao  minore  osser- 
vaiite  nella  diocesi  di  Vilna,  amministrava  una  parocchia  in 
Polonia  in  tempo  délia  rivoluzione,  ove  compromesso  col 
governo,  per  evitarne  le  molestie,  e  secondo  i  consigli  avuti 
dal  P.  provinciale  de'  Basiliani,  tirniô  la  promessa  di  passare 
alla  chicsa  Kutena  nel  1831  ;  quindi  nel  1835  fu  costretto  a 
rendere  pubblica  la  sua  apostasia  ;  si  ricusô  peraltro  di  essere 
prête  ruteno,  e  cosi  dovette  da  secolare  portarsi  alla  propria 
casa.  Agitato  dai  rimorsi,  si  recô  in  Prussia,  poscia  si  pre- 
sentô  in  Vienna  a  Mgr  nunzio  per  riconciliarsi  colia  Chiesa 
cattolica.  Quel  prelato  lo  niandô  al  collegio  de'  gesuiti  di 
Gratz,  ove  fatti  gli  esercizi  spirituali  con  molta  edificazione, 
gii  concesse  il  passaporto  per  gli  stati  pontificii. 

Monsignor  nunzio  nel  trasmetlere  taie  religioso,  conosceva 
che  il  religioso  medesimo  si  è  direlto  al  convento  délia  Ma- 
donna  degli  Angeli  in  Assisi,  ove  attende  gli  ordini  di  questa 
S.  G.  de'  VV.  e  RR.  Si  è  pertanto  procurato  dalla  S.  Peniten- 
ziaria  il  necessario  rescritto  per  l'assoluzione  che  compiegato  al 
présente  si  trasmelta  a  V.  P.  e  siccome  il  dette  religioso  non 
pnô  tornare  in  Polonia,  V.  P.  lo  tara  coliocare  in  qualche 

prison,  il  a  élé  reçu  par  charité  dans  le  couvent  das  Capncins  de 
Home.  Dans  cette  position,  il  demande  la  permission  d'aller  en 
Amérique,  pour  y  exercer  le  ministère  sacerdotal.  Ayant  perdu 
son  induit  de  sécularisation  et  le  décret  eiéculorial  de  i'évèque 
de  Valence,  il  en  sollicite  un  nouveau,  remis  au  benevolum  recep- 
t'jrem,  et  le  pouvoir  de  dire  la  messe  hors  du  cloître,  en  habil  de 
prêtre  séculier,  et  sans  titre  d'ordination.  Sa  conduite  a  élé  fort 
mauvaise;  il  a  commis  plusieurs  vols,  et,  au  dire  du  supérieur  des 
Capucins  de  Marseille,  il  serait  aux  galères  s'il  ne  s'était  évadé. 
A  l'époque  où  il  était  au  secret  dans  le  fort  Saint-Ange,  il  re- 
fusa toute  nourriture  pendant  plusieurs  jours,  pour  se  laisser 
mourir  de  faim.  Depuis  plusieurs  mois  qu'il  est  chez  les  Capu- 
cins, sa  conduite  est  irréprochable;  le  procureur  général  le  re- 
commande. —  La  S.  Congrégation  rejette  la  demande.  Rome, 
13  mars  18i6. 

M7.^9).  Schisme  russe.  Absolulion  de  l'apostasie.  Un  franciscain 
administrait  une  paroisse  dans  le  diocèse  de  ViIna.  S'élant  com- 
promis dans  larévolulion  de  1831,  il  promit  par  écrit  d'entrer  dans 
1  égli-e  ruthène,  et,  en  183.Ï,  fut  obligé  de  rendre  son  apostasie 
publique.  Il  ne  voulut  pas  toutefois  être  prêtre  rutliène,  et  se 
retira  dans  sa  famille.  Tourmenté  de  remords,  il  alla  en  Prusse;  à 
Vienne,  le  nonce  lui  donna  un  passe-port  pour  l'Etal  pontifical. 
La  Pénilencerie  lui  accorda  l'absolution.  La  S.  Congrégation 
écrit  au  général  des  Observants  de  placer  ce  religieux  dans  un 
couvent  régulier  et  de  le  faire  traiter  avec  la  plus  grande  charité. 
Rome,  M  mars  1846. 


convento  di  osservanza,   facendolo  tratlare  con  lutta  carità. 
Darà  poi  relazione  di  quanlo  avrà  operato. 
Roni;e,  il  martii  1840. 

i700.  Transitcs  ad  statum  clericalkm. 

Fr.  Athanasius  Ramirez,  laicus  professus  ordinis  Eremita- 
rum  S.  Augustini  provinciœ  SS.  NN.  Jesu  in  Mexicana  repu- 
lilica,  exponit,  quod  ex  primo  suo  professionis  exordio  usque 
adhuc  (nenipe  ah  anno  18-20)  semper  liahuit  in  votis  ex  statu 
suo  laicaii  ad  clericalem,  si  Deo  placuerit,  ascendere  ;  qua- 
propter  cum  ipse  latinaî  lingua;  rudimentis  ediscendis  se 
applicaverii  et  in  pr*sens  inoralibus  disciplinis  et  studiis 
vacet,  superiori  anno  in  capitulo  provincial!  licentiani  a  vene- 
rabili  detinitorio  impetravit,  ut  juxta  constilutionem  fel.  rec. 
Clem.  PP.  X,  in  legibus  ordinis  expressam  posset  ad  S.  V. 
recursum  facere,  pro  ea  gratia  obtinenda,  assurgendi  nempe 
e  statu  laicaii  ad  clericalem.  Supplex  igitur  ad  clementiam 
B.  Vestrae  accedit,  ac  enixe  postulat  habilitationem  ad  sacros 
ordines  et  ad  presbyleraluin  inclusive,  servatis  servandis,  et 
non  obstante  professione  ab  eo  emissa  in  statu  laicaii. 

Ex  audientia  SSmi  diei  3  aprilis  1846.  SSmus  annuit  arbi- 
trio  P.  provincialis  cum  suo  delinitorio  pro  petito  transitu 
cum  solitis  clausulis. 

Romœ,  etc. 

1791.  Ikdulti. 

Maria  Crocifissa  Affatati,  monaca  Benediltina  del  vene- 
rabile  monastero  di  S.  Leonardo  nella  diocesi  di  Mono- 
poli, espone  che  trovandosi  nell'età  di  oltre  a  60  anni,  con 
indulto  apostolico  ottenne  per  causa  di  sainte  uscire  di  mo- 
nastero. Ora  per  sua  particolar  divozione  verso  il  suo  S.  padre 
londatore  e  par  curiosità,  desidererebbe  visitare  il  santuario 
di  Monte  Casino.  Supplica  quindi  V.  Bne  a  volere  concedere 
tanto  a  lei  come  alla  sua  nepote  Adélaïde  la  dispensa  délia 
clausura. 

Ex  audientia  SSmi,  die  3  aprilis  1846.  SSmus  annuit  arbi- 
trio  abbalis  ordinarii,  pro  petita  facultate  semel  tantum,  etc. 

Romae,  etc. 

1792.  DisPENSATio  super  befectu  «tatis. 

Il  Prussiano  Giuseppe  Bebber  desidera  entrare  fra  i  Gesuiti 
in  qualitk  di  coadjutore  temporale  ;  ma  siccome  gli  mancano 
cinque  mesi  al  compimeiito  di  anni  20,  che  si  richieggono 
dalle  regole  per  essere  ricevuto  come  taie,  supplica  la  S.  V. 
per  una  benigna  dispensa. 

Il  P.  procuratore  générale  dà  il  favorevole  suo  volo  ;  ed  il 
P.  Theiner  dell'Oratorio  ha  dato  le  più  favorevoli  informa- 
zioni  del  supplicante.  Il  P.  provinciale  poi  a  cui  si  rivolse  per 

{{^9\).  Induit  permettant  à  une  religieuse  bénédictine  d'entrer  au 
ilont-Cassin.  Les  monastères  sont  soumis  à  la  clôture  passive, 
laquelle  empêche  d'y  introduire  des  femmes.  La  S.  Congrégation 
reguit  la  demande  qui  suit  :  «  Sœur  Marie  Crucifiée  Affatati, 
religieuse  bénédictine  du  vénérable  monastère  de  S.  Léonard, 
diocèse  de  Monopoli  (royaume  de  Naples),  représente  que,  dépas- 
sant l'âge  de  60  ans,  elle  a  obtenu  la  permission  du  sortir  du 
cloître  pour  raison  de  santé.  .Maintenant,  par  dévotion  spéciale 
envers  son  saitit  père  fondateur  et  par  curiosité,  elle  désire  visi- 
ter le  sanctuaire  du  Mo^t-C'lS^in.  tille  supplie  donc  Votre  Sain- 
teté de  vouloir  bien  accorder,  tant  à  elle-même  qu'à  sa  nièce  Adé- 
laïde, la  dispense  de  la  clôlure.  »  Grégoire  .XVI  accorde,  au  gré 
de  l'abbé  du  .Mont-Cassin,  pour  u.ie  seule  fois.  Home,  3  avril  1846. 

(17'J2).  Convers.  Dispe.'ise  d'âije.  Les  décrets  du  Saint-Siège 
détendent  de  recevoir  les  convers  avant  l'âge  de  vingt  ans  révolus. 
Jose[ih  Bebber,  prussien,  désire  entrerchez  les  Jésuites  en  qualilé 
de  coadjuteur  temporel,  mais    il  lui  manque  cinq  mois   pour 


613 


DECRETS   INEDITS 


6i4 


essere  ammosso,  lia  coiulisceso  aile  istanze  ilel  niedesimo  ci 
senza  quel  iinppiliintuito  poiri'bbn  appa^iaie  i  siioi  voli. 

Ex  aiulienlia  SSmi  die  -21  aprilis  18'iG.  SSmiis  annuit  nrbi- 
trio  P.  piwpositi  peiinralis,  pio  polita  dispensalione  ad  cHec- 
tum  de  (pio  agilur.  Conliariis,  etc. 

Romae,  etc. 

1793.  Super  capitolo  geneuali. 

Fr.  Filippo  Angelucci,  vicarlo  générale  deirordine  Ercmi- 
tano  di  S.  A^ostino,  espone  os&eqiiiosanioiito  clie  nella  Pen- 
tecoste  del  18i7,  dovrà  celelirarsi  qui  in  Uoma  il  capitolo 
générale  per  la  scella  de'  niiovi  superiori.  Or  siocoine  è 
d'iiopo  spedire  un  aiino  prima  le  leltere  di  convocazione  per 
le  proviufie  di  Aniciica,  ne  dà  egli  quiudi  sin  da  ora  avviso 
alla  S.  V.  perché  possa  abbassare  al  medesimo  quegli  ordini 
che  nell'alta  sua  saviezza  giudicberà  convenevoli. 

Die  8  maii  1840.  Scribatur  P.  vicario  generali  ad  mentem  : 
mens  est,  che  il  S.  Padre  l'autorizza  ad  invitare  al  l'uturo 
capitolo  i  vocali  di  America  colle  opportune  caulele  allincbè 
non  si  abbiano  ad  incontrare  ostacoli  per  parle  di  quel 
governi. 

Roniœ,  etc. 

i7'Jl.    OllDINIS    PR.EDICATORUiM    IN    CIIILE. 

Fr.  Franciscus  Alvarez,  prior  et  vicarius  generalis  conventus 
de  rigidaobservaiitia  ordinis  PrEedicatorum  in  civitaleS.  Jacobi 
de  Chile,  huuiillime  exponil,  quod  ipse  religion!  ac  reipnblicae 
cupiens  iriservire,  slaluta  ordinis  servare,  nec  non  stabilitati 
et  incolumitati  prsedicii  conventus  considère,  animurn  appulit 
ad  coliegium  seu  seminarium  erigendum  in  quo  centum  et 
ultra  juvenes  alumni  una  cum  respeclivis  magistris  et  lecto- 
ribus  eos  edocturis  possent  commorari.  Antequam  vero  pro- 
grederetiir  ad  ulteriora,  totuni  negotlum  submisit  orator 
délibération!  capiluli  conventuaiis  et  ab  eodein  fuit  libenter 
approbalum.  Pro  fundando  enim  enunciato  collegio  seu  semi- 
nario  locus  est  salis  aplus  et  commodus,  vineto  contiguus  et 
horto  ejusdem  conventus.  Ibi  possunt  fcdificia  construi  et 
caetera  domui  studiorum  necessaria  stabiliri,  quin  vel  minime 
laedatur  monasterium,  aut  aliquod  detrimentum  accipiat 
neque  in  liabilationibus  neque  in  observanlia.  Pro  expensis 
autem  necessariis  ad  fundationem  extant  duo  praedia  rustica 
quee  proventus  suppeditant  ad  communitatis  sustenlalionem 
et  quorum  residua  ad  levamen  pauperum  supersunt.  Ex  his 
ergo  residuis  licet  incertis,  spem  habet  orator  rigorosa  adhi- 
bita  œconomia  posse  enuncialis  expensis  occurrere,  eo  vel 

atteindre  le  complément  des  vingt  ans.  Le  P.  Theiner,  de 
rOraloire,  a  fourni  de  très-bons  renseignements.  Le  provincial 
est  di^posé  i  recevoir  le  prussien,  et  le  procureur  géniîral  est 
favorable.  —  Grégoire  XVI  donne  la  dispense.  Rome,  24  avril  1816. 

(1793).  Auguslins.  Chapitre  général.  Coiivocntion  des  Américains, 
Les  statuts  des  Auguslins  prescrivent  d'envoyer  les  lettres  de  con- 
vocation en  Amérique  un  an  avant  la  réunion  du  chapitre  géné- 
ral. Le  général  représente  qu'à  la  Pentecôte  de  1817  ou  devra 
tenir  à  l\ome  le  chapitre  généial  pour  élire  de  nouveaux  supé- 
rieurs. Comme  il  faut  envoyer  un  an  auparavant  les  lettres  de 
convocation  pour  les  provinces  d'Amérique,  le  général  en  pré- 
vient le  Saint-Père,  pour  qu'il  veuille  donner  ses  ordres. Gré- 
goire XVI  permet  d'appeler  les  électeurs  d'Amérique  au  prochain 
chapitre  général,  en  prenant  les  précautions  qu'il  faut  pour 
éviter  les  obstacles  de  la  part  des  gouvernements.  Rome  8 
mai  1846. 

(1794).  Dominicains.  Sanliayo  du  Chili.  Collège.  Grégoire  XV[ 
permet  l'érection  d'un  collège  pour  élever  une  centaine  déjeunes 
gens.  Les  religieus  de  l'ordre  pourront  être  professeurs  de  gram- 
maire, de  littérature,  de  rhétorique,  etc.  La  juridiction  de  f'ordi- 
naire  et  du  curé  est  sauvegardée.  Cet  induit  montre  une  fois  de 
plus  que  la  direction  des  collèges  d'éducation  ne  déroge  pas 
essentiellement  à  l'ordre  de  S.  Dominique.  Il  s'agit  ici  des  reli- 
gieux du  grand  ordre  et  non  de  tertiaires. 


magis  quod  opns  non  erit  stalim  absolvendum  neque  hoc  vel 
llo  (lato  tempore,  sed  lente  ac  prout  circnmstantiaî  feront. 
Tandem  pro  jnvennm  snslentiitione,  pro  stipendiis  professo- 
rnin  siecularium  qui  cathedras  illas  moderabuntnr,  quarnm 
regimen  non  possent  ndigiosi  vere  idonei  praisiare,  nec  non 
pro  reliquis  necessariis  compulandie  sunt  alumnoruni  pen- 
sionesa  quibus  illa  tantuin  pecnniae  snnnna  exigetnr  qna?  ad 
similes  erogationes  sudiciens  judicabitur,  quin  hoc  impedi- 
nientum  atlerat  ne  aliqni  juvenes  pauperes,  si  possibilitas 
adsit,  gratis  recipianlur. 

Colleirium  seu  seininarinm  fruetur  capella  et  oratûrio  ad 
nsuin  cominodumque  collegialium  et  ceterorum  ipsi  collegio 
addictorum,  nec  non  inlerduin  aiiorum  eliani  de  publico 
praMer  alias  omnes  officinas  qna;  necessariae  existimabuntur. 

Haic  scientiaî  docebnntur,  ncmpe,  grammatica,  hnmanio- 
res  literœ  seu  rhetorica,  philosophia,  tlieologia,  jus  canoni- 
cum  et  romanum  seu  civile,  geographia,  ceteraeque  literaî, 

Unns  ex  religiosis  prœdicti  conventus  exclusive  rectoris 
munere  fungelur. 

In  lectores  sen  praeceptores  donec  in  propria  observantiae 
domo  religiosi  ad  id  idonei  non  fuerint,  alii  extra  ipsnm 
eligentur,  atque  onus  eosdem  persolveiidi  ipsi  conventus 
injungetur. 

Quo  hisce  stipendiis  aliisque  expensis  occnrrentibus  pro 
juvenum  snstenlatione,  inservienlium  salariis  solvcndis  aliis- 
que id  generis,  pensionislœ  pariter  in  seminarium  excipientur 
qui  eam  pecnniae  sinnmam  (|uotannis  suppeditabunt  quœ 
necessaria  ad  bujusmodi  snmptus  subeundos  visa  fuerit; 
attamen  notabilis  juvenum  nobilium  sed  e  classe  indigentium 
gratis  seu  ex  eleemosyna  alentur. 

Rector  ac  praeceptores  seu  lectores  religiosi  ab  illa  familia 
religiosa  eligentur.  Ili  po^tremi,  nempe  magistri,  in  eodem 
seminario  morabnntur  durante  munere,  seu  dum  in  juvenibus 
edocendis  sese  exercuerint  ;  verum  in  claustro  observantiae 
utpote  huic  vel  finilima  cubatum  ire  oninino  debebunt.  Hector 
autem  in  eo  semper  moram  ducet  una  cum  alio  religioso 
presbylero  qui  veluti  socius  ac  minister  sibi  praesto  erit,  nec 
non  cum  uno  vel  duobus  religiosis  laicis  qui  ad  rem  domes- 
ticam  et  ad  cetera  omnia  quae  ad  illud  seminarium  perti- 
nebnnt  sedulo  incumbant. 

Quamobrem  cum  de  opère  agatur  maxime  desiderato  ab 
incolis  omnibus,  a  gubernii  prajsidibus  et  ab  ipso  diœcesis 
ordinario,  Civn  etiam  de  ntilitate  erga  juvenes  religione 
scientiisque  erudiendos  per  hnjus  collegii  ereclionem,  baud 
dnbitaii  queat,  humiUimus  orator  nomine  etiam  suoruni  reli- 
g'osorum  sanctitatem  tnam  deprecatur  ut  opporlunas  ac  ne- 
cessarias  facultates,  servata  tamen  jam  exposita  méthode, 
velii  de  benignilate  apostolica  impertiri. 

Dubium  :  Se  ed  in  quai  modo  p'ssa  annuirsi  all'iitanza  del 
R.  P.  maestro  Francesco  Alvarez,  priore  e  vicario  generali  dei 
Domenicani  in  S.  Jacobo  del  Chili  nel  caso  ? 

In  congregatione  generali  diei  6  marlii  I8i6  referenfe  Emo 
Orioli,  Emi  patres  rescripserunt  :  Affirmallve  el  ad  mentem, 
mens  est. 

d.  Quod  collegii  tantum  et  non  seminarii  nomine  donetur. 

2.  Quod  ita  stabiliatur  collegii  existentia,  ut  jurisdiclionum 
collisio  evitetur  suumque  cuilibet  jus,  ordinario,  scilicet 
parocho,  et  religiosis  sartum  tectnmque  servelur. 

2.  Quod  domesticuminlraœdificii  sepla  concedaturerigendi 
oraiorium  facultas,  non  autem  publicum. 

Et  facta  praemissorum  relatione  SSmo  D.  N.  Gregorio 
PP.  XVI  in  audienlia  habita  die  13  martii  1846.  Sanctitas  Sua 
resolutionem  S.  C.  confirmavit,  ac  propterea  necessarias  et 
opporlunas  facultates  ad  illius  executionem  bénigne  impertita 
est.  Contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Romae,  etc. 


615 


DECRETS    INEDITS 


616 


1795.  Redictionis  missarum. 

Il  priore  e  i  religiosi  sacerdoti  Agostiniani  scalzi.  compo- 
nenti  la  faniiglia  del  convento  di  Gesù,  Maria  e  Giuseppe 
nella  diocesi  di  Trapani  lu  Sicilia,  espongono  che  per  deler- 
niiiiazione  di  piii  capiloli  generali  confeimati  dalla  S.  Congre- 
gazione  de'  VV.  e  RR.  sono  stali  per  molto  tempo  ag^'ravali 
dalla  celebrazione  di  83  messe  per  ogni  religioso  defoiilo  délia 
Palermitana  provincia,  lo  che  semore  con  piacere  si  èeseguiio 
perché  molli  religiosi  componevano  la  délia  comiinilà.  Or 
pero  chè  i  sacerdoti  di  dillo  convento  non  ascendono  che  a 
numéro  sei  ed  essendo  poverissimo  c  neU'indispensabile  cir- 
costanza  di  riparare  aile  fabbriche  del  convento,  che  inimi- 
ncnle  rovina  minacciano,  e  per  ciii  la  somma  relata  ascende 
ad  once  700,  non  trovasi  quindi  più  in  stato  di  adempiere  il 
peso  di  cui  si  è  parlalo.  Perlochè  si  supplica  la  B.  V.  perché 
si  compiaccia  assolvere  per  Tavvenire  dal.'accennata  obbliga- 
zione,  o  almeno  ridurre  ad  uno  scarso  numéro  quello  di  messe 
83  sopraindicale,  supplendosi  il  suffragio  per  li  trapassali 
religiosi  con  allre  pie  opère  e  dal  tesoro  délia  Chiesa. 

Ex  audientia  SSnii  die  27  marlii  1846.  SSmus  annuit  arbi- 
Irio  ordinarii  allenlis  pecuiiaribuscircumstantiis  pro  facultate 
indulgendi  ad  decenniuin  ut  quilibet  sacerdos  famili;e  dicti 
conventus  celebret  très  missas  in  morte  cujusque  religiosi 
memoralas  provinciae. 

Rorna;,  etc. 

1796.    SCPER   NOTITIATO. 

Fino  daU'ottobre  dell'anno  scorso  lo  spagniioto  Giovanni 
Folen  di  anni  30  ritrovasi  nel  coUegio  generalizio  dei  iMerce- 
dari  di  questa  dondinante;  e  siccome  desidera  di  assumere 
l'abiio  di  quella  reiigione  in  qualilà  di  converso,  si  rivolge 
alla  S.  V.  a  volersi  dcgnare  in  visia  délie  circoslanze  di  Spagna 
di  accord  irgli  la  facoltà  di  assumerlo  nel  sudetlo  collegio  e 
di  far  quivi  il  noviziato  e  di  emeltervi  la  professione,  venendo 
quindi  adoltato  dal  P.  générale  nella  provincia  di  Aragona 
quando  fosse  ristabilita. 

Il  priore  générale  insieme  aile  buone  informazioni  de!  sog- 
getto  dà  il  favorevole  suo  voto,  anco  perché  nel  collegio 
predetlo  non  \i  è  nessun  laico. 

Ex  audientia  SSini  die  6  marlii  1846.  SSmus  annuit  arbi- 
trio  P.  vicarii  generalis  (ordinis  B.  M.  V.  de  Mercedn)  pro 
petito  indulto,  dummodo  in  dicto  collegio  regularis  vigeat 
obiervantia,  et  orator  in  fornsa  juris  valida  declaret  sese 
hujusmodi  gratia  uli  velle,  et  sub  cura  probi  et  provecti  reli- 
giosi erudiatur.  Ceteruin  dicta  declaraiio  una  cum  praesenli 
rescripto  et  decreto  execuloriali  in  archivio  caute  custodiatiir, 
facta  etiam  aduotatione  inlibro  professionum.  Contrariis,  etc 

Romae,  etc. 

(1795).  Augustiiis  de  Sicile.  Messes  pour  chaque  défunt.  Plusieurs 
chapitres  génOraux  ont  prescrit  83  messes  pour  chaque  religieux 
défunt  de  la  province  de  Païenne.  On  a  volontiers  rempli  l'obli- 
g.ation,  parce  que  lacommunauté  était  nombreuse.  Réduits  main- 
tenaut  à  six  prâtre?,  la  maison  étant  fort  pauvre  et  menaçant 
ruine,  ils  demandent  l'absolution  de  cette  obligation,  ou  tout  au 
moins  la  diminution  du  nombre  des  messes.  Grégoire  XVI  permet 
pour  dix  ans  que  les  messes  pour  les  défunts  de  la  province 
soient  réduites  à  trois,  que  devra  dire  chacun  das  prêtres  du 
convent.  Home,  27  mars  1846. 

(179G).  Ordre  de  la  Merci.  Espagnol.  Noviciat  fait  à  Rome.  Jean 
Folen,  espagnol  âgé  de  30  ans,  se  trouvant  depuis  un  an  dans  la 
maison  généralice  de  Rome,  demande,  à  ra.son  de  la  situation 
de  l'Espagne,  la  permission  de  faire  le  noviciat  en  qualité  decon- 
vers  et  de  professer  dans  ladite  maison,  pour  ûlre  ensuite  agrégé  à 
la  province  d'Aragon  lorsqu'elle  sera  rétablie.  Le  général  trans- 
met de  'nons  renseignements.  —  Grégoire  XVI  permet,  sous  les 
clauses  d'usage.  Rome,  6  mars  18'i6. 


1797.    CARTnUSlANORD.M. 

Ex  audientia  SSmi  20  martii  1816.  Sanctitas  Sua  bénigne 
annuit  et  propterea  mandavit  commitli  P.  visitatori  apOîtolico 
enunciaiœ  Cartusiic  (^Fossanova)  ul  veris  existeniibns  nar- 
ralis  oratorum  precibus  pro  suo  arbitrio  et  conscienlia  indul- 
geat  pro  opportuna  facultate  ad  hoc  ut  monarhi  monasterii 
Fossanova;  uHicinm  confessarii  pro  viris  tantum  assumere 
possint  quatenns  ab  ordinario  loci  eis  conferatur,  ac  etiam 
veibum  Dei  pnedicare  de  licenlii  ejuîdem  ordinarii.  Contra- 
riis quibusciiinque  non  obslanlibus.  Hoc  autam  indulto  uti 
possint  dumtaxal  in  ecclesia  prœfali  monasterii. 

Roniie,  etc. 

1798.    Super  REASSCMPTIONK  HABTTDS. 

Trovasi  in  questa  citlà  un  sacerdote  Parmense  già  dell'or- 
dine  de' Servi  di  Maria,  che  deposto  l'abito  nella  soppressione 
degli  ordini  regolavi,  non  vi  ha  piii  fdto  rilorno  dopo  il  loro 
ripristinaniento.  Trovasi  nelia  età  di  sessantaquattro  anni  ed 
appellasi  Pellegrino  Ponloli. 

Oggi  mi  ha  espresso  un  vivo  suo  desiderio  di  vestire  cioè  di 
nuovo  l'abiio  dell'ordine  sudetto,  continuando  pero  a  rima- 
nere  nel  secolo,  perché  nella  reiigione  non  pntrebbe  avère 
lutta  quella  assistenza  e  riguardi  che  esigono  e  la  sua  mal 
ferma  salute  e  gli  incomodi  délia  vecchiezzi.  lo  espongo  alla 
Emza  V.  quesle  di  lui  brame,  non  avendo  per  mia  parte  nuUa 
in  contrario  per  essere  da  lei  bene  accollo  e  potendo  anzi 
altestarle  dfUa  buona  condolta  del  supplicanie. 

Sinigallia,  li  30  aprile  1846.  —  Gard.  Cagiano  vescovo. 

Voium  procuraloris  generalis.  Ordinis  nostri  constilutiones 
nuUo  modo  permitlunt,  ut  qui  sacro  habilu  vestitus  est, 
extra  claustra  degat.  Cum  ilaqae  orator  Peregrinus  Ponloli 
sub  hac  conditione  tantum  ordini  nostro  iterum  aggre- 
gari  cupiat,  ut  sacro  indulus  habilu  extra  monasterium 
morari  queat,  nihilque  dicat,  quid  ipse  in  bonum  ordinis 
praestare  possit,  et  velit,  ego,  ne  meo  consensu  contra  consti- 
lutiones agam  et  ordinis  causai  forte  gravainini  sim,  precibus 
ejus  non  adnuenduni  esse  arbitror.  —  Fr.  Albreinus  Maria 
Patschedeis,  procuralor  generalis  ordinis  servorum. 

S.  Gongregatio  episcoporum  et  regnlarium  ad  supplicem 
libellum  re^cnbendum  censuit  :  Non  expedire.  Die  \  julii  1846. 

1799.  Terth  ORDiNi.s  S.  Francisci. 

11  procuratore  générale  del  terzo  ordine  di  S.  Francesco 
espone  ciie  nel  giorno  24  giugno  1845,  nella  s\x-\  provincia  di 

(17971.  Chartreux.  Permission  de  prêcher  et  de  confesser.  Les  Char- 
treu\  de  Fossanova  sont  autorisés  à  confesser  les  hommes  et  à 
prêcher  dans  1  église  de  leur  monastère,  sous  1  approbation  de 
rOrdinaira.  On  trouvera  plus  loin  un  induit  qui  permet  de  con- 
fesser les  femmes. 

(1798).  Servites.  Il  serait  étrange  qu'un  religieux  sécularisé 
prit  l'habit  on  continuant  de  résider  dans  le  monde.  En  18i6,  le 
cardinnl  Cagiano,  évûiiue  de  Sinigallia,  écrit  ce  qui  suit  :  «  Ii  y  a 
ici  un  prêtre  de  Parme,  ancien  servite,  lequel  ayant  quitté  l'habit 
lors  de  la  suppression  des  ordres  religieux,  n'est  jamais  plus 
rentré  dans  sa  coir.niunauié.  11  a  tJt  ans  et  se  nomme  Pellegrino 
Ponloli.  Il  m'a  exprimé  un  très  grand  dé.-ir  de  reprendre  l'habit 
(le  son  ordre,  en  continuant  toutefois  do  vivre  dans  le  monde, 
parce  que  sa  mauvaise  santé  et  les  infirmités  de  la  vieillesse  récla- 
ment des  soins  qu'il  n'aurait  pas  en  communauté..  Je  puis  attes- 
ter la  bonne  conduite  du  recourant,  cl  n'ai,  en  ce  qui  me  concerne, 
aucun  motif  de  m'opposer  à  sa  deminde.  Caidinal  Cagiano, 
évéque.  Sinigallia,  30  avril  1846.  »  —  Le  procureur  général  des 
Serviles  s'oppose.  La  S.  Congrégation  refuse.  Rome,  1°'  juil- 
let 1.S46. 

(4799).  Tiers-ordre  régulier  de  S.  François.  Elections.  Le  procu- 
reur général  du  tiers-ordre  de  S.  François  expose  qu'un  chapitre 


617 


DECRETS    INEDITS 


618 


Dalmazia  ebbe  Itiogo  la  celebrazione  del  capitolo  provinciale; 
per  la  scarsezza  di  soggetli  coiifiruiarono  ncila  slessa  carica  di 
provinciale  il  \\  Giaciiito  MiKilinicli,  provinciale  che  conipiva 
il  suo  tiicniiio,  ed  iii  qiiella  ili  (Idiiiilore  il  1'.  Koniaiio  Ghc- 
roscovi  che  esercitava  pure  da  Ire  anni  lo  slesso  oHicio.  Eles- 
sero  inoltre  in  difiniiore  e  conferiiiaiono  priore  il  P.  Alionso 
Valloricli  che  f.iceva  da  presidi-nte  in  esso  capitolo  e  conie 
taie  non  poteva  nel  niedosiino  essore  oletlo  a  veniiia  carica. 

Essendo  le  sudotle  elezioiii  in  opposizione  aile  costiUizioni 
dell'ordine  che  vietano  a  pena  di  niillilit  il  conferire  cariche 
al  présidente  del  cupitolo  fuoviiiciale  (cap.  SD,  §  -i)  e  che 
per  coloro  che  hanno  compila  la  durata  dtlla  loro  carica  di 
provinciale  e  di  dtfiiiitore  che  si  eleggono  a  Iricnnio  (cap.  iH, 
§  2)  prescrivono  grinterslizi  di  tre  anni  per  poler  ess  re 
nuovaniente  eletti,  quindi  dovendosi  riguardare  coiiie  nulle 
le  suddette  eiezioni,  spetierebbe  all'oralore  procuratore  géné- 
rale provvedere  di  allri  soggetli  le  sudetto  cariche  (cap.  23, 
§  4  e  cap.  30,  §  3i).  Ma  coiiosceiulo  che  non  per  dis|)rtzzo 
délie  leggi,  ma  per  mancanza  di  soggeiti  ebbero  luogo  cosi 
fatte  eiezioni  e  non  avendo  soggeiti  meglioii  in  f]urlle  pro- 
vincie  dei  suunominaii,  trovandosi  in  piena  arnionia  ï  religiosi 
di  quella  provincia,  implora  quindi  dall'EE.  VV.  KR.  u!ia 
benigna  sanaloria  dclle  ripetule  eiezioni. 

Ex  audieniia  SSnii  diei  I7julii  1846.  SSmus  prœfatas  elec- 
tiones  sanavit  nec  non  acta  exinde  sequuta  plene  revaiidavit. 
Contrariis  non  obstantibns. 

Romae,  etc. 

1800.    OkDINIS   SS.    TRINITATIS. 

Fr.  Antonio  délia  Madré  di  Dio,  procuratore  générale  del- 
l'ordine de'  Tiinitari  scalzi,  per  com^ndo  del  capitolo  générale 
celebrato  li  10  maggio  e  seguenti  del  présente  anno  nel  con- 
vento  di  S.  Maria  aile  Fornaci  di  Roma,  espone  quanto 
segue  : 

Un  certo  P.  Ilario  sacerdote  professe  nell'ordine  de'  Tri- 
nitarii  scalzi,  ottenne  un  rescritto  di  perpétua  secolarizznzione 
spedito  li  27  agosto  183Q.  Spoglialo  dell'ahito  religioso  si 
porlô  in  sua  patria  nella  diocesi  d'ivrea,  ma  il  rescritto  otte- 
nuto  non  ebbe  mai  l'esecnzione,  per  cui  ccdesta  S.  Congrega- 
zione  per  le  istanze  di  Mgr  vescovo  d'ivrea,  il  quale  non  poteva 
tollerare  in  dioce.'^i  un  prête  cosi  scandaloso  e  di  già  sospeso 
a  Diulnis  da  sette  anni,  ordiiiô  al  Rmo  P.  superiore  générale 
dei  Trinilari  scalzi,  con  dispaccio  de'  3  dicembre  1843,  di 
rivestirlodeU'abito  e  di  porlo  in  un  convento  di  osservanza. 

Si  sono  fedelmente  eseguili  i  venerati  comandi  di  codesta 
S.  Congreg.izione,  ma  il  P.  Ilario  si  rende  ogni  giorno  viepiù 
incorreggihile  ;  e  quantunque  non  sia  stato  mai  riabilitato 
alla  celebrazione  délia  S.  messa,  pur  nondimeno  si  fa  beffa 

provincial  a  été  tenu  dans  la  province  de  Dalmaiie  le  24  juin  t8'i5. 
Par  manque  de  sujets,  on  a  réélu  le  provincial  et  un  d-^fiiiiteur  en 
charge.  On  a  nommé  défiiiileur  et  réélu  prieur  le  président  du 
chapitre.  Ces  éicclions  sont  en  oppostion  avec  les  statuts,  qui 
prescrivent  trois  ans  pour  élire  les  supérieurs  qui  ont  été  trois  ans 
en  charge.  C'est  la  nécessité,  et  non  te  mépiis  des  lois,  qui  a  fait 
agir  de  la  sorte. —  I.c  Saint-Père  revalide  les  élections  et  toutes 
les  mesures  subséquentes.  Rome, 17  juillet  Wi6. 

(1800).  Triiiitaire.  Procès  extra judiciare  pour  l'expulsion.  Un 
certain  P.  Hilaire  profès  de  l'ordre  des  Trinitaires  déchaussés, 
obtint  un  induit  de  séeulaiisation  perpétuel  e  en  date  du  27  août 
1830.  Ayant  quitté  l'haljit,  il  retourna  au  diocèse  d'tvrée,  son 
pays;  mais  l'induit  ne  fut  jamais  mis  à  exécut  on.  Mgr  l'évèque 
ayant  porté  plainte  conire  ce  prèlre,  qui  depuis  seiit  ans  était 
frappé  de  suspense  a  divinis,  la  S.  Congrégation,  par  dépêche  du 
0  déccmt)re  lSi3.  ordonna  de  lui  rendre  1  habit  et  de  le  placer 
dans  un  couvent  d'observance,  l.e  P.  Hilaire  se  montre  de  plus  en 
plus  incorrigible.  Quoiqu'il  n'ait  jamais  été  réhabilité  à  la  célé- 
bration de  la  sainte  messe,  il  se  moque  de  la  dispense,  et  insor- 
descit  in  censuris.  Sa  foi  est  suspecte,  sa   conduite  scandaleuse* 


di  tal  sospensione  e  Insrdrscil  in  censuris.  La  di  lui  fede  è 
sospctta,  scandalosa  la  vita,  c  disperato  il  ravvedimento,  per 
cui  è  una  pielra  di  scandalo,  e  pu6  divenire,  quantunque 
tenuto  sotto  strella  sorveglianza,  la  rovina  di  non  poehi 
religiosi. 

Volendo  l'ultimo  capitolo  générale  porre  un  pronto  riparo 
a  questi  danni,  e  riflu-llendo  aile  presenti  circostanze  dell'or- 
dine, le  quali  non  permelterebbrro  di  poter  eseguire  tutto 
(]uello  che  vienc  prescritio  nelle  costituzioni  pontiticie  e  del- 
l'ordine suU'espnlsione  degl'incorreggibili,  nella  sessione  VI, 
lia  stahilito  a  voti  pieni  di  scegliere  tre  sacerdoti  professi  ed 
u:i  quarto  in  defeclum  di  alcuno  dei  tre  primi,  i  quali  con 
facoltfi  da  oltenersi  specificamente  per  il  présente  caso  da 
codesta  S.  G.  potesscro  compilare  un  processo  suUa  vita  e 
costiuni  del  predetto  P.  Ilario,  e  quindi  presentarlo  alla  slessa 
S.  Congregazione,  allinchè  pronunziasse  la  sentenza  di  espul- 
sione. 

L'oratore  pertanlo  prega  di  concedere  ai  predetti  PP.  la 
facoltà  di  forinare  nelle  forme  débite  il  |)redetto  processo 
contre  del  P.  Ilario  sudetto  colla  condlzione  di  presentarlo 
quindi  a  codesta  S.  (l.  dalla  quale  devra  pronunciarsi  la 
giusta  sentenza  o  di  ergaslolo  o  di  espulsione  perpétua. 

Ex  audieniia  SSmi  diei  17  jiilii  1846.  SSiuus  annuit  ut 
a  religiosis  a  capiiulo  deputatis  fîat  juxta  preces  processus,  et 
ab  ei^dl^n  praevia  defensione  rei  procedatnr  nsque  ad  senten- 
tiam  inclusive;  quœ  tamen  ante  executionem  ad  S.  C.  remitli 
debeal  cum  relativis  actis.  Abslineant  vero  religiosi  deputati 
ab  iis  cognoscendis  quae  suspicionem  tidei  respiciunt,  eaque 
vel  ad  erdinarium,  vel  ad  sanctum  officiuin  deducant. 

Romae,  etc. 

1801.  Super  breviario. 

Il  P.Eduardo  Comas,  commissarioapostolicode'Carmelitani 
calzali  di  Spagna,  nmilmente  espone  che  tiovandosi  superiore 
al  convento  di  Ponzano,  nuovaniente  fondato  di  vita  perfet- 
tamenle  commune  e  di  esatla  osservanza,  e  concorrendo  ivi 
spontaneamente  (come  non  di  rado  accade)  sacerdoti  secolari 
0  per  far  gli  esercizi  spirituali  o  per  passar  qualche  tratto  di 
tempo  nel  raccoglimento  e  nella  osservanza  o  altri  fini  religiosi, 
con  loio  rammarico  non  possono  del  tutto  uniformarsi  alla 

tout  amendement  est  désespéré.  H  est  une  pierre  d'achoppement, 
et,  quoique  surveillé  de  près,  il  peut  perdre  plusieurs  religieux. 
Les  circonstances  actuelles  ne  permetlent  pas  de  remplir  toutes 
les  prescriptions  des  décrets  du  Saint-Siège  et  des  statuts  de 
l'ordre  sur  l'expulsion  des  incorrigibles;  le  dernier  chapitre  géné- 
ral a  désigné  trois  religieux  pour  l'aire  une  enquête  sur  la  vie  et 
la  conduite  dudit  Hilaire;  l'enquête  sera  souuiise  à  la  S.  Congré- 
sation,  qui  prononcera  l'arrêt,  condanniant  le  coupable  soit  à 
l'er^astule  soit  à  l'expulsion.  —  Le  Saint-Père  autorise  le  procès, 
iusqnes  et  y  compiis  ia  sentence,  laquelle  ne  sera  toutefois  mise 
à  exécution  qu'après  avoir  été  communiquée  à  la  S.  Congré- 
gation. Les  trois  juges  laisseront  i  l'écart  les  imputations  rela- 
tives à  la  suspicion  de  foi.  Rome,  17  juillet  1846. 

(1801).  Bréviaire  des  Carmes.  Induit.  Les  Carmes  réformés  ont  le 
éviaire  romain  de  S.  Pie  V.  Mais  la  litur;;ie  spéciale  des  églises 
latines  de  la  Terre-Sainte  a  été  conservée  parmi  les  grands 
Carmes.  La  S.  Congrégation  des  Evèques  et  Réguliers  reçoit  la 
demande  qui  suit  :  "  Le  P.  Edouard  Comas,  commissaire  apos- 
tolique des  Carmes  chaussés  d'Espagne,  expose  que,  se  trouvant 
supérieur  du  couvent  de  Pouzano  nouvellement  fondé  comme 
maison  de  parfaite  vie  commune  et  de  régulière  observance,  il 
y  \ieni  assez  souvent  des  prêtres  séculiers  pour  faire  des  retraites 
ou  passer  quelque  temps  dans  le  recueillement.  Ils  ne  pmvent, 
à  leur  grand  regret,  se  joindre  aux  religieux  pour  réciter  l'office 
vu  la  diversité  du  rite.  Le  recourant  demande  que  ces  prêtres  et 
tous  autres  ecclésiastiques  qui  viendront  dans  ce  couvent 
puissent  se  conformer  entièrement  au  bréviaire  carme,  lorsqu'ils 
réciteront  l'office  avec  les  religieux.  —  L'induit  est  accordé  pour 
trois  ans.  Rome,  1*  août  1846. 


br 


619 


DECRETS  INEDITS 


(i20 


recita  deU'ufficio con  i  religiosi  perla  diversilà  del  rito.  Perciô 
l'oratore  prega  la  Santilà  Voslra  che  i  delti  saceidoii  quanto 
altri  eccleilasiici  ivi  coiicorreraiino,  possano  pertettaïuente 
uniformarsi  al  breviario  Canuelilaiio  quante  le  volte  si  uni- 
raiiiio  a  salineggiare  cou  i  religiosi  sudetli. 

Es.  audienlia  diei  14  aiigusti  184G.  SSmus  bénigne  annuit 
pro  pelilo  induito  ad  Irieniiium  favore  ecclesiasticoriim  qui 
in  diclo  couventu  vel  ralione  exercitioniin  spiritualiuai,  vel 
ratione  couvictus  coniiuorabuntur.  CouUariis,  etc. 

Rooije,  etc. 

1;\>2.    SlPER    VENDITIONE. 

Giacomo  Yelletrani  laico  professe  deU'ordine  di  S.  Donie- 
nico,  stanzialo  nel  convento  di  Foligno,  espone  di  possedere 
nel  territorio  di  Foligno,  corne  erede  del  di  lui  defoiito  geni- 
tare  Angelo  Vell.'trani,  un  piccolo  terreno  olivato  del  valore 
incirca  di  scudi  50,  dal  quale  ritrae  tenuissimo  fruttato  che 
non  è  sufficienle  neppure  ai  suoi  piii  urgenli  hisogni.  D'al- 
tronde  ha  la  madré  non  solo  di  avanzata  età,  ma  di  piii  ati'elta 
da  lualattia  cronica,  che  stante  la  niancanza  assoluta  di  béni  di 
fortnna,  vive  in  una  vera  niiseria  sino  a  niancanza  del  neces- 
sario  sosieutaniento.  Vorrebbe  l'uniile  oralore  alienare  il  detlo 
fondo  per  sollevare  da  tanta  iniseria  gli  ullinù  giorni  délia 
infelice  génitrice,  per  cui  implora  dalla  S.  V.  la  facollà  di  poter 
fare  la  determinata  vendila. 

Ex  audientia  diei  21  augusti  1816.  SSmus  annuit  arbitrio 
ordinarii,  pro  t'aeiiltale  vendendi  diclum  fundum,  et  tradendi 
prelium  in  snbsidium  matiis  oraloris. 

Romae,  etc. 

1803.  Transitcs  ad  statcm  clericaleii. 

Fr.  Ferdinando  Maria  Vasquez  e  Fernandez  laico  professo 
de'  Minori  osservanti  di  S.  France^co  ed  appartenente  al  con- 
vento de'  l'P.  predicatori  di  S.  Antonio  de  Herhon  délia  pro- 
vincia,  non  che  dlocesi  di  Compostella  nella  Spagna,  espone 
che  avendola  supplicata  per  la  facollà  di  passare  dallo  stato 
laicale  al  cléricale,  atteso  che  si  trova  bastantemenle  versato 
nella  lingua  latina,  nelle  malerie  di  morale,  benignamente  »i 
è  degnata  esaudire  taie  sua  preghiera  nell'analogo  rescritto 
datato  li  22  maggio  corrente  anno,   cominesso  per  l'esecu- 

(180-1).  Vente  dune  terre.  Convers.  Tout  ce  que  le  religieui 
acquiert  après  sa  profession  appartient  à  sa  communauté,  sup- 
posé que  celle-ci  ait  qualité  pour  posséder.  «  Jacques  Velletrani, 
couvcrs  profès  de  l'ordre  de  S.  Dominique,  possède  sur  le  terroir 
de  Foligno,  comnip  héritier  de  son  père  aujourd'hui  défunt,  un 
terrain  phinié  d'oliviers  valant  environ  oO  écus  (2oO  l'r.)  Le  revenu 
est  fort  petit  et  ne  suffit  pas  aux  plus  urgents  besoins.  D'aulre 
part,  il  a  sa  mère,  fort  âgée,  alteinte  d'une  maladie  chronique, 
privée  de  tous  moyens  d'existence  et  vivant  réellement  dans  la 
misère.  Le  recourant  voudrait  vendre  le  terrain  pour  venir  en 
aide  à  sa  mère  pour  les  derniers  temps  de  sa  vie.  —  Le  Saint- 
Père  permet  la  vente,  au  gré  de  l'ordinaire.  Rome,  21  août  1846. 

(IbUJ).  Passage  d'un  convers  à  la  profession  cléricale.  Nouveau 
noviciat.  1-e  convers  qui  obtient  l'auturlsalion  de  passer  à  l'état 
clérical,  doit  renouveler  le  noviciat  et  la  profession.  Feidinand- 
Marie  Vasquez  et  Fernandez,  convers  profés  de  l'ordre  des  Obser- 
vants de  S.  François  et  appartenant  au  couvent  de  Herhon, 
province  et  diocèse  de  Conipostelle  en  Kspagne,  a  obtenu  du 
Sainl-Siége  la  permission  de  passer  à  l'état  clérical,  parce  qu'il 
est  suffisamment  versé  dans  la  langue  latine  et  dans  la  théologie 
morale.  Mais  l'induit  apostolique  prescrit  de  refaire  l'année  de 
noviciat  comme  clerc  dans  quelque  couvent  hors  d'Espagne  et 
de  renouveler  la  profession  à  l'époi4ue  voulue.  Les  circonstances 
présentes  ne  permettent  pas  au  recourant  de  remplir  ces  condi- 
tions. Il  demande  la  révocation  de  la  .clause  relative  au  noviciat 
et  à  la  profeision,  de  sorte  qu'il  puisse  suivre  sa  vocation  et  rece- 
voir sans  délai  les  ordres  mineurs  et  majeurs.  —  Le  Saint-Pere 
dispense  du  noviciat,  et  prescrit  un  mois  de  retraite  spirituelle 
avant  de  renouveler  la  profession.  Home,  28  août  1846. 


zione  al  P.  commissario  aposlolico  per  la  detla  Spagna,  co 
potestà  ili  suddclogare.  Vib  la  condizione  che  debba  innovare 
l'anno  del  noviziato  corne  chierico  in  qualche  convento  fuori 
dello  slesso  regno,  e  quindi  a  suo  tempo  emettere  la  nuova 
professione.  Per  le  ben  note  circostanze  non  puù  l'oratore 
escgnire  quanto  corne  sopra  gli  è  stato  ingiunto.  Quindi  sup- 
plica  S.  V.  perché  a  compimento  di  grazia  si  degni  logliere 
dall'accoidato  rescritto  la  succennata  condizione,  délia  rinno- 
vazione  cioè  del  noviziato  e  ddla  prolessione,  e  c.oA  subito, 
secondando  la  sua  vocazione,  possa  ascendere  agli  ordini  mi- 
nori e  Siigri. 

Ex  audientia  diei  28  augusti  18i6.  SSmus  annuit,  arbitrio 
P.  commissarii  etiam  per  religiosun»  subdelegandum,  pro 
facultate  dispensandi  oratorem  a  novo  novitiatu,  ita  tanien, 
ut  vacare  debeat  per  menseni  s[)iritualibus  exercitiis  et  deinde 
renovare  professionem,  servata  in  reliquis  omnibus  forma  ac 
lenore  prajcedentis  concessionis. 

Romai,  etc. 

1804.    OrDIMS   CASSlNENsrUM. 

D.  Benedetto  Tomasselti,  altuale  procuratore  générale  délia 
Congregazione  Cassinese,  per  commissioue  del  Kmo  P.abbate 
présidente  di  detta  Congregazione,  rappresenta  qualmentefin 
daU'epoca  del  capitolo  générale  tenulo  in  Monte  Cassinoil  14 
oltobre  del  1844,  essendo  stato  eletto  présidente  délia  Con- 
gregazione il  P.  abbate  Ermenelgiido  iMarchesi,  professo  di 
S.  Caterina  da  Siena,  si  venne  in  seguito  all'elczione  di  visita- 
tore  per  singole  provincie,  e  per  quella  di  Toscana,  venne 
eletto  il  P.  D.  Ferdinando  Ricci  abbate  e  professo  anch'esso 
del  nominato  monaslero  di  S.  Caterina  da  Siena,  e  perciô 
comprofesso  del  présidente.  Simile  elezione  contraria  aile 
costituzioni  Cassinesi,  non  fu  fatta  maliziosamente,  ma  dettata 
dalla  imponente  circostanza,  poichè  in  quella  provincia  di 
Toscana  non  vi  si  trovavano  che  quesli  so!i  due  abbati  com- 
p.'ûfessi,  ne  poteasi  scegliere  altro  abbate  di  altra  provincia, 
non  trovandosi  un  tal  casocoiiteinplato  nelle  accennate  nostre 
costituzioni.  Da  simile  inatlesa  irregolarilà  di  elezione,  ne  è 
accaduto  che  nella  dieta  tenutasi  nel  nionastero  e  badia  di 
Firenze,  ove  risiede  il  lodato  abbate  présidente,  il  giorno  di 
maggio  del  corrente  anno,  e  tenendosi  per  taie  congre.s£o 
dietale  riuniti  i  soli  visilalori,  corne  è  prefissso,  intervenue, 
corne  era  di  dovere,  il  P.  abbate  Ricci,  comprofesso  del  prési- 
dente. Il  congresso  fece  le  sue  sedute,  ed  esegui  le  sue  ope- 
razioni  di  promozione,  ed  altro  a  lenore  dei  bisogni  délia 
Congregazione,  ed  il  tutto  riusci  paciticamente  e  senza   il 

(1804).  Bénédictins  du  Monl-Cassin.  Elections.  Les  statuts  des 
comnnsnautes  religieuses  sont  le  plus  parfait  modèle  d'un  bon 
système  électoral.  On  y  remarque  les  plus  sages  précautions  pour 
empêcher  toute  pression  sur  les  votes.  Dom  Benoit  Tomasselti, 
procureur  général  du  Mont-Cassin,  représente,  au  nom  du  géné- 
ral, que  dans  le  chapitre  général  célébré  au  Monl-t;as^in  le  li  oc- 
tobre 1^4t,  on  élut  général  de  la  conijrégation  le  P.  .Marchesi, 
profès  du  monastère  de  Sienne;  en  même  temps  on  élut  visiteur 
de  la  province  de  Toscane  le  P.  Ricci,  abbé  et  profès  dudll  mo- 
nastère de  Sienne.  Les  statuts  défendent  d'élire  deux  profès  du 
même  monastère.  On  a  agi  de  la  sorte  par  nécessité,  vu  que  la 
province  de  Toscane  n'avait  que  ces  deux  abbés,  et  l'on  ne  pou- 
vait en  prendre  un  autre  dans  une  autre  province,  le  cas  n'étant 
pas  prévu  dans  les  statuts.  Ue  là  est  venu  que  dans  la  diète 
tenue  à  Florence  au  mois  de  mai  dernier,  le  P.  Ricci  intervint, 
quoique  co-profès  du  général.  La  diète  procéda  à  ses  opérations 
sans  aucune  réclamation  et  sans  concevoir  le  moindre  doute  sur 
la  légalité  et  la  validité  des  décisions.  Ce  n'est  que  plus  tard  que 
le  général  a  communiqué  son  anxiélé  au  recourant.  La  mort  de 
Grégoire  XVI  a  été  cause  qu'on  a  dû  différer  la  demande  pour 
obtenir  la  ratiticition  de  tous  les  actes  illégaux.  —  Le  Saint- 
Père  absout  des  censures  et  de  l'irrégularité,  pour  autant  qu'il 
est  nécessaire,  et  revalide  les  opérations  du  chapitre  général  et 
de  la  diète.  Home,  17  juillet  1846. 


621 


DECRETS  INEDITS 


622 


mininio  dubbio  siilla  lefjalilà  del  congrcsso  e  svia  validita. 
Dopo  qualche  gionio  il  K.  P.  al)b:ite  prosidenle  voile  fare 
coïKisci'iT  all'iimile  oratore  il  diibio  ii;>toj^!i  sulla  validita  dpj,di 
atli  dictali  per  la  circ;ostanz:i  acccnnala  dulla  prcsfii/.a  del  siio 
P.  abbate  Ricci  visitatore  comprofesso.  A  laie  parlncipa/jone 
ot-'iuiiio  riconobbd  l'osislenza  délia  illc^'alità  pd  invalidilàdfgli 
ait!  siidetli.Si  sarebbo  al  iiioiiifiito  l'alto  l'esposto  pcrolteriere 
la  necessaria  sanatoria,  ma  attcsa  la  iiiaspettata  morte  di  Gre- 
gorio  XVI,  convenue  sospenderc  la  snpplica,  attondendo  la 
elezione  del  nnovo  soninio  pontetice.  Ora  clie  la  divina  Prov- 
videnza  ci  lia  concesso  con  unlversale  npplauso  il  sonimo 
gerarca  nolla  ppi-sona  délia  S.  V.  non  rilaido  un  solo  istante 
a  ricorrei'e  a  V.  B.  es;>oire  con  tiilta  sinccrit.'i  l'accaduto  e 
chiedere  istantemente  ropporliina  sanatoria,  afïinchè  gli  atti 
délia  riferita  dietaoiten^'ano  qnella  validilà  che  è  necessaria 
1'  le  coscienzo  degli  abbali  inteivennti  al  noniinalo  congresso 
unitamente  al  présidente,  siano  assolteda  rpialunqiie  censura 
alibiano  incorsa.  —  S.  Calisto,  10  luglio  ISib.  —  D.  Benedetto 
Tominasetli,  abbate  procuratore  generak  de'  Cassinesi. 

Ex  audienlia  SSini  die  \1  juiii  ISUi.SSnius  bénigne  annuit, 
ac  propterea  abfolvit  a  censuris  et  pœnis  ecclesiasticis  qua- 
tenus  opus  sit,  onines  in  prœniissis  culpabiles,  et  cum  eisdem 
super  irregularitate  ad  cautelain  dispcnsavil,  nec  non  oninia 
et  singula  prifimissis  non  obstanlibus  plene  sanavit  et  revali- 
davit. 

Romae,  etc. 

1805.    SCPER   DEFECTC   «TATIS. 

Le  costituzloni  de'  PP.  Carmelitani  scaizi  esigono  che  i 
definitori  provinciali  abbiano  almeno  30  anni,  qnantunque 
non  si  parli  di  nullità  se  avviene  altritnenti.  Il  capitolo  cele- 
bratosi  in  quest'anno  nella  provincia  di  Piemonte  scelse  a 
taie  officio  il  P.  Gregorio  di  S.  Giuseppe  mancante  di  quel 
requisito,  e  questi  successivamente  intervenue  col  suo  veto  a 
tutti  gli  atti  a  oui  era  chiannato  in  forza  dell'assunto  impiego. 
A  togliere  ogni  dubbio  che  possa  esservi  in  proposito,  il  pro- 
curatore générale  supplica  la  vS.  V.  a  voiersi  degnare  di  sanare 
l'irregolarità  di  quella  elezione,  non  che  tutti  gli  atti  ai  quaii 
il  P.  Gregorio  di  S.  Giuseppe  prese  parte  corne  definitore. 

Ex  audientia  SSmi  die  24  julii  1846.  SSmus  annuit,  arbitrio 
P.  prsepositi  generalis,  pro  sanatione  praefatœ  electionis 
P.  Gregorii  a  S.  Joseph  in  definilorem  provincialeni  non 
obslante  œtatis  defectu,  nec  non  omnia  inde  subsequuta  acta 
quaj  ob  praemissa  fortasse  nuliitatis  vilio  obnoxia  esse  possent, 

Romae,  etc. 

1806.  Super  alienatione  legatorum. 

11  P.  vice-procuratore  générale  dell'ordine  de' Capuccini, 
ospone  che  essendo  venuto  in  cognizione  che  il  convento  di 
Nulvi  délia  provincia  di  Sassari  in  Sardegna,  teneva  già  da 
alcun  tempo  alcimi  legati  nulli,  di  cui  anuette  lo  stato,  perché 
intestati  ai  medesimi  capuccini  incapaci  di  polerli  ricevere   e 

(1805).  Carmes.  Dé finiteurs  protnnciaux.  Age.  Les  coDslHul'ions  des 
Carmes  déchaussés  prescrivent  l'âfie  de  trente  ans  pour  un  défi- 
niteur  provincial,  mais  elles  ne  parlent  pas  do  nullité  si  on  fait 
autrement.  Le  chapitre  de  la  province  de  Piémont  a  nommé 
définiteur  le  P.  Grégoire  de  S.  Joseph,  lequel  n'atteint  pas  ledit 
âge.  Il  a  rempli  toutes  les  attributions  de  sa  charge.  Afin  de  dis- 
siper tous  les  doutes,  le  procureur  général  demande  la  ratifi- 
cation de  l'élection  et  des  actes  subséquents.  —  Le  Saint-Père 
exauce  la  demande.  Rome,  24  juillet  l'44G. 

[i&OG].  Capucins  de  Sardaigne.  Legs.  La  pauvreté  in  communi 
dont  les  Capucins  font  profession  les  empoche  de  recevoir  les  legs 
en  leur  propre  nom;  mais  on  permet  de  les  attribuer  à  la  sa- 
cristie et  d'acquitter  les  messes  comme  si  elles  étaient  manuelles 
et  offertes  journellement  par  les  fidèles.  La  S.  Congrégation  reçoit 


desiderando  tanto  lui  quanto  il  provinciale  di  quella  provincia 
di  v(der  regolarizzare  l'ailare  senza  danno  délia  causa  pia,  per 
cui  già  ricorrevaal  vescovo,  ma  inntilmentecoine  daU'annessa 
snpplica,  perciô  prega  V.  S.  a  d-  giiarsi  di  concedere  la  ven- 
dita  degli  indicati  stabili  per  mezzo  del  sindaco  apostolico  ed 
a  noniiî  délia  S.  Sed(^,  e  quindi  iuipiegare  il  prodotto  ad  ese- 
cuzione  délia  mente  dei  tesiatori. 

Ex  audientia  SSnii  die  17  julii  1846.  SSmus  annuit,  arbitrio 
ordinarii,  pro  facullale  retinendi  hnjusmodi  pialcgata  noinine 
sacrarii  et  missas  ad  instar  niissarnni  adventitiaruni,  ita  taiiien 
ut  dicta  pia  legata  nuncnpentur  nomine  respectivorum  piorum 
testatorum  et  oninia  acta  fiant  noinine  S.  Sedis  per  syndicnin 
apostolicum,  cui  etiani  cominitlatur  bonorum  adminisiratio. 
Quod  si  aliqnos  fundos  vendi  expédiât,  ordinarius  niandet 
procedi  ad  peritoruni  iostimationeni  et  ad  edictoruni  affixio- 
nem,  et  deinde  de  resnltaniibus  referai,  expressis  fundis  alie- 
nandis  cum  respectivis  legatis. 

Uoniaî,  etc. 

1807.  Super  subsidio. 

P.  Felice  délia  Gava  sacerdote  capuccino  délia  provincia  di 
Bari,  espone  che  ora  egli  trovasi  in  patria,  per  essere  di  aiuto 
al  padre  decrepito  e  miserabile,  non  che  a  due  sorelie  nubili, 
che  senza  i  soccorsi  che  da  lui  ricevono  sarebbero  esposte 
per  la  loro  povertà.  Anzichè  chiedere  la  secolarizzazione, 
sarebbe  egli  contento  di  poter  rimanere  nel  convento  délia 
Gava,  ma  a  prolungare  quivi  la  suadimora,  converrebbe  che 
venisse  aggregato  alla  religiosa  provincia  di  Napoli,  alla  quale 
appartieue  per  origine,  abbandonando  in  lai  modo  la  provincia 
di  Bari  di  cui  è  alunno.  Si  rivolse  a  taie  oggetto  al  vicario 
générale  dell'ordine,  e  questi  gli  rispose  che  avrebhe  appa- 
gati  i  suoi  desideri,  quando  fosse  slato  ricevuto  dal  provinciale 
di  Napoli.  Ma  la  Gongregazione  di  quella  provincia  loescluse, 
dando  per  ragione  che  se  si  ammette  lui,  debbono  ammettersi 
anco  aliri  che  fecero  eguale  istanza.  In  taie  stato  di  cose, 
l'umile  esponente  si  rivolge  alla  S.  V.  supplicando  a  voiersi 
degnare  di  autorizzarlo  a  rimanersene  nel  convento  délia  Gava 
non  estante  la  suespressa  délibéra  délia  Gongregazione  délia 
provincia  di  Napoli. 

Ex  audientia  SSmi  die  10  julii  1846.  SSmus  annuit,  arbitrio 
P.  vicariigsneralis,  pro  facultate  indulgendi  religioso  oratori 
ut  in  praefato  conventu  ad  nutum  S.  G.  ad  efifectum  opitulandi 
patri  etsororibus,  ita  tamen  ut  ipse  habitualiter  inlra  clanstra 

la  demande  qui  suit  :  «  Le  vice-procureur  général  de  l'ordre  des 
Capucins  expose  qu'il  a  appris  que  le  couvent  de  Nulvi,  province 
de  Sassari  en  Sardaigne,  avait  quelques  legs  absolument  nuls 
parce  qu'ils  sont  eipressément  attribués  aux  Capucins,  qui  sont 
sans  capacité  juridique  pour  les  accepter.  Désirant,  comme  le 
provincial,  régulariser  l'alTaire  sans  nuire  à  la  cause  pie,  il 
s'est  adressé  à  Mgr  l'évêque,  sans  rien  obtenir.  Il  demande  la 
permission  de  faire  vendre  les  immeubles  par  l'intermédiaire 
du  syndic  apostolique  et  au  nom  du  Saint-Siége,  pour  employer  le 
prix  à  l'exécution  de  l'intention  des  testateurs.  »  —  La  S.  Congré- 
gation refuse  la  vente,  mais  permet  de  garder  les  legs  au 
nom  de  la  sacristie  et  de  ce  ébrer  les  messes  comme  des  messes 
éventuelles.  Le  syndic  administrera  les  biens  et  fera  tous  les  actes 
nomine  Sanctœ  Sedis.  Rome,  17  juillet  1846. 

C1S07).  Assistance  des  parents  accablés  parla  vieillesse  et  la  misère. 
Capucins.  Le  P.  Félix  de  la  Cava,  prêtre  capucin  de  la  pmvince 
de  Bari,  se  trouve  dans  son  pays  pour  secourir  son  père,  qui  est 
dans  la  décrépitude  et  la  misère,  et  deux  sœurs  nubiles  pareil- 
ment  pauvres.  Au  lieu  de  demander  la  sécularisation,  il  se 
contente  de  rester  au  couvent  de  la  Cava;  mais  le  conseil  refuse 
de  l'agrétîer  à  la  province  de  Naples,  parce  que  le  précédent  sus- 
citerait un  grand  nombre  de  demandes.  —  Le  Saint-Père  permet 
la  demeure  du  religieux  au  couvent  de  la  Cava  ad  nutum  S.  Con- 
gregationis,  pour  secourir  son  père  et  ses  sœurs,  sans  être  cepen- 
dant exempté  du  service  commun  du  couvent.  Rome,  10  juil- 
let 1816. 


623 


DECRETS    INEDITS 


624 


degat  et  a  servilio  communi  conveotus  non  eximatur.  Con- 
trariis,  e(c. 
Roms,  etc. 

1808.    ScPER  ISOCLTO   MANENW   EXTRA   CLAUSTBA. 

Marlino  Oreino,  vescovo  d:  Patli,  espone  come  lontano 
dalla  propria  patria,  non  potendo  avère  allri  congiunti  in  un 
paese  slraniero  ove  ti-ova»i  stabiliio  clie  po-sano  aiut.irlo  ed 
inleressarsi  délia  sua  infernia  sainte,  ha  fondalo  il  suo  ap- 
poggio  n?lla  compagnia  del  suo  fralello  gerniano  fr.  capuc- 
cino  P.  Michèle  da  Calania,  il  qnale  da  dollore  in  niedicina 
passô  alla  seralica  religone.  La  dislanza  del  pa'azzo  vesco- 
vile  e  l'aria  cattiva  del  convento  di  Patli,  rende  inabile  il  delto 
religioso  fratello  ad  aiutare  il  proprio  fratello  prelato  ed  abi- 
tare  nello  stesso  tempo  nel  chiosiro.  Quindi  è  che  l'oratore 
prega  la  paterna  carilà  délia  S.  V.  a  benignarsi  concedergli 
che  il  dette  capuccino  abiti  nel  suo  vescovile  palazzo  sino  a 
tanto  che  lo  crederà  necessario. 

Yotutn  procuratoris  generalis.  Una  jam  et  altéra  vice  sub 
diebusO  junii  ac  27  novembris  mox  elapsi  anni,  salva  semper 
reverenlia  oratori  débita,  vola  sua  negativa  prius  S.  Congre- 
gationi  disciplinae  regularis,  dihinc  episcoporum  et  regula- 
rium  promebant  procuratores  ordinis,  eo  innixi  fundaniento, 
quod  sunimi  ponlifices,  ac  praesertim  B:nedictiis  XIII  et  Cle- 
mens  VIU  proh'buere  omiiino  ne  religiosi  extra  conventus 
claustra  morarenlur;  sed  sub  sui  superioris  obedientia  per- 
peluo  manerent  in  claustro,  monenles  insuper  ne  in  postcruni 
hujusmodi  facultates  concederentur,  nisi  ex  gravissinia  causa 
a  S.  Sede  apostolica  probata,  quae  cerlo  gravi^sima  causa  non 
reperitur  in  precibus  oratoris,  nisi  excludanlur  tôt  probatissimi 
Tiri  in  sua  diœcesi,  quos  et  adjutores  sibi  ad  implendas  parles 
ministerii  posset  associare  et  suœ  saluti  consulere.  Nihilomi- 
nus,  ut  saltein  pro  parte  possibili  oratoris  voluntati  satisfa- 
cerent,  superiores  ordinis  eo  devenerunt  ut  palrem  religiosuni 
de  qiio  in  supplici  libello,  locarent  in  conventu  viciniori  ea 
faculiate  donatum,  quod  pro  libito  accedere  posset  ad  Illmum 
ac  Rmum  episcopum  ;  sed  heu  nimia  fragilitas  humana  ! 
einancipatus  aliquantulum  ab  illa  slrictiori  observantia  quain 
est  protessus,  paulalini  decidit,  excilando  suis  pravis  moribus 
obloculiones  ac  recursus  contra  se  et  episcopum  et  eo  usque 
suaî  vocalionis  spiritum  amisit,  ut  ausus  sil  pertenlare  seecu- 
larisationem.  Hœc  sunt  qua;  omnino  obstarunt  et  obstant, 
quominus  procurator  generalis  valeat  annuere  oratoris  pos- 
lulato.  Ex  cœnobio  Capucinorum  Uibis,  die  26  junii  1846.  — 
P.  Venaiitius  a  Taurino,  procnralor  generalis. 

S.  Congregatio  rescribendum  censuit  :  Non  expedire.  —  Die 
i  jiilii  1846. 

Romae,  etc. 

1800.  ScPER   EXECL'TIOXE   RESCRIPTI. 

Fr.  Francesco  Treserna,  rettore  del  venerabile  collegio  de' 

(1808).  Palais  épiscopal.  Obligation  de  demeurer  dans  le  cloître.  Le 
Saint-ï^ii'ge  permet  rarement  qu'un  religieux  (iemcure  habituel- 
lement hors  de  son  couvent  pour  se  mettre  au  service  d'un 
évOque.  Mgr  Orsino,  tnûque  de  Putli,  en  Sicile,  rcprésenle  que, 
n'avant  pas  de  parent  qui  puisse  l'aider  dans  un  pays  iJtianger  et 
prendre  soin  de  sa  sanlé  qui  est  mauvaise,  il  a  mis  loules  ses  es- 
pérances dans  la  compagnie  de  son  cousin  germain,  le  P.  Michel 
de  CaUne,  capucin,  lequel,  étant  docleuren  médecine,  aembrassé 
l'inslitut  séraptiique.  Léloignement  du  palais  épisco|.al  et  le  mau- 
vais air  du  couvent  ne  permeltent  pas  que  le  religieux  puisse 
assister  le  prélat  en  demeurant  dans  son  cloître.  11  demande 
que  le  capucin  puisse  résider  dans  le  palais  épiscopal  tant  qu'il 
le  croira  nécessaire.  —  Le  procureur  g 'néral  de  linstilut  s'op- 
pose à  rmduli,  pour  les  motifs  exprimés  dans  le  votain  rapporté 
ci-dessus.  C'est  pourquoi  la  S.  Congrégation  rejette  la  demande. 
Rome,  1"  juillet  1846. 

(1809).  Dominicains.  Missions  des  Philippines  cl  du  Tonicin.  Col- 


missionarii  per  le  isole  Filippine  ed  Asia  dell'ordine  de'  Pre- 
dicatori,  esistente  nella  citlà  di  Ocagna  nel  regno  di  Spagna, 
espone  che  avendo  ricevuto  un  rescrilto  di  S.  S.  Gregorio  XVI 
in  data  27  marzo  181'j  pel  novizio  Fr.  Francesco  Ijallia  del 
niedesimo  convenio,  col  quale  S.  S.  benignamente  concède  la 
grazia  di  poler  fare  la  sua  professione  religiosa  computindole 
quattro  niesi  di  noviziato,  non  già  un  niese  dopo  i  quali  stette 
in  casa  de'  suoi  genitori  per  averlo  l'autorilà  civile  violenle- 
nienle  estraito  dal  noviziato  e  collegio  per  aggregario  all'eser- 
cito,  giacchè  prim.i  di  vesiirc  il  sagro  abilo  era  sortilo  soldalo 
nella  coscrizione  di  quell'anno.  Al  vcnire  il  sudelto  rettore  a 
dare  esecuzione  alla  giaziadi  Sua  Santitii,  il  novizio  che  tanto 
nel  vestire  il  suo  abito,  couie  nella  supplica  avanzala  a  Sua 
Santità  aveva  dello  essere  libero  di  ogni  obliga/.ione  reale  e 
personale,  nella  certezza  che  aveva  d'essere  inutile  per  sol- 
dato,  giacchè  non  arrivava  alla  laglia  o  misura,  mosso  da 
stinioli  di  coscienza,  vedendo  che  il  rescrilto  portava  la  reslri- 
zione:  Si  vp.ra  sunl  cxposila,  (ï\c\\vi\à  che  veramente  prima 
di  vestire  il  sagro  abito  sapeva  essere  cadula  in  lui  la  sorte 
di  essere  soldato,  ma  che  avendo  una  volta  detto  essere 
libero  sulla  nientovata  persuasione  di  essere  inutile  per  timoré 
e  ri.spetti  umani,  continua  nella  medesima  asserzione,  espo- 
nendo  nella  supplica  che  ignorasse  essere  iii  lui  cadula  la 
sorte  di  essere  soldato.  Onde  non  potendo  adesso  far  uso  délia 
cilata  grazia,  l'oratore  implora  le  sia  sanato  queslo  difetio  e 
confcrmata  la  grazia,  essendo  d'allronde  vero  che  quando 
fece  la  citata  supplica,  era  già  stato  dichiarato  libero  e  rilor- 
nalo  al  noviziato. 

Yolum  commissarii  apostolici.  Essendo  che  ricU'esposizione 
del  P.  rettore  del  collegio  di  Ocagna  si  vedono  la  colpa  col 
pentimento  del  novizio  Fr.  Francesco  Ballia,  non  posso  non 
supplicare  la  V.  B.  si  degni  compatire  un  giovane  il  di  oui  fine 
e  oggetto  non  era  cattivo,  anzi  diretto  alla  santificazione  del 
prossimo  e  aU'aumenlo  délia  nostra  sanla  fede  nelle  miosioni 
délie  isole  Fdipjjine  e  del  Tunckino.  —  Fr.  Giovanni  Genis, 
commissario  apostoliro. 

Rcscriptum.  Ex  audientia  SSmi  diei  3  julii  1^46.  SSmus 
annuit,  pro  faculiate  exequendi  enunciatum  rescriptuni  diei 
27  niartii  1846,  prœmissis  non  obslantibus,  servala  illius  forma 
ac  tenore. 

Romae,  etc. 


1810.  Super  erectione  monasteru. 

D.  Ignazio  di  R'^gno,  abbate  générale  délia  Congregazione 
Olivetana,  espone  che  nel  1832  il  poutefice  Gregorio  XVI  di- 
chiarava  queslo  monastero  di  S.  Francesca  llomana  in  Ronia 
semplice  ospizio  e  niera  procureria  générale  dell'ordine  Oli- 

Icge  d' Ocagna.  La  révolution  espagnole  n'a  pas  louché  au  collège 
d'Oca^na,  qui  est  en  quelque  soite  uu  séminaire  pour  les  mis- 
sions des  îles  Philippines  el  du  Tonkin.  Cette  m.iison  a  continué 
de  recevou-  des  no\ices  et  des  proies.  Le  présent  induit  concerne 
un  novice  que  la  conscription  lit  sortir  du  couvent  et  qui  bientôt 
fut  recouru  impropre  au  service  militaire.  Le  noviciat  ayant  été 
interrompu,  l'intlull  pontifical  fut  demandé,  et  accorda  dispense 
de  quatre  uiois  de  noviciat.  Par  malheur,  l'exposé  manquait  de 
si:icérilé.  Lorsque  le  jeune  homme  entra  au  couvent,  il  savait 
qu'il  avait  tiré  un  mauvais  numéro,  mais  il  espérait  èlre  réformé. 
Le  rescrit  ponlilical  contient  coiistammenl  la  clause  ;  Si  vera 
.  De  là  vient  la  nccessilé  de  demander  la  revalidalion 
Le   Sainl-Péie   autorise  la    mise   à   exécution  du 


sint  cxposilu. 

de  l'induit.  —    ->-  ■■- -  .-    -   -- 

rescril,  nonobstant  les  choses  susdites.  Rome,  3!  Juillet  \HVj. 

(18K!)-  Oivélains.  Maison  de  Ste  Françoi'^e  Romaine.  Restitution 
du  litre  de  monadcre.  Kn  183.',  Grégoire  XVI  décida  que  la  maison 


« 


625 


MELANGES 


626 


vetano.  Nel  gennaio  perallro  dell'anno  corrente,  il  prelodalo 
ponlefice  con  oracolo  di  sua  viva  voce  faceva  sperare  all'ora- 
torc  che  avrebbe  in  brève  restituitoal  rletto  ospizio  prociireria 
générale  il  giii  d'allora  ricliiesto  tilolo  di  nionistero,  il  clie 
non  gli  venne  fatio  prevenulo  dalla  morte.  lu  propo&ito  per- 
tanlo  l'uiniie  oratorc  a  nome  deironiine  suo  o  délie  nobili 
oblate  Olivetane  di  Torre  de'  Specchi  cbe  in  quesla  cliiesa  di 
S.  Francesca  romana  vengono  ad  eniettere  la  sua  loro  obla- 
zione,  osa  rinnovare  a  V.  S.  calde  siippliche,  acciô  voglia 
degnarsi  ridonare  al  prefato  ospizio  il  Sbspirato  titolo  di  mo- 
nastère. 

Ex  andientia  SSmi  die  31  julii  1846.  SSmus  annuit  pro 
restitulione  pra^fati  liospitii  in  nionasteriuin,  et  pro  deputa- 
tione  P.  abbalis  Josephi  Lynclii,  procuraloris  j^eneralis  in 
iliius  abbatem,  ita  tamen  ut  in  reliquis  omnibus  (irma  rerna- 
neant  quoad  enunciatuni  nionaslerium  qua;  a  Gregorio  XVI 
s.  m.  sancita  fuerunt. 

demandé  i  ladite  l'poquc.  I,a  mort  cmpflcha  Grégoire  XVI  de  réa- 
liser sa  pensée.  C'est  pourquoi  le  général  des  Olivétains,  l.int  en 
son  nom  qu'en  celui  des  oblales  olivétaines  de  fou  de'  Specchi 
qui  vont  faire  leuroblalion  dans  l'église  de  sainte  Françoise  Ho- 
maine,  renouvelle  la  demande,  afin  que  le  tilre  de  monaslère 
soit  rendu  à  l'hospice.  —Le  Saint-Père  consent  au  rétablissement 
de  l'hospice  comme  un  monaslère.  11  non-.me  le  procureur  gé- 
néral abbé  de  ladite  maison.  Rome,  31  juillet  1846. 

(La  suite  prochainement. ) 


Mmm 


—  Ecosse.  Rétablissement  de  la  hiérarchie  épiscopale. 
Texte  latin  de  la  bulle  pontificale. 

La  traduction  des  lettres  apostoliques  sub  plumbo 
qui  rétablissent  la  hiérarcliie  canonique  en  Ecosse  a 
paru  dans  la  précédente  livraison  des  Analecla 
(col.  49G).  Nous  croyons  devoir  publier  aussi  le 
texte  de  la  bulle.  Les  gloires  passées  de  l'Ecosse  et 
la  sollicitude  que  le  Saint-Siège  témoigna  de  tout 
temps  à  cette  importante  partie  du  monde  catholique 
sont  exprimées  dans  un  langage  vraiment  élevé  et 
touchant. 

Nous  signalons  le  passage  relatif  à  la  suppression 
des  anciens  privilèges  et  coutumes  qui  seraient  en 
opposition  avec  le  droit  commun.  En  effet,  tout  siège 
épiscopal  érigé  de  nouveau ,  est  nécessairement 
soumis  aux  prescriptions  canoniques  de  la  législation 
commune.  L'ancien  état  est  mis  à  néant  par  l'acte 
pontifical  qui  confère  l'existence  et  la  vie  aux  sièges 
épiscopaux.  Ainsi  Pie  VU,  dans  la  bulle  qui  ratifia  le 
concordat  conclu  avec  la  France  en  1801,  supprima 
et  éteignit  les  églises  archiépiscopales  et  épiscopales 
ainsi  que  tous  leurs  privilèges  et  tout  leur  ancien 
état. 

SANCTISSIMI  IN   CHRISTO    PATRIS    ET    DOMINI   NOSTRI 
DOMINI  LEOSIS  DIVINA    PROVIDENTIA   PAP^E   XIH 

Literœ  aposlolicœ  quibus  hierarchia  episcopalis  in  Scotia 
resiituitur. 

Léo  episcopus  servorum  Dei  ad  perpetuam  rei  memoriam. 
Ex  supremo  apostolatus  apice,  ad  quem,  nulle  meritorum 
nostrorum  suffragio,  sed  divina  sic  disponente  bonitate,  nuper 
evecti  sumus,  Romani  pontifices  prcedecessores  nostri  uni- 


versas  dominici  agri  partes,  quasi  de  montis  verlice  speculari 
nunquamdesliterunt,  ut  quidecciesiarum  omnium  condiiioni, 
dccori,  et  lirmamento  labentibus  annis  magis  conveniret, 
dignosccrent  ;  ac  proinde  quantum  quidam  ipsi  ex  alto  datum 
fuit,  quemadmodum  novas  ubique  gentium  erigere  épisco- 
pales sedes,  ita  eas  quce  temporum  injuria  perierant,  ad 
novam  viiam  revocare  sollicili  in  primis  fuerunt.  Cnm  enim 
Spiritus  sanclus  posueril  episcopos  regere  Ecclesiam  Dei, 
ubi  primum  in  aliqua  regione  is  est  sanctissimuj  religionis 
status,  ut  ordinarium  épiscopale  regimen  inibi  aut  constitui, 
aul  reslaurari  sinat,  illico  eidem  ea  conferre  bcneticia  decet, 
qu;e  ex  liujusmodi  divinitus  stabilita  ordinatione  suapte  na- 
tura  dimanant.  Quocirca  decessor  noster  sa.  me.  Plus  IX, 
quem  paucis  abhinc  diebus  omnium  desiderio  sublalum  dole- 
mus,  vel  ab  initio  sui  ponlificatus,  cnm  missiones  in  nobilis- 
simo  florentissimoque  Angliœ  regno  ita  profecisse  innoluisset, 
ut  regiminis  ecclesiastici  forma  in  eum  modum  restitui  posset, 
in  qi.o  extat  pênes  alias  catholicas  gentes,  suos  Anglis  ordi- 
narios  episcopos  reddere  curavil  literis  apostolicis  kal.  octo- 
bris  anno  incarnationis  Dominicae  millesimo  oclingentesimo 
quinquagesiino  dalis,  quarum  initium  Universalis  Ecdesiœ. 
Et,  quoniam  haud  multo  post  iisdem  salularibus  disposiiio- 
nibus  illustres  llollandiaî  ac  Brabanliae  regiones  frui  posse 
perspexerat,  hand  iiimioratus  est  episcopalem  hierarcbiam 
ibi  quoque  instaurare,  quod  aliis  apostolicis  literis  IV  non. 
martii  anno  millesimo  octingentesimo  quinquagesimo  tertio 
datis,  incipien.  Ex  qua  die  prœstitit.  Quaj  quidem,  ut  de 
rrsliluto  patriarchatu  Hierosolimilano  sileamns,  provido  sane 
consilio  facta  fuisse  ex  co  liquet,  quod,  auspice  divina  gratia, 
hujus  S.  Sedis  exspectationi  plane  respondit  eventus  ;  quan- 
tum enim  emolumenti  Ecclesia  catholica  ex  reslaurata  epis- 
copali  hierarchia  utrobique  perceperit,  onmibus  notum  explo- 
ratumque  est. 

At  ;egre  ferebat  pientissimi  pontifiais  animus,  quod  eadem 
sors  Scotiae  quoque  communis  nondum  esse  potuisset.  Quae 
paterni  ejus  animi  œgritudo  vel  inde  augebatur,  quod  com- 
pertum  esset,  quam  uberes  progressus  in  Scotia  olim  Ecclesia 
catholica  fecerat.  Profecloquicumque  in  ecclesiastica  bistoria 
vel  paruni  versatusfuerit,  probe  novit  Evangelii  lumen  Scotis 
mature  illuxisse  ;  siquidem,  ut  silentio  praelereamus  quie  de 
antiquioribus    in   iilud   regnum   apostolicis    missionibus   fert 
tradiiio,  narrantur  S.  Ninianus  smculo  iv  exeunle,  qui,  teste 
ven.  Beda,  Romae  fidem,  et  mysteria  verilatis  edoctus  fuerat, 
et  saeculo  v  S.   Palladius,  Ecclesise  Romanaî  diaconus,  sacra 
infula  decorali,  ibi  Cliristi  fidem  prasdicasse  ;  nec  non  S.  Co- 
lumba  ab.,  qui  sœculo  vi  eo  appulit,  monasterium  constru- 
xisse,  ex  quo  plura  alla  prodiernnt.  Et,  quamquam  a  niedio 
saiculo  vin  ad  xi  de  ecclesiastico  Scotiae  statu  hislorica  do- 
cumenta ferme  deficiant,   memoriae    tamen    proditum  est, 
plures  ibi  episcopos,  quamvis  aliquos  sine    certis  sedibus, 
extiiisse.  Postquam  vero  summa  rerum  Malcolmus  III  anno 
MLVll  potitus  est,  ejus  opéra,  hoi'tante  sancta  conjuge  Mar- 
garita,  christiana  religio,  quae  sive  ob  exterorum  populorum 
incursiones,  sive  ob  varias  politicas  vicissiludines  haud  levia 
damna  subierat,  restitui,  et  amplilicari  ccepit  :  et  quae  extant 
adhuc  sacraruni  aedium,  monasteriorum,  aliorumque  religio- 
sorum  monumenlorum  reliquiae,  splendidum  pietatis  velerum 
Scotorum  praebent  testimonium.  Sed,  ut  quae  ad  rem  nostram 
potius  faciunt,  strictim  persequamur,  constat  saeculo  xv  sedes 
épiscopales  adeo  jam  excrevisse,  ut  tresdecim  numerarentur, 
nempe  S.  Andreae,  Glasguensis,  Dunkeldensis,  Aberdonensis, 
nec  non  Moraviensis,  Brechinensis,  Dumblinensis,  Rossensis 
et  Katanensis,  Gandida  Casae,  et  Lismorensis  et  Sodorensis, 
sive  Insulana,  atque  Orcadensis  ;   quœ  quidem  omnes  huic 
Aposlolicae  Sedi  immédiate  subjectas  eraut.  Constat  etiam,  de 
quo  Scoti  inerito  gloriantur,  Romanos  pontifices  sub  pecu- 


i: 


SERIE. 


40 


627 


MELANGES 


G28 


liari  protectione  Scoliae  rpgnum  suscipientes,  singulaii  memo- 
ratas  tcclesias  benevoleiitia  fuisse  proseciilos  ;  qiiare  dum 
ipsi  melropolitanos  se  ScotiiC  gerebanl,  illarum  prixiltgia  ac 
imniuniiates.  ab  Ecclesia  Romana  omnium  matre  el  ningistra 
jaindiu  concessas,  inti'gras  sen-andas  esse  haiid  semel  decre- 
veruDt,  ita  ut,  queniadinodum  ab  Honorio  lU  s.  m.  statulum 
fuil,  Scoliae  ecclesia  Sedi  Aposlolicœ,  sicut  filia  specialis, 
nullo  medio  esset  siibjecta. 

Cimi  vero  antea  Scolia  metropolilano  caruisset,  SInIus  IV, 
praeoculis  habon»  dispendia  ei  ditlicuUates  Srotis  subciuidas, 
ut  Ronianam  adirent  metiopolim,  aposlolicis  lileris  XVI  kal. 
septeiubris  anni  millesimi  quadiinnenlesiiui  scptiiagesimi 
secundi  incip.  Triumphans  Pastor  œlennts,  sedein  S.  Andréa?, 
qiiae  tum  oiiginis  vetustate,  tnm  voneratione  erga  aposto- 
ïxim  regni  patronum,  principem  facile  obtimierat  locuni,  in 
metropolilanamet  archiepiscopalem  totins  regni sedemerexit, 
reiiquissedibus  eideni  tamquam  suttraganeis  siibjfctis.  Quod 
pariter  factum  est  cum  Glasgnensi  sede  anno  MCDXCI,  qiia; 
ab  ecclesiastica  provincia  S.  Andréas  dislracla,  ad  metropoii- 
tanae  dignilateni  ab  Iniiocentio  VllI  elata  est,  suasque  habuit 
ex  supradictis  suffraganeas  sedes. 

Cum  ita  conslituta  Scotorum  Ecclesia  floreret,  liaerosi  ernm- 
pente  saeculo  xti,  ad  extreinam  ruinam  misère  adducta  est  ; 
nunquam  tamen  Scotis  defuit  sunmiorum  pontilîcum,  deces- 
sorum  nostrorum,  impen«a  cura,  solliciludo  ac  provideniia, 
ut  fortes  in  file  perseverarent,  quod  ex  pluribus  sane  docu- 
mentis  liquide  apparet.  Nam  prospicientes  grassantem  late 
tempestalem,  erga  illum  populum  commiserdlione  conimoti, 
qua  iteratis  missionariorum  ex  variis  regulariiim  familiis  expe- 
ditionibus,  qua  apostolicis  le^ationibus,  aliisque  omne  genus 
coUatis  subsidiis  in  id  indefesse  adlaborarunt,  ut  colla|)S8e 
religioni  aiixiliarentur.  Eoruni  opéra  in  hac  catholici  orbis 
arcs  selectis  ex  Scolica  gente  adolescentibus  praeter  Urba- 
nianum,  peculiare  patuit  collcgium,  in  q\io  sacris  disciplinis 
imbui,  et  sacerdolio  initiari  possent  ad  sacrum  ministeriuni 
deinde  in  patria  exercendum,  et  spiritualem  opem  popula- 
ribus  suis  ferendam.  Et  qnoniam  dilecta  illa  Dominici  gregis 
pars  suis  fuerat  viduala  pastoribus,  s.  m.  Gregorius  XV  cum 
primum  ei  licuit,  Willelmum  Chalcedoniae  episcopum  ordina- 
tum  ampiisque  munitum  facultatibus,  etiam  illis  quse  ordina- 
riorum  propriae  sunt,  ad  Angliam  simul  et  Scotiam  niisit,  ut 
dispersarum  iliarum  ovium  pastoralem  curam  assumeret,  ceu 
videre  est  in  apostolicis  lileris  incipien.  Ecclesia  Romana,  X 
kal.  aprilis,  anno  millesirao  sexcentesimo  vigesimo  tertio  datis. 
Ad  restituendam  in  ulroqne  regno  orthodoxam  fidem  et  An- 
glorum  alque  Scotorum  salutem  procurandam,  Francisco 
S.R.  E.  card.Barberinioeorum  protettorimagnam  facultatum 
copiam  ab  Urbano  VIII  attributam  fuisse  ejus  literae  Inter 
gravissimas  in  forma  brevis  die  18  maii  anno  a  Nativitate 
MDCXXX  datae  ostendunt.  Hue  spectant  etiam  alise  ejnsdem 
pomificis  liierse  iVu/iasuRî  ad  Galliarum  reginam  die  12  febr. 
anno  MDCXXXlll  scriptœ,  ut  illius  benevolentiaî  Christilî- 
deles  el  Ecclesiam  illam  squalore  confeclam  commendaret. 

Verum  ut  meliori  qua  fieri  posset  ratione,  spirituali  Scoto- 
rum regimini  consuleret,  Innocentius  PP.  XII  in  vicarium 
suum  apostolicum  Thomam  Nicholson,  episcopali  Perislachii 
tilulo  ac  characiere  insignitum  anno  MDCXCIV  deputavit, 
integro  regno  ac  insulis  adjacentibus  ipsius  curae  comniissis. 
Et  haud  multo  post,  cum  unus  dumlaxat  apostolicus  vicarius 
illi  vineae  Domini  excolenda?  par  amplius  non  essel,  Benedic- 
tus  XIII,  sûcium  prœdicto  episcopo  adjungere  properavit, 
quod  anno  MDCCXXVH  executioni  féliciter  mandari  potuit, 
lia  factum  est,  ut  universum  Scoliae  regnum  in  duos  fueril 
vicariatus  apostolicos  divisum,  quorum  aller  inferiorem,  supe- 
riorem  parlem  aller  compleclebatur.  Sfd  quœ  divisio  catho- 
licis,  quoi  tune  temporis  erant,  gubernandis  salis  idonea  visa 


fuerat,  cum  in  dies  eorum  nnmerus  augcretur,  opportuna 
amplius  esse  non  iiotorat;  proinde  terlii  vicariatus  institu- 
tione  novum  priesidium  religioni  in  Scolia  tuenche  ac  dila- 
tandae  Aposiolica  hajc  Sedes  suppeditari  oportere  animad- 
vertit.  Ea  de  causa  fel.  rec.  Léo  Xll  lileris  aposlolicis  dalis 
idibus  ft'bruarii  anno  millesinio  oclingeiitesimo  vigesimo  sep- 
linio,  quorum  inilium  Quanta  lœtitia  affecti  simus,  Scotiam 
in  tresdisirictus,  seu  vicariat  us  apostolicos,  orientalem  nenipe, 
occidenlalom,  el  septentrionaltin  pailitus  est.  Nenio  ignorât, 
quani  uberes  fruclus,  zelo  novorum  prœsulum,  ac  studio 
nostr;ï  de  Propaganda  Fide  coiigregationis,  calbolica  Ecclesia 
inibi  collcgcril;  ex  quo  salis  elucet,  nihil  unquam  iiilenlatum 
Sanctam  hanc  Sedem  pro  ea,  quam  gerit,  ecclesiarum  om- 
nium solliciludine,  reliquisse,  ad  Scotise  gentem  ex  lugendis 
veleribus  calauiilatibus  reficiendani  in  dies,  recreandauiquc. 

Al  profocto  sa.  me.  Pio  PP.  IX.  id  cordi  apprime  erat,  ut 
illlustreni  Scoliœ  ecclesiam  ad  pristinum  decus,  et  formam 
itcrum  excitare  dalum  esset;  prœcJara  cnim  prasdecessorum 
suorum  exempla  il'.um  urgebant,  cui  ad  huju.-niodi  opus  viani 
ipsi  veluti  sternere  voluisse  vidobanlur.  Et  sane  ex  una  parte 
perspiciens  universumreligionis  catliolicœ  in  Scolia  statum,ac 
succrescentem  in  diesChristilidelium,  sacroruni  operariorum, 
ecclesiarum,  missionum,  religiosarum  doniorum,  aliaruMique 
liujusmodi  institutionum,  ac  temporalium  etiam  adjumenlo- 
rum  copiam,  ex  alia  vero  aiiiniadverlens  per  eam,  quam  incly- 
tuni  gubernium  Brilannicum  cathoiicis  imperlitur,  Jibertalem, 
in  dies  removeri  quidquid  impedimenlo  fuerat,  quominus 
pênes  Scotos  ordinarium  SS.  antislitum  regimeii  restitueielur, 
facile  sibi  ille  poulifex  peisuaserat,  episcopalis  hicrarchiœ  res- 
taurationem  ad  aliud  tempus  minime  esse  differendam.  Inlerea 
ipsi  vicarii  apostolici,  et  permulti  sive  ex  clericis,  sive  ex 
laicis,  generis  nobilitate,  ac  virtutum  laude  speclali  viri  enixe 
ab  eo  flagiiarunt,  ut  hac  in  re  eorum  votis  satisfacere  haud 
diulius  immoraretur.  Quœ  quidem  supplicatioties  iterum  ei 
porreclae  sunt,  cum  dilecti  cujusvis  ordinis  fdii  iliarum  regio- 
nuui,  duce  ven.  fr.  Joanne  Strain,  episcopo  Abile  in  partibus 
infidelium  et  dislrictus  orientalis  vicario  apostolico,  hue  adve- 
nere,  ut  de  die  quinquagesimum  annum  ab  episcopali  ejus 
consecratione  claudente  cum  ipso  gratularentur.  Cum  ita  se 
res  haberent,  praelaudalus  pontifex  negolium  hoc,  prout  ejus 
gravitas  postulabat  VV.  FF.  NN.  sanclœ  Romanaj  Ecclesiae 
cardinalibus,  Fidei  Propagandœ  praeposilis,  undequaque  dis- 
culiendum  commiserat  alque  eoruni  sententia  in  suscepto 
consilio  eum  magis  magisque  confirmaverat.  Dum  vero  ipse 
ad  opus  diu  mullumque  optatum  absolvendum  se  pervenisse 
lœtabalur,  ad  coronam  juslitiae  recipiendam  a  justo  judice 
advocatus  fuit. 

Quod  itaque  prœdecessor  noster  morte  interceptusperficere 
non  potuit,  copiosus  in  misericordia  Deus  el  in  cunctissuis 
gloriosus  operibus  largitus  est  nobis,  ut  ita  supreuuim  ponli- 
ficatuni,  quem  in  tanta  lemporum  calamitale  trépidantes 
suscepimus,  fauslo  quodam  veluti  omine  auspicaremur.  Qua- 
propler  sine  mora,  cum  lolius  hujusce  negoiii  pU-nam  nobis 
notiliam  comparaverimus,  quod  a  rec.  me.  Pio  PP.  IX  decre- 
lum  fuerat,  executioni  mandandum  esse  ultro  exislimaviinus. 
Erectis  itaque  oculis  ad  Patrem  luminum,  a  quo  onme  dalum 
optimum,  et  donum  perfeçtiim,  divinœ  graliœ  praesidium» 
invocavimus,  exorata  simul  ope  B.  M.  V.  sine  labe  conceptaî 
B.  Josephi  ejus  sponsi  alque  universae  Ecclesiaj  palroni,  bea- 
torum  apostolorum  Pétri  et  Pauli,  sancti  Andreae,  aliorumque 
cœlilum,  quos  Scoti  veluti  protectores  venerantur,  ut  suis 
nos  apud  Dmim  sutfragiis  ud  idem  negolium  prospère  matu- 
randum  juvarent.  Hisce  itaque  praehabilis,  motu  proprio, 
cerla  scientia,  ac  de  apostoliea,  qua  in  universam  Ecclesiam 
pollemus,  auctorilate,  ad  majorem  Dei  omnipotuntis  gloriam 
et  catholicai  fidei  exaltalionem  conslituimus,  atque  decerni- 


629 


MELANGES 


630 


mus,  ul  in  Scotiœ  regno  jiixta  canonicaniinlcgum  praescripta 
revivisciit  hierarchia  oiHlinarioniiii  epiicoporuin,  (|ui  a  sedibus 
nuncupabuntur,  quasLac  nostra  consliliilioiie  erigiiiuis,atque 
in  (;ccle;iabticani  provinciam  constiliiiinus.  Porro  sex  numeio 
sedes  iii  pra3scnsci'igendas  easqufi  ex  nuiic  erectas  esse  volu- 
nius,  nimii'uin  S.  Andreœ  cuni  adjiinclo  tiliilo  Kiliinbiirgi, 
Glasguensein,  Aberdonensem,  Duukukleiisciu,  Candidie  i^asœ 
seu  Gallûvldianain,  nec  non  Ergadieiiseni  atque  insularum. 

rU'cole'ntes  auloni  illustiia  vPltM'is  sancti  Andrrie  ecclesiœ 
inonuiiienla,  liabitaqiie  lalione  liodieriui;  illius  legni  piaicipis 
civitatis,  aiiisque  ralionibus  perpensiSj  non  possuimis,  quin 
celi^brcMH  iliani  sedeni  veiuti  e  sepuicro  excitantes,  ad  nu;tio- 
politanœ  seu  archiepiscopalis  dignilatis  graduni,  adjecto 
Edimburgi  titulo,  evehanins,  vel  restituanius,  quo  antea  a 
ve.  nie.  Sixto  IV  deccssore  nostro  decorala  fuerat,  eidemque 
snflVaganeas  quatuor  ex  prieenunliatis  sedibus,  nenipe  Aber- 
donensem, Dunkeldensem,  Candiilaî  Casa;  seu  Gallovidianam, 
Ei'gadiensem  atque  insularum  adsigneu)us,  quemadu)odum 
tenore  prœsiiiliuin  auctoritale  nostra  apostolica  adsignaiiius, 
addicinuis,  altribuinnis.  Qnod  vero  ad  Glasguenseui  sedeni 
atlinet,  tonsiderata  illius  civitatis  velustate,  aniplitudine,  et 
nobdiiiite,  ac  prwsertini  pr*  coulis  liabilo  floreniissinio  in  ea 
religionis  slalu,  et  arcliie|)iscopalibus  pnntMiiinenliis  eideni  ab 
Innocentio  VllI  collatis,  deceie  oninino  duxinius  ipsius  sacro- 
runi  antistili  arcbiepiscopi  nomen  et  insignia  tribuere  prout 
tenore  prajsentium  pariter  tribuinnis,  quin  tainen,  donec 
aliter  a  nobis  vel  successoribus  nostris  definituni  fuerit, 
prajler  nominis  et  honoris  praerogativam  ulluni  consequaiur 
jus  piopriuin  veri  arcbiepiscopi  et  nietropoHtani.  Volunius 
auteni,  atque  niandamus,  ut  Glasguensis  archiepiscopus, 
quoadusque  sine  suffiaganeis  pernianebil,  in  provincialem 
synoduiu  una  cuni  aliis  conveniat. 

In  prajdicta  vero  S.  Andreœ  atque  Edimburgi  archiepisco- 
pali  seu  metropolitica  sede  coniprehendantur  coniitalus 
Edimburgensis,  Lininuchensis,  Hadintonanus,  Bervicensis, 
Selkiikensis,  Peblianus,  Roxburgensis  et  pars  meridionalis 
Fifœ  quae  est  ad  dexterani  fluminis  Eden  ;  comilatus  quoque 
Sterlinensis,  deniptis  tarnen  territoriis  de  Baldernock  et  Kil- 
patrick  orientali  nuncupatis. 

In  arcliidiœcesi  Glasguensi  coniprehendantur  comitatus 
Lanarcensis,  Renfroanus,  Briiannodunensis,  territoria  de  Bal- 
dernock et  Kilpatrick  orientali  nuncupata,  in  comilatu  Sterli- 
nensi  sita,  pars  borealis  con)italus  Aérensis,  qiiœ  ab  australi 
ejusdem  regione,  rivulo  Lugton  in  Garnock  Huviuui  defliiente, 
separatur  :  insu'ae  quoque  Cumbra  major  et  minor. 

In  diœcesi  Aberdonensi  contiiieantur  comitatus  Aberdo- 
nensis,  Rincardiiiensis,  Barafiensis,  Elginensis,  seu  Moravien- 
sis,  Narniensis,  Rossienois  (prœter  Leogum  in  œhudis),  Cro- 
martiensis,  Sutherlandiensis,  Cathanesiensis,  insulee  Orcades 
et  Htthlandiiaî  :  denique  ea  pars  comitatus  Eimernessensis 
quae  sita  est  ad  septentrionem  lineae  rectae  ductœ  ab  extremi- 
tale  septentrionali  lacus  Luing  ad  fines  orientales  ejusdem 
comitatus  Ennernessensis,  ubi  sibioccurrunt  comilatus  Aber- 
donensis  et  Bamhensis. 

In  diœcesi  Duiikeldensi  coniprehendantur  comitatus  Per- 
thensis,  Foifarensis,  Clacniananus,  Kinros^ianus,  et  pars  sep- 
tentrionalis  Fifae  quEe  est  ad  laevam  fluminis  Eden,  eae  quoque 
partes  comitatus  Sterlinensis,  quae  disjunctœ  jacent  alque  a 
comitatibus  l'ertbensi  et  Clacmanano  sunt  circumseptae. 

Diœcesis  Candidat  Casae.  seu  Gallovidiana  contineat  comi- 
tatus Dumfrisiensem,  Kiicudberecbtensem,  Victoniensem,  et 
Aérensis  partem,  quifi  ad  laevam  rivuli  Luglon  in  llunien  Gar- 
nock  dcfluentià  ad  Austrum  extenditur. 

Diœcesis  denique  Ergadiensis  et  Insularum  coinpiectatur 
comitatum  Argatheliensem,  Botam  et  Arauiam  insulas  ^bu- 
das,  et  partem  australera  comitatus  Ennernesseusis,  quœ  a 


lacu    Luinge  ad   fines  comitatus  ejusdem  orientales  juxta 
lineani  rectam  supra  descriptam,  prolenditur. 

lia  igilur  in  Scoli;c  regno  praîler  Glasguensem  arcbiepis- 
copalum  liOMoris,  unica  eiit  provincia  ecclesiaslica  ex  uno 
arcliiepiscopo  seu  metropolilano  antistile,  et  quatuor  suHra- 
giiicis  e|)iscopis  constans. 

Nccpie  dubitamus,  quin  novi  prœsules  praîdecessorum  suo- 
runi,  qui  propria  virtute  veterem  Scotiaj  ecclesiam  illustrarunt, 
vesligiis  inlia;runtes  omnem  daturi  sint  operam,  utcatbolicœ 
religionis  nomen  in  corum  regionibus  splendidius  fulgescat, 
et  animarum  prol'ectus,  divinique  cullus  augmentum  meliori 
qua  fieri  poteiit  rationc  promoveatur.  Ea  propter  nobis,  nos- 
tris(iue  in  aposlolica  Sede  successoribus  jam  nunc  reservatum 
declaranms,  ut  prajdictas  diœceses  in  alias,  ubi  opus  erit,  par- 
tiauuir,  earumque  numei'um  augeanms,  Imiites  immulemiis, 
cl  qwidquid  aliud  ad  ortliodoxœ  lidei  profiagationem  ibi  magis 
conlerre  in  Domino  visum  fuerit,  libère  perficiamus. 

Quod  vero  iisdem  ecclesiis  valde  profuturuni  perspicimus, 
voliuiius  ac  jubemus,  ut  earumdem  prœsules  relationes  de 
sedium,  atque  oviiun  eorum  curaî  creditarum  statu  ad  iiostram 
de  Propaganda  Fide  congregationem,  quae  haclenus  peculia- 
rem  sedulamque   de   regionibus   ipsi   sollicitudinem   gessit, 
traiismittere   nunquam  omittant  ;  nosque  per  eamdem  Con- 
gregationem certiores  faciant  de  iis  omnibus,qu8e  pro  pastorali 
munere  adimplendo,  et  suarum  ecclesiarum  incremenlo  pro- 
curando   nunciare   se   necessarium    aut  utile    judicaverint. 
Meniinerint  autem,  se  hanc    relationem   exhibere,   sicut  et 
SS.  Aposlolornm  limina  adiré,  quarto  redeunle  anno  teneri, 
proiit  in  const.  s.  m.  Sixti  V  diei  XIII  kal.  januarii  anni  mil- 
lesiini  qiiiiigentesinii  octogesimi  quinti  data,  quœ  incip.  Ro- 
manus  Ponlifcx,  sancitum  est.  In  ceteris  pariter,  quae  ejus- 
dem pastoralis  ofïicii  sunt,  arcbiepiscopi  et  episcopi  suprame- 
morali  omnibus  fruantur  juribus  et  facultatibus,  quibus  alii 
aliarum  gentium  catholici   antistites  ex  communi  sacrorum 
cauonum,   et  apostolicarum   constitutionum  vi  fruunlur,  ac 
frui  possunt  ac  poterunt,  iisdemque  adstringantur  obligatio- 
nibus,  quibus  alii  archiepicopi  et  episcopi  ex  eadem  communi 
et  generali  calholicœ  Ecclesiaa  disciplina  devincti  sunt.  Quse- 
cuniqiie  idcirco  sive  ex  anliqua  ecclesiarum  Scoliœ  ratione, 
sive  in   subsequenti  missionum  conditione  ex   peculiaribus 
constitutionibus,   aut  privilegiis  vel  consuetudinibus  particu- 
laribus  viguerint,  mutatis  nunc  circumstantiis,  nullum  posthac 
sive  jus,  sive  obligationem  inducant.  Atque  eum  in  fmem,  ut 
nuUa  hac  super  re  in  posterum  suboriri  valeat  dubitatio,  nos 
iisdem  illis  peculiaribus  statutis,  ordinationibus,  et  privilegiis 
cujuscumque  geireris  et  consuetudinibus  a  quocunique  etiam 
vetustissinio  et  immemorabili  tempore  inveclis,  ac  vigentibus, 
omnem  prorsus  obligandi,  et  juris  afferendi  vim  ex  plenitu- 
dine  aposlolicœ  auctoritatis  adimimus.  Quocirca  Scotiaî  prœ- 
sulibus  inlegrum  erit  ea  decernere,  quœ  ad  communis  juris 
executionem  pertinent,  quœque  e.<  generali  ipsa  Ecclesiae 
disciplina  episcoporum  auctoritati   permissa  sunt.  Pro  certo 
autem  teneant,  nos  eis  apostoHca  nostra  auctoritale  libenter 
fore  adfuturos,  atque  in  omnibus  nostram  eis  openi  laturos, 
quœ  ad  divini  nominis  gloriam  amplificandam,  et  animarum 
spirituale  bonuni  fovendum  conducere  visa   fuerint.   Cujus 
quidem  propensae  voluntalis  nostrae  erga  dilectam  S.  Sedis 
tiliain,  Scùtiiie  ecclesiam,  ut  pignus  exhibeamus,  volumus,  et 
declaramus,  antistiles  ipsos,  cum  ordinariorum  episcoporum 
nomine  et  juribus  fuerint  insigniti,  iis  haudquamquam  privari 
debere  commodis,  et  amplionbus  facultatibus,  quibus  in  an- 
tecessum  una  cum  titulo  nostrorum  et  apostolicae  Sedis  vica- 
rioruni  fruebantur.  Neque  enim  fas  est,  ut  in  eorum  vertant 
detrimentum,  quae  a  nobis  ex  catholicorum  Scotorum  voto 
in  majus  sacrae  apud  ipsos  rei  bonum  décréta  sunt.  Et,  quo- 
niam  ea  est  Scotiae  conditio,  ut  Ghristi  ministris,  et  variis 


631 


MELANGES 


632 


cujusqae  ecclesiae  necessilalibus  temporalia  subsidia  haud 
congrua  suppetant,  certa  spe  fulurutn  subslenlamur,  ut  dilecli 
ipsi  lîlii  noslri  christifideles,  quorum  impensissimis  poslula- 
tionibus  pro  episcopali  hierarchia  reslituenda  libenti  animo 
obsecundavimus,  pastoribus,  quos  eis  preficiemus,  eleemo- 
syois  ac  oblationibus  suis  largius  eliain  succurrere  perganl, 
quibus  episcopalium  sedium  instauralioni,  templorum,  ac 
divini  cultus  splendori,  cleri  pauperumque  subitenlalioni 
aliisque  ecclesi<e  necessitiitibus  valoant  considère. 

Sed  jam  ad  illum  huniilliuias  preces  nostra  converlimus,  in 
quo  placuit  Deo  Pairi  in  dispensatione  pleniludinis  lemporum 
instaurare  omnia,  ut  qui  cepit  opus  bonum,  ipse  perticiat, 
confirmet,  solidelque,  ac  illis  omnibus,  ad  quos  res  a  nobis 
décrétas,  exequi  pertinet  cœlesiis  gratiae  lumen  et  robur  adji- 
ciat,  quo  restiiula  a  nobis  in  Scoliœ  regno  episcopalis  hie- 
rarchia religion!  catholicae  omnino  beneverlat.  Ad  quem 
eliam  finem  deprecatores  apud  reparatorem  nostrum  Jesum 
Christum  adhibemus  sanctissimam  ejus  matrem,  B.  Josephum 
ipsiusputativum  patreni,  beatos  apostolos  Petrum  etPaulum, 
nec  non  S.  Andream,  quem  Scolia  peculiari  cullu  prosequilur, 
aliosque  sanctos,  ac  praesertini  beatam  Margaritdm  Scotorum 
reginam,  ejusdemque  regni  dtcus  et  columen,  ut  renascen- 
temillamecclesiam  benigno  favore  prosequi  velint. 

Decernimus  tandem  has  nostras  litteras  nullo  unquam 
tempore  de  subreptionis  vitio,  sive  intentionis  nostrae  alioque 
quovis  defeclu  notari  vel  impugnaii  posse,  et  seinper  validas 
et  firmas  fore,  suosque  eftectus  in  omnibus  obtinere  atque 
ipviolabiliter  observari  debere.  Non  obstantibus  apostolicis, 
atque  in  synodalibus,  provincialibus  et  universalibus  conciliis 
cditis  generalibus  vel  specialibussanclionibus  nec  non  veteruni 
Scotiae  sedium  et  missionum  ac  vicariatuum  apostolicorum  inibi 
postea  constilutorum,  et  quanimcumqueecclesiarum  ac  pio- 
rum  locorum  juribus  aut  privilegiis,  juramenlo  etiam  confir- 
matione  apostolica  aut  alia  quacumque  firmitate  roboratis, 
celerisque  contrariis  quibuscumque.  His  eniin  omnibus,  ta- 
metsi  pro  illorum  derogatione  specialis  menlio  facienda 
essel,  aut  alia  quantumvis  exquisita  forma  servanda,  quatenus 
supradiclis  obstanl,  expresse  derogamus.  Irritum  quoque  et 
inane  decernimus,  si  secus  super  his  a  quoquam  quavis  auc- 
toritate  scienter,  vel  ignoranter  contigerit  altentari.  Volumus 
autem,  ut  harum  literarum  exemplis  etiam  impressis,  manu- 
que  publici  notarii  subscriptis.et  per  consiitutum  in  ecclesias- 
tica  dignitate  virum  suo  sigillo  munitis  eadeni  habeatur  fides, 
quse  nostrae  volunlalissignificationi  ipso  hoc  diplomate  ostenso 
babereiur. 

Nulli  ergo  omnino  horainum  liceat  banc  paginam  nostrae 
erectionis,  constilulionis,  restitutionis,  institutionis,  adsigna- 
tionis,  adjectionis,  attribulionis,  decreti,  mandaii,  ac  volun- 
talis  iiifringere.vel  ei  ausu  temerario  contraire.  Si  quis  autein 
hoc  atlentare  praesumpserit,  indignationem  omnipoleniis  Dei 
et  beatorum  Pétri  et  Pauli  apostolorum  ejus  se  noverit  incur- 
surum. 

Ddtum  Romae  apud  S.  Petrum  anno  Incarnationis  Dominicae 
millesimo  ocligentesimo  septuagesimo  oclavo  IV  nonas  martias 
pontifîcatus  noitri  anno  I. 


C.  Gard.  SACCONI, 
Pro-Dalarius. 

Visa 


F.  Card.  ASQUINIUS. 


De  Ccbia  J.  De  Aqlila  e  vicecomitibus. 
Laco    f    Sigilli 

J.  Cugnonius, 
R/'g.  in  Secrelaria  Brevium, 


Préséance,  Docleurs. 

Le  second  concile  provincial  de  Tarragone  ren- 
ferme un  statut  qui  défère  la  préséance  aux  pradués, 
c'est-à-dire  aux  docteurs  ou  licenciés.  Mgr  l'évêque 
de  Lérida  ayant  renouvelé  cette  disposition  dans  un 
Règlement  récent,  le  maître  de  cérémonies  de  la 
cathédrale,  lequel  a  quarante-trois  ans  de  sacerdoce, 
n'a  pu  8e  résoudre  à  céder  le  pas  à  déjeunes  prêtres. 
La  S.  Congrégation  dos  Rites  a  déclaré  insoutenable  la 
disposition  du  Règlement.  Quoique  le  concile  de  Tar- 
ragone ait  été  examiné  par  le  Sainl-Siége,  on  ne  peut 
considérer  comme  légales  les  dispositions  qui  ne  sont 
pas  en  harmonie  avec  les  prescriptions  canoniques. 

Jllerden.  Marianus  Puigilat  y  Amigô,  cl.  m.  episcopus 
Illerden.,  provinciœ  ecclesiastica;  Tarraconensis,  novis  editis 
constitutionibus  sub  nomine  vulgo  Regulamenlo  provisional 
suffultus  decreto  concilii  provincialis  secundi,  quo  statutum 
fueral  ••  ut  doctores  et  licentiaii  in  theologia  vel  jure  cnno- 
nico,  commensales  aut  beneficiali  prinmm  et  immediatum 
ante  conmiensales  seu  portionarios,  tam  in  choro  quam  in 
processionihus  obtineant  locum,  servata  cujusque  in  praece- 
denlia  doctoratus  anliquitale,  »  novam  hujusmodi  indiixit 
discipliiiam,  ab  universo  clero  suae  ecclesia;  calhedralis  obser- 
vandam.  Jamvero  sacerdos  Félix  Costa,  praefataE  ctlhedralis 
ecclesiai  lllerdensis  n)agister  cœremoniarum  non  graduatus, 
sed  a  quadraginta  tribus  annis  in  presbyleratus  ordine  consti- 
tutus,  aegre  ferens  quod  neosacerdos  graduatus  sedem  cho- 
ralem  praecedenliae  in  vim  pracdicti  decreti  sibi  arriperet,  a 
Sacra  Rituum  Congregatione  insequentium  dubiorum  resolu- 
tioneni  suppiiciter  petiil,  ninùrum  : 

Dubium  \.  An  tuto  disposilio  dicti  Regnlamenli  provi- 
sionalis  sit  admittenda  et  retincnda? 

Diibium  2.  An  oralor  resliiui  debeat  in  sua  sede  prœce- 
deutice  licet  non  sit  graduatus? 

Dubium  3.  El  supposito  quod  afiîrmative,  an  talis  canonica 
praescriptio  sit  ab  omnibus  choralibus  observandaï 

Dubium  4.  An  talis  consiitutio  synodi  Tarraconensis  possit 
slare  vel  aliquam  vim  obtinere  pugnans  adversus  tam  repetita 
décréta  sacrorum  Rituum  Congregalionis  conslituentis  veram 
dignitatem  in  sacerdotioî 

Sacra  eadem  Congregatio  ad  relationem  subscripli  secre- 
tarii,  exquisito  voto  in  scriptis  alterius  ex  apostolicarum 
cœremoniarum  magistris,  omnibus  rite  perpensis,  declarare 
censuil  : 

Ad  1 .  Négative. 

Ad  2,  3  et  4.  Provisum  in  frimo. 

Alque  ila  def.laravit  ac  servari  mandavit.  Die  1  septem- 
bris  187".  —  A.  Ep.  Sabinen.  card.  Billo,  S.  R.  C.  prœf.  — 
Placidus  Ralli,  S.  R.  C.  secrctarius. 


Chemin  de  la  Croix.  Erection  canonique.  Induit 

accordé  par  le  général  des  Franciscains. 

Comme  le  Rosaire  appartient  à  l'ordre  de  S.  Do- 
minique et  le  scapulaire  est  réservé  aux  religieux  de 
Notre-Dame  du  Carmel,  ainsi  le  Chemin  de  la  Croix 
est  le  patrimoine  spécial  des  Franciscains  qui  ont  été, 
depuis  l'époque  des  croisades,  les  gardiens  des  saints 
lieux  de  Jérusalem  et  de  la  Palestine.  C'est  par  con- 
séquent au  général  des  Franciscains  qu'on  demande 
le  pouvoir  d'ériger  le  chemin  de  la  croix.  Quelquefois 
le  saint-père  accorde  directement  k  faculté  en  vertu 
d'un  bref.  Voici  la  formule  de  la  patente  délivrée  à 
M^r  l'évêque  d'Uuesca  et  Barbastro,  en  Espagne  : 


633 


MELANGES 


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Fr.  Bernardinus  a  l'ortu  Romatino  strictions  observanliœ 
sanoli  patris  nostri  Fraiicisci,  jain  S.  tlieoloi^iaj  leclor, 
VenetiB  provinciieex-ministei-,  ex-procurator  reformatoruin, 
tolius  ordinis  Minoriiin  minister  geneialis,  et  hmnilis  in 
Domino  servus. 

«  Vigore  priesentiiim  lilteraruiii  faciillalnm  impcilimur 
Excellmo  aimo  Duo  llonorio  Maria  du  Onaindia,  episcopo 
Osccn.  et  Barbastreii.  in  Hisjiania,  quatenus  per  se  vel  per 
alios  sacerdotes  idoneos  sibi  subditos  suie  diccesis  ab  ipso 
depulandos,  sacras  via:  crucis  slatioiies  benedicere  ac  eri- 
gere  possit  et  vaieat  in  ecclesiis,  inlra  limites  suae  jurisdic- 
lionis,  publicis  oratoriis,  monasteriis,  locis  piis,  cœnieteiiis, 
et  oi'atoriis  eliam  privatis  in  quibus  ex  apostolico  inilullo 
S.  MisssD  facrificium  celebrare  liceat;  ciim  singulis  adnexis 
jndiilgentiis  liicrandis  ab  omnibns  Cbristifideiibiis  eas  dévote 
visitanlibus.  Servalis  omnibus  aliis  de  jure  servandis,  et 
lelicto  peractœ  erectionis  semper  teslirnonio  piopria  manu 
subscripto. 

«  Daium  Roraae  ex  nostra  residentia  S.  Mariœ  de  Aracœii 
21  novembris  1877. —  Fr.  Bernardinus,  niinisler  generalis.  — 
Ue  iiiandato  l'alernifalis  Sua)  Keverendissimie,  Fr.  Franciscus 
M.  a  Salerno,  leclor  jubilalus,  secrelarius  generalis  ordinis. 


—  Coticours  pour  la  nomination  du  chanoine  péniten- 
cier de  l  église  métropolitaine  et  patriarcale  de  Séville. 
Edil  de  l'archevêque  et  du  chapitre. 

La  nomination  du  pénitencier  étant  simultanée  entre 
l'archevêque  et  le  chapitre,  l'édit  de  convocation  est 
rendu  en  leur  nom.  Le  canonicat  est  devenu  vacant 
parla  promotion  de  Mgr  Manuel  Gonzalez  y  Sanchez 
à  l'evêché  de  Jaen.  Plusieurs  bulles  du  Saint-Siège  et 
le  concordat  de  1851  prescrivent  le  concours.  Les  can- 
didats qui  concourent  doivent  être  docteurs,  ou  tout  au 
moins  licenciés  en  théologie  ou  en  droit  canonique; 
Us  doivent  avoir  reçu  leurs  grades  dans  une  des 
universités  d'Espagne,  ou  bien  à  l'université  de  Bologne, 
ou  bien  encore  dans  un  des  séminaires  d'Espagne  qui 
ont  le  pouvoir  de  conférer  les  grades.  L'inscription  des 
candidits  demeurera  ouverte  deux  mois  entiers.  Cha- 
cun devra  présenter  au  secrétaire  du  chapitre  ses 
titres,  les  testimoniales  de  son  prélat,  l'acte  de  baptême 
pour  constater  l'âge,  lequel,  d'après  la  bulle  Supremœ 
de  Grégoire  XV,  doit  être  celui  de  quarante  ou  tout  au 
moins  trente  ans.  On  préviendra  les  candidats  qui  ne 
sont  pas  prêtres,  qu'ils  doivent  recevoirles  ordres  dans 
le  délai  d'un  an  ;  ils  devront  avant  la  prise  de  possession 
se  démettre  de  tout  emploi  de  nature  à  les  empêcher 
de  remplir  personnellement  les  fonctions  de  péniten- 
cier, ils  prendront  l'engagement  de  n'accepter  aucun 
emploi,  sauf  celui  de  juge  synodal.  Le  concours  a  lieu 
do  la  façon  qui  suit.  Les  théologiens  feront  un  cours 
sur  un  article  de  la  secunda  secundœ  de  S.  Thomas  ; 
ils  devront  répondre  à  toutes  les  objections  qu'on  leur 
fera.  En  outre,  ils  prêcheront  une  heure  entière  sur  un 
des  trois  passages  de  l'Evangile  qui  leur  seront  présen- 
tés. Les  canonistes  feront  de  même  sur  une  décré- 
tale  du  code  de  Grégoire  IX.  On  accorde  trente-six 
heures  de  préparation.  Les  exercices  littéraires  étant 
terminés,  l'archevêque  et  le  chapitre  décideront  de 
concert  l'approbation  des  candidats;  puis,  le  prélat 
choisira  parmi  les  candidats  approuvés  celui  qu'il 
croira  le  plus  apte  et  le  plus  digne. 


Tel  est  le  système  qui  est  observé  dans  l'église  de 
Sévilie  pour  la  nomination  du  pénitencier.  Voici  le 
texte  de  l'édit  de  convocation  du  concours. 

Ediclo  ■para  la  oposicion  dcl  canonicalo  de  Penilenciaria  de  la 

santa   iglesia  metropolitana  y  patriarcal  de  Sevitla,  con 

termina  de  sesenta  dias,  que  se  compliran  en  18  de  febrcro 

de  1878. 

Nos  Dr.  D.  Fr.  Joaqnin  Liuch  y  Garriga,  por  la  gracia  de 
Dios  y  de  la  Santa  Sede  Aiiôslolica,  Arzobispo  de  Sevilia, 
et  cetera. 

Y  el  Dean  y  Cabildo  de  su  santa  metropolitana  y  patriarcal 
iglesia. 

Ilacemos  saber  â  los  que  el  présente  edicto  vieren  y  leyeren  : 
que  por  promocioii  del  Dr.  D.  Manuel  Gonzalez  y  S.mcbez  à 
la  dignidad  de  Obispo  de  Jaen,  lia  resullado  vacante  el 
canonicato  de  Penilenciaria  que  en  ella  poseia,  cuya  provi- 
sion nos  pertenece,  asi  por  Bulas  aposlôlicas  como  por  el 
Novisimo  Concordalo,  y  bcmos  acordado  se  efeclûe  prévia 
oposicion,  al  lenor  de  sus  disposiciones.  Por  tanto,  los  que 
siendo  Doclores  ù  Licenciados  en  Teologia,  ô  en  Derecho 
canônico  en  alguna  de  las  Universidades  aprobadas  en  estos 
reines,  ô  en  la  de  Bolonia,  como  colegiales  del  mayor  de  los 
espaîioles,  ô  en  aignno  de  los  Seminarios  conciiiares  habili- 
tados  para  conferir  diclios  grados,  quisieren  oponerso  al 
expresado  canonicato,  compareceràii  ante  niiestro  Secretario 
capilular  por  si,  ô  por  Frocurador  compelentemente  auto- 
rizado,  à  firmar  la  oposicion  dentro  del  iérmino  de  sesenta 
dias,  que  correràn  desde  el  20  del  présente  Diciembre  hasta 
el  18  de  Febrero  del  ano  de  1878,  véscmes  oporlune,  habiàn 
de  presentar  sus  tilulos,  las  testimoniales  de  sus  respeclivos 
Prelados,  y  las  l'es  de  bautianio,  por  las  acredilen  tener  la 
edad  de  cuarenla  aiïo  ,  que  es  la  requerida  para  dicha  Pre- 
bendd  por  la  Bula  Supremœ  disposiliones  arbilrio  de  la  San- 
tidad  de  Gregorio  XV,  ô  cuando  niénos  la  de  treinta  cum- 
plidos,  por  si  se  dièse  el  caso  excepcional  de  que  se  hace 
niencion  en  la  citada  Bula;  debiendo  ademâs  de  esto  tener 
entendido  los  aspirantes  que  el  que  fuere  elegido  qucdarâ 
obligado  â  ordenarse  de  Presbiteio  dentro  de  un  ano,  si  ya 
noio  fiiese  al  tiempo  de  la  provision;  y  que  si  tuviese  oficio 
de  adniiiiislracion  de  justicia  dado  por  S.  M.,  ô  por  el  Prelado, 
ô  algun  otro  cargo  ô  empleo  que  le  impedia  cumplir  perso- 
nalmente  las  obligaciones  de  la  referida  canongia,  le  habrâ 
de  renunciar  âiites  de  ser  admitido  âlaposesion,  obligândose, 
con  la  formalidad  que  en  esta  iglesia  se  acostumbra,  â  no 
aceptar  ni  servir  en  lo  sucesivo  ninguno  de  dichos  empleos, 
cargos  ù  oficios  (salvo  el  de  Juez  siuodal)  so  pena  de  con- 
siderarse  vacante  por  ese  niero  hecho  el  canonicato,  y  quedar 
Nôj  en  plena  libertad  de  volver  â  proveerle. 

Los  oposilores  admitidos  con  dichos  requisitos  y  condi- 
ciones  principiarân  desde  luégo  à  hacer  sus  correspondientes 
ejercicio  literarios,  los  cuales,  de  conformidad  con  le  prescrito 
en  las  indicadas  disposiciones  pontificias  y  anlîgua  ptâctica  de 
esta  sanla  iglesia,  se  verificarân  de  la  manera  siguiente  :  Los 
Teôlogos  tendrân  una  leccion  de  hora  con  puntos  de  vainti- 
cuairo  sobre  uno  de  los  très  piques,  que  se  han  de  dar  en  la 
2"  2"  de  la  Summa  de  Santo  Thomas,  debiendo  contestar  acto 
continue  â  dos  argumentos  de  média  hora  en  forma  silogîs- 
tica,  los  que  se  harân  reciprocamente  los  oposilores,  segun  el 
turno  para  los  ejercicios  se  hubiera  establecido,  y  un  sermonl 
de  hora  con  puntos  de  cuarenta  y  ocho  sobre  el  asunlo  que 
escoja  el  ejercitar.te  de  entre  los  que  a  virtud  de  olros  très 
piques  en  los  cualro  Evangelios  se  hubieren  ofrecido  à  su 
eleccion.  \  los  canonistas  â  su  vez  leerân  por  igual  tiempo  y 
la  misma  preparacion  sobre  el  capitulo  que  eligierem,  me- 
diante  los  1res  piques,  que  en  tal  caso  se  darân  en  los  cinco 


533 


MELANGES 


G36 


libros  de  las  Decretales  de  Gregorio  IX,  contestando  asimisnio 
à  sus  respectivos  argmnenlos  en  forma  de  média  hora  cada 
uno  ;  y  por  liltimo,  relalai  an  y  fallaran  el  pleilo  que  les  qiiepa 
en  suerte,  debiendo  prepararie  para  este  ejercicio  incomuni- 
cados  en  el  local  que  se  deleiniine  por  espacio  de  treinta  y 
seis  horas,  y  no  pudiendo  excéder  de  una  en  su  desempeno. 
Concluidos  que  sean  todo  eslos  ejercicios  literarios,  y  prévio 
el  acuerdo  capitular  sobre  su  aprobacion,  eiegiremos  cano- 
BÎcamente  de  entre  los  opositores  que  la  htibieren  oblenido  al 
que  nos  pareciere  mâs  aplo  é  idoaeo  para  el  buen  desempeno 
de  las  oblifiacionos  anejas  à  la  r^ferida  prehenda  y  nnh  util  al 
serviciode  Dios  Nuestro  Senor  y  bien  de  esta  sanla  iglesia. 

En  lesiimonio  de  lo  cual  hemos  mandado  expedir  y  expe- 
dimos  el  présente  edicto,  firmado  por  Nos,  sellado  con  los  de 
nuestras  armas  y  refrendado  por  nuestro  Secretario  capiluiar 
en  Sevilla  a  i"  de  Diciembre  de  1877.  —  Fr.  Joaquin,  Arzo- 
bispo  de  Sevilla.  —  Dr.  Crislôbai  Ruiz  Canela,  Dean.  —  Por 
mandado  de  SS.  EE.  los  Srcs.  Arz.>bispo  y  Dean  y  Cabildo  de 
la  sanla  metropoiilana  y  patriarcal  iglesia  de  Sevilla,  Dr.^*n- 
lonio  RoJrigiioz  y  Moalero,  Canôiiigo  Magiitral,  Secretariô/ 


—  La  vénérable  Guillelmine-Emilie  de  Rodât,  fonda- 
trice des  sœurs  de  la  Sainte- Famille.  Apijrobation  du 
procès  apostolique. 

Decretlm.  Rnthenen.  Bealificationis  et  canonizationis  ven. 
servœ  Dei  Giiillelmœ  .'Emilia;  de  Rodât,  institutricis  congre- 
galionis  sororuni  a  Sancta  Famiiianuncupataruni  Quura  deci- 
moquinto  kalendas  aprilis  1875  Sauctissimus  Dominas  noster 
Plus  papa  IX  bénigne  indulserit,  ut  de  fama  sanclitatis  vitœ, 
virtutum,  miraculorum  in  génère  ven.  servae  Dei  Giiilleimre 
./EmilicB  de  Rodât  praîdiciae  ageretnr  in  congregatione  Sacro- 
rum  Riluum  ordinaria,  absque  interventu  et  voto  consiiltorum 
ad  instantiam  Rmi  D.  Joannis  Josephi  Rousseilie,  procurato- 
ris  generalis  seminarii  Parisiensis  Missionum  ad  exteros,  et 
liujus  causîe  postulatoris  constituli,  Emus  et  Rmus  dominus 
cardinalis  Carolus  Sacconi,  ejusdem  causse  ponens,  sequens 
dubium  discutiendum  proposait  in  ordinariis  Sacrornm  Ritunm 
comiliis  bolierna  die  ad  Vaticanum  habitis;  nimirum  :  a  An 
constet  de  validitate  et  relevantia  processus  apostolica  aucto- 
rilate  constructi  super  fama  sanctitatis  vitaj,  virtutum  et 
miraculorum  in  génère  dictœ  ven.  servae  Dei  in  casu  et  ad 
eflectum  de  quo  agitur?  <•  Emi  et  Rmi  Patres  sacris  tuendis 
ritibus  prajpositi,  omnibus  mature  perpensis,  amliloque  voce 
et  scripto  R.  P.  D.  Laurentio  Salvati  sanctaî  fidei  promotore, 
respondendiim  censuerunt  :  Affirmative.  Die  \o  septem- 
bris  1877.  Quibus  per  infrascriptum  secrelariiim  fiJeliter  rela- 
tis  Sanclissimo  Domino  nostrb  Pio  papa  IX,  Sanclitas  Sua 
rescriptum  Sacrée  Congregalionis  ratum  habuit  ac  conûrmavit. 
Die  20  iisdem  mense  et  anno.  A.  Ep.  Sabinex.  Caiid.  BILIO 
S.  R.  G.  Pr.ef.  Loco  7  Sigilli.  Placidus  Ralli,  S.  R.  C.  secrcta- 
rius. 


—  Indulgences.  Si  elles  commencent  la  veille,  oh 
seulemod  à  minuit.  Les  œuvres  prescrites  doivent  cire 
faites  le  jour  ni'irqué  pour  gagner  l'indulgence.  Si  l'on 
peut  r.agner  plusieurs  indulgences  le  même  jour.  Si  les 
conditions  peuvent   être  observées  plusieurs  fois. 

GeSEVEN.  ScPER  R0:»NLLU3  OPERTBUS  INJi;>"CTIS,RlTE  peragen- 

me.Decrelum.  Gaspar.Mermillod,  episcopusHebron  ctvicarius 
apostolicus  Genevensis,  infrascripla  dubia  ad  hanc  S.  Congre- 
galionem  Induigentiis  Sacrisque  Reliquiis  prapositam  Irans- 
misit  : 


1.  Utrum,  nisi  aliud  expresse  Iiabeatur  in  induUis,  indul- 
genliiB  lucrandœ  incipiant  a  média  nocte,  an  vero  a  primis 
vesperis? 

2.  Utrum,  si  quis  utcns  recentv  privilegio  confessionem  et 
commnnionem  pridie  ejus  diei  peragat,  cui  aflixa  est  indul- 
genlia,  etiani  reliqua  opéra  prœscripta  pridie  fieri,  adcoque 
pridie  eiiam  indulgentia  lucrifieri  possil  ? 

3.  Utrum  si  ridem  pio  operi,  qnod  a  fidelibus  iterari  non 
potesl  variis  tilulis  indulgenliœ  annexœsunt,  possint  omnes 
lucrifitri? 

Emi  Patres  in  congregatione  generali  habita  in  palatio  apos- 
tolico  Vaticano  die  14  decembris  1877,  audiiis  consultoium 
votis,  rebusque  mature  perpensis,  responderunt  : 

Ad  priinum  :  A  mcdia  nocte  ad  mediam  noctem. 

Ad  sectindum:  Négative. 

Ad  tertium  :  Affirmative,  dummodo  opéra  injuncta  vere 
iterari  nequeant,  vel  non  solcant,  sicuti  confessio,  nisi  sit  ali- 
unde  necessaria. 

Et  facta  de  pra;missis  relatione  SSmo  D.  N.  Pio  PP.  IX  ab 
infrascriptosecrttario  in  audientia  liabita  die  12  januarii  1878, 
Sanctiias  Sua  resolutioncm  S.  Congregalionis  approbavit. 
Datum  Romœ  ex  secrelaria  ejusdem  S.C.die  12  januarii  1878. 
—  A.  card,  Oreglia  a  S.  Steph.,  prœf.  — A.  Panici,  secr. 


—  Image  du  Sacré  Cœur  de  Jésus.  5t,  pour  acquérir 
les  indulgences,  on  doit  prier  devant  une  image  repré- 
sentant extérieurement  le  Cœur  humain  et  matériel  du 
Sauveur. 

Quelques  artistes  se  sont  mis  à  sculpter  on  à 
peindre  des  images  du  Sacre-Cœur  de  Jésus  oiî  le 
Cœur  n'est  pas  représenté,  mais  seulement  le  Sauveur 
porte  la  main  vers  le  côté  de  la  poitrine  qui  fut  ou- 
vert par  la  lance.  La  S.  Congrégation  des  Indulgences 
condamne  cette  innovation,  et  décide  que  les  i'.idtil- 
gences  ne  sont  acquises  que  lorsqu'on  fait  des  prières 
devant  une  Image  qui  représente  extérieurement  le 
Sacré-Cœur.  Voici  la  décision  textuelle. 

Parisien.  —  De  Indulgenlia  pro  orantibns  ante  imaginem 
Sanctissimi  Cordis  Jesu  Decretum.  Summus  pontifex  Pius  VI 
per  rescriptum  datam  Fiorentiœ  die  2  januarii  1799  concessit 
indulgentiam  septem  annoruin,  toiidemque  quadragenarum 
Chrisii  fidtlibus,  qui  cum  debilis  dispositionibus  templum, 
oratorium  seu  altare  ubi  sacri  Cordis  D.  N.  J.  C.  imago  publicœ 
veneratio[ii,  decenti  forma  quae  convenit,  ulmoris  est  exposita 
babeatnr,  pie  visitaverint,  nec  non  per  aliquod  temporis 
spatium  juxta  mentem  S.  S.  Deum  oraverint. 

Hinc  Rev.  P.  Ramière  Soc.  Jesu  S.  Congregationi  Induigentiis 
SSqtie  Reliq.  prœposilae  infrascriptum  proponit  dubium  : 

Utrum  Redtuiptoris  imaginibus  in  quibus  SSmi  Cordis 
Imago  extrinsecus  non  appareat,  applicari  possit  concessio 
Indulgentiae  a  sa.  me.  Pio  VI  facta  pro  qualibet  oratioue  quae 
fiât  coram  imagine  aliqua  SSmi  Cordis  Jesu  publicaî  vene- 
rationi  exposita? 

Emi  Patres   in    congregatione    generali    habita  in  palatio 
apostolico  Vaticano  die  14  decembris  1877,   auditis  consul- 
torum  votis,  rebusque  mature  perpensis  responderunt:  Né- 
gative. Et  facta  de  praemis3is  relatione  SSmo  D.  N.  Pio  papa  IX, 
ab   iiifrascriplo    secretario    in    audientia  habita  die   12  ja- 
nuarii  1878,  Sanctitas  sua  resolutionem  S.    Congregalionis^ 
approbavit.   Dalum   12  januarii  1878. — A.  card.    Oreglia  a-j 
S.  Stephano  praif.  — A.  Panici  secr. 

Animadversiones  ex  officia  una  cum  consulloris  veto,  Jan» 
vero  quid  veniat  noinine  imaginis  SS.  Cordis  Jesu  tum  ipsa 


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IMELANGES 


G38 


verba,  tnmiisus  universalis,  qui  appaiitionibus  cliam  ac  re- 
velaiioiiibiis  a  B.  Mai'garita  Alacoqiie  accopiis  est  apprime 
confonnis,  donerc  salis  vidciitiip.  Coilii^ilui'  siquidcm  ex  aclis 
cjusdrm  bealilicationis,  atqiic  ex  s<'iipt's  ab  ipsii  superioi'iim 
jussu  faclis,  non  alio  qiiidem  modo  imaginem  illam  subji- 
ciendam  esse  oculis  r.linsiifidcliiim,  nisi  soiisibilitei- siib  figura 
cordis  carnei  et  in  pectore  iinayiiiis  diviiii  Si  rvaloris  cxIlmIus 
pxprcssa.  Qtioties  enim  B.  Macgariia  de  divini  Cordis  Jesu 
apparilione  nimlinnein  init,  toiles  illud  quibiisdam  adjiinctis 
désignât,  "t  iniagincni  sob  sensu  cadentein  necessario  sup- 
ponant.  Ait  quippc  divinuni  illud  Cor  iia  apparuisse  utfnlgore 
soleni  vinceret,  radios  undcquaqiic  ditliinderet,  vulnere  sau- 
cialuni,  corona  spinea  sursuni,  et  cruels  signo  deorsum 
niunlluni.  Et  Ipsum  Chrislum  Dominuni  significusse  Iradit 
desiderlum,  quod  ad  hominum  cordium  duriliem  ernol- 
liendani  ipsorum  oculis  pnedictl  sui  Cordis  ciirnei  imago 
exponerotur  ;  accepiissimuin  sibi  fuliu'um  iionoreni  sub  bac 
figura  reddituiu  ;  uberesque  se  gralias  lionoris  hujusce  causa 
cflusurum. 

Qiilbus  accedit  pictam  primitus  fabulam  ipsa  prope  B.  Mar- 
garita  suggerente,  eisdeni  quœ  diximus  emblemalibus  ex- 
pressani  adhuc  asservari  ad  cujus  plus  minus  normam  usque 
ad  noslra  tempora  caMerte  tniagines  vel  plctre  vel  sculplœ 
fuerunt  repraîsentata?.  Nuper  vero  ad  banc  praxim  impu- 
gnandam  plures  chrislianas  artes  etiani  colenles  insur- 
rexerunt  contendentes,  haud  esse  arlis  regulis  conformem 
hanc  reprœsentationem  SS.  Cordis  Jesu,  et  insinuare  potius 
nitunlur,  ut  aliœ  imagines  sculpantur  vel  pingantur  in 
quibus  exhibeatur  Christus  lateris  sui  vulnns  manu  ad  pectus 
admota  oslendens,  aut  quoldiet  alio  modo  suuin  aniorem 
manifestans.  Neque  inter  ipsos  desunt  qui  dictitent  id  et 
conforniius  etiam  esse  spiritui  revelationum  a  B.  Margarita 
acceplarum  et  Evangelio  ubi  non  legilurquod  cor,  sed  quod 
latus  Rfidemploris  fuit  lancea  perforatum,  et  ex  quo  constat 
neque  in  morte  neque  post  mortem  fuisse  ipsius  corpus 
divisum,  ac  tandem  cbristianœ  etiam  veteri  iconographiœ; 
juxta  qiiam  latus  Redemptoris  dexlrum,  ac  minime  sinislrum 
a  Loiigino  perforatum  reprœsentatur. 

Et  cum  usus  in  Galliapraîserlim  jam  invalescat  loco  carnei 
Jesu  Cordis  imaginem  publicœ  venerationi  exponendi  Re- 
demptoris figurant  amorem  suum  prœdicta  ratione  expri- 
mentem,  Rev.  P.Ramière  societatis  Jesu  Sacrae  Congrégation! 
relalum  proposuit  dubium;  (piodesuper  Rmus  Pater  Tosa  O.P. 
hujus  S.  Congreg.  consultor  de  sua  sententia  rogalus,  paucis 
bisce  verbis  eam  manifestai  :  «  Quidquid  est  de  praesumptis 
artis  regulis,  imago  quaelibet,  utut  pia,  Salvatoris  Christi  in 
qua  SSniimi  ipsius  Cor  depictum  non  appareat,  nec  est  nec 
dici  potest  imago  SSmi  Cordis  Jesu.  Ergo  nec  est  nec  dici 
polest  ornata  privilegio  earum  indulgentiarum,  quae  ab  aliqiio 
summo  pontifice  orantibus  coraiu  imagine  aliqua  SSmi  Cordis 
Jesu  concessae  fuerint.  Ita  omnino  quaesito  proposito  respon- 
dendum  censeo.  m  Atque  hulc  consultoris  opinion!  favere 
etiam  videntur  verba  in  superiori  rescripto  sa  :  me  :  Pii  VI 
adjecta,  ut  moris  est,  quœ  ad  formam  imaginis  ante  quam  est 
exorandum,  videntur  refcrrl. 


—  Liturgie.  Langue  vulgaire.  Culle  supplémentaire. 
Ancien  usage  d'employer  la  langue  polonaise  dans  cer- 
taines parlies  de  la  liturgie.  Si  l'on  peut  lui  substituer  la 
langue  russe!  Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Saint- 
Office. 

Le  rite  latin  est  gardé  dans  un  grand  nombre  d'é- 
glises de  Pologne  et  de  Lilhuanie.  Cependant  on  em- 
ploie le  polonais  dans  certaines  parties  de  la  liturgie 
et  dans  quelques  formules  relatives  à  l'adminislration 


des  sacrements.  Cet  usage  est  fort  ancien  et  immémo- 
rial. Depuis  quelques  années  les  partisans  du  scliisme 
font  de  grands  elTorts  pour  abolir  le  rite  latin  dans  les 
églises  callio!i(|U(S,  et  le  remplacer  par  les  offices  en 
langue  russe.  Jusqu'à  ce  jour  ils  n'ont  pu  réaliser  leur 
dessein  que  sur  un  point,  c'est-à-dire  qu'ils  ont  intro- 
duit le  russe  dans  les  parties  siip[)lémentaires  de  la 
liturgie  dont  il  est  question  plus  liant.  KITrayés  d'une 
innovation  aussi  dangereuse  pour  l'orthodoxie,  plu- 
sieurs Polonais  ont  consulté  le  Saint-Siège,  L'affaire 
ayant  été  examinée  en  congrégation  générale  du  Saint- 
Olfice,  il  a  été  décidé  qu'il  n'est  pas  permis  de  substi- 
tuer, sans  l'aulorisalion  du  Saint  Siège,  la  langue  russe 
à  la  langue  polonaise,  qui  est  employée  de  temps  im- 
mémorial dans  le  culte  supplémentaire  dont  il  s'agit. 
Voici  la  décision  textuelle  : 

ReSOLUTIO  QTIOAD  fSUM    LINGUiE    RuSSIACiE  IN  UTURGIA  CATUO- 

LicA.  Beatissime  Pater.  Fautorcs  scliismatis  ex  aiiquot  annis 
onmi  conlenlione  Inducere  coiiantur  Riissiacam  linguam  in 
publicuin  cultum  divinum  ecclesiaruin  catbolicarum  ritus 
latini  in  provinciis  l'oloniœ,  Liihuaniœ,  aliisqne  Imperio 
Russiaco  subditis.  Innovalio  autem  bactenus  quidem  in  eo 
consislit,  quod  in  illis  partibus  sacrai  liturgiaî  et  adminis- 
trallonis  sacramenlorum,  qucc  cultus  suppletorius  appeilatœ 
ex  iinmemorabili  consueludine  hucusque  peragebanlur  lingua 
Polonica,  nunc  pro  Polonica  ildem  schismatis  fautores 
subslituer«  coiiantur  linguam  Russiacam  non  sine  gravi 
catliolicae  fidei  discrimine  ac  maxima  fidelium  perturbatione 
et  ofïensione. 

In  bisce  angustiis  plures  sacerdotes  ac  laici  Ecclesiœ  catho- 
lica3  fiiii,  ut  suœ  aiiorumque  plurimorum  conscientiaî 
consulerent,  ad  ApostolicamSedem  confugerunt,  ab  ea  lumen 
impetraturl.  Unice  ergo  ad  sanctae  religionis  catholica;,  quam 
a  niajoribus  acceperunt  conservationt^m,  et  ad  consoientiarum 
securitalem,  iidem  sacerdotes  ac  fidèles  bumiliime  implo- 
raverunt  declarationem  sequenliuni  quœslionum  : 

I.  Uu'um  in  cuJtu  snpplelorio  quem  dicunt,  pro  lingua 
Polonica,  quae  ex  inmiemorabili  consuetudine  in  usu  est, 
absque  S.  Sedis  auctorilate  subslituere  linguam  Russiacam 
licitum  sit? 

II.  Utrum  sancta  Sedes  bujusmodi  substitutionem  linguae 
Russiacaj  toleraverit  vel  tolerare  censenda  sit? 

Ferla  IV  die  14  julii  1877.  In  Congregatione  generali 
S.  Romanœ  et  universalls  inquisltlonis  habita  coram  Emis  ac 
Rmis  DD.  S.  R.  E.  cardlnalibus  generaiibus  inquislloribus, 
propositis  suprascriptis  dubiis,  iidem  Emi  ac  Rmi  DD.  decre- 
verunl  :  Ad  primum  et  secundum  :  Négative. 

L-[-S.  —  A.  Jacobini,  assessor  S.  0.  —  J.  Pelami  S.  Rom.  et 
Univ.  Inquis.  Notarius. 


—  Espagne.  Curés  desservant  deux  paroisses.  Induit 
pontifical  permettant  dappliquer  une  seule  messe  pour 
les  deux  populations. 

La  révolution  espagnole  ayant  notablement  éclairci 
les  rangs  du  clergé,  il  arrive  bien  souvent  que  les 
curés  desservent  deux  paroisses.  La  messe  pro  populo 
devant  être  appliquée  chaque  dimanche  pour  la  popu- 
lation de  chaque  paroisse,  les  curés  sont  obligés  d'ap- 
pliquer ou  de  faire  appliquer  deux  messes.  En  1871, 
Mgr  l'archevêque  de  Compostelle  obtint  pour  sept  ans 
un  induit  pontifical  qui  accorda  dispense  à  ce  sujet,  de 
sorte  que  les  curés  dont  le  traitement  ne  dépasse  pas 


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MELANGES 


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six  mille  réaux  (environ  quinze  cents  francs^  ne  sont 
obligés  qu'à  une  messe  pro  populo  les  dimanches  et 
fêtes.  La  prorogation  de  l'induit  pour  sept  années  a 
été  obtenue  dans  un  rescrit  de  la  S.  Congrégation  du 
Concile  du  21  janvier  1878. 

Dans  une  circulaire  qui  a  accompagné  la  commu- 
nication du  rescrit  au  clergé  de  l'archidiocèse  de  Corn» 
postelle,  S.  Em.  le  cardinal  archevêque  a  notiGé  que 
le  revenu  de  six  mille  réaux  dont  parle  l'induit,  s'en- 
tend du  revenu  cet  que  chaque  curé  reçoit  du  trésor 
public.  Il  paraît  que  le  gouvernement  espagnol  relient 
le  quart  du  traitement  qu'il  devrait  servir  au  clergé 
d'après  le  concordat  de  ÎSôl  et  les  conventions  sub- 
séquentes. 11  n'est  pas  surprenant  que  les  finances  es- 
pagnoles soient  dans  la  plus  déplorable  situation.  Tout 
gouvernement  qui  désire  se  ruiner,  et  faire  banque- 
roule,  a  un  moyen  fort  simple  :  s'emp;.rer  des  biens 
ecclésiastiques  et  réduire  le  clergé  à  la  mendicité. 
C'est  là  une  loi  historique  qui  est  constatée  par  l'his- 
toire, surtout  pendant  les  trois  derniers  siècles. 

Voici  l'induit  pontifical  et  la  circulaire  de  S-  Em.  le 
cardinal  archevêque  de  Compostelle  : 

-  Arzobispado  de  Composteia.  —  Con  el  propôsito  de  hacer 
mâs  llevaderas  las  cargas  y  oLligaeiones  que  pesan  .«obre 
todos  aquellos  que  por  su  ministerio  se  hallan  atenidos  à  célé- 
brer las  misas  pro  populo  en  los  dias  de  précepte,  hemos 
instado  sin  césar  à  fin  de  obtener  de  la  Santa  Sade  la  reduc- 
cion  de  aquel  deber  cuanto  nos  fuese  posible.  Consiguien- 
temenle,  ademâs  de  las  gracias  ya  conocidas  de  nuestros  muy 
amados  hermanos,  ùltimaniente  hemos  conseguido  la  que 
expresa  el  rescripto  que  al  pié  copiâmes,  de  la  cual  pueden 
bacer  use  desde  luégo,  como  pudieron  hacerlo  igualmente 
de  las  ya  piiblicadas.  Para  su  gobierno  debe  entenderse  que 
la  renia  que  cada  uno  percibe  y  à  la  cual  han  de  ajustar  sus 
câlculos  para  el  uso  de  la  gracia,  es  la  liquida  que  les  resta, 
dedncido  el  25  por  ^00  que  ahora  se  descuenta,  porque 
en  realidad  esta  deduccion  équivale  â  una  baja  efectiva  de 
asignacion. 

Palacio  arzobispal  de  Santiago  4  de  abri!  de  1878. —  Miguel, 
Cardenal  Paya,  arzobispo  de  Composteia. 

a  Beatissime  Pater.  Cardinalis  archiepiscopus  Compostel- 
lanus,  alterna  parochorum  pauperlate  et  lemporum  ac  lo- 
coruin  circumstaniiis,  veneralo  rescripto  S.  Vtrœ  diei  6  fe- 
bruarii  1871  oblinuit  ad  septennium  facultatem  redui^endi 
obligalionem  applicandi  ad  unam  missam  pro  utraque  plèbe 
favore  lanlum  eorum  parochorum,  quorum  congrua  non 
excedit  sex  mille  regales.  Cum  haec  facultas  jain  sit  expirala 
el  cai'aae  ob  quas  concessa  fuit,  non  modo  perdurent,  sed 
eliam  graviores  evaserir.t  pro  clero  Hispaniœ,  hinc  est  quod 
a  S.  Vira  bcnignam  prorogalionem  implorât  una  cum  sana- 
tione  quoad  praeterilum  lempus. 

«  Die  21  januarii  1878.  —  SSmus  Dnus  nosler,  audita  rela- 
tione  infrascripli  pro-secretarii  S.  Congregationis  Concilii, 
pneviaque  sanalione  quoad  praeterilum,  pciilam  proroga- 
lionem ad  aliud  quinquennium  tantum,  servata  forma  prajce- 
denlis  indulli,  Emo  Dno  cardindi  archiepiscopo  oratori 
bénigne  imperlitus  est.  —  P.  Gard.  Calerini.piœf.  —  J.  Verga, 
pro-secrelarius.  » 


—  Décret  de  l'Index. — Le  divorce  considéré  en  théorie 
et  en  pra'ique.    —  L'Etat   el  l'Eglise  de  M.  Mighetti,     < 
L'Eglise  catholique  et  l'Italie,  par  M.  Cerruti,  péniten- 
cier de  ta  cathédrale  de  Novare.  —  Briire  :  Le  vrai  mot  de 
la  situation  présente.  Lettre  à  l'official  de  Chartres. 

Le  premier  décret  de  l'Index  que  le  saint-père 
Léon  XllI  ait  muni  de  son  approbation,  a  été  pro- 
mulgué à  Uome  dans  les  formes  d'usage  le  26  avril  1878, 
par  conséquent  cinq  jours  après  la  publication  de  la 
première  encyclique  du  pontife.  Le  décret  avait  été 
porté  trois  semaines  auparavant;  car  il  est  daté  du 
8  avril,  et  le  Saint-Père  l'a  confirmé  dès  le  lendemain. 

Les  ouvrages  mis  à  l'index  sont  indiqués  plus  haut. 
Le  plus  important  c'est  inconleslablement  celui  de 
M.  Mingbclti,  ancien  ministre  du  gouvernement  pon- 
tifical et  ensuite  ministre  du  nouveau  gouvernement 
italien. 

Decretcm.  Feria  2  die  8  aprilis  4878,  Sacra  Congregatio 
eminentissimorum  ac  reverendissimorum  sanctœ  Romanjp 
Ecclesiae  Cardinalium  a  sanctissimo  douiino  nostro  Leone 
papa  XIII  Sanclaque  Sede  aposlolica  Indici  librorum  pravae 
doclrinae,  eorumdemque  proscriptioni ,  expurgation!,  ac 
permission!  in  universa  chiistiana  Republica  praeposilorum 
et  dfelegatorum,  habita  in  palalio  aposlolico  Valicano  die  8 
aprilis  1878  damnataatque  proscripta  in  Indicem  librorum  pro- 
hiûitorum  ret^rii  mandavil  et  mandai  quae  sequuntur  opéra  : 

Earle  Carolus  Joannes,  B.  A.  Tye  Spiritual  Bodi.  Latine  : 
Corpus  spiriturtle. —  The  Forly  Uays.  Latine  :  Quadraginta 
dies.  Londini.  1876. 

BrièreAbbé  (>ub  faiso  nomine  Georgii  Perdrix).  Le  vrai  mot 
de  la  situation  présenle.  Paris,  1877. 

Lettre  adressée  à  monsieur  l'abbé  Pouclée,  officiai  diocésain 
de  Chartres. 

Bernardo  (di)  Donienico.  Il  divorzio  considerato  nella 
teoria  e  nella  pratica.   Vol.  unico.  Palermo,  1875. 

Cerruli  Giuseppe,  canonico  penitenziere  délia  catledrale  di 
Novara.  La  Chiesa  Cattolica,  e  l'Italia,  storia  ecclesiaslica  e 
civile  dalla  venuta  di  san  Pietro,  principe  degli  apostoli  a 
Roma  sino  all'anno  30  del  fortunoso  pontificato  di  Pio  IX. 
Vol.  1,  II.  Torino  tipografia  Cavour,  iSIl.  Auctor  laudabilitcr 
se  subjccit  el  opus  reprobavit. 

Minghetli  Marco.  Slato  e  Chiesa.  Uirico  Hoepli  edilore, 
.Mllano,  1878. 

Ilaque  nemo  ciijuscumque  gradus  et  conditionis  praedicta 
opéra  damnala  atque  proscripta ,  quocumque  looo,  et 
quocumque  idiomate,  aut  in  poslerum  edere,  aut  édita  légère 
vel  retinere  audeal,  sed  locornm  ordinariis,  aut  haereticœ 
pravitalis  inquisitoribus  ea  tradere  teneatur  sub  pœnis  in 
Indice  librorum  veiilorum  indiciis. 

Quibus  sanctissimo  Domino  nostro  Leoni  papœ  XIII  per 
me  iiifrascriplum  S.  I.  C.  a  secretis  relatis,  Sanctiliis  Sua 
decretum  probavit,  el  promulgari  prœcepit.  In  quorum  fidem, 
etc. 

Datum  Romae,  die  9  aprilis  1878. — Anloninus  Gard,  de 
Luca,  prasfectus.  —  Fr.  Hieronymus  Plus  Saecheri  Ord. 
Praîd.  S.  Ind.  Congreg.  a  secretis.  —  Looo  f  sigilli. 

Die  26  aprilis  1878,  ego  infrascriplus  magister  cursorum 
testor  supradictum  decretum  affixuni  et  publicatum  fuisse 
in  Urbe.  —  Philippus  Ossani  Mag.  ours. 

L'administrateur-gérant  : 
Palmé. 


Pa"».  —  JuLEâ  Le  Clebe  et  C",  Imprimeurs  île  N.  b.  P.  le  l'ap»  et  de  l'Archevêché,  rue  Cassette,  17. 


ANALECTA    JDRIS   PONTIFICII. 


CENT    CINQUANTE-DEUXIÈME  LIYIIAISOIV. 


ESSAI  SIU  L  HISTOIRE  DE  LA  BIBLE  ''^ 

(Suile) 

Les  Correctoria  Biblice;  Hugues  de  Saint-Cher;  Roger  Bacon; 
Nicolas  de  Ilanapes.  —  Tiaduclion  du  Psautier  de  P.  de  PaTis; 
autres  traductions  :  Guiars  des  Moulins  et  les  histoires  escokatrcs  ; 
manuscrit  de  Strasbourg.  —  Efforts  des  papes  pour  conserver 
l'enseignement  des  langues  orientales  ;  décret  du  concile  de 
Vienne  ;  Nicolas  de  Lyra.  —  Macé,  curé  de  Saincoins;  llermant 
de  Valenciennes;  zCile  des  rois  de  France  pour  la  traduction  de 
la  Bilile;  Jehan  de  Vignay;  Raoul  de  Presles.  —  Le  xv°  siècle; 
les  derniers  professeurs  d'hébreu  à  Paris;  décret  du  concile  de 
Bâle  ;  Gerson  ;  Jean  de  Blois  ;  autres  traducteurs. 

VI 

La  popularité  des  ouvrages  de  Coniestor  et  de  Riga 
détourna  la  masse  de  l'examen  direct  du  texte,  et  cela 
au  moment  même  où  quelques  efforts  se  produisaient 
pour  réviser  et  améliorer  la  Vulgate  (2).  C'est  alors  en 
effetque  nous  voyons  apparaître  les  Correctoria  Bibliœ , 
«  espèce  de  commentaire  critique  sur  les  variantes  de 
chaque  passage,  sur  les  grandes  divisions  du  texte  et 
celles  des  phrases^  sur  les  particularités  gramma- 
ticales, etc.  (3). 

Il  en  existe  dès  le  commencement  du  xiif  siècle, 
puisqu'un  décret  du  chapitre  générai  des  Dominicains, 
tenu  en  1238,  commande  à  tous  les  religieux  de  l'ordre 
d'adopter  la  correction  de  la  Vulgate,  à  laquelle  les 
Pères  du  couvent  de  Paris  travaillaient  (4)  ;  un  autre 
décret  de  1256  défendit  l'usage  du  correctorium  dit  de 
Sens  (5). 

Le  travail  des  Dominicains  de  Paris  se  fit  sous  la 
direction  du  célèbre  Hugues  de  Saint-Cher,  plus  tard 
cardinal.  Respectant  le  texte  qu'ils  avaient  sous  les 
yeux,  les  correcteurs  n'y  retranchaient  rien,  et  se  con- 
tentaient d'indiquer  leurs  additions  «  par  des  barres 
marquées  sous  les  mots,  lesquelles  tiennent  lieu 
d'obèles»  (6).  Ils  mettaient  en  note  les  corrections  que 
l'étude  leur  suggérait.  Richard  Simon  pense  qu'ils 
consultèrent  l'hébreu,  ou  du  moins  de  plus  anciennes 
corrections  faites  sur  l'hébreu  (7).  Ce  travail,  remar- 
quablement exécuté,  indique  de  bons  principes  de 
critique  et  une  science  étendue. 

(1)  Voir  [la  livraison  précédente. 

(2)  En  Italie,  vers  cette  époque,  le  card.  Nicolas  faisait  aussi 
corriger  la  Vulgate  sur  les  meilleurs  manuscrits.  Lindanus,  de 
oplimo scripturarum  interpret.  génère,  Colon.,  1358,  in-8°,  1.  111,  c.  3. 

(3)  Reithmayr,  Inlrod.  au  N.  T.,  tr.  de  Vairoger,  Paris,  1861, 
in-S",  1. 1,  p.  293. 

(4)  Quétif  et  Echard,  Scriptores  ord.  Prœdic.,  t.  1,  p.  197. 

(5)  Martène,  Thésaurus  anecdot.,  t.  IV,  c.  1676  et  1715. 

(6)  R.  Simon,  Nouv.  Observ.,n.  J29. 

(7)  Ibid.^p.  131. 

17*  sfr.iE. 


Un  autre  correctorium,  dont  les  auteurs  se  servirent, 
celui  des  Dominicains,  était  conservé  dans  la  biblio- 
thèque de  la  Sorbonne  (1).  Il  est  intitulé  :  «  Incipit 
correctorium  IJibliœ,  secundum  hebrœos,  grascos  et 
latinos.  »  Ce  travail  montre  dans  ses  auteurs  une  con- 
naissance assez  étendue  des  Pères  et  une  critique 
intelligente.  «  On  y  lit  souvent  les  noms  d'Origène, 
d'Hilaire,  d'Ainbroise,  de  Chrysostôme,  de  Bède,  de 
Raban,  de  Ilaimon,  d'Isidore  et  de  quelques  autres 
écrivains  ecclésiastiques.  Le  nom  de  S.  Jérôme  s'y 
trouve  plus  souvent  qu'aucun  autre  (2).  » 

Les  Chartreux  et  les  Franciscains  firent  des  travaux 
semblables.  Le  P.  Vercellone,  ce  savant  Barnabite 
dont  la  science  regrette  encore  la  perte,  a  cru  avoir 
retrouvé  à  la  bibliothèque  vaticane  le  correctorium 
entr'^pris  par  Roger  Bacon;  les  règles  critiques  qui  y 
sont  suivies  sont  en  effet  celles  que  Bacon  admirait' 
dans  le  correctorium  anonyme  dont  il  parle  et  qu'il 
vante  comme  un  chef-d'œuvre.  «  L'auteur  compare 
son  texte  de  la  Vulgate  avec  trois  séries  de  manuscrits 
latins,  les  modernes,  les  anciens  et  les  très-anciens.... 
Il  se  garde  bien  de  corriger  notre  Vulgate  d'après 
l'ancienne  version  italique  ou  d'après  le  texte  grec,  et 
s'attache  à  y  conserver  le  style  de  S.  Jérôme,  dont  il 
montre  une  coimaissance  profonde.  C'est  pourquoi  il 
ne  veut  faire  usage  ni  des  citations  des  Pères  latins  qui 
ont  suivi  l'italique,  ni  même  des  fragments  de  cette 
version  conservés  dans  la  liturgie,  et  il  note  les  mé- 
prises de  ceux  qui  ne  s'étaient  pas  conduiis  d'après 
cette  règle  (3).  » 

Hugues  de  Saint-Cher  et  Roger  Bacon,  le  premier 
dominicain,  le  second  franciscain^  ont  eu  tous  les  deux 
les  mêmes  préoccupations  scripturaires  ;  mais  le  do- 
minicain, si  attentif  qu'il  soit  à  procurer  la  pureté  du 
texte  sacré,  n'apporte  pas  dans  ses  études  le  coup  d'œil 
de  génie  de  son  contemporain  ;  ce  qui  cependant  ne 
doit  pas  empêcher  d'énumérer  les  services  qu'il  a 
rendus  à  la  science  sacrée,  Hugues  était  né  à  Vienne, 
en  Dauphiné;  il  mourut  à  Orvieto  le  19  mars  1263. 
On  lui  doit  un  ouvrage  considérable,  les  Postilles  sur  toute 
r  Écriture  sainte  {\),  C'est  lui  qui,  le  premier,  a  divisé 
la   Bible  en  chapitres^  subdivisés  eux-mêmes  pour 

(1)  C'est  le  ms.  lat.  looSi  de  la  Bibl.  nationale,  petit  in-f"  de 
256  feuillets. 

(2)  R.  Simon,  Ilist.  ait.  des  versions  du  N.  T.,  p.  117. 

(3)  Vercellone,  analysé  par  le  P.  de  Vairoger,  op.  cit.,  t.  I, 
p.  506.  Voir  la  troisième  série  des  Analecta,  col.  683. 

(4)  Imprimées  pour  la  première  fois  à  Venise  1487,  et  à  Bàle, 
même  année,  6  vol.  in-f°,  elles  ont  été  reproduites  à  Bàle,  1498, 
1504,  à  Paris,  1508,  153S,  15i8.  5  vol.  in-f°,à  Venise,  1600.  8  vol. 
in-P-,  à  Cologne,  1621,  à  Lyon,  1645,  1669. 

41 


643 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  DIHLE 


644 


faciliter  les  citations  et  les  renvois  (1).  C'est  lui  aussi 
qui  a  eu  le  premier  l'idée  des  concordances.  «  il  est 
bien  reconnu,  dit  Daunou,  que  les  premières  concor- 
dances en  langue  latine  sont  du  xiu'  siècle,  et  les 
Dominicains  ont  prouvé  qu'on  les  devait  à  Hugues  de 
Saint-Cher  (2) .  11  paraît  qu'Arlotto  de  Prato  et  Conrad 
d'ilalberstadt  n'ont  fait  que  distribuer  la  Bible  en  lieux 
communs,  que  rappocher  les  passages  qui  ont  trait  à 
certaines  matières  [3)  ;  mais  HuguesdeSauit-Clier  s'est 
proposé  de  rassembler  tous  les  textes  où  un  même  mol 
est  employé,  et  de  les  disposer  dans  un  ordre  alpha- 
bétique. Cinq  cents  frères  prêcheurs  l'ont  aidé  dans 
ce  travail,  qu'on  a  fort  perfectionné  depuis,  mais  dont 
les  premiers  essais  méritent  beaucoup  d'éloges  (4).  » 
Dès  i2oO,  Hugues  donna  de  son  travail  une  nouvelle 
édition  plus  complète,  oii  les  textes  n'étaient  plus  seule- 
ment indiqués,  mais  reproduits  en  entier.  Cette  édition 
fut  principalement  soignée  par  les  Dominicains  anglais, 
qui  résidaient  alors  à  Paris,  et  dont  les  principaux 
sont  :  Jean  de  Derlington,  Richard  de  Stavenesby  et 
Hugues  de  Cryndonio  ;  aussi  donne-t-on  à  cette  édition 
le  nom  de  Concordantiœ  anglicanœ  (5). 

La  renommée  de  Hugues  s'efface  devant  la  gloire  de 
Roger  Bacon,  le  savant  le  plus  original  du  moyen  âge. 
On  commence  à  revendiquer  pour  la  France  l'hon- 
neur d'avoir  vu  naître  Bacon  {Q>).  Ce  savant^  né  en 
1210j  mort  en  1294,  compléta  ses  études  à  Paris  et  y 
entra,  vers  1240,  dans  l'ordre  des  Franciscains.  C'est 
à  Paris  qu'il  passa  de  longues  années  de  sa  vie  (7) 
dans  l'étude  des  sciences. 

Bacon  savait  à  fond  le  grec,  l'hébreu  et  l'arabe. 
Nous  avons  parlé  tout  à  l'heure  de  sa  correction  de  la 
Bible.  La  source  principale  où  nous  trouvons  ses  idées 
critiques  se  trouve  dans  VOpus  tertium{S').  Déjà,  dans 
l'OpHS  majiis  il  avait  déploré  que  l'hébreu,  l'arabe  et  le 
grec  ne  fussent  pas  mieux  connus  de  ses  contempo- 
rains (9^.  Mais  dans  l'Opits  minus  il  va  plus  loin,  trop 
loin  peut-être,  car  il  soutient  que  toute  personne, 
pourvu  qu'elle  soit  un  peu  intelHgente,  peut  arrivera 
lire  facilement  l'Écriture  dans  les  originaux,  et  même  à 
la  corriger.  Cela  lui  a  valu  la  juste  critique  de  Bayle. 
Négligeons  cette  exagération  qu'un  esprit  enthou- 
siaste pouvait  seul  concevoir,  et  ne  tenons  compte  que 
de  ses  vues  exactes  sur  la  nécessité  d'une  élude  sé- 
rieuse de  l'Écriture,  ainsi  que  de  ses  plaintes  trop  légi- 
times sur  l'ignorance  des  langues  orientales.  «  Il  n'y  a 
p  a6,d  t-il,  quatre  Latins  qui  sachent  la  grammaire  hé- 

(I)  Uosenmullcr,  ffist.   interp.,  t.  V,  p.  240,  prétend  qu'il  n'a 
fait  que  revoir  et  améliorer  de  temps  en  tem|is  ce  travail  j  mais  la 
preuve  sur  laquelle  il  se  fonde,  l'antériorité  du  Correctonum  Pari- 
-  ••«nse  ne  parait  pas  bien  sérieuse. 
1-)  "'    ipl.  ord.    Prœd.,  t.  I,  p.  203. 

(3)  Les  "  •  j.,v,.  ord.  Prœd.,  t.  I,  pp.  203-200,  donnent  une  histoire 
des  concorQau^^gg_  ^  ^^  Halberstadt  est  postérieur  ù  Hugues,  loin 
d'être  son  p  l  ^.gsseur,  et  il  a  réduit  sa  roncordance,  en  abrégeant 
les  citations,  ^ ers    ,,f,r,,r.,n 


1300-1310. 


g  Séiif'ët  îch?..^-;;";"'-  XVI,  p.  70,  et  t.  XIX,  p.  43, 

(6)  Il  y  av 
Comptes  reno 

(7)  Waddi 
{W  à  12B7 


^6,  Il  y  ava.t  des   ^^^^^  ^ 

rmptti  rendus^  0«  '   ^^^,j_  ^^^  imcripl.  et  belles-kiires,  1873. 

Sr^Ydil  M.  ioir^'«^'--  Lugdun.  1628,  in-f,  t.  Il,  p.  449. 


(6)  Il  y  "'•"'  """   Bacon   en  Normandie,  V.  M.  Ch.   Jourdain. 
dus  ae  >■',__,    ,_  ■ .  ,    „,,,,,..  ,.,....    ,„.^ 


De 


Pe4er  London,  1849,"-«  ff««  hactenm  inedUa,  éd.  by 

(IT  Opus  majui,  pars  lIn-8^  t.  Ulc  seul  publie  jusqu'ici). 

W  "^"       •'       ^  Venetiis,  1750,  in-4°,  pp.  33  et  s 


Brev. 


J.  S. 


SUIV. 


bra'ique,  grecque  ou  arabe;  je  puis  bien  en  parler,  car 
des  deux  côtés  de  la  mer  j'ai  faità  ce  sujet  des  recherches 
diligentes  et  je  m'en  suis  beaucoup  préoccupé (i).  » 
Pour  remédier  à  cette  pénurie,  Bacon  faisait  instruire 
quelqnesjeunes  gens,  et  en  particulier  un  nommé  Jean, 
qui,  d'après  lui,  est,  malgré  sa  jeunesse,  leplus  savant 
de  tous  ceux  qui  sont  à  Paris  (2). 

Enumérant  les  sept  défauts  qui  font  obstacle  à  l'étude 
de  la  théologie,  il  signale  comme  le  plus  grand 
d'entre  eux  la  corruption  du  texte  de  la  Vulgate. 
Même  dans  les  endroits  où  il  n'est  pas  corrompu,  ce 
texte  ne  mérite  pas  de  confiance  et  excite  beaucoup 
de  doutes.  Car  autant  de  lecteurs,  autant  de  correc- 
teurs ou  plutôt  de  corrupteurs;  chacun  en  effet  se 
permet  de  changer  tout  ce  qu'il  ignore,  liberté  qu'il  ne 
se  permettrait  pas  envers  les  livres  des  poètes  (3)  . 
11  conjure  le  souverain  ponlife  de  faire  corriger  toute 
la  Bible  d'une  manière  authentique  (4).  Les  correcteurs 
de  Paris  n'étaient  pas,  d'après  Bacon,  en  état  de  fournir 
un  bon  texte  ;  ils  ne  suivent  pas  les  Bibles  anciennes, 
et  ignorent  le  grec  et  l'hébreu,  ce  qui  les  entraîne 
dans  une  quantité  d'erreurs,  puisque  le  texte  primitif 
est  hébreu  et  grec.  Ils  ne  savent  pas  non  plus  de  quelle 
traduction  se  sert  spécialement  l'Eglise  latine  :  à 
l'exception  des  Psaumes,  c'est  toujours  celle  de 
S.  Jérôme  (5).  Léloge  qu'en  fait  Bacon  prouve  qu'il 
l'avait  étudiée  à  fond  et  qu'il  l'avait  appréciée  comme 
elle  mérite  de  l'être.  Il  indique  en  passant  une  raison 
curieuse  et  réelle  de  la  corruption  du  texte  :  c'est  l'usage 
fait  par  la  liturgie  de  passages  scripturaires  modifiés 
pour  en  rendre  le  sens  plus  clair  et  pour  exciter  la 
dévotion.  Les  clercs  et  les  moines  familiers  avec  ces 
textes  ont  fini  par  les  introduire  dans  les  copies  qu'ils 
faisaient  de  la  Bible  (6). 

Bacon  parle  ensuite  de  l'ignorance  du  grec  et  du  la- 
tin, de  celle  de  l'histoire  naturelle  et  l'archéologie  (7), 
et  il  indique  encore  en  finissant,  comme  une  cause 
d'erreurs,  l'ignorance  qui  ne  tient  pas  compte  de  la 
propriété  des  termes  employés  dans  la  sainte  Écri-  J 
ture  (8). 

Dans  le  compendium  publié  à  la  suite  de  VOpus  ter- 
<ii/?n.  Bacon  insiste  encore  sur  la  nécessité  d'apprendre 
l'hébreu  et  le  grec.  Il  n'en  demande  pas  une  connais- 
sance aussi  étendue  que  de  la  langue  maternelle,  mais 
au  moins  veut-il  qu'on  soit  en  état  de  comprendre  les 
difficultés  que  présente  le  latin  (9).  Son  ardeur  l'em- 
porte même  à  quelques  jugements  assez  sévères  sur  les 
pontifes  qui,  depuis  le  temps  du  pape  Damase,  ne  se 
sont  pas  préoccupés  de  faire  profiter  l'Eglise  de  l'avan- 
tage qu'apportent  de  nouvelles  traductions  (10). 


(1)  Opus  tert.  c.  X,  éd.  Brewer,  p.  33.  Il  avoue  cependant  au 
même  endroit  qu'un  certain  nombre  de  Latins  sont  familiers  avec 
ces  langues,  mais  sans  savoir  la  grammaire,  et  sans  pouvoir  com- 
muniquer ce  qu'i's  savent. 

(2)  V.  Cousin,  Journal  des  Savants,  mai  184S,  p.  304. 

(3)  Jhid.  éd.  Brewer,  p.  330. 
;4)  Ibid.,  p.  333. 

(5)  Ibid.,  p.  334  et  339. 
(G)  Ibid.,  p.  348. 
(l)Ibid.,  pp.  351-353. 

(8)  Ibid.,  p.  357. 

(9)  Ibid.,  p.  434. 

(10)  Ibid.,  p.  474 


645 


ESSAI  SUR   LIUSTOIKE  DE  LA  BIBLE 


646 


Toutes  ces  vues  sont  d'une  grande  sagesse  et  d'un 
mérite  réel.  Elles  avaient  le  tort  do  venir  dans  un 
siècle  qui  ne  se  préoccupait  guère  des  éludes  sacrées. 
Aussi  Hacon  ne  fit-il  point  d'élèves. 

Parmi  ceux  qui  marchèrent  sur  ses  traces,  nom- 
mons Raymond  I.uile  (1).  Ce  savant,  chez  qui  les  il- 
lusions se  mêlent  trop  souvent  à  des  vues  élevées  et 
pratiques^  ne  cessait  d'exhorter  à  l'élude  des  langues 
de  l'Orient.  Son  zèle  lui  fit  adresser  plusieurs  lettres  au 
roi  de  France,  et  à  l'Université  de  Paris;  il  y  récla- 
mait avec  force  la  création  et  la  dotation  d'un  collège 
dans  lequel  les  religieux  apprendraient  les  langues  des 
infulùles.  C'est  de  Paris,  cette  ville  mère  et  maîtresse 
de  la  vérité  et  de  la  science  chrétiennes,  que  doivent 
émerger  à  travers  le  monde  les  rayons  de  la  vérité  qui 
dissipera  les  ombres  cl  les  erreurs  des  peuples  infi- 
dèles (2).  On  volt  de  quelle  réputation  jouissait  au  xiii' 
siècle  l'Université  de  Paris.  Elle  était  réellement  le 
centre  des  études  théologiques.  Les  papes  favorisaient 
de  tout  leur  pouvoir  les  efforts  tentés  peur  qu'à  Paris, 
à  côté  dos  éludes  philosophiques  et  théologiques,  pût 
fleurir  l'étude  des  langues  orientales.  Innocent  IV, 
Alexandre  IV,  Clément  IV,  Honorius  IV,  s'occupèrent 
attentivement  de  ce  projet;  pour  le  faire  aboutir,  en 
subvenant  à  l'entretien  des  clercs  qui  apprenaient  à 
Paris  l'arabe  et  les  autres  langues  orientales.  Alexan- 
dre IV  avait  taxé  à  dix  livres  par  an  durant  trois  ans 
tous  les  monastères  et  églises  de  France.  En  1285, 
Honorius  IV  renouvela  ces  ordonnances  (3). 

Les  papes,  et  avec  eux  Roger  Bacon,  Raymond  Lulle, 
Robert  Grossetête,  évêque  de  Lincoln,  ainsi  que  tous 
les  hommes  intelligents,  comprenaient  que  la  meil- 
leure méthode  pour  expliquer  les  livres  sacrés  est 
d'en  rechercher  dans  les  textes  mêmes  le  sens  lit- 
téral (4). 

Ce  n'est  pas  le  lieu  de  porter  un  jugement  d'ensemble 
sur  Bacon.  Nous  nous  contenterons  de  faire  remarquer 
la  parfaite  orthodoxie  du  célèbre  franciscain,  que  les 
philosophes  rationahstes  eux-mêmes  ont  été  forcés  de 
reconnaître  (5).  Et  avec  eux,  comme  avec  tous  les 
bons  juges,  nous  proclamerons  Bacon  «  parmi  les  es- 
prits les  plus  éminents  du  moyen  âge,  le  plus  extraor- 
dinaire (6). 

Malheureusement  la  voie  ouverte  par  ce  grand 
homme  ne  fut  ni  frayée  ni  entretenue,  et  parmi  les 
commentateurs  de  ce  siècle,  nous  n'en  trouvons  pas 
qui  aient  suivi  ses  principes.  S.  Thomas  d'Aquin 
fait  entrer  dans  l'exégèse  les  procédés  de  la  sco- 
lastique  rigoureuse  dont  la  Somme  est  le  monument. 
S.  Thomas  ne  savait  pas  l'hébreu  et  connaissait  mé- 
diocrement le  grec  :  il  se  contenta  des  textes  que  son 
temps  lui  olfrait. 

Nous  ne  trouvons  guère  à  citer  parmi  les  érudits 
de  ce  temps  qu'un  sermonnaire,  le  chancelier  Prévostin, 

(1)  Cantù,   Histoire  universelle,  t.  X,  p.  56S. 

(2)  Martène,  Thésaurus  Anecdot..  t.  I,  pp.  131S  et  suiv. 

(3)  Ch.  Jourdain,  Index  chronologicus  chartarum.  Paris  1862 
in-f»,  p.  51. 


dans 


(4)  Cf.  Daunou,  discours   sur  l'état  des  lettres  au  xm»  siècle 
nsVHist.  lilt.,l.  XVI,  p.  140.  ' 


(5)  M.  E.  Saisset,  Revue  des  Deux-Mondes,  15  juillet  1861    d  390 
(6)i6îrf.,  p.  391.  'r.     "• 


qui  possède  les  premiers  éléments  du  grec  et  de  l'hé- 
breu. (I)  Il  donne  même  dans  ses  sermons  une  assez 
bonne  explication  du  tétragrammc,  Jehovah. 

Si  nous  citons  Nicolas  de  Ilanapes,  mort  patriarche 
de  Jérusalem  en  1291,  c'est  que  son  ouvrage  intitulé  : 
Virtulumvitiorumque  eceempla  ex  nniverso  divinœ  Scrip- 
turœ  promptuario  desumpta,  devint  bientôt  populaire, 
et  fut  surnommé  la  Bible  des  pauvres.  Son  livre  eut 
un  le!  succès  qu'il  a  été  quelquefois  attribué  à  saint 
Bonaventure.  Dans  les  cent  trente-quatre  chapitres 
que  contiennent  les  Exempta,  Ilanapes  s'est  borné  à 
résumer  en  très-peu  de  mots  les  récils  bibliques.  Il 
range  ces  résumés,  non  pas  suivant  le  hasard  alphabé- 
tique, mais  dans  un  ordre  étudié.  C'est  seulement 
lorsqu'il  fut  imprimé  que,  pour  en  rendre  l'usage  plus 
facile,  on  le  rangea  dans  l'ordre  alphabétique  (2). 
L'imprimeur  lui  donna  alors  le  nom  de  Biblia  paupe- 
rum. 

Parmi  les  auteurs  qui  jouirent  dans  ce  siècle  d'une 
grande  réputation,  nous  citerons  le  dominicain  Nicolas 
de  Gorran,  auteur  de  Pastilles  très-estimées  alors(3)  ; 
le  dominicain  Guillaume  Mackelelfield  et  le  franciscain 
Jean  de  Galles,  dont  les  écrits  sont  perdus  (4)  ;  Guil 
îanme  de  Mélilon,  frère  mineur,  que  nous  retrouve- 
rons tout  à  l'heure  (5).  Citons  enfin  les  Distindions  du 
théologien  Maurice  (il  mourut  vers  1300),  qui  s'oc- 
cupe beaucoup  plus  du  sens  allégorique  que  du  sens 
littéral  (6). 

On  a  attribué  longtemps  à  S.  Louis,  et  à  tort,  une 
initiative  pour  la  traduction  des  livi'es  saints  en  fran- 
çais. Quelques  auteurs,  Lelong,  Lebeuf,  M.  Leroux 
de  Lincy  ont,  sans  autre  autorité  qu'un  passage  de 
Jean  de  Serres  (7),  admis  qu'il  avait  fait  traduire  la 
Bible  en  français.  Mais  les  historiens  du  saint  roi 
prouvent  bien  par  la  manière  dont  ils  s'expriment, 
qu'il  n'y  a  rien  de  sérieux  dans  l'assertion  de  Jean  de 
Serres.  Le  confesseur  de  la  reine  Marguerite  nous  ap- 
prend que  le  roi  lisait  la  Bible  glosée.  Un  passage  de 
Geoffroy  de  Beauiieu  nous  prouve  que  les  lectures  de 
S.  Louis  étaient  en  latin  (8).  De  pareils  témoignages 
ont  plus  de  poids  qu'une  compilation  du  xvi"  siècle. 

VII 

Les  traductions  françaises  de  la  Bible  se  multiplient 
dans  ce  siècle.  Vers  1210,  Pierre,  évêque  de  Paris, 
avait  traduit  le  Psautier  en  français  (9),  ou  plutôt  en 
avait  donné  une  paraphrase  assez  étendue  (10).  Ce 

(1)  Lecoy  de  !  a  Marche,  La  Chaire  au  moyen  âge.  Paris,  1868, 
in-8°,  p.  435. 

(2)  Sist.  litt.  de  la  France,  t.  XX,  pp.  65  et  suiv. 
{,3]Ibid.  t.  XX,  p.  327. 

(4)  Ibid.  t.  XXV,  p.  146-lo4  et  191. 

(5)  Ibid.  t.  XIX,  p.  416,  et  du  Boulay,  Sist.  univ.  Parisien,  t.  III, 
p.  685. 

(6) /6/rf.  t.  XXI,  p.  132. 

(7)  Cité  par  M.  Berger  de  Xivrey,  Eludes  sur  le  texte  et  le  style 
du  IS.  T.  Paris,  183«,  in-S»,  p.  53. 

(8)  Recueil  des  historiens,  t.  XX,  p.  47. 

(9)  Lebeuf,  Recherches  sur  les  plus  anciennes  trad.  dans  les  Mém. 
de  l'Acad.  des  inscr.,  t.  XVIf,  p.  731. 

(10)  Bibl.  nal.  niss.  fr.  1761.  C'est  l'ouvrage  que  Le  Long  {Bible 
sacra,  1723,  t.  I,  col.  323)  met  sous  le  nom  de  Pierre  de  Patis.  Ce 
ms.,  exécuté  par  un  nommé  Lynardiu  (f"  188),  est  du  commen 
cernent  du  xiv*  siècle. 


647 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


C48 


travail  est  intitulé  :  «  Si  coumence  le  Saulier  translate 
dou  latin  en  frances  par  maistre  Pierre  de  Paris,  as 
preere  de  fre  Simon  le  Rat  de  la  sainte  maison  de 
lospltau  de  Saint  Jouha,  de  ierlm  (1).  )>  lue  assez 
longue  épître  préliminaire  contient  un  résumé  de  théo- 
logi^e,  qui  se  termine  ainsi  :  •  Dont  par  vérité  Ion  peut 
dire  seurement  que  les  dis  des  prophètes  ne  peuvent 
compliment  estre  entendus  de  nous,  jasrit  ce  que 
nous  parvenons  a  la  counissance  de  aucune  estancelle 
chascun  selon  la  force  de  son  entendement  qui  ressoit 
enluminement  et  clarté  en  soy  selon  la  grâce  qui  li  est 
otree.  »  En  tête  de  chaque  psaume  il  y  a  des  som- 
maires. Ainsi,  au  commencement  du  premier  psaume, 
Pierre  écrit  :  «  a  cette  première  saume  David  coumence 
a  parler  des  prospérités  que  juste  home  doit  avoir,  e 
des  vengences  que  nostre  Scignor  prent  des  fé- 
lons (2) .  » 

La  bibliothèque  nationale  possède  aussi  un  Psautier 
de  la  fin  du  xiu'  siècle  (3;,  dont  la  traduction  est 
littérale  et  ne  contient  pas  de  gloses,  comme  on  pourra 
en  juger  par  les  passages  suivants  : 

0  Li  bons  est  beneures  qui  non  ala  el  conseill  des  félons,  et 
non  estu  en  la  voie  des  pecheors  et  non  cist  en  la  chuere  de 
pestilence. 

Meis  en  la  lei  nre  Seignor  fut  sa  volentes,  et  en  sa  loi  pen- 
cera  de  or  et  de  nuit. 

E  sera  enssement  corne  li  fust  qui  est  plantes  ioste  décors  dos 
aiguës  qui  donra  son  fruit  en  son  tens. 

E  sa  feulle  non  decorra,  et  toutes  les  choses  qu'il  fera  sera 
propres. 

Non  issi  li  félon,  non  issi,  meis  ensement  come  la  poudre  que 
li  vens  jeté  de  la  face  de  la  terre. 

En  por  ice  li  félon  ne  sesdreceront  mie  en  iugement,  ne  li 
pecheor  el  conseill  des  justes. 

Car  nostre  Sires  conut  la  voie  des  justes,  et  la  voie  des  félons 
périra.  » 

Nous  citerons  encore  la  traduction  du  psaume  127'  : 
Beati  omnes  qui  timent  Dominum,  qui  ambulant  in  viis 
ejus. 

«  Tuit  cil  sont  benoit  qui  criement  nostre  Seignor,  qui  vont  en 
ses  voies. 

Tu  mangeras  le  labor  de  tes  mains,  benois  es  et  bien  en  sera 
a  toi. 

Ta  feme  est  tiabondans  come  vigne  en  angles  de  ta  maison. 

Li  fin  sont  aussi  come  novel  olivier  environ  de  ta  table. 

Estevos  enssi  sera  beneys  li  hom  qui  crient  nostre  Seignor. 

Li  Sires  de  Syon  te  beneisse,  et  voie  les  biens  de  Iherusalem 
lesiors  de  ta  vie. 

E  voie  les  fiz  de  tes  fiz  et  pais  sur  Israël  (i).  » 

A  la  fin  du  siècle  un  dominicain  traduisit  les  épîtres 
et  les  évangiles  qu'on  lit  à  l'office  divin  (5).  Ce  jacobin 
était  confesseur  du  roi  Philippe  le  Hardi.  Comme  son 
royal  pénitent  n'entendait  pas  le  latin,  frère  Laurent 
traduisit  pour  lui  le  missel  en  français.  Cette  traduction 
fut  mise  à  la  fin  du  fameux  traité  de  morale  ascétique 
qu'on  appelait  la  Somme  le  Roy,  et  qui  fut  si  populaire 
au  moyen  âge  (G). 

(t)  F"  3  T». 

(2)  Le  commencement  du  premier  psaume  a  été  donné  par  Le 
Long,  ib. 

(3)  Fr.  2431. 
[k)  F"  207  V». 

(5)  Lebeuf,  op.  cil.,  p.  725. 

(6)  Eist.  lia.  de  la  France,  t.  XIX,  p.  397,  et  P.  Paris,  Manusc. 
franc,  t.  III,  p.  388.  V.  aussi  Quétif  et  Echard,  Scriptor.,  t.  I, 
p.  386. 


Mais  l'ouvrage  qn'on  lut  avec  le  plus  d'attention  fut 
la  traduction  française  de  Vllistoria  scolastica  de  Pierre 
Couiestor.  Sous  !e  titre  de  liiblc  hisloriaus  oaà'Uistoires 
escolatres,  on  la  rencontre  fréquemment  da"s  les 
manuscrits  du  xiv"  et  du  xv"  siècle.  Son  auteur,  Guiars 
des  Moulins,  chanoine,  puis  doyen  de  l'église  de 
Saint-Pierre-d'Aire  en  Artois,  était  mort  en  1322  (1). 
Il  nous  apprend,  dans  le  prologue  de  sa  traduction, 
qu'il  a  commencé  son  travail  à  Tàge  de  quarante  ans, 
en  juin  1391,  et  qu'il  l'a  terminé  en  février  ll'Oi  (2). 
Un  passage  de  son  explication  de  la  Genèse  donne  encore 
un  renseignement  intéressant  sur  la  date  de  son 
travail  : 

«  Et  se  main  sera  ron're  tous  et  li  main  de  tous  contre  lui.  11  sanle 
que  ceste  cose  soit  avenue  en  le  destruction  dAcre  et  de  Tripl  "^ 
cl  de  toute  crostinle  de  la  le  meir,  car  on  seit  vraicinent  que 
diex  en  a  souffert  le  destruction  pour  les  oribles  pccliies  de  le 
tere.  Et  el  tans  que  celé  tcro  fu  destrute  fi  cis  livres  commen- 
chies  atranslater  et  en  celé  mesme  anee  »  (3). 

Voilà  tout  ce  que  nous  savons  de  la  vie  de  Guiars. 
Quant  à  son  œuvre,  il  est  assez  difficile  de  se  rendre 
un  compte  exact  de  ce  qu'elle  était  à  l'origine.  Nous 
possédons  beaucoup  de  manuscrits  intitulés  Bible 
hystoriaux,  mais,  parmi  ce  que  nous  avons  étudiés, 
nous  n'en  connaissons  qu'un  qui  ait  probablement  le 
droit  de  passer  pour  une  copie  exacte  de  la  traduction 
faite  par  le  chanoine  d'Aire.  Encore  ce  manuscrit 
contient-il  une  explication  de  l'Apocalyspe  que  nous 
ne  pouvons  attribuer  à  Guiars  (4). 

Après  le  prologue  dont  nous  avons  déjà  parlé,  on 
trouve  la  table  du  manuscrit  : 

«  Ci  après  sont  li  livre  historial  de  la  Bible  qui  en  cest  livre 
sort  translate  et  tout  par  histoires  les  escolatres. 

i<  Premièrement  est  en  cest  livres  translatez  li  livres  de  Genesis. 
Et  puis 

(1  Exodes, 

«  Levitiques, 

«  Li  livres  des  Nombres, 

«  Deuterononies, 

<•  Li  livres  Josue, 

«  Li  iiij  livres  des  Rois, 

.<  Les  paraboles  Salemon, 

«  Li  livres  Job, 

«  Li  livres  Thobie,  et  llieremie  et  Ezechiel  et  Daniol, 

«  Li  livres  Susanne  et  les  histoires  qui  après  viennent  si  comme 
vous  trouverez. 

«  Li  livres  Judic  et  les  histoires  qui  après  viennent  si  comme 
vous  les  trouverez. 

«  Li  livres  Hester  la  roine  et  les  histoires  qui  après  viennent, 
si  comme  vous  les  trouverez. 

«  Li  dui  livre  des  Machabieus. 

«  Listoire  evvangeliste, 

«  Li  Evvangile, 

(I  Li  faiz  des  apostres. 

«  En  celte  manière  sont  cist  livres  ordene  li  uns  après  l'autre 
en  histoires  les  escolastres,  car  ien  suis  du  tout  et  ensuivrai  le 
mestrc  en  histoire,  et  en  toute  sordenance  sauve  ce  que  les  pa- 
raboles Salemon  et  li  livres  Job  ne  sont  mie  contenus  en  hystoires, 

(1)  Morand,  Bévue  des  Sociétés  savantes,  4861,  t.  I,  p.   495-SOO. 

(2)Ms.  fr.  155.  Ce  prologue  de  Guiars  a  été  publié  par  M.  P.  Pa- 
ris, Manuscr.  franc.,  t.  I,  p.  6,  et  par  M.  Heuss,  Revue  de  théologie, 
t.  XIV,  p.  12.  C'est  la  Bible  hystoriée,  imprimée  par  Antoine 
Vérard  avant  1499,  2  vol.  in-f°  (lîibl.  nat.  Impr.  A.  130  réserve) 
qui  a  confondu  la  date  de  l'achèvement  de  l'ouvrage  avec  celle  de 
l'élévalion  de  Guiars  au  décanat  de  l'église  d'Aire,  qui  n'eut  Heu 
qu'en  février  1297. 

(3)  Ms.  fr.  152,  r'24. 

(4)  Bibl.  nat.  ms.  fr.  155,  ancien  1819.  A  appartenu  à  la 
chambre  des  comptes  de  Blois,  in  f»  vél.  de  206  feuillets. 


649 


ESSAI  SUR  L'IIISTOlIUi  UE  LA  IJIRLE 


G50 


mes  ie    les   ai  mis  en  cest  livre  moul  abregies  pour  la  bonté 
dans  (1).  » 

Voilà,  autant  que  nous  pouvons  croire,  en  quoi 
consistait  primitivement  une  Bible  hystoriaus.  Ce 
n'était  pas  une  bible,  au  sens  que  nous  attachons  à  ce 
mot.  Malgré  les  lacunes  imposées  par  le  plan  du  tra- 
ducteur, qui  n'avait  ajouté  à  Thistoire  escolâtre  que  les 
pa/abolcs  de  Salonaon  et  un  court  résumé  du  livre  de 
Job,  l'ouvrage  de  Guairs  eut  un  grand  succès.  Nous 
pouvons  affirmer  qu'au  xiv"  et  auxv*  siècle,  il  fut,  sauf 
quelques  exceptions  que  nous  indiquerons  à  leur  place, 
la  base  de  toutes  les  bibles  que  les  princes  ou  les 
particuliers  se  firent  faire  ;  chacun  se  contenta  d'inter- 
caler dans  la  traduction  de  Guiars  les  livres  de  l'an- 
cien et  du  nouveau  Testament  qui  lui  plaisaient  le  plus. 

D'abord  on  n'ajouta  les  traductions  qu'à  la  suite  de 
l'œuvre  de  Guiars.  Ainsi,  après  les  Actes  des  apôtres, 
un  manuscrit  (2)  placera  les  Lamentations  de  Jéré- 
mie,  le  premier  chap'lre  de  S.  Matthieu,  le  premier 
chapitre  de  S.  Jean,  le  cantique  des  enfants  de  la 
fournaise,  et  les  visiors  de  Daniel;  viendront  ensuite 
les  épîtres  de  S.  Paul  et  l'Apocalypse.  Mais  on  ne 
respectera  pas  toujours  l'ordre  adopté.  Sur  trois  ma- 
nuscrits conservés  à  Genève,  l'un  donne  le  Psautier, 
la  Sagesse,  l'Ecclésiastique,  le  Cantique  des  cantiques, 
les  Prophètes;  un  autre  ne  donne  que  Jérémie  et  Ézé- 
chiel  ;  mais  tous  ces  livres  sont  intercalés  dans  l'œuvre 
primitive  de  Guiars  (3).  Dans  les  manuscrits  de  Paris 
le  même  désordre  paraît,  et  il  nous  semble  impossible, 
parmi  cette  confusion,  d'arriver  à  un  classement  des 
manuscrits.  Guiars  n'avait  pas,  comme  nous  venons 
de  le  voir,  traduit  le  livre  de  Job  :  il  s'était  contenté 
de  donner  les  premiers  chapitres  et  la  conclusion  de 
cet  incomparable  poème.  De  plus  hardis  entreprirent 
une  traduction  complète  :  «  Cy  fine  le  livre  de  Job.  Et 
pouf  ce  quil  est  trop  fort  a  entendre  aux  gens  lays,  le 
nomment  aucuns  le  grant  Job  et  le  livre  qui  s'ensuit 
le  petit  Job,  combien  qu'il  ne  fust  que  cellui  Job  pour 
seulement.  Mais  il  est  appelles  petit  Job  pour  cause 
qudest  abregie  pour  le  mieulx  faire  entendre  aux  lays 
et  simples  gens  (4).  «CegrandJob,  c'est-à-direla  tra- 
duction complète  de  Job,  est  joint  dans  plusieurs  ma- 
nuscrits (5)  au  petit,  c'est-à-dire  à  celui  de  Guiars,  et 
dans  la  première  édition  de  Vérard  on  retrouve  cette 
disposition.  D'autres  manuscrits  s'en  tiennent  au  petit 
Job  (6),  et  quelques-uns  ne  donnent  que  le  grand  (7). 
Enfin  un  manuscrit  donne  une  traduction  de  Job  diffé- 
rente de  celle  que  nous  venons  d'indiquer  (8) .  D'autres 
manuscrits  changeront  la  traduction  des  Rois  et  insé- 
reront dans  une  œuvre  qui  garde  toujours  au  titre  le 
nom  de  Guiars,  de  nouvelles  traductions  (9). 

Des  conclusions  données  en  1857  par  Sî.  E. 
Reuss  (10),la  troisième  est  contredite  par  l'examen  des 

(1)  ibid.  f  1. 

(?)  Fr.  15-2  (ancien  6818). 

(3)  Reuss,  Revue  de  théol.  t.  XIV,  p.  15. 

(4)  Ms.  fr.  159,  f  225. 

(5)  Bibl.  nat.  mss.  fr.  101,  164,  20087,  3,  5,  9,  20090. 

(6)  160,  8,  13392,  20089. 

(7)  159,  6,  15391. 

(8)  156. 
(9)6. 

(10)  Op.  cit.   pp.  78  et  79. 


manuscrits  de  Paria,  Il  est  parfaitement  certain  que 
Guiars  avait  introduit  dans  la  traduction  de  Comeslor 
les  Proverbes  de  Salomon  (1)  et  un  abrégé  du  livre 
de  Job  :  là-dessus  aucun  doute  ne  peut  subsister.  Il 
est  certain  aussi  que  Guiars  n'a  pas  eu  l'intention  de 
traduire  les  autres  livres  didactiques,  pas  plus  que  les 
psaumes. 

Mais  l'usage  continuel  fait  par  l'Eglise  dus  hymnes 
du  Psautier  fit  joindre  bientôt  une  traduction  de  ces 
pi  cines  au  travail  du  doyen  d'Aire.  Le  manuscrit  155, 
qui  est  la  roproduclinn  la  plus  exacte  do  l'œuvre  de 
Guiars,  que  nous  connaissions  (2),  ne  les  donne  pas; 
mais  parmi  les  manuscrits  que  nous  avons  vus,  vingt 
les  donnent  (3). 

Guiars  nous  expose  ainsi  la  marche  qu'il  avait  suivie 
dans  sa  traduction  :  «  Ci  doit-on  savoir  que  iai  trans- 
late les  livres  hystoriaus  de  la  Bible  selonc  le  texte  de 
la  Bible  et  selonc  hystoires  les  escolastres  si  com 
devant  est  dit.  Si  ai  escrit  le  texte  de  la  Bible  premiè- 
rement de  grosse  lettre,  et  puis  après  en  ordenne  les 
histoires  de  plus  déliée  lettre  i.  poi,  et  quant  il  i  a  poi 
a  esposer  par  histoires,  je  les  ai  mises  en  gloze  et  ai 
poursuivi  mon  ouvrage  en  cesle  manière  iusques  en  la 
fin  (5).  » 

Voici  un  passage  de  sa  traduction  des  Proverbes  : 

«  Mon  filz  enten  ma  discipline  et  encline  les  oreilles  a  ma 
sipiaiice  (d).  Les  lèvres  de  la  foie  feme  sont  aussi  douces  comme 
rees  de  miel  et  sa  gargace  est  pins  reluisanz  que  huile,  mes 
quant  len  en  a  fait  cest  plus  amere  que  nus  aloisnes  et  plus  ague 
que  nule  espee  a  ii.  trenchanz.  Si  pie  descendent  en  mort  et  si 
pas  trcspacent  enfer  (6).  Biau  filz  fui  ses  voies  ne  naproche  mie 
lentrce  de  sa  maison.  Diau  filz  regarde  le  fourmis  et  son  sens. 
Si  ne  soies  mie  peraceus.  Car  encore  nait  li  fourmis  meneur,  ne 
commandeur  ne  prince,  si  pourvoist  il  en  este  sa  viande  contre 
yver,  et  assemble  en  tensde  meisson  ce  quil  doit  tout  lan  men- 
gier.  Li  pereceus  iusques  a  quant  dormiront-il?  Quant  se  leve- 
ront-il  de  leur  somme?  Car  poi  que  li  pereceus  dorme,  li  vient 
disete  et  povrete,  et,  biau  filz  se  tu  nés  mie  pereceus,  ta  meisson 
te  rendra  aussi  com  une  fontaine  sourt  et  povrete  te  fuira  (7).  » 

On  voit  que  cette  traduction  n'est  pas  tout  à  fait  lit- 
térale, et  que  l'auteur  traite  le  texte  assez  librement. 
Nous  donnerons  encore  son  prologue  sur  les  Actes  des 
apôtres. 

«  Ci  commencent  les  faits  des  apostres  après  la  passion  noslre 
Seigneur  Ihu  Christ  selonc  le  texte  et  la  lettre  de  la  Bible  et  selonc 
hystoire.  Si  les  ai  translatez  en  ces  ii.  manières  tout  en  ordre 
par  chapitres  pour  ce  que  li  mestres  en  hystoire  dit  mit  de  bien 
sus  texte  et  lexpose  mit  très  bien  si  com  vous  orrez  ci  après.  Et 

(1)  «Notez  que  lystoire  deTliobie  devroit  selon  le  maistre  en  hys 
toires  tantôt  suivr  après  le  quart  livre  des  Roys.  Mais  iai  ci  mi 
devant  Thobie  les  paraboles  Salemon  moult  abregies  et  le  com- 
mencement et  la  tin  du  livre  Job  pour  ce  qu'il  gisent  en  la  Bible 
devant  Thobie.  Et  non  pourquant  ne  deussent  il  mie  estre  en 
cest  livre,  car  il  ne  sont  mie  livre  hystorias,  ne  li  maistres  nen 
traite  mie  en  hystoire.  Mais  ie  les  ai  mis  en  cest  livre  pour  la 
bonté  et  la  biaute  deus  en  tel  ordre  com  il  gisent  en  la  Bible  » 
(ms.  fr.  153,  f°  97  v"). 

(2^  Je  ne  parle  pas  au  point  de  vue  de  la  langue.  Nous  avons 
dû  laisser  ce  point  de  vue  de  cûté.  Il  serait  facile  de  le  traiter 
avec  le  beau  travail  de  M.  de  Wailly,  Observations  sur  des  Chartes 
françaises  d'Aire  en  Artois,  dans  les  Mémoires  de  l'Acad.  des  in9- 
cripi,  t.  XXVIll,  pp.  133-209. 

(3)  152,136,  159,  160,  161,  15393.  164,  20087,  896,  2,  3,  3,  6,  8, 
9,  15391,  15392,  20089,  20090,  etc. 

(4)  Ms.  fr.  155,  f°  1  v  et  2. 
(51  Un  V.,  le  2*  est  omis. 

(6)  Les  V.  6  et  7  sont  aussi  omis. 

(7)  Fr.  1S5,  f^  98. 


651 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


652 


entendez  que  la  grosse  lettre  est  le  texte  de  la  Bible,  et  la  déliée 
lettre  est  ce  pue  le  meslres  en  dit  et  eipose  (1)-  » 

IS"ou3  reTiendrons  plus  loin  sur  les  correclions  ou 
imitations  qui  se  firent,  au  siv'  et  au  xv"  siècle,  de 
l'oeuvre  de  Guiars  (i). 

M.  E.  Reussa  donné  la  description  d'un  manuscrit 
de  la  bibliothèque  de  Strasbouig  qui  datait  de  ce  der- 
nier siècle.  La  glose  qui  s'y  trouvait  n'était  pas  celle 
de  Comestor,  traduite  par  Guiars,  mais  la  glose  ordi- 
naire, dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Seulement  le 
traducteur  avait  choisi  de  préférence  les  explications 
mystiques  et  allégoriques,  et  il  avait  laissé  de  côté  les 
notes  historiques  et  exégét  qucs(3). 

Une  œuvre  singulière  et  qui  donne  une  idée  du  goût 
du  temps  est  l'histoire  sainte  en  vers,  par  Jean  Mal- 
karaume  ;  le  compilateur  inconnu  a  intercalé  dans 
cette  histoire  le  Roman  de  Troie  de  Benoît  de  Saint- 
More  [ô].  Mais  nous  ne  pouvons  que  l'indiquer  ici.  La 
versification  en  est  bien  rude  : 

s  A  donques  Noe  demanda 
A  Liieu  quel  signe  li  donra 
Que  ne  revaigne  plus  li  aiguë 
Nostre  sires  dist  j'apparoilie...  >• 


VJII 


Le  xiv'  siècle  est  marqué  par  une  décadence  re- 
grettable. Ni  originalité,  ni  recherches  personnelles  j 
on  néglige  le  sens  littéral  pour  chercher  dans  le  texte 
sacré  les  sens  les  plus  invraisemblables  et  les  plus 
mystérieux.  On  érige  même  cette  vicieuse  pratique  en 
théorie,  et  le  fameux  Jean  Petit  s'écrie  :  «  Dans  l'É- 
criture sainte,  le  sens  littéral  est  faux.  »  (5) 

A  quoi  bon  citer  cette  foule  d'interprètes  qui  n'osent 
montrer  aucune  initiative! 

Rappelons  plutôt  les  quelques  efforts  faits  pour 
maintenir  la  vraie  exégèse^  ou  pour  la  trouver. 

D'abord  une  louange  légitime  est  due  aux  papes  :  ils 
font  tout  leur  possible  pour  pousser  à  l'étude  du  texte 
sacré.  Une  constitution  du  concile  de  Vienne  precrivit 
que  les  langues  hébraïque,  chaldaïque  et  arabe,  se- 
raient enseignées  partout  où  résiderait  la  cour  romaine, 
et  dans  les  villes  de  Paris,  d'Oxford,  de  Bologne  et  de 
Salamanque.  Il  importe  de  donner  ici  le  texte  même 
du  concile,  texte  qui  a  été  reproduit  dans  le  code 
officiel  ùes  Clémentines  (6).  Après  avoir  rappelé  combien 
il  est  difficile,  si  on  ignore  les  langues,  d'expliquer 
l'Ecriture  sainte,  et  que  Jésus-Christ,  en  envoyant  ses 
apôtres  dans  le  monde,  voulut  qu'ils  fussent  instruits 
en  toutes  les  langues,  •  in  omni  linguarum  génère  fore 
voluit  eruditos,  »  le  décret  ajoute  : 

(!)  Ibid.,  f°  t74. 

(2]  Signalons  un  abrégé  de  Guiars,  dans  lequel  ne  sont  insérés 
que  les  faits  principaux  de  l'histoire  biblique.  Cibl.  nat.  niss.  fr. 
9363. 

{3}  Revue  de  tliéologie,  t.  IV,  p.  12.  —  M.  Reuss  donne  d'asses 
longs  extraits  de  cette  traduction. 

(4)  Bibl.  nat.  mss.  fr.  903. 

(5)  D'A.rg entré,  Collect.  jadicior.  t.  1,  pars  2,  p.  131. 

(6)  Clément,  liv.  V,  tit.  I,  1.  Corpu>  juris,  Paris,  17Ùo,  in-f»,  LU, 
p.  369. 


"  Ut  igitur  peritia  linguarum  hujusmodi  possit 
«  Iiabiliter  per  instructionis  eflicaciam  obtineri,  hoc 
a  sacro  approbante  concilio,  scholas  in  subscriptarum 
«  linguarum  generibus,  ubicumque  Romaiiam  curiam 
«  residere  contigerit,necnon  in  Parisiens!  cl  Oxoniensi, 
"  Bouoniensi  et  Salamantico  sludiis  piovidimus  eri- 
•1  gendas  :  statuentes  ut  in  quolibet  locorum  ipsoram 
»  teneantur  viri  catholici  sufficientem  haboutos  He- 
«  braieie,  Arabicœ  et  Chaldea;  linguarum  uoliliam  ; 
«  duo  videlicet,  uniuscujusque  linguee  periti,  qui  scho- 
«  las  reganl  inibi,  et  libros  de  linguis  ipsis  in  Latinum 
"  fiieliter  transfereiUea,  alios  linguas  ipsas  sollicite 
«  doceant,  earumque  peritiamstudiosain  idos  instruc- 
"  tiouo  transfundant;  ut  instructi  et  edocti  sufficienler 
«  in  linguis  hujusmodi,  fructum  sperotum  pcssint, 
«  Deo  auclore,producere,fidempropagaturi  saiubriter 
«  in  ipsos  populos  infidèles.  Quibus  equidem  in  Ro- 
<(  mana  curia  regenlibus,  per  sedein  apostolicam  ;  in 
«  stidiis  vero  Parisiensi,  per  regem  Franciae;  in  Oxo- 
«  n'ensi,  Angliœ,  Scoliae,  Hiberniae,  ac  Waliœ;  in 
"  Bouoniensi  per  llaliœ;  in  Salamantino  per  Hispaniœ 
«  prœlatos,  monasteria,  capitula,  convenlus,  coilegia, 
Il  exempta  et  non  exempta,  et  ecclesiarum  rectores, 
«  in  stipendiis  competentibus*  et  sumplibus  volumus 
«  provideri,  contributionibus  onera  .singulis.  juxta 
«  facullatum  exigenliam  imponendo.  » 

Cette  initiative  des  papes  n'eut  pas,  en  France  du 
moins,  un  bien  grand  succès.  Ainsi,  dans  son  statut 
de  136G,  l'Université  de  Paris  exige  l'étude  de  la  gram- 
maire pour  ceux  qui  veulent  devenir  bacheliers  ;  mais 
du  grec,  et  a  fortiori  de  l'hébreu,  il  n'est  nullement 
question  (1).  Le  goût  universel  de  l'époque  pou:  la 
scolastique  arrêta  l'initiative  du  concile  de  Vienne. 
Une  bulle  de  Jean  XXIJ, datée  de  1325,  «  recommande 
d'entourer  d'une  surveillance  sévère  les  professeurs 
de  langues  orientales  »  (2).  La  mesure  prise  par 
Jean  XXII  n'a  pas  les  conséquences  qu'on  a  voulu  y 
trouver  (3).  Quoi  de  plus  juste  qu^,  dans  une  lettre 
adressée  à  son  légat  en  France,  le  pape  lui  recommande 
de  veiller  sur  les  professeurs  de  langues  étrangères  à 
Paris,  de  peur  qu'ils  n'introduisent,  à  la  faveur  de 
leurs  études,  des  doctrines  nouvelles,  tirées  des  livres 
qu'ils  sont  obligés  d'étudier  (4)  ? 

Le  plus  grand  exégète  du  temps  est  le  franciscain 
Nicolas  de  Lyre,  né  en  1271  à  la  Neuve- Lyre  (5),  et 
mort  à  Paris,  le  23  octobre  1 340.  Né  juif  (6) ,  il  com- 
mença à  étudieravec  les  rabbins;  puis,  s'étant  converti 
auchristianismCj  il  se  fit  frère  mineur  vers  1292.  Il  fut 
reçu  docteur  à  Paris,  où,  pendant  de  longues  années,  il 
expliqua  l'Écriture  dans  le  grand  couvent  de  son  ordre. 
En  1332,  il  figure  dans  l'acte  de  fondation  du  collège 
de  Bourgogne,  dû  aux  libéralités  de  la  reine  Jeanne, 

(I)  Hisl.  lia.  de  la  France,  t.  XXIV,  p.  267. 
(1)  M.  Soury,  Thèse  citée,  p.  36. 

(3)  Ibid. 

(4)  Crevier,  Eist.  de  l'Univ.  de  Paris,  t.  II,  pp.  226-228. 
(ô)  Dans  le  département  de  l'Eure. 

(6)  Quelques  auteurs,  comme  Rosenrauller  (Hist.  interpr.,  i.  V, 
p.  283-284),  ont  cru  qu'on  ne  lui  avait  attribué  une  origine  juive 
qu'à  cause  de  sa  grande  counaissince  de  l'hébreu  des  rabbins. 
Nous  suivons  l'opiniDn  plus  probable  de  M.  J.  V.  Leclerc,  Hist. 
lia.  de  la  France,  t.  XXIV,  p.  337. 


653 


ESSAI  sua  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


654 


veuve  de  Pliilippe  V,  dit  le  Long,  Cette  reine  l'avait 
choisi  avec  Pierre  Bertrand,  évèqiie  d'Autun,  pour  l'un 
de  ses  exécuteurs  testamentaires.  Le  testament  de  la 
reine,  daté  do  1325,  nous  apprend  qu'à  cette  époque 
Nicolas  était  provincial  de  son  ordre  en  Bourgogne. 

Nous  ne  parlerons  pas  de  son  traite  de  l'Incarnation 
contre  les  Juifs  (1),  écrit  peu  de  temps  après  sa  conver- 
sion, selon  l'usage  de  la  plupart  des  prosélytes  (2),  et 
nous  viendrons  à  ses  ouvrages  purement  scripturaires. 
Le  plus  célèbre  est  intitulé  :  «  Postillre  perpétua;  in 
Velus  et  Novum  Testamentum.  »  Conservées  dans  un 
assez  grand  nombre  de  manuscrils,  ces  Postilles  furent 
impiiuiécs  pour  la  première  fois  à  Rome,  en  1471  et 
1472,  5  vol.  in-[°.  Depuis,  elles  ont  été  souvent  réé- 
ditées (3). 

Nicolas  de  Lyre  est  familier  avec  l'hébreu,  même 
avec  le  rabbinique  :  il  a  lu  les  commentaires  des  Juifs 
sur  l'Écriture  :  «  Son  grand  auteur,  dit  R.  Si'Tion,  est 
Rasci  ou  R.  Salomon  Isaaki,  qu'on  nomme  ordinaire- 
ment Jarhi.  Il  le  cite  souvent  dans  ses  remarques;  et 
la  plupart  de  ceux  qui  ont  mis  après  lui  dans  leurs  com- 
mentaires quelque  érudition  juive  n'ont  fait  que  le 
copier.  On  peut  lui  donner  cet  éloge  que  personne  avant 
lui  n'avait  si  bien  pénétré  le  sem  littéral  de  l'Écriture. 
Il  serait  néanmoins  à  désirer  qu'il  n'eût  pas  mêlé  tant 
de  clioses  inutiles  prises  des  rabbins,  et  qu'il  n'eût 
rapporté  Je  leurs  livres  que  ce  qui  contribuait  à  l'éclair- 
cissement de  la  Bible  (4).  »  Et  ailleurs  le  même  critique 
dit:  «  On  peut  dire  à  sa  louange  que  ceux  qui  sont 
venus  après  lui  l'ont  copié,  et  qu'ils  n'ont  parlé  rabbin 
qu'après  lui  (5).  » 

Et  cependant,  sans  s'appuyer  sur  aucune  preuve,  un 
jeune  érudit  n'a  pas  craint  d'écrire:  «  Nicolas...  sut 
l'hébreu  comme  on  le  savait  de  son  temps,  c'est-à-dire 
qu'il  n'interprétait  un  texte  qu'après  se  l'être  fait  ex- 
pliquer par  un  juif  »  (6).  Cette  affirmation  tranchante 
a  Tinconvénient  d'être  en  contradiction  avec  tout  ce 
que  nous  savons  sur  Lyra,  et  de  ne  pouvoir  expliquer 
sa  grande  science  hébraïque  et  rabbinique.  Elle  a  aussi 
le  défaut  d'être  isolée  et  opposée  à  l'opinion  unanime 
des  savants.  Nous  venons  d'entendre  R.  Simon  ;  voici 
ce  que  dit  Rosenmuller:  «  In  eo  omnes  consentiuntLy- 
ranum  non  tantum  hebraei  sermonis  peritum,sed  etiam 
in scriptisrabbinorum  probe  versatum  fuisse  (7).  » 

Cette  science  approfondie  de  l'hébreu  donne  au 
commentaire  de  Lyra  sur  l'Ancien  Testament  une 
valeur  supérieure  à  celle  de  son  commentaire  sur  le 
Nouveau.  11  ne  savait  pas  en  effet  le  grec  (8);  aussi 
ses  qualités  ne  reparaissent-elles  que  dans  l'interpré- 
tation des  endroits  qui  doivent  s'expliquer  à  l'aide 
des  parties  hébraïques  de  l'ancien  Testament. 

Les  Postilles,  divisées  en  trente-cinq  livres,  sont 
précédées  d'une  introduction  sur  les  livres  canoniques 


(1)  ImpiiniL'  pour  la  première  fois  à  Cologne,  1471,  in-f". 

(2)  Basnage,  mstoire  des  Juifs,  1716,  in-12,  t.  IX,  2=  partie,  p.  586. 

(3)  La  meilleure  édition  est  celle  d'Anvers,  1034,  6  vol.  in-fol. 

(4)  Hist.  ait.  du  Vieux  Testament.  Amsterdam,  1685,  pp.  414-415. 

(5)  Critique  de  Dupin.  Paris,  1730,  t.  1,  p.  353. 

(6)  J.  Soury,  tkèse  citée,  n"  11,  p.  36. 

(7)  Historia  inierpr.,  t.  V,  p.  282. 

(8)  Ibid.  p.  284,  et  'Waddlng,  Annal,  minor.  t.  V,  p.  264  et  suiv. 


et  non  canoniques.  Il  y  a  autant  de  différence,  dit 
Nicolas,  entre  les  canoniques  et  les  non  canoniques 
qu'entre  le  certain  et  le  douteux  :  les  canoniques  sont 
l'œuvre  du  Saint-Esprit,  les  non  canoniques  ou  apo- 
cryphes n'ont  ni  auteur  ni  époque  connue.  Comme  ils 
sont  bons  et  utiles  et  qu'ils  ne  renferment  rien  de 
contraire  aux  livres  canoniques,  l'Église  les  lit  et 
permet  aux  ûdèles  de  les  lire  pour  leur  dévotion  et  le 
progrès  de  leurs  mœurs.  Mais  ils  sont  sans  autorité 
pour  prouver  ce  qui  est  douteux  ou  en  discussion,  et 
on  ne  les  juge  pas  propres  à  confirmer  l'autorité  des 
dogmes  ecclésiastiques. 

Après  avoir  indiqué  les  apocryphes,  Nicolas  donne 
une  courte  notice  sur  les  traducteurs  de  la  Bible;  il 
développe  ensuite  dans  ses  prologues  les  règles  d'in- 
terprétation qu'il  juge  utile  de  suivre.  Tout  en  ayant 
d'abord  l'air  d'approuver  les  quatre  sens  générale- 
ment admis  (littéral  ou  historique,  —  mystique  ou 
spirituel  ou  allégorique,  —  moral  ou  tropologique, 
anagogique),  il  enseigna  cependant  que  le  sens  litté- 
ral doit  être  préféré  aux  trois  autres,  car  tous  ces 
sens  le  supposent  comme  leur  base.  Et  à  cette  occa- 
sion il  se  plaint  des  commentateurs,  qui  ont  tellement 
multiplié  les  interprétations  mystiques  qu'elles  ont 
presque  étouffé  le  sens  littéral.  C'est  aussi  à  ce  sens 
littéral  qu'il  s'applique  surtout  dans  son  commentaire, 
où  les  explications  morales  et  allégoriques  ne  man- 
quent pourtant  pas. 

On  a  encore  de  Nicolas  de  Lyra  un  traité  de  la 
différence  qui  existe  entre  notre  édition  latine  de  l'E- 
criture et  le  texte  hébreu  (1).  Ce  recueil  de  variantes 
n'est  pas  complet  :  il  en  contient  souvent  d'insigni- 
fiantes et  en  omet  d'importantes;  malgré  ses  défauts 
cet  ouvrage  est  utile  et  pourrait  servir  de  guide  pour 
un  début. 

Nicolas  de  Lyre  eut  un  contradicteur  dans  Paul  de 
Burgos,  qui  relève  assez  vivement  les  erreurs  du  cri- 
tique ;  mais  comme,  par  sa  nationalité,  Paul  n'appar- 
tient pas  à  notre  sujet,  et  que  d'ailleurs  il  ne  relève 
presque  toujours  que  les  points  de  théologie  ou  de 
philosophie  qui  lui  paraissent  répréhensibles,  il  ne 
nous  arrêtera  pas. 

Qui  citer  après  Nicolas  de  Lyre  ?  Sera-ce  un  autre 
franciscain,  Pierre  Auriol  ou  Oriol  (Aureoius),  |mort 
archevêque  d'Aix  après  1345  (2)?  On  a  de  lui  : 
Breviarium  Bibliorum,  sive  Epitome  S.  Scripturœ  juxta 
sensum  litteralem;  cet  ouvrage  a  eu  beaucoup  d'édi- 
tions (3)  ;  il  est  cependant  d'une  mince  valeur. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  PostiUcs  du  dominicain 
Guillaume  de  Mackelelfield  (4).  Tous  ses  ouvrages 
sont  depuis  longtemps  perdus,  et  si,  avec  le  P.  Tou- 
ron,  on  leur  attribue  quelque  valeur,  c'est  par  pure 
supposition.  Les  commentaires  du  franciscain  Jean 

(1)  Imprimé  pour  la  première  fois  à  Rouen,  par  Martin  Morin 
(S.  d.,  de  1510  à  1520),  in-8  goth.  de  95  ffts. 

(2)  Je  donne  cette  date  d'après  Oudin,  qui  prétend  [Script.,  t.  Ill, 
c.  857)  qu'Auriol  était  de  l'ordre  du  Val  des  Ecoles  (c.  852).  Le 
P.  Le  Long  le  fait  naître  à  Verberie-sur-Oisc,  la  Biogr.  gén.  de 
Didot-à  Toulouse.  On  ne  sait  donc  à  quoi  s'en  tenir  ni  sur  sa 
naissance,  ni  sur  sa  vie,  ni  sur  sa  mort. 

(3)  La  première  est  de  Paris,  1508,  in-8. 

(4)  Hist.  litt.  de  la  France,  t.  XXV,  pp.  146-154. 


65o 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  RIRLE 


656 


de  Galles  sur  les  épîlres  de  S.  Paul  et  l'Apocalypse 
sont  aussi  inconnus  que  les  précédents  (1)  Les  com- 
mentaires du  dominicain  Eudes  le  Français  (Odo 
Gallus),  mort  dans  les  premières  années  du  xiv'"  siècle, 
ne  nous  sont  connus  que  par  Sixte  de  Sienne,  qui 
nous  apprend  qu'Eudes  écrivit  une  poslille  scolastique 
sur  toutes  les  épîtres  de  S.  Paul  ^2). 

Quand  nous  aurons  nommé  Vital  du  Four  (3)  et 
Guillaume  de  Paris  ^4),  nous  aurons  à  peu  près  épuisé 
les  auteurs  de  ce  siècle.  Ce  Guillaume  de  Paris, 
dominicain,  mort  eu  1512,  avait  été  inquisiteur  et, 
en  cette  qualité,  avait  pris  part  au  procès  des  Tem- 
pliers. 11  avait  acquis  une  bible  hébraïque,  léguée  par 
lui  en  1310,  à  la  bibliothèque  des  dominicains  de 
Bolocne,  et  sur  laquelle  on  lisait  :  »  Quicumque 
leeeril  in  ea^  oret  pro  eo   5;.  » 

"En  dehors  de  la  critique  sacrée  proprement  dite,  on 
dirige  encore  quelques  attaques  coulre  le  judaïsme 
qui  voit  s'accroître  le  nom  et  la  célébrité  de  ses  doc- 
teurs (G;.  Parmi  ces  adversaires  du  judaïsme,  nous 
devons  indiquer  un  anonyme,  dominicain  français 
probablement,  qui  a  écrit  contre  les  Juifs  un  livre 
intitulé  :  Incipit  pharetra  fidci  contra  Jiidœos  super 
Talmuth.  Cet  ouvrage,  sous  forme  de  dialogue  entre 
TEalise  et  la  Synagogue,  est  divisé  en  deux  parties  :  la 
première,  qui  contient  treize  chapitres,  attaque  les 
erreurs  du  Talmud.  Voici  les  titres  de  quelques-uns 
de  ces  chapitres  .]  «  5.  De  ^Turpitudine  Talmuth. 
6.  Quid  sentiuntde  Angelis.  7.  Fabula  de  daemonibus. 
8.  Sententia  eorum  de  animabus.  9.  Fabula  de  Angelo 
mortis  (7).  » 

Charles  V,  dans  une  décharge  donnée  par  lui,  le 
21  avril  1372,  au  garde  du  trésor  des  Chartes,  Gérard 
de  Montagu,  s'exprime  en  ces  termes  ;:  «  Cy  sensui- 
venl  les  livres  des  diz  Juifs  que  nous  avons  retenus  par 
devers  nous  pour  mettre  en  notre  librairie  (8).  »  Nous 
ne  savons  pas  autre  chose  de  ces  livres,  sinon  qu'ils 
étaient  en  assez  grand  nombre   et  divisés  en  deux 

séries   iJ  . 

Charles  V  avait  encore  parmi  ses  livres 'un  ouvrage 
que  nous  citerons  ici  comme  se  rapportant  à  notre 
sujet  un  clerc^  médecin  à  Paris,  venait  de  le  faire 
paraître)  :  «  La  rédempcion  des  filz  d'Israël  »  en  un 
volume  couvert  de  marche  que  fit  translater  debrieu 
en  français,  à  Paris,  maistre  Ernoul  de  Quiemquem- 
pois  (l6).  »  11  y  avait  donc  encore  à  cette  époque  des 
traces  d'études  orientales  à  Paris.  Guillaume  Le  Bre- 
ton, l'auteur  du  Vocabulaire,  avait  songé  à  étudier 
l'hébreu  (11).  Quoique  M.  Jourdain  (12)  afQrme  qu'au 

(1)  ibid.,  p.  191. 
(î)  ML,  p.  629. 

(3)  EU.  Dupin,  xv«  siècle,  p.  215. 

(4)  Ibid..  p.  189. 

(o)  Quétif  et  Echard,  Scriptores  ord.  prœd.,  t.  I,  p.  519. 

(6)  Hùt.  au.  de  la  France,  t.  XXIV,  p.  339. 

(7;  Quélif  et  Echard,  op.  cit.,  t.  1,  p.  732. 

(8j  Aucun  catalogue  du  temps  ne  parle  de  ces  livres  {Hist,  litt. 
de  la  France,  t.  XXIV,  p.  322). 

(9)  L.  Dessales,  L«  trésor  des  Chartes,  dans  les  Mém.  de  l'Acad.  des 
inscr.  el  hel.-lettres,  div.  savants,  série  I,  t.  I,  p.  483. 

(9)  Hiit.  m.,  ibid.,  p.  387. 

(2)  Ibid. 

(3)  Ch.  Jourdain,  Un  collège  oriental  au  xiii'  tiède  à  Paris,  in-S", 
p.  8. 


XIV  iiècle  on  perd  la  trace  des  études  orientales,  il 
n'en  est  pas  moins  certain  qu'en  1325  TUniversilé  de 
Paris  avait  des  cours  de  chaldéen  et  d'hébreu  (1).  La 
traduction  que  nous  venons  de  citer  pourrait  être 
Toeuvre  d'un  professeur  ou  d'un  élève  de  ces  cours. 

IX 

La  traduction  des  saintes  Ecritures  occupe  une 
grande  place  dans  l'histoire  littéraire  de  la  seconde 
moitié  du  siècle,  en  raison  de  la  faveur  que  lui  accorda 
le  roi  Charles  V. 

A  la  fin  du  xiii*  ou  au  commencement  du  xiv'^  siècle, 
Macé,  de  la  Charité-sur-Loire,  curé  de  Sancoins,  au 
diocèse  de  Bourges,  traduit  sur  le  conseil  d'Etienne, 
abbé  de  Fontmorigny,  de  1283  à  1312,  la  Bible  en 
vers  (2).  Macé  n'a  pas  traduit  tous  les  livres  de  la 
Bible,  mais  à  force  d'ajouter  des  comparaisons,  des 
rapprochements  entre  l'ancien  et  le  nouveau  Testa- 
ment, il  est  parvenu  à  écrire  un  poëme  do  quarante 
mille  vers  (3).  Dans  ce  poëme  n'entrent  pas  les  Pro- 
phètes, les  Livres  sapienliaux,  à  l'exception  du  Can- 
tique des  cantiques,  les  Psaumes  et  les  Epîtres. 

Vers  le  même  temps,  peut-être  avant  Macé^  un 
prêtre  de  Valenciennes,  nommé  Hermant,  écrivait, 
lui  aussi,  un  long  poëme  biblique  (4).  C'est  une  his- 
toire de  l'ancien  et  du  nouveau  Testament.  L'auteur  y 
mêle  aux  témoignages  de  l'Écriture  sainte  les  récits 
de  divers  livres  apocryphes,  ceux  par  exemple  qui  ra- 
content la  naissance  de  la  sainte  Vierge  et  celle  de 
sainte  Anne.  Il  faut  encore  citer  son  poëme  intitulé 
Getiesis,  qui  est  comme  l'introduction  à  ce  livre  de  la 
Bible  (5).  Les  ouvrages  d'Hermant  sont  d'une  ortho- 
doxie irréprochable.  On  lui  doit  aussi  une  Vie  de  To- 
bie  (6),  et /a  Passion  de  Nolre-Seif/neur. 

Rien  n'est  plus  éloigné  de  notre  manière  de  com- 
prendre et  d'interpréter  la  Bible  que  ces  longs  déve- 
loppements^, qui,  pour  être  en  vers,  n'en  sont  pas  plus 
poétiques.  Assurément  il  n'y  a  dans  ces  longues  com- 
positions ni  poésie  ni  intelligence  de  l'Écriture  sainte. 
Il  faut  dire  du  reste  que  c'est  ainsi  que  les  trouvères 
comprenaient  l'antiquité. 

«  Il  n'est  pas  étonnant,  dit  l'abbé  Lebeuf,  que,  du- 
rant tout  le  xiv"  siècle,  on  ait  donné  dans  le  goiit  des 
traductions  de  l'Écriture  sainte  et  des  Pères;  la  reine 
de  France,  Jeanne  de  Bourgogne,  épouse  de  Philippe 
de  Valois,  avait  témoigné,  dès  l'an  1332^  le  désir 
qu'elle  avait  qu'on  y  travaillât  (?;.  C'est  ce  que  nous 
apprenons  par  une  lettre  du  pape  Jean  XXII,  qui,  étant 
informé  que  Pierre  Roger,  archevêque  de  Rouen,  n'a- 

(1)  Hist.  lut.  de  la  France,  ib.,  p.  386. 

(2)  Bibl.  nal.  mss.  fr.  401  (ancien  7011).  Ce  ms.  a  été  écrit  en 
1343  par  Thomas  Tranchever.  <>  Le  bled  était  si  cher  cette  année 
que  l'écrivain  mettait  tout  l'argent  qu'il  gagnait  à  avoir  du  pain  » 
(note  du  ms.). 

(3)  P.  Paiis,  Les  manuscrits  français  de  la  Bibliothèque  du  Roi, 
1840,  t.  III,  p.  360. 

(2)  Bibl.  nat.  mss.  fr.  1444,  21G2,  25439. 

(3)  Bibl.  harleïenne,  mss,  n"  122. 

(4)  Bibl.  nal.  fr.  2.JG0. 

(li  L'assertion  de  Lebeuf  est  un  peu  trop  étendue  :  la  reine 
demande  plutôt  des  extraits  des  livres  saints  et  des  Pères  qu'une 
t  aduclion  complète. 


657 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBLE 


058 


vait  pu  donner  cette  satisfaction  à  la  princesse,  qui  ne 
savait  pas  le  latin,  en  chargea  Gautier  de  Dijon,  do 
l'ordre  des  Frères  Mineurs  »  (1). 

Le  zèle  de  celte  reine  suscita  d'autres  traductions. 
Les  Dominicains  de  la  rue  Saint-Honoré  conservaient 
au  xvii°  siècle  une  traduction  de  Epîtres  et  des 
Evangiles  do  toute  l'année  (2),  faite  par  un  religieux 
de  l'ordre  du  flautpas  (3j,  frère  Jelian  de  Vinay(l). 
Normand  de  naissance,  ce  religieux  a  laissé  un  grand 
nombre  de  traductions  :  c'est  «  un  traducteur  lourd 
mais  exact  »  ,  a  dit  de  lui  un  excellent  juge  (5).  Nous 
ne  devons  parler  ici  que  de  la  traduction  que  nous 
avons  tout  à  l'heure  indiquée.  Ce  travail  fut  achevé  le 
12  mai  i;î3(>  :  son  titre  dit  ([u'ii  fut  l'ait  «  a  la  rcqueste 
de  madame  la  royne  Jehanne  de  Bourgoigne,  jadis 
femme  de  Philippe  do  Valois,  roy  de  France,  au  tems 
qu'il  vivoit  encore.  »  Voici  comment  Jehan  de  Vinay 
rend  le  commencement  de  l'Evangile  selon  saint 
Jean  : 

a  Au  commencement  cstoitla  parole, et  la  parole  estoit 
avec  Dieu,  et  la  parole  estoit  Dieu.  Cette  parole  estoit 
au  commencement  avec  Dieu,  et  toutes  choses  sont 
faites  par  luy  et  nulle  chose  nest  faite  sans  luy.  Ce  qui 
est  fait  en  luy  estoit  vie  et  vie  estoit  la  lumière  des 
hommes  et  la  lumière  luit  en  ténèbres  et  les  ténèbres 
ne  l'ont  pas  comprise...»  (6).  Cette  traduction  est  vrai- 
ment remarquable  de  fidélité.  R.  Simon,  qui  l'avait 
étudiée  en  détail,  fait  remarquer  que  du  Vinay  traduit 
d'une  manière  toute  particulière  le  passage  :  Hoc  est 
corpus  meum.  Au  lieu  de  dire  :  «  Ceci  est  mon  corps  » , 
comme  on  le  fait  ordinairement,  il  traduit  :  «  C'est 
mon  corps  »  (7). 

Sous  le  règne  de  Charles  V,  vers  1272,  le  célèbre 
Raoul  de  Presles,  auquel  on  a  longtemps,  mais  à  tort, 
attribué  la  paternité  du  Songe  du  Vergier  (8),  traduisit 
la  Bible  en  français.  Voici  quelques  extraits  de  cette 
traduction  (9)  : 

«  Au  commencement  Dieu  créa  le  ciel  et  la  terre,  laquelle  par 
avant  estoit  voiJe  et  vainne  et  ostoient  ténèbres  par  la  face  abisine. 
Ou  premier  iour  il  fist  la  lumière,  et  pour  ce  qu'il  la  vist  bonne 
il  la  devisa  de  ténèbres.  Et  appella  la  lumière  iour  et  les  lencbres 
nuit.  Ou  second  iour  il  fit  le  firmament  ou  milieu  des  eaucs  pour 
deviser  celles  qui  estoient  dessus  le  flrmaraent  de  celles  qui 
estoient  dessoubz.  Le  firmament  il  appella  ciel.  Ou  tiers  iour  il 
assembla  toute  le  yaues  (sic)  qui  estoient  dessoubz  ie  firmament 
en  ung  lieu.  Et  lors  apparu  la  terre  sèche.  Ce  qui  es  oit  sec  il 
appela  terre.  Et  lassemblec  des  eaues  il  appella  mers.  Et  lors  la 
terre  apporta  herbes  verdoians  et  faisant  semence.  Et  arbres 
portans  i^ruis  chascun  selon  sa  nature.  Ou  quart  iour  il  i'iA  deux 
grans  lumineres...    (10). 

(Ij  Lebeuf,  op.  cil.  La  Icllre  de  Jean  XXU  est  dans  Marlène, 
Thésaurus  anccd.,  t.  I,  p.  138i  :  «  Quiaipsa  lalinum  non  intelligit, 
tibi  de  cujus  Bdelitate  et  sapienlia  plenius  confidimus  aucloritates 
prfedictas  assiguare  mandamus.  » 

(2)  Bibl.  nat.  n.ss.  fr.  228'JO. 

(3)  Ces  religieux  desservaient  l'hùpital  Saint-Jacques  du  Haut-Pas, 
qui  devint  plus  tird  le  séminaire  de  Saiiit-llagloiie. 

(4)  Uht.  lia.  de  la  France,  t.  X.W,  p.  29. 

(5)  M.  P.  Meyer,  Documents  de  l'ancienne  littérature  de  la  France 
conservés  dans  les  bibliothèques  de  la  Grande-Bretagne,  Paris,  imp. 
nat.  1871,  in-8°,  p.  29. 

(G)  Cité  par  R.  Simon. 

(7)  Nouv.  Obs.,  p.  1.14. 

(8)  M.  P.  Paris,  ilém.  de  l'Acad.  des  inscrip.  cl  b.-iettres  (1812), 
1.  -W,  pp.  356-368. 

(9)  Bibl.  nat.  mss.  fr.  1J3,  158,  20065-20066,  22885-22886. 

(10)  Ibid.  153,  f"  1. 


Dans  le  livre  de  Job,  qui,  selon  le  traducteur,  est 
«  vraie  histoire  »  (I),  nous  choisissons  le  passage  sui- 
vant du  chapitre  ix"  (2)  ; 

"  El  dit  le  tcuxto  par  cesle  manière  :  Vraicmcnl,  dist  Job  ie  say 
bien  qu'il  est  ainsi.  Cesl  assavoir  que  Dieu  ne  supplante  pas  le 
jugciiieiil,  ne  subverlisl  ce  qui  est  iuste.  Et  que  liomnio  nest 
point  iustilie  pour  se  comparer  a  Dieu.  Car  sil  veull  coii'.endre 
avecqs  ly  de  la  iuslice  divine  il  ne  pourra  rcspoiidre  une  parole 
pour  mile,  cesl  a  dire  ne  pourra  rcspondrc  raisonnablement.  Car 
nostre  Seigneur  est  sage  en  cuer  et  fort  en  puissance.  Qui  a 
resisie  a  ly  et  a  eu  paix.  Aussi  comme  si  voulsist  dire  que  nul 
comme  sa  sapitnce  et  sa  puissance  soient  infinis.  Cest  cely  qui 
transpoMe  les  tnontaignes  et  nen  saront  riens  ceulx  quil  trébucha 
en  sa  l'ircur.  Qui  esmuet  la  terre  de  son  lieu  et  cntreliurle  ses 
ceuloiiues.  Cest  ;\  dire  quil  l'ait  la  terre  trembler  quant  les  vens 
se  boulent  et  cnlonnont  dedans.  Qui  commande  au  soleil  et  ne 
luist  point,  si  comme  il  sarresia  par  ung  iour  ou  temps  de  Josue. 
Et  enclosl  les  estoilles  aussi  comme  soubz  ong  seel.  » 

On  voit  que  Raoul  de  Presles  introduit  volontiers 
des  gloses  dans  sa  traduction  et  ne  traduit  pas  tou- 
jours littéralement. 

Outre  les  gloses  qu'il  a  introduites  dans  le  texte, 
Raoul  de  Presles  a  aussi  fait  précéder  chaque  livre 
d'un  prologue,  oîi  il  expose,  la  plupart  du  temps  d'a- 
près S.  Jérôme,  quelquefois  d'après  S.  Isidore  ou 
le  maître  des  histoires,  ou  bien  encore  Nicolas  de 
Lyre,  le  but  de  chaquo  auteur  et  les  principales  ma- 
tières qu'il  traite.  Son  prologue  sur  le  Lévitique  nous 
apprend  que  ce  fut  par  l'ordre  du  roi  (Charles  V; qu'il 
entreprit  sa  traduction. 

Le  plan  de  Raoul  de  Presles  est  bien  supérieur  à 
celui  de  Guiars  des  Moulins  :  sa  traduction  est  claire, 
ses  gloses  en  général  courtes  et  précises.  En  somme, 
cette  œuvre  est  une  des  plus  recommandables  que  le 
moyen  âge  ait  produites. 

Suivant  quelques  auteurs,  en  même  temps  que 
Raoul  de  Presles,  Nicolas  Oresme,  mort  évêque  de  Li- 
sieux  en  1382,  se  serait  occupé  d'une  version  de  la 
Bible  (3),  Les  auteurs  de  la  Gallia  Christiana  préten- 
dent que  ce  travail  aurait  été  exécuté  de  1370  à 
1377  (4).  Mais  R.  Simon  croit  qu'il  y  a  là  une  erreur  : 
on  a  mis  sur  quelques  exemplaires  de  Guiars  des  Mou- 
lins le  nom  d'Oresme,  qui  en  réalité  n'a  aucun  droit 
au  titre  de  traducteur  de  la  Bible  (5).  Quoique  Lau- 
noy  soit  d'un  avis  contraire  (6),  les  textes  cités  par 
R.  Simon  sont  décisifs. 

Il  est  certain  que  les  princes  et  les  seigneurs  de  cette 
époque  eurent  un  grand  goût  pour  les  traductions  de 
la  Bible.  Charles  V  en  particulier  la  lisait  souvent. 
Philippe  de  Maizières,  dans  le  Songe  du  vieil  pèlerin, 
faisant  donner  des  conseils  par  la  «  royne  vérité  «  per- 
sonnifiée, à  Charles  VI,  lui  adresse  ces  paroles  :  «  En 
«  la  Bible  tu  trouveras  souveraine  prouesse  et  vail- 
«  lance  véritable  et  approuvée...  Et  si  te  conseille, 
«  beau  fils,  que  communément  tu  te  tiennes  à  elle,  en 
«  suivant  la  doctrine-  de  ton  père  Charles  V,   qui. 


(1)  Prologue,  ibid.  f"  388. 

(21  P  393  ^o. 

(3)  Huet,  de  Interpretatione,  èà.  cit.,  p.  183.  Lalouetle  a  suiv 
l'opinion  de  Huet  (p.  10). 

(Il  T.  \\,  col.  788. 

(S)  Bist.  ait.  ds  versions  du  Nouv.  Test.  p.  324. 

(())  Regii  Navarrœ  gymnasii  Parisiensis  historia,  Paris,  1677 
2  vol.  in-4°,  t.  1,  p.  458. 


17°    SÉBIE. 


42 


659 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBDE 


660 


«  ohascun  an,  la  lisait  toute,  en  personne  (1  \  »  Et 
Catherine  de  Pisan  nous  apprend  que  ce  sage  roi  «fit 
a  translater  de  latin  en  franoois  tous  les  plus  nota- 
«  blés  livres,  si  comme  la  Bible  eu  iij.  manières,  cest 
«  assavoir  le  teste  et  les  gloses  ensemble,  et  puis 
»  dune  autre  manière  alcgorisée  ("2).  »  Nous  ne  con- 
naissons pas,  sauf  celui  de  Rioul  de  Presles,  les  noms 
des  traducteurs  employés  par  Charles  V. 

Ses  trois  frères  eurent  le  même  goût  que  lui  pour 
la  Bible.  Louis  d'Anjou  flt  continuer  une  traduction 
que  Jean  de  Sy  avait  commencée  pour  le  roi  Jean  (3), 

Louis  d'Orléans  ûls  de  Charles  V  fit  exécuter  en 
13yS  une  grande  Bible  glosée.  C'était  une  traduction 
et  une  exposition  de  la  Bible  que  rédigeaient  Jean  Ni- 
colas. Guillaume  Vivien,  Jean  de  Chambles,  tous  trois 
dominicains  de  Poissy,  Simon  d'Omont,  maître  es 
arts,  et  étudiant  en  théologie,  Gilles  Paquet,  Henri 
Cbicot,  maître  es  arts,  Jean  de  SigneviUe,  maître  es 
arts,  messire  Nicolas  Valos  de  Rouen,  et  maître  Geof- 
froy de  Pierrepont,  d'Orléans  (4).  En  1410  Jean  de 
Chambles  et  Nicolas  Vales  travaillaient  encore  à  cet 
ouvrage  (5  ,  qui  était  la  Bible,  commencée  par  Jean 
de  Sy,  et  qui  avait  appartenu  déjà  au  duc  d'Anjou. 


Le  quinzième  siècle,  au  point  du  vue  critique,  n'a 
rien  qui  puisse  nous  consoler  de  la  décadence  consta- 
tée, malgré  une  brillante  exception,  dans  le  siècle  pré- 
cédent. Dès  le  commencement  de  ce  siècle,  un  grand 
homme,  sur  lequel  nous  nous  étendrons  davantage 
tout  à  l'heure,  Gerson,  dans  son  Projet  de  réformation 
de  la  théologie  scolastique  (6),  se  plaignait  que  la  fa- 
culté de  théologie  de  Paris  ne  sût  plus  rien  des  vérités 
solides  de  la  morale,  et  de  la  Bible.  Dans  un  des  ar- 
ticles de  ce  projet,  Gerson  dit  que  les  théologiens  sco- 
lastiques  sont  exposés  à  la  risée  des  docteurs  des  au- 
tres facultés,  qui  les  appellent  des  docteurs  fantasti- 
ques, sans  science  solide,  ne  sachant  rien  de  ce  qui 
concerne  l'Ecriture  sainte  et  la  prédication  (7).  Et  le 
chancelier,  citant  un  mot  de  Sénèque,  s'écriait  avec 
le  philosophe  :  ils  ne  savent  pas  le  nécessaire,  parce 
qu'ils  n'ont  appris  que  le  superflu  (8;.  A  la  mort  de 
Gerson,  la  mal  qu'il  avait  si  vivement  repris  ne  fit  que 
s'aggraver. 

Nous  ne  devons  pas  pourtant  nous  lasser  de  obér- 
ai) Cité  par  Pélavel,  la  Bible  en  France,  p.  i9. 

(2)  Cilé  par  M.  L.  Delisle,  le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  39. 

(3)  Piîlavel,  Ibid.  p.  50.  D'après  M.  L.  Delisle,  le  ms.  fr.  15c97 
serait  probablement  un  fragment  de  l'œuvre  de  Jean  de  Sy. 
(Inventaire...  des  manuscrits  français,  Paris,  1870,  in-S",  t.  I,  p.  2j. 

(4)  L.  Delisle,  le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  l,  p.  101. 

(o)  V.  dans  l'ouvrage  de  M.  Delible  d'intéressants  détails  sur  les 
livres  bibliques  possédés  par  les  membres  de  la  famille  royale. 
(C)  Ecrit  à  Bruges,  en  1  iOO. 

(7)  «  Ne  Iractenlur  ita  coramuniter  doctrinae  inutiles,  sine  fructu 
et  soliditate,  quoniam  per  eas  doctrinœ  ad  salutem  necessaria;  et 
utiles  deserunlur.  Nesciunt  necessaria,  quia  supcrv^cua  didice- 
Tunl,  inquit  Sencca  ■■  {0pp.  Gersonii,  éd.  Dupin,  t.  1,  c.  122). 
Cfr.  l\.  Simon,  Critique  di  Dupin,  t.  11,  p.  491. 

(8)  Per  eas  Ibeologi  ab  aliis  facullatibus  irridentur,  nam  ideo 
appellantur  phantastici,  et  dicuntur  nihil  scire  de  solida  veritate, 
et  moralibus  et  Uiblia  »  {Ibid.  c.  122), 


cher  dans  ces  ruines  de  la  fin  du  moyen  âge  quelques 
vestiges  de  science  et  de  travail  consciencieux.  Du 
reste,  l'imprimerie  arrive  qui  facilitera  la  reprise  des 
études  fécondes  et  donnera  à  la  science  une  impulsion 
puissante. 

En  14"2l,  on  constate  encore  à  Paris  l'existence 
d'un  professeur  d'hébreu  et  de  chaldéen  :  «  maistre 
Paul  de  Bouncfoy...  de  présent...  au  pays  de  Franco 
le  seul  docteur  en  Ebrieu  et  Caldee  »  (I).  L'Université 
de  Paris,  qui  fait  appel  en  sa  faveur  à  la  générosité  des 
glandes  villes  de  France,  nous  apprend  dans  sa  re- 
quête que  maître  Paul  est  un  converti,  et  que  son 
traitement  actuel  est  insuffisant  pour  le  faire  vivre. 
L'Université  trouvait,  et  on  doit  le  signaler  à  son 
honneur,  que  cette  rareté  des  hébraisants  est  «  au 
grand  reproche  de  tout  chrestiens  et  au  deshonneur  de 
de  notre  dite  foy  »  (2).  Ce  cii  d'alarme  n'eut  pas  d'é- 
cho. L'étude  des  langues  dans  lesquelles  la  Bible  est 
écrite  ne  prospéra  point.  En  1430,  quelques  maîtres 
de  grec  et  d'hébreu  proposent  à  la  faculté  des  arts  de 
donner  quelques  leçons  moyennant  un  salaire  conve- 
nable (3 1 .  Il  n'est  guère  probable  que  cette  démarche 
ait  eu  le  moindre  succès. 

Pourtant  le  concile  de  Baie,  dans  sa  dix- 
neuvième  session,  tenue  en  septembre  1434,  avait 
renouvelé  «  la  constitution  du  concile  de  Vienne, 
portant  qu'il  y  aurait  dans  les  universités  deux  maîtres 
chargés  d'enseigner  les  langues  hébraïque,  arabe, 
grecque  et  chaldéenne.  Oa  décida  même  que  chaque 
recteur,  à  son  entrée  en  charge,  ferait  le  serment  de 
tenir  la  main  à  l'observation  de  l'ordounance  du  con- 
cile» (4).  Le  concile  ajoutait  :  «  Les  conciles  des  pro- 
vinces DÛ  ces  études  sont  établies  devront  veiller  avec 
soin  à  ce  que  ceux  qui  enseigneront  ces  langues  reçoi- 
vent une  rétribution  convenable  {ï>).  » 

L'Université  de  Paris  mit  pendant  quelque  temps 
ces  ordres  à  exécution.  En  1435,  on  constate  encore 
l'existence  d'un  professeur  d'hébreu  à  Paris  ;  mais 
c'est  pour  la  dernière  fois  (6).  A  partir  de  cette 
époque  l'Université  s'opposera  obstinément  à  tout 
enseignement  de  ce  genre. 

Le  seul  commentateur  éminent  que  nous  puissions 
citer  ici,  Jean  Gerson,  né  en  1363,  mort  en  1429,  avait 
été  reçu  docteur  à  la  fin  du  xiv'  siècle,  en  1392.  Il 
comprit  très-bien,  comme  nous  l'avons  déjà  vu  tout 
à  l'heure,  les  inconvénients  que  présentait  la  scolas- 
tique  arrivée  aux  extrémités  les  plus  incroyables. 
Aussi  signale-t-il  les  subtilités  et  les  bruyantes 
controverses»  (7)  où  elle  était  habituée  à  se  perdre. 

Dans  son  projet  de  rélormation  de  la  théologie,  il  se 
plaint  douloureusement  qu'on  méprise  I:;  Bible,  «  spreta 

(1)  Cb.  Jourdain,  De  renseignement  de  Phébreu  dans  r Université 
de  Paris  au  xv«  siècle,  Paris,  1863,  in-8,  p.  C. 

(2)  Ibid. 

(3)  Ibid.  p.  12, 

(4)  Ibid.  p.  13. 

(5)  Concilia,  éd.  Hardouin,  Paris,  1714,  in-f.,  l.  VIII,  p.  1191. 
—  M.  Jourdain  a  omis  d'ajouter  celte  importante  prescription  du 
concile. 

(())  Jourdain,  ibid,  p.  14. 

(7)  Epist.  de  rcfurm.  theol.  dans  ses  Opéra,  éd.  EU.  Dupin,  t.  1, 
p.  101  3t  suiv. 


&61 


ESSAI  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  BIBL15 


«62 


Bil)lin(\)  »,  et  qii'on  la  lise  à  peine  (2).  Prévenant  les 
décision;;  du  concile  de  Trente,  il  demandait  d'iiUerdirc 
los  traductions  en  langue  vulgaire  des  Ecritures  : 
"  Sequitur  ex  prœmissis  prohibendum  esse  vulgarem 
i,  translationem  librorum  sacrorum,  nostrac  Biblia; 
..  pr.Tsertini,  extra  moralitates  et  bistorias.  Claras  ra- 
«  tiones  ad  hoo  plurimas  invenirc  facile  est  (3).  » 
Ailleurs  il  dit  :  «  C'est  périlleuse  chose  de  bailler 
«  aux  simples  gens,  qui  ne  sont  pas  grans  clercs,  livres 
«  de  la  sainte  Ecriture  translatée  en  françoys,  car  par 
«  mauvais  entendement  ils  peuvent  tantôt  cbeoir  en 
«  erreur  »  ;  et  encore  :  «  Comme  il  peut  venir  aucuns 
«  biens  si  la  Bible  est  bien  au  vray  translatée  en  fran- 
«  çoys  et  entendue  sobrement,  ainsi  par  le  contraire 
«  en  peuvent  venir  maus  et  erreurs  sans  nombre  si  elle 
(1  est  mal  translatée,  ou  si  elle  est  présomptueusement 
«  estudiée  et  entendue,  en  refusant  les  sens  ou  expo- 
II  sicions  des  saints  docteurs  (4).  » 

Cette  dernière  citation  corrige  un  peu  ce  que  les 
deux  premières  [pouvaient  avoir  d'absolu,  et  elle  repré- 
sente bien  la  pensée  de  Gerson,  qui,  dans  son  traité 
de  Consolaiione  (heologiœ,  montre  le  profit  que  le  chré- 
tien peut  tirer  de  la  lecture  bien  dirigée  de  la  Bible  (5) . 

Signalons  encore,  parmi  les  œuvres  du  chancelier, 
son  traité  intitulé  :  Propositiones  de  sensu  liUerali 
Scn'pturœ  et  de  causis  erranlium.  Il  commence  par 
établir  que  le  sens  littéral  de  l'Ecritura  est  toujours 
vrai  ;  ce  sens,  il  faut  le  déterminer,  non  d'après  les  règles 
delà  logique  et  de  la  dialectique,  mais  plutôt  d'après 
celles  de  la  rhétcrique,  et  suivant  les  images  et  les 
locutions  figurées  qu'autorise  l'usage,  en  tenant  compte 
du  contexte  et  des  autres  endroits  analogues  de  l'E- 
criture. Ce  sens  littéral,  ajoute-t-il  dans  une  troisème 
proposition,  c'est  l'Eglise,  gouvernée  par  l'Esprit- 
Saint,  qui  le  décide,  et  non  la  volonté  ou  l'interpréta- 
tion du  premier  venu.  Neuf  propositions  sont  consa- 
crées à  développer  ce  dernier  point.  A  l'époque  de 
Gerson,  il  fallait  appuyer  fortement  sur  cette  vérité, 
que  les  trop  nombeux  partisans  de  WiclefT  et  de  Huss 
combattaient  énergiquement  (6). 

Il  faut  remarquer  cependant  que  Gerson,  tout  en 
proclamant  dans  ses  traités  dogm.atiques  la  nécessité 
et  la  vérité  du  sens  littéral  de  l'Ecriture,  n'a  nullement 
suivi  la  lettre  dans  ses  œuvres  scripluraires  (7).  Il 
cherche  et  expose  avec  prédilection  les  allégories  et  les 
sens  analogiques  et  moraux.  Cette  remarque  ne 
s'applique  pas  du  reste  à  son  Monolessaron  ou  coacor- 
dance  des  quatre  Évangiles  (8).  Dans  cet  ouvrage, 
Gerson  rapproche  et  soude,  pour  ainsi  dire,  les  paroles 


(1)  76.,  p.  122. 

(2)  «  Vk  legitur...  Biblia  »  (ib.  c.  123). 

(3)  Leciiones  duœ  conlra  vanam  curiositalim,  lectio  2',  éd.  Dupin, 
t.  1,  col.  105.  V.  aussi  le  sermo  contra  adidatores  renum,  ibid., 
ÎV,  623. 

(4)  Cité  par  M.  Thomassy,  Jean  Gerson,  Paris,  1843,  in-I6,  p.  104. 

(5)  Ojip.  t.  1,  c.  154-156. 

(6)  Opp.  Ld   Dupin,  l.  I,  col.  2  et  3. 

(7)  Les  plus  importantes  sont  l'Exposition  du  Cantique  des  can- 
tiques. —  L'Exposition  et  les  méditations  sur  les  Psaumes  de  la 
péniieiice.  —  Les  deux  leçons  sur  S,  Marc.  0pp.,  t.  IV. 

(8)  Non  cité  par  Lelong. 


des  quatre  évangélistes  (1)  :  un  travail  de  ce  genre 
n'avait  pas  été  entrepris  depuis  les  plus  anciens  écri- 
vains ecclésiastiques. 

Parmi  les  traducteurs  de  la  Bible,  nous  trouvons 
dans  ce  siècle  .lean  de  Blois,  augustin,  mort  en  1451. 
Les  savants  auteurs  des  Scriplores  ordinis  Prœdicaiorum, 
qui  ont  reconnu  qu'il  n'avait  jamais  été  domini- 
cain (2),  se  sont  trompés  en  écrivant  que  Jean  de  Blois 
avait  seulement  ajouté  des  sommaires  à  la  traduction 
des  Psaumes  de  Guiars.  Nous  avons  vu  plus  haut  que 
Guiars  n'avait  pas  traduit  les  Psaumes.  En  tête  des 
Psaumes  on  lit  : 

(I  Cy  commence  ung  nouvel  prologue  fait  et  compose  par  frère 
Jehan  do  Blois  de  lordrc  des  Augustin*,  maistre  en  sainte  Ihûologie 
a  Paris  sur  les  causes  pourquoy  les  psaums  du  psautier  fuient 
faits  et  composez  premièrement.  » 

«  Comme  il  soit  ainsy  que  selon  la  doctrine  du  philosophe  au 
commencement  du  livre  de  metaphisique,  tout  homme  désire 
savoir  et  par  conséquent  congnoistre  les  causes  dun  ciiacun  effet 
et  que  es  bibles  tant  en  latin  comme  en  celb's  qui  sont  translatées 
de  latin  en  francois  ne  furent  oncques  assignées  clcreuient  les 
causes  et  raisons  pourquoy  David  fist  ung  ehascun  pseaume  du 
psautier  que  moult  de  gens  désirent  savoir.  Pourceie  frère  Jehan 
de  Bloys  augustin  a  la  requeste  et  prières  daucunes  dévotes 
personnes  ay  extrait  selon  les  docteurs  et  mis  ey  par  manière  de 
cas  brief  la  cause  et  le  motif  pour  quoy  ehascun  pseaume  fut  fait. 
Et  pource  que  dicelles  causes  piuseurs  docteurs  ont  diverses  et 
différons  opinions.  Je  dessus  nommey  ey  esleu  comme  la  plus 
seure  et  la  plus  ferme  loppiuion  du  seurs  et  ferme  docteur  mon 
père  et  maistre,  la  lumière  des  docteurs  saint  Augustin  quant  a 
ce  quil  met  que  David  fist  et  dicta  tous  les  pseaumes  du  psautier. 
Et  ce  présuppose  je  procéderai  en  lœuvre  dessus  dicte.  Et  ou 
nom  du  père  et  du  filz  et  du  Saint  esprit.  En  assignant  a  chacun 
pseaume  par  manière  de  rubriche  la  cause  qui  mouvoit  David  a 
ce  faire  selon  loppinion  de  ceulz  que  le  vueil  ensuyvir  sans  pré- 
judice dautres  oppinions  lesquelles  seroieni  longues  a  reciter. 
Si  nien  passe  pour  cause  de  briefte.  Cy  fine  le  prologue  du 
psautier  (3).  » 

Voici  la  traduction  du  psaume  84  :  Benedixisii  lerram 
tuam;  ces  deux  extraits  donneront  une  idée  suffisante 
de  la  manière  de  .Jean  de  Blois  ;  il  traduit  littéralement 
et  avec  exactitude  : 

«  En  cestui  pseaume  david  figure  parla  délivrance  de  babyloine 
la  redcmpcion  générale  faite  par  ihu  crist. 

«  Sire  tu  as  donne  ta  beneicon  à  ta  terre,  tu  as  oste  et  treslourne 
la  chetivison  de  jacob.  Tu  as  pardonne  liniquite  de  ton  peuple 
tu  as  convers  tous  le  pechies.  Tu  as  assovagie  toute  ton  yre  et  te 
es  treslourne  de  lyre  de  tindignacion.  Diex  qui  es  nostre  salu 
convertis  nous.  Te  couronceras  tu  a  nous  pardurableraent  ou  tu 
estendras  ton  yre  de  generacion  en  generacion.  Sire  diex  con- 
vertis nous  et  vivifie  et  ton  peuple  scsleecera  en  toi.  Sire  monstre 
nous  ta  miséricorde  et  nous  donnes  ton  salu.  Je  orrai  que  nostre 
Sires  dira  de  moy  pour  ce  quil  dira  paix  en  son  peupie  et  sus  ses 
sains  et  en  ceulz,  qui  se  convertissent  en  leur  cuers.  Li  saluz 
nostre  Seigneur  est  près  do  ceulz  qui  criement  que  sa  gloire 
habite  en  notre  terre.  Miséricorde  et  vérité  encontrercnt  lune  et 
lautri',  justice  et  paix  se  sont  entrebesiees.  Vérité  est  née  de  terre 
et  justice  regarda  du  ciel.  Adecertes  nostre  Sires  donra  debon- 
nairele  et  nostre  terre  donnera  et  rendra  son  fruit.  Justice  yra 
devant  lui  et  mettra  ses  éléments  en  la  voie  (4).  » 

Jean  de  Blois,  qui  a  traduit  aussi  le  petit  office  de  la 
sainte  Vierge,  emp'oie  dans  cet  ouvrage  une  tra- 
duction différente  de  celle  que  nous  venons  de  citer. 

(1)  Cf.  Dupin,  Gersoniana,  en  tète  des  Opéra  Gersonii,  p.   Ivj. 

(2)  Quélif  et  Echard,  t.  1,  pp.  908-909. 

(3)  Bibl.  nat.  ms.  fr.  9  f»  281  v°.  La  traduction  du  ms.  fr.  n"  3, 
qui  donne  aussi  des  sommaires,  n'a  pas  de  rapport  avec  celle  de 
Jean  de  Blois. 

(4)  Ib.  f''  ccc  v*. 


663 


THOMASSIN 


664 


Mais  est-ce  une  raison  suffisante  pour  lui  enlever  le 
mérite  d'avoir  écrit  celle  dont  il  s'agit  ici  (1  "?  Nous  ne 
le  pensons  pas. 

D'autres  traductions  de  celte  époque  existent  en- 
core :  un  manuscrit  de  lu  bibliothèque  nationale  (2) 
contient  une  traduction  en  prose  du  livre  de  la  Sagesse. 
La  bibliothèque  de  Carpentras  possède  une  histoire  de 
l'ancien  Testament,  traduite  par  Julian  Macho  et 
Pierre  Ferget,  augustins  de  Lyon  (3)  ;  cet  ouvrage  a 
été  imprimé  à  Lyon,  chez  R.  Buyer,  vers  1477.  Le 
nom  ù'un  Toulousain,  Jacques  Lrgrand,  de  l'ordre  des 
Ermites  de  Saint-Augustin,  mérite  d'être  rappelé  ici  : 
il  avait  taduit  la  Genèse  en  français  à  la  fin  du 
siv*  siècle  (4).  En  14G2,  un  anonyme,  peut-être  doc- 
teur de  ISavarre,  fit  une  traduction  du  livre  de  la 
Genèse  «  selon  l'exposition  de  maître  Nicole  de  Lyra, 
selon  aussi  l'exposition  que  fît  un  vénérable  docteur, 
maître  Jacques  Legrand  »(5).  Cet  ouvrage,  en  deux 
volumes,  qui  faisait  partie  de  la  bibliothèque  du 
collège  de  Navarre,  est  aujourd'hui  perdu  (6). 

Ne  us  arrêtons  ici  ces  recherches.  L'invention  de 
l'imprimerie  va  changer  toutes  les  conditions  du 
travail,  et  mettre  tous  les  monuments  de  l'antiquité 
à  la  portée  des  plus  humbles  étudiants.  Puis^  la  pré- 
tendue réforme  va  bouleverser  l'Église.  En  voulant 
attribuer  à  la  Bible  la  seule  autorité  dogmatique,  elle 
■va  amener  des  controverses  qui,  chez  les  catholique, 
auront  pour  résultat  le  triomphe  de  la  vérité  révélée, 
et  chez  les  protestants  conduiront  au  scepticisme 
et  au  rationalisme. 

Nous  pouvons  résumer  comme  il  suit  notre  essai 
sur  l'histoire  de  la  Bible. 

[.  L'Église  n'a  pas  au  moyen  âge  interdit  Tétude  des 
originaux  bibliques  ;  elle  l'a  au  contraire  encouragée  : 
les  prescriptions  des  conciles,  les  lettres  des  papes,  les 
écrits  de  ses  plus  savants  docteurs  le  prouvent. 

II.  II  y  a  eu  de  grands  tfforts  de  faits  à  diverses 
reprises  pour  corriger  le  texte  de  la  Vulgate. 

III.  Les  traductions  françaises  de  la  Bible  sont  très- 
mullipliées  au  moyen  âge. 

Labbé  Trochon. 


(1^  Qutîtif  el  Echard,  ibid.  c.  909. 
(2J  Ancien  7012,  f  8  V. 

(3)  N"  27,  in-f»  de  296  IT.  V.  le  Catal.  des  mss.  de  la  Bibl.  de 
Carpenlras,  par  C.  G.  X.  Lambert.  Carpentias,  1802.  3  vol.  in-8. 

(4)  R.  Sim^n,  Critique  de  Du  pin,  t.  I,  pp.  392-397. 

(8)  Lalouette,  Histoire  des  versions  françaises  de  la  Bible,  p.  17. 
(6)  L.  Delisle,  Cabinet  des  manuscrits,  t.  Il,  p.  252  et  suiv. 


REllAROlES  SIR  LE  DÉCRET  DE  GRVTIE^ 


(Pnprès  Xliomaasin  (1). 


Indissolubilité  du  mariage.  Entrée  en  religion.  Etrange  pratique 
des  Orientaux.  —  Bt^iiî'diction  nuptiale.  —  Mariage  contracté 
avec  un  infidèle.  Conseils  évangéliques.  —  Erreur  sur  la  per- 
sonne el  sur  l'état  libre.  Distinction  de  noble  et  de  roturier 
inconnue  avant  le  xu"  siècle,  .^upa^avant  il  n'y  avait  que  les 
soldats  qui  fussent  nobles.  —  Mariage  des  sei  fs.  —  Mari  parrain 
de  son  enfant  pour  pouvoir  se  séparer  de  sa  femme.  —  Mariages 
clandestins.  —  Continence  des  nouveaux  mariés.  —  Empêche- 
ment do.  crime.  —  But  du  mariage.  —  Consentement  des  parents. 
—  Polygamie  des  anciens  patriarches.  —  De  l'impuissance 
d'après  l'ancien  droit.  —  Compétence  des  tribunaux  ecclésias- 
tiques pour  les  causes  matrimoniales.  —  S'il  est  permis  de 
tuer  la  femme  trouvée  en  flagrant  délil? 

CAUSE   XXVII. 


QCESTION  II. 

Une  fille  a  quitté  son  mari  avant  la  consommation 
du  mariage  pour  en  prendre  un  autre  ;  cela  est  il  per- 
mis '/  et  ce  second  mariage  est-il  valide  ?  La  difficulté 
est  grande  ;  comment  est-il  permis,  apvès  que  le 
mariage  est  conlraclé/3?r  verbade  prœsenliQXqn'ûW&^t 
pas  encore  consommé,  de  prendre  un  second  mari  ? 
car  le  mariage  est  indissoluble,  la  consommation 
n'est  pas  du  sacrement  ;  comment  est-ce  que  cette 
indissolubilité  peut  subsister  avec  le  droit  canon,  qui 
donne  deux  mois  pour  délibérer,  et  qu'on  sépare 
tous  les  jours  des  mariages  de  cette  manière? 

Voilà  l'état  de  la  question.  Gratien  regarde  le 
mariage  avant  la  consommation  comme  des  fian- 
çailles, mais  qui  est  nul  sans  la  consommation  qu'il 
regarde  comme  les  épousailles  :  car  quand  non  sunl 
facli  una  caro,  il  semble  qu'ils  ne  sont  pas  conjugés. 
Il  dit  dans  la  .5°  rubrique  qu'il  semble  que  ce 
maiiage  soit  bon,  parce  qu'il  y  a  un  traité  de  société 
fait  entre  les  époux,  et  après  le  chap.  2,  que  la 
consommation  du  maringe  n'est  pas  nécessaire  comme 
une  chose  qui  fasse  son  essence.  Le  mariage  de  la 
Mère  de  Dieu  avec  S.  Joseph  n'était-ce  pas  un 
véritable  mariage?  et  cependant  il  n'a  jamais  été 
consommé. 

Gratien  rapporte  sur  ce  sujet  un  passage  de 
S.  Augustin;  mais  il  n'est  pas  de  lui,  il  est  dans  le 
Maître  des  sentences  cité  de  S.  Augustin,  et  les 
correcteurs  l'ont  cité  de  même  sur  sa  bonne  foi  ; 
mais  ils  auraient  de  la  peine  à  nous  le  garantir. 
Nous  ne  nous  arrêtons  pas  davantage  à  examiner 
cette  diiTiculté,  la  laissant  aux  scolasliques  ;  c'est 
pourquoi  nous  laissons  des  chapitres  qui  éclaircissent 
beaucoup  cette  question. 

Chap.  19.    S.    Grégoire    écrivant   à    une    dame 


(i)  Voir  la  livraison  précédente. 


665 


REMARQUES  SUR  (IRATIEN 


666 


romaine  Jil  :  Quelques-uns  veulent  que  le  mariage 
peut  être  dissous  par  l'entrée  d'un  des  deux  conjoints 
dans  la  religion  après  la  consommation.  Cela  est 
lion  quant  à  la  loi  civile,  qui  le  permet  ;  mais  quant  à  la 
loi  divinf,  il  est  défendu  :  car,  après  que  le  mariage 
est  consommé,  il  ne  se  fait  qu'une  même  cliair 
du  mari  et  de  la  femme,  une  morne  liaison. 
Gratien  regarde  le  mariage  dans  la  signification 
la  plus  rigoureuse;  lorsqu'il  est  consommé,  alors 
il  estindissoluMe  ;  c'est  ce  que  les  papes  ont  toujours 
soutenu,  puisque  les  Grecs  le  croient  dissoluble 
pour  la  religion,    se    fondant  sur  les  lois  civiles. 

Chap,  20.  S.  Grégoire  traite  la  même  question, 
Il  s'agissait  des  sous-Jiacres  de  Sicile  qui  ne 
gardaient  pas  cette  règle  que  les  papes  précédents, 
et  particulièrement  le  pape  Léon,  avaient  publiée, 
qu'ils  garderaient  la  continence.  Les  prédécesseurs  de 
S.  Grégoire  donnèrent  autorité  à  cette  loi;  ils  y  allèrent 
même  avec  un  peu  trop  de  rigueur,  car  les  sous- 
diacres  qui  se  mariaient  étaient  sujets  au  fouet. 
S.  Grégoire  les  obligea  de  se  retirer  de  l'Église  ou 
d'y  garder  la  continence.  Un  d'entre  eux  aima  mieux 
se  priver  de  la  dignité  de  sous-diacre  que  des  li- 
bertés du  mariage.  Après  sa  mort  sa  femme  se  remaria  ; 
l'évoque  du  lieu  ensuite  la  traita  trop  rigoureusement  : 
il  la  lit  enfermer  dans  un  cloître,  prétendant  qu'elle 
ne  pouvait  se  marier.  Le  pape  lui  écrit  que  cela 
n'est  pas  juste  ;  il  est  vrai  qu'à  l'avenir  la  femme  d'un 
sous- diacre  qui  gardera  continence  ne  pourra  pas 
se  .'marier,  mais  jusqu'à  présent  le  contraire  s'est 
pratiqué  dans  la  Sicile  et  ailleurs.  Ce  sous-diacre 
avait  préféré  le  mariage  au  sous-diacouat  ;  il  n'est 
donc  pas  juste  d'ôler  à  sa  femme  après  sa  mort  la 
liberté  de  se  marier.  S.  Grégoire  écrit  la  même 
chose  dans  le  chapitre  suivant. 

Cbap.  22.  Parle  8"  concile  qui  est  ici  faussement 
cité,  c^r  les  correcteurs  ont  bien  remarqué  que  ce 
passage  est  de  S.  Basile,  nous  apprenons  que  ce  que 
les  Grecs  ont  depuis  pratiqué  est  bien  contraire  à  la 
doctrine  'e  ce  Père,  car  il  dit  qu'il  ne  faut  pas  recevoir 
un  mari  dans  la  religion  s'il  n'a  le  consentement  ae  sa 
femme.  Il  faut  entendre  cette  proposition  du  mariace 
consommé  ;  néanmoins  les  Grecs  ne  pratiquent  pas 
cela,  et  s'ils  ont  pris  la  liberté  de  rompre  les  mariao-?s 
pour  l'entrée  de  la  religion,  les  Latins  ont  bien  eu 
raison  de  donner  à  ceux  qui  ne  l'avaient  pas  consommé 
deux  mois  de  temps  pour  choisir,  ou  la  re'igion  ou  le 
mariage. 

Gratien  conclut  après  le  chap.  26  :  Donc  il  paraît 
que  les  personnes  mariées  ne  peuvent  pas  faire  pro- 
fession de  continence  sans  l'aveu  l'un  de  l'autre  ;  mais 
ceux  qui  ne  sont  qu'épousés  peuvent  quitter  leur 
épouse  et  entrer  en  religi.in.  Nous  en  voyons  l'exemple 
dans  Macaire,  ce  célèbre  anachorète  qui,  le  jour  de 
ses  noces,  après  le  festin,  au  lieu  d'entrer  dans  sa 
chambre,  passa  la  mer  et  se  jeta  dans  une  solitude. 
S.  Alexis  en  fit  'de  même.  Gratien  se  combat  en  ce 
point  ;  car,  quoiqu'il  les  appelle  sponsi,  cependant  ils 
étaient  véritablement  mariés;  car  il  dit  que  ce  fut  le 
jour  de  leurs  noces  qu'ils  abandonnèrent  leur  épouse  • 
c'est  ce  que  nous  appelons  à  présent  per  vcrba  de  prœ'. 


senti.  Gratien  dit  :  Ce  n'est  pas  le  conjugium,  mais 
sponsdlia.  Ces  deux  exemp.cs  font  voir  quel  est  son 
dessein,  et  qu'il  est  tout  à  fait  conforme  à  ce  que  nous 
suivons,  quoiqu'il  s'ex[)lique  d'une  autre  manière. 

Tout  cela  (  si  bien  dillicile  d'être  accordé  avec  l'indis- 
soluhilité  du  mariage.  D.ins  la  rubrique  du  chap.  8,  il 
dit  ''Mcore  qu'il  paraît  que  ceux  qui  sont  fimcés  ou  (jui 
sont  mariés,  mais  qui  n'ont  pas  conson'mé  le  mariage, 
peuvent  vouer  san»  le  consentement  de  l'un  des  eon- 
joints,  et  que  ce  n'est  pas  là  un  véritable  mariage. 
Pour  autoriser  son  scnlimcnt^  il  en  donne  une  preuve 
après  le  chap.  29.  Une  femme  qui  prouvera  que  son 
mar:  est  impuissant,  peut  faire  dissoudre  son  mariage. 
Il  faut  distinguer  :  si  l'impuissance  a  précédé  le  mariace 
il  sera  dissous  ;  mais  si  elle  n'est  que  subséquente 
le  mariage  est  valide  ;  donc  avant  la  consommation  du 
mariage  ce  n'était  pas  un  mariage,  car  le  mariage  est 
indissoluble,  L  dorme  une  autre  preuve  :  si  un  mari 
meur;  avant  que  d'avoir  consommé  le  mariage,  sa 
femme  n'est  pas  veuve  ;  car  peut-elle  être  vierge  'jt 
veuve  tout  ensemble? De  même  si  la  femrue  vcn mt  à 
mourir  avant  ce  temps,  l'homme  se  remariant  direz- 
vous  qu'il  soit  bigame  ?  Donc  le  mariage  qui  n'est  pas 
consommé  n'est  pas  mariage.  Que  si  deux  personnes 
ont  contracté /jcr  verbade  prœsenti,  et  qu'ils  se  séparent, 
peut-on  dire  q r.e  ce  soit  un  divorce  ?  iNon.  C'est  ce  qui 
fait  dire  à  S.  Ambroise  qu'il  n'y  pouvait  pas  avoir  de 
divorce  dans  le  mariage  de  S.  Joseph,  s'd  eût  quitté 
son  épouse,  parce  qu'il  n'y  avait  pas  un  mariage 
consommé. 

Après  le  chap.  34,  il  revient  et  demande  po!.7jquoi 
on  appelle  un  mariage,  quoique  non  consommé,  con- 
jugium. C'est,  dit-il,  parce  que  c'est  un  mariage 
commencé,  mais  qui  ne  peut  être  parfait  que  par  la 
consommation  :  conjugium  dcsponsalione  initialur,  com- 
mixtione  perficitur. 

Après  le  cbap.  39,  il  s'oppose  un  passage  de 
S.  Augustin  qui  dit  qu'entre  S.  Joseph  et  la  sainte 
Vierge  il  y  a  eu  parfait  mariage;  il  faut,  dit-il,  en- 
tendre cela  non  ex  officia.  Il  n'était  pas  parfait  quant 
au  devoir  essentiel  du  mariage, — sed  ex  tis  qiiœcomi- 
taniur  officium  conjugii,  ex  ftde  videlicet,  proie  et  sa- 
cramenlo,  mais  quant  aux  suites  du  mariage,  la  fidéLté, 
la  fécondité  et  le  sacrement,  ces  trois  choses  s'y  trou- 
vèrent ;  c'était  donc  un  parlait  mariai^e.  La  fécondité 
ne  se  trouve  pas  ailleurs  sans  la  consommation  ;  c'est 
pourquoi  il  en  dit  trop.  Voilà  néanmoins  comme  il 
sejiistilie;  et,  après  le  chap.  45,  il  s'objecte  encore 
d'où  vient  que  S.  Jean  Chrysostome  dit  que  c'est  la 
seule  volonté  qui  fait  le  mariage,  non  coilus,  et  que 
S.  Amhroise  d'il:  Non  defloratio  virginilatis,  sed  pactio 
conjugalis  matrimonium  facit?  Il  répond  qu'il  faut 
entendre  cela  bonnement,  c'est-à-dire  que  ce  n'est 
pas  la  perte  de  la  virginité  seule  qui  fait  le  mariage, 
mais  cette  perte  avec  d'autres  circonstances  qui  la 
précèdent;  le  contrat  et  le  consentement  commencent  à 
la  vérité  le  mariage,  et  la  consommation  l'achève. 

Il  rappo:te  une  décrélale  du  pape  Sirice.  Vous 
me  demandez  si  une  fille  épousée  peut  se  marier 
à  un  autre;  ce  mariage  est  détestable  parmi  les  fidèles. 
Quia  illa  benedictio  quam  nupturœ   sacerdos  imponit, 


667 


THOMASSIN 


668 


apud  fidèles  ciijusdam  sacrUeffii  instar  est,  si  ulla 
Iransgressione  violetur.  La  bénéiliclion  que  le  prêtre 
fait  sur  les  époux  est  sain'.e,  et  c'est  une  espèce  de 
sacrilège  de  la  vio  er.  Il  paraît,  1.  que  ce  pape  tombe 
dana  le  sentiment  de  Gratien,  quand  il  dit  :  nup- 
liirœ,  car  pour  lors  le  consentement  y  est  ;  néanmoins 
il  ne  dit  pas  mtptœ.  2.  Le  mariage  dès  ce  temps  était 
considéré  comme  un  sacrement  ;  et  c'est  là  un  bon 
argument  pour  prouver  que  le  mariage  est  plus  qu'un 
contrat  civil.  3.  ^Ceux  qui  croient  que  le  prêtre  fait 
le  sacremeut,  non  pas  le  consentement  des  époux, 
trouvent  ici  quelque  fondement;  car  le  pape  ne  fait 
pas  instance  sur  la  foi  qu'ils  se  sont  donnée  mutuel- 
lement, mais  sur  la  bénédiction  du  prêtre  qui  a  été 
le  nœud  sacré  qui  les  a  liés  et  qu'on  ne  peut  Tioler 
sans  sacrilège. 

CAUSE  XXVIIl. 

Un  infidèle  s'étant  marié  se  convertit  à  la  foi  ca- 
tholique ;  sa  femme,  en  haine  de  sa  religion,  le  quitta; 
lui  épousa  une  fidèle  ;  après  la  mort  de  celle-ci,  il  fut 
fait  ecclésiastique,  et  enfin  sa  piété  l'éleva  à  l'épis- 
copat. 

QUESTION    I. 

On  demande  si  le  mariage  contracté  avec  les  infi- 
dèles est  un  véritable  mariage  ? 

Il  semble  que  non  :  car,  selon  S.  Piul,  tout  ce  qui  se 
fait  hors  de  la  foi  est  péché,  omne  quod  non  est  ex  fide, 
peccatum  est.  Esdras  commanda  aux  Israélites  de 
quitter  les  femmes  étangères  qu'ils  avaient  épousées. 
Au  contraire  il  y  a  d'autres  autorités  qui  prouvent 
la  validité  de  ce  mariage.  Par  exemple,  ce  que  dit  le 
Fils  de  Dieu  :  Erunt  duo  in  carne  una.  Cela  s'entend 
de  tous  les  hommes,  et  S.  Paul  exhorte  et  conseille 
à  un  homme  fidèle  de  ne  pas  se  séparer  d'une  infi- 
dèle. 

Chap.  1 .  Le  pape  Innocent  dit  que  celui  qui  aura  eu 
deux  femmes,  l'une  avant  le  baptême,  l'autre  après, 
sera  bigame;  donc  il  avait  contracté  un  légitime 
mariage  avec  la  première. 

Chap.  4.  S.  Augustin  dit  qu'il  y  a  plusieurs  raisons 
qui  obligent  un  mari  à  quitter  sa  femme  infidèle, 
par  exemple  si  cette  femme  lui  diL  après  sa  conversion 
qu'elle  n'aura  point  de  commerce  avec  lui  s'il  ne 
continue  ses  brigandages,  et  que  par  ses  injustices  et 
ses  larcins  il  n'entretienne  son  luxe  comme  il  faisait 
auparavant. 

Chap.  5.  Le  même  saint  montre  que  la  fornication 
pour  laquelle  Jésus-Christ  a  dit  qu'il  e.4  permis  de 
quitter  sa  femme  n'est  pas  un  si  grand  crime  que  la 
fornication  qui  sépare  l'âme  de  Dieu.  L'avarice 
l'idolâtrie  sont  autant  de  fornications,  parce  que 
l'âme  a  contracté  un  mariage  spirituel  avec  Dieu  • 
lorsqu'elle  ne  lui  est  pas  fidèle,  elle  est  adultère  ;  ainsi 
cette  fornication  dont  parle  Jésus-Christ  est  géné- 
rale et  universelle. 

Chap.  6.  Gratien  rapporte  un  passage  comme  de 
S.  Augustin.  11  est  de  Herraas  au  livre  du  Pasteur,  qui 


dit  qu'un  mari  est  obligé  de  quitter  sa  femme  quand 
elle  ne  lui  a  pas  gardé  la  foi,  qu'autrement  ce  serait 
favoriser  son  crime.  Il  y  a  beaucoup  de  sentiments 
pareils  dans  les  anciens  pères;  dautres  plus  doux 
ont  abandonné  cela  à  la  prudence  du  mari.  Jésus- 
Christ  laisse  la  liberté  de  choisir  ce  qu'on  voudra. 

Chap.  8  et  !).  S.  Augustin  demande  si  celui  qui  a 
été  infidèle,  s'étant  converti  ù  la  foi,  doit  quitter  sa 
femme,  si  elle  demeure  dans  sou  infidélité.  11  répond 
que,  si  cette  femme  le  trouble  dans  l'tixercice  de  sa 
religion,  il  doit  absolument  la  quitter.  Jésus-Christ 
n'a  rien  commandé  là-dessus  ;  il  a  laissé  aux  mariés 
h  liberté  de  faire  ce  qu'ils  voudraient.  S.  Paul  a 
décidé  la  chose,  non  par  précepte,  car  il  ne  le  pouvait 
pas,  mais  par  conseil.  Le  Fils  de  Dieu  n'ayant  point 
fait  de  commandement  sur  ce  point,  l'un  étant  plus 
parfait  que  l'autre,  l'Apôtre  a  pu  déterminer  l'un  et 
laisser  l'autre  par  conseil.  Néanmoins  celui  à  qui 
S.  Augustin  écrit,  était  d'un  sentiment  contraire  ;  il 
croyait  que  S.  Paul  avait  obligé  les  mariés  par  précepte 
de  ne  se  point  quitter.  S,  Augustin  est  dans  le  meil- 
leur sentiment. 

Cette  question  est  ici  traitée  incidemment  ;  elle  est 
tirée  de  l'ouvrage  De  conjugiis  adidterinis  de  ce  père, 
où  il  a  éclairci  une  question  bien  considérable,  savoir  : 
si  un  mari  qui  répudie  sa  femme  en  peut  épouser  une 
autre.  Qu'un  mari  puisse  quitter  sa  femme  adultère, 
cela  est  trop  clair  dans  l'Évangile,  mais  qu'il  soit 
permis  de  passer  à  de  secondes  noces,  sa  première 
femme  étant  vivante,  c'est  ce  qui  est  très-difficile.  Les 
Grecs  ont  suivi  les  lois  impériales  là-dessus,  et  ont 
laissé  la  liberté  de  se  remarier,  mais  ils  se  sont  trop 
émancipés.  Pour  l'Église  latine,  il  est  constant  qu'elle 
a  riuoureusoment  défendu  ces  nouveaux  mariaiïes.  Il 
est  vrai  qu'on  a  infiniment  douté  sur  ce  point,  et 
S.  Augustin  s'est  tiré  de  cette  difficulté,  et  en  a  tiré 
toute  l'Eglise  par  cet  ouvrage,  où  il  prouve  qu  il  n'est 
pas  permis  de  se  remarier  tant  que  la  première  femme 
est  en  vie. 

Pour  ce  qui  est  de  l'infidèle  dont  il  est  ici  question, 
S.  Paul  l'a  conseillé,  non  pas  commandé,  et  il  n'y  a 
que  la  charité  qui  y  oblige,  et  souvent,  dit  ce  père,  la 
charité  fait  faire  des  choses  plus  agréables  que  la 
loi  même,  parce  qu'étant  libres  pour  les  faire  ou  les 
laisser,  il  y  a  beaucoup  do  mérite  de  les  faire  par  ce 
principe  de  charité.  Voilà  les  conseils  évangéliques 
justifiés  contre  les  hérétiques  ;  il  apporte  après 
l'exemple  du  même  S.  Paul, lequel  dans  Achaïe  et  dans 
Corinthe  s'entretenait  par  le  travail  de  ses  mains  ;  ce 
n'était  que  par  conseil,  car  il  n'y  était  pas  obligé.  Les 
fidètes  étaient  obligés  de  l'entretenir.  'Voilà  un  exemple 
de  l'observance  des  conseils  ;  ce  n'est  pas  que  les  pré- 
ceptes ne  soient  accomplis  par  la  charité,  mais  dans 
les  conseils  il  y  paraît  une  plus  grande  charité.  Pour- 
quoi le  Fils  de  Dieu  n'a-t-il  pas  commandé  de  quitter 
cette  femme  infidèle  ?  car  S.  Augustin  dit  qu'il  est  de 
justicede  permettre  à  un  homme  de  quitter  sa  femme 
quand  elle  tombe  dans  la  fornication;  or  l'infidélité 
spirituelle  est  une  fornication  qui  donne  un  sujet  bien 
plus  légitime  de  quitter  sa  femme  que  la  première;  d'un 
autre  côté  S.  Paul  a  conseillé  de  ne  la  pas  abandonner. 


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070 


mais  do  la  convertir,  il  y  a  une  raison  de  cette 
conduite  de  Jésus-Christ,  car  l'intérêt  que  l'on  doit 
prendre  pour  le  salut  d'aulrui  l'ait  que  ce  qui  est, 
licite  n'est  pas  toujours  cx[)cdient;  par  exemple, 
dit-il,  il  est  licite  de  ne  pas  se  marier,  cependant  le 
conseil  do  se  marier  est  quelquefois  expédient  quand 
on  est  en  danger  d'incontinence  ;  de  même  à  l'égard 
d'aulrui  il  y  a  des  choses  li.'ites  quœ  laiiwn  non  ex- 
pediuiit,  savoir  quand  il  y  a  du  danger  pour  le  salut 
de  son  prochain.  C'est  la  charité  du  prochain  qui 
doit  régler  tout  cela  ;  ainsi  il  faut  conclure  que,  dans 
ces  sortes  de  mariages,  il  est  quehpiefois  expédient  de 
quitter  sa  femme,  lorsqu'il  y  a  danger  de  se  pervertir, 
et  quelquefois  il  est  expédient  de  la  conserver,  lors- 
qu'on peut  servir  à  sa  conversion.  Voilà  des  règles 
dignes  du  plus  grand  disciple  qu'ait  eu  S.  Paul, 

Chjp.  10.  Le  concile  de  Tolède  dit  que  les  femmes 
chrétiennes  qui  auront  des  maris  juifs  quitteront  ces 
maris,  s'ils  ne  veulent  pas  se  convertir,  et  les  enfants 
qu'ils  auront  suivront  la  religion  de  leur  mère.  Si  leur 
père  était  chrétien,  ils  suivraient  la  religion  de  leur 
père.  Ce  concile  semble  faire  nn  précepte  de  ce  que 
Jésus-Christ  a  laissé  libre,  et  que  S.  Paul  n'a  proposé 
que  comme  un  conseil  ;  mais  Gratien  en  donne  la 
raison  :  c'est  qu'il  arrivait  que  dans  l'Espagne  les 
maris  juifs  pervertissaient  plutôt  leurs  femmes  chré- 
tiennes que  ces  femmes  ne  convertissaient  leurs 
maris;  c'est  pourquoi  S.  Paul,  conseillant  aux  femmes 
de  demeurer  avec  leurs  maris  quoique  inûdèles,  le 
faisait  dans  l'espérance  qu'elles  les  convertiraient; 
alors  il  n'y  a  pas  de  danger  d'être  perverti  ;  mais  du 
temps  de  ce  concile,  la  raison  étant  contraire,  le 
concile  avait  droit  de  parler  de  la  sorte. 

CAUSE  XXIX 

Une  dame  de  qualité  promit  de  se  marier  avec  un 
gentilhomme.  Un  autre,  qui  était  d'une  condition 
servile,  se  présenta  à  sa  place;  elle  l'épousa,  et  le 
mariage  fut  consommé.  Mais  dans  la  suite,  reconnais- 
sant qu'elle  était  trompée,  elle  demanda  de  le  quitter 
et  d'épouser  le  véritable  gentilhomme. 

Gratien  ne  met  pas  ici  de  différence  entre  le  noble  et 
le  libre,  non  plus  qu'entre  le  roturier  et  le  serf;  cela 
est  remarquable,  car  nous  apprenons  que  cette  distinc- 
tion de  noble  et  de  roturier  est  une  chose  nouvelle,  qui 
n'était  pasconnue  vers  le  temps  de  Gratien,  où,  depuis 
la  déroute  de  la  maison  de  Charlemagne ,  on 
mettait  de  la  différence  d'un  libre  à  un  esclave.  On 
savait  ce  que  c'était  que  la  qualité  de  sénateur,  de  che- 
valier et  de  peuple,  mais  celle  de  gentilhomme,  de 
noble  et  de  roturier  était  inconnue.  Il  semble  que  cela 
commença  vers  le  temps  de  Gratien.  Depuis  Charle- 
magne il  n'y  avait  que  les  soldats  qui  fussent  nobles, 
miles  et  nobilis  étaientla  même  chose  ;  tout  le  reste  était 
soumis  à  ses  conquêtes  et  réduit  à  une  servitude  quasi 
générale,  et  même  à  présent,  excepté  quelques 
royaumes  dans  l'Europe,  tout  le  reste  est  dans 
l'esclavage,  et  les  princes  ne  regardent  leurs  sujets  que 
comme  leurs  esclaves. 


QUESTION  1. 

Gratien  demande  s'il  y  a  mariage  entre  une  dame 
qui  croit  épouser  un  noble,  et  qui  n'épouse  qu'un  rotu- 
rier. Il  semble  d'abord  que  oui,  parcequ'ily  a  consente- 
ment, et  que  le  consentement  fait  le  mariage  ;  au  con- 
traire il  répond  fort  bien  qu'il  n'y  a  point  de  con- 
sentement, parce  qu'il  y  a  erreur  ;  car  cette  dame  ne 
consentait  au  mariage  que  dans  la  pensée  d'épouser 
un  noble  et  un  libre,  non  pas  un  esclave  ;  n'y  ayant 
donc  point  de  consentement,  il  n'y  a  point  de  ma- 
riage. 

Gratien  dit  ensuite  qu'il  y  a  quatre  sortes  d'erreurs: 
Tquund  on  prend  Virgile  pour  Platon,  c'est  uneerreur 
de  personne;  2"  si  on  prend  un  serf  pour  un  libre,  c'est 
une  erreur  de  condition  3°  ;  si  on  prend  un  pauvre  qu'on 
croit  riche,  c'est  une  erreur  de  fortune  ;  4°  si  on  prend 
un  méchant  homme  qu'on  croit  homme  de  bien,  c'est 
une  erreur  de  qualité.  Or  ces  deux  dernières  erreurs, 
qui  peuvent  arriver  de  la  qualité  ou  de  la  fortune,  ne 
rendent  pas  le  rauriage  nul,  comme  celui  qui  consentirait 
à  accepter  une  église  dont  il  aurait  été  élu  évêque, 
quoiqu'il  n'y  consentît  que  dans  la  pensée  que  cette 
église  est  riche  ;  élant  néanmoins  pauvre,  ce  mariage 
spirituel  serait  valide.  Mais  les  deux  autres,  qui  sont 
de  la  personne  ou  de  la  condition,  rendent  le  mariage 
nul,  c'est  ce  que  Gratien  traite  ici  ;  quand  on  consent 
pour  une,  on  ne  consent  pas  pour  l'autre.  Il  n'y  a 
qu'une  difficulté  à  l'égard  de  Jacob,  qui,  prétendant 
épouser  Rachel,  n'eut  que  Lia;  mais  il  répond  que  ce 
mariage  ne  fut  bon  que  par  le  consentement  sub- 
séquent de  Jacob  lorsqu'il  eut  aperçu  qu'il  était 
trompé. 

QUESTION  II. 

Gratien  propose  dans  celle-ci  l'erreur  de  la  condi- 
tion :  quand  on  épouse  un  esclave  qu'on  croit  libre, 
le  mariage  est-il  bon  ? 

Il  semble  que  oui,  parce  que  in  Chrislo  Jesu  nec  est 
Judœus,  nec  Grœcus,  nec  servits,  neque  liber.  Il  importe 
peu  si  on  est  Grec  ou  Juif,  libre  ou  esclave. 

I!  y  a  ensuite  quelques  décrétales  des  papes  Jules 
et  Zacharie  qui  ne  prouvent  rien  ;  c'est  pourquoi  Gra- 
tien répond  que  tous  ces  papes  ont  parlé  des  mariaires 
qui  ont  été  contractés  volontairement  et  sciemment; 
or  il  est  certain  que,  si  un  homme  libre  veut  épouser 
une  femme  esclave,  sachant  bien  qu'elle  est  esclave, 
le  mariage  est  bo.T  ;  c'est  comme  cela  que  S.  Paul 
Ta  entendu.  Mais  si  celui  qui  est  esclave  se  fait  passer 
pour  iibre,et  qu'ensuite  il  se  marie,  le  mariage  est 
nul,  parce  qu'il  y  a  erreur  de  condition, et  que  l'erreur 
de  condition  est  quasi  la  même  chose  que  l'erreur  de 
la  personne  ;  car  la  servitude  ou  la  liberté  n'est  pas 
comme  les  richesses  ou  la  vertu,  c'est  quelque  chose 
de  plus  intrinsèque  ;  voilà  pourquoi  on  l'appelle  état. 

Chap.  4.  La  même  chose  est  décidée  dans  le  concile 
apud  Vermeriam;  ce  fut  une  assemblée  tenue  du 
temps  de  Charlemagne  dans  un  palais  royal  oîi  Pépin 
assista;  mais  il  y  a  unpeu  de  modification.  Si  un  homme 


671 


THOMASSIN 


672 


libre  se  marie  à  une  femme  esclave,  ne  le  sachant  pas, 
il  l'affranchira  s'il  peut  de  la  s;rvituJa  ;  s'il  ne  le  peut, 
il  la  quittera  et  en  épousera  une  autre  ;  mais  si,  lorsqu'il 
s'est  marié,  il  savait  bien  qu'elle  était  esclave,  le 
mariage  ne  pourra  ja  nais  être  dissous. 

Chap.  7.  Si  un  homme,  étant  ennuyé  de  sa  femme,  se 
donnait  en  servitude  pour  venir  à  bout  de  sa  mauvaise 
fin,  et  faire  rompre  le  mariage,  pourrait-il  épouser 
une  esclave  ?  Non,  répond  le  concile  de  Tribur,  parce 
que  c'est  par  une  pure  malice  qu'il  est  tombé  dans  ce 
malheur,  et  d'ailleurs  les  lois  civiles  n'auront  pas  de 
lieu  dans  cette  occasion  qui  oblige  les  femmes 
d'entrer  dans  la  condition  de  leurs  maris. 

Chap.  S.  li  paraît  un  autre  attentat,  que  les  maîtres 
avaient  entrepris  sur  les  mariage  de  leurs  esclaves 
qu'ils  sépaiaient  à  leur  gré.  Le  concile  de  Chàlons  dit 
qu'en  Jésus-Christ  il  n'y  a  point  d'esclaves,  que  le 
sacrement  est  indissoluble,  et  que  les  maîtres  n'y  ont 
point  de  droit  pour  le  rendre  nul. 

CAUSE  XXX 

Gratien  propose  plusieurs  cas  assez  embarrassants 
et  qui  ne  pourront  être  éclaircis  que  les  uns  après  les 
autres. 

QCESTIOiN    I. 

Il  demande  si  un  homme  qui  a  tenu  son  fils  sur  les 
fonts  du  baptême,  et  qui  en  est  devenu  le  parrain, 
contracte  avec  sa  femme  une  nouvelle  alliance,  en 
sorte  qu'il  ne  puisse  plus  habiter  avec  elle. 

Il  répond  affivmalivement,  e'.  dit  que  c'est  une  cause 
de  dissolution  du  mariage,  ce  qu'il  prouve  par  une 
décrétale. 

Chnp.  1".  Deusdedit,qui  tenait  !e  siège  de  Rome  vers 
l'an  6:4,  répond  à  révê.]ue  de  Séviile  qui  l'avait  con- 
sulté sur  cj  point;  mais  cette  réponse,  aussi  bien  que 
la  lettre^  est  fausse,  qîoique  Baronius  ait  lâché  de  la 
justiû:r,  et  l'ait  même  corrigée,  et  qu'on  ait  inséré  les 
corrections  dans  les  dernières  éditions  de  Gratien. 
Léandre  était  pour  lors  évoque  de  SJville,  et  néan- 
moins ce  n'est  pas  à  lui  que  cette  leltre  s'adresse^  mais 
à  Gordien,  ce  qui  en  montre  la  fausseté.  Ce  pape  dit  : 
Une  femme  un  samedi  saint  dans  une  église  fut  tirée 
de  la  foule  pour  tenir  quelqu'un  sur  les  fonts.  Il  se 
trouva  par  hasard  que  ce  fut  son  fils  qui  y  était 
baptisé.  Vous  me  demandez  si  son  mariage  doit  être 
rompu  ?  J'ai  consulté  sur  ce  point  les  archives  de 
Rome  et  j'ai  vu  que  chose  pareille  était  arrivée  dans  les 
église.^  d'isaurie,  d'Éphèsc  et  de  Jérusalem.  Il  n'y  a 
pas  d'apparence  que  cela  soit  vrai,  car  jusqu'au 
¥ii'  siècle  on  ne  trouvera  en  nul  endroit  celte  difficulté 
proposée  ni  cette  dissolution  de  mariage,  et  cette 
séparation  de  lit  ordonnée.  Ce  fut  S.  Boniface  qui  pro- 
posa le  premier  cette  diflicuhé  à  Grégoire  il  ou  lil  et 
lui  écrivit  qu'il  n'y  avait  rien  dans  les  anciens  canons 
touchant  cette  diflicultéj  et  il  disait  vrai;  de  plus, 
cette  manière  d'écrire  fait  voir  que  c'est  une  mauvaise 
main  qui  a  forgé  cette  lettre.  Il  y  Ayail  Ecclesia  Isauriœ; 


Baronius  a  corrigé  Ecclesia.  Cet  auteur  croyait 
qu'Isaurie  était  une  ville  comme  Ephèse,  et  néanmoins 
c'était  une  grande  province  dont  Séleucie  était  la 
capitale.  Le  pape  dit  ensuite  que  Jules,  innocent  et 
Ct  lestin  ont  décidé  ce  point.  Cela  est  peu  apparent,  car 
il  n'y  a  rien  de  pareil.  Enfin  il  répond  que  le  mariage 
doit  être  dissous.  La  réponse  est  très-mauvaise. 

Ce  n'est  pas  qu'il  n'ait  pu  échapper  à  ce  pape  ou  à 
ses  confrères  une  erreur  en  matière  de  sacrement, 
parce  que  c'est  un  point  qui  ne  regarde  pas  la  foi 
quoique  la  pratique  ne  laisse  pas  non-seulement  d'être 
très-importante,  mais  même  elle  touche  la  foi  de  bien 
près;  ce  n'est  pourtant  qu'un  point  de  discipline.  Nous 
avons  souvent  remarqué  que,  dans  des  cas  pareils,  de 
très-grands  hommes  ont  été  partagés,  et  qu'une 
église  a  tenu  un  sacrement  valide,  qu'une  autre  église 
a  tenu  invalide.  Il  y  a  eu  comme  cela  dos  grands  chan- 
gements dans  ces  matières,  et  les  papes  avouent  dans 
les  décrétales  nouvelles  qu'ils  ont  souvent  changé  de 
sentiment  ;  cela  ne  doit  pas  scandaliser  les  fidèles, 
parce  que  ce  n'est  pas  une  matière  de  foi,  mais  un  fait 
de  discipline. 

Il  vaut  mieux  p  ur  Deusdedit  dire  que  cette  lettre  est 
supposée.  Ce  qu'il  y  dit  à  la  fin  est  plaisant  ;  Scitis  quo- 
modosuntscplcm  dotia  Spirilus sancti,  itasunt  septem  dona 
haplismi  a  primo  pahulo  sacrati  salis  et  ingrcssus  eccle- 
siœ  usque  ad  confinnationem  sancti  Spiritus  pcr  clirisma. 
Voilà  une  manière  d'exposer  les  choses  bien  obscure. 
Comme  il  y  a  sept  dons  du  Saint-Esprit,  il  y  a  sept  dons 
du  baptême,  et  il  n'est  p^s  permis  d'épouser  une  com- 
mère spirituelle.  Il  n'y  a  point  de  sens  à  tout  cela,  le 
pape  Deusdedit  ne  l'a  jamais  dit  ;  d'ailleurs  l'Écriture 
sainte  était  assez  connue  pour  ne  pas  savoir  qu'il  n'y  a 
point  d'autre  dissolution  du  mariage  que  la  fornication. 
Ce  n'est  pas  qu'on  ne  les  ait  rompus  autrefois  pour 
d'autres  causes,  mais  la  pratique  en  é:ait  mauvaise, 
nous  en  avons  des  exemples,  et  dans  le  chap.  2,  il 
semble  qaelaFriinceadonné  dans  ce  sentiment:  Si' çuis 
fîlialrum  suum  anle  episcopum  levaverit  ad  confinna- 
tionem, separelur  ab  uxore  sua  et  nunqaam  aliam  acci- 
piat.  Cela  est  tiré  des  Capitulaires. 

Chap.  3.  Le  pape  Nicolas,  beaucoup  mieux  instruit, 
dit  que,  si  un  époux  haïssant  sa  femme  tient  son  enfant 
sur  les  fonts,  dans  l'espérance  d'être  séparé,  il  ne  le  sera 
pas  pour  cela.  Scd  revcrlantur  in  idipsum,  parce  que 
l'homme  n'a  pas  pouvoir  sur  son  corps,  mais  la  femme, 
et  réciproquement  celle-ci  sur  le  corps  de  son  mari. 

Chap.  4.  Le  concile  de  Châlons  tenu  en  France,  oii 
nous  lisons  que  la  chose  est  arrivée,  décide  le  cas.  Nous 
avons  appris  que  certaines  femmes  par  malice  tenaient 
leurs  enfants  devant  l'évêque  qui  les  confirmait,'  et 
qu'après  elles  demandaient  d'être  séparées  ;  nous  le 
défondons,  mais  nous  ordonnons  qu'elles  fassent  bonne 
pénitence.  Vcici  un  cas  où  la  pénitence  n'empêche  pas 
le  mariage.  Mais  comme  ces  femmes  avaient  fraudé, 
elles  ne  méritaient  pas  qu'on  leur  accordât  la  sépara- 
tion qu'elles  demandaient. 

Chap.  5.  Le  concile  de  Mayence  est  plus  sévère  :  Si 
prœvaricatorconjugiisupervixerit,sci'crapœnitentiamul- 
ctelur  cl  sine  spe  conjugii  maneat.  Celui  qui  sera  cou- 
pable sera  privé  après  la  mort  de  sa  femme  de  l'espé- 


i 


G73 


UEMAROUKS  SUR  T.RATIEN 


674 


rance  de  se  remarier^  et  fera  une  sévère  pénitence. 
Voilà  quelque  chosn  de  l'ancienne  rigueur  des  canons 
touchant  la  pénitence  et  le  mariage. 

Cliap.  7.  Jean  VIII  dit  :  Non-seulement  celui  qui 
tient  son  fds  sur  les  fonts  ne  contracte  point  de  nouvelle 
alliance,  mais  même  celui  qui  le  baptisf,  car  il  est 
permis  aux  laïques  dans  la  nécessité  de  baptiser;  tjiiod 
/iliiim  suwn  abscntia  sciliccl  sacerdotum  necessilalc  co- 
gcnlc  baptizasset^  cuin  ipsç  propriis  nmiiibus  rclinendo 
susccpisset.  Cette  manière  de  parler  tuppose  l'ancienne 
manière  de  baptiser;  on  plongeait  l'enfant  ilans  l'eau  et 
on  le  retirait;  c'est  ce  qui  s'appelle  .suscc/i/o/-,  que  nous 
apfielons  parrain.  Cet  homme  était  donc  père  spirituel 
en  deux  manières  :  parce  ([u'il  avait  baptisé  son  enfant, 
et  parce  qu'il  l'avait  tenu  ;  néanmoins  ni  l'un  ni  Taulre 
ne  rompent  le  mariage. 

Dans  la  question  ii,  on  demande  si  on  peut  coiitracler 
à  l'âge  de  sept  ans.  Ou  répond  que  non,  parce  qu'il 
faut  le  consentement.  C'est  le  droit  ancien  ei  nouveau. 

QIESTION    III. 

Peut-il  y  avoir  mariage  entre  les  enfants  charnels 
d'un  côté,  et  les  enfants  spirituels  ouadoptifsde  l'autre? 
Le  pape  Nicolas  répond  qu'il  y  a  une  alliance  si  étroite 
qu'il  ne  peut  plus  y  avoir  aucun  commerce  de  mariage  ; 
car,  selon  les  lois  civiles,  il  y  a  alliance  entre  les  entants 
naturels  d'un  père  et  ses  enfants  adoptifs,  de  sorte  que 
l'adoption  durant  ils  ne  pourraient  se  marier  (comme 
il  est  dit  dans  le  chap.  6,  tiré  du  Digeste)  ;  mais 
l'adoption  étant  finie  ils  pourraient  se  marier;  de  môme 
l'adoption  durant,  si  un  enfant  est  émancipé,  il  peut 
épouser  sa  sœur  adoptive,  parce  qu'il  n'est  plus  sous  le 
pouvoir  de  son  père  ;  mais  quand  l'adoption  n'est  pas 
finie,  il  ne  peut  y  avoir  aucun  mariage.  Il  semble  que 
l'alliance  spirituelle  ait  imité  cela. 

Chap.  7.  Le  concile  de  Tribur  nous  montre  que 
dans  les  sacrements  on  n'a  pas  été  invariable  dans 
l'Église  :  ///'/(/  etiam  nec  canonica  institutionn  difi)nmus, 
ncc  inlerdiclicne  aliqua  refuta7nus,  scd  propter  eos  qui 
diversa  de  co  sentiunt^  hoc  loco  aliqiiid  commemoramus. 
Cette  proposition  est  ambiguë  ;  nous  ne  voulons  rien 
décider,  mais  nous  donnons  conseil. 

QUESTION   v. 

On  demande  si  les  mariages  clandestins  sont  valides. 
Dans  le  chap.  1"  nous  apprenons  ce  que  c'est  que  les 
mariages  clandestins,  quoiqu'il  soit  rapporté  d'une 
fausse  lettre.  Afin  que  les  mariages  soient  canoniques^  il 
faut  que  la  fille  soit  donnée  par  ceux  qui  ont  pouvoir 
sur  elle,  qu'elle  soit  demandée  par  celui  qui  veut 
l'épouser.  A  parenlibus  et  propinquioribus  sponsetur,  a 
legibus  doletur^  a  suo  lempore  sacerdotaliter,  lit  mos  est, 
cum  precibus  ac  oblationibus  a  sacerdote  benedicatur  et  a 
paranymphia,  ut  coimieludo  docet,  nislodita  associala 
a  proximis  congruo  tempore  petita  legibus  dcliir  ac  so- 
lemniler  accipiatur,  ac  biduo  vel  triduo  orationibus  vacent 
et  castitalem  cuslodiant.  Cela  est  digne  de  l'antiquité. 
Voilà  les  cérémonies  qui  devaient  être  observées  dans 


les  mariages.  Entre  autres,  il  faut  remarquer  ces  deux 
points,  que  la  chose  se  fasse  dans  l'église  avec  célébra- 
tion du  sacrifice,  et  que  les  mariés  étant  bénis  soient 
deux  jours  en  prière  sans  avoir  commercé  ensemble; 
c'est  ce  que  Tertuliien  a  remarqué.  Et  le  concile  de 
Carthage  :  les  deux  épousés  gardaient  continence  deux 
ou  trois  nuits,  afin  de  sanctifier  le  mariage.  Si  l'on  fait 
autrement,  non  conjugia,  sed  adtilleria,  vel  conlubernia, 
vel  stupra,  aiU  fornicaliones  potius  quam  légitima  conju- 
gia  esse  non  dubital.  Si  ce  n'est  qu'ayant  été  clandestins, 
on  les  rende  publics,  et  que  les  pères  et  mères  y  aient 
consenti. 

Il  parait  par  là  que  les  mariages  clandestins  ont 
toujours  été  tenus  p')ur  nuls  dans  l'Eglise  ;  quelques- 
uns  tiennent  qu'ils  ont  été  valides  jusques  au  concile 
de  Trente;  il  y  a  de  grands  et  savants  canonistes  qui 
croient  qu'ils  ont  toujours  été  invalides.  Il  est  certain 
qîie  dans'le  temps  moyen  ils  ont  été  tenus  pour  illicites, 
mais  valides.  Le  concde  de  Trente  a  repris  l'ancienne 
sévérité  et  nous  sommes  obligés  de  croire  les  mariages 
clandestins  invalides  ;  cependant  beaucoup  de  per- 
sonnes savantes  ont  cru  que  le  concile  ne  pouvait  pas 
déclarer  l'invalidité  de  ces  mariages,  mais  ils  n'ont  pas 
considéré  que  l'Église  avait  un  pouvoir  infini  pour  les 
choses  de  pratique. 

Chap.  3.  Le  pape  Nicolas  semble  dire  ce  qui  a  été 
rapporté  dans  le  chap.  1  ",  et  il  dit  de  plus  que  l'énumé- 
ration  de  toutes  ces  choses  n'est  pas  également  néces- 
saire ;  par  exemple,  qu'on  donne  l'anneau,  cela  n'est  pas 
essentiel,  comme  les  Grecs  se  l'imaginaient.  Le  pontife 
écrit  aux  Bulgares,  qui  doutaient  s'ils  se  donneraient  à 
Rome  ou  aux  Orientaux  ;  c'est  pourquoi  les  Grecs 
blâmaient  nos  pratiques,  mais  avec  injustice  ;  les  Latins 
condamnaient  les  leurs  avec  plus  de  justice.  On  avait 
gagné  les  Bulgares;  mais  les  Grecs  les  firent  revenir. 
Chap.  5.  Le  concile  iv  de  Carthage  dit  ce  que  nous 
avons  déjà  remarqué,  queles  mariés  gardent  continence 
le  premier  jour  de  leurs  noces. 

Gratien,  après  le  chap.  6,  conclut  que  les  mariages 
clandestins   sont    nuls  :  His    omnibus    aucloritatibus, 
occuUœ   nuptiœ    prohibentur,    atque    ideo  cum   contra 
auctoritatem  fntnt  nupliœ,  pi'oinfectishaberi  debent.  Cela 
serait  bien  s'il  s'en  tenait  là;  mais,  après  le  chap.  9, 
il  croit  que  ce  qui  se  pratiquait  de  son  temps  s'est  fait 
dans  tous   les  siècles  passés,  et  pour  se  tirer  d'affaire 
et  montrer  que  les  mariages  clandestins  n'étaient  pas 
nuls  dansles  premiers  temps  del'Eglise,  voici  sa  réponse: 
Quand  on  dit  que  les  mariages  clandestins  sont  nuls,  on 
n'entend  pas   qu'ils  soient  nuls  en  eux-nêmes,  mais 
seulement  quand  une  des  parties  se  récrie  devant  les 
juges  ecclésiastiques  qui  peuvent  les  dissoudre  ;  car, 
étant   clandestins,   il  n'y   a  point  de    preuve,  point 
de  témoins;  l'un  dit  qu'il  est  marié,  l'autre  le  nie,  et 
comme  les  tribunaux  se  fondent  sur  les  preuves,    n'y 
en  ayant  aucune,  on  cassait  les  mariages.  Voilà  qui  est 
bien   inventé.  Si  cela  est  véritable,    c'est  une  autre 
affaire.  Il  y  a  apparence  que  les   choses  allaient  au- 
trement dans  les  siècles  passés  ;  mais  toujours  Gratien 
est  louable  de   vouloir  autoriser  la  pratique  de  son 
siècle  par  calle  des  siècles  qui  l'ont  précédé. 


17'    SÉRIE 


43 


075- 


THOMASSIN 


676> 


CAUSE  XXXI 


QlESTIO^    1. 


Gratien  parla  des  rairiiiees  contractés  entre  deux 
adultères,  et,  par  les  autorités  qu'il  allègue  dans  les 
premiers  chapitres,  ils  sont  nula. 

S.  Léon.dansleehap.  1  "  :  yulhis  ducat  in  nialrimonium 
quain  pniiio  polluit  adulterio.  Dans  \e  chap.  3  il  y  a  la 
même  chose.  Voilà  qui  est  dit  en  termes  généraux.  Voici 
l'exception  que  donne  Gratien  :  Hic  subaiulienduni  est  : 
nisi  primo  pcracta  pœnitentia,  et  si  nil  in  mortem  viri 
machiiiatus  fuerit,  vel  si  vivente  viro  fidein  adulterœ  non 
dédit  sesumpturum  eam  in  conjugem  etc.  11  paraît  par  là 
que  ce  que  nous  lisons  dans  les  déerélales  répond  à  ceci. 
Ce  droit  nouveau  commença  à  être  en  vogue  du  temps 
de  Gratien,  car  ces  deux  conditions,  qui  sont  des  empê- 
chements dirimants,  ne  sont  pas  dans  le  texte,  mais 
ajoutées  pur  lui-même,  ce  qui  montre  que  c'a  été  vers 
le  temps  moyen  qu'on  a  mis  ces  deux  conditions. 

Chap.  i.  Le  concile  de  Trihur  dit  qu'un  homme  qui 
a  commis  adultère  et  a  fait  promesse  de  li  ariage 
après  la  morL  de  sa  femme,  ne  pourra  sa  marier.  Voilà 
quelque  chose  de  semblable,  plus  ancien  que  Gratien, 
mais  ce  n'est  pas  une  constitution  qui  établisse  cette 
condition,  mais  un  simple  exposé  qui  la  rejette. 

Chap.  G.  Ce  qui  est  rapporté  d'un  concile  de  France 
apud  Yermerias^  qui  était  un  palais  royal  du  temps  de 
Chariemagne,  est  bien  plus  étrange.  Si  une  femme 
a  conspiré  avec  quelqu'un  pour  faire  mourir  son  mari, 
et  que  celui-ci  en  se  défendant  ait  tué  quelqu'un  de  ses 
conjurateurs,  s'il  peut  prouver  que  sa  femme  a  conspiré 
contre  sa  vie,  il  nous  semble,  dit  le  concile,  qu'il  peut 
la  quitter  et  en  épouser  une  autre  :  Potest  ipsam  uxorem 
dimitlere,  ac  si  volueril,  aliam  diicere.  Voilà  ce  que 
porte  le  texte.  Cependant,  comme  ces  canons  ont  été 
insérés  dans  le  droit  nouveau,  les  correcteurs  romains 
y  ont  ajouté  :  posL  morlem  uœoris  potest  aliam  ducere. 
Ce  qui  nous  apprend  que  le  droit  nouveau  est  plus  exact 
que  l'ancien  ;  mais  on  a  fait  comme  on  a  pu.  De  même 
dissoudre  les  mariages  des  adultères,  cela  n'était  pas  si 
exact  que  de  le  faire  avec  les  conditions  que  le  droit 
nouveau  y  a  mises. 

Gratien  là-dessus  s'objecte  le  mariage  de  David  et 
de  Bersabée  ;  David,  ne  conspira-t-il  pas  pour  la  mort 
d'Urie?  Bersabée  n'en  inspira-t-elle  pas  le  dessein, 
et  néanmoins  le  mariage  subséquent  ne  fut- il  pas  licite? 
Il  est  vrai,  dib-il  ;  mais  c'est  là  une  liberté  accordée 
au  vieux  Testament,  il  n'en  n'est  pas  de  même  dans  le 
nouveau.  Plusieurs  choses  étaient  licites  dans  la  sy- 
nagogue qui  ne  le  sont  plus  à  présent,  comme  le 
libelle  de  répudiation,  [..es  sacrifices  mêmes  que  Dieu 
avait  permis  aux  Israélites  sont  dans  ce  rang.  Dieu 
les  voulant  empêcher  de  tomber  dans  les  crimes  de» 
Egyptiens  qui  sacrifiaient  les  animaux  aux  démons, 
permit  à  son  peuple  de  lui  en  offrir,  mais  c'était 
une  dispensation.  Gratien  nous  montre  par  là  qu'il 
était  instruit  dans  la  bonne  théologie,  et  qu'il 
savait  ce  que  les  Pères  avaient  dit  sur  ce   sujet,   les 


sacrifices  des  animaux  étaient  une  chose  purement 
permise  et  non  pas  commandée.  Ce  n'est  pas  qu'après 
le  péché  on  n'eijt  besoin  de  sacrifices,  mais  ce  n'était 
pas  celui  des  animaux  qui  était  nécessaire,  c'était  un 
autre  ;  et  comme  le  démon  avait  voulu,  prévoyant  que 
Dieu  devait  sauver  tout  le  genre  humain  par  un 
sacrifice,  s'attribuer  des  sacrifices  à  lui-même,  Dieu 
par  une  condescendance  merveilleuse  aima  mieux 
amuser  les  Israélites  gi-ossier&en  se  faisant  égorger  des 
victimes  que  de  permettre  qu'ils  les  offrissent  au 
démon. 

Chap.  10.  S.Jérôme  parle  des  secondes  ou  troi- 
sièmes noces,  et  il  en  parle  fort  rudement  ;  mais  il  no 
dit  rien  qui  ne  soit  excusable,  et  qu'il  n'ait  ensuite 
corrigé  lui-même.  Il  écrit  contre  Jovinien,  qui  élevait 
trop  le  mariage,  et  lui  pencha  trop  dans  une  autre  extré- 
mité. Au  milieu  du  chapitre  il  dit  que,  si  S.  Paul  a  parlé 
des  veuves  de  soixante  ans,  il  ne  restreint  pas  leur  pro- 
fession à  cet  âge,  mais  qu'il  a  seulement  parié  de  celles 
qui  étaient  attachées  à  l'Eglise  et  qui  en  retiraient  leur 
entretien  ;  car  il  dit  que,  si  elles  ont  lîes  enfants  et  du 
bien,  elles  vivent  de  leur  patrimoine,  mais  que  si  elles 
sont  pauvres,  elles  soient  entretenues  des  aumônes  de 
l'Eglise.  C'est  de  celles-ci  que  S.  Paul  a  limité  le  temps 
à  soixante  ans,  car,  en  disant  ailleurs  que  les  veuves 
seront  damnées  si  elles  violent  le  vœu  de  continence 
qu'elles  auront  fait,  il  montre  bien  que  ce  n'était  pas 
en  un  âge  si  avancé  qu'elles  le  faisaient,  puisqu'elles 
auraient  été  incapables  de  le  violer. 

Chap.  1 1 .  S.  Jérôme  est  justifié  par  ce  chapitre,  car 
il  ne  rejette  point  les  secondes  ni  les  troisièmes  noces  ; 
non  damnât  bigamos,  imo  nec  triçjamos,  si  dici  potest, 
oclogamos.  S.  Jérôme  avait  demeuré  longtemps  en 
Orient,  il  était  très-savant  de  la  pratique  d'Occident,  et 
néanmoins  il  ne  met  aucune  différence  entre  les 
Grecs  et  les  Latins.  Les  Grecs  à  présent  ont  rendu 
non-seulement  illicite,  mais  même  invalide,  tout  ce  qui 
se  fait  au-dessus  des  quatrièmes  noces,  et  imposé  de 
rudes  pénitences  à  ceux  qui  les  contractent.  Appa- 
remment ils  sont  tombés  dans  co  sentiment  depuis 
S.  Jérôme,  et  vous  voyez  que  nous  sommes  bien  fondés 
dans  l'antiquité  de  permettre  non-seulement  les  troi- 
sièmes et  quatrièmes  noces,  mais  même  les  cinquièmes 
et  les  sixièmes,  et  tout  autant  qu'il  s'en  peut  faire, 
pourvu  cependant  qu'on  n'ait  pas  deux  femmes  en 
même  temps. 

QTESTION  II. 

Peut-on  contraindre  quelqu'un  aU'  mariage  ? 

Le  pape  Urbain,  dans  le  chap.  1",  dit  :  On  nous  a 
rapporté  qu'on  avait  fait  un  mariage  auquel  le  père,  et 
la  fille  qui  n'avait  pas  l'âge,  n'avaient  pas  consenti. 
Ceci  est  remarquable  pour  éclaircir  cette  question, 
savoir  si,  un  père  mariant  sa  fille  au-dessous  de  l'âge 
de  puberté,  la  fille  est  obligée  de  suivre  ce  que  son 
père  a  promis.  Ici  le  pape  Urbain  déclare  le  mariage^ 
nul  ;  mais  il  ajoute  en  même  temps  que  le  père  y  a 
été  contraint  et  violenté,  ipse  coactus. 

Chip.  2.  Un  père  ne  peut  marier  sa  fille  sans  son 
consentement,    si  elle  est  adulte  ;  mais  autrement  il 


677 


REMAROUES  SUR  GRATIEN 


«78 


le  peut.  Voici  qui  est  clair.  Le  pape  lIonniÉlaa  dit  : 
.Poli'Sl  aiUein  de  fdio  non  aduUo;  e  jus  valu  nias  nondum 
discernipotesl,  pater,  si  vull  in  matrimouium  iradcre, 
clposlqiiam  filiuspcrvcneril  adperfcctamœlalcm,  omnino 
observarc  cl  adimplerc  deboA,  hoc  ab  omnibus  orthudoxœ 
fidei  cultoribus  sancilum  a  vobis  tenenJum  mandamus. 
Nous  avons  vu  ceci  dans  les  décrétales.  Il  est  vrai  que 
U's  canonistes,  pour  n'avouer  pas  ingénûincnt  que  la 
pratique  de  l'antiquité  a  été  telle,  expliquent  cet  oinnino 
de  bienséance,  mais  il  est  certain  qu'autrefois  on  a 
pratiqué  cela  ;  il  est  vrai  qu'on  pouvait  mieux  faire.  De 
plus,  il  faut  considérer  quec'étaitdans  l'empire  romain, 
où  les  pères  selon  les  lois  avaient  toutes  sortes  de  droits 
sur  leurs  enfants  ;  sur  leur  liberté,  ils  pouvaient  les 
vendre  ;  sur  leur  vie,  ils  pouvaient  les  faire  mourir  -, 
c'est  pourquoi  ce  pouvoir  de  les  marier  contre  leur  gré 
n'était  pas  une  chose  si  étrange  ;  mais  à  présent  que 
tout  est  changé,  ce  serait  une  chose  inouïe  de  les 
marier  ainsi. 


CAUSE  XXXII 

QUESTION  T. 

Est-il  permis  d'épouser  une  femme  publique  ?  Nous 
avons  déjà  résolu  ce  cas.  Si  on  le  fait  par  piété,  c'est 
un  acte  de  charité  qui  peut  servir  d'une  partie  de  la 
pénitence  canonique. 

Il  y  a  une  autre  difficulté  qui  regarde  l'obligation 
que  les  maris  ont  de  se  séparer  de  leurs  femmes 
orsqu'elles  sont  tombées  dans  l'adultère. 

Chap.  1.  S.  Chrysostome  dit  que  celui  qui  sait  que  sa 
emme  yit  dans  l'adultère,  et  ne  s'en  sépare  pas,  est  par- 
ticipant, auteur  et  protecteur  de  son  crime.  Dans  le 
chap.  2,  S.  Jérôme  rapporte  de  l'Ecriture  :  Qui  adulte- 
ram  tenet,  stultus  et  impius  est.  Le  chap.  4  parle  aussi 
de  cela. 

Gratien,  après  le  chap.  4,  dit  qu'il  faut  entendre  cela 
avec  cette  exception  :  si  la  femme  ne  se  corrige  pas  ; 
car  si  elle  se  corrige,  son  mari  la  peut  garder  ;  encore 
n'est-il  pas  dit  qu'il  y  soit  obligé.  Que  si  elle  néglige 
dese  corriger,  il  faut  qu'il  la  quitte;  c'est  ce  qui  est  dit 
dans  le  chap.  6"  tiré  du  Pénilentiel  de  Théodore  de 
Canlorbéry.  S.  Augustin  est  dans  ce  sentimeut  dans  le 
chap.  7,  et  les  lois  civiles  dans  la  rubrique  du  chap.  10, 
Crimen  lenocimi  contrahunt  qui  deprchensam  in 
adulterio  uxorem  in  matrimonio  retinuerunt.  C'est  se 
vendre  prostituteurde  sa  femme  de  ne  s'en  pas  séparer 
lorsqu'elle   vit   dans    l'adultère. 

Gratien  ajoute  :  Hoc  in  mulieribus  non  obtinet.  €ela 
est  porté  par  les  tneTiies  lois  civiles,  mais  les  Pères  de 
TEglise  s'en  sont  plaints;  car  l'obligation  étant  réci- 
proque, la  liberté  le  doit  être  aussi.  La  loi  chrétienne 
impose  la  même  fidéhté  au  mari  et  à  la  femme.  N'est-il 
pas  juste  que,  les  femmes  étant  punies  si  elles  y  man- 
quent, les  hommes  aussi  le  soient?  Après  le  chap.  13, 
il  conclut  cette  question,  et  dit  que,  si  on  voit  dans 
l'Ecriture  que  Raab  adultère  a  été  épousée  par  un 
prince  de  la  tribu  de  Juda  qui  était  un  des  pré- 
décesseurs du  Fils  de  Dieu  ;  si  Osée  a  épousé  une 


femme  publique.  Aliud  est  meretricem  ducrre  vel 
adullcram  rclinere  quam  tua  consuettidine,  castitate  et 
pudicitia  exornes,  atque  aliud  aliquam  earum  habere 
quam  nullo  pacio  a  luxa  vaniis  suœ  'revocare  valeas ,-  hoc 
cnimpcnilusprohibclur,  illud  laudabtliter  jacium  Icfjitur. 
Il  faut  concevoir  qu'Osée  n'épousa  cette  femme  que 
pour  la  rendre  chaste  et  faire  cesser  son  impudicité  ; 
de  même  que  ce  prince  de  la  tribu  de  Juda  épousant 
Haab  la  rendit  pudique. 

QUESTION    II. 

Si  on  n'épouse  une  femme  que  pour  satisfaire  son 
incontinence,  doit-on  appeler  cela  mariage  ?  Il  semble 
que  non,  parce  que,  comme  dit  S.  Ambroise  dans  le 
chap.  1"  :  Pudor  est  fœminis  nuptiarum  prœmia  non 
habere,  quibus sola  causa  est  nubendi.  Il  est  honteux  à  une 
femme  d'être  stérile,  puisqu'on  ne  se  marie  qu'en  vue 
des  enfants  qu'on  voudrait  avoir. 

Gratien,  dans  la  seconde  partie,  dit  qu'il  faut 
distinguer  les  temps  ;  le  mariage  dans  le  paradis 
terrestre  avait  été  institué  dans  l'honnêteté,  et  par  la 
seule  nécessité  de  multiplier  les  descendants  d'Adam,  de 
sorte  que,  comme  on  aurait  conçu  sans  plaisir,  on 
aurait  enfanté  sans  douleur  ;  mais  après  le  péché, 
quand  les  passions  ont  été  allumées  dans  l'homme, 
quand  par  cette  funeste  maladie  il  est  tombé  dans 
le  dernier  désordre,  le  mariage,  qui  était  un  office 
de  la  nature,  est  devenu  le  remède  de  cette  môme 
nature  -et  de  l'incontinence  des  hommes.  Ainsi,  si 
le  mariage  est  contracté  dans  cette  vue,  il  ne  laisse  pas 
d'être  saint  ;  car  il  est  juste  que  les  hommes  cherchent 
quelque  soulagement  à  cette  maladie;  et,  comme  dit 
S.  Paul,  ceux  qui  seront  en  danger  de  brûler,  qu'ils  se 
marient.  D'oij  Gratien  conclut  qu'il  y  a  bien  de  la 
différence  de  se  marier  pour  favoriser  son  incontinence, 
et  se  marier  parce  qu'on  ne  pourrait  garder  la  con- 
tinence. Ce  dernier  dégénère  beaucoup  de  cette 
première  pureté  qui  fait  rechercher  les  noces  pour  la 
seule  propagation,  mais  il  est  néanmoins  louable. 

Chap.  6.  Il  y  a  un  passage  de  S.  Augustin  qui  ne  fait 
pas  au  dessein  de  Gratien.  Il  veut  prouver  que  ce  n'est 
pas  une  fornication  d'employer  le  commerce  conjugal 
pour  servir  de  remède  à  l'incontinence,  et  le  passage 
de  S.  Augustin  parle  d'une  autre  conjonction  qui  est 
entre  un  homme  et  une  concubine  ;  car  il  dit  que,  si  ces 
deux  personnes  vivent  en  sorte  qu'elles  se  promettent 
une  fidélité  réciproque,  qu'elles  ne  mettent  aucun 
empêchement  à  la  procréation  des  enfants,  leur  ma- 
riage est  bon  ;  il  est  vrai  que  la  solennité  extérieure  y 
manque,  mais  pour  ce  qui  est  du  consentement  réci- 
proque, de  l'unité  de  coeur,  de  la  communauté  des 
biens,  de  la  fidéhté,  de  l'indissolubilité,  de  la  fécon- 
dité, tout  cela  s'y  rencontre  ;  d'oij  vient  donc  que  ce 
ne  serait  pas  un  mariage  ? 

Ce  que  dit  S.  Augustin  est  très-bien  dit,  et 
nous  sert  infiniment  pour  exphquer  un  grand 
nombre  de  passages  des  Pères,  et  des  décrets  de  con- 
ciles qui  semblent  tantôt  justifier  le  concubinage  et 
tantôt  le  blâmer;  ils  le  justifient  lorsque  les  condi- 
tions que  demande  S.  Augustin  s'y  rencontrent  ;  ils  le 


679 


THOMASSIN 


680 


blâment  quand  quelqu'une  y  manque.  C'est  ainsi  qu'il 
faut  expliquer  quelques  décrets  du  pape  Léon. 

Chap.  8.  S.  Augustin  et  Moïse  dans  lancien  Testa- 
ment ont  mis  une  grande  dilTérence  entre  un  fruit 
qu'on  perd  avaut  qu'il  soit  animé  et  celui  qu'on  perd 
après;  le  crime  est  bien  plus  grand,  et  la  peine  aussi 
doit  être  plus  rude  à  l'égard  de  ceux  qui  procurent  l'a- 
■vortement  d'un  fruit  animé  que  de  celui  qui  ne  l'est 
pas  encore. 

Chap.  9.  Il  y  a  un  passage  comme  de  S.  Augustin, 
mais  il  est  d'un  auteur  dont  les  ouvrages  ont  élé  insé- 
rés dan?  les  siens,  qui  était  au-dessous  de  l'âge  et  du 
mérite  de  ce  grand  saint  11  ne  faut  pas  toujours  croire, 
dit-il.  que  la  perled'un  fruit  soit  un  homicide;  lasemence 
se  perd  assez  souvent  avant  que  l'homme  soit  formé, 
et  il  faut  croire  que  Tâme  n'est  infuse  dans  le  corps 
qu'après  qu'il  est  organisé  ;  ainsi  quand  la  perte  du 
fruit  se  fait  avant  cette  organisation,  alors  le  crime 
n'est  pas  si  grand.  Or  nous  apprenons,  par  l'exemple 
d'Adam,  que  l'âme  n'est  répandue  qu'après  la  forma- 
tion du  corps  ;  car  pendant  son  sommeil  Dieu  forma 
de  sa  côte  un  corps  à  Eve,  et  le  corps  étant  formé  il  y 
répandit  l'âme,  et  dans  Adam  même  ce  ne  fut  pas  dans 
la  boue  et  dans  le  limon  que  Dieu  inspira  son  âme  ; 
mais  d'abord  il  fit  un  corps  de  cette  boue,  et,  étant 
formé,  il  l'anima.  Cela  monire  qu'il  faut  que  le  corps 
soit  organisé  lorsqu'il  est  animé,  Moïse  même  dis- 
tingue le  fruit  animé  d'avec  le  non-animé  ;  cela 
est  contraire  à  ceux  qui  croient  que  la  forme  est 
dans  la  semence.  C'est  l'opinion  de  quelques  auteurs, 
qui  se  sont  en  cela  retirés  de  l'opinion  commune  des 
philosophes,  et  autant  le  sentiment  de  ceux-ci  est 
probable,  autant  l'opinion  des  autres  est  improbable. 

Chap.  12.  Gratien  demande  si  le  consentement  des 
parents  est  nécessaire  pour  le  mariage.  11  tient  l'affir- 
mative, autrement  les  noces  ne  seraient  pas  légitimes, 
aliter  non  fit  legitimum  conjugium,  nisi  a  parentibus  Ira- 
dalur.  C'est  une  grande  question  entre  le  barreau  et 
les  ecclésiastiques,  savoir  si  le  consentement  du  père 
est  nécessaire  ou  non.  Nous  tenons  constamment  qu'il 
n'est  que  de  bienséance,  nullement  nécessaire  pour  la 
validité  du  sacrement.  Le  barreau  lient  le  contraire  et 
casse  tous  ces  mariages.  Les  scolastiques  croient  que  la 
chose  a  toujours  passé  dans  l'Eglise  comme  elle  y  est  à 
présent;  mais  ils  se  trompent,  car  on  ne  peut  mieux 
juger  du  sentiment  de  l'ancienne  Egli.«eque  par  sa  pra- 
tique, car  pratique  et  sentiment  dans  ces  matières  sont 
la  même  chose;  or  il  est  certain  qu'on  trouvera  des 
preuves  qui  marquent  bien  qu'on  a  eu  là-dessus  une  dif- 
férente pratique  et  par  conséquent  divers  sentiments. 
Il  paraît  par  là  que  ce  serait  un  méchant  argument  si 
ces  messieurs  du  barreau  prétendaient  avancer  pour  eux 
quelque  pratique,  parce  que  sur  ces  choses  il  y  a  mille 
changements  dans  la  discipline.  Autrefois  néanmoins 
on  a  cru  ces  mariages  nuls  ;  ici  ils  sont  traités  comme 
cela;  c'est  le  devoir  des  filles,  dit  S.  Ambroise  dans  le 
chap.  13,  de  demander  le  consentementde  leurs  parents. 
Il  apporte  à  ce  propos  un  passage  d'Euripide  qu'il  a 
traduit  du  grec,  qui  dit  en  la  personne  d'une  fille  : 
sponsaliorum  meorum  pater  meus  cura  suhibit;  hoc  enim 
non  est  meum.  Les  païens  ont  reconnu  celte  vérité.  En- 


suite il  cite  S.  Paul,  qui  donne  la  liberté  à  toutes  les 
femmes  de  se  marier,  mais  electionem  mai'iti  parenti- 
bus ilcferat.  Néanmoins  S.  Paul  ne  parle  que  par  rap- 
port à  la  volonté  du  père,  et  n'a  pas  prétendu  faire 
une  loi  de  cela.  Le  concile  de  Trente  nous  oblice  de 
croire  que  le  consentement  du  père  n'est  nécessaire  que 
par  bienséance,  et  non  pas  pour  valider  le  mariage. 

QtESTION    IV. 

Comment  peut-on  excuser  la  polygamie  des  anciens 
patriarches,  d'.\braham,  d'Isaac  et  de  Jacob?  S.  Au- 
gustin, dans  le  chap.  2,  dit  que  ces  patriarches  sont 
excusables,  parce  que  leur  polygamie  contenait  un 
mystère.  L'Eglise  et  le  baptême  sont  merveilleuse- 
ment représentés  là-dedans,  et  comme  l'Eglise 
devient  féconde  par  le  baptême  des  hérétiques  et  des  ; 
méchants  ausr.i  bien  (jue  par  son  propre  baptême  (car 
les  hérétiques  par  leur  baptême  donnent  des  enfants  à 
l'Eslise),  les  enfants  du  baptême  des  hérétiques  sont 
comparés  à  ceux  que  les  patriarches  avaient  eus 
de  leurs  servantes;  et  comme  les  enfants  des  servantes 
ont  eu  part  aux  bénédictions  des  patriarches  comme 
ceux  des  femmes  libres,  ainsi  dans  l'Eglise  les  enfants 
qu'elle  reçoit  des  hérétiques,  ou  qu'elle-même  se  donne, 
participent  également  de  ces  avantages.  Il  d'X  ailleurs 
que  la  pudicité  de  ces  premières  femmes  était  si 
grande  que,  voyant  qu'elles  ne  pouvaient  pas  donner 
autant  d'enfants  qu'il  était  nécessaire  pour  la  multipli- 
cation du  peuple  et  l'accomplissement  de  la  prophétie 
que  Dieu  leur  avait  faite,  elles  priaient  leurs  maris 
d'aller  à  d'autres  femmes,  ce  qu'ils  ont  fait  par  com- 
plaisance. 

Dans  la  partie  2,  Gratien  dit  que,  comme  le  fils  de 
Dieu  devait  venir  par  une  propagation  charnelle,  il 
était  du  bonheur  de  chaque  famille  de  donner  des  en- 
fants le  plus  qu'elle  pouvait,  et  ain^i  les  patriarches, 
étant  les  principaux  de  la  loi,  ont  diî  donner  l'exemple 
à  tout  le  peuple;  c'est  pour  cela  que  le  mariage  était 
si  commun  qu'il  était  même  lié  avec  le  sacerdoce.  Ainsi  ; 
ces  patriarches  sont  bien  excusables,  et  on  ne  peut  se 
fonder  là-dessus  pour  abuser  de  plusieurs  femmes.  La 
chose,  dit  Gratien,  a  bien  changé;  et  autant  qu'il  était 
louable  dans  l'ancien  Testament  de  se  marier,  autant 
l'esl-il  dans  le  nouveau  de  faire  profession  de  virginité. 

Chap.  3.  S.  Ambroise  dit  que,  du  temps  de  ces  pa- 
triarches, l'adultère  n'était  pas  défendu.  Il  faut  entendre 
cela  comme  S.  Paul,  quand  il  dit  que  sans  la  loi  il  n'y 
aurait  pas  de  péché,  c'est-à-dire  qu'explicitement  cela 
n'était  pas  défendu,  parce  que  la  loi  n'était  pas  donnée, 
mais  cela  n'empêche  pas  que  le  péché  soit  toujours 
péché;  il  est  vrai  (ju'il  est  moindre  avant  la  loi. 

Chap.  6.  S.  Jérôme  dit  qu'il  faut  concevoir  que  les 
mariaf^es  étaient  aussi  saints  dans  l'ancien  Testament 
que  la  virginité  à  présent.  Il  faut  prendre  cela  bonne- 
ment; c'est-à-dire  qu'il  se  peut  faire  que  des  gens  ma- 
riés aient  été  aussi  saints  que  nos  vierges,  à  comparer 
les  personnes  avec  les  personnes,  mais  pour  ce  qui  est 
de  l'état  celui  de  viei  ge  est  plus  parfait  que  celui  de 
maringe. 

Chap.  11.  S.  Augustin  dit  que  h  aimple  fornication 


681 


REMARQUES  SUR  (iRATlEN 


C82 


est  défendue  par  la  loi  divine,  quoique  mœchia  ne  si- 
gnifie que  le  péché  d'adultère;  mais  il  en  est  comme 
du  larcin.  Dieu  a  défendu  dans  ce  commandement 
toute  sorte  d'usurpation  injuste.  Ainsi  toute  sorte  d'im- 
pureté est  défendue. 

Chap.  14.  S.  Jérôme  dit  qu'il  faut  garder  une  hon- 
nête liberté  dans  le  mariage.  Or  c'est  une  règle  géné- 
rale que  cette  liberté  ne  s'étend  qu'à  la  procréation 
des  enfants  ;  tiherorum  ergo  lU  dixïjnus  in  matrimonio 
opéra  concessasuiit,  car  les  voluptés  dans  lesquelles  on 
croit  se  pouvoir  plonger,  et  qui  ne  sont  pas  néces- 
saires à  cette  lin,  soni  très-méchantes. 

QUESTION     V. 

Une  fille  peut-elle  perdre  par  violence  la  pudicité? 
Non,  car  c'est  une  vertu  de  l'àme,  et  quelque  violence 
qu'on  f;;sse  sur  le  corps,  on  ne  peut  lui  donner  aucune 
atteinte  ;  au  contraire,  celles  qui  sont  assez  heureuses 
pour  mourir  dans  ces  occasions  sont  doublement 
martyres,  comme  doublement  chastes.  Car  l'action 
des  tyrans  leur  cause  une  espèce  de  martyre.  S.  Am- 
broise  dans  le  chap.  2  :  Rêvera  non  potcst  caro  cor- 
ruinpi,  nisi  mens  fueril  anle  corrupta,  et  S.  Augustin 
dans  le  3°  :  Non  polluit  aliéna  libido  ;  si  aulem  polluit, 
aliéna  non  est;  et  pour  le  dire  en  un  mot  :  Cum  pudicilia 
virtus  sil  animi,  on  ne  peut  la  perdre  par  violence. 
Cela  est  dit  de  la  pudicité  qui  est  la  pureté  de  l'âme, 
mais  non  pas  de  la  virginité  qui  est  la  pureté  et  l'inté- 
grité du  corps  que  l'on  perd  par  violence. 

Chap.  4.  Ce  même  père,  parlant  de  l'action  de  Lu- 
crèce, dit  qu'ayant  considéré  la  cupidité  de  Tarquin 
qui  la  viola,  et  la  chis'e  volante  ai  c  tte  femme,  il  est 
vrai  de  dire,  duo  eranl,  et  unus  adidlerium  admisit, 

Chap.  14,  S.  Léon  revient  à  ce  que  nous  avons  déjà 
dit  de  la  virginité  et  de  la  pudicité  ;  les  filles  qui  ont 
été  violées  doivent  beaucoup  s'humilier,  car  elles  ne 
sont  pas  si  pures  que  les  vierges  mêmes  ;  qu'elles 
pleurent  d'avoir  perdu  ce  qu'elles  n'ont  pas  pu  conser- 
ver. Autrefois  parmi  les  vierges  on  ne  souffrait  pas  les 
violées,  mais  chacune  avait  son  rang. 

Dans  la  3°  partie,  Gratien  dit  que  les  maris  ne  peu- 
vent pas  répudier  leurs  femmes  qui  auraient  été  vio- 
lées, parce  qu'elles  sont  pudiques,  et  que  la  loi  de 
Jésus-Christ  comprend  seulement  celles  qui  ont  con- 
senti à  la  fornication. 


QUESTION   VI. 

Supposé  qu'une  femmeait  commis  un  adultère,  et  son 
mari  un  autre  :  peuvent-ils  se  séparer  ?  Non,  car  la  loi 
de  Jésus-Christ  n'est  que  pour  le  cas  où  l'un  des  deux 
est  innocent,  autrement  on  ne  peut  se  séparer.  S.  Au- 
gustin est  dans  ce  sentiment. 

QUESTION  vu. 

Un  mari  ayant  répudié  sa  femme  peut-il  en  épou- 
ser une  autre?  Cette  question  est  difficile  à  décider 
pour  le  temps  ancien  ;  à  présent  nous  ne  doutons  pas 


li-dcssus.  Il  est  vrai  que  les  Grecs  sont  dans  une  pra- 
tique différente  de  la  nôtre,  et  permettent  le  mariage 
après  larépudi  tion.  Nous  avons  dit  qu'on  a  infiniment 
douté  là-dessus.  Enfin  S.  Augustin  découvrit  qu'il 
n'était  pas  permis  ;  c'est  l'opinion  de  Gratien  et  la  vé- 
ritable ;  il  l'appuie  de  plusieurs  passages  des  Pères.  Le 
concile  d'ElIvire  même  est  dans  cette  opinion,  mais  il 
faut  avouer  que  dans  l'antiquité  on  a  beaucoup  douté, 
et  si  Gratien  avait  voulu  rapporter  des  passages  con- 
traires, il  aurait  pu  en  citer  un  pareil  nombre. 

Après  le  chap.  16,  Gratien  dit  :  Lorsque  les  pères 
et  les  canons  défendent  aux  maris  d'épouser  une 
seconde  femme  après  avoir  répudié  leur  première,  il 
ne  faut  pas  entendre  cela  de  ceux  qui  n'ont  pas  assez 
de  force  pour  garder  la  continence  étant  séparés;  car 
il  est  permis  à  ceux-ci  de  se  marier,  il  rapporte 
un  passage  de  S.  Ambroisedans  le  chap.  17,  qui  dit  la 
chose  clairement.  Gratien  s'embarrasse  dans  la  suite 
pour  l'explication  de  ce  passage,  mais  les  correcteurs 
l'ont  aidé  à  se  retirer  d'affaire  en  rejetant  le  passage. 
En  effet  il  n'est  pas  de  S.  Ambroise,  et  il  y  a  plusieurs 
passages  dans  ce  père  bien  contraires  à  ce  qui  est  dit 
ici.  Il  est  de  quelque  auteur  ancien,  d  Hilaire  ou  de 
quelque  autre,  il  n'importe.  Il  n'est  pas  nécessaire 
d'avoir  recours  à  des  réponses  égarées.  L'opinion  de 
cet  auteur  n'est  pas  assez  considérable  pour  nous 
épouvanter,  car  il  a  fait  de  grandes  fau.es  sur  les 
matières  de  lagiàce,  et  la  véritable  réponse  est  que 
S.  Ambroise  n'a  jamais  dit  cela. 

Chap.  18.  Ce  passage  de  Grégoire  III  à  Boniface 
est  bien  plus  fâcheux  ;  car  il  est  véritablement  de  ce 
pape.  Si  un  mari  se  sépare  de  sa  femme,  ilest  bon  qu'il 
garde  continence  ;  mais  s'il  ne  le  peut,  qu'il  se  marie, 
et  qu'il  entretienne  sa  première  :  JSubat  magis  II  est 
biendifficiledese  tirer  delà. 

Chap.  24.  Du  concile  de  Tribur  :  Si  une  femme  a 
commis  un  inceste,  son  mari  la  quittera,  et  ni  l'un  ni 
l'autre  ne  pourront  se  marier  ;  mais  il  est  permis  au 
marij  s'il  ne  peut  garder  continence,  de  se  remarier. 

Gratien,  pour  se  tirer  d'affaire^  dit  que  cela  s'est 
fait  par  dispensation,  et  après  il  se  brouille  dans  sa 
réponse  ;  car  il  dit  que  S.  Grégoire  accorda  aux  Anglais 
dispense  des  A."  et  5"  degrés.  Il  prend  les  Allemands 
pour  les  Anglais,  et  Boniface  pour  Augustin.  Il  est 
bien  vrai  que  S.  Grégoire  avait  écrit  à  Augustin  d'An- 
gleterre de  dispenser  les  Anglais  pour  se  marier  aux 
X"  et  b"  degrés  ;  auparavant  on  ne  se  mariait  qu'au 
7'  degré.  Grégoire  a  pu  dispenser.  Nous  avons  vu  que, 
même  pour  le  2"  degré,  on  a  dispensé,  et  que  ce  n'est 
pas  un  empêchement  naturel;  on  l'a  cru  comme  cela 
dans  les  premiers  siècles,  mais  ce  que  dit  ici  Gre- 
cToire  III  est  bien  plus  étrange,  outre  que  le  cas  est 
singulier.  Si  c'avait  été  pour  un  mal  commun,  pour  ne 
pas  irriter  tout  un  État,  on  pourrait  croire  que  c'est 
par  dispense,  mais  il  ne  s'agit  ici  que  d'un  particulier  ; 
la  bonne  réponse  est  que  ce  sont  des  matières  de 
pratique  qui  ne  sont  pas  toujours  uniformes. 

Chap.  27.  S.  Augustin  fait  mieux  voir  qu'on  n'a  pas 
toujours  été  déterminé  dans  l'Eglise.  Si  dans  l'ancien 
Testament  une  femme  était  stérile^  on  pouvait  recourir 
à  d'autres  pour  avoir  des  enfants.  Savoir  si  on  peut  en 


THOMASSIN 


684 


faire  autant  dans  le  nouveau  Testament,  ce  père  n'ose 
pas  le  décider  :  l'trum  nunc  fas  sit  temere  non  dixerim. 
Voyez  la  modestie  de  ce  saiut.  Il  y  a  d'autres  cas  où 
il  parle  comme  cela,  en  doutant,  de  peur  d'avancer 
quelque  chose  qui  pourrait  combaltre  la  pratique  de 
l'Eglise.  Dans  la  question  8,  S.  Augustin  dit  qu'il  n'est 
pas  permis  à  l'homnie  qui  a  voué  continence  de  se  ma- 
rier avec  mie  païenne,  si  celle-ci  promet  de  se  conver- 
tir, parce  que,  quelque  apparence  de  vertu  qu'ait  une 
action,  il  n'est  jam.iis  permis  de  rien  faire  contre  son 
devoir. 

CAUSE    XXXIII. 

QUESTION    I. 

On  demande  si  ceux  qui  sont  mariés  avec  une  femme 
impuissante  peuvent  faire  dissoudre  leur  mariage, 
et  en  épouser  un  autre  ?  Il  semblerait  que  non  ;  car 
Jésus-Christ  a  dit  seulement  fornicationis  causa;  m;.is 
Gratien  répond  que  le  mariage  étant  consommé, 
l'impuissance  ne  peut  pas  le  faire  rompre.  Ma  raison, 
car  l'impuissance  empêche  le  mariage,  si  elle  a  été 
antécédente  ;  mais  si  elle  n'est  que  subséquente  et 
qu'elle  arrive  après  le  mariage  consommé,  elle  ne  le 
rompt  pas, 

Chap.  1.  De  S.  Grégoire.  Vous  me  demandez  si 
celui  qui  est  marié  (matrimonio  junctus  nonpotest',  voilà 
le  style  des  anciens  ;  mibere  se  prend  pour  la  con- 
sommation, alors  le  mariage  devient  niiptiœ)  avec  une 
une  impuissante,  peut  jirétendre  une  autre  femme  ?  Il 
répond  affirmativement. 

Chap.  2.  Du  même  S.  Grégoire  :  Si  deux  personnes 
sont  mariées  et  que  l'une  des  deux  se  plaigne  de  l'im- 
puissance de  l'autre,  et  qu'elle  veuille  avoir  des 
enfants,  alors  on  les  fera  jurer  septima  manu,  avec  sept 
conjurateurs,  qu'elles  n'ont  pas  consommé  le  mariage, 
et  on  leur  permettra  de  se  remarier.  Mais  s'il  arrive 
que  le  mari  dont  la  femme  se  plaignait  ait  des  enfants 
d'une  autre,  que  faut-il  faire?  Il  faut  les  séparer,  car 
il  paraît  bien  qu'il  n'y  avait  pas  impuissance  et  que  le 
mariage  était  indissoluble,  et  les  rejoindre  comme 
auparavant,  car  les  témoins  se  sont  trompés  ou  ils  ont 
été  trompés. 

Chap.  4.  Hincmar  de  Reimsdit  que,  si  quelqu'un  est 
impuissant  par  maléfice,  parsortilége^  il  fautemployer 
les  prières,  les  larmes  et  toutes  les  bonnes  œuvres 
pour  les  guérir,  même  se  servir  d'exorcismes.  Si  tous 
ces  remèdes  sont  inutiles,  separari  valebmit.  Si  étant 
mariés  à  d'autres  ils  ont  des  enfants,  faut-il  les  re- 
joindre?Non,  dit  ce  grand canoniste,  etiatJisi possibilitas 
concumbendi  eis  reddila  faerit,  reconciliari  nequibunt. 
Gratien  dit  que  S.  Grégoire  et  Ilincmar  sont  difîérents  ; 
il  se  pourrait  faire  que  comme  deux  théologiens  ils 
eussent  des  sentiments  différents,  mais  il  est  plus 
naturel  de  dire  qne  ces  deux  cas  sont  différents  ;  car 
dans  celui  de  S.  Grégoire,  il  s'agissait  d'une  impuis- 
sance intrinsèque  qui  ne  saurait  être  pour  une 
personne  qu'elle  ne  le  soit  pour  toutes  ;  mais  dans  le 
cas  d'Hincmar  il  s'agit  d'une  impuissance  extrinsèque, 
qui  n'est  que  par  rapport  avec  une  telle,  et  qui  ne 


subsiste  point  avec  une  autre.  Ainsi  le  second  mariage 
dans  ce  dernier  cas  est  bon,  mais  dans  le  premier  il  ne 
peut  être  valide. 

QUESTION    II. 

Gratien  prouve  que  celui  qui  aurait  répudié  sa 
femme  sans  l'intervention  d'un  juge  de  l'Église  serait 
obligé  de  la  reprendre. 

Chap.  1.  Le  concile  de  Carthage,  où  S.  Augustin 
assista,  ordonne  (jue  les  causes  qui  regardent  le 
mariage  doivent  être  portées  au  concile  provincial. 

Ch;ip.  2.  S.  Ambroisedit  qu'il  n'est  pas  permis  de 
répudier  sa  fenmie  de  son  chef,  et,  quoique  la  loi 
civile  ne  le  défende  pas,  la  loi  divine  le  fait  ;  et  dans  la 
partie  troisième  Gratien  dit  que  c'est  une  peine  de 
répudier  une  femme  ;  or  une  peine  ne  peut  être  im- 
posée que  par  un  juge. 

Chap.  5.  Du  pape  Nicolas:  Il  est  dit  que  les  maris 
qui  ont  tué  leurs  femmes,  si  elles  n'étaient  pas  adul- 
tères, feront  pénitence.  Est-ce,  dit  Gratien  après  ce 
chapitre,  que  le  pape  Nicolas  a  prétendu  que  si  elles 
étaient  adultères,  il  était  permis  à  leurs  maris  de  les 
tuer  ?  Oui,  dit-il;  mais  c'est  d'une  mort  spirituelle 
causée  par  la  glaive  de  l'excommuiiicalion. 

Chap.  6.  Le  même  pape  explique  le  chapitre  pré- 
cédent en  disant  que  l'Église  n'a  pas  d'autre  glaive 
que  le  spirituel  de  l'excommunication  ;  il  ajoute  que, 
selon  les  lois  civiles,  un  mari  peut  tuer  sa  femme  adul- 
tère. Cela  n'est  pas  tout  à  fait  vrai,  il  faut  le  prendre 
bonnement  ;  il  est  vrai  que  ce  crime  était  ordinaire-  m 
ment  impuni.  f 

Chap.  8.  Le  pape  Etienne  nous  fait  connaître  le  sens 
qu'il  faut  donner  au  passage  du  pape  Nicolas  dans  la 
pénitence  qu'il  imposa  à  un  homme  qui  avait  tué  sa 
femme.  «  Elle  n'a  pas  attenté  sur  votre  vie,  et  vous  ne 
l'avez  pas  trouvée  en  adultère.  »  Il  semble  que  le  pape 
veuille  dire  que,  si  le  mari  eijt  trouvé  sa  femme  cons- 
pirant contre  sa  vie,  ou  dans  l'adultère,  il  eût  eu  sujet 
de  la  faire  mourir;  mais  ce  n'est  pas  sa  pensée.  Il  veut 
dire  seulement  que  cette  femme  aurait  été  coupable, 
car  il  dit  clairement  :  si  elle  avait  été  surprise  dans  le 
crime  d'adultère,  il  fallait  lui  faire  faire  pénitence 
pendant  sept  ans,  et  après  le  mari  pouvait  la  répudier, 
s'il  eût  voulu.  Mais  jamais  il  ne  lui  aurait  été  permis 
de  la  tuer. 

11  est  vrai  que  dans  ces  circonstances  le  meurtre 
de  cet  homme  aurait  été  moindre  ;  et  c'est  ce  que 
le  pape  veut  faire  connaître;  ensuite  il  lui  impose 
une  pénitence  très-rude,  il  lui  conseille  de  se  l'aire 
religieux,  car  ce  sera  une  pénitence  qui  durera  toute 
sa  vie,  et  qui  ne  sera  pas  si  pénible  ni  si  honteuse  ; 
que  s'il  veut  demeurer  dans  le  monde  diarsnt  tous  les 
jours  de  sa  pénitence,  il  ne  boira  point  d<e  vin  ni  de 
bière,  il  ne  mangera  jamais  de  la  viande  hors  du  jour 
de  Pâques  et  de  Noël.  Vous  voyez  qu'en  quel  jour  que 
tombât  le  jour  de  Noël,  on  ne  mangeait  pas  maigre.  Il 
jeûnera,  il  veillera  ;  point  de  milice  pour  lui,  point  de 
mariage  ni  de  concubine  ;  il  ne  se  trouvera  en  aucun 
festin,  aux  bains,  aux  lieux  de  divertissements  ;  enfin, 
après  aroir  passé  toute  sa  vie  dans  cette  pénitence,  on 


(>»5 


DISPENSE  DE  MARIAGE 


G86 


lui  permettra  de  recevoir  la  commnnion  à  l'heure  de 
la  mort. 

Dans  la  5"  partie  Gratien  demande  pourquoi  les 
pénitences  étaient  taxées  à  sept  ans^  sur  ce  que  le  pape 
dit  que  cette  femme  aurait  dû  en  faire  une  d;  cette 
manière  si  elle  avait  été  criminelle.  Gratien  se  trompe, 
car  cela  n'est  pas  jrénéralj  il  n'est  pas  vrai  que  ce; 
temps  soit  prescrit.  Les  canons  du  temps  moyen  ont 
bien  ordinaireaient  imposé  une  pénilen 'o  de  sept  ans 
pour  un  péché  mortel,  mais  pour  ceux  qui  étaient 
énormes,  la  pénitence  était  plus  longue;  il  [tâche  d'en 
donner  quelque  raison  de  convenance,  qu'il  lire  de 
l'Ecriture  sainte,  où  il  est  dit  que  la  sœur  d'Aaron, 
pour  avoir  murmuré  contre  Moïse,  fut  lépreuse  pen- 
dant sept  jours  ;  mais  tout  cela  est  frivole,  car  dans 
l'imposition  des  pénitences  on  pouvait,  imposer,  et 
effectivement  on  imposait  un  temps  ou  plus  long  ou 
plus  court  ;  et  Gratien  le  reconnaît  dans  le  chap.  12_, 
oii  il  dit  :  Majorum  crimiuum pienitcntia  septem  anno- 
rum  spaiio  concludaiur,  nisi  vel  officii  cxcellenlia  vel 
criminum  magniludo  elc. ,  à  moins  que  les  circonstauces 
de  la  personne  ou  de  la  grandeur  du  crime  ne  fassent 
imposer  une  pénitence  bien  longue. 

N'est-il  pas  vrai,  dît-il  dans  la  6'  partie,  qu'il  n'est 
jamais  permis  aux  pénitents  de  se  marier  ?  II  répond 
que  cela  est  constant,  et  il  apporte  une  letire  du  pape 
Sirice  qui  est  formelle  là-dessus.  Nous  avons  déjà 
remarqué  cent  endroits  pareils,  mais  devant  le  chap.  13 
il  remarque  que,  refusant  aux  pénitents  ou  de  prendre 
une  femme,  ou  d'user  de  celle  qu'on  avait,  il  arrivait 
ou  qu'ils  cachaient  leurs  crimes,  ou  qu'ils  refusaient 
d'accepter  la  pénitence.  C'est  pourquoi,  pour  leur  ôter 
cet  obstacle  et  les  traiter  avec  plus  de  douceur,  on  leur 
a  permis  dans  la  suite  de  contracter  et  d'user  des  libertés 
du  mariage.  Ce  fut  un  adoucissement  qu'on  apporta 
vers  le  v'  siècle,  encore  ce  ne  fut  qu'en  certains 
endroits. 

Chap.  15.  Le  pape  Nicolas  impose  une  pénitence  à 
un  enfant  qui  avait  tué  sa  mère  ;  elle  approche  de  celle 
que  le  pape  Etienne  vient  de  marquer. 

FI?i    DE   LA    SECONDE    PARTIE    DE    GRATIEN. 


grégation,  par  arrêt  du  15  décembre  1877,  a  décidé 
qu'il  y  avait  lieu  de  suggérer  au  pape  d'accorder  la 
dispense,  c'cst-à-dire  l'annulation  de  ce  mariage. 

L'alVaire  intéressele  diocèse  de  Vienne  en  Autriche, 
patrie  de  la  femme,  et  celui  de  Javarin  en  Ilongrie, 
où  réside  le  mari.  Michel,  âgé  de  trente  ans,  a  épousé 
en  1874,  Emilie,  q'ii  en  avait  vingt-deux  et  appartient 
à  une  famille  riche.  On  devait  se  mettre  eu  voyage  de 
noces  le  jour  même  du  mariage;  mais,  à  la  gare,  les 
billets  étant  déjà  pris,  Emilie  ne  voulut  pas  partir. 
Pendant  deux  mois,  elle  refusa  obstinément  la  cohabi- 
tation conjugale.  Bientôt  elle  s'évada  secrètement,  avec 
son  institutrice  qui  ne  la  quittait  pas  d'une  seconde, 
et  retourna  dans  sa  famille  à  Vienne.  Michel  fit  di- 
verses tentatives  pour  ramener  la  pauvre  femme,  qui 
était  et  est  encore  trompée  et  comme  fascinée  par  son 
institutrice.  Perdant  tout  espoir  de  réconciliation,  il 
a  demandé  au  Saint-Siège  la  dissolution  du  mariage 
ratum  cl  non  consummatum.  Mgrl'évêque  des  Javarin  a 
fait  l'enquête  canonique  conformément  à  la  constitu- 
tion Dei  miseralione  de  Benoît  XIV.  Les  époux  ont 
affirmé  souslafoidu  serment  que  le  mariag;  n'a  jamais 
été  consommé.  Les  parents  (septimamanus)  ont  déposé. 
On  peut  consulter  le  fo'Jum  complet  que  nous  avons 
publié  dans  la  précédente  série. 

L'affaire  a  été  remise  au  rôle  de  la  S.  Congrégatiou 
le  15  décembre  1877.  La  dissolution  du  mariage  à 
été  prononcée, 

JaURINEN.  EtVinDOBOJJEN.  DiSPENSATIONIS  MATHIMONtl.  Die^S 

decembris  1877.  Poslulanti  mihi  siib  die  28  julii  currentis 
anni  :  «  An  sit  consulendum  SSmo  pro  dispeusalione  rnalri- 
monii  lati  et  non  consummati  in  casu  ?  »  EE.  VV.  sapientia 
rescribjndum  censuil  :  «  Dilata  et  ad  mentem.  »  Licet  vero 
isthœc  mens  tam  Jiurinensi  episcopo,  quam  archiepiscopo 
Vindobonensi  a  me  fuerit  palefacta,  ambo  tamen  retiilerunt 
nihil  quoad  ipsani  peragere  valuisse.  Quare  causam  in  ho- 
diemis  comitiis  reproponendam  duxi,  rogans  enixe  EE.  PP. 
ut  suela  benignitate  recolere  dignentur  prœteritum  foiium, 
et  proposituni  enodare  dubium  : 

An  sit  consulendum  SSmo  pro  dispensatione  matrinionii 
rati  et  non  consummati  in  casu. 

S.  Congregatio  Concilii  censuitrespondendurn  :  Affirmative. 
Die  15  decembris  1877. 


DISPENSE  HE  MARIAGE 


Mariage  platonique.  La  jeune  fille  a  cru  contracter  une  union 
purement  idéale.  Elle  refuse  absolument  toute  cohabitation 
corporelle  et  abandonne  bientôt  le  toit  conjugal.  Le  rairi 
demande  au  Saint-Siège  la  dissolution  du  mariage.  Enquête 
canonique.  Septima  »«(/it(i. Influence  d'une  institutrice  française 
sur  l'esprit  de  la  jeune  fille.  Arrêt  de  la  S.  Congrégation  du 
Concile  du  15  décembre  1877  autorisant  la  dissolution  du  ma- 
riage pour  l'obstination  de  la  fille  à  refuser  l'effectuation. 

11  a  été  rendu  compte  de  l'affaire  dans  la  1 6'  série 
des  Anaiecta,  co\. 9 iO.  Lefoliumdeh  •.  Congrégation 
y  est  rapporté  intégralement.  Mais  il  ne  fut  pas  pos- 
sible de  donner  la  décision,  parce  que  la  S.  Congréga- 
tion voulut  faire  une  dernière  tentative  de  réconci- 
liation avant  de  prononcer  l'arrêt  définitif  cassant  le 
mariage  ratum.  La  tentative  ayaist  échoué,  la  S,  Con- 


FIANÇAILLES 


Preuves  nécessaires  pour  constater  l'existence  des  fiançailles. 
Promesse  mutuelle.  Le  lait  de  la  séduction  n'est  pas  une  preuve 
suffisante.  Rumeur  publique.  Présomption  juridique  en  faveur 
dei  filles  auparavant  réputées  honnêtes.  Action  criminelle 
distincte  de  la  cause  relative  aux  fiançailles.  Arrêt  de  la  S.  Con- 
grégation du  Concile  du  15  décembre  1877  confirmant  le  juge- 
ment de  première  instance. 

L'obligation  inhérente  aux  fiançailles  gêne  la  liberté 
de  Thorame  et  a  pour  suite  l'engagement  perpétuel 
du  mariage.  11  faut  donc  que  l'existence  des  fiançailles 
repose  sur  des  preuves  irréfutables.  Le  moindre  doute 
doit  être  dissipé,  car  la  possession  est  en  faveur  de  la 
liberté,  et  la  séduction  ne  prouve  pas  nécessairement 
qu'il  y  ait  eu  promesse  mutuelle  de  mariage. 


687 


FIANÇAILLES 


688 


L'affaire  que  nous  rapportons  appartient  au  diocèse 
d'Ostiuii.  Le  royaume  de  Naples  adresse  au  Saint- 
Siése  un  plus  granJ_  nombre  de  causes  de  fiançailles 
aue^  tout  le  reste  du  monde  catholique. 

Aniièle,  jeune  fille  d'Oituni,  se  présenta  à  Té- 
vêché  le  12  juin  1876,  et  forma  opposition  au 
mariace  de  Don.it,  lequel,  dit-elle,  lui  avait  promis 
le  mariage  et  l'avait  rendue  mère.  L'évêché  ouvrit 
l'enquête  canonique,  entendit  les  témoins  et  lesavocats  ; 
puis  un  jugement  intervint,  le  i  septembre,  déclarant 
que  l'opposition  d'Anjèle  n'était  pas  fondée. 

Ancèle  a  fuit  appel  à  la  S.  Congrégation.  On  a  dit 
que  Tévêché  avait  négligé  de  faire  comparaître  neuf 
témoins,  soit  qu'on  ne  leur  ait  pas  airessé  de  citation, 
soit  que  l'adversaire  les  ait  intimidés.  C'est  pourquoi 
la  S.  Congrégation  a  conféré  à  Mgr  l'archevêque  de 
Brindes,  administrateur  d'Ostuni,  tous  pouvoirs  pour 
entendr?  ces  témoins.  Or  ih  ne  se  sont  pas  présentés. 
Angèle  elle-même,  quoique  citée,  a  fait  défaut.  Donat 
seul  a  comparu.  Angèh  a  pourtant  écrit  au  vicaire 
général  qu'elle  n'avait  pas  le  moyen  de  payer  les 
modiques  frais  de  déplacement  des  témoins. 

Voici  ce  qui  résulte  de  l'enquête.  Angèle  afBrme 
que  Donat  lui  a  promis  !e  mariage  par  des  serments 
réitérés  et  formels.  Un  témoin  dit  que  l'opinion  pu- 
blique croit  à  la  réalité  de  la  promesse.  La  présomp- 
tion juridique  veut  qu'une  fille  honnête  ne  succombe 
q:je  parce  qu'on  lui  prouiet  sérieusement  le  mariage. 
Neuf  témoins  attestent  l'honnêteté  d'Angèle  antérieu- 
rement à  cette  déplorable  catastrophe. 

D'autre  part  Donat  allègue  qu'il  n'existe  aucune 
preuve  écrite  ou  testimoniale  constatant  la  promesse 
de  mariage.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  fort  dans  la  déposition 
de  la  fille,  c'est  que,  la  voyant  extrêmement  troublée, 
après  l'accident,  Donat  l'aurait  relevée,  en  disant  : 
«  r.rois-tu  p=ut-être  que  je  ne  sois  pas  homme  à 
t'épouser?  »  Elle  avoue^que  ni  avant^  ni  après,  Donat 
ne  lui  a  jamais  fait  d'autre  promesse.  Au  surplus, 
cette  parole  devrait-elle  être  interprétée  v^omme  une 
véritable  promesse  du  côté  de  Donat,  il  manque  tou- 
jours la  repromesse  d'Angèle  pour  former  l'engage- 
ment réciproque.  Sauf  le  témoin  mentionné  plus  haut, 
les  autres  ne  disent  pas  mot  de  la  promesse  mutuelle 
ni  de  la  rumeur  publique.  Parmi  ces  témoins,  qui 
attestent  d'ailleurs  la  probité  de  Donat,  aucun  n'affirme 
que  Donat  lui  ait  jamais  parlé  de  son  aventure.  Fût-il 
légalement  prouvé  que  T)onat  s'est  rendu  coupable 
de  séduction  et  de  viol,  Angèle  pouvait  intenter  l'ac- 
tion criminelle,  mais  non  la  ca.uae  sponsaltum,  pour 
former  opposition  à  la  liberté  d'état  de  son  adversaire. 

Déclsion.  La  S.  Congrégation  du  Concile  confirme 
le  jugementde  première  instance  de  l'évêché  d'Ostuni. 
C'est  pourquoi  Donat  est  entièrement  libre  par  rapport 
au  mariage. 

OiTUNEX.  SpoNSALiDir.  Die  la  decenibris  1877.  Angela  e 
civKate  et  diœcesi  Ostunensi  sub  die  12  juiiii  superioris 
anni  1876  in  curia  episcopali  Oslunen  astitif,  impedimentiun 
sponsalium  objiciens  conira  Jib'irum  statum  Donati  N. 
ejusdem  loci,  a  que,  asserebat,  spe  fuluri  matiimonii  inlectam, 
fuisse  compressam.  matremque  effectam. 


Reclamante  verum  Donalo  ac  impedimenti  remotioneni 
poslulante.curia  metropolitana  instituto  hac  super  re  processu, 
eoquo  cum  examine  tostium  et  defensoruni  alligationibus 
explelo,  sub  die  4  septembris  ejiisdoin  anni  1870  sentenliani 
Donato  amicani  protuli,  declarans  «  oppositiones  produclas  ab 
Angela  adversusstatum  liberum  Donali  non  constaro,  ideoque 
Donaliiiu  liberum  esse  ad  contrahenduni  matrinionium  cun» 
alia,  et  expensie  conpensentur  inter  collitigantes,  habita 
ratione  lioiestatis  et  paupertatis  puellœ. 

Anime  haud  fracla  mulier,  ah  adversa  sibi  sententia  ad  S.V. 
Ordincm  appellationem  interposait.  Et  cum  contrarium  bec 
judicatum  ex  eo  repeteret,  quod  novem  lestes  examini  sub- 
jecli  non  fueriiit,  vel  quia  non  citati,  vel  quia  non  comparue- 
nuit  ex  advei'SiC  partis  inhibitione;  hinc  enixe  eftlagitabat  ut 
indiicti  vel  inducendi  ab  ipsa  testes  ab  Ostunensi  curia  exami- 
narentur. 

Acceplo  istinsinodi  libollo  sub  die  8  januarii  currentis 
anni  1S77  rescfiptum  prodiit  :  a  Archiepiscopo  cum  omnibus 
«  facultalibus  necessariis  et  opportunis  ad  hoc  ut  testes  ab 
a  oratrice  indiiclos  \A  inducendos  rite  examini  subjiciat, 
«  ac  deinde  relalivas  depositiones  ad  S.  Congregationem  trans- 
0  miltat.  » 

Archiepiscopus  hujus  S.  Oïdinis  niandatis  illico  obtem- 
pera'is,  die  29  martii  ejusdem  anni  hœc  relnlit  :  «  Testes  indu- 
ctos  Philippiim  Cesaria,  et  Angelum  Trinchera,  nec  non 
partes  admcneri  curavi  ni  die  2-2  huj.  coram  me  in  hoc 
palalio  archiep.  Brundusii  se  sisterent  ad  etïectum  etc. 
Donatus  rêvera  comparuit  personaliler;  verum  Angelani  ac 
testes  frustra  expectavimus.  Tantum  supplex  libelius  exhi- 
bilns  ad  pro-vicarium  generalem  Ostunen.  datus,  que  Angela, 
dum  testes  produceret,  se  inhabilem  fatebatur  ad  modicas 
expensas  variis  testibus  prtebendas.  Itaque  re  infecta  disces- 
simus.  Interea  tamen  Donatus  iterum  atque  iterum  rogat,  «  ut 
qiioniam  acirix  beneficio  pontificis,  quod  instanler  petiit 
fiui  nequivit,  vel  potins  noUiit,  sacer  iste  cœlus  in  causa 
sententiam  jamdiu  expectatam  pronunciet.  " 

Actibns  rite  completis,  in  mutieris,  licet  de  more  monilae 
contumacia,  vire  causœ  definitionem  urgente,  in  hodiernis 
comitiis  quaîitionem  ]  hanc  pertractandam  putavi  nonnuUis 
pro  utraque  parte  ex  otRcio  animadversis. 

Jure  tam  cœsaret'  quani  canonico  traditum  est,  ut  qui 
aliquam  mulierem  piumitlit  uxorem  ducere  ad  fidem  servan- 
dam  et  promissionem  persolvendam  sit  adigendus  cap.  Ex 
lileris,  2,  de  sponsal.  Abbas  in  dict.  cap.  n.  3,  vers.  Sed  ego  con- 
trarium. Menoch.  vol.  4  consil.  383  par  totum.  Sicuti  enim  ex 
ceteris  promissionibiis  et  conlractibus,  ita  ex  promissione 
quoque  sponsalilia  naturalis  exurgit  obligatio  promissum 
a.d\mp\enA\.CosciasDe sponsal.  filiorum  f.  vot.3,  num.  <3etseq. 
Atqui  ipsa  Angela  retulit  de  Donato  qujd  «  neU'oltobre 
del  passalo  anno  1873  adhibendola  a  lavorare  nel  fondo  del 
padre  di  lui  in  contrada  Contropa  ...  si  promise  sotto  la 
santità  di  ripetuti  ed  espliciti  giuramenti  farla  sua  moglie.  » 
Cui  concordare  videtur  testis  Turco  qui  fatetur  :  «  NuUa 
sapere  délia  gravidanza  e  délia  promessa  per  propria  scienza, 
ma  che  l'abbia  inteso  dire  dal  pubblico  e  propriamante  dal 
viciiiato.  i>  Ergo  mulieri  jus  esse  videtur  legitimum  opponendi 
aliis  qnibuscumque  nuptiis  impedimentum,  et  Donatum  ad 
implendam  sibi  datam  matrimonii  fidem  adigendi. 

Nequesubjungere  fasest  in  themate  repromissionemdeficere, 
adest  enim  factum,  quod  ipsa  repromissione  potentius  est, 
jactura  nempe  virginitatis  ab  ipsa  passa?.  Pergit  enim  «e 
fu  allora  che  sedotla  da  tali  promesse  divenne  aile  sue  prave 
voglie,  che  si  rese  poi  neccssiiîi  a  secondarlo  per  più  voile  fino 
ad  uscirne  gravida  di  una  b imbina  data  alla  luce  il  dieci 
andante  di  guigno.  » 

Minusve  Donatus  juvari   posse  viderctur   exceptione,  quod 


089 


FIANÇAILLES 


090 


inducti  ab  actrice  testes  iiequc  (Je  proinissione  vcl  repromis- 
sione  liclem  faciunt,  ideoqiie  tantum  valere  niulieris  depo- 
silionein   sponsalia  atlii'iiianteiii,  fiiiaiilmn  ijjsiiis  iisscrtionciii 
coiitrarium  taiiiquam  putidaiii  caluiiiiiiaiii  lenuiitem.  Uiiaïuio- 
quidcni  militant  favore  niulieris  conjectunB  et  prœsuinptiones, 
qu<e  adinitteiidic  et  ponderanda^  sunt  in  foro  cxterno,  quoties 
casiis  iii'yetde  defloratioiie,  niiiltociiie  ina|,'is  de  prolis  siiiscep- 
tione  coiijuncta  hoiiestati  piiellai.  Rot.  cor,  Priolo  in  Came- 
rinen.  sywnsa/tM/n  22  jiiiiii  17-2-2  apiiil  Cosci  decis.  2'.)  post  tract. 
n.  10.  Compertum  siquidem  in  jure  est  quod  honesia  piielia 
non  censetur  sui  corporis    co|)iam  alteri    facere,  nisi  suo 
spon&o  ac  sola  spe  oblati  connubii  sub  qua,  cxperientia  teste, 
honestie  ceteroquin  niulieres  a  viris  illaquoari  soient.  Heillenst. 
lib.  4  décret,  tit.  1  de  Sponsa!.  et  niatr.  §  4,  nnni.  08.  Menoch. 
De  prœsumpl.  lib.   \.  Sporer.  part.  cap.  d  sect.  2,  num.  186. 
Jamvero  baîc  in  proposita  specie  concurrunt.  Novein  enitn 
inducti   testes  unanimiter  de|)anunt  de  honestate  puellie  et 
duobus  exceptis  alii  du  publica  fania    referunt  Donatuni  auc- 
toreni  fuisse  prajgnantia;  niulieris.  Cuni  igitur  de  ipsius  ho- 
nestate    ejusque   delloratione    ac  prolis   susceptione  anibigi 
nequeat,  houd  levis  conjectura  et  prajsumplio  exurgit,  Ange- 
lain  reapse  sub  spe  futuri  matrimonii  deceptaiii  fuisse,  ideoque 
improbum  niœcbi'itorem  cogendum  esse  juris  reinedio,   ut 
datam  tiJem  adinipleat,  ceu  post  text.  in  rap.  Lillcris,  10,  de 
sponsal.  et  cap.  Requisivil,  eod.  tit.  tenuit  S.  Congregatio  in 
Mclfictcn.  spons.  20  jun  1841. 

Contra  sed  vero  hœc  aiiimadverti  posse  putarem.  Ad  spon- 
saliuni  obligationem  decernendam,  quœ  nativani  cujusque 
libertateni  adimit,  perpetuumque  matrimonii  vinculuni  infert, 
sponsalium  existentia  et  validitas  ita  demonstrari  débet,  ut 
omnis  vel  levissima  dubitatio  in  contrariiiin  exuiet,  ceu  de- 
crevit  S.  Rota  in  Pampilonen.  spons.  28  unii  1754,  et  hœc 
Sacra  Congreg.  inter  millenos  casus  in  Roinana  seu  Comen 
sponsalium  24  novembris  1781,  g  Prœ  oculis.  In  quovis 
enim  dnbio  proniores  semper  fuere  leges  ad  inducendam 
liberationem  argumente  ducto  ex  leg.  47  fi.  de  odligat.  et 
act.  L.  90  Û'.  de  ver.  oblig.  Jamvero  ipsa  actrix  nullam  omnino 
probationem  affert  nec  per  scripta  nec  per  testes  de  spon- 
salibus  initis  cum  Donato.  Ipsa  ergo  haud  sustinenda 
videnlur. 

Absurdum  autem  foret  ex  passe  stupro  sponsalitium  con- 
tractum  arguere.  Siquidem  et  ipso  extante  probandnm  esset 
sub  data  receptaque  matrimonii  fide  contigisse.  Cosci  de 
sponsal.  vot.  7,  nun.  72,  Rota,  decis.374,  num.  3.  coram  Celso. 
Atqui  fatente  muliere  isthsec  promissio  numquam  adfuisse 
videtur.  Etenim  coram  judice  enarrat  «  che  invitata  dalla 
sorella  di  Donato  per  la  seniina  del  grano  nella  proprietà 
conlrada  Contropa  accettô  l'invite,  e  la  mattina  seguente  si 
porto  in  detto  fondo  a  lavorare  arrivata  ora  di  prima,  e  perché 
mancava  il  letame  per  la  seminazione,  il  Donato  la  cliiam.ava 
per  andare  al  luogo  dov'era  riposto  ;  ma  invece  la  condusse 
nella  casetta  di  detto  fondo,  e  chiusa  la  porta  l'afferrô 
gettandola  a  terra  abusando  del  suo  corpo.  All'atlo  essa 
svenne,  nulPawertendo  délia  violazione  avvenula  e  solo  dopo 
di  essere  uscito  Donato  dalla  casetla  per  vedere  se  il  padre 
si  fosse  accorto,  ascoltù  il  rumore  délia  porta,  nel  che  fece  ri- 
torno  Donato  la  trovù  che  tuttavia  giacevaper  terra,  e  le  disse 
atïerandola  per  mano  ;  conie  ancora  resti  a  terra?  E  vedendola 
amareggiata  lesogginnse  :  Credi  tu  forse  hec  non  sono  buono 
a  sposarti?  Post  hœc  addit  :  "  che  ne  prima  ne  dopo  di  tal 

fattonarrato  l'avesse  fatta  alira  proniessa  o  avvicin;ita  e 

sua  gravidanza essere  stata  effetto  di  una   taie  unione 

carnale.  »  Cum  igitur  expressio  a  credi  tu  forse  che  non  sono 
buono  a  sposarti?  »  haud  habenda  videtur  uti  promissio  vera 
et  deliberata  de  future  matrimonio.  Ex  ipsa  igitur  mulieris 
confcssione  patethaud  spe  fulnri  aialiimonii  fuisse  deceplam. 


Quod  si  dici  vellet  dictam  expressionem  importare  promis- 
sionem,  adhuc  repromissio  ex  i)arte  rnuheris  desiderari  videtur 
Etcnini  ipsa  latente  actrice  post  pas.^um  ab  ipsa  stuprum 
fueruat  liaîc  vcrba  prolala,  quin  verbum  habeatur  de  ejus 
repromissione  quœ  ex  facto,  quod  jam  erat  prœtcrlapsum, 
dnduci  nequit.  Cum  igitur  et  in  hac  hypolhesi  mulieris  repro- 
missio dciiceret,  dicendum  pralensa  sponsalia  in  tenues  àures 
abire.  Multoque  minus  facta  promissio  et  repromissio  ex  ad- 
ductis  testibus  evincitnr;  dcmpto  enim  Turco,  cujus  verba 
snpuniis  relata  fuerunt  rcliqui  omnes  de  proinissione  et  repro- 
missione etiam  ex  publica  fama  nullnm  habent  verbum. 
Déficiente  igitur  tam  aiite  quam  post  deflorationem  promis- 
sione  et  repromissione  de  contrahcndo  matrimonio,  conclu- 
dendum  videtur,  quod  licet  violenti  stupri  auctor  demonstra- 
retur  Donatus  unica  Angeke  suppeteret  via  ad  actionem 
criniinalem  contra  virum,  minime  vero  ad  prœsens  judicinm 
instituendum. 

Veruinlamen  prtetereundum  non  esse  censée,  quod  ex  ad- 
duclis  ab  actrice  testibus  ne  uilus  quidem  invenitur,  qui  iidem 
facit  aliquid  a  Donato,  quem  aliequin  honestum  edicunt,  de 
illato  stupre  audivisse.  Imo  ipsa  Angola  postquani  factum 
enarravit,  subdit  :  «  che  per  questofatto  avvenute  non  ci  sono 
prove,  I)  et  quamvis  asseruit  a  che  essa  tiene  moite  prove  da 
«  produrre  in  giudizio  per  attestare  la  confessiene  ed  i  van- 
«tamenti  del  giovane  della  seduzione  fattale,  nonchè  délie 
«  promesse,  «  ex  actis  tamen  de  iis  nullum  apparet  ves- 
tigium. 

Quapropter  omnibus  œqua  lance  perpensis  ea  qua  assolent 
prudcutia  et  doctrina,  videant  EE.  VV.  que  responso  dirimen- 
duni  sit  dubium  : 

An  sententia  curiœ  Ostunensis  sit  cenfirmanda  vel  infirmanda 
in  casu. 

S.  Congregatio  Cenciiii  censuit  rescribendum  :  Senlentiam 
curiœ  Ostunensis  esse  confirmandam.  Die  15  decembris  1877. 

La  création  du  mariage  civiî  n'a  pas  le  pouvoir  de 
modifier  les  habitudes  ni  d'altérer  les  traditions  de 
l'Italie  chrétienne.  Quoique  depuis  plusieurs  années  le 
gouvernement  piémontiste  déclare  fièrement  qu'il  ne 
reconnaît  pas  la  juridiction  ecclésiastique,  la  popula- 
tion continue  de  s'adresser  à  l'Eglise  pour  les  causes 
matrimoniales.  Le  mariage  civil  étant  facultatif  en 
Italie,  il  arrive  fort  souvent  qu'on  se  marie  à  l'Eglise 
sans  se  présenter  à  l'état  civil.  Le  concile  de  Trente  a 
porté  l'anathème  contre  quiconque  soutient  que  les 
causes  matrimoniales  ne  relèvent  pas  des  juges  ecclé- 
siastiques; et  cela,  exclusivement,  tout  au  moins  pour 
ce  qui  concerne  le  fait  de  l'existence  ou  la  validité  des 
mariages.  Peu  importe  que  le  gouvernement  séculier 
refuse  la  main-forte  [hracchium  seculare)  aux  divers 
actes  de  la  procédure  ecclésia-:tique.  Le  tribunal  épis- 
copal  procède  en  vertu  de  sa  juridiction  native.  II 
reçoit  la  plainte,  expédie  les  citations  aux  parties  en 
litigietaux  témoins,  rend  l'arrêt  sans  s'inquiéter  du 
concours  de  la  puissance  séculière.  La  conscience  chré- 
tienne de  la  population  est  une  base  sûre  d'opération. 
11  en  est  de  même  en  Autriche,  comme  le  prouve  la 
cause  matrimoniale  rapportée  pins  haut.  Le  pouvoir 
civil  ne  peut  empêcher  radicalement  l'exercice  do  la 
juridiction    canonique. 


r 


SLIIIK. 


n 


691 


DECRETS    INEDITS 


f)92 


DÉCRETS  1\ED1TS 


DF.    L\   S.    CONGRÉÛiTlÛS    DES     ÉVÈQUEà    ET   BÉ'JULIERS  (1). 

iSuite.) 


Passage  d'un  conTcrs  à  l'état  clérical.—  Franciscains.  —Aumône 
pécuniaire.  —  Séculier  reçu  comme  pensionnaire.  —  Ecoles 
chréliennes.  Dispense  des  vœui.  —  Dette.  Aui:uslins.  —  Cha- 
noines réguliers  du  Latrau.  Emprunt.  —  Préséance.  Carmes 
mitigés.  —  Couvenluels.  Secours  envoyés  aux  paients.  —  Con- 
ventuels de  Sicile.  Fondation  illégale.  —  Fondation  de  messes. 
Lieu  déterminé.  —  Bénédictins  de  Solesmes.  Perpétuité  de  l'abbé. 

—  Carmes  de  Naples.  Visiteurs.  —  Administration  séculière.  — 
Professeur  de  la  Sapieuce.  Révocation.  —  Convers.  Uflîce.  — 
Doctrinaires.  Emprunt.  —  Cap  jcins.  Exemption  de  l'octroi  mu- 
nicipal. —  Franciscains,  .\rgent.  —  Carmes.  Elections.  —  Per- 
mission de  quêter  l'argent.  —  Chartreux.  Conversion  des 
sauvages.  —  Sourd-muet.  Demande  pour  entrer  chez  les  Domi- 
nicains. Opposition  du  général.  —  Suisse.  Augustins  et  Conven- 
tuels de  Fribourg.  —  Trappistes  de  France.  Séparation  des  deux 
observances.  —  Dominicains.  Conseil  supérieur.  —  Erection 
canonique.  Belgique.  —  Profés  de  vœux  solennels.  Disposition 
des  biens.  —  Trappistes.  Translation.  Erection  du  titre  abbatial. 

—  Carmes.  Etablissement  des  assistants  généraux.  —  Institut  de 
S.  Camille.  Constitutions.  —  Espagne.  Augustins.  Commissaire 
pontifical.  —  Bibliothèque.  Legs.  —  Bibliothèque.  Procès.  — 
Capucins.  Pharmacie.  —  Carmes  de  Turin.  Permission  de  chan- 
ger de  chapeau. 


1811.    SCPER   TRAXSlTtJ  AD   STATCil   CLERICALEM. 

Fr.  Antonius  Morlanes  hispanus  oppidi  vulgo  Sabinon  diœ- 
cesis  Taurinonensis,  nunc  vero  ibi  degens  ad  B.  V.  pedes 
humiUime  provolutus  e.vponit  se  ialer  religiosos  ordinis 
S.  Francisci  quos  observantes  vocaut  in  statu  laicali  solein- 
niter  professionem  emisisse  ;  nunc  vero  quoniam  in  juvenili 
adbuc  aetate  est  constitutus,  ac  satis  in  moraiibus  studiis 
versatus,  enixe  B.  P.  exorat  ut  eidem  benignani  facultatem 
facias,  quominus  possit  de  laicali  ad  clericalem  statum  in 
eodem  ordine  religioso  scrvatis  servandis  rite  transiie. 

Es.  audlentia  SSmi  die  2i  julii  1846.  SSmus  annuit  arbitrlo 
P.  commissarii  apostolici  etiam  persubdelegandum  propetito 
transita  ad  statum  clericalem  peractis  exercitiis  per  mensem 
in  aliqua  pia  et  religiosa  domo  et  emissa  nova  professione  in 
manibus  religiosi  a  P.  comniissario  sive  ab  ejus  subdelegato 
deputati,  diligent!  pra;vio  examine  cum  solitis  clausulis. 
Reformenlur  preces  ita  ut  facta  minime  menlionc  ordinura, 
tantum  petat  transitum. 

Romee,  etc. 

18)2.   ScPER   PECUSIA. 

11  minislro  provinciale  dei  Minori  osservanti  délia  provincia 
di  S.  Bernardino  nel  regno  di  Napoli,  cspone  che  fin  dal  20 
maggio  18-30,  oltenne  dalla  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  un  bénigne 
rescritto  col  quale  si  permetteva  cbe  i  questuanii  délia  pro- 
vincia polessero  ricevere  da'  benel'altori  che  l'offrono  il 
denaro;  che  i  sacerdoti  i  quali  celebrano  fuori  di  convenlo, 

(1)  Voyez  la  livraison  précédenie. 

(1811).  Passage  d'un  convcrs  à  l'étal  cléricul.  On  a  vu  précédem- 
ment plusieurs  exemples  de  l'induit  autorisant  un  convers  à 
s'élever  à  la  branche  ecclésiastique. Ordinairement  le  Saint-Siège 
fait  renouveler  le  noviciat  et  la  profession.  En  ce  cas-ci  l'on  se 
contente  de  prescrire  un  mois  de  retraite  comme  tenant  lieu  de 
l'année  de  noviciat  et  le  renouvellement  de  la  profession. 

[\iiVlj.  Franciscains.  Aumône  pécuniuire.  La  défense  de  manier 
l'argent  est  une  des  plus  grandes  dilficultés  de  la  règle  francis- 
caine. La  S.  Congrégation  reçoit  la  demande  qui  suit  :  «  Le  pro- 
vincial des  Observants  de  la  province  de  S.  Bernardin,  au  royaume 


polessero  anco  ricevere  la  eleemosina  corrispondente  délie 
messe  ;  e  finalmcnte  che  i  predicatoii  polessero  raccoman- 
dare  dal  pnlpito  la  eleemosina  pecuniaria,  quando  su  di  essa 
specialmente  ^  poggiato  il  loro  onorario.  Essendo  ora  scorsa 
qudla  facoltà,  e  conliuuando  !c  stesse  ragioni  per  cui  fu  con- 
ceduta  quella  grazia,  l'oratore  ne  implora  dalla  clemcnza  di 
V.  Bne  una  boiiigna  conferma. 

Ex  audientia  SSmi  diei  21  augiisti  1846.  SSmus  annuit 
arbitrio  P.  provincialis  pro  facultate  confinnandi  ad  decen- 
nium  pra^l'alum  imhiltum,  servata  in  omnibus  illius  forma  ac 
tenore. 

1813.  Super  viuo  sxc.i;l.\ri  degente  in  conventu. 

Giuseppe  Giillucci  di  Ancona  suppiica  umilniente  la  S.  V.  a 
voîersi  degnare  di  permettergli  che  possastabilire  la  sua  dimora 
nel  coiivento  de'  Minori  riformali  di  Castel  d'Emilio,  dando  a 
que'  PP.  una  congrua  retribuzione. 

VolumministrigeneraUs.SchhenBle  nostre  leggi  eziandio 
confermate  da'  sommi  ]>ontefici,  ci  proibiscano  severamente 
ai  superiori  di  accettare  e  ritenere  nei  conventi  i  secolari,  e 
niolto  più  di  tenerli  a  dozzina,  ciô  non  ostanle  possono  darsi 
circostanze  tali  e  si  imponenti  motivi  che  le  dette  leggi  meri- 
tiuo  un  rilassamento  ed  una  benigna  induigenza  dalla  S.  Sede. 
Taie  sembra  essere  il  caso  di  Giuseppe  Gallucci,  il  quale 
naturalmente  pic  e  religioso,  per  genio  brama  con  ardore  di 
dimorare  nel  convenlo  de'  Minori  ril'ormati  di  Castel  d'Emilio, 
ed  è  in  lui  si  forte  questa  brama,  clie  se  non  potesse  secon- 
darla,  grave  danno  ne  soffrirebbe  il  suo  fisico  e  molto  più  il 
suc  spirito,  siccome  ne  sono  assicurato  da  testimonianze  supe- 
riori ad  ogni  eccezione.  Per  le  quali  considerazioni  io  sono  di 
subordinato  parère  che  la  S.  V.  possa  senz'alcuna  diflicoltà 
consolare  l'oratore  e  permettere  insieme  al  P.  guardiano  del 
convenlo  dl  Castel  d'Emilio  di  poterie  ricevere  e  ritenere  in 
convento  con  quella  gratificazione  che  avrà  pattuito  coll'ora- 
tore  medesinio.  —  Da  Aracœli,  11  agosto  1846.  —  Fr.  Luigi 
da  Loreto,  minislro  générale. 

S.  Congregatio  annuit,  arbitrio  P.  ministri  generalis  pro 
petito  indulto  cum  solitis,  ita  tamen  ut  alimenta  persolvat,  et 
a  P.  guardiano  quando  voluerit  dimitti  possit.  Contrariis,  etc. 

Romae,  17  augusti  1846. 

1814.    Sl'PER   BISPENSATIONE    VOTORUM. 

Fratello  Agostino  religioso  délie  scuole  Cristiane,  cliiamato 
al  secolo  Pietro  Berti,  espone  che  trovandosi  da  tre  anni  e 
mezzo  religioso  di  detto  islituto,  al  présente  è  costretio  a 

de  Naples,  obtint  en  183G  un  induit  de  la  S.  C.  permettant  aux 
quêteurs  de  recevoir  l'argent  offert  par  les  bienfaiteurs;  pour  les 
prêtres  qui  céièbrent  hors  du  couvent,  la  permission  de  recevoir 
l'honoraire;  enfin  pour  les  prédicateurs,  l'autoiisation  de  recom- 
mander du  haut  de  la  chaire  l'aumône  pécuniaire,  lorsque  leur 
honoraire  n'est  fondé  que  sur  elle.  L'induit  pontifical  étant  expiré 
et  les  circonstances  étant  les  mêmes  que  précédemment,  le  pro- 
vincial demande  le  renouvellement.  —  Le  Saint-Père  accorde  pour 
dix  ans.  Rome,  21  août  1846. 

(1813).  Si'culier  reçu  comme  pensionnaire.  Les  iristituis  monas- 
tiques reçoivent  des  oblats  qui  veulent  passer  au  couvent  le  reste 
de  leurs  jours  et  y  laisser  leurs  biens.  Les  ordres  mcndicanles  qui 
vivent  d'aumônes  admettent  rarement  les  étrangers.  Eu  lSi6,  la 
S.  Congrégation  des  Evûques  et  Réguliers  reçoit  cette  demande  : 
e  Joseph  Gallucci,  d'Ancôue,  demande  la  permission  de  demeurer 
dans  le  couvent  des  réformés  de  Castel  d'Emilio,  en  donnant  à 
ces  religieux  la  rétribution  convenable.  »  Le  général  de  l'ordre 
envoie  ces  renseignements  :  «  Nos  statuts,  confirmés  par  les 
souverains  pontifes,  défendent  rigoureusement  aux  supérieurs  de 
recevoir  et  de  garder  les  séculiers  dans  les  couvents,  et  surtout 
de  les  tenir  en  pension.  Cependant  il  peut  se  rencontrer  des  cir- 
constances et  des  motifs  qui  exigent  l'indulgence.  Joseph  Gallucci, 


693 


DECRETS    INEDITS 


694 


chieilere  alla  S.  V.  la  dispensa  de'  siioi  voti  sempllci  triennali 
per  diverse  ragioni,  la  principale  délie  qiiali  è  di  assistere  alla 
sua  povera  génitrice  du  diverso  tempo  infin-ma,  e  délia  (piale 
è  figlio  unico;  di  piii  godendosi  dal  niedesiuio  la  privativa 
dello  corde  armoniche,  e  non  essendovi  in  famiglia  uonao 
alciino  (la  poter  sostenere  ed  assistere  il  delto  negozio,  cgli 
è  costrctlo  a  vodeilo  in  altre  mani.  Trovandosi  inollre  tre 
sue  zie  sole  tutte  tre  nubili  cd  orfane  di  ambo  i  genitoii,  prive 
di  un  uomo  clic  possa  assislerle,  custodirle  e  procurarle  un 
vantaggioso  cd  onesto  collocaineulo.  Oltre  a  tutlo  ciù  da  circa 
due  anni  non  trovasi  contento  nel  detto  istituto,  e  per  conse- 
guenza  rcstando  cou  taie  riucrcscimento  conosce  pregiudi- 
cargli  ncU'aninia,  e  nel  corpo,  ma  la  ragione  che  fa  più  d'ogni 
allra  cosa  alla  Santità  Vostra  rimarcare,  è  l'aiuto  délia  vedova 
sua  geniiiice. 

Ex  audientia  SSmi  diei  1-4  augusti  18-16.  SSmus  annuit  arbi- 
Irio  oi'dinarii  loci,  in  quo  nioratur  pro  petita  dispensalione 
super  votis  simplicibus  in  praîfata  congrcgatione  emissis. 

Romae,  Ole. 

1815.  Super  impositione  debiti. 

Il  priore  ed  i  padri  del  convento  di  (îiovinazzo  nel  regno 
di  Napoli  deU'ordine  Ereniitano  di  S.  Agostino,  espongono 
osseqniosamente  all'Eme  LL.  RR.  cbe  per  sentenza  del  tribu- 
nale  di  Trani  i'iirono  testé  condannati  a  pagare  vistosa  somma 
ad  un  certo  mastro  Pasqua,  per  alcuni  dirilti  che  asseriva 
egli  avère  contro  il  medesimo  convento  nella  sua  qualifica  di 
architetto  délia  fabbrica  délia  contigua  chiesa,  la  quale  è  stata 
or  ora  con  grandissimo  dispendio  compiuta,  e  puô  nierita- 
mente  riputarsi  la  più  bella  in  tutta  quanta  la  Puglia.  Minac- 
ciando  perô  il  creditore  di  far  séquestre  délie  rendite  del 
hiogo  pio,  se  non  vien  subito  soddisfatto,  e  non  avendo  gli 
oratori  in  cassa  denaro,  supplicano  l'EE.  LL.  Rme  perché 
vogliano  degnarsi  di  autorizzarli  a  prendere  a  questo  fine  in 
imprestito  ducali  due  mila. 

Ex  audientia  SSmi  die  1 1  septembris  1846.  SSmus  annuit 
arbitrio  ordinarii,  constito  de  necessitate,  pro  petita  imposi- 
tione   debiti  in  summa  ducatorum  2000  minori  quo   fieri 

homme  très-religieux,  désire  vivement  habiter  le  couvent  de 
Cartel  d'Emilio;  s'il  ne  pouvait  suivre  cet  attrait,  il  souffrirait 
beaucoup  au  physique  et  au  moral.  »  —  La  S.  Congrégation 
permet.  Joseph  paiera  une  pension; le  gardien  pourra, à  son  gré, 
le  renvojer.  Kome,  17  août  1846. 

(1814).  Ecoles  chrétiennes.  Dispense  des  vœux.  Le  Saint-Siège  ne 
dispense  presque  jamais  des  vœux  solennels,  mais  il  sécularise 
les  religieux  qui  ne  peuvent  demeurer  au  couvent.  En  ce  qui 
concerne  les  instituts  de  vœux  simples,  le  Saint-Siège  donne  la 
dispense  proprement  dite,  surtout  s'il  s'agit  de  vœux  temporaires. 
U  s'agit  ici  d'un  Italien,  lïère  des  Ecoles  chrétiennes.  Sa  mère, 
veuve  et  malade,  n'a  pas  d'autre  fils  que  lui.  La  famille  possède 
le  monopole  des  cordes  de  musique  ;  personne  dans  la  famille 
n'est  en  état  de  diriger  ce  commerce.  Trois  tantes  encore  jeunes 
et  orphelines  ont  besoin  d'un  homme  pour  les  diriger.  11  est 
entré  chtz  les  frères  il  y  a  trois  ans  et  demi;  mais  depuis  deux 
ans  il  n'est  pas  content.  —  La  dispense  est  donnée,  et  remise 
pour  l'exécution  à  l'Ordinaire  de  la  résidence.  Rome,  14  août  1846. 

(ISlô).  Dette.  Augustiits.  Les  supérieurs  des  communautés  reli- 
gieuses n'ont  pas  le  pouvoir  de  contracter  des  emprunts.  S'ils 
s'endettent  sans  l'induit  pontifical,  ils  tombent  sous  le  coup  des 
censures  canoniques  que  le  pape  Urbain  VIII  a  spécifiées  dans 
son  décret.  «  Le  prieur  et  les  pères  Augustins  de  Giovinazzo, 
royaume  de  Naples,  représentent  que  le  tribunal  de  Trani  les  a 
condamnés  à  payer  une  forte  somme  à  maître  Pasqua,  architecte 
de  l'église,  laquelle,  si  elle  a  coûté  beaucoup,  est  la  plus  belle  de 
la  Pouille.  Le  créancier  menace  de  saisir  les  revenus  du  couvent. 
N'ayant  pas  d'argent  en  caisse,  les  religieux  demandent  l'autori- 
sation d'emprunter  deux  mille  ducats.  —  Le  Saint-Père  permet 
l'emprmU.  Les  reUgieux  devront  dépendre  de  l'ordinaire  et  lui 
rendre  compte,  et  réserver  annuellement  cent  ducats  pour 
éteindre  la  dette.  Rome,  li  septembre  1846. 


poterit  interusurio,  absque  approbatione  usurae  ex  parte  sub- 
vontoris,  ad  effectum  dictani  summam  fideliter  erogandi  in 
causani  expressam  cnni  dependentia  ab  ordinario,  cui  ratio 
reddenda  erit,et  cumobligatione  dictum  debitumcxtinguendi 
annuis  ratis  ducatoruin  100,  assignato  aliquo  fundo. 
Rom;e,  etc. 

1816.  Super  nirosiTio.vE  dediti. 

L'abate  e  i  canonict  regolari  Lateranensi  si  trovano  in 
squilibrio  di  spese  notabilissimo  ;  ora,  non  potendo  accollare 
tutte  queste  spese  suUa  loro  rendita  correnic,  supplicano  l'E. 
V.  Rma  a  degnarsi  di  accordare  loro  la  facoltii  di  poter  pren- 
dere da  una  persona  arnica  la  somma  di  scudi  .500  al  5  per 
cento  a  patto  di  restituirli  fra  due  anni. 

S.  Gongregatio,  vigore  specialium  facultatuin  a  SSmo  con- 
cessarum,  annuit  arbitrio  P.  abbatis  gubernii  de  consensu 
capituli  dictae  canoniaî,  pro  facultate  imponendi  enunciatum 
debitum  in  summa  scutatorum  500  minori  quo  fieri  poterit 
interusurio  absque  approbatione  usurae  ex  parte  subventoris, 
ad  effectum  dictam  summam  fideliter  erogandi  in  causam 
expressam  cum  obligatione  reddendi  rationem  eidem  capitulo 
et  extinguendi  pfccfatum  debitum  infra  biennium  deposita 
summa  et  assignato  fundo.  —  Die  19  septemijris  1846. 

Romœ,  etc. 

1817.   SCPER    PR^CEDENTIA, 

Fr.  Girolamo  Priori,  maestro  Carmelitano,  assistente,  socio 
générale,  rappresenta  esser  gli  dovuta  la  precedenza  ai  pro- 
vinciali  e  priori  dei  conventi,  come  rilevasi  dalle  costituzioni 
nell'appendice  al  1738,  con  questi  termini  :  «  Quia  praece- 
dentia  concessa  per  rescriptum  Benedicti  XIII  sociis  genera- 
libus  inter  se  inutilis  et  impraticabilis  esset  sine  prieeminentia 
in  religione  post  procuratorem  generalem,  ideo  bac  servanda 
pariter  conceditur.  »  Siccome  adunque  il  procuratore  géné- 
rale précède  e  i  provinciali  nelie  loro  provincie  e  i  priori  nei 
loro  conventi,  cosi  anche  gli  assistenti  e  soci  generali  dobbono 
precedere  agli  uni  e  gli  altri  meno  il  priore  délia  Trasponlina 
che  viene  escluso  dalla  legge  nei  soli  luoghi  materiali  del 
coro,  refettorio,  nei  quali  luoghi  è  vice-gerente  del  Rmo  géné- 
rale, a  dempto  (soggiunge  ilsudetto  statuto)  P.  priore  Tras- 
pontinœ,  qui  in  locis  tantum  materialibus  chori  et  refectorii 
dictes  assistentes  prœcedet.  » 

Oltre  aile  sudette  disposizioni  nel  capitolo  générale  del 
1838,  cioè  dopo  un  intiero  secolo  délia  précédente  legge,  i 
padri  di  questo  capitolo,  nel  mentre  volevano  togliere  la 
precedenza  al  priore  délia  Traspontina,  confermarono  la 
non  mai  variata  consuetudine  di  precedenza  degli  assistenti  ai 
provinciali  e  priori,  come  rilevasi  dagli  atti  di  questo  générale 
capitolo  stampato  in  Roma  nel  suddetto  anno,  dove  nella 
sessione  10  cosi  leggesi  :  ce  Deinde  M.  secretarius  proposuit 
resolvendum  an  assistentes,  qui  juxta  mentem  Benedicti  XIII 
prœcedunt  omnes  provinciales  et  priores  in  suis  respectivis 
provinciis  et  conventibus,  prajcedere  etiain  debeant  priorem 

(1816).  Chanoines  réguliers  du  Latran.  Emprunt,  Ces  religieux 
se  trouvant  en  déficit  obtiennent  la  permission  d'emprunter  cinq 
cents  écus  (2,800  fr.)  pour  deux  ans.  Le  chapitre  d»  la  commu- 
nauté devra  consentir  et  prendre  connaissance  des  comptes. 
Rome,  19  septembre  1846. 

(1817).  Préséance.  Carmes  mitigés.  Les  statuts  donnent  la  pré- 
séance aux  assistants  généraux  sur  les  provinciaux  et  les  supérieurs 
locaux.  On  excepte  le  prieur  de  la  Transpontina  à  Rome,  lequel 
est  réputé  représenter  le  général  au  chœur  et  au  réfectoire.  La 
S.  Congrégation  confirme  cette  règle  en  faveur  du  P.  Priori,  qui 
a  été  dans  la  suite  général  de  l'institut. 


69è 


DECRETS   INEDITS 


690 


s.  MariîB  Transpontinte,  qui  in  locis  lantum  matcrialibus 
chori  et  refectorii  ilictos  assistentes  prcecedil? 

L'oratore  trovasi  per  disposizione  del  P.  générale  nel  con- 
vento  dis.  Grisogono,  luogo  di  sua  figliolanza,  insignilo  delta 
qualitica  d'assistente  e  socio  générale,  quel  priore  P.  Gio- 
vanni Albani  non  vuole  cedere  la  preccdenz^i  aU'assistenle  ad 
onta  délie  disposizioni  di  legge.  Non  ha  mancato  l'oratore  far 
conscio  il  P.  générale  di  taie  insubordinazione  alla  legge;  ma 
non  essendosi  il  P.  générale  conipiaciuto  ordinarne  l'osser- 
vanza,  supplica  l'EE.  LL.  RR.  atlinchè  diano  gli  opportuni 
ordini  acciô  siano  ojservale  le  leggi. 

Rescriptum.  S.  G.  audito  voto  Emi  protectoris,  déclarât 
assistentes  générales  habere  jus  prœcedendi  quoscumque  pro- 
vinciales et  priores  in  suis  respeclivis  pvovinciis  et  conventibus, 
elianisi  iideni  assistentes  générales  existant  extra  actum  visi- 
tationis  et  sine  generali,  dempto  solo  priore  Transpontinaî 
qui  in  locis  dumtaxat  materialibus  cbori  et  refectorii  dictos 
adsistt'ntes  prœcedat  ;  nuUatenus  vero  extra  niuros  portasve 
eorunidem  locoruni,  ac  propterea  P.  Ilieronymo  Priori  assis- 
tent! generali  speclare  prcecedentiani  super  priorem  conventus 
S.  Chrysogoni  de  urbe.  Mandai  igitur  eadeia  S.  G.  omnibus 
et  singulis  ad  quos  spectat,  ut  banc  declarationeni  exequi 
faciant,  et  prœfatum  assistenteni  generalein  in  i)Ossessionem 
juris  priBcedentiae  immitlant.  Hujusmodi  decretum  significetur 
P.  priori  generali  ut  illud  omnino  servare  faciat. 

Romîe,  16  septembris  1846. 

1818.    SlPER   ZLEEMOSÏXA   ilISSARUM. 

11  sacerdote  minore  professo  conventuale,  fra  Domenico 
Gingoiani  ora  stanziato  in  Pavaro,  espone  di  avère  ottenuto 
dalla  S.  Sede  per  anni  5  la  facoltà  di  erogare  annui  scudi  20 
provenienti  dalla  elemosina  délie  messe  che  sono  di  lui  libéra 
applicazione,  a  favore  dei  genitori  miserabilissimi,  di  una 
sorella  cronica  e  di  due  fratelli  inabili  a  procacciarsi  il  vitto, 
corne  dal  rescritto  emanato  per  organo  délia  S.Congregazione 
de"  VV.  e  RR.  li  27  maggio  che  annessosi  umilia.  Quantunque 
a  detta  di  lui  sorella  sia  ora  risorta  dal  maie  cronico  che 
l'opprimeva,  ed  uno  dei  fratelli  abbia  preso  servigio  nella 
truppa  pontificia  ivi  arrollato  conie  comune,  tuttavia  li  detti 
di  lui  genitori  rimangono  sempre  nello  stato  délia  più  grave 
miseria,  e  ne  la  sorella  ne  il  fratello  che  trovasi  nell'età  di 
quindici  in  sedici  anni  possono  in  alcun  modo  ritrarre  il  ne- 
ccssario  sostentaraento  per  loro  stessi  e  per  li  detti  genitori. 
Implora  quindi  dalla  bontà  délia  S.  V.  che  vogiia  degnarsi 
confcrmargli  la  già  accordata  facoltà  di  erogare  a  sostenta- 
mento  e  sollievo  degli  enunciati  di  lui  genitori  li  scudi  annui 
venti,  sempre  sulle  elemosina  che  ritrae  dalle  messe. 

Piescriptum.  Ex  audientia  SSmi  diei  4  septembris  1846. 
SSmus  annuit  arbitrio  P.  ministri  generalis  pro  petita  confîr- 
matione  enunciati  indulti  ad  quinquennium,  scrvata  in  om- 
nibus forma  ac  tenore  prcecedentis  concessionis. 

Romae,  etc. 

1819.   SCPER   ILLEOITIMA   FLNDATIONE  CONVENTUS. 

I  padri  minori  conventuali  del  convento  di  Montevago  nella 
provincia  di  Sicilia,  diocesi  di  Girgenti,  divotamente  espongono 

(1818).  Conventuels.  Secours  envoyés  aux  parents.  Le  F.  Dominique 
a  obtenu  du  Saint-Si(5ge  pour  cinq  ans  la  faculté  d'employer 
vingt  i'cus  (107  fr.)  à  secourir  ses  parents,  son  père  et  sa  mère 
qui  sont  pauvres  gens,  sa  sœur  malade,  et  deux  frères  qui  ne 
peuvent  gagner  leur  pain.  Le  religieux  a  pris  la  somme  sur  ses 
ho::oi'aires  de  messe.  11  demande  le  renouvellement  de  l'induit. 
C'est  accordé.  Rome,  4  septembre  1846. 

(\>i'JS).  Conveiiiuels  de  Skile.  Fondation  i7/éja/«.  Les  Conventuels 
de  Montevago,  diocèse  de  Girgenti,  représentent  qu'en  1839,  sur  la 


che  ad  istanza  del  decuriato  di  detta  città  ottennero  nel  1839 
l'approvazione  del  governo  per  l'erezione  del  loro  convento 
nel  santuario  di  S.  Maria  délie  grazie,  a  poca  distanza  da  Mon- 
tevago. 11  vescovo  diocesano  di  Girgenti  con  decretodeil2 
mar/o  1839  presto  il  sno  consenso,  ed  inollre  incaricô  il  suo 
vicario  foraneo  del  luogo  a  mettere  i  religiosi  oratori  nel 
materiale  possesso  délia  chiesa  cogli  annessi  diritti.  Quai 
possesso  ebbe  luogo  il  di  21  di  niavzo  1839  coU'intervento 
del  vicario  foraneo,  dell'arciprete  parroco  e  del  sindaco  délia 
comune  ;  indi  ratificato  dal  vescovo.  Mancô  allora  il  benepla- 
cito  apostolico,  che  forse  non  si  credeva  necessario.  Gli  ora- 
tori per  esser  sicuri  del  loro  possesso,  domandano  suppliche- 
voli  dalla  S.  V.  la  benigna  sanazione  di  lai  difetto. 

Votum  procuratoris  generalis  convenlualiiim.  Anno  1838 
incolie  oppidi  Montisvagi  in  diœcesi  Agrigentina,  ubi  non 
extabant  domus  regularium,  exhibuerunt  ordini  Minorum 
conveutuaiinm  quamdam  parvam  domum  conjunctam  cum 
ecclesia  S.  Mariai  Gratiarum  extra  habitatum  sita,  ut  ibi 
institueront  conventum  religiosorum  ad  ecclesiam  colendara. 
Consentientibus  itaque  prœfecto  civili  provinciœ,  episcopo 
diœcesano  et  supremo  gubernio  Siciliœ,  obtinuerunl  regium 
rescriptum  instituendi  hune  novum  conventum.  Inde  epis- 
copus  Agrigentinus  prœfatam  ecclesiam  S.  M.  Gratiarum 
ordini  donavit,  et  suo  decreto  commisit  vicario  ejusdem  op- 
pidi Montisvagi  ut  immitteret  conventuales  in  possessionem, 
quam  solemniter  rcceperunt  cum  interventu  vicarii  archiepis- 
copi  et  syndici  municipalis.  Interea  minister  provincialis 
Sicilia^  habuerat  facultatem  a  ministro  generali  ordinis  insti- 
tuendi hune  novum  conventum,  Defuit  lamen  facùltas  apos- 
tolica  prœsertim  pro  donatione  ecclesise,  uti  prœscribunt  sacri 
canones;  quam  tune  illi  non  esse  necessariam  falso  existima- 
bant,  autumantes  sullicere  decretum  solius  episcopi.  Fuit 
itaque  rite  constitutus  conventus  ab  eo  tempore,  et  adhuc 
viget  cum  ingenti  bono  incolarum.  Nunc  vero  patres  oratores 
expostulant  sanationem  cujuscumque  defectus  ut  in  precibus 
p.'o  securitate  possessionis  et  tranquillitale  conscientiée.  — 
Datuin  Roma3  SS.  Xll  ap.  die  13  septembris  1846  —  Fr.  Sal- 
vator  Calé,  procurator  generalis. 

Rcscripium.  Ex  audientia  diei  18  septembris  1846.  SSmus 
remisit  preces  ordinario  cum  facuitatibus  necessariis  et  oppor- 
tuni ad  etfeclum  sanandi  et  revalidandi  cessionem  praefatœ 
ecclesia;.  Gontrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Ronia^,  etc. 

1820.  SOPER   CELEBRATIORE  îTISSiE   EXTRA   ECCLESIAM. 

Espone  alla  S.  V.  l'umile  Odoardo  Cannarile  sacerdote 
Scolopio  in  Benevento  trovarsi  privo  délia  elemosina  nella 
celebrazione  délia  S.  messa,  mancando  queste  alla  propria 
chiesa,  ne  essergli   permesso  celebrare  altrove   inibendolo 


demande  de  la  municipalité,  ils  obtinrent  l'agrément  du  gouver- 
nement pour  établir  le  couvent  dans  le  sanctuaire  de  Notre-Dame 
de  Grâce,  à  peu  de  distance  de  Montevago.  Mgr  l'évéque  de  Girgenti 
consentit,  et  chargea  pon  vicaire  forain  de  mettre  les  religieux 
en  possession  de  l'église  et  du  local.  La  prise  de  possession  eut 
lieu  le  21  mars  1839,  avec  le  concours  dudit  vicaire  forain,  du 
curé,  et  du  syndic  de  la  commune;  tout  cela  fut  ratifié  par 
Mgr  révoque.  Mais  on  ne  demanda  pas  le  bencplacitum  du  Saint- 
Siège;  vraisemblablement  on  ne  le  crut  pas  nécessaire.  Afin 
d'èlre  assurés  de  leur  possession,  les  recourants  demandent  la 
revaiidation  de  la  fondation.  —  La  demande  est  remise  à  l'Ordi- 
naire avec  le  pouvoir  de  revalider  la  cession  de  l'église  et  du 
local.  Rome,  18  septembre  I.S40. 

(1820).  Fondation  de  messes.  Lieu  détermine.  Les  messes  doivent 
être  acquittées  dans  les  églises  et  aux  autels  que  les  fondateurs 
désignent.  11  est  rare  qu'on  déroge  à  cette  régie  dans  l'intérêt 
privé.  Edouard  Cannarile,  prêtre  de  l'institut  des  Ecoles  Pies  à 
Béné.ent,  manque  d'intentions  de  messes.  Les  statuts  de  la  con- 


()97 


DECRETS   INEDITS 


008 


l'islituto  (IcUii  roligioiii;  ciii  apparliene  ;  ed  allies!  mancargli 
il  leiiipo  coine  addetlo  alla  istruzione  di  andare  altrove  ed 
avère  l'obbligo  di  dire  la  S.  messa  ngli  alunni  addelti  aile 
scuolo.  D'allionde  l'oralore  6  nella  iiccessilà  délia  delta  ele- 
mosina,  oiidc  provvedersi  dell'indispensabile  occorrente  che 
non  passa  la  religione.  A  conciliare  le  cosc  lutte  di  cui  sopra, 
avrebbe  egli  rinvenuto  messe  200annue,  100  cioè  dalla  cliiesa 
parroohiale  di  S.  Marco,  ed  altre  100  da  quclla  dcl  SSiuo 
Salvatore,  le  quali  per  la  csuberazione  clic  ne  lianno  sono 
costrette  farle  ceiebrare  da  estranei.  Picno  di  fidticia  perlanto 
il  ripetiito  oiatoie  imi)lora  dalla  S.  V.  la  grazia  sudelta  di 
celebiare  nella  propria  chiesa  le  messe  addelle  a  qualunque 
allra  ed  allari. 

Rescripiuni.  S.  Congregalio  rescripsit  :  A'on  ei;perfi?'e. 

Renia!,  1  septembris  18iG. 


1821.  Ordinis  s.  benedicti  în  gallia. 

Episcopo  Cen'03ia.ne\.  —  Graves  admodum  causœ  expos- 
Uilanl,  ut  minime  execulioni  demandenlur,  quaî  in  constitu- 
lionibus  prœscripla  sunt  quoad  confirmalionem  P.  abbatis 
Gueranger  in  perpetuum  abbalem  et  superiorem  generalem 
congregalionis  Benedictimo  Galliarum  posl  expletum  sui 
oflicii  novennium  et  1res  continuas  conlirmationes  in  eodem 
oflicio.  Quapropter  tani  pra3l'ato  abbati,  quani  monachis  signi- 
ficare  non  omiltas,  abbatem  dicti  nionasterii  non  obstante 
constitutionum  prœscriptO;  minime  haberi  posse  uti  perpe- 
tuimi  abbatem,  et  superiorem  generalem,  licet  per  novennium 
suum  officium  expieverit,  et  tribus  vicibus  continuis  confir- 
matus  sil  :  sed  ad  perpetuitatem  obtinendam  necessariam 
omnino  fore  hujus  S.  Congregationis  expressam  facultatem. 
Haec  quidem  amplitudini  tuœ  significanda  erant,  et  intérim 
fausta  omnia  adprecor  a  Domino. 

Romaîj  23  septembris  1846. 

1822.  Ordinis  b.  m.  v.  de  monte  carmelo. 

Cardinali  auchiepiscopo  Neapolitano.  —  Con  letlera  del 
giorno  "0  passalo  mese  di  agosto  riferiva  vostra  eminenza  a 
questa  S.  G.  de'  VV.  e  RR.  i  disordini  che  in  génère  regnano 
nei  conventi  dei  Carmelitani  scalzi  délia  provincia  di  Napoli  e 
soggiungeva  che  già  ne  aveva  scritto  al  P.  générale  senza 
risultato,  e  perciô  concludeva  essere  suo  desiderio  che  la 
S.  G.  chiamato  il  P.  générale,  o  chi  per  lui,  e  riunite  le  notizie 
del  suo  foglio  diretto  alla  S.  Gongregazione  aile  altre  conte- 
nute  nella  lettera  al  P.  générale,  si  prendesse  un  provvedi- 


grégalion  défendent  de  célébrer  dans  une  église  étrangère.  11 
doit  dire  la  messe  aux  élèves  du  collège,  et  il  n'a  pas  le  temps 
de  sortir.  D'autre  part  il  a  besoin  de  la  rétributign  des  messes 
pour  certaines  choses  que  la  communauté  ne  prend  pas  à  sa 
charge.  Pour  tout  concilier  il  pourrait  avoir  deuxcents  messes  par 
an,  dont  cent  seraient  fournies  par  l'église  paroissiale  de  S.  Marc 
et  les  cent  autres  par  l'église  du  S.  Sauveur;  ces  églises  possèdent 
wn  excédant  de  messes  qui  oblige  d'appeler  des  étrangers. 
Le  recourant  implore  l'autorisation  de  célébrer  dans  son  église  les 

messes  attachées  à  d'autres  églises  et  à  des  autels  déterminés. 

La  S.  Congrégation  refuse.  Rome,  1='  septembre  18 i6. 

(1821).  Bénédictins  de  Solesmes.  Perpétuité  de  l'abbé.  La  S.  Con- 
grégation notifie  i  Mgr  l'évèque  du  Mans  qu'elle  se  réserve  la 
question  relative  à  l'installation  de  l'abbé  pour  la  vie.  Rome 
23  septembre  1846.  ' 

(1822).  Cannes  de  Naples.  Visiteurs.  Le  gouvernement  napolitain, 
par  la  manie  de  s'occuper  des  communautés  religieuses,  paraly- 
sait l'action  des  supérieurs  et  donnait  lieu  à  de  graves  désordres 
La  S.  Congrégation  des  Evéques  et  Réguliers  écrit  au  cardinal- 
archevêque  de  Naples  :  «  La  lettre  de  V.  E.  du  20  août  dernier  a  fait 
connaître  les  désordres  qui  régnent  généralement  dans  les  cou- 
vents de   Carraes  déchaussés  de  la   province  de  Naples.   Comme 


mento,  che  per6  V.  E.  in  ispecie  non  accennava.  Gliiamato 
perlanto  il  religiosoche  faceva  le  veci  del  superiore  générale, 
seconde)  i  suoi  desiderii  gli  fu  fatio  conoscere  la  nécessita  di 
provvodere,  ne  gli  poteva  occultare  che  le  premure  venivano 
(la  V.  M.  mentre  egli  aveva  in  miino  la  lettera  da  le!  diictla  al 
P.  générale.  Si  cotiobbo  perlanto  che  già  cra  stalo  doputato 
in  visitatore  di  quella  provincia  il  P.  Eliseo,  persona  che  si 
siipponeva  acceltissima  all'E.  V.  e  che  solo  si  aveva  ad  otte- 
ncre  il  régie  excqualur  per  la  esecuzione.  Per  tali  riflessi  e 
nella  fiducia  che  Sua  Maestà  non  avrebbe  impedito  la  visita,. 
unico  mczzo  da  provvedere  ai  mali,  cui  egli  desiderava  si 
rimediasse,  si  cccitô  V.  E.  ad  inleri)orsi  presso  S.  M.  per  la 
esecuzinne  délia  visita  medesima.  Sonogiuntcquindi  inaspet- 
tate  le  posteriori  lagnanze,  ma  conosciuto  che  non  si  pu6 
sperare  che  abbia  clfctti  la  visita  nella  persona  del  P.  Eliseo, 
si  è  commesso  al  P.  générale  di  deputare  il  P.  Giuseppe  Maria 
del  Guore  di  Gesù  procuratorc  générale  colla  facoltà  al  mede- 
simo  anche  di  trasfcrire  i  religiosi.  Il  nuovo  religioso  eslraneo 
alla  provincia  e  al  regno  di  Napoli,  essendo  persona  e  proba 
e  di  esperienza,  potrebbe  rimediarc  ai  disordini  ;  ma  finchô  la 
potestà  laica  si  vorrà  immischiare  nelle  cose  dei  religiosi,  ed 
impedirà  od  iutralcerà  ai  superioii  maggiori  di  esercilare  libe- 
ramente  la  loro  autorità,  poco  di  beae  si  potrà  sperare.  Ella 
perô  nel  caso  présente  potrà  coadjuvare  il  nuovo  visitatore, 
specialmente  col  fare  rimuovere  gii  ostacoli  che  potrebbe 
inconlrare  per  parte  del  governo,  e  perciô  la  S.  Gongrega- 
zione a  lei  lo  raccomanda.  Tanto  le  dovea  significare,  e  le 
bacio  le  mani. 

l'iomse,  28  septembris  1846. 

1823.  Super  administratione  seculari. 

Fr.  Hyacinthus  Presas  sacerdos  Hispanus  ordinis  capuci- 
norum  commorans  in  dicecesi  Barcinonensi  exponit,  quod  cnm 
a  consobrino  suo  Francisco  Esprin  et  Presas  in  Guaymas 
republica  Mexicana  degente  mandatum  acceperit  ut  de  rébus 
suis  curam  habeat  ejusque  jura  et  actiones  defendat,  et  cum 
negotiis  secularibus  implicari  a  régula  suaî  professionis  reli- 
giosaî  omnino  prohibitum  sit,  S.  V.  humiUime  deprecalur  ut 
dignetur  cum  oratore  dispensare,  stantibus  circumstantiis,  ut 
possit  licite  gerere  vices  pradicti  Esprin  et  cujuscumque 
alterius  qui  illius  fidei  aliquod  temporale  commiltere  credal. 

V.E.  avait  déjà  écrit  au  général  sans  avoir  de  résultat,  elle  a  ex- 
primé le  désir  que  la  S.  Congrégation  prît  quelque  mesure  après 
avoir  interpellé  le  général  ou  son  remplaçant.  On  a  donc  appelé 
le  reli"ieux  qui  fait  fonction  de  général.  11  a  fait  savoir  que 
le  P.  Elysée  a  été  nommé  visiteur  de  la  province  et  qu'il  ne  restait 
plus  qu'à  obtenir  Yexequatur  du  gouvernement.  D'après  cela,  et 
dans  la  confiance  que  le  roi  ne  s'opposerait  pas  à  une  visite  qui 
est  le  seul  moyen  d'obvier  aux  désordres  dont  sa  majesté  désire 
elle-même  la  répression,  on  a  engagé  V.E.  à  intervenir  auprès  du 
roi  pour  l'effecluation  de  la  visite.  Cela  posé,  on  ne  s'attendait  pas 
à  recevoir  de  nouvelles  plaintes.  Sachant  maintenant  qu'il  n'y  a 
pas  lieu  d'espérer  que  le  P.  Elysée  fasse  la  visite,  on  a  chargé  le 
cénéral  d'envoyer  P.  Joseph-Marie  du  Cœur  de  Jésus,  procureur 
général,  avec  pouvoir  de  transférer  les  religieux.  Ce  religieux, 
étranger  à  la  province  et  au  royaume  de  ^!aples,  étant  une  per- 
sonne vertueuse  et  expérimentée,  pourrait  obvier  aux  désordres; 
mais,  tant  que  le  pouvoir  séculier  voudra  s'ingérer  dans  les 
affaii'es  des  communautés,  et  empêchera  ou  entravera  le  libre 
exercice  de  l'autorité  des  supérieurs  majeurs,  on  ne  pourra 
rien  attendre  de  bon.  Cependant  votre  éminence  pourra  dana  le 
cas  actuel  aider  le  nouveau  visiteur,  surtout  pour  écarter  les 
obstacles  du  côté  du  gouvernement,  et  la  S.  Congrégation  le  re- 
commande à  votre  éminence.  Rome,  26  septembre  1846.  » 

(182o).  Administration  séculière.  Ma  capucin  espagnol,  demeu- 
rant dans  le  monde  par  suite  de  la  suppression  des  couvents,  est 
autorisé  à  prendre  la  procuration  d'un  cousin  résidant  au 
Mexique,  pour  surveiller  ses  affaires  et  réclamer  ses  droits.  L'induit 
est  accordé  pour  cinq  ans.  Défense  d'aller  personnellement  aux 
foires  et  marchés. 


699 


DECRETS   I.NEDITS 


7Ô0 


Votum  commissarii  apostolici.  Acciirale  p;rpcnsU  circum- 
stântiis  iatra  Hispanise  regniim,  nihil  creditur  obstare  quo- 
minus  dispensatio  oratori  concedatur  ut  ipsemet  siipplicat. 
—  Rom*,  die  ^4  septeir.bris  1816.  —  F.  Firminiis  ab  Alcavez. 

Rescriptum.  Es  audienlia  SSmi  diei  io  sepiembris  484G. 
SSmus  annuit  aibitrio  P.  commissarii  apostolici  etiam  per 
subdelegandum,  pro  simp'.ici  superintendentia  administra- 
tionis  et  simpiici  defensione  juiinm,  ad  proximiim  .juinquen- 
nium  si  tamdiu  extra  claustra  permanserit,  ila  ut  ad  nundinas 
et  mercatus  non  accédât,  uil  per  se  Ipsum  jvat  quod  sacerdo- 
lali  caracteri  discouvetiial. 

Romse.  etc. 

\Sii.   SlTER   MA>TTEM10>E   IS   CATHEDRA. 

Il  P.  Tommaso  Bobone  deU'ordiae  de'  Predicatori,  espone 
essere  da  tre  anni  che  egli  a  nomedel  procuratore  deirordine 
sostiene  la  rattodra  di  teologia  dogmalica  nelia  romana  uni- 
versità.  Se  non  che  in  questi  giorui  il  générale  deU'ordine  si 
èrivolto  segretamente  ad  un  altro  religioso,  invitandolo  a 
cuoprire  quel  posto.  Questa  inattesa  risoluzione  ha  immerso 
nel  più  profondo  dolore  il  supplicante,  il  quale  riflette  che 
nell'essere  destituito,  va  senza  dubbio  incontro  al  ridicolo  ed 
all'infamia.  Niuna  mancanza  da  parte  delloratore  ha  dato 
motivo  a  si  grave  misura  e  al  dette  dullo  stesso  générale  del- 
l'ordine  non  esiste  contre  lui  alcun  ricorso.  Che  se  la  S.  V. 
altri  e  migliori  ragguagli  bramasse  intorno  aU'esponente,  viene 
pregata  udire  il  P.  Buttaoni  maestro  de'SS.  PP.  il  P.  Genis 
commissario  apostolico  de'  leligiosi  Spagnuoli,  il  P.  Cipolletti 
pro-commissario  di  S.  Officio,  ed  il  P.  Alberti  procuratore 
"enerale  deU'ordine,  la  testimonianza  de"  quali  come  è  impar- 
ziale,  coii  spera  che  sarà  a  lui  favorevole. 

Rescriptum.  Ex  audientia  habita  1  octobris  1846.  SSmus 
mandavit  manuteneri  oratorem  in  exercitio  cathedraR. 

Romée,  etc. 

1S25.   SCPEE  CFFICIO   COSYERSORUM. 

Fr.  Vinceiizo  Fiumana,  laico  professe  deU'ordine  di  S.  Do- 
menico,  supplica  per  volerle  concedere  la  grazia  di  sostituire 
ai  Paler  noster  d'obbligo  di  costituzione,  invece  dire  l'ufficio 
della  Madonna,  taie  grazia  l'implora  l'oratore  durante  la  sua 
vita.  La  commutazione  si  desidera  ncn  solo  per  disimpegno 
dell'ufficio  di  sagreslano  o  altre  che  i  suoi  superiori  del  sue 
ordine  puù  stabilirlo,  ma  pur  anco  per  divozione  che  fia  dalla 
tenera  età  dell'oratere,  ebbe  verso  la  Biiia  Vergine. 

[IS2\].  Professeur  de  la  Sapience.  Révocation.  Quoiqu'un  ofOce 
soit  amovible  au  gré  des  supérieurs,  il  y  a  pourtant  lieu  de 
prendre  en  considération  que  la  révocation  attire  toujours 
quelque  déshonneur.  C'est  pourquoi  l'obéissance  ne  s'oppose 
pas  à  ce  qu'un  religieux  fasse  recours  contre  son  supérieur.  Le 
P.  Thomas  Bobone,  dominicain,  fait  depuis  trois  ans  le  cours  de 
théologie  dogmatique  à  l'université  romaine  de  la  Sapience  au 
nom  du  procureur  général.  Ces  jours  derniers  le  général  s'est 
adressé  secrètement  à  un  autre  religieux  pour  l'engager  à  accepter 
le  poste.  Cette  décision  inattendue  a  plongé  le  P.  Bobone  dans 
la  plus  vive  douleur;  car  la  révocation  le  fait  tomber  dans  le 
ridicule  et  le  déshonneur.  Il  n'a  commis  aucune  faute  qui  motive 
une  si  grave  mesure,  et  le  général  reconnaît  qu  il  n'a  reçu  au- 
cune plainte.  Si  votre  Sainteté  désire  de  meilleurs  et  plus 
complets  renseignements  sur  le  recourant,  elle  est  priée  de 
vouloir  bien  entendre  le  P.  Buttaoni,  maître  du  sacré-palais,  le 
P.  Genis,  commissaire  apostolique  des  Espagnols,  le  P.  Cipolletti 
pro-commissaire  du  Saint-Office  et  le  P.  Alberti,  procureur 
général  de  l'institut.  Leur  témoignage  impartial  sera,  on  l'es- 
père, favorable  au  recourant.  Le  Saint-Père  ordonne  de  laisser 
le  P.  Bobone  dans  sa  chaire.  Rome,  l»' octobre  t84G. 

(1825).  Convers,  Office.  Les  convers  récitent  un  certain  nom.bre 
de  Pater,  qui  tiennent  lieu  de  l'office.  Ceux  qui  savent  lire  pré- 
fèrent réciter  le  petit  office.  Les  constitutions  des  Hominicains 
prescrivent  aux  convers  150  Pater  chaque  jour.  «  Le  Fr.  Vincent 
Fiumana,  laïque  profès  de  l'ordre  de  S.  Dominique  demande  la 


Votum  magistri  generalis.  In  esecuzione  de'  venerati  or- 
dini  dell'Emze  loro  reverendissime,  mi  onoro  di  esporre  che 
i  laici  conversi  del  nostro  ordine  sono  tenuti  all'obbligo  di 
recitare  ogni  giorno  l.")0  Pater  nos'.er  in  forza  dellc  nostre 
costiluzioni  e  non  già  di  h'gge  canonica,  pro\eniente  da  urdi- 
zione  della  Chiesa.  Potranno  quindi  l'EE.  LL.  Rme  commutare 
al  supplicante  l'obbligo  de'  Pater  noster  all'ullicio  piccolo 
della  Vergine,  come  si  uh')  con  altri  conversi.  —  Fr.  Viacenzo 
Ajello,  générale  deU'ordine  de'  Predicatori. 

Rescriptum.  S.  Congregatio  reniisit  preces  arbilrio  P.  ma- 
gistri generalis  pro  petita  comumtalione  si  ita  in  Domino 
expedire  judicaverit. 

Romœ,  11  septembris  1846. 

1826.  Super  isipositione  cen.sus. 

I  Dotlrinari  del  coUegio  dell'.Vnnunziata  esistente  nella 
città  e  diocesi  d'ivrea,  nel  fare  acquisto  di  im  t'abbricalo 
fruttifero,  avendo  sborzato  contestualmente  buona  parle  del 
prezzo,  si  obbligarono  di  completare  il  pagamento  délie 
residuali  dieci  mila  lire  dope  un  determinate  lasso  di  tempo. 
Essendo  ora  questo  decorso,  e  non  essendo  in  grade  i  suppli- 
canti  di  soddisfare  taie  lore  obbligazione,  ed  altronde  solleci- 
tati  dal  credilore  al  doverese  sborso,  pregano  la  S.  V.  a 
facoltizzarli  di  creare  un  censé  passive  di  sole  lire  duemila, 
avendo  perciè  ottenuto  del  padre  générale  e  sue  deftiiitorio, 
lusingandosi  di  peter  in  seguito  sborzare  le  rimanenti  lire 
oltemila  cei  sopravanzi  che  sperane  ottenere  dalle  rendite  del 
collegio  medesimo. 

Rescriptum.  S.  Congregatio  remisit  preces  arbilrio  ordinarii, 
constito  de  vera  uecessitate,  pro  petita  impositione  census  in 
summa  lib.  20uO,  minori  quo  fieri  poterit  interusurio,  ad 
effectum  dictam  summam  centextualiter  erogandi  in  causam 
expressam  cum  dependentia  ab  ordinarie,  et  cum  obligatione 
censum  extinguendi  postquam  integrum  debitum  extinctum 
fuerit,  deponendi  annuas  ratas  ad  ejusdem  census  extinctio- 
nem  librarum  2OO0  assignat!. 

Romœ,  il  septembris  1846. 

1827.  Super  exemptioxe  ab  oneribus  civiubus. 

R.  P.  D.  Dklegato  Centcmcellaruji.  —  Essendo  insorta 
questione  tra  il  guardiano  de'  capuccini  di  Tolfa  ed  il  prière 
comunale,  se  il  mesto  che  un  particolare  vendeva  al  cenvento 
dovesse  essere  seggelto  al  vigente  dazie  di  consume,  V.  S. 
con  lettera  proponeva  a  togliere  ogni  abuse  che  potrebbe 
nascere  per  parte  dei  venditori,  di  cenciliare  piuttosto  un 

permission  de  substituer  aux  Pater  noster  prescrits  par  les  cons- 
titutions l'office  de  la  sainte  Vierge.  Il  désire  la  commutation 
pour  mieux  remplir  l'emploi  de  sacristain  ou  tout  autre  que  les 
supérieurs  pourront  lui  confier,  et  aussi  pour  satisfaire  la  dé- 
votion qu'il  a  eue  dès  son  bas  Sge  pour  la  .sainte  Vierge.»  — 
Le  général  fait  savoir  que  ce  sont  les  statuts  de  l'ordre  et  non 
une  loi  canonique  qui  prescrivent  ces  prières.  —  La  S.  Congré- 
gation remet,  la  supplique  au  général  pour  accorder  la  commu- 
tation. 

(182(>)  Doctrinaires.  Emprunt.  Les  doctrinaires  du  collège  de 
l'Annonciation  d'ivrée  sont  autorisés  à  contracter  un  emprunt  de 
deux  raille  livres  dans  le  but  de  solder  l'acquisition  d'une  maison. 
Ils  devront  faire,  sous  la  surveillance  de  l'ordinaire  des  verse- 
ments annuels  pour  éteindre  la  dette.  Rome,  11  septembre  '.846. 

(IS"27).  Capucins.  Exemption  de  toctroi  municipal.  La  S.  Con- 
grégation écrit  au  délégat  de  Civita-Vecchia  :  «  Un  conflit  a  surgi 
entre  le  gardien  des  Capucins  de  la  Tolfa  et  le  prieur  de  la  mu- 
nicipalité, pour  savoir  si  le  moût  qu'un  particulier  vend  an 
couvent  est  passibledu  droit  de  consommation.  Votre  seigneurie, 
dans  le  but  de  prévenir  tout  abus  de  la  part  des  vendeurs,  a 
proposé  de  fixer  une  indemnité  annuelle  que  la  commune  paierait 


701 


DECRETS   INEDITS 


702 


cornpenso  annao  da  paj^arsi  dalla  comune  al  convento  conie 
si  pratica  iii  altri  luoglii,  u  dimandava  se  polesso  dare  opéra 
alla  conciliazione  succilala,  sempre  perô  nei  termini  dell'equo 
e  de!  giiislo.  QncsUi  S.  C.  brncliè  voglia  che  si  ritenga  forma 
la  t'scnzioiie  de'  dazi  concessa  dai  soniini  poiitctici  ai  inciuii- 
canti,  desidura  d'allronde  ad  evilare  ogni  abuso  per  parte  dei 
veiiditori,  clic  si  combini  un  eqiio  e  giuslo  compcnso,  ed 
autorizza  V.  S.  a  procédure  alla  siuletti  conciliazione,  nict- 
tendosi  in  relazione  col  I'.  générale  deU'ordine  de'  capuccini, 
per  determinare  il  coinpenso  che  sarà  convcnuto. 
Koimu,  2.'»  septeaibris  18-iG. 

^828.  Indulti. 

Fr.  Giocondo  da  Pescia  attiial  definitore  de'  Minori  osser- 
vanti  rifonnati  di  S.  Francesco  in  Toscana,  diniorante  nel 
convento  di  S.  Agnese  presso  la  città  di  Monlepulciano, 
diuiandu  unitamente  agli  altri  suoi  confamigliari  discret!, 
la  l'acollà  pel  guardiano  pro  lempore,  di  potere  riteuere 
presso  di  se  e  quindi  fare  spendere  pel  suo  sostituto  le  ele- 
luosine  pecuniarie,  che  lui  a  perverranno  per  titolo  o  di  cele- 
brate  messe  o  di  uflizi  di  prediclie  o  altro.  E  ciô  doinandasi 
per  la  ormai  esperinientata  incuranza,  uegligenza  ed  anche 
infedellà  dei  moderni  sindaci  apostolici  corne  del  loro  at  uale. 
Che,  etc. 

Rescriplum.  S.  Congregatio  respondendum  censuit  :  Non 
conccditur.  Die   13  noveuibris  1846. 

Romai,  etc. 

1829.  Super  electionibïïs. 

Il  pvpposlo  gensralc  de'  Carmelitani  scalzi  délia  congrega- 
zione  d'italia,  essendo  venuto  in  cognizione  essere  stato  da 
Clémente  VllI  di  S.  memoria  ordinato  che  nelle  elezioni  da 
farsi  nei  capitoli  conventuali,  non  debbano  aver  voto  quel 
religiosi  che  non  ebbero  slanza  permanente  nel  convento 
medesimo  per  tre  mesi  avanti  il  giorno  dell'elezione  stessa,  ed 
essere  stata  confermata  la  legge  dalla  S.  C.  de'  VV.  e  RR. 
con  decreto  del  7  febraio  1843.  Esponeva  che  nella  sua 

aux  Capucins,  ainsi  que  cela  se  pratique  ailleurs.  La  S.  Congré- 
gation veut  conserver  Taxemplion  que  les  souverains  pontifes  ont 
accordée  aux  frères  mendiants;  d'autre  part,  pour  couper  court 
à  toute  fraude,  elle  désire  qu'on  fixe  une  indemnité  équitable  et 
juste.  V.  S.  pourra  donc  stipuler  cet  accord,  en  se  mettant  de 
concert  avec  le  général  de  l'ordre.  Rome,  25  septembre  1846. 

(1S2S).  FranHscuins.  Argent.  On  a  vu  précédemment  que  la 
S.  Congrégation  a  plusieurs  fois  refusé  aux  supérieurs  l'autori- 
sation de  garder  l'argent  dans  le  couvent  et  de  le  faire  dépenser 
par  l'intermédiaire  d'un  substitut.  Voici  ce  qu'on  lui  demande  : 
a  Frère  Giocondo  de  Pescia,  actuellement  définiteur  des  Fran- 
ciscains réformés  de  Toscane,  demeurant  dans  le  couvent  de 
Sainte-.\gnès  près  de  Montepulciano,  demande,  de  concert  avec 
les  autres  discrets  du  couvent,  l'autorisation  pour  le  gardien /))-o 
temporc  de  garder  près  de  lui  et  de  faire  ensuite  dépenser  par  son 
substitut  les  aumônes  pécuniaires  qui  lui  parviendront  pour  des 
messes  ou  pour  des  prédications,  et  autres  titres.  L'inertie,  la 
négligence  et  môme  l'infidélité  des  syndics  apostoliques  actuels 
oblige  de  présenter  cette  demande.  »  La  S.  Congrégation  refuse. 
Rome,  15  novembre  1846. 

(18'9).  Carmes.  Ekclions.  Le  générai  des  Carmes  décliaussés  de 
la  congrégation  d'Italie  représente  qu'il  a  eu  récemment  con- 
naissance d'un  décret  de  Clément  \  111  qui  défend  de  laisser  voter 
au  chapitre  conventuel  les  religieux  qui  ne  résident  pas  dans  ce 
couvent  depuis  trois  mois.  La  S.  Congrégation  a  confirmé  ce  décret 
le  7  février  1843.  Au  lieu  d'observer  ce  décret,  les  Carmes  s'en  sont 
tenus  aux  statuts  approuvés  par  Urbain  Mil  le  22  mars  1631. 
Aujourd'hui  la  convocation  des  chapitres  provinciaux  étant  im- 
minente, le  général  demande  la  revalidation  de  toutes  les  élections 
qui  ont  été  laites  parles  chapitres  conventuels.  La  S.  Congrégation 
déclare  que  les  religieux  carmes  doivent  prendre  part  au  chapitre 
conventuel  quoiqu'ils  résident  dans  le  couvent  depuis  moins  de 
trois  mois. 


congro;;azii)ne  non  clegt-naosi  in  alcuni  convcnti  il  co-i  detlo 
socio  (la  aver  snllragio  nel  capitolo  provinciale,  i  padri  di 
voce  attiva  che  sono  di  famiglia  in  alcune  piccole  communità, 
venisscro  destinali  a  conventuali  in  altra  casa  dove  si  recavano 
a  tempo  opportuno  per  votare  soltanto  nella  elezione  del  socio 
medesimo,  per  il  che  fissatosi  dopo  il  capitolo  provinciale  la 
famiglia  de'  rispettivi  conventi,  si  portavano  al  loro  destino  i 
sacerdoti  forniti  di  voce  attiva,  e  votavano  per  la  elezione  de' 
cosi  detti  discrcti  ed  esaniinatori,  sebbcne  non  fossero  stati 
tre  mesi  in  quel  convento.  La  quai  pratica  asseriva  esser  ap- 
poggiata  aile  costituzioni  deU'ordine  approvate  da  UrbanoVlU 
di  S.  momoria  li  22  marzo  1031,  e  mai  alterate  malgrado  le 
citate  disposizioni  di  Clémente  Vili,  e  successive  délia  S.  Con- 
gregazione. 

Il  nominato  P.  preposto  esponeva  ancora,  che  per  essere 
prossinia  l'apertura  de'  capitoli  provincial!,  erano  già  stati 
eletti  nelle  provincie  i  rispettivi  socii,  per  cui  supplicava  per 
un'ampla  sanaloria  ai  socii  già  eletti,  perché  potessero  legit- 
timamunte  votare  nei  capitoli  provinciali,  e  l'EË.  KR.  accor- 
darono  la  sanatoria  per  le  già  eseguile  elezioni  ;  ma  il  ridetto 
P.  preposto,  ad  ovviare  a  qualunque  dubbio  di  nullità  per 
ravvenirc,  faceva  islanza  perché  si  emettesse  una  dichiara- 
zione  suUe  pontificie  disposizioni,  e  siccome  taie  istanza  ha 
formato  l'oggetto  di  una  consultazione,  nella  quale  venne 
proposto  il  segucnte  dubbio  : 

An  atlentis  disposilionibus  constilutionum  et  praxi  antiqua 
congregationis,  collocati  de  familia  in  cœnobiis  Carmelitarum 
discalcealorum  Italiai,  sive  ad  illam  taraquam  conventuales 
tempore  electionis  socii,  seu  alterius  cujnscumque  electionis 
convenientes,  possint  habere  vocem  in  quocumque  capitulo, 
etiamsi  per  très  menses  immédiate  proximos  ibidem  non  per- 
manserint?  s  a  cui  l'EE.  LL.  nella  superiorità  de'  loro  lumi 
emisero  l'analoga  decisione,  cosi  il  P.  preposto  supplica  con 
ogni  ossequio  l'E.  V.  aftinchè  si  degnino  accordargliene  la 
spedizione,  perché  la  decisione  medesima  possa  avère  il  pieno 
suo  etïetlo  e  giovarsene  per  l'avvenire. 

Rescriplum.  S.  Congregatio  respondendum  censuit  :  Affir- 
mative  facto  verbo  cum  SSino.  Et  facta  relalione,  Sanctitas 
Sua  bénigne  adprobavit. 

Romee,  etc. 

1830.  Super  eleemosynis. 

Fra  Giocondo  da  Pescia,  attual  definitore  de' Minori  rifor- 
mati  di  S.  Francesco  dimorante  nel  convento  di  S.  Agnese 
presso  la  città  di  Montepulciano  in  Toscana,  domanda  pel  suo 
attual  guardiano  che  il  cercatore  pro  tempore  délia  sudetta 
città  possa  da  se  ricevere  anche  elemosine  pecuniarie,  per 
poi  converlirle  od  in  pane  od  in  cera  od  in  altra  specie,  di 
cui  a  suo  tempo  va  quesluando. 

Volum  procuratoris  gcneraiis.  Oratoris  precibus  indulgen- 
dum  fore  arbitrer,  hisce  appositis  conditionibus:  1.  Ut  quaestor 
non  quscritet  eleemosynam  a  benefactoribus  nisi  in  propria 
specie  ;  et  si  spontanée  et  libère  loco  vel  panis,  vel  ceraî,  vel 

(1830)  Permission  de  quêter  l'argent.  Les  quêteurs  doivent  de- 
mander les  denrées  naturelles,  pain,  cire,  et  autres.  Si  les  bien- 
faiteurs offrent  spontanément  de  l'argent,  les  quêteurs  sont  au- 
torisés à  l'accepter,  mais  on  doit  le  remettre  immédiatement  au 
syndic  ou  à  son  substitut.  «  Frère  Giocondo  de  Pescia,  actuelle- 
ment définiteur  des  Franciscains  réformés  de  Toscane,  demeurant 
dans  le  couvent  do  Sainte-Agnès  près  de  Montepulciano,  demande 
pour  le  gardien  que  le  frère  quêteur  pro  tempore  puisse  recevoir 
directement  les  aumônes  pécuniaires  pour  acheter  du  pain,  de 
la  cire  et  les  autres  denrées  qu'il  va  quêter.  La  S.  Congrégation 
accorde  l'induit  pour  cinq  ans,  à  condition  que  le  quêteur  ne 
demande  pas  de  l'argent,  mais  seulement  les  denrées  en  natiu'e 
Rome,  18  décembre  1846. 


703 


DECRETS   INEDITS 


704 


vini,  etc.  elargiatur  benefactor  obulum,  possit  quaestor  pro- 
fessus  illud  recipere.  2.  Ut  eleeruosynœ  pecuniari;e  hoc  modo 
et  sensu  coUecla?  slatim  syiidico  aposlolico  vel  hujus  substi- 
tuto  iradantur,  ut  per  bunc  et  non  per  fratreiu  protessum,  ad 
menteni  dantis  pro  iratrum  necessilate  impcndanlur.  llis 
adjeclis  condiiionibus,  minus  ki'ditur  ilbid  magnum  et  prœci- 
puum  fratrum  minorum  pntceptum  ut  nullo  modo  denarios 
vel  pecuuiam  recipiant.  Et  haec  lîesionis  minoritas  indulgentia 
apostobca  sanatur. 

Datum  ex  conventu  S.  Francisci  ad  Ripam  Tiberis  die  28 
novembris  184G.  Fr.  Venantius  a  Celano,  procuiator  generalis 
ordmis  Minorum  observantium  refoimatorum. 

Rescriplum.  Ex  audientia  SSmi  die  18  decembris  18it3. 
SS:nus  annuit  arbitrio  P.  ministri  generalis  pro  petilo  indulto 
ad  quinquenuium,  ea  tamen  conditione  ut  pecunia  non  peta- 
lur,  sed  res  in  propria  specie,  sed  pecunia  ipsa  a  sponte  offe- 
rentibusrecipi  possit  eaque  stalim  tradatur  syndico  apostolico 
vel  ejus  subàtitulo  ad  effectum  erogandi  in  nécessitâtes  reli- 
giosorum  conventus.  Ceterum  apostolicum  indultumadremo- 
vendum  scandalum  satis  evulgetur.  Contrariis  quibuscumque 
non  obstaniibus. 

Romae,  etc. 

1831.    CARTHUilANORCM. 


io  megiio  dire!  capricciosa  voglia,  ne  avanzô  supplica  al  mio 
antecessore  Rmo  P.  maestro  Ancarani,  dal  quale  oltenne 
invece  di  cssere  ammcsso  alla  partecipazioue  de'  boni  spiri- 
luali  dell'ordine.  Non  ne  rimase  perô  contento,  ed  cletto  che 
io  fui  générale  dell'ordine,  rivolse  a  me  forti  e  replicate 
istanze  affincliè  l'accettassi  c  le  destinassi  in  uno  de'  nostri 
conventi.  In  vista  délia  sua  imperfezione,  mi  fu  forza  rispon- 
dergli  clie  ciô  non  conveniva,  ma  che  per  appagare  in  parte 
il  suo  desiderio,  ordinava  che  fosse  ascrilto  al  nostro  terz'or- 
dine  corne  Io  fu  di  fatti.  Non  per  questo  desisteva  dal  replicar 
nuove  suppliche  pel  suo  primiero  divisamento,  cui  rispon- 
dendo  con  dolcezza  e  carità  li  faceva  rifletlere  che  Dio  non  Io 
chiamava  ad  uno  stato  ove  egli  pel  difetto  deU'udito  e  délia 
parola  non  eragli  possibile  l'osservanza  délie  primarie  obbli- 
gazioni  ;  che  perciù  si  contentasse  di  appartenere  aU'ordine 
in  qualità  di  terziario,  e  che  ciô  essendo  quel  più  che  conce- 
dergli  poteva,  si  astenesse  per  l'avvenire  di  più  insislere  su 
tal  proposito.  Ciô  nondimeno  prosegui  ad  inviarmi  lettere 
senipre  del  medesimo  tenore,  aile  quali  credei  di  non  rispon- 
dere.  Questo  è  quantosi  passù  tra  me  cd  il  supplicante  sordo- 
nuito.  Ora  si  rivolge  a  V.  S.  per  giungere  a  quanto  non  valse 
colla  S.  M.  di  Giegorio  XVI.  Ma  con  quai  cuore  potrei  caricar 
l'ordine  di  un  individuo,  dal  quale  la  religione  niun  servizio 
puô  attendersi,  neppure  quel  minimo  di  servir  la  messa  ? 


Fr.  Brunone  Lempfrit  sacerdote  professo  nella  reale  Cer- 
tosa  di  Torino,  espone  alia  S.  V.  che  nutrendo  da  molti  anni 
gran  desiderio  di  dedicarsi  alla  conversione  de'  poverl  sel- 
vaggi,  non  potendo  ciô  etfettuare  tinchè  trovasi  nell'ordine 
che  egli  ha  professaio,  supplica devotamente  onde  accordargii 
la  perpétua  secolarizzazione  per  poter  quindi  passare  alla 
congregazione  degli  oblati  di  Maria  Imniacolata  istituita  in 
Marsiglia  a  questo  scopo. 

Rescriplum.  Ex  audientia  SSmi  die  4  decembris  1846. 
SSmus  annuit  arbitrio  ordinarii  Massilien  pro  facuUate  perpe- 
tuo  discedendi  ab  ordine  Carthusiano  ad  efiectum  ingrediendi 
servatis  servandis  congregationem  pra?fatorum  oblatorum,  ut 
missionibus  vacare  possit,  servatis  substantialibus  et  duni- 
modo  provis'.is  sit  de  sutlicienti  patrimonio,  quatenus  presby- 
leri  ejusdem  congregationis  de  legitimo  patrimonio  se  provi- 
dere  debeant.  Contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

1832.  Super  admissioxe  scrdi-mlti 

11  générale  de'  Domenicani  ricevendo  con  profoadissima 
venerazione  gli  ordini  délia  S.  V.  si  dàl'onore  di  sottomettere 
aU'a'lo  vostro  giudizio  i  motivi  che  Io  determinarono  a  non 
ricevere  in  qualità  di  religioso  professo  il  supplicante  sordo- 
muto  Luigi  Maria  Fontana.  Questi  all'intento  di  vestire  e  pro- 
fessare  il  nostro  isiituto  che  chiamava  sua  vocazione,  ma  che 

(I831j.  Chartreux.  Conversion  des  sauvages.  Dom  Bruno,  profès 
de  la  ciiarlreu.se  de  Turin,  désire  depuis  bien  des  années  se  con- 
sacrer à  la  conversion  des  sau\  âges.  Ne  pouvant  remplir  ce  dessein 
en  demeurant  dans  l'instilut  qu'il  a  professé,  il  demande  la  sécu- 
larisation perpétuelle,  pour  entrer  dans  la  congrégation  des  Oblats 
de  .Marseille.  —  La  permission  est  accordée,  au  gré  de  l'évoque  de 
Marseille.  Cependant  Dom  bruno  devra  garder  l'essentiel  de  ses 
vœux  solennels  et  se  procurer  un  patrimoine  coniuie  titre  d'ordi- 
nation, supposé  que  les  Oblats  de  Marseille  soient  tenus  d'avoir  ce 
titre.  Home,  i  décembre  lS4ti. 

(1S3"2).  Sourd-muet.  Demande  pour  entrer  chez  les  Dominicains. 
Opposition  du  f/énéral.  Le  dossier  comprend  trois  pièces  .  1.  Lettre 
du  cardinal  Gizzi,  secrétaire  d'Etat  au  cardinal  préfet  de  la 
S.  Congrégation  des  Evoques  et  Réguliers.  2.  informations  adres- 
sées par  le  généial  des  Dominicains  à  la  S.  Congrégation.  3.  Ré- 
ponse du  cardinal  préfet  de  la  S.  Congrégation  au  cardinal 
Gizzi.  Voici  la  lettre  du  cardinal  Gizzi  :  <'  Quirinal,  2  octobre  i8i(j. 
Au  mois    de    février  LSll,    un   nommé  Louis-Marie  Fontana, 


sourd-muet,  demanda  et  obtint  de  Grégoire  XVI  l'autorisation 
d'entrer  dans  l'ordre  des  Dominicains;  par  dépêche  du  ï  mars  1841, 
la  secrétairerie  d'Etat  notifia  au  général  que  le  Saint-Père  lui 
conférait  tous  les  pouvoirs  pour  recevoir  le  recourant  en  qualité 
d'oblal  et  sans  profession  religieuse.  Depuis  lors  Fontana  a  fait 
plusieurs  instances,  et  dernièrement  il  en  a  adressé  une  autre  au 
Saint-Père.  Sa  Sainteté  a  bien  voulu  donner  l'ordre  de  renvoyer 
la  demande  à  votre  Eminence,  afin  qu'il  lui  en  soit  spécialement 
référé.  Le  cardinal  secrétaire  d'Etat  soussigné  s'empresse  de 
remplir  l'ordre  pontifical  et  prie  votre  eminence  de  lui  rommu- 
niquer  en  temps  opportun  la  décision  du  Saint-Père.  Le  cardinal 
Oizzi.  —  La  S.  Congrégation  consulte  le  général  des  Dominicains, 
lequel  répond  :  <i  Le  général  des  Dominicains  reçoit  avec  le  plus 
profond  respect  les  ordres  de  votre  Eminence,  et  a  l'honneur  de 
soumettre  à  sa  haute  appréciation  les  motifs  qui  l'ont  déterminé 
à  ne  pas  recevoir  en  qualité  de  profès  le  sourd-muet  Louis-Marie 
Fontana.  Voulant  suivre  ce  qu'il  appelait  sa  vocation  et  que  je 
regarde  comme  un  pur  caprice,  Fontana  en  fit  la  demande  à  mon 
prédécesseur,  le  P.  Ancarani.  Celui-ci  accorda  simplement  la 
participation  des  biens  spirituels  de  l'ordre.  Fontana  ne  fut  pas 
content.  Dès  que  je  fus  nommé  général,  il  me  conjura  instamment 
et  à  plusieurs  reprises  de  le  recevoir  dans  un  de  nos  couvents.  Je 
ne  pus  y  consentir  à  cause  du  surdo-mutisme;  voulant  toutefois 
le  contenter  de  quelque  manière,  je  le  fis  inscrire  dans  le  tiers- 
ordre.  11  n'insista  pas  moins  pour  l'accomplissement  de  son  des- 
sein, .le  lui  représentai  avec  douceur  et  charité  que  Dieu  ne 
l'appelait  pas  à  un  état  où  le  manque  de  l'ouïe  et  de  la  parole 
rendait  impossible  l'accomplissement  des  principales  obligations, 
et  qu'il  devrait  se  contenter  d'appartenir  à  l'ordre  en  qualité  de 
tertiaire.  Comme  c'est  tout  ce  que  je  pouvais  accorder,  je  le  priai 
de  ne  pas  insister.  Malgré  cela,  il  continua  de  m'accabler  de 
lettres  ;  je  ne  crus  pas  devoir  répondre.  Voilà  ce  qui  s'est  passé 
entre  moi  et  Fontana.  Maintenant  il  recourt  à  votre  Sainteté  pour 
obtenir  ce  qu'il  n'a  pu  avoir  sous  Grégoire  XVI,  de  saine  méuîoire. 
Mais  puis-je  en  conscience  charger  l'ordre  d'un  sujet  qui  ne  peut 
rendre  aucun  service,  ni  même  celui  (bien  modique)  de  servir  la 
messe?  L'obstination  insurmontable  qu'il  a  montrée  dénote  une 
volonté  entièrement  opposée  à  l'esprit  qui  doit  animer  un  reli- 
gieux, qui  doit  dans  la  profession  renoncer  à  son  propre  jugement. 
Des  cens  privés  d'un  sens  qui  est  la  cinquième  partie  de  l'huma- 
nité,"sont  naturellement  inquiets,  turbulents,  extrêmement  atta- 
chés' à  leurs  idées;  ils  troublent  par  conséquent  la  paix  de  leurs 
collègues.  Personne  n'aimerait  assurément  de  vivre  avec  un 
sourd-muet.  Les  communautés  n'en  voulant  pas,  aucun  supé- 
rieur ne  le  prendrait,  et  plusieurs  l'ont  clairement  notifié.  Voilà 
les  motifs  qui  m'empêchèrent  de  recevoir  Fontana  dans  notre 
institut.  Je  les  soumets  au  jugement  supérieur  de  votre  Sainteté, 
et  je  suis  disposé  à  recevoir  avec  soumission,  respect  et  véné- 
ration, tout  ce  que  votre  Sainteté  voudra  décider.  Fr.  Vincent 
Ajello,' général  de  l'ordre  des  Prêcheurs.  »  -  Enfin,  la  décision 


705 


DECRETS    INEDITS 


706 


Oltreciû  l'indefessa  sua  insislenza  non  vinta  tla  tanle  décisive 
ripulse,  dimostra  nel  sup[)licuiUu  una  volontà  iniVangibilc 
de!  lulto  opposta  allô  spirito  clie  dee  aniniai-c  il  clausliale, 
spoyliaiidosi  nella  santa  piofessione  del  piopiio  voleie.  Per- 
sorie  (ali  cui  inaiica  un  organo  dul  sentliiicnto  che  è  la  quinla 
parte  dell'umanità,  sono  per  difelto  di  lor  iiatura  inquiète, 
moleste,  tenaci  délie  loioopiuioiii,  e  turbano  perciô  la  quiète 
di  quelli  Ira'  quali  vivono  ;  e  niua  per  certo  si  augurerebbe 
di  aver  eoinpagno  un  sordo-niuto,  e  niolto  nieno  puô  gradirlo 
un  superiore  che  per  dargli  un  coUocaniento  incontrerebbe 
forti  opposizioni  nei  conventi  a  riceverlo,  corne  già  mi  fecero 
conoscere  di  non  volerlo.  Questi,  S.  P.  sono  i  niotivi  che  mi 
alienaror.o  dal  ricevere  dirordine  il  supplicante  sordo-nuito, 
i  quali  soltopongo  all'a  to  giudizio  di  V.  S.  disposto  a  ricevere 
cou  souunissione  rispetto  e  venorazioue  quanto  le  placera  di 
ordinarmi.  —  Fr.  Vincenzo  Ajello,  générale  deU'ordine  de' 
Predicalori. 

Epislola  Emi  cardinalis  stalus.  Dalle  stanze  del  Quiriiiale, 
2  ottobre  ^846.  Fin  dal  febbraio  del  1841,  im  tal  Luigi  Maria 
Fontana,  sordo-muto,  implorô  ed  ottenne  dalla  S.  memoria 
di  Gregorio  XVI  la  necessaria  dispensa  ond'essere  ainmcsso 
nell'ordine  Domenicano,  e  questa  segreteria  di  stato  con 
dispaccio  del  giorno  4  mario  dello  stesso  anno,  pai'lecipô  al 
R.  V.  miestro  générale  de'  Predicatori  che  il  S.  P.  gli  confe- 
riva  lutte  le  facoltà,  onde  l'infelice  supplicante  potesse  essere 
ricevuto  nel  sudelto  ordine  in  qualità  perô  di  obiato  e  senza 
professione  religiosa.  Dopo  quel  tempo  ha  rinnovato  il  Fontana 
varie  istanze,  ed  una  recenlissima  ne  ha  rassegnata  alla  S.  di 
N.  S.  allô  stesso  etletlo,  Essendosi  pertanto  degnata  la  San- 
tità  Sua  di  ordinare  che  sia  riniessa  la  detta  istanza  all'Emza  V. 
onde  le  ne  sia  falta  apposita  relazione,  lo  scrivente  cardinale 
segretario  di  stato  si  afïretta  di  eseguire  il  pontificio  comando 
e  pregandola  a  volergli  comnmnicare  a  suo  tempo  il  défini- 
tive oracolo  che  dalla  stessa  Santità  Sua  verra  emesso  in 
proposito.  —  P.  Gard.  Gizzi  al  Gard.  prei.  délia  S.  G.  de' 
VV.  e  RR. 

Responsum  S.  Congregationis.  Gon  dispaccio  del  2  del 
primo  passato  ottobre  si  compiaceva  V.  E.  di  trasraeitere  una 
supplica  di  un  tal  Maria  Fontana,  sordo-mnto,  il  quale  insis- 
teva  per  essere  ammesso  nell'ordine  Domenicano  nella  quahtà 
di  obiato  in  seguilo  dell'abilitazione  a  laie  effetto  oltenuta 
dalla  S.  M.  di  Gregorio  XVI.  Il  sottoscritto  Gard,  pretetto 
délia  S.  G.  de'  VV.  e  RR.  ha  credulo  necessario  interpellare 
suU'oggetto  il  P.  maestro  générale  deU'ordine,  il  quale  ha 
risposto  che  non  poteva  gravare  la  sua  religione  di  un  indi- 
viduo  da  cui  non  poteva  avère  servigio  alcuno,  tanto  più  che 
le  persone  cui  manca  tal  senlimento,  sono  di  natura  loro 
inquiète,  molesle,  tenaci  délia  loro  opinione,  e  perciô  lurbe- 
rebbero  la  pace  e  la  tranquillità  délia  communità  religiosa, 
che  infine  non  si  troverebbe  convento  che  lo  volesse  ricevere. 
Fatta  relazione  alla  S.  di  N.  S.  di  quanto  aveva  esposto  il 
P.  maestro  générale.  Sua  Santità  ha  ordinalo  che  la  posizione 
si  ponesse  agli  atti. 

Romae,  16  decembris  1846. 


fut  annoncée  au  cardinal  Gizzi  par  une  dépêche  du  cardinal  préfet 
de  la  S.  Congrégation:  «  Le  soussigné  a  cru  nécessaire  de  consulter 
le  général  des  Dominicains  au  sujet  de  la  supplique  de  Fontana, 
qui  veut  entrer  dans  cet  institut  en  qualité  d'oblat.  Le  général  a 
répondu  qu'il  ne  pouvait  charger  l'institut  d'un  sujet  qui  ne  peut 
rendre  aucun  service;  que  d'ailleurs  les  gens  privés  de  la  parole 
sont  naturellement  inquiets,  turbulents,  tenaces,  et  pourraient 
troubler  la  paix  et  la  tranquillité  des  communautés,  et  que  nul 
couvent  ne  voudrait  le  recevoir.  On  en  a  référé  au  Saint-Père, 
qui  a  ordonné  de  mettre  le  dossier  aux  archives.  Rome,  16  dé- 
xenibre  1846.  » 


1833.  Super  visitatione  apostolica  in  uelvetia. 

SS.  D.  N.  Plus  papa  IX  consulere  cupiens  disciplinae  ac 
regulari  observanliai  conventuum  ordinis  S.  Augustini  et 
Minorum  conventualium  S.  Francisci  qui  Friburgi  in  Helvetia 
reperiinitur,  ob  spéciales  eorumdem  conventuum  ciscums- 
tanlias  praisentis  decreti  tenore  in  illorum  apostolicum  visila- 
torem  députât  ad  nutum  S.  Sedis  Rnmm  Stephanuni  Marilley 
episcojium  Lausanen  cum  facultalibus  necessariis  et  oppor- 
tunis,  ita  lamen  ut  episcopus  visilator  apostolicus  relationem 
et  acta  visitationis  ad  hanc  S.  G.  EE.  et  RR.  transmittere 
teneatur,  ut  quidquid  in  Domino  expedire  visum  fuerit,  de- 
cerni  posait.  Gontrariis  quibuscumquc  non  obstantibus. 

Dalum  Romœ,  9  februarii  1847. 

183  f.  Decretum  circa  trappenses. 

Licet  monachi  Trappenses  jam  a  s;eculo  xii,  strictiorem 
Gislercicnsium  regulam  profiterentur,  tamen  cum  ingruen- 
tibus  hellis  e  monasterio  egredi  coacti  fuerint,  eorum  fervor 
in  sa^culo  ita  remissus  fuit,  ut  deinceps  âd  claustra  regressi 
laxiorem  disciplinam  prosequerentur.  Sed  post  plures  illorum 
vicissitudines  tandem  saeculo  xvn  Joannes  Armand\is  Bou- 
thilierabbas  nionasterii  de  Trappa  nuncupati,  monasticam  in 
eo  disciplinam  prout  temporeS.  Bernardi  in  monasterio  Glarae- 
Vallis  servabatur,  stabilivit,  ut  monachi  in  Dei  servitio,  et 
aniiqua  nionaslici  institut!  observantia,  ferventiores  évadèrent; 
et  ad  hujusmodi  reformationem,  quam  apostolica  Sedes  laude 
dignam  declaraverat,  constabiliendam  suas  constituliones 
concinnavit.  Veruni  plurimos  post  annos  monachus  Augusti- 
cus  de  l'Estranges  e  Gallia  confugiens  ob  perturbationes  anno 
1793  excitatas,  una  cum  viginti  quatuor  sociis  confugit  apud 
Vallem  Sanctam  in  dilione  Friburgcnsi,  ibique  rigidiorem 
reformationem  invexit,  suasque  pariter  constituliones  adjun- 
xil,  quce  tamen  apostolicœ  Sedis  placilo  ratœ  minime  fuerunt. 
Hinc  exortœ  sunt  duœ  observantiae,  quarum  unaquseque  sua 
monasteria  habebat,  suisque  snperioribus  regebatur.  Sed 
deinceps  nonnullis  visum  est  utrique  observantiasprofuturum, 
si  in  unam  erigerentur  congregationem,  ac  unius  superioris 
reginiini  subjicerentur,  ut  hujusmodi  nexu  melius  consistè- 
rent, et  facilius  dilatari  augerique  possent.  Quapropter  sup- 
plices preces  ad  apostolicam  Sedem  datae  fuerunt  ad  unicœ 

(1833).  Suisse.  Auguslins  et  Conventuels  de  Fribourg.  Mgr  Ma- 
rilley, évêque  de  Lausanne,  est  nommé  visiteur  apostolique  des 
Augustins  et  des  Conventuels  établis  dans  la  ville  de  Fribourg.  Le 
visiteur  devra  adresser  à  la  S.  Congrégation  des  Evéques  et  Ré- 
guliers la  relation  et  le  procùs-verbal  de  la  visite.  Rome,  9  fé- 
vrier 1847. 

(1834).  Trappistes  de  France.  Séparation  des  deux  observances. 
Réunies  en  1834,  les  deux  observances,  la  première  suivant  les 
statuts  de  l'abbé  de  Rancé,  la  seconde  gardant  les  statuts  primitifs 
de  Citeaux,  avaient  un  seul  et  même  chapitre  et  dépendaient  d'un 
seul  et  même  vicaire  général  élu  à  la  majorit*  des  voix  pour 
cinq  ans.  L'expérience  ayant  constaté  l'utilité  de  séparer  les  deux 
observances,  le  présent  décret  règle  les  détails.  Dans  l'observance 
moderne  (celle  qui  a  les  statuts  primitifs  de  Citeaux)  l'abbé  de 
monastère  de  la  Trappe  remplira  les  fonctions  de  vicaire-général. 
La  question  de  perpétuité  est  réservée.  Le  travail  manuel  sera  de 
six  heures  par  jour  en  été  et  de  quatre  heures  et  demie  le  reste 
de  l'année  ;  les  supérieurs  pourront  limiter  ce  travail.  Les  évéques 
continueront  d'être  délégués  apostoliques  par  rapport  aux  Trap- 
pistes de  France.  Les  Trappistines  font  partie  de  ces  congrégations, 
sans  être  exemptes  des  ordinaires.  Un  ou  deux  moines  auront  la 
direction  spirituelle  des  religieuses.  Ils  seront  désignés  et  ap- 
prouvés par  les  évéques,  qui  pourront  envoyer  des  prêtres  étran- 
gers, même  séculiers,  en  qualité  de  confesseurs  extraordinaires. 
Rome,  25  février  1847. 


17' 


FEIIR 


45 


707 


DECRETS   INEDITS 


im 


congregalionis  institutionem  sub  certis  legibus  impetrandam  ; 
et  monachi  reformationi»  Vallis  Sanclae  proûtebautur  se  a 
constitutionibiisabbaiis  de  TEstranges  recessuros,  et  regiilam 
S.  BeneJicii  uaice  servaluros.  Cuin  igitiir  raliones  px  unitate 
regimiuis  iustituendi  dosumptie  non  parvi  moiueuli  viderentur. 
atque  eseuipla  liujusce  unionis,  in  aliis  etiaiu  regulatibus  or- 
diiiibus  picfisto  essenl,  uniu  utriusqiie  observantiie  experientia 
duce  profeclo  probanda  erat.  Ilinc  auclorantesuinnio  pontilîce 
ab  bac  S.  C.  EE.  et  KK.  latum  est  decretiiiu  die  3  octobris 
1834,  qiio  monasteria  oainia  Trappensiuiu  iu  Gallia  ia  unain 
congregatioiiem  coustituebantur. 

Hoc  auteiu  decreio  esecutioui  demandato,  quœstio  de  qiia- 
litate  et  natiira  votoruui  exorta  est,  qua  sedulo  perpensa 
Gregorius  XYl  sa.  nie.  edixit  vota  Trappensium,  qute  a  die 
1  inensis  marlii  183",  iniposteruiii  iotra  fines  Galliarum  legui 
emilterenlur,  tainquain  simplicia  habenda  esse  donec  aliter 
a  Sede  apostolica  statuatur.  Ad  vota  vero  antea  emijsa  qiiod 
attinebal,  gravi<simts  dncius  riitionibus  abstinendiini  censuit 
a  quocunique  jiidicio  circa  eadem  proferendo. 

Rébus  omnibus  ita  compositis,  nil  aliud  decernendum  plane 
videbatur.  Sed  cuni  décréta  aposiolicœ  Sedis  non  secunduui 
eorura  genuinum  sensum  accepta  fuerint,  et  quœdam  acla 
prolala  quae  a  nonnuUis  observantife  abbatis  de  Rancé  ad- 
versa  pntabantur,  aliquot  post  annos  factura  est,  ut  aliqui  ex 
monacliis  enixe  pelèrent  separationem  utriusque  observantia; 
in  (liias  congregationes.  Horum  votis  interea  temporis  omnium 
Trappensium  consensus  accessit;  basrebat enim  eorum animis 
hoc  taiilum  remedio  pacem  servari  posse. 

Hase  quidem  magni  ponderis  visa  sunt,  ut  diligenter  per- 
pendi  deberent;  nam  etsi  unie  utriusque  observantiœ  expe- 
tenda  prius  fuisset,  tamen  cum  commoti  deinceps  fuerint 
animi,  neminem  latebat  ea  média  adhibenda  esse  quae  ad 
pacem  tuendam  et  animorum  unionem  ac  tranquillilatem 
fovendam  magis  conducerent,  posthabitis  aliis  quae  antea  me- 
liora  putebantur. 

Auditis  igitur  episcopis  singularum  diœcesum  in  quibus 
monasteria  erecta  sunt,  attentoque  consensu  vicarii  generalis 
et  commun!  Trappensium  suffragio,  nec  non  inspectis  pecu- 
liaribns  circumstantiis  quae  post  unionem  superveneiant,  Emi 
PP.  Gard,  ex  S.  C.  negotiis  et  consultationibus  EE.  et  RR. 
praeposifa  speoiaîira  deputati,  in  conventu  habito  die  23 
augusti  1846  censuerunl  ea  qus  sequuntur  decernere  et 
statuere  : 

1 .  Monasteria  omnia  Trappensium  in  Gallia  duas  congre- 
gationps  efformabunt,  quarum  una  antiquioris  reformationis 
B  M.  de  Trappa,  altéra  vero  recenlioris  reformationis  B.  M. 
de  Trappa  appellabitur.  Utraque  erit  monachorum  Cister- 
ciensium  congregatio,  sed  anliquior  constitutiones  abbatis  de 
Rancé  observabit,  altéra  vero  non  constitutiones  abbatis  de 
l'Estranges,  a  quibus  ab  anno  1834  recessit,  sed  regulam 
S.  Benedicti  cum  primilivis  Cisterciensium  conslilutionibus  a 
S.  Sede  approbatis  observabit,  salvis  praescriptionibus  quae 
hoc  décrète  continentur. 

2.  Ulrique  congregationi  moderator  generalis  ordinis  Cis- 
terciensis  praeerit,  etsingulos  abbates  confirmabit. 

3.  In  Gallia  utraque  congregatio  suum  habeat  vicarium 
generalem  omni  polestate  praedilum  ad  eam  recte  adminis- 
trandam. 

i.  Id  muneris  in  congregatione  recenlionis  reformationis 
perpetuo  conjunclum  erit  cum  abbatia  antiqui  monaileiii 
B.  Mariae  de  Trappa,  ita  ut  singuli  illius  aiouasterii  abbates 
canonice  electi  polestatem  simul  et  munus  vicarii  generalis 
consequantur.  Nihil  aulem  in  praesens  decemitur  de  i^erpetui- 
tate  bujusmodi  abbatis  in  suo  munere  ;  sed  apostolica  Sedes, 
defuncto  hodierno  abbate,  id  staluet  quod  magis  in  Domino 
expedire  judicaverit,  ac  proinde  in  prima  vacatione,  suspensa 


electione  abbatis,  stalim  certiov  fiât  apostolica  Sedes,  ejusque 
judicium  expectandum  omnino  erit.  In  congregatione  vero 
antiquioris  reformationis,  singulis  quinquenniis  vicarius  gene- 
ralis a  proprio  capitulo  generaii  eligatur  inter  abbates  cjus- 
dcm  observanliis. 

5.  Quotannis  ulerque  vicarius  generalis,  tum  capitulum 
celtbrabit,  reliquis  su»  objervanliœ  abbatibus,  vel  prioribus 
conventualibus  accitis  :  tum  singula  monasteria  per  se  vel 
alium  abbatem  visilabit.  Monasterium  vero  B.  Mariae  de 
Trappa  a  tribus  abbatibus  monasteriorum  Malleaciensis,  Bel- 
lofontensis,  et  Aquebellensis  visitabitur.  Mcnasterium  item 
ex  que  alterius  congregationis  vicarius  generalis  assumptus 
fuerit,  visitabitur  a  diiobus  abbatibus  in  capittdo  generaii 
eligendis. 

6.  Ouoad  vota  satis  provisum  est  per  apostolicse  Sedis  de- 
crctum  diei  1  martii  1837. 

7.  Pareant  decreto  congregationis  S.  Rituum  diei  10  aprilis 
18-2-2,  super  Rituali,  Missali,  Breviario,  et  Martyrologio,  quibus 
uti  debebunt. 

8.  Labor  manuuni  ordinarius  aestivo  tempore  ultra  sex 
horas,  et  ultra  quatuor  et  dimidia  reliquo  anni  tempore  non 
producaîur.  Quod  vero  ad  jejunia,  precationos  et  cantum 
chori  pertinet,  aul  S.  Benedicti  regulam,  aut  constitutiones 
abbatis  de  Rancé  ex  recepto  more  cujusque  monasterii 
sequanlur. 

9.  Quae  articulo  octavo  constituta  sunt,  ea  prsesides  monas- 
teriorum moderari  possint,  et  mitigare  pro  iis  monachis  quos 
ob  aetatem  aut  valetudinem,  aut  aliam  justam  causam  aliqua 
indulgentia  dignos  existimaverint. 

10.  Quamvis  monasteria  Trappensium  a  jurisdictione  epis- 
coporum  exempta  sint,  ea  tamen,  ob  peculiares  rationes,  et 
donec  aliter  statuatur,  jurisdictioni  eorumdem  episcoporum 
subsint,  qui  procédant  tamquam  apostolicœ  Sedis  delegati. 

11.  Licet  monachi  Trappenses  perse  ipsos  eleemosynas 
osliatim  quaeritare  nequeant,  collectae  tamen  minime  vetitae 
sunt  dummodo  coUigantur  a  viris  probis  ab  episcopis  delectis, 
vel  saltem  ipsis  benevisis,  exclusis  monachis. 

12.  Moniales  Trappenses  in  Gallia  ad  bas  congregationes 
pertineant  ;  et  earum  monasteria  a  jurisdictione  episcoporum 
non  erunt  exempta  ;  cura  tamen  spiritualis  uniuscujusque 
monasterii  monialium  uni  aut  alteri  monacho  proximioris 
monasterii  committatur,prout  hucusque  committi  consueverit. 
Monachos  autem  quos  idoneos  ad  illud  munus  judicaverint, 
episcopi  deligant,  atque  approbent  et  confessarios  extraordi- 
narios  a  clero  etiam  saeculari  deputare  polerunt. 

13.  Constitutiones  quas  moniales  servare  imposterum  debe- 
bunt, judicio  S.  Sedis  subjiciantur. 

Hoc  decretura  quod  SSmus  D.  N.  P.  Plus  IX;  in  audientia 
habita  a  D.  secretario  S.  Congregationis  prœpositae  die  28 
augusti  1846  approbaverat,  in  nova  audientia  habita,  die  5 
februarii  1847,  in  omnibus  confirmavit,  et  servari  mandavit. 
Contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Datum  Romae  ex  S.  Congregatione  EE.  et  RR.  die  25  fe- 
bruarii 1847. 

1833.  Ordixis  s.  DOMiNicr. 

Decretom.  SSmus  D.  N.  Plus  IX,  animadvertens  in  proximo 
prœlerito  capitulo  generaii  ordinis  Praîdicatorum  in  bac  aima 
urbe  celebrato  minime  perpensa  fuisse  quae  ad  nieliorem 

(1835).  Dominicains.  Conseil  supérieur.  Ce  décret  établit  un 
conseil,  definitorium,  pour  décider  avec  le  général  les  plus  impor- 
tantes affaires  :  discipline,  vie  commune,  noviciats,  professoriats, 
études,  administration  de  la  caisse  générale.  Le  conseil  se  réunira 
deux  fois  par  mois;  les  membres  jouiront  du  vote  délibéralif. 
Rome,  {"  mars  1847. 


709 


DECRETS   INEDITS 


710 


reddendum  statum  ojusdiîin  ordinis  ab  hoecS.  G.  EE.  et  l\\\. 
Patribtis  capituli  discutienda  proposila  fuerant,  nonnuUasque 
concurrere  causas,  quic  cclebralioneni  capituli  tiieaaalis  im- 
pediuiit,  aliter  piovidenduin  esse  prajfato  orJini  existiuiavit. 
Ac  propterea,  audito  voto  P.  M.  gencralis,  praîsentis  decreti 
tenore  constituit  definitorium  in  ordine  Piaîdicatorum,  ut 
statutum  fuit  aniio  18 ii,  usque  ad  futurum  capituluni  genc- 
Tale  duraturuii),  ut  majoris  niomenti  ac  ponderis  iiegotia,  ea 
quaj  decetprudeiilia  et  consilio  perpundantur,  praisertim  vero 
quas  respiciunt  rcgularem  disciplinaiii,  vilain  coniniunein, 
novitiatus,  professoria,  ac  studia,  et  ut  syndicus  camerœgene- 
ralitiie  ail  redditionem  ralionum  vocctur,  omnia  exaniini  dili- 
gentes subjicianlur,  quœ  a  capitule  gonerali  ex  praescripto 
hujus  S.  C.  juxia  adnexain  instructioneni  discutienda  ciant, 
et  deinccps  ad  S.  Congregationeni  referantur.  Deputavit  vero 
in  defiuitores  P.  Vincentiuni  Ajello  magistrum  generalem, 
P.  M.  Antouinum  Degola  S.  C.  indicis  secretarium,  P.  M. 
Joannem  Genis,  conimissarium  apostolicuin  Hispanias,  P.  M. 
Gregorium  Giammartini,  socium  pro  Italia,  et  P.  M.  Marianum 
Spada,  ex-socium  praîcedentis  magistri  generalis,  eisque  de- 
liberativum  suffragium  concessit  ;  in  secretarium  autem  cuni 
votoconsultivodumtaxat  nominavitP.  M.  Hyacinthum  Barberi 
socium  pro  Sicilia.  Tandem  niandavit  Inijusmodi  definitorium 
bis  in  mense  saltem  omnino  convocari,  et  omnia  acta,  ac 
resolutiones  in  libro  per  secretarium  referri  quœ  in  subsé- 
quent! canventu  a  detinitoribus  subscribantur.  Contrariis 
quibuscumque  non  obstantibus. 
Datuni  Romae,  die  S.  C.  EE.  et  RR.  1  martii  1847. 

1836.  Super  ehectione  conyentus. 

Ex  audientia  SSmi  die  21  maii  1847.  Sanctitas  Sua  bénigne 
aunuit,  ac  propterea  mandavit  committi  Emo  archiepiscopo 
Mechlinen,  ut  veris  existentibus  narratis,  facultateni  erigendi 
enunciatum  conventum  (ordinis  S.  Dominici)  servatis  ser- 
vandis,constitutionesjuxtacanonicas  et  ordinis,  monilisque  re- 
ligiosis,  ut  quantum  fieri  poterit,  vila  conmiunis  servetur,  pro 
suc  arbitrioet  conscientia  concédât.  Erectionem  vero  provinciae 
pro  nunc  non  expedire,  sed  Sanctitas  Sua  praesentis  rescripti 
tenore  potestatem  facit  visitatori  apostolico  ordinum  regula- 
rium  indilione  Belgica  deputandi  idoneum  virum  religiosum 
in  praefectum  praefatorum  duorum  conventuum,  cui  priores 
subjecti  sint.  Contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Romae,  etc. 

1837.  Super  bonorum  dispositione. 

Ex  audientia  SSmi  die  23  julii  1847.  Sanctitas  Sua  bénigne 
annuit,  et  propterea  mandavit  committi  ordinario  loci  in 
que  oratoris  (Adrianus  Franciscus  Van  de  Weyen,  ordinis 
Praedicalorum)  conventus  reperitur,  ut  attentis  expositis, 
precibus  oratoris,  pro  suo  arbitrio  et  conscientia  indulgeat 
pro  opportuna  facultate  ad  hoc  ut  orator  ipse  in  Belgio  cum 
plena  a  superioribus  localibus  dependentia,  bona  quse  ad 
ipsum  spectant,  vel  pervenire  successionis  alioque  légitime 
jure  possunt,  recipere,  retinere,  et  in  bonum  conventus  per 

(1836).  Erection  canonique.  Belgique.  Le  décret  commet  le  car- 
dinal archevêque  de  Malines  pour  ériger  canoniquement  un 
couvent  de  Dominicains.  La  Belgique  ne  possédant  que  deux 
maisons,  on  ne  peut  établir  une  province  formelle;  mais  le  visi- 
teur apostolique  des  ordres  réguliers  de  Belgique  désignera  un 
religieux  comme  préfet  des  deux  couvents.  Rome,  21  mai  1847. 

(1837)  Profès  de  vœux  solennels.  Disposition  des  biens.  Un  Domi- 
nicain belge  est  autorisé  à  garder  ses  biens  patrimoniaux,  à  en 
disposer  dans  l'intérêt  du  couvent,  et  nommer  des  héritiers  sauf 
l'agrément  du  supérieur  local.  Rome,  23  juillet  1847.  ' 


actus  inter  vivos,  sive  causa  mortis  etiam  per  teslamenlum 
disponere  possit^  cum  poteslate  nominandi  correligiosos  in 
hœredes  fiduciarios,  non  obstante  paupertatis  voto,  aliisque 
contrariis  quibuscumque. 
Rouiie,  etc. 

1838.  SuPEn  TRANSLATIONE  ET  ERECTIONE  MONASTERII 
TRAPPENSILM. 

Ex  audientia  SSmi  1  octobris  1847.  Sanctitas  Sua,  audita 
relatione  Emi  archiepiscopi  Bisuntini,  bénigne  annuit,  et 
propterea  mandavit  committi  eidem  archiepiscopo,  ut  veris 
existentibus  narratis,  i\c  praîvia  petita  translatione,  facultateni 
erigendi  pribfatum  monasterium,  suhiata  qualitate  prioratus, 
in  abbatiam,  quatenus  dictiim  monasterium  qnalitates  habeat 
neccssarias  ad  gradum  abbatiae  pro  suo  arbitrio  et  conscientia 
concédât. 

Romaî,  etc. 

1839.  Super  assistentibus. 

Cum  maxime  conducat  ad  bonum  regularium  ordinum 
constituera  consilium  quo  superiores  générales  in  rébus 
gravions  momenti  utanlur,  S.  C.  EE.  et  RR.  illud  in  ordine 
Carmelitarum  certis  legibus  pnefinire  ejusque  auctoritatem 
augere  existiniavit,  ut  consiliarii  ipsi,  qui  adsistentes  in  Car- 
melitarum religione  vocantur,  adjutricem  operam  moderatori 
generali  efficaciter  prœstare  valeant.  Et  ne  religiosi,  qui  in 
praesens  consilium  ipsum  efformant,  ullanota  afficiantur,  duni 
alii  in  corum  locum  ob  spéciales  rationes  sufficiuntur,  eos 
specialibus  favoribus  prosequi  necessarium  duxit.  Sacra  igitur 
Congregatio  vigore  specialium  facuitatum  a  SSmo  D.  N.  Pio 
papa  IX  concessarum ,  haec  quae  sequuntur,  decernenda 
statu  it,  nempe  : 

1.  P.  magister  Joannes  Chrysostomus  Sehirô  declaratur  ex- 
procurator  generalis  cum  privilegiis  et  juribus,  qui  ex-procu- 
ratoribus  generalibus  prsefati  ordinis  competunf.  Declarantur 
ex-assistentes  P.  M.  Simon  Spilotros,  et  Laurentius  Piccioni, 
qui  pariter  ex-assistentium  generalium  privilegiis  fruantur 
et  gaudeant. 

2.  S.  C.  députât  P.  Raymundum  Lobyna  in  procuratorein 
generalem:  in  primum  assistentem  generalem  P.  M.  Elisœum 
Romanazzi,  in  secundum  P.  M.  Hieronymum  Priori,  in  ter- 
tium  P.  M.  Albertum  Angelum  Ricciardi,  in  quartum  P.  Eliam 
Alberani. 

3.  Primus  assistens  officium  secretarii  generalis  exercebit  ; 
ipso  vero  impedito  secundus  assistens,  et  sic  de  reliquis. 

4.  Saltem  semel  in  hebdomada  definitorium  celebrari  de- 
beat  ;  eidem  P.  prior  generalis,  et  eo  absente,  vel  impedito 
P.  procurator  generalis  prœsideat. 

5.  Votum  decisivum,  quod  antea  ad  P.  priorem  generalem 
tantum  spectabat  etiam  procurator  generalis  et  quatuor  assis- 
tentes  habeant. 

6.  Graviora  negotia  ordinis  praefato  consilio  seu  definitorio 
proponantur,  et  definianlur,  et  prsesertim  deputatio  commis- 
sariorum,  et  visitatorum  generalium,  provincialium  in  parti- 

(1838).  Trappistes.  Translation.  Erection  da  titre  abbatial.  L'ar- 
chevêque de  Besançon  est  commis  pour  opérer  la  translation 
d'une  maison  de  Trappistes,  et  ériger  le  prieuré  en  abbaye 
monastique.  Rome,  1='  octobre  1847. 

(1839).  Carmes.  Etablissement  des  assistants  généraux.  Les  assis- 
tants généraux  existent  dans  la  plupart  des  ordres,  et  forment 
le  conseil  du  général.  Les  Carmes  mitigés  n'ayant  jamais  eu 
d'assistants,  le  décret  institue  ce  conseil,  et  fixe  ses  attributions  : 
nomination  des  commissaires  et  visiteurs  généraux,  provinciaux 
honoraires,  présidents  des  chapitres  provinciaux,  études,  grades, 
noviciats,  caisse  centrale,  etc.  Rome,  8  novembre  1847. 


711 


DECRETS    INEDITS 


712 


bus,  priorum  convenluum  qui  P.  priori  generali  immédiate 
suhsunt,  praesldum  capitulorum  provincialium;  omnia  iosuper 
quœ  studia,  graduum  collalionera  et  novitiatuiu  respiciunt, 
pneter  alla,  quœ  jam  ad  idem  consilium  spectabant. 

7.  Infra  duos  menses  P.  prior  generalis  rationem  reddat 
eidem  consilio  de  omnibus  redditibus  generalitiis,  et  consi- 
lium ipsum  capsam  ordinis,  qua  illius  necessitalibus  occur- 
raliir,  coustituet,  et  ex  ea  desumenJa  eril  summa  pro  vfs- 
tiariis  P.  prions  generalis,  P.  procuratoris  et  assistentium 
generalium. 

8.  P.  Raymundus  Lobina  deputatur  quoad  vixeril  in  pos- 
tula lorem  pro  causis  sanctorum  ordinis,  et  consilium  sacne 
congregationi  proponet  quid  poslulatori  in  vestiarium  assi- 
gnanJum  sit,  et  ex  qua  capsa  desumendum. 

9.  lufra  duos  menses  ralio  reddenda  eril  eidem  consilio  de 
omnibus  redditibus  causarum  sanctorum  ordinis,  quod  impos- 
terum  postulator  quotannis  piTDstabil. 

^0.  Facultates  extraordinariae  prajfalo  consilio  attributœ 
usque  ad  proximum  capilulum  générale  perdurabunt.  Con- 
Irariis  quibuscuraque  non  obstantibus. 

Datum  Romaj,  die  8  novembris  1847. 

1840.  SOPER  APPROBATIOSE  C0>STlTUT10NLiI. 

Cum  in  capitulo  generali  congregationis  clericorum  regu- 
larium  infirmis  ministrantium  celebrato  anno  1844,  deman- 
data  fuerit  consullationi  generali  nova  constitutionum  editio, 
qua  editioni  anno  17-2o,  approbalae  et  prblicatîe  qusdam  ini- 
mutarentur  ac  adderentur  juxla  prcescripta  in  posterioribus 
decretis  et  prœsertim  in  iis  qufein  memoralo  capitulo  generali 
lata  fuerunt,  consultatio  generalis  ordinationibus  ejusdem 
cai'ituli  obsequens,  constitutiones  refomiavit,  easque  huic 
S.  C.  EE.  et  RR.  exhibuit,  enixe  expostulans  apostolicae  Sedis 
confirmationem. 

Propositis  igitur  constitutionibus  sedula  diligenterque  per- 
pensis  a  nonnuUis  S.  R.  E.  cardinalibus  ex  bac  S.  C.  a  SSmo 
D.  N.  Pio  PP.  IX  delectis,  Sanctitas  Sua  eorum  votis  béni- 
gne adhnerens,  constitutiones  ipsas  prout  in  hoc  exemplari  a 
pag.  10  usque  a  lOOcontineniur  in  forma  specifica  sua  auc- 
toritate  probavit,  et  confirmavit,  mandans  omnibus  et  singulis 
superioribus  et  religiosis  totius  instituti,  ut  praefatas  constitu- 
tiones omnino  et  praesentem  tantum  illorum  editionem  lia- 
beant  loco  preecedentium  quae  vigore  hujus  decreti  nuUius 
roboris  declarantur.  Contrariis  quibuscumque  non  obstan- 
tibus. 

Datum  Romae  ex  S.  C.  EE.  et  RR.  die  10  decembris  1847. 

1841.  HisPANia. 

DECHETrM.  —  Sanctissimus  Dominus  noster  Plus  PP.  IX, 
attentis  peculiaribus  circumstantiis  peninsulae  Hispaniae,  pa- 
Irem  Josephum  Vidal  in  commissarium  aposlolicum  fratrum 
ordinis  Eremitarum  saneti  Augustini  calceatorum,  qui  ad 
conventus  ejusdem  peninsulae  pertinent,  ad  nutum  et  bene- 
placitum  Sanclse  Sedis  elegit,  alque  constituit,  eidem  tribuit 
facultates  omnes,  quibus  superiores  générales  fruebantur, 
facta  insuper  eidem  potestate  paires  provinciales,  et  defini- 

(1840).  Institut  de  S.  Camille.  Constitutions.  Le  chapitre  général 
de  1844  ordonna  une  nouvelle  édition  des  constitutions.  I.e 
conseil  général  do  l'institut  les  a  corrigées  et  fait  imprimer  :  le 
Saint-Siège  les  contirme  sous  forme  spécifique;  chaque  article 
est  donc  formellement  approuvé,  et  devient  invariable.  Rome, 
10  décembre  1847. 

(1841,1.  Espagne.  Augustins.  Commissaire  pontifical.  Le  décret 
nomme  pour  les  Ermites  de  Saint-Augustin  un  commissaire  apos- 
tolique investi  des  attributions  du  général,  avec  pouvoir  de  créer 
des  provinciaux  sans  le  chapitre.  Ces  mesures  extraordinaires 
Bonl  la  suite  de  la  révolution  d'Espagne.  Rome,  4  juin  1847. 


tores  provinciales  citra  celebrationem  capitulorum  deputaudi. 
Constitutionibus  ordinis,  aliisque  contrariis  quibuscumque  son 
obstantibus. 

Datum  Romte  ex  S.  Congregatione  Episcoporum  et  Regula- 
rium,  die  4  junii  1847. 


18 »2.  SlPER  LEG.VTO  DIBLIOTHEC*. 

NuNTio  Neapout.\no.  —  È  già  qualche  anno  che  trattasi  in 
questa  S.  C.  de'  VV.  e  RR.  la  controversia  fra  Luigia  Angela 
Scolti,  sorella  ed  erode  del  defunto  Mgr  Angelo  Antonio 
Scotti  di  Napoli  ed  i  PP.  délia  Compagnia  di  Gesù  in  codesta 
ciltà  per  il  b'gato  lascialo  ai  medesimi  dal  sudetlo  Mgr  Scotti 
délia  sua  biblioteca  coU'obbligo  di  celebrare  per  l'anima  sua 
messe  600,  supponendo  la  nominata  Scotti,  che  ai  sudelti  PP, 
venga  proibito  dalle  loro  costituzioni  di  acceltare  legati  con 
peso  di  laeise.  Rese  inutili  le  osservazioni  faite  alla  nominata 
erede  Scotti  suUa  qualilà  del  legato,  e  sulle  prescrizioni  délie 
costituzioni,  il  P.  provinciale  di  Napoli  nell'anno  1845,  sup- 
plice la  S.  M.  di  Gregorio  XVI,  a  dichiarare  che  le  costituzioni 
délia  Compagnia  non  escludono  di  conseguire  il  surriferito 
legato,  ed  il  defunto  pontefice  «  attenta  informatione  P.  pro- 
curatoris generalis  bénigne  annuit,  pro  gratia  juxta  preces, 
contraiiis  quibuscumque  non  obstantibus.  »  Proseguendo 
perô  sempre  la  Scotti  nella  sua  pretensione  sulla  biblioteca 
nialgrado  le  nuove  insinuazioni  dell'Emo  arcivescovo,  la 
S.  Congregazioue  stima  che  sia  sommamente  desiderabile  nel 
caso  présente  di  ottenere  una  conciliazione,  e  perciô  ha 
comandato  di  scriversi  a  V.  S.  incaricandola  di  traltare  colla 
nominata  Scotti,  e  col  P.  provinciale  délia  Congregazione. 

(184-2).  Bibliothèque.  Legs.  Voici  ce  qu'on  écrit  au  nonce  de 
Naples  :  «  Il  y  a  plus  d'un  an  que  la  S.  C.  examine  le  litige  entre 
Louise-Angèle  Scotti,  sœur  et  héritière  de  Mgr  Scotti,  de  Naples, 
et  les  Pères  Jésuites  pour  le  legs  que  Mgr  Scotti  leur  a  fait  de  sa 
bibliothèque,  en  leur  imposant  l'obligation  de  célébrer  six  cents 
messes  pour  son  âme.  La  dame  Scotti  dit  que  les  constitutions 
des  Jésuites  défendent  de  recevoir  les  Itgs  qui  obligent  à  des 
messes.  Toutes  les  réflexions  qu'on  a  placées  sous  ses  yeux  sur  la 
qualité  du  legs  et  sar  les  dispositions  des  constitutions  n'ayant 
produit  aucune  impression  sur  l'héritière,  le  provincial  de  Naples, 
en  18*0,  pria  Grégoire  XVI  de  déclarer  que  les  constitutions  des 
Jésuites  n'empêchent  pas  la  délivrance  du  legs  en  question;  et 
le  pontife,  vu  l'information  du  procureur  général,  adhéra  à  sa 
demande  en  tout,  nonobstant  toute  chose  contraire.  Cependant 
la  dame  Scotti  persiste  dans  ses  prétentions  sur  la  bibliothèque, 
nonobstant  les  nouvelles  représentations  du  cardinal  archevêque. 
La  S.  Congrégation  pense  qu'il  est  extrêmement  désirable  d'ob- 
tenir une  conciliation;  c'est  pourquoi  elle  a  ordonné  d'écrire 
à  Votre  Seigneurie  et  de  la  charger  de  traiter  avec  la  dame  Scotti 
et  avec  le  provincial.  Votre  Seigneurie  pourra  notifier  à  la  dame 
la  réponse  que  l'on  fait  à  ses  prétentions,  i"  Elle  dit  que  le  legs 
étant  grevé  de  messes,  les  religieux,  d'après  leurs  statuts,  ne 
pouvaient  l'accepter;  que  l'induit  pontifical  qui  leur  a  permis  de 
recevoir  le  legs  ne  peut  avoir  d'effet,  parce  qu'il  a  été  accordé 
sur  un  faux  exposé,  et  lorsque  la  dame  Scotti,  héritière  univer- 
selle avait  déjà  pris  possession  du  legs  frappé  de  nullité.  On  ne 
pouvait  donc  la  dépouiller  en  vertu  d'une  concession  postérieure  , 
qui  ne  peut  être  faite  au  préjudice  d'autrui.  2°  Le  défunt  ne  '. 
pouvait  disposer  de  la  partie  de  la  bibliothèque  qui  appartenait 
à  la  plaignante  en  qualité  d'héritière  partielle  de  son  père,  et  de 
ses  oncles,  dont  les  livres  sont  compris  dans  cette  bibliothèque. 
Les  religieux  répondent  :  1°  Les  statuts  ne  s'opposent  pas  i 
l'acceptation  du  legs,  qui  impose  une  obligation  de  peu  d'impor- 
tance en  comparaison  du  legs.  L'induli  pontifical  est,  non  une 
erlce  et  une  concession  pour  obtenir  le  legs,  mais  une  pure 
interprétation  du  texte  des  constitutions.  2°  Le  testateur  ayant 
lé^ué  conformément  aux  lois  une  bibliothèque  qu'il  connaissait 
fort  bien,  l'héritier  est  tenu  de  céder  cette  bibliothèque  ou  d'en 
payer  le  prix  au  légataire.  Cependant  les  religieux,  sachant  que 
la  dame  Scotti  désire  céder  la  bibliothèque  à  sa  patrie,  ne  veulent 
pas  s'y  opposer  entièrement;  ils  sont  disposés  à  lui  laisser  une 
partie'de  la  bibliothèque,  afin  d'arranger  l'affaire. 


7i3 


DECRETS  INEDITS 


714 


Potrh  V.  S.  fiiro  conoscere  ailla  prima  le  cccezioni  che  sof 
frono  le  seguenti  sue  ragioni. 

1.  Pei'cliè  essendo  il  legato  gravato  di  messe,  non  poteva 
dai  PP.  Gosuiti  accetlarsi  a  tenorc  délie  costituzioni,  ne  gio- 
vare  il  rescritto  ponlificio  che  gli  abilitava  ad  accettare  il 
legato  :  giacchè  qiiesto  fu  concesso  per  un  falso  asserto,  e 
perché  fu  concesso  quando  la  Scotti  corne  erede  universale, 
già  era  ontrata  in  possesso  del  legato  nullo,  e  non  poteva 
essere  spogiiata  per  una  grazia  posteriore,  che  non  è  mai  data 
a  daniio  del  tcrzo. 

2.  Perché  il  dcfonto  non  poteva  disporre  di  una  parte 
délia  libreria  che  speltava  alla  istante,  corne  parziale  erede 
del  padre,  dei  zii,  i  libri  dei  quali  fanno  parte  délia  stessa 
libreria. 

Aile  quali  cose  ragionevolmente  si  risponde  dai  Gesuiti  : 

1.  Che  le  cosliluzioni  non  si  oppongono  aU'accettazione 
del  legato,  che  importa  una  obligazione  di  poca  entità  a  con- 
fronto  del  legato  istesso,  che  il  rescritto  ponlificio  non  im- 
porta una  grazia  o  facoltà  per  conseguire  il  legato,  ma  sol- 
lanto  una  mera  interpretazione  del  testo  délie  costituzioni. 

2.  Che  a  tenore  di  legge  avendo  il  lestatore  legato  la 
libreria  che  bene  conosceva,  l'erede  è  tenuto  a  consegnare  la 
libreria  medesima,  o  pagare  il  prezzo  al  legatario.  Tuttavia  i 
RR.  PP.  conoscendo  che  la  Scotti  desidera  fare  un  beneficio 
alla  patria  délia  delta  libreria,  non  vogliono  opporvisi  per 
intiero,  e  sono  disposti  di  cedere  alla  Scotti  porzione  délia 
libreria,  perché  ciô  serva  a  terminare  la  questione  amichevol- 
menle. 

La  prelodata  S.  C.  spera  che  V.  S.  colla  sua  persuasione 
saprà  ottenere  quello  che  finora  non  si  è  potuto  conseguire, 
e  qualora  possa  combinare  una  taie  conciliazione,  la  rimet- 
terà  alla  stessa  S,  Congregazione  per  l'approvazione,  in  caso 
diverso  poi  l'informera  dell'operalo. 

Romaj,  22  februarii  \  848. 

1843.  Super  eodem. 

Cardin.4LI  archiepiscopo  Neapolitano.  —  Per  ultimare  la 
nota  vertenza  per  il  legato  Scotti  a  favore  del  collegio  de'  PP. 
Gesuiti  di  Napoli  esistente  Ira  i  medesimi,  e  la  Scolii  sorella 
del  defonto  Mgr,  si  è  decisa  questa  S.  C.  aderire  a  quanto 
richiedesi  dalla  sudetta  Scotti,  di  agire  cioè  in  causa  per  delto 
legato.  In  seguito  di  ciô  si  partecipa  alla  E.  V.  affmchè  si  com- 
piaccia  fare  conoscere  alla  Scotti,  che  la  S.  C.  sarà  per  occu- 
parsi  délia  causa  predetta,  ma  essere  mestieri  che  la  medesima 
qui  in  Roma  deputi  un  suo  procuratore  légale. 

Romae,  26  februarii  1848. 

1844.  Ordinis  CApnciNORUM. 

Ex  audientia  SSmi  diei  4  februarii  1848.  Sanctitas  Sua 
audita  relatione  P.  procuratoris  generalis  bénigne  annuit  et 
propterea  mandavit  commilti  P.  ministre  generali   ordinis, 

(1843).  Bibliothèque.  Procès.  La  dame  Scotti  ne  voulant  pas 
entendre  parler  de  conciliation,  la  S.  Congrégation  écrit  au  car- 
dinal archevêque  de  Naples  :  «  Afîu  de  trancher  le  conflit  qui 
s'est  élevé  entre  la  dame  Scotti  et  le  collège  des  jésuites  de  Naples 
au  sujet  du  legs  de  la  bibliothèque,  la  S.  Congrégation  a  résolu 
de  faire  ce  que  celle  dame  demande,  c'est-à-dire  de  traiter  la 
question  d'une  façon  juridique.  On  prie  donc  votre  éminence  de 
vouloir  bien  faire  savoir  à  lu  dite  dame  que  la  S.  Congrégation 
s'occupera  de  l'affaire,  mais  qu'elle  doit  désigner  à  Rome  un  pro- 
cureur légal.  Rome,  26  février  1848.  » 

(1844).  Capucins.  Pharmacie.  Les  capucins  de  Palerme  ont  une 
belle  pharmacie  annexée  à  leur  intirm  noerie. permet  aux  reli- 
gieux qui  gèrent  la  pharmacie  de  vendre  des  remèdes  aux  sécu- 
liers; le  bénéfice  sera  affecté  à  l'infirmerie,  jamais  à  la  commu- 
nauté. Rome,  4  février  1848. 


ut  veris  existeniibus  narralis,  pro  suo  arbilrio  et  conscientia, 
concédât  facultalem  retinendi  nomine  S,  Sedis,  pro  valetudi- 
nario  pra>fatam  ofTicinani  medicnmentariam  (in  conventu 
Panormilano  Capucinorum)  indulgendo  eliam  ut  duo  religiosi 
conversi  pharmacopolae  valeludinarii  ejusdem  conventus  pos- 
sint  pliarmaca  absque  tamen  studio.sa  iiegotialione  cxtraneis 
vende  ic,  accipere,  et  retinore  pecuniani,  ita  tamou  ut  qualibet 
die  accepta  pccunia  rei-onatur  in  capsa  duabus  clavibus 
olisorala,  quarum  una  a  vicario  v.iletudinarii,  altéra  vero 
a  lertiario  per  guardianuni  eiigendo  retineatur  ;  quando 
nova  pliarmaca,  et  aliiu  res  ad  diclum  oilicinam  necessariaj 
fomparandaeerunt,  religiosi  pharmacupohe  qualitatem,  quan- 
iilatcm,  prelium,  et  cognoscant,  et  pricfmianl,  prelium  vero 
per  tcrtiarium  persolvatur  :  quod  si  factis  necessariis  ex- 
pensis  et  proviso  conservationi  ejus  otlîcinse  niedicamenta- 
riic,  aliqua  summa  supererit,  ea  tantum  impendatur  pro 
necessitatibus  valeludinarii  ;  nunquam  vero  favore  conven- 
tus, ciim  omnimoda  dependentia  aguardiano.  Contrariis,  etc. 
Romae,  etc. 

1845.  Ordinis  carmelitabum. 

PnioRi  GENERALI.  —  Conosciiitosi  da  questa  S.  C.  de'  W.  e 
RR.  corne  in  Torino  siano  insultati  i  fralelli  de'  Carmelitani 
scalzi  per  la  forma  del  cappello  simile  a  quella  de'  PP.  Ge- 
suiti, e  nel  desiderio  di  porvi  un  arpine,  ha  creduto  espe- 
diente  rimeitere  il  tutto  con  le  facolta  opportune  alla  pru- 
denza  e  discrezione  délia  P.  V.  alHnchè  nella  provincia  del 
Piemonte  sia  provveduto  in  modo  da  evitare  simili  incon- 
vénient!. 

Romœ,  26  martii  1848. 

1836.  Ordinis  carthusiensis. 

Ex  audientia  SSmi  diei  31  martii  1848.  Sanctitas  Sua  bé- 
nigne annuit  et  propterea  mandavit  comm.  P.  procuratori 
generali  ordinis  (Garthusianorum)  ut  veris  existeniibus  nar- 
ralis, pro  suo  arbilrio  et  conscientia  indulgeat  pro  extensione 
prfefUi  indulli  diei  20  martii  1848,  eliam  quoad  excipiendas 
confessiones  mulierum  (in  ecclesia  monaslerii  Fossœnovae) 
servata  relate  ad  tempus,  et  in  reliquis  omnibus  forma  ac 
tenore  ejusdem  indulti.  Contrariis,  etc. 

Romae,  etc. 

1847.  Super  particulari  congregatione. 

Episcopo  Fanen.  —  A  provvedere  nel  tempo  présente  a 
quanto  si  riferisce  alla  Compagnia  di  Gesù,  la  Santità  di  N.  S. 
hâ  formata  una  particolare  Congregazione  délia  quale  sostiene 

(1845).  Carmes  de  Turin,  Perrnission  de  changer  de  chapeau.  La 
S.  Congrégation  écrit  au  général  des  Carmes  déchaussés  :  .<  On  a 
appris  que  les  Carmes  déchaussés  sont  insultés  à  Turin  à  cause  de 
leur  chapeau,  qui  ressemblée  celui  des  Jésuites.  La  S.  C.  remet 
l'affaire  à  la  prudence  et  au  jugement  de  votre  paternité  révé- 
rendissime  pour  prendre  des  mesures  propres  à  éviter  de 
semblables  inconvénients  dans  la  province  de  Turin.  Rome, 
26  mars  1848.  >> 

(18 '!<)).  Chartreux.  Permistion  de  confesser  les  femmes.  On  a  vu 
précédemment  que  les  Chartreux  de  Fossanova  furent  autorisés  à 
prêcher  dans  leur  église  et  à  confesser  les  hommes.  Le  présent 
ndult  étend  l'autorisation  à  la  confession  des  femmes.  Rome, 
31  mars  1848.  » 

(1847).  Dispersion  des  re'igieux.  La  S.  Congrégation  écrit  à 
Mgr  l'évêque  de  Fano  :  «  Afin  d'aviser  à  ce  qui  concerne  pré- 
sentement la  compagnie  de  Jésus,  le  saint-père  a  formé  une 
congrégation  particulière  qui  a  pour  secrétaire  Mgr  Mertel,  audi- 
teur de  Rote.  Votre  seigneurie  pourra  donc  s'adresser  à  lui  pour 
recevoir  les  instructions  opportunes.  Rome,  18  avril  1848.  a 


lo 


DECRETS  KSEDiTS 


716 


l'incarico  di  segreiario  Mgr  Meilel,  uditore  délia  S.  R.  Rola. 
Al  predetto  adunque  V.  S.  potrà  rivolgersi  per  le  opportune 
istruzioni.  Nel  paiteciparle  inlaulo  d  soltoscritto  curJiual  pre- 
fettû  quesle  sovraoe  disposizioiii,  le  prega  che  Dio  la  pros- 
peri,  etc. 
RoniiE.  18  aprdis  1848. 

1848.    SCPER  RBCrtARI  DEPITATO. 

ViCARio  CAPiTCLARi  Jamex.  —  Il  p.  Giovaani-B.ittisla  Giu- 
liani,  chierico  regolare  Somasco,  ha  rappresenlato  potersi 
dare  il  caso  che  venisse  eletto  membro  délia  caméra  de'  depu- 
tati  da  qualouno  de'circondari  di  G^'iiova,  non  estante  la  sua 
qualité  di  religioso;  quindi  nel  desiderio  di  peter  giovare 
agli  allari  ecclesiaslici  o  misti  ha  implorato  la  opportuna 
abilitazione.  Sua  Santità  si  è  degnata  benignaniente  annuire 
uella  supposizione,  che  il  supplicante  sia  persona  proba,  e 
cfae  possa  colla  sua  influenza  giovare  agli  interessi  délia 
Chiesa.  A  niaggiore  sicurezza  per  allro  si  unisce  alla  présente 
il  relative  rescrillo,  afiinchè  ella,  quante  volte  creda  che  il 
sudetto  religioso  abbia  le  convenienti  doti  di  probità  e  di 
capacità  per  servirsi  di  laleefficio  in  bene  délia  Chiesa  e  délie 
Stato,  consegni  a  lui  l'aunesso  rescritte  :  altrinienti  lo  ritenga 
presso  di  se,  e  colla  prudenza  che  l'è  propria  lo  dissuada  ad 
assumere  taie  rappresentanza,  mostrandogli  le  dillicoltà  e  gli 
imbarrazzi,  a  oui  putrebbe  essere  espeste.  Tante  per  la  rego- 
lare esecuzione  si  partecipa  a  V.  S. 

Ex  audieutia  SSoii  diei  3  maii  1848.  Sanctilas  Sua  bénigne 
auuuit,  pro  dispensaliene  ut  orater  non  obstante  statu  reli- 
gioso in  deputatum  eligi,  ejusdemque  deputati  munus  exer- 
cere  pessit  et  valeat.  Cenlrariis,  etc. 

Roma?,  etc. 

4849.  Ordiris  cabthusiai^orïïm. 

Priori  geskeali.  —  Ha  supplicato  V.  P.  per  aver  la  con- 
ferma  délie  facoltà  che  cencesse  Pie  VI  al  superiore  générale 
de'  Certesini,  allorquande  avvenne  la  soppressione  degli  ordini 
regolari  ad  etfetto  di  provvedere  ai  monaci  discacciati  da'  loro 
monasteri,  i  quali  sono  stali  già  espuisi  nella  Svizzera  e  che 
potranne  ancora  essere  disciolti  nella  Francia.  le  circostanze 
in  oui  si  trovavane  le  cose  religiose  nel  pontificato  di  Pio  VI, 
erano  ben  diverse  da  quelle  presenti;  e  benchè  sia  già  acca- 
duto  lo  scioglimente  de' monasteri  nella  Svizzera,  non  deve 
mostrarsi  sullo  stesso  eggettodiffidenza  verso  l'attuale  governo 
di  Francia  cen  préventive  misure.  Inoltre  la  S.  Sede  con  ma- 
turità  di  consiglie  ha  fissate  per  le  Spagne  e  pel  Pertogalle 
délie  massime  in  circostanza  délie  avvenute  soppressioni,  le 
quali  mentre  proveggono  ai  religiosi,  sono  dirette  a  mantenere 

(1848).  Elections.  Député.  Somasque.  Un  religieux  de  l'institut 
des  Somasques  est  autorisé  à  se  présenter  à  la  députation.  On 
écrit  au  vicAire  capilulahe  de  Gfines  :  «  Le  P.  Giuliani,  clerc 
régulier  somasquc,  a  représenté  qu'il  se  peut  qu'il  soit  élu  député 
par  un  des  arrondissements  de  Gènes,  malgré  sa  profession  de 
religieux.  C'est  pourquoi,  par  désir  de  collaborer  aux  affaires 
ecclésiastiques  et  mixtes,  il  a  demandé  l'autorisation  requise.  Le 
saint-père  a  bien  voulu  consentir,  dans  la  supposition  que  le 
recourant  est  homme  de  bien,  et  qu'il  peut  par  son  influence 
servir  les  intérêts  de  l'Eg'.ise.  Cependant  pour  plus  de  sûreté  on 
joint  l'induit  à  la  présente  lettre.  Si  votre  seigneurie  estime  que 
le  religieux  réunit  les  qualités  et  la  capacité  qu'il  faut  dans  l'in- 
térêt de  l'Eglise  et  de  FEtat,  elle  lui  remettra  l'induit  ci-joint. 
Autrement  qu'elle  le  garde,  et  conseille  prudemment  au  religieux 
de  se  désister  de  sa  candidature,  qui  pourrait  lui  causer  des  diffi- 
cultés et  des  embarras.  Rome,  b  mai  1848.  » 

(1849).  Suisse.  Clcirlreux.  Suppression  des  couvents.  Le  Saint-Siège 
n'a  pas  cru  devoir  renouveler  de  nos  jours  les  pouvoirs  extraordi- 
naires  que   Pie  VI   conféra  aux  supéi leurs   des  communautés 


la  fiducia  dcl  ripristinamenlo  degli  erdiui  regolari.  Quindi 
increndo  alla  stessa  niassiina  questa  S.  G.  anche  in  forza  di 
speciali  facoltà,  ed  a  tranquillità  délie  coscienze,  dichiara  che 
i  religiosi  Cerlosini,  i  quah  sono  coslretti  nelle  attuali  cir» 
coslanze  délia  Svizzera,  a  rinianere  fuori  del  chiostre,  e  non 
possono  comodaaiente  trasferirsi  in  altre  Ccrtese,  si  abbiano 
a  censiderare  corne  i  religiosi  leniporaneamente  secolarizzali, 
e  per  couseguenza  ferme  sempre  riniauendo  il  vote  di  castità, 
riguardo  agli  altri  voti  sono  tcnuti  osservare  le  sostanziali 
cese  per  quanto  sono  compatibili  colle  slalo  in  cui  si  trovano, 
e  loro  si  concède  di  niangiare  di  grasso,  finchè  rimangono 
fuori  del  chiostre,  e  di  adattarsi  nella  recita  dell'officio  e  nella 
celebrazione  délia  messa  al  caleniario  délia  diocesi  in  cui  si 
trovano,  lasciando  il  rite  Certesino.  Possono  perciô  con  reli- 
giosa  moderazione  ricevere  e  ritenere  denaro,  spenderle,  aver 
mobili,  usare  degli  stabili,  clie  loro  fossero  concessi,  ma  non 
acquisfare  il  dominio  e  preprielà  délie  cose,  ne  disporre  délie 
medesime,  specialmente  causa  mortis,  e  moite  mené  ricevere 
beneficii  ecclesiastici.  Devranno  peraltro  gl' individu!,  allorchè 
lo  potranne,  fare  ricorso  ala  S.  G.  per  meltersi  in  regola  ed 
oltenere  spéciale  induite  che  1ère  sia  di  giustihcazione  presso 
gli  ordinari,  nelle  cui  diocesi  vogliono  rimanere. 

Potrà  V.  P.  far  conescere  colla  dovuta  prudenza  e  riserva- 
tezza  queste  determinazioni  dalla  S.  G.  esortando  in  pari 
tempo  i  religiosi  a  menare  in  mezzo  al  secelo  ima  vita  esem- 
plare  che  sia  di  edilicazione  ai  fedeli,  rammenlande  ai  mede» 
simi  l'obbligaziene  di  tornare  al  chiostre  teste  che  petranno. 
In  quante  poi  aile  monache  del  suo  erdine,  sa  mai  esistessero 
nella  Svizzera,  debbeno  i  rispettivi  vescovi  fare  ricorso  alla 
S.  Sede. 

Romae,  5  junii  1848. 

menacées  de  suppression.  Voici  ce  que  la  S.  Congrégation  écrit 
au  général  des  Chartreux  :  «  Votre  paternité  a  demandé  la  con- 
firmation des  pouvoirs  que  Pie  VI  accorda  au  supérieur  généial 
dîs  Chartreux  lors  de  la  suppression  des  ordres  réguliers.  Votre 
paternité  désire  pourvoir  à  la  position  des  moines  de  Suisse  qui 
sont  déjà  chassés  de  leurs  maisons  et  à  ceux  de  France  pour  les- 
quels on  craint  une  semblable  dispersion.  Les  circonstances  où 
étaient  les  affaires  religieuses  à  l'époque  de  Pie  VI  étaient  bien 
diverses  de  la  situation  présente.  La  suppression  des  monastères 
est  accomplie  en  Suisse,  il  est  vrai;  mais  il  ne  faut  pas  que  des 
mesures  préventives  témoigneni  de  la  défiance  à  l'égard  du  gou- 
vernement Qciuel  de  la  France.  En  outre,  le  Saint-Siège  a  adopté 
avec  la  plus  grande  maturité  pour  l'Espagne  et  le  Portugal  cer- 
taines maximes,  qui,  en  fixant  la  position  des  religieux  renvoyés 
de  leurs  communautés,  tendent  à  entretenir  l'espoir  du  rétablis- 
sement des  ordres  réguliers.  La  S.  Congrégation,  se  conformant  à 
ces  maximes  et  d'ailleurs  investie  de  pouvoirs  spéciaux,  déclare, 
pour  la  tranquillité  des  consciences,  que  les  Chartreux,  qui,  par 
suite  de  la  situation  actuelle  de  la  Suisse,  sont  contraints  de  vivre 
hors  du  cloître  et  ne  peuvent  commodément  se  retirer  dans 
d'autres  Chartreuses,  doivent  se  considérer  comme  les  religieux 
sécularisés  temporairement  ;  par  conséquent,  le  vœu  de  charité 
subsistant  dans  toute  sa  force,  ils  doivent,  en  ce  qui  concerne  les 
autres  vœux,  observer  les  choses  essentielles  qui  sont  compatibles 
avec  leur  position.  On  leur  permet  de  faire  gras  tout  le  temps 
qu'ils  vivent  hors  du  cloître,  et  de  suivre  pour  l'office  et  la  messe 
le  calendrier  de  leur  diocèse,  et  abandonner  le  rite  chartreux.  Ils 
peuvent  donc  dans  la  mesure  de  la  modération  religieuse  recevoir 
et  garder  de  l'argent,  le  dépenser,  avoir  des  meubles,  l'usage  des 
immeubles  qui  leur  seront  cédés,  sans  acquérir  le  domaine  et  la 
propriété,  ni  en  disposer,  spécialement  causa  mortis,  et  encore 
moins  prendre  des  bénéfices  ecclésiastiques.  Cependant  les  reli- 
gieux dijvront  recourir  à  la  S.  Congrégation  lorsqu'ils  pourront, 
pour  se  mettre  en  règle  et  avoir  un  induit  spécial  qui  leur  serve  de 
justification  auprès  des  Ordinaires  dans  les  diocèses  desquels  ils 
veulent  demeurer.  Votre  paternité  pourra  notifier  avec  prudence 
et  circonspection  ces  décisions  de  la  S.  Congrégation;  en  même 
temps  exhorter  les  religieux  à  garder  dans  le  monde  une  conduite 
exemplaire  et  édifiante.  Qu'ils  sachent  qu'ils  devront  rentrer  au 
cloître  dès  qu'ils  pourront.  En  ce  qui  concerne  les  religieuses  de 
l'ordre  des  Chartreux,  supposé  qu'il  y  en  eût  en  Suisse,  les  èvêques 
respectifs  devront  recourir  au  Saint-Siège.  Rome,  S  juin  1848.  » 


717 


DECRETS  INEDITS 


718 


1850.  Ordinis  barnabitauum. 

Cardinali  AUCniEPiscopo  Neapolitano.  —  La  liinpn  e  disRiis- 
tosa  veiteiiza  clie  si  à  a{,'itata  Ira  il  reiigioso  Pasquale  Salvali, 
barnabita,  ed  i  siipcrioridel  siio  istiliito,  hannoresaindispen- 
sabile  la  siia  secolarizzaziono.  Peiciô  non  deve  recare  inara- 
viiçlia  a  V.  E.  se  in  questo  caso  slraordinario  soguendo  le 
istriizioni  date  da  Sua  Sanlità  per  simili  casi,  rilasciala  siasi  la 
secolaiizzazione  in  forma  graziosa,  pioi>  scnza  commissione 
col  solo  obbligo  di  mostrare  aU'ordinario  l'indiiUo  medcsimo, 
ed  il  titolo  di  palriinonio.  V.  E.  portanlo  ne  resta  avvertita 
per  sua  nornia,  ed  i;  autorizzata  ad  assolvere  anche  per  inezzo 
di  suddelegato  dalle  censure  e  pêne  ecclesiastiche  che  il 
medesinio  per  la  dimora  fuori  deUMsliluto  avesse  potuto 
incorrere  e  dalla  irregolaritfi  che  avesse  contralto,  ed  a  ridurre 
anche  a  minor  somma  la  tassa  del  S.  patrimonio. 

Rom»,  8  julii  18i8. 

1831.  Super  trappensibus  calliarum. 

ËPisGOPO  Valentinknsi.  —  Gaudeo  quammaxime  in  mo- 
nasterio  Aquiebellensi  congregalionis  B.  M.  V.  de  Trappa 
recenlioris  refomiationis  paceni  atque  coiicordiani  reslitutam 
esse  ;  que  fieri  poterit,  ut  monastica  disciplina  in  eo  magis 
magisque  vigeat,  atque  florescat.  Verum  optandum  etiam 
foret  ul  (lucelibot  ditfidentiœ  causa  intei'  vicariuni  generaîem 
praefatae  congregationis  et  P.  Orcise  ejusdem  monasterii 
abbatem  e  niedio  omnino  removeretur.  Sed  hœc  S.  C.  EE.  et 
RR.  hujusmodi  spe  fréta  inlciim  eunidem  abbatem  Orcise, 
donec  aliter  decernatur,  ab  obligatione  accedendi  ad  capitulum 
générale  ob  peculiares  circumstaniias  bénigne  eximit. 

Hac  autem  occasione  non  abs  re  erit  amplitudini  tuaî  signi- 
ficare  declarationem  datam  die  3  maii  1839  a  Gregorio  XVI 
S.  M.  circa  facultates  quas  episcopi  in  monasteria  Trappen- 
sium  in  Gallia  tamquam  apostolicae  Sedis  delegati  exercera 
possunt.  Propositum  fuit  dubium  sequentis  tenoris  :  Cum  in 
art.  8  decreti  diei  3  octobris  1834,  decernatur  :  quamvis  mo- 
nasteria Trappensium  a  jurisdiclione  episcoporum  exempta 
sint,  ea  tamen  ob  peculiares  rationes,  et  donec  aliter  statua- 
tur,  jurisdictioni  eorumdem  episcoporum  subesse,  qui  pro- 
cédant tamquam  apostolicae  Sedis  delegati  :  qjseritur  in  quo 
ea  jurisdicatio  consistât,  et  quaenam  jura  episcopi  circa  mo- 
nasteria exercere  valeant?  Summus  pontifex,  die  3  maii  1839 
respondendum  edixit  :  Donec  aliter  a  S.  Sede  decernatur, 
monasteria  et  monachos  subjectos  esse  visitationi  et  correc- 
tioni  episcoporum  salvis  constitutionibus  ordinis.    Ex  hac 

(1850).  Barnabites.  Sécularisation.  Quoique  l'induit  de  S(?cula- 
xisation  soit  d'habitude  remis  à  l'Ordioaire  pour  qu'il  l'exécute 
et  le  fulmine,  il  est  des  cas  où  il  faut  le  délivrer  sous  forme  gra- 
cieuse., La  S.  Congrégation  écrit  au  cardinal  archevêque  de  Naples: 
<  La  longue  et  déplorable  question  qui  a  eu  lieu  entre  le  religieux 
Pascal  S.  Barnabite  et  les  supérieurs  de  son  institut,  a  rendu  sa 
sécularisation  indispensable.  Votre  éminence  ne  doit  donc  pas 
trouver  étrange  que  dans  ce  cas  extraordinaire,  suivant  les  ins- 
tructions du  Saint-Père,  on  ait  accordé  la  sécularisation  en  forme 
gracieuse,  c'est-à-dire  sans  commission,  à  la  seule  condition  de 
présenter  l'induit  à  l'Ordinaire,  ainsi  que  le  titre  du  patrimoine. 
Votre  éminence  en  est  avertie  pour  sa  gouverne;  elle  est  autorisée 
à  absoudre  (même  par  subdélégué)  le  religieux  des  censures  et 
des  peines  ecclésiastiques  qu'il  a  pu  encourir  en  demeurant  hors 
du  cloître,  et  à  le  dispenser  de  l'irrégularité.  Elle  pourra  aussi 
abaisser  le  chiffre  du  patrimoine.  Rome,  8  juillet  1848.  » 

(1851).  Trappistes.  Dispense  du  chapitre  général.  Dom  Orcise,  abbé 
d'Aiguebelle,  est  dispensé  jusqu'à  nouvel  ordre  d'assister  au  cha- 
pitre général.  Conformément  au  décret  du  3  mai  1839,  la  S.  Con- 
grégation déclara  que  les  Trappistes  de  France  sont  soumis  à  la 
visite  et  à  la  correction  des  évoques  en  qualité  de  délégués  apos- 
toliques, excepté  pour  les  choses  exprimées  dans  les  constitutions. 
Rome,  18  décembre  1848. 


declaralionc  ampliludo  tua  agnoscerc   poterit    auctorltatem 
quain  in  monaslerium  Aquicbellense  infra  limites  istius  diœcesis 
existens  rite  exercere  valeat.  Hœc  dum  amplitudini  tuse  signi- 
fico,  [)rospera  cuncla  et  fclicia  adprecor  ad  Dinum. 
Uoiiiie,  18  decembris  18-18. 

1852.  Taxje. 

GENERAti  ORDINIS  PR^DicATORUM.  —  Nel  capltolo  générale 
dell'ordine  de'  Predicalori  lenuto  nel  maggio  1844,  alcune 
provincie  avendo  reclamato  per  essere  troppo  gravale  suUe 
contribuzioni  dovute  al  P.  générale,  procuratore  générale  e 
socj,  si  décréta  che  tali  contribuzioni  fossero  allora  sospese, 
finchè  si  esaminassero  le  rcndite  délia  Caméra  generalizia  par 
conoscere  lo  stato,  e  costando  al  P.  maestro  générale  délia 
nécessita  délie  dette  contribuzioni,  se  ne  dovesse  fare  un'  equa 
distribuzione  nelle  provincie. 

Sono  passati  già  quattro  aiini,  e  questo  esame  ancora  non  è 
stato  falto  ;  per  cui  si  è  ricorso  a  quesla  S.  G.  de'  VV.  e  RR. 
domandando  che  l'enunciato  decreto  sia  eseguito.  Inoltre  da 
questa  S.  G.  de'  VV.  c  RR.  con  decreto  del  1°  marzo  1847,  fu 
prescritto  che  il  sindaco  délia  Gainera  générale  dovesse  ren- 
dere  conto  al  detinitorio,  e  quindi  se  ne  facesse  relazioue  alla 
stessa  S.  Gongregazione.  Ma  la  medesima  niun  rapporto  ha 
avuto  su  taie  oggetlo.  Infiue  crede  assolutamente  necessario 
che  si  ponga  in  regola  l'amministrazione  délia  cassa  per  le 
cause  de'  Santi.  Quindi  è  che  la  S.  C.  volendo  assolutamente 
la  esecuzione  del  cilato  decreto  del  capilolo  générale  e  di 
quanlo  ha  essa  prescritto,  e  che  si  provegga  alla  causa  dei 
Santi,  ha  ordinato  che  s'ingiunga  a  V.  P.  Kma,  perché  dentro 
il  termine  di  un  mese,  dia  esecuzione  all'enunciato  decreto 
del  capitolo  générale,  insieme  col  suo  definitorio  générale, 
lassando  le  convenienti  contribuzioni,  e  renda  conto  allô 
slesso  defmitorio  délia  rendita  dell'ospizio,  e  délia  cassa  dei 
Santi,  e  quindi  trasmetta  quanto  avrà  operato  a  questa  S.  C  . 
col  voto  in  iscrilto  dello  stesso  defmitorio  générale. 

Romœ,  16  septembris  1848. 

1853.   SCPER  DELATIONE  HABITCS. 

Generali  Olivetanorum.  —  Pur  troppo  è  riprovevole  la 
condotia  di  quel  religiosi  che  arbitrariamenle  si  sono  permessi 
pressochèdisertare  questo  monastero  di  S.  Francesca  Romana; 
non  meno  è  colpevole  la  sottrazione  di  somme,  che  di  comune 
accorde  si  è  falta  dalla  cassa  del  B.  Bernardo,  siccome  V.  P . 
riferisce  col  suo  foglio  del  14  corrente.  Da  lungo  tempo  la 
S.  G.  ha  chiesto  un  rendiconto  délia  detta  cassa  al  P.  abbate 

(1852).  Dominicains.  Caisse  générale.  Caisse  des  saints.  La 
S.  Congrégation  écrit  au  général  :  «  Quelques  provinces  ayant 
porté  plainte  contre  les  contributions  excessives  qu'elles  payaient 
au  général  de  l'institut,  le  chapitre  général,  tenu  au  mois  de 
mai  1844,  décida  que  ces  conlributions  fussentsupprimées  jusqu'à 
ce  qu'on  eût  examiné  les  revenus  de  la  chambre  généralice,  et 
que  la  nécessité  des  contributions  constatée  par  le  général,  on 
devrait  les  distribuer  équilablement  entre  les  provinces.  Quatre 
ans  sont  passés,  et  cet  examen  n'est  pas  encore  fait.  On  a  fait 
recours  à  la  S.  Congrégaliou  pour  demander  l'exécution  du  décret. 
En  outre,  un  décret  de  cette  S.  Congrégation  en  date  du 
l"  mars  1847  a  prescrit  que  le  syndic  de  la  chauibre  généralice 
rende  compte  au  définitoire  et  qu'on  en  réfère  ensuite  à  la  S.  Con- 
grégation. Or  celle-ci  n'a  jamais  reçu  de  rapport.  Enfin  elle  croit 
absolument  nécessaire  de  régler  l'administration  de  la  caisse 
pour  les  causes  des  saints.  Voulant  absolument  que  ce»  diverses 
dispositions  soient  mises  à  exécution,  elle  a  ordonné  de  com- 
mander à  votre  paternité  révérendissime  de  remplir,  de  concert 
avec  le  détinitoire,  le  décret  du  chapitre  général,  dans  le  délai 
d'un  mois;  de  fixer  les  contributions  convenables,  de  rendre 
compte  du  revenu  de  ITiospice  au  définitoire,  ainsi  que  de  la  caisse 
des  saints.  Rome,  16  septembre  1848.  » 


'19 


DECRETS  INEDITS 


720 


procuratore  générale,  che  di  continuo  lo  ha  ripromosso  : 
recenlemente  se  ne  rinnovô  la  demanda  verbalaiente  :  se 
anco  a  qiiesla  mancherà,  la  S.  C.  dovrà  divenire  a  niisure  di 
rigore  ;  intanto  vorrh  V.  P.  prevenirio. 

Riprovevolissimo  poi  e  ridicolo  è  il  contegno  del  P.  Am- 
brogio  Bernabô,  soverchiamente  pusillanime.  Tuttogiorno  si 
Tedono  in  Roma  religiosi  di  tutti  gli  ordini  e  di  tutti  gl'istituti, 
che  accudiscono  con  editîcazione  dei  fedcli  aile  proprie  incom- 
benze,  percorrendo  ogni  parte  délia  città  senza  usare  la  bas- 
sezza  di  travestimento  e  finzione,  ma  facendosi  gloria  di  mos- 
trare  que' religiosi  distintivi  che  assunsero  alla  professione, 
eppure  nessuno  per  questo  è  stalo  moleslalo. 

Sarà  pertanto  officio  di  V.  P.  di  ammonire  e  richiaraare  al 
dovere  i  sudetti,  ognuno  perciô  che  lo  riguarda,  etc. 

Romae,  19  januarii  1849. 

1834.     CaPCCOORUM   I.N   UISPANIA. 

NcsTio  HispAMARUM.  —  11  P.  Fimiino  d'Alcarni,  comniis- 
sario  apcstolico  in  Roma  de'  religiosi  capuccini  Spagnuoli, 
neiratto  di  dover  ritornare  in  Ispagna  per  la  sua  promozione 
al  vescovato  di  Osma,  ha  presentato  a  questa  S.  C.  l'acclusa 
istanza.  lu  essa  corne  rileverà  V.  S.  fu  presentata  la  sua  ferma 
fiducia  che  possa  ia  codesto  regno  riaprire  alcuni  conventi 
sotlo  il  titolo  di  Missioni,  e  affinchè  nei  medesimi  abbia  da 
bel  principio  da  introdursi  la  esatta  osservanza  regolare,  sup- 
plica  perché  venga  distir.ato  un  commissario  apostoiico,ilquale 
unitamente  a  due  assis'.euti  o  definitorj,  possa  prendere  giusta 
cognizione  délie  persone  religiose  e  dei  locali,  ed  in  seguito 
adotlare  le  analoghe  provvidenze  per  la  regolare  apertura  dei 
conventi.  Il  prelodato  padre  inoltre  propone  i  soggetti  che 
credcrebbe  adattati  aU'oggetto,  suggerendo  anche  i  modi  di 
sosliluzione  in  caso  di  morte  di  uno  degli  elelti,  e  ciô  fino  a 
che  non  verranno  prese  delle  slabili  provvidenze  dalla  S.  Sede 
suUa  situazione  de'  regohri  in  codesto  regno. 

La  S.  C.  non  ha  potuto  a  meno  di  non  prendere  in  conside- 
Mzione  le  accennate  iftanze,  e  prevalendosi  anche'delle  spe- 
ciali  facolià  accordate  dalla  S.  di  N.  S.  ha  creduto  di  coramet- 
tere  alla  sperimentata  prudenza  di  V.  S.  tutte  le  facoltà 
necessarie  ed  opportune  per  potere  prendere  quelle  provvi- 
denze che  nella  sua  saviezza  crederà  confacenti  alla  deside- 
rata apertura  dei  sudetti  conventi,  deputando  in  commissario 
apostolico  ad  nutum  S.  Sedis  ed  in  assistenti  quel  religiosi 
che  vengono  in  detta  supplici  proposti,  o  altri  che|  colla  intel- 
ligenza  del  prelodato  P.  Firmino  credesse  V.  S.  più  meritevoli, 

(1833).  Eabit.  Olivétains.  Révolution.  Au  mois  de  janrier  1849, 
Rome  n'éiait  pas  encore  agite'e  au  point  d'obliger  les  religieux  de 
quitter  l'habit.  La  S.  Congrégation  écrit  au  général  des  Olivé- 
tains ;  €  Il  faut  hautement  désapprouver  la  conduite  des  leli- 
gieui  qui  se  sont  permis  d'abandonner  arbitrairement  le  mo- 
nastère de  sainte  Françoise  Romaine  et  d'emporter  les  fonds  de 
la  cause  du  bienheureux  Bernard.  La  S.  Congréjjation  a  depuis 
longtemps  de  nandé  au  procureur  général  le  compte  de  cette 
caisse,  Il  l'a  promis;  dernièrement  on  a  renouvelé  verbalement 
la  demande;  s'il  recule  encore,  la  S.  Congégaiion  devra  prendre 
des  mesures  de  rigueur.  Votre  paternité  voudra  bien  l'en  aviser- 
En  outre,  la  conduite  du  P.  Bernabo  a  été  souverainement  ridi- 
cule et  condamnable.  Nous  voyons  journellement  à  Rome  des  reli- 
gieux de  tout  ordre  et  de  tout  institut  remplissant  leurs  fonctions 
àrédification  des  fidèles  et  circulant  dans  toute  la  ville  sans  avoir 
la  lâcheté  de  se  déguiser;  au  contraire,  ils  mettent  leur  honneur 
à  porter  les  marques  dislinctives  de  leur  profession,  et  nul  n'a 
été  molesté.  Votre  paternité  voudra  bien  avertir  et  rappeler  au 
devoir  ces  religieux,  chacun  en  ce  qui  le  regarde.  Rome,  19  jan- 
vier 1849. 

(1854).  Espa'jne.  Capucins.  Collège  pour  les  missions.  Le  P.  Firmin, 
commissaire  apostolique  des  capucins  espagnols,  nommé  évoque 
d'Osraa,  espère  pouvoir  rétablir  quelques  couvents  sous  le  titre  de 
Hissions.  La  S.  Congrégation  délègue  tous  pouvoirs  au  nonce  de 
Uadrid  pour  rétablir  ces  couvents,  nommer  le  commisaire  apos- 
tolique et  ses  assi^tant:^.  Rome, 2  mars  1849. 


concedendo  al  P.  commissario  elelto  tutte  quelle  facoltà  che 
godono  i  superiori  di  detlo  ordine. 

La  S.  C.  è  nella  cerlezza,  che  mediante  il  di  lei  zelo  e  pre- 
raura,  potrà  in  codesto  regno  rifiorire  un  ordine  tanto  bene- 
merito  délia  Chiesa.  . 

Romte,  2  martii  1849.  | 

1855.  Slter  expulsione.  ' 

Ge-nerali  fratrl'm  p^nitentue.  —  La  S.  C.  de'  W.  e  RR. 
ha  preso  in  considerazione  quauto  le  venne  rappresentato 
dalla  P.  V.  sulla  caltiva  ed  incorreggibile  condolta  del  reli-    % 
gioso  Raffaele,  sacerdote  professe  del  suo  ordine,  attualmenle 
stanzialo  in  codesto   convento,  ed  ha  trovato  espediente  il 
partilo  suggerito  di  espellerlo  dall'ordine,  onde  impedire  la      | 
prevaricazioue  degli  altri.  Ad  ottenere  peraltro  lo  scopo  è       ' 
necessario  di  procédera  nelle  forme  consuete  prescritte  dai 
sagri  canoni  e  dalle  costituzioni  dell'ordine  stesso  contro  gli 
incorreggibili.  E  perciô  la  S.  C.  commette  alla  P.  V.  di  fare       i 
rinchiudere  il  detto  religioso  in  una  caméra  opportuna  e  spar-      | 
tata  dal  convento,  e  quivi  ritenerlo  loco  carceris.  Abilitandola 
per  l'effetto  a  servirsi  de'  mezzi  più  efficaci,  ed  anche  délia 
forza,  ben  inteso  che  in  quesl'ultimo  caso  si  usino  tutte  quelle 
avvertenze,  cautele  e  riguardi  che   sono   necessarj  per  non 
compromettere  il  decoro  dell'ordine  e  la  quiète  di  codesta 
religiosa  famiglia.  Si  darà  poi  cura  la  P.  V.  di  compilare  un 
incarto  a  forma  di  processo  sugli  addebiti  del  detto  religioso, 
e  questo  portato  a  fine  colla  maggior  possibilo  soUecitudine, 
lo  trasmetterà  a  questa  S.  C.  la  quale  si  riserva  di  prendere 
le  successive  determinazioni. 

Romae,  16  januarii  1850. 

1856.  Super  testamento  episcopi. 

Sacra  Congregatio,  vigore  specialium  facultalum,  attentis 
precibus  oratoris  (fr.  démentis  Mangini,  ordinis  Car- 
melitarum  excalceatorum  episcopi  Cuneen),  vigore  specia- 
lium, etc.,  precibus  bénigne  aimuit,  pro  facultate  disponendi, 
etiam  per  testamentum,  ita  tamen  utbona  in  très  partes  divi- 
dantur,  quarum  una  ecclesias  cathedrali  cedere  debeat,  alla  in 
opéra  pia,  de  tertia|vero  libère  disponera  possit,  reservatis  sacris 
supellectilibus  ad  formam  const.  S.  Pii  V,  favore  ecclesiae 
cathedralis  ;  contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Romaî,  23  februarii  1850. 


1837.  Super  regularibds  reipdblic*  chilensis. 

Expositum  est  SSmo  D.  N.  Pio  PP.  IX,  quemadmodum  in 

{[8ôb).  Incorrigible.  Expulsion.  La  réclusion  dans  une  chambre 
tient  lieu  de  prison.  On  écrit  au  général  des  Frères  de  la  Péni- 
tence :  a  Vu  la  mauvaise  et  incorrigible  conduite  du  P.  Raphaël,  la 
S.  Congrégation  approuve  qu'il  soit  expulsé  de  l'institut,  afin  d'em- 
pêcher la  perversion  des  autres.  Il  faudra  donc  procéder  dans  les 
formes  canoniques  et  selon  les  statuts  de  l'ordre.  La  S.  Congré- 
gation commet  à  votre  paternité  de  faire  enfermer  le  religieux 
dans  une  chambre  écartée  et  de  s'y  détenir  loco  carceris.  Votre 
paternité  pourra  prendre  à  cet  effet  les  moyens  les  plus  efficaces, 
et,  au  besoin,  employer  la  force,  en  usant  toutefois  de  toute  la 
circonspection,  précautions  et  égards  nécessaires  pour  garder 
l'honneur  de  l'institut  et  la  paix  de  la  communauté.  Puis  votre 
paternité  aura  soin  de  faire  dans  le  plus  bref  délai  une  enquête 
canonique  et  de  l'adresser  à  la  S.  Congrégation,  qui  se  réserve  les 
décisions  subséquentes.  Rome,  16  janvier  1850. 

(\8b&).  Evéque  régulier.  Testament  Mgr  l'évêque  de  Cunéo, carme 
déchaussé,  obtient  l'autorisation  de  disposer  de  ses  biens  par  un 
testament,  savoir,  un  tiers  pour  la  cathédrale,  le  second  tiers  en 
œuvres  de  bienfaisance,  et  le  surplus  au  gré  du  prélat.  Les  orne- 
ments sacrés  sont  réiervés  à  la  cathédrale,  conformément  à  la  bulle 
de  S.  Pie  V.  Rome,  25  février  1850. 

(1857).  Chili.  Visite  apostolique  des  réguliers.  Mgr  l'archevêque  de 
S.  lago  est  nommé  pour  cinq  ans  visiteur  et  délégué  apostolique  de 


1 


721 


DECRETS  INEDITS 


722 


Chilensi  Ilopublica  ob  anteacli  temporis  calamilates  nonnulli 
abusiis  in  |  Iuits  regulaiium  faiiiilias  irrcpsorint,  qiiainvis  Ciute- 
roqiiin  rcligiosi  ordines  sacrisillic  rébus  non  levipra-sidioetor- 
namento  sint.  Ad  cos  i-itur  abusus  radicitus  cvellfindos,  alque 
ul  liiuloni  fainili;c ad  piistiiunn  regularis  disci|)rniic splendorem 
revocala!,deecclesiaacdeaniinai'iim  salute  inibi  mayis  in  dies 
bene  nicreantur,  Sanctitati  Siub  enixis  procibus  snpplicatiini 
est,  ut  illis  visilatorem  apostolicum  congruis  inslructuni  facul- 
talibiis  depulare  dignaretur.  Itaqiic  suninius  idem  I'.  Pius  IX,, 
regulaiiuni  earunidem  faiuiliarum  boi)o  prospicere  ciipiens, 
rébus  omnibus  mature  perpensis,  pro  sua  benigni'.ale,  et  de 
apostoiicie  potestatis  pleniluiline  U.  P.  D.  Rapbaeiem  Vaienti- 
num  Valiiiviero  archicpiscopum  S.  Jacobi  de  Chile,  multa  sibi 
religionis,doctrin.Te,  prudentiajque  laude  commendatuni  elegit, 
et  ail  quinquennium  ab  hinc  futurum  nenqie  ad  toliim  annum 
millesinniin  octingentesimum  quiiiquagesiinum  quintum,  in- 
térim vero  ad  suum  Sanctœque  Sedis  benepiacitum  doputavit 
in  dpjpgatum  et  visitatorem  apostolicum  omnium  et  singuia- 
rum   familiarum   rogularium    cnjuscuuique  ordinis  et  insti- 
tuti,  qua;   nunc  in  Cliilensi  republica  existant.  Itaque  idem 
SS.  Pater  omnibus  et  singulis  reguiaiibus  in  republica  Chi- 
lensi existentibus  cujuscumque  insîiluli  aut  congregationis, 
eorunique  oflicialibus  cujuscumque  gradus  in  virlute  sancla; 
obedienliee  praecepit,  ut  ei  debitum  prajstent  obsequium,   ac 
diligenter  obediant,   sublata   idcirco,    apostolica   visitatione 
durante  cuilibet  ex  superioribus  cujuscumque  regularis  ordinis 
generalibus  potestate  quidpiam  vel  per  se  vel  per  alios,   sive 
scriptis,  sive  voce  mandandi,  consulendi,  et  decernendi,  quod 
retardare  vel  imminuere   quomodolibet  possit  hujus  visila- 
tionis   et  delegationis  apostobeai    efïectum,    atque    insuper 
decernendo,  ut  omnes  superiores,  et  definitorium  seu  con- 
suUatio  provinciœauctoritate  sui  muneris  non  aliter  uti  possint, 
nisi  quatenus  id  aposlolicus  visitator  permiserit.  Salvam  tamen 
nihiloininus  declaravit  auctorilatem  Romanarum  Congregatio- 
num.  prœsertim   S.  G.  Episcoporum   et  Regularium  negotiis 
prœposita?,  atque  ad  missiones  quod  attinet  S.  G.  de  Propa- 
ganda  Fide.  Juxta  hœc,  ut  archiepiscopus  visitator  et  delega- 
tus  apostolicus  officii  sui  partes  rite,  ac  majori  cum  fiuctu 
exercere  valeat,  Sanclitas  Sua  non  modo  illi  concessit  eas 
facidtates  quœ  ejusdem  proprise  sunt  muneris,  verum  etiam 
illas  omnes  quas  habent  supremi  modcratores  seu  générales 
cujuscumque  regularis   ordinis,  aliasque  prout  sequitur   be- 
iiiguo  est  impertita,  nempe  :  1.  Visilandi  tam  in  spirituabbus, 
quam  in  temporalibus,  ac  œconoraicis  omnia  et  singula  mo- 
nasteria,   conventus,   collegia,  domos,  hospitia,  grancias,  et 
eremos  in  quibus  sive  permanenter,  sive  per  aliquod  etiam 
brève  temporis  spatium  sint,  aut  commorentur  viri  reb'giosi 
cujuscumque  ordinis^  congregationis  aut  instituti.  2.  Regu- 
larem  disciplinam  restaurandi,  ubi  labefactafuerit,  abusus  qui 
irrepseriut  divellendi.  3.  Designandi,  aui  etiam  de  novo  eri- 
gendi  monasteria,  vel  conventus  pro   novitialu  in  quibus 
vigeat  observanlia  regularis  disciplinœ,  juxta  tamen  canonicas 
sanctiones,  et  régulas  cujuslibet  ordinis,  ceteris  vero,  ubi  opus 
fuerit,  suppressis  et  clausis.  4.  Licentiam  impertiendi  novitios 
ad  habiium  recipiendi  et  explelo  tyrocinio  in  nionasteriis  vel 
conveulibus  ab  ipso  visitatore  ut  supra  instilutis  ad  solemnem 
professionem  admiitendi,  taxato  eorum  numéro  juxta  red- 
ditus,  vel  eleemosynas,  ex  quibus  congrue  sustentari  possint, 
et  ea  insuper  providenlia  salutari  sive  in  usum  revocata,  sive 
de  novo  décréta,  ut  omnes  recens  professi,  maneant  adhuc  in 
noviiialus  cœnobio  (in  parte  tamen  a  novitiorum  mansionibus 

toutes  les  communaulés  religieuses  de  la  république,  et  investi 
de  pouvoirs  extraordinaires.  Eriger  les  noviciats;  dispen- 
ser de  l'âge  canonique  les  poslulaiiU;  établir  des  monastères 
réformés;  transférer  les  sujets;  canlirracr  les  élections;  sécu- 
lariser les  religieux-,  etc.  Home,  20  juin  tSoû. 


dislincla)]  vel   transeant  ad  aliud  cœnobium  muUie  pariter 
observanliui  laude  commondalum,  ubi  per  triennium  sivn  per 
aliud  Icmpus  peculiaribus  instituti  sui  ordinationibus   defini- 
tum  non  modo  in  studia  incumbant,  aut  si  laici  sint  operibus 
vacent  laicis  propriis,  verum  etiam  sub  communi  directione 
destiuandi  ad  id  religiosi  viri  gravitate.  prudeiitia  et  disciplinai 
imprimis  studio  prajslantis,  ad  regularem  observantiam  ple- 
nius  assuescant.  5.  Dispensandi  super  excessu  aetatis  a  consti- 
tutionibus  nonnullorum  ordinum  pro  admissione  ad  liabituni, 
et  prolessionem.  Mens  tamen  est  Sua;  Sanctitalis,  ut   archi- 
episcopus visitator  facultate  hac  parce  admodnm  ulatur,quan- 
doquidem  pr;estat  onmino,  ut  regulari  tyrocinio  ac  subinde 
probalione  pcracta,  ad  professionem  recipiantur  adolescentes 
ejus  fere  œtatis  in  qua  id  a  sacrosancto  Tridentino  concilio 
permissum  est  ;  aliter  enim  timendum  esset,  ne  plures  pro- 
vectiori  œtate  adinissi,   profossione  postmodum   facta  cons- 
tantes minime  sint  in  studio  salutaris  disciplina;,  cui  mature 
non  assueverunt,  vel  redeant  etiam  ad  pravos  viliorum  habitus 
diuturno  antea  usu  contractos.    6.  Instituendi  ac  deputandi 
quted.un  monasteria,  vel  conventus  ubi  vits  prorsuscommunis 
ratio  et  primaeva;  institutoris  seu  fundatoris  regulse  obser- 
ventur,  ad  quod  admitti  queant  ii  religiosi  qui  libère,  ac 
sponte  id  petierint.  7.  Licentiam   impertiendi  religiosis,  ut 
plura  simul  mimera  exercere  valeant,  si  hoc  nécessitas  aut 
utilitas  postulaverit.   8.  Regulares  unius  cœnobii  ad  aliud 
ejusdem  ordinis  transferendi.  9.  Concedendi  justis  de  causis 
licentiam  religiosis  professis,  transeundi  ad  aliam  religionem, 
cujus  regulae  et  institutum ,   quoad  substantiam ,  quantum 
fieri  potest,  a  propriis  non  ditîerant.  10.  Capitula  conven- 
tualia,  ac  etiam  provincialia  statutis  temporibus  indicendi, 
pro  superioruni  et  olficialium  eleclionibus  aliisque  de  more 
peragendis,  eisque,  si  id  expedire  videbit,  praesidendi  absque 
siiftVagio,  eadem  etiam  capitula  prorogandi,  ac  ad  tempus,  si 
opus  fuerit,  suspendendi   et  intérim  deputandi   eos  qui  aut 
regere  aut  gerere  possint.  11.  Dispensandi  ab  interstitiis  in 
statutis  aut  constitutionibus  ordinis  prœscriptis  pro  proroga- 
tione,  aut  confirmatione  in  ofîiciis,  ac  muneribus.  l2.  Supe- 
riores electos  ccnfirmandi,   eorum  electiones,  si  aliquo  vitio 
(excepto  simoniaco)  laborent,  sanandi^  eosdem  ab  ofRciis,  et 
dignitatibus  ad  tempus  suspendendi,   idemque  etiam  circa 
ministros,  oflîciales,  aliosque  munera  in  religione  exercentes. 
Quoad  depositionem  vero  aut  privationem  ab  offîciis  recur- 
rendum  erit  ad  S.  Sedem  apostolicam.  13.  Regulares  delin 
quentes  corrigendi  et  puniendi  juxta  canonicas  sanctiones,  et 
regularia  instituta  ;  incorrigibiles  vero  ejiciendi,  sive  expel- 
lendi,  servato  sunimarie  saltem  et  in  substantialibus  ordine 
juris  ad  tramites  conslilutionumapostolicarum.  li.  Processus 
conficiendi,  décréta  interponendi,  sententias  proferendi,  re- 
servata  appellatione  in  devolutivo  tantum  ad  Sanctam  apos- 
tolicam Sedem.   ^5.   Concedendi  induUum  sœcularisalionis 
perpetuae,  atque  huic  adjungendi  habilitationemad  bénéficia 
etiam  cum  cura  animarum  gravibus  de  causis,  cum  solitis 
conditionibus,  quando  id  in  Domino  ipsi  opportunum  videbi- 
tur,  ila  tamen  ut  sœcularisationesab  eo  concedendaenumerum 
sexaginla  casuum  non  excédant.  16.  Absolvendi  seu  dispen- 
sandi super  pœna  suspensionis,  aut  privationis  vocis  activa; 
atque  passivas  quomodolibet  incursae,  nisi  ob  delicta  S.  Sedi 
reservata.  17.  Adprobandi,  ac  deputandi  religiosos  ad  audien- 
das  confessiones  regularium,   ac  licentiam  impertiendi,  ut 
etiam  apud  sacerdotes  regulares  aliorum  ordinum,  aut  apud 
sacerdotes  sœculares  iJoneos,  religiosi  possint  exomologesim 
sacramentaliter  peragere.  18.  Absolvendi  regulares  ab  omni- 
bus casibus  et  censuris,  a  quibus  superiores,  etiam  majore 
ordines  absolvere  possunt.  19.  Deputandi  cumcongruis  facul- 
tatibus  vires  ecclesiasticos  sive  e  regulari  sive  etiam  e  saeculari 
clero  probitate,  prudeiitia,  et  disciplinas  studio  commendstos. 


17°  si-Rir, 


■23 


DECRETS  INEDITS 


724 


qui  peculiaria  nliqua  coenobia  ejus  nomiue  imisant,  et  référant 
ad  ipsjin  apostolicuiu  visiiaioreoi  de  illorum  statu,  aut  décréta 
ab  00  édita  cxeqiianlur.  Tandem  maudavit  SSimis  D.  N.  ut 
praniictïe  visilationis  et  delegalioais  apostolica»  primo  abso- 
luto  trieniiio  aulhentica  exempla  actoruni  qux  per  id  tempus 
in  sacra  vlsiiatione  eJiderit,  ad  Sedem  apûstolicani  transmiltal, 
simulque  ad  summum  poiitilicom  releratde  statu  cujuscumque 
ordinis  congre^ationis  vel  instituti,  expouendo  insuper  eas 
correctiones,  uiodiQcationes,  vel  emendationes  legulis  tamon 
et  constitutionibus  cujuslibet  ordinis  conformes  pro  inslau- 
rauda  regulari  disciplina  quas  in  Domino  magis  cxpedire 
exislimaverit.  Ilajc  SSmus  D.  staluit,  induisit,  decrevit  ;  con- 
tr.iriis  quibuscumque  non  obstaulibus. 
Dalum  Uomae,  "20  junii  1850. 

1857  bis.  Ordixis  pb^dicatorum. 

Decretlm.  —  Cum  ia  priesens  ea  sit  condilio  rerum  ac 
temporum,  ut  in  inclyto  ordine  Prœdicatorum  S.  Doininici 
diflicile  admodum  sit  generaiia  comitia  celebrari,  et  allunrie 
SSmus  D.  N.  Pius  PP.  1\,  pro  sunimo  quo  religiosas  faniilias 
studio,  ac  favore  prosequilur,  ejusdcm  ordinis  bono  et  utilitali 
continuo  consuiere  cupiat,  necessarium  censet  religiosimi 
virum  pietate  et  prudentia  priedilum  ac  zelo  reguiaris  disci- 
plina incensum  in  vicarium  generalem  eligere,  ea  tamen  spe 
frelus  fore  ut  générale  capilulum  quamprimum  utiliter  con- 
vocari  possit.  Acceplis  igitur  relalionibus  a  personis  omni 
exceptione  majoribus,  uuiversaque  rei  ratione  sedulo  diligen- 
lerque  perpensa,  Sanctilas  Sua  religiosum  Vir.centium  Jandel 
Li  vicarium  generalem  ordinis  Pmedicatorumad  suum  etapos- 
toliciï?  Sedis  beneplacitum  prœsentis  decreti  tenore  nominat, 
députât,  atque  constituit,  eique  omnes  facullaies,  honores, 
prœrogativas,  ac  jura  tribuit,  et  imperlitur,  quibus  magistri 
gentrales ordinis juxta  illiusregulamet  couslituliones  utunlur, 
fruuntur,  et  gaudeut,  ac  insuper  districte  prascipit  etiam  in 
virtute  sancta  obedieulise  omnibus  dicli  ordinis  provincialibus, 
prioribus,  aliisque  cujuscumque  gradus  religiosis,  ut  eumdem 
religiûsum  virum  Viuceulium  Jandel  in  vicarium  generalem 
agnoscant,  eidemque  debitum  honorem,  reverentiam  et  obe- 
dienliam  omnino  praeslent.  Contrariis  quibuscumque  non 
obstantibus. 

Caiterum  Sanclitas  Sua  mandavit  super  prœsenli  décrète 
expediri  literas  apostolicas  in  forma  brevis. 

Datum  liomœ,  die  JO  septembris  1830. 

4858.  Ordims  pr^dicatorcm. 

Decretcm.  —  S.  Congriigatio  ad  propositionem  P.  Vincentii 
Jandel,  vicarii  generalis  ordinis  Praedicatorum  depulat  atque 
constituit  in  ejusdem  P.  vicarii  generalis  socios  pro  Italia 
superiori  religiosum  virum  P.  Marchés!,  pro  regno  uiriusque 

(1857  bis).  Dominicains.  Nomination  du  P.  Jandel  comme  vicaire 
général  de  l'institut.  Les  supérieurs  gi5néraux  des  ordres  religieux 
sont  nommés  en  chapitre  général  et  par  élection.  Lorsque  le 
Saint-Siég-i  les  nomme  directemeot,  ils  prennent  dhabilude  le 
titre  de  vicaire-général.  Cet  ce  qui  a  lieu  dans  l'ordre  de 
S.  Dominique.  Le  chapitre  gériéial  ne  pouvant  Otic  convoqué,  le 
présent  décret  nomme  le  P.  Jandel,  profès  de  la  province  de 
France,  vicaire  général  de  l'instilut.  Le  P.  Jandel  a  conservé  ses 
fonctions  douze  années  consécutives  ;  élu  par  le  chapitre  général 
de  1862,  il  a  pris  le  titre  de  magiiter  generalis,  et  il  a  conservé  sa 
charge  jusqu'à  la  mort.  Home,  30  septembre  18j0. 

(1858).  Même  affaire.  Assistants  et  procureur  général.  Après  la 
nomination  dn  vicaire  général  des  Dominicain?,  il  était  nécessaire 
de  pourvoir  aux  autres  charges  supérieures.  C'est  pourquoi  la 
S.  Congrégation  désigne  les  quatre  as^islants  généraux,  savoir  : 
pour  l'Italie,  le  P.  Marchés!;  pour  le  royaume  de  Naples,  le 
P.  Spada;  pour  la  France,  le  P.  Besson ;' pour  l'Anghlerre  et 
l'Irlande ,  le  P.  Ahite.  Le  second  décret  nomme  procureur 
général  le  P.  C.uide,  provincial  de  la  province  de  Lombardie,  de- 
puis cardinal.  Rome,  4  et  o  octobre  1850. 


Siciiiae  P.  Marianum  Spada,  pro  Galiia  P.  Hyaciiithum  Besson,. 
pro  Anglia  et  IJybeiuia  P.  .\hite,cisque  omniajura,  privilégia,, 
et  altilbutiones  imperlitur,  quibus  socii  magistri  generalis, 
juxta  constilutiones  ordinis  fruuntur,  uluutur  et  gaudeut.. 
Contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Romie,  4  oclobris  1850. 

Decretu.m.  —  Sacra  Congregatio,  vigorc  specialium  fa- 
cullalum,  etc.,  ad  propositionem  P.  Vincentii  Jandel,  vi- 
carii generalis  ordinis  Prajdicatorum  députât  atque  consti- 
tuit in  enunciati  ordinis  procuratorem  generalem  religiosumi 
virum  P.  Franciscum  Gaude  proviucialem  provincial  Lom- 
bardiœ,  eique  ea  omnia  juia,  privilégia  et  atliibutiones  im- 
perlitur, quibus  procnralores  générales  juxta  constilutionest 
ordinis  fruuntur,  utuntur  et  gaudent.  Contrariis,  etc. 

RonitB,  5  oclobris  1850. 

1839.  Ordinis  b.  m.  de  mehcedb. 

Ex  audienlia  SSmi  die  20  decembris  1850.  SSmus  D.  N.. 
ea  spe  freins  ut  imposterum  scandala  orta  in  celebratione 
capituli  provincial!  (.Mercedariorum  provinciiu  Quitensis)  non. 
renoventur,  et  omnes  ab  ambitu  se  abstincant,  singulos  in 
praîmissis  culpabiles  a  censuris  et  pœnis  ecclesiaslicis  piae- 
fatam  ob  causam  incursis,  absolvit,  et  cum  iisdem  super 
irregularitate  ex  violatione  dictarnm  ceusurarum  contracta 
dispensavit,  injuncta  singulis  pœnitcntia  recitandi  tribus  vici- 
bus  psalmos  pœnitcntiales  cum  liianiis  et  precibus.  Et  insuper 
ob  peculiares  circumsianlias  electioaes  in  eolem  capilulo 
factas,  onmiaque  acla  exinde  sequuta  ab  electis  snperioribus 
fada  bénigne  sanavit,  et  revalidavit  ea  tamen  lege,  ut  defini- 
lorio  quatuor  religiosi  graduai!  probatœ  vitae  a  P.  Bravo  pro- 
vincial! deputandi  addantur  qui  pari  modo  ut  defiuitores 
votum  habeanl.  Promotiones  quoque  ad  gradus  sanavit,  et 
statuta  conHrmavit  in  ils  quaî  sacris  canonibus,  constitutio- 
nibus,  et  decretis  apostolicis  et  regulis  ordinis  non  opponuatur, 
jUxta  niodum  scilicet  :  quoad  methodum  studiorum,  eam 
sequantur,  quœ  ab  apostolica  Sede  die  12  februarii  IGi9 
approbala  fuit,  el  director  generalis  studiorum  in  iis  dirigendis 
evitet  noxias  novitates,  et  prtB  oculis  habeat  quod  in  bonum 
sacrosanclœ  religionis  et  Christian!  populi  vertal.  Minime  vero 
adprobatur  prohibitio  quoad  recollectos  transeundi  ad  con- 
ventum  maxinmm.  Pars  ejusdem  art.  i,  relate  ad  cgressum 
recoUeclorum  ita  moderata  intelligatur  ut  loco  necessitalis  in 
eadem  parte  expressa  substituatur  a  in  casibiis  dumlaxat  a 
legibus  permissis.  »  Imposterum  vero  nemo  lector,  aut  prae- 
dicator  institualur  quin  servelur  forma  statulorum  capitul 
generalis  Podiensis  quae  die  12  februarii  1649,  a  S.  Sede 
approbala  fuerunl.  Quod  vero  spécial  ad  obligalionem  denun- 
ciandi  religiosos  vocales  in  capitulo,  Sanctilas  Sua  slatuit  ut 
imposterum  in  literis  convocaloriis  capituli  sub  prœcepto 
formalis  obedientiaî  et  sub  pœna  excommunicationis  majoris 
lalœ  senlenliaî  prœcipialur,  ut  si  quis  ex  capitularibus  sciât 
aliquem  ad  sufiragandum  esse  impeditum,  quamprimum 
illum  provincial!  denunciet,  ut  denuncialus  sese  defendere 
possit.  Quod  si  constiterit  de  impedimento,  vocilis  voto  ca- 
rere  debeal.  Omnes  vero  vocales  et  praesertim  capituli  praeses, 

(1859).  Quito.  Religieux  de  Notre-Dame  de  la  Merci.  Des  irrégu- 
larités ayant  été  commises  dans  le  cliapitro  piovincial,  la  S.  Con- 
grégation accorde  l'absolution  et  ratilie  les  éleclions,  et  les  pro- 
motions aux  grades.  Un  plan  d'études  pour  ces  religieux  fut 
approuvé  pour  le  Saint-Siège  en  IGiO.  Avant  la  réunion  du  cha-i 
pitre  provincial,  on  doit  signaler  les  religieux  qui  ne  peuvent; 
prendre  part.  Dans  le  mois  qui  précède  l'ouverture,  les  élec- 
teurs jouissent  de  la  complèlc  inmiunité  à  l'égard  de  toute  pour- 
suite criujiuelle  nu  correctionnelle.  Le  provmcial  est  autorisé  à1 
désigner  un  vicaire  provincial,  qui  le  remplacera  en  cas  de  décès. 
Rome,  30  novembre  1850. 


i 


725 


DECRETS  IN1:DITS 


726 


a  inenso  iiiiiiicdiate  pra-cedenle  celebrationein  capituli  iiiiinu- 
nilatf  giiiulfant,  qiiaj  iminuniliis  pro  proximo  sequente  capi- 
lulo  (Imntaxat  siiilt-afiotur.  Tandem  S.  S.  faciillaUMii  tiil)uit 
P.  Biavo  provinciuli  nominaudi  vicarium  provincialem,  qui 
in  cnsu  ipsiiis  mortis  vices  provincialis  gerat,  ila  tnmen  ut  si 
praîlaiulaliis  V.  lîravo  moriatiir  antoquam  vicaiium  provincia- 
lem (ie|iutavcril,  vices  provincialis  gcrat  anti((iiior  ex  patribus 
graduatis,  qui  non  fuerit  impeditus.  Gontrariis  quibuscumque 
non  obslantibus. 
Ilonutj  30  novenibris  1850. 

ISGO.  TlUNSlTCS  AD  STATCM  CLERICALEM. 

Ex  audientia  SSmi  die  31  janiiarii  1831.  SSmus,  aiulita 
relatione  P.  commissarii  apostolici  ordinis  (Observantium  ) 
pro  lîispania,  bénigne  anniiit  et  eidem  commisit,  ciim  facnl- 
tale  eliam  siibdelegandi,  ut  alteiitis  narratis  et  dummotlo  oralor 
(Gregorius  Edreira)  de  sufiicionti  seientia  requisita  ad  sacres 
ordines  suscipiendos  a  subdelegato  alioque  examinatore  ab 
enunciato  I*.  commissario  vel  ab  eodtMn  subdelegato  depu- 
laiido,  jjnevio  ligoroso  examine  probanda  sit  pneJitus,  peti- 
tam  i'acultat'"u  transeundi  de  statu  laicali  ad  ciericalem,  pro 
siiû  arbitrio  et  conscientia  concedit  ;  ita  tamen  ut  orator  per- 
actis  per  mensem  exercitiis  spiritualibus  in  aliqua  religiosa 
donio  re."i)lari  seu  pia,  et  emissa  nova  professione  uti  clericus 
in  luanibus  religiosi  ab  eodeni  P.  commissarii  oïdinis  pro 
lîispania  deputandi,  ad  ordines  minores  et  sacios,  servatis 
servandis,  promoveri  possit,  Ineligibilis  vero  remaneat  ad 
prajlaturas  ordinis,  absque  praecedenti  S.  Sedis  indulto,  et 
tempus  professionis  in  statu  laicali  ei  minime  sulfragetur  pro 
prœcedentia,  sed  a  die  promotionis  ad  statum  ciericalem  sit 
desumenda. 

Ronife,  etc. 

1861.  Super  erectione  domus. 

Ex  audientia  SSmi  die  9  februarii  1831.  Sanctilas  Sua 
bénigne  annuit,  et  propterea  commisit  episcopo  Aginnen,  ut 
veris  existentibus  nanalis  et  de  consensu  Pafris  generalis 
Carraelitarum  excalceatorum  pro  suo  arbitrio  et  conscientia 
erigere  possit  canonice  prœfatum  conventum  Aginnen.  Insu- 
per eadcm  S.  S.  bénigne  annuit  ut  prœfatus  conventus  sub- 
jectus  remaneat  superioribus  ordinis  congre gationis  Italicse, 
cum  omnibus  juribus  et  privilegiis,  quibus  alii  conventus 
ejusdem  ordinis  fruuntur  et  gaudent. 

Ronice,  etc. 

18G2.  Ordinis  OBSERVANTiDit. 

Sacra  Gcngregatio,  audito  voto  P.  ministri  generalis  ordinis 
(Observantium  S.  Francisci)  facultateni  tribuit  episcopo  Bajo- 
nen  praefatum  conventum  juxta  preces  canonice  erigendi, 
ila  tamen  ut  sub  immediata  jurisdictione  enunciati  P.  ministri 

(1860).  Passaged'unconversàl'étatcléricaLCjTL'goire  Edieira,  fran- 
ciscain espagnol,  obtient  la  permission  de  passer  à  l'tîtat  de  clerc. 
11  fera  un  mois  de  retraile  avant  la  nouvelle  profession  et  pourra 
recevoir  les  sainis ordres,  mais  il  est  écarté  des  prélaluresde  l'ins- 
titut, sauf  un  nouvel  induU  apostolique. Rome,  31  janvier  1851. 

(tSGI).  Cannes.  Fondation  d  Agen.  Le  présent  induit  commet 
Mgr  l'évûque  d  Agen  pour  ériger  canoniquement  le  couvent  des 
Carmes.  Cette  maison  fera  partie  de  la  congrégation  d'Italie. 
Rome,  9  février  1851. 

(1862).  Observunti.  Fondation  de  Bayonne.  Mgr  l'évèque  de 
Bavonne  obtient  l'autorisation  d'ériger  canoniquement  celte  mai- 
son, qui  demeurera  sous  la  juridiction  immédiate  du  général  jus- 
qu'à ce  que  l'érection  d'autres  maisons  permette  d'établir  une 
province.  Rome,  5  mai  1851. 


generalis  remaneat,  donec  crcclis  aliis  conventibus  provincii 
constituatur. 
Romaj,  5  maii  1851. 

1803.   S.  JOANNIS  DE   DEC  IN  BAVAHIA. 

Ex  audientia  SSmi  die  27  junii  4851.  SanclitasSua,  praevia 
quatenus  opus  sit,  apostolica  confimiationc  ereclionis  duorum 
convenluum  bospitalium  de  quibus  agitur,  bénigne  annuit 
proeorumdem  unione  et  erectione  in  vicarialumprovincialfm 
sub  immediata  subjeclione  a  prière  generali,  ejusque  deii- 
nitorio  cum  onmibus  legibus,  conditionibus,  facultatibus, 
sanationibus,  aliisque  onmibus  expressis  in  suprascriptis  tri- 
bus articulis  ab  eodcm  generali  propositis,  quos  Sanctitas  Sua 
in  omnibus  approbavit,  conllrmavil,  et  ratos  habuit. 

Rointe,  etc. 

1804.  SdPER   REBUS  CARTHUSIANIS. 

SSinus  D.  N.  Plus  PP.  IX  in  audientia  die  22  junii  183! ,  a 
me  subrascriplo  cardinali  praefecto  S.  C.  EE.  et  l\\\.  supras- 
cripta  acta  et  disposiliones  capituli  generalis  praisertim  qiioad 
ordinationem  terliam  circa  professionem,  et  relate  ad  disposi- 
tionem  incipien  :  Ui  in  postcrum,  contrariis  non  obstantibus, 
approbavit  et  confirmavit  ;  ita  tamen  ut  in  eadem  ordinatione 
teitia,  post  verba  :  Dispensari  possint  iiisi  a  Hino  Paire, 
addatur  :  Vel  a  summo  ponlificc;  ac  insuper  facultas  eligendi 
uniiam  personam  ad  officium  procurateris  generalis  et  prioris 
Carthusiœ  S.  Mariœ  Angelorum  de  urbe,  nulia  habita  rations 
nationis  pro  hac  vice  tantuni  concessa;  nec  uUa  per  praîsens 
decretum  apostolica  approbatio  statutorum  quoad  moniales 
data  intelligatur.  Romaî  datum  ex  secretariaS.  Congregatione 
Ep.  et  Reg.  die  IG  jubi  1831. 

1863.  Super  congregatione  missionis  in  repudica  mexicana. 

Ex  audientia  sub  die  19  decembris  1831.  SSmus,  attenta 
relatione  archiepiscepi  Mexicani,  et  audito  precnratore  gene- 
rali congregationis  Missionis,  bénigne  remisit  preces  eidem 
Pi.  P.  D.  archiepiscepo  .Mexicano  cum  facultatibus  necessariis 
et  opportunis  ad  hoc  ut  enunciatas  domos  de  quibus  agitur 
etiam  ad  effectum  in  eis  respective  constituendi  et  erigendi 
novitiâtum,  approbare  possit  et  valeat,  proviso  quod  nulla 
omnino  cemmunicatio  inter  utrasque  œdes  habealur.  Con- 
trariis quibuscumque  non  obstantibus. 

Romœ,  etc. 

1866.    S.  JOANNIS   DE   DEO. 

Ex  audientia  SSmi   diei   14  januarii  1853.  Sanctitas  Sua 

(1SC3).  Bavière.  Ordre  de  S.  Jean  de  Dieu.  La  S.  Congrégation, 
confirmant  l'établissement  de  deux  hôpitaux,  les  érige  en  vicariat 
provincial  sous  la  juridiction  immédiate  du  général.  11  faut 
réaulièrement  trois  maisons  pour  former  une  province.  Rome, 
iiVjuin  1851. 

(1S64U  Chartreux.  Chapitre  général.  La.  S.  Congrégation  confirme 
les  décrets  du  cliapitre  général,  surtout  pour  ce  qui  concerne  la 
profession.  Elle  permet  pour  celte  fois  de  réunir  la  charge  de 
prieur  de  la  Chartreuse  de  Rome  et  celle  de  procureur  général  et 
les  conférer  à  un  religieux  quelconque,  sans  distinction  de  natio- 
nalité. Lesconstitulious  des  Chartreusines  ne  sont  pas  approuvées. 
Rome,  10  juillet  IjS51. 

(18G3).  Mexique.  Prêtres  de  la  Mission.  Sœurs  de  la  Charité. 
L'archevêque  de  IMexico  reçoit  commission  du  Sainl-Siége  pour 
ériger  le  noviciat  pour  les  prêtres  de  la  Mission  et  un  autre  pour 
les'sœurs  de  la  Charité.  11  n'y  aura  aucune  communication  entre 
les  deux  maisons,  Rome,  (9  décembre  1851. 

(1866).  Bresl-m.  S.  Jean  de  Dieu.  Le  cardinal  Melchior  de  Die- 
penbrock,  évoque  de  Breslau,  est  nommé  pour  cinq  ans  délégué 


727 


DECRETS  INEDITS 


^28 


precibus  procuratoris  generaliseldefiiiitorum  onlinis  S.Joim- 
nis  de  Deo,  jnxta  suprascriptos  quinqiie  aiticulos  bénigne 
annuU  I  îic  Eniiim  cardinalem  Melcliiorem  de  Diepenbrock 
"episcopuni  Wralislavien  in  praefalorum  convenUium  et  pro- 
vincicB  delegatiim  apostolicuin  juxta  pelila  ad  qninquennium 
nominavit  alque  conslitiiit,  eiqne  facullatem  tribiiil  deputandi 
audito  prius  visilatore  provinciali,  alium  convenluin  in  pro- 
fessorinm  ad  formam  arliculi  terlii.  Ceteruni  diciaj  provinci;i< 
et  convenluum  nioderatores  pio  viribus  curent,  ut  vegularis 
disciplina  niagis  niagisque  floreat. 
Romae,  etc. 

1867.  Slpkr  regularibus  austri*. 

Archiepiscopo  Strigoniex.  —  Expostulabat  anipiitudo  tua 
lilteris  ad  liane  S.  C.  EE.  et  RR.  die  15  decenibris  18J-2 
dalis  quid  agendum  sitjn  peragenda  vlsilalioiic  apostoiica 
regniariuni  libi  et  Emo  archiepiscopo  Pragen  conimissa, 
quando  conveiitus  alicujus  provinciœ  rcgularis  pailiin  sint  in 
una  provincia  ecclesiaslica  et  parlini  in  altéra,  ita  ut  nonnnlhe 
donuis  tibi,  aliae  E:iio  archiepiscopo  Pragen  subjaceaut.  Facta 
de  proposilo  dubio  relaiione  SSnio  D.  N.  Sanclitas  Sua  bé- 
nigne annuit  ut  visitalores  apostolici  rem  hanc  invicem  coni- 
jjoncre  possint  juxia  nioduni:  nempe  unus  alteri  deleget  pro- 
priain  jurisdictioneni  ad  visitationem  peragendam  conventuuni 
regularis  provincia;,  quae  ad  diversas  provincias  ecclesiaslicas 
non  eidem  visitatori  aposlolico  subjectas  extenditur. 

Ronia»,  1(1  februarii  1853. 

R.  P.  D.  Sa.nticci.  —  In  risposta  al  pregialo  foglio  di 
V.  S.  Rma  del  giorno  12  gennaio  p.  p.  il  sollo  segretario 
credeopporluno  significarle  che  già  Jlgr  vescovo  di  Slrigonia, 
visilatore  apostolico  de'  regolari,  aveva  proposto  il  dubbio 
conie  si  dovrebbero  regolare  i  due  visitatori  apostolici  quando 
una  provincia  regolare  fosse  eslesa  in  due  provincie  ccciesias- 
liche  non  soggette  allô  slesso  visilatore  ;  e  che  questa  S.  C. 
previû  l'oracolo  di  S.  S.  ha  risposto  che  i  due  visitatori  deb- 
bano  combinarsi,  delegando  uno  la  propria  giurisdizione 
all'allro  per  visitare  quel  conventi,  che  sebbene  compresi 
nella  stessa  provincia  regolare,  si  trovano  in  diverse  provincie 
ecclesiastiche. 

Romse^  11  februarii  •1833. 

1868.    SCPER   KEGULARIBUS  l).tLMATI^. 

R.  p.  D.  Sastucci.  —  Nella  intelligenza  che  la  Dalmazia 
non  fosse  coinpresa  nella  visita  apostoiica  depulata  per  le 
provincie  ecclesiastiche  dagli  stati  Austriaci,  questa  S.  C.  de' 
W.  e  RR.  che  già  aveva  dato  qualclie  iinpuiso  ai  superiori 

apostolique  des  couvents  de  S.  Jean  de  Dieu,  avec  pouvoir  de 
(li''signer  une  autre  maison  de  professorat,  pour  \  réunir  les 
jeunes  professur  lesquels  on  compte  pour  la  réforme  de  l'inslilut. 
Itome,  14  janvier  1833. 

(\8&1).  Autriche.  Visite  des  réguUers.  Le  concordat  entre  le  Saiiil- 
Siégc  et  le  gouvernement  fut  précédé  de  la  visite  générale  des 
communautés.  Le  cardinal  archevêque  de  Piague  visita  les 
maisons  placées  dans  la  parlie  allemande  de  l'Autriche,  tandis 
que  l'archevêque  de  Grau  dut  inspecter  les  comi.iunautés  de 
lloiigiic.  S'élant  rencontré  que  des  provinces  monastiques  s'éten- 
daient dans  les  deux  arrondissements,  le  Sainl-Siége  remit  au 
deux  visiteurs  apostoliques  le  soin  de  se  concerter  et  d'aban- 
donner l'on  à  l'autre  la  visite  des  maisons  dont  il  s'agit.  Rome, 
10  février  1833.  —  La  lettre  qui  suit,  adressée  à  Mgr  Sanlucci, 
secrétaire  des  affaires  ecclésiastiques  extraordinaires,  confirme 
cette  décision. 

(1868).  Dalmalie.  Visite  apostolique  des  réguliers.  La  S.  Congré- 
gation écrit  à  .Mgr  Santucci,  secrétaire  des  afl'aires  ecclésias- 
tiques extraordinaires  :  <■  Dans  la  persuasion  que  la  Dalmatic 
n'était  pas  comprise  dans  la  visite  apostolique  prescrite  pour  les 
provinces  ecclésiastiques  des  États  autrichiens,  celte  S.  C,  qui 
précédemment  avait  engagé  les  supérieurs  généraux  à  pourvoir 


generali  a  fine  di  provvedere  ai  conventi  délia  Dalmazia  ;  vi 
fece  speilire  due  visitatori,  uno  per  i  Donienicani  e  l'aliro  per 
i  .Miuori  osservanti  ;  ma  niuna  disposizionc  aveva  ancor  presa 
per  rapporte  aile  case  délie  Scuole  Pie.  Quando  conobbe  che 
il  governo  si  opponeva  a  tali  visite,  rilenendo  che  quella  pro- 
vincia fosse  soltoposta  allEmo  arcivescovo  di  Praga,  visilatore 
apostolico.  I*er  conoscere  perciô  corne  il  P.  Molinari  siasi 
portato  in  Dalmazia,  il  soltoscrilto  pro-scgretario  délia  stossa 
S.  C.  si  è  diretto  al  1'.  preposito  générale  délie  Scuole  Pic, 
dalla  oui  risposta  che  si  unisce  in  copia,  V.  S.  lllina  e  Rma 
polrà  desumere  le  necessarie  notizie  all'oggetto  di  cui  si 
traita.  Inlanto  lo  scriveiite  non  pu6  tacerle  che  Mgr  nunzio 
di  Vienna  cou  foglio  del  "27  dicenibre  p.  p.  signilicava  a  questa 
S.  C.  doversi  rilenere  soggella  alla  visita  apostoiica  la  Dal- 
mazia, perché  è  compresa.  tutta  nella  provincia  ecclesiaslica 
noniinata  di  Zira,  esprossa  nel  brève  apostolico.  Lo  scrivente 
intiuc  iii  quanto  alla  coniunicazione  dei  religiosi  compresi 
nella  visita  apostoiica  cou  i  loro  superiori  generali,  inerendo 
all'espressione  del  brève,  crede  polere  osservare  che  i  superiori 
non  possoMO  esercitare  qualuuque  alto  di  giurisdizione,  la 
quale  durante  la  visita  rimane  sospesa,  ma  non  per  questa 
resta  vieiata  ogiii  coniunicazione  diretla  a  domandare,  o  dare 
consiglio,  o  direzione,  senza  perô  porre  oslacolo  alcuno  all'an- 
danienlo  délia  visita.  Inoltre,  i  religiosi  soggetti  alla  visita 
non  sono  dalla  circostanza  eselitidal  prestaregliatti  di  rispetlo 
dovuti  alla  dignità  di  cui  sono  i  superiori  generali  degli  ordini 
regolari  rivestili.  Lo  scrivente  dalo  cosi  riscontio  al  pregiato 
foglio  di  V.  S.  lUma  e  Rma  dell'l  del  corrente  mese,  ha  il 
bene  di  confermarle  i  sensi  délia  sua  ossequiosa  stima, 
Romœ,  12  februarii  1853. 

1869.  Super  fromotione  abbatis. 

Decretum.  —  SSmus  D.  Noster,  aitenlo  voto  abbatis  prœ- 
sidis  congregationis  Cassinensis  et  procuratoris  generalis, 
D.  Simplicium  Pappalettere  Neapolilanai  provinciii!  niona- 
chiini,  qui  in  capitulo  generali  prailerilo  anno  celebrato 
cancellarii  tiUilo  auctus  fuit,  ac  propterea  uli  ajunt  inler 
abbates  locum  assequulus  est,  ad  abbatis  gradum  et  dignita- 
tem  pr;Bsentis  decreli  tenore  promovet,  ac  promotuui  esse 
decernit  cuni  omnibus  hoiioribus,  praicminentiis,  prajrogativis, 
juribus,  et  privilegiis  quibus  abbates  Cassinenses  légitime 
utuntur,  fruuntur,  et  gaudent. 

Datum  Romae,  14  marlii  1833. 

aux  couvents  de  Dalniatie,  y  fit  envoyer  deux  visiteurs,  un  pour 
les  Domiriioains  et  l'autre  pour  les  Observants;  mais  aucune  dis- 
position n'avait  été  prise  pour  les  maisons  des  Ecoles  l'ies  lors- 
qu'on apprit  que  le  gouvernement  s'opposait  à  la  \isiie,  parce 
qu'il  pense  que  la  Dalmatie  est  comprise  dans  la  commission  du 
cardinal  arclievéque  de  Prague.  Mgr  le  nonce  de  Vienne,  dans 
une  lettre  du  lî  décembre  dernier,  a  notifié  à  celte  S.  Congré- 
gation que  le  bref  apostolique  exprime  nommemenl  la  pio\ince 
ecclésiastique  de  Zara,  laquede  embrasse  la  Diilmatie  entière.  En 
ce  qui  concerne  les  rappoils  des  religieux  compris  dans  la  Nisile 
apostolique  avec  leurs  supérieurs  généraux,  le  soussigné,  suivant 
les  clauses  du  bref,  croit  pouvoir  observer  que  les  supéi  leurs  ne 
peuvent  exercer  aucun  acte  de  leur  juridiction,  la(|uelle  demeure 
suspendue  durant  la  visite,  mais  cela  n'inteidil  pas  toute  commu- 
nication qui  a  pour  but  de  demander  et  donner  un  conseil  ou 
une  direction,  sans  apporter  le  moindre  ol)stacle  à  l'accomiilissa- 
mcnt  de  la  visite.  Eu  outre,  les  religieux  soumis  à  la  visite  ne  sont 
pas  dispensés  des  actes  de  respect  qu'ils  doivent  rendre  à  la 
dignité  dont  les  supérieurs  généraux  sont  revêtus.  Rome,  12  fé- 
vrier isb3.  » 

(ISO!)).  Dom  Pappalettere  nommé  abbé  de  Saint-Paul.  Les   deuT'] 
décrets   regardent  Dom  Simplice  Pappalettere,  bénédictin   de  la  ; 
province  de   ^aples,  lequei  a  reçu   dans  le   deinitr  chapitre,  le^ 
titre  de  chancelier.  Il   est  élevé   à   la  dignité  d'abbé.   Le  lende- 
main, il  est  nommé  abbé  du  monastère  et  de  l'abbaye  Nuttius  de- 
Saint-Paul  au  gré  du  Saint-Siège.  Rome,  14  mars  185J. 


720 


DECRETS  INEDITS 


730 


Decuhtisi.  —  Cuiii  pcf  promolioiiLMii  ail  ecclesiani  Foroli- 
viensi'in  D.  Mariani  FalcincUi  vacet  abbalia  niillius  S.  Pauli 
contMvgiilionis  Cassinensis,  SSimis  Diiiis  Nostci-  in  nionaslerii 
S.  l'aiili  el  ineniorala}  abbatiie  iiuUiiis  abbatuin  ad  iiuluiu 
tamoii  cl  beneplaciliini  Sanciitalis  Sii;e  el  S.  Sedis  pnesenlis 
di'oifli  Uriorn  I).  Siinplicium  Pappalotlere  licel  ad  Neapolita- 
iiaiii  pioviiiciam  spectct,  iiomiiial,  députât,  atqiie  constiluil 
cuin  omnibus  honoribus,  facuilatibus,  ol  pi'ivilcgiis  quibiis 
abbalos  S.  Pauli  servatis  servanJis  de  jure  l'iuunlur. 

Daluni  lionia-,  l">  niaitii  lSri,'J. 

1870.    Sl'PEU   RECULARIDUS    BliLC.Il. 

R.  D.  De  ConsELis  visitatoui  regularil'm.  —  Natale  Ste- 
fiiiH)  Lucas,  nionaco  Benedellino  del  monastero  di  Afïlighem, 
chianiato  in  religione  eol  nome  di  Mailino,  ha  esposlo  alla 
S.  di  N.  S.  che  allorquando  émise  la  solennc  profussione,  venne 
assicurato  che  la  scella  del  superiore  di  quel  monastero  era 
risirvata  ai  iiionad  esclusivamente,  quante  voile  vi  fossero  12 
saccr.ioli,e  che  cià  non  ostanle  V.  S.  come  visitatore  aposlo- 
lico  de'  regolari  nel  Deigio,  nominà  ullimamente  il  superiore 
neirindicalo  monastero,  sebbene  Iredici  fossero  i  nionaci  sa- 
cerdoli.  lia  esposto  inoltre  che  da  principio  si  credè  tempo- 
ranea  laie  elezione,  ma  che  neiraprile  peiô  dello  stesso  anno 
V.  S.  n.'lla  delta  sua  qualilica  dichiarô  che  a  lei  solo  spetlava 
il  diritlo  di  nominare  il  superiore,  e  che  perciô  il  nominato 
resterehbe  in  carica  anche  durante  la  vita  qualora  ella  lo  cre- 
desse  opporluno.  In  seguito  di  che  crede  il  nominato  religioso 
nulla  la  sua  professione,  edora  dopo  14  anni  che  ha  dimorato 
nel  rideltû  monastero,  si  è  fatto  a  supplicare,  aflinchè  venga 
dichiarala  nulla  la  sua  professione,  o  gli  venga  concessa  la  sua 
secolarizzazione,  non  volendo  rimanere  in  uiia  congregazione, 
nella  quale  egli  pensa  di  essere  stato  trallo  in  errore.  La  S.  di 
N.  S.  mi  ha  ordinale  farnc  di  tulle  comunicazione  a  V.  S. 
perché  si  compiaccia  soniministrare  suU'oggelto  analoghi 
schiarimenli,  manifeslando  in  pari  tempo  il  suo  prudente 
paivre. 

Roinœ,  Kl  martil  1853. 

1871.  Super  kegulabibus  in  republic  a  peruyiana. 

Decretl'M.  —  Expositum  est  SSmo  Dno  N.  quemadmodum 
in  Peruviana  republica  ob  anleacti  lemporis  calamitatem 
nonnulli  abusus  in  plures    regularium  familias  irrepserint» 

(1870).  Ddrjiqiie.  Supérieur  imposé.  La  S.  Congrégation  écrit  au 
révérend  père  de  Corselis,  visiteur  des  réguliers  de  Belgique  :  «Noël- 
Ellenne  Lucas,  leligieux  bénédiclin  du  monastère  d'Afdighem,  a 
reprujcnlé  au  saint-père  qu'à  l'époque  où  il  fit  la  profession 
solennelle  on  lui  donna  l'assurance  que  le  choix  du  supérieur  du 
monastère  était  exclusivement  réservé  aux  moines,  supposé  qu'il 
y  eùl  douze  prêtres.  Que  malgré  cela  votre  seigneurie,  en  qualité 
de  visiteur  apostolique  des  réguliers  de  Belgique,  a  nommé 
dernièri-niL-nt  le  supérieur  du  monastère,  qui  renferme  treize 
pr  très.  On  crut  d'abord  que  la  nomination  était  provisone,  mais 
au  mois  d'avril  de  la  niOme  année  votre  seigneurie  a  notifié  qu'elle 
avait  seule  le  droit  de  nommer  le  supérieur,  et  par  conséquent  il 
garderait  sa  charge,  même  toutelavie,  si  votre  seigneurie  le  jugeait 
à  propos.  D'aptes  cela  ledit  religieux  croit  sa  profession  nulle. Après 
atoir  passé  qualorzeans  dans  ce  monastère,  ildemandeque  sa  pro- 
fession soit  déclarée  nulle,  ou  qu'on  lui  accorde  la  sécularisation. 
Il  ne  veut  pas  demeurer  dans  une  communauté  dans  laquelle  il 
croit  avoir  été  induit  en  erreur.  Le  saint-père  a  ordonné  de  tout 
communiquer  à  voire  seigneurie,  afin  qu'elle  veuille  bien  donner 
dos  renseignements  et  exprimer  son  prudent  avis.  Rome, 
16  mars  18.t3.  » 

(1871).  Pérou.  Visite  apostolique  des  Réyulicrs.  On  a  vu  plus 
haut  le  décret  relatif  à  la  visite  des  réguliers  du  Cliili.  La  même 
disposiU  n  fut  prise  en  1833  à  l'égard  du  Pérou;  l'arclicvéque  de 
Lima  fut  nommé  visiteur  apostolique  de  toutes  les  communautés 
d'hommes.  Le  décret  pontifical  renferme  les  mêmes  clauses  que 
le  précédent.  Rome,  15  mai  18ô3. 


quamvis  ceterotiuin  religiosi  ordines  sacris  illic  rcbus  non  levi 
piiusidio  et  ornainento  sint.  Ad  eos  igilur  abusus  radicilus 
cvcUundos,    alqiie    ut   eœdem   familiie  ad    pristiiium    regii- 
laris  disciplinic  splenilorem  revocalai  de  Ecclesia,  ac  de  ani- 
niaruni  salule  inibi  niagis  in  dies  bene  niereantur,  Sanctitali 
Su;u  enixis  precibus  supplicalum  est,  ut  illis  vi=ilalorem  apos- 
tolicuni.  congruis    instruclum    factilialibus   depiitare  digna- 
rclur.  llariuc  suiiiniiis  idem  ponlifex   regularium    earuiiideni 
familiaruni  boiio  prospicere  cupiens,  rcbus  omnibus   mature 
perpensis,   pro  sua   benignitate  et  de  aposlolicœ  potestaiis 
plenitiidino   \\.   P.    1).    Fianciscum  Xaveriuni   Ltina-rizarro 
archiepiscopuni    Limantiin   midla   sibi   religionis,   doctrinaj, 
pnulenliajqiie  laude  commendaliim,  elegit,  et  ad  quinquen- 
nium  abliinc  fnlurum,  nempe  ad   lotum  annuni  millesimum 
octingentesimum  (piinquagesiinum  oclavum,  inlerim  vero  ad 
suum,  sanctaeque  Sedis  beneplacitum  depulavil  in  dclegatiim 
el  visiliilorem  apostolicum  omnium  et  singularnm  faniiliarnm 
regularium  cujuscuinquo  orilinis  et   insliluli,  qiue   luinc  in 
Peruvite  republica  exislunt.  llaque  idem  SSmus  Pater  omni- 
bus etsingnlis  regularibus  in  Peruviae  republica  cxislentibus, 
cujiiscuinque  instiluli  aul  congregalionis,  eorumque  oKicia- 
libus  cujnscumque  gradus  in  viilute  sanclîe  obedientiae  prae- 
ce,i!t,  alque  mandavil,  ut  praediclum  archie|)iscopum  in  visi- 
talorcm   et  delegaluni  apostolicum  agnoscant  et  excipiant, 
eique   debilum    prajstent  obsequium,  ac  diligenler  obediant, 
sublala  idcirco,   aposlolica   visilatione  duranle,   cuilibet  ex 
superioribus  cujuscumque  regularis  ordinis  generalibus  po- 
Icslalem,  quidpiam  vel  per  se,  vel  per  alios,  sive  scriplo  sive 
voce  mandandi,  consulendi  el  decernendi,  quod  retardare,  vel 
imniinuere  quomodolibet  possit  hujus  visitationis  el  delega- 
tionis  apostolicœ   effectum,  alque    insuper   decernendo    nt 
omnes  superiores  el  definitoriura  seu  consultalio  provincise 
auctoritate  sui  muneris  non  aliter  uli  possini,  nisi  qualenus 
idem  aposlolicus  visilator  perniiserit.  Salvam  tamen  nihilomi- 
nus    declaravit    auctorilatem  Romanaruni    congregalionuin, 
prasserlimSacrœ  Congregalionis  EE.  et  RR.  negoliis  prœpo- 
silœ,  alque  ad  missiones  quod  atlinel,  Sacrae  Congregalionis 
de  Propaganda  Fide,  Juxla  haec,  ul  archiepiscopus  visitator  et 
delegatos  aposlolicos  officii  sui   partes  rite   ac   majori  cum 
fructu  exercere  valeat,  Sanctitas  Sua  non  modo  illi  concessit 
eas  facultaies,  quae  ejusdem  propriœ  sunl  muneris,   verum 
eliara  illas  omnes  quas  habenl  supremi  moJeratores  seu  géné- 
rales cujuscumque  regularis  ordinis,  aliasque  prout  sequitur 
bénigne  est  impertila,  nempe  : 

1.  Yisitandi  lam  in  spirilualibus,  quam  lemporalibus  ac 
œcoiioniicis  omnia  et  singula  monasleria,  convenlus,  collegia,' 
donios,  hospilia,  grancias,  et  eremos  in  quibus  sive  perma- 
nenter,  sive  per  aliquod  etiam  brève  lemporis  spatium  sint  aut 
commorentur  viri  religiosi  cujusque  ordinis,  congregalionis, 
aut  inslituti. 

2.  Regularem  disciplinani  restaurandi  ubi  labefactata 
fnerit,  abusus,  qui  irrepserint  divellendi. 

3.  Designandi,  aut  etiam  de  novo  erigendi  monasleria,  vel 
conventus  pro  noviliatu  in  quibus  vigeat  observantia  regularis 
disciplinée  juxta  tamen  canonicas  sanctiones  et  régulas  cujus- 
libel  ordinis,  céleris  vero,  ubi  opus  fuerit,  suppressis  et 
clausis. 

4.  Licenliam  impertiendi  novilios  ad  habilum  rccipiendi, 
et  expleto  tyrocinio  in  monasteriis  vel  conventibus  ab  ipso 
visitatore,  ut  supra  institulis,  ad  solemnem  professionem  ad- 
miltendi,  taxato  eorum  numéro  juxta  redilus,  aut  eleeino- 
synas  ex  quibus  congrue  ali  ac  sustentari  possint,  et  ea  insuper 
providenlia  salutari  sive  in  usu  revocata,  sive  de  novo  décréta, 
ut  omnes  recens  professi  maneant  adliuc  in  noviliatus  cœno- 
bio  (in  parle  tamen  a  novitiorum  inansionibus  distincta)  vel 
transeant  ad  aliud  cœnobium  multa  pariter  observauti»  laude 


731 


DECRETS  INEDITS 


732 


commendalum,  ubi  per  triennium  sive  per  aliiul  tcmpus 
peciiliaribus  insliluti  sui  ordinationibus  definilum,  non  modo 
iustudia  iacmnb.mt,  aut,  si  laici  siul  operis  vaceiil  laicorum 
proprii>,  venim  etiam  sub  communi  dircclione  desiinandi  ad 
id  religiosi  viri,  gravilate,  priulcniia,  el  disciplina;  in  primis 
sludio  prsestantis  ad  regulcireiu  observant  am  plenius  assues- 
cant. 

o.  Dispensandi  super  eicessnni  œlatis  a  coiisliUitionibus 
nùnnullûtum  orJinum  pio  admissione  ad  habiUim  et  profes- 
aioneu).  Meus  tamen  est  Siue  Sanclilalis  ni  aiihii  piscopiis 
viàitator  facuUale  bac  parce  admoduni  utatur,  quandoquidcm 
pra?ilat  omnino,  ut  ad  regiilare  tyrocinium,  ac  subinde,  pro- 
halioiie  peracla,  ad  professioneni  recipianlur  adolescentes 
ejus  fere  aet.ttis,  in  qua  id  a  sacrosanclo  Tridenlino  concilio 
permissum  est.  Aliter  enim  timendum  esset  ne  pliires  provec- 
tioris  œlalis  admissi ,  professione  postmodum  fada,  cons- 
tantes minime  sint  in  sludio  salutaris  discipline  cui  mature 
non  assueverant,  vel  redeant  etiara  ad  pravos  vitiorum  habitus 
diuturno  anlea  usu  contraclos. 

G  Idstituendi  ac  deputandi  quœdam  monasteria  vel  con- 
ventus,  ubi  vilae  prorsus  communis  ratio,  et  primœvœ  institu- 
tionis,  vel  fundatoris  régula;  oUserventur,  ad  quos  admitti 
queant  ii  religiosi,  qui  l.bere  ac  spontc  id  pelierint. 

7.  Licenliam  impertiendi  religiosis  ut  plura  sinuil  munera 
exercere  valeant,  si  hoc  nécessitas  aut  utilitas  pojtulaverit. 

8.  Regulares  unius  cœnobii  ad  aliud  ejusdoni  ordinis  trans- 
ferendi. 

9.  Concedendi  justis  de  causis  licenliam  religiosis  professis 
transeundi  ad  aliam  religionem  cujus  regulae  et  inslitutum 
quoad  subslanliam  quantum  fieri  potest,  a  propriis  non  difle- 
rant. 

10.  Capitula  conventualia  ac  etiam  provincialia  statutis 
temporibus  indicendi  pro  superiorum  et  officialium  eleclio- 
nibuj,  aliisque  de  more  peragendis,  iisque,  si  id  expedire 
videbitur,  prsesidendi  abscjua  suliVagio,  eadem  capitula  proro- 
gandi,  ac  ad  tempus  si  opus  fucrit,  suspendendi  et  intérim 
deputandi  eos,  qui  aut  regere,  aut  gerere  possint. 

11.  Dispensandi  ab  interstitiis  in  statutis  aut  constitiitio- 
nibus  ordinum  praescriptis  pro  prorogatione  autconfirmatione 
ijQ  officiis  ac  muneribus. 

12.  Superiores  electos  confirmandi,  eorum  electiones  si 
aliquo  vilio  (excepto  simoniaco)  laborent,  sanandi  ;  eosdem 
ab  officiis,  et  dignilatibus  ad  tempus  suspendendi,  idemque 
etiam  faciendi  circa  ministeria,  officialcs,  aliosque  munera  in 
religione  exercentes.  Quoad  deposilionem  vero,  aut  privatio- 
nem  ab  ofliciis  superiorum  canonice  electorum,  recurrendum 
erit  ad  S.  Sedemapostolicam. 

13.  Regulares  delinquentes  corrigendi  et  puniendi  juxta 
canonicas  sanclioneset  regularia  instiluta;  incorrigibilesvero 
ejiciendi  sive  expellendi,  servato  summarie  sallem  in  subs- 
tantialibus  ordine  juris  ad  traniiles  constitutionuni  aposlo- 
licarum. 

i\.  Processus  conficiendi,  décréta  interponendi,  reservala 
appellalione  in  devolutivo  tanUim  ad  S.  Apostolicam  Sedem. 

15.  Concedendi  indultum  isecularizationis  perpétuée,  atque 
huic  adjungendi  habilitaiionem  ad  bénéficia,  etiam  cum  cura 
animarum  gravibus  de  causis,  cum  solitis  cotiditionibus, 
quando  id  in  Domino  ipsi  opporlunum  videbitur,  ita  ut  saecu- 
larizationes  ab  eo  concedendae  numerum  scxaginta  casuum 
non  excédant. 

16.  Absolvendi  seu  dispensandi  super  pana  suspensionis 
aut  privalionis  vocis  activœ  alque  passivœ  quomodolibet  in- 
cursis,  nisi  ob  delicta  S.  Sedi  reservala. 

17.  Adprobandi  ac  deputandi  religiosos  ad  audiendas  con- 
fessiones  regularium,  ac  licenliam  impertiendi,  ut  etiam  apud 
sacerdotes  regulares  aliorum  ordinum,  aut  apud  sacerdotes 


saecnlares  idoneos,  religiosi  possint  exomologesim  sacramen- 
taliter  peragere, 

18.  .Vbsoivondi  regulares  ob  omnibus  casibus  et  censuris, 
a  quibus  superiores  etiam  majores  ordinum  absolvere  possunt. 

19.  Deputandi  cum  congruisfacultatibus  viros  ecclosiasticos 
sive  e  regulari,  sive  eliam  e  seculari  clcro  ])robilate,  prudontia, 
et  disciplina;  sludio  conimendatos,  qui  peculiaria  aliqua  cœ- 
nobia  ejus  nomine  invisant,  ut  référant  ad  Ipsum  aposlolirum 
visiialorem  de  illorum  statu,  aut  décréta  ab  eo  édita  exe- 
quantnr. 

Tandem  mandavit  SSmus  Dnns  nosler,  ut  prœdiclus  visilator 
et  delegatus  aposlolicus,  primo  p.bsoluto  triennio,  aulhentica 
exempla  actorum  qua^  per  il  tempus  in  sacra  visilationc  edi- 
derit,  ad  Sedem  apoilolicam  Iransmittal,  simulque  ad  summum 
ponlificem  referai  de  statu  cujuscumque  ordinis,  congrega- 
tionis,  vel  insliluti,  exponendo  insuper  cas  correcliones,  mo- 
dilicationes,  vel  emendaliones,  regulis  tamen  et  consiilulio- 
nibus  cujuslibet  ordinis  conformes,  pro  instauranda  regulari 
disciplina,  quas  in  Domino  magis  expedire  exislimaverit.  Ilaec 
SSmns  Dnus  slatuit,  induisit  atque  decrevit.  Conirariis  qui- 
buscumque  non  obsianlibus. 

Dattiiu  Romae,  ex  S.  C.  EE.  et  RR.  die  15  maii  1833. 

1872.  Ordinis  capucinorom. 

Mi.visTRO  GENERAI.I.  —  Fin  dallo  scorso  febraro,  questa  S.  C. 
alla  i;lanza  del  P.  Ugolino  da  Pelliningo,  religioso  di  cotesto 
suo  ordine  colla  quale  domandava  la  perpétua  secolarizza- 
zione  rescrisse  :  Invtnial  episcopuin  benevoluin  rcieplorem  et 
dein  providebitur.  Tornando  orail  detto  religioso  a  supplicr.re 
per  lo  stesso  oggetio,  la  nominata  S.  C.  ha  orJinalo  d'incari- 
care  la  P.  V.  Rma  afànchè  faccia  conoscere  all'oratore  essere 
indispensabiie  ch'egli  rinvenga  prima  un  vescovo  benevolo 
recetlore  e  quindi  nuovamente  ricorra  per  l'opporluno  prov- 
vedimento. 

Romae,  19  junii  1853.  » 

1873.  Super  spolio  reugiosorum. 

CaRDINALI  M.VRI.NI  PR.EFECTO  c  amers  SPOLIORU-M.  —   Il  sottos- 

critlo  Gard,  prefetlo  délia  S.  C.  de'  W.  e  RK.  nella  intenzione 
di  corrisponJere  nel  miglior  modo  possibile  ai  desiderj  di  V.  E. 
di  aver  la  nota  cioè  dei  religiosi  secolarizzati,  che  possono 
essere  soggetti  allô  spoglio,  ha  data  islruzione  alla  segreteria 

(tS72).  Capucin.  Sécularisalion.Vn  pièire  ne  peut  mener  une 
vie  indépendanle.  Le  religieux  qui  sort  da  son  couvent  doit 
s'agrégera  un  diocùse,  et  se  faire  accepter  par  un  évêque;  car  il 
n'a  pas  absolument  le  droit  de  lelourncr  au  diocèse  d'origine, 
aUendu  qu'il  a  reçu  les  ordres  sans  les  diinissoires  de  l'éviîque; 
d'ailleurs,  la  prdfession  a  en  quelque  sorte  le  même  cllet  que 
l'excorporation,  Vexeat.  Voici  ce  qu'on  (!crit  au  g(5néi"jl  des  Capu- 
cins :  «  Au  mois  de  février  dernier,  le  fr.  Ilugoliii  ayant  de- 
mandé la  sécularisalion,  la  S.  Congrégation  lui  répondit  de 
trouver  un  évCque  qui  voulût  le  recevoir  et  qu'on  aviserait 
ensuite.  Comme  il  renouvelle  sa  demande,  la  S.  Congrégalion  a 
ordonné  de  charger  votre  paternité  révércndissinie  dj  l'aire 
savoir  au  rcligieuï  qu'il  est  indispensable  qu'il  Irjuve  un  évèque 
bénévole, et  qu'ensuite  ilrecoure  de  nouveau.  Rome,  19  juin  1853. 

(1873).  R':li(jicux  dccédis  dans  le  monde.  Succession.  L'ancienne 
discipline  veut  que  les  biens  laissés  par  les  membres  du  clergé 
(sauf  les  biens  patrimoniaus)  fassent  retour  à  l'Kglise  et  aux 
pauvres.  11  en  est  de  même  des  religieux  sécularisés  qui  n'ob- 
tiennent pas  un  induit  spécial  pour  disposer  de  leur*  biens.  Si  la 
communauté  possède  in  communi,  elle  hérite.  Si  elle  fait 
profcssi  n  de  la  parfaite  pauvreté,  comrue  les  Franciscains,  les 
biens  passent  à  la  chambre  pontificale  s/wliorum.  Prései^lemeat 
celle  chambra  est  annexée  à  la  Propagande,  et  le  produit  de» 
dépouilles  doit  être  employé  aux  missions.  Voici  ce  qu'un  écrit  au 
cardmal  Marini,  piéfrt  Je  la'Mte  chanibre  :  t  Le  préfet  de  la 
S.  Congrégation  soussigné,  voulant  répondre  aussi  bien  qu'il  est 


i 


733 


DFXRETS  INEDITS 


7e4 


di  riiurllprle  le  note  scmcstiali.  In  quant')  peiù  al  passalo  la 
lonlananza  ^logli  arcliivi  csistonli  ni  Vaikano,  la  moltiplicit?! 
dcUe  posizioni  che  si  dovrebbero  svolgmc,  ed  il  ristrotlo  nu- 
ni'jro  dt'gli  iiiipiegati  chc  non  possono  arrivare  clic  a  stcnto  al 
disl)iigodi'>j;li  allai iordinarj,  rendono  inipossibile  la  générale 
ricerca  sullo  sccolarizzazioni  già  per  l'innaiizi  concesse. 

11  Carcl.  scriventc  nel  risconlrarc  i  l'ogli  di  V.  E.  scgnati  cogli 
8108  c  SU3  profilta  délia  opportunità  per  rinnovarle  i  scnsi 
dul  suo  profoiîdo  osscquio  con  cul  le  bacia  uinilissiniamente 
le  niiini. 

Roimc,  30  junii  1853. 


1874.  Super  pauocuu  kegulaui. 

Ex  audientia  SSmi  diei  17  junii  1833.  Sanclitas  Sua,  ob  dis- 
sensum  definitorii  provincialis,  licet  consensus  1'.  ministri 
geueialis  oi'dinis  (observanlium  S.  Francise!)  habeatur,  dis- 
niembralioiioni  de  qua  in  precibus  pnufatiu  parœciœ  ad  bien- 
niuni  dumtaxat,  permisit,  ut  intérim  cura  aniniaium  partis 
parœciùMlivifaîper  mo.luni  experiaienti  a  religiosis  Minoruni 
observanlium  in  ecclesia  eorum  convenlus  S.  Agatbœ  per 
idoneuni  rcligiosnm  aniovibilem  et  depulandum  ad  f'ormam 
consiitutionis  S.  M.  Benedicti  XIV  incipien.  Finnandi.';,  cujus 
ténor  in  omnibus  servandus  erit  exerceatur,  assignata  dota- 
tione  juxta  preces,  quae  dotalio  ab  ordinario  (Ferentino)  per 
syndicuiTi  apostolicum  administretur.  Prope  vero  exitum 
biennii,  audito  iteruui  delinitoiio,  denuo  recurrendum  erit. 

Rama;,  etc. 


1875.    S.   JOANNIS   DE   ÏEO. 

Decretum.  — Ex  audientia  SSmi  habita  die  17  junii  1833. 
S:»nctilas  Sua,  attento  voto  definitorii  gpneralis,  nominavit 
atque  conslituit  procuratorem  generalem  ordinis  S.  Joannis 
de  Deo  presbyterum  Felicem  Massot,  qui  in  praisens  oflicio 
prioris  in  conventu  hospitalis  ioci  Lille  in  Gallia  fungitur. 
Conslitulionibus  apostolicis  et  ordinis  aliisque  contrariis  qui- 
buscumque  non  obitantibus. 

Roniœ,  etc. 


1876.  SOPEU  UNlOiSE  PaOVlNCIARDM. 

Ex  audientia  SSmi  diei  13  julii  18j3.  Sanctitas  Sua  probe 
noscens  ex  divisione  provinciœ  S  ciilai  ordinis  Praedicalorum 
S.  Ooniiiiici  in  très  provincias  scilicet  di  Val  di  Mazzara,  d 
Valdi  nione  c  dci  Val  di  Nolo,  eam  utilitatem,  qiuo  sperabatur 
minime  allat;im  fuisse,  seil  potius  detrimentum  prœsertim 
quoad  studia  exin<lcpromanasse,  lacultatcni  tiibuit  P.  vicario 
genera'.i  ipsius  ordinis  enunciatas  très  provincias  supprimendi 
Siculamque  provincia;ii  in  pristinum,  quo  aiite  divisionem 
erat,  stalum  rcitituendi  ;  ac  pro  bac  vice  tantum  absque 
celebralione  capituli  provincialem  eidem  provincia;  depu- 
tandi,  non  obslanle  docrcto  dici  13  decembris  1838,  aliisque 
contrariis  quibuscumque  non  obslanlibus. 

Uoniie,  etc. 

1877.  SUPEU  EKECTIONE  CONVENTUS. 

Ex  audientia  dici  2!)  jidii  1833.  Sanctitas  Sua^  audila  rela- 
tione  P,  ministri  gênera  lis  ordinis  (Observanlium  lU'formato- 
rum)  l'acultatem  Iribuit  episcopoClodien  oratori  procedendi  de 
conseiisu  cjusdem  ministri  generalis  ad  erectionem  praefati 
conventus,  dummodo  œJes  cum  ecclesia  et  clausura  apltu  sint 
ad  conventum  erigcndum,  juxta  sacros  canones  et  apostolicas 
consliUitiones  ;  in  eo  constituatur  recessus  cum  observanlia 
perfeclaî  vitae  conmumis,  et  saltem  duodecim  religiosi  inibi 
comniorentur.  Ut  auteni  prœfatus  religiosorum  numerus  facile 
baberi  possit,  minister  provincialis,  etiam  religiosos  alienae 
provinciœ  probalie  vitaî;  et  regularis  observanlia;  zelo  pra^dili, 
de  consensu  tamen  ejusdem  ministri  generalis,  in  eodem  cou- 
veniu  recipere  poterit. 

Roniœ,  etc. 

1878.  Ordinis  theatinorum. 

Ex  audientia  SSmi  diei  5  augusli  1833.  Sanctitas  Sua  béni- 
gne annuit  et  propterea  mandavit  committi  P.  prœposito 
generali  oratori,  ut  attentis  narratis,  pro  suo  arbitrio  et  con- 
scienlia  deputet  pr;efalum  religiosum  (P.  Brandi)  in  consullo- 
reai  ad  biennium,  si  tauidiu  alteruter  ex  dictis  consultoribus 
ob  exposita  exlra  curiam  commorentur,  cum  jure  sedem  et 


possible  aux  désirs  de  votre  éniinence  d'avoir  la  note  des 
religieuï  sécularisés  qui  peuvent  être  soumis  aux  dépouilles,  a 
prescrit  au  secrétariat  de  lui  adresser  les  notes  semestrielles. 
Quant  au  passé,  l'éloignement  des  archives,  qui  sont  au  Vatican, 
la  multitude  dos  dossiers  qu'il  faudrait  consulter  et  rinsufflsante 
numérique  des  employés  qui  parviennent  à  peine  à  expédier  les 
affaires  courantes,  rendent  impossible  d'entreprendre  l'inves- 
tigalion  générale  des  sécularisations  accordées  par  le  passé. 
Rome,  30  juin  1853.  » 

(t874).  Puroisie.  Franciscains.  Une  paroisse  du  diocèse  de 
Fcrentino  est  cédée  pour  deux  ans  aux  Franciscains;  le  curé 
amovible  seta  nommé  conformémenl  à  la  constitution  Firmandis 
de  Benoit  XIV.  Les  Franciscains  étant  radicalement  incapables 
de  toute  gestion,  la  dotation  de  la  paroisse  sera  administrée  par 
l'ordinaire  de  Ferentino,  par  l'intermédiaire  du  syndic  apostolique 
des  religieux.  Le  défmitoi;e  provincial  n'ayant  pas  consenti  à  la 
cession  de  la  paroisse,  quoique  le  généril  de  l'ordre  l'ait  ap- 
prouvée, la  S.  Congrégaliou  autorise  seulement  pour  deux  ans 
la  cession  d'une  partie  de  cette  circonscription.  Rome,  17  juin 
1833. 

(1875).  Ordre  de  S.  Jean,  de  Dieu.  Procureur  général.  Dans  les 
instituts  laïques,  les  prêtres  qui  sont  reçus  pour  célébrer  l'office 
divin  et  administrer  les  sacrements  ne  peuvent  occuper  les 
dignités  et  les  charges  supérieures.  Le  présent  induit  nomme 
procureur  général  de  l'ordre  de  S.  Jean  de  Dieu  le  prêtre  Félix 
Massot,  précédemment  prieur  du  couvent  de  Lille,  en  France.  Ce 
religieux  n'avait  pu  devenir  supérieur  local  qu'en  vertu  d'un 
autre  induit.  Rome,  17  juin  1853. 


(187G).  Dominicains.  Sicile.  Provinciaia.  La  discipline  tradi- 
tionneda  des  grands  ordres  veut  que  les  charges  soient  conférées 
par  l'élection.  Le  généial  n'a  pas  le  pouvoir  ordinaire  de 
nommer  les  provinciaux  et  encore  moins  les  supérieurs  conven- 
tuels. Le  présent  induit  autorise  le  P.  Jandel,  vicaire  général  de 
l'ordre  de  S.  Dominique,  à  nommer  cette  fois  le  provincial  de 
Sicile,  saus  réunir  le  chapitre  provincial.  En  1838,  on  créa  trois 
provinces  en  Sicile  ;  mais  l'expérience  démentit  l'espoir  des 
heureux  résultats  qu'on  en  attendait.  Les  éludes  souffrirent  du 
démembrement.  C'est  pourquoi  le  Saint-Siège  ordonne  de 
rétablir  l'ancien  étal,  en  sorte  que  les  couvents  de  Sicile  ne  for- 
ment désormais  qu'une  province.  Rome,  lô  juillet  1853. 

(J877).  Franciscains Ré'/or)nés,  Fondation  d  un  couvent  à  Chioyyia, 
près  Vcni.e.  Ce  sera  une  maison  de'  parfaite  vie  commune.  Douze 
ïeli'^icux  y  seront  mainicnus,  conformément  aux  bulles  des  papes 
Grégoire  XV  et  Urbain  VIII  qui  défendent  d'ériger  canonique- 
icent  les  couvents  qui  comptent  moins  de  douze  religieux.  Ceux 
qui  sont  établis  sans  ledit  nombre  ne  jouissent  pas  de  l'exemp- 
tion, et  ils  demeurent  sous  la  juridiction  de  l'Ordinaire.  Par  une 
disposition  assez  rare,  le  provincial  est  autorisé  à  faire  appeler, 
sauf  l'agrémant  du  général,  des  religieux  d'une  autre  province 
pour  former  la  nouvelle  communauté  deChioggia.  Rome,  2!)  juil- 
let ISaS. 

(1878).  Théalins.  Consulteurs.  Quelques  membres  du  conseil 
supirieur  étant  absents,  le  général  des  Théalins  reçoit  l'autorisa- 
tion'de  conférer  pour  deux  ans  cette  charge  à  un  religieux,  lequel 
devra  résider  à  Rome,  et  eucourra  la  déchéance  s'il  s'absente  trois 
mois.  Rome,  5  août  1853. 


738 


DECRETS  INEDITS 


736 


locum  absentium  consultoruni  occupaDdi,  sed  ciiin  obliga- 
tione  in  urbe  nioranJi,  ita  ut  si  per  tros  menses  abjciis  fuerit, 
eo  ipso  ab  officio  et  a  quovis  jure  ab  eodem  nuniere  proma- 
nante  décidât,  et  absque  uila  declaratioae  privatus  oiiiniiio 
ioteiligatur. 
Roniae,  etc. 


6.  Dovranno  prestare  l'assistenza  spirituale  e  celebraie  la 
iiiessa  nelle  fesle  di  precelto  coll'applicazione  libéra,  a  loro 
carieo  la  cera. 

7.  llgoverno  dovrà  dare  i  lelti,  la  biancheria,  il  mobilio,  e 
pensare  a  tulto  i'altro  occorrente. 

Dalla  segreteria  délia  S.  C.  de'  W.  e  RR.  li  21  agosto  1833. 


1879.  Fràtbum  p<e.\itexti*  super  carceribus  ecclesusticis. 


4  880.    CONGREGATIONIS  SOSIASCUiE. 


R.  P.  D.  SaGRETTI,  PILBSIDl  TRIBCNALIS  S.  CoNSULTi.  —  Nclla 

udionza  del  giorno  19  del  correnie,  la  Sanlità  di  N.  Signore  si 
degDÔ  prescrivere  quanto  si  conlieiie  nei  selle  articoli  dell'an- 
nesso  foglio  relativamente  al  Iratlaineuto  degli  ecclesiastici 
che  saranno  detenuli  nel  carcere  recentemente  eretto  nel 
convento  di  S.  Maria  délie  grazie  dei  t'ratelli  délia  penilenza  in 
Roma,  ed  al  compense  che  si  dovrà  dare  ai  nominati  religiosi 
pel  Irattamento  medesimo,  ordinando  che  se  ne  facesse 
comunicazioue  a  V.  S.  lilma  e  Knia  ed  al  P.  générale  dei 
religiosi  per  la  esecuzione.  H  soUoscritlosegretario  délia  S.  C. 
de'  W.  e  RR.  nelladeuipirc  gli  ordini  sovrani ,  le  dichiara 
essere  stalo  approvato  il  sudelto  regolamento  in  via  provvi- 
soria,  acciocchè  i  religiosi  non  abbiano  a  risenlire  detrimenlo 
nelcaso  che  il  fissalo  compenso  non  fosse  sufficiente.  Lo  scri- 
vente  profilta  deiropporlunilà  per  rinnovarle  i  seiisi  délia  sua 
ossequiosa  slima. 

Ailicoli  prescritli  da  Sua  Sanlità  pel  traltamento  degli  eccle- 
siastici che  saranno  detenuli  nel  nuovo  carcere  forniato  nel 
convento  dei  Fratelli  délia  Penilenza  alla  MaJonna  délie 
Grazie  a  Porta  Angelica  in  Roma. 

i.  I  religiosi  in  via  provvisoria  assumeranno  il  Irattamento 
del  carcerati  per  bajocchi  23  a  testa  al  giorno. 

2.  A  pranzo  passeranno  quello  stesso  vitlo  che  hanno  i 
religiosi,  il  lesso  perô  non  dovrà  essere  meuo  di  once  4,  cotio 
di  carne  vaccina,  ed  il  pane  Ira  mattina  e  sera  non  nieno  di 
once  18,  ed  il  vino  una  foglietta  Ira  maltina  e  sera. 

3.  Nella  sera  avranno  i  carcerati  una  insalata  condita. 

4.  Dovranno  i  religiosi  pensare  alla  nettezza  dei  locali, 
non  che  alla  nettezza  délia  biancheria  persoiiale  dei  detenuli, 
del  letlo  e  di  quella  di  tavola,  che  consiste  in  una  sola  sal- 
vietla.  Il  cambio  doUa  biancheria  dovrà  aver  luogo  ogni  10 
giorni  nei  mesi  di  estate,  e  due  volte  al  niese  nel  rimanente 
dell'anno. 

3.  Dovranno  i  religiosi  tenere  acceso  un  lume  pel  custode, 
ed  un  allro  nel  corridojo  ove  sono  le  porte  délie  carceri. 

{1819)  Prison  ecclésiasligite  établie  à  Rome  près  la  porte  Angelica. 
La  procédure  canonique  exige  parfois  l'incarcération,  soit  comme 
mesure  préventive  pendant  1  inslruclion  des  causes  criminelles 
ou  correctionDelles,  soit  à  titre  de  détention  pénale,  en  exécu- 
tion des  sentences.  Le  bras  séculier  n'est  pas  indispensable  pour 
faire  exécuter  les  arrêts.  Si  ce  concours  fait  défaut,  l'Eglise  con- 
serve le  pouvoir  d'employer  in  subsidium  les  armes  spirituelles. 
Le  coupable  qui  résiste  aux  peines  spirituelles  se  met  hors  de 
l'Eglise,  et  se  place  au  niveau  du  criminel  qui  s  évade  hors  du 
royaume  pour  éviter  la  poursuite  des  tribunaux  séculiers.  Une 
prison  pour  les  ecclésiastiques  ayant  été  ouverte  à  Home  sous 
la  direction  des  Frères  de  la  Pénitence,  la  .S.  <-ongicgalion  écrit 
à  Mgr  Sagrctti,  président  de  la  Consulte,  qui  juge  en  appel  les 
affaires  criminelles  :  t  bans  l'audience  du  19  courant,  le  Saint- 
Pére  a  approuvé  les  sept  articles  ci-Joints  concernant  le  traite- 
ment des  ecclésiastiques  qui  seront  détenus  dans  la  prison  qui 
vient  d'être  établie  dans  le  couvent  de  Nolrc-Uauie-de-Grâce  des 
Frères  de  la  Pénitence  à  Home.  L'indemnité  qui  sera  servie  aux 
religieux  pour  l'entretien  des  prisonniers  se  trouve  Q.vée  dans 
lesdits  articles.  Le  Saint-Père  a  ordonné  de  conuiiuniquer  ces 
dispositions  à  votre  seigneurie  illuslris;ime  et  révértndissime  et 
au  général  des  Frères  pour  l'exécution.  Le  règlement  a  été 
approuvé  d'une  manièie  provisoire  afin  que  les  religieux  n'aient 
pas  à  soufl'rir  de  préjudice  s  il  se  trouve  que  1  indemnité  est  in- 
sufûsante.  Articles  prescrits  par  le  Saint-Pere  pour  l'entretien 
des  ecclésiastiques  qui   seront  détenus  dans  la  nouvelle  prison 


P.  Generali.  —  Nella  circostanza  che  fu  falta  relazione  alla 
Sanlità  di  N.  S.  délia  supplica  data  a  nome  di  codesto  cancel- 
liere  générale  direlta  ad  otlencre  l'approviizione  di  alcune 
particoluri  disposizioni  adoltatedal  capitolo  générale  celebrato 
in  Casale-Monferrato  nel  mese  di  setlenibre  passato,  e  neU'atto 
che  la  Sanlità  Sua  concesse  la  implorata  approvaziane,  esternô 
in  pari  tempo  il  desiderio  che  la  P.  V.  Rma  venga  a  fissare  la 
sua  diniora  in  Roma,  corne  gli  altri  generali  de'  varj  ordini 
religiosi.  .Mi  aflretlo  quindi  di  parteciparle  il  suespresso  desi- 
derio del  S.  Padre,  aggiungendovi  ogni  eccitamenlo,  affinchè 
Ella  si  dia  carieo  di  adempirlo. 

Romœ,  decembris  1853. 

établie  dans  le  couvent  des  Frères  de  la  Pénitence  à  Noire- 
Dame  des  Grlces  à  la  porte  Angelic'a  à  Rome.  1.  Les  religieux  se 
chargent  provisoirement  de  l'entretien  des  prisonniers  pour 
25  sous  (bajocchi)  par  tûle  chaque  jour.  2.  Le  dîner  sera  celui 
des  religieux.  Le  bouilli  de  bœuf  ne  pèsera  pas  moins  de  quatre 
onces.  Le  pain,  matin  et  soir,  sera  de  div-huit  onces.  Les  pri- 
sonniers auront  un  demi-litre  de  vin  pour  les  deux  repas.  3.  Le 
soir  les  prisonniers  mangeront  une  salade  garnie.  4.  Les  reli- 
gieux auront  soin  d'entrelenir  la  propreté  du  local.  Ils  feront 
blanchir  le  linge  personnel  des  détenus,  le  linge  de  lit  et  celui 
de  table,  qui  se  compose  d'une  servietle.  Le  linge  sera  changé 
tous  les  dix  jours  pendant  les  mois  d'été,  deux  fois  par  mois  le 
reste  de  l'année.  5.  Les  religieux  tiendront  une  lampe  pour  le 
gardien,  et  une  autre  lampe  dans  le  corridor  où  sont  les  portes 
des  cellules.  6.  Ils  devront  donner  les  secours  spirituels  et 
célébrer  la  messe  les  jours  de  fêle  d'obligation,  avec  l'application 
libre,  les  cierges  demeurant  à  la  charge  des  religieux.  7.  Le  gou- 
vernement devra  fournir  les  lits,  le  linge,  le  mobilier  et  subvenir 
à  toutes  les  autres  dépenses.  Du  secrétariat  de  la  S.  Congréga- 
tion des  Evèques  et  Réguliers.  Le  21  août  1833.  » 

(1880).  Somas(]iies.  InstaUation  du  gOnérat  à  Rome.  Douze  siècles 
se  sont  écoulés  dans  l'Eglise  sans  que  les  supérieurs  généraux 
des  ordres  religieux  fixassent  leur  résidence  à  Home,  auprès  du 
souverain  pontife.  S.  Dominique  et  S.  François  d'Assise  n'y  de- 
meurèrent que  par  occasion,  mais  leurs  successeurs  s'en  tirent 
une  loi.  Les  anciens  ordres,  qui  prirent   la   vie  contemplative 
comme  leur  piincipal  objectif,    recherchèrent  la  solitude.  Le 
Mont-Cassin,   Camaldules,   Cluny,  Vallonibrense,   les  Chartreux 
Citeaux,  et  un  grand  nombre  d'autres  insliluls  de  même  nature, 
ont   eu  leur  chef-lieu  loin  du  centre  romain.  Au    xiu'   siècle, 
lorsque  les  Mcndicantes  s'adonnèrent  à  la  prédication,  au  minis- 
tère spirituel  et  aux  missions,  on  sentit  le  besoin  de  tenir  cons- 
tamment auprès  du  souverain  pontife  les  chefs  de  ces  puissantes 
hiérarchies  monastiques  qui  couvrirent  le  monde  entier  et  con- 
tribuèrent efficacement    à   l'unification  de  ta  chrétienté.  Cette 
tradition  fut  suivie  par  les  clercs  réguliers  établis  dans  le  cours 
du  seizième  siècle  :  Théatins,  Barnabites,  Infirmiers  de  S.  Camille, 
Clercs  réguliers  mineurs.  Écoles  Pies,  etc.,  vinrent  successivement 
s'établir  à  Rome  et  y  furent  représentés  par  le  supérieur  général 
et  son  conseil.  Cependant  les  .Somasques.  fondés  au  xvi«  siècle  par 
S.  Jérôme  Emilien,  prirent  pour  chef-lieu  un  village  de  la  pro- 
vince vénitienne.  En   1853,  la  S.  Congrégation  écrit  au  général 
de  cet  inblitut  :  «  On  a  fait  relation  au  Saiut-I'ère  de  la  demande 
que  le  chancelier  général  a  présentée  à  reiïct  d'obtenir   l'appro- 
bation de  ^tatuts  qu'a  dressés  le  chapitre  général  tenu  à  Casai  de 
Moiiferrat  au  mois  de  septembre  dernier.  Le  Saint-Père  a  donné 
l'approbation;  à  celle  occasion  il  a  exprimé  le  désir  que  votre  pa- 
ternité révérendissime  vienne  établir  sa  résidence  à  Rome,  comme 
les  autre  généraux  des  divers  ordres  religieux.  Je  m'empresse 
de  faire  part   à  votre  paternité  de  ce  désir  du  Saint-Père,  et  j'y 
ajoute  toute  exhortation,  afin  que  votre  paternité  prenne  soin  de 
le  remplir.  Rome,  décembre  1833.  » 

[La  suite  prcchainement .) 


I 


737 


MELANGES 


38 


Kiiseignemenl  du  catéchisme  dans  les  écoles.  Leltre  du  salnt-pèie 
I.éon  XIII  au  cardinal  vicaire  de  Rome.  —  Dernière  allocution 
de  Pie  IX.  —  Le  vénérable  André-Hubert  Fournet,  prclre  de 
Poitiers.  —  Le  vénérable  Joseph-Iiiinoit  Cottolengo.  —  Le  bien- 
heureux Vullerm  de  Leaval,  curé  du  diocèse  d'Aost.  Confir- 
mation du  culte.  —  Trappistes.  S.rvice  militaire.  Profession 
diffirée.  —  Ecoles  dominicales  en  Espagne.  —  Prêtres  habitués. 
—  Assistance  des  moribonds.  Décision  du  la  S.  Congrégation  du 
Concile  du  23  mars  1878.  —  Diniissoires  refusés  injustemerit. 
Induit  du  23  mars  1878  permettant  de  recevoir  l'ordination  a 
ijuocumijuc  aiilisiitc  mlholico.  — Irrégularité.  Les  bossus  sont  ils 
absolument  irrégaliers?  Induit  du  15  juin  1878. 

LETTRE  DE  SA  SAINTETÉ  LE  l'APE  LÉON  XIII  AU  CARDINAL  LA  VALETTE 
VICAIRE  GÉNÉRAL  DE  ROME. 

Monsieurle  cardinal. 

Si,  dès  le  commencement  de  noire  pontificat,  nous  avons 
eu  de  nombreu.x  motifs  de  consolation  et  de  contentement 
dans  les  témoignages  d'afïeclion  et  de  respect  qui  nous 
arrivaient  de  tous  les  côtés  du  monde,  les  graves  amertumes 
ne  nous  ont  pas  fait  défaut,  soit  que  nous  considérions  les 
conditions  générales  de  l'Eglise  en  butte  presque  partout  à 
une  cruelle  persécution,  soit  que  nous  portions  notre  regard 
sur  ce  qui  se  passait  dans  cette  ville  même  de  Rome,  centre 
du  catholicisme  et  siège  auguste  du  vicaire  de  Jésus-Christ, 
où  l'on  voit  :  ici,  une  presse  sans  frein,  des  journaux  pour- 
suivant sans  relâche  ce  seul  but  de  combattre  la  foi  par  le 
sophisme  el  par  l'ironie,  et  d'anéantir  les  droits  sacrés  de  l'Eglise 
et  d'en  diminuer  l'autorité  ;  ici  des  temples  protestants,  dus  à 
l'or  des  sociétés  bibliques,  s'élevant  dans  les  rues  populeuses, 
comme  une  insulte  à  notre  foi  ;  ici  des  écoles,  des  asiles,  des 
hospices  ouverts  à  la  jeunesse,  dans  le  but  en  apparence 
philanthropique  de  lui  être  utile  aussi  bien  dans  la  culture 
intellectuelle  que  dans  ses  besoins  matériels,  mais  dans  le 
dessein  véritable  d'en  former  une  génération  ennemie  de 
la  religion  et  de  l'Eglise  de  Jésus-Christ.  Et,  comme  si  cela 
n'était  pas  assez,  un  décret  a  paru  récemment  de  la  part  de 
ceux  qui  par  devoir  de  leur  état  seraient  tenus  à  veiller  sur 
les  intérêts  véritables  de  la  population  de  Rome,  et  ce  décret 
proscrit  le  catéchisme  catholique  des  écoles  municipales  ; 
mesure  très-blâmable,  qui  vient  rompre  celte  digue  à  l'hérésie 
et  à  l'incrédulité  qui  font  irruption  de  toute  part  et  laisse  la 
voie  ouverte  à  un  nouveau  genre  d'invasion  étrangère,  plus 
funeste  et  dangereux  que  l'ancien,  en  ce  qu'il  tend  plus 
directement  à  arracher  du  cœur  des  Romains  le  précieux 
trésor  de  la  foi  et  des  fruits  qui  en  dérivent. 

Ce  nouvel  attentat  à  la  religion  et  piété  de  notre  peuple 
nous  a  rempli  l'âme  d'un  vif  et  cuisant  chagrin,  el  nous 
<;ontraint  à  vous  adresser,  monsieur  le  cardinal,  qui  tenez 
notre  place  dans  le  gouvernement  spirituel  de  Rome,  la 
présente  lettre  sur  ce  douloureux  sujet  pour  nous  en  plaindre 
liautement  à  la  face  de  Dieu  el  des  hommes. 

El  ici  dès  le  commencement,  en  vertu  de  notre  ministère 
pastoral,  nous  devons  rappeler  à  tout  catholique  le  devoir 
très-grave  que  la  loi  naturelle  et  la  loi  divine  lui  imposent 


d  instruire  ses  enfants  dans  les  vérités  surnalurelles  de  la  foi 
et  l'obligation  qui  iièse  sur  les  hommes,  qui  ont  entre  les 
mains  l'administration  d'une  ville  catholiciiie,  de  ficilitor  et 
veiller  à  raccomplissoment  de  ce  devoir  des  pères  de  famille. 
En  même  temps  qu'au  nom  de  la  religion  nous  élevons  notre 
voix  pour  en  défendre  1rs  dioils  sacrés,  nous  voulons  aussi  que 
l'on  comprenne  combien  cette  mesure  imprévoyante  est  con- 
traire au  vrai  bien  de  la  société. 

Ccrliiincment  on  ne  saurait  imaginer  le  prétexti;  (|ui  a  pu 
donner  lieu  à  cette  mesure,  si  ce  n'est  pcut-êtro  celui  do  la 
déraisonnable  et  pernicieuse  indillérence  en  fait  de  religion, 
dans  laquelle  on  voudrait  maintenant  élever  les  peuples. 
Jusqu'ici  la  raison,  el  même  le  simple  bon  sens  iialmcl,  ont 
enseigné  aux  hommes  de  mettre  de  côté,  et  comme  hors 
d'usage,  tout  ce  que  l'expérience  n'a  pas  montré  utile  ou  qui 
a  été  reconnu  inutile  en  vue  de  certains  changements  sur- 
venus. Mais  qui  pourra  allirmer  que  l'enseignement  du 
catéchisme  n'ait  pas  produit  un  grand  bien? 

N'est-ce  pas  l'enseignement  religieux  qui  a  relevé  le  monde, 
sanctifié  et  adouci  les  rapports  mutuels  des  hommes,  q-ai  a 
rendu  plus  délicat  le  sens  moral  et  formé  celte  conscience 
chrétienne  qui  réprime  moralement  les  excès,  réprouve  les 
injustices  et  élève  les  peuples  fidèles  sur  tous  les  aulres?  Dira- 
t-on  que  les  conditions  sociales  de  noire  âge  ont  rendu  cet 
enseignement  superflu  ou  nuisible  '.'  Mais  le  salut  et  la  pros- 
périté des  peuples  n'ont  pas  d'abri  en  dehors  de  celle  vérité 
el  de  celte  justice,  dont  la  société  actuelle  a  le  plus  vif  besoin, 
el  auxquelles  le  catéchisme  catholique  conserve  leurs  droits 
dans  leur  intégrité.  Pour  l'amour  donc  des  fruits  précieux 
qu'on  a  déjà  recueillis  et  qu'on  pourra  encore  recueillir  de 
cet  enseignement,  non-seulement  on  ne  devrait  pas  le  bannir 
des  écoles,  mais  on  devrait  chercher  à  l'y  répandre  par  tous 
les  moyens. 

C'est  là  d'ailleurs  ce  que  demande  aussi  la  nature  de 
l'enfant  el  la  condition  toute  spéciale  où  nous  vivons.  On  ne 
peut,  cela  est  hors  de  doute,  renouveler  sur  l'enfant  le 
jugement  de  Salomon  et  le  partager  d'un  coup  d'épée  dérai- 
sonnable et  cruel  qui  sépare  son  intelligence  de  sa  volonté. 
Tandis  que  l'on  cultive  la  première,  il  est  nécessaire  d'ache- 
miner la  seconde  à  la  conquête  des  habitudes  vertueuses  et 
au  but  final.  Celui  qui  dans  l'éducatiou  néglige  la  volonté 
et  concentre  tous  les  efforts  à  la  culture  de  l'intelligence, 
parvient  à  faire  de  l'Instruction  une  arme  dangereuse  dans 
les  mains  des  méchants,  car  c'est  l'argumentation  de  l'intel- 
ligence qui  vient  parfois  s'ajouter  aux  mauvais  penchants  de 
la  volonté  et  leur  donner  une  force  contre  laquelle  il  n'y  a 
plus  moyen  de  résister. 

C'est  là  une  chose  si  évidente  qu'elle  a  été  reconnue, 
même  au  prix  d'une  contradiction,  par  ceux-là  mêmes  qui 
veulent  que  l'enseignement  religieux  soit  banni  des  écoles. 
En  ellet,  ils  ne  bornent  point  leurs  efforts  à  la  seule  intelli- 
gence, mais  ils  les  étendent  aussi  à  la  volonté,  en  faisant 
enseigner  dans  ces  écoles  une  éthique  qu'ils  appellent  civile 
et  nalurelle  et  en  acheminant  la  jeunesse  à  l'acquisition  des 
vertus  sociales  et  civiques.  Mais,  outre  qu'une  morale  de  celte 
espèce  ne  peut  mener  l'homme  au  but  très-haut  que  la 
divine  bonté  lui  a  destiné,  qui  est  la  vision  béatifique  de 
Dieu,  celte  morale  n'a  pas  même  la  force  suffisante  sur  l'âme 
de  l'enfant  pour  lui  donner  le  goût  de  la  vertu  et  le  maintenir 
inébranlable  dans  le  bien.  Cette  morale  ne  répond  pas  aux 
vrais  et  profonds  besoins  de  l'homme,  qui  est  en  même 
temps  un  être  animal  rehgieux  et  un  être  animal  sociable, 
auquel  les  progrès  de  la  science  ne  pourront  jamais  arracher 
de  l'âme  les  racines  très-profondes  de  la  religion  et  de  la  foi. 
Pourquoi  donc  ne  pas  se  servir  du  catéchisme  catholique 
pour  élever  dans  la  vertu   le  coeur  des  jeunes  gens,  de  ce 


17*   SÉBIE. 


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MELANGES 


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catéchisme,  le  moyen  le  plus  parfait  et  la  semence  la  plus 
féconde  dune  saine  éducation? 

L'enseignement  du  catéchisme  ennoblit  et  élève  l'homme 
dans  son  propre  esprit,  en  lui  apprenant  à  respecter,  en  tout 
temps,  soi-même  cl  les  autres.  C'est  un  grand  malheur  que 
a  plupart  de  ceux  qui  condamnent  le  catéchisme  à  sortir  des 
écoles,  aient  oublié  ou  ne  veuillent  plus  considérer  ce  qu'ils 
ont  appris  eux-mêmes  du  catéchisme,  lorsqu'ils  étaient 
enfants.  Autrement  il  leur  serait  bien  facile  de  comprendre 
la  valeur  d'un  enseignement  qui  apprend  à  l'enfant  qu'il  est 
sorti  des  mains  de  Dieu  et  est  le  fruit  de  l'amour  que  Dieu  a 
mis  en  lui;  que  tout  ce  qu'il  voit  est  soumis  à  lui,  roi  et 
seigneur  de  toute  la  création  ;  qu'il  est  si  grand  et  a  une  telle 
valeur  que  le  Fils  éternel  de  Dieu  ne  dédaigna  point  de  se 
revêtir  de  sa  chair  pour  le  racheter  ;  que  son  front  est  1  aigné 
dans  le  baptême  du  sang  de  l'IIomme-Dieu;  que  sa  vie 
spirituelle  se  nourrit  des  chairs  de  l'Agneau  divin  ;  que  le 
Saiat-Esprit,  demeurant  en  lui  comme  en  un  temple  vivant, 
lui  communique  une  vie  et  une  vertu  toute  divine;  ils 
comprendraient  que  cet  enseignement  équivaut  à  donner  à 
la  jeunesse  une  impulsion  très-efficace  pour  garder  soigneu- 
sement la  qualité  glorieuse  de  fils  de' Dieu  et  l'honorer  par 
une  conduiie  vertueuse.  Us  comprendraient  aussi  qu'il  est 
pernns  d'attendre  de  grandes  choses  de  la  part  de  l'enfant 
qui  apprend  à  l'école  du  catéchisme  qu'il  est  appelé  à  un 
but  très-haut  tel  que  la  vision  et  l'amour  de  Dieu;  qui  l'ins- 
truit à  veiller  sans  relâche  sur  lui-même  et  se  trouve  soutenu 
par  des  secours  de  toute  nature  dans  la  guerre  que  lui  font 
des  ennemis  implacables;  que  l'on  exerce  à  être  soumis  et 
docile  et  qui  apprend  à  vénérer  dans  ses  parents  l'image  du 
Père  qui  est  dans  les  cieux,  et  dans  le  prince  l'autorité  qui 
vient  de  Dieu  et  puise  ea  Dieu  la  majesté  et  sa  raison  d'être; 
qui  est  conduit  à  respecter  dans  ses  frères  la  divine  ressem- 
blance qui  resplendit  sur  son  front  même  et  à  reconnaître 
sous  les  guenilles  du  pauvre  le  Rédempteur  lui-même  ;  qui 
est  soustrait  de  bonne  heure  aux  angoisses  du  doute  et  de 
l'incertitude,  par  un  bienfait  delà  doctrine  catholique, doc- 
trine qui  porte  l'empreinte  de  son  infaillibilité  et  authenticité 
dans  son  origine  divine,  dans  le  fait  prodigieux  de  son  éta- 
blissement sur  la  terre  et  dans  les  fruits  très-doux  et  très- 
salutaires  qu'elle  produit.  Finalement,  ils  comprendraient  que 
la  morale  catholique,  escortée  de  la  crainte  du  châtiment  et 
de  l'espérance  certaine  de  très-hautes  récompenses,  ne  court 
pas  le  sort  de  cette  éthique  civile  qu'on  voudrait  lui  substituer, 
et  ils  n'auraient  jamais  pris  la  funeste  résolution  de  priver  la 
génération  présente  d'un  si  grand  nombre  de  précieux  avan- 
tages, en  bannissant  des  écoles  l'enseignement  du  catéchisme. 

Nous  disons  bannir,  parce  que  la  transaction  à  laquelle  on 
est  venu  de  donner  l'instruclion  religieuse  aux  jeunes  gens 
dont  les  parents  en  feront  la  demande  formelle,  est  un 
tempérament  illusoire.  On  ne  parvient  pas  à  comprendre  en 
effet  comment  les  auteurs  de  celte  disposition  malencontreuse 
ne  se  sont  pas  aperçus  de  l'impression  sinistre  que  devait 
produire  sur  l'âme  des  enfants  le  fait  que  l'enseignement 
religieux  allait  se  trouver  dans  des  conditions  si  différentes 
de  tous  les  autres  enseignements.  La  jeunesse,  qui  a  besoin 
d'apprécier  l'importance  et  la  nécessité  de  ce  qu'on  lui  ensei- 
gne, pour  se  consacrer  avec  ardeur  à  l'élude,  quelle  stimu- 
lation, quelle  impulsion  pourra-t-elle  sentir  pour  un  enseigne- 
ment envers  lequel  l'autorité  sclolastique  se  montre  ou 
froide  ou  hostile,  et  qu'elle  ne  semble  tolérer  qu'à  contre- 
coeur? En  outre,  s'il  y  avait  (et  il  n'est  pas  difficile  qu'il  y 
en  ail)  des  parents  qui,  par  perversité  d'âme  ou  bien  plus 
peut-être  par  ignorance  ou  par  négligence,  ne  s'aviseraient  pas 
de  demander  pour  leurs  enfants  le  bienfait  de  l'instruction 
religieuse,  une  grande  partie  de  la  jeunesse   demeurerait 


privée  des  doctrines  les  plus  salutaires  au  détriment  de  la 
société  civile.  Les  choses  étant  en  cet  étal,  ne  serait-il  pas  du 
devoir  dos   personnes   qui   président   aux  écoles  de   rendr 
vaine  la  malice  ou  la  négligence  des  parents  ?  Comme  on  en 
espérait  des  avantages,   bien  moins  importants  sans   doute 
que  ceux  que  nous  venons  d'indiquer,  on  a  pensé  tout   ré- 
cemment à  rendre  obligatoire    l'instruction  élémentaire   et 
à  contraindre,  même  par  les  amendes,  les  parents  à  envoyer 
leurs  enfants  à  l'école,  et  maintenant  comment  pourrait-on 
avoir  le  triste  courage  de  soustraire  les  jeunes  catholiques  à 
l'instruction  religieuse,  qui  est,  sans  nul  doute,  la  plus  solide 
garantie  d'une  sage  et  vertueuse  direction  de  notre  existence 
ici-bas?  N'est-ce  pas  une  cruauté  de  prétendre  que  les  enfants 
grandissent  en  dehors    des  idées  et   des  sentiments   de  la 
religion,  jusqu'à  ce  qu'ils  atteignent  la  bouillante  adolescence 
où  ils  se  liouveront  face  à  face  avec  la  séduction  et  la  violence 
des  passions,  sans  aucun  frein,  avec  la  certitude  d'être  traîné 
sur  le  chomi a  glissant  du  crime?  C'est  une  grande  douleur 
pour  notre  coeur  paternel  do  considérer   les  conséquences 
lamentables  de  cette  délibération  insensée,   injustifiable,  et 
notre  peine  s'accroît  encore  en  réfléchissant  qu'aux  temps 
actuels  les  excitations  au  vice  sont  plus  fortes  et  plus  nom- 
breuses que  jamais.  Vous,   monsieur  le  cardinal,    qui  dans 
l'exercice  de  la  haute  charge  de  notre  vicaire,  êtes  plus  à 
même  que  tout  autre  de  suivre  pas  à  pas  toutes  les  phases  de  la 
guerre  qui  se  fait,  dans  notre  Rome,  contre  Dieu  et  contre  son 
Eglise,  vous  savez  bien,  sans  que  nous  ayons  besoin  d  >  plus 
longs  développements,  combien  sont  nombreux  et  puissants 
les  dangers  de  pervertissement  pour  la  jeunesse  ;  on  répand 
des  doctrines  pernicieuses  et  subversives  de  tout  ordre  cons- 
titué, on  s'abandonne  à  des  pensées  audacieuses  et  violentes 
au   détriment  et  à  l'abaissement  de  toute  autorité  légitime. 
Enfin,  l'immoralité  marche  sans    obstacle   et  sans  voile,   et 
s'ouvre    le  chemin   à  ternir   les    yeux   et  à  corrompre  les 
cœurs. 

Lorsque  la  loi  et  les  mœurs  sont  aux  prisas  avec  ces  assauts 
et  d'autres  semblables,  on  peut  juger  si  on  a  vraiment  choisi 
le  moment  opportun  pour  repousser  l'éducation  religieuse 
des  écoles.  Est-ce  que  l'on  voudrait,  par  aventure,  avec  de 
semblables  dispositions,  changer  la  nature  du  peuple  romain, 
qui  était  vanté  pour  sa  foi,  même  dès  les  temps  apostoliques, 
et  a  été  jusqu'à  nos  jours  admiré  pour  l'intégrité  et  la  religieuse 
culture  de  ses  mœurs,  pour  en  faire  un  peuple  sans  religion, 
dissolu,  et  le  conduire  ainsi  à  la  condition  des  barbares  et  des 
sauvages?  Et  au  raiieu  de  ce  peuple,  ainsi  perverti  avec  une 
inique  déloyauté,  comment  le  Vicaire  de  Jésus-Christ  pour- 
rait-il, lui  le  maître, de  tous  les  fidèles,  tenir  avec  honneur  le 
siège  auguste  qu'il  occupe  et  veiller,  respecté  et  tranquille, 
aux  obligations  de  son  ministère  pontifical  ?  Voilà,  monsieur 
le  cardinal,  la  condition  qui  nous  est  déjà  faite  en  partie  et  que 
l'on  nous  prépare  dans  l'avenir,  si  Dieu,  dans  sa  miséricorde, 
ne  veut  point  mettre  une  limite  à  cette  suite  d'attentats,  plus 
condamnables  l'un  que  l'autre. 

Mais,  tant  que  la  Providence,  dans  ses  jugements  adora- 
bles, voudra  permettre  la  durée  de  l'épreuve  présente,  s'il 
n'est  pas  dans  notre  pouvoir  de  changer  l'état  des  choses,  il 
est  de  notre  devoir  de  chercher  à  en  amoindrir  les  maux  et  à 
rendre  moins  sensibles  les  dommages,  qui  en  sont  la  consé- 
quence. 11  est  donc  nécessaire  que  non-seulement  les  curés 
redoublent  de  diligence  et  de  zèle  dans  l'enseignement  du 
catéchisme,  mais  qu'on  cherche  par  des  moyens  nouveaux  et 
efficaces  à  remplir  les  vides  qui  résulteront  des  fautes  d'au- 
trui.  Nous  sommes  persuadé  que  le  clergé  de  Rome  ne  fail- 
lira pas,  dans  cette  circonstance  encore,  à  l'accomplissement 
des  devoirs  sacrés  de  son  ministère  sacerdotal,  et  qu'il  s'em- 
ploiera,par  les  soins  les  plus  affcctueux,à  préserver  lajeunesse 


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MELANGES 


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romaine  des  périls  qui  menacent  sa  foi  et  sa  nioralilé. 
Nous  sommes  certain  aussi  que  les  sociétés  catholiques,  qui 
fleurissent  dans  celle  ville  avec  tant  de  profit  pour  la  religion, 
voudront  apporter  le  concours  de  tous  les  moyens  qui  sont 
entre  leurs  mains  à  la  sainte  entreprise  qui  consiste  ;i  empê- 
cher que  cetle  noble  ville,  en  perdant  le  caractère  sacré  et 
auguste  de  la  religion  et  la  gloire  enviée  de  ville  sainte,  ne 
devienne  une  viclinie  de  l'erreur  et  un  thcAtrc  d'ineiédulité. 
Et  vous,  monsieur  le  cardinal,  avec  celle  sagacité  et  cette  fer- 
meté qui  forment  rornement  de  votre  personne,  veuillez 
prendre  souci  de  la  mulliplicalion  des  oratoires  et  des  écoles, 
où  les  jeunes  gens  se  rassemblent  pour  être  instruits  sur  la 
très-sainte  religion  catholique,  dans  laquelle,  par  une  grâce 
spéciale  du  Ciel,  ils  sont  nés. 

Tachez,  ainsi  que  cela  se  fait  déjà  avec  fruit  dans  quelques 
églises,  que  des  laïques  vertueux  et  charitables,  sous  la  sur- 
viellanced'un  ou  plusieurs  ecclésiastiques,  donnent  leurs  soins 
à  enseigner  le  catéchisme  aux  enfants;  veuillez  faire  en  sorte 
qu';  tous  les  pères  de  famille  soient  exhortés  par  leurs  curés 
à  envoy(;r  leurs  enfants  à  ces  réunions,  et  qu'il  leur  soit  rap- 
pelé qu'ils  oiit  le  devoir  d'exiger  pour  leurs  enfants  l'instruc- 
tion religieuse  même  dans  les  écoles.  Les  catéchismes  pour 
les  adultes, "qu'on  pourratenir  dans  des  endroits  adoptés, seront 
aussi  très-uliles,  parce  qu'ils  maintiendront  dans  les  âmes  le 
souvenir  des  préceptes  salutaires  reçus  dans  l'enfance.  Ne 
cessez  jamais  de  ranimer  la  piété  et  de  réchauffer  le  zèle  des 
ecclésiastiques  et  des  laïques,  en  attirant  leur  attention  sur 
l'importance  de  leur  œuvre,  des  mérites  dont  ils  s'enrichiront 
envers  Dieu,  envers  nous  et  envers  l'entière  société.  Pournolre 
paît,  nous  saurons  tenir  dans  toute  la  considération  qui  leur 
est  due  les  plus  zélés  d'entre  eux. 

Il  ne  nous  échappe  pas,  en  dernier  lieu  que,  pour  mieux  at- 
teindre notre  but,  les  subsides  matériels  sont  nécessaires,  et 
que  ceux-ci  ne  sont  point  proportionnés  au  besoin.  Mais  si, 
contraints  que  nous  sommes  à  vivre  de  l'obole  des  (idèles, 
qui  sont  eux-mêmes  dans  de  graves  détresses,  à  cause  des 
temps  troublés  et  de  deuil  où  nous  vivons,  nous  ne  pouvons 
pas  abonder  en  secours,  ainsi  que  noire  cœur  le  voudrait, 
nous  ne  laisserons  cependant  pas  de  faire  tout  ce  qu'il  nous 
era  possible  pour  détourner  les  affreuses  conséquences  que 
peut  produire,  au  détriment  de  l'enfance  et  de  la  société 
civile,  l'absence  de  l'éducation  religieuse. 

Au  reste,  il  est  nécessaire  avant  tout  d'invoquer  l'aide  di- 
vine, sans  laquelle  tous  nos  desseins  et  toutes  nos  sollicitudes 
demeureraient  sans  aucun  espoir  de  succès.  Nous  nous  adres- 
sons donc  à  vous,  monsieur  le  cardinal,  et  vous  recomman- 
dons chaudement  d'exhorter  vivement  le  peuple  romain  à 
élever  au  trône  de  Dieu  Noire-Seigneur  des  prières  ferventes 
pour  qu'il  daigne  maintenir  entière  en  cetle  sainte  ville  la  foi 
catholique,  que  prétendent  obscurcir  ou  même  éteindre  les 
sectes  hérétiques  qu'on  accueille  maintenant  avec  honneur  ; 
ces  sectes  et  les  autres  conspirations  de  l'impiété  qui  s'épuisent 
en  efforts  pour  renverser  la  pierre  très-solide  contre  laquelle, 
ainsi  qu'il  estécrit,  les  portesde  l'enfer  ne  prévaudront  jamais. 
Dans  le  cœur  des  Romains  la  dévotion  envers  l'immaculée 
Mère  du  Sauveur  est  ancienne  ;  mais,  en  ce  moment  où  les 
périls  sont  plus  pressants,  ils  doivent  recourir  plus  souvent 
et  avec  plus  d'ardeur  à  celle  qui  a  écrasé  le  serpent  et  vaincu 
toutes  les  hérésies. 

Dans  ces  jours  qui  ramènent  la  mémoire  solennelle  des 
glorieux  apôlres  l'ierre  et  Paul,  que  les  Romains  se  pros- 
ternent dans  leurs  basiliques  elles  conjurent  d'intercéder  au- 
près de  Dieu  en  faveur  de  la  ville  qu'ils  ont  sanctifiée  de  leur 
sang,  et  à  laquelle  ils  ont  laissé  le  dépôt  de  leurs  cendres 
presque  comme  un  gage  de  leur  protection  incessante.  Faisons 
une  douce  violence  de  supplications  aux  célestes  patrons  de 


Homo,  lesquels  ou  par  le  sang  ou  par  les  œuvres  du  ministère 
apostolique,  ou  par  les  saints  exemples,  ont  rendu  plus 
forme  dans  le  cœur  de  nos  pères  la  foi  qu'on  voudrait  arracher 
du  sein  de  leurs  enfants.  Et  Dieu  se  laissera  attendrir,  il  aura 
pitié  (le  nous,  il  ne  permettra  pas  que  sa  religion  devienne  le 
jouet  des  méchants. 

Ku  attendant,  recevez,  monsieur  le  cardinal,  la  bénédiction 
apostolique,  que  nous  vous  donnons  du  fond  de  notre  coi'jr, 
à  vous,  au  clergé  et  à  tout  notre  peuple  bien  aimé. 


Du  Vatican,  2G  juin. 


LÉON  XIII,  PAPE. 


—  Consistoire  du  28  décembre  1877.  Dernière  allocu- 
lion  que  le  saint-père  Pie  IX  ait  prononcée. 

Quoique  le  saint-père  fût  depuis  plusieurs  mois 
attaqué  delà  cruelle  maladie  quil'a  portéau  tombeau, 
il  voulut  tenir  un  consistoire  le  28  décembre  1877. 
11  y  prononça  une  allocution,  la  dernière  do  sa  vie. 
Voici  ce  discours  : 

SaNCTISSIMI  DOMINI  NOSTRI    Pli   DIVINA    PROVIDENTIA   TAP-E  IX 

ALLocuTio  habUa  in]  consistorio  secreto  die  XXVIII  deccmbris 
1877. —  Freqnentia  etconspectus  vesterjucundissimam  nobis 
oppoitunitâtem  affert  quain  vehenienleroptavimus,  nempe  ul 
vobis  singulis  universis  gratias  habere  possimus  pro  lis  dilec- 
tionis  oflîciis,  quibus  nos  hoc  tempore  adversa  valetudine 
affectes  perhumaniter  prosecuti  estis. 

Hoc  grali  animi  niunus  libentissime  implemushodie,  vene- 
rabiles  fratres,  et  gralulamnr  in  Domino,  quod  sicut  vos  fidis- 
simos  adjutores  ad  apostolici  ministerii  onus  ferendum  expe- 
rimur,  ita  ex  vestra  virlute  et  constanti  charitatis  afiectu 
dulcem  consolationem  habemus,  qua  multipliées  acerbitates 
aniir.i  nostri  leniri  sentimus. 

Sed  dum  de  vestra  in  nos  dileclione  ac  studio  gaudemus, 
probe  cognoscimus,  nos  vestra  ac  omnium  venernbilium  fra- 
trum  et  fidelium  cooperatione  in  dies  magis  indigere,  ut 
prœsens  Dei  auxilium  in  tanlis  nostris  et  Ecclesiaî  necessila- 
tibusassequamur.  Summopcre  igitur  horîamur  vos,  venera- 
biles  fratres,  ac  eos  praeserlim  ex  vobis,  qui  cpiscopale  minis- 
terium  in  diœcesi  sibi  crédita  exercent,  itemque  singulos 
paslores,  qui  dominico  gregi  in  loto  calholico  orbe  président, 
ut  assiduas  preces  pro  nobis  ac  Ecclesia  ad  divinam  elementiam 
effundant  ac  offerri  curent  ut  ea  nobis,  dum.  corpus  allligitur, 
vires  animi  donet  ad  certamen  quod  fervet  slrenue  sustinen- 
dum  ;  Ecclesiœ  aulem  respiciat  labores  et  injurias,  ac  dimittens 
universa  deliota  nostra,  det  gloriam  nomini  suo,  dct  bonœ 
voluntatis  munuscum  fructu  pacis  illius,quam  angelici  chori 
nascente  Domino  hominibus  annuntiarumt. 


—  Le  vénérable  André-Hubert  Fournet,  fondateur  de 
rinstitul  des  sœurs  de  la  Croix  de  Saint-André.  Intro- 
duction de  la  cause  de  béatification  et  de  canonisation. 

D'après  les  décrets  généraux  du  pape  Urbain  Vlli, 
rinlroduclion  de  la  cause  d'un  serviteur  de  Dieu  ne 
peut  être  traitée  par-devant  la  S.  Congrégation  des 
llltes  que  dix  ans  après  que  l'on  a  présenté  à  Rome 
l'enquêle  de  l'Ordinaire  établissant  la  réputation  de 
sainteté  qu'a  laisséele  dit  serviteur  ou  servante  de  Dieu. 
Secondement,  il  faut  que  les  écrits  aient  été  examinés 
de  façon  à  constater  légalement  qu'il.s  ne  contiennent 
absolument    rien  qui  forme  obstacle  à  rintroduction 


7i3 


MELANGES 


744 


de  la  cause.  Enfin  l'affaire  doit  être  traitée  dans  une 
assemblée  générale,  à  laquelle  sont  appelés  les  consul- 
teurs  de  la  S.  Congrégation  des  Rites.  Le  saint-père 
a  dispensé  de  ces  trois  règles  pour  la  cause  du  véné- 
rable André-Hubert  Fournet,  prêtre  du  diocèse  de 
Poitiers^  fondateur  de  l'institut  des  religieuses  de  la 
Croix  de  Saint-AnJrc.  C'est  pourquoi,  sur  la  requête 
du  P.  Virili,  prêtre  de  l'institut  du  Précieux-Sang  et 
missionnaire  apostolique,  postulatcur  de  la  cause, 
la  S.  Coiig  égation,  assemblée  au  Vatican  le  7  juillet 
IS77,  a  décidé  qu'il  y  avait  lieu  d'introduire 
la  csuse  du  vénérable  André-Hubert  Fournet.  Le 
s:îin!-pére  a  signé  la  commission  d'introduction  delà 
cause  le  19  du  même  mois.  Le  décret  a  été  publié  el 
promulgué  à  Rome  dans  les  formes  d'usage. 

Decretcu.  Pictavien.  Beatificationis  et  canonizaticnis  veii. 
j-ervi  Del  AndreiB  Hiibeili  Fournet  sacerdotis  fundatoris  con- 
gregalionis  Filiarum  Cruels,  vulgo  sororuin  Saneti  Andreae.  — 
Qiiartodecirao  kalendas  noveoibris  anni  1871,quuru  Sanc- 
tsiiraus  dominus  iioster  Pius  papa  IX  bénigne  induisent,  ut 
de  dubiû  s-ignaturaî  coîuniissionis  iatroJuclionis  caiisae  sei'v. 
Dei  Andiia;  llubeiti  pr<fifati  ageretur  in  congregatione  Sa- 
cioruiu  Rituuni  ordinaria  absque  inlerventu  et  veto  consul- 
lorum,  licet  non  elapso  decenuio  a  die  praesentaiionis 
processus  ordinarii  in  actis  Sacrorum  Rituum  Congregatjoiiis, 
et  scriplis  ejusdecu  servi  Dei  non  perquisitis  et  examinatis, 
subàcriptus  cardinalis  eidem  Sacrœ  Congrégation!  prsefectus 
et  causae  relator  ad  instantiam  R.  D.  Francisai  Virili  alunini 
congregationis  Preliosissimi  Sanguinis  Doniini  nostri  Jesu 
Christi  missionarii  apostolici,  et  hujus  causte  poitulaïuVis 
constituti,  altenlis  poslulaloriis  litleris  nonnuUorum  sancta' 
Romanœ  Ecclesiae  cardinaliuni  aliorumque  virorum  ecclesias- 
tira,  vei  civiii  dignitate  illuslriuni,  in  ordinariis  Sacrorum 
Rituum  comitiis  ad  Vaticanum  hodierna  die  coadunatis  se- 
quens  dubium  difcutiendum  proposuit  :  .-In  sit  signanda 
commisiioinlroduclionis  hujus  causœ  in  casu  et  ad  effeciwn 
de  quo  agitur?  Et  Sacra  eadem  Congrfgatio  omnibus  maturo 
examine  perpensis,  audiloque  voce  et  scripto  R.  P.  D.  Lau- 
rentio  Salvati  Sanclse  Fidei  promolore,  lescribendumcensuit  : 
Affinnative,  sive  signandam  esse  coinmissionem  si  Sanclisnimu 
placuerit.  Die  7  julii  1877. 

Facta  poslmodum  de  prœmissis  per  infrascriptum  secrela- 
rium  Sanclissimo  domino  noslro  Pio  papa  IX  relatione,  Sanc- 
titis  Sua  sententiam  Sacia;  Congregationis  ratam  habuit  et 
confirmavit,  propriaque  manu  signavit  comniissionem  intro- 
duclionis  causae  ven.  servi  Dei  Andreae  Huberli  Fournet 
praefali.  Die  19  ejusdem  mensis  et  anni.  — A.  ep.  Sabinek. 
S.  R.  C.  prîef.  Loco  f  sigiili.  Placidus  Ralli  S.  R.  C.  secre- 
tariut. 


—  Le  vénérable  Joseph -Bowît  Cottolengo,  prélre  de 
Turin.  Introduction  de  la  cause  de  béatification  et  de 
canonisation. 

Le  chanoine  Cottolengo,  chanoine  de  la  collégiale 
du  Corpus  Domini,  et  fondateur  de  la  petite  maison  de 
la  divine  Providence,  est  mort  à  Turin  il  y  a  quelques 
années,  en  laissant  la  réputation  d'un  saint.  Les 
grandes  vertus  qu'il  a  pratiquées  elles  merveilleuses 
œuvres  de  charité  et  de  zèle  qu'il  a  exercées  ont  laissé 
des  Bouveiirs  impérissables.  Un  grand  nombre  de 
dignitaires  ecclésiastiques  ont  demandé  au  Saint- 
Siège  l'introduction  de  la  cause  de  béatification  et  de 
canoDisalion  de  cet  illustre  serviteur  de  Dieu.  La  pos- 


tulation a  été  confiée  au  P.  Amédée  d'Orviéto,  de 
l'ordre  des  Capucins.  Dix  ans  ne  sont  pas  écoulés  de-  ■ 
puis  le  jour  où  l'enquête  de  l'Ordinaire  a  été  transmise 
à  la  S.  Congrégation  des  Rites.  Comme  dans  le  cas 
précédent,  le  saint-père  a  dispensé  de  celte  formalité. 
Il  a  également  permis  de  procéder  à  l'introduction  de 
la  cause  avant  l'examen  des  écrits  et  de  traiter  de  l'af- 
faire dans  la  congrégation  ordinaire  des  Rites,  au  lieu 
de  la  déférer  à  la  congrégation  générale,  comme  c'est 
prescrit  par  les  règlements  d'Urbain  VllI  et  de  Be- 
noît XIV.  De  nos  jours  ces  deux  dispenses  sont  fré- 
quemment accordées,  mais  on  maintient  plus  ferme- 
ment l'obl'gation  do  ne  commencer  la  procédure 
que  dix  ans  après  la  présentation  de  l'enquête.  Dans 
la  réunion  ordinaire  du7  juillet  1877,  la  S.  Congréga- 
tion des  Rites  a  exprimé  un  avis  favorable  à  l'introduc- 
tion delacauseenbcaiificationet  canonisation  du  véné- 
rable Benoît-Joseph  Cottolengo.  Le  saint-père  a  signé 
de  sa  main,  le  19  dudit  mois,  la  commission  qui  saisit 
la  S.  Congrégation  des  Rites  de  cette  importante  pro- 
cédure. Voici  le  décret  publié  et  affiché  atl  champ  de 
Flore  et  aux  portes  des  basiliques  de  Rome. 

DhCRbTL'u. —  Taurinen.  Bcalificationis  et  canonizalionis 
ven.  ser\i  Dei  Josephi  Benedicli  Coitolengo,  canonici  colle- 
j;iatœ  ecclesicC  Sanctisimi  CorporisChristiet  fundatoris  instituti 
Taurinensis  parvae  domus  divinœ  Providenliaî. 

Quarto  idus  junii  anni  1875  quum  sanctissimus  dominus 
nosler  Pius  papa  IX  bénigne  indulserit  ut  de  dubio  signatura* 
commissionis  inlroduclionis  causœ  servi  Dei  Josephi  Benedicli 
Cottolengo  prœfati  ageretur  in  congregatione  Sacrorum  Ri- 
tuum ordinaria  absque  interventu  et  voto  consultoruni,  licet 
non  elapso  decennio  a  die  prajsentationis  processus  ordinarii 
in  actis  Sacrorum  Rituum  congregationis,  et  scriplis  ejusdem 
servi  Dei  non  perquisitis  et  examinatis.  Emus  et  RmusD.  card. 
Aloisius  Oreglia  de  Sancto  Stephano,  hujus  causae  ponens  ad 
instantiam  R.  patris  fr.  Amadei  ab  Urbeveteri  sacerdotis  pro- 
t'essi  ordinis  Minorum  saneti  Francise!  capucinorum  et  hujus 
causée  postulaloris  constituti,  altentis  postulatoriisiilterisplu- 
riuin  virorum  ecclesiastica  préesertim  dignitate  illuslrium  in 
ordinariis  Sacrorum  Rituum  comitiis  hodierna  die  ad  Vaticanum 
coadunatis  sequens  dubium  discutiendum  proposuit  nimirum  : 
An  sit  signanda  commissio  introductioiiis  hujus  causœ  in  casu, 
et  ad  e/J'eclum  de  que  agitur  ?  ■•  Et  Sacra  eadem  Congregatio, 
omnibus  maturo  examine  perpensis,  audiloque  voce  et  scripto 
R.  P.  D.  Laurentio  Saivati  sanctœ  Fidei  promolore  rescri- 
bendum  censuil:  Affirmative  sive  signandam  esse  commis- 
iionem  si  Sanclissimo  placucrit.  Die  7  julii  1877.  _ 

Facta  poslmodum  de  prœmissis  per  infrascriptum  sécréta-  f 
rium  sanctissimo  domino  nostro  Pio  papœ  IX  relatione,  Sanc- 
titas  Sua  sententiam  Sacrée  Congregationis  ratam  habuit  et 
confirmavit,  propriaque  manu  signavit  comniissionem  inlro- 
duclionis causae  ven.  servi  Dei  Josephi  Benedicli  Cottolengo 
prœdicti.  Die  19  ejusdem  mensis  et  anni.  —  Loco  f  sigiili. 
Aloisius  episc.  card.  Bilio  S.  R.  G.  praef.  Placidus  Rulli  S.  R. 
C.  secrelarius.  M 


—  Le  bienheureux  Vullerm  de  Leaval,  curé  de  Mor- 
cjex,  diocèse  d'Aost.  Confirmation  du  culte. 

Notre  siècle  inflige  un  démenti  au  préjugé  peu  favo- 
rable à  la  sainteté  publique  des  curés  par  rapport  à  la 
canonisation  et  au  culte  ecclésiastique.  Le  vénérable 
Etienne  Belksini,  mort  curé  de  Genazzano  en  1840, 
est  en  voie  de  canonisation  ;  les  documents  relatifs  à 


745 


MELANGES 


746 


l'introduclion  de  sa  cause  sont  jinsérés  dans  la  seconde 
écrie  des  Analecta,  (col.  1953).  Le  vénérable  Jean- 
Baptiste  Vianney,  curé  d'Aïs,  décédé  en  1850,  a  été 
déclaré  vénérable  treize  ans  après,  par  un  décret 
apostolique  en  date  du  26  septembre  1872.  On  peut 
consulter  la  douzième  série  des  Analccla  (col.  672)  et 
la  quinzième  (col.  785  et  scqq.). 

Le  bienbeureux  Vullerm,  curé  de  Morg;x^  vivait 
au  \n°  siècle;  il  combattit  victorieusement  le  paga- 
nisme et  l'iiérésie  arienne.  De  temps  immémorial  le 
culte  public  lui  a  été  décerné  sans  interruption  jus- 
qu'à nos  jours.  Les  procès-verbau.v  des  visites  pasto- 
rales des  évoques  d'Aost  constatent  tout  au  moins 
depuis  le  commencement  du  xv°  siècle  que  le  saint 
homme  recevait  le  titre  de  bienbeureux,  et  que  ses 
reliques  étaient  l'objet  de  la  vénération  publique.  Un 
inventaire  de  lii5  prouve  que  l'autel  sous  le  vocable 
du  bienbeureux  Vullerm  existait  dès  lors  dans  l'église 
paroissiale  de  Morgex.  Même  constatation  dans  l'in- 
ventaire de  1460.  La  fête  annuelle  du  bienheureux 
remonte  à  la  plis  haute  antiquité,  elle  fut  constam- 
ment célébrée  le  7  février.  En  1.532,  Claude  de  Leaval 
flt  un  legs  tes!amcntaire  pour  soknniser  la  fête.  Les 
preuves  surabondent  pour  attester  la  continuation  du 
culte.  En  1658,  Alexandre  VII  concéda  des  indul- 
gences aux  fidèles  qui  le  jour  de  la  fête,  visiteraient 
l'église  de  Morgex.  En  1687,  l'ordinaire  d'Aost  dressa 
une  enquête  canonique  pour  constater  la  découverte 
des  reliques  du  bienheureux,  et  à  cette  occasion, 
recueillit  et  légali&a  les  signes  du  culte.  En  1742,  un 
chanoine  d'Aost  lais.-^a  ses  biens  à  l'autel  de  Morgex. 
En  1819^  une  relation  conservée  aux  archives  de  l'é- 
vêché  désigne  le  bienheureux  Vullerm  comme  patron 
secondaire  de  Morgex. 

On  conserve  un  grand  nombre  de  statues  et  table  ux 
qui  présentent  les  attributs  réservés  aux  saints,  l'au- 
réole, le  nimbe,  le  titre  de  bienheureux.  Les  historiens 
et  les  annalistes  s'accordent  à  reconnaître  le  culte  du 
bienheureux.  On  peut  voir,  entre  autres,  un  savant 
mémoire  publié  en  1865  par  le  P.  Albini,  général  des 
Barnabites,  consulteur  delà  S.  Congrégation  des  F.ites. 
En  1873,  Mgr  l'évêque  d'Aost  ouvrit  l'enquête  cano- 
nique sur  le  culte.  Indépendamment  de  ce  qui  est  dit 
plus  haut,  quinze  témoins  ont  attesté  que  toute  la 
population  et  les  pays  voisins  honorent  Vullerm 
comme  un  saint.  La  fête  est  solennellement  célébrée 
le  7  février;  c'est  l'usage  de  donner  le  nom  de  Vul- 
lerm aux  enfants  qui  naissent  ce  jour-là.  On  remarque 
sur  le  bcrd  de  la  Dora  une  gracieuse  chapelle  sous 
le  vocable  du  bienheureux  Vullerm.  Mgr  l'évêque 
d'Aost  a  rendu,  le  14  janvier  1874,  l'arrêt  juridique 
décrétant  légalement  le  fait  immémorial  du  culte 
public  décerné  au  bienheureux. 

Ce  décret  de  l'ordinaire  devait  être  confirmé  par  le 
Saint  Siège.  La  S.  Congrégation  des  Rites  a  traité  la 
question  dans  l'assemblée  ordinaire  du  3  février  1877. 
D'après  la  relation  de  S.  E.  le  cardinal  Bilio,  préfet 
de  la  S.  Congrégation  et  poncns  de  la  cause,  après  avoir 
entendu  verbalement  et  par  écrit  le  promoteur  de  la  foi, 
la  S.  Congrégation  a  jugé  qu'il  y  avait  Heu  de  con- 
firmer le  jugement  de  première  instance.   Voici  le 


décret  publié  et  affiché  au   champ  de  Flore  et  aux 
portes  des  basiliques. 

Aiigiistana  in  Pedeiuonte  coiifirmaiioiiis  cultiis  ab  immemo- 
rahili  tempère  praesliti  servo  Uei  Vullcniio  Ue  Leaval,  parocho 
Moi'jacii  Beato  nuncupato.  —  In  ordinario  cœlu  Sacroruni 
Congrcgationis  RiUnim  sub.sif;ata  die  ad  Vaticanuiii  coadu- 
iialo  por  me  subscriptum  cardinalem  liujus  causa?  ponenlein 
proposilo  dubio:.l/i  senlentia  lala  ab  Avgustcnsi  episcopo 
super  cullu  ub  inimcmorabili  tcmpore  prxstilo  servo  Dei 
Vullniiio  de  Leaval  prxfalo,  scu  super  casu  excepta  a  decretis 
sa. me.  Urbani  papx  YIII,sil  confirmanda  in  casu  et  ad  effeclum 
de  quo  ngilur  ? 

Sacra  eadem  Congregatio,  omnibus  maturo  examine  per- 
pensis,  auditoque  voce  et  scripto  II.  P.  1).  Laurenlio  Salvati 
saiictie  Fidei  promotore,  rescribendum  censuit  :  Affirmathe, 
seu  neDiendam  esse  confirmandam.  Die  3  februr.rii  1877. 

Quiltus  per  infrascriptum  secretariuni  Sanctissimo  domino 
noslro  l'io  papœ  IX  fideliter  rclalis,  Sanctitas  sua  rcsciiptum 
saciie  Coinjragationi  ratum  habuit  et  confirmavit.  Die  décima 
quinta  februarii  iisdem.  mense  et  anno.  — 

A.  EP.  Sabiken.  Cakd.  Bii.io  s.  a.  C.  prœf. 
Plac.  Ralli  S.  R.  Ç.  secretarius. 
Loco  f  signi. 

—  'Irappistes.  Profession.  Service  militaire.  Induit 
permettant  de  différer  la  profession. 

D'après  le  concile  de  Trente,  les  novices  doivent 
professer  lorsqu'ils  ont  achevé  le  noviciat,  ou  bien 
sortir  de  la  communauté.  Le  Saint-Siège  tolère  que 
la  profession  soit  différée  de  cinq  ou  six  mois,  lorsque 
les  supérieurs  le  croient  utile  ;  mais  il  ne  faut  pas  que 
l'engagement  Foit  indéfiniment  prorogé. 

Les  lois  modernes  concernant  le  service  militaire 
entravent  notablement  les  communautés  religieuses 
et  la  liberté  des  aspirants,  surtout  lorsque  les  novices 
ne  sont  pas  destinés  aux  saints  ordres.  Voici  un  induit 
qui  a  été  accordé  aux  Trappistes  il  y  a  déjà  quelque 
temps.  Supposé  que  les  jeunes  religieux  soient  exposés 
à  être  appelés  au  service,  les  supérieurs  pourront 
leur  faire  émettre  des  vœux  simples  pour  six  mois  et 
renouvelables  tous  les  semestres. 

Bealissime  Pater.  F.  Franciscus  Régis,  procurator  generalis 
Trappensium,  adpedesSanclitatis  Vestrae  provolutushumiliter 
exponit. 

Post  complelum  novitiatum,  novitii  debent  professionem 
facere  intra  sex  menses;  porro,  ob  vicissitudines  temporum, 
juvencs  ad  militiam  omni  momento  vocari  possunt.  In  bis  con- 
ditionibuslmprudens  videretursuperior  qui  taies  ligaret  vin- 
culo  votorum  ;  idcirco  orator  supplex  enixe  deprecatur  Sanc- 
titatem  Veslramut  concedatursuperioribus  facultas  novitiatum 
continuandi,  donec  cessât  periculuin.  Et  Deus  etc. 

Ex  audientia  SSmi  habita  ab  infra  D.  subsecretario  Sacrae 
Congr.  Episcop.  et  Regulariumsub  die  21  aprilis  187i.  Sanc- 
titas Sua  graliam  prout  petitur  haud  concedendam  esse  existi- 
mavit,  sed  potius  induisit  ut  donec  prœfalum  periculum  per- 
duraverit,  novitii,  qui  tempus  novitiatus  rite  expleverunt, 
admiltantur  ad  professionem  votorum  simplicium  ad  sex  men- 
ses valituram,  ac  de  semestri  in  semestre  renovandam.  Con- 
trariis  quibuscumque  non  abstantibus.  A.  Gard.  Quaglia  prajf. 
—  A.  Tombella  subsecret. 

—  Ecoles  du  dimanche.  Règlement  de  Mgr  l'évêque  de 
Cordoue.  Catéchisme.  Travaux  manuels. 

On  a  établi  dans  plusieurs  diocèses  d'Espagne  des 


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MELANGES 


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écoles  du  dimanche  paur  ies  garçons  et  les  filles  qui 
ne  peuvent  quitter  leurs  occupations  journalières. 
Mgr  l'évêque  de  Cordoue  vient  de  publier  un  règle- 
ment dont  nous  résumons  les  principales  dispositions. 
1.  Le  curé  fait  appel  aux  personnes  pieuses  et  ins- 
truites qui  peuvent  employer  trois  heures  pour  l'école 
du  dimanche.  Si  des  religieuses  et  des  institutrices 
existent,  on  acceptera  leur  concours  avec  la  plus  vive 
reconnaissance.  2.  On  nommera  une  directrice,  une 
trésorière  et  une  secrétaire  ;  elles  formeront  la  com- 
mission. Le  curé  ou  son  délégué  sera  conseiller.  3.  On 
prendra  autant  que  possible  le  local  de  l'école  pu- 
blique. 4.  Mobilier.  5.  L'enseignement  se  bornera 
généralement  à  la  doctrine  chrétienne,  lecture,  écri- 
ture^ travaux  manuels  les  plus  simples  et  nécessaires 
pour  les  femmes,  (i.  Le  catéchisme  aura  quatre  t'ivi- 
sions.  7.  Il  y  aura  aussi  plusieurs  classes  de  lecture. 

8.  Les  travaux  seront  ceux  qui  conviennent  aux  fa- 
milles pauvres.  Si  dans  quelques  cas  particuliers  on 
croit  devoir  permettre  la  confection  d'objets  de  luxe,  on 
avertira  les  enfants  qu'elles  sont  dispensées  du  pré- 
cepte ecclésiastique  qui  défend  de  travailler  les  jours 
de  fête  :  le  prix  sera  employé  à  un  objet  de  piété. 

9.  Les  élèves  ne  seront  pas  reçues  avant,  douze  ans  ni 
après  vingt-cinq  ans.  10.  La  commission  veillera  à 
faire  confesser  et  communier  les  élèves  le  jour  de  la 
très-pure  Conception,  ou  dans  l'octave,  le  jour  de  la 
fête  du  patron  de  la  paroisse  et  à  Pâques.  11.  On 
distribuera  des  prix  le  jour  de  la  fête  de  la  tr^s- 
pure  Conception  et  durant  le  temps  pascal.  12.  Pour 
couvrir  les  dépenses,  on  invitera  les  bonnes  familles  à  y 
contribuer  par  des  aumônes.  Les  dames  qui  souscriront 
pour  une  cotisation  mensuelle  acquerront  le  titre  de 
proledrices  des  écoles  dominicales,  et,  en  cette  qualité, 
seront  invitées  à  assister  aux  communions  et  aux  dis- 
tributions de  prix;  elles  pourront  visiter  l'école  à  leur 
gié.  13.  Messieurs  les  archiprêtres  et  curés  rendront 
compte  des  écoles  dominicales  à  l'évêque  tous  les 
deux  mois,  tant  de  celles  qui  existent  déjà  que  decelles 
qui  seront  établies  conformément  à  la  présente  ins- 
truction. Ceux  qui  ne  pourront  les  établir  nous  feront 
connaître  les  motifs  qui  les  empêchent  ou  les  difficul- 
tés qu'ils  rencontrent.  Cordoue,  6  janvier  1878. 

Instruccion   para    cl  eslablecimienio    de   las  escudas  domi- 
nicales. 

1.  El  Sr.  prchipresle  ô  cura  pdrroco  de  las  poblaciones 
en  donde  no  liaya  escuela  dominical  de  ninas,  convocarà  à 
las  senoras  màs  piadosas  é  instmidas  y  que  por  su  posicion 
puedan  dedicar  très  horas  de  cada  domingo  d  la  escuela;  y 
'eyéndoles  la  circularanterior  las  invitarân  à  crearla,  hacien- 
doles  enlender  el  gran  bien  que  pueda  proporcionar  à  las 
ninas  y  al  pueblo,  y  el  mérite  que  conlraerân  delante  deDios. 
Si  en  la  poblacion  hubierc  liermanas  religiosas  dedicadas  â  la 
eusenanza  ô  maeslras  seglares  que  puedan  prestarse  à  esta 
excelenle  obra,  se  las  oird  en  la  réunion  y  se  aceptaré  con 
agradecimiento  les  servicios  que  ofrezcan. 

2.  De  entre  las  sefioras  que  se  preslen  d  trabajar  en  la 
escuela  se  nombrarâ  en  la  misma  reunion  nna  directora,  una 
tesorera  y  una  secretaria,  las  cuales  desembenirdn  el  cargo 
que  les  nombres  iodican,  y  juntas  formardti  la  junta  direc- 
Uva  de  la  escuela,  de  la  cual  sera  consillario  el  misnio  Sr  cura 


pdrroco  6  el  eclesidslico  d  quien  délègue.  En  las  poblaciones 
niayores  podrian  nombrarse  adenids  dos  6  cuatro  senoras  que 
tormen  parte  de  la  junta  directiva  con  el  lilulo  de  vocales. 

3.  Formada  la  junta,  se  procédera  d  buscar  local  para 
a  escuela.  En  varies  lugares  sirven  para  este  ol>jeto  las 
mismas  escuelas  pùblicas  :  una  de  las  escuelas  dominicales  de 
Madrid  se  estableciô  en  el  salon  de  actas  del  insliluto  pro- 
vincial, otra  lo  esld  en  las  escuelas  de  los  padres  escolapios 
de  San  .\nton,  y  otra  en  ei  colegio  del  Carmen.  En  donde  este 
sea  posible,  la  instalacion  de  la  escuela  dominical  se.<im- 
plifica  mucho;  pero  debe  ponersc  cuidado  en  retirar  cada 
dia  al  final  de  las  escuelas  los  papeles,  plumas  y  demas  menaje 
movible  de  la  dominical»  para  no  confamlirlo  con  lo  de  la 
pubiica,  ni  causar  d  esta  ninguna  perturbacion.  Guando  por 
cualquier  motivo  el  local  de  la  escuela  pubiica  no  pueda  ser 
utilizido  por  la  dominical,  deberd  buscarse  olro  ;  pero  alen- 
diendo  d  que  en  los  principios  no  lia  de  ser  muy  grande,  ni  el 
menaje  ha  de  ser  costoso,  fdcilmente  se  enconlrard  :  alguiias 
escuelas  se  han  principiado  en  el  cuarto  6  salon  particular  de 
una  casa  piadosa. 

4.  Si  se  ha  de  amueblar  la  escuela,  téngase  présente  que 
en  estas  obras  mds  se  busca  el  aprovechamiento  que  el  lugo  ; 
y  que  tal  vez  se  aprende  mds  en  una  pobre  mesa  habiendo 
caridad,que  en  un  menaje  vistoso  'guidu(!ose|porotro  espirltu. 

5.  Laeseûanza  en  las  escuelas  dominicales  debe  limitarse 
generalmente  d  la  doctrina  cristiana,  leclura,  escritura  y  à 
las  labores  mds  sencillas  y  necesarias  propiss  de  la  miijer. 

6.  Para  h.  ensenanza  del  catecismo,  se  dividird  este  en 
cuatro  secciones,  correspondientes  d  otras  tantas  clases  de 
las  alumnas,  compiendiendo  la  primera  el  Padie  Nuestro, 
Ave  Maria,  Gloria  Patri,  Credo,  Salve,  Confesion,  Acto  de 
contricion,  Mandamientas  de  la  ley  de  Dios,  Mandamicntos 
de  la  Iglesia,  Sacramentos,  y  los  ires  capitules  de  preguntas, 
Del  nombre  y  senal  del  cristiano.  De  las  obligacienes  del 
cristonia,  Sobre  el  Credo,  y  Sopre  los  articules  que  pertenecen 
d  la  divinidad  ;  las  que  sepan  estas  cosas  aprenderdn  en  la 
segunda  clase  los  articules  de  la  fe,  enemigos  del  aima, 
virtudes  teologales  y  cardinales,  potencias  del  aima,  sentidos 
orporales,  doues  del  Espiritu  santo,  frutos  del  Espiritu 
santo,  bienaventuranzas,  cosas  con  que  se  perdena  el  pe- 
cado  venial  postrimerias  del  hombre,  y  los  capitules  de  pre- 
guntas sobre  les  articules  de  la  santa  humauidad,  sobre  los 
sacramentos  y  sobre  la  penitencia  ;  la  tercera  clase  aprenderd 
las  preguntas  sobre  el  Padre  Nuestro,  de  otras  oraciones, 
sobre  el  Ave  Maria  y  la  Salvey  sobre  la  comunion  ;  en  la 
cuarta  clase  aprenderdnio  demds  del  calecimo,  repasando 
oportunamenle  en  cadra  clase  lo  aprendido  en  las  anteriores. 
Las  maeslras  procurardn  explicar  les  puntos  nids  cenvenientes 
sirviéndoles  para  este  fin  el  catecismo,  explicando  de  mazo, 
el  del  P.  Claret  con  Idminas,  ô  el  calecism  en  ejemples  del 
Dr  Pratmans,  adicionado  por  elP.  Mach.  El  censiiiario  pro- 
curard  autorizar  con  su  presencia  esta  eseiïanza  y  dirigir  al- 
guna  brève  pldlica  d  las  jôvenes,  animdndolas  y  exhortdn- 
dolasdla  virtud. 

7.  Para  las  clases  de  lectura  y  escritura  se  formoran 
tambien  grupes  ô  clases,  reuniendo  las  alumnas  que  estén  d 
un  mismo  nivel  de  instruccion  y  lean  las  mismas  lecciones, 
on  lo  cual  se  facilitarà  el  trabajo  de  la  maeslra  y  el  adelan- 
amiento  de  las  jôvenes. 

8.  En  la  esenanza  de  labores  mâs  bien  conviene  dirigir 
que  enseriar.  Dcbiendoesta  enserîanzareducirse  d  les  trabajos 
comunes  entre  las  clases  pobresdel  pais,  las  maeslras  pueden 
encargarles  que  Iraigan  cada  una  los  de  su  casa  yensenarles 
cômo  han  de  hacerlos,  bien  entre  scmana  6  proporcionarles 
otras  labores  andiegas  para  que  lashagan  de  la  misma  mancra. 
Si  en  algun  caso  particular  el  cura  pdrroco  juzgase  que  deben 


I 


749 


MELANGES 


750 


rabajar  para  la  mas  compléta  enscnanza  en  la  escuela  domi- 
nical, sera  advirliéndoles  de  la  dispensa  del  preccplo  ecle- 
siiistico  que  prohibe  trabajar  en  losdias  fcslivos  y  destinando 
el  friilo  del  trabajo  à  algun  objelo  piadoso. 

9.  En  las  escuelas  dominicales  solo  se  admiliiâ  por  régla 
gênerai  à  jôvencs  soUeras  mnyorcs  de  doce  anos  y  menorcs 
qu  veintcy  cinco. 

10.  La  [jiinla  dirccliva  procnrarâ  que  las  alumnas  con- 
fiesen  y  comidgiion  el  dia  do  la  Piirisima  Concepcion  6  en 
uno  de  su  octava,  en  la  tiesta  del  santo  patrono  de  la  pnr- 
roqnia,  y  para  runiplir  cl  precepto  pascual,  prcpaiàndolas 
de  anlematio  {l(7l»idainenle. 

11.  En  la  fiesia  de  la  Piirisima  y.en  el  liempo  pascual  se 
dariin  prcmios  à  las  aiiinmas  màs  apiicadas,  en  la  forma  que 
estime  mcjor  la  jimla  directiva,  cscogiendo  siempre  objectes 
que  sean  de  verdadera  ulilidad  à  las  premiadas,  como  libres. 

12.  Para  ocurrir  à  los  gastos  se  invitara  d  las  personas 
comodadas  de  la  poblacion  d  contribuir  con  las  limosnas 
que  su  caridad  les  sugicra;  d  las  sefioras  que  se  suscriban 
por  una  cantidad  mensual  se  les  dard  el  titulo  de  sôcias 
prolectoras  de  la  escuelas  dominical,  y  como  d  laies  se  las 
invitara  d  asistii-  d  las  comunioneSj  reparticion  de  premios  y 
demâs  actes  piiblicos  de  la  escuela,  pudiendo  visitar  la  misma 
escuela,  siempre  que  le  tengan  d  bien. 

13.  Los  Sres  arciprestes  6  curas  pdrroces  nos  dardn 
cuenta  dntes  de  des  meses,  d  contar  desde  esta  fecha,  de  las 
escuelas  dominicales  que  boy  exislen  en  sus  disirilos,  delas 
que sefunden conforme  dlas  presentesinstruccienes,  delestc.do 
en  que  unas  y  etras  se  encuentre  y  de  las  observaciones 
que  tengan  d  bien  hacer  para  su  adelantamiento.  Los  que 
no  pudiesen  eslablocerlas  nos  comunicardn  tambien  les 
raotivos  porque  ne  le  hayan  hecho  6  las  dificultades  que 
hayan  encontrado. 

Cérdoba  G  de  enero  de  1878. — El  Obispo. 


—  Paroisses  espagnoles.  Prêtres  habitués  assistant 
à  la  messe  solennelle  pro  populo.  Honoraire  de  50  cen- 
times. 

Par  édit  du  31  mars  1878,  Mgr  l'évêque  de  Jacsn 
a  décidé  que  les  coadjuteurs  et  les  autres  ecclésias- 
tiques attachés  aux  paroisses  recevraient  50  cen- 
times pour  l'assistance  à  la  messe  solennelle  pro  po- 
pulo qui  est  célébrée  les  dimanches  et  fêtes  de  pré- 
cepte. La  situation  gênée  des  fabriques  paroissiales 
ne  permet  pas  d'accorder  une  rémunération  plus 
élevée,  laquelle  est  en  réalité  une  faible  indemnité 
pour  les  frais  de  costume  (surplis  et  barrette)  que  les- 
dits  ecclésiastiques  doivent  s'imposer.  Voici  le  texte 
espagnol  de  l'ordonnance  : 

u  Deseando  cempensar  de  algun  modo  el  servicio  de  ves- 
luarios  que  en  las  misas  solemnes  pro  populo  se  viene 
prestando  por  los  ceadjuteres  y  ecclesidsticos  asignados  d 
las  parroquias;  pero  teniende  en  cuenta  al  mismo  tiempo 
el  estado  precario  en  que  se  encuenfran  las  fdbricas  parro- 
quiales  por  efeclo  de  lo  exiguo  de  sus  consignaciones,  sii 
S.  \.  el  Obispo,  mi  senor,  se  ha  servido  disponer  que  d  los 
ecclesidsticos  que  presten  el  servicio  de  vestuarios  en  las 
misas  pro  populo  que  se  celebren  en  las  parroquias  los 
domingos  y  dias  feslivos  de  précepte,  se  abonen  de  los  fondes 
de  fdbrica  los  derechos  consignades  d  los  mismos  en  las 
fiestas  mayores,  ô  sea  50  céntimos  de  peseta  d  cada  uno. 
Dejardn  de  abonarse,  por  tal  concepto,  las  consignaciones 


que  anteriormente  estuviesen  senaladas  por  plantilla,  pues  no 
serdn  pasadas  en  cuenta?. 

Lo  que  de  ôrden  de  su  S.  I.  se  hace  saber  d  los  seîiores 
pdrroces,  administradores  de  fdbrica  y  demds  personas  inle- 
resadas  para  los  efeclos  opertunos. 

Jaen  .'il  de  mar/o  de  187  8.  —  Licenciado  Francisco  Fer- 
nandez  presbilero  secretario.  » 


—  Obligation  des  curés.  Assistance  des  moribonds  cl 
recommandation  de  l'âme.  Tradition  de  l'Eglise  et  pres- 
criptions du  liilurl.  (Affaire  traitée  à  la  S.  Congré- 
gation du  Concile  le  23  mars  1878.] 

Mgr  l'évêque  de  Bâle,  en  Suisse,  vient  d'adresser  à 
la  S.  Congrégation  du  Concile  la  consultation  suivante  ; 

a  Quoique  le  Rituel  romain  et  les  commentateurs 
indiquent  clairement  que  les  curés  sont  tenus  d'as- 
sister les  moribonds,  cependant,  en  fait,  celle  disci- 
pline salutaire  n'a  presque  jamais  été  en  pleine  vigueur, 
et  aujourd'hui  elle  semble  le  plus  souvent  oubliée; 
car,  après  avoir  administré  les  sacrements  et  fait 
plusieurs  visites  aux  malades,  un  grand  nombre  de 
curés,  sans  aucun  remords  de  conscience,  négligent  l'as- 
sistance des  moribonds,  surtout  dans  les  grandt;s  pa- 
roisses. Cette  charge  si  particluière  du  pasteur,  cette 
œuvre  si  nécessaire  de  miséricorde  est  laissée  à  des 
femmes.  C'est  pourquoi,  aiin  qu'en  une  si  grave 
affaire  dont  l'éternité  dépend,  toute  erreur  soit  dissipée 
et  tout  abus  soit  radicalement  extirpe,  on  soumet  hum- 
blement les  questions  suivantes.  Les  ordinaires  re- 
commandent dans  leurs  statuts  le  ministère  paroissial 
envers  les  moribonds,  mais  les  curés  entendent  cela 
d'un  pur  conseil  et  non  d'une  obligation  rigoureuse.  11 
n'y  a  que  l'autorité  suprême  de  la  sain'.e  Eglise  ro- 
maine qui  puisse  réprimer  l'abus  en  définissant  clai- 
rement le  droit. 

«  On  demande  par  conséquent  :  1 .  Si  les  curés  et 
autres  gérants  de  la  cure  des  âmes  sont  tenus  d'as- 
sister les  moribonds,  auxquels  ils  ont  d'ailleurs  admi- 
nistré les  sacrements.  2.  Si  cette  obligation  est  sub 
gravie  3.  Si  l'obligation  subsiste  en  toute  rigueur  à 
l'égard  des  moribonds  qui  ont  vécu  pieusement  et 
paraissent  bien  disposés,  4.  Si  les  curés  légitimement 
empêchés  sont  tenus  de  se  faire  remplacer  par  un 
autre  prêtre,  supposé  qu'ils  puissent  l'avoir.  5.  Si  dans 
une  longue  agonie  le  prêtre  est  tenu  de  ne  pas  aban- 
donner le  moribond  jusqu'au  dernier  soupir.  6.  Si, 
conformément  aux  prescriptions  de  S.  Charles  Bor- 
romée,  il  ne  faut  admettre  que  deux  causes  qui  dis- 
pensent de  l'obligation  d'assister  les  moribonds  :  La 
nécessité  d'administrer  les  sacrements  à  d'autres 
malades,  et  d'autres  occupations  nécessaires.  7.  Si 
on  doit  considérer  comme  de  légitimes  empêchements, 
entre  autre  excuses,  une  santé  peu  robuste,  une 
affaire  médiocrement  urgente,  l'éloignement,  les  mau- 
vais chemins,  la  nuit,  le  mauvais  temps,  le  périi  de 
contagion  ou  d'un  autre  mal,  l'incertitude  da  l'agonie, 
la  fatigue,  la  répugnance  de  la  famille  du  malade,  la 
fréquence  des  cas  d'agonie,  comme  dans  les  hôpitaux. 
8.  Si  les  curés  sont  tenus  de  notifier  à  leurs  paroissiens 
qui  n'y  sont  point  habitués  la  nécessité  d'avertir  le 
curé  pour  les  moribonds  et  l'obligation  de  faciliter 


7ol 


MELANGES 


752 


l'entrée ,  el  d'écarter  sérieus  ment  les  obstacles  pour 
parvenir  au  chevet  des  moribonds?  » 

Voilà  les  très-importantes  questions  que  Mgr  l'é- 
vêque  de  Bà.e  a  soumises  à  la  Sacrée  Congrégation. 
Le  foUum  que  nous  rapportons  plus  loin  les  traite  avec 
soin.  On  cite  le  Rituel  romain  public  par  l'ordre  de 
Grégoire  XIII  et  la  disposition  formelle  du  Uituel  de 
Paul  V.  Ce  dernier  prescrit  que  les  parents  appellent 
le  curé  dès  que  l'agonie  commence,  ul  morientcm 
aJjuvct  ejusque  animain  Deo  commendet .  On  cito  les 
canonistes,  Denys  le  chartreux,  Passerini,  Barbosa, 
Martène  [Je  antiquis  Ecclesiœ  rilibiis),  une  infinité  de 
conciles  provinciiux  et  de  statuts  synodaux, 
Benoît  XIV,  constitution  F/™ia«c/('s,  num.  10.  Frassi- 
netti,  dans  l'ouvrage  Manuel  pratique  du  nouveau  curé , 
en  italien,  dit  :  «  Aprèsavoiradministré  les  sacrements^ 
le  curé  doit  assister  le  malade  jusqu'au  dernier  passage; 
et  l'on  doit  désapprouver  hautement  la  coutume,  et 
pour  mieux  dire  l'abus  qui  règne  dans  certains  pays 
où  les  curés  administrent  les  sacrements  aux  malades 
et  ne  se  présentent  plus  dans  leurs  maisons.  Celaserait 
à  peine  tolérable  pendant  l'hiver  dans  les  localités  où 
l'on  devrait  cheminer  à  travers  la  neige,  la  glace  et  des 
tempêtes  dangereuses  pour  la  vie  elle-même.  On  pour- 
rait tolérer  que  dans  ces  pays  le  curé,  après  avoir 
administré  les  sacrements  et  l'indulgence^  recom- 
mandât le  malade  à  la  charité  d'une  pieuse  personne 
pour  l'assister  et  la  conforter,  en  recommandant  tou- 
tefois de  rappeler  sans  délai  le  ministre  du  Seigneu-  si 
le  malade  ressent  un  besoin  particulier,  comme  par 
exemple  si  sa  conscience  n'est  pas  tranquille.  » 

L'assistance  des  moribonds  oblige-t-elle  sub  gravi? 
Les  conciles  et  les  synodes  qui  ont  infligé  de  graves 
peines  aux  curés  qui  négligent  la  recommandation  de 
l'âme,  ont  été  persuadés  de  la  gravité  de  cette  obliga- 
tion. Le  foliiim  cite  Barbosa  (de  Offnio  parochi)  et 
Calalani,  commentaire  du  Rituel  romain.  Possevinus 
est  le  seul  auteur  que  l'on  rapporte  comme  ayant 
été  d'avis  que  l'obligation  n'est  que  sub  levi  ;  mais, 
qu'oa  le  remarque,  Possevinus  limite  son  assertion 
aux  bons  chrétiens,  dont  les  excellentes  dispositions  ne 
fantpas  doute. 

Le  prêtre  qui  assiste  un  malade  doit-il  demeurer 
auprès  du  moribond  durant  tout  le  temps  de  l'agonie, 
qui  parfois  est  très-longue  ?  Possevinus  est  d'avis  que 
l'assistant  ne  doit  pas  quitter  jour  et  nuii  le  moribond 
mal  disposé  et  impénitent.  Frassinetti,  cité  plus 
haut,  s'exprime  ainsi:  «Il  ne  faut  pas  pi  étendre 
qu'après  avoir  administré  les  sacrements  le  curé  ne 
doit  plus  quitter  le  chevet  du  malade,  jusqu'à  ce  qu'il 
meure  ou  se  trouve  notablement  mieux.  C'est  là 
un  abus  par  excès,  c'est  une  pratique  vicieuse,  parce 
qu'elle  oblige  le  curé  ou  son  remplaçant  à  passer  les 
jours  et  les  nuits  auprès  du  malade  sans  pouvoir  s'oc- 
cuper des  autres  choses  du  ministère.  En  outre, 
sachant  qu'après  l'extréme-onction  les  parents  ré- 
clament la  continuelle  assistance  auprès  du  malade,  le 
curé  est  fortement  tenté  de  différer  l'administration 
du  sacrement  pour  ne  pas  perdre  prématurément  sa 
liberté.  » 

Quant  aux  causes  qui  excusent   de  l'assistance,  il 


est  nécessaire  d'en  laisser  l'appréciation  à  la  cons- 
cience du  curé,  qui  doit  surtout  considérer  l'état  du 
moribond  et  ses  qualités  morales. 

Nul  doute  que  le  curé  doit  s'en  tenir  à  la  prescription 
du  Rituel  romain,  qui  lui  ordonne  d'avertir  les  parents 
de  le  faire  appeler  si  le  mal  s'aggrave.  Il  doit  prendre 
tous  les  moyens  de  sauver  les  âmes  qui  lui  sont  con- 
fiées ;  par  conséquent,  nonobstant  la  désuétude  de  la 
loi,  il  est  tenu  de  notifier  aux  paroissiens  l'obligation 
de  l'appeler  et  de  faciliter  l'accès  auprès  du  malade  en 
éloignant  énergiquement  les  obstacles. 

Dècisio.n.  La  S.  Congrégation  du  Concile  déclare 
qu'en  ce  qui  concerne  l'assistance  des  malades,  il 
ïaut  s'en  tenir  aux  prescriptions  du  Rituel  romain. 
Sur  les  points  controversés  entre  les  auteurs,  consulter 
les  écrivains  autorisés.  Rome,  23  mars  1878. 

BaSILIEN.  StPER    ADS1STENTI\    INFIRMÛRUM.     —   Die    23   Hiar- 

lii  187S.  EpiscopusBasileensis  supplici  libello  liuic  S.  Ordiiii 
dalo  sequentia  exponit  ; 

«  Etsi  Rituale  Romanuni,  cum  suis  commcntatorlbus... 
clare  iniiuant,  parochos  teneri  iiioiibundis  adsistere...  nihi- 
lominus  de  facto,  quia  operosa  res  est,  in  pleno  robore  vix 
unquain  fuil  hsec  salutaris  disciplina  et  nan»;  sœpius  obsolela 
videtur,  ita  ut  sacramenlis  adminisiralis  ac  infuniis  pluries  vi- 
silatis,  adsistenliam  moribundorum  absque  ullo  conscientiae 
stimulo  prœtermittant  parochi  niulli,  pra»sertini  in  populosis 
parœciis,  tantum  boni  pastoris  munus  et  tani  necessariuni  mi- 
sericordiae  opus  vel  mulicribus  conimittentes.  Hinc  ut  in  tante 
negotio,  a  quo  pendet  œlernitas,  quivis  error  scdulo  praeca- 
vcatur,  ac  oninis  corrupltla  stirpitus  eradicetur,  soquentia  du- 
bia  bénigne  enucleanda  huniillime  et  supplicilerproponuntur. 
Comniendant  equidein  ordinarii  in  suis  statutis  parochiale 
ministerium  erga  nioribundos,  sed  accipiunt  parochi  non  ut 
officium  obligatorium,  bene  vero  uli  puruni  putumque  consi- 
liuai.  Quem  abusum  corrigere  valet  sola  Sanclae  Romanœ  Ec- 
clesiœ summa  auctoritas,  jus  clare  definiens. 

((  Quaîi-itur  ergo  : 

«  \.  An  leneatur  parochi  aliique  animarum  curam  gerentes, 
nioribundis  adsistere,  etiam  si  eos  sacramenlis  rite  munie- 
rinl? 

a  II.  An  hœc  obligatio  sit  sub  gravi? 

tt  III.  An  eadem  urgeat  obligatio  erga  moribundos,  qui  pie 
vixerint  ac  bene  disposili  videantur? 

tt  IV.  An  parochi  impedili  alium  sacerdolem,  si  haberi  pos- 
sint,  sufficere  leneantur? 

B  V.  An  in  longaagonia  usque  ad  extremum  spirituin  pers- 
lare  leneantur? 

«  VI.  An  ad  menlem  S.  Caroli  Borroniaîi  duœ  lanlum  adini- 
tantur  causie  ab  obligalione  nioribundis  adsistendi  dispensan- 
tes; nécessitas  videlicet  aliis  infirmis  sacramenta  adminis- 
trandi,  vel  alias  necessariae  occupaliones  ? 

a  VII.  Inter  ca;teras  excusationef,  quae  afferri  possunt,  an 
specialina  paruin  Orma  valetudo,  negotium  non  ita  urgens, 
locorum  distantia,  viarum  difficultas,  lempus  nocturnum,* 
cœli  intempéries,  contagionis  vel  aiicujus  niali  periculum, 
incerta  agonia,  defatigalio  non  minima,  famiiiae  infirmi  repu- 
gnanlia,,  nimium  fréquentes  casus  agonizantium,  ut  in  nosO' 
comiis,  sint  légitima  impedimenta? 

-  VllI.  An  teneanlur  parochi  :1.  Parochianos  inassuetos' 
piaemonere  de  necessitale  parochum  vocandi  pro  nioribun- 
dis et  de  obligalione  ipsi   facilem  accessum  prœbendi.  — 


i 


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2.  Obices  serio  removere  ut;  sibi  viam  ad  nioribundos  ster- 
nantî  » 

llis  perlectis  decretiini  editiim  fuit  l'cr  suvumria  prccum  : 
et  liodie  causa  pioponitur  iioimullis  prias  de  more  in  jure 
pcrpeiisis. 

El  ad  primum  qiiod  attinet  dnbiiim  ha;c  adverlenda  esse 
pulavi.  Jiixta  verba  S.  Scriptune  :  Descendit  ad  vos  diabolus 
habeiis  iram  niagnam,  sciens  quia  modicum  tempus  habet. 
Apoc.   12,  nemo.  non]  videt  quanta  cura  sit  pra-staiula  [iilis, 
quiii  in  extrenio  vitie  pcriculo  posili  suut.   Eleiiiiii  «  callidis- 
simialque  ncquissimi  hosles  anluKirum  noslranim  diL'inones  > 
ita  Dioiiys.  Carlhus.  (iu  tract,  de  morte  art.  3),  agno-centes 
iKorteni  esse  terminum  mcrendletdemerendi,et  animas  in  ea 
ad'cctione  in  qua  pti-  moileiii  recedunt  a  coipoiibus  immuta- 
bililer  peimanere,  in  ipsa  hora  niorlis  aceriiine  tentant  ago- 
nisantes. Ideoque  benigna  mater  Ecclesia  saluberrimas  super 
hac  materia  slaluit  dispoMtiones,  inler  quas  imprimi^  hoic  me- 
niiuisse  juvat,  quœ  in  Rltuali  liomano,  jussu  Greg.  Xlil  in  prin- 
cipio  Ciipilis,  Modus  adjuvandi  morienles,  Icguntur,  scilicet  : 
«    Ilora  laiiliu  nccestfitalis  atque  ir.stantis  morlis  discrimine 
«  débet  uuusquisque  fidelis  caritatem  suam  erga    proximum 
«  migraluriim   tanio  fervenlins  abundantiusqi:P  monstrare, 
t  quanto  tune  major  est  indigentia  ;  praescrlim  omnis  praî- 
«  lalus  parochus  sive  ejus  vicarius  -•  erga  sibi  commisses,  ne 
ex  sua  negligentia  ovis  sibi  crédita  ab  infernalibus  iliis  liipis, 
dolosissimisque  praedonibuselprocacissimiset  fallacissimisbos- 
tibus  devorclur  ac  omnium  Crealori,  Salvatorique  aiiimarum 
aelernaliler  auferaiur.  Paslor  ergo  et  custos  ac  medicus  ani- 
niavum  lune  pnecipue  curet  adesse  migraluro  pro  quo  et  ipse 
coram  Dec  rationem  reddere    obligalur  secundum    verba 
S.  Scripturaî:  Impius  si  in  iniquilate  sua  moriclur,  sanguinem 
ejus  de  manu  vestra  rcquiram.  Ezechiel,    33,  v.   6.  —   Nec 
secus  in  Rit.  Rom.  recognito  a  Bered.  XIV.  inc.  De  adminis- 
traliom  Extnmw  Unclionis,  ii)i  :a  Admoneal  (parochus)  étiam 
a  domeslicos  et  ministros  infirmi,  ulsi  morbus  ingravescat  vel 
«  iufirmus  incipiat  agonizare,  stalim  ipsum  parochum  accer- 
asant  ut  morientem  adjuvet  tjusque  aiiimam  Deo  commen- 
a  det  ;    sed    si  mors  immineat  priusquam  discedat,  sacerdos 
«  aniuiam  Décrite  commendabit.  »  Et  in  sequenli  cap.  démo- 
da adjuvendi  «.orientes,  ibi  :  "  Ingravescenle  moibo  parochus 
«  iiilirmum    irequentius  visilabit  et  ad  salulem  diligenler  ju- 
a  vare  non  desinet  ;  monebitque  in&tanie  periculo  se  confes- 
«  lim  vocari,  ut  in  tempore  praesto  sit  morienli.  » 

Quae  so'.liciludo  benignaj  malris  Eccksiai  erga  moàbundos 
maxime  clarescit  ex  disiwsilioiiibus,  qute  in  Hilualibus  parti- 
cularium  diœcesium  continenlur,  qua?que  omnes  sacerdo- 
tibus  ad;istere  moribundis  usque  diim  exspiraverini,  prœscri- 
bunt.  Martène,  in  lib.  3,  De  antiquis  Ecclcsiœ  rilibus.  Quibus 
una  voce  concinunt  synodi  tam  provinciales  quam  diœcesanaa. 
Bened.  XIV  in  sua  conslit.  Firmandis,  n.  10.  Passerinus  in 
tract.  De  of/lcio  curati,  c.  XIII,  n.  13  :  Dionys.  Carthus.  in 
tract.  De  quatuor  noviss.  De  judicio  anim.  art.  37.  Barbosa, 
De  officio  parochi,  p.  I.,  c.  vu,  n.  2G.  Audialur  sane  frasi- 
nelti  in  suo  opère  Manuale  prallico  dcl  pairoco  novello,  ibi  : 
«  Amministrati  i  sacramenti  d  parroco  deve  assittere  l'informe 
fine  all'estremo  passaggio;  ed  \h  grandemenle  da  disap- 
provare  la  consuetudiiie  o  meglio  abuso,  vigeide  in  aicuni 
luoghi,  dove  i  parrochi  coslumano  dare  i  sacramenti  agii 
infci  uii  e  quindi  non  si  accostano  più  aile  loro  case.  Cio  si 
polrebbe  toUerarc  appena  p<jl  tempo  d'inverno  in  cerle 
localilà  ove  deve  farsi  disaslrosissimo  cammino  tra  nevi, 
ghiacci  e  bufere  pericolose  alla  siessa  vita.  Appena  in  queste 
località  il  parroco,  dali  i  sacramenti  e  l'indulgenzi,  potrebbe 
raccomandare  l'iiirenno  alla  carità  di  qualclie  pia  persona 
percliè  lo  assistesse  e  lo  confortasse  :  ordinando  peiô  che 
sopraweneudo  all'infermo  qualcbe  singolare  bisogno,  corne 


sarebbe  se  si  trovasse  con  la  co.scienza  inquiéta,  lo  chiamas- 
sero  subilamente.  » 

Onmibus  igitur  bis  ponderatis  ac  perpensis  nulium  dubium 
esse  polest,  parochum  aliuuKjue  ariimarum  curam  gerentem 
teneri  moribundis  assistere. 

Ad  secundum  dubium  descendons  in  quo  quœrilur  an  haec 
obligatio  sit  sub  gravi?  in  duplicem  abeunt  DD.  senlentlam. 
Alii  enim  tenent  istiusmodi  obligalionem  parociliiim  urgere 
sub  gravi.  Ita  Catalaai  iu  Commentario  ad  Rit,  Rom.  supra 
cap.  de  administr.  exlr.  unct.  §  19  :  «  Teneri  ex  juslilia 
parochum  infirmis  parochiœ  sua;  assistere,  potissimum  in  com- 
mendatione  animae,  certa  senlentia  est,  unanimi  theologorurn 
consensu  comprobata,  peccantque  idcirco  lelhaliter  parochi 
illi,  qui  ubi  infii mis  prai-fitim  pauperibus  sacramenta  admL- 
nistrarunt,  eoruiii  facie»  amplius  non  vident,  nisi  cum  mortuos 
afferre  ad  Ecclesiam  debent.  »  Cui  concinit  Barbosa.  De 
officio  parochi,  part.  I,  c.  vni,  n.  26,  qui  ita  tenet  :  a  Si 
infirnius  incipiat  agonizari,  advertal  parochns  majoreni  ci 
incumbere  adjuvandi  obligalionem  ac  magnum  et  nccessa- 
riuai  niinistorium  esse  moribundis  opcm  ferre  in  t  o  slalu  a 
quo  vel  in  boiio  vei  in  malo  dependet  œternitas.  Ob  banc 
ralionem  penitus  rejicicnda  est  quorumdam  opinio,  eximens 
parochum  a  morlali  cul()a  non  assistentem  iiifirmo  morti 
proximo  post  recepta  sacramenta;  gravissimae  enim  culpa; 
reus  esset,  si  cum  commode  posset  eum  dosèrent;  cujus 
quidom  culpee  repetenda  est  gravitas  ab  ca  lemporis  ciroums- 
tantia,  in  qua  iufirmus,  si  quando  sui  pastoris  ope  indiget, 
tune  certe  est,  cum  diabolus  ipsius  calcaneo  insidialur.  Iluic 
neccssilati  accedii  et  alla  gravior  animadversio,  quod  nempe 
infirmus  indigeat  ilerum  ob  aliquod  novum  peccatum  con- 
filori,  qui  casus  cum  non  raro  conlingat  quisque  intolligit 
r,irochum  dictum  infirmum  deserentem  a  mortali  culpa 
excusari  non  posse.  »  Quibus  adjungi  debent  statuta  plurium 
synodorum  tam  provincidium  quam  diœcesanarum,  quae 
graves  infligentes  pœnas  contra  id  négligentes  indubie  rcti- 
nuerunt  bujusmodi  defectum  lelbale  peccatum  importare. 

Contra  vero  non  desunt  qui  contrarium  tenent,  quos  inler 
recensendus  Possevinu<,qui  in  tractalu  De  officio  curali,  c.  xni, 
num.  t3,  postquam  asseruerat  paslorem  animarurn  tenori  ad 
pra'standam  moribundis  adsistenliam,  quœrit  an  sub  gravi?  et 
respondct  :  a  Non  credo,  quia  videlur  res  Icvis  nisi  in  eo,  qui 
ad  lalem  slatum  sit  redaclus  cum  moriali,  vel  cum  perseve- 
rantia  in  slatu  mortali,  quia  iste  cum  sit  in  magna  indigentia 
pœnittntiœ,  videlur  curatus  tamquampastorttneri  omni  modo 
et  via  du[n  superest  halilus,  illius  salulem  procurare  et  tanto 
gravius  teneri  credo  quanto  periculcsius  est  danmum  vici- 
nuni  et  irreparabile  monbundi.  » 

Ad  tertium  quod  atiinet  dubium,  observandum  puto,  quod 
certo  certius  in  exlrema  vitœ  hora  dtemones  maximos  faciunt 
impetus,  ut  ajternaliler  dévorent  et  auferant  animas,  hinc  non 
est  dubium,  quin  majori  pericuio  expositi  sint  qui  in  prava 
habiludine  et  vitiose  vixerunt  quam  qui  piam  et  lionestam 
viiam  duxerunt.  Proinde  etiam  major  urget  obligatio  erga 
moribundos,  in  quibus  ille  habitus  viliosus  remanct  et  qui 
infernalibus  hostibus  facilem  accessum  prœbet,  quam  erga 
illos  qui  christiane  vixerunt.  Exinde  etiam  mox  enuncialus 
auclor  cit.  loco  rite  animadvertit  :  «  Cum  iste  s'.t  in  magna 
indigenlia  pœnitentiae,  videlur  curatus  tanquam  paslor  teneri 
onini  modo  et  via,  dum  superest  balitus,  illius  salutem  procu- 
rare et  tanto  gravius  credo  teneri,  quanto  periculosius  est 
damnum  vicinum  et  irreparabile  moribundi.  »  Majorem  hanc 
neccssitatem  adjuvandi  moribundos  maie  disposilos  eliam 
Riiuale  Rom.  agnoscii,  quando  in  cap.  de  modo  ad/uvaiidi 
moribundos  ita  sese  esprimit  :  «  Hora  tantaï  necessilaiis  atque 
inslantis  mortis  discrimine  débet  uuusquisque  fidelis  carita- 
tem suam  erga  proximum  migraturum  tanto  fervenlius  abun- 


17'  scniE, 


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755 


MELANGES 


7S6 


dantinsque  monstrare  quanto  tune  major  est  indigentia.  » 
Ipsum  igitiir  Rituale  Roni.  uKijoreui  fervcris  gr.iduni  admitiit 
in  illis,  qui  majori  indigent  auxilio  in  extrenia  liicta.  Demum 
notandum  est  :  si  moribundi  pie  viserunt  et  bene  dispositi 
videnlur,  assislenlia  parochi  est  qnidem  bona,  sed  non 
necessaria  -  consuetudine  generali  ita  interprétante,  »  uti 
observât  idem  autor  loc.  cit.  num.  5. 

Ad  quartum  descendens  dubiiim  animadverti  posse  videtur. 
Quamvis  ad  dœmonum  artes  illudendas  impetusque  fran- 
gendos  cujusiibet  sacerdolis  priEsentia  plurimum  valet,  maxime 
tamea  illa  parochi  juvabit,  quia  cum  sit  a  Deo  constitutus 
illius  anini;ï  pasior  et  ciistos,  credendum  profecto  est,  Deum 
surame  misericordem  uberiora  charismata  esse  largiturum 
pro  salute  animœ,  cujns  cura  ei  est  demandala.  Parochus 
igitur  infirme  se  subtrahens  post  administrata  sacramenta 
privât  illum  singulari  bcneficio,  quod  ex  pastoral!  ejus  assib- 
tentia  in  extremo  vitœ  discrimine  sperare  potest.  Attamen 
quia  maltiplex  est  parochoruni  occupatio,  proinde  facile 
evenire  potest,  ut  duo  concurrant  officia  quit  sinml  perfici 
nequeunt,  ita  ut  visitatio  et  assistenlia  morientiuni  saepe  saepius 
omitti  debeat.  Ideoque  Rit.  Rom.,  hune  prœvidens  casum, 
statuit  :  «  Quoi  si  parochus  légitime  impeditus,  infirmorum, 
utquando  plures  sint,  visitationi  interdum  vacare  non  potest, 
id  prcestandum  curabit  per  alios  sacerdotes.  »  Licet  nunc 
Rituale  Romanuni  modo  generali  ita  locutum  sif,  non  distin- 
guens  inter  varios  infirmorum  gradus,  nihilominus  admitten- 
dum  putarem  etiam  prae  oculis  habuisse  casum,  quo  quls  in 
extremis  sit  constitutus. 

Quapropropter  praetermissis  synodis  provincialibus  et  diœ- 
cesanis  statuentibus  parochum  per  seipsum  vel  per  alium 
sacerdotem  teneri  ad  prœstandam  moribundis  adsistenliam, 
satis  sit  mihi  referre  vcrba  S.  Caroli  Borromsei  in  conc.  Medio- 
lan.  IV,  ubi  statuit,  ut  procuretnr  alius  sacerdos  in  casu,  quo 
parochus  légitime  impeditus  fueiit  morientibus  assistera,  ibi  : 
a  Ubi  hoc  officium  (administrationem  (SS.)  pie  accurateque 
prEestiterit  (parochus)  si  aeger  adhuc  vivit  aut  animam  agit,  ne 
eidem  prjcens  adessc  omniaque  salutaria  officia  praestare 
omittat.  Si  vero  adesse  aliquando  non  potest,  vel  quia  aliis 
graviter  segrotantibus  sacramenta  ministrare  nectsse  habet, 
vel  quia  in  necessariis  parochialis  curœ  occupationibus  ahis 
impediiur,  tune  ea  pietatis  officia  illi  a  sacerdote,  si  qnis  alius 
eo  loco  est,  sollicite  prœstari  curet.  ■» 

Circa  quaestionem  qu:e  in  quinto  dubio  proponitur  obser- 
vandum  puto  cum  Possevinio  loc.  cit.  qui  quEerenstAn 
curatus  teneatur  apud  moribundum  manere  die  ac  nocte  î 
respondit  :  «  Si  moribundus  sit  iinpœnitens  credo  teneri 
onmi  modo  et  via,  dura  superest  halitus,  ilIius  salutem 
procurare  et  tanto  gravius  teneri,  quanto  periculosius  est 
damnum  vicinum  et  irreparabile  moribundi.  Si  vero  is  recepit 
sacramenta  et  christiane  vixeril,  est  bonum  apud  illum 
manere,  sed  non  necessarium,  consuetudine  gênerai!  ita 
interprétante,  d  Et  Frasinetti  in  suo  libro  Manuak  prattico  del 
■parroco  novello,  habet  :  «  Tuttavia  non  è  da  pretendere  che 
amministrati  i  sacraïuenti  il  parroco  o  chi  per  esso,  non  si 
abbia  più  da  allontanare  dal  letto  deU'infermo  finchè  muoia 
0  prenda  notabile  miglioramento,  qucsto  è  un  abuse  fer 
eccesso  e  non  lascia  di  essere  una  prattica  viziosa,  primiera- 
mente  perché  obbliga  il  parroco  o  altri  per  lui  a  ferniarsi 
presso  riofermo  le  giornale  e  le  notti  senza  che  possa  occu- 
parsi  iu  altre  cose  del  ministero;  secondariamente  perché 
sapcndo  il  parroco  che  dato  Tolio  santo  i  parenti  pretendono 
quell'assidua  assistenza  al  loro  infermo,  è  fortemente  tentato, 
a  difTerirne  quanto  più  l'amministrazione  per  non  privarsi 
troppo  presto  délia  sua  liberté.  »  Ca;terum  iis  perpensis  nec 
non  aliis  qua;  usque  adhuc  exposita  fuerunt,  grave  non  erit 
EE.  PP.  sapienliae  etiam  hanc  dirimere  quaestionem. 


Circa  sextum  et  seplimum  propositum  dubium  dubitari 
neqnit  quœstiones  bas  varios  in  se  continerc  casus.  Diflicillime 
siquidem  esse  videtur  determinare,  !n  hoc  vel  aiio  spécial! 
casu  veram  et  propriam  adesse  rationem  dispensationis  ab 
otlicio  assistendi  moribundis.  Ponderandai  potius  viderentur 
c!rcumstanti;v  parocho  occurrentes,  necnon  status  moribundi, 
ejusque  morales  qualitatcs.  Ftiam  S.  Carolus  Borromaeus, 
hanc  prn?videns  ditficultatem,  casus  pro  dispensalionc  occur- 
rentes enumerare  abstinuit  et  modo  tantuni  generali  locutus 
est  conscienliie  parochi  relinquens,  quando  illaî  circumstantiae 
evenire  possent. 

Ex  iis  qua»  hucusque  disputata  sunt  plane  descendere 
videtur  ad  uUinium  dubium  responsio.  Si  enim  Rituale  Ro- 
manum  pr.-vscribit  ut  parochus  moneat  doniesticos  et  mi- 
nistros  intirmi  ut  si  morbus  ingravescat  ipsum  accersant,  si 
omni  modo  curare  débet  salutem  aniniarum,  quœ  ejus  curaj 
commisse  reperiuntur,  haud  arabigenduni  viderelur  quod 
non  modo  parochus  inassuetos  parochianos  prœmonere  débet 
de  obligaiione  ipsum  vocandi,  ipsique  facilem  accessum 
prœbendi,  verum  etiam  et  ad  obices  serio  removendos  teneatur 
ut  sibi  viam  ad  moribundos  sternat.  Qui  enim  tenetur  ad 
finem  tenefur  etiam  ad  média. 

Quibus  animadversis  videant  EE.  PP.  quonam  responso 
proposita  dubia  sint  dimittcnda. 

Quare  etc. 

Congregatio  Conciliirespondendumcensuit  :  Super  adsisten- 
lia  infirmorum  standum  esse  prœceptionibus  Rilualis  Romani; 
in  reliquis  consulat  probatos  auclores.  Romœ,  23  martii  1878. 

La  collection  àe?,  Analecta  renferme  plusieurs  articles 
sur  l'assistance  des  3  moribonds  et  la  recommandation  de 
l'âme.  On  peut  consulterla  quatrième  série  (col.  201 1  et 
seqq.),  la  cinquième  série  (col.  831  et  seqq.),  la  dou- 
zième série  (col.  89,  466), la  treizième  série  (col.  973). 
Quinzième  série  (col.  420,  1102).  On  y  rapporte  un 
grand  nombre  de  d<:cisions  du  Saint-Siège  sur  ce  devoir 
essentiel  de  la  sollicitude  pastorale.  La  coutume  peut- 
elle  prescrire  légitimement  ?  Les  SS.  Congrégations 
nont  jamais  reconnu  la  désuétude  dans  une  question 
qui  intéresse  de  si  près  le  salut  des  âmes.  Les  simples 
prêtres  et  les  réguliers  eux-mêmes  sont-ils  obligés  par 
le  devoir  de  la  charité  d'assister  les  moribonds  à  défaut 
du  curé  légitimement  empêché  ?  Cette  question  est 
traitée  loc.  cit.  Les  prières  de  la  recommindation  de 
lame  ont  été  insérées  dans  le  Bréviaire,  parce  que  tout 
prêtre  peulêtre  appelé  pour  remplir  ce  grand  ministère. 


—  Ordination.  Exeat  et  dimissoires  refusés  injusIemeiU. 
Le  Saint-Siège  permet  de  recevoir  les  ordres  des  mains 
d'un  écêque  catholique.  (Affaire  décidée  par  la  S.  Con- 
grégation du  Co.-cilele  23  mars  1878.) 

Le  concile  de  Trente  (session  23,  c.  8)  prescrit  aux  or- 
dinands  de  recevoir  l'ordination  de  leur  propre  évêque, 
ou  en  vertu  des  lettres  dimissoriales  et  testimoniales 
de  ce  prélat  ;  s'il  les  refuse  injustement,  on  peut  porter 
plainte  au  Saint-Siège,  qui,  après  instruction  de  l'af- 
faire,remel  l'ordination  au  métropolitain,  ou  à  un  évêque 
voisin,  ou  bien  encore  à  tout  évêque  auquel  Tordinand 
voudra  s'adresser.  Le  folium  rapporte  un  grand  nombre 
d'arrêts  de  la  S.  Congrégation  du  Concile,  années 
1668,  1792,  1823,  1848  etc. 

Pierre  N.  a  eu  la  vocation  ecclésiastique  dès  son 
baa  âge.   Depuis  plusieurs  années  il  réside  à  Rome, 


757 


MELANGES 


7;;8 


en  suivant  le  cours  de  ihcologio  de  runiversitû.  Ayant 
écrit  plusieurs  fois  à  son  évoque  eu  France  pour  obtenir 
les  dimissoircs,  il  a  essuyé  un  refus,  par  la  raison 
qu'il  n'a  pas  rempli  certaines  conditions  prescrites 
pour  le  grand  séminaire  du  diocèse.  Voyant  s'ap- 
procher le  moment  où  l'autorité  militaire  pouvait 
i'appjîer  au  service,  il  a  présenté  une  requête  à  la 
S.  Congrégation  du  Concile,  en  demandant  l'auto- 
risation do  recevoir  les  ordres  majeurs  et  la  prêtrise.  Il 
a  assuré  qu'il  aurait  un  titre  patrimonial  d'ordination 
conformément  aux  saints  canons.  —  La  S.  Congré- 
gation a  écrit  à  j\Igr  l'évùque,  selon  l'usage,  pro  infor- 
matione  et  voto.  Le  digne  prélat  a  répondu  :  «  Le  recou- 
rant a  quitté  le  diocèse  il  y  a  environ  cinq  ans,  ne  vou- 
lant pas,  ou,  dit-ii,  ne  pouvant  pas  remplir  un  certain 
règlement  diocésain  pour  notre  grand  séminaire. 
Depuis  cette  époque  il  a  demeuré  dans  différents  dio- 
cèses, et  il  nous  a  demandé  plusieurs  fois  lesdimissoirea 
pour  recevoir  les  ordres.  Nous  avons  refusé  les 
lettres  dimissoriales,  parce  (que  nous  ne  pouvons  pas 
répondre  de  sujets  peu  connus  de  nous,  impropres  au 
saint  ministère  et  d'ailleurs  dépourvus  d'un  titre 
sulTisant  pour  l'ordination,  »  Au  reste,  Mgr  l'évêquedit 
qu'il  n'a  pas  à  se  plaindre  de  la  conduite  morale  du 
recourant  et  qu'il  lui  a  proposé  Vexcal  pour  s'agréger 
à  un  autre  diocèse. 

Quel  est  le  règlement  diocésain  auquel  Pierre  n'a 
pas  voulu  se  soumettre  ?  C'est  un  statut  du  concile 
provincial,  ainsi  conçu  :  «  Les  élèves  ecclésiastiques 
suivront  pendant  deux  ans  et  avec  la  plus  grande  ap- 
plication le  cours  de  philosophie  suivant  la  méthode 
scolastique.  d  Ce  conciïe  provincial  a  été  légitimement 
examiné  par  le  saint-siége.  Or,  Pierre  a  violé  le  règle- 
ment :  car,  après  avoir  fait  un  an  de  philosophie,  il 
demanda  d'entier  au  cours  de  théologie. 

Le  refus  dedimissoires  semble  injuste.  Wgr  l'évêque 
reconnaît  lui-même  que  le  recourant  a  de  bonnes 
mœurs  et  de  la  piété.  Le  métropolitain  confirme  ; 
Pierre  a  laissé  de  bons  souvenirs  dans  le  petit  sémi- 
naire de  l'archidiocèse,  où  il  fut  quelque  temps  profes- 
seur. C'est  pourquoi  Mgr  l'archevêque  déclare  que 
rien  ne  s'oppose,  en  ce  qui  le  concerne,  à  ce  qu'on  au- 
torise le  recourant  à  recevoir  les  ordres  de  tout  évêque 
catholique.  Pierre  a  résidé  cinq  ans  au  séminaire  de 
Lyon.  Le  supérieur  rend  un  excellent  témoignage 
•  de  sa  conduite,  qui  a  toujours  été  exemplaire  ».  Il 
atteste  aussi  «  que  cet  ecclésiastique  a  étudié  la  théo- 
logie pendant  trois  ans  et  subi  avec  succès  les 
examens  que  l'on  fait  subir  à  ceux  qui  doivent  rece- 
voir la  prêtrise  ».  Il  a  quitté  le  diocèse  parce  qu'il  ne 
peut  pas  supporter  le  climat  froid  et  qu'il  a  besoin 
d'une  nourriture  particulière. 

Décision,  La  S.  Congrégation  juge  qu'il  y  a  lieu 
d'accorder  au  recourant  l'autorisation  de  s'adresser 
à  un  évêque  catholique  pour  recevoir  les  saints  ordres 
et  la  prêtrise.  Rome,  23  mars  1878.  L'affaire  a  été 
traitée  per  summana  precum.  Voici  la  relation  de 
Mgr  le  secrétaire  de  la  S,  Congrégation, 

ORDi."«ATiOKts.  Die  23  martii  4878.  Petrus  N.  diœcesis  N. 
in  Gallico  seminario  nunc  Romae  degens  a  primis  adoles- 


ccntia;  annis  experius  Cuit  nd  statuin  ecclesiasticuin  voca- 
lionein,  atque  hune  adobtinendum  optalum  tinera  llieologicls 
etiam  studiis  opeiam  iiavavil,  cf.  navat  la  universitate 
Grcgoi-iaua.  Pluiiw  pctiil  ab  aatistite  diniissonales  literas  pro 
sacra  recipienda  ordinalione,  quas  tariieu  illc  concedere 
renuit,  eo  quia  praHeritie  ab  eo  i'ueruut  uoanuUa;  cundiUones 
pi'J  soiiiiiiatio  luajori  su;o  diœcesis  iiistlluta;,  quels  orator 
salisfacere  non  valuit.  Urgente  vero  teuapore,  ut  inter  niililias 
delcctum  numcrelur,  ni  extet  oi'diiiilnis  iiùLialus,  supplici 
libello  dici  24  deceinbris  anni  nuper  elapsi  sunuaum  ponti- 
ficem  adiit,  ellljgilans  ut  licentiam  ei  concedere  dignetur 
ordiius  suscipiendi  usque  ad  presbyleratum  inclusive,  promp- 
tus  ut  est  sibi  coniparaudi  titulum  sacii  patriinonii  juxta sacro- 
ruui  canonum  prccscripta. 

Has  procès  uti  fieri  solet  episcopo  pro  informatione  et 
voto  reniisi,  qui  acceptls  inandatis  obsequens  respondit 
quod  «  Orator  dlœcesim  .  .  .  reliquit  a  quinque  clrciter 
annlà  co  quod  nollet,  aut  ut  aiebat  non  posset  quamdam 
diœcesanam  regulani  pro  semhiario  nostro  majori  .  . .  adim- 
plerti.  Exinde  non  semel  ex  allenis  dlœcesibus  ubi  degebat . .. 
literas  dimissoriales  pro  suscipiendis  ordiiiibus  postulavit  quas 
recusavimus,  ut  semper  tallbus  in  circumstantils  sponsionem 
nenipe  renuentesdesubjecto  nobis  minus  noto,  qulsajpepostea, 
ut  expertlsumus  minlsterlosacerdotall  imparacpatrlmonlosuffi- 
cientititulo  destitutus.  »  Cœterum  addit  nihil  contra  mores  aut 
agendl  rationem  oratoris  habere,  quem  urget  militarls  lex 
gallica,  cul  alias  excardinationis  literas  proposait  ut  ad  allam 
dlœcesim,  si  vellet,  convolaret. 

Regulam  autem  diœcesanam  quara  violasse  refert  episcopus 
prouti  ex  poslerioiibus  ejusmet  lileris  dcprehendi,  ea  est, 
quae  jam  in  dicta  diœcesi  statuta  reperltur,  ibl  :  «  Alumni 
«  «iccleslaslici  per  duos  annos  juxta  methodum  scholaslicam 
«  etsumma  quidemaniml  appiicatione  philosophlae  studeant.» 
Istam  violasse  dicit  Petrum,  qui  uno  tantum  philosophlae 
emenso  anno  ad  sacra  Iheologice  studla  admittl   postulaverat. 

Post  hsec  causam  in  hodiernis  comltiis  proponendam  duxi 
rescrlbendo  die  8  currentis  mensis  Per  summaria  precum. 

Exploratum  est  in  jure  omnes,  qui  ad  ordines  promover 
desiderant,  a  proprio  episcopo  illos  suscipere  debere  ad 
praîscripla  per  Trideutlnum  sess.  23  cap.  8  de  Pieform.  vel 
si  ab  alio  promoverl  pétant,  literis  ordlnarll  sui  testimonia- 
libus  eorum  probltatem ,  ac  mores  commendantibus, 
comniunitos  esse  oportere.  Quibus  injuste  denegatis,  datur 
recursus  ad  S.  Congregationem,  et  per  hanc  committitur 
ordiuatlo  nedum  episcopo  beneficil,  sed  et  vlcinlori  etiam 
aut  metropolitano.  S.  C.  in  Fabr.  Ord.  21  aprllis  1792,  §  4. 
Quod  pari  ratione  de  Ilterarum  dimlssorialium  denegatlone 
dicendum  venit,  cum  alla  via  eas  expetenti  superesse  non 
posslt  quara  adeundi  summum  pontlficem,  qui  niandet  epis- 
copo vel  ut  ipsum  ordinet  seu  literas  dimissoriales  concédât 
uti  in  Nepesina  capellanlae  27  maii  1713,  dub.  3.  Carthag, 
ordinal.  10 maii  1755;  vel  ex  plenitudine  suae  potestatis,  quin 
ad  aliam  dlœcesim  promovendus  transeat,  facultatem  im- 
pertiatur  ordines  suscipiendi  slve  a  metropolitano  slve  a 
viciniorl,  vel  a  quocumque  catholico  antistite.  S.  G.  in  Remen 
21  aprllis  1668.  Ub.  IGLlter.  Visit.  SS.  LL,  pag.  405  relata  a 
Bened.  XIV  de  Synod.  diœc.  lib,  12  ,cap.  8,  num.  k,Calaguri- 
tana  24  maii  1823,  §  Exploratum,  Neapolilana  excardinationis 
15  julii  1848,  §  Si',  ambiB  inter  summaria  precum  relata». 

Atqui  in  themate  dissensus  episcopi  in  dimissorialibus  lite- 
ris oratori  concedendis  irrationalis  videtur.  Quandoquldem 
non  modo  ex  ipsius  testlnionio  exurgit  eumdem  bonis  moribus 
ornalum  et  pium  esse,  verum  etiam  ex  archleplscopi  f;de 
docemur  eumdem  tempore  quo  in  parvo  suae  diœcesis  semi- 
nario  commoratus  est  parvulos  instruens  alumnos,  optimum 
reddidisse  testimonium  de  religione,  bonis  moribus  et  totius 


759 


MELANGES 


760 


vilœ  instituiione;  unde  haud  ipse  ambigit  asserere  ex  parte 
sua  nihil  obslare  quoniinus  positis  ponendis  sacris  inilietur 
ordinibus  a  quocumque  caîholico  episcopo.  Et  rcclor  Liigdii- 
nensis  seniinarii  ubi  per  quinque  annos  tamquam  aiixiliaris 
commoratus  est  test.itnr  «  de  la  conduite,  qui  a  toujours  été 
exemplaire  -  et  «  qu'il  a  étudié  la  théo'ogie  peudaiu  trois  ans 
et  «  subi  avec  succès  les  examens  que  l'on  fait  subir  à  ceux 
c  qui  doivent  recevoir  la  prêtrise,  d  Ergo  oratoris  preces 
exaudienJx  viderenlur,  maxime  quia  moiae  locus  non  est, 
dum  pressus  ad  amplectendnm  terrestrem  militiam  nonnisi 
quam  gratia  summi  priccipis  vocationem  soam  ad  effectum 
Iraducere  valet. 

Neque  petilcB  gratiae  obesse  potest  deficienlia  sacri  patri- 
monii.  Primo  quia  pessimis  liisce  temporibus  t'acilius  super 
ipsius  constitutione  dispensalio  largitur:  2.  quia  ipsemet 
asserit  promptum  esse  sibi  comparandi  tituluin  patrimonii 
pro  sacra  ordinatione  suscipienda.  Multoque  minus  oflicit  a 
propria  diœcesidiscessus  quia  tali  aP.lictaturniorbo  ut  nedum 
victu  spécial!  necesse  habet,  verum  etiam  ne  peut  pas  sup- 
porter le  climat  froid,  prouti  Lugdunensis  doctor  Keisser  tes- 
tatus  est. 

Cîeterum  animadversis  quae  contra  per  episcopum  fuerunt 
deducta,  videant  EE.  VV  quonain  responso  oratoris  preces 
sint  dimillendae. 

Quare  etc. 

S.  Congregalio  Concilii  rescripsit  :  Pro  facullale  ad  hoc  ut 
orator  a  guovis  caîholico  episcopo,  servatis  cxteris  de  jure 
scrvandis,  nd  sacra:  ordiiws  usqne  ad  presbyleralinn  inclusive 
promoveri  possit,  facloverbo  cumSodc/mtmo.  Roiiiae,  23  raar- 
tii  1878. 


—  Irrégularité.  Défaut  corporel.  Les  bossus  sont-ils 
irréguliers?  Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile 
du  15  juin  1878. 

Les  bossus  ne  sont  irréguliers  que  lorsque  leur 
difFormité  est  énorme  et  scandaleuse.  Dans  le  décret 
de  Gralien  on  a  le  cmon  Ilinc  eleniin,  au  mot  Cib- 
hosuSy  dislinction  49.  Voir  aussi  la  décréta' ePresiy/er, 
et  l'autre  décrétale  Thomas,  titre  De  corpore  vitiatis.  Un 
défaut  corporel  ne  rend  pas  absolument  irrégulier. 
C'est  à  la  difformité,  ou  à  l'inbabilité  à  remplir  les 
fonctions  du  ministère  que  l'irrégularité  est  attachée. 
Dans  l'ancien  Testament  Dieu  écartait  de  l'autel  et  de 
l'offrande  le  prêtre  aveugle,  boiteux,  bossu  :  Si  cœcus 
fuerit,  si  claudus,  si parvo  vcl  grandi,  vel  torto  naso,  si 
fraclo  pede,  si  manu,  si  gibbosus.  (Levit.  c.  21). 

Hyacinthe  N.  a  fait  présenter  à  la  S.  Congrégation 
du  Concile  une  requête  portant  que,  se  sentant  appelé 
par  la  Providence  à  l'état  ecclésiastique,  il  a  fait  les 
études  littéraires  et  philosophiques  au  séminaire  de 
Liège  et  qu'il  a  même  fait  un  an  de  théologie  ;  mais  qu'il 
ne  peut  recevoir  les  ordres,  à  cause  d"uu  défaut  cor- 
porel; il  est  bossu,  mais  celte  difformité  n'est  pas 
très-ridicule,  et  n'inspire  aucune  horreur.  Non  seule- 
ment le  révérendissime  ordinaire  de  Liège  a  conflrmé 
l;i  vérité  de  l'exposé,  mais  il  a  joint  ses  instances  à 
celles  du  recourant. 

La  S.  Congrégation  a  demandé  la  photographie  du 
bossu.  En  la  transmettant,  .Mgr  l'évêque  a  de  nouveau 
demandé  la  dispense  de  l'irrégularité  ;  les  excellentes 
qualités  du  recourant  font  espérer  qu'il  travaillera 
utilement  au  saint  ministère,  surtout  dans  une  église 


rurale.  Le  maître  des  cérémonies  atteste  que  le  jeune 
homme  fait  sans  aucune  difformité  toutes  les  céré- 
monies de  la  messe.  lia  1  mètre  et  63  centimètres  de 
haut.  Sa  famille  est  riche  et  très-religieuse. 

Décisio?(.  La  S.  Congrégation  du  Concile  a  jugé  qu'il 
y  avait  lieu  de  remettre  au  jugement  et  à  la  cons- 
cience de  Mgr  l'évêque  de  Liège  la  faculté  de  dispenser 
le  recourant  et  de  rhabiliier  pour  la  réception  des 
ordres  jnsqu'à  la  prêtrise  inclusivement.  Rome, 
16  juin  1878. 

Leodien.  DisrrssATioMs  ab  innEcuLâHiTATE.  Die  15  ju- 
nii  1878.  —  Hyacintluis  N.  Leodiensis  diœcesis,  sacratifsi- 
nuiin  principiMi!  adiit  suppliciter  exponens,  se  divina  Provi- 
denlia  ad  slaïuni  doricaUni  vocalum,  studia  tum  liumaniora, 
tiim  pbiiosophica  in  sr miriario  Leodienà  absolvisse,  jamque 
per  anuum  disciclinis  Ibeologicis  opcram  navasse.  Sed  quam- 
vis  vehenienter  exoptet  usque  ad  presbyteratus  ordinem 
ascenderc  «  sui  voti  compo^  fieri  nequit  cum  quodam  cor- 
poris  defectu  laboret,  gibbo  scilicet,  non  enormi  quidem,  qui 
nec  gravem  excitât  risuni,  ncc  ullum  inspirai  borrorem.  » 
Quapropicr  hf.niiliter  pettbat  ut  (si  forte  irregularis  existai)  a 
qualibet  irrcgularitate  dispensetur.  Superius  exposita  Rnius 
ordinarius  Leodiensis  nediini  auctoritate  sua  confirmavit, 
verum  etiam  oiatoris  precibus  proprias  adjungere  non  dubi- 
tavit. 

Reqiiisilus  episcopus  ut  iniat^incm  pbotograpbicam  ora- 
toris transmitteret,  illico  mandatis  S.  hujus  Oïdinis  obleni- 
peravit  una  sinml  iteruni  rogans  pro  praelatae  itregularitalis 
dispensatione,  quia,  ut  ipse  ait,  «  magna  datur  spes  spectatis 
praesertim  bonis  et  ingenii  et  indolis  ejus  dolibus.  ut  in  sacre 
ministerio  etiam  sa'.uti  animarum  adiaborare  possit  praesertim 
in  Ecclesia  ruraii.  ■» 

Posl  baec  rursum  requisitus  ille  prapsul  ut  «  référât  de 
al'.itudine  staturœ  oratoris,  de  prsevio  experimenlo  coram 
cœremoniarum  inagistro,  s'gnificet  an  sine  ulla  deformitate 
omiîes  sacrificii  actiones  expiere  queat,  »  ita  respondit  : 
«  staturae  altiludineni  oratoris  attingere  unum  metruui  cum 
quinquaginta  liibus  centimetris.  »  Quoad  vero  experimentum, 
omnia  peregisse  absque  u'ia  deformitate. 

Hisce  absolutis  rescriptum   edidi  Per  summaria  precum. 

Cum  in  bodiernis  comitiis  causa  haec  proponatur,  prajstat 
nonnulla  ex  officio  aniinadvertere. 

Quamvis  juxta  veterem  Ecclesiœ  disciplinam,  magis  ad 
animi  dotes,  quam  ad  viiia  corporis  in  promovendis  inspicie- 
batur  can.  77  et  78  apostolorum.  Thomassin,  De  vel.  et  nov. 
disciplin.  part.  2,  cap.  78,  num.  2,  ad  6;  tamen  processu 
teniporis  Romani  pontifices  ab  altaris  sacrificio  eos  arcendos 
existimarunt  qui  aliquo  corporis  defectu  laborabant,  can.  3, 
distinc.  oS,  can.  IlUteralot,  di>tin.  16.  Hujusmodi  irrrgula- 
ritas  ex  veteri  testamenlo  repetenda  videtur.  Sic  Dominus  ad 
Moysen  loquutus  est  :  a  Loquere  ad  Aaron  :  homo  de 
0  semine  tuo  per  familias  qui  h;ibuerit  maculam  non  olferat 
Œ  panes  Deo  suo,  nec  accédât  ad  ministerium  ejus,  si  cœcus 
«  fuerit,  si  claudus,  si  parvo  vel  grandi  vel  torto  naso,  si 
0  fraclo  pede,  si  manu,  si  gibbosus  etc.  »  Levit.  21,  v.  18,  19. 
Ratio  autem  cur  in  novo  testamento  corpore  vitiati  irregulares 
evadunt  in  eo  reponitur  quia  vel  scandalum  fidelibus  ingerere 
po5Sunt,vel  res  sacras  periculo  irreverentiae  exponuni.  cap. 
Presbylerum,  de  cleric.  œgrotante.  Cum  igitur  in  supplici 
libello  dicalur  Ilyacinlhiim  ea  gibbositate  laborarc  qua;  licet 
non  gravem,  tamen  excitât  risum,  manifeste  eruilur  bujus- 
niodi  dcffctum  haud  excludere  verum  periculum  res  sacras 
irrisioni  exponcndi  :  quare  gralia  deneganda  videtur.  Fortius 
quia  agitur  de  promovendo,  cui  juxta  praxim  S.  Conjrega- 


761 

tionis  (li<pe.nsali(i  (liffiriliiis  elargiri  solct.  Firmana  irregnl,»- 
ritalis^2t  iiiaii  1823.  Comen.  irrej;.  C  maii  »H7."). 

E  contra  advertendum  qMo<l  gil)l)osi  tnnr  liintiiin  irregulares 
evadiinl  euin  siiit  cnorniiter  vel  defomiiler  talus  cap.  llinc 
tienim,  vers,  fjihbosus,  disl.  49.801111111  cnim  est  quod  corpore 
vitiati  l'ion  sunt  absolute  et  siiiipliciler  i.rppulares  ;  sed  lune 
taies  evadiint,  vel  qiiando  del'ectus  det'orinitalem  aliquam 
coiitineat,  vel  inhahililalem  indiicat  ad  obeundas  sacri  niinis- 
terii  func'tiones.  Cap  /V«f*y.  1  de  eorp.  vitiat.  Cap.  Thomas 
eod.  tit. ,  Firr.  veibo  irregular.  art.  1  num.  In.  La  Croix 
lib.  7,  num.  nOO.  Layinan.  lib.  i.  tract.  5,  part.  5,  cap.  7.  Atqui 
perspecla  imagine  photograpliica  necnoii  perpensa  ipiius  sta- 
tura  iiniiis  iiietri  cl  cenlini.  o3,  lalis  non  apparet  llyacinthus. 
lino  et  ipsemet  ordinarius,  cnjus  judiciuin  maxiini  l'aciendnm 
in  bac  prœsertim  materia  juxta  Anaclet.  ad  titul.  de  corpor. 
viliat.  qumst.  3  nnm.  20,  faletnr  gibbiim  quo  pnedictus  juve- 
nis  deformatus  est  non  posse  dici  enormem,  neque  gravem 
cxciiare  risum,  aut  borrorcm  inspirare,  atque  ulterius  prose- 
quitiir  :  «  E.xperimenlo  corain  sacrarum  canemoniarum  Magis- 
tro  facto,  constat  oralorem  sine  nlla  deformitate  omnes  sacri- 
ficii  actiones  explere  posse.»  Quai  vcrba  consonant  cum  altes- 
tatione  ipsins  ca;renioniarum  uingistri  qui  fidem  facit  :  «  Hya- 
cinlhum     sine    uUa    deformitate    omnes    sacrificii    actiones 

explete  posse allitudinem  staluraj  suflicienteni  habere  ad 

officia  divina  adiinplenda.»  Juvat  etiam  addere  (sunt  verba 
episcopi)  hune  juvenem  ex  divili  apprinieque  catholica  famdia 
ortnm,  optiniœ  esse  indolis  nccnon  insigni  viriute  ac  pielate 
prœditum  esse....  Fundata  enim  spes  fore  ut  sacerdos  ordina- 
tuâ  in  ccclesia  praeseï  tim  rurali  divinis  ministeriis  pie  inservi- 
turus,  et  auimarnm  saluli  cuin  fructu  adlaboraturus  sit.  > 
Qua;  animi  dotes  indubie  corporis  defectum  compensare  atque 
suadere  quod  si  forte  irregularis  sit,  videtur  ut  ipsius  votis 
sit  concedendum. 

Quibus  igitur  perpensis,  EE.  VV  decernere  non  dedignentur 
quonam   responso  hujusniodi  preces  dimiliendaî. 

S.  Congregatiorescribendunicensuit  :  Arbilrio,  et  conscientiœ 
episcopi  cum  JacuUate  dispensandi,  et  habililandi  oralorem 
ad  omnes  ordines  usque  adprcsbyleraUun  inclusive,  facto  vcrbo 
cum  Sanclissimo.  Rom»,  ISjunii  1878. 


MELANGES 


762 


Indulgences.  Si  elles  commencent  la  veille,  ou  seu- 
lement à  minuit.  Les  œuvres  prescrites  doivent  être  faites 
le  jour  marqué  pour  gagner  l'indulgence.  Si  l'on  peut 
gagner  plusieurs  indulgences  le  même  jour.  Si  les  con- 
ditions peuvent  être  observées  plusieurs  fois. 

Nous  avons  publié  dans  la  livraison  précédente  un 
décret  de  la  S.  Congrégalion  des  Indulgences  du  14  dé- 
cembre 1877,  lequel  décide  plusieurs  difficultés  con- 
cernant   l'acquisition    des    indulp;ences.     Avant    de 


pouvait  g;igner  les  indulgences  qu'après  l'aurore,  les 
licmmcs  du  nord,  qui  sont  rapprochés  du  pôle, 
gagneraient  fort  peu  d'indulgences. 

2.  La  confession  et  la  communion  prescrites  pour 
gagner  l'indulgence  pléniùre  pcnvcnl  être  accomplies 
lu  veille  ;  mais  il  en  est  autrement  des  prièreâ  et  autres 
œuvres  prescrites  ;  on  doit  les  faire  le  jour  même 
auquel  l'indulgence  est  attribuée.  La  question  avait 
été  déjà  décidée  en  1841  pour  une  consultation  venant 
du  diocèse  de  S.  lîricucjil  suit  do  là  que  si  l'indalt 
pontifjcalaccorderindvilgencedès  les  premières  vôpres, 
on  peut  dans  le  même  laps  de  temps  remplir  les  autres 
conditions.  Le  consulieur  insinue  qu'il  serait  bon 
d'accorder  pour  les  prières  et  autres  reuvres  la  latitude 
qui  a  été  donnée  pour  la  confession  et  la  communion; 
car  parfois  les  fidèles  ne  peuvent  se  rendre  deux  jours 
de  suite  à  une  église,  où  d'ailleurs  on  ne  dit  pas  la 
messe  chaquejour. 

3.  Diverses  indulgences,  accordées  à  différents  titres, 
peuvent  être  acquises  par  la  même  œuvre  de  piété  et 
de  charité,  supposé  que  cette  œuvre  ne  puisse  être 
renouvelée.  Le  consulteur  parle  d'abord  des  indulgences 
plénières.  Les  théologiens  élaientjadis  divisés.  Cepen- 
dant S.  Alphonse  de  Liguori  dit  que  l'on  peut  par  une 
communion  et  un  seul  jeijne  acquérir  plusieurs  indul- 
eences  plénières,  parce  qu'il  n'est  pas  possible  de 
communier  et  de  jr  ûner  deux  fois  le  même  jour.  La 
décision  dn  1841  pour  S.  Brieuc  tranche  le  difficulté  en 
ce^  qui  concerne  la  communion.  Le  décret  de  1847 
pour  Valence  décide  que  l'on  peut  gagner  l'indulgence 
de  la  Porùonculc  loties  qnolics  le  fidèle  entre  dans  une 
éclise  franciscaine  ou  privilégiée  et  fait  une  courte 
prière;.  11  en  est  de  la  confession  et  du  ji-iine  comme  de 
la  communion.  Une  courle  prière  suffit-elle  pour 
acquérir  plusieurs  indulgences  plénières  ?  C'est  pro- 
bable, car  les  induits  qui  prescrivent  de  prier  pour 
l'Eulise,  pour  la  paix,  et  autres  intentions,  ne  déter- 
minent pas  ces  prières.  Une  faible  aumônô  aux  pauvres 
semble  suffire  pour  acquérir  plusieurs  indulgences  ; 
parce  que  l'aumône,  si  modique  qu'on  la  suppose,  peut 
se  diviser  en  plusieurs  parts.  Il  en  est  autrement  si 
rirdull  prescrit  que  chacun  fasse  l'aumône  selon  ses 
moyens;  en  ce  cas  les  gens  riches  doivent  donner  plus 
lariiement  que  les  pauvres. 

En  ce  qui  concerne  la  visite  des  églises,  il  est  néces- 
saire de  la  renouveler  le  môme  jour,  suivant  le  nombre 
d'indulgences  plénières  qu'on  désire  gagner. 

Le  consulteur   s'étend    au    sujet    des  indulgences 


se  prononcer,   la  S.  Congrégation  a  demandé,  selon 

l'usage,  l'avis  de  ses  consulteurs.  Le  votuin  de  cea      partielles,  pour  lesquelles  on  exige  moins  que  pour  les 

savants  hommes  renferme  des  éclaircissements  utiles.       indulgences  plénières.   11  établit   quelques    principes 


1.  Il  a  été  décidé  que  l'indulgence  commence  à 
minuit,  à  moins  que  l'induit  ponliûcal  ne  permette 
expressément  de  la  gagner  à  partir  des  premières 
vêpres.  Cette  décision  semble  opposée  à  un  décret  du 
3  juillet  1754,  décret  portant  que  le  jour  naturel  com- 
mence au  lever  du  soleil  :  Dicm  naturalem  ab  ortu 
solis  incipere.  Ce  décret  est  compris  dans  la  collection 
Prinzivaili.  Or,  le  dossier  conservé  aux  archives  du 
Vatican  constate  que  les  cardin:\ux,  en  1754,  déci- 
dèrent que  le  jour  naturel  commence  à  minuit.  Prin- 
zivaili s'est  mépris  en  parlant  de  l'aurore.  Si  l'on  ne 


généraux  qu'il  emprunte  aux  théologiens. 

Voici  le  résumé  de  la  consultation  rédigée  pourla 
S.  Congrégation  des  Indulgences. 

Volum  consulloris.  Quoad  primum  dubium.  Consultor 
observavit  quod  in  decretis  sive  brevibus  aut  clausula  babetur  : 
«  A  primis  vesperis  usque  ad  occasuni  solis,  »  aut  hœc  clausula 
omissa  est.  Si  clausula  adest,  sensus  manifestus  est  et  expli- 
cationenon  indigetjsi  vero  illa  clausula  non  babetur,  tune 
indulgenliîe  non  incipiunt  a  primis  vesperis,  sed  a  die  natu- 
rali.  Non  inulililer  illa  clausula  apponitur  aut  omillitur,  sed  ex 
ratione  propter  diversitatem  temporum.  Aliquando  pro  diebus 


763 


MELA.NGES 


qui  non  habenl  primas  vespei^s,  v.  g.  ferise  quadragcsimales, 
indulgeclia  coucedilursimplicitor  dicendo  :  «  loria  IV  iacapUe 
jejunii.  t>  Tune  igiUir  indulgentia  lucranda  incipit  a  die 
naturali. 

Sed  hic  iterum  quiïslio  est  quando  incipiat  dies  naturalis, 
sive  an  dies  iiaturalis  coniprehendat  totum  tempus  24  horarum 
a  média  nocte  usque  ad  niediam  noctem,  an  vcro  tantuin 
tempns  quosol  illucejcit.  Qi;a?stio  decisa  videtur  decrelo  3 
jnlii  1754,  quod  legitur  apuil  Prinzivalli  sub  num.  214.  Ibi 
dicitur  :  diem  natxtralem  ab  ortu  solis  incipere. 

At  vcro  ex  aclibus  qui  in  archivio  S.  C.  Indulg.  servantur, 
manifesto  consiaf,  Emos  cardinales  in  Congregatione  habita 
die  pia^cedeute  déclarasse,  diem  naluralem  a  nicdia  nocte 
incipere;  cuaique  nuUum  vesligium  habeatur  summum  pon- 
tificein  a  voto  Eminenlissimorum  cardiualium  recessisse,  sed 
e  contra  verbis  expressis  dicatur  :  «  Sanctitas  Sua  votum 
Sacra»  Congregationis  bénigne  approbavit  ;»  concludendum 
videtur,  in  redaclione  decreli  errorem  fuisse  illapsum  et 
restituendum  esse  textum,  dicendo,  diem  naturalem  a  média 
nocte  incipere. 

Si  diciiur:.46or:'M  soUs,  tune  qui  mane  surgent  velociter  ad 
horam  crepusculi  vel  aurorse,  et  orationi  ac  meditationi  in- 
cumbunt,  vel  post  solis  occasum  adhuc  preces  fundunt, 
plurimas  indulgentias  lucrari  non  possmit  ;  ei  qui  septen- 
trionales plagas  incoluDt,  ubi  hieme  nox  fere  nunquam  sole 
interrumpitur,  quasi  nullas  indulgentias  acquirunt.  Uade 
oporlet  ut  a  decreto  apud  Prinzivalli  publicato  recedatur,  et 
juxta  votum  Emorum  anni  ITo-i  dicatur  :  diem  naturalem  a 
média  nocte  incipere. 

Quor.d  secundum  dubîum,  quae  scquuntur  innuit  consultor 
idem  ;  nompe  in  una  Briocen.  die  29  maii  1841  qua?situmfuit  : 
e  4.  Intra  quotas  horas  diei  ipsius  vel  diei  pridianœ  recitari  de- 
beant  preces  a  summo  pontifice  praescripla;  ad  lucrandani 
indulgenliam  plenariam  ?»  Et  responsum  fuit  :  a  Inlra  idem 
tempus  desiguatum  pro  indulgentiaruni  acquisitione  »  Ergo 
si  pro  tempore  acquisitionis  assignatum  fuit  tempus  a  primis 
vesperis  usque  ad  occasum  solis,  eo  tempore  preces  recitandae 
et  alla  opéra  injuncla  adimplenda  sunt  ;  si  vero  dies  naturalis 
designatus  est  a  média  nocte,  eadera  opéra  facienda  sunt,  eliam 
si  per  récentes  concessiones  permittatur,  ut  confessio  et  com- 
munio  die  festum  praecedente  fieri  possint  ;  nam  circa  opéra 
injuncta  nihil  declaratum,  nihil  immutatum  est.  Si  episcopus 
Hebron.  loco  dubii  supplicasset,  ut  qui  die  festum  prœcedente 
mane  confessionem  et  communionem  peragunt,  eliam  alia 
opéra  ad  lucrandam  indulgentiam  prœscripta  peragere 
possent,  ejus  preces  commendatione  essent  dignae;  nam  saepe 
eaedem  rationes,  qua;  militabant  pro  confessione  et  com- 
munione  die  prïecedente  jam  ad  lucrandani  indulgentiam 
valida,  militant  etiam  pro  aliis  operibus  injunctis.  Sic  ex.  gr.  in 
regionibus,  ubi  pauci  sunt  sacerdotes  una  tantum  missa  dicitur, 
cuimuUi  intervenirenon  possunt,  etsiecclesia  longe  distat, 
non  poterunt  eam  visitare.  Deinde  confessio  et  communio 
sunt  semper  conditiones  principaliores  ;  unde  si  partes  prin- 
cipaliores  jam  pridie  fieri  possunt,  aequum  videtur,  ut  etiam 
minus  principales  quasi  eas  concomitantes  simul  fieri  possint. 

Tenendum  lamen  semper,  absque  nlteriore  concessione,  alia 
opéra  praeter  confessionem  et  communionem  prœscripta  non 
posse  anticipari. 

Quoad  tertium  dubium.  Animadvertit  consultor,  auctores, 
qui  de  re  scripserunt,  abiisse  in  diversas  opiniones,  sed  recen- 
tioribus  fretus  decretis  S.  Congregationis  Indulgentiarum, 
quamvis  propositum  dubium  sit  satis  grave,  censuit  enodari 
posse.  Proindeque  bifariam  divisit  quœstionem,  loquens  in 
prima  parte  de  indulgentiis  plenariis,  in  secundade  partialibus. 

De  Indulgentiis  plenariis plurics  eodem  die  lucrandis.S.  M- 
pbonsus,  innuit  consultor,  ad  rem  ait  Theot.  mor.  libr.   G, 


n.  o3i,  sub  15  :  «  Possunt  uno  eodemque  opère  plures 
Indulgentiœ  diversis  viis  concessœ  lucrilieri,  si  opus  sit  »que 
utile  ad  finem  utriusque  indulgentia;  nec  sit  iterabile  inlra 
idem  tempus,  v.g.  jejuniuni  vel  communio.  » 

Et  idem  Laymann  1.  5,  tr.  7,  c.  G,  qui  autumaverat  opus 
duplicari  debere  ad  lucrandam  duplam  indulgenliam,  tamen 
subdit:  <c  Excipe  nisi  taie  opus  sit,  quod  eodem  die  repeli  non 
possitvel  certenousoleat  ;  utsi  tali  dicjejunaulibus  vel  sacram 
eucharisliam  accipientibus,  plures  indulgentiœ  ob  diversas 
causas  vel   occasiones    ab  eodem  aut  diversis   pontificibus 

concessœ  sint,  semel  in  eo  die  jejunans  vel  communicaus 

omnes  indulgentias  lucraturus  est,  sicul  recte  docent 
Corduba,  Coninchius.  » 

Senlentia  bjec,  quam  probabilem  dixerunt  Suarez  et  Sal- 
manticenses,  hodie  certa  videtur  ex  decreto  S.  C.  Indulg.  in 
\mn  Briocen.  diei  29  maii  18  U,  ubi  ad  dubium:  a  An  eodem  die 
lucrari  possint  plures  iiuhilgenliie  i)lenarirr,  quando  pro 
unaquaque  prœscripta  est  perceptio  divinae  Eucharistiœ?  b 
responsum  est  :  Affirmative,  servatis  tamen  respective  aliis 
appositis  conditionibus.  Igitur  cum  communio  eodem  die 
iterari  non  possit,  unasuflieit  prodivcrsisindulgenliis  plenariis 
lucrandis,  quœ  alias  S.  communionem  requirunt. 

Cum  decrelo  modo  allato  aliud  concordat  in  una  j^/cc/iimien. 
diei  10  maii  1S44.  In  ea  quœsitum  fuit  :  a  An  sacerdos  qui 
mlssam  célébrât  ex.  gr.  pro  defuncto,  eidem  applicat  _ 
indulgentiam  plenariam  altaris  privilegiati,  potest  eodem  die  ■ 
vi  communionis  in  missœ  sacrificio  peracta;  lucrari  aliam 
indulgentiam  plenariam  vel  sibi  vel  defunctis  applicabilem,  si 
ad  hanc  lucrandam  prœscripitur  S.  communio  ?  responsum 
fuit  :  Affirmative.  1 

Theodorus  a  Spiritu  sancto  quœrit  :  An  saltem  pluries  1 
eodem  die  obtineri  queat  Indulgentia  plenaria  concessa  hac 
clausula  :quotiesidegerint,  vel  quoties  ecclesiam  visilaverint, 
loties  plenariam  ?  Et  ipse  auctor  etiam  in  hoc  casu,  qui  maxime 
die  2  augusti  propter  indulgentiam  dictam  Portiunculœ,  sive 
«  del  perdono  »  locum  habet,  negativam  sententiam  tenet. 
AUamen  hodie  circa  hanc  quœstionem  omne  dubium  remotum 
est  decreto  S.  C.  Indulg.  diei  12  julii  1847.  Nam  in  una 
Valenitnen  qucesitum  est  :  «  An  visitantes  ecclesias  ordinis 
S.  Francisci  die  2  augusti  lucrentur  indulgentiam  plenariam 
loties  quoties  in  ea  ingrediunlur  et  parumper  ibi  orenl.  Et  an 
requiratur  ut  communio  fiai  in  eadem  ecclesia?  Et  res- 
ponsum est  :  Affirmative  ad  primam  parlem,  négative  ad 
secundam. 

Ergo  ex  decretis  S.  C.  Indulg.  fit  certum  unam  S.  com- 
munionem sufficere  ad  lucrandas  plures  indulgentias  etiam 
plenarias,  quia  communio  iterari  non  potest. 

AUamen  quaerilur  an  diei  possit  de  confessione  et  jejunio 
quod  dictum  est  de  communione. 

Confessio  ilerari  débet  eodem  die,  ab  eo  qui  post  confes- 
sionem in  lethale  decidit,  nondum  adimplelis  prœscriptis 
oneribus.  Dempto  hoc  casu,  iterari  non  débet  confessio  eodem 
die  ad  lucrandam  indulgentiam,  quia  onus  valde  grave  esset 
et  sajpe  etiam  nocivum  dicunt  Salmanticenses.  Juxta  varia 
S.  C.  indulg.  décréta,  confessio  fieri  potest,  vel  ipso  die,  cui 
assignata  est  indulgentia,  vel  die  prcecedenti  ;  imo  qui  usum 
habeat  peccata  confilendi  onini  hebdomada,  omnes  lucrari 
potest  indulgentias  per  hebdomadam  occurrentes.  Quod 
privilegium  extensum  fuit  etiam  pro  illis  qui,  penuria  con- 
fessorum,  confitentur  peccata  onmi  altéra  hebdomada. 

Jejunium  unum  ad  lucrandas  plures  indulgentias  sufficere, 
ait  S.  Alphonsus,  quia  eodem  die  iterari  nequit. 

Brevem  orationem  pariter  sufficere  ad  plures  lucrandas 
indulgentias  ait  consultor,  quoniam  a  S.  Sede  praescribitur  ut 
preces  pro  ecclesia,  pro  pace,  etc.  fundanlur,  quin  dicatur 
quales  et  quoi  preces  dicendae  sint.  Quamvis  nonnulli  auctores 


765 


MELANGES 


766 


censeant  brereni  oralionem  non  suflicere  co  quoii  oratio 
notaliiliter  nnidica  non  est  proportionata  ad  simiiiii  pontiticis 
inteiKiim,  illos  consiiltor  rel'utavit,  adjiciens  rationein  agendi 
Pauli  111,  qui  visitanlibiis  aliqiiam  ecclesiam  socictatis  Jesu 
ceita  die  a  pni'posito  gcnerali  designanda,  et  ibi  orationem 
dominicani  et  angelicam  recitanlibus  indulgentiaiiiplenariaui 
concessit.  Et  idoo,  si  quis  ex  quiiique  titidis  imlulgontiam 
j)lciiai'iain  lucraii  veUol,  pro  quibtis  couiparandis  oralio 
pra'scribitur,  onei'i  safisfaceret  si  quinquies  Pater  el  Ave 
diceret. 

l'ieeniosyna  paiva  pro  pauperibus  sufficere  videtur  ad 
plures  liicraiulas  indulgentias,  quia  ctiani  modica  eleemosyna 
dividi  potcst  in  pUires  miiiimas  partes.  Excipe  si  in  brevi 
dictum  fueril  :  quantum  pro  sua  cuiqiie  facullate  visum  fuerit 
seu  :  cleemosynain  pro  passe  distribuant  :  tune  divites 
largiorem  eleemosynam  dare  debent. 

Visitalio  ecciesi;e  vel  cwatoriieodemdie  repeti  potest,  quoties 
conditio  visitandiO  ecclesiae  ad  lucrandas  indulgentias  plenarias 
apposita  fuit. 

Deindulgentiis  partialibus.  Praemittendura  est, ait  consultOT, 
ad  partiales  acquirendas  indulgentias,  minus  requiri,  quam 
ad  lucrandas  plenai-ias.  Quapropterraro  praîscribitur  confessio, 
communio  et  jejunium;  quod  si  etiam  pro  partialibus  indul- 
gentiis  prœscribantur,  valent  quse  parte  prœcedenli  innuin;us. 

Pro  refutaudis  variis  seutentiis  quoad  indulgentias  plenarias 
usi  suuius,  ait  consulter,  variis  reteutioribus  S.  C.  Indulg. 
resolutionibus.  Quum  nulla  adsit  authentica  solutio  quoad 
indulgentias  partiales,  recurrendum  est  ad  cerlas  régulas 
eommuniter  acceptas  pro  interpretatione. 

Régula  1.  Indulgentiœ  sive  indulgentiarum  conccssiones 
interpretandœ  sunt  juxta  mentem  conccdentis.  Veram  esse 
regulam  haud  dubitatur  ;  attanienin  praxi  paruin  juvat  ;  nam 
mens  sive  intentio  cognosci  nequit,nisi  externis  verbis  aut  factis 
manifestetur.  Quod  fierai  si  in  regulis  cancellariœ  aliquid  circa 
indulgentias  prcescribitur,  aut  si  summus  ponlifex  certam 
praxini  constantersequitur. 

Régula  2. /«rfu/jena'œxu?!?  large  interpretandœ  cuni  siiit 
gratiœ.  S.  Alphonsus  hanc  constituit  regulam,  1.  6,  534,  n.  3, 
quam  non  pauci  sequuntur.  Juxta  aulem  Bonacina  disp.  Q.q.i, 
punct.  7,  n.  3  et  4,  tam  polestas  indulgentiarum,  quam  earum 
quantitas  et  duratio  large  sunt  interpretandœ,  quia  con- 
ceduntur  ad  bonum  Ecclesiae  etsalutem  animarum,  et  nemini 
prœjudicium  inferunt.  Sed  verborum  sensus  semper  est  ser- 
vandus  juxta  adagium  :  Indulgentiœ  tantum  valent  quantum 
sortant. 

Régula  3.  Indulgentiarum  concessioni  re^pondere  débet 
causa  rationalis  sive  proportionata.  Ad  rem  Bonacina  disp.  6, 
q.  1,  punct.  4,  n.  3,  ait  :  "  In  quolibet  pio  actu  inveniri  posse 
justam  causam  ad  concedendam  indulgentiam,  consequenter 
validam  esse  indulgentiarum  concessionem  factam  a  summo 
pontifice  per  quodcumqueopusetiamlevissimum,  utsiconce- 
datur  indulgenlia  plenaria  récitant!  orationem  angelicam 
et  dominicam.  Ratio  est,  quia  summus  pontifex  justam 
respexit  causam  in  concedendopro  levi  opère  indulgentiam... 
tum  quia  experientia  constat,  plenarias  indulgentias  aliquando 
pro  Icvissimo  opère  concedi,  ut  pro  dominica  et  angelica 
oratione  :  consuetudo  autem  non  facile  damnanda  videtur  ; 
tum  quia,  sicut  Deus  per  min-mum  coniritionis  actum  œternam 
pœnam  condonat,  ila  etiam  condonare  potest  reatum  pœnœ 
temporalis  per  quemcumque  actum  prœscriptum  ad  con- 
sequendam  indulgentiam  :  tum  quia  trusta  concederetur 
indulgenlia  si  ad  ipsarum  valorem  et  consecutiouem  neces- 
sarium  esset  opus  aequivalens  et  a>quipol!ens  indulgentiœ,  quae 
conceditur.  Quid  enim  operaretur  indulgentia,  si  ad 
consecutionem  indulgentije  v.  gr.  20  dierum  taie  pium  opus 


requiretur  quod,  reniissionem  tanta;  pœnae  mereatur,  quanta 
per  2(1  (lies  lucrandas  esset  ? .. 

llcgula  4.  Summus  ponlifex  cum  indulgentiam  cunceJ.il,  ex 
plena  scientia  agit  etvult,  ut  indulgentia  habeat  suum  effeclum. 
Nec  sua  concessionc  prœdecessorum  suorum  indulgentias 
revocasse  credcndus  est,  nisi  hoc  expresse  dicat.  Quamvis 
optiniie  sint  reguhf,  auctores  plures  maie  eas  applicuerunt. 
NamThcodorus  a  Spiritu  Sancto,  Suarez  et  Paulus,  non  obslan- 
tibus  hls  regulis,  censuerunt  uno  eodemquc  opère,  quamvis 
non  iterabili  uti  confessione,  communione  et  jejunio,  non 
posse  acquiri  plures  indulgentias  plenarias,  quia  si  illa  opéra 
bonasiwitproportionata  ad  unam  indulgentiam  plenariam,  jam 
non  sunt  ad  lucrandas  plures  plenarias.  Sed  S.  Sedes  usa  est 
majori  largitate  declarans,  ut  supra  dictum  fuit,  quod  eodem 
die,  iiiio  eadamcommunione  et  confessione, sive  eodem  jejunio 
acquiri  possint  plures  indi.lgentiie  plenariœ,  caeteris  iinpletis 
conditionibus;  et  si  dum  ageretur  de  indulgenlia  plenaria 
benignior  et  largior  senteutia  ex  parte  S.  Sedis  prœvaluif, 
profccto  dum  agitur  de  indulgentiis  partialibus  larga  in- 
terpretalio  locum  habere  débet.  Eo  quod  inter  diversas 
indulgentias  partiales  numquarn  est  magnus  proportionis  de- 
fectus  ;  quia  sive  sit  indulgentia  unius  anni,  sive  mille  anno- 
rum  semper  sunt  indulgentiœ  partiales  :  unde  videmus  quod 
Sixtus  IV  recitantibus  tertiam  partem  rosarii  5  annos,  Inno- 
centibus  Vill  vero  60  miUia  annorum  toties  quoties  concessit. 

Paulus,  Suarez  et  FiUiuccius  negant  eodem  opère  pio  posse 
acquiii  plures  partiales  indulgentias  ;  sic  fidelis  nequiret  eodem 
opère  lucrari  indulgentiam  40  dierum  si  unus  ponlifex,  20 
dierum,  si  aller  pûntifex  pariter  20  dierum  eidem  pio  operi 
concesserint.  Quœ  opinio  nimis  rigida  est  et  regulœ  adver- 
satur,  qua  innuitur  indulgentiam  large  esse  interpretandam. 

Etenim  si  indulgentiœ  partiales  non  cunmlanlur,  plurimœ 
indulgentiœ  inutiles  fiunt.  Deprchenditur  enim  ex  sunnnario 
indulgentiaruaîconfraternitatis  S.  Rosarii  approbatumab  Iniio- 
centioXlcap.  3:1.  Concedi  indulgentia  40  dierum  recitantibus 
tertiam  rosarii  partem  ;  2,  iisdem  recitantibus  tertiam  rosarii 
indulgentiam  5  annorum;  3,  iisdem  recitantibus  tertiam  partem 
loties  quoties  60  millia  annorum.  Astsi  quis  recitando  tertiam 
rosarii  partem  lucretur  toties  quoties  60000  annos  indul- 
gentiarum, quomodo  rosarium  recitabit  cum  intentione 
lucrandi  40  dies  indulgentiarum?  Nonne  aliœ  inferiores  inu- 
tiles videbuntur  ? 

Proinde  probabilior  videtur  sententia,  uno  eodemque  actu 
pio  vel  eadem  oratione  posse  fidèles  plures  indulgentias 
partiales  ex  diversis  titulis  concessas  lucrari. 

Opinio  contraria  gravissimorum  auctorum  facile  explicatur 
cum  nuperrimis  decretis  superallatis  ;  ex  quibus  conspici 
datum  eslhodie  mitiorem  evasisse  praxim  Ecclesiœ. 


Royaume  d'Italie,  Mort  de  Victor-Emmanuel.  Ins- 
tallation du  nouveau  roi.  Protestation  du  cardinal  secré- 
taire d'Etat  du  saint-pore. 

Après  la  mort  de  Victor-Emmanuel,  son  fils  prit  le 
titre  de  roi  d'Italie,  et  fit  une  proclamation  prétendant 
sanctionner  la  spoliation  dont  le  Saint-Siège  a  été 
victime.  Le  saint-père  ne  pouvait  garder  le  silence  ; 
car  on  en  aurait  tiré  de  fausses  déductions  et  l'un  y 
aurait  attaché  une  signification  impropre.  Il  ordonna 
donc  au  cardinal  secrétaire  d'Etat  de  prolester  et  de 
réclamer  de  nouveau,  afin  de  maintenir  intact  contre 
l'inique  spolation  le  droit  de  l'Eglise  sur  ses  anciens 
domaines,  que  la  Providence  a  destinés  à  assurer  l'in- 
dépendance des  papes,  la  pleine  liberté  de  leur  minis- 
tère apostolique,  la  paix  et  la  tranquillité  des  catholiques 
répandus  dans  le  monde  entier. 


767 


MELANGES 


768 


Voici  le  texte  de  la  lettre  que  le  cardinal  secrétaire 
d'Etat  écrivit  aux  nonces,  en  les  chargeant  de  faire 
connaître  cette  protestation  au  gouvernement  auprès 
duquel  ils  sont  accrédités. 

Dâl  palaïzo  del  Vaticano,  47  gennaio  IS78.  Ricordandosi  il 
sacre  dovere  che  grincombe  di  tutclare  i  dirilli  imprescriiiibili 
délia  Santa  Sede,  il  somino  pontefice  ha  sempre  avuto  cura 
di  reclamare  contro  le  imprese  sagrileghe,  che  sono  stale  suc- 
cessivaracnte  consumale  dal  governo  subalpine  a  detrinienlo 
del  polere  temporale  di  questa  sîessa  Santa  Sede. 

In  niezzo  a  reclaml  d'ogni  génère  bisogna  specialmente  ri- 
cordare,  iu  vista  délie  circostanze  che  li  provocarono,  la  nota 
direlta  per  ordine  di  Sua  Sanliia  al  corpo  diploniatico,  il  -21 
rnarze  1860,  contro  l'annessiene  délie  Romagne  al  Piemoi.te, 
il  JS  e  24  seltembre  dello  slesso  aiino  neiroccasiene  délia 
violenta  invasione  dclle  Marche  e  deirUmbria,  il  la  aprile 
1861  quando  il  fu  re  Yillorio  Emaniiele  prese  il  lilolo  di  re 
d'Italid,  infine  il  20  seltembre  1870,  data  délia  nefasta  e:- 
cupazione  di  Roma. 

Queste  solenni  proteste  rimangono  sempre  in  pieno  vigore 
ed  il  corso  degli  anni  lungi  daU'altenuare  la  forza,  ne  l.a  a 
contrario  confermata  lutta  la  giustizia  e  la  nécessita,  atteso 
che  una  triste  esperienza  ha  manifestato  quanti  ostacoli  il 
S.Padrp  ha  incontrali  nell'esercizio  del  suo  ministero  aposlo- 
lico,  dal  niomenle  in  cui  è  stato  spoglialo  dei  suoi  stati. 

Esposto  ciè,  e  poichè  ora  alla  morte  del  nominatore,  il  suo 
B-'lio  primogenilo,  assumendo  il  litolo  di  re  d'italia  con  un 
manifeste  solenne  e  pubblico  ha  pieteso  sanz'ouare  la  spoglia- 
zione  g';à  conNuniata,  non  è  po-sibile  per  la  Santa  Sede  man- 
fenere  un  sUenzio,  da  cui  alcuno  potrebbe  forse  trarre  ^ilse 
dediizioni  eJ  un  impropro  signifuato. 

Per  questi  niolivi  ed  anche  per  richianiare  di  nuovo  l'at- 
ter.zioDe,  délie  poteuze  sulle  dure  condizioni,  nelle  quali  la 
Chiesa  continua  atrovarsi,  Sua  Sautità  ha  ordiuato  al  sotto- 
scrillo  cardinale  segrtlario  di  Stale  di  prolestare  edi  recla- 
mare nuovamenle  allô  scopo  di  manlenore  intiitto  contro 
riniqua  spogliyzione  il  diritio  délia  Chiesa  eopra  i  suoi  anti- 
chissîmi  dominii,  deslinali  dalla  divina  Prowidenza  ad  assi- 
cur.ire  l'indipendenza  dei  romani  pontefici,  la  piena  lihertà 
del  loro  ministero  apoitolico,  la  pace  e  la  tranquillità  dei 
catlolici  sparsi  in  tutto  il  mondo. 

Perciô  il  sotloscrilto  eseguendo  gli  ordini  di  Sua  Santilà 
émette  le  più  alte  e  formali  proteste  contro  il  falio  suddetto  e 


contro  le  conferme  che  con  questo  fatto  s'intende  dare  aile 
usurpazioni  già  commesse  a  detrimento  délia  S.  Sede. 

Pregando  Vostra  Eccellenzail  far  conoscere  queste  proteste 
al  suo  governo,  il  sottescritle  ecc.  -  Firmato:  Giovanni  card. 
Simeoni. 


—  Tertiaifs  franciscains.  Récitation  de  V office.  Fêtes 
propres  du  diocèse.  Décision  de  la  S.  Congrétjation  des 
Rites. 

La  S.  Congrégation  des   Rites  décida  jadis  qu'un 
prêtre  séculier  qui,  reçu  dans  le  tiers-ordre  de  S.  Fran- 
çois, n'est  attaché  à  aucune  église  parliculicre,  peut 
suivre  le  calendrier  franciîcaia  pour  la  récilalioa  de 
l'oflice  et  la  célébration  de  la  messe.  On  demande  s'il 
a  la  faculté  de  prendre  le    calendrier  diocésain  pour 
une  fêle  de  grande  dévotion,  telle  par  exem|)le  que  la 
fêle  de  Tous  les  Saints  du  diocèse,  ou  celle  du  patron 
delà  paroisse  natale. —  La  S. Congrégation  décide  quele 
prêtre  séculier  tertiaire  et  se  conformant  ordinairement™ 
au  calendrier  franciscain,  n'a  pas  le  pouvoir  d'adopter^ 
à  son  gré  les  fêtes  diocésaines,   sauf  celles  que  les  ' 
religieux  franciscains  sont  obligés  défaire,  par  exemple 
le  titulaire  de  la  cathédrale,  le  patron  de  la  ville,  otc. 
Voici  le  décret  de  la  S.  Congrég  ilion  des  Rites  : 

Galliari'M.  Quum  Sacrorum  Riiuum  Congregalioni  sequens 
dubium  pro  opportuna  solutione  proposituin  fuerit,nimirum  : 
"  Sacerdos  tertiarius  ordinis  sancti  Francise!  qui,  nuliius  eccle- 
siae  servitio  specialiter  addiclus,  utl  polest  privilégie  sese  con- 
formandi  kalendario  Franciscano  pro  recilatione  divini  officii 
et  missaecelebratione,  juxta  decretum  Sacrorum  Rituum  Con- 
gregationis  die  7  augiisli  1694  :  potest  ne,  quoad  ofljcium  et 
missam,  celebrare  feslum  kalendarii  suae  diœceseos,  si  hoc 
feslum  est  magnaî  devotionis,  v.  g.  feslum  omnium  sanctorum 
diœcesis,  vel  patroni  civilalis  natalis,  prouti  habetur  in 
propiio  diœcesano?  »  Et  Sacra  eadem  Congregatio  rescri- 
bendum  censuit:  Négative,  nisi  agalur  de  ils  feslis  diœceseos 
quœ  eliam  religiosis  prasfati  ordinis  niinorum  sancti  Francise! 
tenore  ipso  specialium  rubricarum  aut  decretorum  praiscripta 
sunt. 

Atqueitarescripsit  die  19juniil877.  —  Aloisius  episfopus 
Sabinen.  card.  Bilio  S.  R.  C.  prœfeclus.  — Placidus  Ralli  S.  R. 
G.  secretarius.  Loco  f  sigilli. 


U  administrateur-gérant 
Palmé. 


.liiLf.8  Le  Ci.t;EB  et  C",  Impriineur»  ilc  N.  S.  P.  le  l'iipe  al  de  l'ArcbevC-clié,  rue  t'asieuc,  17. 


ÂNALEGTA    JUKI 


CEXT    CINQIIANTE-TROISIKME  LIVRAISON. 


LE  VE^^FJliBLE  mm  SISILIPOTirjl 


Le  vénérable  serviteur  de  Dieu,  né  à  Seona,  en  Bosuie,  entre  dans 
l'ordre  des  Franciscains  de  l'Observance.  Apr^^s  avoir  dirigé  une 
paroisse  une  vingtaine  li'anni^cs,  il  se  retire  au  couvent  de  Ripa- 
transona  en  Italie,  et  y  passe  les  dernières  années  de  sa  vie 
dans  la  retraite  et  la  prière.  Il  meurt  le  9  mai  1S02.  Réputation 
de  sainteté.  Enquête  relative  au  procès  de  canonisation.  De- 
mandes des  évèque?.  Décret  de  la  S.  Congrégation  des  Rites 
autorisant  l'introduction  de  la  cause. 

Né  en  Bosnie,  en  1732,  le  vénérable  Simon  Philip- 
povich  termina  ses  jours  au  couvent  réformé  de  Ripa- 
trnnsona,  en  Italie,  le  9  mai  1802,  laissant  une  réputa- 
tion de  sainteté  qui,  loin  de  s'affaiblir,  a  grandi  avec 
le  temps.  La  notice  biographique  que  nous  publions 
plus  loin  relate  les  principaux  événements  de  la  vie 
du  P.  Simon;  surtout  ce  qui  lo  détermina  à  quitter  sa 
pDToisse  pour  se  retirer  dans  un  pauvre  couvent  d'Ita- 
lie. Nous  prenons  celte  notice  dans  Vlnformalio  qui  a 
été  présentée  à  la  S.  Congrégation  des  Rites,  dans  le 
but  d'obtenir  l'introduction  de  la  cause  de  canonisa- 
tion. 

On  y  remarquera  ce  qui  concerne  1.  la  réputation 
de  sainteté  du  P.  Simon  pendant  sa  vie  ;  2.  les  guéri- 
sons  miraculeuses  que  Dieu  opérait  par  son  interces- 
sion ;  3.  les  circonstances  de  sa  bienheureuse  mort,  le 
concours  extraordinaire  de  la  population  ;  4.  la  trans- 
lation du  corps  à  la  cathédrale  de  Ripatransona,  après 
que  le  couvent  des  Franciscains  eut  été  supprimé  par 
Napoléon  I"  ;  5.  réputation  de  sainteté  et  prodiges 
opérés  par  l'intercession  du  P.  Simon  depuis  l'époque 
de  sa  mort  jusqu'à  nos  jours. 

Le  procès  de  canonisation  fut  entrepris  par 
Mgr  l'évêque  de  Ripatransona  en  1852;  quoique  cin- 
quante ans  se  fussent  écoulés  depuis  la  mort  du 
P.  Simon,  on  retrouva  un  assez  grand  nombre  de  té- 
moins qni  le  connurent  personnellement. 

Voici  la  liste  des  trente  témoins  entendus  dans  l'en- 
quête ordinaire.  1 .  Le  P.  Jean  de  Rapaneano,  fran- 
ciscain, 82  ans.  2.  Joseph-Maria  Boccabianca  de  Ripa, 
92  ans.  3.  Dominique  Cardarelli,  80  ans.  4.  Elisabeth 
de  Sanctis,  78  ans.  5.  Louis  Mignini,  78  ans.  6.  Fe- 
deU,  chanoine  de  la  cathédrale,  62  ans.  7.  Le  P.  Séra- 
phin,_47  ans.  8.  Marie  Borromée,  GO  ans.  9.  Angèle 
Rose  Sgarzoli,  8G  ans.  10.  Octavie  Bruni,  50  ans.  1 1 . 
Arthémise  Cardarelli,  72  ans.  12.  Thérèse  Bruti, 
60  ans.  13.  Judith  Antonelli,  45  ans.  14.  Catherine 
Fiorani,    CO    ans.    15.    PreLiosa    Capponi,   61   ans. 


i6.  Louis  iMicchettoni,  prêtre  de  l'Oratoire,   52  ans. 

17.  Antoine  Maroxy,  bénéficier  de  la  cathédrale,  50  ans. 

18.  François    Lurienti ,    prêtre    séculier,     GO    ans. 

19.  LouisSantini,  7G  ans.  20.  Cajetan  Cellini,  G8  aus. 
21.  Vincent  Ignali,  G3  ans.  22.  Le  P.  Michel-Ange 
de  Monte-Cattaneo,  premier  témoin  exof/îcio,  61  ans. 

23.  Judith  Bassotti,  second  témoin  ex  officio,  74  ans. 

24.  Françoise  Consorti,  troisième  témoin  ex  officio, 
34  ans.  25.  Joseph  Feliziani,  quatrième  témoin  ex  offi- 
cio, 53  ans.  2G.  Vincent  llluminati,  cinquième  témoin 
exofficio,  23  ans.  27.  Romuald  Veccia,  curé  de  Saint- 
Bénigne,  sixième  témoin  ex  officio,  38  ans.  28.  Lucide 
Benvignati,  septième  témoin  exofficio,  63  ans.  29.  Bio- 
graphie du  P.  Simon,  rédigée  peu  après  son  décès, 
par  le  P.  Pacifique  de  Recanati,  extrait  d'une  biogra- 
phie encore  inédite  des  hommes  illustres  de  l'ordre 
franciscain.  Cette  relation  a  été  rapportée  dans  l'en- 
quête ordinaire.  30.  Notes  recueillies  sur  le  P.  Simon 
par  le  P.  Vito  de  Recanati  ;  elles  ont  été  transcrites 
dans  le  procès. 

La  plupart  des  témoins  ont  déposé  sous  la  foi  du 
serment  qu'ils  ont  été  miraculeusement  guéris  par 
l'intercession  du  P.  Simon.  Ils  ont  attesté  à  l'unani- 
mité que  la  mémoire  du  saint  bosniaque  est  vénérée 
dans  toute  la  contrée  et  que  sa  canonisation  est  vive- 
ment désirée. 

Une  dévotion  assez  répandue  consiste  à  réciter  un 
Pater,  Ave  elGloriaen  honneur  du  P.  Simon. 

L'acte  de  baptême,  le  certificat  de  confirmation  et 
la  lettre  de  prêtrise  ont  été  rapportés  dans  le  procès 
(p.  162  et  seqq.). 

Le  père  du  saint  homme  se  nommait  Laurent,  et  sa 
mère,  Pétronille.  Le  baplênr.e  fut  conféré  le  30  sep- 
tembre 1732.  L'enfant  fut  confirmé  à  l'âge  de  dix  ans, 
le  20  juillet  1742,  par  Mgr  Drughichievich,  délégué 
apostolique  de  Bosnie.  L'année  oij  il  entra  dans  l'ordre 
franciscain  n'est  pas  indiquée.  Il  fut  ordonné  prêtre 
par  Mgr  Michel  Suma,  archevêque  de  Scopia,  le 
22octobre  1758.  Il  partit  alors  pour  faire  ses  études 
theologiques  en  Italie,  au  couvent  d'Atri.  Les  statuts 
de  l'ordre  prescrivaient  sept  ans  d'études.  C'est  donc 
vers  1765  que  le  P.  Simon  retourna  en  Bosnie.  Il  pas- 
sa à  Rome  et  fut  reçu  à  l'audience  de  Clément  XIII, 
qui  lui  donna  une  médaille  que  le  saint  homme  con- 
serva toujours.  La  paroisse  de  Bosnie,  qu'il  desservit 
pendant  17  ou  18  ans,  n'est  pas  nommée  dans  l'en- 
quête ni  dans  la  biographie  du  P.  Pacifique.  En  1782, 
après  une  vision  surnaturelle,  i!  demanda  et  obtint  la 


17*    SEBIE. 


49 


771 


LE  VENERABLE  SIMON  PHILIPPOVICH. 


772 


permission  de  quitter  les  fonctions  paroissiales  et  de 
retourner  en  Italie.  Ces  détails  complémentaires 
nous  paraissent  dignes  d't-tre  relatés. 

Quinze  lettres  ont  été  présentées  au  Saint-Siège 
pour  l'introduction  de  la  cause  du  P.  Simon,  i .  Le  car- 
dinal De  Angelis,  archevêque  de  Fermo,  métropoli- 
tain de  Ripatransona.  2.  Son  Éniinence  le  cardinal 
Marlinclli.  3. Mgr  l'archevêque  de  IlénopoUs  in  paitibus. 
4.  5Igr  l'évêque  de  Ripatransona.  5  et  C».  Mgr  l'évêque 
de  Bovino.  7.  Mgr  l'évêque  de  Civitavecchia.  8.  Mgr  An- 
toine Fania,  évêque  de  Marsico  et  Potenza.  5).  Mgr  l'é- 
vêque de  Montalto.  10.  Mgr  l'évêque  de  Terracine, 
Sezze  et  Piperno.  11.  Mgr  l'évêque  de  ÎVocera.  12. 
Le  général  des  Sylvestrins.  13.  Le  vicaire  général  des 
Dominicains.  14.  Le  chapitre  de  la  cathédrale  de 
Ripatransona.  15.  Les  quatre  curés  et  plusieurs  prê- 
tres séculiers  de  cette  ville. 

Les  illustres  prélats  constatent  par  leur  témoignage 
la  vénération  de  leurs  fidèles  pour  le  serviteur  de  Dieu, 
et  la  persuasion  où  l'on  est  généralement  de  son  émi- 
nente  sainteté.  Nous  publions  à  la  suite  de  la  notice 
biographique  la  lettre  pos'ulatoire  de  Mgr  l'évêque 
de  Bovino. 

Le  3  juillet  1875,  la  S.  Congrégation  des  Rites  a 
rendu  un  avis  favorable  à  l'introduction  de  la  cause  de 
canonisation  du  vénérable  Simon.  Nous  publions  plus 
loin  ce  décret. 

RiPaXA.  BeaTIFICATIOMS  et  CaXOMZATIOXIS  servi  DeI  SlJIONiS 
PniLIPPOVICH,  SACERDOTIS     PR0FE5SI    ORDISIS   ilISORUM   OBSERVAX- 

TitM  S.  Fra>cisci.  Informatio  super  dubio  :  An  sit  signanda 
coinmissio  introJuctionis  causae,  in  casu  et  ad  etVectura  de 
que  agitur'J  —  Quod  Christus  Dominussibi  proposuit  ia  sua 
Ecclesia  instituenda  ab  Apostolo  per  illa  verba  declaratur 
Tit.  2,  a  :  Dédit  semetipsum  pro  nobis,  ut  nos  redimerct  ab 
omni  iniquitalc,  et  mundarel  sibi  populum  acceptabilem  sec- 
taiorem  bonorum  operum.  Nani  et  ad  hujusmodi  finem  asse- 
quendum  in  hune  mundum  veniens  factus  est  obediens  usque 
ad  mortem,  morlem  autem  crucis,  ut  scilicet  illam  ecclesiam 
sanctificaret  (Epbes.  v,  26,)  ideoque  nos  essemus  sancli  et 
imraaculati  :  ibidem  1.  4.  Quapropter  Ecclesia  in  sacris  elo- 
quiis  regnuni  cœlorum,  corpus  Christi,  lemplum  sanctum, 
habitaculum  Del,  domus  Dei,  civitas  Dei  ubique  passim 
appellatur. 

Neque  aliquo  tantummodo  tempera,  neque  apud  aliquas 
tantummodo  nalioues,  verum  semper  et  in  omnibus  mundi 
plagis  hujusce  sanctitalis  radios  emicare  oportebat.  Ut  enim 
Ecclesia  per  hujus  sseculi  procellas  usque  victrix  incederet,  Dei 
spiritusintus  alere  et  virtutem  addere  debebat,  cum  nunqiiam 
prœterire  possint  illa  verba  :  Ecce  ego  vobiscum  sum  omni- 
bus diebus  usque  ad  consummationem  sœculi.  Malt.  28.  Et 
nulle  non  tcmpore  res  ita  se  habuit.  Licet  enim  hœreticoruni 
et  scbismaticorum  communiones  sanctilatem  islam  sibi  vin- 
dicent,  cum  tamen  ad  exempla  preferenda  incitantur,  animo 
stalim  deficiunt  et  ad  silentium  rediguntur.  Nugas  enim 
atque  fabellas  in  médium  proferunt,  sed  vires  sanctitate  cons- 
picuos,  necnon  divinorum  charismatum  copiam,  ubinam,  nisi 
in  vera  Christi  Ecclesia,  reperiri  unquam  poterunt? 

At  vero  nostris  hisce  temporibus  Christi  Ecclesiam  extinc- 
tam  esse  teterrimi  homines  clamant  et  jam  de  ipsius  veiuli 
funeribus  gloriantur.  At  non  ita  sane.  Et  facere  et  pati  fortia 
Ecclesiae  Christi  est.  Externis  et  quideni  cruentis  persecutio- 
nibus  internae  quoque  accesserunt  ;  filii  perduelles  contra 
matrem  dimicarunt;  juxta  filios  Dei  filii  Satanée,  agmine  facto. 


constiterunt  :  iniquissinii  homines,  quos  ipsa  Ecclesia  peperit, 
nutrivit  ot  educavit,  laxatis  habenis  per  onine  nefas  ruere 
non  dubitarunt.  Quid  igitur"?  Ecclesiam  cecidisse  judicabi- 
nuis?  Crudele  vulnus  ipsius  pectori  inilictum  fuit  cum  natos  e 
recto  tramite  deflectcntes  ipsa  eonspiceret,  sed  tante  dolori 
aîternus  sponsus  condignum  adhibuit  medicamen. 

Besnia,  quœ  antiquitus  catholica;  religioni  fuit  addicta, 
Constantinopolitano  imperio  deleto  sub  Turcarum  domina- 
nationem  incidit,  et  nunc  mter  provincias,  qu;u  ipsorum  in 
Europa  regnum  constituunt,  recensetur.  Ex  hec  factum  est 
uti  illius  populi  moribussensimimmutatis,  barbaries  undiquc 
inhorreret,  quœ  nostris  hisce  temporibus  nedum  imminuia 
sed  potius  aucta  videtur.  Atlamcn  inter  istos  féroces  homines 
centumquinquaginta  millia  calbolicornm  non  desunt,  qui  licet 
ab  hostibus  immanissimis  obsessi,  Christi  fidem  invicte  ser- 
vant, Dei  nomem  exaltant,  assertoresque  evangelicae  veritatis 
se  praibere  minime  dubitant.  Inter  istos  autem  unum  prae- 
cipue  sibi  Deus  eligcrc  visus  est  Simonem  nempe  Philippovich 
quemvirtulibus  omnigeniset  pluribus  charisnialibus  adornans 
aftlictœ  Ecclesiœ  tamquam  delicium  exhiberet.  Miserrima  illa 
regio  istius  sanctitatis  radiis  splendescere  visa  fuit,  et  velutl 
sidus  amicum,  quod  nantis  tempestate  jactatis  spem  atque 
kelitiam  ingerit,  sic  ille  catholicœ  Ecclesiœ  mœrorem  tempe- 
ravit,  et  fidelium  virtutem  per  illas  urbes  excitavit  atque 
erexit.  Qaot  virlutes  vir  iste  a  Dee  excitatus  atque  electus 
exercuit,  quot  labores  exantlavit  in  suis  muneribus  obeundis 
quoique  praeclara  charitatis  et  religionis  opéra  tum  pênes  illas 
génies  immanitate  barbaras,  tum  intra  claustri  Ripani  fines 
peregit,novum  Ecclesiam  decus  atque  incrementuni  addiderunt. 

Ul  autem  haîc  nova  parla  Victoria  et  hujusmodi  splendidis- 
simus  Iriumphus,  et  hostibus  silentium  imponat,  et  bonis 
omnibus  gaudium  atierat,  hujus  tam  cari  capilis  omnigenas 
virtutes,  et  praeclara  facinora  brevis  elegii  ambitu  hedie  cir- 
cumscribentes,  babitis  jam  dispensalionibus  tum  a  lapsu  requi- 
siti  decennii,  tum  a  priBvia  revisione  scriptornm,  nibil  aliud 
nisi  signaluram  commissionis  pro  introductione  causœ  in 
ordinariis  veslris  comitiis  sine  interventu  et  voto  consuUorum, 
gratia  a  pontifice  bénigne  obtenta,   postulamus. 

I 

TIT*  SERVI   DEI   COMMENTAJIR'M. 

Seonaî,  qua;  ad  Bosnice  Argentinae  previnciam  pertinet, 
lucem  banc  Simon  aspexit  die  30  septembris  1732  ex  cathelica 
ejus  civitatis  familia.  In  parœcia  Bielensi  sacra  baptismatis 
unda  regeneralus  est,  et  illi  Fhilippi  nomen  impositum.  Pa- 
rentes Laurentius  Philippovich  et  Petronilla  Rabaich  adeo 
pietate  cl  religione  excellebant  ut  apud  emnes  non  modo 
bene  audirent,  verum  etiam  sanctitatis  opinione  fruerentur. 
Rêvera  nocturna  lumina  super  ipsorum  tumulis  visa  sunt, 
quasi  nempe  per  hujusmodi  prodigiuin  Deus  illorum  virtutem 
rependeret  et  coram  hominibus  manifestaret.  Divine  igitur 
illi  efïato  adhaîrentes,  hominis  est prœparar-e  viam,sed  Domini 
dirirjere  grcssus,Pro\'.  id,  9,  parentes  filiolum  ab  unguiculis 
ad  pietatemmorumque  sanctitatem  eQingere  studuerunt.  Cum 
decimuin  annum  jctatis  ageret  confirmalionis  sacramento 
munitus  fuil,  atque  ita  inter  strenues  Redemptoris  milites 
cooptatus  est. 

Verum  adbuc  lenellus  jam  perfections  vitae  cupidus  evan- 
gelica  sectari  censilia  sibi  mature  proposuit.  Omnia,  quae 
mundus  habet  ceu  fluxa  atque  caduca  despiciens,  ea,  quae 
cœlestia,  quœ  œtcrna  sunt  quœrere  unice  statuit.  Nihil  eum 
vel  patriœ  atque  parentum  charitas,  nihil  mundanœ  illecebrse 
promissaîque  voluplates  a  sancto  proposito  dimovere  potuerunt. 
sed  Dei  voluntate  cognita,  Francisnan<e  familia;  nomen  dare 
censtituit.  Itaque  religiosis  plaudenlibus,  quibus  et  Philippi 


7TQ 


/6 


LE  VENERABLE  SIMON  PHlLIPPOViCH. 


774 


pictas,  animi  candor  et  sancta  indoles  nola  erat  die  23  luai'lii 
Virgini  ab  aiigelo  salutalie  sacro,  anno  vero  1  TGiJ  religiosum 
liabilum  assumpsit,  et  l'iiilippi  in  Sinionis  nomen  conmui- 
avit,  llelifc'ioiiis  habitu  indntus  anmiiii  iiovitiatus  aggressus 
est,  et  staliin  ob  perfectaiii  regul;e  observanliam,  ob  assi- 
duum  virlutis  amorem  caeteris  omnibus  exemplar  apparuit. 
Emenso  summa  cum  lande  novilialns  anno  professionem 
cmisit,  et  dcinceps  theologicis  facultatihns  mentem  ani- 
mumqne  intendit  ut  dies  illa  omnium  auspicatissima  tandem 
exurgeret,  qna  ad  Christi  sacerdotium,  quod  infiammatis 
animi  volis  desideiaveraf,  promoveri  posset.  Sacerdotio 
itaque  aueliis  fuit,  et  exinde  nuilum  pietatis  et  religionis 
limitem  agnoscere  visus  est.  Ut  vero  Iheologite  curriculum 
absolveret,  in  Ilaliam  missus  fuit  alque  Iiic  pietatis  et  ingenii 
taie  spécimen  dédit,  ut  cum,  superioribus  jubentibus,  in 
Bosniam  rediit  magnum  sui  dosiderium  in  omnibus  reliqucrit, 
Bosniam  igitur  repetere  debuit,  ubi  gravia  et  difficilia  niunera 
cum  manebant.  Cum  enim  in  illa  regione  animarum  cura  a 
fratribus  Minoiibus  exerceatur,  bine  una  ex  illis,  quas  ipsi 
gubernant,  ccclesiis  Simoni  commissa  fuit,  ut  ibi  parochi 
officium  obirct.  Nec  spes  superiorum  in  irritum  cessit.  Nam 
Simon  concredilum  sibi  difficile  munus  magno  cum  zelo  et 
lidelium  omnium  utilitate  suslinuit. 

At  vero  post  aliquot  annos  Deo  visum  fuit  Simonem  in 
solitudinem  adducere  quo  faciiius  ad  cor  ejus  loqueretur 
eumque  ad  perfectionis  apicem  proveheret.  Extra  corpus 
veluti  raptus  inferna  régna  sub  pedibus  hiantia  conspexit, 
ibique  nonnullorum  animas  tormentis  crnciatas,  quas  jam 
cœlesli  beatilate  potitas  credidisset.  Inhorruit  ex  hujusmodi 
visu,  totis  artubus  contremuit,  et  seipsum  magis,  magisque 
sanctificare  proposuit.  Hinc  mentem  animumque  suum  ad 
claustra  rigidioris  observantiae  convertit,  ubi  a  rerum  munda- 
naruûi  strepitu  sejunctus  du!ce  cum  Deo  coUoquium  inire 
posset.  Quamobrein  animarum  cura  a  se  modeste  perrenun- 
ciationem  dimota,etiam  ut  hominum  plausus  cvitaret  qui  in  dies 
augeri  videbantur,  patria  parentibusque  posthabitis,  ad  Italiœ 
claustra  convolare  cogitavit.  In  hune  finem  veniama  superio- 
ribus petiit,  qui  licet  œgre  et  raro  permittant  ut  quis  ex  una 
in  aliam  provincia.m  se  transférât,  praasertim  cum  in  Bosnia 
indigenarum  sacerdotum  prœsentia  valde  sit  necessaria,  at- 
tamen,  Deo  sic  volente,  petitam  permissionem  Simoni  mi- 
nime denegarunt. 

E  Bosnia  igitur  discessit  ibique  nedum  dulcem  memoriam, 
sed  sanctitatis  opinionem  de  se  excitatam  pênes  omnes  reli- 
quit,  Cum  aiitem  in  Italiam  pervenisset,  Ripanaj  civitatis 
coenobium  ipsi  assignatum  fuit  ad  quod  ingenti  animi  lœtitia 
statim  perrexit.  lUam  domum  ingressus  magnam  de  se  ex- 
pectationem  excitavit,  eventus  tamen  expeclationem  supe- 
ravit.  Mense  probationis  expleto,  qui  apud  claustra  rigidioris 
observanlicB  prœmitti  solet,  omnibus  consentientibus,  défini- 
tive modo  reeeptus  est,  et  post  quatuor  annos  Picenœ  provinciae 
adscriptus  fuit. 

Quando  resest  dehominibus  in  cœnobiis  vitam  degentibus, 
frustra  quajreres  facta  illa,  quae  utpote  omnium  oculis  subjecta 
magnam  excitant  admirationem.  Per  diversas  vias  ad  culmen 
sanctitatis  pervenitur  :  alii  enim  tamquam  a  Deo  missi  ut  popu- 
los nationesque  ad  rectum  tramitem  adducant  nullis  nec 
laboribus  nec  vigiliis  parcunt  ut  labantes  confirment,  devios 
revocent,  omnes  virtutum  et  miraculorum  splendore  ad  Deum 
convertaiit.  Aliis  etiam  magna  aggredi  datum  est,  prajclara 
facinora  in  societate  complcre,  proximorum  saluti  consulere 
tum  impeiio,  tnm  doclrina,  tum  exemplo.  Non  ita  res  est  de 
pluribus  cœnobitis,  qui  angustorum  mœnium  finibus  fere 
semper  adstricti  ad  perfectionis  culmen  contcndunt,  sed  vir- 
lus  illa,  qujc  per  assiduos  labores,  per  voluntatis  subjectionem 
et  per  ardua   quœque  com parât ur  inter  angustos    parietes 


abscondita  remanet,  et  licet  ab  hominibus  aliquando  igno- 
rctur  non  minus  tamen  apud  Deum  preliosa  est. 

Simon  igitur,  qui  dum  parochi  munere  fungeretur  in  homi- 
num societate  versalus  (!st,  nunc  privatam,  ut  ita  dicam,  vitam 
aggredilur,  ideoque  ipsius  acta  et  dicta  cœnobii  limites  non 
excedunt,  atque,  ut  olim,  divo  Bernardo,  sic  ipsi  oppidum 
carcer,  solitudo  paradisnserat.  Verum  si  aliquando  cum  s;i;cu- 
iaribus  agcrc,  vel  quavis  ex  causa  in  hominum  conspectu 
prEcsertim  in  templo,  apparere  debuit,  ejus  animi  candor 
simplicitas  et  perfecta  virtus  ita  cnituit,  ut  sanctus  ad  omnibus 
renunciaretur.  Per  viginti  annos  in  eo  clanstro  moratus  est,  et 
iienio  unqiiam  in  P.  Simone  culpam  vel  levissimam  rcperire 
potuit  ;  imo  splendidum  omnigenarum  virtutum  exemplar  suis 
fratrijjus  cxtilit,  et  quamvis  aliqui  eximia  sanctitate  conspicui 
inibi  essent,  omnibus  tamen  velutaquila  sanclitate  prajivit. 

Licet  humilitalis  gratia  ab  onmi  munere  abhorreret,  atta- 
menobcdienlia  inductus  sa;pe  noviliis  prœesse  debuit.  Et  vere 
dignus  apparuit  ut  tamquam  lucidissimum  virtutis  exemplum 
jnvenibus  prœponeretur.  Siquidem  zelo  et  charilate  ajsluans 
juvenes  illos  ad  bonuni  perpetuo  excitabat,  et  si  quid  minus 
rectum  vel  regulis  contrarium  in  ipsis  conspexisset  a  saluta- 
ribus  monitis  nullimode  temperabat.  Ut  autem  in  perdifficili 
hujusmodi  officio  rectissime  se  gereret,  novitios  sibi  commisses 
non  modo  verbis,  sed  proprio  exemplo  ad  monasticam  perfec- 
tionem  impellebat,  ilaut  juxta  apostoli  verba  (1  Petr.  cap.  S 
v.  3),  forma  factus  gregis  ex  animo  videretur.  Hinc  tanta  cura 
istoriim  juvenum  saluti  advigilabat,  ut  cum  quadam  die  apri- 
catum  pergereut  et  aliqiiis  ex  illis  per  urbis  vias  transire  vellet, 
Simon  fortiter  obstiterit  inquiens  in  urbe  dœmonium  habitare. 

Ita  Simon  suum  aevum  ducebat.  Quod  illi  a  communibus 
functionibus  supererat  tempus,  totum  orationi  tribuens  ab  bac 
assidua  cum  Deo  locutione  magnam  animi  serenitatem,  ma- 
gnamque  in  rébus  asperis  fortitudinem  hauriebat.  Proinde 
nonnisi  raro  et  ex  necessitate  cum  hominibus  loqnebatur, 
assiduum  cum  Deo  colloquium  servans.  Verum  licet  in  eo 
claustro  veluti  in  eremo  clausus  maneret,  attamen  ejus  fama 
per  Ripanam  civitatem,  fmitimasque  regiones  propagata  est, 
et  hinc  infirmi  pueri  ad  Simonem  pertrahebantur  ut  ab  eo 
benedictionem  obtinerent.  Tune  autem  charitate  plenus,  cubi- 
culo  relicfo,  afflictorum  parentum  desideriis  indulgebat,  et 
fronto  serena  ingenua  facie  et  humanitate  prope  singulari 
inter  illos  per  aliquod  brève  temporis  intervallum  versabatur. 
Sic  etiam  aliquando  Eucharistiam  déferre  jussus  ad  infirmos 
agricolas  magno  gaudio  iter  arripiebat,  tantani  vultus  modes- 
tiam  prœseferens,  ut  omnium  admirationem  sibi  conciliaret. 

A  Deipara  per  revelationem  admonitus  se  in  illo  claustro 
usque  ad  obitum  permansurum,  nihil  aliud  magis  curavit, 
quam  veri  sanctique  cœnobitae  perfectionem  acquirere.  Hu- 
jusmodi finem  reapse  adeptus  est.  Bellum  enim  assiduum  pas- 
sionibus  indicens  de  singulis  usque  triumphavit,  et  nihil  in  eo 
nisi  rectum  sanctumque  repertum  fuit.  Integer  vitce  imo  vir- 
tutibus  omnibus  in  gradu  heroico  exornatus  suis  fratribus 
semper  aîdificationi  fuit,  et  cum  jam  per  20  annos  in  ea  domo 
versatus  esset,  et  septuagesimum  œlatis  annum  attigisset, 
mérita  meritis  addens  ad  propositam  sibi  mercedemconvolavit. 


U 


DE   DO-'IS   SUPERNATURALIBUS   ET   MIRACULIS    I\   \lTk. 

Evangelicse  perfectionis  et  christianœ  sanctitatis  œdificium, 
in  eo  totum  constitit  ut  virtutes  heroica;  exerceantur.  Hinc  ad 
ipsius  essentiam  dona  supernafuralia,  quae  a  theologis  gratiœ 
gi'atis  datae  appellantur  minime  pertinent.  Quia  tamen  ut 
tradit  S.  Laurentius  Justinian.  de  casl.  connub.  verb.  ei  anim. 
c.  17,4  Dei  amici,  tamquam  perfectiores,  sicut  uberiori  replen 


775 


LE  VENERABLE  SIMON  PIULIPPOVICH. 


776 


tur  gralia,  ita  potioribusornati  suiU  donis.  »  Hiiic  et  hiijusmodi 
cœlestia  charismata  Simoni  non  defuenint,  ut  patet  ex  uni- 
verso  Sunmiar.  XV. 

Rêvera  plures  testes  deponunt  Simonem  duiii  [in  Bosnia 
parochiale  munus  obiret  cœlesti  visione  illuslratiini  fuisse,  qua 
nempe  a^ernis  siippliciis  crucialos  adspexit  iilos,  quos  scter- 
nani  salutem  jamcouseculos  fuisse  pulasset.  Qua  visione  com- 
motus  a  siiperioribus  enixe  postulavit  ut  ad  Hipanum  cœno- 
bium  contendcre  posset  ;  quo  cnni  appulisset,  Virpino  révé- 
lante, cognovit  Dei  voiuntateni  esse  ut  in  civilatc  Ripana 
raaneret,  itemque  post  viginti  annos  se  de  vita  niigraturum 
ut  cœluni  possideret.  Reapse  cuni  in  prinoipio  labenlis  sieculi, 
politicae  rerum  '.empestâtes  nediim  Gallia»,  sed  Ilalia;  eliam 
incubarent.  ot  jam  incendii  faces  bac  iliac  jactarentur,  ita  ut 
religiosi  oranes  suppressionem  ab  injuste  gubernio  penimes- 
cerent,  Deifamulus  minime  perterritiis  dixerit:  «Je  suis  con- 
tent, parce  que  la  Vierge  m'a  dit  que  je  resterai  ici,  et  que 
j'y  mourrai.  »  Imo  cum  aiiquis  religiosus  ipsi  nuntiaret  se  ex- 
pulsionis  ediclum  perlegisse,  Simon  Yjrginis  proinissioni  con- 
fidens  statim  respondit  :  «  Frère,  n'en  croyez  rien,  car  il  m'a 
été  promis  que  je  mourrais  ici.  »  Alque  ila  reapse  se  res  habuit. 
Religiosorum  enim  expulsio  locum  non  habuit,  nisi  posl 
septem  a  morte  Sinionis  annos.  Hinc  eliam  cum  exercitus 
Gailorum  Ripanam  urbem  occupasset,  et  maximus  timor  re- 
ligiosis  omnibus  et  prœserlim  superiori  ingrueret,  Dei  famulus 
solari  omnes  cœpit  ipsorumque  animis  spem  et  virlutem 
addere. 

Quid  porro  dicam  de  caelestibus  conteinplationibus  et  de 
magno  illo  dono  orationis,  quo  per  totum  vit^  cursuin  ga- 
visus  est?  Hoc  ununi  tantummodo  dicam,  nempe  Dei  famu- 
lum  dura  ante  eucbaristiam  oraret,  sa;pe  in  exiasim  raptum 
fuisse,  ita  ut  protendens  ad  cœlum  manus,  et  a  terris  aliquan- 
tisper  sublevatus  ante  altare  sacramenti  conspiceretur.  ' 

Verum  his  omnibus  omissis  de  mirabili  prorsus  propheti» 
et  miracuiorum  dono  breviler  nonnulia  attingemus.  Et  relate 
adpropheticumspiritum.praeterea  quœ  supra  attulimus,  plura 
adhuc  argumenta  in  médium  proferri  possent:  verum  aliqua 
tantum  seligemus.  Et  in  primis  sibi  morteni  instare  vati- 
cinavit  testis  VU  :  s  Le  jour  où  le  P.  Simon  s'alita  pour  la 
dernière  maladie,  après  diner  il  desendit  à  la  cuisine,  et, 
agité  par  la  fièvre,  dit  aux  convers  :  Priez  Dieu,  je  vais  me 
mettre  au  lit,  et  je  mourrai.  »  Insuper  hujusmodi  insigne  do- 
nu  Ji  enarret  mulier  illa,  quœ  cum  malesanam  puellam  ad  Si- 
monem  attulisset  deque  ejus  sainte  desperasset,  consolationem 
hausit  a  Dei  famulo,  qui  manus  super  caput  puella;  imponens 
diuturnam  ei  vitam  prœdixit.  Item  ad  hoc  donuni  conlirman- 
dum  accédât  mulier  illa,  qus  filiolam  morbo,  vulgo  putrido 
laborantem  et  jam  pêne  confectam  ad  Simonem  addiixil,  qui 
nedumilUm  repentee  vesligio  ad  sanitatem  restitiiit,  sed  lon- 
gum  ducturam  aivum  prœnuntiavit.  NecDei  fanmli  verba  in 
irritum  cesserunt,  sed  praediclionem  evenlus  adamussim 
comprobavit. 

Quid  tandem  quod  Simon  noster  miracuiorum  etiam  dono 
insignis  extiterit?  Hoc  aulem  in  génère  :  aliqua  tamen  mira- 
cula  innuere  in  specie  juvat.  Ipse  jussu  superiorum  avibus  in 
cœnobii  sylva  perstrepentibus  silentium  indixit,  qufe  illius 
imperio  obtempérantes  religiosorum  silentium,  et  oraliones 
ampliiis  non  turbaverunt  :  Hoc  autem  factum  adeo  vulgatum 
est,  ut  ab  omnibus  fere  testibus  referatur. 

Item  dum  officium  recitaret  passeresque  ante  ipsius  fe- 
nestram  pipilarent,  Dei  famulus  silentium  ipsis  imposuit, 
donec  horas  persolveret,  alque  illi  donec  oraret,  a  canendo 
destiterunt. 

Denique  ne  brevilalis  fines  prœlergrediar  ipse  puerulum  e 
scala  prolapsum  magno  cum  pectoris  delrimento  Kvan^elii 
lectione  sanavit.  Hinc  eliam  XIX  testem  urina;  dilficullate 


laborantem  incolumem  redJidit.  Ex  his  itiitur  qua;  sumniis 
veluti  labiis  delibavimus  salis  siipcrque  constat  Doi  famuluui 
supematuraiibus  donis  ditatum  fuisse. 

III 

DE   EXTREMA    «GRITUDINE  ET  OBITO   SERVI  TEI,    DE   CONCURSU 
.\P   EJL'S   FLNUS   DEQUE   INIIUMATIONK. 

Sed  jam  ad  extrcmam  illius  vila>  parlcm  mea  festinat 
oralio,  ad  illain  iienipe  partem,  qute  totam  vitam  Iransaclam 
illustrât  et  veluti  coronat.  Licet  enim  ex  his,  qua;  diximus 
insignis  Simoni  laus  tribuenda  sil,  attamcn  quia  a  anie  mor- 
tem,  ut  ail  Ambrosius,  nulla  est  perfecta  laudalio,  nec 
quisquam  in  hac  vita  polest  detinito  praeconio  praedicari  cum 
posleriora  cjus  incerta  sint.  »  Hinc  ut  exislimalio  illa,  quae  ex 
virtutibus  cxurgil  magis  nuigisque  confirmetur  de  obitu  servi 
Dei,  et  de  maxime  ad  ipsius  parentalia  concursu  pauca 
dicenda  sunt,  eliam  ut  sa.  me,  Urbani  VIII  décréta  obser- 
ventur,  in  quibus  dicitur  :  «  Illud  maxime  ot  prajcipue  obser- 
vandum  est,  ut  videatur  exitus  vita?  illius,  qui  petitur  cano- 
nizari,  quoniam  cum,  ut  dici  solet,  exilus  acta  probet,  si  finis 
vita;  ilUistris  ac  sanctimonia  plenus  et  publica  prîesertim 
testificalione  sit  notalus,  argumentum  erit,  quod  actiones 
anteada;  potuerunt  esse  sanctœ.  »  Atqui  talis  omnino  fuit 
Simonis  mors  prout  circumstantise  antécédentes,  concomi- 
tantes, et  subséquentes  amplissimo  demonstranl. 

Simul  ac  Dei  famulus,  Bosnia  relicta,  Ripanum  claustrum 
iutravit,  a  Virgine,  ut  supra  diximus,  quœ  futura  ei  pandidit, 
prœnovit  se  per  20  annos  ibi  mansurum,  et  i^tis  elapsis  ad 
coelestem  patriam  vocandum  fore.  Evenlus  praedictioni 
respondit.  Siquidem  cum  septuagesimum  aetatis  annum  ageret 
et  adhuc  sanus  esset,  ingruentem  sibi  mortem  prœnuntiavil, 
et  fratrum  oralionibus  se  enixe  commendans,  statim  aegrotare 
cœpit. 

Die  9  maii  anni  1802,  pectoris  morbo  confectus,  cum  jam 
admissis  expiatis,  sacrosanctum  Christi  Domini  corpus  summa 
animi  pielate  suscepisset,  sacroque  oleo  inunctus,  celerisque 
religionis  nostrœ  praesidiis  mnnitus  fuisset  inter  adslantium 
preces  et  dolorem  placidissimc  decessit.  Sed  jam  circumstantias 
luijus  morlis  parumper  examinemus. 

Factum  est  in  ejus  morte,  quod  in  sanctorum  obitu  fieri 
scripsit  Scacchus  (de  not.  et  sign.  sanctit.  sect.  5.  cap.  6.) 
Suavis  illa  tranquiliitas  qua  spiritus  e  corpore  migravit,  ipsius 
forma  qua;  post  mortem  pulcbrior  evenit.  Omnia  illud  im-  , 
portant  ut  de  hoc  Dei  famulo  jure  dicere  possimus,  quod  de  I 
S  Malachia  scribebat  D.  Bernardus,  in  Vita,  cap.  3),  num.  74  : 
a  Velut  assumptus  ab  angelis  féliciter  cbdormivit  in  Domino, 
et  vere  obdormivit.  Vuitus  placidus  placidi  exitus  indicium 
fuit.  » 

Expendendum  nunc  superesl  an  fuerit  quoque  publica 
leslificalione  notalus.  Et  hic  qiiodammodo  nostra  exultai  ac 
triumpliat  oratio.  Siquidem  si  Dei  famulus,  vita  manente, 
inter  domesticos  cœnobii  parietesfere  semper  latuit  cœlestium 
rerum  meditationi  addictus,  post  mortem  ipsius  fama  ex 
angustis  illis  finibus  crupit  et  late  undique  pervolitavit. 
Rêvera  post  unam  horam  ab  illius  morle  totam  Ripanam 
civitatem  notilia  pervaserat,  et  statim  omnes  ad  cœnobii  tem- 
plum  conlluxerunt,  in  quo  Dei  fanmli  cadaver  tribus  diebus 
exposilum  fuit.  Onmes  illum  non  tantum  conspicere,  sed  et 
ejus  dexteram,  vel  tunicam  deosculari  quœrebaut,  quin  et 
aliquod  devoiionis  objectum  appropinquare  illoque  eum  con- 
traclare,  ut  postea  in  memoriam  tam  cari  capilis  illud  reli- 
giose  asservarent.  Hinc  nemo  disccdere  visus  est,  quin  aliquod 
pietatis  signum  sanclis  illis  exuviis  prœberet,  quin  aliquod 
sibi  mnemosinon  ex  tam  dulci  visitalione  rcferret.  Quid  plura? 
Audaciores  ex.  religione  cfi'ecti  nedum  ipsius  tunicam,  sed  et 


7/7 


LK  VENILKABLE  SIMON  IMlli.IlH'OVlCIi 


778 


capillos  rcsecare  ol  dccerpcic  studebant,  ila  ut   prima  tuuica 
in  f.usia  rcsecta,  atquc  nx  iiit^'io  absiinipla,  necesse  fiierit 
nova  veste  Dei  famiili  cailiivtT  iiiduere. 

Neque  piilos  rudes  cl  vulgarcs  lantunimodo  hommes  ad 
cjusjusta  funcbiia  advcnlasse,  vonmi  dislinclissimi  vin  et 
ecclesiastici  omncs  il!uc  convolarunt.  Ilinc  extiaoïdinana 
pompa  cl  ingons  concursns;  hinc  n);iuna  ctieorum  copi:!  ad 
oju3  parenlalia  confiuionda  allala;  bine  sacerdotes  ut  sacra 
blaront  ocfuiTentcs  :  hinc  adco  in-ciis  ciijiiscimique  condi- 
tionis  liominum  niultitiido  ut  excubias  ad  ecclesife  jaimas 
ponere  necesse  fiierit.  Qiiare,  etiamsi  nihil  factum  fuerit  qiiod 
vclilum  cidtiiiu  sapent,  atlamen  sinmlaciiim  ex  h^A  Camuli 
vultu  exprcssiim  est,  imaginesque  inde  conlectaj  et  vuigata'. 
Post  bajcSimonis  cadaver  duplici  lignea  capsa  inclusum  qiiiii 
in  conmumi  ndigiosonim  sépulcre  reconderelur,  distincte  et 
seposito  in  loco  et  pisecise  sul)  Jucuncula  Jesii  Infaiitis  repo- 
situm  fuit,adeo  ut  non  sine  divinœ  providenfiœ  consiiio  l'aclum 
sit  ut  std)  il'ius  unibra  reqiiicscerel,  qiiem  tantopere  in  terris 
dilcxerat,  cujusque  bonitalem  et  simplicitalem  imitatus  fuc- 
rat.  Parva  intérim  servi  Dei  biograpbia  conscripta  est  ne 
ipsius  mcmoriaunquam  cxcidcret,  atque  ejus  tumulo  iiiserta. 
Tumulo  vero  pauca,  sed  magnaj  qnidem  virtutis  verba  super- 
additu  sunt  :  «  Ici  repose  le  P.  Simon,  mort  en  renom  de 
sainteté.  » 

Post  aliquotannoscum  ob  reruni  vicissitudines  illi  religiosi 
exinde  evadere  coacli  sint,  illudque  templum  in  stabulum 
conversum  fuerit,  servi  Dei  cadaver  in  ecclesiam  catbedralem 
magna  pompa  et  civium  lielitia  iranslatum  est;  reliqua  vero 
cadavera  rebgiosorum  inibi  reiicta  sunt.  In  prœsentiarum  in 
eadem  calhedraii  ecck-sia  requiosciî,  et  ad  illius  sepulcrum 
concursus  adhuc  perdurât. 


IV 


DE   FAMA    SAKCTITATIS  TUM   ANïE   TUM   P03T   OBITUM. 

Illius  famse,qua  Simon  nosler  redemitus  fuit,  testes  appeiio 
ilios  onmes,  qui  eum  noverunt,  quiqiie  cum  eo  familiari  con- 
suetudine  usi  sunt:  testes  appeiio  praesules  iilos  omnes,viros- 
que  illustres,  quorum  postulatorias  lilteras  in  calce  summarii 
hujus  habernus,  qui  omnes  unanimiter  sanctitaiis  famam,  qua 
gavisus  est  Simon  toto  quo  vixit  tempore  mirum  in  modum 
teslali  sunt  et  confirmarunt. 

Et  IiiBC  atlulisse  sufficiat  ne  pinribus  testimoniis  obru 
videamur,  quae  fuse  jacent  in  summario  no.stro  n.  XVII. 

Ad  alteratn  nunc  partcm  accedimus,  qua;  respicit  sanctitatis 
famam  post  obitnm.  Hanc  autem  uno  veluti  ore  pradicant 
genpralis  populi  in  hune  Dei  famulum  pietas,  et  fiducia,  qua 
patrûcinium  ejus  sive  in  spiritualibus  sive  in  temporalibus 
necesbitalibus  imp'.oratur,  concursus  ad  ejus  parentalia, 
iranslatio  exuviarum  e  cœnobii  templo  ad  cathedralem  eccle- 
siam,  licct  alterius  religiosi,  qui  bene  audiebat,  cadaver  as- 
portatum  non  fuerit,  postulatoriae  litterae  prsestantissimorum 
virorum,  quae  banc  famam  confirmant;  verba  ipsius  tumulo 
superaddila.  Deniquc  rtligiosorum  menologium,  in  quo  spe- 
cialis  laus  Simoni  tribuitiu-  et  gratiee  ac  prodigia  ad  eo  patrata 
referuntur  rem  nostram  locuîentissime  ostendunt. 

His  accédant  deposiliones  plurium  testium  sibi  servi  Dei, 
canonizationem  ominanlium. 

Neque  bujusmodi  fama  ullo  unquam  tempore  imminuta  est 
sed  constans  persévérât  ad  nostra  usque  tempora  persistens- 
que  fiducia  fidelium  in  intercessioneSimonis  nostri  etfrequentia 
ad  locum  ubiejus  ciiieres  quiescunt.  Tertius  testis  deponil  : 
«Je  me  rappelle  bien  que,  lorsque  le  corps  du  P.  Simon  se 
trouvait  dans  l'église  de  la  Madeleine,  des  étrangers  accou- 
raient pour  être  guéris  de  maladies.  Ce  concours  dura  cons- 


taniiiii'iit  jusqu'à  la  suppression  du  couvent  sous  Napoléon  l". 
Après  la  translation  du  corps  à  la  cathédrale,  on  continua 
d'aller  piier  sur  la  ton)be  du  P.  Simon.  »  Uuartus  testis  :  a  Je 
suis  allii  plusieurs  fois  \iiiicr  la  toiidjc  du  P.  Simon;  on 
n'entrait  [las  à  la  Madeleine  sans  faire  une  prière  sur  celte 
tondie.  » 

Inio  lecentioribus  lemporibus  hnjusmodi  fama  miruns  in 
modnin  aucta  est,  ut  asserit  prœler  cœleros  sepliinus  testis 
de  hac  fama  qu.-c  latc  undiquc  apud  omnes  raanavil, 
nec  ali(|uis  unqiuun  delraxit. 

Qua'  cnm  ita  sinl,  cum  tanta  tamquc  cxcellens  fama;  cele- 
britas  adhiic  post  elapsos  septuaginla  ab  obitu  servi  Dei  an- 
nos  ncdum  persevercl,  sed  etiam  in  dies  augeatur,  cum  hsec 
ludliniode  ex  rumnre  vulgi  plerumque  vano  atque  inani, 
bene  v^ro  ab  heroicis  dnmtaxa  ipsius  virtutibus  et  superna- 
luralibus  donis  procedcre  potuisse  dicendum  sit  ;  hinc  jure 
optimo  ex  eadem  rursus  ac  validissime  concludere  possumus 
eumdein  pie  acsancte  vixisse  et  in  osculo  Dei  obiisse. 


DE   .MIRAC.ULIS    POST   OBITUM. 

Pra^tor  sanctitatis  opinionem,  quœ  late  nndique  vulgala 
est,  ut  supra  ostendimus,  Deus  per  plurima  miracula  qna;  ad 
Simonis  invoealionem  nuUo  unquam  tempore  opcrari 
non  destilit,  servi  Dei  gloriam  fovere,  illustrare  et 
amplilicare  dignatus  est  :  a  Habent  enim  miracula  linguani 
suani,  »  inquit  S.  Auguslinus  tract.  24  in  Joan.  Quare  simulac 
morlalem  vitam  emensus  cœlestem  patriam  adeptus  est, 
stalim  signa  quaedam  et  prodigia  ad  illius  sanctitatem  osten- 
dendam  fieri  et  vulgari  cœperunt. 

Etenim  illnd  in  primis  mirabile  fuit,  quod  post  septem  ab 
obitu  dies  ab  incisa  corporis  vena  tepidus  sanguis  manavit,  et 
cum  pharmacopola  urbis  Ripanae  linteolum  hujusmodi  cruore 
madens  domum  retulisset,illudque  uxoris  pectori  applicuisset, 
illa  statim  ab  insanabili  cancro  convaluit. 

Tractu  lemporis  alla  quamplurima  miracula  ob  illius  in- 
tercessionem  effecta  sunt,  ex  quibus  ne  infinili  simus  aliqua 
tanlummodo  seligemus.  Theresia  Bruti  ex  eadem  urbe  Ripana 
cum  gravissimo  morbo  laboraret,  Simonis  ope  implorata,  pris- 
tinam  valctudimen  adepta  est,  hujusque  facti  in  memoriam  et 
grali  animi  ergo  religiosum  habitum  per  annum  assumpsil, 
quod  etiam  relatum  legimus  de  puerulo  Vincenlio  Ignazi, 
qui  ad  sepulcrum  servi  Dei  a  génitrice  adductus  visum  recu- 
peravit.  Item  Angela  Torrioni  cum  gravi  ossium  dolore  afflic- 
taretur  et  lecto  affixa  jam  ab  integro  anno  maneret,  adhibito 
lunica;  servi  Dei  fragmento,  somnum  per  quatuor  horas  cepit, 
el  inde  incolumis  omnino  reperta  est.  Pariter  decimus  testis 
enarrat  Archangelœ  Bruti  natos  Simonis  ope  a  gravibus 
morbissanatos  fuisse,  et  ipsam  Archangelam  magnam  partus 
difficullatem  superavisse  ;  imo  se  quoque  Simonis  potenliam 
expertam  esse  teslatur  ;  siquidem  cum  viscerum  inflamma- 
tione  et  urina;  difficultate  maximopere  premerelur,  jamque 
medici  in  eo  essent  ul  ipsius  ventrem  perforarent,  effusis 
ad   Simonem   precibus,  sanata   repente  extitit. 

AI  vero  testis  XIll  postquam  retulerit  suam  genitricem  a 
quodam  gravissimo  in  ventre  tumore,  Simone  intercedente, 
liberalam  fuisse,  narrare  pergit  se  ohm  ita  graveni  in  morbum 
incidisse  ulvitse  expers  a  medicis  fuerit  renunciata.  Quid  ve- 
ro dicam  de  sanatione  Josephi  Feliziani  a  quadam  in  aura 
insanabili  fistula?  Summ.  XVIII,  vel  de  sanatione  testis  XV  a 
quinque  pessimis  tumoribus?  Vis  sanationes  a  caecitate,  a 
da;monum  obsessione,  ab  imminenti  abortivœ  prolis  periccilo, 
abhydropisi,  a  putrido  maligno,  a  magna  crurum  debililaleî 
Ista  omnia  miracula  per  totum  Summarium  nostrum  fuse 
descripta  reperies.  H;bc  omnia  vero  adeo  clara  et  perspicua 


779 


LE  VENERABLE  SIMON  PIIILIPPOVICH. 


780 


sunl  ut  ne  voibuni  quidom  in  coutrarium  adnuttant,  sed 
omnia  critices  arEiumenta  facile  exuperent. 

Ceteruni  quantoperc  luijusmodi  iniracul;i  contVrant  ad 
finem  noslruni,  et  pra'sertini  ad  rohorandas  roliqiias  proba- 
tioDum  species,  quibus  in  hac  causa  usi  fuiniiis  ox  eo  dedu- 
citur  quod  miracula  ista  vcluli  totidem  linguis  luijus  herois 
mérita  et  gloriam  déclarant.  Unde  S.  Gregoriiis  iib.  3  Dial. 
cap.  9,  ail  :  »  Quemadmodiwn  enim  vita  anima'  in  coipore  exis- 
tentis  cognoscitur  per  motum  nienibrorum,  ila  quoque 
aniiuae  de   corpoie  egredientis  ex  miraculis  cognoscitur.  » 

Quœ  cum  ita  sint  cuni  in  hac  judicii  sede  nonnisi  de  fania 
sanctitatis,  data  opéra,  dispiitandum  sit,  base  auteni  quod  ad 
Siraoneni  perlinet  non  ex  vanis  rumoribus  originem  duxeril, 
sed  heroicis  virtutibus,  don's  supernatuialibus  et  miraculis 
innilatur,  neque  Iractu  temporis  imminuta  l'iierit  sed  in  dies 
magis  magisque  augeatur,  et  quidem  pênes  exleras  dissitasque 
provincias,  ut  illustriuni  virorum  supplicationes  testantur, 
iterum,  iterunique  huniillime  poscimiis  iit  pi;esens  dubium 
favorabili  responsione  absolvatis. 

Aïoisivs  Lauri. —  Revisa,  Auglstinus  adv.  Cafr.\ra  S.  R. 
C.  assess.  et  S.  Fidei  subprom.  coadjulor. 


VI 


KPISTOLA   ILLJII   AC    RMI   EPISCOPI   B0V1^'E^•SIS. 

Dei  omnipotenlis  honor,_  christiana  proximi  ad  virtutem 
impulsio,  peculiaris  cujusqne  profectus  in  meliorum  œmula- 
tione  cbarismatum,  deviorum  eliam  œvi  bujus  ad  Uicera  e 
tenebris  revocatio,  aliaquè  complura  tandem  hominibus  pro- 
curaada  vel  reslituenda  bona  in  eo  potissimum  bac  teterrima 
rerum  tempestale  suadent  enixe  incumbendum,  ut  eminen- 
tiores  quidam  candore  morum  Allissimi  servos  congruis 
prosequamur  pietatis  ornamentis. 

Et  jure  quidem  optimo  ac  merito,  Pater  beatissime  :  quan- 
doquidem  Deus,qui  glorificatur  in  consilio  sanctorum  (Ps.  4), 
id  exigit  a  nobis,  ut  noslrani  aliorumque  felicitatem  aeter- 
namque  beatitudinem  ad  ejus  gloriam,  prout  cetera  omnia  et 
sin^ula,  intime  cordis  affectu  dirigere  studeamus.  Quod  sane 
omni  tempore  ac  modo  sancti  beatique  omnes  confecerunt, 
vel  pro  saltem  viribus  aJhuc  in  via  pergentes  veri  quique  Dei 
famuli  aclitarunt. 

Ilorum  in  clectissinio  numéro  postremum  non  habet  locuni 
P.  Simon  Philippovich,  ordinis  Minorum.  S.  Francise!  obser- 
vantiae  regularis  alumnns.  Is  namque  ortus  Seonae,  quod 
Bosniae  Argenlina'  oppidum  est  in  Turcico  imperio,  honestis 
admodum  piisque  parentibus  die  30  septembris  anni  1732, 
statim  in  Bielae  parocbia  regenerationis  lavacro  fuit  ablutus, 
atque  decennis  ab  episcopo  minorita  Pauio  Draghichievich 
sacro  confirmationis  chrismate  inunctus. 

Grammaticis  porro  eruditus  elcmentis,  bonisque  ac  reli- 
giosis  imbutus  moribu5,*in  propinquo  S.  Crucis  cœnobio, 
apud  eosdem  Franciscanos  Fratres  ;  qui  «  se  murum  facientes 
pro  domo  Dornini,  et  orthodoxaî  propagationo  fidei,  ..  ut 
anno  1444  Eugenius  IV  inquit,  uni  ex  tune  illis  utique  in 
regionibus  existunl  catholici  operarii  ;  die  Virginis  Annun- 
tiata;  25  martii  anni  1732,  ipsomet  in  loco  seraphicum  induit 
habiium,  atque,  baptismale  retinens  nomen,  fnucr  Simon 
appellatus  est. 

Ne  aiitem  vel  minimum  recederet  a  vita  patriarchae  Assi- 
siensis,  qui  «  non  sibi  soli  vivere,  sed  aliis  proficere  Dei  zelo 
ductus  voluit,  »  cum  in  paliia  quidem  regione  scientiarum 
non  posset  dare  operam  studiis,  primo  in  Ilimgariam  missus 
fuit,  ubi  res  didicit  philosophicas,  et  die  22  octobris  anno  1738 
sacerdos  Essekini  consecratus  est;  postea  vero  Italiam  venit, 
et  in  convenlu  .\tria;  observantis  almœS.  Bernardini  [irovinciae 


theologicis  insudavit  disciplinis,  assiduisque  pietatis  operibus 
adba'sit. 

Proinde,  bonum  ibi  Chrisli  odoreni  relinquens  meritisque 
laudibus  ornatus,  in  patriam  ex  obedientia  rediturus,  sanctam 
Pétri  Urbem  invisere  ipsiusque  venerabileni  successorem 
adiré  prius  exoptavit.  Id  ei  facile  contigit.  Bénigne  autem  a 
Dei  vicario  acceptus,  gratiisque  spirilualibus,  et  apostolica 
bonedictione,  ac  sacro  donatus  numismate;  laetus  ad  suos  in 
vinca  Domini  laboraturus  rcmeavit,  cognitionibus  probe  ac 
virtutibus  ot  animarum  in  primis  zelo  pra'ccllens. 

Gravissimum  ilaque  paroclii  munns  in  Bosnia  sibi  coilatum 
ad  quinquagesimum  usque  œtatis  annum  adeo  fideliter  ac 
strenue  verbo  siinul  et  exemplo  exercuit,  ut  ipsos  quoque 
Musulmanes  prudentibus  certe  monitis  Christo  lucrifacere, 
aut  miliores  eflicere  sedulo  adniteretur.  Interea  tamen,  ter- 
ribili  commotus  visione,  Beoque  illum  ad  majora  vocante, 
sacram  petiit  obtinuitque  solitudinem,  in  qua  Dominus  ad 
cor  ejus  locutus  est. 

Vix  enim  cellam  sibi  paratam  ingrediebatur  in  ven.  Ripaî 
Transonis  Observantium  recessu  Marchia;  seu  Picenae  pro- 
vinciœ,  quum  banc  audivit  vocem  :  Ilinc  sursum.  Unde 
factum  est,  ut  exinde  totus  omnino  christianœ  ac  seraphicœ 
perfectioni  acquirendae  insisleret,  confratribusque  sœpe  illud 
etiam  commendaret  :  Sursum  corda.  Quod  ipsimet  ila  prae- 
fixum  menti  erat,  ut  omnibus  excelleret  religiosi  hominis 
virtutibus,  et  ante  SS.  Eucharistife  sacramentum  in  extasim 
raplus  quoque  visus  fueritj  nec  non  quotidie  Christi  Domini 
passionem  in  Via;  Crucis  exercitio  meditaretur,  divinamque 
Malrem  (subtitulo  praesertim  Boni  Corsilii)  perco!erct,ejusque 
numismati  a  ponlifice  sunmio  Clémente  XIII  dono  jam  ac- 
cepte pia  et  frequentia  infigeret  oscula. 

Qiiid  aiupliiis?  In  cunctis  ipse  rébus  argumenta  inveniebat 
orandi,spiritumque  sursum  extoUendi  :  o  Cum  cœlum  aspicio, 
aliquando  scripsit,  paradisum  reminiscor;  cum  oculos  in 
lerram  demitto,  recordor  inferni;  cum  vero  monasterium 
video,  purgatorium  cogito.  »  Tôt  autem  ditatus  charismatibus, 
cœloque  matunis,  ad  sempiterna  evolavit  prœmia  virtutum 
die  9  maii  1802.  Vere  siquidem,  quoad  ipsum,  dici  potest  : 
In  memoria  œlerna  erit  justus  (Ps.  111.)  cujus,  anno  1805 
recognitum,  corpus  in  calhedralem  ecclesiam  anno  1822 
translatum  Ripani  cives  jam  voluertmt;  quemque,  devotione 
in  dies  cum  sanctitatis  fama  percrebrescente,  ad  beatifica- 
tionem  et  canonizationem  usque  honoratum  percupiunt. 

Superest  igitur,  beatissime  Pater,  ut  informationis  pro- 
cessu  in  diœcesana  curia  jam  prœmisso ,  ejusdem  causas 
introductio  apud  apostolicam  sedem  peculiari  ex  gralia  quam- 
primuni  decernatur.  Ilanc  ego  gratiam ,  qualcnus  tuœ  vi- 
deatur  sanctitati  digna  et  consona,  instanter  petens  ac 
prœstolans,  demisissime  ad  sacros  osculandos  pedes  pro- 
vûlutus,  omnino  ex  corde  venerabundus  permaneo  Sanctitatis 
tuiB  humillimus  in  Domino  servus.  Fr.  Alexander  episcopus 
Bovinensis. 

Bovini,  ex  a-.dibus  episcopalibus,  die  13  augusti  1873. 

VII 

Decrktum.  —  Duodecimo  kalendas  martias  anni  vertentis, 
quum  Sanctissimus  dominus  noster  Plus  papa  IX  bénigne 
indulserit,  ut  de  dubio  signalura;  commissionis  introductionis 
causœ  servi  Dei  Simonis  Philippovicb  praefati  ageretur  in 
congregalione  Sacrorum  Rituum  ordinaria  absque  interventu 
et  voto  consuUorum,  licet  non  elapso  décennie  a  die  prœsen- 
tationis  processus  ordinarii  in  actis  Sacrorum  Rituum  Con- 
gregatienis  et  scriptis  ejusdem  servi  Dei  non  perquisitis  et 
examinalis;  Emus  et  Rmus  D.  cardinalis  Thomas  Marlinelli 
hujus  causœ  ponens  ad  instantiarn  R.  Patris  Fr.  Bernardini  a 


781 


ANNULATION  DE  MARIAGE. 


782 


Cryptis  Castri  sacerdolis  professi  et  postulatoris  generalis 
causarum  bcatificationi.i  et  canonizationis  servoriiin  Dei  or- 
dinis  Minoruni  sancti  Francisci  de  Observanlia,  attenlis  postu- 
laloi'iis  littei'is  plvriimi  virorum  ccclesiastica  prasertiin  digni- 
tate  illustrium,  in  ordinariis  Sacroruin  llituum  comitiis 
hodierna  die  ad  Vaticanum  coadunatis  sequcns  dubiuin  discu- 
tienduni  proposait,  niniinim  :  «  An  sit  signanda  comniissio 
introduclionis  liujus  caiisiB  in  casu  et  ad  cfitcctuni,  de  quo 
a"itur?  »  Et  sacia  eadein  Congregatio,  omnibus  maturo 
examine  perpensis,  audiloqne  voce  et  scripto  R.  P.  D.  Lau- 
rentio  Saivati  sanctaî  fidei  promotore,  rescribendum  censuit  : 
A/Jirmative,  seu  signandam  esse  commissioncm,.':i  Sanctissimo 
placuerit.  Die  3  julii  1S75. 

Facta  postnioduni  de  prtemissis  per  infrascriptiim  secre- 
tariun»  sanctissimo  domino  nostro  l'io  papa>  IX  fideli  rela- 
lione,  Sanctitas  Sua  sentenliam  Sacras  Congregationis  ratam 
habuit  et  confirniavit  :  propriaque  manu  signavit  comniis- 
sionem  introduclionis  causœ  ven.  servi  Dei  Simonis  Pliili- 
povich  prœfati.  Die  8  iisdeni  mense  et  anno.  G.  Ep.  Ostien. 
ET  Velitern.  Gard.  Patkizi,  S.  R.  G.  Prœf.  Loco  f  sigilli. 
Plac.  Ralli  S.  R.  C.  Secret. 


mwmm  m  mariage 


Empêchement  impotentiœ.  Informalions  du  vicaire  forain.  ProcCs 
instruit  par  le  consistoire  épiscopal.  Arrêt  déclarant  la  nullité 
du  mariage.  Appel  au  Saint-Siège  en  seconde  instance.  Senli- 
ment  du  canonisle  romain.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du 
Concile  du  Id  janvier  1878. 

Les  demandes  en  déclaration  de  nullité  de  mariage 
causa  impolentiœ  deviennent  déplus  en  plus  fréquentes. 
La  S.  Congrégation  du  Concile  est  souvent  appelée 
à  examiner  ces  demandes  qui  lui  parviennent  des 
diverses  parties  du  monde  catholique. 

C'est  de  la  Suisse  que  vient  l'affaire  que  nous 
relatons  aujourd'hui.  Deux  jeunes  gens  de  la  classe 
agricole,  Jean,  âgé  de  28  ans,  et  Marie-Christine,  qui 
avait  vingt  ans  à  peine,  se  marièrent  le  24  janvier 
1875.  Dès  le  premier  mois,  Christine  se  plaignit  à  sa 
mère  ;  bientôt  elle  manifesta  à  son  curé  l'impuissance 
absolue  du  mari.  Celui-ci,  appelé  par  le  curé,  confir- 
ma les  allégations  de  la  femme.  Deux  médcins,  con- 
sultés, prescrivirent  les  remèdes  les  plus  énergiques  ; 
mais  la  cure  n'amena  pas  de  changement. 

Au  mois  de  juin,  les  époux  se  séparèrent,  et  deman- 
dèrent aussitôt  qu:i  leur  union  fût  dissoute  par  l'auto- 
rité ecclésiastique.  Le  vicaire  forain  fit  examiner  les 
époux  par  des  médecins  ;  puis,  il  rendit  compte  à  l'or- 
dinaire ;  celui-ci  chargea  le  vicaire  forain  de  faire  une 
enquête  ad  informandum.  Le  vicaire  forain  questionna 
et  entendit  les  époux,  les  parents,  deux  médecins,  et 
adressa  l'enquête  à  Mgr  l'évêque  auxiliaire.  Alors  le 
consistoire  épiscopal  entreprit  le  procès  canonique, 
conformément  à  la  constitution  de  Benoît  XIV.  Enfin, 
au  mois  d'août  1876  (le  jour  n'est  pas  désigné),  le  con- 
sistoire épiscopal  rendit  un  arrêt  portant  que  e  ma- 
rage  contracté  entre  Jean  et  Christine  le  24  jan- 
vier 1875  est  nul  et  sans  valeur,  à  raison  de  l'impuis- 
sance antécédente  et  à  jamais  incurable  ;  que 
l'expérience  triennale  que  le  droit  canonique  accorde 


dans  les  cas  douteux  est  inutile  dans  l'espèce  et 
qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  la  conseiller,  ni  même  de  la 
permettre. 

Le  défenseur  du  mariage  par-devant  le  tribunal 
épiscopal  a  fait  appel  au  Siiint-Siége  pour  la  seconde 
instance  conformément  à  la  bulle  de  Benoît  XIV. 

Vu  la  pauvreté  des  époux,  la  S.  Congrégation  du 
Concile  a  traité  l'affaire  œconomicc,  puis  a  pris  l'avis 
d'un  théologien  et  d'un  canoniste  ;  le  défenseur  a  for- 
mulé des  animadversiones,  selon  l'usage.  Ces  divers 
mémoires  ont  été  imprimés  et  joints  au  foliiim.  Nous 
apportons  plus  loin  le  volum  du  canoniste,  lequel  pa- 
raît suffire  pour  expliquer  les  faits  et  1rs  raisons  juri- 
diques qui  autorisent  l'iinnulation  du  mariage. 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile  juge  qu'il  y 
a  lieu  de  confirmer  l'arrêt  du  consistoire  épiscopal. 
Par  conséquent,  le  mariage  étant  nul,  la  jeune  femme 
est  libre  de  contracter  une  union. 

GuRiEN.  Matrimonii.  Die  26  januarii  1878. Conjugale  fœdus  die 
24  januarii  1873  solemni  rilu  celebraverunt  agricultures  juve- 
nes  Roanensis  oppidi  in  diœcesi  Guriensi  positi,  Joannes  an- 
norum  28,  et  Maria  Ghristina  aîtatis  paullo  amplius  quadrilus- 
tris.  Sed  nondum  mense  pneterlapso,  conqueri  incepit  inulier 
cuni  matre,  quod  ejusdem  vita  haud  ex  ordine  procederet 
cum  conjuge.  Uno  exinde  et  altero  mense  effluxo,  opem  a 
proprio  parocho  in  suis  iniplorans  augustiis,  patefecit  eidera, 
«  rei  niaritali  operam  dare  voluisse,  sed  virum  nihil  esse,  nihil 
vaiere  ». 

Quo  pienius  infaustam  rerum  conditionem  ad  medelam  af 
ferendam  dignosceret,  accivit  parochus  Joannem,  atque  ab  eo 
deprehendit,  ignorare  eumdem  oninino,  quid  esset  semen 
humanum,  neque  umquam  ejusniodi  rei  quidpiam  persen- 
sisse.  Suasit  eidem  ut  medicinœ  cultorem  peteret,  quo  op- 
portuiia  remédia  ad  sopitum  semen  excilandura  reciperet. 
Oblemperavit  Joannes,  sed  raedicamentis,  utcumque  validis- 
simis,  ab  uno  alque  alio  medico  adhibitis,  nihil  profuit  eorum- 
dem  medicorum  cura  ;  unde,  mense  junio  ejusdem  anni  1875 
exeunte,  alter  ab  altero  sese  conjuges  séparantes,  eundem 
paroctium  deprecati  sunt,  ut  matrimonii  dissolutionem 
ecclesiastica  auctoritate  pro  iisdem  urgeret. 

Rem  parochus  interea  exposuit  vicario  foraneo,  qui  mox 
Roanum  petiit  ;  atque  ibidem  de  proprio  consilio  medicorum 
exploration!  subjiciens  utrumque  conjugem  (haud  tamen  bal- 
nei  usti  pro  mulieris  inspectione  adhibito)  relationem  exinde 
sub  die  1  aprilis  pra^dicti  anni  1873  ordinario  transniisit; 
quique  deinceps  de  ipsius  ordinarii  mandato,  ceu  refert  sen- 
tentia,  de  quamox  loquar,  «accersilis,  et  auditis  conjugibus 
necnon  utriusque  parentibus,  protocoUum  interrogationum  et 
responsionum  redegit,  illudque  ad  informandum  Judicem  or- 
dinarium,  una  cum  proprio  voto  et  duoruni  medicorum,  qui 
ad  nutum  vicarii  ipsius  foranei  conjugum  corpora  inspexerunt, 
attestatione  medica  de  absoluta  viri  impotentia,  et  mulieris 
statu  probabiliter  incorrupto,  Pimo  episcopo  Aniipatren  et 
auxiliari  Curien.  transmisit.  »  Constituto  matrimonii  vindice 
ad  acta  processil  episcopale  concistorium,  tum  nempe  conju- 
gum eorumdem,  tum  medicorum,  qui  inspectionem  jam  fe- 
cerant,  tum  septimœ  manus  depositiones  curari  atque  excipi 
demandans.  Hisce  omnibus  rite  expletis,  atque  ex  testium, 
prre  ceteris,  depositionibus  de  honestate  conjugum  constante, 
quum  vindex  matrimonii,  postquam  interrogationum  articu- 
los  concinnaverat,  atque  depositionibus  jam  desuper  enun- 
cialis  adstiterat,  nihil  ultra  opposuisset  petitioni  conjugum, 
sentenliam  hujusmodi  de  mense  augusti  1876,  die  verum  in- 


783 


ANNULATION  DE  MARIAGK. 


78  i 


cogniio,  piotulit  consistoiiiiin  *  m.itriinoiiin'.n  inter  Joanneni 
«  et  M.  Christianum  die  24  januarii  1875  conlractuni  prop- 
«  ter  viri  impoteiili:imar.teceilcnl*»m.  et  pcrpi'luo  incurabilem 
€  nuHuni  et  irrituiu  ;  atque  triennale  experinieutiMU  secus  tiu- 
c  bie  impotenlibui  a  jure  concessum,  eisdein  in  prœsentj 
-  causa  non  esse  necessaiio  adhibendnm;  neqiie  consulen- 
«  dum,  neque  ctiam  permiltcndnm  osse  ju  lic\it,  aiqne  de- 
«  clarat.  « 

Appellatione  a  prxdicto  malrimonio  vindice  intercepta, 
delata  est  qua'slio  ad  S.  hiinc  Ordinem,  exindeque  voto  ordi- 
narii  excepto,  in  quo  nullital  s  decrelum  obfinnari,  !-in  minus 
dispcnsal'onera  a  malrimonio  ralo  et  non  constinimato  ini- 
perliri  idem  postulat,  quum  sumnio  ponlilice  (quem  sospi- 
tem  omnipotens  tueatur)  pauperiatrm  conjngu(n  lepriesentas- 
sam,  mandatum  accepi  proponendi  causaiu  œconomice  cum 
voto  theoiogi  et  canonislie  et  cuni  aniniadvcrsionibus  difen- 
soris  malrimonii  ex  officie.  Ab  utroque  consulentc  sludui 
votum  proferri;  et  primo  quidem  canonista  in  banc  devenit 
sententiam  :  «  Consulendum  SSrao  pro  dispensationc  malri- 
monii rali  et  non  coiisummati,  praîvia  tamen  actorum  sana- 
lione  etc.  ;  nec  non  velito  viro,  nisi  moiiasleriui:),  ceu  in  vo- 
tis  habet,  ingrediatur,  iransitu  ad  alias  nuplias,  inconsulta 
S.  Congregatione.  i>  Theologus  autem  liane  pandidit  opinio- 
nem  :  «  malrimonium  .  .  .  irritum  esse  ob  impoieiitiam  ante- 
cedentem,  et  verosimilius  perpetuain  qua  Joaunes  laborat. 
Condilionale  tamen  et  ad  cautelam,  propter  illud  quod  fuluro 
tempore  evenire  posset  circa  Joannis  impolentiam,  consulen- 
dum esse  SSmo  pro  solutione  malrimonii  rali  et  non  con- 
summati  ;  velito  viro  transita  ad  alias  nuplias,  iuconsuita 
S.  Congregatione.  » 

Aniinadversiones  poslhac  a  matrimonii  vindice  elici  studui  ; 
iisdemque  acceplis,  controversiam  in  hodiernis  comitiis  dis- 
cutiendam  proposui;  ulrumque  eximle  volum,  nec  non  prœ- 
dictas  animadversiones  sapientissimo  judicio  vestro  nunc  sub- 
jiciens,  atque  judicii  hucusque  apud  Curiense  diœcesanum 
consistorium  absolut!  naturam  observans^  decisionem  quam 
opporluniorem  EE.  VV.  pro  explorata  docirina  et  sapientia 
existimabunt,  nunc  reddi  deprecor  ad  infrascripta  dubia  : 

I.  An  sentenlia  curiae  episcopalis  Curiensis  sit  confirmanda 
vel  infirmanda  in  casu,  Et  qualenus  négative? 

II.  An  sit  consulendum  SSmo  pro  dispensatione  matrimo- 
nii rati  et  non  consummali  in  casu. 

S.  Gongregatio  Concilii  rescribendum  censuit  :  Ad  I.  Prœvia 
sanatione  nctorum,  afiirmative  ad  jjrimam  pariem.  Ad  II. 
Provisum  in  "primo.  Romae,  26  januarii  1878. 


VcTLM  CASOSisTj;.  Emineniissimi  ac  Revcrendissimi  Patres. 

1.  Duobus  vix  elapsis  mensibus  nova  locubratione  jussu 
Excmi  ac  Rmi  D.  hujus  S.  Congregaiionisa  secrelis  ad  vosre- 
deo,  ut  malrimonialem  alterani  causam  Curien«,qua  canonista 
pertraclem,  aeaperteconscientioseque  pandani  quidfjuid,  hac 
super  re,  sentiam.  Ego  vero  in  obsequium  huic;  S.  Ordini  lii- 
benti  animo.per  quaulum  tenues  me^e  suppulabunt  vires  con- 
ficiam. 

2.  .\ge  nunc.  Die  24  januarii  I87.j  in  ecnlesia  pirochiali 
Curien.  diœc.  ad  tramiies  S.  Tridenlini  concilii  sacro  copula- 
bantur  fœdere  duo  juvenes  agris  colendis  uterque  S'idicti, 
Joannes  N.  qui  annum  2S  agebaf,  et  Ma;  ia  Christina  N.  quae  non- 
dum  20  excesseral.  Sacris  explelis  Cferemoniis  paternam  spon- 
sae  domum  petierunt,  ibique  cohabitarunt.  Peractis,  de  more, 
nuplialibus  conviviis,  nocte  sequenli  conlinuo  thorum  in- 
gressi  sunt.  At  illud  statim  accidit  perincommodum,  quod  etsi 
muluo  prosequerentur  aniore,  puellaque  libenter  corpus 
suum  viro  praestiterit,  ac  ipsi  omnes  possibiles  adhibueiil 


conatus,  ut  rei  uxoriai  oper.im  navarel,  in  irrilum  semper 
cessere  tentamina.  Ex  quo  maie  ominalo  conjugio,  Chris- 
tina intus  a>gre,  sed  exlrinsecus  simulabat  in  paco.  Tandem 
posl  lo  vel  20  dies  non  valens  amplius  eliam  exUinsece  dis- 
plioentiani  continere,  cum  maire  sua  lacrymabunda  de  in- 
fauslo  hoc  sydere  conqiicri  cœpit,  nimirum  quod  vita  malri- 
tnonialis  cum  viro  suo  Jeanne  liaud  noinialitcr  procederet. 
Ast  cum  matris  arfrumenta  ad  erigcndum  tiliœ  aninuim  pa- 
rum  aul  niliil  prolicerent,  nec  maritale  connubium  in  melius 
verterctur.  puella  slalum  suum  parocho  aperienduiii  censuit, 
qui  genuinam  qiuerelarum  Cliristinaî  causam  minime  suspica- 
tus,  ejusque  qu;cstum  parvifaciens,  atlameu  pro  viribus  con- 
solalam  dimisit.  Paucis  abhinc  diebus,  mulier  iterum  plo- 
rans  udiit,  consilium,  auxiliumque  ab  eo  petilura.  Parochus, 
piopilia  nacta  occasione,  caulc  eain  de  causis  lantae  mœsti- 
ticB,  et  animae  dejectionis  interrogavit.  Non  sine  verecundia 
et  nalurali  ropugnanlia,  proposilis  sibi  qua-stionibus  respon- 
dens  Christina,  inter  alias  :  «  Sd  quidem,  ait,  rei  inarilali  ope- 
ram  dare  voluisse,  sed  virum  nihii  esse,  nihii  valere.  -  Quibus 
auditis,  parochus,  tandem  de  inipotentia  Joannis  suspicari 
cœpit,  et  dimissa,  post  df  bitas  admonitiones,  et  consolaloria 
verba,  muliere,  virum  ad  se  accersivit,  eumque  prudenter 
sciscitavit,  undenam  Christina;  uxoris  suœ  quœstus,  et  lacry- 
niœ?suam  ipsimet  impolentiam  candide  aperuit,  asseverans, 
se  prorsus  ignorare  quid  esset  semen  humanum,  nec  un- 
quam  se  aliquid  hujusmodi  habuisse,  vel  sensisse. 

3.  Parochus  hac  depositione  pcrpensa,  virum  impolenlem 
(talem  eum  esse  judicavit  enim)  ad  medicum  misit,  ut  remé- 
dia ad  sopitum  semen  suscitandum  e.xposceret.medicus  eidem 
remédia,  alias  validissima,  et  eflicacissima,  repetilis  vicibus, 
pra3scrips)t  ;  Joannes  niedico  suo  morern  quidem  gessit;  sed 
frustra.  Imo  alium  quoque  medicum  proprio  marte  consuluit 
Joannes,  qui  eidem  pariter  validissima  medicamina  prajbait; 
sed  et  horum  applicatio  nihii  profecit.  Intérim  Christina^  tanta 
animi  affliclio,  et  consternatio,  ut  tuin  parentes,  tuni  consan- 
guinei  merilo  imminenlem  mentis  alienationem  in  eam  perti- 
mescerent,  eleuim  non  solum  concepta  adversus  virum  aver- 
sione,  conlinuo  prolestabalur,  se  nunquam  ad  virum  reversu- 
rum,  sed  nec  somnum  capere,  nec  cibum  suniere  volebal, 
quiii  immo  de  morte  sibi  iuferenda  cogilabat.  Christinaî  ani- 
nius  tune  solum  erigi,  et  demuin  exhilarari  cœpit,  cum  paro- 
chus eidem  declarasset  spem  atlulgere,  fore  ut  ipsius  malrimo- 
nium ab  aucloritale  ecclesiastica  nullum  et  irritum  declaretur. 

4.  Vicaiius  foranous,  cui  parochus,  pro  niunere  suo,  ca- 
sum  enarravit,  accersitis  et  auditis  conjugibus,  nec  non 
utriusque  parenlibus,  protocollum  interrogationum  et  respon- 
sionum  ipsorum,redegit  etadRmum  D.episcopumlransmisit. 
Consistorium  episcopale  sub  praesidio  praefati  episcopi  causam 
excepit,  et  servato  juris  ordine,  perlraclavit.  Tandem  mense 
augusti  (die  caret  in  aciis)  1876  in  prima  sede  judicii  in  hanc 
venit  dcfinitivam  sententiam  : 

T^.  «  Malrinioniuiii  inter  Joannem,  et  iM.  Cliristinam,die  24 
■•  januarii  187.^  coutractum,  propter  viii  impolentiam  aiitece- 
"  denteni,  et  perpettio  incurabilem,  nullum  et  irritum;  atque 
a  triennale  expciimeiUum  secus  dubie  impotenlibus  a  jure 
••  concessum  eisdem  in  pra;senli  casu  non  esse  necessaiio 
••  adhibendnm,  neque  consulendum,  neque  etiam  permitten- 
«  dum  esse  judicat,  atque  déclarât.  •■ 

G.  A  qua  sentenlia,  uli  sui  erat  muneris,  sacramenti  viudex 
ex  officio  deputatus  jjrovocavit. 

7.  Intérim  M.  Christina  summum  pontificem  supplicavit, 
ut  pro  sua  benigiiilale  digiiaretur  indulgere  pro  dispensa- 
tione super  inaliimonio  ralo,  et  non  consummato.  Quibus 
precibus  sunimus  ponlifcx,  quo  sospite  kelamur,  bénigne  an- 
nuit,  ac  stante  orafricis  pau|)ertate,  jussit  ut  causa  propone- 


785 


ANNULATION  DE  MARIAGE 


786 


letur  œi'onoinice  corail»  hac  S.  Congregalione,  requisilis  ta- 
inen  llieologi,  ac  canonistaj  volis,  cum  animadversionibus 
lualriinonii  defensoris  ex  officio. 

8,  Fro  munere  meo  dicam.  Acta  exarata  fuerunt  in  lingua 
Uhelica  et  in  latinam  fidelifer  versa  a  ctiria,  et  ad  hanc  S.  Con- 
gregalioneiii  transiiiissa.  Qiioad  piocessiini,  animadverti  con- 
fecluin  fuisse,  saltem  quoad  subslaiitiain  ad  tramites  nolissimœ 
constiliilionis  Benedicli  XIV  Dci  miseratione  :  nonnuUa  vero 
desideraiiliir  in  actis,  ex.  gr.  in  instriictione  ab  II.  S.  C.  omni- 
bus episcopis  transmissa  ad  §  18  extat  :  a  Judex  quinquc 
c  peritos  pro  recognitione  corporuin  eliget,  •>  sed  in  actis  duo 
tantum  electi  sunt.  Ad  §  19:  i  Singiili  ex  peritis,  ac  seorsiin 
«  corpus  viri  inspicient,  o  in  casu  omnes  duo  simul.  Ad  §  22  : 
a  Uterque  ex  peritis  tiini  ante  examen  jiiramentnm  praîstabit 
«  de  vei'ilate  dicenda,  tum  post  examen  jiiramento  dicta  con- 
<  firmabit  i,  qui  semcl  tantum  jurarunt.  Verumtamen  est  quod 
a  S.  vinculi  dcfensorc  instructiones  ailiculatas  habuerint,  et 
observarunt  in  toto.  Desunt  in  ttiemate  obstetrices,  ac  honcsta 
malrona,  atquc  balneum  aquaî  tepentis  pro  inspectione  mu- 
lieris,  qua^  a  diiobus  iisdcm  tantum  medicis  peracta  est. 

Ilinc  episcopus  prudentissime  in  sua  epistola  ad  Emum 
praefeclum  directa,  eum  exoravit  «  ut  si  forte  quaedam  defi- 
cianl  fi  miaiitates,  dominationem  tuam  Rmam  rogamus,  ut  ad 
summum  ponlificem  recurras  ». 

9.  Hisce  praejactis,  nuncjveniam  ad  nonnulla  proponenda, 
atque  enucleanda  dubia  : 

1°  An  impotentia  in  casu  sit  matrimonio  antecedens,  abso- 
luta,  et  perpétua  ;  ita  ut  adsint  signa  evidentia,  vel  saltem 
verisimiliter  evidentia,  et  moraliter  certa,  ex  quibus  tuto  ar- 
gui  possit,  matrimonium  in  tliesi  fuisse  juxla  canonicas 
sanctiones  usque  ab  initio  nuUiter  contractum  ? 

2"  An  adhuc  inconsumniatam  perseveret? 

3"  Tandem  an  jusliB,  ac  honestœ  in  casu  adsint  causas,  ita 
ut  consulendum  sit  Sanctissimo  pro  dispensatione  matri- 
monii  rali  et  non  consummati  ? 

iO.  Matrimonium,  ut  tradunt  S.  theologiaî  cultores,  ac 
SS.  canonum  interprètes,  in  mutua  consistit  corporum  tra- 
ditione  piiysice  aptorum  ad  generalionem,  sive  in  traditione 
potestatis  corporis  ad  copulam  conjugalem.  Quam  potestatem 
absolute  inipotens  non  potest  tradere,  et  inter  caetores  Ange- 
licus  D.  in  4,  D.  2i,  q.  un. art.  2  :  «  Dicendum  quamvis  actus 
carnalis  copulœ  non  sit  de  essentia  matrimonii,  tamen  poten- 
tia  ad  hoc  est  de  essentia  matrimonii  ;  quia  per  matri- 
monium datur  utrique  conjugum  potestas  in  corpore  alte- 
rius  respecta  carnalis  copulae.  »  Quae  impotentia  si  perpétua 
sit,  et  matrimonium  antecedat;  ita  ut  copula  carnalis  per- 
fecla  non  obtineatur,  dirimit  matrimonium,  et  ab  initio  illud 
rritum  reddit.  Ita  quoque  tenent  unanimiter  DD.  ob  cla- 
ram  juris  dispositionem  Text.  h.  t.  Et  quidem  dicitur  in  pri- 
mis  omnis  impotentia  perpétua,  ad  indicandum  nihil  referre 
sive  intrinseca  et  naluralis,  sive  extrinseca,  sive  absoluta, 
sive  respecliva  :  dummodo  sit  perpétua.  -  Impossibilium  enim 
nuUa  est  obligatio  »  L.  183,  de  R.  J.  in  6,  nec  potest  tradere 
corpus  ad  bunc  usum,  cum  nemo  possit  dare,  quod  non  habet 
arg.  nemo  70  de  R.  J.  in  G. 

11.  His  pro  thesi  praemissis,  discendendo  ad  hypothesim 
nostri  casus,  dicimus,  quod  concurrant  omnia  requisita  per 
Mascard.  de  probat.  Expendam  igitur. 

I 

An  impotentia  in  casu  sit  matrimonio  antecedens,  absoluta 
et  perpétua,  ita  ut  adsint  signa  evidentia  vel  saltem  verisimi- 
liter evidentia,  et  moraliter  certa,  ex  quibus  tuto  argui  possit, 
matrimonium  in  themate  fuisse  juxta  canonicas  sanctiones  ab 
initio  nuUiler  contractum? 


12.  Impotentia  coeundi,  inter  cœteras  probationes,  tenet 
Mascard.  de  probat.  vol.  2  concl.  887  num.  1  :  «  Probatur  ex 
confessione  viri,  et  uxoris,  poslquam  per  duos  menses  per- 
manserinl,  dando  operam  carnali  copula;,  et  tamen  non  po- 
tuit  vir  eam  carnaliter  cognoscere;  ita  ex  commun!  inlel- 
lectu,  quem  auctores  sumuntex  cap.  1  de  frigid.  et  nialef. 
probatur,  ubi  ctiam,  imo  in  tôt.  coll.  in  ult.  inlelleclu,  queni 
videtur  firmare,  et  cum  co  residere  juxta  notata  per  Glos.  in 
c.  Cumfilium,  §  Sabinm  ff.  adTrabell.,  Raid,  in  aulhen.  ex 
testamento  col.  1  vers,  quo  ultimo.  C.  de  collection,  et  idem 
lirinat  Ilostien.  in  d.  col.  \  vers.  Tu  vero  dicis,  dum  ibi  indis- 
lincle  affirmât,  standum  esse  confessioni  partium,  et  idem 
tenet  in  sum.  de  frigid.  et  maief.  sub  num.  10  vers.  Et  siqui- 
dein;  et  hoc  idem  sequitur  Joan.  Andréas  in  1  col.  vers. 
Si  aulem  muliere  agente,  et  ex  allegatis  Henrici  Boin.  in  d. 
cap.  1  vers.  Aut  per  confessionem  ambarumparliumapparet, 
hinc  apparet  comniunem  fere  esse  senlentiam.  Atqui  pra;- 
senti  in  controversia  viri  impotentia  cum  qualitate  verisimilis 
evidentiae,  et  quidem  moraliter  certœ  in  confessione  utriusque 
conjugis  in  Positionibus  a  se  datis  cum  juramento  ingénue  ac 
sine  ulla  tergiversalione  unanimiter  affirmarunt,  quod  etsi 
omni  conatu  et  modo  operam  navassent  matrimonii  consuni- 
mationi,  nunquam  fieri  potuisse  una  caro,  ob  viri  impoten- 
tiam.  Sane  vero  vir  (Act.  proc.)  se  impotentem  esse  talem  tam 
jiidicialiter  quam  extrajudicialiter  saepe  saepius  fassus  est. 
Nam  (ibi)  a  parocho  accersitus,  atque  interrogatus  :  »  Unde 
nam  Christinœ  uxoris  sua;  quaestus,  et  lacrymœ?  »  suamniet 
impotentiam  Joannes  candide  innuit,  «  asserens  se  prorsus 
ignorare,  quod  esset  semen  humanum,  nec  unquam  se  ali- 
quid  hujusmodi  habuisse,  aut  sensisse.  »  Ita  pariier  confessus 
est  medicis,  qui  ei  medicamenta,  et  quidem  validissima,  per 
longius  tempus  praescripserunt,  ut  ex  eorum  patet  testiraoniis 
in  scriptis  traditis. 

13.  Indubitatum  est  atque  innegabile,  quod,  qui  medica- 
menta pro  curanda  impotentia  quaesivit,  ac  non  sine  impensis 
adhibuit,  et  nullum  fructum  reportavit,  dubio  caret,  impoten- 
tem reputari  debere,  et  propterea  confessio  bis  circumstantiis 
roborala  omne  aliud  probationis  genus  superat.  In  formali 
examine  sub  fidei  sacramento  deposuit  (Act.  proc.  ad  4  in- 
terr.)  a  Per  quatuor  circiter  menses  a  contracto  matrimonio 
cum  uxore  cohabitavi,  eodem  cum  ipsa  usus  sum  thoro.  (Ad 
7).  Non  sentiebam  solamen,  quod  speraveram,  causam  vero 
non  cognovi  priusquam  uxor  mea  conqueri  inciperet,  me  esse 
frigidum,  et  rem  parocho  manifestaret  (Ad  11).  Quibus  mo- 
menlis  (virgam)  erigere  poteram,  usque  adcertum  gradum.  » 
Indeque  fit,  ut  colis  erectio,  ad  summum,  instantanea  sit,  et 
illico  flaccescens,  et  in  hoc  cum  confessione  ipsius  viri  concor- 
dant medici,  ut  supra  in  forlioribus  terminis  a  ex  defectuha- 
bilitatis  erigendi  membrum  virile,  »  ceu  ipsis  quoque  fassus 
est,  insufficienliam  erectionis.  Hœc  autem  signa,  ab  artis  peri- 
tis in  Claris  posita,  nempe  depcsuerunt  «  inhabilitas  erigendi 
virgam  non  aliunde  oriri  possit,  quam  ex  defectu  secrelionis 
seminis  prolifici  :  imo  generatim    ex  defectu  cujuscumque 
seminis,  ï  vel  sunt  omnino  certa,  vel  in  omnem  casum  verisi- 
mili  evidentia  concludunt  perpetuam  impotentiam,  ut  in  ter- 
minis punctualibus  habentis  membrum  cum  nuUa,  vel  sola 
instantanea  ereclione  in  totum  illico  flaccescentem  observant 
Praeposit.  in  cap.   fin.  num.  5  de  frigid.,  et  malef.,  Baron, 
de  corpor.  tit.  17  de  virillb.  num.  83  :  «  Levis  tanta,  vel  nulla 
erectio,  atque  per  considerabile  tempus  in  erectionem  non 
perseverans.  »  (Ad  18.)  Postquam  medicamentis  juxla  prœ- 
scriptum  medicorum,  usus  eram  ad  uxorem  redii   (consilio 
enim  medicorum,  ut  medicamina  tutius  operarentur  per  ali- 
quod  tempus  ab  uxore  discessit,  habitavitque  demi  matris 
suae),  et  cumilla  repetitis  vicibus  conatus  sum  matrimonium 
consummare,  ast  sine  effectu  et  mutatione.  Omnia  in  eodem 


17"  scniE. 


50 


787 


ANNULATION  DE  MARIAGE 


788 


statu  erant,  sicut  antea.  (Ad  10.)  Edoclus  a  parocho,  nunc 
certus  sum.  atque  persuasum  niihi  habeo,  me  non  esse  sicuti 
caeteri  viri.  (Ad  20.)  Non  habeo  aliquid  addendiim,  nisi,  quod 
raagna  tristitia,  et  dolore  affectiis  sim,  tum  respecta  conjugis 
mex  tum  respectu  magni  scandali  (par  vias  enim  et  plateas 
res  divulgabatur).  Qua  de  causa  monasterium  aliquod  ingredi 
desidero.  » 

44.  Ex  qua  ingenua  viri  confessione,  et  proposito  ad  septas 
nionasterii  convolare.  unusquisque  secuin  cogitare  polest 
quidquid  aulumanduni  sit  de  impolentia  in  thesi. 

15.  Sequilur  non  minus  genuina  deposilio,  et  quidem  juri- 
dica  raulieris,  qu»  per  omnes  suas  partes  viri  confessionem 
confirmât  (Acta  proc.  ad  4  interr,),  «  Eadem  die,  qua  nuptias 
celebravimus.in  domopatris  mai  cobabitavimus.eodem  thoro 
i!si  per  4  circiter  menses  (Ad  8).  Interposilo  tempore,  quo 
maritus  medicamentis  utebatur,  tentavimus  consummare  ma- 
trimonium,  semper  bona  fide  debitum  conjugale  prœsliti.  (Ad 
•21.)  .Maritus  meus  nihil  est,  non  est  vir.  (Ad  13).  Numquam 
erigere  potuit  membrum  suum,  non  est  vir,  nihil  est  inhabiiis 
(Ad  li.)  Nunquam  semen  emisit  (.-Vd  -43.)  Sciebat  quidem 
rem  non  recte  procedere,  nesclebat  tamen  in  qua  re  sit  de- 
fectus.  Hinc  cœpit  tristis,  et  mœtus  fieri,  dicens,  quod  doleat, 
eo  quod  non  sit  sicuti  cceteri  homines,  quod  autom  non  sua 
sit  culpa.  (Ad  17.)  Duosmedicos  adiit.  .  .  successive  medica- 
raenta  juxta  praescriptum  medicorum  adhibuit,  nullum  efiec- 
tum  habueruntbac  inre.  Omnia  erant,  sicut  antea.  (Ad  20.) 
Jam  ab  initie  erga  ipsum  conquesta  sum,  quod  sit  nimis  fri- 
gidus  erga  me  (Ad  22.)  Ipsum  non  posse  adimpiere  suam  obli- 
gationem.  Quindecim  circiter  dies  post  nuptias  coram  matre 
mea  conquesta  sum  de  matrimonio  meo.  Post  auteni 
duos  circiter  menses  rem  totam  parocho  aperui,  qui  me  conso- 
lantem  dimisit.  (.\d  24.)  Semper  mecum  cogitabam  matrimo- 
nium  non  esse,  neque  posse  esse  verum  matrimonium. 
Utrum  autem  dissolvi  posset,  nesciebam.  (Ad  25.)  De  bac  mea 
positionc,  seu  de  meo  statu  tristis  et  consternata  eram,  ut  nec 
manducare,  nec  bibere  possem,  et  de  morte  mihi  inferendain 
aqua  Zeliendo,   cogilarem.  - 

16.  Agitur  hic  de  muHere,  quaj  nupsit  virgo,  et  talis  pro- 
batur  ex  confessione  virimet  post  intentamcopulam,  de  cujus 
viribus  ad  nostrum  propositum  apprime  Rota  loquens  in  ter- 
minis  alicujus  mulieris  appellatae  Eleonoras  in  decis.  6,  n.  2 
et  3  post  Zacch.  loc.  cit.  ibi  :  a  Secundo  ex  confessione 
ipsiusmet  etc.  qui  confessus  fuerat,  quod  non  poterat  cognos- 
cere  D.  Eleonoram.  Et  ulterius  eadem  uxor  ab  initio  contracti 
matrimonii,  adhue  non  transacto  bimestre,  reclamavit,  et  con- 
currunl  nedum  signa  dubia  frigiditatis  viri,  qu;e  impotentiam 
priesumptive  probant,  sed,  quod  magis  est,  non  desunt  signa 
verisirailiter  evidentia,  quae  de  jure  sufficiunt  ad  dissolulio- 
nem  matrimonii,  quœque  quodcumque  aliud  copulae  experi- 
mentum  prorsus  inutile,  et  omni  jure  illicitum  demons- 
trant.  » 

17.  Insuper  confessio  utriusque  conjugis  juramento  vallata 
haud  dubiam  vel  probabilem  persuasionem  impotentite  inge- 
rere  videtur,  sed  omnimodam  certitudinem,  ait  eadem  Rota 
Romana  dissolutionis  matrimonii  coram  Ursino,  relata  a  card. 
De  Luca  ad  ornatum  decis.  2  et  seqq.  a  Signa  autem  sunt 
omnino  certa,  et  evidenter  concludunt  omnimodam  impoten- 
tiam, quando  habeant  instantaneam  erectionem,  aut  mem- 
brum erigitur  instantanée,  et  inuliter.  »  Eo  magis  in  Ihesi, 
quod  umbra  ereclionis  prorsus  appareat,  ceu  confessus  est 
vir  :  «  Quibus  momentis  erigere  poteram  usque  ad  certum 
gradum.  »  Fortius  autem  ait  mulier  :  ••  Numquam  erigere 
potuit  membrum.  »  Haud  me  fugit  nonnullos  auctores  con- 
Irarium  sentire,  ob  collusionis  periculum  inter  eos,  quod  fa- 
ecivenire  potest,  ut  liberius  ad  aiia  convolent  vota.  At  in 
casu  praeterquam  quod  ipsi  personœ  rudes,    et  simplices  sint, 


saltem  ex  parte  viri  suspicio  haec  exulare  videtur;  nam  is 
nunquam  de  aliis  ineundis  nuptiis  excogitavit,  quiu  potius  (Ad 
20  interr.)  monasterium  aliquod  ingredi  cupit. 

18.  Accedit  secundo  loco  jurata  teslium  depositio,  tum  ex 
parle  viri,  tum  ex  parte  mulieris,  ut  audiunt,  srptimœ  manus, 
qui  uno  ore  confirmant  contrabentium  depositiones,  nec  non 
indubie  omnes  similiter  testantur  de  probitate,  pietate,  ac 
veridicitate  utriusque. 

Primus  :  ..  Audivi  Joannem  adiré  debuisse  medicos,  et  scivi 
Cliristinam  conquestam  esse,  dicens  :  Ulinam  non  nup- 
sisscml  » 

Secundus  :  •<  Ex  fama  publica  mense  julio  audivi  matri- 
monium non  potuisse  consummari  ;  ipsum  maritum  audivi 
esse  causam  inconsummalionis.  » 

Tertius:  «  Per  aliquod  tempus  in  bona  pace  cohabitaverunt; 
deinde  perturbata  est  pax  propter  inhabilitatem,  et  impoten- 
tiam viri.  Separatio  provocata  est,  quia  ipse  inhabiiis  erat.  » 

(Juartus  :  "  Panio  post  pax  perturbata  fuit,  et  quidem,  ut 
audivi,  eo  quod  vir  non  esset  habilis.  » 

()uintus  ;  ■■  Ab  inilio  cum  bona  pace  vivebant,  postea  prop- 
ter inhabilitatem  viri  perturbata  est.  » 

Ne  longius  labar  idem  deposuerunt  sextus,  et  septimus. 

Ex  parte  mulieris.  Primus  mater  sponsae  :  >•  Filiam  post  15 
dies  conquesta  est  (de  impotentia  viri)  medicos  déclarasse 
nullam  fulgere  spem  remedii,  ac  praescripserunt,  ut  per  unum, 
vel  duos  menses  sejuncti  viverent.  >' 

Secundus  :  «  Christinam  vidi  tristem  et  mœstam  esse,  au- 
divi non  potuisse  consummare  matrimonium  ex  impotentia 
viri.  » 

Tertius  :  a  Causa  est  maritus  propter  impotentiam.  d 

Quartus:  •>  Per  plateas  audivi  abhominibusvirum  nihil  valere, 
impotentem  esse,  non  erat  vir.  » 

Quintus  :  «  Ipse  est  causa  propter  impotentiam.  » 

At  ne  vos  diutius  demorer  similiter  deposuerunt  sextus,  et. 
septimus. 

19.  Juramentum  septlmm  manus  propinquorum  dubium 
non  est,  quin  legitimam  constituât  probationem  in  gratioso 
judicio  dispensationis,  eoquia  legitimam  faciunt  probationem 
de  impotentia,  etiam  in  ipso  formali  et  ordinario  judicio  nul- 
litatis  matrimonii  ex  capite  impotenliae  viri,  ut  per  text.  litté- 
ral, in  canone  Quod  autem  29,  can.  27,  quaest.  2  docet  Gloss. 
ibi  in  princip.,  altéra  Gloss.  in  cap.  Laudabilem  verb.  Uterq.  de 
frigid.  et  malef.  ibi:  «  Hoc  jurabunt,  quod  credunt  verum  esse 
eos  jurasse.  »  Innoc.  in  eod.  cap.  Laudabilem  in  fin.  «  ibi: 
Hoc  jurabunt  principales;  purgatores  autem  (idest  propinqui) 
quod  credunt  verum  eos  jurare.  «  Et  percelebris  ex  nostra  fa- 
milia  Reiff.  lib.  4  Décret,  tit.  15,  n.  43  h.  t.  ibi  :  «  Potest,  et 
débet  annullari  matrimonium,  si  uterque  conjux  juret  se  co- 
pulam  attentasse  quidem,  sed  nunquam  coire  potuisse;  idque 
jurato  affirment  septem  ex  propinquis,deponendo  juramentum 
de  credulitate,  jurando  se  credere  conjuges  vera  jurasse.  » 
Sanchez  lib.  7,  disput.  107,  num.  4.  Alexander  de  Nevo  in 
cîp.  Laudabilem,  5  h.  t.,  et  ibi  Butrius  n.  14,  Engel.  h.  t. 

n.  6. 

20.  Nunc  ad  peritos  a  sacri  vinculi  defensore  instructos, 
per  interrogationes  ab  ipso  articulalas,  qui  sub  sacramentj 
fide  ita  in  scriplis  curiœ  tradiderunt  (Act.  proc.  L.  E.) 

«  Objectivi  et  indubii  defectus  in  partibus  genitalibus  Joannis 
ostendi  nequeunt.  Parvitas  testiculorum,  et  glandium  est  si- 
t^num  dubium  tantum  defectus  normalis  secretionis  seminis. 
um  autem  dictus  Joannes,  qui  de  caetero  valida,  et  sana 
constitulione  pollet,  tamen  cum  nunquam  pollutiones  habue- 
rit  neque  ante,  neque  post  initium  matrimonium,  imo  neque 
semel  talis  erectio  locum  habuerit,  quse  copulam  perfectam 
posbibilem  redderet,  cum  insuper  eidem  omnis  sexualiseji- 
ciendi  appelilus  desit.  Infrascripti  inde  concludere  debent. 


789 


ANNULATION  DE  MARIAGE 


790 


prostare  defeclum  elaboralionis  seminis,  qui  dcfectus  ex  vitio 
organico  externo  non  pcrceptibili  panium  geiiitaliuiu  oritur, 
et  judicaiit  inipotentiam  insariabilem,  pcrpetuairij  malrimo- 
niiimque  prœcedentcin.  » 

21.  Eslo  quod  organa  gencrationis  quoad  eorum  externam 
sli'uctuiaiii  siciili  pliysici  observatores  letuleryiit  (si   taineu 
parvilas  testiculorum,  ac  temperainentuni  pblegmaticum  exci- 
l)ias)  recte  composita  sint.  Tamen  si  abnoriiie,  aut  mons- 
truosuii),   quod  nianibus    contrectaii    possent,  explorassent 
jam  aclutn  esset  de  causa,  Sed  ad  boc,  ut  alicujus  vitii,  quod 
honiinein  ad  concubituiu  impotentem  reddat  existentia  probe 
coniperiatur,  non  est  necesso,  quod  in  abnormitate  exteriori 
corporis  structura  illud   appareat,  sufficit,  quod  illud  intus 
existât,  et  in  suis  effeclibus  pateal,  ex  quibus  evidenter  con- 
jici  possit,  ut  in  tbemate  verilicatur,  et  ipsi  fassi  sunt.  Alta- 
men  testali  sunt  parvitateui  testiculorum  in  scroto  tamen  re- 
sidentium.  Quod  vitiuni  a  Zaccb.  Quœst.medic.  légal,   lib.  9, 
lit.  3,  q.  9,  n.    8,    Imbetur  tamquain  evidens    impotentia 
coeundi  :  «  Sed  si  (lestes)  scroto  excipiantur,  et  naturalem  si- 
tuai servent,  magnitudine  tamen,  durilie,  ac  vigore  sint  nul- 
lius  considerationis,  taies  enim  babendi,   tamquam   si  non 
adessent^  cum  ad  nihilum  apti  videantur,  et  frustra  procreari, 
quia  proprio  fini,  qui  est  semen  prolifici  generalio,  et  conser- 
valio,  frustrantur...  certum  est  curam  universaliter  esse  diffi- 
cillimam,  ac  plerumque  frustratoriam,  et  si  protrahatur  post 
fineni  augmentationis  corporis,  nimirum    post  pubertatem, 
impossibilem.  »  Et  tom.  d,  lib.  3,  q.  5,  ibi  :  aQuintum  signum 
(impotentiae)  est  testium  parvitas....   caloris  enim  naturalis 
pauperieni,  et  consequenter  imbecillilatem  virtulis  testantur; 
nam  testes  in  seminis  generatione,  sive  perfectione  principa- 
tum  obtinent...  quia  hanc  frigiditatem,  ex  signis  concluden- 
tissime  probatam,  absque  dubio  illico  separari  malrimonium 
potest,  non  expectato  triennio.  d 

22.  Prœterea,  incontroversum  est  pênes  physicos,  canonistas 
et  juris  peritos,  duplicem  esse  impotentiœ  speciem,  aliam  sci- 
licet  ex  vitio  externo,  et  visibili,  aliam  ex  vitio  interno,  et  in- 
visibili,  ceu  experientia  rerum  magistra  docet,  quod  ejus- 
modi  vitio  interno  et  non  visibili,  sicut  fréquenter  afficitur 
quodiibet  corporis  membrum,  cui  sine  uUo  visibili  vitio  ad 
motum  vires  non  suppetunt;  ita  et  fréquenter  afficiuntur 
partes  viriles,  in  quibus  tôt,  tantœque,  et  longe  majores  requi- 
runtur  internae  vires,  et  virtutes  necessarise  ad  copulam,  et 
generationem,  cui  quaîdam  veluti  species  creationis  inest,  ut 
indubiumnemo  revocat,  distinguendo  duplicem  speciem  impo- 
tentiœ  ex  vitio  externo,  et  visibili,  et  in  vitio  interno,  et  invi- 
sibili  docent  omnes  canonistse,  et  signanter  Abbas  in  cap.  2, 
n.  5,  de  frigid.  et  malefic,  Gonzalez  in  cap.  Laudabilem  h.  t. 
D.  7  :  «  Signum  impotentias  proveniens  ex  defectu  naturali  vel 
apparens  esse  potest,  vel  non  apparens.  •>  Castropal.  oper. 
moral,  tract.  28,  disput.  4,  punct.  14,  n.  7. 

In  vitio  autem  interno  sac.  canones,  doctores,  et  tribunalia 
omnia  perpetuo  spernendum  esse  censuerunt,  et  ineptissi- 
mum  reputarunt  judicium  medicorum,  nedum  ubi  retulerunt 
judicium  super  potentia  ab  externa  sanitate,  et  proportione 
virilium  partium  nullo  visibili  vitio  laborantium,  sed  ubi  re- 
tulerunt judicium  ad  signa  plausibilia  potentiaj,  scilicet  posi- 
tivam  erectionem^quia  non  sola  erectio,  sed  illius  consistentia, 
et  permanentia,  et  internae  vires,  ac  alia  plura  requiruntur 
ad  generationem  et  consummationem  matrimonii,  praecipue 
cum  virgine,  et  incorrupta;  ideoque  nil  concludunt  signa  po- 
tentiae,  quœ  in  génère,  sive  objective  visa  sunt  oculis  medi- 
corum, si  œque  plausibilia  non  sint  in  arena  thalami  conjuga- 
lis,  quod  non  vident  periti,  et  in  quo  uxor  per  experientiam 
perilior  est. 

23.  Sane  manifestum  est  in  facto,  quod  Christina  non  ac- 
cusavit  Joannem  do  illa  impotentia  ex  aliquo  vitio  externo,  et 


invisibili;  sed  de  impotentia  ex  vilio  interno,  et  invisibili, 
specificando  signum,  seu  effectus  hujusmodi  impotentim,' 
nempe  perpetuo  constantcrque  se  virilem  lanceam  intra  sui 
pudoris  fores,  licet  in  id  pro  viribus  niteretur  longa  ipsius  mu- 
lieris  tolerantia,  et  experimenlo  quatuor  mensium,  edocla 
fueral,  nimirum  carentia  erectionis,  et  emissionis  seminis  vi- 
rilis,  de  quibus,  et  ipse  vir,  et  periti  confirmarunt,  nimirum 
Walter  (Acta  proc.  L.  E.)  :  «  Per  decursum  hujus  teniporis 
eruipolui,quodinliabilitas  erigendi  virgam,  non  allunde  oriri 
possit,  quam  ex  defectu  secretionis  seminis  prolifici  :  imo  ge- 
neratim  ex  defectu  cujuscumque  seminis.  »  Et  alter  Priedi 
L.  E.  :  «  Inde  illa  apatbiie  organum  rei  venereae,  et  impossi- 
bilitas  prolifica)  copulaj.  »  Tandem  uterque  concludunt  : 
«  InlVascripti  concludere  debent,  prostare  defectum  elabora- 
tionis  seminis,...  Iinpotentiam  insanabilem,  perpetuam, 
matrimoniumque  praîcedentem.  » 

24.  Perbelle  ad  rem  ait  Emus  Laurea  in  Epitome  canon. 
verb.  Frigiditas  vers.  •!,  fol.  243,  et  verb.  Matrimonia,  ratione 
impotentia;  invalida  vers.  4  fol.  319,  maxime  cum  dicta  frigi- 
ditas, et  inhabilitas,  ut  asserunt  periti,  arte  liumana  tolli  non 
valeant,  quo  casu  impotentia  dicitur  perpétua,  cap.  Fraler- 
nil.  de  frigid.  et  malefic.  Sanchez,  De  malrlm.  lib.  7,  dispuf.  93, 
n.7,  et  disput.  94,  n.9  et  seqq.  Quo  textu  DD.  communiter 
coiligunt,  etiam  inipotentiam  censeri  perpetuam,  qua;  nulla 
arte  humana  removeri  potest,  circa  quod  standum  est  peritis, 
secundum  eorum  notitiam,  et  practicani  deponentibus,  et 
lib.  7.  cap.  115  :  ■•  Inipotentiam  perpetuam  suflicere  ad  statim 
dissolvendum  niatrimonium  absque  triennali  dilatione  tenet 
Castropal.  tract. 28,  De  sponsal.  et  matrim.  disput.4,  punct.  14, 
§  9,  n.  4.  » 

25.  Demum  jura  canonica  clamant  celeriter  prœstandum 
esse  remedium  ad  dissolvendum  inutile,  et  pêne  sacrilegum 
vinculum,  quo  sub  specie  sacrosancti  matrimonii  libertas  legi- 
timarum  nuptiarum  injuste  cohibetur,  et  continua  prœbetur 
occasio  peccandi,  sicut  docent  canonistœ,  et  signanter  Abbas 
in  cap.  Eratcrnitatis  n.  16,  h.  t.  Perez  de  matrim.  disput.  37, 
sect.  M,n.  2  et  6;  Sanchez,  loc.  cit.  lib.  7,  disput.  103,  n.  1. 
Aliique  permulti. 

II 

An  matrimoniumin  casu  adhuc  inconsummatum  perseveret. 

26.  Quod  ad  inconsummationem  attinet,  inter  caîteras  pro- 
bationes  supra  allatas,  habentur  quoque,  ut  satis  abunde  pro- 
baviinus,  juramenta  utriusque  conjugis,  in  quibus  divino  in- 
vocato  testimonio  constantissime,  et  sine  uUa  tergiversatione 
asseruerunt,  per  ipsos  matrimonium  nunquam  fuisse  con- 
summatum  ob  inipotentiam  viri.  Spectata  enim  pietate,  reli- 
giositate,  ac  veridicitate  utriusque,  de  quibus  mira  con- 
sonantia  deposuernnt  omnes  testes  in  judicium  accersiti  ;  om- 
nes enim  uno  ore  aftirmarunt,  ipsos  faiiere  nescios,  quodque 
illorum  juramenta  prœstita  admittenda  sunt  maximoque  in 
pretio  babenda.  Baldus  in  leg.  testium  n.  36.  Eo  insuper  ad- 
dito,  quod  prœfata  juramenta  versantur  circa  factum  certo 
scitum,  certoque  cognitum  eisdem  conjugibus,  in  ordine  ad 
quod  nec  errare  potuerunt,  nec  decipi;  unde  nisi  dicamus, 
quod  ipsi  in  materia  gravissima  involvente  discrimen  irrepa- 
rabile  eorum  aeternse  salulis,  consulto,  ac  deliberata  voluntate 
pejeraverint,  quod  in  circumstantiis,  et  casibus,  et  persona- 
rum  pietate,  ac  religiositate  ab  omnibus  commendatarum 
suspicari  non  licet. 

27.  De  facto  vir  omni  genuitate  fassus  esi  (Act.  proc.  ad  9 
interr.).  «  Feci  illud  omne  quod  facere  sciebam,  et  pote- 
ram...  An  consummassem  matrimonium  non  audeo  id  asse- 
rere,  »  Clarius  (ad  18)  sese  expressit:  «  Postquam  medica- 
meniis  juxta  piœscriptum  medicorum  usus  eram  ad  uxorem 


791 


ANNULATION  DE  MARIAGE 


792 


redii,  et  cum  illa  repetilis  vicibus  conalus  sum  matiimonium 
cousumniare,  ast  sine  effeclu,  aut  mutatione.  Oinnia  in  eodem 
statu  erant,  sicut  anlea.  » 

28.  Viro  consonat  uxor,  qua;  sanctilate  pariter  religionis 
déposait  (Ad  interr.  9).  Nunquam  cousu ii)niav!nuis...Fec!mus 
quod  poiuiimis,  et  omni  vi  et  conalu  tentavimus.  »  (Ad  11)  : 
«  Oinnino  cerla  suni  niatrimonium  non  fuisse  consumma- 
tu:n...  Nunquam  poluit  eiigere  menibruni  suuni.  » 

29.  Superaccedunljuramenta  septini»  nianus,  qui  constan- 
ter  omnes  deposuerunl  se  firmiter  credere  conjiiges  testinio- 
nium  veriialis  praebuisse  in  suis  juramenlis  nunquam  niatri- 
monium consummatuni  fuisse.  Geoigius  Cadelbert  :  «  Aiidivi  a 
niatre  ipsos  non  potuisse  consunimare  niatrimonium.  i>  Ursula 
Cadeiliert:  o.\udivi  non  potuisseconsummarematrinioniuin. d 
Julins  Cadelbert:  >•  Ipse  est  causa  matrimonii  inconsunimati.  >■ 

Theodorus  Cadelbert  :  «  Audivi  ipsos  non  poluisse  consum- 
niare  niatrimonium.  » 

30.  Quaedam  hic  oritur  difficultas,  qu»  tamcn,  ut  arbitrer, 
unica  est  praesenii  in  controversia.  Perili  in  inspeciione  mulie- 
ris  assuerunt  hymenen  non  invenisse.  Afîirniant  tamen 
«  ostium  niatricis  invenisse,  sine  scissuris,  aut  incisionibus 
omnino,  uti  in  slatu  virginali.  »  Ast  re  mature  perpensa  dubie* 
tas  omnis  penitus  evanescit.  Rêvera  cum  a  nobis  tantummodo 
inquirendum  sit,  an  niatrimonium,  de  quo  inquirinius,  con- 
summatuni fuerit,  necue?  nihil  interest,  si  aiiqua  virginilas 
nota,  et  quidem  dubia  suapte  nalura,  desit,  quin  virginilas 
nullimode  violat.isit:  dummodo  tamen  inconsummatio  matri. 
monii  aliunde  probetur,  et  causa  deficienliœ  iilius  incerlee 
notas,  alibi,  quam  in  viri  concubitu  iuvenialur.  Periti  praeci- 
puum  virginitatis  critérium  in  hymene  fortasse  tanquam  in 
essenlia  virginitatis  consistere  vellent  ?  quo  absurdius  esse 
nihil. 

31.  De  facto  perili  ipsi  idem  confirmant  quibusdam  auctori- 
tatibus  inni.\i  ;  aiunt  enim  :  a  De  caetero  Henke  in  sua  Medic. 
judicial.  §  176,  dicit:  "Constat  quod  inter  omnia  positiva,et 
negaliva  indicia  virginitatis  nullum  omnino  infallibilem  vira 
probandi  habet.  »  Pari  modo  asserit  Colleg.  superius  medic. 
Berl.  •  Quod  tune  tanlum  indubia  certitudine  de  virginitate 
constet,  quando  omnia  indicia  positiva  (hymen,  vagina  etc.) 
adsunt,  quod  autem  defeclus  unius,  vel  allerius  horum  signo- 
rum  defectum  virginitatis  probare  nou  valeat.  »  Jlinc  con- 
cludunt  : 

«  His  positis  subsignati,  partim    propriœ   inspectionis,  et 
inquisitionis   niomentis,  partim  cilatis  auctoritatibus  innixi 
sententiam  dicere  debent,  quod  in  persona  inspecta  non  om- 
nia signa  virginitatis  inveniuntur,  quin  tamen  eaindem  negare 
audeant.  - 

32.  Ad  ornatum  potius  quam  e.\  necessitaie  thematis  adnec- 
tam,  ne  quis  ex  cunctatione  inedicorum  in  affirmanda,  vel 
deneganda  Christinaï  virginitate,  dicat  trilum  illud,  in  dubio 
pronunciandum  esse  pro  matrimonio  ;  nani  décantât^  régula 
hœc  procedit  in  quœslionibus  nuUitalis,  quaj  non  impedit  nec 
impedire  potest  finem,  et  efFectum  matri.iionii,  videlicet  pro- 
creationem  sobolis,  prout  contingit,  ubi  agitur  de  probando 
vel  excludendo  proetenso  defectu  consensus  per  vim,  et  me- 
tumexorli,  et  dependentis  a  facto  parlium,  vel  ubi  Iractatur 
de  probandis'  vel  excludendis  gradibus  consanguinitatis.  In 
hisce  enim  casibus,  cum  omnio  extrema  sinl  habiiia  reipsa, 
et  matrimonium  suum  finem  oblinere  pcssit,  procedit  dicta 
régula,  quod  in  dubio  standum  bit  pro  matrimonio,  desumpta 
a  lext.  ex  can  Licet  ex  quadam,  de  testibus,  et  attcstationi- 
bus,  qui  loqtii'Jir  iif  lenninis  probandœ,  vel  excludendas  con- 
sanguinitatis, (.uni  casieris  'n  contrariuni  allegandis. 

33.  Diversiiiioue  res  procedit  in  quaîstione  nullitatis  ex 
capite  impotenticE,  per  quam  malrimonium  reipsa  est  nullum, 
et  suum  finem  consequi  non  potesl.  Tune  enim,  quia  tractatur 


de  inferendo  pnejudicio  et  injuria  eidem  sacramento  matri- 
monii, directe  contraria  procedit  régula,  niniirum,  quod  in 
dubio  standum  sit  pro  matrimonii  exclusione,  ut  optiiiie  dis- 
tinguunt'Abbas  in  cap.  Séries,  n.  5  anle  médium.  Félin,  in 
cap.  Licct,  sub  nuni.  3.  de  sentonlia  et  re  judicata  ;  rgregie 
Hosiien.  in  ci^p.  1  num.  1,  de  frigid.  et  malef.  Uota  decis.  16 
n.  16,coram  Pamphil.  Ea  viva  ratione,  quia  in  foro  exlerno,  in 
quo  judicat  Ecclesia,  tolcrabilius  et  honestius  est  per  cano- 
nicas  probaliones,  etjuxta  diciplmam  Ecclesiie,  malrimonium 
dissolvere,  quam  noniine  et  jure  matrimonii  occasionem  in- 
coniineniiœ  pnubere,  et  conlinuum  peccatuin  confovere,  ut 
prosequitur  Abbas  in  dicto  cap.  Séries,  num.  5  de  senlen.  et 
re  judicata,  et  in  cap.  FratcrniCalis  num.  10;  Perez,  De 
matn'm.dispal.  37,  sect.  il,  num.  2  et  6.  Gigas,  in  singular. 
de  malrim.  singular.  72,  per  tôt.  ibi  :  «  In  dubio  pro  matri- 
monio est  senliendum  cap.  Licct  ex  quadam  in  fin.  de  test.  : 
Fallit  h«c  régula,  ubi  mitrimonium  suum  non  potest  liabere 
eftectum,  utputa  quando  tractatur  de  dissolutione  inalriino- 
nii  ob  impotenliam  viri.  » 

34.  Prwtcrea  implicant  caetera  pbysicœ  virginitatis  signa  a 
peritis  in  Chrislina  reperta,  aiunt  enim  (L.E)  :  «  Ostium  malri- 
cis  politum  (rotundum)  sine  scissuris,  aut  incisionibus,  omni- 
no ut  in  statu  virginali.  »  Qu;w  verl  a  concubitum  cum  viro 
prorsus  excludunt.  >fam  eorum  loquendi  niodus  aperte  de- 
monslrat,  quod  etsi  hymenem  in  puella  iiiininie  rcperiissent, 
argumenta  tamen  ipsis  desunt,  ut  illam  per  concubitum  viri 
destructam  fuisse  judiceni,  quin  potius  alia  statuant  argumen- 
la  aliunde  deducta  de  ipsa  inconsummatione,  ac  deimpossibi- 
litate  coili.  Rêvera  in  supiacitatis  responsionibus  affîrmarunt 
indubitanter  1  :  a  :  Attainen  quia  erecîio  (pénis)  statim  remi- 
sit,  copula  perfecta  impossibilis  erat.  »  Walter:  a  Joannes  non 
tantuni  inbabilis  ad  generanduni,  sed  etiam  impotens  ad 
coeundum.  »  Uterque  aflirmarunt:  <£  imo  neque  semel  talis 
erectio  locuni  habuerit,  quœ  copulam  perfectani  possibilera 
redderet.  »  Qu;e  omnia  si  recte  perpendanlur  omnem  exclu- 
dunt concubitum. 

35.  Si  autem  contra  adhuu  evidenter  probata,  quis  audacter 
tenere  vellel  per  Joannis  concubitum  hymenem  destructam 
fuisse,  nihil  tamen  proficeret,  opus  enim  et  tempus  frustra 
insumeret.  Re  quidem  vera,  norunt  omnes,  etiam  qui  nihi 
norunt,  parum,  aut  nihil  valere  intromissionem  pénis  in  vas 
muliebre,  pro  matrimonii  consummatione,  nisi  in  eo  viri  semi- 
natio  sequalur,  etenim  sine  seminis  commixtione  vir  et  mu- 
lier  nunquam  fiunt  una  caro.  Optime  ait  Reilfenst.  lib.  4  dé- 
cret, tit.  15,  n.  14:  "  Verum  adesse  ii::pedimcntum  impoten- 
tiœ,  si  vir,  sive  ex  proprio,  sive  mulieris  defectu,  vel  omnino 
non,  vel  intra  vas  fœmina?.  seminare  potest,  etsi  cum  illa 
congredi,  et  vas  iilius  penetrare  valeat.  Sanchez  lib.  7,  disp.  92, 
n.  7,  Abbas  in  cap.  2  h.  t.  n.  5.  cum  communi.  Ratio  est 
quia  de  ratione  matrimonii  est  traditio  corporis  ad  copulam 
conjugalem;  at  non  reputatur  conjugalis,  si  semper  déficit 
semen  ;  coitus  enim  et  copula  est  tantum  via  ad  actum  con- 
jugalem perficiendum.  i>  Et  Angelicus  D.  A  sentent,  d.  41, 
q.  4,  art.  1,  ad  2:  «  Quod  quantuincumque  aliquis  claustra 
pudoris  invadat,  vel  frangat,  nisi  commixtio  seminum  sequa- 
tur,  vir  et  niulier  nunquam  fiunt  una  caro,  neque  proinde 
matrimonii  consummatio  peracta  est.  d 

36.  Prœsenti  in  controversia  certo  certius  tenendum  est 
commixlioneni  seminis  virilis  nunquam  evenire  poluisse;  nam 
vir  (ad  12  interr.):  «Neque  scio,  neque  unquam  scivi,  quidsit 
semen  virile,  nullani  habeo  cognitionem  hujus  rei.  Nunquam 
sensi,  aut  aniniadverti,  fluxisse  aliquid  hujusmodi.  »  Mulier 
(ad  14):  «  Nunquam  semen  emisit.  »  Medici  (L.  E.):  «  Nun- 
qu:im  Joannes  polluliones  habuerit  neque  ante,  neque  post 
initum  matrimonium.  » 

37.  Jure  igitur,  meritoquc  ex  allatis  auctoritatibus,  ex  con- 


793 


ANNULATION  DE  MARIAGE 


794 


fessioiie  conjugum,  ex  Httest;ilione  iiiedicoruin,  ex  teslium 
confirma lioiie,  publico  rumorc,  lempore,  loco,  rébus,  por- 
sonis,  ailjiinclis,  coiicludere  possum  inatiimoniuiii  in  thcmate 
non  î'uissc  coiisiinuuaUim.  Sic  in  durionbiis  terminis  tenuit 
S.  II.  0.  in  Neapolitana  niillilalis,  scii  (lispnnsationis  20  no- 
vèmb.  d86"2,  in  Florcntina  nuliitulis,  seu  dispensalionis  ina- 
trinionii  27  januarii  18"7. 

m 

Adsunt  ne  in  te  themate  justa»,  et  honestas  causa  pro  dis- 
pcnsatione  malrimonii  tanlum  rati  ? 

S8.  Haclenus  causani  cgimus,  uti  par  erat,  per  viam  juslili», 
et  ad  evideiitiaiu  probavimus  de  iinpotenlia  viri,  qua  probala 
manifesiuni  jus  competit  Gbriaiiia;  pro  obtinenda  f'oiniali 
dissoluiione  niatrimonii  ab  inilio  nulli,  et  Infecii.  Veruin,  ut 
in  principio  innnimus,  conslanliasimum  ejusdoni  Cbristinaî 
(haud  viro  dissentienlc)  proposilum  fuit,  et  est  procedcndi  [ler 
viam  gratiaî,  pro  qua  unica  instetit  apud  summum  ponti- 
ficem,  et  super  qua  idem  summus  ponlifox  causani  huic 
S.  Congrcgationi  pro  traditione  voti  remisit,  uti  ex  pontitîcio 
rescripto  sub  die  5  i'ebruarii  cur.  anni;  idco  oratrix  humililer 
instat  pro  aftirmaliva  resolutione  terlii  prœinserti  dubii  : 
a  Consulendum  scilicet  SSmo  «  pro  dispeusalione  niatrimonii 
rati  lantum  »  et  conslanter  sperat  obtinere  per  viam  gratiaî 
II.  S.  0.  remissse  ex  diclo  ponlilicio  rescripto,  a  quo  unice 
jus  nietiri  débet  prœsens  disputalio  ex  nolatis  in  proposito  per 
Cravelt.  cons.  9,  n.  21  ;  et  cons.  33,  n.  17.  Ruin.  cons.  25,  n. 
10  et  seqq.  lib.  1.  Prot.  cor.  Gregor.  dec.  521,  n.  24.  Agendo 
igitur  de  causa  honesla  et  légitima  concedendœ  dispensationis 
favore  Cbristinœ,  non  una,  sed  multiplex  concurrit,  et  redun- 
dat,  ceu  ait  episcopus  auxiliaris  Curien.  in  epist.  ad  Emum 
praefectnm. 

39.  Et  prima  quidem  est  impotentia  viri  perpétua,  antece- 
dens,  absolula,  et  insanabilis  (Act.  proc.  L.  E.)  quœ  justa 
existimalur  a  Sanchez  loc.  cit  lib.  2,disp  16,  n.  6;Cosci  lib.  1 
1,  cap.  IG,  n.  197;  ac  lib.  3,  cap.  2,  n.  380,  ibi;  a  Quando 
impotentia  adstruitur  pro  motivo  et  causa  gratiosa;  dispen- 
sationis, non  illam  exigit  certam  et  concludenteni  probalio- 
nem  (in  casu  tanien  non  deest)  sed  satis  est,  quod  dicta  im- 
potentia sit  adeo  probabilis,  ut  sum.  pontifex  illam  veram 
existimare  possit,  et  ad  gratiam  moveri.  »  Cui  consonant 
Pignatell.  consult.  1-48,  n.  14,  tom.  4;  Gard.  De  Luca  dise.  7, 
n.  7,  Dematrim,  S.  hœcGongregatio  in  Lcodien.  niatrimonii, 
26  julii  1858  §  Hcec  quoad;  in  Ilomana  nullitalis,  seu  dispen- 
sationis niatrimonii  2  martii  1861.  Tandem  in  Florentina 
nullitalis,  seu  dispensationis  niatrimonii  27  januarii  1877. 

40.  Secunda  est,  ut  testatur  episcopus  (epist.  citât.)  «  in 
superabilis  animoium  aversio.  »  Mulier  (,\d  22  interr.)  sentio 
summo  gradu  tœdium  et  aversionem  adversus  eum.  (Ad  25)  : 
De  hac  niea  positione,  seu  de  nieo  statu  tam  tristis  et  conster- 
nata  erani,  ulnec  nianducare,  necbibere  possem,etde  morte 
mihi  infereiida  in  aquam  (in  flumen)  Zaliendo,  cogitarem.  b 
Testes  (Act.  proc.)  affirmant  propter  hoc  ad  insaniam  prope 
pervenisse.Ipsa  etiani  affirmât  toto,  corde  se  poliusmala  quae- 
quam  subire,  quam  ad  virum  redire,  et  inutile  contubernium 
reassumere,  et  propter  hanc  aversionem  oriri  posse  maxima 
incommoda,  et  dissidia,  nemo  est,  quinon  videat.  Animorum 
aversio,  et  dissociatio  justam  praebere  causam  dispensationis 
etiam  inter  personas  vulgares,  efluso  calanio  expendit  Ursaya 
Discept.  21,  nu.  60,  61,  62,  tom.  3,  part.  2,  et  discept.  7, 
n.  76,  77,  tom.  3,  part.  1;  quia  ex  dissidiis  et  aversionibus 
emergere  possunt  gravia  scandala,  et  neces  ipsaî  evitandae  in 
quocumque  génère  personaruin.  Corrad.  in  Prax.  dispensai. 
lib.  8,  cap.  7,  n.  3,  prop.  lin.  vers.  Sic  eliam  :  «  Sic  Rtiam  <> 
maxinio  odio  se  prosequuntur,  intermittentes  pullulent  dissen- 


liones,  ex  quibus  neces,  et  gravia  scandala  inter  ipsos,  et 
consanguiutos  possint  probabililer  timeri,  et  ha?c  est  una  ex 
potissimis  causis  qiia;jiislam  reddunt  dispensationem.  Sicut 
eniin  duorum  in  unimi  consensus  amicitiam,  ita  dissensu: 
discordias,  et  inimicilias  perpétuas  parll.  »  Et  n.  30,  ubi  quoc 
periculo  scaudalorum,  aliorumque  malorum  summus  pontifej 
suminoporc  studet  occurrere,  cum  propter  hoc. liceat  ajurisri- 
gore  rccedere,  ac  valdeintcrsit  bi)no  commun!  scandala  vilarl. 
Etideo,  concludit.hance.ise  juslam  causam  ad  dispensandum. 
1  Ita  quoque  tenuit  S.  II.  S.  in  Ncapoliiana,  nullitalis,  sei 
dispensationis  malrimonii  23  novembris  1802,  §  Sed  prxler. 

41.  Tertia  est  incoutinentiie  pcricuhim  (ait  laudatus  episco- 
pus; ex  parte  mulieris  in  floridissima  œlale  constituta;;  atqiie 
indc  pertimesceniJa  gravia  mala,  et  scandala.  Sola  utilitas 
spirilualis  pelentis  dispensationem  est  altcndenda,ait  l'erez,  Oe 
matriin.  disput.  20,  seot.  7,  n.  11.  Ilot.  dec.  86,  n.  7  post 
secuiiJum  volumen  Farinac.  et  a  pluribus  relatis  rcsolutio- 
nibus  liujus  S.  Gongrcgr.tionis  ac  ex  celebri  voto  card. 
Lancelloiti  piœfecti  H.  S.  0.  a  qua  quidem  praxi  S.  G.  et  tôt 
sum.  pontilicum  recedere  non  licet,  ut  doceut  Lolter.  De  re 
bénéficiai-,  lib.  I,  q.  ll,n.  3.  Rota  dec.  18  num.  U  sub  tit.  de 
probat.  coram  Falconcr. 

42.  Quarta  est  voluntas,  et  proposilum  ex  parte  viri  claus- 
trum  ingrediendi  ad  reparandum  scandalum,  et  satisfaciendi 
pro  damno  mulieri  illalum,  prout  ipse  (Ad  20  interr.)  ait  : 
«Non  liabeo  aliquid  addendum,  nisi  quod  magna  tristilia,  et 
doloreaffectussum,  tum  respectu  conjugis  meae,  tum  respeclu 
magni  scandali,  quod  dedi.  Qua  de  causa  monasterium  aliquod 
ingiedi  desidero.  » 

43.  Quinla  tandem,  et  quidem  gravissima  concurrit  causa, 
et  est  (ceu  ait  episcopus  loc  cit.)  «  periculum  proximum,  idest 
defedio  ab  Ecclesia  pertimescenda,  cum  hisce  in  plagis  secta 
grassetur  acatholicorum,  qui  quadam  œstuent  invidia  nullum 
non  movent  lapidem,  ut  catholicos  ad  sua  perducant  castra, 
quod  certe  obtinere  conantur  per  sic  dictum  malrimonium 
civile  iiuper  invectum,  vi  cujus  a  civili  tribunali  impetrandam 
a  pluribus  siimulantur.  Qua  in  ciicumstantia  rccte  sentirem 
cum  card.  Cosci  loc.  cit.  lib.  3  cap.  2  num.  107,  ibi  :  «  Non 
est  expectandum,  ut  veniant  scandala  ad  prsestandum  reme- 
diuni;  sed  cum  prœvidentur,  sive  timentur,  ad  paternum 
supremœ  Ecclesite  moderatorisofficium  spécial,  imminentibus 
malis  opportune  providere.  »  Et  cum  card.  de  Luca  Dematrim. 
dise.  num.  9,  ibi  :  «  Vere  et  proprie  (ut  in  themate)  non  sumus 
in  casu  formalis  dispensationis  supra  matrimonio  alioquin 
firnio,  et  indissolubili,  dum  stantibus  clans  indiciis  impedi- 
menli  naturalis,  videlur  potius  queedamadministraliojustitiae, 
ita  prudenlialiler  sub  alio  tilulo  magis  honesto,  more  principis 
adminisiralœ,  cum  ita  utriusque  partis  juribus  consultum 
remaneret.  » 

45.  Gum  causte  haclenus  expositai  urgentissimœ,  ac  tanti 
ponderis  mihi  videantur,  in  hanc  sententiam  me  venire  im- 
pelluut,  ut  S.  hic  ordo  annuere  possit  oratricis  precibus  : 
«  Consulendum  Sanclissimo  pro  dispeusalione  malrimonii  rati, 
et  non  cousummati,  praevia  tamen  actorum  sanatione  etc., 
nec  non  vetilo  viro,  nisi  monasterium,  ceu  in  votis  habet, 
ingrediatur,  transitu  ad  alias  nuptias  inconsulta  S.  Gongrega- 
tione. 

Ita  etc.  Salva  semper  etc. 

Dabam  ex  aedibus  parochialibus  SSrum  Fabiani  et  Sebas- 
tiani  M.M.  die  27  martii   1877.  —  EE.  VV.   humillimus    a 
devniusservusFr.  Secuiïdiahus  Perazzini  a  Gornelo,  consuUor. 


795 


CONCOURS 


796 


CO\COLRS 


Paroisse  vacante.  Concours  inlimi^  Denx  candidats  se  présentent. 
Les  examinateurs  admettent  l'un  et  rejettent  l'autre.  Ce  dernier 
fait  appel  à  la  S.  Congrégation  du  Concile.  Le  concours  est-il 
nul  parce  que  les  examinateurs  n'ont  apprécié  qui  la  doctrine 
et  la  science  sans  voter  sur  les  qualités  morales  ?  l'sage  parti- 
culier de  Bénévent.  Plaidoirie  des  concurrents.  Sentiment  d'un 
théologien  de  Rorae.  La  S.  Congrégation  ordonne  d'intimer  un 
nouveau  concours. 

Le  concile  de  Trente,  prescrivant  le  concours  pour 
la  collation  des  paroisses^  ordonne  aux.  examinateurs 
synodaux  d'apprécier  à  la  fois  l'instruction  scientifique 
et  les  qualités  morales  des  candidats.  La  bulle  de 
S.  Pie  YetcelledeBenoîtXlV  confirment  cette  règle  es- 
sentielle. Si  les  examinateurs  se  contentent  d'envisager 
la  science,  le  concours  est  nul,  et  il  faut  en  convoquer 
un  autre. 

En  1721,  la  S.  Congrégation  publia,  par  l'ordre  de 
Clément  XI,  une  encyclique  qui  compléta  le  décret  de 
Trente  et  les  bulles  pontificales.  La  transgression  de 
ces  prescriptions  a  pour  conséquence  la  nullité  du 
concours. 

La  paroisse  de  Saint-Nicolas,  diocèse  de  Bénévent, 
devint  vacante  par  décès  le  13  juin  1876.  Le  cardinal 
archevêque  nomma  pro-curé  l'abbé  Cinelli,  déjà  vi- 
caire de  la  paroisse.  Puis,  le  prélat  fit  paraître  l'or- 
donnance annonçant  le  concours  ;  il  recommanda  aux 
candidats  qui  se  présenteraient  de  remettre  au  chance- 
lier de  l'archevêché,  dans  le  délai  indiqué  par  l'ordon- 
nance les  attestations  relatives  aux  qualités,  ou  condi- 
tions personnelles. 

Deux  prêtres  se  firent  inscrire  pour  le  concours. 
Cinelli  présenta  ses  certificats  en  temps  utile,  c'est-à- 
dire  avant  la  clôture  de  l'inscription.  Son  concurrent, 
l'abbé  Antuzzi,  ne  communiqua  aucun  document. 

Le  concours  ayant  eu  lieu  le  11  septembre,  les  exa- 
minateurs pro-synodaux  appouvèrent  Antuzzi  et  reje- 
tèrent Cinelli.  Celui-ci  fil  appel  à  la  S.  Congrégation 
contre  cette  relation,  qu'il  jugea  mauvaise,  contraire 
aux  constitutions  pontificales  d'après  lesquelles  les  exa- 
minateurs doivent  examiner  non-seulement  la  science, 
mais  aussi  les  qualités  morales  et  les  autres  conditions 
exigées  pour  les  égUses  paroissiales. 

La  plainte  fut  renvoyée  à  Mgr  l'archevêque  pro  in- 
formationc  cl  volo.  Au  lieu  d'exprimer  son  avis,  le  pré- 
lat demanda  s'il  pouvait  malgré  l'appel  procédera  l'ins- 
titution canonique  du  seul  candidat  que  les  exami- 
nateurs eussent  admis. 

Sur  ces  entrefaites  la  S.  Congrégation  reçut  une 
plainte  anonyme  concernant  Antuzzi,  et  une  autre  re- 
lative à  Cinelli.  Le  cardinal  archevêque  prit  des  ren- 
seignements, mais  il  ne  crut  pas  devoir  communiquer 
les  documents  originaux.  Antuzzi  a  un  frère  médecin, 
lequel  est  matérialiste.  On  l'a  vu  lire  des  journaux 
étrangers  à  la  profession  ecclésiastique.  Son  concur- 
rent a  été  accusé  d'avarice,  de  molinosisme,  et  de 
certaines  tendances  poUtiques. 

Plaidoirie  d'Antczzi.  Le  concours  est  valide.  On  y  a 
observé  toutes  les  prescriptions  du  concile  de  Treste 


et  des  constitutions  pontificales.  L'ordonnance  a  été 
affichée,  pour  que  tous  ceux  qui  désiraient  concourir 
pussent  se  présenter.  Les  candidats  qui  se  sont  fait 
inscrire  ont  subi  l'examen  devant  le  vicaire  général  et 
trois  examinateurs,  un  synodal  et  deux  pro-synodaux. 
Après  avoir  examiné  la  doctrine,  la  science,  et  les  qua- 
lités morales,  les  examinateurs  ont  admis  Antuzzi  et 
rejeté  Cinelli.  Les  réponses  de  celui-ci  sont  bien  infé- 
rieures à  celles  de  son  concurrent.  Le  censeur  de 
l'académie  théologique  dit  dans  son  rapport  :  «  Le 
travail  de  M.  Cinelli  est  très-inférieur  au  premier.  Je 
pense  que  les  examinateurs  ont  bien  jugé.  Cinelli  a 
commis  beaucoup  d'erreurs,  et  quelques-unes  sont  ab- 
solument graves  ;  par  exemple,  que  l'homme  qui  em- 
prunte par  nécessité  à  un  usurier  public  pèche  griève- 
ment. Le  sermon  est  très-faible.  » 

Dans  tout  concours  il  y  a,  pour  ainsi  dire,  un  con- 
trat entre  l'évoque  qui  appelle  à  l'examen  et  le  prêtre 
qui  se  soumet  à  cet  examen.  Le  candidat  que  les  exa- 
minateurs déclarent  capable  et  digne,  acquiert  un 
droit  dont  il  ne  peut  être  privé  que  s'il  est  reconnu  cou- 
pable d'un  crime.  Le  jugement  des  examinateurs  cons- 
tate la  science.  En  ce  qui  concerne  les  qualités  morales, 
le  perquiratur  d'usage,  avant  l'approbation,  n'a  fait 
trouver  aucun  obstacle  dans  la  chancellerie  épiscopale. 
Antuzzi  a  servi  l'Église  par  le  ministère  de  la  prédica- 
tion et  de  la  confession.  Le  vicaire  forain  atteste  par 
écrit  que  depuis  l'époque  de  sa  promotion  au  sacer- 
doce, Antuzzi  a  exercé  le  saint  ministère  avec  une 
grande  édification  publique.  Il  jouit  de  la  considération 
générale.  Certificats  élogieux  portant  la  signature 
d'hommes  revêtus  du  caractère  sacerdotal,  pétition 
des  paroissiens  pour  demander  que  la  paroisse  soit  au 
plus  tôt  conférée  à  Antuzzi. 

Plaidoirie  de  Cinelli.  Le  concours  est  nul,  parce 
qu'où  n'a  pas  observé  les  prescriptions  canoniques. 
En  effet,  l'encychque  que  la  S.  Congrégation  du  Con- 
cile publia  par  ordre  de  Clément  XI  en  1721,  ordonne 
que,  en  cas  d'appel,  l'on  adresse  au  tribunal  de  seconde 
instance,  soit  les  actes  originaux  du  concours  fermés 
et  scellés,  soit  une  copie  authentique  collationnée  par 
le  chancelier  du  concours  et  un  autre  notaire,  et  relue 
en  présence  du  vicaire  général  ou  d'un  autre  digni- 
taire ecclésiastique  que  l'ordinaire  désigne.  En  outre, 
les  réponses  et  les  sermons  doivent  être  signés  par  les 
candidats  et  paraphés  par  le  chancelier  du  concours, 
par  les  examinateurs  et  par  l'ordinaire  ou  le  vicaire 
"énéral  si  c'est  lui  qui  préside  le  concours.  Ces  for- 
malités n'ont  pas  été  remplies  dans  notre  cas.  il  existe 
un  arrêt  du  2  septembre  1758  pour  Larino.  La  S.  Con- 
"ré^alion  prononça  la  nullité  du  concours,  parce  que 
l'évêque,  les  examinateurs  et  le  chanceher  n'avaient 
pas  paraphé  les  copies  des  candidats. 

Dans  le  cas  actuel  les  examinateurs  se  sont 
bornés  à  la  doctrine  et  à  la  science.  Le  procès- 
verbal  du  chancelier  porte  qu'on  n'a  pu  exa- 
miner les  qualités  morales  d'Antuzzi,  parce  que  les 
nièces  n'ont  pas  été  présentées  avant  la  clôture  de 
l'inscription. 

Cinelli,  actuel  pro-curé,  mérite  d'être  approuvé  et 
de  recevoiï  a  pamisse.  Plus  âgé  que  son  concurrent, 


797 


CONCOURS 


798 


il  y  a  plus  longtemps  qu'il  exerce  le  saint  ministère. 
H  est  directeur  de  l'apostolat  de  la  prière.  Il  a  recons- 
truituno  chapelle  publique  à  ses  dépens.  Pendant  plus 
de  dix  ans  il  a  clé  chargé  de  plusieurs  paroisses  en 
(|ualitédepro-curé.  lia  constamment  rempli  ses  fonc- 
tions à  rentière  satislaction  de  Mgr  l'archevêque;  le 
vicaire  général  l'atteste  par  écrit. 

VoTiM  l'RO  VEnrrATE.  En  présence  d'affirmations 
contradictoires,  la  S.  Congrégation  a  jugé  nécessaire 
(le  prendre  l'avis  d'un  théologien.  Nous  publions  le 
votiwi  du  théologien  après  le  fotium  de  la  S.  Congréga- 
tion. Voici  le  résumé  : 

1.  Les  actes  du  concours  paraissent  réguliers.  Je 
remarque  toutefois  une  contradiction.  Le  scrutin  des 
examinateurs  porte  qu'ils  ont  examiné  non-seulement 
la  science  et  la  valeur  intellectuelle  des  candidats, 
mais  aussi  les  qualités,  l'âge,  la  conduite  régulière,  la 
prudence,  les  services  rendus  à  l'Église,  à  l'aide  d'une 
note  concernant  chaque  candidat.  Or  il  y  a  eu  un 
grand  nombre  de  candidats,  attendu  qu'on  a  fait 
un  seul  et  unique  concours  pour  plusieurs  pa- 
roisses. D'autre  part  le  chancelier  affirme,  dans  le  pro- 
cès-verbal^ qu'on  n'a  pas  pris  en  considération  les 
qualités  et  les  mérites  de  l'abbé  Antuzzi,  parce  que 
les  pièces  n'ont  pas  été  présentées  avant  la  clôture  de 
l'inscription.  Je  ne  vois  pas  le  moyen  de  concilier  ces 
deux  assertions. 

2.  Il  n'y  a  eu  que  deux  candidats  pour  la  paroisse 
dont  il  s'agit,  lun  et  l'autre  ont  trente-six  ans.  Ils  pré- 
sentent presque  les  mêmes  requisita.  Les  archives  de 
l'évêché  n'ont  rien  produit  contre  leur  conduite  et 
leurs  moeurs. 

3.  Les  trois  examinateurs  ont  proposé  neuf  cas  de 
morale,  qui  renferment,  en  totale  vingt-quatre  ques- 
tions. 

4.  Le  sermon  est  déplorable.  Cinelli  n'a  écrit  que 
six  ou  sept  lignes  qui  sont  plutôt  une  exposition  litté- 
rale du  texte  qu'un  développement  et  un  sermon.  An- 
tuzzi  a  écrit  sept  grandes  feuilles,  dont  le  style  est  as- 
sez bon;  mais  c'est  tout  à  fait  hors  de  la  question.  On 
dirait  que  le  candidat  a  simplement  copié  une  homé- 
lie qu'il  savait  par  cœur. 

5.  Les  examinateurs  ont  reçu  Antuzzi  et  rejeté 
formellement  Jean  Cinelli. 

6.  Cinelli  a  fait  appel  à  la  S.  Congrégation  du  Con- 
cile.   Il    s'agit    de    décider  si  cet  appel  est  bon  ou 

mauvais. 

Je  remarque  d'abord  que  les  deux  concurrents  ont 
fait,  aux  questions  de  morale,  des  réponses  faibles, 
misérables,  peu  en  harmonie  avec  les  principes,  et 
parfois  en  dehors  des  cas  proposés.  Cela  est  surtout 
vrai  de  Cinelli.  Sur  vingt-quatre  questions,  il  a  com- 
plètement échoué  pour  quatorze  ou  quinze.  Antuzzi  a 
mal  répondu  à  sept  ou  huit,  médiocrement  pour 
d'autres  et  bien  pour  le  surplus.  Il  s'est  incontestable- 
ment montré  supérieur  à  CineUi.  Sous  ce  rapport,  le 
jugement  des  examinateurs  est  juste;  ils  n'ont  fait 
aucun  tort  à  Cinelli.  Antuzzi,  tout  considéré,  mérite 
l'approbation  au  plus  bas  degré. 

Il  s'agit  de  décider  si  Antuzzi  est  digne  d'être  ins- 
titué dans  la  paroisse.  On  a  au  dossier  une  plainte 


très-grave  contre  sa  foi,  ses  mœurs  et  ses  opinions 
politiques;  mais  cette  plainte,  entièrement  anonyme, 
n'est  appuyée  d'aucune  preuve.  D'après  les  informa- 
tions du  cardinal  arehcvc([uc,  quatre  personnes  dignes 
de  foi  repoussent  l'accusation  ;  la  cinquième,  qui  l'a 
d'abord  admise,  a  ensuite  modifié  son  sentiment  sur 
plusieurs  points.  Cependant  l'archevêque  déclare 
qu'il  n'eût  pas  admis  Antuzzi  au  concours  s'il  eût  eu 
connaissance  de  tout  cela.  D'autre  part,  Antuzzi  pré- 
sente onze  documents  ;  presque  tous  les  curés  de 
Bénévcnt  et  le  supérieur  du  séminaire  attestent  haute- 
ment sa  bonne  conduite  et  ses  mœurs.  —  Cinelli  a  été 
accusé  d'avarice,  de  molinosisme  et  d'attachement  aux 
nouvelles  opinions  politiques.  C'est  encore  une  dénon- 
ciationanonymeet  quin'estcorroboréed'aucune  preuve; 
les  deux  concurrents  sont  égaux  sous  ce  rapport. 

Cinelli  est  depuis  longtemps  vicaire  de  la  paroisse; 
sa  famille  réside  dans  la  localité.  Antuzzi  est  étranger; 
s'il  est  nommé  curé,  on  peut  craindre  les  divisions  et 
les  conflits  trop  fréquents  dans  ces  pays. 

C'est  pourquoi  le  théologien  est  d'avis  de  convoquer 
un  nouveau  concours. 

Décision.  Au  lieu  de  se  prononcer  sur  l'avis  des  exa- 
minateurs synodaux  et  sur  la  préférence  à  donner  à 
l'un  ou  à  l'autre  des  candidats,  la  S.  Congrégation  du 
Concile  ordonne  de  convoquer  de  nouveau  le  concours 
Antuzzi  et  Cinelli  pourront  se  représenter  à  l'examen. 
Voici  le  folium  de  la  S.  Congrégation  et  le  votum  du 
théologien. 

Beneventana.  Cokcursus.  Die  26  januarii  i878.  Post  obilum 
revnrendi  doniini  Aloisii  M.  D'Alessandro  die  13  junii  1876 
vacavit  ecclesia  archipresbyteralis  sub  titulo  S.  Nicolai  oppidi 
vulgo  Macchia  Valfortore  diœcesis  Beneventanœ.  Hac  de  re 
commonefactus  Emus  archiepiscopus,  antequam  de  idoneo 
successore  praedictam  ecclesiam  provideret,  eamdem  œconomi 
curati  titulo  gubernandam  commisit  sacerdoti  Joanni  Cinel- 
li qui  jam  antea  per  plurimos  annos  modo  ut  œconomus,  modo 
ut  vicarius,  eam  pluries  rexerat  perlaudabili  zelo  et  plena 
curia;  archiepiscopalis  satisfactione.  Deinde  vero  ne  praedicta 
ecclesia  œque  ac  aliaa  diutius  suis  viduatœ  pastoribus,  in  spi- 
ritualibus  aliquod  detrimentum  paterentur,  Emus  archiepis- 
copus publiée  evulgîto  programmate  pro  omnibus  ecclesiis 
vacanlibus  concursum  indixit,  omnes  et  singulos  concurrentes 
monens,  ut  infra  tempus  in  edicto  prœfînitum  nomen  et  co- 
gnomen  et  qualitatum,  seu  requisitorum  attestationes  can- 
cellario  exhibèrent. 

Infra  tempus  duo  tantum  ad  praedictam  S.  Nicolai  archi- 
presbyteralem  ecclesiam  concurrerunt,  iique  fuerunt  sa- 
cerdotes  Joannes  Cinelli,  qui  meritorum  requisita  tempore 
utili  obtulit,  et  Cœlestinus  Antuzzi  quin  aliquod  exhibuerit 
requisitum.  Statuta  die,  facto  periculo  et  ad  trutinam  utrius- 
que  scriptis  revocatis  examinatores  pro-synodales  ad  eifectum 
deputati  sequentem  dederunt  relationem:«  Pro  ecclesia 
archipresbyterali  oppidi  Macchiae  adprobavimus  R.  D.  Cœles- 
tinuni  Antuzzi,  et  reprobavinius  R.  D.  Joannem  Cinelli.  j 

Porro  ab  hujusmodi  examinatorum  relatione  utpote  mala 
atque  aliéna  ab  apostolicis  constitutionibus,  quse  praescribunt 
una  cum  scientia  qualitates,  mores  et  cœtera  concurrentium 
ad  parochialia  bénéficia  requisita  scrutari  et  expendi  debere, 
appellalionemad  hancS.  Congregationem  interposuitsacerdos 
CineUi  expostulans,  ut  acta  concursus  a  curia  Beneventana  ad 
vestrum  S.  Ordinem  avocata  novo  subjicerentur  examini,  ut- 
que  prolata  ab  exaniinatoribus  relatio  quovis  destitueietur 
valore. 


799 


CONCOURS 


800 


Hujusmodi  accepto  libelle,  os  disciplina  S.  Oïdinis  Enuun 
archiepiscopum  rogavi  pro  informatione  et  voto.  Hoc  interea 
lemporis  ad  H.  S.  Ordineni  vcnil  recursus  anonyimis  oppidano- 
runiMacchia?  coiUra  sacerdotisAiitiizzi  vitœrationciii,  mores  et 
fidem,  in  quo  exoralur  S.  hic  Ordo  ut  fideni  ipsis  non  prœstet, 
sed  informaliones  opportnnas  a  personis  liaud  suspeclis  su- 
mat.  Cum  hic  libellus  ab  H.  S.  C.  scrio  perpendcretur,  litiera 
informatoria  Eminentissimi  arch.  pervenit,  in  qua  hie 
enarrat  :  «  Ex  pra;mis«is  liquet  quid  tie  bono  jure  oratoris  sil 
dicendum.  Quod  ad  meattinet,  unuin  ab  Emis  islis  Patribus 
expostulo,  et  est,  an  attenta  appellatione  antedicla,  ad  cano- 
nicam  instilutionem  adprobati  procedere  possini.  » 

Perlecta  a  S.  C.  Emi  O.dinarii  litlen,  rescriptnin  editum 
fuit  :  «  Eidem  Emo  archiopiscopo  qui  transniiltat  acta  con- 
cursus  et  quoad  inslitutionem  dandam  sicerdoti  adprobalo  in 
eodem  concursu  stet  constitutioni  S.  M.  Bened.  XIV  Cum  illud 
semper,  14  decembris  174-2,  nisi  prœmenioratae  inslilutioni 
obstare  judicaverit  iibellum  heic  adjunctum,  super  quo  infor- 
malionem  ac  volum  edere  non  dedignetur.  »  Novis  H.  S.  C. 
maudatis  Emus  Archiepiscopus  obteniperans,  relulit  neces- 
sarias  informationes  expetiisse  super  anonyme  libelle ,  a  quinque 
viris  cccleslasticis  inter  se  dissilis  locis  romiuerantibus,  ques 
jnter  adnumeratur  episcopus  Boianen.  Omnes  exposiia  haud 
veritate  niti  aflirmasse  relulit,  cum  nihil  repreheiisibile  edi- 
xerlnt  eumdemquoad  mores  prœsetulisse.et  licet  non  denega- 
verintipsum  politicis  electionibus  interfuisse,  nune  vero  man- 
datis  S.  Sedis  submissum  asseruerunt.  Unus  aulem  ex  lUis,  a 
quibus  informât!  nés  expostulavit,  exposita  vera  esse  aiebat 
sed  novis  supervenientibus  infermationibus,  primas  fuisse 
moderalum.  Verumtamen  epistolium  suum  concludit  bis 
verbis:  «  Addere  vero  debco  quod  si  bsec  omnia  ante  concur- 
-  sum  scivisseni,  eumdem  ad  concursumnonadmisissemetc.» 
Hujusmodi  accepte  epistolio  S.  C.  non  acquievll  atque 
iteruni  Emum  archiepiscopum  rogavit  ut  transmitteret  acta 
concursus  ac  magis  prœcise  referret,  quomedo  informationes 
reformaveril,  qui  antea  asseruerat  veras  esse  omnes  iraputa- 
liones  deducfas  contra  sacerdotem  Antuzzi.  Dum  Emiarchie- 
piscepi  respensum  expectabalur  novus  libellus  quidemaiionv- 
mus  H.  S.  C.  oblatus  fuit,  sed  hac  vice  contra  sac.  Cinelli, 
qui  non  tam  de  prava  vitae  ratione,  quam  potius  de  avaritia, 
necnon  de  preclivivitate  ad  peliticasopiniones,  ac  Molinosismt 
labe  arguebatur.  Attamen  de  hoc  recursu,  eo  quod  laudabili 
testimonio  a  curia  arcbiepiscopali  favore  Cinelli  exhihito  repu- 
gnabat,  nulla  ratio  ab  H.  S.  C.  habita  fuit. 

Novo  praecepto  ab  H.  S.  C.  transmisse.  Emus  Ordinarius 
respondit  transmiltens  copiam  auihenlicam  actorum  con- 
cursus pro  ecclesia  archipresbyterali  curata  oppidi  Maccliije 
hujus  diœcesis.  Quod  vero  attinet  ad  informationes  super 
deductis  contra  sac.  Antuzzi  eadem  repeiit  quœ  jam  dixera 
circa  captas  informationes. 

Quare  S.  H.  C.  denuo  mandavit  eidem  Emo  archiepiscopo 
ut  transmitteret  originales  informationes  assumptas  quoad  ea 
quae  contra  Sac.  Antuzzi.  deducta  sunt.  Verum  eas  trans- 
miltere  recusavit  Emus  Archiep.  contentusexeniplum  epistolii 
mitterc  illius  viri,  qui  uli  aiebat  pra;laudatus  archiepiscopus 
primas  moderatus  fuerat  informationes  cujus  litera;  tenorem 
fidelibus  EE.  VV.  oculis  subjicio  ut  rectum  valeant  hac  super 
re  judicium  eftormare. 

Rébus  sic  slantibus  sub  die  7  julii  anni  1877  sequens  edidi 
decretum  :  "  Ponatur  in  folio  et  notificetur  episcopo,  qui  mo- 
o  neat  parles  causam  disceptandam  fore  in  plenario  EE.  PP. 
«  consessu,  eisque  praefigat  congruum  terminum  ad  dedu- 
«  cendum  jura  sua  coram  S.  C.  ac  de  resultantibus  certioret.» 
Omnibus  itaque  rite  absolutis,  ad  concerdationem  dubiorum 
deventum  est.  Verum  cum  partium  patroni  in  illis  concin- 
nandis  haud  convonerint,  ea,  quœin  ca!ce  hujus  libelli  pro- 


stant  ex  oflicio  concinnavi,  relicla  de  more  partibus  facultate 
dispulandi  super  dubia  in  die  propositionis  causée.  Cum  vero 
hodie  qucTStio  ha;c  proponatur,  pnestat  summatim  referrc 
quiB  per  allegationes  typis  éditas  partium  patroni  disserunt. 

Patronus,  qui  sacerdotis  Antuzzi  partem  agit,  thesim  suam 
defondendam  suscipit  in  due  capita  orationem  dislribuens.  In 
primo  capite  edisserit  hujusmodi  coucursum  validura  retinen- 
dum  esse  tam  si  extrinseca,  quam  si  ejus  intrinseca  perpen- 
dantur.  In  secundo  vero  capite,  concursus  validitate  admissa 
evincere  nititur  parœciam  adjudicandam  fore  sacerdoti 
Cœlestino  Antuzzi. 

Primum  itaque  oratienis  caput  aggrediens  concursum  ab 
exlrinseco  validum  esse  demonstrat,  quia  actus  concursus 
juxla  praescri|)liones  Tridentinas  et  apostolicas  constitutiones 
initi  prorsus  fuere.  Sane  affigitur  edictum  ut  quisque  intra 
désignâtes  dies  sua  laudis  testimenia  ostenderet,  atque  ut 
diligens  inquisitio  fiat  super  cencurrentium  a'tate  et  moribus. 
Transacto  constituto  temporc,  qui  inscripti  sunt  examen 
adimplenl  coram  vicarlo  generaliet  tribus  examinatoribus  pro- 
synodalibus.  Hi  autem  idoneum  renuntiarunt  sacerdotem 
Antuzzi.  poslquam,  ad  tramitem  Conc.  Trid.  sess.  24  cap.  18 
de  réf.  nedum  doctrinam  elscientiamperpenderunt,sedetiam 
qualitates  moresque  ad  trutinam  revocarunt  :  «  His  omnibus 
simnl  perpeni^is,  concludunt  examinatores,  pro  ecclesia  archi- 
presbyterali oppidi  Maccliia>  adprobavimus  R.  D.  Ccelestinum 
Antuzzi  et  reprob.ivimns  I\.  D.  Joannem  Cinelli.  » 

Verum  prœter  extrinseca,  validitatcm  concursus  facilius 
evinci  ait,  si  respectus  habeatur  ad  intrinseca,  seu  ad  sent-jn- 
tiain  ab  examinatoribus  super  doctrina  et  scientia  concur- 
rentium  emissa,  cnm  ea  ralieni  et  IheologiciB  scientia;  sit 
plenissime  consentanea.  Qaod  ut  demonstret  satis  esse  innuit 
ut  perlegantur  responsiones  a  concurrentibus  datas,  e  quibus 
aperte  scatere  ait  Antuzzi  doctissimum  habendum  esse  prae 
œmule  Cinelli,  idque  probare  niiitur  auctoritate  voti  extraju- 
dicialis  emissi  a  quodam  academicœ  theologicae  censore.  o  Lo 
scritto  poidel  R.  Sig.  D.  Giovanni  Cinelli  è  molto  inferiore  al 
primo,  per  cui  slimo  moite  savio  il  giudizie  degli  esaminatori. 
Esse  ha  molli  errori  e  fra  questi  ve  ne  sono  alcuni  assoluta- 
mente  gravi,  corne  p.  e.  che  celui  il  quale  aslrelto  dalla  né- 
cessita prende  il  denaro  dall'  usuraie  pubblico  pecca  grave- 
menle.  La  conciuncula  poi  è  stata  aliatto  omessa.  •>  Cum 
igiturex  his  omnibus  constare  propugnet  examinatores  pro- 
synodales juxta  canonicas  sanctiones  et  preesertim  Conc. 
Trid.scss.  24,  cap.  18  de  réf.  et  praxim  H.  S.  G.  a  Fagnano 
relatam  in  cap.  Cnm  te,  de  œlat.  et  qualit.  num.  13,  collectim 
suam  edidisse  sententiam,  sequilur  praelaudatum  concursum 
declarandum  esse  validum.  Quaquaversus  ergo  acta  perpen- 
dantur,  concursum  sustineri  neminem  ambigere  posse  pro- 
clamât, cum  omnia  a  sacris  canonibus  prœscripta  fuerint 
accurale  obscrvata. 

Post  hœc  ad  secundum  caput  transvolat  asserens  parœciam 
ecclesiaî  archipresbyteralis  Macchiœ  Vallisfortoris  sacerdoti 
Antuzzi  adjudicandam  esse,  eo  quod  in  quolibet  concursu 
vriuti  confractus  initur  inter  episcopum  qui  ad  examen  invitât, 
et  sacerdotem  qui  scseexamiui  subjicit.  Ex  hujusmodi  autem 
veluti  contractu  (luere  propugnat,  quod  qui,  praeviis  investi- 
"ationibiis  super  doctrina  aliisque  qualitatibus,  idoneus  et 
dignus  renuntiatur,  jus  acquirat  ad  beneficium  assequendum, 
quo  ut  quis  spoliari  valeat,  necesse  esse  ait  ut  plene  et  conclu- 
denier  probetur  crimen  contra  illum  suppositum  ex  S.  Rota  in 
decis.  lOi.p.  23etseqq.  coram  Tanario.  Atqui  alicujus  cri- 
minis  reum  esse  sacerdotem  Antuzzi  neque  probari,  neque 
asseri  posse  tenet;  ergo  suo  jure  ad  parœciam  obtinendam 
quaesilo,  nullo  modo  privari  posse  contendit. 

His  prœnolatis  urget  defensor  sacerdotem  Antuzzi,  ulpote 
ab   examinatoribus  rite  approbatum,  privandum  haud  esse 


801 


CONCOURS. 


802 


suo  jure  sivc  de  doctrin  ,  sive  de  caeteris  qualitalibus  ratio 
liabeatur.  Porro  ratione  doclrina?  justam  ot  scientiœ  consen- 
taneaiii  fuisse  examiuatoruui  sentenliam  denionslrat  ex  voto 
ab  academiai  theolo;^ic;e  pnoineniorato  ceusore  evulf-ato,  ibi  "• 
«Slinio  tnolto  savio  il  giudizio  degli  esauiinatori  arcidiocesani.  ■■ 
Sed  piajtcr  scienliam,  priedictani  parœciam  sacerdoti  Antuzzi 
debcri  astiuit  ratione  qualitatum;  tuni  quia  ex  vulgo  perqui- 
ratur  a  ciiria  diœcesana  atite  approbationeni  inslituto  ,  nihil 
contra  praîdictuin  sacerdoteni  reperlum  fuit  ;  lum  etiam  quia 
conslareedisserit  pracstitisse  obsequia  ecclesiae  praesertim  suœ 
universilatis,  sive  docendo,  sive  pra'dicando,  aut  utriusque 
sexus  coiifussiones  excipiendo  :  «  dai  primi  anni  dcU'abcensione 
al  sacerdozio  fiiioggi...  cou  grande  edilîcazione  pubbbca  » 
testatur  vicarius  foraneus  S.  EliiC  siib  die  47  augusti  187G. 

Quae  cuiu  itasiiit,  nullani  ralionen»  liabendaniessecontendit 
prœfati  libelU  anonymi  adversus  sac.  Antuzzi  studiose  con- 
quisiii  et  post  concurstuii  expiscati  ;  idquo  fieri  débet  tani  ut 
removeantur  contenlioncs  partiuni   et  falsitates,    quae   aliter 
obvenirent  ante  judicium  post  exaniinatoruin  approbationeni, 
ceu  mandat  Benedict.  XIV  in  constit.  Cum  illud,%  Si  quem 
clericorum  ;  quam  ut  consulatur  dignitatis  episcopalis  existi- 
mationi,  oui  detrimentunifieret,  si  episcopijudiciuni,  superioris 
judicis    sententia,    irrationabiie  declararetur.  Quifi   res  sane 
probaret  a  pubiica  indictione  usque  ad  diem  babiti  concursus 
nullas  investigationes  super  concurrenlibus  ab  episcopo  insti- 
tutas,  aut  perveisos  fuisse   ad  concursum  admisses  :   quam 
suspicionem  profecto  nocereepiscopaliexistimationi,  nemoest, 
qui  in  dubium  revocare  queat.  Quin  inio  nedum  de  existima- 
tione  episcopis  débita,  sed  de  ipsis  concursibus  jam  actum 
essel,  tum  ex  parte  examinatorum  eo  quod  cum  eorum  niunus 
fere    nuUius   momenti    evaderet,   episcopis    examinatorum 
depulatiodillicilior  et  fere  impossibiiis  redderetur  ;  tum  etiam 
ex  parte  concurrentium,  quorum  nemo  prudens  et  sapiens 
propter  fraudum  timorem  et  competitoris  rejecti  malignantia 
verba  audebit  periculo  sese  exponere. 

Ex  his  evenlre  proclamât  quod  aut  ecclesia  parochialis  pro- 
videbitur  minus  idoneo  rectore,  aut  vacabit  manifesto  anima- 
rum  detrimento  ;  et  quod  nemo  inposterum  ad  studia  incum- 
bet,  cum  e>:  illis  nuUum  parochiale  beneficium  sibi  comparare 
vaieret  :  qua;  omnia  sunt  prorsus  removenda  quatenus  ecclesice 
utilitati  perniciosa. 

Post  hœc,  ut  magis  magisque  thesim  suam  corroboret 
quamplura  de  sacerdotis  Antuzzi  qualitatibus  |affert  laudis 
'estimonia,  quae  viri  ciiaractere  sacerdotali  insigniti  scriptis 
exararunt.  Cum  igitur  sac.  Anluzzi  universa  gaudeat  existi- 
matione,  evidentissimam  assurgere  ait  anonymi  libelli  faisi- 
tatem.  His  omnibus  addit  binas  plurimorum  concivium  peti- 
liones,  quibus  supplices  dant  preces  EE.  VV.  ut  dignentur- 
quamprimum  parœciam  adjudicare  sacerdoti  Antuzzi. 

Post  haec  concludit  Antuzzi  defensor  concursum  sustineri 
eo  quod  omnia  ad  tramitem  SS.  canonum  et  prœsertim 
S.  concilii  Tridentini  expleta  fuerint;  parœciam  vero  sacerdoti 
Antuzzi  esse  adjudicandam  ab  examinatoribus  approbato 
quia  tum  scientia,  cujus  laudatum  in  concursu  prœbuit  expe- 
rimentum,  tum  eximiaî  ejus  qualitates  ab  universo  oppidi 
Macchiae  populo  commendalêe,  hanc  eleclionem  absque  ulla 
dubitationis  aléa  suadent. 

His  al  vero  omnibus  mordicus  obsistit  sacerdotis  Cinelli 
patronus,  ideoque  in  duas  partes  orationem  suam  dividit.  In 
prima  contendit  concursum  et  relationem  examinatorum 
nuUimode  substineri  posse.  In  secunda  vero  pnsita  quidem 
concursus  validitate,  subslinet  Cinellium  esse  approbandum, 
eique  parochialem  esse  adjudicandam. 

Praemissa  itaque  factorum  historia  primam  orationis  suœ 
partem  aggrediensedicit  nonnuila  a  jure  pro  forma  substan- 
tiaii  concursus  esse  praescripta,  quae  si  omitlantur,  nullitatem 


concursus  secumferre.  Reciusius,  quasst.  1,  tit.  2  de  devoluta 
collalione.  Porro  praescriptum  est  a  Nteris  encyciicis  S.  C. 
jussu  démentis  XI  anno  1721  editis,  ut  in  causa  appcllationis 
uti  in  themate  ad  ajudiccm  appcllationis  mittaniur,  vel  acta 
ipsa  originalia  concursus  clausa,  et  obsignata,  vel  certe  unum 
aliquod  authenticum  eorum  exemplum  a  cancellario  con- 
cursus, atque  altero  notario  collatum,  et  auscuitatum  coram 
vicario,  vel  alio  in  ecciesiaslica  dignitate  conslituto,  quem 
eligat  ordinarius.  »  Cautum  preeterea  est  in  prfcfatis  literis 
encyciicis,  «  ut  unumquodpue  responsum,  et  unusquisque 
sermo,  cum  ab  uiioquoque  concurrentium  exhibebitur,  non 
soluni  ab  eo,  qui  scripsit,  atque  a  cancellario  concursus,  ve- 
rum  etiam  ab  examinatoribus,  et  ab  ordinario,  vel  ejus  vicario, 
qui  concursui  interfuerinf,  suscribatur.  »  Porro  hujusmodifor- 
mani  in  themate  haud  implelam  fuisse  edicit,  siquiJem  exem- 
plum actorum  ad  S.  Gongregationem  missum  neque  a  cancel- 
lario concursus  atque  altero  notario  collatum  est,  neque 
coram  vicario,  vel  alio  in  ecclesiastica  dignilale  constituto 
auscuitatum,  ceu  ex  actis  eruilur.  At  neque  unumquodque 
responsum,  neque  unusquisque  sermo,  cxcepto  ullimo,  sub- 
scriptus  ad  tramites  juris  apparet,  prouli  acta  perhibent,  hinc 
de  nullitate  concursus  ambigi  haud  posse  concludit. 

Quod  autem  pro  forma  substantiali  inducta  fuerint,  quae  in 
citatis  literis  encyciicis  continentur,  id  cœteris  omissis  probat 
auctoritate  praefati  Reclusii  loc.  cit.  n.  89  :  o  Pro  forma  simi- 
lilcr  subslanriali  habenda  sunt,  quœ  a  S.  Congregatione  Con- 
cilii jussu  Clementis  XI  in  citatis  literis,  et  a  Benedicto  XIV  illas 
confirmante,  meliusque   explanante   in  sua  constit.   1    Cwn 
illud    semper   fuerunt  prajscripta,  quœque  in  Tridentino  de- 
creto,  elPiana  constit.  desiderantur.  Quod  repelit  sub  num.  93. 
Arguit  hinc  concursum  in   themate  substineri  non   posse,  et 
ad  rem  refert  aucloritatem  praelaudati  Reclusii  loc.  cit.  num.  80 
aientis  :  «  Fingamus  in   parochiali  concursu  fuisse  ab  ordi- 
nario diligenter  servatam  a  Tridentino  concilio  praescriptam 
formara  in  sess.  2i  de  refor.  cap.  18,  confirmalam  a  Pio  V  in 
sua  constit.  In  conferendis.  Sed  ea  fuisse  pra?termissa,  quae  in 
citatis  literis  encyciicis,  et  in  citât,  constit.  Benedictina  pro 
forma  substantiali    fuerunt  superaddila,  nescio,  an   inveniri 
possit,  qui    hujusmodi  concursum  tanquam  validum  audeat 
substinere.  »  Quod  confirmât  auctoritate  H.  S.  C.  in  Larincn. 
concursus  2  septembris  1738,  §  Hœc.  Liborius  Sasso  nullum 
fuisse  concursum    contendit,  quia  cum  in  literis  encyciicis 
hujus  S.  Congregationis    datis  anno   1721,    et  approbatis  a 
summis  ponlificibus  Clémente  XI  et  Benedicto  XIV  cautum 
fuerit  in  §  Posiremum,  ut  unumquodque  responsum,  et  unus- 
quisque sermo  cum  ab  unoquoque  concurrentium  exhibetur, 
non  solum  ab  eo  qui  scripsit,  atque  a  cancellario  concursus, 
verum  etiam.   ab  examinatoribus,  et  ab  ordinario,  vel   ejus 
vicario,  qui  concursui  interfuerinf,  suscribatur.  Haec  forma 
servaia  non  fuerit,  et  desint  subscriptiones  cancellarii,  exami- 
natorum, et  episcopi.  Quare  proposito  dubio  :  «  An  constet 
de  nullitate  concursus  in  casu? responsum  fuit:  Affirmative.  ' 
Hanc  autem  nullitatem  concursus  eo  vel  magis  admittendam 
subdit,  si  parumperanimadvertaturexaminalores  in  casuintra 
solius  doctrinœ,  ac   scientiae  limites  sese  continuisse;  de  mo- 
ribus  autem,  aliisque  ad  animarum  regimen  opportunis  qua- 
litatibus minime  investigasse.   Sane  quod  Antuzzi  requisita 
haud  scrutati  fuerint,  id  patere  edicit  ex  testimonio  pro-can 
cellarii,  qui  in  processu  ait  requisitorum  sacerdotis  Antuzzi 
nullam  rationem  haberi  potuisse  eo  quod  illorum  documenta 
non  fuerunt  exhibita  intra  tempus  in  edicto  prœfinitum.  Quod 
autem  Cinelli  qualitates,  mérita,  ac  praestita  Ecclesiae  servitia 
haud  expenderint,  et  doclrinae  arcto  fœdere  haud  consociave- 
rint  ad  tramitem  Benedictinaj  constitutionis,  id  ex  eo  mani- 
festum  erui  contendit,  quod  Ginellius  sacerdotem  Antuzzi- 
longe  prsecelluisset,  ceu  duo  exioiii  thcologi  ab  eo  consulti  in 


V 


SEBIE. 


51 


803 


CONCOURS. 


804 


volis  pro  veritate  Iradunt,  siprœclara  ejus  requisita  perscrutati 
fuissent. 

His  at  vero  omnibus  niajorein  luceni,  et  robur  accedere 
subdit,  si  verba  infoimalionis  Emi  archiepiscopi  paulisper 
altendantur,  in  quanec  vola,  nec  vestigiuni  existit  nifiitorum, 
et  qualitatum  concurrentium,  en  verba:  «  Facto  periculo  die 
11  septembris,  et  peraclo  scrulinio  resolulionum  casuum  et 
qua;stionum  a  tribus  examinatoribus  propositaruni.  per  de- 
cretum  eorunidera  sub  die  16  antedxîi  niensisR.  D.  Coeles- 
tinus  Aniuzii  fuit  approbatus,  et  oralor  reprobalus.  »  Hue  de 
re  concludit  exaniiuAtores  de  sola  concurrentium  scienlia 
investigasse. 

Tandem  thesimsuameviJentiœfasllgiumattingereedisserit, 
si  parumpcr  aniniadvertatur  in  diœcesi  Beneventana  metho- 
dum,  seu  consuetudinem  existere  non  expendendi  concurren- 
tium qualitaies,  et  mérita,  nisi  prius  ob  doclrinse  et  scientiae 
nieritum  approbationem  retulerint.  IJque  probat  verba  reci- 
tans  informalionis  Emi  archiepiscopi  in  causa  Beneventana 
concursus,  quœ  die  22  maii  1873  pênes  hanc  S.  Congrega- 
tionem  acla,  ac  definita  fuit.  Quibus  positis  certum  cxplora- 
tumque  esse  ari^uit  quod  examiuatores  in  theniate  qu militâtes 
ac  mérita  concurrentium  haud  invcsligaverint,  sed  intra  solos 
doclrinœ  ac  literaturae  limites  sese  continuerint,  ideoque 
elationem  exaniinatorum  uli  malam  traducendam  esse,  et 
concursum  patenti  nuUitate  laborare  ad  monitum  Reclusii 
p.  1,  tit.  G  de  novo  concursu,  seu  de  appellationibus. 

Nec  objicere  valet,  prosequitur,  quod  examinatores  sin, 
gulorum  concurrentium  qualilates  et  nierila  scrutâtes 
fuisse  retulerint,  ceu  patet  ex  rclatione  in  actis  existente.  Si- 
quidem  id  ad  eos  tantum  concurrentes  référendum  esse  subs- 
tinet,  qui  solius  ob  scientiœ  meritum  approbationem  reporta- 
veriut  pro  aliis  parœciis,  (unicoenim  concnrsu  multaîparochia- 
lesecclesiaj  provisœfuerunt). minime  vero  ad  eos  referri  posse, 
qui  pro  parochia  Machiœ  Vallis  Fortoris  examini  se  sub- 
jecerunt  ;  secus  enim  quomodo  conciliari  posset,  quod  exa- 
minatores singulorum  mérita  expenderint  cum  eo  quod  pro- 
cancellarius  in  processu  aJstruit,  nullam  scilicet  ralionem 
haberi  potuisse  requisitoruni  Antuzzi  eo  quod  extra  tempus 
utile  fuerunt  eshibita?  Quomodo  conciliari  posset,  quod  exa- 
minatores asserunt  in  relatione,  cum  melhodo,  seu  consuetu- 
dine,  quam  in  Beneventana  diœcesi  existere  ait  Emus  archi- 
prtesul  in  supracitata  causa  Beneventana  concursus  anni 
1875?  Adistanr.  igilur  flagrantem  contradictionem  declinandam 
necessario  admittendum  esse  instat,  quod  examinatores  haud 
expenderint  requisita  concurrentium  ad  ecclesiam  Machiae 
Vallis  Fortoiis,  icJeoque  nialani  esse  eorum  relalionem. 

Nec  salis.  Adstruit  enim  examinatores  indignum,  atque  in- 
capacera  approbantes  maie  multo  fortiori  ratione  rctulisse. 
Sane  tradit  Reclusius  p.  1  tit.  G  de  novo  concursu  num.  25 
quod  :  i  Si  examinatores  illum  ex  concurrenlibus,  seu  oppo- 
sitoribus  approbaverint,  quod  approbare  minime  poterant 
velut  indignum,  atque  incapacem,  dubitandum  non  est  quod 
maie  multo  fortiori  ratione  retulerint,  atque  judicaverint  : 
propterea  quia  approbalus  fuit,  quem  a  parochiaii  consecu- 
tione  canonica  jura  arcebant  etc.  >•  Porro  quod  Anluzzius 
hujufmodi  indignitatem  et  incapacitatem  praiferat,  id  nedum 
ex  populi  reciirsu  ad  hune  S.  Ordinem  misso  manifestum  erum- 
pere  edisserit.  sed  praecipue  ex  illis  Emi  archiepiscopi  verbis: 
«  Addere  vero  debeo,  quod  si  haec  omnia  ante  concursum 
scivissem,  eumdem  ad  concursum  non  admisissem.  »  Qua- 
propter  concludit  de  nullitate  concursus,  et  de  mala  examina- 
torum  relatione  in  casudubitari  minime  posse. 

Al  secundum  vero  oraiionis  suœ  caput  descendons  propu- 
gnat  sacerdotem  Cinelli  aclualem  œconomum  curatum  appro- 
bationem mereri,  eique  parœciam  adjudicandam  esse.  Quod 
autem  approbationem  mereatur  ex  eo  evincit,  quod  amboruni 


concurrentium  responsiones  ad  casus  proposilos  adeo  misera), 
atque  débiles  sunt  ut  ambo  in  re  theologica  morali  vel  parum» 
vcl  nullimode  versati  judicandi  sint  ideoque  vel  ambo  approban- 
di,  velreprobandi  erant.  Idque  corroborât  binorum  tlieologo- 
rum  auctorilate,  qui  vota  pro  veritate  exararunt.  Addit  autem, 
quod  dato  etiam,  et  non  concesso,  quod  Anluzzius  doctrinae 
merito  Cinellium  in  dato  experimento  aiiquantuhim  supera- 
veril,  illud  tamen  certum  esse  subdit,  quod  Cinellius  requisi- 
toruni pricstaiitia  Antuzzium  longe  praicellat.  Sane  prœter 
quam  quod  Cinellius  est  œtate  major,  et  jam  inde  a  pluribus 
annis  adcoufessioiios  ulriusque  sexus  excipiendas  fuit  appro- 
batus  prïBvio examine,  praelerquam  quod  director  exislit  apos- 
tolatus  orationis,  et  rctedificator  propriis  expensis  cujusdam 
publicii;  capella»,  pr;elerquam  quod  pluries  et  per  plures  annos 
exliiit  coadjutor  in  cura  animarum,  ipse  ab  anno  1800  usque 
ad  annum  18C7  fuitœconomus  curatus  ecclesiie  nunc  vacantis, 
et  iterum  hoc  obivit  munus  a  mense  martio  1876  usque  ad 
mensem  inaium  dicti  anni  quod  ei  curia  archiciiiscopalis 
conmiittens  hoc  elogium  tribuit  :  «  Avendo  il  R.  arciprele  do- 
niandato  a  quosta  curia  di  apporlarsi  da  cotesta  residenza,  a 
Irasferirii  a  Gambalesa  per  motivi  di  sainte,  affido  a  Ici  la 
cura  dolle  anime,  perché  quando  ha  sostenuta  un  simile  inca- 
rico,  lo  ha  disimpes^uato  con  zelo,  c  prudenza,  e  con  piena 
soddisfazione  di  quesla  curia.  » 

Quapropter  concludit  sacerdotem  Cinellium  eumdem  ac 
Antuzzi,  ni  forle  niajorem  approbationis  gradum  promereri, 
si  jura  canonica  adhuc  in  honore  sunt.  Neque  hic  olnici  posse 
subjungit  hanc  niethodum  expendendi  requisita  concurren- 
tium, et  arcto  fœdere  doctrinaî  consociandi  refragari  ralioni, 
atque  justitiaî.  Siquidem  FP.  Conc.  Trid.,  et  Benedictus  XIV 
maturo  consilio  id  prœscripseruut,  ideoque  incivile,  atque 
injuriosum  esset  eos  de  injustitia  redarguere.  Imo  S.  Congre- 
gatio  eo  rem  perduxit  ut  dixerit  non  peccare  examinatores  si 
qui  minus  docte  responderit,  inter  approbatos  enumerent  ob 
exiniiam  pietatem  et  prudentiam.  Cum  igitur  justitia  duce  sa- 
cerdos  Cinelli  inter  approbatos  sit  recensendus,  illud  modo 
unice  inquirendum  superesse  subjungit,  cuinam  parochialis 
sit  adjudicanda. 

Qua  in  disquisitione  haud  multum  insudandum  esse  edis- 
serit. Monet  enim  sancta  synodus  Tridentina  in  proœmio  de- 
creti  de  reformat,  sess.  14,  episcopos,  ut  clerici,  et  prœcipue 
illi,  quibus  animarum  cura,  et  regimen  concreditum  est, 
niorum  honestate  prœfulgeant,  nam  «  si  eos  pravis  et  corrup- 
tis  moribus  esse  permittant,  quo  pacto  laicos  de  ipsorum  vitiis 
redarguent,  qui  uno  ab  eis  sermone  convinci  possenl,  quod 
clericos  ipsis  paliantur  esse  détériores?  qua  etiam  libertate 
laicos  corripere  poterunt  sacerdotes,  cum  tacite  sibi  ipsi  res- 
pondeant  eadem  se  admisisse,  quae  corripiunl  ?  ..  Quœ  serio 
perpendens  Reclusius  p.  l,tit.  l,n.  2.o  de  incapacib.  exqui- 
rend.  paroch.  concludit  :  a  Ad  animarum  ergo  curam  asse- 
quendam  indignus  omnino  erit,  qui  scandalo  futurus  est  po- 
pulo. Non  enim  valeo  concipere  quomodo  iste  populum  suum 
exemplo  œdificare  possit  atque  libère  ea  vitia  reprehendere, 
quibus  ipse  coinquinalur.  " 

Porro  quœnani  fuerit  sacerdotis  Cinelli  honestas,  et  morum 
probitas  jam  inde  a  teneris  annis  e  testimonio  sui  institutoris 
et  magis'ri  illucescit.  Quaenam  autem  vitœ  ratio,  quinam 
mores  fuerint  sacerdotis  Cinelli  ad  sacerdolii  dignitalem  pro 
moti  manifestum  erumpere  subdit  ex  testimonio  Rmœ  curiae 
archiepiscopalis,  quae  nedum  munia  gravissima  ei  commisit, 
sed  arduum  animarum  regimen  calamitosissimis  hisce  tempo- 
ribus  credidit  ejus  pietatem,  zelum,  ac  prudentiam  commen- 
dans.  Quœnam  tandem  vitac  ratio,  quinam  mores  sint  sacerdotis 
Cinelli  modo  œconomi  curali  munere  fuiigenlis  ex  testimonio 
ipsius  syndici  patet,  qui  parenthelae  vinculo  cum  Antuzzio 
jungitur. 


805 


CONCOURS. 


806 


At  non  modo  Cinelliuin,  praferendum  esse  subsumit  ob 
monnn  boneslalem  et  viUe  probilateiii,  scd  eliam  ex  eo  quod 
usu,  et  scientia  oaruni  rcruni  quibiis  iinuditun)  esse  convenit 
aniniiirnin  ciiratorem,  lon^-)  se  pr^stat,  quia  per  plures  annos 
in  vacanlis  pariBciiC  pmcuralionc  versalusesl,  et  seivilium  va- 
canti  parœciiu  (lin  piifistitit.  Torro  ait  Pitoni  'S  in  Dtsccptalione 
eccles.  108,  num.  17  etseq.  -  In  ha;;  maleria  simagisidoneus 
est  iile,  qui  majoreni  habet  aptitudinein  ad  ciiram  cxercen- 
dani,  certo  diibitaïuiiini  non  est  aplioreni  et  diguiorem  esse 
Antoniuni,  qui  in  actu  praclico  curam  exercuit  comparative 
ad  oppositoicin,  qui  nihil  aliud  habet,  quani  raiseiabilein,  et 
vaide  cui'taui  theoricani  ostensam  in  examine,  et  postponen- 
dam  piaxi,  et  experienlia)  lamquain  securiori  etc.  »  Foi  tius 
aulem  quia  servitium  ipsuni  prueslitum  in  controversa  paro- 
chiab  per  pluies  annos  indubit-itam  de  jure  pnuiationem  me- 
retur  ila  ut  in  concursu  alioruni  scmper  prœrerri  debeat,  qui 
in  servitio  ecclesiie  consumpsit  operam,  et  iaboreni  juxta  text. 
Nullusinvilis,  distinct.  61,  ibi  :  allabeat  unusquisque  fructum 
miliiiaî  in  Ecclesia,  in  qua  suam  per  onmia  officia  transegit 
œtatem,  in  aliéna  stipendia  minime  alter  obrepat,  nec  aliis 
debitani  aller  sibi  vindicare  audeat  mercedein.  > 

Tandem  prîeferenduni  esse  Cinellium  concludit,  quia  eum 
populus  maximopere  diligit,  coiit,  et  ut  animaruni  cura  et 
regimen  ei  credalur  enixe  desiderat.  Porro  scituminjure  esse 
ait  in  seligendis  pastoribus  eos  seniper  esse  prœferendos,  qui 
populi  affeclione  potiuntur.  Ita  post  canon.  Nec  emerilis, 
dist.  CI,  Pitonius  loc.  cit.  n.  24  et  seq. 

Hisce  cxpositis  dignentur  EE.  VV.  sequentiadirimere  dubia: 
1.  An  constet  de  mala  relalione  examinatoruni  in  casu  ?  Et 
quatenus  affirmative, 

II.  Anetcui  parochialis  ecclesia  adjudicanda  sit  in  casu. 

S.  Congregatio  Concilii  rescribenduni  censuit  :  Ad  1  et  2  : 
Indicatur  novus  concursus.  Die  26  januarii  1878. 


VoTUM  coNsuLTORisin  causa  Beneventana  concursus.  Eniinen- 
tissimi  ac  Reverendissimi  Domini. — Mandatis  li.  P.  D.  pro- 
secrelarii  hujus  S.  Ordinis  obtemperans  praefati  concursus 
acta  onmia  et  singula  diligenter  perlegi,  et  post  accuratum 
eorumdem  examen  ea  quœ  sequuntur  refercnda,  et  pro  veri- 
tate  exponenda  censui. 

1.  Circa  acta  liujusce  concursus  nulla  occurrit  exceptio 
facienda  cum  ad  tramites  juris  fuerint  adamussim  exarata.  Ut 
nihil  tamen  omiltatur,  animadvertendum  tantummodo  exis- 
timo  quod  in  scrulinio  ab  examinatoribus  peraclo  habetnr  ipsos 
ncdum  scientiam,  ac  solerliam  concurrenlium  pondérasse 
verum  etiam  inquisivisse  a  super  œtafe,  moruni  honeslatc, 
prudentia,  praîstilis  Ecclesice  obsequiis  etc.  mediante  notula 
compendiaria  singulorum  concurrenlium  (qui  plurimi  fuerunt 
ob  alias  etiani  parœcias  obtinendas)  meritorum  per  D.  pro- 
cancellarium  nobis  tradita,  »  cum  tamen  ipsemet  pro-cancel- 
larius  affirmet  in  processu  verbali  quod  «  D.  Cœlestini  Antuzzi 
nulla  habetnr  ratio  requisitorum,  seu  meritorum  anteceden- 
tium  quia  documenta  illorum  non  fuerant  exhibita  infra 
tempus  in  edicto  pro  concursu  prcefinitum.  »  Quœ  duo  quo- 
modo  conciliari  possint  non  video. 

2.  Duo  tantum  fuerant  concurrentes  pro  parcecia  Machiae, 
nempe  D.  Joannes  Cinelii,  qui  actu  est  œconomus  praedictœ 
parœciaj,  et  D.  Cœleslinus  Antuzzi;  ambo  in  œlate  36  anno- 
rum  constituti,  et  fere  iisdem  requisitis  praediti,  et  nihil 
contra  utriusque  agendi  rationem  et  mores  in  archivio 
detecium  fuit. 

3.  Novem  casus  morales  solvendi  a  tribus  examinatoribus 
proposili  fuere,  qui  insimul  vigintiqualuor  quœsita  comple- 
xive  amplectebantur. 

4.  AtBrmari  jure  potest  quod  ambo  concurrentes  nuUum 


experimentum  prœbuerint  in  conciuncula  .super  evangelii 
textu  iisdem  proposito,  quia  D.  Cinelii  sex  vel  septom  tantum 
lincas  conscripsit,  qure  polius  litteraleni  textiis  explicationem, 
quam  expositionem,  et  concionem  exhibent  :  1).  vero  Antuzzi 
scrij)sit  utique  septem  folii  intégras  paginas,  et  quidem  suBi- 
cienti,  et  bono  stylo,  sed  omniiio  uli  dicitur  cecinit  extra 
cliorum  cum  aliam  concionem,  quam  forsan  optime  memine- 
rat,  textui  proposito  applicavit  quin  cum  ipso  vel  minimam 
rclationem  hiiherot. 

5.  In  scrulinio  ab  examinatoribus  facto,  et  debilo  institulo 
examine,  sequens  inler  aiia  pro  aliis  parœciis  prolalum  fuit 
judicium  :  «  pro  ecclesia  archipresbyterali  curata  sub  titulo 
S.  Nicolai  episcopi  oppidi  Machia;....  udprobavimus  R.  D. 
Cœlestinum  Antuzzi,  et  reprobavimus  R.  D.  Joannern  Cinelii.  » 

6.  Ab  hujiismodi  judicio,  seu  a  mala  examinatorum  rela- 
lione appeliavit  ad  II.  S.  Ordinem  sacerdos  Cinelii,  de  quo 
modo  agendimi  nobis  est,  et  an  bene  vel  maie  appellaverit 
votimi  meum  quodcumque  iliud  sit,expostulatur. 

Hisce  itaque  expositis  ac  prœnolalis,  et  diligenter  respon- 
sionibus  ad  singidos  casus  ab  ambobus  concurrentibus  datis  ad 
Irutinam  revocatis,  meam  sententiam  sincère  palefaciam.  Dico 
itaque  imprimis  quod  ambo  concurrentes  miserrimas,  ac  de- 
biles  in  génère  dederunt  responsiones,  ac  moralis  theologiie 
principiis  vel  nullimode,  vel  parum  confirmatas,  nonnullas 
ex  hisce  responsionibus  casu  protulissc  videntur,  et  in  non- 
nullis  sensum  quœsiionis  haud  attigisse  certum  est;  quse 
omnia  praesertim  pro  concurrente,  et  appellante  Cinelii  locum 
habent.  Ex  viginti  quatuor,  uti  dictum  est,  qiiœsiiis,  quibus 
novem  proposili  casus  constant,  sacerdos  Cinelii  quatuordecim 
vel  quindecim  nullimode  satisfecit,  aliis  vero  eo  fere  modo 
quem  prœnotavi.  Sacerdos  vero  Antuzzi  septem  vel  octo  maie 
satisfecit,  aliis  mediocriter,  et  aliis  bene  sed  modo  prjedicto. 
Attamen  indnhium  est  quod  comparative  ad  alium  concur- 
rentem  Cinelii  meliorem  se  exhibuit  sacerdos  Antuzzi,  et 
majorem  exhibuit  peritiam,  atque  omnibus  insimul  spectatis 
sufficientiam  ostendit,  et  sub  hoc  respectu  examinatoruni 
judicium  quoad  utrumque  merito  sustineri  potest,  indu- 
biumque  est  nullam  injuriam  sacerdoti  Cinelii  eosdem  exami- 
natores  irrogasse,  quemadmodum  attentis  omnibus  saltem  in 
infinio  gradu  approbalionem  promeruisse  sacerdotem  Antuzzi. 

Quœstio  modo  institui  potest  utrum  prœfatus  sacerdos 
Antuzzi  dignus  rêvera  habeatur  qui  parœciam  oblinere  valeat. 
Siquidem  habetur  in  positione  recursus  vere  gravissimus 
contra  ipsius  fidem,  mores,  et  politicas  opiaiones  :  attamen 
animadverti  débet  quod  talis  recursus  est  omnino  anonymus 
nec  ullum  profertur  documentum  quo  a  récurrente  asserta 
aliquatenus  confirmcntur.  Insuper  informationibus  ab  Emo 
archiepiscopo  expostulatis,  et  facta  ab  eodem  débita  inquisi- 
tione  a  quincpie  fide  dignis  personis,  ad  H.  S.  0.  retulit  quod 
juxta  quatuor  responsiones  exposit»  incriminationes  expun- 
guntur  omnino,  et  quintus  qui  jam  omnia  confirmaverat. 
postea  in  pluribus  modificavit  datam  relationem  :  attamen 
idem  archiepiscopus  concludit  quod  «  si  prius  haîc  scivisset, 
profeclo  ad  concursum  non  admisissel.  ■•  Intérim  sacerdos 
Antuzzi  undecim  documenta  ad  hune  S.  Ordinem  exhibuit  in 
quibus  fere  omnes  parochi  Beneventani  et  seminarii  rector 
bonam  ipsius  vitae  et  morum  agendi  rationem  quam  maxime 
commendant. 

Porro  habetur  quoque  in  positione  et  alius  fere  consimilis 
recursus,  sed  pariter  anonymus  contra  sacerdotem  Cinelii  in 
quo  ipsius  ambilio,  avaritia,  et  proclivitas  ad  novas  politicas 
opiniones  affirmantur,  atque  insuper  Molinosismi  labe  affectus 
asserilur;  at  de  hisce  omnibus  gravissimis  accusationibus 
nullum  pariter  auihenticum  profertur  documentum,  ac 
proinde  sub  hoc  respectu  ambo  concurrentes  in  sequali  condi- 
tione  reperiri  dicendi  sunt. 


807 


IRREGULARITE. 


808 


Attamen  in  hiijusraodi  ut  ila  dicam  reciproco  cerlamine 
cum  jam  a  mullo  tenipore  sacerdos  Cinelli  œcononiatum  pise- 
fatcB  parœcia^  exerceat.et  tam  ipse  quani  ipsius  familia  ad  idem 
Uachiae  oppiJum  pertineat,  si  modo  ipsi  succederet  sacerdos 
Antiîzzi,  qui  eidem  oppido  est  extraneus,  quoi  et  quaeiiam 
siiscilari  possent  qua;stiones,  jurgia,  dicteiia,  conieiiliones, 
atque  eliam  malae  plebis  odium  nemo  est  qui  non  videat, 
habito  prœserlini  respectu  ad  mores  et  consuetudines  salis 
superque  notas  illoruni  locorum. 

Attentis  itaque  omnibus  hue  usquc  expositis,  et  ut  meam 
primitus  conceplam  op'nioneni  candide  exponam,  concludere 
mihi  liccat,  quod,  si  fieri  posset,  cuperem  quaui  maxime  ut 
concursus  renovarelur,  quod  forsitan  fieri  posset  ex  eo  quod 
sacerdos  Antuzzi  unice  ab  examinaloribus  approbaïus  sua 
requisita  elapso  jam  tempore  prsfinito  exhibuerit,  et  prout 
canceliarius  atiirmat,  «  nulla  eorumdeni  haberi  potuit  ratio.  >• 
Ad  tramiles  autem  strictae,  et  rigorosa;  justitiie  examinatorum 
judicium,  ut  jam  supra  fatebar,  susteneri  posse  censeo;  salvo 
semper  etc. 

Dalum  etc.  bac  die  8  julii  1877. 


IRRÉGILARITÉ 


Epilepsie.  Atleintes  pendant  le  sommeil.  Comme  elles  ne  produi- 
sent pas  l.'s  suites  ordinaires,  le  médecin  est  d'avis  qup  ce  n'est 
pas  TL^pilepsie  proprement  dite.  Recommandation  de  la  pari  de 
l"évêque.  Disette  de  prêtres  en  Italie.  Dispense  accordée  par  la 
S.  Congrégation. 

Les  saints  canons  défendent  de  conférer  les  ordres 
aux  épileptiqiies.  Canon  Communiter,  3,  distinction  33. 
Il  faut  que  plusieurs  années  se  passent  sans  rechute 
afln  que  l'epileptique  puisse  être  ordonné.  En  certains 
cas  les  atleintes  ne  se  produisent  que  pendant  le 
sommeil. 

Pascal  Ruffa,  du  diocèse  de  Tropea,  âgé  de  29  ans 
a  représenté  dans  une  supplique  à  la  S.  Congrégation 
du  Concile  ce  qui  suit  :  «  Ayant  pris  l'habit  ecclésias- 
tique et  désirant  vivement  suivre  la  carrière  ecclésias- 
tique pour  servir  Dieu  et  l'Eglise,  qui  commence  à 
manquer  de  prêtres,  il  implore  la  dispense  ponr  rece- 
voir les  saints  ordres.  Depuis  treize  ans  il  est  sujet  à 
des  atteintes  d'épilepsie  qui  n'ont  lieu  que  la  nuit  et 
dans  le  plus  profond  sommeil.  Elles  n'ont  jamais  laissé 
de  trace  dans  les  facultés  mentales.» 

Mgr  l'évêque  recommande  le  recourant,  en  ces 
termes:  «  Sa  conduite  est  très-bonne  et  son  instruction 
soffisante.  Ce  sera  une  consolation  pour  mon  cœur  de 
pouvoir  assurer  un  prêtre  de  plus  à  mon  diocèse, 
quia  commencé  à  sentir  un  besoin  positif.  Le  manque 
d'ecclésiastiques  et  le  défaut  de  vocations  augmente  de 
jour  en  jour.  Ruffa  a  des  qualités  peu  communes.  lia 
pris  la  soutane  malgré  l'opposition  de  sa  famille.  » 

Un  mé  Jecin  a  examiné  Ruffa  et  il  a  délivré  l'attes- 
tation qui  suit  :  «  Le  soussigné,  docteur  en  médecine 
et  «n  chirurgie,  certifie,  par  rapport  à  la  névrose  sous 
forme  épiirptique  dont  souffre  M.  Pascal  Ruffa  :  1,  Les 
accès  convulsifs  depuis  la  puberté,  ayant  toujours  été 
nocturnes,  n'ont  jamais  été  observés  par  un  médecin. 
On  ne  peut  donc  établir  scientifiquement  si  les  convul- 
sions prennent  la  forme  ou  le  caractère  épileptique. 


2.  Ces  convulsions  sont  causées  par  la  dépression  du 
système  nerveux  ;  elles  dérivent  d'abstinences  exces- 
sives, o.  Les  diverses  phases  et  les  suites  des  acci- 
dents indiquent  que  la  maladie  appartient  plutôt  au 
typeépilepliforme  qu'à  l'épilepsie  essentielle  ;  tn  effet, 
les  attaques  irrcgulières  se  renouvellent  à  plusieurs 
mois  d'intervalle,  et  toujours  la  nuit,  l'allés  ne  laissent 
pas  les  suites  ordinaires,  telles  que  l'émission  involon- 
taire de  l'urine  et  des  excréments  durant  le  paroxysme, 
déchirements  de  la  langue ,  troiible  physique  ou 
mental,  taches  de  différentes  dimensions  sur  la  peau. 
En  un  mot,  on  ne  trouve  pas  ici  la  physionomie  carac- 
téristique de  l'épilepsie.  Les  facultés  mentales  demeu- 
rent dans  leur  intégrité  normale  avant  et  après  les 
attaques.  » 

l'uisque  les  accidents  ne  se  produisent  que  la  nuit, 
Ruffa  pourra  sans  inconvénient  monter  à  l'aulol.  Sa 
maladie  n'est  pas  essentiellement  l'épilepsie,  c'est  sim- 
plement une  forme  extérieure  de  cette  infirmité.  Ses 
excellentes  qualités,  son  instruction,  les  marques  de 
vocation  qu'il  donne,  la  disette  de  prêtres  qui  se  fait 
sentir  dans  le  diocèse,  voilà  des  motifs  légitimes  pour 
accorder  la  dispense. 

Decisioo.  La  S.  Congrégation  est  d'avis  d'accorder 
la  dispense  et  l'habilitation  pour  les  ordres  mineurs 
et  majeurs.  Rome,  le  26  janvier  1878. 

Tropien.  Dispensatio.nis  ab  irregclaritate.  Die  26  ja- 
nuarii  1878.  l'aschalis  Ruffa  diœcesis  Tropiensis  in  annorum 
œtate  viginti  et  novem  constitutus  Sacratissimum  Principem 
adiit,  exponens  :  «  clie  avendo  di  già  indossato  l'abito  clé- 
ricale, desiderando  ardentemente  d'intraprendere  la  carriera 
ecclesiastica  perservire  Dio,  e  la  Chiesa,  che  nella  sua  diocesi 

incomincia  a  difeltare  di  sacerdoti nella  nette  solamente, 

e  proprio  nel  sonno  profondo,  da  tredici  anni  a  quesla  parte, 
ha  sofferto  délie  scosse  epilettiche,  le  quali  mai  non  gli  hanno 
lasciato  alcuna  Iraccia  nelle  facoltà  mentali,  cosi  implora  la 
necessaria  dispensa  ï  ad  hoc  ut  ad  ordines  sacres  proinoveri 
possit. 

Preces  liujusmodi  litleris  commendatitiis  Rmi  episcopi 
comitatœ  fuere,  qui  dum  exposita  ab  eratoreaucteritate  sua 
confirmaverat  retulit  quod  erator  :  •<  è  fornito  di  ottima  mo- 
rale e  di  sufficiente  istruziene che  sarà  una  conselazione 

pel  mio  cuore  il  potere  assicurare  altro  sacerdote  per  la  mia 
diocesi,  che  ha  incomincialoa  sentire  positive  bisogno.  » 

Hisce  acceptis  sub  die23  junii  episcepe  scribere  mandavi  ut 
transmissa  jurata  medici  fide  magis  prœcise  referret,  a  an 
merbus  tresdecim  abliinc  annis  incœperit,  vel  cessaverit,  et  an 
probabiliter  reviviscere  poterit  vel  ingravescere.  » 

Accepte  medici,  iicet  non  jurato,  testimonio  inferius  ex 
benignilate  légende,  necnon  urgentioribus  prœsulis  iiteris 
gratiam  a  Summo  Principe  pro  Paschale  expostulaniis  prop- 
ter  «  la  scarsezza  degli  ecclesiaslici  ed  il  diCette  délie  voca- 
zioni  che  allagiornala  vanno  crescendo,  »  necnon  prepler  •■  le 
non  volgari  qualità  del  Ruffa  che  nonostanle  le  spiccatere- 
sistenze  deisuoi  ha  vestito l'abito  cléricale  »  rescriptumedidi  : 
Per  summaria  precum. 

Cum  igitur  hodiernis  in  comitiis  causa  isthaec  pertractanda 
vcniat,  nonnullade  more  duxi  adjicere  injure. 

Et  primo  obstal  Paschalis  premotieni  dispositio  cap.  Corn- 
nxunitcr,  3,  dist.  33,  ubi  prœcipifur  epileclico,  seu  caduco 
morbo  laborantes  a  sacrornm  ordinum  susceptione,  vel  exer- 
cilio  arceodes  esse.  Gloss.  in  die.  cap.  v.  Communiter  et  Deiis, 
Ferraris,  v.  Irrcgularitas,  art.  i,  num.  12:  «  Sicuti  enim  lex 


800 


MKSSE  CONVENTUELLE. 


810 


inosaica  non  permittebat  œgros tangere  sacra;  multo  ergo  mi- 
nus iii  novo  testarriento  demoniacis.caducis  el  fiiriosis  débet 
hoc  (lui'inilii.  ••  Gloss.  in  cap.  v  dict.  distlnc.  v.  Usquc  adco. 
Ad  hoc  autem  iil  proinoven  possct  necesse  esset,  ul  per 
pliires  annos  signa  dicti  inorhi  non  dciiissot,  juxti  pnesciip- 
itimS.G.  in  TudrrUiuiO  jiilii  170i  ai)iHl  Monacell.  toni.  % 
lit.  13,  l'orniul.  3,  num.  3G,  ibi  :  "  Cleiicus...qui  levi  epilcpsia 
SL'inel  afleclus  fiiil,  et  dcinde  per  plnrcs  amios  ampliiis  dicti 
iiiorbi  signa  non  dtulit,  pronioveri  poteiii.  Sod  in  l'acto  est  ora- 
toroni  comitinli  niorbo  tresdecim  abliinc  annis  infeclum  repe- 
riri,  quin  iiniqtiiini  rocuporatas  valcliulinis  signa  dederit-  Ergo 
a  promotionc  ad  S.  Ordines  arccndiis  viderctur.  Nec  propterea 
gratia  donandiis,  qnia  agitur  de  proniovendo,  que  in  casu  ca- 
nonurn  rigorcs  nuigis  a  S.  Online  atti-ndnntin-,  proiili  inler 
cèleras  resolutiones  docent  Comcii.  G  niaii  17";j,  et  Firinana 
irregniarilalis  24  maii  1823. 

NequedicenilMni  l'aschaleni  in  Iheniate  levi  epileptico  nior- 
bo, perraro,  tenjpore  quo  mortaiia  somiius  babet,  an  gravi 
somno  immersum  afflictaUim  esse.  Etenini  experientia  teste 
recoleiidinii  est  progressn  leniporis  dicliim  morbnni  in  dies 
niagis  niai^isque  ingravescere,  proindeque  fieii  potest  ul  eve- 
niat  in  die  qnod  mine  accidit  sub  silentio  noclis.  Ciim  ilaque 
prajfatus  Paschalis  nuUo  sit  ordine  insignitus,  dilficilius  ex  hoc 
periculo  gratiain  assequi  posse  putaieni. 

Ex  adverso  perpendendiim  est  de  morbo  in  themate  agi 
absqiie  cnipa  contracto,  ex  qno  absolutanon  oritur  iiregulari- 
tas;  sed  lamdiu  facit  ni  quis  irregularis  haboatur,  quamdiuex 
medicorinn  jndicio  ad  altare  nioibnm  passas  luto  posset  ad- 
mitti.  Sciimalzgrueb.  in  juscan.  tom.  1, part. 3, lit.  20,  num.  1 1. 
Âtqui  si  perpendatur  quod  orator  per  tresdecim  annos  per- 
raro, ac  solummodo  noclnrno  tempore  cpileplico  morbo  abri- 
pitur,  et  numquam  in  die,  perfacile  deprehendilur  quod  ipse 
ad  altare  tutopossit  accedere,  quare  in  ipsius  votisconceden- 
dum  viderelnr.  Ko  vel  magis  quia  ex  medici  allestatione  mani- 
feste apparet,  hujusmodi  morbum  non  esse  essenlialiter  epi- 
leplicum,  sed  tanlummodo  extrinsecam  quamdam  dicti  morbi 
forniam  praeseferre.  Juvat  ejus  verba  referre,  ibi  :  "  Il  sottos- 
critto  doltore  in  medicina  e  chirurgia...  certificarelalivamente 
alla  nevrosi  a  forma  epilettica  ond'.è  affetlo  il  signor  Pasquale 
Ruffadi  Donienico  :  1.  Che  essendo  gli  accessi  convulsivi  sin 
dall'epoca  délia  pubertà  dell'individuo  sempre  notlurni,  non 
vennero  mai  osservati  da  alcun  medico.  Non  è  perciô  dalo 
scientificamenle  stabilire,  se  le  convulsion!  abbiano  la  forma, 
0  l'essenza  e()ilettica.  2.  Che  dette  convulsioni  assalirono  il  pa- 
ziente  per  cagioni  deprezianti  la  forza  nervea,  essendo  com- 
parsa  in  seguilo  ad  astinenze  del  consueto  nutrimento.  Sono 
perciô  effetti  di  momentanea  anémia.  3.  Che  l'intero  processo 
nevrotico  nelle  sue  varie  fasi  e  consegucnze  mostra  con  più 
probabililà  apparlencre  al  tipo  epilelliforme,  e  non  ail'  epi- 
lessia  esscnziale,  perché  irregolarmente  assale  con  intervalli 
di  varii  mesi  sempre  nelle  ore  notturne,  senza  quei  postumi 
cbe  sogliono  lener  dielro  agli  eccessi  epilettici,  corne  sareb- 
bero  :  Emissioue  involonlaria  durante  il  parosismo  di  urina, 
fecce  ecc,  lacerazioni  délia  lingua,  turbamento  fisico  o  menta- 
le, chiazze  di  svariata  dimensione  simili  a  inorsicature  di  pulci 
su  la  cute,  e  finalmeute  perché  manca  quella  fisionomia  pro- 
pria del  morbo,  e  tulle  le  faeullà  mentali  sono  in  tutti  i  tempi 
e  prima  e  dopo  degli  eccessi  sul  medesimo  slato  d'integrilà 
normale.  » 

Accediteumdemoptimisprœditum  esse  moribus,  sufficienti 
pollere  scienlia,  sincera  vocalione  ductum  ad  ecclesiasticum 
slatum  amplectendum,  ejusque  operam  non  solum  ulilem, 
verum  eliam  necessariam  atlento  sacerdotum  defeclu  in  diœ- 
cesi,  quaî  jam  (sunt  verba  episcopi)  «  ha  incominciato  a 
sentire  positive  bisogno.  •> 
Haec  sunl  quae  pro  et  contra  breviter  exponenda  putavi. 


Videant  nunc  EE.  VV.  quonam  responso  dimittendaj  sint  pre- 
ces  orjioris  in  casu. 

Quaie  etc. 

S.  Congregatio  Concilii  respondendum  censuil  :  Pro  graiia 
disiicnsaiioiiis,  cl  habilitalionis,  fado  vcrbo  cum  Sanctissimo. 
RoiPic,  26januarii  1«'8. 


MESSE  CONYENTIELLE 


Les  cli;ipelains  qui  célèbrent  la  messe  conventuelle  les  jours  fé- 
riaiiv  doivent  r;ip|]li(|uer  pour  les  bionraileurs.  Le  Saiiil-Sii;''e 
dispense  laieinent.  Cluipelains  de  la  catliédiaie  de  Vollerra.  Re- 

'  venu  montant  à  peine  à  100  fr.  Im|iossiliililé  de  piélever  sur  la 
masse  commune  la  rétiibulion  de  la  messe  convcntu.die.  La 
S.  Congrégation  accorde  pour  dix  ans  la  permission  d'appliquer 
deux  messes  par  mois.  Décision  du  2G  janvier  IHTS. 

Le  prieur  de  la  congrégation  des  chapelains  de  la  ca- 
thédraie  de  Vollerra  a  représenté  ce  qui  suit  :  Une 
décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile,  en  date  du 
6  mai  18G5,  imposa  aux  chapelains  qui  ont  une  masse 
dislincte  et  séparée  de  celle  du  révérendissime  cha- 
pitre des  chanoines  de  la  cathédrale,  l'ohligalion  d'ap- 
pliquer à  leurs  frais  la  messe  conventuelle  pour  les 
bienfaiteurs  les  jours  où,  conformément  au  rite,  cette 
messe  n'est  pas  chantée  et  appliquée  parle  chanoine 
hebdomadier  aux  frais  de  la  masse  capitulaire.  Aupa- 
ravant, lorsqu'un  chapelain,  les  jours  fériaux,  célébrait 
la  messe  conventuelle,  on  faisait  une  sorte  d'échange  : 
le  chanoine  hebdomadier  appliquait  à  l'intention  du 
chapelain  hebdomadier,  et  ceini-ci  appliquait  la  messe 
conventuelle  pour  les  bienfaiteurs,  pour  le  compte  de 
la  masse  capitulaire.  Chacun  conservait  son  lionoraire. 
La  congrégation  des  chapelains  n'ayant  pas  de  fonds 
spécial  pour  faire  face  aux  applications  de  la  messe 
conventuelle,  on  décida,  d'après  le  conseil  et  avec  le 
consentement  de  l'autorité  ecclésiastique,  de  fixer  un 
certain  nombre  de  messes  réduites  ensuite  à  240,  pour 
remplir  le  but.  Elles  furent  détachées  des  obligations 
inhérentes  à  la  corporation,  et  l'on  répartit  entre  les  cha- 
pelains le  petit  nombre  de  messes  qui  restaient  après 
les  240,  à  raison  des  applications  que  faisait  le  chapitre 
les  jours  de  rite  supérieur  où  la  messe  conventuelle 
était  célébrée  par  le  chanoine  hebdomadier,  comme  il 
a  été  dit  plus  haut.  Mgr  Pangioni,  d'heureuse  mémoire, 
décédé  subitement  le  17  avril  1873,  avait  fait  des  ob- 
servations très-justes  sur  l'autorisation  précédem- 
ment donnée,  et  il  avait  exprimé  à  son  vicaire  général 
le  désir  que  la  corporation  des  chapelains  réglât  sans 
retard  une  chose  aussi  importante.  Aujourd'hui  ladite 
corporation,  avertie  de  l'irrégularité  du  système  qu'elle 
a  suivi  jusqu'ici  et  invitée  à  y  obvier,  s'adresse,  par 
l'intermédiaire  de  son  prieur,  à  Votre  Sainteté  et  de- 
mande l'absolution  du  passé  et  la  permission  de 
continuer  d'appliquer  la  messe  conventuelle  de  la 
façon  indiquée  plus  haut.  Il  n'y  a  pas  d'autre  moyen 
praticable,  vu  la  déplorable  situation  économique 
où  l'on  est,  situation  aggravée  par  les  contributions 
que  le  gouvernement  perçoit.  La  corporation  a  con- 
tracté 7  238  livres  de  dettes;  si  cela  continue,  son  pa- 
trimoine sera  absorbé  et  l'existence  de  la  congréga- 
tion sera  menacée.  • 


81i 


MESSE  CONVENTUELLE. 


812 


Mgr  rétêque  confirme  la  vérité  de  l'exposé.  Le  cha- 
pitre n'a  pas  émis  d'avis,  parce  que  la  corporation  pos- 
sède un  patrimoine  distinct  de  celui  des  clianoines,  dé- 
pendant uniquement  de  l'ordinaire  qui  reçoit  les 
comptes  annuels. 

D'une  part,  l'application  de  la  messe  conventuelle 
incombe  à  tous  ceux  qui  possèdent  des  bénéfices  cho- 
raux, dignités,  cham-ines,  mansionnaires  des  cathé- 
drales et  des  collégiales.  C'est  la  principale  partie  de 
l'office.  La  constitution  de  Benoît  XIV  Cum  scmpcr 
oblatas  impose  l'obligation  d'appliquer  la  messe  con- 
ventuelle aux  chapelains  comme  aux  chanoines.  Les 
chapelains  sont  incontestablement  tenus  de  célébrer 
la  messe  conventuelle.  La  décision  du  6  mai  1865  est 
formelle,  car  elle  ordonne  de  faire  appliquer  d'après  la 
taxe  synodale  et  de  prendre  la  rétribution  sur  le  reve- 
nu de  la  masse,  ('.haque  chapelain  perçoit  annuelle- 
ment plus  de  60  écus  (320  francs).  Au  surplus  la 
messe  conventuelle  étant  une  charge  inhérente  à  la 
chapellenie  chorale,  on  devrait  l'appliquer  sans  rétri- 
bution. 

D'autre  part,  la  S.  Congrégation  ne  refuse  pas  la 
réduction  de  la  messe  conventuelle  lorsque  les  revenus 
diminuent  et  deviennent  insuffisants.  Il  n'est  pas  rare, 
surtout  pour  les  collégiales,  que  l'application  de  la 
messe  conventuelle  soit  limitée  aux  dimanches  et  fêtes. 
Voici,  d'après  les  renseignements  que  Mgr  l'évêque  a 
envoyés,  la  position  des  chapelains  :  «  Les  distribu- 
tions ne  sont  que  de  10  et  de  16  centimes  par  jour.  Le 
revenu  des  chapelains  est  de  84  livres  pour  les  uns  et 
de  100  livres  au  plus  pour  les  mieux  favorisés.  Ceux 
qui  sont  assidus  à  l'office  reçoivent  à  la  fin  de  l'année 
une  gratification  qui  a  été  de  40  livres  dans  les  trois 
dernières  années.  Il  est  parfaitement  vrai  que  le  collège 
des  chapelains  est  dans  l'impossibilité  de  prélever  sur 
son  patrimoine  une  rétribution  particulière  pour  la 
messe  conventuelle,  pro  benefactoribus.  Après  avoir 
examiné  l'état  du  patrimoine,  je  trouve  que  l'excédant 
n'est  que  de  5i  livres,  lequel  est  incertain  à  cause  des 
impôts  et  que  l'on  partage  actuellement  comme  grati- 
fication entre  les  chapelains  les  plus  assidus.  » 

Mgr  l'évêque  est  d'avis  qu'il  faut  tolérer  la  pratique 
actuelle  tant  que  les  charges  publiques  seront  aussi 
grandes  qu'en  ce  moment. 

Décisio.n.  La  S.  Congrégation  accorde  l'absolution  du 
passé,  moyennant  une  messe  chantée,  à  laquelle  tous 
les  chapelains  devront  assister.  Quant  à  l'avenir,  le 
collège  des  ch.Tpelains  continuera  à  déposer  deux  cents 
livres  par  an  en  augmentation  de  leur  patrimoine. 
L'application  sera  réduite  à  deux  messes  par  mois  pen- 
dant dix  ans.  Home,  26  janvier  1878. 

Voici  le /o/('u»i  de  la  S.  Congrégation.  Les  passages 
italiens  qu'on  y  remarque  sont  traduits  plus  haut. 

VOLATERRANA.    AbSOLUTIONIS   ET   EEDUCTIONIS.      Die      26      ja- 

nuarii  ^878.  Prier  congregationis  capellanorum  ecclesiœ 
cathedralis  Volaterraj  sacralissimum  principem  suppiici 
libeilo  adivit  exponens  :  Che  fine  da  quanJo  nel  1863 
la  congregazione  suddetta  in  forza  di  una  decisione  délia 
S.  Congregazione  del  Concilio  in  data  del  di  6  maggio  dell' 
anno  suddelto^  venne  obbligata,   corne  avente  massa    sepa- 


rata  e  distinta  da  qiiella  del  revmo  capitolo  dei  canonici  I 
délia  cattedrale  suddetta,  a  soddisfare  a  proprio  carico  ail" 
applicazione  délia  messa  conventuale  pel  benefatlori  in  quel 
giorni  ne!  qiiali  per  regola  di  rite  non  vien  cantata  ed  applicata 
da!  can.  cdtloniadario  a  carico  dclla  massa  dei  canonici, 
mentre  prima  dell'  anno  surriferito,  quando  dal  capellano 
noi  giorni  feriaii  si  cantava  la  mcssa  conventuale  facevasi  la 
coniniutazione  delP  applicazione  fra  il  canonico  eddoniadario 
cbe  appiirava  par  l'obbligo  particolare  del  capellano  ed- 
domadario  e  questi  che  applicava  per  i  benefaitori  a  carico 
dclla  massa  capitolare,  riten  en  dosi  da  ciascuno  il  proprio 
stipondio  a  forma  di  quanto  fu  esposto  alla  S.  Congregazione 
del  Concilio  in  occasione  della  vertenza  su  taie  oggetio  trail 
capitolo  e  la  congregazione.  Li  congregazione  suddetta  non 
avendo  un  fondo  specialo  che  potesse  far  fronte  aile  applica- 
zioni  della  niessa'conventuale,  dietro  l'insinuazione,  ed  il  con- 
senso  dell'  aulorità  ecclesiastica  di  quesia  ciltà,  si  determinô 
ad  assegnare  un  numéro  di  messe  che  furono  poi  ridotte  a  240, 
affinchè  servissero  a  detto  scopo,  slaccandole  dagl'  obblighi 
inerenti  alla  congregazione  medesima,  spartendo  quindi  Ira  i 
diversi  capellani  quel  piccolo  numéro  di  messe  che  potevano 
sopravanzare  sulle  2  iO,  attese  le  applicazioni  che  durante  il 
corso  deil'anno  si  facevano  a  carico  del  rmo  capitolo  allor- 
quancio  nei  giorni  di  rito  maggiore  cantavasi  la  messa  conven- 
tuale dal  revnio  canonico  di  sellimana  corne  sopra  è  stalo  ac- 
cennato.  Mons.  Targionidi  f.  m.  prima  della  sua  improvvisa 
morte avvenuta  il  ITaprile  1873  avea  fatte  le  sue  giuste  osser- 
vazioni  sul  permesso  accordato  antecedenlemente  di  lenere 
quel  modo  di  applicazione  ed  avea  esternato  al  suo  vicario  gé- 
nérale il  desiderio  che  la  congregazione  si  fosse  data  sollecita 
premura  per  sistemare  una  cosa  di  tanta  importanza. 

«  Oggi  pertînto  la  prefata  congregazione  fatta  avvertita  di 
questo  suo  irregolareprocedere  da  essa  incolpevolmente  te- 
nulo  fin  qui  e  richiamata  a  provvedervi,  si  rivolge  per  mezzo 
del  suo  priore  alla  Santità  Vostra  alla  quale  porge  umili  istan- 
ze,  affinchè  si  voglia  degnare  di  concedere  benigna  sauatoria 
su  quelle  che  da  essa  è  stato  fin  qui  operato  e  di  accordarle  la 
grazia  di  proseguire  a  tare  l'applicazione  della  messa  conven- 
tuale nel  modo  sopra  indicato,  non  essendovi  in  pratica  altro 
mezzo attuabile,  attese  le  infelicissime  condizioni  economiche 
in  cui  si  trova,  rese  ancor  più  infelici  dalle  ingiuste  vessazioni 
ed  esigenze  del  governo,  che  ollre  a  lutte  le  altre  gravose 
tasse  a  tulto  il  1870  fece  débitrice  la  congregazione  di  lire 
7238,  07  per  arretrato  della  cosi  detta  tassa  straordinaria  del 
30  per  100,  quai  pretesa,  almeno  fin  qui,  è  rimasta  sosj.esa, 
ma  quando  fosse  nuovamente  affacciata  e  risoluta,  conie  è  da 
temersi,  sfavorevolinente  alla  suddetta  congregazione,  pro- 
durrebbe  per  necessaria  ed  inevitabile  conseguenza  la  cessa- 
zione  della  sua  esistenza,  poichè  cumulande  l'arretralosuddetto 
col  nuovo  fine  ail'  anno  corrente  verrebbe  a  distruggersi  quasi 
tetalmente  il  ristrelto  palrimenie  della  medesima.  " 

Precibus  bénigne  acceptisdie  13  aprilis  1877  rescribendum 
censui  episcopo  pro  infermatiene  etvoto  audito  capitule,  re- 
ferai de  légitima  petitienis  causa.  Mandatis  bujusce  S.  Urdinis 
obtemperavit  ordinarius  referens  quod  capilulum  «  ha  crédu- 
le di  non  emettere  vote  alcuno  per  la  ragione  che  la  congre- 
gazione dei  capellani  ha  un  patrimonio  tutto  a  se  e  distinio  da 
quelle  capitolare  e  dipendente  solo  d'ail'  ordinario  diocesano, 
a  cui  ogni  anno  deve  essere  soltoposta  l'amministrazione  per 
l'analoga  revisione.  » 

Hisce  prœhabitis  reverendissimus  pnusul  in  infermatiene, 
de  qua  inferius  redibit  sermo,  addit  preces  capellanorum  ve- 
ritati  omnino  inniti  et  EË.  VV.  religieni,  etiam  alque  eliam 
hos  niiseros  sacerdotes  commendat,  ut  salteni  ad  tempus 
eorum  preces  bénigne  faverc  prosequi  dignentur. 

Quibus  absolutis,   rescriptum  hoc  edituni  fuit  :  Per  sum- 


813 


MESSE  CONVENTUELLE. 


814 


maria  prccwn.  Cum  vcro  hodiernis  in  comitiis  causa  propo- 
naliirjprœstat  aliquid,  ceii  morisest,  animadvertere. 

El  qiioad  absolutionein,  ipsam  haud  concedetidam  esse  puta- 
rem.  Siquidom  inissa;pro  benefacloribus  acapiliilaribus  appli- 
candœ  sunt  ex  justissimo  pielalis  oflîcio  quod  non  facile  re- 
miltcndiini  est  ad  tradita  perBenedictnm  XIV  in  celeberrima 
conslitulionc  Cum  snnper  oblalas.  Eo  vel  fortins  quia,  si  me- 
nioria  recolatnrresoliitiohtijns  S.  OïdinisediladieG  niaii  I8G3, 
in  qiia  dt'finitiun  fuit  capellanos  ad  sacri  conventmlis  appli- 
cationeni  teiicri,  omiiis  bona  fidcs  capcllanorum  asserla  in 
sup[)lici  libello  evanescit.  Cum  igilur  a  theniate  bona  fidns 
capellanoruni  circa  oniissionem  convcntnalis  exuiat,  atque 
snporsit  rcdiluspx  quo  onus  missieconventualis  impleri  qiieat, 
uli  iiiferius  patebit,  oralorumpreces super  hoc  capilerejicien- 
dœ  viderentur. 

Mulloquo  minus  reducfionem  indulgendam  esse  putarem. 
Siquidcm  pontificii  juris  censura  docemur  sacrum  conven- 
tualf  perlitandum  quolidie  fore  ab  omnibus,  dignitatibus,  ca- 
nonicis,  mansionariis  ccclesiarum  caihedralium  et  collegia- 
tariim.cœturisque  cloricisbenpficiachoralia  obtinpntibus.  Audi 
sane  celeberriinum  pontificem  Benedictum  XIV in  constitutione 
Cum  sempcr  oblalas,  §  •(2,  ibi  :  «  Quicumque  in  eadem 
«  ecclesia  sive  dignitalis  sive  canonicatussive  mansionarialus 
c  sive  bénéficia  choralia  obtinent  et  missam  conventualem 
«  suis  respective  vlcibus  célébrant.  "  Et  jure  optimo  :  est  enim 
prœcipua  officii  divini  pars,  cap.  De  his,  dist.  12,  Gloss.  in 
Clément.  1  de  célébrât,  miss. 

Atqui  capellani  ecclesiœ  cathedralis  Volaterrae  bénéficia 
choralia  obtinent.  Quare  extra  dubitalionisaleani  positum  est 
ipsosmet  teneri  suis  respective  vicibus  ad  sacrum  convenluale 
crlebrandum.  Alias  enim  absurdum  esset,  ut  capellani  ipsimet 
partem  dumtaxit,  minnsqueprœcipuam  divinorum  ofticiorum, 
quaj  unum  onus  diei  etformant,  explere  deberent.  Affabre 
igituramplissimus  vester  Ordo  hac  in  causa  ventilala  in  comi- 
tiis habitis  die  6  maii  1863  proposito  dtibio  dl  :  "An  quœ  et 
ex  qua  massa  relribuenda  sit  capellaniseleemosynapro  appli- 
catione  missae  convcntualis  incasu?  consultissimum  respon- 
sum  protulit  :  Affirmative  in  taxa  synodali  ex  massa  congre- 
gationis  capellanorum  etc. 

Tandem  cape'laiiorum  votis  obicem  parât  constans  et  per- 
pétua praxis  hujus  S.  Ordinis.  Siquidem  plenariam  exemp- 
tioneni  ab  applicalione  conventualis  unquam  concessara 
fuisse  nullibi  in  Thesauro  Resolutionum  invenire  datum  est, 
ceu  liabetur  in  una  Çivitatis  Plebis  missaj  conventualis  24 
aprilis1830. 

Incassum  obtrudunt  capellani  redituum  tenuitatem.  Nam 
hac  etiam  retenta  capitulares  omnes  tenentur  per  turnum 
missam  canerejuxta  doctrinam  Fagnani  cap.  Ut  abbates 
num.  82,  83,  de  œtate  et  qualit.  prœficiend.  Imo  cum  sit  onus 
beneficio  adnexum  débet  haec  missa  applicari  eliam  sine 
eleemosyna.  Ita  Pignatell.  tom.  i,  consult.  321.  num.  l  et 
seqq.  Ursaya,  tom.  2,  part.  1,  dise.  32,  num.  7  et  seqq.  Fer- 
rarisin  Bibl.  verbo  Canonicus,  art.  5,  num.  76.  Benedictus  XIV 
conslit.  cit. 

Prœterea  redituum  tenuitas  loties  tenues  in  auras  abit, 
quoties  nummi,  pactis  usuris,  argentariis  credunlur.  Porro 
capellani  pecuniam  occuparunt,    uli  ex   eorum  confessione 

patet,  «  già  da  due  anni a  migliorare  inqualche  modo  le 

proprie  condizioni  col  fare  un  qualche  deposito  in  cassa  frut- 
tifera  chenei  detti  due  anni  è  stato  di  lire  200.  «  Quare  redituum 
tenuitas  haud  liquet.  Eo  vel  magis,  quia  ex  actis,  quae  producta 
fuerunt  anno  1863  constat  quemlibet  ex  capellanis  de  facto 
percipere  annuum  reditumplusquamCO  scutatorum. 

Ex  adverso  sanalionem  circa  missas  non  celebratas,  quas 
virtute  resolulionis  superius  citafas  pro  benefacloribus  capel- 
lani applicare  debuissent,  videturconcedenda.  Quandoquidem 


absolulio  conceditur  pro  prœleritis  omissionibus,  si  pia  onera 
absquc  culpa  non  fuere  impleta,  ncque  jam  superesl  ex  quo 
impleri  possint.  Cum  igilur  ex  enarratis  scateat  absque  capel- 
lanorum culpa  sacrum  conventuale  non  fuisse  cclebratum, 
ncque  jam  supersit  ex  quo  litari  possit,  absolulio  pro  praete- 
ritis  omissionibus  erit  concedenda,  uli  respondit  S  ic.  Congr. 
in  Favi'iitina  nnssea  conventualis  21  seplemb.  1 80 1,  in  iï/a-- 
zaricn  18  augusti  1821,  et  iterum  in  Mazzarienreductioniset 
absolulionis  14  decembris  1822. 

Imo  et  petita  reductio  concedenda  videtur.  Etenini  justa 
intercedente  causa  missœ  conventualis  suspensio  aut  reductio 
ad  aliquod  tempus  conceditur,  veluti  colligendum  prostat  ex 
Messancn.  14  decembris  1822  in  qua  reductio  cohibita  fuit  ad 
deceiinium;  c\  Arimin.  18  seplemb.  1731  in  qua  rcscriplum 
fuit  :  Pro  gratta  rcductionis  ad  dics  fcstos  lanlum  attenta  et 
perdurante  tenuitate  redituum,  et  ex  Mazzarien.  20  de- 
cembris 1862  in  qua  diclum  fuit  :  Affirmative  ad  dies  fcstos  de 
prœcejdo  lintum  ad  decennium,  si  tamdiu,  etc.  fado  verbo 
cum  iSi'juo.  Profecto  interjustas  causas  recensetur  prœben- 
daruni  tenuitas,  quœ  demptis  oneribus,  30  scutata  non  excé- 
dât, uli  Sacra  Congregatio  censuit  in  Amcrina  18  sept.  1731, 
in  Taurinen  10  julii  1790,  et  Camerinen.  14  decembris  1793. 

In  prœsenti  autem  themate  hœc  causa  occurrit.  Consuje 
sane  oratores  capellanos  in  suppliai  libello  :  "  É  inutile  j^q, 
fare  rilevare  alla  Sanlilà  Vostra  le  meschinissime  distribuzi  qjjj 
che  vengono  elargite  ai  capellani  e  sostiluti  che  sono  Ira''}  jo 
e  1 6  centesimi  per  cias  cun  giorno  feriale,in  guisa  che  compn  -.^q 
l'aumento  di  lire  50,  40  all'anno,  ciascun  capellano  e  sostitu.jQ 
va  a  lucrare  annualmenle  la  tenue  somma  che  dal  minimo  j^i 
massimo  per  gli  ufficiali  si  estende  dalle  lire  84  aile  100,  all'p 
quali  per  i  soli  capellani  che  frequentano  con  diligenza  il  cor.''.j 
si  deve  aggiungere  una    relribuzione  a  titolo  di  regalia  cht^, 
suole  essere  maggiore  o  minore  a  seconda  clei  maggiori  6' 
minori  avanzi  e  che  per  l'ultimo  triennio  è  stato  di  lire  40.  » 
Nec  salis  :  Prœsul  enim  favore  capellanoruni   hœc  subdit  in 
informatione  :  «Èpurtroppo  vero  che  la  detta  congregazione 
si  trovi  nella  impossibilità  d'imporre  sul  proprio  patrimonio 
l'onere  di  unaparticolare  elemosina  per  la  messa  convenluale 
pro  benefactoribus  alla  quale  furono  tenuti  con  veneralo  res- 
critto  del  di  6  maggio  1863.  Infalti  avendo  preso  io  in  esame 
lo  stato  del  patrimonio  délia  congregazione  de'  capellani  mi  è 
risultato  un  avenzo  di  sole  lire  54,  41,  il  quale  è  oscillante  per 
ragione  délie  imposte,  e  che  di  présente  è  divise  corne  regalia 
fra  i  capellani  più  diligent!.  »   Quare  missae  conventualis  re- 
ductio ad  tempus  merito  elargienda  esse  videretur. 

Cui  conclusioni  subscribendum  insuper  suadet  Revmi  an- 
tislitis  volum  quod  ita  se  habel  :  «  Non  mi  rimane  che  rimet- 
tere  il  mio  rimessivo  parère,  come  mi  comenda  l'eminenza 
vostra  rma  e  sarebbe  che  finchè  non  vengano  diminuite  l'ec- 
cessive  pubbliche  gravezze,  oppure  finchè  coll'  annuo  risparmio 
délie  suddelle  lire  200  la  congregazione  dei  capellani  non 
abbia  constituito  un  capitale  che  sia  bastanle  col  frulto  a  dare 
la  richiesta  elemosina,  si  tolérasse  che  la  congregazione  dei 
capellani  di  questa  cattedrale  proseguisse  a  far  l'applicazione 
délia  messa  convenluale  come  è  stato  praticato  fin  qui  in 
questiultimi  anni.  » 

His  itaque  expositis,  videant  EE.  VV.  quonam  responso 
preces  capellanorum  ecclesiae  cathedralis  Volaterraj  sint  di- 
niillenda?. 

Quare  etc. 

S.  Congregatio  Concilii  respondendum  censuit  :  "  Praevia 
«  celebralione  unius  missae  cumcantu  universaadstanlecapel- 
"  lanorumcongregalione,  pro  gratia  sanalionis  quoad  prœteri- 
"  tum;  quo  vero  ad  futurum,  firmo  rémanente  deposito,  de 
«  quo  in  literis  episcopi,  firmaque  pariter  rémanente  celebra- 
"  tlone  missarum  conventualium  quoad  praesentiam,  pro  gratia 


815 


DISTRIBUTIONS. 


816 


-  reductionisquoadcommunemapplicationem  ad  duas  missas 

-  in  singulis  inensibus,  ad  deccnaium,  si  tandiu,  etc.  Roniœ, 
«  26  januarii  1878.  - 


DISTRIBlflO\S 


Résidence  des  chanoines. L'indigence  excuse-t-elle  de  la  résidence? 
Calhédrale  de  Léon  en  lispagne.  Le  gouvernement  espagnol 
avant  suspendu  le  traitement  ecclésiastique,  quelque  sclianoines 
se  retirent  dans  leur  famille.  Doit-on  les  priver  des  distributions 
et  du  revenu  correspondant  i  la  diirce  de  l'absence.  D<^clsion  de 
la  S.  Congrégation  du  Concile  du  •2i>  janvier  1878. 

Les  chanoines  qui  s'absentent  de  l'office  perdent 
les  distributions  quotidiennes  et  même  le  revenu  de 
leur  prébende.  La  fabrique  do  Téiilise  profite  de  co 
revenu  ;  si  elle  n'en  a  pas  besoin,  les  lieux  pies  ou  les 
pauvres  du  pays  le  reçoivent. 

En  187  l,Joseph-.Marie  Vidaly  Cruz  fut  nommé  cha- 
noine de  la  calhédrale  de  Léon.  Au  mois  d'uofit  1876, 
\l  obtint  un  canonicat  dans  l'église  métropolitaine 
Aq-  Compostelle.  Pendant  ces  cinq  années  il  résida 
f^j-'ement  à  Léon.  Le  gouvernement  ne  payant  pas  le 
traircHient,  Vidal,  pour  ne  pas  mourir  de  faim,  fut 
obl'"^  de  se  retirer  dans  son  pays  natal. 

•"Le  chapitre  de  Léon  a  retenu  tous  les  revenns  de  la 
pj-^ébeude  et  les  distributions  pour  tout  le  temps  où 
yfidal  s'est  absenté.  Celui-ji  a  porté  plainte  à  la 
S i.  Congrégation. 

*"  Msr  l'évèque,  dans  son  information,  distingue  deux 
'époques  dans  l'absence  du  chanoine  Vidal.  Qjant  à 
la  première,  qui  va  jusqu'au  15  janvier  1875,  oîi  le 
gouvernement  promit  de  payer  le  traitement,  sans  nul 
doute  Vidal  a  acquis  le  revenu  de  son  canonicat,  sui- 
vant le  droit  commun  et  les  statuts  capitulaires  de 
Léon.  La  nécessité  juste  et  raisonnable  excuse  de  la 
résidence.  Le  concile  de  Trente  reconnaît  que  la  iiéces- 
sité  urgente  est  une  cause  légitime.  Vidal  s'est  retiré 
dans  sa  maison  paternelle  pour  avoir  les  moyens 
d'existence,  que  le  gouvernement  ne  lui  donnait  pas. 
On  sait  de  la  façon  la  plus  certaine  qu'il  se  trouva 
dans  la  misère. 

En  ce  qui  concerne  la  seconde  époque,  du  15  jan- 
vier 1875  au  22  aoiit  1876,  Vidal  perdit  la  moitié  du 
revenu,  suivant  le  droit  commun.  D'après  les  statuts 
capitulaires  de  Léon,  il  est  privé  du  revenu  tout  en- 
tier. Le  prélat  ne  pense  pas  que  cette  disposition  des 
statuts  soit  valide,  parce  qu'en  toute  iiypothèse  il  faut 
laisser  une  pension  alimentaire. 

Supposé  que  Vidal  perde  son  revenu  en  totalité  ou 
en  partie,  les  chanoines  doivent-ils  se  partager  la 
somme  ?  Nul  doute  que  les  distributions  appartiennent 
aux  chanoines  présents  ;  mais  il  en  est  autrement  des 
gros  revenus.  Le  concile  de  Trente  appUque  ces  fruits 
à  l'église  cathédrale.  Une  décision  de  la  S.  Congréga- 
tion porte  que  les  fruits  dont  doivent  être  privés  les 
chanoines  qui  ne  résident  pas,  doivent  être  alTectés  à 
l'usage  et  à  la  fabrique  de  l'église,  si  elle  a  besoin,  ou 
bien  à  un  autre  lieu  pie,  au  gré  de  l'ordinaire.  Celte 
maxime  est  communément  adoptée  par  les  moralistes 
et  par  les  canonistes. 


Les  statuts  capitulaires  de  Léon,  qui  autorisent  les 
chanoines  à  partager  le  revenu  des  absents,  ont  par 
conséquent  besoin  de  réforme.  Ils  renferment  d'autres 
dispositions  singulières  que  l'on  pourra  remarquer 
dans  le  folium  de  la  S.  Congrégation  que  nous  pu- 
blions plus  loin. 

Di;r.isiON.  M.  le  chanoine  Vidal  a  gagné  sa  cause  sur 
tous  les  points.  La  S.  Congrégation  a  décidé  qu'on  de- 
vait lui  tout  donner,  gros  revenu  et  distributions  quo- 
tidiennes. Les  dernières  pages  du  joliuin  apprécient  la 
valeur  juridique  des  statuts  capitulaires  et  de  la  pra- 
tique en  usage  dans  la  calhédrale  de  Léon.  En  fait  le 
chanoine  Vidal  n'a  pu  résider  à  Léon,  parce  qu'il  n'y 
trouvait  pas  tle  moyens  d'existence.  Le  gouvernement, 
par  ordonnance  du  15  janvier  1875,  promit,  il  est 
vrai,  de  l'onmir  le  traitement  convenu  dans  le  concor- 
dat de  1851  ;  mais  il  ne  commença  de  remplir  ses  en- 
gagements que  neuf  mois  après. 

CoMPOSTELLXNA  ET  Legionen.  Fuuctdlm.  Die  26  januarii  1878. 
—  Joseph  Maria  Vidal  et  Crux  anno  1871  obtiniierat  cano- 
nicatiim  in  cathedrali  ecclesia  Legionensi,  quem  retinuit 
usque  ad  mensem  augustuni  anni  1876,  que  tempère  ad 
ecclesiarri  Composteilanam  Iranslatus  est.  At  toto  illo  tempore 
Legione  non  resedit;  sed,  per  intervalla  in  patriam  suam 
migravit  ne  famé  periret,  eo  qviod  ii  qui  in  Ilispaniarum 
regno  usque  ad  annum  1875  dominati  sunt,  nihil  dolis  in 
concordato  adsignataî  clero  solvere  voluerunt,  et  qnamquam 
decreto  diei  15  januarii  1875,  solutio  in  futuruni  fuerit  a 
gubernio  promissa,  tanien  hand  regulariter  fiebat,  sed  con- 
tinuo  dift'erebatur,  et  ditîertur. 

Quapropter  capitiilum  calhedralis  Legionensis  eum  privavit 
omnibus  fructibus  sive  prœbendae  sive  distributionuni  pro 
tempore  que  choro  non  interfuit.  Hinc  D.  Vidal  ad  hune 
S.  Ordinem  confugit,  ut  dignelur  decernere  fructuum  resti- 
tutionem  quos  capitulum  Legionense  sibi  vindicavit,  et  reli- 
ques omnes,  qui  in  posterum  solvendi  sint  pro  tempore  quo 
in  ea  ecclesia  canonicalum  obtinuit. 

Die  15  januarii  1877  rescripsi  :  a  Episcopo  Legionensi  pro 
a  informatione  et  volo,  audito  capitulo  in  scriptis,  referai  de 
«  bouo  jure  oratoris.  » 

Episcopus  die  22  aprilis  1877  respondit  :  «  Si  de  prima 
epoca  sermo  fiât,  qua  abfuit  D.  Vidal  (quœ  complectitur 
temporis  spatium  usque  ad  diem  15  januarii  1875)  nullum 
dubium  mihi  superest,  quin  ipse  lucralus  fuerit  prœbendae 
fructus  juxta  commune  jus,  et  hujus  alrnœ  ecclesiaî  statuta. 
Etenim  una  ex  causis  quas  enumerat  Bonifacius  VIII  in  cap. 
Consuetudinem  de  clericis  non  résident,  in  6  tamquam  a  resi- 
denlia  excusantes,  est  justa  et  rationabilis  corporis  nécessitas, 
Heec  decretalis  confirmata  fuit  a  concilio  Tridentino  sess.  2.! 
cap.  12.  Idem  concilium  sess.  23  de  rcform.  eos  a  residentia 
eximit,  qui  urgente  premuntur  nccessilate.  Quis  vero  dixerit 
liane  rationabilem  corporis  necessitalem,  hanc  urgentem 
necessitatem  in  eo  non  dari,  qui  egestate  laborans,  ut  viclui 
necessaria  comparet,  ad  domum  paternam  confugit?  lis  in 
adjunclis  versabatur  D.  Vidal,  ut  mihi  compertum  est  non 
solum  quia  ita  publiée  fertur,  verum  etiam  quia  hoc  testifî- 
cantuf  privatœ  inquisitiones  de  ipsius  inopia  a  me  diligenter 
adhibitae,  juxta  quas  eo  usque  pervenit  ejus  egestas,  cum 
gubernium  tune  temporis  non  persolvebat  cleri  pensiones,  ut 
ipsum  compelleret  ad  pecuniam  mutuam  petendam,  quin 
aliter  posset  iter  aggredi  ad  paternam  domum. 

..  l'rœterea  hujus  ecclesiae  statuta,  cap.  17,  ubi  agitur  d« 
causis  a  residentia  eximenlibus,  inquiunt  :  hœ  causœ  impos- 
sibililatem  physicam  vel  moralem  et  Ecclesiaj  benignilaten» 


817 


DISTRIBUTIONS. 


818 


pro  rundanicnto  lialicnl.  Jiini  veio  Tuniiie  in  inorali  et  etiaiu 
physica  necessitate  versari  dicendus  rst  U.  Vidal,  qui  rcbiis 
carebat  omnino,  qiiibus  priinaiiis  necessilatibiis  occurrcrc 
posseC;  Si  non  hac  in  occasions,  qiiaiulo  Ecclcsia  bcnignaiii 
se  exliibebit  erga  II.  Vidal? 

«  Si  de  secunda  cpora  sernio  fuit,  (coniputanda  a  die 
IMjamiaiii  1875  usqiie  ii  auj^usti  187G)  de  jiiie  toiiiimiiii 
amisit  D.  Vidal  diinidiaiu  pailtin  fi'uctuum  pro  eo  teiiiporc 
quo  abl'uit;  jiixia  vero  hujus  eccUsiie  statiita  omnos  atiiisit 
fructus.  Conciiiiim  enim  Ti'idenliiniiii,  postquam  caiionicis 
conccssit  très  ir.cnscs  rcqiiiei,  ail  absens  ultra  Icmpiis  por- 
missiun  primo  anno  priveliir  dimidia  parte  fructuiiiii,  et  qiii- 
dein  rata  inensiiiin  quibus  ultra  abfuit  ;  secundo  anno  onanibns 
fructibns,  et  tertio  anno  privetnr  canonicatu.  IJnde  inteili:;! 
datur,  diniidiam  taiiluni  partein  fructuum  in  hac  secunda 
epoca  amisisse  D.  Vidal  juxta  commune  jus. 

«  Statuta  vero  Inijus  ecclesiaî  conslituunt  capitularem  ulti'a 
très  conciliarcs  nienses  absentem  aniiltere  onmes  privbcndiu 
frucius,   nisi  habeat  canonicam  causam  a  residentia  excu- 
santeni.  Cum  autem  ha?c  causa  non  extiterit  posl  pnudictuni 
regale  decrelum,  palet  D.  Vidal  in  hac  secunda  epoca  ami- 
sisse omnes  prajbendaj  fructus.  Non   prœlermiltendum  est 
quod  post  jani  tolies  dictum  regale  decretum,  clerus  in  hac 
diœcesl  pensioncm  perceperit  novem  mensium  retardatione. 
«  Sed    poleslne    subsistere  horum   stntutorum  jus?  Non 
adducor  ut  credam,  cum  nullus   beneficiatus  privari  possit 
congrua    susicntatione,  et  quamvis  canonicam   ob  causam 
beneficio  privetur,  semper  tamen   redditus  ipsi  assignatur 
undc  sustentari   possit.   Dato  vero  et  non   concesso,  quod 
D.   Vidal   amiserit  tam  in  hac  quam  i:;  priori  epoca  onines 
fructus,  quibus  capituUim  eum  privare  vult,  cui  accrescere 
debent  bi  fructus?  Non  loquor  de  distributionibus,  seu  de 
tertia  parle  fructuum,  qui  juxta  Tridentinum  accrcscunt  prifi- 
senlibus,  amillunlurque  ab  absentibus  a  choro,  ago  enim  de 
reliquis  duabus  panibus,  quœ  iiomine  grossœ  veniunt  vel 
fructuum  grossorum,  et  dico  hos  fructus  ad  fabricam  ecclesia3 
pertinere,  ut  p;ilet  :   1.  Ex  Tridentino,  quod  dum  pœnas 
assignat  episcopis  non  residentibus,  statuit  ut  per  sex  priores 
nienses  priventur  quarta  parte  fructuum,  et  per  alios  sex 
menscs  priventur    alia    quarta  parte;   qui    omnes    fructus 
debent  applicari  ecclesiae.  Et  quaaivis  nihil  dicat  concilium 
de  fructibus  a  canonicis  amissis,  ex  analogia  taman  idem 
deduci  videtur.  2.  Es  déclarations  S.  Congregalionis  qute 
ait  :  Fructus  quibus  privandi  sunt  canonici  non  résidentes, 
debent  applicari  in  usum  et  fabricam  ecclesiœ,  si  indiget; 
alias  alteri  pio  loco,  arbitrio  ordinarii.  3.  Ex  movalistarum 
doclrina,  qui  diim  moduni  assignant  quo  beneficiati  restituere 
debent  ob  absentiam  a  loco  beneficii,  in  eo  conveniunt  quod 
restitutio  facienda  sit  fabricaj  ecclesiœ.  S.  Ligorius  lib.  l 
cap.  -2,  n.  128,  ait  :  Ob  omissionem  autem  residentiîe,  resti- 
tutio débet  onmino  erogari  in  fabricam  ecclesiae  vel  in  pau- 
peres  illius  loci,  ut  sancitur  in  Trident,  sess.  23  c.  1.  4.  Ex 
ipsa  denmm  ralione,  qua;  prœscribit  pra^bendarum  fructus 
cessuros  esse  in  fabricEe  commodum,  quia  stricte  loquendo, 
prœbendarum  frucius  ad  ecclesiam  pertinent,  quœ  beneficiafo 
ipsorum  proprietatem  vel  usunifructum  tribuit,  et  si  hic  ali- 
quam  ob  causam  canonicam  eos  amiltit,  cujus  futuri  sunt? 
Num  prœbendatus  aliquod  jus  habet  in  fructus  qui  ad  alterius 
prœbendam  pertinent?  Credo  hujus  ecclesiœ  rnorem  extirpari 
debere,  juxta  quem  fructus  a  prœbendatis  aniissi  accrescnnt 
prœsentibus,  et  illis  forsitan  qui  distribuliones  suas  amitlunt, 
quin  hœc  praxis,  capitule  quidem  proficua,  innitatur  statutis, 
in  quibus  sœpc  fit  menlio  de  amissione  grossœ,  numquam 
vero  dicitur  eam  in  distributionibus  impendi  debere...  Quam 
consuetudinem  eo  vel  fortius  abrogandam  esse  petit  a  S.  Con- 
gregatione  cum  nimis  officiât  residenticB  legi  :  «  nam  cum 

17"   .«KtllE. 


praîsentes  hoc  cmolumentum  percipiunt,  non  curant  lie  alio- 
runi  residentia,  et  cum  sic  accrescunt  fructus  prœbcnda?, 
fimcnrlum  est  ne  capilnlares  curent,  nt  diu  lateat  cpiscopum 
alicujus  canonici  absentia.  d 

Omnibus  lite  explelis,  decretum  edidi  :  Per  summaria 
;'/•(■(■)(»,,  et  pra-sentem  diem  stafui  pro  causa;  discusslone.  Quœ 
capiiiil..,,,  piofert  a.l  ïua  protuenda  jura  contra  cauonicurn 
Vidal,  peilcgunlur  in  recitata  episcopi  litera,  ubi  habetur  : 

«  Dua;  epoca;  sunt  dislingucndœ,  quibus  orator  residentiae 
Icgoui  violavit  :  prima  compicctitur  temporis  spalium  usque 
ad  dicm  iri  jannarii  anni  187o,  qua  in  luceni  prodiit  régale 
decretum  spondcns  fidelilcr  solvere  pcnsiones  cleri  ;  altéra 
vero  compleclitur  ab  hac  die  usque  ad  22  augusti  187G,  qua 
I).  Vidal  possessioneni  adiil  novi  canonicatus  adepti  in 
ecclesia  metropolifaiia  (lompostellae. 

«  Jam  vero  juxta  statuta  vigentia,  quibus  hœc  regitur 
ecclesia,  condita  post  concordatum  inter  ulramque  po(e- 
stateni,  ecclesiasticam  nempe  et  civilem,  quibnsqne  se  jura- 
mento  obstrinxit  D.  Vidal  cum  primo  residere  incœpit, 
juxlaque  consuetudines  qua;  ab  immemorabili  in  eadem  ser- 
vantnr,  nullum  jus  habet  D.  Vidal  ad  postidandos  fructus 
priniœ  absentiœ  epocœ  respondentes.  Nam  pnïdicta  statuta 
qu;e,  capitull  judicio,  eo  propendunt,  ut  coarctent  residenti;e 
legem  a  concilio  Tridentino  sancitam,  conslituunt  ut  prœ- 
bendati, si  adquisiluri  sunt  priebendaj  fructus,  debent  inchoare 
residentiam  prima  die  anni  naturalis,  et  quoadusque  sic 
impleatur,  non  suos  faciunt  fructus.  Statuunt  prœterca  uf 
sic  incœpla  residentia,  si  adquisiluri  sunt  residentiam  ordi- 
nariam,  et  prosecuturi  perceptionem  fructuum,  debcant  prœ- 
bendati  adesse  unisaltem  horae  canonicœ  singulis  ecclesiasticis 
diebus.  Cum  vero  D.  Vidal  in  hac  prima  epoca  abfuerit  per 
viginti  sex  menses,  usque  ad  januarium  scilicet  anni  1873, 
quin  nec  uni  canonicœ  horœ  adfuerit,  nec  processionibus  et 
missis  raiionis  majoris,  ut  vocant,  patet  quod  ipse  egerit 
contra  statuta  hujus  ecclesiae. 

«  Nec  magni  facit  cajjitulum  causam  paupertatis  quam 
adducit  D.  Vidal,  qua  compulsus  discessit  in  hac  prima 
epoca.  Si  enim  certura  est,  ait  capitulum,  quod  tune  temporis 
difficilia  essent  adjuncta,  in  quibus  reperiebalur  Hispanus 
clerus  cum  gubernium  ipsi  non  persolveret  reddituum 
annuorum  assignationem,  non  est  minus  certum  quod  capi- 
tuUim  pro  sua  virili  parte  conalus  fuerit  levamen  afferre 
gravissimo  capilularium  casui.  Petiit  namque  et  obtinuit  a 
Sac.  Conc.  Congregalione  facnltatem  impendendi  missarum 
celebratione  deposilum  pecuniae,  quod  in  hac  aima  ecclesia 
servabatur,  in  cujus  dislribulione  non  minimam  partem  accepit 
D.  Vidal.  Ciipitulum  prœterea  snb  conditione  redinlegrationis 
commisit  arbitrio  capilularium  quanidam  pccuniœ  summam 
ad  privata  deposita  attingentem,  ad  quam  eliam  D.  Vidal 
confiigit,  ut  suis  necessitatibus  subveniret,  qui  redintegravit 
quidem  quanlitatem  acceplam.  His  ralionibus  perpensis, 
omnem  culpam  .a  se  removet  capilulum,  imo  potius  jus  suum 
tnetur  cum  denegat  D.  Vidal  fructus  huic  prima;  epocœ 
absentia3  respondentes. 

«  Quod  vero  ad  secundam  epocam  altinet,  sic  prosequitur 
capilulum.  Postquam  in  lucem  prodiit  praedictum  regale 
decretum,  promiitens  fideliter  solvere  cleri  pensiones,  non 
magis  assiduus  fuit  in  residentia  D.  Vidal.  Quamquam  enim 
choro  adfuerit  per  octo  menses,  a  die  scilicet  22  aprilis 
anni  1873  usque  ad  1  januarii  sequentis  anni,  hac  tamen  die 
discessit  utensconciliaribus  gratiis,  quœ  die  4  aprilis  ejusdem 
anni  finierunt,  et  ex  hac  die  usque  ad  22  augusti,  qua  venit 
in  possessioneni  canonicatus  Compostellani,  nec  uni  quidem 
canonicae  horae  adfuit.  Quapropler  capilulum  juxta  statuta  et 
anliquissimam  praxim  hujus  ecclesiae  privât  D.  Joseph  Vidal 


819 


FIANÇAILLES. 


820 


l 


fruclibus  prabendœ  pro  temporf .  qi'.o  in  liac  scciinda  epoca 
abfuit. 

c  Ad  iiltonim  precum  pâr'em  quod  sprctai,  ad  qnerelam 
nempe  qnam  oraior  aJiii'.cit  pro  oo  quod  inler  capilulares 
distributi  s'nt  fructus,  quibus  ipse  piivalus  est.  sic  pro  sedicit 
capiltilum.  Fructus  priniam  epocam  aliingenlps  nondiimsuut 
dislribuli,  quia  non  lu^runl  percei  li,  nec  iidhuc  sinU  disîri- 
buli,  quia  pertinent  ad  nienses  j«uii  et  julii  1876,  qui  sub 
cnpitu'.i  cuslodia  a^seivantiir,  donec  jus  dical  S.  Congregalio. 
Fructus  vero  spectaules  ad  januarium,  feliruaiiun».  martiuni 
et  april^m  anni  1875,  et  aprilem  et  maiun^  aniii  1870  divisi 
sunt  inter  pra^sentes,  juxla  constantem  imintmoiiiîeinque 
consiif ludin.  m  hujus  ecclesiae,  contra  quam  eisi  aliquando 
nonniil  i  redaniavtrint,  poslei  tamen  mquicveiiinl  capituli 
sente;. ticB  bic  eadem  ronsu  tudine  innixa^,  quae  in  aliis  cliam 
Hispai  iae  eccleti's  servatur,  et  pro  qua  non  désuni  aliqua 
juris  fiindamenta.  Et,  re  quideni  vcra,nova  forma  qnani  in 
reddilibus  cccksiaslit  is  induxil  concordalum ,  non  niiilavit 
eorunidem  naturam  et  essendi  nioduiu.  lïoc  supposito,  in 
memoria  habere  oportet,  quod  in  bau  Legionensi  eccle^ia 
Oiiinia  praeteiularuin  bona  accrescebant  pro  mt-nsa  cnpitulari, 
et  inier  eos  distribuebanlur,  qui  sacraia  residtniia;  legeni 
adimpkbant,  hoc  modo  :  tertia  pars  in  dislribiiliones  qnoli- 
dianas  juxla  Tridtnt.  concilium,  quas  iucrantur  solum  inte- 
ressenles;  duae  vero  reliquat"  parles  lucranlur  non  tantum  ab 
interessentibus  sed  a  praeseniibus  :  et  cum  aliquis  capiîularium 
amittit  prossam,  distiibuilur  baec  juxta  canonicas  di^posiliones 
inler  cotdem  piaesentes  et  interessenles,  habita  ratior.e  pen- 
sionis  uniuscujufque  capitularis,  quae  praxis  post  concor- 
dalum servatur,  consulendo  sirictiori  residentiae. 

a  Ad  hœc  addi  debent  incommoda  quae  ex  hiijus  praxis 
innovalione  orirentur.  Nemo  enim  capilularmm  est,  qui  sese 
huic  praxi  submiltens,  non  amiserit  fructus  prœbendae,  sicuti 
nnllus  est  qui  non  perceperit  fructus  ab  alio  propter  ahsen- 
tiam  amissos.  Sive  'gitur  speclenUir  hujus  ecclesia;  slalula, 
sive  praxis  immemorialis,  sive  incommoda  quae  ex  innovalione 
orirentur,  palet  nulhim  jus  habere  dominum  Vidal  ad  fructus 
quos  petit.  » 

(;onlra  vero  observandnm  venit  favore  canonici  Vidal  quod 

ipse  non  sponte  sed  necessilale  coacius  fuit  residenliam  dese- 

rere  proindeque  haud  canonicalus  fruclibus  expoliandus  est. 

Audiatur  sane  Rota  cor.  Molioes  dec.  808  num.  8  seqq.  ibi  : 

ft  Imo  urgente  necessilale  non  residendi  nec  opus  est  dicta 

l'cenlia  pro  Incrandis  fruclibus  et  dislribuiionibus  quotidianis, 

ut  firmanl  DD.  in  dicto  cap.  unie,  de  clenc.  non  resid.  in  6, 

ex  ii'is  verbis  :  seu  jusla  etrationabilis  corporis  nécessitas,  qua? 

comprehendunt  omne   illud  juslum  impedimentum  propter 

quod  quis  nequit  adiré  ecc'.esiam,  et  suo  muneri  saiisfacere 

prout  antca  solitus  oral  vel  fuisset,  si  impedimentum  non 

extaret.  Nam  mens  ponlificis  in  dicio  cap.  unie,  fuit  excludere 

ab  islis  dislribuiionibus  négligentes  vel  conlemnentes  residtre 

non  autem  impotentes,  et  impolentia  dicitur  quando  absentia 

non  est  voluntaria  sed  ab  aliquo  facto  causalur  ila  ut  non  stet 

per  bcneficiatum  quoniinus  resideat.  » 

Quod  si  etiam  sponte  residenliam  deseruisse  dicere  placeat, 
haud  lamen  fruclibus  canonicalus  privandus  essai,  cum  nemo 
*  fruclibus  canonicalus  privari  valeal,  nisi  servata  forma  a  Tii- 
denlino  praîsciipta,  et  in  casu  nostio  déficiente,  ceu  plures 
docent  S.  hujus  Ordinis  resoluliones,  praesertim  Fereniina 
resideniia;  20  decrmbris  18?0,  Mexicana  residentiae  12  ju- 
lii 1712,  Alairina  dislributionum  vel  fructuum  II  maii  1872, 
Cotronen.  parlicipaiionis  et  perceplionis  fructuum  25  au- 
gusii  1877  inl^rsumniaria  precum  relata. 

Quin  aiiquid  relèvent  conslilnliones  capilulares  :  1.  quia 
canonico  Vidal  non  tantum  diflicilis,  sed  et  impossibilis  eva- 
serat   resideniia.  Atqui   ipsae  consliluiiones  synodales  inter 


légitimas  causas  eximenles  a  resideniia  sub  cap.  XVII  nume- 
rant  physicam  nul  nioralcm  impossibiliialem.  Ergo  et  ad 
earumdem  tramilcs  peliti  fructus  oratori  esfent  roncedendi. 
Quod  si  2  dici  placeat  in  tliemale  consliluiiones  in  suo  pleno 
robore  manere,  scendiim  2.  quod  quia  ipsac  auclorilate  Apo- 
stolica  extant  deslilulœ,  id  lestante  epi^Cl)po,  ideoque  haud 
valent  infringere  quae  a  jure  conununi  slalula  reperiuntiir. 
Mulloqiie  minus  otlicere  consueludiiiem,  qivx  cum  Triden- 
tiiue  legi  contraria  vidoaiur  ve'.uli  abusus  essel  rejicienda. 
Bened.  XIV  Instit.  eccl.  60,  n.  7. 

Posl  lia>c  perpensis  etiam,  qiuB  in  supramemoratis  literis 
anlislitis  perlegunlur  ad  extirpandam  consueluiliuem  in  pra;- 
fala  ccclesia  vigentem  circa  dislribulionem  fructuum  non 
residenlium,  quie  inler  capilulares  lit,  necnon  ip.sa  imme- 
morabili,  aliisque  a  capituio  adduclis  et  sujjra  reiatis  pro 
consueludinis  manulenlione,  prœ  sapienlia  qua  poilent  EE. 
VV.  in  juris  canonici  perilia,  videanl  quid  in  Ihemate  sit  de- 
reriiemium. 

Quare,  etc. 

S.  Congregalio  rescribendum  censuit  :  Oralori  deberi  fru- 
ctus, et  dtstributiones,  et  iid  mentem.  Komae,  20januarii  1678. 


Statut  svDodal  conférant  à  l'ordinaire  le  pouvoir  de  dissoudre  les 
fiançaille.-  clandestines.  Que  penser  de  la  validilé  de  ce  sbtul? 
Indeninilé  accordt'e  il  la  fille.  Appel  au  méiropolilain.  Deux 
sentences  conformes.  Un  autre  appel  à  Rome  est-il  légal? 
Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du  23  mars  1878. 

Nous  avons  de  fréquentes  occasions  de  faire  remar- 
quer que  presque  toutes  les  causes  de  fiançailles  qui 
sont  déférées  à  la  S.  Congrégation  du  Concile  provien- 
nent du  royaume  de  Ps'aples.  Celle  que  nous  relatons 
aujourd'hui  a  la  même  origine. 

Pantaléon  N.  du  diocèse, d'Ugenlo,  près  du  golfe  de 
Tarente,  ayant  fait  publier  les  bans  de  son  mariage 
avec  une  fille  de  son  choix,  Gabrielle,  de  la  même  ville, 
forma  opposition  devant  Tévêché,  en  alléguant  Tempê- 
chement  des  fiançailles  et  la  naissance  d'un  enfant  : 
«  La  recourante  déclare  que  Pantaléon  ne  peut  se  déga- 
ger de  la  promesse  qu'il  a  faite  et  qui  a  été  acceptée; 
il  est  obligé  d'épouseï  la  re  ourante,  n'existant  pas  de 
différence  d'âge,  de  condition,  denaissance,  de  fortune, 
et  autre.  11  y  est  d'autant  plus  obligé  qu'il  a  déshonoré 
lajeune  fille  en  lui  promettant  le  mariage.  D'ailleurs, 
il  faut  nécessairement  réparer  l'honneur  et  la  condi- 
tion de  la  famille  commune.  Et  si  par  malheur 
Pantaléon  pouvait  se  soustraire  à  ses  engagements, 
la  recourante  réclame  de  ce  moment  sa  juste  dotation 
et  celle  de  sa  fille.  >• 

Le  16  novembre  187.5,  le  tribunal  cpiscopal 
d'I  gento  rendit  un  arrêt  contraire  aux  prétentions  de 
Gabrielle.  Le  jugement  fut  rendu  de  la  manière  sui- 
vante. 

«  Vu  l'ordre  intimé  à  la  dite  Gabrielle  de  produire 
l'acte  des  fiançailles  entre  file-même  et  Pantaléon, 
conformément  aux  statuts  synodaux,  de  la  teneur  qui 
suit  :  Quoique  le  droit  naturel  ne  prescrive  aucune 
formalité  pour  la  validité  des  Cançailles,  toutefois, 
pour  les  rendre  licites,  les  contractants  doivent  obser- 
ver les  lois.  C'est  p  urquoi,  dans  le  but  de  prévenir  les 


821 


fiancaili.es. 


822 


graves  inconvénients  qui  dérivent  des  fiançailles  clan- 
destines, nous  statuons  (|u'il  n'est  permis  de  contracter 
les  fiançailles  dans  notre  diocùse  que  sous  ces  condi- 
tions :  1.  On  doit  les  faire  devant  deux  témoins,  et  un 
notaire  public,  ou  bien  devant  une  personne  constituée 
on  dignité,  par  exem[)lc   le  curé,  un  prûlre,  le  maj^is- 
trat.  2.  F.a  promesse  mutuelle  doit  être  écrite,  et  signée 
par  les  témoins  et  rol'ficier  public,  comme  il  est  dit 
plus  haut.  Les  contractants  qui  refusent  d'obtempérer 
à  nos  orLJres  seront  soumis  aux  peines  d'iotordit  ab 
ingressu  ecclesiœ,  et  d'excommunication/ere?irfcE  senlen- 
tiœ.  Kn  outre,  si  le  bien  c  ;nimun  et  la  paix  des  familles 
nous  paraissent  l'exiger,  noas  annulerons,  en  punition 
de  fa  désobéissance,  ces  fiançailles  contractées  illicite- 
mcnt. —  Considérant  que  ledit  acte  ne  peut  être  pré- 
senté, attendu  qu'il  n'existe  pas.  Considérant  qu'on 
ne    peut    prévenir   d'innombrables  scandales    qu'en 
faisant  observer  les  statuts  synodaux.  D'autre  part, 
vu  que  l'enquête  établit  probablement  que  Pantaléon 
est  l'auteur  Je  la  grossesse  de  ladite  Gabrielle  et  de  la 
naissance  de  la  fdle  ;  nous  décrétons  que  les  fiançailles 
entre  Pantaléon  et  Gabrielle  n'existent  pas,  et,  supposé 
qu'elles  aient  eu  lieu,  nous  les  brisons,  en  vertu  de 
notre  autorité,  pour  le  bien  commun  et  pour  éviter  des 
scandales,  vu  qu'on  n'a  pas  rempli  les  formalités  que 
le  synode  diocésain  a  commandées  suh gravi.  En  outre, 
Pantaléon,  méritant   une  punition  pour  le    mauvais 
commerce  qu-'il  a  entretenu    avec  Gabrielle   durant 
plusieurs  années,  ce  qui  est  attesté  par  tous  les  habi- 
tants du  pays,  nous  le  condamnons  à  payer  dans  les 
six  mois  quatre  cents  livres  au  profit  de  Gabri.Ue.  » 

.'\ppel  ayant  été  interjeté  à  la  cour  archiépiscopale 
d'Otranle,  le  juge,  après  débat,  confirma,  le  31  juillet 
187G,  le  jugement  de  la  première  instance. 

Loin  de  se  décourager,  Gabrielle  a  fait  appela  la 
S. Congrégation  du  Concile.  Les  actes  complémentaires 
ayant  été  remplis,  la  cause  a  été  appelée  dans  la  séance 
du  23  mars  1878. 

Comme  Gabrielle  a  négligé  de  prendre  un  avocat  et 
de  se  défendre,  on  a  exposé  dans  le  foliuin  les  raisons 
qui  militent  eu  sa  faveur. 

Les  fiançailles  sont  rangées  parmi  les  contrats  qui 
sont  formés  par  le  consentement  extérieur  et  sensible 
des  contractants.  Le  droit  commun  ne  prescrit  aucune 
autre  formalité.  (Dt'crétales  21  et  28  Dr  Sponsalibus.) 
Or  Tenquête  contient  un  grand  nombre  de  dépo- 
sitions, de  preuves  et  de  conjectures  qui  semblent 
prouver  le  consentement  mutuel  de  Pantaléon  et  de 
Gabrielle. 

Un  témoin  atteste  sous  serment  :  «  Pantaléon  a 
fréquenté  Gabrielle  durant  plusieurs  années;  finale- 
ment il  l'a  rendue  mère.  Le  timoin  a  été  charsé  de 
négociations  pour  décider  le  mariage.  »  Trois  autres 
témoins  confirment  que  Pantaléon  reconnaissait  qu'il 
devait  en  conscience  épouser  Gabrielle.  Tout  le  pays 
atteste  qu'il  a  mainte  fois  exprimé  l'intention  de  procé- 
der au  mariage.  La  séduction  et  la  naissance  de  l'enfant 
sont  une  autre  preuve  p^reniptoire.  Les  signes  et  les 
gestes  expriment  aussi  bien  que  les  paroles  le  consen- 
tement. Or,  nul  fait  plus  expressif  que  la  séduction  s'il 
conste  de  rhonnêtelé  de    la  femme;  car  on   ne  peut 


absolument  pas  présumer  qu'une  honnête  fille  succombe 
sans  l'espérance  et  la  promesse  de  mariage.  Le  tri- 
bunal de  première  instance  a  condamné  Panialéon 
à  quatre  cents  livres,  parce  que  la  paternité  de  Tenfant 
doit  lui  être  attribuée  ;  n'ayant  pas  fait  appel,  il  en 
GAt  légalement  convaincu.  Le  père,  les  frères,  les 
sœurs,  les  oncles,  les  cousins,  en  un  mot  tous  les 
parents  de  Pantaléon  le  pressèrent  d'épouser  Ga- 
farinlle.  A  l'époque  do  la  naissance  de  l'enfant,  les 
deux  sœurs  de  Pantaléon  demandèrent  qu'on  l'appelât 
Félicie,  du  nom  d'une  sœur  déjà  morte. 

Le  statut  synodal,  qui  est  le  principal  fondement 
du  jugement  dont  appel,  est  sans  importance.  En  effet, 
les  synodes  diocésains  n'ont  pas  le  pouvoir  d  ;  modi- 
fier le  droit  commun,  ni  môme  pour  obvier  aux  abus. 

D'autre  part,  Pantaléon  a  pris  un  avocat.  On  verra 
dans  le  foliuin  le  résumé  de  sa  plaidoirie. 

Deux  sentences  ont  tranché  la  question:  la  cause 
est  donc  finie,  et  le  second  appel  n''est  pas  recevable. 
Les  fiançailles  n'ont  pas  eu  lieu  suivant  les  statuts 
synoJaux  ;  les  deux  jugements  les. ont  d'ailleurs 
dissoutes  pour  le  bien  commun  et  pour  prévenir  les 
scandales  conformément  aux  dits  statuts. 

Les  fiançailles  engagent  la  liberté  naturelle  de 
l'homme  et  entraînent  le  mariage  indissoluble.  Il  faut 
des  preuves  péremptoires  pour  admettre  la  réalité  de 
cet  engagement.  Le  moindre  doute  suffit  pour  se 
prononcer  contre  l'existence  des  fiançailles.  Or,  les 
témoins  entendus  dans  l'enquête  n'ont  pas  dit  mot 
d'une  promesse  réciproque  de  mariage  entre  Pantaléon 
et  Gabrielle. 

ils  attestent  de  simples  velléités  et  non  le  consente- 
ment décidé  et  formel.  Tous  ces  témoins  étant  singu- 
lares,  la  preuve  légale  fait  défaut. 

Décision.  Attendu  les  jugements  de  la  première 
instance  et  delà  seconde,  la  S.  Congrégation  du  Con- 
cile décide  qu'il  n'y  a  pas  lieu  d'intervenir.  Elle  fait 
écrire  à  Mgr  l'évêque  d'Ugento  que  le  statut  synodal 
qui  donne  à  l'Ordinaire  le  pouvoir  de  dissoudre  les 
fiançailles  contractées  sans  les  formalités,  ce  statut, 
disons-nous,  n'est  pas  valide.  Rome,  23  mars  1878. 

Ugentina.  Sponsalil'm.  Die  23  niarlii  1878.  — Giim  Pantaléon 
Ugciitinse  dia'ceseos  publica  piœhabita  denunciatione  ad 
matrimonium  conlraheiidum  sese  pararet  cum  quadam  puella 
sibi  benevisa,  obslitit  Gabricla  ejusdem  loci  impedimentum 
sponsalium  producens  una  cum  defloratione,  et  subsecuta 
piolis  succeptione. 

Verumtamen  Ugentina  ourla  ad  quam  recursiim  liabuerat 
pr;T3faîa  mulier,  omnibus  perpensis,  quas  «trinque  adducla 
fuere,  sententiam  Gabriel»  inimicam  proftilit  sub  die  -IG  no- 
verîibr.  3875,  quam  hic  refene  prœstat  :  «  Vise  mandate  hujus 
nostrœ  curiœ,  praedictas  Gabrielœ  intimato,  ut  nobis  exhibeat 
sponsalium  documentum  inter  se  et  prasfatum  Pantaleonem 
initoruni  juxta  praescriptiones  synodales  tenoris  sequenlis  ; 
—  Praeterea  licet  sponsalia  ut  sint  valida  jure  naturae  nulla 
indigcant  solenuiitate,  altamen  ut  licite  fiant  contrahcntes 
prœcepto  legis  conformari  deber^t.  Qua  de  re  ad  vitanda  mala 
ex.  sponsalibus  clandestinis  provenienlia,  sub  gravi  praeci- 
pimus,  non  esse  licilum  in  nostra  diœcesi  sponsalia  contrahere 
nisi  sub  bisce  conditionibus.  1.  Ut  fiant  coramduobiis  teslibus, 
et  publico  notario  vel  coram  aliqua  persona  in  dignitale  cons- 
tituta,  pula,  parocho,  sacerdote,   magistratu,  2.  Ut  oromissio 


823 


FIA.NCAILLES. 


824 


et  repromissio  scripto  tradalur,  el  sil  subscripta  a  testibus  et 
ab  illo  in  ciijus  privseiilia  fiant.  ContrahtMilcs  qui  biiic  man- 
dalo  obteniperare  récusant,  subjicienlur  pœnis  inleidicli  ab 
inTessu  ecclesiap,    et  excommunicalioiiis  niajoris  ferendae 
sentenliiH.  Inio  si  et  quatenus  ad  bonum  couiinune  vcl  ad 
familiarum  concordiani  ulile  judicaveiiniiis,  luiju<niodi  spon- 
salia  illicite  contracta  in  pœnam  inobedienli;p  nostia  auctori- 
tate  dissolvemus.  lis  vero    qui   sponsalia    clandestina   jam 
contiaxerunl  priecipimus  sub   iisdeni   supradiclis  pœnis  u; 
infra  duos  menses  illa  rénovent  in  sciiplis  corani  loslibus  et 
alia  persona    ut   supra.   Quod  si    alteruter  sponsorum   jus 
jam  acquisitura    servare    velit  contra  nolentem     ratificare 
débet  infra  prsdictum  duoruni  luensiuni  spatinm  illiid  decl.i, 
rare  coram  nobis  vcl  vicario  noslro  geneiali  sive  por  se,  sive 
per    procuratoreni,  secus  juri  suo   renuntiasse  ccnsebilur. 
—  Considérantes  quod   mox  dictum  documcnlum  e.xhiberi 
nuUatenus  possit  quia   minime  cxistit.   ConsideiaiUes  quod 
lex  synodalis  in  hac  parte  baud  vuhieranda  sit  ad  vilanda 
majora  et  innumera  scandala.  Considérantes  insuper  quod  ex 
asscrlis  et  allegatis  Pantaleo  probabiliter  auctor  fuerit  prœ- 
gnationis  praefatœ  Gabrielce  et  prolis  procreationis  jam  se- 
cutœ    ....  decernimus  sponsalia  inter  prarfatos  Panta- 
leonem  et  Gabrielam  minime  existere,  et  si  forte  extitissent 
auctoritate  nostra  dissolvere  ad  bonum    commune,   et    ad 
vitanda  scandala;  quatenus  absqne  solemnitatlbus  inita  fue- 
runl  a  SNTiodo  dioecesana  sub  gravi  praeceplis.   Decernimus 
insuper  Pantaleonem  ob  suam  niaiam  consiieludinem  cnm 
prœfala  Gabriela  per  aliqiiot  annos,  ut  onines  de  Aquarica 
Capitis  lenent,   relcntam,  aliqua   poena  muktandum  esse, 
ideoque  tenore    prœsentiurn  eumJem  condeninamus  ut  in 
favorem   Gabrieiee  infra  sex  menses  .  .  .  libellas  qnadrin- 
gentas  solvat.  » 

.\ppellatione  ex  bac  sententia  a  Gabriela  interjecta  ad  mc- 
tropolitanum  judicem  llydrunlinum,  bic  visis  de  jure  videndis 
die  31  julii  4876  dictam  sentenliam  adprobandam,  etretinen- 
dam,  ac  confirmandam  judicavit. 

Animo  baud  fracta  mulier  ab  utraque  sibi  adversa  sententia 
ad  S.  V.  Ordinem  appellationem  interposait.  Q  libus  acceptis 
precibus,  atque  actis  de  more  completis,  in  hodierno  Em.  Pa- 
irum  conventu  causam  disculiendam  duxi  sub  dubii  formula 
in  calce  hujus  libclli  exscripta.  Verum  cum  nihil  ex  parte 
mulieris  mibi  exhibitum  fuerit,  nonnulla  prius  in  ejus  favorem 
ex  ofiicio  animadvertère  putavi,  ne  indefensa  remaneat,  et 
dein  summatim  referre,  quœ  in  allegatione  distribuenda 
aflerl  Pantaleonis  defensor. 

Sponsalia  quœ  natura  sua  mutuam  futuri  malrimonii  pro- 
missioncm  unice  désirant  per  textuni  in  L.  1  de  sponsal.  et 
in  can.  3  caus.  30  q.  o  inter  eos  contractas  indubitanteradnu- 
merantur,  qui  nudo  perficiuntur  conscnsu  L.  4  ff.  de  spon- 
sal. Dummodo  itaque  contrahentium  consensus  exterius  ac 
sensibiliter  quomodocuraque  manifestetur,  nulla  alia  solem- 
nilas  nuUaque  peculiaris  ccnceplio  praescribitur  cap.  21  et  28 
de  Sponsal.  Atqui  si  in  themate  testium  depositiones  attente 
perpendantur,  argumenta  et  conjecturai  baud  levés  prœsto 
sunt,  ex  quibus  consensus  emcrgere  videtnr. 

Quamconclusionem  maxime  adiiiiltendamexistimarem, quia 
a"ilur  in  themate  de  defloratione  una  cum  prolis  susceptione. 
iamvero  tritissimi  juris  est  consensumin  sponsalibusnonso- 
lum  verbis,  sed  etiam  signis  et  nutibus  ostendi  posso.  Devoli 
Insldut.  canon.  §  103  de  matrim.  Niillum  autem  factum  lucu- 
ienlins  ipsa  <lefloratione  adduci  valet  ad  evincenda  sponsalia, 
si  de  mulieris  honeslate  constet.  Prssumi  enim  nuUo  modo 
valet  puellam  caeteroquin  honestam,  absqne  spe,  et  fide  oblati 
connubii  tantam  pati  voluisse  honoris  jaciuram.  Reid.  injus 
canon,  lib.  4,  §  5,  num.  68,  Piota  in  Rom.  Sponsal.  20  janua- 
rii  1738  coram  Nunez,  S.  Congreg.   in  Nerilonen.  Sponsal. 


26  junii  ISti'J,  §  l'ro.  Atqui  in  themate  de  bonestate  mulieris 
ambiiieiidum  non  est,  cum  testes  ulri!;que  inducti  eam  talem 
renunlient.  Eigocum  constet  de  nuilierishoncslate,cum  cons- 
tet de  protractis  amoribus  et  acccssibus  viri  ad  donium  mulie- 
ris, cum  constet  ex  testibus  pro  cadom  tidem  facicnlibus,  nec 
non  ex  publica  voceinillooppidulo  volitante  prœgnantiaî,  auc- 
torcm  fuisse  Pantaleonem  baud  a  sententia  curia;  appellasse, 
ipsum  danniante  ad  solvendas  libellas  quadringcntas,  conclu- 
d:ndum  videretur,  quod  ipsa  reapse  sub  spe  oblali  connubii 
decppta  l'ait,  iJeoque  sententia  Ilidruntinae  curia?  esset  onmi- 
no  inliinumda. 

Quin  aliquid  relevet  dispositio  diœcesanae  synodi  super  qua 
senlenlia  potius  niti  videtnr.  Nam  scilnm  et  ipsis  in  jure  ca- 
nonicotyronibiis  est,  diœcesanas  synodos  non  posse  communi 
jurl  derogare,  quod  unice  in  sunimi  legislaloris  potestate  est, 
S.  C.  in  Fcrcnthia  capellanire  1  martii  1834,  §  De  Icgis;  imo 
numquam  perniilti  episcopis  aliquid  in  suas  synodales  consti- 
tutionesinserere,  quod  juri  communi  refragetur,  etiamsi  illud 
necessarium  reputetur  ad  evellendas  corruptelas,  et  rerum 
sacrarum  tuendam  religionem.  Bsned.  XIV  de  Syrj.rf/œc.lib.  12, 
cap.  5,  n.  12;  nec  facile  Sanctam  Sedem  solcre  confirma- 
tionem  in  forma  specifica  ils  statulis  concedere,  qnœ  juri  com- 
muni contraria  dignoscuntur.  Bened.  XIV  loc.  cit.  num.  14. 
Contia  scribens  pro  Pantaleone  in  allegatione  distribuenda 
exçeptione  rei  judicataj  a  limioc  judicii  adversariam  repel- 
lendam  contendit.  Causa  enim  sponsallum   veluti  quœlibet 
alia  quaistio  duabus  sentenîiis  in  diverso  jurisdiciionis  gradu 
definita  in  rem  judicatam  transit  ac  proinde  exceptionem  ita 
parit  litis  finilœ,  ut  ad   trulinain  revocari  nequeat  nisi  petifa 
prius,  atque  obtenta  in   integrum  restitutinne.  Eo  vel  magis 
quia  sponsalia  ad  tramitcs  ditrcesanai  syno'di  celebrata  non 
fuere. 

Quidquid  autem  sit  de  hac  synodi  ôijpositione,  causse  me- 
rilum  aggrediens  orator  tritissimi  juris  esse  dicit  in  materia 
sponsalium,  quœ  indissolubile  matrimonii  vinculnm  secumfe- 
runt,  quaeque  nativam  cuique  adimunt  libertatem,  omni  ex- 
çeptione majores  requiri  probationes  promissionis  seriœ 
atque  dcliberataî  utriusque  contrahenlis,  ita  ut,  si  aliqua  su- 
persit  dubitatio,  contra  eorumdem  existenliam  sit  judican- 
dum.  Atqui  si  paulisper  testium  depositiones  audias  qui  a 
muliere  fuerunt  inducti  neque  habetur  verbum,  neque  vola 
de  promissione  el  repromissione  matrimonii.  Ergo  pro  spon- 
salium inexistentia  concludendum  essetenet, 

Neque  ex  passa  fornicatione,  quœ  in  casn  ex  sola  fama 
constituitur,  oblig,itionem  sponsalitiam  enasci  posse  tuetur 
orator,  cum  ipsa  aliqiiando  supponatnon  autem  sponsalitium 
statuât  coatractum;  alias  muiieres  virum  quem  sibi  bsnevisum 
vellent   blandiliis   alliciendo  ad  fornicationem  patrandam  ad 
matrimonium  cogèrent.  Quod  adeo  verum  esse  prosequilur, 
r.',  tlieologi  et  cai.onistœ  doceant  baud  facile  pro  sponsalium 
existe  Via  concludi   posse  ubi  etiam  promissio  matrimonii  a 
viro  facta    rœ  amore  œstuante  sponsamqne  ad  copulam  solli- 
citante ipsain  copulam  prœcedat  teste  Coscio  De  spons.  filior. 
famil.  vot.  7,  num.  79.  Ea  potissimum  ratione,  ut  notât  dictas 
auctor,  ï  quia  ob  rationem  seu  mentem  obtenebratam  neque 
consensus  ncqac  voluntas  deliberata   matrimonium    conlra- 
hendi   ex  ils   polest   desumi  »  et  de  faciii   mulier  intelligere 
poteral  eam  promissionem  ficto  procedere  et  ex  vi  et  luxuria; 
impetn  proficiscentem  Ricc.  decis.  13,  p.  3,  et  Rest.  in  pract. 
crim.  part.  2  Décret.  Magnœ  Guriaî  cap.   1  num.  78.  Ex  ficta 
autem  promissione  licct  fuerit  sequuta  delloratio  obligationem 
sponsalitiam   baud   oiiri  tenet  cum  S.  Antonin.  part.  3  tit. 
1,  cap.  19  in  princip.  Gard.  deLugode  just.et  jure  de  restit.  ob 
sluprum  disput.  2,  sect.  2,  n.  19  et  20.  Rota  in  ilajoriccn.  cen- 
surarum  ICjanuirii  1713  §  Exulanie  cor.  Scotto. 
Inutile  autem  foret  qna?ritare  prœsidium  ex  praîsumptione, 


825 


RETRAITE. 


820 


qua  docemur  luulierem  bene  nioratain  liaud  sui  corporis  co- 
piani  facere  nisi  sub  spe  oblati  conjn;,'!!.  EU^niiii  debileiii  et 
milli  faciendam  esse  dicit  huju.siiiodi  pi;u>siiinplioiiciu  tiim 
quia  in  tali  casu  mulicr  admittcrclur  ad  testificanJum  in  causa 
propria  quoil  velituru  est  ex  ceiisuni  L.  Nullus  Cod.  de  Test, 
quam  quia  lalissiimis  patcrct  aditus  fraudibus  et  cahuuniis, 
corruptteque  mulieres  viruni  facile  habereiit  qnem  vellent. 
Quod  si  copiila  ac  prtcgnantia  alias  b.ibita  liiit  tamquaiii 
piu'suiiiptio  consensus  inuliiiisad  nialriiiioniiuu,  boc  lanluiu 
evenisse  ait  in  casu  quo  nitide  eonslabal  de  antecedenti  viri 
proniissione  deqiie  niulieris  integritale  et  honestate  et  bac 
deficionle,  licet  mulier  t'uerit  deHorala,  amilLit  non  solum  jus 
ad  inatriuioniuiu,  sed  jus  quoque  dotationis  et  leus  est  absol- 
vendus  ccu  docet  Cosci  loc.  cit.  vot.  7  nuui.  84  et  seqq.  cuni 
abis  inibi  recilalis.  Atqiii  neque  de  viri  promissione,  uti 
demonstravit,  neque  de  mulieris  honestate  in  tbemale  liquere 
ait. 

Ubi  autem  sponsalia  probarentur  in  casu,  justis  ea  de 
causis  dissolvenda  esse  tuetur  orator.  Notum  enini  est  ad 
coaclioneni  devenienduni  non  esse  cum  adsint  justa;  causa: 
sponsalia  dissolvendi  quia  matriinonia  coacta  infaustos  ple- 
rumque  cxilus  habere  soient,  maxime  si  juramcnto  vallata 
non  fuerint,  quo  in  casu  minoreni  causam  requiri  tenet.  J.im 
vero  praeter  inimicilias  in  themate  ortas  ex  lite  inter  eosdem 
sponsos,  qua?  prœcipua;  sunt  concedendœ  dissolutionis  causa, 
liabetur  reluctautia  viri  ducendi  Gabriclaai  in  uxorem,  ila  ut 
décréta  coactione  ipsam  perfacile  contemnere  posset  civile 
contubcrnium  cuni  alia  sibi  benevisa  ineundo,  necnon  proni- 
(as  mulieris  sese  viris  subjiciendi,  ac  publica;  murmurationes 
de  ejusmet  honestate  prouti  testes  a  viro  inducti  falenlur. 
Jamvero  plus  deferendum  esse  urget  testibus  a  viro  inductis 
probanda;  inhonestati  mulieris,  quam  testibus  mulieris  licet 
sint  numéro  pauciores  et  singulares,  per  simplices  quoque 
praesumptiones  mulieris  inbonestatem  probari,  quoties  non 
agiturad  illius  punitionem  sed  solummodo  inbonestas  âddu- 
citur  ad  defensionem  stuprantis,  vel  ad  tollendum  impedi- 
nientum  status  liberi  per  mulierem  appositi. 

Pro  corouide  demum  adjicit  orator  haud  utriusque  curiaî 
sentenlias  sustinendas  esse  in  ea  parte,  qua  vir  damnalur  ad 
solvendum  mulieri  400  libellas.  Primo  quia  nescitur  num 
aliquid  mali  passa  sit  a  viro.  Et  si  2"  constaret  semet  ilii 
subjeclsse  cum  antea  constuprata  fuisset,  prgemium  ex  propria 
libidine  liaud  nancisci  deberet.  Neque  titulo  dotis  eas  Ga- 
brielae  tribuendas  esse  sustinet  quia  res  judicata  de  ipsa  non 
loquitur,  et  quia  non  constito  in  themate  de  mulieris  hones- 
tate nedum  non  constat  acîio  stupri,  verurn  eliam,  licet 
mulier  t'uerit  deflorata,  aniittit  non  solum  jus  ad  matrimonium, 
sed  jus  quoque  dotationis,  et  reus  est  absolvendus  juxta  Cosc. 
vot.  7  uum.  86. 

Hisce  pro  utraque  parte  expositis  diluendum  proponitur 
dubium: 

An,  et  quomodo  sentenlia  curise  metropolitanae  Hydruntinae 
sit  confirmanda  vel  infirmanda  in  casu. 

S.  Congregatio  Concilii  rescribendum  censuit  :  «  Attenta  re 
«  judicata  non  esse  inlerloquendum,  et  ad  mentem.  Mens  est 
«  ut  scribatur  episcopo  non  sustineri  disposilionem  syno- 
a  daleni  quoad  facullatem  ordinario  tributam  dissolvendi 
«  sponsalia  sine  solenmilatibus  contracta.  Romae,  23  marlii 
«  1878. » 


Clinnoiiies  et  chapolaiiià.  Quarante  ans  do  service.  Office  nocturne 
dans  l'église  molmpolilainc  de  Florence.  Usage  iinnuiniorial 
d'après  lequel  les  chanoines  et  les  chapelains  sont  dispensés  des 
matines.  Papes  qui  avaient  éti;  chanoines  de  Florence.  Chape- 
lains faisant  le  service  par  l'cnlreniise  de  substituts.  Décision 
de  1.1  S.  Congrégation  du  Concile  du  23  mars  1878. 

Un  clianoine  de  l'églisp  métropolitaine  de  Florence 
a  lait  présenter  à  la  S.  Congrégation  du  Concile  la 
requête  suivante  :  «  Le  recourant  demande  la  dispense 
perpétuelle  de  l'obligation  de  résider  et  d'assister 
au  chœur.  Il  sollicite  un  induit  qui  l'autorise  à  parti- 
ciper a  tous  les  fruits,  revenus^  provenances,  droits, 
éni  luments,  distributions  quotidiennes  tant  ordinaires 
qu'extraordinaires,  quelle  qu'en  soit  la  nature  et  la 
source,  et  lui  appartenant  à  raison  de  son  canonicat 
et  de  sa  prébende,  absolument  comme  s'il  assistait 
eflectivement  au  chœur.  » 

J!gr  l'archevêque,  consulté  pro  informatione  et  voto, 
le  cha[)itre  entendu,  a  répondu  ceci  :  «  La  demande 
du  chanoine  Louis  Roli  a  été  favorablement  accueillie 
par  le  chapitre.  Seulement  les  formules  qu'il  emploie 
au  sujet  de  sa  pension  de  retraite  sont  trop  étendues. 
On  consent  à  lui  donner  les  distributions  ordinaires 
du  jour;  quant  aux  distributions  extraordinaires  et  de 
présence,  il  aura  seulement  celles  qu'on  donne  aux 
retraités  ;  mais  il  n'aura  pas  les  distributions  noc- 
turnes, pour  lesquelles  il  n'a  pas  fait  le  service  com- 
pétent, ni  les  gratifications  ou  distributions  extraor- 
dinaires que  les  statuts  et  l'usage  réservent  à  ceux 
qui  sont  corporellement  et  véritablement  présents.  Je 
joins  mon  avis  à  celui  du  chapitre.  S'il  est  vrai  que 
le  chanoine  Rôti  négligea  quelqus  temps  le  service 
du  chœur  il  y  a  quelques  années  sous  prétexta  de  ma- 
ladie, il  est  vrai  aussi  qu'il  compensa  ce  défaut  en 
servant  plus  de  quarante  ans.  Les  chanoines  aptes  sont 
présentement  au  nombre  de  quinze;  c'est  pourquoi  je 
ne  pense  pas  que  le  chœur  ait  à  beaucoup  souffrir  de 
ia  retraite  d'un  de  ces  messieurs.  » 

De  toute  antiquité  le  service  du  chœur  est  divisé 
en  deux  :  service  de  nuit  et  service  de  jour.  Comme 
réalise  métropolitaine  est  située  dans  un  quartier  peu 
habité,  aucun  chanoine  n'est  obligé  au  service  de 
nuit.  Les  distiibutions  sont  divisées  en  doux  parts, 
une  pour  les  chanoines  de  la  nuit  et  la  seconde  pour  le 
service  de  jour.  Si  le  chanoine  qui  demande  la  retraite 
a  été  assidu  au  service  de  la  nuit,  il  garde  toutes  les 
distributions;  sinon,  on  lui  donne  seulement  celles  qui 
se  rapportent  au  service  du  jour.  Le  chanoine  Rôti 
n'a  fait  le  service  de  la  nuit  que  pendant  treize  ans  ; 
pendant  led  autres  vingt-sept  années,  il  n'est  allé  au 
chœur  que  le  jour.  C'est  pour  cela  que  le  chapitre  lui  a 
refusé  de  participer  aux  distributions  nocturnes. 

Les  quarante  ans  de  service  pour  la  retraite  font 
10,880  jours,  déduction  faite  des  trois  mois  de  va- 
cances conciliaires.  Du  21  mai  1837  au  T'juin  1877, 
le  chanoine  Rôti  a  fait  11,135  jours  de  service. 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile  juge  qu'il 
y  a  lieu  d'accorder  la  retraite  à  M.  le  chanoine  Rijtj_, 


827 


RETRAITE. 


828 


aux    conditions    exprimées    par  Mar    l'arclievêquc. 

Une  demande  an:ilogiie  ^a  élé  examinée  le  même 
jour.  Paul  Tronci,  chapelain  de  l'épiise  méiropolitaine 
de  Florence,  a  représenté  «  qu'il  commença  le  1 1  juil- 
let 1S30  d"a^sis^:^  à  rofTice  quotidien,  sans  aucune 
interruption.  Parvenu  à  l'âge  de  soixante-'iouza  ans  et 
cinq  mois,  et  étant  un  peu  souffrant  surtout  de  la 
poitrine,  il  a  demandé  la  retraite.  »  Le  chapitre  a  con- 
senti unanimement  à  la  retraite,  vu  le  service  prêté 
louablemcnt  par  Tronci  pendant  quarante-sept  ans. 

Le  vicaire  général  écrit  :  «  L'usage  immémorial  qui 
dispense  les  chanoines  et  plusieurs  des  chapelains  d'as- 
sister à  matines,  autorise  en  outre  les  chapelains  à  se 
faire  remplacer  par  ua  substitut  que  l'ordinaire  désigne 
de  concert  avec  le  chapitre,  et  qui  est  toujours  pris 
parmi  les  prêtres  étrangers  au  clergé  de  la  métropole. 
Ces  substituts  sont  réputés  vrais  titulaires  pour  tous 
effets;  sauf  la  prébende,  ils  ont  tous  les  avantages  et 
tous  les  privilèges  des  chapelains,  et  par  conséquent 
celui  de  la  retraite,  soit  que,  comme  M.  l'abbé  Tror.ci, 
ils  soient  successivement  substituts  et  chapelains,  soit 
qu'ils  passent  les  quarante  ans  dans  la  condition  de 
simples  substituts.  » 

Décision.  Comme  dans  le  cas  précédent,  la  S.  Con- 
•rrégalion  da  Concile  accorde  la  retraite.  Rome, 
23  mars  1878. 

Florentin.*.  JesiLATiosis.  Die  23  martii  1878.  Duos  sup- 
plices libelles  in  unum  complecliniur  quia  in  eadeui  ipsi  ver- 
santur  inaleria. 

1.  Primas  illorum  est  sacerdotis  Ludovic!  Roli  nietropoli- 
tanae  FlorentiDee  canonici  qui  espleto  quadraginta  annorum 
chorali  servilio  suppliciter  petit,  «  che  venga  prosciolto  a  vita 
dall'  obbligo  délia  residenza,  e  paiimente  demanda  l'indulto 
délia  giubilazione  dall'  intervenire  al  cere,  e  di  parlociparc  di 
tutti  e  singoli  i  frut;i,reddiii,  provenli,  uiritti  ed  emolumeiiti, 
corne  pure  di  tulte  le  distribiizioni  corail,  qiiotidiane,  erdinarie 
eslraordina.ie  inqualiinque  modo  si  appellineed  inqualunque 
cosa  consistano  e  di  ogni  provenienza  che  a  me  si  spetlino  per 
ragionedel  mio  canonicalo  e  la  prebenda  corne  se  persona!- 
mcLie  corne  une  degli  iateressenii  canouici  al  coro  délia  enuii- 
ciata  chiesa  metiopoUlana.  » 

Requisilo  de  more  archiepiscopo  pro  informatione  et  veto, 
audito  capitulo,  etc.  reverendissinius  praesul  hœc  retulit  : 
«  L'istanza  del  canonico  Ludovico  Rôti  per  la  giubilazione  è 
favorila  dai  suHVagi  del  capitolo,  si  veramente  che  le  iroppo 
larghe  lormole  délia  istanza  inlorno  agli  emelumcnti  délia  sua 
giubilazione  si  ristringano  a  significare  le  distribuzioni  ordi- 
narie  diurne,  e  quanto  aile  straerdinaiie  e  di  presenza  quelb 
sole  che  si  concedono  ai  giubilati,  escluse  affato  le  distribu- 
zioni notturne,  per  le  quali  non  ha  faite  il  compelente  servizio, 
e  quelle  mance  o  distribuzioni  slraordinarie  le  quali  o  per  gli 
statuti  0  la  consueiudine  si  lucrano  da  coloro  sollaiito  che 
sono  corporalmente  ed  effeltualmente  presenti.  Al  veto  del 
capitolo  unisco  il  mio,  perche  se  è  vero  che  il  canonico  Reti 
per  un  pô  di  tempo  anni  indietro  sotte  specie  di  malsania 
trascuiô  il  servizio  corale,  egli  è  pur  vero  che  cotesto  diO'el- 
to  le  compenîô  per  servizio  prestato  con  Iode  per  tempo 
piii  lungo  dei  quarant'  anni  che  suole  essere  richiesto.  1! 
numéro  dei  canonici  abili  è  di  présente  quindici  :  ende  non 
mi  pare  che  a  giubiiarne  uno  il  servizio  del  coro  vi  abbia  a 
soffiire  nolevelraente.  » 

Hisce  habitis  iterum  rescript um  fuit  archiepiscopo  :  qui 
a  magis  praecise  explicet  quomodo  hinc  constet  de  conlinuo 


«  et  laudabiliiei-  explefo  servitio  40  annorum,  inde  vero 
«  oralor  hiunl  peiTocerit  con)p;tens  servilium  ad  etïectum 
c  percipifiidi  disiribuliones  nocturnas.  »  Ad  lia'c  libenlissime 
reposuil  vicarius  generalis  qued  choii  servitiiim  usque  ab 
antique  dividilur  in  nocturnum  et  in  diurnuni.  Qui  noctu 
servilium  chori  pnestant  dicunlur  mattutinanti,  quia  co  leni- 
pore  recitatur  matulintim,  caîteri  vero  qui  dio  tantum  inser- 
viuntdicuntur  non  maitulinanti.  Attenta  dillicultate  accedendi 
ad  melropolilanam  ecdesiani,  quœ  sojuncta  est  a  civitatis 
tiviiuenli  paite  incolis,  ad  prinnmi  chori  servilium  nemo  tene- 
ttn\  Hac  de  ratione  distributionuni  nia>sai  ca|)itularis  fîtmt 
duu^  portiones,  quarum  unam  percipiunt  noctu  choro  inser- 
vitMiles,  alteram  vero  ceteri  omnes  capitulares  qui  dio  tanlum 
choro  intersunt.  Cum  unus  exinde  capitularium  jubiiationem 
pelât  si  noctu  semper  inserviat  intégras  perciperc  soiet  disiri- 
buliones, sccus  aulcm  pnrtein  illam  quas  refcrlur  ad  inser- 
vienles  die  tantum.  Canonicus  Roli  per  Ircsdecim  tanlum 
annos  noctu  inservivit,  in  reliquis  vero  annis  usque  ad  qua- 
draginta, tanlum  die  choro  adfuit.  Ob  banc  causam  ne  prrcfalus 
canonicus  partie iparel  de  distribulionibus  nocturni.-;,  capiluium 
liac  i  i  pirte  instanlia;  noiuit  assenliri. 

Post  ha22  tertio  rcquisitus  fuit  reverendisssimus  archiepis- 
copiis  ut  referret  a  quonam  tilulo  vcl  privilegio  ciipiiulares 
M  iniegrœ  olliciaturai  cliorali  adesse  non  leneanlur,  et  an  adsil 
a  exenipluui  aliquod  jubilatieiiis  coucessae  in  siuiilibus  adjunc- 
«  lis  .  » 

Mandatis  hujus  S.  Ordinis  morem  gessit  arch;c[)iscopus 
per  suurn  vicarlum  generalein  referens  pon  ex  aliquo  litulo 
aut  privilégie  canonices  et  capellanes  eximi  ab  intégra  cliori 
adsisicntia  :  sed  ex  consueiudine  inmiemorabili,  quœ  est 
melier  de  mundo  titulus.  Quoad  banc  consuetudincm  usque 
ab  anno  4682,  uti  patet  ex  memoriis  in  archivio  capitulari 
adservati.s,  tentalnm  fuit  pênes  banc  S.  Congregationem 
quaeslionem  admovere,  sed  res  ad  exitum  perduda  liaud  fuit, 
obsislenle  consueiudine  eliam  tune  temporis  Immemorabili, 
l'uœ  conscientiam  haud  eflenderal  phirimornm  capituiariiun 
pietate  ac  doctrina  insignium,  imo  assensum  retuleral  saliem 
tacitnm  plurium  Floreniinorum  antisliluni,  qui  postea  ad  Pétri 
Sedeni  evecti  fuere,  nec  umquani  rcprobala  fuit  a  Romanis 
Pontificibus  qui  Florentia?  commorarunt,  ipso  non  excepte 
l>eene  X  qui  ejiisdem  melropolilanas  extiterat  canonicus.  De 
raelere  fere  omnes  capitulares  qui  in  eadem,  qua  canonicus 
Roli  conditione,  reperiebantur,  fuerunt  jubilaiionis  rude 
(ionati. 

Hisce  explelis  decretum  cdidi  Per  sitnimmaria  precum. 

11.  Alterum  libellum  protuiit  sacerdos  Pauius  Tienci  capel- 
lanus  in  eadem  metropolilana  exponens  Sunimo  Pontifici 
«corne  nel  11  luglio  1830  cominciè  senza  interruzione  ad 
"  assistere  alla  nffizialura  quetidiana  nelia  metropolilana 
a  Fiorentina  suddelia,  e  perciô  essendo  nella  etàdianni  72 
'C  e  mesi  5,  e  sog?cito  a  qualche  incommode  specialmente  di 
a  peito,  Eupplica  la  bontà  délia  Sanlità  Vostra  a  concedergli 
«  la  giubilazione  dai  coro.  » 

Audito  de  more  archiepiscopo  pro  informatione  et  veto,  ut 
audito  capitulo,  inspcctisque,  etc.  rcfeiTcl  etiam  an  capeilani 
raunus  verum  beneficiuni  chorale  constiluat,  an  demum  ex 
petita  concessione  grave  detrimentum  chori  servitio  obvonire 
queal  ;  retulit  Rmus  praesul  capitulum  plenis  suffragiis  annuisse 
|ietitioni  Pauli  Tronci  attente  laudabiii  ei  conlinuo  servilio  per 
quadraginta  septem  annos  ab  ipsopraislilo  prius  tanquamsubs- 
[iiuto,dein  vero  uti  possessore  capellaniiK  a  die  o  martii  1839 
usque  in  praesentiarum.  Capellanorum  aulem  et  sub.-tituionim 
numerum  in  praisens  esse  Iriginla  quinque.  Verum  cum  ex 
hisce  literis  deprehendcrim  ex  pervelusla  consueiudine  capel- 
lanes non  tencri  choro  intéresse,  sed  posse  per  subsiitules  in- 
servire,binc  mandavi  «  eidem  archiepi»co|>o  qui  referai  (|uoiiam 


820 


RETRAITE. 


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titulo,  Vil  pvivilc^io  l'iiiiellaui  inserviit'qncniit  pur  siibstiliiliim, 
an  subslilui  valeat  sacerdo?  exiraneus  et  an  adsit  aliquod 
jubiliilionis  rNO!ii|iiiiiii  quoail  lnijiisnioili  (;a[vlliiii()s.  »  Qiiibiis 
satisIVcit  Kinus  vicaiins  gencralis  hait;  expoiiPiis  :  «  Qiiclla 
stessa  consufiUidine  ininiemorabile  che  dirpensa  i  canoiiici  e 
molli  di'i  cappllani  délia  noslia  nielropolitana  .lall'  obligo  di 
assistere  in  coio  al  matluliiio,  liccnzia  qiiosti  tillinii  a  servire 
ove  vopliano,  prr  mezzo  (ii  sostiluli  non  per6  eletli  da  loro, 
ma  si  flair  ordiniirio  ins-rme  col  capitolo,  e  sempre  Ira  i 
sacprdoli  pstiami  al  cleio  délia  metropuliiaiia.  E  questi  sosli- 
tuli  son  riguardati  a  tulli  gli  etielti  coioe  veri  titolari,  e  salvo 
la  prebenda,  godo:o  di  tuUi  i  vantaggi  e  privilegi  dci  capellaiii, 
e  perù  anche  duUa  giiibilazione  non  solo  quando,  corne  il 
capellano  i'aolo  Tronci,  servan'  parle  in  nome  di  sostiluli,  e 
parte  con  tilolo  di  capellanij  nia  eziandio  se  sostitiiti  fossero 
stali  sempre.  » 

Qiiibus  explelis  decretum  datum  fuit  :  Pcr  summaria  precum 
per  modiim  uiiius  cum  simili  pelitionc  sub  7ium.  2172/"21. 
Ilodiernis  igitur  in  comitiis  lias  duas  qiiaeslinnculas  propo- 
nendas  dnxi  corani  ainiilissinio  veslro  Scnatu  nonnuUis  de 
more  pro  nieo  niuiicre  [)rius  animadvcrsis. 

Qiiuni  jubilationis  indulla  rationem  habere  dicantur  praemii 
et  rennineralionis  relribiiendœ  illi  benelîciario  qui  jiigiler  et 
laudabiliter  alicui  ccclesiai  per  quadragenarium  chorale  ser- 
vitium  expleverit,  palet  prolecto  hujnsniodi  indultum  mereri 
liaud  debere  cum  (jui  taie  non  prasstitit  scrvilium.  Monel  enim 
l'onedicUis  XIV  De  synod.  diœces.  1.  13,  cap.  9,  n.  do,  et  ex 
oonstanii  hnjus  S.  Ordinis  praxi  docemur  quod  ut  canonicus 
serviendi  llnem  videatdiuturno  quadragintaannorumcnrriculo 
cum  assidiiitatis  et  diligentiœ  laiidj  chorum  frequentare  te- 
nealur.  Quod  profecio  in  casu  r  .r-onlci  Rôti  haud  verificaii 
videtiir;  ipse  etenim  haud  integrum  onus  chorale  persolvit, 
cum  pcr  iresdecim  tantum  annos  servilium  noclurnuni  prœs- 
titerit,  et  postea  pertœsus  per  diurnas  horas  chori  servilium 
expleverit  :  quandoquidem  misit  manum  suam  ad  aratrum,  et 
respexit  rétro.  Ilac  de  causa  non  modo  jure  meritoque  a  cano- 
nicis  eideni  Iloti  dislributiones  noclurnas  denegaiitur;  verum 
eliam  et  indultum  jubilalionis  eidem  denegandum  videretur. 
Eo  vel  magis  quia  uti  testatur  Vicarius  Generalis,  chorale  ser- 
vilium neglexit;  «Essotra  il  18G5e  il  1870  essendo,  ocreden- 
dosi  malaticcio,  prima  oltenne  con  pontificio  rescrilto  dispensa 
di  un  anno  dal  coro,  poscia  se  la  prese  alquanto  tempo  da  se, 
finchè  venne  richiamato  al  dovere.  »  Talibus  autem  in  ad- 
junclisS.  Congregatio  semper  in-li^llnn  denej^avjs,  ut  pluribns 
ex  ejusdem  resolulionibus  pa.  t  nuper  ex  Eisuntina  jubila- 
tionis 13  maii  1876;  sunt  namque  sua  praemia  laudi. 

Veruni  ex  adver.so  perpendendun»  quod  si  orator  Rôti  per 
aliquod  temporis  spatiuni  choro  haud  interfuit,  hanc  nihilo- 
minus  segnitiem  posteriori  tempore  salins  reparavit,  ita  ut 
dici  queat  per  quadraginta  annoruin  lapsum  laudabiliter  in 
choro  suum  implevisse  ministerium.  Neque  difficultatem 
facessit  servilium  partialiter  pr.-eslitum,  notalu  enini  di"na  est 
immemorabilis  consuetudo,  qua  fruuntur  caiionici  Flor3ntini 
ut  unusquisque  possit,  quod  ei  magis  libuerif,  servilium  vel 
diurnura  vel  nocturnum,  vel  parlim  nocturnum  et  partial 
diurnum  vel  utrumque  simul  prœstare.  Dislinctas  namque 
liabentdisliibuliones  pro  utroque  servilio  disjunclim  recipien- 
das.  Quod  si  LE.  V  V.  dignenlur  oratoris  preces  benigno  excipere 
favore,  videant  utrum  eliam  a  residentiœ  lege  dispensandus 
sit.qiiajdefacili  relaxarisolel  a  S.  G.  quando  de  jubilatissernio 
habeatur,  prouti  conlinua  edocet  S.  Oïdinis  praxis. 

Quoad  allerum  libelluni  Pauli  ïronci  hœc  animadverli 
queunt  :  cum  enim  ipse  tamquam  subslitutus  per  novem  annos 
choro  inlerfuerit,  aperle  patet  hoc  tenipus  neutiquam  cumu- 
lari  posse  cum  tempore  quo  tamquam  verus  capcUanus  inser- 
vivit.  Indulto  enim  jubilalionis  donanlur  beneficiati,  qui  per 


semetipsos   laudabile  et  continuum    (piadraginta    annorum 
servilium  explevcre.  Nequc  ecolesiae  prtefutaî  consuetudo  eidem 
siiffra;^'ari   valet   quia  utpote   Tridentino    contiaiia  tanupiam 
abusiis  et  corrii|itrl;i  liabcnda  esset,  ex  qna  millum  prajjidium 
sibi  f  onriliare  videtur  orator  Tronci.  Legitnr  enim  in  cap.  12 
sess.  XXIV  :  «  Onines  vero  divina  per  se,  non  per  subslitulos 
com[)eIlanlur  obire  olliria.  »  Gui  conciliari  di'creto  conlbrmia 
omniiio  sunt  Sacrai  Gongregilionis  judicia  quibus  contraria 
quielibit  consuntudo  veri  abusas  nomine  coinpellatur,  et  talis 
declaiatur  teste  Bened.  XIV  loc.  cit.  n.  il.  Ilisce  igitur  atlen- 
tis  capellanus  Tronf;i  a  petita  gratia  arcendus  esse  videretur. 
E  contra  vero  animadverli  débet  quod  capellanus  Tronci 
ab  anno  1830  uti  subslitutus  et  postea  die  ri  marlii  1839  lam- 
qnam   rapellantis  liluhuis  usque  in  praesciitiarum  ins^rvivit; 
quod  ellicit  sp'.lium   plus  quani  seplem   supra   quadraginta 
annos,  quo  toto  tempare  laudabililer  ita  se  gessit,  ut  a  capitulo 
pienis   suffrages   meruerit   commendari   ejus   peiiiio.  INeque 
obsliire  videtur  tcmpussnb>lilutionis;  ipsumuarn  jue  e.ïimme- 
morabili  consuetudine  consuevit  compulari  in  spatio  40  anno- 
rum. Taies  porro  substiluti  de  consensu  ordiuarii  et  appro- 
balione  capiluli  electi  jure  meritoque  comparai  i  posse  videntur 
coadjuloribus    dum,   excepto    praebendœ   lucro,   iisdem    ac 
tilul,:res  juribus  et  privilegiis  poliuntur.  Atqui   coadjuloribus 
semper   profuisse    lempiis  coadjutori.e  ad   vade  jidjilalionis 
oblinendum  doctrina  est  H.  S.  Ordinis  Drixien,11.  niartii  IU83 
iVoortr/en.4Augusli  1691,  et  in  Z)u^(a/ufcifa^.  IT.decemb.  1718, 
dub.  2.  Pari  ergo  ralione  non  videtur  denegandum  jubilalionis 
bcneficium  taliter  substitulis,  proindeque  oratoris  precibus 
faveudum. 

Gteterum    videant  EE.  PP.  ea  qua  pollent  prudenlia  et 

sapientia  an  et  quomoJo  in  oratoruni  volis  sit  concedendum. 

S.  Gongregatio  Goncilii  rescribendum  censnit  :  Pro  gralia 

jubilationis  juxta  volum  archiepiscopi,  et  in  rcliquis  cum  soli- 

lis  dausulis.  Roma;,  23  martii  1878. 


Validil(5  des  mariages  clandestins  dans  les  pays  qui  ne  sont  pas 
soumis  au  décret  de  Trente.  Le  mariage  purement  civil  est-il 
sacrement  si  les  parties  contractantes,  par  ignorance  et  erreur, 
croient  que  le  mariage  religieux  ne  peut  avoir  lieu  sans  l'as^is- 
lanco  ducuri''  et  des  témoins?  Le  mariage  contracta  da'is  l'idée 
qu'on  aura  la  l'acuité  de  divorcer  cft-il  nul?  Laps  ds  temps 
requis  pour  faire  valldemeiil  un  mariage  clandestin.  Exposé  du 
fait.  Plaidoirie  des  avocats.  Décision  de  la  S.  Congrégalion  du 
Concile  du  4  mai  1878. 

Deux  importantes  questions  sont  engagées  dans  la 
cause  matrimoniale  dont  nous  rendons  compte  et  qui 
a  été  jugée  par  la  S.  Congrégation  du  Concile  le 
A  mai  1^78. 

1.  Les  époux  qui,  dans  Tintention  d'éluder  le  con- 
cile de  Trente,  vont  en  Angleterre  pour  y  f;iire  un 
mariage  clandestin,  doivent-il;  avoir  l'intention  de 
contracter  le  mariage  chrétien,  de  façon  que,  si  l'un 
est  persuadé  de  remplir  une  pure  formalité  civile  oui 
ne  forme  nullement  l'engagement  indissoluble,  le  ma- 
fiace  soit  nul  ? 

2.  Le  séjour  d'un  mots  qui  est  rigoureusement 
exigé  pour  la  validité  du  mariage  doit-il  être  sans 
interruption  dans  le  lieu  où,  le  concile  de  Trente 
n'étant  pas  promulgué,  l'union  clandestine  est  valide? 

Voici  les  faits  d'après  le  folium  de  la  S.  Congréga- 


831 


MArxIAGE   EN   ANGLETERRE. 


832 


lion   que    nous    publions    intégralement  plus    loin. 

Le  comte  Ferdinand  N.  du  diocèse  de  Malines,  âgé 
de  vingt-cinq  ans,  s'éprit  d'une  Française  nommée 
Lucie,  qui  avait  une  vingtaine  d'années.  La  môre  de 
Fe.-dinand,  voul  int  rompre  cette  relation,  qui  durait 
depuis  deux,  ans,  fit  entrer  le  jeune  homme  dans  une 
maison  de  banque  de  Londres.  A  peine  arrivé  en  An- 
gleterre, le  21  mai  1S72,  Ferdinand  appela  Lucie,  et 
travailla  activement  pour  se  former  aux  opérations  de 
banque  et  se  rendre  indépendant.  L'enquête  ne  pré- 
cise pas  le  jour  de  l'arrivée  de  Lucie  en  Angleterre. 

Dès  que  la  comtesse  ;ful  prévenue  de  l'arrivée  de 
Lucie  à  Londres,  elle  envoya  un  télégramme  à  Fer- 
dinand, pour  le  rappeler  en  Belgique  «  pour  une  affaire 
urgente  de  banque  » . 

Ferdinand  partit  de  Londres,  le  29  juin  1872;  dès 
qu'il  arriva  en  Belgique,  sa  mère  lui  notifia  qu'il  ne 
retournerait  pas  en  Angleterre.  Lucie  avait  suivi  le 
jeune  comte  ;  cette  circonstance  est  importante;  si 
Lucie  eût  dem;  uré  à  Londres,  elle  aurait  acquis  plus 
d'un  mois  de  domicile  avant  le  mariage  civil  qui  eut 
lieu  les  premiers  joars  d'août,  et  ce  mariage  aurait  été 
valide,  tout  au  moins  au  for  extérieur,  comme  je  dirai 
plus  loin. 

Ferdinand  résolut  d'épouser  Lucie.  Afin  d'éviter  les 
sommations  respectueuses  que  'a  loi  belge  exige,  et 
1.  pour  faire  plus  vile,  »  il  convint  avec  Lucie  d'aller  se 
mariera  Londres.  Le  31  juillet  1872,  sous  prétexte 
de  chercher  ses  elTets  laissés  en  Angleterre,  il  repartit 
pour  Londres  ;  Lucie  arriva  bientôt,  et,  le  6  août,  le 
mariage  fui  célébré  devant  le  Registre)'  du  gouverne- 
ment. La  loi  anglaise  permet  ds  marier  les  étrangers 
quinze  jours  après  leur  arrivée. 

Le  jour  même  du  mariage,  Ferdinand  annonça  le 
fait  à  sa  mère,  par  l'entremise  de  son  oncle.  Les  deux 
jeunes  gens  demeurèreni  en  Angleterre  jusqu'à  la  ûndu 
mois  d'août.  Le  jour  de  leur  départ  n'est  pas  indiqué 
dans  l'enquête.  S'il  était  prouvé  qu'ils  demeurèrent  un 
mois  entier,  ce  serait  une  présomption  pour  la  validité  ; 
car  le  droit  canon  déclare  que  la  promesse  de  mariage 
transit  in  matrimonium  par  le  seul  fait  de  la  cohabita- 
tion «//"ec/u  maritali.  On  présume  cet  affectus  maritalis, 
parce  qu'il  est  presque  impossible  de  c:  nstater  l'op- 
posé. 

Yojant  la  nécessité  d'éloigner  Ferdinand,  la  com- 
tesse le  fit  nommer  attaché  d'ambassade  à  Constanli- 
nople.  Elle  exigea  que  Ferdinand,  passant  à  Bruxelles, 
signât,  le  15  septembre,  une  j  rt^uralion  pour  entre- 
prendre la  cause  de  nullité  du  mariage  devant  le  tri- 
bunal civil. 

A  peine  arrivé  à  Constantinople,  il  adressa  à  Lucie, 
le  4  novembre,  une  protestation  contre  tout  jugement 
que  le  tribunal  civil  pourrait  émettre  ;  bientôt,  il  ap- 
pela la  jeune  fille  à  Constantinople. 

Le  21  novembre,  le  tribunal  d'Anvers  déclara  le 
mariage  nul,  pour  défaut  des  publications  et  de  con- 
sentement de  la  mère,  conformément  au  code  civil, 
qui  prescrit  trois  soumissions  respectueuses. 

Malgré  le  jugement  d'Anvers,  Ferdinand,  attaché 
d'ambassade  à  Constantinople,  vécut  maritalement 
avec   Lucie  pi'ndant  neuf  mois  ,  jusqu'en    septem- 


bre 187  3.  Si  le  concile  de  Trente  n'obligeait  pas  les 
catholiques  résidents  à  Constantinople  et  dans  le  fau- 
bourg de  Péra,  on  aurait  une  forte  présomption  de 
plus  pour  la  validité  du  mariage;  mais  il  est  certain 
que  le  décret  de  Trente  comprend  les  calholitiues  ds 
Constantinople.  Voir  dans  les  Analccta  la  liste  des  pays 
qui  n'admettent  pas  la  validité  du  mariage  clandestin 
(3' série  des  Analecla,  col.  1072). 

En  septembre  1873, Ferdinand,  cédant  aux  instances 
de  sa  mère,  s'enfuit  secrètement  de  Constantinople. 
Bientôt  Lucie  le  retrouva  à  Paris,  et  demanda  une 
entrevue  pour  a  traiter  de  la  séparation  à  l'amiable.  « 

Depuis  cette  époque,  la  cohabitation  paraît  avoir 
cessé.  Au  mois  de  février  1874,  le  coubul  bebe  de 
Constantinople  envoya  à  Ferdinand,  à  Bruxelles,  les 
bagages  de  Lucie.  Le  comte  entretint  avec  elle  un 
échange  de  lettres  et  la  vit  quelquefois. 

Vers  le  milieu  de  1874,  Ferdinand  apprit  que  sa 
mère  avait  demandé  à  l'ordinaire  de  Malines  une  en- 
quête canonique  sur  le  mariage.  Il  exposa  à  Mgr  l'ar- 
chevêque la  suite  des  faits  qui  avaient  précédé  et 
accompagné  l'union,  et  demanda  que  l'autorité  ecclé- 
siastique décidât  la  question. 

Deux  jurisconsultes,  consultés  par  l'ordinaire,  se 
prononcèrent  pour  la  nullité  du  mariage,  par  défaut  de 
domicile. 

L'enquête  canonique  entendit  juridiquement  les 
deux  jeunes  gens  et  la  comtesse-mère. 

Au  moment  où  le  jugement  allait  être  rendu,  Fer- 
dinand écrivit  à  Mgr  l'archevêque  une  lettre  dans  la- 
quelle il  exposa  les  anxiétés  de  sa  conscience  au  sujet 
du  mariage  purement  civil  qu'il  avait  eu  l'intention  de 
contracter  ;  il  exprima  la  crainte  que  celte  union  ne 
fût  indissoluble  devant  Dieu. 

Persuadé  que  cette  lettre  changeait  entièrement  la 
situation,  Mgr  l'archevêque,  le  9  septembre  1874, 
prononça  par  arrêt  «  qu'il  ne  constait  pas  de  la  nullité 
du  m  riage...  et  par  conséquent  que  le  mariage, 
quoique  contracté  illicitement,  devait  être  réputé  va- 
lide. » 

J'ai  dit  plus  haut  que  l'enquête  ou  tout  au  moins  le 
folium  de  la  S.  Congrégation  ne  précise  pas  les  termes 
du  second  séjour  de  Ferdinand  en  Angleterre,  au  mois 
d'août  1872.  On  dit  simplement  qu'il  arriva  à  Londres 
le  1"  du  mois  et  partit  vers  la  fin.  C'est  pourtant  le 
point  capital  ;  car  si  Ferdinand  arriva  à  Londres  le 
1"  août,  et  repartit  le  31,  on  a  le  mois  que  prescrit  la 
bulle  de  Benoît  XIV,  et  le  mariage  serait  valide. 

Ce  fut  seulement  eu  juillet  1875  que  Ferdinand  in- 
terjeta appt  1  à  la  S.  Congrégation  du  Concile. 

Au  mois  d'avril  I87G,  Lucie  contracta  en  Belgique 
un  autre  mariage  civil.  Ferdinand  partit  pour  le 
Brésil,  en  qualité  d'attaché  d'ambassade,  y  fut  exa- 
miné pour  la  seconde  fois,  et,  après  une  retraite, 
déplora  ses  erreurs  de  jeunesse. 

Après  information  de  l'archevêque,  l'affaire  a  été 
inscrite  au  rôle  de  la  S.  Congrégation.  Ferdinand  a 
confié  sa  défense  à  un  habile  avocat  de  Rome.  Lucie 
n'a  pas  pris  d'avocat,  et  n'a  été  défendue  que  par  le 
défenseur  d'office.  Le  lolium  que  nous  publions  plus 
loin   résume  les  plaidoiries  de  part  et  d'autre,  et  les 


833 


MARIAGE  EN  ANGLETERRE. 


834 


allégations  pour  et  contre  la  validité  du  mariage  au 
point  de  vue  du  consentement  et  du  domicile. 

LE    CONSENTEMENT. 

Plaidoirie  de  Ferdinand.  D'après  la  doctrine  catho- 
lioue,  tout  mariage  entre  chrétiens  est  en  même  temps 
sacrement.  Par  conséquent  les  contrats  valides  sont 
des  sacrements.  Toutelbis,  comme  l'acte  est  réglé  par 
l'intention,  le  mariage  est  nul,  supposé  que  le  contrac- 
tant ait  voulu  séparer  le  contrat  et  le  sacrement.  San- 
cliez  dit  fort  bien  :  «  Si  les  époux  ont  vraiment  l'in- 
tention de  séparer^  autant  qu'il  est  en  eux,  le  sacrement 
et  le  contrat  et  de  célébrer  un  contrat  purement  na- 
turel, il  faut  dire  que  le  mariage  est  nul  par  défaut 
d'intention.  » 

Telle  fut  l'intention  de  Ferdinand.  Le  18  juillet  1874, 
antérieurement  au  jugement  de  l'archevêque,  il  fil  la 
déposition  qui  suit  :  «  Je  déclare  avoir  voulu  faire 
un  mariage  purement  civil,  le  seul  que  je  crusse 
réalisable  sous  cette  forme.  Je  croyais  que  ce  mariage 
ne  m'engagerait  pas  devant  Dieu  tant  que  la  bénédic- 
tion sacerdotale  ne  viendrait  'pas  nous  unir  dans  la 
suite  ;  j'espérais  pouvoir  l'oblenir.  Je  croyais  que  jus- 
qu'à cette  bénédiction  sacerdotale  je  pourrais  briser 
facilement  l'union  par  un  simple  arrêt  du  tribunal 
civil,  lequel  prononcerait  la  nullité,  ou  accorderait  le 
divorce.  »  Dans  le  second  interrogatoire  Ferdinand 
dit  :  «  Le  motif  qui  me  décida  à  contracter  cette  union 
ce  fut  de  contrecarrer  la  détermination  de  ma  mère  de 
me  séparer  de  Lucie  ;  je  pensais  poser  un  obstacle 
suffisant  par  le  mariage  civil  selon  la  loi  anglaise, 
lequel  me  laissait  la  faculté  de  divorcer.  »  Le  serment 
déféré  lors  de  la  célébration  du  maria!;fe  causa  des  in- 
quiétudes  de  conscience  que  Ferdinand  manifesta  à 
Mgr  l'archevêque  par  la  lettre  du  1 6  aoiit  1 874.  Après 
le  jugement,  qui  sembla  se  baser  principalement  sur 
cette  lettre,  Ferdinand  écrivit  :  «  Je  déclare  que  la 
lettre  que  j'adressai  à  Mgr  l'archevêque  au  moment  oiî 
il  m'annonça  que  le  mariage  allait  être  déclaré  nul,  me 
fut  inspiré  par  la  passion  que  je  sentais  pour  Lucie.  » 
Dans  une  autre  lettre  à  Mgr  l'archevêque,  il  dit  : 
«  J'aurais  refusé  de  contracter  un  mariage  catholique. 
Je  jure  devant  Dieu  que  je  n'ai  jamais  cru  prendre  un 
engagement  indissoluble.  » 

C'est  une  persuasion  commune  en  Belgique  que  le 
mariase  civil  est  absolument  distinct  du  mariage  reli- 
gieux  devant  l'officier  civil.  «  Je  n'aurais  jamais  cru, 
si  on  me  l'eût  dit  à  cette  époque,  qu'un  mariage  entre 
catholiques  pouvait  être  accompli  devant  un  protes' 
tant,  qui  ne  croit  pas  aux  sacrements.  » 

Lucie  déclara  qu'elle  aurait  consenti  quand  bien 
même  on  lui  eût  dit  qu'elle  ne  pourrait  divorcer.  En 
fait,  son  consentement  n'a  pas  eu  ce  caractère.  Elle 
dépose  :  «  Ferdinand  m'exprimait  son  regret  de  n'avoir 
pu  faire  le  mariage  devant  l'Eglise,  parce  que  sa  mère 
aurait  admis  la  validité.  »  En  avril  1876,  peu  de  temps 
avant  de  contracter  son  second  mariage,  elle  écrit  à 
Ferdinand  :  «  J'ai  écrit  à  l'archevêque  que  ma  cons- 
cience m'obligeait  de  lui  confesser  aujourd'hui  que  je 


n'ai  jamais  eu  l'intention  de  faire  le  ma:iage  religieux 
avec  vous.  » 

La  faculté  de  divorcer  emporte-t-elle  la  nullité  du 
consentement?  L'avocat  de  Ferdinand  soutient  cette 
thèse.  L'engagement  conjugal  étant  perpétuel,  toute 
condition  qui  en  limite  la  durée  est  contraire  à  l'es- 
sence du  sacrement.  Coscius  {De  separalione  Ihori)  dit 
que,  étant  prouvé  que  la  condition  a  été  posée  sans 
être  rétractée  avant  le  mariage,  le  contrat  est  nul.  Or, 
Ferdinand  dépose  :  «  Je  voulais  demeurer  libre  de 
renvoyer  Lucie  en  cas  d'inconduite.  Si  la  loi  anglaise 
ne  m'eût  réservé  la  faculté  de  divorcer,  j'aurais  de- 
mandé à  réfléchir  deux  fois  avant  de  m'engager;  je 
donnai  mon  consentement  d'après  cette  conviction.  « 
Plusieurs  témoins  confirment. 

Réplique.  Le  défenseur  d'office.  J'ai  dit  plus  haut 
que  la  jeune  femme  a  fait  défaut  en  ce  que  personne 
n'a  été  chargé  de  soutenir  sa  cause.  Le  défenseur 
d'office  seul  a  plaidé  la  validité  de  maladie. 

En  Angleterre  comme  dans  tout  autre  pays  où  le 
concile  de  Trente  n'a  pas  été  encore  publié,  tout  con- 
trat valide  est  en  même  temps  sacrement.  C'est  l'au- 
torité de  Dieu  qui  forme  le  lien. 

Ferdinand  avait  depuis  longtemps  l'intention  d'é- 
pouser Lucie.  Il  écrivait  à  sa  mère  son  chagrin  d'aban- 
donner une  femme  que  pendant  deux  ans  il  avait  con- 
sidérée comme  sienne,  pour  en  prendre  de  sang-froid 
une  autre,  uniquement  parce  que  l'argent  faisait  dé- 
faut. Il  se  décida  à  faire  à  Londres  le  mariage  civil,  le 
seul  qu'il  crût  réalisable.  Quoiqu'il  ignorât  que  le  ma- 
riage fait  en  Angleterre  revêtait  la  nature  du  sacre- 
ment, cette  erreur  ne  pouvait  enlever  à  l'union  son 
caractère  sacramentel.  L'erreur  de  droit  n'annule  pas 
le  mariage,  tous  les  canonistes  en  conviennent,  parce 
qu'elle  n'affecte  pas  le  consentement.  Avec  cette  per- 
suasion fausse  mais  innocente,  Ferdinand  se  maria 
avec  parfaite  délibération.  Il  écrivit  à  son  oncle  :  «  Je 
l'ai  épousée  devantla  loi  anglaise.  Je  vois  toutes  les  con- 
séquences de  mon  acte,  j'en  ai  mesuré  toute  la  gravité, 
et  j'accepte  avec  confiance  la  vie  de  privations  et  de 
sacrifices  qui  en  sera  la  suite.  Si  je  pouvais  exprimer 
un  vœu,  ce  serait  de  partir  avec  ma  femme  (elle  l'est 
maintenant)  pour  un  pays  éloigné,  où  son  passé  ne 
soit  pas  connu  ;  je  réponds  alors  de  l'avenir.  » 

Il  est  constaté  que  les  formules  légales  proférées 
durant  la  cérémonie  du  mariage  devant  le  magistrat 
civil  expriment  le  consentement  de  prœsenti.  Ferdinand 
donna  sérieusement  et  loyalement  ce  consentement, 
non-seulement  de  vive  voix,  mais  intérieurement  et  en 
réalité.  Les  formules  expriment  naturellement  l'enga- 
gement pour  la  vie  entière.  Les  contractants  ont  cru 
se  lier  à  jamais. 

En  apprenant  le  jugement  du  tribunal  d'Anvers,  il 
déclare  qu'il  ne  reconnaît  à  personne  le  pouvoir  de 
briser  un  serment  qu'il  a  fait.  Il  écrit  à  Mgr  l'arche- 
vêque: a  Je  voyais  et  je  vois  encore  dans  un  mariage 
deux  parties  distinctes  :  une,  toute  de  formalités,  toute 
humaine,  et  qui  se  présenta  sous  l'aspect  matériel,  et 
pour  les  effets,  par  exemple  pour  les  enfants  ;  l'autre 
partie,  beaucoup  plus  intime,  s'identifie  avec  le  ser- 


17°   SÉBIE. 


835 


MARIAGE  EN  ANGLETERRE. 


836 


ment  que  l'on  fait.  J'ai  pris  Dieu  à  témoin.  Ce  témoin 
permet-il  que  je  me  dégage  d'un  serment  fait  en  son 
nom?  » 

On  objecte  que  le  mariage  est  nul  lorsqne  les  con- 
tractants prétendent  séparer  le  contrat  et  le  sacrement. 
Mais  cela  n'a  lieu  que  lorsqu'ils  ont  une  intention  réelle, 
autant  que  cela  dépend  d'eux,  en  voulant  fermement 
que  le  contrat  matrimonial  ne  soit  pas  un  sacrement. 
Or,  Ferdinand  n'eut  pas  celte  intention  ;  car  il  accepta 
le  lien  conjugal  pour  toute  sa  vie,  et  il  prit  Dieu  à 
témoin  par  le  sermentt  qu'il  fit.  Il  était  si  éloigné  de 
l'intention  opposée,  qu'il  désirait  vivement  obtenir  la 
bénédiction  sacerdotale. 

D'après  les  jurisconsultes,  il  y  a  deux  intentions  : 
l'intention  légitime  de  contracter  le  mariage,  comme  les 
fidèles  peuvent  et  font;  puis,  l'intention  erronée  de 
faire  simplement  un  contrat  ;  comme  il  faut  présumer 
qu'ils  veulent  contracter  validement,  et  non  vivre  dans 
le  désordre  ;  cette  seconde  intention  est  conditionnelle, 
et  suppose  que  le  contrat  peut  se  séparer  du  sacre- 
ment; elle  ne  produit  aucun  effet,  parce  que  Tins- 
titution  du  sacrement,  telle  que  Jésus-Christ  l'a  faite, 
s'oppose  à  la  séparation.  C'est  donc  la  preaiière  inten- 
tion qui  prévaut;  du  moment  qu'elle  vise  au  contrat, 
elle  atteint  virtuellement  le  sacrement. 

Ferdinand  prit  le  parti  de  se  marier  en  Angleterre, 
pour  éluder  l'opposition  de  sa  mère,  «  Je  savais,  dit-il, 
que  ma  présence  matérielle  en  Angleterre  suffisait  pour 
rendre  mon  mariage  valide.  »  Voilà  la  première  et  gé- 
nérale intention  de  contracter  mariage.  Il  croyait  fer- 
mement qu'il  ne  pourrait  faire  en  Angleterre  qu'un 
mariage  civil  :  «  J'ignorais  qu'un  mariage  piit  être 
considéré  comme  valide  sans  l'intervention  d'un  prêtre 
catholique.  »  Dans  cette  persuasion  erronée^  ne  pouvant 
se  marier  sacramentellement,  il  se  maria  civilement, 
parce  qu'il  crut  qu'il  n'avait  aucun  autre  moyen  d'é- 
pouser Lucie.  Voilà  la  seconde  intention,  erronée, 
mais  subordonnée  à  la  première,  et  incapable  de  la 
détiuire.  L'empêchement  n'existant  pas,  Ferdinand  se 
maria  véritablement  et  sacramentellement,  car  il  eut- 
l'intention  de  contracter  delà  manière  que  les  chrétiens 
le  peuvent. 

Quoique  la  loi  britannique  permette  le  divorce,  cette 
circonstance  n'entraîne  pas  k  nullité  du  consentement. 
La  condition  n'a  été  exprimée  ni  avant  ni  pendant  le 
mariage.  Ferdinand  dépose  :  «  Je  ne  crois  pas  lui^avoir 
parlé  de  cela  ;  mais  elle  connaissait  la  loi  anglaise,  qui 
autorise  le  divorce.  »  Le  juge  d'instruction  demande  à 
Lucie  :  «  Ferdinand  croyait-il  conserver  la  liberté  dont 
il  s'agit?  »  Elle  répond  :  «  Je  ne  crois  pas  ;  il  ne  m'a 
jamais  exprimé  une  telle  restriction.  »  La  simple  con- 
naissance de  la  faculté  de  divorcer  ne  suffit  pas  pour 
déduire  l'intention  de  faire  de  cette  faculté  la  condition 
essentielle  du  mariage.  Tout  acte  humain  exige  la 
connaissance  de  l'intelligence  et  la  détermination  de  la 
-volonté.  Le  contrat  de  maripge  n'est  pas  invalidé  par 
une  condition  quelcocque  qui  s'oppose  à  la  substance 
du  mariage  ;  car  il  faut  que  l'intention  détermine  l'acte 
de  la  volonté,  de  sorte  que  le  contrat  dépende  essentiel- 
lement de  la  condition  préconçue.  Si  la  condition  est  la 
fin  expresse  du  contrat,  le  consentement  fait  défaut  : 


mais  si  elle  accompagne  le  consentement  comme  un 
simple  propos  de  transgresser  l'obligation,  le  mariage 
est  valide.  L'intention  de  remplir  l'engagement  n'est 
pas  nécessaire. 

LE    BOMICILE. 

Plaidoirie  de  Ferdinand.  Le  débat  concernant  le  con- 
sentement et  le  divorce  n'aurait  pas,  à  mon  avis,  fourni 
un  fondement  solide  pour  faire  décider  la  nuUiié  du 
mariage,  surtout  dans  le  fer  extérieur. 

L'avocat  de  Ferdinand  a  cru  rencontrer  un  terrain 
plus  favorable  en  abordant  la  question  de  domicile. 

Il  est  hors  de  doute  que  Ferdinand  fit  le  second 
voyage  d'Angleterre  dans  le  seul  et  unique  but  de  se 
marier.  11  n'est  pas  moins  certain  que  le  mariage  est 
nul  si  les  habitants  se  transportent  au  lieu  oîilc  concile 
de  Trente  n'oblige  pas,  dans  l'unique  intention  de  se 
marier  sans  l'assistance  du  curé  et  des  témoins,  à 
moins  qu'ils  n'y  transfèrent  vraiment  lo  domicile.  La 
réponse  du  pape  Urbain  VIII  à  l'archevêque  de  Goa 
et  la  constitution  de  Benoît  XIV  Paucis  ahhinc  du 
19  mars  1758  s'expriment  clairement.  Pour  contracter 
le  domicile,  il  faut  transférer  réellement  l'habitation 
et  se  proposer  de  demeurer  dans  le  lieu  la  plus  grande 
partie  de  l'année.  Ferdinand  et  Lucie  n'ayant  jamais 
eu  cette  intention,  le  mariage  est  nul.  Ferdinand  ne 
savait  pas  le  temps  qu'il  demeurerait  à  Londres,  il  était 
si  éloigné  de  vouloir  s'y  fixer  qu'il  écrivait  à  un  ami 
de  lui  procurer  une  position  à  Paris.  Sa  mère  l'avait 
envoyé  à  Londres  en  pénitence,  sans  abandonnera 
carrière  diplomatique,  à  l'égard  de  laquelle  on  avait 
demandé  un  congé.  Il  suit  de  là  que  Vanimus  manendi 
n'a  pu  avoir  lieu. 

L'intention  d'habiter  ne  suffit  pas  pour  acquérir  le 
domicile  d'habitation  ;  car  l'habitation  réelle  doit  durer 
au  moins  un  mois,  sans  interruption,  antérieurement 
au  mariage.  C'est  la  règle  que  donne  Benoît  XIV,  dans 
la  constitution  déjà  citée  *.  Paucis  abhinc:  a  Avant  que 
le  mariage  soit  contracté,  celui  qui  contracte  doit  avoir 
habité  -un  mois  tout  au  moins  dans  le  lieu  oij  il  se 
marie.  »  Ces  trente  jours  doivent  être  continus.  Or,  il 
est  prouvé  que  Ferdinand,  de  retour  à  Londres  le 
1"  aoiit,  se  maria  le  6. 

Le  défenseur  du  mariage  et  sa  réplique.  D'après 
Urbain  Vllljls  mariage  est  valide  lorsque,  dans  la  seule 
intention  de  contracter,  on  transfère  vraiment  le  domi- 
cile dans  un  lieu  où  le  concile  de  Trente  n'est  pas 
publié.  Quel  est  le  laps  exigé  pour  acquérir  le  quasi- 
domicile?  Benoît  XIV  parle  simplement  d'un  mois. 
Ferdinand  passa  plus  d'un  mois  à  Londres  avant  son 
mariage.  'V'^oici  ce^' qu'il  a  déposé  :  «  J'arrivai  le 
21  mai  (1872),  je  repartis  le  29  juin,  et  j'y  retournai  le 
1"  août.  J'avais  un  emploi  lucratif  et  une  position 
assez  sûre.  »  Lorsqu'il  partit  de  Londres,  le  29  juin, 
il  y  était  depuis  trente-huit  jours,  huit  de  plus  que 
Benoît  XIV  n'exige  pour  faire  validement  un  mariage 
clandestin.  Il  n'est  pas  prouvé  que  la  promesse  de  ma- 
riage n'ait  pas  existé  dès  cette  époque;  dès  lors  la 
cohabitation  affeclu  maritali  fait  que  la  promesse  Iran- 
sii  in  mairimonium.  Il  ne  paraît  pas  que  Ferdinand  et 


837 


MARIAGE  EN  ANGLETERRE. 


838 


F^ucie  aient  été  interrogeas  à  cet  égard.  En  droit  on 
présume  la  promesse  de  mariage  et  la  cohaltitation  af- 
fcctu  maritaU,  présomption  qui  ne  peut  ôlre  renversée 
que  par  des  preuves  pércmptoires  et  indéniables. 

11  n'est  pas  certain  que  le  départ,  effectué  le  2i)  juin, 
après  le  télégramme  de  la  comtesse,  ait  légalement  in- 
terrompu le  domicile.  Ferdinand  pensait  que  son  ap- 
prentissage do  la  finance  durerait  un  ou  deux  ans. 
ilappolé  à  Bruxelles  pour  une  importante  opération 
de  banque,  en  partant  il  avait  l'intention  de  retourner 
à  Londres  sous  peu  de  jours  et  d'y  continuer  sa  rési- 
dence. 11  conserva  son  appartement  et  son  emploi  dans 
la  maison  de  banque.  Lorsque,  arrivé  à  Bruxelles,  il 
apprit  que  sa  mère  no  lui  permettait  pas  do  retournera 
Londres,  il  i;e  renonça  pas  à  son  logement  ni  à  son 
emploi,  mais  au  contraire  il  fut  constamment  décidé 
au  retour,  parce  qu'il  voulait  se  former  aux  opérations 
financières  pour  se  mettre  en  état  de  prendre  la  direc- 
tion d'une  banque.  11  désirait  surtout  un  emploi  lucra- 
tif, loin  de  son  pays.  11  conserva  donc  son  domicile  en 
Angleterre;,  quoiqu'il  l'eût  quitté  pendant  un  mois,  ou 
bien,  n'ayant  pas  de  domicile  fixe,  il  pouvait  se  marier 
partout. 

Lucie  n'ayant  pas  de  domicile  permanent  était 
vaga,  dans  toute  l'acception  de  ce  mot.  Elle  avait  par- 
couru plusieurs  villes  de  France,  Douai,  Lille,  Wies- 
baden,  puis  Bruxelles,  oîi  elle  fut  actrice,  dit-on.  Elle 
était  libre  de  continuer  ses  pérégrinations,  ou  de 
prendre  domicile  à  Londres.  Elle  ne  quitta  cette  ville 
que  pour  quelques  jours  ;  en  y  retournant,  elle  pensait 
continuer  d'y  séjourner.  De  deux  choses  l'une  :  ou  cette 
femme  prit  domicile  en  Angleterre,  ou  bien  on  doit  la 
réputer  vaga^  et  sans  domicile.  Dans  l'un  et  l'autre  cas, 
le  mariaEje  fut  validement  contracté. 

Il  n'est  pas  certain  que  le  second  séjour  de  Ferdinand 
et  de  Lucie  en  Angleterre  pendant  le  mois  d'août,  n'ait 
pas  été  d'un  mois  entier.  Ferdinand  arriva  le  1"  il  la 
déclaré  dans  l'enquête.  Le  départ  définitif  eut  lieu  les 
derniers  jours  du  mois,  dit-on.  11  se  peut  qu'il  ait  été 
effectué  le  31.  Dans  cette  hypothèse,  le  second  séjour 
aurait  rempli  le  mois  complet  que  Benoît  XIV  requiert. 
A  ce  moment,  la  promesse  de  mariage  est  certaine;  car 
la  formalité  accomplie  le  6  août  devant  le  magistrat 
civil  eut  tout  au  moins  la  valeur  d'une  promesse  mu- 
tuelle. Pour  que  cette  promesse  transierit  in  malrimo- 
niwn,  il  a  suffi  qu'il  y  ait  eu,  aux  derniers  moments  du 
séjour  sur  le  sol  britannique,  la  cohahilalio  ciim  affpclu 
maritali,  conformément  aux  décrétales  qui  prescrivent 
en  pareille  matière  la  présomption  juris  el  de  jure, 
contre  laquelle  on  ne  reçoit  pas  de  preuve  contraire. 
Ainsi  fut-il  démontré  que  le  mariage  clandestin  n'exista 
pas  du  21  au  29  juin,  serait-il  certain  que  le  séjour 
momentané  en  Belgique  pendant  le  mois  de  juillet  in- 
terrompit le  domicile  acquis  à  Londres,  tout  cela  serait- 
il  incontestable,  il  reste  encore  la  difficulté  inhérente 
au  second  séjour,  durant  le  mois  d'août. 

Décision.  Par  arrêt  du  4  mai  1878,  la  S.  Congréga- 
tion du  Concile  ajugé  qu'il  constaitde  la  nullité  du  ma- 
riage. —  L'affaire  devra  reparaître  pour  le  second  arrêt. 

Mechlinien.  Matrimoîîii.  Die  4  maii  1878.  —  Cornes  Fer- 


dinandus  N.  Mechllniensis  diœcesis,  annorum  circa  2r;  qua- 
driliistrem  vagam  mulicrem  Luciam  c  Gallia  oiiundam 
dpporiens,  bicnnio  cum  ea  maritalem  vitam  duxit  Brusellis. 
lU  juvenem  ab  iiripiidica  consuetudine  distraherct  comitissa 
ejiis  mater,  arrepta  occasione,  qtiod  liiociiilum  diplomaticum 
speciminis  studioruni  ineundi  causa  intercepcrat,  eumdem 
collccare  sategit  in  nummiilaria  mensa  Lemmè  Londini  cons- 
titula;  in  qiia  porro,  cupidus  ut  erat  «  d'être  indépendant,  » 
acritcr  incubuil,  ut  artis  argentariœ  talem  adipisceret  peri- 
tiani,  qua  sibi  et  amasi;e  necessariam  compararet  susten- 
tationem.  Et  rêvera  maternas  curas  facile  deludens  ubi 
primum  in  Angliam  die  21  maii  1873  pcrvcnit,  mox  amasiam 
accersivit  ibidem.  Qnod  ut  comitissa  cognovit,  telegraphico 
nunlio  exinde  revocari  sluduit  «  pour  une  affaire  pressante  de 
banque.  »  Londino  cxcessit  Ferdinandus,  Lucia  conute,  die 
29  junii;  sed  ubi  donium  malris  pervenit,  cognovit  ab  oa, 
haud  amplius  in  Angliam  fore  rediturum. 

Consilium  tune  iniit  puellam  ducere  in  uxoreni;  et  ne 
cogeretur  juxta  regni  legem  «  faire  des  soumissions  respec- 
tueuses »  (trinos  nempe  subjectionis  actus  loco  consensus 
exhibendos),  et  «  pour  faire  plus  vite,  »  nuptias  Londini,  ubi 
jamdudumremeare  cogitaverat,celebrare  convenit  cuiu  Lucia. 
Ineunte  itaque  subsequenti  augusti  mense,  sub  praetexlu  redu- 
cendi  supellectilem  in  Anglia  relictam,  iferum  profectus  est 
Londinum;  ibidemque  mox  perveniente  Lucia,  die  C  ejusdem 
ruensis  malrimonium  coram  civili  magistratu,  qui  audit  Regis- 
Irer,  celebratum  fuit. 

Notitiam  conjugii  per  avunculum  Carolum,  litera  eidem 
ipsa  die  nuptiarum  conscripta,  ad  matrom  pervenire  sategit 
Ferdinandus,  duni  interea  ad  finem  prajdicti  mensis  augusti 
Londini  commoratus  fuit.  Tune  iongius  eumdem  transfretare 
curavit  comitissa,  destinatione  ipsi  obtenfa  ad  regiam  lega- 
tionem  Constanlinopoli  residentem.  Profectus  ab  Anglia, 
atque  Brusellas  pertransiens,  imperanfe  matre,  a  qua  ob  pro- 
priam  sustentationem  omnino  dependebat,  mandatum  die 
14  septembris  subsignavit  pro  civili  judicio  nullitatis  matrl- 
monii.  Ubi  tamen  Conslantinopolim  pervenit,  primum  pro- 
testationem  die  4  novembris  contra  judicium  nullitatis 
matrimonii  ad  Luciam  Brusellis  commorantem  transmisit, 
deinceps  ad  novum  domicilium  eamdem  revocavit. 

Die  21  prœdicli  mensis  novembris  civile  tribunal  Antverpise 
sedens  matrimonium  invalidavit  ex  duplici  capite,  defectus 
publicationum,  et  defectus  consensus  niatris,  noo  interposifo 
trino  submissionis  aclu.  Nihilominus  Luciam  uxorio  modo 
retinuit  Constanlinopoli  Ferdinandus  usque  ad  mensem  sep- 
tembris 1873,  in  quo,  urgentibus  maternis  sollicitationibus, 
uxore  ibidem  relicta  clam  Luletiam  Parisiorum  migravit.  Ibi 
eumdem  sequuta  mulier  invitavit  ipsum  ad  colloquiuni  «  dans 
l'intention  de  procurer  cette  séparation  avec  franchise  ».  Sed 
ex  eo  jam  tempore  haud  amplius  cum  illa  cohabitasse  ap- 
paret;  hoc  uno  constante,  quod  initio  mensis  februarii  subse- 
qucntis  anni  1871  supellectilis  Luciœ  a  Belgico  consule  Cons- 
tantinopoli  Brusellas  remissa  est  ad  Ferdinandum ,  atque 
epistolare  commercium  cum  eadem  cornes  conservavit,  et 
aliquando  etiam  invisit. 

Wedio  intérim  cursu  ejusdem  anni  1874  ,  Ferdinandus 
cognita  matris  prece  (eminentissimo  prajsuli  Mcchlinicnsi  pro 
instruenda  matrimonii  diîquisitione  porrecta)  vicissim  archie- 
piscopo  exposuerat  seriem  factorum  malrimonium  suum 
praicedentium  et  concomitantium,  postulans  ut  qufestio  pro- 
posita  definiretur  ecclesiastica  auctorilate.  »  Duplicem  con- 
sultoremrequisivit  archiepiscopus,  R.  P.  Cœlestinum  Capula- 
torum  prcvincialem  et  R.  P.  Piat;  qui  pro  nuUitate  matrimonii 
responderunt  ob  defectum  doniicilii.  Examini  subjecit  tum  con- 
juges,tum  virimatrem.  Dum  sententiam  eratprolaturus  literam 
a  Ferdinando  accepit,  in  qua  agitatœ  conscientiae  exponebanlur 


839 


MARIAGE  EN  ANGLETERRE. 


840 


dubia  ex  eo  exovta,  quod  licet  ipse  nialrlmonium  civile  con- 
trahere  intendissel,  es  juranienli  tamen  religione  iiilerposita, 
valde  perlimescebat,  ne  corani  Deo  dissolvi  possetconiuibium. 
Hac  epblola  accepta,  esislimans  anlistes  ex  ea  fuisse  «  que  la 
situation  était  eniièrement  changée,  »  sententiam  piotulit 
die  9  sept.  1871,  in  qua  declaravil  .  non  constaie  de  invali- 
ditale  matrimonii...  adeoque  idem  matriinoniiini  quamvis 
illicite  conlractum  babendiim  esse  ut  validum.  » 

Konnisi  quani  niense  julio  sequentis  anni  1875  ad  hune 
S.  Ordinem  reclamavit  Ferdinandus  a  seutentia  archiepiscopi. 
Dum  autem  ad  ejusdem  petitionem,  tum  Lucia,  tuni  eliam 
mater,  necnon  soror  et  levir  Ferdinandi  super  novis  arliculis 
ab  ipso  propositis  examinabanlur,  aliud  niatiimonium  civile 
de  mense  aprili  1876  Lucia  contraxit  cum  quodam  Alojsio 
in  Belgio.  Ferdinandus  autem  ex  nova  gnbernii  destinatione 
ad  regiam  legationem  in  Brasiliensi  imperio  sedentem  pro- 
fectus  est,  ubi  novum  subiit  examen,  atque,  spiiilualibus 
peraclis  exercitiis,  juvéniles  errores  dcploravit.  Accepta  exinde 
ab  Emo  archiepiscopo  informatione,  quœstionem  EE.  YV. 
submitiere  decrevi,  quae  idcirco  hodie  mane  disceplanda  pro- 
ponitur;  et  nunc  pro  meo  officio  deductiones  a  Ferdinandi 
palrono  et  a  matrimonii  vindice  typis  traditas  per  sumnia 
capita  recensendas  fore  duco. 

Ex  dupUci  vitio  nullitatem  matrimonii  arguil  defensor 
comitis,  ex  vilio  consensus  et  ex  vitio  fornicB^  seu  ex  defectu 
domicilii.  Quoad  primum  animadverlit ,  quod  utcunique 
in  An^lia  matrimonium,  quod  aiunt  civile,  naturam  sacra- 
menti  induit  ex  doctrina  a  sanclissimo  pont.  Pic  IX  in  allo- 
culione  27  sept.  18û2tradila  -  intertidtles  matrimoniuni  dari 
non  posse  quin  uno  eodemque  tempore  sit  sacramenlum  n, 
ila  ul  propter  consensus  et  sacramenti  continentiam  civilia 
connubia  eo  ipso  quod  sunt  legitimi  contraclus,  suul  etiam 
sacramenta,  nihilominus,  ex  quo  actus  agentis  ultra  illius 
intentionem  non  operatur,  si  intenlio  conlrabentis  ea  fuerit 
ut  conlractum  a  sacramento  sejungeret,  matrimonium  nul'.um 
est  ad  tradita  per  Sanchez  de  matrim.  1.  2,  disp.  10,  n.  6  :  »  Si 
ea  voluntas  sit  vera  intentio  separandi  quantum  in  ipsis  est, 
ralionem  sacramenti  a  matrimonio,  et  celebrandi  merum 
conlractum  naturalem,  dicendum  est  non  esse  sacramenlum 
defectu  intentionis.  " 

Hai.c  fuisse  Ferdinandi  intentionem  deducit  ex  deposi- 
tionibus  lum  anle  tum  post  sententiam  archiepiscopi  a  Fer- 
dinando  emissis.  Ante  sententiam  enim  die  18  junii  1874  hune 
actum  elicuil  :  a  Je  déclare  avoir  eu  au  moment  de  mon 
mariage  linlenlion  expresse  de  ne  faire  qu'un  mariage  pure- 
ment civil,  le  seul  que  je  croyais  réalisable  en  cette  manière; 
mariage  qui  ne  liait  pas  devant  Dieu  tant  que  la  bénédiction 
du  prêtre  ne  viendrait  pas  nous  unir  dans  la  suite,  et  j'espérais 
pouvoir  l'obtenir  un  jour.  Je  croyais  enfic  que  jusqu'à  cette 
bénédiction  il  me  serait  facile  de  briser  cette  union  par  un 
simple  jugement  civil,  qui  prononcerait  soit  la  nullité,  soit  le 
divorce.  »  In  secundo  examine  postbac  inilo  :  «  Le  motif  qui 
me  détermina  à  contracter  celte  union  fut  de  mettre  un  obs- 
tacle à  la  volonté  qu'avait  ma  mère  de  me  séparer  de  Lucie  ; 
je  croyais  trouver  suflBsamment  cet  obstacle  dans  un  mariage 
purement  civil  suivant  la  loi  anglaise,  lequel  me  permettait 
de  divorcer  en  certains  cas.  » 

Quum  autem  exislimasset,  ideo  archiepiscopum  validilalis 
sententiam  protuli:se,  quia  deprehenderat  ex  epistola  16  au- 
gusti  1874  ipsum  esse  stimulis  conscientiai  exagitatum  ob 
juramentum  in  nuptiarum  celebralione  prœstitum,  hanc  aliam 
declarationem  elicuit  :  "  Je  déclare  que  la  lettre  que  j'ai  écrite 
à  l'archevêque  de  Malines  au  moment  où  il  m'annonça  que  le 
mariage  allait  être  déclaré  nul,  fut  dictée  par  la  passion  que 
je  sentais  pour  Lucie.  »  Alia  deinceps  epistola  ad  Emum 
praesulem  transniissa   ita  obtestatur  :    «  J'aurais  refusé  de 


contracter  un  mariage  catholique  si  on  me  l'eftl  otVert...  Je 
jure,  dovaut  Dieu  qui  m  entend,  que  je  n'ai  jamais  cru  con- 
tracter un  engagement  indissoluble.  » 

Iliice  addit  defensor  hanc  esse  opinionem  in  Belgio  com- 
munem,  aliud  esse  civile  matrimonium,  aliud  ecclosiasticum  ; 
et  quomaJmodum  civile  in  ecclesiaslico  per  Scecularem  Icgem 
non  continelur,  ita  ecclesiaslicum  in  civili  per  Ecclesiœ  legcm 
non  con'ineri.  Hanc  autem  scquutus  opinionem,  matrimonium 
civile  Londini  contraxit  Ferdinandus,  quin  umquam  cogi- 
tasset,  catholicos  ibi  etiam  religiose  contraliere  dum  coram 
ofliciali  civih  nubunl.  a  Je  n'aurais  pas  cru,  si  on  me  l'eût  dit 
alors,  qu'un  mariage  entre  de\ix  calholi(iues  peut  être  con- 
tracté devant  un  protestant  qui  ne  croit  pas  aux  sacrements. 
11  y  a  donc  ignorance  et  volonté  contraire.  »  Ita  in  declara- 
tione  diei  12  februarii  1875.  Id  porro  corroborât  testimonio 
malris Ferdinandi,  quœ  deponit  :  «  Nous  avons  à  Londres  dans 
une  petite  paroisse  M.  Riemans,  qui  est  né  à  Edeghem,  et 
auquel  mon  ûls  aurait  pu  facilement  s'adresser  s'il  avait  cru 
cor.tracter  le  nioinire  engagement  religieux.  » 

Dcclaralionibuô  Ferdinandi  adjungit  etiam  depositiones 
Lucise;  quœ  a  judice  ecclesiaslico  rogata  :  «  Si  alors  on  vous 
eût  dit  expressément  que  vous  n'auriez  jamais  le  pouvoir  do 
divorcer,  croyez-vous  que  vous  auriez  consenti?  «  ita  res- 
pondit  :  '•  J'aurais  également  donné  mon  consentement.  » 
Atque  ex  hoc  deducit,  quod  dedisset  ulique  consensum, 
sed  in  facto  non  dédit;  nam  si  dederit,  hypothesim  inter- 
rogationis  omnino  respuissel  polius  respondens  :  «  Conditio, 
quœ  fingitur,  perpetuitalis,  non  lîctio,  sed  veritas  fuit, 
alque  hac  lege  nupsiD.Idipsum  obfirmat  dum  ita  prosequitur  : 
c(  Il  m'exprimait  le  regret  de  n'avoir  pu  faire  le  mariage  devant 
l'Eglise,  parce  qu'alors  sa  mère  aurait  admis  la  validité  de  ce 
mariage.  -  Hisce  omnibus  adjungit  apertam  declarationem  ab 
eadem  muliere  lum  Ferdinando  tum  archiepiscopo  traditam 
mense  aprilis  1876  :  "  J'ai  écrit  à  l'archevêque  que  mon  devoir 
m'oblige  de  lui  avouer  aujourd'hui  que  je  n'ai  jamais  eu  l'in- 
tention de  contracter  un  mariage  religieux  avec  vous.  » 

Aliam  causam  nullitatis  ex  vitio  consensus  haurit  defensor 
Ferdinandi  a  conditione  dissolvendi  aliquando  matrimonium, 
sub  qua  ille  contraxit.  Constat  quideni  in  jure  quod  in  con- 
trahendo  matrimonium  conditio  restringens  perpetuum  vilse 
consortium  ad  certum  vel  incertum  tempus  est  conlra  subs- 
tanliam  sacramenti,  alque  illud  deslruit;  ita  post  le.xtum  in 
cap.  7  de  condition,  app.tradunt  Schmalzgrueber  1.  4,  par.  2, 
t.  5,  n.  6;  Reiff.  1.  4,  t.  5,  g  2,  n.  48;  Gury,  Compend.  theol. 
mor.  cum  annot.  Ballerini  t.  2  de  tract,  malrim.  n.  752. 
ft  Quaerituroan  sit  validum  matrimonium  initum  sub  condilione 
turpi.  Resp.  Négative,  si  conditio  hœc  repugnet  subslantia; 
matrimonii,  triplici  nempe  ejusdem  bono,  1.  bono  sacra- 
menti, 2.  bono  fidei,  3.  bono  prolis;  quod  fieret  si  sponsi 
conlrahendo  matrimonium  generationem  prolis,  fidelitatem  in 
cor.jugio,  aut  perpetuilatem  in  matrimonio  excludant.  "  Hanc 
autem  intentionem,  omissis  scriplorum  sentenliis  quoad 
necessitatem  eamdem  exprimendi  in  aclu  celebrationis,  affir- 
mât, tune  debere  exprimi,  si  nulla  praesumptio  probationi 
conditionis  faveat;  si  econtra  hajc  opituletur  praesumptio, 
tune  conditio  in  actu  poni  non  débet.  Coscius,  De  séparât,  lor. 
1,  d,  c.  3,  n.  14  :  «  Hoc  unum  addere  juvat,  quod  in  cap.  16 
cum  auctoritate  Rotae  etc.  probatur,  quod  etsi  haec  conditio  in 
actu  conjugii  nou  manifestatur,  probare  sufEcit  quod  con- 
jugium  praecesserit,  nec  ante  illud  fuerit  retractata.  At  eaden»' 
Rota  inler  decis.  impressas  post  Ursayam,  etc.  aliter  sensisse 
videtur;  nam  ibi  firmat,  quod  si  contrahentes  ante  matri- 
monium manifestaverint,  se  velle  conlrahere  sub  hac  vel  ilia 
conditione,  neque  deinde  coram  parocho  et  teslibus  in  actu 
contrahendi  matrimonium  eamdem  conditionem  expresserint, 
matrimonium  pro  pure  haberi  débet.  In  hac  decisionura  varie- 


841 


MARIAGE  EN  ANGLETERIiE. 


842 


taie  censeo,  quod  hœc  posterior  opiiiio  procédât  quando 
concuiTunl  ciixiinistanliœ  verain  absolutani  perfectamque 
conditionem  excliuleiitcs;  et  limilationem  recipiat  in  casu, 
(pio  conditio  talis  ul,  est  atlentis  ciicuiiistanliis  et  conclu- 
denlibus  probalionibus,  de  illa  matiimonium  prœccdente 
dubitari  non  polest;  quibus  concnrrenlibus,  non  conveniat 
aut  lionestati  viri,  aul  pudcii  nudieris,  aul  loci  sanclitali^ 
coram  qiioque  nunieroso  populo,  qui  non  semel  celebiationi 
niatiimonii  interesse  solcl,  pricdictam  publiée  in  eodem  aclu 
paudere  conditionem ,  sed  tune  cam  pitecessisse  piobare 
su&iciat.  D 

Ad  lactiini  exinde  deveniens  hanc  intentioneni  dissolvendi 
aliquando  conjuglum  ostendit  in  Ferdinando  ex  ejusdcni 
confessione  judici  elicita  :  -  Je  voulais  demeurer  libre  de  la 
laisser  en  cas  de  mauvaise  conduite.  Si  la  loi  anglaise  ne  m'eût 
laissé  la  faculté  de  divorcer,  j'aurais  demandé  à  rédéchir  deux 
fois  avant  de  m'engager,  et  je  donnai  mon  consentement  dans 
ce  sens.  ■•  In  secundo  autem  examine  rogatus  a  judice  :  «  En 
donnant  voire  consentement  au  momeut  de  la  cérémonie  du 
mariage,  vous  èles-vous  réservé  intérieurement  mais  [lositi- 
vement  la  liberté  de  rompre  le  mariage  en  cas  de  mauvaise 
conduite  de  la  part  de  votre  femme  ?  »  Ferdinand  répond  : 
'•  Oui,  c'est  le  sens;  je  me  considérais  comme  devant  être  libre 
si  elle  venait  à  se  mal  conduire  à  mon  égard.  " 

Judiciales  depositiones  obfirmat  Ferdinandus  extrajudi- 
cialibus  declarationibus;  ita  in  epistola  diei  16  februarii  1873 
ad  arcbiepiscopum  :  «  Je  regardais  cette  condition  connue 
essentielle  à  cause  di;s  antécédents  de  la  personne  que  j'é- 
pousais. J'aurais  donc  refusé  de  contracter  uu  mariage  catho- 
lique si  on  me  l'eût  présenté.  "  IJipsum  oblestalnr  in  examine 
diei  16  martii  1877  :  «  J'ai  annoncé  expressément  cette 
intention  à  Lucie,  je  la  lui  ai  même  écrite,  mais  je  n'ai  pu 
l'exprimer  dans  le  serment  que  j"ai  du  faire  à  Londres.  Si 
j'avais  cru  ne  pouvais  divorcer  lorsque  je  voudrais,  j'y  aurais 
pensé  deux  fois  avant  de  faire  ce  mariage.  J'aimais  cette 
femme  mais  je  ne  l'estimais  pas,  je  voulais  continuer  de  vivre 
avec  elle,  mais  scultMiient  à  condition  de  pouvoir  divorcer  si 
dans  la  suite  elle  me  devenait  infidèle.  » 

Depositionibus  Ferdinandi  adjungitur  demum  testimonium 
matris  ipsius,  obtestantis  «  que  sans  la  liberté  de  divorcer  il 
n'aurait  jamais  épousé  une  semblable  femme.  »  Superaddilur 
eliam  aliud  testimonium  leviri  Ferdinandi,  qui  percunclatus  a 
judice  :  «  Vous  a-t-il  jamais  dit,  ou  avez-vons  su  d'autres 
personnes  qu'un  des  motifs  qui  le  déterminèrent  à  se  marier 
civilement  en  Angleterre  c'est  que  le  divorce  existe  et  non  la 
simple  séparation  et  que  sans  la  liberté  de  divorcer  il  n'au- 
rait jamais  voulu  se  lier  à  Lucie?  11  répondit  :  «  Il  me  l'a  dit 
lui-môme.  » 

Ita  conditione  dissolvendi  aliquando  matrimonium,  eaque 
sacramentum  adversante,  ex  parte  Ferdinandi  demonstrata, 
non  magis  juvare  consensum  pure  pra:stitum  a  muliere,  con- 
tendit  orator  auctoritate  Coscii  innixus,  qui  tradit  de  separ. 
tor.l.  l,c.  16,  n.  272  :  «  Hanc  conditionem  (non  cohabitandi) 
matrimonii  nullitatem  inducere  docet  et  D.  Thomas  etc.  Atque 
adeo  hoc  eliam  procedit  in  casu,  quo  alterex  contrahentibus 
nesciat,  alterum  sub  prœdicta  conditione  matrimonium  con- 
trahere;  cum  enim  intentio  sub  ea  conditione  conlrahentis 
sit  intentio  non  contrahendi  matrimonium  verum,  sed  fictum, 
nullum  proinde  reddit  ejusdem  matrimonii  valorem,  altero 
quoque  contrahente  ignorante,  verumque  consensum  absolute 
exhibente.  -  Accedit  eliam  Sanchez  de  matr.  lib.  5,  disp.  13 
quiqualuoï  auctorum  exponit  sententias^  prima  est,  quœ  dicit 
non  irritari  matrimonium,  nisi  ab  utroque  contrahente  con- 
ditio apponatur;  secunda  docet,  per  ejusmodi  conditionem 
resultare  sponsalia,  non  matrimonium;  tertia  negat  utrumqne; 
quarta  admittit  matrimonium  si  subsequatur  copula.  Ex  hisce 


autem  sententiis,  primam  et  quartam  tradit  esse  valde  proba- 
biles;  tertiam  vero  caHeris  probabiliorem. 

Aliud  caput  post  hœc  defensionis  ag^jrediens  quod  in  vitlo 
forma',  seu  defectu  domicilii  consislit,  praimillit  in  facto 
Ferdinandi  orator,  indubium  esse  quod  hic  juvenis  in  Angliam 
sese  contuierit  ad  unum  scO|)um  contrahendi  matrimonium, 
eonsutiliente  in  hoc  utrinsquc  partis  judiciaii  confesbione; 
l'erduiandus  ait  :  «  Lorsque  je  repartis  pour  Londres,  j'y  allai 
uniquement  pour  contracter  mariage,  b  Ac  rursus  in  ultimo 
examine  :  a  Je  retournai  dans  l'inlenlion  de  me  marier  à 
Londres.  t>  Mnliei-  etiam  :  «  Deux  ou  trois  jours  après  il  vint 
me  dire  qu'il  avait  l'inlention  de  m'épouser;  que  pour  cela  il 
devait  retourner  à  Londres  afm  de  faire  toutes  les  démarches 
nécessaires.  Je  devais  le  rejoindre  lorsque  tout  serait  prôl  pour 
le  mariage.  »  —  In  jure  autem  recolit  responsum  quod 
Urbanus  VIII  arcluepiscopo  Goano  dédit  luiic  tertio  qua;sito  : 
«  Quid  si  incola^  tam  masculi  quam  feminai  transférant  ha- 
«  bitationem  (in  locum  nbi  Gonc.  Tiid.  non  fuit  promulgatum) 
«  illo  solo  animo,  ut  absque  parocho  et  testii)us  contraliant,  » 
et  pra'Iaudatus  pontifex  respondit  :  Nisi  domicilium  vere 
Iransfcraiur,  malrimonium  non  esse  validum;  quod  porro 
responsum  nova  quoque  sanctione  communivit  Benediclus  XIV 
in  sua  constitutione  qua;  incipit  Paucis  ab  hinc  19  martii  1758 
juxta  nmltiplices  decisiones  hujus  S.  Oïdinis.  Quujslio  igitur 
in  hoc  une  consistil,  num  domicilium  Londini  habuerint 
conlrahentes. 

Hoc  autem  contrahi  contendit  facto  habitationis  cum  animo 
permanendi  per  majorem  anni  partem,  ceu  tradunl  Engel, 
De  cland.  desp.  n.  12;  Barbosa,  Aniiot.  ad  conc.  Trid.  sess.  24 
de  réf.  c.  l,n.  6,  Antoine,  Theol.  moral,  de  matrim.  §  4ô2not.; 
et  quoniani  hune  animum  nec  Ferdinandus  nec  Lucia  habuit; 
hinc  invalidum  fuit  eorumdem  connubium.  De  Ferdinando 
ait,  ipsum  in  Angliam  se  transtulisse  prima  vice  ab  imperio 
matris  adactum  :  "  Ce  fut  la  volonté  de  ma  mère  pour  me 
séparer  de  Lucie...  Je  suis  parti,  contraint  par  ma  mère.  » 
Mater  ipsius  deponit  :  «  Je  l'envoyai  là  en  pénitence,  pour  le 
détacher  de  Lucie  et  l'obliger  de  gagner  sa  vie.  »  Ac  deinde  : 
B  C'est  moi  qui  l'ai  envoyé  à  Londres  :  cjmme  il  ne  pouvait 
vivre  sans  argent,  il  lui  était  absolument  impossible  de  se  passer 
de  moi.  »  Ipsius  autem  soror  :  «  11  dépendait  de  ma  mère, 
parce  qu'il  n'avait  pas  d'autres  ressources.  »  Levir  autem  judici 
percontanli  :  «  Est-il  vrai  qu'il  avait  conlinuellemenl  besoin  des 
secours  de  sa  mère  pour  vivre?  »  respondit:  «  Oui.  »Quum  itaque 
coacte  babitaverit  Londini,  haud  aliter  judicandus  venit,  quam 
qui  vinculis  ad  custodiam  detinentur,  de  quibus  aiunt  doctores 
non  valere  matrimonium  in  carcere  contractum.  Monacelli 
Form,  leg.  suppl.  vol.  1,  t.  8,  n.  36.  Ursaya,  Disc.  eccl.  t.  2, 
p.  1,  dise.  10,  n.  36.  Ferraris,  bibl.  voc.  imped.  matr.  art.  2, 
n.  90.  Giraldi,  Expos,  jur.  pont.  t.  2,  sect.  115,  n.  7,  Cosci 
De  scpar.  lor.  l.  1,  c.  14,  n,  42  :  a  Matrimonium  contractum 
coram  parocho  ab  eo  qui  ibi  detinebatur  accidentaliter  ad  cor- 
reclionem  seu  ad  custodiam,  est  nullum;  secus  autem  si 
carceratus  fuerit  ad  carcerem  in  pœnam  per  aliquod  tempus 
determinatum.  y 

Accedit  quod  Ferdinandus  ne  quidem  cognoscebat  quo 
temporis  spatio  fuisset  Londini  moraturus.  »  Je  ne  savais  pas 
combien  de  temps  je  resterais  à  Londres.  »  Lucia  autem  judici 
roganli  :  a  Avait-il  décidé  le  temps  qu'il  demeurerait  à 
Londres?  »  respondit  :  «  Ce  n'était  pas  décidé,  a  Imo  etiam 
adeo  alienus  omnino  erat  a  mora  in  ea  civitate  protrahenda,  ut 
jam  studeret  alibi  aliam  occupationem  nancisci,  quemad- 
modum  amicus  quidam  Paiisiis  commorans  respondens  lilterœ 
a  Ferdinando eidem  conscriplae  significavit  ante  matrimonium  : 
«  Je  m'occupe  de  vous  trouver  une  position  à  Paris;  mais  la 
chose  est  extrêmement  ditficile  en  ce  moment.  Cependant  je 
dois  être  administrateur  de  deux  affaires  qui  sont  en  formation, 


843 


MARIAGE  EN  ANGLETERRE. 


8i4 


je  ferai  le  possible  jxiur  vous  y  procurer  une  posilion.  »  Hoc 
autem  derivabat  ex  hoc  quod  Ferdinandus  abhorrebat  a  vita 
Londiiii  producenda  :  •  Je  délestais  Londres.  J'aurais  préféré 
habiter  tout  autre  pays.  »  Mater  vero  ipsius  :  oJe  sais  que  mon 
fils  n'aimait  pas  du  tout  le  séjour  de  Londres.  » 

Minus  vero  ab  ejus  volunlate  dependebat  habitalionem 
Londini  prolelare,  quia  utpote  addictus  legationi  Belgicae, 
exercitiuiu  interceperat  in  vim  temporaneae  licentias,  speciiniuis 
studioruni  dandi  causa  obtenlae;  quemadmoduni  obtestatur 
minisler  bolgicus  ab  externis  ratioiiibus  :  «  Le  15  mai  1872 
il  obtint  un  congé  pour  se  préparer  à  l'examen  diplomatique  et 
à  l'examen  de  droit.  »  Numquam  at  vero  ipse  abdicavit  diplo- 
maiicum  t;rocinit:m;  quapropler  voluntatem  permanentis 
domicilii  contrahondi  haud  habere  potuit,  quippe  quod  de  die 
ad  diem  revocari  potuisset  in  officio,  quemadmodum  reapse 
revocalus  fait  mense  septenib.  187-2,  ut  Constanlinopolim  se 
couferret.  Ex  quo  porro  liqiiet,  quod  quum  revocatus  in  pa- 
triam  Londinum  reliquisset,  et  st.itim  consilium  iniissct  ibidem 
revertendi  ad  ununi  fiiiem  contrahendi  matrimoniura,  haud- 
quaquam  habere  potuit  intcotioneni  constitucndi  domicilium 
in  ea  civltate,  quaudo  nec  mater  hoc  copsentiebat,  et  ipse  odio 
habebat  eamdem  civitatem. 

Quod  autem  quis  animum  non  habuerit  constituendi  habita- 
tionera  in  aiiquo  loco,  ex  eo  vel  maxime  demonstratur,  qnando 
primum  domicilium  non  cogitaverit  relinquere,  ceu  tradit 
Barbosa,  vot.  decis.  1.  2vot.  10  ait.  1  num.  8,  Ursaja  i)«c. 
eccl.  1.  2,  p.  1  dise.  10  num.  11.  Uota  Rom.  in  Aeapolitam 
inatrimonii  22  junii  1705  g  6  corani  Priolo  :  «  Ut  enim  quis 
dicatur  parochianiis  alicujus  ecclesiîe  non  suflicit  simplex  et 
corporalis  habitatio,  et  ut  in  jure  dicitur,  asinina  ,  sed  requi- 
ritur  animas  deserendi  primum  domicilium,  et  permanendi  in 

secundo,  cum  quo  statim  de  jure  acquiritur et  sine  quo 

neque  pcr  mille  annos  acquiritur,  ut  prêter  allegatos  in  d. 
mea  decis.  firmat  Cephal.  apud  Menoch.  etc.  »  Imo  etiam 
tune  maxime  ostendltur  defuisse  animum  novum  acquirendi 
domicilium,  quando  in  eo  loco  haud  quis  permansit  post 
matrimonium  per  congruum  temporis  spatium,  quia  si  subsc- 
cuta  sit  repentina  discessio,  contrariam  adfuisse  voluntatem 
manifeste  demonstratur;  id  quod  non  obscure  tradit 
Bened.  XIY  in  Nolif.  13,  tom  2,  num.  8  :  «  Il  faut  toutefois 
remarquer  que  dans  les  cas  susdits  les  'contractants  avaient 
acquis  un  nouveau  quasi-domicile  dans  le  lieu  où  ils  se 
marièrent,  car  ils  y  avaient  demeuré  quelque  temps  et  ne 
l'avaient  pas  quitté  pour  retourner  dans  leur  pays.»  Utrumque 
autem  in  casu  defuisse  clare  liquet  ex  eo  quia  aute  contractum 
matrimonium  domicilium  originis  numquam  Ferdinandus 
abdicavit;  post  contractum  matrimonium,  vix  octoaut  decem 
dies  permanserunt  contrahentes  in  Anglia  :  «  Je  crois  (ita 
mnlier)  que  nous  avons  laissé  Londres  huit  ou  dix  jours 
après.  T> 

Haec  de  Ferdinando.  De  mnliere  autem  nihil  aliud  quoad 
domicilium  constilui  posse  contendit  defensor,  pia;ter  hoc 
unum,  quod  illa  ntillum  et  proprium  votum  habuerit,  nullam 
propriam  voluntatem;  quandoquidem  praeter  intentionem 
sequendi  comitem,  nihil  aliud  in  ejusdem  mente  reperiri 
dalum  est.  Domicilium  hujus  mulieris  nonnisi  quam  ab  habi- 
tatione  illius  desumendum  est;  quae  alioquin  non  animo  tan- 
tummodo,  sed  animo  et  facto  acquiritur.  Sanchez  1.  3,  disp.  23, 
num.  2.  domicilium  habilationis  non  acquiritur  solo  animo 
habitandi,  sed  animo  et  facto,  nempe  habitatione  ipsa,  ut  per 
1.  Domicilium  ft.  ad  municipal.  Hsc  autem  habitatio  débet  ad 
minus  protrahi  per  mensem  ex  doctrina  Bened.  XIV  in  cit. 
constit.  Paucis.  a  Post  haec  r.ecessarium  fore  censendum 
c  nonnihil  adjungere  ut  in  propatulo  sit,  quidnam  requiratur 
«  ad  domicilium  adipiscendum.  Verum  hac  in  re  non  alio  pacto 
«  responderi  potest,  nisi  quod  antequam  matrimonium  contra- 


«  hatur,  spalio  saltem  unius  mensis  ille  qui  contrahit  habita- 
«  verit  in  loco  ubi  matrimonium  celebravit.  »  Hujusmodi  autem 
habitatio  débet  esse  continua  ad  lext.  iu  1.  9  ft'de  agnosc.  lib. 
«Diesautnm  triginta  continues  accipere  debemus  ex  die  divor- 
tii,  non  utiles,  •  et  §  6  instit.  de  excus  :  «Qui  autem  excusare  se 
\olunt,  non  appellant,  sed  intra  dies  qiiadraginla  continuos 
ex  quo  cognoverunt,  excusare  se  debent.  »  Quum  itaque 
Bened.  XIV  constituisset  habitationem  habendam  triginta 
diebus,  anlequam  matrimonium  contrahniur,  eliam  quod  hoc 
continui  esse  debent  dum  ipsum  contrahebatur. 

Conlroversi  conjtigii  validitatem  propugnaturus  matrimonii 
vindex  sententiœ  defensoris  Ferdinandi  ex  doctrina  sanctissimi 
pont.  I*ii  IX  deductas,  quod  in  Anglia  civilia  connubia  propter 
consensus  et  sacramenti  contineiitiam  eo  ipso  quod  sunt  legi- 
timi  coniraclus,  sunt  etiam  sacramenta,  ullro  adh;eret,  ob  id 
potissimum,  quod  tidelium  conjugia  non  ab  auctoritate  hu- 
niana,  sed  a  divina  virtute,  seu  ut  ait  TertuU.  contr.  MArcion- 
1.4  c.  78,  «  per  figuram  sacramenti  ab  eo  praniiinislratam, 
cujus  erat  sacramentum,  »  vim  et  vinculum  recipiunt,  ad 
textum  etiam  in  cap.  unie,  de  vot.  6. 

Ad  factum  deveniens  oslendit,  jamdiu  Ferdinandum  animo 
concepisse  Luciœ  nubere;  quod  prae  primis  comitissœ  matri 
non  obscure  ille  innuit  ex  Anglia  scribens,  vehementer  angi 
ex  una  cogi'atione  derelinquendi  mulierem,  «  qu'il  a  considé- 
rée pendant  deux  ans  comme  sa  femme,  pour  aller  de  sang 
froid  en  chercher  une  autre  parce  que  l'argent  fait  défaut.  » 
Quum  alioquin  Loiulino  prœtextu  negotii  gravissimi  revocatus 
in  Bjlgium  deprehendisset  a  matre  prcspediri,  ne  revertens 
nCrit.inniam  secum  duceret  puellam,  tune  deliberavit  matri- 
monium civile  celebrare  Londini,  non  ob  aliud  quidem,  nisi 
«  pour  ne  point  passer  par  les  soumissions  respectueuses  et 
pour  faire  plus  vite,» et  quia  hoc  modo  dumtaxat  eanuletn  po- 
tuisset sibi  copulare  conjugio,  «  le  seul  que  je  croyais  réali- 
sable de  cette  manière  »  . 

Utcumque  vero  ignoraret  matrimonium  ibidem  celebratum 
sacramenti  naturam  induere,  hic  tamen  error  haud  efBciebat, 
quod  ipsius  conjugium  a  sacramento  desciceretur,  edocente 
communi  doclorum  sontentia,  quod  error  injure  circa  impe- 
dimentum  canonicum,  eo  quia  non  minuit  consensum,  nec 
etiam  inficil  sacramentum.  Covarruv.  tit.  de  sponsal.  p.  2, 
c.  3,  §§  num.  2,  et  Sanchez  de  matr.  1.  2  disp.  32  num.  1  : 
«  Difficultas  hujus  quœstionis  versalur  quando  adest  error  facti 
jurisque  scientia,  quia  conjuges  falso  credebant  esse  impedi- 
mentum,  et  existimabant,  eo  stante  non  posse  consistere 
matrimonium;  si  enim  errarent  etiam  injure,  fatenturomnes, 
verum  esse  matrimonium,  quia  non  defuit  consensus.  » 

In  hac  erronea  sed  innccua  opinione  cum  matura  delibe- 
ratione  matrimonium  celebravit  Ferdinandus  certo  sibi  propo- 
nens  difiicilem  condiîionem  exinde  derivantem  patienter 
subilurum;  scripsit  enim  avunculo  Carolo  eadem  die  nuptia- 
rum  :  «  Je  l'ai  épousée  devant  la  loi  anglaise.  Je  connais 
toutes  les  conséquences  de  mon  acte,  j'en  ai  mesuré  toute  la 
"ravité,  et  j'accepte  avec  confiance  la  vie  de  privations  et  de 
sacrifices  qui  en  sera  la  conséquence.  »  Et  cum  probe  intelle- 
xisset,  per  totam  vitam  se  matrimonio  conjunctum,  quod 
dedecus  suae  familial  afïerret,  hinc  vehementer  exoptabat 
procul  a  patria  proficisci,  ne  ejusdem  connubium  ibidem 
evulgaretur  :  Je  voudrais  que  mon  mariage  ne  fût  pas  connu 
pour  ne  pas  nuire  à  ma  famille.  Si  je  pouvais  exprimer  un 
vœu,  ce  serait  de  partir  avec  ma  femme  (puisqu'elle  l'est  à 
présent)  pour  un  pays  lointain,  pour  que  son  passé  ne  soit  pas 
public,  je  réponds  alors  de  l'avenir.  »  Nulla  denique  validior 
probatio  dari  potest  de  ejusdem  intentione  contrahendi  verum 
ac,  quantum  in  ipso  erat,  legiiimum  matrimonium,  quam 
ejusdem  confessio  in  primo  examine  judiciali  emissa.  Per- 
cunctatur  enim  judex  :  «  Les  formules  légales  prononcées  dans 


845 


MARIAGE  EN  ANGLETEHHE. 


846 


la  cérémonie  du  mariage  devant  le  magistrat  civil  exprimaient- 
elles  un  consentement  de  mariage  entre  vons  et  Lucie?  l\.  Oui, 
parfaiti'mcnt.  D.Avez-vons  donné  sérieusement  et  loyalement 
ce  consentement,  non-seulement  de  vive  voix,  mais  intérieu- 
rement et  en  réalité?  W.  Oui.  D.  Le  sens  de  ce  consentement 
dans  les  formules  légales  élait-il  de  lier  et  engager  les  époux 
pour  toute  la  vie?  R.  De  sa  nature  le  sens  de  ce  consentement 
était  de  lier  pour  toute  la  vie.  D.  Lucie  a-t-elle  cru  que  son 
consentement  et  le  vôtre  avaient  le  sens  de  vous  lier  l'un  envers 
l'autre  pour  toute  la  vie?  W.  Oui,  elle  le  croyait.  D.  En  expri- 
mant votre  consentement,  avez-vous  donné  à  vos  paroles  un 
sens  durèrent  de  celui  qu'elles  avaient  naturellement?  1\.  Non, 
'ai  donné  mon  consentement  selon  le  sens  des  paroles.  » 

Validius  insuper  vinculum  connubinm  Ferdinandi  accepit 
ctiam  e.x  religione  juramenti,  in  quo,  ceu  tradit  Samliez, /Je 
maCrim.  lib.  1,  disp.  21,  num  2,  ibi  :  «  Ea  inest  virtus)  ut  faciat 
valere  actus  alias  invalidos,  eo  modo  quo  valere  possunt.  »  Ita 
namque  cornes  protestatus  est  ia  judicio  nullitatis  apud  civile 
Antverpiœ  tribunal.  «  Devant  Dieu  et  devant  les  hommes,  je 
soussigné  Ferdinand-Marie  comte  N.  déclare  que  je  n'ni  ja- 
mais reconnu  à  un  tribunal  le  pouvoir  d'annuler  un  serment 
que  j'ai  fait,  ou  une  parole  que  j'ai  donnée.  Ayant  appris  par 
une  lettre  signée  Victor  Jacobs  que  le  tribunal  de  première 
instance  d'Anvers  a  déclaré  nul  mon  mariage,  je  déclare  que 
l'arrêt  du  tiibunal  est  conmie  non-avenu  à  mes  yeux,  et  par 
conséquent  je  considère  toujours  la  dite  Lucie  comme  ma 
femme  et  légitime  épouse.  En  conséquence  j'ai  envoyé  la  pré- 
sente déclaration  à  ma  femme  légitime  devant  Dieu.  » 

Et  quoniam  fortasse  persensit,  archiepiscopum  in  judicio 
ecclesiaslico  in  earadem  nullitatis  sententiam  inclinare,  tune 
stimulis  exagitalus  conscienliae  hœc  eidem  conscripsit:  «  Per- 
mettez, Monseigneur,  que  je  vienne  vous  demander  si  je  puis 
avoir  la  conscience  entièrement  tranquille  quant  à  la  nullité 
de  ce  mariage.  Je  suis  tourmenté  et  inquiet  à  ce  sujet.  J'ai 
répondu  en  toute  franchise  aux  questions  qui  m'ont  été  posées 

dans  mes  interrogatoires Je  voyais  et  je  vois  encore  dans 

un  mariage  quelconque  deux  parties  bien  distinctes;  l'une 
toute  de  formalités,  tout  humaine,  et  qui  se  présente  sous 
l'aspect  extérieur  du  mariage,  et  pour  les  effets,  par  exemple 
pour  les  enfants  qni  peuvent  venir;  l'autre  beaucoup  plus 
intime  s'identifie  avec  le  serment  que  l'on  prête...  J'ai  pris 
Dieu  à  témoin.  Ce  témoin  permet-il  que  je  puisse  me  dégager 
d'un  serment  fait  en  son  nom?  admet-il  la  nullité,  la  vanité 
d'une  promesse  faite  de  cette  manière?  Pour  lui  et  dtvant  lui 
suis-je  bien  dégagé  de  ce  serment,  ou  suis-je  lié?  s 

Ut  autem  objection!  matrimonii  vindex  occurrat,  quae  pro- 
ponitur  ex  doctrina  a  Sancliez  tradita  de  matr.  1.  2.  disp.  10 
n.  6,  quod  nimirum  conlrahentes  dum  volunt  sejungere  con- 
tractum  a  sacramento,  nullum  reddunt  utrumque,  primo 
respondet  ex  eodem  auctore,  qui  tradit,  tune  id  cbvenire, 
quando  illi  habent  «  veram  intentionem  separandi,  quantum 
in  ipsis  est  rationera  saeramenti  a  matrimonio.  »  Sed  Ferdi- 
nandus  banc  veram  intentionem  non  habuit;  in  primis  ob 
duplicem  antedielam  rationem,  quod  nempe  consensit  conju- 
gali  vinculo  subjici  «  pour  toute  la  vie;  »  et  quod  hujusmodi 
vinculi  testimonium  ac  vindicem  per  jusjurandum  Deum  inter- 
posuit.  Prseterboc  lam  longe  abfuitabeo  hujusmodi  contraria 
intentio,ut  potius  vehementer  exoplaret  sacerdotalem  conse- 
qui  benedictionem.Scribebatenim  avunculo  :  «Plus  tard  peut- 
être  dans  un  pays  éloigné  nous  pourrons  faire  bénir  notre 
union  par  un  prêtre  catholique.  Je  le  désire  beaucoup.  »  In 
examine  judiciali  hœc  expromit  :  a  Tant  que  la  bénédiction  du 
prêtre  ne  viendrait  pas  dans  la  suite  nous  unir  :  et  j'espérais 
pouvoir  l'obtenir  un  jour,  n  MuJier  autem  etiam  in  judicio 
retulit  :  «  Après  le  maiiage  M.  le  comte  m'exprimait  le  regret 


de  n'avoir  pu  le  faire  devant  l'Eglise,  parce  qu'alors  sa  mère 
aurait  admis  la  validité  de  ce  mariage.  » 

Int'M-pretationem  senteniias  Sanchcz  ila  juxta  facti  elementa 
enudeatam  corroborât  senlentia  Schniid/.grueber,  qui  utul  illi 
auctori  in  génère  adhaereat,  intimius  tamen  in  specie  qua;- 
stione  perspecta,  ha;c  tradit  in  tit.  de  spons.  et  matrim.  t.  i, 
par.lijtit.  l,num.  30i,  ibi  :  «  Eo  casu  duai  concurrunt  infen- 
tioues  in  sic  contrahentibus,  una  légitime  contrahcndi  matri- 
monium,  prout  a  lideiibus  contrahi  potest,  et  solet;  altéra 
erronea  contratiendi  illud  in  ratione  solius  contractus,  quœ, 
cum  merito  de  contrahenlium  mente  pra3sumatur,  quod 
velint  contrahere  valide,  et  non  vivere  in  perpétua  fornicatione, 
erit  condilionata,  si  scilicet  ratio  contractus  legitimi  scpararia 
ratione  saeramenti  possit;  igitur  cum  scparatio  islhiec  ex 
instilulione  Christi  fieri  ncqueat  inler  fidèles,  iiitentio  hœc 
scqunda  erronea  operabitur  nihil;  conscquenter  prœvalebit 
prior  generalis,  quœ  hoc  ipso  virtualiter  in  rationem  saeramenti 
fertur,  quod  feralur  in  rationem  contractus  legitimi,  a  quo 
ratio  saeramenti  apud  tideles  separari  nequit.  » 

Iiaquippe  doctrinam  prajlaudali  scriptoris  ad  rem  applicat. 
Consilium  ineundi  in  Anglia  matrimonium  ceperat  Ferdi- 
nandus,  ut  evaderet  obstacula  malris,  «  parce  que  je  savais 
que  ma  seule  présence  matérielle  en  Angleterre  suflisait  pour 
rendre  mon  mariage  valide.  »  Eu  prima  ac  generalis  intentio 
contrahendi  matrimonium.  Erronea  ferebatur  opinione,  quod 
tantum  civile  connubium  ibidem  contrahi  potuisset  :  «  J'igno- 
rais qu'un  mariage  pût  être  réputé  catholique  indépendamment 
de  la  présence  d'un  prêtre  catholique.  »  lia  erronée  cogitans, 
cum  non  posset  sacramentahter  nubere,  nupsit  civiliter,  quia 
itafolum  ducere  potuisset  Luciam,  «  le  seul  que  je  croyais 
réalisable  de  cette  manière.  »  En  secunda  eironea  intentio; 
quae  cum  esset  subordinata  priori,  illam  destruere  non  poterat, 
utpote  prœvalentem,  acprœ omnibus  conceptam.  Ast  quoniam 
deerat  impedimentum  erronée  excogiiatum,  hinc  Ferdinanus 
intelligens  contrahere  eo  modo,  quo  possunt  fidèles,  vere  et 
sacramentaliter  nupsit. 

Ex  alio  capite  matrimonium,  quo  de  agitur,  impetitur 
quoad  consensum;  ex  conditione  nimirum  dissolubibtatis, 
quaî  in  vim  Anglicœ  Icgis  divortium  permittentis  eonjugio 
inest  civili;  atque  huic  etiam  exception!  nunc  occurritur.  In 
primis  vindex  negat  suppositum  ;  ait  enim  hanc  conditionem, 
neque  antea,  neque  in  actu  nuptiarum,  nec  verbis  expressisse, 
nec  voluntate  Ferdinandum  firmasse.  Non  verbis  expressit; 
interrogatus  quippc  quoad  intentionem  pro  lubitu  divertendi 
a  judice  :  a  Lucie  savait-elle  que  vous  ne  vouliez  consentir 
qu'à  cette  condhion?  »  Respondit  Ferdinimdus  :  »  Je  ne  crois 
pas  lui  avoir  parlé  de  cela  ;  mais  elle  connaissait  la  loi  anglaise, 
qui  permet  le  divorce.  »  Ilogatus  iterum,  si  alten  hanc  pandi- 
disset  intentionem,  respondit  :  «  Je  ne  me  souviens  pas  d'en 
avoir  parlé;  il  est  possible  que  j'en  aie  parlé  à  ma  mère.  » 
Mater  autem  ipsius  refert  quidem,  hanc  fuisse  propriam  opi- 
nionem,  sed  nuUatenus  affirmet  hoc  audivisse  a  filio  :  «  Je  suis 
persuadée  qu'il  n'avait  pas  l'intention  de  s'unir  pour  fouie  la 
vie  à  Lucie.  »  Hœc  denique  mulier  judici  perconlanti  :  «  Ferdi- 
nand croyait-il  conserver  la  liberté  en  question?  »  ita  reposuit  : 
a  Je  ne  crois  pas  :  il  ne  m'a  jamais  exprimé  une  telle  res- 
triction. » 

Nedum  autem  non  expressit;  imo  nec  voluntate  intentionem 
ejusmodi  divertendi  Ferdinandus  firmavit.  Ita  namque  obtes- 
latus  est  archiepiscopo  :  «  Au  moment  même  de  contracter  ce 
mariage,  je  n'avais  pas  l'intention  de  le  rompre  un  jour;  mais 
seulement  je  connaissais  la  faculté  que  me  donnait  la  loi  par 
rapport  an  divorce.»  H.md  quidem  satisfait  hœcsimplex  cogni- 
tioad  intentionem  efiormandain,  quœ  conditionem  induceret 
contra  certam  ac  prœdominantem  voluntatem  contrahendi 
matrimonii  duratnri  a. pour  toute  la  vie  »  .  Ad  actum  enim 


847 


MARIAGE  EN  AIVGLETEBRE. 


848 


hurr.anum  eliciendum  duplex  concurrerc  dcbel  facilitas  ho- 
minis;  intellectus  et  voluntas;  et  pro  duplici  facullate  in  niorali 
actione  inlercedere  débet  cognitio  et  electio.  In  matrimoni 
autem  contractu  non  qiuelibet  condiîio  quoquo  modo  concepta, 
utut  siibitantiae  nialrimonii  contraria,  illud  iiilicit;  sed  ca 
tantuinniodo;  in  qua  actus  voluntatis  ita  innititur,  si  nimirum 
non  aliter  coniractus  fieret  quam  sub  eadem  pra;concepta 
condiiione;  egregie Ponlius,  de  matriiyi.  lib.  I  cap.'iOnuni.  11, 
ibi  :  «  Notanter  hactenus  diximus  vitiare  eas  conditiones  mente 
relentas  contractum  niatrimonii,  qiiando  habentur  pro  fine 
consensus;  eo  cnim  ipso  diximus  deficere  consensuni  necessa- 
rium.  At  si  ea,  quœ  bis  conditionibus  continentur  contrariis 
bono  prolis,  et  fidei  et  sacramenli,  proponat  quis  facienda,  actu 
comiiante  consensum,  ita  ut  consensus  niatrimonii  non  nitatur 
illis,  valet  etiani  malrimoniiim  in  foro  interno.  Quia  aliud  est 
non  consenlire  nisi  sub  ea  conditione  intenta,  et  illi  expresse 
nili:  aliud  vero  consentlre  cuni  proposilo  tanien  non  implendi 
id  quod  debetur  proli,  et  fidei  et  sacramenli  ;  neque  enim  ad 
obligationem  contractus  necessarius  est  animus  adimplendi .» 

Postremas  occurrens  exception!  ex  defectu  domicllii  de- 
sumptœ,  meniinit  niatrimonii  vindex  decretum  Urbani  Vlll 
jam  a  defensore  Ferdinandi  recilatum,  validum  nempe  esse 
niatrimonium  ab  eo  contractum  qui  «  solo  aninio  contrahendi 
matrimonii  »  in  eum  locum  se  transtulerit  ubi  Conc.  Trid. 
non  est  promulgatum,  dummodo  ibidem  vere  transtulerit 
domicilium.  Ad  acquirendum  Ycro  quasi  domicilium  regulam 
recenset  a  BeneJ.  XIV  traditam  in  const.  Paucis,  quod  nempe 
«  spatio  saltem  unius  mensis  iile,  qui  contrahit,  habitaverit  in 
loco,  ubi  matrimonium  celebratur.  «  AdLctum  indedeveniens 
ostendit,jamdiu  ultra  mensera  Londini  ante  nuptias  commo- 
rasse  Ferdinanduni  :  «  Je  suis  arrivé  le  21  mai  (lS"-j  ;  je  partis 
le  29  juin,  et  l'y  retournai  le  l"'aoùt;  j'avais  un  emploi  rétribué 
et  une  position  d'une  certaine  stabilité,  n 

Eo  autem  ibidem  consistebat  ut  sibi  compararet  ulilem 
occupationem  ad  vitam  sustentandam;  sic  enim  Brasiliensi 
judici  delegato  respondlt  :  «  J'aurais  accepté  tout  poste  ou 
tout  emploi  qui  m'aurait  donné  le  nécessaire  pour  vivre,  parce 
que  mon  unique  désir  était  d'être  indépendant.  »  Ad  hoc 
examussim  ipse  amicum  Parisiis  degentem  rogaverat  :  «  Votre 
lettre  (ait  amicus  ille)  me  cause  de  la  peine  et  du  plaisir...  Je 
m'occupe  déjà  de  vous  procurer  une  position  à  Paris,  mais 
c'est  dillicile  en  ce  moment.  »  Quo  autem  utile  sibi  oflicium 
compararet,  expertum  fieri  haud  posse  agnovit  nisi  uno  vel 
altero  anno  esercitationi  argentariœ  in  mensa  Lemmè  vacaret  : 
«  Je  pensais  que  cela  pourrait  durer  un  an  ou  deux,  temps 
nécessaire  pour  me  mettre  au  courant  des  atiaires,  si  j'avais 
voulu  poursui\Te  cette  carrière.  -  Idipsum  deponit  Lucia  :  «■  Il 
croyait  pouvoir  y  rester  au  moins  un  an  :  il  avait  l'intention  de 
se  mettre  au  courant  de  la  Banque;  et  pour  cela  il  lui  fallait  à 
peu  près  le  temps  indiqué,  s 

Cum  tamen  ejus  mater  eumdem  revocari  a  directore  mensae 
sategerit  hoc  prœtextu,  <  pour  une  importante  et  urgente  afïaire 
de  banque;  »  tune  ipseBrusellas,  nuUa  mora  ferreum  iterarri- 
puit,  quin  tamen  nec  ofEcium  argentarium,  nec  habitationem 
dimilteret.  Judici  namque  eumdem  percontanti  :  «  Aviez-vous 
en  ce  moment  l'intention  de  retourner  à  Londres  et  de  conti- 
nuer à  y  résider?  R.  Oui,  je  comptais  être  de  retour  sous 
peu  de  jours.  D.  N'avez-vous  pas  laissé  alors  votre  appartement 
ou  l'emploi  à  la  Banque?  R.  Non.  D.  Lorsqu'à  votre  arrivée  en 
Belgique  vous  appiîtes  que  votre  mère  ne  voulait  pas  vous 
laisser  retournera  Londres,  vousêtes-vous  décidé  positivement 
à  n'y  plus  retourner,  ou  à  renoncer  actuellement  à  votre  habi- 
tation et  à  votre  emploi?  R.  Non;  au  contraire,  je  demeurai 
décidé  à  retourner.  D.  Pendant  tout  le  temps  que  vous 
demeurâtes  alors  en  Belgique  avant  votre  mariage,  avez-vous 


jamais  pris  une  semblable  décision?  R.  Non, je  restai  toujours 
décidé  à  y  retourner.  » 

Idipsum  obfirmat  in  tertio  examine,  in  quo  a  judice  requi- 
situs  :  «  Dans  une  déclaration  écrite  et  signée  par  vous  à 
Edoghem  le  18  juin  187 1  vous  dites  :  Lorsqup  je  partis  pour 
Londres  le  ol  juillet,  j'y  allai  uniquement  pour  contracter 
mariage,  en  me  réservar.t  de  n'y  reprendre  séjour  qu'après 
avoir  constaté  les  dispositions  de  ma  famille,  lorsqu'elle  aurait 
appris  le  mariage.  Comment  expliquez-vous  cette  phrase? 
Faut-il  l'entendre  en  ce  sens  qu'après  votre  premier  départ  de 
Londres,  le  29  juin,  vous  aviez  pris  la  résolution  de  ne  plus  re- 
tourner dans  cette  ville?  »  Itaetiam  respondit  :  «  Au  contraire, 
je  demeurais  toujours  décidé  à  y  retourner  ;  mais  je  n'étais 
pas  décidé  à  y  rester  définitivement,  et  c'est  pour  cela  que  je 
déiirais  connaître  les  dispositions  de  ma  famille.  »  Concordat 
etiam  depositio  judicialis  a  Lucia  elicita  :  D.  En  partant  do 
Londres  le  23  juin,  avait-il  l'intention  d'y  retourner  et  de 
continuer  d'y  résider?  R.  Il  avait  l'intention  d'y  retourner 
dans  peu  de  jours;  il  n'avait  été  rappelé  que  sous  prétexte 
d'une  afïaire  de  banque  urgente  et  passagère.  D.  N'a-t-il  pas 
changé  d'intention  pendant  son  séjour  en  Belgique?  Non;  il  a 
toujours  conservé  la  même  intention,  d'après  tout  ce  qu'il  me 
disait.  ï 

Atque  in  secunda  ejusdem  inquisltione  :  «  Il  m'a  répété 
plusieurs  fois  qu'il  comptait  y  rester  au  moins  un  an;  qu'il 
devait  s'initier  aux  aftaires  de  banque  pour  prendre  la  direc- 
tion d'une  nouvelle  banque  qu'on  devait  fonder  ailleurs.  Je 
suis  partie  de  Londres  avec  lui  jusqu'à  Bruxelles,  en  croyant 
retourner  dans  quelques  jours.  Deux  ou  trois  jours  après,  il 
vint  me  dire  qu'il  avait  l'intention  de  m'épouser;  et  que  pour 
cela  il  allait  retourner  à  Londres  pour  y  faiie  les  démarches 
nécessaires.  Je  devais  le  rejoindre  lorsque  tout  serait  prêt.  A 
ce  moment  nous  pensions  continuer  de  résider  à  Londres.  11 
avait  l'intention  de  reprendre  ses  occupations  à  la  banque.  » 
Duo  argumenta  ex  hisce  factis  contra  exceptionem  deducit 
matrimonii  vindex;  nnum  ex  parte  viri,  aliud  ex  parte  mulie- 
ris.  Ex  parte  viri,  ita  ratiocinatur  :  quum  Ferdinandus  quam- 
maxime  exoptaret  lucrosum  ollicium  procul  a  patria  nancisci; 
aut  domicilium  sempcr  retinuit  in  Anglia  tametsi  per  mensem 
illud  interceperit  juxta  leg.  7  Cod.  de  incol.  lib.  10  :  «  et  in 
"  eodem  loco  singulos  habere  domicilium  non  ambigitur,  ubi 
«  quis  laremrerumque  ac  fortunarum  suarum  summam  cons- 
«  tituit,  unde  rursus  non  sit  discessurus,  si  nihil  avocet;  unde 
«  cum  profectus  est,  peregrinari  videtur;  quod  si  rediit  perc- 
I  grinari  jam  destitit  ;  »  atque  hoc  in  casu  sua  sponle  evancscit 
exceptio.  Aut  peregrinantem  vitam  duxisse  censendus  est  juxta 
leg.  ejus  §  Celsus  ff.  ad  municipal.  «  Si  quis,  domicilio  relicto, 
naviget,  vel  iter  facial,  quœrens  quo  se  conférât,  atque  ubi 
consistât,  tune  puto  sine  domicilio  esse;  »  et  tune  validum 
fuit  ejusdem  matrimonium,  utpote  a  peregrino  contractum. 
Pontlus,  de  matri77i.  lib.  5.  c.  9,  num.  2  :  «  Sciendum  est,  quod 
illi  qui  sunt  ex  his  regionibus  oriundi,  in  quibus  conc.  Trid. 
vim  obtinet,  si  alio  migrent,  ubi  non  est  receptum,  possunt 
valide  ccntrahere  clandestine,  sive  illae  transeant,  sive  domici- 
lium ibidem  collocent.  » 

Ex  parle  autem  mulieris  ita  arguit.  Ulcumque  Lucia  semper 
sequerttur  Ferdinandum,  semper  tanien  libéra  erat,  ac  sui 
juris  persona.  Nullam  alioquin  habuerat  permanentem  sta- 
tionem  ;  erat  enim  vaga  mulier;  quaniplures  GallicC  uibes 
peragraverat.  liâmes,  Laurring,  Planque,  Douai,  Lille,  Wies- 
baden;  at  quum  Bruscllas  parvenisset,  ibi,  teste  comitissa  vel 
ipsa,  ferebatur  in  vulgus  a  qu'elle  était  actrice  et  qu'elle  circu- 
lait dans  Bruxelles.  »  Quid  obstabat  quominus  et  ipsa  vel  | 
peregrinaretur  ubique  locorum,  vel  Londini  domicilium  ha- 
beret?  «  Nihil  est  impedimento,  quominus  quis  ubi  velit  J 
«  habeat  domicilium,  quodei  interdictum  non  sit.  »  leg.  31  ff. 


849 


CONCOURS. 


850 


ad  municipal.  Atqui  constat,  eam  fuisse  ipsius  nienlnm,  ut  non 
abscedorel  ab  illu  civitatc,  nisi  ad  dies  brevissimos  :  «  Je  revins 
de  Londres  avec  hii  jusqu'à  Hriixelles,  en  croyant  retourner 
quelques  jours  après.  »  Ea  mens  fuit  ul  rediens  in  Angliaui 
permancntem  hal)itationem  ibidem  constitueret  :  «  A  ce  mo- 
ment nous  pensions  continuer  de  résider  à  Londres.  »  Vcl 
igitur  ut  vaga  habenda  est  Lucia,  vel  uti  in  Anglia  domicilium 
liabens.  Utrofiuo  autem  casu,  quum  potuisset  ipsa  ibidem  con- 
trabere  matriinonium,  valide  etiam  eidem  nnpsit  Ferdinandus; 
Reiffenstuel,  lib.  4,  tit.  3  §.  3,  n.  121,  ibi  :  «  Quando  quis  c 
loco  promulgati  etrecepli  concilii  Trident,  se  eonfert  ad  locum, 
ubi  promulgatum  aut  reeeptum  non  est,  ibique  cuni  incola 
jilius  loci  matriuioniuui  contraint,  validimi  est  sine  pnesentia 
parochi  et  tcstium.  Caret  controversia.  Ratio  est,  quia  cum 
contraclusmatrimonialis  individuus  sit,  et  claudicare  nonpos- 
sit,  incola  vero  illius  loci  sine  prœsenlia  parocbi  et  testium 
valide  contrahat,  necessario  validum  qnoque  erit  matrimonium 
conlrahenlis  cum  eodem.  » 

Hisce  ila  demonstratis  pr.TGgreditur  ultra  defensor  vinculi  ad 
nonnulla  adminicula  refutanda,  quœ  ex  multiplicibus  alque 
non  raro  contradictoriis  Ferdinandi  declarationibus  Londinense 
domicilium  excludentibus  eruuntur;  sed  quum  in  fine  ani- 
madversionum  expedile  perlegi  potestconfutalio,  nelongius, 
quam  oportet,  producatur  synopsis,  sapienti  et  pruden- 
ti  EE.  VV.  judicio  hinc  debilo  cum  obsequio  remitto  insequens 
dirimere  dubium  : 

An  constet  de  nullitale  matrimonii  in  casu  ? 

S.  Gongregatio  Concilii  respondendum  censuit  -.AffirimUive. 
Romœ,  A  maii  18T8. 


CONCOURS 


Le  canonicatdu  pénitencier  étant  vacant,  le  concours  a  lieu  con- 
formément à  la  bulle  de  Benoît  .\lll.  Deuï  concurrents  se  pré- 
sentent et  sont  écartés  par  les  examinateurs  pour  la  science. 
Au  moment  qu'ils  ne  sont  pas  admissibles  sous  le  rapport  de 
la  doctrine,  les  examinateurs  jugent  inutile  de  s'enquérir  des 
qualités  morales.  Appel.  Le  concours  est-il  nul?  Décision  du 
4  mai  187S. 

Le  canonicat  du  pénitencier  étant  vacant  dans  la 
cathédrale  de  Yiterbe,  l'évèché  annonça  le  concours 
conformément  à  la  bulle  Pasioralis,  de  Benoît  XIII 
laquelle  prescrit  de  conférer  au  concours  la  charge  de 
pénitencier  et  de  théologal.  Deux  candidats  se  firent 
inscrire.  L'examen  eut  lieu  le  5  février  J877;  les 
quatre  examinateurs  pro-synodaux  donnèrent  neuf 
questions  de  morale.  Réunis  le  lendemain  en  pré- 
sence du  cardinal  évêque,  ils  décidèrent,  au  scrutin 
secret,  qu'aucun  des  candidats  ne  méritait  l'appro- 
bation. Avant  d'examiner  les  résolutions,  ils  con- 
vinrent que  le  plus  haut  degré  de  l'approbation  consis- 
terait à  réunir  trente-six  points,  quatre  pour  chaque 
question,  et  que  le  candidat  qui  n'obtiendrait  pas  dix 
points  et  demi  serait  refusé.  C'est  l'usage  à  Viterbe  de 
n'examiner  les  qualités  morales  que  si  le  candidat  est 
approuvé  pour  la  science.  Dans  le  cas  dont  il  s'agit 
un  candidat  eut  neuf  points,  et  l'autre  en  obtint  seize 
et  demi.  Ce  dernier  a  fait  appel  à  la  S.  Congrégation. 
Il  a  présenté  la  question  sous  l'aspect  que  voici  :  »  Le 
5  février  courant,  le  concours  eut  lieu,  la  révision  se  fit 
le  lendemain.  Le  recourant  ayant  demandé  communi- 
jcation  du  résultat,  reçut  pour  réponse  que  les  deux 


concurrents  étaient  rejetés.  Une  communication  aussi 
générale  faisant  supposer  inexacte  la  relation  des 
examinateurs,  lesquels  ont  d'ailleurs  négligé  de  statuer 
sur  les  qualités  morales,  le  recourant  prie  votre  Emi- 
nence  d'accueillir  dans  les  formes  canoni(jues  l'appel 
a  mala  relalione  examitiatorum ,  appel  qu'il  entend 
interposer  par  la  présente.  » 

Mgr  l'évêque  de  Vilerbe,  consulté  selon  l'usage, 
transmit  les  actes  du  concours.  En  ce  qui  concerne 
l'omission  de  l'examen  des  qualités  morales,  Son 
Eminciice  estime  que,  sous  ce  rapport,  l'appel  est 
raisonnable. 

Un  cas  identique  fut  décidé  pour  Lucques  par  arrêt 
du  20  août  1854.  C'est  pourquoi,  ayant  entendu  un 
consulteur,  la  S.  Congrégation  déclara  que  l'usage  da 
Viterbe  était  insoutenable,  et  que  les  examinateurs 
devaient  faire  une  nouvelle  relation  dans  laquelle  ils 
apprécieraient  conjointement  la  valeur  scientifique  et 
les  qualités  morales. 

Celte  décision  a  déplu  aux  examinateurs  de  Viterbe. 
Ils  ont  présenté  de  courtes  observations  pour  justifier 
leur  manière  d'agir  et  la  pratique  existante,  en  protes- 
tant que  leur  conscience  leur  défendait  de  changer 
d'opinion  sur  l'incapacité  des  deux  candidats.  Avertis 
par  Mgr  l'évêque  que  l'affaire  serait  traitée  en  pleine 
congrégation,  les  examinateurs  ont  fait  défaut. 

Ravicini  a  pris  un  avocat,  lequel  a  rédigé  et  fait 
imprimer  sa  plaidoirie.  On  en  verra  le  résumé  dans 
le  folium  que  nous  publions  plus  loin.  Nous  lui 
empruntons  de  courtes  remarques. 

Le  jugement  des  examinateurs  doit  embrasser  con- 
jundive  et  cumulative  la  doctrine  et  les  qualités.  La 
constitution  Pasioralis  de  Benoît  XIII,  qui  ordonne  de 
conférer  au  concours  la  charge  de  théologal  et  celle 
de  pénitencier  dans  les  diocèses  d'Italie,  assimile  ce 
concours  à  celui  que  le  concile  de  Trente  a  prescrit 
pour  les  paroisses.  On  lit  dans  le  concile:  «  L'examen 
«  étant  fait,  on  proclamera  tous  ceux  que  les  exami- 
«  nateurs  auront  jugés  capables  et  propres  à  gou- 
«  verner  la  paroisse  vacante,  par  la  maturité  de  leur 
«  âge,  leurs  bonnes  mœurs,  leur  savoir,  leur  pru- 
«  dence,  et  toutes  les  autres  qualités  nécessaires  à  cet 
«  emploi.  Et  entre  eux  tous  l'évêque  choisira  celui  qu'il 
«  jugera  préférable  par-dessus  tous  les  autres.  »  Cette 
disposition  a  été  confirmée  dans  la  constitution  de 
Benoît  XIV,  Cum  illud.  Dans  le  traité  de  Sijnodo, 
Benoît  XIV  s'exprime  ainsi  :  «  Les  examinateurs 
doivent  non-seulement  éprouver  la  science  des  con- 
currents, mais  ils  doivent  surtout  prendre  en  considé- 
ration la  bonne  conduite,  la  prudence,  l'âge  et  les 
autres  qualités  nécessaires  pour  la  cure  d'âmes.  » 

Reclusius  a  fait  un  traité  ex  professa  sur  les  con- 
cours :  «  La  relation  des  exam.inateurs  sera  mauvaise, 
dit-il,  si,  s'arrêtant  à  la  science,  ils  ne  portent  pas 
leurs  investigations  sur  les  qualités  morales.  » 

Une  foule  d'arrêts  de  la  S.  Congrégation  confirment 
la  maxime.  C'est,  d'ailleurs,  la  pratique  constante  du 
cardinal  vicaire  pour  les  paroisses  de  Rome. 

L'avocat  entreprend  de  montrer  que  son  client 
mérite  que  la  pénitencerie  lui  soit  conférée.  Docteur 
in  utroqucj  Ra\icini  fui  approuvé  avec  les  plusgranda 


17*    SBRIB 


54 


851 


CONCOURS. 


852 


éloges  lors  du  concours  ouvert  en  1888  pour  le 
prieuré  de  Saint-Luc.  Il  a  rempli  laudabiliier  et  fideli- 
ier  (dit  l'attestation  épiscopale)  les  fonctions  de  prédi- 
cateur et  de  confesseur  de  religieuses.  Ces  qualités 
méritent  le  plus  haut  dec.Té  d'approbation. 

Les  réponses  aux  questions  ne  sont  pas  mauvaises 
au  point  de  motiver  l'exclusion.  Ravicini  ne  s'est 
trompé  que  sur  les  points  accessoires.  A  la  troisième 
question,  il  a  fait  une  distinction  qui  semble  indiquer 
que  les  chefs  suprêmes  de  la  franc-maçonnerie  encourent 
seuls  l'excommunication;  mais  il  a  bien  répondu  sur 
le  fond,  qui  consistait  à  décider  si  Simpronius,  adepte 
de  la  maçonnerie,  pouvait  être  absous;  or  le  concurrent 
a  dit  qu'il  pouvait  être  absous  par  le  prêtre  qui  en 
aurait  le  pouvoir.  Les  examinateurs  auraient  dû  don- 
ner sept  points.  —  Sur  la  neuvième  queslion  il  a  jus- 
tement décidé  que  Caia  a  encouru  les  censures  ;  il 
s'est  trompé  en  prétendant  que  le  concile  de  Trente  les 
a  portées,  attendu  qu'elles  dérivent  de  la  constitution 
Aposlolicœ  Sedis.  Pour  une  si  légère  méprise,  les  exa- 
minateurs n'ont  voulu  accorder  que  cinq  points.  Si 
l'on  donne  à  Ravicini  les  points  qu'il  mérite  pour  la 
science,  en  y  joignant  ceux  qui  lui  sont  dus  pour  les 
qualités,  nul  doute  que  la  péniteucerie  ne  doive  lui 
être  conférée. 

D'autre  part,  soit  que  l'usage  de  Viterbe  soittolé- 
rable,  soit  que  le  concours  soit  nul,  Ravicini  ne  peut 
sagner  son  procès. 

La  coutume  immémoriale  a  la  valeur  d'une  loi  sou- 
veraine. L'homme  en  possession  de  cette  coutume 
immémoriale  est  censé  avoir  tout  ce  que  le  souverain 
pontife  peut  accorder  en  justice  ou  par  grâce.  Or  la 
pratique  de  'Viterbe  est  basée  sur  un  usage  plus  que 
centenaire,  immémorial.  D'ailleurs  elle  ne  semble  pas 
en  opposition  avec  le  concile  de  Trente.  Les  exami- 
nateurs doivent,  il  est  vrai,  s'enquérir  de  l'âge,  des 
moeurs,  de  la  doctrine,  de  la  prudence  ;  mais  s'il  est 
constaté  qu'un  concurrent  est  dépourvu  d'une  de  ces 
conditions  ,  il  semble  inutile  de  s'informer  des  autres. 
La  pratique  de  Viterbe  n'écarte  pas  le  jugement 
cumulatif  de  toutes  les  qualités  requises  ;  elle  dis- 
pense les  examinateurs  d'entreprendre  un  labeur 
inutile. 

Si  l'on  veut  condamner  l'usage  dont  il  s'agit,  le 
concours  a  été  nul,  parce  qu'on  n'y  a  pas  observé  les 
formalités  du  concile  de  Trente  et  de  la  bulle  Cum  il- 
/wc/,  qui  prescrivent  la  double  investigation  relative  à 
la  doctrine  et  aux  qualités. Reclusius, traité  de  concursu, 
estime  essentielles  les  formalités  indiquées  dans  l'ency- 
clique de  Clément  XI  du  lOjanvier  1721  et  dans  la 
bulle  de  Benoît  XIV.  «  La  forme  précise  et  intrin- 
sèque, dit-il,  doit  être  soigneusement  gardée  jusque 
dans  les  moindres  dispositions  ;  de  sorte  que  si  l'on 
néglige  quelque  point,  l'acte  Cbt  nul,  ipso  jur-e,  parce 
qu'il  n'est  pas  réputé  formellement  et  essentiellement 
rempli  lorsqu'on  néglige  une  chose  qui  fait  manquer 
le  but  que  la  loi  a  voulu  atteindre.  » 

Fagnan  (ad  cap.Eam /e,deaetate  et  qualitati bus)  rap- 
porte une  décision  d'après  laquelle  le  concours  est 
frappé  de  nullité  lorsque  l'évêque  seul  apprécie  les 
quahtés  morales;  en  effet,  le  concile  de  Trente  confle 


aux  examinateurs  réunis  la  mission  de  s'enquérir  aussi 
bien  des  qualités  que  de  la  science. 

Le  concours  étant  nul  dans  cette  hypothèse,  il  n'est 
pas  possible  de  conférer  le  canonicat  à  Ravicini. 

Décisio?(.  La  S.  Congrégation  du  Concile  a  ordonné 
un  nouveau  concours  dans  lequel  on  devra  observer 
ponctuellement  la  bulle  de  Benoît  XIV.  Rome,  4  mai 
1878. 

ViTEUBiEs.  CoNciRsus.  Die  4  muii  1878.  Vacante  prrebenda 
pœnitentiaria  ccclesi<e  catliedralis  Viterbicnsis,  a  enria  epis- 
copali  iiidictus  fuit  concursus  ad  tramites  sacrovum  canonum, 
atqiie  apostolicanini  constitutioiuim.  Duo  tantiim  sacerdotes 
huic  periciilo  suboundo  sese  obtulerunt,  qui  exliibitis  oppor- 
tunis  requisilis,  die  5  fobmarii  superioris  anni  1877  operam 
dedere  enodandis  noveni  quœslionibus  nioralibus  per  quatuor 
exauiinatores  prosynodales  proposilis.  lusequenti  die  exa- 
miuatores  corani  eniinentissimo  episcopo,  concurrenlium 
scriplisexpensis  per  sécréta  suffragia,  neniinem  idoneum  ju- 
dicarunt. 

Hic  duo  sunt  animadvertenda  :  1.  Examinatores  antequam 
datas  resolutiones  expendercnt,  inter  se  statuisse  iilum  e 
coiicuirentibus  maximum  adprobalionis  et  idoneitatis  gradura 
fore  assecuturum  qui  triginta  sex  meritorum  puncta  repor- 
tarel;  ilium  vei'o  esse  rejiciendum  et  penitus  reprobandum 
qui  ne  puncta  quidem  decem  et  octo  cum  quadrante  altin- 
geret.  2.  Consuetudinem  vigere  in  illa  curia,  vicujus  requisita 
concurrenlium  tune  solum  examinantur,  cum  quoad  scientiam 
approbali  sint.  Quapropter  in  casu  ambo  concurrentes  veluti 
rejecli  habiti  fueiunl,  quia  unus  solummodo  novcni  puncta, 
alter  quatuordecim  cum  dimidioretulit  circa  scientiaî  mérita. 
Ilic  secundus  nomine  Antonius  Ravicini  œgre  tulit  exami- 
natorum  judicium,  atque  ab  eoruni  relations  .ippellationem 
interposuit  ad  hanc  Sacrani  Congregationem. 

Relatum  libellum  Emo  episcopo  ablegavi,  ut  super  expositis 
referret,  suamque  aperiret  sententiam.  Emus  quam  citissime 
transmisit  acta  concursus,  ac,  enarrato  quod  nuper  exposui, 
quoad  omissum  requisitornm  examen,  animi  sui  sensum  ape- 
riens,  edicit:  ••  Circa  hanc  partem  recursus,  et  ego  appellatio- 
nem  rationabiiem  censerem.  Nihilotamensecius  cum  ex  uno 
lalere  consuetudo  seu  praxis,  de  qua  supra,  centenariam  excé- 
dât, cum  ex  alio  juxfa  Tridentinum  et  constitulionem  citatam 
(nempe  constit.  Cu7n  iUud  s.  m.  Benedicti  XIV)  judicium 
examinatorum  videtur  esse  debere  conjunctivum  et  cumula- 
tivum,  nempe  circa  doctrinam  et  qualitates  simul,  quod  reipsa 
in  casu  omissum  fuit  et  cum  desideretur  quam  cito  canoni- 
catum  conferri...  acta  concursus  uno  cura  elencho  requisi- 
torum . . .  transmitto.  » 

Hac  babita  responsione  quaestio  subjecta  fuit  examini  unius 
ex  consultoribus  hujus  S.  Congregationis,  qui  votum  exaravit, 
quod  typis  editum  eminenliis  vestris  distribuitur.  Voto  con- 
sulloris  perlecto  inhserendo  rcsolutioni  hujus  S.  Ordinis 
xnLucana  concursus  diei  26  augusti  1834,  in  qua  in  casu  simil- 
limo  repositum  est  :  •■  Examinatores  prosynodales  adbibiti  ia 
»  concursu  référant  etiam  super  ceteris  qualitalibus  sacerdotis 
u  Ceselli  ad  formam  constitutionis  Benedicti  XiV  Cum  illud, 
«  rescriptum  fuit  :  "  Morem  examinatorum  in  decernenda 
u  concurrentium  habilitate,  prout  proponitur,  non  sustineri, 
"  ideoque  in  casu  de  quo  agitur,  ineundam  esse  ab  examina- 
a  toribus  novam  relationem,  conjunctim  expensis  reliquis  om- 
"  nibus  requisitis  unacum  doctrina;  ornamenlis.  » 

llujusmodi  rescriptum  haud  palcuit  examinatoribus  Viter- 
biensibus,  qui  brèves  exhibuerunl  deductiones  ut  defenderent, 
tum  propriam  agendi  rationem,  tum  praxim  illius  curiœ,  innix! 
prœsertim    causa;    Anagnina  concursus    dierum    20  juh'i  et  ' 
14  decembris  1872,  de  qua  inferius  redibil  sermo,  ac  ita  conclu- 


853 


CONCOURS. 


854 


dunt:  «  Si  in  ipso  noslri  cxaininis  liminc  persuasiim  nobis 
fiiisset,eliiini  cuiii  negativum  est,  conjuiiclim  et  de  scientia  et 
de  reliquis  esse  ferendiim  judicimn,  aliis  profeclo  criteriis  usi 
fuissonuis, non  in  alTuinanda  aut  negamla  idoneitate  scientiie» 
circa  qiiam  idem  fuisset  )udicium,  sed  in  detenninandis 
punctisunicuique  ex  concurrentibus  necessai'iis,  ut  sinipliciter 
et  absolule,  inler  approbalos  recenscrenlur.  Nunc  aulem 
nostra  conscientia  minime  patilur  aliqniJ  agore,  qiio  jain 
lalum  de  idonolliite  scientiai  judicium  infirmeair  :  numquam 
idoneum  renunciabimus,  quemex  dei'ectu  scientiœ  non  ido- 
neum  declaiavimus.  Hoc,  si  opus  est,  videant  alii  jiidices. 
Nobis  qui  jurati  munus  nostrum  sancte  obivimus,  ut  lirmiler 
credinuis,  juilicium  mutare  non  licet,  » 

Superius  noniinatus  consulter,  perpensis  iis  quœ  ab  exami- 
naloribus  atlerebantiir,  in  sua  pcrmansit  sententia.  l'ost  hœc 
edituni  fuit  rcscriptuni  l'onatur  in  folio  :  ac  partibus  perEmuni 
episcopum  notificaluni,  ut  quatenus  vel  lent,  sua  jura  dedu- 
cerent  coram  S.  Congrogatione.  Examinatores  ab  onini  defen- 
sione  abstinucrunt  ;  llavicinius  vero  defensorem  adlegit,  qui 
defensionem  typis  editam  exhibuit,  cujus  suinmam  prœstat 
eminentiis  vestris  subjiccre. 

Del'cnsor  in  duas  partes  suam  orationem  dispescit;  primam 
insumit  Indemonslrando,  quod  judicium  examinatorum  con- 
junclivc  et  cumulative  versari  débet  tum  circa  doctrinam  tum 
circa  quaiitaies  concurrenlium  ;  in  altéra  sustinet,  hac  adliibita 
methodo  in  casu,  pœnitenliariani  suo  clienti  conferendam. 

Animadverlit  in  primis  Benedictum  XIII  f.  r.  sua  constit. 
Pastoralis,  pro  Ilalia  et  insulis  adjacenlibus  pœnitentiariam  et 
theologalem  praebendam,  quoad  modun»  coUationis  aequipa- 
rasse  parocbialibus,  si  unam  excipias  qualitatem  synodalium 
in  examinatoribus.  Ilinc  legem  aTridentino  sess.  24  cap.  \S 
de  Rcform.  pro  collalione  parœciaruni  latam  quaî  judicium 
cumulalivum  requisitorum  et  scienliaî  jubet,  locum  sibi  vin- 
dicare  sustinet  etiam  in  collatione  pœnitentiariœ. 

Contendit  orator  methodumjudicii  cumulativi  deduci  aper- 
tissime  ex  verbis  Tridentini  mandantis  :  «  Peracto  examine 
'■  renuntientur  quotcumque  ab  his  idonei  judicali  fuerint  œtate, 
"  moribus,  doclrina,  prudentia  et  aliis  rébus  ad  vacantem 
«  ecclesiam  gubernandam  opportunis.  •<  Hcecrursusconfirmata 
fuerunt  conslitutione  S.  P.  Benedicti  XIV  incip.  Cum  illud; 
qui  eamdeni  doctrinam  tradidit  in  Synod.  diœc.  lib.  A,  cap.  8, 
num.  3,  docens  :  «  Examinatores...  non  solum  experiri 
debent  eorumdem  scientiam,  sed  et  praecipuam  rationem  ha- 
bere  probitatis  morum,  prudentia;,  aitalis  et  ceterarum  quali- 
tatum,  quibus  praedituni  esse  oportet  cui  animarum  regimea 
committitur.  » 

Quam  sentenliam  tueri  subdit,  Reclusium  dicentem  : ..  Mala 
pariter  erit  examinatorum  relatio  quotiescumque  intra  doc- 
Irinae  limites  sese  continuerint,  de  moribus  autem,  aliisque  ad 
animarum  regimen  opportunis  qnalitatibus  minime  invesli- 
gaverint.  «Deconcurs.  p.  i,lit.  5,  num.  16  et  seq.  Antoneliium 
scribentem  ■•  si  aliquem  approbarent  quoad  solam  literaturam 
talis  approbatio  non  subsisteret.  »  De  regim.  eccl.  episc.  lib.  3, 
cap.  5,  num.  1.  MassobriumPrax. /tai.conc.  A,  dub.  l,num.  1. 
Corrad.  in  Prax.  bencf.  lib.  3,  cap.  2,  num.  23  ;  atque  banc 
S.CongregalionemConcilii  'm  Monopolitana  concursns  28  apri- 
lis  1759;  SakrnitanasenCaputaquen.paTOchmlis  9  februarii 
1760,  etc.  Tandem  banc  praxim  in  Urbe  observari  animad- 
verlit. 

Ex  his  concladit,  judicium  ab  examinatoribus  ferendum 
esse  conjunclivc  et  cunmlalive  ;  quod  cum  neglexerint  exa- 
minatores in  casu,  novam  relationem  inire  debent. 

Neque  opponi  posse  putat,  quod  Ravicinium  non  laluerit 
falsa  melhodus  Viterbii  vigens,  illamque  acceptaverit.  Namque 
ejus  muneris  non  erat  dictam  praxim  corrigere  vel  reprobare  ; 
quam  praxim  nullo  modo  defendi  posse  subdit,  cum  directe 


opponatur  §  10  Mœrcnks  percclebris  constitulionis  Çnm  illud 
et  dispositioni  citati  capitis  concilii  Tridentini. 

Nullum  vero  negotium  facessere  autumat  resolutionem 
hnjns  S.  Ordinius  in  Anarjnina  20  julii  et  14  decembris  1872 
in  qua  concursus  minime  declaratus  fuit  nullus  quainvis  re- 
currens  in  sola  scientia  fuerit  reprobatus,  ceteris  omissis  re- 
quisitis;  nam  in  ea  non  fuit  rcscriptuni,  concursum  esse 
validiinij.sed  lantum  7ion  consLare  de  nuUilalc  concursus; 
quod  valde  diversum  est;  quia  posito  actu,  standum  est  pro 
ejus  validitate,  donec  contrarium  probetur.  Adnotat  insuper 
speciem  in  Anagnina  fuisse  valde  diversam,  quia  ex  septem, 
duo  tantuin  approbati  fuerunt.  Unum  ex  rcjectis  recursura 
habuisse  ad  S.  Scdem,  postulando  nullitatem  concursus,  quia 
ceteri,  contra  prohibitionem  cpiscopi,  luminibus  usi  fuerant. 
Hinc  cum  approbati /)«  z(i  re  icprohàlt  jus  tanlum  ad  rem 
haberent,  primum  prœvaluit  secundo,  ac  non  constare  de 
nullitate  concursus  decisum  fuit.  In  casu  vero  Anagnitia 
minime  ollicere  potest,  quia  duo  tanlum  fuere  concurrentes, 
et  ne  moapprobatus,  inspecta  tanlum  scientia.  Cum  hujusmodi 
praxis  obslet  Tridentinis  sanctionibus,  Ravicinius,  altero 
appellalioni  valedicenle,  recurrit  a  mala  examinatorum  rela- 
tione.  Exinde  deducit  quod  pra'lata  resolutio  veluti  speciei 
propositae  diversa  in  exemplum  deduci  nequeat. 

Hisce  dispulatis  gradum  facit  orator  ad  secundum  suae  de- 
fensionis  caput,  ac  contendit  pœnitentiariam  suo  clienti  esse 
conferendam,  tum  ob  requisita,  tum  ob  solutiones  propositis 
quœstionibus  datas. 

Inter  requisita,  praîter  expletum  studiorum  curriculum  ac 
lauream  in  utroquejure  consecutam,  enumerat  concursum 
ad  prioratum  S.  Lucœ  Viterbii  peractum  anno  1808  in  que 
honoriticam  retulit  approbationem,  munus  concionatoris,  ac 
munus  confessarii  etiam  monialium,  in  quo,  juxta  Emi  epis- 
copi  testimonium,  laudabiliter  et  fideliter  se  gessit.  Ilis  requi- 
sitis  a3qua  lance  perpensis,  atque  additis  morum  probitale 
ceterisque  egregiis  animi  dotibus,  tôt  puncta  condantur,  juxta 
defensoris  sentenliam,  ut  Ravicinius  maximum  approbationis 
gradum  consequi  deberet. 

Quod  attinet  ad  datas  responsiones  quœstionibus  propositis, 
non  adeo  malas  existimat  orator,  ut  suus  cliens  rejici  merere 
tur.  In  tertio  namque  casu  asserit  Ravicinium  errasse  circa 
accidentalia  tantum  distinctionem  inducendo  quasi  solum  pri- 
marii  sectaî  massonicse  sectatoresexcommunicationem  incurre- 
rent  ;  attamen  quoad  substantiambene  respondisse  ;  substantia 
enim  queestionis  erat,  an  Sempronius  adscriptus  sectee  masso- 
nicffl  possetabsolvi,  et  concurrens  respondit,  posse  ab  habenti 
potestatem  specialem.  Eadem  dicit  defensor  circa  conditiones 
quibus  esset  absolvendus.  Ideoque  concludit  maie  examina- 
tores septem  favorabilia  vota  ipsi  non  tribuisse.  In  solutions 
pariter  sexti  casus,  quamvis  Ravicinius  erraverit  assercus 
delicli  impedimentum,  tamen  cum  dubia  res  videatur,  defen- 
sor sustinet  aliquo  suffragio  favorabili  donari  debuisse.  Septi- 
mi  casus  solutionem,  cum  facta  fuerit  juxta  doctrinam 
S.  Alphonsi  bb.  3,  num.  493,  dignam  existimat  saltem  decem 
suffragiis,  cum  sex  lantum  tribula  sint.  Noni  casus  solutionem 
saltem  novem  puncta  mereri  autumat,  dum  Ravicinius  recte 
respondit,  dicendo  Caiam  incurrisse  excommunicationem, 
quamvis  erraverit  addendo  juxta  Tridenlinum  coneilium 
dum  ex  buUa  Cœnœ  et  ex  conslitutione  AposloUcœ  Sedis  dé- 
rivât. Et  ob  hoc  quinque  tanlum  suCfragia  examinatores 
dederunt. 

Propterea  concludit  quod  si  Ravicinio  tribuantur  omnia 
puncta  quaeob  doctrinam  meretur;  si  addantur  quaî  ob  qua- 
litates  et  requisita  eidem  debentur,  nullum  dubium  esse  potest 
quod  ipsi  pœnitentiaria  sit  conferenda.  Quod  si  ab  hoc  bene- 
ficio  sanalionis  esset  utendum,  ipsum  implorât  ab  eminentiis 
vestris,  cum  omnino  dignum  sit  ut,  qui  in  servitio  Ecclesise 


85c 


TROCÈS  CRIMINEL. 


856 


vitani    transegit,    aliqiiani    pii    laboris    mercedein    referai. 

Uactenus  Raviiiicii  defensor  :  ciini  vero  ex  aliera  parle  nibil 
exhibilum  fuerit,  aliquid  ex  officio  pixitat  innuere. 

Quidqiiid  dicat  Ravicinii  defensor,  proposila  quœstio 
duplici  sub  respecta  cojsiderari  posse  videlur,  nempe  ve' 
quatenus  possit  substineri  consuetudo  ecclesiœ  Vilerbiensis, 
habendi  rationem  de  exhibitis  requisitis  tanliimniodo  quando 
concurrens  deterniinata  scienti*  nieiila  attigerit,  vel  quatenus 
hujusmodi  methodus  utpote  contraria  formai  ooncursus  induc- 
taea  lege  Tridentina,  nullitateni  ipsius  concursussecumferat; 
sed  unum  aut  alteruni  ex  his  adoplttur,  causaa  Ravicinii  nibil 
prodesse  censerem. 

Quod  praxis  Vilerbiensis  curiae  iionadeo  sit  improbanda,  ex 
eo  prœsertini  deduci  posse  videtur,  quod  innixa  reperitur 
plusquam  cenlenaria?  consueUidini  quœ  inimemorabili  sequipa- 
ratur  ceu  passim  tradit  S.  Ordo  prœsertim  in  Surentina 
processionuin  i6  april.  1820,  §  Enimvero;  Ascuîana  ju- 
rium  28  feb.  1871,  §  Ad  constituetidam;  quœque  ex  se  sola 
habet  vim  supremae  legis  et  potestatis,  ut  notai  Trobat.  de 
efft4A.  immemor.  quaest.  13,  art.  uU.  n.  162.  Gratian.  Discept. 
forens.  cap.  578,  n.  11.  Rota  decis.  29,  n.  1  et  scqq.  part.  7 
rec.  adeo  ut  illam  pro  se  habens  dicatui-  habere  toluai  idquod 
ex  justitia  vel  gratia  potest  concedere  vel  impe rater 
vel  summus  pontifes  ad  notata  per  Bald.  in  1.  De 
quibus  S.  De  reg.  jur.  Gratianus  loo.  cit.  cap.  378,  n.  19. 
Rota  decis.  393,  n.  4  et  5  part.  19,  récent.  Hinc  per  centena- 
riam  et  immemorabilem  lolii  ac  inoderari  ecclesiasticas  leges 
etiamsi  ipsaî  prohibeant  simpliciter  ac  generaliter  ejusdem 
introduclionem  tradit  Reiffenstuel  jur.  canon.lib.l,  tit.i^n.'ifl 
et  seqq.  Atqui  teste  Viterbiensi  praesule  de  plusquam  cente- 
naria  consueludine  in  curia  Viterbiensi  bac  super  re  vigente 
dubilari  nequit.  Ergo  ipsa  sustinenda  videretur.  Eo  vel  magis 
qnod  sanction!  Concilii  Tridentini  minime  opponi  videatur. 

Rêvera  concilium  jubet  examinatores  inquirero  de  œtate, 
moribus,  doctrina.  prudentia  concurrenlium,  ut  de  ipsorum 
judicent  idoneitate  ;  si  igitur  aliquis  inidoneus  reperiatur  ob 
defectum  alicujus  ex  his  requisitis,  videretur  quod  de  aliis 
inquirendum  non  esset  ;  examen  enim  videri  posset  inutile 
cum  concnrrens  quoad  unum  ex  volitis  a  lege  requisitis  jam 
inidoneus  judicatus  esset.  Quare  praxis,  de  qua  est  sermo, 
non  videtur  rejicere  judicium  fu??ui/fln'i'i(m  omnium  requisi- 
torum,  sed  sublevare  examinatores  ab  inutili  labore,  quando 
alicui  ex  concurrenlibus  aliquod  nccessarium  requisitum 
deest. 

In  hoc  autem  simillimus  videlur  casus  causas  Anagnina  su- 
perius  citatae,  nam  secundum  gravamen  erat,  quod  examina- 
tores prosynodales  ejus  'recurrentis)  requisita  non  compula- 
verint.  Igilur  si  in  Anagnina  proposito  dubio  :  ••  An  conslet  de 
nullitate  concursus  ad  parœciam  S.  Pancratii  in  casu  »  rcspon- 
sum  fuit  :  Négative,  et  examinatorum  judicium  probatum  fuit, 
etiam  in  casu  preesenti  nuilapreliosa  ratio  suppelere  videretur 
ad  reprobandum  examinatorum  judicium. 

Licet  aiilem  concedi  parumper  velit  Vilerbiensis  curiœ  con- 
suetudinem  ceu  corruplelam  esse  improbandam,  non  tamen 
ex  hoc  Ravicinii  causa  melior  evadere  videlur.  Rêvera  si  con- 
cilium Tridentinum,  et  conslitutio  Cum  illuds.  m.  Bene- 
dicti  XIV  formiter  judicium  conjunclivum  seu  cumulativum 
scientiae  et  requisitorum  expostuiat,  hac  forma  spreta  necesse 
est  ut  corruat  concursus  ipse  quia  in  subslanlialibus  pecca- 
tum  esset.  Quod  vero  hoc  cumulativum  judicium  sit  subslan- 
tiale,  apertissime  erui  videlur  ex  sœpe  citata  conslitutione 
Cum  illud,  in  qua  §  Poslquam  jubentur  examinatores  arcto 
fœdere  consociare  doctrinam,  honestatem  morum,  gravitalem, 
prudentiam,  prœstila  Ecclesiœ  obsequia,  etc. 

Doclores  vero  unanimiter  in  hanc  sententiam  concurrunt. 
Reclusius,  De  coneurs.  p.  2,  tit.  IV,  n.  89,  ait  :  «  Pro  forma  sub- 


stanliali  habenda  sunt  qu»  a  S.  Congregalione  Concilii  jussu 
Clemenlis  XI  in  citalis  literis  cncyclicis  10  jauuarii  1721  et  a 
Benedicto  XIV  illas  confirmante  meliusque  explanante  in  sua 
conslitutione  Cum  illud  insuper  fuerunt  prœscripla.  ••  Ac  in- 
ferius  num.  93  subdil:  «  Forma  précisa  cl  intrinseca 
accurate  in  omnibus,  in  maximo  et  in  minimo  ita  débet 
scrvari,  ut  si  quid  omissum  fuerit,  actus  ipso  jure  nuUus 
et  irrilus  fiât,  co  quod  non  censeatur  formiler  et  essentialiter 
expietus  iiie  actus,  quando  omissum  quid  fuit,  ex  cujus 
defectu,  oblineri  nequit  finis  propter  quem  lex  et  conslitutio 
illud  prajscripsit.  »  Concinit  Pignatell.  cons.  1,  n.  35  ;  Rota 
dec.  ;i82,  n.  2,  p.  3;  Dec.  354,  n.  12  et  13  par.  11  récent. 

Eamdem  porro  fuisse  S.  Congregationis  interpretationem 
refert  Benedictus  XIV  qui  in  opère  De  Synod.  diœces.  lib.  4, 
cap.  8,  num.  3,  enarrat  episcopo  Abulensi  responsum  fuisse  : 
•■  Examinatores  teneri  facere  relalionem  etiam  circa  mores, 
œtalem,  et  reliqua  j>  :  atque  Fagnanus  eliam  magis  explicite 
in  cap.  Eam  te,  de  œl.  et  quai.  pr;vf.  n.  15  ubi  h<ec  habet  : 
i  Orla  dubilatione,  an  sicut  episcopo  et  examinaloribus  siinul 
junctis  concil.  Trid.  cap.  18  sess.  24  committit  examen  scien- 
tiae, sic  etiam  commiltat  eisdem  sinuil  examen  morum  et  pru- 
denticB,  iia  ut  si  examen  œtalis,  morum  et  prudenliai  factura 
fuerit  a  solo  episcopo  concursus  sit  nuUus;  die  2  augusti 
1607  Sacra  Congregalio  censuit,  si  examinatores  non  retu- 
lerint  idoneos  quoad  omnes  qualitates,  prout  concilium 
requirit,  concursum  esse  nullimi.  »  Nec  secusjudicatum  fuisse 
videlur  in  Beiieccnfana  concursus  diei  26  januarii  1878  in  qua 
réclamante  Cinellio,  examinatores,  eo  quodipsum  reprobarunt 
circa  scienlifp  mérita,  nullum  de  ejusdem  requisitis,  tulisse 
judicium,   responsum  fuit  ut  novus  indicerelur  concursus. 

Ex  his  omnibus  Ravicinii  defensor  duplici  difiicultate  abs- 
trictus  videlur  ;  nam  vel  admittitur  curia3  Vilerbiensis  me- 
thodus in  compulandis  concurrenlium  requisitis,  et  tune 
inlegrum  manet  examinatorum  judicium  et  de  causa  sui 
clientis  aclum  est,  rejectus  manet  :  vel  forma  concursus  a 
Tridenlino  prasscripta  substanlialiler  violata  fuit,  et  tune  actus 
est  nuUus,  et  concurrens  ut  pœnitentiariam  obtineat  novum 
experimentum  subire  lenelur. 

lis  igitur  de  more  adnotatis  perspectis  aclis  concursus  ab 
oralore  Ravicinii  in  summario  relatis,  ea  qua  praefulgent  juris 
canonici  perilia,  videant  EE.  VV.  quonam responso  dimittenda 
sinl  dubia  : 

I.  An  constet  de  mala  examinatorum  relatione  in  casu.  Et 
quatenus  affirmative, 

II.  An  et  quomodo  providendum  sit  in  casu. 

S.  Congregitio  Concilii  rescripsit:  Adl  eiU.Inlimetw novus 
concursus,  servata  in  omnibus  conslitutione  Benedicti  XIV, Cum 
illud.  Romœ,  4  maii  1878. 


PROCÈS  mmmi. 


Croatie  autrichienne.  Acharnement  des  partis.  Curé  suspect  de 
magyarisme.  Dénonciation.  Enquête.  Arrêt  de  non-lieu.  Démis- 
sion. Nouvelles  accusations.  Jugement  du  consisloire  épiscopal, 
condamnant  à  l'exil  et  à  la  réclusion  dans  un  nionaslère.  Appel 
au  métropolilain.  L'affaire  ayant  été  évoquée  à  Rome,  la  S.  Con- 
grégalion  casse  le  jugement  du  consistoire.  Décision  du 
4  mail 878. 

L'affaire  concerne  un  diocèse  de  la  Croatie  autri- 
chienne, où  l'esprit  de  parti  montre  un  acharnement 
incroyable.  La  nationalité  croate  lutte  ouvertement 
contre  la  race  hongroise.  Cet  esprit  de  parti  se  révèle 
dans  tous  les  rangs  de  la  population,  ecclésiastiques  ou 
laïques,  catholiques  et  non-catholiques.  Si  un  homme 


857 


PROCES  CRIMINEL. 


858 


est  ihi  parti  majïyarc,  les  croates-hongrois  le  portent 
aux  nues,  an  lieu  que  les  nationaux  l'exùcrent  comme 
un  (Icinoii. 

C'est  ce  qui  s'est  réalisé  pour  un  curé  du  diocèse  de 
Sirmicli.  Je  relate  les  faits  en  peu  de  mots  ;  le  folium 
de  la  S.  Congrégation  apprendra  le  reste. 

En  1869,  une  lettre  anonyme  dénonça  le  curé  au 
tribunal  criminel  comme  coupable  d'attentats  à  la 
pudeur  sur  de  jeunes  filles.  Le  concordat  de  1855 
soumet  les  ecclésiastiques  de  l'empire  autrichien  aux 
tribunaux  séculiers  dans  les  causes  civiles  et  crimi- 
nelles. Le  tribunal  croate  était  compétent  ;mais  ce  qui 
est  étrange,  c'est  qu'une  lettre  anonijme  ait  servi  de 
point  do  départ  à  l'instruction  criminelle.  Des  enfants 
dedixàdouEC  ans  comparurent.  Le  curé  nia  tout.  Le 
tribunal,  se  voyant  dépourvu  de  toute  pri^uve  légale, 
rendit  un  arrêt,  le  1"  mai,  portant  qu'il  n'y  avait  pas 
lieu  de  poursuivre  le  procès  ;  que  le  curé  pouvait 
toutefois  faire  appel  dans  les  24  heures,  ou  bien  exiger 
la  continuation  du  procès  pour  faire  constater  son 
innocence.  Le  curé  ne  fit  pas  usage  de  cette  étrange 
faculté. 

Cependant  Mgr  l'évêque  engagea  le  curé  à  se  dé- 
mettre de  la  paroisse.  Pension  de  GOO  florms  et  permis- 
sion d'habiter  le  séminaire.  Un  nouveau  conflit  éclata 
peu  après  à  propos  des  élèves  du  collège  municipal. 
L'animosilé  de  la  population  obligea  Jacques  (l'ancien 
curé)  de  se  réfugier  à  Bude.  Cette  fois  Tcaquête,  remise 
à  l'évcché,  fut  communiquée  au  prévenu,  qui,  mis  en 
demeure  de  répondre  dans  le  laps  de  trois  semaines 
aux  accusations,  répondit  que  tout  était  pure  calomnie. 
Le  tribunal  épiscopal,  ne  réfléchissant  pas  qu'il  ne 
pouvait  condamner  un  absent,  qui  n'a  pas  été  juridi- 
quement et  personnellement  examiné,  et  que  d'ailleurs 
la  citation  ad  sententiam  est  la  formalité  la  plus  essen- 
tielle de  tout  jugement^  le  tribunal,  dis-je,  rendit,  le  4 
juillet  1872,  un  arrêt  condamnant  Jacques  à  la  réclu- 
sion perpétuelle  dans  un  monastère,    avec  exil  de  la 
cité  épiscopale,  et  diminution  du  tiers  de  la  pension. 
Jugement  notifié  à  Jacques,  qui  continue  de  résider  à 
Bude.  Jacques  fait  appel  au  tribunal  d'Agram. 

Mgr  l'évêque  a  demandé  à  la  S.  Congrégation  d'évo- 
quer l'affaire.  La  requête  ayant  été  favorablement 
accueillie,  le  prélat  a  envoyé  les  actes  authentiques 
du  procès.  Les  formalités  de  procédure  se  trouvant 
enfin  achevées,  l'affaire  a  été  appelée  dans  la  congré- 
gation du  4  mai  1878. 

Décision.  La  S.  Congrégation  a  jugé  devoir  casser 
l'arrêt  du  tribunal  épiscopal,  pour  les  raisons  longue- 
ment déduites  dans  la  seconde  partie  du  folium,  §  Non 
desunt  tamen,  et  seqq.  Lorsqu'un  homme  a  exercé 
d'une  manière  irréprochable  le  saint  ministère  pendant 
trente-trois  ans,  on  ng  peut  présumer  que  ce  prêtre 
tienne  en  secret  une  conduite  abominable.  En  1851, 
Mgr  l'évêque  attestait  par  écrit  la  piété,  l'intégrité,  la 
doctrine  et  lesautres  qualités  morales  du  curé.  En  1869, 
pendant  le  premier  procès,  le  consistoire  épiscopal  dé- 
hvra  une  attestation  recommandant  la  conduite  du 
curé  dans  le  cours  de  trente-trois  ans  de  sacerdoce, 
son  zèle  bien  connu  pour  empêcher  les  suicides,  et 
paralyser  les  intrigues  des  juifs  etc.  Cette  présomption 


devient  presque  une  cerliludo  dès  qu'on  examine  les 
enquêtes,  qui  renferment  une  foule  de  contradictions 
dans  la  bouche  dos  témoins,  qui  d'ailleurs  rétractent 
leurs  dires.  Au  surplus,  la  plupart  des  inculpations 
étant  couvertes  par  la  prescription,  le  consistoire 
épiscopal  n'avait  pas  le  pouvoir  de  soulever  ces  ques- 
tions. 

liEiNTEGaATiONis.  Die  4  m;iiH878. — Sacerdos  Jacobiis  N. 
paiûclius  in  diœcesi  Bosnien,  et  Sirmien.  duni  ad  Ihernias 
Garoliiiasin  Bohomia  piTmancbat  anrio  18G0  pei-  anonimam 
delationeui,  turpissiiui  accusatiis  criniiiiis  ad  tiibunal  crimi- 
nalc  Essekinense  vocalus  fuit.  Agebalin-  enini  de  |)iiella  Mag- 
dalena  nomiiie  iii  deceniii  œt;ite  conslituta,  quain  ipse  capta 
occasione  docendi  chrislianam  doctrinam  pro  coufiriiiationis 
sacramento  suscipiendo  violasse  dicebatur,  simulque  celtica 
lue  infecisse.  Cum  iiigcns  liac  de  re  runior  esset  in  clvitate, 
ac  violenllaî  et  injuriai  in  parocbum  liinerentur,  episcopus 
eum  parœciain  relinquereacDiakovae  commoraii  jussif,  donec 
causa  ad  exituin  perducla  fuisset.  Inquisitio  in  longuiu  ducta 
occasiû  fuit  ut  plui'a  contra  mores  pra;f'ati  sacerdolis  detege- 
rentiir. 

Et  primo  quod  ipse  sive  in  scliolis  sive  demi  catechizando 
puellas  sclioteaddictas  in  consuetudinem  habuit  pi'oprla  manu 
denudato  corpore  castigare  et  impudicos  aclus  exercere.  Se- 
cundo quod  virgis  demandavit  tribus  pueris  item  respectivas 
puellas  percutere  et  vicissim,  quemadmodum  omnes  patientes 
una  voce  fatebantur,  et  quod  pejus  est  prœcepit  ut  unus  ex 
lis  in  ipsius  preeseutia  alteram  vi  opprimeret,  quod  ex 
mulieris  reluctantia  non  accidit.  Tertio  quod  jubendo  in  rigi- 
diore  hyeme  puellas  ex  vicino  pago  ad  se  veuire  quamvis 
magna  intercederet  viarum  distantia  occasionem  dédit  utquœ- 
dam  infirmaretur,  ei  diem  supremum  auxiliis  christianis  des- 
lilula  obierit  ne  senex  veniat  :  et  exinde  orta  suspicio  quod  et 
ipsamet  violata  fuerit.  Quinto  demum  quod  in  concubinatu 
vixerat  cum  famula  sua  in  aetate  quindecim  annorum  cons- 
tituta,  quam  violenter  constupraverat,  quseque  cum  duplicitep 
prœgnans  effucta  fuerit,  medicamina  ab  eodem  suppedilata 
recepit,  ut  duplicem  abortum  faceret. 

Quibus  tamen  in  processu  relalis  cum  parochus  in  interro- 
gatoriis  ea  omnia  denegasset,si  excipias  omni  modestia  puellas 
ex  officio  punivisse,  curaque  de  crimine  in  Magdalenam  pa- 
trato  judicandum  foret,  subdie  l  maii  1869  tribunal  decrevit: 
Ab  ulteriori  causai  proscciUionc  propter  insufficienliam  ralio- 
num  desistendum  esse,  facta  Jacobo  facultate  intra  24  horarura 
spatium  aut  appellandi,  aut  finalem  causée  pertractationem 
ad  propriam  innocentiam  evincendam  exigendi.  Qua  tamen 
facultate  usus  non  est.  Dum  causa  adhuc  disceptabatur,  neni- 
pe  die  11  aprilis  1869,  consistoriumdiœcesanum  amplissimum 
prœl'ato  parocho  dédit  testimonium  de  optima  ejus  vitœ  ra- 
tionea  primis  annis  sui  sacerdolii  usque  ad  tempus  quo  hujus- 
niodi  attestatio  dabatur.  Refert  autem  episcopus  hoc  docu- 
mentum,  ipso  absente,  a  suo  consistorio  datum  fuisse  ad 
oduim,  quod  in  paroclium  ex  causœ  pertractatione  exarserat 
atque  ad  illius  jnfamiam  aliquo  modo  minuendam. 

Odium  hoc  et  infamia  in  causa  fuit  ut  episcopus  Jacobum  in- 
duxerit  ad  parochiam  sponte  dimittendam  :  quod  ille  peregit, 
assignala  eidem  annua  sexcentorum  florenorum  pensions 
quorum  quadringenti  e  fundo  sacerdotum  deficientium  et 
ducenti  e  fundo  diœcesano  quotannis  petendi  essent  :  data 
ei  insuper  facultate  in  seminario  commorandi  ut,  mltiore 
solufa  pensione,  commodius  vivere  posset. 

Heic  degens  Jacobus  cuidam  scholarum  magistro  denunciat 
nonnullos  municipalis  gynmasii  pueros  cum  pueliis  procaces 
jocos  ducere  atque  ad  turpia  quam  seepissime  proruere. 
Hujusmodi  denunciatio  occasiofuit  ut  a  scholarum  inspectore 


859 


PROCES  CUI.MINEL. 


860 


Inquisitio  instituerelur.  Examinatis  vero  reis  conipertum 
fuil  quod  biiii  ex  pueris,  quoriiiu  unus  Jacobi  servilio  eial 
addictus,  propriam  faterentur  culpam,  designando  locum.rao- 
dam,  socios  et  personas.  Ciim  igiUir  agerelur  de  pueris  con- 
digne  puniendis,  accidit  ut,  fama  percrelirescente  hac  de  re  in 
civiUte.  puerorum  parentes  turmalim  ad  parochum  accuire- 
rcnt,  qui  iusiniul  director  erat  sholarum  queventes  de  pœna 
pueris  iuflicla,  necnon  de  Jacobo  tamquam  calumuiatore,  si- 
niulque  enarrantes  quasdam  puellas  non  a  pueris  sed  ab  ipso- 
met  ad  turpia  sollicitaîas  fuisse.  Exinde  investigalionc 
protracta  ditoctum  fuit  : 

Primo  quod  illi  pueri,  qui  propriu-ii  llagitium  fassi  fuerant, 
ad  confessionem  hujusmodi  mendaciter  faciendam,  a  Jacobo 
minis,  etquidem  virgaruni  ictibus  etianiprœvie  inllicliscoactos 
fuisse  declararunt.  Secundo  ex  pueliarum  audilione  eas 
omnino  innocentes  et  ab  objecta  turpitudine  inundas  esse, 
imo  nonnuUîe  ex  illis  a  pueris  designataî,  neque  locum,  in  quo 
facinora  patrata  dicebantur,  agnoscere  declararunt.  Tertio 
demum  qnoJ  ipse  Jacobus  vocando  ad  suum  hortuui  puellas, 
quamdain  ad  lasciviam  permovit,  nonnullanive  ad  suum  cu- 
biculum  ducere  voluit. 

Tabulai  processuales  ad  curiam  transmissœ  fuerunt.  At 
interea  cum  ex  novo  hoc  processu,  narrai  episcopus,  graves 
excitalae  fuissent  civium  indignationes,  Jacobus  Budam 
petere  coactus  fuit.  Quod  dura  morabatur,  accusalionis  capita 
sui  defendendi  causa  a  dioecesano  consistorio  ei  communicata 
fuere,  assignato  eidem  triuni  hebdomadarum  termino  ad  jura 
sua  deducenda.  Quod  ille  quamvis  intra  praîfinituni  tempus 
praestiterit  omnia  tamquam  pulidam  calumniam  denegando, 
tamen  die  4  julii  1872adversam  retulit  sentetiam. 

Qua  sententia  inspecta  ejus  anteacta  \ita  necnon  quod  ipse 
destilutus  erat  obligatione  tractandi  cum  parvulis  puellulis, 
quas  in  suo  horto  conveniebat  donando  easdeni  imaginibus 
eum  in  finem  ut  ipse  fatebatur  sanandi  quamdam  moralem 
depravationem,  inspectis  e  contra  pueliarum  depositionibus, 
decretum  fuit  :  a  Dominus  Jucobus  qui  non  consideratur  qua 
sacerdos  in  disponibilitate  constitutus,  sed  qua  inhabilis  ad  ulte- 
riora  servilia  ad  statum  quietis  coUocatur  sacerdos,  obligatur 
dies  vitffl  suoe  ubicumque  velit,  dummodo  id  sit  in  claustro 
œonachorum,  transigera . . .  Diakovarinum  nullo  sub  pra- 
textu  venire  ei  licebit.  Usus  pontificalium  ei  ubique  locorum 
interdicitur,  et  ab  ei  applicata  annua  pensione  detrahuntur 
200  (loreni.  d  Quam  sententiam  ei  Budœ  notificatam  aegre 
tulit  Jacobus,  hinc  die  10  ejusdem  mensis  adsnperius  tribunal 
Zagabriense  appeliationem  intorposuit. 

Hue  re  perducta  pro  rei  veritate  recolere  duxi  episcopum 
appellatione  minime  obstante  quodam  decreto  ex  informata 
conscientia  edito  easdeni  pœnas  ab  ejus  consistorio  in  eum 
irrogatas  confirraavit.  De  hujus  decreti  valore  jam  actum 
fuit  inler  supplices  libelles  congregalionis  diei  20  decembris 
■I8T3  in  qua  judicatum  fuit:  Decretum  ex  mformala  cons- 
cientia in  casu  non  obslare  quominus  procedatur  in  causa 
appellationis  prout  et  quatenus  el  coram  quo  de  jure.  Stanfe 
igitur  appellatione  super  causœ  merito,  quam  paroclius  rigore 
jam  pressus  sententiam  inutiliter  ad  exitnni  perducere  curabat 
ob  detrectationem  curiae  in  Iransmitlendis  actis,  atquerogante 
tandem  episcopo  ut  causa  pênes  S.  Congregalionem  avoca- 
retur,  voti  compos  factus  fuit  in  comitiis  gencralibus  diei 
4  martii  1874  prsescntemqne  dinni,  completis.de  more  actis, 
statui  ut  causa  disceptaretur  sub  dubio  in  calce  exscripto 
nonuullis  prius  animadversis  pro  utraque  parte  ex  ofTicio. 

Etprseprimis  perpendendumcenseo  sententiam  omnino  esse 
confirmandam.  Sententia  enim  non  lanlum  reflexive  ad  novis- 
simos  patratos  a  Jacobo  excessus,  sed  et  relleclendo  ad  ejus 
praeterilam  vilam  lite  Essekinensi  demonstratam  lafa  fuil. 
Inler  hsec  porro  crimina  et  illud  violenli  et  immaturi  stupri  in 


Magdalenam  numerandum  est  Jamvero  pro  tam  opprobrioso 
criuiine  licet  clericus  ab  otlicio  deponendus  esset  cap.  1  de 
adult.  tamen  potest  suspendi,  in  carcerem  detrudi,  nmlcla 
pecuniaria  aflici,  aliisque  pœnis  adepiscopi  arbitrium  manci- 
pari.  Devoti  Instit.  can.  lib.  4,  lit.  15  §.4.  Latini,  Elem.jur. 
crim.  lib.  2,  part.  .  3,  lit.  7,  num.  8.  De  hoc  aufem  cri- 
mine  a  Jacobo  patrato  haud  ambigcndum  videlur.  Siquidem 
in  facto  est  quod  Magdalena  se  contulit  ad  parochum  pro 
schediasmate  obtinendo,  ut  die  28  julii  1808  sacramentum 
confirmationis  recipere  posset  :  in  iacto  est  quod  ipsa  venereo 
morbo  iniplicata  remansit  teste  modico  Frank  et  Magdalena 
Ruske  :  in  facto  est,  quod  teste  matre  puella  sola  nullorsum 
pergit:  in  facto  est  quod  Magdalena  de  hoc  crimino  parochum 
accusavit,  et  domum,  et  personam  optime  in  responsionibus 
desiripsit  ;  imo  in  ejus  f.iciem  haud  erubuit  id  assevcrare. 
Qu£e  omnia  si  conjunctim  expendantur  una  cum  excessibus 
ab  eodem  Jacobo  lum  in  civalé  Essekinensi  tuni  postea  Dia- 
kova!  patralis,  prouti  per  assumpta  protocole,  et  per  testes,  qui 
de  facto  proprio  dcponebant,  probantur,  violentam  ingerunt 
prœsumptionem,  puellulae  dicta  verilati  esse  conformia.  Quanti 
aulem  hujusmodi  priesumplio  faciendasit  in  iis,  qua)  per  lestes 
de  visu  probari  minime  valent  nemo  est  qui  ignorât. 

Hœc  autem  praesumptio  magis  atque  magis  augetur,  ex  eo 
quod  parochus  facultate  appellandi  ad  propriam  statuendam 
innocentiam  usus  non  est  infra  spatium  ab  eomet  tribimali 
statutum,  quod  et  ad  decorem  status  ecclesiastiei,  et  ad  infa. 
miani  tollendam  prorsus  peragere  debebat.  Cum  igitur  ex 
dictis  nec  appareat  excessus  in  pœnis,  neque  de  criminibus 
ambigendum  videlur,  prono  veluli  alveo  fluit  sentenliam 
esse  confirmandam. 

Neque  regeras  prolocoUa  Diakovarina  nulli  facienda  esse, 
utpote  assumpta  ab  inspectore  scholarum  privata  auctoritate 
et  omni  jurisdictione  carente.  Siquidem  primo  quia,  et  iis 
prœtermissis  haud  factum  Magdalenœ  impugnari  posse  vide- 
lur ;  secundo  quia  illa  protocolla  sua  fecit  episcopus,  ac  Iota 
rata  habuit,  uli  talia  denunciavit  reo,  qui  nihil  contra  eorum 
formam  excepisse  invenilur  :  ideoque  non  uti  acta  scholastici 
consilii,  sed  uti  acta  curiaj  episcopalis  omnino  spectari  debent. 
Multoque  minus  olhcere  lestimonium  a  diœcesano  consistorio 
de  ejus  oplima  vitae  ratione  fidem  facienle  tempore  Esseki- 
nensis  processus,  quia  hoc  documentum  inconsulto  episcopo 
datum  fuil  ad  odium  quod  in  parochum  ex  causœ  pertracta- 
tione  exarserat,  et  ad  illius  infamiam  aliqualiter  minuendam. 

Non  desunt  tamen,  quaj  contrarium  suadere  posse  videnlur, 
tam  si  prœsumptiones,  quam  si  criminosa  spcclentur  facta.  Et 
ad  prcBSumptiones  quod  attinet  prœ  primis  exurgit  ipsius 
episcopi  lestimonium  dédie  17  februarii  1851  in  quo  habelur 
«  prae  oculis  habentes  Jacobi  pietatem,  morum  integrilatem, 
et  doctrinam,  aliasque  animi  dotes,  etc.  »  tum  alterum  a  con- 
sisloiio  episcopali  datum  sub  die  11  aprilis  1869,  fervente  lite 
Essekinensi  in  quo  habetur  «  Jacobum. . .  decursu  33  sacer- 
dotii  sui  annorum,  intemeratam  stricteque  sacerdotalem 
duxisse  vilam. . .  cognitus  ejusdem  zelus  in  prtcpediendis 
suicidiis,  supprimendis  lupanariis,  removendis  exercilio  reli- 
gionis  calholicœ  per  judœos  oppositis  impedimentis. .  .ob  quaî 
adscivcril  sibi  odium  imo  vindictœ  sludium  nialevolorum  a 
quibus  multa  eidem  inipendebant  pericula  insidiantibus  ejus 
honori  el  quicti:  »  tum  amor  el  veneralio  parochianorum 
spatio  18  anaorum  eidem  manifestatus,  uli  referebat  ipsemet 
diœcesanum  consistorium  :  tum  demum  plures  prolium  depo- 
sitiones  quiu  parociium  adiverunt,  ab  coque  nil  niali  recepere 
sed  tantum  scholaslicos  libros  gratis  elargitos,  quibus  desti- 
tutae  manebant.  Quibus  expensis  haud  levé  habetur  indicium 
tam  scandalosam  vilam  a  parocho  ductam  non  fuisse  in  oc- 
culto, juxta  juris  principium  lirmatum  in  cap.  Ilinc,  2,  lit.  5  de 
monach.  lib.  Authent. 


861 


PROCÈS  CRIMINEL. 


862 


Hœ  porro  pr.-esumptioncs  veritalem  altingere  vidfintur,  si 
paulisper  ad  acla  vertanturoculi.  Non  obstanle  enim  jiuliois 
Essekincnsis  lincca  inquisitioiie,  qui  ferme  sempersuggcstivis 
inlorrogiUionibus  contra  jiiris  pnocepla  iisus  est,  uti  «  Innoluil 
parocluim  minorennein  vestrani  filiani  violasse  ;  »  et  exinderes- 
ponsio  :  fUiam  nonhabeo. . .  nonsim  uxoralus. . .  tamen  siib 
die  i  maii  senlenlia  prodivit  ab  iilteriori  causaî  prosequutionc 
propter  insuflicientiain  rationum  desistendum  esse.  Exinde 
cum  judicium  laicale  competens  csset  concordatorum  vi,  cnm 
alia  non  superacccsserit  probatio  super  dictuin  stupri  crimen, 
cumque  niiiil  super  alia  staluere  cogitavcrit  ipsum  criminale 
tribunal,  post  lapsum  triuni  annnoruni  videretur  quod  ourla 
haud  excitarc  valebat  criniina  de  quibus  Essekini  actum  tuit, 
quaeque  ]irobata  non  fuisse  videntur  ut  pœna  in  Jacobum  in- 
fligeretur. 

Neque  subdcre  fas  est  Jacobum  usum  non  esse  facullate  ei 
a  sententia  tributa  ad  suam  innocentiam  dcclarandam,  quod 
prœsumptionem  suppeditat  iiia  facinora  ab  ipso  patrata  fuisse, 
Huic  enim  praesumptioni  obslarevideturpriB  primis  jurisprinci- 
pium  firmalum  in  L.  Factum  197  ff.  dereg.  juris  edocens  in  du- 
bio  diiictuni]  non  esse  praisumendum.  Perpendendum  secundo 
quod  non  roo  sed  accusatori  peremptorius  terminus  prœfigendus 
erat,  qno  inutiliter  elapso  amplius  audiendus  non  esset,  juxtâ 
leg.  DilT.  cod.  5  de  manumiss.  Port.  Conclus,  utriusq.  jtiris, 
concl.  19.  Ponderandum  tertio  quod  sententia,  ut  aiunt,  absolu- 
toria  instantia  Jacobus  ceu  non  repertus  culpabilis  absolutus 
fuit,  ideoque  inutile  fuisset  appellationem  inlerponere. 

Verumtanien  in  facto  adnotare  est  quod  tôt  contradictiones 
in  testibus  examinatis  inveniuntur,  quœ  omnino  évincera  vi- 
dentur haîc  delicta  nil  aliud  esse  quam  fabrefactaj  calumnia3. 
Et  ut  ab  actis  impudicis  in  puellas  cxercitis  incipiam,  prœ- 
niisso  quod  plures  parentes  interrogati  negativum  dedere 
responsum,  necnon  et  proies  et  magislrae,  sciendum  quod 
testes,  qui  id  asseverare  lentarunt  vel  deauditu  deposuerunt, 
vel  inimicitia  ducti  contra  Jacobum,  vel  ab  aliis  testibus  etiam 
ab  ipsis  invocatis  excluduntur.  Quod  si  alii  asseverarunt  de 
pœna  inflicta  propria  manu  in  puellulas,  id  tanti  faciendum 
non  esse  videtur  attentis  morum,  loci,  et  aetatiscircumstantiis. 
Neque  aliquid  pariter  desumi  valet  ex  puerorum  puellarumque 
depositionibus  affirmantibus  id  quod  in  specie  secundo  loco 
retulimus,  Siquidem  in  pluribus  contradictorii  reperiuntur; 
alter  enini  asseverat  quod  parocbus  attulit  e  primo  conclavi 
▼irgas,  aller  e  fenestra,  alter  unam  tanlum  percussisse  puel- 
lam,  alter  quod  mares  omnes  puellas,  et  illœ  mares  percusse- 
rint,  allera  quod  mares  respectivas  puellas  virgarunt  et  vicissim, 
quae,  prœtermissis  aliis  conlradicliouibus,  si  paulisper  spec- 
tentur  in  aprico  ponere  videntur  puerorum  dicta  haud  veritati 
consona  esse.  Nihil  dicam  de  alia  imputatione  quœ  tertio 
loco  proponitur,  cum  et  in  medica  arte  peritus  et  pater  typho 
correptam  puellam  morluam  denunciant,  quin  aliquid  quoad 
turpitudinem    praesumptam   dignosci  valeat. 

Quoad  malam  agendi  rationem  cum  famula,  modo  nupta,  at- 
que  abortuum  procuralionem  parum  adnotare  censeo.  Hoc  si- 
quidem crimen  primo  sese  refert  saltem  addecem  annos  supe- 
riores.  Secundo  quod  ipsa  a  parocho  depulsa,  ut  ipsa  et  mater 
fatentur,  et  ut  parochus  addit  ob  malam  sui  agendi  rationem 
etiam  cum  parochi  coquo,  numquam  de  hac  re  concla- 
mavit  coraro  judice.  Tertio  quod  delictum  fundatur  in  asser- 
tione  mulieris  et  scitum  in  jure  est  producenti  propriam  tur- 
pitudinem nullam  adhibendam  esse  fidem.  Rota  in  Cracovien. 
parochialis  10  februarii  1770  S.  C.  in  Cracovien.  reinlegrationis 
dSdecembris  1877,  §  Enarrata.  Nec  multi  faciendi  testes  ab  ea 
inducti.  Eliae  namque  testimonium  mittendum  esse,  quippe  quia 
non  matrimonio  junctus  a  novem  jam  annis  convivebat  puellu- 
lae  mati'i,  uti  asseruit  inferroganti  judici  non  secus  ac  ipsius  ma- 
tris  fides  rejicienda  videtur.  Nihil  demun  probare  Michaelem, 


qui  eo  tempore  paroclii  servilio  fuit,  nam  fassus  esta  nihil  mal 
adducere  posse  in  Jacobum,  qui  tempore  sui  servitii  suus  amicus 
non  fuit.»  Quodsiasserit  quadam  die  i)uellam  fugientem  elplo- 
rautcm  vidisse,  atquc  in  inferiorc  tunica!  parte  sanguiuis  ma- 
culam,  nihil  evincit  cum  et  ipse  fateatur  quod  tam  a  parocho 
quam  a  puella  rescivit  fuisse  a  domino  pcrcussam,  et  aliunde 
nihil  de  illo  conimercio  assevcravil  quod  indubic  saltem 
suspicari  poterat. 

Ad  quartum  demum  accusalionis  caput  deveniens  de  imma- 
turo  nempe  stupro  in  Magdalenam  a  parocho  palrato  super 
quo  curiae  sententia  nili  videtur,  haud  multum  immoror  ne  ex 
tam  inhonesta  materiœ  pertractalione  piœ  offendantur  aures. 
Adnotare  tanlum  censeo  quod  ipsa  infecta  manserat.  At 
luculenlissimis  documentis  Jacobus  ostendit  se  a  tali  merce 
immunem  extare.  Quod  probavit  per  aspectum  sui  corporis  a 
perilo  medico  peractum,  necnon  per  aliud  juratum  medici 
testimonium  qui  ipsius  curam  susceperat  in  thermis  caroliuis, 
quarum  aqua;  non  levandis  sed  exaspcrandis  et  detegendis 
moibis  vencreis  apt;e  sunt.  Fortius  autem  evincilur  parochum 
ab  hoc  crimine  immunem  extare  si  atlendatur  quod  medici  et 
pharmacopolœ  omnes  Essekinenses  provocati  fuere  ut  nullo 
habilo  respectu  oflicii  in  secreto  libère  [janderent  an  vel  um- 
quam  centra  syphilim  eumdem  curassent  aut  medicamenta 
pra?stitissent,  tamen  nihil  dctegi  potuit. 

Hue  re  perducla  tam  si  spectetur  senlenlia  a  tribunali  laico 
édita,  quam  si  juris  prœsumpliones  [et  ipsa  ponderentur  facta 
quœ  ad  tribunal  crimmale  producta  fuere  et  a  curia  noviler 
in  judicium  revocata,  videretur  quod  parochus  ab  impictis 
criminibus  immunis  existât. 

Eoque  fortius  haîc  invecta  ad  nostrum  ministerium  vitupe- 
randum  evinci  fortasse  putareni,  si  duorum  virorum  perpen- 
dautur  testimonia,  quorum  aller  sub  die  29  decembris  1872 
loquens  de  vita  Jacobi  qnando  pr.x-erat  Essekinensi  parœciae 
S.  veslro  Ordini   retulit  se   a   viris    fide    dignis  excepisse, 
quod  incusatus  «  vila  exemplari  et  indefessa  in  verbi  divi- 
ni   annunciatione,    sacramentorum    administralione    ac  ex- 
piendis  cunclis  boni  pastoris  officiis  zelo  excelluit  ;  quia  ta- 
men in  manutenendo  ordine  ac  moralitale  publica  reprimen- 
dis  item  ac  coercendis  scandalis  severitatem    leniiaie    con- 
dire  persœpe  intermisçrat,  haud  paucorum   in  sua  parœcia 
odium  et  implacabiles  inimicitias  sibi   pedetentim  contraxit, 
donec  tandem  circa  1869  per  certam  puellulam,  quœ  suspec- 
tœ  famae  parentes  habuisse  dicilur  turpiludinis  secum  patralae 
incusatus  extitit.  »  Alter  vero  sub  die  6  januarii  1873  habebat  : 
«  Questo  ecclesiaslico  appartiene  alla  Croazia,  il  quale  paese 
al  présente  in  tulto  l'impero  è  uno  dei  più  scissi  con  odio  ac- 
canito  délia  lotla  nazionale  croata  ed  ungarese,  dal  quale  spi- 
rito  di  parte  sono  allaccati  tulli,  uomini  onesti,  e  non  one.sli, 
ecclesiastici  e  laici,  cattolici  e  non  caltolici.  lo  ho  qualche 
senlore,  che  il  paroco  in  questione  appartenga  al  partito  Un- 
garese,  per  la  quai  cosa  interrogando  sui  conto  di  lui  i  croati- 
ungaresi  si  avranno  le  informazioni  di  un  angelo,  interrogan- 
do i  nazionali  si  avranno  di  un  demonio,  e  tali  informazioni 
varian  subito  col  variare  del  partito  del  soggetlo.  » 

Coarctalis  igitur  actis  ad  prolocoUa  quœ  ab  inspectore  scho- 
larum  Diakovœ,  in  quibus  parochus  accusatur  tamquam  reus 
calumniœ  et  seductionis,  ponderandum  est:  1.  quod  acta  illa 
privata  directoris  scholarum  auctoritate  suscepta  fuere,  et 
testes  non  jurati  inducti  :  2.  quod  tantus  rumor  haud  elevan- 
dus  erat  per  quamdam  denunciationem  familiariler  a  Jacobo 
factam  :  3.  quod  nuUus  finis  videtur  adesse  propter  quem 
Jacobus  falsum  commentum  excogitare  valuisset  etiam  pueros 
verberando  :  4.  quod  duo  pueri,  qui  in  prima  depositione  pa- 
rocho scripta  confirmarunt  ita  rem  enarrarunt,  ut  facile  depre- 
hendi  valet  quod  in  ipsis  malilia  supplebat  œtatem  designando 
locum,  modum  et  personas  :  5.  quod  comminata  pœna  primœ 


863 


MARIAGE  FORCÉ. 


864 


depositiones  reiracfatx  fiieront  :  6.  quod  piiell»  qiiae  contra 
Jacobum  depoiuerunt  post  odia  excilata,  céleris  misais  quae  in 
contrarium  adiluci  possent,  non  ea  certe  révélant  crimina  quae 
tanta  pcena  siiil  punienda.  Altéra  enini  ait  quod  parocluis  vo- 
lebat  eam  Irahere  ad  cubile  primo  blanditiis,  deinde  vi,  cui 
ipsa  portae  inlurrendo  reslitit.  Altéra  quod  una  vice  ipse  col- 
lûcavit  eam  in  sinu,  et  posteriora  manu  percussit,  altéra  autem 
vice  cani  inviiavit  ut  dormiat  cum  eo  :  «  Ego  inlerrogavi  ubi- 
nani  sit  Victor?  ;ui  respondit  quid  vis  a  Viclore?  id  quod  ilie 
tibi  daturus....  »  —  Altéra  denniii)  quod  in  horto  Jacobus  ma- 
nentc  cum  socia.vi  ille  nos  arripuil  et  ad  se  traxit...  et  mater  et 
filia  paralae  se  déclarant  id  ad  faciem  Domino  Jacobo  dicere 
vel!e.  »  Quae  porro  dopositiones  si  veritati  consistèrent,  possent 
quidem  sulBcientes  videri  ad  pcenam  correctionalem  in  Jaco- 
bum animadvertendam,  non  vcro  ad  statuendas  illas,  quae  in 
senteniia  intliclae  fuerunt. 

Hinc  igitur  breviter  utrinque  animadversis  rogantur  EE.  PP. 
diluere  dubium  :  An  sententia  curiae  episcopalis  sit  confir- 
manda  vel  infirmanda  in  casu  ? 

S.  Congregatio  Concilii  rescribendum  censuil  :  Négative  ad 
primampartem,  affirmative  ad  secundam. 

Romse,  4  maii  1878. 


MAR!\GE  FORCÉ. 


Le  mariage  n'est  pas  valide  si  le  consentement  n'est  donné  libre- 
ment et  spontanément.  Contrainte  exercée  par  des  menaces  et 
des  poursuites  violentes.  Si  la  crainte  révérentiellc  suftit  pour 
annuler  le  mariage.  Si  l'acquiescement  tacite  a  le  pouvoir  de 
ratifier  le  mariage  lorsque  le  défaut  de  consentement  a  été 
publiquement  manifesté.  — Requête  en  déclaration  de  nullité 
du  mariage  après  six  mois  de  cohabitation  et  vingt-deux  ans  de 
séparation.. \.rrét  de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du  I0juini876 
et  du  15  juin  1878. 

Le  mariage  doit  être  librement  contracté.  L'engage- 
ment n'existe  pas,  le  lien  n'est  pas  formé  si  l'on  exerce 
quelque  contrainte  sur  la  volonté.  Ce  principe  est  con- 
sacré par  les  décrétalesdu  titre  de  his,  quœ  vi,  metusqae 
causa  fiunt.  Voir  aussi  les  décrétales  15  et  16  Je  spon- 
salibus.  Les  théologiens  souscrivent  pleinement  à  la 
conclusion.  Il  suit  de  là  que  le  mariage  contracté  sous 
l'empire  de  la  violence  et  de  la  crainte  n'est  pas  valide. 
En  effet;  le  droit  naturel  exige  des  actes  libres  pour 
que  Ton  contracte  un  engagement  qui  oblige  à  faire  et 
à  donner  une  chose  quelconque  ;  à  bien  plus  forte 
raison  la  liberté  est-elle  essentielle  au  mariage  qui 
impose  un  engagement  perpétuel  et  une  intimité  qui 
ne  peut  être  forcée. 

La  crainte  révérentielle  suflit-elle  pour  annuler  le 
mariage?  Les  jurisconsultes  discutent  la  question; 
mais  ils  se  prononcent  communément  pour  la  nullité. 
S'il  y  a  eu  des  menaces  violentes  ou  des  coups  portés 
par  quelqu'un  qui  ait  pouvoir  sur  la  personne,  en 
pareil  cas  la  crainte  révérentielle  se  transforme  mani- 
festement en  crainte  illicite  et  violente,  sous  l'empire 
de  laquelle  le  mariage  devient  radicalement  nul.  Le 
droit  romain  frappe  de  nullité  les  actes  extorqués  par 
la  crainte  :  Quod  metus  causa  rjeslum  nril,  ratum  non 
habebo.  La  décrétale  Ex  liUeris,  litre  de  spons.  impube- 
Tum,  déclare  nulles  les  fiançailles  d'une  fille  qui  se 
détermine  malgré  elle  et  par  suite  des  menaces  que  lui 
font  ses  parents.  Les  coups  ne  sont  pas  nécessaires 


pour  constater  la  crainte,  si  ce  n'est  à  l'égard  des 
adultes  ;  mais  s'il  s'agit  de  jeunes  filles  ou  de  jeunes 
gens,  les  menaces  et  la  crainte  révérentielle  suffisent. 
Spercllus  dit  fort  bien  :  «  Sed  magis  est  in  casu  nostro, 
etiam  verbera,  quœ  quidem  non  eront  ad  probandum 
mctiim  necessaria,  cum  absque  illis  sufTiciant  minœ, 
una  cum  metu  reverenliali,  non  modo  in  fœmina  meti- 
culosa,  vel  in  puero,  ut  omnes  fatenlur,  sed  et  ia 
masculo  adulto.  » 

Le  laps  de  temps  ne  revalide  pas  un  mariage  qui  a 
été  nul,  dès  le  principe,  pour  cause  de  crainte.  Avant 
le  concile  de  Trente,  la  cohabitation  et  la  consomma- 
tion du  mariage  pouvaient  suffire  pour  ratifier  l'union, 
conformément  aux  décrétales  Is  qui  fidem,  et  Eum  ad 
id,  titre  de  Sponsal.  Dans  la  discipline  moderne,  le 
mariage  contracté  par  crainte  n'est  revalidé  que  s'il 
est  célébré  de  nouveau  en  présence  du  curé  et  des 
témoins,  lors  même  que  la  cohabitation, la  consomma- 
tion du  mariage  et  la  naissance  des  enfants  auraient 
entièrement  fait  disparaître  la  crainte  et  la  violence. 

u  Sacra  Congregatio  censuitmatrimonium  contrac- 
tum  a  filia  per  metum  a  matre  illatum  esse  Jnvalidura, 
eliamsi  mulier  metum  passa,  per  plures  annos  post 
mortem  raatris  permanserit  cum  marito  et  filios  pro- 
creaverit.  » 

Les  principes  de  droit  que  nous  venons  d'exposer, 
ont  été  appliqués  à  une  cause  matrimoniale  traitée 
par  la  S,  Congrégation  du  Concile  le  10  juin  1876  et  le 
15juin  1878. 

Le  '29  décembre  1842  un  mariage  fut  célébré  dans 
la  ville  de  Noto^  en  Sicile,  entre  un  domestique  du 
prince  de  Villadorata,  du  prénom  de  Concetto,  et  Vin- 
cenza  N.  Le  mariage  fut  fait  pendant  la  nuit.  Vincenza 
avait  environ  vingt  ans.  Une  fille  naquit  de  ce  ma- 
riage. 

Vingt-deux  ans  après  l'union,  Vincenza  comparut 
à  l'évêché,  et  dit  qu'elle  s'attacha  dès  sa  jeunesse  à  un 
jeune  homme  qu'elle  voulait  épouser.  Mais  le  carac- 
tère barbare  de  son  père,  les  terribles  coups  dont  elle 
fut  frappée  fréquemment  au  point  d'en  mourir,  les  me- 
naces que  son  père  faisait  de  la  tuer,  ainsi  que  son 
fiancé,  enfin  les  supplications  de  sa  mère  et  de  ses 
amis,  la  décidèrent  à  simuler  son  consentement  au 
mariage  qu'on  lui  proposait  de  contracter  avec  le  do- 
mestique du  prince  de  Villadorata.  Six  mois  après,  elle 
s'enfuit  de  la  maison  conjugale  et  alla  vivre  avec  celui 
qu'elle  aimait.  C'est  pourquoi  Vincenza  présenta  re- 
quête à  l'évêché  de  Noto  pour  faire  déclarer  nul  et 
sans  valeur  le  mariage  contracté  de  la  sorte  sous  l'in- 
fluence de  la  violence  et  de  la  crainte. 

L'évêché  ouvrit  une  enquête.  Des  citations  furent 
expédiées  au  mari  et  à  la  femme,  au  défenseur  du 
mariage  et  au  procureur  fiscal.  On  entendit  les 
témoins;  le  défenseur  du  mariage  présenta  ses  con- 
clusions. Enfin,  le  18  décembre  18G9,  le  tribunal 
épiscopal,  en  séance  formelle,  rendit  un  arrêt  pronon- 
çant la  nullité  du  mariage. 

Le  défenseur  d'office  fit  appel  à  la  cour  métropoli- 
taine de  Syracuse,  qui  revit  tous  les  actes,  et,  le  9 
juin  1871,  confirmalejugement  de  première  instance. 

Les  deux  sentences  conformes  auraient  pu  terminer 


865 


MARIAGE  FORCÉ. 


866 


l'aiïuire.  Ke  d  •Censeur  d'olfico  crut  devoir  faire  appel 
au  Saint-Siège,  l/archcvêché  de  Syracuse  a  communi- 
qué les  actes  authentiques  du  procès.  Les  parties 
n'ayant  pas  de  fortune,  la  cause  a  été  traitée  économi- 
quement. La  S.  Congrégation  a  pris  l'avis  d'un  théo- 
logien et  d'un  canonisle^  indépendamment  des  oh- 
servations  qui  ont  été  présentées  par  le  défenseur 
d'office. 

On  a  remarqué  d'ahord  certaines  irrégularités  qui 
ont  été  commises  par  l'évêchéde  Noto  et  par  l'archevê- 
ché de  Syracuse. 

La  mère  de  Vincenza  vivait  encore  au  moment  de 
l'enquête  ;  on  au  ait  dû  l'appeler,  car  elle  était  en 
mesure,  mieux  que  personne,  d'attester  la  gravité  des 
menaces  dont  sa  fille  avait  été  l'objet. 

Vincenza  a  présenté  une  requête,  cela  est  vrai  ;  il 
fallait  en  outre  lui  l'aire  subir  un  interrogatoire  for- 
mel en  lui  déférant  le  serment  sur  la  gravité  de  la 
contrainte.  Une  requête  rédigée  par  un  jurisconsulte 
est  toujours  suspecte. 

On  n'a  pas  demandé  aux  témoins  si  le  mariage  fut 
réellement  célébré  pendant  la  nuit,  comme  affirme  la 
requête.  On  présume  la  crainte  et  la  violence  lorsque 
îe  mariage  a  lieu  d'une  manière  insolite.  On  n'a  pas 
demandé  aux  témoins  si  la  jeune  fille  parut  consentir 
avec  liberté. 

Enfin, le  défenseur  d'office  aurait  dû  rédiger  les  inter- 
rogatoires et  les  articles  pour  les  témoins.  Il  ciit  été 
nécessaire  de  questionner  d'office  des  témoins  pour 
mettre  en  lumière  les  choses  obscures.  Telles  sont 
les  principales  irrégularités  de  l'enquête. 

Six  témoins,  déposant  sous  la  foi  du  serment^  ont 
attesté  lesfîits  suivants.  Lorsque  le  père  de  Vincenza 
lui  parlait  d'épouser  Coneetlo  et  qu'elle  refusait  énergi- 
quement^  il  lui  donnait  des  coups  de  bâton,  et  parfois 
la  meniçait  avec  un  couteau  à  la  main. 

Autre  témoin  ;  «  Vincenza  épousa  malgré  elle  Con- 
cetto;  elle  y  fut  forcée  par  son  père  et  sa  mère,  qui  la 
rouaient  continuellement  de  coups  de  bâton,  de  ma- 
nière qu'elle  en  avait  le  corps  tout  noirci  et  qu'elle  se 
réfugiait  dans  la  maison  du  témoin.  » 

Autre  témoignage:  «On  médit  que  la  discorde  régnait 
dans  la  maison  de  Vincenza,  parce  que  la  jeune  fille 
aimait  un  jeune  homme  appelé  Boscarino  ;  les  parents 
voyaient  cela  de  mauvais  œil,  parce  qu'ils  voulaient  la 
marier  avec  un  nommé  Concetto,  et  la  pauvre  enfant 
recevait  continuellement  des  coups  de  bâton.  » 

La  servante  qui  aida  la  jeune  fille  à  s'habiller  au 
moment  d'aller  à  l'église  et  l'accompagna  jusqu'à  l'au 
te\,  a  déposé  que,  si  elle  eût  refusé,  son  père  l'aurait 
tuée  au  sortir  de  l'église. 

Ce  qui  suivit  le  mariage  démontre  la  contrainte  qui 
a  été  exercée  sur  la  pauvre  femme.  Noua  avons  dit 
plus  haut  que  son  père  employa  les  soufflets  et  les 
coups  pour  la  faire  entrer  dans  la  chambre  nuptiale. 
Pendant  les  six  mois  qu'elle  demeura  avec  son  mari, 
ce  furent  des  rixes  continuelles.  Bientôt  elle  prit  la 
fuite  pour  se  réunir  à  Boscarino;  elle  a  vécu  avec  lui 
un  grand  nombre  d'années. 

Un  raaringe  forcé  est  nul  et  sans  valeur  ;  non  seule- 
ment le  consentement  est  nécessaire,  mais  ce  consen- 


tement doit  être  entièrement  volontaire  et  libre.  Cette 
liberté  est  empêchée  par  la  crainte.  Peu  importe 
que  la  crainte  soit  grave  en  elle-même  ou  qu'elle 
ne  le  soit  que  respective,  eu  égard  au  caractère  de  la 
personne.  L'effet  est  le  même  dans  les  deux  cas,  et  le 
mariage  est  brisé  tout  au  moins  en  vertu  de  la  loi 
eeelésiaslique.  Si  le  dissentiment  est  public,  la  cohabi- 
tation et  la  confirmation  même  du  mariage  n'ont  pas 
le  pouvoir  de  revalider  l'engagement.  Zumboni  rap- 
porte dans  son  recueil  une  décision  qui  énonce  clai- 
rement la  maxime  sur  le  point  dont  nous  parlons  : 
«  Subséquentes  actus  conjugales  convalidant  matri- 
moniumnullum  ex  defeetu  consensus,  non  tamen  ex 
defectu  consensus  publico.  Sccundum  jus  antiquum 
malrimonii  consummatio  ac  diuturnacohabitatio,  tan- 
quamex  novo  liberoconsensu,  satis  esse  adillius  reva- 
lidationem  poterant;  sed  post  concilium  ïridentinum 
necesse  est  matrimonium  de  integro  contrahi  coram 
parocho  et  testibus.  »  La  question  est  discutée  au 
long  dans  les  Mélanges  canoniques  de  Benoît  XIV, 
num.  120,  317  et  445. 

Quoique  le  défaut  de  consentement  demeure  occulte, 
la  consommation  subséquente  du  mariage  ne  suffît  pas 
pour  ratifier  l'union,  lorsque  par  exemple  l'union  n'est 
pas  accompagnée  de  l'affeciion  conjugale,  ou  bien 
lorsque  la  cause  de  la  crainte  subsiste  encore,  ou  bien 
encore  lorsque  la  femme  saisit  la  première  occasion 
d'abandonner  son  mari.  Cela  prouve  qu'il  n'y  a  jamais 
eu  d'intention  de  ratifier  le  mariage. 

Diicis!o.\.  La  S,  Congrégation  du  Concile,  en  1876, 
ne  crut  pas  pouvoir  rendre  un  arrêt  définitif.  Elle  reva- 
lida le  procès,  malgré  les  graves  irrégularités  signa- 
lées plus  haut,  et  prescrivit  une  instruction  supplé- 
mentaire dans  le  plus  bref  délai.  «  An  sententia  curiœ 
Netensis,  et  Syracusanœ  confirrnanda  vcl  infirmanda 
sit  in  casu.  S.  Congregatio  rescripsit  :  Supplicandum 
SSino pro  sanatione  aclorum  processus,  et  cpiain  primum 
compleantur aclajuxla  instruclionem.  Die  lOjunii  1876. 

L'instruction  prescrivit  d'examiner  juridiquement  les 
époux,  les  parents  et  les  voisins  qui  jouissent  de  l'es- 
time publique. 

Cette  enquête  complémentaire  a  été  faite  par 
Mgr  l'évêque  de  Noto,  qui  l'a  adressée  à  la  S.  Congré- 
gation du  Concile  vers  la  fin  de  mai  1877. 

Vincenza  a  confirmé  en  général  la  contrainte  que  son 
père  lui  a  fait  subir;  mais  elle  n'a  point  parlé  des 
menaces  de  mort  avec  des  armes  et  des  soufflets.  Les 
témoins  confirment  que  les  violences  et  les  coups 
furent  les  moyens  employés  pour  extorquer  le  consen- 
tement ;  mais  aucun  ne  parle  des  armes.  Le  mari  con- 
teste la  violence  ;  il  dit  que  dix-huit  ans  après  le  ma- 
riage il  revit  sa  femme  à  Syracuse,  et  qu'ils  se  réconci- 
lièrent une  quinzaine  de  jours. 

L'enquête  complémentaire  ayant  été  communiquée 
aux  consulteurs,  le  canoniste  a  confirmé  l'avis  qu'il 
avait  formulé  en  1876  contre  la  validité  du  mariage. 
Le  théologien  n'a  pas  été  aussi  explicite.  Le  défenseur 
d'office  a  rédigé  de  nouvelles  animadversions. 

Enfin,  le  15  juin  i878,  la  S.  Congrégation  du  Con- 
cile, confirmant  l'arrêt  de  Noto  et  celui  de  Syracuse,  a 
prononcé  la  nullité  du  mariage. 


17*  siniE. 


»5 


867 


COISCOURS. 


868 


Nétts.  Matrtsonu.  —  Die  45  junii  1878.  In  plenariiscomiliis 
dieiJO  jnnii  1870  p.roposita  hac  causa  sub  consiieta  dubii 
formula  :  a  An  senlenlia  cuiiîe  Nttensiscl  Syraciisana-  confir- 
mnnda  vel  infirmanda  sit  in  cnsu,  »  placuit  Sacro  Consessui 
rescribere  :  Supplicauditm  SSmo  pro  sanafione  actorum,  cl 
quamprimum  cotnpleanlur  acia  juxia  instruclioncm ,  quse 
Loc  sensu  erat  concipienda,  ut  per  interrogationes  a  delensore 
malrinionii  concinnandas  exaiuini  subjiceientiir  tum  conjuges, 
tum  septiiUîB  manus  testes,  piopinqui  vel  vicini  bona  fama 
perfruentps.  Concessa  a  SSmo  sanalione,  atque  maiidato,  cou 
supra,  ad  Nelenscm  oiduiaiium  transmisse,  sluduil  ii  se  suo 
fungi  officto;  quo  cxpîeto,  sub  fine  mensis  maii  iosequenlis 
anni  1S77  acla  detuHt  ad  S.  Ordinem. 

Depositio  mulieris  Vincenlipc  coactionem  quideni  a  paire 
illatam  in  génère  confirmât  hisce  verbis  :  «  il  employa  les 
violences  et  les  coup?,  il  frappa  sa  femme  clle-mômc;  »  nihil 
at  verum  vêla  longe  innuit  de  lethalibus  niinis  cnm  arniiset 
pugionibus,  de  quibus  vivide  querebatur  in  supplici  libello 
contra  validitatem  raatrimonii  Nelensi  curia;  ccclcsiasticae 
obiato.  Cum  Vinceniia  concordant  testes  (quorum  aller  «latis 
30  annorum  nondum  natus  erat  nuptiarum  tempore)  quoad 
coactionem  matrimonium  praseuntem;  respondent  enim  :  «  Les 
moyens  étaient  les  violences  et  les  coups  :  >•  affirmant  nonnulli, 
perdurasse  violentiam  propemodum  usque  ad  ecclesiam; 
eamdemque  illatam  fuisse  nedum  a  pâtre,  sed  etiam  a  matre 
querelanlis.  NuUus  veramtamem  ex  illis  de  vi  et  metu  cum 
armis  incusso  etiam  innuit,  quemadmodum  deposuerant 
priores  testes.  Violentiam  ccontra  impugnal  querelanlis  ma- 
ritus;  atque  insimul  edocet,  post  octodecim  circiter  annos, 
sibi  conjugem  Syracusis  prœsentasse,  ut  filiam  ex  ipso  proge- 
nilam  agnosceret;  in  eaque  occasione,  ex  amicorum  officio 
reconcilialis  animis,  Netuni  reversus  cohabitavit  cum  uxore 
dies  circiter  quindecim,  matrimonialibus  ofticiis  incumbens. 

Ad  consultores,  qui  votuni  in  causa  jam  emiserant,  deposi- 
tionibus  transmissis,  aller  ex  illis,  nimirum  canonista,  explicite 
confirmavit  senlentiam  in  volo  conlra  validitatem  matrimonii 
eliciiam;  aller  autera,  nempe  theologus  opinatus  est  ex  novis 
depositionibus  <t  nonriiliil  addilum  prioribus  testificationibus;  » 
concludit  aulem  :  a  Diibilandum  ne  adhuc  sit  de  tôt  testium 
fide,  judicium  est  sapientissimoruni  Patrum,  qui  huic  ordini 
praesunt.  »  Novas  posthac  animadversiones  conscripsit  matri- 
monii vindex;  easdemque  una  cum  novis  consultorum  votis 
EE.VV.  subjiciens,  ilerum  deprecor  infrascriptum  solvere 
dubium  : 

An  sententia  curiaî  Netensis  et  Syracusanœ  sit  confirmanda 
vel  infirmanda  in  casu. 

S.  Congregalio  Concilii  rescribendum  censuit  :  Affirmative 
adprittiam  parlem, négative  ad  secundam.Romx,  lojunii  1878. 


Relation  des  examinateurs.  Appel  in  devolutivo.  Avis  du  consulteur 
de  la  S.  Congri^ation  sur  les  trois  cas  de  Ihéoiosie  morale 
traiîés  par  les  concurrents  et  sur  le  mérite  des  composilions. 
Sermon.  Explication.  Qualiiés  morales.  Services  antérieurs. 
Décision  de  la  S.  Congrégation  du  t.j  juin  1878. 

Le  concile  de  Trente,  créateur  du  concours,  remetà 

l'Ordinaire  le  soin  de  choisir  le  candidat  qu'il  estime  le 

plus  digne  entre  tous  ceux  qui  obtiennent  lapproba- 

tion  des  examinateurs  synodaux.  On  lit,  en  effet, 'dans  le 

chap.  1 8  de  la  24'  session  du  concile  :  «  Tous  ceux  dont 

«  on  aura  pris  les  noms  (qui  se  sont  fait  inscrire  pour 

«  le  concours)  seront  examinés  par  l'évêque,  ou,  s'il 

«  est  occupé  ailleurs^  par  son  vicaire  général,  et  trois 


0  examinateurs  au  moins;  et  en  cas  qu'ils  soient  égaux 
«  ou  singuliers  dans  leurs  avis,  l'évoque  ou  son  vi- 
«  Caire  pourra  scjfindre  à  qui  il  jugera  plus  à  propos... 
«  L'examen  étant  ainsi  fait,  on  déclarera  tous  ceux  quo 
«  les  examinateurs  auront  jugés  capables  et  aptes  à 
«  gouverner  l'Église  vacante  par  la  maturité  de  leur 
«  âge,  leurs  bonnes  mœurs, leur  savoir,  leur  prudence, 
«  et  toutes  les  autres  qualités  nécessaires  à  cet  emploi. 
«  Et  entre  eux  tous  l'évêque  choisira  celui  qu'il  jugera 
«  préférable  par-dessus  tous  les  autres;  et  à  celui-là  et 
«  non  à  un  autre  la  dite  paroisse  sera  conférée  par  celui 

«  à  qui  il  appartiendra  de  la  conférer Aucun  appel 

n  interjeté,  même  par  devant  le  Saint-Siège,  les  légats, 
(I  vice-légats  ou  nonces,  ni  devant  aucuns  évoques  ou 
0  métropolitains,  ne  pourra  empêcher  l'effet  des  rap- 
«  porls  desdits  examinateurs,  ni  empêcher  qu'il  soit 
«  mis  à  exécution.  »  Lo  concile  prohibe  de  la  sorte 
l'appel  suspensif  ;  reste  l'appel  m  devolutivo^  que  recon- 
naît expressément  la  constitution  In  conferendis  de 
S.  Pie  V. 

La  paroisse  Saint-Sylvestre  étant  vacante  à  Orte,  cité 
épiscopale  de  l'État  pontifical,  Mgr  l'évêque  annonça 
le  concours.  Trois  concurrents  furent  inscrits,  savoir  : 
Scarelli,  pénitenlicr  à  la  calliédrale;  Orlandi,  curé  de 
la  calhédrale,et  Santori,  bénéficier.  Le  concours  se  tint 
par  devant  Mgr  l'évêque  et  trois  examinateurs.  Scarelli 
obtint  l'approbation  au  premier  degré,  trente-deux 
votes  et  demi  sur  trente-six  pour  la  science,  et  dix  sur 
douze  pour  les  qualités.  Orlandi,  pareillement  ap- 
prouvé au  premier  degré,  eut  trente-deux  votes  et 
demi  sur  la  science,  et  douze  sur  les  qualités.  Quant  à 
Santori,  on  lui  accorda  vingt-neuf  points  pour  la  science 
et  neuf  pour  le  reste. 

Contre  la  décision  des  examinateurs  Scarelli  a  fait 
appel  à  la  S.  Congrégation  du  Concile.  Mgr  l'évêque 
d'Orte  a  envoyé  les  actes  du  concours,  sans  vouloir  se 
prononcer.  Le  bénéficier  Santori  a  déclaré  qu'il  n'en- 
tendait pas  se  porter  partie  active  dans  le  litige  et  s'en 
remettait  entièrement  au  jugement  de  la  S.  Congréga- 
tion. 

Avis  du  consulteur.  La  S.  Congrégation  a  chargé  un 
habile  théologien  d'examiner  les  actes  du  concours, 
soit  pour  la  science,  soit  pour  les  qualités  morales. 

Premier  cas  proposé  aux  concurrents.  —  Arcade 
et  Pétrone  obéissent  à  l'ordre  de  leur  maître,  de  peur 
d'être  renvoyés  du  service  ;  le  premier  achète  et  prend 
dans  une  pharmacie  une  potion  pour  faire  avorter, 
l'autre  donne  cette  potion  à  la  fille.  On  demande  : 
1 .  Q  jand  pèche-t-on,  ou  ne  pèche-t-on  pa3,en  coopérant 
aux  péchés  d'autrui?2.  Que  penser  de  chacun  des 
quatre?  Ont-ils  encouru  les  censures? 

Sur  la  première  question,  les  trois  concurrents  ont 
bien  répondu  au  fond  ;  mais  la  résolution  doctrinale 
est  plus  ou  moins  remarquable.  Scarelli  explique  clai- 
rement et  comme  ex  professa,  quoique  succinctement, 
quand  il  y  a  ou  non  péché  dans  la  coopération  formelle, 
soit  que  l'acte  soit  objectivement  mauvais,  ou  indiffé- 
rent dans  l'objet,  mois  mauvais  dans  le  but  ou  les  cir- 
constances. Il  remarque  et  explique  que  le  coopérateur 
pèche  ou  non,  en  faisant  un  acte  indifférent,  et  sans 
mauvaise  intention.  11  indique  le  rapport  entre  l'acte 


869 


CONCOURS. 


870 


du  coopérareur  et  l'effet  mauvais  qui  en  résulte;  il 
examine  si  un  bon  effet  compense  le  mal  de  l'acte. 
Toutes  ces  notions  sont  nécessaires  pour  apprécier  la 
coopération  licite  ou  illicite,  et  la  giièveté  de  la  faute. 

—  Orlandi  développe  la  lliéorie  générale  sans  entrer 
dans  les  notions  spéciales.  La  réponse  de  Sanlori  est 
confuse  et  compliquée.  Évidemment  ScarcUi  est  su- 
périeur. 

Il  en  est  de  même  dans  la  seconde  question.  D'après 
Scarelli,  le  principal  coupable  c'est  le  maître;  cou- 
pable d'homicide  si  l'avortemcnt  a  eu  lieu  :  sinon,  il 
y  a  eu  tentative  d'bomicidc.  Il  observe  qu'on  ne  dis- 
lingue plus  aujourd'hui  entre  le  fétus  animé  et  l'inani- 
mé :  car,  d'après  les  professeurs  modernes  de  médecine 
légale,  l'animation  a  lieu  aussitôt  après  la  conception. 
S.  Alphonse  de  Liguori  avait  fait  cette  remarque. 
Enfln^  Arcade  et  Pétrone  sont  coupables  du  même 
péché  que  leur  maître,  mais  leur  faute  est  moins  grave. 

Selon  Orlandi,  le  maître  a  commis  une  fùute  grave, 
mais  on  n'en  dit  pas  l'espèce.  Pas  d'observation  sur- 
i'ancienne  distinction  entro  l'animation  et  l'inanima- 
tion.  Orlandi  excuse  Arcade,  supposé  qu'il  n'ait  pas 
connu  la  coupable  intention  de  son  maître.  C'est  une 
erreur;  la  crainte  d'être  renvoyé  écarte  l'hypothèse. 

—  Santori  ne  dit  pas  mot  de  celle  première  partie 
de  la  question. 

Les  trois  concurrents  se  sont  trompés  en  partie  au 
sujet  des  censures.  La  constitution  Apostolicœ  Sedis 
atteint  seulement  procurantes  aborluni  pcr  se,  aut  per 
interposilam  personnm  ;  elle  ne  parle  pas  des  coopéra- 
teurs.  C(  pendant  Scarelli  s'est  moins  trompé  que  son 
concurrent. 

Seconde  question  —  Tilius,  examinant  sa  vie  passée, 
se  souvient  qu'il  s'est  que'quefois  confessé  en  faisant  un 
acte  non  de  douleur,  mais  de  charité;  qu'il  s'est  parfois 
confessé  avec  douleur^  mais  sans  propos;  enfin,  il  s'est 
confessé  plusieurs  fois,  recevant  la  pénitence  que  le 
confeseui"  lui  imposait,  mais  sans  l'intention  de  la  faire. 
Il  doute  de  la  validité  de  ses  confessions  et  demande 
s'il  est  obligé  de  les  réitérer. 

Les  trois  concurrents  disent  la  même  chose,  au  fond. 
Scarelli  l'emporte.  Il  explique  les  cas  où  la  réiiéralion 
de  la  confession  est  nécessaire,  utile,  ou  nuisible. 
L'amour  de  Dieu  renferme  la  douleur  des  fautes.  Il 
distingue  trois  dispositions  dans  lesquelles  Tilius  a  pu 
se  trouver,  et  sur  chaque  hypothèse  il  donne  la  solution 
scientifique.  Il  explique  clairement  la  raison  qui  fait 
que  la  vclonté  de  satisfaire  est  essenlidlemenl  requise 
dans  le  sacrement  de  pénitence,  et,  faisant  une  distinc- 
tion, il  décide  le  cas.  —  Oïlandi  s'est  trompé,  ou  mal 
exprimé. 

Troisième  cas.  —  Agnès  faisant  sa  première  com- 
munion à  douze  ans,  a  fait  vœu  de  perpétuelle  virgini- 
té, sans  consulter  son  confesseur,  ni  autre.  Quelques 
années  après,  ne  pensant  plus  à  son  vœu,  elle  se  marie, 
et  ne  se  sou\ient  du  vœu  qu'après  la  consommation  du 
mariage,  1.  Qu'est-ce  que  le  vœu,  et  quelle  en  est  la 
division.  2.  Le  vœu  d'Agnès  est-il  valide?  Que  faire 
dans  l'intérêt  de  sa  conscience. 

Scarelli  explique  scientifiquement  le  vœu,  et  en 
donne  les  principales  divisions.  Il  dislingue  clairement 


le  vœu  de  virginité  et  celui  de  chasteté.  Si  Agnès  n'a 
voulu  que  conserver  la  virginité,  son  vœu  a  cessé  par 
le  fait  de  la  consommation  du  mariage,  mais  si  son  in- 
tention a  été  absolument  de  vouer  la  \irginilé,  elle  est 
censée  avoir  fait  vœu  de  chasteté  perpétuelle. 

Sermon.  On  a  pris  l'évangile  du  mardi  après  la  Pen- 
tecôte .  Qui  non  inlral  perostium  etc.  Orlandi  est  supé- 
rieur pour  l'application  pratique  et  l'aclion  oratoire. 

Explication.  On  a  choisi  le  cliap.  19  vers.  25  du  con- 
cile de  Trente,  sur  le  duel.  11  n'y  a  pas  de  différence 
notable  entre  les  trois  concurrents.  Les  examinateurs 
ont  eu  raison  d'accorder  trois  points  à  chacun. 

Au  résumé,  en  ce  qui  concerne  la  science,  le  théo- 
logien romain  décerne  trente-cinq  points  à  Scarelli, 
trente  et  un  et  demi  à  Orlandi,  vingt-huit  et  demi  à 
Santori. 

Qualités  morales.  Scarelli,  docteur  en  théologie  et  en 
droit,  approuvé  dans  plusieurs  concours,  aie  pas  à  ce 
point  de  vue  sur  ses  concurrents.  Les  mœurs,  âge, 
prudence,  sont  égaux  de  part  et  d'autre,  nulle  opposi- 
tion. En  ce  qui  concerne  les  services,  Scarelli  a  été 
vicaire  capitulaire  du  diocèse  d'Orte;  pénitentier 
depuis  six  ans,  à  la  suite  d'un  concours;  professeur  au 
séminaire;  aujourd'hui  encore,  il  enseigne  presque 
gratuitement  la  métaphysique,  la  morale,  l'arithmé» 
tique,  l'algèbre  et  la  géométrie.  —  Orlandi  est  curé  de 
la  cathédrale  depuis  dix  ans;  professeur  de  rhétorique 
au  séminaire  pendant  huit  ans;  vicaire-général  quel- 
que temps.  Il  a  prêché  la  parole  de  Dieu  dans  plusieurs 
villes  du  diocèse. 

Enfin,  réunissant  la  science  et  îes  qualités,  le  consul- 
tcur  pense  qu'on  peut  donner  les  places  de  cette  façon  : 
Scarelli,  quarante-six  points;  Orlandi,  quarante-trois 
et  demi;  Santori,  trente-sept  points  et  demi. 

Décision.  La  S.  Congiégation  du  Concile  juge  que  la 
paroisse  Saint-Sylvestre  doit  être  donnée  à  M.  Scarelli. 
Rome,  15  juin  1878. 


HoRTANA.CoNCi]ESUs.Diet5juniH878.— Perobitumieverendi 
domini  praeposili  Aioisii  Zuppante  parochialis  ecclesia  sub  titulo 
S.  Silvestri  Hortana  in  civitate  suo  niansit  viduata  pastore. 
Ut  regimini  animarumconsulere  posset  Hortanus  antistes,  sol- 
licitudinis  suœ  esse  duxit  per  concursus  alearn  eidem  quam 
primum  noviim  curatorem  prœficerc.  Tempore  habili  in  con- 
currentium  aibo  sese  adscripseiunt  sacerdotes,  nimiium 
Petrus  Scarelli  canonir.us  pœnilenliarius  in  prœfatœ  civitalis 
cathedrali  ecclesia,  Adeodalus  canonicus  Orlandi  parochus 
ejusdem  ecclesia?  cathedralis,  et  Marianus  Santori  beneficidlus 
in  cathedrali,  et  œconomus  parochus  S.  Michaelis  Archangeli 
in  teiTitoiio  Hoitano.  Ires  igitur  laudali  concurrentes  statuta 
die  23  maii  1877  comparuerunt  coram  Excmo  episcopo  Iri- 
busqiie  examinatoribus  et  ad  prœscriptam  normam  periculum 
faclum  est.  Perpensis  deln  atque  excussis  candidatorum  res- 
ponsis,  necncn  laudum  leslimoniis,  niorumiiue  probitate, 
Pelrus  Scarelli  appiobalionem  retulit  in  primo  gradu  cuni 
volis3l  supra  triginta  sex  pro  scientia  et  cnm  decein  votis 
supra  duodecim  pro  requisilis,  Adeodalus  Oïlandi  pariler  in 
primo  gradu  approbatus  fuit  cum  iisdem  votis  fiiper  scienlia 
et  12  pro  requisitis,  Marianus  Santori  in  s3cundo  gradu  ap- 
probatus fuil  cum  votis  29  pro  scienlia,  et  novem  pro  requi- 
silis. 

^gre  id  tulit  Pelrus  Scarelli,  qui  ideo  intra  légitima  tempera 


871 


CONCOURS. 


872 


appellationem  interponeiîs,  suas  conquestiones  adversus  exa- 
njinatorum  judiciuiu  apiui  S.  V.  0.  delulit. 

Quare  aiulio  episcopo,  qui  inlerea  hac  de  causa  a  lelaxao- 
dis  lileris  conimoiiilal  lii^  Dalariîe  apostolic»  pro  alteiutro  con- 
currente abstiiiere  declaravit,  nccepiis  aclis  concursii^,  quœ 
typis  impressa  fideliter  cuni  originali  concordantia  seorsim 
dislrilniunlur  una  mm  rcqiiisito  volo  consultoiis,  atque  sa- 
pientissimum  EE.  YV.  judicium  hodie  csquiritur  super  lUibiis, 
qua;  in  calce  transcripla  leguniur. 

Rectômarjn-itilice  consonam  fuisse  cxamiiiatorum  relaiionem 
ex  eo  cernitur  quod  data  fueiit  ad  Iramiles  sacrosancti  con- 
ciliiTridentini,  atque  aposlolicarum  constitulionum.  Non  modo 
enim  examinatores  reiulerunt  de  scientia  et  doctrina  concur- 
renlium,  sed  et  de  moribus  et  pr  jdenlia  cœlerisque  ad  vacan- 
tem  ccclesiam  gubernandam  opportun!?,  quae  cum  doctrinœ 
merito  arcto  fœdere  consociarunl.Trid.syiiod.sess.24,cap.l8. 
Beaediclus  XIV  constit.  Cum  iUud,  §  10.  Quod  si  in  aclis 
deficiat  meritorura  cpiiomes  cujusque.  candidati,  quaî  per 
cancfllarium  scriptis  Iribuenda  foret,  haud  tamen  ex  hoc  de- 
duci  posse  videtur  quod  mala  fuit  cxaminaiorum  rclalio.  Iloc 
enim  non  obstante  defectu  Sacra  Congrcgalio  provisionem 
sacerdotis  Sciacca  susliniMidam  esse  tenuit  in  Mcssancn.  con- 
cursus  die  9  maii  1S74;  prîeteiquain  quod  observanJuni  jam 
ab  ipsis  concurrenlibus  concinnata  in  actis  repeiiri  exhibila 
requisita,  quaeque  cancellarii  auctorilale  firinata  reperiuntur. 

Verum  si  ad  dCla  parumper  vertantur  oculi,  omne  dubium 
super  rectiiudine  relationis  cxaminaiorum  evanescire  videtur. 
Non  modo  enim  Orlandi  ad  quaestiones  morales  ab  examina- 
toribus  propositas  pari  giadu,  quam  aclor  Scarellius  censendus 
videreiur,  verum  eliam  suo  competitori  in  lerliicasus  solutio- 
ne  praecelhiisse.  Facile  enim  legenti  apparet  eumdeui  distinc- 
tionem  votorum,  uli  in  primo  dicli  casus  quaesito  percontaba- 
tur,  complète  adnumerasse,  dum  Scarellius  tantum  prœcipuas 
meminit. 

Nec  secus  de  requisitis  censendum  esse  putarem.  Siquidem 
de  Orlandio  conslabat  cuiiœ  non  solum  inter  Horlanos  cives 
adnumerari  et  in  quinque  concursibus  pro  cura  animarum 
gerenda  probalum  exliiisse  et  quidem  dnpliciter  in  primo 
gradu,  verum  eliam  et  ihetoricam  in  publico  seniinaiio  edo- 
cuisse  cl  in  praîrlicalione  verbi  Dei  sedulam  operam  navasse, 
et  vicarii  generalis  munus  obiisse,  necnon  parochise  cathe- 
dralis  per  longum  deceni  annorum  spatium  maxima  cum 
diligenlia  praefuisse.  Quae  poiro  ullima  prœrcgaliva,  si  tempo- 
rum  in-quitas  spectetur,  cerle  ipsum  supra  Scareilium  élevai, 
allenlis  laboribus,  conviciis,  periculis,  et  aliis  hujusmodi,  quee 
in  sui  muneris  exercilio  perpessus  est.  Quibus  igitur  conside- 
ratis,  videreiur,  quod  pio  recta  examinatorum  relatione  esset 
concludendum. 

Contra  sed  vero  perpendendum  quod  in  materia  concursus 
omnia  attente  ponderanda  sunt,  quee  tam  ad  scieniiam,  quam 
ad  requisita  concurrentiuin  spectant.  Quare  non  absolule  sed 
inslituta  collatione  puncta  laudum  donanda  veniunt.  Jamvero 
aclis  concursus  attente  ponderatis,  et  propositarum  qusestio- 
num  solutione  perlecla,  videtur  quod  Scarellius  clarc  ferme 
semper  ac  fcrc  ex  professe  singulis  proposilis  queesilis  respon- 
sum  dédit,  dum  Orlandi  plura  animadvertere  omisit.  Et  quam- 
vis  dici  dtbet  quod  iste  singulas  votorum  divisiones,  qua  in 
tertio  casu  exquirebantur  complète  adnumeravil  prœ  Scaiellio 
hic  autem  principales  voti  divisiones  adnotavil  et  vola  siuipli- 
cia  Papae  reservala  etiam  animadverlit  et  de  natura  voti  scien- 
lificam  ex'licationem  ptœbuit.  Quapropler  iis  attenlis  necnon 
exhibitis  actis  concursus  peifacile  evinci  putarem  Scareilium 
quoad  scienliam  suo  competitori  esse  prœferendum. 

Quoad  requisita  vero  ni  superior,  saltem  aequalis  Orlandi 
dijudicandus  erat.  Rêvera  ipse  Orlandio  in  aetale  prœcellil,  ad 
eamdem  spécial  diœcesim,  et  pluribus  abhinc  annis  commo- 


ratus  est,  et  domicilium  posuit  in  civitatc  Hortana,  assiduam 
piœbet  operam  in  tidelium  confessionibus  excipiendis,  uli  suo 
niuneri  pœnitcnliarii  incumbit,  granimalicam  et  rhetoricam 
in  suo  seminario  edocuit,  et  cdocel  nunc  nutapliysicam, 
mathosim  et  ethicam,  in  tribus  concursibus  parœt  iarum  pro- 
batus  fuit  et  quidem  dupiiciter  in  primo  gradu,  et  iheoiogiae 
ac  jnris  utriusque  laurca  donatus  est.  Qua;  munera  exercita 
et  laudum  testinioma  si  paulisper  txpendanlur  eum  ni  forte 
majorem,  saltem  quoad  requisita  a^qualtMa  Orlandio  renun- 
liant.  Maxime  vero  si  iis  adjungere  placinit  alla  l.uidum  lesti- 
n.onia  pênes  S.  0.  producta,  qux  neuliiiuam  iguorare  vale- 
baiit  examinatores,  quœque  consistunt  1"  in  concur.su  ut  inter 
alumnos  scminaiii  Pii  cooptarelur  in  quo  niagis  dignus  repu- 
talus  fuit,  ibique  degens  non  modo  integeirimam  vitam  duxit, 
verum  etiam  et  prajmia,  aliasve  honoris  signiticationes  asse- 
cutus  est  tam  in  theologicis,  quam  in  ulriusque  juris  discipli- 
nis;  2"  in  eleclione  in  vicarium  capilularcm,  ac  tandem  3'  in 
eleclione  ad  examiriatoris  prosynoilalis  munus  gerendum. 
Ilisce  igilur  bene  ponderatis  atque  aclis  œqua  lance  libratis 
vileretur  quod  Scarellius  Orlandio  superior  judicandus  erat. 

De  Mariano  S.intori  nihil  adnolare  censui  quia,  ut  inilio 
animadverli,  declaravit  a  di  non  volersi  cosliluire  parte  atliva 
nel  présente  giudizio.  »  Perspectis  igitur  aclis,  atque  adnotatis 
nquisilis,  quaî  in  magisterii  muneie  in  Horlano  seminario 
exercilo,  in  scrvitio  ecclesice  calliedraîis  prai^liio,  in  prœdica- 
tione  veibi  Dei,  in  oflicio  œconomi  curali,  ac  in  honorifica  pro 
aliis  concursibus  probatione  consisluul,  si  aliquid,  hac  super 
re,  eliam  deccrnere  velint  EE.  VV.  id  facile  pro  sueta  sapien- 
tia  prœslare  poterunt  sequentia  diluendo  dubia:  1.  An  couslet 
de  mala  relatioae  cxaminaiorum  in  casu.  Et  quatenus  allir- 
mative,  II.  An  et  quomodo  pio\iJenduin  sit  in  casu. 

S.  Congregatio  Concilii  respondendum  censuit  :  Ad  I.  Pro- 
videbilur  in    secundo. 

Ad  II.  Affirmative  favore  sacerdotis  Pétri  Scarelli. 

Uomœ,  ISjunii  1878. 

VoTL'M  coKSULTORis.Acta  concursus  ad  vacantem  prœbendam 
parœcialem  S.  Silvestri  papœ  in  ecclesiam  S.  Augustini  civi- 
tatis  Hoilai  canonice  translatam  a  sacerdolibus  Petio  Scarel- 
li canonico  pœnitentiario  ecclesiae  calhedialis  ejusdem  civita- 
lis,  Adeodato  Orlandi  canonico  parocho  praefalœ  ecclesiae 
cathedralis,  et  a  Mariano  Santori  beneliciato  cathedralis,  et 
œconomo  parocho  S.  Michaclis  Arcangeli  in  terrilorio  Hortano 
die  22  maii  1877  habiti,  ad  hune  sacrum  consessum  appel- 
laliouis  causa  remitîenda  curavit  dictus  Pelrus  Scarelli  cum 
minus  œquum  ei  videreiur  examinatorum  synodalium  judi- 
cium; quia  in  scienlia  paribus  volis  fuit  comparalus  Orlandi; 
et  in  idoiieitate  ad  onussustinendum  parœcia;  approbatus  fuit 
cum  decem  volis,  Orlandi  vero  cum  plenario  idesl  duodecim 
votorum  numéro.  Quapropler  iis  aclis  ab  lilmo  ac  Rmo  hujus 
S.  Ordinis  pro-secretario  mihi  demandalis,  accurate,  quidquld 
erat  cxpendendum,  perpendam,  judiciumque  meum,  quod 
obsequentissime  incomparabili  sapientiae  vettra?  subjiciam, 
ha;c  praeviis  observationibus  referam. 

AcTA  CONCURSUS.  Casis  îRiMUS.  Arcadius  et  Petronius  ne  eji- 
ciantur  a  famulatu  obedienles  domino  aller  a  pharmacopola 
émit  etaccepit,  aller  puellae  prœgnanti  potionem  praebuit  ad 
abortiendum  aplam. 

QuuMitur  1 .  Quando  peccatur  vel  non  cooperando  peccalis 

alienis? 
2.  Quid  dicendum  de  singulis  quatuor,  et  ulrum  in  censu- 

ram  incideriat? 

Observaliojies. 

Ad  primum  quœsitum  omnes  1res  concurrentes  recte  quoad 
subslantiam  responderunt.  Sed  in  solutione  doctrinali  unus 
alio  est  praîstantior. 


873 


CONCOURS. 


874 


Rêvera  Scarelli  clare  ac  IVre  ex  profesfo,  licet  breviter, 
explicavit  qiiaiulo  in  rooprralione  foriiiali  ailest  vel  nou  pec- 
catiiru  luin  si  actio,  (]iKii  |>onilur,  sit  objective  mala;  tum  si 
itulillereus  quiiiein  luMone  objccti,  sed  niala  ratione  finis,  vel 
ailjuncloi'uni.  Insiipcr  adnotavit  cl  explicavit  quaiulo  coopera- 
tor  peccat  vul  non  poncndo  actionem  suam  iniiillurtnlcm, 
et  sine  pravo  fine.  Tandem  animadvertit  nexuin  iiiler  actio- 
nem, cin:iin  roopcratoi'  ponil  et  elTectiim  mahim  (|ni  seqiiitur, 
ncc  non  uti'um  bonus  efî'cctns  actionis  nuilnm  con)penset. 
Quaj  omnia  conimuniler  Iraduntnr  a  tlicologis  ut  rectum  ferri 
possit  jiidicium  de  licita  cooperatione,  aut  de  majori  vel  nii- 
nori  ejiis  ciilpa, 

Orlandi  tlieoriam  generalem  iibavit,  et  recensifas  notiones 
specifice  nou  animadvertit. 

Santoii  valde  confiisam  ac  inqilicatam  solutioncm  dédit. 

Quare  patet  Scarelli  in  hoc  aliis  piaMiiinero. 

Ad  secundnm  quœsilum  quoad  primam  suam  paitcm  idest 
a  Quid  (licendum  de  singulis  quatuor.  » 

Scarelli  aliis  duobiis  conciirrentibus  piaccllit.  Nam  ipse 
dixit  dominum  esse  pra-cipuum  rcum  liomicidii  et  ruinas  s piri- 
lualis  infantis  si  abortiis  evenciit;  secus  reum  fuisse  homi- 
cidii  altentali.  Ila'ic  solulio  e.-lsecundum  consiitulionem  Sixti  V 
incip.  Ejfrcnatam,  et  secundum  omnes  Iheologos. 

Orlandi  soium  dixit  dominum  patrasse  peccatum  grave; 
sed  minime  innuit  spccicm  peccali. 

Insuiicr  Scarelli  noiionem  valde  opportunam  insciipsit  vi- 
delicet  :  a  modo  non  fit  distinctio  inter  fcetum  aiiimilum,  et 
manimatum  ;  juxta  enim  rccentiores  medicinEelegalis  peritos, 
statim  a  conceptione  fœtus  anima  informatur.  » 

Orlandi  id  non  notavit;  et  hoc  in  casu  est  valde  opi^ortuna 
hujusmodi  notio.  Ipscmtt  S.  Ligorius  lib.  6,  num.  124  id 
animadvertit.  Tandem  Scarelli  resolvit  a  Arcadium  et  Petro- 
nium  fuisse  reos  ejusdem  peccati  ac  eorum  dominus,  sed  non 
fuit  tam  grave,  quam  illud.  »  lia  rêvera  est. 

Orlandi  dixil:  «  Arcadium  cxcuso  a  peccalo,  dumniodo 
actionem  peccaminosam  domini  sui  et  ipse  non  intenderit  et 
voluerit,  quia  lune  elliceretur  cooperalor  formalis,  quod 
tamen  in  casu  minime  apparet.  »  Judicat  vero  Petronium 
reum  peccali  domini  sui  juxta  mensuram  concepti  timoris. 

Heic  animadvertendum  est  EE.  PP.  quod  casus  praesenlet 
Arcadium  et  Potronium  in  eadem  condilione,  idest  anibo 
obediunt  ne  cjiciantur  a  famulalu;  ideoque  si  qua  distinctio 
vel  excusatio  haberct  locum  in  Arcadio,  dtberet  etiam  ha- 
bere  locum  in  Petronio.  Sed  ex  casu  coUigilur  ambos  nenipe 
tam  Arcadium,  quam  Petronium  cognovisse  aciionem  illici- 
tam,  et  finem  pravum  domini  proprii  ;  obedientiam  enim 
praestiterunt  propler  melum  ne  ejierenlur  a  famulatu.  Ergo 
ex  verbis  casus  deduciiur  Arcadium  œque  ac  Petronium  scien- 
ter  et  culpabiliter  egisse.  Erravit  ilaque  Orlandi  excusaudo 
Arcadium. 

Santori  ne  verbum  quidem  speciQce  fecit  de  hujusmodi 
prima  parte  hujus  quœsiti. 

Constat  igitur  Pelrum  Scarelli  in  hoc  praestantiorem  esse 
Adeodato  Orlandi,  et  Mariano  Santori. 

Quoad  secundam  partem  ejusdtm  quœsiti  omnes  très  con- 
currentes non  recte  ex  parte  responderunt.  Quia  constiliitio 
Aposlolicœ  Sedis  moderationi  Pii  PP  IX  atfit;it  (antum  procu- 
rantes aborlum  per  se,  aut  per  interposilas  personas  ad  sen- 
sum  Sixtinoe  constil.  incip.  Effrenatam;  et  ne  verbum  quidem 
facit  de  aliis,  quos  ipsa  Sixtina  const.  clare  expressif,  nimirum 
de  ils,  qui  consilio,  favore,  ope,  potione,  aliave  ratione  ad 
abortiendum  fœtum  cooperantur.  Ast  ex  Sainjanticenlibus 
trac.  X,  c.  1,  num.  14b  post  alios  doctores,  quos  ipsi  alleganl, 
censura  adversus  mandantes  et  facientes  etc.  non  tenet  eos, 
qui  illos  recipiunt,  aut  illis  auxilium,  consilium,  favorem 
prajslant  juxta  regulum  :  Pœnœ  non  exccdunt  proprium  ca- 


sitm.  Ideoque  hodie  censura  constit.  Aposlolicœ  Sedis  non 
comj)rcliendit  ope,  favore,  consilio  coopérantes  iis,  qui  pro- 
curant abortum. 

Nemo  ex  recensitis  tribus  concurrentibus  hanc  censuras 
limiiationem  adverlit,  ideoque  priedictos  cooperatores  cen- 
surain  incurrisse  dixerunt  ;  ac  proindo  non  recte  ex  paite 
responderunt  ut  supra  dixi. 

Sed  in  bac  eorum  non  recla  solutione  adbuc  observandum 
est  quod  Orlandi  crraverit  plus  quam  Scarelli.  Nam  Oïlandi 
sic  scripsit  :  «  Juxta  mensuram  igitur  cooperationis  singuli  de 
quibiis  in  casu  excommuiiicatioiiem  incurrunl  si  eliectus  se- 
quaiur;  non  incurrunl  si  minime  sequalur.  Dixinms  juxta 
mensuram  cooperationis  eo  sensu,  quod  illi  tantum  censuram 
incuirunt,  qui  peccalum  fcruialiler  admiserunt.  »  Ha;c  doc- 
trina  non  est  generaliler  vera;  quia  potest  dari  casus,  et  rê- 
vera fréquenter  datur,  ut  quis  concurrat  formaliler  ad  pec- 
catum, et  reus  fit  peccali,  quin  censuram  incurral  :  quia  vel 
id  faeit  ob  metuni  gr.ivem,  vel  quia  ignorai  ipsam  censuram. 

Scarelli  vero  animadvertit  hanc  distinctionem,  et  in  casu 
nostro  exemit  a  censura  Arcadium  et  Petronium  si  in  amis- 
sione  illius  famulatus  grave  subire  damnum  debuissent. 

Hisce  piœmissis  ,  ac  perpensis  observationibus  censée 
Scar.-lli  mereri  vola  dO  1;2,  Orlandi  8  1;2,  Santori  7  1/2. 

Casus  secundls.  Titius  recogitans  in  amaritudine  animai 
Siiae  annos  vitae  prasteritae,  rccordatur  se  aliquoties  confessum 
fuisse  eliciendo  aclum  amoris  non  vero  doloris;  insuper  con- 
fessus  est  aliquoties  utique  cum  dolore  sed  sine  proposito; 
ac  tandem  non  semel  conlessus  est  accepîando  quidem  pœ- 
nitentiam  sibi  a  confessario  impositam  sed  sine  tanta  volun- 
tate  eam  adimpleudi  :  hinc  dubitans  nunc  de  valore  suarum 
cont'essionum  consulit  confessarium  suum,  utrum  confessio- 
nes  suas  reiterare  teneatur. 

Quid  respondendum? 

Observaliones. 

Quamvis  omnes  in  responsione  substanlialiter  fere  idem 
dicantjin  solutione  tamen  doetrir.ali  caeteris  praniiinet  Scarelli. 

Re  enim  vera  ipse  (Scarelli)  aduofavit  quando  sit  necessa- 
ria,  quando  utilis,  quando  noxia  confessionis  reiteralio. 
Deinde  explicavit  ad  sacramenlum  pœnitentiae  conficiendum 
essentialia  juxta  Tridenlinuni.  In  solutione  primse  hypo'hesis 
clare  ac  distincte  notavit  quomodo  amor  erga  Deum  conlineat 
in  se  dolorem  de  peccatis,  et  casui  adamussim  applicavit.  In 
solutione  secunJae  hypothesis  plene  eam  absolvit  distinctione 
triplicis  capilis,  quse  distinctio  comprehendit  diversos  modos 
seu  status  dispositionis,  in  quo  poluit  esse  Titius,  et  scisntifice 
resolvit.  In  tertia  hypothcsi  data  brevi  ac  clara  ratione.  per 
quam  essenlialiter  requiritur  in  sacramento  pœnilenliaîvolun- 
tas  satisfaciendi,  ope  distinctionis  resolvit  ipsam  hypothesim. 

Orlandi  noiionem  omisit  quando  debeat  reiterari  confessio. 
HcBC  noiio  hoc  in  casu  est  valde  opportuna.  Diversos  modos 
dispositionis  seu  status  in  quibus  potest  esse  pœnitens,  non 
animadvertit  ope  distinctionis,  quae  dum  pleno  ac  pcrfecto 
modo  dictas  hypothèses  solvit,  demonstrat  confessarium  hac 
de  re  perfecta  pollere  cognilione.  Tandem  in  solutione  terliae 
hypothesis  ait  :  «  Si  vero  (sunt  ejus  verba)  aliquam  deprehen- 
dat  negligentiam  in  coufesàonibus  instiluendis,  illum  horletur 
ut  majori  se  diligentia  in  posterum  paret,  et  de  culpis  omni- 
bus in  anleactce  vilee  confessionibus  admissis  se  se  accuset 
ac  doleat;  quin  illas  iterare  permittat,  dumniodo  cerla  culpa 
ac  ne"ligenlia  illas  maie  peregerit.  ■•  Pronomen  i/las  Orlandi 
refert  ad  confessiones,  ut  patet.  Sed  non  est  qui  non  novit 
confessiones  maie  peraclas  culpa  ac  negligentia  esse  ilerandas, 
cum  sint  vel  saltem  nullaî.  Igitur  Orlandi  in  hoc  vel  maie  se 
expressit,  vel  erravit  formaliler. 


87o 


CONCOURS. 


876 


Sanlori  sufficientem  solutionem  cniiiscujusque  bypothesis- 
prsebel.-sed  videlur  dubiiis  in  solutione  terliae  liypothesis ; 
ideoqiie  conckidit  coiiîuleiidum  esse  Tilinni,  ut  einitlal 
confessionein  |;eneraleiu  suoruni  peccalorum  ad  aiiimi  anxie- 
tem   tolleiidam. 

Attenlis  hisce  observaiionibus  censeo  Scarelli  niereri  vota 
G  1;2  ;  Orlandi  vola  5  ;  Saiitori  vola  0. 

Cascs  terth's.  Agnes  cuiu  duodcciimini  aplatis  aiimim  ex- 
pleverit  occasione  siiœ  piinix  coniinunionis  votuin  emisit 
perpetuae  virginitatis  nec  consulto  suc  confessario,  alia  qua- 
cjuique  persona.  Post  aliquos  annos  n  hil  prorsus  cogitans 
de  vo!o  einisso  iû  iiutiiuioniuin  venil,  et  non  recorJata  fuit 
hujus  voti  nisi  past  niatiiinonii  consunnnationem.  Qua  qui- 
deni  de  re  gravissiniis  conscieutiie  stiiiiu!is  fuit  perturbala. 

QuiHrilur  1.  Quid  voluii»,  et  quoluplici  modo  di\idilur? 

2.  L'irum  voluin  Agnetis  validum  considerandum  sil  ? 

3.  Qi-id  ab  Agiiete  sit  perageudua:  ut  piopriie  sua;  consulat 
coDscieutix? 

Observationes. 

Ad  prituuni  quaîsitum  omnes  rccte  respondeiunt  :  et  in  hoc 
solum  inler  eos  discrimcn  est,  quod  nen)pe  Oïlaïuii  complote 
adnumeravit  divisiones  voti;   sed  non  dédit  explicationein. 

Sanlori  priebuit  quoque  explicationem. 

Scarelli  tantum  principales  voti  divisiones  adnotavit;  sed 
vola  siuiplicia  papœ  rescrvala  eiiam  aniniadvertit,  et  de  na- 
tura  voti  scient. ficam  explicationem  pra;buit.  Quaniobrem  aliis 
praestantior  jiidicatur. 

Ad  secunJum  quœsitum  tam  Oi'iandi  quam  Scarelli  recte 
responderunt  ;  ac  proinde  mcifito  parcs  dici  possunt. 

Sant&ri  distinctiouibus  usus  est,  quae  parum,  vel  nihil  ad 
rem  faciunl. 

Ad  teriium  quaesitum  Scarelli  rospondii  cum  distinctione, 
et  absque  ambagibus  et  dubio  quid  agendum  rccte  docet. 

Orlandi  nuiiani  di-tinclionem  fecit,  et  absolute  resolvit 
votuni  virginilatis  Agnetis  non  esse  reservalum. 

Sanlori  inutiles  disiinctiones  fecit,  ac  coufusam  solutionem 
dedif. 

Ego  censeo  in  hoc  prœslantissimum  judicandum  esse 
Scarelli  ralione  di;tinciionis  quam  fecit,  et  ob  exactam  et  cla- 
ram  ejus  applicationcm  volo  Agnetis.  Nam  idem  docent  Suarez 
X^m.  3  de  Rclig.  tract,  de  volo  in  ccmmuni,  lib.  4,  c.  7,  n,  6; 
Sanchtz  lib.  4  Sum.  cap.  40,  n.  6o.  Et  prœ  caîleiis  placet  hic 
referre  verba  Salmanticensium,  qui  et  alios  doctores  allegant 
tract.  XV,  cap.  A,  pr.  3,  n.  31  :  -  Dicimus  hoc  ex  intenlione 
voventis  pendere.  Si  namque  fecit  votum  virginilalis,  aequiva- 
lens  voto  conlinenliae,  scu  illud  includens,  certiim  e^I,  quod 
licet  per  primum  venereum  actum  consumniatum  virginitatem 
amitlat,  manet  nihilominus  voto  castitalis  adstrictus,  quod 
semperin  futurum  obligat  quantum  potest,  eliamsi  in  prœle- 
ritum  fractum  fuerit  :  si  aulem  intenlio  voventis  solum  fuit 
conservare  integrum  claustrum  virginale,  seu  non  commillcre 
primum  actum,  quo  virginitatem  amittat,  tune  post  amis- 
sionem  illius  non  manet  amplius  votum,  quod  non  excedit 
intentionem  voventis.  Qv.œ  resolutio  ex  doctrina  D.  Th.  et 
Cajet.  2,  2,  q.  88  art.  3  ad  2  colligilur;  judicandum  autem 
erit  votum  esse  hujus  poslerioris  modi  solum,  qunndo  id  cons- 
tilerit  ex  inlenlione  expressa  vovenlis  ;  alioquin  vero  qui 
absolute  et  simplifier  vovit  virginitatem,  perpetuam  castila- 
tem  censelur  vovere.  » 

Insiiper  S.  Alphonsus  lib.  111,  n.  201,  docet:  «Si  quis  vo- 
luerit  vorere  modo  ordinario,  quo  alii  vovent,  tune  implicite 
vull  obligationem  conirahere.  «  Sed  maxime  altendenda  est 
jnlenlio  voventis  in  emitlendo  voto  Airginitatis  :  quia  vulgo 
dicilur  volum  virginilatis  ad  significandum  volum  castitalis. 
Ergo  nequit  absolute  dici,  quod  votum  Agnelis  non  sit  papœ 


reservalum;  sed  necessaria  est  distinctio  videlicet  si  ipsa  ex- 
pr»>sse  inlenderit  soUim  virgineum  llorem  conservare  ;  vel 
inlonderit  vovere  absolute  et  siuipliciter  virginilalom,  sicut 
dislinguunt  Salmanlicenses,  et  sicut  dislinxit  Scarelli. 

Hisce  omnibus  perpeiisis,  judico  Scarelli  niereri  vota  9; 
Orlandi  8;  Sanlori  G. 

COKCIO. 

Pro  concione  assignatum  fuit  cvangelium  feria;  III  post 
Penlecoslen. 

-  Secundum  Joaunem  :  —  lu  illo  tempoie  dixit  Jésus  Plia- 
«  risœis  :  Amen,  amen,  dico  vobis  :  qui  non  intiat  per  oslium 
«  in  ovile  oviura,  sed  ascendil  aiiunde,  ille  fur  est,  et  lalro. 
«  Et  reliqua.  o 

Observationes. 

Orlandi  prae  aliis  competitoribus  suis  evangelicam  doctri- 
nam  magis  ad  mores  traduxit,  et  major  zelus  in  exhortando 
ac  in  excitandis  all'eclibus  in  ejus  concione  elucet:  id  maxime 
débet  habere  locum  in  conciouibus  paroclii.  Ac  proinde  judi- 
cio  mec  meretur  vota  G  1;2  j  Scarelli  6  ;  Sanlori  6. 

EXPLICATIO. 

Pro  pxplicatione  assignatum  fuit  caput  XIX  e  conc.  Trid. 
sess.  XXV  excerptum. 
Monomachia  pœnis  gravissimis  punitur  etc. 

Obsermiiones. 

Nullum,  vel  saltom  nolablle  discrimen  non  adest  intcr 
unam  et  aliam  explicationem;  ac  proinde  icmaiiet  approban- 
duin  examiuatorum  judiciuai,  idesl  Scarelli  vota  3,  Orlandi  3, 
Sanlori  3. 

Résultat  igitur  : 

Scarelli  :  pro  i  casu.  vota  10  1/2,  pro  2  casu  6  1/2,  pro 
3  casu  9,  pro  concione  6,  pro  explicalione  3;  summa  voto- 
rum  35. —  Oïlandi  :  pro  1  casu  vola  8 1/2,  pro  2  casu  6,  pro  3 
casu  7  1, 2,  pro  concione  G  1/2,  pro  expUcatione  3  1/2  ;  summa 
votorum  31  1/2.  —  Santori  :  pro  1  casu  vota  7  1/2,  pro  2 
casu  G,  pro  3  casu  G,  pro  cencione  G,  pro  explicalione  3; 
summa  votorum  28  1/2. 

ACTA  CONCUaSUS. 

Super  morales  qualitates  et  idoneitatem  eorumdem  con- 
currentium. 

Observationes. 

1.  Requisila  a  tribus  candidatis  exhibila  quoad  eam  partera, 
quœ  fcienliam  respiciunt:  Idonci  judicatl  fucrint  doctrina, 
juxta  Tridentinum  sess.  XXIV,  cap.  18,  habita  ratione  ad 
sludia,  quibus  operam  dedit  Scarelli,  et  ad  lauream  doctora- 
1cm  in  sacra  theologia  et  in  jure  :  perpcnsis  etiam  concursi- 
bus  ad  diversas  parœcias,  quos  suslinuit,  nullum  est  dubium 
quin  idem  Scarelli  aliis  suiscompeliioribus  prajcellat. 

2.  Quoad  eam  partem,  quœ  qualilat^s  morales  rcspicit  : 
moribus,  prudenlia,  ait  Tridentinum, nihil  venit  observandum, 
quatcnus  de  iis  nulla  apparet  exceplio;  proindeque  mcrilo  pa- 
res haberi  debent. 

3.  Quoad  alia  opportima  ad  vacantem  ecclcsiam  gubernan- 
dam,u{  loquitur  idem  Tridentinum,  procedimus  cum  Bene- 
dicto  XIV  Inslil.  Vil,  n.  7,  idesf  «quantum  inserviendœEccle- 
sia;,  cl  fidelibus  prœscrtim  imbuendis  trmporis  impenderint; 
quandiu  pœnitenliiesacramenlum  ministraverint  etc.  » 

Scarelli  per  aliquod  tempus  munus  vicarii  capitularis  Hor- 
tanœ  diœcesis  exercuif.jam  a  sex  annis  pœnitenliarius  per 
concursum  elecius  hoc  munus  in  prœsens  cxercet  :  in  semina- 
rio  docuit,  ac  nunc  fere  gratis  docet  metaphysicam,  elhicam, 
arilhmeticam,  algebram  et  geometriam. 


877 


DROITS  PAROISSIAUX. 


87S 


Orlandi  jam  a  dcccm  aunis  est  parochus  ecdesiœ  calhedralis 
civitatis  Iloiia)  :  in  seminario  docuit  rhcloiicam  por  octo  an- 
noriim  spatium  ;  fuit  cliani  ad  brève  pro-vicariiis  geneiaiis  : 
tandem  verbi  Dei  praedicationcm  in  divcrsis  oppidis  diœcesis 
liaiiuit. 

Venini  omnibus  patet  quod  quanto  excellentius  sit  niunus, 
quod  quis  in  ecclesia  exercet,  tanto  majiis  est  servitium  qucd 
eccicsia;  il!e  pra<stat.  Sed  mumis  vicarii  capitularis  est  excel- 
lentius miinere  parodii,  et  vicaiii  gencralis;  quia  paiocluis 
habet  regimen  suce  paiœciœ,  et  vicarius  capilulaiis  regimen 
totius  diœcesis.  Insuper  quoad  pœnitentio;  sacramenti  admi- 
nistrationcin  niunus  pœnitontiarii  est  ctiam  magis  conspi- 
cuuni,  quia  pœnitcntiaiius  est  sicut  judex  casuum  conscientiie 
cum,  juxta  Benediclun:  MV  inslit.  10'2  n.  o,  judicio  ejus  siib- 
jiciaiUur.  Insuper  in  canonicum  pœnilenliariuni  eligi  débet 
qui  sit  doctor,  aut  licentialus  in  tbeologia  vel  in  jure  canonico: 
nihil  vero  de  iis  requiritur  ad  numus  parochi  obetmdum. 

Ergo  ex  receusitis  requisitis  coiligitur  Scarelli  et  Orlandi 
quoad  morales  qualitates  et  migisterium  merito  esse  œquales  : 
quoad  qualitates  scienlificas  et  servitium  ecclesiœ  Scarelli  al- 
lero  praecedere. 

Pulo  aulem  examinatorcs  synodales  supputasse  labores, 
convlcia,  pericula,  et  alla  bujusniodi  quaî  perpessus  est 
Orlandi  in  exercitio  officii  parochialis  ratione  calamitatum 
teniporuni  nostrorum,  et  ratione  prœdicalionis  verbi  Dei  ut 
supra  :  ideoque  cum  plenario  numéro  votorum,  idest  duode- 
cim  eum  approbarunt.  Verum  ut  servetur  débita  sequitas,  at- 
tentis  supra  cxposilis,  judico  Orlandi  approbandum  esse  cum 
plenario,  idest  duodecim  votorum  numéro;  Scarelli  saltem 
cum  undecim  ,•  Santori  cum  novem. 

Simul  itaqne  cumulatis  votis  tam  pro  scientia  comperlis, 
quani  pro  idoneilate  horum  tiium  coucurrentium,  salvo  me- 
liori  judicio,  Scaielli  remanet  approbatus  in  primo  gradu  cum 
votis  AG;  Orlandi  in  primo  gradu  cum  votis  43  l|2;Santori  in 
secundo  gradu  cun»  votis  37  1^2. 

Ilisce  non  obstanlibus,  sapienlissimo  judicio  vestro  EE.  PP. 
si  aliter  sit,  et  ego  subscribam. 

N.  N. 


DHOITS  PAR0ISSI41X 


Chanoines  et  collégiale  de  Manduria.  —  Attributions  paroissiales. 
Obsùques.  Droit  de  porter  l'étole  et  de  faire  la  conduite.  Usa^c 
portant  que  le  convoi  soit  prt'sidé  par  la  première  dignité  du 
chapitre.  Ordonnance  épiscopale  abrogeant  l'usage.  Plainte  des 
chanoines.  La  S.  Congrégation  du  Concile  casse  l'ordonnance. 
Décision  du  là  juin  1878. 

Les  paroisses  établies  dans  les  églises  cathédrales 
et  collégiales  donnent  parfois  lieu  à  des  dissentiments 
entre  les  clianoines  et  les  curés  relativement  aux 
attributions  curiales. 

Le  chapitre  de  la  collégiale  de  Manduria,  diocèse 
d'Oria,  en  Sardaignc,  a  fuit  présenter  au  Saint-Siège 
la  réclamation  suivante  : 

«  La  cure  habituelle  réside  dans  le  chapitre.  De 
temps  immémorial  c'est  l'usage  que,  lorsque  le  cha- 
pitre est  invité  aux  convois,  le  droit  de  bénir  le  défunt 
et  de  porter  l'étole'est  réservé  à  la  première  dignité  ou 
en  son  absence  aux  autres_dignitaires  et  chanoines  ;  le 
curé  et  le  vicaire  n'ont  pas  ce  droit.  La  première 
dignité  étant  vacante,  on  a  nommé  un  procuré.  Par 
décret  extrajudiciaire  du  18  novembre  1875,  Mgr  l'é- 


viîque,  sans  entendre  le  chapitre,  a  déclaré  abusif 
tout  acte  exercé  [)ar  un  prôtre  quelconque  du  clergé  de 
Manduria,  et  il  a  ordonné  que  l'arcbiprêtre  seul,  et 
actuellement  le  pro-curé  ou  son  délégué,  ont  le  droit 
de  porter  l'élolc,  de  donner  la  bénédiction  dans  la 
maison  du  défdnt,  conformément  au  Hituel  romain 
et  à  la  discipline  de  l'Eglise  .  Le  vicaire  forain  ayant 
notifié  le  décret,  le  chapitre  se  réunit  et  signa  un  mé- 
moire réfutant  les  raisons  de  l'éviiché,  et  concluant 
que  les  circonstances  actuelles  empêchaient  seul;  s  les 
chanoines  d'insister  pour  l'exercice  de  leurs  droits, 
mais  qu'ils  se  réservaient  de  faire  valoir  leurs  raisons 
quand  ils  croiraient  Aujourd'hui  le  chapitre  fait 
présenter  cette  humble  requête  à  la  S.  Congrégation, 
en  demandant  la  révocation  du  décret  épiscopal  et  le 
maintien  de  l'usage.  » 

La  S.  Congrégation  a  consulté  Mgr  l'évêque  con- 
formément à  la  procédure  d'usage.   La  réponse  du 
prélat    est  ainsi    conçue  :    «  La   prétendue  coiituma 
immémoriale  manque  de  toute  base  juridique.  Il  est 
entièrement  faux  que    les    chanoines    de   Manduria 
possèdent   la    cure,  habituelle.    La   cure   aciuelle  a 
toujours  appartenu  à  l'arcbiprêtre,  première  dignité 
du  chapitre  ;  présentement,  la  dignité  étant  vacante, 
la  cure  actuelle  appartient  au  pro-curé.  Le  chapitre  ni 
aucun  de  ses   membres   n'ont  jamais   prêté    aucua 
concours  ni   coopération    personnelle  pour  la  cure, 
pour  l'administration    des  sacrements  et  pour  toute 
autre  attribution   curiale.    Le    casuel  n'a  jamais  été 
versé  dans  la  main  du  chapitre  ;  il  a  été  constamment 
perçu  par  le    curé.    La  coutume  dont  on  parle  n'a 
jamais  existé  et  n'existe  pas.  Il  suit  de  là  que  devant 
la  disposition  du  Rituel  romain  qui  réserve  au  curé  le 
droit  en  question,  la  violation  de  ce  droit  serait  un 
abus  qu'il  ne  serait  pas  possible  de  tolérer.  La  paroisse 
posséderait  donc   un  grand  nombre  de   curés  con- 
trairement aux  lois  de  1  Eglise,  au  Rituel  romain,  à  la 
jurisprudence   de   la  S.  Congrégation  des  Rites,  qui 
déterminent  le  règlement  des  paroisses.  Il  est  faux 
que  le  chapitre  n'ait  pas  été  entendu  avant  de  porter 
le  décret  du  18  novembre   187.5;  car  le  contraire  est 
prouvé  par  une  délibération  capitalaire  en  date  du 
14  octobre.  » 

Mgr  l'évêque  ayant  nié  la  coutume  et  même  la  cure 
habituelle  enfaveur  du  chapitre,  les  chanoines  se  sont 
placés  sur  C3  terrain. 

«  La  coutume  dont  il  s'agit  est-elle  condamnée  par 
la  raison?  Est-ce  l'occasion  de  quelque  péché  ou  d'un 
scandale  pour  la  population  de  Manduria  que  le  cha- 
pitre assiste  aux  obsèques  et  que  le  doyen  porte  l'é- 
tole, bénisse  le  corps  et  l'accompagne  à  la  paroisse? 
Est-ce  un  usage  anormal  qu'un  des  membres  d'une 
église  qui  sont  tous  obligés  d'enseigner  le  catéchisme, 
de  diriger  les  consciences  et  de  coopérer  à  la  cure, 
remplisse  les  fonctions  de  curé  en  ce  qui  concerne  les 
obsèques?  Le  droit  établi  par  l'usage  peut-il  être  con- 
damné comme  un  rote  illicite,  comme  une  déprava- 
tion et  comme  un  abus  subversif  des  lois  ecclésias- 
tiques ?  Voici  ce  que  vingt  témoins  attestent  par  écrit  : 
On  a  constamment  suivi  l'usage  en  question,  mêm.e 
durant  la  vacance  de  la  paroisse  ;  car  c'est  la  premièi-e 


879 


DROITS  PAROISSIAUX. 


880 


dignité  et  non  le  pro-curé  qui  a  porté  létolc  et  béni  les 
corps.  Tel  est  l'usage  immémorial  ;  les  témoins  attes- 
tent qu?  la  tradilioa  provient  de  leurs  ancêtres.  Il  y 
a  un  ou  deux  ans,  la  population  a  vu  avec  surprise 
le  pro  curé,  qui  est  un  des  derniers  du  clianitre,  por- 
ter l'étole  et  occuper  la  première  place  de  1 1  proces- 
sion pendant  qu-3  la  première  dignité  se  tenait  au  der- 
nier rang.  Le  droit  du  chapitre  se  fonde  soit  sur  une 
réserve  qui  remonte  à  la  fondation  de  la  paroisse,  soit 
sur  une  coutume  raisonnable  et  reconnue  par  le  droit 
canonique.  • 

La  S.  Congrégation  du  Con?ile  a  pensé  qu'elle  ne 
pouvait  en  l'état  rendre  son  jugement.  Elle  a  demandé 
d'autres  investigations  et  d'autres  preuves  de  nature  à 
constater  l'usage  :  Dilata  et  coadjuvenlur  probationes. 
Rome,  22  septembre   1817. 

L'affaire  es!  revenue  devant  la  S.  Congrégation  du 
Concile  le  15  juin  1878.  Nouvelle  plaidoirie  de  l'avo- 
cat des  chanoines,  avec  pièces  à  l'appui.  Il  s'agit  de 
prouver  à  la  Congrégation  que  le  chapitre  possède  la 
cure  habituelle  de  la  paroisse. 

Aumois  dejuin  1854,  en  l'absence  de  l'archiprêtre- 
caré,  qui  était  malade,  le  pro-curé,  le  même  qu'aujour- 
d'hui, demanda  au  chapitre  son  traitement.  Lescha- 
noines  répondirent  que  cela  regardait  l'archiprêtre, 
qui  continuait  de  percevoir,  malgré  son  absence,  la 
portion  congrue.  Mgr  l'évèque  décida  en  faveur  du  pro- 
curé. Le  12  juillet,  le  prélat  écrivit  au  chapitre  à  ce 
Bjjet,  et  dit,  entre  autres  :  <>  La  cure  résidant  dans  le 
chapitre,  qui  fournit  la  portion  congrue  à  l'archiprêtre, 
j'ai  besoin  de  savoir  etc.  »  Dans  une  lettre  du  5  sep- 
tembre,concernant  la  même  affaire, le  prélat  s'exprime 
comme  il  suit  :  «Dans  les  collégiales  dont  la  première 
dignité  est  de  même  nature  (c'est-à-dire,  ayant  l'exer- 
cice actuel),  la  cure  des  âmes  réside  dans  le  chapitre. 
Peut-on  nier  que  Tarchiprêlre  de  la  collégiale  est  la 
première  dignité  avec  cure  d'âmes?  Il  s'ensuit  que  la 
cure  est  habituellement  placée  dans  le  chapitre,  et  que 
l'archiprêtre  en  a  l'exercice  actuel.  Conformément  au 
concordat  de  1818,  la  portion  congrue  du  curé  de  celte 
collégiale  est  placée  dans  la  masse  commune,  dont  il 
reçoit  deux  parts.  Il  est  certain  que,  durant  la  vacance 
de  Sa  dignité,  et  en  cas  d'empêchement,  on  a  payé  le 
vicaire  sur  la  portion  congrue.  C'est  ce  que  le  chapitre 
fit  durant  la  maladie  et  après  la  mort  de  l'archiprêtre 
Costanzo  et  pendant  celle  de  l'archiprêtre  Micheli.  » 

Mgr  l'évèque  nie  Tbabitualité,  parce  que,  dit-il 
«  le  clergé  de  la  collégiale  et  aucun  de  ses  membres 
n'a  jamais  prêté  aucun  concours  ni  aide  dans  la  cure 
des  âmes,  pour  l'administration  des  sacrements,  et 
autre  office  paroissial.  •  Mais  cela  regarde  le  prélat; 
il  aurait  dû  rappeler  les  chanoines  cà  leur  devoir,  con- 
formément à  un  décret  de  l'ordinairedu  28  août  17L9; 
ce  décret  veut  que  les  aspirants  aux  postes  de  la  collé- 
giale soient  au  préalable  examinés  sur  leur  aptitude  à 
faire  le  catéchisme  et  à  remplir  les  autres  fonctions 
paroissiales.  L'archiprêtre  et  son  vicaire  ont  toujours 
pris  des  substituts,  des  auxiliaires.  Or  c'est  le  chapitre 
qui  les  nomme. 

Il  n'est  pas  vrai  que  l'archiprêtre  ou  le  vicaire  sup- 
porte les  dépenses  paroissiales.  Lesregistres  constatent. 


en  effet,  que  les  dépenses  de  la  paroisse  ont  toujours  été 
à  la  charge  du  chapitre;  particulièrement  la  solution 
du  calhédralique.  Lo  notaire  du  pjys  a  compulsé 
les  registres  de  l'année  1800  jusqu'à  ce  moment-ci, 
et  déclare  avoir  vérifié,  parmi  les  dépenses  de  chaque 
année,  celles-ci,  entre  autres  :  «Voiture  pour  le  curé 
qui  va  pr^^ndre  les  saintes  huiles  à  la  cathédrale  : 
1  ducat.  —  Cierges'pour  toutes  les  fonctions  de  la  pa- 
roisse et  de  la  collégiale  :  60  ducals.  —  Indemnité  au 
vicaire  pendant  la  vacance  de  l'arcliipréture  :  36  du- 
cats. —  Rétribution  des  messes pro  bcnefactorihus  appli- 
quées par  le  vicaire  les  dimanches  et  fêtes  supprimées, 
au  nombre  de  6o,  pendant  la  vacance  :  13  ducats.  — 
Le  registre  des  receltes  présente  36  ducats  par  an, 
comme  moyenne,  pour  la  quarte  funéraire  ou  droit  de 
cierges  que  le  chapitre  reçoit  des  familles,  de  temps 
immémorial,  à  l'occasion  des  cnlcrremenls.  • 

L'évêché  ne  conteste  pas  l'usage;  il  en  reconnaît 
l'existence,  car  il  se  borne  à  dire  que  la  coutume  est 
nulle,  fût-elle  ancienne,  attendu  qu'elle  est  en  opposi- 
tion avec  les  lois  écrites.  La  déclaration  des  habitants 
de  Manduria,  présentée  l'an  dernier,  atteste  la  cou- 
tume. Cette  coutume  dérive  de  l'habitualité  ;  cela  la 
rend  rationabilis.  Si  la  S.  Congrégation  estime  ces 
preuves  insuffisantes,  les  chanoines  demandent  une  en- 
quête formelle  par  un  personnage  que  la  S.  Congré- 
gation désignera,  et  qui  interrogera  le  pro-curé  et  ses 
auxiliaires,  pour  déclarer,  sous  serment,  si  Ja  coutume 
dont  il  s'agit  a  jamais  été  contestée,  suspendue,  ou 
abolie. 

Décision.  LaS.  Congrégation  décide  que  l'ordonnance 
épiscopale  doitêtre  infirmée.  Home,  le  15  juin  1878. 

Oritana.  Juridmparochialtdm.  Die  Ib  junii  d878.Percontanti 
mihi  in  congregatione  diei  22  septenibris  elapsi  jam  anni  : 
«  À!)  decretuin  curia;  Oritanœ  sil  confirmandurn  vel  infirman- 
duai  in  caîu,»  responsuin  fuit:  Dilata,  et  coadjuvenlur  proba- 
tiones prœserlim  super  asserta  cura  hahit.uall   et  consueludine. 

Utrumque  conficere  studet  oralor,  qui  pro  capitulo  causam 
dicit,  in  nova  allegatlone  cum  sunin;ario  typls  exarata  et 
seoisini  distribuenda,  cujiis  summam  de  more  exponam.  Et 
ad  habitualilatem  curœ  confiruiandain  affert  nonnulla  actualis 
anlislitis  documenta,  quibus  eamdem  évincera  curât.  Volvente 
sane  die  12  junii  anni  1854  in  absentia  archipresbyleri  pa- 
rochi,  cujus  vices  gerebat  uti  œcononius  actualis  contra- 
dictorin  causa  Auguslinus  Guarini,  hic  mercedem  pro  suo 
oflicio  a  capitulo  expostulavit,  quod  rcnuebat  ejiisdem  solu- 
tionem  contendens  ad  archipresbyterum  spcctare  qui  in  ab- 
sentia quoque  congruam  percipiebat  parocbialem.  Res  per 
Augustinum  al  episcopum  delata  fuit,  qui  favore  actoris 
quaestionem  diremit,  atque  literis  diei  12  julii  illius  anni  inler 
alla  iiaic  capitulo  scribebat:  «  Essendo  risposla  la  cura  presso 
codesto  capilolo  il  quale  somniinistia  la  débita  congrua  al 
detto  sig.  Galti  archipresbytero  absenli,  mi  giova  senlire 
ecc.  »  Et  nielius  qnoque  de  eamet  controvcrsia  disserens  in 
altère  epistolio  diei  5  septenibris  ejusdem  anni  habebat  —  ibi  — 
"  Nelle  collégiale,  ove  la  prima  dignilà  è  di  tal  natura  (cui 
nempe  ndncxa  est  animaruin  cura)  la  cura  délie  anime  è  ri- 
posta nel  capitolo.  E  potrebbe  ncgarsi  che  l'arciprele  di  co_ 
testa  collegiala  sia  prima  dignità  con  cura  di  anime? Dunque 
è  a  conchiudersi  che  abitual mente  lai  cura  sia  riposta  presso 
il  capitolo  in  esercizio  atlualmente  dell'  arciprele  Galti. . . 
non  puô  neparsi  che  unit'ormemenle  al  concordalo  del  1818  la 
congrua  del  parroco  di  cotesta  collegiala  è  riposta  nclla  massa 


88  i 


COLT.ÈGIALE  DE  SAINT-NICOLAS. 


882 


comiinp,  che  gode  il  medcsimo  iina  doppia  porzione  :  che  nclle 
vacanze  e  no'  casi  d'  impoditnenio  del  parroco  si  i;  piigato 
l'economo  siilla  congrua.  Tali  f'atli  sono  stati  pralicali  e  con- 
siimati  dal  capHolo  nella  malaltia  del  fu  arciprele  Go.stanzo  c 
dopoia  morte  dello  ftnssoedell'arciprole  Miclieli.  d 

Niliil  aulerii  contra  cuiu'  lial)itiialitatciu  in  capitiilo  resi- 
denttin  evincere  porgit  episcopi  verba  rt.fereiitis  :  «  Costa 
pienainenlc  per  fitto  che  niuna  concorrenza,  o  personale 
opéra  si  à  mai  prestata  dal  clcro  o  da  iino  di  essi  nciia  cura 
délie  anime,  nell'  amtninistiazionc  de'  sagramenli  o  in  alcun 
doveie  parrocchiale.  »  Siquidcm  ipsius  cune  esse  deberct 
capitularcs  revocare  ad  ollicii  siii  ini|)Iumen(iini  ad  traniiles 
decreli  die  28  angnsli  1799  ab  orJiiiario  lati,  praecipienlis  ut 
cupientes  in  parlicipantiuin  numéro  admitti  praevie  examina- 
rentur  cii'ca  eorunidem  liabiiitaleai  «  ad  catéchèses  in  ecclesia 
faciendas  aliasipie  finictiones  parochiales  absolvendas  pro 
conscientiarum  dircctione  animarumquo  salute.  «  Vei'umtamen 
adnotat  quod  siibslituti  atqiie  adjiilores,  quos  archi|)resbyter 
vel  ceconomus  curatus  pênes  se  hubuit  in  antecessum  et  in 
praesens  pro  parochialibus  olhciis  absolvendis,  al)  ipso  capilulo 
eliguntur.  Nil  miruni  proinde  si  episcopus  soUicitus  constan- 
tissime  fuit  inquirere  an  sacerdotes,  qui  in  participaiitiuni  nu- 
méro admilti  voluissent,  idonei  necne  essent  ad  catechesini 
docendam  aliasque  funcliones  parochiales  explendas  pro 
conscientiarum  dircctione  aniniarumque  salule.  Quœ  si  attente 
perpendantur,  indubie  demonstrare  concludit  curam  habitua- 
lem  in  capitulo  residere. 

Nec  pariter  in  facto  subsistcre  prosequilur  oralor  quod  ex 
adverso  asseritur,  idest  expensas  parochiales  siveab  archipres- 
bytero  sive  ab  œconomo  sustentatas  fuisse.  Ex  codicibus 
quippe  ad.ninistrationis  vulgo  «  di  esito  e  di  introito  »  in  capi- 
tuli  labulario  servatis  constat  annuos  pro  parœcia  sumptus 
necnon  calhedraticum  vel  ipsum  semper  sustinuisse  capi- 
tulum,  numquani  vero  avchipresbyterum  vel  œconomum. 
Perspeclis  enim  praefatis  codicibus  a  publico  tabel'ione  ab 
anno  1800  «(ino  a  questi  ultiminieno  alcune  piccole  diffe- 
renze,  e  senza  tener  conlo  degli  anni  précèdent!  tal  epoca  » 
palam  fit  che  annualmente  si  sono  erogati  inter  alias  ex- 
pensas :  «  Per  carrozza  al  parroco  che  va  a  rilevare  gli  olei 
santi  dalla  cattedrale  ducato  1,  paria  lire  4,  25. —  Per  cera 
per  tutte  le  funzioni  sia  délia  parrocchia  che  délia  collegiata 
ducati  GO  pari  a  L.  253.  Nella  vacanza  dell'  arcipretura  per 
compenso  all'economo  ducati  trentasei  pari  a  lire  153.  — Per 
elemosina  délie  messe  pro  benejacloribus  celebrate  dali'eco- 
nomo  curato  in  tutti  i  giorni  festivi  e  feste  abolite  nella  vacanza 
dell'  arcipretura  n.  Oo  circa  ducati  13,  paria  lire  53,  33.  » 
Constat  insuper  a  codicibus  ipsis  vulgo  d'introito  a  la  ci/ra 
in  média  di  ducati  3G  pari  a  lire  153,  che  annualmente  di 
tempo  immemorabile  il  medesiino  capitolo  ha  ritratto  dalla 
cosi  detta  quarta  funèbre  o  diritto  di  cera  ricevuta  dalle  fami- 
glie  in  occasione  dei  funcrali.  d 

AI  probationes  circa consueludinem  adstruendas  deveniens 
oralor  prœaionel  ejusdeni  existentiam  quodammodo  erui  ex 
ipsius  decreli  verbis  a  curia  prolati  ex  quibus  palam  fit  eam- 
dem  minime  impugnari,  sed  tantum  dici  ipsam  ecclesiaticae 
legi  adversam  esse. 

Verum  consueludinem,  de  qua  quaestio  et  extitisse  et 
extare  ex  documenloa  plurihus  Manduriae  civibus  obsignatum 
et  in  priori  causœ  propositione  relalum  probari  censet,  eam- 
demque  prouli  descendentem  ex  habilualitate  curaj  in  capi- 
tule résident!  ralionabilem  dicit.  Quod  si  in  perdita  hypothesi 
ad  ipsam  statuendam  salis  non  esse  quse  adducta  fuere  existiment 
EE.  VV.  nuUum  aliud  sibi  praesto  esse  remedium  pulat,  quam 
exorare  EE.  PP.  ut  dignentur  imperare  formale  examen 
praevio  juramenlo  lam  ipsi  Guarinio,  qui  duodecim  abhinc 
annis  œconomi  officio  fungitur  quodque  alias  quoque   plures 


per  anuos  cxercuit,  quam  ipsius  substitutis  coram  persona  a 
î>.  Ordme  deputanda  ad  hoc  ut  in  propatulo  ponatur  an  con- 
suetudo  de  qua  agitur  fucrit  umquam  controversa  vel  suspensa 
vel  ahiala. 

Ilisce  igitur  perpensis  nec  non  aliis  quœ  in  priori  causa; 
propositione  dsducta  fuerunf,  rogantur  EE,  PP.  enodare 
dubium  : 

Au  (lecretum  curiœ  Oritanœ  sit  confirmandum  vel  inlir- 
mandum  in  casu. 

S.  Congregatio  Conciiii  respondendum  censuit  :  Z^cm^uoj 
esse  in/irmandum.  liomaj,  15juniil878, 


COLLÉlilALE  DE  SAIW.lïlCOLiS 

Chanoines  amovililes.  liief  de  Sixte  IV  défendant  d'ériger  formel- 
lement les  canonicals  et  réservant  aux  fondateurs  et  à  leurs 
descendants  la  faculté  de  révoquer  les  chariûincs.  L'église  en 
question  est-elle  réellement  collégiale?  Caractères  légaux  de  col- 
légialité. Possession  iuiniénioriale.  Vente  des  Liens  en  vertu  de 
la  loi  de  1.S75.  Les  chanoines  acluelsn'aurontpas  desuceessenr<; 
Réduction  do  l'officedu  chœur.  Dispciisede  matines,  principales 
létes  exceptées.  Application  de  la  messe  convenluclle  pour  les 
bienfaiteurs.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du 
15  juin  1878. 

On  remarque  à  Regio,  près  Modcne,  une  collégiale 
sous  le  vocable  de  S.  Nicolas.  Les  prijtres  qui  com- 
posent ce  collùgo  ont  présenté  la  requête  suivante: 
«En  vertu  de  brefs  de  Sixte  IV  des  14  novembre  1480 
et?  février  1481,  les  trois  frères  Zoboli  instituèrent 
dans  l'égliic  paroissiale  de  S.  Nicolas  à  Rcgio  une 
collégiale  composée  de  huit  chanoines  prêtres  et  de 
quatre  clercs,  dénommés  aussi  choristes,  ayant  pour 
chef  le  prévôt  da  cette  église  revêtue  de  la  qualité 
Nullius.  On  ne  procéda  pas  à  l'érection  formelle  des 
prébendes,  car  les  patrons  entendirent  se  réserver  la 
faculté  de  renvoyer  les  chanoines  lorsqu'ils  ie  jugeraient 
nécessaire  ou  utile  au  service  de  Dieu  et  de  l'Etrlise. 
L'acte  de  fondation  prescrit  Toffice  quotidien,  comme 
les  cathédrales;  il  permet  de  dire  matines  après  vêpres, 
permet  aux  chanoines  d'assister  alternativement  par 
moitié  au  chœur,  de  semaine  en  semaine,  excepté  les 
grandes  fêles,  auxquelles  tous  doivent  se  rendre  au 
chœur.  Le  revenu,  qui  s'élève  à  six  mille  lires  d'Italie 
environ, est  entièrement  en  distributions.  Les  chanoines 
prêtres  ont  deux  vingtièmes;  les  clercs,  un  vingtième  ; 
mais  l'usage  leur  donne  en  quelque  sorte  le  droit  de 
passer  aux  postes  presbjtéraux. 

«  Les  patrons,  se  prévalant  de  la  loi  du  15  août  1807, 
ont  vendu  leur  droit  à  une  famille  Israélite,  qui  a  soldé 
au  gouvernement  le  prix  de  l'affranchisement,  et  a  pris 
les  biens  de  la  collégiale.  Deux  membres  de  l'ordre 
clérical  et  deux  chanoines  sont  décédés;  ua  autre 
chanoine  est  tombé  gravement  malade,  au  point  de  ne 
pouvoir  célébrer  la  messe.  Ces  décès  permettent  aux 
acquéreurs  de  réclamer  six  vingtièmes  du  revenu.  Les 
sept  chanoines  survivants  doivent  faire  le  travail  de 
douze  ;  les  cinq  prêtres  ont  à  leur  charge  les  messes 
conventuelles,  fêtes  et  vigiles.  La  condition  des  clercs 
n'est  pas  meilleure  ;  indépendamment  des  charges 
communes,  ils  perdent  tout  espoir  d'occuper  un  poste 
presbyléral.  Cest  pourquoi  les  recourants  demandent 


17» 


SERIE, 


56 


883 


COLLEGIALE  DE  SAINT-NICOLAS. 


884 


la  réduction  deToflice  choral  que  la  S.  Congrégation 
croira  équitable  et  convenable.  » 

Mgr  1  évêque  de  Uegio.  consulté  pro  i» format ione  et 
volo,  a  adressé  le  procès-verbal  de  rassemblée  capi- 
tulaire  que  les  chanoines  de  la  collégiale  ont  tenue.  Ce 
procès-verbal  étoblit  les  faits  suivants.  Les  chanoines 
prêtres  reçoivent  présentement  tiOU  livies,3o  centimes  ; 
les  clercs,  304  livrts,  71  centimes.  Antérieurement  à 
la  vente  des  biens,  les  charges  étaient  de  30  messes 
chantées,  et  de  G37  messes  basses.  L'ordinaire,  en 
1875,  a  réduit  ces  obligations  à  16  messes  chantées 
et  à  "230  messes  basses. 

Le  prélat  propose  deux  solutions  ;  I"  L'obligation 
quotidienne  du  chœur,  pour  l'office  de  jour  et  denuitj 
comme  elle  existe,  peut  être  réduite  aux  dimanches  et 
fêtes  de  précepte,  doubles  de  première  et  de  seconde 
classe,  doubles  majeurs^,  vigiles  privilégiées,  le  carême 
tout  entier,  suivant  la  pratique  des  autres  collégiales 
du  diocèse;  en  toute  hypothèse,  une  seule  messe  con- 
ventuelle. —  Ou  bien  2.  conserver  l'obligation  de 
l'office  quotidien  de  jour,  dispenser  de  matines  et  de 
la  secondeet  troisième  messe  conventuelle.  Aux  grandes 
fêtes,  tous  les  chanoines  doivent  réciter  au  chœur 
l'office  tout  entier.  Ces  fêtes  sont  :  Pâques,  Pentecôte, 
Noël,  Epiphanie,  Fête-Dieu  et  leurs  octaves  ;  Ascension, 
Assomption,  Nativité  et  Conception  de  la  sainte  Vierge, 
S.  Joseph,  S.  Pierre  et  S.  Paul,  Toussaint,  titulaire 
et  Dédicace  de  l'Eglise. 

En  ce  qui  concerne  l'application  de  la  messe  pour  les 
bienfaiteurs,  le  chapitre  dit  qu'on  ne  Ta  jamais 
observée,  parce  que  l'église  de  Saint-Nicolas  n'est  pas 
une  collégiale  proprement  dite. 

Cett3  question  est  examinée  dans  le  folium  de  la 
S.  Congrégation.    Le   second  bref  de    Sixte   IV,  en 
elTet,    défendit    de    procéder  à  l'érection   des    pré- 
bendes, et  ordonna  de  nommer  huit  prêtres  amovibles 
au  gré  des  patrons.   Le  prévôt  seul  obtint  l'érection 
canonique.  C'est  pourquoi  le  procès-verbal  de  la  visite 
épiscopale,    en  1776,    porte  ceci:  «  La  collégiale  se 
compose  de  douze  prêtres  ;  huit  se  nomment  chanoines, 
mais  abusivement,  car  l'acte  de  fondation  leur  donne 
simplement  le  titre  de  prêtres.  «  D'autre  part,  l'église 
atoujours  été  regardée  comme  collégiale.  C'est  le  nom 
qui  se  trouve  passim  duns  les  visites  épiscopales.  Dans 
un  bref  que  Pie  VII  écrivit  en  1816  à  l'évêque  François- 
Marie  d'Esté,  ce  pontife  dit  de  mettre,  sans   délai,  le 
privôt  et  le  collège  des  chanoines  de  S.  Nicolas  en 
possession  de  son  église  et  de  ses  biens.  Le  défaut 
d'érection  est  surabondamment  compensé  par  la  posses- 
sion immémoriale  de  la  masse  commune  et  des  autres 
insignes  de  collégialité.  Le  folium  relate  les  maximes 
commun'.-ment  reçues  parmi    les  canonistes    sur  les 
divers   caractères  qui  concourent  à  montrer  qu'une 
église  forme  une c.rporation canoniale  ;  statuts,  stalles, 
of&cesdu  chœur,  réunions  capitulaires,  etc. 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile  a  décidé 
d'accorder  la  rcduclion  du  service  du  chœur  confor- 
mément à  la  seconde  proposition  de  Mgr  l'évêque. 
L'application  de  la  messe  conventuelle  pour  les  bien- 
faiteurs est  passée  sous  silence. 
Rome,  lo  juin  1878. 


Regien.  Sertito  cHORi.  Die  45  junii  1878.  Sacerdoleseccle- 
siam  coUogiatam  S.  Nicolai  in  oppido  Regii  componentes, 
supplici  date  libelle  siib  die  13  r.oveiiibris  anni  pr;vteilapsi 
Sacratissinuim  Principem  adivcrunt,  expoiicntes  :  «  Nella  chie- 
sa  parochiale  di  .'î.  Nicolô  di  Regio  nell'Emilia  fu  fondato 
sinodaU'anno  liSl  dalli  signori  Giacomo,  Cristoforo,  e  Lco- 
nello  fratelli  Zoboli,  in  virlù  dei  brevi  del  Somme  Pontifice 
Sislo  IV  in  data  59  novembre  1480  e  7  febbraio  1181  una 
coUegiala  composta  di  otto  canonici  dcll'ordine  prcsbiterale 
e  quatiro  dell'ordine  cléricale,  detli  anche  corisli,  con  a  capo 
i]  prevosto  délia  cliicsa  stessa  insignita  dalla  qualilà  di  Xullius. 
Ciù  perù  veniva  fatto  senza  erezione  di  prébende,  cbe  anzi  rl- 
maneva  in  facollà  dei  patron!,  fra  i  quali  trovossi  poi  anche 
1  ordinario  délia  diocesi  quale  erede  di  Leonello,  il  rimuove- 
re  i  componenii  ogni  quai  voila  fosse  loro  sembrato  necessa- 
rio  0  convenionte  al  servizio  di  Dio,  ed  al  dccoro  délia  chifisa. 
0  Le  sue  Icggi  di  fondazione  sin  qui,  debolmente  s\,  ma 
fedelmentc  cseguite,  le  impoiigono  l'inlora  oflkiatura  a  nor- 
ma  délie  cathedrali,  con  quesia  scia  differenza,  che  al  maltu- 
tino  da  rccilarsi  per  privilégie  dopo  i  primi  vespri,  è  tenuta 
la  melà  sellante  dei  coUegiati  di  setlimana  in  sellimana  al- 
ternativamente,  mené  le  principal!  solennità,  nelle  quali  tutti 
sone  senza  dislinzione  alcuna  lenuti. 

«  La  rendita  annua  è  di  circa  se!  mila  lire  Italiane  tutta  da 
percepirsi  a  moda  di  distribuziene  nel  rapporte  di  due  vente- 
simi  per  ciascuno  dell'ordine  presbiterale  e  di  un  ventesimo 
per  ciascuno  dell'erdine  cléricale.  Questi  pei  alla  vacanza  di 
una  sede  presbilerale  godone  per  consuetudine  di  un  quasi 
diritto  di  premoziene  aile  sede  stessa. 

«  Sopravvenuta  l'infausta  legge  delli  15  agosto  1867  i  molti 
che  godevano  del  giuspatronato  vendettero  l'aziene  civile  che 
era  a  lore  consenlita  dalla  citata  legge  ad  una  famiglia  ebrea, 
certi  NN.  i  quali  s'impadrenirono  délia  dote  pagandene  al 
governe  il  prezzo,  come  suol  dirsi  di  affrancaziene. 

«  Fraltante  vennero  a  morte  due  niembri  dell'ordine  cléri- 
cale, e  due  deU'ordine  presbiterale,  ed  un  terzo  di  questi  è 
rese  impotente  al  segno  d'essergli  impedila  la  celebrazione 
del  divin  sacrifizio.  Questo  fatto  mentre  ha  pertato  i  compra- 
tori  al  godimento  di  sei  ventesimi  délia  rendita,  ha  stremato 
il  numéro  dei  collegiali,  che  ridotti  a  seli  selte  debbono  ses- 
lenere  le  parti  di  dodici,  e  soverchiamente  è  il  peso  dei  sacer- 
doti,  a  carice  esclusivo  dei  quali  sta  la  celebrazione  délie  messe 
convenluali,  di  ferie  e  vigilie  occerrenti  ;  non  è  migliere  la 
condiziene  dei  chierici,  che  oltre  all'aggravio  comune,  veg- 
gonsi  tolta  la  speranza  di  occupare  una  sede  presbiterale, 
speranza  che  avea  sin  qui  compensala  la  lenuità  del  loro  as- 
segno. 

a  Egli  è  per  questo  che  si  vedeno  come  costretti  a  rivelger- 
si  alla  paterna  clemenza  délia  Sanlilà  Yestra,  perché  avuto 
riguardo  alla  trislizia  délie  circostanze,  che  andranne  maa 
mano  aggravandosi,  finchè  Iddio  non  faccia  risplendere  la  se- 
renità  del  sue  volto,  voglia  porlare  negli  oneri  di  ofDciatura 
quella  riduzione  che  crederà  equa  e  conveniente.  j> 

Requisitus  de  more  Regiensis  episcopus  pre  infermatiene 
el  volo,  et  prassertim,  ut  audito  capitule,  referai  de  ejusdem 
capituli  redditibus  et  eneribus  tum  ante  lum  post  bonorum 
direplionem,  ac  de  légitima  petitionis  causa,  illice  Iransmisit 
authenlicum  decumentum  fermalis  conventus  habiti  a  sacer- 
dotibus  collegiatamS.  Nicolai  componentibus,  ex  que  dignes- 
citur,  qued  redditus  ante  bonerum  direptienem  erat  libella- 
rum  810,  G7  pro  unoqueque  canonico  ordinis  presbyleralis, 
et  libellarura  ■iOo,  33  pro  unoqueque  ordinis  clericalis  ;  modo 
autem  primi  pre  unoqueque  recipiunt  libellas  609,  35,  secun- 
di  libellas  304,  71.  Onera  vero  anle  bonorum  direptienem 
erant  missarum  30  cum  cantu,  et  missarum  637  lectarum  ; 
post  bonorum  direptienem  canonici  onus   babent  applicandi 


885 


COLLEGIALE  DE  SAINT-NICOLAS. 


886 


quolibet  anno  missas  lectas  230  et  missas  46  cum  cantu,  ifa 
rcduclas  ex  decretis  ordinarii  diœcesani  diei  2t  maii,  eH7 

aiifï.  1875. 

De  légitima  aiitem  petitionis  causa  episcopus  edicens,  ita 
se  liabel  :  «  Attentis  pcculiaiibus  pnusentibus  circuiiistantiis 
collegiatœ,  atlcntoque  limitato  numéro  sacerdotuni  camdem 
coiiiponcntium,  qiicm  processu  lempnris  nempc  ad  mortem 
cujuslibct  connu  imuiiiuiet,  absquc  ulla  spe  subslilullonis 
propter  vilaliliam  peusioncni  ipsis  ab  cmploiibus  bouorum 
coIlegiat;e  assignataui,  assererc  non  dubito  reapse  (causam) 
subsistere,  et  iu  considerulionein  habendam  esse,  h 

Ad  sui  auteui  aniiui  scnsum  apericndum  deveniens,  duplici 
modO;  ei  viderctur  consuli  posse  jirecibus  oiatorum  : 

"  1.  Obligationem  quolidianam  chori  pro  diurno,  nocturno 
que  ollicio  peisolvondo,  prout  vigel,  reducendo  ad  dies  domi- 
nicales et  festivos  de  praîcepto,  ad  festa  primœ  et  secundaî 
classis,  ad  duplicia  majora  pcr  annum,  ad  vigilias  privilegiatas, 
nec  non  ad  tolam  quadragesimam,  prout  in  aliis  collegiatis 
hujuscc  diœcesis  peragilur,  dempto  tanien  onere  alterius  mis- 
sae  conventualis  in  quadragesima,  et  illis  dicbus,  inter  nupcr 
adnumcralos,  quibus  fore  contigerit  cam  celebrandi. 

«2.  Obligationc  quotidiuni  ollicii  diurni  retenla,  cum  unica 
missa  convcnluali',  etiamsi  sccunda  vel  terlia  a  rubricis  impe- 
rata,ab  officio  nocturno  exemplio  concedatur,  exceptis  lamen 
foslivilatibus  per  annum  solemnioribus,  nempe  :  Paschalis, 
Penlecostes,  Nativitalis  et  Epiphaniaî  D.  N.  i.  C. ,  ac  soiemni- 
tate  Corporis  Chrisli  eorumdemque  octavis;  Ascensionis  Do- 
mini,  Assumptionis,  Nativitalis  et  Conceptionis  B.  M.  V  ; 
solemnitate  S.  Joseplii  sponsi  B.  M.  V. ,  ac  festivi(atibus  Ss. 
apostol.  Petii  et  Pauii  ;  omnium  Sanctorum  ;  Titularis,  et 
Dedicationis  propri;e  ecclesiœ  S.  Nicolai  episcopi.  Ab  hisce 
autem  obligalionibus  nemo  ex  coUegiatam  componentibus 
eximi  valeat,  sed  omnes  tuni  ex  ordine  presbyierali,  lum  ex 
clericali  interesse  teneantur.  » 

At  cum  in  suis  liltciis  informatoriis  episcopus  addat,  quod 
inter  onera  collegiatœ  adnumerari  non  dcbeat  applicatio  missae 
seu  missarum,  sicuti  est  onus  pro  capitulis  cathedralium,  eo 
quod  applicatio  sit  libéra  arbitrio  celebrantis  ;  hinc  ab  eodem 
episcopo  sub  die  19  januarii  1877  efflagitatum  fuit,  ut,  audito 
capitulo,  in  scriplis  referret,  quonam  titulo  missa  conventua- 
is  haud  applicetur  pro  bcnefacloribus  in  gencre.  Capitulum 
vero  reposuit,  id  evenire  co  quod  ecclesia  S.  Nicolai  vcrae 
proprieque  dictée  coUegialilatis  dolibus  non  gaudet;  quod 
probarc  nitilur  ex  tabulis  fundationis. 

Quare  ilerum  rescriptuni  fuit  ;  «  Eidem  episcopo,  qui  ins- 
«  peclis  actis  sacrarum  visilationum,  coadjuvari  curet  proba- 
a  liones,  quod  ecclesia  S.  Nicolai  tamquam  vera  proprieque 
«  dicta  coUegiata  haberi  nequeat.  " 

Omnibus  quo  fieri  potuit  modo  obtemperatum  fuit,  hinc 
jussum  ut  causa  inter  Sununaria  recenseretur.  Cum  vero 
hodiernis  in  comitiis  qusestio  hœc  disceptanda  proponatur, 
prasstat  aliquid  de  more  animadvertere. 

Et  prœprimis  nonnuUa  quœ  pro  utraque  militant  parte  di- 
cam  circa  coUegialitalem  nunciatas  ecclesia,  ut  iis  visis  EE. 
VV.  tamquam  juris  custodes  et  vindices  valeant  decernere 
num  pra^dictis  canoiiicis  onus  incumbat  conventuale  sacrum 
pro  bencfactoribus  in  génère  applicandi,  necne,  ad  tramites 
constitulionis  Cum  semper  Benedicti  XIV  f.  r. 

Itaque  pro  exclusione  coUegialilatis  perpendunt  presbyteri 
ecclesiie  S.  Nicolai  addicti,  quod  S.  M.  Xistus  IV  in  sua  bulla 
sub  die  26  novembris  1480  commillebat  archidiacono  ecclesiœ 
Regii  et  canonico  Lucae  Baymundi  ereclionem  collegiatœ 
S.  Nicolai,  ad  instar  prœpositurae,  id  est,  ut  priraaj  dignilalis; 
quœ  collegiala  constare  deberet  octo  canonicalibus  cum  prœ- 
bendis,  et  quatuor  clericatibus  cum  beneficiis  simplicibus  : 
haec  tamen  bulla  exequutioni  demandala  numquam  fuit;  nam 


paulo  post,  instantibus  ilerum  fundatoribus  laudatus  pontifex 
pra'ijictis  archidiacono  et  canonico  in  bulla  diei  9  februarii 
1481  rescriliebal  :  «  Nos  igilur  . .  .  pium  et  honcstum  episcopi 
et  fratrum  praîdiclorum  (fundatorum)  propositum  plurimum 
in  Domino  commendanles,  bujusmodi  iupplicalionibus  incli- 
nati,  discrelioni  veslra;  pcr  apostolica  scripla  commitlimus  et 
inaudamus,  qualcnus   vos  ad  eorumdem    canonicaluum  et 
prabendarum  ac  clericatuum  ereclionem  nuUalenus  ullerius 
procedentes,  quod  de  ca'tero  perpeluis  fuluris  temporibus 
episcopus  et  fralres  praîfati,  et  pro  lempore  exislentcs  palroni 
luijusmodi,  si,  et  poslquam  dicta  praîposilura  crecta  fuerit, 
ul  [iriuferlur,  loco  canonicaluum,  et  prifibendarum  praîdicta- 
rum,  octo  presbyteros  s;ecularcs,  vel  regulares  cujuscumque 
ordinis,  alias  lamen  ad  id  canonice  dispensatos  cum  prœdiclis 
quatuor  clericis  ad  nutum  palronorum  amovibiles,  eligere,  et 
prteposito  pro  lempore  existenli  praidiclo,  qui  eos  semper,  et 
quotios  pra;seutau;Ios,  et  eligendos  duxcrit,  admillere  tenea- 
tur,  praîsentare  debeant  ;  qui  in  dicta  ecclesia  singulis  diudus 
missas  etc.  "  El  hoc  rêvera  servalum  fuit,  siquidem  ad  erec- 
lionem uniustantum  beneficii,  prœposilurœ  scilicet,  deventum 
fuil.  Quo  posilo,  impossibile  esse   lenent  inveniri  in  Ihemate 
propvie  dictum  collegium,  cum  ad  hoc  constiluendum  1res  sal- 
teiii  personœ  rcquirantur,  quœ  prœbendas  in  titulum  perpe- 
tuum  possideant  ;  nam  unio  quae  ad  unum  corpus  efformauduni 
necessaria  est,  inter  priepositum  et  participantes  haberi  pro- 
fecto  non  potest,  cum  isti  pro  lubito  possuul  a  sua  ecclesia 
recedere,  vel  ad  patronorum  nutum  amoveri. 

Accedif,  quod  prœrogativa  canonicalis  sublata  expresse  fuit 
sacerdolibus  et  clericis  ecclesise  S.  Nicolai  addictis,  quando 
pontifex  conlirmans  privilegium  exemptionis  ab  ordinarii  diœ- 
cesani jurisdictione,  in  primis  buUis  concesso,  affirmât  : 
(i  Diclique  presbyteri,...  cum  prœfalis  clericis  exemplione  et 
libertale  qua  et  ipsi  canonici  et  clerici  gaudcre  debebant,  dum 
tamen  in  ipsius  ecclesiœ  servilio  permanscrint,  gaudeant,  po- 
lianlur  etc.  »  Etjn  actu  visitalionis  episcopi  Joanuis  M.  Castel- 
vetri  diei  23  maii  17G0  legitur  :  «  La  Collegiala  è  composta  di 
dodici  sacerdoli:  olto  si  chiamano  canonici  ma  abusivamente 
perché  nell'alto  di  fondazionc  si  dicono  sacerdoli,  e  gli  altri 
quattro  coristi.  » 

Quœ  deductio,  ut  apparet  ex  quodam  M.  S.  in  archivio  ec- 
clesiœ S.  Nicolai  reperlo,  confirmalur  a  S.  Rota  Rom.  in  una 
Ucssantn.  relata  in  rec.  p.  1,  dec.  226,  n.  9,  et  in  altéra  Mar- 
siccn.  ibi  pariter  relata  sub  decis.  192,  n.  1,  p.  14,  in  quibus 
staluitur,  quod  cum  sacerdoles  qualitate  canonicali  indigeant, 
et  bénéficia  in  titulum  haud  possident,  frustraneum  est  argu- 
menta adducere  ad  coUegialitalem  demonstrandam. 

Tandem  praetereundum  non  esse  dicunt,  quod  ex  hac  pro- 
fecto  ralione  canonicalus  in  ecclesia  S.  Nicolai  conferuntur  ad 
instar  capellaniarum  laicalium,  scilicet  simplici  aclu  noîarii 
intercedente.  Ex  quibus  omnibus  meiito  concludi  posse  con- 
tendunt,  ecclesiam  S.  Nicolai  non  esse  veram,  proprieque 
dictam  collegialam,  proindeque  sacerdoles  ad  illam  pertinen- 
tes minime  teneri  ad  missas  conventuales  applicandas,  ceu 
declaravit  hcec  S.  C.  in  Montis/alisci  diei  12  februarii  1718, 
Prœnestina  miss,  convent.  17  aprilis  1777,  Nullius  Sublacen. 
7  julii  1780. 

Verum  altéra  ex  parte  hœc  animadverti  posse  putarem, 
diœcesani  episcopi  tam  in  actu  visilationis,  quam  data  quali- 
bet  occasione,  tribuere  ecclesiœ  S.  Nicolai  titulum  coUegiatae 
et  presbyleris  eidem  in  divinis  inlervenienlibus  nomen  cano- 
nicorum  numquam  dubilarunt,  NonnuUa  exempla  ex  acti- 
episcopalis  cancellaria;  deprompla  r.fferam.  Collegiala  appel- 
lalur  ecclesia  S.  Nicolai  anno  1358  in  visitalione  peracta  ab 
anlislile  Joanne  Baptista  Grossi.  Item  episcopus  AntimusMar- 
chesani  die  30  juhi  1573  :  a  Visitavit  ecclesiam  collegialam 
S.  Nicolai  de  dicta  civilate  sub  lilulo  praepositurae.  »  In  visi- 


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COLLEGIALE  DE  SAINT-MCOLAS. 


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lationibus  episcopi  Claudii  Rangone  peraclis  die  8  novembris 
lo94,  et  30  decembris  IGtOdicilur:  a  Collegiata  liabel  prœpo- 
situram.  «  Episcopiis  Aususlinus  Mailiani  die  20  jiinii  1063: 
«  Se  contulit  ad  «  divi  Nicolai  coliegiaiam  praîpositurain,  »  et 
alibi  in  relatione  nempe  huic  S.  Oïdini  oblata  amio  lOTl  ita 
exponitur:  -  Terlia  quoque  conspicitiir  colUgiata  ecclesia  sub 
«  tilulo  S.  Nicolai  -  Et  eodem  luodo  loquunlur  omncs  subsé- 
quentes Regienses  episcopi  usque  adactualem  anlislitem  Gui- 
donem  Uocca  in  sua  vjsiialione  nuper  peracta:  ipso  non  ex- 
cepte praîsule  Caslelvetri  qui  in  visitatione  diei  25  niaii  47GG 
ait  €  clie  il  prevosio  ha  il  diiilto  che  non  si  possa  convocare  il 
capitolo  e  congrcgazione  de'  sacerdoli  délia  collegiata.  «  Nil 
niirum  indc  si  ipsimet  prseposili  conslanter  uti  capul  capiluli 
vocari  consueveruut. 

Insiiper  ecclesia  S.  Nicolai  appellala  fuit  collegiata  in  prima 
bulla  pontificis  Xibli  IV  anno  1-180;  nec  non  in  bblla  summi 
ponlificis  Pii  Vil  data  ad  episcopum  Franciscum  Mariani  d'Esté 
sub  die  23  novembris  1816,  in  qnahaechabet  ponlifex  :  «  Qua- 
re  mens  nostra  est  ut  pra-positura,  et  coUegium  Canonicorum 
S.Nicolai  isliuscivitatisinpossessionemecclesiœsuaî.omniuni- 
que  rerum  ad  eam  perlinentium  sine  niora  reslituatur.  - 
Qax  bulla  expedita  fuit,  instante  Jacobo  Giandcmeria  praepo- 
sito  collegiatrc  et  parochialis  ecclesiœ  S.  Nicolai.  eo  quod  dic- 
ta ecclesia,  infausiisrebellionis  Gallicœ  temporibus,  depreJaia 
etclausa  fuerit.  His  adde,  quod  memorata  ecclesia  in  omnibus 
actis  sive  civilibus,  sive  criminalibus  collegialœ  appellatione 
decorala  appareat. 

Edic    omnia  cum    certissima   sint,    collegialitas    ecclesise 
S.  Nicolai  salis  demonstrata  videlur.  Nec  valet  dicere,  quod 
prima  bulla  ereclionis  a  Xisto  IV  expedita,  exeqiiutioni  de- 
mandata  non  fuerat;   siquidem  in  altéra  bulla  data  sub  die 
7  februarii  1481  in  ordiue  ad  praeposilum,  iîa  pontifex  statuit: 
-  Eam  jurisdictionem  quam  in  canonicos  praîdiclos  exercere 
apotuisset,  in  presbytères  et  clericos  praediclos  exercere  pos- 
c  sit,  et  debeat.  Dictique  presbyteri  lam  sœculares  quam  regu- 
«  lares  cum  praefalis  clericis  exemptione  et  libertate  qua  etipsi 
«  canonici  et  clerici  gaudere  debeant,  gaudeant  etc.  »  Praete- 
rea  defectum  erectionis  non  obstare  coUegialitati  ecclesiae,  ubi 
ipsa  centum  annis  sive  ab  inimemorabili  indioia  et  dotes  col- 
legiatarum   exhibeat,   docent  doctores    passim,  et  prœcipue 
Piton.  Discept.  eccl.i\6,  num.  30.  Lotter.  De  re  benef.  lib.  1, 
q.  14,  num.  52;  De  Luca,  dise.  51,  num.  4  et  5  De  prœmin. 
Atqui  ecclesia  S.  Nicolai  non  per  unum,  sed  per  plura  saecula 
coUegialitatis  dolibns  et  signis  non  quidem  jequivocis  sed  uni- 
vocis  decorata  apparet.  Uevera  ab  anno  U8i  aderat,  et  adcst 
in  ea  praefinitus  canonicorum  numerus,  qui  cum  pra^posito 
qui  caputest  unum  corpus  efficiunt,  qui  mensam  communem 
et  a  prœpositura  distinctam  habent  inler  servientes  distribuen- 
datr.  :  ita  in  visitatione  diei  20julii  1575  ab  episcopo  Anlimo 
peracta,  ubi  legitiir  quod  octo  sacerdotes  et  quatuor  clerici  ad 
Dulum  ipsius  prœpositi  ponendi  et  admovendi  o  consiituunt 
praedictum  capitulum,  habent  mensam  communem  inter  ser- 
vientes distribuendam;  »  in  visitatione  8  nov.  1594  legitur  et 
«  inter  ipsos  fit  divisio  fiuctuum  per  modum  distributionis  quo- 
tidianae,  »  et  eodem  ferme  modo  concinunt  posteriores  visi- 
tationes.  Qui   insuper    anno    1604    capitulariter   congregati 
quemdam   agrum  in   emphytesim    cesserunt;    qui  proprias 
conslituliones  servant,  qui  et  divina  ofticia,  non  exclusa  missa 
convenluali  cehbrant, qni  distinctum  stallum  habent  in  choro, 
qui  conventus  capilulares  agunt,  qui  denique  canonici  vocari 
consueverunt  non  ab  ipsis  episcopis  tantum,   sed  ab  ipsis 
summis  pontificibus:  qui  insuper  prœcedunt  omnibus  aliis 
ecclesiis  simplicibus  et  parochialibus  propriam  déférentes  cru- 
cem  in  processionibus.  Ha;c  autem   indicia  esse  certissima 
coUegialitatis  etiamsi  sumanlur  sejunclim,  docent  doctores. 
Audiatur  Petra  ad  contt.  7  innoc.  4,  sect.  2,  n.  34,  ubi  pro  tcs- 


sera  coUegialitatis  assignat  :  «  Si  ecclesia  fuerit  habita  uli  col- 
legiata, et  in  actis  visitaiionis  ab  ordinario  talis  asseratur  » 
Barbosa,  Jus.  can.  lib.  "J,  cap.  G:  «  Si  in  ecclesia  ailsil  ali([uis 
utcaput  et"  clerici  vol  canonici  ut  meiubia.  De  Lui.'a,  dise.  51, 
n.  4  et  5:  o  Cum  constet  quod  usque  ab  anno  1292  in  islis 
ecclesiis  adessenl  canonici  soliti  provideri  in  titulum,  quorum 
numeius  piaifinitus  erat,  atque  ecclesiie  enuncientur  coUe- 
giatïe....  hinc  adesse  dicilur  centenaria,  qua  occurrente  de 
piano  résultat  probalio  dicli  privilegii  {collegialitali>),quoniam 
centenarius  possessor  allegari^  potest  privilegium  apostolicuni; 
unde  non  indigent  adminiculaliva  probalione  deducla  ex  si- 
gnis, cum  ipsa  sola  diuturna  possessio  ad  id  sulliciat,  ex  dicto 
pnvilegio  centenaria;  possessionis.  »  Nullus  igiiur  dubitandi 
locusrelinquitur  de  ecclesiaî  S.  Nicolai  coUegiahlate,  ad  quam 
adstruendani  non  centenaria  solum,  nec  unum  vel  allerum 
indiciuin  t;;ntuni,  sed  omnia  fere  indicia  concurrere  videntur. 
Quod  si  ecclesia  S.  Nicolai  est  vera  propricque  dicta  collegiata, 
prono  veUiti  alveo  finit  canonicos  ad  eam  peiliiientes applicare 
debere  missas  conventuales  pro  heneficloribus  in  génère. 

Ad  oratorum  preces  quod  attinet  nunc  deveniens,  ad  re- 
ductionem  nempe  scrvitii  choralis,  gralia  deneganda  videre- 
tur.  Profecto  de  oneribus  agilur  in  fundalione  impositis  ;  et 
illud  in  jure  solemne  habetur,  quod  piorum  fiindatorum  vo- 
luntas  adamussim  scrvari  debeat.  Can.  ult.  Volantas,  q.  l3, 
Leg.  1  cod.  de  S.  Eccl.  Trid.  sess.  22  cap.  G  de  Reform.  et 
S.  hiec  C.  in  Camerinen.  17  maii  1828,  in  Comaclen.  12  sep- 
teinbris  1829,  §  Deneganda,  et  in  millenis  aliis  decisionibus. 
Facile  quippe  a  legatis  in  pias  causas  scribendis  abducerentur 
fidèles,  qui  conspicerenl  derogari  eorum  voluntatibus.  Clément. 
Quia  conlingit,  de  relig.  domibus.  Concilium  Trid.  cap.  5, 
sess.  25  de  reform.  S.  hœc  C.  in  Ariminen.  12  decembris  1829, 
§  Supremas  ;  et  alibi  saepissime.  Cnm  igitur  onera  quae  ora- 
toribus  incumbunt  ex  voluntate  trium  piorum  fundatorum 
proveniant,  nimiruin  Jacobi,  Ciistofori  et  Leonelli  fratrum 
Zoboli,  non  videntur  restringi  atque  imminui  posse  quin  vul- 
nus  eodem  tempore  prœdiclorum  fundatorum  voluntati  infe- 
ratur. 

Hoc  tamen  non  obstante,  hœc  in  contrarium  perpendenda 
sunt.  Licet  verum  sit,  et  hoc  neminem  latere  potest,  quod  pio- 
rum fundatorum  volontas  adamussim  servanda  sit,  atiamen, 
juslaintercedente  causa,  sœpissime  S.  Sedem  eamdem  tempe- 
ravisse  sive  onerum  suspensione,  sive  reductione.  sive  com- 
mutatione,  sive  eliam  extinctione,  nemo  est  qui  ignorare 
queat.  S.  hfec  C.  in  ValUsolelana  17  augusii  1793,  in  Januen. 
19  maii  1821,  in  Romana  2  maii  1828,  Nullius  S.  Martini 
24  augusli  1822,  et  alibi  passim.  Neque  ex  hoc  piorum  fundato- 
rum volunlas  violari  diei  potest.  Siquidem  ex  imperiosis  rerum 
circumstanliis  ipse  rerum  status  et  conditio  sensim  aliquando 
inimutari  solet,  ita  ut  illud,  quod  a  piis  fnndatorum  prœcep- 
tum  fuit,  vel  arduum  prorsus  vel  etiam  impossibile  quoad  exe- 
quutionem  lapsu  temporis  évadât.  Hoc  autein  in  casu  tum  jus 
civile,  tum  prœsertim  Ecclesia,  quœ  pientissimae  matris  viscera 
induit,  contra  legis  severitatem  œquilatis  remedium  inducit, 
ea  quoque  ratione  innixa,  qnod  ipsi  testatores,  si  adhuc  in  vi- 
vis  agerent,  nedum  aequum,  sed  et  necessarium  ducerent  pro- 
prias dispositiones  aliquo  pacto  juxta  temporum  exigentias 
corrigere  et  temperare.  Barbosa,  De  potest.  cpiscop.  alleg.  87. 
Moneta  De  commut.  ull.  volunt.  et  S.  haîc  C.  in  Romana  com- 
mut.  volunt.  27  februarii  1734.  Senogallien.  reduct.  onerum 
6  iunii  1827. 

Quod  autem  justa  causa  in  themate  intercédât,  ex  episcopi 
informalione  constat  superius  allata,  ex  qua  depromilur  valde 
posl  bonorum  direptionem  diminutos  esse  reditus  ecclesiae 
S.  Nicolai,  necnon  limitatum  choralium  numerum.  Jjsia  por- 
ro  intercedente  causa  servitium  cliori  reductum  fuisse  probant 
resolutiones S.  veslri  Ordinis  in  Auximana  i^ Inlil  1630,  Mon- 


889 


VICAIRE  GENERAL. 


890 


lis  Regalis  28  nov.  IGiO,  Calfiaccn.  servilii  cliori  b  sept.  1G99, 
Yigilien.  decani\tus  23  julii  17.20,  Castri  Maris  servilii  chori 
30  jui.  17;r>,  Finnxna  servilii  chori  2j  maii  18  il. 

Quare  etc. 

S.  Cont;ret;alio  Concilii  rescribemlmn  censiiit  :  Pro  gralia 
juxla  votum  episcopi  sub  N.  2.  usquedam  prœsenles  circum- 
stantiœ  perduraverint,  facto  verho  cumSSmo. 

RoniiB,  15  jiiiiii  1878. 


Le  vicaire  f;(5ni'ral  doit  Cire  t'iranger.  Stutiils  de  S.  Ctiarlcs  I>or- 
roim'e.  JLirispnuicnce  de  la  S.  Congrc'gation  des  Evèques  et 
Réguliers.  Pénitencier  et  curés  particuliùrement  écaités  du 
vicariat  général.  Induit  récemment  accordé  à  tilre  provisoire. 
Si  le  vicaire  général  doit  être  gradué  dans  la  faculté  de  droit. 
Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du  15  juin  1878. 

Le  concile  tenu  à  Rome  par  lît^noît  XIII  en  1725  a 
fait  un  statut  d'après  lequal  il  l'aat  que  le  vicaire  gé- 
néral ait  le  p;rado  de  docteur,  ou  tout  au  moins  de 
licencié  en  droit.  En  effet,  Tcxpédilion  des  affaires 
ecclésiastiques  exige  de  profondes  connaissances  juri- 
diques qui  ne  se  présument  qu'en  celui  qui  est 
revêtu  du  doctorat,  comme  dit  fort  bien  Benoît  XIV, 
dans  la  constitution  Quain  ex  sublimi,  du  Saoijt  1755. 
Le  concile  de  Trente  exige  les  grades  pour  le  vicaire 
capitulaire  ;  mais  il  n'étend  pas  cette  disposition  au 
vicaire  général.  Le  statut  du  concile  de  1725  oblige 
donc  les  diocèses  représentés  audit  concile  et  soumis 
à  ses  décrets. 

Parmi  les  ecclésiastiques  écartés  des  fonctions  de 
vicaire  général,  il  faut  placer  au  premier  rang  le 
pénitencier  de  la  cathédrale  et  les  curés.  Ce  sont  des 
offices  incompatibles.  Le  pénilensier,  qui  traite  le 
for  intérieur  de  la  conscience,  ne  peut  administrer  la 
justice  extérieure  et  légale  ;  les  deux  sphères  sont 
distinctes,  inconciliables.  C'est  pourquoi,  lorsque, 
dans  les  cas  exceptionnels,  le  Saint-Siège  permet 
de  conférer  le  vicariat  général  au  pénitencier,  il 
ordonne  par  une  clause  spéciale  qu'un  substitut 
le  remplace  au  confessionnal  ;  car  il  n'est  pas  possible 
de  cumuler  les  deux  juridictions.  Si  le  vicaire  général 
désire  confesser  ordinairement  dans  une  communauté 
de  femmes,  il  faut  désigner  un  pro-vicaire  général  pour 
les  affaires  extérieures  de  cette  communauté.  C'est 
la  même  idée. 

C'est  une  maxime  de  droit  romain  que  nul  ne  doit 
exercer  la  juridiction  dans  son  propre  pays,  parce 
qu'il  est  à  craindre  que  les  relations  établies  et  les 
influences  locales  ne  le  fassent  dévier  de  l'impartia- 
lité et  de  la  justice.  S.  Charles  lîorromée,  dans  le 
cinquième  concile  provincial  de  Milan,  rendit  un 
statut  prescrivant  de  prendre  pour  vicaires  généraux 
les  ecclésiastiques  étrangers  au  diocèse,  autant  qu'on 
peut.  Dans  les  règlements  spéciaux  pour  le  diocèse  de 
Milan,  S.  Chirles  recommanda  avec  plus  d'instance 
que  le  vicaire  général  ne  fût  pas  du  diocèse.  Il  n'avait 
qu'un  vicaire  général  ;  cependant  l'étendue  du  diocèse 
le  contraignit  dénommer  un  vicaire  particulièrement 
chargé  des  affaires  criminelles  et  un  autre  pour  les 


communautés  religieuses.  S.  Charles  exigea  que  tous 
ces  vicaires  fussent  étrangers  au  diocèse  de  Rlilan,  et 
n'y  eussent  pas  d'office  qui  les  obligeât  à  la  résidence 
ou  au  chœur.  Le  texte  de  ces  statuts  a  été  rapporté 
dans  la  troisième  série  des  Analecla  (col.  900). 

La  jurisprudence  de  la  S.  Congrégation  des  Evoques 
et  Réguliers  concernant  les  vicaires  généraux  remonte 
aux  origines  mêmes  de  cet  auguste  tribunal.  Il 
faut  ([lie  le  vicaire  général  soit  étranger  et  n'occupe 
aucune  charge  résidentielle  dans  le  diocèse.  Lucius  Fer- 
raris  (Bibliolheca  canonica)  et  Monacelli  [Formularium 
%a/e)  ont  cité  un  grand  nombre  de  décisions  sur  ce 
point  important.  Le  folium  de  la  S.  Congrégation  du 
Concile  que  nous  donnons  plus  loin,  indique,  d'après 
ces  dcuxcanonistes,  les  anciens  arrêts.  Les  Analecla  on*. 
publié  une  inliuilô  de  résolutions  identiques,  depuis 
l'an  1700  jus(|u'à  1850.  On  peut  consultar  la  seconde 
série  (col.  2893)  ;  la  troisième  série  (col.  900)  ;  la  neu- 
vième série  (col.  64). 

Ce  n'est  donc  pas  le  concile  de  Benoît  XIII  de  1725 
qui  a  introduit  la  prohibition  de  prendre  le  vicaire  gé- 
néral dans  le  clergé  diocésain.  Cette  maxime  dérive  du 
droit  romaiu  de  Justinicn,  qui  est,  à  ce  sujet,  l'expres- 
sion de  la  raison  et  de  l'équité  naturelle.  Longtemps 
avant  le  concile  de  1725,  qui  d'ailleurs  est  local  et 
particuher,  la  jurisprudence  de  la  S.  Congrégation  des 
Évêques  et  Réguliers  était  formée  et  parfaite. 

Il  est  rare  qu'une  question  relative  à  l'indigénat  du 
vicaire  général  £oit  déférée  à  la  S.  Congrégation  du 
Concile.  Cela  rend  d'autant  plus  précieuse  la  décision 
que  nous  publions. 

En  février  1877,  Mgr  l'évêque  de  Colle  di  Valdelsa, 
en  Toscane,  demanda  l'autorisation  de  garder  en  qua- 
lité de  vicaire  général  M.Nicolas  Sabatini,  qui  n'est 
pas  gradué,  et,  en  outre,  est  curé  de  la  cathédrale,  avec 
canonicat.  La  S.  Congrégation  accorda  l'induit  ad  sex 
menses.  A  l'expiration  de  l'induit,  la  prorogation  fut 
concédée  pour  six  mois.  Mgr  l'évoque  ayant  demandé 
une  autre  prorogation,  le  secrétaire  de  la  S.  Congréga- 
tion a  cru  bon  de  soumettre  la  question  à  l'assemblée 
générale. 

Voici  les  raisons  que  Mgr  l'évêque  donne  pour  obte- 
nir le  renouvellement  de  l'induit:  «M.  Sabatini  jouit 
d'une  grande  réputation  dans  tout  le  diocèse  pour  ses 
connaissances,  la  douceur  de  son  caractère,  sa  conduite 
exemplaire,  et  autres  belles  qualités.  C'est  le  seul 
prêtre  du  chapitre  capable  de  remplir  un  emploi  de  si 
grande  importance.  Si  je  prenais  un  autre  vicaire  gé- 
néral, je  m'attirerais  d'amères  critiques  et  l'indignation 
de  tout  le  diocèse.  Sabatini  a  été  vicaire  général  de 
mon  prédécesseur.  Ses  occupations  de  vicaire  général 
se  réduisent  à  peu  de  chose,  car  mon  âge  et  ma  bonne 
santé  me  permettent  d'expédier  moi-même  la  plus 
"rande  partie  des  affaires.  Je  ne  saurais  trouver  dans 
le  diocèse  un  prêtre  doué  des  qualités  de  Sabatini.  Il  me 
serait  impossible  de  prendre  un  étranger  ;  indépen- 
damment de  la  difficulté  d'en  trouver  un,  vu  la  pénurie 
qui  se  fait  dans  les  rangs  du  clergé,  je  n'aurais  pas  le 
moyen  de  fournir  le  traitement  qu'un  prêtre  distingué 
demanderait  naturellement  pour  se  décider  à  servir  un 
autre  diocèse  que  le  sien.  C'est  l'usage  déjà  ancien  que 


891 


VICAIRE  GÉNÉRAL. 


892 


les  évêqucs  de  Toscane  prennent  le  plus  souvent  pour 
vicaire  général  un  des  membres  les  plus  distingués  du 
chapitre,  lequel  presque  toujours  est  diocésain.  La 
paroisse  de  M.  Sabalini  renferme  à  peine  cinq  cents 
âmes.  Elle  reçoit  tout  le  secours  spirituel  qui  est 
nécessaire  ;  car  le  vicaire  et  plusieurs  chanoines  sont 
journellement  occupés  des  confessions  et  des  antres 
exercices  de  la  paroisse. 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile  est  d'avis 
d'accorder  l'induit,  à  titre  provisoire,  jusqu'à  ce  que 
Mgr  l'évêque  se  mette  en  mesure  de  pourvoir  d'une 
autre  manière.  Rome,  15  Juin  1878. 

CoLLEx.  ViCARii  Generalis.  Dis  15  junil  1878. — Supplici 
oblato  libello  diei  21  februarii  efiliixi  mox  anni  reverendissimus 
episcopus  Collensis  a  S.  vestro  Ordine  peliit  ut  sibi  facultas 
indulgerelur  relinendi  in  suum  vicaiiiim  generalem  quemdam 
Nicoiaum  Sabatini,  qui  et  laurea  doctorali  dcsliUitiis  manet, 
simulque  canonicus  parochus  ecclcsiœ  cathedialis  extat. 

Bina  vice  ad  sex  menses  tantiim  episcopl  preces  benigno 
favore  exceplaî  fiienint,  imposito  eideni  onere  ut  intérim 
alium  idoneuni  ecclesiasticum  virum  in  vicarium  generalem 
eligcre  curaret.  Qiio  lamen  cflluxo  teuipore  ilerum  preces 
renovavit  laudatus  autistes  ut  ad  tempus  indelerminatum 
propter  nonnulla  rationum  momenta  inferius  enucleanda 
haec  facultas  eideni  Iribuenda  foret.  Qiiibus  acceplis  causam 
pertractandam  duxi  in  hodierno  EE.  PP.  conventu  rescri- 
bendo  :  Per  summaria  precum. 

Ad  banc  denegandam  gratiam  maxima  oriri  videtur  diffi- 
cultas  tara  ex  eo  quod  Nicolaus  Sabatini  laurea  doctorali  caret, 
quam  ex  eo  quia  et  diœcesanus  est,  et  parochi  otlicio  fnngitur. 
Neminem  enim  iatet  vicarium  generalem  doctoratus  vel  salteni 
licentiatus  gradu  insignitum  esse  debere  qiiemadniodum 
sœpius  a  S.  Congiegatione  Episcop.  et  Regul.  decisuni  fuisse 
refert  Nicolius  in  Flosculis,  verb.  Yicai-ius  generalis,  nec  non 
Monaceil.  in  suc  formul.  leg.  pract.  part.  2,  tit.  16,  formui.  5, 
num.  3,  qui  insuper  docet  quod  si  ad  praedictam  Congrega- 
tionem  habeatur  recursus  contra  episcopum  non  retinenteni 
vicarium  juris  peritum,  eadem  solet  episcopo  demandare  ut 
retineal  vicarium  generalem  docloreni.  Et  jure  meritoque  • 
Vicarius  enim  generalis  ad  causas  ecclesiasticas  pertractandas 
idoneus  non  foret  nisi  esset  in  jure  peritus.  Ptœsumptio  auteni 
nos  edocet  juris  scientiam  in  doctore  reperiri  non  autem  in  alia 
quacumque  persona,  ut  perbelle  docet  Bencdictus  XIV  in 
constit.  Quam  ex  sublimi  8  august!  1735,  §  4;  Azor.  tom  2, 
lib.  3,  cap.  43,  Schmalz.  part.  4,  tit.  28,  n.  7.  Ferraris  verb. 
Yic.  gêner,  n.  38. 

Ulterius,  uli  innui,  perpendendum  quod  ipse  diœcesanus 
sil  et  parochus.  Scitum  enim  in  jure  est  diœcesanum  eligi  non 
possc  in  vicarium  generalem,  nam  propter  consanguinitates, 
aSinitates,  et  alias  attinentias  posset  deviare  a  reclo  tramite 
jusliliœ  vel  certe  se  reddere  parlibus  suspectum  quemad- 
modum  pluribus  relatis  decisionibus  S.  C.  EE.  et  RR.  prœ- 
sertim  in  Oslunen.  d'ie'i  28  julii  1G87,  Spalalen.  9  martii  1C93, 
Sutrina  16  novembris  IGiO  tenet  Nicolius  loc.  cit.  Maxime 
vero  quia  parochi  officie  fungitur,  et  explorati  juris  est  paro- 
chum  ad  hoc  munus  assumendum  non  esse  :  S.  C.  EE.  et  RR. 
jn  Stnen.  20  martii  I5"6,  Oxomen.  4  augusti  l.ï78,  CaslcUana 
jurisdictionis,  etc.  22  junii  1708  ad  2  dub.  Quibus  concinunt 
vestri  Ordinis  resolutiones  in  Nullius  12  maii  1629,  ^rianen. 
28  aprilis  1633  ad  3  dub. 

Contra  sed  vero  perpendendnm  est  aliquando  concessum 
fuisse  a  prœiicta  Congr.  EE.  et  RR.  episcopis  relinendi  vica- 
rium non  doctorem,  alias  tamen  idoneum,  prajserlitn  si  epis- 
copus jurista  sit,  ceu  docenl  resolutiones  in  Trahu.  2i>  ju- 


nii 1594,  et  in  Oria.  23  martii  1593.  Hoc  autem  in  casu 
conlingere  lestatur  autistes  cdicens  :  o  II  Sabatihi  è  tenuto  in 
grande  riputuzione  da  lutta  la  diocesi  per  sapere,  per  soavità 
di  caratterc,  per  illibalczza  di  costumi,  per  essore  elemosi- 

nicie,  e  per  altre  belle  doti ô  l'unico   sacordote  il  quale 

(inter  capitulares)  sia  capace  di  esercitare  un  uflicio  di   lanta 

iniportanza seio  elcggessi  un  altro mi  tirerei  addosso 

aniare  critiche,  e  l'indignazione  di  quasi  tutta  la  diocesi 
essendo  slato  vicario  del  mio  antccesserc. . .  le  occnpazioni 
de!  S.ibatini  corne  vicario  générale  si  riducono  a  ben  poche, 
permeltendomi  la  mia  età  e  salutc  di  sbrigare  da  me  stesso  lo 
massima  parle  degli  affari.» 

Minime  obstante  quod  ipse  sit  diœcesanus.  Exlante  enim 
rationabili  causa  solet  a  prœfata  Congregalione  EE.  et  RR. 
super  bac  qualitate  dispensatio  elargiri  dummodoabsitoccasio 
querelaruni.  Ralionabiles  autem  inter  causas  ad  hoc  recenser! 
frucluuni  lemiitalcm  probant  resolutiones  mox  dictae  Congre- 
gationis  in  Sulrina  7  decembris  1640,  et  in  Fundana  29  sep- 
lembris  1613.  Ilauc  autem  concurrere  in  themate  prosequitur 
antistes  qui  ultra  fatetur  bona  mensœ  episcopalis  a  rapaci 
Usco  adhuc  delineri  :  «  Non  saprei  trovare  in  diocesi  un  sacer- 
dote  rivestito  délie  doti  del  Sabatini.  Ne  potrei  scegliere  un 
sacerdote  non  diocesano,  poichô  oltre  la  diflicoltà  somma  di 
trovarlo,  attesa  la  scarsità  del  clero,  non  avrei  niezzi  di  prov- 
vederlo  di  queU'onorario  che  naluralmente  esigerebbe  un 
prête  dotto  per  iiuiursi  a  scrvire  un'altra  diocesi.  »  Notandum 
praîterea  quod  :  s  E  ormai  antica  consueludine  che  i  vescovi 
toscani  eleggono  per  lo  più  in  vicario  générale  alcuno  Ira  i  più 
idonei  del  capitolo  il  quale  per  conseguenza  è  quasi  senipre 
diocesano.  » 

Nec  obstare  videtur  qualitas  parochialis.  Etenim  ait  an- 
tistes :  «  La  sua  parrocchia  si  estende  ad  una  piccola  parte 
délia  città  noverando  sottanto  circa  cinquocento  abitanti.  D' 
più  essa  non  manca  del  necessario  servizio  spirituale,  perché 
un  capellano  e  varii  canonici  si  prestano  giornalmente  ad 
ascoltare  le  sacramentaii  confessioni  e  aile  altre  funzioni  délia 
Chiesa.  »  Age  ex  resolulione  S.  V.  0.  in  Asten.  1 1  julii  1626 
docemur  Sacram  Congregationem  haud  improbarc  electionem 
parochi  in  vicarium  generalem  quando  concurrat  paucitas 
numeri  parocliiae  incolarura,  et  vicinitas  ecclesiœ  parochialis 
cum  cedibus  episcopalibus. 

Quibus  omnibus  perspcctis,  nec  non  attento  quod  alias 
consimilis  facultas  data  fuit  a  S.  Sede  Silvestro  Ceramelli  de 
triennio  in  triennium  usquedum  supremum  diem  obicrit  licet 
in  iisdem  conditionibus  ac  Sabatini  versaretur,  uti  refert  lau- 
datus prœsul,  videant  EE.  VV.  quonam  responso  oratoris 
preces  sint  in  themate  dimitlendie. 
Quare,  etc. 

S.  Congrcgatio  Concilii  rescripsit  :  Pro  gratia  donec  aliter 
episcopus  providcrc  possit,  facto  vcrbo  cum  SSmo.  Romœ, 
13  junii    1878. 


DISPENSES  DE  MARIAGE 


Induit  permettant  aux  ordinaires  d'accorder  les  dispenses  aux 
pauvres.  Tiois'ccnts  francs  de  revenu.  Décret  de  Benoît  XIV. 
Pratique  de  la  S.  PénitenceriC  et  de  la  Dateric  pontilicale.  Déci- 
sion de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du  15  juin  1878.  Voir  la 
quatorzième  série  des  Analecla  (col.  311). 

En  1875,  Mgr  l'évêque  de  Trapani,  en  Sicile, 
déféra  à  la  S.  Congrégation  du  Concile  la  question 
suivante: 

u  Le  bref  MiiUis  gravissimis,  du  28  janvier  1864,  a 


893 


DISPENSES  DE  MARIAGE. 


894 


supprimé  en  Sicile  le  tribunal  appelé  la  légation  apos- 
tolique et  royale  monarchie.  Il  a  accordé  aux  évêques 
(le  Sicile,  pour  le  laps  de  dix  ans,  le  pouvoir  de  dis- 
penser au  troisième  et  quatrième  degré  de  consan- 
guinité et  d'affinité,  simple  ou  double,  et  mémo 
mixte,  à  l'exclusion  du  premier  degré.  Ces  dispenses 
doivent  être  entièrement  gratuites;  la  taxe  la  plus 
légère  est  prohibée  par  ce  bref  ponlifical,  qui  ordonne 
d'ailleurs  de  no  faire  usage  du  pouvoir  dont  il  s'agit 
qu'en  faveur  des  personnes  vraiment  pauvres. 

«  En  vertu  de  la  bulle  Fideli  de  Benoît  XIV,  la  mo- 
narchie de  Sicile,  récemment  supprimée^  avait  le 
pouvoir  de  donner  ces  dispenses,  aux  mêmes  condi- 
tions de  complète  gratuité:  Gratis,  nulloque  rccepto 
emolumento,  et  favore  eorum  tantiim  qui  vere  pauperes 
sitnt  et  miscrabilcSj  et  labore  manuum  suarum  invunt. 
La  monarchie  estimait  véritablement  pauvres  les 
contractants  qui  réunis  avaient  moins  de  24  onces 
siciliennes  de  revenu  net,  c'est-à-dire  306  livres.  Celte 
règle  fut  prescrite  dans  une  circulaire  du  juge  de  la 
monarchie  du  lU  janvier  1801;  les  cvecbés  s'y  con- 
formaient pour  demander  ou  fulminer  les  dispenses 
aux  degrés  indiqués. 

«  Cette  disposition  (continue  M  l'évoque  de  Tra- 
paui)  m'a  toujours  paru  opposée  aux  expressions 
vere  pauperes  des  bulles  pontificales.  Je  demande 
donc  une  décision  claire  et  précise.  Les  pauvres  dont 
parle  le  bref  MuUis  gravissimis  sont-ils  ceux  qui  sont 
hors  d'état  de  payer  une  modique  taxe,  ou  partie  de 
cette  taxe?  Est-ce  seulement  parmi  les  gens  de  cette 
fondition  que  les  évêques  de  Sicile  peuvent  user  des 
cacultés  que  le  bref  leur  accorde?  b 

Le  25  mai  1875,  la  S.  Congrégation  décida  de 
prendre  l'avis  de  la  S.  Pénitencerie  et  celui  des 
employés  de  la  Daterie  apostolique. 

Le  cardinal  grand-pénitencier  répondit,  en  date  du 
16  juillet  1875; 

«  En  vertu  de  pouvoirs  accordés  par  les  souverains 
pontifes,  la  S.  Pénitencerie  peut  dispenser  des  em- 
pêchements de  mariage  les  contractants  dont  la  pau- 
vreté est  constatée  par  document  authentique  de  l'or- 
dinaire :  De  quorum  pauperlate  constet  per  authenti- 
cum  ordinarii  testimonium.  Le  26  septembre  1754, 
Benoît  XIV  fit  rendre  par  l'entremise  du  Saint  Office 
un  décret  prescrivant  de  considérer  comme  pauvres 
les  gens  qui  possèdent  tout  au  plus  trois  cents  écus 
romains (  environ  1600  francs).  Pour  les  pays  au-delà 
des  Alpes,  l'évaluation  augmente;  trois  cents  ducats 
de  camcra,  environ  1700  francs,  La  S.  Pénitencerie 
s'est  toujours  réglée  d'après  le  décret  de  Benoît  XIV. 
On  prend  toutefois  une  légère  taxe  pour  la  Daterie . 
Parfois  l'expédition  reste  entièrement  gratuite,  sui- 
vant les  circonstances  et  les  renseignements  de  l'or- 
dinaire. Si  les  contractants  possèdent  davantage,  la 
S.  Pénitencerie  renvoie  les  demandes  à  la  Daterie, 
ou  bien  elle  fait  usage  de  pouvoirs  spéciaux  que  le 
Saint-Père  lui  accorde,  selon  que  les  cas  le  veulent.  » 

Le  cardinal  pro-dataire  a  répondu  beaucoup  plus 
tard,  le  26  janvier  1878.  Voici  ce  qu'il  a  dit  : 

«  En  réponse  aux  vénérés  déiirs  de  la  S.  Congréga- 
tion du  Concile,  le  cardinal  pro-dataire  soussigné,  ayant 


consulté  les  employés  de  cette  Daterie  apostolique, 
s'empresse  de  notifier  ce  qui  suit.  Dans  l'expédition  des 
dispenses  matrimoniales  de  tout  degré,  la  Daterie  con- 
sidère comme  vraiment  et  absolument  pauvres  les 
recourants  qui  ne  possèdent  rien,  et  vivent  de  leur 
travail  et  de  leur  industrie.  On  leur  accorde  la  dispense, 
sous  la  modique  taxe  de  quinze  pauls  (huit  francs)  et 
avec  la  petite  contribution  des  exercices.  On  dispense 
quelquefois  de  cette  taxe.  Le  bref,  ou  bulle,  contient 
ces  expressions  ;  Oratorcs  qui  vere  paupcrcs  et  misera- 
biles  existunt,  atque  ex  suis  labore  et  industria  vivunt. 
On  regarde  aussi  comme  pauvres,  mais  non  absolu- 
ment (la  dispense  in  forma  pauperuvileur  est  expédiée), 
ceux  dont  le  capital,  séparé  ou  réuni,  n'excède  pas 
mille  écus  romains  (cinq  mille  quatre  cents  frar.cs). 
En  pareil  cas,  la  valeur  de  la  propriété  est  indiquée 
dans  la  bulle  ou  le  bref  de  la  dispense,  et  la  pauvreté 
est  mentionnée  dans  ces  termes  :  Licet  oralor,  ou  ora- 
trix,  ou  bien  oratores  insimul  bona  valoris  in  proprielalc 
scutatorumseptingcntonimvel...  monetœ  Romance  tantum 
possideant,  nihilominus  in  rcliquis  pauperes  et  misera- 
biles  existunt,  atque  ex  suis  labore  et  industria  vivunt.  Si 
le  patrimoine  ne  dépasse  pas  mille  écus,  comme  on 
vient  de  dire,  les  recourants  sont  assujettis  à  une  faible 
aumône  proportionnelle  on  fait  grâce  de  cette  taxe  en 
totalité  ou  en  partie,  selon  les  circonstances,  ou  suivant 
l'exiguïté  du  capital.  La  taxe  n'est  presque  jamais  exi- 
gée si  le  patrimoine  n'arrive  pas  à  cinq  cents  écus  (deux 
mille  sept  cents  francs).  Au-dessus,  on  peut  calculer 
dix  écus  (54  francs)  pour  le  capital  de  cinq  cents  écus  ; 
douze  écus  pour  le  capital  de  huit  cents,  quinze  écus 
pour  mille  écus,  et  ainsi  de  suite.  » 

Décision.  Après  avoir  reçu  les  renseignements,  la 
S.  Congrégation  du  Concile  a  décidé  qu'on  doit  prendre 
pour  règle  le  décret  de  Benoît  XIV  du  16  septem- 
bre 1754,  lequel  prescrit  de  réputer  pauvres  les  gens 
qui  ne  possèdent  pas  un  capital  valant  tout  au  moins 
seize  cents  francs.  Rome,  15  juin  1878. 

Drepanën.  iNTERrnETATioms.  Die  i5  junii  1878.  Supplices 
inter  libellos  diei  22  mail  1875  proposita  fuit  haec  quaestio, 
quam  Rmus  tune  episcopus  Drepanën.  liuic  S.  Ordini  expo- 
nere  curavit  his  verbis  : 

-  «Il  S.  Padre  Pic  IX  con  lettere  Apostoliche  date  il  28  gen- 
naio  1864,  che  incominciano  MuUis  gravissimis,  dopodi  avec 
soppresso  in  Sicilia  il  Tribunale  dette  dell'Apostolica  Legazione 
e  Regia  Monarchia,  accordava  ai  vescovi  délia  Sicilia  per  un 
décennie  le  facoltà  di  concedere  dispense  niatrimoniali  in 
teizo  e  quarto  grade  di  consanguinità  e  di  aflinità,  sia  sem- 
plice,  sia  doppia,  ed  anche  misla  fuori  del  primo,  lotalmente 
gralis  e  senza  ricevere  alcun  emelumente  anche  minime,  ed 
in  favere  solamenie  di  colore  che  seno  veramente  poveri  : 
«  facultateni  tribuimus  concedendi  matrimoniales  dispensa- 
tiones  in  terlio  et  quarte  censanguinilatis  et  affinitatis  gradu, 
sive  simplici  sive  duplici  ac  eliam  mixte  dummode  primum 
non  attingat  et  dummodo  canonica  adsit  causa,  et  dispensatio 
gratis  omnine  concedatur,  nullo  prorsus  vel  minime  recepto 
emolumento,  et  in  eorum  tantum  faverem,  qui  vere  paupe- 
res sint. 

«  La  soppressa  monarchia  di  Sicilia  in  ferza  délia  bella 
Fideli  di  Benedelle  XIII  riteneva  le  dette  facoltà  di  dispense 
matrimonlali  colla  espressa  clausula  puredi  concederle  gratis, 
nulloque  recepto  emolumento  et  favore  eorum  tanlum  gui  vere 


895 


DISPl-NSES  DE  MARIAGE. 


896 


pavperes  sunt  et  miscrabiles  et  lahore  manuum  swnrum  vxvunt  : 
ma  perô  avea  per  fermo  principio,  che  quando  i  contraenli 
unili  assieme  non  possedevanoche  lireoOG  pari  ad  onze  24  si- 
ciliane  d'arnua  rer.dila  di  iictlo  o  meno,  li  riputava  nella 
classe  di  veri  proveri,  aiquali  si  acccrdava  dispensa,  e  qiiesto 
regolanienlo  Pu  adottato  con  circolare  cnianata  da  quel  giudice 
nel  di  li)  gennaro  ISOI,  e  cosi  si  regolavano  lulte  le  curie 
vescovili  nel  domandare  ed  eseguire  le  dispense  nei  gradi 
suddetli.  Qiie>ta  disposizione  di  nor:na  mi  è  sembiala  sempre 
in  opposizione  aile  parole  vere  paupsres  délie  bolle  apostoliche, 
per  il  che  nii  rivolgo  all'Eininenza  vostra  Rnia  e  Sacro  Con- 
sesso  onde  darmi  nell'alta  sua  sapienza  e  par  sercnità  di  niia 
coscienza  una  précisa  decisione  per  norma  e  regolamento 
suU'oggello,  cioè,  se  mai  per  veripoveri  espressali  nelle  leltere 
aposloliche  Multos  grai-issimis  iniendonsi  colore,  che  sieno 
impofenli  a  pagare  una  tcnuissima  spesa  o  parte  di  quesla,  ai 
quali  solamente  potrebbesi  dispensare  dai  vescovi  di  Sicilia  in 
forza  dolle  suddelte  speciali  facoUà.  » 

Verumlamen  Drepanen.  episcopo  paulopost  e  vivis  sublato, 
die  8  oclobris  cjusdem  anni  vicarius  capiUilaris  tam  pro  se 
quam  ceteris  Siciliarum  ordinariis  easdem  preces  inslauravit 
hujus  S.  Ordinis  oraculum  sollicitans,  quod  constanlem  juris 
regulam  inoftenso  pede  sequcndam  constitueret. 

Verum  Sacer  Ordo  in  dictis  comiliis  diei  25  maii  1873  reso- 
utionem  diflerre  putavit  responsum  praebens  :  Dilata  et  au- 
diantur  Sacra  Pœnilcntiaria  ac  yyunislriDatarue  Apos(olicœ.r> 
Ad  tramites  liujus  rescripli  lilterœ  dalae  sunt  tum  eininen- 
lissimo  majori  pœnilentiario,  tum  eminenlissimo  pro-datario, 
et  utcrque  volis  Sacrœ  Congregationis  libentissime  satisfe- 
cit. 

Emus  sane  pœnitentiarius  major  sub  die  IGjulii  1875  hœc 

retulit  : 

«  In  risposta  al  foglio  del  28  p.  p.  maggio  1873  debbo  rasse- 

gnare  a  V.  S.  lllma  e  Rma,  che  la  Sacra  Penitenzieria  in  virlù 

di  facoltà  concesse  dai  Romani  pontefici  puô  dispensare  sopra 

grimpedimenli  matrimoniali  con  quelle  persone,  de  quarum 

pavpcriaie  ccnstet  per  authenlicum  ordinarii  testimonium. 

alnerendo  a  taie  facoUà  la  stessa  S.  Penitenziera  nel  consi- 
derare  la  povertà  dei  ricorrenti  si  è  coslantemente  attenuta  al 
decreto  emanato  dalla  cliiara  memoria  di  Benedetto  XIV  per 
mezzo  delS.Officioil  2Gseltembre  1734,  cioè  ha  spedito  e  spe- 
disce  le  dispense  in  favoredi  coloro  cheonullapossiedono.onon 
più  di  scudi  300  se  sono  citra  montes,  e  non  piii  di  ducati300  di 
amera  équivalent  a  scudi  323  se  sono  ultra  montes  :  inipo- 
cendo  nelle  dette  dispense  una  tassa  per  i  driiii  dell'Apos- 
nolica  Dataria,  ovvero  rilasciandole  gratis  secondo  le  cir- 
costanze  e  relazioni  dei  rispetlivi  ordinarî.  Quando  poi  risulta 
che  i  ricorrenti  possiedono  oltre  il  valore  délia  delta  somma, 
la  S.   Penitenzieria  per  regola  ordinaria  rimette  le  relative 


dispense  alla  Dataria  apostolica,  ovvero  usa  di  speciali  facoltà 
del  Saiito  Padre  qiialoia  le  circostanze  cosi  richiedauo.  » 

Ilœc  autem  habita  sunt  ab  eminenlissimo  pro-datario  sub 
die  20  j;inuarii  volvenlis  anni  : 

a  In  adempimento  degli  ossequiati  cenni  di  cotesta  S.  Con- 
gregazione  partecipati  dallEniinenza  Voslra. . .  il  soltoscrillo 
cardinale  pro-datario  dopo  sentiti  gli  olliciali  di  questa  Dataria 
Aposlolica,  si  reca  a  premura  significarle  quanto  segue  : 
Per  prassi  di  questo  S.  Dicastero  nelle  spcdizioni  délie  dis- 
pense matrimoniali  di  qualunque'  grado,|si  ritengono  per  ver» 
ed  assohiti  poveri  qucgli  oratovi  che  nulla  posseggono,  liîa 
traggono  lavitajcon  le  loro  fatiche,  ed  industrie;  edaquesli 
si  accorda  la  dispensa  o  con  la  tenue  tassa  di  paoli  15,  salvo  la 
piccola  quota  degli  esercizî,  o  talvolta  ancora  colla  eseiizione 
délia  delta  tassa  ;  e  nel  Brève  o  Bolia  di  siftatte  dispense  si 
usano  qucste  espressioni:  Oratores  qui  vere  pauperes  et 
miserabiUs  existunt,  atqueex  suis  labore  et  induslria  lantvm 
vivunt.  Si  considerano  pure  corne  poveri,  ma  non  assolu- 
lamente  tali,  e  si  spedisce  la  dispensa  in  forma  paupcrum 
anche  nei  casi  nei  quali  o  l'uno  o  l'altro  dei  contraenli,  o  entrambi 
cumulalivamenle  abbiano  una  possidenza,  il  cui  capitale  per 
altro  non  superi  il  valoie  di  scudi  mille  romani;  ed  in  quesli 
casi  nel  brève  o  bolla  di  dispensa  si  enuncia  il  valore  délia 
possidenza,  e  si  fa  menzione  dslia  povertà  colle  espressioni 
seguenti  :  Qui  licel  orator,  o  licct  oratrix,  ovvero,  oratores 
itisimul  bona  valoris  in  proprielatc  scutatorum  (puta)  septiii- 
gentorum  vel...  monelœ  Romance  tantum  possideant,  nihilo- 
minus  in  reliquis  pauperes  et  mi; erabiles  existunt,  atqueex 
suis  labore  et  industria  vivunt.  Ove  pertanto  la  possidenza 
sussista,  ma  non  superi,  come  si  è  delto,  il  capitale  di  scudi 
lOOO,  vengono  i  dispensati  assoggeltati  ad  una  piccola  tassa 
graduatoria  di  elemosina  in  rapporlo  al  quanlitativo  délia  pos- 
sidenza :  quai  tassa  talvolta  si  condona  in  parte  o  in  tullo  in 
visla  délie  speciali  circostanze  degli  oratori,  o  délia  esiguilà 
del  loro  capitale.  La  enunciala  tassa  non  ha  mai  luogo,o 
viene  sempre  in  tutto  condonata  lorchè  il  valore  délia  possi- 
denza sia  inferiore  alla  somma  di  scudi  cinquecento;  e  laddove 
abbia  luogo  puù  calcolarsi  di  scudi  10  per  una  possidenza  di 
scudi  300;  di  scudi  12  per  una  possidenza  di  scudi  800,  edi 
scudi  13  per  una  possidenza  di  scudi  1000  ecc.  » 

Hisce  habitis,  hodiecausam  reproponendam  duxi,  intérim 
rogansEE.  VV.  ut  reassumpto  bénigne  praeterito  folio,  raliones 
hinc  inde  disputatas  perlegere  non  dedignemini,  ut  ea,  qua 
poUetis  prudenlia,  videalis  quid  in  themate  respondendum  sit 
precibus  ordinarii  Drepanensis. 

Quare,  etc. 

S.  Congregatio  rescribendum  censuit:  Standum  esse  decreto 
Benedicli  XIV  sub  die  iQseptembris  1754,  dummodo  consict  de 
prorogatione  facultatum.  Romai,  I5juniil878. 


L'administrateur-gérant . 
Palmé. 


Pari».  —  Jw-ES  Le  Clebb  et  C",  Imprimeurs  Ue  N.  &.  H.  le  i'ape  ei  de  l'Arohevéoiii,  rae  Cassette,  17. 


ANÂLECTA    JURIS   PONTIFIGII 


CENT    CINQUANTE-QUATRIÈME  LIVIIAISON. 


TESTAMENT  SPIRITIEL  D T^  BENEDICTIN 


Origine  des  teslamenls  spirituels.  Indications  bibliographiques. 
Désastreuse  influence  des  commendes.  Réforme  de  l'ordre 
Bénédictin.  Croix  d'absolulion.  Testament  spirituel  rédigé  vers 
1G22. 


La  coutume  d'écrire  un  testament  spirituel  est  à  peu 
près  complètement  effacée  de  nos  mœurs,  A  peine  en 
reste-t-il  quelques  traces  dans  certaines  familles  reli- 
gieuses, et  on  peut  s'en  étonner.  Comment  l'àmechré- 
tienne  qui  va  paraître  au  tribunal  de  Dieu^  qui  a  cons- 
ciencedes  grâcesqu'elle  a  reçues,  des  infiJélités  qu'elle 
a  commises,  ne  se  recommanderait-elle  pas  aux  prières 
de  ceux  qui  lui  ont  témoigné  de  l'affection  tandis 
qu'elle  était  sur  la  terre  ?  Comment  aussi  ne  pas  profi- 
ter de  cet  instant  solennel  pour  adresser  des  avis  qui 
auront  d'autant  plus  de  poids  qu'ils  partent  d'un  es- 
prit désormais  affranchi  de  toute  préoccupation  ter- 
restre et  uniquement  ouvert  du  côté  du  ciel  I 

Aussi  en  voyons-nous  de  nombreux  exemples  dans 
l'antiquité  chrétienne  et  dès  les  premiers  siècles  (1), 
et  le  document  que  nous  reproduisons,  ainsi  que  plu- 
sieursautres  qu'il  nous  serait  facile  de  rapporter,  prouve 
que  cet  usage  se  continua  dans  tous  les  temps.  Dans 
un  curieux,  mais  extrêmement  rare  opuscule  publié 
sans  nom  d'auteur,  à  Lyon_,  en  1442,  on  trouve  la 
théorie  et  toutes  les  règles  relatives  à  ce  genre  d'ou- 
vrage, qui  ne  peut  se  ranger  que  parmi  les  œuvres 
ascétiques.  L'auteur  distingue  expressément  deux  sortes 
de  testaments  :  le  commun  et  le  spirituel.  Le  testa- 
ment commun  est  divisé  en  six  points,  savoir  :  la  re- 
commandation de  1  ame  à  Dieu,  le  choix  du  lieu  de  la 
sépulture,  la  disposition  des  biens  temporels,  l'injonc- 

(1)  Le  plus  remarquable  monument  de  l'antiquité  chrétienne, 
au  point  de  vue  qui  nous  intéresse  en  ce  moment,  est  le  testa- 
ment de  S.  Ephrem  le  Syrien,  diacre  de  l'église  d'Edesse,  mort 
en  37^.  On  trouva  dans  le  testament  de  S.  Grégoire  de  Nazianze, 
de  S.  Perpétue  de  Tours,  de  S.  Césaire  d'Arles,  de  S.  Yrieix,  dé 
Ste  Radegonde,  deS.  Bertramm.et  de  S.  Hardouin,évôques  du 
Mans,  de  S.  Ansbert  d'Autun,  de  S.  Amand  de  Maestrich,  de  Ste  la- 
mine, de  S.  Léger,  évèque  d'Autun,  et  de  plusieurs  autres  saints 
personnages  des  sept  premiers  siècles  de  l'Eglise,  des  parties  que 
l'on  peut  considérer  comme  des  testaments  spirituels.  Le  grand 
testament  de  S.  Rémi,  l'apotre  des  Francs,  contient  une  seconde 
partie  qui  est  unvrai  testament  spirituel.  Voirl'ouvrage  récent  in- 
titulé :  Authentkilé  du  grand  testament  de  S.  Rémi  par" l'abbé  Des- 
sailly.  membre  de  l'Académie  de  Reims,  p.  60  et  suiv. 


tion  de  payer  les  dettes  et  d'opérer  les  restitutions,  la 
nomination  des  exécuteurs  testamentaires.  Dans  celte 
partie  de  son  œuvre,  l'auteur  anonyme  parle  en  juris- 
consulte. Dans  la  seconde  partie,  qui  est  la  plus  considé- 
rable, il  parle  en  théologien  ascétique.  Après  avoir 
donné  des  règles  et  des  conseils  pour  rédiger  un  testa- 
ment en  bonne  forme,  il  expose  tout  ce  que  l'âme  chré- 
tienne doit  faire  pour  bien  se  préparera  mourir(l). 

Les  jansénistes  qui  affectaient  d'imiter  les  usages  de 
l'Église  primitive  dont  ils  contredisaient  la  doctrine, 
écrivirent  beaucoup  de  testaments  spirituels.  Comme 
les  hommes  d'État  du  siècle  précédent  qui  laissaient 
des  testaments  politiques,  ils  léguèrent  à  leurs  coreli- 
gionnaires l'expression  souvent  exagérée  de  leurs  der- 
niers sentiments  et  des  encouragements  à  persévérer 
dans  l'opposition  à  la  bulle.  Le  recueil  fort  peu  ortho- 
doxe, mais  très  curieux,  des  Nouvelles  ecclésiastiques 
contient  un  bon  nombre  de  ces  récits  ;  ceux  qui 
furent  publiés  en  petits  cahiers  et  sur  des  feuilles  de 
quatre  et  huit  pages,  sont  innombrables. 

Le  testament  spirituel  que  nous  publions  est  certai- 
nement inédit,  et  le  religieux  qui  l'écrivit  en  1622  n'a 
pas  laissé  une  mémoire  retentissante.  Nous  ne  le  con- 
naissons que  par  cepetit  écrit,  qui  est  plutôt  un  monu- 
ment de  sa  piété  que  de  sa  science.  Nous  avons  rencon- 
tré l'original  ('ans  une  liasse  de  papiers  appartenant  à 
des  abbayes  du  diocèse  de  Clermont.  Ce  document  est 
certainement  écrit  de  la  main  même  du  religieux  dont 
il  nous  transmet  les  sentiments.  Il  porte  encore  la  cire 
du  cachet  à  moitié  brisé.  Onn'y  lit  aucune  date,  mais  en 
l'examinant  attentivement  et  le  comparant  à  l'histoire 
de  l'abbaye  de  Cluny,  on  ne  tarde  pas  à  reconnaître 
d'une  manière  certaine  qu'il  n'a  pu  être  écrit  qu'en 
l'année  1622.  Depuis  longtemps  cette  abbaye,  comme 
tant  d'autres,  gémissait  sous  le  fléau  de  la  commende. 
C'était  pour  toutes  les  âmes  pieuses  un  sujet  de  dou- 
leur inconsolable,  et  ces  sentiments  se  manifestent 
d'ue  manière  touchante  dans  le  document  que  nous 
publions;  mais  enfin,  le  12  mai  1622,  Jacques  de 
Veny  d'Arbouze,  grand  prieur  de  Cluny,  fut  élu  abbé 
par  les  suffrages  de  ses  confrères,  et  cette  nomination 
fut  agréée  par  les  deux  puissances.  Ce  jour  fut  salué 
comme  une  ère  de  délivrance  par  tous  les  religieux, 

(1)  Voici  le  titre  de  cet  opuscule  inconnu  aux  bibliophiles  :  La 
MANIÈRE  DE  FAIRE  UN  TESTAMENT  SALDTAiRE.  —  Cy  finis  la  manière  de 
faire  testament.  Imprimé  le  Xiiij  de  apuril  mil  ccccOij  (à  Lyon), 
par  Olivier  Arnoullet  ;  in-I6  de  Sî  feuillets;  gothique.  Il  ne  faut 
pas  non  plus  oublier  le  livre  du  chanoine  régulier  Pierre  Lalleuiaiit 
intitulé  ;  Le  Testament  spirituel,  in-i2. 


17' 


smiE. 


57 


899 


TESTAMENT  SPIRITUEL  D'IN  BENEDICTIN. 


900 


encore  fort  nombreux  à  cette  époque,  de  Tabbaye  de 
Cluny  et  des  monastères  qui  dépendaient  de  cette  in- 
signe Eglise.  Ils  rendirent  des  actions  de  grâces  au  ciel, 
et  crurent  toucber  à  une  date  de  rcnovalion  qui  verrait 
refleurir  les  vertus  et  les  travaux  auxquels  le  nom  de 
Clunv  devait  d'être  devenu  si  illustre.  Hélas  !  dès  le 
18  décembre  1607  le  cardinal  de  Richelieu  obtenait 
des  bulles  qui  le  nommaient  coadjuteur  de  l'abbé  de 
Cluny. 

nîtonsnous  d'ajouter  que  le  régime  du  ministre 
et  de  l'ami  de  Louis  Xlll  fut  très-favorable  à  la 
congrégation  de  Cluny.  Ce  grand  esprit,  comme 
Henri  IV  dont  il  avait  profondément  étudié  le  génie, 
comprenait  l'importance  des  ordres  monastiques,  et  il 
voulait  leur  rendre  leur  influence  première  et  leur 
splendeur.  Témoin  des  désordres  que  les  guerres  et  les 
commotiouB  civiles  avaient  introduits  dans  les  monas- 
tères, il  ne  juge;:it  pas  du  tout  le  mal  irrémédiable,  il 
ne  voulait  qu'une  réforme.  Ce  remède  n'était  pas  dif- 
ficile à  trouver,  car  à  la  même  époque  plusieurs  reli- 
gieux, poussés  par  l'esprit  de  leur  fondateur,  faisaient 
refleurir  les  vertus  monastiques  sur  plusieurs  points  du 
royaume  de  France  et  dans  la  Lorraine.  Ce  fut  aux 
religieux  de  cette  province  que  s'adressa  lecardinalde 
Richelieu,  et  il  introduisit  à  Cluny  la  réforme  de  la 
consrégation  de  Saint-Vannes  et  de  Saint-Hydulphe. 
(VoïrGa///rt  christiana,  t.  IV,  col.   1161  et  11G2.) 

Malheureusement  tous  les  abbés  commendataires 
n'étaient  pas  animés  des  mêmes  sentiments  que  le  car- 
dinal de  Richelieu,  tous  n'avaient  pas  la  même  portée 
d'intelligence,  et  d'ailleurs  le  principe  des  commendes, 
comme  on  l'entendait  alors,,  était  fatalement  destiné  à 
produire  des  fruits  de  mort  pour  l'ordre  monastique. 
Nous  disons  le  principe  des  commendes  tel  qu'on  l'en- 
tendait alors,  car  il  avait  entièrement  dévié  de  ce  qu'il 
avait  été  à  l'origine.  Il  est  bien  entendu  que  nous  ne 
parlons  pas  des  commendes  militaires,  telles  qu'on  les 
vit  au  vin'  siècle  et  même  au  xvi«  ;  celles-là  n'avaient  rien 
de  régulier,  rien  de  légitime  :  c'était  le  triomphe  de  la 
fore  sur  le  droit,  il  est  assez  peu  de  personnes  qui  se 
soient  donné  lapeine  de  rechercher  l'origine  véritable 
des  commendes,  et  par  là  même  très-rares  sont  les  es- 
prits qui  possèdent  des  idées  justes  à  ce  sujet. 

Lorsqu'un  monastère  se  trouvait  opprimé  par  un 
puissant  voisin  ;  lorsque  ses  droits  étaient  menacés, 
que  ses  propriétés  étaient  usurpées  ;  ou  bien  eDcore 
àla  suite  des  guerres  qui  avaient  dispersé  les  religieux, 
le  relâchement  s'était  introduit,  ou  lorsque  les  habi- 
tants d'un  cloître  s'étaient  laissé  surprendre  par  l'es- 
prit du  siècle,  par  suite  de  la  fragilité  humaine,  par  la 
faiblesse  d'un  supérieur  ou  partout  autre  motif,  l'au- 
torité du  Saint-Siège  intervenait  et  confiait  pour  quel- 
que temps  la  conduite  de  ce  monastère  à  un  prélat  ca- 
pable par  son  caractère,  par  l'autorité  de  sa  position, 
par  la  sainteté  de  sa  vie,  de  défendre  ces  religieux  op 
primés  injustement  ou  de  les  soumettre  à  la  règle, 
s'ils  s'étaient  écartés  des  voies  étroites  dans  lesquelles 
ils  devaient  marcher.  Pour  donnera  ce  prélat  plus  de 
facilité  dansl'accomplissementde  sa  pénible  fonction, 
le  siège  apostolique  lui  conférait  le  titre  et  tous  les  pou- 
voirs d'un  véritable  supérieur  ;  mais  sa  mission  était 


temporaire,  et  dès  que  les  choses  étaient  rentrées 
dpns  l'ordre,  il  déposait  un  pouvoir  qui  ne  lui  avait  été 
confié  que  pour  l'utilité  du  monastère.  Des  liens  d'affec- 
tion paternelle  d'un  côté,  de  gratitude  filiale  de  l'autre, 
s'établissaient  naturellement  et  contribuaient  encore  à 
maintenir  le  bon  ordre. 

Dans  les  lettres  quarante  et  quarante  et  unième  du 
premier  livre,  S.  Grégoire  explique  parfaitement  ce  que 
nous  venons  do  dire.  Il  s'agit  des  moines  de  Sicile 
qu'une  invasion  de  barbares  avait  dispersés  et  réduits 
à  mener  une  vie  errante.  Alarmé  des  suites  que  pou- 
vait avoir  un  pareil  état  de  choses  et  des  dangers  que 
couraient  les  âmes  de  ces  religieux,  le  vigilant  pontife 
s'adresse  à  Félix,  évêque  de  Messine,  et  à  Pierre, 
sous-diacre  chargé  de  l'administration  des  propriétés 
du  saint-siége  dans  l'île  ;  d  veut  qu'ils  prennent  soin  de 
réunir  ces  moines  dispersés,  et  que  l'évêqiie  veille  au 
rétablissement  prompt  et  complet  de  la  discipline  régu- 
lière dans  le  cloître,  où  il  les  réunira  dans  sa  ville 
épiscopale.  11  veut  déplus  que  le  vénérable  Paulin, 
évêque  de  Tauriano,  dans  la  Calabre  ultérieure,  qui 
avait  été  chassé  de  son  siège  par  suite  des  malheurs  pu- 
blics et  privé  de  tous  ses  biens,  soit  établi  par  l'é- 
vêque  de  Messine  Félix,  à  la  tête  du  monastère  de 
Saint-Théodore,  et  en  reçoive  la  conduite.  Ces  deux 
lettres  sont  de  l'année  591 .  Il  y  a  bien  loin  de  là  à  la 
commende  telle  qu'elle  était  entendue  en  France  depuis 
le  xvi"  siècle  au  plus  tard.  Ce  vénérable  abbé  Paulin 
entrait  dans  le  monastère  et  faisait  partie  de  la  com- 
munauté. 

11  en  fut  tout  autrement  le  jour  où  les  prélats,  les 
dignitaires  ecclésiastiques  dont  nous  parlions  ne  se 
contentèrent  plus  de  rendre  service  aux  moines  qui 
leur  étaient  confiés  et  dont  ils  devaient  protéger  la  fai- 
blesse, soit  contre  des  adversaires  extérieurs,  soit  contre 
les  défaillances  intérieures.  Par  amour  du  comman- 
dement, on  désir  de  revenus  plus  considérables,  plu- 
sieurs de  ces  dignitaires  en  vinrent  bientôt  à  ne  plus 
vouloir  se  dessaisir  d'une  autorité  qu'ils  n'avaient 
reçus  que  comme  une  commission  temporaire.  On  en 
vint  bientôt  à  considérer  ces  commissions  comme  un 
titre  honorifique  à  la  fois  et  lucratif.  Le  premier  but  de 
l'institution  fut  complètement  oublié  ;  l'autorité  civile 
intervint,  nomma  elle-même  des  commendataires  dans 
presque  tous  les  monastères.  Il  ne  s'agissait  plus  alors 
de  savoir  si  un  cloître  avait  besoin  d'être  protégé  ou  si 
la  règle  devait  y  être  remise  en  vigueur  ;  il  s'agissait 
pour  la  cour  de  doter  quelque  cadet  de  grande  maison 
que  l'on  voulait  s'attacher,  ou  de  récompenser  des  ser- 
vices tout  personnels.  Aussi  vit-on  bientôt  des  enfants 
nommés  à  ces  dignités  et  nommés  à  vie.  Pour  eux,  et 
mieux  encore  pour  les  familles,  il  y  avait  là  un  titre 
et  un  rang' dont  on  était  fier,  il  y  avait  surtout  une 
source  abondante  de  revenus. 

Quoique  les  édits  des  rois  eussent  réglé  la  part 
que  les  abbés  commendataires  pouvaient  lever  sur 
les  biens  du  monastère,  la  cupidité  avait  bientôt 
trouvé  mille  moyens  d'éluder  ces  édits,  et  plusieurs 
monastères  furent  réduits  à  la  misère  par  ceux  qui 
devaient  les  protéger  et  les  défendre.  Ce  fut  bien  pis 
encore  lorsque  ces  monastères  devinrent  comme  des 


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TESTAMENT  SPIRITUEL  D'UN  BENEDICTIN. 


902 


domaines  que  les  familles  se  transmettaient  et  sur 
lesquels  elles  prétendaient  avoir  des  droits  comme  sur 
un  patrimoine.  Alors  le  nombre  des  reliijieux  diminua  ; 
l'ollice  divin,  qui  est  le  premier  devoir  et  la  princi- 
pale jouissance  de  l'homme  du  cloître,  perdit  de  sa 
beauté,  de  sa  dignité  ;  les  offices  claustraux,  ne  repo- 
sant plus  que  sur  un  trc'^s-pelit  nombre  de  ti'tes,  de- 
vinrent plus  pénibles  et  furent  remplis  d'une  manière 
nécessairement  imparfaite.  Les  études  qui  sont,  au 
jugement  de  tous  les  esprits  sages  et  éclairés,  l'un  des 
moyens  les  plus  eflicaces  de  maintenir  dans  la  vie 
religieuse  la  ferveur  et  la  régidurité;  l'un  des  moyens 
aussi  d'être  utile  à  IT^glise,  comme  !e  prouvent  les 
annales   ecclésiastiques    depuis   S.    Antoine    jusqu'à 
nos  Jours;  les  éludes  ne  purent  se  maintenir:   trop 
de  charges    incombaient   aux  mêmes  religieux  ;   les 
supérieurs  ne  pouvaient  plus  procurer  les  livres  in- 
dispensables et  les  encouragements  faisaient  absolu- 
ment défaut  de  la  part  de  ceux  qui  ne  s'intéressaient 
au  monastère  que  pour  en  retirer  de  fortes  pensions. 
La  commende  introduisit  des  désordres  beaucoup 
plus  grands,  s'il  est  possible.  A  tout  pas   dans  les 
mémoires  intimes  des   monastères,  on  rencontre  des 
plaintes  contre  tel  ou  tel  abbé  qui,  abusant  de  l'in- 
fluence que  sa  position  lui  donnait,  avait  fait  recevoir 
un  sujet  auquel  il  portait  intérêt  et  qui  le  maintenait 
malgré  les  plaintes  des  supérieurs  et  de  la  commu- 
nauté. Il  est  facile  de  comprendre  que  ce  désordre 
était  mortel  pour  la  discipline   régulière.  Il  en  est  un 
autre  cependant  qui  ne  lui  cédait  guère  en  effets  rui- 
neux :  la  présence  des  abbés    commendataires  dans 
un  monastère,  les  relations  qu'ils  avaient  nécessaire- 
ment avec  les  moines  pouvaient  réveiller  dans  l'âme 
de  ceux-ci  des  passions  que  le  recueillement  et  l'éloi- 
gnement  du  monde  auraient  Qni  par  étouffer.  Nous  ne 
voulons  en  citer  qu'un  seul  exemple,  et  nous  le  pre- 
nons dans  un  personnage  qui  a  joué  un  rôle  assez 
important  et  qui  n'était  pas  un  esprit  médiocre,  comme 
le  prouvent  les  écrits  qu'il  a  composés.  Voici  quel- 
ques vers  que  Jean  Castel  ou  de  Chastel,  moine  du 
prieuré  de   Saint-Martin-des-Champs  à  Paris,  adres- 
sait vers   1470  à  Charles  de  Gaucourt,  seigneur  de 
Châteaubrun   en   Berry,  conseiller  et  chambellan  du 
roi,  capitaine  des  gentilshommes  de  l'hôtel,  qui  fut 
créé  gouverneur  de  Paris  en  1472.  C'était  un  protec- 
teur puissant  que  ce  seigneur,  et  Jean  de  Chastel,  qui 
le  connaissait   intimement,  lui  [adressait    la  requête 
suivante  sans  aucun  déguisement.  Nous  la  tirons  de 
sa.  première  épître  au  seigneur  de  Châteaubrun. 

A  Monseigneur  de  Gaucourt  soit  donnée 
De  par  Castel,  son  servant  lige  et  homme, 
Qui  voudrait  bien  sa  place  être  donnée 
Pour  être  pape  au  Saint-Siège  de  Rome; 
Car  nul  ne  voit  qui  le  prise  une  pomme 
Pour  ce  qu'il  n'a  ceus,  rente  ne  héritage. 
Et  qui  pis  est,  jamais  on  ne  le  nomme 
Que  le  petit  moine  pour  tout  potage. 
Mon  cher  seigneur.  Monseigneur  de  Gaucourt, 
Un  petit  moine  à  vous  se  recommande 
Qui  de  Cluny,  pour  vous  le  faire  court, 
Vouldroit  avoir  l'abbaye  en  commende. 


Et  plus  loin  : 

Celluy  qui  fait  le  soleil  et  la  lune 
Vous  (loint  un  jour  deux  esveschez  ensemble 
Desquelles  deux,  vous  n'en  aurez  que  l'une, 
Et  Castel  l'autre,  aliii  ([u'il  vous  ressemble. 

On  le  voit,  on  agissait  déjà  pour  les  évêchés  comme 
pour  les  abbayes,  et  l'on  vit  bientôt,  sous  les  Valois 
surtout,  des  prélats  posséder  cinq  et  six  évêchés,  sans 
compter  un  grand  nombre  d'abbayes;  ainsi  agirent 
le  cardinal  de  Lorraine,  Jean  du  Bellay  et  beaucoup 
d'autres.  Le  principe  était  le  même  et  un  abus  devait 
engendrer  l'autre. 

Jean  de  Chastel  n'ayant  pas  obtenu  immédiatement 
le  bénéfice  qu'il  désirait,  composa  une  seconde  épître 
qu^il  adressa  au  môme  personnage.  En  voici  quelques 
vers  : 

A  Monseigneur  de  Gaucourt  ceste  epistre 
Soit  présentée  et  baillée  en  sa  main, 
De  par  Castel,  qui  ne  quiert  qu'une  mittre 
Ou  estre  esleu  abbé  de  saint  Germain. 
Que  pleust  à  Dieu,  que  si  doulx  et  humain 
Il  peust  trouver  Monseigneur  de  Narbonne 
Qu'il  luy  laissast  rarchevesché  demain. 
Qui  est  assez  pour  ung  moyne  ner  bonne. 

Monseigneur  de  Narbonne  était  Antoine  du  Bec- 
Crespin,  administrateur  perpétuel  de  Saint-Jean  de 
Laon,  ordre  de  Saint-Benoît,  et  abbé  de  Jumiéges,  du 
même  ordre,  au  diocèse  de  Rouen,  qui  laissa  le  petit 
moine  ner  (moine  ner,  c'est-à-dire  bénédictin)  faire 
des  vers  et  des  suppliques,  et  garda  pour  lui-même  ces 
trois  gras  bénéfices  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  1472. 
{V.Gallia  christiana,  t.  VI,  col.  104,  t.  IX,  col.  598, 
et  t.  XI,  col.  972.) 

On  voit  que  ce  moine  ambitieux  portait  assez  haut 
ses  prétentions  :  les  abbayes  de  Cluny,  de  Saint-Ger- 
main-des-Prés,  ou  au  moins  un  évêché  quelconque. 
Pourquoi  ne  pas  former  ces  vœux,  puisque  les  béné- 
ficesse  donnaient,  nonàceluiquiavaitleplus  démérite, 
mais  à  celui  qui  jouissait  d'une  plus  grande  faveur? 
Jean  de  Chastel  possédait  une  véritable  valeur  lit- 
téraire, et  de  plus  il  était  bien  protégé  ;  surtout  il  ne 
s'oubliait  pas  lui-même,  aussi  obtint-il  bientôt  une 
abbaye  fort  considérable,  celle  de  Saint-Maur-des- 
Fossés,  au  diocèse  de  Paris,  et  il  en  jouit  de  1472  à 
1482,  époque  de  sa  mort.  (V.  Gallia  christiana,  t.  VIL 
col.  301,  et  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  chartes, 
1"  série,  t.  H,  p.  461  à  477.) 

Les  commendes  ont  disparu  entièrement,  du  moins 
dans  l'Europe  occidentale  ;  mais  en  est-il  de  même  du 
mal  qu'elles  ont  produit?  Non  assurément.  Elles  ont 
contribué  plus  qu'on  ne  le  croit  à  égarer  l'opinion 
sur  la  vie  monastique,  sur  la  légitimité  des  biens  pos- 
sédés par  les  monastères.  Combien  ne  rencontre-t-on 
pas  d' hommes  instruits,  d'esprits  éclairés,  de  cœurs  sin- 
cères et  même  chrétiens,  qui  croient  de  bonne  foi  que 
la  régularité,  la  vie  humble  et  pénitente  ne  peut  sub- 
sister dans  les  cloîtres  qu'à  la  condition  d'y  être 
protégée  par  une  pauvreté  qui  aille  jusqu'à  la  disette 
et  à  la  pénurie  ?  Les  hommes  d'expérience,  les  saints 
eux-mêmes  les  plus  autorisés  assurément  en  ces  ma- 


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TESTAMENT  SPIRITUEL  D'UN  BENEDICTIN. 


904 


tières,  n'ont  point  partagé  cette  manière  de  voir.  Plus 
que  personne  ils  insistaient  pour  l'observation  de  la 
pauvreté  la  plus  exacte  ;  mais  ils  savaient  que  le 
dénùment  est  un  avantage  pour  les  particuliers  et  peut 
devenir  un  danger  pour  un  corps,  il  ne  faut  pas  d'ail- 
leurs loublier,  vouloir  réduire  tous  les  moines  à  la 
nécessité  de  gagner  leur  pain  de  chaqua  jour  par  le 
travail  des  mains,  c'est  contredire  l'esprit  de  la  règle 
de  Saint-Benoît,  et  de  plus  c'est  priver  l'Église  d'un 
secours  qu'elle  peut  attendre  d'eux  et  d'eux  seuls. 
Appliqué  comme  il  le  fut  trop  souvent,  le  système  des 
coinmendes  avait  pour  résultat  nécessaire  de  réduire 
les  religieux  à  une  situation  de  gêne  qui  empêche  tout 
travail  intellectuel  un  peu  fécond. 

Il  y  a  plus,  par  un  préjugé  qui  tient  à  l'inapplication 
naturelle  de  notre  esprit,  on  a  souvent  rendu  les  moines 
responsables  de  la  vie  mondaine  que  menait  le  plus 
grand  nombre  des  abbés  ou  des  prieurs  commenda- 
taires.  Le  nom  du  monastère  qui  se  trouve  irrévoca- 
blement attaché  à  leur  personne  a  produit  une  confu- 
sion qui  se  rencontre  dans  d'excellents  esprits 
d'ailleurs.  C'est  ainsi  [que  le  mal  se  propage  et  que 
d'un  principe  faussé  naît  une  suite  funeste  d'erreurs. 

il  est  inutile  de  dire  que  nous  ne  prétendons  nul- 
lement souten'r  que  tous  les  commendataires,  abbés, 
prieurs  ou  prévôts,  ont  mal  mérité  de  l'Eglise  et 
même  de  l'ordre  monastique.  Il  y  eut  à  toutes  les 
époques  des  exceptions  heureuses  et  honorables;  il 
suffit  de  parcourir  les  annales  d'un  certain  nombre 
de  monastères  pour  s'assurer  de  cette  vérité  ;  mais 
ces  exceptions  furent  rares  dans  tous  les  temps  et 
dans  tous  les  pays,  et  d'ailleurs  il  n'est  pas  néces- 
saire de  recherches  ni  de  longues  réflexions  pour 
constater  que  rien  n'est  plus  contraire  à  l'esprit  de  la 
règle  de  saint  Benoît  ou  de  saint  Norbert  que  le 
système  des  commendes  comprises  comme  elles  le 
furent  depuis  le  quatorzième  siècle.  Or  les  simples 
lumières  du  bon  sens  nous  disent  qu'aucune  institu- 
tion ne  peut  prospérer  en  dehors  des  principes  cons- 
titutifs qui  lui  ont  donné  la  vie. 

Comment  donc  la  vie  religieuse  a-t-elle  pu  survivre 
pendant  plusieurs  siècles  à  un  mal  aussi  profond  ? 
C'est  qu'il  y  a  dans  les  règles  de  saint  Benoît  et  dans 
les  statuts  de  saint  Norbert  un  principe  de  vitalité  qui 
les  rend  impérissables  ;  il  suffit  de  les  laisser  à  elle;- 
mêmes,  de  ne  pas  gêner  leur  action,  pour  que  la  vie 
abonde  dans  tout  Je  corps  qu'elles  ont  d'abord 
fécondé. 

Cette  vitalité  tire  sa  source  du  principe  même  de  'a 
vie  religieu!*e  ;  et  la  vie  religieuse  n'est  autre  chos 
que  la  pratique  des  conseils  de  l'Evangile  selon  les 
règles  approuvées  et  recommandées  par  l'Eglise,  inter- 
prète infaillible  du  livre  divin.  Les  révolutions  poli- 
tiques et  sociales  ne  pourront  jamais  rien  contre  une 
institution  qui  repose  sur  cette  base  :  toujours  l'Evan- 
gile aura  son  application  complète  sur  la  terre  ;  les 
entraves  que  les  hommes  cherchent  à  y  apporter 
peuvent  en  restreindre  l'extension,  elles  ne  parvien- 
dront jamais  à  l'empêciier  entièrement  d'exis  er.  La 
vie  monastique  étant  la  manifestation  la  plus  complète 
de  cette  pratique  des  conseils  évangéliques,  ce  mode 


de  la  vie  religieuse  possède  par  là  même  des  pro- 
messes de  durée  aussi  longue  que  l'Eglise.  D'autres 
cherchent  ces  assurances  contre  1h  destruction  dans 
les  instincts  naturels  de  1  homme,  porté  par  une  partie 
intime  de  son  être  vers  la  contemplation  de  Tordre 
surnaturel;  sans  vouloir  nier  ce  que  ce  point  de  vue  a 
de  vrai  et  de  profond,  nous  préférons  nous  en  tenir  aux 
paroles  mêmes  du  divin  Sauveur  et  à  l'interprétation 
que  leur  a  donnée  la  tradition  catholique. 

Les  ennemis  les  plus  dangereux  de  la  vie  religieuse 
ne  sont  pas  ceux  qui  cherchent  à  lu  détruire  par  la 
vio'ence,  mais  ceux  qui  la  défigurent  par  de  fausses 
interprétations  ou Tentravent  dans  les  conditions  nor- 
males de  son  existence.  Ceux  qui  introduisireni  les 
commendes  perpétuelles  peuvent  assurément  être 
rangés  dans  cette  dernière  classe.  Ni  les  uns  ni  les 
autres  néanmoins  ne  pourront  l'eloulTer  entièrement. 
Elle  possède  des  promesses  qui  lui  garantissent  la  vie 
dans  tous  les  temps.  Et  ce  n'est  pas  seulement  contre 
les  ennemis  extérieurs  que  ces  promesses  la  protè- 
gent, c'est  aussi  contre  les  défaillances  intérieures  que 
la  fragihté  humaine  introduit  quelquefois  jusque  dans 
les  cloîtres.  Laissez  ces  sociétés  fondées  uniquement 
par  un  principe  d'ordre  surnaturel  vivre  de  leur 
propre  vie,  ne  cherchez  point  à  y  introduire  des  élé- 
ments étrangers  à  leur  nature,  et  soyez  sijr  qu'elles 
trouveront  toujours  en  elles-mêmes  des  ressources 
pour  refleurir  et  poursuivre  leur  carrière  de  lumière  et 
de  vie. 

Aux  époques  même  les  plus  obscures,  il  s'est  tou- 
jours trouvé  dans  leur  sein  des  âmes  d'élite,  des 
âmes  généreuses,  uniquement  préoccupées  de  sacrifice 
et  d'expiation.  Une  seule  de  ces  âmes  a  plus  de  poids 
dans  là  balance  de  l'éternel'e  justice  que  des  milliers 
d'âmes  faibles  et  défaillantes.  Il  fut  plus  grand  qu'on 
ne  le  croit  à  toutes  les  époques  le  nombre  de  ces  âmes 
fortes  sur  lesquelles  les  exemples  et  les  maximes  du 
monde  n'eurent  aucune  prise.  Par  leurs  sacrifices 
cachés  aux  yeux  de  la  multitude,  par  leurs  puppli- 
cations  du  jour  et  de  la  nuit,  elles  détournaient  des 
fléaux  prêts  à  fondre  sur  une  société  qui  les  mécon- 
naissait et  les  calomniait. 

Il  est  juste  de  ranger  dans  cette  élite  des  âmes 
religieuses  l'auteur  du  Testament  que  nous  publions 
ici  même.  L'auteur  anonyme  d'un  livre  fort  rare  inti- 
tulé V Anatipophile  bénédictin  (l),  qui  écrivit  à  la 
même  époque,  a  droit  au  même  honneur.  11  paraît 
juste  de  donner  une  idée  de  ce  livre  curieux  et  d'une 
grande  rareté. 

Le  bénédictin  anonyme  qui  a  écrit  ce  livre  était 
père  d''jn  noviciat  de  deçà  les  monts,'  c'est  presque 
tout  ce  que  nous  savons  de  lui.  Enflammé  d'un  saint 
zèle  pour  la  réforme  de  son  ordre,  il  adresse  une 
supplique  au  roi  et  à  la  reine  par  l'entremise  du  chan- 
celier, auquel  il  dédie  son  œuvre  (2j.  Il  déclare  que 
le  roi   seul   pent   exécuter    celte   réforme,   et,  pour 

(t)  Voici  le  titre  complet  de  cet  ouvrage  :  L' Anatipophile  bénédic- 
lio  aux  pieds  du  Roy  et  de  la  Roync,  pour  la  réformation  de  l'ordre  de 
Saint  Benoist,  par  un  père  du  noviciat  de  l'Observance  bénédictine. 
Paris,  Ch.  Chastellain,lG15  ;  in-12. 

(2)  Nicolas  Brulard  des  Sillery,  créé  garde  des  sceaux  en  1605, 
et  chancelier  en  1607  jusqu'en  1616. 


005 


TESTAMENT  SIMIUTUEL  D'UN  BENEDICTIN. 


906 


l'engager  à  celle  enlreprise,  il  consacre  le  premier 
chapitre  de  son  livre  à  démontrer  que  l.oiiis  Xlll  était 
parent  de  S.  Henott  ;  puis  il  expose  que  ce  grand 
saint  est  le  protecteur  do  la  France,  el  que  les  trois 
ennemis  capitaux  du  royaume,  les  Normands,  les 
Anglais  elles  Juifs,  ont  clé  chassés  par  son  assistance. 
Il  décrit  ensuite  l'étal  de  perfection  des  anciens  béné- 
dictins. Cet  ordre,  dil-il,  a  fourni  trente  et  un  papes, 
cent  quatre-vingts  cardinaux^  mille  cent  soixante- 
quatre  archevêques,  trois  mille  cinq  cent  douze  évo- 
ques, deux  régents  du  royaume  de  France,  Suger  et 
Mathieu  de  Vendôme,  et  quaranle-quatre  mille  saints, 
«qui  nous  servent  d'avocats  en  la  cour  souveraine  du 
paradis;  »  enfin  il  compte  plus  de  cinquante-deux 
mille  abbayes  de  bénédictins. 

Dans  le  chapitre  suivant  l'auteur  fait  un  triste  ta- 
bleau de  la  décadence  de  l'ordre,  de  l'ignorance,  delà 
licence  et  des  vices  des  moines  ses  contemporains. 
«  Les  monastères  de  Saint-Benoît  sont  à  présent  comme 
l'arche  de  Noë,  où  toutes  sortes  d'animaux  sont  les 
bien  venus.  Les  ignorants,  les  contrefaits,  les  borgnes, 
les  bossus,  les  inutiles,  les  estropiés  de  corps  et  d'es- 
prit y  sont  admis  en  récompense  de  quelque  service 
rendu  àl'flftfee  commcnâalaire ,  ou  à  prix  d'argent.  On 
y  voit  l'envieux  Gain,  le  querelleur  Ismaël,  le  gourmand 
Esaii,  le  déloyal  Laban,  Acham  le  larron,  le  gros  et 
replet  Eglon,  les  lascifs  enfants  d'Hély,  le  simoniaque 
Giesy,  le  sacrilège  Héliodore,  le  traître  Judas,  etc. 
Les  jeux  de  paulme    sont   leurs    récréations    com- 
munes ;  la  chasse  est  leur  promenade  ordinaire  ;  l'en- 
tretien des  dames  leur   sert  de  conférence  spirituelle; 
le  caquet  affilé,  de  psalmodie,  etc.  etc.  »  —  «  Cette 
satire  des  moin?s  faite  par  un  moine,  dit  M.  Ap,  B, 
dépasse  tout  ce  que  les  calvinistes  ont  écrit  sur  le 
même  sujet.  «Cette  remarque  est  parfaitement  juste; 
mais  elle  prouve  que  notre   auteur  anonyme,  dans 
l'ardeur  de  son  zèle  pour  la  réforme,  dépasse  aussi 
les  limites  du  vrai  ;  si  le  tableau  eût  été  aussi  noir,  les 
écrivains  satiriques  très-nombreux  que  le  protestan- 
tisme enfanta  à  la  même  époque  ne  nous  l'auraient  pas 
laissé  ignorer.  L'auteur  lui-même  faisait  partie  d'une 
congrégation  réformée  ;  il  cite  trois  autres  congréga- 
tions dans  lesquelles  la  vigueur  de  la  discipline  et  de 
l'observance  ne  laissait  rien  à  désirer,  el  il  ne  parle  pas 
de  toutes,  de  celle  de  Cluny  spécialement,  oîi  comme 
nous  allons  le  voir,  les  religieux  faisaient  tout  ce  qui 
était  en  leur  pouvoir  pour  revenir  à  la  stricte  observance 
de  la  règle  du  saint  patriarche  des  ii:oines  d'Occident. 
Poursuivons  notre  analyse.  Voici  lesdeux  expédients 
que  l'auteur  propose  pour  réformer  l'ordre  de  Saint- 
Benoît  :  fonder  des  noviciats  et  des  écoles  de  philo- 
sophie el  de  théologie,   pratiquer  l'oraison    mentale 
après  malines,  incorporer  tous  les  moines  dans  les  con 
grégations  des  Célestins,  des  Feuillants  et  de  Saint- 
Vannes,  qui  seules  observent  strictement  la  règle,  et 
réprimer  les  dilapidations  des  abbés  commendataircs. 
Ce  projet  méritait  d'être  favorablement  accueilli  et 
promplement  exécuté  ;  mais  il  froissait  les  intérêts  des 
hommes  puissants  qui  possédaient  en  commende  de 
riches  abbayes.  Et  néanmoins  notre  auteur  n'ose  pas 
proposer  de  supprimer  la  commende;  il  se  contente 


de  demander  qu'on  en  arrête  les  excès  les  plus  criants. 
Celle  simple  proposition  suffit  pour  lui  attirer  la  haine 
des  clercs  ambitieux  el  de  leurs  familles  qui  s'engrais- 
saient aux  dépens  de  la  mense  conventuelle.  Aussi 
celte  requête,  quoiqu'elle  soit  accompagnée  de  vers 
latins  et  français  en  faveur  de  la  réforme,  fut-elle  mise 
à  néant  et  même  condamnée  oniciellemcnt. 

Celte  censure  est  une  singularité  qui  fait  partie  inté- 
grante de  l'histoire  de  VAiiatipophile  bénédictin.  Le  texte 
est  précédé  d'une  approbation  de  deux  docteurs  en 
théologie  de  la  faculté  de  Paris,  qui,  le  3  janvier  1015, 
certifient  avoir  lu  ce  traité,  «  auquel  n'avons  trouvé 
rien  (pii  ne  soit  digne  d'être  leu  et  veu  »  .  Mais  on  a  joint 
l'exemplaire  que  nous  avons  sous  les  yeux  une  pièce 
imprimée  en  placard  et  intitulée  :  Censura  facullaiis 
t'.ieologiœ  Parisiensis  in  librum  qui  inscribilur  l'Anati- 
roniiLE  BÉNÉDICTIN.  »  Or,  la  faculté  de  théologie  de 
Paris,  assemblée  le  l"  aoiàt  1613,  dans  la  salle  du 
collège  de  Sorbonne,  après  avoir  entendu  le  rapport 
de  quatre  docteurs  commis  à  cet  effet,  censure  et 
condamne  VAnalipophile,  qui  renferme  une  foule  de 
propositions  erronées,  injurieuses,  scandaleu,'?3s  et 
dangereuses.  Ainsi,  à  quelques  mois  de  distaice,  les 
théologiens  de  Paris  approuvèrent,  puis  condamnèrent 
le  même  livre.  Ceci  prouve  que  les  parties  intéressées 
s'étaient  émues  de  ce  projet  de  réforme,  et  qu'elles 
réussirent  à  l'étouffer  sous  le  poids  d'une  censure  sans 
appel.  Ainsi  va  le  monde. 

Cette  censure  serait  capable  de  déshonorer  la  faculté 
de  théologie  de  Paris  ;  car  elle  n'est  basée  que  sur  un 
fait  absolument  faux  ;  le  livre  anonyme  ne  contient 
pas  une  seule  proposition  à  laquelle  conviennent  les 
notes  d'erronée^  injurieuse,  scandaleuse,  ni  même  dan- 
gereuse ;  mais  on  sait  à  quels  déchirements  intérieurs 
cette  faculté  fut  en  proie  de  1608  à  1630.  Les  fausses 
doctrines  de  Marc-Antoine  de  Dominis,  renouvelées  et 
propagées  parle  syndic  Richer,  corrompaient  une  foule 
d'esprits;  pour  soutenir  ces  doctrines,  il  fallait  flatter- 
ie pouvoir  séculier  et  on  ne  pouvait  espérer  se  main- 
tenir contre  les  foudres  de  l'Eglise  que  par  l'autorité 
des  grands.  Cinquante  ans  plus  tard,  lorsque  Dom 
François  Delfau  publia  VAbbé  commendataire ,  on 
n'essaya  pas  de  le  réfuter,  la  tâche  eût  été  impos- 
sible ;  on  le  condamna  comme  contenant  des  proposi- 
tions dangereuses,  ce  qui  était  une  injustice  manifeste. 
Ainsi  un  abus  qui  attaquait  l'accomplissement  des 
conseils  évangéliqucs  se  maintenait  par  l'abus  le  plus 
coupable  du  droit  de  l'enseignement  ecclésiastique. 
Pour  se  maintenir  paisible  en  la  possession  des  dé- 
pouilles de  l'Église,  on  trouvait  des  docteurs  complai- 
sants qui  ferniaient  la  bouche  au  nom  des  enseigne- 
ments de  l'Église  qu'ds  ne  craignaient  pas  de  falsifier. 
Il  est  temps  de  donner  le  document  qui  nous  a 
inspiré  ces  réflexions.  Nous  espérons  qu'on  voudra 
bien  nous  pardonner  leur  longueur, en  considération 
de  la  gravité  du  sujet 

PAX  CLUNIAGENSIBUS. 

Quis   sapiens  el  custodiel  haec  et  intelliget  misericordias 
Domini  ? 
0  fidèles  adlhetœ  Christ!  sacrée  abbatiee  et  ordinis  Ciunia- 


907 


TESTAMEÎST  SPIRITUEL  D'UN  BENEDICTIN. 


908 


censis  filii,  bora  est  jam  nos  de  soinno  stirgeri^,  nunc  enim 
propior  est  nosira  salus  qiiaiu  ciim;  credidimiis;  jam  crea- 
tura  agnoscat  creaioieiii,  jam  judicia  hominmn  siibdaïUur 
judicio  numinis,  jam  falsa  prudeutia  politicorum  et  amatorum 
mundi  cedat  sapicntiœ  Dei,  jam  polenlia  mortalis  subjiciatur 
omnipoteuliœ  Dei,  ne  sitis,  paires  revereudissiiui,  et  fratres 
dîleclissimi,  sicut  ii  qui  oculos  habent  et  non  videbunt,  aures 
habent  et  non  audient,  neque  enim  est  spiritus  Dei  in  ore 
ipsorum  ;  abjicite  opéra  tenebrarum  politicae  mnndi,  et  in- 
duamini  arma  Incis  verilalis;  eccc  piilvis  increpat,  ecce 
cinis  ar^it,  ecce  peccator  annuntiat,  ecce  moituus  loqnitur 
et  testimonium  perhibet,  teslinionium  non  siium  sed  Jesii 
Cbristi  quaccumqiie  vidil,  nani  quod  audivimus,  quod  vidi- 
mus,  quod  extat  ante  oculos  noslros,  quod  manus  nostnu 
contreclaverunt  hœc  anuuntiamus  vobis.  Si  voluerimus 
gloriari  non  erimus  insipienles;  veritatem  enim  dicemus, 
parcal  tamen  fraternitas  vcstra  ne  aliquis  nos  exisliinet  supra 
id  quod  sumus,  scilicet  pulvis  et  publicanus.  Deus  tamen 
scit  quia  non  mentior,  beatus  qui  legit  et  inlelligit  verba 
propheiiie  hujus,  tempus  enim  prope  est.  Eft'undam,  ait 
Dominus,  de  spiritu  raeo  et  prophetabunt  filii  vestri,  cesset 
igitur  derisus,  cesset  impropeiium  quia  Deus  dixit  et  fada 
sunt,  mandavit  et  creata  sunt,  prœceplnm  posuit  et  non 
pr?eteribit.  beati  oculi  qui  vident  quae  vos  videtis.  iMuIti 
enim  prophetœ  et  sancti  Cluniacenses  incolae  voluerunt  vi- 
dera quai  vos  videtis  et  non  viderunt,  et  audire  qua;  audi- 
lis  et  non  audierunt,  plorabitis  equidem  et  flebitis,  sed 
trislilia  vestra  vertetur  in  gaudiuni.  Magnificavit  enim  Deus 
misericordiam  suam  cum  familia  Ciiiniacensi  ;  etenim  glori- 
ficavit  almum  suum  et  electum  suum  in  conspectu  regum, 
statuit  illi  teslamentum  aetemum,  et  testamentum  pacis 
vestrae,  et  dédit  illi  sacerdotium  magnum  abbatise  nostrîe, 
ut  erudiret  principes  ejus  sicut  semetipsum  et  senes  ejus 
prudeniiam  doceret.  Haec  locutus  suni  vobis,  dicit  Dominus, 
ut  gaudium  meum  in  vobis  sit,  et  gaudium  vestrum  im- 
pleatur,  scientes  quod  sicut  socii  passionum  estis,  sic  eritis 
et  consolationis.  Proiectus  jam  est  accusator  fratrum  nos- 
trorum,  dicit  almus,  qui  accusabat  ilios  ante  conspectuni 
Dei  die  ac  nocte,  et  celsi  tonantis  oraculo  fracta  est  et  con- 
trita  est  eius  audacia,  jam  non  dicemini  fiiii  ancillœ  sed 
liberae.  Isaac  enim,  Ismaele  debellato,  principatum  Clunia- 
censem  oblinebit,  et  fdii  ejus  multiplicabuntur  sicut  stellœ 
cœli,  et  de  Victoria  ejus  orbis  gaudebit  uni  versus  :  confregit 
etenim  Deus  in  die  terribili  furoris  sui  capila  inimicorum 
suorum  perambulantium  in  delictis  suis;  scitole  igitur  quia 
Dominus  ipse  est  Deus,  ipse  fecit  nos  et  non  ipsi  nos;  juravit 
Dominus  et  non  pœnitebit  eum  daturum  se  nobis,  ut  sine 
timoré  de  manu  inimicorum  nostrorum  liberati  serviamus 
illi;  erexit  enim  in  domo  sua  sacra  Cluniaccnsi  cornu 
salulis,  sicut  locutus  est  per  os  sanctorum  qui  a  saeculo 
sunt  prophetarum  ejus,  saiuteni  ex  inimicis  iiostris  et  de 
manu  omnium  qui  oderunt  nos.  Quapropter  in  istis  die- 
bus  gaudebit  Cluniacum  [decus?]  nuuc  scio  vere  quia 
misit  Dominus  angelum  suum  et  eripuit  me  de  manu 
Herodis,  et  de  omni  expectatione  plebis  infalualœ  sacri- 
legarum  commendarum,  rapinse,  spiritu  superbiœ  irrisionis 
ac  falsœ  politicae  mundi,  ad  facicndam  misericordiam  no- 
bis sicut  et  patribus  nostris  et  memorari  testament!  sui 
sancti. 

Gaudeat  jam  etCluniacense  lellus  tanlis  irradiata  fulgo- 
ribus,  gaudeat  et  sancta  mater  Ecclesia  libertatis  lumine  il- 
lustrata,  tuba  insonet  salutaris  et  tolus  Cluniacensis  ordo 
se  sentiat  amisisse  caliginem,  ac  niagnis  populornrn  voci- 
bus  Cluuiacense  templum  resultet.  0  beata  dies  quœ  ex- 
poliavit  comm  ndatarios,  ditavit  sancfos,  sed  Jam  columna- 
rum  tuarum  marmorearum,  o  Cluniacensis  œdes  sacra  prae- 


conia  novimus  quas  in  honorem  Dei  vivi  rutila ns  ignis  Spi- 
ritus sancti  pectus  beati  Bozonis  iullammantis  construxit 
pietate  lidelium,  elecmosyna  devolorum.religione  sanctorum. 

Coufortamini  igitur,  cbarissimi,  etgenua  dcbilia  languo- 
re  perscqutionis  roborate  ;  nolite  timere  :  Ecce  Deu»  nos- 
ter  ullioneiii  adducet  retribiitionis;  Deus  ipse  veniet  et 
salvabit  nos  a  persequentibus  et  inimicos  nostros  confun- 
def,  dixit  enim  :  mea  est  ullio,  et  ego  relribuam  in  femporo 
quod  signavi  in  columnis  tuis  sacris  marmoreis.  0  sacra  ilo- 
mus  mea,  Cluniace,  sicut  enim  fulgur  exit  ab  oriente  et 
paret  in  occidenfem,  sic  erit  advcntus  Dei  viventis  ad  Clu- 
uiacense monaslerium  quem  sentieiiles  bostes  lui,  o  Clu- 
niace, dum  cuncta  usurpasse  cri^dcnt  et  Anlicbristi  solium 
firmasse  gloriabuntur,  subito  turbabunlur  timoré  borribili 
insperataj  salutis  suae  dicenles,  et  ejulanles:  horribile  est 
incidere  in  manus  Dei  viventis.  Implebit  enim  Deus  die 
illa  faciès  inimicorum  Ciuniaci  ignominia,  et  eorum  qui 
dixerunt  :  heredilate  possideamus  sanctuarium  Dei;  et  in 
furoi'e  suo  persequelur  eos  et  conturbabit.  Vigilate  igitur, 
fratres  cbarissimi,  patres  roverendissimi,  quia  boia  qua 
non  putabitis  tilius  Dei  vivi  veniet  ad  salutem  veslram 
operandum,  gratias  agenlcs  Deo  vestro  qui  tanlan.  fecit 
vobiscum  misericordiam  quœ  orietur  de  terra,  ut  scriptum 
est:  terra  nosira  dabit  fructum  suum;  justilia  enim  de 
cœlo  prospexit. 

Reliquum  est  nunc  ut  misereamini  miserrimi  peccatoris 
qui  hœc  ex  parle  Dei  viventis  annuntiat  vobis.  Pareils  mi- 
lii  frairi  vestro  qui  fui  vobis  odiosus  per  superbiam,  tae- 
diosus  per  invidiam,  importuiuis  per  gulam,  sordidus  per 
hixuriam,  onerosus  per  iram,  inutilis  per  pigritiam,  et  si 
aiiquiJ  contra  vos  aut  cogitatione,  aut  sermone,  aut  opère 
aliquando  commis!,  vestra  bonitate  condonare  dignemini, 
nec  nieis  in  sacrosanctis  sacritîciis  vestris  et  sanctissimis 
precibus  obliviscamini;  nec  misericordiam  denegetis  subsidia 

fratri  vestro  qui  pro  liberatione loties,  sanguinem    suum 

fudit,  memores  quoniam  si  aliquando  erga  vos  minus  ho- 
neste  egi,  ideo  fee!  (}uia  pulvis,  peccator,  et  debilis  sum. 
Nolite  igitur  pugnare  contra  fratrem  vestrum  mortuum.  Et 
in  judicium  eum  nolite  adducere,  qui  dum  viveret  omnia 
sua  dédit  ante  conspectum  Dei  viventis  pro  salute  vestra. 
Ecce  auxilium  vestrum  imploro  et  quia  jam  lingua  fralris 
vestri  non  loquitur  scriptura  pro  eo  priesens  invocat.  Non 
iguoratis  quoniam  cum  unum  iola  non  praelereat  sine  ju- 
dicio œterni  numinis,  anima  mea  angusliata  requiem  non 
inveniet,  nisi  veslris  ardentissimis  precibus  et  bonis  operibus 
adjuvetur.  Miseremin!  mei,  niiseremini  me!  sallem  vos, fratres 
mei,  quia  manus  Domini  tetigit  me,  certi  quod  si  in  cons- 
pectu divinitatis  misericordiam  invenero  pro  vobis  precari 
non  cessabo. 

Ad  vos  ergo  sermo  meus  dirigitur  inter  quorum  brachia 
contigerit  me  mori,  redilite  fratri  vestro  vicem  dilectionis 
qui  tanlum  nobis  testimonium  relinquit  amoris,  et  sine 
cruce  super  pectus  pendenle  catena  ad  colium,  et  cilicio 
non  sinalis  me  sepeliri,  aspcrso  prius  capite  meo  cinere  ; 
bœc  sunt  enim  testimonia  redemptionis  ordinis,  et  notas 
fœderis  nostri  voforumque  nostrorum  prœconia  quorum  au- 
Ihor  est  Deus.  Ut  in  conspectu  divinœ  tremendieque  ma- 
jestatis  veniam  conseculurus  apparere  possim.  Valete.  Erit 
cor  meum  et  oculi  mei  die  ac  nocte  super  te,  o  Clunia- 
ce sacer.  Discite,  fratres  mei,  quia  Deus  lux  est  et  lenebrse 
in  eo  non  sunt  uHsê» 

COMMEiNDATIO  XHIUjË. 

Omnipotens  aeterne  Deus,  pater  misericordiarum  et  Deus 
tolius  consolationis,  ecce  anima  peccalrix,  ecce  filius  pro- 


909 


TESTAMENT    SPIRITUEL    D'UN   BENEDICTIN. 


910 


digus,  ecce  publicanus,  ncce  Geoi-gius,  peccatorum  pessi- 
mus,  coopertus  cinere,  cilicio,  lachriiiiis,  et  sanguine  suo, 
trenifbiindiis  anle  pcdes  sacnc  niajestulis  lua;  pvoslratus, 
miserere  Domine  singuiioruni,  miserere  laclirimarum,  mise- 
rere gemitiium,  miserere  peccatoris  altriti,  confiisi,  eon- 
victi  multitiuline  iniquitatum  suorum;  renova  Domine  quid- 
quid  fragililate  violaluni  est,  qiiidquid  diaboli  maiitia  dcs- 
tnicUim  est,  qiiidqiiid  inscitia  voluntaria  commissum  est, 
expelle  in  virlnle  tua  satanam  iufensoreiri,  ut  non  videam 
quod  horret  in  tcnebris,  quod  slridel  in  fiammis,  non 
scntiani  quod  crucial  in  tornienlis,  delicta  maxima  juvcn- 
tutis  mcaî  ne  niemineris  Domine,  sed  secundiim  multilu- 
dinem  miseralionum  luarum  dele  iniquitateni  meam.  Ecce 
morior  et  commendo  animam  meam  et  corpus  nieum  tibi 
Salvatori  meo,  ut  per  sacrosanctum  passionis  tua;  misteriuni 
vilam  a'teiiuim  acquirere  possim.  Commendo  animam 
qnam  creasli,  corpus  quod  de  linio  terrœ  formasli  ;  iioli. 
Domine  Jcsu  Christc,  ostendere  potentiam  tuam  contra 
folium  quod  vcnlo  rapilur  et  stipuiam  siccani  pcrsequi, 
noli  scriberc  contra  me  amaviludines  qui  scripluras  con- 
tinentes redemptionem  ordinis  nostri  tua  pietate  firmatas 
nuliis  meis  meritis  mihi  miserrimo  peccatori  ostendere 
dignalus  es.  Morior  in  sacrosancla  Ecclesia  tua  catholica 
et  quidquid  ordinavit,  ordinat,  et  ordinabit  agnosco;  mo- 
rior, inquani,  inter  brachia  matris  me»,  ut  patemitaiem 
tuam,  Domine  Jesu  Christe,  non  miiii  deneges,  recordare. 
Domine,  misericordiarum  tuarum,  et  noli  me  derelinquere 
in  articulo  mortis,  nt  discedant  a  me  omnes  tartareaî  le- 
giones,  mémento  qua-so  quod  sicut  lutum  feceris  me  et 
in  pulverem  reduces  me,  secundum  misericordiam  tuam 
mémento  mei,  Domine,  propter  bonitatem   tuam. 

O  sacra  et  intemerata  regina,  Dei  genitrix  et  virgo, 
reparatrix  Cluniacensis  ordinis,  miserere  mei,  miserere  filii 
tui,  servi  tui,  et  recordare  votorum  meorum  quœ  adim- 
pleturum  me,  opitulante  sacra  benignitate,    profiteor. 

0  sancti  angeli  et  archangeli,  et  vos  praecipue  sancte 
Michael,  oui  comniissa  est  custodia  Cluniacensis  Ecclesiae, 
tu  quoque  angcle  mi  custos  qui  de  tôt  periculis  me  libe- 
rasti,  tara  in  ecclesia  Cluniacensi  quam  alibi  ab  insidiis 
diaboli,  miseremini  mei. 

0  sancli  patriarche,  prophetœ,  apostoli,  martyres,  con- 
fessores,  virgines,  et  vlduœ,  honor  et  decus  Ecclesiaî,  sed 
vos  prœcipue  Machabei,  sanctisslme  patcr  Bénédicte  cuni  Sco- 
lastica  sanctissima  sorore  tua,  cum  universis  alumnis  sanc- 
tissimis  vestris  miseremini  mei  ;  te  sancte  Georgi  martyre, 
patrone  mi,  intercède  pro  me  ;  tu  Odilo,  parens  sanctissime 
a  quo  dilectionem  mortuorum  hereditavi;  ô  paler  Hugo 
sanctissime,  fons  propheliœ,  miseremini  mei,  et  per  meri- 
tum  corporis  et  sanguinis  Domini  nostri  Jesu  Christi,  per 
mérita  beatae  Mariae  virginis  Deiparae,  adjutorio  sanctorum 
angeloruin  et  vestris,  o  sacri  cœlites  suffragium  et  veniam 
consequi  merear.  Et  particeps  cœlestium  bonorum  eflici 
merear.  Et  etiîciar.  Amen. 

Requiescant  in  pace.    Amen. 

Is  est  Mariée  cliens  et  mortuorum  concordia. 

Reverendis  admodum  Patribus  fratribus  ac  cœteris  bene- 
factoribus  Cluniacensis  ordinis,  fautoribns,  amicis  pacem  sa- 
lutem  ac  plénum  in  Spirilu  sancto  charitatis  affectum  op- 
tât et  annuntiat  filius  et  frater  vester  parvulorum  ullimus, 
in  Christo  Jesu  Domino  nostro. 

Festinemus  ingredi  in  illam  civitatem  et  requiem:  ut 
ne  in  idipsum  quis  incidat  incredulitatis  exemplum  ;  vivus 
est  enini  sermo  Dei  et  efficax,  et  penetrabilior  omni  gladio 
ancipiti. 


Avant  de  finir  ce  petit  travail,  qu'il  nouasoil  permis 
(le  faire  remarquer  la  mention  que  fait  l'nuleur  du 
Testament  de  la  Croiœ  d'absolution  sous  laquelle  il 
espère  reposer.  Cette  mention  est  précieuse  au  point 
de  vue  archéologiqne  surtout.  Notre  époque  a  déji 
exhumé  un  grand  nombre  de  ces  petits  monuments: 
aucun,  à  notre  connaissance  n'était  d'une  époque 
aussi  rapprochée  de  la  nôtre.  Peut-être  serait-il  permis 
de  conclure  de  notre  document  que  l'usage  touchant 
des  Croix  iV absolution  s'était  conserve  dans  tout  l'ordre 
de  Cluny  jusque  dans  le  dix-septiùmc  siècle. 

Dom  Pacl  PioLiN. 

REMAROïlS  SUR  fiRVTIE^ 

(l'ni>i>ùt4  Tliomiissiii  (I) 


DE    LA    PENITENCE. 

Confession  sacramentelle.  Etrange  sentiment  de  Gratien.  —  Pltii- 
tence  publique.  Si  on  l'accordait  après  la  rechute.  —  R(',vivis- 

ccnce  des  anciens  péchés.  —  Continence  des  gens  mariés.  

Empêchement  de  consanguinité.  —  Rapt.  —Troisième  partie  du 
décret  de  Gratien,  de  Consecratione.  Chapelles  privées.  —  Com- 
munion. 

PREMIÈRE  DISTINCTION 

Gratien  demande  si  la  contrition  du  cœur,  la  satis- 
faction secrète  ou  la  confession  devant  Dieu  suffit  pour 
la  rémission  du  péché,  ou  s'il  est  absolument  néces- 
saire de  se  confesser  au  prêtre. 

11  rapporte  premièrement  l'opinion  de  ceux  qui 
croient  que  la  seule  contrition  ,  ou  confession  secrète 
suffit  ;  ce  qu'il  prouve  par  divers  endroits  jusqu'au 
chapitre  37.  C'est  le  sentinr.ent  des  hérétiques  de  notre 
temps. 

Chap,  1".  S.  Ambroise  dit  :  Pierre  a  péché, 
Pierre  a  pleuré.  Voilà  tout  ce  que  nous  savons  de  lui  ; 
nous  lisons  bien  quelque  chose  de  ses  pleurs,  mais 
nous  ne  lisons  rien  de  sa  confession. 

Comment  se  serait-il  confessé,  puisque  la  confes- 
sion n'était  point  instituée?  Cela  est  bien  certain. 

Gratien  dit  ensuite  :  Ne  pouvons-nous  pas  encore 
appuyer  cette  proposition  en  disant  que  tout  consiste 
dans  la  disposition  du  cœur,  et  que,  comme  on  est  cou- 
pable par  la  volonté  rebelle  à  Dieu,  on  est  absous 
de  son  péché  par  cette  même  volonté  affligée.  Les  lois 
civiles  reconnaissent  même  cela  ;  elles  punissent  les 
attentats  commis  par  la  seule  volonté,  de  même  que 
s'ils  avaient  été  exécutés.  C'est  ce  qui  est  dit  dans  le 
chap  6°  tiré  du  code  Si  quia  etc.  Si  quelqu'un  non- 
seulement  a  fait  un  rapt,  mais  a  attenté  contre  la  pu- 
reté des  vierges,  on  lui  tranchera  la  tête. 

Après  le  chap.  13,  Gratien  rapporte  un  autre  endroit 
du  code  qui  explique  le  précédent.  Cognilionis pœnam 
7iemo  patitur  ;  la  seule  pensée  d'un  crime  qui  n'est  pas 
exécuté  ne  mérite  pas  d'être  punie,  et  lorsqu'on  dit 
qu'on  punit  la  volonté,  cela  ne  s'entend  pas  seulement 
d'un  dessein  formé  dans  le  cœur,  mais  d'un  attentat, 
d'une  entreprise  qui  aura  mal  réussi  ;  d'où  Gratien  con- 
clut (chap.  20)  que  le  seul  péché  de  pensée  n'est  pas 

(1)  Voir  la  52=  livraison,  juin  1878. 


0)1 


TIIOMASSIN. 


912 


puni.  Ce  n'est  pas  néanmoins  quil  n'y  ait  certains 
crimes  qui  ne  consistent  que  dans  la  volonté,  dont 
néanmoins  on  est  punissable,  par  exemple  (chap.  23} 
non-seulement  les  homicides,  mais  ceux  qui  le  conseil- 
lent ou  le  favorisent  sont  coupables. 

Chap.  1d.  S.  Augustin  dit  que  c'est  être  coupable 
de  larcin  de  ne  l'avoir  pas  commis,  que  dans  la 
crainte  qu'on  a  eue  d'en  être  puni.  Ce  père  entend  cela 
de  ceux  qui  ont  formé  le  dessein  de  dérober  et  que  la 
seule  crainte  empêche  d'exécuter  ;  mais  quand  cette 
crainte  arrête  non-seulement  la  main,  mais  la  volonté, 
et  qu'on  n'a  aucun  dessein  de  mal  faire,  la  proposi- 
tion de  S.  Augustin  n'est  pas  vraie. 

Après  le  chap.  30,  Gralien  conclut  :  Puisque  le 
péché  emmis  par  la  seule  volonté  est  un  crime  qui 
mérite  d'être  puni  devant  Dieu  ;  le  péché  détesté  parla 
seule  coi.tvilion  est  expié  et  effacé  devant  Dieu  ;  ainsi 
tout  consiste  dans  la  préparation  du  cœur,  non  pas 
dans  la  confession. 

Chap.  32.  On  peut  prouver  cela  par  S.  Prosper,  ou 
Julien  Pomère  dans  le  livre  de  la  Vie  contemplative. 
Ceux  qui,  après  avoir  péché  devant  Dieu,  se  rendent 
eux-mêmes  leurs  juges,  qui  par  humilité  se  séparent 
de  l'eucharistie,  ou  qui  confessent  leurs  péchés  ou  se 
retirent  secrètement  des  sacrements. 

Ce  passage  serait  difficile,  si  on  s'imaginait  que  la 
confession  publique  fût  nécessaire,  car  ceci,  aut  ucs- 
cieiUibus  aliis  quales  occulti  sint,  ne  s'entend  que  de  la 
confession  publique  ;  mais  il  faut  bien  remarquer  que  la 
confession  publique  s'est  quelquefois  pratiquée,  mais 
jamais  elle  n'a  été  commandée.  Pour  la  pénitence  pu- 
blique elle  était  commandée,  mais  elle  n'était  pas 
toujours  une  marque  de  péché,  car  les  innocents 
quelquefois  l'embrassaient.  Or  cet  auteur  ne  veut  que 
louer  l'humilité  de  ceux  qni  se  confessaient  publique- 
ment, soit  qu'ils  fussenlcriminels,  soit  qu'ils  fussent 
innocents;  ils  étaient  agréables  aux  yeux  de  Dieu  par 
les  exercices  qu'il  vient  de  décrire. 

Gralien  appuie  cela  dans  la  partie  septième,  par  une 
autorité  de  l'Ecriture  :  Quoliescumqiie  ingemueril  pec- 
cator.  11  n'est  point  parlé  de  la  confession  ;  cependant  il 
faut  remarquer  que  dans  l'ancien  Testament  il  y 
avait  des  sacrifices  nécessaires  pour  l'expiation  des 
crimes,  et  ces  sacrifices  étaient  comme  une  espèce  de 
confession. 

Après  le  chap.  3i,  Gratien  dit  :  Ne  pouvons-nous  pas 
conclure  la  même  chose  par  l'exemple  de  Jésus-Christ? 
Lorsqu'il  avait  guéri  les  malades,  les  lépreux,  il  les  en- 
voyait aux  prêtres  pour  montrer  par  là  que  c'est  Dieu 
qui  purifie  l'âme,  et  qu'ensuite  il  envoie  les  hommes 
aux  prêtres  pour  se  confesser  ;  que  c'est  Dieu  qui  est  le 
seul  médecin  de  nos  âmes,  que  les  prêtres  ne  peuvent 
rien  à  cela,  qu'il  faut  qu'ils  soient  auparavant  ressus- 
sités  et  tirés  de  leur  vie  languissante,  avant  que  les 
prêtres  achèvent  leur  guérison. 

Sur  la  fin  de  celle  rubrique,  il  dit  que  celui  qui, 
étant  affligé  de  son  péché,  fait  un  acte  de  contrition, 
exerce  une  action  vitale  dans  son  âme.  il  est  donc  déjà 
ressuscité.  Il  a  donc  Dieu  au  dedans  de  lui  qui  le  jus- 
tifie et  qui  le  vivifie,  car  l'âme  n'a  que  Dieu  pour  prin- 
cipe de  ses  actes  sprituels  et  vitaux.  Si  elle  est  vivifiée 


par  l'assistance  de  Dieu,  à  quoi  bon  se  confesser  'f 
Après  le  chapitre  37  :  Il  semble,  dit-il,  que  l'abso- 
lution des  péchés  ne  vient  pas  de  la  confession,  mais 
de  la  contrition.  A  quoi  sert  donc  la  confession  ?  Elle 
est  une  marque  de  la  pénitence  intérieure  qui  purifie 
1  âme  :  Fit  ilaque  confcssio  ad  ostensionem  pœmlcndœ, 
Itou  ad  impetratioucm  veniœ.  Comme  la  circoncision  qui 
fut  donnée  à  Abraham,  de  quoi  lui  servit-elle  pour  lui 
donner  la  justice  ?  non,  mais  pour  être  une  marque  de 
cette  justice  reçue,  car  il  fut  justifie  par  sa  foi. 

Voilà  la  première  partie  qui  prouve  l'opinion  des 
hérétiques,  mais  que  Gratien  va  combattre. 

Seconde  partie.  Il  y  en  a  d'autres  qui  soutiennent 
que  la  confession  de  bouche  est  absolument  nécessaire  ; 
c'est  ce  que  nous  apprenons  de  fEcriture  sainte  par 
un  prophète  :  Die  tu  iniquitates  tuas,  lU  jusli/i- 
ceris. 

Chapitre  44.  On  ne  peut  rien  avoir  de  si  clair  ni  de  si 
fort  que  ce  que  dit  ici  S.  Augustin  pour  prouver  contre 
nos  hérétiques  que  la  confession  est  très  ancienne. 
Ils  disent  que  ce  n'est  que  le  pape  Innocent  III  quia 
imposé  l'obligation  de  se  confesser,  par  la  décrétale 
Oinnis  utriusqucsexus,  etc.  ;  qu'auparavant  la  confession 
était  libre,  et  que  ce  n'était  tout  au  plus  qu'une  œuvre 
de  surérogation,  si  elle  se  pratiquait. 

Tout  ce  que  nous  avons  vu  des  canons  pénitentiels 
prouve  évidemment  le  contraire  ;  car  si  cette  confession 
n'eût  pas  été  nécessaire,  pourquoi  l'Eglise  se  fût-elle 
tant  mise  en  peine  de  faire  des  règles  pour  les  péni- 
tences, et  si  les  fidèles  eussent  eu  la  liberté   d'expier 
leurs  péchés,  ou  par  ces  satisfactions  rigoureuses,  ou 
par  des  voies  plus  douces,  ou  par  la  confession  devant 
les  hommes,  ou  par  celle  qui  se  fait  devant  Dieu  seu- 
lement, eussent -ils  embrassé  toutes  ces  classes  difîé- 
rentes  de  la  pénitence.  Voyez  comme  parle  S.  Augus- 
tin :  Agite  pœnitentiam  qualis  agitur  in  Ecelesia,  ut  oret 
pro  vobis  Ecelesia.  Nemo  dieat  sibi  :  Occulte  ago  apud 
Dcuin  ;  novit   Deus  qui  oinnia  agnoscit,  quia    in  eorde 
ago.   Voilà  le  langage  des  hérétiques.  Il  est  permis 
d'expier  ses  péchés  par  une  pénitence  secrète  devant 
Dieu.  C'est  lui  que  nous  avons  offensé,  c'est  lui  qui 
connaît  nos    péchés.   Il  suffit  qu'il  sache  que  nous 
faisons  pénitence  dans  le  cœur.  Ergo  sine  causa  dictum 
est  :  Quœ  solverilis  in  terra,  soluta  erunt  el  in  cœlo  ;  ergo 
sine  causa   ctaves   datœ   sunt  Ecclesiœ  Dei.   Il    serait 
donc,  répond  ce  Père,  inutile  que  Dieu  eût  laissé  à  son 
Eglise  le  pouvoir  dg  lier  et  de  délier,  ce  serait  en  vain 
qu'il  aurait   mis    entre    ses    mains  les  clefs  de    son 
royaume.  Il  paraît  donc  que  S.  Augustin  a  cru  que   la 
confession  devant  les  hommes  était  nécessaire. 

Chap.  49.  Le  pape  Léon  écrivant  à  l'évêquedc  Fréjus 
en  France  dit  :  La  miséricorde  de  Dieu  a  établi  le  bap- 
tême et  ensuite  la  pénitence.  Voyez  comme  il  parle 
du  baptême  etde  la  pénitence  ;autant  que  l'unest  néces- 
saire pour  effacer  le  péché  originel,  autant  l'autre  l'est 
pour  les  péchés  actuels  qui  suivent  aprèi  le  baptême. 
Ce  n'est,  dira-t-on,  que  de  conseil,  quoique  pour  le  bap- 
tême ce  soit  un  commandement  mais  voyez  ce  qui  suit  : 
La  bonté  de  Dieu  a  tellement  réglé  la  discipline  que 
vons  ne  pouvez  pas  obtenir  le  pardon  de  vos  crimes 
si  ce  n'est  par  les  prières  du  prêtre,  et  ces  fonctions 


913 


HEiMARQUES  SUR  GRATIEN 


914 


des  prêtres  sont  plus  nécessaires  pour  la  pénitence 
que  pour  le  baptôme.  Après  il  revient  au  sujet  de  sa 
lettre,  car  ce  n'était  pas  là  son  principal  dessein  ;  il 
blâme  et  prétend  abolir  celte  rif^Hieur,  (pii  faisait  qu'en 
France  on  refusait  l'absolution  même  à  ceux  qui  la 
deraan.iaipnt  à  l'iioure  de  la  mort  par  quelque  signe. 
Trois  ou  quatre  papes  ont  écrit  pour  ce  sujet. 

Cbap.  55.  S.  Ambroise  dit  :  Il  y  en  a  qui  ne  vont  à 
la  pénitence  que  pour  recevoir  aussitôt  la  commu- 
nion ;  il  n'y  a  rien  de  si  injuste.  D'autres  croient 
que  la  pénitence  cons'ste  à  s'abstenir  de  l'eucharistie, 
rien  de  si  extravagant.  Il  est  vrai  que  la  séparation 
des  sacrements  est  utile  pour  quelque  temps^  mais 
non  pas  pour  toujours  ;  et  s'en  priver  c'est  éviter  ie 
remède  de  tous  les  maux.  Il  y  a  ensuite  ce  passage 
fameux  :  Facilius  aulcm  invenitur  qui  innocenliain  scr- 
vaveril  quam  qui  conr/rue  pgerit  pœmtentîam.  Mais 
pourquoi  la  pénitence  était-elle  si  diflicile  ?  voyez 
comment  le  décrit  ce  Père.  Renuntiandum  sœculo  est, 
somno  ipsi  minus  iiidulgcitdum  quam  nalura  postulat  ; 
inlerpellandus  est  gcmitibus.  Voilà  les  difficultés  de  la 
pénitence.  Si  elle  eût  été  arbitraire  et  que  les  pénitens 
eussent  eu  la  liberté  de  se  confesser  devant  Dieu, 
pourquoi  se  seraient-ils  servis  de  la  confession  de 
bouche,  et  qu'ils  auraient  embrassé  tant  d'exercices 
pénibles?  Cela  montre,  dit  Gratien,  partie  4,  qu'il  faut 
des  bonnes  œuvres  pour  la  satisfaction  des  péchés, 
jointe  à  la  confession  de  bouche. 

Chap.  81.  S.  Augustin  nous  marque  trois  sortes  de 
pénitence.  La  première  est  celle  du  baptême;  car  dans 
Jes  personnes  adultes  le  baptême  était  précédé  de  la 
pénitence.  La  seconde  est  celle  que  nous  devons  faire 
toute  notre  vie,  car  le  baptême  nous  régénère  bien, 
mais  la  concupiscence  detr>euie,  et  nous  contractons 
toujours  quelque  souillure.  La  troisième  est  celle  qu'il 
faut  subir  pour  les  péchés  que  Ton  fait  contre  les  com- 
mandements du  décaloguedont  la  tache  nous  Terme  la 
porte  du  ciel.  Il  y  a  une  autre  pénitence  qui  est  la 
pénitence  quotidiene  pour  les  fautes  journalières. 

Chap.  84,  du  même  saint.  Ceux  qui  ont  commis 
quelque  péché  qui  les  oblige  de  se  séparer  de  la  com- 
munion du  corps  de  Jésus-Christ,  à  la  vérité  le  peuvent 
effacer  par  une  douleur  du  cœur,  mais  cette  douleur 
étant  secrète,  si  on  ne  la  fait  connaître  par  la  confession 
à  ceux  qui  gouvernent  l'Eglise,  on  ne  pourra  pas  leur 
imposer  la  pénitence  nécessaire  pour  son  expiation. 
Ainsi  S.  Augustin  a  crn  qu'il  fallait  satisfaire  à  D.eu, 
non-seulement  par  la  confession  du  cœur,  mais  à 
l'Eglise  par  la  confession  de  bouche,  qui  se  fait  au 
pasteur  qui  doit  imposer  la  pénitence.  Recte  consti- 
luîiniur  ab  kis  qui  Ecclesiœ prœsunl  tempora  pœnilentiœ 
ut  saiisfiat  Ecclesiœ  in  qua  remitluntur  tpsa  peccata. 
Cela  est  remarquable,  que  les  péchés  ne  sont  remis 
que  dans  l'Eglise,  et  que  par  conséquent  il  faut  satis- 
iaire  à  TEglise.  Ainsi  c'est  non-seulement  un  conseil, 
comme  veulent  les  hérétiques,  non-seulement  un  pré- 
cepte du  pape  Innocent  lil,  comme  ils  prétendent, 
mais  un  commandement  divin  de  révéler  aux  pasteurs 
ses  péchés  pour  en  recevoir  la  pénitence  nécessaire, 

Chap.So.  Quand  vous  vous  serez  excommunié  vous- 
même,  dit  S.  Augustin   (voilà   comme  S.  Prosper  ou 

17'    SERIE. 


Julien  Pomèro  parlait),  il  faut  que  vous  fassiez  une 
satisfaction  nécessaire  pour  expier  vos  fautes  ;  mais 
cnmmentconnaîtrez-vous  la  pénitence  qu'il  faut  faire? 
Il  faut  venir  aux  prêtres  de  l'Eglise  qui  l'impose. 
Vcniat  ad  antistites  per  quos  illœ  claves  in  Ecdesia  mi- 
nisirantur.  Cela  vient,  non  pas  du  commandement  de 
l'Eglise,  mais  de  Jésus-Christ,  qui,  ayant  donné  les  clefs 
à  son  Eglise,  n'a  pas  laissé  aux  fidèles  la  liberté  de 
s'en  moquer  ;  et  s'ils  n'étaient  pas  obligés  de  s'y 
soumettre,  elles  seraient  tout  à  fait  inutiles.  Si  vos 
péchés  ont  scandalisé  votre  prochain,  il  faut  l'édiûor 
par  votre  pénitence. 

Faut-il  dire  que  S.  Augustin  a  cru  qu'il  ne  fallait 
faire  la  pénitence  publique  que  lorsque  le  prochain 
était  scandalisé?  Ce  passage  semble  le  vouloir;  mais 
il  y  d'autres  passages  de  ce  père  par  lesquels  il  paraît 
que  les  péchés  ou  occultes  ou  publics,  lorsqu'ils  sont 
d'une  certaine  espèce,  demandent  d'être  expiés  par 
une  pénitence  publique.  Il  est  vrai  que,  du  temps  de 
S.  Augustin,  on  commença  de  changer  la  pénitence 
publique  des  péchés  occultes  en  une  pénitence  demi- 
publique,  lorsque  les  péchés  n'étaient  pas  si  énormes  ; 
mais  quand  ils  étaient  visibles  et  scandaleux,  il  fallait 
faire  pénitence  devant  tout  le  peuple. 

Gratien  conclut,  après  le  chap.  87,  qu'il  paraît  que 
la  confession  de  bouche  est  nécessaire  pour  l'expia- 
tion des  péchés,  et  que  ce  que  S.  Chrysostome  et 
d'autres  Pères  disent,  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de 
publier  ses  péchés,  ne  montre  pas  qu'il  les  faille  celer 
aux  prêtres,  mais  seulement  qu'il  n'est  pas  besoin  de  les 
publier  devant  tout  le  monde.  Peut-être  que  les  prêtres 
donneront  une  pénitence  publique,  mais  la  confession 
sera  toujours  secrète. 

Dans  la  troisième  partie,  il  dit  que  les  péchés  même 
secrets  ne  peuvent  être  expiés  si  on  ne  les  confesse  au 
prêtre.  C'est  comme  il  faut  entendre  S.  Léon,  qui  dit 
que  les  péchés  ne  sont  pas  remis  sine  supplicatio- 
nibus  etc.  De  plus,  celui  qui  voudrait  cacher  son  crime 
paraîtrait  y  être  trop  attaché,  et  cette  taciturnité  vien- 
drait d'un  orgueil  secret  ;  car  la  honte  et  la  confusion 
qu'on  a  de  l'avouer  est  une  partie  de  la  satisfaction. 

Chap.  89.  S.  Léon  improuve  la  coutume  de 
certaines  églises  oîi  les  pécheurs  s'accusaient  publi- 
quement. Il  dit  que  la  piété  de  ces  fidèles  est  louable 
qui  ont  assez  de  constance  pour  se  confesser  en  face 
de  l'Eglise  ;  mais  qu'il  en  peut  arriver  du  scandale,  et 
qu'il  suffit  qu'on  se  confesse  à  Dieu  et  aux  prêtres. 
Suffîcil  enim  illa  confessio  qtiœ  primum  Deo  o/fertur, 
tum  etiam  sacerdoti. 

Ce  qui  est  de  plus  étrange  est  ce  que  Gratien  ajoute 
devant  le  chap.  90.  Avec  très-peu  de  considération, 
il  laisse  au  choix  du  lecteur  la  liberté  de  prendre  l'opi- 
nion qu'il  voudra,  si  la  confession  est  nécessaire  ou 
non  :  Cui  aulem  harum  potius  adhœrendum  sit , 
lectoris  judicio  reservatu7\  Parce  qu'il  y  a  des  gens 
s;ivants  et  pioux  qui  soutiennent  l'une  et  l'autre, 
Utraque  enim  fautores  habet  sapientes  ac  religiosos 
viros.  Cela  est  dit  un  peu  trop  librement  ;  aussi  les 
correcteurs  ont  remarqué  qu'après  le  concile  de  Trente 
la  chose  était  indubitable.  Us  devaient  dire  même 
qu'avant  ie  concile  de  Trente  l'autorité  des  saints  Pères 

58 


913 


THOMASSIN 


916 


ne  laissait  pas  la  chose  incertaine.  Gralien  semble 
■vouloir  appuyer  son  doute  par  un  passage  du  Péniten- 
tiel  de  Théodore  de  Cantorbéry  ;  mais  les  coirecteurs 
ont  remarqué  qu'il  se  trouve  dans  les  capitulaires,  et 
que  là  il  n"  y  a  point  de  disjoncliTC,  et  qu'il  n'y  est  pas 
dit  que  les  fidèles  aient  été  partagés  sur  ce  point. 
Ainsi  ce  passage  ne  fait  rien  pour  Gralien. 

Le  gavant  canonisle  se  montre  inférieur  à  lui- 
même  dans  toute  cette  question,  car  la  tradition 
entière  atteste  de  la  façon  la  plus  formelle  la  néceslilé 
de  la  confession  sacramentelle. 

DISTINCTION  II 

Gratien  demande  si  la  pénitence  pouvait  être  réité- 
rée dans  l'ancienne  Eglise? 

Il  semble  qu'on  ne  la  réitérait  pas  ;  voilà  ce  qu'il 
prouve  dans  le  chap.  '. .  11  y  a  beaucoup  d'autres  pas- 
sages qui  prouvent  qu'on  ne  redonnait  pas  la  pénitence 
quand  on  retombait  une  seconde  fois,  car  on  ne  peut 
effacer  le  péché  que  par  la  charité  ;  or  si  la  charité  est 
véritable,  elle  est  constante.  Si  l'amour  est  sincère, 
il  persévère,  et  s'il  ne  dure  pas,  c'est  une  marque  qu'il 
n'est  pas  véritable.  Voilà  une  autre  question  dans 
laquelle  Gratien  s'embarrasse.  Quand  l'Eglise  ne  don- 
nait pas  une  seconde  pénitence,  est-ce  qu'elle  croyait 
que  le  péché  n'était  rémissible  qu'une  fois?  On  peut 
croire  que  c'était  pour  cette  raison.  De  là  il  semble 
que  les  docteurs  aient  formé  une  question,  si  celui 
qui  est  dans  la  véritable  charité  peut  pécher,  ou  si 
commettant  un  péché  ce  n'est  pas  une  marque  que  sa 
charité  |est  fausse. 

Après  le  chap.  1 2,  il  dit  que  les  passages  précé  lents 
doivent  être  expliqués  de   ce  qui  regarde  la  charité 
en   elle-même.    Il   est  vrai    que  l'amour  de  Dieu  a 
quelque  chose    de  victorieux  ;  si    vous   persistez  et 
embrassez  effectivement  la  charité  ,  vous  serez  invin- 
cibles. Voilà  comme  l'on  dit  que  la  charité  ne  manque 
pas,  et  que  l'  amour  de  Dieu  est  victorieux  de  celui 
des  créatures,  parce  que  c'est  quelque  chose  qui  de  sa 
nature  est  plus  fort;  m.ais  cela  regarde  la  possibilité 
de  la  srace  et  non  pas  la  possibilité  de  notre  nature  ; 
carnous  nous  attachons  faiblement  et  non  pas  invin- 
ciblement et  insurmontablement  à  une  chose  forte 
et  invincible.  Qui  enim  chanlalem  semel  habucrit,  cri- 
minaliler  uUerius  peccare  non  poteril,  ut  ad  gratiam 
non  ad  naturam  impossibililas  referalur.  La  charité   ne 
seportejamaisaupéché;  mais  si  on  considère  la  nature 
de  l'homme,  elle  s'y  porte  toujours.  Ainsi  la  charité 
et  l'homme  sont  impeccables  ;  mais  l'homme  hors  de 
la  charité  ne  peut  que  pécher.  Cela  est  appuyé  par 
quelques  passages  des  Pères. 

Dans  la  troisième  partie  il  demande  comment  on 
i>eut  concilier  les  Pères  qui  disent  quelquefois  que 
celui  qui  a  la  charité  ne  p'tvl  pas  pécher,  et  d'autres 
fois  qu'on  peut  perdre  la  charité  par  un  péché.  C'est 
qu'il  faut  distinguer  deux  sortes  de  charité,  Tune 
parfaite,  l'autre  imparfaite;  la  parfaite  est  celle  qui, 
étanl  une  fois  dans  l'âme  d'un  juste,  ne  se  perd  ja- 
mais, et  l'imparfaite  est  celle  qui  a  ses  progrès,  qui 
commence  par  un  petit  degré,  qui  s'avance  peu  à  peu. 


mais  qui  enfin  se  perd  ;  et  pour  montrer  contre  ce  qu'il 
vient  de  diie  que  ceux  qui  ont  eu  une  véritable  charité 
sont  néanmoins  tombés  dans  le  péché^il  apporte,  après 
le  chap.  30,  l'exemple  des  plus  grands  saints,  comme 
d'Adam,  de  Mo'ise  c\  de  David;  d'où  il  conclut  que  la 
chari'.é,  quoique  véritable,  se  peut  perdre. 

Sur  la  fin  de  la  rubrique  qui  est  après  le  chap.  39, 
il  dit  :  Ceux  qui  sont  baptisés  ne  pèchent-ils  pas  après 
le  baptême?  et  néanmoins  n'ont-ils  pas  eu  la  charité? 
Ce  serait  tomber  dans  l'erreur  de  Jovinien,  qui  disait 
que,  si  l'on  offensait  Dieu  après  le  baptême,  c'était  une 
marque  qu'on  n'avait  reçu  que  l'eau  du  baptême,  et 
non  pas  le  Saint-Esprit.  C'est  ce  que  S.  Jérôme  réfute. 
Après  le  chap.  40  :  Il  est  certain,,  dit-il,  qu'on  peut 
tomber  dans  le  péché,  ayant  eu  la  charité.  Pour  ce 
qui  est  des  prédestinés,  quelques-uns  pourraient  s'ima- 
giner qu'ils  ne  perdent  pas  la  charité,  car^  étant 
prédestinés,  ils  reviendront  infailliblement,  et  c'est  une 
marque  que  leur  charité  n'était  pas  perdue,  mais 
qu'elle  était  comme  dérobée,  de  même  que  S.  Pierre, 
qui  ne  perdit  jamais  l'amour  de  Jésus-Christ  et  qui, 
étant  tombé  par  une  crainte  humaine,  avait  toujours 
un  amour  secret  pour  lui  dans  le  cœur. 

Cette  question  n'est  pas  si  difficile  pour  les  prédes- 
tinés que  pour  les  réprouvés  ;  car  s'ils  sont  réprouvés, 
comment  ont-ils  eu  la  parfaite  charité?  Après  le 
chap.  44,  Gralien  soutient  que  les  réprouvés  ont  eu  la 
véritable  charité  ;  les  démons  ont  été  créés  dans  la 
justice  et  dans  la  grâce,  et  néanmoins  ils  sont  tombés. 
Donc  ceux  qui  ne  sont  pas  prédestinés  ont  été  dans  la 
véritable  charité.  Comment  donc  faut-il  entendre  les 
Pères,  qui  disent  que  la  charité  qui  se  perd  est  feinte, 
/îc/a?llfaut  l'expliquer  comme  s'ils  disaient /?c?i'/ia, 
qu'elle  est  fragile,  qu'elle  est  comme  de  terre,  qu'elle 
n'est  pas  assez  puissante,  de  même  que  S.  Jérôme  dit 
que  toutes  les  créatures  sont  sous  le  vice.  Est-ce  que 
toutes  les  créatures  pèchent?  non,  mais  c'est  qu'elles 
peuvent  toutes  pécher;  de  même  la  mutabilité  de 
toutes  les  créatures  est  comme  un  péché  dans  elles,  et 
cette  fragiUté,  cette  faiblesse  fait  que,  quoiqu'elles 
soient  innocentes,  on  peut  dire  qu'elles  ne  sont  pas 
tout  à  fait  sans  péché.  Voilà  comment  Gratien  se  tire 
de  cette  difficulté.  Sa  solution  est  bonne,  mais  cela 
résout-il  une  autre  difficulté  qui  regarde  la  pénitence, 
savoir  :  si,  après  avoir  recouvré  la  charité  par  une 
première  pénitence,  on  pourra  derechef  la  recouvrer 
par  une  seconde? 

Celte  question  est  traitée  dans  la  distinction  qui  suit. 
Il  est  certain  que  certaines  églises  ne  donnaient  la 
pénitence  publique  qu'une  fois.  Après  la  rechute,  on 
remettait  les  pécheurs  à  la  providence  de  Dieu. 

DISTINCTION  111. 

Il  semble,  dit  Gratien,  que  la  véritable  pénitence 
cit  celle  après  laquelle  il  n'y  a  plus  de  chnte.  C'est  ce 
qu'il  prouve  par  plusieurs  passages  des  Pères;  mais 
après  le  chap.  17  il  dit  qu'il  faut  entendre  celte  pro- 
position des  péchés  qui  se  commettent  durant  le 
temps  ou  les  années  de  la  pénitence;  car  si,  durant  les 
cinq  ou  six  ans  que  l'ou  était  obligé  de  passer  dans  la 


017 


HEMAUOUES  SUR  GRATIEN 


918 


pénitence,  on  retombait  dans  les  mêmes  fautes,  ce 
n'olait  qu'une  pénitence  Teinte  ;  mais  si,  après  avoir 
achevé  toutes  ces  années  sans  tomber,  et  qu'après  on 
commettait  quelques  fautes^  la  pénitence  ne  laissait 
pas  d'être  véritable. 

Dans  la  troisième  partie  il  dit  qu'il  y  a  eu  plusieurs 
églises,  et  non  pas  toutes^  qui  n'ont  ordonné  la  péni- 
ten:e  qu'une  fois  pendant  la  vie;  cela  s'entend,  dit-il, 
de  la  pénitence  solennelle  ;  m;;i8  il  faut  dire  de  la  péni- 
tence publique,  car  cette  distinction  de  pénitence 
solennelle  ne  commença  que  vers  le  temps  de  Gratien, 
et  les  Pères  qui  ont  parlé  de  celle  qu'il  ne  faut  donner 
qu'une  fois,  l'ont  précédé  de  beaucoup.  Comment 
auraient-ils  pu  parler  de  cette  pénitence  solennelle  ? 
Plusieurs  é,n!ises,  dit-il,  et  non  pas  toutes,  surtout 
quelques  églises  latines  (car  les  Grecs  n'avaient  pas 
cette  rigueur),  ne  réitéraient  pas  la  pénitence.  S.  Au- 
gustin en  donne  la  raison  :  c'est  qu'on  croyait  qu'il  fal- 
lait abandonner  les  pécheurs  à  la  providence  de  Dieu, 
parce  que  les  hommes  seraient  trop  faciles  à  com- 
mettre les  mêmes  crimes,  et  pour  leur  imprimer  plus 
do  crainte,  on  ne  leur  donnera  la  pénitence  qu'une 
fois. 

Partie  4.  Comment  donc  faut-il  entendre  que  la 
pénitence  véritable  est  celle  après  laquelle  on  ne  re- 
tombe plus  ?  Jl  faut  l'entendre  de  la  pénitence  parfaite  ; 
car  comme  la  charité  parfaite,  qui  est  dans  le  dernier 
degré  ne  se  perd  jamais,  la  pénitence  aussi,  qui  est 
dans  le  dernier  degré  de  perfection,  ne  permet  ja- 
mais de  retomber,  mais  elle  n'a  cette  perfection  que 
quand  elle  est  jointe  au  dernier  degré  de  persévérance. 
Voilà  oii  Gratien  nous  renvoie.  Ainsi  il  y  en  a  très-peu 
de  parfaites,  quia  non  iisque  in  fînem  duratura.  Au 
reste,  dit-il  dans  la  5"  partie,  il  n'y  a  point  de  péché 
qui  ne  puisse  être  expié  plusieurs  fois  par  la  pénitence 
si  on  y  retombe.  Cela  est  clair  et  il  n'y  a  rien  de  si  vrai. 
Chap.  33.  S.  Augustin  dit  qu'il  faut  se  garder  de 
désespérer  ceux  qui,  après  avoir  fait  pénitence  pu- 
blique, retombent  dans  les  mêmes  fautes  sans  pouvoir 
être  admis  une  seconde  fois  à  la  pénitence  ;  il  ne  faut 
pas,  dit-il,  leur  conseiller  de  s'abandonner  à  leurs  plai- 
sirs sans  espérance  d'aucun  pardon;  au  contraire  il 
faut  les  portera  toutes  sortes  d'austérités,  afin  que,  par 
leur  propre  pénitence,  ils  fléchissent  la  miséricorde  de 
Dieu.  Nous  apprenons  de  là  combien  sont  ridicules 
ceux  qui  se  sont  imaginé  qu'après  avoir  donné  une 
fois  la  pénitence  publique,  si  celui  qui  l'avait  faite 
retombait,  ou  lui  en  enjoignait  une  secrète.  Il  n'y  a 
rien  de  si  absurde,  car  par  ce  moyen  les  rechutes,  qui 
sont  beaucoup  plus  criminelles,  seraient  traitées  plus 
doucement  que  les  premiers  péchés,  et  la  plus  grande 
sévérité  de  l'Église  aurait  été  un  adoucissement. 
S.  Augustin  dit  positivercent  le  contraire.  Il  faut  porter 
ces  malheureux  à  faire  toutes  sortes  de  bonnes  œuvres, 
afin  qu'ils  extorquent  de  la  miséricorde  de  Dieu  le 
pardon  qu'ils  ne  peuvent  espérer  de  l'Église  ;  et,  pour 
résoudre  la  question  proposée,  il  faut  s'en  tenir  à  ce 
que  dit  S.  Augustin,  que  si  l'Église  usait  de  cette  sé- 
vérité, ce  n'était  pas  qu'elle  crût  ne  point  avoir  le 
pouvoir  de  remettre  les  seconds  péchés,  mais  c'est 
qu'elle  croyait  qn'il  ne  fallait  pas  exposer  si  souvent 


ses  remèdes,  de  peur  de  les  rendre  méprisables. 
Après  le  chap.  42,  Gratien  dit  que  les  péchés  qu'on 
a  commis  sont  quehpiefois  expiés  par  des  peines  tem- 
porelles, et  S.  Jérûme  et  beaucoup  d'autres  l'ont  dit 
de  la  sorte.  La  mort  d'Ananie  et  de  Saphire  en  est 
une  preuve.  Il  y  a  apparence  que  cela  est,  car  il  y  a 
dans  l'Écriture  :  Non  vindicabil  Deus  bis  in  idipsum. 
Néanmoins,  dit  Gratien,  cela  n'est  pas  général;  mais  il 
faut  entendre  ce  que  disent  les  Pères  de  ceux  qui,  à  la 
vue  des  peines  temporelles,  conçoivent  un  regret  si 
Violent,  une  douleur  si  forte,  que  la  conlrition  de  leur 
cœur  efface  leurs  péchés,  mais  cela  n'est  pas  universel, 
car  il  y  en  a,  comme  Pharaon,  qui  s'endurcissent  dans 
ieur.s  châtiments.  Il  conclut  cette  distinction  en  disant 
qu'il  ne  faut  pas  refuser  la  pénitence  à  celui  qui,  étant 
coupable  de  plusieurs  crimes,  n'a  dessein  que  de  se 
corriger  d'un  péché.  Cela  uous  paraîtrait  rude,  à  pré- 
sent que  la  pénitence  n'est  pai  distincte  de  l'absolution, 
mais  alors  on  donnait  une  pénitence  qui  expiait  pour 
un  crime,  et  qui  attirait  les  grâces  nécessaires  pour  se 
repentir  des  autres  péchés. 

DISTINCTION  IV. 

Gratien,  après  avoir  prouvé  que  les  péchés  peuvent 
être  remis  une  seconde  fois,  examine  dans  celte  dis- 
tinction si,  dans  les  rechutes,  les  premiers  péchés 
reviennent  lorsqu'ils  ont  été  remis.  Il  y  en  a  qui  disent 
qu'ils  reviennent,  et,  dans  cette  opinion,  dit-il  après  le 
chap.  7,  ils  soutiennent  que  ces  premiers  péchés  n'a- 
vaient été  remis  que  selon  la  justice  présente,  et  non 
pas  selon  la  prescience  divine,  selon  laquelle  ces  per- 
sonnes devaient  retomber  et  contracter  les  mêmes 
crimes;  mais  parce  qu'elles  s'en  étaient  confessées,  il 
est  vrai  de  dire  qu'elles  en  avaient  obtenu  une  véritable 
rémission,  mais  c'était  selon  la  Justice  présente,  tout 
de  même  que,  dit  S.  Augustin  dans  le  chapitre  suivant, 
ceux  qui  ne  sont  pas  prédestinés  dans  les  décrets 
éternels  de  Dieu,  le  sont  dans  cette  vie  selon  la  justice 
présente,  parce  qu'ayant  reçu  le  baptême  ils  sont  jus- 
tifiés, ils  sont  en  grâce,  mais  ayant  été  prévus  ils 
doivent  retomber  dans  leur  péché  et  y  mourir;  ainsi 
mourant  dans  le  péché,  ils  font  bien  voir  qu'ils  n'étaient 
pas  prédestinés  selon  la  prescience  éternelle,  mais 
seulement  selon  la  justice  présente. 

Après  le  chap.  1 1,  il  dit  :  Quand  est-ce  donc  que  le 
péché  est  remis  selon  la  prescience  éternelle?  Lorsque 
Dieu  prépare  de  toute  éternité  la  grâce  de  la  vocation 
pour  justifier  le  pécheur,  lorsqu'il  lui  donne  la  perse 
vérance  dans  sa  justice  ;  lorsque  tout  cela  se  trouve, 
on  est  prédestiné.  Selon  la  justice  présente  on  reçoit 
bien  la  vocation  et  la  justice,  mais  on  n'a  pas  la  persé- 
vérance ,sans  laquelle  il  est  inutile  que  les  péchés 
aient  été  remis. 

Vous  voyez  que  Gratien,  très-savant  et  très-grand 
canoniste,  était  néanmoins  bon  théologien,  quoiqu'il 
le  fiit  moins  que  canoniste.  Il  ne  varie  point  sur  cette 
matière  de  prédestination,  il  est  conforme  aux  senti- 
ments de  S,  Au2;ustin  et  il  avance  cela  comme  une 
chose  incontestable.  En  effet  ce  n'est  que  depuis  son 


919 


THOMASSIX 


920 


temps  qu'on  a  tant  trouvé  de  distinctions  sur  celte 
question. 

Il  en  est  des  prédestinés,  dit-il  dans  le  cbap.  12, 
comme  des  réprouvés.  Quoiqu'ils  soient  justitiés  par 
la  çiàce  de  Jésus-Christ  et  qu'ils  doivent  être  £;lorilié3 
dans  son  paradis,  ils  sont  néanmoins  pour  quelque 
temps  véritables  enfants  du  démon,  mais  ils  ne  per- 
sévéreront pas  dans  leurs  péchés. 

Dans  la  .5' partie,  il  rapporte  l'opinion  de  ceux  qui 
croient  que  les  péchés  ne  reviennent  pas,  ce  qu'il 
appuie  de  l'autorité  de  S.  Grégoire  et  de  S.  l'rosper; 
et  pour  répondre  aux  Pères  qui  semblent  dire  qu'ils 
reviennent,  il  dit  avant  le  chap.  15,  qu'ils  n'ont  paru 
être  dans  ce  sentiment  que  parce  que  les  péchés  dans 
lesquels  on  retombe  sont  beaucoup  plus  griefs,  et 
qu'ils  méritent  une  peine  beaucoup  plus  grande.  Une 
traite,  comme  on  voit^  celle  matière  que  superGcielle- 
ment.  Les  nouveaux  scolasliques  l'épuisent  et  la  trai- 
tent plus  doctement. 


DISTINCTION   V. 

11  traite  ici  une  chose  plus  importante,  savoir,  dans 
quelles  considérations  et  dans  quelles  dispositions  doit 
entrer  le  pénitent? 

Chap.    1.   L'auteur  du  livre  delà  pénitence  dans 
S.  Aususlin  nous  apprend  de  très-bonnes  choses.  Que 
les  pénitents  doivent  quitter  le  siècle,  ou  s'ils  y  restent, 
se  séparer  de  toutes  les  professions  qui  ne  sont  pas 
incompatibles,  mais  difficiles  à  exercer,  avec  la  péni- 
tence, à  cause  du  mélange  qu'il  y  a  du  péché  avec  les 
fonctions  de  ces  états.   Il  parle  de  ce  négoce  qui  fait 
acheter  une  marchandise,   et  sans  la  travailler  la  fait 
revendre  plus  cher.   Les  Pères  l'ont  cru  dangereux; 
tout  cela  leur  est  défendu,  nisi  liîs  utatur  ex  obedicniiœ 
licentia.  Ensuite  il  doit  se  soumettre  à  un  sage  confes- 
seur. Poual  se  omnino  in  potestate  judicis,  in  jiuUcio 
sacerdotis,    nihil    sibi  reservans  sui,  itt    onmia  eoju- 
benle  paralus    sit  facere  pro  reparanda   animœ  vila, 
quœcumque  faccret  pro  vilanda  corporis  morte  et  hoc 
cum  desiderio,  quia  vilam  récupérai  infinilam  ut  Deus. 
Ensuite  il  donne  la  maxime  de  S.  Grégoire.  Ayant  com- 
mis des  choses  illicites,  il  doit  se  priver  des  licites,  de 
la  milice,  des   magistratures  qui  ne  sont  pas  illicites 
en  elles-mêmes  :  Abslineat  a  rnullis  licitis  qui  pcr  liber- 
latem  arbitrii  commisit.  Un  peu  plus  bas,  a  ludis  et 
speclaculis  sœculi. 

Chap.  2.  11  y  a,  dit  S.  Léon,  des  trafics  infâmes,  et  il 
■V  en  a  d'honnêtes;  mais  les  pénitents  ne  doivent!  rien 
casner,  même  par  des  négoces  honnêtes.  Voilà  la  récon- 
ciliation des  Pères  qui  semblent  se  contredire  en  ap- 
prouvant ou  défendant  le  négoce;  les  uns  ont  considéré 
la  marchandise  en  elle-même  et  ne  l'ont  pas  blâmée  ; 
les  autres  l'ont  regardée  comme  un  écueil  environné 
de  tant  de  mauvaises  circonstances  qu'il  était  presque 
impossible  de  n'y  pas  offenser  Di«a  et  l'ont  condam- 
née. Or,  tous  les  fidèles  sont  obligés  de  fuir  les  occa- 
sions prochaines  du  péché;  mais  les  pénitents  doivent 
éviter  même  les  plus  éloignées  à  cause  de  la  pente 
qu'ils  ont  contractée  au  péché;  ainsi  ils  no  peuvent 


exercer  le  négoce  qui  pourrait  même  être  honnête. 
Chap.  3  du  même  pape.  Contrarium  est  omnino  ec- 

desiaslicis  regulis,  post  pœnitenliœ  aclionem  redire  ad 
mtHliam  sœcularem.  La  milice  séculière  comprend 
toutes  sortes  de  milices  :  celle  du  barreau,  togota  mili- 
tia,  ou  toute  autre  opposée  à  la  milice  ecclésiastique. 

Chap.  5.  Les  pénitents  autrefois  étaient  une  sorte 
de  proies  qui  avaient  certains  habits  et  certaine  ma- 
nière de  vivre.  Nous  apprenons  cela  du  concile 
d'Orléans  :  De  bis  qui  suscepta  pœniteiitia  rcligioncm 
suce professionis  obliti  ad  stccularia  relaxanlur.  Cela  a. 
duréju.sques  au  onzième  siècle.  Voici  un  passage  de 
Grégoire  VU,  qui  vivait  à  la  fin  de  ce  siècle. 

Chap.  G.  A  peine  peut-on,  dit  ce  pape,  faire  une 
véritable  pénitence  sans  abandonner  le  négoce,  la 
milice  et  toutes  les  occasions  de  péché.  Recognoscat  se 
veram  pœnitenliam  non  posse  peragere.  Ce  non  veut 
dire  vix^  comme  il  est  dit  dans  le  chapitre  suivant  de 
S.  Grégoire.  Sunt  enimpleraque  negotia  quœ  sine  pec- 
cato  exhibcre  aiit  vix,  aut  nuUatenus  possunt.  S.  Pierre 
alla  pêcher  après  sa  conversion,  parce  que  cette  occu- 
pation est  innocente,  mais  S.  Matthieu  ne  retourna  plus 
à  sa  banque. 

Chap,  8.  Innocent  II  a  tenu  les  mêmes  maximes,  ce 
qui  montre  qu'on  ne  s'est  jamais  relâché  dans  le  nou- 
veau droit,  et  que  l'esprit  de  l'Eglise  a  toujours  été  le 
même.  Falsa  etiarn  fît  pœnilentia  cum  pœnilens  ab 
officio  vel  curiali  vel  negoliali  non  recedit  quod  sine 
peccato  agi  nulla  ralione  prœvalet,  aut  si  odium  in  corde 
gerat,  etc. 

QUESTION    IV. 

En  quel  temps  les  personnes  mariées  doivent-elles 
garder  la  continence?  Nous  avons  éclairci  ce  point  au 
commencement  de  ces  conférences,  il  ne  faut  pas  s'y 
arrêter.  S,  Jérôme,  dans  le  chap.  1,  dit  qu'il  faut  gar- 
der continence  pour  vaquer  à  l'oraison. 

Chap.  2.  S.  Augustin,  aux  jours  de  grandes  fêtes, 
(juoliescumque aut  dies  natalis  Domini  aut  reliquœ  festivi- 
tates  adveniunt.  S.  Ambroise,  dans  le  chap.  3,  aux 
jours  des  jeijnes.  L'auteur  de  l'Ambrosiaste,  dans  le 
chap.  4,  nous  montre  que  le  commerce  conjugal  est 
resserré  dans  des  bornes  bien  étroites^  quia  et  dies  festi 
et  dies  professionis,  et  ipsa  ratio  conceptus  ac  partus 
juxta  legem  cessari  temporibus  Iiis  debere  demonstrant. 

Chap.  7.  S.  Grégoire  le  Grand  dit  qu'on  ne  doit 
point  entrer  dans  l'église  sans  s'être  purifié  au  lavacre, 
lorsqu'on  na  pas  gardé  continence  durant  la  nuit. 
Voilà  l'eau  bénite  dont  ont  parlé  les  autres  pères.  On 
an  mettait  à  la  porte  de  l'église  et  l'on  s'y  baignait 
avant  que  d'entrer  lorsqu'on  était  souillé  de  quelque 
tache.  Ensuite  S.  Grégoire  dit  :  Ne  vous  imaginez  pas 
qu'on  condamne  le  mariage,  car  il  est  très-saint,  mais 
après  les  désordres  qu'a  faits  le  péché  parmi  les 
hommes,  à  peine  peut-on  exercer  le  devoir  du  mariage 
sans  pécher,  parce  qu'on  n'a  pas  cette  unique  fin  de  ne 
rechercher  que  des  enfants,  mais  on  y  mêle  tou- 
jours la  volupté;  que  s'il  y  avaitquelqu'un  d'assez  pur 
pour  n'user  du  mariage,  ?ion  cupidine  voluptatis  captus, 
sed  solummodo  liberorum  creandorum  gratia,  qu'il  s'ap- 
proche non  seulement   de  l'église,  mais  même  du 


92! 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


922 


corps  ilo  Jcsus-Clirisi,  car  c'est  un  homme  extraor- 
dinaire  qui  ne    brûle  pas  au    milieu   des  flammes. 

Chap.  8.  Les  Grecs  ont  eu  les  mêmes  sentiments  tt 
c'est  pour  cela,  dit  le  concile  de  Laodicce,  que  les  noces 
sont  défendues  on  carôme,  car  les  jours  d'abstinence 
le  commerce  conjugalétant  défendu,  pourquoi  permet- 
trait-on les  noces? 

Gralien  ajoute,  dans  la  partie  4,  la  modération  que 
S.  Augustin  a  apportée, après  l'apôtre  S.Paul:  qu'il  ne 
faut  pas  se  priver  du  commerce,  nisi  eœ  consetisu^  pas 
mt-mo  pour  vaquer  à  l'oraison. 

CAUSE  XXXV 

PREiMIKRE      QUESTION. 

Gratien  demande  s'il  est  permis  de  se  marier  avec 
les  proches  parents?  Il  semble  que  oui,  car  Abraham 
épousa  Sara  qui  était  la  fille  de  son  père;  Isaac,  Rc- 
becca  sa  proche  parente  ;  .lacob  prit  deux  sœurs,  Lia 
et  Rachel,  pour  femmes.  De  plus  il  était  commandé 
par  la  loi,  que  si  un  homme  mourait  sans  enfants,  son 
frère  épouserait  la  veuve  pour  conserver  la  famille.  Or 
ce  précepte  ne  nous  paraît  abrogé  par  aucune  loi 
du  Nouveau  Testament,  ni  par  aucune  constitution 
apostolique.  Il  répond  dans  la  même  rubrique  qu'il  y 
a  bien  des  choses  qui  se  font  par  nécessité,  et  qui  ne 
seraient  pas  permises  hors  de  ce  cas,  qui  est  au-dessus 
de  toutes  lois  ;  il  prouve  cela  par  S.  Augustin. 

Chap.  1 .  Il  a  bien  fallu,  dit  ce  père,  que  dans  le  com- 
mencement du  genre  humain,  le  frère  et  la  sœur  se 
mariassent,  puisque  Dieu  n'avait  créé  qu'un  homme 
et  une  femme;  mais  comme  la  nécessité  fait  que 
cela  est  excusable^  aussi  cette  raison  cessant,  ce 
serait  une  impiété  de  l'entreprendre.  La  même  fin,  dit 
ce  saint,  qui  autorisait  ces  mariages  du  temps  de  nos 
premiers  pères,  fait  qu'ils  sont  à  présent  défendus,  sa- 
voir la  charité  ;  alors  tout  le  genre  hnmain  était  ren- 
fermé dans  un  seul,  la  charité  ne  pouvait  subsister 
(jue  dans  cette  unité,  et  afin  qu'elle  y  fût  conservée, elle 
faisait  allier  les  proches.  C'est  la  même  charité  qui  a 
fait  dans  la  suite  qu'il  était  défendu  de  s'allier  aux  pro- 
ches, parce  que  les  parents  étant  établis  dans  une  par- 
faite société,  il  n'a  plus  été  nécessaire  d'aucune  autre 
liaison  que  de  celle  que  la  parenté  fait;  mais  aussi^ 
comme  la  charité  n'a  pas  de  bornes,  ne  pouvant  plus 
se  porter  aux  parents,  elle  a  fait  rechercher  les  étran- 
gers, afin  de  les  établir  dans  une  même  société,  et 
ainsi,  dit  S.  Augustin  dans  la  fin  de  ce  chapitre,  le 
mariage  quoddam  seminarium  est  charilatis. 

Il  y  a  une  autre  raison,  dit  Grat  endansla  rubrique 
qui  suit,  qui  peut  excuser  Abraham.  Il  se  fonde  sur 
l'opinion  de  quelques  rabbins,  suivie  de  quelques  inter- 
prètes qui  croientqu'Ambraham  fut  tiré  de  Ur  Chaldœo- 
rum,  c'est-à-dire  du  feu  des  Chaldéens  ;  ur,  qui  signifie 
ville, veut  dire  aussi  ignis;  et  comme  les  Chaldéens  ado- 
raient cette  divinité,  Abraham  ayant  refusé  à  ce  peuple 
delui  rendre  hommage,  on  le  jeta  dans  le  feu,  d'où  il 
fut  retiré  sans  aucun  mal.  Ce  patriarche  se  voyant  déli- 
vré ne  voulut  pas  s'allier  avec  des  femmes  de  ce  pays 
qui  étaienttoutes  idolâtres,  de  peur  que  les  fidèles  ne 


tombassent  dans  l'infidélité;  ainsi  il  fut  obligé  de  se 
marier  dans  sa  propre  famille.  On  voit  d'autres  exem- 
ples de  la  même  chose  dans  l'Ancien  Testament,  mais 
ce  (|u'il  y  de  meilleur  sur  cotte  matière  est  ce  que 
dit  Gratien,  à  la  fin  de  cette  question,  que  ce  qui  se 
passait  dans  l'Ancien  Testament  était,  comme  dit 
l'Apôlre,  figura.  Or,  la  vérité  ayant  succédé,  les  figures 
de  l'Ancien  Testament  n'ont  plus  de  lieu.  D'ailleurs  il 
n'est  pas  nécessaire  que  toutes  les  lois  du  vieux  Testa- 
ment soient  révoquées  dans  le  nouveau  par  une  loi 
contraire.  Les  apôtres  ont  eu  l'autorité  d'établir  des 
conseils  de  perfection  qui  n'étaient  définis  par  aucun 
précepte  divin.  Après  les  apôtres  cette  autorité  est 
demeurée  dans  l'Église,  et  elle  a  pu  décider  des  choses, 
et  les  établir  comme  des  règles  de  perfection,  qui 
néanmoins  n'étaient  définies  par  aucune  constitution 
apostolique.  Or  les  degrés  de  consanguinité  sont  de 
cette  nature. 

Ce  que  Gratien  dit  est  très-remarquable,  que  la  con- 
sanguinité, pour  être  un  empêchement  de  mariage,  peut 
être  réglée  par  l'Eglise,  et  non  pas  s'en  tenir  à  ce  qu'on 
pourrait  trouver  dans  l'ancien  Testament,  car  il  est  vrai 
que  quelques  hérétiques  ont  furieusement  crié  sur  ce 
point,  à  cause  que  le  chap.  1 8  du  Lévitique  est  contraire 
à  la  pratique  présente.  Voilà  de  quoi  les  arrêter. 

QUESTION    II. 

Quels  sont  les  degrés  de  consanguinité  qui  rendent 
le  mariage  illicite  ?  Il  y  en  a  sept,  dit  Gratien .  Il  prouve 
cela  par  les  cinq  ou  six  chapitres  suivants,  et  il  croit 
que  ce  qui  s'est  pratiqué  dans  les  vi%  vii^etvni'  siècles 
jusqu'au  xii°  avait  toujours  été  de  même  dans  tous  les 
siècles  de  l'Église.  Cependant  aux  ii%  m'  et  peut-être 
v°  siècles  on  ne  défendait  point  le  mariage  pour  tous 
ces  degrés. 

Chap.  1.  S.  Grégoire,  au  concile  de  Meaux,dit  qu'il 
n'est  permis  de  se  marier  avec  un  parent  qu'après  le 
septième  degré.  Jamais  S.  Grégoire  n'a  été  à  Meaux  ; 
les  correcteurs  ont  bien  remarqué  ce  qui  pouvait  avoir 
trompé  Gratien. 

Chap.  7.  Celui-ci  est  du  pape  Jules;  il  dit  la  même 
chose,  mais  il  est  moins  apparent  que  l'autre  ; 
car  les  degrés  n'ont  été  distingués  que  bien  longtemps 
après  ce  pape  ;  ce  sont  de  ces  lettres  d'Isidore  le  mar- 
chand qui  sont  toutes  supposées.  Le  chap.  16  est  aussi 
supposé  à  S.  Grégoire. 

Chap.  18.  Celui-ci  est  véritablement  de  S.  Grégoire  à 
Augustin  d'Angleterre.  Ce  pape  lui  permit  par  dispense 
de  tolérer  les  mariages  qui  se  faisaient  entre  les  pa- 
rents après  le  cinquième  degré;  cela  était  en  Angle- 
terre, car  pour  la  France  elle  n'était  point  encore 
tombée  dans  cette  pratique,  comme  il  paraît  par  le  con- 
cile d'Agde. 

Chap.  20.  Le  canon  61  du  concile  d'Agde  parle  des 
mariages  incestueux,  et  à  peine  les  étend-il  jusqu'au 
2°  ou  3' degré.  Cela  ne  passe  pas  le  3^  degré.  Gratien 
pouvait  rapporter  vingt  et  trente  canons  des  conciles 
de  ce  temps  qui  prouveraient  la  même  chose.  Cette 
discipline  ne  s'établit  que  vers  le  temps  de  Charle- 
raagne,  cela  paraît  parle  chapitre  suivant. 

Chap.  21 .  Ce  canon  n'est  pas  de  Châlons,  mais  c'est 


923 


THOMASSIN 


921 


un  capitulaire  de  Cbarlemagoe  qui  défend  le  mariage 
des  parents  au  5*  et  au  G*  degré.  Pourquoi  ne  défend-il 
que  le  o'et  le  6' degré? est-ce  qu'il  permet  le  7^?  Gratien 
répond  ingénieusement  que  l'on  compte  dilTéroniment 
les  deo:rés  de  consanguinité  :  quelques-uns  mettent  le 
premier  entre  père  et  le  fils;  d'autres  ne  commencent 
à  compter  qu'aux  enfants,  ne  croyant  pas  que  le  père 
puisse  faire  un  degré  ;  ainsi  le  6'  degré  de  ceux-ci  est 
le  même  que  le  7°  de  ceux-là. 

QCESTION     V. 

Gratien  traite  de  la   raéthoJe  quil  faut  tenir  pour 
connaître  et  composer  les  degrés  de  consanguinité. 

Chap.  2 .  Alexandre  11  dit  qu'on  a  demandéquels  étaient 
les  degrés  de  consanguinité,  et  que  des  ignorants  ont 
confondu  les  lois  avec  les  canons  qui  comptent  si  diffé- 
remment, caries  lois  civiles  disent  que  les  frères  et  les 
sœurs  sont  parents  au  2' degré,  où  les  canons  n'en  re- 
connaissent qu'un,  parce  que  uitllognulu  distant.  Les 
mêmes  lois  veulent  que  les  enfants  d'un  frère  avec 
les  enfants  de  la  sœur  soient  au  4=  degré,  où  les  ca- 
nons ne  reconnaissent  que  le  2%  parce  que  c'est  la 
deuxième  génération.  Cette  dilïérence  vient  de  ce  que 
les  lois  comptent  la  consanguinité  du  frère  et  de  la 
sœur,  et  de  la  sœur  au  frère,  des  enfants  du  frère  à 
ceux  de  la  sœur,  des  enfants  de  la  sœur  à  ceux  du 
frère  ;  ainsi  là  où,  selon  les  canons,  il  n'y  a  qu'un  ou 
deux  degrés,  selon  les  lois  il  y  en  a  deux  et  quatre,  par 
ce  qu'ils  doublent  le  chemin  et  comptent  deux  fois  la 
même  chose.  Il  en  faut  dire  autant  des  autres 
degrés.  Les  neveux  qui  sont  selon  les  canons  au  3*, 
selon  les  lois  se  trouvent  au  6°.  Le  pape  se  plaint  fort 
de  cette  manière  de  compter,  qui  paraît  injurieuse  aux 
canons,  et  si  elle  se  trouve  confirmée  et  établie  par 
Justinien,  cet  empereur,  dit  le  pape,  a  eu  raison  de  le 
faire  ;  mais  il  n'a  ordonné  la  chose  que  pour  les  succes- 
sions et  en  vue  des  héritages  ;  mais  il  était  le  maître  de 
ces  causes,  et  pour  ce  qui  est  des  mariages,  c'est  à  l'É- 
glise d'en  juger  et  aux  canonisles  d'en  régler  les  diffi- 
cultés, et  afin  que  la  constitution  qu'il  voulait  pubher 
fût  incontestable,  il  déclare  qu'il  l'a  faite  après  avoir 
appelé  les  corps  ecclésiastiques  et  séculiers.  Nos  vero, 
Deo  aiimiente,  hanc quœslioncm  disculere  curavimusin 
synodo  habita  in  Laleranensi  consistorio  convocatis  ad 
hoc  opus  episcopis  ac  clericis,  atque  judicibus  diver- 
sarum  provinciarum  denique  diu  ventilatis  legibus,  ac 
sacris  canonibus  etc.  Non-  seulement  les  évoques,  mais 
les  clercs,  mais  les  juges  et  les  magistrats,  étaient  ap- 
pelés aux  conciles.  Voilà  la  pratique  de  ce  temps,  qui 
était  établie  depuis  Grégoire  VII.  Ceci  est  bien 
reff.arquable  pour  mettre  à  couvert  ces  papes  de  la  ca- 
lomnie qu'on  leur  fait  d'avoir,  par  leur  droit  canon, 
voulu  usurper  une  absolue  autorité.  Vous  voyez  que 
les  laïques  assistaient  et  consentaient  à  tout  ce  qui  se 
.'aisait;  ainsi  il  ne  faut  pas  trouver  étrange  que  l'au- 
torité du  droit  canon  ait  été  si  grande,  puisque  les  con- 
ciles généraux  étaient  comme  de  grands  étals  généraux 
qui  ordonnaient  pour  les  séculiers  comme  pour  les 
clercs  ;  et  les  constitutions,  les  décrets  des  papes  ne  ti- 
raient pas  leur  autorité  du  seul  siège  apostolique,  mais 


celle  des  princes  y  intervenait,  qui  y  assistaient,  ou 
par  eux  ou  par  leurs  ambassadeurs.  Le  pape  finit  en- 
suite par  de  grandes  menaces  contre  ceux  qui  ne  sui- 
vront pas  sa  constitution.  Elle  n'est  plus  en  vogue  à 
présent,  et  nous  n'avons  plus  d'empêchement,  depuis 
Innocent  III,  qu'au4' degré.  Ainsi  nous  approchons  plus 
delà  pratique  du  temps  de  S.  Ambroise  et  de  S.  Au- 
gustin, où  à  peine  le  2^  degré  était  défendu. 

QUESTION    IX. 

Si  l'Église  a  été  surprise  dans  la  sentence  de  sépa- 
ration qu'elle  a  prononcée,  et  qu'ensuite  on  recon- 
naisse la  fraude,  peut-on  rejoindre  les  séparés,  si  dans 
cet  intervalle  ils  s'étaient  pourvus?  11  semble  que 
non,  dit  Gratien,  parce  qu'il  y  a  eu  divorce,  et  la  sen- 
tence n'a  point  été  cassée.  Or  une  sentence  dont  il  n'y 
a  eu  aucun  appel,  transit  in  remjudicatam.  Néanmoins 
il  se  peut  l'aire,  dit-il,  dans  la  rubrique  qui  suit,  que, 
quoiqu'une  sentence  ne  soit  pas  cassée  elle  soit  nulle 
par  quelque  autre  défaut,  comme  lorsqu'elle  est  subrep- 
tice  ,  ainsi  elle  peut  toujours  être  cassée. 

Dans  la  question  suivante,  Gratien  démande  si  une 
femme  qui  a  deux  maris  contracte  affinité  avec  les  pa- 
rentsdes  deux  maris  et  ses  enfants.  Les  papes  Inno- 
cent et  Hygin  répondent  affirmativement,  mais  ce 
sont  de  ces  lettres  supposées.  La  chose  était  bien  cons- 
tante du  temps  de  Gratien,  maison  n'avait  pas  tou- 
jours pratiqué  cela. 

CAUSE  XXXVI. 

QUESTION  I. 

Un  homme  avait  prié  à  dîner  une  fille  sans  le 
consentement  de  son  père  ;  après  le  repas  il  lui  fit 
violence  et  en  jouit.  On  demande  si  c'est  là  un  rapt? 
Sans  doute,  dit  Gratien,  sur  la  fin,  car  la  condition 
essentielle  du  rapt  s'y  trouve,  qui  est  la  violence. 

QUESTION  II. 

Peut-il  y  avoir  un  véritable  mariage  entre  le 
ravisseur  et  la  ravie,  quand  même  le  consentement  du 
père  interviendrait?  11  semble  que  non,  dit  Gratien,  et 
il  le  prouve  par  plusieurs  canons  jusques  au  chap.  7  ; 
après  cela  il  dislingue.  Il  est  vrai,  dit-il,  que  tant  que 
la  ravie  sera  dans  un  état  de  ravissement,  il  n'y  peut 
avoir  de  mariage,  parce  qu'il  n'y  a  pas  un  véritable 
consentement,  mais  le  crime  du  ravissement  étant 
aboli  (ce  qui  se  fait  en  mettant  la  fille  en  liberté),  il  y 
peut  avoir  un  légitime  mariage.  Le  concile  de  Trente 
veut  que  la  fille  soit  mise  en  sa  liberté  et  qu'elle  con- 
sente, et  Gratien  dit  seulement  :  entre  les  mains  de  son 
père  et  qu'il  y  consente.  Dans  les  chapitres  suivants,  il 
marque  la  nécessité  qu'il  y  a  d'avoir  le  consentement 
des  parents. 

Chap.  9.  S.  Ambroise  dit  qu'il  est  permis  d'avoir 
pour  femme  celle  qu'on  a  ravie,  pourvu  qu'on  ait  le 
consentement  des  parents.  La  discipline  a  changé  en 
cela,  mais  il  ne  faut  pas  s'en  étonner,  l'Eglise  a 
souvent  changé  les  empêchements  dirimaEts. 


925 


REMARQUES  SUR  GRATIEN 


926 


Chap.  10.  Nous  voyons  le  conlrurede  ce  qu'a  dit 
S.  Aiiibroise  parle  concile  de  Mcaux.  Gralicn  tâche 
d'accommoder  cela,  mais  on  ne  peut  mieux  faire  qu'en 
avouant,  comme  nous  avons  remarqué,  que  l'iiglise 
a  été  obligée  de  changer  souvent.  Ainsi  le  concile  de 
Trente  l'a  fait  très-saintement. 


TROISIEME    PARTIE 

DC    lA    CONSÉCRATION. 

DISTINCTION  I. 

Gratien  a  distingué  son  ouvrage  en  trois  parties  ;  en 
cela  il  a  imité  les  jurisconsultes,  qui  ont  tenu  le  même 
ordre  à  l'égard  du  droit  civil,  et  comme  tout  le  droit  ne 
traite  qnede  pcrsoms,'de  indiciis,  ou  bien  de  rébus, 
Gratien  aussi,  dans  les  distinctions  de  la  première  par- 
tie, n'a  parlé  que  des  personnes,  savoir  :  de  la  dignité 
et  du  devoir  des  évèquesctdes  clercs.  Dans  les  causes 
de  la  seconde  partie,  il  traite  ce  qui  regarde  le  for  et 
les  jugements;  et  danscelie-ci,  divisée  en  distinctions,  il 
traite  de  relus,  des  choses  ;  il  lui  a  donné  le  titre  :  De 
consecraiione,  parce  que  sous  ce  mot  tombe  tout  ce  qui 
se  fait  dans  l'Église,  car  on  peut  dire  que  tout  y  est 
saint  et  sacré. 

Il  y  a  beaucoup  de  confusion  dans  cette  dernière 
partie,  et  presque  point  d'ordre.  Il  traite  1°  de  la  con- 
sécration des  églises  et  prouve  qu'on  ne  doit  célé- 
brer le  saint  sacrifice  de  la  messe  que  dans  des  lieux 
qui  sont  consacrés;  cela  parait  par  l'ancien  et  le  nou- 
veau Testament. 

Dans  le  chap.  2,  du  pape  Félix,  il  est  dit  que  les 
anciens  canons  défendent  de  dire  la  messe  dans  des 
maisons  particulières.  Le  concile  de  Trente  et  S.  Charles 
ont  renouvelé  cette  défense  sans  pouvoir  entièrement 
corriger  cet  abus. 

Chap.  4.  Le  pape  Gélase  dit  qu'on  ne  peut  pas  con- 
sacrer une  église  sans  le  consentement  du  siège  apos- 
tolique. Cette  constitution  ferait  de  la  peine  si  elle 
n'était  écrite  aux  évêques  de  la  Lucanie  ;  mais  comme 
cette  province  est  de  la  primatie  du  pape,  Gélase, 
comme  métropolitain,  a  pu  prescrire  cette    pratique. 

Chap.  5.  Gélase  dit  encore  que,  pour  consacrer  une 
église,  la  permission  du  saint-siège  doit  intervenir,  et 
il  tire  cela  ex  antiquis  canonibus.  On  demande  quels 
sont  ces  canons  qui  donnent  au  pape  cette  autorité? 
Il  pouvait  bien  y  avoir  quelque  constitution  de  Rome; 
mais  elle  ne  s'étendait  pas  hors  de  l'Italie.  Les  correc- 
teurs ont  prétendu  que  non  seulement  dans  l'Italie  on 
devait  demander  la  permission,  mais  même  dans  l'O- 
rient. Il  se  fonde  sur  un  passage  de  Socrate,  qui  dit  dans 
son  histoire,  livre  2,  chap.  8  et  17  :  Secundum  antiquis- 
simum  canonem  sine  Romani  episcopi  authorilale  mil- 
lam  ecclesiam  posse  dedicari.  Nous  ne  voyons  pas  que 
du  temps  du  pape  Jules  Antioche  eût  obtenu  sa  permis- 
sion pour  consacrer  ce  temple  fameux  que  Constan- 
tin avait  fait  bâtir;  ainsi  ceux  qui  ont  traduit  cet 
endroit  de  Socrate  :  èx-xX/iciaç  /.avovii^eiv,  par  le 
mot  de  dedicari,  n'ont  pas  apparemment  pris  le  vrai 
sens  de  Socrate.  Il  p'y  a  point  d'apparence  qu'on  vînt 


à  Rome  du  bout  du  l'Orient  pour  ces  sortes  de  cérémo. 
nies.  Il  y  en  a  d'autres  qui,  avec  plus  de  vraisemblance 
ont  traduit  z/./.lf\n'.y.;  /.z'/oviCe'-v,  c'est-à-dire  assem- 
bler les  églises  pour  faire  des  canons,  et  il  est 
vrai  que  les  égl:scs  n'ont  pas  ce  pouvoir  sans  la  per- 
mission du  pape,  non  pas  pour  ce  qui  regarde  les 
canons  particuliers  des  conciles  provinciaux,  car  alors 
il  ne  faut  pas  le  consentement  du  pape,  mais  pour  les 
canons  nouveaux  qui  regardent  une  nouvelle  matière, 
ou  de  la  foi,  ou  d'une  discipline  universelle  de  l'Église. 
Voilà  le  sens  de  Socrate  contre  les  prétentions  de  ceux 
d' Antioche  qui  ,  dans  l'assemblée  in  Encœniis,  avaient 
entrepris  de  faire  des  canons. 

Chap.  G.  Le  même  pape  reproche  aux  évêques  de 
la  Lucanie  le  peu  de  soumission  qu'ils  portaient  aux 
canons,  et  dit  que  les  papes,  quelque  supérieurs  qu'ils 
soient,  ne  laissent  pas  de  les  garder.  Il  faut  pour  expli- 
quer cela  que  le  pape  soit  au -dessus  des  canons,  comme 
nous  avons  vu  dans  Fagnan. 

Chap.  10.  Il  n'est  pas  permis  de  sacrer  une  église 
que  quelque  la'i'que  aurait  bâtie  par  avarice,  afin  d'avoir 
part  aux  offrandes.  On  voit  par  là  qu'elles  devaient  être 
bien  considérables,  puisque  non  seulement  les  clercs, 
mais  les  la'iques  même  y  avaient  quelque  part. 

Chap,  20.  Du  concile  de  Nicée.  11  est  dit  qu'une 
église  consacrée  ne  doit  pas  être  de  nouveau 
consacrée,  à  moins  qu'elle  n'ait  été  polluée  par 
l'effusion  du  sang.  Cela  est  inouï  du  temps  du  concile 
de  Nicée  et  même  deux  ou  trois  cents  ans  après.  On 
trouvera  plusieurs  canons  vers  le  vm"  ou  ix"  siècle  qui 
ont  fait  des  règlements  là-dessus. 

Chap.  23.  11  est  dit  qu'Agapet  reconsacra  tout  ce 
qu'Antime  avait  sacré.  Le  pape  Grégoire  fait  allusion 
aux  Grecs  qui  se  servent  de  linge  pour  le  sacrifice 
comme  nous  d'un  autel  portatif  et  d'une  pierre  sacrée. 

Chap.  25,  Il  n'est  pas  permis,  dit  le  pape  Dormisdas, 
de  consacrer  deux  autels  dans  la  même  église. 

Chap.  26.  Le  concile  d'Afrique  défend  de  dresser 
des  autels  dans  les  maisons  de  campagne,  si  ce  n'est 
au'il  y  ait  des  reliques,  et  s'il  y  en  a,  d'exiger  qu'ils 
soient  renversés,  à  moins  que  le  peuple  ne  s'y  oppose 
et  qu'on  ne  puisse  le  faire,  crainte  de  quelque  sédition  ; 
alors  on  doit  les  avertir  de  ne  fréquenter  pas  avec 
tant  d'assiduité  ces  lieux,  pour  les  empêcher  de 
tomber  dans  quelque  superstition,  et  pour  l'avenir  il  faut 
user  de  grande  discrétion  pour  l'établissement  de  ces 
églises  champêtres. 

Voilà  sur  quels  fondements  on  doit  accorder  de 
bâtir  des  églises  à  cause  des  reliques;  ou  si  depuis 
longtemps  on  est  certain  que  quelque  martyr  a  souf- 
fert dans  quelque  endroit,  mais  pour  les  révélations,  le 
concile  dit  qu'on  ne  s'y  fie  point,  car  ce  serait  s'exposer 
aux  illusions  ;  Namque  per  somnia  et  per  inaties  quasi 
revelationes  quorumhbet  hominum  ubicumque  consti- 
tuuntur  altaria  omnino  reprobantur. 

Chap.  30.  Le  concile  de  Mayense  cité  sous  le  nom 
de  Tribur,  permet  dédire  la  messe  dans  les  chapelles 
des  églises  qui  auront  été  brûlées.  Vous  voyez  que,  s'il 
y  avait  des  chapelles  dans  les  églises,  il  n'était  pas 
permis  d'y  dire  la  messe  ;  c'était  l'ancienne  discipline 
de  conserver  l'unité  d'autel  comme  celle   de  sacrifice. 


927 


THOMASSIN 


928 


Le  même  concile  dit  que,  si  on  se  trouve  à  la  campagne 
sans  église,  il  faut  célébrer,  non  pas  duns  une  maison, 
mais  subdio  seu  in  tentoriis. 

Chap.  33.  I!  est  bien  permis  et  même  conseillé  à 
chacun  d'avoir  un  oratoire  danssa  maison,  tnissas  auletn 
ibi  celebrare  non  licet  ;  et  dans  le  chapitre  suivant  il 
est  dit  que  Tévêquo  pourra  permettre  de  faire  dire  la 
messe  dans  une  maison  particulière,  mais  que  ce  soit 
rarement  et  pour  des  cau-es  extraordinaires. 

Chap.  35.  Le  concile  d'Agde  permet  d'entendre  la 
messe  dans  les  oratoires  particuliers  ou  dans  les 
annexes,  mais  il  veut  qu'aux  grandes  fêtes  on  vienne 
à  la  paroisse.  Or  quelles  étaient  les  fêtes  vers  ce  temps, 
c'est-à  dire  l'an  oOO  ?  Pascha,  Natale  Domini,  Epiphania, 
Ascensiù,  Pentecostes,  ac  Natale  S.  Joannis  Raptis- 
tœ,    si    qui    inaximi    dies    in  festivilatibus    habeniuf 


qu  une  messe  par  jour,  parce  que  Jésus-Christ  n'a 
souffert  qu'une  fois  ;  que  s'il  y  a  des  messes  de  mort, 
il  tolère  qu'on  en  dise  une  et  celle  du  jour  ;  mais  il  est 
abominable  de  le  faire  en  vue  de  deux  salaires. 

Chap.  54.  Le  concile  de  Tolède  autorise  les  hymnes 
dont  TÉglise  se  sert,  que  les  saints  Pères  ont  compo- 
sées, et  se  moque  de  ceux  qui  disent  qu'il  ne  faut 
recevoir  que  ce  qui  est  dans  l'Écriture  ;  car  le  Gloria 
ethonor  Patri,  et  Filio  et  Sitirilui  Saticto  in  swcida  sœcu- 
lorum,  anirn,  cette  hymne  n'est  pas  tirée  de  l'Écri- 
ture. Remarquez  qu'en  Espagne  le  Gloria,  etc.  était 
différent  du  nôtre. 


DISTINCTION  II. 

Chap.  7.  Le  pape  Jules  (ceci  n'est  pas  do  lui,   mais 


nonnisi  in  civitatibus  aut  in  parochiis  audiant.   Il  n'y       de  quelque  concile  d'Espagne)  dit  qu'il  n'est  pas  per- 


a  pas  une  fête  de  la  Vierge,  aussi  sont-elles  toutes  nou 
velles  et  postérieures  à  ce  concile.  S;"  qui  maximi  dies 
s'expliquerait  plutôt  des  fêtes  d'apôtres  que  de  la 
Vierge. 

Chap.  44.  Le  concile  de  Tribur  dit  qu'il  faut  avouer 
que  l'Église,  dans  la  suite  des  temps,  s'est  perfection- 
née et  qu'elle  a  beaucoup  avancé  en  certaines  choses, 
comme  à  l'égard  du  culte  des  saints,  des  jeûnes  qu'on 


mis  de  communier  sous  les  deux  espèces,  c'est-à-dire 
donner  le  pain  trempé  dans  le  sang,  car  il  n'y  a  que 
Judas  qui  ait  communiédecette  sorte,  indncta  bucceUa. 
Les  Pères  ne  disentceci  que  dans  un  sens  d'accommode- 
ment, car  nous  ne  voyons  rien  de  certain  sur  cela 
dans  l'Écriture.  L'Église  a  eu  d'autres  raisons  pour 
défendre  cet  usage,  car  il  arrivait  de  grands  inconvé- 
nients pour  ces  deux  espèces.  Les  Grecs  trempaient  le 


a  établis;   il   est  dit  aussi     qu'autrefois  les  évêques       pain  dans  le  sang  et  ne   le  donnaient  que  lorsqu'il 

étaient  d'or  et  les  calices  de  bois,  mais  que  la  chose  "     ' 

avait  changé,   que    les   calices   étaient   d'or   et   les 

évêques  de  bois.  Autrefois  on  se  servait   de  calices  de 

bois  ;  Zéphyrin  les  défendit  et  permit    ceux  de  verre  ; 

Urbain  ne  les  voulut  pas  souffrir  et  ordonna  qu'on  ne 
se  servirait  que  de  ceux  d'argent. 

Chap.  47.  Les  messes  de  S.  Jacques  et  de 
S.  Basile  sont  reçues  par  le  sixième  concile,  de  sorte 
qu'il  y  a  longtemps  qu'elles  son'  avérées.  Aussi  parmi 
les  liturgies  de  la  bibliothèque  des  Pères,  la  messe  de 
S.  Jacques  est  à  la  tête. 

Chap.  49.  On  doit  célébrer  à  jeijn,  excepté  le  jour 
de  l'année  consacré  à  l'honneur  de  la  Cène  deNotre- 
Seigneur.  Ce  jour-là,  pour  mieux  représenter  ce  qui 
s'était  fait,  on  ne  célébrait  qu'après  avoir  mansé. 

Chap.  50.  Des  capilulaires  de  Théodulphe,  évêque 
d'Orléans.  11  y  en  a  qui  s'imaginent  jeûner,  et  néan- 
moins ils  mangent  à  l'heure  de  noue,  c'est-à-dire  entre 
midi  et  la  nuit;  ils  se  trompent,  et  il  n'est  permis 
de  manger  qu'après  vêpres.  Ainsi  assister  à  la 
messe  le  matin  (voilà  une  pratique  contraire  aux  Grecs, 
ils  croient  que  les  jours  déjeune  il  fallait  s'en  abstenir)^ 
assister  aux  vêpres,  faire  des  aumônes,  et  après  qu'on 
aille  manger,  voilà  ce  qui  se  pratiquait  dans  le 
ix'  siècle. 

Chap.  51.  S.  Léon  fut  consulté  par  Dioscore 
d'Alexandrie,  pour  savoir  si  on  pouvait  dire  deux 
messes  dans  cette  seconde  ville  du  monde  ;  les  incon- 
vénients de  cette  discipline  étaient  grands;  comment 
est-ce  que  tant  de  gens  pouvaient  entendre  une  seule 
messe?  Il  est  vrai  que  cette  unitéde  sacrifice  était  in- 
finiment belle.  Le  pape  Léon  permit  d'en  dire  deux. 
Ceux  qui  se  sont  imaginé  qu'il  est  permis  à  chaqne 
prêtre  de  dire  deux  messes,  sont  ddicules. 

Chap.  53.  Alexandre  II  dit  qu'un  prêtre  ne  doit  dire 


était  séché.  Il  est  dit  dans  ce  même  chapitre  que  dans 
les  endroits  où  l'on  exprime  un  raisin  dans  le  calice 
pour  la  consécration,  on  doit  y  mêler  de  l'eau. 

Chap.  13.  Ce  chapitre  est  tiré  de  Gennadius,  attri- 
bué à  S.  Augustin.  Il  est  vrai  que  les  bonnes  choses 
que  cet  auteur  nous  adonnées  dans  cet  ouvrage,  ont 
fait  qu'on  s'est  facilement  persuadé  qu'elles  étaient  de 
S.  Augustin.  Il  est  dit  ici,  touchant  la  fréquente 
communion,  que  la  règle  la  plus  sûre  est  d'exhorter 
tout  le  monde  à  communier  tous  les  huit  jours.  Voici 
les  dispositions  qu'il  faut  avoir  :  mens  sine  af/eclu  pec- 
candi  sit;  mais  il  faut  être  hors  de  péché  mortel  et 
d'affection  au  véniel  ;  si  ayant  ces  saintes  dispositions, 
on  s'en  approche,  on  est  louable;  si  on  s'en  est  éloigné 
par  humilité,  ou  ne  l'est  pas  moins,  car  nous  voyons 
dans  l'Évangile  que  Zachée  témoigna  une  extrême 
joie  de  la  réception  du  Sauveur  et  que  le  centurion 
par  humilité  s'en  éloigna;  néanmoins  il  n'y  eut  point 
de  contention  entre  ces  deux  personnes,  pour  savoir 
lequel  des  deux  avait  mieux  fait.  Tous  deux  ont  agi 
saintement. 

Chap.  18.  Si  quis  inlrat  in  ecclesiam  Dei  et  pro 
luxuria  sua  avertit  se  a  communione  sacramenli.  Voilà 
de  quelle  manière  Martin  de  Brague  a  interprété  les 
canons  grecs  qui  semblent  dire  que  les  fidèles  com- 
muniaient tous  les  jours.  Il  met  pro  luxuria  qu'on  s'en 
éloisne  pour  ses  péchés.  Nous  avons  passé  un  canon 
des  apôtres  dans  le  chapitre  02  de  la  distinction  précé- 
dente qui  disait  :  Qui  autem  non  persévérant  in  oratione 
usquedum  viissa  pergatur ,  nec  sanctam.  communionem 
percipianl.  Il  y  en  a  qui  ont  cru  que  les  fidèles  com- 
muniaient tous  les  jours,  mais  il  y  apparence  qu'il 
faut  expliquer  ces  canons  parle  13'  du  concile  de 
Tolède  qui  est  rapporté  dans  le  chapitre  20.  L'expli- 
cation   vous  paraîtra  plus  naturelle.  Hi  qui    intrant 


029 


Llî  VENERABLE  SIMON  PIllLIPPOVICIT. 


030 


ecclesiain  et  deprehendantur  nanquam  cominunicare 
adi»oiic(uitur.  Si  les  fidèles  n'approchent  jamais  de 
rcucharistie,  qu'on  les  avertisse  de  le  faire  (luelque- 
fois;  si,  étanlaverlis,  iisnclefont  pas,  qu'ils  soient  mis 
à  la  pénitence;  car  leur  ôloignenient  marque  qu'ils 
sont  atteints  de  quoique  péché  qui  mérite  la  pénitence 
cauoni(jue.  Si,  au  contraire,  ils  sont  dia;nes  d'être  admis 
parmi  les  ûdèles,  qu'ils  communient  quelquefois, 
qu'ils  ne  s'éloignent  pas  toujours,  de  l'eucharislic. 
S'ils  s'abstiennent  pour  toujours  on  les  mettra  à  la  pé- 
nitence -,  si  non  fecerint,  abslineanliir ;  car  abslineri 
c'est  mettre  quelqu'un  à  la  pénitence.  Les  autres  ca- 
nons doivent  èire  expliqués  par  celui-ci,  et  il  faut  bien 
quelquefois  le  faire  de  la  sorte  pour  se  retirer  des 
diflicultés. 


LE  \mmmi  mm  piiilippoyicii 


EiiquGte  relative  au  culte  publii'.  Jugement  de  l'ordinaire  établis- 
sant que  l'on  observe  les  décrets  du  pape  Urbain  VIII.  Cierges 
aliumés  sur  la  tombe  du  vénérable  Simon,  La  S.  Congrégation 
des  rites  confirme  le  jugement  de  l'ordinaire. 

Tout  acte  de  culte  public  antérieurement  à  la  béati- 
fication étant  formellement  interdit,  il  est  nécessaire 
de  constater  juridiquement  que,  malgré  la  vénération 
qui  entoure  la  mémoire  d'un  serviteur  de  Dieu,  les 
fidèles  s'abstiennent  des  actes  qui  font  partie  du  culte 
religieux  et  public.  Il  appartient  à  l'ordinaire  de 
faire  l'enquête  légale  et  de  rendre  le  jugement  cano- 
nique. La  S.  Congrégation  des  Rites  confirme  le 
jugement. 

C'est  ce  qui  a  eu  lieu  pour  le  vénérable  Simon 
Philippovich,  vénéralle  franciscain  de  Bosnie,  dont 
nous  avons  parlé  dans  la  livraison  précédente.  Nous 
publions  plus  loin  :  1.  l'information  présentée  à  la 
S.  Congrégation  des  Rites  dans  le  but  d'établir  que 
l'enquête  ds  l'ordinaire  de  Ripatransona  a  été  faite 
conformément  aux  règles  canoniques  et  que  le  juge- 
ment mérite  d'être  confirmé  ;  2.  la  réponse  aux  ani- 
madversions  du  promoteur  de  la  foi. 

Les  formalités  d'une  enquête  canonique  en  matière 
de  béatification  sont  rigoureuses  et  multiples.  L'infor- 
mation les  énumère  avec  soin.  Non-seulement  des 
témoins  sont  entendus  sous  serment,  mais  les  juges 
eux-mêmes,  les  promoteurs,  les  postulateurs  et  les 
grefliers  doivent  à  leur  tour  prendre  Dieu  à  témom  de 
leur  fidélité  dans  l'accomplissement  des  fonctions. 

Le  promoteur  de  la  foi  a  objecté  l'omission  du 
serment  suppletorium  que  l'on  doit  demander  au  pos- 
tulateur.  Ce  serment  siippletorium  est-il  de  rigueur 
dans  les  causes  de  béatification  ?  L'informalio  le  nie, 
attendu  que  Benoît  XlV  n'en  parle  pas  et  que  d'ailleurs 
on  n'en  trouve  pas  de  trace  dans  différentes  enquêtes 
qu'il  cite  comme  exemples. 

Ce  sont  les  cierges  allumés  sur  la  tombe  du  véné- 
rable Simon  qui  ont  fourni  la  principale  objection. 
Mais  d'abord  l'autorité  ecclésiastique  n'a  eu  aucune 
part  à  cette  manifestation,  qu'elle  a  formellement  pro- 


hibée. Ensuite,  il  est  d'usage  dans  le  diocèse  de  Ripa- 
transona de  faire  brûler  des  cierges  sur  les  tombes  non- 
seulement  le  jour  de  la  Commémoration  des  défunts 
et  à  la  Pentecôte,  mais  bien  souvent  dans  le  cours  de 
l'année  ;  personne  n'y  voit  l'expression  du  culte  public. 
Cet  usage  est  ancien  et  générai  dans  le  pays.  Au  surplus, 
en  ce  qui  concerne  la  tombe  du  vénérable  Simon, 
Mgr  l'évêque  a  donné  l'ordre  formel  d'enlever  lescier- 


I 

PiM'ANA.    BeATH'IOATIONB   ET  r.ANONIZATIONIS    VEN.    SERVI    Dei 

Fn.  SiMONis  l'niLiri'Ovicii,  sacerdotis  thofessi  ordinis  mino- 
nuM  s.  Francisci  de  Odservantia.  —  Informatio  super 
dubio  :  An  sentnntia  lala  ab  episcopo  Uipano  super  cultu 
prœfato  ven.  Dei  servo  nuniquam  exhibilo,  sive  super  obe- 
dienlia  praeslita  decretis  sa.  me.  Urbani  papie  VIII  sit  con- 
firmanda  in  casu  et  ad  effectum  de  que  agitur? 

Eminentissime  ac  reverendissime  Domine, 

^.  Etsi  IVipani  cives  advcnaîque  sumnia  feranlur  pietate 
in  V.  D.  S.  Simonem  l'iiilippovich  a  Seoua  in  Bosnia 
Arijcntina,  cujus  corpus  in  majori  Ripaetransonis  temple 
quiiscil,  attamen  tanla  lidelitate  ac  dlligentia  in  oblempe- 
rando  apostolicis  decretis  usi  sunt,  ut  nihil  post  juridicam 
sedulamque  inqnisiiionem  repertum  fuerit,  quod  decretis 
sa.  me.  Urbani  VIII  cultum  quod  atlinet  Dei  servis  non 
exhib?ndum,  aliquomodo  adversetur.  Quapropter  nil  mirum 
si  ea  ab  episcopo  Ripano  lata  fnerit  sentenlia,  qua  decla- 
ratur  atqun  delinitur  priefatis  Urbanianis  decretis  adamus- 
sim  quoad  omnia  obtemperatum  fuisse.  Utrum  autem  hu- 
jusmodi  sententia  sit  confirmanda  nec  ne  disceptandum 
modo  proponitur.  Cam  vero  tanta  sit  peractœ  inquisitionis 
auctoritas,  sive  actorum  forma,  sive  rei  substantia  inspi- 
ciatur,  ut  latse  sententiae  justitiam  omnino  ostendat  alque 
vindicet,  jucundissima  spes  me  recréât  atque  reficit  Vos 
EE.   PP.  aftirmativum  edituros  responsum. 

DE  validitate  processus 

2.  Supplicem  libellum  a  R  P.  Francisco  Maria  de  Ma- 
cerata  Ordinis  Minorum  Oljservanliuni  legitimo  causae  apud 
Ripanam  curiam  postulatore  porreclum  excepit  atque  re- 
co^novit  vicarius  capituiaris  illius  diœceseos,  qui  duos  ju- 
dices  sibi  adjunxit  ad  inquirendum,  utrum  ulla  vetiti  cul- 
tus  in  V.  D.  S.  Simonem  Philippovich  extarenl  indicia. 
Priusquam  vero  processus  inchoaretur  tum  ordinarius,  tum 
judices  juramentum  de  more  prc-estiterunt,  ac  deinceps 
promotorem  fiscalem,  subpromotorem,  notarium  et  cur- 
sorem  designarunt,  qui  omnes  munus  si!)i  dcniandatum 
acceptantes  juramenli  religione  sese  obstrinxerunt  sive  ad 
secretum,  sive  ad  diligentiam  et  fidelitatem  in  omnibus 
servandum.  Tum  vero  postulator  dies,  hora  et  locus  pro 
actis  processualibus  conficiendis,  jurameniis  et  exaniinibus 
testlum  recipiendis,  ac  pro  aliis  hujusmodi  peragendis  de- 
si"-nari  petiit;  sed  promotor  fiscalis  et  sub-promotor  ut  ip- 
semet  juramentum,  quod  calumnise  vocant  prius  emitteret, 
jusserunt,  quod  ille  stalim  praîstilit.  Posthac  futuram 
sessionem  ad  diem  25  aprilis(i87i),  prsevia  citatione  con- 
tra sub-promotorem  expedienda,  remiserunt.  Quibus  pe- 
ractis  notarius  episcopalis,  qui  primordialia  hœc  acLi  scrip- 
serat,  adjectis  de  more  juribus,  omnia  tradidit  actuario  et 
absoluta  est  prima  sessio.  (Proc.  a  fol.  10  ad  27.) 

3.  In  secunda  sessione  coram  vicario  capilulari,  judi- 
cibus  adjunctis  et  sub-promotore  fiscali,  postululor  testium 
notulam  et  articules  exliibuit,  simulque  rogavit  ut  monere 


17°    SÉRIE 


59 


931 


LE  ^•ENERABLE  SIMON  PHILIPPOVICH. 


932 


tur  promotor  et  siib-promolor  ad  comparenduni  in  loco 
designato  pro  recipiendis  jiiramentis  et  exainiiiibiis  les- 
liuin  et  dand  s  inlerrogaloriis.  Deiiule  Rmi  jiidices  arli- 
cnlos  et  teslïs  a  poslulatore  productos  admittentes,  futu- 
ram  sessioneni  destinarunl,  subpromotorem  nionuerunt  ad 
conipareniiuiii  et  cilationem  contra  testes  indiictos  relaxa- 
runt.   {Proc.  a  fol.  ?8  ad  32.) 

4.  Altéra  slata  die  adslanlibiis  vicario  caiHidari  elcon- 
jndicibus  nec  non  promotore  liioali,  poitulalor  peliil  ut 
leslibus  induclis,  qui  jam  cilati  fuerant  jurauientum  defer- 
retur  de  veritate  dicenda  socreloque  servando,  quod  reapse 
omnes  juxta  pic-escriptam  formam  prajititcrunt.  {Proc.  a  fol. 
38  ad  45.  J 

5.  Quarta  sessione  promotor  sua  cxhibuil  iiiterrogatoria  et 
iteruma  primisduobus  testibus  juramento  rectplo  examen 
iucœptum  est,  absente  tameu  poslulatore  aliisque,  quibus 
interessf  vetilum  clausaque  janua. 

6.  Pariter  ceterorum  testium  examen  posteris  diebus  ad 
tramiti^s  jiiris  incœpiam  et  a'>solntum  successive  fuit.  Omnes 
enim  citati,  onmes  iteratum  jiiramentum  emisorunt,  omnes 
super  interrogatoriisprius  a  promotore  exhibilis,  deinde  super 
articulis  posiulatoris  examinât!,  omnes  cum  examen  suspendi 
oporteret,  nioniti  sunt  de  die,  qua  adesse  deberent  ;  denique 
cuique  testium  sualecta  depositio  fuit,  quamquisque  subscrip- 
sit.  In  examinum  absolutione  vel  suspensione  clausa  .sigillisque 
nuinila  fuerunt  interrogatoria  ac  testium  responsa,  singulis- 
que  examinum  sessionibus  subscripsere  judices,  promotor, 
actuarius  {Proc.  a  foH6  ad66.) 

7.  Denique  cum  testes  omnes  a  postulatore  inducti  exaraini 
subjecli  fuissent,  neque  alii,  quos  induceret,  praesto  ei  essent, 
promotor  jussit,  ut  duo  testes  ex  oflicio  citarentur,  quos  posî 
consuelam  juramenti  praestalionem  de  more  judices  examina- 
runt.  {Proc.  a  foi  67  ad  78.)  In  omnium  autem  excipiendis 
exanainibus  nihil  a  judicibus  vel  a  subpromotoribus  depre- 
hendi  unquam  poluit,  quod  de  testium  fide  aliquam  vel  levem 
ingerere  posset  suspicionem. 

8.  Hisce  omnibus  expletis,  postulatore  instante,  judices 
templum  Ripanum  princeps  adierunt,  in  quo  condita  jacent 
ossa  V,  S.  D.  et  postquam  a  juralis  testibus  sepulcri  locum  no- 
verunt,  sepulcrum  ipsuro,  templum,  loca  adnexa  diligenler 
inviserunl,  quin  ullum  vetiti  cultus  iudicium  reperirent,  Alios 
etiamjuratos  testes  vocarunt,  a  quorum  pariter  res  onsioni- 
bus  cujuslibet  vetiti  cultus  absentia  et  exchisio  magis  magisque 
comprobata  fuit.  {Proc.  a  fol.  79  ad9[.) 

9.  Haec  omnia  in  isto  reperitbanlur  statu  cum  viduatfe 
Ripanœ  ecclesise  suuspaslor  restitutus  fuit,  et  tune  ad  instan- 
tiam  postulatoris  processus  resumptus  est  ;  judices  adjuncti, 
promotor  fiscalis,  subpromotor,  notarius,  actuarius  et  cursor 
coufirmati  sunt  et  juramenlum  iterarunt.  Denique,  omnibus 
rite,  ut  moris  est,  confectis,  cum  jam  nihil  obesset,  prolata 
est  abepiscopo  sententia,  quoad  exclusionem  cujuslibet  vetiti 
cultus.Tum  postulatore  instante,  ut  publicarentur  acta,  juratis 
amanuensibus  processus  originalis  transcriptio  committitur, 
qua  confecla,  factaque  insuper  coram  judicibus  et  subpromo- 
torc  coUatione,  subscriptionibus,legalitatibus,  sigillisque  appo- 
sitis,  transumptumelecto  portitori,  cui  de  fidelitate  iii  munere 
implcndo  delatum  fuit  juramenlum,  traditum  est  Komam 
deferendum.  {Proc.  a  fol.  102  usque  ad  finem.) 

10.  Singulis  igitur  ad  stricti  juris  Iramites  gestis,  commen- 
danda  se  exhibet  PP.  EE.  Ripani  antistitis  diligeniia,  qui 
cum  inquisilionem  rite  recteque  peregi^set,  eam  tuto  proferre 
potuit  de  obedientia  Urbanianis  decretis  praestita  sententiam, 
de  cujus  jusiitia  nullum  excilari  dubium  posse  ex  mox 
dicendis  loculentius  apparebit. 


DE  JUSTrrU  SENTKNTIJE. 

11.  Salis  est  testium  responsa,  qua''  in  summario  prostant, 
perlegerc,  ut  statim  innotescat  devotioiiem  erga  Von.  D.  S. 
privatis  solummodo  limitibus  fuisse  adstrictam  ideoque  judi- 
cum  sententiam  jusiitia'  prorsus  fuisse  ronsenlaneam. 

12.  Rêvera  quod  altinel  sei)ulcrum  Yen.  S.  D.  nihil  prorsus 
invenias,  quod  ipsum  a  céleris  sepulcris  distinguât.  Etenim 
sub  pavimento  cadaver  quiescit  quin  vdla  insrriplio  aul  lapis 
nomeu,  memoriam  obilusque  diem  denotans  (licet  hoc  inno- 
cuum  essel)  reperialnr,  ut  palet  ex  testibus  I,  11,  IV,  V,  VI, 
VII.  Ereclum  fuit  aliquando  ex  pvivata  fidelium  devolione 
rude  quoddam  monumcntum  brevissimam  inscri;)tionem  et 
imaginem  venerabilis  exhibens;  verum  aliquot  post  menses 
cosifiactum  illud  cecidisse  nullmnque  in  prsesenliarum  de  eo 
remanere  vesligiuni  apparet.  Frustra  eliam  circa  sepulcrum 
tabellas,  donaria,  anathemala  atque  alia  hujusinodi  quaneres. 
Ista  enim  semperab  eo  abfuerunt;  et  si  a  quojjiani  aliquando 
parvum  donarium  ad  instar  cordis  voli  causa  appensum  fuit, 
statim  i'.lud,  juhente  vicario  generali,  amotum  est. 

13.  Aliquid  forlasse  adnotandum  invenies  quoad  candelas, 
quœ  ex  fidelium  devolione  super  sepulcro  Ven.  S.  D.  accensae 
fuisse  perhibentur.  Verum  licet  bac  super  re  adnimadverti 
posset  eam  in  Picena  provincia  inalevisse  consuetudinem,  ut 
quibusdam  anni  diebus  revertenlibus  ex.gr.  die  Penlecostes, 
Commemerationisdefunclorum  etpluribus  aliis,  fidèles  super 
tumuiis  lumina  accendanl,  quin  sacri  prsesules  hujusmodi 
antiquissimum  morem  submovendum  puteni  ;  attamen,  ut 
strictissima  obedientia  decretis  Urbani  VllI  adamussim  prae- 
bealur,  ea  lata  lex  est  aliquot  abhinc  mensibus  ab  cpiscopo 
Ripano,  qua  candelas  omnes  de  sepulcro  Ven  S.  D.  omnino 
amovendœsinl,  etsi  qua;  in  posterum  inibi  forte  quacumque 
occasione  reperiantur,  statim  ab  ecclesia;  sedituo  auferri 
debeant.  Hujusmodi  vero  jussum  exequutioni  mandalum 
fuisse  et  in  praîsentia  mandari  episcopus  ipso  solemuiter 
testalur. 

14  Venerabilis  imagines  cusae  aliquando  fuerunt.  Nemo 
tamen  in  iis  signum  aliquod  vidit,  quod  cultum  redoleret, 
sive  de  radiis  vel  laureolis  loquaris,  sive  de  supposito  titulo 
aut  inscriptione.  PubHcse  autem  venerationi  nunquam  istas 
exposilas  fuisse  déclarant  Testes,  1,  111,  IV,  VlII. 

15.  Quodattinet  reliquias,  eas  non  modo  publico  fidelium 
cultui  exposilas  mémo  unquam  vidit,  sedquamquam,  uti  fit, 
petentibus  distribuerentur,  ti«men  scheda  non  erat,  quœ  ipsa- 
rum  aulhenticilalem  comprobaret.  Fatendum  sans  venerabilis 
memoriam  in  benedictione  esse.  Quid  tamen?  Neque  in  die 
anniversaria  obitus,  neque  per  annum  aliquid  fit  ad  ejus  me- 
moriani  solemniter  celebrandam.  Denique  uno  ore  lestes 
affirmant  nullum  obsequii  signum  venerabili  reddi,  quod  ho- 
nores cœlitibus  reddi  solitos  portentat,  licet  populus  magnam 
de  ipsius  sanctitate  habeat  existimationem, 

16.  Verum  ut  de  istarum  rerum  omnium  veracitale  suis 
oculis  certiores  fièrent  judices  ad  templum  accesscrunt  in  quo 
Ven.  S.  D.exuviœ  recondilœ  jacent  templumque  ipsum,  se- 
pulcrum et  sacrarium  rite  diligenterque  inspexere;  nihil  au- 
tem onmino  reperierunt,  quod   vetitum  cultum  saperet. 

17.  Jure  ilaque  meriloque  pro  tribunalisedentes  sententiam 
hanc  dixerunt  ;  «  Visis  videndis,  consideratis  considerandis, 
«  dicimus,  pronunciamus,  decernimus,  declaranms,  ac  defini- 
«  live  senienliamus  nec  circa  sepulcrum,  seu  lumulum,  nec 
a  alibi  circa  reliquias,  imagines,  aliasque  memorias  dicli  servi 
«  Dei  Patris  Simouis  Philippovich  reperiri,  quod  publicum  veti- 
«  tumque  cultum  quorpio  modo  prœseferat, aut  quomodocum- 
«  que  non  sit  ail  lormam  dictorum  decrelorum  (Urbani  VlII); 
a  sediisdem  fuisse  et  esse  sufficienter  paritum  et  satisfactum, 


933 


LE  VENERABLE  SLMON  PIIILIPPOVICIL 


934 


«  ac  ita  diciimis,  declarainus,  et  définitive  sententiamus,  non 
«  soluni  islo  sedetoinni  nieliori  modo,  i 

18.  Ilanc  igiltir  sententiani  ut  sacer  Ordo  confirmet,  una 
cuni  U.  P.  Bfi-nardino  a  Cryptis  Castri  oriiinis  Minoruni  Ob- 
servaiitimu  o.stulaloregeneiali,  oro  ac  velieinenter  obsecro. 
Neqiie  iiTilahtec  vota  fore  confido;  siquideiu  argumenta  illa 
liiculenlissinia,  quibus  pi'olata  innititm-  sententia,  qiiemlibct  a 
causa  Ven.  Sinionis  vetitum  cullum  excluduut,  et  ab  iis 
Aciis  desumjjta  l'ueiunt,  quiu  nullani  quoad  validitalein  pa- 
tiuntur  exceptionem. 

Qiiare  etc.  —  Doniinkus  Fernira.  —  Revisa  Auguslinus 
adv,  Caprara,  S.  R.  C.  assessor  et  S.  fidei  subproniotor. 

II 

ReSPONSIO    ad   ANIMAbVERSIONES    R.    P.    D.  PROilOïORIS    FIDEI. 

1.  Quoniam  et  ipso  R.  P.  D.  fidei  promotor,  licet  mirabili 
sagacilale,  diligenlia  atque  ingenio  praîstet,  uniim  tantuni- 
niodo  in  liac  judicii  sede  quod  redargneret,  invenit  ;  liinc  ea 
spe  recreor  alquc  leficior,  quod  paucis  veibis  praesens  con- 
trovei'.sia  confici  valeat.  Eo  vel  magis,  quod  unicuni  istud 
olïendicuium,  quod  reperium  asseritur,  nonnisi  apparens  et 
labiii  innixuni  t'undanu'iito  primo  vel  oblutu  cunspici  potest. 
Et  requidem  vera  id  unuin  carpit  cl.  censoi',  quod  nempc  cum 
causai  postuhitor  ad  l'epetitioncni  Icrmiaorum  subsiantialiwm 
juxta  niorem  l'uissel  adniissus,  «  ei  minime  a  judicibus  delà- 
tum  fuit  juramentuin,  quod  suppleloiium  vocant,  et  a  civili 
prudentia  fxigitur.  »  Ut  autein  censura  isla  alicui  niteretur 
fundamento,  binas  leges  in  médium  protuiit. 

1.  Veruni  plura  in  contrarium  reponi  posse  videntur.  Etsi 
enim  concedere  vellem  quod  de  externa  horum  actorum  for- 
ma ad  juvis  coiumunis  trainites,  uti  adversarius  contendit, 
judicium  terri  debeat,  nunquani  tamen  concedendum  puta- 
rena,  quod  propositio  'niA  absolule  ei  exclusive  intelligi  possit 
ac  debeat.  Jus  enim  nostrum  suas  habere  p^culiares  normas 
ac  leges,  is  etiam  noscit,  qui  illud  vel  a  limine  salutaverit. 
Rêvera,  ut  cœtera  omittam,  ipsum  caput  43  lib.  II 
Bened.  XIV,  cui  nempe  prajstantissimus  fidei  vindex  inniiitur, 
hujusce  rei  peremptorium  argumentum  pr£ebet,  ut  cuilibel 
legenti  facillinie  innotescit.  Quare  priusquam  ad  externos 
fontes  confugiamuSj  nostros  adiré  necesse  est  :  quod  si  pecu- 
liares  atque  appositas  inslrucliones  ab  bis  baurire  non  pos- 
sumus,  tum  tandem,  necessitate  poscente,  ad  illos  pergere 
oportebit. 

3.  Al  in  re,  de  qua  nobis  sermo  est,  nécessitas  isla.adeun- 
di  nempe  extraneos  fontes,  minine  verificalur.  Jura  enim 
nostra  plura  agnoscunt  juramenta;  scilicet  juramenlum  de 
veritate  dicenda,  de  secreto  servando,  de  munere  fideliler 
implendo,  et  juramenium  calumniœ.  Jamvero  postremuni 
hoc  a  causœ  poslulatore  exquirunt,  et  hoc  unico  juramento 
praîslito,  quiquid  a  prudentia  exigitur  perfectum  atque  ex- 
pletum  fuisse  judicant.  Neqiie  miruni.  Elenim  per  juramen- 
tum  calumnix,  uti  notissimum  est,  déclarant  postulatorcs 
se  ad  causam  non  accedere  odio,  amore,  timoré,  spe  lucri, 
aut  alio  quovis  niotivo,  respectu  et  fine  bumano,  sed  solum 
zelo  bonoris  et  gloriaj  Dei,  qui  magnificatur  et  laudabilis  est 
in  sanctis  suis  ;  ideoque  jurant  se  non  usuros  falsis  proba- 
tionibus,  non  corrupturos  judices  aut  testes,  nec  quidquam 
factures,  quod  pui'ce et  simpliciveriialiquomodolibetrefragetur. 
Jaraverohœc  si  postulatores  praestent  salis  est  :  Quid  enim  am- 
plius  pi  celer  ista  jurarent?  Ctelera  quaî  spectantadprobaliones 
et  argumenta  non  postulatores,  sed  testes  suppeditant. 

•i.  Hinc  de  isto  juramento  suppletorio,  quod  cl.  censor 
in  médium  ponit,  silet  omnino  juris  noslri  summus  modéra- 
tor  Bened.  XIV,  licet  prudentice  leges  apprime  cognosceret  ; 
de  isto  juramento  ne  verbum  quidem  habent  instructiones 


pro  coufectione  processuum  in  causis  scrvonun  Dei,  quas 
caii,  arum  istarum  patroni,  licet  prudentia  pnediti,  bue  usque 
ex.uarunt;  denique,  quod  magis  niagisque  rem  conficit. 
Juianienlum  hoc  nec  in  litleris  remissorialibus  umquam  pr;e- 
scriptum,  nec  umquam  ab  bac  S.  Congrei-'atione,  quod  ego 
sciiiin,  ex(|uisiluni  fuisse  videtur.  Rêvera  in  aliquibus  pro- 
cessibus  super  non  cullu,  quos  consulto  cvoivi,  inveni  qui- 
dem juramenlum  calumniœ  a  causas  postulatore  exbibitum, 
numquam  autem  juramenium  islud  suppletorium  invcnire 
potui  :  item  perlegenti  mihi  animadversiones  R.  1'.  D.  pro- 
niotoris  fidei  numquam  aliqua  occurrit  animadversio,  quae 
omissioneni  hujus»:e  jurameiiti  ali(|uo  pacto  respiceret.  Ju- 
verit  nonnulla  exempla  ad  rei  veritatcm  ostendendam  in 
médium  afferre.  In  processu  ab  episcopo  S.  Miniatis  confecto 
super  cultu  numquam  exhibito  Ven.  Tbeopbilo  a  (lurle  ju- 
ramenlum hoc  suppletorium  minime  reperitur.  Item  in  Anie- 
rina  super  non  cultu  ven.  Generosi  a  Praemosello  cum  causas 
procurator  ad  repetitionem  terminorum  substantialinm  fuisset 
admissus,  dtlatum  ei  minime  fuit,  juramentuin  istud  quod 
suppletorium  vocant.  Num  idcirco  causas  istae  naufragium 
passas  sunt?  Minime  rerum;  imo  R.  P.  D.  fidei  promotor 
nibil  contra  bujusniodi  omissioneni  obnuissitaudum  sibi 
diixit.  Quod  si  de  inquisitionibus  auctorilate  aposlolica  con- 
feclis  loqui  vellem,  exemplum  haberem  in  Vicentina  super 
cullu  Ven.  Antonio  i'agani  numquam  prœstito  ;  nec  non  in 
Tudertina  de  cultu  Ven.  Raynerio  a  Burgo  S.  Sr^pulcri  num- 
quam exhibito,  atque  in  aliis  niillenis,  quas  adducere  lon- 
giiin  esset.  Islœ  enim  inquisitiones,  sive  litteras  remissoriales, 
(|u;e  normas  rerum  agendarum  praescribunt,  inspicias;  sive 
actorum  descriptionem  legas,  de  isto  juramento  suppletorio 
nullam  mentionem  faciunt,  et  tamen  favorabili  EE.  PP.  re- 
sponso  absolulaî  sunt.  Sed  exempla  supcrvacanea  prorsus 
videntur,  dum  ipse  amplissimus  censor  hujufce  rei  peremp- 
torium argumentum  nobis  suppeditat.  Ipse  enim  cum  ad  is- 
tius  juramenti  suppletorii  necessitatem  aliquo  pacto  astruen- 
dam  nec  .aucloritates  a  jure  nostro  desumplas,  nec  praxim 
hujusce  sacri  fori  adducere  posset,  ad  antiquas  Romanorum 
leges  confugere  debuit,  ideoque  facto  suo  veritatem  nostrae 
tbesis  ostendit.  Quare  concludere  merito  possumus,  juramen- 
lum hoc  pênes  forum  nostrum  minime  invaluisse,  vel  saitem, 
si  amplissimo  censori  hoc  magis  arridet,  juramenlum  isiud 
saepissinie  fuisse  omissura,  quin  tamen  S.  Congregatio  vel 
leviter  hujusmodi  omissionem  carperet,  multoque  minus 
oftendiculum  aliquod  m  ea  inveniret. 

5.  Et  quidem  sapientissime  hoc  factum  fuisse  putandum 
est.  Rêvera  juramenlum  dicitur  suppletorium,  ut  ait  Voet 
ad  Pandectas  lib.  Xll,  lit.  2.  de  jurej.  :  «  Si  vel  actori  defe- 
ratur  ad  suppiendas  non  salis  sulficientes  intentionis  suas 
probationes,  vel  reo  ad  firmandam  sua3  exceptionis  proba- 
tionem,  per  se  non  modis  omnibus  planam  ac  etiicacem.  » 
Alqiii  in  jure  nostro  luce  meridiana  clariores  desiderantur 
probationes,  ita  ut  si  débiles  atque  ineificaces  forte  repe- 
riantur,  de^pici  certe,  minime  vero  juramento  aliquo  coad- 
juvari  atque  fulciri  possunt.  Quod  quidem  magis  magisque 
palet  ex  eo,  quod  jusjurandum  istud  suppletorium  viget  tan- 
luiumodo  pênes  JUS  civile,  minime  vero  pênes  jus  criminale, 
nisi  ad  poenam  pecuniariam  tendat  criminis  persecutio.  Voet 
cit.  loco;  atqui  jus  nostrum,  ut  notissimum  est,  procedit 
potius  juxta  criminale,  quam  juxta  civile  jus,  ac  proin  le 
etiam  ex  hoc  capite  apparet,  juramenlum  islud  a  nostris 
causis  omnino  alienum  habendum  esse. 

6.  Sed  abundare  in  animo  est.Sit  quidem  quod  juramenlum 
istud  suppletorium  apud  forum  nostrum  receptum  fuerit 
atque  ad  praxim  pro  rei  opportunitate  deduci  debeat.  Quid 
tamen  ex  hoc?  Num  proinde  causse  pustulatori  deferendum 
foret?  Minime  rerum.  Etenim  recolamus  paulisper  lextuiu 


935 


LE  VENERABLE  SIMON  PHILIPPOVICIL 


936 


a  tidei  vindicc  adductera  :  in  eo  asseritur  juranieiitum  supplc- 
torium  necessariuni  esf-e,  «  tuiu  ex  parte  judicis,  qui  tenetur 
iliud  actori  imponere,  tiiin  ex  parte  ipsius  acloiis,  qui  tene- 
tur jurarc,  Kec  po.-set  icferre.»  At  vero  hisco  in  causis  pote- 
ritne  striciiin  ac  proprie  loquendo  actoris  titulus  ac  nonien 
poslulalori  tribui  ?  Posl'ilator  apiul  jura  nostra  niillum  aliud 
officium  liabet,  quani  \igili  seduîaque  diligenlia  causifi  opitu- 
lari  eamque  pro  viribus  fovere  ul  ad  felicem  exituni  perdue 
valeat  ;  uude  causée  ipsiiis  veluti  patronus  ac  procurator 
sîepissiiiie  appellatur.  Quomoiio  iiiitur  jurauientuni  supple- 
torium  tideni  juxta  ailatuai  textiim  ileferri  poterit? 

7.  Idipsiini  suadent  prima  ac  noiissima  juris  priiicipia. 
Eleuim  si  quando  probationes  pro  causa  definiemla  non  siiffi- 
cerenl,  ipsius  causœ  postulatori  juramentum  ad  eas  suppiendas 
dcfcrri  oporteret,  idenr  esset  ac  si  judices,  duiu  argu- 
menta a  patrocinatore  addiicta  neque  plana,  neqiie  conclu - 
denlia  inveniuiilur,  eidcni  patrocinatori  pro  re  lola  conli- 
cienda  juramentum  islud  supplclorium  déferrent.  Haec  autem 
absurdissima  res  est,  aperteque  contradicit  juribus  nostris, 
quaî  profecto  quamlibtt  probatioiîem  a  cauïfe  postulato'e 
desumptam  prorsus  rcjiciunl  atque  excludunt.  In  iiypolhesi 
vero  non  quaevis,  sed  decisiva  probalio,  ea  nimirura,  quai 
alttstalionum  inopiam  atque  defectus  onines  supplerot  a  pos- 
lulaiore  desunieretur.  H;nc  dubitandum  non  est,  quod  si 
forte  Ripani  judices  juramentum  hoc  postulatori  detulissent, 
statim  cl.  censor  pro  ea,  qua  pollet  jui  is  nostri  summa  ac  pro- 
fundissima  sciontia,  contra  novil;lem  islam,  seu  polius  injus- 
tum  conatum  totis  viiibus  clainare  non  desiilisset. 

8.  Hisce  quoad  (jrimum  auimadversionum  caput  adnotalis, 
ruitonniino  quod  secundo  loco  opponit  cl.  censor;  nimiruni 
graviorem  hujusce  juramenti  omissionem  censendam  esse, 
quia  »  ex  actis  luculenlius  apparebat  erga  hune  V.  Dei  famu- 
lum  adhuc  eccle.-iastici  siœuiqucvetili  cultus  aliquassignifica- 
tiones  adhiberi.  »  Etenim  si  juramentum  istud  a  jure  nostro 
omnino  excluditur  statim  apparet  nedum  judices  redarguen- 
dos  non  esse,  quia  illud  omiserunt,  sed  imo  illud  omnino 
omittere  debuisse.  Xeque  mirum  :  etenim  etsi  centum  jura- 
menta  suppletoria  detulissent  causaj  postulatori,  attamen 
vetiti  cnltus  signifîcationes,  si  quœ  adsunt,  neque  vel  minimum 
obscurare,  ipse  adversarius  id  fatcatur  opoUet,  umquam  po- 
tuissent.  Alia  igilur  jnris  criteria  prae  oculis  habenda  sunt,  ut 
difficultas  ista  a  luminum  accensione  petita,  dissolvi  queat. 

9.  Et  quidempost  ea,  quœ  in  informatione  §  13  hac  de  re 
dixi,  sperabam  fore  ut  cl.  censor  ab  hujusmodi  villicafione 
abstineret.  Verum,  quia  aliter  reo  accidit,  nonnulla  brevilcr 
addenda  sunf,  quibus  peremptorio  modo  opposila  difficul- 
tas exolvatur.  Itaque  quod  aliquando,  imo  sœpe  ad  sepulcrum 
V.  Dei  faniuli  lumina  iucensa  fuerint,  negare  neque  possumus. 
Verum  dum  factura  admitlimus  contendimus,  1"  quoJ  hujiis 
lumina  ex  privala  quidem  fidelium  cura,  minime  vi  ro  eccle- 
siasiica  accedente  auctoritate,  incensa  fuerint.  Unde,  cœleris 
omissis,  ipse  teslis  III  ab  adversaiio  citatus  Pro.  fol.  56,  ait  : 
Nella  Maddalena  non  ho  visto  mai  lumi  e  candele;  nel  Duomo 
si  tante  volte  postici  dai  particolari.  2''Tamquam  corlurn  atque 
exploratum  hoc  staluimus,  nimirum  Ripanos  fidèles  non  unice 
ad  Simonis^  verum  etiam  ad  aliorum  defunctoruni  sepulcra 
ab  antiquissimis  lemporibus  sœpe  in  anno  candelas  in  ecclesiis 
incendereconsuevisse;  ita  ut  non  tanquam  aliquod  distinc- 
lionis  cullusque  signum  erga  Simonem  nostrum  hujusmodi  Ic- 
minum  incensio  sit  habenda,  sed  polius  tamquam  generalis 
alque  immemorabilis  inibi  vigens  consuetudo.  Rêvera  hujusce 
consuetudinis  existenlia,  quam  oppugnare  videtur  cl.  fidii 
vindex,  probatur  1"  ex  privala  quadam  Ripani  piajsulls  epis- 
lola  Emo  relalori  ostendenda,  in  qua  nimirum  absque  uilis 
ambagibus  asseritur,  Ripanos  fidèles  nedum  in  die  Commemo- 
rationis  omnium  defunctorum  et  in  die  Pentecostes,  sed  etiam 


sœpe  in  anno  ad  mortuorum  tumulos  lumina  incendere  ; 
2"  probatur  ex  eo,  quod  ecclesiastica  loci  aucloritas,  licel  l'rba- 
niana  décréta  quoad  luminum  inccnsionem  iynorare  non  pos- 
set  ^ecquis  cnim  ista  ignorai  ?)  attamen  ob  islam  praxim  gcne- 
raliter  inibi  vigentem  minime  a  Simonis  sepnlcro  candelas 
submovendas  duxit.  Neque  d'.ci  polest  id  polius  negligentiœ 
quam  pnetensœ  consuetudini  tiibuendum  esse.  Etenim  ni 
inquiunt  judices  (Snnim.  pag.8).  «  Est  etiam  dooumentum 
vigilis  in  ecclesiastica  auctoritate  zeli  ad  luijusmodi  pericu- 
luni  arceniluni,  quod  cum  dévolus  quidam  Nicolaus  Macca- 
roni,  tamquam  monumentum  gratia;  a  se  post  servi  Dei  invo- 
cationem  acccplaj  donariuni  subter  prredicla  ipsius  eftigie 
argeiiteum  ad  formam  cordis  nialleatum  appendisset,  reve- 
rendissimus  canonicus  Jo  :  Bernardinus  Mascarelli  nuper 
defunclus,  hujusce  episcopi  iunc  temporis  pro-vicarius  gene- 
ralis statim  atque  id  novil,  jussil  ut  illico  donariiim  illud  inde 
amoverelur.  »  3"  Probatur  ex  eo  quod  testes  omnes,  qui  de 
hisce  Inininibus  veluti  quotidie  ad  Simonis  tnmulum  incensis 
deponunt,  ne  cogitant  quidem,  quod  ea  ad  publicum  cultum 
referri  possinl.  Unde  interrogali  an  cultus  aliquis  publicus  M 
atque  vetilus  Simoni  pra^slilus  umquam  fuerit,  unanimiler  " 
negativum  suhjiciunt  responsum,  ut  ex  summario  nostro, 
pr.g.  16  apprime  erultnr.  Quidplura?  Judices  ipsi  adeo  con- 
suetudinem  hanc  veluti  cordibus  insculplam  habenl,  ut  can- 
delas ad  Simonis  sepulcrum  incensas  ad  privalam  pietatis 
significationem  revocare  minime  dubitaverinl.  Etenim  in 
peragen('a  ecclesiai  visitalione  postquam  declaraveriiit  nuilum 
inibi  vetiti  cultus  reperiri  indicium,  ita  pergunt  :  ■■  Candelœ, 
qua;  sœpe  saepius,  et  lune  aclu  supra  diclum  sepulcrum 
ardere  conspiciuntur,  non  habendas  videnlur  uti  signum 
publie!  cultus,  sed  privalie  devotionis  lantum.  »  Nulla  igilur 
dubitatio  circa  prœfala  consuetudinis  exislenliam  excitari 
potest. 

10.  Neque  juvat  regerere  quod  Ripani  cives  solemnioribus 
tantumstatisque  diebus  ad  caiterorum  fidelium  tumulos  can- 
delas incendere  soleanl,  dum  e  contrario  super  V.  Dei  famuli 
sepulcro  saepe  sa?pius,  quacuin:|ue  data  cccasione,  hujusmodi 
morem  exerceanl.  Nam,  uli  episcopus  in  sua  privala  epistola 
teslatur,  non  slatutis  tanlum  diebus,  sed  sœpe  in  anno,  ides 
pro  fidelium  lubilu  candelœ  super  quorumcumque  mor- 
tuorum lumulisin  Ripana  civilate  accendentur,  quin  aliquod 
cultus  indicium  exinde  deducatur.  Deinde  admisse  etiam, 
quod  sœpius  ad  Simonis,  quam  ad  caBterum  defunctorum 
sepulcra  lumina  incendantur,  attamen  cuilibet  notum  est,  quod 
major  vel  minor  frequentia  rei  naluram  alque  speciem  minime 
immutat.  Cum  igilur  in  iis  locis  légitima  hœc  habealur  con- 
suetudo, antiqua  nempe,  generalis,  numquam  daninata,  imo 

b  episcoporum  silentio  veluti  recognita,  jam  pronum  est 
inierre,  quod  lumina  ad  Simonis,  uli  ad  cœlerorum  fidelium 
tunmlos  incensa  nuilum  vetiti  cultus  indicium  portcndere 
queant.  Etenim  vel  dicendum  foret  hoc  in  casu  vetitum 
cultum  céleris  omnibus  defunctis  exhibitum  fuisse  ;  vel 
concedendum  quod  stante  generali  consuetudine,  neque 
Simoni  per  luminum  incensionem  alicujus  publici  cultus 
significatio  reddita  fuerit.  Primum  dicere  absurdum  est, 
secundum  igilur  admittere  cogimur.  Restât  tanlummodo,  ut 
damnelur  consuetudo  ista  veluti  Urbanifnisdecretis  contraria. 
Verum  ditficillinmm  hoc  futurum  judico.  Etenim  ii  etiam 
sciunl,  qui  niliil  sciwnt,  multum  quidem  concedendum  esse 
loci  consuetudini  ;  imoconsuetudinemnecessariisqualilalibus 
prœditam.  ut  ea  est  de  qua  aginms  legis  naluram  induere, 
ipsamqiie  legem  abrogare  penilusqne  delere.  Hinc  factum 
est,  ut  Ripani  lideles  morem  suum  pacifiée  prosequuti  fue- 
rint, quin  de  vetilo  cullu  exliibendo,  ac  de  violandis  in  casu 
Urbanianis  decretis  umquam  cogilaverint. 

11.  Et  qucniain  ad  hune  locum  pervenimus  omillendum 


037 


LR  VENERABLE  SIMON  PniLIPPOVlCII. 


038 


non  estqiiod  luminum  incensio,re  inliniius  pcrspecta,  nequc 
publiciis  cullus   pcr  se  ilici  possit    •.wqw.   dirrcle  a   suinmis 
pontificiluis    prohibila.    Rêvera  ila  dellinit  lîaldellius  apud 
l!,Micdict.  XIV,  lib.II,  cap.  X,n.  17:«  Cotemm,  quamviS 
luec  ita  sint,  et  diclie  sigiiiticaliones  la;tifup,  ^loruu  et  vila; 
porhimina  ad  sanctos  nondum  approbatos  non  sint  ux  publica 
institiilione  vel  auctoritato,   sod  soluin  ex   devotione  privata, 
ex  ipia  oplamiis  et  prceamur  illis  liicere  liiceni  aiternam  et 
pie  credimus  jani  de  facto  hir.ere,  et  ideo  non  sint  rêvera 
cuHus  pnbliciis;  qnia  tamen  exterius  hoc  non  constat,  et  qui 
illas  vident  ficri  in  ecilesiis,   facile  possunt  dccipi,  quod  fiant 
(t  anctoritate  publica  ;  recte  potuerunt  proliiberi  decreto  ponti- 
fîcis,  et  sohnn  pormitti  pro  sanctis  canonizatis.  »  Ratio  igitur 
istiiis  probilntionis  in  pericnlo  erroris  ac  deceptionis  ex  parte 
fidclimn  sita  est,  ita  ut  nisi   error  iste  vcl  doceptio   pertimes- 
cenda  foict,  luminum  incensio  minime  a  summis  pontificibus 
vetita  fuisset.  At  vero  quonani  pacto  Ripani  fidèles,  qui  ex 
anliqiiissima  consueludine  inibi  invccta  super  defunctorum 
tumulis  pr.ssim  lumina  ex  privata  cura  incendunt,  in  errorem 
acdecoptionem  istamprolabl  possenl?  quanam  ralione  quod 
omnes  piivati,  et  quidem  pro  lubitu,  ad  quœlibet  sepulcra 
defunctorum  in  signum  propriaî  devotiouis  faciunt,  id  eccle- 
siasticce  auctoritati  tribuendum  foret?  Impossibile  hoc  judico. 
Et  rêvera,  licet  sœpe  sa^pius  super  V.  Dei  famuli   sepulcro 
lumina  incendi  testes  omnes  conspexerint,  nemo  tamen  anc- 
toritate publica  hoc  fieri;  nemo  publicum    cuUum  Simoni 
pnesiitum  fuisse  exinde  judicavit.  Cessât  igitur  hoc  in  casu 
legis  causa  :  cessât  quodlibet  periculum  erroris  ac  deceptionis, 
et  proinde  juxta  notissimum  principium,  quod  cessante  causa 
legi-s  eliam  lex  ipsa  cesset  necesse  sit  arg.  1.  Adigerc,  §  2  fi. 
de  jurepatr.  et  cap.   Cum  cessante,  60,  de  appellat.  etl.  Cum 
ratio,  H.  de  bonis  damnatorum  ;  dicenduni  est  prohibitivanv 
legem  in  casu  nostro  vires  suas  minime  exerere  posse. 

12.  Hisce  igitur  in  tufo  positis,  ruunt  ea  omnia,  quœ  cl. 
adversarius  ad  iabefactandam  episcopalem  sententiam  in 
médium  posuit  ;  etenim  licet  eo  tempore,  quo  sententia  illa 
edifa  est  luminum  incensio  adhuc  perseveraret,  et  solummodo 
post  soliiium  transactum  triennium  episcopus  Urbanianis 
decretis  rigidius  inhœrere  volens  de  istis  luminibus  amovendis 
suum  ediderit  decrelum,  attamen  ex  hoc  minime  sequiîur, 
quod  piolata  sententia  irrita  dici  queat.  Etenim,  ipso  adver- 
sario  fatcnte,  nullum  aliud  indiciuni  vetiti  cultus  erga  Dei 
famulum  reperiebatur  praeter  hanc  luuiinum  incensionem,  de 
qua  sermonem  habemus;  atqui  ista  luminum  incensio  ob 
rationes  superius  allatas  uti  publions  vetitusque  cultus  in 
themate  haberi  non  poterat;  ergo  optimo  meritoque  jure 
sententia  illa  edici  potuit  :  «  nec  circa  sepulcrum  seu  tumu- 
lum,  nec  alibi...  reperiri,  quod  publicum  vetitumque  cultum 
quoquo  modo  prajseferat  etc.  »  proindeque  utpote  veritati 
consona  sententia  illa  suo  robore  atque  vigore  consislit, 
omnesque  adversarii  exceptioues  superat  ac  repellit. 

43.  Hœc,  quœ  cursim  adnotavimus  pro  nostra  defensione 
sufficere  posse  viderentur.  Verum  Ripanus  episcopus  pro  eo, 
quo  piœditus  est  summo  zelo  ac  diligentia,  ut  omnem  abrum- 
peret  quœstionem  causaeque  nostrœ  copiosissime  consu- 
leret,  jussit,  ut,  qualibet  despecta  consuetudine,  lumina 
onmia  a  Simonis  sepukhro  statini  amoverentur,  et  nemo  in 
posterum  eadem  inibi  incendere  auderet.  Miror  sane  quod 
eliam  diligenliam  istam,  quœ  cuilibet  abundantissima  videri 
poterat,  cl.  censor  insuflîcientem  et  pêne  inefiicacem  existi- 
maverit.  Verum  subtilitatem  ac  ingenium  suum  ostendise 
potins  videtur,  quam  causaj  nostrœ  detrimentum  aliquod 
afferre.  Rêvera  ex  eo  quod  die  13  junii  Ripanus  antistes  de 
amovendis  luminibus  suum  jussum  dederit,  die  aulem  22 
ejusdem  niensis  de  praeslita  sibi  obedientia  iidem  fecerit, 
arguit  cl.  fide!  vindex,  quod  novem  dierum   experimentum 


satis  esse  nequcat  «  ad  tollendain  tam  diuturnam  atque 
elbienem  consuetudincm  b  :  ac  proinde  adhuc  dubilandum 
sit  ntruni  ea,  qua  par  est  diligentia  Urbanianis  decretis  salis- 
factuin  fuerit.  Verum  i)ra;  primis  velut  obiter  adnotandum 
est  quod  licet  apud  IVipanum  populum  diuturna  vigeat  con- 
sueludo  incendemli  lumina  super  defunctorum  sepuichris, 
minime  tamen  diuturna  sit  consuctudo,  ut  inclytus  fidei 
vindex  contendif,  eadem  lumina  comburendi  ad  sepulcrum 
V-Ofi  famuli.  Rêvera  ipse  testis  II  ab  adversario  cilatus  ait 
«  non  passa  settimana,  che  non  vedo  ardere  candele,  e  ciù 
avvicne  da  quattro  in  clnque  anni  a  questa  parte.  »  Deinde 
perprram  supponit  cl.  censor  quod  Ripanus  autistes  in  illo 
novem  dierum  experimenio  vim  ac  remedium  collocaverit  ad 
istam  consuetudincm  de  medio  tolletidam.  Optime  enim 
novorat  in  sua  episcopali  auctoritale  vim  totam  residere,  qua 
scilicct  adactus  cathcdralis  ecclesiœ  œdituus  amplius  non 
pateretur  ad  Simonis  tumuhim  lumina  incendi.  Volnit  tamen 
poU  aliquot  dies  a  lato  decreto  nedum  per  personas  fide 
dignas.sed  etiam  perseipsum  implementum  illius  visere  atque 
recognoscere.  Quid  in  hujusmodi  ratione  reprehendendum 
invenias?  Nonne  potins  summa  laude  prosequaris  necesse  est 
Ripani  episcopi  eximiam  vigilantiam  atque  pasloralem  sollici- 
tudinem?  Cœterum  si  diligentia  ista  insutficiens  dici  velit, 
nescio  prorsus  quasnam  alla  magis  plena  atque  eflicax  inveniri 
queat.  Profecto  necesse  foret,  ut  donec  beatificationis  solem- 
nia  celebrata  non  fuerint,singulis  annis  novi  processus  de  non 
cultuconficerentur.  Quisenim  certiores  nos  faciet  post  editam 
sententiam  et  confirmatam,  cultus  signa  a  populo  non 
cxbiberi  ? 

14.  Quemcumque  igitur  limorem  expelle,  Populusenim, 
episcopi  voluntate  cognita,  a  sua  consuetudine  certo  certius 
desistet  :  quod  si  per  absurdissimam  hypothssim  aliquis  foret, 
qui  pristinum  morem  adhuc  sequeretur,  nihil  interest  :  epis- 
copi et  œditui  vigilantiam  offendet,  atque  ita  Urbaniana  décré- 
ta quacumque  ratione  religiose  servabuntur. 

15  Ex  bis,  quœ  breviter  disputavimus  tuto  colligere  possu- 
mus  :  l°juramenti  suppletorii  omissionem  nullum  omnino  cau- 
sre  nostrce  damnum  afferre  ;  2"  luminum  incensionem,  atten- 
ta loci  consuetudine,  ad  publicum  cultum  referri  non  posse  ; 
3°  licet  inter  actus  vetiti  cullus  adscribi  velit,  attamen  cum  jam 
episcopi  cura  et  providentia  amota  fuerit,  nullum  exinde 
detrimentum  in  causam  nostram  manare  posse  ad  obedien- 
tiam  quod  attinet  Urbanianis  decretis  exhibitam. 

16.  Et  per  hœc  diûkultates  ab  inclyto  fidei  vindice  objec- 
tas prorsus  diluisse  arbitramur.  Restât  itaque  ut  judicium  hoc 
de  non  cultu  benigno  ac  favorabili  responso,  EE.  PP.  absol- 
vatis  ;  prout  cum  R.  P.  Bernardino  a  Cryptis  Castri  causarum 
Ordinis  postulatore  generali  enixe,  et  humiliter  adprecamur 
justitia  et  œquilate  vestrae  maxime  confisi. 

Quare  etc.  Dominicus  Ferratî.  Revisa  :  Augustinus  adv. 
Caprara,  R.  C.  assessor  et  S.  fidei  subpromotor. 

Interrompu  depuis  plusieurs  années,  l'usage  d'al- 
lumer des  cierges  ne  pouvait  nuire  à  la  cause  du  véné- 
rable Simon  et  former  un  obstacle  insurmontable.  Il 
arrive  rarement  que  le  culte  prématuré  arrête  la 
marche  de  la  béatification  ;  car  le  plus  souvent  l'igno- 
rance des  prescriptions  canoniques  amène  ces  trangres- 
sions.L'imporlantest  queles  actes  du  culte  public  ces- 
sent lorsqu'on  apprend  qu'ils  sont  illicites.  En  ce  mo- 
ment où  les  événements  de  Bosnie  attirent  l'attention 
du  monde,  le  Saint-Siège  entreprend  la  canonisation 
d'un  Bosniaque. 


939 


AXXLLATION  DE  MARIAGE. 


940 


A>ML4TI0\  DE  MARIAGE 


Empêchemcul  impotenlicp.  Infomialions  du  vicaire  foiaiii.  Procès 
instmil  paile  tonsistoiro  cpiscopal.  Anèl  (]i'>claiaut  la  nullité 
du  mariage.  Appel  au  SaiiU-Siége  en  seconde  instance.  Senti- 
ment du  canonistc  i-omain.  [)LV'ision  de  la  S.  Congri^gation  du 
Concile  du  Ou  janvier  tS7S.  Seconde  sentence  conforme  en  date 
du  20  janvier  lt!7{>. 

Nous  avons  rendu  compte  de  l'affaire  dans  la  précé- 
dente livraison  des  Analecta  {co\.  781;.  Aux  termes  de 
la  constitution  de  Benoît  XIV  Dei  miseratione,  nul 
mariage  n'est  dissous  au  for  extérieur  qu'après  deux 
sentences  conformes.  Il  a  donc  été  nécessaire  de 
remettre  la  cause  au  rôle  de  la  S.  Congrégation  du 
Concile.  En  eflet.  on  l'a  de  nouveau  traitée  dans  la 
séance  du  20  juillet  1878.  llappelons  brièvement  les 
circonstances. 

Deux  jeunes  gens  du  diocèse  de  CoVre,  en  Suisse, 
Jean,  âgé  de  vingt-huit  ans,  et  Marie-Christine,  qui 
avait  vingt  ans  à  peine,  se  marièrent  le  2 'i- janvier  1875. 
Dès  le  premier  m.ois,  Christine  se  plaignit  à  sa  mère  ; 
bientôt  elle  manifesta  à  son  curé  l'impuissance  absolue 
du  mari.  Celui-ci,  appelé  par  le  curé,  confirma  les 
ailé"alions  de  la  femme.  Deux  médecins,  consultés, 
prescrivirent  les  remèdes  les  pkis  énergiques  ;  mais  la 
curé  n'amena  pas  de  changement. 

Au  mois  de  juin,  les  époux  se  séparèrent,  et  deman- 
dèrent aussitôt  que  leur  union  fût  dissoute  par  l'auto- 
rité ecclésiastique.  Le  consistoire  épiscopal  entreprit 
le  procès  canonique,  conformément  à  la  constitution 
de  Benoît  XIV.  Enfin,  au  mois  d'août  1876,  le  con- 
sistoire épiscopal  rendit  un  arrêt  portant  que  le  ma- 
riage contracté  entre  Jean  et  CUristine  le  24  janvier 
1875  est  nul  et  sans  valeur,  à  raison  de  l'impuissance 
antécédente  et  incurable  ;  que  l'expérience  triennale 
que  le  droit  canonique  accorde  dans  les  cas  douteux 
était  inutile  dans  l'sspèce  et  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  de  la 
conseiller,  ni  même  de  la  permettre. 

Le  défenseur  du  mariage  devaut  le  tribunal  épis- 
copal fit  appel  au  Saint-Siège  pour  la  seconde 
instance  conformément  à  la  bulle  de  Benoît  XIV. 

Vu  la  pauvreté  des  époux,  la  S,  Congrégation  du 
Concile  traita  l'affaire  œconomice,  puis  prit  l'avis  d'un 
théologien  et  d'uncanouiste;  le  défenseur  formula  des 
animadversiones,  selon  l'usage.  Ces  divers  mémoires 
furent  imprimés  et  joints  au  folium. 

La  S.  Congrégation  du  Concile  jugea,  le  26  janvier 
1878,  qu'il  y  avait  heu  de  confirmer  l'arrêt  du  consis- 
toire épiscopal. 

Un  trimestre  est  le  plus  court  délai  pour  porter  en 
révision  une  affaire  devant  la  S.  Congrégation  du 
Concile.  Dans  ce  cas-ci,  près  de  six  mois  se  sont 
écoulés  entre  Iss  deux  propositions  de  la  cause,  parce 
que  le  défenseur  d'oflicedu  mariage  a  désiré  rédiger  de 
nouvelles  animadversiones  dans  le  but  de  s'opposer  de 
toutes  ses  forces  à  la  dissolution  du  mariage,  comme 
c'est  son  ministère  et  son  devoir.  Nous  publions  plus 
loin  11  s  animadversiones  du  défenseur. 

11  s'est  attaché  à  montrer  que,  dans  l'affaire  dont  il 


s'agit,  aucun  point  n'est  légalement  et  péremptoirement 
prouvé  :  Impolenlia,  virginitas,  inconsummatio.  Il  a 
fait  appel  aux  théologiens,  aux  canonistes,  aux  juris- 
consultes, au  rapport  des  médecins. 

En  ce  qui  concerne  les  signes  de  la  virginité,  on  cite 
d'abord  Zacchias,  ce  Nestor  de  la  médecine  légale, 
lequel  s'exprime  ainsi  :  «  Quam  difficile  sit  virginitatis 
<^  integrilatem  probare,  ex  superioribns  satis  liquct  ; 
«  tamen  quoquomodo  peraliquas  notas  et  conjecturas 
«  deprehendi  posse,  est  a  nobis  in  bac  quaestione 
a  aperiendum  ;  et  quia  inter  potiora  signa  recensctur, 
«  integritas  hymcnis,  de  eo  piimum  peculiarius  verba 
CI   faciamus.  »  \Qiiœsl.  medico-legalcs,  lib.  4,  tit.  2). 

Teichmeyrus,  dans  les  Institutiones  medicinœleqalis, 
donne  les  mêmes  signes  :  «  Dantur  omnino  ccrta 
a  quœdam  signa,  ex  quorum  praîsentia  ad  virgini- 
i.  tatcm  prœsenlem,  et  ex  quorum  deficientia  ad 
0  virginitatis  ejusdem  absentiam  argumentai i  pos- 
«   sumus.  » 

Tortosa,  médecin  italien,  se  range  à  la  doctrine  des 
maîtres.  La  virginité,  dit-il,  étant  considérée  comme 
être  matériel,  il  semble  toujours  facile  de  décider  à 
l'aide  de  signes  propres  et  constants,  quand  elle  existe 
et  quand  elle  est  perdue,  [Istilulioni  di  medioina 
foreuse,  part.  3). 

Mahon  décrit  les  signes  caractéristiques  et  les  moins 
équivoques  de  la  virginité.  (Tratlato  dimedicina  légale.) 

Un  autre  médecin  italien,  auteur  d'un  traité  de 
médecine  légale,  décrit  pareillement  les  signes  caracté- 
ristiques. (Paccinotti,  Lezioni  di  medicina  légale).  Jl  met 
au  premier  rang  la  conservation  de  l'hymen,  que  l'on 
retrouve  dans  neuf  cent  quatre-vingt-dix-neuf  cas 
sur  mille.  Cependant,  ajoute-t-il,  la  présence  de 
rhymen  ne  prouve  pas  absolument  qu'il  n'y  a  pas  eu 
de  tentative  matrimoniale. 

Le  défenseur,  appliquant  ces  théories  au  cas  dont  il 
s'agit,  soutient  que  là  non  consommation  est  douteuse, 
et  que  par  conséquent  il  n'est  pas  possible  de  casser  le 


mariage. 


Malgré  l'habileté  dont  le  défenseur  a  fait  preuve  dans 
les  nouvelles  animadversiones,  la  S.  Congrégation  du 
Concile  a  confirmé  l'arrêt  du  26  janvier  1878.  «  An  sit 
standum  vel  recedcndum  a  decisis  in  casu  ?  S.  Congre- 
gatio  rescripsit  :  In  decisis.  Die  20julii  1878. 

CoRiEN.MATaiMomi.  Die20  juimSTS.Ingeneralibus  comitiis 
diei  26  januarii  volventis  anni  disceptata  fuit  hœc  causa  sub 
formula  dui)ioriiin  :  1 .  «  An  sententla  curia;  episcopalis  Curiensis 
sit  conQimanda  vel  iiifirmanda  in  casu  ?  El  quatenus  négative 
ad  primani  partem,  affirmative  ad  secundam.  2.  An  sit  con- 
sulendum  SSmo  pro  dispensationcmatrimonii  rati  et  non  con- 
summati  in  casu  ?  Quibus  EE.  VV.  respondere  censuei'unt  : 
.\d  I.  Prœviasanatione  aclorum  affirmative  ad  primam  partem, 
négative  ad  secundam.  Ad  IF.  Provisum  in  primo. 

Ut  sanctissimo  munéri  sibi  concredito  satisfacerct  Ilimus 
prsesul  matrimonii  vindex,  novse  auditionis  bénéficie  obtenlo 
novas  hac  super  qnajstione  animadversiones  exhibuit  : 
quapropler  rogantur  EE.  PP.  pr;uteritum  resuniere  foliuai  ac 
sequens  enodare  dubium  : 

An  sit  standum  vel  rcccdendum  a  decisis  in  casu? 

S.  Congregatio  Concilii  respondenduni  censuil  :  In  decisis. 
Roraœ,  20  julii  1878. 


94 


ANNULATION  DE  MARIAGE. 


942 


NOV^  ANIMADVEIISIONHS    DEFENSOniS    MATHUIONIl    EX    OFI'ICIO. 

i.  Fa  (hiplici  capite  pctitio  niillitntis  nintrimonii  inter 
Joannein  Thoniam  et  Mariam  Clirislinani  initi,  sivc  cliam  dis- 
pensalionis  cjiisdem,  qualenus  nondum  consiimmatiim  fuisse 
pra^tenditiir,  in  ponrralibns  oomiliis  diei  20  janiiarii  hujuscc 
anni  1H78  impngnanda  visa  est  milu  ;  ex  defccUi  nimirum 
regularis  processus,  atqiic  ex  defeclu  concludenlium  pro- 
bationiim  tam  impotentia?  viri,  qiiani  inconsiimmationis  ma- 
Iriiiioiiii.  Qiioad  prinnim  caput  cloquons  exccptionis  testinio- 
niuni  piwsefercliat  processus  vel  ipse  ;  adco  nt  plcnaria  ac- 
forum  sanationo,  opus  fuisse  ampiissimns  vester  consessns 
dijudicaverit  ;  qiiuniqne  eapropler  veniaiii  elargiri  EE.  VV. 
placuoi'il,  jani  pcr  se  patet,  infauslo  omine  occubuisse  sacra- 
menti  causam. 

2.  In  qureslione  matrimoniali,  quas  ard'ias,  ac  salebrosas 
investigationes  impotcnliœ  vivilis,  deflorationis  mulieris,  et 
inconsuninialionis  malrimonii  perscqui  debiiit,  quum  subs- 
tanlialcs  defectus  in  forma  judicii  occurrentes  essent  vel  in 
primis  explorandi,  valde  tinieOj  ne  investigationes  eajdem, 
quœ  in'.rinseciiin  caus;e  niPiitum  rcspiciuul,  onine  lulorint 
puncluni,  illumque  apicem  alligerint  fulgoris,  qui  omnino 
requiiitur,  (|u;indo,  eeu  in  praesens, sacrum  ilbidal)scindendum 
est  fœdus,  quod  Deus  conjunxit.  Ardua,  repetam,  atque 
salebrosa  est  investigatio  impotentiœ,  deflorationis  et  incon- 
summationis  malrimonii;  nullaque  prninde  supervacanea 
diligenlia,  nuliusquc  superfluus  labor  in  eadem  numeris 
omnibus  absolvenda.  Et  quum  novam  obloquendi  veniam  ab 
hoc  S.  Ordine  obtinuissem,  nunc  nieo  fungar  officio,  laboreni 
et  diligentiam  prœstiturus.  Vestrum  erit,  ea  qua  prœstatis 
humanitale  et  veritalisamore,  pationtiam  exliibere,  quo  raagis 
ex  restaurato  jurium  et  factorum  ordine,  ac  perspicuitate, 
dijudicare  valeatis,  validum  fuisse  ac  nullatenus  in  pracsens 
esse  rescindendum  prœnunciatum  matrimonium. 

3.  Nemo  îedepol  iverit  inficias,  quod  ad  nuliitatem  conju^ii 
ex  capite  virilis  impotentiœ  declarandam,  certe  etindubie  de 
eadem  impotentiaacconsequenti  inconsummatione  malrimonii 
debeat  constare.  Quodcumque  enim  dubium  in  bac  materia, 
sive  prîEserlim  quod  impotentia  non  existât,  sive  quod  non 
sit  irreparabilis,  validissimuma  priori  obstacuium  opponeret 
déclaration!  nullitatis;  quippe  quod  tum  natiirœ  tum  legis 
prsesumptio  concurrerel  ad  ipsum  dubium  substentandum 
quominus  contra  matrimonium  légitime  contractum  nihil 
intentetur.  Concurrit  praisumplio  facti,  seu  vox  naturaî,  quaj 
in  homine  sano  ac  robusto  potentiam  generativam  conclamat; 
concurrit  prœsumptio  juris,  seu  vox  legis,  quœ  connubium 
rite  initum  in  sua  firmitate  consistera  dictitat;  multiplicibus 
rationibusidconvalidat  Sancbez  i)s  wiaîrim.  lib.  7,  disp.  203, 
num.  ibi  :  «  Quando  non  versatur  dubium  circa  anle- 
cessionem  impotentije,  sed  dubitctur,  an  vera  impotentia  sit, 
et  an  matrimonium  consummatum  sit  necne,  adhibita  suf- 
flcienti  diligentia,  id  dubium  vinci  naquit,  censeo  in  boc 
dubio  praesumi  pro  matrimonii  valore,  nec  illud  semel  ini- 
tum dissolvi  posse.  Ducor,  quia  cum  quililiet  naturaliter  prœ- 
sumatur  potens,  asserenti  veram  impotentiam,  ubi  ea  dubia 
sit,  incuuibit  onuseam  probandi;  et  dum  ea  non  fuerit  certo 
probata,  prœsumitur  pro  naturali  potentia,  ac  subinde  pro 
matrimonii  valore.  Deinde  quod  in  hoc  dubio  possessio  stat 
pro  malrimonii  valore;  cum  id  contractum  esse  constet,  et 
solum  dubitetur  de  ejus  impedimento,  quod  numquam  prœ- 
sumitur.  » 

4.  Hœc  in  jure  praemittere  operœ  pretium  existimavi,  quum 
in  casu  versemur,  in  quo  praeter  querimonias  mulieris,  utut 
juramento  in  judicio  vallatas,  nulla  suppeditetur  impotentiie 
viri  certitudo,  neque  ex  judiciali  peritia,  neque  ex  ejusdem 
confessione  ;  id  quod  procul  dubio  per  se  suapte  natura  satis 
essel  ad  petilionem  mulieris  propulsandam.  Pro  rei  verumtamen 


veritate,  nedum  dubitationi  subjacent  petitionis  rationcs,  sed 
contrariœ  snffiMgantur  probatioiies  consummationis  matri- 
monii: unde  opovtet  inlWri,  quod  vel  nulla  in  Vinccntio  ve- 
rificatur  impotentia,  vel  si  qua  in  prœsens  ipse  iaborat,  non 
matrimonium  antccessisse,  sed  illud  subsequutam  fuisse  di- 
judicaudum  est. 

5.  Si  profecto  nec  tricnnio  quidem  pro  experimento  car- 
nalis  copuhe  juxta  prœscriptum  sacrorum  canouum  expectato, 
nec  uilo  eliam  apparente  impotcnliaj  vitio  ex  conformalione 
mend)rorum  in  viro,  sed  uno  tautummodo  vel  altero  mense, 
qiiinimo  una  vel  altéra  hebdomada  ab  initis  nuptiis  [traster- 
lapsa,  edocerc  potuissent  in  hac  causa  periti  physici,  mulie- 
rem  nondum  a  viro  fuisse  cognitam,  atque  adhuc  honore  vir- 
ginitatis  eamdeni  perfrui.  aliquaforsansubcssc  videretur  ratio, 
ob  quam  audicnda  foret  lia^c  midier,  ut  a  conjugaii  jugo 
foret  eximenda,  si  non  invaliditatis  connubii  declaratione 
(quac  semper  in  hac  rerum  conditione  esset  ellminanda), 
saltem,  dispensationis  subsidio  a  matrimonio  ralo  et  non  con- 
summato.Sed  hoc  vere  mirumet  portentosum  acciditin  casu, 
quod  nec  de  impotentia  viri  nec  de  integritate  mulieris,  nec 
perinde  de  inconsummatione  matrimonii  ex  cognitorum  ju- 
dicialium  relatione  ccrlo  constat  :  unde  prorsus  intempestiva 
atque  omni  ratione  ac  fundamento  penitus  destituta  per  se 
ipsam  exhibetur  petitio  dissoiutionis  connubii.  Magis  autem 
admiratio  et  rei  novitas  excrescit  ex  hoc,  quod  dum  ex  una 
parte,  utut  diligentissima  adhibita  cura  et  studio,  periti 
physici  ex  corporali  inspectione  tam  viri,  quam  mulieris, 
nec  de  illius  impotenliœ  nec  de  istius  integrilale  certum  ferre 
valentes  judicium,  subsidium  et  opem  a  narrationibus  ipsius 
viri  invocare  debuerunl  ;  ex  alla  autem  parte  vir  idem  talia 
enarravit  quœ  ad  consummationem  matrimonii  aflirmandam 
vehcmenter  adducunt;  nihilominus,  tametsi  qualibet  certa 
indiictione  super  utraque  disquisitione  abstinuissent  periti, 
hiscc  haud  obstantibus,  pro  obtinenda  conjugalis  vincul 
rescissione  eorumdem  judicium  invocatur.  Quid  ineptius  ? 
Qnid  magis  absurdum  ?  Audiantur  primum  periti;  audiemus 
postea  Joannem  ;  etmanifestum  mox  erit,nedum  déesse  quam- 
cumque  certitudinem  quoad  istius  impotentiam,  et  quoad  in- 
tGgritatem  mulieris,  imo  etiam  vehementem  subesse  prsesump- 
tionem,  quod  matrimonium  fuerit  consummatum. 

6.  Ad  hoc  ut  impotentiam  ad  actum  maritalem,  antece- 
dontem  absolutam  atque  insanabilem,  quœ  prœsentis  judicii 
fundamentum  est,  in  Joanne  adstcuerent,  duplicem  viam,  seu 
duplicem  demonstrationis  ordinem  sequuti  sunt  cognitores  • 
obicctlvum  scilicet  et  inductivum;  illuc  in  inspectione  cor- 
poris  utriusque  conjugis  consistentem;  istum  in  examine  in- 
nitentem  rerum  et  adjunctorum  expérimenta  consumma- 
tionis matrimonii  concomilantium,  seu  verius  in  afïiimatio- 
nibus  mariti  exclusive  repositum.  Ex  primo  ordine  nullum 
prorsus  impotentiae  testimonium  suppeditare  valuerunt  ; 
atque  id,  neque  ex  parte  viri,  de  quo  affirmant  «  objectivi 
et  indubii  defectus  in  parlibus  genitalibus  Joannis  ostendi  ne- 
qucunt  »  ;  neque  ex  parte  mulieris,  de  qua  referunt  «  quod 
ad  ejusdem  mulieris  absolutam  virginitatem  attinet,  ex  supra 
allatis  hcec  persona  virgo  intacta  utique  dici  non  potest.  »  Ex 
alio  autem  ordine,  affirmant  quidem  adesse  in  Joanne  «  im- 
potentiam insanabilem,  perpetuam^  niatrimoniumque  prse- 
cedentem  »,  sed  hoc  judicium  ipsi  efîormant  dumtaxat  «  ob 
relationes  a  patiente  factas.  »  Perpensis  verumtamen  judiciali- 
bus  depositionibus  a  Joanne  post  inspectionem  corporalem 
elicitis,  nedum  nullatenus  ejusdem  impotentiam  confirma- 
tur,  sed  potius  contrarium  ferendum  erit  judicium,  unde 
fundamentum  dissoiutionis  conjugii  undequaque  dilabitur. 

7.  Ex  objectiva  corporalis  inspectionis  ordine  aullam  im- 
potentiam cognitores  deducunt  ;  aiunt  enim,  Joannem  pollerc 
robusta  ac    normal!    conformalione    corporis;     subjnngunt 


943 


ANNULATION  DE  MARIAGE. 


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eliam  quod  a  objeclivi  et  imUibii  defectus  in  partilnis  geni- 
talibusostendi  nequeunl  B  ;  etsi  aiitem  ali  [uantulam  diminu- 
tionem  prie  statu  normali  in  iisdem  partibus  agnoscant,  ni- 
hilominus  haiid  ambigunt  quod  «  lalis  defectus  secretionem 
seminis  absolu  te  non  excludit  »  ;  ex  eoque  iuferunt,  quod 
-  inde  generatim  impotentia  pnesumi  non  potesl.  »  En  itaque 
eorumdeni  relatio  :  »  Corporis  couformatio  est  normalis  et  ro- 
busta  ;  quoad  teoiperamentuin  Jeanne»  inter  phlogmaticos 
adnunierari  potest.  Partes  génitales  exactissime  inspeximus, 
et  inde  generatim  impotentia  priçsumi  non  potest.  hi  specie 
partes  génitales  otïerunt  virgaiu  noiinulem  cum  testiculis  et 
glandibus  potius  parvis;  attamen  talis  defectus  voluminis 
secretionem  seminis  absolute  non  excludit.  Etiam génitales,  qui 
externe  normales  videntur,  laborare  possunt  vilio,  sit  in  obli- 
teratione  canalium  séminal ium,  sit  in  abnormali  morbosa 
structura  compagum  canales  séminales  formantium.  Patet 
eliam  quod  cum  genitalibus  externe  mormaliter  appaientibus, 
et  sano  temperamento  adesse  potest.  »  Hucusque,  cou  perse 
patet,  nulla  exsurgit  impotentia.  Opinionem  tanlumnioJo  ex 
promunt  periti  de  impotentia  possibili  in  normali  statu  geni- 
talium;  laborare  possunt  vilio,  siiin  obliieratione  canalium  se- 
minalium,  sit  in  abnormali  morbosa  structura  compagum  ca- 
nales séminales  formantium.  »  Sed  est  pura  ac  nuda  bypo- 
thesis,  ex  qua  cerle  nec  ipsi  medici,  nec  quilibet  cordatus 
homo  impotentiam  aftirmabit. 

8.  Quocumque  porro  indicio  ineptitudinis  ad  copulam  in 
persona  Joannis  déficiente,  confugiunt  peiiti  ad  informationes 
ab  hoc  eodem  exhibilas  quoad  experimentum  commixtionis 
carnalis  ad  ipso  pertentatum.  Sed  utcumque  omnem  fidem 
iliius  assertionibus  prœstantes,  impossibilitatem  copulaî  per- 
fecfae  ex  reniissione  genitalis  bastœ  in  actu  maritali  deduxis- 
senl,  numne  impotentiam  insanabilem  exinde  affirmant  ?  Nil 
minus.  Quandoquidem  prœdescriptam  hypothesim  morbosœ 
structure  canalium  seminalium  ex  bac  remissione  genitalis 
membri  ad  conditioneiu  et  valorem  thesis  extoUentes,  quin  de 
impotentia  perpétua  consectarium  perinde  inférant,  explica- 
tissime  potius  enunciant,  iinpotentitiam  ejusmodi,  si  qiia  sub- 
sit,  esse  indubie  reparabilem,  a  arte  medica  sanari  potest,  ■■ 
Jta  prosequitur  relatio  :  «  Etiam  ey.  supposito  defectu  semi- 
nis prolifici  semierectio  pénis  baberi  potest.  Quod  ad  hanc 
erectiouem  penisatiinet,  Joannes  asserit,  quod  talem  tianseun- 
ter  et  ad  valde  brève  tempus  babuerit,  ila  ut  immissio  pénis 
possibilis  quidem  fuit;  altamen  quia  erectio  statim  reniisit, 
copula  perfecta  impossibilis  erat.  Minus  valida  et  breviter 
perdurans  erectio  orta  ex  infirma  constitutio:ie,  ex  niaraslhicis 
causis,  ex  pracedentibus  excessibus  venereis,  aut  ex  levio- 
libus  ibi  contractis  defeclibus  organorum  genitalium,  arte 
medica  sanari  potest.  » 

9.  Haec  quidem  prima  pars  indaginis,  quae  in  exploratione 
corporis  viri  consistit.  Lxea  porro  quum  nulla  resuUiit  im- 
potentia absoluta,  et  matrimonium  antecedens,  nec  idcirco  de 
invalii'itate  matrimonii  est  a  priori  ex  eadem  indagine  dijudi- 
candum  ;  atque  hoc  eo  vel  magis,  quia  si  aliqua  appareils  im- 
potentia; species  ex  narratione  Joannis  in  eodem  verificaretur 
ca  certe  non  perpétua  esset,  sed  talis,  nti  dijndicant  ipsi  pe- 
riti, quse  1  arte  medica  sanari  potest.  »  Scituin  enim  est  omnibus 
quod  impotentia,  quœ  salutaris  artis  remediis  rcparari  valet, 
jimpedimentum  dirimens  non  constituit;  Sanchez  de  niatrim. 
lib.  7,  disp.  93,n.  24  :  «Adhucdisputandum  superest,  ancon- 
surgente  impedimenlo,  non  ex  peculiari  fœminœ  arclitudine, 
pra;  caeteris  fœminis,  sed  ex  sola  virginilate;  quia  nempe  vir 
ta  debilis,  aut  senex  est,    ut  virgineum  penetrare  nequeat, 

cum  posset  corruptae,  censeatur  impedimentuni  perpeluum 
respectu  virginis,  ita  ut  matrimonium  cum  illa  initum  dissol- 
vendum  sit?  Contingit  enim,  teste  Alberto Magno,  4,  d.  3i  post 
solution,  ad  argumenta,   quospiam  debilis  caloris    esse,  qui 


sufficiat  ad  mcnibrum  erigenduin,  et  ad  primum  impetum  ; 
atcito  remitlitur,  et  evaporatur;  quare  hi  possent  corruptam 
cognoscere,  in  quo  coiiu  non  est  resistenlia  aliqua  ob  vas' 
fœmiuei  dausuram;  non  autem  virginem,  prsdicla  clausura 
resistente,  nam  antequam  illa  superelur,  exlinguilur  debilis 
ille  calor,  ac  membrum  solvitur.  Et  quidem  quando  ope  me- 
dicin;e  juvari  posset  illa  viri  imbeciilitas,  ut  virginem  cognos- 
cerc  posset,  manifestum  est,  valere  matrimonium  :  quod  im- 
pedimentuni sit  temporale,  et  absque  aliqua  virginis  laesione 
reparabilo.  » 

10.  Sed  si  nequit  a  priori,  nempe  ex  causa  organice  im- 
perfectionis  certumde  Joannis  impotentia  ferri  judicium,  quia 
nuUum  neque  in  i)h3sica  illitis  constitutione,  neqne  in  pu- 
dendis  ejusdem  partibus  notabile  ineptitudinis  indicium  osten- 
ditur,  non  quidem  magis  validum  argumentun\  de  eadem  im- 
potentia habetur  a  posteriori,  nempe  ex  eirectibus,  idest  ex 
consuinmatioiiis  matrimonii  defeciu,  qui  lune  ferme  oslende- 
retur,  si  mulier  adhuc  suam  integritatem  servasset.  Hoc  etiam 
enim  argumentuin  oninino  déficit  in  casu  ;  quandoquidem  ut- 
cumque periti  ])liysici  diligentissimo  sludio  mulicrcm  inves- 
tigassent,  in  banc  nihilominus  conclusionem  devenire  debue- 
runt,  quod  Christina  «  virgo  intacta  utique  dici  non  potest.  » 
eo  quia  potissimum  «  in  persona  iliius  non  omnia  signa  vir- 
ginitatis  inveniuntur  ».  Audiatur,  qiiœso,  medicorum  relatio: 
«  Partes  génitales  externaî  normaliter  formaloe  ;  plena  labia 
majora  clausa,  nymphe  (labia  minora)  inter  labia 
majora  parum  visibiies  ;  hymen  deest  ;  introitiis  in  va- 
ginam  non  prœcise  arctus,  pro  digito  inquirente  facile  pene- 
trabilis:  in  vagina  carunculas  et  ruga;  perceplibiles;  ostium 
niatricis  polilum  (rotundum)  sine  scissuris  aut  incisionibus, 
omnino  uti  in  statu  virginali.  Ex  repertis  circa  slatum  geni- 
talium primo  cum  certitudine  eruitur,  dictam  personam  num- 
quaui  genuisse.  Quod  autem  ejusdem  absolutam  virginititem 
altinet,  ex  supra  allatis  haec  persona  virgo  intacta  utiqne  dici 
non  potest,  siquidem  ipsa  per  annum  circiterin  connubio  vi- 
xerit  »  (erronée  hoc  aflirmatur  quum  tribus  aut  quatuor  men- 
sibus  condormierint  conjuges),  et,  ut  ex  confessione  utrius- 
que  conjugis  constat,  consummationeni  matrimonii  tentarunt 
inde  génitales  aliquateiius  alterata;  fuerunl;  et  rêvera  ipsarum 
status  in  inquirenles  taies  sensus  gênerai.  His  posilis,  subsi- 
gnati  partim  propria;  inspectionis  et  inquisitionis  monicntis, 
partim  citatis  auctoritatibus  innixi,  sententiam  dicere  debent, 
quod  in  persona  inspecta  non  omnia  signa  virginitatis  inve- 
niuntur, quin  tamen  eamdem  negare  audeant.  » 

11.  Si  quid  adhuc  intelligo,  ex  ipsa  nuda  ac  simplici  lectione 
hujusce  relationis  manifestissime  evincitur,  quod  nulla  vel  m 
nima  exsurgit  certitudo  virginitatis  ChristinEe.  Non  audent 
quidem  cognitores  integritatem  negare,  sed  si  in  sua  arte 
et  professione  peregrini  et  rudes  existimari  nolint,  fateantur 
oportet,  quod  prœcipuaî  ac  polissima;  alterationes  in  corpore 
mulieris  détecta;,  ilife  .•'unt  examussim,  quœ  non  virginitatis, 
S2d  defloralionis,  a  medicinae  forensis  scriptoribus  maximae 
nota',  tum  antiquis  tum  nostrœ  œtalis,  veluti  stigniata  desi- 
giiantur.  Sunt  ba;c  in  specie,  laceratio  bymenis,  exislentia 
caruncularum  myrtiformium,  et  latitudo  vaginalis  oiificii; 
qute  porro  vestigia  quum  manifestissima  fuerint  corpore  Chris- 
tina;, a  hymen  deest;  introitus  in  vaginam  facile  penelrabilis; 
carunculœ  etrugœ  perceptibiies»,  valde  ideo  mirandum  atque 
obstupescendum  est,  quod  ex  eorumdem  conspectu  potuissent 
judlciales  cognitores  expron.erc  a  in  peisona  inspecta  non 
omnia  signa  virginitatis  invenianlur,  quin  tamen  eamdem 
negare  audeant.  x> 

12.  Atqui  ha;c  indicia  altissime  cornmendantur  a  gravis- 
simis  scriptoribus  propemodum  omnibus  medicinae  legalis, 
quos  inter  eminet  vel  in  primis  ejusdem  scientiee  magister  et 
Nestor,  Zacchias,  qui  inter  potiora  signa  eadem  accenset  in 


945 


ANNULATION  DE  MARIAGE. 


940 


Quxst.  mcdic.  légal.  lib.  4,  tit.  2,  qiiœst.  num.  \,  ibi  : 
"  Quam  diflicile  sit  virginilatis  integritatem  probare  cxsiipe- 
rioribus  sa(is  liqiict;  tanien  quoc|iio  modo  pnr  aiiquas  notas 
et  conjecturas  ilcpivliciuli  posse,  est  a  iiobis  in  bac  qucs- 
tione  aperiendum;  et  quia  inter  potiora  signa  recensetur  inte- 
gritas  bynienis,  de  eo  primun  peculiarius  verba  faciamiis  etc.  » 
Ipsa  quoque  cci'ta  appollat  Teicbineyrus,  Inslitut.  medicin. 
légal,  cap.  -i,  quœst.  2,  ibi  :  «  Si  (bcenduni  quod  res  est, 
dantiir  omnino  certa  qu^ciaiii  signa,  ex  quorum  priCseiUia  ad 
virgiiiitatcm  pnusenlcm,  et  ex  (pioruni  delieientia  ad  virginita- 
lisejusdcmabsenliam  argumenlaii  possunius.olta  etiam  voluti 
«  segni  proprii  econstunti  »  illa  désignât  Torlosa,  Insliluzioni 
di  medicina  /ijccnic,  part.  3,  num.  2  :  a  Considerata  la  virginità 
conie  un  ente  tutto  niateriale,  sembra  facile  il  poter  sempre 
conoscere  per  mezzo  di  segni  propri  e  costanti  quando  cssa 
esiste,  e  quande  è  perduta.  »  Nec  dissimillter  Jlahon  illa 
reccnset  prouti  oi  nieno  eq'dvoci  »  in  suo  Tract,  di  medicina 
légale,  tit.  Dc/loruzione  in  princ.  «  Ecco  i  segni  meno  equi- 
voci  délia  integrità  materiale.  »  Magis  etiam  expressim  ea 
veluli  "  caratterislici  »  denunciat  Puccinotti,  Lezionidi  medi- 
cina légale,  lez.  2,  num.  5  :  a  Quando  si  presentano  al  foro 
accuse  di  deflorazioni  semplici,  i  segni  caratteristlci,  ai  quali 
deve  porre  mente  la  medicina  légale  a  fine  di  riconoscere  se 
ebbcro  luogo,  o  no,  riguardano  lo  stato  dell'imene,  la  presenza 
délie  carnuncuie  mirtiformi,  ed  il  cruentismo.  » 

13.  De  hymene  prajsertim,  illum  aliis  omnibus  praeminere 
'•  per  dignità  ed  importanza  ••  scitissimeadvertit  Laura  in  sua 
Medicina  foreuse,  part.  2,  sez.  2,  §  \,  «  per  dignita'ed  impor- 
tanza primeggia  la  presenza  dell'  imene  ;  il  quale  varie  di 
forme  e  di  estensione,  di  caratteri  fisici,  di  sodezza  ed  elasti- 
ciià,  non  e  pero'  mai,  che  nella  immensa  maggioranza  dei 
casi  nianchi  nella  donna.  ••  Atque  vix  in  uno  super  mille 
casibus  absque  defloralione  illum  deficere  posse,  opportune 
subjungit  Devergie,  Medicina  légale,  cap.  3,  pag.  211  :  «  In- 
somma tutto  che  s;  riferisce  alla  deflorazione  puo  ridursi  a 
ciô,  1.  se  l'imene  esiste  la  deflorazione  non  ebbe  luogo. 
2.  se  l'imene  manca  la  deflorazione  ebbe  Juogo  in  novecento 
novantanove  casi  sopra  mille.  3.  L'esistenza  dell'imene  non 
prova  in  modo  assoluto  che  non  sieno  stati  esercitati  dei  ten- 
tativi  di  stupro.  »  Quum  idcirco  prœcipuaac  magis  conspicua 
isthaec  corruptionis  indicia  in  Chrislina  examussim  concurrant, 
opus  est  concludere,  quod  ex  carnali  commixtione,  quam 
procul  dubio  habiiit  cuni  niarito,  virginitateni  amisit,  ac  per 
consequens  consunmiatio  matrimonii,  utut  forsan  cum  qua- 
dam  ditiicultate,  absoluta  fuit  perinde. 

14.  Perperam  autem  hsec  praeclara  jacturœ  virginitatis  in 
Christina  testimonia  altenuanda  opinantur  periti,  quod  detto- 
rationis  indicia  non  ex  copula  habere  potuissent  oiiginem,  sed 
quia,  ut  ipsi  aiunt,  mulier  «  per  annum  circiter  in  connubio 
vixerit;  et,  ut  ex  confessione  utriusque  conjiigis  constat,  con- 
snmmationem  matrimonii  tentarunl;  inde  génitales  aliquatenus 
alterata;  fuerunt;  et  rêvera  ipsarum  status  in  inquirentes  taies 
sensus,  seu  talem  impressionem  générant.  »  H;iud  enim  juxta 
rei  veritalem  asserunt  ipsi,  per  anni  spalium  in  connubio 
conjuges  vixisse,  quoniam  vix  quatuor  mensibus  condormie- 
runt  continuo;  et  quum  cognitores  nonnisi  post  anni  effluxum 
inspexissent  mulierem  (relatio  enim  diem  prœ  se  fert 
30  martii  1870),  hinc  potius  inlegritatis,  quam  deflorationis 
testimonia  prœ  eorumdem  oculis  debuissent  emicare.  Scitum 
est  enim  quod  ex  diuturniiate  temporis  ab  inila  defloralione 
transacli  muliebria  pudenda  pristinam  cohœsioiiem  et  arclitu- 
dinem  acquirunt,  et  magis  exinde  inlegritatis,  quam  corruptio- 
nis représentant  iniaginem;  Zacchias,  Qu.  medic.  kg.  lib.  4, 
tit.  2.  3,  num.  4  :  «  Licet  enim  in  primo  congressu  facta  fuerit 
violatio,  et  destructio  panniculorum  et  caruncularum  simul 
cohcerenlium,  et  ipsorummet  laterum  uteri,  tamen  si  dehinc  a 


coitu  abstinuerit  mulier,  adeo  invicem  temporis  spatio  denuo 
cohaîrescunt,  ipso  quoque  sanguine,  qui  in  primo  concubitu 
emanavit,  mediante,  ut  majorem  interdum  angustiam  praisc- 
fcrant,  quam  auto  amissain  virginitateni  facerent,  quod  adno- 
labat  Sever.  Pinœus,  De  nol.  virginit.  1.  1,  c.  7;  ita  ut  bine 
dcducat  ille,  posse  etiam  in  muliere,  quie  gravida  sit,  conspi- 
cuas  virginitatis  notas  apparere.  Ex  quo  itaque  hujusce  alte- 
rationis  pudendorum  niuliebrium,  quam  inficiari  non  potuerunt 
periti,  in  eo  ratio  ab  iisdem  constituitur,  quod  conjuges  o  per 
annum  circiter  in  connubio  vixerunt,  et  consnmmare  matri- 
inoiiiuui  tentaverint  »,  idcoqueper  se  mauifestum  patet,  quod 
lioc  ipso  déficiente  supposito,  haud  quidem  inutiliuni  cona- 
tuum  frequentiae  attribuenda  est  earumdem  partium  alteratio, 
sed  elfectiva^  conmiixlioni  carnali,  quaî  in  prioribus  congres- 
sibus  locum  babuit. 

lo.  Pro  defensionis  necessitate  faleri  debeo,  Emi  Pâtre;, 
inter  hujusmodi  haudsemper  gratas  lucubiationes,  quamplu- 
res  saipe  evolvendas  mihi  esse  scriptorum  paginas,  qua;  banc 
lubricam  materiam  illustrant;  nuUibi  caeterum  bucusque 
reperi,  quod  simplices  conatus  et  tentamina  ab  impotente 
inita  eo  pervenisse  dicantur,  ut  virgiiiis  claustrum  naturaliter 
perfodiant  quin  ipsum  virili  membre  penetretur.  Sequi  porro 
poterit  irritatiovel  etiam  inflammalio  aliqua  pudendorum;  at 
membranarum  abscissio,  destructio  hymenis,  myrioidum 
apparitio  ex  illius  lœsione  procedens,  dilatatio  vaginalis  ori- 
ficii,  nuUibi,  repelo,  in  diligentissimis  prœdictae  disciplinée 
scriptoribus  occurrunt;  qui  profecio  si  ejusmodi  alterationes 
verificari  tradant,  virginitateni  jam  deperditam  de  unanimi 
sententia  edocent  perinde.  Contingere  quin  imo  aliquanJo 
polest,  ut  ex  aliis  causis,  vel  instrumentis  virginalia  septa  etiam 
violentur;et  in  causa  Z,yc'««.niatrimoniisuperiori  annodiscussa 
quoque  vidimus,  maritum  impotentem  ad  rudem  digilis  viaiii 
sibi  sternere  niolitum  fuisse  ad  consummandum  matrimonium  ; 
sed  aliéna  causa  lune  certa  est,  et  non  conalibus  naturalibus 
tribuitur  defloratio.  Quando  ex  opposite  istiusmodi  conatus, 
prouti  in  casu,  tamquam  vera  atque  unica  ratio  alteralionis 
pudendorum  denunciantur;  tune  si  alterationes  ipsa;  ejus- 
modi naturae  sunt,  ut  virginalis  integritalis  jacturam  ostendant, 
non  quidem  simplices  atque  inefilcaces  conatus  judicandi 
sunt,  sed  vera  ac  effectiva  corporum  commixlio  dici  debent. 

IG.  Non  quidem  me  latet,  haudquaquam  satis  esse  ad  matri- 
monii  consummatio  :em  inducendam,  ulfœmineum  claustrum 
penetretur  a  viro;  sed  opus  esse  etiam  ut  prolificum  semcn 
intra  illius  recessus  ipse  deponat,  prout  ex  cemmuni  theolo- 
gorum  et  canonistarum  tradit  Sanchez,  De  malrimonio ,  lib.  7, 
disp.  21,  n.  7;  et  quoniam  aperte  fatetur  Joannes  "  neque 
scio,  neque  umquam  scivi  quid  sit  semen  virile;  nuUamhabeo 
cognitionem  hujus  rei;  nunquam  seniii  aul  animadverti,  flu- 
xissealiquid  hujusmodi,»  hinc,  et  ipsum  Joannem,  frigidilate 
laborare,  et  nullatenus  exinde  consummationem  matrimonii 
obtinuisse  inferendum  esse  videretur.  Exceptio,  haud  hoc 
inlîcior,  est  in  jure  gravissima.  Numne  talisest  etiam  in  facto? 
Non  ila  profecio. 

17.  Quamplura  namque  hinc  facta  recurrunt,  quœ  aut 
nullam  omnino,  aut  vix  minimam  dubitalienem  admiltunt;  et 
quaî  si  hic  mémento  quidem  temporis  recelantur,  atque  insi- 
mal  cenferanlur  accurate,  manifestuni  reddetur,  quod  matri- 
monii inconsummatio  haud  pessit  cum  necessaria  certitudine 
affirmari.  Occurrit  pra;  primis  ex  una  parte,  ceu  nuper  ostendi, 
corruptie  mulieris;  quœ  violentam  genitalium  perforationem 
luculenter  ostendit.  Occurrunt  autem  ex  alla  conjugalis  officii 
actus  per  très  intègres  nienses  exerciti,  quin  Joannes  in  hoc 
temporis  spatio  animadvertisset,  vanam  operam  in  consum- 
niando  malrimonio  impendere,  quum  nonnisi  quam  tribus 
aut  quatuor  mensibuspost  nuptias  de  hoc  eidem  exortum  fuerit 
dubium;  quandonam  cegnevisti  (ita  judex  percunctatur  hune 


17°    SÉRIE. 


60 


947 


ADULATION  DE  MARIAGE. 


048 


juvenein")  te  non  posse  consummare  niatrinionium,  et  quis- 
nam  cerliorem  le  fecit  de  liac  rel  Ânno  elapso  (ita  Joannes 
respondil),  niensé  niaio:  tirs  ad  quatuor  menses  igitur  post 
nuptias  exortum  est  dubiuni  de  hac  re,  qiiando  uxor  mea  de 
matrimoiiio  iiostro  conqucreiis,  rem  tolaui  parocho  aperuit, 
qui  me  citavit  et  exaniinavit,  alque  de  hac  re  me  docuit.  » 

iS.  Quin  autem  sospicio  aliqua  iusur^at,  quod  isthic  juvenis 
iam  hebes  ac  stupidtis  ftieril,  ut  maritale  otbcium  in  una  ac 
simplici  condoniiilione,  taïuquani  cum  lapidea  statua  consis- 
tere  putaret,  occurrit  etiam  opportune,  quod  Joannes  carnali 
copul*  cum  uxope  pro  viribus  incubuit.  Tenlasline  (iterum 
judex  percunclaturiconsunmiaie  matrimonium?  Feristi  omne 
id  quod  facere  poluisti  ut  niatrinionium  consummares?  Poteras 
ne  erigere  membnmi  tuum  Wrile,  aut  facere  ut  erigeretur!  — 
Feci  illud  omne  (en  Joannis  responsio',  quod  facere  sciebam 
et  potenan.  Quibusdara  niomentis  erigere  poteram  usque  ad 
certum  gradum.  Occurrit  insuper,  quod  si  Joannes  non 
atiiniiat  consummasse  matrimoniuin,  neque  tamea  inlicialur 
idipsum  :  «  Consummastine  matriinonium?  —  Non  audeo  id 
asserere;  antea  non  habebam  cognitionem  hujus  rei.  » 

19.  Hisce  omnibus  insiuiul  collatis  atque  perpensis,  quomo- 
donain,  qoieso,  pro  corto  haberi  potest,  milriiiionium  non 
fuisse  consummatum?  Quid  Joannes  tamdiu  non  seiisit  se 
non  esse  virum,  ita  ut  ex  aliéna  tanlummodo  iiistructione 
deprehenderit,  incassumin  maritali  certaniine defaiigari?  Non 
inticioi-,  b;inc  ?sse  frigiditatis  naturam,  ut  vel  nullalenusvolup- 
luosi  sensus  escitenlur,  vel  aliquando  prolifici  seminis  deficiat 
efiluxus.  Ast  quando,  admissa  erectione  viiilis  niembri,  vas 
fœmineum  ita  violenter  perfoditur,  ut  virginilatis  integritas 
omnino  dispareat;  quando  vir  per  trium  et  ultra  mensiura 
spatium  bona  tiùe  carnali  copulce  incumbens  nullum  concipit 
dubium,  se  vanam  in  hoc  operam  impendere;  quando  denique 
plene  edoctus  de  efifectibus  commixlionis  carnalis  ad  consum- 
mandum  matrimonium  obtinendis,  compulsatus  a  judice, 
numue  matrimonium  consummasset,  neque  affirmât,  neque 
negat,  sed  hoc  unnm  respondet  :  «  Non  audeo  id  asserere», 
nec  quispiam ,  ego  credo,  rationabili'.er  et  cum  nccessaria 
cerlitudine  asserere  potest,  matrimonium  non  fuisse  consum- 
matum, atque  eapropter  nec  de  impotentia  vin,  nec  de  nul- 
litale  matrinionii,  et  ita  Dec  exinde  de  ejusdem  dispensatione 
ferri  potest  judicium. 

20.  Haec  omnia  aniniadversionibus  in  superiori  causœ  dis- 
ceptatione  dislributis  superaddere  necessarium  duxi.  Neque  a 
priori,  neque  a  posleriori  constare  de  impotentia  hujusce  juve- 
nis eviucitur.  Déficit  enim  probatio  imperfectionis  pliysicEe  in 
eodeni  ;  déficit  in  muliere  probatio  superstitis  virgmitatis.  Ex 
hac  parle  praesumptio  exurgit  proconsummatione.  Quid  contra 
eani  em  adducitur?  Vir  neque  afûrmat,  neque  negat  :  «Non 
audeo  id  asserere.  "  Unum  opponitur  testimonium  muiieris, 
quae  quindecim  circiter  dies  cum  niatie  conquesta  est  Je  ma- 
trimonio;  ad  parochum  deinceps  confugiens,  ac  postmodnni 
injudicio  coram  Curiensi  consislorio  consistens  banc  semper 
querimoniam  emisit  :  "  Maritus  meus  nihil  est;  non  est  vir.  » 
Poteriine  haec  quaerimouia  cuilibct  juridicaî  demonstrationiac 
probationi  impolentiae  conjugis  sufticere,  ila  ut  super  ejusdem 
unico  fundamento  dissolvendum  sit  conjugium? 

21.  Non  ita  ferme  inconsulte  ejusmodi  querelis  summi 
pontificesiacilemaurein  prx-hu'Tunt,  utnulla  morasacramen- 
tum  pessumdari  permitlerent  ;  quin  potius  demonslrante 
muliere,  adhuc  incorruplam  esse  suam  virginitatem,  nihilo- 
minus  triennali carnalis  copulse  experiinento  locum  fieri  decre- 
verunt,  proul  in  cap.  b  et  7  de  frigid.  et  maleficiat.,  et  quem- 
admodum  constanter  tenuit  S.  hic  Ordo,  ceu  palet  ex  Foroli- 
vien.  matrimonii  20seplembris  d817,  in  qua  hisce  dubiis  pro- 
positis  :  «  1.  An  conttet  de  nullitate  matrimonii  in  casu  o  •  et 
quatenus  négative,  2.  An  sit  consulenduni  SSmo  pro  dispen- 


satione super  matrimonio  rate  et  non  consunimato  in  casu.  » 
Responsum  datum  est.  «  Ad  1  et  11  :  Dilata,et  esse  locum  trien- 
nali  i.rpcriineulo.  »  Quanto  magis  respuendœ  sunt  querehe 
istiiisn:odi,  quando  de  iutegritate  non  constat,  duni  corruptio- 
nis  vestigia  post  anni  decursum  manifeslo  sese  protulerunt  in 
corpove  muiieris  ï  lies  œdepol  adeo  per  se  clara  et  inelucta- 
bilis  ostendilur,  ut  nuUa  iudigeat  probatione.  Quid  itaque 
inferendun'i?  IIoc  ferme  in  oniuium  iusilit  oculos,  quod  vel 
nulia  prorsus  in  Joanne  verifiiatur  impotentia;  vel  si  qua 
subsit,  non  antecessit  quideiu  matrimonium,  sed  illud  tan- 
lummodo subsequula  est  ;  atque  utroque  in  casu  qunm  nuUa- 
tenus  ipsuin  infecisset,  neque  idcirco  de  nullitate  dijudicandum 
neque  pro  dispensatione  illius  consulendum  est. 

Quare.  —  Flavianus  Simonescbi,  adv.  defensor  malrimonn 
ex  of/icio. 


MÀIUVGE  m  ANGLETERRE 


Validité  des  mariages  clandestins  dans  les  pays  qui  ne  sont  pas 
soumis  au  décret  de  Trente.  Le  mariage  purement  civil  est-il 
sacrement  si  les  parties  contractantes,  par  ignorance  et  erreur, 
croient  que  le  raaiiage  religieux  ne  peut  avoir  lieu  sans  l'assis- 
tance du  curtï  et  des  témoins  ?  Le  mariage  contracté  dans  l'idée 
qu'on  aura  la  faculté  de  divorcer  est-il  nul  ?  Laps  de  temps 
requis  pou:  faire  validement  un  mariage  clandestin,  lixposé  du 
fait.  Plaidoirie  des  avocats.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du 
Concile  du  4  mai  1878.  Nouvelle  proposition  de  la  cause  devant 
la  S.  Congrégation  le  20  juillet  1878.  Animadversions  du  défen- 
seur. Renvoi  à  la  première  séance  après  le*  vacances. 

Les  époux  qui,  dans  l'intention  d'éluder  le  concile 
de  Trente,  vont  en  Angleterre  pour  y  faire  un  mariage 
clandestin^  doivenl-ils  avoir  l'intention  de  contracter  un 
mariage  chrétien?  si  l'un  est  persuadé  de  remplir  une 
pure  formalité  civile  qui  ne  forme  nullement  l'enga- 
gement indissoluble,    le  mariage  est-il  nul  ? 

Le  séjour  d'un  mois,  qui  est  rigoureusement  exigé 
pour  la  validité  du  mariage,  doit-il  être  sans  inter- 
ruption dans  ie  lieu  oij,  le  concile  de  Trente  n'étant 
pas  promulgué,  l'union  clandestine  est  valide  ? 

Le  lecteur  est  prié  de  consulter  la  précédente  li- 
vraison des  ^ina/eda  (col.  830).  Les  circonstances  de 
l'affaire  y  sont  rapportées  avec  tous  les  détails  néces- 
saires pour  apprécier  la  question. 

Le  comte  Ferdinand  N.,  du  diocèse  de  Malines,  âgé 
de  vingt-cinq  ans,  s'éprit  d'une  Française  nommée 
Lucie,  qui  avait  une  vingtaine  d'années.  La  mère  de 
Ferdinand,  voulant  rompre  cette  relation,  qui  durait 
depuis  deux  ans,  fit  entrer  le  jeune  homme  dans  une 
maison  de  banque  de  Londres.  A  peine  arrivé  en  An- 
gleterre, le  21  mai  1872,  Ferdinand  appela  Lucie,  et 
travailla  activement  pour  se  former  aux  opérations 
de  banque  et  se  rendre  ii  dépendant. 

Dès  que  la  comtesse  fut  avertie  de  l'arrivée  de  Lucie 
à  Londres,  elle  envoya  un  télégramme  à  Ferdinand, 
pour  le  rappeler  en  Belgique  «  pour  une  affaire  ur- 
gente de  banque  ». 

Ferdinand  quitta  Londres  le  29  juin  1872.  D'après 
le  décret  du  pape  Urbain  VJH,  le  mariage  est  valide 
lorsque,  dans  la  seule  inteiîlion  de  contracler,  on  trans- 
fère réellement  le  domicile  dans  un  lieu  oîi  le  concile  de 
Trente  n'est  pas  publié.  Quel  est  le  laps  de  temps  exigé 


949 


MARIAGE  EN  ANGLETERRE. 


950 


pour  acquérir  le  quasi-domicile  ?  Benoît  XIV  parle 
simplement  d'un  mois.  Ferdinand  passa  plus  d'un 
mois  à  Londres  avant  son  mariasse.  Voici  ce  qu'il  a 
déposé:  «  J'arrivai  le  21  mai  (I872j,je  repartis  le 
29  juin,  et  j'y  retournai  le  l"  aoijt.  J'avais  un  emploi 
lucratif  et  une  position  assez  sûre.  »  Lorsqu'il  partit 
de  Londres,  le  2JJ  juin,  il  y  était  depuis  trente-huit 
jours,  huit  de  plus  que  Benoît  XIV  n'exige  pour  faire 
validement  un  mariage  clandestin.  Il  n'est  pas  prouvé 
que  la  promesse  de  mariage  n'ait  pas  été  faite  dès  cette 
époque  ;  dès  lors  par  la  cohabitation,  affeclu  marilali,  la 
promesse  transiit  in  matriinonium.  11  ne  paraît  pas 
que  Ferdinand  et  Lucie  aient  été  interrogés.  En  droit 
on  présume  la  promesse  de  mariage  et  la  cohabitation 
affeclu  marilali,  présomption  qui  ne  peut  être  renversée 
que  par  des  preuves  péremptoires  et  indéniables. 

Il  n'est  pas  certain  que  le  départ^,  effectué  le  29  juin, 
après  le  télégramme  de  la  comtesse,  ait  légalement  in- 
terrompu le  domicile.  Ferdinand  pensait  que  son  ap- 
prentissage de  la  finance  durerait  un  ou  deux  ans. 
Rappelé  à  Bruxelles  pour  une  importante  opération 
de  banque,  en  partant  il  avait  l'intention  de  retourner 
à  Londres  sous  peu  de  jours  et  d'y  continuer  sa  rési- 
dence. Il  conserva  son  appartement  et  son  emploi  dans 
la  maison  de  banque.  Lorsque,  arrivé  à  Bruxelles,  il 
apprit  que  sa  mère  ne  lui  permettait  pas  de  retourner  à 
Londres,  il  ne  renonça  pas  à  son  logement  ni  à  son 
emploi,  mais  au  contraire  il  fut  constamment  décidé 
au  retour,  parce  qu'il  voulait  se  former  aux  opérations 
financières  pour  se  mettre  en  état  de  prendre  la  direc- 
tion d'une  banque.  Il  désirait  surtout  un  emploi  lucra- 
tif, loin  de  son  pays.  Il  conserva  donc  son  domicile  en 
Angleterre,  quoiqu'il  l'efàt  quitté  pendant  un  mois,  ou 
bien,  n'ayant  pas  de  domicile  fixe,  il  pouvait  se  marier 
partout. 

Lucie  n'ayant  pas  de  domicile  permanent  était 
va(ja,  dans  toute  l'acception  de  ce  mot.  Elle  avait  par- 
couru plusieurs  villes  de  France,  Douai,  Lille,  Wies- 
baden,  puis  Bruxelles,  ofi  elle  fut  actrice,  dit-on.  Elle 
était  Ubre  de  continuer  ses  pérégrinations,  ou  de 
prendre  domicile  à  Londres.  Elle  ne  quitta  cette  ville 
que  pour  quelques  jours;  en  y  retournant,  elle  pensait 
continuer  d'y  séjourner.  De  deux  choses  l'une  :  ou  cette 
femme  prit  domicile  en  Angleterre,  ou  bien  on  doit  la 
réputer  vaga,  et  sans  domicile.  Dans  l'un  et  l'autre  cas, 
le  mariage  fut  validement  contracté. 

Ferdinand  partit  donc  de  Londres,  le  29  juin  1872  ; 
dès  qu'd  arriva  en  Belgique,  sa  mère  lui  notifia  qu'il 
ne  retournerait  pas  en  Angleterre.  Lucie  avait  suivi  le 
jeune  comte,  celui-ci  résolut  d'épouser  Lucie.  Afin 
d'éviter  les  sommations  respectueuses  que  la  loi  belge 
exige,  et  a  pour  faire  plus  vite,  »  il  convint  avec  Lucie 
d'aller  se  marier  à  Londres.  Le  31  juilfet  1872,  sous 
prétexte  de  chercher  ses  effets  laissés  en  Angleterre  il 
repartit  pour  Londres;  Lucie  arriva  bientôt,  et,  le 
6  août,  le  mariage  fut  célébré  devant  le  Register  du 
gouvernement. 

Le  jour  même  du  mariage,  Ferdinand  en  prévint  sa 
mère,  par  l'entremise  de  son  oncle.  Les  deux  jeunes 
gens  demeurèrent  en  Angleterre  jusqu'à  la  fia  du  mois 
d'août.  Le  jour  de  Leur  départ  n'est  pas  indiqué  dans 


l'enquête.  S'il  était  prouvé  qu'ils  demeurèrent  un  mois 
entier,  ce  serait  une  présomption  pour  la  validité,  car 
le  droit  canon  déclare  que  la  promesse  de  mariage 
transit  in  malrimonium  par  le  seul  fait  de  la  cohabita- 
tion affeclu  maritali.  On  présume  cet  affectas  maritaliSy 
parce  qu'il  est  prcs(iue  impossible  de  constater  l'op- 
posé. 

Il  n'est  pas  certainque  le  second  séjour  de  Ferdinand 
et  (1(3  Lucie  en  Angleterre  pendant  le  mois  d'août  n'ait 
pas  été  d'un  mois  entier.  Ferdinand  arriva  le  l",  ï\  l'a 
déclaré  dans  l'enquête.  Le  départ  définitif  eut  lieu  les 
derniers  jours  du  mois,  dit-on.  Il  se  peut  qu'il  ait  été 
effectué  le  31.  Dans  cette  hypothèse,  le  second  s(''jour 
aurait  rempli  le  mois  complet  que  Benoît  XIV  requiert. 
A  ce  moment,  la  promesse  de  mariage  est  certaine  ; 
caria  formalité  accomplie  le  6  août  devant  le  magistrat 
civil  eut  tout  au  moins  la  valeur  d'une  promesse  mu- 
tuelle. Pour  que  celte  promesse  transieril  in  malrimo- 
nium^ lia  sufli  qu'il  y  ait  eu,  aux  derniers  moments  du 
séjour  sur  le  sol  britannique,  la  cohabilalio  cum  affeclu 
maritali,  conformément  aux  décrétales  qui  prescrivent 
en  pareille  matière  la  présomption  juris  et  de  jure, 
contre  laquelle  on  ne  reçoit  pas  de  preuve  contraire. 
Ainsi  fût-il  démontré  que  le  mariage  clandestin  n'exista 
pas  du  21  au  29  juin,  serait-il  certain  que  le  séjour 
momentané  en  Belgique  pendant  le  mois  de  juillet  in- 
terrompit le  domicile  acquis  à  Londres,  tout  cela  serait- 
il  incontestable,  il  reste  encore  la  difficulté  inhérente 
au  second  séjour,  durant  le  mois  d'août. 

Voyant  la  nécessité  d'éloigner  Ferdinand,  la  com- 
tesse le  fit  nommer  attaché  d'ambassade  à  Constanti- 
nople.  Elle  exigea  que  Ferdinand,  passant  à  Bruxelles, 
signât,  le  15  septembre,  une  procuration  pour  entre- 
prendre la  cause  de  nullité  du  mariage  devant  le  tri- 
bunal civil.  A  peine  ai-rivé  à  Constantinopîe,  il  adressa 
à  Lucie,  le  4  novembre,  une  protestation  contre  tout 
jugement  que  le  tribunal  civil  pourrait  émettre  ;  bien- 
tôt, il  appela  la  jeune  fille  à  Constantinopîe. 

Le  21  novembre,  le  tribunal  d'Anvers  déclara  le 
mariage  nul,  par  défaut  des  publications  et  de  con- 
sentement de  la  mère,  conformément  au  code  civil, 
qui  prescrit  trois  soumissions  respectueuses.  Malgré 
le  jugement  d'Anvers,  Ferdinand,  attaché  d'ambassade 
à  Consiantinople,  vécut  maritalement  avec  Lucie 
pendant  neuf  mois,  jusqu'en  septembre  1873.  Si  le 
concile  de  Trente  n'obligeait  pas  les  catholiques  rési- 
dant à  Constantinopîe  et  dans  le  faubourg  de  Péra,  on 
aurait  une  forte  présomption  de  plus  pour  la  validité 
du  mariage;  mais  il  est  certain  que  le  décret  de  Trente 
comprend  les  catholiques  de  Constantinopîe. 

En  septembre  1873,  Ferdinand,  cédant  aux  ins- 
tances de  sa  mère,  s'enfuit  secrètement  de  Constan- 
tinopîe. Bientôt  Lucie  le  retrouva  à  Paris,  et  demanda 
une  entrevue  pour  «traiterde  la  séparation  àl'amiable.  » 

Vers  le  milieu  de  1874,  Ferdinand  apprit  que  sa 
mère  avait  demandé  à  l'ordinaire  de  Malines  une  en- 
quête canonique  sur  le  mariage.  Il  exposa  à  Mgr  l'ar- 
chevêque la  suite  des  faits  qui  avaient  précédé  et 
accompagné  l'union,  et  demanda  que  l'autorité  ecclé- 
siastique décidât  la  question.  Deux  jurisconsultes,  con- 
sultés par  l'ordinaire^  se  prononcèrent  pour  la  nullité 


9Di 


MARIAGE  EN  ANGLETERRE. 


852 


du  mariage,  par  défaut  de  domicile.  Contrairement  à 
l'ayis  des  canonistes,  Mgr  l'archevêque,  le  i)  sep- 
tembre 1S74.  prononça  par  arrêt  «  qu'il  ne  conslait 
pas  delà  nullité  du  mariage...  et  par  conséquent  que 
le  mariage,  quoique  contracté  illicilement,  devait  être 
réputé  valide.  » 

J'ai  dit  plus  haut  que  Tenquête,  ou  tout  au  moins  le 
folitim  de  la  S.  Congrégation  ne  précise  pas  le  terme 
du  second  séjour  deFerdinand  en  Angleterre,  au  mois 
d'août  1875.  On  dit  simplement  (|u'il  arriva  à  Londres 
le  1"  du  mois  et  partit  vers  la  fin.  C'est  pourtant  le 
point  capital  ;  car  si  Ferdinand  arriva  à  Londres  le 
1"  août,  et  repartit  le  31,  on  a  le  mois  que  prescrit  la 
bulle  de  Benoît  XIV,  et  le  mariage  serait  valide. 

Ce  fut  seulement  en  juillet  1875  que  Ferdinand  in- 
terjeta appel  à  la  S.  Congrégation  du  Concile. 

Au  mois  d'avril  1870,  Lucie  contracta  en  Belgique 
un  autre  mariage  civil.  Ferdinand  partit  pour  le 
Brésil,  en  qualité  d'attaché  d"ambassade,  y  l'ut  exa- 
miné pour  la  seconde  fois,  et,  après  une  retraite, 
déplora  ses  erreurs  de  jeunesse. 

Après  information  de  l'archevêque,  l'affaire  fut 
inscrite  au  rôle  de  la  S.  Congrégation.  Ferdinand  con- 
fia sa  défense  à  un  habile  avocat  de  Rome.  Lucie, 
n'ayant  pas  pris  d'avocat,  fut  défendue  par  le  dé- 
fenseur d'office.  Le  foliim  que  nous  avons  publié 
dans  la  précédente  livraison  des  Arialecta  (col.  837  et 
seqq.)  résume  les  plaidoiries  de  part  et  d'autre,  et  les 
allégations  pour  et  contre  la  validité  du  mariage  dont  il 
s'agit. 

Le  4  mai  1878,  la  S.  Congrégation  du  Concile  se 
prononça  contre  la  validité  du  mariage.  «  An  constet  de 
nullitate  matrimonii  in  casu?  S.  Congrcgatio  res- 
cripsit  :  Affirmative.  »  Elle  ne  reconnut  donc  pas  la 
nécessité  d'un  supplément  d'enquête. 

Conformément  aux  attributions  de  sa  charge,  le 
défenseur  d'office  a  demandé  une  nouvelle  audience, 
et  composé  de  nouvelles  animadversions.  Elles  rou- 
lent entièrement  sur  le  domicile,  parce  qu'à  l'époque 
du  premier  examen  de  l'affaire,  en  mai  1878,  en  in- 
formant verbalement  les  cardinaux,  le  défenseur  apprit 
que  les  difficultés  relatives  au  consentement  et  à  l'in- 
tention ne  faisaient  pas  d'impression  sur  les  juges.  En 
effet,  il  n'est  guère  possible  d'en  tenir  compte  dans 
le  for  extérieur. 

Nouvelles  animadversions.  Les  étudiants  et  les  em- 
ployés acquièrent  le  quasi-domicile  dans  le  lieu  où  ils 
résident,  quoiqu'ils  n'aient  pas  l'intention  d'y  demeurer 
toujours  ;  ils  peuvent  donc  se  marier  devant  le  curé  de 
leur  paroisse.  Cette  maxime,  admise  de  tous  les  juris- 
consultes, est  ainsi  formulée  dans  une  décision  rolale 
de  1771,  pour  Faenza  :  «  Itaque  qui  doctrinœ  causa 
gymnasia  et  academias  procul  a  patria  fréquentant, 
qui  mercaturae   dediti   alio   concedunt,   et  qui    mer- 
cede  conducta  suas  aliis  locant  opéras,  tametsi  bis  om- 
nibus minime  constitutum  sit  in   eisdem  locis  perpe- 
petuo  manere^  omnes  tamen  ibidem  quasi-domiciliuœ 
contrahunt,  et  lum  cœteris  in  rébus,  Uim  prœsertim  in 
contrahendismatrimoniis,  subjiciunturparocho,  cujus 
in  parochia  diversantur.  •  Ferdinand  acquit  domicile 
à  Londres.  Il  eut  en  arrivant  l'intention  d'y  passer 


tout  le  temps  qu'il  faudrait  pour  apprendre  à  fond  les 
opérations  de  banque.  11  prit  un  appartement  et  s'y 
installa.  De  l'aveu  des  canonistes,  le  transport  des 
bagages  montre  l'intention  d'acquérir  le  domicile. 
Ferdinand  porta  à  Londres,  avec  son  linge  et  ses 
habillements,  une  partie  de  sa  bibliothèque.  11  se  pro- 
pcsail  de  passer  plusieurs  années  à  Londres,  tout  au 
moins  un  an.  11  ne  changea  pas  d'intention  lorsque  sa 
mère  le  rappela  à  Bruxelles,  le  29  juin  1872.  Quitter 
un  pays  pour  une  cause  passagère,  ci/ma/Hwio  redeitnJi, 
n'entraîne  pas  la  perte  du  domicile.  Une  décision  rotale 
del7y3,pir  Ilimini,  porte  ceci  :  «  Sufficit  adfuisse 
animum  ac  voluntatem  redeundi,  ne  domicilium,  quod 
jam  contraxerat,  amisisse  dicendum  sit.  Ut  enim  quis 
civilitatis  etincolatus  jam  contracti  beueficium  amittat 
recessisse  opus  est  cuin  animo  non  redeundi.  »  11  est 
constaté  que  Ferdinand  a  maintenu  jusqu'au  jour  du 
mariage  l'intention  de  retourner  à  Londres.  L'enquête 
établit  pleinement  que  le  jeune  homme,  appelé  à 
Bruxelles,  conserva  à  Londres  son  appartement  et  son 
emploi  et  demeura  décidé  d'y  retourner. 

Puisque  Ferdinand  acquit  le  quasi-domicile  à 
Londres,  c'est  le  cas  d'appliquer  le  décret  du  pape 
Urbain  Vlll,  qui  déclare  le  mariage  valide  lorsque  le 
domicile  est  vraiment  transféré  :  Si  domicilium  vere 
transferahtr,  malrimonium  esse  validiim-  La  constitution 
de  Benoît  XIV,  Paucis,  du  19  mars  1758,  exige  que  le 
contractant  ait  demeuré  un  mois  pour  le  moins  dans 
le  lieu  où  le  mariage  est  célébré.  Arrivé  à  Londres  le 
21  mai  1872,  Ferdinand  y  demeura  jusqu'au  29  juin, 
c'est-à-dire  38  jours,  huit  jours  de  plus  que  Be- 
noît XIV  n'exige.  Il  y  a  présomption  légale  qu'il  y  eut 
durant  ce  laps  de  temps  promesse  de  mariage  et  com- 
merce charnel,  a//fc/M  )Ha?v7a/î,entrelui  etla  jeune  fille. 
Cette  présomption  fait  que  le  mariage  n'a  pas  besoin 
d'être  prouvé  autrement;  en  outre,  il  faudrait  pour  la 
renverser  des  preuves  péremptoires  et  irréfutables. 
Tout  au  moins  le  tribunal  doit  ordonner  un  supplément 
d'enquête  :  Coadjuventur  probationes,  sur  la  promesse 
mutuelle  de  mariage  et  l'affectas  maritalis,  L'Eglise  ne 
peut  pas  dissoudre  le  mariage  valide. 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile  a  renvoyé 
l'affaire  à  la  seconde  séance  :  Ad  priinam post  proximam,. 
Voici  le  folium  du  20  juillet  1878. 

Mechlinen.  Matrimonu.  —  Die  20  julii  1878.  Alacri  stu- 
dio discussa  bac  causa  in  generali  convcntu  die  4niaiihujusce 
anni  1878  sub  assueta  dubii  formula  :  «An  constet  de  nullitate 
matrimonii  in  casu  ?  »  responsum  prodiit  :  Affîrmalivc. 
Novani  obloquendi  de  more  veniam  matrimonii  vindici  con- 
cessi  ;  exindeque  restauranda  venit  in  prœsens  conlroversia  ; 
meum  nunc  erit  officium  novarum  aniniadversionum,  quas 
idem  vindex  concinnavil,  compendium  exponere. 

Animadverlit  defensor,  occasione  prïecedentis  discussionis 
persensisse  inter  inCormandum,  quod  defeclus  consensus,  de 
que  a  comilis  Ferdinand!  patrono  illius  matrimonium  cum 
Lucia  Londini  contractuai  prœprimis  irapetebatur,  niillatenus 
ex  judicio  EE.  PP.  obbistere  videretur  validilati  nuptiarum: 
graviorem  vero  difficuitatem  ingesserit  exceptio  a  vitio  formae, 
idest  defectus  domicilii  in  secunda  parle  adversae  orationis 
objecta.  Ad  banc  idcirco  objectionem  confutandam  in  hoc 
periculo  suum  stiidium  intendit,  at(|ue  insimul  obsecraf,  ut  si 
aliquis  ex  EE.  PP.,  nunc  primumsedet  in  hac  causa  judicatu- 


953 


MARIAGE  EN  ANGLETERRE. 


954 


rus,  demonstralionfinivaliilitatis  ex  ciipite  consensus  in  ante- 
actis  perlerai  animadversioiiibus,  quas  ipse  vindex  exhibcre 
cidnn  curabit.  llicc  ilaque  dissent  de  doiiiicilio. 

Inter  nuiitiplicos  niansioncs,  qua;  siib  noniinedomicilii  desi- 
gnaiilur,  pnecipue  distungiiuiilur  doii)iciliiiiii  proprie  dictuiu 
quoil  ptM'peluanimansionein  vel  ex  origine,  vciex  civilitate 
proilfiiiiteiii  désignât,  et  quasi  domicilium,  quod  non  perpe- 
tuain  scd  tenipoianeain  ulut  diiihiiiiam  iiidicat  comoiatio- 
inein  ;  atque  de  iioc,  quod  pr;eii'i'iiiii  in  praïsens  coiitroverti- 
tur,  Iradit  ex  Sebmalzgruebci',  7«)-.  ecc^  p.  1,  t.  2,  §  2,  8  : 
«i  O'ias!  domicilium  sortituralituiis  inlocoilio,  in  quo  ainuio, 
non  peipetuo,  sed  per  annum,  vel  majorcni  vel  saitem  notabi- 
lem  aiini  partemcomniorandiliabeat.  jiQuum  autemagitur  de 
casu.in  quoquisad  niatrimoniumcontraliendum  se  contulit  in 
loeuni,  ubidecretuinTridentinum  7'«»if/5i  nonest  pubbcatum, 
suprcnia  norma  tradilur  a  responso  reddito  a  pont.  Ur- 
bano  VIII  ad  arcliiepiscopum  Goanum  in  tertio  dubio,  in  quo 
qu;eiebalur  ;  a  Quid  si  iidem  incola;  lam  masculi  qiiam  t'œmi- 
nœ  transférant  babitationem  eosolo  animo  ul  absque  parocho 
et  testibus  contrahant  »  ?  Rescripsit  cnim  ponlifex  :  u  Nisi 
domicilium  vere  transferalur,  malrimonium  non  esse  vali- 
rfuOT.»  Ilanc  autem  rcgulani  posterius  obfirinavit  Bened.  XIV 
in  constitulione  Paucis  abliinc  hebdomadis. 

Ad  qua^siioneni  fr.cti  deveniens,  ostendit  defensor  domici- 
lium proprie  dictum  Ferdinandi  esse  in  vico  Edeghem,nbiejus- 
dem  familia  suos  lares  constituit  anno  1833,  ceu  patet  ex  fiJe 
moderatoris  illius  municipii.  Quaniplura  tamen  quasi  domici- 
lia successive  acq\iisivit,  id  quod  admittitur  in  jure,  leste  Bene- 
dicto  XIV  in  cit.  constitulione  §  Insiileninl  :  «  Novuni  non 
est,  neque  inusitatum,  quod  quis  domicilium  habeat  aliquo  in 
loco,  et  quasi  domicilium  adipiscalur  in  alio  ;  in  quo  rerum 
statu  si  verselur,  tune  eidem  liberum  erit  niatrinionium  con- 
trahere  corani  illo  parocho  intracujus  parœciae  finey  tune 
inhabitat.  »  Habuit  enini  Romœ  dum  stipendia  merebat  in 
Legione,  quaj  appellabalur zouaves  pontificaux.  HabuiiBruxel- 
lis  usque  ad  mensem  maii  1872dum  jurisprudenliae  studiis  et 
diploniatico  tirocinio  operam  navabat.  Habuit  denique  Londini 
duniargentariœ  arti  conducta  vacabat  mercede.  Nec  minus 
enim  est  in  jure  exploratum,  quasi  domicilium  conlrahi  ab 
lis,  qui  vel  sludii  vel  alterius  generis  profdssionibus  incum- 
bunt  ;  omissis  in  percognilo  juris  articulo  gravissimis  in  ora- 
tione  relatis  scriptoribus,  Rota  Rom.  in  Faventina  nullitalis 
matrimonii,  3  junii  1771,  §  7  cor.  Riniinaldo,  ibi:  «  Ilaque  qui 
doclrinœ  causa  gymnasia,  et  academias  procul  a  patria  fré- 
quentant, quique  mercaturae  dediti  alio  concedunt,  et  qui 
mercede  conducta  suas  aliis  locant  opéras,  tametsi  his  omnibus 
minime  constitulum  sit  in  iisdem  locis  perpetuo  manere,  om- 
nes  tamen  ibidem  quasi  domicilium  contrahunt,  et  tum  cœteris 
in  rébus,  tum  praesertim  in  contrahendis  malrimoniis  subji- 
ciuntur  parocho,  cujus  in  parœcia  diversantur.  " 

Quasi  domicilium  Ferdinandum  habuisse  Londini  de- 
monslratur  ex  eo  quod,  postquam  ejus  mater  deliberavit 
ibidem  eumilein  transferre  «  pour  le  tenir  séparé  de  Lucie 
et  l'obliger  de  gagner  sa  vie,  »  tolo  animo  novœ  occu- 
pationi  ipse  se  applicuit,  ut  ex  idoneitate,  quam  adeptu- 
rum  sperabat  ad  suam  substentationem  procurandam  per 
periliam  argentariaî  artis,  penitus  a  maire  independens 
evaderet;  id  quod  prae  omnibus  anhelabat;  Brasiliensi  rê- 
vera judici  delegalo  percunctanli:  «Si  illo  temporis  spalio, 
quo  quiescebas  a  munere  (attaché  de  légation)  invenire 
poluisses  alium  vitaî  statum,  aul  munus,  aut  officium, 
quo  poluisses  procurare  tibi  vitœ  necessaria,  nonne  li- 
ibenter  eum  fuisses  amplexus?  «  Ita  Ferdinandus  reposuit: 
«  J'aurais  accepté  tout  poste  et  tout  emploi  qui  m'aurait 
fourni  pour  vivre,  car  mon  unique  désir  était  d'être 
indépendant.  » 


Et  reapse,  ubi  cornes  pervenit  Londinum  domum  ad 
inhabitandum  ad  mensem  conduxit  cum  facultate  eamdem 
retinendi  «  dénnitivcuient  o  ,  absque  alia  conventiono  ;  de- 
claravit  enim  in  judiciali  primo  examine:  «  J'avais  pris 
1  appartement  au  mois;  je  pouvais  pourtant  y  rester  défi- 
nitivement sans  prendre  de  nouveaux  engagements  ;  »  at- 
que hoc,  tametsi  foreuses  juxta  morem  civitatis  pro  ha- 
bitatione  mercedem  persolvunt  de  hebdomada  in  hebdo- 
niadam.  In  novam  habitationeni  suam  contulit  supellec- 
tilem  pro  dititurno  tempora  occursuram  lestante  ejus- 
dem  sorore  Z:)e;  clarius  autem  ejus  levir /Emilius;  iiuo 
partem  secum  lulit  suœ  bibliothecœ,  cujus  quidem  tantum- 
modo  obteslante  maire,  «  le  tond  était  resté  en  Belgique  :  » 
Palet  igiiur  de  domicilio  a  comité  Londini  contracto 
cum  nemini  sit  imperviuui  Iranslatione  supellectilis  de- 
monslrari  translationem  domicilii,  tradente  Rot.  Rom.  de- 
cis.  19i,  n.  3,  cor.  Merlinc,  et  Romana  juris  funerandi  8  fubr. 
1819,  §  4,  cor.  Odescalchi,  ibi  :  «  eo  vel  magis  hœc  valent, 
quia  sacerilotis  demorlui  supellex  omnis  erat  in  aedi- 
bus  S.  Sebastiani,  quaî  tametsi  non  multa.  non  lauta 
tamen  lanta  est,  ut  domicilium  ad  aedes  S.  Sebastiani 
translatum  demonstrat.  Etenim  ibi  esse  alieujus  domi- 
cilium, ubi  manendi  habet  animum,  et  ubi  res  suas 
retinet,  Iradunt  Innoc.  etc  Si  enim  presbyter  in  parœ- 
cia etiam  S.  Marci  domicilium  habuisset,  ibi  porro  res 
suas  servassel;  quandoquidem  fieri  nequit,  ut  quisquam 
habeat  animum  domicilium  aliquo  in  loco  staluendi,  quin 
iiluc  res  suas   déferai.  » 

Ikec  de  facto  habitationis;  de  animo  autem  discurrens 
ostendit  vindex,  quoJ  Ferdinandus  non  solum  per  no- 
tabilem  anni  partem,  ceu  requirit  Schmalzgrueber,  loc.  cit., 
sed  per  unum  aut  alterum  annum  prœstituerat  in  Londi- 
nensi  civitate  commorari  quum  stipendiatum  officium  in 
mensa  Lemmé  exerceret.  Rogante  namque  Melchliniensi 
judice  :  «Quel  emploi  aviez-vous  dans  la  banque  Lemmé? 
ita  ipse  respondit:  «  J'avais  un  emploi  rétribué  et  une  fonction 
d'une  certaine  stabilité,  -a  Concordat  etiam  Lucia,  quae  depo- 
nit  :  «  Il  était  convenu  qu'il  prendrait  deux  cents  francs  par 
mois,  mais  de  fait  il  n'a  presque  rien  pris.  Evidemment  il  avait 
exprimé  l'espérance  d'obtenir  de  l'avancement.  t>  Hoc  au- 
tem, nihil  obstanle,  quod  salarium  non  accepisset,  nam, 
abscedente  e  Britannia  die  29  junii,  nondum  mensem  ex- 
pleverat  in  officio  ;  nihilominus  reversas  Londinum  mer- 
cedem repetiit:  «  Il  avait  demandé  à  la  banque  le  paiement 
de  ce  qu'il  croyait  lui  appartenir.  •>  Hoc  autem  exercitium 
absolulurus  erat  comes  uno  aut  altero  anno,  prout  opor- 
tuisset,  ut  in  argentaria  professione  efliceretur  peritus. 

Neque  hune  animum  dimisit  quaudo  die  29  junii  d878 
Londino  discedens  profectus  est  Bruxellas  ubi  revccabatur 
«  pour  une  affaire  pressante  de  banque.  «  Est  enim  ex- 
ploratum in  jure,  domicilium  non  amilti  ab  eo,  qui  ex 
teniporanea  ac  precaria  causa  ab  eo  discedit  cum  animo 
redeundi;  posl  texlum  in  1.  7,  c.  de  incol.  1.  10,  in  quo 
dicilur  :  a  Cum  profectus  est  peregrinari  videlur;  quod  si  re- 
dierit,  peregrinari  jam  destitit.  »  In  cap.  3  de  sepul.  6, 
unanimiter  tradunt  DD.  Gratianus,  Discept.  for.  c.  494,  n.  16, 
Fagnan.  in  cap.  Significavit  de  paroch.  Ursill.  ad  Afflict. 
dsc.  324,  n.  5,  et  conslanter  tenuit  Rota  Romana  in  Nullius 
seu  Senogallien.  bonorum  13  maii  1097,  §  122,  cor.  Muto, 
ap.  Paulut.  dise.  62,  dec.  2.  Dec.  431,  n.  1,  par.  18,  rec. 
dec.  485,  n.  5  cor.  Crisp.  et  dec.  Ariminen.  taxas  quoad 
secundogenituram  18  febr.  1793,  §  6,  coram  Soderino:  «  Ni- 
hilque  delrahit,  quod  poslea  marchio  Laurentius  Romam 
venerit,  ibique  mortuus  sit.  Sutïicit  namque  in  eo  ad- 
fuisse  animum  ac  voluntatem  redeundi  ne  domicilium, 
quod  jam    contraxerat,    amisisse    dicendum    sit.    Ut    enim 


9oo 


M.\RIAGE  EN  ANGLETERRE. 


956 


quis  civilifatis  et  incolalus  jain  contracli  beneficium  amit- 
tat,   recessisse  opiis  est  cum  aniino  non  redeuudi.  « 

Hune  alioqiiin  animum  redeundi  Londinum  adfuisse  in 
comité  usque  ad  dieni  malriiiionii,  manifeste  ostenditur 
es  repetitis  lum  ipsius,  tum  Luci;«  depositioiiibus.  Mechli- 
niensi  namqne  judici  post  banc  relationem  Fordinandi, 
eumdem  ita  pepcontanti  :  a  Aviez- vous  en  ce  moment  l'in- 
tention de  retourner  à  Londres  et  de  continuer  à  y  résider?  » 
respondit  Ferdinandus:  «  Oui,  je  comptais  être  de  retour 
sous  peu  de  jours.  »  Subsumente  judice:  «N'avez-vous  pas 
quitté  alors  voire  appartement  et  votre  emploi?  -  reponit: 
«  Non.  >  Insislit  jndex:  4  Lorsque,  arrivant  en  Belgique, 
vous  avez  su  que  votre  mère  ne  voulait  pas  vous  laisser 
retourner  à  Londres,  vous  ètes-vous  positivement  décidé 
à  n'y  pas  retourner,  ou  à  quitter  actuellement  votre  habi- 
tation et  votre  emploi  à  la  banque?  —  Non,  au  contraire 
je  demeurai  décidé  à  y  retourner.  » 

riena  échu  etiam  consonat  depositio  Luciae  ad  qua?stiones 
jndicis  reddita. 

Hisceinjureet  infacloquoad  quasi  domicilium  a  Ferdinand o 
Londini  contractum  et  ad  diem  usque  nuptiaruni  retenlum 
demonstratis,  pergit  defensor  ad  graves  diluendas  exceptiones. 
Prima  quidem  exurgit  ex  eo  qnod  comes  non  de  sua  elec- 
lione,  sed  de  matris  voluntate,  atque  «  en  pénitence,  s  demi- 
gravit  in  Angliam;  unde  ipse  dijudicandus  videtur  non  secus 
ac  illi,  qui  ad  correctionem  et  custodiam  in  carcere  deti- 
nentur;  de  quibus  ait  Bened.  XIV  Inst.  eccl.  33,  n.  Î2  : 
«  Nihil  magis  expectant,  quam,  ut  solutis  vinculis,  paternas 
aedes  revisant,  »  et  quorum  raatrimonium  esse  nullum  tradit 
Coscius,  De  sep.  tor.  1.  I,  c.  li,  n.  42.  Prœadmonet  enim 
vindex  non  concedi  in  jure  nec  patri  nec  matri  domicilium 
filiofamilias  inviloconstituere  justa  1.  4  If.  ad  municip.  «  Placet 
etiam  filium  familias  domicilium  habere  posse,  non  utique  ibi, 
ubi  patrr  habuit,  sed  ubicumque  ipse  domicilium  conslitue- 
rit,  »  id  quod  confirmât  constanti  jurisprudenlia,  teste  Rota 
Rom.  in  Forolivien.  nuUitatis  sententiae  20  junii  1836,  §.  6, 
coram  Alberghini  :  «  Filium  patris  originem,  non  domicilium 
sequi,  eo  sensu  traditum  est,  ut  non  teneatur  ipse  domicilium 
servare,  ubi  naluralem  originem  duxit;  sed  suum  valeat  sibi 
seorsim  a  pâtre  ubicumque  voluerit,  domicilium  sua  voluntate 
conslituere,  aut  constitutum  retinere.  » 

Ad  theoriam  autem  Cosci  respondet,  subobscnre  auctoreai 
illam  exposuisse.  Ipsam  enim  formulavit  sciiptor  ex  deci- 
sione  S.  hujus  Ordinis  in  Farfen.  matrimonii  26  martii  1707, 
eamdemque  desumpsit  ab  Ursaya  qui  in  ea  causa  oratoris 
munere  l'unctus  fuerat.  Sed  omnino  diversa,  imo  contraria 
quoad  casum  est  hujusce  auctoris  doctrina.  In  domicilio 
quippe  vel  a  principe,  vel  a  judice  imposito  distinctionem 
vere  solidam,  de  qua  etiam  Bened.  XIV,  Inst.  eccl.  33, 
num  12,  auctorem  Ursayam  commendat,  ille  induxit  in 
suis  Discep.  for.  t.  2,  part.  1,  dise.  10,  num.  34;  nirairuin  in 
morara  necessariam  loco  pœnae;  atque  in  moram  necessariam 
loco  custodiae.  lUa  inleliigitur,  quando  quis  damnatur  ad 
carcerem,  vel  ad  exilium  vel  ad  relegationem  ad  tempus 
determinatum  aut  «  ad  arbitrium  principis  vel  judicis,  et  isti 
dicuntur  habere  domicilium  in  loco,  ubi  carceratus  vel  rele- 
gatus  moram  facit.  »  Ista  intelligitur  quand  quis  detinetur 
«  loco  custodiae  pro  eo  lempore  quo  ejus  causa  non  est  adhuc 
terminata  sed  indecisa  pendet  corara  judice.  »  De  prima 
affirmât  matrimonium  coram  parocho  illius  loci  contractum 
esse  validum  ob  contractum  domicilium,  etiam  quia,  uti 
vindex  subjungit  ex  Fagnani  doctrina,  detentus  vel  relegatus 
durante  damnatione  vel  arbitrio  judicis,  animum  accommoda- 
vit  ad  domicilium  sibi  assignatum.  De  secunda  affirmât  esse 
nullum,  quia  pendente  judicio,  atque   in  expeclalione  sen- 


tentiie,  ipse  permanet  in  loco  custodije  lamquam  in  aliéna 
domo,  et  suam  semper  anhclat. 

Isllianc  distinctionem  sua  auctorilate  obfirmavit  S.  Ordo 
iu  pranlicta  causa  Farfen.  matrimonii,  noc  non  parlicularis 
Congregatio  qu»  ipsam  induxit  iu  statutocleii  urbani,  prouti 
videre  est  in  aniuiadversionibus,  quœ  fuse  Ursay;e  doctriuam 
exponunt  in  §  28  ad  30.  Juxta  doctrinam  Ursaya>  définit  etiam 
Bened.  XIV  nullum  matrimonium  in  loco  custodiae  celebra- 
tum  :  Coscius  vel  ipse  autem  validum  athrmat  niatrimonium 
in  loco  relegationis  prouti  auctorilate  Barbostc  innixus  in 
casu  mulieris,  quœ  ad  submovenda  scandala  alibi  fuerat 
relegata,  «  ad  arbitrium  principis;  »  tradit  De  Separ.  tor.  \.  1, 
c.  14,  n.  12,  ibi  :  «  Validum  fuisse  matrimonium  contractum 
a  muliere  post  quartum  habitationis  meusom  coram  parocho 
oppidi,  ad  quod  a  civitate,  in  qua  habitabat,  jussu  principis 
sœcularis  ad  submovenda  scandala  se  conferre  coacfa  fuerat 
sub  pra-cepto  non  discedendi,  donec  aliter  statutum  luisset, 
aliis  relalis  dicit  Barbosa  etc.  »  Ad  casum  itaque  Ferdinand! 
(ieveniens,  ait  defensor,  pro  rei  veritate  existimare  quod 
neutri  ex  praediclis  casibus  collimat  domicilium  a  comité 
Londini  constitutum;  atque  hoc  ea  ductus  ratione  quia 
comes  libéra  ac  sui  juris  persona  erat,  nuUo  criminah  judicio 
inipetitus,  nulla  mulctatus  danmatione;  si  niliilominus  aliqua 
ex  prœdictis  casibus  norma  accipienda  est  pro  quaestione,non 
aliis  quidem  comparari  posset  comes  quam  relegato  ;  cujus 
certe  domicilium  salis  estad  validitatem  rcatrimonii  ;  eo  potis- 
simuni  quia,  cum  hubitalio  iu  Londineusi  civitate  eidem 
tune  proficeret  ad  peritiam  iu  argentaria  arte  acquirendam, 
et  ad  liberius  cum  muliere  conversandum,  hinc  deduci  neces- 
sarium  ostenditur,  quod  animus  ab  eodem  panditus  ibidem 
demorandi  «  pour  un  an,  ou  deux,  »  ob  ttïectus  ;<b  eodem 
coneupitos  salis  firmus  ac  vaUdus  fuit  ad  quasi  domicilium 
nanciscendum. 

Minus  autem  obsistit,  quod  Ferdinandus  prœterquam  abhor- 
rebat  Londinense  cœlum,  atque  novam  terram  inquirebat  ad 
lucrosum  acquirendum  officium,  dependens  insuper  a  matre 
ob  suam  substentationem,  et  ob  suum  ollicium  a  gubernio 
potuisset  postridie  revocari,  ac  ita  ejusdem  resolvi  domicilium. 
Conditio  enim  si  niliH  avocat,  quœ  per  cit.  1.  7  cod.  de  incol. 
1.  10,  unde  resolvitur  domicilium,  numquam  deest  in  animo 
illum  acquirentis;  quemadmodum  prœsertim  ostenditur  in 
iis,  qui  alibi  commigrant  ex  temporanea  causa,  uti  studiorum, 
miiiiiœ,  professionis,  mercaturae,  belli  vel  pestis  eflugiendœ, 
quin  tamen  de  hisce  negetur  quasi  domicilium.  Imo  etiam. 
nec  de  illius  personœ  quasi  domicilio  in  aliéna  jiarochia  infi- 
ciatur,  in  quam  concessit  cum  explicita  conditioue  ibidem 
commorandi  «  jusqu'à  ce  qu'elle  trouve  à  se  placer,  »  prouti 
judicavit  Rot.  Rom.  in  Favenliiia  nullit.  matrim.  3  junii  1771, 
§  8,  coram  Riminaldo  :  «  Minime  iuterest,  eo  animo  mulierem 
domicilium  quajsivisse  quamdiu  herum  invenisset,  quaj  sane 
conditio  postridie  resolvi  poterat.  Ex  hoc  enim  quasi  domiciUo 
nihil  detrahitur;  quia  nimirum  naturalis  isthaîc  conditio,  nisi 
(juid  avocet,  numquam  non  deest  animo  domicilium  acqui- 
rentis. Nam  et  hi,  qui  alias  sibi  sedes  quajrunt,  ut  ibi  perpétue 
maneant,  tamdiu  ibidem  esse  volunt,  oisi  respublica,  officium, 
munus,  negotium,  vel  aliud  quidpiam  eos  ab  electis  sedibus 
avocet;  neque  minusque  domicilium  quœsisse  dicuntur. 

Vindicata  ex  liisce  omnibus  in  Ferdinando  quasi  domicilii 
veritate,  sua  sponte  consequitur  aptandum  eidem  esse  in 
sensu  affirraativo  ratione  contrariorum  expressum  decretum 
Urbani  VIII  :  Si  domicilium  vere  transferalur,  malrimonium 
esse  validum,  quin  facessat  constitutio  Benedicti  XIV  Paucis, 
19  mart.  1738,  dum  in  §  Post  hxc  disponit  a.  quod  antequam 
malrimonium  contrahatur,  spatio  saltem  unius  mensis  ille,  qui 
contraint,  habitaverit  in  loco,  ubi  matrimonium  celebratur;  » 
perinde  nimirum  ac  si  mensis  ille  taxativc  requiratur,  et 


9b7 


DROITS  PAROISSIAUX. 


958 


imnieiiiatc  prœcedere  debeat  matrimoniiim,  ut  ijisum  in  loco 
quasi  lioiiiicilii  ilici  |)ossit  conlracluni.  Hiiic  eiiini  liilliiuiitali 
occuiTitdefensorauctorifatiinnixuspi'avissimoi'umscii|itoruiu, 
Emi  Tarquiiii,  et  lindi  P.  Ballerini,  qui  liaiic  quiustionein 
fuiulitus  txpnuKrunl;  atque  ex  utroque  demonstrat,  qnod 
Bened.  XIV  iiec  iiovuin  jus  voluit  roiistituerr  praîsciibcudo  ad 
quasi  doiuicilium  acquirendum  lialiitationeni  unius  meiisis  ;  ita 
ut  de  aninio  et  voiuntate  nil  ultra  lutiuiii  debeat;  neque  decer- 
nei'e co^'iiavit, ut  si  quis  aiiiiiuim  baboat  acquiiendi  doniiciiium 
non  prias  valide  contrabat,  quum  moisis  labalur.  Voluit 
tautunimodo  ille  ponlifex  priesumptivam  suppeditave  proba- 
tioneni,  qiio  niagis  in  casibus  dubiis  voluiitas  contrahendi 
doniiciiium  conjiciatur  ex  comineiuoratione  unius  niensis. 
Emus  Tarquini  in  voto  quod  in  hoc  S.  Ordine  conscripsit  in 
Uomana  matrim.  I8G(!,  et  quod  in  sua  responsione  pro 
anteacla  disciîssioiie  distribuit  Ferdinand!  piitronus,  hoc 
prœmisso,  «  Quod  a  non  nemine  aliquando  audivi,  Bened.  XIV 
ia  const.  Paucis  ad  archiep.  Goanuni  ad  niensem  unuin  quasi 
doniiciiium  reduxisse,  ita  ut  jure  quodani  iioao  quasi  domici- 
lium  unohabitationis  mense  perfecte  acquiri  ad  niatrimoniuni 
valide  contrahenduiii  constituerit,  id  oninino  et  a  veritate,  et  a 
Bened.  XIV  mente,  et  a  communi  omnium  opinione  alienissi- 
mum  esse  censeo  »,  post  validas  rationes  ibidem  enucleatas 
concludit  circa  finem  :  «  Mensis  igitur,  de  quo  Bened.  XIV 
nihil  aliud  est,  quani  probatio  quœdam  praisumptiva  in  rébus 
dubiis  de  vera  siiiceraque  voiuntate  permanendi  per  majorem 
anni  partem,  cujus  proinde  voluntatis  necessitatem  non  abro- 
gat  sed  confirmât;  ita  ut  si  non  de  re  dubia  agatur  sed  de  re 
clara  et  manifesta  ejnsmodi  voluntatem  defuisse,  certissinuim 
omnino,  habitatione  unius  mensis  minime  obstante,  habendum 
sit,  quasi  domiciliuiii  nuUo  modo  fuisse  quœsitum  adeoque 
matrimonium  nulio  modo  validum.  » 

Cum  itaque  Benedictina  constitutio  ad  juris  communis  nor- 
mam  intelligenda  sit,  concludit  orator  ex  eadem  ratione, 
quod  quando  constat  de  contracto  domicilio,  coque  retento 
per  auimum  redeundi,  si  aliquo  illud  tempore  interruptum 
est  prout  constat  de  Ferdinando;  vel  constat  de  voiuntate 
illud  contrahendi,  diim  in  eum  locum  nupturi  se  conferunt 
cum  animo  celebrandi  matrimonium,  nihil  obstat  si  contra- 
hentes  haud  fuerint  per  mensem  ibidem  commorati.  Hoc 
porro  aperte  tradil  Ballerini  in  suis  adnotationibus  ad  Gury 
tract,  de  matrim.  num.  839,  not.  G,  in  fin.,  ibi  :  «  Caalerum 
tum  doctrinee  ah  A.  traditaj,  tum  ils,  quae  hic  suppleta  su.it, 
nihil  id  oilicit  id  quod  Bened.  XIV  habet  in  cit.  epistola  ad 
archiep.  Goanum,  dum  rcspondet,  ad  validitatem  malrimonii 
in  casu  satis  videri,  quod  antequam  matrimoniimi  contra- 
hatur,  spatio  saltem  unius  mensis  ille  qui  contrahit,  habita- 
veritinloco,ubi  matrimonium  celebratur.  Neque  enim  pontifex 
ibi  statuere  voluit,  aut  mcram  unius  mensis  suflTicere  quoad 
eum,  qui  animum  non  habeat  acquirendi  doniiciiium,  vel 
quasi  doinicilium,  aut  eum,  qui  hune  animum  habeat,  prius 
non  posse  valide  contraliere,  quam  mensis  elabatur.  .  . 
sed  m  ère  judicium  traders  voluit,  quo  salis  piaesumi  possit, 
animum  acquirendi  saltem  quasi  domicihum  contrahenti 
fuisse,  atque  adeo,  nisi  quid  secus  suadeat,  pro  validitate 
matrimonii  judicandum  esse.  » 

Rébus  sic  stantibus,  EE.  VV.  erit  juxta  assuetam  doctrinam 
et  sapientiam  infrascriptum  dirimere  dubium  : 

An  sit  standum  vel  recedenduni  a  decisis  in  casu. 

S.  Congregatio   Concilii  rescribendum  censuit  :  Dilata  ad 
primam  post  proxirnam.  Romaî,  20  julii  4878. 


DROITS  PAROISSIAUX 


SL^pultuie.  Tout  ce  qui  concerne  les  obièqucs  est-il  réservt.'  au 
curû  VEnipiètKment  d'une  conlrL^rie  ;et  de  son  chapelain-. 
Coutume.  Peut-on  prescrire  les  droits  "pa''i'issidu\  ?  Accompa- 
^'numeut  d'un  mort  à  un  diocèse  étraiiger.Uebtiiulion  du  Cdsuel. 
U(!cisiou  de  la  S.  Congr(5gation  du  Concile  du  20   juillet    1878.' 

La  prescription  peut-elle  s'étiblir  contre  les  droits 
paroissiaux  ?  Le  chapelain  d'une  confrérie  peut-il 
acquérir,  en  vertu  de  la  coutume,  les  attributions  que  le 
droit  canon  réserve  aux  curés  ? 

Dans  une  localité  du  diocèse  de  ColIe-di-Vald-Elsa 
cri  Toscane,  se  trouve  la  confrérie  de  la  Miséricorde 
établie  en  1869,  ayant  pour  but  diverses  œuvres  de 
charité  et  de  religion  envers  les  défunts.  Elle  a  bientôt 
empiété  sur  la  juridiction  paroissiale,  soit  en  s'op- 
posant  à  ce  que  le  curé  allât  avec  sa  croix  à  la  maison 
du  défunt,  pour  bénir  le  corps  avant  de  l'emporter  , 
soit  en  voulant,  après  le  service,  accompagner  le 
corps  au  cimetière  public,  sans  le  curé. 

En  1876  mourut  un  riche  habitant  de  la  paroisse 
de  l'Assomption.  Les  héritiers  ayant  décidé  de  trans- 
porter le  corps  à  Sienne,  pour  l'ensevelir  dans  le 
ciinetière  de  l'archiconfrérie  de  la  Miséricorde  le 
chapelain  obtint  de  la  famille  d'accompagner  le  corps 
au  préjudice  du  curé,  qui  d'ailleurs  protesta  contre 
cette  usurpation  de  son  légitime  droit. 

Le  curé  a  soumis  à  la  S.  Congrégation  du  Concile 
les  trois  questions  suivantes  :  1.  Le  chapelain  a-t-il 
violé  le  droit  paroissial  en  retenant  les  honoraires  que 

la  famille  a  donnés  ?  Doit-il  restituerceshonoraires? 

2.  Est-ce  au  curé  ou  bien  au  chapelain  de  la  Miséricorde 
qu'il  appartient,  suivant  le  droite  d'accompagner  les 
défunts  au  cimetière  d'un  autre  diocèse  ?  — 3.  Oue  le 
curé  soit  rétabli  dans  tous  les  droits  funéraires  et  qu'il 
puisse  remplir  les  fonctions  que  les  lois  deTEf-lise  lui 
attribuent. 

Mgr  l'évèque^  consulté  selon  l'usage,  atteste  que 
dans  son  diocèse  les  curés  ont  d'une  manière  exclusive 
le  droit  de  faire  tout  ce  qui  concerne  les  obsèques  et  la 
sépulture  des  défunts,  conformément  à  ia  discipline 
générale  de  l'Eglise. 

Plaidoirie  du  chapelain.  La  confrérie  de  la  Miséri- 
corde a  toujours  agi  avec  le  consentement  tacite  des 
curés,  lesquels  n'ont  jamais  rien  fait  pour  réserver  leurs 
droits.  Le  consentement  tacite  est  assimilé  à  l'adhésion 
formelle.  L'usage  donne  au  chapelain  le  droit  d'ac- 
compagner les  défunts  au  cimetière  public.  Tous  les 
habitants  attestent  cet  usage,  lequel  est  notoire,  et 
d'ailleurs,  existe  dans  d'autres  parties  de  la  Toscane 
particulièrement  dans  le  diocèse  de  Sienne  et  dans  celui 
de  Chiusi. 

Dira-t-on  que  la  prescription  ne  peut  s'établir  contre 
les  droits  paroissiaux  ?  Mais  le  simple  accompagnement 
à  travers  la  route  est  un  acte  indifférent,  le  curé  n'y 
exerce  aucune  juridiction.  Bénir  le  corps,  le  lever, 
désigner  le  parcours  du  cortège  jusqu'à  l'église,  l'office 
et  la  messe,  voilà  l'essentiel  ;  la  connexion  de  la 
procession   au  cimetière    avec   les  actes    paroissiaux 


939 


DROITS  PAROISSIAUX. 


960 


n'opère  pas  que  cette  procession  soit  de  même  nature, 
el  de  caractère  paroissial. 

Le  Rituel  romain  établit  une  distinction  entre  la 
conduite  de  la  maison  du  défunt  à  l'église,  et  celle  qui 
prend  le  corps  à  l'église  pour  le  porter  au  cimetière  ; 
dans  le  premier  cas,  le  Rituel  exige  la  présence  du 
curé.  Mais  pour  la  conduite  an  cimetière,  tout  prêtre 
peut  la  faire,  sans  délégation  du  curé. 

Réplique.  Les  saints  canons  réservent  au  curé  tous 
les  actes  de  juridiction,  soit  à  la  maison  du  défunt,  soit 
àl'tclise,  soit  pendant  la  procession  funèbre,  jusqu'à 
la  sépulture:  le  curé,  qui  administre  les  sacrements 
penda.it  la  vie,  doit  accompagner  ses  paroissiens  à 
leur  demeure  dernière  .  Telle  est  la  discipline  qui 
s'observe  dans  le  monde  entier. 

En  ce  qui  concerne  les  empiétements  de  la  confrérie, 
le  curé  a  subi  une  pression  morale,  mais  il  n'a  jamais 
renoncé  à  son  droit.  Il  est  faux  que  l'archidiacre  de  la 
collégiale  ait  cédé  ses  droits  au  chapelain  de  la  con- 
frérie, car  il  adressa  une  protestation  à  l'évêché.  En 
vain  le  chapelain  fait  appel  à  la  coutume  ;  cet  usage  n'a 
pas  encore  dix  ans  d'existence,  attendu  q  le  la  confrérie 
remonte  à  1869.  La  S.  Congrégation  a  rejeté  ia  cou- 
tume centenaire.  Le  Rituel  romain  attribue  au  curé 
tout  ce  qui  concerne  les  funérailles.  S'il  parle  d'un 
prêtre  pour  la  conduite  au  cimetière,  c'est  que  les 
curés  sont  souvent  empêchés  par  leurs  occupations  d'y 
aller  en  personne. 

Décision.  La  S.  Congrégation  décide  que  le  droit 
d'accompagner  les  corps  à  l'église  et  à  la  sépulture, 
même  hors  du  diocèse,  appartient  exclusivement  au 
eue.  Le  chapelain  de  la  confrérie  de  laMiséricorde 
devra  par  conséquent  restituer  les  émoluments.  Rome, 
20juillet    1878. 

Ilcinen.  Fc.nerum  et  EMOLLMEXTORLM.Die  20jiilii  l878.Inop- 
pidoS.  QiiiiicidiœceseosIlcinensisinTusciausqueabanno  18G'j 
in  locuiu  quarumdam  confraternilatum  laicalium  qiiœ  suppre- 
sioni  subjectae  fuerunt,  sodalitium  a  Misericordia  nuncupatum 
erectum  fuit,  cujus  prœcipuumoffinium  erat  opéra  charilalis  et 
religioMJs,  prœsertim  erga  defunctos  expiera.  In  hoc  tamen 
obcundo  niunere  Iractu  temporis  parochialem  jurisdictioneni 
invadere  visum  est.  Quandoquidem  praefata  sodalitasnon  mo- 
do prohibait  parochis  ne  elata  cruce  ad  habitationem  defuncti 
accédèrent  ad  benedicendum  cadaver  antequamde  domo  leva- 
retur,  sed  expectarent  ante  fores  parochialis  ecclesiae;  verum 
eliam  justis  persolutis  una  cum  proprio  capellano  in  consuetu- 
dine  habuit  defunctoruni  cadavera  ad  commune  cœmelerium 
eâerre  absque  parochi  prajsentia.  Res  ita  se  habuerunt  usque 
ad  annum  1876,  que  volvente  ad  plures  abiit  dives  vir  Augus- 
tinus  Bandi  Verdiani  noinine  parochianus  S.  Mariœ  in  cœlum 
Assumptœ.  F.xpletis  de  more  parentalibus  in  parochiali  eccle- 
sia  super  ipsius  cadaver,  cum  illud  ex  hœredum  voliintate 
Senas  ad  archiconfraternitatisa  Misericordia  cœmeterium  eve- 
bendum  esset,  capellanus  sodalilii  a  Misericordia  dicti,  nonnui- 
lum  lapidem  movit  ul  ad  hoc  munus  pra;  parocboeligeretur, 
ceu  rêvera,  non  obitanlibus  parochi  proteslationibus,  factum 
est.  Ex  bac  capellani  agendi  raticne  sua  jura  violata,  suamque 
jurisdictioneni  pessumdalam  esse  exislimavit  parochus  Petnis 
ManeUi  unde  ad  hune  S.  C.  confugit,  enixe  deprccans,  ut  EE. 
PP.  sequentia  dubia  dirimere  haud  dedignarentur,  nempe  : 
t  1.  An  capellanus  jus  parochiale  violaveiit,  usurpans  emo- 


lumenlum  a  familia  datum;  et  quatenus  affirmative,  ad  resti- 
tutionem  tenealur? 

a  fî.  An  ad  parochum  vel  adcapellanum  Misericordiie  com- 
petat  de  jure  comilari  defunctos  ad  cœmeterium  alterius  diœ- 
cesis  ? 

«  3.  Ut  redintegretur  parochus  in  omnibus  juribus  funcrai  iis, 
et  liber  redJatur  in  fuiiclionibus  associalionum.juxta  ritum  et 
prwscriplionem  Ecclesi*  et  adigalur  per  episcopum  capella- 
nus ad  desistendum  ab  iiijusta  invasione.  » 

Acceplum  libellum  Ilcinensi  episcopo  ablegavi  pro  infornia- 
tione  et  voto,  atque  ut,  audito  capellano  Misericordiae,  referret 
de  bonojure  oraloris. 

Episcopus  vero  hujus  S.  C.  imperata  faciens,  postquam  fac- 
loreni  hisloriam  retexerat,  quam  superius  exposui,  animi  sui 
sensus  bac  de  re  pandens,  asseruit  in  sua  diœcesi  «  ut  jus 
commime  postulat,  ad  unum  parochum  spectare  jus  rerum 
curandarum  qua?  alicujus  cadaveris  fuuus  e(  sepulturam  respi- 
ciunt  »  raliones  hiuc  a  capellano  prceposito  Joachim  Gorellio 
Tinellio,  ad  suam  agendi  rationem  cohonestandam  adductas, 
nullo  validojuris  fundamento  tulciri  peigit,  quemadmodum 
in  altéra  hujus  libelli  parte  perlegere  datum  est. 

Hisce  omnibus  itaque  rite  absolutis,  sub  die  24  februarii 
anni  nuper  eflluxi  decretum  edidi  ut  causa  hcec  poneretur  in 
folio  atque  in  hodiernis  comitiis  eamdem  disceptandam  propo- 
sui  sub  dubiorum  formula  in  calce  hiijus  libelli  exscripta,  non- 
nuUis  prius  tam  in  jure  quam  in  fado  animadversis  quae  sive  a 
partibus  adducta  fuerunt,  sive  ipsisfavere  videntur. 

Capellanus  venerabilis  sodalitii  vulgo  délia  Misericordia,  circa 
quœslionem  delalionis  cadaverum  ad  ecclesiam  observât  quod 
ab  initio  fundationis  su<e  enunciatasodalitas  hoc  charitalivuni 
opus  exercuit  ex  tacito  parochorum  consensus  qui  nullum  la- 
pidem moverunt  ad  propria  jura  proluenda,  proindeque  injuria 
queri  parochum  ManeUi  de  jurium  parochialium  violatione 
cum  optime  noscatconsensnm  tacitum  expresso  œquiparari. 
Cum  quid,  S.  Si  cert.  pet.  :  quinimo  urget  consensum  ad  hoc 
retulisse  parochi  ecclesiae  principalis  dictae  terrae,qui  in  favorem 
confraternitatis  suum  jus  in  funeribus  abdicavit.  Quoad  delalio- 
nem  vero  cadaverum  ad  publicura  cœmeterium,  hoc  jus  ex 
consuetudine  sibi  derivare  propugnat.  Sane  non  desunt  testes 
qui  h  .ncobservantiam  adstiuunt;  sed  in  re  per  totum  oppidum 
S.  Quirici  tam  palula  et  evulgata,  salis  situnicam  depositioiiem 
adducere  Arnaldi Verdiani  Bandi  in  prœsentiarumin  hac  confra- 
ternitate  gubernatoris  oficium  exercenlis,  cujus  verba  haec  sunt 
«  il  capellano  délia  confralernita  suddetta  ûno  dal  1869  epo- 
ca  deU'impianto  délia  confraternita  suddetta  a  lutto  il  31  de- 
cemb  1876  associé  i  cadaveri  al  Campo  Santo  senza  Tinter- 
venlo  del  paroco.  » 

Caîlerum  hoc  jus  a  consuetudine  depromptum  neduin  ad 
confraternitatein  Misericordiae  oppidi  S  Quirici,  verum  etiam 
ad  nonnuUas  alias  confraternitates  sub  hoc  titulo  in  pluribus 
Tusciœlocisexistentes  pertinet.  Qufe  res  quantam  vim  in  Ihe- 
male  afierat  ,quisque  ingenio  suo  facile  percipit.  Sane  card. 
De  Luca  de  hujusmodi  locorum  adjacentium  observantia  lo- 
quens  ia  dis.  41,  nu:n.  7  de  feudis,  tradil  :  «  Consueludo 
autem  locoium  adjacentium  etvicinorum  tamquam  observan- 
tia interpretativa  satis  altendenda  venit.  »  Concordat  Rota  in 
Fovosempronien.  seu  Euguhina  eraphyteusis  16  junii  1636 
coram  Coccino,  num.  30  et  b2. 

Quod  autem  memorata  cadavera  ad  cœmelerium  per  Mise- 
ricordiae capellanos  associandi  consueludo  in  pluribus  Tus- 
ciae  locis  vigeat,  inficiari  nullo  modo  posse  videtur,  cum  de 
ea  relate  ad  diœcesiin  Glusinensem  deponat  Rcmigius  Topini 
ecclesiae  collegiaiae  di  Sarleano  addictus.  Cui  concinit  cano- 
nicus  SaWator  Benocci  relate  ad  civitatem  di  Pienza.  Tandem 
Stanislaus  Santiui  prœpositus  et  vicarius  foraneus  collegiatae 
d'Osciano  et  Btriiardinus  Nardoni  parochus  di  Percenna  in 


961 


DROITS  PAROISSIAUX. 


962 


archidiœcpsi  Senensi  eailem  qnoad  suas  diœceîes  iino  oro 
cxliilu'iit.  Posita  itaqiio  tali  consiictuilino,  capellanus  Gorel- 
lius  cailavora  ail  puMicMtn  rnniiiotrriiun  associando,  jiirt!  suo 
usiis  est  idooqiie  niillam  iiitulilinjunamparnchoManelti,  ncqiie 
ipsius  jura  violavit  :  rc;;iila  enim  jiiris  est  :  Quoil  mdlus  itijii- 
rimn  patUur  cujusjus  non  violitur. 

Nuquo  rt'gfii'cre  fas  est  consiKHiidincin  non  siislineri,  oo 
qtiod  agitai'  do  juribus  parochialibiis  inqiiibusnuUaadiniltitur 
pi.TScriptio.  Tradiinl  siqiiiiloin  DO.  sinqiliccm  associalioneni 
per  viaiii  esse  actum  indiUeienlein,  qui  non  constitiiit  esscii- 
tiain  funeris  et  in  quo  parochtis  nuliam  excrcet  jurisdictlo- 
ncm  supra  cadaver,  sed  ilhid  associare  dicitiir  una  ciim  aliis 
ut  piobat  Baibosa  De  offlc.  et  poicsl.  parocli.  cap.  <•),  n.  11. 
Nec  obesse  potest,  ait  Rofa  in  Tranen.  priccminent.  etc.  die 
23  junii  1719,  cor.  Revauit.  n.  4etseq.  qnod  associatiosit  in- 
scparabiliter  connexa  ciim  priniis  et  ulliniis  actibus  perficien- 
tibusfiinns,  ad  tradita  per  Pignatel.  consnlt.  47,  n.  1,  t.  7. 
De  Luca  De  rcgular.  dise.  3,  sub  n.  S3,  qui  aclus  diibio  pro- 
cul  sunt  parochiaics,  cum  in  illis  parochus  propriam  munas 
exercent,  ut  estbenedicere  cadaver,  illudque  de  donio  ievare, 
(lesignarc  vias,  per  quas  processio  ducenda  sit,  ideoqiic  idip- 
suni  dicendum  sit  doassociatione.Nani  connexio  actus  proces- 
sionis  cum  actibus  p'irochialibiis,  non  operatur  quod  processio 
ipsa  ejusdem  sit  natura;  etqualitatis  parochialis,  quando  reipsa 
ab  illis  distinguilur,  licet  improprie  etiam  pro  unico  actu  ad 
alium  effeclum  usurpetur.  Pignateli.  et  caril.  De  Luca  locis 
supra  cit.  passim  quippc  celebrantur  funera  absque  ullo  so- 
lemni  incessu,  non  tamen  sine  psalmis,  antiphonis,  ceterisque 
functionibiis  parochialibus,  in  quibus  substantiatur  funus  :  quo 
fit  ut  associalio  sit  actus  sinipliciier  indilîtrens.  » 

Quod  magis  rnagisque  obfirinari  conlendit,  si  ad  rubricas  in 
Rituali  Romano  contentas  paulisper  virrtantur  oculi.  Rituale 
enini  Ronianum  de  funeiibus  agens  dislinguitcadaverumasso- 
ciationem  quœ  fit  de  domo  ad  ecclesiam,  ab  ea,  qua  cadavera 
de  ecclesia  ad  cœmeterium  transferunlur.  Si  agitur  de  primi 
ordinis  associatione,  tune  Rituale  Romanum  parochi  piœsen- 
tiam  requirit  :  Deinde  cadaver  effertur,  parochusque  de  domo 
proccdens,  statimque  brevivoce  mlonal  cic.  Quod  si  de  secunda 
associatione  sermo  fit,  sufficit  ut  quivis  sacerdos  cadavera  co- 
niitetnr  •.Sacerdos  cum  aulem  pervcneril  ad  scpulchrum,  si 
non  est  bcnedictum  illud  benedicit.  Ex  praescriptione  itaque 
Ritualis  Romani  quivis  sacerdos,  qnin  uUa  speciaii  parochi 
delegaiione  opus  habeat  jus  habet  cadavera  de  ecclesia  ad  cœ- 
meierinmdeferendi,  Atqui  in  themate  id  profecto  evenit.Ergo 
capellanus  utitur  jure  sibi  a  Ritualis  Romani  rubricis  indulto; 
adeoque  contra  ipsius  agendi  rationem  questus  perperam  a 
parocho  moventur,  cum  per  hujusmodi  associationem  nullius 
jura  violata  fuerint. 

Hisce  igitur  perpensis  pleno  veluli  alveo  fluere  tenet  ipsi 
jus  fuisse  associandi  cadaver  Augustini  Bandi  Verdiani  ad 
cœmeterium  Senis  existens.  Maxime  vero  quia  cadaveris  ad 
cœmeterium  associatio  per  ven.  sodalitii  capellanum,  parocho 
annuente  peracta  fuerit,  uti  ex  testium  omni  exceptione 
majorum  dépositions  aperte  clarescit. 

Hisce  positis,  prosequitur  quovis  fundaniento  destitutam 
esse  adversae  partis  assertionem,  qua  insinuare  satagit,  ca- 
pellanum, ad  extinguendam  pecuniae  sitim,  qua  laborare 
solet,  in  eo  totum  fuisse,  ut  ipse  eligerelur  ad  comiiandum 
Augustini  Bandi-Yerdiani  cadaver  ad  cœmeterium  confrater- 
nitatis  Misericordia;  quod  Senis  situm  est.  Sed  ulierius  ad 
hujusmodi  culpse  suspicione  eum  penitus  purgant  nedum 
quidam  Clemens  Sani,  qui  ex  mandato  ab  agente  familiœ 
Verdiani-Bnndi  accepte,  capellanum  Gorelli  ad  hoc  exlre- 
mum  oftîcium  defuncto  exhibendum  invilavit,  sed  etiam 
filii  superstites  ipsius  defuncti  Augustini  Bandi,  ut  erui  datur 
ex  declaratione  ab  ipsis  emissa,  quœ  in  actis  prostat. 


Rc  hucusque  pcrducta  patet  quam  inepte  a  parocho  Ma- 
netii  preces  ad  hanc  S.  G.  promcvcantur  pro  oblinenda 
restitiitione  emohmientorum,  qua;  in  vim  peractaî  associa- 
tio!;is  idem  capellHuns  asspqtnitiis  est.  Scitum  siqtiidem  in 
J!!re  est,  tune  tanlum  decurni  oporlere  sive  fructuimi,  sive 
cnioliunenlorum  rcstitiitionem,  cum  eviiicnlissima  mala  fides 
in  einolumentorum  pcrceptione  interfnerit.  Jamvero  ex  hac- 
tcnus  discursis  nemo  est  qui  non  videat,  nodum  evider.tis- 
simam,  verurn  etiam  quamcumqiio  malam  fidem  in  themate 
penitus  exulare.  Pra;terea  ad  hujusmoili  restilutioncm  ex- 
cludendam  urget  pra'fatum  emolumentuni  solutum  fuisse 
pro  lahore  et  opère,  quod  cim»  ab  eo  impensum  et  prms- 
tiltilum  fuerit,  neccssario  consequitur,  cpiofl  cnnvonta 
merces  ipsi  debeatur  juxia  vulgatum  illud  :  Omnis  labor 
optai  prcemium.  Gloss.  in  cap.  Christ.  42,  q.  2. 

Contra  sed  vero  perpendendum  qnod  ex  sacrorum  cano- 
niiin  (lispositione  oinnes  actus  jurisdictionales  qui  sive  in 
dop.ii)  defuncii,  sive  per  viam,  sive  intra  ecclesiam  parochia- 
lem  fxplentur,  ad  parochum  privative  pertinent,  ceu  pluries, 
rrsolvit  Sacra  Rituum  Congregatio  pra3ci|)ue  in  Avcrsnna 
lo  septembris  1G40,  et  Novarien.  21  seplembris  1681,  do- 
cenlque  Samuel,  De  scpult.  disp.  3,  controv.  7,  num.  16- 
Monacell,  Form.  légal,  tit.  10,  form.  17,  num.  ^.  Qiiare 
ad  parochi  oflicium  spectat  benedicere  cadaver  illudque 
de  domo  tevare,  designare  vias  per  quas  processio  ducenda 
e^t,  et  illam  dirigere  ad  initio  usque  ad  finem,  anti[)honas 
et  psalmos  intonare,  aliaque  his  siuiilia  peragere  usque  ad 
cadaveris  tumulationem,  Barbos.  De  paroch.  cap.  2G,  num.  7i; 
Lfzziin.  in  Sum.  Regul.  verb.  Defunclus,  rami.  4.  Panimol. 
decis.  1,  adnot.  1,  num.  7.  Quemadmodum  enim  ad  paro- 
chum spectat  vivos  sacramentis  reficere  ita  ad  eumdem  per- 
tinet  eos  in  funere  efferre,  atque  humo  tradere  mortiios  ex 
Clem.  Dudum  de  sepult.  et  S.  C.  in  Poiluen.  S.  Rufin. 
el  Cmtumcell.  sepulturaî  et  émolument.  25  junii  18.12,  §  Ea. 
Decet  enim  ut  parochi  sint  juxta  illud  Ajjostoli  consolationum 
socii  qui  fuerunt  passionutn,  ut  habet  expresse  textus  in  cap.  1 
Dû  sc|)uUuris.  Quibus  igitur  perpensis  atque  consuetudine 
in  loto  orbe  vigente  haud  ambigendum  esset  circa  jus  quod 
parocho  assistit  peragendi  caddverum  associationem  a  loco 
habitalionis  ad  ecclesiam  et  ad  sepulturam. 

Frustra  autem  capellanus  confugere,  pergit  parochus,  non 
modo  ad  tacitum  parochorum  consensum,  quem  putat  ex- 
presso  afiquiparari,  verum  etiam  ad  renuntiationem  juriuni 
in  funeribus  favore  dictée  confraternitatis  a  parocho  princi- 
palis  ecclesise  diclae  terra;  peractam.  Quoad  enim  tacitum 
consensum  observât  parochus  jurium  parochialium  viola- 
tionem  ex  quadam  morali  vi  usque  abhuc  pati  debuisse. 
Perspicuum  vero  in  jure  est  principium  firmatum  in  L.  Fi- 
lius  fam.  8  fif.  de  procur.  qui  tacet,  et  patitur,  consentira 
non  videtur  in  his,  quœ  praejudicium  afferunt.  Ad  renuntia- 
tionem vero  quod  atlinet  jurium  in  funeribus  factam  a  pa- 
rocho ecclesiae  principalis,  ipsam  nihil  evincere  tenet  :  1.  quia 
renuntiantem  et  non  alios  obligaret  :  2.  quia  contrarium 
staluunt  verba  episcopi  in  literis  informalionis  S.  Ordini 
exhibiiis  ubi  habet:  a  Praepositum  Gorelli  falsitate  laborare 
cum  ipse  confirmare  conatur  parochum  principalem,  idest 
archidiaconum  ecclesiae  coUegialœ  S.  Quirici  hujus  meae 
diœceseos  jura  sua  adjudicasse  in  favorem  confraternitatis  a 
Misericordia  nuncupatœ,  quod  cum  idem  parochus  videret 
prœpositum  Gorellium  in  initio  electionis  supermemoratae 
confraternitatis  jura  parochialia  invadere,  solemniter  ipse  in 
curia  nostra  llcinensi  contra  tantum  ausum  protestationem 
eniisit.  »  Quœ  cum  ita  sint,  corruit  per  se  et  quovis  valore 
destituitur  primum  Gorelli  argumentum  ex  juriuni  parochia- 
lium abjudicatione,  seu  ex  consensu  et  approbatione  parocho' 
rum  desumptum. 


17°   SÉRIE. 


61 


963 


LE  CHAPITRE  DE  BERGAME. 


964 


Post  haec  perperam  capellaniis,  iii  praUensi  sui  juris 
sustentalioucm  ad  consneliidinem  reciirrit  qu*  nondiim  de- 
cennalis  est,  qua'que  licet  cenlenaria  parochoiuiu  jura  mi- 
nime pt^rimeiet.  Sac.  Conpr.  in  Bareii.  jiir.  par.  '28  aiigusi. 
i786;  Aullius  Sublacen.  jur.  paroch.  29  jan.  18-21.  Mlmisqiie 
juvari  posset  consuetudiiie  quœ  in  locis  Terne  S.  Quirici 
viciiiioribus  vigel.  Sane  tralalilii  juris  est  consiietiidinem  in 
pr«ciso  loco  esse  allendemlam.  Veriimiamen,  hoc  pariimper 
praetermisso,  adsunt  quampluriiiiœ  in  ipsa  Tuscia  regiones, 
in  quibus  consuetudo  diversa  ab  ea  quaiii  capellaniis  allega- 
fit,  in  usu  est. 

Quinam  tand^-m  sit  ecclesiasticariim  rubricanim  sensus, 
qui  in  hituali  Roniano  continctur,  satis  superque  esse  pulat 
paiochus  verba  referte,  qufp  hac  de  re  re(|uisitiis,  protulit 
episcopus,  quœque  sic  sonant  :  «  Uubiica  igilur  de  sacerdote 
qui  cadaveris  cornes  esse  débet,  loquens,  haec  disponit,  quod 
parochus,  induto  superpelliceo  et  slola  nigra,  ad  donium 
defuncti  procédât  ;  soquatur  clerus  saîcularis  et  regularis  t>l 
parochus,  praecedente  clerc.  Parochus  vero  antequam  cadaver 
cfferatur,  iilud  aspcrgit  aqua  benedicta  et  caetera. 

«  Hic  igitur  scmper  seimo  fit  de  parocho,  et  si  deinceps 
«  sacerdos  quicumque  memoratur,  id  perficilur,  quia  paro- 
0  chus  cum  iiolit,  vel  nequeat  funus  deducere  usque  ad  finem, 
(  sacerdotem  delegare  debeat  ad  fiinctionem  prosequendam.  » 

Re  ilaque  undequaque  perspecta  manifeslo  ertimpit  ra- 
lionum  niomenta  a  Gorellio  adducla  quavis  juris  adsistentia 
desliluta  esse,  delationemque  cadaveris  Augusiiui  Bandi- 
Verdiani  ad  cœmelerium  Senis  situm  a  parocho  Manelti  pe- 
ragi  debuisse  ;  delalio  enim  cadaveris  ad  sepuiluram  repulalur 
lamquam  conlinuatio  funeris  quod  jam  in  ecclesia  expletum 
est.  S.  C.  in  Camerinen.  elationis  cadaverum  fuiierum  et 
sepullurae  dieiSjulii  1876,  §  Verum;  et  tune  solummodo 
expleta  funera  censentur  cum  in  sepulchrum  condita  fuisse 
cadavera  comperietur.  Monacell.  Fonnul.  légal,  practic.  for. 
eccles.  append.  post  decis.  15,  n.  4.  Passerin.  de  statu  homin. 
tom.  2,  quaest.  187,  art.  4,  n.  491.  Que  posito  indubie  emo- 
lumentorum  restitutio  demandanda  videtur.  Constans  enim 
S.  Ordinis  praxis  est  emoiumentorum  funeris  restitutionem 
imperare,  quoties  dicta  emolumunla  injuste  percepta  fuere 
bona  licet  concurrente  fide,  prouti  exempla  prostiiit  in  Cal- 
lien,  seu  Urbinalen.  juris  tumulandi  30  aug.  1817,  ad  2 
dub.  Ariminen.  juris  tumulandi  et  funeris  18  dec.  1824  ad 
3  dub.  Quin  porlendat  Gorellius  ex  consensu  parochi  dictam 
associalionem  peregisse,  excitata  enim  controversia  contra- 
riuni  suadere  videtur. 

His  pro  utraque  parte  expositis,  placeat  EE.  YV.  ea  qua 
soient  sapientia  et  docirina  sequentia  dirimere  dubia; 

I.  An  et  cui  com^etat  jus  associandi  cadavera  ad  ecclesiam 
et  sepulturam,  etiam  extra  diœcesim  in  casu?  Et  qualenus 
affirmative  favore  parochi. 

II.  An  sit  locus  reslitutioni  emoiumentorum  in  casu? 
S.  Congregaiio  Concilii  censujt  rescribendum  : 

Ad  I.  Affirmative  favore  ■parochi,  et,  amplius. 
Ad  II.  Affirmative  et  amplius, 
Romae,  20]uhil878. 


LE  CHAPITRE  DE  BERGUIE 


Jiiriiiiclion  ordinaire  He  rihcqiie.  Hiillos  pontificales  accordant 
rcxomplion.  La  protcclion  apost(ilii]iio  exoinple-t-oilo  de  l'au- 
lorili?  ordinaire?  Visite  pastorale.  Prorédiire  conire  un  membre 
du  rliapilre.  .Vdioinls.  M?ilc  du  dioièso  fiiic  do  concert  avec 
les  dépatés  du  cliaiiilte.  Collation  des  dignités,  canoiiicats  el 
cliapellenies  léseivée  au  chapitre,  f'ouvoir  de  coures.<er  el  de 
prOclier  .«ans  l'autorisation  de  IV'vOque.  Confession  hebdo- 
madaire. Kxaniinateurs  synod.iux.  AlTaire  traitée  par  la  S.  Con- 
grégation du  Concile  le  20  juillet  1878. 

La  S.  Congrégation  du  Concile,  le  20  juillet  1878, 
a  commencé  l'examen  d'une  cause  fort  importante,  et 
qui  enïbrasseun  grand  nombre  de  questions  distinctes: 
exemption  de  Tautorilé  ordinaire  en  ce  qui  concerne 
l:i  visite  ;  procédure  criminelle  ;  participation  à  la 
visite  du  diocèse  par  la  désignation  de  quelques  cha- 
noines qui  accompagnent  Mgr  Févêque  ;  collation  des 
canonicats  ;  pouvoir  de  confesser  ;  usage  de  prendre 
six  chanoines  comme  examinateurs  des  concours 
paroissiaux. 

On  verra  dans  le  foliumque  nous  publions  plus  loin 
l'histoire  de  la  cathédrale  de  Bergame  depuis  les 
premiers  siècles.  Au  moyen  âge,  les  papes  accordèrent 
des  privilèges  garantissant  la  liberté  des  chanoines  et 
les  prenant  particulièrement  sous  la  protection  du 
Saint-Siège.  Après  le  concile  de  Trente,  Pie  V  con- 
firma les  anciens  privilèges.  Il  paraît  que  le  chapitre 
de  Bergame,  par  l'usage  et  la  prescription,  s'éta- 
blit en  possession  de  conférer  les  dignités,  canonicats, 
chapellenieset  les  autres  emplois  capitulaires. 

En  ]8.>o,  le  concordat  entre  le  Saint-Siège  et  le 
gouvernement  autrichien  attribua  à  l'empereur  la 
nomination  des  chanoines  et  des  autres  bénéQces.  Le 
chapitre  de  Bergame  courba  la  tête,  il  ne  fit  aucune 
protestation  réservant  ses  anciens  droits.  Mais  en  18G0 
les  Autrichiens  ayant  abandonné  la  Vénétie,  les  cha- 
noines ont  prétendu  rentrer  en  possession  de  leurs  an- 
ciennes prérogatives.  Ils  ont  fait  présenter  à  la  S.  Con- 
grégation du  Concile  une  requête  composée  de  six 
articles  : 

«  1 .  Que  Mgr  l'évcque  ne  puisse  pas  faire  la  visite 
canonique,  soit  en  corps  soit  de  chacun  des  membres 
du  chapitre,  par  sa  seule  autorité  ordinaire,  mais  seu- 
lement en  qualité  de  délégué  apostolique,  confor- 
mément au  concile  de  Trente,  chap.  6  de  la  ses- 
sion 23. 

<c  2.  Que  lorsqu'il  y  a  lieu  de  procéder  contre  un 
membre  du  chapitre,  Mgr  l'évêque  doive  inquirere 
cum  depiiUUis  a  capilulo,  comme  c'est  prescrit  envers 
les  exempts. 

<i  3.  Lorsque  Mgr  l'évêque  veut  faire  personnellement 
ou  par  délégué  la  visite  pastorale  du  diocèse,  que  le 
chapitre  désigne  deux  chanoines  co-visiteurs,  lesquels 
assistent  et  prennent  part  à  tous  les  actes  de  la  visite.    J| 

«  4.  Que  le  chapitre  ait  la  nomination  aux  dignités^ 
aux  canonicats,  aux  chapellenies,  aux  emplois  capi- 
tulaires. 

«  5.  Que  l'on  reconnaisse  aux  chanoines  et  au  cha- 


965 


LE  CHAPITRE  DE  UERGAME. 


966 


pitre  caihédral  de  Bergame  l'ancien  privilégo  immé- 
morial de  confesser  et  de  prêcher  dans  le  diocèse  en 
vertu  d'un  pouvoir  habiliiol,  comme  ont  fait  et  font 
encore  tous  les  chanoines  dos  autres  callicilralcs  do  la 
province  de  Milan,  ainsi  que  tous  les  curés  du  diocèse 
de  lîergamo,  liors  de  leur  paroisse;  sous  réserve  du 
droit  pour  l'ordinaire  de  s'assurer  au  besoin  de  l'apti- 
tude de  cliacui),  et  de  suspendre  ceux  qui  s'en  ren- 
draient indignes.  Que  les  chanoines  soient  déclarés 
exempts  ou  soient  exemptés  de  l'obligation  qui  leur  a 
été  récemment  imposée  de  présenter  chaque  année  le 
certificat  écrit  de  la  confession  hebdomadaire. 

«  6.  Enfin,  que  dans  la  désignation  des  examina- 
teurs pro-synodaux  on  conserve  au  chapitre  la  préfé- 
rence en  faveur  de  ses  membres,  au  nombre  de  sis.  » 

Les  chanoines  de  Bergame  ont  confie  leur  cause  à 
un  habile  avocat  do  Rome.  D'autre  part^  l'évêché  a 
pris  un  savant  jurisconsulte. 

Les  arguments  de  part  et  d'autre  sont  exprimés  dans 
le  foliuin  de  la  S.  Congrégation  que  nous  publions 
plus  loin.  Nous  nous  bornons  à  les  indiquer  en  abrégé. 

1.  Exemption  lie  la  visite  ordinaire.  Le  chapitre  de 
Bergame  est  exempt  de  la  juridiction  ordinaire  de 
l'évêque.  Ce  privilège  repose  sur  les  diplômes  pontifi- 
caux et  sur  la  coutume. 

Au  douzième  siècle,  le  pape  Anastase  IV  prescrit  à 
l'évêque  de  Bergame  de  laisser  au  chapitre  son  an- 
cienne libeité  :  «  Sancimus,  ut  Bergomensis  episcopus 
nullum  vobis  inJebitum  eravamen  et  inusitatum  im- 
ponat,  sed  vos  et  ecclesiam  vestram  in  antiquam  liber- 
tatem  dimitlat.  »  Or^  la  liberté  et  l'exemption,  c'est 
tout  un. 

Alexandre  111,  suivant  les  traces  de  ses  prédéces- 
seurs Innocent  H,  Lucius  II  et  Adrien  IV,  prit  le  cha- 
pitre de  Bergame  sous  la  tutelle  et  la  protection  du 
Saint-Siège.  Ces  expressions  désignent  l'exemption 
passive  de  la  supériorité  de  l'évêque. 

En  16G1,  quinze  ans  après  le  décret  réformateur 
que  le  concile  de  Trente  avait  rendu  dans  sa  sixième 
session.  Pie  IV  confirma  les  privilèges,  prérogatives, 
immunités,  libertés,  exemptions  du  chapitre  de  Ber- 
game. 

En  ce  qui  concerne  particulièrement  la  visite  pasto- 
rale le  pape  Grégoire  X  accorda  formellement  l'exemp- 
tion, par  cet  article  de  sa  bulle  :  «  Vos,  ecclesiam,  et 
capitulum  vestrum  sub  protectione  aposlolicae  sedis 
recipimus,  et  ab  episcopali  visitatione  eximimus  et 
liberamus.  » 

Autrefois  le  chapitre  faisait  lui-même  la  visite,  et 
l'évêque  s'en  abstenait  complètement.  Dans  les  mé- 
moires historiques  de  Ronchelti  sur  la  ville  et  l'église 
de  Bergame,  on  lit  :  «  En  1353,  l'archidiacre  entreprit 
la  visite  personnelle  pour  la  réforme  de  son  chapitre, 
en  commençant  par  l'archipêtre  et  continuant  jusqu'au 
dernier  chanoine.  » 

Le  concile  de  Trente  autorisa  les  évêques  à  visiter 
les  exempts,  en  qualité  de  délégués  apostoliques.  C'est 
ainsi  que  les  évèques  de  Bergame  firent  la  visite  de 
leur  chapitre.  En  1624,  l'évêque  Cornélius  ouvrit  la 
visite  tam  noslra  ordinaria,  cjuam  apostolica  dclegaia 
aucloritate.  Cette  formule  se  trouve  dans  une  infinité  de 


procès-verbaux  des  visites  pastorales,  en  1G33,  1G3G, 
IGfjS,  1699,  Au  siècle  suivant,  Mgr  Ucdetli,  qui  com- 
battit vivement  les  privilèges  du  chapitre,  prescrivit, 
en  1737,  la  visite  jure  ordinaria;  mais  lo  cha- 
pitre résista,  en  opposant  l'usage  rt  le  diplôme  de  Gré- 
goire X,  de  sorte  que  le  prélat  finit  par  reconnaître 
l'exemption;  en  1742,  il  adopta  l'ancienne  formule  : 
uuctorilate  ordinaria,  et  etiani  apostolica  ac  dclcijata. 
En  1745,  le  sénat  de  Venise  exprima  le  désir  «  que 
l'évêque  fît  la  visite  suivant  la  pratique  générale  de 
ses  prédécesseurs,  en  insérant  dans  les  édits  l'un  et 
l'autre  pouvoir,  c'est-à-dire  le  pouvoir  ordinaire  et  lo 
pouvoir  délégué  ».  Même  formule  en  1778. 

Que  répond  l'avocat  de  l'évêché?  Il  nie  que  les  di- 
plômes des  papes  aient  jamais  accordé  l'exemption  au 
chapitre  de  Bergame.  Ils  ont  défini  la  tutelle,  en  disant 
qu'ils  défendaient  d'usurper  les  biens  deschanoines,  de 
leur  imposer  des  contributions  et  des  charges.  Cela 
n'a  aucun  rapport  à  l'exemption  de  la  juridiction  spi- 
rituelle. 

Comme  les  chanoines  observaient  la  vie  commune, 
Eonorius  II  défendit  à  l'archiprêtre  de  détourner  à 
son  propre  usage  les  revenus  capitulaires.  On  remarque 
dans  tous  les  diplômes  pontificaux  une  clause  qui  sau- 
vegarde la  soumission  canonique  envers  l'évêque  : 
0  Salva  tamen  canonica  catholicorum  episcoporum 
Bergomensiuni  reverentia.  » 

En  1140,  à  la  demande  de  l'évêque.  Innocent  II 
déclara  que  les  diplômes  pontificaux  n'exemptaient  pas 
les  chanoines  de  la  soumission  canonique  envers 
l'évêque  :  «Canonici  quoque  S.  Vincentii  tamprœsentes 
quam  fuluri  canonicam  et  debitam  obedientiam  tihi 
tuisquesuccessoribus  exhibeant,  nec  occasione  privile- 
gii  ab  apostolica  sede  percepli  eam  sublrahant.  »  La 
tutelle  et  la  protection  du  Saint-Siège  ne  furent  accor- 
dées que  dans  le  but  de  mettre  h  l'abri  de  toute  spolia- 
tion les  biens  du  chapitre  qui,  à  cette  époque,  vivait  en 
communauté. 

Benoît  XIV  atteste  que  Vérone  et  Gênes  étaient  les 
seuls  chapitres  exempts  qu'il  y  eût  en  Italie  (De  Sij- 
nodo,  lib.  13,  c.  9,  n.  2.) 

Il  ajoute  que  la  tutelle  et  la  protection  du  Saint- 
Siège  n'exemptent  pas  toujours  de  la  juridiction  épis- 
copale.  Ilfautque  l'exemption  soit  accordée  dans  des 
termes  formels,  non  par  la  simple  énonciation,  mais 
par  une  disposition  expresse  :  «  Necesse  omnino  est 
ipsam  exemptionem  disertis  verbis  omnino  concedi, 
ecc!esiamqueillam,seuhominumcœtum  de  quoagitur, 
non  enuntiadve  aut  relative  seu  suppositive,  ut  scri- 
bentes  in  foro  loquuntur,  sed  dispositive  ab  ordinarii 
jurisdictione  immunem,  uni  autem  Ecclesiae  Romanse 
subjectum  et  ad  eam  nuUo  medio  pertinentem  decla- 
ran.  »  La  protection  du  Saint-Siège  ne  confère  pas 
l'exemption  de  l'autorité  épiscopale  ;  la  décrétale  Ex 
parte,  de  privilegiis,  du  pape  Innocent  III,  consacre 
cette  maxime.  D'ailleurs  les  papes,  en  accordant 
leur  protection  au  chapitre  de  Bergame,  ont  réservé 
la  soumission  canonique  envers  l'évêque.  Les  rela- 
tions ad  limina  des  évêqaes  de  Bergame  ne  parlent 
pas  de  la  prétendue  exemption.  Si  les  évêques  ont  par- 
fois accompli  la  visite  pastorale  aucloritate  ordinaria  ac 


967 


LE  CHAPITRE  DE  BERGAME. 


968 


delegala,  c'est  parce  que  Te  chapitre  renfermait  alors 
certains  membres  exempts,  comme  protonolaires,  pré- 
lats romains,  etc.  Mais  ou  conserve  un  très-grand 
nombre  d'ordonnances  et  de  piocès-verbaax  concer- 
nant la  visite  qui  s'appuient  uniquement  sur  la  juridic- 
tion ordinaire  :  1693,  1617,  IGÔS.  1GG6,  IGSO, 16L8, 
1710.  En  1737,  Jlf^r  Uedelti,  voulant  contenter  le 
sénat  de  Venise,  consentit  à  exprimer  la  délégation, 
pour  avoir  la  paix.  En  1835,  le  chapitre  pria  instam- 
ment .Mgr  l'éxêque  d'employer  la  même  formule  ;  le 
prélat  consentit,  afin  de  prévenir  un  conflit. 

II.  Prûcédure.  AJjoiii'.s.  Si  le  chapitre  deliergame  est 
exemjit,  comme  son  avocat  le  prétend,  il  y  a  lieu 
d'obsevcr  le  décret  dj  concile  de  Trente,  chap.  G  de  la 
session  25,  lequel  prescrit  que  deux  aJjuncti  dési- 
gnés par  les  chanoines  siègent  comme  assesseurs  de 
1  évêque  dans  toute  procédure  criminelle  contre  un 
membre  de  la  corporation  :  «  Capitulum  initio  cujus- 
libet  anni  eligal  ex  capitule  duos,  de  quorum  consilio  et 
assensu  episcopus  vel  cjus  vicarius  tam  in  formanJo 
processum  quam  in  ceteris  omnibus  aclibus  usque  ad 
finemcausre  inclusive...  procedere  teneatur.»  En  1756, 
Benoît  XIV,  par  bref  du  17  mai,  reconnut  ce  droit  au 
chapitre  de  Vérone.  La  S.  Congrégation  du  Concile  a 
rendu  une  décision  semblable  pour  le  chapitre  de 
Trévise  le  15  juin  185S. 

Voici  la  réponse  de  l'avocat  épiscopal.  Le  décret  du 
concile  de  Tr>.'ntesur  les  aJjun  c^/eoncerne  uniquement 
les  chapitres  exempts.  Or  Texemption  des  chanoines 
de  Bergame  n'existe  pas,  on  vient  de  le  prouver. 

III.  Visite  pastorale.  De  t^mpsimmémoriul  deux  cha- 
noines de  la  cathédrale  ont  toujours  accompagné 
Mgr  l'évêque  dans  ses  visites  pastorales.  En  1578, 
Mgr  Ragazzoni  prit  deux  chanoines  que  le  chapitre 
désigna.  Ses  successeurs  agirent  de  même  pendant  plus 
de  cent  quarante  ans.  Un  conflit  s'éleva  en  1727,  sous 
Mgr  Redetti  ;  il  fut  convenu  que  le  prélat  deman- 
derait au  chapitre  des  chanoines  co-visiteurs,  tout  en 
protestant  qu'il  entendait  réserver  ses  droits.  C'est  ce 
qui  s'est  continuéjusqu'à  ce  jour. 

L'avocat  de  l'évêché  nie  que  Mgr  l'évêque  soit 
obligé  de  se  faire  accompagner  dans  les  visites  pasto- 
rales par  deux  chanoines  que  le  chapitre  désigne.  Le 
concile  de  Trente,  contre  lequel  aucune  prescription 
n'est  admise,  confie  à  l'évêque  le  droit  de  visiter  les 
chapitres  exempts  eux-mêmes,  malgré  toutes  exemp- 
tions et  privilèges.  Le  quatrième  concile  provincial 
que  S.  Charles  Bjrromèe  célébra  à  Milan  en  1576, 
remit  aux  évoques  le  droit  de  prendre  à  leur  gré  les 
co-visileurs  qu'ils  croiraient  :  a  Unum  vel  duos  cano- 
nicos,  vel  ali-s  quoscumque  homines  ecclesiasticos, 
quos  usuiel  adjumeuto  sibi  fore  viderinl,  prout  ma- 
luerint^secum  in  ea  visitandi  cura  adhibeant.  »  Aus- 
sitôt après  le  concile  de  Trente,  les  registres  des  visites 
pastorales,  de  15G1  à  l.j67,  ne  disent  pas  mot  des  co- 
visiteurs  capilulaires.  Si  quelques  évêques  ont  toléré 
la  nomination  des  deux  chanoines,  ce  fut  là  une  chose 
facultative,  laquelle  pouvait  d'autant  moins  engager 
leurs  successeurs  qu'ils  réservèrent  expressément  les 
droits  épiscopaux.  Deux  jugements  du  sénat  de  Venise 
rejetèrent  la  prétention  dco  chanoines. 


IV.  Collation  des  canonicats.  C'est  le  point  capital  de 
la  controverse.  Le  chapitre  soutient  qu'il  es„  en  posses- 
sion depuis  les  temps  les  plus  reculés  du  droit  de  con- 
férer les  dignités  et  les  canonicats.  Une  bulle  du  pape 
Sixte  IV^  reconnaît  cette  prérogative  comme  déjà  an- 
cienne et  comme  paisiblement  exercée  :  a  lleceptio,  el 
admissio,ipsarumquepr;ebendarumdum  vacant  collatio 
el  provisio,  de  anliqua  et  adprobata  et  hactenus  paci- 
fiée observata  consuetudine.  «C'est  ce  qui  fut  toujours 
observé.  En  1817,  le  gouvernement  autrichien  s'at- 
tribua la  nomination  des  chanoines;  mais  en  1859, 
après  la  cession  delà  Lombardie,  le  chapitre  rentra 
nécessairement  en  possession  de  ses  anciennes  préro- 
gatives. Depuis,  Mgr  l'évêque  a  conféré  quelques  ca- 
nonicats, il  est  vrai,  et  le  Saint-Siège  a  ratifié  la 
nomination  pro  hac  vice,  suivis  cœtcroquin  capituli 
junbus.  Mgr  l'évêque  actuel,  nommé  chanoine  en  1842, 
demanda  et  obtint  l'institution  du  chapitre  ;  après  son 
installation^  il  a  accoutumé  de  renvoyer  tous  les  cha- 
noines au  chapitre,  «  pour  qu'il  ait  la  complaisance  de 
conférer  l'institution  canoniipio  au  sujet  nommé,  sui- 
vant l'usage.  »  Quoique  le  concile  de  Trente  réserve  à 
1  évêque  l'institution  canonique  des  bénéfices,  cette 
disposition  ne  comprend  pas  les  canonicats  érigés  pré- 
cédemment. En  1853,  la  S.  Congrégation  du  Concile  a 
sanctionné  en  faveur  du  chapitre  de  Trévise,  non-seule- 
ment la  collation,  mais  aussi  l'institution  des  prébendes 
canoniales. 

Contrairement  aux  prétentions  des  chanoines,  l'avo- 
cat de  l'évêché  soutient  que  les  anciennes  bulles  n'ac- 
cordent pas  le  moins  du  monde  le  pouvoir  de  conférer 
les  canonicats  sans  l'intervention  et  l'approbation  de 
lévêque.  Au  reste,  en  admettant  que  la  coutume  ait 
autrefois  existé,  elle  a  perdu  toute  valeur  par  suite  du 
changement  opéré  dans  la  situation  de  la  cathédrale, 
elen  vertu  de  la  prescription  qui  s'est  formée  depuis  ce 
changement  radical.  A  partir  de  !  805,  le  chapitre  de 
Bergame  a  perdu  lanominalion  deschanoines.  En  1817, 
la  cliancellerie  auiique  de  Vienne  rendit  une  ordon- 
nance qui  décida  que  la  nomination  aux  dignités  et  aux 
canonicats  appartiendrait  à  l'empereur  et  que  l'évêque 
nommerait  les  chapelains.  Le  concordat  de  1855  con- 
firma la  nomination  impériale.  Le  concordat  est  encore 
en  vigueur,  car  le  Saint-Siège  ne  l'a  pas  révoqué.  Dix 
aus  sutfisentpour  étabbr  la  prescription  ;  depuis70  aas^ 
le  chapitre  a  perdu  la  nomination. 

Il  est  vrai  que  la  S.  Congrégation  du  Concile,  en 
1858,  reconnut  uu  chapitre  de  Vérone  le  droit  de 
conférer  les  canonicats  ;  mais  le  cas  diffère  entièrement 
de  celui  de  Bergame.  Eu  effet,  le  chapitre  de  Vé- 
rone jouissait  indubitablement  du  privilège  de 
l'exemption  ;  il  possédait  le  droit  de  patronage  ec- 
clésiastique sur  les  canonicats  elleschapelleoies;  enfin, 
à  partir  de  1.S05,  l'évêque  avait  toujours  traité  de 
concert  avec  les  chanoines  la  nomination  des  sujets 
que  le  prélat  présentait  au  gouvernement. 

Tels  sont  les  principaux  articles  du  procès.  Le  20 
juillet  1878,  la  S.  Congrégation  n'a  pas  rendu  de 
décicion  ;  l'affaire  est  donc  renvoyée.  Voici  le  folium 
de  la  S.  Congrégation. 


969 


LE  CHAPITRE  DE  BERGAME. 


97Ô 


Bergomen.  Pnn'iLEGioiuiM  KT  JURIUM.  —  Dic  20  julii  1878. 
In  smntiiilalc  nioiilis  viilgo  Bonjo  Canalc  illustris  Berpoiuen- 
sis  civitalis  aiiiio  ab  liicanKitioiie  Dominica  terceiitesiiiio 
Miiicla  mulicr  Giala  noiuiiio  aiiiplissiiuam  coiiï.trii\il  ccclc- 
siain,  qiiam  saiiclo  Alcxaiiclro  niarlyii  dedicavit,  qiiajque 
siibiiuJo  pi'o  uiiica  catho<lrali  n-putala,  et  successive  tiiuiii 
(liynitatiuii  miius  supia  quadrayinta  caiiuni(  oi'uni  colletjio 
decorala  fuit.  Ad  preces  Berengaiii  senicris  IlalicB  régis  aiiiio 
9  i8  Aduil)inliis  de  Caiiiiialis  im'iiioial;e  civitatis  episropiis 
aliaiii  ccclesiaiii  in  niedio  civitalis  exlructam,  quiu  luiic 
sanclio  Anneti  iiiailyii  dicala  rrperit  baUir  in  honoren» 
sancli  Viuceiilii  mailyiis  consecravil,  concallicdraleni  deda- 
ravit  inibi  translcreiido  ab  ccclcsia  S.  Alexaiidii  arcbii)re.>by- 
leruni  ac  viginliqualuor  canonicos.  Exinde  piures  exoit;u  ii- 
tes  atque  dissidia,  in  quibus  lamen  (ut  verbis  niai'  Innocenlii  XI 
Ici.  rec.)  «  pro  ceito  seiiiper  et  incontrovcrso  habiluiii  fuit 
ecclesiani  catliedraleiii  iicryoïncn.  diiabu.s  quideni  iiiateria- 
libus  ecclesiis,  sed  unico  tanieii  capilulo  constare.  » 

Ad  diclain  civitalem  niagis  inagist|ue  niiniendam  a  reipu- 
blicaj  Venetiiî  luoderaloribus  anno  dSOI  praedicta  S.  Alexan- 
dii  ecciesia  solo  ajquala  venil,  exiiide  necessitate  cogente 
canonici  cjusdem  seivilio  addicti  ecclesiani  S.  Vincentii  con- 
tendei'unt  inita  cuin  diclie  ecclesiae  canonicis  conventione, 
ul  una  cmn  ois  iu  eodeni  choro  lesideienl  ea  tamen  lege,  ut 
inde  discedere  et  sacra  supellectilia  secum  asportare  possent 
quolies  ipsis  visum  fuisset,  ac  cum  pactis  et  condilionibus 
luijusniodi,  utriusque  cleri  iinperniixlo  censu  nianente,  non 
tanicn  absque  continuis  discordiis  et  innunieris  litibus  conli- 
nuarunt.  Ad  quas  porro  sedandas  suninio  annuente  principe 
Innocenlio  XI  utriusque  capiluli  unio  peracta  luit.  Keni  iia 
enairat  recitatus  pontilex  :  a  Ad  omnium  bonoruin  vota,  ad 
canonicorum  quietem  posila  fuit  pars  suppiiniendi  duas  an- 
tiquas  congregationes,  uniendi  palrinioiiium,  mobilia  onniia, 
jura  capellarum,  ac  titulorum  instituliones,  jurapalronalus, 
privilégia,  reddilus  aliarium,  et  omnium  fabricarum,  jurisdic- 
tiones,  et  prajrogaiivas  et  omnes  donios  canonicales.  » 

bominaniibus  at  vero  Gallis  in  hac  peninsula  sub  finem 
anteacii  sœculi  et  decurrentis  initium  non  inodo  canonico- 
rum Bergomensium  numerus  coarclatus  fuit,  veiuni  eiiani 
prius  civili  imperante  lege  et  dein  ex  conventione  inler  apos- 
lolicam  majestHtem  et  S.  Sedem  anno  1855  iniia  de  ulriusque 
polestatis  consensu  jus  quod  sibi  addicebat  capitulum  con- 
l'erendi  dignilales,  canonicatus,  capellanias  caeteraque  capi- 
tularia  oliicia  eversuni  fuit,  quin  lapidtm  ullum  capitulum 
lïioveret.  Yerum  cum  anno  1863,  ceu  quodcumque  ahud 
capitulum,  semel  ab  episcopo  censeri  persensisset,  illico  ad 
S.  Ordinem  suos  detulit  clamores,  exponens  semel  expoliari 
tût  juribus  tantisque  privilegiis,  quœ  sive  ex  disposilione 
Romanorum  pontificum,  sive  ex  immemorabili  consuetudine 
jamdiu  acquisiverat.  Al»  eo  tamen  tempore  usque  in  prœsens 
ob  parlium  silentium  siluit  et  causa,  quam  resuscitavit 
capitulum  occasione  vacationis  canonicatus,  cujus  nomi- 
nationem  in  vim  privilegiorum  sibi  ipsum  conlendebat. 

Ne  autem  EE.  VV,  graventur  onere  perlegendi  omnla 
quœ  in  causa  hodie  minime  deducuntur,  heic  tantum  innuere 
censui  ea  jura  eaquc  privilégia  super  quibus  capitulares 
EE.  VV.  sapienlissimum  exquirunt  judicium.  Declarari 
eniui  ipsi  eftlagitant  quod  episcopus  non  valeat  visitationem 
super  capilulo  exercere  «  ne  in  corpo  ne  nei  singoli  capito- 
lari  colla  sola  sua  ordinaria  autorità,  ma  con  l'autoriià 
apostolica  delegata  ;  2"  che  il  vescovo  occorrendo  un  pro- 
cedimento  contro  qualunque  capitolare  debba  a  forma  di 
legge  per  gli  esenti  inqiurere  cum  depulatis  a  capilulo  ; 
3°  che  volendo  il  vescovo  conipiere  per  se  o  per  suoi  vicarî 
la  visita  pastorale  délia  diocesi,  il  capitolo  depuli  due  cano- 
nici convisitalori,  i  quali  assistano  e  intervengano  a  tutii  "li 


atti  délia  visita  ;  4°  quod  ad  capitulum  spectet  s  la  nomina 
aile  dignilà,  ai  canonicati,  aile  cappellanie,  agli  ulFici  capi- 
tcilari  ;  5"  clie  sia  riconosciulo  nei  canonici,  e  liel  capilolo 
caiifdrale  di  Bcrgmiio  l'anlico  privilcgio  immomorahile  di 
confessare  e  predicare  nella  diocesi  con  facoltà  abilualo, 
conie  si  ô  praticalo  e  si  pralica  ancora  da  tutti  i  canonici 
dullo  allrc  cattedrali  dclla  [irovincia  di  Milano,  non  (-lie  da 
Intli  i  parrodii  délia  diocesi  di  Bergamo  fuori  délia  loro 
parocchia,  salvo  all'ordinaiio  il  dirilto  di  accertarsi  all'uopo 
dt'lla  idoneilà  dei  s.iigoli,  e  di  sosjjeiidere  cbi  se  ne  fosse 
reso  indcgno,  nec  non  «  clie  lo  fetesso  capilolo  e  gli  stessi 
canonici  siano  dicliiarati  esenti,  o  allrimenti  esentati  dall'ob- 
bligo  récente  loro  imposto  di  presentare  annualmenle  il 
ciiililicato  scrillo  dclla  rord'csionc  ottidua  ;  —  d^^miim  — 
G"  clie  nella  nomina  degli  esaminalori  pro-sinodali  sia  mantc- 
nuto  il  capitolo  nella  preterenza  a  favore  de'  suoi  membri, 
in  numéro  di  sei.  » 

ll.ibitis  hisce  precibus,  actisqne  de  more  completis  ho- 
diernis  in  comitiis  causam  peilraclandam  duxi  sub  dubiorum 
formula  in  caice  hujus  libelli  relata,  quee  ab  episcopi  palrono 
in  sua  allegatione  pro|)onuntur,  (piœque  a  defeiisorc  ca- 
piluli, me  interrogante,  accepta  fuere,  si  demas  quarlum 
duliium,  in  quo  ipse  contendit  agere  non  modo  de  jure 
collalionis,  sed  et  iiistiluiionis  ciica  dignilales  etc.  favore 
sui  clienlis.  In  tanta  quaEstionuni  mole  illud  ex  officio  con- 
cinnare  non  volui  ;  an  parles  et  banc  quaestionem  projionere 
volui.ssent;  ignorabani  ;  allegationes  cuni  dubiis  jam  typis 
impressœ  txhibitai  fuerunt,  inulililer  concordiœ  studui, 
qiiare  illud  quod  in  ca'ce  prostat  amplexi,  exorantes  EE.  VV. 
ut  si  eliam  de  institutione  agere  velint,  etiam  in  hoc  sensu 
vocabulum  conferendi  explicent,  cum  vestram  sapientiam 
non  lateat  aliquoties  verbum  collatio  pro  institutione  a  cano- 
nislis  usnrpaii.  Reliqunni  nunc  itaque  est  ut  breviter  attingam 
nionuMila  rationuin  quœ  in  allegalionibus  distribuendis  utriu- 
que  late  disputantur. 

Anlequam  ad  argumenta  enucleanda  quae  pro  singulis 
militant  dubiis  desceiidat  orator  qui  pro  capilulo  causam  dicit, 
aniniadvertere  curât  injuria  dici,  post  gallorum  irruptionem 
de  anno  1796,  solutum  fuisse  capitulum  a  saiculari  polestale, 
proptereaque  oninia  illius  jura  ac  privilégia  extincta  fuisse, 
qua!  haud  ipsum  absque  specifica  nisntione  recuperare 
polerat  postquam  anno  1805  ad  vitam  revocatum  fuerit. 
Siquidem  monet  cum  Lolterio,  De  benef.  lib.  1,  quaes.  14, 
n.  107,  seqq.  ibi  :  a  Si  per  tyrannidem  vel  hosiiliiatem 
occupenlur  bona  collegii,  non  tamen  desinit  collegium  esse.  » 
Collegium  eniin,  quod  ecclesias  auctorilate  perwonain  et 
jura  accepit,  quidquid  sœcularis  potestas,  aut  externa  vis 
quailibet  moliatur,  numquam  juribus  aut  persona  privari 
potest  absque  nativa  atque  légitima  Ecclesiœ  defiiiitione  ad 
tradita  per  Bald.  in  Margar.  ad  Innocent,  loco  repertor. 
in  verbo  Civilas  et  Piton.  Disc.  eccl.  8,  n.  17  :  a  Prœmittenda 
est  distinctio  communiter  recepta  per  scribentes  quod,  vel 
collegialitas  defecit  in  Ecciesia,  et  extincta  remansit  aucto- 
ritate  superioris,  causa  cognila,  et  tune  amplius  non  du- 
rât... vel  oppressioue  ho^tiiim  et  similibus;  et  tali  casu 
collegialitas,  semper  durare  censetur  in  habitu,  eliamsi  non 
fuerit  in  actu  vel  usu  per  quodcumque  longissimum  temporis 
spatium.  »  Verumin  facto  animadvertit  averitatealienissimum 
esse  quod  anno  1796  capitulum  a  sœculari  polestale  vere 
exlinctum  fuit.  Siquidem  die  16  septembris  1803  lata  lex 
venit  in  conventione  inler  Pium  VU  fel.  re.\  et  llaliœ  rei- 
publicaj  moderatorem  inila,  in  qua  disertissimis  verbis  non 
reslitui,  sed  capitula  servari  praeceptuni  fuit,  art.  9:  «1 
capitoli  délie  cattedrali  saranno  conservati  ;  »  nec  umquam 
auditum  fuisse  suslinct    snperiorc  saîculo  exeunte  capitula 


971 


LE  CHAPITRE  DE  BERGAME. 


972 


cathedralia  interiisse  ita  ut  hodie  nihil  ex  iis  juribus  teneant, 
quibus  olim  potitbantiir. 

Quibus  animadversis  ad  piiiuuni  dubium  descrndens, 
orator  conlendit  cpiscopiiin  non  pollore  auctoritale  visilandi 
capiluluni  auoloiit.uc  ord'maria,  sed  apostolica  ac  delogala 
in  \iiu  c'oiicdii  Tiidentini  cap.  -4,  sess.  G  de  Réf.,  quia  capi- 
luluni Beigoniense  gaudet  exeniplione  ab  episcopi  jiotestale 
ordiiiaiia.  Quod  ut  probet,  distinpiiit  cinn  Scarfantonio 
Animadvers.  ad  Ctccoper.  Mb.  \,  tit.  14,  n.  1  el  seq.  inler 
exemplionem  activam  et  passivam.  Passiva  dicitur  cxemptio 
quœ  subtrahil  oxentplos  ab  oniinaria  jurisdiclione  episcopi, 
quin  eis  iribiiat  aliquani  jurisdictioneiu  in  alios  occlesiœ 
niiniitros,' activa  utrunique  concedit.  In  cau^a  priniam  tan- 
lunnnodo  vindicat,  ncc  ab  universa  episcopi  )urisdictione, 
sed  in  cerlis  quibusdam  actibus  quos  sœculaiis  vel  ininiemo- 
rabibs  possessio  praeservavit.  lloc  jus,  ait,  vel  privilegio  vd 
consuetudine  probaii  solet:  utiuinque  pro  capitule  conspirât. 

A  privilegiis  insiituens,  lecitat  oi'ator  veib.i  Anasla- 
sii  IV  quibus  episcopnm  vetuit  ne  capituli  libertatem 
laederet  :  a  Ad  kec  quoniam  quidam  sacerdotura  ad  exhi- 
bendas  vobis  supradictas  fiJelitates  moras  innectuut,  et 
quibusdam  sublerfiigiis  eas  relardace  praîsumunt,  auctori- 
tate  apostolica  statuimus  et  juxta  veterem  consuetudi- 
nem  ecclesiœ  vestrae  iiicoulinenli  post  susceptos  ordines 
cas  vobis  exhibeant,  el  si  slatim  exhibere  contenipserint, 
donec  exhibeant,  a  susceptis  ordinibus  arceantur.  Prœsenti 
eliam  decreto  sancimus,  ut  Bergomensis  episcopus  nul- 
luni  vobis  indebilum  gravamen  et  inusilatum  imponat, 
sed  «  vos  el  ecclesiam  veslrani  in  antiquam  liberlatem  ùi- 
niittat.  » 

Liberl.ilem  auteiii  in  casu  exemptionem  importare 
prcbal  viibis  Innocentii  III  in  capite  1-i  de  privil.  Bar- 
bosa  De  o(f.  episc  alleg.  123,  num.  40,  seqq.  et  Schmalz- 
grueber  lib.  5,  1.  33,  num.  2GS,  seq.  ibi  :  a  Dub.  1.  Quis 
tenor  debeat  esse  literarum  aposlolicarum,  ut  ex  iis 
exeraptio  colligi  et  probari  possit.  Respondetur  plures 
esse  pjusmodi  formulas....  Talia  sunt....  si  dicalur  in 
privilégie  quod  ecclesia  talis  ^Ecclesiœ  Romanaj  annuum 
censum  solvat  in  signum  et  indicium  libertatis  ab  ea 
perceplae;  nam  libcrtas  et  excmptio  idem  so na nt,  n  Qmbus 
allegationibus  subnectit  orator  Alexandrum  111  qui  ad 
Adelardum  archidiaconum  Bergomensem  scribebat:  "Ad 
exemplar  praedeccssorum  nostrorum  felicls  memoriœ  Inno- 
centii, Lucii  et  Iladriani....  una  cum  vestrœ  congrega- 
lionis  coUegio....  sub  aposlolicsB  Sedis  tutelam  protec- 
tionemque  suscipinius,  "  Susceptionem  autem  sub  tutela 
et  proteclione  S.  Sedis  importare  exemplionem  passivam 
a  superioritate  episcopi  probat  auctoritate  Scarfanton.  ad 
Ceccop.  Iib.  i.  tit.  9,  num.  23.  Prœterea  Pins  IV  auno  1561 
scilicet  multo  post  decretum  Trident,  in  cap.  4,  sess.  6  de 
Rff.  sanclioiiem  concessil  capitule  "  omnium  et  singu- 
lorum  privilegiorum,  praerogativaruiii,  inimunitatum,  liber- 
latum,  exemptionum,  •>  quae  Bergomensi  Ecclesiae  fuerant 
a  lam  apostolica,  quam  impeiiali,  refçia,  ducali  et  alia 
quavis  auctoritate  concessa.  >•  Item  Paschalis  II  rescripsit 
eidem  capiiulo  :  a  Nec  episcopo  autem  facullas  sit  vo- 
bis, aut  loco  veslro  gravamen  inferre,  nec  uili  homi- 
num  liceat  eamdi^m  ecclesiam  perturbare,  aut  ejus  pos- 
sessiones  auferre,    etc.  » 

Quae  verba  exemptionem  importare  tenet  cum  S.  hac 
Congr.  quœ  in  Bergomen.  exemptionis  18  decemb.  1858 
decrevit  ecclesiam  sanctae  Marjœ  Majoris  et  sodalitium 
inibi  existens  exemptione  frui  a  jurisdictione  episcopi 
in  vim  apostolicce  bullœ  a  Nicolao  V  anno  1453  expe- 
dilœ,  qua  inhibebat  «  episcopo  Bergomensi...  ne  de 
ipso   consortio  aut  ejus    ccclesiis,    capellis,  hospitalibus    et 


bonis...  se  introniittat,  aut  illa  directe  vel  indirecte... 
vexare,  molestare  seu  alias  quoquo  modo  perturbare.  •■ 
Propositis  sane  dubiis:  '■{.  An  el  quomodo  constet  de  exemp- 
tione ccclesiœ  S.  Mari;e  Majoris  ac  sodaliiii  a  Misericordia 
nuncupati  a  jurisdictione  episcopi  in  casu?  et  quatenus 
atliinialive  2.  An  et  quomodo  compelat  episcopo  jus  vi- 
silandi tani  ecclesiam  quam  sodalitium  iu  casu  ;  rescrip- 
tiMH  fuit  :  Ad  primum.  Affirmative  ex  biilla  Nicolai  V,ser- 
vaiis  tatnen  modérât ionibus  a  sacrosancto  Concilia  decre- 
tis.  Ad  secundum.  Affirmative  jure  dclegato.  Quod  si  hoc 
ununi  pro  niinori  ecclesia  ad  plcnam  exemptionem  pro- 
l'uil,  a  fortiori  id  cimi  aliis  priesidiis  conjiinctmn  pro  ec- 
clesia cathedrali  suflicere  censet,  liiaxiine  quia  capilulum 
censuum  sohitiones  Ecclesiœ  Romans  rependere  consueverit 
in  signum  subjeclioiiis  el  perceptaî  libertatis  ;  quod  unura 
exemptionem  importare  ab  ordinariorum  jurisdiclione  pro- 
bat auctoritate   Baibos.    De   episcop.   alleg.  123,  num.   21. 

Quin  oggeri  valeat  exemptionem  de  qua  sermonem 
habet  Paschalis  II  tantum  capiluli  bona  aflicere  cum  eo 
tempore  concessa  fuerit  ad  ellriEuandam  audaciam  cpi -co- 
pi  Arnuiplii  qui  de  bonis  ejusdem  ecclesiaj  faciebat  do- 
nationes  et  venditioncs.  Factum  enim  quod  per  quatuor 
ferme  saecula  tum  pontifices  cum  imperalores,  et  Vene- 
tiarum  duces  Bcrgomense  capilulum  honoribus  el  privile- 
giis  cunml.uunt  haud  repeteudum  tenet  ex  perbrevi  unius 
invasoris  episcopi  dominatu  :  pr;i!lerquam  quod  observât  for- 
mulam  a  Paschali  II  adliibitam  conlrarium  edocere  per 
ea  verba:  Nec  episcopo  facultas  sit  vobis  aut  loco  veslro 
gravamen  inferre.  Minusque  ofticere  prosequitur  objectio- 
nem  tam  ex  eo  deductam  quod  si  exemptum  esset  capi- 
tulum  oslendere  deberet  quod  caput  agnoscerel,  quam  ex 
plurimorum  ponlificum  litcris  excerptam  in  quibus  expresse 
d'^mandatur  capitule  canonica  et  débita  episcopo  obedicntia. 
Siquidem  passiva  exemptio  alque  immunitalis  privilégia 
solununodo  prîestant  ut  in  quibusdam  actibus  exempli  om- 
nino  liberi  censeantur,  quamquam  in  reliquis  ordinariae 
potestali  subjicianlur  juxta  doctrinam  Innocentii  III,  in 
cap.  16.  Hinc  obvio  jure  fit  aliquera  et  subjectum  esse 
episcopo  et  ab  eodem  exemptum  juxta  rerum  adjuncta 
«  sicque  compatiuntur  ista  duo  quod  aliquis  certo  res- 
pectu  sit  ab  ordinario  exemptus,  el  alia  ralione  sit  eidem 
subjectus.  Rota  in  Firmana  jurisdiclionis  10  maii  1700, 
cor.  Molines,  §.  iVo«  e?ii>?j.  Cui  concinil  Rota  in  decis.  11, 
n.  13,  de  otlic.  ordia.  cor.  Falconerio.  Scbmalz.  iib,  5, 
lit.   33,   n.  252. 

Hue  re  perducta  redit  ad  visitalionem  orator  a  qua 
episcopnm  non  prohibere  déclarai,  immo  libenter  excipit, 
duiiimodo  procédât  ut  cum  exemptis  procedendum  est, 
auctoritate  apostolica  ac  delegata. 

Plena,  ail,  anliquitus  el  absoluta  erat  exemplio.  Ve- 
tuslissimim:i  hac  de  re  privilegium  capituli  tabulariimi  ex- 
hibe!, cujus  aucter  ignoralur,  hisce  verbis:  «  In  quibus 
nullus  episcopus  Bergomensis  injiislum  vel  inhonestum 
gravamen  imponerc  valeat,  nec  etiam  praelextu  episco- 
palis  visitationis,  a  qua  liberi  et  exempti  esse  dignosce- 
mini.  »  Accessit  recentior  confirmalio  Gregorii  X  qui 
ita  disposuit  :  «  Vestris  supplicalionibus  clementer  annuen- 
tes,  vos,  ecclesiam  et  capilulum  veslruin  sub  proleclione 
aposteiica;  sedis  recipimns,  et  ab  episcopali  visilatione 
eximimus  et   '.iberamus.   » 

Ne  autem  liorum  monumentorum  auctorifas  in  discri- 
men  adduci  valeat,  describil  votum  Gratiani  a  capiiujari 
labularii  magislro  edilum,  quod  ila  se  habet:  «  Ulierius 
idem  capilulum  habet  aliud  privilegium,  quo  eidem 
concessa  fuit  ab  episcopi  jurisdiclione  plenaria  exemptio; 
et  illud  emanavil  biscentum  ab  hinc    annis  a   papa  Gre- 


973 


LE  CHAPITRE  DE  RERGAME. 


974 


gorio  X,    et    reperis    descriptum  cuin     caractcribus  anli- 
quis.  B 

Ad  possessionem  deinde  deveniens,  edicit  qiiod  initio 
rapiliiluiii  per  se,  iiti  par  eral,  siiam  visitationem  pera- 
pert!  soliibat,  omiiino  abstinentibiis  episcopis.  lia  aniio  1353 
Ii!s1(!  KonchiHli  in  suis  ir.fiinoriis  liistoricis  civitaleni  et 
ccclesiam  Bcrsomenseiii  rcspicientibiis  :  •<  L'ai'cidiacono 
iniraprese  la  visita  porsonale  ad  emendazionc  del  siio 
capitolo  comiiiciendo  dall'  avciprcte  e  prospgiiendo  ad 
uno  fino  ail'  ulliino  dei  canoiiici.  E  probabile  che  lo 
stesso  faccsso  il  prevosto  coi  canoniri  di  S.  Alessaiuli'o 
il  clio  praticavasi  per  essere  gli  uni  e  gli  altri  privile- 
giati  dair  essere  personalmente  dal  vescovo  visilali.  » 
Post  edituni  Gregorii  priviloguini  constat  canonicos  a  ca- 
pitiilo  delogari  consiievisse  «  ad  t'aciendiini  et  providen- 
dnm  ea  omnia  qiiae  fiierint  necessaria,  tam  circa  visita- 
tionem eeclesia?  calhedralis  qiiam  capellanorum.  »  ....  Eilito 
Trindeutini  décrète,  unde  facilitas  episcopis  data  est  visi- 
tatidi  e.xemptos  jure  delegato,  episcopus  Cornélius  an- 
no  I0"2i  visitationem  indixit  :  «  Tam  nostra  ordinaria,  quam 
apostolica  delfgala  auctoritate.  »  Anno  1033  episcopus 
Grimanus  :  «  Auctoritate  sua  et  apostolica.  «  Ita  paritcr,tricn- 
nio  post  episcopus  Justinianus,  ita  anno  1038  episcopus 
Barbadicus,  ac  anno  16U9  episcopus  Buzzinius.  Nec  secus 
exacto  sa^culo  ac  deinceps.  Nam  episcopus  Redetti,  qui 
in  oppugnandis  capituli  privilegiis  diu  atque  acerrime  di- 
micavit,  visitationem  jure  ordinario  instituil  anno  1737; 
at  quia  reslilit  capitulum,  et  consuetudinem  opposuit  quara 
munivit  privilegio  Gregorii  X,  tandem  recognovit  exemp- 
tionem  capituli,  et  anno  174"2  visitationem  peregit  «  auc- 
toritate ordinaria,  et  etiam  apostolica  ac  delegata.  »  Nec 
aliter  se  gessit  anno  1778  episcopus  Delphinus.  Quod  si 
proseqiiitur  orator,  tercentum  annorum  spatio  très  tantum 
episcopi  jura  capituli  coutemprerunt,  haîc  raritas  incre- 
dibilis  demonstrat  brevissimis  usurpationibus  redintegra- 
tionem  capituli   seniper  ac  diutissime  successisse. 

Addit  tandem  uti  facli  tesiimonium  documentum  edi- 
tum  anno  17-15  a  laica  potestate,  quo  dicitur  :  «  Deside- 
rare  il  senato,  cli'  egli  (episcopus)  faccia  la  visita  suddet- 
ta  secondo  la  pratica  universale  dei  vescovi  predecessorl, 
inserendo  negli  editti  délia  visita  stessa  l'una  e  l'altra 
autorità,   cioè  l'ordinaria  e  la  delegata.  » 

Ex  quibus  omnibus  concludit  consuetudinem  adeo  an- 
tiquam  ac  tôt  cxemplis  confirmatam  nativae  capituli  exem- 
ptioni  atque  originario  de  visitatione  privilegio  respondere, 
ideoque  attenta  exemptione  quidquid  Tridentinum  dispo- 
suit  auctoritate  apostolica  esse  servandum. 

Ex  hucusque  demonslratis  plane  ad  secundi  dubii  res- 
ponsum  descendere  pergit  orator.  Statuta  enim  capi- 
tuli exemptione  a  jurisdictione  ordinaria  episcopi  ambigi 
nequit,  quominus  favore  ipsiusmet  applicanda  sit  dis- 
positio  Tridentini  in  cap.  6,  sess.  25  de  Reform.  in 
quo  dicitur  licere  semper  episcopo  visitationem  et  enr- 
rectionem  adversus  canonicos,  «  ita  tamen  ut  cum  extra 
visitationeu  processit,  capitulum  initio  cujuslibet  anni  eligat 
ex  capitule  duos  de  quorum  consilio  et  assensu  episco- 
pus vel  ejus  vicarius  tam  in  formando  processum  quam 
in  ceteris  omnibus  actibus  usque  ad  finem  causse  inclu- 
sive... procedere  teneatur.  »  Quam  porro  dispositionem 
locum  habere  dumtaxat  in  lis  capilulis  qui  aliqua  exemp- 
tione preestant  sœpe  sfepius  S.  Y.  Ordo  déclarasse  testa- 
tur  Benediclus  XIV  De  synod.  dicec.  lib.  13,  cap.  9,  num.  9; 
qui  ullerius  literis  apostolicis  diei  17  maii  1736,  §  8,  hoc 
jus  recognoverat  in  capitulo  Veronensi  minoribus  etiam  pri- 
vilegiis ditato.  Quibus  addit  defiuitionem  cujusdam  con- 
gregationis  particularis,  ipso  orante,  data  in  causa   Tarvi- 


sina  jurium  capi'ularium,   die  15  junii  1858,  in  qua  pro- 
posito  dubio:   «  An  episcopus  extra  visitationem  in  crimi- 
nalibus  procedens,    teneatur  adjunctos   canonicos   adhibere 
ad  formamS.  concilii  Tridentini,  cap,  U,  sess.  25  de  Rel'orm 
r(isponsum   fuit:  A/ftrmaliue. 

Ad  tcrtium  dubium  duveuieus  orator  exponit,  quod  capitu- 
lum antc Tridentinum  perse  visitabat  ecclesiam  calhedralem  ; 
al  bon  jure  ab  necumenica  synodo  episcopis  privative  tributo, 
jjro  lïirrgomensi  (^apitulo  invaiuit,  ut  episcopo  visilanii  saltcm 
duo  capituli  membra  adjungerentur.  Sic  episcopus  Ragazzoni 
anno  1578  roinitcs  in  visitatione  canonicos  a  capitulo  dectos 
adniisii,  ac  non  secus  se  gesserunt  per  annos  ultra  cenium 
quadraginta  alii  episcopi  Bergomenses,  nempe  :  lUilani,  Emi, 
Corncli,  .\ugustinus  Prioli,  Grimani,  Barbadico,  (iiustiniani, 
Ruzziui,  Petrus  Prioli  et  ita  usque  ad  aunum  17-27,  quolis  exar- 
sit,  ac  decennio  producta  tandem  res  ita  composita  fuit,  teste 
episcopo  Redetti,  ut  episcopus  a  capitulo  petierit  canonicos 
convisitatores,  piœvia  tanien  proteslationo  quod  servent ur 
onmia  jura  sibi  (episcopo)  coiupetentia.  Deinde  usque  ad  nos 
rcs  eodem  modo  processerunt,  ita  ut  episcopus  Morlacchi  pro- 
fessus  sit  de  capitulo  :  «  (ilie  goda  il  privilegio  di  depulare  due 
Canonici  cheassistano  nelia  visita»,  et  episcopus  Laudensis 
Benaglio  interrogatus  anno  1858  utruin  capitulum  hoc  privile- 
gio poUeret,  rcsponderit  :  Affirmative  perantiqua  consuetu- 
dine.  » 

Frtista  objicitnr,  subdit  orator,  chori  oQicium  deperire  si  duo 
canonici  comitantur  episcopum,  adsunt  enim  in  cathedrali  se- 
decim  canonici  etnovem  beneficiali.Neque  obstal  Triduntini 
decretum  in  cap.  4,  sess.  G,  de  réf.  quia  adcausam  non  perti- 
nct,  ut  cuique  legenti  videre  est,  et  quia  licet  pcrtineret,  con- 
snetndinis  derogatio  respiceret  visitationem  ipsam,  minime 
vero  illius  peragendae  modum.  Ex  quo  concludit  mliil  esse  in 
casu,  quod  trium  sEeculorum  consuetudinem  convisitatoribus 
oppugnare  valeat. 

In  quarto  dubio  orator  evincit  jus  ad  capitulum  spertare 
conferendi  et  instiiuendi  non  modo  ad  dignitates  et  canonica- 
tus,  sed  et  minora  bénéficia.  Ac  relate  ad  dignitates  et  cano- 
nicatusrejicitconcessionem  episcopi,  qui  censet  hoc  privile- 
gium  ab  initio  concessum  fuisse  capitulo  ab  episcopo  B.  Adal- 
berto,  ut  exinde  inférât  electionem  indigere  confirmalione 
episcopi.  De  eodem  privilegio  hoc  unum  dicit  certo  sciri  auc- 
toritate ponlificis  Sixti  IV,  quod  canonicorum  o  receplio,  et 
adinissio  ;  ipsarumque  praebendarum  dum  vacant  collatio  et 
provisio,  de  antiqua  et  adprobata  et  hacteuus  pacifiée  obser- 
vata  consueludine,  >•  ad  capitulum  pertinent.  Hœc  usque  ad 
Sixtum  IV;  a  tempore  autetn  hujus  pontiticis  usque  ad  ga'.li- 
cam  et  austriacam  in  hoc  sœculo  dominationem  capitulum 
consuevisse  collationes  peragere  pluribus  probat  documentis 
in  summario  adductis.  Ex  quibus  firmatam  censet  immemora- 
bileni  consuetudinem  favore  capituli  ipsius,  quaj  teste  Rota  in 
Fanen.  canonicatuum  5  maii  1700  coram  Caprara,  §  Al  quia, 
sufficit  ad  prœscriptionem  inducendam  iniisquœsunt  jurisdic- 
tionis  episcopalis  ;  quin  etiam  seposita  pontificiae  confirmatio- 
nis  auctoritate  sufficeret  centenaria  ad  jus  constituendum. 
Audiatur  sane,  ibi  :  «  Gollatio  canonicatuum  et  prtebendarum 
potest  essesolius  capituli  vel  vigore  inimemorabilis  uti  favore 
capituli  Beneventani contra archiepiscopum  dictœ  civitatisres- 
pondit  Rota....  vel  vigore  centenaiia^,  ut  pariter  fuit  dictum 
in  decis.  124,  n.  2,  p.  3  rec.  » 

Neqiiediliicultatemfacessitadconfirmalionemsuperiorissta- 
tuendam  quod  «  Nell'anno  1194  il  papa  Ctlestino  III  manda 
a  BtTganio  Siccardo  vescovo  di  Gremona  e  Dionisio  abbate 
di  Cerreto  deputali  per  sostenere  l'elezione  del  capitolo.»  Super 
electione  canonicorum  Bergomensis  ecclesiae  a  canonicis 
facienda,  et  ab  ipsis  episcopo  et  abbate  de  raandato  domini 
papse  confiirmanda  ;  «  exortis  enim  controversiis  inter  capitu- 


975 


LE  CHAPITRE  DE  BERGAME. 


976 


lu  m  et  episcopum  pontifes  dictos  pnelatos  misit  iitipsi  capi- 
tuli  electionem  sustinprrnt.Confirmalin  aiitem  a  Dionysio  ab- 
bate  de  mandato  pontilicis  prrcstanda  fiiit.Npquepariter  quod 
Sixtus  IV  non  loqiiatur  de  collations  libéra  ;  in  jure  enim  très 
soliinimodosppcies  provldendi  aç:nosPtinliir  :  electio,  pra:>sen- 
tatio  et  collalio,  quœ  semper  libéra  est,  uti  eam  admittit  fa- 
vore  capituli  ipse  episcopiis  qiioad  rreteros  canonicatiis  ex- 
cepta tbeologali  et  pœnitentiaria,  ait  enim  :  «  Nejjari  non  po- 
Ips»  ranonicatuiim  ecrlesiie  Dergomensis  collationem,  oxceplis 
duabiis  pnebendis  tbeologali  et  pœnitentiaria  fuisse  jam  ab 
antique  libère  exercilani  a  Bergomensi  capitule.  »  Pra-terea 
non  nocere  antumat  actuahbus  canonicis,  quod  eorum  antiqui 
decessoresaliquandoinvocaverint  sœcularis  potestatis  definitie- 
neni,  quia  «  delicta  majorum  immeritus  lues,  et  quia  rpgula 
nona  cancellariae  quœ  post  const.  Martini  V  in  conciiio  Cons- 
lantise,  auctore  Nicelao  V  certani  de  reservatione  niensiuni 
apoMelicorum  legem  dixit,  duas  pares  habet  :  alterani  de  re- 
servatiene,  alleram  de  arternativa  pro  episcopis  residentibus. 
In  utraqne  parte  contra  régula;  violationem  pœna  indicitur, 
sed  varie  discrimine  :  ram  in  alternativa  pontifex  :  «Voluit  ut 
fi  ipsi  (episcopi)....  in  dispositione  beneficiorum....  disposition! 
Buee  et  dictae  Sedis  alias  quomodolibet  reservatorum  vel  affec- 
torum  sese  inlromiserint...  usu  et  beneficio  prœdicta^  faculta- 
tiseo  ipso  privati  existant,  accollationes,  et  aliae  dispositiones 
de  beneficiisillius  prœtcxlu  deinceps  facienda;,  nullius  sint  ro- 
boris  vel  momenti.  »  In  reservatione  vero  aliter  se  res  habet, 
et  nihil  aliud  praecipiturquam  nuUitas  peractas  collationis.  At 
quidquid  sil  de  anliquis  canonicis.  qiios  antiqui  episcopi  imi- 
lali  sunt,  prœsens  episcopus  nihil  habet  quod  in  [ira-senti  capi- 
tule reprehendat. 

Positacollationumimmemorabiliconsuetudine,  posifo  privi- 
legii  leslimonio  quod  tribus  et  ultra  abbiuc  Sceculis  pontificiœ 
litera;  praestiterunt,  ad  propriora  deveniens  cdicit  quod  res  ita 
processerunt  usquead  edictum  regium  anni  1817  que  supre- 
mus  Auslriae  princeps  nominationes  ad  canooicatus  in  italica 
imperii  parte  sibiaddixit;  sed  posteain  concoidato  cum  Apos- 
tolica  Sede  aliter  placuit,  donec  tandem  anno  1839  Ausiriacus 
imperator  omnibus  suis  ji'dbus  in  Longobardorum  provincia 
abdicavit,  et  collationum  ratio  jure  postliminii  in  antiquam 
liberlatem  rediil  :  quin  objici  possint  récentes  episcopi  colla- 
tiones,  quas  S.Sedes  lite  jani  pendente  induisit:  pro  hac  vice, 
salais  celeroquin  capituli  juribus. 

Praeter  conferendi  privilegiuni,  etiam  jus  instituendi  ad  ca- 
pitulum  perimere  edicit  oralor,  quod  ex  diuturna  possessione 
premanal  N'eque  in  dubium  revocari  potest  ab  epi^copo  qui 
anno  1852  ad  canonicatum  eleclus,  a  capitulo  insiituiionem 
pctiit  et  accepit,  et  ad  episcopatum  evectusomnes  canonicos 
ad  capilulum  ahle^-are  solebat,  <r  aflinchè  si  compiaccia,  giusta 
la  consuetudine,  di  conferire  al  nominato  la  canonica  istitu- 
ziene.  » 

Canones  autem  non  resistunt  quominus  jus  instituendi  capi- 
tule ce  .ipetat  ex  consuetudine.  Sane  institulio  alia  csl  auctori- 
zabilis  quatenus  jurisdictionem  delegat  in  cura  animarum, 
alia  quœ  titulum  confert  vel  possessionem.  Prier  uti  alienis- 
sima  a  canonicatibus  praebendis  nennisi  jure  resistente  prae- 
scribiturquamvis  praescribi  valeat.alia  etiam  sola  consuetudine 
induci  polcst,  uti  perbelle  docet  Fagnanus  in  cap.  Cum  cccle- 
sia,2  decaus.  possess.  et  prepr.num.  28  et  seqq.,  ubidecella- 
tiva  loquens  inst'itutione  tradit  quod  <i  liœc   quamvis  de  iu-e 

spectei  ad  episcopum  tantum canones  tamen  non  resistunt 

quominus  competat  ex  consuetudine  archidiacono,  quin  ime 
huic  consuetudini  assistunt.  »  Unde  episcopus  ad  tradita  in 
cap.  12,  sess.  Mde  Reform.  instituere  quidem  valetadpraeben- 
das  post  Tridentinum  erectas,  in  caeleris  vero  capituli  jura- 
servanda  sunt,  uti  censuil  S.  Congreg.  part,  in  Tarvisinaia- 
rium  capitularium  28  novemb.  1830. 


Hanc  consuetudinem  immemorabilem  everti  non  posse 
contendit  per  tria  exempla  ab  episcopo  adducla,  qiiihus  susti- 
net  post  capituli  reinlegrationem  de  anno  1S05  institulionera 
concessain  fuisse  ab  episcopo  pro  tempère  sive  ejus  vicario 
gen':>rali  ;  quia  h.Tc  exempla  ueoterica  veritati  minime  respon- 
denf.  Saue  anno  18tK>  arrhipresbyter  qm  aniea  arrhidiaco- 
nus  erat.  novarn  inslitutioneinn  nemine  accepit,  et  episcopus 
Delphinus  anno  I80C  coram  sœculari  gubernio  dilur.idp  pro- 
testatus  est  collationem  et  instilutionem  in  oumibus  prœbendis 
ad  capilulum  \>çn\neTt .  Verumqnod  instiiutio  anno  1842  ab 
episcopo  data  est,  sed  ex  peculiari  conventione  et  pro  ea  vice, 
"  per  questa  volta  tante,  ->  uti  episcopus  significavit  in  literis  ad 
capitulum  datis.  Caiterum  actualis  prtesul  capitulo  presbyterum 
Banaldi  proposuit  :  "  afiinché  si  compiaccia  giusta  la  consue- 
udine,  di  conferire  al  nominale  la  canonica  istituzioue.  •• 

Quaî  de  praibendin  et  dignilatibus  in  génère  disputavit 
orator,  iisdem  rationibus  aptari  censel  archipresbytero, 
theologe  et  pœnilentiaiio.  Ab  archipresbytero  incipiens  prae- 
niittit  ipsum  habere  curam  actualem  animarum,  dum  cura 
habilualis  pênes  capitulum  residet,  quod  pluribus  allalis 
docunientis  probare  satagit.  Ex  que  sequitur  quod  archipres- 
byleralis  dignilas  semper  absque  concursu  coUata  sit  a  ca- 
pitulo, uti  reapse  factum  est  annis  1764,  179.3,  1805  et  aliis 
una  dempta  vice,  qua  capitulum  permisit  episcopum  a  d  ins- 
titutionem  proccdere,  reservatione  tauien  adjecta  quod  actus 
ff  non  debba  menomairienle  essergli  di  pregiudizio  per  le 
successive  islitnzioni  dell^'aiciprete.  p  Neqiie  dici  potest  quod- 
libet  capituli  jus  ad  instilutionem  evanuisse  anno  1805 
quando  «  dope  la  rioiganizzazione  del  capitolo....  (fuere) 
riunite  alla  cattedrale  le  parocchie  di  S.  Enfemia,  di  S.  Pan- 
crazio,  di  S.  Cassiano,  di  S.  Michèle  deU'Arco,  e  parte  di 
quella  del  SS.  Salvatore,  s  in  quas  nuUo  jirivilegio  praedilum 
erat  capitulum;  tralalilium  enim  in  jure  est  quod  adjecta 
bénéficia  eamdem  legem  obeunt  unde  regitur  illud  cul 
subjecta  sunt. 

De  theologali  et  pœnitentiaria  rneminit  orator  eas  capi- 
tulum perpétue  contulisse,  ut  de  prima  accidit  anno  1797 
et  1825,  de  secunda  anno  1770  et  1807.  Juribus  capituli 
vindicatis  protestatur  orator  se  nullimode  contemnere  jura 
S.  Sedis  circa  mensium  reservationes  ex  régula  IX,  sed 
revereri  a  le  riserve  apostoliche  e  qualunque  dirilto  della 
S.  Sede.  s  Subdit  tamen  Bergomi  et  in  tota  Veneta  ditione 
hujusmodi  reservaliones  in  desuetudinem  abiisse,  et  contra 
hoc  lacium  nec  apostolica  Sedes  nec  episcopi  umquam  pro- 
testati  sunt.  Praeterea  post  Gallicam  invasienem  in  conven- 
tione diei  16  septembris  18U3  artic,  12  legitur:  a  Sua 
B  Santità  accorda  ai  vescovi  il  diritto  di  conferire  le  paroc- 
«  chie  che  verranno  a  vacare  in  ogni  tempo,  »  et  quod  de 
parœciis  dicitur,  de  praebendis  in  génère  tenendum  esse 
censet  hac  in  re  de  reservatione.  Deinceps  viguit  regium 
decretum  Prœcipicns  in  artic.  1  :  a  La  nomina  aile  digniti»  e 
ai  canonicati  nei  capitoli  cattedrali  ed  insigni  del  nostro 
règne  d'Italia  è  riservata  al  re  sulla  proposizione  dei  rispet- 
tivi  orilinarii  diocesani,  »  donec  in  conventione  anni  1833, 
artic.  22  statutum  fuit  :  «  In  omnibus  metropolitanis,  archi- 
episcopalibus  sufîraganeisque  ecclesiis  Sanctitas  Sua  primam 
dignitatem  conferet,  nisi  patronatus  laicalis  privati  sit,  que 
casu  secunda  substituetur  ;  ad  caeteras  dignitates  et  prae- 
bendas  canonicales  majesias  sua  nomiuare  perget,  cxceptis 
permanentibus  iis,  quœ  liberœ  coUalionis  episcopalis  sunt, 
vel  juri  patronatus  legiiime  adquisilo  subjacent.  s  Porro 
in  facto  esse  ait  tria  ex  canonicalibus  beneficiis  recenter 
erecta  juripatronatus  capituli  esse  obnoxia,  ideoque  pro  bis 
apostolicae  reservationi  locus  non  est  ad  tradila  per  Riganti 
ad  reg.  IX  Cancel.  §  2,  num.  162  et  seqq.;  antiqua  vero 
cum  fundatioijum    instrumenta    deficiant,  immunia  censet 


977 


LE  CHAPITRE  DE  RERGAME. 


978 


per  ccntenariam  juxta  doctrinam  Riganti  loc.  cit.  niim.  193 
et  seqq. 

Ad  minora  boncfiria  dosccndens  ontor,  edicit  quod 
anno  1817  lairnli  dccrolo  opisco|iis  coilatio  data  est;  hodie 
vero,  rocedente  AustiTici  f^uhi'niii  potustato,  otiinia  cccie- 
siariim  jura  pristinam  libcrtalcm  rociiperariint,  ac  propteiea 
rapitulo  iT.stitiieiida  est  coriinidem  coilatio.  Quod  ut  probct 
piuia  in  suniniario  adducit  dociiiricnta,  ac  iuter  caitera 
capilulaiTs  coiistiludonns  quibus  decernitur  «  quod  iiie  vel 
illi  ad  qiiem  vel  ad  quos  do  ipso  capitulo  pertinct  collalio 
sou  iiislitutio  aliciijus  suprasciiptoruui  capcilanoruni  sfu 
niansionariorum  suprascripta!  ecciesiae  Pcrgouicnsis,  in 
institutione  seu  collationc  per  eum  facienda  leneatur,  et 
debeat  déferre  saoramcntum.  »  Nequc  regorerc  fas  est, 
quod  cuni  episcopus  Delphinus,  initis  cum  italico  gubernio 
consiliis,  ejusque  successores  canonicos  et  capellanos  in  res- 
lilutum  capituluin  elegerint,  ita  ut  gaudeat  episcopus  bene- 
ficio  pra?scriptionis.  Regerere  hoc  fas  non  est,  quia  episcopus 
Delphinus  nil  aliud  fecit  quani  executioni  demandare  quod- 
dam  decrctum  laicœ  potestatis  quo  cautum  fuit  ut  coarctato 
choralium  numéro  canonici  qui  antiquitatis  jure  praeslabant 
sedes  occuparent,  alque  a  gubernio  stipendia  reciperent 
babitis  cnetcris  uli  honorariis.  Capellanos  quod  attinet  unus 
anticiuis  fuit  adjectus  regia  delegalione.  Exinde  patet  quod 
Delphinus  neque  valuit  elecliones  excogitare.  Quod  si  in 
posteruni  episcopi  capellanos  nominarunt^  id  faclum  fuit  laica 
praîcipiente  potestate  quin  nec  pontifex  nec  Bergomense  ca- 
pituluni  banc  facultatem  gubernio  concesserint.  Nec  prœ- 
scriptio  invocari  potest  in  casu,  quia  deest  bona  fides,  et  quia 
conira  non  valentem  agere  non  currit  prœscriptio.  Impedi- 
nienlo  igitur  sublato,  jure  postliniinii  oinnia  redeunt  ad  legi- 
timam  consuetudinem  capituli,  quod  in  jure  dicitur  ordina- 
rius  coUalor,  quanivis  jurisdictione  careat.  Riganti  in  reg.  2, 
§  3  cancell.  num.  64.  Rebuff.  ad  tit.  de  noniinat.  quœs. 
8,  num.  2.  Gonzales  ad  reg.  8  cancell.  Glos.  21,  num.  34. 
Rota  in  Palentina  canonicatus  6  februarii  1696,  §  Minus, 
corani  Dell'Olmo,  et  in  Tirasonen.  portionis  7  maii  l'303, 
§  Idque  procedii,  coram  Molines. 

Quintum  dub'um  aggrediens  orator  invocat  favore  capituli 
consuetudinem  immemorabilcm,  quse,  ail,  originem  ducit 
a  Tridentino  cap.  13  sess.  23  de  Reform.  Capitulum  enim 
Bergomense  habet  parochiale  beneficium,  quia  gaudet  habi- 
tuali  cura  animarum.  llinc  si  in  causa  Aliphana  curœ  ani- 
marum  cl  collalionis  canonicaluum  die  16  martii  1836,  in 
qua  agebatur  de  capitulo  collegialae  curam  per  vicarium 
gerente  ad  dubium  :  a  An  canonici  manutcnendi  sint  in 
cxcrcitio  facultatis  excipiendi  confessiones  in  districtu  parœ- 
ciœ  in  casu,  »  S.  Congreg.  respondit  :  Affirmative,  salvo  jure 
episcopi,  uti  erga  cœteros  parochos  ad  formam  sacrorum 
canonum,  et  amplius  ;  paritate  rationis  idem  in  themate  de 
Bergomensi  capitulo  dicendum  esset,  cui  imminet  habitualis 
animarum  cura,  quae  num  unum  vel  alterum  beneficium, 
sed  inîegrum  afficit  capitulum.  Quidquid  tamen  de  jure  sit, 
ad  immemorabilcm  consuetudinem  appcllat  orator  quam 
evincit  testimonio  Rmi  Benaglio  Laudensis  episcopi  jamdiu 
ante  canonici  in  Bergomensi  capitulo,  qui  ait  ;  «  Questa  era 
una  consuetudine  praticata  generalmente  verso  tutti  i  mem- 
bri  capitolari  :  »  necnon  ipsius  episcopi  contendentis  tîde, 
qui  ipsam  inficiari  non  audet.  Verumtamen  adnotat  ipsum 
non  dimicare  de  angcnda  vel  conservanda  dignitate,  sed 
potius  de  dedecore  non  obeundo,  cum  eodem  jure  polleant 
omnia  cathedralium  ecclesiarum  capitula  in  tota  Insubriaj 
provincia:  Cremonense,  Mantuanum,  Mediolanense,  Bri- 
xiense,  Pavense,  Laudense,  Comense,  Cremense,  ideoque 
«  salvo  aU'ordinario  il  diritto  di  accertarsi  all'uopo  délia 
idoneilà  dei  singoli,  e  di  sospendere  chi  se  ne  fosse  reso 


indegno  »  consuetudinem  immemorialem  servandam  esse 
rotichidit,  qua  staluitur  facu^^^s.J^s  ad  conciones  habendas 
et  ad  cxcipiendas  confessiones  pro  6  iigulis  canonicis  quo- 
tannis  renovari  non  debere. 

Deuium  ad  dubiimi  sexluni  allegat  orator  avore  capituli 
consuetudinem  tritmi  et  amplius  saioulorum,  quam  neque 
episcopus  negat,  sed  cam  contrariam  Tridentino  traducit  in 
cap.  18,  sess.  24  do  reformat,  deducens  duo  consectari?  : 
alterum  quod  censorum  electio  in  ordinaiii  aibitrio  po- .ta 
esse  débet  :  alterum  quod  idcirco  in  aliquot  canonicos  hue 
usquu  scmper  cecidit,  quia  erga  iilos  |)lacuit  episcopis  suam 
facullalem  exercere.  At  ad  priniam  animadversionc'ii  reponit 
orator  concilium  in  casu  consuetudini  non  derogare,  praeser- 
tim  cum  non  agalur  de  preescribendo  contra  menlem  legis, 
sed  polius  de  illius  pleniori  exequutione.  Sane  antistcs  qui 
non  sui  senatus  sed  externa  consilia  adhibuerat,  reprehendi- 
tur  in  cap.  Novit,  3,  De  bis  qurn  fiunt  a  prœlatis  etc.  Cap. 
Quaitto,  S,  eod.tit.  et  ratio  est,  quia  capitulum  ecclesiaî  calhe- 
dralis  dicitur  a  Trident.  Ecclesiœ  senatus,  qui  opéra  et  officio 
episcopo  opem  ferre  débet.  Hoc  aiitem  a  fortiori  procedit  si 
extra  synodum  examinatores  eligi  debeant  cum  in  iis  eligendis 
exquiri  debeat  volum  capituli.  Absit  propterea  quod  tercen- 
tenariaconsuetutlonec  moribusnec  legi contraria  intirmari  pos- 
sit.  Neque  ad  evertendam  banc  tercentenariam  consuetudi- 
nem ad  actus  facullalivos  episcoporum  confugiendum  esse 
pergif,  in  quibus  pra^scriptio  non  inducilur  nisi  probetur 
paticntem  quandoque  restitisse,  et  nihilominus  adquiescere 
dcbuisse.  Cum  enim  agatur  de  consuetudine  ter  centenaria, 
qua!  adhibetur  non  ad  prœscriptionem,  sed  ad  interpretatio- 
nem,  facultaliva  actuum  natura  objici  nequit  teste  Rota  in 
Privernen.  niolendinorum  sup.  manut.  20  januarii  1802, 
§  12,  coram  Serlupi,  in  Imolen.  decimarum  -15  junii  1782, 
coram  Litta,  §  9.  S.  Rotse  auditor.  in  decis.  34,  post  Scarfant. 
part.  2,  n.  72,  ac  in  decis.  420,  num.  2,  seqq.  coram  Caprara: 
ft  Ex  adeo  longœva  possessione  et  actuum  multiplicitate,  actus 
possessorii  dici  non  possunt  facullativi.  »  Tandem  orator 
déclarât  nil  meluedum  uti  timet  episcopus,  circa  ejus  liberam 
agendi  rationem  et  auimarum  salutem,  si  liaec  consuetudo 
servetur  :  vice  versa  timendum  si  evanesceret. 

Conira  sed  vero  qui  Bergomensis  episcopi  jura  luetur, 
nonnulla  in  facto  recolit  quibus  aliquid  in  jure  adjicit,  quod 
cum  causas  meritum  afficiat  heic  breviter  adnotare  censui. 
Constitutionis  itaque  capituli  historiani  retexens  narrât  initio 
sa-culi  XII  cum  Bergomensis  ecclesia  dire  vexaretur  ab 
Arnulpho  intruso  episcopo  qui  bona  ejusdem  ecciesiae  susque 
deque  vertere  conabatur,  S.  Vincentii  martyris  capitulum 
a  Paschale  II  ad  bonorum  dispersionem  vitandam  sub  protec- 
tione  et  tutela  apostolicœ  Sedis  positumfuit;  ita  enim  habe- 
tur  in  literis  memorati  pontificis  arcbipresbytero  et  canonicis 
S.  Vincentii  datis  anno  1101  :  «  Congregalionis  vestrœ  colle- 
gium  sub  tulelam  apostolicse  sedis  accipimus,  »  ita  ut  nemini 
fas  esset  •<  ejus  possessiones  auferre,  vel  ablatas  retinere, 
minuere  vel  temerariis  vexationibus  fatigare,  in  proprios  usus 
convertere,  sive  in  beneficium  aliis  dare,  salva  canonica 
calholicorum  episcoporum  Bergomensium  reverentia.  ■-  Idem 
summus  pontifex  in  alla  bulla  anni  1109  ad  canonicos  S.  Ale- 
xandri  eadem  rcpetiit  confirmando  quamdam  decimarum 
donationem  illis  canonicis  ab  episcopo  tune  temporis  Adal- 
berto  factam.  Ex  bac  factorum  historia  prono  veluti  alveo 
fluere  tenet  summum  ponlificcm  prœdictis  dispositionibus 
nil  aliud  voluisse  quam  sub  tutela  et  protectione  ajiostolicse 
sedis  praefatas  ecclesias  distinctis  temporibus  constituere, 
ut  illas  a  vexationibus  episcopi  Arnulphi  liberaret,  non  vero 
exemptionem  concedere  capitulo  ab  ordinaria  episcopi  juris- 
dictione, secus  enim  sequeretur  absurdum  quod  unico  ma- 
nente  capitule  quamvis  ia  duas  partes  diviso  uti  declaraverat 


17°   SÉRIE 


62 


979 


LE  CHAPITRE  DE  BERGAME. 


980 


lunocentius  XI,pars  ejiisiom  capitulijam  ab  anno  1101  exem- 
pta fiii-sel,  altéra  vero  nonnisi  anno  1 100  hujusmodi  privi- 
legio  luunita. 

Qiiod  fortins  obfirmari  conlendit  ex  eo  quod  tam  in  literis 
P.ischalis  11  et  in  posterioribus  Honovii  11  in  quibiis  eliam 
archiprcsbylero  vetitiun  fuit  ne  cai.onicorum  boua  qui  vitam 
adhuc  communem  agiobant  posset  in  proprios  usus  <  onvrrtere 
V.1  alienare  vei  in  beneficiuni  aliis  daie,  seniper  habelur 
clausula  «  salva  tamen  canonica  catholicorum  episcoporum 
BtTgomensiuni  reverenlia.  s  Hune  auteni  reverentiani  quani 
exigebant  ponlifices  a  capilulo  erga  cpiscopum  idem  esse  ac 
subjeclioneni  ordniarii«  illins  p<îleslati  deducit  ex  facto 
sequt-nli.  Anno  11-29  cunonici  S.  Alexandri  sibi  duos  clericos 
agpreparunt  iuscio  episcopo,  similiter  aliis  duobus  cpiscopns 
clericalem  lonsuram  conlulit,  eosqne  ad  illam  ecclesiara 
adscripsit  inconsullo  capilulo.  Quintum  quoque  capitnlnm 
apgregare  exigebat  absque  episcopi  licentia.  Ex  boc  factum 
fuit  quod  episcopus  interdicli  pœna  animadvertit  in  canonicos 
si  quintum  aggrcgarent.  Re  ad  Honorium  II  dolata  per  cano- 
nicos, hic  poslquani  praeccperat  ut  inteidiclum  quiesceret 
atque  probaverat  concordiam  inter  partes  inilam  pro  duobus 
clericis  a  capitulo  sine  licentia  episcopi,  et  aliis  ab  episcopo 
sine  licentia  capituli  servitio  ecclesiœ  admissis  subdidit  :  «  De 
tertio  vera..  pro  bono  pacis  nt  eum  pro  caritate  nosîra  ibi 
constitueres  rogavimus.  j>  Age  si  ecclesia  cathedralis  ab  epis- 
copi juridictione  exempta  faisset,  neque  episcopus  ausus 
esset  contra  canonicos  interdictum  ferre,  neque  pontifex  illud 
relaxasset,  neque  episcopi  consensus  requirebatur  ut  canonici 
quosdam  clericos  sibi  aggregarent,  neque  ponlifex  episcopum 
rogavisset  ad  quintum  clericum  adscribendum. 

Eodem    sensu    loquebatur  Innocentius    II  in   suis   literis 

amio  1132  et  subsequutivis  anni  114Û  capitulo  datis  sive  per 

adjectivam  clausulara.  a  salva  in  eis  diœcesani  episcopi  reve- 

rentia,  »  sive  per  aliam   a  salva  catholicorum  episcoporum 

Bergomensium  reverentia.  »  Quod  adeo  verum  esse  propu- 

gnat  ut  anno  liil  idem  pontifex  ad  preces  episcopi  Bergo- 

mensis  exemplionis  illius  privilegii  declarationem  exposlulantis 

respondit  :  «  Canonici  quoque  sancti  Vincentii  tam  présentes 

quam  futuri  canonicam  et  debitam  obedientiam  tibi  tuisque 

successoiibus  exhibeant,  nec  occasione  privilegii  ab  Apostolica 

Sede  percepti  eam  subtrahant.  »  Quam  clausulam  adhibuit 

et  Anastasius  IV  anno  11S3  quando  Gherardo  episcopo  decla- 

rabat  capilulo  sine   episcopi  licentia  licitum  non  esse  bona 

suae  ecclesia  alienare.  Et  licet  anno  insequenti  idem  pontifex 

sanciverit  ut  Bergomenis  episcopus  nuUum  o  indebitum  gra- 

vamen  et  inusitalura  b  canooicis  imponeret,  ex  hoc  tamen 

minime   descendere  pergit  voluissc  capitulum  ab  ordinaria 

iurisdictione  sui  praesulis  subtrahcre  ;  prohibitio  enim  impo- 

nendi  onera  inusitata  et  indcbila,  haud  secumfert  interdictum 

imponendi  onera  usitata  et  débita.  Nec  aliter  dicenduni  tenet 

tam  de  literis  Adriani  IV  anno  1150  quibus  capitulum  susci- 

piebat  sub  «  tutela  et  prolectione  S.  Sedis,  »  quam  de  aliis  ab 

AlexandrolII  datis  anno  1169  quibus  pariter  a  sub  Apostolicae 

Sedis  tutelara  protectionemque  suscipiebat  capitulum.  »  Haec 

enim  statuta  fuere  a  laudalis  summis  pontilicibus  tantum  ne 

canonicis    vitam    communem    agentibus    auferrentur   bona 

queecumque,  vel  quomodocumque  et  quolibet  sub  prœtextu 

a  quamdiu  in  canonicœ  diicipliuœ  observantia  »  permansis- 

sent  :   firma  scd  vero  in  reliquis  rémanente   jurisdictione 

episcopi  in  Alexandri  canonicos. 

Rêvera  Benedictus  XIV,  De  synodo  diœcesana  lib.  13, 
cap.  9,  num.  2,  posiquam  animadvertit  duo  tantum  capitula 
in  Ilalia  exempliocis  privilégie  sibi  contendisse,  Genuense 
nempe  et  Veronense,  quorum  primum  solemni  S.  G.  judicio 
causa  cecidit,  sub  num.  3  ait  quod  tutela  et  prolectio  S.  Sedis 
non  semper  privilégiâtes  ab  episcopi  jurisdictione  omnino 


subtrahant.  «  Sed  necessc  omnino  est  sunt  verba  laudati 
pontificis)  ipsam  oxemptionem  discrtis  verbis  omnino  concedi, 
ecclesiamque  illam,  seu  hominum  cœtum  de  quo  agitur,  non 
eiiunciatice  snii  rclalivc  seu  sit/)posi(/ue,  ut  scribentes  in  foro 
loquuntur,  sed  disposilivc  ab  ordiiiarii  jurisdictione  imniunpm 
uni  auteni  Ecclesiie  Romanae  subjectum  et  ad  cam  nullo  medio 
pevlinentem  declarari.  »  Et  oplimo  quidom  jure,  nam  juxta 
régulas  juris,  «  cinn  assistentia  militet  \no  jurisdictione  ordi- 
naria, profecto  si  quis  ab  ea  exemptuui  se  esse  conlendat, 
evincere  id  débet  argumentis  et  pvobalionibus  a  jure  canonico 
praîscriplis,  iisque  minime  dubiis  sed  omnino  certis  ac 
nianifestis.  Habentur  etiam  nunc  formulic  exemplionis 
plonariœ,  quîc  concept;v!  snnl  his  veibis  sub  jurisdictione  Sedis 
Apostolicœ  et  nuUius  alterius  ecclesiae  jurisdictionibus  sub- 
miltaïur  :  Ita  Bencd.  XIV  in  constit.  40  causar.  palat.  apost. 
qui  insuper  adnolat  :  «  In  duabus  constitulionibus  Honorii 
una^  et  Gregorii  altéra...  lUud  accipitur  sid>  healrl  Pelri  et 
jioilra,  hoc  est  Romaiiornm  pontificum  prolectione.  At  vero 
bine  argui  certe  necpiil  exemplio  ab  auctoritate  episcopali 
ut  diserte  respondil  Innocentius  111  in  cap.  Ex  parte,  \S  de 
privileg.  »  Jam  vero  Bergomense  capitulum  privilegium  ia 
ea  forninla  a  Bcnedicto  XIV  concaptum  exhibera  non  valet. 
Eigo  pro  subjectione  ordinariaî  episcopi  potestati  est  conclu- 
djndum,  maxime  !•  quia  ponlifices  poncndo  diclum  capitulum 
sub  tutela  et  prolectione  S.  Sedis  jugiter  repeliere  formulam, 
Il  salva  canonica  catholicorum  t'pistoporum  reverentia  »  ; 
2.  quia  episcopi  ipso  non  excepto  S.  Carolo  Borromœo  in 
triennali  relatione  de  statu  Ecclesiïe  numquam  declararunt 
capitulum  sua3  cathedralis  exemplionis  privilegio  frui. 

Hisce  in  génère  adnolatis  primum  impelens  dubium,  orator 
tenet  neque  in  jure  neque  in  facto  consislere  quod  capitulum 
visitari  debeat  ab  episcopo  jurisdictione  apostolica  delegata. 
Non  in  jure  :  ex  doctrina  enim  Benedicii  XIV  nuper  relala 
exemptio  non  pi'Ëesuinitur,  sed  necesse  est  tilulum  afterre 
diserlis  verbis  ipsam  concedentem,  quo  déficiente  nequit 
ipsa  concipi.  Atqui  Bergomense  capitulum  hoc  titulo  destilu- 
tum  manel.  Ergo  prœlensa  exemplio  in  tenues  auras  abit, 
proindeque  episcopus  valet  capitulum  auctoritate  ordinaria 
visitare.  Non  in  facto  :  quia  episcopi  Bergomenses  capitulum 
visitarunt  auctoritate  ordinaria.  Ita  ante  Tndcntiniim  episcopus 
Lanfrancus  visilationem  cathedralis  capituli  peregit  «  secun- 
dum  juris  traditam  nobis  formam;  »  post  vero  Tridenlinam 
syncdum  nonnulli  ex  episcopis  vel  expresse  declararunt  se 
visitare  cathédrale  capitulum  auctoritate  ordinaria,  uti  Gre- 
gorius  Barbadicus  anno  1658,  Daniel  Justinianus  anno  1666 
et  1680.  Aloysius  Rupinus  anno  1698,  Petrus  Priolus  anno 
1710,  vel  saltem  significarunt  anctoritate  apostolica  non  indi- 
gere,  uti  episcopus  Milanus  anno  lù93,  et  episcopus  Emus 
anno  1617.  Quod  si  aliquis  declaravil  visitare  capitulum 
auctoritate  ordinaria  et  apostolica,  id  faclum  fuisse  dicil  quia 
aderant  tune  temporis  in  capilulo  quœdam  ipsiusmet  menibra 
personali  exemplionis  privilegio  gaudentia.  lloc  auteni  sta- 
tui  contendit  ex  tertia  synodo  ab  episcopo  Justiniani  anno 
1687  celebrata,  in  qua  in  primo  capite  agendo  de  prœlatis, 
et  canonicis  cathedralis  ecclesiœ,  nnlla  menlio  fit  de  auctori- 
tate apostolica  ex  vi  concilii  Tridentini  delegata,  duni  in 
altero  ubi  sermo  instituilur  de  capellanis  et  minisiris  ejusdem 
ecclesiae  diclaî  apostolicaî  aucloritalis  explicita  fil  menlio: hoc 
aulem  ex  alio  evenire  non  posse  susliiiet  quam  quia  inter 
capellanos  et  minislros  aliqui  aderant  qui  personali  exemplio- 
nis privilegio  fruebantur. 

Ad  episcopum  vero  Redelti  quod  atliiiet,  quem  capitulum 
in  sui  favorem  invocat,  animadvertit  orator  quod  hic  an- 
no 1737  indixil  i-  visilationem  ecclesiae  cathedralis  auctoritate 
ordinaria  et  proiit  de  jure.  »  Capitulum  vero  cupiens  mentio- 
nem  fieri  ctiam  de  auctoritate  apostolica  delegata  recursum 


I 


981 


LE  CHAPITRE  DE  BERGAME. 


982 


habtiil  ad  Venclum  senatiim  qui  desiderium  expressit  ut 
rpiscopiis  muntionom  l'actTcl  utiiiisque  jurisdictiouis.  Ex  qtio 
facto  nil  aliud  deduci  posse  tuetiir  ovator  qiiain  episcopuni 
optimc  nosciTe  capitulum  excinptiim  a  sua  jiii'isdictione  or- 
(linaiia  non  esse  queniadinoduin  declarannitejiis  aiitccessores 
Rufini  et  Priolo,  senatum  autcni  Venetuiu  non  legein  im- 
posuisse,  sed  pro  bono  pacis  illiid  desiderinm  pandidisse,  et 
voti  conipoteiii  factiim.  Item  et  pro  bono  pacis  id  peractuin 
Cuisse  ab  episoopo  Dclliiu)  aiino  1778,  et  ab  aiilislite  Mor- 
lacchio  aiino  \^3'ô  and/igenduin  non  esse  tenet  orator,  si  at- 
tendatur  qiiod  ille  adjccit  clausulam  auctoiitate  a  ordinaria 
ac  eliani  delogata,  »  hic  vero  ad  preces  capituii  ut  poneiet 
«  la  clausola  di  slilc  clie  sia  fatta  »  (visitatio  nenipe)  auctori- 
tate  ordinaria  ac  eliam  delegala,  ad  controversias  avertendas 
ipsam  liabnit  arcep'am. 

luutiliter  autein  ad  praîscriplionem  confugerent  capitula- 
rcs:  l.quia  ipsiniet  anno  i835  fassi  sunt  semet  ab  ordinaria 
episcopi  potestate  exemptes  non  esse  :  scribebant  enim  visita- 
lionem  fieri  «  con  la  clausola  di  stile  auctoritave;  nempe  or- 
dinaria ac  etiam  delegata.  2.  Quia  omnibus  perspectum  est 
"  episcopalia  jura  a  subdilis  adversus  episcopos  numquam 
prtvàtribi  posae  juxta  sanctionem  Innocentii  III  in  cap.  16  de 
praescripl.  teste  Bened.  XIV,  J)c  syn.  diœc.  lib.  5,  cap.  7, 
nuni.  63.  Quia  postdispositionem  Tridentini  in  cap.  4,  sess  .6, 
priBcipientis  episcopos  visitare  posse  capitula  jurisdictione 
prorsus  ordinaria,  juxla  canonicas  sancliones,  ac  etiam  apos- 
lolica  amplius  hujusmodi  prœscriptioni  locus  esse  potest. 

Post  haec  ad  secundum  dubiani  procedens  orator  contendit 
episcopum  extra  visitalionem  piocedentem  contra  aliquem 
de  canonicis  non  teneri  adjunctos  canonicos  adhibere.  Hanc 
enim  juris  fonnain  observandam  esse  tantunimodo  tenet  pro 
capitulis  exemptis  teste  Benedicio  XIV  loc.  cit.  lib.  13, 
cap.  9,u..9,  ibi:  "Tarraconensi  capilulo  contendente  non  posse 
episcopum  contra  canonicos  agere  extra  visitalio»iein,  nisi 
duos  sibi  adjunctos  assumeret  juxta  praescriptum  constitulio- 
nis  Benedicti  XII  et  concilii  Trid'^ntini  in  cit.  cap.  6,  sess.  23, 
contra  ipsuni  eapitulnm  judicium  ferlur,  propterea  quod  alle- 
gata  quidem  constitutio  ad  casum  de  quo  tune  qiia^rebatur, 
nequaqiiam  pertinere  visa  est:  Tridentinimi  vero  decretum 
locum  habere  non  potest,  nisi  capitulum  aliunde  probetur 
exemptum,  quod  de  Tarraconensi  capitulo  tune  dici  posse 
Rota  non  censuit.  Et  quidem  ipsa  etiam  Congregatio  Concilii 
Tridentini  interpres  in  ea  semper  fuit  opinione  non  esse  lo- 
cum decreto  de  adjunctis,  quodlegiiur  in  cit.  cap.  6,  sess.  25, 
de  reformat,  nisi  cum  et  agitur  de  capitulo  ab  episcopi  juris- 
dictione exempto,  et  episcopus  contra  canonicuin  procédera 
intendit  extra  visitationem,  sicuti  coUigilur  ex  lis  ejusdem 
congregalionls  responsionibus  ad  postulata  episcoporum.  » 
Atqui  ex  demonstratis  censet  orator  statim  apparere  Bergo- 
mense  capitulum  exemptum  non  esse.  Ergo  extra  controver- 
siam  positum  esse  concludit  quod  episcopus  extra  visitalionem 
contra  canonicos  procedens  non  teneatur  binos  canonicos  ad- 
junctos adliibere. 

Ad  tertium  dubium  descendens  probare  contendit  episco- 
pum pro  diœcesis  visitatione  minimu  adstringi  obligalioae 
assumendi  tamquam  convisitatores  duos  canonicos  ab  eodem 
capitulo  elpctos.  Jure  enim  Tridentini  episcopi  in  actu  sacrée 
visitationis  etiam  contra  capitula  exempta  procederc  pofsunt, 
8  vel  per  ipsos  solum  vel  illis  qnibus  sibi  videtur  adjunctis,  » 
minime  obstantibus  exeniptionibus,  consuetudinibus,  senten- 
tiis,  juramentis,  et  concordiis,  quemadmodum  disertis  verbis 
agendo  de  capitulis  minime  exemptis  edocet  praefaia  synodus 
in  cap.  4,  sess.  6:  quod  caput  etiam  observari  mandat  quan- 
do  et  de  exemptis  capitulis  sermo  sit  ;  ita  enim  habttur  in 
cap.  4,  sess,  25  de  reform.  ubi  sermonem  instituens  de  ca- 
pitulis exemptis  ait  :  «  Statuit  saucta  synodus  ut  in  omnibus 


«  ecclesiis  calhedralibus  et  collegiatis  decretum  sub  fel.  rec. 
«  Paidi  III  quod  incipit  Capitula  cathedralhtm  (cap.  4,  sess.  G) 
«  observetur  non  soliim  quando  episcopus  visitaverit,  sed 
«  (pioties  ex  oliicio  vel  ad  petitioncm  alicujus  contra  aliquem 
«  t'x  contentis  in  dicto  decreto  procédât,  ita  tamcn  ut  cum 
«  extra  visitationem  processerit  infrascripta  omnia  locum  ha- 
«  béant.  » 

Quin  objici  valeat  prœscriptio  favore  capituii:  1.  Quia  epis- 
copalia jura  ex  subditorum  parte  impra;scriptibilia  sunt. 
2.  Quia  vel  agitur  de  pra-scriptione  Tridcntinum  priuccdcnle 
et  ipsam destruxit  constitutio Pii  IV,  cujus  initium  hiprinciftis 
aposlolorunt,(.\uoi  admonilum  Buncdicti  XIV  In  Inslil.  Ecclcs. 
60,  num.  1,  singula  concilii  capita  complectitur,  quœque 
consuetudinem  et  praiscriptionem  quamcumque  concilio  Tri- 
dentino  contrariam  nullam  et  irritam  dcclaravit  :  vel  de  proe- 
scriptione  Tridentino  si'bsequuta,  et  ipsi  obstaret  decretum 
irritans  qua  prœdicta  constitutio  munitur.  Cujus  décret!  vis 
tanta  est  ut  obslaculum  ponat  ne  novœ  nascantur  consuclu- 
dines  vel  pra3scripliones  ob  defectum  taciti  et  omnino  ne- 
cessarii  concensus  Romani  pontilicis,  qui  numquam  consen- 
tire  praîsum  tur  in  iis,  quœ  adversantur  conslitutionibus 
clausiila  irritanti  munitis  e.';  De  luca,  ne.  jurisdic.  dise.  95, 
num.  7  et  8.  Pignatel.  consult.  134,  num.  16,  tom.  1.  Piton. 
De  controv. patron.  d.\\e^.V>,  num.  6;  ûisccpî.  eccfc5.23,  n.  16, 
seqq.  Ferraris,  Bibliot.  can.  v.  Consueludo,  n.  37. 

Decretis  et  legibus  Tridenlinis  accedit  concilium  provin- 
ciale IV  Mediolanense  a  S.  Carolo  Borromaeo  habit  um 
anno  1576,  paulo  post  quam  Tridentina  synodus  celebrata 
fuerat,  in  quo  disponitur:  ■•  Quum  visitationis  munus  ipsi 
(episcopi)  perse  obeunt,  vel  unum  vel  duos  canonicos,  vel 
alios  quoscumque  homines  ecclesiasticos,  quos  usui  et  adju- 
mento  sibi  fore  viderint  prout  maluerint,  secum  inea  visitandi 
cura  adhibeant.  »  Accedit  quod  teste  Bergomensi  cancellario 
anno  1727  «  in  voluminibus  visitationum  civitatis  et  diœ  sis 
Bergomensis  habitarum  ab  anno  1591  usque  ad  annum  1567 
inclusive  a  q.  Illmo  et  Rmo  D.  Friderico  Cornelio  Seniors 
episcopo  Bergomen.  primo  executore  sacri  concilii  Tridentini, 
ntillareperitnr  mentio  visitatoruni  a  Rmo  capitulo  ecclesiœ 
calhedralis  electoruni,  sed  nominantur  variai  tum  ecclesiasticce, 
tum  sœculares  personœ  cujuscumque  gradus  ipsi  Illmo  epis- 
copo  inservientes  eumque  associantes  absque  ulla  expressione 
ingerentia  deputationis  vel  electionis  ab  ipso  capitulo  facta- 
rum.  »  Accedunt  demum  Iribunalium  sentenliae.  Una  enim  vel 
altéra  vice  hoc  jus  experirivoluit  capitulum,  at  causa  semper 
cecidituti  videreest  in  sententiadie  13juliil733  latain  sum- 
mario  judicio  pênes  Venetum  guberninm  peractum.  Quod  si 
postea  causa  reproposita  fuit  servata  juris  forma  et  modo  ordi- 
uario,  numquam  tameu  prodiit  defiuitiva  sententia  uti  apparet 
ex  actis  visitationis  episcopi  Redetli  ad  S.  Ordinem  transmissis 
anno  1736. 

Neque  captandura  praesidium  ex  eo  quod  episcopi  Redetti 
etdeiu  Delfini  de  anno  1778  canonicis  nominationem  et  elec- 
tionemadjunctorum  permiserunt  :  1°  Quia  in  themate  agitur 
de  re  mère  facultaliva.  2°  Quia  dictam  electioucm  permise- 
runt, "  cum prœservatione  tameu  juriumepiscopalium,  »  prouli 
ex  iisdem  aclis  coiligilur.  Miuusquc  juvari  posse  capitulares 
pergit  orator  ex  facto  episcopi  Morlacchi,  qui  duos  caiionicos 
convisitatores  petiit  a  capitulo  absque  prœdicta  jurium  reser- 
vatione.  1"  Quia  id  dependebat  a  pleno  episcopi  arbitrio,  qui 
vi^iialionem  instituepe  potest  sibi  adjunctis  quos  maluerit. 
2°  Quia  in  cap.  4  sess.  3  de  Reform.  Tridentini  expresse  sta- 
tulum  IrgiUirquod  factum  vel  concordia  unius  episcopi  "  tan- 
tum  suos  obligent  auclores  non  eliam  successores.  »  Nec  prœ. 
terit  animadvertere  quod  hodie  nimis  onerosum  essetepiscopo 
duos  convisitatores  capitulares  secumferre  tam  quia  parochi 
ferme  omnes  egestate  laboraut,  quam  quia  ex  duorum  canoni- 


983 


LE  CHAPITRE  DE  BERGAl^lE. 


984 


corum  absentia  non  parum  detrimenti  passurum  esset  chori 
servilium  in  cathediali  ecclesia. 

Deteriorieliaiu  consiliû  perj^it  oralor  sibi  adsciscere  capi- 
lulumquodin  quarto  dubio  exi]uirilur,  jus  uenii)e  nominandi 
ad  rtiguitalcs,  canonicatus,  capellanias,  aliaque  oflicia  ad  ca- 
pitulum  perlineulia.  Elenim  de  piivilegio  coufereiuii  dit,Miitatos 
ac  piwbondas  disserens  orator  tenet  hoc  jus  repetenduiu  esse 
ab  epi-<copo  bealo  Adalberto  qui  cxeunle  s.tcuIo  ix  illam  re- 
gebai  ecclesiam  quique  caiiouicis  vitam  coinniuncm  agentibus 
induisit  ul  commuui  omnium  sutlragio  suiim  prœposiium  eli- 
gerent,  et  alios  quos  in  suum  collegium  vellent  cooptaie,  re- 
sers ala  tauien  sibi  conliimaiioue.  Quod  ut  évinçât,  memiuit 
faclum  jam  in  priori  dubio  expositum  quodaccidit  anno  H29 
subpontiticatu  Honorii  II,  ex  quoapparel  episcopuminterdicti 
pœnaanimadvertisse  in  canonicos  qui  postquam  adscripse- 
lanl  ad  praifalum  collegium  duos  canonicos,  tertium  cupie- 
bant  ordinaii  ad  tilulummcniœconinmnisinconsultoepiscopo. 
Canonicis  at  vero  ad  Ilonorium  provocantibus,  hic  cpiscopum 
exoravit  ad  qu;pslionein  fmiendam  ut  pro  sua  charitate  cano- 
nicum  nominaret.  Et  rêvera  quod  conlirmatio  penderet  ab 
episcopo  colligi  pergit  ex  quadani  cpislola  in  e|)isi'opali  ar- 
chivio  adhuc  scrvata  ubilegitur,  ibi  :  a  Nellanno  1104  il  papa 
Celeslino  II!  mandùa  Bergamo  Siccardo  vescovo  di  Cremona, 
eDionisio  abbate  di  Cerrclo  deputali  per  sostenere  l'elezione 
de!  capitolo.  -  Quibus  vcrbis  evidenler  apparere  tenet  quod 
vacante  Bergomensi  eccltsia  eo  anno  sunimus  pontifex  illuc 
misit  episcopuin  Cremenensem  et  Dionysium  abbalcm  Cerreti 
facultalibus  pr;editos  ad  eiectionema  canonicis  peractamcon- 
firmandain;  secus  enira  nulla  haberetur  preliosa  ratio  cur 
pontifex  eo  prœfatos  misisset  prœlatos. 

Exinde  mirum  esse  non  débet  si  anno  1462  SixtuslV  decla- 
raverii,  ibi:  olpsaprcebendarumcum  vacanlcollatioet  provisio 
de  anliqua  et  probata,  et  hactenus  observata  pacifica  consuelu- 
dine  ad  capitulum  perliiiel.  s  Subintelligendum  enini  esse 
sustinet  sub  dependentia  et  confirmatione  episcopi  quemad- 
modum  Honorius  11  et  Cœlestinus  111  declaraverant  :  cum 
repugnei  in  jure  quod  capitulum  independenter  ab  episcopo  in 
vini  consuetudinis  jus  habeat  conferendi  canonicatus  calhe- 
dralisecclesiae. 

Quod  si  in   perdita    hypolhesi   consuetudo  de  qiia  sermo 
statui  velit,  ipsam  tamen  omne  robur  am]si  =  se  suilinet  et  ex 
rautatione  status  ecclesiae  et  ex  contraria  praescriptione.  Et  ad 
mutationem  status  ecclesiae  quod  attinet,  meminit  quod  anno 
180b  sub  Gallica  dominatione  utraque  conientiente  polestate 
statutuiti  fuit,  ut  relicta  dignitate  et  olficiis  pœnitentiarii  ac 
iheologicanonicorum  numerus  coactaretur  ad  decem  lantum, 
et  caeieri  tamquam  honorarii  habendi  essent,  cum  jure  tamen 
succedendi  in  fuluris  vacationibus.  Ab  hoc  anno  et  futuris 
temporibus  capitulum  jus  nominandi  haud  amplius  exercuit. 
Gallis  enim  Austria:a  dcminalio  successit  et  per  aulicaii!  com- 
missionem  literis  anni    1817  decretum  fuit  «  che  la  nomina 
aile  dignilà,  ed  ai  canonicati  si  appartenesse  al  sovrano,  e 
quelle  délie  capellanie  spettasse  al  vescovo  ;  »  ita  tamen  ut 
episcopusnomiiiandos  pluresgubernio  proponeret  quod  unum 
ex  propositis  nominab.it.  Anno  dein  1853  inter  sanciam  Sedem 
etapostolicam  majestatem  inita  conventiofuit,  qua  imperatori 
jus  datum  est  tum  canonicos  tum  etiam  dignitates  capiiulares 
nominandi,  excepta  tanlum  prima  velsecunda  si  prima  juri- 
patronatus  laicorum  obnoxia  foret.  Verum  quidem  est  quod 
toto  hoc  tempore  capitulum  nominalosa  gubernio  pro  forma 
subjiciebalcapitulari  scrulinio,  hoc  tamen  erat  in  comœdiaui 
traJucere  cum  indubie  noniinalus  erat  instituendus.  Cum   i"i- 
tur  anno  1805  capitulum  exlinctum   fuit  et  revixit  substan- 
ialiter  immutalum,  cum  praisentatioiies  instituendorum  gu- 
bernio ab  episcopo  peraclae  fuerint,  atque  concordatum  cum 
Apo&tùlica  Sede  adhuc  sit  in  vigore  quœ  ipsius  rescissionem 


numquam  approbavit,  cumque  capitulum  neque  contra 
gubcrnium  neque  contra  concordatum  reclamaverit,  coliigit 
orator  consuetudinem  super  qua  capitulum  innililur  ex  status 
nuitatione  destructam  fuisse.  Maxime  quia  episcopus  nomi- 
naudo  per  sexaginta  annorum  spatio  indubie  contra  ipsam 
consuetudinem  prajscripsit  cum  notum  in  jure  sit  spatium 
decem  annorum  satis  esse  episcopo  ad  pra'scribendum  contra 
aliam  consuetudinem  ut  rem  ad  normamjuris  reducat.  Quin 
œquilas  valeat  invocari,  dum  hodie  canonici  nec  vitam  coni- 
munem  ducunt  quamob  rationem  ab  Adalberto  ipsis  permissa 
fuit  canonicorum  ekctio,  nec  episcopus  amplius  mediispotilur 
quibus  valeat  renmnerari  presbyteros,  qui  in  Ecclesia  Dei 
adlaborarunt. 

Circa  vero  bénéficia,  capellanias  aliaijue  capilularia  officia 
observai  orator  quod  siexcipias  ducales  literas  anni  1709,  ia 
quibus  capilulo  datur  facultas  eligendi  et  conferendi  quo- 
cumque  mense  ■•  gli  allri  benefizi  ed  uffizi  disua  elezione  e 
coUazione,  »  nullum  aliud  ad  hoc  documentum  exliiberi.  Ne- 
cesse  hinc  foret  ut  capitulum  indigitaret  quasnam  lune  tem- 
poris  esscnt  bénéficia  et  capellaniic  aliaque  officia  libéra; 
collationis  capitularis.  l'rœterquamquod  sciendum  quod  ab 
episcopo  Delfini  usque  ad  recens  tempusepiscopum  c&pellanos 
nominasse,  uisi  obsistebant  fundationis  labulaî;  quare  tam 
longo  temporis  decursu  hajc  onniia  et  prœscriplioui  favore 
episcopi  subjecta  esse  concludit. 

Resolutionem  autem  hujus  S.  Ordinis  in  Veronensi  dierum 
30  januarii  1838  el24aprilis  1839,  ad  quam  appellant  capi- 
tulares  toto  cœlo  distare  orator  prosequitur  a  nostro  themate. 
Siquidem  :  i.  Capitulum  Veronense  exemptionis  fruebatur 
privilegio  teste  Bened.  XIV  De  syn.  diœc.  lili.  13,  cap.  9, 
num.  2;  et  in  constit.  Régis  pacifîci,  quo  Bergomense  minime 
frui  dicii.  2.  Capitulum  Veronense  super  canonicatus,  bénéficia 
et  capellanias  poliebat  jure  patronatus  ecdesiastico,  quo 
Bergomense  destitutum  est.  3.  Capitulum  Veronense  ab 
anno  1803  et  in  posterum  tenet  ab  episcopo  admissum  fuisse 
ad  nominationem  eorum  quos  dein  episcopus  gubernio  prae- 
sentabat,  Bergomense  vero  nunquam.  4.  Capitulum  Vero- 
nense post  initam  conveutionem  illico  reclamavit,  e  contra 
capitulum  Bergomiacquievil. 

Procedendo  ad  qui:itum  dubium  propugnat  oralor,  canoni- 
cos elapso  anno  habililalionis  ad  excipiendas  fidelium  confes- 
siones  teneri  sicut  cœteri  de  clerotam  ad  facultalum  proro- 
gationem  obtinendam,  quam  ad  exibendum  testimonium  oc- 
tiduaî  frequentataî  confessionis.  Et  circa  facultalum  proroga- 
tionem,  prœmonito  quod  si  sacerdos  ordinaria  vel  delegata 
jurisdiclione  careal,  nulla  et  irrita  esset  sacramenli  pœnitentiae 
administratio,  concipi  non  posse  pergit  quomodo  canonici 
exigantfruipraedicta  jurisdictionisprorogatione  invito  episcopo, 
qui  neque  expresse  neque  tacite  consentire  videtur.  Neque 
juvari  possunl  capiiulares  ex  prœsidio  curaî  animarum  quam 
dicunl  inesse  capilulo.  Contra  enim  tenendum  edoceiil:  1.  Ca- 
pilularia statula  de  anno  1837,  ubi  legitur  :  «  AdofTiciura  do- 
mini  archipresbyleri  pertinet  habere  curain  animarum.  2.  Cœ- 
remoniale  anni  1364  ubi  habetur  :  «  Magni  plane  jjonderis 
est  nmnus  archipresbyleri  in  cura  gerenda  animarum  atque 
sacramentis  adminislrandis...  neque....  canonicum  decet  ad- 
ministrare  sacramenla  et  se  pro  archipresbytero  gerere.  3.  Sy- 
nodus  Cornelii  I  in  cap.  28  ubi  habetur  :  a  Nullus  presbyier 
sœcularis  cujusvis  gradus  vel  digniîatis  existât  (exce|)lis  paro- 
chialium  ecclesiarum  recloribus)  quorumvis  etiam  sacerdolum 
ac  piajlatorum  confessiones  vel  reconciliationes  andire  prœsu- 
luat,  nisi  prius  a  nobis  ad  id  fuerit  admissus,  et  licenliam  in 
scrijitis  pariler  obtinuerit.  «  4.  Coliationes  faclœ  archipres- 
byleris  de  anno  1829  cl  1842,  in  quibus  legitur  praediclam 
dignitatem  cui  annexa  est  cura  animarum  tibi  conferimus. 
5.  Ipsa  ratio,  tam  quia  praefato  tempore  archîpresbyteralis  prœ- 


985 


EXIL  POLITIQUE. 


986 


bcnda  collata  fuit  iiuiiito  publico  concursu,  qui  in  collaliono 
caiionicalmini  niiiiimi;  le.quirilur,  quain  quia  et  ipsi  falenUir 
canoiiici  quod  pro  piiiiio  atuio  approbalione  indigent;  quoil 
secus  esselsi  canonicalibus  int'ssel  actualis  aniniaïuni  cuiai 
oxercitiuni,  habitualisenimnihil  prodesset  cum  ipsa  non  pênes 
sint;ulos,  sed  pencs  capituiuni  nianeret. 

Multoqiie  minus  ad  consuetudinem  confugpre  valent,  vi- 
genlcui  pênes  eapituia  vicinaruin  diœcesum.HiUccniniconsne- 
ludo  tantuni  fundainentuni  hubeie  possel  in  taciia  approba- 
tione,  qua  coriuente  laniquani  corruptela  liabenda  foret.  Ul- 
terius  aniinadvcrtit  ipcaiu  invocari  nulliuiode  posse  obsislenle 
conslitutione  Urbani  Vlll  Komanus  jwntifex,  qua  eau! uni  fuit 
oniniaquiKCuniqiie  et  qualiacunique  jurisdiclioni  imnuniitati 
aclibeitali  ecelesiasticii;,  quomodolibetpra'judicialia  non  modo 
nuUa  et  invalida  declarari,  sed  et  nullum  pr;ejudicium  eisdeni 
inferri  posso  ex  quocumque  temporis  cursu.  » 

Canonicos  pariter  tcneri  ad  exhibendum  episcopo  quotan- 
nis  ocliduœ  IVequentatie  confessionis  testimonium  evincit  ex  eo 
quod  onines  de  cleio,  vel  per  vicariuin  foraneum,  vel  per 
proprium  paiochum  ad  episcopalein  cuiiani  quotannis  dictani 
allestalionem  mittebant,  idque  utoslcnderenl  ab  ipsis  observari 
dispositionem  tum  synodi  provincialis  luin  diœcesanœ  manda- 
lis  n  ul  sacerdotes  sallein  singulis  hebdomadis  peccata  sua 
confiteanlur.  »  Collapsam  banc  ecclesiasticam  discipbnam  ut 
restitueret  prassul  decretuni  edidit,  ut  omnes  de  clero  nuUa 
facla  exceptione  praifatas  sciiptas  attestationes  quotannisexhi- 
berent.  A  qua  tamen  lege  pi'œtexlu  consuetudiiiis  haud  seniet 
eximere  valent  canonici.  1.  Quia  ipsa  impedire  nequit  ut  no- 
vum  opiscopus  decretuni  condere  possit.  2.  Quia  consuetudo 
quai  obviai  sacris  instilutis  ac  palribus  decretis  et  abusum  in- 
Iroducit  contra  disciplinani  Ecclesiai  non  sustinetur.  Reifl', 
lib.  Ijtit.  4,  uum.  59. 

Tandem  ad  ultimum  deveniens  dubium  statuit  consuetu- 
dinem quam  invocat  capitulum  de  sex  canonicis  ab  episcopo 
proponendis  inter  examinatores  prosynodales  esse  prorsus 
irralionabilem.  Quod  conficit  ex  eo  quia  Trid.   synodus  in 
sess.  24,  cap.  18,  jubens  ut  sex  ad  minus  examinatores  syno- 
dales quotannis  in  diœcesana  synodo  eliganlur,  voluit  ut  ii 
essent  «  magistri,  seu  doctores  aut  licentiali  in  Iheologia   aut 
jure  canonico  vel  alii  clerici  seu  regulares  qui  ad  id  videbun- 
tur  magis  idonei.  »  Jamvero  Bened.  XIV  De  syn.  diœc.  lib.  A, 
cap. 7,  num.  4,perbelle  docetTridentiuum  desiderasse,  «  ut  de- 
pulandi  ad  ejusmodi  niunus  gradum  alique  Ji  in  sacra  theologia 
ve!  in  jure  canonico  sint  consecuti  ;  altanien  arbitrio  episcopi 
permiltit  eliam  qui  nullo  gradu  est  condecoratus  proponere  : 
ex  quo  fit,  ut  etiamsi  plures  indiœcesi  reperlantur  doctoralus 
laurea  insigniti,  si  nihilominns  episcopus  eos  minus  perilos 
exislimet,  poterit  cum  synodi  approbalione  aliis.     .     .   exa- 
minaloris  oûieium  connnitlere  quod  a  sacra  Congregatione  de- 
cisuni  refert  Fagnanus.  ••  Cum  igitur  Tridentini  patres  volue- 
rint  examinatores  synodales  idoneos  esse  eligendos,   et  de 
canonicis  cathcdralis  neque  verbum  neque  volam  habuerint, 
sed  arbitrio  episcopi  reliquerint  synodo  proponere  |quos  in 
Domino  magis  expedire  judicaverit.inutiliter  canonici  ad  con- 
suetudinem confugerent,    nam  attenta  personalL  idoneilate 
alias  canonici  ad  boc  munus  assumpti  fuere  ceu  testanturdice- 
ccsanae  synodi  Comeliie  ab  anno  15P4  et  deinceps.  Cajteruni 
quod  personalis  idoneilas  et  non  aliud  requiratur  ex  eo  colh- 
gitur  quod  anteccessoribus  demortuis  examinatoris  munus  in 
successores  non  transit  ceu  definitum  fuisse  a  S.  C.  in  una  Tole- 
lana  anni  1594  lestalur  Garzia  De  ôene/'.  relata  a  Bened.   XIV 
loc.  cit.  num.  5.  Addit  demum  quod   si  prEedicta  consuetudo 
subaisleret,  irrationabilis  esset  quia  vergeret  in  animarun  rui- 
nam,  impediret,  neinpe  quominus  episcopus  ad  parocbos  exa- 
minandos  coustitueret  examinatores  magis  idoneos  ;  dum  ob 


limilatum  hodie  capitularium  numerum,  haud  facile  est  inter 
ipsos  sex  examinatores  magis  idoneos  invenire. 

Qnibus  utrinque  pcrpensis  sapienlissimo  EE.  PP.  judicio 
relmquunlur  diluend.i  dubia  : 

I.  An  constetde  jure  episcopi  visitandi  capitulum  auclorilale 
ordinaria,  seu  potius  visitatioexpleri  debeat  auctoritate  apos- 
tolica  alque  delegala  in  vim  concilii  Tridentini  in  casu  ? 

II.  An  episcopus  extra  visitalionem  In  criminalibus  pro- 
cedens  contra  aliquem  de  capilulo  tenealur  adjunctos  cano- 
nicos adhibere  in  casuï 

III.  An  episcopus  in  sacra  diœresis  visitatione  leneatur  binos 
convisitatores  accipere  nominatos  c  gremio  ipsius  capiluli  in 
casu? 

IV.  An  prœfalumcapitulumjus  habeat  conferendi  dignitales, 
canonicatus,  capellanias,  aliaque  officia  ad  capitulum  perli- 
nenliain  casu? 

V.  An  canonici  calhcdralis,  elapso  anno  habilitationis  ad 
excipiendus  fidelium  confessiones,  teneantur  oblinere  lilteras 
patentes  prorogationis  facullatum,  et  exhibere  quotannis  epis- 
copo testimonium  octidute  frequentataj  confessionis  in  casu? 

VI.  An  consuetudo  servanda  sitde  sex  canonicis  ab  episcopo 
proponendis  inter  examinatores  prosynodales  in  casu? 

S.  Congregatio  censuit  :  Dilata,  elcoad  juvciUur  probationes 
lam  super  tramilu  capitull  Bergomonsis  a  forma  rcgulari  ad 
sœcularem,  quam  super  aulhenticitate  adsertm  buUœ  Gre- 
gorii  X.  Romœ,  20  julii  1878. 


EXIL  POLITPE. 


Clianoines  poursuivis  pour  cause  polilique  et  réfugiés  dans  les 
pays  occupés  par  les  carlistes.  Rentrés  en  Espagne  après  l'am- 
nistie, ils  réclament  les  distributions  quotidiennes  pour  le  temps 
de  l'absence.  Décision  de  la  S.  Congrégation  du  Concile  du 
20  juillet  1878. 

Deux  chanoines  espagnols,  se  voyant  poursuivis 
par  les  révolutionnaires  et  menacés  d'ex;l  de  la  part 
du  gouveraemenl,  se  réfugièrent  dans  les  pays  occu- 
pés par  l'armée  carliste.  Après  la  fin  de  la  guerre,  ils 
entrèrent  en  France  et  y  demeurèrent  jusqu'à  la  pro- 
clamation de  l'amnistie.  Pendant  leur  absence  le  gou- 
vernement retint  les  deux  tiers  de  leur  traitement,  et 
alloua  le  surplus  au  chapitre  pour  les  distributious  et 
l'acquillement  des  charges  affectées  aux  deux  pré- 
bendes. Les  chanoines  dès  leur  retour,  demandèrent 
au  chapitre  la  somme  payée  par  le  gouvernement,  en 
déduisant  les  charges.  Mais  le  chapitre  n'accueillit  pas 
la  demande,  parce  que  la  cause  de  l'absence  ne  lui  lut 
communiquée  ni  oflicielleraent  ni  officieusement;  puis, 
parce  que  les  deux  chanoines  sont  demeurés  volontai- 
rement absents  plus  d'un  an  après  la  fin  de  la  guerre 

carliste. 

La  S.  Congrégation  a  été  priée  de  décider  si  les  deux 
recourants  ont  droit  au  tiers  de  leur  revenu  pour  tout 
le  temps  de  leur  absence;  l'absence,  ayant  été  involon- 
taire, était  légitime.  Que  la  S.  Congrégation  décide 
que  les  deux  chanoines  ont  droit  aux  distributions  ;  et 
le  chapitre  s'empressera  de  les  donner. 

D'après  les  renseignements  que  Mgr  i'évêque  a 
fournis,  ce  n'est  pas  sans  raison  que  les  chanoines 
redoutèrent  l'exil.  L'un  d'eux  était  déjà  inscrit  sur  la 
liste  :  l'autre  fut  secrètement  averti  par  un  officier  qu'il 


987 


EXIL  POLITIQUE. 


988 


serait  incessamment  condamné  à  la  déportation.  —  Le 
prélat  conûrme  que  le  chapitre  remettra  volonlicrs  les 
distributions  si  la  S.  Congrégation  décide  que  c'est 
permis. 

Les  saints  canons  admettent  trois  causes  légitimes 
d'absence  pour  les  chanoines  :  1.  La  maladie.  '2.  Une 
nécessite  corporelle  juste  et  raisonnable.  3.  L'utilité 
évidente  de  l'Eglise. 

Les  inimitiés  et  la  crainte  du  gouvernement  tempo- 
rel sont  rangées  dans  la  seconde  catégorie.  La  S.  Con- 
grégation a  mainte  fois  accordé  les  distributions  aux 
chanoines  qui  avaient  pour  ces  motifs  quitté  leur  rési- 
dence. La  piiv^tion  des  distributions  est  une  punition 
pour  ceux  qui  négligent  volontairement  la  résidence  : 
mais  il  serait  injuste  de  punir  ceux  qui  sont  dans  l'im- 
possibilité de  résider. 

On  objecte  que  les  deux  cbancines  auraient  dii 
deu.auder  à  l'évùque  et  au  chapitre  la  permission  de 
b'absenter  ;  mais,  d'après  le  concile  de  Trente,  cette 
autorisation,  nécessaire  aux  évéques  et  aux  curés  qui 
ont  charge  d'âmes, ne  l'est  pas  pour  des  chanoines  qui 
ont  un  motif  légitime  admis  par  le  droit.  Dans  le  cas 
iictuel,  le  motif  étant  public,  notoire,  urgent,  nul  be- 
soin d'obtenir  l'autorisation  ni  de  réserver  les  droits 
capitulaires  par  une  protestation. 

Après  la  proclamation  de  l'amnistie,  les  deux  cha- 
noines sont  restés  en  France  plus  d'un  an.  C'eût  été 
une  folie  de  se  ûer  à  l'amnistie.  Elle  n'a  pas  empêché 
de  dépori.er  une  foule  de  gens  et  des  enfants  eux- 
mêmes,  exilés  pour  cause  publique. 

Décision.  La  S.  Congrégation  accorde  les  distribu- 
lions  aux  chanoines  pour  tout  le  temps  de  leur  absence, 
excepté  les  rétributions  de  messe  et  autres  charges. 

PALEXTiNA.DisTRiBCTioSLii.  Die  20  julli  18"8.—  Paucisab  hinc 
annis  civili  sœvieote  belle  ia  Hispaniis  canoniui  cathedralis 
ecclesiœ  Pdlentinœ  Cœcilius  Aguado  et  Joseph  Mate  ad  aver- 
tendas  graves  factioâorum  minas  qui  diim  effrénés  tyianni 
sunt  sese  libertatis  amatores  esse  jactitant  vulgo  libéral! ; 
necuon  ad  vitandum  exiliuni  quod  jani  ipsis  impendebat  ex 
parle  gubernii,  castra  et  doiuinia  Garoli  VII  contenderuiit. 
Confecto  bello  Gallicas  petere  regiones  coacti  sunt,  ibique 
pennansere  usquedum  obtento  iadulto  in  patriam  remeare 
valuerint. 

Interea  gubernium  dictes  canonicos  omnibus  praîbendarum 
suarum  fructibus  privavit  soluta  tantum  tertia  parte  capitule 
nro  oneribus  salisfaciendis,  quotidianisque  dislrihutionibus 
solvendis.  Porlionem,  quae  ex  tertia  fructuum  parte  supererat, 
deduclis  oneribus,  inulili  labore  a  capitule  dicti  repetierunt 
cauonici  :  quandoquidem  duplici  de  ratiene  capitulum  ob- 
siitebat  1.  Quia  absentias  causa  neque  ex  ollîcio  neque 
officiose  eidem  fuit  patefacta  ;  2.  Quia  pro  intègre  anno  et 
ullra  voluntarie  absentes  fuere  cuin,  bello  confecto,  haud 
illico  in  Palt-nlinam  civitatem  reversi  fuerunt,  sed  a  rrima  die 
januarii  1875  usque  ad  priuiam  martiisubsequentis  anni  extra 
residentiae  locum  perduraveriut. 

Cum  nimis  ex  capituli  deliberatione  "semel  pergravatos 
persensissent  sub  die  22  nia?lii  1877  dicti  canonici  S.  Ordinem 
adierunt  declarari  tfflagitanles  :  An  oralores  jus  habeanl  ad 
terliam  suaî  praebenda;  parlera,  oneribus  sublevalis,  loto  suée 
absentiœ,  ut'pote  invite  atquc  proindc  légitima  ex  causa  pro- 
venient.s  tempère?  adnotantes  tamen  in  libelle  :  1.  Qued 
capitulum  libenliori  animo  propriam  sententiam  rclormaret, 


si  S.  C.  declaret  reclamantes  in  prœsenti  casu  quolidianas 
lucrari  dislribuliones,  9.  Si  secus  esset,  ipsi  omnem  amittcrent 
pnrbendam,  nam  parles  a  gubernio  relentas  recuperare  non 
possenl. 

Reniissis  de  more  hisce  precibus  Palenlino  episcope  pro 
informalione  et  voto,  hic  datis  litteris  diei  30  aprilis  t877 
retulil  :  a  Canonici  Maté  et  Aguado  haud  temere,  ut  mihi 
videtur,  exiliuni  inetucbaut;nam  canonicus  Aguadeinscriptus 
erat  iiUcr  exilio  inuîclalos,  qued  non  fuit  executioni  denian- 
datum,  quia  ipse  a  civitate  absens  erat.  Canonicus  Maté 
monilus  fuit  secreto  a  quedaiu  prœfecto  miriia;  ut  se  caveret  a 
deportaiione  quœ  ipsi  imminebat.  Ad  exilium  vitandum  in 
teniiorium  a  nùlitibus  D.  Caroli'discesserunt...  o  Concludit 
tandem  quod  ipse  rem  ita  compenere  studuerit,  ut  deducto 
stipendie  pro  missis  et  aliis  oneribus,  residuum  oraleribus 
tribuerelur  ;  sed  non  omnibus  capitularibus  hoc  placuit  con- 
silium  ;  ca'terum  «  Capitulum  dislribuliones  iibenter  illis 
tribucrel,  si  id  iicere  S.  Congrcgatio  declaraverit.  » 

Quibus  habitis  atque  édite  rescripto  ut  causa  ponerelur  in 
folie,  rem  in  hodiernis  comitiis  pertractandam  duxi  sub  ('nbii 
formula  in  hujas  libelli  calce  relata ,  nonnuUis  prius,  uti  moris 
est,  utrinque  injure  animadversis. 

Priefatis  canonicis  quotidianarum  dislribntionum  lucrum 
denegandum  suadet  principium  saipius  in  jure  firmatuin,  quo 
slatuitur  distributiones  praesentibus  atque  interesseniibus 
divinis  officiis  solum  deberi.  Celeberriniuni  hnc  de  re  est 
Bonifacii  VIII  decretum  in  cap.  unie,  d'e  cleric.  non  resiil. 
in  6  :  «  Slaluimus  ut  disiributienes  ipsœ  quolidianae,  in  qiii- 
a  cumque  rébus  consistant,  canonicis  ac  aliis  beneficiatis 
K  ecclesiarum  ipsarum,  qui  eisdera  adfuerint,  tribuanlur.  » 
Quod  Bonifacii  VIII  decretum  in  usum  revocavit  Tridentina 
synodus  et  observari  mandavit  non  obstantibus  quibuscumque 
stalulis  et  consuetudinibus  in  cap.  12,  sess.  24  de  referai. 
Exinde  et  ex  S.  Ordinis  constanli  praxi,  et  ex  unanimi  docte- 
rum  sententia  habetur  distributiones  clericis  deberi  ratiene 
servilii,non  autem  respectu  liUili,  nec  dari  tamquam  canonico 
sed  tamquam  inservienti  divinis  officiis.  Bened.  XIV,  Inst.  107 
n.  58,  Piton.  Discept.  eccles.  1,  num.  35.  Rota  decis.  689, 
n.  7,  part.  3  rec.  Atqui  in  facto  est  praîîates  canonicos  loto 
absentiae  tempère  haud  servitiam  praeslitisse  ecclesiae  cui  erant 
adiiicti.  Ergo  minime  de  q.iotidianis  distributionibus  participes 
fieri  posse  putarem. 

Neque  ab   hac    juris  dispositione  semet  eximere  valent 
prœlextu  legitimae  absentiaî  causœ  :  1.  Quia  et  ipsa  adslaute 
quotidianœ  distributiones  haud  lucrari  posse  videntur,  quoniam 
pro  earum  lucro  prsecise  interessenlia  cum  actuali   servitio 
requiritur,  neque  illaj  causae  quse  a  residentia  excusant,  pro 
distributionum  lucre  sufficiunt;  De-Luca  Ad  nol.  ad  conc.  Trid. 
discept.  15,  num.  3.  Unde  optime  S.  Congregatio  agendo  de 
canonico    ob  sludiorum   causa    absente,  decrevit  eumdem 
quotidianas  amiltere  distributiones,  uti  viders  est  in  Arianen. 
18  aug.  1731,  Nullius  Farfcn. '20  dec.   1738  ad  primum  et 
secundum  dub.  Camcrinen.  6  jul.  1726.  2.  Quia  adstante 
etiam  canonica  causa  ad  eas  luci  andas,  adhuc  in  themate  de- 
ficeret    licenlia  episcepi  et  capituli  quae  necessarie  requiri 
videtur  ad  hoc  ut  absens  ex   légitima  causa   distributionum 
lucro  frui  valeat.  Gloss.  in  cap.  Relatum  V.  Prœlatorum  de 
cler.  non.   resid.  Abb.  in  cap.  Inler  qualuor,  n.  4,  cod.  tit. 
Félin,  in  cap.  fin.  lim.  6.  de  mag.  Rot.  decis.  468,  n.  3.   et 
decis.  (.08,  n.  1,  in  fit',  par.  1,  récent.  Adeo  quod  nec  sufficiat 
quidem  licentia  tacita,  sed  debeal  esse  expressa.  Add.    ad 
Greg.  decis  li3i,  n.  8.  Audiatursane  Pignatell.    censult.  36, 
n.  2,  tem.  3.  «  De  justa  vcro  causa  est  textus  ad  d.  cap.  un. 
de  cleric.  non  resid.  post  med.,  ibi  :  «  exceptis  illis,  quos 
infirmitas,  seu  justa  et  rationabilis  corporis  nécessitas  aut 
evidens  ccclesiîB  utililas  excusarct  »  quod  in  usum  revocavit 


989 


IRREGULARITE. 


990 


Triticntiniim  dicta  sess.  24,  cap.  12,  ac  declaravit  Sacra  Con- 
gregiitio  E|)iscoporuin  in  lanciancm.  4  api-il.  ifiOT,  inqiiiens, 
qiiod  causa  jiisla  dubet  approbaii  non  solum  a  capitnlo,  sed 
etiani  ab  ordinario.  » 

Iiiutiio  aiilPiii  foret  ad  gratiam  confngerc  nt  priudicta  omo- 
luineiila  Iticrari  possent,  quia  princi'ps  non  resciibil  in  prœ- 
judicium  tcrtii  cap.  Duclim,  de  pvivil.  cap.  Quamvis  in  fin.  de 
rescript,  in  6,  finnantquc  LambcMin.  De  jurcpnt.  lib.  2,  p.  3, 
q.  9.  Ri'biill.  in  rcg.  do  non  loll.  gloss.  6,  n.  Il,  seqq.  De  prœ- 
judicio  aulom  constat  nedum  respecta  ecclesiœ  quœ  privatiir 
quorunulam  sevvitio,  sed  etiam  rcspecUi  alioruni  parlicipanlium 
qnibus  de  jure  diclx>  distributiones  accrescere  deberent. 
Gloss.  in  Clem.  2.  ut  pars  diinidia  de  œtat.  et  quai.  S.  Concil. 
Trid.  sess  21 ,  cap.  3,  de  rcform.  Pignaicll.  consult.  13i,  n.  7, 
tom.  d. 

Verum  ctsi  in  pcrdita  liypothesi  statui  velit  quod  tenipus 
urgeret,  nec  poterat  liaîc  dispensatio  impetrari,  boc  tauien 
valere  posset  pro  Icnipore  quo  abfuerunt  sœviente  bello,  non 
vtTO  tcaipore  posteriori.  Cuni  enini  jam  indullum  a  gubernio 
pronndgatum  fueril,  optinie  valuissent  Palentiani  venire.  Hoc 
aulcin  cuni  non  percgissent,  dicenduin  sallem  pro  oo  tempore 
légitima  causa  destitutos  extra  residenliani  mansisse,  proin- 
deque  haud  pro  diclo  tcnipore  de  distributionibus  quotidianis 
participes  fieri  posse  arbitrarer. 

Contra  sed  vero  animadvertendum  occurrit  très  dari  injure 
causas,  quibus  extanlibus  non  modo  absentes  lucranlur  suje 
praibenda',  fructus,  jed  et  distributiones  quotidianas.  Quas 
causas  recenset  ipsemet  Bonifacius  Vlll  in  decrelo  superius 
citato,  suntque  infirmilas,  justa  et  rationabilis  corporis  néces- 
sitas, et  evidens  Ecclesiae  utilitas.  Inter  porro  causam  ratio- 
nabilis corporis  necessitatis  et  illam  recenser!  de  qua  in  the- 
inate  agitur,  haud  in  dubiuui  revocari  posse  censerem 
exeniplo  ducto  a  S.  Ordine  qui  in  Fundana  dici  3  julii  1734, 
et  in  Carpen  17  sept.  1616  tenuit  canonico  absenti  ex  causa 
ininiicitiarum,  vel  propter  nietum  principis  temporalis  utpote 
«  absenti  ex  justa  causa  »  deberi  distributiones  quotidianas  et 
fructus  ad  normam  absentium  ex  causa  inlirmitatid.  Etoplimo 
sanc  jure.  Mens  enim  pontilicis^  ut  optime  perpendit  Rota  cor. 
Molines  dec.  808,  n.  8,  seqq.  in  dicto  capite  unico  «  fuit  ex- 
cludere  ab  istis  distributionibus  négligentes  vel  contemnentes 
residere,  non  auteni  impotentes,  et  impotentia  dicitur  quan- 
do  absentia  non  est  voluntaria,  sed  ab  aliquo  lacto  causatur  ita 
ut  non  stet  perbeneficialum  quominus  resideat.  » 

Quin  juvari  valeant  capitulares  defectu  sive  licentiœ,  quae 

ab  episcopo  et  capitulo  petenda  erat  ut   distributionibus  frui 

possent,  vel  saltem  protestationis  antea  faciendae,  uti  tradunt. 

Praetermisso,  quod  in  re  multae  prudentiae  caute  agendum  erat, 

et  quod,  ut  oratores  exponunt,  erat  res  in  civitate  adeo  pervul- 

gata,  et  omnibus  nota,  huic  difficultati  tamen  occurrit  Pigna- 

tell.  loc  .cit.  n.  4  :  tt  Verum  quoad  licenliam  obtinendam  ab 

episcopo  et  capitulo  requisitam  ex  d.  cap.  Rclatum,  de  cler. 

non  resid.  atque  ex  concilio  Tridentino  cap.  1.  sess.  23,  de 

reform.  dicendum  est  solum  esse  necessarium  in  episcopis  et 

curatis,  non  autem  canonicis  non  exercentibus  curam  ani- 

marum,  sed  habentibus  legitimam  absentiae  causam  de  jure 

permissam  ex  Barthol.   de  S.  Faust.   De  hor.  canon,  lib.  3, 

quBESt.  9.  Rico,  in  Collrc.tan.  decis.  2437,  par.  6,  et  p'uribus 

aliis  tradit  Barbos.  De  canon,  et  âignii.  cap.  4,  sub  n.    26... 

Quare,    ut    distributiones    quotidianas    debeanlur   canonico 

absenti  ex  justa  causa,  satis  est  quod  faciat  suas  protestationes, 

saltem  si  causa  non  est  notoria,  secus  autem  quando  est  no- 

loria.  Rota  apud  Farinac.  part.  2,  tom.  ] ,  decis.  244,  n.  1 .  » 

Minusqne  juvari  possunt  capitulares  altéra  objectione  ex  eo 
petita  quod  ipsi  post  promulgationem  indulti  in  Gallia  ultra 
annum  remansere  ad  denegandum  iisdem  saltem  pro  eo  tem- 
pore distribntionum  lucram.  Illi  enim  induite  illico  fidem 


pra'slaro  stullum  indubitanter  fuisset.  Vidimus  enim  quot 
vexationibus,  quot  injuriiset  pœnis  affliclati  fuerint,  qui  facile 
lan'œ  clomentiae  fidem  habnerunt.  Vidimus  quod  indulti 
proniulgatione  minime  obstant(i  et  feminaB  et  ipsi  pueri  ob 
causam,  ut  aiunt  {)oliticam,dep()rtationi  fuerint  subjccli.  Quid 
autetn  expectare  debueriut  pruil'ati  canonici,  qui  Caroii  VII 
castra  petierunt  si  illico  Palentiam  advolassent  faciUime 
EE.  VV.  coargucrc  valent. 

Ilisce  igitur  aiijua  lance  libratis  rogantur  EE.  PP,  pro  sueta 
prudentia,  et  in  juris  canonici  peritia  enodare  dubium  : 

An  et  quoniodo  ju.s  cornpetat  absentibus  canonicis  parti- 
ci  pandi  distributionibus  in  casu. 

S.  Congrcgatio  resnondendum  censuit  : 

Affirmative  pro  lolo  ab:;entiœ  tempore,  dcductis  expensis  pro 
stioendils  missarum,  aliisque  onfribm.  Romœ,  20  julii  1878. 


IRRËGIILÀBITË 


Apoplexie.  Paralysie  do  la  main  droite.  Niîccssité  do  prendre  un 
prêtre  assistant  pour  la  messe.  Induit  accordé  ;\  un  curé  du 
diocèse  de  Rovigo.  Décision  du  4  mai  !878. 

Le  curé  de  Gavazzano,  diocèse  de  Rovigo,  a  eu  une 
attaque  d'apoplexie  qui  le  prive  de  l'usage  de  la  main 
droite.  Il  demande  l'autorisation  do  se  servir  de  la 
main  gauche  dans  toutes  les  cérémonies  qu'il  lui  est 
impossible  de  faire  autrement.  Il  espère  recouvrer  avec 
le  temps  un  peu  de  vigueur  dans  la  partie  frappée. 
Mgr  l'évêque  accompagne  de  ses  instances  personnelles 
la  demande  du  recourant.  Le  maître  des  cérémonies 
atteste  que,  bien  que  le  digne  curé  ne  puisse  faire  toutes 
les  cérémonies  de  la  messe,  il  y  supplée  en  employant 
la  main  gauche.  Il  a  besoin  d'un  prêtre  assistant,  par- 
ticulièrement pour  la  communion  du  calice,  parce 
qu'il  faut  tenir  la  patène  sous  le  calice. 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile  est  d'avis 
de  donner  l'induit  ad  triennium,  supposé  que  la  maladie 
ne  s'aggrave  pas.  Le  curé  devra  se  faire  assister  d'un 
prêtre.  Rome,  4   mai   1878. 

Adrien.  Dispensationis  ab  ikregtjlaritate.  Die  4  maii  1878. 
Petrus  Baldo,  sacerdos  et  parochus  loci  Gavazzano  Adriensis 
diœcesis,  apopletico  morbo  correptus  usu  manus  dexteree  ita 
impeditus  fuit  ut  sacras  missae  caeremonias  cum  ipsa  peragen- 
das  diligenter  explere  nequeat,  etsi  omnes  sacriticii  actiones 
commode  sinistra  peragere  valeat. 

Hoc  itaque  infortunio  percussus  sacratissimum  principem 
humiliter  exoravit  «  che  gli  sia  benignamente  concesso  di 
supplire  colla  sinistra  a  tutti  quegli  atti  pei  quali  mal  si  ap- 
prestereble  la  destra  ;  e  ciô  almeno  precariamente  in  quanto- 
ché  spera  che  col  progredire  del  tempo  gli  sia  pur  dato  di 
acquistare  maggior  vigoria  nella  parte  lésa». 

Adriensis  episcopus  in  supplici  libello  pro  parocho  oblato 
precibus  oratoris  suasaddere  non  dubitavit. 

His  acceptis  die  30  maii  1877  rescripsi  :  Eidem  episcopo  qui 
praevio  experimento  cœremoniarum  magistri  referai,  an  sacer- 
dos de  quo  in  precibus  missœ  actiones  rite  explere  queat,  ac 
tiansmisso  medici  testimonio  significef,  an  idem  sacerdos  in 
dextero  brachio  convalescere  uilerius  valeat. 

Verumtatem  sede  episcopali  vacala  datis  mandatis  obtem- 
peratum  fuit  a  vicario  capitulari,  qui  transmissis  tum  medici 
tum  cœremoniarum  magistri  documentis  (de  quibus  inferiusj 
addidit  in  suis  literis  diei  17  decembris  1877  quod  Petrus 


991 


ANNATE. 


992 


Baido  «  deficieate  usu  perfecto  brachii  dcxteri,  celebrationem 
quatuor jain  abhinc  nicinsibus  circiter  ciiin  adsistentia  sacer- 
dotis  peragit.  > 

Quibus  acceptis  rescripfum  dedi  Per  summaria  preeum, 
PrîPsfat  itaqiie  aliqiiid  pro  mei  muncrij;  ralioiic  innuere. 

Dispensalio  ab  irregularilatis  defeclii  largienda  non  est, 
ubi  sacrae  caeremoniae  fieri  non  valent  absque  irreverentia  rei 
sacrae  et  scandalo  vel  adiniralione  fidelium.  H;ic  de  re 
S.  Ordo  sœpe  graliam  deiiegavit,  aut  tanluin  in  sacello 
privalo,  vel  hora  qua  minus  frequens  concursus  populi  foret, 
celebrare  ponnisit  ut  in  Abellinen.  irregularit.  28  julii  1770 
confirniaia  4  niaii  1771  et  in  Geruntina  28  maii  1788.  Atqui 
vis  legenli  atlestalionem  magistri  cœrcmoniarum  patet  ex 
lali  dijpensatione  et  oriri  populi  admirationein  sacrasque 
aspernari  caîrenionias.  «  Ex  prjevio  experiuiento...  tester 
Petrum  BalJo.  déficiente  usu  perfecto  brachii  dcxteri  omnes 
missîP  actiones  rite  expiere  neqnire  :  id  tauien  pra?stare  posset 
adjuvante  ipsuin  brachiuni  et  supplente  manu  sinistra, 
adhibilo  quoque  ad  supponendani  calici  patenani  in  sumptione 
sanguinis  miinstro,  quem  sacerdotem  assislenteni  aliunde  ipsa 
cautela  poscit.  »  Ergo  pctita  gralia  deneganda  videretur. 

Verumtamen  cum  agalur  de  jam  promoto,  et  non  promo- 
vendo,  et  cum  absque  culpa  irregularis  evaserit  facilius  tune 
solet  hœc  S.  C.  dispensare  uti  docent  Comen.  irreg.  6  maii 
1775  et  11  julii  1776.  Baionen.  20  martii  182-i.  Astoriccn. 
dispensationis  ab  irregularifate  27  februarii  1869  inter  Summ. 
prec.  relata,  aliaeque  quampluvimae,  praecise  vero  dispensa- 
tionem  fuisse  concessam  cuidam  regulari,  cui  ob  morbuni 
manus  erat  impedita,  ut  celebrare  posset  cum  allerius  sacer- 
dotis  assistentia  referunt  Henriquez,  lib.  14,  cap.  8,  num.  i, 
lib.  9,  Leander.  Opcr.  Moral,  part.  3,  tract.  2,  de  irregul. 
quaest.  89,  qui  ulterius  quaest.  90  subdit  posse  a  S.  ponti- 
fice  dispensari  cum  sacerdole  utraque  manu  carente,  ita 
tamen  ut  per  manum  alterius  sacerdotis  hostiam  elevet,  fran- 
gat,  et  sumat.  In  una  Consentina  agebatur  de  sacerdole,  qui 
brachii  destri  flexibililatem  amiserat,  ita  ut  nec  illud  elcvare 
posset,  ncc  se  signo  crucis  signare  nisi  intercedente  distantia 
unius  circiter  pulmi  a  fronle,  a  pectorc,  ab  utroque  humero, 
et  ab  ore,  nec  in  celebratione  missae  sacram  hostiam,  et  san- 
guinem  sumere  poterat,  nisi  ope  brachii,  et  manus  sinistrse, 
licet  caeteras  missae  caîremonias  rite  adimpit-ret.  Propositis 
tamen  dubiis  :  I.  An  sacerdos  sit  irregularis.  II  An  eidem  sil 
concedenda  dispensatio,  ut  missam  celebrare  possit  in  casu.  » 
S.  Congrepratio  die  13  julii  1725  respondit  :  a  Ad  I.  Affirma- 
tive. Ad  II.  Ârbritrio  novi  arcliicpiscopi.  Similis  quoque  dis- 
pensatio in  simiiibus  fere  casibus  concessa  fuit  in  Placenlina 
relat.  die  \  februarii  1766,  et  in  Lunen-Sarzanf.n.i'i  decem- 
bris  1769,  et  in  cit.  Acen.  In  Gorilien.  dispensationis  r.b  irre- 
gularitate  diei  17  januarii  1872  inter  supplices  libellos  relata 
cum  petita  esset  facultas  a  sacerdole  Joanne  Cerù  apople- 
tico  morbo  corrcpto  sinistra  manu  exequendi  omnes  sacrificii 
actiones  quas  dextera  perficere  non  valebat,  re.sponsumfuit  : 
«  Pro  gralia  dispensationis  et  rehabilitationis  arbitrio  cl  cons- 
cieniiœ  archiepiscopi  dummodo  celebrel  cum  adsistentia  alle- 
rius sacerdotis  ad  triennium  el  qualenus  inlerea  morl/us  non 
ingravescat ,faclo  verbo  cumSSmo.  Quibus  ponderatis  perfacile 
dignosci  valet  oiatori  petitam  gratiam  non  esse  denegandam. 
Maxime  vero  quia  teste  episcopo  eamdem  parocluis  expetit 
«aproprio  spirituaieconfortoedei  fedeli  aile  sue  cureaffidati» 
quo  in  casu  ulilitalis  Ecclesiae  facilius  rigor  canonum  re- 
mittilur,  uti  docet  Florent.  19  aprilis  1823,  Jlijdrunl.  21 
februarii  1824,  et  quia  impcdimentum  haud  videtur  esse 
perpeluum,  cum  spes  effulgeat  profressu  temporis  oratorcm 
posse  recuperare  salutem  ceu  ex  medici  testimonio  constat 
—  ibi — a  in  progresso  di  lerapo  potrà  ristabilirsi  nel  suo 
destro  braccio.  b 


Quibus  breviier  perpensis  videant  EE.  W.  quonamres- 
ponso  oratoris  preces  sint  dimittendaj. 

Qiiare  ete. 

S.  Congregatio  Concilii  censuit  rescribendum  :  «  Praevia 
«  absolutione  quoad  prœteritum,  pro  gr.itia  dispensationis  et 
«  reliabilalionis,  arbitrio  et  conscientia?  episcopi.  dninmodo 
«  celebret  ctnn  adsistentia  alterius  sacerdotis  ad  triennium, 
0  cl  quatenus  interea  morbus  non  ingravescat,  facto  verbo 
<(  cum  SSmo.  P\omae,  4  maii  1878.  » 


Fabrique  de  la  cathédrale.  La  bulle  de  Benoit  XIU  ordonne  que  la 
moitié  du  revenu  de  l'année  qui  suit  l'inslallalion  des  cha- 
noines appartienne  à  la  fabrique.  Les  distributions  sont-elles 
comprises?  Décision  de  la  S.  Congrtgalion  du  Concile  du  20juil- 
let  !87S. 

Benoît  XIU,  par  la  bulle  Pins  el  miscricors,  a  prescrit 
que  les  chanoines  remettent  à  la  fabrique  de  la  ca- 
thédrale la  mi-annate,  c'est-à-dire  la  moitié  de  la 
première  année  du  revenu.  Les  distributions  quoti- 
diennes sont-elles  comprises  dans  cette  contribution  ? 
La  question  est  examinée  dans  l'affaire  suivante,  que 
la  S.  Congrégation  du  Concile  a  traitée  le  20  juil- 
let 1878. 

La  conslitulion  de  Benoît  XIII  n'est  pas  une  loi 
générale,  car  elle  concerne  seulement  les  diocèses 
d'Italie. 

JEsiNA.  MeDiiE  annatj:.  Die  20  julii  1878.  Controversia 
ijthaec,cujus  facti  speciem  habent  EE.  VV.  in  folio  pro 
congregatione  diei  2  septembris  anni  1876  proposila  fuit  sub 
d'ibiorum  formula  :  «  I.  An  inter  beneticii  redilus  compu- 
tandae  sint  distributiones  chorales,  etsi  a  prEebenda  non  dis- 
tinclae  in  casu.  II.  An  et  quaeonera  etiam  de  facto  existentia 
detrahenda  sint  in  solutione  médise  annalae  in  casu,  »  et  E  E. 
VV.  respondere  censuerunt  :  Dilata.  Postquam  autem  in 
causas  reproposilione,  quœ  accidit  die  3  martii  elapsi  jam 
anni  ob  causarum  gravitatem  rescripto  :  Non  proposita, 
dimissa  fuit,  in  insequenti  congregratione  diei  21  aprilis 
iterum  comperendinata  venit  rescripto  :  Dilata. 

Hoc  accepte  responso  ut  posset  tuto  incedi  pede  bac  in 
definienda  controversia  episcopo  scribere  mandavi  ut  referret 
an  in  prœteritum  pro  solutione  mediae  annalae  super  beneficiis 
et  canonicatibus  cathedralis  inter  bencficii  aut  canonicatus 
rc^iittis  computari  consueverint  dislributriones  chorales 
tametsi  a  praebenda  non  distinctse.  Qui  acceptis  morem  gerens 
praeceptis  retulit  :  «  la  basini  fainigeratae  constitulionis  Bene- 
dicti  Xlll,  quœ  incipit  :  Plus  cl  misericors,  média annata  persol- 
venda  a  est  a  canonicatibus  et  beneficiis,  cujuscumque  valori.s 
existant.  Ideoque  et  ut  non  imminualur  providentia  pontificis 
favorc  cathedralium,  et  quia  raro  mediae  annatae  verificetur 
exfictio,  ex  eo  quod  raro  etiam  cxpediliones  ab  episcopis 
fiunt  ;  hinc  factum  est,  ut  exaciio  perficiatur  super  intègres 
medios  frnctus  primi  anni  sine  detraclione  distribulionum, 
quœ  pênes  nos  a  pra^bendis  non  sunt  distinctae  sed  tantum 
onera  per  administralionem  persoluta  detrahuntur,  ita  ut 
provisus  eedem  in  statu  se  habeat  ac  si  provisionem  post  sex 
menses  hr.beret,  et  per  antea  lamqnam  administrater  agnos- 
catur.  Hoc  cautum  fuit  ut  providentia  pontificis  pro  calhedrali 
conservetur,  ni  in  defectu  ejusdem  omni  dote  carente  pros- 
piciatur.  »  Quibus  babilis  causam  hodiernis  in  comitiis  repro- 
ponendam   dnxi    nonnuUa  addendo  disputatis  in  folio   pro 


993 


ANNATr.. 


094 


roiifvivsatione  soplemliiis  1876  dislribuio,  et  ex  siict.i   luMii- 
cniiiite    resuniPiulo. 

Kt  ad  primiiin  (liiliiiiin  qtiod  ;ittinct  obspi'vandiim  vmiit 
distribiitioiies  qiiotidianas  noiiiiiK!  tViicluiiin  stricto  sensu  imn 
veniro,  cap.  Licet,i\e  piwb.  licctde  frtictibns  pcrsolvantnr  Acbill. 
(It'cis.  8,  mini.  2  de  petijioii.  Atciiii  média  aiiiiata  ex  frueiiiiiis 
benelil'ii  solvenda  esse  vidcliir.  Audiatiir  sniie  Rota  corain 
Mazanedo  decis.  S-t'i,  niim.  2  : 

«  Media  annata  d;'i)ot  suivi  ex  frueiibiis,  seu  reditibns  bene- 
ficii,  ut  claie  diciiiit  veiba  rescripli,  et  dispo^itiun  est  pliam 
de  jure,  ut  tradunt  Coras,  De  bencf.  p.  4,  c.  4,  n>im.  I4.  Monet. 
De  dixirih.  quotiil.  p.  3,  q.  9,  ninn.  27.  Durs.  cens.  •120, 
nuin.  83,  bb.  2.  t>  In  enuiputalione  ergo  soiutionis  niediœ  ati- 
iialre  distributiones  detrahenda;  viderenltir. 

Quatii  coiichisioneni  niajjis  alque  iiiagis  oblinere  arbitrarer 
exeniplo  duito  ex  stylo  l)atari;u  aposlulica",  ubi  in  soUitioue 
annataj  distributiones  quotidianœ  baud  com[)utari  soient.  Et 
si  universi  beuefîcii  fructus  in  solis  distributionibus  consis- 
tèrent, annatœ  solutio  cessaret  ad  Iradita  per  l'Itoniuni  in 
Addit.  ISad  Discept.  eccl.  n.  lo  :  aSi  universi  fructus  beneficii 
consistèrent  in  solis  distributionibus...  cessaret  solutio 
annalae,  ut  observant  Monet.  De  distrib.  quœst.  9,  num,25  et  29. 
Gonzal.  ad  reg.  8  Cane.  §  7  proœm.  num  166  etseqq.  Paris, 
de  résignât,  bb.  10,  quœst.  2,  num.  03.  »  Exiude  cum  major 
proecclesia  cathedrali,  quam  pro  Sede  apostoliea  militare 
non  debeat  ratio  et  favor,  dicendum  videretur  quod  inler 
beneficii  reditus  pro  solutione  médias  annal<e  computandtB 
non  essent  distributiones  quotidian»,  etsi  a  praebenda  non 
distinctœ. 

Ex  adverse  vero  perpendi  potest  quod  tanta  fuit  sollicitu- 
de Benedicli  XIII  consulendi  ecclesiarum  tam  calhedralium 
quam  coUegiataruni  restauralioni,  ut  voluerit  tantum  exci- 
pere  a  dicta  solutione  parocbialia  bénéficia  annuum  valorem 
centum  scutatorum  non  excedentia  computatis  incertis,  quse 
iituloparocbiali  tantum  obveniant,  Si  igitur  compulanda  esse 
edixit  in  beneficiis  parochialibus  emolumenta  etiam  incerta, 
a  forliori  dici  posse  videretur  quod  laudatus  pontifex  in  chora- 
libus  beneficiis  voluerit  distributiones  coniprehendere.  Maxime 
quia  ad  ecclesiae  manutentionem  de  jure  teiientur  canonici  ex 
distributionibus  contribuere.  Frances.  de  eccl.  cathed.  cap.  13, 
nnm.  42.  Rot.  in  Cadtcm.  di=tribut.  21  octob.  1577  relat.  in 
paît.  2rec.decis.  325.  Unde  optime  Rota  coram  Mazanedo 
ioc.  cit.  num.  14  :  «  Non  obstat  quod  reditus  bujus  clericatus 
consistant  in  fructibus,  qui  solum  debentur  prœsentibns  et 
interessentibus,  et  sic  assiniilentur  distributionibus  quoiidianis 
ut  per  Ricciun)  cum  isti  reditus  pro  rata  remanere  deberent 
ratioiie  média?  annatae  pênes  sacristiam.  »  Et  S.  C.  in  Reatina 
mediee  annata  diei  12maii  1770  ad  2  dub.  tenuit  canonicos, 
beneliciaios  et  clericos  beneficiatos  ejusdem  ecclesise,  nuUam 
licet  habentes  propriam  prœbendam,  nullosque  reditus  pecu- 
liares,  sed  quotidianas  tantum  lucrantes  distributiones  in  fulu- 
rum  teneri  ad  inediaî  annatae  solutionem  ad  formam  Bénédic- 
tine constitulionis.  Pioposito  sane  secundo  dubio  :  «  An  ad 
solutiones  ejusdem  mediae  annatae  in  fulurum  teneantur  cano- 
nici, beneficiali  et  clerici  beneficiati  ejusdem  ecclesiœ  cathe- 
dralis  incasu?  responsum  prodiit  :  Ad  II.  Affirmative  ad 
formam  constiluUonis  Benediclinœ  et  amplius.  Quae  porro 
quœstio  cum  fuisset  die  10  maiil789  reagitata  sub  dubio  : 
«  Au  sit  standuni  vel  recedendum  adecisissubjdie  12  maii  1770 
quoad  secundum  dubium?  »  consullissimo  fuit  dimissa  res- 
ponso  :  Indecisis  et  amplius. 

Nec  alia  bac  super  re  déesse  videntur  exempla  ceu  legilur 
in  cit.  Reat  .de  aiino  1770,  §  Circa,  ubi  ex  ofticio  prse  ceteiis 
aniniadvertebatur  :  «  In  Camerinen.  et  Anagnina  mediae 
annatœ  2  niaii  1733  contendebant  canonici  et  beneficiati 
collegiatae  ecclesiae  terrae  Apiri  sub  diœcesi  Camerinen.  exis- 


Innlis,  se  minime  in  diela  constitiifinue  romprebendi,  tum  quia 
rtditiis,  qui  ab  iis  pcrripiebanl  ir,  in  distributionibus  tantum 
consistebant,  tum  eliaiii  quia  reparaiioui  ecclesia!  satis  pros- 
pcclum  fuerat,  quemailmodum  e;)isco|>us  et  vicarius  foraneus 
test.ibantur.  Idinsum  qiioqne  iisdem  innixi  ralionibusconten- 
dt  liant  canonici  et  beneficiati  eaibfdrali-î  yVnagninœ  ;  sed 
nihilominus  Sacra  Congregalio  ad  solulion'im  mediae  annalae 
ulroyque  censuit  adigenilos,  ut  tiabetur  in  Thesaur.  resol. 
tom.  6.  »  Quibus  igilur  atlenli-;  viibMvlur  cpioil  disliii)iiliones 
clior.iles  etsi  a  prœbenda  non  distinctœ  eom|)utandte  forent  in 
mediœ  annatœ  solutione. 

N'q.ie  regi'ras  ex  Reatina  citata  deprehendi  quod  olim 
beiieliciali  specialibus  gaudebant  prœbcndis,  qiiœ  in  posterum 
in  quotidianas  distributiones  conversae  fueruni.  Reat.  cit.  anno 
1770,  §  Neqve.  Siqiiidem  in  f.icto  est  quod  tempore  niotae  litis 
de  distributionibus  quotidianis  sermo  erat,  et  de  iis  sacer 
Ordo  praîcepit  solutionem  faciendam  esse  ad  fonnani  Beneilic- 
liiiai  constitutioiiis,  quin  aliqua  fieret  pro  distributionibus  quo- 
tidianis deiractio  in  compntationo  peragendœ  soiutionis. 

Miiltoque  minus  apostolicœ  Datariae  stylus  circa  annatae 
solutionem  ofTicere  videtur.  Inter  annalae  enim  et  mediœ  an- 
nafic  solutionem  maximavideturdiscrepantiavigere,  ut  observât 
Lotter.  De  re  benef.  lib.  3,  quœst.  20,  n.  1.  Quœ  porro  discre- 
pantia  iclu  oculi  clarescere  videtur,  si  observare  placeat  primo 
quod  annata  non  solvitur,  nisi  de  beneficiis  annuum  superan- 
tibus  valorem  24  ducatorum  aureorum,  quos  vocant  de 
Caméra.  Devoti,  ImlU  can.  lib.  l,tit.  5,  sec.  3,  §  41,  et  contra 
ad  solutionem  mediœ  annatœ  tenetur  bénéficia  eujuscumque 
vnlnris  existant.  Bened.XlII  cnnstit.  cit.  Secundo  si  paru  iiper 
altendas  quod  mediae  annatœ  solutio  fit  pro  calhedra- 
lium et  coUegiatarum  restauratione,  dum  e  contra  annata 
solvilur  pontifici  loco  decimarum.  Fagnan.  in  cap.  Prxlerea, 
tit.  Neprœlati  vices  suas,  num.  18,  et  25.  Pilon,  in  Addit.adû/s- 
cpp'.  18,  n.  4.  Rigant.  in  Reg.  5  cancell.  71  et  91  ad  num. 
exemplum  legis  veteris,  qua  levitœ  summo  sacerdoti  décimas 
,  decimarum  solvere  jubebantur.  Num  18  ;  idque  ut  consulere 
possit  deeenti  tuitioni  sui,  et  in  obspquium  primatus,  queni 
habet  inuniversa  Ecclesia.  Pallavic.  Hist.  concil.  Trid.  bb.  2 
cap.  8,  num.  4.  D.  Thom.  2,  2  q.  87,  a.  4.  Baron,  ad  an.  1156, 
nnm.  19,  pag.  105,  tom.  19.  Ed.  Lucœ. 

Quœ  poiTo  discrepanlia  magis  atque  magis  elucescit  si 
perpendas  quod  talis  objectio  producta  fuit  ab  episcopo  in 
Reatina  ann.  1770  superius  ciiala,  §  Hœc,  ubi  habetur  : 
«  Hac  de  causa  (ncmpe  quia  reditus  omnes  beneficiatorum  in 
quotidianas  distributiones  redacti  fuere)  capiluium  exemptum 
fuit  ab  onere  solvendi  médium  annatam  Uatariœ  apostolicœ 
in  coilatione  beneficiorum,  »  et  tamen  S.  C.  tenuit  ad  formam 
Benediclinœ  constitutionis  ab  iis  beneficiatis  esse  solvendum. 
Ad  fecundum  duhium  deveniens  tantum  referre  duxi,  quœ 
adnotat  De  Albertis  De  sacris  ulensilibus,  cap.  12,  num.  314  ; 
«  Et  quoniam  sermo  incidit  de  média  annata  hic  addere  juvat 
quod  ante  solutionem  illius  detrahenda  sunt  onera  omnia  certa 
et  realia,inter  quœ  veniunt  etiam  expensœ  pro  utensilibus 
quemadmodum  habemus  ex  resolutione  S.  Congr.  Goncilii 
excerpta  ab  appendice  synodi  Septempedanœ  episcopi  Piera- 
gostiiii  ex  piœnobili  Camerini  familia,  pag.  113,  bis  verbis 
concepta  : 

«  Maceraten.  Mediœ  annatœ.  Cum  bœc  S.  Congr.  die  17 
junii  1727  in  Tudertina  declaraverit  mediam  annatam  prœscrip- 
tam  in  Romano  concilio  favore  fabricœ  calbedralis  deberi  ex 
fructibus  percipiendis  post  adeptam  possessionem,  detractis 
oneribus,nempe  solulionibus  pensionum,  livellorum,  collecta- 
rum  cameralium  et  etiam  missarum  juxta  legem  fundationis 
beneficucelebrandarum,  Bernardinus  ïozzi,  prior  sanctœMariœ 
de  Porta,  supplicat  pro  declaratione,  an  inter  dicta  onera  detra- 
henda comprehensœ  sintexpensœ,  quas  annualim  subire  tenetur 


J7°    SERIE, 


63 


99d 


DECRETS  INEDITS. 


996 


pro  manulemione  ecclesiœ  saciarii,  domoruiii  prioralium;  et 
an  fructus  nonnullanim  capellaium  cum  cnere  iris&irum, 
dicto  prioratui  anne.xarum  upoU;  laicalium  et  coUoclis  caine- 
ralibus  subjectdrum,  dt-boaiit  co'uprchcniii  iiUer  fructus  dii-ti 
piioralus  ;  ita  ut  siiit  coinpulandi  in  média  annita  ?  Die  28 
januarii  1730  Sacra  Congregatio  EinoruiiiS.  R.  E.  cardinaliuin 
concilii  Tridentiiii  inleipretum,  alienta  lelalione  cpiseopi 
Macerateosis  censuitmediatii  annalamdeberieliaiii  ex  fiuclibus 
legatorum  pioriiiu  cum  oiiere  iiiissaruin,  duniiîiodo  legata 
siut  imita  prioratui,  delr.iclis  tameii  prius  oneribus  inissarum 
et  expensis  pro  manuteniioiie  ecclesia?,sacrarii  et  domonim.  » 
El  coiisoiiat  altéra  resolulio  ipiiusniet  S.icrie  Congroguionis 
Tiburlina  média;  annalae4  maii  177"i4,  iu  qua  decretumfuit  : 
Mediani  aimalam  esse  solvcndam  ex  fructibns  percipiendis, 
dcductis  oneribus  fixis  et  realibus,  non  vero  personalibus,  ut 
patet  in  Thesaur.  résolut,  loin.  18,  pag.  20  et  32.  » 

Hisce  igilur  aiteniis  aliisque  in  praeterilo  folio  deductis  EE. 
PP.  enodare  deprecantur  dubia  : 

I.  An  inter  beneflcii  redilus  computandae  sint  dislributiones 
chorales  etsi  a  prœbenda  non  distinctaj  i:i  casu  î 

II.  An  et  quie  onera  etiain  de   facto  existentia  detrahenda 
sint  in  solutione  mediae  annatœ  in  casu  1 

S.  Congregatio  Concilii  rescribendum  censuit  : 
Ad  1.  Affirmative,  et  amp'.ius. 

Ad  II.  Detrahenda  esse  onera  fixa,  etrealia,  non  veropersO' 
nalia,  et  amplius,  et  scribalur  episcopo  admentem. 
Romae,  20  jnlii  1878. 


DECRETS  LEDITS 

DE    LA  S,    CONGRÉGATION   DES     ÉVÈQUES    ET  BÉGIJLIEBS  (1). 

(Suite.) 

Chartreux.  Deux  ans  de  noviciat.  —  Cisterciens.  Belgique.  Pa- 
roisses. —  Procès  caméral.  —  Bcncdiclins.  —  Espagne.  Couvents 
de  religieuses  placés  sous  la  juridiction  des  ordinaires.  —  Bé- 
nédictins. Ordination.  Consécration  des  calices.  —  l''ranciscains. 
Chapitre  général.  —  Bénédictins  de  France,  liiection  canonique 
du  monastère  de  Ligugé.  —  Divi-ion  des  provinces  des  régu- 
Ijgrs.  —  Définiteurs  généraux  de  l'ordre  franciscain.  —  Créance 
portant  intérêt.  —  Capucins.  Fondation  canonique  du  couvent 
de  Périgueux.  —  Pensionnat.  Auguslins.  —  Bénédictins  du 
Brésil.  —  Clarisses  de  Naples.  Confesseurs.  —  Circulaire.  Cou- 
vents de  Pologne  et  de  Russie.  —  Chartreux.  Clôture.  —  Reli- 
gieux allant  à  Rome  sans  permission.  Censures.  —  Franciscains 
de  Croatie  et  de  Carniole.  —  Capucins.  Couvent  de  Toulouse. 
—  Bénédictins  de  Bavière.  —  Profession  solennelle.  Dispense 
refusée.  —  instruction  publique.  Conventuels.  —  Belgique, 
Union  de  monastère  bénédictin  à  la  province  de  Subiac.  — 
Mexique.  Vente  des  biens  des  couvents.  —  iMercédistes  de  Cor- 
do^a.  Aliénation.  —  Minimes  de.  Marseille.  —  Trappistes.  Dis- 
pense des  vœux.  —  Trappistes.  Départ  arbitraire.  —  Domini- 
cains. Chapitre  provincial,  —  Bénédictins  de  France.  Uoion  à 
la  province  de  Subiac. 

1881.    SCPER  NOVITIATU. 

Cardi.nali  secretario  status.  —  Neila  udienza  del  giorno  2 
del  corrente  mese,  fu  uiniliata  relazione  alla  S.  di  N.  S.  délia 
istanza  che  il  P.  priore  délia  Certosa  di  Fiienze  presentava 
alla  S.  Sede,»per  mezzo  di  quella  nunziatura  ad  elletto  di 
poter  ammettcre  alla  solenne  professione  religiosa  tre  giovan 

(1)  Voir  la  livraison  cinquante-deuxième. 

(1881).  Chartreux.  Deux  am  de  noviciat.  Plusieurs  années  avanti 
la  publication  du  décret  qui  oblige  les  religieux  d'émettre  des 
yœux  simples  pendant  trois  ans,  avant  la  piofe.-sion  solennelle, 
plusieurs  instituts  reconnurent  la  nécessité  de  prolonger  le  no- 
viciat. Le  chapilie  général  des  Chartreux  fit  un  slatut  qui  pres- 
crivit deux  années  de  noviciat,  sous  peine  de  nulliié  de  la  pro- 
fession. Le  Sainl-Siége  confirma   ce   statut.    Voici  ce   que  la 


novij,  scbbene  i  medesimi  non  abbiano  ancora  esaurilo  il 
tempo  di  prova  slabilito  dall'ultimo  capitolo  générale  del 
succcmiato  ordine. 

S.  Santiià  per  aUro,  inteso  il  voto  délia  religione,  non  ha 
crédule  espediente  concedere  l'implorata  dispensa  péril  resi- 
duo  di  tempo  di  prova,  che  vione  prescritio  in  una  ilelleordi- 
iiiizioni  cminate  dalTultimo  capilolo  générale  ed  approvale 
dalla  S.  Sede,  adine  di  avère  maggiori  e  più  sicure  prove 
délia  Yocazione  d<>'  giovai.i  novizj. 

Romœ,  5  decembris  1853. 

1882.    CiSTERCIENSIUM   EELGII. 

Caiidinali  ARcniEPiscopo  Mechlinen.  —  Non  latet  eminen- 
tiam  tuam  a  nionaciiis  Cislerciensibus  abbatiae  B.  M.  V.  loci 
S.  Bern  irdi  in  Bornhem  dubium,  qiiod  transcribitur  huic  S.  C. 
npgotiis  EE.  et  RR.  propositnm  fuisse;  scilicet  :  An  abbatia 
B.  M.  V.  loci  S.  Bernard!  Cisterciensis  ordinis  jus  praisentandi 
nionachos  ad  parœcias  Lapellen  et  Lœnout  in  Mechlinensi 
diœcesi  sitas,  quod  a  pluribus  saecnlis  pacifiée  posséderai,  post 
concordatuni  anni  1801,  aut  bullas  illud  concomitantes 
aniiserit,  an  autem  eliamnum  haec  jura  conservet?  Ad  iden» 
dubium,  uti  par  erat,  rite  dirimendum,  Emi  Patres  Cardinales 
htijus  S.  Consilii  rem  sedulo  diligenterque  perpenderunt,  au- 
dita  relatione  a  te  transniissa,  et  rationibus  a  Cislerciensibus 
deductis.  Qiiibus  prasbabilis,  in  generali  conventu  habito  in 
palatio  apostolico  Vaticano,  die  14  decembris  elapsi  anni 
1855,  referenle  Eino  Brunelli,  ad  propositum  dubium  rescrip- 
serunt  :  Affirmative  ad  primam  partem;  négative  ad  secun- 
dam.  Et  quidem  banc  resolutionem  ad  Eni.  tuam  communi- 
candam  voluerunt,  pro  cerlo  habentes  benevolentiam  tuam 
ob  motam  quœslionem  minime  imminulam  esse  erga  Cister- 
ciensiuni  orcïinem,  qui  a  priscis  temporibus  semper  spectabilis, 
deque  calholica  religione  optiniemeritus  fuit.  Haec  significanda 
erant  E.  ï.  oui  manus  humillime  osculor. 

Roinœ,  7  januarii  1856. 

1883.  Super  proceseu  camerali. 

Vigore  specialium  facultatum  S.  C.  facultatem  bénigne 
tribuit  abbati  ordinaria;  SSmo  Trinitatis  Caven  conliciendi 
processum,  ut  ajunt  cameralem,  cum  summaria  descriptione 
criminum  et  sufficiente  defensione,  ac  omissis  aliis  solemni- 
tatibus,  una  cum  quatuor  senioribus  monachis  seligendis  ex 

S.  Congrégation  des  évèques  et  réguliers  écrit  au  cardinal  secré- 
taire d'Etal  :  «  On  a  référé  au  Saint-Père  dans  l'audience  du 
2  courant  la  demande  que  fait  le  prieur  de  la  Chartreuse  de  Flo- 
rence par  l'entremise  de  l'internonce,  pour  être  autorisée  à  rece- 
voir à  la  profession  religieuse  trois  jeunes  novices  qui  n'ont  pas 
encore  terminé  le  temps  d'épreuve  que  le  dernier  chapitre  général 
a  ordonné.  Le  Saint-Père  n'a  pas  cru  utile  d'accorder  la  dispense 
du  reste  du  noviciat,  car  il  importe  d'avoir  des  preuves  plus 
grandes  et  plus  sûres  de  la  vocation  des  novices.  Rome,  5  dé- 
cembre 1855.  » 

(bSSi)  Cisterciens.  Belgique.  Paroisses.  Les  cisterciens  de  Born- 
ben  avaient  jadis  quelques  paroisses  desservies  par  des  religieux 
qui  étaient  nomm's  par  la  communauté.  Le  concordat  de  IS'Il  et 
la  bulle  de  confirmation  ayant  aboli  les  églises  de  France  et  de 
Belgique,  ainsi  que  tous  leurs  privilèges  et  prérogatives,  et  tout 
leur  ancien  élat,  on  s'est  demandé  si  le  monastère  conservait  le 
droit  dont  elle  était  en  possession  depuis  plutieurs  siècles?  La 
S.  Congrégation  décide  que  le  droit  en  question  est  perdu.  Rome, 
7  janvier  1856. 

(188.<).  Procès  caméral.  Nous  avons  plusieurs  fois  eu  l'occasion 
de  faire  connaître  la  nature  de  la  procédure  exirajudiciaire  que 
les  supéiieurs  réguliers  emploient  quelquelois  contre  les  religieux 
dont  l'expulsion  est  reconnue  nécessaiie.  Le  piésenl  induit  autorise 
l'abiié  du  monastère  Bénédictin  de  la  Cava,  dans  le  royaume  de 
Naples,  à  dresser  cette  enquête,  en  se  faisant  assister  de  quatre 
autres  moines,  pour  expulser  deux  religieux  incorrigibles.  Rome, 
2y  janvier  1856. 


997 


DECRETS  INEDITS. 


998 


ahbatibii.s,  [uioribur,  et  docanis  tnonasterii  Ciivnn.  vol  nionas- 
ferii  S.  Severini  ;  sive  ab  utroqiie,  prout  ipse  abbns  existima- 
vei'it  procoiiendi  ;ul  seiitentiaiii  cxpiilsionis  dnonini  nionacho- 
l'uin  de  qiiibiis  in  precibus,  si  ita  in  Uoniino  judicaveiint. 
Romœ,  29  januarii  185C. 

1881.  Okdinis  s.  benedicti. 

AncHiEPiscopo  Senonensi.  —  Superior  monasterii  S.  Mariaj 
de  la  Pim-e-qui-vire,  in  isla  diœcesi  posili,  ab  bac  S.  Con- 
gregatione  postulavil  api)ioball()nom  constitiitionuni  peculia- 
l'ium  inslituti  nnper  erecli  sub  litulo  regulariumS.  Benedicti, 
in  quo  fervenlius  mortificationi  et  aniinnruni  saluti  religiosi 
vacarent.  Sacra  brec  Congregatio,  anteqnani  aliqnid  super  hoc 
uegolio  décernât,  opportununi  duxit  ampbtudini  tiise  com- 
mittere,  ut  referas  de  origine,  et  progressa  enunciali  inslittili, 
de  œdilius  in  quibus  religiosi  iuhabitant,  an  etiani  iti  aliis 
diœcesibus  monasteria  luibeant,  de  eoruni  nujucro,  vitœ  ra- 
tione,  qualitate  votoruni,  de  cibis  quibus  utuntiir,  de  niediis 
subsistenliae,  nec  non  a  quo  et  quando  constitutiones  efïor- 
maia}  iïierint,  an  usn  et  experientia  coinprobatai  reperiaiilnr, 
super  quibus  omnibus  eadeni  amplitude  sententiam  aperiat. 

Romai,  -i  niarlii  1856. 

d883.  Super  rebds  hispanmi  epistola  cibcularis. 

Peculiaribus  inspectis  circumstantiis  in  qnibns  monasteria 
sanctimonialium  virginum  superioribus  regularibus  snbjecta, 
nec  non  religiosi  viri  a  claustris  ejecti  in  Hispanica  ditione 
in  praesens  reperiuntur,  SSmus  D.  N.  existimavit  eis  speciali 
apostolicœ  Sedis  providentia  consulendnm  esse.  Idcirco  Sanc- 
titas  Sna  prœdicta  monasteria  sanctimonialium  virginum,  qnaj 
prœs'.dibus  regularibus  subsunt  ac  insuper  praefatos  religiosos 
vires  extra  claustra  degentes  in  Hispaniarum  regno,  jiirisdic- 
tioni  antistitum,  seu  ordinariorum  locorum  in  quibus  eadem 
monasteria  respective  reperiuntur ,  et  memorati  religiosi 
commorantur,  aposiolica  auctoritate  ad  annum  a  die  proximi 
futuri  mensis  martii  computandnm,  nisi  intérim  a  S.  Sede 
aliter  provideatur,  subjecti  et  snbjecta  et  subjectos  esse  de- 
cernit  :  quin  tamen  impediantur,  quominus  enunciati  religiosi 
viri  libère  confugere  possint  ad  suos  prœsides  seu  superiores 
regulares,  quibus  quando  agitur  de  rébus  conscientiam  respi- 
cientibus  quse  ad  votorum  observaniiam  et  ad  obiigationes  a 
religiosa  professione  promanantes  referantur:  quod  vero  spéc- 
ial ad  monasteria,  de  quibus  agitur,  S.  S.  déclarât  admo- 
dum  congruum  et  expediens  esse,  ut  ordinariiin  deputandis 
eorumdem  monasteriorum  vicariis,  confessariis,  moderato- 
ribus,  deligant  religiosos  ejusdem  ordinis.  qualenus  iili  scientia, 
vitœ  probitate,  prudentia,  cœterisque  qualitatibus  ad  eadem 
respectiva  officia  rite  obeunda  necessariis  prœdili  reperianlur. 
Hiec  quidem  ex  S.  S.  mandate  comnmnicamus  ut  delegata 
superius  jurisdictiene  pre  ea,  qua  prœstas  prudentia  in  ista 

(1884).  Bénédictins.  Le  supérieur  du  monastère  de  la Plerre-qui- 
Vire  ayant  demandé  l'approbation  de  ses  constitulions,  hi  S.  Con- 
grégation demande  des  renseif^ncmenls  à  M-^r  l'aichevOque  de 
Sens  tiur  l'origine  de  l'iUbtilut,  son  état  actuel,  Iti  nomijre  de 
religieux,  le  genre  de  vie,  l'abstinence,  les  moyens  d'exis- 
tence, etc.  Rome,  4  mars  )S56. 

(1885).  Espagne.  Couvents  de  reliyieuses  pinces  sous  la  juridiction 
des  ordinaires.  L'tispagne  renferme  des  couvents  de  l'eiiiines  qui 
dépendaient  autrefois  des  supérisurs  réguliers.  Après  la  suppres- 
sion des  religieux,  les  cuu\ents  de  femmes  ont  été  remis  à  la  juri- 
diction des  ordinaires.  En  outre,  les  religieux  dispersés  sont 
également  placés  sous  la  juridiction  des  évi3(jues.  La  S.  Congre- 
gotion  recommande  de  choisir  de  préférence  les  religieux  couime 
supérieurs  ou  confesseurs  des  couvents  de  femmes.  Rome, 
20  février  1856. 


diœcesi  utaris,  faela  lamen  in  singnlisaclis  expressa  mentinne 
liujns  specialis  apostoliete  delogationis.  Toque  simul  monitum 
voinmus  ulsi  in  carunnlem  facullalum  usn  dubilatio,  veldiffi- 
rultas  exoriatnr,  eam  ad  eamdem  S.  G.  negociis  elc.  praepesi- 
tam  solvendam  proponas. 
Homae,  20  februarii  ^856. 

1886.  De  usu  pontificauum. 

Abbati  Ordinis  S.  Benedicti  Catani^e.  —  È  stato  riferito 
alla  Santilà  di  N.  S.  l'equivoco  avvenuto  ne!  credersi  V.  P. 
abilitala  aconferire  in  génère  gli  ordini  minoria'  suoi  chierici 
protessi  ed  a  consagrare  i  calici  e  le  patène,  mentre  nel  res- 
critlo  di  questa  S.  C.  la  prima  facoltà  si  limilava  a  due  soli 
chierici  e  si  escludeva  la  seconda.  Il  S.  Padre  penetrato  dalle 
circoslanzed(;lfalto,  mentre  acaulelaassolve  e  dispensa  V.  P. 
da  qualunque  censura  e  pena  ecclesiastica  che  avesse  potuto 
incorrere  e  contrarre,  per  aver  Ella  conferito  gli  oïdini  minori 
ad  un  terzo  cbierico,  e  per  aver  consagrali  due  calici  con  due 
patène,  l'autorizza  nuovamenle  a  cenferire  al  chierico  mede- 
simo  gli  ordini  minori,  dandole  a  tal  ellelto  tutte  le  opportune 
6  necessarie  facoltà,  ed  ha  cencessa  una  benigna  sanatoria 
sulle  consecrazioni  di  calici  e  patène.  A  tegliere  per  altro  ogni 
motive  di  ammirazione,  è  opportune  ch'Ella  pioceda  alla  or- 
dinazione  colla  pessibile  riserva  e  cautela. 

Romae,  martii  1856. 

1887.  Super  capitulo  genebali. 

Generali  Obseryantium.  —  La  Santita  di  N.  S.  nello  spé- 
ciale interesse  da  cui  è  animata  pel  capitolo  générale  di  cotesto 
erdine,  ilquale  deve  in  brève  celebrarsi,  ha  creduto  nella  sua 
alla  sapienza  deputare  una  spéciale  cemmissione,  la  quale 
messa  da  vero  spirito  di  bene  per  l'ordine  medesimo,  si  occupi 
senza  dilazione  e  con  tutto  l'impegno  sotte  la  presidenza  di 
V.  P.  Rma  degli  oggetti  che  in  appresse  saranno  indicati.  Siè 
degnata  perlante  nominare  per  la  sudetta  commissiene  gl'in- 
frascritti  religiosi.  La  V.  P.  Rma;  2.  il  R. P. Fulgentio  da  Terino, 
procuratore  dcgli  esservanti;  3°  P.  Venanzie  da  Celano,  pre- 
curatore  de'  riformati;  4°  P.  Luigi  da  Lucca,  definilore  géné- 
rale degli  Osservanti;  3°  il  P.  Giuseppe  da  Vallepietra  provin- 
ciale délia  provincia  romana,  osservante  ;  6°  il  P.  Giuseppe  da 
Velletri,  ex-provinciale  délia  sudetta  provincia  ;  7°  P.  Salva- 
tore  da  Roma,  provinciale  délia  provincia  romana  rifermata. 
Taie  commissiene  è  incaricata  1"  di  rivedere  e  properre  le 
modificazioni  clie  si  credone  introdurre  aile  coslituzioni  ; 
2°  di  presentare  le  opportune  esservazieni  sul  piano  degli 
studii  da  adoltarsi  definitivamente;  3"  di  properre  le  questieni 
di  massima  che  si  velessero  presentare  al  capitolo.  E  mente 
poi  del  S.  Padre  che  la  commissiene  medesima  rediga  una 

(1886).  Bénédictins.  Ordination.  Consécration  des  calices.  L'abbé 
de  Citane  ayant  demandé  l'autorisation  de  donner  les  ordres  mi- 
neurs à  ses  religieux  et  de  consacrer  les  calices  et  les  patènes,  la 
S.  Congrégaliun  permit  d'ordonner  deux  religieux  et  refusa  la 
permission  de  consacrer  les  calices  et  les  pa  eues.  L'abbé  conféra 
les  ordres  mineurs  à  trois  religieux  ;  il  cuusicia  deux  calices  et 
deux  patènes.  La  S,  Congrégation  accorde  l'absolution  à  l'abbé,  et 
ordonne  de  conférer  de  nouveau  les  ordres  mineuis  au  Iroisiëme 
religieux  dans  le  plus  grand  secret.  En  outre,  en  ce  qui  concerne 
la  consécration  des  calices  et  des  patènes,  l'acte  est  ratifié.  Rome, 
mars  18b6. 

(1887).  Franciscains.  Chapitre  général,  La  S.  Congrégatioa 
ordonne  la  format  ou  d'une  commissron  de  sept  religieux  en  prépa- 
ration du  chapitre  généial.  Revoir  les  constitutions  et  proposer 
les  changements  qui  paraissent  nécessaires;  examiner  le  plan 
d'études  qui  sera  définitivement  adopté  ;  proposer  les  questions 
de  principe  qu'oj  croira  uli'e  de  soumettre  au  chapitre  général, 
tel  Cbl  l'objet  de  la  cummission  spéciale.  Rome,  mars  ISaG. 


999 


DECRETS   l.MlDliS. 


1000 


relazione  di  quanio  avrà  operato,  e  li  trasmelta  a  qiiesia  S.  C. 
afBnchè  si  possano  daie  dalla  S  Si'dc  le  opporlune  islriizioni. 
^.  P.  darj  soUecilu  paitecipazionc  ai  religio-.isopi'asciiili  délia 
espressa  vûloiità  delS.  Padie, e  nel  zelo  clie  la  distingue,  pro- 
curera l'esalto  adeinpimeiUo  di  tal  poiUilkia  disposizione. 
RoiUce,  marlii  1S56. 


tas  condiliones,  régulas  et  slatuta  approbavil  ;  doiiec  quoaJ 
eadeui  slatuta  et  régulas  aliter  a  S.  Sede  decernatur.  Coulra- 
riis  qalbu^cuuu]ue  non  obstautibus. 
Roiiiie,  etc. 

1890.  Super  uesidentia  defimtorum. 


1888.  OrDIMS   s.    BEXEOICTl   GALLUrLllI. 

Ex  audientia  SSmi  28  marlii  1836.  Sarictitas  Sua,  attente 
volo  idib'ili';  supt-iioris  goneralis  congregationis  Gailia",  erec- 
lioncin  praefati  monasterii  a  S.  Marlino  nuncupaiidi  Locogiaci 
(Liiiiigé}  in  diœcesi  Pictavien^i  existenlis,  apostoliea  auctori- 
t?le  conlirniavit  sub  régula  S.  Benedicii  et  uti  nionaslerium 
uiemoralae  Gallicœ  congregalionis,  illudque  abbatial  tilulo 
condecoravit,  ea  taineii  lege  ut  dicli  nionasleiii  superior  no- 
mine  et  gradu  abbatis  non  fruatur,  donoc  cxlaniibus  in  eodem 
saltem  M  nionachis,  episcopo  Piclaviensi  et  abbate  superiore 
generali  in  unum  convenientibus,  rebu>que  mature  perpensis, 
mutuo  consensu  décernant  opportunum  esse  ut  de  abbate 
provideatur,  et  tune  abbas  superior  generalis  ad  prœscriptum 
constiiuiionum  memorata'  Gallic*  congregationis  pro  prima 
vice  monachum  ad  abbatis  gradum  promovendum  designabit 
et  instituât;  ac  deincepseleclio  ad  t'-amites  earumdem  consti- 
tutionum  pariter  liât.  Insuper  Sanctitas  Sua  cessionem  favore 
ejusdem  monaslerii  ab  anlistile  Pictaviensi  propositam,  scilicet 
a'ddiciorum,  h^rli,  cœierarum  œdium,  fundorum  et  dota- 
tionis  née  non  presbyterii  et  cliori  ecclesiae  S.  Martini  qnœ  ad 
bunc  finem  impensis  episcopi  recens  constructa  sunt,  ratam 
hubuit,  ac  etiam  curam  i)arochialemanimarum  ecclesiœ  Loco- 
giacensis  eidem  monasierio  unitam  adnexamque  esse  induisit, 
ila  ul  eamdem  curara  exerceat  unus  ex  monachis  S.  Martini 
qui  alium  monachum  in  partem  muneris  parochialis  vicarii 
titulo  recipiat,  et  uterque  in  prœse.is  a  superiore  generali, 
deinde  vero  ab  abbate  monasterii  S.  Martini  episcopo  prœsen- 
tabuntur  pro  approbalione,  institutione,  ceterisque  ad  formam 
sacrorum  canoiium  et  constitutionis  Bene  iicti  XIV  pro  paro- 
cbiisregularibus  incipk'u.  Firmandis;  ac  episcopus  ipse  ennn- 
ciatain  lu  prccibus  convenlionem  circa  parochiale  servilium 
peiticial.  Tandem  Sanctitas  Sua  praisentis  decreli  execulio- 
nem  episcopo  Piclaviensi  et  abbati  superiori  generali  com- 
niisit.  Coutrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Romae,  etc. 

1889.  Super  divisioke  PRovwcLfi. 

Ex  audientia  SSmi  die  14  martii  1836.  Sanctitas  Sua,acccpta 
relatione  Emi  cardinalis  Scito\v;ki,  visitaloris  apostolici  prœ- 
fatae  provincia;,  divisionem  ratam  habuit,  eiJemque  facuita- 
tem  trib:iit  deputandi  usque  ad  capitu'i  provincialis  celebra- 
tionem  vicarium  provincialem  et  definitores  provinciœ  ab  fm- 
macuiala  Virgine  Deipara  nuncupat;e,  ac  insuper  suprascrip- 

(1888).  Benédiclins  de  France.  Erection  canonique  du  monas- 
tère de  Ligiigé.L&  S.  CoDgrégalion  conQrmela  fondation  de  telle 
maison,  aux  couflitioas  suivantes  :  Le  supérieur  ne  prendra  le 
tilre  d'abbe  que  lorsque  la  communauté  aura  douze  inofè.".  La 
cession  de  l'église  Saint- .Martin,  du  pre=byièr<;et  des  bieiis  est  ra- 
tifiée. On  ap;jrou\e  aussi  iunion  de  Id  paroiMe  ei  de  la  cure  au 
nionaslère.  Home,  28  mars  18j(j. 

i\iiS9).  Jjiviiion  des  firovincey  des  réguliers.  Le  cardinal  Scilowski 
archevêque  de  dran,  vitiieuraposlolique  des  couvenls  de  Hongrie, 
ayant  décidé  la  diwsiou  d'une  piovmce,  la  S.  Cougiégalion  ratifie 
la  mesure  et  autorise  le  visiteur  à  ijésiguer  un  vicaire  piuviiicial 
et  1  s  définiteurs  intérimaires,  jusqu'ala  ce. tbralion  du  prochain 
chapitre  provincial.  La  discipline  Iradilionncl  e  des  grands  ordres 
veut  que  les  supérieurs  soient  établis  par  l'élection.  Home,  14  mars 
iSâti. 


DECuETLit.  —  SSmus  D.  N.  probe  noscens  ad  rectam  in- 
clyli  ordini.s  Minorum  Ubservantium  etRet'ormatorum  S.  Fran- 
cisci  adininislralionem  valde  expedire  detiuitorcs  générales  in 
Libe  commorari,  ut  mimstru  generali  m  ordinis  regimine 
aJjutiieem  operam  prajsleni,  liujus  décret!  lenore  staluit,  de- 
cernit  at(]ue  constituit,  ut  detimtures  générales  ejusdem  or- 
dinis Rumai  permanere  ibique  resideniiam  liabere  tencantur, 
quin  possit  minister  generalis  b  linjusuiodi  obligatiune  dis- 
pensai e  ac  delinitores  générales  alio  transt'erre.  Coutrariis 
qud)uscuinque  non  obstantibus. 

Runiie,  12  aprilis  1836. 

1891.    SlPEU  CUEDITO   FRUCTIFEIIO. 

Caudixali  arcuiepiscopo  Bonoxien.  —  lu  seguito  di  quanto 
sua  curia  riteiiva  sulU  istanza  di  cutesli  Agostiiiiani  direlta 
a  poiere  riuveslire  in  crediii  l'i  uttit'eri  gli  scudi  sei  mila  ricevuli 
da  Giuseppe  Uesideri  di  Otlida  per  l'oniii  vendutigli,  mi  occorre 
sij;uilicaie  ail  E.  V.  che  quesla  S.  C.  non  permette  rinvesti- 
mento  di  lui  sorte.  Ella  pertanto  si  compiacerà  persuadere  aile 
parti  che  (oiiiiino  un  eenso  a  norma  délia  bulla  di  S.  Pio  V, 
qualité  vulte  peiô  non  si  liovasse  un  utile  nnvesiimeuto  in 
siabili,  lo  che  non  sembra  Uiliicile,  trattandosi  di  uua  somma 
beu  considerevole. 

Roiiiœ,  lOjuuii  1856. 

1892.    OrDLMS   CAPUCINORUM. 

Ex  audientia  SSmi  diei  20  junii  1856.  Sanctitas  Sua,  audito 
volo  P.  procuratoris  generalis,  bciiigue  annuit,  ac  propterea 
mandavil  commitli  episcopo  Peirocoien  ut  veris  existentibas 
iiarratis,  et  accedente  consensu  P.  nnnislri  generalis  et  pro- 
vincialis, ad  ereclionem  enunciati  conventus  pro  suo  arbitrio 
et  conscientia  devenire  possit  ac  valeat,  ea  lamen  lege  ut  per- 
lecta  vila  communis  in  ipso  servetur,  et  sufliciens  religiosorum 
iiumerus  conslituatur.  Coutrariis,  etc. 

Ronice,  etc. 

(1890).  Définiteurs  généraux  de  l'ordre  franciscain.  Les  définiteurs 
étant  les  conseillers  du  général  doivent  naturellement  résider  à 
Rome.  Le  présent  décret  détend  au  général  de  les  envoyer  hors 
de  la  capitale.  Rome,   i"2  avril    18ô6. 

(IS'Jl).  Créance  portant  intérêt.  Le  Saint-Siège  ne  permet  pas 
aux  coinniunaulés  religieuss  de  placer  à  iniérèt.  Depuis  1815, 
la  Pénilencerie  romaine,  s-ans  se  prononcer  sur  la  quest.on, 
tolère  que  les  conl'esseurs  n'inquiètent  pas  les  fidèles  qui  pren- 
nent linlérêl  auiorisé  par  la  loi  civile,  pourvu  qu'ils  soient  disposés 
à  se  souiiietlre  aux  f'uUues  décisions  de  l'Eglise.  Celie  toliraiice 
ne  s'étend  pas  auxcoiuinunuuU's.  La  S.  Congrégation  écrit  au  car- 
dinal arclievèqu'  de  Bologne  :  •<  Les  Augnslins  demandent  d'em- 
ployer en  créances  pro  luclives  d'iiiiéiét  les  six  mille  ecus  qu'ils 
oui  reçus  de  Josepii  Desid-ri  d'Oflida  pour  la  vente  de  biens.  Je 
dois  noliiic-r  à  votre  émiucnce  que  la  S.  Congrégation  ne  peiniet 
pas  un  placement  de  cegeiue.  Il  faudra  suggérer  auxAugUsiins  de 
créer  un  cens  (rente  peipoluelle),  confuniiéuient  à  la  bulle  dj 
S.  l'ic  V,  supposé  qu'ils  ne  puissent  acheter  des  immeubles.  Rome, 
lOjuiii  18je. 

(18'J.').  Capucins.  Fondation  canonique  du  couvent  de  Périgueux. 
Le  lescrit  de  la  S.  Congrégation  donne  commission  à  Mgr  l'évèque 
de  Périgueux  pour,  du  consenlemeot  du  général  et  du  provincial 
de  l'institut,  procédera  l'érection  dujcouvent  de  celle  ville.  Konie, 
':Oju'n  18S(J. 


1001 


DECRETS  INEDITS. 


iOO'Z 


1893.  Super  educandatu. 

Ex  audientia  SSnii  diei  27  jiinii  185G.  Sanctitas  Sua  bénigne 
tribuil  i\  vicario  generali  (Aiigustiriianoruni)  oratoii  faculta- 
temapciienili  ail  (|uin(iui'iiiiiuni  taiiUnii,servalisque  servandis 
pi'iefatiiui  educandatum  in  couvcntu  Messaneu.  juxta  preces, 
dununodo  laiiien  habeatur  locus  a  communibus  dorniitori'n 
et  a  reiigiosa  familia  scpai'atus,  ncc  non  oppoi'tuna;  cautolcG 
adliihi'aiitm-  ul  oiimia  rocle  procédant,  deputato  idonco  reli- 
gioso  niatui-iB  œtatis,  probatœ  vitie,  caîlerisque  qualitatibus 
praidito  in  ipsius  educandalus  pr;cfeclum.  Supeiiores  vero 
prope  exiiuin  quin(pijiinii  ad  ii.uic  S.  C.  referre  teneantiir 
quoniodo  hujusniodi  educandalus  procédât.  Contrariis  etc. 

Konia',  etc. 

1894.  Ordinis  s.  benedicti  in  Brasilia. 

DECRiiTtjM.  —  Accepta  relatione  R.  P.  D.  Roniualdi  Antonii 
de  Peixas  arcliiepiscopi  S.  Salvatoris  iii  Brasilia  circa  coiigre- 
galionein  ordinis  S.  Benedicti  et  ceiebralionem  capituli  gene- 
ralis,  SSmus  D.  N.  zeluni  ejusdeni  arcliiepiscopi  in  promo- 
venda  inonasiica  disciplina,  et  inonachorum  obedientiani  ac 
sludiuin  ad  eumdeni  finein  assequendiim  summopere  laudat 
atque  cominendat.  Ac  insupor  ea,  qiiaî  sequunlur  ad  ejusdein 
congregalioiiis  Benedictin;e  lionuin  utililatemque  apostolica 
auctoritate  decf'rnit.  d.  Donec  aliter  ab  apostolica  Sede  decor- 
natur,  tani  abbates  générales  quam  ceteii  abbates,  priores  et 
officiales  usque  ad  tertium  trienniuni  inclusive,  non  obstante 
interslitioruin  lege,  iterum  a  vocalibus,  servalis  aliis  de  jure 
servandis,  eligi  poterunt.  2.  Nemo  ad  miinus  abbatis  generalis 
eiigi  possit  nisi  annuin  decimum  sextum  suae  professionis 
expleverit,  et  ad  caetera  capltularia  officia  nisi  duodecini  in- 
tègres professionis  aniios  compieveril.  3.  Idem  R.  P.  D.  Ro- 
inualdus  Antonius  de  Peixas  ad  proxiniuni  decennium  eliarn 
per  ecclesiasiicam  personamab  eo  subdelegandim  uti  aiiosto- 
licus  delegatiis  coniiliis  generalibiis  pnesidebit,  et  libertati 
suflraf?'ioruni  et  capituli  Iranquillitati  consulet.  4.  Nenio  ad 
habituin  et  novitialum  adinittatur  nisi  habitis  testiinonialibus 
litleris  ordinariorum  ad  praescriplum  decreti  diei  23  januarii 
i84S  S.  C.  super  statu  regulariuni  incipien.  Romani  Ponti- 
fices.  5.  Abstineant  oninino  abbas  generalis  aliique  supe- 
riores  a  coiicedendo  nionachis  pennissu  manendi  extra 
claustra.  Quod  si  urgens  causa  habeatur,  abbas  generalis  per- 
missuni  non  ultra  sex  menses  impertiri  nec  ulterius  prorogare 
valeat;  ita  tamen  ut  antequani  hujusmodi  permissionem  con- 
cédât, licenliam  in  scriptis  ab  ordinario  loci  in  quo  nionasle- 
rium  situm  est  obtinere  debeat  et  monachi  habiium  niininie 
dimittere  possint,  et  ultra  sex  menses  nemini  jus  erit  hujus- 

(1893).  Pensionnat.  Augustins.  L'éducation  des  je.mes  gens  dans 
l'internat  ne  forme  pas  le  but  des  anciens  instituts.  Toulcfiis 
le  Sriinl-Siége  accorde  facilement  des  induis  qui  permettent  l'é- 
tablissement des  pensionnats.  Nous  en  avons  cité  des  exemples 
pour  les  Bénédictins,  les  Dominicains,  etc.  Le  présent  induit  pi^r- 
met  aux  .augustins  d'ouvrir  un  pensionnat  à  Messine.  Home,  27  juin 
lt)o6. 

(|S94).  Bénédictins  du  fi/csiï.  Le^  monastères  de  l'empire  bré- 
silien forment  une  congrégalioii  spéciale,  qui  est  gouvernée  par  un 
génér.il.  Le  Saint-S;ége  a  établi  l'évOque  Je  Saint-Sauveur  vi- 
siteur apostolique  de  Cs-lle  corporation.  La  perpétuité  des  charges 
étant  peu  en  harmonie  avec  la  discipline  moderne,  les  abbés  sont 
nommés  pour  trois  ans  seulement.  On  permet  de  les  r 'élire, 
jusqu'au  troisième  triennat,  malgré  la  loi  des  interstices.  Le  gé- 
néral doit  avoir  seize  ans  de  prol'essicn  ;les  autres  emplois  capilu- 
laires  requièrent  douze  ans.  Le  général  et  les  autres  abbés  doivent 
s'abstenir  d'accorder  aux  moines  la  peiinission  de  demeurer 
hors  du  c'-OÎti-e.  Rome,  28  août  i85G. 


iiiodi  iicentiam  tribuere;  sed  ad  apostolicam  Sedeni  recur- 
renduni  erit.  Contrariis,  etc. 
Romae,  28  augusti  185G. 

1S9S.  SurER  confessahiis  monialium. 

NuNTio  Neapolitano.  —  A  provvedere  al  retto  andainento 
d(!'  religiosi  Minoii  Riforniati  del  convento  presso  colesto  mo- 
nastero  di  S.  Cliiara  di  Napoli,  il  P.  ministro  générale  ha  pre- 
scntaloal  S.  Cadre  un  opportuno  regolaniento.  Essendosi  Sua 
Santità  degnala  di  approvarlo,  so  ne  ira-^inetle  un  duplicato 
a  V.  S.  acciocchè  ne  preiida  cogiiizioiie  e  lo  faccia  osservare 
lu'l  modo  indicalo  nel  relalivo  decreto  di  approvazione.  lia 
inollre  ordinale  S.  S.  di  significare  a  V.  S.  che  nel  deputare  i 
coiifessori  straordinarj  a  quel  monastiuo,  abbia  in  vista  qiianto 
dis|)oneBenedetto  XIV,  di  S.  M.  nella  sua  costituzione  Paslo- 
ralis  curœ,  circa  la  depulazione  di  un  confessore  del  clero 
secolare,  o  di  diverso  ordine,  [ler  evitare  quegli  inconvenienti 
che  lo  stssso  Ponltfice  accenna  nella  cilata  costituzione. 

Romœ,  5  oclobris  iScii. 

1896.  Epistola  circularis. 

È  espresso  volere  délia  S.  di  N.  S.  che  i  superiori  generali 
degli  ordini  religiosi  che  hanno  conveuti  nei  pacsi  dell'im- 
pero  russe  e  del  règne  di  Polonia,  debbane  intiinare  e  chia- 
inare  ai  capitoli  generali  i  provinciali  e  gli  altri  vocali  di  quel 
luoghi  almeno  sei  uiesi  prima  délia  celebrazione  dei  sudetli 
capitoli.  Si  parlecipa  da  questa  S.  C.  a  V.  P.  R.  taie  pontilicia 
disposizione,  perché  dai  superieri  generali  pro  tempore  sia 
esallanienle  eseguita. 

RonicB,  2  januarii  1838. 

1897.  Indultum  quoad  clausuram. 

Ex  audientia  SSmi  die  8  januarii  1838.  Sanctilas  Sua  béni- 
gne annuit,  ac  prepterca  mandavit  remitti  Emo  archiepiscopo 
Neapolis,accedente  P.superioris  localis  consensu,petitani  facul- 
tateiii  pro  suo  arbitrio  et  conscientia  seniel  tantuin  concédât, 
ila  ut  enunciata  mulier  oratrix  (Lady  Napier)  comitantibus 
probatis  viris  P.  superiore  locali  et  duobus  senioribus  moiia- 
cbis,  dictam  Cartusiam  ingrediatur  ad  sonum  campanula!,  ad 
bec  ut  ceteri  monachi  in  chorum  vel  in  proprias  cellas  se  se 
recipiant,  nuUamque  ibidem  refectionem  vel  potuin  sumant. 
Ingressus  autein  fiât  post  solis  ertum  tempère  quo  exercilia 
communis  observaniiœ  minime  pessint  impediri,  et  egressus 
ante  solis  occasum  emnino  sequatur. 

Romae,  etc. 

(1895).  C/ar!sses  de  JVa/j/es.Coïi/'esieurs. Les  religieuses  du  célèbre 
couvent  de  Sainte-Glaire  à  Naples  reçoivent  le  service  spirituel 
des  Franciscains  Réiormés.qui  dépendent  immédialement  du  nonce 
pontilical.  Le  général  de  l'ordre  ay^nt  fait  un  règlement  quia 
mérité  l'approbaliuii  du  Saint-Père,  la  S.  Congrégation  commu- 
nique la  pièce  au  nonce.  Elle  recommanle  de  prendre  en  con- 
sidération, lorsqu'il  désignera  les  confesseurs  e.^traorJinaires,  ce 
que  dit  Benoit  .XiV  dans  la  constitution  Pasioralis  curœ,  a.a  sujet 
des  confesseurs  pris  dans  le  clergé  séculier  ou  dans  un  autre  ins- 
titut, pour  éviter  les  inconvénients  que  le  pontife  signale.  Rome 
5  octobre  1856. 

(1896).  Circulaire.  Couvents  de  Pologne  et  de  Russie.  Les  généraux 
qui  ont  des  maisons  en  Pologne  et  dans  i'empire  russe,  doivent 
onvoqiier  el  appeler  aux  chapitres  généraux  les  provinciaux  et 
les  autres  électeurs  ?ix  mois  avant  l'ouverture  de  ces  assemblées. 
Rome,  2  janvier  1858. 

(1807).  Chartreux.  Clôture.  On  permet  à  lady  Napier  de  vi.^iter  la 
Chartreuse  de  Naples.  Lorsqu'elle  entrera,  on  sonnera  une  clo- 
chette, atin  que  les  moines  se  retirent  à  l'église  ou  dans  leurs 
cellules.  Lady  Napier  ne  pourra  prendre  aucune  réftcliun  dans 
le  cloilre.  Elle  entrera  après  le  lever  du  soleil  et  sortira  avant 
son  coucher.  Rome,  8  janvier  1838. 


1003 


DECRETS  INEDITS. 


1004 


189S.  Absolitioms. 

Cardinaii  ncARio  irbis.  —  Il  sacerdole  Pietro  N.  dell'or- 
dine  di  S.  B^nedetio  del  monaslero  di  Solesiues  in  Francia, 
si  è  portato  in  Roma  senza  superiore  permesso  per  trattare 
alcuni  aflari  piesso  qiieslaS.  C.  ove  diinora  prnsso  il  procura- 
tore  dtlia  Società  di  ilaiia  iiel  palazzo  Valeutiiii.  Ha  egli 
iniploralo  dal  S  P'-dre  l'assoliizione  délie  pêne  che  avesse 
potuto  incorrere  e  la  facoltà  di  riiiianere  fiiori  del  chiostro 
presse  il  fudetto  procuratore  délia  Società  di  Maria,  e  di  poler 
celebrare  la  S.  Blesi^a.  Sua  Santità,  dopo  aver  il  sudetto  mo- 
naco  fatii  gli  spii  ilua'i  esercizi  in  S.  Eusebio,  ha  benignamente 
annuito  ed  lia  autorizzuto  V.  E.  ad  assolveie  il  medesinio anche 
per  mezzo  di  persona  eccle^iaslica  da  suddelegarsi  dalle  cen- 
sure e  pêne  ecctesiasliche  che  avesse  potuto  incorrtie  per  i 
inotivi  iudicati,  non  che  dispensarlo  délia  irregolarità  che  per 
la  violazione  délie  censure  medesinie  avesse  contratta,  non 
che  ad  abilitarlo  a  rinianere  fuori  del  chiostro  nella  sudetta 
j'asa  per  un  semestre  e  peraiettergli  pel  siîdetto  tempo  la  ce- 
lebrazione  délia  S.  messa. 

Romae,  22  januarii  1838. 

1899.    SCPER   APPELLATtONE. 

Cabdinau  Zagp.abiex.  —  s.  hîec  Congregatio  mature  per- 
pendil  supplicem  libellum  quo  minister  Minorum  Refcrmato- 
rum  provinciae  S.  Cruels  Croatiae  et  Carnioia;  boiia,jura  et 
privilégia  réclamât  conventui  Tarsactensi  usurpata,  nec  non 
relationem  super  eodem  supplici  libello  datam  ab  eminentia 
tua  hic  Roniic  die  30  martii  proxime  praîteiiti  anni  1857.  Cum 
vero  pateat  ex  dicia  prœspriim  relatione  ipsius  ministri  pro- 
vincialis  ac  religiosoruT.  petitionem  gravibus  justisque  inniti 
fundamentis,  summopere  cuperet  S.  C.  ut  Eminentia  tua  rem 
de  bono  et  fcquo  conciliare  curaret,  quin  ad  judiciale  experi- 
mentum  recurrendum  sit,  quod  religiosi  eliam  apud  aposto- 
licam  Sedem  prosequi  possent,  cura  omnes  sciant  etiam 
oiuisso  medio  ad  eam  appellari  passe.  Faveat  igitur  E.  T.  rem 
perpendere,  et,  (iro  ea  qua  prœstas  prudentia,  iiiter  parles 
componere  ;  ac  deinceps  de  resultautibus  ad  S.  C.  referre  pro 
uecessaria  approbationeoblinenda.  Interea,  etc. 

Roma;,  1  februarii  1838. 

490O.  Capucikorum. 

Ex  audientia  SSmi  die  29  januarii  1838.  Sanctitas  Sua,  au- 
dita  relatione  P.  procuratoris  geaeralis  ordinis,  bénigne  annuit, 

(I898j.  Relirjieux  allant  à  Rome  sans  permission.  Censures.  La 
S.Coiii;régalioni5  rit  au  cardinal  vicaire  de  Rome:  «  Dom  Pierre»., 
bêiiédiclin  de  France,  s'est  rendu  à  Ironie  sans  permission  supé- 
rieure, pour  traiter  certaines  alîaires  auprès  de  celte  S.  Congréga- 
tion. Il  est  iog(5  cliez  le  procureur  de  la  Socii.Hd  de  Marie,  au  palais 
Valerilini.  Il  a  demandé  au  sainl-père  l'absolution  des  peines  qu'il 
a  pu  encourir,  la  permission  de  demeurer  hors  du  tloilre  chez  le 
dit  procureur  de  la  S'iciclé  de  Marie,  et  de  célébrer  la  sainte  messe. 
Le  leligiL'ux  ayanl  fait  une  retraite  à  Sainl-liusébe,  le  sainl-père 
autoiise  votre  éaiinenre  à  l'absoudre  ou  à  le  faire  absoudre  par 
une  personne  ecclésiastique  subdéléguée  dos  ceiisuies  et  des 
peines  ecclésia.-^liques  qu'il  a  pu  encourir  pour  les  motifs  exprimés 
ci-desàus.  à  le  ilispensi  r  de  l'irrégulaiilé  qu'il  a  peut-être  con- 
tractée par  la  vinlalion  de  ces  censures,  et  lui  perniellre  de  de- 
meurer hors  du  cl'dtre  dans  ladite  maison  pendant  six  mois,  et, 
pendant  ce  j-emestre,  lui  permettre  la  célébration  de  la  sainte 
messe.  Home,  22  janvier  lf58.  » 

(l^'JOj.  Franciscains  de  Croatie  et  de  Camiole.  Ceci  concerne  la 
restitution  d  un  couvent  qui  a  élé  injustement  enlevé  aux  reli- 
gieux. 

(i900).  Capucins.  Couvent  de  Toulouse.  La  S.  Congrégation 
commtt  l'archevêque  de  Toulouse  pour  ériger  canoniiucmeut 


ac  propterea  mandavit  commilti  arcliiepiscopo  Tolosano,  ut 
veris  existentibus  uarratis,  pro  suo  arbitrio  et  conscientia  de- 
vciiire  poss.it  ad  erectioncni  enunciati  conventus  (Tolosani) 
dummodo  habeanlur  œdes  ad  id  idoneiï,  cum  ecdesia  et  horto 
pro  clansura,  in  eisque  iiiorari  et  ali  possint  saltein  duodeciin 
i'eiigio>i  qui  perfeclam  vitam  cominunem  servare  omnino 
leiioantur. 
Roma;,  etc. 

1001.  Ordinis  s.  benedicti  in  bjivaria. 

Ex  audientia  SSmi  diei  5  februarii  185S  Sanctitas  Sua,  ea 
spe  ducta  ut  superiores  ac  monachi  praêfatorum  inonasterio- 
runi  inonasiicam  disciplinam  et  observantiam  juxta  spirilum 
S.  Benedicti  et  ad  prœscriptum  S.  Concilii  Tridentmi  ac  decre- 
torum  apostolicae  Sedis  pro  viribus  promoveant  ac  s^idulo  ser- 
vent, congregationem  Benedictinani  Bavaricam  apostolica  auc- 
toiitate  restiluit,  atque  approbavit,  quin  tanien  privilégia  ei 
reslituta  et  concessa  intelligantur,  siquidem  privdegia  ipsa 
huic  S.  Congrégation!  exhibenda  erunt,  ut  ils  perpensis  quid- 
quid  in  Domino  opportunum  videbitur,  decernatur.  Insuper 
S.  S.  induisit  ut  a  proximo  capitulo  général!  antiqua  statuta 
perpendantur,  et  immutationes  quas  opportunas  pro  locorum 
ac  lemporis  circumstantiis  capitulares  existimaverinf,  eidem 
S.  Congrégation!,  facta  cum  antiquis  comparatione,  propo- 
nant, dummodo  tamen  in  eisaliquid  non  includatur  quod  a 
canonicis  sanctionibus,  constiiutionibus  apostolicis  ac  decretis 
apostolicîB  Sedis,  et  prœsertim  ab  ils  quae  a  S.  G.  super  statu 
regularium  édita  sunt,  alienuni  sit.  Tandem  S.  hujus  decreti 
executiouem  R.  P.  D.  nuntio  apostolico  commisit.  Gontra- 
riis,  etc. 

Romœ,  etc. 

1902.    ScPER   DISPENSATIONE    SOLEMNIinB    VOTORUM. 

Archiepiscopo  Tuletano.  —  Blasius  N.  istius  diœcesis,  reli- 
giosus  professus  ordinis  Praedicatoruni  in  conventu  S.  Thomœ 
Matrili  degens,  ob  consuetudinem  cum  quadam  juvene  paucis 
abhinc  aimis  conlractam,  supplicem  libellum  huic  S.  C.  nuper 
enixe  porrexit  obtinendi  causa  dispensationem  super  votis 
solemnibus  libère  uti  asseritur  emissis  anno  1834.  At  cum 
nullum  dubium  de  validiiate  professionis  habeatur,  nec  enur- 
ciatam  dispensationem  apostolica  Sedes  concedere  soleat,  am- 
plitudo  tua,  pro  ea  qua  flagrat  charitate  et  zelo,  oratoreni 
nominehujusS.  C.  serio  monebit,  ut  omnemspem  illamasse- 
quendi  deponat,  et  memor  suae  conditionis  vota  Deo  reddat^ 
ac  omnem  scandali  occasionein  removeat. 

Romae,  19  februarii  1838. 

1903.  Ordinis  conve.ntualiub. 

Cardinali  Santucci,  pr^efecto  stcdiorum.  —  Preso  in  con- 
siderazione  il  progetto  di  aflidare  la   istruzione    publica  in 

le  couvent  des  Capucins  de  celte  ville,  à  condition  que  le  local 
soit  suftisant  pour  les  douze  iirufes  qui  devront  résider  dans  cette 
maison.  Itome,  i'J  janvier  18ï8. 

(1901).  Bénédictins  de  Bavière.  On  rétablit  la  congrégation  monas- 
tique qui  existait  autrefois.  Cependant  les  anciens  privilèges  ne 
sont  pa?  restitués;  la  S.  Congrégation  se  réserve  de  prescrire  ce 
qu'elle  croira.  Le  prochain  chapitre  général  devra  examiner  les 
anciennes  constitutions  et  proposer  à  la  S.  Congrégation  les  chan- 
gements qu'il  estimera  nécessaires.  Rome,  5  février  1858. 

(190'2).  Pro/esfion  suletinelle.  Dispense  refusée,  lin  religieux  qui  a 
professé  en  ïi^'ii,  demande  inslammenl  la  dispense  des  vœux, 
afin  de  pouvoir  se  marier.  La  validité  de  la  profession  n'est  pas 
contestée.  Le  sainl-siége  n'a  pas  coutume  de  dispenser  des  vœux 
solennels.  L'archevûque  de  Tolède  devra  prévenir  le  recourant  de 
renoncer  à  tout  espoir  d'obtenir  la  dispense.  Rome,  19  février  1858. 

{\Mi). Instruction  publique.  Conventuels.  Après  avoir  examiné  les 
couslitulions  de  ces  religieux,  la  S.  Congrégation  déclare  qu'elle 


1005 


DECRETS  INEDITS. 


1006 


Jlonto  Miloiie  ai  PP.  Convcntiiali  cli  quoi  comiino,  qiicsta  S.  C 
in  soptiito  (Ici  vencralo  fofjiio  di  V.  E.  ha  esaminalo  so  la  is- 
triizione  di  cui  si  traita  poles.Mi  osscre  in  opposizione  coU' 
osseivanza  regolarc  in  (|ui'ir  isliluto.  Stblione  lo  scopo  di 
qucir  online  non  sia  proprianiente  la  islriizioiie  délia  gioven- 
lii;  nondiniono,  viste  anche  le  costitnzinni  iirlianc,  non  vi 
si  trova  opposizione,  per  cui  la  islruzione  niedesinia  non  ô  in- 
compatibile  con  qneil'  islitulo.  Siccome  peraltro  quell'ordine 
reliyioso  verrebhe  ad  assuniei'e  délie  ohligazioni  con  quel  cn- 
mune  in  seguito  del  reliitivo  capitolato,  cosi  per  parle  dei  reli- 
giosi  occorre  che  siano  abilitali  da  questa  S.  C.  corne  si  è  prat- 
ticato  in  altri  casi,  lo  che  polra  avcr  luogo  senza  difficolla, 
ailoiquando  cotesta  S.  G.  dgli  studi  avra  per  la  parle  che  la 
l'iguarda,  approvalo  il  progetto.  Qui  solo  si  osserva  che  il 
P.  générale  credo  superfluo  l'arliculo  9,  giacchè  senza  che  sia 
esprosso,  s'  intende  esservi  il  dirillo  di  reclaniare  in  caso 
d'inadcmpimento  o  d'inabilila  dei  maestri  corne  ancora 
crede  nocessario  cho  ail'  arlicolo  42  si  aggiunga  la  clausola 
da  parte  dei  municipio,  che  nel  caso  di  sciogliniento  del  con- 
trallo,  vi  debba  accedero  il  consenso  e  l'approvazione  délia 
S.  C.  degli  stiidi  a  prevenire  l'arbilrio  ed  il  capriccio,  che 
suole  spesse  volte  prevalere  nei  consigli  commnnali, 
Ronnae,  26  marlii  1858. 

1904.  Ordinis  s.  bénedicti. 

NuNTio  Bruxellen.  La  sanlita  di  N.  S.  nell'  udienza  accor- 
data  ai  sollo  monsig.  segrelario  nel  ginrno  5  marzo  passato, 
ad  istanza  del  P.  ahbale  Casaretlo  aveva  concessa  la  unione 
di  cotesto  nionastero  di  Termond  alla  provincia  Sublacense 
dei  Cassinesi,  ma  colla  consueta  clausola,  quatenus  accédât 
consensus  communitalis.  Ota  lo  stesso  P.  abbate  ha  esposto 
che  non  si  non  poleva  richiedere  taie  consenso,  e  non  poleva 
percio  avère  esecuzione  taie  unione.  Faltane  relazione  al 
S.  Padre  nell'  udienza  de'  26  dello  stesso  niese,  ha  ordinato 
alla  S.  C.  di  fare  communicazione  di  tulto  a  V.  S.  acciochè 
prende  le  opportune  informazioni  suUo  stato  di  quel  monas- 
tère e  suUa  disposizione  di  quel  monacci  per  taie  unione  con 
quella  prudenza  che  l'è  propria  ;  e  quindi  ne  facia  relazione 
alla  ripetula  S.  C.  esternando  il  suc  savio  parère,  avendo  in 
visto  le  conseguenze  che  potrebbero  derivare  da  una  coattiva 
unione. 

Romae,  5  aprilis  1838. 

1905.  SCPER   ALIENATIONE, 

Delegato  apostolico  in  republic  a  mexicana.  I  religios 
Agosliniani  di  Michoacan  hanno  trasmesso  a  questa  S.  C.  una 

n'y  remarque  aurune  disposilion  qui  les  empêche  de  prendre  l'iiis- 
truclion  publique.  Rome,  '26  mars  1858. 

(1904].  Belgique.  Union  de  monastère  bénédictin  à  la  province  de 
Subiac.  La  S.  Congrégation  écrit  à  l'internonce  de  Bruxelles  : 
f  Ddusl'audience  du  5  mars  dernier,  le  saint-pc'ire,  sur  la  demande 
de  l'abbé  Casaretlo,  permit  l'union  du  monasltre  de  Terraonde  i 
la  province  de  Subi.ic,  mais  sous  la  clause  d'usai,'e,  quaienm  accé- 
dât consensus  communitalis.  Maintenant  le  P.  Catiarelto  annonce 
qu'il  n'est  pas  possible  de  demander  ce  cousenteuieiit  et  (iar  con- 
séquent l'uuioQ  ne  peut  se  faire,  l.e  saint-père  a  ordonné  de  tout 
coinniuniqmr  à  votre  seigneurie,  afin  qu'elle  prenne  des  rensei- 
gnements sur  l'étal  du  monastère  et  sur  les  dispositions  des  moines 
au  sujet  de  cette  union,  qui  pourrait  avoir  de  factieuses  consé- 
quences si  elle  avait  lieu  par  conlrauite.  Rome,  5  avril  ISoS.  ii 

(1903).  Mexique.  Vente  des  bie)(S  des  couvents.  La  S.  Congrégation 
écrit  au  délégué  apostolique  dans  la  République  mexicaine  :  «  Les 
Auguslinsde  Mécboacan  ont  fait  parvenir  à  celte  S.  Congrégalion 
une  demande  tendant  à  oblemr  rappiobation  et  la  ralilication  d'un 
assez  grand  nombre  de  veules  des  fonds  de  leur  couvent.  Le 
saint-père  a  déclaré  nulles  et  saus  valeur  les  veutes  opérées  par 
ces  religieux  sans  les  solennités  nécessaires  et  couformémeut  à 


istanza  tenficnte  ad  oUenore  I'  approvazione  c  ratifiea  di  no'i 
poche  vendile  di  béni  slabili  dei  loro  convenli.  Quale  istanzi 
éstala  rifcrila  alla  saiilila  di  N.  S.  nell'  udienza  beniqnamenle 
aocordala  al  sollo  segrelario  li  23  aprilc  teste  décor  o. 
Il  S.  Padre  pero  ha  dichiarate  nulle  e  di  niun  valore  le 
vrndile  faite  dai  sodetii  relig'osi  senza  le  dovute  solen- 
nita  od  in  relazione  alla  legge  d^i  2.")  giiigno  1850  sulla  disa- 
morlisazione  delli  béni  délia  chiesa  messicana,perciô  ineffioaci 
a  Irasfcrire  il  dominio  nei  compratori  e  che  tutti  q'iei  religios! 
i  quali  vi  hanno  presa  parte,  sono  incorsi  nelle  censure  cauo- 
niche.  Para  pertanto  conoscere  V.  S.  questa  ponlificia  dichia- 
razionc  a  chi  si  deve.  Volendo  poi  provedere  alla  coscienza  dei 
ridetli  religiosi,  sua  santila  autoriza  V.  S.  inedesima  a  [  otere 
assolvere  anche  per  niezzo  di  persona  ecclesiastica  da  sudde- 
legarsi  dalle  censure  incorse  con  una  salutare  pcnil^-nz  e 
colToijligo  di  ricuperare  i  béni  sollo  pena  di  reincidenza  nelle 
stesso  censure,  injunctis  aliis  de  jure  injungcndis ;  non  in- 
Icndendosi  punlo  sanare  sotto  qualunque  titolo  le  alienazion 
medesime. 
Romœ,  8  maii  1838. 

1906.  Super  venditione  bonorlm. 

Exaudienlia  14  maii  1838.  Sanctitas  sua  bénigne  annuit, 
ac  proptcrea  mandavil,  commilli  ejuscopo  île  Kuenos-Ayres. 
deque  inlelligentia  ordinarii  Cordoben.  In  Indiis  indulgeal 
facultatem  vendendi  dumtaxat  bona  quorum  valor  rêvera  oc- 
currat  ad  necessarias  reparationes  peragendas  et  quibus 
conventus  (Mercedariorum)  suis  redditibus  providere  nequeat, 
proviso  ut  pretium  retrahendum  fideliter  erogetur  in  causam 
expressam  cum  obligalione  reddendi  ralionem  eidem  episcopo 
vel  personae  ab  ipso  subdelegandae.  Contrariis,  etc.  Romœ,  etc. 

1907.  Super  minimis  massiliensibus. 

Episcopo  Massilien.  —  Essendosi  conosciuto  dalla  lettera 
di  V.  S.  il  pericolo  che  cotesta  casa  dei  Minimi  di  S.  Francesco 
di  Paola  vada  a  dissolversi,  sua  santila  ha  credulo  opportune 
nominare  V.  S.  medesima  in  visitalore  apostolico  délia  detta 
casa  a  forma  dell'annesso  décrète.  Ond'  è  che  appena  V.  S. 
avra  parlicipalo  laie  decrelo  al  visilatore  spedito  dal  superior 
générale  dell'  ordine,cesserrano  ledi  lui  atlribuzioni  e  facoltà, 
e  dovrà  il  medesimo  lornare  in  Roma.  Si  racomanda  a  V.  S. 
che  nella  sua  ben  nota  saviezza  e  prudenza  procuri  di  rislabi- 
lira  la   pace  e  IranquiUila  in  quella  casa,  di  distogliere  i 

la  loi  du  25  juin  1S53  sur  le  désamorlissement  des  biens  de  l'église 
mexicaine.  De  là  suit  que  les  ventes  n'ont  pas  le  pouvoir  de  trans- 
férer la  propriété  aux  acquéreurs,  et  que  tous  les  religieux  qui 
y  ont  pris  part  ont  encore  encouru  les  censures  canoniques.  Voire 
seigneurie  fera  connaître  cette  décision  à  qui  de  droit.  Voulant 
cependant  pourvoir  à  la  conscience  de  ces  religieux,  le  saint-père 
autorise  votre  seigneurie  à  les  absoudre  ou  à  les  faire  absoudre  par 
une  personne  ecclésiaslique  subdéléguée  des  cerisuics  qu'ils  ont 
encourues,  en  leur  imposant  une  pénitence  salutaire  et  l'ubligd- 
tion  de  reprendre  les  biens,  sous  peine  de  retomber  dans  les 
censures,  injunctis  aliis  de  jure  injunyendis.  On  n'entend  ratifier 
à  aucun  titre  les  aliénalions  dont  il  s'agit.  Rome,  8  mai  1 555.  » 

(l'J06;.  Mcrcédistes  de  Cordova.  Aliénation.  Le  couvent  des  Mer- 
cédistes  de  Cordova,  dans  les  Etats  de  la  Plala,  ayant  besoin  de 
réparations  urgentes  pour  lesquelles  les  revenus  ne  pouvaient 
sullire,  le  Saint-Siège  autoiise  la  vente  de  quelques  biens  pour 
la  somme  nécessaire.  Rome,  14  mai  1858. 

(1U07).  Minimes  de  Marseille.  Ln  couvent  de  Minimes  de  saint 
François  de  Paule  avait  été  récemment  établi  à  Marbeille  ;  bientôt 
certains  incidents  parurent  mettre  en  péril  lexistence  de  la 
communauté.  Le  général  de  l'inslilut  envoya  un  visiteur.  La 
S.  Congrégation  enjoignit  de  rappeler  ce  visiteur,  et  nomma 
Mgr  l'évêque  de  Marseille  visiteur  aposlolique.  Rome,  18  juin  1858. 


loo: 


DECRETS  INEDITS: 


1008 


reliçiosi  dall  idei  di  secolarizarsi.  Sarà  pero  necesario  che  ad 
inipedireqtiactiniquespecie  di  amniiriizioiiP,iisi  lutta  la  circos- 
pezione  attÎDche  il  visitaiore  geueralizio  salvi  la  sua  coiive- 
nienza,  e  non  si  dia  liiogo  a  reazione.  Che  se  stimera  Ella 
opportuno  un  qualche  slr.iordinario  provedim^nto,  ne  potra 
fare  la  proposla  a  questa  S.  C.  per  iniplorare  islruzioni  dal 
S.  Padre  etc. 

Romœ.  28  junii  18.^». 

DEcnrrrM.  Cu'n  in  d^ino  M-nimorum  S.  Francise!  de  P.iula, 
qua?  Ma.<si!'ae  oxtal,  pravia  adinotium  ilissidia  cxorla  sint,  ita 
ut  njusdem  doinus  dissolulio  sit  pertimescenda,  S.-nius  D.  N. 
quantum  fieri  pofsit,  ingruenlibus  nialis  orcurrere  cupicns, 
praseniis  dtcreti  lenore  R.  r.aroUim  Joseph  Eiigcnium  de 
Mazenod  Massilienseni  antisliteai,  in  prcePatie  donuis,  si-u 
coenobii  Minimorum  S.  Francisci  de  Paiila  apostolicum  visi- 
latorem  ad  Sanctitaiis  suœ  et  apostolirse  Sedis  beneplacituin 
nominal,  d.-putnl,  atque  conslituit  cum  faeultatibus  rogimen 
illius  assum?ndi,  idoneum  ac  prudenteni  religiosum  virum  liac 
vice  in  localem  superiorem  deputandi,  doniuiii  ipsam  et  reli- 
giosos  visilandi,  décréta  jnri  tamen  conforinia  ad  illius  donuis 
ac  religiosîB  (ami Mae  utililatem  et  bonum  edendi.  Ceteruin 
deinde  visilationis  relationem,  et  acta  ad  S.  Congregationem 
transmiltere  debeat,  ut  Ssmo  D.   referantur.   Contrariis,  et'-. 

Daluni  Roaae,  ex  prœfatœ  S.  C.  secrétariat  die  28  junii  1838. 

1908.  Tr.\ppesîium. 

Ex  audienlia  dici  18  junii  1838.  Sanctitas  sua  bénigne  an- 
nuit  ac  propterea  mandavit  remitti  archiepiscopo  orntori  (Fri- 
burg'^n)  ut  attentis  narratis,  ut  duiimiodo  enuneiatiis  reli- 
giosus  post  annum  1837  professionem  enisprit,  prœvia  etiam 
per  sub'Ielegandum  ipsius  absolulione  a  censuris  et  pœnis  ob 
praeniissa  quoinodol  bel  incursis,  cuni  pœnitentia  silutari,  pro 
suc  arbiirio  et  con=cientia  indulgere  possit  et  valeat  dispen- 
salionnm  super  votis  simplicibus  paupertatis  et  obedientiae  in 
dicto  inslituto  (Trappensium)  emissis,  et  quoad  votum  cas- 
titalis,  illud  etiam  apostolica  auctori'ate,  dispensando  com- 
mulare  ad  effectum  dumtaxat  matrimonium  servatis  servan- 
dis  contrahendi  insacramentaleinconfessionem  quolibet  semel 
mense,  et  in  alia  pietaiis  et  pœnitentiae  opéra  tamdiu  duratura 
quamdiu  commutalioni  locus  erit.  Iiiter  queesint  aliqua  quaî 
quotidie  faciens  enuncialus  religiosus  suae  religionis  memor 
esse  possit.  Ipse  autem  sciât  quod  si  mulieri  cui  iungetur 
supervixeril,  aliud  matrimonium  absqiie  nova  S.  Sedis  licen- 
tia  minime  contrahere  posse;  et  si  contra  sexfum  decalogi 
praeceptum  (quod  absit)  deliquerit,  se  contra  diclum  castitalis 
votum  factiiriim. 

Romae,  etc. 

1909.  Super  illegitimo  egressu. 

P.M.Robert  professus  congregationis  Cisterciensiiim  suppli- 
cem  libellum  Ssmo  D.  N.  remisit  quo  exponit  se  tribus  annis 
et  dnobns  mensibus  ab  ingressu  in  religionem  vix  elapsis  a 

(lfti'8;.  Trappistes.  Dispense  des  vœux.  Les  vœux  prononcés  par 
les  Trappistes  de  Fiance  après  l'anniîe  1837  étant  simples,  la 
S.  Congri'gaiion  ne  fait  pas  difGculté  d'en  accorder  dispense. 
!'.om<»,  18  juin  18SS. 

(l'dOy).  Trappistes.  Départ  arbitraire.  Cette  lettre  conc  rne  un 
religieux  qui  a  quilt;  sou  couvent  sans  permission,  en  disai.t 
qu'il  voulait  être  chartreux.  En  mOrac  temps,  il  demande  la  p--r- 
mijsion  de  faire  gra»;  pour  rétablir  sa  sanlé.  Comment  peut-il 
son|2er  à  l'institut  des  Chartreux,  qui  ont  pour  règle  inviolable 
l'atjs'inence  perpétuelle,  même  en  cas  de  [.'rave  maladie  ?  Parmi 
les  Biiic'di  tins  et  les  Cannes,  labsliiience  est  moins  rigoureuse. 
Clémeut.XIVarendu  une  bulle  qui  décide  quelesCliarlreux  peuvent 
observer  en  toute  suret-;  de  Cunicience  leur  règle  de  l'abstinence, 
même  au  péril  de  leur  vie. 


P.  Ab.  monasterii  de  la  Meîleraie  facuilatem  pelisse  in  aliud 
monastorium  transeundi  ad  spiritualem  animœ  suas  utililatem. 
Qiium  autem  superior  petitam  translationem  illi  denegasset, 
proprio  marte  e  suo  crenobio  egrcssum  fuisse,  ea  lamen  inten- 
tione  aliam  religiosam  domum  ingrediendi.  Et  reapse  slatim 
allerius  domus  superiori  se  sistero  curasse,  a  quo  monitum  de 
admodum  periruloso  animœ  suce  statu,  et  ut  illico  sua;  con- 
scifniia^  consiilerot  adhortatiim  per  siipplicem  S.  Suam  adiré 
ut  de  plenitudino  potestatis  inedelam  suis  vulneribus  inferre 
pro  sua  benignitate  dignetur,  enixe  poslulans  :  1.  facuilatem 
transeundi    in  ordine   Cartusianorum  ,  2.   facuilatem  acce- 
dendi  ad  SS.  sacramenta  sus^ipieiida,  3.  dispensalionem  tem- 
poraneam  a    voto  paupertatis   ad  nonnulla  parvi  momenli 
négocia  absolvenda,  i.  facuilatem  utendi  alimentis  rarnalibus 
infirmœ  valetiidinis  causa,   5.  denique  omnes  dispensaliones, 
facullates,  venias  et  absolutiones  quibus  ei  opus  fuerit  actuali 
suo  statu.  Sanclitas  sua,  antequam  super  re  aliquid  consilii 
capiat,  ad  ampliiudinem  tiiain  scribi  maiidavit  ut  S.   C.  Ep. 
et  Regul.  certiorem  reddas,  et,  audilo  pra^falo  abbate  monas- 
terii de  La   Meîleraie,  referas  quando  orator  suam  emiserit 
professionem  ac  denique  super  omnibus  luam  sententiani. 
Roinajj  17  julii  1858. 

1910.     OrPIMS  rRvEDICATORLM. 

Decuetlm.  Cum  patres  capitnlares  provincial  ordinis  Prœdi- 
catorum  S.  Laurentii  martyris  de  Chile,  die  27  januarii  cur- 
rentis  anni  convcnerint  in  convenlum  B.  V.  Mariœ  de  Rosario 
S.  Jacobi  de  Chili  ad  eligendum  priorem  provincialem  ejus- 
dem  provinciae,  et  scrulinium  electionis  Romam  transmise- 
rint,  in  eo  verha  h;pc  scripta  repeiiuntur  :  a  Ego  cum  tribus 
scruiatoribus  in  habitu  ordinis  ac  professione  antiquioribus 
ad  niensam  coram  omnibus  paratam  accessimus,  ibiqiie  vota 
omnium  et  singulorum  in  schedis  accepimus.  »  Ex  quibus 
verbis  clare  palet  praesidem  capiluli  ad  bandum  accessisse,  et 
pcrutatoris  officium  exercuisse,  quid  quidem  sub  pœna  nuUi- 
tatis  prohibitum  est  a  legibns  prœfali  ordinis,  pvout  videre 
est  in  capitulo  generali  Mediolanensi  1622,  et  Romano  1650, 
decl.  28.  Reperlum  pariter  est  eidem  decreto  seu  scrutinio 
electionis  subscripsisse  eumdem  praesidem  capiluli,  quod  pa- 
riter vetitum  fuit  in  capitulo  generali  Romano  anni  1694  de- 
creto 12,  hisce  verbis  :  a  Declaramus  quod  electionis  canonicae 
scrutinio  subscribere  tantuni  possunt  et  debent  qui  vere  scru- 
tatores  votorum  sunt,  non  qui  aut  provinciae  aut  capitulo 
prpesunt,  cum  rêvera  scrutatores  non  sint.  »  Hisce  igitur  ralio- 
nibus  aliisque  rationabilibus  causis,  perpensisque  defectibus 
qui  in  scrutinio  irrepserunt,  eiectioP.M.  Fr.Dominici  Malvenda 
in  priorem  provincialem  menioratae  provinciae  S.  Laurentii 
martyris  de  Chile  nulla  ac  irrita  declarata  fuit.Quam  quidem 
declaralionem  SS.  D.  N.  in  audienlia  habita  die  9  julii  1858, 
confirmavit  ac  districte  inhibuit  praefalo  religioso  viro  Domi- 
nico  Malvenda  in  prioris  iprovincialis  muuere  uUo  modo  se 
ingerere. 

Romae,  12  julii  1858. 

1911.   OrDIMS  s.  BENEDICTt   GAZIIARUM. 

Abbati  casaretto.  —  In  vista  délia  proposta  unions  dei 
religiosi   del    monastero  di  S.  Maria  de   la   Pierre-qui-Vire 

11910).  Dominicains.  Chapitre  provincial.  Les  Cvuslitutions  des 
Dominicains  dé^end^nt  que  le  président  d'un  chapitre  remplisse 
l'S  fonctions  de  scrutateur  des  suffrages.  La  S.  Congrégation 
annule  pour  ce  motif  l'élection  du  P.  Malvenda  en  qualité  de  pro- 
vincial de  la  province  S.  Laurent,  au  Chili.  Rome,  12  juillet  18b8. 

(19H>.  Bénédictins  de  France.  Union  à  la  province  de  SuLiac.  La 
S.  Cougrcy  ition  éciiL  au  P.  Casaretto,  supérieur  de  cette  province  : 
a  En  prévision  de  l'union  projetée  des  religieux  de  Sainte-.Maria 


1009 


DECRETS  INEDITS. 


1010 


alla  provincia  sublaoensn  délia  rongrpgationn  Bencdiltina  Cas- 
sinese,  sara  opporluno  chc  la  P.  V.  I\.  si  reohi  iii  aclccodenza 
presso  il  sudetti  religiosi  ad  etl'ettodi  visitare  quel  monastern, 
c  assiiiiUM-e  esattc  iKitizuî  suU'  andaincnto  di  qurlla  comiinita, 
suUo  slato  attuale  délia  medi'siiiia,  o  su  (juauto  i)olra'  essere 
espediente  per  conoscere  se  l'assieme  di  detta  couuinit^  è  talc 
da  persuiidere  l'incorporazione  délia  stessa  alla  medesinia 
proviiicia  sublacence.  Si  dara  poi  ciu'a  V.  V.  di  prescntai-e  a 
questa  S.  G.  pieiia  relazione  dei  risultati  esternando  il  suo  pa- 
rère. 

Romaî,  28  julii  18:J8. 

1912.  SlJPEa    EI.KCTI0!<E   ABBATUM. 

Internuntio  iiELVETi-E.  Fattasi  relazione  al  S.  Padro  délia 
instaïua  umiliata  dal  P.  abbate  del  nionastero  di  Eiisiedeln 
riguardaute  la  conferuia  délie  facoila  per  la  elezione  di  nuovi 
abati  dclla  cougregazione  Elvelo-Benedittiiia  coucesse  altra 
volta  con  i  resciitti  drl  2  ottobie  182G  e  del  22  niaggio  1848, 
non  ha  credulo  la  sanlita  di  Nostre  Signore  di  annuire  alla  do- 
luanda.  A  provvedere  per  altro  per  quanto  è  possible  alla  con- 
gregazione  inedesima,  sua  sanlita  per  organo  di  questa  S.  C.  dé 
W.  e  RU.  si  degna  concedere  per  un  decennio  a  colesta  nuu- 
zialura  apostolica  la  facolta  clie  non  credendo  essa  di  pre- 
siedere  alla  elezione  dei  novi  abbati  délia  noniinata  congre- 
gazione,  [lossa  coniiiiettere  la  presidenza  nei  singoli  casi  ad 
uno  degli  altri  abbati  Beiiedillini  délia  stessa  congregazione. 
Inoltre  il  S.  Padre  accorda  che  qtialora  non  si  tratti  di  abbazie 
consisioriali,  possa  la  nunzialura  stessa,  se  lo  giudicherà  op- 
portuno,  conimettere  al  présidente  da  lui  deputato  la  cornpi- 
lazione  del  processo  inforniativo,  e  dopoche  sara  stata  legiti- 
niamenteapprovatalelezione^di  benedirerelettocoll'assislenza 
di  due  sacerdoti  anche  non  mitrati,  purche  siano  cûstituiti  in 
dignita  ecclesiastica,  ed  ordinando  che  in  tutti  questi  aiti  si 
faccia  espressa  nienzione  délie  speciali  facolta  dalla  S.  Sede 
concesse.  Riniane  poi  V.  S.  incaricata  di  far  conoscere  al 
noniinato  ab.  d'Ensiedeln  questa  pontilicia  disposizione. 
Romœ,27  juliil858. 

i9i3.  Super  reliquhs  et  sdppellectibilibus. 

Episcopo  Tuden.  in  Hispania.  Relata  sunt  Ssnio  D.  N. 
quœ  ab  aniplitudine  tua  expouebantur  circa  sacra  utensilia, 

de  la  Pierre-qui-Vire  à  la  province  de  Subiac,  il  sera  bon  que  votre 
paterniti!  révéreiidissime  se  rende  chez  les  religieux  pour  yisitir 
le  monasture  et  prendre  des  renseignements  exacts  sur  cette 
communauté,  sa  situation  actuelle,  et  voir  si  l'ensemble  est  de 
nature  à  conseiller  l'incorporalion  de  celte  maison  à  ladite  pro- 
vince de  Subiac.  Rome,  28  juillet  1858.  » 

(1912).  Bénédiclins  de  Suisse.  Election  des  supérieurs.  Voici  ce 
qu'on  écrit  i  l'internonce  de  Lucerne  :  «  On  a  fait  relation  au 
Saint-Père  de  la  requête  présentée  par  le  P.  abbé  du  monastère 
d'Ensiedeln  relativement  au  renouvellement  des  pouvoirs  conférés  en 
1826  et  en  1848  au  sujet  de  l'élection  des  nouveaux  abbés  de  la  con- 
grégation helvéto-bénédictine.  Le  saint-père  n'a  pas  cru  pouvoir 
accueillir  la  demande  ;  mais  il  accorde  pour  le  laps  de  dix  ans  à 
la  nonciature  apostolique,  lorsqu'elle  ne  croira  pas  devoir  présider 
à  l'élection  des  nouveaux  abbés,  de  confier  la  présidence  à  un  des 
autres  abbés  de  la  congrégation  de  Suisse.  En  outre,  sauf  les 
abbayes  consistoriales,  le  saint-père  autorise  la  nonciature  à 
confier  au  président  qu'elle  aura  désigné  la  rédaction  des  inlor- 
malions,  et  (lorsque  l'élection  aura  été  légitimement  confirmée) 
de  bénir  l'élu,  avec  l'assistance  de  deux  prêtres  même  non  mitres, 
pourvu  qu'ils  soient  constitués  en  dignité  ecclésiastique.  On  devra 
mentionner  expressément  dans  tous  les  actes  les  pouvoirs  spéciaux 
accordés  par  le  Saint-Siège.  Votre  seigneurie  est  chargée  de 
communiquer  cette  disposition  pontificale  à  l'abbé-élu  d'En- 
siedeln. Home,  27  juiliet  1858.  » 

{\')\i).  Espagne.  Couvents  supprimés.  Reliques  et  ornements.  Les 
réguliers  chassés  de  leurs  couvents  par  la  Révolution  prirent  les 
reliques,    ornemeUs,  vases  sacrés,  et   les  déposèrent   dans  les 


vnsa,  suppelleclil(!a  et  reliquia.S  ad  ccclesias  regularium  spec- 
tantes  qtiiu  a  privalis  religio^is  ictinenlur.  Sanctitas  sua,  ne 
conscienfiœ  plus  aqnœ  illa.|ueantur,  et  ad  alla  evilanda  perl- 
cula,  haiid  expe<lire  cxisliniavit  ex  prajceplo  compellerc 
religiosos  ipsos  ad  pr;efatas  res  tradendas,  sed  tibi  significan- 
«Itiin  maiulavit  ut,  pro  ea  quse  neccssaria  est  prndenlia,  cures 
fiersuasione  luijnsniodi  rcs  colligere,  ut  cas  provisorio  modo, 
id  est  donec  ordo  ad  quem  spectabant  islhic  reslitutus  non 
sit,  attribuas  ecclesiis  nionialiuni,  parœciarum,  seminariis, 
aliisque  ecclesiis  (ibi  bei:evisis  ;  prov'so  tamcn  ne  usurpentur 
vel  vendantur,  sed  cultui  diviuo  addicta  renianeant. 
Romœ,  augusti  18'J8. 

1914.    SCPEK   VENDITIONE. 

s.  Congregatio  audila  relatione  R.  P.  D.  negotiorum 
S.  Sodis  gestoris,  bénigne  conimisit  ordinario  loci  in  quo 
siUun  est  enunciatuni  prœdiuni,  S.  Chrlslina  (spectans  ad 
canonicos  regulares  Montis  S.  Bernardi),  utaltentis  narralis  et 
constilo  sibi  prius  de  evidenti  utilitate,  pro  suo  arbilrio  et 
conscientia  concédai  facullatem  iilud  vendendi  favore  majoris 
oblaiorls  non  minori  pretio  3,2(J0  librarum  nioneta;  gallican; 
integruni  aulem  pretiuni  ex  dicta  venditione  retrahendum  in 
acta  veiidilionis  pcrsolvcnduni  fideliter  investiatur  juxta  nio- 
duni  expressum  sidi  pœnis contra  aliénantes  bona  regularium. 

Romse,  7  augusti  ^8îj8. 

1915.  Super  nullitate  profesîionis. 

Internuntio  HoLiANDm.  In  ordine  al  dubbio  che  V.  S.  ha 
proposlo  in  termini  espressi  nell'  inserto  foglio  riguardo  la 
validitadi  una  solenne  professions,  devo  in  prima  significarle 
che  la  S.  Sede  non  è  solita  detinire  la  nullita  délie  profession! 
religiose  senza  almeno  osservare  in  substanlialibus  la  Benedit- 
tina,  e  per  consequenza  senza  seutire  le  parti  interessate, 
lantopiu  nei  casi  in  cui  non  si  traita  di  disposizioni  occulte, 
ma  di  convenzione  publica  col  superiore.  Nei  caso  proposto 
converrebe  inoltre  conoscere  se  taie  convenzione  sia  stata  ap- 
posta  corne  condizione  sine  qua  non  dal  novizio  che  non  s'in- 
tendeva  di  professare,  oppure  corne  riserva  che  egli  credeva 
compatibile  colla  professione  religiosa  che  aveva  intenzione  di 
tare  assolutamente.  Non  si  conosce  infine  se  il  professe  vo- 
glia  far  dichiarare  nuila  la  professione  o  cerchi  soltanto  la 
soluzione  del  dubbio  per  quiète  di  sua  coscienza,  giachè  in 
quest'  ultimo  caso  la  via  piu  spedita  sarebbe  quella  di  chiedere 
a  cautela  una  sanatoria. 

Roma;,  8  augusti  1858. 

1916.  Super  erectione  novitiatus. 

Archiepiscopo  s.  Jacobi  de  Chile.  — Elapsis  mensibus  ampli - 
tudini  significatumest  S.  G.  EE.  et  Reg.  de  mandato  SS.  D.N. 

maisons  privées.  Ne  voulant  pas  ordonner  formellement  la  resti- 
tution, la  S.  Congrégation  écrit  à  Mgr  l'évoque  de  Tuy  de 
recueillir  prudemment  ces  objets,  et  de  les  placer  provisoirement 
dans  les  églises  et  chapelles  des  religieuses,  des  paroisses,  des 
séminaires,  et  autres.  On  les  rendra  aux  communautés  auxquelles 
ils  appartiennent  lorsqu'elles  se  rétabliront.    Rome,   août   1858. 

(1914).  Religieux  du  Mont  Saint- Bernard.  Vente.  La  S.  Congréga- 
tion permet  à  ces  religieux  d'aliéner  la  terre  de  Sainte- Christine 
pour  3,200  francs.  Rome,  7  août  1858. 

(191).  Nullité  de  profession.  La  S.  Congrégation  fait  savoir  à  l'inter- 
nonce de  Hollande  qu'elle  n'a  pas  coutume  de  se  prononcer  sur  la 
nuUitéde  la  profession  religieuse  sans  gardertout au  moins  insub- 
stantialihus  la  constitution  Si  datam  hominibus  fidem  de  Benoît  XIV, 
ni  par  conséquent  sans  appeler  les  intéressés.  Rome,  8  août  1858. 

(1916).  Dominicains  du  Chili.  Noviciat.  Après  avoir  annulé  l'élec- 
tion du  Père  Malvenda  (voir  num.  1910j,   la   S.   Congrégation 


17'    SÉRIE. 


64 


lOil 


DFXRETS  INEDITS. 


1012 


duo  edidisse  décréta,  quoram  allero  Sanclitas  sua  eleclionem 
P.  Dominici  MalvenJa  iu  provinci.ilcm  ordinis  Prœdicalonim 
provincia»  S.  Laurontii  martyris  de  Chile  omnino  abrogavit  ; 
;ilt<?ro  vero  sutlecil  in  ejus  locum  P.  Josepluini  Benilez.  Q-Mm 
opus  est  ut  A.  T.  rem  pertiactet  ciini  eodoin  V.  piovin- 
ciali  Bonitcz  pro  novitiatu  in  dicto  conventu  recte  inslau- 
rando.  De  iis  autem  omnibus,  quœ  liac  super  re  peracia 
fuerint,  ceitiorem  reddat  S.  Congregalioneai  ut  Sanctilali 
suae  patetîant. 

1917.  CaPCCDîORCM   AiTERICÏ. 

Ex  atidientia  sub  die  9  julii  J8;>S.  Sanctitas  sua,  altentis 
peculiaribus  ciirumslanliis  in  casu  occurrenlibus,  bénigne  tri- 
buit  episcopo  Milvaukien  fiiculiatem  procedendi  de  consensu 
P.  ministri  generalis  ordinis  ad  canonicam  erectionem  enun- 
ciati  convenlus  Domine  S.  Sedis  retinendi,  in  quo  vila  com- 
munis  perfecta  servetur  :  nec  non  in  eo  constiluendi  novitia- 
tum  licet  numerus  religiosorum  a  jure  reqnisitus  desil  ;  cum 
sanatione  receptionis  novitiorum  jam  t'actcB  el  novilialus  pe- 
racli,  emissa  a  novitiis  declaratione  sese  hujusniodi  indulto 
uti  velle  ;  quae  declaralio  una  cum  praesenti  resciipto  et  de- 
creio  executoriali  in  archivo  curiae  asservetur;  facta  adnota- 
tione  in  libre  prolessiouum.  In  admissione  vero  noviiiorum 
cîute  procedatur,  et  nonnisi  qui  necessariis  qualitatibus  prae- 
dili  sint,  admitlanlur,  servatis  decretis  S.  Sedis  et  prœser- 
tim  iis  quis  a  S.Congregalione  super  statu  regulariuni  iata  sunf. 

Insuper  Sanctilas  Sua  bénigne  induisit  ab  bienniumreligioso 
viro  oraiori  ut  inunere  guardiani  et  novitiorum  magislri  t'un- 
gatur.  biterim  vero  donec  aS.  Congregalione  aliter decernatur, 
dictus  coDventus  visitationi  et  correctioni  prœfati  episcopi 
subjectus  remaneat.  Tandem  Sanctitas  Sua  niandavit  ut 
superior  ejusdem  conventus  quolibet  triennio  hanc  S.  Con- 
gregationem  inslructam  reddat  de  numéro  novitiorum  et 
professorum,  de  reguiari  observantia,  prsesertim  circa  votum 
paupertaiis  deque  statu  conventus.  Contrariis  quibuscumque 
non  obstaotibus.  Romae,  etc. 

1918,  Super  coNCtmsu- 

NcSTio  Matriten.  —  Estant  in  ditione  Hispanica  parœciae 
quariim  aliquae  conferebantur  ad  praesentalioneni,  seu  nomi- 
nationem  familiarum  regularinm  ;  aliae  vero  adnexje  erant  reli- 
giosis  doniibus,  qucc  curam  hjbitualem,  uti  ajunt,  retinebant, 
cura  vero  actualis  per  religiosum  virum  ejusdem  communi- 
tatis  ad  praescriptum  sacrorum  canonum  exercebatur.  Cura 
dolendum  sit  religiosas  farnilias  dispersas  fuisse,  SsniusD.  N. 
in  hisce  reruni  adjunctis  cupiensremovere  difficuUates  quae  in 
earumdem  parœciarum  provisione  exoriri  possent,  peculiari 
providenlia  occurrendum  esse  statuit.  Idcirco  Sanctitas  Sua, 

nomme  provincial  le  P.  Benitez.  Elle  écrit  à  l'archevêque  de 
S.  lago  de  se  concerter  avec  ledit  Benitez  pour  l'établissement 
du  noviciat  dans  le  couvent  de  S.  lago. 

(l^il).  Etats-Unis  d'Amérique.  Capucins.  L'évùque  de  Milvaukee 
reçoit  une  commission  apostolique  pour  ériger  canoniquement  le 
couvent  des  Capucins  et  y  établir  le  noviciat.  Home,  9  juillet  1858. 

(1918).  Espagne.  Paroisse  appartenant  aux  réguliers.  Concours. 
L'Espagne  renlermait  des  paroisses  dont  quelques-unes  étaient 
conférées  à  la  présentation,  ou  nomination  des  faïuilles  régulières, 
et  d'autres  étaient  unies  aux  communautés  qui  conservaient  la 
cure  habituelle  et  faisaient  exercer  la  cure  aciuelle  par  un  reli- 
gieux. Après  la  dispersion  des  réguliers,  les  ordinaires  des  lieux 
conférèrent  les  paroisses  dont  il  s'agit.  La  .S.  Congrégation  fait 
savoir  au  nonce  de  Madrid  que  le  saint-père  a  revalidé  et  confirmé 
toutes  les  nominations  et  les  collations  que  les  ordinaires  ont  faites 
jusqu'à  ce  jour,  et  qu'il  autorise  ledit  nonce  à  permettre  aux  pré- 
lats qui  en  feront  la  demande  de  conférer  désormais  ces  paroisses 
au  concours,  jusqu'au  rétablissement  des  anciennes  communautés 
religieuses.  Rome,  C  août  1838. 


praevia  sanatione  o:r.nium  provisionum  et  coUationum  dicta- 
rum  parœciarum,  quœ  hue  usque  ab  ordinariis  factse  sunt,  libi 
faciiltatem  aJ  proximum  quinquennium  duraturam  bénigne 
impertitur  iudulgeudi  ad  triennumi  autislibus,  seu  ordinariis 
locorum  regni  Uispaniarum  qui  ad  te  hac  de  causa  prcc-s 
porrexerint,  prœinissa,  quatenus  opus  fuerit,  a  te  sauaiioui: 
omnium  actorum  quoad  prœteritum,  ut  memoratas  parœcias 
per  concursuni  conférant,  quatenus  douius  religiosa;  non  exis- 
tant, qu;esuperiusenunciatis  juribus  in  provisione  earumdem 
parœciarum  Iruebantur. 
Roniœ,  6  augusti  1858. 


1919.  EnSTOLA    CIRCUIARIS. 

Relatum  est  SSmo  D.  N.  religiosos  Hispaniarum  e  suis 
domibus  a  civili  potestate  expulsos,  omnia  mobilia  etiam 
sacro  cultui  dicata  inler  se  divisisse,  ex  quo  evenil  ut  sacra 
iitensilia,  vasa,  suppellectiles,  reliquiarum  capsee  et  cetera  hu- 
pismodinon  sectis  ac  libri  conventualium  bibliolhccarum  vel 
dispersa  fuerint,  vel  adhuc  a  privatis  retineantur  cum  peri- 
culo  (iispersiouis.  Sanctitas  sua  itaque  paternitali  tuae  signifi  • 
caiidum  mandavit,  ut  pro  ea  quae  necessaria  est,  prudentia, 
cures  luijiisaioili  rcs  colligere,  et  eas  provisorio  modo,  idest, 
donec  tuus  ordo,  ad  quem  spectabant,  isthic  restitutus  non 
sit,  attribuere  ecclesiis  monialium,  parœciarum,  vel  aliis  tibi 
bentvisis;  proviso  tamen  ne  usnrpentur  vel  vendantur,  sed 
cultui  divino  addicta»  renianeant.  Haec  igitur  exequi  curabis  et 
Deus  te  iiicolumeni  reddat. 

Ronia;,  24  augusti  1858. 

N.  B.  Hïec  circularis  commissariis  apostolicis  regularium 
Hispaniae  Romœ  commoranlibus  communicata  fuit. 

1920.  StJPER  MINIMIS  MASSIUEN. 

Episcopo  MAssaiEN.  —  E  stala  fatta  relazione  alla  S.  di  N.  S. 
di  quanto  V.  S.  ha  riferilo  sulia  casa  dei  Minimi  di  cotesta 
citta,  e  con  sommo  dispiacere  ha  conosciuto  lo  stato  deplora- 
bile  di  quella  religiosa  famiglia,  in  cui  non  régna  pace,  con- 
cordia,  ed  osservanza.  Sebbene  si  riconosca  conveniente 
quanto  V.  S.  propone,  nondimeno  è  necessario  per  prendere 
una  definitiva  disposizione,  conoscere  quale  sia  il  valore  délia 
casa,  dovendosi,  se  vi  siano  persone  che  l'acquisterebbero, 
a  che  si  aftiderebbe  la  chiosa;  assicurare  che  il  P.  Bœuf,  prim^ 
che  tonseguisca  l'Indulto  di  sua  secolarizazione,  céda  in  forma 
valida  la  proprieta  civile  a  lui  intestata  a  persona  di  fiducia 
di  V.  S.  onde  poi  procedere  senza  diffîcolta  alla  vendila,  ed 
al  paganiento  dei  debiti  e  disporre  délia  somma  che  sopravan- 

(1919).  Espagne.  Ornements,  reliques  et  livres  La  S.  Congrégation 
engage  les  commissaires  apostoliques  de  résidence  à  Rome  pour 
les  ordres  religieux  d'Espagne  à  recueillir,  avec  toute  la  prudence 
nécessaire,  les  ornements  el  vises  sacrés,  reliques,  livres  des 
bibliotlièques  conventuelles  et  autres  que  des  particuliers  dé- 
tiennent, et  à  déposer  ces  différents  objets  dans  les  églises  des 
religieuses,  des  paroisses,  et  autres,  au  gré  desdits  commissaires, 
jusqu'à  ce  que  les  couvents  soient  rétablis.  Rome,  ("octobre  1858. 

(1920).  Minimes  de  Marseille.  La  communauté  se  trouvant  dans 
une  situation  déplorable,  vu  que  la  paix,  la  concorde  et  la  régu- 
larité y  sont  perdues,  on  sera  obligé  de  supprimer  la  maison. 
Cependant,  avant  de  pren.ire  une  résolution  définitive,  la  S.  Con- 
grésation  écrit  à  Mgr  l'évéque  qu'il  faut  savoir  la  valeur  de  la 
maison,  si  quelqu'un  est  disposé  à  l'acheter,  à  qui  l'on  peut  céder 
1  église  ;  s'assuier  que  le  P.  Beuf  cède  en  forme  légale  la  propriété 
civile  à  une  personne  qui  ait  la  confiance  du  prélat,  afin  de  pro- 
céder sans  obstacle  à  la  vente  et  à  l'acquittement  des  dettes.  Qne 
faire  de  l'excédant  ?  Les  religieux  qui  désiventla  sécularisation 
devront  la  demander  en  particulier  et  signer  leur  supplique. 
Home,  1<"  octobre  1858. 


1013 


DECRETS  INEDITS. 


101. i. 


zéro  corne  si  credera  opporUino;  su  di  che  alla  si  compia- 
cera  csternare  il  suo  savio  parcrc.  liifinc  quoi  religiosi  che 
desiderano  la  secolarizii/.ioiiedebliono  supplicare  in  parlicolare 
e  soltoscriverc  le  loro  preci. 
Roniœ,  8  octobris  1853. 


dummodo  lamon  habeanlur  acdcs  aplœ  ciim  eeclesia  aliisque 
omnibus  a  jure  requisilis  et  in  dicto  eiigendo  conventu  nio- 
rari  et  aii  possint,  duodecim  saltein  religiosi  ac  ibi  rêvera 
morentur;  vitaque  commuais  perfecta  servetur. 
Uomaî,  etc. 


1921.  ErECTIO    DUORUM    CONVENTUUM     in  AMERICA. 

Ex  audieiilia  1  ocfobris  1838.  Sauctitas  sua  eiectioneni 
dictae  provinciae  in  pnesens  iiaud  expedire  judicavit,  sed 
P.  ministre  gênera li  (convcntualium)  oratori  bénigne  tribuit 
facultatem  etiiiui  per  subdeiegandum  cxercenJam,  canonice 
erigendi  prievio  consensu  in  scriptis  respectivi  ordinarii  loci 
ad  pra3scri|)tum  sacrorum  canonuni  duos  convenlus,  quorum 
unus  Philadelpbiœ,  aller  vero  Galveston  existit,  ac  utrumque 
dcputandi  el  constituendi  in  donuis  novitiatus,  ita  tamen  ut 
lociis  separatus  pro  novitiis  habealur  ;  cum  dispensatione 
durante  necessitate  a  prœscripto  numéro  religiosoruin  qui 
inibi  niorari  deberent.  ReHquaj  vero  domus  uti  bospitia  ha- 
beantur  et  retineantur.  Insuper  Sanctitas  sua  bénigne  tribuii 
eidem  P.  ministro  generali  facultatem  dcputandi  ad  nutum 
religiosum  viruni  probatai  vitœ  et  zelo  regulaiis  disciplinae 
prisdilum  in  suum  commissariuin  generalem,  eoque  illum 
mittendi,  ac  superiores  ad  triennium  eligendi.  Dictus  vero 
commissarius  quotannis  referre  debeat  de  statu  ac  regulari 
disciplina  et  observantia  dictorum  convenluum  et  hospitiorum 
et  prœsertim  novitiatusP.  ministro  generali,  qui  banc  S.  Con- 
gregationem  instruclam  reddere  teneatur.  Quod  autem  ad 
parœcias  spectat,  cum  iilœ,  altento  praesertim  parvo  religioso- 
rum  numéro,  ab  incremento  disiraberent  religiosorum  fami- 
liarum  et  a  regulari  observantia,  Sanctitas  Sua  induisit  ut  eas 
tantum  ex  jam  acceptis  retinere  possint  nomine  duntaxat  or- 
dinis,  quœ  alicui  convenlui  vel  hospitio  adnexœ  slnt,  quasque 
utiliter  valent  adniinistrare,  et  non  excédant  numerum  reli- 
giosorum dequibussine  praîjudicioconventuuni  disponipossit. 
Proviso  ut  sœpe  saepius  de  una  in  aliam  parœciam  religiosi 
parochi  Iransferantur,  quodque  saltem  quotannis  spiritualibus 
exercitiis  per  decem  dies  vacent  ad  spiritum  observanliaj  ser- 
Vanduin  atque  fovendum.  Ab  aliis  vero  parœciis  acceptandis 
abstineant.  Ceterum  curent  commissarius  generalis  aliique  su- 
periores ut  vita  communis  perfecta  vigeat  ac  rebgiosi  qua  exem- 
ple qua  opère  populo  christiano  sint  aedificationis  et  ulilitatis. 

Romœ,  1  octobris  1858. 

1922.  Capucinorun  elnen. 

Ex  audientia  26  novembris  1858.  Sanctitas  Sua  auditis  litters 
episcopi  Elnen.  ac  volo  procuratoris  generalis  ordinis  (capu- 
cinorum)  bénigne  annuit,  ac  propterea  mandavit  committi 
cidem  episcopo,  ut  attentis  etc.  pro  suo  arbitrio  et  conscientia 
deque  consensu  P.  M.  generalis  ordinis,  ad  canonicam  erec- 
tionem    euunciati    convenlus  servatis   servandis,    deveniat, 

(1921).  Etats-Unis.  Conventuels,  fondations  de  Philadelphie  et  de 
Galveston.  L'éreclion  de  ces  deux  maisons  est  autorisée.  Les  autres 
seront  considirôes  comme  ho.^pices.  Le  géncnil  enverra  un 
comuiissaiie  el  nomraeia  dts  su[iérieurs  pour  trois  ans.  Les  Con- 
ventuels pourionl  desservir  les  paroisses  annexées  aux  couvent, 
el  aux  hospices,  mais  on  leur  défend  d'en  prendre  de  nouvelles. 
Les  curés  devront  faire  chaque  année  dix  jours  de  retraite.  R.inie, 
1"  octobre  1858. 

(1922).  Capucins.  Fundalion  canonique  du  couvent  de  Perpignan. 
La  S.  Congiégation  toumnssionue  Mgr  l'évoque  de  Perpignan 
pour,  du  consealtment  du  général  de  l'ordre,  procéJer  à  l'érec- 
tion canonique  du  couvent  de  cette  ville,  à  condition  que  le  local 
puisse  abriter  tout  au  moins  douze  religieux  et  qu  ils  trouvent  des 
mojeus  d'existence  dans  le  pajs,  en  gardant  la  parfaite  vie  com- 
mune. Rome,  26  novembre  1858. 


1923.  Super  sacra  eloquentia. 

Generali  observantium.  —  Nell'  approvare  la  Santita  di 
N.  S.  eon  apposito  decrelo  il  rcgolamenfo  deg'.i  sludi  da  V.  P. 
Rma  presenlato,  ha  ordinato  a  questa  S.  C.  cbe  si  cbiamassel.i 
di  lei  atlcnzione  allô  studio  delTcloquenza  sngra,  affinchô  i 
giovani  non  imitino  l'esempio  di  alcuni  predicatori  che  a 
g'orni  nostri,  lungi  dall'  annunciare  come  si  conviene  la  pa- 
rola  di  Dio  ad  istruzione  de'  popoli  nelle  massime  délia  sa- 
crosanta  nostra  religione,  e  ravedimentodei  peccatori,presi 
da  vanitii,  predicano  piuttosto  loro  stessi,  attingendo  per  lo 
piii  da  fonti  profane  i  loro  argomenli,  ed  adoperando  un  elo- 
quenza  che  serve  a  solleticare  gli  orecchi,  ma  non  discende 
negli  animi  per  muoverli  ad  abbandonare  i  vizii  e  seguire  il 
sentiero  délie  cristiane  virtu.  V.  P.  ben  conosce  cbe  questo 
nasce  dallo  spirilo  dl  novita,  che  nella  prcdicazione  di  alcuni 
si  è  introdotto  c  dal  Irasandarsi  le  precipue  fonii  dell'  elo- 
quenza  sagra,  cioè  la  S.  Scrittura  ed  i  Padri.  Ella  per  tanto 
usera  tutti  la  cura,  accioche  nel  suo  ordine  non  si  abbia  ad 
introdurre  un  laie  abuso,  ma  siano  i  giovani  istruiti  e  diretti 
a  quella  eloquenza  che  si  addice  al  sagro  ministero  e  corris- 
ponda  al  fine  intcso  délia  S.  Chiesa. 

Rom£e,  3  decembris  1858. 

1924.  Indultorum. 

Cardinali  prjEFecto  spouorum.  —  Con  foglio  del  16,  dello 
scorso  ir.ese  di  novembre  l'E.  vostra  si  compacieva  di  proporre 
il  dubbio  se  nei  rescrilti  che  si  rilasciano  da  questa  S.  G.  de' 
W.  e  RR.  neir  abilitare  gli  ex  religiosi  ad  acquistare,  e  dis- 
porre,laclausola  pos;  prœsenlis  indulli  exequulionem  &\  riferisca 
aile  parole  precedenti  :  De  iisdcm  légitime  acquisitis,  ovvero 
aile  sequenli,  disponendi.  Preso  ad  esame  il  proposto  que^ito 
questa  S.  G.  dichiara,  che  le  parole  di  cui  si  traita  si  riferiscono 
aile  parole  precedenti,  de  iisdem,  giacche  quando  il  S.  Padre 
in  alcuni  casi  si  degna  condiscendere,  she  l'indulto  di  disporre 
comprenda  ancora   gli    acquisti  precedenti  alla  esecuzione 

(1923).  Eloquence  sacrée.  La  S.  Congrégation  écrit  au  général  des 
Franciscains  de  l'Observance  :  •<  En  approuvant  par  décret  spécial 
le  règlement  d'études  que  votre  paternité  révérendissiine  a  pré- 
sente, le  saint-père  a  ordonné  à  cette  S.  Congrégation  d'appeler 
votre  attention  sur  l'étude  de  l'éloquence  sacrée.  Les  jeunes  gens 
doivent  se  sarder  de  l'exemple  que  donnent  certains  prédicateurs 
de  notre  époque,  lesquels,  au  lieu  d  annoncer  la  parole  de  Dieu, 
comme  doit  l'être  pour  en>eigner  aux  peuples  lesmaximes  de  notre 
sainte  religion,  et  convertir  les  pécheurs,  se  prêchent  eux-mêmes, 
empruntent  leurs  arguments  aux  sources  profanes. Ce  genre  d'élo- 
quence charme  peut-être  l'oreille,  mais  elle  ne  descend  pas  dans 
les  cœurs  pour  les  porter  à  quitter  le  vice  el  à  suivre  le  sentier 
des  vertus  chrétienries  Votre  paternité  sait  fort  lien  que  cela 
provient  de  l'esiait  de  nouveauté  qui  s'esi  introduit  dans  la  prédi- 
cation de  certains  personnages,  et  de  ce  qu'on  abandonne  les 
principa'es  sources  de  l'éloquence  sacrée,  c'est-à-dire  l'Ecriture 
sainte  et  les  pères.  Ainsi  votre  paternité  mettra  tous  ses  soins  à 
ne  pas  laisser  introduire  dans  son  ordre  un  si  grand  ahus,  de  sorte 
que  K'sjeunes  gens  y  soient  formés  à  l'éloquence  qui  est  en  rapport 
avec  le  saint  ministère  et  correspond  au  but  que  la  sainte  Eglise 
se  propose.  Rome,  5  décembre  1858.  » 

[Vii\).  Induits  de  sécularisation.  Lorsque  le  saint-siége  accorde 
aux  religieux  sécularisés  la  pe'mission  de  disposer  de  leurs  biens, 
cela  s'entend  des  biens  légitimement  acquis  postérieurement  â 
l'extculionderindultde  sécularisation.  Les  acquisitions  antérieures 
ne  sont  pas  comprises,  sauf  le  cas  où  il  en  est  fait  menlion  expresse 
Roaie,  6  décembre  1858. 


lOlo 


DECRETS  INEDITS. 


1016 


deir  indullo,  questa  S.  C.  suole  apporre  nei  rescrilli  la  sana- 
toria  depli  acqiiisti  gia  falti,  ed  esfendere  espressameuio  anche 
a  qiiesti  la  facoiia  di  disporre. 
Roniée,  6  decembris  1858. 

49-23.  Ordims  s.  benedicti  is  bohemia. 

Cabdinau  ARCHiEPiscopo  rRAGEN.  —  Relata  sunt  ad  Ssniuin 
D.  N.  reclaiiiationes  inoiuu-burain  iiioiuisleiii  L;»iiiliacensis 
ordinis  S.  Benedidi  contra  decrcia  et  tlectiones  ab  E.  T  faclas 
in  euunciato  nionaslerio,  nec  non  ralionum  momeuta  quibus 
tu  motus  es  ad  illa  eniitteiida.  Sanclitas  sua,  cuai  in  volis 
semper  babeat  ut  monastica  disciplina  in  regularibus  rainilias 
non  reslituatur  modo,  sed  magis  magisque  ad  populi  chris- 
tiani  scdilicalioneni  et  ad  propriani  alumnorum  religiosorum 
ordihum  .«^anctificationeni  augeatur,  décréta  a  le  lata  |)ro  dicto 
monasterio  electionesque  factas,  iitpote  quae  ad  menioratum 
finem  teiidunt ,  executioni  dcniandandas  cxistiuiavit ,  bac 
lantum  liuiitatione  apposita,  quod  abbas  a  te  electus  in  suo 
inunere  ad  nutuni  S.  Sedis  peraianeat.  Conf:dit  vero  S.inclitas 
sua  monacbos  pro  ea  quani  erga  apostolicam  sedem  profiteutur 
obtdientiam,  reverentiam  et  obsequium  prompio  auiuio 
Sanctitatis  suœ  voluntali  obsequuturos  celerisque  ejusdein  oi'- 
dinis  alumnisexeniplo  futures. 

Rooice,  13  decembris  1858. 

1926.   OrDIXIS  PRiDlCATORUM. 

Ex  audientia  3  decembris  1858.  Sanclitas  sua  bénigne  an- 
nuit  pro  dispensatione  a  préefatis  litleris  apostolicis  in  forma 
brevis  S.  M.  Gregorii  XVI,  et  concessione  dictaruin  œdium  et 
bonorum  juxla  preces  favore  ordinis  Prœdicatorum  nec  non 
commisit  Dno  episcopo  Secovien.restitutionemdicti  comentus 
(Gracensis)  et  bonorum.  Insuper  P.  magistro  generali  facul- 
tatem  tribuit  constituendi  in  eodem  conventu  novitiatum, 
quatenus  habealur  locus  pio  novitiis  separatus,  ac  reliqiia 
omnia  quae  de  jure  requiiuiilur,  et  prœsertim  servetur  regu- 
laris  disciplina  ac  perfecta  vita  conimunis  introducatur.  Cou- 
trariis  etc. 

1927.  Super  recursu  ad  jddicem  civilem. 

Ge:«erali  Obseuvaxtium.  —  La  S.  C.  dei  VV,  e  Rll.  è  stata 
informata  che  il  P.  Guardiano  di  S.  Francesco  del  convento 
di  Lima,  nulla  questione  insorta  tra  lui  ed  il  seminario  délia 
metropolitana,  ha  ricorso  al  giudice  civile  del  luogo,  mentre 
pendea  la  decisione  délia  questione  stessa  presso  la  S.  Sede.  Il 
giudice  civile  pero, a  premura  diMonsignore  delegato  apostolico 
sospese  la  decisione  non  estante  la  insistenza  del  religioso. 

(1925).  Bénédictins  de  Bohême.  Ayrès  le  concordai  autrichien  de 
1855,  le  cardmal  archevêque  de  Prague  fut  tlaLli  visiteur  aposto- 
lique des  communautés  religieuses  de  Tempire.  La  S.Congn'galion 
approuve  les  décrets  et  les  nominations  que  lo  visiteur  apostolique 
a  faites  dans  le  monastère  bénédictin  de  Lanibach,  et  qui  tendent 
au  rétablissement  delà  discipline  monastique.  Home,  i:j  décembre 
1838. 

(1926).  Dominicains.  La  S.  Congrégation  permet  le  rétablissement 
d'un  couvent  en  Autriche,  et  l'ouverture  d'un  noviciat  dans  ce'.te 
maison.  Rome,  3  décembre  1858. 

(1027).  Franciscaine  de  Lima.  Tribunal  civil.  Le  supérieur  des 
Franciscains  de  Lima  a  fait  un  piocés  au  séminaire  devant  le 
tribunal  civil.  Voici  ce  que  l'on  écrit  au  géiiéral  de  l'institut:  «  La 
S.  CongréLalion  a  été  informée  que  le  P.  gardien  du  Lima  a  fait 
recours  au  juge  civil  pour  la  contioverseqni  s'est  élevée  entre  lui 
et  le  séminaire  de  1  église  métropolitaine,  quoique  celte  même 
affaire  fût  pendante  auprès  du  saint-siége.  A  la  demande  de  Mgrle 
délégué  apostolique,  le  juge  a  reuvoyc  la  décision  de  l'allaire; 
mais  le  religieux  a  renouvelé  son  instance.  Mgr  le  délégué  lui  a 


Fu  scrilto  officiosamcnte  al  medesimo  dal  detto  monsignor  de- 
legata,  ]iercliè  desistesse  dal  processo,  restituendo  le  cose 
i;ello  stalo  in  cui  erano  prima  drlla  questione;  ma  inutil- 
mcnle,  anzi  si  conosce  che  il  guardiano  stesso  ha  assicurato 
che  non  obbedirebbe  alla  S.  Sede  a  mcno  che  la  decisione 
de  sua  Santita  gli  fosse  annunciata  per  niezzo  del  P.  Générale 
dt'ir  Online.  RilVrito  luttocio  al  S.  Pailre,  ha  cgli  ordinato 
di  renderne  informata  la  paternita  vostra  acciocchè  ammo- 
nica  gravamcnte  il  dctto  P.  guardiano,  ordinandogli  di  aspet- 
tare  quaiito  la  Sanlila  sua  credera  decideve  e  di  disporre;  sidlo 
verlenza  di  cui  si  traita.  Ragguagliera  in  seguilo  la  P.  V.  la 
S.  C.  atlinche  se  ne  facia  rclazione  asuaSantita. 
Ruuue,  22  decembris  1858. 

1928.  Ordinis  s.  benedicti  in  gallia. 

Abbati  Solesmens. —  Quaestio  valde  diuturna  inter  te  ac  mo- 
naclium  N.  ob  domuni  in  loco  Acey  emptam,  gravem  admi- 
niionem  afferre  pDti^st,  nisi  ei  aliqno  modo  finis  impouatur. 
Ipse  enim  prout  ex  libello  typis  impresso  apparet,  asserit 
causam  offensionis  ex  eo  repetendam  esse,  quod  partem  pe- 
cuniaj  pio  ea  domo  emenda  ab  ipso  colleclœ  velles  impendere 
in  solvonda  ingentia  débita,  quibus  gravaris,  seque  petilioni- 
bus  tuisex  conscientia  arquiesrere  non  potuisse;  ad  pioban- 
dum  iioiiniilhis  tuas  litteras  exliibuit  quœ  respondent  litleris 
typis  impressis.  Ipse  certe  maie  se  gessit  in  edendo  suo  li- 
bello, et  in  hanc  uibem  petendo;  verum  ex  mandato  hujus 
S.  C.  spiriliiaiibns  exercitiis  vacavit  et  a  censuris  ecclesiasticis 
absoluttis  fuit.  Expediret  profecto  ut  res  componatur  ,  et 
ut  illum  bénigne  reciperes  Hase  tibi  significanda  erant,  et 
Deus  te  sospitem  servet. 

Roniae,  19  aprilis  1858. 

1929.    DdBIA  SECntARIZATIONIS. 

Il  fine  principale  di  una  supplica  presentata  alla  Sagra  Con- 
gregazione  de'  V'escovi,  e  Regolari,  ed  esaminata  da  molti 
rispLltabilissimi  soggettl  claustrali,  si  fu  di  oltenere  una  regola 
costante  sull'  animettere,  o  rigettare  le  istanze  de  religiosi, 
che  vivono  nel  secolo  con  ponlificio  indullo,  e  chieggono  di 
rientrare  nei  loro  ordini. 

Siccome  perô  taie  materia  portava  seco  alcnne  circostanze 
intriiiseche,  ed  estrinseche  ail'  esecuzione,  perciô  utile  cosa 
sembiô  all'estensore  délia  supplica  di  proporre  molti  dubbi, 
li  qmli  fiirone  seriamente  esaminati  dai  padri  procuralori 
generali  degl'  ordini  regolari,  intese  le  loro  consulte,  e  défini- 
tori  generali. 

La  discussione,  e  risoluzione  di  alcuni  dei  proposti  dubbi 
sembrarono  alla  Sagra  Congregazione  nieritevoli  délia  niag- 

écrit  officieusement  de  se  désister  et  de  remettre  les  choses  en 
l'état  (lù  elles  étaient  uvant  le  conflit.  Tout  cela  n'a  servi  de  rien. 
On  sait  qoe  le  gardien  a  déclaré  qu'il  ne  se  soumettrait  au  saint- 
siége  que  si  la  décision  du  sainl-père  lui  était  notifiée  par  l'entre- 
mise du  général  de  l'ordre.  Tout  cela  ayant  été  rapporté  au  saint- 
pôre,  il  a  ordonné  d'en  informer  votre  paternité,  afin  qu'elle  adresse 
une  sévère  remonlrance  au  dit  gardien,  et  lui  ordonne  d'attendre 
ce  que  Sa  Sainteté  croira  devoir  décider  et  prescrire.  Home,  22  dé- 
ceni!;re  18.ï8.  » 

(1928) .  Bénédictins.  Cette  lettre  se  rapporte  à  une  affaire  dont  il 
a  été  parlé  ci-dessus,  num.  893. 

t\'jl\^).  Sccuturiiation  des  relif/ieux.  Comme  l'iddull  de  séculari- 
sation ii'aiinullcpas  la  profession,  les  religieux  qui  retournent  au 
cloître  ne  so'.t  pas  obligés  de  renouveler  le  noviciat  et  la  profes- 
sion. 11  se  peut  toutefois  que  l'usage  légitimement  prescrit  exige 
ce  renouvtikiiient.  Les  supérieurs  peuvent  demaniJer  cependant 
les  docunienls  attestant  la  bonne  conduite  des  religieux  pendant 
qu'ils  o.it  vécu  dans  le  monde,  et  les  obliger  de  faire  les  exercices 
spirituels. 


1017 


MELANGES. 


1018 


giore  soUecitudine.e  percià  qiiattro  ne  furono  sotloposti  ul 
jiiu  iimturo,  e  diligente  esanie  ilol  tenore  scguentc  : 

I.  Se  appiirlenga  alla  sola  Sagra  Congregazioue  dei  Ves- 
covi,  e  legohui  il  giiidicare,  e  dicliiar.ire,  in  caso  di  dubbio 
siilk  validilà,  o  i:ivali(iilà  dei  resciilli  apobtolici  di  secola- 
rizzazione,  accordati  ai  regolari  di  qnalunque  ordine,  ad 
csclusioiie  di  qualsivoglia  altio  sniieriore  ecclcsiastico  inl'o- 


rioro. 


I 


2.  Se  dai  snperinri  resolari  si  debbano  riguardare  per 
validi,  o  coiiie  invalidi  i  iiiodeMmi  icsciiiti  di  serolarizzn- 
zione,  fino  a  tanto  che  laliino  di  fssi  non  sia  stato  dalla 
niedesinia  sagra  congregazione  dichiarato  invalido,  e  nullo. 

3.  Se  nel  caso,  che  alcun  religioso  secolaiizzato  rirbiedesse 
di  rieiitrare  nel  siio  ordine,  et  il  di  lui  rescrillo  di  socolarizza- 
zione  venisse  dalla  Sagra  Congregazione  riconosciuto,  e  giudi- 
cato  valide,  sia  tenulo  il  medesimo  religioso  postulante  fare 
niiovonoviziato,  e  nuova  professione  solenne,  per  essere  le- 
gitlimanienle,  e  canonicanienle  incorporalo  al  suc  ordine, 
corne  vero  religioso,  espressainente  professo  ;  e  se  da  un  tal 
peso  possa  il  suddetto  secolarizato  religioso  dai  soli  superiori 
regolari  esentarsi,  o  dispensarsi. 

4.  Se  siaespediente,  ed  anco  necessario  di  prescrivere  che 
niuno  dei  regolari  secolarizzatti  possa  essere  riammesso,  e 
rienirare  nel  suo  rispeltivo  istituto  inaudita  sacra  congrega- 
tione  episcoporum,  et  regulanum,  e  se  prima  da  essa  non  sia 
stato  riconosciuto  il  di  lui  rescritto,  o  dichiarato  valido,  o 
invalido,  e  nullo. 

Sacra  Congregatio  emineniissimoruin  et  reverendissimo- 
rumS.  R.  E.  Cardinalium,  negociis  et  consultationibus  Epis- 
coporum et  Regularitim  prseposita,  referente  Emo  cardinali 
Bertazzoli  ponente,  sic  respondendum  censuit  : 

Ad  primum.  Référendum   SSmo  lam  pro  rescriptis  quœ  a 
Sacra Congregalione  Episcoporum  et  Regularium  emanarunt, 
quam  pro  reliquis  etc. 
Adsecundum.  Affirmative. 

Ad  tertium.  Professionem  religiosam  non  infirmari  per 
rescripla,  dcquibus  agilur,  ac  proinde  non  teneri  indultarios 
professionem  et  novitiatum  reiterare,  quando  pelunt  ad  claus- 
tra redire  :  salva  tamen  comuetudine  légitime  introducta, 
atque  prxscripta  singulorumordinumregularium.Posse  tamen 
per  superiores  religiosos  exquiri  congrua  documenta  anteactœ 
vitœ,  et  morum,  dum  in  sœculo  vcrsabantur,  el  obligari  ad 
spiritualia  exercitia  peragenda. 
Ad  quartuni  :  Négative. 

Et  ad  Dom.  secretarium  cum  SSmo.  Romae  30  janui.r  i  182-i; 
Et  facta  de  praemissis  relatione  SSmo  Domino  nostro  per 
infrascriptum  D.  secretarium  in  audientia  diei  15  februarii 
ejusdem  anni  ;  eadem  Sanctitas  Sua  praefatas  resolutiones 
Sacrée  Congregationis  ad  quatuor  prsedicta  dubia  in  omnibus 
el  per  omnia  bénigne  approbavit,  et  confirmavit  ;  voluitque 
relate  ad  primum  dubium,  indulta  adhuc  concessa,  a  qua- 
cumque  auctoritate,  vel  iraposterum  concedenda,  posse  dum- 
taxat  reformari  et  revocari,  servatis  servandis,  ab  hac  Sacra 
Congregatione  :  in  casibus  vero  particularibus  sub  praemissis 
dubiis  non  comprehensis,  instantes  recurranl  ad  eamdem 
Sacram  Congregalionem.  Quibuscumque  in  contrarium  non 
ohstantibus.  Romae  etc. 


1930.   SCFER  REGIUINE   MOMALIUM. 

NuNTio  Parisien.  —  11  santo  Padre  venuto  in  cognizione  di 
quanto  hanno  operato  i  carmelitani  scalzi  in  Francia  circa  le 

(\'è'iÇ)).  Direction  des  relii^ieuses.  Les  monastères  des  religieuses 
sont  placés  sous  la  juridiclion  ordinaire  des  évoques,  sauf  les  pri- 
vilèges spéciaux  que  le  saint-siège  accorde. 


monache  Carmelilane  col  snscitare  nclle  medesime  dei  dubbi 
IKMche  da  loro  non  dispendono,  ecol  procurare  di  prenderne 
la  direzione,  commette  a  V.S.  di  ammonire  il  P.  Provinciale, 
acciocliè  egli  ed  i  religiosi  si  astenga  da  simili  cose. 

lia  conosciuto  inoltr(!  Sua  Sanliia  la  imprudente  condotta 
(lui  P.  Ilerman,  e  percio  incarica  V.  S.  a  chiamarlo,  et  ad 
ainuioiiirlo  gravemonie,  inlimandogii  che  se  non  si  cmenda, 
si  adutteranno  forti  niisure. 

Ella  pol  dara  relazione  a  questa  S.  C.  dei  VV.  e  RR.  di 
quaiito  avra  operato.  In  atteso  <li  chi  etc.  Roma  23  set- 
tenibre  t8.")7. 

NicARio  Gknerali  Ordinis.  — 11  saido  Padre  ha  ricevuto  dei 
forti  rcchimi  circa  il  Carmelitani  scalzi  di  Francia,  che  com- 
promctlono  non  solo  il  loro  Ordine,  ma  anche  gli  altri  collo 
S()aigere  dul)l)i  nelle  Monache  carmelitane  perché  da  loro 
non  di.>pendono,  e  col  procurare  di  prenderne  la  direzione, 
ed  in  moilo  particolare,  si  sono  fatti  dei  rimarchi  a  carico  dei 
P.  ILnnan  ()er  la  sua  imjjrudeate  condotta,  che  ha  richiamato 
anche  l'atteiizione  dell'a\itorilà  governativa.  Ad  im|)cdirne  le 
tristi  conseguenze  si  sono  date  le  conveniente  istruzioni  a 
Monsignor  Nunzio. 

In  tanto  si  avverte  V.  P.  pi>r  sua  nor.ma,  ed  accioche  tanto 
V.  P.  quanto  i  suoi  religiosi  non  s'immischino  negli  affari  di 
quelle  religiose,  le  quali  debbono  rimanere  unicamente  sotto 
la  dipendenza  degli  Ordinarii.  Tanto  etc. 

Roma,  23  settembre  1857. 


MÉLA^'GES 


h-régularité.  Escabeau.  —  Livres  chinois.  Vestiges  des  dogmes 
clirétiens.  — Indulgences  collectives  accordées  par  les  évèques. 
Evoques  auxiliaires.  Indulgences  données  pour  chaque  mot 
d  une  prière. 

Irrégularité.  Rhumalisme.  Permission  de  s'appuyer 
de  temps  en  temps  sur  un  escabeau  que  les  habits  sacer- 
dotaux peuvent  cacher.  Induit  accordé  par  la  S.  Con- 
grégation duConcile  le  20  juillet  1878. 

MlMATEN.      DiSPENSATIONIS    AB  IRREGULARITATE,    Die    20    julii 

1^78.  — Sacerdos  Joseph  Retrus  Poulalhou,  diœcesis  Mima- 
tensis,  doloribus  rheumaticis  identidem  afllictatus  per  majo- 
rem  anni  partem  in  lectulo  cubare  coactus  est.  Cri-i  autem 
finita  tanta  nervorum  debilitate  premitur,  ut  ei  impossibile 
sit  toto  celebrationis  tempore  suis  consistere  pedibus  :  prop- 
terea  Sunmium  Principem  adiens  suppliciter  expostulat  : 
«  Qu'on  lui  accorde,  non  la  permission  de  s'asseoir,  mais  celle 
de  s'appuyer  de  temps  en  temps  sur  une  chaise,  ou  escabeau 
placé  derrière  lui  et  que  pourraient  aussi  dissimuler  au  besoin 
les  vêtements  sacerdotaux,  »  animadvertens  quod  ex  pontifi- 
cis  benignitale  jam  privilegio  gaudet  oratorii  privati,  «  et  qu'un 
enfant  qui  sert  de  clerc  assisterait  seul  à  la  messe.  »  Uuas 
dein  adducit  causas  ad  gratiam  obtinendam:  1.  la  conso- 
lation qu'il  éprouverait  de  pouvoir  dire  la  messe,  vu  que 
l'infirmité  le  prive  du  bonhrur  d'aller  à  l'église  et  d'assister 
même  le  dimanche  à  la  messe;  2.  le  secours  qu'il  trouverait 
dans  l'honoraire  de  la  messe,  secours  indispensable  pour 
assurer  sa  subsistance.  » 

Acceptis  hisce  precibus  ad  episcopum  Mimatensem  scrip- 
tum  fuit  die  14  martii  nuper  effluxi  pro  informatione  et  voto 
prajvio  experimento  coram  cœremoniarum  magistro  referret 
an  et  quomodo  oralor  omncs  missse  actiones  explere  qucat. 


1010 


MÉLANGES. 


1020 


Mandatis  obsequens  S.  Congregationis  vicarius  generalis  pro 
episcopo  impodito  literis  dit-i  1-2  decuisi  apiilis  relalionein 
magislri  ciereinoniaruin  mox  enucleaiuiani  transmisit,  subdens 
a  quod  oraloris  preces  dign»  sunt  ut  bénigne  cxripiantur; 
qiiod  orator  onini  re  caret,  et  quod  missaruin  stipendia  illi 
omnino  necessaria  sunt  ad  vilœ  tam  infelicis  sustentalio- 
nen).  > 

Porro  niagister  Cieremoniarum  ab  episcopo  deputatus  post- 
quani  descrip?it  fuicruni  cui  orator  iu  sacris  peragendis  in- 
cuinberet,  Jiaiict  :  «  A  mon  avis,  celle  manière  de  célébrer 
est  sans  inconvénients;  elle  permel  de  faire  facilement  toutes 
les  cérémonies  prescrites.  Il  n'y  a  que  deux  choses  qui  ne 
pourraient  cire  exactement  accomplies:  1.  les  génutlexions 
jusqu'à  terre;  2.  le  tour  complet  h  VOrate  fratres  et  à  la 
bénédiction  de  la  fin.  Les  génuflexions  seraient  remplacées 
par  une  profonde  inclination,  en  pliant  un  peu  la  jambe 
droite.  Quant  au  demi-tour  pour  dire  Dominus  vobiscum, 
il  se  ferait  h  peu  près  comme  prescrit  la  rubrique  aux  messes 
célébrées  devant  le  Saint-Sacrement  exposé.  Il  n'y  aurait 
aucun  danger  de  profanation  ni  scandale,  car  le  recourant 
célébrerait  tout  seul,  en  présence  de  l'enfant  qui  sert  la 
messe.  « 

Quibus  habilis  rescripsi  :  Per  summaria  precum,  et  cum 
hodie  hic  expemlendus  propouatur  hbellus,  nonnulla  utrin- 
que  de  more  adjiciam  in  jure. 

Veram  irregularitalem  in  casu  adesse  difticili  probitione 
demonstranduin  liand  est,  cum  ex  sola  reruiii,  quœ  hucus- 
que  adductae  sunt,  exposilione  nemo  non  videal  applicandum 
esse  caput  Presbyt.  de  cleric.  œgrot.  quo  universiin  irregula- 
ris  dicitur  qui  non  secure  propter  debilitalem,  vel  non  sine 
scandalo  propter  deformilalem  ministrare  potest.  In  specie 
autrm  oralor  non  modo  fulcro  indiget  ut  niissam  celebrare 
valeat,  verum  etiam  nequit  tolaliter  se  ad  populum  conver- 
tere,  et  genuflexionura  tanlummodo  signum  praebere  valet 
caput  demiltens  et  dexterum  parumper  tlectens  pedem.  Ex 
quibus  defeciibus  manifestum  erumpere  pularem,  ipsum  ea 
irregularilate  delineri,  quae  suadet  gratiœ  denegationem  cum 
in  hoc  lacrymabili  stalu  sacrificiuni  peragens  indubie  scanda- 
lum  et  admirationem  excitaret  in  populo.  Quo  in  casu  sum- 
mus  poniiftx,  «  cum  corpore  vitiaiis  ob  reverentiam  sacra- 
menli,  ut  non  facile  solet  dispensare  :  »  ila  Reiffensl.  lit.  de 
corpore  viliat.  num.  36  ;  cui  concinil  Pirhing,  num.  15,  et 
Schlmaz.  num.  IC  eod.  lit.  S.  C.  in  Abellinen.  die  28  julii 
1770,  confirmala  4  maii  1771,  in  Augustana  irregul.  19  de- 
cembris  1772. 

Attamen  cum  agatur  de  jam  promoto  et  non  promovendo 
et  cum  absque  culpa  irregularis  evaseril,  facilius  canonum 
rigores  remilti  soient,  ne  afflicto  addatur  afflictio,  prouli  do- 
cent  resoluliones  S.  O.  Senogallien.  Dispensalionis  ab  irregu- 
larilate 7  maii  1783.  et  Poriugallen.  et  Larneccn.  14  augusti 
1824;  aliaeque  quamplurimae.  Nec  désuni  exempla  hujus  dis- 
pensalionis ab  hoc  S.  0.  indullae  in  simili  et  fere  idenlico 
casu,  prout  videri  polesi,  praisertim  in  Januen.  dispensalionis 
die  29  novembris  1862  inier  supplices  libellos  relata.  Inibi 
agebatur  de  parocho  Joanne  Augnslino  Raggio,  qui  tibiarum 
debiiiiaie  ptrciilsus,  scipionibns  iniiixus  cogebalur  ad  allarc 
accedere,  et  Siicrificii  tempoie  neque  ad  populum  peifecte  se 
vertere  valebat,  neque  profundam  genuflexionem  peragere, 
sed  eam  tanlummodo  indicare,  pedem  scilicet  retrahendo  et 
caput  humerosque  inclinando,  et  tamen  hic  S.  0.  rescripsit  : 
«  Pro  gralia  dispensaliouis  duftimodo  celebrel  in  oratorio 
o  privalo,  vel  etiam  in  ecclesia,  hora  tamen  a  populo  .ninus 
«  frequentala,  et  cum  assistentia  alterius  saccrdolis  vel  sallem 
«  diaconi,  facto  verbo  cum  SSn\o.  » 

Neque  casui  noslro  obslare  viderentur  resoluliones  superius 
citatas  in  Abellinen.  et  Auguslana.  In  prima  enim  agebalur  de 


saccrdote  qui  apopleclico  niorbo  correplus  talem  in  sinisiro 
brachio  passus  fuit  laesioncm,  ul  ejus  ministcrio  in  sacro  pera- 
gendo  ad  sustinendum  caliceni  dum  altollitur  cl  cœleslem 
hostiam  frangendam  uti  nequibat,  qiiare  periculum  adcrat 
efîusionis  sanguinis.  In  altéra  vero  sornio  eraf  de  parocho 
qui  lacultatem  expostulavit  celebrandi  ope  digilorum  argen- 
leorum.  Cessât  pr;elerea  in  themate  ratio  scandali  cum  orator 
efflagitel  gratiam  celebrandi  in  privalo  oratorio,  ubi  «  un  en- 
fant qui  sert  de  clerc  assisterait  seul  à  la  messe,  o  Cessai  pro- 
fanationis  periculum,  quia  teste  coeremoniarum  magislro 
gratiam  imperliendo,  «cette  manière  de  célébrer  n'offre  aucun 
inconvénient  et  tout  péril  de    profanation  serait  éloigné.   » 

Ilisce  breviter  expositis  quid  consilii  sit  in  themate  am- 
plectendum  erit  EE,  PP.  prudentiœ  et  sapientiœ  decernere. 

Quare  etc. 

S.  Congregalio  Concilii  rescribendum  censuit  :  Pro  gralia 
dispensationis,  arbilrio  et  conscientiœ  episcopi  ad  effectum 
celebrandi  in  oratorio  privato  usquedum  non  ingravescal 
morbus,  fado  verbo  cum  SSmo.  Uomae,  20julii  1878. 


Livres  chinois.  Vestiges  des  dogmes  chrétiens.  Lettre 
de  N.S.  Père  le  pape  Léon  XI IL 

Notre  saint-père  le  pape  a  daigné  adresser  la  lettre 
suivante  à  MM.  Bonnelty  et  Perny  à  roccasion  de  la 
publication  de  leur  ouvrage  intitulé  :  Vestiges  des 
principaux  dogmes  chrétiens  tirés  des  anciens  livres 
chinois,  par  le  P.  de  Premare  : 

A  nos  chers  fils  le  chevalier  Bonnelty,  directeur  des  Annales  de 
philosophie  chrétienne,  et  Paul  Perny,  prêtre^  ancien  mit- 
sionnaire  en  Chine. 

LEON  XIII,  PAPE. 

Chers  fils,  salut  et  bénédiction  apostolique, 
On  ne  doit  point  s'étonner,  chers  fils,  que  le  peuple  fier 
jusqu'à  l'excès  de  son  antiquité  et  très-conservateur  de  cette 
gloire  dans  ses  doctrines  et  ses  mœurs,  ail  en  mépris  les 
nations  modernes  et  leur  sagesse;  et,  comme  il  ignore  que  la 
vraie  religion  a  été  révélée  par  Dieu  au  premier  père  des 
hommes,  qu'il  ait  en  dédain  la  religion  catholique,  qu'il 
n'estime  pas  être  une  explication  plus  grande  de  la  religion 
antique,  mais  une  invention  de  la  sagesse  moderne.  Celui 
donc  qui  s'attache,  par  des  preuves  convaincantes,  à  dissiper 
cette  erreur  dont  les  esprits  sont  imbus,  accomplit  certaine- 
ment une  œuvre  excellente,  en  faisant  disparaître  un  grand 
obstacle  à  la  propagatien  de  l'Evangile. 

C'est  pourquoi  nous  vous  félicitons,  chers  fils,  vous  qui  voua 
aidant  des  doctes  recherches  faites  au  siècle  passé  par  un 
dos  pères  de  la  Société  de  Jésus,  remplissant  les  fonctions  de 
ni'ssionnaires  dans  ces  régions,  vous  êtes  attachés  avec  une 
nouvelle  diligence  à  étudier  les  livres  sacrés  des  Chinois  et 
les  ouvrages  des  sages  antiques,  et  en  avez  extrait  les  vestiges 
très-clairs  des  dogmes  et  des  traditions  de  notre  très-sainte 
religion,  lesquels  vestiges  prouvent  qu'elle  a  clé  depuis  long- 
temps annoncée  dans  ces  régions,  et  que,  par  son  antiquité, 
elle  précède  de  beaucoup  les  écrits  des  sages,  d'où  les  Chinois 
tirent  la  règle  et  l'enseignement  de  leur  religion.  Que  Dieu 
favorise  votre  but  et  vos  études,  lesquels  si,  par  le  secours  de 
la  lumière  céleste,  ils  pénétraient  dans  les  esprits  des  sages, 
ouvriraient  certainement  une  voie  royale  à  la  vérité  et  procu- 
reraient le  salut  d'ûmes  innombrables. 

C'est  ce  que  nous  vous  souhaitons  de  tout  notre  cœur,  et 
en  même  temps,  comme  présage  de  la  faveur  divine,  et  gage 


1021 


MÉLANGES. 


1022 


de  notre  bienvcillanre  paleinellp,  nous  vous  donnons  avec 
nnioiir,  cbcrs  (ils,  noire  bénédiction  apostolique. 

Donné  à  Rome,  aujMes  de  Saint-Pierre,  le  12  du   mois 
d'août  1878,  an  l^'de  notre  pontifical. 

LEON  XIII,  PAPE. 

Voici  le  texte  latin  de  ce  document  : 

Dilectis  filiis  equiti  Bonnetty,  reclori  Annalium  philosophine 
cliristianae,  ao  Paulo  Pcrmj,  sacerdoli  jam  missionnario  in 
Sinis,  Lutetiœ  Parisiorum. 

LEO  PP.  XllI 

Dilecti  filii,  salutem  et  apostolicam  bonediclionem.  Mirum 
profecto  videri  non  débet,  dilecti  filii,  quod  populus  anliqui- 
tatis  suae  ad  niiraculum  ostentator,  hujusque  gloriœ  in  doc- 
trinis  moiibusque  retinenlissimus,  despectui  babeat  recen- 
liores  natioties  earumque  sapientiam.  Et  cuni  ignoret,  vernm 
religionem  ipsi  hominuni  protoparenti  revelatam  a  Deo  fuisse 
cathoiicam  aversetur  religionem,  quam  non  antiqnaî  plenio- 
rem  explicalionem  arbitratur,  sed  recenlis  sapientiœ  coni- 
nientuni.  Qui  igitur  insitum  hune  menlibus  erroiem  perspi- 
cuis  argumentis  depellere  studeat  egregiain  profecto  confert 
opcnim  subinovendo  gravissinio  obstaculo  Evangelii  propa- 
gationi  objecte. 

Gratulamur  idcirco  vcbis,  dilecti  filii,  qui  usi  doctis  disqui- 
silionibus  praeterito  saeculo  institutis  ab  allero  e  Palribus 
Societatis  Jesu  missionariorum  munere  functis  iis  in  regio- 
nibus,  novaque  diligentia  versatis  sacris  Sinarum  libris  vetus- 
torunique  sapientum  operibus,  clara  ex  ipsis  vestigia  duxistis 
dogmatum  et  tradiiionum  religionis  nostrae  sanctissimae  ;  quaî 
doceant,  eam  jamdiu  nunciatarn  fuisse  illis  reg'.onibus  et 
aiitiquitate  sua  longe  excedere  scripta  sapientum,  e  quibus 
Sinae  religionis  suae  normam  ducunt  et  documentum.  Obse- 
cundet  Deus  proposito  sludiisque  veslris;  quae  si,  superno 
affulgente  lumine,  sapientum  mentes  illustraverint,  regiam 
profecto  sternent  veritati  viam,  innumerarumque  animarum 
saluti  prosjjicient. 

Id  toto  corde  vobis  ominamur,  dum  divini  favoris  auspicem 
noslraeque  p^iternae  benevolentiae  pignus  bpostolicam  bene- 
dictionem  vobis,  dilecti  filii,  perpamanter  impertimus. 

Datum  Romœ,  apud  S.  Petrum,  die  12  augusti  1878,  pon- 
tificatus  nostri  anno  primo. 

LEO  PP.  XIII. 


Indulgences.  Si  un  évêque  peut  accorder  des  indul- 
gences aux  associations  qui  en  ont  obtenu  du  Saint-Siège  ; 
ainsi  quaux  croix,  couronnes  et  pieuses  images.  Si  un 
évêque  peut  accorder  des  indulgences  aux  fidèles  d'un 
autre  dioche,  l'ordinaire  du  lieu  consentant. — SiVé- 
vêquepeut  appliquer  de  nouvelles  indulgences  à  l'objetouà 
l'acte  de  piété  que  son  prédécesseur  a  indulgenciés.  — 
Si  V évêque  in  partibus  coadjuleur  de  l'ordinaire  diocé- 
sain a  le  pouvoir  d'accorder  quarante  jours  d'indulgence 
comme  l'évêque  diocésain  lui-même.  S'il  est  permis  de 
diviser  en  plusieurs  parties  un  acte  de  piété ,  par  exem- 
ple appliquer  quarante  jours  d'indulgence  à  chaque  mot 
de  la  Salutation  angélique.  —  Si  le  délégué  apostolique  a 
le  pouvoir  de  donner  des  indulgences  conjointement  avec 
les  évêques  des  pays  compris  dans  la  délégation. —  Con- 
cessions collectives.  Décret  de  la  S.  Congrégation  des 
Indulgences. 

DUBIORUM  SDPER  ACCESSIONE  ET  ACOUMULATIONE  INDULGENTIARUM. 

Decretum.  Romani  pontifices  in  concedendis  indulgentiis 


moderamen  semper  consuevcrunt  obscrvare,  ne  per  iiidiscre- 
tas  cl  supeîlliias  indiilgentias  et  claves  Ecclesiie  conleinnan- 
ttir  et  pœnitenli^  satisfactio  enervetur  cap.  Cumexeo.  14, 
do  pœnit.  et  reniiss.  E()(lein(]ue  consilio  ducti  haïul  unquam 
onii^ere  iiuiulgcnti.is,  quas  inoderaminis  fines  exccs^^sse 
jterspexerunt  intra  eosdein  coh'bere.  Sacrosancla  ilern  Tri- 
deiitina  synodus  sess.  2;i  décret,  de  indulg.  veleri  et  probatas 
Ecclesiaj  consuctudini  iidiaerens,  moderationeni  in  iudulgen- 
tiaruni  concessione  enixe  inculcat,  ne  7iimia  faciliuile  erxk' 
siascica  disciplina  enervelur.  Abusus  vero  qui  in  iiuiulgentias 
irrepserint  emend(Uos  et  correptos  cupiens  episcopis  man- 
dat, ut  eas  ecclesiae  suae  diligeuter  quisque  colligat,  et  ad 
sumnium  Romanum  pontificem  déférât,  cujus  aucloriiate 
et  prudenlia,  quod  universali  Eccksix  cxpediel,  statuatur. 
Qua;  aucloritas  a  Romanis  pontificibus  per  Sacram  In- 
dulgenliarum  Congregalionem  post  ipsius  inslitutionem  solet 
exerceri. 

Quare  varii  abusiis,  quos  in  noniuillis  regionibus  advcr- 
sus  adeo  salutarem  Ecclesiaj  discipbiiam  inolevisse  coniper- 
tum  est,  propositi  fuerunt  in  congregalione  generali  habi- 
ta in  palatio  apostolico  Vaticano  die  Li  decembris  1877  sub 
forma  sequentiuni  diibiorum: 

1.  Potestiie  episcopus  vel  alius  quicumque  praîlalus  ei- 
dem  aclui  pictalis  sive  eidem  pio  sodalitio,  cui  a  Romano  pon- 
tifice  jam  indulgentiœ  sive  plenariaî  sive  partiales  concessae 
sunt,  alias  indulgenlias  adjungere?  Potesttie  crucibus,  coro- 
nis,  sacris  imiiginibus  a  papa  vel  sacerdote  légitima  facuUate 
munito  benedictis,  novas  artnectere  indulgentias? 

2.  Potestne  episcopus  fidelibus  diœcesis  non  siiœ  indidgen- 
tias  concedere  si  Ordinarius  loci  consentit?  Potestne  tole- 
rari  hujusmodi  praxis  si  nihil  aliud  intenditur,  nisi  ut  per 
majorem  numerum  prœlatorum  indulgentias  concedentium 
summa  dierum  indulgentiarum  eidem  actui  devoto  adnexa- 
rum  muUiplicetur? 

3.  Potestne  episcopus  eidem  rei  vel  eidem  actui  pietatis, 
cui  jam  antecessor  indulgentias  adnexuit,  novas  indulgen- 
tias applicareî 

4.  Potestne  episcopus  in  partibus  infidel.  quamvis  auxi- 
liaris  ordinarii  alicujus  diœcesis  indulgentiam  quadraginta 
dierum  concedere  sicut  diœcesanus? 

5.  Potestne  episcopus  quin  limites  sui  juris  excédât  ad 
augendas  indulgentias  eumdem  actum  pietatis  in  partes  divi- 
dere  et  ex.  gr.  pro  omni  verbo  salutationis  angelicae  qua- 
draginta dies  indulgentiarum  concedere  ? 

6.  Potestne  delegatus  apostolicus  virtute  facultatum  quas 
a  summo  pontifice  accepit  in  concedendis  indulgentiis  con- 
currere  cum  uno  vel  altero  epscopis  territorii  delegationis 
suffi  ut  idem  objectum  vel  eumdem  actum  pietatis  indul- 
gentiis ditet? 

7.  Prailati,  quibus  privilegio  apostolico  data  est  facultas 
concedendi  in  quibusdam  solemnibus  festivitatibus  per  an- 
num  indulgentias  plenarias,  debetne  bac  facuUate  uti  per 
modum  actus  toties  quoties  talis  solemnitas  occurrit,  an  vero 
possunt  unica  concessione  eamdem  indulgentihm  extendere 
ad  omnes  solemnitates  periodo  annorum  recurrentium  aut  in 
perpetuum? 

Sacra  Congregatio  respondendum  edixit  utinfra  : 

Ad  primum :  Négative  nisi  novœ  conditiones  adimplendœ 
prescribantur. 

Ad  secundum  :  Négative  ad  utrumque. 

Ad   tertium  :  Négative. 

Ad  quartum  :  Négative. 

Ad  quintum  :  Négative. 

Ad  sextum  :  Consultius  se  abstineat. 

Ad  septimum  :  Affirmative  ad  partem  primam.  Négative 
ad  secundam. 


1023 


MÉLANGES. 


1024 


Facla  autein  per  infrascriptuni  Sac.  Cougregationis  secre- 
lariuin  sanctissinio  domino  nostio  Pio  pupje  IX  relatione 
in  andientia  habita  die  12  januarii  1878,  S;inctilas  Sua 
prapdictas  responsiones    probavit  et  publicaii  mamlavit. 

Datum  Roma;  ex  secretaria  Sac.  Congregalionis  die  12  ja- 
nuarii  1878. — Al.  card.  Oreglia  S.  Stephano  praef.  A.  Pa- 
n'ci ,  secretarius. 

CossuLToms  TOTiM.  Jum  a  die  8  maii  1874  proposita  et 
resoliita  fuerant  dubia  hfpc.  Qiioad  primam  partem  seciindi 
dubii  lamen  S.  C^ngregatio  e.xqiiisivit  volunn  consultoris: 
qui  sic  se  habuit.  Pro  certo  tenendum  est,  episcopum  extra 
suam  diœcesim  nnllani  jurisdictionem  tamquam  propriam 
exercere  posse.  .\ttamen  si  episcopus  alipnœ  dioecesis  con- 
sentit, tune  videndum  esset  quomodo  intelligendtis  sit  con- 
sensus iste. 

Non  potest  episcopus  consenlire  ut  alienus  episcopus  in 
diœcesi  non  sua  juiisdiclionem,  tanquam  sibi  propriam,  exer- 
ceat;  nam  taleni  jurisdiciionem  non  habet,  et  esset  contra 
bonnm  ordinem  hierarchiae.  Si  vero  consenlire  idem  est  ac 
delegare,  lime  ulique  flico  posse  episcopum  in  aliéna  diœ- 
cesi ex  delegiitione  ordinarii,  jurisdiciionem  cxercere,  indul- 
genlias  conccdere.  Si,  exempli  gratia,  episcopus  propter  intir- 
mitatcm  vel  aliud  impedimeutum  ecclesiani  non  potest  con- 
secrare,  nec  clericos  ordinare,  nec  confirmationis  sacramen- 
tum  conferre  vel  alias  functiones  sacras  peragere,  tune  utique 
sive  episcopum  auxiliarem,  sive  ordinarium  alterius  diœcesis 
ad  (aciendas  ilias  functiones  invilare,  eique  faciiltatem  piibli- 
candi  indulgentias  compétentes  et  sibi  benevisas  delegare 
potesl.  Igitur  in  hoc  casu  delegationis  fidelibus  diœcesis  non 
sua;  indulgentias  concedere  potest  inira  limites  jnris,  scilici.'t 
usque  ad  40  dies. 

Animadtbrsiones  ex  officio.  Animadversum  fuit  cnm  Be- 
ned.  XIV  de  Synod.  diœces.  lib.  13,  cap.  18,  §  2  :  «  Pericu- 
losum  nonnullis  videtur  hoc  reruni  genus  (inquirere  nempe 
an  abusus  invecti  sini  quoad  alicujus  loci,  aut  rei,  vel  acti 
pii  indulgentias)  nimis  diligenter  scrutari  et  excutere,  prop- 
terea  qnod  si  hinc  urget  nécessitas  exposcendi  opportuna 
remédia  ne  christiBdelibus  imponantur,  inde  obstat  timor  ne 
delecio  per  ipsos  indulgentiarum  insubsistentia,  quœ  anlea 
eos  latuerat,  nec  eis  denuntiata  fuerit  ab  eis,  qui  rerum 
veritalem  ipsis  sine  fuco  demonstrare  debebant,  turbentur  illi, 
offendantur,  indeque  occasionem  arripiant  obloquenai  in  eos 
qui  ecclesiaslici  regiminis  veluti  habenas  moderantun.  » 

Exposito  periculo  ab  ablatione  abusuum,  quoad  indulgen- 
ias,  derivanli,  opportuuum  pontifex  suggerit  remedium,  ita 


prosequendo:  «  Verum  haud  ila  difficile  et  arduum  est  viam 
adinvenire,  per  quam  ex  hoc  iinpediio,  ul  isti  pulant,  la- 
byrintho  evadatur.  Si  enim  in  indulgentiarum  discussione, 
quam  in  sua  diœcesi  instituit  episcopus,  aliquas  repereril 
qu;e  dubiae  fidei  sibi  videantur,  non  negligat  eas  lem  rccen- 
sere  iu  relatione  status  suas  ecclesiie;  quod  cum  prœstite- 
rit,  opiis  erit  Congregitiouis  Goncilii  hujusce  rui  notiouem 
rem'ttere  ad  alteram  Goiigregationem  Indulgentiarum.  Quo- 
*ies  autem  examine  facto  hujusmodi  indulgentias  apocryphas 
declarari  coiUigerit,  si  rogetur  pontifex  ut  iudulgcntiis  apo- 
crypliis  veras  canonicasque  indulgentias  subrogare  velit  et 
(uti  spcrandum  est)  consonum  votis  resciiplum  obtineatur; 
non  soluin  hac  ratione  incommodis  omnibus  cumulate  con- 
sultum  erit,  sed  insuper  frJeli  populo  spiritualis  veraeque 
lœtitiiB  occasio  exliibebitur.  » 

Remedium  hujusmodi  ab  ipso  Benediclo  XIV  adhibitum 
fuit  die  6  niartii  17o6  quoad  indulgentias  qiiae  vulgo  dice- 
b;mtur  concessae  coronae  B  Joannae  Valesi;e.  Quod  cum  sug- 
gpstum  fuerit  S.  Congregationi  a  consullore  in  Mexicana 
iliei  30  niarlii  1836,  S.  Congregatio  post  declaratas  apocry- 
jihas  indulgentias  et  privilégia  de  quibus  agebalur,  curavit 
ut  a  summo  pontifice  nova  concederentur,  ceu  concessa 
fuerunt  sub  die  14  aprilis  1856. 

Relate  ad  indulgentias,  de  quibus  pertractatur  relata  etiam 
fuit  praxis  quae  viget  apud  Hispanos  episcopos.  Etenim  epi- 
scopi  juxla  hanc  praxim,  quam  anliquissimam  autumant,  vel 
concedere  soient,  indulgentias  intra  diacesim  suam,  et  me- 
tropolitani  intra  provinciam  suam,  vel  concedunt  indulgentias 
in  diœcesi  sua  pro  non  diœcesanis  ad  ipsorum  petitionem, 
vel  concedunt  indulgentias  extra  diœcesim  pro  non  diœce- 
sanis ad  horum  petitionem.  In  primo  casu  eas  concedunt 
jure  suo  in  forma  Ecclesice  consueta.  In  altero  jure  suo 
quoad  concessionem,  at  vero  quoad  lucrationem,  operumque 
praîscriptorum  approbationem  juxta  voluntatem  proprii  or- 
dinarii liis  \evh\s  :  Habito  prius  beneplacito  ordinarii  pro  lu- 
cralione  et  executione.  In  tertio  cum  duplici  beneplacilo 
ordinarii  proprii  sub  iis  verbis  :  •■  supposito  beneplacito  prœ- 
lati  diœcesani  pro  concessione  et  lucralione.  »  Petierunt,  ceu 
relatum  est,  ut  S.  Congr.  dignelur  de  validitate  indulgentia- 
rum concessaruni  vel  concedendarum  ab  eisdem  episcopis  et 
juxla  consueludinem  ejusmodi  decernerel.  Verumtamen  nul- 
lum  extat  vestigium  apud  S.  Congregalionis  acta  lum  suppo- 
silaî  consultaiioiiis,  quam  responsionis. 

Quibus  aliisque  prîenolalis  S.  G.  Indulgentiarum  septem 
propositis  dubiis  praebuit  responsa  jam  relata. 


L'administraleur-géraiU  : 
Palmé. 


4 


Pari».  —  Jules  Le  Clekk  et  C",  Imprimeurs  île  K.  s.  F.  le  l'aps  et  de  l'Archeyêché,  rue  Cassette,  17. 


ANALECTA    JDRIS   PONTIFICII 


CENT    CINQUANTE-CINQUIÈME  UVliAISON, 


LE  Wmum  JOSEPH  COTTOLENGO 


Biographie  du  vt?ni?rable  serviteur  de  Dieu  d'après  le  procis  juri- 
dique et  rinfoimatioii  présentée  à  la  S.  Consrégalioii  dos  Uitos. 
Peîile-iMaisoii  <le  la  divine  Providence.  Instituts  fondés  par  le 
vénérable  Coltolengo.  Dons  surnaturels.  .Suppli(iuû  des  princes 
de  la  maison  royale  de  Savoie  au  Saint-Siège  pour  obtenir  l'in- 
Iroduction  de  la  cause. 

La  S.  Congrégation  des  Rites  a  publié  récemment 
un  décret  autorisant  l'introduction  delà  cause  de  béa- 
tificalionet  de  canonisation  du  vénérable  Joseph  Cot- 
lolengo,  chanoine  de  la  collégiale  du  Saint-Sucrement 
à  Turin,  et  fondateur  de  la  Pelile-Maison  de  la  divine 
Providence,  sous  les  auspices  de  saint  Vincent  de 
Paul. 

Nous  publions  plus  loin  la  biographie  du  vénérable 
Cpttolengo  d'après  Vinformalio  qui  a  été  présentée  à  la 
S.  Congrégation  des  Rites.  Nous  avons  puisé  à  la 
miàme  source  ce  qui  concerne  les  dons  surnaturels  du 
vénérable  serviteur  de  Dieu,  les  circonstances  de  sa 
mort,  la  réputation  de  sainteté  qui  s'attache  à  sa 
mémoire  et  les  guérisons  miraculeuses  obtenues  par 
son  intercession. 

Le  vénérable  Cottolengo  prit  pour  modèle  saint 
Vincent  de  Paul,  et  plaça  sous  la  protection  spéciale 
de  cet  admirable  serviteur  et  ami  des  malheureux  la 
Petite-Maison  de  la  divine  Providence,  qui  abrite  deux 
mille  malades  et  orphelins.  11  commença  son  œuvre  en 
1828,  n'ayant  pour  toute  ressource  que  sa  ferme  con- 
fiance en  la  divine  Providence.  Elle  ne  lui  fit  jamais 
défaut;  nous  rapporterons  plus  loin  des  traits  vraiment 
merveilleux  des  secours  extraordinaires  par  lesquels 
Dieu  soutint   constamment   cet  établissement. 

Pour  la  direction  des  œuvres  de  charité  qu'il  entre- 
prit, le  vénérable  Cottolengo  fonda  huit  nouveaux  ins- 
tituts religieux,  qui  encore  aujourd'hui  sont  en  pleine 
prospérité:  1.  Les  sœurs  de  S.  Vincent  de  Paul  [Vin- 
cenzine)  pour  le  service  des  hôpitaux  et  pour  garder 
gratuitement  les  malades  à  domicile.  2.  Les  Frères 
de  la  Petite-Maison,  chargés  de  garder  et  élever  les 
orphelins,  sourds-muets,  etc.,  auxquels  ils  enseignent 
divers  métiers.  3.  Les  prêtres  séculiers  de  la  Très- 
Sainte  Trinité,  pour  le  ministère  spirituel  de  l'hôpital 
et  des  œuvres  annexes.  4.  Les  Ermites  sous  le  vocable 
de  saint  Romuald,  établis  près  de  Gassino  ;  ils  obser- 
vent un  genre  de  vie  extrêmement  austère.  5.  Com- 
munauté de  pénitentes  sous  le  vocable  de  sainte  Thaïs 
{Taidine).  6.  Monastère  du  Suffrage,  où  se  retirent  les 

17'    SÉRIE. 


sœurs  de  S.  Vincent  de  Paul  qui  désirent  achever 
leurs  jours  dans  la  retraite  et  la  pénitence.  7.  Car- 
mélites de  Cavoretto;  rigoureuse  clôture,  office  de  la 
nuit,  adoration  perpétuelle  etc.  S.  Sœurs  des  écoles 
pour  l'instruction  des  pauvres  filles  des  campagnes, 
sous  le  vocable  de  hDivina  Pastora.  Ainsi  s'accomplit 
la  prédiction  d'un  saint  prêtre  de  l'Oratoire,  que  Cotto- 
lengo consulta  jad-s  sur  son  dessein  d'entrer  dans  cet 
mstitut  et  qui  l'en  détourna  en  lui  annonçant  qu'il 
était  appelé  à  devenir  le  père  de  plusieurs  nations, /ja/er 
midlarunif/eniium,  comme  le  patriarche  Abraham. 

Trente  et  un  témoins,  qui  ont  tous  connu  le  vénérable 
Cottolengo  (mort  en  1842),  ont  été  entendus  dans  l'en- 
quêtejuridiquede  l'archevêché  de  Turin.  Les  déposi- 
tions, extraites  textuellement  de  l'enquête,  ont  été 
imprimées,  comme  c'est  l'usage,  pour  la  commodité 
des  consulteurs  et  des  cardinaux  de  la  S.  Congrégation 
des  Rites.  Ce  summarium  forme  un  volume  in-4''  de 
534  pages. 

La  principale  déposition  est  celle  de  M.  l'abbé  An- 
glesio,  successeur  du  vénérable  Cottolengo  à  la  direc- 
tion de  la  Petite-Maison  et  des  œuvres  annexes,  ca- 
mérier  honoraire  du  saint-père,  âgé  de  67  ans  lors  de 
l'enquête. 

Comme  Vinformalio  que  nous  publions  traite  très- 
succinctement  des  dons  surnaturels  du  vénérable  Cotto- 
len^ro,  nous  croyons  devoir  rapporter  ici  quelques 
témoignages  de  l'enquête  juridique. 

Premier  tém.oin  :  «  J'ai  pu  constater  que  le  serviteur 
de  Dieu  était  doué  d'une  très-grande  facilité  pour 
expliquer  la  parole  de  Dieu  sur  des  sujets  variés  qu'on 
lui  proposait  à  l'improviste.  Me  trouvant  avec  lui  chez 
les  Carmélites  de  Cavoretto,  assis  devant  l'autel  pour 
prêcher,  il  me  demanda  un  sujet  ;  je  lui  suggérai  le 
texte  :  In  silentio  et  spe  erit  forlitudo  vestra.  Je  fus 
émerveillé  de  la  fécondité  et  de  la  force  aveclaquelle  il 
développa  ce  sujet.  » 

Cinquième  témoin,  médecin  de  la  maison  :  «  Je 
soignais  sœur  Massima,  qui  était  épileptique.  Cotto- 
lengo, l'ayant  fait  appeler,  lui  fit  des  reproches  du 
trouble  qu'ellejetait  dans  la  maison,  et  lui  ordonna  au 
nom  de  la  sainte  obéissance  de  ne  plus  renouveler  ces 
embarras,  en  recommandant  la  confiance  en  la  divine 
Providence.  Le  fait  est  que  les  atteintes  d'épilepsie  ne 
reparurent  jamais,  j'en  ai  été  témoin  oculaire.  » 

«  L'abbé  Peretti,  théologal,  s'étant  retiré  fort  âgé  à 
la  Petite-Maison,  et  atteint  de  la  goutte,  gardait  le  lit 
depuis  un  mois  ;  on  avait  besoin  d'un  prêtre  pour  dire 
la  messe  dans  lamaison,  un  dimanche.  Le  serviteur  de 

65 


1027 


LE  VENERABLE  JOSEPH  COTTOLENGO. 


\0'2S 


Dieu  lui  fit  dire  par  sœur  Rufina  de  se  lever  et  de  dire 
la  messe  à  la  communauté.  Le  bon  vieux  répondit  : 
Obéissons,  obéissons.  11  essaya  de  se  lever  et  y  parvint, 
alla  à  la  chapelle  et  célébra  avec  une  grande  joie  la 
sainte  messe.  La  goutte  disparut.  J'ai  été  témoin  ocu- 
laire, je  visitais  ce  malade.  » 

«En  1S33,  sœur  Charles^ gravement  malade,  reçut 
l'cxtrème-onction.  Je  la  visitais  avec  le  docteur  Ilossi; 
nous  la  croyions  perdue.  Le  serviteur  de  Dieu  lui  dit: 
«  Vous  ne  mourrez  pas,  vous  irez  sur  de  hraites 
montagnes  ponr  faire  du  bien.  »  Peu  de  jours  après, 
sœur  Charles  fut  entièrement  rétablie.  L'année  bui- 
vante,  le  serviteur  de  Dieu  l'envoya  à  Ulelle,  dans  les 
montagnes  de  Mice,  pour  desservir  Thôpital  et  faire 
l'école.  Dans  la  suite  elle  jouit  d'une  excellente  santé; 
elle  n'est  morte  que  depuis  quelques  années;  je  l'ai 
toujours  connue  et  lui  ai  parlé  bien  souvent.  La  ma- 
ladie qui  la  tourmentait  était  une  affection  pulmonaire 
lente  qui  passa  à  l'état  aigu ,  cela  la  rendit  extrêmement 
dangereuse.  » 

Septième  témoin  :  «  Plusieurs  fois,  certaines  per- 
sonnes exprimant  leur  surprise  des  agrandissements 
de  la  Petite-Maison,  le  serviteur  de  Dieu  répondit  (j'é- 
tais présent)  que  ce  n'était  rien  encore  ;  que  la  Petite- 
Maison  étendrait  avec  le  temps  ses  contructions  et  ses 
possessions  jusqu'au  fleuve  Dora  et  au  bourg  du  Pal- 
lone...  En  effet,  la  maison  occupe  actuellement  les 
limites  annoncées  par  le  serviteur  de  Dieu  ;  c'est  une 
surface  de  près  de  huit  hectares.  » 

Euilième  témoin:  «  Un  soirde  l'automne,  en  1839,  je 
crois,  me  trouvant  dans  la  chambre  du  serviteur  de  Dieu, 
je  lui  fis  part  des  besoins  extrêmes  de  la  Petite-Mai- 
son ;  quelquesdivisions  manquaient  des  choses  les  plus 
nécessaires.  Le  serviteur  r!eDieuinterrompitsa  lecture, 
et  se  tournant  vers  une  image  de  la  Vierge  accrochée 
au  mur,  dit  :  «  Ma  mère,  ^.ecourez  la  Petite-Maison, 
autrement  nous  serons  obligés  de  renouveler  l'acte  hé- 
roïque de  S.  Hyacinthe,  c'est-à-dire  de  nous  mettre 
sur  la  fenêtre.  »  Il  me  dit  de  prendre  la  lumière  et 
d'aller  visiter  avec  lui  le  tronc  des  offrandes.  Je  lui  fis 
observer  qu'on  venait  d'ouvrir  le  tronc  et  que  certai- 
nement, avec  cette  pluie  battante,  personne  n'était 
venu.  Malgré  cela,  il  voulut  aller  :  or  le  tronc  se  trouva 
rempli  de  pièces  d'or,  quatre  à  cinq  mille  francs, 
en  pièces  de  trente-six  francs.  Quoiqu'il  fût  fort  tard, 
il  m'envoya,  le  même  jour,  porter  de  l'argent  à  trois 
créanciers.  Le  lendemain,  il  fit  un  grand  nombre 
d'autres  payements.   » 

Dixième  témoin  :  «  M.  Henry,  négociant  de  Turin, 
donna  mille  francs  au  serviteur  de  Dieu  à  l'époque  de 
son  départ  pour  Utelle  où  il  allait  établir  quelques 
sœurs.  En  recevant  la  somme,  le  serviteur  de  Dieu 
dit  :  u  llappelez-vous,  M.  Henry,  cinquante  pour  un.  » 
La  même  année,  M.  Henry  gagna  le  gros  lot  d'une 
extraction,  lequel  fut  de  cinquante  mille  francs. 

Vingt-deuxième  témoin  :  «  A  la  fin  de  1838,  les 
provisions  de  la  Petite-Maison  s'épuisèrent.  Deux  jours 
consécutifs  nous  eûmes  pour  tout  dîner  une  tranche  de 
pain  et  quelques  pommes  de  terre  ;  avec  cela,  nous  ne 
fûmes  pas  tourmentés  de  la  faim.  Vers  deux  heures 
de  l'après-midi,  on  vit  arriver  à  l'improviste  une  grosse 


charrette  de  provisions  de  tout  genre,  des  sacs  de  fa- 
rine, de  riz,  de  pâtes,  et  autres  denrées.  Je  vis  cette 
charrette,  et  je  me  souviens  que  mes  compagnes  di- 
saient :  «  Dieu  nous  laisse  manquer  quelques  moments, 
puis  il  nous  envoie  en  abondance.  Il  faut  toujours  avoir 
conifiance.  Nous  rendîmes  grâces  au  Seigneur.  » 

M.  labbc  Anglesio,  successeur  du  vénérable  Cotto- 
Icngo  :  «  Me  trouvant  gravement  atteint  de  fièvre 
typhoïde  dans  la  Petite-Maison,  l'année  de  la  mort  du 
serviteur  de  Dieu,  et  déjà  muni  du  saint  viatique,  je 
lui  proposai  de  faire  le  sacrifice  de  ma  vie.  Il  me  ré- 
pondit d'union  franc  et  décidé  :  «  Non,  cela  ne  doit  pas 
être.  »  Étant  sorti  de  ma  chambre,  il  dit  à  son  compa- 
gnon :  <(  Noire  chanoine  ne  mourra  pas  ;  ildevra  servir 
la  divine  Providence  dans  une  foule  d'œuvrcs.  »  Cette 
seconde  partie  de  la  prédiction  me  fut  rapportée  par 
quelqu'un  de  la  maison.  —  On  était  généralement 
persuadé  que  le  saint  homme  tenait  en  quelque  sorte 
dans  SCS  mains  les  clés  de  la  divine  Providence.  On  le 
vit  un  jour,  avec  un  panier  de  cerises,  en  distribuer  à 
toutes  les  personnes  de  la  maison.  » 

Vingt-cinquième  témoin  ;  «  J'ai  vu  plusieurs  fois  le 
serviteur  de  Dieu  en  extase,  élevé  à  un  pied  au-dessus 
du  sol,  devant  le  crucifix,  ou  une  image  de  la  sainte 
Vierge.  D'autres  personnes  l'ont  vu  dans  cet  état.  Alors 
il  n'entendait  pas  ce  qu'on  lui  disait.  » 

Coltolengo  était  vénéré  comme  un  saint.  Le  roi 
Charles-Albert  envoya  ses  deux  fils  lui  porter  la  déco- 
ration de  Saint-Maurice.  Le  comte  et  la  comtesse  délia 
Margherita  visitaient  fréquemment  la  Petite-MaisoB. 
De  même,  la  marquise  de  Barolo  vénérait  Cottolengo 
et  l'invitait  à  bénir  ses  établissements. 

Cette  grande  réputation  de  sainteté,  loin  de  s'affai- 
blir, n'a  fait  qu'augmenter  avec  les  années. 

L'enquête  rapporte  un  assez  grand  nombre  de  gué- 
risons  miraculeuses  qui  ont  été  obtenues  par  l'inter- 
cession du  vénérable  Cottolengo.  Voici  ce  que  le  cin- 
quième témoin  a  déposé  :  «  Je  sais  qu'à  Nice,  comme 
à  Turin,  un  grand  nombre  de  malades  se  sont  recom- 
mandés à  l'intercession  du  vénérable  serviteur  de  Dieu 
avec  succès.  En  1863,  la  comtesse  Dsyanziska,  po- 
lonaise, était  à  Nice,  atteinte  d'une  expectoration 
purulente  que  trois  médecins  déclarèrent  incurable. 
D'après  mon  avis,  elle  fit  une  neuvaine,  pria  le  ser- 
viteur de  Dieu,  et  continua  de  réciter  un  Pater  et  Ave 
tous  les  jours  pour  sa  guérison.  Un  mois  après,  elle 
repartit  pour  Paris,  parfaitement  guérie;  le  crache- 
ment de  sang  avait  disparu  ;  je  l'ai  su  par  une  lettre 
de  la  comtesse.  » 

On  relate  aussi  des  conversions  extraordinaires  opé- 
rées par  l'invocation  du  vénérable  Cottolengo;  une 
juive,  un  protestant,  etc. 

A  la  suite  du  Summarhim  se  lisent  les  lettres  des 
évêques  et  autres  personnages  ecclésiastiques  et  sécu- 
liers qui  ont  demandé  au  saint-siége  la  canonisation  du 
vénérable  Cottolengo.  Les  princes  de  la  famille  royale 
ont  signé  une  supplique  ainsi  conçue  : 

«  "Très  saint-Père,  parmi  les  personnages  les  mieux 
méritants  de  la  société  et  les  plus  insignes  par  leurs 
vertus  et  surtout  par  la  charité  envers  les  malheureux 
qui  ont  dans  les  cinquante  dernières  années  illustré 


1029 


LE  VENERABLE  JOSEPH  COTÏOLENGO. 


1030 


notre  catholique  Turin,  le  nom  qui  attire  de  plus  en 
plus  les  sympathies,  c'est  celui  du  serviteur  de  Dieu 
le  chanoine  Joseph  Cottolcnp;o,  fondateur  do  la  l'ctilo 
Maison  de  la  divine  Providence,  sous  les  auspices  de 
S.  Vincent  de  Paul,  déccdo  en  avril  18i-2  en  renomde 
sainteté. 

«  Ce  bienheureux  serviteur  de  Dieu,  qui  employa  et 
sacrifla  parmi  nous  presque  toute  sa  vie  sacerdotale, 
gagna  nécessairement  les  cœurs  de  tous  ceux  qui  le 
connurent,  par  ses  éminentes  vertus,  par  sa  Ijonté 
extraordinaire,  par  la  simplicité  qui  dominait  en  lui. 
Vrai  père  des  pauvres,  pour  lesquels  il  se  dévoua  com- 
plètement, il  parvint,  par  le  seul  mérite  de  sa  foi  en  la 
divine  Providence,  à  fonder  ce  prodigieux  monument, 
qu'il  voulut  appeler  «  Petite  Maison  de  la  divine  Provi- 
dence, »  vrai  refuge  de  presque  toutes  les  infirmités 
humaines,  asile  de  toute  sorte  de  misérables,  dont  le 
nombre  dépasse  actuellonient  deux  mille.  Monument 
perpétuel  de  la  Providence  divine  et  de  la  foi  et  con- 
fiance héroïque  de  son  fidèle  serviteur  et  ministre , 

a  Nous  avons  eu,  plusieurs  de  nous,  la  consolation 
de  le  connaître  et  même  de  traiter  familièrement  avec 
lui.  Nous  pouvons  attester  par  conséquent  que  lare- 
nommée  qui  de  jour  en  jour  se  répand  davantage, 
n'est  pas  exagérée.  C'est  pourquoi,  ayant  appris  avec 
une  consolation  inexprimable  que  l'enquête  pour 
la  cause  de    sa  canonisation   a  été  commencée  par 

5.  E.  révérendisime  notre  très -zélé  archevêque 
Mgr  Laurent  Gastaldi,  nous  ne  pouvons  que  joindre 
nos  très-humbles  prières  aux  vœux  de  notre  très-vénéré 
pasteur  ;  nous  déposons  nos  prières  aux  pieds  de 
Votre  Sainteté,  et  formons  les  vœux  les  plus  sincères, 
afin  qu'il  plaise  à  la  divine  Providence  de  couronner 
cette  entreprise  du  plus  heureux  succès  ;  et  cela,  non 
tant  pour  notre  dévotion  particulière  envers  le  servi- 
teur de  Dieu  que  par  la  ferme  confiance  d'expéri- 
menter dans  la  suite  sa  puissante  protection  sur  notre 
patrie  et  sur  nos  familles  dans  les  dangers  présents  et 
futurs  dont  sont  évidemment  menacés  notre  très  sainte 
religion  et  la  société  civile  dans  leurs  intérêts  publics 
et  particuliers  les  plus  vitaux. 

Signé  :  Les  princes  royaux-  de  Savoie. 
Amédée  de  Savoie. 
Marie-Vicloire  de  Savoie. 
Marie-Clotilde. 

Dans  une  prochaine  livraison  nous  ferons  connaître 
les  animadversions  du  promoteur  de  la  foi  sur  les 
faits  qui  lui  ont  paru  au  premier  aspect  ne  pouvoir  se 
concilier  avec  la,  pratique  héroïque  des  vertus. 

Voici,  d'après  VInformatio  :  I.  La  biographie  du 
vénérable  Coltolengo.  2.  Les  dons  surnaturels,  3,  Ré- 
putation de  sainteté  durant  la  vie.  4.  Mort  du  saint 
homme.  5.    Réputation  de   sainteté  après  sa  mort. 

6.  Guérisons  miraculeuses. 

TaURINEN.  BeATIFICATIONIS  El  CANORIZATIONIS  SERVI  DeI  JoSÉPHl 
BeNEDICTI  COTTOLENGO,  SACERDOTIS  S^CULARIS,  FLNDATÛRI3  INS- 
TITLTI   TAURINEN.  PARV^    DOMUS   DIVINE  PROVIDEXTI^.  —  III- 

formatio  super  dubio  :  An  sit  signanda  commissio  introduc- 

tionis  causoe  in  casu,  et  ad  eiïectum  de  que  agiliir? 

Si  oui  unquam  Italise  fines  peragrare,  et  Pedemontanam 


pnoiertini  regionem  iinisere  contigerit,  is  profecto  Tauri- 
nensis  institnti  l'ai-vaj  Domus  divinaj  l*rovidenlia3,ejiisque  tun- 
datoiis,  Joseplii  Ikiicdicli  Coltolengo,  non  periluram  admira- 
tionem  et  nomeu  secuinlulit.  In  ea  siquldeai  splendidum 
cliristianae  charitatis  thealruin,  dulce  omnium  hunianitalis 
nialorum  levanien,  certum  miseroruui  omnium  pciiugium, 
peipetuum  diviniu  Provldentia;  niiraculuin  conspiceie  ipsi  est 
datum.  Licet  duo  niillia  et  quadrigcnti  hospites  in  eadem 
vei'senlur;  tamen  omnia  paceni,  jucnnditateni,  oiationem 
redoleiit.  Et  si  Parva;  Domus  divinai  l'rovidentiie  nonion  ipsi 
a  fundatore  fuerit  tributuni,  quia  inexhausta  Dei  l'rovidentia 
est,  omniaqne  niundi  portenta  piae  ea  magna  dici  non  valent, 
qiiuuquani  re  ipsa  civilatis  bene  constitntaj  specieni  praisefe- 
rat  ;  nihilorainnsexhoc  uno  radio  multiplicem  et  niagnificum 
illius  solis  splendorem  miseris  mortalibus  procul  spectare 
conceditur. 

Quod  si  ipsa  divina  Sapientia  de  suis  asseclis  prœdicaveril: 
ex  fructibus  eorum  corjnoscciis  eos,  jam  Parvœ  Domus  di- 
vinae  Providentiœ  fundator  nosci  valet.  Ejiis  opéra  heroicœ, 
perfeclœquc  virtutes  tuerunt,  ejus  vita  miraculum.  In  ipso 
fulgidissimum  cœli  signum  apparuit,  ex  ortu  ad  occasum 
usque  beneficuin,  et  divinse  Piovidenliœ  prodigium  extitit. 
HincabsqueuUa  lenieritate,  S3d  cum  judicio  et  modo,  quem- 
admodum  testes  in  processu  aperte  ostendunt,  qua3  in 
1)D.  Vincentio  a  Paulo,  Cajetano  Thienœo,  Pbiiippo  Nerioap- 
paruerunt  portenta,  ea  omr.io  in  hoc  uno  serve  suc  mirabilem 
Deum  hac  praesertim  sophistarum  et  libère  cogitantiuin  setute 
compleri  voluisse  censendum  est,  ita  ut  cum  Isaia  dici  valeat 
Deuni  dédisse  hune  servum  suum  in  signum  el  in  porlentum 
Israël. 

Ne  auteni  plus  dicere  videar,  quam  facta  demonstrant,  ipso 
sub  initio  Romanorum  pontificum  oraculishujusniodi  causam 
optimum  omen  prœset'erre,  et  Parvam  Donium  Deique  ser- 
vum suis  titulis  fuisse  cohonestatos  asserere  operœ  pretium 
est.  Etenini,  cum  Taurini,  el  Romw  obilus  S.  D.  uli  publicum 
damnum  ab  onmibus  judicaretur,  pontifex  Gregorius  XVI  tel. 
rec.  episcopo  Monlis  Regalis  :  «  J'apprends  qu'à  Turin  est 
mort  (m  saint.  »  Sumnuis  autem  pontifex  Pins  IX,  quem 
Deus  diu  sospilem  servet,  Parvam  Domum  appellavit  «  la 
maison  du  miracle  »,  et  D.  S.  sanclum  saepe  dixit.  Hinc  plu- 
riinornm  episccporum,  regalium  Pedemonlii  principum, 
sacerdolum  saecularium  et  regularium,  tolius  praesertim  Pe- 
demontanœ  regionis  vota  benigno  vullu  excepla  esse  in  ipso 
causa?  Hmine  jure,  meiitoque  dici  valet.  Ut  aulcin  de  more 
procédât  disquisitio,  iis,  quaj  in  hac  judicii  sede  sunt  expo- 
nenda,  manus  admoveam.  Sit  itaque. 


VlTJi  s.  D.  COMMENTARIUS. 

Die  lertia  maii,  anno  millesimo  septingentesimo  octage- 
simo  sexto  Barderate,  Pedemontanai  regionis  uibe,  ortum 
suum  duxit  D.  S.  Josephus  Benediclus  Coltolengo.  Parenlibus 
honesio  loco  nalis,  optimis,  pientissimis  est  usus  ;  quorum 
uni  Josephi  Anlonii  Coltolengo,  alleriBenedictœ  Chiarolti  no- 
men  fuit.  Ut  stalim  sacro  fonte  levaretur,  et,  data  occasione. 
confirmation  is  sacramento  roboraretur,  curarunt  diligeuter. 
Ipsi  pietale  prsestantes  tilios  omnes  inter  preces  et  eleemo- 
synas  educabant,  peccata  fugere  in  leneros  ipsorum  animes 
soUiciti  insinuabant,  deque  pia  et  christiana  ipsis  inslitulione 
imperlieuda  ea  cura  et  fruclu  invicem  sese  consuIebant,ut  qui 
ex  ipsorum  eranl  familia  omnibus  christianis  virtutibus  prae- 
fulserint,  et  piissimi  fueiunt  habiti.  Mater  autem  praesertim 
Joscphum  Benedictum  Dec  obtulil,  et  cum  lacté  ejus  tinio- 
rem  ipsi  instillare  cordi  habuit. 


1031 


LE  VENERABLE  JOSEPH  COTTOLENGO. 


1032 


Puer'uiam  et  adolescentiam  domi  transegit  D.  S.,  et  publi- 
cas  scholas  celebravit .  A  puero  pietate  bonisque  moribiis  in- 
claruit,  et  sintrularis  pielatis  spccimina  cxliibiiit.  Solilarius, 
pius,  dévolus  ad  sanctiiateni  maxime  tVrebatiir.  Matiiimas  et 
vespeitinas  preces  sua  spoiite  et  pie  fmideb.il  ;  in  domus  an- 
culis  sffpe  orabat  ;  allariola  extiuere  in  deliciis  ipsi  eral,  et 
fratribus  aique  sociis  ante  ea  invitalis  sacras  oialiuncidas 
omi'.iiiiiiaccurrentium  admirationc  habebat.  Yirgincni  Mariani 
tenero  amore  ainavil,  ipsamquc  mairisnoniine  veluti  extalicus 
vocabat,  cumdemque  amorem  in  alios  eflfundere  studebat. 
Paiipores  summopcre  dilexit,  et  ciim  ipsis  cibuni  dividebal; 
eoqiie  divino  ardore  in  ipsos  feiebatur,  ut  quinque  annos  na- 
ins, \eluti  inspiratus  ad  quoi  pauperuni  lectoscaperent  expe- 
riendum  cubicula  mclirttur. 

Ab  adolescenlia  vero  summ»  virtutis  indicia  prœbuit,  et 
omnes  de  ipso  oplime  valicinabantur.  Super  domus  parieti- 
bus  Deum  ubique  esse  prœsentem,  in  scbo'.asticis  libiis,  et 
scriplis  sanctum  Deo  adjuvante  ellici  vcUe  sciipsmat.  Sacre 
quotidie  cum  intéresse!,  et  in  ecclesia  oraret,  cximiam  devo- 
tionem  et  niodestiam  pra?seferebat.  Modestus  erat  in  vestitu, 
gravis  in  incessu,  et  purilatem  maxime  diligebat,  cumque  so- 
roribus  eliam  caule  loquebatur.  Pii  erant  ejus  sermones, 
liymnos  alque  laudes  sacras  ssepe  canebat,  malreiiique  preca- 
batur,  ut,  si  bene  oraret,  ipsa  dignosceret.  Nummos,  qui  a 
parentibus  ei  donc  dabantur,  in  Ecclesiaî  vel  pauperum  utili- 
tatem  erogabat.  Semel  in  hebdomada  sacro  pœnitentiœ  lava- 
cro  se  mundabat,  et  nonum  agens  annum  decimoquinto  quo- 
que  die  sacra  synaxi  moderatorum  venia  se  reticiebat,  licet  in 
more  esset  positum  semel,  aul  bis  in  anno  id  permilti.  Erga 
Deiparam  sumnia  devotione  atque  amore  ferebalur,  et  sab- 
bato  ejusque  festorum  vigiliis  jejunia  servabat,  unde  sui  eum 
sequuti  sabbato  cœnam  domi  non  parabant.  Qui  cum  aliquando 
jentaculum  inconsiderale  sumpsisset,  prandium  consulio  re- 
bquit.  Aliis  etiani  pœnitentiis  corpus  afllictabat,  et  diu  vino 
abslinuit,  donec,  prœcipieute  conl'essario,  et  medico,  parce 
admodum  sumpsit.  Numquam  de  cibis  querebatur,  quaeque 
ipsi  apponebantur  comedebat. 

Parentes  et  nioderatores  bumili  obsequio,  et  obedientia  co- 
luit,  eorumque  dicta  spernere  gravem  culpam  usque  reputa- 
vit.  Diligentia  et  docilitate  in  schola  eluccbat,  casque  virtutes 
in  condiscipulos  eflundere  peramabat.  Ideo  summa  in  studiis 
diligentia  ingenii  duritiem  vicit,  et  vel  asper  praeceplor  in  ip- 
sum  nunquam  animadvertit.  Es  quo  etiani  factum  est,  ut  in 
virtutes  quotidie  cresceret,  tantumque  iuter  scholam  et  eccle- 
siam  tempus  omne  impenderet  ;  cumque  studio  et  solitudine 
eniteret,  et  pietate  bonisque  moribus  inclaresceret,  condisci- 
pulis  in  pxemplum  subjicerelur.  Ipse  autem  ita  suas  omnes 
actiones  intcr  hilaritatem  et  dignitatem  componebat,  ut  vel 
fratres  ipsum  venerarentur,  et  socii,  cum  inter  se  eum  aspi- 
cerent,  sermones  et  actus  parum  caslos  abrumperent  :  quod 
amore  et  veneratione  erga  D.  S.  cum  senes  essent  memine- 
rant.  Ita  tandem  a  pueritia  et  adolescentia  cœlestis  gaudii  vo- 
luptatem  praegustavit,  ut  ea  omnia  ederet  quibus  illa  ad  sanc- 
titatem  informari  solet,  isia  in  eamdem  succrescere  :  ideoque 
religiosiis  et  optime  moratus  adolescensin  vulgus  probabatur, 
et  Angélus  totius  domus  dicebalur  et  erat. 

A  prima  a;tate  ecclesiastici  status  capessendi  voluntatem 
aperle  demonstravit,  et  omnia,  quœ  ecclesiasiicum  virum  dé- 
cent, et  praenunliant  ab  adolescentia  servavit.  A  juventute 
vero  lanquam  Aaron  fuisse  vocatum  clare  operibus  ostendit. 
Cum  autem  nil  grave  nisi  confessarioduce  perageret,  eumdem 
de  sua  vocatione  consuluit,  eoque  annuente  sacrae  militiae  no- 
men  dare  conslituit.  Cum  esset  natu  major,  parentes  ipsius 
desiderio  morem  gerere  nullimode  volebant;  at,  eodem  pa- 
rocho  et  confessario  Dei  servum  patrem  alterius  familia  prse- 
nunliante,  segro  licet  animo,  tandem  annuerunt. 


A  Deo spiritualibus exercitiis  lumine  inipetrato,ecclesiaslico 
babilu  sese  induit,  quajque  jam  dicta  sunt  meliori  ratione  ser- 
vavit, et  Aiigeli  nomen  iteruni  est  adoptus.  llinc  jejunia,  ora- 
tionem,  puritatem,  sludium  magis  magisque  dilexit.  Sunimo 
mane  oraturus,  et  ecdesiam  petiturus  surgebat,  divinas  laudes 
persolvebat,  et  ad  euchari.^^li»  sacramentum  adorandum  in 
diem  eliam  fréquenter  accedebat.  Ad  studium  dein  incumbe- 
bat,  sanclorinn  vitas  pra'seriim,  et  sacram  Scripturam  perle- 
gens,  quam  summatim  perstringebat,  ut  memoria  retineret  ; 
et  sic  tota  die  vel  studio,  vel  oralioni  vacabat.  A  juveniiibus 
liidis  et  spectaculis  erat  alienus,  et  solitarius  nonnisi  nccessi- 
laîe  cogenle  domo  egrediebatur.  Clericos  vel  sacerdoles  sibi 
tantum  comités  cum  deambulatum  iret  per  loca  remotiora 
adsciscebat,  et  de  spiritualibus  et  scientificis  rébus,  deque 
status  ecclesiastici  dignitate  cl  nmneribus  cum  iisdem  sermo- 
nes habebat.  Nunquam  parentibus  vel  moderaloribus  in  se 
animadveitendi  occasionem  pnvbuit,  et  fratres  ipsum  venera- 
bautur,  patrisque  loco  babebaut. 

Barderate  pbilosopbiie,  et  duos  annos  theologia;  studuit. 
Yespcrtinas  horas  usque  ad  nonan  in  rerum  theologicarum 
et  spirituaiium  coUoquiis  cum  socio  insumebat.  Dein  dato  si- 
gno  suos  et  vicinos  ad  simul  orandum  vocabat,  preces  insimul 
fundebant,  et  ipse  poslea  nescios  ad  christianam  disciplinam 
inslituebat.  Rudiores  autem  domi  libenti  animo  et  alacriter 
catechismum  edocebat,  et  saspe  cibis  sustentabat.  Anno  demum 
millesimo  octingcntesimoquinto  in  seminarium  Astaî  Pom- 
peia;  ad  Iheologica  studia  explenda  se  conlulit.  Plurimum  us- 
que studiis  et  pietate  profecit  ;  ceteros  condiscipulos  praemi- 
nebat,  omniumque  virtutum  erat  exemplar;  ita  ut  futurae 
sanctimonife  signa  in  eo  cuncti  intuerentur,  et  sanclitatis  fa- 
niam  fuerit  adeptus,  licet  totus  in  eo  esset  ut  opéra  sua  ho- 
minibus  absconderet.  Inde  ortas  inter  Barderatis,  et  Astœ 
Pompeiee  clericos  contentiones  auctoritate  meritis  quœsita 
composuit,  et  animos  reconciliavit.  Inde  etiani,  cum  rectori- 
bus  seminarii  Asta?  Pompeije  ob  pielateni  et  studium  esset  ca- 
rissimus,  iideni  ad  sacros  ordines  ipsum  promoveri  curarunt, 
ad  quos  suscipiendos  sanctis  vitae  operibus  se  paravit.  Tandem 
die  festo  sanctissimœ  Trinitas  primum  intenta  animi  devotione 
summoque  coucivium  suorum  lœtitia  divinis  est  operatus.  In 
morali  autem  theologia  ita  eral  versatus,  ut  confussionibus 
excipiendis  staliiii  idoneus  habitus  sit. 

Suscepto  sacerdotio  domum  revisit,  duosque  annos  inibi 
degil,  piique  sacerdotis  munia  summa  cura  et  sollicitudine 
obivit.  Quotidie  altaris  sacrificium  summa  pietate  celebrabat, 
ni  populus  commoditatem  ex  alia  liora  perciperet.  Post  con- 
secrationem  ejus  vultus  rubore  suflfundebatur,  pectus  anhe- 
labat,  oculi  lacrymas  dabant.  Divinum  officium  flexis  genibus 
rccitabat,  et  omnibus  sacris  solemniis  civium  admirations 
adstabat.  Animarum  tantum  spirituale  bonum  adamabat,  et 
pueros  christianse  doctrinae  rudimenla  edocebat.  Vespere 
fratres,  cum  in  Icclo  decumberent,  invisebat,  et  paternum  in 
moduni  diurnos  errores  in  ipsorum  memoriam  revocans  Deo 
meliori  modo  inscrvire  hortabatur.  Cum  omnibus  suavis,  et 
milis  sacramentales  confessiones  excipiebat,  deque  peccati 
tantum  horrorc,  et  virtutis  pulchritudine  loquebatur,  tantoque 
fervore  et  bonitate,  ut  quidquid  vellet  obtineret.  Ita  puellam 
de  humanarum  rerum  vanitate  eflicacitercompellavit,  et  ipsa 
S.  D.  veiba  cum  se  veslibus  indueret  usque  recolebat.  Por- 
tentosum  suum  opus  jam  meditans,  domi,  veluti  qui  magno 
negotio  intendil,  cogitabundus  aliquando  cernebatur,  et  fra- 
ternam  in  proximos  charitatem  acclamalionibussignificabat.  In 
pauperibus  Christum  ipsum  venerabatur,  et  quidquid  possi- 
deret  ipsorum  erat,  cumque  e  domo  exiret  ab  ipsis  circumda- 
tus  incedebat.  Mendaceni  fratrem  acriter  monuit,  et  a  pau- 
pere,  cui  eleemosynam  denegaverat,  veniam  petere  jussif.  ' 
Domi  reclus  consiliarius,  duicis  consolator,  et  in  ipsis  niorbis 


1033 


LE  VENERABLi:  JOSEPH  COTTOLENGO. 


1034 


hilaris  iisqiie  eral,  ita  ut  missiis  a  Dco  jain  ex  hoc.  lempoie  ap- 
parcrci. 

Percrebescente  ilaqiie  ejiis  virftitum  l'nina  pliiros  paroclii 
euindeni  sibi  aiixiliatoreni  expctivoriint,  et  tandem  Corneo- 
lani  paroclii  desiJoriis  suoiiim  dolore  animit.  Cum  eo  in  oppido 
vices  parochi  l'ungeretur,  niilli  lalwri  parccbat,  omnibus  prxsto 
eral,  ut  incolas  pic  et  sanclc  instilumct.  Prudens  et  reclus 
confessariiis  conlinuo  confessioncs  audiebat,  et  anlequam  pro 
lribiin:ili  scdcrol  Dciim  dcvotissime  exorabal.  Freqnentom  ad 
pœnilcnliio  et  cucliarislia'  sacramenla  accessum  fovit,  provexit, 
utque  suc  rninisterio  vacarel  insonines  etiam  ducebat  noctes. 
Genilrix  filiiimsniim  ab  bujiismodi  sancto  proposilo  dimoverc 
inutiliter  lcnl:;vit.  Eo  temporis  miraculo  omnibus  noto  morti 
est  ereplus.  Nam  cum  quidam  ignea  ballisla,  quam  plumbeis 
globis  cxperlem  credebat,  sed  reapse  ipsis  eral  repleta,  cum 
jocose  collineaverit,  cl  ictum  explodere  usilata  arle  tcnlaverit, 
instrumenlum  ictum  non  dedil,  quod  ab  omnibus  uli  prodi- 
gium  est  liabitum.  lia  per  annnm  inibi  moratus  civium  omnium 
bencvolcnliam  et  observantiani  sibi  caplavil,  ejusque  nomen 
adeo  erat  benedictum,  ut  Angeli  lilulo,  prœserlim  cum  orarct 
et  sacrificimn  facerct,  iterum  decoraretur.  Post  annum,  mode- 
ratore  duce,  liujusmodi  oppidum  derelinquere  decrevit ,  et  ne 
nimium  civibus  dolorem  affcrrel  artificiose,  et  noctu  ab  ipso 
secossit.  Scnex  parochus  ei  lacrymis  valedixit,  et  cuncti  ma- 
gnum damnuin  in  eo  facUim  esse  clamabant.  Eam  aulem  sui 
niemoriam  et  desiderium  reiiquit,  eumque  civium  amorem  et 
grali  animi  sensus  secumluiil,  ut  quadraginla  post  annos  illo 
in  loco  ipsius  recordatio  sit  in  benediclione. 

Peculiari  postmodum  Dei  providentia,  nam  neque  oppor- 
tuna  ipsi  suppeditabant  média,  neque  mater  eum  discedere  un- 
quam  sivisset,  ad  doctoris  titulum  in  sacra  Iheologia  conse- 
quendamTaurinum  est  profectus.  Ibi  in  provinciarum  collegio 
studio  et  modestia  longe  alios  excelluit,omnibusquefuit  vene- 
rationi  et  exemplo.  Dum  consodales  sese  recreabant,  ipse 
genuflexus  in  cubieulo  oral)al  :  in  sludiis  autem  ita  profecil, 
ut  post  annum  doctor  peculiaii  laudum  pricconio  fueril  renun- 
ciatus, 

Barderatem  reversus,  studio  et  sacerdotali  rninisterio   lotus 
se  addixil.  Dignitatem  sibi  collalam  respuil  :  sed  parocbis  om- 
nibus absque  ullaretributione  promptum  auxilium  ferebat,  et 
vices  ipsorum  omnium  gerere  dicebatur.  Summam  charitatem 
prœcipue  cum  pedicularis  morbus  per  civitatem  grassarelur 
exercuit,  et  medicamina  eliam  œre   suo  suppedilavit.   Matri 
ipsum  a  nimiis  laboribus,  et  periculis  avocaiiti,  milites  beili 
tcmpore  nosci  respondebat.  Interea  ob  singularia  virtutis  et 
scienliœ  mérita,  obsplendidum  in  laureaconsequenda  examen 
inter  canonicos  coUegiatœ  ecclesiœ  Sanctissimae  Trinitalis,  et 
socios  congregationis  theologorum  Corporis  Domini  Taurini, 
adversus  ejusdem  statula,  eo  quod  Taurinensium  tantumjus 
erat,  sodalium  omnium  plausu,  [veluli    gemma  fuit  adiectus. 
In  ipsa  autem  congregatione,  quae  sui  muneris   non  erant 
vitans,  tantum  canonici  atque  parochi  ofTicia,  collegas  etiam 
adjuvans,  magna  soliicitudine  et  zelo  explevit,   summoque 
animarum  fructu,  quarum  saluti  sedulo  prospexit.  Bene  mane 
sacrum  eximia  pietate  faciebat,  et  dein  usque  ad  meridiem 
pœnitenliae  tribunali  adslabat,  pluribusque   tnm  ex  canonicis, 
cum  ex  civibus  erat  a  confessionibns.  Oratoria  arte  et  elegan- 
tia  posthabita  in  propria  et  in  exlerna  ecclesia  ex  corde  concio- 
nes  seepissime  habebat,  quibus  major  quam  sociorum  concio- 
nibus  numerus  audientinm  aderat,  et  cœlestis  regni  incola, 
cum  diceret,  ferebaiur.  Quadragesimae  tempore   catechismum 
rudiores  fdias  edocebat,  casque  donis  vel  slipe  ad  iilum  dis- 
ccndum  incitabat.  Pauperes  et  a;gros  domi  invisebat  et  juva- 
bat,  eorumque  auxilialor  dicebatur.  Nihili  se  habens  a  piis  el 
doctis  viris  consilia  expetebat,  et  in  conlroversiis,  atque  fami- 
liaribus  sermonibus  simplex  et   festivus  dubia  solvebat,  socios 


delectabat.  Ilinc  cuncti  cum  amabanl,  et  venerabantur,  sum- 
misque  laudibus  attoUebanl.  Suavilate  sua  omnes  aliieiebat,  et 
canonici  Boni,  sacrnlotis  vihc  intogri  et  charitate  plcni,  Sancli 
iiomiiiibnsdignus  l'uiUpii  ai)pellarctur. 

llac  aulem  lempcsiate,  dum  mérita  meritis,virtutes  virlnti- 
biis  supcraddcrel,  plénum  earum  omnium  splendorem,  pcr- 
l'ccUrcunuiiatœque  sua;  sanclilatis  lumen  mundo  oslendendi 
occasio  D.  S.  se  praibuit.  Cum  congregationi  Oratorii  1).  l'hi- 
lippi  Nerii  nomen  darc  ciiperel,  conlessarius  ipsum  a  propo- 
silo dimovil,  el  patrcm  midlarum  gentium  futurum  prajdixit. 
Quo  faclum  est,  ul  vcluli  inCormalum,  anticipatumque  menti 
siK-e  lanlum  opus,  de  quo  erit  sermo,  videretur;  et  rcctor  con- 
gregationis Corporis  Domini,  cum  banc  cogitationem  Dei  ser- 
vum  occupare  conspicerel,  vilain  S.  Vincenlii  à  Pauio  ipsi 
l'gcndam  traderel.  Intérim  ut  Lugdunensi  mulieri  gravi 
morbolaboranti,  et  ab  omnibus  nosocomiis  rejectae  suprema 
religionissolamina  alTerrot  Dei  servus  fuit  advocalus.  In  hoc 
summopere  comiiiotus  slatim  in  quoddam  cubiculum,  ut  a 
piis  christifidelibus  curaretur,  duci  jussit.  Inde  vebemens  in 
ipso  desiderium  aperieiidi  bospilium  exarsit,  in  quo  a,>gri  ab 
omnibus  derelicti  excipeientur.  Cum  vero  nulli  operi  inanum 
unquam  admoveret.  quin  cœli  auxilium  antca  impetrasset, 
bine  Virginis  Gratiarum  intercessionem  veluti  inspiralus  ex- 
traoïdinaria  rations  ante  ejus  altare  imploravit.  De  collala 
gratia  certus  ab  illo  rccedens  collegis  canonicis  suum  aperit 
proposilum,  ipsique  eum  operi  ineundo  pia;ficiunl.  Mane, 
nempe  die  decimaseptima  januarii  anno  millesimo  octingente- 
simo  vigesimo  oclavo  D.  Antonio  abbati  sacra,  collegis  cano- 
nicis, plaudentibus,  duo  cubicula  conduxit,  et  quatuor  inibi 
aîgros  collocavil.  Die  principes  parœciae  mulieres,  nocle  ipsa- 
rum  ancillœ  illis  miuistrabant.  Paulo  postalia  addere  cubicula 
necesse  fuit,  et  novem  reapse  eodem  in  loco  pretio  ulenda 
ccepit,  in  iisque  vigintiseptem  œgrolis  locum  fecit,  quos  spona- 
tanea  fidelium  stipe  sustentabat.  Dein,  uli  Yincenlius  a  Paulo, 
novum  sororum  a  charitate  inslitutum  meditans,  validas  et 
bene  moratasex  agris  praeserlim  juvenes,  licel  nil  possiderent, 
collegit;  sanctis  vilaB  regulis  dilavit;  et  sub  viduîe  Mariannae 
Nasi-PuUini,  uli  alteri  Chantai,  regimine  posuit.  Ab  eadem 
vero  ad  œgrorum  curationem,  ad  religionem  a  servo  Dei 
inslruebantur,  qui  ipsis  salularia  prœcepta  dedil;  statutas 
precesindixit;  el  sanclissiinum  allaris  sacramenlum  adorare 
prœserlim  prajcepit.  El  has  interne  et  externo  babilu  sorores  a 
S.  Vincentio  dixit.  Cum  insuper  périclitantes  etiam  puellas 
hospitioexciperel,  eœque  in  numerosam  familiam  evasissent, 
induasclassesest  disperlitus.  et  majores  D.  Ursulaî,  minores 
D.  Genuephae  nuncupavit.  Antequam  vero  illas  inter  sorores 
admillercl,  utrumse  ipsas  contemnere  didicissent  humilibus 
el  publicis  experimentis  comperire  cupiebat.  Sorores  insuper, 
cum  in  charitatis  spirilu  essent  firmatœ,  etiam  per  urbis  cœna- 
cula  ad  pauperes  a?gros  invisendos,  et  cibariis  juvandos  paro- 
cbis poscenlibus  niittebat.  In  diem  divina  Providentia  Dei 
servus  et  sui  vivebant,  quae  eliam  piissimum  medicœ  arlis 
perilum,  cujusgratuila  et  mirabili  opéra  ulerentur,  atque  op- 
timum et  pietate  insignem  pbarmacopolam,  qui  ipsis  medica- 
menta  donaret,  inexbausla  bonitate  suppedilavit, 

Omnia  etiam  nunc  prospère,  felicilerque  Dei  servo  et  insti- 
luto  suo  cedebant.  Verum,  quoniam  divinœ  Providentise  et 
Sapientiœ  lege  opéra  Dei  obslacula  quœrunt,  ut  vim  suam 
exerceant,  conlradiclionibus  obviam  eunt,  ut  propriam  lucem 
et  innatara  veritatem  effundant,  ideo  Dei  servus,  ejusque  ins- 
titulum  œrumnis  probalur.  Qui  beneficiis  parvum  nosocomium 
compleclebanlur  ,  contumeliis,  injuriis  et  miiiis  acerbe  De 
servum  sunt  inseclali  ;  quia  uni  tantum  Providentiœ  fideret 
eorumque  dubilationibus  ipsam  lœdi  affirmaret.  V.cmi  adver- 
sus nosocomium  querelas  gubernii  rectoribus  delulerunt,  qui 
etiam  ob  choiera  metum  in  aliam,  et  remotam  urbis  partem, 


1035 


LE  VENER.VBLE  JOSEPH  COTTOLENGO. 


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laudibus  alioquin  opus  attoUentes,  hospilium  irausvelii  jus- 
serunt. 

Eo  nunlio  Dei  servus  divinœ  Providenliaehilarilei-  bcnedixit 
et  novum  institiituin  est  medilalus.  Uuisitaulibus  collegis  cano- 
nicis  f'Siivis  el  intrepidis  dictis  aniinum  addii  D.  S.-, et  tan- 
dem hiijus  proposilum  sunl  sequuti,  dummodo  paiipeiibus 
parœcix  Corporis  Doinini  hOi.pitiuni  pra;  ceteiis  dartt.  Intérim 
parn  nosocomii  lili*  pênes  doininani  Nasi  pciiuanserunt,  et 
paupores  labore nianuuiu  suaiuin  levabant,  iisque  iuljiuiis  per 
tuguria  subveniebant. 

Septem  post  menses,  die  nempe  vigesinia  septima  aprilis, 
novum  D.  S.  excilavii  nosocouiiuni,  quod/jaryatioi/iui  Diidnœ 
ProvUlenticr,  auspice  D.  Vinceulio  a  Paulo  ab  eodiclmu  est 
vexUIoque  insti-ucluniverbis  illis  D.Paulic-/ia)ii(Ji-  Cltristi  urget 
nûs.  Oiitorium  ad  missïe  sacviticium  celebrandum  paravit,  et 
sancliisiiuum  sacramentum  aliquod  post  teiupus  in  ipso 
asservare  ei  daliim  est.  Novum  nosocomiuai  brevi  ad  exitum 
oniuino  est  perduclum,  et  in  immensum  excrevit,  segrisque 
recipieudis  et  curandis  anguslum  evasiU  Gun  insuper  novis 
necessitâlibus  novis  occuieret  institulionibos,  post  menseni 
altéras  doraus  segrotis,  orphanis,  invalidis,  conlagiosis  morbis 
affectis  reserat.  Addidit  et  alias  ires,  quibus  Doiuus  Dci,  Fidei, 
Speinoïuen  imposuit,  et  in  ipsis  multas  collegit  gentes,  etpri- 
mam  praesertim  pro  mulierum  nosocomio  assignavit. 

Eo  teuiporis  Deus  ileruui  servi  sui  fldem  tentavil.  Obii, 
namque  domina Xasi.quaî  validum  oi'at  opeiiim  siioi-uni  sus- 
teiitaculum.  Omnesideo  ejus  desideria  et  cogitationes  posthac 
in  iiriiuni  cessura  pulai-unt;  sed  ipse  voluntati  Dei  benedicens 
in  fidem  niirifice  crevit.  Hiuc  juveues,  qiue  pênes  mationam 
moiabanlur,  ab  eaque  regebantur  paiva  domo  recepit ,  in  qua 
opussuumsunt  prosequutaj.  Qnin,  cum  in  diem  instituli  hos- 
piles  excrescerent,  magnum  nosocoajium  et  ecclesiam  ex- 
tiuendam  curavil.  Ilanc  mense  octobri  anno  millesiuio  octio- 
genlesinio  trigesimo  quarto  die  Virgini  a  Rosario  sacro 
benedixit,  et  D.  Vincentio  a  Paulo  dicavit;  illud  vero  veluti 
ordinalam  morborum  omnium  coUectionem  reddidit.  Duni 
tamen  extruebantur,  ne  aegri  rejicerenlur,  vicina  cubicula 
conduxit,  prioresque  inquiliuos,  ut  recédèrent,  abunde  repea- 
dit,  el  in  anteriori  parvo  nosocomio  pueros  et  puellas  perecli- 
tantes  collegit,  Dextra  laevaque  domus,cui  aSpe  nomen,  duas 
alias  domus  deinde  addidit.  Terlia  tandem  domo  alias  con- 
junxil,  et  porticu  ad  ecclesiam  aditum  apeiuit.  Oilicinas  quo- 
que,  ut  qui  valerent  artem  aliquam  exercere  possent  circuni- 
struxit,  et  porlicum  rébus  linteariis  exsiccandis  accomodatum 
superaddidit.  Post  ha?c  alia  est  meditatus,  Parvœque  Domus 
ingentem  dilatalionem  prcedixit ,  uti  post  tjus  mortem 
factum  est. 

iEgros  pauperes  et  derelictos  Parva  Domo  excipere  primuni 
D.  S.  statuit,  eorumque  veluti  pattimonium  ipsam  eliormare; 
sed  postea  omnibus  humanis  infortuiiiis  ia  eadeni  mederi 
ardenler  concupivit.  Hinc  hebetibus,  fatuis,  surdis  et  mutis, 
invalidis,  epilepticis,  puellis  a  parentibus  derelictis  locum  in 
ipsaaperuit.  Ilisautem  omnibus  cUristiaiiam,  et  clviiem  insti- 
tutionem  mirum  in  modum  est  imperlitus,  œgroiunique  cura- 
tioni  seduio  sluduit.  Ex  boc  lempore  instilulum  a  gubernio, 
fuit  recognilum,  et  Dei  servus  eques  SS.  JlauiLlii  et  Lazari 
est  renunciatus,  que  titulo  tuuc  tantum  viri  eximiœ  virtutis 
decorabantur. 

Spiiitualem  hospitum  omnium  curam,  quorumdaui  sacerdo- 
tum  auxilio,  ita  attente  agebat  D.  S.,  ut  ijemo  ex  ipsis  absque 
sacramentorum  soiamine  obierit.  De  aeterna  ipsorum  salute 
magis  sollicitus,  lotus  in  eo  erat,  ut  infirmi  cuiu  in  nosocomia 
introirect,  ab  iisque  exirent  sacranienlis  sese  reficerent.  Qui 
possent  niissœ  sacriûcio  atlesse  quotidie  prcecepit,  et  posLquam 
ipse  divinis  esset  operatus  illis  concionem  de  saucto,  cujus  ■ 
dies  festuà  cekbrabatur,  Labebai,  el  sauctidsiuio  sacrameûto 


benedicebat.  Ad  sacram  synaxim  quolibet  die  eosdem  accedere 
peramabat,  et  exemplo  atque  liortalionibus  incitahat.  Perpe- 
tuain  Sauctissimi  Sacrameuti  adoralionem  constiluit,  qua;  ab 
ipso  Laus  perennis  est  nuncupata;  et  ita  preces  inter  omnes 
familias  distiibiiit,  ut  uncquocpie  temporis  momento  Parva  in 
Doiuo  laudes  Deo  attoUerenlur.  Aliquibus  tanluu)  diei  horis 
inter  canonicos  congregatiouis  Corporis  Domini  versabatur, 
rcliquas  Parva  in  Domo  iusumebat,  inquaeliani  loclum  posue- 
rat,  ut  noclu  œgris  pra^sto  esset.  Congiegationcm  postiuodum 
onmiuo  dercliquere  statueratjsed  ejuscoUegae  noluerunt;  ideo- 
quc  quidam  ex  ipsis  nuuiera  illi  comniissa  sibi  suinpsorunt. 
ïaadem  vero,  necessitatc  cogente,  Parvam  in  Donmui  se  re- 
cepit, et  ex  presbyteris,  qui  in  eadem  ministrabant,  congrega- 
tioneui  presbyteroruur  a  Sauclissima  Triuilate  ad  pauperes 
inser\  iendos  conslituit,  qui  comniunem  mensam  haberent.  In 
ea  autem  ita  est  versalus,  et  aniniarum  saluti  studuit,  ut  qua- 
tuor supremis  vita;  annis  in  leclo  aniplius  non  decuniberet  ad 
morientibus  proniptum  auxilium  ferendum. 

Quod  si  corporalem  œgrorum  curam  respicias,  nil  ipsis  dee- 
rat,nihilque  quod  ad  magnum  et  bene  composilum  nosoco- 
mium  perlinel  in  valetudinariis  desiderabatur.  Plures,  atque 
exiraii  saliitaris  artisperili  illis  eranta  curatione.  el  necessaria 
quajque  inslrumenla  Parva  in  Domo  asseivabantur.  Sorores 
ipsorum  curam  agebant,  et  in  quoque  valetudinario  ex  ipsis 
aliqua  jugiter  adslabat.  Cuni  ipsi»  peculiares  ob  ràtiones 
non  possent,  fratres  a  D.  Vincentio  eisdem  prœsto  erant 
Medicus  chirurgiai  minoris  rudimenta  sororibus  dabat,  quae 
illius  exercendaî  facultatem,  rege  permittente,  summa  cum 
laudf.  oblinebant.  OUicinam  medicamenlariani  instruxit,  et 
usitata  pbarmaca  a;gris  sorores  apponebant.  Quidquid  tandem 
ad  casus  vitaj  et  morborum  necessarios  expeteretur  aderat,  vel 
stalim  parabatur. 

Ceteris  Parvœ  Domus  hospitibus  varie  pro  varia  conditione, 
œlate,  sexu  prospexit.  Fratres  et  sorores  a  D.  Vincentio  Dei 
servus  ad  iufumis  piéeserlim  inserviendum  formavit.  Sed  et 
uni  orphaaos  et  surdos-mutos  instituebant,  vel,  et  ipsi  artem 
aliquam  profitentes,  pueris  in  ipsis  eiudiendis  erant  prœpositi; 
aliœ  autem  pauperes  puellas,  quœ  ipsarum  erant  condit<onis 
edocebant.  Ut  sorores  iusuper  in  spirilu  charitatis  elîormaret, 
probandas,  ex  quibus  ipsae  desumerentur,  instituit.  Utriusque 
sexus  orplianos  collegit,  et  fœminas  nuncupavit  :  Orfanelley 
HMsculos  vero  vulgo  appellavit  Fratini,  qui  res  sacras  atque 
profanas  parvis  in  oppidis  edocereat,  ex  quibus  etiam  ali- 
quos  pietate  et  ingenio  claros  eligebat,  ut  studiis  vacarent, 
eosque  a  D.  Thoma  dixit  Tomassini.  Aliquibus  ex  ipsis,  qui 
suasponte  petereut,  etad  solitariam  vitam  maxime  ferrentur, 
eremum  sub  D.  Romualdi  patrociniura  aperuit,  ut  preces  et 
duram  vitam  agereut,  terramque  colerent.Qua  de  re  puelia- 
rum  scholaai,  quam  inibi  instituerai,  in  urbem  transtulit. 

Fœminarum  iusuper  monasteria  fundavit.  Ex  soroiibus 
enim  a  D.  Vincentio  quasdam  juxta  casus,  et  de  ipsarum  vo- 
luntale  selegit,  atque  ex  ipsis  Suffragii  Monaslerium  com- 
posuit  ad  defuQclos  statutis  precibus  levandos.  Simili  modo 
ex  familiis  qua;  Parva  in  Domo  versabantur  Fiiias  Pietalis 
desumpsit,  ut  Ghrisli  Domini  passionem,  et  Yirginis  Dolores 
venerarentur.  CanntlUarum  etiam  familiam  juxia  D.  Tberesiae 
régulas  composuil.  ^gris  pauperibus  christiana  doctrina  ins- 
tituendis  quasdam  lilias  pnefecit,  et  in  religiosam  societalem 
coegit  sub  titulo  Divina  Pastora.  Deviis  puellis  ex  lempore 
monaslerium  rigidie  observantiae  patefecit,  et  a  S,  Taide  ipsa- 
rum nomen  desumpsit.  Omnia  autem  monasteria  educandas 
puellas  Uabebanl;  onmosque  Parv.e  Domus  familias  et  ccetus, 
uti  peculiaribus  operibus  et  llaibus  addixerat,  ita  proprio 
vestitu  instruxit. 

Verum  beec  ouknia  servi  Dei  cliaritatem  nullo  modu  extin- 
guere  valuerunl  :  sed  stimulos  magis  magisque  addiderunt. 


I 


i037 


LE  VENERABLE  JOSEPH  COTTOLENGO. 


103S 


Hinc  alias  eliam  pcr  urbes  et  oppida  bencficos  ejiisdcni  tffec- 
tiis  expandit,  suosque  jiixta  uniuscujusquc  familiae  fines  ad 
pueros,  puellasque  instituendas,  ad  nosoeomiis  inscrviendnni 
inimisit.  Hos  aulem  eadcni  qtue  l'arva  in  Doino  servarc  praî- 
cipiebat,  et  aîicujus  religiosœ  domus,  vc!  proprii  ])arochi 
cura;  coniniil(el)at,  ipsorumqiie  re{»iiiion  silii  reservai)at.  Re- 
ligiosis  niendicantibus,  extornis  eliam  paupcribus  eleemosy- 
nas  eiargicbatur,  Parvœque  Domus  janitrici  prfeceperat,  ut 
qui  ipsani  subsidia  pntituri  adirent  vel  in  viclii,  vel  in  pecunia 
secunife-i'cl.  Providit  insup(!i'  ut  externi  paiipercs  ciiliila 
diversoria  lueme  habercnt,  et  ut,  dum  ipsis  paneiii  et  jusculum 
daretur,  lidei  vcritatibus  et  pietate  perficcrentur.  Primum 
Dei  spi'vus  Taurini  infantile  asyla  juxta  religionis  dictamina 
pandidit.  Maloruni  tandem  erat  veliiti  arbitev  cnnctis  nocessi- 
tatibiis  siiccurrebat,  aîgros  et  paupores  omnes  una  tantum 
Dei  Providenlia  levabat,  ita  ut  ncc  modus,  nec  terminus  ejus 
charilatis  concipi  valeat.  Ideo  hnmanitatis  benefactor  proprio 
jure  luit  appellatus,  et  a  Galiica  societate  Monlhion  et  Franck- 
lin  aureo  numismate  donatus.  Ipse  autem  unus  omnia  ea 
prudentia  regebat,  omnibiisquc  rubus  pros[iiciei)at,  ut  inter 
tôt  tantasquo  gantes  perfectus  esset  ordo,  nihilque  unquam 
contra  bonos  mores  fuerit  admissum. 

Dispersa  tamen  dicta  ad  fundationis  ordinem  et  vicissitu- 
(lines  prope  conspiciendas  recolbgens,  manifestum  apertum- 
que  omnibus  esse  tuto  asseram,  Dei  servum  hominem  a 
Deo  missum  extitisse,  ut  sublimia  manuuni  suarum  opéra 
mortabbus  universis  patefaccret.  Quod  divino,  œternoque 
consibo  hac  nostra  praesertim  aetate  factum  esse  Isetamur, 
quo  supremi  Numinis,  ejusque  Providentiae  existentiam  mate- 
rialistaî  atque  Epicurci  modo  occulte  scse  tegentes,  modo 
aperte  sese  prodentes  perversarum  opinionum  systematibus, 
impiisque  conatibus  de  medio  tollere  pertentant.  Ut  eos  igitur 
omnipotens  Deus  conf'und<^ret,  et  Ecclesiam  suam  juveni  at- 
que llorenlissima  semper  vita  vivere  demonstraret,  servum 
suum  Josei)huni  Benedictum  selegit,  qui  mirabilia  sua  Parva 
in  Domo  divinse  Providentise  universo  terrarum  orbi  ineffa- 
biti  cbaritate  reseraret.  In  easiquidem  licet  disparatas,  varias- 
que  operum  institutiones  est  cernere  :  tamen  omnes  mirabili 
harmonia  et  consonanlia,  supeniaque  significatione  eoredeunt, 
ut  Dei  sapientiam,  bonitatem,  providentiam,  eisque  pro  sua 
quemque  facultate  inservire  posse  aperte  demonstrent.  Dei 
servus  enim  ita  apte  unamquamquc  familiam  pro  varia  œtate 
et  condilione  disposait,  ut  Deo  omni  temporis  rnomento  glo- 
riam  et  honorern  prœberent  ;  et  qui  non  valerent  operibus  et 
laboribus,  cordis  sallem  holocaustis  ipsi  uni  qua  possenî 
ratione  placèrent.  Cuique  ideo  pecnliarem  finem,  et  habiiita- 
tem  aliquam  a  Deo  fuisse  concreditam,  et  unumquumque  hu- 
rnana;  societati  juxta  seternas  divinse  Providenliœ  leges  utiieui 
esse  posse  ostendit.  Quamobrem  a  Platone  ilio,  quem  veleres 
ethnici  summum  philosophum  dixere,  et  de  quo  ipse  Cicero  ait  ; 
B  Errare  mehercule  malo  cum  Platone,  quam  cum  aliis  vera 
osentire  (I),  »  maxime  diversus  civitatem  sanctam  constituit, 
in  qua  etiam  hebetes,  mutili  atque  déformes,  et  ab  omnibus 
derelicti  locum  suum  haberent,  Deique  Providentiœ  benedi- 
cerent;  utpote  unius  Patris  filii,  eodemque  divino  Sanguine 
copiosa  redemptione  redempti. 

Dei  servus  vero  inter  tôt  tantasque  familias,  qute  arcto 
inter  se  fœdeie  precibus  et  supremo  fine  copulabantur,  tan- 
quam  bonus  pastor  versabatur;  et  Deus  ejusdem  labores 
sibi  maxime  esse  accentos  continuo  Provideiitiœ  miraculo 
significabat.  Idcirco  tanta  erat  Parva  in  Domo  erga  divinam 
Providentiam  fiducia,  ut  teslis  XXIII,  postquam  mulla  enar- 
raverit  portenta,  et  insperata  subsidia,  addat  :  «  Quelques- 
unes  de  mes  compagnes  me  disaient    que    de   semblables 

(l)Cic.  I.  Tuscul.  c.  17. 


secours  extraordinaires  arrivaient  très-fréquemment  dans  la 
Petite  Maison  ;  c'est  pourquoi  elles  ne  s'en  étonnaient  pas,  et 
disaient  que  la  Providence  nous  fait  toucher  par  la  main  que 
nous  étions  ses  filles,  et  que  Dieu  récompensait  ainsi  la  con- 
fiance de  son  fidèle  serviteur.  »  Hinc  ipse  Dei  servus  qu6e  in 
pedemonlano  regno,  cl  Tanrini  prECsertim  crant  evenlura 
pnenunlians,  Parvam  Domuin  .spiritualem  Taurini  arcem 
dixit,  ceu  refcrt  testis  XX,  narians:  «  Je  me  souviens  que  lors- 
qu'on frtisait  des  prières  en  Piémont  pour  la  conservation  de 
la  foi  en  Espagne,  il  disait  qu'il  viendrait  une  époque  où  il 
serait  nécessaire  de  prier  pour  la  conservation  de  la  foi 
dans  le  Piémont  ;  il  ajoutait  que  la  Petite  Maison  avait  été 
créée  par  la  divine  Providence  afin  d'obtenir  par  les  prières 
<lcs  pauvres  gens  la  conservation  de  la  foi  en  Piémont.  Il 
appelait  la  Petite  Maison  la  forteresse  spirituelle  de  Turin.  » 
Ut  tandem  bonum  reapse  pastorera  sese  ostenderet,  Dei  ser- 
vus, et  de  ipso  jure  prajdicari  posset:  Bonus  pastor  animam 
suam  ponit  pro  ovibus  suis,  contagiosus  typiii  morbus  l'arvam 
Domum  invasit,  pluresque  presbylerosel  sorores  de  medio  sus- 
tulit.  Deficientibus  itaque  sibi  iu  sacro  ministerio  adjutoribus 
improbos  sustulit  labores,  œgrisque  omnibus  adsiilit.  Defati- 
gatus  ideo  eumdem  iu  morbuni  incidit.  De  sua  morte  certus, 
qiiippe  jam  et  locum  et  tempus  aperte  prainuntiaverat  ;  utque 
etiam  atque  etiam  ab  una  divina  Providenlia  Parvam  Donmm 
régi  usque  ad  exitum  ostenderet,  gravi  morbo  afl'ectus  Che- 
rium  peliit.  Ibi  die  trigesima  aprilis  anno  millesimo  octingen- 
tesimo  quadragesimo  secundo  merilis  et  virlutibus,  donisque 
supernaluralibus  clarus,  uti  vixerat,  sancte  occubuit.  Dei 
servi  obitus  uti  publicum  infortunium  habilum  est,  et  sanc- 
tum  fuisse  morluum  omnes  clamabant.  Ejus  corpus  Taurinura, 
habita  venia,  est  translalum,  ubi  praesertim  Parvte  Domus 
alumni  inenarrabili  dolore  exceperunt;  et  parenlalibus  perso- 
lulis  in  ejusdem  ecclesia  tumulatum  est.  Post  obilum  pluribus 
etiam  miraculis  claruit,  et  Parvam  Domum  suo  patrocinio 
mirabiliter  sustentavit.  Sad  de  hisce  separatim  est  pertractan- 
dum. 


II 


DE    BOXIS    SUPERHATURALIBUS. 

Ad  unamquamque  ex  virlutibus  confirmandam  dona  etiam 
supernaturalia,  seu  gratise  gratis  datée,  quai  cuique  coheererent, 
allala;  sunt.  In  judicio  enim  beatificalionis  et  canonizationis 
ipsarum  ratio  tune  est  habenda,  cum  praeter  illas  constet  de 
viitulibus  in  gradu  heroico,  et  de  innocenlia  vilae.  «  Quia, 
docenl  Salmanticenscs,  negari  noiifolesl  virlutcs  valde  dispo- 
nerc  etjuvare  ad collationcm  j)rœdiclarum gratiarum;  etideoul 
plurimum  non peccatoribus ,  sedjuslis  conferuntur,  elin  sancto- 
rum  canonizalione  habent  sccundum  locum  post  virtutcs  »  (1). 
Pauca  ideo  referenda  nunc  superessent,  cum  in  sunmiario 
praesertim  omnes  per  species  tradantin-.  Tantum  quae  conglo- 
batim  in  processu  testes  enarrarunt,  et  ad  parv  se  domus  aedifi- 
calionem  atque  conservationemomnino  erant  necessaria  referre 
juvat. 

Si  spiritualia  alumnorum  omnium  negotia  prse  oculis  ha- 
beantur  D.  S.  spirituum  discretionis,  suum  cuique  locum  tri- 
buendi,  occulta  et  futura  revelandi  doni  fuisse  a  Deo  illustratum 
testes  conclamant.  XIII  reapse  habet:  "  C'était  un  sentiment 
et  une  voix  commune  dans  la  Petite-Maison,  que  le  servi- 
teur de  Dieu  pénétrait  dans  les  secrets  du  cœur  et  qu'il  devi- 
nait ce  qui  se  passait  dans  l'intérieur  de  chacun;  par  exemple, 
les  souffrances  qu'il  endurait,»  les  fautes  commises  ;  quand  il 
voyait  que  quelqu'un  était  pensif,  il  l'appelait,  et  devinait  aus- 
sitôt le  motif  de  son  afflication  ou  la  faute  qu'il  avait  commise.  » 

(l)ïom.  3.  Curs.  théologie,  arbore  prsedicamenlali,  §17,n.  IQi. 


^039 


LE  VENERABLE  JOSEPH  COTTOLENGO. 


1040 


Et  testis  XIV  illico  prosequitur:  «  On  remarquait  que  le 
serviteur  de  Dieu  avait  généralement  un  très-particulier  discer- 
nement des  esprits  et  des  inclinations  ;  aussi  savait-il  parfai- 
tement choisir  les  emplois  qui  convenaient  à  chacun.  » 

Si  insuper  corporalia  et  temporalia  respiciantur  divina?  Pro- 
videntiae  thesauros  tractare  videbatur.  Re  enim  vera  testis  V 
qui  ipso  sub  initie  summa  pietatectcharitate  œgris  per  D.  S. 
excepti  a  curalionejugiter  fuit,  postquam  varia  dcscripserit 
por'enla  :  «  Il  m'arriva  plusieurs  fois  d'ordonner  des  saignées  et 
d'autres  remèdes  à  quelque  sœur,  suivant  que  je  le  croyais 
nécessaire,  et  le  serviteur  de  Dieu,  ou  en  ma  présene,  ou  plus 
tard,  ordonnait  au  malade  d'aller  au  sanctuaire  de  la  Consolata 
et  d'y  réciter  un  Salre  Regina,  et  de  rentrer  à  la  maison,  pour 
reprendre  son  travail  :  or J3  voyais  que  la  guérison  avait  lieu.» 
Ex  ipsius  insuper  sermonibus  a?grotantium  sanalionem  vel 
niortem  sorores  prssertima  S.  Vincentiodeducebant  :  o  Les 
sœurs  étaient  très-attentives  lorsque  le  serviteur  de  Dieu  visi- 
tait les  malades  en  danger  :  elles  observaient  son  maintien  et 
les  paroles  qu'il  proférait,  et  savaient  par  là  si  le  malade  gué- 
rirait ou  non.  Si  le  serviteur  de  Dieu  disait,  par  exemple,  que  le 
malade  devait  encore  voyager,  ou  faire  certains  travaux,  ou  aller 
cueillir  des  violettes,  on  était  assuré  de  sa  guérison;  si,  au 
contraire,  il  disait  :  Paradis!  beau  Paradis!  c'était  le  signe 
que  le  malade  mourrait;  et  généralement  le  résultat  confirmait 
le  sentiment  duserviteurde  Dieu;  je  ne  crois  pas,  en  ce  qui  me 
concerne,  que  la  chose  ait  jamais  varié.  t>  Inde  etiain  veluti 
morborum  dominator  erat.  C'était  bien  connu  dans  la  Petite- 
Maison  que  lorsque  le  serviteur  de  Dieu  disait  aux  sœurs  ma- 
lades qu'elles  seraient  guéries,  et  qu'il  leur  ordonnait  de  se 
lever,  la  guérison  était  complète.  »  Pecunia  et  cibi  inler  ejus 
rcanus  multiplicabantur.  «On  était  généralement  persuadé  que 
le  serviteur  de  Dieu  possédait  pour  ainsi  dire  les  clefs  de  la 
Providence;  on  était  convaincu  que  l'argent  se  multipliait 
dans  le  tronc  ainsi  que  les  vivres  qu'il  distribuait.  » 


111 


DE  PRETIOSO    S.    D.   CBITU. 

Cum  mors  juxta  vêtus  adagiumsit  vitse  echo,  jam  Dei  serv; 
obitum  pretiosum  in  conspectu  Domini  futurum  ex  ipso  vitae 
commenlario,  et  virlutum  omnium  declaratione  conjici  pote- 
rat.  Uti  vivens  operos;^  charitatis  fuit  exemplum,  ita  moriens 
ejusdera  fuit  victima.  In  capite  enimdecharitateergaproximos 
vidimus  D.  S.  tanquam  bonum  pastorem  animam  suam  dédisse 
pro  ovibus  suis.  Conlinuis  quippe  fractus  laboribus,  peneunus 
contagioso  lyphi  morbocorreptis  ministransin  eumdemincidit, 
ex  quo  mortis  causa  enataest. 

Cupiens  dissolvi  et  esse  cum  Christo,  paradisum  tantum 
anhelans,  obitus  sui  tempuspraescivit  et  praenuntiavit.  Duode- 
cim  ante  ipsum  annis  lectum  fratri  suo  in  quo  ipse  eratmori- 
turus,  uti  superna  cnntigit  dispositione,  misit;  pluries  suae 
mortis  locum  testibus  ostendit;  paullo  ante  quam  Cherium 
peteret  suis  omnibus  manifeste  declaravil.  Quod  quidem  inter 
notas  et  signa  sanctitatis  Scaccus  enumerat  docens  :  o  His 
animprœdktionibussubindicaturservosDciœlernorumdcsiderio 
jam multo ante  leneri ac proinde Deum  enixe  rogassetit  hincipsis 
abire  licerel,  Deumque  ad  servorum  suorum  consolalionem  id 
eis  révélasse.  Quapropler  certi  de  die,  gaudio  gestientes  mortem 
appctunt.demorleloquuntu/-,  mortis 7ion  solum  dicm  scdhorum 
prœdicunt  H).  , 

Typho  itaque  pediculari  morbo  conjuncto  laborans,  ut 
etiam  atqueetiam  se  nil,  oniniadivinam  Providentiam  Parva  in 

(1)  De  Dût.  et  sigQ.  sanct.  sect.  V,  c.  VI,  pag.  309. 


Domoperagereostenderet,  Cherium  moribunJum  petere  cons< 
tituit.  Medicotesli  V  ipsi  ut  lectoacquiesceret  suadenti,  respon- 
sum  dédit:  «  Plus  tard,  car  je  veux  auparavant  aller  à  Chieri 
pour  changer  quelques  sœurs.  "  Il  me  pria  de  l'accompagner, 
mais  je  ne  pus  étant  occupé  aux  consultations.il  médit  "Venez 
m'accompagner  ii  Chieri;  après  je  me  constituerai  malade,  et 
je  suivrai  toutes  vos  prescriptions.  Mais  sachez  que  tout  est 
inutile.  —  Levant  le  doigt  en  haut,  il  ajouta:  Je  suisappelé.  » 
Cum  e  Parva  Domo  discederet,clamabat  : 

«  Voyez,  labéte  ne  veut  plus  marcher,  ne  veut  plus  tirer,  elle 
veut  attirer  la  compassion.  Elle  ne  veut  plus  porterie  fardeau  ; 
allons.»  Ch'eriiFratrissui,  cnilectulum  diioiiecim  ante  annis 
mutuum  dederat,  domo  serecepit,  cumque  hanc  adventasset, 
illi  de  ejus  sainte  sollicito,  eidemque  dicenti:  «  Joseph,  que 
vous  êtes  fatigué!  Eli  bien,  répondit-il,  que  voulez-vous  dire? 
Pensez-vous  qu'une  chose  quiconque  m'attache  encore  au 
monde?  Levant  les  yeux  elles  bras  au  ciel,  il  s'écria:  Mon 
Dieu, si  vous  me  vouiez,  je  suis  ici  et  suis  à  vous.    « 

Ita  ad  Dci  voluntaiem  se  omnino  conformans,  ipsiquc  bene- 
dicens  novem  ante  mortem  diebus  lectum  suum  Ch^rii  petit. 
Qua;  sanctorum  sunt  omni,  quoaegrotavit,  tempore  peregit. 
Jaculatorias  preces,  sacrarum  concionuni  frusta  ipso  etiam 
in  morboso  delirio  recitabat.  Missœ  sacrificium  celebrare  cum 
ardenter  optaret,  marchio,  quinde  hoc  fuerit  efllagitatus,  veluti 
a  Deo  impulsas  ipsi  gentilitium  oratorium  fratris  domui  proxi- 
mum  obtulit  ;  sed  D.  S.  ob  diri  niorbi  eliectus  omnino  divinis 
operari  non  valuit.  Usque  etiam  obitum  corpori  sui  commodis 
inservire  recusavit,  et  cuncta  a  lecto  removit,  (\\\x  ipsi  com- 
moditatem  aliquam  afferre  possent.  Nullum  unquam,licetpla- 
gisonustusetexcrucialus,  questum  edidit,  sed  virtutum  speci- 
mina  jugiter  exhibnit  juxia  medici  ipsus  confessionem. 
Sacramentis  omnibus  peculiari  devoli  animi  sensu,  samma- 
que  exultalione  fuit  roboratus.  De  ejus  sainte  omnes  Cherii 
cives  erant  anxii.sanctissimum  viatioum  cleri  atque  populi  multi- 
tudo  est  comitata,  deque  sancto  morituro  sermones  habebat. 
Ipso  suae  mortis  die  concionem  de  Dei  bonitate  et  providentia 
dixit,  fratrique  eum  quiescere  jubenti  obediit  dicens  :  Tu 
autem,  Domine,  miserere  nobis.  Suprema  tandem  ejus  verba 
fuerunt.  Marie,  ma  mère  ;  «  Jn  te  Domine  speravi,  7ion 
confundar  in  œternum.  Lxlalus  sum  in  his  quœ  dicta  sunt 
mihi,  in  domum  Domini  ibimus.  Te  Deum  c^c.  Paradis  !  ». 

»  Il  expira  avec  le  sourire  du  juste.  Son  visage  devint  blanc 
comme  la  neige,  toutes  les  traces  des  souffrances  disparurent.  » 

Neque  in  ejus  morte  porlenta  defuerunt.  Pridiequam  e  vita 
migraret  pluries  igneus  globus  varios  in  iridis  modum  reprœ- 
sentans  colores  super  Parvaj  Domus  tecto,  et  aperte  super 
subsellii  loco,  quod  D.  S.,  cum  divinas  horas  pcrsolveret, 
tenebat,  apparuit.  Ipso  insuper  temporis  momento  quo 
animam  Deo  reddidit,  dum  bona  et  tranquilia  esset 
tempestas  in  atrio  monialium  a  suffragio  arbor  radicitus  evulsa 
fuit  et  excidit;  sed  très  post  dies  iterum  sata  uberibus  eo  ipso 
anno  fructibus  gravidavit.  Hujusmodi  prodigia  servi  Domini 
mor  temclareinnuisse  testes  dixeruntarboremqueParvae  Domui 
compararunt,  quae  licet  concuti  aliquandiu  posset,  tamen  ad 
magis  magisque  in  diem  florendum  Deus  ipse  priedestina- 
verat. 

D.  S.  autem  mors  ita  a  pia  Pedemontana  ephemeride  est 
divulgata  :  "  Nous  aimoiiçons  avec  un  profond  regret  la  mort 
du  chanoine  Coitolengo.  Ce  vénérable  ecclésiastique,  cet  admi- 
rable modèle  de  charité,  dont  la  vie  entière  fut  partagée  entre 
l'exercice  incessant  de  cette  céleste  vertu  et  la  confiance  illi- 
mitée en  la  Providence,  qui  la  lui  rendait  possible  par  un  con- 
tinuel prodige,  cet  homme  de  Dieu  nous  a  laissés  dans  la  soirée 
de  samedi  dernier.  »  Pie  siqnidem  vera  D.  S.  obitus  publicum 
infortuniiim  existimatum  est,  omnesque  sanctum  esse  mor- 
tuum  ferebant. 


1041 


LE  VEN1':RARLE  JOSEPH  cottolenco 


1042 


IV 


DE    FCNKRE    ET    SEPULTURA. 


Vix  D.  s.  aniniani  cxlialavit  testis  V  qui  ci  salularis  artis 
remédia  prœsliterat,  Taiiriiuiin  rediit,  ut  rtgi,  Parvx'que  Do- 
mui  ejiis  obitus  nuncium  allci ret.  Ciiui  cleiici  atque  canonici 
congre),'atioiiis  Corporis  Uomini,  l'arvaMjue  Uonius  modcrator 
et  hospiies  de  servi  Uei  corporc  in  i)ropria  ccclcbia  scpeliendo 
contendurent,  rex  ipse  Garolus  Albertus  cunideni  lestem  V  ad 
suum  in  vegno  niinislrum,  (pioni  gratiis  elargicndis  et  jtistilia' 
adminisliandiu  pi'a3posueiat,  niisit,  ut  ab  eo  pireslitutani  cada- 
verisTaurinum  transl'erendi,  atque  in  Parva  Domo  tumulandi 
veniain  relVi'ret.  Statini  ac  Parva?  Donius  alunnii  de  S.  1). 
morte  ccrtiores  sunl  l'acli,  lot  tantosque  geniitus  dederunt,  ut 
longinqiue  stationis  milites  causam  cognituri  illain  adieiint. 

Clierii  intérim  solemni  pompa,  triumpho  simili,  mortalia 
spolia  ad  ecclesiam  fuerunl  perducta.  Cherienses  ipsi  notatu 
dignum  invenerunt  pluribus  anle  S.  D.  morteni  diebus  aereni 
pluvium  fuisse- sed  cuni  funcbris  comitatus  est  progressus, 
solem  ad  vesperam  usque  ajjparuisse.  Biduo  S.  D.  corpus 
Cherium  habuit.  Sub  média  diei  3  maii  noctem  plurimis  ex 
Chcriensibus  adstantibus  feretrum  Tanrinum  versus  trans- 
latum  est.  Quarla  hora  matutina  diei  4  bue  summa  onmium 
exspectatione  advenlavit.  Cuncti  vehementi  dolore  correpii 
gemilus  et  planclus  dabant.  Ea  ipsa  hora  qua  D.  S.  ecclesiam 
mane  dcprecaturus  ingrcdiebalur,  eadem  ista  mortuum  ex- 
cepit.  Parentalia  demum  ipsa  in  ecclesia  ei  fuerunt  persointa, 
et  rcx  ipse  Carolus  Albertus  presbyterum  qui  sibi  erat  ab 
eleemosynis  ad  sacrilicium  prœsente  cadavere  celebrandum 
misit.  Ut  maxime  dolentes  alumnos  onmes  praesertim  solare- 
tur,  eisque  aninmni  adderct  sermonem  texit  Savonensis  epis- 
copus,  postmodum  Taurinensium  archiepiscopus.  Conmiune 
hospituni  omnium  desiderium  et  vota  S.  D.  successor  exci- 
piens,  ipsius  corpus  detegi  et  recognosci  j ussit.  Is  autem  fuit  ad 
manus  osculandas  et  reliquias  habendas  concursus,  ut  iterum 
operiri  necesse  fuerit.  Sub  ara  tandem  Virginis  Perdolentis,  ubi 
sepulluram  presbyterorum  omnium  Parvee  Domus  constitue- 
rat,  mortuaria  tantum  super  tumulo  inscriptione  superimpo- 
sita,  ejus  corpus  reconditum  est. 

Cum  trigesimo  ab  obitu  die  justa  solemnia  pro  D.  S.  pera- 
gerentur,  vix  concionator  eum  nominavit  omnes  in  questus 
et  lacrimasmirandum  in  modum  eruperunt,  et  nonnuUi  etiam 
animi  deliquio  sunt  correpti.  Die  insuper  10  junii  canonici 
congregationis  Corporis  Domini  solemne  S.  D.  funus  concele- 
brarunt,  et  testis  episcopus  funèbres  laudationes  persolvit. 
Ingens  fuit  cleri  populique  concursus,  omnesque  sancta  com- 
motione  replebanlur.  Etenim  non  funeri  adstare,  sed  sancli 
triumpluim  celebrare  sibi  persuaserant. 


DE  FAMA  SANCTITATIS  IN  YITA  ET  POST  OBITUM. 

D.  S.  veram  gloriam  fuisse  adeptum  in  conversatione  gen- 
tium  ex  eo  vel  maxime  apparet,  quod  nuUus  est  in  processu 
testis,  qui  illum  vel  dum  vitam  ageret,  vel  postquam  animam 
factori  suo  reddidit  saneti  nomine  non  appellet.  Ipsa  siquidem 
ejus  opéra,  spes  praesertim  et  charitas,  ejus  sanctitatem  vei 
ipsis  catholicee  leligionis  hostibus  luce  meridiana  clarius  omn 
tempore  demonstrant.  Plurimi  inde  episcopi  atque  prœstantes 
€cclesiastici  viri,  Carolus  Albertus  rex,  ejusque  duo  filii,  re- 
gni  administri  atque  proceres,  incolœque  omnes  erga  eum 
summa  veneratione  ferebantur,  uti  sanctum  colebant,  et 
verbis  externisque  significationibus  animi  sui  sensus  aperie, 
bant.  Insuper  et  longe  lateque  ejusnominisetsanctitalisfama- 
parvaeque  domus  miraculum  sese  diffuserai,  cum  exlerarum 


nationum  coloni  Augustam  ïaarinorum  invisentes  non  pole- 
vant,  quin  splcndidum  institutum  sanctumque  insUtutorem 
cognoscendum  adirent.  Uuo  factum  est  ut  Gallia  priescrtim 
per  societatem  Moiitliion-Fraticklin  humanitatis  benefactorem 
ipsum  renunciaverit.  Quid  plura?  Ipso  sub  informalionis  ini- 
tio  quid  de  D.  S.  dcque  Parva;  Domo  senserinl  duo  Uomani 
pontifices,  quos  inter  beatissimus  Pater  Plus  nonus;  quatenus 
illum  sauctimi,  banc  miraculi  domuui  muiru[)avit.  Quae  sanc- 
titalis  fama  post  mortem  usque  augetur  et  dilatatur,  et  intcr 
ipsos  S.  R.  E.  cardinales  sancta  régnât  impatientia  et  ardor, 
ut  hujusmodi  judicium  et  causa  liiiem  suum  féliciter  alliiigat, 
uti  videre  est  in  summario,  cujus  i)arles  rel'erre  ncn  juvat, 
cum  onmes  testes  mira  consonantia  eadem  enarrcnt. 

Hujusmodi  autem  saiictilatis  fama  non  falsis  vulgi  run\ori- 
bus,  sed  pi'rseveranli  usque  ab  obilum  lieroicarum  virtutum 
exercitio  innititur,  donisquc  supernaturalibus,  atque  miraculis 
confirmatur,  de  quibus  supremis  loquendi  sua  sponle  locus 
factus  est. 

VI 

I)E    MIRACULIS     POST    OBITUM. 

Pliu'ima  tum  in  processu  cum  in  summario  des(;ril)untur 
miracula  S.  D.  inlercessione  patrata,  qua;  brevitatis  studio  sub 
hoc  capite  repelcre  non  praîsiat.  Innuere  tantum  sufficiat 
eam  Parvœ  Domus  alumnos,  et  extraneos  in  S.  D.  inlercessione 
fiduciam  collocare,  et  ita  efticaciter,  ut  ejus  imaginum  bene- 
dictionem  fere  semper  vel  salutis  œternœ  conseculio,  vel 
morborum  sanatio,  vel  tandem  ab  ipsis  ievamen  subsequantur. 
Medicus  testis  V,  postquam  plura,  quae  ipse  viderai  et  proba- 
verat  miracula  enarraverit,  subdit  :  "  J'ai  appris  qu'à  Turin  et 
jusqu'à  Nice  une  foule  de  personnes  malades  ont  invoqué 
avec  succès  l'intercession  du  serviteur  de  Dieu.  Dans  la  Petite- 
Maison  les  malades  demandent  la  bénédiction  avec  l'image  du 
vénérable  fondateur  ;  après  l'avoir  reçue,  ils  se  sentent  soula- 
gés, et  quelques-uns  ont  été  radicalement  guéris.  On  a  vu  s'o- 
pérer par  celte  bénédiction  des  conversions  extraordinaires  de 
personnes  qui  ne  voulaient  pas  entendre  parler  des  sacre- 
ments. "  Qusesane  omnia  veram  S.  D.  sanctitatem  demons- 
trant, docente  Matthaîuccio  :  «  Post  mortem  vero  nequeunt 
vera  miracula  fieri  ad  intercessionem  et  preces,  vel  meritum 
lllius  qui  non  sit  Deo  carus  et  acceptus.  Deus  enim  cum  sit 
summe  verax,  non  potesl  miraculis  confirmare  falsam  doc- 
trinam,  sic  nec  falsam  sanctitatem  illiscontestari.  « 

Ideo  quum  D.  S.  virtutum  et  miraculorum  fama  clarissime 
appareat,  certa  spe  confidimus.  Sacrum  hune  ordinem  juxta 
complurium  Pedemonlanœ  praesertim  regionis  episcoporum 
vota,  et  solertissimi  causée  postulatoris  R.  P.  Amadei  ab  Ur- 
beveteri  preces  proposito  dubio.  Affirmative  esse  responsu- 
rum. 

Quare  etc.  Guillelmcs  Panici. 


PAROISSE 


Démembrement.  Causes  canoniques  qui  permettent  de  di- 
membrer  les  paroisses.  Consentement  du  curé.  Lamunicipalité 
prend  l'engagement  deservir  le  traitementdu  nouveau  lecteur. 
Controverse  relative  à  l'incorporalion  d'un  hameau  de  deux 
cents  hahilants.  (Décisioade  la  S.  Congrégation  du  Concile  du 
14  septembre  1878. 

Le  droit  canonique  considère  le  démembrement  des 
paroisses  comme  une  sorte  d'aliénation.  En  effet, 
l'église  démembrée  perd  une  partie  de  son  territoire;  et 
les  fidèles  sont  arrachés  du  sein  de  leur  mère.  C'est 


17"   SÉBIE. 


66 


1043 


PAROISSE 


1044 


donc  une  mesure  subsidiaire  et  extraordinaire  à  la- 
quelle en  ne  doit  recourir  que  par  nécessité,  etlorsqu  il 
est  avéré  que  l'élaMissement  d'une  chapelle  annexe 
desservie  par  un  simple  vicaire  ne  peut  subvenir  aux 
besoins  des  ûiièlss. 

Cependant  le  concile  de  Trente  autorise  les  éveques 
à  établir  de  nouvelles  paroisses,  conformémeut  à  la 
décrétale  Ad  audietiliam  du  pape  Alexandre  III, 
losque^  soit  à  raison  de  la  distance,  soit  à  cause  des 
mauvais  chemins,  les  paroissiens  ne  peuvent  sans 
une  crave  incommodité  fréquenter  l'égiise  paroissiale, 
r/éloicnement,  les  mauvaises  roules,  voilà  deux 
causes  qui  permettent  d'en  venir  au  démembrement. 
Deux  milles  (trois  kilomètres)  sont  réputés  une  dis- 
tance légitime.  Ou  ne  peut  fixer  de  règle  absolue  ;  le 
démembrement  est  surtout  une  question  de  fait,  qui 
doit  être  décidée  d'après  les  circonstances  particu- 
lières de  chaque  cas. 

La  S.  Congrégation  du  Concile  a  permis  le  démem- 
brement dans  les  circonstances  suivantes. 

Le  village  Spessa,  dans  le  diocèse  de  Pavie,  dépend 
de  la  paroisse  Saint-Zénon,  qui  est  éloignée  de  plu- 
sieurs kilomètres.  Entre  les  deux  localités  se  trouve, 
à  mi-chemin  le  domaine  de  Cascina  Spéziana,  qui 
renferme  environ  deux  cents  cultivateurs  et  fait  partie 
de  la  commune  de  Spessa  pour  les  choses  civiles.  En 
1873,  la  municipalité  de  Spessa  demanda  à  Mgr  l'é- 
vêque  de  Pavie  d'ériger  en  paroisse  la  chapelle  pu- 
blique sous  le  vocable'de  S.  Augustin,  laquelle  est  au 
centre  du  pays.  Le  prélat  accueillit  favorablement  la 
demande  ;  toutefois  il  mit  pour  condition  que  la  muni- 
cipalité agrandît  l'oratoire  par  l'adjonction  de  deux 
chapelles  latérales  ;  qu'elle  prît  l'engagement  de  faire 
au  nouveau  curé  le  traitement  annuel  d'au  moins  six 
cents  livres  ;  de  fournir  le  presbytère  et  les  orne- 
ments sacrés,  et  de  créer  un  fonds  pour  les  dépenses 
de  la  fabrique  ;  d'obtenir  l'approbation  du  gouverne- 
ment et  de  déclarer  que  la  paroisse  serait  de  libre 
collation  épiscopale. 

Les  paroissiens  se  cotisèrent  et  la  chapelle  fut 
agrandie.  La  municipalité  tint  deux  séances  dans 
le'squelîes  elle  prit  à  sa  charge  le  traitement  du  curé. 
Cette  délibération  fut  ratiOée  par  le  conseil  du  dépar- 
tement. En  outre,  le  gouvernement  donna  son  appro- 
bation à  l'érection  de  la  nouvelle  paroisse. 

Le  curé  de  Saint-Zénon  étant  mort  à  ce  moment, 
M'^r  l'évèque  de  Pavie  obligea  le  successeur  à  con- 
sentir au  démembrement.  En  outre  le  prélat  établit 
à  Spessa  un  vicaire  entièrement  indépendant  de  Saint- 
Zénon  et  lui  donna  toute  la  juridiction  paroissiale  sur 
les  babilan'-s  et  sur  le  hameau  de  Cascina. 

Au  moment  où  l'affaire  paraissait  terminée,  Mgr  l'é- 
voque de  Pavie  fut  transféré  à  l'archevêché  de  Bo- 
lo-^ue.  Le  nouvel  évêque  crut  devoir  revenir  sur  la 

question. 

Quoique  le  curé  de  Saint-Zénon  eût  précédem- 
ment consenti  au  démembrement,  on  le  consulta  de 
nouveau  :  or,  il  ne  prêta  son  consentement  qu'à  la 
condition  -le  conserver  dans  sa  paroisse  le  domaine 
de  Cascina  Spéziana.  Le  prélat  demanda  à  la  munici- 
palité si  cette  restriction  lui  plaisait.  Loin  d'acquiescer 


à  la  prétention,  la  municipalité  a  porté  plainte  à  la 
S.  Concré^ation  du  Concile. 

Elle  a  demandé  que  la  prétention  de  détacher  de  la 
nouvelle  paroisse  le  hameau  de  Cascina  Spéziana  soit 
rejetée,  et  que  le  souverain  pontife  érige  lui-même 
la  nouvelle  paroisse. 

Le  folium  de  la  Congrégation  expose  les  raisons  et 
les  allégations  de  part  et  d'autre.  Mgr  l'archevêque  de 
Bologne,  qu'on  a  cru  devoir  consulter  sur  une  affaire 
à  laquelle  il  a  pris  une  si  grande  part,  a  opiné  en 
faveur  de  la  municipalité,  parce  que  le  hameau  fait 
partie  de  la  commune  de  Spessa  et  que  les  habitants 
doivent  y  aller  frcquem.ment  pour  les  affaires  civiles. 
D'ailleurs  il  est  à  craindre  que  la  municipalité  ré- 
voque l'engagement  qu'elle  a  pris  relativement  au 
traitement  du  curé. 

Dixisioîi.  La  S.  Congrégation  décide  que  le  ha- 
meau dont  il  s'agit  sera  compris  dans  la  nouvelle 
paroisse.    Rome,  14    septembre    1878. 

Papien.  DisMEMDRATiONis  PARCEcm.  Dic  11  seplembns 
1878.  Oppidum  Spessee  Pa[)iensis  diœcesis  plusqiiain  mille 
capitibus  frequens,  plura  per  chilometra  distat  a  paroeciali, 
oui  subest,  ecclesia  in  loco  S.  Zenonis  de  Pado  exurgente. 
Medio  ferme  inler  unum,  allerumve  oppidum  ilinere  extat 
quœdam  villa  biscentum  circiter  animarum  Cascina  Spéziana 
nomiiie,  similiter  parocho  S.  Zenonis  inspiritualibussul)jecta, 
qua?que  in  maxima  parte  intra  fines  loci  Spessœ  fundata  repe- 
ritur,  unde  pro  actis  civilibus  habitatores  illuc  convenire  de- 
bent.  Jam  ab  anno  1873  municipes  loci  Spessae,  obsecundantes 
incolarum  votis,  supplici  libello  antistitem  Paplensem  adie- 
runt  expostulantes,  ut  publicum  oratorium  D.  Augustino  di- 
catum  in  centro  dieti  oppidi  manens  in  parœciam  erige- 
relur. 

Verumtamen  Papiensis  antistes,  licet  benigno  favore  ipso- 
rum  preces  excepisset,  altamen  ut  in  re  tanli  momenli  caute 
procéderai,  nonnulla  a  niunicipio  requisivit,  antequam  dis. 
menibrationis  decretum  emanaret,  et  prascipue  1"  ut  dictum 
oratorium  ad  ampliorem  forniamredigeretur  «par  l'ouverture 
de  deux  chapelles  latérales  ;  s  2°  ul  aiinua  congrua  saltem 
sexcentum  libellarum  pro  novo  parocho  assignaretur,  «  assu- 
rée contre  toutes  les  vicissitudes  qui  pourront  se  produire 
dans  la  commune  ;  "  3°  ul  nova  parœcia  tam  de  domo  paro- 
chiali  quamde  sacra  supelleclili  provisa  foret  constitulo  etiam 
fundo  «  pour  la  fabrique,  pour  les  dépenses  de  la  nouvelle 
paroisse;»  4»  ut  municipes  opus  proprium  impendcrent  ad 
obtinendam  a  gubernio  approbationem  simulque  declararent 
parœciam  esselibcrœ  collalionis. 

Per  spontaneas  fuleliuin  oblationes  nrotinus  appositis  con- 
dilionibus  provisum  fuit,  si  demas  congruamproparochisubs- 
tentatione,  quœ  in  duabus  sessionibus,  a  consilio  provinciali 
probatis,  statula  venit  ab  eodeni  municipum  collegio,  quod 
etiam  guberuii  approbationem  pro  nova;  parceciae  crectione 
reportaret  sategit.  Interea  tamen  temporis  sciendum  est,  quod 
parochusS.  Zenonis  inter  plures  abiit,  hincprovidus  Papiensis 
antistes  non  modo  sollicitus  fuit  ab  ejus  successore  prajsen- 
tato  a  Icgilimo  patrono  obtinere  consensum  pro  dicta  dismem- 
bratione,  de  quo  lamen  nullum  verbum  in  literis  institulionis, 
verum  etiam  coadjutorem  a  parocho  prorsus  independentem 
staluit  in  dicto  pago  cum  omnibus  juribus  et  ofticiis  parochia- 
libus,  oui  etiam  regendos  tradiderat  fidèles  villae  Cascina  Spé- 
ziana. 

Cum  autem  omnia  jam  ad  exitum  perducta  viderentur,  ita 
ut  nulla  interjecta  moraad  dismembrationis  decretum  nemine 
réclamante  devenire  posset,  acciJit  ut  Papiensis  antistes  ad 


10  f  5 


PAROISSE 


1046 


cathedrain  Bononicnsem  evectiis  fuerit,  liinc  provisa  sede  de 
iiovo  pastore,  qui  reiu  ad  examen  rcvocare  putavit,  atque  ob- 
tento  pai'oclii  S.  Zenonis  coiiseiisu  de  nova  erigenda  parœcia, 
sub  couditioiie  taiiien  ut  villa  Cascina  Spcziana  su!)  ipsius 
jurisdiclionc  nianeret,  rem  dctulit  ad  nuniicipes  loci  Spessa,  a 
quibusantcquain  ipso  dismeinbrationisdccretimi  ederet,  expe- 
tiit  <£  s'il  consent  à  ce  que  la  seclion  de  (fascina  Spcziana  de- 
meure incorporée  à  la  paroisse  de  S.  Zenon  au  Po.  >< 

Talis  coiiditio  Iiaud  umnicipalibus  arrisit,  qui  praîtorca  no- 
titia  perctdsi,  quod  si  secus  lierct,  prajsul  statutum  asuo  prae- 
decessore  coadjulorem  revocasset,  sub  die  22  decembris  1877 
ad  S.  V.  Ordinem  confugerunt  enixe  postulantes:  "  LQu'd  soit 
notifié  à  .Mgr  Tcvèque  de  l'avie  de  ne  rien  innover.  2. Que  l'on 
rejette  la  prélenlion  de  détacher  de  la  nouvelle  paroisse  la 
section  dij  Cascina  Speziana.  3.  Que  le  souverain  pontife,  de 
sa  pleine  autorlic,  érige  lui-même  la  paroisse  selon  le  vœu  des 
habitants.  » 

Hune  accepluni  liliellum  illico  cpiscopo  remisi  pro  informa- 
tione  et  volo,  audilisin  scriptis  interesse  habenlibus,  utquere- 
ferrct  de  légitima  disniembralionis  causa,  ac  intérim  niliil  inno- 
varetur  :  imo  ut  caute  hac  super  re  procedi  poiset,  etiam  in- 
formationem  et  votum  requisivi  ab  eniinentissinio  archiepis- 
copo  Bononicnsi.  Nondum  autem  ad  manus  Papiensis  antistitis 
pervenerat  dictus  libellns,  cnm  ipse  decretum  edidit,  vi  cujus 
villam  Cascina  Speziana  jurisdictioni  parochi  S.  Zenonis  resti- 
tuit.  Exinde  novœ  niunicipum  querelai  ad  hoc  ut,  pendente 
apud  S.  V.  0.  recursu,  res  in  pristinuni  restituercntur. 

In  tali  rerum  statu  tum  Emi  Bononiensis  archiepiscopi,  tum 
Papiensis  praîsulis  pervcnerunt  literœ,  quibus  acceptis  obse- 
cundabant  mandatis.  Archiepiscopus  itaque  Bononiensis  sub 
die  23  februarii  1878,  postquam  animadvertit  preces  munici- 
pum  loci  Spessœ  consonas  esse  veritati  ait  :  «  Quoad  quœs- 
lionem  in  se  sumptam  magni  equidem  momenli  visa  est  ratio 
amunicipibus  adducla,  videlicet  quod  iocus  Speziana  nuncu- 
patus  ad  communitatem  Spessœ  pertineat,  quo  loci  illius  in- 
colae  ad  acta  civiiia,  ut  aiunt,  convenire  debent.  Accedit  néces- 
sitas illinc  transeundi,  ut  pietatis  officia  in  ecclcsia  parochiali 
S.  Zenonis  de  Pado  a  Spezianaj  habitatoiibus  impleantur. 
Porro  jure  nieritoque  limendum  est,  ut  utriusque  loci  incolae, 
manibus  inter  se  consertis,  ad  jurgia  ruant.  Quare  opportunnm 
arbitrarer,  votis  municipum  annuere,  eisque  parocliiam  de- 
cernere  sibi  propriam  ab  unis  municipii  terminis  circumscrip- 
tam,  » 

Contrarium  sed  vero  statuere  conatur  Papiensis  anlistes  li- 
teris  diei  23  aprilis  1878,  quas  fidelibus  EE.  VV.  oculis  sub. 
jicere  prœstat  :  «  Mon  projet  d'ériger  la  nouv<^lle  paroisse 
sans  adjoindre  le  quartier  de  Speziana,  satisfait  le  patron  du 
bénéfice  de  S.  Zenon,  le  propriétaire  du  domaine  Speziana  et 
les  habitants  au  nombre  de  140. 

a  Speziana  est  presque  à  mi-chemin  de  S.  Zenon  et  de  Spessa- 
il  y  a  une  bonne  route  pour  aller  à  S.  Zenon,  dont  l'église  est 
beaucoup  plus  grande  que  la  chapelle  de  Spessa,  mieux  pour- 
vue et  possède  un  bénéfice  pour  le  vicaire.  Le  curé  actuel  de 
S.  Zenon  consent  au  démembrement, pourvu  que  Speziana  lui 
soit  laissé.  Les  habitants  de  ce  quartier  désirent  demeurer 
dans  leur  ancienne  paroisse  ;  de  quel  droit  les  obiigera-t-on 
de  s'en  détacher?  11  est  vrai  que  les  limites  de  la  paroisse  ne 
seraient  pas  les  mêmes  que  la  circonscription  de  la  commune 
tout  au  moins  pour  la  plus  grande  partie.  Mais  il  en  est  ainsi 
dans  la  plupart  des  pays  du  diocèse.  » 

Neque  demum  prasterit  animadvertere  nullimode  simul- 
tates  et  jurgia  esse  pertimescenda,  quia  ablata  ex  jam  lato  de- 
crelo  a  coadjutoris  jurisdictione  Cascina  Speziana,  publica 
quies  minime  excussa  fuit. 

Quibus  habitis,  actisque  de  more  completis  causa  hodie 
discutienda  proponitur  sub  dubio  in  hujus  libelli  calce  re- 


lato,  nonnuUis  tamen  prius  utrinqne  de  more  animadversis. 

Et  praeprimis  animadverlendum  occurrit  quod  dismem- 
bratio  parceciarum  veluti  alienalionem  sapiens  odiosa  in  jure 
reputatur,  card.  Ue  Luca,  Uc  paroch.  dise.  35,  nuni.  0.  Re- 
clus. De  re  parochial.  p.  1,  tit.  12,  num.  38.  Sacra  Congre- 
gatio  in  Zîono«ten.dismembrationis  30  maii  1835,  %.  l'ai-œciam-, 
Fesiilana  dismembratioiiis  et  erectionis  parœciie  .10  aprilis 
1836,  §  /lecokre  ;  Asculana  dismembr.  30  julii  1859,  §  Ad- 
missis.  /!,a(7UC(^/(o«e;i.  dismembrationis  jjarœciœ  IGdccembr; 
187G,  §  Uiscc,  quia  ecclesia  privatur  territorio,  et  fidèles  e 
matris  veluti  gremio  abstrahuntur,  Sac.  Congregatio  in  Bono- 
nieii.  loc.  cit.  Hinc  parœciaruni  dismembratio  sempcr  habita 
fuit  taniquam  remedium  subsidiarium  et  extraordinarium, 
quemadmodum  docet  Reclus.  loc.  cit.  num.  GG,  Rota  decis. 
-i84,  num.  4,  p.  1,  decis.  223,  num.  11,  part.  G  récent,  djcis.24, 
num.  10,  corani  Falconer.  in  Miscell.  Sac.  Coiîgrcgatio  in 
Cassancn.  dismembrat.  17  decemb.  1740,  et  AquHana  dis- 
mcmbrat.  8  februarii  17i4,  adeo  ut  ipsa  denegctur,  quoties 
parochianorum  necessitatibussubveniri  potcst  per  coadjutorem 
seu  vicarium  juxta  ea  quœ  tradit  Rota  in  decis.  178,  num.  4, 
et  seq.  part.  19,  ton;.  2  récent.,  Lcorf/'c/i.  dismembrat.  1  fe- 
bruarii 4712,  §  Nec  in  (0/M7M,  coram  Falconerio,  confirmata 
3  julii  ni3,  §  .l/t'rf(o  itaque,  coram  Crispo,  et22junii  1714, 
§  Prœsens  itaque,  et  25  januarii  1715,  §  Ita  paritcr,  coram 
Lancetta.  Imo  quoties  incolarum  spiritual!  indigentiie  consul- 
tum  jam  fuerit  per  delegationem  vicarii,  dismembrationem 
parœciae  denegavit  S.  hic  0rdoutiacciditin5erfu;ictt.disniem- 
brationis  li  junii  1718.  Porro  plurimis  abhinc  annis  in  loco 
Spessœ  consliuif  us  reperilnr  coadjntor,  qui  in  ecclesia,  quaj 
esset  dismembranda,  sacramenla  administrât,  nec  incolas  queri 
possunt  aliquid  ipsis  in  spirilualibus  déesse.  Frustra  igitur  in 
themate  exposci  videtur  ut  dismembretur  antiqua  parœcia,  et 
nova  erigatur. 

Quod  si  et  eorum  votis  quodammodo  indulgendum  videatur 
propter  utilitatem,  quam  suadent  tum  episcopi  votum  tum 
consensus  rectoris  dismembrandae  ecclesiîe  et  patronorum, 
tamen  eidem  unienda  minime  esset  villa  Cascina  Speziana, 
Siquidem  in  dismembralione  parœcia3  efFectuanda  sedulo  ani- 
madvertendum  venit,  quod  non  sufficit  tantunimodo,  ut  justa 
suppetat  dismembrationis  causa,  verum  etiam  cavendum,  ne 
veras  necessitatis  limites  trajiciantur,  ut  minus  quam  fier 
potest  disniembrandiB  ecclesiœ  praajudicium  afferatur.  Tam 
enim  aequitas  et  justifia  laeditur,  si  ecclesia  dismembretur, 
nuUaintercedente  necessifate,  quam  etiam  lœditur,  si  ipsa  dis- 
membretur plus  eo,  quod  vera  postulat  nécessitas.  Jamvero  in 
facto  nuUa  pretiosa  ratio  suppetere  posse  videtur,  quaj  suadeat 
nunciatam  villam  uniendani  esse  parœciœ  erigendae  cum 
piœjudicio  malricis  ecclesiae,  dum  ipsa  aeque  ferme  distat 
tam  a  pago  S.  Zenonis,  quam  ab'  illo  Spessœ.  Accedit  quod 
ecclesia  S.  Zenoni  amplior  est  et  duabusbeneficiis  provisa  ma- 
net,  quando  illa  loci  Spessœ  licet  ad  ampliorem  formam  re- 
dacta,  tamen  angusta  remanet,  et  unico  bénéficie  parochiali 
provisa,  unde  diebus  festis  plures  haud  valerent  obligalioni 
satisfacere  sacrum  audiendi. 

Nec  parvi  moment!  faciendum  est  ordinari!  judicium,  cujus 
prudent!  arbitrio  remittitur  œstimatio  de  magno  incomniodo  in 
paragenda  parochiœ  dismembralione,  ceu  Iradunt  De  Luca, 
de  paroch,  dise.  34,  n.  2;  Lauren.  for.  benef.  tom.  1,  cap.  3, 
quœst.  159,  in  f»"-  Pignatell,  tom.  4  consul.  130,  num.  3. 
Circa  hujusmodi  distanliam  vel  difficultatem  accedendi  ad 
ecclesiam  parochialem  totum  pendetab  ejus  (nempe  ordinarii) 
judicio  atque  arbitrio.  »  Sed  judicium  ordinarii  hoc  est,  ut 
Iocus  Cascina  Speziana  sub  parœcia  remaneat  S.  Zenonis, 
eo  quia  magnum  incommodum  ad  ecclesiam  accedendi  pro  ea 
parte  gregis  minime  verificatur,  quin  imo  in  ejusdem  votis  est, 
ut  a^gregati  renianeant  ecclesiœ  matrici.  Ergo  tum  episcopi 


1047 


TAROISSE 


1048 


voto  favendum  videretur,  quia  agitur  de  qusslione  nudi  facti, 
in  qua  standum  multum  judicio  episcopi  ut  servare  solet 
S.  Congreg.  Concilii  interpres  teste  Ferraris  Tcrb.  Dismembr. 
num.  a,  tum  populi  loci  Speziana  qui  voUint  sub  Ecclesia^ 
matris  jurisdictione  pcrmanere. 

Quibus  omnibus addendum  est,  quod  neque  patronus  eccle- 
sice  S.  Zenonis,  neque  ejusdem  rector  assensum  pra?bent  pro 
dismembralione  tali  modo  peragenda.  Jamvero  boruni  consen- 
sum  in  eflectuanda  dismembralione  requiri  docet  Leuren. 
loc.  cit.  tom.  I,  quîest.  137,  nuni.  t  et  tom.3,  sect.  ^2,  cap.  2, 
q.  954,  num.  .S,  Gard.  De  Luca  de  Parochis  dise.  33,  nom.  6, 
et  de  Jurepalr.  dise.  6G,  num.  iO,  ibi  :«Sienim  in  beiu'ticiis 
etiam  liberae  collationis  habemus,  quod  in  suppressionibus, 
vtl  dismembrationibus  desideratur  consensus  recloris  vel 
parochianorum  aut  allerius  interessati,  nmlto  magis  desideran- 
dus  est  consensus  patroni  in  Ecclesia  non  libéra.  sQuiu  aliquid 
relevet  quod  dicta  villa  in  territorio  reperiatnr  loci  Spessas 
1°  quia  uti observât  episcopus,  hoc  ea  in  regione  novum  non 
est  ;  2°  quia  uli  dominus  viUaJ  Speziana  teslatur,  in  anime  ha- 
bet  plures  domus  adjungendi  loco  Speziana  et  quidem  in  ter- 
ritorio oppidi  S,  Zenonis.  Omnibus  igitur  alteiitis  videretur, 
quod  dismembralio  vel  esset  deneganda,  vel  saltem  circum- 
scribenda  ad  diclum  Spess»  oppidum  tantum. 

Non  desunt  tamen  plura  rationum  momenta,  qua;  contra- 
rium  statuera  suadenl.  Ex  Tridentini  enim  dispositione  in 
cap.  4  sess.  21  de  reform.  habemus  quod  in  illis  locis,  in  qui- 
bus parochiani  ob  locorum  distantiara,  sive  difticultatem,  ad 
Ecclesiam  sine  magno  incommodo  accedere  nequeunt,  epis- 
copi novas  possunt  constituere  parœcias  juxta  forniam  consti- 
tutionis  .\lexandri  111  quae  incipit  Ad  audientiam.  Duplici 
igitur  ex  causa  ad  parœciarum  dismembrationem  procedi  po- 
est,  ob  locorum  distantiam,vel  dilficultatem  viarum.Quaenam 
autem  debeat  esse  distantia,  quas  dismembrationem  alicujus 
parœciœ,  novœque  erectionem  suadeat,  praîstat  ex  doctrina 
S.  0.  in  Anconitana  30  aprilis  1803,  §  Cum  nullius excerpere, 
ibi  :  a  Satis  reputatur  distantia  milliarii  ut  dismembratio 
fiât  teste  Fagnano  in  cap.  Ad  audientiam,  Pirhing.  in  jus 
canon,  cap.  16  num.  19,  et  S.  Congreg.  in  Arimincn.  érection, 
parochiae,  18  junii  1789,  et  in  Placenlina  dismembrationis, 
28  maii  1791.  »  Sed  in  themate  locus  Spessa  plura  per  cliilo- 
metra  distat  ab  oppido  S.  Zenonis.  NuUum  idcirco  dubium 
oriri  potest  quod  légitima  subsit  causa  pro  decernenda  novaj 
parœciae  erectione. 

Neque  ncgotium  facessere  posse  videturilla  doctoriim  sen- 
tentia,  quae  dismembrationem  indigitat  ceu  subsidiarium  et 
ultimum  remedium,  et  potius  suadef,  ut  in  Ecclesia  dismem. 
branda  constituatur  vicarius.  Hoc  enim  remedium  pro  régula 
generali  habendum  non  esse  ex  disciplina  S.  0.  manifesto  erui- 
tur,  qui  non  modo  dismembrationem  induisit,  quin  de  distan- 
tia aut  locorum  diflîcultale  nimia  scrupolositate  inquireret  ut 
jnPapien.  dismembralionis  10  aprilis  1717;  Fesulana  A  ianii 
173G,  Mekvitana  dismembralionis  3  lebruarii  1843,  Gawdi- 
sien  dismembralionis  parœciae  16  septembris  1871,  nliisque 
quamplurimis,  verum  etiam  eam  Jem  decrevit  minime  obstante 
oblatione  facta  providendi  per  capellanum,  ceu  testantur 
resoluiiones  edilae  in  Cornen.  3  decembris  1730,  Nolana3  fe- 
bruarii  1758,  imo  licet  ecclesia  jam  de  coadjutore  provisa 
fuerit  reperta,  quemadmodum  coliigitur  ex  Puteolana  erectio- 
nis  parochiae  proposita  die  iBjunii  HOl  et  resoluta  die  3  sep- 
tembris ejusdem  anni,  ex  Lunen.  Sarzanen.  erecùonis  paro- 
chialis  diei  16  junii  1712,  Frequenlina  scuAbellin.  erectionis 
parocbialis  27  maii  1713. 

Et  optimo  quidem  jure.  Parocbus  enim  débet  suas  oves 
agnoscere,  fréquenter  invisere  earumque  necessitatibus 
paterno  succurrere  amore,  ac  reformandis  moribus  curam 
impendere,  quae  omnia  per  vicarium  nullimode,  aut  saltem 


difficiliter  praeslari  possunt.  Unde  optime  concludit  Leuren. 
for.  benef.  tom.  1,  quaest.  134,  num.  4,  quod  graviter  crrarcnt 
illi,  «qui  cum  aliquibus  S.  Congregalionis  declarationibus,  et 
\\o\x  decisionibus,  aul  doctorum  aliquorum  traditionibiis  pro 
hujusmodi  nova  erectione  facienda  vel  neganda  in  sola  litera 
procedunt,  cum  sit  potius  qua^stio  facli  ex  singulorum  casuuni 
parliculari  qu;ditate,  ac  individuis  circumstaniiis  dccidenda  ; 
quia  simul  stare  possunt  ut  in  uno  casu,  eadem  populi  mulli- 
plicatione,  eademque  distantia,  vel  itineris  asperitate  id  dene- 
gandum  sit,  in  altero  concedendum  ;  et  quod  divers!  mores 
regionis,  vel  minor  prioris  parocbialis  majestas  et  décor  in  uno 
casu  pormittant,  in  alioprohibeant.  s  Quibus  si  addere  placeat 
in  themate  et  sollicitude  populi  et  municipum  in  ademplendis 
conditiouibus  ab  actualis  Papiensis  antistitis  praedecessore 
reqnisitis,  et  rixarum  timor  qiiœ  prœvidentur,  indubie  puta- 
rem  ad  dismembrationem  deveniendum  esse,  ceuob  timorem 
rixarum  disniembraiionesconcessas fuisse  in  Lunen-Sarzanen. 
dismembralionis  12  julii  1817,  et  in  Ventimilicn.  dismembra- 
lionis 8  augusti  1818  docet  Placentina  parœciae  20  novembris 
1859,  §  Verum. 

Posita  igitur  parœciam  dismembrandi  légitima  causa,  vide- 
retur, quod  ipsa  ad  integrum  Spessae  territorium  extendenda 
fortt,  ita  ut  locus  Cascina  Speziana  nova;  parœciae  esset  adjudi- 
candus.  idqiie  ut  novum  corpus  filiale  juxta  decentiam  consti- 
tuatur, ne  alias  intret  vilipendii  ratio.  Audiatursane  De  Luca 
diseurs.  27,  num.  -1,  de  regular.  «  In  materia  dismembralionis 
ecclesiarum  parochialium  reguiariler  dicitur  proliibita  aliena- 
tio,  qufe  cadit  etiam  sub  dispositione  extravagant.  Ambiiiosce, 
de  reb.  Eccles.  non  alien.  ;  et  consequenler  exigit  non  solum 
solemniiates  cl  quod  verificentur  haec  duoessenlialia  extrema 
seu  requisita;  primo  nempe  ut  antiquœ  ecclesia;  dignitas  per 
hujusmodi  dismembrationem,  seu  divisionem  non  vilescal, 
secundo  ut  novum  corpus  filiale  juxta  debitam  decentiam 
constitui  valeat,  ne  alias  eadem  vilipendii  ratio  intret.  »  Atqui 
si  locus  controversus  relinqueretur  sub  jurisdictione  S. Zenonis 
vilipendii  ratio  intraret  ob  parvum  numerum  900  fidelium 
parœciam  constituentium,dum  plusquara  bis  mille  remanerent 
sub  ecclesia  S.  Zenonis. 

Insuper  banc  adjudicationem  suadet  :  1°  ratio  congruentiae. 
Cum  enim  locus  iste  inlra  limites  territorii  dicti  oppidi  repe- 
riatur,  congruit  ut  ipse  etiam  sub  illius  parochi  jurisdictione 
subsit,  tam  ut  parœciarum  fines  optime  valeant  determinari, 
quain  no  inconveniens  enascatur,  ut  parochus  unius  commu- 
nitatis  suam  extendat  jurisdictionem  inlra  fines  alterius  contra 
praxim  in  omnibus  ferme  diœcesibus  vigentem  ;  2°  utilitatis 
ratio.  Siquidem  et  populus  loci  Speziana  Spessam  contendere 
débet  pro  civilibus  aclis  explendis,  et  ipsi  haec  parœcia  commo- 
dior  est  pree  viarum  brevitate.  Nec  3°  praelermitti  débet  ratio 
ex  eo  exurgens,  quod  municipes  jam  obtinuerunt  a  guber- 
nio  approbationem  erigendi  banc  novam  parœciam  et  nostra 
pra;sertim  aetate  obfutilem  etiam  rationem  evenire  posset,  ut 
data  promissio  cum  animarum  detrimento  revocaretur  vel 
aliquod  scandalum  oriatur,  quod  ave/ti  deberet  ;  praesertim 
quia  congrua  pro  parocho  a  municipali  arca  rependitur,  et 
tractu  temporisfieri  posset,  ut  incola;  loci  Speziana  somet  ex 
hoc  gravatos  persentientes  inclamarent,  et  hoc  fremente 
Aquilone  indubie  mala  praeviderentur. 

Neque  obstat  quod  denegata  hujusmodi  condilione  parochus 
S.  Zenonis  haud  assentiatur  parœciae  suae  dismembrationi. 
Siquidem  municipes  in  sua  instantia  retulerunt  rectorem 
S.  Zenonis  jam  suum  pra;buisse  assensum  pro  dicta  dismem- 
bralione, antequam  ad  parœciae  possessionem  veniret.  Has 
autem  pièces  consonas  veritati  esse  relulit  eminentissimus 
archiepiscopus  Bononiensis  olim  Papiensis  autistes,  a  quo 
fuerat  parochus  institutus.  Quo  posito  videretur,  quod  consen- 
sus ille,  ficet  scripto  minime  expressus,  satis  esset,  neque 


1049 


CONTRIBUTIONS. 


1050 


hoilio  contra  factuin  prnpiiiiiii  rcntor  S.  Zcnonis  insurgere 
posset.  "  Sufficit  ctiam  (suiil  verba  Leurenii,  for.  benef.  tom.l, 
qiiaist.  157,  riiim.  i),  hic  consensus  ex  ante,  vel  ex  post  praî- 
bitus,  eliamsi  scripto  cxpressiis  non  sit.  Insuper  cum  dissensus 
iste  irrationabilis  videatur,  minime  atlendi  deberet,  ad  tradita 
pcrBarbosani,  De  of/îc.  et  potcst.  cpiscop.  part.  3,  ailegal.  07, 
nuni.  20,  Garcia,  De  benef.  pnvl.  12,  cap.  il.nuni.O. 

Minusquo  otTiccret  patronorum  S.  Zenonis  dissensus,  aut 
populi  loci  Spfziana.Non  patronorum  (]uiaconsensus  |)atrono- 
rumin  pnni'ciartim (lismenibralione minime requirilur veUura- 
tur,Lotter.Z)ercfce?îe/.lib.l,qua;st.28,num. 23. Non  populi  villaî 
Speziana, quia  liabitatoresillijdemptocoiidiiclorc.precario in  di- 
cte loco  moranlur,  ita  ut  teste  vicario  foraneo  ab  acluali  antistite 
requisito,renovantur;«les  cultivateurs  changent  tous  les  ans  et 
le  fermier  est  renouvelo  tons  les  neuf  ans  »  Praîterea  adver- 
tendum  cuiii  Fargna  De  jurepalr.  part.  I,  cap.  4,  cas.  i, 
num.  6  :  «  Consensus  recloris,  palroni,  aut  aliorum  interesse 
habentium  non  re(|uiritur  pro  forma,  neque  ratione  auclorita- 
tis,  seu  proauctorizanda  dismembratione,  quo  casu  non  esset 
valida  absque  dicto  consensu,  sed  solum  requiritur  ratione 
prœjudicii.  »  Cum  igitur  nnllum  in  themste  exurgere  videatur 
pra^judiciiim  adjungendo  locuni  Cascina  Speziana  parochiaî 
novlter  erigend*  minime  patronorum,  et  populi  obstante 
dissensu,  viderelur,  quod  locus  iste  parœciie  loci  Spessse  adju- 
dicandus  foret  in  decernenda  dismembratione. 

Hisce  ex  utraque  parte  disputalis  grave  ne  sit  EE.  VV.  se- 
quens  enodare  dubium  :  An  et  quomodo  sit  locus  disraem- 
brationi  veteris,  et  erectionis  novœ  parœciœ  in  casu. 

S.  Congregatio  rescripslt  :  Affirmative,  iiiclusa  in  lerritorio 
parœciœ  erigendœ  terra  Speziana,  et  ad  menteni.  Romœ, 
14  septembris  1878. 


CONTRIBl]TIO^'S. 


Cure  habituelle  appartenant  au  chapitre  de  la   cathédrale.  

Portion  congrue  du  curt5  exempte  de  toute  charge  et  de  fout 
impôt.  —  Contributions  (établies  par  le  gouvernement  italien. 
—  Main-morle,  local,  richesse  mobilitire,  personnelle.  —  Ces 
iniposiUons  sont-elles  à  la  charge  des  chanoines  ?  —  Diîcisioo 
de  la  S.  Congri^gation  du  14  décembre  1878. 

Les  énormes  contributions  que  le  gouvernement 
piémontais  lève  sur  les  revenus  ecclésiastiques  donnent 
naissance  à  des  complications  et  à  des  conflits.  Indé- 
pendamment de  l'impôt  foncier,  on  a  la  taxe  de 
main-morte,  la  contribution  sur  le  local,  celle  sur  la 
richesse  mobilière,  la  taxe  personnelle,  etc.  La  taxe 
de  main-morte  est  de  trente  pour  cent. 

En  17SS,  Léopold,  grand-duc  de  Toscane,  suppri- 
ma une  abbaye  et  donna  les  biens  au  chapitre  de  la 
cathédrale  de  Cortone,  afin  qu'une  partie  de  ces  biens 
servît  à  constituer  la  portion  congrue  de  quatre  cures 
incorporées  au  dit  chapitre.  En  ce  qui  concerne  la 
paroisse  de  Sainte-Firmine,,  il  fut  convenu  que  le  curé 
recevrait  45  écus  de  portion  congrue,  nette  de  toute 
charge,  dépense  et  imposition. 

A  l'heure  qu'il  est,  presque  la  moitié  de  ce  traite- 
ment est  absorbée  par  les  contributions  de  tout  o-enre 
que  le  gouvernement  italien  a  établies  :  main-morte 
local,  mobilier,  personnelle.  Pendant  plusieurs  années 
le  curé  a  soldé  les  contributions  ;  puis,  ne  pouvant  plus 
supporter  la  dépense,  il  a  demandé  au  chapitre  d'ac- 


quitter les  impôts,  conformément  à  la  convention  de 
1788.  Les  chanoines  ayant  refusé,  le  curé  a  fait  re- 
cours à  la  S.  Congrégation  du  Concile  :  «  Persuadé  que 
l'obligation  des  chanoines  de  Cortone  existe  dans  la 
convention  comme  il  la  comprend,  et  tel  étant  l'avis 
de  plusieurs  personnes  éclairées  et  consciencieuses,  le 
curé,  qui  se  voit  injustement  sacrifié  depuis  plusieurs 
années,  au  grand  profit  des  chanoines,  demande  une 
prompte  réparation,  et  la  restitution  de  tout  ce  qui'l  a 
déboursé  depuis  l'origine  des  impositions  jusqu'à  ce 
moment,  taxe  de  main-morte,  richesse  mobilière,  local 
du  presbytère,  excepté  la" personnelle.  » 

Mgr  l'évoque  a  proposé  une  transaction  ;  d'une  part, 
le  curé  ni'  réclamerait  pas  le  remboursementdes  contri- 
butions qu'il  a  soldées  jusqu'à  ce  jour  ;  d'autre  part, 
le  chapitre  prendrait  à  sa  charge  les  impositions  tant 
ordinaires  qu'extraordinaires,  conformément  à  la  con- 
vention de  1788.  Par  malheur,  cette  conciliation  n'a 
pas  été  acceptée  parles  intéressés. 

Décision.  La  S.  Congrégation  décide  que  les  cha- 
noines devront  supporter  désormais  les  impositions, 
sauf  la  personnelle.  En  ce  qui  concerne  le  passé,  elle 
recommande  la  conciliation.  Rome,  14  septembre  1878. 

Nous  nous  bornons  à  ces  courtes  indications.  Le 
folium  entre  dans  tous  les  détails  propres  à  élucider  la 
controverse. 

CoRTONEN.  Reintegrationis  vectigalium.  Die  14  sept.  1878. 
—  In  vim  (lecreti  a  Petro  Leopoido  I  niagno  duce  Etruriœ, 
evulgati,  abbatia  Farnetensi  de  anno  1788  suppressa,  ejusdem 
jura,  bonaqiie  omnia  capitulo  ecclesise  cathedralis  Cortonae 
addiceb;mtur:  «  afin  qu'une  partie  des  biens  servît  à  former 
la  portion  congrue  des  quatre  cures  unies  au  chapitre:  ces 
cures,  déclarées  inamovibles,  seraient  désormais  conférées 
suivant  les  règlements  en  vigueur,  librement  et  exemptes  de 
toutes  les  réserves  romaines.  •> 

Vertente  antem  anno  1788  cœsareum  decretum  omnibus 
numeris  absolutum  fuit  quando  canonicorum  coUegiumratam 
habuit  dismembrationem  alterius  ex  illis  parochiis  sub  tilulo 
S.  Firminae  virginis  et  niartyris  in  oppido  vulgo  UcMiano 
existenlis.  Tune  enim  nonnulla  praedia  tum  rusticatum  urbana 
pro  congrua  parochi  alimouia  ultro  Ecclesiae  cessit,  insimul- 
que  spopor.dit  se  quotanis  parocho  Giuiiarini,  ejusque 
successoribus  fore  soluturum  scutata  florentina  45,  ad  ipsam 
congruam  supplendam.  Nec  salis.  Solcmnis  ctiam  stipulationis 
virtute  cautum  fuit,  ut  capitulum  parocho  congruam  paro- 
chialem  aquovis  onere  immunem  redderet. 

Invalescentibus  hac  nostra  œtale  per  cunctas  Italas  regiones 
niultiformibus  tributis,  «  main-moite,  constructions,  richesse 
mobilière,  taxe  de  famille,  »  eadem  pluribus  abhinc  annis 
actualis  parochus  Petrus  Cortonicchi  examussim  pei.sitavit, 
usquedum  aliquando  de  inopia  querens  postulavit  a  capitulo 
ut  ad  trimilcm  conveniionis  1788  sublevaretur  ab  oneribus,  ac 
restitutione  Iributorum  quae  regio  fisco  jam  persolverat,  red- 
deretur  iudenuiis.  Capitulum  at  vero  acriter  obstitit  parocho 
alque  edixit  se  tantum  obnoxiuin  fore  restitutioni  vectigalium 
quibus  prsedia  subjugata  sunt.  Quo  responso  perculsus  paro- 
chus Cortonicchi  aliam  sibi  putavit  non  patere  viam,  quam 
amplissimum  veslrum  Ordinem  adiré  supplicilibello. 

Hochabito  libello  rescriptum  prodiit  die  11  decembris  187S: 
a  Episcopo  pro  informatione  et  voto,  audito  capitulo  in  scrip- 
tis,  ac  transmissa  particula  instrumenti  de  quo  in  precibus, 
référât  de  légitima  petitionis  causa.  «  Reverendissimus  antis- 
tes  Gortonensis  maxima  diligentia,  qua  par  erat,   amplissimi 


lOoi 


CONTRIBUTIONS. 


1052 


sacri  Ordinis  mandatis  nioreni  gessit,  et  transmissa  particula 
instrumenli  conlraclus  iniper  relata  suger  légitima  petiiionis 
cauîa  hune  aniaii  sui  seusumpatefecit:  «  Je  serais  d'avis  de 
proposer  une  transaction.  Le  curé  ne  réclamerait  pas  le  rem- 
boursement des  taxes  payées  jusqu'ici  ;  et  à  l'avenir  le  cha- 
pitre aurait  à  sa  chi^.rge  les  impositions  ordinaires  et  extraordi- 
naires, conformément  à  la  convention  de  187S.   » 

Hac  relatione  accepta,  rescribenduni  duxi  :  Eidem  episcopo 
qui  curcl  conci'iationem.  ac  de  rcsuliantibus  certioret.  Factum 
exinde  est  ut  solertissimus  prœsui  operam  dederit  in  quœstione 
araioo  fccdere  dirimenda.  Oleum  at  vero  alque  operam  per- 
didisse  videtur,  quandoquidem  llteris  diei  23  niaii  anni  1877 
S.  V.  O.  ha;c  duxit  referenda  :  "  Le  très-vif  désir  que 
j'ai  toujours  eu  d'éviter  par  une  conciliation  tout  coutlit 
entre  le  chapitre  delà  cathédrale  etiecuré  deSainteFirmine  est 
demeuré  sans  effet.  Je  n'ai  rien  à  ajouter  à  mon  information 
du  27  mars  de  l'an  dernier,  sinon  que  la  taxe  de  famille  ne 
saurait,  en  tout  cas,  atteindre  le  chapitre,  car  elle  vise  uni- 
quement le  lucre  perïOnnel.  o 

Rébus  iia  perstanlibus  die  16  junii  1877  decretum  edidi 
«  Ponatur  in  folio,  et  notiGcetur  episcopo  qui  moneat  partes 
c  causam  disceptandam  esse  in  plenario  EE.  PP.  consessu, 
€  eisque  prretigat  congruuni  lerminuinad  deducenda  jura  sua 
<  coram  S.  Congregatione,  acde  resultanlibus  certioret.  » 

Omnibus  autem  expletis  causa  in  hodiernis  coniitiis  sub 
formula  dubii  in  calce  exscripta  disceptanda  proponitur. 
Praestat  modo  summatim  colligere  ea,  qua;  capitulum,  ad  sua 
protueada  jura  in  médium  profert,  et  deinde  aliquid  exofJîcio 
adnolare  que  parocho  S.  Firmina;  favere  videntur. 

Inter  onera,  quibus  capitulum  subjicitur,  nuUatenus  adnu- 
meranda  esse  vectigalia  vulgo  o  demain-morte,  de  local,  de 
richesse  mobilière,  »  ipsum  contendit.  Quandoquidem  obliga- 
tio  ex  convenlione  anni  1788  proinanans,  in  hisce  duobus 
cohibetur;  insolutione  fributi  favore  pasochi  quod  peiisitan- 
dum  veuit  «  pour  impositions  foncières  ordinaires  et  extraor- 
dinaires; «  necDon  in  solutione  annuae  quantitatis  sculorum 
florentinorum  45  causa  congruae  supplendae.  Atqui  capitulum 
parocho  haud  contradicente  utrumque  onus  semperadunguem 
sustinuit;  ideoque  altero  vecligalium  onere  gravandum  haud- 
quaquam  est.  Nefas  enim  est  initas  pactiones  ampliare  ultra  ea 
quae  cxpressim  statuta  sunt.  Leg.  Quidquid  adslringcndœ,  ff. 
de  verbo  oblig.,  Leg.  Si  ila  stipulât,  ff.  de  verb.  oblig. 

Quœquidem  juris  dispositio  poliori  ratione  locum  sibi  vin- 
dicat  in  specie  qua  versamur,  quia  res  est  de  materia  vectiga- 
lium,  quœ  cum  sit  odiosa,  ineadem  pacta  sunt  strictissime  in- 
telligenda,  et  non  dalur  extcnsio  de  casu  ad  casum.  Opportune 
ad  rem  Rocca,  cap.  77,  n.  8:  «  Gabella,  utpole  odium  redo- 
lens,  striciissiine  quantum  fieri  potesf,  intelligi  débet  in  eo 
dumtaxat  casu,  de  quo  praecise  ténor  loquitur  imposiiionis; 
Neque  u'.terius  extendenda,  etianisi  adsit  identitas  vel 
ralionis  majoritas.  »  Rartol.  in  S.  Si  piipillus, '21  n.  3,11.  ad 
Leg.  Faicid.,  Bald.  in  L.  Contracl'is,  IG  sub  num,  3,  et  G  Cod. 
de  fid.  instrum.;  nihil  idcirco  magis  consonum  conventioni 
videtur,  quam  quod  capitulum  ultra  imposiliones  praediales 
nullum  aliud  tribulum  teneatur  persolvere. 

Perperam  r.u'.em  parochus  hune  invocat  articulum  :  <t  Que 
la  portion  congrue  allouée  suivant  les  instructions  en  vigueur 
avec  le  produit  des  biens  désignés  ci-dessus  et  45  écus  en 
espèces,  soit  affranchie  et  exonérée  de  toute  charge, 
dépense  et  imposition,  b  Scitissimum  enim  est  verba  non  esse 
literalitercapi.anda,  sed  quo  animo  quid  scriplum  sit  semper 
est  attendendum.  Alioquin  si  captiosead  litteras  rem  deflectere 
daretur,  neglecto  consilio  eorum,  qui  scripserunt,  nulla  pacti 
convenli  formula  poterit  non  infirmari  aut  convelli.  Quare  in 
quocumque  negocio  inspici  sedulo  débet  quid  sit  actum,  ut 
ad  texl.  in  leg.  Semper  in  stipulalionibus,  34,  ff.  deregul.  juris 


monet  Gudelin.  syntagm.  reg.  jur.  cap.  2,  n.  4  et  5.  Et  jure 
quidem  :  contractus  enim  formam  et  determinationemreci- 
piuuta  contraheniium  volunlale. 

Noto  alioquin  notius  est  voluntatem  contrahentium  ferri 
non  posse  ad  incoguita,  text.  in  L.  Patres,  (L  de  condict.  et 
demonslrat.  Leg.  Lucius,l\'.  ad  nuinicip.  Valasc.  consultât.  179, 
num.  3.  Rota  coram  Séraphin,  decis.  1277,  num.  4;  dec.  340, 
num.  4,  coram  Cavall.  et  decis.  7,  num.  20;  et  decis.  119, 
num.  4,  coram  Bich.  et  decis.  523,  num.  12,  part.  4,  tom.  3 
récent.  Atqui  vectigalia  de  quibus  in  themale,  haudquaquam 
paciscentibus  nota  h.iud  erant,  ceu  hi^lorica  monu:aenta 
edocent,  tune  cum  conventionem  anni  I7SSstipu!ati  sur.t,  ita 
ut  luto  retincri  possil  de  ejusmodi  vectigalibus  partes  nunquam 
intellexissc;  ideoque  de  vectigalibus  prasdialibus  tantum  egisse 
prajdicandum  superest.  Et  merito  :  nam  de  iis  vectigalibus 
contrahenles  cogitasse  et  pepigisse  dicecdum  est,  quorum 
prccsens  erat  occasio  et  nécessitas,  ad  text.  in  leg.  Quoties  iï.  de 
regulis  juris.  Porro  vectigalium  tantum  praedialium  praesens 
erat  occasio  et  nécessitas,  quia  tantum  pro  praîdiis  sub  paro- 
chi  nomine  m  censiialibus  tabulis  descriptis  vectigalia  parochus 
perferre  debebat.  Capitulum  autem  ab  onere  horum  vectiga- 
lium parochum  excmit  ;  hinc  prono  veluti  alveo  finit  contra- 
henles ante  oculos  habuisse  tantum  tributa  prajdialia.  lise 
iîeni  canonici  pertingunt. 

Prœterea  iralatitiuni  in  jure  est  quod  addignoscendani  vim 
cujuscunique  paclionis  et  stipulationis  integer  conventionis 
contextusdebeatattendi.  Rota  inA'arni'eu.dotis  etlucri  12febr. 
•1816,  §  13,  cor.  Piccolomini;  Romana  quoad  Josephum, 
IG  junii  1847,  §  5,  cor.  Muzzarelli;  Albancn.  restilutionis  in 
integrum  27januarii  1826,  cor.  Bofondi.Profecto  integer  con- 
ventionis contextus  comprobat,  contrahentes  solum  fuisse 
contemplatos  vectigalia  prœdialia. 

Cœterum  stipulatione  etiam  remota,  omnino  injusta  ac 
exorbitans  apparet  parochi  petitio,  ex  eoquod,  quura  congrua 
neduai  sufficienti,  sed  etiam  uberi  ipse  poUeat,  exoneralio, 
quani  postulat,  a  vectigalibus  noviter  inductis,  potius  ad  lucrum 
captandum,  quam  ad  damnum  evitandum  ostenditur  directa. 
Enimvero  congrua  parochialis  juxta  legem  latam  aLeopoldo  I 
ad  scutata  octaginla  pertingere  débet.  Porro  parochus  Cor- 
tonicchi  ea  in  pra^sentiarum  fruitur  prajbenda  quœ  summam 
prœstitutam  excedit. 

Altéra  verum  ex  parte  parochus  Cortonicchi  a  capilulo  jure 
meritoque  repetere  vectigalia  videtur,  excepta  taxa  «  de  fa- 
mille, »  quam  vel  ipse  excludit,  in  vim  recitalae  conventionis, 
a  la  congrua  assegnata  col  prodotto  dei  descrilti  béni,  e  con 
l'aumeiUo  in  contanti  di  scudi  45  sia  netta  e  libéra  da  qua- 
lunque  aggravio,  spesa  ed  imposizione  ;  »  quee  porro  verba 
adeo  effrena  alque  adeo  ampla  sunt,  ut  nullum  relinquant 
onus,  quo  parochialis  congrua  non  debeat  exonerari.  Huic  au- 
tem conclusioni  concinit  etiam  lex  a  Sac.  œconomica  Congre- 
gatione lata  de  mense  junii  1816  qua  constitulum  est  ut  in 
materia  pensionum  omne  onus  pcnsitandi  vectigalia  converti 
debeat  in  contrahentem,  qui  pactus  est  pensionis  priestatio- 
nem  «  affranchie  de  toute  charge.  » 

Jam  ex  ipsa  juris  dispositione  effrenata  illa  r.lausula  per  se 
suapte  natura  in  capitulum  refundit  quodcumque  tributum 
vel  onus,  quod  ipsam  congruam  quandocumque  valeat  pra;- 
gravare.  Verba  enim  generalia,  generaliter  intelligenda  sunt, 
nec  uUum  limitem  recipiunt  ;  quia  genus  speciem  continet, 
et  quod  generaliter  exprimitur,  id  de  specie  et  individuo  dic- 
tum  intelligitur.  Cum  impositionum  liberatio  ad  favorem  pa- 
rochi fuerit  concepta  verbis  amplissimis  et  prasgnanlibus, 
hinc  etiam  controversa  vectigalia  comprehendit,  cum  taiis  li- 
beratio generalis  extendatur  ad  incognita  et  minime  cogitata, 
Leg.  Si  de  ccrla,  C.  de  transact.  ubi  Bartol.  col.  2,  versic.  Si 
vero  loquimur.  Menoch.  cons.  496,  num.  58. 


1053 


CONTRIBUTIONS. 


1054 


Nulluin  alioqiiin  hahcrel  sensum  relata  pars  convenlionis 
qiioil  «  l'aumenfo  in  constanli  di  scudi  IS  sia  netlo  e  libero  da 
qiialiiii(|iin  aggravio,  spcsa,  cd  iinposi/ionc,  »  nec  qiio  consi- 
lio  conscripta  fiicrit  ostendoretur,  si  conlrovcrsa  vectigaliade- 
berent  excliidi  ;  dum  econtra  exploratum  est,  in  contractibus 
et  obligationibus  miilum  verbum  otiosiim  aut  effectu  vacuum 
censeiidmn  esse.  Kota  in  récent,  docis.  3."i7,  nnm.  I ,  part.  2 
coram  Molines;  decis.  299,  num.  4  coram  Olivat.  decis.  530, 
num.  10  et  17,  in  Fanen.  immissionis  li  junii  179G,  §  8,  co- 
ram Acciaioli.  Exo^înratio  alioquin,  qiiani  a  caijitiilo  adstipu- 
latus  fuit  paroclius  de  anno  1788  non  priedia  tantnnnnodo 
riistica  effecit,  sed  donuim  eliani  parochialeni,  atqiie  supple- 
mentam  congruie  in  pra-stationc  sent.  -45  coniprehendit,  qnan- 
doqnidcni  libcralio  extcnsa  fuit  ad  inlcgram  congruani. 

Et  probe  quidem.  Nani  illud  pro  valide  habendum  est,  non 
soluni  quod  expresse  cautuni  fuit,  vcrum  etiam  quod  perspi- 
cue  ac  necessario  ab  exprcssis  conseqnitur.  Leg.  6,  ff.  de 
contrac.  enipt.Leg.  219,  ff.dc  verbor.  signif.  Leg.  Prœlor  ait, 
§  1,  ff.  do  op.  nov.  nunc.  Profecto  recensitoruin  vectigalium 
liboratio  necessario  conseqnitur  ab  expressa  iiboralione  a  qui- 
buslibetoneribus  super  congrua  parochiali,  quia  tuui  tributa 
prsediorum  rusticorum,  tum  onera  nrbana,  prsedia  nec  non 
prœstationes  pecuniarias  prsegravantia,  ipsam  congruam  œque 
diminuunt. 

Hoc  eniin  secumfert  causa  finalis,  quœ,  prouti  notum  est 
nnicuique  lucem  prœbet  contractui.  Rota  in  Romana  seu  Os~ 
(fe».  associationis  25  januarii  !8I9  coram  Odescalchi,  7Vi(//iMS 
seu  S.  ÀUdisti,  super  3  dnbio  de  divisione  11  martii  1836  cor. 
de  Cuppis;  quod  niniiruni  posset  parochus  prœstituta  congrua 
perfrui  absque  ulla  diminutions  vectigalis,  oneris,  expensa- 
rum. 

Sed  prœter  pactum  conventum  in  slipulatione  anni  1788 
qnammaxime  parocbo  sufTragatur  ex  una  parte  œquitas  vel 
ipsa,  qua  congruam  substentationeni  repetit  ab  illis  qui  bona 
suppressœ  abbatiaj  obtinuerunt,  nt  parœciis  consulerent  ;  ex 
aliaautem  faetum  ipsura  notabilis  diminutionis  congruœ  pa- 
rochialis  ex  controversis  vectigalibus  proveniens,  per  eorumdem 
exonerationemincolumitatiejusdem  congruœ  providenduni  fore 
suadet.  Nihilenimcertiusest,  quam  reclori  ecclesiœ  exercenti 
ciiram  animarum,  et  administrant!  sacramenta  populo,  con- 
gruam portionem  deberi  quœ  pro  alimentis  rependitur  ut  in 
Clément.  1  et  in  capit.  Extirpandœ,  §  Qui  vero.  Talis  autem 
esse  débet  cougrua,  ut  parochus  qui  laborat  in  vinea  Domini 
spiritualia  populo  ministrando,  absque  sollicitudine  quœrendi 
aliunde  sibi  victum,  commode  vivere  queat,  ut  dixit  Rota  co- 
ram Millino  decis.  84,  num.  4,et  in  Récent,  decis.  347,  num.  7, 
part.  13,  ne  alias  propter  eorum  inopiam  proprium  oflieium 
negligat,  populoquesibi  credito,  quem  coerccre  débet,  sit  lu- 
dibrio,  ac  indigna  ejus  gradui  cogalur  peragere.  Lolter.  De  re 
bcnefic.  lib.  2,  quaîst.  12,  num.  25.  Rota  coram  Dunozelto  Jun. 
decis.  631,  num.  5  ;  et  coram  Emerix  Jun.  decis.  318,  nu.m.  7 
etseq.  ExindeDD.  unovelutioretraduntparochum,  quidiminu- 
tionem  pacsus  est  reddituum  parochialium  agere  pro  ejus  sup- 
plemento  posse  adversus  possidentes  bona  parœcia;.  Gralian. 
Discept.  forens.  cap.  366,  num.  2.  et  seq.  Lotter.  de  re  bcnefic. 
lib.  2,  quœst.  12,  n.  27  et  seq.  Rota  in  Leodien.  congruse 
27  januarii  1716,  §  2  coram  Cerro. 

Quod  vero  parochus  Cortonicchi  passus  sit  notabilem  con- 
gruaj  diminutionem  ex  hisce  ostenditur,  quœ  bac  super  re 
ipse  adnotal  idem  parochus  :  a  en  rétlécliissant  que  les  nou- 
velles contributions  diminuent  de  cent  francs  la  portion  con- 
grue qui  a  été  stipulée.  » 

Dum  aulem  banc  gravem  diminutionem  scutor.  20  in  sua 
congrua  patitur  Cortonicchius  ex  causa  vectigalium,  nemo 
alius  urgentiori  obligatione  ad  ejusdem  indemnitatem  adstrin- 


gitur  quam  capitulom  cathedralis,  quod  bona  possidet  parœ- 
ciœ  ejusdem. 

Iliscf:  expositis,  videant  EE.  VV.  ea  qua  poUent  jurisporilia, 
quoinodo  dirimenduni  iit  dubium  : 

An  sit  locus  réintégration!  pro  vectigalibus  tam  persolutis 
quam  persolvendis  in  casu. 

S.  Congregatio  respondit  :  Affirmative  quoad  vecligalia  per- 
solvcnda,  excepta  taxa  mère  pcrsonali  vulgo  di  famiglia;  quo 
vero  ad  vectigalia  persolula,  placere  de  concordia.  Romoe, 
14  septembris  1878.  » 


Chanoine  de  la  ca'.Iitdralc  (IccéJé  acoidenlollcment  dans  une 
paroisse  rurale.  Service  et  sépulture.  Le  cliapitn;  pout-il  de- 
mander la  reslitulion  du  casucl,  sauf  la  quaile  canonique? 
Décision  de  la  S.  Congrégalioa  du  14  septembre  1878. 

La  juridiction  paroissiale  relativement  aux  funé- 
railles dérive  du  ministère  spirituel  que  le  curé  exerce 
envers  ses  paroissiens  pendant  leur  vie,  en  leur  confé- 
rant les  sacrements.  On  ne  considère  pas  le  lieu 
matériel  oîi  quelqu'un  meurt  accidentellement.  Les 
saints  canons,  en  ce  qui  covicerne  la  sépulture,  envisa 
cent  le  lieu  où  le  chrétien  a  accoutumé  de  recevoir 
durant  sa  vie  l'aliment  céleste.  De  là  vient  que,  si 
l'homme  qui  habite  accidentellement  la  campagne  et  y 
décède  fortuitement,  doit  être  ramené  à  la  paroisse  de 
la  ville  à  laquelle  il  appartient. 

Si  les  chanoines  résident  dans  des  paroisses  dis- 
tinctes de  la  cathédrale,  le  service  a  lieu  néanmoins 
dans  ladite  cathédrale  et  non  dans  les  églises  parois- 
siales du  domicile.  Une  décision  de  la  S.  Congrégation 
des  Rites,  du  13  mars  1766,  porto  ceci:  «  Canonicos 
etiam  liabentes  domicilium  in  alia  parochia  sepe- 
liendos  esse  in  ecclesia  cathedrali,  solutis  tamen  juribus 
parochialibus  parocho  doraîcilii.  » 

Si  le  défunt  est  mort  à  cinq  ou  six  lieues  de  son  do- 
micile ordinaire, on  doit  letransporler  dans  sa  paroisse. 
Les  décrétales  ordonnent  le  transport  lorsqu'il  peut  se 
faire  commodément.  (Chap.  ^Desepiilliiris.)  Un  jour  de 
chemin,  c'est-à-dire  unevingtainedem.iiles,  est  réputé 
distance  normale,  avec  laquelle  le  transport  du  corps 
est  possible. 

Ces  règles  du  droit  ont  inspiré  la  décision  que  la 
S.  Congrégation  du  Concile  a  prise  dans  l'aflaire  sui- 
vante. 

Un  chanoine  de  la  cathédrale  de  San-Severino,  fai- 
sant son  testament,  en  1874,  choisit  ladite  cathédrale 
pour  y  faire  ses  obsèques.  Depuis  longtemps  il  résidait 
sur  la  paroisse  de  ladite  cathédrale.  Deux  ans  après, 
se  sentant  malade,  il  alla  dans  son  pays  natal,  Chi- 
ciano,  localité  du  diocèse  de  San-Severino,  ety  mourut 
le  10  octobre,  après  y  avoir  séjourné  près  de  huit 
mois. 

Le  curé  de  Chigiano  nolifla  le  décès  au  président 
du  chapitre.  L'archidiacre  répondit  qu'en  considération 
de  la  distance  de  douze  kilomètres  qui  existe  entre  la 
cité  épiscopale  et  Chigiano,  on  ne  s'opposait  pas  à  ce 
aue  les  obsèques  et  la  sépulture  se  fissent  dans  ce  pays. 


lOoo 


DROITS  PAROISSIAUX. 


10B6 


mais  que   le   chapiire  eiuendait  cependant  réserver 
tous  ses  droits. 

Comme  le  corps  conimeneail  à  se  corrompre,  les 
héritiers  du  défunt  demandèrent  instamment  au  curé 
de  procéder  à  l'enterrement.  La  cérémonie  eut  lieu  le 
18  ;  le  procureur  du  chapitre  en^o^•a  dés  la  \eille  une 
protestation  formelle  pour  réserver  les  droits  du  cha- 
pitre et  de  la  sacristie. 

Les  chanoines  ont  déféré  la  question  à  la  S.  Congré- 
gation du  Concile  :  1.  Le  chapiire  peut-il  prétendre  que 
le  corps  du  chanoine  Palladini  aurait  diî  être  trans- 
porté à  la  cathédrale?  2.  Dans  d'autres  circonstances 
que  les  circoustances  actuelles,  aurait-il  fallu  exhumer 
le  corps  et  le  restituer  à  la  cathédrale  aux  frais  du 
curé?  3-  Le  curé  de  Cliigiano  doit-il  restituer  le  casuel 
en  totalité  ou  er.  partie?  3.  Le  chapitre  peut-il  de- 
mander tout  au  moins  la  quarte  canonique  ? 

M" r  révoque  de  San-Severino  s'est  prononcé  en  fa- 
veur du  curé,  qui  a  le  droit  de  céléhrerles  ohsèques  et 
d'ensevelir  tous  ceux  qui  meurent  dans  les  limites  d'une 
paroisse.  L'élecàon  de  la  sépulture  ne  fait  pas 
obstacle.  Le  chanoine  ne  "voulut  pas  absolument  être 
enseveli  à  la  cathédrale.  Résidant  habituellement  à 
Sar.-Severino,  il  devait  supposer  qu'il  y  mourrait.  Il 
sui.it  h  droit  commun  alors  en  vigueur.  S'il  eût  fait 
son  testament  après  la  mise  à  exécution  de  la  loi 
re'i'.tive  au  cimetière  public,  il  aurait  prescrit  d'ense- 
vo'.ii-  son  corps  dans  le  cimetière  de  la  ville.  S'il  eût 
formellement  voulu  le  transport,  il  aurait  dûle  déclarer 
explicitement  et  prévoir  le  cas  où  il  mourrait  dans  un 
pavs  lointain.  Euviron  un  an  avant  de  faire  son  testa- 
ment, il  fil  faire  un  grand  tableau  représentant  la  mort 
de  S.  Joseph.  A  cette  occasion,  il  demanda  l'autorisa- 
tion de  construire  un  sépulcre  à  Chigiano  pour  lui- 
même  et  pour  la  famille  de  son  frère  Joachim.  Mgr  l'é- 
vêque  ju"ea  que  le  dcn  de  ce  tableau  ne  méritait  pas 
une  sépulture  privilégiée  pour  toute  une  famille  ;  il 
offrit  de  permettre  pour  la  personne  seule  du  dona- 
teur. La  restriction  déplut  au  chanoine  ;  l'affaire  en 
resta  là.  Il  ne  tenait  donc  pas  absolument  à  être  ense- 
veli à  la  cathédrale. 

Une  exhumation  est  odieuse;  et  on  no  doit  l'exiger 
que  rarement.  La  S.  Congrégation,  qui  ordonne  par- 
fois la  restitution  du  casuel,  refuse  l'exhumation. 
L'humanité  prescrit  de  laisser  en  paix  les  ossements 
des  morts. 

Faut  il  exiger  la  restitution  du  casuel?  Mgrl'évêque 
en  doute.  Les  statuts  diocésains  accordent  au  curé  du 
domicile  habituel  le  droit  de  percevoir  la  quarte  funé- 
raire ;  cependant  cette  disposition  ne  paraît  pas  com- 
prendre le  service  des  défunts  qui  avait  avant  leur 
mort  établi  leur  demeure  dans  le  lieu  où  ils  sont 
décédés;  c'est  le  cas  du  chanoine  Palladini.  Toute 
personne  doit  regarder  comme  propre  le  curé  du 
lieu  où  il  demeure  provisoirement.  Cela  est  vrai  des 
gens  de  service,  des  employés,  des  militaires,  des 
jeunes  gens  élevés  dans  les  collèges  et  conservatoires. 
Cettereconnaissance  du  curé  local  comme  propre  cnié  a 
lieu  non-seulement  pour  l'accomplissement  du  pré- 
cepte pascal  et  pour  les  sacrements  à  l'article  de  la 
mort,  mais  aussi  pour  contracter  licitement  et  valide- 


uient  le  saint  mariage.  A  bit;n  p.us  forte  raison  doit-on 
réputer  propre  curé  du  défunt  celui  du  lieu  dans  lequel 
ce  défunt  a  longte  i  ps  demeuré  à  l'époque  qui  a 
immédiatement  précédé  le  trépas. 

Le  chapitre  de  la  cathédrale  peut-il  réclamer  tout 
au  moins  la  quarte  funéraire  ?  Le  curé  de  Chigiano 
le  nie  à  son  tour  ;  car,  dit-il,  les  statuts  du  diocèse 
envisagent  le  cas  de  la  sépulture  donnée  par  nécessité 
clans  la  paroisse  où  le  défunt  meurt  accidentellement, 
et  ils  ne  font  pas  mention  de  la  quarte  en  faveur  du 
curé  chez  lequel  le  trépassé  a  eu  son  domicile  habi- 
tuel. Au  surplus,  la  pratique  généralement  suivie 
n'est  p  is  d'accorder  aux  curés  le  droit  de  quarte  funé- 
raire pour  les  funérailles  des  paroissiens  qui  trépas- 
sent à  une  distance  considérable  de  leur  paroisse. 
C'est  ce  qui  s'observe  dans  le  diocèse  de  Cameriero, 
qui  est  rapproché  de  San-Severino. 

Malgré  les  dites  allégations,  la  S.  Con2:ré"ation  dé- 
cide  que  le  droit  de  sépulture  et  de  funérailles  revient 
au  chapitre  de  la  cathédrale,  et  que  le  curé  de  Chigia- 
no est  tenu  de  restituer  le  casuel,  excepté  la  quarte 
canonique. 

En  effet,  le  droit  canonique  veut  que  le  service  des 
chanoines  se  fasse  à  la  cathédrale,  quoique  leur  do- 
micile se  trouve  dans  une  autre  paroisse.  A  fortiori 
dans  le  cas  dont  il  s'agit  ;  le  chanoine  Palladin  con- 
servait son  domicile  à  San-Severino,  c'est  par  pur 
accident  qu'il  est  mort  dans  son  pays  natal.  La 
distance  étant  à  peine  de  dix  milles,  on  pouvait  com- 
modément transporter  le  cadavre.  Eu  vain  on  pré- 
sume que  le  chanoine  a  voulu  être  enterré  à  Chigia- 
no ;  il  consîe  do  la  volonté  opposée,  le  testament  en 
est  la  preuve.  Il  ne  réclame  pas  l'autorisation  que 
Mer  l'évêque  était  disposé  à  lui  accorder  pour  cons- 
truire un  sépulcre  à  Chigiano.  A  l'époque  où  il  dési- 
gna par  testament  sa  sépulture  à  la  cathédrale,  il 
avait  l'habitude  de  passer  plusieurs  mois  de  l'année 
à  Chigiano,  pour    soigner  sa  santé  déjà  altérée. 

On  ne  peut  admettre  deux  domiciles.  La  simple 
habitation  n'est  pas  le  domicile,  lequel  exige  l'inten- 
tion de  demeurer  dans  tel  lieu.  Le  chanoine  Palladin, 
obligé  de  résider  près  de  la  cathédrale,  n'a  pu  avoir 
l'intention  de  se  fixer  ailleurs. 

La  restitution  du  casuel  est  de  droit.  En  effet,  la 
décrétale  du  pape  Alexandre  III  (chap.  5  De  sepulturis) 
prescrit  ce  remboursement  :  Bénéficia,  quœ  occasione 
sepidlurœ  ipsiiis  récépissé  noscwitur...  cum  integritate 
resliluanl.  Les  statuts  diocésains  de  San-Severino  dis- 
posent que  le  curé  qui  ensevelit  un  défunt  mort  acci- 
dentellement dans  sa  paroisse,  a  droit  simplement  à 
la  quarte,  lorsque  le  curé  lui  réclame  les  corps  dans 
les  vingt-quiilre  heures. 

Saîscti  Severini.  Funerdm  et  emolumentorum.  Die  14  sep- 
tembris  1878.  —  Sacerdos  Marius  Palladini,  canoniciis  ecclesiae 
cathedralis  S.  Sevcrini  iiliinio  su.-e  voluntatis  elogio,  vertente 
octobris  niense  anni  1874,  quoad  metipsius  l'unus  ac  sepulturœ 
optionom,  hœc  sancivit  :  «  Je  veux  que  mon  corps,  devenu 
cadavre  soit  enseveli  dans  cette  église  caihé.drale  de  S.  Au- 
giislin  avecleshonneurs convenables  pour  ma  qualité  de  cha- 
noine ;  j'en  charge  dès  à  présent  mes  héritiers  désignés  plus 
loin  ;  je  m'en  remets  à  leur  piété  et  à  leur  bonne  volonté.  » 


10B7 


DROITS  PAROISSIAUX. 


1058 


Porro  canonictis  Palladini  qui  jamdiu  siib  parœcia  cathe- 
(Iralis  cloniicilium  constiUierat,  die  16  octobris  anni  187B 
extreiiiiiiu  vilœ  spiritiini  edidit  in  terra  nalali,  nempe  in  op- 
pido  Chisiano  sito  in  diœccsi  S.  Severini,  quo  se  ab  ocio  cir- 
citer  niensibiis  transtulerat  aegrotationis  causa.  Pienlissiini 
Marii  inorlem  parochus  villaj  Cliisianir  pandidit  capituii  pras- 
sidi,  110  occasione  funeris  falcem  luitteret  in  ca[)i(,uli  jura. 

Arthidiaconus  al  vero  paroclio  Cliisiano  haec  patefacere 
autuniavit  :  a  Vu  la  distance  (douze  kilomètres  de  Chigiano  à 
la  cité  épiscopale)  on  n'entend  pas  empêciuT  les  obsèques  et 
la  sépulture  à  Chigiano,  pourvu  que  les  droits  du  chapitre 
pour  un  titre  quelconque  soient  entièrement  réservés.  » 

Interca  cadaver  putredine  tabesccre  jain  cœpevat  ;  hinc 
hœredes  defimcti  adivere  parochum  ut  parentalia  festinaret. 
Voti  compotes  facti  sunt,  atque  die  18  octobris  a  paroclio  juita 
j)ersolula  fuerunt,  minime  obstante  protestatione  a  canonico 
Crivelli  procuratore  capituii  emissa  datis  literis  diei  17  dicti 
niensis,  in  quibus  habetur  :  «t  La  décision  que  prend  votre 
seigneurie  relativement  aux  obsèques  du  chanoine  Mario  Pal- 
ladini, lèse  les  droits  du  chapitre  et  ceux  de  la  sacristie  de  la 
cathédrale.  Le  soussigné,  en  qualité  de  député  permanent  du 
chapitre  et  d'économe  de  la  sacristie,  est  obligé  de  protester 
pour  tous  effets  légaux,  pour  réserver  les  droits  des  instituts 
qu'il  représente.  » 

Rébus  in  hoc  statu  permanentibus,  canonicorum  collegium 
amplissimo  vestro  Ordini  hasce  qusestiones  dirimendas  pro- 
posuit  :  «  1. Si  le  chapitre  peut  prétendre  que  le  corps  du  cha- 
noine Palladiui  soit  transporté  à  la  cathédrale.  2.  Si  à  pré- 
sent, faisant  abstraction  de  la  triste  condition  du  moment,  on 
aurait  dii  exhumer  le  corps,  aux  frais  du  curé  de  Chigiano, 
pour  le  restituer  à  la  cathédrale.  3.  Si  le  curé  de  Chigiano  est 
tenu  de  restituer  le  casuel  en  totalité  ou  en  partie.  4.  Si  tout 
au  moins  la  quarte  funéraire  est  due  au  chapitre.  » 

Supplici  hoc  accepto  libello,  die  13  julii  1877  rescriptum 
edidi  :  Episcopo  pro  informatione  et  volo,  audilo  parocho  in 
scripiis,  referai  de  bono  capituii  jure.  iihndaUs  H.  S.  Ordinis 
morem  gerens  autistes,  informationem  transmisit  die  12  sep- 
tembris  dicti  anni,  in  qua  omni  ex  parte  jura  parochi  Chisiani 
tueri  nititur,  prout  inf'erius  patebit. 

Quibus  rite  absolutis  causam  in  folio  poni  jussi,  quœ  hodier- 
nis  in  comitiis  proponitur  disceptanda  sub  dubiorum  formula 
in  calce  excripta.  Sinant  igitur  EE.  VV.  ut  animadversiones 
scriptis  exaratas  et  mihi  a  partibus  exhibitas,  ceu  moris  est, 
brevi  calamo  exponam. 

Et  praeprimis  ex  parte  parochi  animadvertendum  est  quod 
parocho  competit  jus  funera  peragendi  infra  suae  parœciae 
fines,  nec  non  sepeliendi  quoslibet  defunctos  qui  infra  limites 
suae  parœciœ  dei;esserint  Amostaz.  De  caus.piis,c&p.S,  n.  16; 
Sperell.  decis.  87,  num.  13  ;  Rota  in  Romana  juris  tuniu- 
landi  20  februarii  1702,  coram  Priolo,  num.  19.  Atqui  in 
facto  est  quod  canonicus  Palladini  mortuus  est  infra  limites 
parœLise  Chisianae.  Ergo  ad  ipsius  parochum  jus  spécial  et 
funus  peragendi  et  sepeliendi  cadaver.  Quin  objicias  electio- 
neni  sepulturae  ex  testamento  peractam  ;  respondet  enim  au- 
tistes in  suislitterisinformatoriis  :  a  La  raison  prise  de  la  dis- 
position du  chanoine  Palladini  dans  son  dernier  testament,  ne 
me  semble  pas  avoir  beaucoup  de  valeur.  Lorsque  l'exécu- 
tion des  dispositions  testamentaires  est  rendue  difficile  par  le 
changement  survenu  dans  les  circonstances,  souvent  ces  dis- 
positions n'obligent  pas.  Les  lois  n'obligent  pas  en  bien  des 
cas;  il  en  est  de  même  des  clauses  accessoires  des  dispositions 
testamentaires.  Le  chanoine  n'eut  pas  une  volonté  absolue 
d'être  enseveli  dans  la  cathédrale.  Il  fit  son  testament  à  San- 
severino,  en  octobre  1874,  deux  ans  avant  sa  mort;  il  résidait 
continuellement  à  Sanseveriuo,  et  devait  supposer  qu'il  y 
mourrait.  Il  s'en  rapporta  au  droit  commun  alors  en  vigueur 


sur  la  sépulture.  S'il  eût  fait  son  testament  après  l'exécution 
de  la  loi  sur  le  cimetière  public,  il  aurait  dit  :  Je  veux  que 
mon  corps  soit  enseveli  dans  le  cimetière  de  cette  ville.  S'il 
eût  voulu  que  ses  héritiers,  en  toute  hypothèse  fissent  porter 
son  corps  à  la  cathédrale,  il  aurait  dû  le  déclarer  explicite- 
ment et  prévoir  le  cas  où  il  mourrait  dans  un  pays  éloigné  de 
la  ville.  » 

Nec 'salis.  Prosequilur  enim  :  «  Environ  un  an  avant  de 
faire  son  dernier  lestement,  il  manifesta  un  très  grand  désir 
d'être  enseveli  dans  l'église  paroissiale  de  Chigiano.  il  fit  (aire 
à  ses  frais  un  grand  tableau  représentant  la  mort  de  S.  Joseph. 
A  cette  occasion  il  présenta  une  requête  à  l'évêque  iHocésain 
pour  être  autorisé  à  construire  une  tombe  devant  la  chapelle 
pour  sa  sépulture  et  celle  de  la  famille  de  son  frère  Joachim. 
L'évêque  ne  pensa  pas  que  le  don  méritât  une  sépulture  pri- 
vilégiée pour  tous  les  parents;  il  répondit  qu'il  permettrait 
pour  la  personne  seule  du  donateur.  Cette  restriction  ne  plut 
pas  au  donateur,  et  l'atlaire  en  resta  là.  On  peut  donc  sup- 
poser que  le  chanoine  ne  voulait  pas  absolument  être  ense- 
veli à  la  cathédrale,  b  Quapropter  concludil  parochum  Chisia- 
nuin  jure  sepeliendi  cadaver  Marii  prwditum  fore. 

Posl  hœc  in  propatulo  esse  prosequilur,  exhumationi  cada- 
veris  locum  fier!  non  posse.  Ulteriiis  observandurn  quod  ad 
humanitatem  pertinet,  ut,  salvis  juribus  et  emolumentis  cui 
debentur,  defunctorum  ossa  quanto  minus  fieri  possil,  vexen- 
lur  et  commoveantur.  Leg.  39  de  relig.  et  sumpt.  funer.  Leg. 
Ne  corpora.  Leg.  Divi  fratres,  ff.  Rota  in  récent,  dec.  76,  n.  i, 
et 7,  part.  11.  S.  Congregatio  in  Tuderlina,  4 julii  1722propo- 
sitodubio  :  «  An  sit  locus,  exhumationi  et  restitution!  cada 
veris  de  quo  agitur,  et  quae  emolumenta  sinl  restituenda  ? 
respondit  :  Affirmative  eliam  quoad  emolumenta  cl  amplius,  et 
ad  mentem.  Et  mens  est,  quod  cadaver  exhumari  non  debeat. 

In  themate  autem  neque  emolumentorum  restilutioni,  neque 
quartœ  solution!  locum  esse  favore  capituii  videretur.  Non 
emolumentorum  restilutioni,  quia  ipsa  parocho  Chisiano,  ut 
parocho  proprio,  a  quo  sacramenta  recepil,  competebant.  Au- 
diatur  episcopus  :  «  Les  statuts  diocésains  accordent  au 
curé  du  domicile  habituel  la  quarte  funéraire;  mais  cette  dis- 
position ne  semble  pas  comprendre  les  défunts  qui,  avant  leur 
mort,  ont  fixé  leur  domicile  dans  le  lieu  oii  ils  sont  décédés  ; 
c'est  le  cas  du  chanoine  Palladini.  Les  gens  qui  prennent  le 
quasi-domicile  dans  une  paroisse  dépendent  entièrement  du 
curé  local  pour  les  obsèques.  » 

Non  quartae  solulioni,  quia  praeter  exposita  ab  episcopo  sy- 
nodus  diœcesana,  part.  4,  cap.  4,  de  sepult.  et  funerib. 
B  envisage  le  cas  de  la  sépulture  qu'on  donne  par  nécessité 
dans  la  paroisse  où  le  défunt  meurt  fortuitement  ;  il  n'est 
nullement  parlé  de  la  réserve  de  la  quarte  funéraire  en  faveur 
du  curé  du  domicile  habituel.  » 

Magisque  vim  facil  observantia,  vi  cujus  "  on  n'accorde  pas 
aux  curés  la  quarte  funéraire  pour  les  paroissiens  qui  meurent 
à  une  distance  notable  de  leur  paroisse  ;  c'est  ce  qui  a  lieu 
dans  le  diocèse  de  Camerino,  qui  est  rapproché  du  nôtre.  » 
Huic  autem  observantiœ  in  hac,  de  qua  agitur,  materia  maxi- 
me deferendum  esse  docent  posttextum  in  cap.  Cum  antiquos, 
10,  quaesl.  1  ;  Laur.  Lucubral.  canon,  tom.  1,  cap.  17,  num.  4; 
Ugolin.  De  officio  episcopi,cap.  17,  num.  2;  Barbosa,  De  officia 
parochi,  cap.  23,  num.  2. 

Altéra  sed  vero  ex  parte  ad  propria  jura  protuenda  haec 
perpendit  capitulum.  Juris  assislenliam  quam  habent  parochi 
in  funeribus  decedentium  intra  limites  parochiœ,  non  compe- 
tere  ratione  loci  malerialis,  aut  mansionis,  vel  obitus  acciden- 
lalis  in  eadem  parochia,  etiam  cum  administratione  sacramen- 
torum  in  exlremovita^  sed  ratione  spiritualis  officii  quod  paro- 
chus gerit  erga  suum  parochianum,  dura  vivit,  praebendo  spi- 
ritualia  ;    ideoque    competit  tantummodo  proprio   parocho 


17°    S1.RIE. 


67 


1059 


DROITS    PAROISSIAUX. 


1060 


personœ  defunclap,  ad  lilferam  text.  in  C.  {,  de  sepulf.  in 
cap.  2  eodom  in  6;  in  Clem.  Dudum,^  Yerum,  eod.  lit.  Ita 
uno  ore  docent  onines  tuni  vetcres,  tum  receniiores  ;  Navarr. 
in  can.  Ptacuit,  nuni.  ia2,  de  pœnit.  dist.  C  :  «  Inferfur  ad 
eum  parochum  pertinere  funus,  qui  administrât  sacramenla.  » 
Diana,  part.  9,  tract.  7,  niiscell.  resol.  6-2  :  «  .\  qiio  viventes 
recipimiis  sacramenla,  ab  eo  post  mortem  debennis  recipere 
scpiilturam.  »  Anaclelus  in  jus  canonic.  lib.  3,  lit.  28,num.  16, 
ibi  :  -  Sacri  canoncs  in  ordinc  ad  sepullurani  non  atten- 
dunt  locum,  ubi  quis  in  extremis  reficitur,  sed  ubi  in  vivis 
cœlesli  pabulo  refici  consnevil.  - 

Hinc  est,  quod  qui  ruri  agit,  ibique  moritur,  non  in  rurali 
parochia  est  sepcliendus,  sed  reducendus  ad  suam  parochiam 
civitatis,  ad  cujus  parochum  pertinet  jus  fiineris,  ad  literam 
text  in  cap,  Is  qui,  de  sepult.  in  6,  Pignatell.  consult.  63, 
num.  4.  tom.  7  ;  Nicol.  Lucubrat.  can.  lib.  i,  lit.  15,  num.  19  ; 
Passerin.  /)-■  slatib.  quœst.  187,  artic.  -i,  num.  347,  Pirhing, 
lib.  3,  lit.  28,  num.  6.  Et  canonici  in  parochiis  dislinctis  a 
cathedrali  commorantes,  ibique  decedentes,  nonineorumdem 
ecclesiis,  sed  in  cathedrali  suntsepeliendi,  q-.iia  in  ca  divina  et 
sacra  peragunt,  et  spiritualibus  reficiiin'.iir.  Amostaz.  De  caus. 
Tiis,  lib.  6,  cap.  2,  num.  50  :  Pirhing.  lib.  3,  tit.  28,  num.  9  ; 
Vanespen.  part.  2,  tit.  38,  cap.  3,  num.  18  ;  Ventriglia  in 
Prax.  part.  1,  annot.  42,  §  unie.  num.  24.  Panimoll.  decis.  5, 
num.  11;  Piton.  Dlscept.  51,  num.  33.  ConcinitS.  Congregatio 
Rituum  diei  13  niariii  1756  in  S.  Severini  pra?cminentiarum 
num.  11,  ibi  :  Censuil  canonicos  etiam  habentes  domicilium 
in  alla  parochia  sepeliendos  esse  in  ecclesia  cathedrali,  solutis 
tamen  juribus  parochialibus  parocho  domicilii.  s  Cum  itaque 
canonicus  Palladini  diem  clauserit  extremum  in  parochia  Chi- 
siana,  cnmque  in  cathedrali  ecclesia  fuisset  humo  tradendus, 
tara  ex  juiis  dispositione,  quam  ex  ipsius  defuncti  voluntate, 
jam  quisque  ingenio  suc  facile  percipit  quod  ad  capitulunî 
spectabat  jus  funerandi,  ipsiusque  cadaver  ad  ecclesiam  ca- 
thedralem  erat  reducendum. 

Frustra  vero  oggeri  potest  distantia  ;  sci;um  enim  in  jure 
est,  quod  cadaver  quando  commode  Iransferri  potest,  in  pro- 
prium  sepulcrum  evehendum  est  ;  cap.  5  de  sepult.  in  6. 
Commode  auteni  cadaver  transferri  dicitur  quando  distat  per 
dietam,  idest  per  iter  unius  diei.  Pro  una  die  vero  seu  diela 
viginti  milliaria  computari  docet  texlus  in  Leg.  3,  ff.  de  verb. 
signif.  et  Leg.  1,  Si  quis  cautionibus  ;  et  cap.  Nonnullis,  de 
rescript., S.  Piot.  in  Treviren.  Quarlœ  funerariae2J  martii  1757 
§  6,  cor.  De-Canillac.  S:d  Chisianum  per  novem  milliaria  dis- 
tat ab  urbe  S.  Severini.  Ergo  indubie  ad  pioprium  cathedralis 
sepulcrum  Marii  cadavertransferendum  erat. 

Nec  ullum  periculum  in  cadaveris  translatione  pertimescen- 
dum  erat.  Nam  capitulum  adnotat  :  «  Maintenant  qu'à  cause 
du  cimetière  on  voit  chaque  jour  conduire  les  défunts  sur  le 
char  funèbre  à  des  dislances  parfois  considérables,  on  pouvait 
employer  ce  procédé,  qui  n'aurait  coûté  qu'une  cinquantaine 
de  francs.  Le  général  d'un  ordre  religieux  étant  dernièrement 
décédé  dans  une  ville  assez  éloignée  de  Rome,  le  monastère  a 
réclamé  le  corps,  qui  a  été  transporté  en  chemin  de  fer  à  plus 
de  trente  milles.  Ne  pouvait-on  pas  faire  de  même  pour  le 
chanoine  Palladini,  et  le  porter  dans  le  char  funèbre,  la  dis- 
tance n'étant  que  de  dix  milles? 

Inutili  œque  conatu  partem  adversam  confugeread  praesump- 
tam  interpretationem  voluntatis  defunct:  capitulum  inclamat 
ex  eo  exurgrniem,  quod  cum  nihil  in  exirema  disposuerit, 
voluit  in  terra  nalalium  sepeliri.  Palula  enim  uhi  est  testatoris 
voluntas,  voluntatis  quaestio  fieri  nequit.  Eo  vel  magis  si 
adjuncta  œqua  judicii  lanco  cribrentur.  Ad  rem  capitulum.  :  -  Si 
l'on  considère  que  le  chanoine  Palladini  obtint  de  Mgr  l'évêque 
la  permission  de  construire  une  tombe  spéciale  pour  lui 
àChigiano,  et  qu'il  ne   voulut  pas  le  faire  ;  si  l'on  réfléchit 


qu'à  l'époque  où  il  choisit  sa  sépulture  h  la  cathédrale,  il  était 
dôjîl  malade  et  passait  plusieurs  mois  chaque  année  à  C.higiano. 
son  pays  natal  ;  si  l'on  considère  qu'il  devait  sans  aucun  donte 
être  ensevidi  à  ia  cathédrale,  supposé  qu'il  mourût  dans  la 
ville,  et  il  n'était  pas  nécessaire  d'en  faire  l'objet  d'une  dispo- 
sition testamentaire,  si  l'on  se  pénètre  de  toutes  ces  circons- 
tances, il  en  résulte  une  présomption  qui  ne  semble  pas  favo- 
riser les  prétentions  du  curé.  » 

Minusque  parorhus  Chisianus  oj^gcril  defunctum  Marium 
duplex  hubuisse  domicilium,  alterum  in  parœcia  cathedrali 
alterum  in  parœcia  Cliisiana.  Nam  in  hujusmodiqnœslionibus 
simpltx  habilatio  a  domicilio  distinguenda  est.  Ad  habitatio- 
nem  in  aliqiio  loco  conslituendam  non  opus  est  animo,  sed 
actu  :  ad  acquirendum  vero  domicilium  necessarius  est  omni- 
no  animus  permanendi,  sine  quo  domicilium  esse  non  po- 
test, ad  text.  in  cap.  In  noslra,  de  sepult.  Rota,  decis.  388, 
num.  5,  part.  16  Récent.  Jamvero  sacerdos  Palladini  in  villa 
Chisiana  simplicem  habuit  habilationem,  sedaninium  habebat 
permanendi  in  civitate  Sancti  Severini  in  qua  ratione  officii 
adstringcbatur  residere.  Ccrtum  enim  est,  eum  Chisianum  ve- 
nisse  eo  animo  ut,  tcgritudine  sublata,  suum  Sancti  Severini 
repeteret  domicilium.  Cum  enim  Marius  Chisianum  venit  ut 
cœlum  mularet,  profeclo  alium  habuit  animum  a  novo  domi- 
cilio inibi  coiistiluendo.  Nam  qui  aliquem  locum  petit,  ut  salu- 
briori  vescatur  aère,  hune  certe  neque  domicilium  aniiquum 
relinquere,  neque  noviim  inire,  sed  puram  lemporariam  habi- 
tationem  quasrere  ccrtum  est. 

Exinde  nullimode  ambigi  posse  videtur,  quominus  locus 
fieri  debeat  et  exhp.mationi  cadaveris  expensis  parochi  Chisia- 
ni,  et  restilutioni  cjusdem  favore  capituli  una  cum  omnibus 
cmolnmentis.  Quoties  enim  constat  de  sepullurœ  optione, 
enixe  leges  prœcipiunt,  ut  defunctorum  voluntas  religiose  ob- 
servetur.  Quod  si  quis  defunctorum  cadavera  humo  tradere 
prœsumpserit  in  loco  divcrso  ab  eo  qui  electus  est,  cadavera 
exhumari  ac  restitui  debent  ecclesiis  ubi  sepultura  electa  est, 
una  cum  perceptis  emolumentis. 

llffic  constituta  sunl  in  cap.  5  de  sepuUr.rîs.  Consonat 
etiam  caput  6  titulo  eodem,  in  quo  Alexander  111  ita  rescrip- 
sit  :  «  Mandamus,  quatenus...  monachos  compellatis,  ut  ossa 
prœfatœ  mnlieris,  et  bénéficia,  quae  occasione  sepulturse 
ipsius  récépissé  noscuntur,  memoralis  fratribus  (S.  Martini) 
cum  integritate  restituant,  et  de  csetero  lalia  facere  non  prœ- 
sumant.  »  Auctoritate  pontificia,  a  Romani  cleri  slatuto  cap. 3, 
§  28  sanciltmi  est  pariter  :  «  Alienum  parochianum  sepelire 
nemo  potest  ;  et  qui  ccntrarium  facere  pr<esumpserit,  ipsum 
cadaver,  seu  ossa  cum  omnibus  emolumentis  illius  occasione 
perceptis,  proprio  parochû  absque  ulla  exceptioue  restituera 
debere,  explorât!  juris  est.  »  Quibus  dispositionibus  concordat 
resolutio  a  S.  V.  0.  édita  in  Callicn.  seu  Urbinaten.  juris  tu- 
mulandi  30  augusti  1817,  in  qua  proposito  dubio  secundo  : 
An  sit  locus  exhumationi  et  restilutioni  cadaveris  atque  emo- 
lunienlorum  ad  ecclesiam  tumulantem  spectantium  in  casu  ; 
rescriplum  prodiit  ad  2  :  Affirmalive  in  omnibus.  Et  jure  opti- 
mo  :  spolium  enim  committiÈ,  atque  aliéna  jnra  invadit  qui- 
cumque  audet  alienae  parœciaî  hominem  sepelire.  Atqui  spo- 
lianlem  non  modo  ad  restitutionem,sed  et  ad  damna  reCcienda 
teneri  capitulum  inclamat.  Ergo  non  modo  concludit  esse  lo- 
cum restilutioni  cadaveris  et  emolumentorum,  sed  exhuma- 
lionis  expensas  a  parocho  esse  sustinendas. 

Quibus  omnibus  fasligium  imponit  synodus  diœcesana  qua 
sancit  :  «  Qui  ex  uiœcesi,  ratione  infirmitatis  in  suburbiis  aut 
civitate  decedet  sibi  sepultura  non  electa,  tumuletur  in  eccle- 
sia parochiali  civitalis  in  qua  mortem  obiit,  dummodo  paro- 
chus  ruralis  intra  spatiuni  horarum  vigiuli  quatuor  a  sequuto 
morlis  momento  cadaver  non  poslulet  alque  transférât  in 
propriam  ecclesiam,   et  tune  proprio  parocho  cum  efïectu 


lOGl 


CASUEL. 


1062 


tradiitur  qiiarta  pars  funeris.  Si  parochvis  vero  ruralis  rcpelet 
cadaver,  tune  parocho  urbano  delur  ex  more  quarta  pars 
funeris.  » 

Quo  ex  capite  colligitur  ;  si  parochus  proprius  repetet  ca- 
daver intraspatium  iiorariimviginti  quatuor  a  sequuto  niortis 
moniento,  ei  reslituenduin  est,  sibiquc  funeris  enioUimenla 
vindicat,  soluta  quarta  funeris  parte  paracholoci  ubi  mors  con- 
tigit.  Atqui  capilulum  ecclesiae  calhedralis  pênes  quod  aniina- 
rumcura  residet,  teiiipore  utili  rcpetiit  cadaver  canonici  Pal- 
ladiiii.  Ergo  isli  restituendum  est  cum  oniuibus  ouiobiuientis, 
soluta  lantuni  parocho  Chisiano  ex  nioro  quarta  funeris 
parte, 
Verunilamcn  etsi  in   pcrdita  hypolhcsi  statui  velit  neque 

Wb      capitule  jus  esse  repeteiuli  cadaver,  neque  ouîniacniolunienta 

^  repelendi,  taiiien  negari  non  possc  sustinet  qucminus  ipsi 
quarta  funeruin  sit  adjuilicanda.  Rêvera  salis  nolum  est  ab  ec- 
clesiaslico  jure  ac  disciplina  quartani  funerariam  attribui  ec- 
clesife  parocbiali,  licet  cadaver  alibi  tumulanduinsit.  Clemen- 
tina  Dudum,  de  sepuliuris,  Trid.  synod.  sess.  25,  cap.  13  de 
reforin.,  Baibosa  De  o/fic.  cl  pot.  parochiy  num.  27  ;  Samuel, 
concl.  di  ;  Silvester  in  sumraa  verb.  Canonic,  num.  IS. 
S.  Congregatio  in  Pisauren.  quarts  funeralis  2l)  januarii  <824, 
in  Tiburlina  17  martii  1827  ad  2  dub.  ;  Auximana  juris  tumu- 
landi,  20  nov.  1830  ad  2  dub.  Cum  igiturex  dictiseccksia  pa- 

w:  rochialis  canonici  Palladini  sit  ecclesia  cathedralis,  prono 
velutialveofluit  in  daninata  hypothesi  capilulo  dandani  esse 
quartam  partcm  funeris.' 

K  Hisce  exposiiis,  ea  qua  pollent  sacri  juris  scientia  dignentur 

EE.  VV.  sequenlia  dirimere  dubia  : 

I.  An  et  cui  competat  jus  tumulandi  et  funeris  in  casu.  Et 
quatenus  affirmative  favore  capituli  calhedralis. 

II.  An  et  cujus  expensis  sit  locus  exhumationi  pro  facienda 
cadaveris  restitutions  in  casu. 

III.  An  et  qucB  emolumenta  restituenda  sint  in  casu. 
S.  Congregatio  Conciiii  rescribendum  censuit  : 

Ad  I.  Affirmative  favore  capituli. 

Ad  II.  Négative  in  omnibus. 
_  Ad  III.  Affirmative  dompta  quarta. 

■  Romœ,  14  septembris  1878. 


CASIJEL 


Etats-Unis  d'Amérique.  Missionnaires  attachés  aux  églises  et  admi- 
nistrant les  sacrements.  Le  produit  des  offrandes  que  font  les 
fidèles  appartient-il  exclusivement  aux  missionnaires  ?  Peut-on 
en  affecter  une  partie  pourl'enlretien  des  églises?  Les  desser- 
vants des  églises  qui  ne  sont  pas  établies  comme  des  paroisses 
canoniques  ont-ils  un  droit  sur  le  casuel?  Aff,iire  traitée  par  la 
S.  Congrégation  du  Concile  le  14  septembre  1878. 

Dansles  pays  qui  n'ont  pas  de  paroisses  canonique- 
ment  établies,  les  prêtres  qui  desservent  les  églises  et 
administrent  les  sacrements  ont-ils  droit  aux  offrandes 
que  font  les  fidèles  ?  Peut-on  affecter  une  partie  de  ce 
casuel  pour  l'entretien  des  églises  ? 

Cette  question  se  présente  dans  les  diocèses  des 
Etats-Unis  d'Amérique.  En  1876,  Mgr  l'archevêque 
d'Orégon  adressa  au  Saint-Siège  quelques  lettres  qui 
font  savoir  que  la  mesure  dont  il  s'agit  a  été 
adoptée  dans  cette  province.  Il  paraît  que  quelques 
prêtres  ont  réclamé. 


Un  autre  archevêque  ayant  consulté  le  Saint-Siège, 
la  Propagande  a  cru  devoir  remettre  l'affaire  à  la 
S.  Congrégation  du  Concile.  Le  folium  contient  le  texte 
de  la  lettre  adressée  à  la  S.  Congrégation.  Voici  la  tra- 
duction : 

"Mgr  l'évêquedeSan-Francisco,  en  Californie,  dans 
une  lettre  écrite  à  la  S.  Congrégation  de  la  Propagande, 
fit  savoir  que  les  prêtres  de  son  diocèse  attachés  à  la 
cure  des  âmes  reçoivent  de  grandis  offrandes  des 
fidèles  à  l'occasion  de  l'administration  des  sacrements, 
de  sorte  qu'en  peu  d'années  ils  amassent  une  fortune 
considérable,  pendant  que  leurs  églises  sont  souvent 
iLircvées  de  dettes.  Cela  posé,  le  prélat  dem.anda  si  l'on 
i;e  pourrait  pas  prendre  quelque  mesure  dans  le  but 
de  régler  la  propriété  de  ces  offrandes,  de  façon  que 
tout  au  moins  une  partie  restât  à  l'église.  Cette  ques- 
tion a  été  agitée  d'autres  fois  dans  les  Etats-Unis 
d'Amérique.  En  1876  on  reçut  à  ce  sujet  plusieurs 
lettres  de  Mgr  l'archevevêque  d'Orégon,  où  l'on  voit 
que  la  mesure  dont  parle  la  lettre  de  Mgr  l'archevêque 
de  San-Francisco  a  déjà  été  adoptée  dans  cette 
province.  Il  paraît  toutefois  qu'il  y  a  eu  des  réclama- 
tions de  la  part  de  quelques  prêtres...  Le  cardinal 
soussigné  ne  se  dispense  pas  d'avertir  qu'en  Californie 
comme  dans  les  autres  parties  des  Etats-Unis  d'Amé- 
rique il  n'existe  pas  de  paroisses  canoniquement 
établies.  » 

L'affaire  a  été  portée  à  la  S.  Congrégation  le  14  sep- 
tembre 1878.  Le  folium  du  secrétaire  a  envisagé 
comme  d'habitude  les  différents  aspects  du  cas. 

Allégations  pour  les  missinrinaires.  Les  prêtres  qui 
desservent  les  églises  dont  il  s'agit,  sont  en  réalité  des 
vicaires  perpétuels  chargés  de  la  cure  des  âmes.  Le 
concile  de  Trente  (session  [7,  chap.  7)  ordonne  de 
constituer  pour  eux  la  portion  congrue  sur  les 
revenus  fixes  et  certains.  En  outre,  de  l'aveu  des 
canonistes,  les  vicaires  perpétuels  ont  droit  au  casuel 
provenant  des  obsèques,  des  offrandes  et  des  autres 
droits  paroissiaux;  ce  casuel  est  comme  la  rémunéra- 
tion du  travail.  Les  prêtres  qui  exercent  la  cure  des 
âmes  dans  les  [pays  de  mission  semblent  dans  une 
position  identique  à  celle  des  vicaires  perpétuels. 
Leur  amovibilité  au  gré  de  l'évêque  ne  fait  pas 
obstacle;  car  les  canonistes  et  la  jurisprudence  placent 
les  recteurs  amovibles  au  même  rang  que  les  curés 
perpétuels  en  ce  qui  concerne  la  position  congrue  et 
le  casuel. 

Entre  l'évêque  et  les  missionnaires  existe  en 
quelque  sorte  un  accord  lac'te  en  vertu  duquel  les 
revenus  en  question  leur  ont  été  cédés.  Il  est  de  fait 
que  les  prêtres  attachés  aux  paroisses  ont  jusqu'ici 
joui  de  ces  revenus,  sans  aucune  réclamation.  Il  n'é- 
tait pas  possible  qu'il  en  fiât  autrement,  car  le  traite- 
ment de  trois  cents  dollars  qui  leur  est  alloué  eût  été 
insuffisant  pour  vivre  convenablement  dans  ces 
régions.  Or  les  évêques  peuvent-ils  résilier  maintenant 
cette  convention  tacite,  au  préjudice  des  mission- 
naires ? 

Dans  les  pays  qui  n'ont  pas  de  paroisses  canonique- 
ment établies,  l'évêque  retient  la  cure  habituelle, 
cela  est  vrai  ;  mais  il  n'en  suit  pas  que  les  offrandes 


1063 


CASUEL. 


1064 


appartiennent  au  prélat.  La  coutume  ou  l'intention 
des  donateurs  peuvent  faire  que  le  curé  n'ait  pas  droit 
aux  offrandes.  C'est  le  cas  des  vicaires  américains^  où 
l'usage  ancien  et  légitime  attribue  le  casuel  aux 
missionnaires.  Un  évêque  particulier  peut-il  abroger 
une  coutume  depuis  longtemps  établie  dans  toute 
l'Amérique  septentrionale  ? 

D'autre  part,  il  y  a  lieu  de  réfléchir  que,  les  pa- 
roisses n'étant  pas  canoniquement  établies,  l'évêque 
est  le  seul  curé  du  diocèse,  et  les  missionnaires  sont 
de  simples  coadjuteurs  ou  vicaires  du  prélat.  Or  le 
casuel  appartient  au  curé,  d'après  le  droit  canonique 
et  tous  les  jurisconsultes.  Si  donc  les  émoluments  en 
question  appartiennent  à  l'évêque,  il  peut  à  plus  forte 
raison  en  réserver  une  partie  à  la  fabrique  de 
l'église. 

Il  appartient  au  prélat  de  dresser  le  tarif  du  casuel, 
soit  en  synode,  soit  hors  du  synode  :  on  ne  saurait 
donc  lui  dénier  le  pouvoir  d'en  appliquer  une  partie 
aux  églises  paroissiales  qui  sont  grevées  de  fortes 
dettes.  Le  conc  le  de  Trente  autorise  les  évèques  à 
restaurer  et  rétablir  les  églises  paroissiales  avec  tous 
les  revenus  et  ressources  quelconques,  ex  fructibus 
et  proventibus  quibuscumque.  Ne  peuvent-ils  pas  faire 
usage  de  cette  faculté  pour  acquitter  les  dettes  ? 

L'ancienne  discipline  prescrivait  de  faire  quatre 
parts  des  revenus  et  des  offrandes  ;  la  premièie,  pour 
l'évêque  ;  la  seconde,  pour  les  clercs  ;  la  troisième, 
pour  la  fabrique  de  l'église  ;  la  quatrième,  pour  les 
pauvres.  Ce  partage  serait  dans  l'esprit  des  canons 
dans  un  pays  comme  l'Amérique,  où  l'Egise  vient  de 
naître. 

Fagnan  dit  avec  raison  que  les  recteurs  des  églises, 
dispensateurs  des  revenus  et  des  offrandes,  n'en  sont 
pas  les  maîtres  absolus  ;  car  ces  offrandes  sont  don- 
nées pour  les  besoins  des  églises  et  pour  l'entretien 
des  n?inistres.  Ceux-ci  ne  peuvent  donc  se  les  appro- 
prier entièrement. 

On  allègue  l'intention  des  fidèles  ;  mais  veulent-ils 
vraiment  enrichir  les  missionnaires  ?  Leur  intention 
est  au  contraire  de  donner  à  l'Eglise.  Mgr  l'arche- 
vèque  atteste  ceci  :  «  C'est  un  scandale  pour  les 
fidèles  de  savoir  (et  ils  le  savent)  que  les  prêtres 
deviennent  riches  en  quelques  années,  et  qu'ils 
placent  de  l'argent,  pendant  que  les  églises  ont  des 
dettes.  » 

On  ne  peut  présumer  un  pacte  entre  l'évêque  et  les 
missionnaires.  Les  offrandes  sont  presque  le  seul 
revenu  que  l'on  ait  pour  le  service  des  églises  et  pour 
l'entretien  des  ministres.  C'est  pour  gagner  des  âmes 
à  Jé.sus-Christ  et  non  pour  faire  fortune,  que  les  mis- 
sionnaires s'établissent  dans  ces  pays.  Les  vrais  mis- 
sionnaires se  contentent  de  la  simple  nourriture  et 
du  vêtement,  et  donnent  tout  le  surplus  à  l'église  et 
aux  pauvres.  D'ailleurs,  supposé  que  ce  pacte  ait 
existé,  il  faut  le  résilier,  parce  qu'il  nuit  au  bien 
public. 

On  ne  présume  pas  la  coutume  dans  un  pays  où 
l'Eglise  est  naissante.  La  coutume  ne  peut  être  éten- 
due d'un  lieu  à  un  autre.  Supposé  que  l'usage  soit 
déjà  ancien  dans  quelques  diocèses  des  Etats-Unis,  il 


n'est  pas  permis  de  l'alléguer  dans  les  autres  régions, 
où  l'Eglise  n'a  que  peu  d'années  d'existence.  Au  sur- 
plus, la  coutume  doit  être  rationabilis  ;  c'est  là  une 
condition  essentielle,  qui  fait  défaut  à  un  usage  préju- 
diciable au  bien  public  . 

Décision.  La  S.  Congrégation  du  Concile  n'a  pas 
fait  connaître  sa  décision.  Elle  s'est  bornée  à  ré- 
pondre :  Dilata  et  admentein.  11  se  peut  qu'elle  ail  cru 
nécessaire  de  s'entourer  de  renseignements  plus 
complets  et  de  prendre  l'avis  des  évêques. 

Ro.M.\N\.  Emollmentoru.m.  Die  W  seplembris  1878.  Lite- 
ris  diei  -20  martii  decurrentis  anui  Emus  praefeclus  S.  Con- 
gationis  de  Propaganda  Fide  hœc  S.  V.  Ordini  exponenda 
ciixit  :  «  Monsig.  arcivescovo  di  S.  Francisco  nella  California 
in  una  kllera  diietla  lo  scorso  aniio  a  questa  S.  Congregazione 
ebbe  a  significare,  che  i  preti  délia  sua  diocesi  addelti  alla 
cura  di  anime  in  occasione  dell'  aniniiiii.slrazione  de!  sagra- 
nienli  ricevono  dai  fedeli  generose  olferte  di  gnisa  che  dopo 
pochi  anni  amniassano  considerevoli  fortune,  inentre  le  loro 
chiese  sono  spesso  gravate  di  debiti.  Cio  premesso,  richiese  il 
delto  pielalo  se  non  potesse  egli  adoltare  qualche  provvedi- 
menlo  tendente  a  regolarc  la  pertinenza  di  tali  oblazioni  in 
modo,  che  almeno  una  parte  di  esse  venisse  rilasciata  alla 
Chiesa.  (îià  altre  volte  si  agitù  taie  queslione  negli  StatiUniti 
di  America,  encl  1876  si  ebbero  in  proposito  diverse  leltere 
di  Monsig.  arcivescovo  di  Uregon,  dalle  quali  si  rileva  che  in 
quella  provincia  fu  già  adottata  la  niisura  di  oui  traltasi  nel 
foglio  di  Monsig.  arcivescovo  di  S.  Francisco.  Senibra  perô 
che  contre  la  niedesima  abbiano  avuto  luogo  dei  reclanii  da 
parle  di  alcuni  preti...  Non  tralascia  poi  lo  scrivente  cardinale 
di  avvertire  che  in  California  conie  pure  in  altre  parti  degli 
Stati  Uiiili  di  America  non  esistono  parrocchie  canonicamente 
costituite.  » 

Hisce  habitis  siib  die  24  martii  rescriptum  edidi  :  Ponalur  in 
folio.  Cwn  igitur  hodiernis  in  comitiis  quœstio  haec  proponalur 
sub  dubii  formula  in  calce  hujus  libelli  relata,  sinanl  EE.  VV. 
ut  aliquid,  cen  moris  est,  ex  jure  depromptum  exponam,  ut 
facilius  quaestio  dirimi  valeat. 

Itaque  vicariorum  parte  lœcanimadvertenda  esse censerem. 
Ex  juris  dispositione  vicariis,  quibus  cura  animarum  perpetuo 
est  concrfidita,  non  modoassignanda  congrua  portio  ex  certis 
reditibus  desunienda,  uti  prœcipit  Tiidentinum  in  sess.  7, 
cap.  7;  verum  etiam  ultra  congruam  praedictam  coinpetunt 
eisdem  oninia  incerta  etiam  majora  provenienlia  a  funeribus 
oblationibus,  acsiniilihusjuribusparochialibus.Rebiiff.  in  tract. 
De  congrua,  num.  44;  Barbos.  De  jure  eccles.  lib.  3,  cap.  6. 
uum.  44;  et  De  paroch.  cap.  2,  num.  174.  Rota  decis.  400 
liuni.  21,  part.  18  récent.  Ea  préecise  ralione  uti  notât 
Scarfant.  ad  lucubr.  Ceccop.  post  ti(.  3,  lib.  3,  num.  60, 
quia  «  taniquam  merces  illius  particularis  operis  perci- 
pluntiir,  ideoqiie  congruum  est  ut  spectent  ad  eosdem  vicarios 
perpétues.  »  Unde  fit  ut  pra^dicta  emolumenta  in  eorumdem 
congruam  minime  valeant  imputari  ceu  docent  Scarfant.  loc. 
cit.  pari.  2,  lit.  3,  n.  61.  Piton.  Discept.  eccles.  46,  n.  7; 
Reclus.  Dcre  parochial.  part.  1,  tit.  4,  num.  100  seqq.  S.  Con- 
greg.  in  Balneoregien.  congruae  22  (tibrunTÙ  l8io,  %  Negant, 
in  fine.  Eugubina  augmenti  congrua;,  d-2  decembris  1874, 
§  Licel.  Cum  igitur  eadeniraiio,  quaj  pro  perpetuis  militai  vica- 
riis etiam  pro  presbyteris  animarum  curam  in  missionum  locis 
exercentibus  militare  videatur,  profeclo  concludendum,  quod 
pricdicta  emolumenta  ipsis  exclusive  competunt,  nec  valet 
episcopus    quidquam  etiam  pro   ecclesiaî  bono   ex    lis  do- 

trahere. 

Eo  vel  magis,  quia  isti  presbyteri  tamquain  vicarii  ad  nutum 
amovibiles  considerari  possunt.  Porro  quemadmodum  eaquae 


1065 


CASUEL. 


1066 


de  congrua;  quaiitilale  statuta  sunt,  servari  oiunino  tlcbent 
lam  pro  vicariis  perpeluis,  quam  pro  vioariis  inovibilibus  docet 
S.  Conprepatio  in  Eiifinbinaaiv^m'ixWi  congnuc  IG  aujjjusli  1783, 
§  QtioilaS.  ConcUio;  ila  p:iril:ilo  rationis  dicoiiihiiii  vidciTtur 
(|iioad  incerla  emolumenta.  Quod  arpunionliiiii  inajusioljurac- 
quiritoxcoqiiodinlcr  cpiscopiini  eldiotosprushyteros  partuin 
snltrm  tacitiini  intcrcessissc  videliir,  vi  cujiiseisdem  pr;edicla 
cnioliiiuenta  cessa  (■(icniiit.  in  facto  enini  esl,  quod  oninos 
preshytei'i,  qui  curanianiniaiiini  iisqusin  praîsenscxcrcuerant, 
ncmiiie  reclainanlc,  nuncialasoblalionessibi  addicere  consue- 
vcrunt,  nec  aliter  (ieri  pot(U'at,  curn  congnia  300  dollars  eisdem 
assignata,  itisulliciens  t'tii.ssot  iis  in  regioiiibuspio  honest^i  vilas 
sustentatione.  Sok'mne  auteni  in  jure  est  piincipiuin  tacite vide- 
tnrconvenii'e,{iiiod  est  consueluni.  Leg.  Si  fundiis.  A,  (f.  de 
li'g.  comniiss.  et  quod  pactuni  taciliim  expresse  œqiiiparatur. 
Tacilienimet  expressi  idem  est  judicium  Lng.  ull.  ff.  de  legat.2; 
et  L  liem  quia,  ff.  de  pactis.  Atqiii  nihil  lam  fidei  congruit 
humana;  quam  ea,  qufc  placueruiit  custodire  L.  Non  minorem, 
cod.  do  transact.  Militante  igitnr  vicariorum  favore  pacte  etiam 
tacito,  videretur  quod  episcopi  hodio  mulare  non  possent  con- 
siiium  in  allerius  detrimentum  ;  reg.  23  jur.  in  0.  Prifiserlim 
si  attendatur  quod  «  saepenumero  etiam  mutatio  in  melius, 
niajorum  malorum  solet  esse  priiicipium.  Elianus,  lib.  3,  De 
varia  historia. 

Neque  quidquam  relevai  objectio  qi!;e  deduci  posset  ex  eo 
quod  juxta  comnuinem  doctorum  doctrlnanioblaiionesomnes, 
quœ  inlra  parœciiu  fines  largiuntur,  de  jure  communi  ad  paro- 
chum  spectani,  proindeque  cum  iis  in  locis  veri  paroclii  cen- 
seantur  episcopi,  hinc  si  dictae  oblaliones  ad  eos  spectant 
potiori  rationc  easdem  valent  moderare.  Haec  enim  doctrina 
licet  vera  sit,  tamen  exceptionem  iianc  patitur,  «  nisialiudha- 
bent  loci  légitima  consueludo,aut  aliter  consletdeofferentium 
intentione  et  voluntate,  »  ita  Ferraris,  verb.OAtoîw?!M,  num.  13 
Nolanter  autem  hoc  dicitur,  quia  si  alicubi  légitima  consue- 
tudo  liabeat  ut  oblationes  non  ipsi  parocho,  sed  ecclesiae,  vel 
alteri,  aui  loco  pio  cédant,  seu  pro  commode  alterius  cele- 
brantis  seu  ministri,  tune  oblationes  sunt  applicandae  juxta 
taleni  consueludiiiem.  Et  sic  tenet  communis  doctorum  sen- 
tentia,  teste  Fagnano  iu  cap.  Pasloralis,  num.  36  Ue  liis  quœ 
fiunt  a  praelalis;  Ferraris,  loc.  cit.  num.  31.  Cui  adsit  H.  S. 
Congregalioin  Fa5io«eHi,VV.  SS.  LL,  10  decembris  1679  ad 
3  dub.,  Veliternen.  servitii  parochialis  46juni  1802,  in  quibus 
decrevit,  emolumenta  funerum  baptismorum  et  matrimonio- 
rum  deberi  parocho,  non  autem  coadjutori,  nisi  obstet  contra- 
ria observantia:  per  hanc  enim  con.siietudinem  declarari 
videtur  offerentium  intentio  secundum  ea,  quae  notât  Bart. 
n  L.  Hœredes  mci,  §  Cum  ita,  ff.  ad  Trebell.  et  in  L.  Jurisju- 
7-andi,  %Si  liberi,  ff.  de  oper.  libert.  Prœpos.  in  c.  Sacrosan- 
cta,  n.  3,  vers.  Ncc  dicitur  fraudare,  22  disf.  quod  a  fortiori 
dicendum  est  si  sutiîcienter  constat  talem  esse  intentionem  et 
voluntatem  offerentium.  Ferraris,  loc.  cit.  n.  15;  Rota  part,  3, 
tom.  l,decis.  37,  num.  8.  Atqui  ex  consuetudine  generali 
episcoporum  in  Statibus  Fœderatis  Americœ  Seotentrionnlis 
receptum  jarn  a  longo  tempore  est,  ut  ipsae  oblationes  relin- 
quantur  missionariis  sacerdotibus,  cui  consuetudini  generali 
non  posset  obstare  unus  aut  aller  episcopus;  constat  insuper 
voluntatem  oblaiomm  esse  bas  applicare  niinistris,seu  vicariis, 
non  autem  episcopo  parocho,  ceu  suadel  factum  ipsum  quod 
missionarii  dictas  oblationes  suas  fecerunt  nemine  inclamante. 
Concludendum  proinde  est  bas  oblationes  aut  earumdem  par- 
tem  episcopum  quocumque  titulo  reclamare  non  posse. 

Ex  adverse  vero  perpendendum  est  quod  in  Ihemate  agitur 
de  locis,  in  quibus  parœciae  non  reperiuntur  canonice  erectœ, 
proinde  videretur  quod  episcopus  censiderandus  foret  lam- 
quam  solus  parocbus  cui  animarum  cura  totius  diœcesis  con- 
credita  fuit,  quamque  exercet  permissienarios,qui  velutiejus- 


dem  coadjutores  considerari  debonl.  Sed  emolumenta  prœdicta 
ad  parochum  spectare  patet  ex  diclis,  et  ex  Rota  decis.  256 
n.  1,  part.  1;  decis.  42,  n.  6  se(|q.  part.  5,  tom.  1  récent. 
Cum  igitur  liicc  emoKimenta  ad  episcopos  spectare  videaulur 
potiori  ralioni;  dici  débet  quod  in  ipsorum  facultalesit  eorum- 
dem  portionem  fabricie  ecclesi;e  aJdicere. 

Qua;  conclusio  eo  vel  magis  obiiiniatur  ex  eo  quia  ad  epis- 
copum   spécial    de  jure  prajfatorum  emolumentorum  taxa- 
tiones    in   synode  vel   extra    edere   aut    sallem    approbare 
eorumque  quotas  posse,  preut  melius  judicaverit,  dispe  cere, 
alii  scilicet  majorem,  alii  vero  minorem  assignaudo,  easque 
etiam  variaie  reium,  tem|)orum,  locoruin  vel  personaruin ad- 
junclis  immutalis,  uti  perpendit  S.   Congreg.  in    Parisien. 
emolumentorum  9  .^eplambris  1848  inter  summ.  prcc.  relata, 
g  Observandum.  Si  igitur  in  facidtate  episcopi  sit  lam  intra 
quam  extra  synodum  dicta  emolumenta,  prout  melius  judica- 
verit, dispescere,  concludendum  videretur  quod  etiam  obla- 
tionum    dictarum  partem  valeat  ecclesix'  fabricœ  applitarc. 
Maxime  vero  quia  in  Ihemate  agitur  de  parochiallum  ecclesia- 
rimi  bono,  quae  aliène  œre  gravantur.  Jam  vero  si  Tridentina 
synoiius  in  cap.  7,  sess.  21  de  reform.  Iribuil  facullatem  epis- 
copis  parecbiales  ecclesias  instaurandi  et  reliciendi  ex  frucli- 
bus  et  provcntibus  quibmcumquc,  nihil  vetare  videtur  quominus 
et  bac  facultate  ipsimet  ulanlur  tam  pro  aliène  œre,  que  gra- 
vantur ecclesiœ,  diniitlendo,  quam  pro  earumdem  manuten- 
tione,  applicando  iisdem  portionem  proventuum,  quiobveniunt 
missionariis  ex  sacramentoruui  adiuinistraiione. 

liisuper  adnotandum  censée  quod  cum  iis  in  locis  agalurde 
ecclesia  nascenti,  hinc  quemadmodum  antiqui  canonesprœ- 
cipiebant  episcopis  ut  ex  reditibus,  et  fidelium  oblationibus 
quatuor  partes  fièrent,  quarum  una  favore  episcopi  ipsius 
cederet,  altéra  clericis,  tertia  fabricœ  ecclesiae,  quarta  autem 
panperibus,  can.  Vobis,'23;  can.  Yulleranœ,'2o;can.Concesso, 
20;  can.  de  redit.  28,  caus.  12,  qua3st.2;  nil  magis  juriconso- 
num  videretur,  quam  ut  eadem  dispositie  etiam  modo  a  prae- 
diclis  episcopis  applicaretur.  Prsesertim  si  attendas  qute  habet 
Fagnan.  in  cap.  Pasloralis  cit.  n.  3  :  a  Ecclesiarum  rectores 
non  esse  in  lotum  dominos  fructuum  et  oblationum,  sed  dis- 
pensaiores,  cum  ad  hoc  illarum  reditus  ab  initie  fuerint  depu- 
tali,  ut  in  usus  ecclesiarum  cédèrent  necessarios,  et  stipendia 
ministrorum  ut  hic  dicitur.  Quod  fdcit  contra  eos,  qui  omnia 
sibi  ap|ilicant,  ut  notatur  in  c.  Ratio  et  c.  Cum  secundum, 
supra  de  prajb.  et  per  D.  Thom.  in  2,  2,  quaest.  86,  part.  2,  in 
corpore.  » 

Huic  autem  disposilioni  dici  nequit  refragari  voluntatem 
oblatorum.  Fidelium  enim  intentio  in  iis  largieudis  haud  ea 
esse  videtur  missienariorum  augere  marsupium,  sed  potius 
ecclesia;  bono  consulere;  secus  enim  haud  enasci  posset  scan- 
dalum  illud,  de  que  archiepiscopus  orator  sermonem  habet  : 
a  Reca  scandale  ai  fedeli  di  sapere  (corne  sanno)  che  i  preti 
dope  pechi  anni  d'amministrare,  diventano  ricchi,  ed  banne 
del  danare  ad  interesse,  mentrechè  le  chiese  banne  dei  debiti.» 
Cum  erge  etiam  fidelium  voluntas  eo  conspirare  videatur,  ut 
decori  ecclesiae  provideri  debeat  dictis  oblationibus,  optimo 
jure  censerem  valere  episcopos  eorumdern  emolumentorum 
partem  ecclesiaî  fabricae  assignare. 

Exemplum  autem  vicariorum,  quibus  perpétue  animarum 
cura  regenda  traditur,  ad  rem  minime  facere  videtur,  cum 
inter  vicarios  perpétues,  et  amovibiles  maxima  vigeat  discre- 
pantia.  Primi  enim  considerantur  tamquam  veri  rectores  et 
parochi,  secundi  vero  uti  mercenarii  ;  primis  dtbelur  congrua 
portio  sufliciens  pro  eorum  sustentatione,  aliis  vero  simplex 
salarium  sive  pro  labore  merces  Tond.  Dépens,  cap.  8,  num. 7; 
Rota  in  Toletana  decimarum  de  capella  super  congrua 
3ju!iil702,  %  Super  quibus.  Sacra  Congreg.  m  Augustana 
distributionum  die  1-i decembris  18i4,  g  In  casu  :  «  Hujusmedi 


1067 


LEGS  DE  MESSES. 


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autem  vicarios  non  curalos,  sed  capellanos  curatos  appellari 
debere  censuit  S.  Congregatio  in  Assisien.  adniinistr.  cmx 
16  Dovembris  ITOi).  Unde  ipsis  non  compelere  qua?  de  paro- 
cbis,  vel  etiain  vicariis  perpeluis  dicuntur,  ut  bene  nota  Gloss. 
in  Clem.  unie,  de  olBc.  vicarii  in  verb.  Periieiuis,  et  poiissi- 
mum  disposita  per  S.  Piiim  V  super  congru»  illorum  in  cit. 
constit.  46,  sed  nonnisi  salarium  ad  mensuramservitii  merce- 
narii  eos  obtinere  debere  tenet  l\ota.  » 

Uiterius  observandum  venit  quod  dicti  missionarii  neque 
lamquam  vicarii  ad  nuluni  aniovibiles  considerari  possunt. 
Vix  enini  legenli  conslitutionem  Benedicli  XIV  Quum  scmper 
oblotas,  'l  \,  patet  vicarios  etiam  ad  nutuni  aniovibiles  teneri 
diebus  fesiis  niissaniparochialem  pro  populo  applicare,  ùume 
contra  dicii  missionarii  haud  hac  obligatione  devinciuntur,  ceu 
resolvil.S.  Congregalio  dePropaganda  Fide  die  23  martii  1863. 
Propositis  enini  tuncdubiis  :  «  1.  An  vicarii  apostolici  ac  mis- 
sionarii, qui  quovis  modo  curani  animarum  in  cerlo  aliquo 
loco  assumunt,  omnes  indistincte  obiigentur  ex  jusiitia  ad  ap- 
plicandam  missam  pro  populo  in  diebus  festivis.  2.  An  verode 
illis,  qui  ex  juslilia  non  obligantur,  dicidebeat  decere  ex  cha- 
rilate,  aut  teneri  ex  charitate  ad  applicandani  missam  pro  populo 
in  diebus  festivis,  responsum  fuit  :  Ad  1  :  Négative,  dummodo 
non  agalur  de  locis,  in  quibus  sedes  episcopales  ac  parœciœ 
canonice  erectae  jam  sint,  atque  ad  eas  vicarii  apostolici  et 
missionarii  missi  sint  ut  legitimorum  pastorurn  vices  gérant. 
Ad  -2:  Vilandam  esse  locutionem,  teneri  ex  charitate;  dicendu.n 
vero  esse  decere  ex  charitate,  idque  ila  ut  nulia  proprie  dictae 
obligalionissignificalio  appareat.  •> 

Minusque  officere  videntur  rationum  momenta,  sive  ex 
jiacto  tacito,  sive  a  consuetudine  desumpla.  Non  ex  pacto  ta- 
cito,  siquidem  hoc  pactum  haud  valet  proesumi  in  iis  locis,  in 
quibus  proventus  ferme  omnes  ecclesiarum  tam  pro  fabricae 
manutentione,  quam  pro  ministrorum  alimoiiia  ex  iisoblatio- 
nibus  proveniunt,  neque  aliunde  dici  débet  episcoposeasdeni 
missionariis  sallem  tacite  ces3isse,cum  ipsis  constet  ecclesias- 
ticos  illuc  contendere  non  ad  lucruin  captandum,  sed  ad  animas 
Christo  lucrifaciendas  ;  uude  vident  veros  missiouarios  utimi- 
nistros  Christi  victu  et  vestitu  contenlos  esse,  omniaque  sua 
tam  in  alendis  pauperibus,  quam  in  ecclesiarum  fabricisinsu- 
mere.  Quod  si  in  perdita  hypothesi  et  hoc  pactum  admitti 
velit,  illud  tamen  attendendum  non  esset  uti  publicae  utilitati 
contrarium.  Rot.  decis.  413,  part.  12,  num.  54  récent, 
etiamsi  adjecta  fuerit  juraraenli  religio.  Gratian.  Discepl.  31, 
n.  23  ;  discept.  451,  n.  23,  discept.  534,  n.  36  ;  Bonacc.  de 
contract.  disp.  .i  quœst.  1.  Non  ex  consuetudine,  quia  in 
locis,  ubi  ecclesia  nascitur,  adhuc  prœsumi  non  valet;  unde 
est  quod  fil  recursus  ad  consuetudinem  quœ  in  aliis  Statibus 
Fœderatis  Americae  viget.  At  solemne  in  jure  est  quod  con- 
suetudo  de  loco  ad  locum  extendi  non  débet.  Rota  decis.  27, 
n.  10,  part.  8,  decis.  94,  num.  4,  part.  5,  tom.  2  ;  decis.  217, 
n.  18,  part.  17  récent.  Nec  aliunde  slatui  posset  consuetudo 
ex  quocumque  temporis  decursu,  quœ  bono  publico  refraga- 
retur,  cum  ipsi  deficeret  necessarium  rationabilitalis  elemen- 
tum,  juxta  Rotam,  decis.  22,  num.  47,  part.  15,  récent. 

Hisce  igitur  attentis  rogantur  EE,  VV.  sequens  enodare  du- 
bium  : 

An  jus  sit  episcopis  assignandi  partem  einolumentorum 
fabricai  ecclesiœ  in  casu. 

S.  Congregalio  Concilii  respondendum  censuit  :  Dilata,  et 
ad  mcnUm.  Roma;,  14  seplembris  1878. 


LEGS  DE  MSSES. 


Guayoquil.  Legs  de  messes  avec  des  terres  plantées  en  cacao. 
On  demande  d'employer  fine  parli-s  du  revenu  à  un  établisse- 
ment de  chariti^  Induit  du  1-t  septemlire  1S78. 

La  volonté  des  testateurs  doii.  être  relicrieusemenl 
exécutée.  Les  fidèles  s'abstiendraient  de  faire  des  fon- 
dations charitables  s'ils  voyaient  fréqueinment  des 
changements  dans  les  dispositions  testamentaires.  C'est 
pourquoi  le  Saint-Siège  ne  permet  la  commutation 
que  pour  cause  juste  et  nécessaire,  ainsi  que  le  concile 
de  Trente  l'a  prescrit  (Sess.  23,  c.  6).  Guayoquil,  ville 
de  l'Amérique  espagnole,  est  renommée  pour  ses  plan- 
tations de  cacao.  Une  pieuse  femme  a  laissé  près  de 
trois  mille  arbres  pour  fonder  une  chapellenie  laïque. 
L  administrateur  aura  le  quart  du  revenu  ;  le  surplus 
sera  donné  au  chapelain,  qui  appliquera  les  messes, 
au  prix  de  dix  réaux  chacune. 

Présentement  les  plantes  de  cacao  sont  de  plus  du 
double  :  il  y  en  a  6560.  Cette  augmentation  est  due  à  la 
sollicitude  du  père  de  la  patronne  actuelle,  Mercedes 
Garcia. 

Comme  la  ville  de  Guayoquil  renferme  un  grand 
nombre  de  malheureux,  de  pieuses  femmes  ont  conçu 
le  projet  d'établir  une  œuvre  pour  les  pauvres,  les 
jeunes  filles,  les  orphelins  et  les  veuves.  Malheureuse- 
ment, les  ressources  faisant  défaut,  Mercedes  est  prête 
à  renoncer  au  patronage  ;  elle  demande  au  Saint-Siège 
que  les  trois  quarts  du  legs,  ou  tout  au  moins  la  moi- 
Lié,  soit  convertie  en  œuvre  de  charité. 

Le  délégué  apostolique  de  l'Equateur  et  Mgr  l'évêque 
de  Guayoquil  ont  recommandé  cette  supplique. 

Vu  la  bonification  opérée  dans  les  biens  qui  forment 
le  patrimoine  de  la  chapellenie,  la  S.  Congrégation, 
tout  en  maintenant  le  legs  de  messe  suivant  la  disposi- 
tion de  la  fondatrice,  permet  d'employer  l'excédant  à 
l'œuvre  de  charité  qu'on  se  propose  d'établir. 

Rome,  14  septembre  1878. 

GUAYOQUILEN.  COMMUTATIONIS  VOLDNTATIS.  —  Die  14  Septcm- 

bris  1878.  Pientissima  mulier  Ignatia  Ponce,  ultimo  que  de- 
cessit  suœ  volunlatis  elogio,  inter  alia  pium  missarum  lega- 
tum  reliquit,  «  en  l'établissant  sur  les  terres  et  le  jardin  de  cacao 
qu'elle  possède  dans  l'arrondissement  de  Navanj  ;  au  total, 
trois  mille  huit  cent  soixante  et  onze  pieds  de  cacao  ;  le  reste 
se  compose  de  terres  incultes.  Ces  arbres  seront  affermés,  et  le 
produit  sera  vendu  chaque  année.  Le  patron  de  l'œuvre  rece- 
vra le  quart  du  revenu  en  rémunération  de  son  travail  ;  les 
trois  autres  quarts  seront  employés  en  messes,  au  prix  de  dix 
réaux  chacune,  au  profit  du  chapelain.  Celui-ci  faisant  dé- 
faut, on  désignera  un  prêtre  qui  appliquera  les  messes,  au 
taux  ordinaire  de  huit  réaux.  Ces  messes  seront  dites  pour 
le  repos  de  l'âme  de  la  fondatrice,  de  ses  parents  et  de  son 
mari.  La  dotation  de  dix  réaux  pour  chaque  messe  n'est  ac- 
cordée qu'au  chapelain  propriétaire.  «Quem  voiuit  suos  inter 
descendentes  sacerdotes  eligendum,  in  quorum  defectum  sub- 
stituit  descendentes  familiae  Gasparis  Médina,  a  unique  parent 
connu. » 

Itaque  Mercedes  Garcia,  actualis  patrona  hujusmodi  capel- 
laniae  laicalis  hanc  S.  Congregationeni  supplici  libello  adiit 


10G9 


LEGS  DE  MESSES. 


1070 


exponens,  nunc  prœfalas  arbores,  ob  patris  sui  assiduitatcm 
numeruiii  conspicuiini  pertinRere  OriGO.  Dein  prœmisso  qiiod 
in  civilato  Guiiynquilonsi  plurcs  iiitiliei'es  pietate  insignes  in 
aninio  luibunt  fiimlandi  piiim  ojxis  in  ievamen  pauperum, 
piiellaniu),  orphanoruni,  ac  viduarum  ;  et  ciin)  ad  id  asspquen- 
dnm  nicdia  pecuniaria  deficiani,  ipsa  scse  paratam  olïeit  ad 
hnic  jiii'iiiatronalus  niinciuiu  niittendum,  facuitatcni  cxposlu- 
lans  :  «  que  les  trois  quarts  du  legs,  ou  au  moins  la  moitié, 
soit  convertie  en  œuvre  de  charité,  »  simulque  animadvertens 
missas  in  prœsens  celcbrari  a  diversis  saccrdotibus,  attenta 
infirmitate  capellani,  qui  inipos  est  in  prœsens  sacrum  lilan- 
di,  ac  evenii'c  posse  ut,  re  in  tali  statu  permanente,  in  manus 
fisci  de  facili  dicta  bona  codèrent. 

Hie  procès  iileris  conimendalitiis  delcgati  apostolici  Equa- 
toris  coniitatte  iiicre,  qui  nna  simul  menleni  episcopi  pandens 
ait  :  «  L'ordinaire  de  Guayoquil  recommende  la  demande 
comme  très-avantageuse  pour  l'Eglise.  » 

Hisce  liabitis  rescriplum  edidi:  Pcr  sunmiaria  prccum. 
Oum  in  hodiernis  comitiis  causa  luBC  proponatur,  pripstat  ali- 
qtiid  de  more  animadvertere. 

Petilio  de  qua  sernio,  rejicienda  videretur:  in  utraque 
enim  jurisprudenlia  cautum  reperilur,  postremas  morientium 
voluntates  rcligiose  servaiidas  esse.  can.  IJUima  volunt.  causa 
43,  qu;Bst.  2,  Clem.  Quia  conUngil,  2,  de  relig.  domib.  Lex  i 
cod  de  S3.  Ecceies.;  idque  ne  fidèles  exemplo  deterriti  fre- 
quentium  voluntatum  defunctorum  conimutationum  a  piis 
hujusmodi  ac  salularibus  largitionibus  retrahantur.  Quibus 
principiis  haec  S.  Congregatio  innixa  jugiter  decrevit  ea  quœ 
in  certum  ac  determinatum  usum  juxta  fidelium  mentem 
constitula  sunt,  ad  illumetnonad  alium  esse  impendenda,  uti 
videre  est  in  Savoncn.  commut.  volunt.  22  martii  1823;  in 
Camcrinen,  jurispatronatus  et  commut.  volunt.  18  decembris 
1824,  §  Vcrum;  in  NuUius  S.  Benigni  16  junii  1792. 

Neque  ad  ipsam  concedendam  movet  adducta  ratio  neces- 
sitalis,  quae  a  S.  Ordineperpendi  solet.  Quandoquideni  nécessi- 
tas, de  qua  sermo,  minime  attendenda  videtur,  cum  pauperes 
piiellae,  orphani,  ac  viduœ  ubique  terrarum  inveniantur. 
Unde  si  ipsorum  Ievamen  causa  necessaria  esset  ad  postremas 
defunctorum  voluntates  commutandas,  omnia  pia  relicla,  et 
prasertim  missarnm  legata  evanescerent.  Obicem  prœterea 
gratiee  concessioni  p.arat  jus  quod  tederetur  capellani  ab  ipsa 
testatrice  nominal! ,  qui  licet  in  prresens  ob  morbum  celebrare 
non  vaieat,  potest  lamen  convalcscere  et  suum  jus  répétera. 
Exploratum  porro  in  jure  est  quod  si  cerlum  allerius  jus 
laedatur,  supremœ  testatorum  voluntates  minime  sunt  imma- 
tandae.  Monet.  de  commut.  cap.  11,  num.  29;  S.  G.  in  Spole- 
iana  2  augusti  1823,  §  Teslatoram.  Quapropter  oratricis 
preces  rejiciendœ  viderentur. 

Alia  vero  e.x  parte  ponderandum  venit,  quod  licet  sacri 
canones  generatim  a  voluntatum  commuiatione  abhorreant, 
justa  tamen  et  necessaria  causa  accedenle  voluntatis  com.mu- 
tationi  locum  esse  statuit  Tridentina  synodus  in  sess.  23 
cap.  6  de  reform.  docetquc  S.  Congregatio  in  Taurinen.  1  mar- 
tii 1817  ;  Lucana  li  decembris  1833  ;  Firmana  23  aug.  1834. 
Inter  justas  porro  commutalionis  causas  numerari  publicam 
popnli  ac  civitatis  utiiilatem  docet  S.  C.  in  Ripana  commut. 
volunt.  30  aprilis  1836.  Hanc  autem  in  themale  verificari  am- 
bigi  non  posse  videtur,  si  pra;fata3  civitatis  spectentur  indi- 
gentiaj,  quce  eliam  in  discrimen  plurimarum  mulierum  salu- 
tem  aeternam  adducunt.  Audiatur  sane  oratrix  :  «  Le  cœur 
souffre  en  voyant  dans  Guayoquil  tant  de  pauvres,  tant  d'or- 
phelins, tant  de  veuves  et  de  filles  misérables,  qui  perdent 
âme  et  corps,  n'ayant  personne  qui  s'intéresse  à  leur  sort 
avec  rinlelligence  et  la  sollicitude  qu'y  mettra  la  société  qu'on 
veut  fonder.  Je  suis  persuadée  que,  si  les  fondateurs  du  legs 
voyaient  la   misère  préspnte  de  Guayoquil,  ils  préféreraient 


obtenir  de  l'aumône  leur  soulagement  spirituel,  quoiqu'elle 
n'ait  pas  autant  de  valeur  que  la  messe.  >•  Exinde  alia  exsurgit 
concedendic  gratitc  polenlissima  ratio  consistens  in  pra?sump- 
ta  testalricis  voliintate,  qua;  si  piœvidisset  vel  scivissel  indi- 
genliam  qua  prcmilur  civitas  Guayoquilensis,  de  sua  sub- 
stantia  aliter  disposuissct,  iili  tcnct  Keiffens.  lib.  III,  lit.  2G, 
§  23,  n.  80i,  et  pl'iries  declaravH  luuc  S.  Congregatio,  prœser- 
tim  in  Sutrina  translalionis  10  seplembris  1803,  in  Civitatis 
Caslcllanœ  unionis  capcllaniœ  2  maii  18(8,  §  Scd  c  contra. 

Nec  déficit  neccssilatis  ratio,  exponil  enim  oratrix  :  o  1!  se 
pourrait  que  le  fonds  tombât  entre  les  mains  du  fisc,  si  on  ne 
lui  donnait  en  temps  utile  une  destination  plus  assurée.  » 
Cum  igitur  non  modo  evidens  utilitas,  quœ  necessitati  aequi- 
paratur,  quemadmodum  tradit  Schmalz.  part.  3,  til.  2^,  n.  221, 
sod  pcriculum  perditionis  fimdi  verificelur  in  themate,  com- 
mntalioni  voluntatis  locum  esse  censerem.  Qiiamvis  autem 
inficiari  nequeat,  ex  hac  commuiatione,  baud  posse  admitti 
bonum,  quod  ex  missa;  sacrificio  promanat;  tamen  illorum 
defunctorum  animœ  in  cujus  favore  legatum  hoc  est  inslitu- 
tum,  maximum  captarenl  sufFragium  tam  ex  charitate  qus  a 
morte  libérât  et  pnrgat  peccata,  quam  ex  grato  animo,  et  pre- 
cibus  lot  fidelium  in  quorum  Ievamen  reditus  conversi  fuerunt. 
Neque  vulnus  juri  infiigitur  actualis  titularis  qui  chronico 
morbo  afflictatus  videtur  dicente  oratrice  :  «  Il  ne  peut  célé- 
brer pour  ses  infirmités;  »  prœterquamquod  animadvcrti  dé- 
bet quod  in  illis  regionibus  haud  ditTicile  erit  eamdem  missarum 
eleemosynam  babere,  et  si  fundus  in  iiianns  incideret  gubernii, 
et  de  ipsius  jure  actum  esset. 

Veruntamen  si  Emi  Patres,  pro  ea  qua  fulgent  prudenlia  ac 
sapientia  in  ecclesiastitis  quaestionibus  dirimendis,  judicave- 
rint  commutationem  quoad  totum  rejiciendam,  videant  utrum 
expédiât  quoad  partem  superius  expressam  elargiri  :  specia- 
tim  prae  oculis  anirnadversis  melioramentis  in  fundo  babitis 
ob  curamac  assiduitatcm  patris  oratricis  quorum  causa  reditus 
hodie  veluli  duplicantur. 

Hisce  hinc  inde  animadversis,  videant  EE.  VV.  quomodo 
dimittendcC  sinl  preces  in  casu. 

Quare  etc. 

S.  Congregatio  Concilii  respondendum  censuit  :  Firnio  ré- 
manente oncre  missarum  juxta  disposilionem  fundatricis, 
reliquum  redituum  erogetur  in  pium  opus  erigendum,  facto 
verbo  cum  SSmo. 

Rom«,  14  seplembris  1878. 


LE  CHAPITRE  DE  PAMPEL™. 


Ancienne  organisation.  Chapelains  amovibles.  Titre  d'ordination, 
constitué  avec  une  partie  des  revenus  alloués  pour  la  vie  en- 
tière. Concordat  de  1831.  Réorganisation  du  chapitre  en  1860 
Deux  anciens  chapelains  élevés  depuis  lors  au  rang  de  bénéfi- 
ciers  demandent,  après  quarante-neuf  ans  de  bon  service, 
leur  retraite.  Induit  du  14  septembre  1878. 

Le  chanoine  qui  sert  assidiiment  le  chœur  pendant 
quarante  ans,  obtient  l'autorisation  de  prendre  sa  re- 
traite. En  ce  qui  concerne  les  simples  bénéficiers  qui 
dans  la  suite  obtiennent  un  canonicat,  les  années  passées 
dans  ce  premier  état  comptent  pour  la  retraite.  Mais 
le  bénéficier  qui  a  longtemps  été  chapelain  amovible 
dans  la  cathédrale,  peut-il  réclamer  lu  retraite?  Le  cas 
s'est  présenté  récemment  dans  le  chapitre  de  Para- 
pelune.  Il  y  eut  jadis  dans  le  chapitre,  depuis  l'époque 
la  plus  reculée,  au  lieu  de  bénéficiers  canoniquement 


1071 


LE  CHAPITRE  DE  PAMPELU.NE. 


1072 


institués,  des  clercs,  ou  prêtres,  portant  le  titre  de 
chantres,  ou  psalmistes  et  amovibles  au  gré  du  chapitre. 
Ils  participaient  toutefois  aux  distributions  quoti- 
diennes. Après  quarante  ans  de  service,  le  chapitre 
leur  donnait  l'induit  jubilationis,  sans  s'adresser  au 
Saint-Siège. 

Jean  Lorca  et  Antoine  Astiz  furent  nommés  chantres 
en  1829.  Comme  ils  n'avaient  pas  de  titre  d'ordination, 
les  chanoines  consentirent  à  leur  allouer  pour  tout  le 
temps  de  leur  vie  une  portion  des  revenus  de  leurs 
chapellenics,  partie  correspondante  à  la  taxe  que  les 
statuts  diocé.sains  exigent  pour  les  ordres  majeurs. 

L'ancienne  organisation  du  chapitre  fut  changée 
en  1860.  On  établit  dix-huit  prébendes  canonicales,  et 
quatorze  bénéfices.  Deux  de  ces  bénéfices  furent  con- 
férés aux  chantres  susnommés.  Actuellement,  accablés 
des  infiirmités  de  l'âge,  après  avoir  servi  la  cathé- 
drale plus  de  quarante  ans  comme  chantres  ou  comme 
bénéficiers,  ils  ont  demandé  au  chapitre  l'induit  jubi- 
lationis, la  retraite.  Les  chanoines  ont  accueilli  la  de- 
mande avec  faveur;  mais,  par  ma'heur,  Mgr  l'évêque 
de  Pampelune  n'a  pas  cru  que  l'on  pût  leur  accorder 
la  srâce,  parce  que  durant  le  temps  du  cantorat  ils  ne 
possédaient  pas  un  titre  collatif  et  perpétuel. 

Les  deux  bénéficiera  se  sont  adressés  à  la  S.  Con- 
gréijation  du  Concile,  avec  l'agrément  de  leur  prélat, 
qui  a  recommandé  leur  demande.  La  S.  Congrégation  a 
voulu  savoir  si  l'usage  d'accorder  la  retraite  était 
immémorial,  ou  tout  au  moins  centenaire:  si  les 
chapelcins  dont  il  s'agit  étaient  plutôt  des  bénéficiers 
choraux  que  de  simples  gagés  au  service  du  chapitre; 
à  quel  titre  Tévêché  et  le  chapitre  eurent  coulume 
d'accorder  la  jubilatio  aux  bénéficiers  proprement 
dits.  — Mgr  l'évêque  a  transmis  des  renseignements 
complets.  L'usage  est  immémorial.  Les  chapelains 
étaient  amovibles  ad  nutiim  capituli;  cependant  le  cha- 
pitre prenait  l'engagement  en  forme  légale  de  leur 
accorder  le  droit  perpétuel  do  recevoir  les  revenus  cor- 
respondants en  titre  d'ordination.  L'évêché  n'intervenait 
pas  à  la  concession  de  la  jubilatio,  parce  que  le  cha- 
pitre de  Pampelune  a  joui  de  l'exemption  jusqu'en 
18G0.  Il  n'existait  pas  d'autres  bénéficiers  quelesdits 
chapelains.  Il  y  avait  toutefois  quelques  dignités,  ou 
commendes,  qui  ne  faisaient  point  partie  du  chapitre 
et  autrefois  n  étaient  pas  sujettes  à  la  résidence.  Le  roi 
d'Espagne  les  nommait,  sauf  une,  qui  était  à  la  nomi- 
nation du  pape.  On  ne  connaît  pas  à"indu\l  jubilationis 
qui  ait  été  donné  à  ces  dignitaires,  qui  étaient  fort 
avancés  en  âge  lorsqu'on  les  nommait. 

La  S.  Congrégation  a  été  d'avis  d'accorder  l'induit 
de  la  retraite,  vu  les  circonstances  particulières  de 
l'affaire.  Il  est  Juste  de  reconnaître  qu'en  plusieurs  oc- 
casions la  S.  Congrégation  a  compris  dans  les  quarante 
ans  de  service  les  années  passées  dans  la  condition  in- 
férieure de  chapelain  et  de  coadjuteur. 

Rome,  14  septembre  1878. 

Pampilosen.  JtBiLATiosis.  Die  lA  septembris  1878.  — 
A  retnotissimis  usque  temporibus  Pampilonense  capiluluin 
beneficiatis  dcsiituium  reperiebalur,  quorum  vices  gerebant, 
bive  clerici  sive  presbyieri,  qui  canlores  seu  psalmislœ  litulo 


decorati  ad  nutum  capituli  amoveri  polerant.  Non  secus  ac 
veri  beneficiali  dicti  cantoies  ex  fructibus  percipiendis  lucra- 
bantur  quotidianas  distribiitiones,  quas  absentes  amittebant  et 
accrescebant  interessenlibus  :  imo  post  quadragenarium  ser- 
vitium,  si  ipsi  in  wtate  se.xaginta  annoruni  constituli  reperie- 
bantur,  jubilationis  induite  gaudebant  a  eapitulo  cor.cedendo. 
Jatn  ab  anno  4829  inler  cantores  numerati  fuerant  Joannes 
Lorca,  et  Antonius  Astiz  qui  cuin  titulo  oïdinalionis,  ut  ad 
ordines  sacros  ascendere  possent,  deficerent,  canoniciannue- 
runt.  quemadmodum  in  similiLus  casibus  alias  fieri  consuc- 
verat,  ut  e.\  capellaniis  amovibilibus  ipsis  assignais  pars 
fnictuum,  quce  taxie  synodali  responderet,  perpetuo  iisdeni 
addiceretur  pro  liiulo  ordinationis  efformando;  quemadmo- 
dum reipsa  contigit. 

Vertente  anno  1860  vêtus  ordo  sublatus  est,  et  in  praefata 
ecclesia  octodecim  prœbend;e  capitulares,  alque  quatiiordecim 
bénéficia  creata  sunt,  quorum  duo  prajdictiscantoiibuscoUata 
fiierunt.  Seneclute  et  viribusfracli,  neenon  attento  plusquam 
quadragenario  et  laudabili  servilio  ecclosiie  praîstilo,  tuni  qua 
cantores  tum  qua  beneficiali  Joannes  et  Antonius  a  capitule 
jubilationisindullum  pelierunt.  Frustra sed  vero  quandoquidein 
favorabili  capituli  veto  minime  ol)slante.  episcopus  iutercessil 
quia  titulo  collativo  haud  cantoratus  lenipore  possederunt 
praebendas.  Exiride  ad  S.  V.  Ordinem  Joannes  et  Antonius  con- 
fugerunt  ab  EE.  VV.  benignitate  humiUime  banc  graliam 
exptctantes,  pro  qua  concedenda  etiam  prajsul  suas  adjicere 
non  dedignatur  preces. 

Hisce  liabilis  sub  die  12  novembris  1877  rescripsi:  «  Epis- 
a  copo  qui  referai  an  praxis  seu  consuetudo  conccdendi  jubila- 
«  tionem  capellanis  fuerit  iminemorabilis  vel  saliem  centena- 
a  ria,  an  hujusmodicapella  i  censeri  debuerinl  tamquam  mer- 
«  cenarii  acapituloassumpti,  potiusquam  beneficiali  chorales, 
a  et  an  et  quonani  litulo  capituhim  etcuria  episcopalisverum 
a  jubilationis  indulluni  impertiriconsueverit  veris  proprieque 
a  dictis  beneficiatis  choralibus  ».  Qui  S.  V.  Ordinis  morem 
gcrens  sub  die  28  decembris  1877;  retulit  1.  praxim  conceden- 
da3  jubilationis  capellanis  d  clae  ecclesia;  esse  immemorialeni; 
2.  Hujusmodi  capcllanos  possedisse  capellaniam  ad  nutum 
capituli  amovibilcm  «  sed  tanien  data  fide  a  capilulo  in  forma 
juris  valida  de  jure  perpetuo  ad  reditus  capellaniae  quoad  illam 
partem  quae  taxse  synodali  respondebat  et  lituluin  ordinatio- 
nis constituebat,  ac  hujusmodi  litulo  ordinatos  esse  oratores 
de  quibus  agitur  :  unde  videlur  inferri  hos  capellanos,  uuamvis 
non  essent  verebeHeficiati,  non  tanien  esse  meicenarios,  nuUa 
eniui  conventio  nisi  noniinatio  intercedebat.  3.  Curiam  episco- 
paleni  in  his  jubilalionibus  intercedere,  capilulum  enim  erat 
regulare  usque  ad  annum  1860,  et  postquam  capellani  per 
quadraginta  annos  ecclesioeinservierant,  per  simplex  decretum 
capituli  indultum  jubilationis  coiicedebatur.  »  Ceterum  adnotat 
nnllos  bénéficiâtes  in  dicta  ecclesia  exlitisseprœler  memoratos 
capellanos  a  tantum  erantquœdam  dignitates  vel  commendae, 
quœ  non  eranl  de  gremio  capituli,  et  a  rege,  prœler  unum  qui 
a  pontifice,  noniinabanlur.  Antifiuitus  non  residebant,  et  hisce 
ultimis  temporibus  non  extat  memoria  alicujus  jubilationis 
ipsis  concessa;,quiajam  œtalis  proveetae  erant,  quando  nomi- 
nabantur.  » 

Quibus  habitis  die  12  januarii  decurrentis  anni  rescripsi:  Ptr 
summaria  precum.  Juvat  de  more  nonnulla  hinc  inde  in  jure 
adnotare. 

Quoad  induiti  denegationem  haec  perpendenda  esse  putarem 
denegari  haud  polest  jubilationis  admittendae  praxim  non  ex 
sacrorum  canonum  priecepto,  sed  ex  peculiari  Sedis  Aposto- 
licae  conccssione  manare.  Quam  porro  praxim  non  tantuni 
probandam,  sed  lolerandam  censuit  Gregorius  XIIJ,  teste 
Garcia,  De  bcncf.  part. ,'),  cap.  2,  §.  1,  nuin.  334.  Et  licet  sit  ex 
parte  favorabilis,  ex  alla  tanien  odiosissimaest/quippe  vergens 


i073 


DECRF.TS  INEDITS. 


1074 


in  divini  cultus  immiiuitionem,  ut  observât  Schalnialz,  lib.  1 
Décret,  lit.  -t,  §  5,  niim.  7;  proptcreaque  strictissime  inter- 
prctatula,  et  ultra  casus  cxpiessos  iiiiiiinie  oxtcnilciula.  Jam- 
vero praxis  islluec  coiiinioiul,  iit  jiii)ilalionis  riulc  digiii  con- 
seantur  ii  tantuin,  qui  non  modo  assidue  et  laudabiiiter,  qua- 
draginta  annoruni  spalio  chorale cxpleveiiiitscrvitiimi.  S.Con- 
greg.  in  Constanlieii.  4  mail  17o7;  llrirtinoricn.  i2  niaii 
1792;  Dubiajubilationum  24septcnibriscti7ileceinbris18l8; 
Raiicnnatcn.  31  januarii  18"2i;  veriiin  otiarn  idoni  praîstilcrint 
lituio  perpetuo  ab  iinica  paibcnJa;  possossione  diin.iiiante. 
Ex  decret.T  enim  S.  Gongregationis  doceiiiur  a  quadragenario 
servilio  esse  deducenduru  fervilinm  prajslitiini  Icmpore  cleri- 
catus  ante  adeptaiii  pr;vbciidain,  ceii  rcispoiidisse  S.  Congre- 
gationemin  Trid.  13  jan.  1G03  testalur  Ferrarisin  bibi.  canon. 
V"Crt()o;;i(:»,'(, art.  9,num.  I02.11inc  nenio  non  vidctquoiiairi  in 
prclio  hal)endus  sit  tituhis  canloraUis  ab  oratoribus  adiiuctuSj 
quantique  facienda  consuctudo,  quœ  in  contrariurn  posset 
allcgari. 

Quin  dicatur  ipsossenio  jamesse  confeclos  et  adversa  vale- 
tudine  prcmi,  quandoquidcm  conditioiiibnsrequisitis  deficien- 
tibus  ad  rude  jubilationis  obtiiiendum,  numquani  illud  conce- 
dit  Sacer  Ordo,  sed  per  indullum  ab.senliae  providet,  teste 
LaureUinaA\&i  20  decenib.  180G. 

Conlrased  vero  perpendendum  immemorabiliconsuetudine 
acquiri  posse  omnia  ea  quaî  privilegioet  induitoprincipiscon- 
cedi  possunt.  Rota  decis.  393  n.  4  et  5,  part.  10,  rec.  Schnialz. 
loc.  cit.  num.  3.  Cum  igitnr  ex  innneniorabili  consueludine 
cantoribus  jubilationis  indultum  concedi  soleret  a  capitule 
post  explelum  quadragenarium  et  laiidiibile  cliori  servitium, 
nihil  vetare  videretur,  quominus  oratorilius  ilkid  posset  elar- 
giri.  Maxime  quia  et  bona  fide  duce,  et  ferme  ex  tacito  pacte 
illud  officium  amplexati  sunt,  et  finis  ab  Ecclesia  intenlus  qua- 
dragenarii  et  laudabilis  servitii  fueril  obtcntus,  necnon  quia 
vcluti  mercenarii  haberi  non  poiuibsent,  cum  partem  praîben- 
dajtaxœ  synodali  respondentem  jam  possedissent  in  titulum. 
Accedil  favorabile  tumcapituli  tum  cpiscopi  votum;  accedit 
senilis  œtas  cum  aller  stxagesimum,  aller  septuagosinuim 
respectivaî  a3tatis  annum  atiigerit  ;  accedit  denmni  maie  firma 
valetudo,  quae  oninia  conjunctim  suin|Ua  certo  suadent  infe- 
licibus  oratoribus,  quitanlo  tcmpore  in  Chrisli  Ecclesia  lauda- 
biiiter adlaborarunt,  ex  Sunmii  Principis  gralia  succurrendum 
quietemque  ipsis  decernendam  ut  in  paceac  tranquillitate  dies 
vilae  su;e  transigera  valeant. 

Hisce  exposilis,  quid  jus  poslulet,  quid  rei  circumstantiœ 
in  themate  feranl,  EE.  PP.  sua  doctrina  cognoscent,  sua  pru- 
denlia  expendent. 
Quare  etc. 

S.  Congregatio  respondendum  censuit  :  Attentis  peculiaribus 
circumslaïUiis  in  casu  concurrent ibus,  pro  gratta  jubilationis, 
facto  vcrbo  cum  SSmo.  Romse,  14  septembris  1878. 

La  retraite  après  quarante  ans  de  service  n'est  pas 
donnée  aux  chanoines  ipso  Jure;  il  est  nécessaire  do  la 
demander  au  Saint-Siège,  qui  se  réserve  de  décider  si 
le  service  a  été  vraiment  assiJu  et  louable.  Le  registre 
capitulaire  des  pointes  donne  le  moyen  de  contrôler  le 
service  pour  le  passé.  En  Espagne,  quelques  chapitres 
tenaient  de  l'usage  immémorial  le  pouvoir  d'accorder 
la  jubilaiio.  Le  concordat  de  1851  a-t-il  révoqué  ce 
privilège?  C'est  vraisemblable,  car  les  conventions 
concordataires  remettent  en  \igueur  le  droit  commun, 
sur  les  points  qui  ne  sont  point  spécialement  réglés. 


DECRETS  INEDITS 

DE    L\   S.    CONGRÉGATION    DES     ÉV|1:quES    ET   RÉGCLIP.RS   (1) 

(Suite.) 


riicaliiis.  IWiK'licc  S('ciilicr. —Espagne.  Rcnlrc'e  des  réguliers. — 
l'"r;uiciscains.  Laine.  Maniement  de  l'argent.  —  I)i;lai  pour  l'ac- 
quilk'uicnt  des  messes.  —  Subvention  pour  les  parents.  — 
Pccule  pour  les  bcsQin.>;  particuliers.  —  Ex-voto  ofTerts  à  une 
église.  Vente.  —  Triliunaux  civils.  Induit  pontifical.  —Domini- 
cain sécularisé.  Canonicat.  —  Ordre  de  S.  Jean  de  Pieu.  Chapitre 
provincial.  —  Biblinlhcque  des  Augusiins  de  Home.  Défense  de 
prendre  les  livres.  —  Capucins.  Procès  caméral  pour  l'expulsion 
d'un  religieux  incorrigible.  —  Clôture.  Défense  de  recevoir  les 
jeunes  gens  qui  ont  moins  de  vingt  an.-:.  —  Franciscains.  Vente 
de  quatre  hospices.  —  Capucins.  Rétablissement  d'un  couvent. 

—  Conventuels.  Biens  acquis  par  un  religieux  sécularisé.  Office. 

—  Espagne.  Heligicux  dispersés.  Communication.  —  Mercd- 
disles.  AfTaires  d'Espagne.  —  Minimes.  Sanctuaire  de  Paule. 
Restauration  du  sanctuaiic.  —  Confession  hors  de  l'institut. 
Induit.  —  Conventuels  de  Hongrie.  lllégitin)e.  —  Provincial. 
Maître  de  novices.  —  Paroisse  amovible.  Titre  d'ordination.  — 
Affaires  de  famille.  Bénédictins.  —  Capucins.   Evèquc.  Calotte. 

—  Conventuels.  Aliénation.  —  Dasiliens.  Religieux  sécularises. 
Retour  au  couvent.  —  Hospice.  Acquisition.  —  Franciscain. 
Maniement  de  l'argent.  —  Assistance  des  malades.  Obsèques. 

1931.    OrDINIS  TUEATINORUM. 


Supplex  libellus.  Il  chierico  professo  Tealino  di  S.  Paolo 
Maggiore  inNapoli  Gaetano  Logerot  esponealla  Santità  Vostra 
essere  stato  nominato  ad  un  beneficio  semplice  esistenlenella 
diocesi  di  Gaeta  che  non  obbliga  alla  residenza,  ed  ha  solo  ii 
peso  di  celebrare  52  me.;se  libère,  ove  parrà  al  beneficiato. 
Qneslo  beneficio  attualmenle,  dedotti  i  pesi,  frulta  circa  du- 
cati  54  napoletani,pari  a  scudi  43. 20  romani.  Attesa  lapovertà 
délia  religioneallaquale  appartiene,  desidera  poterlo  accettare 
e  ne  cbiede  umilmenle  la  facoltà. 

Informatio  cpiscopi.  Mi  comanda  V.  E.  che  le  informassi  col 
parère  sulia  dimanda  del  chierico  Teatino  professo  Gaefano 
Logerot,  colla  quale  cbiede  la  facoltà  di  potere  accettare  il 
beneficio  semplice  a  cni  è  stito  nominato  solto  il  titolo  di 
S.  Marco  in  Traetto,  luogo  di  questa  diocesi,  e  intesi  gli  inté- 
ressât!, le  dia  conoscenza  dell'annua  renditae  pesi  annessi  al 
beneficio  e  con  ispecialità  se  il  reltore  abliia  l'obbligo  di 
risedere.  In  esecuzioiie  adunque  di  tali  autorevoli  ordini 
sonimetlo  a  V.  E.  Rma  che  non  vi  sono  interessati  nel  bene- 
ficio in  parole,  che  la  rendita  è  allô  stato  présente  di  ducati 

(1931).  Théatins.  Bénéfice  séculier.  Les  réguliers  sont  frappés 
d'un  empêchement  dirimant  pour  tous  les  emplois,  charges  et 
bénéfices  séculiers.  Le  Saiiit-Siége  dispense  de  cette  loi  lorsque 
des  motifs  rationnels  de  nécessité  ou  d'utilité  le  demandent.  En 
1840,  la  S.  Congrégation  des  Evéques  et  Réguliers  re'^oit  la  de- 
mande qui  suit  :  ■<  Gaétan  Logerot,  clerc  profès  de  l'ordre  des 
Théatins,  résidant  dans  le  couvent  de  S.  Paul  M.ijeur  à  Naples, 
représente  à  votre  Sainteté  qu'il  a  été  nommé  à  un  bénéfice 
simple  qui  est  dans  le  diocèse  de  Gaëte  ;  le  hénélice  n'oblige  pas 
à.  la  résidence,  et  a  pour  toute  charge  l'application  de  52 
messes,  qu'on  peut  dire  partout.  Actuellement  toutes  charges 
déduites,  il  rend  environ  54  ducats  napolitains,  qui  équivalent 
à  43  écus  romains  et  20  sous  (iSi  francs).  Vu  la  pauvreté  de  la 
communauté,  le  recourant  demande  l'autorisation  de  prendre  ce 
bénéfice.  »  La  lettre  d'information  de  Mgr  l'évèque  de  Gaëte 
fait  savoir  que  le  gouvernement  de  Naples  prenait  36  ducats, 
près  de  la  moitié  du  revenu,  i  litre  d'impôt  foncier  :  le  revenu 
total  était  de  90  ducats.  Grégoire  XVI  permit  d'accepter  le  béné- 
fice, au  nom  de  l'inslilut. 


17°    SEBIE. 


(1)  Voir  la  b'i'  livraison,  col.  1018, 


68 


1075 


DECRETS  INEDITS. 


107B 


novanta  di  regno,  soggetta  al  pesodi  messe  piane  n.  30  annue 
ed  al  regio  peso  délia  fondiiwia  in  anniiidiicali  30  e  grana  36; 
ne  pel  leltore  v'è  obbligo  di  residenza,  pei-  lo  cht-  il  niio  avviso 
è  che  ilLxjgerot  passa  accetlare  il  beneficio  sudelto. 
Gaeta,  10  dicembre  1839. 
Rescrip'.um.  Ex  aiulicntia  SSnii  die  ol  jamiaiii  ISlO.SSmus 
annuit  aibitrio  ordinarii  de  consensu  supeiioiis  goneralis  pro 
petila  habilitatione  ad  enuncialuni  beiieficiuin  nomioe  reli- 
gionis  dummodo  residentia'  omis  adiiexuin  niinime  liabeat,  ita 
tainer.  ut  salial'aclis  oneiibus  adnexis,  quod  superest  livelli 
tilulo  orator  relinere  possit. 

1032.  SUFBR  BEGULÂftlBUS  HISPANtS. 

Già  la  Saiilità  Vostra  ha  accordato  alla  S.  Congre^azioue  le 
opportune  facollà  per  provvedere  ai  religiosi  Spagniioli  taiito 
rapporte  al  rinianer  nel  secolo  duranlibiis  circumstaiiliis , 
quanto  rapporto  ai  beneficii,  quanlo  relativamento  alla  t'acollà 
di  disporre. 

Si  polrebbero  estendere  tali  facoltàper  i  religiosi  Spagnuoli 
dimoranti  nei  luoghi  ove  sono  i  conveiiti  che  desiderano  par- 
tirne,  e  scrivere  ai  coniiiiissari  aposlolici  che  quaiile  volte  vi 
siano  di  tali  religiosi,  ne  rimettino  le  istanze  alla  S.  Congre- 
gazione. 

SSinus  in  audientia  habita  die  13  decembris  ^839  bénigne 
annuit  juxta  pelila. 

Essendo  ginnto  a  notizia  délia  Santità  di  N.  S.,  clie  alciini 
religiosi  Spagnuoii  dimoranti  nei  conventi  di  Roma  o  di  altri 
luoghi,  richitdono  il  permesso  di  portarsi  in  Ispagna  nelle 
provincie  ove  non  sono  couvenli,  o  anche  in  altri  luoghi  ove 
non  esistono  case  dei  rispeltivi  loro  ordini,  il  S.  Padre  si  è 
degnato  ordinare  che  sia  pirticipato  ai  loro  commissari  apo- 
stolici  per  la  penisola  di  Spagna  che  tali  istaiize,  se  mai  a 
loro  fossero  presentate,  si  debbano  rimettere  a  questa  S.  G. 
de'  VV.  e  RR.  la  quale  a  seconda  délie  circonstanze  darà  gli 
oppoituni  provvedimeuti.  Tanto 

Al  P.  Commissario  dell'Ordine  de'  Predicatori, 
P.  Commissario  dei  Carmelitani, 
P.  Commissario  degl'Osservanli, 
P.  Commissario  dei  Cappuccini. 

1933.  Obdinis  s.  fbancisci. 

Suppkx  libellus.  Il  ministro  provinciale  dei  Minori  Rifor- 
mati  délia  provincia  dis.  Bernaidino nel  regno  di  Napoliespone 
che  si  vede  l'oratore  nella  imperiosa  circostanza  di  destinarvi 

(1932).  Eif.agne.  Rentrée  des  réguliers.  Les  religieux  que  la 
rivolulion  fit  sortir  de  leurs  cloîtres,  allèrent  en  Italie,  et  autres 
lieux.  Quelques-uns  témoignant  le  désir  de  rentrer  dans  leur 
pays,  la  S.  Congrégation  présenta  à  Grégoire  XVI  cette  requête  : 
«  Votre  Sainteté  a  précédemment  accordé  des  pouvoirs  à  la  S.  C. 
afin  d'aviser  aux  religieux  espagnols,  soit  pour  leur  permettre  de 
demeurer  dans  le  siècle  durantibus  circumstanliis,  soit  pour  l'ac- 
ceptation des  bénéfices,  soit  pour  la  permission  de  disposer  de 
leur  avoir.  On  pourrait  étendre  ces  pouvoirs  pour  les  religieux 
espagnols  qui  demeurent  dans  les  lieux  où  existent  des  couvents, 
et  qui  désirent  partir  ;  et  écrire  aux  commissaires  apostoliques  de 
remettre  à  la  S.  C.  las  instances  que  ces  religieux  feront.  »  Gré- 
goire XVI  accueillit  la  demande.  En  conséquence,  la  S.  Congréga- 
tion écrivit  au  commissaire  apostolique  des  Dominicains,  des 
Carmes,  des  Franciscains  de  l'Observance  et  des  Capucins  la 
lettre  qui  suit  :  «  Le  Saint-Père  ayant  su  que  quelques  religieux 
espagnols  demeurant  dans  les  couvents  de  Home  ou  d'autres 
lieux,  demandent  la  permission  d'aller  en  Lspagne  où  il  n'y  a 
pas  de  couvents,  ou  dans  d'autres  lieux  qui  n'ont  pas  de  maisons 
de  leur  ordre,  Sa  Sainteté  a  bien  voulu  ordonner  de  notifier 
aux  commissaires  apostoliques  pour  la  péuinsule  espagnole  que 
ces  demandes,  s'il  S':n  présente,  devront  être  remises  à  cette 
S.  Congrégation,  qui  prendra  les  mesures  réclamées  par  les  cir- 
constances. Rome,  2  janvier  1840.  » 


per  spendilore  e  venditore  e  compratore  délie  lane  per  la 
suddetta  provincia  il  laico  professe  Ira  Angelo  di  Pictranica; 
supplica  porciô  la  Santità  Vostra  degnaisi  di  premunirlo  délie 
neccssarie  ed  opportune  facoltà. 

Votiim  procuratoHs  generalis.  Ministri  provincialis  est, 
nedum  spiriîualibns,sedtenipora!ibiisc|uoqne  fVatrum  suorum 
quoad  victuni  et  vestitum  indigentiis  suhvonire.Veruni  ob  tcm- 
porum  nostrorum  injuriam  id  pra^stare  posse  admodum  dif- 
ficile videtur  absqiie  pccunia^  contrrctatione  et  iisu.  Flisitaque 
attentis  circuinstantiis,  et  aliis  peculiaribus,  in  quibus  provin- 
cialis orator  rcperitur,  in  voto  sum,  ipsi  facultatem,  durante 
nuinere,  concedi  posse,  ut  per  scipsum,  vel  per  nominatum 
laicuin  professimi  F.  Angolum  de  Petranica  pecuniam  recipere 
et  erogare,  pront  in  precibus,  valeat,  talibus  nihilominus 
adhibitis  cautelis,  ut  quantum  moraliter  fieri  potest,  scandaluni 
omnino  vitelur. 

Datum  ex  conventu  S.  Francisci  ad  Ripas  Tiberis,  die  3 
decembris  1839.  F.  J.  Aiir/clus  de  Xoccra,  procuratoris  gene- 
ralis. 

Yotian  ministri  generalis.  L'oratore  ministro  provinciale  dei 
Minori  Riformati.  animato  dallo  zelo  dimanlenerea  vantaggio 
délia  provincia  quanto  proviene  alla  medesima  dalla  libéra 
largizione  de'  pii  benefatlori,  ed  a  porre  ad  un  tempo  in  salvo 
la  coscienza  sua  e  dei  religioso,  per  il  qualesupplica,  la  Santità 
Vostra  puô  soddisfare  ad  un  taie  suo  zelo  con  destinare  per 
compagno  al  laico  fr.  Angelo  di  Pietraiiica  un  fido  terziario. 
il  quale  porti  seco  le  elemosinepecuniarie  e  sotto  la  vigilanza 
dei  laico  suddetto  spenderle  nelle  Puglie  ,  od  allrove  per  la 
compera  délie  lane  e  di  qualunque  allrooggetto,  che  tornasse 
a  nécessita  o  vantaggio  délia  provincia  medesima,  che  è  il  pa- 
rère che  il  sotto  umilia  alla  S.  V,  purchè  nella  sua  sapienza 
diversamente  non  giudichi. 

D'Aracœli,  9  gennaro  1840.  P.  Giuseppe  Maria  d'Alessan 
dria,  ministro  générale. 

/Îexf7'i/;««?n.  S.  Gongregatio  annuit  arbitrio  P.  ministri  ge- 
neralis pro  facultale  indulgendi  oratori  ad  quinqnennium  ut 
ad  effectum,  de  quo  agitur,  deputare  possit  prajfatuni  con- 
versimi,  qui  per  médium  tertiarii  dumtaxat  ad  hoc  in  ejus 
socium  designandi  enunciatos  contractus  perficere  possit, 
proviso  ne  scandalaoriantur,  et  ne  ipse,  sed  tertiarius  tanlum 
ad  instar  syndici  apostolici  contractus  subscribat.  Gontrariis 
quibuscumque  non  obstantibus. 
Romae,  3  januarii  1840. 

1934.  Super  uissarum  eleemosynis. 

II  padre  guardiano  de'  Minori  Riformati  dei  convento  di 
S.Francesco  diFara  délia  provincia  lîomana.umitmente  pros- 
tratoal  bacio  dei  piedi  di  Vostra  Beatiludine,  espone  qual- 
mente  la  sagrestia  di  detto  convento  abbonda  di  messe  in  certi 

(1933(  Franciscairts.  Laine.  Maniement  de  TarjeaLLarègle  fran- 
ciscaine prohibe  rigoureusement  aux  religieux  de  garder  et 
manier  l'argent.  Le  Saint-Siège  dispense  difficilement  de  cette 
obligation.  «  Le  provincial  des  franciscains  réformés  de  la  pro- 
vince de  S.  Bernardin,  dans  le  royaume  de  Naples,  représente 
qu'il  se  voit  dans  l'impérieuse  nécessité  de  désigner  le  convers 
profès  Angelo  de  Pietranica,  pour  vendre  et  acheter  la  laine 
pour  ladite  province  ;  il  demande  l'autorisation  nécessaire  et 
opportune  à  cet  eiïet.  »  —  Le  procureur  est  d'avis  d'accorder  la 
permission,  en  prescrivant  toutefois  les  piécaulions  propres  à 
éviter  le  scandale.  D'autre  part,  lo  général  de  l'institut  suggère  de 
faire  accompagner  le  convers  par  un  lerti  ure,  qui  devra  porter 
l'aigcnl,  et  le  dépenser,  sous  la  surveillance  du  convers,  pour 
acheter  la  laine  et  les  autres  choses  nécessaires  ou  utiles  à  la- 
dite province.  —  La  S.  Congrégation  exige  davantage  ,-  car  le 
rcscrit,  qui  est  donné  pour  cinq  ans,  |)rescrit  que  les  contrats 
soient  faits  el  signés  par  l'entremise  du  tertiaire,  qui  sera  comme 
syndic  apostolique  pour  ces  opérations  commerciales.  Rome,  3 
janvier  1840. 


J077 


DECRETS  INEDITS. 


1078 


mesi  (lell'anno  in  modo  taie  che  non  possonsi  dai  sacerdoti  ivi 
esistenti  celebrare  entre  lo  spazio  di  due  mesi  :  in  altri  poi 
ne  scursepgia  grandcmente,  per  ciii  supplica  la  Saiitità  Vostra 
affinctiô  di'i^'iiisi  di  concedergii  la  facolti  di  poter  dillerire  la 
celebrazione  di  quelle  cnlro  lo  spazio  di  qualtro  mesi. 
Che,  etc. 

Ex  audienlia  SSmi  die  23  januarii  1840.  SSmus  anniiit  ar- 
bitrio  r.  proviiicialis  propclila  facullale  ad  iiienniuiii,  excep- 
lis  taivien  itiissis,  qui  ex  pioruui  beneractorum  volunlate  ttm- 
pore  dcsignato  celebrari  debent.  Contrariis  etc. 

•193o.    SuPEn   SUnVKNTIONE   PROrINQUORUJf. 

Fr.  Emamiel  Sixlos,  sacerdos  ordiuis  S.  Erancisï^i  lu  disca'- 
ceatoruui  provincia  S.  Diilaci  iu  Mexicana  urbe  stabilita,  et 
hodie  conventualis  in  divi  Anionii  cœnobio  Queretari  fundato, 
exorat,  ut  ei  concedalui-  facultas,  ut  de  suis  bonis  tam  in  nii- 
nisterio  qiiaui  in  labore  personali  acquisitis,  aliquani  suinmaui 
favore  suorum  consanguineoruni,  et  in  pios  usus  erogare  pos- 
sit.  Quare  etc. 

Ex  audienlia  SSini  die  31  jau.  1840.  SSmus  annuit  arbitrio 
P.  provincialis  pro  petita  facnltate  erogandi  quolibet  anno  ali- 
quam  sumniam  ab  eodem  P.  provincial!  determinandam  in 
pios  usus,  et  iu  subveutioueui  suorum  propinquorum  indigen- 
tium  de  licentia  superioris,  dummodo  non  agatur  de  eleemo- 
synis  a  benefactoribus  pro  conventu  concessis,  et  pecupia, 
dooec  in  euunciatos  usu?  non  expendatur,  deponatur  pênes 
syndicmn  apostolicum  vel  amicum  spirilualem. 


iiatur  pênes  syndicum  apostolicum  vel  amicum  spiritualem  et 
eleeinosyna;  non  Iradanlur  oralori  a  benefactoribus  pro  con- 
ventu. 

1937.   Sui'Jîa    VENDITIONE. 

Supplex  libellas.  —  Il  P.  guardiano  dei  miuori  riformati  del 
convenlo  di  Martina  [irovincia  di  Lccce,  desiderando  di  vendere 
alcuni  voti  oll'erti  a  quella  loro  chie.sa  dalla  pieta  dei  l'edeli  del 
valore  di  circa  scudi  venti  romani,  ed  impiegarli  nell'  acquis- 
to  di  ulensili,  e  su|)pellettili  necessari  al  si  rvizio  dulla  detta 
chiesa.  Supplica  uuiilmente  la  Santita  vostra  a  volerbi  degnare 
accordargliene  Popportuno  permesso. 

Volian  procuraloris  gencralts.  —  Ecclesia;  praefali  conven- 
tus  iuopia,  qua  teste  provincite  ministro  necessaiia  supellec- 
lili  ad  divinumcultum  riteperagendum  vere  laborat,  sufficiens 
mihi  ratio  est,  ut  censeam  patri  guardiano  oratori  gratiam, 
quam  suppliciter  petit  concedi  posse,  ita  tamcn,  ut  prsedic- 
torum  votorum  seu  oblationum  alienalio,  nonnisi  per  syndicum 
apostolicum,  velejus  substitutum  fiât,  et  vendilionis  relraclus 
usui  pi'out  in  precibus  tautum  inserviat. 

Rescriplum.S.  Congregatio  annuit  arbitrio  P.  provincialis  pro 
petita  venditione  bac  vice  tantum,  non  minori  prelio  a  peritis 
taxando,  dummodo  ecclesiie  cultui,  et  populi  devolioni  dona- 
riorumalcnatio  non  officiât, cum  onere  pretium  retraliendum 
erogandi  in  causam  expressam,  et  reddendi  ralioncm  cidem 
P.  provinciali  de  fideli  erogatione. 

Romae,  januarii  1840. 


1936.    OnniNis   s.   francisci. 

Fr.  Salvatore  da  Ormea.  sacerdote  del  S.  Ritiro  di  S.  Bona- 
ventura  di  Rouia,  supplica  a  volersi  degnare  di  accordargli  un 
benigno  permesso  di  poter  ricevere,  presso  di  se  ritenere, 
6  spendere  quel  poco  di  denaro  che  gli  venga  soinministrato 
dai  pii  benefattori,  o  che  si  procaccierà  colle  sue  religiose  indus- 
trie, efatiche,  e  ciô  implora  per  poter  provedere  agli  ricorrenti 
suoi  religiosi  bisogni,  e  per  quieîe  di  sua  coscienza,  attese  le 
circostanze  dei  lempi. 

Ex  audienlia  SSmi  die  31  januarii  1840.  SSmus  annuit  ar- 
bitrio P.  provincialis  in  summasibi  benevisa,  dummodo  depo- 

(1934).  Dé'ai  pour  l'acquittement  des  messes.  Le  gardien  des 
Franciscains  rérormés  de  l'ara  pn^.sent'e  la  demande  qui  suit  : 
«  La  sacristie  du  couvent  reçoit  un  si  grand  nombre  de  messes 
certains  mois  de  l'année  que  les  prêtres  de  la  communauté  ne 
les  peuvent  acquitter  dans  les  deux  mois.  Dans  d'autres  moments, 
il  y  a  disette.  Le  recourant  demaiide  donc  l'aulorisation  de  faire 
acquitter  les  messes  dans  le  délai  de  quatre  mois.—  Grégoire  XVI 
accorde  l'induit  nd  trieiinium,  excepté  les  messes  dont  la  célébra- 
tion est  fixée  par  les  bienfaiteurs  à  une  époque  déterminée. 
Rome,  25  janvier  1S40. 

(1933).  Subvention  pour  les  parents.  Le  P.  Sàtos,  franciscain 
réformé  de  Queretaro,  au  Mexique,  obtient  la  permission  de  se- 
conrir  ses  pauvres  parents  avec  les  ressources  provenant  de  son 
ministère  ou  de  ses  travaux  personnels.  L'argent  sera  provisoire- 
ment déposé  chez  le  syndic  apostolique  ou  dans  les  mains  d'un 
ami  spirituel.  Rome,  20  janvier  ISiO. 

({'i'i&).  Pécule  pour  les  besoi?is  particuliers.  La. -paviàite  vie  com- 
mune n'exiîte  pas  dans  la  plupart  des  couvents  italiens.  Les 
Bonaventuriens  eux-mêmes,  qui  forment  la  branche  la  plus 
rigide  de  l'institut  franciscain,  sont  privés  de  la  vie  commune. 
Fr.  Salvatore  d'Ornea,  prêtre  de  la  sainte  retraite  de  S.  Bona- 
venlure  à  Rome,  demande  l'autorisation  de  recevoir,  garder  et 
dépenser  de  petites  sommes  que  lui  donneront  de  pieux  bien- 
faiteurs ou  qu'd  se  procurera  par  ses  industries  et  travaux  re. 
ligieux ,  pour  satisfaire  ses  besoins  particuliers.  Il  demande 
cette  permission  pour  la  tranquillité  de  sa  conscience,  vu  les 
circonstances  actuelles.  —  L'induit  est  accordé,  à  condition  que 
l'argent  sera  déposé  dans  les  mains  du  syndic  apostolique  ou 
dans  celles  d'un  ami  spirituel.  Home,  31  janvier  184(J. 


1938.  Super  JUDicio  citili. 

Supplex  libellus.  —  Fr.  Emanuel  Sixtos,  sacerdos  S.  Fran- 
cisci  ordinis  discalceatorum  provinciœ  S.  Didaci  in  Mexici  urbe 
stabilita,  et  hodie  conventualis  in  D.  Antonii  cœnobio  Que- 
retari fundato,  S.  V.  hum.  supplicat,  ut  ei  dignetur  concédera 
facultatcm  se  praesentandi  injudicio  civili,  ante  ScBcularem 
judicem  modo  activo  ad  requirendam  justitiam  circa  omnem 
rem  lemporalem,  ad  evitandam  omissioncm  alicujus  sui  vice 
gerentis.  Quare  etc. 

Volum  minislri  generalis.  —  Votum  altissimae  pauper- 
tatis,  quod  emisit  orator  P.  Emanuel  Sixtos,  ac  decus  suum 
et  religionis  haud  sinunt  ipsum  coram  judice  saeculari  sistere 
ad  opus,  quod  in  precibus  ;  at  ne  in  dispersionem  bona  tem- 
poralia  cadant  conventus,  vel  provinciee,  potest  oratori  facul- 
tates  concedi,  ut  aliquam  devotam  désignât  personam  sua 
fiducia  dignam  qu;e  omissioui  occurrat  sui  vicegerentis,  et 
justitiam  requirat,  circa  omnem  rem  lemporalem. 

Datum  ex  Aracœli,  die  14  januarii  1840.  Fr.  Joseph  Maria 
ab  Alexandria,  minisler  generalis. 

Rescriptum.  —  Ex  audienlia  SSmi  die  23  januarii  4840. 
SSmus  annuit  arbitrio  P.  provincialis  pro  petita  facnltate  ad 
decennium  43ro  tuendis  jnribus  provinciœ  et  conventuum  in 
judicio  civili  tantum,  et  dummodo  acta  fiant  per  interpositam 

(1937).  Ex-voto  offerts  à  une  église.  Vinte.  Le  gardien  des  Fran- 
ciscains réformés  de  Marliiia,  province  de  Lecce,  royaume  de 
Naples  demande  la  permission  de  vendre  des  ex-volo  offerts  à 
l'éi'lise  du  couvent,  valant  environ  cent  francs,  pour  acheter  des 
meubles  et  des  ornements  nécessaires  au  service  de  cette  église. 
Le  procureur  général  de  l'ordre  émet  un  avis  favorable  ;  l'induit 
est  accordé,  supposé  que  la  piété  des  lidèles  n'en  souffre  pas. 
Le  ayndic  apostolique  est  chargé  d'opérer  la  vente.  Rome,  jan- 
vier 1840. 

(1938).  Tribunaux  civils.  Induit  pontifical.  Le  P.  Sixtos,  francis- 
cain de  Queretaro,  au  Mexique,  obtient  de  Grégoire  XVI  la  per- 
mission de  comparaître  devant  les  tribunaux  civils  pour  deman- 
der justice  en  matière  temporelle,  pourvu  que  les  débiteurs  ne 
soient  pas  des  ecclésiastiques,  et  que  le  recourant  se  fasse  repré- 
senter au  tribunal,  Rome,  25  janvier  1840. 


1079 


DECRETS  INEDITS. 


1030 


personam,  debitores  non  sint  ecclesiaslici,  et  alia  média  facile 
non  suppetant  ad  provincii»^.  vel  conventuuin  damna  repa- 
randa,  et  providealur  ne  scanJala  oriantur.  Conlraiiis  etc. 

1939.  SCPKR  ILLEGITIillTATK. 

Fr.  Josephus  M.  Uerera,  religiosus  presbyter  .Mexicana; 
provincia?  de  Visitatione  nuncupalie  miiilaiis  ordinis  B.  M.  V. 
de  Mercede  redeniplionis  captivo'.um  in  .\iiierica  septentrio- 
nali,  expouit,quod  cum  fiiius  ex  légitime  nuliimonio  non  sit, 
sed  naturalis  :  et  documentum  quod  oliin  a  S.  Sede  olitinuit 
super  dispensaiione  hnjiis  detecti  et  hubililalione  ad  gradus 
omnes  et  officia  suae  rebgionis  licite  possidendos,  perdilionem 
patiatur.  Veslrœ  Sanctitali  suppliciier  petit  quod  supra  dic- 
tum  dtfectum  de  novo  dispensare,  novamque  habilitationem 
coucedere  dignetis. 

Ex  audientia  SSmi,  2:ijanuarii  1840.  SSinus  annuit  arbitrio 
P.  proviiicialis  pro  petita  dispensatione  et  babiiitalione  ad 
oninia  munia,  et  ofticia  suœ  rt-ligionis  ad  provincialatimi  in- 
clusive, dummodo  sit  probatîe  vitae,  et  cjeieris  requisilis  prœ- 
ditus. 

1940.  DiSPJiNSATIO  JURAMENTI. 

Giovanni  Amador  sacerdole  che  fa  religioso  domenicano,  e 
per  giusti  motivi  secolarizzalo  dalla  S.  Sede  e  abilitalo  ad  ot- 
tenere  un  beneficio  ecclesiastico  fin  del  18-23,  ha  1'  onore  di 
umiliare  air  E.  V.  Rma  il  consenso  pieno  di  lullo  il  capi- 
tolo  deir  insigne  coUegiata  chiesa  di  Osuna  in  Spagna  a 
norma  del  rescritto  apposto  alla  di  lui  supplica  nell'  agosto 
p.  p.  cbe  dice  :  Exhibeat  p>-ius  in  scriplis  consensum  capituli 
in  rapporto  alla  grazia  chiesta  dall'  oratore  in  delta  supplica  di 
dispensaru  l'abbate,  e  canonici  di  detta  coliegiata  del  giura- 
menfo  fatto^  di  non  dare  il  possesso  di  nessun  beneficio  in 
essa  esistente  a  verun  sacerdote  che  sia  secolarizzato.  Che 
perciô  essendo  ora  svanite,  e  sodJisfatte  pienamente  tutte 
le  diincoltà,  spera  con  soUecitudine  la  sudetta  grazia  che  fin 
dal  principio  di  quesl'anno  tiene  lithiesta  dtlla  qiiale  ha  tanta 
nécessita  per  poter  prendere  l'oppoiluno  possesso  délia  pre- 
benda  che  gli  conferi  fin  del  23  selteiiibre  1836  l'ecom.  Sig. 
patrono  che  ne  hn  la  nomina  di  tutti  i  benefici  di  detta  chiesa 
coliegiata,  avendone  bisogno  per  la  sua  sussistenza,  particolar- 
mente  nelle  atluali  disgraziate  circostanze  di  quella  infeiice 
nazione. 

Ex  audientia  SSmi,  die  25  januarii  1840.  SSmus,  atlento 
consensu  capituli,  et  dummodo  oiator  perpétuai  seculariza- 
lionis  induUum  obtinuerit,  illudque  executioni  légitime  dei 
mandatum  fuerit,  annuit  pro  dispensatione  ab  enunciato  ca- 
pitulait statulo,  etsi  juramento  confiimato,  ad  hoc  ut  oralo- 
servalis  aliis  de  jure  servandis  instiiutioiiemcanonicam  habere 
et  in  ejusdem  beneficii  possessionem  iiimiitii,  illudque  titulo 
administrationis  et  nomine  S.  Sedis  relinere  posSit.  Contrariis 
quibuscunique,  etc. 

1941 .  Super  capitdlo  rRoviNciALi. 

Fra  Luigi  Machiarelli,  vicario  provinciale  délia  provincia  di 
S.  Giovanni  Ballista  di  Napoli  di  U'  urdir^e  di  S.  Giovanni  di 
Dio,  espone  che  nel  corrente  anno  1840,  dovra  celebrarsi  il 
capitolo  provinciale,  e  s'.ccome  è  abbas'.anza  nota  la  scar- 

(10401.  Dominicain  sécularisé.  Cnnonicat.  Les  chanoines  de  la 
collégiale  d'Osuna,  en  Espagne,  font  sern)enl  de  ne  jamais  con- 
férer de  caiionltal  à  un  religieux  séc-larL-é.  On  demande  la 
difpensR  du  serment  en  faveur  du  P.  Jean  Amador,  dominicain 
sécularisé,  et  autorisé  depuis  1823  à  preudie  un  bénéfice  ecclé- 
siastique. Uoaie,  ï'i  janvier  1840. 


sezza  dei  religiosi  abili  a  governi,  cosi  l'oratore  ricorre  alla 
clemenza  di  V.  S.  onde  voglia  benignamente  degnarsi  di  cou- 
cedere le  necessarie  ilispense  per  le  elczioni,  a  seconda  dalle 
qui  sottoumiliale  istanze,  cioè  : 

1"  La  dispensa  ai  priori  che  non  hanno  vacato  il  triennio. 
Vi  si  oppongono  le  bolle  di  Clémente  ^'111,  dei  9  seltembre 
1590;  di  l'aolo  V  dei  13  febraro  1617,  e  d'Innocenzo  XI,  7 
marzo  1677,  non  che  la  decisione  dolla  S.  Congregazione  di 
Vescovi,  e  Regolari  doi  23  giugno  1713.  Le  prime  prescrivono 
che  roflicio  di  priore  debba  durare  tre  anni,  nepossa  confir- 
marsi  per  priore,  nel  medesimo  convento,  quegli  che  vi  è 
stalo  per  priore  sei  anni  antecedenti,  ne  quel  che  sono  stati 
pernove  annicontinui  anche  in  piuconventi.  ■ 

2°  Di  poter  eleggere  per  priori  anche  quei  religiosi,  che  non       ■ 
avesserocompito  gli  anni  sei   di  professione,  prescritti  dalla 
S.  M.  di  Alessanilro  Vil,  con  brève  dei  20  marzo  1667. 

Ex  audientia  SSmi,  die  31  januarii  1840.  SSmus  annuit 
arbitrio  P.  generalis  pro  petita  facultate  juxta  preces  hac 
vce  tantum.  Contrariis  etc. 


1912.  Super  extractione  librorum. 

Supplex  libellus.  — Fra  Filippo  Bartoni,  sacerdote  professe 
Agosiiniano,  maestro  in  sacra  teologia,  espone  che  trovan- 
dosi  impegnato  per  ordine  del  suo  superiore  générale  a  dare 
Kzioni  dei  S  Scritturanella  chiesa  di  S.  Agostino  di  Borna,  è 
sprovvisto  di  necessari  libri,  ne  puô  senza  grave  incommodo 
(ancor  di  salute  e  per  l'eta  sua  di  anni  54)  reggere  lungo 
tempo,  ne  scrivere  colla  necessaria  liberta  e  nelle  ore  per 
lui  più  adatte,  entro  la  biblioteca  angelica,  massimamente 
occorrendogli  applicarsi  di  nolte,  ed  in  ambiente  riguardato 
e  raccolto.  Prega  per  taido  la  S.  Voslra  degnarsi  accordargli 
corne  d  suo  antccessore  in  detto  officio,  la  facolta  di  potere 
estrarre  dalla  biblioteca  sunnominata  i  libri  che  gli  andranno 
occorrendo  in  proposito,  e  ritenerli  nelle  caméra  di  sua 
cbitazione  durante  il  suo  officio. 

Yotum  procuratoris  generalis.  Hic  oralor  ,  ut  pro  fructu 

(1911).  Ordre  de  S.  Jean  de  Dieu.  Chapitre  provincial.  Les  cons- 
tituiions  des  ordres  religieux  écartent  la  perpétuité  des  charges. 
Dans  l'ordre  de  S.  Jean  de  Dieu,  les  prieurs  qui  ont  passé  trois 
ans  en  charge,  ne  peuvent  être  élus.  Vu  la  disrtte  de  sujets,  le 
provincial  de  Nap'es  présente  à  la  S.  Congrégation  la  supplique 
qui  suit  :  t  Le  P.  Louis  .Machiarelli,  vicaire  provincial  de  la 
paroisse  de  S.  Jean-Bapliste  de  Naples,  de  l'ordre  de  S.  Jean  de 
Dieu,  expose  que  l'on  devra  tenir  le  chapitre  provincial  dans  le 
courant  de  cette  année  1S40  ;  comme  la  disette  de  sujets  (.ropres 
au  gouvernement  est  notoire,  le  recourant  s'adresse  à  la  clé- 
mence de  votre  Sainteté,  afin  qu'elle  veuille  bien  accorder  les 
dispenses  néces-iaiies  pour  les  élections,  savoir  :  1.  La  dispense 
pour  les  prieurs  qui  n'ont  pas  cessé  pondant  trois  ans.  A  cela  s'op- 
pose la  bulle  de  (élément  VIII  du  9  septembre  l.'J96,  de  Paul  V  du 
13  février  Hil7,  d'Innocent  XI  du  7  mars  1677,  et  la  décision  de 
la  S  Congrégation  des  Evéïues  et  Héguliers  du  23  juin  1713. 
D'après  ces  bulles,  les  prieurs  ne  peuvent  demeurer  en  charge 
que  trois  ans  dans  le  même  couvent,  après  quoi  on  ne  peut  pas 
les  réélire,  ni  ceux  qui  ont  gardé  la  supéiiorité  neuf  ans  conti- 
nuels dans  différenles  maisons.  2.  La  permission  d'élire  prieurs 
les  religieux  qui  n'ont  pas  les  six  ans  de  profession  |)rescrils  par 
le  brei  d'Alexandre  Vil  du  20  mars  1667.  —  Grégoire  .XVI  accorde 
les  deux  dispenses.  Home,  31  janvier  1840. 

(1042).  Bibliuihéfjue  des  Augiislins  de  Rome.  Défense  de  prendre 
les  livres.  Afin  demiiéclier  la  perte  des  livres,  on  a  été  forcé 
d'em(.loyor  l'excommunication.  La  S.  Coni  régalion  reçoit  cette 
supplique  :  «  Fr.  Philippe  Bartoni  ,  prêtre  profés  augustin , 
maiire  en  sacrée  théologie,  représente  qne,  ohligé  par  le  com- 
m  n<lement  de  son  général  de  faire  des  leçons  d'Ecriture  sainte 
dans  léglise  Samt-Augnstin  de  Rome,  il  est  dépourvu  des  livres 
nécessaires.  Ses  infiruiité's  et  son  âge  de  ui  ans  ne  lui  permettent 
pas  de  IréqiiCMtei-  la  bibliothèque  angélique,  où  il  ne  tra\aille 
pas  avec  la  liberté  duul  il  a  besoin  et  aux  heures  connnodes  pour 
lui,  surtout  la  nuit,  et  dans  un  local  tranquille.   C'est  pourquoi 


1081 


DECRETS  INEDITS. 


1082 


spirituali  lidelium,  atqiie  aJ  niajorein  Dei  gloi'iani  adini- 
plere  possit  munus  siuim  rccilandi  lecliones  sacraruiii 
Scri|)tuianim,  qiue  festivis  diobiis  iii  nostra  ecclesia  S.  Aii- 
giisliiii  de  Urho  lieri  soient,  iiidigcl  variis  opcribus,  in  (lui- 
bus  diviiiii  Sciiptiira  explanatur  juxta  menlem  SS.  PP.  et 
catliolicîE  Ecclesue  doctrinam.  Idcirco  cxislinio  ut  ei  liceat 
extrahere  de  bibliotheca  illos  libros,  (jui  ad  siiuin  officiiini 
picetenidito  cxerpiendimi  sunt  necessarii.  Fi'.  StephaiiusBal- 
dassare,  piocurator  gonerali-;. 

liescriptum.  — S.  Congreujatio  aiimiit  aibili'io  prioris gene- 
ralis  pro  pctita  faciiltatc  ad  tiiuiiiiiuin,  ila  taïuen  ut  reliu- 
quat  bibliolliucario  notulaiu  libi'Oi'um  ab  oratorc  siibscriptaiii 
et  quolibet  semestre  de  acceptis  et  restitulis  libris  rationeni 
eidein  bihliodiecaiio  rcddere  debeat. 

Roiiiœ,  jaiuiaiii  ISiÛ. 

19i3.  ExpuLSiONis. 

P,  Luigi  da  Bagnaja,  procuratore  générale  dol  Capucin!  i 
espone  che  il  sacerdote  professo,  P.  Seratino  gia  rco  di  non 
poche  crimiiialità  :  aile  qiiali  devesi  aggiungere  ancor 
quella  di  avère,  cioè  sei  niesi  indietro  mortalmente  percossa 
una  l'enimina,  laquale  dopo  pochigiorni  dovetlesoccombervi, 
pei'  cui  la  regia  ciiniinale  giustizia  ne  va  attualmente  a  compi- 
lare  un  giudiziario  processo,  onde  punirlo  a  seconda  délie 
leggi  di  quel  regno.  L'oiatore  pertanto,  per  evitare  il  disonore 
che  ridonderebbe  ail'  ordine  se  venisse  condannato  mentre 
ancora  ne  facesse  parte,  supplica  vivamente  V.  B.  a  volersi 
degnare  accordargli  la  facolta  di  dispensare  il  provinciale  e 
definilori  délia  provincia  di  Cosenza,  a  cui  esso  appartiene, 
dalle  formalita  del  processo  per  l'espulsione  del  sudetto  incor- 
rigibile  religioso. 

Ex  audientia  SSmi,  die  14  februarii  1840.  SSmus  annuit 
arbilrio  P.  provincialis  cuni  suo  paivo  definltorio  praîvio 
processu  camerali,  seu  extrajudiciaii  cnni  descriptione  delic- 
torum  et  aliquali  defensione  cuni  solitis,  etc. 

■1944.  Super  CLAUSURA. 

Il  P.  Felice  da  Licala,  guardiano  capucino  nel  convento  di 
Palernio  in  Sicilia,  espone  aver  fatlo  dorniiie  entro  al  chios- 
tro  un  giovane  di  meno  di  anni  20,  ignprando  le  pêne  com- 
minate  dei  decreti. 

Esiendo  egli  pertanto  incorso  nella  privazione  di  officio, 

il  demande  la  permission  de  porter  dans  sa  chambre  les  livres 
de  la  liiljliothi;que.  .Son  prcklécesseur  a  eu  celle  faculté.  —  Le 
procureur  général  étant  favorable,  la  S.  Congrégation  accorde 
l'induit  pour  trois  ans.  Rome,  janvier  1840. 

(1943),  Capucins.  Procès  caméral  pour  l'expulsion  d'un  religieux 
incorriijible.  Le  procureur  général  des  Capucins  représente  que 
le  P.  Séraphin  s'est  rendu  coupable  de  plusieurs  délits  ;  derniè- 
rement il  a  frappé  violemment  une  pauvre  femme,  qui  mourut 
quelques  jours  après.  Le  tribunal  criminel  du  gouvernement 
exerce  des  poursuites  contre  le  religieux.  Afin  d'éviter  le  dés- 
honneur qui  vejaillirait  sur  l'ordre  si  le  religieux  en  faisait 
encore  partie  lors  de  sa  condamnation,  le  recourant  sollicite  la 
permission  de  dispenser  le  provincial  et  les  définiteurs  de  la 
province  de  Cosenza  de  la  formalité  du  procès  pour  l'expulsion 
dudil  religieux  incorrigible.  »  —  Grégoire  XVI  permet  de  faire 
un  procès  Cdweca;,  et  extrajudiciaire,  pour  prononcer  l'expulsion. 
Rome,  14  février  1840. 

(1944).  Clôture.  Défense  de  recevoir  les  jeunes  gcni  qui  ont  moins 
de  vinijt  ans.  Les  décrets  du  Saint-Siège  défendent  de  faire  cou- 
cher dans  les  couvents  les  jeunes  gens  au-dessous  de  vingt  ans. 
Le  gardien  des  capucins  de  Palerme  sollicite  l'absolution  des  cen- 
sm-es.  «  Le  P.  Félix  de  Licata,  gardien  capucin  dans  le  couvent 
de  Palerme  en  Sicile,  expose  que,  ignorant  les  peines  édictées  par 
les  décrets,  il  a  fait  coucher  dans  l'intéi  leur  du  cloître  un  jeune 
homme  do  moins  de  vingt  ans.  Ayant  encouru  par  conséquent 
la  privation  de  son  emploi,  il  demande  l'absolution  du  méfait. 


supplica  la  S.  V.  a  degnarsi  accordargli  l'assoluzione  deU'ope- 
rato  e  la  riabilitazione  ail'  oflicio  suddetlo. 

Ex  audientia  SSmi,  die  21  februarii  18iU.  SSmus  annuit 
arbitrio  P.  provincialis,  prœvia  etiam  per  subdelegandum 
absolulione  a  censuris  et  pœnisecclesiasticis,  nec  non  (iis[)en- 
salione  super  irregularitate,  pro  pelitarehabilitalionead  (Miun- 
ciatum  oflicium  et  ad  utramque  vocem,  imposita  pœnitentia 
salutari,  quodque  a  sirnilibus  iiiiposterum  abstineat. 

Uoniœ,  etc. 

1943.  Super vENDiTiONE  hospitiori.m. 

Il  1*.  guardiano  del  sacro  ivionte  dclla  Alverna  di  Arozzo 
esponn  che  aveiido  detlo  S.  cniivento  quattro  piccoli  ospizi 
resi  or.i  inutili  per  i  bisogni  dei  quesluanli  ruligiosi  ;  supplica 
perciô  l'oratore  la  S.  V.  per  la  facoUà  di  poterli  alienare  col 
valore  di  duecento  snudi  incirca  ecomiuMrne  un  altro|)ii!  com- 
modo  e  più  adatto  per  il  trasporto  dei  quesluali  generi. 

Votum  procuraloris  gcneralis.  — Cuminutilitasex  una  jiarle 
quatuor  hospitiorUm  in  libcdlo  proposita  et  nécessitas,  (;x  alia, 
urgeataliud  commodiusacquirendi,  ut  ex  atteslatione  provin- 
cialis jam  uiihi  exhibita  et  consensu,  clare  coraprobalur, 
mihi  videlur  oraloris  preces  exaudiri  posse,  dumnioiio  tamon 
omnia  ab  apostolico  syndico,  aut  ejus  noniine  perag.intur 
pretio  biscentum  scutalorum. 

llcscriptian.  —  Ex  audientia  SSmi  6  niartii  1810.  SSmus 
annuit  arbilrio  ordinarii  constito  de  cvidenti  utililate,  pro 
pelita  venditione  favore  majoris  oblatoris  non  minori  pretio 
a  peritis  taxato,  cum  onere  erogandi  pretium  relrahendinn  in 
emptionem  alterius  bospitii,  dummodo  omnia  acta  fiant  per 
syndicum  aposlolicum  nomine  S.  Sedis.  Contrariis  etc. 

1946.  OrIiINIS    CAriJCLNORLM. 

Essendo  stato  soppresso  un  convenlino  dei  PP.  capucini 
in  Amalfi  venue  assegnato  il  detto  locale  con  vigne  e  bos- 
chetto  annesso  che  le  apparteneva  in  supplemento  di  do(a- 
zione  a  quella  mensa  che  notabilmcnte  megliorô  quel  f'ondo. 
Ma  in  quella  citla  non  esisteiido  altri  convenu"  di  religiosi,  il 
defonto  Mgr  Porta  bramando  vedere  ripristinati  i  capucini 
in  quella  citii  lasciô  una  somma  di  denaro  da  impiegarsi  in 
annua  rendita  per  darsi  in  compenso  alla  mensa,  allorche 
rarc'.vescovo  avcsse  ceduto  il  detto  locale  per  rislabilire  i 
cajucini. 

et  la  réhabilitation  dudit  emploi.  »  L'absolution  et  la  réhabilitation 
sont   accordées.  Rome,  21  février  1840. 

'19  45).  Franciscains.  Vente  de  quatre  hospices.  Les  ordres  men- 
diants doivent  posséder  des  hospices  dans  différents  pays  pour 
hébcr"cr  lesfrèies  quêteurs.  Comme  les  franciscains  sont  radica- 
lement incapables  de  posséder  en  propriété  quoi  que  ce  soit,  les 
maisons  appartiennent  au  Saint-Siège,  On  ne  peut  donc  les 
vendre  sans  son  agrément,  indépendamment  de  la  loi  générale 
qui  requiert  le  beneptacilum  pontifical  pour  aliéner  les  biens  ecclé- 
siastiques et  réguliers.  «  Le  gardien  du  Siint-Mont  d'Alverne  à 
Arezzo  représente  que  ce  saint  couvent  a  quatre  petits  hospices 
devenus  aujourd'hui  inutiles  pour  les  besoins  des  frères  quêteurs. 
Il  demande  la  permission  de  les  vendre  pour  deux  cents  écus 
environ  (raille  francs)  et  d'en  acheter  un  autre  plus  commode 
et  mieux  approprié  pour  le  transport  des  denrées  quêtées.  — 
Gré-^oire  XVI  consent.  Les  actes  seront  passés  par  le  syndic  apos- 
tolique au  nom  du  Saint-Siège.  Rome  6  mars  1S40. 

(1946).  Capucins.  RHahlissement  d'un  co!U'e)(i.  Araaifi  avait  autre- 
fois un  couvent  de  Capucins.  La  maison  ayant  été  supprimée,  le 
local,  le  jardin  et  un  bosquet  attenant  furent  céJés  à  la  mense 
archiépiscopale,  qui  améliora  considérablement  cette  propriété. 
Comme  la  ville  ne  possédait  aucune  maison  religieuse,  Mgr  Porta 
laissa  un  capital  dont  le  revenu  devait  appartenir  à  la  mense  pour 
l'indemniser  lorsque  l'archevêque  disposerait  du  local  pourle  réta- 
blissement des  Capucins.  Le  clergé  et  la  population  ont  adressé  une 
péition  au  gouvernement.   Le   roi  a  favorablement  accueilli  la 


1083 


PECRETS   INEDITS. 


1084 


In  seguito  il  clero,  e  la  popolazione  fecero  le  piii  alte 
p-ennireal  Rè.  il  quale  ha  benignaniente  annuito,  onlinando 
che  fosse  permesso  ail'  arcivescovile  uiensa  di  Anialfi  di 
cedere  il  convento,  ricevendo  dall'  eredita  di  Mgr  Porta 
una  rendita  inscriltanel  gran  libro  del  débite  publico  consoli- 
dato.  Ciù  posto  l'arcivescovo  implora  le  opportune  facolla  per 
cedere  il  sudolto  locale,  coili  annessi  fondi,  lienche  niigliorali 
al  di  la  délia  doppia  rendita  e  di  potere  venire  alla  erczione 
del  convento  stipolando  l'opp.  istromento  col  P.  provin- 
ciale. 

Ex  audicntia  SSmi  diei  6  martii  1S40.  Ssmus  annuit  arbitrio 
archiepiscopi  pro  facullale  porficiendi  eniinciatam  cessionem, 
adjiciendo  conditioneiii  ut  salleiii  duoJeciin  religiosi  in  dicto 
conventu  pennanerc  debeant,  quorum  octo  ad  minus  sint 
sacerdotes. 

Kouise,  etc. 

»947.  Absolctionis. 

Il  sncerdole  Francesco  Musti  de  Castel-Ve^chio  diocesi  di 
Valva  txreligiosoconventuaie, umilmenteespone che  nel  tempo 
délia  générale  soppressione  trovavasi  di  famiglia  nel  convento 
di  Ciltaducale.  Prima  di  abbandonare  il  detto  convento,  ebbe 
in  ponione  pocbi  niobili  con  libri  che  possono  in  tutto  vali:- 
tarsi  ducatilo,  ed  alcuni  arredi  sacri  consistent!  in  un  calice 
di  arsento,  e  patena  di  rame,  una  pisside  di  argento,  i  reli- 
quari  di  oricalco,  otto  piccole  teche  di  argento  con  reliquie, 
due  niessali,  l  pianete,  due  toaacella,  due  camici  con  amitti 
e  quattro  tovaglie.  Tornato  in  patria,  ove  esisteva  un  altro 
convento  soppresso  del  suo  ordine,  si  dedicô  al  servizio  délia 
chiesa  che  vi  era  annessa,  quale  tuttora  mantiene  aperta  ed 
oflBciala.  Benrhè  l'oratore  deponesse  con  dispiacere  l'abito  re- 
ligioso  ncl  ISOOlullavia  per  supplire  alla  scarsezzadi  sacerdcti 
ededicarsial  bene  spitituale  délia  sua  patria,  fu  consigliato  di 
imp'orare  la  perpétua  secolarizizione  che  ottenne  nel  lS-21. 
L»  se^uilo  continua,  masenza  il  dovuto  permesso,  a  far  uso  del 
brcviario,  e  messale  del  suo  ordine  e  acquistô  dei  lib:i  (alcuni 
dei  Quali  anche  prima  délia  suasecolarizazione)  improntô  délie 
somme  a  favore  dt-lle  famiglie  che  in  fulto  ascendono  a  du- 
cali  4i9  cire?.  Successe  ne'.l'  ottava  parte  all'eredita  patrrnn, 
e  fece  altri  acquisti,  che  uaiti  insieme  gli  danno  in  totale  dii- 
cati  seicento  ventolto  e  grana  26  mouela  di  regno. 

Sentendo  pero  qualche  agilazione  di  coscienza  per  aver  ri- 
tenuli  corne  sopra  gli  oggelii  sacri  del  suo  convento  soppresso, 
di  avei-  fatto  uso  del  breviario  e  messale  deirordine,  non  che 
per  essere  succeduto  all'eredita  paterna  ed  aver  fallo  ilegli  ac- 
quisti senza  l'apostolicobencplacito,  supplichevole  ricorre  alla 
S.  V.  affinche  si  degni  accordargli  : 

demande,  et  ordonné  d'autoriser  la  mense  architîpiscopale  d'Amalfi 
à  céder  le  couvent,  en  recevant  de'la  succession  de  Mpr  Porta  une 
rente  inscrite  au  grand  livre  de  la  d  Jtte  publique.  Cela  fait,  l'arche- 
vêque demande  l'autorisilion  de  céder  le  local  et  les  fonds  attc- 
nanU  quoique  portés  au  double  de  la  valeur,  et  de  procéder  à 
l'érection  du  couvent,  en  passant  l'acte  avec  le  provincial.  » 
Grégoire  XVI  autorise  la  cession,  et  ajoute  que  le  couvent  devra 
renfermer  au  m'>ins  douze  religieux,  dont  au  moins  huit  seront 
prêtres.  Rome,  6  mars  1840. 

,jr,j7,_  Conventuels.  Biens  acquis  par  un  religieux  séculariié.  Office. 
Lor*  dé  la  suppression  générale  des  ccuvents,  le  P.  Musli,deCastel- 
Veccliio,  diocèse  de  Valva,  se  trouvait  parmi  les  Conventuels  de 
Cittaducale.Avan' de  quitter  le  couvent,  il  eut  en  partage  quelques 

meul 
que 

en  cuivre, -,  .  .       i       .  i      j 

quaire-  d'argent  avec  re'.iques,  deux  missels,  quatre  chasublES,  deux 
chapes,  deus'aubesavecamicts  et  quatre  nappes.  Retourné  dans  son 
pavi  oiî  était  un  autre  couvent  Je  l'ordre  supprimé,  il  se  consacra 
au  service  de  l'église,  et  il  continua  de  la  desservir.  Quoique  le 


i.  La  facolfa  di  potere  cedere  gli  accennati  sagri  oggelti  e 
qualche  altro  che  per  difetto  di  niemoria  non  avesse  esposto, 
alla  chiesa.  in  cui  ora  si  trova. 

2.  Il  permesso  di  far  uso  del  breviario  francescano,  giache 
froppo  molesto  gli  riuscirebbe  di  usare  allru  breviario  e  mes- 
sale, attesa  la  sua  ela  avanzata  e  debolezza  di  vista. 

3.  Lasanatoria  (loi  sudetti  mobili  e  libri  esporlati  dalla  reli- 
gione,  degli  acquisti  fatli,  e  somme  erogale,  non  che  la  facoltà 
di  disporre  dei  béni  acquistati  dopo  il  suoegresso  di  religione, 
ma  prima  dell'indullo  di  perpétua secolarisazione,  e  dcgli  altri 
fin  al  présente  giorno. 

Ex  audicntia  SSmi  die  13  martii  1840.  SSmus  annuit  aibi- 
trio  ordinarii  praîvia  etiam  per  subdelegandum  quatenus  opus 
sit,  absolutionea  censuris  et  pœnis  ecclesiaslicis  nec  non  dis- 
pensatione  super  irrcgularitate,  pro  cessione  dictorum  sacro- 
runi  utensiliuni  favore  dicta3  ecclesiae,  pro  indulto  recitaiidi 
horas  canonicas  ju.vta  kalendarium  sui  ordinis,  nec  non  pro 
condonatione  quoad  enunciata  mobilia  et  libros  ad  religio- 
nem  spectantes,  erogata  aliqua  sumnia  favore  ejusdèm  reli- 
gionis,  ac  insuper  pro  sanatione  acquisitionum  et  erogationum 
de  quibus  in  precibus  et  facultale  acquirendi,  ac  de  prœfatis 
bonis  (ut  supra  acquisitis)  et  de  aliis  im])osterum  légitime  acqui- 
rendis,  disponendi  etiam  per  testamentum,  dummodo  non  de 
rébus  ad  ordinem  spectantibus,  salvo  jure  tertii,  praelevati 
aliqua  sumraa  favore  suae  religionis.  Goiitrariis  etc. 

1948.    SCPEU  REBUS  aiSPAXI.E. 

11  P.  générale  dei  Dominicani  nel  1836,  per  i  suoi  religiosi 
Spagnuoli,  tra  gli  altri  dubj  propose  i  sequenti. 

1.  Che  vivendo  i  religiosi  fuori  del  chiosiro  per  fatto  del 
governo,  e  vincolati  del  voto  di  poverta,  acquisiano  mobili,  e 
denari  dalla  pietadi  benefattori.  Non  essendo  facile  il  ricorso 
ai  loro  superiori  per  rassegnare  quanto  acquistano,  potranno 
essi  (ula  conscieiitiaT'denerU,  fînchè  non  siano  riaperti  i  con- 
venti,  0  bastera  di  rassegnarti  al  proprio  confessore  da  cui  ri- 
cheanno  le  opportune  licenze? 

recourant  eût  quitté  à  regret  l'habit  religieux  en  (809,  cependant, 
pour  suppléer  à  la  disette  de  prtîlres  et  se  dévouer  au  bien  spiri- 
tuel de  son  pays,  on  lui  conseilla  de  demander  la  sécularisation 
perpétuelle.  11  l'obtint  en  1S.21,  et  continua  de  suivre  (sans  per- 
mission) le  bréviaire  et  le  missel  de  son  ordre.  11  acheta  des  livres, 
quelques-uns  avant  la  st^'cularisation.  11  prèla  de  l'argent  à  plusieurs 
familles,  environ  443  ducats.  11  eut  le  huitième  de  la  succession 
paternelle,  et  il  fit  plusieurs  autres  acquisitions.  Tout  cela  fait, 
au  total,  628  ducats,  2G  grains  de  la  monnaie  de  Naples.  Comme 
il  éprouve  quelque  anxiété  de  conscience  de  ce  qu'il  a  conservé 
les  objets  sacrés  de  son  couvent  supprimé,  et  suivi  le  bréviaire  et 
le  missel  de  l'ordre;  d'autre  part,  n'étant  pas  rassuré  pour  la 
succession  paternelle  et  pour  les  acquisitions  qu'il  a  faites  sans 
induit  pontifical,  il  demande:  i.  l'autorisation  de  céder  à  l'église 
qu'il  dessert  présentement  les  objets  sacrés  énoncés  plus  haut,  et 
tous  autres  qu'il  peut  avoir  oubliés  dans  son  exposé  ;  2.  la  per- 
mission de  suivre  le  bréviaire  franciscain;  car,  à  raison  de  son 
fl^e  avancé  et  de  ses  mauvais  yeux,  il  serait  incommode  pour  lui  de 
prendre  un  autre  bréviaire  et  un  autre  missel  ;  3.  l'absolution  pour 
les  meubles  etles  livres  emportés  du  couvent,  pour  les  acquisitions 
et  l'emploi  des  capitaux  ;  en  outre,  la  faculté  de  disposer  des  biens 
acquis  après  la  sortie  du  couvent,  soit  antéiieurenicnt  à  l'indnlt 
de  sécularisation  perpétuelle,  soit  après,  jusqu'à  ce  jour.  —  Le 
rescrit  ponlifieal  accorde  tout.  11  met  toutefois  pour  condition  que 
le  relisicux  donnera  une  somme  à  son  ordre.  Rome,  13  mars  1840. 
;i9'i8).  EspSjne.  Relif/ieux  dispersai.  Communication.  En  1836, 
le  "énéral  des  Dominicains  soumit  quelques  questions  concernant 
les^Espagnols,  les  suivantes  entre  autres  :  1.  Les  religieux  vivant 
hors  du  cloilre  par  le  fait  du  gouvernement  reçoivent  des  meubles 
et  de  l'argent  de  la  piété  des  bienfaiteurs.  Comme  ils  ne  peuvent 
commodément  s'adresser  à  leurs  supérieurs  pour  consigner  les 
sommes  en  question,  on  demande  s'ils  peuvent  les  garder  en 
sûrtté  de  conscience  jusqu'à  ce  que  les  couvents  se  rétablissent; 
sufQt-il  de  recourir  aux  confess-urs  propres  qui  donnent  les  per- 


10»5 


DECRETS  INEDITS. 


1086 


2.  Fti  caso  di  morte,  potranno  essi  far  testamenlo,  e  crear  un 
eiede  lUluciario  per  conservaro  ail'  online  i  loro  aoquisli? 

Quihiis  diibiis  S.  Congregatio  rescripsit  : 

Ad  i.  Affirmative,  de  Ucenliaconfessarii,  donec ob  prœsenies 
circumstanlitts  cogantur  manere  extra  claustra. 

Ad  2.  Pcrmitti  favore  sui  ordinis  lanlum, rtiam  per  hœredem 
fiducinrium. 

Furono  poi  lali  rispose  spedite  nomine  S.  Congregalionis  : 
ora  il  P.  commissario  aposlolico  dci  Carniplilnni  calzati  implora 
la  roiiiiiiimicazionc  di  lali  rispostc  por  po^rsene  servira  pei 
suoi  religiosi. 

Exaudienlia  SSnii,  die  G  marlii  I8i0.  SSnius  aiinuit  pro 
pi'tila  commniiicatione. 

dOiO.   MuiciiDAnioiiUM. 

Fra  Giuseppe  Carcia  Palomo  ex-gcnerale  ultimo  vivante, 
che  elctto  in  capholo  juxta  ordinis  constituiioncs,  ha  govcrnato 
tutto  il  real  ordine  di  N.  Signera  délia  Mercede  délia  reden- 
zione  degli  schiavi,  dimoranle  nel  convento  di  Caglifui  nell' 
isola  di  Sardegna,  corne  emigrato  dalla  Spagna  per  le  circos- 
tanze  lutluose  di  quella  disgraziata  nazione.  Avcndosaputo, 
elle  in  quesli  ultimi  anni  vi  è  stata  slabilita  e  disposta  iina 
provvidenza  dallaS.C.deiVV.e  RR.snlmodocon  cui  perl'avve- 
nire  devra  farsi  il  générale  deldetto  ordine  delli  Mercede,  bra- 
merebbe  e  con  tutlo  il  dovuto  ossequio  e  rispcllo  chiede 
umilmenle  ail'  E.  V.  a  volersi  degnare  di  ordinare  che  ne  ven- 
g!»  concedula  e  sonniiinistrata  nna  copia  di  tutto  quanlo  è 
stato  disposto,  e  sia  dfgno  délia  notizia  del  medesimo  ora- 
tore,  conne  principal  capo  in  oggi  vivente,  che  è  corne  si 
detto,  il  rinomato  ordine  abbia  governato  da  générale  eletto  in 
capitolo ,  non  parendo  giusto  che  ne  rimanga  ignorante 
délia  providenza,  corne  lo  6  sino  al  présente. 

Gardinali  Lambrvscuini.  —  Ricevuto  appona  il  foglio  del 
giorno  3  l'ebraio  con  cui  E.  V.  acompagnava  le  rimostranze 
del  sig.  Ramirez  délia  Pisciua  sulla  qualifica  assunta  da 
Mgr  Ronaventura  Cano  di  superiore  générale  dell'ordine  di 
8.  M.  délia  Mercede,  non  estante  che  la  rappresentanza  di 
vicario  générale  spetti  nelle  vacanze  al  priore  pro  tempore 
del  convento  di  Barcellona,  il  sottoscritto  cardinale  prefetto 
deila  S.  C.  dei  VV.  e  RR.  non  tardô  ad  interpellare  il  nomi- 
nale Mgr  Cano,  acciochè  esponesse  le  sue  ragioni  in  iscritlo, 
ed  a  prendere  le  necessarie  informazioni  sopra  i  diritti  e  le- 
galita  dell'altualc  priore  di  Barcellona^  a  fine  di  potere  pre- 
sentare  alla  S.  di  N.  S.  una  relazione  corredata  dalle  oppor- 
tune notizie. 

Ma  taie  ricerca  quanto  da  una  parte  necessaria,  altreltanto 
dair  altra  delicata  ha  impedito  al  Gard,  serivente  di  manifes- 
taa-e  ail  E.  V.  la  definitiva  risoluzione  con  quella  soUecitudine 
che  avrebbe  desiderata. 

missions  nécessaires?  2.  En  cas  de  mort,  poarront-ils  faire  un 
testament  et  nommer  un  héritier  fiduciaire  pour  conserver  leurs 
acquisitions  à  l'ordre? —  La  S.  Congiefjation  rcîponditque  la  per- 
mission du  confesseur  suffisait,  et  que  les  religieux  pourraient 
disposer  de  leur  avoir  en  faveur  de  l'institut,  par  fidéicommis.  Ces 
réponses  furent  données  nomine  S.  Congregalionis.  Maintenant  le 
commissaire  aposiolique  des  Carmes  chaussés  ilemande  la  com- 
munication de  ces  décisions,  afin  que  ses  religieux  puissent  en  faire 
usage.  —  Grégoire  XVI  permet  la  communication.  Rome, 
C  mars  1840. 

[\{)i9).Merccdistes.  Affaires  d'Espagne.  A  la  suite  do  la  révolution, 
le  général  de  l'oidre  de  Notre-Dame  de  la  Merci  se  retii-a  à  Ca- 
gliari,  en  Sardaigne.  D'après  les  statuts,  en  temps  de  vacance  du 
géuéralat,  les  fonctions  de  vicaire  général  appartenaient  au  prieur 
du  couvent  de  Barcelone.  Comme  le  général  résidait  dans  un  lieu 
impropre  au  gouvernement  de  l'institut,  et  que  d'ailleurs  ses 
fendions  étaient  expirées,  la  S.  Congrégation  établit  le  P.  Thomas 
Miguel,  prieur  du  couvent  de  Barcelone,  vicaire  général  de  l'ins- 
titut. 


Esaminati  pertanlo  i  docnmenti  dell'una  e  deU'altra  parte, 
si  è  conosciulo  che  il  priore  di  Barcellona  nella  iin|)nssihi- 
lità  di  celebrarc  il  capitolo,  si  era  dircîto  per  la  conferma 
dclla  sua  rappresentanza  di  vicario  générale  a  Mgr  nunzio  di 
Madrid,  conie  Monsignore  Cano,  in  visia  délie  particolari  cir- 
costanze  si  era  rivolto  alla  S.  Sede,  e  che  per  conscgnenza  si 
l'uno,  cho  l'aliro  avevano  l'alto  ricorso  alla  legittima  autorila, 
aniinati  dal  bene  dell'ordine  medesimo. 

Qiiindi  Sua  Santita  persuasa  délia  buona  fedc,  con  cui  si  è 
opnrato  pel  passalo,  e  volendo  togliereogni  dubbio  e  reclanio 
per  l'avvenire,  ha  ordinato  che  si  deputi  a  beneplacito  délia 
S.  Sede  in  vicario  générale  dcllo  stesso  ordine  il  V.  Tommaso 
Miguel  priore  del  convenlcj  di  N.  signera  di  Barcellona,  ed  ia 
procuralore  générale  Mgr  Ronaventura  Cano. 

Si  spedira  ai  medesimi  ndla  solite  forme  la  nomina  ai  ris- 
pettivi  offici,  ma  intanlo  il  cardinal  serivente  ha  creduto  farne 
communicazione  air  E.  V.  per  sue  governo  e  nornia,  rmiet^ 
tendole  in  pari  tempo  il  foglio  del  sig.  Ramirez. 

Romae,  1  mail  iSiO. 

Tradatur  copia  simplex  decreli  die  29  aprilis  1838. 

1930.  Super  facultate  q^vestuandi. 

11  P.  Michèle  Mandarino  dei  Minimi,  corretlore  del  venera- 
bile  santuario  di  Paola,  supplica  l'E.  V.  Ruta,  perché  avendo 
riporlato  l'oratore  da  S.  M.  Ferilinando  II,  Rr  del  règne  délie 
Due  Sicilie  una  ministeriale  colla  quale  la  M.  S.  si  è  degnala 
permettere,  che  si  potesse  dai  frati  Minimi  diquel  santuario 
questuare  onde  raccogliere  délie  elemosine  dai  fedeli  di  quel 
règne  per  impiegarle  alla  restaurazione  del  santuario  suddetto, 
cosi  l'E.  V.  Rma,  quai  prefetto  délia  S.  Congr.  dei  VV.  e  RR. 
voglia  degnarsi  emanare  una  circelare  per  tutti  li  vescevi  dd 
regno  sudetlo,  affinche  si  degnassero  li  medesimi  prestarsi, 
con  commendare  ai  parochi  délie  rispeltive  loro  diocesi  comc 
ai  fideli  délie  medesime. 

Epislola  circularls.  P.  Michael  Mandarino,  correclor  cœno- 
bii  ordinis  Mininiorum  quod  extat  Paulae  apud  sanctuarium 
S.  Francisci  de  Paula,  supplices  preces  ad  nos  porrexit,  ut 
Sacra  hœc  Congregatio  pietatem  et  studium  prœsulum,  ac 
Chrislifidolium  regni  utriusque  Siciliae  excitaret  ad  colligendas 
comparandasque  oblationes  pro  reslauranda  ecclesia  ejusdem 
sanctuarii,  in  qua  reliquiee  S.  Francisci  religiose  admodum 
asservantur. 

Nos  itaque  his  litteris  nostra  manu  subscriptis,  et  sigillo 
hujusS.  Congregalionis  munitis,  archiepiscopis,episcopis,  abba- 
libus,  omnibus  et  singulis  locorum  ordinariis  ejusdem  regni 
coramendamus  collectores  eleemosynaruni  hujusmodi,  ut 
has  exhibentes  litteras  valide  adjuventur  patrocinio,  quo 
suffulti,  opportuna  auxilia  pro  officio  sibi  commisse  commode 
absolvendo  consequantur.  Cupimus  enim  quam  maxime  tem- 
plum  illud  non  solumad  prislinum  reslitui  statum,  sed  illius 
decorem  augeri  ad  Dei  gloriam,  divi  Francisci  decus  et  populi 
Christian!  aedilicationem. 

Datuna  Remœ  ex  S.  C.  EE.  et  RR.  die  27  aprilis  ^  840. 

1951.  Super  confessione  extra  ordinem. 

Fr.  Emihano  da  Sezze,  laico  professe  de'  minori  osservanti 
rit'ormati  délia  provinciaSerafica,  implora  la  facoltà  di  potersi 
coufessare  fuori  dell'  ordine  da  confessore  approvato  dall' 
ordinario  nella  circostanza,  che  si  trova  fuori  del  sue  convento 

(19b0).  Minimes.  Sanctuaire  de  Paide.  Restauration  du  sanctuaire. 
La  maison  oii  naquit  saint  François  de  Paule  est  devenue  un 
couvent  de  l'institut.  La  S.  Congrégation  adresse  une  circulaire  aux 
évéques,  abbés  et  ordinaires,  atin  qu'ils  favorisent  la  quête  que  le 
supérieur  entreprend  daus  le  but  de  restaurer  le  sanctuaire.  Rome, 
27  avril  1840. 


1087 


DECRETS  INEDITS. 


1088 


a  visitarepoveriinfermi  conladini,  esercitando  l'ofBcio  di  infer- 
miere. 

Rescriptum.  S.  Congregatio  oratori  bénigne  imperlita  est 
indultum  ad  biennium  sibi  eligendi  quemcumque  confessarium, 
sive  saecularem,  sive  regularem,  dummodo  sii  ex  approbafis  ab 
ordinario  loci,  faeta  potestate  eidem  confessario  absolvendi 
oratorem  sacramentaliter,  non  tamen  a  censuris  et  casibus 
reservatis.  Contrariis  etc.  Romae,  aprilis  1810. 

1952.  Illegitimitatis, 

P.  Romanus  Strabo,  minister  provincialis  niinoruni  conven- 
tualiiim  in  Hungaria,  exponitquod  in  sua  provincia  admissus 
fuerit  ad  habitum,  probalionem  et  solemnem  professionem 
clericus  Aleiander  Alexius,  qui  post  professionem  invenlus  est 
ex  illegitiraisgenitoribus  ortum  duxisse.  Petit  propterea  ora- 
lorlit  professionem  ipsius  clerici  sanare  digneris  et  eumdem 
habilitare  ad  sacres  ordines  recipiendos. 

Rdscriptum.  Ex  audienlia  SSini,  die  3  aprilis  1810.  SSmus 
anouit  aibilrio  P.  provincialis  pro  dispensatione  oratoris  a 
praîfata  irregularilate.etiam  ad  efleclum  sacres  ordines  sus- 
cipiendi,  nec  non  pro  sanatione  et  revalidatione  professionis, 
eraissa  a  prccfalo  clerico  declaratione  in  forma  juris  valida  se 
hujusmodi  induite  uti  velle.  Prœsens  vero  rescriptum  una 
cum  exccutoriali  décrète  et  declaratione  in  provinciae  archivio 
censervetur.  Romae  etc. 

1953.  Ordisis  carmelitarum. 

11  prière  générale  dei  PP.  Carmelitani  Calzati  con  lutte  il 
dovuto  rispetto  rasscgna,  clie  trovandosi  onorale  dall'Em. 
V.  Rma  con  olficio  dei  31  gennaro  1840,  col  quaie  gii  parteci- 
pava,  che  cotesla  S.  C.dei  W.  RR.pergiusli  motivi  ha  risoluto 
non  venir  promesse  il  maestro  Giuseppe  Persi  ad  alcun  grade 
inconsulla  Sacra  congregatione,  occorrendo  in  questa  Romana 
provincia  cui  il  dette  Porsi  appartiene,  la  celebraziene 
dei  capitolo  provinciale,  che  avrà  luogo  la  terza  domenica 
dopo  la  imminente  Pasqua  di  Risurrezione,  l'oratore  prière 
générale  chiede  ail'  Em.  V.  Rma,  se  fra  i  gradi  in  discorso 
vi  si  comprendone  gli  uffici  délia  religione,  quali  non  sono 
che  meri  oneri,  e  fra  questi  ancera  quali  dalla  S.  C.  ven- 
gene  eccettuali. 

Responsio  S.  Congrcgatioiiis.  Il  sudetto  P.  Persi  potra  godere 
nel  future  capitolo  la  voce  passiva  oltre  l'attiva  seglicompete, 
a  forma  dellc  costituzioni,  ma  non  pofra  essere  eletto  al  pro- 
vincialate  e  ail'  officie  di  maestro  de'  novizi. 

Romae,   aprilis  1840. 


(1951).  Confession  kors  de  l'institut.  Induit.  Les  frères  infirmiei  s 
sont  parfois  dans  la  nécessité  de  s'adresser  aax  confcssiîurs  étran- 
gers. «  Frère  tmilien  de  Sezzc,  convers,  profés  des  mineurs  obser- 
vants réformés  de  la  province  séraphique,  sollicite  l'autorisation 
de  se  confesser  hors  de  l'ordre  à  un  confesseur  approuvé  de  l'ordi- 
naire, lorsqu'il  se  trouve  hors  de  son  couvent,  pour  visiter  de 
pauTres  paysans  malades  à  l'égard  desquels  il  exerce  ioflice  d'in- 
firmier. »  La  S.  Congrégation  permet  la  confession  à  tout  séculier 
ou  régulier,  lequel  pourra  donner  l'absolution  sacramentelle 
excepté  pour  l-rs  censures  et  les  cas  réservés.  Rome,  avril  184o! 

(1932).  Conventuels  de  Hongrie.  Illégitime.  On  a  admis  à  la 
profession  ua  enfant  illégitime,  parce  qu'on  ignorait  sa  condition. 
Grégoire  XVI  dispense  de  l'irrégularité,  même  pour  la  rJceplion 
des  saints  ordres  ;  il  revalide  la  profession.   Home,  3  avril  ISiÙ. 

(1953).  Provincial.  Maître  de  novices.  Les  fonctions  exigent  des 
hommes  irréprochables.  La  S.  T.ongrégaiion  reçoit  la  supplique 
qui  suit  :  «  Le  prieur  général  des  frères  carmes  cb  lusses  rappelle 
qu'il  a  reçu  une  dépêche  en  date  du  31  janvier  18i0  par  laquelle 
on  lui  a  notifié  que  laS.  Congrégation  des  Evéques  et  Réguliers  a 
décidé  pour  de  justes  motifs  que  le  maître  Joseph  Persi,  ne  doit 
être  élevé  à  aucun  grade  incomuUa  S.  Congregatione.  Comme  le 


1934.  SCPER  PARfECIA    AMOVIBILI. 

Il  governatore  dei  menasterie  di  S.  Severo  di  Perugia  dei 
nionaci  CamaKlolesi,  esponc,  conie  essendosi  rcsa  vacante  la 
parocbia  di  S  Donalo  di  Castel-Leene  délia  diocesi  di  Peru- 
gia, la  nomina  dei  cui  rettere  spetta  al  superiore  dei  monas- 
tère medesimo,  egli  vede  atto  a  tal  officie  il  sacerdote  D.  Giu- 
seppe Corneli  délia  diocesi  di  Citta  di  Castello,  il  quale  per 
altro  dovendoa  lai  fine  rir.unziare  ad  una  capellania  che  cos- 
tituisce  il  sue  titolo,  non  ne  petrebbe  assumere  il  disinipegno 
senza  che  fosse  cestituito  rettere,  sua  vita  durante  délia  citata 
parocchia. 

L'oratore  cenoscendo  la  meschinita  délia  rendita  di  dotta 
parrocchia,  e  percio  la  difficolta  di  rinvenire  persona  adatta 
areggerla,  non  che  le  buone  qualita  dei  sullodale  sacerdote, 
chiede  alla  S.  V.  la  facolta  di  poter  nominare  parroco  di  essa 
parrocchia  il  medesimo.  sua  vita  durunte. 

Vigere  specialium  facullatum  8.  Congregatio  annuit  arbitrio 
ojdinarii  Perusini  pro  facultate  indulgendi,  ut  enunciala 
parœcia  ad  vitam  sacerdotis  Josephi  Cerneli  ei  conferri  possit. 

Romae,  aprilis  1840. 

1955.  Slter  negotiatione. 

Don  Filippo  Lnciani  menace  cassinese  in  S.  Paulo  espone 
avère  una  sorella  per  nome  Lucia  Luciani,  nubile  ed  orfana 
come  dall'accluso  attestalo.  La  medesima  non  lenendo  hducia 
con  chicchesia  in  rispetto  a  trattare  e  regelare  i  propri  inte- 
ressi  délia  casa,  per  avère  pcl  passate  ricevuto  non  utile  ma 
svantaggio,  venne  percio  la  predetta  a  formaré  repîicate  is- 
tanze  al  proprio  germano  per  l'apposita  effettuaziene  accen- 
nata,  ma  esseudo  religioso,  supplica  la  S.  V.  per  la  necessaria 
facoltà. 

Ex  audientia  SSmi  die  10  aprilis  1840.  SSmus  annuit  ar- 
bitrio P.  Abbatis  gubernii  pro  simplici  assistentia  ad  quin- 
quennium,  dummodo  nomen  non  prœstet  in  contractibus,  et 
nil   indecorum  agat  caracteri  sacerdotis  et  statui  religioso 

chapitre  de  la  province  de  Rome  va  se  tenir  le  troisième  dimanche, 
après  Pâques,  le  recourant  demande  si  les  emplois  de  la  religion  sont 
compris  dans  ces  grades  ;  car  ces  emplois  sont  de  pures  charges; 
la  S.  Congrégation  entend-elle  en  excepter  quelques-uns.»  —  La 
S.  Congrégation  répond  que  le  P.  Persi  pourra  jouir  de  la  voix 
passive,  outre  la  voix  active,  s'il  y  a  droit  d'après  la  constitution, 
mais  qu'il  ne  pourra  être  élu  provincial  ni  maître  des  novices. 
Rome,  avril  1840. 

(19341.  Paroisse  amovible.  Titre  d'ordination.  Une  cure  amovible 
ne  peut  servir  de  titre  d'ordination.  11  faut  un  induit  pour  la  con- 
férer à  perpétuité.  En  voilà  un  exemple  :  «  Le  gouverneur  du 
monastère  de  Saint-Sévère  de  Pérouse  appartenant  aux  moines 
Canialdules,  représente  que  la  paroisse  de  S.  Donat  deCastel-Leone, 
qui  est  à  la  nomination  du  supérieur  dudit  monastère,  étant 
vacante, 'on  pourrait  y  appeler  un  bon  recteur,  D.  Joseph  Cor- 
neli, du  diocèse  de  Citta  di  Castello,  mais  comme  il  devrait  quitter 
une  chapellenie  qui  constitue  son  titre,  il  ne  peut  accepter  qu'à 
la  condition  d'être  nommé  curé  pour  sa  vie  entière.  Vu  la  modi- 
cité du  revenu  et  la  difficulté  de  trouver  une  personne  capablede 
bien  diriger  la  paroisse,  le  recourant  demande  à  voire  Sainteté 
rau'.orisalion  de  confier  la  paroisse  pour  toute  la  vie  dudit  Cor- 
neli. »  La  S.  Congrégation  autorise  l'ordinaire  de  Pérouse  à  con- 
férer ad  vitam  la  paroisse  dont  il  s'agit.  Rome,  avril  1840. 

(1905).  Affaires  de  famille.  Bénédictins.  Les  saints  canons  dé- 
fendent qu'un  religieux  dirige  les  aflaires  de  fjmille.  La  S.  Con- 
grégation reçoit  la  supplique  qui  suit  :  «  Dom  Philippe  Luciami, 
moine  bénédictin  à  Saint-I'aul,  représente  qu'il  a  une  sœur, 
nommée  Lucie,  nnbile  et  orpheline.  N'ayant  confiance  en  per- 
sonne pour  traiter  et  régler  ses  affaires,  à  cause  des  déceptions 
qu'elle  a  éprouvées,  elle  sollicite  son  irère  de  l'assister  à  cet 
égard  ;  mais,  étant  religieux,  il  demande  l'autorisation.  —  Gré- 
goire XVI  permet  la  simple  assistance,  avec  défense  de  figurer 
en  nom  dans  les  contrats  et  de  faire  des  choses  ioconvenantes 
pour  le  caractère  sacerdotal  et  l'état  religieux.  Rome,  10  avril 
1844. 


1089 


DISCRETS  INEDITS. 


1090 


Cilra  faciillatom  discedundi  a  proprio  monasterio  absqiie  légi- 
tima iicenlia. 
Romse,  etc. 

tO'lG.    Indui.ti. 

Il  padrc  LorenzoSei'adnidaCaincrala  deiroi'dinc  dci  capuc- 
cini,  cielto  vescovo  di  Corico  iieile  parti  deyrinfcdeli,  bra- 
mando  il  privilcgio  di  f;u'  iiso  dcl  ziicrlu'tto  iK^lla  ctdehi'azione 
délia  S.  Messa,  cJ  altro  ccclesia.^li(■llc  fiinzioiii  che  egli  dovra 
eseguire,  uinilinente  ne  implora  la  grazia. 

E\  auilienlia  SSuii  dio  10  aiirills  I8i0.  SSmus  aiinuit  pro 
pctito  iiuliilto,  ila  tameii  ut  illud  delene  m'ipieat  duin  U'gilur 
canon  niissse. 
Roma;,  etc. 

d9j7.  SurKR  ILLICITA  ALIENATIONE. 

Al  convonlo  dei  conventuali  di  Giialdo  Tadino  diocesi  di 
Noceva  t'urono  esliuti  nel  l8-2ô,  due  censi  l'une  di  20G  e  l'al- 
Iro  di  15,  olteiinrro  quel  l*l\  dalla  S.  (l.  dei  vescovi,  e  regolari 
il  perniesso  di  servirsene  per  gli  urgenti  bisogni,  con  farno 
peiô  un  riparlilo  annuo  deposito  da  investirsi  eiilro  10  anni. 
Coui[)i  il  tempo  nrl  1833,  e  non  lianno  fatio  nedeposito  ne  rin- 
vestimerilo.  L'altuale  supurioie  locale  si  è  avveduto  di  questa 
mancanza,  e  perciô  implora  l'assoluzione  dalle  censure,  e  da 
altre  pêne  incoise  per  tutti  quelli  che  si  giudicano  colpevoli, 
trovandosi  poi  il  convento  miserabile.e  perciô  impossibilitato 
a  rinvestire  la  somma  al  momento,  supplica  per  la  dilaziore  di 
altro  decennio  con  propoizionato  annuo  deposilo.  Dovrebbero 
parimenli  rinvestire  in  altreltanti  bonificii  2iscudiprovenicuti 
dalla  recisione  furtiva  di  alquante  quercie  seconde  il  giudizio 
di  quel  Mgr  Vescovo  nella  cui  curia  fu  fatta  la  causa  crimi- 
nale.  Essendo  per6  liesso  convento  assai  bisognoso,  implora 
il  medesimo  oratore  la  grazia  di  essere  dispensato  dei  rinvesti- 
mento,  e  di  servirs':'ne  per  altre  urgonti  occorrenze,  special- 
menteper  quelle  délia  chiesa. 

Votum  procuratoris  generalis.  —  NuUo  pacte  excusatione 
digni  sont  patres,  qui  nec  in  parle  deposilum  constituere 
intra  te!i;pus  praescriiitum  nec  in  subsequenilbus  annis.  Ast 
qui  modi  inibi  manent,  culpabiles  forsan  non  sunt  ob  reno- 
vationem  familial,  et  qui  taies  furrint,  ab.olulione  indigent  a 

{\%fi).  Capucins.  Euèijue.  Calotte,  Le  P.Laurent  Séraphin  de 
Cameiata,  nommé  évOque  de  Corico  in  parlibus,  demande  la 
permission  de  porter  la  calolie  à  la  messe  et  dans  les  autres 
fonctions  ecclésiastiques.  L'iadult  est  accordé,  excepté  pendant 
le  canon  de  la  messe. 

(1957).  Conventuels.  Aliénation.  La  décretale  Ambiliosœ  cupi- 
dilati  et  le  décret  publié  par  l'ordre  du  pape  Urbain  Vlll  portent 
les  censures  canoniques  et  d'autres  peines  contre  les  réguliers 
qui  vendent  ou  engagent  leurs  biens.  Voici  un  cas  conceriiaut 
les  Conventuels.  «  lin  1825,  le  couvent  de  Gualdo  Tadino,  ayant 
été  remboursé  d'une  créance  de  1:06  écus  et  d'une  autre  de  l.ï, 
obtint  de  la  Saciée  Congrégation  d'employer  la  somme  à  des 
besoins  urgents,  à  condition  de  reconslituer  le  capital  et  d'en 
opérer  le  placement  dans  le  Ups  de  dix  ans.  Le  terme  expira 
en  1835,  sans  qu'on  eût  fait  aucun  dépôt  ni  placement.  Le 
supérieur  actuel  s'est  aperçu  du  manquement  ;  il  demande  l'ab- 
solution des  censures  et  des  autres  peines  ecclésiastiques  pour 
tous  les  coupables.  En  outre  le  couvent  étant  très  pauvre  et  dans 
l'impossibilité  de  rembourser  la  somme  en  ce  moment,  le  supé- 
rieur demande  un  nouveau  délai  de  dix  ans.  On  devrait  placer 
aussi  24  écus  provenant  de  lacoupj  furtive  de  quelques  chênes, 
au  sujet  desquels  l'évêché  a  intenté  une  action  crimine'.le. 
Comme  le  couvent  est  très  pauvre,  le  supérieur  implore  la  dis- 
pense de  l'obligatiou  et  l'autorisation  d'employer  la  somme  aux 
nécessités  urgentes,  particulièrement  pour  celles  de  l'église.  »  — 
Le  rescrit  delà  S.  Congrégation  exprime  l'absolution  et  l'autori- 
sation demaûdée.  Rome,  10  avrd  1840. 


censuris  et  pœnis  incursis,  qnam  ut  imperliri  digneris  de- 
precorenixe.  iï,t  piriter  niihi  relatum  conventum  (Jualdi  Ta- 
dini  miserrimum  esse  reapse,  et  ideo  potest  concedi  ad  de- 
cennium  iinplorata  dilalio,  sed  absque  spe  ulterioris  graliic  et 
absointionisa  p(jL'nis.  Ministro  provinciali  reinitlenda  utraque 
facultas,  eumdcm  admonendo,  ui  ddigcns  sit  in  S.  Visitatione 
ad  impiirondum,  iitruni  d.-posita  facta  fuerint,  ne  et  ipse  inci- 
dat  in  censuras  et  pœnas.  Quoad  vero  spécial  ad  scutata 
viginti  qualimr  et  ob.  sexaginta,  cum  levis  sit  suimna,  crede- 
reni  posse  impendi  in  beneticium  illius  ecclesia;,  qua;  ad  divi- 
num  cultinn  rc.parandum  valde  indignns  est.  Quercus  autem, 
de  quibus  in  precibns,  a  quodam  t'urtini  recisa)  fueruni,  et 
facta  causa  criminis  a  Nucerina  episcopali  curia  daninatns  fuit 
ad  damna  resarcienda,  in  dicto  praefalo  pretio.  l'r.  Joannes 
Ferrini,  procuralor  generalis. 

Rescriplum.  Ex  audientia  Sanctissiini  die  10  aprilis  1 8 iO.Sanc- 
tissimus  annuit  arbitrio  P.  generalis  etiam  per  subdclcgandum 
pro  absululione  cidpabiliuin  a  censuris  et  |)œnis  ccclesiasticis, 
nec  non  dispensatione  super  irregularitale.injuncta  pœnitentia 
recitandi  semet  septem  psalmns  pœnitenliales  cum  litaniis  e 
precibns,  et  firma  inliabilitate  ad  vocem  activam  ac  passivam 
quoad  guardianuin  qui  prior  omiserit  peragere^epositum  nec 
non  pro  facultale  perficiendi  deposita  infra  proximuni  decen- 
nimn  et  erogandi  summamscutatorum  24,00,  de  qua  in  pre- 
cibns, favore  ecclesiœ  ejusdem  conventus,  ila  tamer.  ut  alias 
arbores  frucliferas  in  lundis  subslituere  debeant.  Ceterum 
profidelideposilorum  executioneonerata  remaneat  conscientia 
F.  î'rovincialisqui  ad  hune  elfectum  designet  fundiim,  cujus 
redditus  in  alios  usus  convai'ti  minime  possint.  Komai  etc. 


1938.  Sl'per  regressu. 

L'inconveniente  gravissirno  di  taluni  religiosi,  iquali  dope 
di  essersi  preveduli  dell'indulo  di  secolarizazione  perpétua 
e  dieiro  di  esserglidimorati  nel  secolo  quanto  piùloioè  îornato 
in  acconcio,  credono  poi  avère  un  dirilto  ad  essere  riaramessi 
neir  Ordine  loro,  buoni  o  tristi  clie  siano,  e  senza  che  siaa 
prima  sperimentati,  e  soggetti  ail'  adempimento  di  qualche 
condizione  pare  che  siadegno  de  lia  più  séria  attenzionedi  questa 
S.  Congr.  Meno  maie  sarebbe  per  gli  ordini  religiosi  che  quest, 
tali  indultari  passino  nel  secolo  i  loro  verdi  anni,  e  tengano 
il  chiostro  coine  a  rifugio  comodo,  e  imnumcabile  délia  loro 
decrepitez/.a,  e  de'  loro  malanni  ;  ma  per  nosiro  peggio  ci 
ritornano  corne  bruttali,  lordi  e  contaminati  da  mille  sozzure 
e  coi  piedi  imniondi  e  non  lavati,  entrano  nel  santuario  dei 
divini  precctli  ;  onde  non  è  poi  a  maravigliaresepocofermento 
corrompe  lutta  la  massa,  e  se  pécore  anmiorbate  corne  per 
contaggio,  infeltano  tutto  l'ovde.  Il  che  tante  più  ci  viene 
confermato  da  una  costante  esperienza,  quanto  quesli  tali 
indultari  sono  le  più  voile  i  più  mali  arnesi  degli  ordini,  la 
schiuma  dei  nionachismo.  Molle  volte  di  fatto,  richiesto  l'ora- 
lore  dei  suo  veto  sulle  dimande  di  secolarizazione  perpé- 
tua, senza  gran  fatto  interlenersi  sulla  verita  deU'esposlo  o 
sulla  legittimita  délie  addotte  cause  canoniche,  si  è  limilalo 
a  sommeltere  alla  S.  Sua  essere  utile  e  spediente  per  l'or- 

(1958).  Baii'.iens.  Religieux  sécularisés.  Retour  au  couvent.  Le 
procureur  général  des  Basiliens  représente  vivement  les  graves 
inconvénients  que  produit  la  rentrée  des  moines  qui  ont  eu 
l'induit  de  sécularisation  et  ont  passé  quelques  années  dans  le 
monde.  11  aurait  voulu  que  nul  religieux  sécularisé  ne  piit  rentrer 
au  c  oitre  sans  le  consentement  du  chapitre  général.  La  S.  Con- 
grégation écrivit  au  visiteur  général  de  l'ordre  de  ne  recevoir 
désormais  aucun  sécularisé  insulta  S.  Congregatione.  Rome, 
15  mai  1840.  Nous  avons  publié  plus  haut  (col.  221,  num.  1633) 
la  traduction  presque  intégrale  de  la  lettre  en  question  et  de  la 
réponse  qu'y  fit  la  S.  Congrégaliou.  C'est  pourquoi  nous  uoas 
contentons  de  donner  ici  le  texte. 


17*  BÉniE. 


69 


1091 


DECRETS  INEDITS. 


1092 


diiie  cbe  il  taie  o  lai  altro  cbiedente  vada  via,  e  la  S.  Sua  nella 
sua  sacgezza  ha  secondato  i  voti   e  le  mire  dell'  oiatore. 

A  questo  es|>eiiieute  laiilo  più  si  eia  rivolto  il  su()plicante, 
quanio  in  Sicilia  a  cagionc  délia  polizia  di  quel  regno,  non 
puo  f.irsi  uso  dei  decreli  de  e.'fclis.  L';ippello  degli  eS|Uilsi  a 
quel  uiiuiice  délia  real  iiioïKircliia,  fureobc  lonuue  in  vano  le 
decisioiii  e  le  seutenze  dei  giiiiici  regolari  contra  j;li  incorregi- 
bili;onde  è  che  perquesia  edallreilaut*  layioni,  il  supplicante 
avea  collo  con  avidita  la  occasione  che  a  quando  a  qu.indo  gli 
porgevano  alcuni  colla  dom uida  loro  di  secolaiizzazioiie  per- 
pétua, ci  stiiuava  nel  seioudare  le  domande  di  taluni  aver 
trovato  un  succedaneo  ai  decreli  contro  i  discacciati,  di  cui 
indarno  si  tenterebbe  far  u<o  in  Sicilia.  E  perô  in  lali  casi 
soleva  egli  pregare  il  S.  Padre,  che  degnasse  dare  ascollo 
alla  taie  o  ta!  aitra  snpplica  per  la  nieglio  dell'  ordine  siio.  Ma 
in  Dulia,  anzi  a  danno  msggiore,  torneranno  glietfetlidel  preso 
espedicntp,  se  a  quel  tali  raonaci  sarà  perinesso  di  rieuirare 
neirordinp.  soi  che  lo  vogliano,  buoui  o  catlivi  che  siano  per 
essere  a  dispetto  dei  corpo  di  cui  vogliono  far  parte  e  senza  che 
siano  prima esperimen(a(i  e  pnrificati. 

Il  perche  somuiette  il  supplicanle  poler  essere  uliie  se  la 
S.  sua  ordinera  che  il  ritorno  di  quaUinque  nionaco  Basiliano 
(poichè  quesfordine  è  limitato  quasi  alla  sola  Sicilia)  secola- 
rizzatoo  da  secolarizzarsi,  non  possa  aver  luogo  senza  il  con- 
sentiinentodeir  ordine  intiero  di  cui  sono  uscili. 

2.  Che  t  lie  assenso  debba  quindi  darsi  dall'intiero  capitolo 
générale  pro  lempore  ed  a  voli  segreti  :  ponendosi  mente  alla 
vila  ed  ai  costumi  di  coloro  che  vorranno  rienirare. 

3.  Che  riamuiessijSian  tosto  soggetti  agli  esercizi  spirituali,  e 
siano  per  un  anno  deputati  in  nionasteri  di  piena  osst^rvaiiza 
con  uiia  qualche  salutare  niisura:  sotto  pena  di  sospeiisione  ai 
supeiiori  locali  che  contraverranno  aile  disposizioni  che  saran 
per  enieltersi. 

4.  Che  coloro  i  quali  si  saranno  secolarizzsti  per  dubbi  insorti 
loro  suMa  validit  dia  loro  profersione;  ancorchè  riammessi, 
siano  tenuli  a  nuovanipnte  faro  il  noviziato  e  la  professione, 
secdndogli  statuli  dell'  Ordine. 

Se  poi  la  S.  C.  opinera  di  voler  niaturamente  esaniinare  la 
cosa  che  è  veramente  di  somma  importanza,  onde  dare 
una  oorma  costante  per  moduni  rcgulœ  a  tutti  gli  ordini  re- 
ligiosi,  prega  l'oratore  che  gli  sia  conceduto  il  poter  sotto- 
porre  ai  lumi  superiori  degli  Em,  una  sua  memorietta,  di- 
relta  a  moslrare  : 

1.  Non  poter  sostenersi  in  dritto  la  pretesa  de'  secolarizati 
délia  riamissione  e  vie  nieno  di  sola  volontà  loro.  2.  Essr r 
dannossissinio  in  pratica  per  tutti.  Ed  ove  si  voglia  ritenerla 
per  gli  altri  ordini,  non  poter  aver  luogo  pei  Basiliani  per  due 
ragicmi. 

i.  Perché  quesfordine  è  coocentralo  nella  sola  Sicilia,  ove 
giovar  non  si  possono  dei  decreli  contro  gli  incorregibili. 

2.  l'er  l'avversione  che  iu  mille  luoghi  diversi  ci  mostra 
con  foitissimi  colori  il  santo  istilutore  Basilic  il  grande  contro 
quesl  membri  infetti.  Frattanto,  per  rimediare  provvisoria- 
mente  a  tanlo  danno,  sino  a  taiilo  che  la  S.  C.  avra  definitiva- 
mente  risoluto  intorno  a  questa  disamina,  degni  per  lo  meno 
ordinare  al  P.  visilatore  générale  dell'  ordine  di  S.  Basilio 
che  si  astenga  dalla  riammiisioae  de'  secolarizzaii,  sino  a 
che  la  S  C.  avrà  dato  délie  norme  a  tenore.  Il  P.  Vayliasindi 
procuratore  générale  dell'ardine  diS.  Basilio. 

Litlera  S.  Congregationis  visitalori  generali.  Il  P.  procura- 
tore  générale  di  cotest'  ordine  ha  proposti  a  questa  S.  C.  dei 
VV.  RR.  i  sequenli  dubbi  : 

i .  Se  un  monacû  Basiliano  perpctuamente  secolarizzato  possa 
tomare  ail'  ordine  medesimo  senza  il  previo  consenso  dell' 
istesso  ordine  per  esservi  ricevuto. 

2.  Se  occorrendovi  questo  consenso  dell'  ordine  per  es- 


servi ricevuto,  debba  il  niedesirao  prestarsi  dal  capitolo  géné- 
rale per  voti  segreti. 

Richiedendo  la  risoluzione  di  tali  dubbi  un  nialuro  esame, 
si  rende  quindi  necessario  a  questi  Em.  di  aver  prima  i  scbia- 
rimenti  oppoituni  per  l'effetlo  sudetto,  e  perciô  hanno  coman- 
daio  di  sei'iversi  alla  P.  V.  Rma  al'tînchè  Irasmetla  alla  stessa 
S.  Congregazione  le  anzidette  occorrenti  notizie.  Le  EE.  LL. 
inoltre  le  significano  di  non  riammettere  per  ora  alcuno  de' 
noniinati  religiosi  gia  pcrpeluamenle  secolarizzali  inconsulta 
S.  Congregatione, 

Romae,  maii  1840. 

1959.    SlPKtt  HOSPiTlO. 

Supplex  libellas.  Il  sindaco  apostolito  dei  convento  di 
S.  Antonio  dei  .Minori  osservanti  di  S.  Buono,  provincia  di 
S.  Ferdinando  regno  di  Napoli,  espone  che  egli  suoi,  spendere 
annualniente  «cudi  7  per  conto  dei  sudetto  convento  per  pro- 
curare in  Gissi  un  ricovero  ai  laici  questuanli;  di  présente  si 
è  offerta  una  vantaggiosa  occasione  di  compvaic  in  delto  luogo 
una  piccola  casa  per  uso  di  ospizio.  Laonde  prega  la  S.  V.  a 
concedergli  benignamente  la  facolta  di  potere  acquistare  a 
spese  dei  convento  una  tal  caja,  che  rieice  utile  ai  religiosi  e 
fa  cessare  quell'  incommoda  spesa  annua  di  scudi  7.  Ed  es- 
sendo  l'acqiiisto  proficuo,  spera  la  grazia. 

Rescriptum.  E\  audientia  SSmi,  die  8  maii  48iO.  SSmus 
annuit  arbitrio  P.  provincialis  de  consensu  sui  parvi  defini- 
torii,  pro  facultate  emendi  dictam  donuim  ad  usnm  hospitii, 
dummodo  emplie  fîat  nomine  S.  Sedis  per  syndicum  apostoli- 
cum.  Ron.œ,  etc. 

1960.  Slper  pecunia. 

Fr.  Liberato  provinciale  dei  Minori  Alcantarini  délia  provincia 
di  Napoli,  espone  alla  S.  V.  che  non  potendosi  avère  tutto  ciô 
cbe  a  ciascuna  communità  occorre  nella  sua  provincia  in 
propria  specie,  si  ricevono  da  cercatori  gia  per  indulto  apos- 
tolico  elemosine  pecuniarie  ;  or  consegnaiidosi  queste  qua- 
loia  siavi  un  avanzo  ai  rispettivi  sindaci  apostolici  dei  con- 
venti,  si  è  osservatn,  o  cbe  i  conventi  hanno  perdute  quelle 
elemosine,  od  almeno  non  le  hanno  i  sudelti  sindaci  sommi- 
nislrale  quando  la  nécessita  imponeva  di  fare  le  opportune 

(1959,1.  Hospice.  Acguiiilion.  Les  Franciscains  ne  pouvant  pos- 
séder d'immeuble,  les  syndics  font  les  acquisitions  au  nom  du 
Saint-Siège.  <<  Le  syndic  apostolique  du  couvent  de  S.  Antoine  des 
Observants  de  S.  Bon,  province  de  S.  Ferdinand,  royaume  de 
Napies,  représente  qu'il  dépense  sept  écus  chaque  année  afin  de 
procurer  à  Gissi  un  aliri  pour  les  frères  quêteurs.  Il  s'oflre  en  ce 
moment  une  l)onQe  occasion  d'actieter  une  petite  maison  qui 
servira  d'hospice.  C'est  pourquoi  le  recourant  dem.inde  l'auto- 
risation d'acheter  ladite  maison  aux  frais  de  la  communauté.  »  — 
Grégoire  XVI  remet  l'aflaire  au  jugement  du  provincial,  du  con- 
sentement de  son  petit  définitoire.  Le  syndic  fera  l'acquisilion  an 
uoui  du  Saint-Siège.  Rome,  8  mai  1840. 

(l'JOO).  Fiajici^caim.  Mani-jmcnt  de  T  argent.  La  règle  de  S.  Fran- 
çois d'Absise  défend  particulièrement  la  contreclalio  pecuniœ.  Pen- 
dant cinq  cents  ans  les  Franciscains  ont  vécu  dans  le  monde, 
sans  jamais  manquer  du  nécessaire.  Dans  le  siècle  actuel,  le  Saiat- 
Sié^e  a  di  v.iller  h  la  conservation  de  la  pauvreté.  Voici  la 
demande  :  «  Frère  Libéral,  provincial  des  Alcanlarins  de  Napies, 
représente  qu'il  n'est  pas  toujours  possible  de  quéier  les  denrées 
naturelles  pour  chaque  couvent  de  la  province.  En  vertu  d'un 
induit  apostolique,  les  quêteurs  reçoivent  maintenant  des  au- 
mônes en  espèces.  Cet  argent  est  consigné  aux  syndics  apostoliques 
de  claque  couvent.  Or,  il  est  arrivé  plus  d'une  fois  que  les  cou- 
vents oui  perdu  leurs  aumônes,  ou  que  les  syndics  ne  les  ont  pas 
rendues  lorsqu'on  en  a  eu  besoin  pour  les  dépenses  des  commu- 
nautés. Afin  d'obvier  à  un  si  grave  inconvénient,  le  recourant 
demande  que  chaque  gardien,  ou  du  moins  ceux  qui  ne  peuvent 


1093 


DECRETS  INEDITS. 


1004 


provvislo  per  le  communità.  Ad  ovviave  a  tanto  inconve- 
nienle,  l'oralore  suiiplica  la  S.  V.  dcgnursi  di  accordare  la 
grazia  clie  ciascuno  giKivdiaiio  ilella  sudctta  provincia,  od 
almeno  qiini  giuirdiani  clie  non  liaiino  ft'dolo  il  sindaro  apos- 
tolico,  conserviiio  presso  di  loro  cou  le  débite  cautele  quugli 
avanzi  cho  vi  potraniio  essore  di  ehMUOsine  peciiniaric,  e  nell 
esigeiiza  t'aile  speudere  du  un  terziario  dichiarato  soslituto 
dal  siiidaco  Apostolico. 

Voluin  iniiiislri  qcnevalis.  Tiitlociù  clie  l'oralore  provinciale 
umiliualia  S.  V.  afline  d'iinpetrare  la  grazia  di  fare  ritenere 
presso  i  rispettivi  guardiani  quel  pochi  residui  di  pecuniarie 
eleiiiosine  clie  potranno  esservi,  è  vero,  e  più  délie  volte  le 
coniiimiiilà  reliyiose  hanno  pcrdulo  tpiel  poco  che  avevaiio 
presso  i  sindaci  per  i  di  loro  bisogiii.  Ma  poicliè  il  capitale  pre- 
cetlo  délia  regola  serafica  ô  che  nullo  modo  deaarios,  vcl 
pecuniam  recipianl,  a  tuteiarc  il  qiiale  con  avveduleza  e  pari 
sapienza  i  somiiii  pontefici  Nicolo  III,  ExiU  qui  scminat,  e 
Clémente  V,  Exivi  de  paradiso,  Maitino  IV,  Martine  V, 
Paolo  IV,  decretarono  norme  da  tenc-rsi  in  falto  di  denari  e 
che  ciascuna  casa  religiosa  avesse  il  suo  sindaco  apostolico 
perche  i  l'cligiosi  fossero  alieni  anche  dal  tatto  del  der.aro, 
corne  lo  dichiarô  Innocenzo  XI  nel  suo  mota  proprio,  SoUici- 
tudo  pastoral is,  che  «t  qutevis  contrectatio  pecunia?  qnaj  non  sit 
pure  iialuralis  cujiiscunique  domini  sint  denarii,  fratribns 
niinoribus  observanlibus  seii  de  observantia,  est  omnino 
prohibila.  »  Lo  scrivente  niinistro  générale  dell'  ordine  dei 
minori  è  di  parère  di  non  aderirsi  affuttoalla  domanda  clell'  ora- 
tore,  ma  farglisi  sentire  che  rimuova  i  sindaci  meno  fedeli,  e  po- 
veri,  ecostitniscaaltroin  ciascnn  conventodi  onore,  e  da  non 
aver  bisogno,  il  qnale  nomini  un  terziario  per  suo  sostituto, 
che  abbia  presso  di  se  quelle  elemosine  pecuniarie  che  alla 
giornfita  possono  occorrere.  D'Vracoeli,  17  marzo  1840. 
F.  Gitiseppe  Maria  di  Alessandria,  minisiro  générale. 

Responsurn  S.  Congregationis  promnciali  Alcantarino. 
Essendo  principale  precetto  délia  regola  serafica  che  I  reli- 
giosi  nullo  modo  deaarios  vel  pecuniam  recipiant,  e  da  vari 
sommi  pontefici  essendo  state  emanate  délie  bolle  per  la 
tutela  del  medesimo,  la  S.  G.  dei  VV.    RR.  non  ha  stimato 

compter  sur  la  fidi5lit(5  de  leur  syndic,  puissent  conserver  chez  eux 
les  modiques  restes  des  aumônes  en  espèces,  et  les  faire  dépenser 
par  un  tertiaire  qui   sera  réputé   substitut  du   syndic.  »  —  Le 
général  des  Observants,  consulté  sur  l'afTalre,  montre  que  la  per- 
mission    demandée     est    dangereuse     et    d'ailleurs    inutile;    il 
suffira  de  changer  les  syndics  infidèles,  et  de  prendie  un  tertiaire 
qui  sera  nommé  par  le  syndic  et  non  par  le  gardien.  Voici  la  lettre 
du  général  :  «  Tout  ce  que  le  provincial  représente  afin  de  faire 
accorder  aux  gardiens  l'autorisation  de   garder  les  faibles  restes 
des  aumônes   pécuniaires  est    vrai.    La   plupart   du   temps   les 
couvents  ont  perdu  le  peu    qui  était  déposé  chez    les  syndics. 
D'autre  pari,  le  principal   article  de  la  règle  franciscaine  est  que 
?iuWû   modo  deitarios  vel  pecuniam  recipiant.   Afin   de    s-auvegarder 
cette  disposition,   les  souverains    pontifes   Nicolas  III,  Exiit  qui 
séminal.  Clément    V,   Exivi    de  paradiso,   Martin    IV,    Martin    V, 
Paul  IV  prescrivirent  avec  prudence   et  sagesse  les  règles  qu'on 
devait  suivre  au  sujet  de  l'argent;  ils  ordonnèrent  que  chaque 
couvent  eût  un  syndic   apostolique,   de  sorte   que   les   religieux 
n'eussent  pas  même  besoin  de  manier  et  de  toucher  l'argent.  Le 
motu  proprio  Su! licitudo  pastoralis  du  vénérable  pape  Innocent  XI 
porte  que  :  «  Quaivis  contrectatio  pecunioe  quaî  non  sit  pure   na- 
turalis  cujuscumque  domini   sint    denarii,  fratribus   minoribus 
observanlibus,  seu  de  observantia,   est  omnino  prohibita.  »  Le 
soussigné,  ministre  général  de  l'ordre  des  i^iineurs,  est  d'avis  de 
ne   pas     accueillir  du   tout   la  demande  du   provincial,  mais  de 
lui  faire  savoir  de  changer   les  syndics  infidèles,  et   pauvres,  et 
d'en  nommer  d'autres  qui  soient  honorables  et  possèdent  quelque 
chose  :  le  syndic  désignera  un  tertiaire,  qui  sera  son  substitut  et 
retiendra  dans  ses  mains  les  aumônes  pécuniaires  qui  peuvent 
être  nécessaires,  à  chaque  instant.   Aracœli,  7  mars  1840.    Fr. 
Joseph-Marie  d'Alexandrie,  ministre  géuéral.  d   — La  S.  Congré- 
gation se  rallie  complètement  au  sentiment  du  général.  La  tra- 
duction de  la  lettre  au  provincial  des  Alcantarins  se  trouve  plus 
haut,  col.  220 


bene  di  aderire  ail'  istanza  délia  palernila  vostra  per  la  facollà 
ai  PP.  guardiani  di  cotesia  provincia  Alcanlariini,  che  non 
hanno  il  sindaco  fericle  di  conservare  presso  di  loro  rpiegli 
avanzi  che  vi  potranno  esscre  di  pecuniarie  elemosine.  Se  vi  sono 
in  cotesta  provincia  dei  sindaci  non  fedeli,  la  P.  V.  li  rinmova 
esdstilnisca  aitre  persono  in  ciascun  convento,  di  onore  ed 
anche  non  bisognosa,  la  qnale  nomini  un  terziario  por  suo  sos- 
tituto,  che  abbia  presse  di  se  quelle  elemosine  pecuniarie 
che  alla  giornata  possono  occorrere.  Roma;,  maii  1840 

i9Ûl.    SuPiia   EXÏQUiJS  DEFUNCTORUM. 

Supplrx  libcllus.  Uno  dei  iiiaggiori  litoli  in  cui  )is- 
plende  la  carità  de'  lideli,  6  certamente  quello  di  as- 
sistere  i  nioribomli,  corne  di  associarli  spenti  che  siano 
e  seppellirli.  Il  vedersi  aile  voile  trascurala  non  gia  per 
malizia  un  opéra  cosi  pia  in  Martina,  diocesi  di  Taranto,  pro- 
vincia di  Lecce,  haproJotto  che  molli  individui  di  quel  paese 
ed  in  spccie  la  congregazione  dei  l'ratelli  e  sorelle  sotto  il  titolo 
dcU'Immacolata  eretta    nel  chiostro  del  convento  dei  Minori 

(19GI).  Assistance  des  malades.  Obsrjucs.  Une  étrange  demande 
est  présentée  à  la  S.  Congrégation  :  «  Un  des  plus  bi'aux  titres 
do  la  charité  chrétienne  c'est  assurément  l'assistance  des  mori- 
bonds et  le  soin  de  les  accompagner  à  leur  dernière  demeure 
lorsqu'ils  ne  sont  plus.  Une  œuvre  aussi  religieuse  étant  parfois, 
non  par  n)a!ice,  négligée  à  Martina,  diocèse  de  Tarente,  pro- 
vince de  Lecce,  une  foule  de  personnes  du  pays  et  parlicnlièrcuient 
la  société  de  Irôces  et  de  sœurs  érigée  sous  le  vocable  de  l'Imma- 
culée dans  le  couvent  des  Observants  réformés  près  dudit  pays, 
ont  manifesté  le  désir  de  l'aire  ensevelir  leurs  corps  dans  l'église 
du  couvent;  de  là  vient  que  les  religieux  ont  pris  l'engagement 
d'as.^ister  à  la  mort  les  membre?  de  la  société  et  de  les  ensevelir 
dacs  leur  église.  Les  religieux  n'entendent  nullement  par  une 
opération  aussi  louable  blesser  les  droits  du  curé.  Ils  se  proposent 
uniquement  d'obvier  aux  inconvénienls  qui  surviennent  fré- 
quemment, lorsque  le  curé,  occupé  ailleurs,  ne  se  rend  pas, 
lorsqu'on  l'appelle  et  qu'on  l'attend.  En  pareil  cas,  la  commu- 
nauté doit  demeurer  dans  la  rue,  et  subir  les  intempéries  de 
l'air,  du  vent  et  de  la  pluie.  Les  prêtres  séculiers  eux-mêmes  se 
plaignent  de  ces  ficheux  incidents.  Les  recourants  demandent 
que  le  gardien  de?  religieux  soit  autorisé  à  prendre  l'étole,  à 
bénir  les  corps  et  à  diriger  la  procession  jusqu'à  l'église  dans 
laquelle  ils  doivent  être  ensevelis,  et  cela  sans  le  concours  du 
curé  ;  les  choses  se  passent  ainsi  dans  la  ville  de  Gallipoli,  qui  est 
dans  la  province.  »  —  Mgr  l'archevêque  de  Tarente  envoie  les 
informations  suivantes  :  «  Il  n'est  pas  du  tout  vrai  que  l'indis- 
pensable devoir  d'assister  les  moribonds,  et  de  leur  faire  les 
obsèques  convenables  soit  négligé  dans  le  pays  de  Martina.  On 
ensevelit  les  trépassés  avec  toute  la  décence  et  l'empressement 
que  comportent  les  lois  du  royaume,  qui  prescrivent  de  n'enterrer 
les  corps  que  vingt-quatre  heures  après  la  mort.  Le  pays  ren- 
ferme 72  prêtres  appliqués  au  ministère  spirituel.  Chaque  jour, 
quinze  sont  expressément  chargés  de  l'assistance  des  moribonds; 
trois  administrent  le  saint  viatique.  Le  curé,  les  vicaires  et  tous 
les  confesseurs  accourent  avec  le  plus  grand  empressement  pour 
confesser  les  malades.  Loin  d'avoir  à  déplorer  les  incenvénients 
que  les  pères  mentionnent  dans  leur  supplique,  il  y  a  lieu  de 
louer  le  zèle  des  prêtres  qui  font  le  service  spirituel.  En  outre, 
aucun  des  pères  du  couvent  n'étant  approuvé  pour  la  confession 
des  lidèles,  je  ne  m'explique  pas  qu'ils  puissent  diriger  la  cons- 
cience des  frères  et  des  sœurs  de  l'association.  H  semble  donc 
que  ce  n'est  pas  l'idée  de  procurer  le  salut  des  âmes,  mais  plntôt 
quelque  autre  vue  qui  les  décide  à  vouloir  s'occuper  de  Ta.^sis- 
tance  des  moribonds,  quoique  le  besoin  ne  s'en  fasse  nullement 
sentir.  Ce  serait  une  raison  pour  sortir  du  couvent  et  se  tenir 
en  contact  avec  les  sécuhers  des  deux  sexes.  En  ce  qui  concerne 
le  convoi  funèbre,  il  n'est  pas  nécessaire  de  stationner  dans  la  rue, 
pour  attendre  le  curé  et  mettre  en  marche  la  procession  ;  les 
pères  n'ont  qu'à  se  concerter  avec  le  curé,  et  se  rendre  à  l'église  à 
l'heure  fixée.  C'est  pourquoi  je  ne  crois  pas  à  propos  d'accorder 
aux  religieux  la  permission  de  prendre  l'étole,  de  lever  le  corps 
et  de  diriger  la  procession,  sans  l'intervention  du  curé  ou  du  sous- 
curé  ;  ce  serait  le  dépouiller  du  premier  de  ses  droits  spéciaux. 
Tarente,  30  avril  1840.»—  Après  avoir  reçu  ces  renseignements, 
la  S.  Congrégation  rejette  la  demande  des  religieux,  Rome, 
15  mai  1840. 


1095 


DECRETS  lîSEDlTS. 


1096 


Obsenanti  Riforniati  adjacente  a  tal  luogo  hanno  tiilti  ester- 
nalo  il  desiderio  di  fare  seppellire  i  loro  cadaveii  iiella  chicsa 
di  detto  convenio,  ed  è  peilanio  che  i  siidetti  religijsi  hanno 
contralto  un  obbligo  con  la  lodata  congregazione  di  andare 
ad  a^sistere  perbtMi  niorire  i  soggeiti  che  lacompongono,  corne 
di  tunuilarli  nella  loro  chiesa  dopo  essere  passali  agli  eterni 
riposi.  iVeireseguire  i  religiosi  siipplicanti  un  operazione  cosi 
plausibile,  non  intendono  di  pregiudicare  nei  siioi  diritli  il 
proprio  paroco,  c  solo  vi  si  presleranno  pertoi^liere  (lucgli  in- 
conven'enli  che  spesso  accadono  verso  il  detto  panoco,  che 
res'ando  in)pedilo  di  accorrere  in  tempo  aile  ore,  e  aile  chia- 
niate  o  per  suoi  particolari  assunti,  o  per  altra  causa,  si  trova 
esposia  la  comiuunità  al  dover  stare  in  mezzo  alla  strada, 
sogg''itaairinlemperie  dell'aria,  ai  venti  e  aU'acqua,  quai  cosa 
non  fa  buon  senso  a  ^uei  paesani  che  sono  pur  anche  sacer- 
doti  secolari.  Ad  vilare  pertanlo  simili  dispiacimenti,  gli  oiaioii 
si  incorraggiano  implorare  dalla  somma  beniguitàdell'  EE.VV. 
la  fart)l  àdi  potere  andare  con  stola  il  P.  guardiano  dei  mede- 
simi,  di  aspergere  i  cadaveri,ed  indi  ordiiiare  lo  siesso  la  pro- 
cessioiie  tîno  alla  chiesa  ove  debbasi  tumulnre,  e  ciô  anche 
senza  l'iniervento  del  paroco  essendovene  l'esempio  nella 
citlà  di  dallipoli  délia  sudella  provincia  la  quale  eseguisce 
quaiilo  di  sopra  gli  oratori  hanno  proposto. 

Informalioordinarii.  Riceveijeri  l'altro  col  maggior  rispetto 
il  pregatole  foglio  del  Ema  V.  R.  a  del  di  3  geniiaro  ultimo, 
con  il  memoriale  dato  a  uonie  de  F'P.  Rifonnati  di  Martina, 
e  mi  onoro  eseguire  gli  autorevoli  di  lei  comandi  informando 
con  ingenuita  colesta  S.  Congrcgazion  sopra  l'esposto. 

Non  è  mica  vero  che  in  Martina  luogo  di  quesla  diocesi  sia 
trascuraio  l'inuispensabile  dovere  di  assisiere  i  moribondi,  di 
associarli,  allorchè  trapassano  e  seppelirli  con  quella  decenza 
e  solleciludine  compatibile  con  le  leggi  vigenii  del  regno,  le 
quali  prescrivono  di  non  tunmiarsi  i  cadaveri,  se  non  dopo  le 
ore  2i  a  contare  da  quello  délia  morte.  Ivi  vi  sono  7:2  sacer- 
doli  che  a  gara  si  prestano  pel  bene  délie  anime.  In  ogni 
giorno  15  di  essi  sono  espressamente  addetti  alla  assistenza 
in  parola,  o  per  l'amniuistrazione  del  SSmoviatico,  edil  par. 
roco,  i  coadiutori  e  coufessori  tutti  senza  punto  csilare  accor- 
rono  a  ricevere  le  confessioni  degli  infermi. 

Da  ciô  cbiarameiite  risulla  che  liingi  dall'accadervi  in- 
convenienti  pel  proposito,  corne  si  perniettono  di  esporre  quel 
Padi  i,  evvi  aiizi  lutta  la  ragione  da  lodarsi  lo  zelo  di  quei  sacer- 
doti  che  servono  nello  spiiituale  il  pubblico  con  molta  accu- 
raiezza.  Aggiungete  di  |)iù  che  non  essendovi  alcuno  fra  essi 
padri  autorizzalo  ad  accogliere  le  confessioni  dei  fedeli,  corne 
potrebbcro,  io  non  saprei,  dirigcre  le  coscienza  dei  con- 
fratelli  e  délie  consorelle  sotto  il  titolo  dell'  Immacolaia? 
Sembraquindi  che  non  gia  l'idea  di  promuovere  la  salvezza 
délie  anime,  ma  forse  qualche  altra  vedutali  determini  a  vo- 
lersi  pre.-lare,  benchè  non  ve  ne  sia  il  bisogno,  ail'  assistenza 
dei  moribondi,  locchèaprirebbe  loroilcampo  ad  essere isolata- 
mente  ed  in  tutte  le  ore  fuori  del  chiostro  ed  in  contatto 
perenne  con  laici  di  ambo  i  sessi. 

F'er  quanto  riguarda  il  convoglio  funèbre,  non  evvi  la  né- 
cessita di  dover  essi  stare  in  mezzo  aile  strade  attendendo  il 
parroco,  onde  incaniniiiiare  la  processione,  poichè  metlendosi 
di  concerto  col  medesimo,  si  rechercbbero  in  chiesa  all'ora 
determinala  per  la  s.  funzione,  allorchè lotroverebberosempre 
pronto. 

Non  trovo  perciô  espediente  accordar  loro  la  facoltà  d'in- 
dossare  la  stola,  di  aspergere  i  cadaveri  con  l'acqua  benedelta, 
ed  ordinare  la  processione  senza  l'intervento  del  parroco  e 
vice-panoco,  locchè  spoglierebbe  il  primo  dei  suoi  diritti 
nativi. 

Equesloil  mio  avviso  che  sommetto  alla  saggezza  dell'E. 
V.  oui  respingo  1  auzidetto  memoriale. 


Taranio,  30  aprile  1840.  R.  arcivfscovo  di  Taranto. 
Rescripliim.   S.  Congregatio  Episcoporum   et  Regularium 
respondendumcensuit  :  .\on  expedire.  Die  1  maii  iSiO. 

49G-2.  Super  ERECTIONE  domds. 

Il  proposito  générale  dei  Passionisti  cssendosi  conipro- 
messo  coll'assenso  del  suo  dcfinitorio  di  fare  una  foiidazionea 
Tournay  ncl  Beigio,  e  slimando  opporluno  per  la  buona  rius- 
cila  dell'impresa  di  mandarvi  per  superiore  il  P.  Dcimenico 
délia  .Madi-e  di  Dio,  attuale  provinciale  délia  provincia  délia 
SS.  Veig.  addoior.  il  quale  per  sua  parte  è  conlentissimo  di 
andarvi,  supplica  umihnente  la  S- V.  che  voglia  degnarsi  di 
dispensarlo  dalla  pluralilà  degli  offirii,  e  qualenus  opus  sit 
dallobbligo  di  residenza  in  provincia,  e  di  abilitare  il  primo 
consultore  provinciale  che  secondo  la  regola  dovrebbe  in  caso 
di  vacanza  succedere  nel  governo délia  provincia,  ad  eserci- 
tare  in  lulio  l'olficio  di  provinciale  durante  l'assenza  del  pro- 
vinciale medesimo. 

Ex  audientia  Sanctissimi  2î  maii  1840.  SSmu?  annuit 
arbilrio  P.  praipositi  geneialis  pro  petila  gratia  juxta  preces. 
Romae  etc. 


Ii63.   SCPEK   DISPENSATIONE    *TAT[S. 

Il  marchese  Fedele  Ralïaelli  di  Cingoli  espone  ossequiosa- 
mente  che  essendo  desideroso  di  affulare  per  ragione  dei 
stuili  il  suo  figlio  Filippo  Antonio  al  professore  Camillo  Ramelli 
di  Fabriano,  bramerebbe  per  quel  tempo  collocarlo  presso  i  P. 
Silvrstrini  di  delta  città  ;  siccome  pei6  il  nominato  giovane  non 
ha  peranco  compiti  gli  anni  20  di  sua  età  ;  non  possono  i  detti 
padri  riteneilo  nel  loro  monastero  senza  un  permesso  e  senza 
una  dispensa.  Quindi  è  che  l'oratoi'e  si  fa  a  supplicare  1'  EE.  V. 
onde  degnino  accordare  la  opportuna  dispensa  e  liceiiza. 

S.  Congregatio  annuit  arbitiio  abbatis  generalisj  de  consen- 
su  capituli  prai'f.Hli  monaslerii  pro  petita  dispensatione  et 
faculiate  retineiidi   oratorcm    ad    triennium,  persolutis  etc. 

Romœ,  maii  1840. 

4954.  Facoltatis  manendi  extra  claustra. 

Sono  mesi  circa  1 8  dache  il  sacerdote  fra  Benedetto  Tur- 
cich  di  Veglia  in  Dalmazia,  professo  del  terz'ordine  di  S.  Fran- 
cesco,  si  porto  in  Vienna  col  permesso  dei  suoi  superiori  a 

(1962)  Pdt'sioni-ites.  Fondation  de  Tournay.  Le  gémirai  des  Passio- 
nistes  a  promis,  avec  le  consentement  de  son  dtfiniloire,  de  faire 
une  londatioii  à  Tournay  en  Belgique.  Il  se  propose  d'envoyer 
comme  supérieur  le  P.  Dominique  de  la  Mère  de  Dieu,  actuel- 
lement provincial  de  la  province  de  Notre-Dame  des  Sept  Douleurs, 
Ce  religieux  ira  très  volontiers.  Il  lui  faut  toutefois  la  dispense  de 
la  pluralité  des  chaiges,  e\.,  qwUenia  opus  sil,  celle  de  la  résidence 
dans  la  province.  Eu  outre,  ilest  nécessaire  que  le  premier consul- 
feur  de  la  province,  lequel  devrait,  d'après  la  règle,  prendre  lï 
direction  de  la  province  en  cas  de  vacance,  soit  autorisé  à  remplir 
cnticiement  l'emploi  de  provincial  durant  l'absence  du  provin- 
cial. —  Grégoire  XVI  accorde  ces  diverses  permissions.  Home,  22 
mai  1810. 

(l'J63.)  Pensionnaire.  Dispense  d'âge.  Les  décrets  généraux  du 
Sainl-Siége  concernant  la  réforme  des  réguliers,  défendent  de 
recevoir  dans  les  couvents  les  jeunes  gens  au-dessous  de  Tingl 
ans,  exceplé  les  postulants  et  novices  choristes.  La  S.  Congrégatioa 
reçoit  la  supplique  qui  suit  :  t  Le  marquis  Raffaelli,  de  Cingoli, 
expose  que,  désirant  confier  son  fils  pour  les  études  au  professeur 
Camille  Ramelli  de  Fabriano,  il  voudrait  pendant  ce  temps  le 
placer  cliez  les  PP.  Svveitrins  de  cette  ville.  Mais  le  jeune  homme 
n'avant  pas  vingt  ans  révolus,  les  pères  ne  peuvent  pas  le  recevoir 
sans  milult  poniifical.  »  La  S.  Congrégation  accorde  l'induit,  au 
gré  de  l'abbé  général  des  Sylvestrins,  et  avec  le  consentemeut  du 
chapitre  du  monastère  de  Fabriano.  Rome,  mai  1840. 


I 


1097 


DECRETS  INEDITS. 


1098 


compirrc  i  suoi  stiidi  in  qiicUa  università.  Prese  allo^'gio 
presso  i  PP.  carmelitani,  non  esseiidovi  convenlo  del  siio 
orditie,  0  si  permise  di  vesliie  (i.i  prèle  secolare,  onde  cvitare 
qiialcho  dis'iapore.  A  quiète  di  sua  ofa  réclamante  coscienzi, 
implora  lapostolica  facoltà  di  poter  continuare  la  dimissione 
dell'al)ito  monastico,  lusingnndosi  clio  sara  peresscre  brove  la 
sua  pLiinancaizi»  in  qnella  capitale,  essendi  presto  fmito  il 
4  anno  del  suo  corso  scolastico. 

Voiiini  grucralis.  Bonum  opliniumque  est,  ni  orator  prae- 
diclus  in  Viennen.  universilate  sua  studia  perliciat,  et  cnm  ibi 
non  sil  nosler  Ordo,  ut  liabilel  inter  PP.  Carmelitas.  Ast 
juxta  constilutiones  nostras  non  est  in  pole.-late,  neque 
P.  generalis,  et  eo  niagis  provincialis  tantam  temporis  dilatio- 
nem  conccdore,  sed  recurrere  t'as  e.sl  ad  S.  V.  qiue  pelitur  pro 
bono  iilins  Dalmalie  provinciœ  et  leclornni  deficientia,  et 
eodem  tempore  petilur,  ut  ex  causa  ibi  ciiala,  liabitu  prcsby- 
terali  ntatur.  Kx  ven.  conventu  SS.  Cosmaj  cl  Damiani  Uibis 
sub  di(ï  5  aprilis  I8i0.  —  /''.  Saivalor  Guori,  prùc.  (jencralis 
ierlii  ordinis  S.  Francisci. 

lîescriptuin.  Ex  audi('ntia  SSmi  die  8  maii  1840.  SSmns 
annuil  aibitiio  P.  ministri  generalis  pro  peiita  lacultate  nianen- 
di  Viennœ  et  in  habitu  presbyleri  secuiaris  durante  cursu 
ordinario  tlieoloyiie,  ila  tanien  ntapud  P.  Carmelitas  inoretur, 
pra'via  etlam  per  snbdelegandiuii  quatenus  opus  sil  absolu - 
tione  a  censuris  et  pœnis  ecdesiasticis,  nec  non  dispensatione 
super  irregularitate.  Roniaî,  etc. 


1905.  Super  noviciatu. 

Supplex  libellus.  L'avvocato  Napoletano  del  Prête  nalo  in 
niarzo  l"74,  desidera  terminare  i  suoi  giorni  Ira  i  monaci  di 
Monte  Vcrgine,  e  la  sua  volonlâ  è  stata  bene  accoltà  dall'abbate 
e  monaci.  Egli  nei  suoi  priini  anni  vesti  quell'abito,  alunno, 
poi  novizio,  ma  pochi  mesi  prima  délia  professione  usci  la 
leggs  che  la  vietava  prima  dei  21  anni,  per  cui  e  per  circos- 
tanze  di  famiglia  si  ritirô. 

Rappresenta  che  un  nuovo  noviziato  sarebbe  malagevole 
nella  sna  età  ed  implora  che  il  suo  noviziato  sia  di  due  mesi 
o  piii  meno,  corne  V.  S.  crederà,  e  di  prendere  tutti  gli  brdini 
sacri  tVa  tre  feste  consécutive. 

Rimessa  al  card.  Pacca  protettore  dell'  ordine  l'istanza^;ro 
informations  cl  voto,  dice  che  il  supplicante  fu  sempre  di  vita 

(196i).  Université  de  Vienne.  Induit  pour  demeurer  hors  du  cloître. 
D'après  les  discrets  réformateurs  de  Clément  V!1I,  les  supérieurs 
ne  peuvent  donner  au  delà  de  trois  mois  la  permission  ;\  leurs 
subordonnés  de  vivre  hors  du  cloitre.  11  ^  a  plus  de  dix-huit 
moisquele  P.  Turcliich,  de  Veglia,  en  Dalraatie,  prêtre,  profès  du 
tiers-ordie  de  S.  François,  est  allé  à  Vienne,  avec  la  perndssion 
de  ses  supérieurs  pour  achever  ses  études  à  l'université,  ne  trouvant 
pas  de  couvent  de  l'institut  à  Vienne,  il  se  logea  chez  les  Caimes,  et 
pritlluibit  de  prêtre  séculier  pour  éviter  des  ennuis.  Voulant  au- 
jourd'hui calmer  la  voix  de  sa  conscience,  il  demande  la  permission 
de  conserver  l'habit  de  prêtre  séculier;  son  séjour  dans  la  capitale 
sera  de  courte  durée,  car  il  est  sur  le  point  de  terminer  la 
quatrième  année  du  cours.  »  Grégoire  XVI  accorde  rabsolution 
des  censures  et  peines  ecclésiastiques,  q\iatenus  opus  sit,  et  la  per- 
mission de  porter  l'habit  de  prêtre  séiiclier  jusqu'à  la  tin  du  cours 
ordinaire  de  théologie.  Rome,  8  mai  18  iO. 

(19C5).  Profession  à  soixante-quutre  ans.  Dispense  d'une  partie  du 
noviciat.  François  del  Prête,  né  en  1774,  avocat  à  Naples,  désire 
terminer  ses  jours  au  monastère  du  Mont-Vieige.  Il  en  prit 
l'habit  dans  sa  jeunesse,  et  ne  put  professer,  parce  que  legouver. 
uemeut  napolitain  rendit  une  loi  qui  défendait  la  profession  avant 
vingt  et  un  ans.  Un  nouveau  noviciat  serait  incommode  pour 
son  âge.  11  demande  la  dispense  de  dix  mois  de  noviciat.  —  Le 
cardinal  Pacca,  protecteur  de  l'ordre  du  Mont-Vierge,  a  donné 
d'excellentes  informations  sur  les  bonnes  qualités  du  recourant, 
—  Grégoire  XVI  permet  de  ne  faire  que  quatre  mois  de  noviciat. 
Rome,  22  mai  1840. 


edificanle,  non  solo  qnando  stava  in  monte  Vergine  ma  che 
uscito  del  chioslro  ponù  seco  le  virtù  claustrali  e  l'inclina- 
zione  allô  stato  religioso,  segnalandosi  in  opère  di  pietà  e 
benelicenza.  Ascritlo  a  ronfralernità  moslrô  zelo  di  promo- 
vere  la  devozione  di  Maria  SSma,  profondcinlo  did  suo  in 
[larticolar  verso  il  santuario  di  monte  Vergine.  Per  cui  con- 
clnde  potersi  in  lutta  coscienza  asserire  esse  o|)portunissimo 
che  si  ritiri  nel  chioslro  e  che  otiengi  le  grazic  clie  im|)lora. 

Inforinatio  cardiiialis  prolectorin.  Per  ubbidu'e  agli  ordini 
di  cotesta  S.  Congrngazione,  la  quale  si  compiacque  richiedcre 
il  mio  parère  c  la  mia  inforrnazioae  intorno  alla  supplica 
(jui  aniicssa  del  sig.  avvocalo  Francesco  del  Prèle  di  Napoli, 
ho  l'onore  di  signifîcare  ail  EE.  VV.  che  il  predetto  sig.  Avvo- 
calo fu  sempre  di  vite  edificantissima,  non  sido  nel  tempo  che 
ricevette  la  sua  ediicazione  nel  monastère  di  Monte  Vergine 
ove  nei  suoi  primi  anni  vesti  l'abito  di  alunno  e  poi  di  novizio, 
ma  che  allresi  uscito  del  chioslro  per  ragioni  di  (amiglia 
porto  secô  le  virtù  claustrali,  e  l'inclinaziouc  allô  st.ito  reli- 
gioso, rendendosi  segnalato  in  tulle  le  opère  di  pielà  c  di 
cristiana  boneficenza.  Ascrito  qnindi  aile  confiaterniià  di  va- 
rie chiese,  mostrô  mai  sempre  zelo  vivissimo  di  eslendere  la 
divozione  verso  Maria  SSma,  refondendo  lalora  anche  del 
suo  ed  in  modo  particolare  verso  il  santuario  di  Monte  Vergine, 
(•ni  ha  avuto  una  spéciale  divozione.  Parmi  qnindi  potersi 
asserire  in  lutta  coscienza  essere  opporlunissimo  che  si  riliri 
nel  chioslro  da  lui  bramalo  e  merilevole  di  oltenere  le  giazie 
che  implora  umilmenle  dalla  S.  Sede  nella  supplica  da  lui 
presentata.  Roniaj  8  maii  1840.  Cardinal  Pacca  protettore. 

Rescriplum.  Ex  audientia  SSmi  die  22  maii  1840. 
SSmus  annuil  arbitrio  P.  abbatis  generalis  pro  facullale 
indnigendi  Francisco  del  Prête  ni  novitiatum  per  quatuor 
menses  tanlum  peragere  possit,  emissa  tamen  ab  eo  declara- 
lione  in  forma  juris  valida  se  hujusmodi  gratia  uti  velle;  illa 
vero  una  cuin  praesenti  rescripto  et  decrelo  execntoriali  asser- 
vétur  in  abbatiali  archivio.  Facta  insuper  eidem  polestate, 
postqnam  légitime  professionem  emiserit,  suscipiendi  servatis 
servandis  S.  ordines  tribus  diebus  festis  de  prœcepto  non 
continuis.  Romaj  etc. 

19C0.  Ordinis   capucinorum. 

Fr.  Bernardo  de  Panatliesi  provinciale  capucino  dalla  pro- 
vincia  di  Cosenza,  espone  che  avendo  nella  scorsa  quaresima 
alcuni  dei  suoi  religissi  dimoranti  nel  convenlo  di  Corigliano 
eslralto  dalla  sacristia  alcune  suppelleltili  per  darle  in  pres- 
lilo  a  secolari  ;  e  siccome  in  forza  di  un  decreto  del  sommo 
P.  Urbano  Vlll  [Bullarium  capucinorum,  tom.  3,  pag.  83)  viene 
proibilo  ad  ognun  dei  religiosi  di  cio  fare  precisamente  in 
dello  convenlo  di  Corigliano  sotto  pena  di  scommunica  e  priva- 
zione  di  voce  altiva,  e  passiva,  qnindi  è  che  l'oratore  sudetto 
supplica  V.  B.  affinchè  voglia  benignamente  degnarsi  auto- 
rizarlo,  onde  possa  assolvere  i  suriferiti  religiosi  da  ogni,  e 
qualunque  (per  laie  oggello]  incorsa  scomunica,  e  riabili- 
landoh  ancore  alla  voce  atliva  e  passiva.  Ma  siccome  uno  di 
essi  è  sacerdotp,  ed  ha  in  tal  slalo  celebrato  la  S.  messa,  sup- 
plica di  più  a  volerlo  dispensare  dalla  incorsa  irregolarità. 

Ex  audientia  SSmi  die  "29  maii  1840.  SSmus  annuil  arbitrio 
ministri  generalis  eliam  per  subdelegandum  pro  absolu- 
tione  a  censuris  et  pœnis  ecdesiasticis  et  dispensatione  super 
irregularitate,  nec  non  rehabilitatione  ad  utramque  vocem 
activam  el  passivam  injuncla  pœnitentia  salulari.  Romae  etc. 

(1966).  Capucins.  Ornements  sacrés.  Un  décret  du  pape  Ur- 
bain Vlli  défend  aux  religieux  du  couvent  de  Corigliano,  pi  ovince 
,lè  Cosenza,  d'enlever  les  ornements  sacrés  de  la  sacristie  et  de 
1  -  prêter.  Le  décret  a  été  inséré  dans  le  bullaire  des  Capucins, 
nnelques  religieux  de  cette  maison  ayant  piêté  des  ornements, 
Grégoire  XVI  accorde  l'absolution  des  censures  et  la  dispense  de 
l'irrégularité.  Rome,  29  mai  1840. 


1099 


DKCRETS  INEDITS. 


100 


1967.   CARilELlTAKCSI. 

Fr.  Josephuj  a  Visitationc,  ex  ordine  Carmelitarum  Excal- 
ceatorum  et  M^-xicaïue  provinciie  S.  Alberli  piovincialis 
exponit  :  qmnl  SS.  D.  N.  Plus  P.  VMl  ex  audientia  habita 
die  16  aiigusii  anni  1829.  bénigne  annuit  siipplici  lilHjUo  pro- 
vincialis  et  defiiiitoiii  linjus  provinciiB  pro  pratia  et  jiixta 
pelita  propter  reli^iosorum  penurir.in  ad  deceniiimn  conces.<it. 
Primo,  qiiod  provincialis,  si  i«a  expptiire  putaverit,  possit 
tempus  célébration!  capituii  in  statutis  prcefinitiim,  ad  annum 
prodncere,  alqne  eliam  amplius  cuin  consilio  detÏMiiorii. 
Secundo,  quod  si  capitulares  ex  non  prseviso  eventii,  consre- 
gari  non  possunt,  provincialis  cnni  definiloribns  qui  secum 
invicem  conveniri  qiie.iiit,  ea  omnia  constituant  qiia^  a  toto 
capitule  fieri  soient.  Tertio,  quod  plena  concedaliir  facultasvo- 
calibiis  ad  eligtndum  con;:;rrgatis,  eumdemipsiimquiolliciiim 
expleverit  iterum  eligendi  in  priorem,  defiiiitorem,  atqne 
etiam  pro\inciaIenn  ao  tandem  in  definitorem  simul  et  prio- 
rem. 

Cumvero  tempus  liujns  concessionis  anno  proxime  sequenti 
finiatur  et  religiosonirn  penuria  major  sit  in  dies,  ad  validila- 
tem  fiiturariim  electionum  necessaiium  duxit  orator  pratiœ 
prorogationem  itemm  postulare.  Atque  eliam  cum  teniporum 
injuria  omnes  pvovincioe  una  cm»  R.  P.  generali  et  ejds 
difliiiitorio  in  Hispania  extincta;  fuerint,  et  ex  tota  congre- 
gatione  sola  hase  subsistât  S.  Alberti  provincia,  eidi;m  eliam 
preeibus  postulat  orator,  ut  ex  S.  Sedis  apostolica3  declara- 
tione  certo  consiet  interea  tantum  et  déficiente  oniiiiiio 
R.  P.  N.  generali  et  definitorio,  idem  provincialis  et  definito- 
rium  provincia*,  vicem  utriusque  gerentes,  omnia  exsequi 
valeant  quae  seeundum  congregationis  statuta  illis  jure  con- 
cessa  sunt  praeter  prseeminentiarum  jura  et  privilégia  quae 
tantum  respiciunt  honorem. 

Copia  d.-lla  relazione  verbale  fatta  alla  S.  M.  di  Pio  VIll  da 
Mgr  segretario  di  Propaganda  nel  giorno  16  agosto  1829, 
sulla  provincia  dei  Carmelitani  Scalzi  delta  di  S.  Alberto  di 
Messico. 

Per  [.arts  del  provinciale  e  definitorio  dei  Carmelitani  Scalzi 
délia  provincia  di  S.  .\lberlo  di  Messico  è  stala  presenlata  alla 
Propaganda  una  supplica  nella  quale  si  iniplorano  délia  Satitità 
rosira  alcune  giazie  a  favore  di  quella  religiosa  communità, 
consistono  queste. 

1.  Che  il  provinciale  e  definitorio  possa  eseguire  tultociô  che 
dipendeva  del  générale  deir  ordine  résidente  in  Ispa{,na  per 
essefe  impedila  la  communica^loue  coq  esso. 

(1967).  Mexique.  Carmes  dédi/iuisés.  En  1829,  les  Carmes  du 
Mexique,  ne  pouvant  avoir  de  rapport  avec  le  général  de  leur 
congrégation,  lequel  'demeurait  en  Espagne,  demandùrent  des 
pouvoirs  extraordinaires  au  Saint-Siège  :  1.  Que  le  provincial  et 
son  conseil  puissent  prendre  toutes  les  mesures  réieivécs  au 
général  de  l'InsUtul.  2.  Que  l'on  puisse  changer  quelque  statut, 
selon  les  circonstances,  en  réservant  la  règ'e  et  les  prescriplions 
canoniques.  3.  Supposé  que  le  provincial  ne  puisse  administrer 
librement  la  province,  qu'il  puisse  désigner  un  délégué.  4.  Que  le 
provincial  puisse,  de  concert  avec  son  conseil,  dilférer  d'un  an  et 
davantage  la  convocation  du  chapitre,  j.  Supposé  que  les  membres 
du  chapitre  ne  puissent  se  réunir  pour  quelque  cause  imprévue, 
que  le  provincial  et  ses  conseillers  puissent  remplir  les  attributions 
du  chapitre.  «.  EnSn,  que  les  membres  du  chapitre  aient  des 
pouvoirs  étendus,  au  sujet  des  élections,  pour  réélire  les  prieurs, 
défioiteurs  elle  provincial  lui-même.—  Pie  Vlll  ne  fit  pas  de 
concession  sur  les  trois  premieis  points,  attendu  que  les  consti- 
tutions de  l'ordre  règlent  suffisamment  ce  qui  concerne  la  pro- 
vince du  Mexique,  en  lui  accordant  à  peu  près  tout  ce  qui  est 
demandé  dans  lesdits  articles.  Il  concéda  pour  dix  ans  les 
demandes  i,  5  et  6.  —  En  1810,  Grégoire  .\VI  confirma  les  aulori- 
sations  pour  une  autre  période  de  dix  ans.  L'induit  de  i«2U  fui 
expédié  par  l'entremise  de  la  Propagande.  Celui  de  1840  fut 
l'œuvre  de  la  S.  Congrégation  de»  Evoques  et  Réguliers. 


2.  Che  si  possa  mutare  qualclie  slatuto  seconde  le  circos- 
tanze  dei  tcmpi,  ferma  pero  rimanendo  la  regola  e  osservando 
sagri  canoni. 

3.  Che  essendo  inipedito  il  provinciale  ad  amministrare 
liberamente  la  provincia  per  qualunque  causa,  possa  esso  solo 
dekgare  un  allro  che  con  pieno  potere  regga  la  proviiuia. 

4.  Che  il  provinciale  possa  col  consiglio  del  definitorio 
alhmgare  ad  un  amo,  e  piu  il  tempo  stabilito  pel  ca|)itûlo. 

5.  Clie  sei  c.ipilolari  per  un  qualche  evento  imprevi^lo  non 
possono  congregai'si  il  provinciale  con  i  detinilori  possa uo  sta- 
bilire  quanlo  è  solito  farsi  dil  capitolo. 

6.  Finalmente  che  venga  concessa  piena  facoltà  ai  vocali 
congregati  per  la  elezione  di  tornare  ad  eleggerc  il  medesimo 
soggetto  air  oUicio  i^tesso  che  ûccupava,  cioè  di  priore,  di 
detinitore  ed  anthe  di  provinciale,  ed  in  fine  di  definitore  e 
priore  insieme. 

Rimessa  presta  supplica  per  informazionc  al  P.  preposito 
générale  dei  carmelitani  scalzi,  questi  dicendo  che  la  pro- 
vincia suddctla  è  affallo starcata  ilallasua  giiirisdizione  e  sog- 
gelta  alla  congregazione  di  Spagna,  ha  Irasmesso  sulla  mede- 
sima  alcune  osservazioni  i  del  procuratore  générale  spagnolo 
résidente  in  curia,  dalle  quali  si  rileva  che  per  i  primi  tre  ar- 
ticoli  non  ha  bisogno  quella  provincia  di  alciina  miilazione, 
perché  dalle  coslituzioiii  generali  deirOrdine  è  stato  provisto 
in  modo  spéciale  alla  provincia  di  S.  Alberto  di  Messico,  accor- 
daiidoalla  medesima  pr(>sso  a  poco  cloche  al  présente  si  ri- 
chiede,  riportandonellesue  osservazioni  i  paragrafi  délie  dette 
costitnzioni.  Pergli  allri  tre  articoli  poi  è  di  sentimento  che  la 
S.  V.  possa  accordare  a  tempo  quanto  si  implora,  c  ciô  in  vista 
délie  çircostanze  politichedi  quelle  regioni. 

11  rescritto  pertanto  che  la  S.  M.  di  Pic  VIll  si  degnô  di 
emanare  per  parte  délia  Propaganda  è  il  seguente  : 

Ex  audienlialC  aug.    1829. 

SSmus  referente  secret,  reruin  adjunctis  mature  pro 
sua  summa  sapientia  perpensis,  habilaque  ralione  cons- 
litu'.ionum  ordinis  prœcipue  particularium  provinclaj  S.  Al- 
berti de  Mexico,  mandavit  rescribi  pro  ils  qiiœ  con- 
tinenlurin  n.  1,  2  et  3  hiijus  suppllcis  libelli  satis  provi- 
sum  a  constitutionibus  ordinis;  aliis  pro  qu;e  in  nicmorato 
supplici  Ubello  numerantur  sub4,S,  6,  bénigne  annuit  in 
omnibus  pro  gratia  juxta  petita  ad  decennium  tantum  vali- 
tura.  Non  obslantibus  apostolicis  ac  ordinis  constitionibus  bac 
super  re  in  contrariumtacienlibus,  caelerisque  quibuscumque. 

Roma?,  etc. 

Ex  audientia  SSmi  die  29  maii  1840.  SSmus  bénigne  annuit 
pro  prorogatione  ad  decennium  iudulli  expedili  sub  die  16 
augusti  1829,  servata  in  omnibus  illius    forma  ac  tenore. 

1968.  S.    JoAiNNIS    DE  DEO. 

Fr.  Benedetto  Verni,  prior  générale  dell'ordine  di  S.  Gio- 
vanni di  Dio,  espone  che,  bramando  di  provvedere  in  qual- 
che modo  al  decoro  dei  religiosi  Toscani  dell'islituto,  i  quali  da 
moltissimi  anni  non  contano  più  verun  individuo  il  quale  ri- 
veslilo  délie  necessarie  qnaliliche  possa  intervenire  al  capitolo 
générale,  e  conoscendo  a  prove  le  piii  concludenti  i  meriti 
che  dislinguono  il  P.  Aurelio  Battagliani,  che  con  plauso  uni- 
versale  si  trova  da  molto  tempo  priore  del  convenlo  ospedale 
dis.  CroceinCornelo,noach3il  P.  Pietro  Geloni,  in  quale 
con  lodevolissima  condotU  solto  ogni  rapporto  ha  riscosso 
scmpre  tanto  nei  conventi  délia  Toscana  quanto  nel  nostro 
statononequivocielogi,  in  oggi  priore  nel  convento  spedale 

[Vi^^).  Huspilaliers  de  S.Jean  de  Dieu.  Les  frères  de  Toscane 
D'avant  personne  qui  remplit  les  conditions  exigées  pour  assister 
au  chapitre  général,  ou  demande  pour  deux  de  ces  religieux  le 
titre  d'ei-proviacial. 


HOI 


DECRETS  INEDITS. 


1102 


délia  SSiim  TriiiilSi  e  S.  Anna  in  Ancona,  snpplica  fcrvi- 
demente  la  clemcnza  délia  S.  Va  dosi'»''*!  '•'  concedere  in  via 
di  grayJail  titolo  (li  ex-proviiicialu  dell'ordine  ai  sndptti  reli- 
giosi,  ondf!  [lossaiio  p^r  ginstizia  godt^re  di  qiielli  onori  c 
diriltidovnti  aile  loi'ooUime  qualiti»  fin  qui  Irasandato.  E  siano 
cosi  aniniati  asosionprccon  pari  z.clo  ed  inipegnoil  geloso  in- 
carico  ail  essi  affidato, 

Vigoi'e  sptciali  ini  facullaliim  S.  Congrogatio  annuit  arbitrio 
P.  generalis  pro  lacultate  indulgondi  pvibtalis  rt-ligiosis  ut 
juxta  pièces  ex-provincialis  tilulo  insigniri  possint,  cum  om- 
nibus juiilnis,  pnuniiiiientiis  et  f-xemplioiiiluis,  quibiis  alii  ex- 
provinciales  hnjusiiiodi  fVuuntiii',  et  gaudont.  Uomce,  1  jti- 
niH840. 

19C9.  StPEn  c.vxNEis. 

Generali  Carmeîilarum  calcealorum.  Non  senza  sorpresa  è 
giunto  a  noiizia  di  questa  S.  C.  clie  il  P.  Patini  cou  altri  tre 
religiosi  sacerdoti  del  convento  dei  Cai melilani  di  S.  Marlino 
nel  Monti  nel  giorno  del  covrente  circa  le  ore  Ireantiineri- 
diane  si  slava  bagnando  suUa  riva  di  Fiiiniicino  in  luogo  es- 
posto  al  publico  o  poco  lontano  dal  porto,  per  cui  erano  non 
senza  amniirazione  veduti  da  quclli  che  passavano,  lanto  più 
che  si  trovavano  ;)resenli  alcunc  donne.  Questa  S.  C.  non 
volendo  che  resti  impunila  una  taie  niancanza  che  ridonda 
in  disonore  dell'  ordine,  commette  a  V.  P.  di  ammonire  grave- 
mente  il  sudetlo  P.  Patini  e  gli  altri  religiosi  a  nome 
délia  S.  C.  e  loro  ingiungera  di  fare  per  giorni  dieci  gli 
spiritnali  eserciz:  colla  proibizione  di  uscire  durante  i  dieci 
giorni  dal  convento  sotto  pena  di  sospensione  riservata  alla 
S.  Congregazione. 

V.  P.  poi  da  questo  fatto  conoscerà  la  nécessita  d'invigilare 
rigorosamente  nelia  condotta  dei  suoi  religiosi,  acciocchè  non 
si  rinnovino  tali  mancamenti  e  non  siano  i  religiosi  medesimi 
di  scandalo  e  di  ammirazione  ai  secolari,  i  quali  non  hanno 
omesso  di  raranientare  altri  fatti  relativi  ai  loro  portamenti. 
Dara  in  oltre  relazione  alla  S.  C.  dell'  operato  e  Dio  la  guardi. 
Romse,  10  junii  1840. 

Epistola  prioris  S.  Martini.  Quanti  veneri  e  rispetti  le  su- 
periori  disposizioni  di  V.  P.  Rma  mi  lusingo  che  ella  a  quest' 
ora  ne  sia  pienamente  convinta;  ma  quanto  m'abbiano  com- 
mossoed  amareggialol'animo  quelle  che  ha  creduto  bcne  di 
prendere  l'Eino  Rmo  sig.  cardinale  Patrizi,  prefetto  délia  S.  C. 
intoriioa  quei  religiosi  che  da  questo  convento  di  S.Martino  ai 
Monti,  previo  il  di  lei  assenso  recaionsia  Fiumicino  il  di  4  del 
corrente,  non  saprei  spiegarglielo,  un  diverlimento  cosi  inno- 
cente in  quanlo  alla  sua  durazione,  che  fù  di  un  sol  giorno,  in 
quanto  ai  soggetti  che  ne  formarono  la  comitiva,  che  furono 
tulti  religiosi, e  in  quanto  alla  libertà,  che  egiino  si  presero  di 
laïarsi  i  piedi  ia  parte  assai  remota  dall'ab  itato  e  senza  de- 
posizione  dell'abito  religioso,  sembra  a  me  che  non  méri- 
tasse un  castigo,il  quale  suppone  un  fatto  gravissimo  accompa- 
gnato  da  pnbblico  scandalo.  Conoscendo  pienamente  quanto 
i'Emo  prefetto  sia  saggio  nel  suo  pensare  e  giusto  nel  suo  ri- 
solvere, debbo  per  necessaria  conseguenza  déduire  che  egli 
mosso  dalle  importune  insistenze  di  un  delatore  niente  amico 
dei  frati,  e  che  in  qnella  occasione  ha  vohUo  dare  un  colore 
diverso  alla  cosa  per  renderla  più  déforme,  condotto  ad 
emettere  deposizioni  assai  umilianti  per  questi  miei  religiosi, 
ma  al  tribunal  d'iddio  tuttosara  manifeste.  Se  monsig.  Bizzarri 
solto-secretario  délia  S.  C.  cometestimone  di  vista  volessedare 

{1969).  Bains  de  mer.  Carnus.  Quelques  religieux  de  l"0Tdre  des 
Carmes  s'étaïUbaijinés  en  public  sur  la  plage  de  Fiumicino,  la 
S.  Congrt^gatioQ  leur  impose  dix  jours  de  retraite,  avec  défense 
de  sortir,  sous  peine  de  suspense  réservée  à  ladite  Congrégation. 
Rome,  10  juin  1840. 


una  gennina  relazione  dell'accaduto,  non  potrebbe  dirne  più, 
ne  meno  di  quello  che  io  col  présente  f<iglio  ho  il  bene  di 
niniliarc  a  V.  P.  Rma.  Egli  vidde  alcuni  di  miei  religiosi  che 
si  scalzarono,  e  lavaronsi  i  piedi  soltaulo,  che  il  simile  pralicô 
unsacerdot»;  di  sua  compagnia  il  quale  trovalosi  sulla  spiaggia 
del  mare  incontrA  la  disgrizia  di  bagnarsi  come  i  miei  reli- 
giosi i  piedi.  Clie  se  in  quell'  alto  si  sono  Irovate  a  p^ssare  al- 
cunc donne,  non  altro  chu  uno  .scandalo  farisaico  incontrarne 
polerono.  Dcllo  stcsso  peso  scno  gli  altri  |)relesi  delitti  che  si 
imputano  ai  Carmelitani  da  due  anni  in  qua,  se  pure  non  gli 
si  voglianoimputare  i  peccati  dei  loro  antecessori.  Ma  la  P.  V. 
Rma  sa  bcne  e  Io  sa  purequalunquo  uomo  savio  e  imparziale, 
che  il  proporre  in  génère  non  basta,  ma  fa  duopo  provare 
il  speciecià  che  si  propone.  E  noi,  grazia  u  Dio,  sulla  nostra 
coscienza  affidati,  possiamo  ben  dire  alla  presenza  dell'uni- 
verso  che  nemo  arguet  nos  de  peccato. 

Responsio  generalis.  Avendo  il  geni'rale  dei  Carmelilani 
ricevuto  il  giorno  10  deU'corrente  giugno  un  comando  di 
codesta  S.  C.  nel  quale  i  suoireligiozi  di  S.  Martino  ai  Monti 
vengono  multati  di  gravissima  penitenza  per  essersi  intiera- 
mente  bagnati  nel  mare  di  Fiumicino  ron  pubblico  scandalo 
délie  persone  diambi  i  sessi  ivi  présent!,  il  générale  si  fece  un 
dovere  di  rimettere  l'ordine  fedelmente  trascritto  agli  anzi- 
detti  suoi  religiosi.  Lo  stesso  dovere  si  fa  pure  di  presentare 
allaS.C.  la  riposta  qui  acclusa  che  dal  priore  di  quella  com- 
inunila  ha  ricevuta.il  quale  era  con  i  suai  a  quel  divertimenlo 
acciô  la  S.C.negiudichisecundola  sapienza  giustizia  ed  equita 
che  in  lei  risiede,  e  cio  in  obbedienza  délia  risposta  che  dal  gé- 
nérale attende. 

Traspontina,  li  12  giugno  1840. 

Fr.  Giuseppe  Cataldi,  générale  dei  Carmelifani. 

Die  15  junii  1810.  UniaUcr  et  P.  generalis  mandatis  S.  C. 
obediat. 

1970.   SopER  suspE^SIO^E  clstodis. 

La  magistraiura  di  S.  Anatolia,  delegaz'one  di  Macerata, 
archidiocesi  di  Camerino,  espone  che  avea  inlesa  con  dispia- 
cenza  la  destinazione  dal  definitorio  dei  PP.  Capucini  del 
présidente  in  questo  V.  convento  in  persona  del  P.  Filippo 
délia  terra  de'  Conti,che  nell' anno  1834  come  guardiano,  pel 
suo  carattere  us6  di  tante  sîravaganzc  in  quella  famiglia  e  co- 
munita  reiigiosa,  che  scandalizô  la  popolazione,  perfino  con 
slrepitosa  fuga  dal  convento  sudetto  di  un  laico  dal  medesimo 
aspraujenle  insidiato,  e  che  perciè  con  laie  rememorazione 
ossequiô  il  padre  Provinciale  dell'  ordine  a  volersi  degnare  di 
sostituire  oltro  soggetto,  onde  si  fosse  mantenuta  la  pace  e  la 
tranquillità  délia  famiglia,  e  conservato  l'edilicante  odierno 
splendore  délia  modesima  benefîcata  meritaniente  dal  comune 
ed  afletta  ail'  intera  popolazione.  Senza  a  derire  a  taie  vivissima 
preghiera  come  portava  per  ogni  rapnorto  una  certa  gralitu- 
dine,  ed  il  buon  senso,  senza  riscontrarsi  almeno  quel  muni- 
cipio,  cône  portava  la  civilta  ;  si  è  veduto  giungere  al  luogo,  e 
col  sudetto  ministro  il  ripetulo  immeritevole  soggetto,  e  la 
popolazione  brondola  su  taie  operato  poco  ben  consiglialo  dalla 

(1970).  Capucins.  Réclamations  de  ia  municipalité .  Le  couvent 
de  Saiate-Anatulie,  province  de  lUacerala  et  diocèse  de  Camérino, 
eut  pour  gardien,  il  y  a  quelques  années,  le  P.  Philippe,  lequel 
fit  des  choses  extravagantes  et  laissa  des  souvenirs  peu  favorables, 
lia  été  replacé  dans  cette  comumuauté  et  dans  les  manies  fonc- 
tions. La  municipalité  a  prié  le  proviccial  de  placer  un  autre 
sujet,  afin  de  conserver  ia  paix  et  la  tranquillité  de  la  commu- 
nauté, laquelle  esl  bien  vue  de  la  pop^i talion.  Le  provincial 
n'ayant  pas  accueilli  la  démarche,  la  municipalité  s'adresse  à  la 
S.  Congrégation.  —  Le  général  de  l'institut  confiime  la  vérité  de 
la  plainte,  elpense  qu'il  y  a  lieu  de  révoquer  le  gardien  et  de 
l'envoyer  dans  une  autre  maison.  La  S.  Congrégation  prend  ce 
parti.  Rome,  juin  1840. 


1103 


DECRETS  INEDITS. 


1104 


prudenza  in  rich'amare  alla  niemoria  fatli  di  discredito  alla 
religione.  T;»le  energenle  iinUice  la  oratrice  magislratura  ili 
reclamare  a  V.  K.  Rma  supplicaiulola  a  rimuovere  l'inconve 
niente  con  quelle  savie  delerminazioni  etc. 

Yolum  geueniUs.  Quae  oratores  in  relroscripto  snppliii 
libello  exposueruiit,  vera  omnino  suut,  tt  iileo  iufiascriptiis 
niinister  geiieralis  opinaUir  prœsidem  convenlus  S.  Anatoli» 
ob  officio  removendum  csfi-,  et  alio  transfercniluni,  salvo 
nierori  judicioEniinentia;  Vestra' lima',  cujiis  S.  purpuram 
humillinit»  deosculor.  Ex  conveiilu  Capuciiiorum  urbis,  die 
1  julii  1840.   Fr.  F.not'nius,  minisler  geneniUs Capuciiiorum. 

Rescripium.  Scribaliir  P.  ministro  generali  ad  iiienlem  : 
mens  est,  che  in  vista  di  particolari  circosianz-?,  colla  dovula 
prudenza  sospenda  il  P.  Fiiippo  di  lia  terra  dei  Coiiti  dall'  otlicio 
di  présidente  del  convento  di  S.  Anatolia  e  lo  allontani  dal 
medesimo  sostiluendovi  allrosuperiore.  Romaj,  juiiii  1840. 

I9"l.    OHDI.NIS   s.    FRAN'CISCI. 

11  P. Francesco  da  Domodossola  Minore  riformalo, predicatore 
e  guardiano  altnale  al  convento  di  Orta,  diocesi  di  Novara, 
implora  dalla  S.  V.  la  litenza  di  ("are  use  del  comodo  nelli 
viapgi  tiint(3  pcr  liberarsi  dalle  inlenipeiie  dei  lenipi  (luanlo 
per  custodire  la  sua  sainte  spesso  soggelta. 

Rescripium.  Ex  audientia  SSini,  die  5  junii  ISiO.  SSmus 
annuit  arbitrio  P.  provincialis,  légitima  concurrente  causa, 
pro  petita  facultate,  dummodo  caute  se  gerat  ne  scandaluni 
oriatnr. 

19"2.  Ordisis  carthlsiasorcm. 

La  real  Certosa  di  S.  Lorenzo  presse  Padula  diocesi  di  Ca- 
pacio  nel  regno  di  Napoli,  trovasi  ora  soggelta  ail'  allogio  délie 
Iruppe  militari  di  S.  M.  allorchè  traiisitano  per  questi  luoghi, 
e  non  puo  impedire  ad  esse  l'uso  délia  carne  ad  onta  che 
facciano  conoscere  ai  comandanti  ed  oûîciali  rispettivi  la 
proibizione  e  le  pcne  che  si  incorrono  in  tal  pratico.  Quindi 
è  che  il  priorft  délia  Certosa,  per  quiète  e  tranqnillita  délia 
propria  coscienza  e  dei  militari  stessi  ne  thiede  la  permissioiie 
durante  tal  nécessita. 

Ex  audientia  SSmi  die  19  junii  iSiO.  Smns  annuit  arbitrio 
P.  procuratoris  pro  petita  facultate  ad  trienniuiii  pro  niilitari- 
bus,  alii^quc  personis  uiililaribus  cohorlibus  addictis. 

Rocnae,  etc. 

1973.    SCPER    PROCESSU    CAMER.VLI. 

Il  ministro  provinciale  e  definitorio  délia  riformata  pro- 
vincia  di  S.  Maria  degli  Angeli  nella  Polonia  minore,  espon- 
gono  che  un  taie  Eurico  N.  nalo  da  pareiiti  luterani,  e  con- 

{\^1V.  Franciscains.  Voilure.  I.a  règle  de  S.  François  iulerdii 
les  voilures,  t  Le  P.  François  de  Domocio=3ola,  prédicateur,  actuel- 
lement g^^rdien  au  couvent  de  Orta,  diocùse  de  Novare,  demande 
rautorisation  de  se  servir  de  la  voilure  pour  voyager,  tant  pour  se 
mettre  à  l'abri  de  l'intempérie  des  saisons  'que  pour  conserver  sa 
santé  qui  est  souvent  compromise.  »  —  Grégoire  XVI  autorise,  au 
L'ré  du  provincial,  pour  cause  légitime,  en  prenant  des  [irécautions 
pour  é\iler  le  scandale.  Home,  3  juin  1840. 

(ll"-2).  Chartreux.  A6i(fnen«.  La  Ctinrlrcuse  de  Padula,  dans  le 
rovaume  de  .Naples,  doil  loger  les  soldats  à  leur  passage.  On  ne 
peut  les  empêcher  de  manger  de  la  viande,  quoique  les  comman- 
dants et  les  officiers  soient  avertis  de  la  défense  et  des  peines  que 
l'on  encourt.  Le  prieur,  pour  sa  tranquillité  et  dans  l'intérêt  ai:  la 
conscience  des  militaires,  demande  l'autorisation.  —  Grégoire  .W'I 
accorde  l'induit  pour  trois  ans.  Rome,  19juinl»i0. 

(1973).  Pelile- Pologne.  EipuUion  extrajudiciaire.  Le  provincial 
et  le  définiloire  des  franciscains  de  Notre-Dame  des  Anges  dans  la 
Pelite-Pologne  représentent  que  Henri  N.  né  de  parents  luthériens 
et  converti. -l  la  foi  calliolique  en  1833,  fui  reçu  dans  l'instilul  par  le 
précédent  provincial  en  1837,  sans  consulter  ledéfinitoire.  Etant  par- 


yertito  alla  fede  catlolica  nel  20  giugno  1833,  alli  17  di 
octobre  1837  dal  provinciale  predecessoro,  inconsulto  il  de- 
linitorio,  fu  ricevuto  nell'  ordine  e  chianiato  fr.  Giovanni  Can- 
zio.  Costui  simulindo  inlegrila  di  corpo  e  di  animo,  seppe 
nel  noviziato  ingannare  la  volonta  de'  votanli,  che  venne 
ripulalo  iJoneo  a  l'are  la  solenue  professione;  ma  conie  per 
legge  del  governo  è  proibilo  di  farsi  subito  dopo  il  noviziato, 
cosi  fu  niandato  ad  un  altro  convento  per  lo  studio  di  tilosofia. 
Ivi  ^olo  elasso  un  niese,  non  almeno  due,  come  vogliono  gli 
statuti,  fu  esposo  per  ordine  del  provinciale  ai  voti  délia 
comunila  che  per  la  breviia  délia  diniora  non  aveva  potuto 
investigarne  l'indole,  riportô  i  sutfragii  atl'ermalivi,  e  venne 
ainmesso  alla  professione.  Vedutosi  cosi  professo,  dépose  la 
sinnilazione  délia  virtu,  ed  incominciô  a  dare  non  equivoci 
segni  di  nna  pessima  conversione  per  la  proclività,che  ha  di 
ritornare  ail.»  sella  dei  Luterani,  cd  i  depravali  costunii  ;  ed 
inollre  si  conobbe  che  il  nied.  è  affetto  di  mal  caduco.  Or  gli 
oratori  snpplicanli,  pondérale  le  umiliale  ragioni  e  fondala- 
mente  dubilando  che  questa  pe<ore  animorbila  puo  pervertire 
la  religiosa  gioventu,  hanno  di  tultocio  cosirulto  processo  che 
in  copias!  umilia  alla  S.  V.  alfinchèsi  degni  di  enietlere  res- 
critlo  di  espulsione  del  medesimo. 

Ex  audientia  liie  2(5  junii  18S0.  SSmns  annuit  arbitrio 
provincialis  cuin  suo  parvo  definitorio,  prievio  processu  ca- 
in  rali  extrajudiciali,  cum  dcscriptione  delictorum  et  aliqua 
prubatione  cum  solitis,  etc. 

1974.  Slper  cessione  ecclesi.e. 

Il  générale  dei  Donienioani  espone  che  l'autica  chiesa  di 
Fano  deir  ordine  dei  Predicatori  era  da  lantianni  custodita  dal 
P.  Raiinondo  Angeliiii  fanese  che  ivi  stava  vestilo  'la  religioso. 
Caduto  peiô  infermo  per  col[)o  apopletico,  fu  trasportalo  al 

venu  à  tromper  par  son  hypocrisie  les  membresdu  chapitre,  il  fut 
jugé  apte  à  la  profession,  el  comme  une  loi  du  gouvernement 
d.?t'end  de  professer  aussitôt  après  le  no\icial,  on  l'envoya  dans  un 
autre  couvent  pour  étudier  la  philosophie.  L'n  mois  après,  et  non 
deux,  comme  les  statuts  prescrivent,  le  provincial  le  présenta  au 
vole  de  la  communauté,  qui  n'avait  pas  eu  le  temps  de  le  connaître. 
.\insi  il  lit  la  profession  solennelle.  Aussitôt  il  déposa  le  masque 
delà  vertu,  et  se  conduisit  de  façon  à  montrer  que  sa  conversion 
n'avait  pas  été  sinche.  On  s'apeiçut,  en  outre,  qu'il  était  sujet  à 
l'épilepsie.  Comme  une  brebis  galeuse  peut  infecter  le  troupeaus 
on  a  fait  une  enquête,  qui  constate  les  faits  exprimés  ci-dessus.  L, 
copie  est  présentée  à  la  S.  Congrégation,  afin  qu'elle  ordonne 
l'expulsion.  —  Le  Saint-Père  autoris'r'l'expu'sion  après  un  procèa 
caméral  ou  exlrajudiciaire.  Rome,  26  juin  1840. 

(1974).  Apnnaije  du  pri/ice  Beaukarnais.  Duminicuins.  Vna  partie 
des  biens  ecclésiastiques  de  l'Etal  pontifical  incorporés  i  l'admi- 
nistration des  domaines  pendant  l'uccupation  napoléonienne, 
formèrent  l'apanage  du  prince  Beauharnais.  Eu  18i(',  la  S.  Con- 
grégation reçoit  la  demande  suivanie:  «  Le  général  des  Domi- 
nicains représente  que  l'ancienne  église  des  Dominicains  de  Fano 
était  depuis  longtemps  gardée  par  le  P.  Raiinond  Angeliri,  lequel 
était  de  celle  ville  et  portait  l'habit  religieux.  Tombé  milade  par 
suite  d'un  coup  d'apoplexie,  il  fut  transporté  au  couvent  de  Pesaro, 
et  ensuite  à  celui  de  S.  Séverine,  où  il  est  4  présent.  En  partant 
pour  Pesaro,  il  prit  tous  les  ornements  sacrés  qui  appartenaient  à 
l'institut.  Le  couvent  de  Fano  fait  partie  de  l'apanage.  11  n'est  donc 
pas  possible  de  le  reprendre.  Mgr  l'évêque  demande  qu'on  lui  cède 
1  église,  qui  reçoit  du  .gouvernement  environ  80  écus  (400  fr.) 
pour  les  frais  de  culte  et  les  réparations.  Le  chapitre  provincial 
récemment  tenu  à  Faenza,  considérant  qu'il  n'e.-l  pas  bien  qu'un 
religieux  seul  réside  dans  une  ville,  a  été  d'avis  de  céder  l'église. 
.Mgr  i'éïêque  veut  en  outre  les  ornements  sacrés,  et  soutient  que 
l'administration  des  domaines  les  donne  à  l'église.  Le  P.  Ilaimond 
assure,  au  contraire,  que,  cachés  par  les  religieux  à  l'époque  de  la 
suppression,  ils  ne  furent  jamais  confisqués.  En  conséquence,  les 
pères  du  chapitre  dcmaudent  la  permission  de  céder  l'église  et  de 
garderies  ornements  sacrés.  »  —  Le  Sainl-Pcre  autorise  la  ces- 
sion de  l'église  et  des  ornements  qui  ne  comportentpas  de  con- 
lioverse;  pour  les  autres,  les  intéressés  feront  valoir  leurs  raisons 
par  écrit.  Home, 26  juin  1840. 


1105 


DECRETS  INEDITS. 


1106 


convenio  di  Pesaro,  e  linicsso  alquanlo,  passô  al  suo  conveiilo 
di  S.  Severiiio,  ove  ora  tiovasi.  Qiiando  venue  tiiispoitato  in 
Pesaro,  prese  seco  tutti  i  sacri  ariedi,  che  erano  dulla  rcli- 
pioiip.  Il  convenio  di  Fano  appartiens  ail'  apanaggio  ;  onde 
non  è  possibile  riavcilo.  Monsi(^iior  vcscovo  di  detta  citta  fa 
istanza  che  gli  sia  ceduta  la  chiesa,  la  (piale  ha  dal  governo  la 
dote  di  circa  scudi  80  per  le  spesa  di  culto,  e  inantunimento 
délia  falihriea.  Il  capitolo  pioviiicialo  falîo  oi'a  in  Faenza, 
consideraiidocho  unsoloreligioso  non  ista  beiie  in  una  cilla,  è 
stato  di  sentimento  che  la  chiesa  sia  ceduta.  Monsignor  ves- 
covo  vuole  di  più  i  sacri  arredi,  e  prcUMide  che  fossero  alla 
chiesa  ccduli  dal  demanio.  AU'  inconlro  il  P.  Kainiondo  An- 
gelini  assicura  che  aU'epoca  délia  sopprcssione  furono  nascosti 
dai  religiosi,  no  mai  fuiono  demaniaii.  Quindi  i  padri  ca|)ito- 
lari  iinploraiio  d.il  S.  V.  di  poter  cedere  la  chiesa,  ma  ritc- 
nerne  i  sacri  arredi. 

Itescriplum.  Ex  audientia  SSmi  die  2G  junii  1840.  SSmus 
annuit  aihilrio  episcopi  et  P.  magistri  guneralis  pro  cessione 
ecclesiœetsacrorumsuppellectiliiim  super  (piibus  nulla  contro- 
versia  adquosjure  perlinent  inter  parles  habelur;  quo  vero  ad 
reliqoas  supellecldes,  partes  exponant  proprias  raliones  in 
scriplis,  et  providebitur. 

1975.    SlJPER    SUBVENTIONE. 

Fra  Aurelio  Fanucci,  converso  agostiniano  di  famiglia  in 
S.  Spirito  di  Firenze,  espone  avère  una  sorella  povera  biso- 
gnosa  di  ajulo.  E  percio  che  l'oratore  supplica  divolamenle  la 
S.  V.  a  concedergli  il  permesso  di  sovvenirla  con  quel  poco 
di  danaro,  che  si  rilrova,  o  potra  aveie  in  avvenire. 

Rescripliim.  Ex  audienlia  SSmi  die  26  junii  1840.  SSmus 
annuit  arbilrio  P.  provinciilis  pro  petita  facullate  subveniendi 
sorori  suai  pauperi  aliqua  annua  sumnia  ab  eodcni  P.  pro- 
vinciali  determinanda,  dummodo  non  de  rébus  ad  religioneni 
pertinentibus,  eaque  asservetur  in  capsa  coniumni,  donec 
sorori  suœ  ab  oratore  noa  tradalur.  Romaj  etc. 

1976.  Super  subsidio  terr*  s.^nct*. 

II  P.  Giuseppe  Arcangelo  di  Traltamaggioie,  osservante,  e 
commissario  générale  di  Terra  saula,  délia  provincia  di  Napoli, 
dovendo  conlinuamente  mandare  dei  collettori  laici  per  rac- 
co.a;liere  eleemosine  pecuniarie  per  detta  Terra  sanla,  supplica 
la  S.  V.  voiergliconcedere  la  facoltà  di  poler  ritenere,  e  far  ri- 
tenere  ai  collettori  le  raccolte  eleemosine  per  lo  spazio  di  sei 
mesi,  per  quindi  consegnarle  al  siudaco  apostolico,  giusta  le 
reali  disposizioni  che  sono  quelle  di  andare  i  sudetti  laici  collet- 
tori in  luiti  li  paesi  del  regno,  raccogliendo  denaro  per  nian- 
darlo  in  Gsrusalemme  per  il  mantenimento  dei  santi  luoghi,  ed 
al  riturno  che  fanno  da  detti  paesi  in  Napoli  consegnano  in 

(1975).  Parents.  Secours.  Le  droit  naturel  prescrit  de  secourir 
les  parents.  L'état  religieux  ne  détruit  pas  celte  obligation. 
«  Frère  Auvèle  Fauucci,  convers  auguslin  du  couvent  du  Saint- 
Esprit  à  Florence,  représente  qu'il  a  eu  une  sœur  pauvre  et 
ay mt  besoin  de  secours.  C'est  pourquoi  il  demande  la  permission 
do  la  secourir  avec  le  peu  d'argent  qu'il  a  ou  pourra  avoir.  »  — 
Grégoire  XVI  permet,  pour  la  somme  que  le  provincial  prescrira  ; 
laquelle  somme  sera  mise  en  dépôt  dans  la  caisse  du  couvent, 
juiqu'à  ce  qu'on  la  remette  à  la  sœur.  Rome,  26  juin  1840. 

11976).  QutUe  pour  la  Terre-Sainte.  Le  commissaire  général  de 
Terre-Sainte  dans  le  royaume  de  Naples  envoie  continuellement 
des  frères  quêteurs  pour  recueillir  les  aumônes.  Il  demande  la 
permission  de  garder  pendant  six:  mois  cet  argent  et  d'autoriser 
les  quêteurs  à  le  conserver,  jusqu'à  ce  qu'on  le  remette  au  syndic 
de  Terre-Sainte  qui  résid-;  à  Naples.  Ces  quôles  ont  lieu  sous  la 
surveillance  du  gouvernement  napolitain,  qui  veut  que  le  produit 
soit  remis  au  syndic  tous  les  six  mois.  —  Grégoire  XVI  accorde 
l'induit  pour  dix  ans.  Home,  26juin  1840. 


mano  del  sindaco  apostolico  le  sudotte  elemosine  corrispondent 
con  il  libre,  ove  vengono  notate  e  ritenute  presso  di  loro  per 
tutto  il  tempo  délia  questua,  hncliè  non  le  consegnarono  ai 
sindaco  di  Terra  santa  résidente  in  Napoli. 

Votumprocura/oris  gnicralis.  \(;Uis  nioscslNapolitanum  in 
regnum  usque  a  temporibus  intromissus,  quod  fratres  minores 
in  tolo  regio  dominatu  eleemosynas  coUigant  sub  inspectione 
ac  rrginiine  principis  ad  levandas  Terraî  sanctaj  nécessitâtes, 
qiuc  stipes  si  delicerent,  magnum  certe  catholica;  religion! 
detriinentum  illic  immineret  oui  forsan  ipsamet  S.  G.  de  Propa- 
ganda  fuie  obviare  nequiretob  expensarum  nimielatem.  Q(ia  ex 
momentosa  ratione  patet  clarissime,  pruifatum  mendicandi 
usuiii  esse  omnino  necessarium,  petitum([ue  indultum  ultro 
concedendum,  et  haud  ambigimm  alias  jam  fuisse  concps- 
suni  inio  et  nuiic  eliam  extarc.  licet  perlurbalione  temporum 
sit  aut  deperditum,  aut  occuitatum.  Quare  satius  erit  illud 
inslaurare  juxla  preces,  si  ila  videbitur  S.  V.  Datum  ex  Ara- 
cœli,  die  6  junii  ISiO.  F.  Aloisius  Flamini  a  Laurcto,  procu- 
ralor  generalis. 

Rescriplum.  Ex  audienlia  SSmi  die  26  junii  1840.  SSmus 
annuit  arbitrio  P.  ministri  generalis  pro  petito  indulto,  in  om- 
nibus juxla  preces,  ad  deccnnium,  ita  tamen  ut  suo  tempore 
una  cum  eleemosynis  eliam  libros  in  quibus  adnotalae  sunt 
collectores  syndico  tradere  teneantur.  Ronife  etc. 

1977.  Super  hospitibcs. 

D.  Lnigi  Marincolo,  abbate  ed  ordinario  del  monasiero  dél- 
ia SSma  Trinita  délia  Gava  délia  congregazione  Cassinese, 
avendo  conosciuto  che  molle  voile  accade  che  in  detto  mo- 
nastero  o  per  aver  inservienti,  o  per  ospilalità,  si  devono  te- 
nere  anche  a  dormire  entro  il  monastero  dei  giovani  di  età 
iuferiore  alla  prescritla  dai  sagri  canoni,  prega  pertanto 
l'EE.  VV.  RR  a  volergli  concedere  la  facoltà  di  peler  tenere 
detti  giovani  purchè  abbiano  l'età  di  anni  lo  compiti. 

S.  Gongregatio  annuit  arbilrio  oratoris  pro  facullate  ad  pro- 
ximum  Iriennium  dumlaxat  permittendi  pueris  hospitibus, 
qui  decimum  quintum  eorum  aetatis  annum  expleverint,  ut  in 
monasterio  pernoclare  valeant.  Quo  vero  ad  inservientes  non 
expedire.  Piœfata  vero  facullate  caule  ulatur  et  adhibilis 
debitis  caulelis  ne  aliquod  inconveniens  oriatur. 

Rom»,  1  julii   1840. 

1978.  Super  paupertatis  voto. 

H  converso  domenicano  fr.  Gaetano  Santelia  délia  provincia 
di  Napoli,  espone  di  avère  impiegato  nomlneproprio  nel  gran 
libro  ossia  nel  debito  publico  di  Napoli  la  somma  di  ducatj 
300  pervenutagli  dai  suoi  religiosi  risparmi.  Or,  attesa  la  sua 
avanzata  età  e  i  suoi  bisogni,  djmanda  dalla  S.  V.  la  grazia  di 
poterne  percepire  sua  vita  durante  il  retrato  a  tilolo  di  livello, 

(1977).  Monastère  delà  Cava.  Etrangers  et  convers.  Les  postulants 
choristes  sont  reçus  à  quinze  ans;  mais  les  convers  et  les  domes- 
tiques doivent  en  avoir  vingt.  L'abbé  et  ordinaire  du  monastère 
bénédictin  de  !a  Cava,  apprenant  qu'assez  souvent,  ou  pour  avoir 
des  domestiques,  ou  pour  cause  d'hospitalité,  on  fait  coucher  dans 
le  couvent  des  jeunes  gens  d'un  flge  inférieur  à  celui  que  les 
saints  canons  prescrivent,  demande  l'autorisation  de  garder  ceux 
qui  ont  quinze  ans  révolus.  —  La  S.  Congrégation  permet  pour 
les  étrangers  reçus  au  litre  d'hospitalité;  elb  refuse  en  ce  qui 
concerne  les  domestiques.  Rome,  juillet  1840. 

(1978).  Rentes  sur  l'Etat.  Dominicains.  Un  convers  de  la  pro- 
vince de  Naples  a  acheté  un  titre  nominal  de  300  ducats 
(1,200  francs),  qu'il  a  amassés  par  ses  épargnes.  A  présent,  vu  son 
âge  avancé  et  ses  besoins,  il  demande  l'autorisation  de  retirer  le 
coupon  titu'.o  livelli  :  le  capital  fera  retour  au  couvent  de  la  pro- 
fession. —  En  achetant  un  titre   nomine  proprio,  le   convers    a 


17°   SÉRIE 


70 


Mo: 


DECRETS  INEDITS. 


•nos 


faccndo  la  dichiarazione  c1i>^  delta  somma  apparliene  al  con- 
Teuto  di  sua  aâSliazioae. 

Yotum  procuraloris generalis.  Due  cose  osseivo  nella  sup- 
plica,  cioè,  di  aver  dato  il  converse  Fr.  Gaetano  S:mtelia 
30O  ducati  nel  dcbiio  publico,  con  il  nome  propiio  ed  in 
secoiii'o  liiogo,  di  volerne  i  fiutli  a  liiolo  di  livelio.  Qtianto 
alla  prima  paito,  dico  di  avère  incoiso  nel  reato  di  proprietà, 
perché  conie  religioso  professe,  stante  il  voli)  di  povcrlà,  non 
poteva  far  appoire  il  nome  proprio  :  perô  esseiulo  seinplice 
laico,  ossia  converso  pare  di  aver  fatto  queslo  ignorantemente, 
per  oui  basta  che  dal  suo  superiore,  previa  una  salutare  istru- 
zione  ne  riceva  la  penitenza.  Quanlo  poi  ail'  allra  parte,  cioè 
di  percepirne  i  fruiti  a  titolo  di  livello,  senibra  che  se  gli  possa 
concodere  la  grazia  conforme  in  simili  casi  si,  faito  per  lead- 
dietro.  Qiialora  poi  la  S.  V.  si  de<;iiera  concedere  taie  grazia, 
umilmenle  prego  che  se  gli  apponga  la  comlizione  ili  dover 
l'oratore  dichiarare  che  li  sopradetli  300  ducati,  in  proprietà 
appartengono  al  suo  originale  convento.  Giuseppe  Rosario 
Alberti,  procuratore  générale  dei  PI'.  1  redicatori. 

Vigore  specialium  facultalum  S.  Congregalio  anniiit  arbi- 
trio  I'.  magibtri  generalis,  prœvia  etiam  per  subdelcgandum 
absolutioije  a  censuris  et  pœnis  ecclesiasticis,  ac  eniissa  decla- 
raiione  proprietaiem  priefatae  sumiiige  adconventum  suœ  filia- 
tionis  speclare,  pro  sanatione  praefati  investimenti  et  pro 
facultate  percipiendi  friictus  titulo  livelli  vita  ejus  naturali 
durante.  Romée,  Julii  -1840. 

1979.    SrPER   EXECnTIONE   ISDULTI. 

11  sacerdote  •  ietro  Fabbrinativo  di  Massa  ducale  ebbc  l'onore 
di  esporre  umilmente  alla  S.  M.  di  Pio  VII  vostro  glorioso 
prelecessore  sino  dall'  anno  1814,  chè  per  varie  circostanze 
di  famiglia  e  segnatamente  per  l'assistenza  del  padre  gli  si 
rendea  quasi  nece.>saria  la  gmzia  di  rinianere  al  secolo  (appar- 
tenendo  csso  oratore  ail'  istituto  dei  capucini).  Fu  pre<o  in 
benigna  considerazione  il  suo  esposlo,  e  si  degnô  col  mezzo 
delîa  S.  Congr.  dei  W.  e  RR.  di  rilasciare  il  brève  di  seco- 
lariz:.zione  perpétua  quale  unisce  alla  présente  che  rimesso 
air  ordinario  di  Sarzana  alla  di  ciii  diocesi  in  allora  apparte- 
neva  per  l'opportuna  esecuzione,  più  non  fecesi  carico  di 
richiederlo,  credendo  in  buona  fede  che  fosscgli  stato  dato  lo 
sfogo  dovuto.  Variala  diocesi  e  lichiesto  giorni  sono  dall' 
altuale  Mgr  vescovo  di  Massa  di  produrre  il  delto  brève,  ha 

commis  le  délit  de  la  propriété;  mais,  simple  convers,  il  a  sans 
doute  agi  par  ignorance;  son  supérieur  lui  imposera  une  péni- 
tence salutaire.  —  La  S.  Congrégation  accorde  l'absolution  des 
censures  et  des  peines  ecclésiastiques,  ratifie  le  placement  et 
permet  au  convers  de  percnoir  le  revenu  tilulo  livelli  sa  vie 
duraut.  Rome,  juillet  1840. 

(l'J79j.  Induit  de  sécularisation.  Fulinination.  Le  Sainl-Siége 
accorde  rarement  des  induits  en  forme  gracieu.-e  :  car  ils  sont 
reniis  à  l'ordinaire,  qui  vérifie  l'exposé,  et  fuinrine.  L'induit  de 
si'eulariiation  est  suspendu  et  non  avenu,  tant  qu'il  n'est  pas 
fulminé.  En  1814,  Pierre  Fal)ri  obtint  de  Pie  VII  sa  sécularisation, 
afin  de  venir  en  aide  à  ses  parents,  l'.ésidant  dans  le  diocèse  de 
Siirzane,  il  présenta  le  documenta  l'evôque,  et  ne  prit  pas  le  soin 
d'ob'.enir  lafuliiiination.  Vmgl-six  ans  après,  il  a  voulu  retourner 
dius  le  diocèse  de  .Massa  IJucae,  dans  lequel  il  est  né. 
Mgr  l'évèque  a  demandé  communication  de  l'iiiduU  pontifical  ; 
on  'a  fait  venir  de  Sarzane  et  l'on  a  constaté  que  ce  rescrit  n'a 
jamais  été  exécuté.  Les  motifs  de  la  sécularisation  subsistent 
ils  sont  même  devenus  plus  uigents;  Fabri  a  encore  son  père, 
qui  e^t  f>rt  âgé.  Son  frère,  dernièrement  décédé,  l'a  nommé  par 
son  te-tamenl  tuteur  de  cinij  enfants.  Il  demande  que 
Mgr  l'évoque  de  Massa  soit  commis  pour  la  fulminalion  de  l'induit. 
—  La  S.  Conjirégation  remet  au  jugetnent  de  l'ordiujire  l'abso- 
lulion  des  cen.-^ures  et  peines  canoniques,  la  dispense  du  l'irrégu- 
larilé,  la  revalidalion  de  l'induit  du  13  seiitembre  1814,  le 
pouvoir  de  fulminer  cet  induit,  et  la  permission  d'assumer  la 
tutille  des  neveux.  Rome,  juillet  1840. 


procurato  di  ritirarlo  dalla  curia  di  Sarzana  ;  ma  si  conobbe 
che  questo  mancava  dell'  opporiutia  esecuzione,  la  quale  il 
proprio  ordinario  non  crede  di  essere  abililato  ad  eseguire, 
avvegnachè  non  a  lui  diretto.  Esistendo  per  tanto  le  mede- 
sime  cause,  aiizi  viep()iii  urgenti  per  la  decrepilezza  del 
padre,  e  per  i  bisogni  più  pressanli  di  famiglia,  doveiido  esso 
di  piii  vegliare  alla  tutela  di  cinque  figli  lasciaii  dall'  unico 
suo  fratello  Luigi  per  essere  stato  a  taie  incarico  nominalo  dal 
medesimo  con  suo  testatnento.  Suppliea  umilmente  la  S.  V. 
a  volersi  degnare  di  delegare  l'attuale  Mgr  vescovo  di  Massa  a 
dare  l'opportuna  esecuzione  affliichè  la  sua  perpétua  secola- 
rizazione  sia  canonicamente  esegnita.  linplorandn  ancora  per 
quieie  di  sua  coscienza  l'assolu/ione  ùa  qualunque  censura 
nelia  quale  in  buotia  fede  fosse  imorsu. 

Rescriptum.  S.  Congregatioj  vigore  specialiutu  facultatum, 
annuit  arbitiio  oi'dinarii  prœvia  etiatn  per  subdelegandum 
absolutione  a  censuris  et  pœnis  ecclesiasticis,  iiec  non  dispen- 
satione  super  irregularitate  et  sanatione  induiti  diei  -13  sep- 
tetubvis  1811,  pro  facultate  illud  e.\o(iuendi,  cum  potestate 
pertnittendi  oratori,  ni  dictorum  nepotum  tutelam  suscipere 
possit.  Romse,  julii  1840. 

1980.  Super  capitulo  provincial!. 

Supplex  Ubellus.  —  Il  priore  générale  dei  Garmelitani  cal- 
zati  ras  pgna  (pianto  siegue:  Trovandoai  questa  provinria  di 
Roma  dei  sudetti  Garmelitani  calzati  nel  doverc  di  celebrare  il 
capitolo  provinciale  la  domenica  terza  dopo  la  Pasqua  del  cor- 
renleaiino,  il  priure  générale,  cui  correvail  bisogno  di  uscire 
da  que>ta  dominante  per  la  santa  visita,  fu  pregato  a  presie- 
dervi  personalmente  per  il  bene  délia  pace,  e  pal  maggiore 
decoro  délia  provincia  stessa.  Gondiscese  infalti  il  générale,  e, 
la  Dio  mercè,  furono  le  eiezioni  tulte  ultimate  col  sentimenlo 
concorde  de'  vocali  tutti,  frai  quali  lo  inlero  consiglio  dell'or- 
dine,  cui  spetta  il  giudicare  suUa  validilà  dei  provinuiali  comizi. 
Premessa  ad  ogiii  elezione  la  trina  ditnanda  sulla  canonicità 
délia  stessa,  fu  sempre  da  tutti  e  singoli  afiermativamente 
risposto.  Il  provinciale  novello  fu  concordemente  acclamato  a 
definitore  del  capitolo  générale  a  mente  délia  consuetudine 
introdotta  da  più  tempo  in  quasi  tutto  l'ordine,  di  farsi  cioè  la 

(\^SO).Elections.BuUetinsblancs. Electeur  exclu.  Les  saints  canons 
n'annulent  pnsip^ojure  l'élection  lorsqu'un  électeur  est  injustement 
éloigné  de  l'urne  ;  cependant  cet  électeur  peut  demander  l'annu- 
lation. C'est  ce  que  prescrit  la  décrétale  ()umyv7o/)/erdu  quatrième 
concile  de  Latrau.  Les  bulletins  blancs  ne  sont  pas  pris  en  con- 
sidération, ni  le;  votes  conditionnels,  ou  incertains.  Dans  la  décré- 
taleDee/ef<!ii'.!4««,  Boniface  VIII  dit  :  «  Vola  couditionita  vel  incer- 
«  la  penitus  reprobaiiius,  staluentes  ut  hujusmodi  votis  pro  non 
<c  adjectis  habitis,  ex  puris  consensibus  celebretur  eleclio.  »  Les 
Carmes  de  la  province  de  Rome  ont  tenu  un  chapitre  après 
Pâques.  Huit  jours  après  la  clôture,  après  la  proclamation  et  la 
prise  de  possession  du  nouveau  provinciai  et  du  nouveau  défîni- 
toire,  on  a  mis  en  doule  la  validité  du  chapitre,  pour  deux  raisons  : 
d'abord,  parce  que  le  P.  Barberi,  définileur  délégué  et  prieur  de 
S.  Vite  a  été  renvoyé  du  chapitre  ;  ensuite,  le  provincial  n'a  pas 
été  élu  à  la  majorité,  car  il  a  eu  onze  voix  sur  vingt-trois  élec- 
teurs.—  Le  général  de  l'ordre  a  porté  la  question  à  la  S.  Congré- 
gation. Il  a  fait  observer  que  le  P.  Barberi  a  été  écarté  par  le  cha- 
pitre parce  qu'il  n'a  pis  piésenté  les  pièces  prescrites  pour  être 
admis  :  puis,  il  n'avait  pas  acquitté  les  messes,  comme  il  devait. 
U  s'est  soumis  à  son  sort,  sans  réclaii:er.  Kii  ci;  (|ui  conce  ne  le 
nombre  des  voix,  on  trouva  deux  bulletins  blancs  dans  l'urne  ;  il 
n'y  eut  en  réalité  que  vingt  et  un  électeurs,  et  onze  formèrent  la 
majorité.  —  La  S.  Congrégation  déclaie  que  les  allégations 
présentées  ne  constatent  pa^  la  nullité  du  chapitre  ;  cependant, 
pour  dissiper  abso  umeiil  toute  apparence  d3  doute,  elle  ratifie  et 
revalide  les  actes  dudit  chapitre.  Kome,  3  juillet  1840.  Nous  don- 
nons textuellement  la  supplique  du  général,  l'avis  du  procureur 
général,  la  relation  portée  à  l'audience  de  Grégoire  .\V1  par  le 
secrétaire  de  la  S.  Congrégation,  enfin  le  rescrit  pontifical. 


1109 


DECIŒTS  INEDITS. 


1110 


detta  tlrzione  per  acclainazione.  Fii  il  detio  provinciale  pro- 
cesiionaliupnle  condotto  in  chiesa  ove,  dopo  aver  emessa  nelle 
niaiii  <lt'll'oratorc  prcsiilente  la  professions  délia  fede,  lu  da 
tutti  rii'oiiosciiito  ed  osscquiato  co!  solilo  atlo  di  id)|pi<lien/.ii. 
Con  egnale  unione  e  Iraiiquillità  fii-o!:o  in  seguito  ultimate 
dal  (leftniîono  pinviiiciale  le  altre  elezioni,  cd  all;i  nief^lio  prov- 
vedule  le  nécessita  délia  provincia;  si  slcseioyli  aili  nel  paitiro 
dolla  provincia,  ed  alla  presenza  di  tutio  il  corpo  de'  gniaii, 
t'alMsene  la  lettura  ad  alla  voce,  venncro  (innati  dai  l'I'.  del 
Dcfinitorio;  ed  i  i.partitasi  dal  présidente  la  consiieta  assolu- 
zione  il  di  1 1  del  correnle  niafjgio,  venne  sciolio  il  summento- 
vato  capiiolo  con  perlVlta  concordia  e  tranqinllilà  senza  l'orn- 
bra  di  s:hiainnzzo,  di  protesta,  di  conlradizioiie. 

Ncl  dî  18  deilo  stesso  niese,  quasi  otto  gioini  dopo  la  enun- 
ciata  celehrazione,  taluiii  individui  deil'aiizidelta  roniana  pro- 
vincia  hanno  fatto  arrivare  all'oratore  una  supplica  anoninia, 
nella  qnaie  conosni  nmiltàe  zelo  lo  l'anno  avveititoi-nlia  totale 
ed  assoiuta  nnliilà  dei  fatto  capiiolo,  e  sidla  nécessita  di  una 
benigna  sanaloria  délia  S  Sede  per  giustificare  e  legittimare 
gli  aiti  tutti  che  in  seguilo  enianeranno  dalla  giiirisdizione  dei 
provinciale  e  degli  altri  siiperiori  elettt.  Due  sono  le  ragion 
sulle  qnali  poggiano  i  ricorrenti  la  pretesa  nullità  del  capiiolo, 
una  peu  ht!  dicono  il  P.  Elia  Baiberi  definitorea.-suntoa  prinre 
del  convento  di  S.  Vito  non  poteva  essere  escluso  e  scacciato 
dal  capitolo  ove  interveniva  non  quai  priore  che  non  aveva  la 
vocCj  ma  quai  dermitore,  oui  compeleva  il  diritlo  di  dare  il  suo 
voto  nella  elezione  de' nuovi  defiiàtori.  L'allra,  perche  il  pro- 
vinciale non  risultô  colla  maggioranza  de'  voti  richiesta  dalle 
leggi  délia  Chiesa,  dalle  costitiizioni  dell'ordine  e  dairautorilà 
de'  dotloi'i,  dappoichè  fra  il  numéro  di  23  gremiali  elettori  ri- 
sultô provinciale  con  soli  nndici  voti. 

A  questosi  potrebbe  risponderegeneralmente  che,  essendosi 
ad  ogni  elezione  premejso  tutto  quanto  di  sopra  si  è  detto,  es- 
sendosi a  cadauna  délie  elezioni  apposto  il  decreto  di  conferma 
dal  présidente,  su  di  cui  poggia  essenziahnente  la  validità  délie 
stesse,  trovandosi  le  medesimegiudicate  legittime  dal  consiglio 
dellordine,  e  avendo  senza  reclami  o  proteste  riconosciuto  il 
loro  superiore,  il  ricorso  fatto  dopo  otto  giorni  non  ha  più 
luogo,  mentre  ut  habetur  ex  régula  juris  in  6,  num.  21,  et  sa- 
mitur  ex.  L.  Secret.  C.  de  actionibus  et  obligationibus.  Quod 
seniel  plaçait,  amplius  displicere  non  potuit.  Cosi  il  P.  Lezana 
al  tom.  1,  pag.  6G1,  n.  5,  dubio  primo,  ed  ognuno  ha  ceduto 
al  dii'itto  di  reclan;are. 

Per  rispondere  aile  fatte  opposizioni  partitamente,  si  dice 
prin\a,  rapporto  al  P.  Ella  Barberi  essendo  le  cariche,  i  vizi,  le 
virtù  inerenti  alla  persona,  chi  due  cariche  occupa,  se  per  una 
mérita  venir  escluso,  non  puô  per  l'altra  includersi  ;  diversa- 
mente  sarebbe  lo  stesso  essere  nel  medesimo  tempo  incluso 
ed  escluso,  e  trarrebbe  profitto  dalla  propria  reità,  lo  che  ri- 
prgna.  Del  resto  un  talgiudizio  non  fu  emesso  dal  solo  prési- 
dente oratore,  mada  tutto  il  capitolo,  il  quale  ebbeluogoa 
conoscere  che  il  Barberi  non  solo  mancava  nel  presentare  quel 
documenti  tutti  che  le  costituzioni  dell'ordine  in  simile  ricor- 
renza  esiggono,  ma  di  più  irovossi  non  aver  soddisfatio  gli  ob- 
blighi  di  messe  a  mente  de'sacri  canoni  e  de'  sommi  ponlefici, 
e  se  in  siffatta  espulsa  vi  fu  errore,  fu  questo  involontario  e  co- 
mune,  e  lo  stesso  rigettato  Barberi  conosciuto  il  proprio  reato, 
senza  contradizione  acquietatosi  al  suo  destino,  nel  ritirarsi  dal- 
l'aula  capitolare,  ha  ceduto  al  suo  diritto,  se  pur  lo  aveva^  vo- 
lonlariamente,  ne  fino  al  giorno  présente  ha  fatto  reclanio 
alcuno. 

Riguardo  poi  alla  elezione^ del  provinciale  i  ricorrenti  non 
hanno  fatta  la  necessaria  riflessione,  che  fra  li  23  voti,  due  ve 
ne  furono  albi  ed  inutili,  i  quali  secondo  la  dotirina  comune  non 
contano  per  nulla  afiatto,  ed  è  perciô  che  i  voti  legitlimi  eda 
calcolarsi  furono  ventuno  e  non  ventitre;  quindi  il  provinciale 


avendo  riportato  undici  voti  fra  li  21,  è  risultalo  eletto  colla 
maggioranza  voluta  dalle  leggi  che  i  ricorrenti  adducono. 

Clie  poi  i  voti  albi  ed  InMtili  non  debbansi  computare  Ira  i 
totale  numéro  degli  elettori,  è  qnesta  una  dottrina  co::.une  di 
tutti  (]uan\\  ex  professa  trallano  di  simile  matcria.  Per  tacere 
molli  di  questi  dotlori,  fra  i  quali  il  Ueilfenstuel,  il  Matleucci, 
solosiconfiMita  l'oratorc  générale,  citare  il  P.  Lezzana,  quale 
nella  somma,  tom,  1,  cap.  45,  n.  16  e  n.  18,  p.  102  e  103  :  De 
oblujalionibus  religiûsoriim  in  eleclionibits  faciendis,  parlando 
délie  schedole  albe,  inutili,  incerto,  condizionale,  dice  :  "  l'rai- 
dicta  vota  non  debent  computari  inter  alla.  »  Appoggiando  la 
sua  dottrina  aile  autorifà  di  iiiolti  dottori  ivi  citati;  e  poi  al 
lomo2,  cap.  IV,  de  forma  eleclionis  facieudw,  ai  nuineri  200, 
201,  p.  235,  ripete  lo  stesso  con  maggior  precisione. 

Niente  di  meno  perô  avendo  l'oratore  générale  tutto  il  ri- 
guardo  al  ricorso  presentatogli  e  la  più  premiirosa  solleciiudine 
pel  bene  spirilualc  de'suoi,  umilia  il  tutto  aU'alla  intelligenza 
e  divina  autorité  délia  S.  V.  pregandola,  che  dove  conosca  lé- 
gitime l'elezioni  fatte  nel  detto  capitolo,  si  benigniconlermarle 
con  suo  venerato  decreto,  ed  ove  inferine,  e  mai'.canti  le 
scuo[)ra,  sanarle  colla  misericordia  délia  Chiesa.  —  Fr.  Giu- 
seppe  Cataldi,  priore  générale. 

Voium  procuratoris  generalis.  —  Convocato  definilorio 
générait  mei  ordinis  juxta  venerabile  mandatum  15.  V.  et 
mature  perpensis  quaj  a  reverendissimo  oratore  ia  preesenti 
supplici  libello  exponuntur,  unanimi  consensu  decisum  est 
per  sutfragia  sécréta,  légitimas  et  canonicr  s  esse  electiones  ia 
capitulo  hujusce  provhicicB  Roinan«e  factas.  Nam  cum  omnia, 
quaî  ab  eodem  oratore  enarrautur,  verissima  sint  prout  constat 
ex  aciis  ejusdem  capituli  iu  provincia;  papyro  relatis,  cumque 
perspicuœ  ac  decretoriae  sint  rationes,  quas  ipse  adducit  pro 
validitate  electionum,  jam  nullum  negotiutn  facessunt  rationes 
contraiiae  in  anouymo  libello  exposilœ  quas  inconsiderale  ob- 
jectas esse  crederem.  Quare  jure  merito  prœfatas  electiones  ut 
canonicas  et  legitimac  ego  quoque  pronuntio,  enixe  rogans 
B.  V.  ut  eas  sanctione  sua  bénigne  Rrmare  dignelur. 

Datum  Romœ  e  convenlu  S.  Mariae  Transpontinae  die  o  ju- 
nii  1840.  Fr.  Joseph  Raymundus  Lobina,  procurator  generalis 
Carmelitarum  calceator'  m. 

Restriclus  pro  audicnlia  3  Julii  1840.  —  Si  è  degnato  la 
S.  V.  rimettere  con  rescntto  dei  24  maggio  a  Mgr  segretario  che 
ne  parli  una  islanza  del  P.  priore  générale  dei  P.  Carmelilani 
calzati  nella  quale  parla  dtl  capitolo  provinciale  deila  provincia 
romana  celebrato  dopo  la  passata  Pasqua.  Egli  espose  che 
circa  oito  giorni  dopo  la  celebrazione  e  la  proclamazione  e 
possesso  del  nuovo  provinciale  e  definilorio,  taluni  hanno 
niosso  dubbio  sulla  validita  del  sudetlo  capiiolo  per  due  mo- 
tivi,  cioè: 

i.  Perché  il  P.  Elia  Barberi  definitore  assunto  e  priore  del 
convento  diS.  Vilo  fu  escluso  dal  capitolo. 

2.  Perché  il  P.  provinciale  non  fu  eletto  a  maggiorità  di  voti 
avendo  avuto  undici  voti,  benchè  fossero  23  i  vocali. 

L'oratore  risponde  alla  prima  difhcoltà  dicendo  che  il  Bar- 
beri fu  escluso  daU'intero  capitolo  perche  non  aveva  presen- 
talo  i  documenti  prescritti  per  essere  amniesso,  ed  inoltre  non 
aveva  soddisfatio  agli  obblighi  di  messe  corne  dovea,  e  che 
egli  stesso  si  acquietô  al  suo  destino. 

In  quanto  alla  seconda  dithcoltà,  osserva  che  dei  23  voti  due 
furono  in  bianco,  e  perciô  si  ridussero  a  ventuno,  e  quindi 
gli  undici  formavano  la  pluralilà. 

Ciô  posto  implora  che  sia  dichiarata  la  validità  del  capitolo, 
0  almeno  lasanatoria. 

È  stata  rimessa  l'istanza  al  procurafore  générale,  acciocchè 
inteso  il  definilorio  générale  esternasse  il  suo  voto.  Egli  ha  ri- 
ferilo  che  il  definilorio  générale  ha  opinato  per  ia  validità  e 
che  desso  è  délie  stesso  parère. 


nu 


DECHETS  INEDITS. 


H12 


In  realtk  non  è  nullo  il  capitolo  aUorchè  si  cscluda  uno  de 
vocali  anche  ingiiistameiite  ;  sollanto  qiiesti  avrebbe  diritîo  di 
reclamare  aociocchè  fosse  irritato.  Cap.   Quia  propter,  42,  de 
electione.  Nel  caso   l'escluso  si  arquietô.  L'esclusione  ebbe 
luogo  per  un  inotivo,  onde  non  si  poleva  dire  ingiusia. 

1  voli  poi  in  bianco  non  si  considerano,  siccome  si  prescrive 
nel  cap.  Jeelectionibus,  2,  de  electione  in  sexto  :  «  Vota  con- 
ditioiiaia  vel  incerla  penitus  repiobanuis,  slaluentes  ut  hiijus- 
modi  votis  pro  non  adjectis  habiiis,  ex  puris  consensibus  cele- 
breliir  eleclio.  » 

Ciô  poslo  si  polrebbe  rescrivere  :  Ex  dediiclis  non  constare 
de  nullilate  capitiili,  sed  ad  omne  omnino  dubium  renioven- 
dum,  S.  C.  praefaluin  capitulum  sanat  et  convaliiiat. 

Rescriplum.  — S.  C.  respor.dendiim  censuit  :  Ex  dediictis 
non  constare  de  nuUitate  capiiuli,  sed  ad  or.ine  omnino  dubium 
removendiim  S.  C.  preefati  capiiuli  actasanal  et  convalidat. 

Rouis,  3  julii  1840. 

1981.  SCPER  BOSORCM  DISPOSITIO.NE. 

Suppkx  libellus.  —  Giuseppe  Papardo  de'  principi  del  Parco 
Messinese,  espone  alla  S.  V.  il  vivo  desiderio  che  nuire  di  fare 
a  solenne  professione  presso  i  chierici  regolari  Teaiiiii,  ove 
sin  dalla  sua  più  tenera  elà  è  stato  educato  ed  instituito  ed  ha 
già  fatlo  il  suo  novizialo.  Ma  dovendo  perciô  fare  rinunzia  dei 
béni  lasciategli  daisuoi  genitori,  prevede  che  tra  i  suoi  fratelli 
vi  sarebbe  qiiakhe  discordia  per  alcune  particolari  circoslanze. 

A  non  ritardare  la  sua  professione  reli;;iosa,  prega  la  S.  V. 
che  si  degni  permettere  di  poter  dilazionare  o  ditt'erire  la  r'nun- 
zia  eslrinseca  a  tempo  più  opportuno. 

Volum  procuratoris  generalis.  —  Il  nostro  chierico  novizio 
D.  Giuseppe  Papardo  chiede  di  poter  fare  la  solenne  professione 
rilenendo  il  dominio  dei  suoi  béni  per  poi  fariie  rinunzia  dopo 
alquanii  anni,  e  ciô  per  talune  circostanze  di  famiglia,  che 
partorirebbero  dissenzioni.  Richiesto  io  d'informare  e  del  mio 
veto,  sotlonietto  esser  verissime  colali  circostanze,  atteso  che 
non  ha  genitori,  ed  i  fratelli  ciascuno  ha  délie  preleiizioni,  le 
qualianclie  possono  ritardare  di  molto  la  professione.  Spiace- 

(1981).  Théalins.  Disposition  des  biens  patrimoniaux.  Les  Théatins 
proffs-aient  autrefois  la  pauvreté  en  commun;  les  maisons  n'hé- 
ritaient pas  (les  biens  pairimoniauï  des  sujets  qui  professaient  sans 
disposer.  On  peut  voir  ce  que  nous  avons  dit  dans  la   neuvième 
série  des  Analecta  (col.  3"27|  de  la  pauvreté  in  communi  des  Théatins. 
A  l'heure  qu'il  est,  les  Théatins  possèdent  des  immeubles  et  des 
revenus.  Dans  le   royaume  de  Naples,  !e   gouvernement  ne  per- 
mettait  [las  aux  communautés   de    succéder  aux  religieux  ;  les 
biens  allaient  aux  héritiers  naturels  du  religieux  qui  ne  disposait 
pas  avant  de  professer,  a  Joseph  Papardo  dos  princes  du  Parc,  de 
Messine,  représente   à  votre    sainteté  l'ardent   désir    qu'il    res- 
sent de  faiie  la  solennelle  profession  dans    l'institut  des  clercs 
réguliers  Théatins  dans  lequel  il  a   été  élevé  et  instruit  dès  sa 
plus  tendre   enfance  et  a  déjà  fait  son   noviciat.  Mais  davant  dis- 
poser pour   cela  des  biens  que    ses  parents   lui    ont  laissés,  il 
prévoit  des  dissensions  qui  s'élèveraient  parmi  ses  frères  à  cause 
de    quelques  circonstances   particulières.  Afin  de  ne  pas  relarder 
sa  profession   religieuse,  il  prie  votre  sainteté  de  vouloir  bien  lui 
permettre  de  différer  et  renvoyer   la  renonciation    extérieure  à 
une  époque  plus  propice,  p  Le  procureur  général  des   Théatins 
envoie  ks  informations  suivantes  :  «  Le  retard  mis  à  la  p'ofession 
nous  déplairait,  parce  que  c'est  un  jeune  homme   de  belles  espé- 
rances pour  le  caractère,  les    talents  et   l'umour  de  l'étude.  .S'il 
professait  sans   disposer  de  ses  biens,  la  propriété,  selon  le  droit 
commun,  passerait  à  l'institut,   mais  il  n'en  pourrait  pas  Jouir 
dans  le  royaume  de  Naples,  où  la    loi  civile  aulorise  les   parents 
à  succéder  conrime  ab  intestat.  L'institut  ne  sera  p.is  lésé  par  l'in- 
duit qu'on  demande.  Lereligi,-ux  p.iurriit  disposer  avant  sa  pro- 
fession, et  ce  serait  peur  ses  parents.  2.  Il  en  disposera  plus  tard 
avec   le    consentement   de  l'ordre;  nous  donnons  volontiers   ce 
consentement  dès   à  présent.    3.  L'institut  n'en  jouirait  pas  après 
la  profession,  en  vertu  des  lois   civiles  du  pays.  —  Grégoire  XVI 
donne  pouvoir  de  disposer  des  biens    après  la  profession,  cepen- 
danU'acte  devra  être  fait  au  nom  de  l'instilut.  Kome,  3juillell8i0. 


rebbe  anche  •»  noi  questo  dilungamenlo,  poichè  costui  è  un 
giovane  di  belle  speranze  per  l'indole,  per  l'ingegno  e  per  l'a- 
niore  allosludio.  Lasciando  poi  da  parte  l'espressione  inesatta 
di  rilenere  il  dominio,  è  certo  rhe  professando  senza  précé- 
dente rinunzia  il  dominio  de'  béni  per  diritto  comune  ricade- 
rehbe  nella  religione,  ma  t^  certo  allrcsi  che  nel  regiio  délie  due 
Sicilie  per  diiitlo  civih'  la  religione  non  polrebbe  godernj;  ne 
godiebbono  i  congiunti  succedendo  quasi  ab  intestato.  Ove 
dunque  la  S.  Y.  si  degnasseconcedergli  lafacoltà  cho  ei  chiede, 
non  farebbe  uessuna  Icsione  alla  religione,  disponendo  dopo 
alquanti  anni  de'  suoi  béni.  1 .  Perché  polrebbe  d  spoirc  prima 
e  ne  disponebbe  a  favore  de' suoi  parenli.  "■!.  Perché  ne  dis- 
porra  poi  col  conscnso  délia  religione  medesinia  che  ora  vo- 
lontieri  prestiamo.  3.  Perché  dopo  la  professione  non  ne  go- 
drebbe  essa  religione  per  leggi  civili  di  co'.à.  Per  lutte  queste 
considerazioni,  son  di  parère  che  possa  dalla  S.  V.  concedersi 
cotale  facolth,  eil  io  la  prego  umilmente  a  concederla.  —  Do- 
nienico  Lo  Jacono,  procuratore  générale. 

Ex  atidientia  SSini  diei  3  julii  1840.  SSmus  aiinnit  arbitrio 
prgppositi  generalis  pro  faciiltate  emittendi  renuntiationem  post 
peractain  profossionem  juxia  preces,  dunimodo  tainen  hujus- 
modironuntiationis  acltisfiat  iiomine  religionis. 

Rouiœ,  etc. 

1982.  Super  magistro  novitiorum. 

L'abbate  procuratore  générale  délia  congregazione  Cassinese 
espone  conie  nel  monasiero  di  Firenze  occorre  eleggere  un 
nuovo  maestro  di  novizi,  alla  quale  mancanza  non  ha  potuio 
l'ultima  Dieta  celcbrata  in  Firenze  provvedere  perla  circostanza 
di  non  esservi  monaci  disoccupati  ed  idonei  a  soslenere  questo 
geloso  incarico  ad  eccezione  del  monaco  D.  Alessandro  Belli  il 
quale  non  ha  potuio  eleggersi  a  qiieslo  titlicio  perla  mancanza 
degli  anni  di  religione  voluti  dalle  costiUizioni  cassinesi,  e  del 
gradodi  decania.  Conta  egli  oito  anni  di  religione  e  31  di  età. 
Supplichevole  pertanto  per  incarico  avutone  dalla  stessa  dieta 
ricorre  l'ora'ore  alla  S.  V.  perché  voglia  impartigli  il  grado  d' 
decano  ed  abilitarlo  all'esercizio  delmagistero  di  novizi. 

Ex  audientia  die  10  julii  1840.  SSmus  annuit  arbilrio  P.  ab- 
batis  pissideiitis  generalis  pro  petita  habilitationead  decaniam 
et  ad  ctiicium  magistri  novitiorum  juxta  preces. 

Romae,  etc. 

1983.  Super  horis  canokicis. 

Giuseppe  Mamelti,  sacerdote  professe  délia  congregazione 
di  Somasca  e  dl  famiglia  nel  collegio  di  S.  Barlolomeo  di  So- 
masca,  espone  che  per  la  sua  età  ottuagenaria  si  liova  con  taie 
offuscamento  délia  visia  da  non  potere  più  recitare  corne  si 
conviene  il  divino  otlicio  e  celebrare  la  messa  seconde  il  ca- 
lendario,  e  cio  anche  dopo  aver  fatlo  prova  d'ogni  maniera  d» 
occhiali.  Volendo  per  allro  l'esponenle  provvedere  alla  Iran- 
quillità  délia  sua  coscienza  e  non  restare  privo  délie  consola- 
zioni  spirituali  del  S.  Sacrificio.  Supplica  umilmente  la  S.  V.  a 
dispensarlo  daU'obbligo  del  divino  utiizio  e  concedergli  di  cele- 
brare la  messa  votiva  délia  B.  Vcrgine. 

S.  Congregatio,  vigore  specialium  facultatum,  annuit  arbi- 
trio P.  provincialis,  constito  de  visus  debilitate,  pro  commuta- 

(1982).  Bénédictins.  Maitre  des  novices.  Les  constitutions  du  Mont- 
Cassin  prescrivent  que  le  maîtiedes  novices  ail  le  grade  de  doyen 
et  dix  ans  de  profession.  Les  décrets  généraux  de  Clément  VIH 
exi''ent  l'Sge  de  trentî-cinq  ans.  Faute  de  sujets,  la  S.  Congréga- 
lior°  permet  de  nommer  un  religieux  qui  a  seulement  huit  ans  de 
profession  ettrente  et  un  ans  d  flge.  Hume,  10  juillet  iS'iO. 

(t9S3:i.  Somasqucs.Di^pcn<ede  l'office  ilivin.  Messe  votive.  Un  octo- 
génaire obtient  ,'A  cause  de  l'alVaiblisseuienl  de  la  vue,  la  commuta- 
tion de  l'ofliie  en  d'autres  prières,  et  la  permission  de  dire  la 
messe  votive,  home,  juillet  ISIO. 


1H3 


DFXRETS  INEDITS. 


iH4 


lione  liorarum  canonicarum  in  alias  preccs,  nec  non  pro  in- 
dulto    celebranili   dominicis   et   diebus   fcstis    rilus   duplicis 
missam  votivani  1$.  M.  V.aliis  verodiebus  missamdefunclorum. 
Ronitr,  julii  18i0. 


198i.  SïLVESTniNORUM. 

I  générale  e  procuralore  générale  délia  conpjregazione  Silvc- 
strina  esjiongono  elie  i  PP.  adnnati  nelia  dieta  celebrala  dai 
niedesinii  iiei  giorni  24  c  Sri  uiaggio  1810,  per  loglierc  alcuni 
dubbi  cbe  potessero  insorgere  nelie  nuove  costitiizioni,  e  per 
maggioinieiile  slubilire  la  disciplina  regolarc  e  il  buon  ordine, 
hanno  crudulo  omanare  alcuni  decroti  ciie  qui  si  trascrivono. 
Gli  oiaton  poi,  acciù  li  predetli  decreli  abbiano  innggior  tbrza 
e  vigore,  c  siano  in  pieuissima  osservanza,  iniploraiio  dall'EE. 
LL.  Iline  che  siano  approvati  e  conferniati. 

Décréta  iala  a  |)atribus  Sylvesirinis  in  dieta  congregatis. 

1.  Capite  i  distinclionis  priniaî  conslitutionuni  agitur  de 
modorecitandi  divinum  officium  ;  nonstatuilur  vero  hora  qua 
dicendum  sit  in  duplicibus  piiniœ  classis  ibi  non  expressis. 
Hinc  patres  vocales  definienuit,  ut  in  his  duplicibus  priin;e 
classis  (exceptis  feriis2  et  3  Paschae  ac  Penlecostes),matuli- 
nuni  in  posleruni  dicatur  aîstivo  leinpore,  a  paschate  nempe 
usque  ad  douiinicani  tertiani  ^^eptembris  inclusive,  hora  quarta 
cum  dimidio  post  mediam  noctem,  tempore  vero  liyeinali  hora 
una  ante  soiis  ortum,  cum  canin  Te  Deum,  hyinni,  ac  Dene- 
dictus.  Dicbiis  autein  feslivis  de  praicepto  m  hoiioreni  glorio- 
sissiniaa  seniper  Yirginis  Deiparîe  Mariae,  idest  Conception  is 
Nativitalis,  Annunlialionis  ac  Furificationis,  ulpote  duplicis 
secundœ  classis  reciteturniatutinuniaesiivo  tempore  ora  5  cum, 
dimidio  post  mediam  noctem;  byemevero  ortu soiis.  In  S.  Be- 
nedicti  denique  cœnobio  addatur  prsediclis  dies  translationis 
S.  P.  N.  Sylvestri  abbatis  cum  cantu  Te  Deum  âcBenediclus. 

2.  Capite  12  distinclionis  primae  agitur  de  novitiis  et  de  po- 
rum  alTiliatione.  R.  P.  in  unum  congregali  exislimarunt  con- 
venientius  esse  expetere  sutfragia  a  monasterii  filiis,  ubi  novitii 
affiliari  pcroptant  quam  a  patribus  de  familia.  Hinc  statu- 
tum  fuit  sequi  praxim  quœ  prius  vigebat,  petendo  vidilicet  suf- 
fragia  a  coiitiliis  et  non  a  patribus  de  familia.  Quando  antem 
agnoscatur  irrationabiliter  pro  tali  afilliatione  suffragia  dene- 
gari  a  vocalibus,  tune  in  poleslate  sit  abbatis  generalis  eam 
concédera;  et  idem  tenendum  erit  pro  illis  monasteriis  in  qui- 
bus  deest  numerus  sufficiens  fiiiorum. 

3.  Caput  3  distinctionis  tertiae  loquitur  de  abbatibus  visi- 
taloribus;  a  patribus  vocalibus  statulum  fuit  ipsos  immédiate 
abbati  generali  esse  subjectos  et  gandere  omnibus  privilegiis 
quibus  perfruuntur  abbates  superiores. 

i.  Capite  15  distinctionis  tertiœ  agitur  de  monachorum 
defunctorum  sufFragiis  ;  nuUa  vero  mentio  fit  de  cereis  circa 
ferttrurn  locandis.  Quocirca  ne  quid  niniis,  ne  quid  paruui 
apponatur,  PP.  statuerunl  ut  inl'ra. 

(1984).  Sijlvestrins.  Modification  des  constitutions.  Le  génûral  et  le 
procureur  gt^néral  de  la  congr(?galion  bénédictine  des  Sylvestrins 
représentent  que  les  pères,  assemblés  dans  la  diète  qu'ils  ont 
tenue  le  24  et  le  25  mai  1840,  désirant  dissiper  les  doutes  qui 
pouvaientse  présenter  dans  les  nouvelles  conslitulions,  et  affermir 
la  discipline  régulière  et  le  bon  ordre,  ont  décidé  de  porter  les 
décrois  transcrits  plus  bas.  Afin  que  les  décrets  acquièrent  plus  de 
force  et  de  vigueur,  les  recourants  en  demandent  l'approbation 
et  la  confirmation. —  Les  décrets  regardent  l'heure  de  l'olfice, 
l'affiliation,  les  visiteurs  généraux,  le  nombre  des  cierges  aux 
obsèques  des  dignitaires  et  des  simples  moines,  la  caisse  généralice, 
l'abst-nence  du  mercredi,  les  élrennes  des  convers,  le  gouverne- 
ment de  l'institut  durant  la  vacance  du  siège  généralice.  —  La 
S.  Congrégation  confirme  les  décrets,  excepté  le  dernier.  Rome, 
août  1840. 


In  funeribus  abbatis  generalis  adsignantur  ccrei  24,  3  libra- 
mm,  et  24  duarum. 

P.  procuratoris  generalis  juxta  morem  congregationmn 
monachorum  uibis. 

PP.  abbaluni  ex  generalinm,cerei  24  trinm  librarum  et  12 
duarinn. 

PP.  abbatum  de  gubernio  et  visitatoruni,  cerei  18  triuni 
librarum  et  12  duarum. 

PP.  abbitum  litularium,  cerei  12  trium  librarum  et  12 
duarum. 

I*P.  (pii  aliquo  gradu  in  religione  fulgent,  ul  priores,  maj^is- 
ter  novitioriim,  ac  lectores,  cerei  12  triuui  librarum  et  sex 
duarum. 

PP.  sacerdolum  simpUcium  et  studcntium,  ex  tribus  libris 
.sex  et  ex  duabus  sex. 

Conversorum  denique,  sen  laicorum  8  ex  duabus  libris. 
6.  Eodem  capitp,  eademquc  disiinctione  di;  spol.isdefuiiclo- 
runn  habetur  s'inno,  et  airario  generalitio  adsignatur  lerliuiii 
ex  peculio.  Palribu.s  vero  visum  fuit  ad  toUendas  quaîsliones, 
quae  insurgere  possent,  lotum  spolium  derelinquere  monaste- 
riis fiiiationis.  Pro  compensando  autem  îurario  generalitio 
prœdicto,  iidem  patres  decreverunt,  quselibet  monasteria  an- 
nuatim  persolveresculata  triginta  pcnes  palrem  abbatemgene- 
ralem,  unde  subslinerevaleat  expensas.qnœoccurrere  possunt 
in  suis  ac  toiius  Congregationis  necessitatibus.  Attributa  insu- 
per fuere  eidem  serario  sculata  biscenlum,  quae  pertinebant 
ad  defunctum  P.  D.  Aloysinni  Papi,  qui  obiitsine  filialione,  et 
similiter  omnia  spolia  monachorum  qui  ex  hac  vita  decedunt 
Gine  pariter  filiatione,  dttraclis  semper  expensis  ulliniae  infir- 
mitatis  ac  funeris.  llac  providentia  euimciatum  œrarium  post 
aliquod  teniporis  spatium  possidebit  bona  immohdia  et  fructi- 
fera,  et  sic  in  posternm  de  maturo  consilio  patrum  poterunt 
nionasteria  exonerari  de  hujusmodi  solutione  triginta  nempe 
scutatorum. 

G.  Ut  detur  quoddam  initiiim  strictiorisobservantiee,  in  sacra 
eremo  montis  Fani  diœcesis  Fabrianensis  ubi  ossa  veneranda 
sancti  patris  Sylvestri  abbatis  coluntur,  juxta  consilium  quoque 
Emi  ac  Rmi  principis  D.  cardinalis  Marii  llattei  nostri  vigilan- 
tissimi  ac  zelanlissimi  prolectoris  atque  visitatoris  apostolici, 
definierunt  patres  qualibet  feria  quarta  in  prteJicta  S.  Eremo 
monachos  ab  hac  die  abstinere  carnibus  cum  usu  vero  lactici- 
niorum;  et  quolibet  sabbato  ad  caenam  vesci  tantuin  medietate 
obsonii  ovi,  vel  piscis,  licet  tamen  superiori  locali  rationabiU 
ex  causa,  solemnitatis  nempe,  aut  allerius  hujusmodi,  ab  hac 
abstinentia  dispensare  pro  suo  arbitrio  et  conscientia. 

7.  Ut  charitasel  pax  Christi  setnper  dominetur  in  nobis,  prae- 
sertim  unitas  conservetur  in  cordibus  nostrorum  conversorum 
statutum  fuit,  ni  quœlibet  munera,  vulgo  dicta,  Incerti  prove- 
nientiaex  quocumqne  officio,  fideliter  a  conversis  depositen- 
tur  apud  superiorem  localem,  qui  statim  aut  in  fine  cujuslibet 
anni  dividet  proaequali  portione  et  singulisdistiibuet. 

8.  Abbas  S.  Eremi  Fabriani  juxta  Sylveslrinas  constitutio- 
nes  tam  veteres  quam  novas,  sede  generalitia  vacante  succedit 
ut  vicarius  generalis  in  gubernio  toiius  congregationis.  Ast 
cum  in  praesentiarum  ob  deflcientiam  individuorum  qui  sint 
apti  ad  regenda  nionasteria,  locatus  sit  abbas  in  eodem  cœno- 
bio qui  non  polleal  prœrogativis  quas  habcre  débet  abbas  ge- 
neralis: decreverunt  patres,  ul  quacumque  ex  causa  vacare 
possil  sedes  generalitia,  succédât  in  generalatu  non  abbas  sa- 
crae  Eremus  sed  primus  abbas  visitalor,  et  hoc  sit  pro  hoc 
lantum  triennio,  nempe  usque  ad  capitulum  générale,  quod 
opitulanle  Deo,  celebrandum  erit  diebus  Pentecosles  anni 
1843. 

S.  Congregatio  omnia  et  singula  enunciata  décréta  approbat 
atque  confirmât,  exceplo  octavo  pro  quo  suis  loco  et  tempore 
quatenus  opus  fuerit  providebilur. 


11 


DECRETS  INEDITS. 


16 


lOSÔ.  OrDIMs  CAKilELITICI. 

11  preposito  geni^ralo  dei  Carmelitani  Scalzi  délia  Congrega- 
lione  dlialia  espoiie  : 

Che  la  Congregazione  di  Spagna  e  qiiolla  d'itidia,  avendo  tra 
Icro  convenuto  the  i  religiosi  dell'iina,  i  qiiali  (ht  (]iialnnqiie 
caso  si  Irovassero  nei  contini  dell'aUra,  fossero  in  tiitlo  soggetti 
ai  prelati  superiori  di  quesl'ullima,  i.i  maniera  che  potessero 
dai  superiori  délia  Congregazione,  nei  Iuo2hi  délia  qnale  si 
trovino.  essere  obhligali  anche  per  viadi  precetli  all'usservanza 
e  cOïtiluz'oni  corne  se  fossero  figli  d-^lla  medesinia.  eccello 
petô  alia  supetiorità  ed  olTici,  non  (amen  quo  l'I  superioritates 
et  ojficia,  otleniiero  di  questa  loro  convenzionc  dtliberata  nei 
rispetlivi  definitori  e  capitoli  generali  e  reciprocan;ente  accet- 
lala  da  Innocenzo  Xll  la  conferma  per  la  bolla  ch'^  coniincia 
Erponi  nobis,  data  l'anno  1692,  22  novembre. 

Nei  defiiiitorio  générale  délia  Congregazione  d'italia  cele- 
brato  uliimamenle  in  Rotiia  nclla  casa  generalizi  i  di  Monser- 
rato  il  giorno  1 1  luglio,  considerato  lattiiale  circosfanza  dei 
religiosi  délia  Congregazione  di  Spagna  aceorsi  in  quella  d'ita- 
lia, non  più  di  passaggio,  ma  in  essa  accolli,  istrniti,  cdiicati, 
ed  in  certa  maniera  incorporati,  presi  pure  ad  esanie  i  bisogni 
délia  Congregazione  d'italia,  si  è  riconoscinto  che  sarebbe  di 
gran  vaiilapgio  il  potere  indossare  ai  religiosi  spagiioll  anche 
superiorità  ed  offici,  ed  interpellato  il  R.  P.  Marco  di  Maria 
SSma,  générale  interino  délia  Congregazione  di  Sjiagna  rési- 
dente in  Honia  nelLi  stessa  casa  generalizia,  di  biion  gradocon- 
venne  nella  stessa  massima.  L'oratore  pertanto,  per  inrarioo 
spéciale  aviito  dal  sopracitato  definitotio  générale  di  concerto 
col  sullodalo  générale  inlerino  P.  Marco  di  Maria  SSnia,  sup- 
plica  V.  S.  a  voler  eslendere  la  giurisdizione  ed  anioiità  riatae 
confermata  dalla  cilata  bolla  quanio  peiô  al  solo  prcposito 
générale  délia  Congregazione  d'italia  sopra  i  religiosi  di  quella  di 
Spagna  anche  aile  superiorità  ed  offici,  di  manitia  che  possa 
esso  preposito  genenle  délia  Congregazione  d'italia  abilitare 
alla  voce  passiva,  suscetlibili  perciô  di  superiorità  ed  offici 
quelli  tra  i  religiosi  spagnoli  dimoranti  nei  luoghi  di  sua  giu- 
risdizione, che  giadicherà  opportuni  a  ta!  iiopo. 

Yotum  procuratoris  generalis.  —  Le  due  Congregazioni  dei 
Carmelilani  scalzi  d'italia  edi  Spagna  sono  come  le  vaiie  con- 
gregazioni monastiche  dei  Benedettini,  ciascuna  délie  quali 
professa  la  regola  di  S.  Benedetlo,  e  tutle  difleriscono  tra  loro 
per  le  diverse  costituzioiii  chetengono. 

Noi  Carmelitani  scalzi  d'italia  abbiamo  nella  professione  so- 
lenne  il  quarto  volo  de  non  ambiendo,  che  punto  non  si  émette 
dai  Carmelitani  scalzi  di  Spagna.  Abbiamo  un  régime  diversis- 
simo  dei  loro  costunii ,  in  moite  cose  contrario  :  ed  è  per  questo 
che,  dovendo  un  Carmelitauo  scalzo  di  Spagna  passare  alla 
Dostra  Congregazione,  deve  ottener  prima  il  beneplacito  apo- 
stolico  come  se  venisse  da  un  altro  ordine,  e  deve  professare 

(1985).  Carmes  déchaussés.  Réunion  des  Espagnols  à  la  congrégation 
d'Italie.  Les  charges  sont  réservées  aux  proies  de  chaque  institut. 
Les  Carmes  déchaussés  forment  deux  congrégations  distinctes  : 
celle  d'tspagne,  qui  comprend  les  possessions  espagnoles,  et  celle 
d'Italie,  qui  embrasse  les  autres  pays.  I.a  révolution  d'Espagne 
ayant  conduit  un  grand  nombre  de  religieux  dans  les  couvents 
italiens,  le  général  de  la  congrégation  d'Italie  deinaniie  la  faculté 
d'accorder  la  voix  passive  et  d'habiliter  par  là  aux  charges  et  aux 
eœploi-i  lesEspagnols  qu'il  jugerait  capables  et  dignes.  Les  incon- 
vénients de  celle  proposilioa  sont  clairement  indiqués  dans  le  votum 
du  procureur  général.  11  est  diflicile  que  les  hommes  cl'-vés  dans 
une  autre  esprit  et  formés  à  l'ob^eivauce  deconslilulionsdiverses, 
dirigent  convenablement  les  coninmnautés.  flans  une  autre  lettre, 
le  procureur  généi  al  est  d'avis  que  ce  sont  prohahiement  les  fon- 
dations que  les  Espagnols  veulent  faire  en  France  qui  ont  fait 
présenter  la  demande  en  question. —  Loin  d'accorder  le  pouvoir 
illimité  que  le  général  demande,  la  S.  Congrégation  oidonne 
de  s'adresser  à  elle-même  pour  les  cas  parliculiers.  Rome, 
août  1840. 


di  nuovo  solennemente,  piurando  obbedicnza  al  générale 
noslro,  estianando  il  quarto  volo  di  non  ambire,  e  obbligandosi 
aile  nostre  coslituzioni. 

Per  un  accordo  fatio  e  confermato  dalla  S.  Mem.  di  Inno- 
cenzo  Xll  cc.n  sua  constituzione  dei  2-2  iiovombre  1092,  si 
convenue  che  «  Professores  dictie  congrogationis  IlispaniîB  iu- 
tra  terminos  congregalionis  Italiœ  reperti,  perinde  ac  si  de  con- 
gregatione  Italiai  hiijusmodi  essent,  e  contra  vero  jirifessores 
dictai  congregalionis  Italiœ,  intra  terminos  suprailict;e  congre- 
galionis Hispaniae,  pariter  reperti,  perinde  ac  si  de  dicta  con- 
greg  itione  Hispania)  essent,  tam  in  favorabilibus,  quam  in 
ofiosis  (non  lamen  quoad  superioritates  et  '^flitia)  respective 
haberentur.  »  Ma  io  non  tacerù  come  l'odierno  procm-aiore 
générale  e  générale  interino  di  Spagna  résidente  in  Roma  si 
proteslô  cliiaraiiunte  con  me  non  sussislere  piii  ne  la  concor- 
dia,  ah  il  brève  confermativo,  mentre  i  spai;'noli  riunovarono 
la  loro  cosiituzione  soito  la  S.  M.  di  Pio  VI,  e  nulla  si  e-^prinie 
in  esse  su  quel  brève,  su  quella  concordia,  tulla  dipeudenza 
dei  Carmelilani  scalzi  spagnoli  dai  Carmelitani  scalzi  italiani, 
ospilando  nei  loro  conventi.  Comunque  vada  la  cosa,  gli  Spa- 
gnoli dimoranti  ora  nelle  nostre  casemostrano  unadipeudenza 
più  o  meno  dai  nostri  superiori.  e  si  conformano  a  molle  délie 
nostre  pratiche  non  che  alla  aostra  vita  giornaliera;  non  deci- 
dendo  io  se  lo  facciano  alcuni  per  mera  convenieiiza  o  piutto- 
sto  per  intima  persuasioue  diesservi  astretti. 

La  limit.izioiie  posta  nella  concordia  e  nei  brève,  che 
esclude  gli  uni  e  gli  altri  f  uori  di  casa  propria  dalle  superiorità 
ed  offici  e  in  consegueiiza  dalla  \oce  aliiva  e  passiva,  èdi  lutta 
ragione,  siasi  per  legge  positiva,  siasi  per  diritlo  di  nalura. 

Dico  :  per  legge  positiva,  volendo  i  sagri  canoni  che  gU 
offici,  la  superiorità,  la  voce  attiva  e  passiva  competono  nelle 
reiigioni  unicamente  agl'individui  in  loro  professi.  Il  Ferraris, 
verb.  Eteciio,  art.  4,  nuin.  89,  cosi  scrive;  "  Electio  facta  a  re- 
gularibus  et  de  regularibus,  necdum  in  eadem  religione  pro- 
fessis,  est  nulla,  textu  exprcsso  in  cap.  Ex  eo,  32,  de  élection, 
in  6.  lu  ecclesiis  qnoque  regularibus  vel  monasleiiis,  hi  quj 
non  sunt  tacite  vel  expresse  professi,  non  debent  cnm  professis 
electionibus  intéresse,  s  E  nei  numéro  91  :  «  Eligendus  iu 
preelatura  débet  esse  professus  in  eadem  religione  in  qua  eli- 
gitur,  textu  expresBO  in  Clementina  I  de  Elecl.  Cum  rationi 
non  congruat,  ut  homines  disparis  professionis,  vel  habitus 
simuliu  eisdein monasleiiis  socientur,  prohibenmsne  religiosus 
aliquis  in  abbalem,  vel  piailalum  allerius  religionis  vel  habitus 
de  cetero  eligatur.  Quod  si  se.cus  actum  extilerit,  sit  eo  ipso 
irrilum  et  inane.  » 

L'istesso  si  vuole  apertamente  dal  Tridenlino,  il  quale  nella 
sess.  25,  de  regularibus,  cap.  21,  dopo  aver  detto,  coufidar 
esso  che  il  SSmo  llomano  PonteBce  sia  per  piocurare  che  siano 
proposli  ai  moiiasleri  i  quali  ora  si  Irovano  in  commenda,  e  i 
quali  hanuo  i  loro  conventi,  persoue  regolari  espressamente 
professe  dal  medesimo  ordine,  soggiunge  :  «  Quas  vero  impo 
sterum  vacabunt,  noniiisi  regularibus  spectalœ  virtutis  et  sanc- 
titatis  conferanlur.  Quoad  vero  monasteria,  qusecapita  sunt, 
primates  ordinum,  sive  abbatiœ,  sive  prioratus,  teneantur  illi 
qui  in  prœsenti  ea  in  commendam  obtineiit,  nisi  sit  eis  de  re- 
gulari  successore  provisum,  infra  sex  menses  religionem  illo- 
rum  ordinum  propriam  solemniter  profiteri,  aut  iis  cedere.  •> 

Clémente  VIll  nei  suoi  decieli  pro  reformatioiie  regularium 
ordiuô:  4  In  superiorum  et  of.lcialium  omnium  electionibus 
forma  prœscripta  a  sacro  concilio  Tridenlino  et  ordinis  consli- 
lutionibus  iuviolabiliter  servelur,  ad  oflicia,  gradus  et  piaela- 
turus  illi  prascipuiB  eligantur,  qui  posjiiit  et  consueverint  ré- 
gulas ordinis  et  consiitutiones  observare.  » 

Ora  nelle  nostre  cosliluzioni  approvate  in  forma  spccifica 
dalla  Santa  Sede  si  détermina  nella  parte  III,  cap.  I,  de  Capi- 
tulo  gener;ili  :  «  Eligi  polerunt  a  capituloex  universa  Congre- 


m? 


DECRETS  INEDITS. 


H!8 


gatioiiP  quicumquesiiccrdoles  professi  a  jure  vel  a  noslris  con- 
stitutionibus  voce  passiva  non  privati.  » 

E  nel  t'ap.  !?>,  do  capitulo  provinciali  :  «  Eliffi  i)nt<;nint  ex 
tota  proviiioia  quicuiiique  sacerdotes  professi  coiiveiituales 
illiiis.  s  Volendo  che  alcune  determinatiecariche  non  sidiano, 
se  non  a  soj^ijelti,  i  qnali  lian  già  p^issali  più  anni  fia  noi  dopo 
la  professione  solcnne  eniessn  nulla  nostra  coni;ie^azione. 

E  già  nella  parte  parte  11,  aveva  stabililo  iiitorno  alla  voce 
attiva  0  passiva  le  scgiicnli  cosc.  Nel  cap.  Vlll:  a  Q>ii  jam  sa- 
cerdotio  indimntur,  quousqne  a  professione  Irienniiini  exple- 
verint,  non  siifïragcntnr.  "  Di  più:  «  Hi  vero,  qui  ex  aliis  re- 
igionibus  professi  adiniltuntur  ad  nosiram,  nec  passivain  in 
capitulis,  nisi  transaclis  sex  annis  a  professione.  » 

Dunqiie  la  legse  positiva  nel  gins  canonico  nel  Tridentino, 
nei  decrL'li  di  Clémente  Vlll,  nelle  cosliluzioui  délia  no?tra 
congregazione  vicia  offici,  snperiorilà,  voce  attiva  e  passiva  in 
individiii  non  professi  ;  quindi  coiiverrebbe  dorogare  a  tanti 
canoni  rispeltabilissitni  e  a  tanti  savissimi  st^ibiliineiili  per  an- 
nuire  all'istanza  che  i  Carmelitani  scalzi  di  Spagna  non  professi 
nella  nostra  congregazione  godessero  di  voce  aitiva  e  passiva, 
di  oftici,  di  superioiità  nei  nostri  conventi. 

Ma  la  Imiitazione  posta  nella  concordia  e  nel  brève  di  Inno- 
cenzo  Xll,  è  ragionevjîe  al  sommo  ancora  per  dirilto  di  na- 
tura.  Prescrive  questa  sicuraniente  che  si  istallino  r.egli  oftici 
peraone  abili  a  disimpegnarli  a  dovere;  e  che  la  testa  sia  uni- 
forme al  rimanente  del  corpo,  onde  non  abbiasi  una  figura  mo- 
stroosa.  Un  carmeiitano  scalzo  spagnolo  educato  con  altre 
leggi,  obbligato  ad  altre  leggi,  privo  dellintinta  cognizionedei 
nostri  doveri,  conie  nutrirà  un  santo  zelo  per  dare  ad  aitri  l'e- 
sercizio  délia  nostra  vita?  Il  formarsi  la  veraidea  di  un  istituto 
religioso,  il  conoscere  ap|iieno  gl'impegni  nella  corteccia,  e 
nel  niidollo,  non  è  un  aftare  di  poco  tempo.  Iraparate  le  leggi 
nel  materiale,  nella  lettera,  fa  d'uopo  conoscere  bene  lo  spirito 
e  bisogna  perciô  conoscere  la  tradizione  che  le  spiega,  le  ani- 
pia,  le  limita,  e  qiianto  nei  vari  tempi  dichiarà,  o  fis,-ô  la  reli- 
gione,  0  a  spiegazione  di  loro  o  a  loro  conferma.  Tali  cogni- 
zioni  portano  nel  governarela  tanto  necessaria  prudenza,  figlia 
délia  scienza  e  délia  esperienza,  quella  esperienza  e  quella 
scienza  che  si  acquistano  con  anni  molti  passati  nella  reiigione 
e  che  in  conseguenza  non  possono  supporsi  in  individui  dialira 
professione  e  di  altri  doveri. 

Si  asserisce  nella  supplica,  qualmente  consideratii  l'attuale 
circostanza  dei  religiosi  délia  Congregazione  di  Spagna,  accolti, 
islruili,  educali  ed  in  certa  maniera  incoiporati,  presi  pure  ad 
esame  i  bisogai  délia  Congregazione  d'Italia,  si  è  riconosciuto 
cho  sarebbe  di  gran  vantaggio  di  potere  indossare  ai  religiosi 
spagnoii  anche  superiorità  ed  offici. 

È  vero  che  molli  religiosi  spagnoii  sono  stati  accolti,  istruiti, 
educali;  ma  questi  non  possono  mai  aver  assunto  l'iuipegno 
d'internarsi  nelle  leggi  da  loro  non  professate,  ne  in  tutti  i 
luoghijO  si  è  vohito,  o  si  è  potuto  dare  ad  essi  l'educazione  con- 
venevole  ai  nostri  giovani,  ne  tutti  hanno  corrisposto,  o  corri- 
spondono  al  ben  a  loro  fatto.  I  bisogni  délia  Congregazione 
d'Italia  pur  troppo  eslstono,  attese  le  passate  vicende  ancora 
sussistenii  ia  tante  loro  conseguenze;  ma  si  provvederà  al  bi- 
sogno  colle  promozioni  bramate?  lo  non  veggo  pertanto  il, 
gran  vantaggio,  che  risulterebbe  da  una  dispensa  opposta  a 
tante  leggi.  E  quando  pure  ne  venisse  una  qualche  utililà, 
avverrà  facilmente  la  confusione  deplorata  da  S.  Agostino  in 
alcrnie  cose  nuove,  quantunque  utdi.  Si  vorrebbero  graziati 
quelli  giudicati  opporSuni  a  tal  uopo,  e  graziati  dal  sol  P.  gé- 
nérale. Ottimamente.  Ma  graziandosi  uno,  si  lanieuteranno 
altri,  credendosi  uguali,  o  maggiori  di  merito.  Questi  graziati 
di  voce  converranuo  nei  cipitoli,  e  tiatterr^mno  atlari  da  loro 
non  conosciuti.  Forse  maneggieranno  per  un  altro  partito  op- 
posto  alla  pace  domestica. 


E  i  nostri  PP.  capitolari  «upporleraniio  di  buon  animo  una 
taie  unione  con  forestieri  non  professi? 

E  i  provinciali  si  accomoderanno  a  tal  novità  da  ciii  imina- 
gineranno  dctriuiento  alla  pr:)vincia,  oppure  a  qualclie  con- 
veiito? 

lo  ignoro  del  motivo  preciso,  per  cui  il  definilorio  générale 
ha  voluto  si  avanzasse  la  supplica,  posso  suj)porre  un  qualche 
caso  grave  parlicolare,  meritevole  di  condiscendenza.  Onde 
opinerei  che  si  scrivesse:  Recurrat  in  casibus  jiarticulariOus  et 
referai  in  spea'e  tum  de  neeessilate,  lum  de  utilitale  hujusinodi 
dispemationis. 

La  Scala,  8  agosto  I8l').  —  Er.  Paolo  di  S.  Giuseppe,  pro- 
curatore  générale  dei  Carmelitani  scalzi. 

Alterum  voiiun  procuraloris  QcaeraUs.  —  Il  motivo  dell'is- 
tanz.i  avanzata  dal  P.  générale  deveesser  questo  :  Alcuui  sacer- 
doti  spagnoii  refugiatisi  in  Franciavoglionofondare  un  qualche 
convenlo  di  Carmelitani  scalzi,  dipendente  peiô  d.illa  iiostra 
Congregazione  d'Italia.  Essi  ci  vengono  slimolati  da  molli, 
e  si  protestano  di  farvi  osservare  ad  liiteram  le  noslre  co^titu- 
zioni.  Non  poleudo  essi  corne  appartenenti  ai  Carmelitani 
scalzi  di  Spagna,  aver  ^u[)eriorità  ed  offici  nei  nostri  conventi 
hanno  dato  il  motivo  alla  supplica  che  poi  fu  concepita  in  gé- 
nérale e  per  tutti  i  casi  possibili.  lo  opinerei  che  si  notificasse 
con  lettera  al  P.  générale  dimoraute  in  Uoma  per  altri  pochi 
giorni,  corne  la  S.  C.  non  crede  espediente  una  dispensa  géné- 
rale ed  illimitata  in  un  punto  voluto  da  tante  leggi  canoniche, 
ma  occorrendo  un  qualche  caso  grave  parlicolare,  lo  palesi 
con  tulte  le  ragioni  couvenevoli  per  la  grazia,  e  sarà  presa  in 
consideiazione. 

La  dimaiida  non  puô  essere  un  atto  preparalorio  per  il  fi.- 
turo  capitulo,  montre  i  vocali  di  lui  fissali  dopo  i  capiloli  pro- 
vinciali teuuti  nello  scorso  maggio,  non  possono  venir  cambiali 
senza  un  beneplacito  apostolico.  —  Fr.  Paolo  di  S.  Giuseppe, 
piocnralore  générale  dei  Carmtlitani  scalzi  (1). 

Rescriytum.  S.  Congregatio  Episcoporum  et  Regularium  re- 
scribendum  ceusuit  :  Recurrat  in  casibus  particularibus. 

Romse,augusti  1840.  , 

(Il  Dans  cette  seconde  lettre,  le  procureur  général  suppose  que 
la  demande  relative  à  l'entrée  des  Espagnols  dans  la  congrégation 
d'Italie  a  été  motivée  par  le  projet  de  restauration  des  Carmes  en 
France,  a  Le  motif  de  la  demande  présentée  par  le  général  doit 
avoir  été  celui-ci  :  Quelques  prêtres  espagnols  réfugiés  en  France 
veulent  fonder  quelque  couvent  de  Carmes  déchaussés,  lequel 
dépendrait  de  la  congrégation  d'Italie.  Us  sont  stimulés  de  plu- 
sieurs côtés,  et  ils  protestent  qu'ils  y  feront  observer  ad  liiteram 
nos  constitutions.  Appartenant  aux  Carmes  déchaussés  d'Espagne, 
ils  ne  peuvent  avoir  de  supériorité  et  d'office  dans  nos  couvents. 
Voilà  ce  qui  a  motivé  la  demande.  On  la  fait  en  général  et  pour 
tous  les  cas  possibles.  Je  serais  d'avis  d'écrire  au  général  qui  se 
trouve  encore  à  Rome  pour  quelques  jours  que  la  S.  Congré- 
gation ne  juge  pas  à  propos  de  concéder  une  dispense  géné- 
rale et  illimitée  sur  un  point  recommandé  par  tant  de  dispo- 
sitions canoniques  ;  mais  s'il  se  présente  un  cas  particulier  et 
grave,  on  le  prendra  en  cnnsidéralion.  —  La  S.  Congrégation  se 
conforma  à  l'avis  du  procureur  général.  Bientôt  les  Carmes  espa- 
gnols ouvriront  prés  de  Bordeaux  leur  première  fondation  de 
France.  L'inciuct  pontifical  autorisant  l'érection  canonique  fut 
obtenu  le  15  avril  1842;  nous  l'avons  publié  plus  haut,  col.  264. 
Dans  la  suite  un  Espagnol  a  été  général  de  l'ordre  à  Rome. 

(La  suite  prochainement.) 


H19 


MELANGES. 


H20 


MÊLWGES 


Allocution  du  pape  Liîon  XHI.  —  Lettre  à  l'évéque  de  Sandomir. 
—  Musée  clirotien.  —  Binage.  —  Défense  de  recevoir  les  absents 
dans  les  confréries.  —  Uégiiliers.  ^  Scapulaire  blanc.  — 
Enfants  de  .Marie-Immaculée. 

—  Audience  accordée  à  quelques  habitants  de  liomc.  Dis- 
cours prononcé  par  notre  saint-père  le  pape  Léon  XIII. 

Le  14  août  le  Saint-Père  admettait  en  sa  pré- 
sence, dans  la  salle  du  consistoire,  une  nombreuse 
députalion  du  Transtevère.  Ce  quartier,  oijledévoue- 
meut  à  la  personne  des  papes  est  proverbial,  envoyait 
six  cents  de  ses  habitants  faire  acte  de  soumission  et 
de  fidélité  à  Léon  Xill.  Ces  fils  dévoués  apportaient 
à  leur  père  de  riches  dons  :  une  mitre^  une  mozelte, 
une  étole,  une  paire  de  mules,  le  tout  enrichi  de 
pierres  précieuses  et  d'un  magnifique  travail. 

Le  chevalier  Pierre  Gentilli,  président  du  comité 
catholique  du  Uione  Borgo,  lut  une  touchante  adresse, 
à  laquelle  le  Saint-Père  fit  la  réponse,  dont  voici  la 
traduction  : 

C'est  avec  une  bien  vive  satisfaction  et  une  émotion  pro- 
fonde que  Nous  N^us  trouvons  pour  la  première  fois,  aujour- 
d'hui, au  milieu  d'une  si  helle  couronne  de  Romains  qui  Nous 
entourent  avec  empressenvnt,  dans  le  désir  de  rendre  hom- 
mage à  notre  personne  et  de  contirmer  les  protestations  de 
dévouement,  d'obéissance  et  de  soumission  à  l'autorité  su- 
prême dont  Nous  sommes  revêtu.  Les  doux  et  solides  liens 
d'atïeclion  qui  unissent  le  peuple  de  Home  à  son  Pontife  et 
les  rattachent  l'un  à  l'autre  comme  un  fils  au  plus  tendre  des 
pères,  et  un  sujet  au  plus  bienfaisant  des  piinces  :  ces  liens, 
dis-je,  ne  se  sont  pas  relâchés,  grâce  à  Dieu!  et  ne  se  relâ- 
cheront jamais,  si  grands  que  soient  les  artifices  et  les  séduc- 
tions qu'on  veuille  employer  dans  ce  but.  Nous  en  avons  une 
preuve  splendideaujourd  hui  même,  car  vous  donnez  un  gage 
de  celle  vérité  en  vous  rassemblant  en  aussi  grand  nombre 
devant  Nous;  vous  le  donnez  encore  par  les  paroles  affec- 
tueuses que  vous  venez  de  Nous  adresser  et  par  les  dons  très- 
nobles  que  vous  Nous  présentez  et  qui  sont  le  fruit  de  vos 
offrandes  communes. 

En  même  temps  que  Nous  accueillons  volontiers  ces  témoi- 
gnages de  révérence  et  d'amour,  et  que  Nous  voulons  en  expri- 
mer à  vous  tous,  soit  présents,  soit  absents,  les  senlimenls  de 
Notregraiitude,  Nous  sommes  heureux  de  pouvoirvousassurer, 
très  chers  fils,  que  si,  à  cause  des  circonstatices  du  temps.  Nous 
ne  pouvons  pas  Nous  trouver  souvent  au  milieu  du  peuple  ro- 
main, toutefois  notre  cœur  est  toujours  avec  vous,et  Nous  enga- 
ger àNous  occuper  sans  cesse  de  votre  vériiab'e  bien-être.  Pour 
vous,  mes  chers  enfants,  vous  ne  pourriez  Nous  donner  une 
preuve  plus  grande  de  dévotion  et  d'affection  que  de  vous 
montrer  constamment  dociles  anx  enseignements  de  la  foi 
catholique  et  persévérants  à  suivre  les  exemples  de  piété  que 
vos  pères  vous  ont  laissés,  et  jaloux  de  garder  cette  piété  dans 
le  sein  de  vos  familles  pour  le  transmettre  comme  un  précieux 
héritage  à  vos  arrière-neveux.  Il  nous  a  donc  été  très  agréable 
de  vous  entendre  protester  tout  à  l'heure  que  vous  êtes  bien 
décidés  à  mettre  tout  en  œuvre  pour  que  vos  enfants  reçoivent 
une  instruction  religieuse  telle  que  les  temps  l'exigent,  et  que 
vous  avez  horreur  de  ces  écoles  impies  où  leur  foi  et  leur  inno- 
cence courraient  les  risques  les  plus  certains. 


Il  faut,  sans  aucun  doute,  déplorer  grandement  que,  dans 
cette  Roiue  qui  est  à  Nous,  qui  est  le  centre  du  catholicisme 
et  le  siège  auguste  du  Vicaire  de  Jésus-Clirist,  il  soit  impuné- 
ment permis  aux  sectes  hétérodoxes  d'ériger  des  lem(>les, 
d'ouvrir  des  écoles  et  de  propager  dans  le  peuple  des  publica- 
tions corruptrices;  et  qu'il  ne  Nous  soit  pas  donné  d'opposer, 
comme  Nous  le  voudrions,  un  remède  à  l'impiété  qui  Nous 
envahit.  Mais  c'est  à  vous,  très  chers  fils,  qu'il  appartient  de 
rendre  vains  les  elforls  des  impies,  en  vous  faisant  une  loi  in- 
violable de  vous  tenir  vous-mêmes  et  vos  enfants  entièrement 
éloignés  de  la  contagion  des  hérésies.  Hé  quoi  !  vou  iriez -vous, 
Romains,  fréquenter  les  temples  des  novateurs  en  désertant 
les  églises  catholiques,  pleines  de  sainteté,  de  majesté  et  de 
splendeur,  ces  églises  qui  vous  ont  accueillis  dès  vos  premières 
années?  Est-ce  qu'elles  font  défaut  à  Rome,  les  écoles  catho- 
liques, où  vos  enfants  peuvent  recevoir  l'instiuction,  sans 
craindre  nulle  olïense  à  leur  foi  et  nulle  flétrissure  à  leurs 
mœurs?  Grâce  à  la  sollicitude  paternelle  du  Pontife,  à  la  géné- 
reuse charité  des  fidèles,  au  zèle  d'ecclésiastiqueset  de  laïques 
do  bonne  volonté,  il  n'y  a  pas  un  coin  de  Rome  où  ce>  écoles 
n'aient  été  ouvertes  (et  d'autres  s'ouvriront  eucorej  en  nombre 
suffisant  pour  pourvoir  à  tous  les  besoins. 

Nous  savons  bien  que  les  ennemis  de  notre  foi,  profitant  de 
la  grande  détresse  qui  afflige  maintenant  les  jjopulations, 
mettent  en  œuvre  toutes  les  séductions  et  répandent  même 
l'or  à  profusion  pour  peupler  leurs  écoles  et  leurs  temples. 
Mais  non.  Nous  ne  voulons  pas  faire  outrage  à  votre  conscience 
et  à  votre  religion,  en  vous  supposant  capables  de  la  lâcheté 
insigne  qui  consisterait  à  sacrifier  votre  salul  éternel  et 
celui  de  vos  enfants  à  la  considération  d'un  intéiêt  matériel. 
Le  pain  acheté  à  ce  prix  est  un  poison  qui  décompose  et  tue 
les  âmes  tt  appelle  sur  les  familles  la  malédiction  de  Dieu. 
Rappeltz-vous  avec  un  saint  orgueil  ce  qu'ont  fait  vos  pères  : 
sommés  de  trahir  leur  foi,  ils  ont  préféré  renoncer  non-seu- 
lement aux  biens  de  la  terre,  mais  même  à  la  vie.  Suivez  les 
mêmes  inspirations  et  iiTiitez  de  si  nobles  exemples. 

Que  votre  constance  et  vos  saintes  déterminations  soient 
fortifiées  et  rendues  inébranlables  par  la  bénédiction  aposto- 
lique que  Nous  donnons  du  plus  profond  de  notre  cœur,  en 
invoquant  sur  vous  et  sur  vos  familles  l'abondance  des  faveurs 
célestes. 

BenedictioDci,  etc. 


—  Lettre  de  Mgr  l'évêque  de  Sandomir  au  SaintPere. 
Lettre  latine  de  Sa  Sainteté. 

Les  journaux  polonais  ont  publié  une  lettre  de  l'évêque  de 
Sandomir  au  souverain  pontife,  et  la  réponse  de  celui-ci. 

Très-saint  Père, 

Le  cinquième  mois  s'écoule  depuis  que  nous  avons  reçu 
l'heureuse  nouvelle  de  l'élection  de  Votre  Sainteté  au  poste  de 
timonier  de  la  barque  de  Pierre,  de  vicaire  du  Ctirist,  de  chef 
•  visible  de  l'Eglise,  de  père  des  pères. 

Dieu  sait  quelle  joie  ce  serait  pour  mon  cœur  de  pouvoir 
approcher  avec  d'autres  évêques  du  trône  de  Votre  Sainteté, 
et,  baisant  vos  pieds,  Saint-Père,  de  vous  présenter  l'hommage 
de  mon  respect...  de  ma  vénération...  de  mon  amour  pour  ce 
Siège  apostolique.  Que  me  faudrait-il  de  plus  dans  ma  vie,  si 
je  pouvais  me  prosterner  près  du  tombeau  djs  saints  Apôtres? 
Je  m'écrierais  alors  avec  saint  Siméon  :  a  Maintenant,  aban- 
donne ton  serviteur,  ô  Seigneur  !  car  mes  yeux  ont  vu  ta 
gloire;  «  mais  c'est  au-dessus  de  mes  forces,  car  je  suis  un 
vieillard  de  8t  ans,  j'ai  G8  ans  de  sacerdoce  et  20  ans  d'épis- 


H21 


MELANGES. 


1122 


copat.  Le  poids  des  années  m'accable  et  cette  année  môme, 
me  sentant  plus  faible,  j'ai  été  obligé,  pour  reprendre  un  peu 
'le  force,  de  passer  quelcjuc  temps  en  dehors  des  limites  de 
mon  diocèse. 

Déjà  certainement  les  évèques  du  mondeenlier  ont  exprimé 
à  Votre  Sainteté  leurs  souhaits,  soit  verbalement,  soit  par 
écrit  ;  il  se  peut  que  je  sois  le  dernier  à  le  faire,  mais,  quoique 
je  vienne  tard,  veuillez  m 'écouter  gracieusement,  Saint-Père, 
c'est  un  évêque  qui  vous  le  demande,  votre  serviteur,  votre 
fils  dans  l'ordre  spirituel,  et  en  même  temps  un  vieillard  qui, 
sous  le  rapport  de  lïige,  lient,  me  dit-on,  la  seconde  place 
parmi  tous  les  évèques  du  monde 

La  nouvelle  de  la  mort  de  Pie  IX  de  sainte  mémoire  nous  a 
plongés  dans  un  profond  chagrin;  mais  Dieu,  qui  est  la  source 
des  consolations  vraies,  nous  en  a  envoyé  deux.  La  première, 
c'est  d'avoir  vu  toutes  les  églises  de  notre  diocèse  remplies  de 
fidèles  priant  Dieu  pour  le  repos  de  l'âme  du  défunt  pape,  et 
puis  priant  le  Saint-Esprit  pour  qu'il  inspire  le  choix  du 
nouveau  successeur  de  Pierre.  La  seconde,  c'est  que  nous 
avons  vu  les  mêmes  fidèles  rendre  des  actions  de  grâces  au  Sei- 
gneur pour  nous  avoir  donne,  en  si  peu  de  temps,  par  l'effet 
de  sa  grâce  et  de  sa  protection,  vous.  Saint- Père,  qui  êtes  la 
lumière  du  ciel,  prédite. 

Dieu  qui  ne  regarde  pas  par  des  yeux  et  qui  n'écoute  pas 
par  des  oreilles  corporelles,  mais  lit  au  fond  des  cœurs,  m'est 
témoin  que  je  dis  la  vérité.  Les  paroles  que  je  transmets  à  Votre 
Sainteté  sont  la  faible  expression  des  sentiments  que  je  nourris 
dans  mon  cœur  en  comnum  avec  mon  troupeau  pour  le  Saint- 
Siège  apostolique  et  pour  celui  qui  y  est  monté  par  la  protec- 
tion divine. 

Je  termine  ma  lettre  par  la  prière  qu'on  entend  si  souvent 
dans  nos  églises  s'élever  au  ciel  pour  vous,  Saint-Père  : 
«  Que  Dieu  vous  garde,  vous  protège  et  vous  couvre  de  ses 
0  bénédictions  en  ce  monde.  »  —  En  retour,  Saint-Père, 
daignez  me  bénir,  moi,  mon  diocèse,  le  clergé  et  son  peuple 
fidèle. 

De  Votre  Sainteté  le  plus  humble  et  le  plus  affectionné 
serviteur. 

Joseph-Michel  Jusrynski, 
évêque  de  Sandomir. 

Sandomir,  le  ISjuillct  1878. 

La  réponse  du  Saint-Père  est  conçue  en  ces  termes  : 

..  LÉON  XIII,  PAPE, 

«  Vénérable  frère,  salut  et  bénédiction  apostolique. 
«  Ce  n'est  pas  votre  retard,  vénérable  frère,  dans  l'accom- 
plissement  de  votre  devoir  qui  nous  fait  de  la  peine,  c'est  la 
cause  de  ce  retard,  c'est-à-dire  votre  santé  débile,  et  'qui 
n'est  pas  encore  tout  à  fait  raffermie  jusqu'à  ce  moment. 
Aussi  accueillons-nous  votre  lettre,  bien  qu'arrivée  tard 
comme  si  elle  était  écrite  le  jour  où  vous  l'avez  conçue  dans 
votre  pensée  et  dans  votre  cœur.  Elle  nous  a  apporté,  d'ailleurs 
ce  que  nous  désirions  avant  tout  :  c'est  l'assurance  de  votre 
attachement  pour  nous  et  cette  chaire  de  Pierre.  Rien  ne 
peut  nous  être  plus  doux,  car  cette  assurance  est  une  preuve 
de  l'unité  constante  du  catholicisme  et  nous  donne  la  convic- 
tion qu'un  évêque  animé  de  pareils  senliments  ne  peut  ne  pas 
être  le  gardien  fidèle  des  droits  de  l'Eglise  et  ne  pas  inculquer 
la  même  fidélité  à  son  clergé,  de  la  piété  et  de  la  moralité 
duquel  dépend  l'éducation  reUgieuse  et  morale  du  peuple. 
Recevez  donc,  comme  marque  de  notre  gratitude  cordiale 
nos  vœux  pour  votre  prospérité.  Puisse  la  grâce  du  Ciel  vous 
venir  en  aide,  afin  que  vos  dernières  années  soient  illustrées 
de  plus  grands  mérites  encore. 

a  Que  le  gage  de  cette  grâce  divine  soit  la  bénédiction  apos- 


tolique, que  je  vous  envoie,  vénrirable  frère,  à  vous  et  à  tout 
votre  diocèse,  en  signe  de   notre  bienveillance  particulière. 
«  Fait  à  Rome,  à  Saint-Pierre,  le  19  août  1878,  l'année  pre- 
mière de  notre  pontificat, 

«LÉONXIIl,  PAPE.  » 


—  i¥u,çe'e  chrétien.  Aommalion  du  diicclcur.  Lettre  du 
Sainl-Phre.  Utilité  des  études  archéologiques. 

Nous  [)ublions  ci-aprèa  la  lettre  que  Sa  Sainteté 
Léon  XIII  a  adressée  à  M.  Jcaii-lîaptiste  de  Ilossi,  en 
lui  conférant  la  charge  de  préfet  du  musée  chrétien  du 
Vatican. 

A  noire  clier  fils  Jmn-Daplislc  de  liossi,  préfet  du  musée  chré- 
tien. Léon  X//I,  pape.  Clier  fils,  salut  et  béncdiclion  aposto- 
lique. 

Nous  nous  réjouissons  vivement,  à  bon  droit,  de  pouvoir 
vous  appliquer  les  paroles  que  le  très-savant  pape  Benoît  XIV 
écrivait  à  un  illustre  personnage,  la  gloire  de  la  bibliothèque 
vaticane:  «  La  grande  œuvre  que  vous  vous  êtes  chargé  d'ac- 
complir avec  un  zèle  extrême,  au  prix  d'un  incroyable  tra- 
vail et  d'une  application  continue,  mérite  assurément  d'être 
consacrée  par  la  publicité  de  la  louange  apostolique,  comme 
aussi  d'être  honorée  et  garantie  par  les  témoignages  et  les 
aveurs  de  notre  bienveillance  et  de  noire  aulorité.  »  Nous 
n'ignorons  pas,  en  effet,  cpie  vous  avez  copié  avec  un  soin 
infatigable  beaucoup  de  vieux  manuscrits  et  que  vous  en  avez 
dressé  des  étals  détaillés  et  des  catalogues  raisonnes  ;  nous 
connaissons  vos  remarquables  ouvrages  d'épigraphie  chré- 
tienne sur  Rome  souterraine,  qui  vous  ont  valu  dans  le  monde 
entier  une  juste  gloire  et  une  célébrité  impérissable;  nous 
savons  aussi  avec  quelle  ardeur  vous  n'avez  cessé  de  vulga- 
riser, soit  dans  les  réunions  des  académies,  soit  dans  les  jour- 
naux, les  connaissances  d'archéologie  sacrée  que  vous  avez 
acquises  par  le  génie  et  l'érudition. 

Mais  si  l'usage  de  ce  Saint-Siège  a  toujours  été  d'encoura- 
ger et  de  combler  d'honneurs  les  hommes  érudits  qui  avaient 
bien  mérité  des  lettres  et  des  sciences,  rien  ne  sollicite  plus 
notre  faveur  et  notre  bienveillance  que  cette  science  qui  met 
en  lumière  les  origines  de  l'Eglise  et  qui  fait  que  les  pierres 
elles-mêmes,  pour  ainsi  dire,  et  les  monuments  défendent  la 
cause  de  la  religion  et  attestent  l'antiquité  et  la  permanence  de 
la  foi  et  de  l'autorité  romaine.  Afin  donc  de  favoriser,  autant 
qu'il  est  en  notre  pouvoir,  ces  éludes  dans  lesquellesvous  avez 
étéelevé  dès  votre  jeunesse,  sous  la  direction  d'hommes  tels  que 
Angelo  Maï  et  Cajetan  Marini,  dont  vous  êtes  l'émule  par  le 
savoir,  nous  avons  résolu  de  confier  à  vos  soins  et  à  votre  ac 
tivité,  avec  le  litre  de  préfet  ou  curateur,  le  musée  chrétien 
adjoint  à  la  bibliothèque  vaticane,  sous  la  réserve  toutefois  du 
droil  de  direction  et  de  surveillance  qui  compète  au  cardinal 
bibliothécaire  et  au  sous-bibliothécaire. 

En  ajoutant  cette  charge  à  celles  que  vous  remplissez  déjà 
avec  éclat,  nous  voulons  qu'elle  soit  comme  un  témoignage 
particulier  de  .notre  intention  envers  vous,  et  qu'on  sache 
qu'elle  vous  est  conférée  et  attribuée  à  vous  exclusivement, 
votre  vie  durant,  et  en  considération  seulement  de  votre  per- 
sonne, à  raison  de  vos  mérites  insignes. 

Enfin,  avec  ces  lettres  qui  vous  sont  le  garant  de  notre 
paternelle  bienveillance,  recevez  notre  bénédiction  aposto- 
lique que  nous  vous  accordons  affectueusement,  comme  pré- 
sage du  secours  céleste  et  des  biens  d'en  haut. 

Donné  à  Rome,  Saint-Pierre,  le  23  octobre  1878,  l'an  pre- 
mier de  notre  pontificat. 

LÉON  XIII,  Pape, 


17" 


SEBIE!. 


71 


1123 


MELANGES. 


1124 


—  Indulgences.  Défense  de  recevoir  dans  les  confréries 
les  personnes  absentes.  ISolre-Dawe  de  Guadeloupe. 
Décret  de  Clément  MU.  Renouvellement  de  ce  décret. 

PeCRETIM  IRBIS  ET  ORBIS  QIC    IKOLITA  COKSUETCDO    REJICITCR 

ABSCRiDE-NDi  ABSENTES  PUS  soDALiTUS.  Ciiiii  in  nonuullis  ex 
piis  soJaliliis  liisce  polissimuin  tempoiibus  inslilulis  inter 
sodale»  adicribendi  eliani  absentes  consuetudo  inolevpiit, 
quae  reprobala  jam  lin  fiierat  ab  hac  Sacra  CongreijAtione 
Indiilgeniiis  sacrisque  Rfliquiis  pr<eposiia,  pia?seriini  in 
Americjtta  novi  repni  Hispanici  die  28  aprilis  1761,  rela- 
tione  de  hoc  fada  sanclissiiiio  domiro  nostro  Leoni  pa- 
pœ  XllI  per  me  infrascriptnm  secretaiiimi  diclœ  Sacise 
Congregalionis  in  audientia  habiia  die  13  aprilis  1878; 
Sancii.-sinius  praevia  sanatione  omnium  adscriptionum  iiac- 
tenus  haud  rite  faclanim  ,  niandavil.  lit  in  poslerimi  ser- 
venlnr,  atqiie  ad  observantiam  revocentur  resoUiliones 
prœfalo  anno  1761  edilœ,  qiias  ad  istiusmodi  effeclum  una 
cum  piaesenli  decreto   evulgari    jussit. 

Datum  Romae  ex  secretaria  ejiisdem  Sacrae  Congresafio- 
nis  die  13  aprilis  1878.  Al.  card.  Oreglia  a  S.  Stéphane 
praefeciiis.   .1.  Panici  secretarius. 

AsiERiCANA  NOVI  RECNi  HISPANICI.  L'cl.  record.  Benedic- 
tus  XIY  per  suas  lilcras  apostolicas  in  forrra  brevis  siib  da- 
tum Ronue  apud  S.  Maiiam  Majoreni  die  vigesima  qiiinta 
mail  1754,  cujus  in.tium  :  Non  est  equidem  etc.  conlirmavit 
omnes  et  singulas  indulgentias,  ac  privilégia  in  prrpetuunn 
concessa  congregationi,  seu  co/ifraterniiati  B.  M.  V.  Guadalu- 
pensis  palronae  noTÏ  rcgni  Hispanici  in  America,  nonnullas- 
que  alias  per  dictum  brève  indulgentias  concessit  cum  facul- 
tate  ut  cas  confratres  ef.am  absentes  et  ubicumque  locorum 
commorantes  kicrari  possini.  Ampliavitque  dictum  privile- 
gium  re^ibiis,  principibusquCj  et  eonim  consanguineis  us- 
que  ad  secimdum  inclusive  gradum  adsciibendi  se  confratres 
et  acqulrendi  omnes  et  singulas,  indulgentias  piœdictœ  con- 
gregaiionis  eliam  absentes.  Hinc  exortum  est  dubium  :  A7i 
fidèles  absentes  possinl  admilti  et  adscribi  in  confratres  ? 

Ratio  dubitandi  ea  potissimum  videtur,  quod  impedimen- 
tum  ab-eniiae  non  tanti  habitum  e=t  a  sumnio  ponlifice, 
ni  ex  eo  absentes  confratres,  et  reges  ac  principes  ab  acqui- 
sitione  indulgentiarum  excluderet;  adeoque  absentes  a  numé- 
ro confratrum  non  forent  rejiciendi.  Attamen  cum  declarave- 
rit  ponlifex  defectum  absentiae  non  obesse  confratribus  jam 
adscripiis  et  regibus  et  princibns,  quibus  specialis  adsnrib 
confratres  facultas  impertita  etl,  nullo  pacto  videntur  ad 
mitlendi  absentes  qui  neque  viadmissionis,  aut  gratise  die 
possunt  confratres. 

Additur  in  piecibus,  quod  si  absentes  nequeant  admitti 
in  confratres,  dignentur  EE.  VV.  resciibere,  quod  admilti 
valeant,  et  ad  minus  incolœ  novi  regni  prsedicti,  ad  quod  ex- 
tendiiur  palronalus  praîdictae  B,  M:^riœ  Virginis,  quemadmo- 
dum  nonnullis  s'milibus  confraternitatibui  Europaeis  clemen- 
ter  indultum  est,  et  .Mgnanter  confraiernitati  Sanclissima;  Con- 
ceptonis  Liciensis.  Dignabuntur  itaque  EE.  VV.  dtclarare. 

1.  An  absentes  admitti  possint  in  confratres?  Et  quatenus 
négative, 

2.  .\n  supplicanduin  sit  SSmo  pro  eorum  admissione,  vel 
ad  minus  pro  admissione  incolaruni  piœdicli  novo  regni  Hi- 
spanici? 

Sacra  Congregalio  die  28  aprilis  1761  respondit:  Néga- 
tive in  omnibus.  N.  card.  Artonellus  pr«f.  J.  de  Corrd- 
txbus  secret. 

]iJémoire  des  apôtres  et  desmarlijrs.  Messe  votive  des 

fêtes  supprimées.  Dédicace  des  églises.  Décret  de  la 

S.  Congrégation  des  Rites. 

L'induit  du  cardinal  Caprara  du  9  avril  1802,  suppri- 


mant un  grand  nombre  de  fêtes  pour  les  diocèses  alors 
compris  dans  la  république  française,  prescrivit  au 
clergé  la  commémoraison  générale  des  apôtres  le 
29  juin  et  celle  des  martyrs  le  26  décembre.  Secon- 
dement, il  ordonna  que  le  dimanche  dans  l'octave  de 
l'Epiphanie,  de  la  Fête-Dieu,  des  saints  apôtres  Pierre 
et  Paul  et  du  patron  local,  on  célébrât  une  messe  solen- 
nelle votive  de  ces  fêtes.  Tioisièmement,  la  Dédicace 
de  toutes  les  églises  do  France  fut  prescrite  sous  le 
rite  de  première  classe  avec  octave  le  dimanche  qui 
suit  l'octave  de  la  Toussaint. 

Les  réguliers  doivent-ils  observer  ces  prescriptions, 
eux  qui  célèbrent  toutes  les  fêles  des  apôtres  dans 
le  rite  du  bréviaire,  ainsi  que  la  fêle  de  l'Epiphanie, 
la  Fête-Dieu,  S.  Pierre  et  S.  Paul  et  le  patron  local  ;  et 
qui  font  une  fêle  spéciale  de  la  Dédicace  des  églises  de 
leur  ordre  sous  le  rite  de  première  classe  avec  octave? 

La  S.Congrégalijn  des  Rites  décide  que  les  réguliers 
sont  compris  dans  l'iiiduli  du  cardinal  Caprara  et 
doivent  par  conséquent,  comme  le  clergé  séculier,  faire 
la  commémoraison  générale  des  apôtres  et  des  martyrs, 
célébrer  la  messe  votive  solennelle  le  dimanche  dans 
l'octave  des  trois  fêles  dont  il  s'agit,  et  observer  l'oc- 
tave de  la  Dédicace  de  toutes  les  églises. 

DiBiA  quoad  obligationes,  quaî  regularibus  veniunt  post 
festorum  reduclioneni  in  Gallia,  anno  1802  peractam. 

Hodieinus  kalendarista  Carmelitarum  excalceatorum  pro- 
vinciœ  Aquitanise  in  Gallia,  attenta  opinionnm  varietate  circa 
obligationes  quie  reguliribus  veniunt  ex  indulto  card.  Ca|)rara 
9  aprilis  180i  pro  reductione  festorum  in  Gallia,  a  Sacrorum 
Riluum  Congregatione  hiimiliter  insequenlium  dubiorum 
so'utionem  expo.>tulrivit,  nimirum: 

Dubium  I.  An  regulares,  qui  célébrant  solemniter  in  proprio 
die  festnm  SS.  Apostolorum  Pétri  et  Pauli,  et  festum  S.  Ste- 
phani  profomnnyiis,  item  omnia  festa  apostolorum  juxta  rilum 
iii  breviario  assignatum,  dt-beant,  sicut  clerus  saBcularis,  fa- 
cere  commemorationem  omnium  apostolorum  die  29  junii, 
et  omnium  martyrum  die  26  decembris? 

Dubium  II.  An  regulares,  qui  célébrant  cum  solemnitate 
in  proprio  die  festa  Epiplianue  Doniini,  SSmi  Corporis  Christi, 
SS.  apostolorum  Pétri  et  Pauli  et  patroni  diœcesis  vel  loci, 
debeant,  sicut  clerus  saeculaiis,  cantare  missam  solemneni 
votivam  eorunidem  festorum  in  dominica  infra  octavam 
eorum  occurrente  ? 

Dubium  III.  Cum  Carmelitani  excalceali  célèbrent  Dedi- 
cationem  omnium  ecclesiarum  ordinis  die  31  augusti,  sub 
ritu  priiîiœ  classis  cum  oclava,  an  debeant  etiam  cdebrare 
D^dicationem  oumium  ecclesiarum  Gallias  in  dominica  post 
octavam  omnium  Sanctoruin  sub  ritu  primie  classis  cum 
octava  ? 

Dubium  IV.  Cum,  ex  indulto  speciali,  festum  S.  Remigii 
1  octobris  elevatum  fuerit  pro  Gallia,  ut  aiunt,  ad  ritum  dupl. 
min.,  qua?ritur  ulrum  istud  officium  sic  elevatum  obliget 
regulares,  et  eliam  illos  qui,  sicuî  Carmelitani,  habent  Kalen- 
darium  proprium  a  Sacrorum  Rituum  Congregatione  appro- 
batum? 

Sacra  porro  Rituum  Congregatio  ad  relationem  infrascript 
secrelarii,  audita  sentenlia  in  scri|)tis  alterius  ex  aposlolica- 
rum  ca-remoniarum  magisiris,  omnibus  mature  perpeusis  ac 
considtratis  rescribendum  ceibuit: 
Ad  1.  Affirmative  juxla  indultum  9  aprilis  18U2. 
Ad  II  et  m.  Affirmative  pariter  juxta  citalun,  Indultum. 

Ad   IV.  Dilcia  et    eccqinratur  et  examinelur  concessio  in 


1125 


MELANGES. 


1126 


duhio  cilata.  —  Atque  ila    rcscripsit  et  servari  niandavit. 
Die  -4  jaiiuarii  ^S^^. 


■ —  Binage.  Application  île  la  secotiJe  messe.  Ar-socia- 
tion  pour  le  soulagemenl  des  prêtres  défunts. 
(AlÎJiire  trailéo  p;ir  la  S.  CongrcgiitioQ  du  Concile, 
le   li  septembre  1878). 

On  a  institué  dans  un  grand  nombre  de  diocèses 
des  associations  dont  les  membres  doivent  appliquer 
le  saint  saoriûce  de  la  messe  pour  tout  prêtre  décédé. 
Le  Saiiit-Siége  a  accordé  l'autel  privilégié  pour  les 
membres  de  l'association.  Kst-il  permis  d'.  ppliquer 
la  seconde  messe  des  jours  oii  l'on  bine  en  accom- 
plissement de  l'engnge  i  eut  doiit  il  s'agit  ? 

La  question  a  été  soumise  à  la  S.  Congrégation 
du  Concile  par  Rlgri'évéque  de  Nancy  et  par  Mgr  l'é- 
vêqr.e  de  Nîmes. 

Ou  sait  que  les  prêtres  qui  binent  ne  peuvent  rece. 
voir  de  rétribution  pour  la  secouile  messe.  Le  Saint - 
Siège  a  toujours  montré  une  grande  rigueur  sur  ce 
point  ;  décision  pour  Vintimille,  19  décembie  1835  ; 
Cambrai,  25  septembre  1868;    liodez,    1  avril  1876. 

Or,  le  prêtre  qui,  autorisé  à  biner,  applique  la  se- 
conde messe  pour  les  confrères  défunts,  semble  per- 
cevoir^ sinon  directement,  tout  au  moins  indirectement, 
un  profit  mafériel  ;  car  il  remplit  par  là  l'obligation 
qu'il  a  contractée  en  se  faisant  inscrire  dans  l'associa- 
tion. S'il  n'appliquait  pis  la  seconde  messe  du  binage, 
il  devrait  appliquer  gratuitement,  un  jour  de  semaine, 
ou  charger  un  autre  prêtre  de  cette  application, 
movennant  rétribution.  Il  retire  donc  un  avantage 
indirect. 

Cependant  la  S.  Congrégation  du  Concile  décide  que 
le  prêtre  qui  bine  peut  licitement  appliquer  la  se- 
conde messe  pour  les  confrères  défunts.  En  effet,  il 
ne  reçoit  diiectement  ou  indirectement  de  rétribution. 
Aucune  loi  ne  défend  d'appliquer  la  seconde  messe 
pour  dévotion,  ou  pour  les  âmes  du  pnrgatoir-e.  C'est 
une  simple  obligation  de  charité  q.ie  les  prêtres  con- 
tractent en  entrant  dans  l'association. 

L'affaire  a  été  traitée  per  summaria  precum.  Voici  le 
folium  de  la  S.  Congrégation. 

NanCETEN-TdLLEN.     et    NeMAUSEN.  CiRCA    ArPUCATIONEM   SE- 

cuND.E  missjE.  Die  14seplenibris  1878.  Episcopus  Nanceyensis- 
Tullensis  in  Gallia  S.  V.  Ordini  exposait  supplici  libelle 
diei  1  dec.  1877,  qiiod  die  2o  dpcetnbiis  1842  a  prcedecessore 
SUD  DD.  Alexio  Basilio  Menjaud,  SHcerdoluin  diœcesis  suse 
institiita  fuerit  associatio  motu  proprio  a  SS.  DD.  Gregorio 
PP.  XVljVideiicet  I2junii  1843,  indulgentia  altaris  privilegiati 
dilata,  cujus  sodalesseiiiel  prounoquoqiie  sacerdole  confratre 
defiinclo  missam  celebi-are  debent.  Hiicusque  a  sacerdotibus 
hujiis  diœcesis,  qui  diebus  dominicis  et  feslivis  sacrum  itérant, 
missa  binalionis  pro  confralribus  defunciis,  ut  supra,  celabrala 
fuit,  quod  tuta  conscientia  facere  exislimarunt,  siquidem 
neque  directam,  ut  patet,  eleemosynam  accipiunt,  neque  in- 
direclam;  nulla  enim  proportio  ponenda  est  inler  numerum 
niissai'um  quas  vivus  pro  defunciis  confralribus  respective 
célébrât,  ac  earum,  quibus  ipsemet,  quando  defunctus  fuerit, 
frui  polei'it,  quia  contingere  potest  diversisde 'causis,  sive  ut 
numerus  confratrum  decrescat,  sive  etiam,  ut  confraternilas  e 
medio  tollatur. 


Quum  vero  circa  linnc  agendi  modum,  dubium  exortum 
fucril,  liiiniillinie  jictil  episcopus  oralor:  an  niissa  liin;itions- 
oiïerri  potest  ut  iu  casu,  pro  confralribus  defunciis?  Si  vero 
négative,  idem  episcopus  oralor  iinp'oi'al  gratiam  aposlolicam 
specialem,  piaîsertiiii  ol)  niuiiam  clei'i  pauperlatem,  qualenus 
laiiii  faciillas  sodalibus sacerdotibus  l)inaiUibus  concedHlur. 

Hoc  accepto  libello  die  1  decembiis  anni  pioy.iuii  elapsi 
rescriptum  edidi  :  Per  summaria  precum,  ipsique  die  7  inse- 
quentis  deceinbrisuniie  niandavi  pièces  episco|)i  Ncmausensis, 
q;ii  liuiniiiler  declarari  expelebat,  an  sacerdotes  qui  facullate 
binandi  habent,  quique  reperiunlur  adscripli  soc'etali  S.  Jo- 
sephi,  quaî  p-esbyleris  tantum  coaiescti,  ciijusque  statutuui 
prœcipit  unain  nii-sani  celebrandaui  pro  quocuniqiie  socio 
defuncio,  possiiit  Uila  conscientia  perseverare  in  con.-uetu- 
diiie  secundani  applicandi  missam  pro  dicti  oneris  satisfac- 
tione, 

Certum  in  jure  est  parocho  aut  alii  sacerdoti  missam 
jleranti  velitumesse  quoniinusprosecundai  miïsaiappiicalione 
eleeniosynani  peicipiat.  Palel  idcx  constitutioneBenedicIi  XIV 
Curn  scmper  oblalas  et  ex  constanti  disciplina  liujus  Stcrae 
Congregalionis,  uli  videre  est  in  Venlimil.  19  decenil)iis  1833, 
Camcracen.  niisste  pro  populo  25  septenibiis  18",8.  Cum 
auleni  hujus  constaniis  decisionis  ratio  sit,  ut  merciinonium 
qtiodlibet  a  rébus  sacris  removealur,  hinc  ncduin  directa 
eieeniosynaj  perceplio  pro  secundœ  inissae  applicatione,  sed 
etiam  quivis  piœtextus  percijtiendi  eleemosynani,  el  quœ- 
cunique  indirecla  ejusdem  eleeniosynae  perceplio  est  arcenda, 
uli  perpenditur  in  Ralhenen.  circa  eleemosynam  secundae 
mis.-aBdie  1  aprilis  18"6  intersumm.  (.rec.  relata. 

His  |)osilis  in  Ihemate  videtur  sacerdos  applicare  non  posse 
secundam  missam  pro  confralribus  defunciis,  quia  si  nou 
directe  salleiii  indirecte  videtur  eleemosynam  peicipere,  quie 
applicans  missam  pro  contraire  sacerdole  salistacil  ol^li^iralioni, 
oui  si  per  se  non  satisfacerel  vel  alii  stipendium  rependere 
deberet,  ut  missam  illam  celcbrarnl,  ad  quam  ipse  ex  obli- 
gatione  tenetur  dando  suum  nomen  pio  sodalilio,  vel  sallem 
eleemosynam  missae  amitlere  deberel.  Quare  secundam 
missam  applicando  saltem  reUus  suis  parceret,  el  ita  indirecte 
eleemosynam  reciperet. 

Verum  ex  altéra  parte  perpendendum  qi:od  applicando 
secundam  missam  proconfralrilins  defunciis,  sacei dos  eleemo- 
synam nec  directe  nec  indirecte  percipit.  Non  directe,  nam 
in  facto  nihilrecipit;  non  indirecte,  nam  ad  ipsam  applican- 
dam  adsiringilur  non  juslitiae,  sed  charilatis  vinculo.  Unde 
cum  nulla  lex  probibiliva  reperiatur,  quaj  pr<ediclis  sacerdo- 
tibus secundam  missam  applicare  prohibeatpro  sua  devotione, 
vel  pro  suis  defunciis  aut  animabus  in  purgatorio  degenlibus 
nihil  vetare  videUir,  qiioniinus  pro  suftVaganda  confratris 
defuncli  anima  secundum  applicet  sacrificium.  Notum  enim  in 
jure  est  quod  illud  censetur  permissum,  quod  non  est  a  jure 
prohibilum. 

Verumlamen  si  EE.  VV.  in  negativam  hac  super  re  abeanj 
senlenliam,  dignentur  decernere  'num  saltem  summi  Prin- 
cipis  gratia  Nanceyensis  prœsulis  volis  consulendum  sit.  Hanc 
enim  suadet  suorum  presbyterorum  nimia  pauperlas,  vi  cujus 
missae  eleemosyna  ipsis  necessaria  videtur  pro  suslentanda 
vita;  unde  si  a  tali  assequenda  gratia  repellanlur,  socielas 
prajdicta  facillime  evanescere  viderelur.  et  ita  sacerdotes  illi, 
qui  lot  sacrificia  litarunt  pro  filelium  animis  sublevandis,  post 
eorum  moilem  neminem  forsan  invenirent,  qui  pro  iisdein 
preceset  sacrificium  olferret, 

Quare,  etc. 

S.  Congregatio  Concilii  respondendum  censuit  :  Licere. 
Rorase,  14  septembris  1878. 


1127 


MELANGES. 


1128 


—  Acquéreurs  des  biens  ecclésiastiques  en  Itali?. —  Obli- 
gation de  restituer.  Décision  de  la  S.  Pénitencerie. 
Les  lettres  apostoliqies  du  l"juin  1S69  prescrivent 
que  les  acquéreurs  des  biens  ecclésiastiques  qui  ont  re- 
vendu ces  biens,  doivent  remettre  à  l'ordinaire  le  lucre 
qu'ils  ont  fait.  Ils  ne  peuvent  obtenir  l'absolution  qu'à 
cette  condition.  Parfois  ces  acquéreurs  ont  dépensé 
la  somme,  ou  ils  en  ont  disposé  d;  sorte  qu'ils  ne 
peuvent  remplir  la  condition,  lorsqu'ils  désirent 
pourvoir  à  leur  conscience,  et  se  présentent  pour  obtenir 
l'absolution  des  censures.  Ils  proposent  en  ce  cas  de 
remettre  à  l'ordinaire  ou  à  leur  curé  un  engagement, 
sous  forme  de  bon,  par  lequel  ils  se  reconnaissent  dé- 
biteurs de  la  somme  et  s'obligent  à  la  payer  dans  un 
délai  déterminé  ou  par  des  versements  annuels.  —  Le 
bon  peut-il  être  accepté  comme  un  dépôt  implicite, 
pour  accorder  l'absolution  des  censures? 

La  S.  Pénitencerie,  consultée  par  Mgr  l'évêque  de 
Policastro,  a  décidé,  le  21  mai  1878,  que  l'on  peut 
donner  en  p  reil  cas  l'absolution  des  censures. 

Voici  le  texte  italien  de  la  lettre  de  Mgr  l'évoque  de 
Policastro. 

Eniinenza  Rev.roa.  —  Il  Vescovo  di  Policastio,  Oi'atore 
umilissinio  dell'E.    \\,  devotamente  rassegna  quanfo  segue  : 

Tro  le  condizioni  imposte  dalle  Lettere  Aposloliche  del 
i"  guigno  1869  per  poter  assolvere  i  compatrori  di  beiii  eccle- 
siastici,  i  quali  avessero  rivenduti  i  fondi  acquislati,  la  prima 
si  è  di  ('over  depositare  nelle  mani  deH'Ordinario  il  liicio  in- 
giustainente  riportato  dalla  rivendita. 

Ora  avviene  non  di  rado  in  questa  diocesi  che  lali  rivendi- 
tori,  avendo  consumato  od  altriinenti  investito  il  lucro  ripor- 
tato, non  si  Irovano  in  grado  di  adeuipiere  a  siffatta  condi- 
zione,  allorchè,  desiderando  di  mettersi  in  regola  di  coscienza, 
si  prcjentano per  ricevere  rassoluzione  dall'  incorse  censure; 
ed  invece  propongono  di  rilasciare  nelle  mani  dellOrdinario  o 
del  Parrocho  un'obbliganza  scritta  in  forma  dicosi  dello  Bono, 
cosiituendosi  debitori  délia  somma  dovula,  ed  obligandosi  di 
pagarla  dopo  un  determinato  tempo  ed  allri  a  rata  annuali. 

In  taie  posizionedi  cose,  volendo  il  Vescovo  oratore  provve- 
dere  nel  miglior  modo  possibile  alla  spirituale  salute  délie 
anime  a  lui  affïdate,  onde  non  rimangano  prive  dei  sacramenti, 
con  évidente  pericolo  di  dannazione  eterna,  si  fa  a  rassegnare 
all'E.  V.  li,  il  spgueute  dubbio  : 

Se  il  Bono,  ossia  l'obliganza  anzidelta  possa  litenersi  corne 
un  implicito  deposito  del  lucro  riportato  per  potersi  dare  ai 
colpevoli  il  beneficio  dell'assolutione? 

El  quatenus  négative,  il  Vescovo  oratore  s'inoltra  ad  implo- 
rare  deTotamente  dall'E.  V.  R.  la  spéciale  facolla  di  lasciarla 
passare  come  taie,  attesi  gli  speciali  bisogni  délia  diocesi. 

0  Sacra  Pœnitenliaria  Ven.  in  ChristoPatri  episcopo  Policas- 
tren  bénigne  sic  annuente  SSmo  Dno  Nro  Leone  PP.  XIII, 
super  proposilo  dubio  respondet  :  Afftnnalive.-ù 

A.  Pellegrim  s.  P.  Regens. 
A.  Martini  S.  P.  Substitutus. 


—  Indépendance  du  souverain  pontife.  Dépêche  adressée 
par  le  cardinal  secrétaire  d'Etat  aux  nonces  accrédités 
auprès  des  gouvernements  étrangers. 

Le  défaut  d'espace  nous  a  empêché  jusqu'ici  de 
rapporter  cette   circulaire,  laquelle  porte  la  date  du 


21  mars  1877.  Le  pape  Pie  IX  ayant  prononcé  une 
allocution  consistorialc  dans  laquelle  il  déclara  de  n'ê- 
tre pas  entièrement  libre  dans  l'exercice  de  son  minis- 
tère apostolique,  le  garde  des  sceaux  du  gouvernement 
italien  adressa  une  circulaire  aux  procureurs  généraux 
du  royaume,  et  leur  donna  pour  instruction  de  n'in- 
tenter aucune  poursuite  contre  les  journaux  qui  pu- 
blieraient l'allocution,  sans  aucun  comiuenlaire  ex- 
primant l'adhésion  îi  l'acte  pontifical. 

Le  cardinal  Simeoni,  secrétaire  d'Etat,  protesta 
contre  la  circulaire  du  gouvernement  italien  par  la 
présente  dépêche,  qu'il  adressa  aux  nonces  aposto- 
liques, en  les  autorisant  à  remetre  copie  aux  gouver- 
nements étran"ers. 

Ilimo  e  Rmo  Signore.  Non  isfuggirà  certaniente  aU'alten- 
zione  délia  S.  V.  la  circolare  del  minislro  guardasigilli  ai  procu- 
ratori  generali  dello  corti  di  appelle  suU'ullima  ellocuzione  del 
S.  Padre  ;  circolare  che  la  stampa  niinisteriale  pubbllcava  ieri 
qui  in  Roma.  In  essa  si  dispone  di  non  sequestrare  i  giornali 
che  pubblicano  quel  pontificio  documento  quando  essi  non 
raccompagnino  da  commeoti  di  adesioni,  e  questa  decisione 
si  rappresenta  corne  un  argomento  tanto  piîi  eloqueute  délia 
libertà  assicurata  al  Son.mo  Pontclire  nell' e  ercizio  del  suo 
ministero,  in  quanto  che,  al  dire  del  sigiior  Ministro,  l'Allocu- 
zione  avrebbeecceduto  ogni  limite  prevedibile  e  dato  una  con- 
ferma  dell'  ingralitudine  pontificia  verso  un  govorno  che  tan- 
to largo  e  generoso  si  b  mostrato  verso  la  Chiesa. 

Fatto  è,  che  se  una  ulteriori  prova  si  richiedesse  a  porrc 
in  chiaroil  deplorevole  stato  dicose  che  si  esponenella  Allo- 
cuzione  del  Santo  Padre,  la  Circolare  di  cui  trattasi,  la  som- 
ministrerebbe  nella  maniera  più  manifesta.  Dal  moniento  in- 
fatti  che  la  publicazione  délia  parola  pontificia  è  soltoposta  al 
beneplacito  di  un  Guardasigilli  qualunque,  la  libertà  accor- 
data  alla  parola  medesima  non  è,  e  non  puô  essere  che  illu- 
soria.  E  il  ministro  stesso  il  quale  oggi  dice  che  malgrado  i 
niolivi  che  avrebbe  avuti  di  applicare  il  rigore  délie  leggi,  ha 
volute  invece  far  nso  di  tolleranza  ;  domani  o  il  Ministro  me- 
desimo,  o  chi  gli  succedesse  in  quel  posto,  in  luogo  di  ccdere 
ai  decantati  sentimenti  di  tolleranza,  polrebbe  con  eguale  de 
ritto  mostrarsi  severo  esecutore  di  leggi  facili  ad  invocarsi  ed 
in  niancaza  di  altri  motivi  ricorrere  al  consueto  pretesto  di 
cui  si  fa  uso,  senza  fondamento  alcuno,  nulla  Circolare  ultima, 
che  cioè  il  Roniano  Ponlefice  dal  terreno  spirituale  trascorre 
in  quello  délia  poli)ica. 

Dissi  che  un  tal  pretesto  s'invoca,  oggi  in  ip9scie,  senza 
fondamenlo  alcuno  ;  poichè  per  chiunque  abbia  letto  l'allocu- 
zione  del  12  marzo  è  manifeslo  che  l'esposizione  di  fatti  in 
essa  contenuta,  tulta  riguarda  interessi,  religiosi,  tra  questi 
dovendo  principalmenle  comprendersi  b  rivendicazione  di 
una  piena  e  reale  indipendenza  neU'esercizio  deU'apostolico 
ministero.  Che  se  le  ferite  latte  alla  Chiesa,  contro  le  quali  si 
réclama  ora  e  non  si  nianco  di  reclamare  in  passato  —  chec- 
chè  ne  dica  l'autore  délia  circolare  —  sono  il  triste  effetto  di 
politica  entrata  ingiustamenle  in  terreno  non  suo,  non  per 
questo  puô  dirsi  ch  esca  délia  sfera  chi  ha  il  diritto  ed  insieme 
l'obbligo  di  reclamare,  fincliè  non  ottenga  riparazione. 

Ma  evvi  anche  di  più  nella  circolare  in  discorso  peraddimos- 
trare  di  quai  fatta  sia  la  libertà  che  gelosamente  si  accorda  al 
Sommo  Ponlefice.  Questa  libertà  consiste  nel  permettere  alla 
stampa  avversa  alla  Chiesa  d'insorgere  in  lutte  le  guise  contro 
la  parola  del  Santo  Padre,  facendola  oggetio  d'ingiurie  e  di 
bestemmie  e  falsandone  anche  il  senso,  e  nel  vietare  in  pari 
tempo  alla  buona  stampa  qualsiasi  commento  che  valga  a 
confermare  la  verità  dei  falti   lamentati,  e  che  addimostri 


M  29 


MELANGES 


11. 


defei'Piiza  alla  voccdelcapoaiigiisto  dullaChiesa,a'siioiconsigli, 
a'suo  iiiscgnaniunti  :  del  quai  divu;to  ebl)eio  giâ  aspnriinenlaie 
gli  tn'ctti  alcuni  gioniali  caltolici  délie  provincic,  non  poraltro 
séquestrât!  clie  i)er  aver  esprosso  la  propria  aniniiiazione 
verso r  allocuzionc  ponlificia. 

Pel  clero  poi  in  particolare  la  libnrtii  clie  gli  si  annnnzia  è 
espressa  cou  nuove  e  più  siriiigenti  niinaccie  :  di  modo  che  se 
i  ministi'i  del  cnllo,  ossequenli  alla  voce  del  supremo  gerarca, 
predichiiio  le  sue  dottiine,  ed  iuculchino  al  popolo  di  obbe- 
dii-lc,  abbiano  a  liovai'si  innnnzi  ad  una  legge  che  deciduià 
esser  questo  un  abuso  intollerabils,  pu  nibile  con  il  carcere  e 
con  gravissinie  niulte.  Ed  b,  montre  si  manit'estano  tali  dis- 
posizioni,  che  vorrebbe  far  credcre  alla  assoluta  indipiMidenza 
del  sommo  pontcfice  e  dur  peso  a  concessioni  che  diconsi 
faite  all.i  Chiesa  dal  parlamento  !  11  guardasigilli  si  appella 
albuon  senso  pubblico  ;  ma  seinbra  per  verità  che  in  quosto 
non  si  allidi  grau  fatto.poichè  permcttendo  solamente  l'attaco 
e  vietando  la  dilesa,  il  suo  appello  addiviene  una  deri- 
sione. 

Se  no:i  che,  il  solo  falto  di  un  ministre  che  in  presenza  di 
un  discorso  pronunziatosolennementc  dall'autorità  piùaugusfa 
esistente  suUa  terra,  lascia  da  parte  i  fatti  enunciati  come 
aitrettanie  ingiurie  onde  essu  è  vittima,  e  chianiindo  in  certo 
modo  innanzi  a  se  questa  autor  ta,  con  linguaggio  cavilloso  e 
ben  diverso  da  quello  cui  vuol  rispondere  si  diffonde  solamente 
a  tacciarlu  di  violenza  e  di  eccitamento  a  rivolta,  e  giunge 
persino  a  rimproverarle  di  aver  mosso  lamenti,  nientre  invece 
avrebbe  dovuto  seconde  lui  render  grazie  ;  questo  solo  falto, 
dico,  basterebbe  a  dimonstrare  quai  fiducia  possa  aversi  aile 
ripelnte  proteste  di  rispetto  e  di  ossnquio  verso  la  giurisdizione 
spirituale  del  capo  supremo  délia  Chiesa. 

La  coscienza  dei  cattolici,  ben  qui  puô  dirsi  per  verità  e 
non  per  vezzo  oratorio,  non  potrà  a  meno  di  apprezzar  come 
mérita  un  tanto  ardire.  Essa  sapià  in  particolar  modo  discer- 
nere  da  quai  parte  si  trovi  l'ingratitudine  :  se  presso  chi  amô 
sempre  l'italia,  ne  cercô  il  vero  bene,  e  ne  è  anche  oggi  il 
soslegno,  lo  splendore  e  il  più  beirornamento,o  presso  chi  si 
adopera  a  svellere  da  questa  nostra  patria  le  sue  maggiori 
glorie,  che  sono  quelle  del  papato,  e  ad  accumulare  nell'animo 
dell'augusto  pontefice  le  amarezze  ed  i  dolori. 

La  S.  V.  dal  suo  canto  non  manchi  di  chiamare  sopra  il 
linguaggio  del  guardasigilli,  come  sopra  le  osservazioni  eu 
esso  dà  luogo,  l'attenzione  di  cotesto  sig.  ministro  degli  aflari 
esteri;  facendogli  specialmente  rilleltere  che  se  hanno  giusto 
motivo  di  offesa  i  cattolici  italiani  i  quali,  nialgrado  certi  ben 
noti  plebisciti  di  cui  parla  la  circolare,  addimostrano  in  mille 
guise,  con  vera  spontaneità  ed  in  tulle  le  occasioni  la  loro 
ferma  adesione  al  sommo  ponteiice  ;  non  minore  ragione  di 
lagnanza  ne  hanno  i  cattolici  délie  altre  nazioni,  ed  è  perciô 
interesse  spéciale  dei  rispettivi  governi  di  preoccuparsi  seria- 
menle  di  taie  condizione  di  cose,  a  seconda  appunto  délie 
raccomandazioni  faite  dal  S.  Padre  nella  sua  ultima  allocu- 
zione  :  tanto  più  che  coU'invocare  che  si  fa  le  relazioni 
diplomatiche  di  falto  esistenti,  e  délie  quali  si  esagera  abello 
studio  la  portata,  si  vorrebbe  in  parte  far  ricadere  eziandio  la 
responsabilità  dei  mali  che  dal  sommo  pontefice  si  deplorano 
in  questa  Italia  sopra  gli  stessi  governi  esteri,  e  tanto  più 
ancoia  che  se  nel  querelarsi  di  non  potere  nella  situazione 
attuale  convenientemente  governare  la  Chiesa,  il  S.  Padre  fa 
appello  all'azione  dei  fedeli  presso  i  governanti  ;  quest'azione 
perô,  sebbene  il  guardasigilli  ad  arle  lo  taccia,  si  vuole  con- 
senlanea  aile  leggi  dei  diversi  paesi. 

Ned'autorizzarla  a  rilasciar  copia  di  questo  dispaccio  a  co- 
testo sig.  ministro  degli  aflari  esteri,  se  ne  mostri  cgii  desi- 
derio,  Le  confeimo  i  sensi  délia  mia  più  distinta  stima. 

Di  Y.  S.  Illma  e  Rnia.  Roma,  21  marzo  1877. 


—  Scapulairc   blnu.   Extensmi   des    indulgences   aux 
Trappistes  el  aux  Trappislines  présents  el  futurs. 

Les  moines  et  les  religieuses  ne  peuvent  s'affilier 
aux  confréries  particulières,  ni  porter  d'autres  in- 
signes de  piété  que  ceux  qui  font  partie  de  leur  ha- 
bit. Désirant  gagner  les  innombrables  indulgences 
attachées  par  le  Saint-Siège  au  scapulaire  bleu  de 
rimmaculée-Conccption,  les  Carmélites  obtinrent  en 
1856  la  participation  de  ces  indulgences,  sans  porter 
le  scapulaire  et  sans  se  faire  agréger  aux  confréries. 
Le  môme  privilège  a  été  accordé  aux  Trappistes  et 
aux  Trappislines  de  la  congrégation  de  la  Grande- 
ïrappe.  Voici  l'induit  : 

Religiosi  Trappenses  ardenter  cupiunt  lucrari  indulgentias. 

—  Non  ignorant  copiosissimas  divitias  spirituales  annexas  a 
sum.  pontificibus  scapularibus,  prœsertim  scapulari  cœruleo 
in  houorem  B.  Mariio  V.  immacidatae;  sed  asuperioribus  nos- 
tris  prohibetur  religiosis  adscribi  diversis  confraternitatibiis  et 
ab  antiquo  inusitatum  est  alla  devotionis  iusiguia  pra3ler 
ea  qua>  sunt  ordinis  propria  gestare. 

Neaulem  in  purgalorio  de'.eiihe  diutius  tanio  levamine  pri- 
ventur,  orator  supplex  enixe  petit  iit  Sanctitas  Veslra  exten- 
dere  dignetur  ad  monachos  et  ad  moniales  Trappenses  con- 
gregationis  de  Trappa  majoriindultum  jam  concessum  monia- 
libus  Carmelitanis  a  S.  pontifice  Pio  IX  fel.  reg.  die  28  oct. 
1856;  ità  ut  lam  praesentes  quam  futuri,  in  monasteriis  nunc 
existentibus  et  in  futurum  tundandis  absque  gestatione  scapu- 
laris  cœrulei  et  smequavisreceptione,  modo  tamen  proprium 
scapulare  Cisterciense  déferre  non  omittant,  omnes  et  singu- 
las  indulgentias  perpetuo  lucrari  valeant  perinde  ac  si  rêvera 
memorato  scapulari  essentadscripti. 

Exaudientia  SSmi  die  23  novembris  1874.  Smus  bénigne 
annuit  pro  gratia  juxta  preces.  Contrariis  quibuscumque  non 
obslantibus. 


Scapulaire  blanc  du  Sacré-Cœur  de  Jésus  et  du  Cœur 

trh-pur  de  Marie.  Bref  pontifical  permettant  de  sub- 
délé"ucr  le  pouvoir  de  bénir  et  de  donner  ce  scapu- 
laire. 

Un  bref  daté  du  IG  février  1872,  et  un  second  du 
lojuin  1877,  ont  autorisé  le  supérieur  général  et  les 
missionnaires  de  l'institut  de  Marie  Immaculée  dont 
la  maison-mère  est  à  Chavagnes,  diocèse  de  Luçon,  à 
bénir  et  donner  auxfldèles  dans  toute  la  France  le  sca- 
pulaire blanc  du  Sacré-Cœur  de  Jésus  et  du  Cœur 
trfîs-pur  de  Marie.  Un  autre  bref,  du  28  septembre 
1877,  permet  au  supérieur  général  de  subdéléguer  à 
cet  effet  les  prêtres  qui  ne  sont  pas  de  cet  institut, 
mais  seulement  en  France. 

Plus  PP.  IX.  Ad  perpetuam  rei  memoriara.  Exponendum 
nobis  curavit  dilectus  filius  presbyter  Gustavus  Gallot  superior 
generalis  congregationis  presbyterorum  qui  Filii  MariaBlmma- 
culatœ  nominantur,  et  in  oppido  Chavagnes-en-Pailiers  diœ- 
cesis  Lucionen,  principem  domum  habent  apo  stolicis  litteris 
datis  die  XVI  mensis  februarii  anno  MDCCCLXXU  et  die  XV 
junii  anno  MDCCCLXVIi  facullatem  suaî  congregationis  pres- 
byteris  benedicendi  imponendique  christifidelibus  in  tota  Gallia 
scapulare  album  SSmi  Cordis  Jesu  et  purissimi  Cordis  Mariae 
concessam  fuisse.  Cum  autem  prjefatae  congregationis  pres- 
bvteri  in  quatuor  tantum  Galliae  dioecesibus  domos  habeant. 


1131 


ELANCES. 


1132 


idem  dilectus  filius  humiles  nobis  pièces  adhibuit  ut  superiori 
generali  ejusdeni  congregationis  pro  tempore  veiiiain  facere 
dignaremur  diclani  farultatein  aliis  quoqiio  ()ie>bylfris,  qui 
non  sint  congregatiiuii  ad>cri|iti,  snbdelcgamli.  Nos  spiriluali 
fideliiim  bono  et  consolationi.  quantum  in  Domino  possnmus, 
conquière  volenles,  dilecii  filii  pvecibiis  bénigne  animeiuium 
esse  censemus.  Qiiainobrein  superioii  generali  pio  tonipore 
congregationis  presbvieronim,  qui  Filii  Marise  Immacnlatœ 
nuiicupantiir,  ut  aliis  presbyleiis,  quibus  ipsi  yiiacueiit,  eidein 
congrt-galioni  non  adscriplis  f.uiill  item  benediccndi  in  Gallla 
tantum,  et  de  respectivornni  ordmariorum  consensu  imponen- 
dique  christitiJelibus  j  ixta  foraïuiam  a  S.  Rituum  Coiigivga- 
tione  ailpiob.itam,  scapulaie album SSmi  Cor.iis  Jesuet  puris- 
simi  Cordis  Marite  subdelegare  possit  et  valeal,  iia  ut  chi-i&tifi- 
deles  ip>i  qui  scapulare  hiijusmodi  ab  hispresbytoiis  sic  hene- 
dictuin  impositumqueacceperini  omnes  indulgeiitiaslucrentur 
qna-  eidem  scapulari  ab  h.ic  S.  Sede  aduexaî  suul  auctorilale 
nostra  aposlolica  tenore  praesentium  concedimus  el  elargiiiinr. 
In  contrarium  facieiitibus  non  obstanlibus  quiliuscum(|ue. 
PicBsenlibus  perpeluis  futuiis  temporibus  Viililuris.  VoUinius 
autem  ut  pra>^entium  Itteraium  transsumptis,  seu  exemplis 
eliam  impressis,  manu  alicujus  notarii  publici  subscripiis,  et 
sigilio  persoiiae  in  ecelesinslica  dignilate  coiistitulce  miinitis, 
eadem  prorsus  fi'les  adhibeatui-,  quae  adhibeielur  ipsispi;eseu- 
tibus  si  forent  exbibitse  vel  ostensœ. 

Datum  Romse  apiid  S.  Peirum  sub  annule  Piscaloris, 
die  XXViil  septenibiis  MDCCCLXXVli  ponlilicatus  noslri 
anno  trigesimo  secundo.  —  F.  Card.  Asquinius. 


Index.  Décret  condamnant  certains  livres.  Jôsualde  de 
Bronte  capucin.  David  Lazzarelli. 

Outre  le  traité  sur  le  sacrement  de  mariafie  dont  la 
seconde  édition  publiée  à  Catane  en  Sicile  en  1876  est 
prohibée,  la  S.  Congrégation  défend  tous  les  opus- 
cules de  David  Lazzarelti ,  prophète.  Voici  le  titre  de 
ces  opuscules  :  J.  Réponses  prophétiques  ou  le  réveil 
des  peuples,  prières,  prophéties,  sentences  et  discours 
moraux  et  familiers  adressés  à  mes  frères  italiens. 
Arcidosso,  1870.  — 2.  Règles  du  pieux  institut  des 
Ermites  péntenciers  et  pénitents. Montefiascone,  1871 . 

—  3.  Avertissements  et  prédicloins  d'un  prophète 
inconnu.  Prato,  187  1 .  —  4.  Lettre  adressée  aux  curés. 
Arcidosso,  1873.  —  5.  Lettre  anonyme  sur  des  évé- 
nements prophétiques,  adressée  à  tous  mes  frères  en 
J.-C.  Arcidosso,  1873. —  6.  Lettres  prophétiques  de 
S.François  de  Paule  sur  le  grand  monarque  et  sur 
l'ordre  des  saints  Crucifères,  lettres  aux  romains  et 
aux  peuples  d  Italie,  avertissements  aux  nations  et  aux 
monarques  de  l'Europe.  Naples,  1873.  —  7.  Songes 
et  visions.  Prato.  —  8  Le  Christ  chef  et  juge.  Ré- 
demption complète  des  hommes.  Ma  lutte  avec  Dieu, 
ou  livre  des  sept  sceaux,  description  et  nature  des 
sept  cités  éternelles.  Bourg,  imprimerie  Villefranche. 

—  9.  Le  livre  des  fleurs  célestes.  Lyon,  imprimerie 
Pitrat.  —  10.  Manifestation  aux  peuples  et  aux 
princes  chrétiens,  suivi  d'opuscules  inodils  du  même 


auieur,  el  de  quelques  autres  documents  justiGcatifs 
rtlatifs  à  son  procès.  Lyon,  Pitrat. 

P.ni  de  jours  a|Hès  hi  publication  du  décret  pontifi 
cal.  Da\id  Lazzaretti  a  été  tué  dans  une  sédition  qu'il 
a  tentte  avec  plusieurs  milliers  de  ses  partisans. 

Decretiim.  Feria  n  die  29  ^u/ij  1878.  —  Sacra  Congrega- 
tio  Einiuentissimorum  ac  Revevendissimorum  sancta;  Ilo- 
inana  Eoclesia?  Cardinalium  a  sasctissimo  domino  nostro 
LEONE  PAPA  xni  Saoctaque  Sede  .■\po>tolica  ludici  lihioiinn 
pravœ  docliin»,  eoruiiuieinipie  proscriptioni,  expiirgaiioni 
ac  peiiniasioni  in  univiMsa  chiisHana  republica  jineposilo- 
rum  et  delegatorum,  quie  sequuntur  opéra  damnata  alque 
proscripla  iii  Indicem  librorum  prohibitorum  referri  mandavit 
et  mandat. 

Jesualdus  (P.)  a  Bronte  Ord.  Capuccinorum.  Consecrator 
christiani  matrimonii  in  veruin  et  proprium  sacrainentuni 
novifi  legis.  Secundi  eJitio.  Catanœ  1870.  Decr.  S.  Uff. 
fer.  IV,  die  17  julii  4878.  Auclor  laudabiliter  se  subjecit  e' 
opus  re[)robavit. 

Lazzarelti  David.  Opuscula  omnia  quocumque  idiomate 
edila,  idest  : 

Rescritti  profelici,  o  il  Risveglio  dei  popo  i,  progliiere, 
profezie,  seutenze  e  discorsi  morali  e  famigliari  dfdicali  ai 
mit'i  fi-Hlelli  italiani.  Arcidosso,  1870.  Decr.  S.  Ott".  feria  IV, 
die  24  julii  1878. 

Regole  dei  pio  istilutodegli  eremili  penitenzieri  e  penitenti. 
.Montefiascone,  tip.  ilel  Sfiuinario,  1871.  Eod.  decr. 

Av\i»i  e  predizioni  di  un  incognito  piofeta.  Prato,  1871. 
Eod.  decr. 

Lettera  diretta  ai  parrochi.  Arcidosso,  tip.  Gorgoni,  1873. 
Eod.  decr. 

Lettera  anonima  di  profttici  avvenimenti  diretta  a  lutte  i 
miei  frattlli  in  Cristo.  Arcidosso,  1873.  Eod.  decr. 

Lettere  piofetiche  di  S.  Franccsco  di  Paola  relative  al  gran 
monarca  ed  a'I'ordine  dei  santi  Crociferi  di  Gesù  Cristo, 
lettere  ai  Romani  e  popoli  d'Itaiia,  avvisi  aile  Nazioni,  e  Mo- 
narclii  di  Europa.  Napoli,  1873.  Eod.  decr. 

Sogni  e  visioni.  Pralo.  Eod.  decr. 

Cristo  duce  e  giudice.  Compléta  redenzione  degli  uomini. 
La  mia  lolta  con  Dio,  ossia  libre  de  sette  sigilli,  descrizione 
e  iiatnra  délie  stlie  cita  tterriaii.  Bourg,  lip.  Villefianche 
Eod.  decr. 

Le  livre  des  fleurs  célestes.  Lyon.  Pitrat.  Eod.  decr. 

Manifeste  aux  peuples  et  aux  princes  chrétiens,  suivi 
d'opuscules  inédits  du  même  auteur,  et  de  quelques  docu- 
ments justificatifs  relatifs  à  son  procès.  Lyon.  Pitrat.  Eod. 
decr. 

Itaque  nemo  cujuscumque  gradus  et  conditionis  praedic- 
ta  opéra  damncta  atque  proscripla,  quocumque  loco,  et 
quocumque  idiomate,  aut  in  posterum  edere,  aut  édita  lé- 
gère vel  retinere  audea!,  sed  locorum  ordinaviis,  aut  hœre- 
tica;  pravitatis  inquisitoribus  ea  tradere  teneatur  sub  pœnis 
in  Indice  librorum  vetiterum  indictis. 

Quibus    SANCTiSSIMO  DOMINO    NOSTO    LEONI    PAP*    XUI    TClatis, 

SANCTiTAS  SDA  decretum  probavit,  et  promulgari  praecepit.  In 
quorum  fidem,  etc. 

Datum  Ronise  die  31  julii  1878.— Fr.  Thomas  M.  card. 
Mariinelli  piaefectus.  —  Fr.  Ilieronymus  Pius  Saccheri  ord. 
Praed.  —  S  Ind.  Congreg.  a  secretis.  —  Loco  +  sigilli. 

Die  3  augusli  1878,  ego  infrascriplus  magister  cursorum 
tester  supradictuni  decretum  allixum  et  publicatum  fuisse 
in  Urbe.  —  Philip!)us  Ossani,  mag.  curs. 


TABLE  DES  ARTICLES 


RENFERMÉS    DANS    LA    XVIP  SÉRIE 


La  dix-seplième  série  des  Analccla  se  compose  de  neuf 
livraisons,  de  la  cent  quarante-septième  à  la  cent  cin- 
quante-cinquième. Voici  les  principaux  articles  : 


CXLVir  LIVRAISON 

La  sacerdoce  et  l'empire.  —  Origine  du  sacerdoce.  La 
royauté  chez  les  Hébreux.  Les  quatre  monarchies.  Royauté 
de  Jésus-Christ.  Déposition  des  rois.  Diplômes  de  S.  Gré- 
goire le  Grand  et  de  S.  Grégoire  VIL  Col.  1. 

Théologie  de  Billuart.  — Volume  complémentaire  conte- 
nant les  actes  du  Saint-Siège.  Posiulala  des  évéques  au 
concile  du  Vatican.  Dispenses  de  mariage.  Col.  26. 

Décisions  DU  Saint-Siège.  —  Droits  paroissiaux.  Office  de 
la  cathédrale.  Agrégation.  Mai-iage  cassé  -propler  impo- 
tentiam.  Col.  51. 

Décrets  inédits  de  la  S.  Congrégation  concernant  les 
réguliers  de  1834  à  1839.  Col.  79. 

Mélanges.  —  Scapulaire  blanc.  —  Enquête  sur  la  mort 
de  S.Pierre  martyr.  Col.  114. 


CXLVIIF  ET  CXLIX'  LIVRAISON 

Le  sacerdoce  et  l'empire  (Suite).  —  Bulle  Unam  sanciam 
de  Boniface  VIIL  Vrai  sens  de  cette  constitution.  Elle  est 
écartée  des  codes  ofQciels.  Col.  129. 

Doctorat  de  S.  François  de  Sales.  Information  pré- 
sentée à  la  S.  Congrégation  des  Rites.  Animadversions  du 
promoteur  de  la  foi.  Col.  140. 

Remarques  sur  le  décret  de  Gratien  d'après  Thomassin. 
—  Doctrine  de  S.  Augustin  sur  le  mensonge  et  sur  la  tolé- 
rance des  hérétiques.  Col.  IGO. 

Décrets  inédits  de  la  S.  Congrégation  des  Evéques  et 
Réguliers  (1839-1843).  Col.  211. 

Décisions  du  Saint-Siég3.  —  Mariage  cassé  pour  le  refus 
de  le  consommer.  — Résidence  des  chanoines.  —  Organisa- 
tion paroissiale  ;  vicaires  nommés  à  vie.  —  Institut  d'Esté. 
Col.  260. 

Mélanges.  —  Mort  de  Pie  IX.  Conclave.  —  Consistoire 
du  28  mars  1878.  Col.  305. 


CL"  LIVRAISON 

La  promulgation  des  lois.  —  Nécessité  de  promulguer  les 
lois.  Formalités  traditionnelles  pour  la  promulgation  des 
lois  ecclésiastiques.  —  Les  encycliques  peuvent-elles  être 
promulguées?  —  Allocutions  ;  brefs  particuliers,  lettres 
latines.  —  Doctrine  de  Grégoire  XVI  sur  les  caractères  des 
constitutions  dogmatiques.  Col.  321. 


Doctorat  de  S.  François  de  Sales.  —  Réponse  aux  animad- 
versions du  promoteur  de  la  foi.  Col.  348. 

Décrets  inédits  de  la  S.  Congrégation  des  Evoques  et 
Réguliers  (1843-18i5).  Réguliers  d'Allemagne,  France,  etc. 
Col.  435. 

Mélanges.  —  Encyclique  de  Léon  XIII.  —  Rétablisse- 
ment de  la  hiérarchie  épiscopale  en  Ecosse,  etc.  Col.  490. 


CLI'  LIVRAISON 

Remarques  sur  le  décret  de  Gratien  d'après  Thomassin. 

—  Poursuites  contre  les  hérétiques.  Sortilèges.  Sabbat  des 
sorcières.  Col.  513. 

Essai  sur  l'histoire  de  la  Bible.  —  Etudes  bibliques  au 
moyen  âge.  Charlemagne,  Alcuin,  Agobard.  Strabon  et  la 
glose.  Ecole  de  Saint- Victor.  Traductions.  Col.  539. 

Décisions  du  Saint-Siége.  —  Droits  paroissiaux.  —  Cau- 
ses matrimoniales.  —  Théologal.  —  Mariage  cassé  où  impo- 
lentiam.  Col.  567. 

Décrets  inédits  de  la  S.  Congrégation  des  Evêques  et 
Réguliers  (18i5-184G).  Couvents  situés  dans  l'Amérique. 

—  Bénédictins  du  Mont-Cassin,  etc.  599. 

Mélanges.  —  Si  les  docteurs  ont  droit  à  la  préséance.  — 
Indulgences.  —  Vraie  image  du  Sacré-Cœur.  —  Liturgie  en 
langue  russe,  etc.  Col.  G25. 


CLIIe  LIVRAISON. 

Essai  sur  l'histoire  de  la  Bible  (Fin).  — •  Travaux 
des  Dominicains.  Royer  Bacon.  Nicolas  de  Hanapes. 
Traductions.  Enseignement  des  langues  orientales.  Pro- 
fesseurs d'hébreu.  Décret  du  concile  de  Bâle.  Gerson,  Jean 
deBlois,  etc.  Col.  641. 

Remarques  sur  le  décret  de  Gratien  d'après  Thomassix. 
—  Mariage.  Bénédiction  nuptiale.  Infidèles.  Conseils  évan- 
géliques.  Noble  et  roturier.  Mariage  des  serfs.  Clandes- 
tinité. Consentement  des  parents.  Polygamie  des  anciens 
patriarches.  Tribunaux  ecclésiastiques.  Col.  66i. 

Décisions  du  Saint-Siége.  —  Mariage  platonique.  Fian- 
çailles. Preuves  légales  constatant  la  promesse  mutuelle. 
Col.  686. 

Décrets  inédits  de  la  S.  Congrégation  des  Evêques  et 
Réguliers  (1846-1853).  —  Suppression  des  couvents  en 
Suisse.  Sourd-muet.  Procès  pour  le  legs  d'une  biblio- 
thèque. Visite  apostolique  de  réguliers  d'Amérique.  CoLG9l. 

Mélanges.  —  Instruction  religieuse  dans  les  écoles.  — 
Lettre  de  Sa  Sainteté  Léon  Xlll.  —  Le  vénérable  Fournet. 
Le  vénérable  Cottolengo. —  Assistance  des  moribonds.  L'o- 
bligation est-elle  sub  gravi  ?  —  Dimissoires  injustement 
refusés.  — Bossu.  — Indulgences.  — Protestation  du  secré- 
taire d'Etat  contre  Finslallatiou  du  roi  Humbert.  Col,  737. 


CLIir    LIVRAISON. 

Lb  vénérable  Simon  Philippovich,  franciscain  de  Bosnie. 
Introduction  de  la  cause  de  béatification.  Col.  769. 

Mariage.  —  Empêchemeut  impotenliœ.  Yotum  d'un  cano- 
niste  sur  le  cas  dont  il  s'agit.  Col.  781. 

Concours.  —  Paroisse.  Le  concours  est-il  nul  pour  la  raison 
que  les  examinateurs  ont  uniquement  apprécié  la  doctrine 
et  la  science  sans  voler  sur  les  qualités  morales.  Col.  795. 

MARiAGE  EN  .ANGLETERRE.  —  Validité  dcs  uiariages  clan- 
destins dans  les  pays  qui  ne  sont  pas  soumis  au  décret  de 
Trente.  Le  mariage  purement  civil  est-il  sacrement  si  les 
parties  contractantes,  par  ignorance  et  erreur,  croient  que 
le  mariage  religieux  ne  peut  avoir  lieu  sans  l'assistance  du 
curé  et  des  témoins  ?  Le  mariage  contracté  dans  l'idée  qu'on 
aura  la  faculté  de  divorcer  est-il  nul?  Laps  de  temps  requis 
pour  faire  validement  un  mariage  clandestin.  Exposé  du 
fait.  Plaidoirie  des  avocats.  Décision  de  la  S.  Congrégation 
du  Concile  du  4  mai  1878.  Col.  850. 

Vicaire  général.  —  Le  vicaire  général  doit  être  étranger. 
Statuts  de  S.  Charles Borromée.  Jurisprudence  delà  S.  Con- 
grégation des  Evéques  et  Réguliers.  Pénitencier  et  curés 
particulièrement  écartés  du  vicariat  général.  Induit  récem- 
ment accordé  à  titre  provisoire.  Si  le  vicaire  général  doit 
être  gradué  dans  la  faculté  de  droit.  Décision  de  la  S.  Con- 
grégation du  Concile  du  15  juin  1878.  Col.  889. 

Dispenses  in  forma  pacperum.  —  Induit  permettant  aux 
ordinaires  d'accorder  les  dispenses  aux  pauvres.  Trois 
cents  francs  de  revenu.  Décret  de  Benoît  XIV.  Pratique  de 
la  S.  Pénitencerie  et  de  la  Daterie  pontificale.  Décision  de 
la  S.  Congrégation  du  Concile  du  15  juin  1878.  Col.  892. 


CLIV  LIVRAISON 

Testament  spirituel  d'un  Bénédictin.  Origine  des  testa- 
ments spirituels.  Fâcheuse  influence  des  commendes  sur 
le  monachisme.  Col.  897. 

Remarques  DE  Gratien  d'après  Thomassin.  —Etrange  sen- 
timent de  Gratien  sur  la  nécessité  de  la  confession.  Revi- 
viscence des  anciens  péchés.  Chapelles  privées.  Fréquente 
communion.  Co!.  910. 

Le  vénérable  Simon  Phiuppovich.  —  Enquête  relative  au 
culte  public.  Cierges  allumés  sur  la  tombe  du  vénérable 
Simon.  Col.  929. 

Décisions  du  Saint-Siége.  —  Mariage  cassé  ob  impoUn- 
tiam.  —  Mariage  en  Angleterre.  Nouvelles  observations.  — 
Droits  paroissiaux  pour  les  obsèques  et  les  sépultures.  — 
Le  chapitre  de  Bergame.  Exemption.  Collation  des  cano- 
nicats.  Visite  du  diocèse.  —  Exil  politique.  Col.  93'9. 
Décrets  inédits  de  la  S.  Congrégation  des  Evêques  et  Ré- 


guliers flS!'3-lS53).  Fondation  canonique  des  couvents  - 
Créances  productives  d'intérêt.  Pensionnai  dirigé  par  des 
religieux  augustins.  Chartreux.  Couvents  supprimés  en 
Espagne.  Religieuses  mises  sous  la  juridiction  des  ordi- 
naires. Col.  995. 

Mélanges.  —  Irrégularité.  —  Vestiges  des  dogmes  chré- 
tiens dans  les  livres  chinois.  —  Pouvoir  des  évoques  pour 
la  concession  des  indulgences.  Col.  1018. 


CLV°    LIVRAISON 

Le  Vénérable  Joseph  Cottolengo.  —  Biographie  du  véné- 
rable serviteur  de  Dieu  d'après  le  procès  juridique  et  l'in- 
formation présentée  à  la  S.  Congrégation  des  Rites.  Petite- 
Maison  de  la  divine  Providence.  Instituts  fondés  par  le 
vénérable  Cottolengo.  Dons  surnaturels.  Col.  1025. 

Paroisses.  — Causes  canoniques  qui  permettent  le  démen- 
bremenl  des  paroisses.  Traitement  promis  par  le  conseil 
municipal  Décision  du  14  septembre  1878.  Col.  1042. 

Contributions.  —  Paroisse  unie  au  chapitre. Contributions 
de  tout  genre;  main-morte,  local,  taxe  mobilière  et  person- 
nelle. Décision  du  14  septembre  1878.  Col.  1049. 

Droits  paroissiaux.  —  Chanoine  de  la  cathédrale  décédé 
accidentellementdans une  paroisse  rurale.  Serviceet  sépul- 
ture. Le  chapitre  peut-il  demander  la  restitution  du  casuel, 
sauf  la  quarte  canonique?  Décision  de  la  S.  Congrégation 
du  14  septembre  1878.  Col.  1054. 

Casuel. —  Etats-Unis  d'Amérique.  Missionnaires  attachés 
aux  églises  et  administrant  les  sacrements.  Le  produit  des 
oflfrandes  que  font  les  fidèles  appartient-il  exclusivement 
aux  missionnaires  ?  Peut-on  en  affecter  une  partie  pour 
l'entretien  des  églises?  Affaire  traitée  par  la  S.  Congréga- 
gatiou  du  Concile  le  14  septembre  1878.  Col.  106. 

Legs  de  messes.  —  Guayoquil.  Legs  de  (messes  avec  des 
terres  plantées  en  cacao.  On  demande  d'employer  une 
partie  du  revenu  à  un  établissement  de  charité.  Induit  du 
14  septembre  1878.  Col.  1068. 

Chapitre  de  Pampelune. — Ancienne  organisation.  Chape- 
lains amovibles.  Titre  d'ordination  constitué  avec  une  partie 
des  revenus.  Concordat  de  185).  Réorganisation  du  cha- 
pitre en  1860.  Deux  anciens  chapelains  élevés  depuis  lors 
au  rang  de  bénéiiciers  demandent,  après  quarante-neuf  ans 
de  bon  service,  leur  retraite.  Induit  du  14  septembre  1878. 
Col.  1070. 

Décrets  inédits  de  la  S.  Congrégation  des  Evêques  et 
Réguliers.  CoL  1074. 

Mélanges.  —  Discours  et  lettres  de  S.  S.  Léon  XIII.  —  Dé- 
cret de  la  S.  C.  des  Indulgences  sur  la  réception  des  absents 
dans  les  confréries.  —  Réguliers.  Suppression  des  fêtes. 
—  Binage.  .Association  pour  les  prêtres  défunts.  —  Biens 
ecclésiastiques.  —  Scapulaire  blanc.  —  Trappistes.  Indul- 
gences du  scapulaire  bleu.  — Index.  David  Lazzaretti,  faux 
prophète.  Col.  1119. 


TABLE    ALPIIABETIOUE   DES  MATIÈRES 

COiNTENUES  DANS  LA.   DIX-SEPTIÈME  SÉRIE  DES  fANAI.ECTA. 


Adam.  Sacerdoce  et  pouvoir  domes- 
tiques. Il  n'eut  pas  le  pouvoir  politique. 
Col.  I. 

Agiép;ntion  à  un  diocèse.  Si  l'évêque 
peut  empêcher  un  ecclâsiastiqne  auquel 
i    1  refuse  l'ordinitiou  de  transférer   son 
domicde  dans  un  autre  diocèse.  62. 

Ali'.uiu.  Etudes  bibliques.  Correction 
du  texte  de  la  Vulgate.  5i0. 

Aliéuaiiou  des  biens  des  communau- 
tés religr-Hises.  Induit  poutilical.  ll.'i. 
237.  2GJ.  271.  440  -'i  47.  463.  1005.  1006. 
1010.  Kx-voto.  Î078.  1083. 

Allocutions  con^istorialas.  Liste  des 
principales  allocutions  prononcées  tiar 
les  papes  en  consistoire  définis  Be- 
noîi.  XiV  jus(]u'à  nos  jours.  336.  Auto- 
rité de  ces  allocutions.  Divulgation.  îbid. 

Alphonse  (S  )  de  Ligunri.  Promulga- 
tion des  lois.  346.  Vénération  pour 
S.  François  de  Sales.  351. 

Améiique.  .\ugustins  aux  Etats-Unis. 
441.  Aliénations  dans  la  Réoublique  de 
l'Equateur.  447.  Ordre  de  Notre-Dame 
de  la  iMerii.  463.  467.  Rétiuliers  du  Chi- 
li. Visite  apostolique.  720.  Etab'isse- 
ment  du  noviciat  des  religieux  Augus- 
tins  dans  le  Mexique.  602.  Convocation 
pour  le  chaiiitre  général  des  Augusiins 
à  Rome.  613.  Rfligieux  de  Nntre-Dame 
de  la  Meici  à  OluIo.  Chapitre  provincial. 
724.  Noviciat  des  Lazaristes  et  des  sœurs 
de  Chariié  au  Mexique.  726.  Visite  apos- 
to'iiiue  des  Réguliers  du  Pérou.  729. 
Bénédictins  du  Brésil.  Elections.  1001. 
Vente  des  biens  des  communautés  dans 
le  Mexique.  1005.  Dominicains  du  Chili. 
Eiection  du  pfoviucial  cassée.  1008. 
Erection  du  noviciat  au  Chili.  1050.  Ca- 
pucins de  Milvankee.  Noviciat.  1011. 
Conventuels  de  Philadelphie  et  de  Gai- 
veston.  Paroisses.  1013.  Franciscains  de 
Lima.  Tribunal  civil.  1015.  Paroisses  non 
érigées  canuniquement.  Si  les  offrandes 
appartii^rment  aux  missionnaires,  et  si 
les  évoques  peuvent  en  réserver  une 
partie  pou:  l'entretien  des  églises  et  les 
frais  du  culteî  1061.  Guayoquil.  Legs  de 
messes  ayant  pour  dotation  les  planta- 
tions de  cacao.  Changement  de  disposi- 
tion testamentaire.  1068  Carmes  dé- 
chaussés du  Mexique.  Pouvoirs  pxtraor- 
diuaire^  conférés  par  Pie  VU!  et  Gré- 
goire XVI.  Noviciat  d'Aix  transféré  à 
Lyon.  1099. 

André  de  Saint- Victor.  Etudes  bibli- 
ques. 5.SU. 

Angleterre.  Domicile  requis  pour  con- 
tracter validement  le  mariage.  830.  94S. 
Intention  de  faire  un  mariage  purement 
civil  (M  de  réserver  la  faculté  de  divor- 
cer. Ibid. 


Annate.  992. 

Aost.  Cathédrale  ctcollégiilo.  Service 
funéraire  et  sépulture.  Partage  du 
casuel.  69. 

Appel  des  jugements  de  première  et 
de  secomle  instance.  lies  judicata.  820. 

Articles  organiques.  Itécla.uation  du 
cardinal  Caprara.  34.  37. 

Augustin  (S.).  Do':trine  sur  le  men- 
songe. 195.  Tolérance  des  hérétiques. 
204.  5 i 9. 

Autriche.  Visitcapostolique  desordres 
rihgieux.  727.  Passions  politiques  dans 
la  Croatie.  Procès  canonique  contre  un 
curé.  856. 

B 

Bacon  (Roger).  Etudes  bibliques.  652. 

Bisilieiis.  218.  221.  227.  Parrain  de 
confirmation.  464.  Inconvénients  pro- 
duits par  le  retour  des  moines  sécula- 
risés. 1090. 

Bivièi'e.  Visite  apostolique  des  Fran- 
ciscains. Paroisse.  225.  229.  445.  Réia- 
blissement  de  la  congrégation  bénédic- 
tine. 1004. 

Belgique.  Visiteur  délégué  apostoli- 
que des  ordres  religieux.  257.  266.  258. 
478.  729.  Induit  pour  disposer  des  biens 
malgré  les  vœux  solennels.  106.  709. 
Mariage  cassé  pour  refus  de  Cohabita- 
tion conjugale.  Divorce  i:ivil.  264.  Clan- 
destinité. Opposition  des  parents.  830. 
945.  Procès  caméral  et  extrajudiciaire 
pour  renvoyer  un  religieux.  439.  Erec- 
tion de  la  province  des  Récollets.  441. 
Jlonastère  cistercien  du  Val-Dieu  cédé  à 
l'abbaye  de  Bornhem.  481.  Paroisses 
autrelbis  unies  aux  monastères;  si  le 
concordat  de  1801  asuppi'imé  ce  privi- 
lège. 996  Bénédictins.  Projetd'unionàla 
province  de  Subac.  1005. 

Bellarmin.  Pouvoir  indirect  sur  le 
temporel  des  rois.  Arrêt  de  la  cause  de  la 
béatification.  332. 

Bénédictins.  Mont-Cassin.  620.  728. 
Sicile.  Abbé  intrus.  438.  448.  Autri- 
che. Visite   apostolique.  263.    Bavière. 

1004.  Bohême.  1015.  Suisse.  706.  1009. 
Pologne.  472.  France.  Rétablissement  de 
l'ordre.  83.  96.  97.  Etudes  théologii|ues. 
451,  Poniificalia.  452.  Abbé  perpétuel. 
697.  Erection  canonii|ue  du  monastère 
de  Ligugé.  Union  de  la  paroisse.  999. 
1003.  1016.  Bénédictins  de  la  Pierre- 
qui-Vire.  997.  Union  à  la  province  de 
Siibiac.  1008   Bénédictins  de  Belgique, 

1005.  Bénédictins  du  Brésil.  Elections. 
100t.  Testament  spirituel  d'un  bénédic- 
tin de  Cluny.  897.  Induit  pour  une  reli- 
gieuse bénédictine  de  visiter  le  monas- 
tère du  Mont-Cassin.  612.  QuOités  exi- 
gées pour  un  maître  des  novii-es.  1 102. 

Benoît    XIV.    Lettre    à    l'inquisiteur 


d'Espaizne  sur  les  œuvres  du  cardinal 
Noris.  Bossuet,  Bollandistes,  Muratori. 
Modération  du  Saiui-Siége  au  sujet  de 
la  coiidamnatiou  des  livres.  26.  Eu- 
cyclii|ue  Fjx  ;)p/-yert(«  sur  l'usure  et  le 
prêt  à  intérêt  3) . 

Bible.  Etudes  bibliijues  au  moyen  âQ;e. 
Traductions  en  langue  vulgaire.  539. 
641. 

Bibliothèque.  Induit  permettant  de 
prendre  les  livres.  1080. 

BiUuart.  Supplément  .à  sa  théologie, 
renfermant  les  actes  récents  du  Saint- 
Siege.  27. 

Binage.  Application  de  la  seconde 
messe.  Association  de  prières  pour  les 
prêtres  défunts.  1125. 

Bollandistes.  Le  Saint-Siège  a  tou- 
joiirs  refusé  de  censurer  les  passades 
qui  lui  ont  été  signalés  comme 
inexacts.  28. 

Boniface  VIII.  Bulle  Unam  smiciam 
Inter[irétation  de  ce  document.  Décré- 
tale  Meruii  de  Clément  V.  Si  la  bulle  a 
été  insérée  dans  un  code  ofQcie!.  129. 

Bo-su.  Irrégularité.  Le  bossu  est-il 
irrégulier.  759. 

Bossuet.  Défense  des  quatre  articles 
du  clergé  français  déférée  à  l'Index.  28. 
Abus  que  les  quiétistes  firent  de  S.  Fran- 
çois de  Sales.  117.  406. 

Bourget  (Mgr)  évéque  de  Montréal  au 
Canada.  Thèses  sur  les  erreurs  mo- 
dernes déférées  au  Saint-Siège  et  qua- 
lifiées par  quelques  théologiens  pri- 
vés. 44. 

Brésil.  Visite  apostolique  des  religieux 
de  Notre-Dame  de  la  Merci.  240.  Béné- 
dictins; élection  des  supérieurs  et  induit 
liermettani  de  les  réélire  pour  les  mêmes 
charges.. 1001. 

Bréviaire.  Pos^u/a/a  présentés  au  con- 
cile du  Vatican  demandant  la  réforme 
du  bréviaire  romain.  50. 

c 

Camaldules.  Noviciat  porté  à  deux 
ans.  222.  Camaldules  deCracovie.  Visite 
apostolique.  267,  272.  435.  Entrée  des 
femmes  dans  la  clôtui'e.  439. 

Canada.  Pos'u/aîMm des  évêques  au  con- 
cile du  Vatican  demandant  la  réforme 
de  la  législation  relative  au  mariage  et 
la  révision  du  bréviaire  romain.  49. 

Capucins.  Maison  de  Marseille;  en- 
quête sur  la  validité  des  professions. 
2i8.  Elections.  235.  Noviciat  interrompu 
par  la  sortie  des  novices  envoyés  à  la 
quête  ;  revalidation  ad  cautelam  "des  pro- 
fessions émises  dans  la  province  de 
Savoie.  269.  Conflit  avec  l'évoque  de 
Lipari.  270.  Legs  fait  à  l'infirmerie.  466. 
466.  Induit  permettant  de  recevoir  l'ar- 
gent en   espèces.   473.  Expulsion  d'un 


1135 


TABLE  ANALYTIQUE. 


1136 


religieux  incorrigible.  610.  Legs  laissé  à 
la  sacristie.  621  .Refus  d'accorderuu  re- 
ligieux à  Tévéque  de  Patli.  623.  Exemp- 
tion des  droits  d'octroi.  700.  Pharmacie 
publique;  permission  de  veudre  les  mé- 
dicaments. 713.  Collège  éubli  eu  Es- 
pagne pour  les  missions.  719.  Séculari- 
sation.731 .  Fondation  canonique  du  cou- 
vent de  Pèrigueux.  1000. Toulouse.  1003. 
Etats-Unis.  101 1.  Perpignan.  1013.  Procès 
caméral  pour  renvoyer  un  ii; corrigible. 
1081.  Rétablissement  du  couvent  d'.A.- 
malfi.  1082.  Défense  de  prêter  les  orne- 
ments. 1098.  Réclamation  d'un  conseil 
municipal  pour  obtenir  le  changement 
du  gardien.  1 102. 

Carmes.  Circulaire  sur  la  reconstruc- 
tion du  Mout-Carmel.  85.  Chapitre  géné- 
ral. Refus  de  laisser  réélire  le  général. 
103.  Manteau  des  anachorètes.  104.  Le 
secrétaire  général  ne  peut  être  procureur 
général.  112.  Deux  couvents  ne  peuvent 
former  une  province.  214.  259.  Com- 
missaire apostolique  pour  l'Espague; 
rang  de  préséance.  210.  Fondation  cano- 
nique du  couvent  et  du  noviciat  de  Bor- 
deaux. 264.  Bréviaire  particulier.  Induit 
pour  les  prêtres  étrangers.  618.  Pré- 
séance. 604.  Elections.  701.  .assistants 
généraux.  710.  Chapeau.  7l4.  Fondation 
du  couvent  dWgen.  725.  Carmélites  de 
France  sous  la  juridiction  des  évêques. 
1018.  Chapitre  provincial  et  élection  aux 
grades  et  aux  chai-ges.  1087.  Province 
du  Mexique.  Concessions  de  Pie  VIII  et 
de  Grégoire  XYI.  1099.  Bains  de  mer. 
1102.  Elections  du  provincial;  bulletins 
blancs;  électeur  éloigné  du  chapitre. 
1108.  Congrégation  d'Espagne  et  congré- 
gation d'halie.  Supériorité  et  charges. 
Fondations  des  Espagnols  en  France. 
1115.  Mémoire  des  apôtres  et  des  mar- 
tyrs. Messe  votive  des  fêtes  supprimées. 
Dédicace  des  églises.  1123. 

Cellerier.  Administration  des  com- 
munautés religieuses.  458. 

Chaises  dans  les  églises.  606. 

Chanoines.  Service  du  chœur.  Dis- 
pense. 57.  Si  les  chanoines  doivent  ré- 
sider dans  la  ville  où  la  cathédrale 
existe.  Coutume  immémoriale  et  moti- 
vée. 270.  Pénitencier.  Concours.  Col- 
lation simultanée  à  Séville.  633.  Messe 
conventuelle  appliquée  par  les  chape- 
lains. Induit.  810.  Résidence.  Chanoine 
forcé  de  s'absenter  pendant  la  révolution. 
Distributions.  815.  Retraite  après  qua- 
rante ans  de  service.  826.  Usage  immé- 
morial de  ne  pas  assister  à  l'office  de 
matines.  826.  Chanoines  amovibles.  Dis- 
pense d'une  partie  du  chœur.  Ces  cha- 
noines doivent-ils  appliquer  la  messe 
conventuelle  pour  les  bienfaiteurs?  882. 
Chapitre  de  Bergame.  Collation  des  ca- 
nonicats  et  des  autres  olBces,  Visite  du 
diocèse.  Exemption.  Adjoints.  964.  Cha- 
noines exilés  pendant  la  guerre  carliste. 
Distributions.  986.  Sépulture  d'un  cha- 
noine de  la  cathédrale  décédé  à  la  cam- 
pagne, partage  du  casuel.  1054.  Pension 
de  retraite  accordée  à  deux  membres  du 
chapitre  de  Pampelune.  1070. 

Chartreux.  Chapitre  général.  93.  99. 
Deux  ans  de  noviciat.  213.  609.  995. 
Sécularisation.  Intentions  de  messes. 
443.  Testament.  446.  Rétablissement  du 
monastère  de  Fossanova.  456.  Biens  ac- 
quis dans  le  monde  par  un  religieux 
sécularisé  et  ensuite  rentré  au  couvent. 
459.  Abstinence.  Ouvriers  occupés  aux 
restaurations  de  Fossanova.  479.  Induit 
permettant  aux  chartreux  de  Fossanova 


la  prédication  et  la  confession  des 
fidèles.  616.  Même  induit  pour  la  con- 
fession des  femmes.  714.  Instructions 
adressées  au  général  au  sujet  des  char- 
treux supprimés  eu  Suisse.  Pouvoirs 
accordés  par  Pie  VI.  715. ■  Démission  du 
prieur  de  Xaples.  213.  Procureur  géné- 
ral résidant  à  Rome.  239.  259.  Clôture. 
Induit  pour  visiter  la  chartreuse  de 
Naples.  1002.  Chartreuse  de  la  I^dula. 
Dispense  de  l'abstinence  pour  les  soldats 
logés  dans  le  monastère.  1 103. 

Chemin  de  la  croix.  632. 

Cierges  allumés  sur  la  tombe  des 
fidèles.  929. 

Clarisses  de  Naples.  Juridiction  du 
nonce  pontifical.  1002. 

Clément  V.  Décrétale  Mentit.  Refus  de 
condamner  lamémoire  de  Bouiface  VIII. 
Suppressions  exécutées  dans  les  mi- 
nutes des  bulles.  !31. 

Comestor  (Pierre).  Etudes  bibliques. 
Traduction  de  la  saiute  Ecriture.  561. 

Comiueades.  Pernicieuse  influence 
des  commendes  sur  les  instituts  monas- 
tiques. 897. 

Concours.  Edit  de  concours  publié 
simultanément  par  l'archevêque  et  le 
chapitre  de  l'Eglise  métropolitaine  de 
Séville  pour  loffice  de  pénitencier. 
Règles  usitées  pour  ce  concours.  633. 
Affaires  de  concours  traitées  devant  la 
S.  Congrégation  du  Concile.  Examen 
théologique  des  solutions  de  cas  de 
conscience.  Scrutin  des  qualités  morales. 
Le  concours  est-il  nul,  si  les  exami- 
nateurs négligent  le  scrutin  des  qualités 
morales  et  ne  votent  que  sur  la  science  ? 
795.  849.  867. 

Confession.  Etrange  sentiment  de 
Gratien  sur  la  nécessité  de  la  confession 
sacramentelle.  910. 

Congrégation  (S.)  du  Saint-Office. 
Langue  polonaise  et  russe  dans  les  par- 
ties accessoires  de  la  liturgie.  637. 

Congrégation  (S),  du  Concile.  Affaires 
traitées  en  1877  et  1878.  Droits  parois- 
siaux sur  les  chapelles  des  confréries. 
L'exposition  du  Saint-Sacrement  est-elle 
un  droit  paroissial?  Distinction  entre 
les  droits  elles  fonctions.  Le  curé  peut- 
il  réclamer  les  offrandes  qui  sont  faites 
dans  ces  chapelles  ?  51.  Office  du  chœur. 
Dispense  partielle.  57.  Agrégation  à  un 
autre  diocèse  et  transfert  de  domicile. 
62.  Obsèques  et  sépulture  dans  une 
paroisse  étrangère.  Partage  du  casuel. 
69.  Mariage  cassé  ;)rop?er  impedimentum 
impolentiœ.  73.  Fiançailles.  Dispense. 
Indemnité  pour  le  préjudice  causé  par 
la  séduction.  260.  Afl'aire  de  Belgique. 
Mariage  cassé  à  cause  du  refus  de  rem- 
plir les  obligations  matrimoniales.  Di- 
vorce civil.  264.  Chanoines.  Résidence 
dans  la  ville  où  est  la  cathédrale.  Usage 
immémorial.  Mauvais  air.  270.  Vi- 
caires nommés  à  vie.  Règlement  fixant 
leurs  rapports  avec  le  curé,  particuliè- 
rement pour  la  célébrat'on  des  mariages. 
281.  Legs  de  messes.  Doit-on  appliquer 
les  messes  lorsque  le  testateur  ne  pres- 
crit pas  l'application?  296.  Institut  fondé 
à  Modène  par  le  grand-duc  pour  l'édu- 
cation religieuse,  littéraire  et  profes- 
sionnelle. 299.  Présidence  des  convois. 
Usage  réservant  au  prévôt  du  chapitre 
le  droit  de  porter  l'étole  et  de  présider. 
567.877.  Fiançailles.  573.  680.  Mariage 
civil.  Quel  conseil  flonner  aux  époux 
dont  le  mariage  est  cassé  par  le  tri- 
bunal ecclésiastique.  577.  La  bulle  de 
Benoît  XIV  Dei  miseralione  concernant 


la  procédure  des  causes  matrimoniales 
est-elle  sujette  à  la    désuétude?  Ibid. 
Théologal.  Le  cours  de  théologie  fait  au 
séminaire  dispense-t-il  le  théologal  de     • 
faire  des    leçons    publicjues   d'Ecriture 
sainte  à  la  cathédrale?  579.  Chanoine 
absent  du  chœur  pour  remplir  les  attri-     : 
butionscuriales.  Participation  au  casuel. 
583.  Afiaire  de  Pologne.  Mariage  cassé 
proplcr  impoicntiam."b'J[.  Mariage  pla- 
tonique. Institutrice  française.  Hefiisobs- 
tiné  de  remplir  les  devoirs  conjugaux. 
685.  .Vssi.'itance  des  moribonds  jusqu'à 
leur  dernier  soupir.  Est-ce  nue  obliga- 
tion sub  gravi  des  curés.  Prescription  du 
Rituel  romain.  Sentiment    des  théolo- 
giens. L'usage  peut-il  abroger  l'obliga- 
tion? Mitigalion  pour  ce  qui  concerne 
les  hous  chrétiens.  750.  Diaii.^soires  re- 
fusés à  l'ecclésiastique  qui  n'a  pas  fait 
deux  ans  de  philosophie  scolastique.  La 
S.  C.  autorise  l'ordiiùition.  756.  Irrégu- 
larité. Un  bossu  est-il  iriégulier  ?  759. 
Affaire  de  Suiss?.  Mariage  cassé  proptcr 
impolcntiam.  781.  939.  Concours.  Néces- 
sité du  scrutin  sur  les  qualités  morales. 
95.  Epilepsie.  Dispense  de  l'irrégularité. 
807.  Application  de  la  messe  conven- 
tuelle pour  les   bienfaiteurs.    Dispense 
partielle.  810.  Chanoine  absent  pendant 
tout  le  temps  que  le  gouverueinenl espa- 
gnol n'a  pas  donné  le  traitement  ecclé- 
siastique. Distributions.  815.  Fi.fuçailles 
clandestines.  Statut  synodal  qui  donne 
à  l'évêque  le  pouvoir  d'annuler  ces  fian- 
çailles est  nul.  820.  Mise  à  la  retraite  des 
chanoines  qui  ont  quarante  ans  de  bons 
services.  Usage  de  manquer  l'oflice  de 
matines.  826.  Mariage  fait  eu  Angle- 
terre. Domicile  nécessaire.  L'intention 
de  divorcer  rend-elle  le  mariage  nul? 
Intention  formlle  de  faire  un  mariage 
purement  civil.  La  promesse  de  mariage 
avec  cohabitation  affcclumaritali  devient 
mariage  indissoluble.    830.  948.    Con- 
cours pour  la  nomination  du  chanoine 
pénitencier.  849.   Croatie  aulrichienne. 
Procès  canonique.  Irrégularités  de  l'en- 
quête. 856.  Nullité  du  maiiage  etfectué 
après  les  violentes  menaces  des  parents. 
Le  mariage  est  cassé  après  avoir  existé 
vingt-deux  ans.  863.  Concours  pour  la 
nomination  d'un   curé.  Appel  a  mala 
relatione  examinatorum.  867.  Chanoines 
amovibles  établis  en  vertu  d'une  bulle 
de  Sixte  IV.  Biens  saisis  par  le  gouver- 
nement ital'en.   Dispense   partielle  de 
l'oflice.  Caractères  des  collégiales.  882. 
Vicaire  général.  Il  faut  qu'il  ne  soit  pas 
du  diocèse.  Un  curé  ne  peut  être  vicaire 
général.  889.  Dispense   in  forma  pau- 
peritni.  Est-on  pauvre  lorsqu'on  a  trois 
ceuts  francs  de  revenu?  Pratique  de  la 
Daterie  pontificale.  Règles  établies  par 
Benoît  XIV.  832.  Droits  paroissiaux.  Con- 
voi.  Conduite  au  cimetière.   Empiéte- 
ment d'un  aumônier  de  confrérie.  958. 
Chapitre  de  Bergame.  Exemption.  Nomi- 
nation des  ad>nt/i pourprocéder  contre 
les  membres  du  chapitre.  Désignation 
de  deux  chanoines  pour  accompagner 
l'évêque  à  la  visite  du  diocèse.  Collation 
des  canouicats   et   des  bénéfices  infé- 
rieurs.   Pouvoir  de    confesser  attribué 
aux  chanoines  indépendamment  de  la 
permission  épiscopaîe.  Confession  heb- 
domadaire.   Les  chanoines   doivent-ils 
exhiber  le  certificat?  964.  Espagne.  Cha- 
noines exilés  pendant  la  guerre  carliste. 
Traitement  et  distributions.  986.  Irrégu- 
larité par  suite  d'une   atteinte  d'apo- 
plexie. 990.  Aunate.  992.  Rhumatismes. 


1137 


TABLE  ANALYTIQUE. 


H38 


irrùyiilarilé.  Escabeau  pour  la  messe. 
1018.  Ueineaibreiaeiil  des  paroisses. 
lUi>'.  Cure  unie  au  chapitre  de  la  calhé- 
drale.  Poitiou  congrue  exemple  de  toute 
coiiliibutiou  et  charge.  lOi'J.  Chanoine 
de  la  caihédrale  décédé  à  la  campagne, 
Obsèi|ues  et  sépulture.  Casuel,  lu5i. 
Rlals-Uuis  d'Auiciiiiue.  Missionnaires. 
Otl'randes.  Si  l'on  peut  afîectci'  une  par- 
tie du  produit  à  l'eulretien  des  églises  et 
au.\  frais  du  culte.  lOGl.  Guayoquil. 
Legs  de  messes  doté  eu  plantations  de 
cacao.  1UG8.  Chapitre  de  Paaipelune. 
Reliàilejubilationis.  1070.  Binage.  Appli- 
cation de  la  seconde  messe  pour  ks 
prêtres  défunts.  1125. 

Congrégation    (S.)    des    Evèques    et 
Réguliers.  Décrets  inédits   sur  les  ins- 
tituts religieux.  AUaires  traitées  à  Home 
depuis  1833  jusqu'à  1858.   Décrets,  let- 
tres,  induits,  rescrits   de  la  S.  Coi.gié- 
galiou.  79.  212.  435.59'J,  C91.  99o.  1074. 
Congrégation  (S.)  des    Rites.  Décret 
concernant  la  béatification  de  la  véné- 
rable Emilie  de  Rodât.  635.  Introduc- 
tiou  de  la  cause  du  vénérable  Fournet, 
fondateur  des  religieuses  de  la  Croix  de 
S.  André.  742.  Introduction  de  la  cause 
du  vénérable  Joseph  Cottolengo,  fonda- 
teur de  la  Petite-Maison   de  la  Divine 
Providence  à  Turin,  743.  Le  bienheu- 
reux VuUerm  de  Loaval,  curé  du  dioièse 
d'.4ost.  GonOrmation  du  culte.  744.  In- 
troduction  de   la   cause  du  vénérable 
Simou    Philippovirh ,     franciscain     de 
Bosnie.  769.  929.  Docteurs.  Préséance, 
032.    Tertiaire    franciscain.    Oftices  de 
l'institut    franciscain    pour  les  prêtres 
séculiers.  708.  Informalion  pour  l'intro- 
duction de  la  cause  en  béatification  du 
vénérable  Joseph  Cottolengo.  1025.  Ré- 
guliers de  France,  induit  du  cardinal 
Caprara  sur  la  réduction  des  fêles.  1 123. 
Congrégation  (S.)   des    Indulgences. 
Heure  pour  gagner  les  indulgeni'e-.  Si 
l'on  gagne    plusieurs  fois  rinduli:ence 
plénière  eu  réitérant  des  prières  et  con- 
ditions  prescrites.  G35.  761.   Image  du 
Sacré-Cœur  de  Jésus.  630.  Indulgences 
accordées  par  les  évèqnes  et  leurs  coad- 
juteurs.  1021.  Décret  général  défendant 
d'inscrire  dans  les  confréries  les  per- 
sonnes absentes.  1123. 
Consécration  des  religieuses.  185. 
Constitutions  pontificales  sur  la  foi  et 
la  discipline.  Nécessité  de  la  piou)ulf;a- 
tion  légale.  321.  Noies  caractèrisliijues 
des  délinitions   ex  cathedra,  d'après  le 
pape  Grégoire  XVI.  345. 

Cottolengo  (le  vénérable).  Introduc- 
tion de  la  cause  de  béatification.  743. 
Infoimation.  Biographie  du  vénérable 
serviteur  de  Dieu.  Ses  œuvres.  Dons 
surnaturels.  Réputation  do  sainteté, 
Letties  demandant  la  canonisatiou. 
1025. 

Curé.  Droits  paroissiaux  dans  les  cha- 
pelles des  confréries,  tfïrandes.  51. 
Tiers-ordre  carme  exempté  de  lajniidic- 
tion  paroissiale.  84.  Vicaires  nommés  à 
vie.  Attribulions  réservées  au  cniô.  281. 
Règlement  de  Badajnz  sur  les  ol  il  iga  lions 
des  curés  et  des  vicaires.  505.  Convoi 
conduit  par  le  prévôt  du  chapitre,  au 
détriment  du  curé.  Ancien  usage.  567. 
877.  Chanoine  s'absentaiit  pour  les  atiri- 
butions  curiales.  Casuel.  585.  Nnctn'-ne 
qu'on  doit  réciter  pour  les  défunts.  Ibid. 
Application  de  la  messe  pro  populo.  O'S. 
Assistance  des  moribonds  jusqu'au  der- 
nier soupir.  Est-re  pou  ries  (urés  une  obli- 
galionsub  grayj"? Consultation  de  iMgr  i'è- 

17°  SERIE. 


veijue  do  B.ile.  Prescri|)tion  du  Rituel 
roinaïu.  Seiitiment  d(;s  théulogiens.  750. 
Procès  criminel.  Appel.Suspensc  de  cons- 
cience inlormée  après  l'appel.  Alfaire 
croate.  85G.  Obsè(jues  et  sépulture.  Km- 
piéleiiicutb  d'un  aumônier.  058.  Démem- 
brement des  paroisses.  Engagement  que 
prend  la  inunicipalilé  pour  le  traitement 
du  curé.  1042.  Paroisse  unie  au  chapitre 
de  la  c.ithédrale.  Portion  congrue.  1039, 
Droit  iiaroissial  au  sujet  d'un  chanoine 
décédé  a  la  campagne.  1054. 


D 


Daniel  (le  prophète),  Les  quatre  mo- 
narchies désignées  sous  l'image  de  bêles 
féroces  pour  exprimer  leurs  violences 
et  leurs  cruautés.  7. 

Députés.  Induit  donné  à  un  religieux 
eu  1848  pour  la  députation.  715. 

Dispenses  de  mariage.  Poslulatum 
préàenté  au  Concile  du  Vatican  pour  la 
réforme  de  la  législation  canonique.  49. 
Dispenses  in  forma  paiiperum.  Faut-il 
ranger  parmi  les  pauvres  l'homme  qui 
possède  trois  cents  francs  de  revenu  ? 
Régies  prescrites  par  Benoît  XIV.  Déci- 
sion. 892. 

Docteur  de  l'Eglise.  Science  éminente. 
Défense  de  U  foi  contre  les  hérétiques. 
Les  écrivains  ascétiques  peuvent-ils 
être  rangés  parmi  les  docteurs?  169. 
178.  348.  Préséance  des  docteurs  dans 
les  chapitres.  632. 

Domicile.  Ordination.  62.  Si  les  prê- 
tres séculiers  doivent  obtenir  l'agré- 
ment de  leur  évoque  pour  changer  de 
domicile.  63.  Mariage.  Séjour  re^juis  pour 
faire  validemeulun  mariage  clandestin 
en  Angleterre.  830.  9'i8. 

Dominicains.  Chapitre  provincial  au 
Mexique.  Aliénation.  Permission  de  re- 
cevoir les  illégitimes.  Novices  qui  ne 
savent  pas  le  latin.  Permission  de  se 
Confesser  hors  de  l'inst-tut.  80.  Erection 
d'une  province.  88.  Gliapitre  général. 
102.  214.  Belgique.  Indullpour  les  actes 
civils  de  propi-ièté.  106.  709.  Di.-;pense 
d'âge.  113.  Rosaire  vivant.  Circulaire 
et  instructions  du  vicaire  général  de 
l'ordre.  122.  espagnols.  212.  Si  l'on  peut 
révoquer  un  prieur  par  arrêt  de  cons- 
cience informée.  215.  Induit  pour  assi- 
gner un  relimeux  au  tribunal  séculier. 
232.  Cure.  238  Induit  autorisant  la  fon- 
dation d'un  i;ollège  d'éducation  en  Dal- 
matie.  2G('  Même  induit  pour  S.-lago 
au  Chili.  613.  Création  des  assistants  du 
général.  447.  Mission  des  îles  Philip- 
pines et  du  Torikin.  46  J.  623.  Rite  domi- 
nicain. Induit  pour  un  religieux  sécula- 
risé. 466.  Commissaire  espagnol;  pré- 
séance dans  la  maison  généralice.  600. 
Etudes  bibliques  au  jin° siècle.  641.  Pro- 
fesseur de  la  Sapience.  099.  Sourd-muet 
demandant  in-tamment  d'entrer  dans 
l'ordre.  703.  Conseil  supérieur  de  l'ins- 
titut. 708.  Caisse  générale  et  caisse  des 
causes  de  canonisation  718.  Nomination 
du  P.  Jaiidel  en  qualité  de  vicaire 
général  de  l'ordre  Dominicain.  Assis- 
taïus.  721.  élection  des  provinciaux. 
734.  Le  président  du  chapitre  ne  peut 
dé|iouiller  les  votes.  Election  cassée. 
1008.  Autriche.  Rétablissement  d'un 
couvent.  1015  Dominicain  sécularisé 
canonicat.  1079.  Com-ent  supprimé. 
Cession  de  l'église  et  des  ornements  qui 


n'ont  jamais  été  incorporés  à  l'adminis- 
tration des  domaines.  1104.  Convers 
achetant  sans  permission  des  titres  de 
la  rente  publique.  1106. 


E 


Ecclésiastiques.  Pluralité  des  charges. 
188.  Changement  de  domicile.  189. 
AlTaires  séculières.  190.  Luxe.  190.  Tri- 
bunaux séculiers.  191.  Armes.  520. 

Ecoles.  Education  chrétienne.  Caté- 
chisme. Lettre  de  notre  saint — père 
le  pape  Léon  XIII  au  cardinal-vicaire. 
73'7.  Ecoles  du  dimanche  à  Cordoue. 
Règlement  épiscopal.  746.  Frères  des 
écoles  chrétiennes  à  Gênes.  90. 

Ecosse.  Rétablissement  de  la  hiérar- 
chie épiscopale.  496.  625. 

Eglise  comparée  aux  quatre  grandi'S 
monarchies  de  l'antiiiuiié.  11.  15.  129. 
Relations  de  l'Eglise  et  de  l'Etat.  140. 
176.  352.  410.  Consécration  des  églises 
et  des  autels.  925. 

Empire.  Institué  bieu  longtem.ps  après 
le  sacerdoce.  1.  Empires  de  l'antiquité.  7. 
Rapports  du  sacerdoce  et  de  l'empire. 
15.  129.  140.  176.352.  410. 

Eucychques.  324.  Origine.  Elles  sont 
adressées  aux  évoques.  333.  Si  elles 
peuvent  être  promulguées  dans  les  for- 
mes légales.  335. 

Enfants  voués  à  l'état  rehgieux  par 
leurs  parents.  182. 

Epilepsie.  Irrégularité.  807. 

Espagne.  Massacre  des  religieu.x  à 
Madrid.  81.  Ordination  des  rehgieux  ré- 
fugiés en  Italie.  84.  Dispense  par- 
tielle du  vœu  de  pauvreté  pour  les 
moines  expulsés  des  couvents.  89. 
lOi.  114.  212.  475.  Fêtes  supprimées. 
505.  Commissaire  pontifical  pour  l'or- 
dre des  Augustins.  711.  Collège  des 
Capucins  pour  les  missions.  719. 
Ecoles  du  dimanche  à  Cordoue.  746. 
Prêtres  habitués.  749.  Chanoine  absent, 
faute  de  traitement.  810.  Chanoines 
exilés  durant  la  guerre  carliste.  986. 
Religieuses  et  religieux  dispersés  placés 
sous  la  juridiction  des  Ordinaires.  997. 
Reliques  et  ornemeuts  appartenant  aux 
couvents  supprimés.  1009.  1012.  Pa- 
roisses autrefois  incorporées  aux  com- 
munautés religieuses.  Induit  pour  les 
conférer  au  concours.  1011.  Chapitre  de 
Pampeluue.  Retraite  accordée  à  deux 
meLi.bres  du  chapitre.  1070.  Réguliers 
qui  retourn>:,„  :!n  Espagne.  1075.  Ins- 
truction pour  ceux  qui  se  trouvent  dans 
le  monde.  1085.  Carmes.  1115. 

Evèques.  Agrégation  à  un  autre  dio- 
cèse. 62.  180.  Suspense  de  tous  les  con- 
fesseurs réguliers.  115.  219.  Si  les  ré- 
guliers doivent  recevoir  les  prêtres 
séculiers  qui  sont  envoyés  dans  les  cou- 
vents par  l'ordre  de  leur  évêque.  227. 
483.  Séminaribte  renvoyé  du  diocèse  et 
reçu  dans  une  communauté.  234.  Fiefs 
militaires.  521.  Capucin  demandé  pour 
vivreà  l'évêché.  623.  Fiançailles  clandes- 
tines: si  l'évéque  a  le  pouvoir  de  rendre 
un  statut  qui  les  annule.  820.  Dispense 
matrimoniale  in  forma  pauperum.  892. 
Pouvoir  des  évêques  pour  donner  des 
indulgences.  1021. 

Excommunication  après  la  mort.  526. 

Exemption.  Si  la  protection  et  la  tu- 
te'le  du  Saint-Siège  constituentl'exemp- 
tion.  96i. 

72 


1039 


TABLE  ANALYTIQUE. 


H  40 


F 

Fêtes  supprimées.  Espagne.  Réclama- 
lion  de  l'ordiuaire  de  Cuba.  509. 

Fiançailles.  Causes  jugées  en  appel 
parlas'.  Congrégation  du  Concile.  Preu- 
ves des  fiançailles.  ludemniié  pour  le 
préjudice  de'la  séduction.  Dispense  des 
fiaiicailles.  Statut  synodal  annulant  les 
fiançailles  clandestines.  260.  575.  086. 

819.' 

Fondation  canonique  des  couvents. 
Induit  pontifical.  Enquête  de  1  ordi- 
naire. Consentement  du  ckrgéet  des 
réguliers  du  pavs.  376.  467.  471.  605. 
70?).  7-25.  734.  1003.1011.  1013. 

Fouinet  o'énérable),  fondateur  dos 
religieuses  de  la  Croix  de  S.  André,  dio- 
cèse" de  Poitiers.  Introduction  de  la 
cause  de  béatincalion  et  canonisation. 

France.  Concordai  de  1801.  33.  Arti- 
cles organiques.  34.  37.  Rétablissement 
des  ordres  religieux.  89.  93.  105.  7-25. 
83.  9f.97.  Yovez  Capucins, Carmes,  Trap- 
pistes. Carmélites.  1018.  Causes  matri- 
moniales. Empêchements  qui  ne  sont 
pas  admis  par  la  loi  civile.  577.  Fonda- 
tions des  Carmes  espagnols.  1 115.  Sup- 
pression des  fêtes.  Obligation  des  Régu- 
liers au  sujet  de  l'oflice  et  de  la  messe. 
1123.  .Association  pour  les  prêtres  dé- 
funts. 11-25. 

Franciscains.  Rélablissemaut  de  1  or- 
dre en  France.  89.  93.  105.  725.  Les 
novices  doivent  vivre  d'aua.ôueSjCommc 
les  profès;  défense  d'exiger  la  pension 
des  novices.  lOO.  Disposition  de  biens 
postérieurement  à  la  profession.  105. 
L'interdiction  de  tout  maniement  pécu- 
niaire étant  un  des  principaux  articles 
de  la  règle  franciscaine,  le  Saint-Siège 
a  de  fréquentes  occasions  de  recom- 
mander ce  point ,  ou  d'accorder  des 
induits  temporaires.  420.  477.  602.  691. 
701.  702.  Visite  apostolique  des  cou- 
vents de  Bavière.  225,  229.  445.  Fran- 
ciscain élevé  aux  grades  académiques. 
441.  Paroisse  desservie  par  les  religieux. 
462.  733.  Jardin  affermé,  hors  du  cloître. 
462.  Vente  des  denrées  luperflue;.  602. 
Chemin  de  la  Croix.  632.  Commission 
préparatoire  du  chapitre  général.  998. 
Les  définiteurs  généraux  devant  résider 
à  Rome,  on  défend  de  les  envoyer  ail- 
leurs. 1000.  Maniement  de  l'argent.  1076. 
1092.  Hospices  pour  les  frères  quêteurs. 
1082.  1092.  Induit  pour  voyager  en  voi- 
ture. 1103.  Procès  caméral.  1103.  Quête 
pour  la  Terre-Sainte  dans  le  royaume  de 
Naples.  1105. 

François  de  Sales  (Saint).  Bref  con- 
férant le  titre  de  docteur  de  l'Eglise. 
115.  .\.ctes  du  doctorat.  Information  pré- 
sentée à  la  S.  Congrégation  des  Rites. 
141.  Animadversions  du  promoteur  de 
la  foi.  169.  Réponse  aux  objections. 
348.  Controverse  de  auxiliis.  Pouvoir 
du  pape  sur  les  princes.  Ibid.  Office  de 
docteur.  505.  Ecrits  de  S.  François  de 
Sales  qui  manquent  à  l'édition  Vives. 

141. 

Frères  de  la  pénitence  à  Rome.  Prison 
pour  ecclésiastiques.  735. 


G 


Genève.   Consultation  sur  les  indul- 
gences. Heure  oiî  l'on  peut  les  gagner. 


Conditions.  Si  l'on  gagne  uneindulgence 
plusieurs  fois.  635.  761. 

Gerdil.  Notes  sur  la  bulle  Auciorem 
fidei.  32.  Concordat  français  de  1801 
et  articles  organiques.  Ibid. 

Gerson.  Eludes  bibliques.  660. 

Gralien.  Remarques  sur  le  décret  de 
Gratien  d'après  les  leçons  de  droit  cano- 
nique du  savant  Thômas<in,  de  l'Ora- 
toire. 180.513.  664.910. 

Grégoire  le  Grand  (saint).  Diplômes 
menaçant  les  rois  de  déposition.  La 
clause  :  Si  quis  regum  etc.  est-elle  authen- 
tique? 15. 

Grégoire  VII  (saint).  La  collection 
des  lettres  que  l'on  conserve  au  Vatican 
n'est  pas  le  registre  original;  c'est  uno 
copie  laitepar  un  inconnu,  copie  incom- 
plète. 17. 

Grégoire  XIII.  Edition  du  Corpus /uris 
canoiuci.  137. 

Grégoire  XVI.  Encyclique  3/irari' uo*. 
Liberté  de  conscience  et  de  la  presse. 
Séparation  de  l'Eglise  et  de  l'Etat.  359. 
.Autres  encycliques  et  allocutions  consis- 
toriales.  341.  Brels  promulgués  dans  les 
formes  légales.  342.  Condition  des  cons- 
titutions générales  et  des  définitions  ex 
cathedra.  345. 

Guerre.  Conditions  des  guerres  légi- 
times. 199.518. 

Guiars  des  Moulins.  Version  de  la 
sainte  Ecriture.  648. 


H 


Hébreux.  Ils  n'eurent  des  rois  que 
plusieurs  siècles  après  l'établissement 
du  sacerdoce.  2.  Caractères  de  la  royauté. 
Ibid. 
I  Hugues  de  Saint-Cher,  dominicain  .car- 
dinal. Travaux  bibliques.  641. 


Index.  Modération  du  Saint-Siège  en- 
vers les  grands  écrivains.  Bossuet.  Bol- 
landistes.  Muratori.  28.  Décrets  con- 
damnant des  livres.  120.  640.  Décret  con- 
damnant les  livres  du  faux  prophète 
Lazzaretti.  113!. 

Indulgences.  Heure  oii  on  peut  les 
gagner.  l35.  761.  Si  on  acquiert  plu- 
sieurs fois  une  indulgence  pléuière,  en 
réitérant  les  prières  et  les  visites.  Ibid. 
Pouvoir  des  évêques  et  des  coadjuteurs 
pour  accorder  des  indulgences.  1021. 
Décret  général  défendant  d'inscrire 
dans  les  confréries  les  personnes  ab- 
sentes. 1 123. 

Irlande.  Fondation  des  Augustins. 
95. 

Irrégularité.  Bossu.  759.  Epilepsie. 
807.  Apoplexie.  900.  Douleurs  rhumatis- 
males. 1012.  Naissance  illégitime.  1087. 

Italie.  Mort  du  roi  Victor-Emmanuel. 
Protestation  du  cardinal  secrétaire 
d'Etat  contre  la  déclaration  d'avéne- 
ment  du  roi  Humbert.  7G6.  Acquéreurs 
des  biens  ecclésiassiques.  1127.  Proies- 
talion  du  cardinal  secrètaired'Etat  contre 
les  entraves  apportées  à  l'autorité  ponti- 
ficale. 1127. 


Jean  XXII.  La   bulle  Unam  sanciam 
écartée  du  codedes  Clémentines.  131. 
Jean  de  Dieu  (saint).  Ordre.  95.  720. 


733.  Elections.  1079.  Titre  d'ex-provin- 
cial. 1100. 

Jésus-Christ.  Sa  royauté  sur  la 
terre.  Doctrine  des  théologiens.  9. 
Image  du  Sacré-Cœur.  636. 

Jubilalio.  Chanoines  mis  à  la  retraite 
après  quarante  ans  de  bous  services. 
826.  1070. 


Langues  russe  et  polonaise  dans  les 
parties  accessoires  de  la  liturgie.  037. 

Lazzarretti,  Faux  prophète  et  réfor- 
mateur. Ouvrages  mis  à  l'iniex.   1131. 

Léon  X.  Confirmation  de  la  décrétale 
Unam  sanctam  dans  le  cinquième  con- 
cile de  Latran.  135. 

Léon  XIII.  Décès  de  Pie  IX.  Oraison 
funèbre.  305.  Conclave.  310.  Consistoire 
et  alloculiou  consistoriale.  313.  Ency- 
clique adressée  aux  patriarches,  primats, 
archevêques  et  évêques  en  communion 
avec  .'e  Saint-Siège.  490.  Rétablissement 
de  la  hiérarchie  épiscopale  eu  Ecosse. 
496.  625.  Lettres  notifiant  l'avènement 
aux  princes.  £03.  Réponse  à  l'univer- 
sité de  Louvain.  504.  Lettre  au  cardinal- 
vicaire  sur  l'éducation  i-eligieuse  et  l'en- 
seignement du  catéchisme  dans  les 
écoles.  737.  Lettre  sur  les  livres  chi- 
nois et  les  vestiges  des  dogmeschréliens. 
1020.  Discours  adressé  à  la  population 
du  Transtevere.  1 119.  Réponse  à  Mgr  l'é- 
vêque  de  Sandomir.  1120.  Nomination 
du  directeur  du  musée  chrétien  au  Vati- 
can. 1122. 

Lettres  latines.  Origine.  Autorité  etc. 
336. 

Liberté  de  conscience.  207.  330.  Li- 
berté de  la  presse.  331. 

Liège.  Un  bossu  est-il  irrégulierî  Dis- 
pense pontificale.  759. 

M 

Malte.  Bras  séculier.  On  ne  peut  le 
demander  au  gouvernement  protestant. 

Mariage.  Postulatum  présenté  par  les 
évêques  du  Canada  au  concile  du  Vati- 
can pour  la  réforme  de  la  législation  ma- 
trimoniale. 49.  Mariage  cassé  propter 
impotenliam.  73.  377.  59L  781.  Refus 
obstiné  de  rendre  les  devoirs  conju- 
gaur.  205.  Mariage  platonique.  685.  Dé- 
suétude de  la  constitution  de  Benoît  XI V. 
577.  Mariage  eu  Angleterre.  Séjour  né- 
cessaire pour  la  validité.  830.  948.  Mena- 
ces et  violences.  Crainte  révérentielle. 
863.  Dispense  in  forma  pauperum.  928. 
—  Maximes  du  Décret  de  Gratien  sur  le 
mariage.  664.  Entrée  en  religion.  664. 
Infidèles.  667.  Roturier.  609.  Serfs.  670. 
Parrain.  671.  Enfants  3  adoptifs.  670. 
Unions  clandestines.  673.  Continence 
des  premiers  jours.  674.  Empêchement 
de  crime.  675.  Liberté  pour  contracter 
le  mariage.  676.  Est-il  licite  d'épouser 
une  prostituée?  677.  Concubinage.  678. 
Consentement  des  parents.  679.  Poly- 
gamie. 680.  Divorce.  681.  Impolenlia. 
683.  Les  pénitents  ne  pouvaient  se  ma- 
rier. 684.  Degrés  de  parenté.  921. 

Maurienne.  Si  on  peut  opposer  la  dé- 
suétude à  la  constitution  De i  miserai ione 
de  Benoît  XIV  sur  la  procédure  des  cau- 
ses matrimoniales.  Empêchement  impo- 
tenliœ  non  admis  par  la  loi  civile  :  sort 
des  époux  dont  le  mariage  est  cassé  par 
l'Église.  577. 


1H4 


TABLE  ANALYTIQUE. 


H42 


MelchiséJech.  Les  Hébreux  ont  cru 
que  c'est  le  môme  personnage  que  Scm 
lils  de  Nu6.  2. 

Mensonge.  Sentiment  de  S.  Augustin. 
194. 

Messe.  Réduction  pour  les  Mcrcôdistes 
d'Amérique  dont  les  biens  ont  étô  pris 
par  le  gouvernement.  407.  Legs  de 
messes  à  on  institut  qui  ne  peut  les  ac- 
ccplor.  71;'.  Messe  pro  populo,  038.  Lieu 
déterminé'.  (iOtJ.  Messe  conventuelle.  810. 
L'application  est-elle  obligatoire  quand 
le  testateur  ne  l'a  pas  prescrite.  29lJ. 
Induit  accordant  le  délai  de  quatre 
mois  pour  l'acquittement  des  messes. 
1077. 

Metz.  Traduction  de  la  sainte  Ecri- 
ture en  langue  vulgaire.  559. 

Minimes.  Naples.  Erection  canonii[ue.t 
tO.  Rome.  '2(iG.  Marseille.  110.  lUOG. 
1012.  Onète  pour  reconirtruire  le  sanc- 
tuaire de  Paule.  108(1. 

Ministres desintirmes  de  Saint-Camille 
dd  Lellis.  Approbation  des  constitutions. 
71.  Induit  autorisant  les  novices  à  faire 
(juel(]ues  études.  458. 

Modène.  Institut  d'Esté  pour  l'éduca- 
tion religieusej  littéraire  et  profession- 
nelle. 299. 

Mo'ise.  Il  réunit  le  pouvoir  sacerdotal 
et  l'autorité  politique.  11  remit  le  sacer- 
doce à  son  frère  Aaron.  2. 

Mont- Vierge.  Dispense  de  huit  mois 
de  noviciat.  1097. 

Moribonds.  Le  Rituel  romain  prescrit 
que  le  curé  assiste  les  agonisants.  Cette 
loi  oblige-t-elle  siib  fjravi.  Sentiment  des 
théologiens.  Décision  de  la  S.  Congré- 
gation. 750.  Sollicitude  pour  l'assistan-e 
des  moribonds.  1094. 


N 


Naples.  Intervention  intempestive  du 
geuvernement  dans  les  affaires  reli- 
gieuses. 79.  442.  444.  450.  454.  697. 

Nicolas  de  Lyre.  Etudes  et  commen- 
taires de  l'Ecriture  sainte.  G52. 

î^obleset  roturiers,  distinction  incon- 
nue antérieuremenlau  .k"  siècle.  6G9. 

Noé.  Sacerdoce.  Pouvoir  simplement 
domestique  de  ce  patriarche.  1. 

Noris.  Fausse  accusation  de  jansé- 
nisme. Lettre  de  Benoît  XIV  à  l'inquisi- 
teur d'Espagne.  28. 


0 


Oblat  bénédictin.  Officier  français 
retiré  à  Subiac.  257.  Ordination  d'un 
oblat.  483. 

Office.  Office  de  la  Sainte  Vierge  dans 
l'ordre  des  Cisterciens.  81.  Office  de  la 
nuit.  9J.  Nocturne  de  l'office  des  morts 
que  les  curés  récitent  pour  leurs  parois- 
siens défunts,  586.  Prêtre  séculier  qui 
est  tertiaire  franciscain  ;  peut-il  suivre 
le  calendrier  de  l'ordre? '768. 

Olivétains.  'Visite  apostolique  du  mo- 
nastère de  Palerme  entravée  parle  gou- 
vernement napolitain.  442.  444.  450. 
454.  Rétablissement  du  monastère  de 
Sainte-Françoise  à  Rome.  624. 

Ordination.  Espagnols  réfugiés.  84. 
Les  réguliers  sont  ordonnés  par  l'évê- 
que  du  lieu  où  ils  résident.  100.  608. 
Exeot  et  dimissoires  injustement  refu- 
sés. 756. 


Pacca,  cardinal.  107.  1097. 

Passionistes.  Anglot  rre.  Dispense 
d'âge  pour  le  maître  des  novices.  478. 
FonJalion  dcTournay.  Provincial  auto- 
risé à  s'absenter.  lOOh. 

Pauvics.  Dispi'use  in  forma  pauperurn. 
L'homme  qui  possède  trois  cents  francs 
de  revenu  est-il  classé  parmi  les  pau- 
vres pour  la  gratuité  des  dispenses  ? 
892. 

Pénitence  publi(jue.  533.  912. 

Pénitencene.  Acquéreur  des  biens 
ecclé.siastiques.  1 127 

Philippovich  (le  vénérable  Simon.)  In- 
troduction de  la  cause.  769,  Enquête 
sur  le  culte.  Cierges  allumés  sur  la 
tombe.  9;.'9. 

Pierre  Martyr  (S.).  Enquête  sur  son 
martyre.  126. 

Pologne.  Emploi  de  la  langue  polo- 
naise dans  les  parties  accessoires  de  la 
liturgie.  637.  Religieux  convoqués  aux 
chapitres  généraux  six  mois  d'avance. 
1002.  Procès  caméral  pour  le  renvoi 
d'un  religieux.  1103.  Lettre  de  l'évoque 
de  Sandomir  et  réponse  du  saint  père 
Léon  XIII.  1120. 

Pontificalia.  Induit  pour  un  abbé 
bénédictin,  sans  le  pouvoir  de  donner 
la  touEure  et  les  ordres  mineurs.  lOG. 
998. 

Poslulala  présentés  au  concile  du  Va- 
tican p  ur  demander  la  réforme  du  bré- 
viaire romain  ot  celle  de  la  législation 
matrimoniale.  49. 

Prédestination.  Sentiment  des  anciens. 
205.  918. 

Prédication.  Eloquence  sacrée.  Abus 
modernes.  1014. 

Prescience.  Explication  de  ce  mys- 
tère. 206.  918. 

Prêt  à  intérêt.  Décisions  du  Saint- 
Siège.  31.  Le  Saint-Siège  lolère-t-il  que 
les  communautés  religieuses  placent 
l'argent  à  intérêt?  1000. 

Prison  ecclésiastique  à  Rome  dirigée 
par  les  frères  de  la  Pénitence.  Règle- 
ment. 735. 

Procès  criminel  contre  un  curé  croate. 
856.  Procès  extrajudiciaire  dans  les 
ordres  religieux.  94.  24l.  444.  617.  996. 

Promulgation  des  lois.  Formalités 
observées  dans  l'Eglise.  Le  Saint-Siège 
a  le  pouvoir  de  modifier  la  discipline 
traditionnelle.  Les  encycliques,  allocu- 
tions, brefs  particuliers,  lettres  latines 
ne  sont  pas  promulgués.  321. 

Piotestant  converti.  Entrée  au  no- 
viciat trois  ans  après  l'abjuration.  599. 


R 


Réguliers.  Décrets  inédits  de  la 
S.  Congrégation  des  Evêques  et  Régu- 
liers. 79.  212.  435.  599.  691.  995.  1074. 
—  Ancienne  discipline.  180.  Testament. 
Ibid.  Enfants  voués  par  les  parents. 
181.  Profession  tacite.  186.  Chapitre  gé- 
néral. Libte  des  éligibles.  469.  Les  supé- 
rieurs ne  peuvent  être  nommés  à  vie  ni 
réélus.  4f  5.  Election.  8G.  Election  du 
général  par  billets,  sans  réunir  le  cha- 
pitre. 91.  96.  Contribution  pour  les 
frais  généraux.  93  94.  240.  Provincial 
intius;  revalidalion  des  professions. 
230.  233.  258.  Elections  supplémentaires 
pour   la  nomination  des  provinciaux. 


235.  Novice  dont  les  parents  demanden 
à  faire  contrôler  la  vocation.  98.  S'il  y 
a  lieu  de  permettre  que  les  novices 
soient  appliqués  à  l'étude  durant  le  no- 
viciat. 458.  Novice  autorisé  à  confesser 
les  tidèles.  481.  Noviciat  interrompu  en 
passant  la  nuit  hors  du  couvent. 
2G9.  489.  Les  convers  ne  peuvent  entrer 
au  noviciat  avant  l'âge  de  vingt  ans. 
259.  486.  612.  Dispense  pour  naissance 
illégitime.  606.  Convers  demandant  à 
passer  à  la  condition  de  choriste. 
265.  461.  G19.  G91.  Renonciation  condi- 
tionnelle aux  biens  de  famille.  2a  1.  261. 
Secours  envoyés  aux  parents  des  leli- 
gieux.  102.  622.  (i93.  693.  Clôture  des 
sacristies.  85.  Ordination  des  réguliers. 
84.  100.  608.  Retrait  du  pouvoir  de  con- 
fesser les  fidèles  pour  tous  ks  religieux 
d'une  communauté.  115.219.  Obligation 
déporter  l'habit.  257.  Curé  régulier.  238. 
Me,-ises  que  chaque  prêtre  rloit  appliquer 
pour  les  défunts  de  la  province.  G15. 
Office  des  convers.  699.  Induit  pour 
pouvoir  se  présenter  à  la  députation. 
715.  Induit  pour  exercer  la  chiuirgie. 
443.  Testament  d'un  évoque  régulier. 
720.  Succession  des  religieux  sécularisés. 
732.  Dettes.  693.  Si  les  communautés 
peuvent  placer  à  intérêt.  1000.  Reli- 
gieux de  grands  vœux  autorisés  à  éta- 
blir des  collèges  d'éducation.  Domini- 
cains. 260.  613.  Angustins.  lÛOl.  Sé- 
culier reçu  comme  pensionnaire.  692. 
Si  les  supérieurs  doivent  accueillir  les 
ecclésiastiques  séculiers  envoyés  en 
pénitence.  227.  483.  Procédure  juri- 
dique. Expulsion  des  incorrigibles. 
94.  107.  617.  720.  996.  Si  les  sujets 
peuvent  envoyer  des  exploits  par  huis- 
sier à  leur  supérieur.  223.  Rt cours  aux 
tribunaux  civils.  264.  Défensaur 
nommé  d'office.  444.  Voir  Déncdiclins, 
Capucins,  Carmes,  Chartreux, Domii.icains, 
Franciscains  et  Séculariiaions.  Subven- 
tion  pour  les    parents    pauvres.    1077. 

1105.  Tiibunaux  civils.  1078.  Induit 
concernant  la  réception  des  jeunes  gens 
ayant  moins  de  vingt  ans.' 1081.  1096. 

1106.  Bénédictin  demandant  l'autorisa- 
tion de  surveiller  les  afi'aires  de  famille. 
108S.  Obsèques  et  sépulture  des  sécu- 
liers. 1096.  Université  de  Vienne.  In- 
duit permettant  de  demeurer  hors  du 
cloître.  1096.  Procès  caméial.  i;03.  Bul- 
letin blanc  dans  les  élections.  Electeur 
renvoyé.  1 108.  Si  les  réguliers  sont  com- 
pris dans  l'induit  du  cardinal  Caprara. 
1123. 

Religieuses.  Consécration.  185.  Béné- 
dictine. Induit  pour  visiter  le  Mont- 
Cassin.  612. 

Rois.  Origine  de  la  puissance  royale. 
1.  3.  Les  quatres  monarchies.  7»1I. 
Royauté  de  Jésus-Christ.  9.  Déposition 
des  rois.  15.  Rapports  de  l'Eglise  et  de 
TEtat.  129.  140.  176.  352. 

Rosaire  vivant.  122. 

Russie.  Abjuration.  G  H.  Langue  russe 
danslaliturgie.  G37.  Convocation  des  re- 
ligieux aux  chapitres  généraux.  1002. 


S 


Sacerdoce  et  empire.  Origine  et  rela- 
tions.   1.7.  11.  15.   129.  140.  176.352. 

Sacré-Cœur  de  Jésus.  Image  ap- 
prouvée. 636. 

Sardaigne.  Visite  apostolique  des 
couvents.  111.  215. 


H43 


TABLE  ANALYTIQUE 


lli4 


Saxe.  Délai  de  la  profession  religieuse. 
477. 
Scapulaire  blanc  i:2.  1130. 
Sapulaiie  bleu.  Induit,  pour  les  Car- 
mélites et  poulies  Trappistes.  1 130. 

Secnlarsalion  des  réguliers.  82.  108. 
109.  113.  213  221.228.  234.  437.  1014. 
lOlC.  Le  couvers  sécularisé  peutil 
prendre  la  carrière  militaire?  22G.  236. 
Pouvoirs.  1083.  Si  le  religieux  pcrpé- 
tuel.'emeut  sécularisé  a  le  droit  de  re- 
touruer  à  son  couvent.  1090.  Nécessité 
de  la  fuliniiiation  pour  loat  induit  de 
sécularisation.  1 107. 

Séduction.  Indemnité  pécuniaire. 
261.575. 

Sem.  Est-ce  le  même  personnage  que 
Me!chisédech?2. 

S'ptimus  decretalium.  Vraie  cause  de 
la  siii'pressioli  de  ce  code.  137. 

Sépulture.  Casuei.  60.  Convoi  présidé 
par  les  chanoines.  5G7.  877. 
Serment.  192.  197. 

Sèville.  Concours  pour  la  nomination 
du  pénitencier.  Collation  simultanée. 
633. 

Sicile.  Tribunal  de  la  monarchie. 
Intervention  du  gouvernement  dans 
les  arta  res  religieuses.  442.  4-.4.  450. 
454.  457. 

Simon  Philippovich  (le  vénérable). 
Introduction  de  la  cause,  769.  Culte  pu- 
blic. 929. 

Somasqiies.  Vie  commune.  2G5.  No- 
Ticiat.  438  Disposition  des  biens  acquis 
par  un  religieux  sécularisé.  476.  Dé- 
puté. 715.  Général  appelé  à  Rome.  736. 
Dispense  de  l'office  et  messe  votive. 
1112. 
Sortilèges.  531. 

Sourd- muet.  Instances  pour  entrer 
chez  les  Dominicains.  703. 


Suicide.  516. 

Suis^e.  Visite  apostolique  des  ku- 
gustins  et  des  Conventuels  de  Fribourg. 
708.  Election  des  abbés  bénédictins. 
1009.  Chanoines  réguliers  du  Mont  Saint- 
Bernard.  1010. 

Sibylles.  7. 

Sjivestrins.  Constitutions  addition- 
nelles. 1113. 


T 


Terre-Sainte.  Quête.  1105. 

Tertiaire  franciscain.  Bréviaire  de 
l'ordre  .708. 

Testament  spirituel  d'un  bénédictin 
de  Cluny.  897. 

Théatins.  Election  du  général  par 
bulletin.  110.  261.  Consulteurs  géné- 
raux. 734.  Bénéfice  séculier  conféré 
titulo  livelli.  704.  Permission  de  faire 
la  profession  solennelle  sans  disposer 
des  biens  [latrimoniaux.  1111. 

Théocratie.  Gouvernement  tliéocra- 
tique  dans  l'antiquité.  2. 

Théologal.  Si  le  cours  de  théologie 
dogmatique  au  séminaire  tient  lieu  des 
leçons  publiques.  579. 

Thèses  sur  les  erreurs  modernes  cen- 
surées par  des  théologiens  privés.  44. 

Thomas  (Saint).  Nécessité  de  la  pro- 
mulgation des  lois.  346. 

Thomassin.  Remarques  sur  le  décret 
de  Gratien  d'après  les  leçons  de  droit 
canonique  du  savant  oratorien.  180. 
513.  664.  910. 

■Togni,  général  des  ministres  des  in- 
firmes. Etudes  pendant  le  noviciat.  458. 

Tolérance  religieuse.  44.  199.  204. 
207.  513. 

Trappistes.     Evêques    délégués    du 


Saint-Siége.  (11.  463.  Sécularisation  do 
dom  Nil.  268.  Translation  de  l'abbaye 
du  Gard  à  Sept-Fonts.  4.^5.  Obligaiion 
de  l'oflice  pour  les  proies  de  vœux 
simples.  512.  Liturgie  cistercienne. 
Calendrier  et  missel  pour  les  prêtres 
séculiers.  512.  Séparation  des  deux 
observances.  706.  Translation  d'un 
monastère.  710.  L'abbé  d'.\igue!)elle 
dispensé  du  chapitre  i;enéral.  717.  Dis- 
pense des  vœux  simples.  1007.  Indul- 
gences du  scapulaire  bleu.  1 130. 

Trinitaires.    Chapitre  général.  Liste 
des  èligibles.  469. 


Vaudois.  Version  de  la  Bible.  557 

Version  de  la  Bible  eu  langue  vul- 
gaire. 554.  641. 

Vicaire-général.  Décrets  du  Saint- 
Siége  qui  prescrivent  de  le  prenire 
hors  du  diocèse.  Pénitencier  ei  curés 
spécialement  éloignés  des  fondions  de 
vicaire  général.  Nécessité  des  grades 
en  Italie.  889. 

Vicaires  paroissiaux.  Règlement  sur 
la  soumission  des  vicaires.  281.  505. 

Vol  dans  les  églises,  121. 

Vullerin  de  Leaval  (le  bienheureux), 
curé  du  diocèse  d'Août.  Approbation  du 
culte,  744. 


z 


Zacharie.  Prétendue  consultation  des 
Francs  sur  le  changement  de  d\na=tie 
61. 


L'administrateur-gérant 
Palmé. 


fan».  — 


JULhS  Lt  CLtKt  >:i  L'',  imprimeurs  de  N.  S.  i'.  ie  i*»?*  et  de  rAichevC-ché,  rue  Casée 


■Me,  17. 


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AUG  2  2  2008 


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